La Monade Hieroglyphique
La Monade Hieroglyphique
La Monade Hieroglyphique
DE LONDRES
LA MONADE
HIEROGLYPHIQUE
Traduit du Latin
pour- la premiere fois
par
GRILLOT DE GIVRY
Sehastiani
1975
1 52E ?;;flr 37. iH ['.fer jEt:x!':",!' n7 T rn ..11 M'lIf. III
Collection Sebastiani
1975 by ARCHE Milano
Imprime en Italie
Tip. Poggi Milano
t
NOTE
I
La Monas Hieroglyphica, composee a Londres.
ct terminee en I564 a Anvers par Ie Dr John Dee,
.astrologue de la reine Elisabeth, cst un petit traite
qui enseigne comment I' hieroglyphc mercuriel derive
du point central ou iod generateur.
Nous I' avons reproduitintegralement avec sa
belle Preface a Maximilien II.
Nous avons seulement omis l' avertissement de la
premiere edition au typographe Guillaume Silvius,
dans lequel Jean Dee recommande a celui-ci
d' apporter un soin exquis ala composition de SOH
livre et principalement ala reproduction des figures
qui l'illustrent, puis de n' en point delivrer d' exem
plaires aux gens du vulgaire (promiscuo homi
num generi), qui pouvaienten faire mauvais usage.
Ces pages eussent etC super-flues aujourd'hui.
Outre que Silvius a tres imparfaitement oMi Ii
la premiere de Ces monitions, puisque toutes les
editions de la M onade sont deshonories par des
figures ignobles, inexactes, que pour la premiere
fois nous avons reconstituies scrupuleusement sui
"' ______________"""",_ ................................ .. .. ___ ...... ........ .. ..
vant ta pensec meme de l' auteur, et con/ormfIment
aft texte, la seconde est d'unc observation trop diffi
cile pour pouvoir conserver quelque autorite " ces
lignes elaient den:: sans interet.
La pdstnte traduction est la premiere qui existe
en langue vulgaire. Nous avons vainement chercM
ati, British M1.tseum la trace d'une prelendue tra
duction angtaisc sig11atee par l' Encyclopedie Bri
tannique.
Dans lcs 1/Unll
l
/ os 8, 9 et 12 de l'Initiation
de 1893 a tllc publice une soyle de paraphrase
de la /I1ollade lIieroglYPhique, signee Philopholes,
et qui llC mlrilc 1c nom de traduction.
GRILI,or DE GIVRY
____________________________._
LA JONADE HIEROGLYPHIOUE
DE JEAN nEE DE LONnRES
A
MAXIMILIEN
PAR LA GRACE DE DIEU
SAPIENTISSIME ROI DES ROMAINS
DE LA BOH:ME
ET DE LA HONGRIE
OU SE TAISE
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De 1a rosee du del et de la graisse de la terre.
Genese (cap. 27).
PREFACE
A I:EXCEI,T,ENTISSLME MAJESTE
DU GI.ORIEUX ROI MAXIMILIEN
\
,
JEAN DEE DE LONDRES
SOUHAITE I.E PI.US HEUREUX
Les deux causes qui peuvent animer IIIl 110mme de
ma condition Ii o/frir Ii un si grand Roi 1m don si mi
lIime sont celles qui m'ont porU Ii composer ceei; savoir:
ma tres grande afjection pour Votre MaiesU et l'insigne
rarete ainsi que l'exceUence non meprisable du don lui
quoique jort petit.
C'est une ajjection eternelle pour VOltS gil'ont excitie
et produite vos admirables vertus qui SOllt si gran des,
que ceux qui ne les ont pas constaUes de lellrs propres
!
:veux ne croient que mediocrement ceux qui en rapportent
des choses extraordinaires, quoique tres vraies. M ais
ceux qui ont contempte soigneusement et aitentivement
ces memes vertus avoueront qu'ils se trollvent, pour les
decrire, en proie Ii une tres grande indigence et pauvrete
d'expressions et de mots, de teUe sorte qu'ils desirent
il
s'etendre Ie Plus possible en longs discours sllr leur excel
I
\ lence. Moi-meme, au mois de septembre dernier, ayane
passe quelque temps Ii Pres bourg, ville de t'otre Royaume
de Hongrie, j'ai reconnu, en temoin oculaire les causes
.tres excellentes et diversement variies de cette difficult4
.d'exprimer ces vertus.
