Emboutissage
Emboutissage
Emboutissage
Alain COL
Ingnieur-conseil, Consultac, expert en mise en forme des tles minces
Ancien responsable mise en forme Sollac
1.
1.1
1.2
1.3
1.4
2.
2.1
2.2
6
6
8
8
9
10
10
11
11
11
11
11
12
12
13
13
13
14
15
16
16
16
16
17
17
18
19
19
19
20
2.3
2.4
2.5
3.
3.1
3.2
3.3
3.4
3.5
M 3 180 - 2
Doc. M 3 182
emboutissage des tles est une opration qui permet dobtenir des pices
de formes complexes non dveloppables, contrairement aux oprations plus
simples que sont le pliage, le roulage ou le profilage froid. Ce procd, dutilisation trs gnrale, permet de fabriquer les pices de carrosserie automobile, des
appareils lectromnagers ou des ustensiles de cuisine, des emballages mtalliques, des pices mcaniques...
Outre la forme de loutil, qui dpend de la complexit de la pice obtenir,
de nombreux paramtres conditionnent la russite de lopration : ceux lis au
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M 3 180 1
1. Diffrents modes
de dformation
Les mtaux en feuille sont trs sensibles au mode de dformation quon leur applique. Pour un matriau donn, les efforts
ncessaires ainsi que les capacits de dformation peuvent diffrer
profondment dun mode lautre et cest la raison pour laquelle
nous allons aborder ltude de la formabilit des tles par la dfinition de ces diffrents modes, en utilisant la terminologie
conventionnellement utilise en emboutissage.
E1
E
M 3 180 2
E2
TP
R
R2
R1
TP2
TP1
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Matrice
Serreflan
Poinon
Serreflan
A
FSF
FSF
FSF force de serre-flan
Le ct repr TP a subi un mode de dformation appel traction plane ou encore traction large. Sous leffet des efforts rsistants dus la pression du serre-flan et aux efforts de pliage et
dpliage sur le rayon de matrice rm (ces notions seront prcises
dans larticle [M 3 181]) se produit un allongement dans la direction verticale. Le bord de la matrice tant rectiligne, le mtal ne
subit pas leffet de convergence ou rtreint dj vu propos de
la zone R. Il ny a donc pas de modification de la largeur de ce secteur droit et cest pourquoi un segment tel que TP 1 vient en TP 2
sans que sa longueur ne change.
TP
Nota (1) : dans la ralit, lemboutissage commencerait par le dme. Mais loutil, nettement plus compliqu, ne se prterait pas bien une description introductive.
Nous venons dexaminer les trois principaux modes de dformation existant en emboutissage. Avant den aborder ltude dune
faon plus dtaille, nous allons montrer que ces modes se
retrouvent sur tous les types de pices embouties.
Joncs
Il nexiste pas de pices embouties sur lesquelles un mode strictement unique soit prsent.
Lembouti dit en omga de la figure 3 est souvent cit comme
larchtype de la traction plane.
Le mtal est retenu latralement par la pression de serre-flan et
les efforts ncessits par son passage sur le rayon de matrice. Les
bords de celle-ci tant parfaitement rectilignes, la dformation
majeure est effectivement de type traction plane, dirige perpendiculairement au grand axe. Nanmoins, les rives A et B de la pice
sont libres. Elles sont donc partiellement en traction uniaxiale, ce
qui entrane parfois un lger rtrcissement sur le nez de poinon
(non visible sur la figure).
Une coupelle hmisphrique comme celle de la figure 4, gonfle
par pression hydraulique, semble trs proche de lexpansion pure.
Le bord du flan est retenu par des accessoires appels joncs qui
rendent lavalement du mtal impossible, vitant ainsi le mode
rtreint. La partie centrale est donc bien en expansion, mais il nen
est pas de mme la priphrie car, le primtre ne variant pas, elle
se trouve en traction large.
Examinons de nouveau le cas du rtreint ; il est intressant de
comparer la coupelle fond plat de la figure 5 avec la recharge de
gaz fond bomb de la figure 6.
Figure 5 Coupelle
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M 3 180 3
TP
R
TP
TP
M 3 180 4
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M 3 180 5
Avantages
Inconvnients
Cercles
Carrs
Mouchetis
= ln (L /L 0 )
avec L 0 longueur initiale de la base de mesure,
L longueur finale.
Cette dernire reprsentation est physiquement plus satisfaisante et offre le considrable avantage dassurer ladditivit des
dformations (cf. 3.4), proprit souvent utilise en mise en
forme.
Nous dconseillons fortement dexprimer les dformations
rationnelles en pour-cent pour viter la confusion dans les
esprits ainsi que des erreurs dapprciation. Par exemple,
= 0,6 (qui pourrait se dire 60 % !) correspond une dformation conventionnelle de 82,2 %.
Les appareils automatiques ddis la mesure des dformations
sont de plusieurs types : on trouve des camras portables avec
lesquelles on vise un carr ou une ellipse et des camras plus ou
moins fixes donnant, par comparaison de deux images prises sous
des angles diffrents, les coordonnes x, y et z de chaque point
significatif du rseau, ce qui permet le calcul des dformations.
Celles-ci sont affiches automatiquement dans un diagramme
1 2 (figure 10) ou e1 e 2, au choix. Les mesures peuvent aussi
tre faites par un appareil photo numrique utilisant des lments
gomtriques connus poss sur la pice qui servent de rfrences
dimensionnelles. Dans tous les cas, lerreur est de plus ou moins
2 %.
La lecture des grilles est un travail long et fastidieux. Son automatisation, autorise comme on vient de le voir par les dveloppements de llectronique et de linformatique, a redonn une
nergie nouvelle ces techniques qui, trs en vogue il y a vingt
ans, taient tombes dans un presque abandon sous leffet des
compressions de personnel. Il est clair que les mthodes utilisant
la corrlation dimage, tant par ncessit entirement automatiques, sont appeles un grand avenir.
Que peut-on faire avec les nombreuses mesures acquises suite
lexamen dune pice emboutie ? Cest ce que lon va voir au
paragraphe suivant.
M 3 180 6
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Rtreint
e
ib
r
2
ent
on
1 = q
uil
Expansion
biaxiale
Ex
pa
ns
i
is
aille
1
Traction plane
2 = 0
La tle s'amincit
La tle
s'paissit
paississement
Impossible
2 > 1
1 + 2 = 3
avec
3 < 0, 3
3 = ( 1 + 2 )
Nota (3) : pour les courbes limite de formage (CLF) traces en dformation conventionnelles (%), les lieux diso-paisseur sont des courbes.
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M 3 180 7
Dformations
1 > 0
Expansion biaxiale
Expansion symtrique
1 + 2 = 3
1 > 0
Dformation plane
2 = 0
3 < 0
1 = 2 = 3 /2
1 2 3 /2
3 < 0
1 = 3
1 > 0
Traction uniaxiale
2 < 0
2 + 3 = 1
1 > 0
Cisaillement pur
2 < 0
1 > 0
Compression uniaxiale
2 < 0
3 + 1 = 2
1 > 0 2 > 0 3 = 0
1 = 2
3 < 0
1 > 0 2 = 0 3 = 0
.................................................
2 = 3 = 1 /2
=
r
/
(1
+
r
)
.................................................
2
3
1
3 = 0
1 > 0 2 < 0 3 = 0
2 = 1
3 <
>0
1 3 2 /2
1 = 3 = 2 /2
1 2
1 > 0 2 > 0 3 = 0
2 = 1 /2
2 = 1
Rtreint
2 > 0
Contraintes
1 > 0 2 < 0 3 = 0
1 > 3
1 = 3 = 0
IDDRG (2)
1 > 0 2 = 0 3 > 0
Essai Swift
M 3 180 8
(1) Ces essais sont dcris dans larticle M 120 Essais mcaniques des mtaux. Dtermination des lois de comportement.
(2) International Deep Draving Research Group ou encore Groupe de recherche international sur lemboutissage profond.
Keeler
Goodwim
140
120
100
80
60
40
20
0
60 50 40 30 20 10
0
10 20 30 40 50 60
Dformation secondaire e2 (%)
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Dformation
maximale e1 (%)
60
50
40
CLF
30
20
10
20
10
succs
10
20
30
40
Dformation minimale e2 (%)
striction
rupture
Les deux dernires mthodes cites sont les plus utilises de nos
jours.
tation de la profondeur maximale Wmax de londulation. Elle sacclre violemment au moment o apparat la striction localise. Cette
mthode, demandant beaucoup dessais et cependant assez imprcise, semble tre totalement abandonne aujourdhui.