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>,
"
i
i
II ]0
PREI'ACl':
a la rareti du dO?1 (vraiment minuscule par sa
parlerai aussi brievement que possible en
que Ie cours de la vie Itumaine se presente a moi,
entre attires opiniolls, comme devant etre, avec raison,
considhi, de tout l' effort de mon esprit investigateur,
comme partage en deux parties (dans l'une desquelles
presque tous marc/tent pritrfrablement). En ellet, apeine
la courle piriode de la premiere enfance (infantla) et
celie de la seconde (pueritia) sont-eUes passies, que l'op
tion commence deja a lorturer l' ame des adolescents pour
decider dans quel genre de vie ils entreront ensuite ; ils
hisitenl un pen devant la bifurcation qui se presente a
leur iugement incertain ; puis its se dicident enfin, soit
(sedl/its par l'amour de la verite et de la vertu) a suivre
la vuie philosopltique, alaquelle its s'appliquent de toutes
leurs forces pendant tOttt Ie reste de leur vie, soit (enlacis
par les cllarmes mondains ou en/lammis par la cupidite
des richesses). (I embrasser la vie dilicate ou avidement
lucrati1'c, dalls laquelle ils s' e//orcenl ardemment de
travailler par tous les moyens possibles. Et de ceux-ci
tu ell trouveras cerlaillcment un millier. et avec la plus
grande /acilitl, landis que des premiers (c' est-a-dire de
s'adonnent de tout creur ala Phi
a Ilrand'peille m'en montrer un
premiers et veritables
_ EI sur un millier de ceux qui
Ildolll/{'s lout (,lItiers d l' etude de la sapience, il
1111 (lui aura pr%udlnte111 et pleinement
faUStS II II leva, de la course et du coucher
des actiolls d des corps Clflestes, et qui meme en
pourra ('xposer II'S prillcipes llemelltaires.
Quel ('sl-il dlJlU", alors. celui qui, toules ces difficultis
surmulltt'es, aura aspirl Ii la speculation el d la com
prehensioll des l'l'rtlls sllpl'yct!lestes et des influences
lIletaphysiques ? Utt est-il, dans tuut l'orbe des terres
(en as temps dt/ptorables qui sont II'S nrJtres) ce ll.fagna
nime. et eet u1Iique H)'::ROS ? Puisque selOllla progression
de notre pruporti01l millenaire (que 'IIOUS avons adoptee
non sa1lS moli!). c'est PAR;\U CENT DE SIN
CERES PHILOSOPHES ET l'ARlll CENT MILLE MYRIADES
D'Hm1:.\lES Vt'LGAIRES QUE NOt'S DEVONS ATTENDRE
CET t'NIQUF, ET TRF.5 HEUREUX ENFANT!
Reprisentolls donc Ii la manUre pythagorique (comme
011 l'appelle) Ie Type HIEROGLYI'HIQUE de cette RARETE
que 110US t'ellOllS d'exposer. Par ce moyen, les plus grands
11lysleres qu'il faut y considerer vont s'o//rir d'eux
memes d r 011'1' Excellence qui les contemplera Plus atten
tit'emellt. tels qu'ils ant Ittf decrits suit'ant cetee /ormule,
dans 1I0S Tltlories cosmopolites.
PREFA('J>;
L'HOMME SELON L'HOMME SELON
I.E MONDE, I.E DESPOTE L'ESPRIT, I.E PHILOSOPHE.
'ITI'
1.000 Force
ABIME (Pouvoir)
Le Soud
1.000
TERRE
J ,000.000 I.a Fruude
\
1.000.000.000 \
OPT 128 1 JON
SCENCE ADOLE
14
AGE I-I PUJ,mL
PREMIERE 7 ENFANCE
ARBRl!; DE
Et maintenant, dans quel grade de cette triple raretlf.
(Philosophique), ci-dessus exposee (Cltmentissime ROI),
disirerais-ie que soit et se place ce don que ie fais ? Toi
meme qui excelles surabondamment dans la cognition
des arts les plus grands et des choses les plus secretes,
pourras Ie deviner aisement. ] e ne pense pas que ie pUisse
arrogamment Ie placer au rang de la premiere et de la
plus pr%nde Philosophie. Cependant, quoique d'un ordre
in/irieur, on peut remarquer qu'il lieut par/ois s'ilever
beaucoup plus haut ; et pricisiment a cause de ce degre
d'excellence, fose promettre avotre Celsitude qu'on peut
espirer de ce mien don des fruits abondants ; et acause
egalement de la rarete qui Ie caracterise, puisqu'il est
compose, iusqu' a la derniere phrase, dans ce mode d' ecrire
suivant lequel ie n'ai pu reconnattre, ni par l'audition,
ni par la comprehension, des monuments anciens, qu'au
cun ouvrage absolu ail ete fait iusqu'a ce jour.