La mthode Hecker [10], simple et rigoureuse dans son principe
mais coteuse en temps, consiste dformer des emboutis de
laboratoire revtus de grilles jusqu rupture, puis mesurer tous les
cercles (ou carrs) situs dans la zone de rupture en notant de faon
diffrente ceux qui sont casss, ceux qui sont strictionns et ceux qui
ne le sont pas. On obtient ainsi, pour chaque type de trajectoire, des
nuages de points et la sparation entre les points strictionns et ceux
qui ne le sont pas constitue la CLF striction (figure 13), laquelle est
assez prcisment dfinie par ce systme dexploitation. Cette
mthode, trs proche de la pratique industrielle, sert souvent de
rfrence. La difficult rside dans la slection objective des points
strictionns.
La mthode de Veerman [11] sappuie sur le fait que, quand la
striction apparat, le cercle (ou carr) o elle se produit se dforme
plus vite que ses voisins immdiats. On suit donc lvolution de trois
lments situs dans la direction de contrainte principale et lapparition de la striction est rpute avoir lieu quand la dformation de
llment central devient sensiblement plus rapide que celle de ses
deux voisins. La difficult consiste prvoir le lieu de la striction. On
est oblig de faire de nombreux essais et de nombreuses mesures.
Cest donc une procdure assez longue. Elle est galement plus
svre que les autres mthodes.
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M 3 180 9
vu pour les mthodes Veerman ou Kobayashi. Cette mthode prometteuse est facilement automatisable.
On ne peut finir ce paragraphe sans citer un nouveau
concept, galement prometteur : les courbes limite de formage en
contraintes [14] dont lorigine est due au dsir dviter les difficults
lies la variation de forme des CLF en fonction de la trajectoire
(aborde au 2.3). La mthode sappuie sur le concept de contrainte
quivalente et consiste calculer les contraintes lies chaque tat
de dformation composant la CLF classique, en dduire la
contrainte quivalente et la reporter dans un diagramme 1 2 .
100
90
80
La courbe obtenue est, en principe, indpendante de la trajectoire et prsenterait donc une universalit bien suprieure celle
dune CLF en dformation qui est, elle, trs dpendante de la trajectoire. Les avis sont encore partags sur la validit de ces courbes mais il semble bien que lintrt qui leur est port soit en
constante progression [15].
70
60
50
40
30
20
0
0
10
15
20
x (mm)
M 3 180 10
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0,7
On a dj dit que la mthode utilisant des pices relles embouties industriellement amne des niveaux de CLF gnralement
suprieurs ce que lon obtient par les mthodes plus classiques
de laboratoire. Il est possible que cela rsulte de la prsence,
frquente dans ce cas, dune courbure de la pice, dun frottement
diffrent ou encore du fait que les critres utiliss sont plus
svres.
0,6
A
0,5
0,4
0,3
0,2
De plus, le frottement invitable ainsi que lhistoire du mouvement du mtal quimpliquent ces deux dernires mthodes ont
linconvnient dinduire des trajectoires non totalement rectilignes.
0,1
A
B
C
0,2
0,1
0,1
0,2
0,3
0,4
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M 3 180 11
Nota : les modles micro-macro sont des modles thoriques qui, considrant les phnomnes au niveau des cristaux (texture, dislocations) les gnralisent au grain puis un
lment de mtal (souvent 1 000 grains).
FLD0
e0 (en mm)
M 3 180 12
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D0
D1
3. Caractrisation
de la formabilit des tles
3.1 Essais simulatifs
Quand la transformation des tles par emboutissage a
commenc prendre des dimensions vraiment industrielles (dbut
du XXe sicle), les problmes de qualit ont amen les utilisateurs
et les fabricants mettre au point des tests leur permettant de
juger la qualit de celles-ci vis--vis du formage. Lide est donc
venue, tout naturellement, de raliser des essais reprenant, petite
chelle, des oprations qui sont ralises dans lindustrie de
lemboutissage. Ces tests sont appels essais simulatifs.
Leur nombre est impressionnant, plus dune centaine certainement, mais dont trs peu ont survcu lpreuve du temps. Nous
ne ferons donc que citer les principaux, qui sont encore en usage
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M 3 180 13
90 min
55 0,1
0,75 0,05
0,75 0,05
20 min
27 0,05
0,75 0,1
0,75 0,1
d 20
05
0,
20 min
3 0,1
33 0,1
55 0,1
limit et, souvent, pour des fonctions qui ntaient pas celles
initialement prvues. On peut les classer en fonction du mode de
dformation dominant quils caractrisent.