Bien que ie l'appelle Hitroglyphique, celui qui l'aura
examine plus attentivement avouera qu'il contient cepen
dant une lumiere et une force en quelque sorte mathima
tique ; ce que l'on sait avoir ett assez rarement fait en ces
choses si rares. Et n'est-ce pas rare, je Ie demande, que
les caracteres astronomiques vulgaires des Planetes
(tiris des documents perdus ou inexplicables, ou
au moins presque barbares) puissent etre produits a la
14
15 PRtl:FACE
par la criation, a iti traci' par Ie doigt meme de DrEu
en toutes les creatures. M ais je n' ai pas maintenant la
pretention d'exiger de tous les grammairiens qu'ils re
,connaissent eeei; mais de prendre a timoin CeUx qui
travaillent a ereuser les secrets mysteres des choses, que
nous avons presenti (par notre M onade) un rare exemple
en ce genre, et de les avertir amicalement que les pre
mieres leUres Mystiques des He breux, des Grecs et des
Romains, /ormles par Dieu seul, et transmises aux mor
tels (quelque chose puisse objecter I' arrogance hu
maine), ainsi que les signes qui les represenient
ont iti produits par des points, des lignes droites et des
peripMries de cercles (disposies par un art merveilleux
et sapientissime.) Et bien que l' Etemelte Sapience de
notre Pere Celeste nous apprenne que toute parole de la
loi M osa'ique doit Clre consideree jusqu' a l' accompli sse
ment d'un Iota et d'un point (S. Mattk. cap. V, v. 18),
l'ultime analyse de la considiration ligale itant laile en
quelque sorte toute en/iere dans Ie 10D et Ie Hhireck (des
quels surgissent toutes les lettres et voyelles hibrai'ques (I)
eependant ceci n'est pas contraire a ce que nous disons, que
PAR I:UNITE DU HHIRECK OU APEX, RESTANT IMMO
BII.E. I.A DES MONADES CONSUBSTANTIEI.I.ES
EST ;\PER<;UE DANS I.'UNITE DE CE MEME IOD, ET EST
FOR:l1f:E PAR I.A I.IGNE DROITE DESCENDANTE ET PAR
I.ES DIWX AUTRES PARTIES DROITES QPI SEJOIGNENT
A I.A PERII'ITERIE. D'ou nous dicouvrons par
ce travail assez appr%ndi, que les premiers
1I0mmes 1/'01lt pu former suivant de tels principes mys
surprenantc construction des lettres hibrafques
et des Nekudoth (2) sans etre puissamment secondes
par l'inspiration de l' Essence iJivine. Et quoique, de
tous cas mysteres, las plus in times soient Ies seuls qui
puissent iJtrs examines par las jugements des grammai
riens vulgaires, cependant, pouruu qu'ils s'accordent
(I) Dans Ie lod, c'esHi.-dire dans I'Unitc, Ie lod elant considere
"omme Ie point central, I'embleme generateur. En elTet, Ie lod
et Ie llhireck, (qui n'est aulre que Ie poiot-voyelle equivalant au
son i), 800t les seub elements de formation des lettres hebral
ques. Ainsi la lettre Aleph Nest formee de quatre lod ainsi
places :':. Et ainsi pour les aulres lettres Opus el characleres
absoluta /igllra eJ: uno lod t!slfe composilos el formatoB, dit
Guillaume Postel dans son commentaire sur Ie lelzirah. 11
ajoute plus loin: Aiel. Beth, lie, Chet, Teth, etc., constant duo
numero, hoc est 4 lad singllire. (G. de G,)
(2) Nekudoth les points-voyelles, c'esHI-dire l'eDsemble
<les signes massoretiques. Voyez ce mot employe dans Canltca
Canlicorum, 1.11. (G, de G.)
PREFACE
eux-memes, et par quel merveillettx artifice, avec toute
lettre et toute generation des N ekudoth, les plus grands
et les plus excellents de ces mysteres sont consideres par
les plus sapients, et instruisent ceux-ci (par I' anal?ogie
absolutissime). Mais abandonnant ces Philosophes de
la langue et des lettres, je veux m'attacher les MatMma
ticiens comme timoins tres sinceres de la rareti de ce don.