Les essais dominante expansion sont les plus anciens. On
trouve, lessai Persoz (1903), lessai Erichsen (1910), lessai Olsen
(1930) plus particulirement utilis aux tats-Unis, qui se font sur un
poinon rigide hmisphrique et les essais utilisant une pression
hydraulique : Jovignot (1930) et les bulge tests en gnral.
Le plus connu dans la premire catgorie, lessai Erichsen flan
bloqu, figure 18, a longtemps fait partie de la batterie de tests
prvus pour la rception des tles minces pour emboutissage
(ancienne norme NF A 36-401).
Lindice Erichsen ou indice demboutissage (IE) correspond la
profondeur (en mm) de lembouti lors de lapparition dune fissure.
Comme il dpend de lpaisseur du mtal, des abaques dfinis
dans les normes de produit permettaient de sassurer de leur
conformit. Le test est trs sensible la lubrification, qui modifie
le lieu de rupture et il est donc important de bien la contrler. Il a
t limin de lactuelle norme EN 10130 dfinissant les tles
minces en acier lamin froid pour emboutissage mais est encore
utilis, par exemple, pour tester ladhrence des revtements
mtalliques ou la qualit des soudures laser ou molette des flans
souds.
Dans la catgorie des essais dexpansion hydraulique, le test
Jovignot nest plus utilis (il tait trop petit), mais il existe de nombreux appareillages de laboratoire permettant ce genre dessai
appel bulge test en anglais, le plus souvent dans le but dtablir
le ct droit des CLF. On cherche avoir un diamtre assez grand
(100 200 mm) pour limiter la courbure de la tle et rester dans
des conditions de contraintes planes. Lavantage de cet essai est de
totalement liminer linfluence du frottement.
Par ailleurs, il peut tre facilement instrument et la mesure
simultane de la courbure au ple, de lpaisseur au ple (par
ultrasons) et de la pression interne permet daccder la loi de
comportement du mtal en dformation quibiaxiale (moyennant
quelques hypothses simplificatrices). On peut modifier le mode
de dformation et se rapprocher de la traction plane en utilisant
des matrices elliptiques ayant diffrents rapports grand axe sur
petit axe.
Il semble nexister quun seul essai reconnu de traction plane,
le Limiting Dome Height (LDH, d Gosh en 1975). Il consiste
M 3 180 14
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Force de serre-flan
Rupture
Bon
Le tableau 3 et la figure 20 indiquent des valeurs de LDR obtenues pour plusieurs matriaux.
Plis
(0)
Rapport d'emboutissage
Ti
FeS
AlH
CuC
AlS
CuB
Laiton 70-30
FeR
Zn
Matriau
Coefficient
moyen r M
Zinc........................................
Aluminium croui ................
Aluminium recuit .................
Cuivre (A)..............................
Cuivre (B) ..............................
Laiton 70 CuZn 30 ................
Acier effervescent ................
Acier calm laluminium ..
Acier IF (Interstitial Free) .....
Titane ....................................
0,2
0,7
0,7
0,5
0,9
0,9
1,1
1,8
2,2
5
LDR
1,85
2,02
2,1
2,08
2,2
2,24
2,28
2,42
2,3
3
3
2
1
0
1,8
2,2
2,4
2,6
2,8
3
Rapport limite d'emboutissage (LDR)
AlH
aluminium croui
aluminium recuit
AlS
CuB , CuC deux qualit de cuivre
FeR
acier effervescent
acier calm l'aluminium
FeS
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M 3 180 15
Le graphe comporte :
en abscisse lallongement pour-cent : 100 L/L0 ;
en ordonne la contrainte dite conventionnelle : F/S0 ,
avec
L0
L
F
S0
Contrainte (MPa)
contrainte,
L/L0 dformation,
E
module dlasticit ou encore module dYoung.
Ag
0,2
A (%)
Contrainte (MPa)
avec
Rp 0,2
Rm
Rm
ReH
ReL
B
A
A'
Ae
Ag
A (%)
M 3 180 16
3.3.3 Consolidation
Aprs que le domaine de dformation plastique ait t atteint,
celle-ci progresse rgulirement, le mtal sallonge de faon homogne en diminuant de section (conservation du volume en dformation plastique). Le mouvement des dislocations devient de plus
en plus difficile (multiplication, enchevtrement, empilement), cest
la consolidation. Cette augmentation de la contrainte dcoulement
compense laffaiblissement d la diminution de section.
Mais la consolidation se ralentit et, partir dun certain allongement appel allongement uniformment rparti (symbole Ag ) la
force passe par un maximum : la contrainte correspondante est la
rsistance la traction Rm .
Au sommet de la courbe, le mtal commence se rtrcir
localement : cest la striction diffuse.
3.3.4 Striction
Selon le matriau, la rupture peut encore ncessiter un allongement supplmentaire de 5 30 %.
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Deux autres facteurs viennent compliquer les choses : lendommagement et leffet de la temprature.
Le premier phnomne correspond la fracture ou la dcohsion des particules de seconde phase (gros prcipits, constituants
durs, inclusions non mtalliques) qui, par coalescence, forment des
vides qui facilitent la rupture.
Allongement (%)
80
70
60
50
Allongement rupture
40
30
20
Allongement rparti
r
10
0
0
100
200
300
400
500
Base de mesure L0 (mm)
= F / S = F L / (S0 L0)
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M 3 180 17
1 = k 1
alors :
A % = 100 L /L0
ln 1 = n ln 1 + ln k
1 + 2 + 3 = 0
1 longueur,
2 largeur,
3 paisseur.
Il est donc ais de calculer lune des dformations principales
connaissant les deux autres, ce qui est utilis pour la mesure du
coefficient danisotropie (voir 3.4.2).
avec
1 = 0 + k 1
Kupkrowski ou Swift :
1 = k (0 + 1)n
Notons que, par rapport la premire, les deux autres lois
permettent une translation soit verticale (Ludwik), soit horizontale
(Kupkrowski) de la partie de consolidation monotone (cf. larticle
[M 600]).
Pour les aciers doux, la loi de Hollomon est la plus gnralement
employe. Quand la limite dlasticit slve, on prfre la loi de
Ludwik. La loi de Kupkrowski permet de tenir compte dune
consolidation modeste du matriau (la loi est plus plate ).
La loi de Hollomon est une loi puissance. On remarque que pour
1 = 1, 1 = k. Le paramtre k, appel consistance, a la dimension
dune contrainte qui serait atteinte pour 1 = 1, valeur tout fait
inaccessible en traction (mais possible dans dautres types de formage tels que laminage ou trfilage). Ce paramtre influe sur
leffort de mise en forme, mais avait t compltement dlaiss
jusqu lapparition du calcul numrique, o sa connaissance
devient indispensable pour la modlisation du matriau.
Lexposant n de la loi de Hollomon est appel coefficient
dcrouissage. Sa valeur est :
de 0,10 0,28 pour la plupart des aciers demboutissage ;
de 0,07 0,30 pour les alliages daluminium.
Elle peut atteindre :
0,45 sur les laitons ;
0,90 sur lacier inoxydable austnitique (en ralit, on ne devrait
pas appliquer la loi de Hollomon ces aciers. Leur comportement
est plus complexe).
M 3 180 18
d 1 /d 1 = k n 1
qui peut scrire :
n
k 1 n/ 1 = n 1 / 1
do :
n* = (d 1 /d 1) (1 /1)
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IV
II
III
1
0,2 0,1
0,5
1
10
0,5
2 1
I
II
III
IV
0
0,5
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M 3 180 19
TU
EEB
0 TU
1
0,25
0,15
0,1
0,05
a critre de Tresca
TU
EEB
TP
Cis
1
0 TU
Les modles les plus utiliss sont ceux de Tresca, Von Mises,
Hill, Hosford, Barlat, mais il en existe plus de cinquante.
Le plus utilis est le modle de Hill (1948), en particulier dans les
logiciels de simulation de lemboutissage. Il a lavantage de tenir
compte de lanisotropie du mtal. Comme le montre la figure 26
lellipse du modle initial de Von Mises est allonge suivant son
grand axe quand le coefficient r augmente. Donc, plus r est grand,
plus la limite dlasticit en expansion crot. Cela explique que
laccroissement du coefficient danisotropie, si favorable
lemboutissage en rtreint (voir [M 3 181]), ne le soit pas vis--vis
de lemboutissage en expansion, car il rend la dformation plastique plus difficile dans ce mode.
5
3
2
r=1
prsentant pas danisotropie plastique (r = 1). Dans ce cas, la trajectoire de traction plane (TP) a une pente de 1/2.
Le critre de Hill (1948), figure 26c est plus labor : il allonge
lellipse en fonction de r. La trajectoire de TP a une pente suprieure 1/2 pour les valeurs de r > 1.
M 3 180 20
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