L'Arithmlfticien (je ne dis pas Ie Calculateur) ne sera-t
il pas emerveille de voir que ses nombres, qu'il cachait
abstraits des choses corpore lies et libires de tautes les
choses sensibles dans I' entendement pur (in Dianreas),
par d'obscurs detours, et don! it traitait la, par diverses
speculations de I' esprit, soient ici, dans notre aiuvre,
presentis et devenus camme concrets et corpore/s, et que
leurs times et leurs vies formelles soient separees d' eux
memes, dans nos formules. Et ne sera-t-il pas extreme
ment etonne de voir une si considerable production de /a
Monade, a laquelle nulle autre Monade ni aucun nom
bre n'est ajoute ni ne Peut etre extrinsequement adjoint
a dessein de la multiplier ? Et ne sera-t-il pas rempli
de la plus grande admiration que, dans ceUe regIe tres
SUbtile et generale des revenus et des biens, revaluation
d'une chose proposie et indeterminee (tanquam Chaos)
(et capable de rlfsoudre tout doute arithmetique) ainsi
que son intiret, et sa valeur, ou estimation (de la puis
sance cachee en ceUe chose elle-meme) soU expliquee
toujours des Ie premier examen par Ie nombre Dinaire,
et plus rapidement que par les operations minutieuses
de division et d'equation comme cet art Ie prescrit ? Le
Giometre (6 mon Roi !) commencera a hisiter et a etre
tres difficilement d'accord avec hti-meme sur les principes
de son art (ce qui est extremement remarquable), tan dis
qu'ici, en secret, il les entendra murmurer, disigner et
devoiler par Ie Mystere Quadratural, CircztZaire, et par
faitement egal, de cette Monade HieroglYPhifjue. lei les
celebres travaux d' Archimedes auraient pu etre abriges
et couronnes d'un succes complet, tandis qu'il n'a pas
resolu Ie probleme qu'it avait chercM. Il suffit qu'il en
ait voulu connaUre les grandes /ignes. Quet itonnement
Ie musicien pourra Ii bon droit manilester, lorsque, sans
mouvement ni son, il comprendra ici les Harmonies
inexplicables et celestes? Et l'Astronome ne se repen
tira-i-it pas d'avoir soullert extremement de la rigueur
du froid, des veilles et des labeurs, tandis qu'ici, sans
avoir Ii supporter aucune injure de l'air, abrite sous un
toit, les lenetres et les portes closes, it pourra a tout mo
ment observer tres exactement de ses yeux les periphories
(c' est-a-dire les circonvolutions) des corps cilestes ? Et
ced vraiment sans aucunes machines ni instruments de
16
bois ou de metal! Et (persperctivus) ne con-
damnera-Hi pas la stupidite de son talent, lui qui aura
travaille de totttes fafons afin de construire un miroir en
suivant paraboliquement la ligne de la section du c(ine
(convenablement tracee !!n forme de cerele) et par Ie
moyen duquel une matiere que Iconque (capable de s' en
flammer) , d. lui pri'S'entCe, puisse etre portee Ii un in
croyable degre de chaleur par les rayons solaires, tan dis
qu'ici, par la Section trigone du tetraidre, est produite
une ligne, de la forme circulaire de laquel/e on peut laire
1m miroir qui (meme lorsque los nuages obscurcissent
fe soleil), peut reduire en poussieres presque impalpables,
et par la puissance de la chaleur (vraiment tres grande)
toutes sortes de pierrcs et de mitaux. Et celui qui pendant
toute sa vie aura travaill6 assidument Ii de subtiles spe
culatiotls de poids (I), comme il iugera avoir bien em
ploye ct ses depenses, et ses labeurs, lorsque Ie :Magistere
de 1\'ol1ade lui enseignera ici, par une tres certaine
experience que l'6ltfment de la terre peut flotter sur l' eau(2 j.
Et ceUX qui ant agiti! soigneusement les raisons de la
Plenitude et de la vacuiti! (3) (argument controverse des
les debuts de la Philosophie), verront que par cette loi
et par Ie lim (com me indissoluble) de la nature (forme
par Dieu Ie Tout-Puissant) les surlaces des iltfments
voisins sont coordol1nies, unies ot connexes, com me peu
vent Ie montrer aux hommes avec certitude certains ellets
merveilleux dans Ie fett, l'air et l'eau, qui doivent etre
conduifs et l'xcittfs (au gre de leurs ddsirs) en haut et en
bas, (1 droitc et (I gauche (ce qui les rend ainsi utiles aux
nations, par diverses decouvertes, comme Ie montre tout
l'artilice des machines hydrauli9ues, et autres thaumo
paJetica ( 4) de lJc,.on d' A lexandrte, comme on a coutume
de Irs aflpeler maintel1allt. De Plus, nul ne renvendiquera
comme "tant de sa f'rojessiol1, de pouvoir, au moyen d'une
maclti11c quclconque, puiser (exulltlare) au moyen de
l' eau, l' clement de la terre et l' eiever dans Ie lett ; et ce
pendant 110S theories de fa 1I10nadc en demontrent la
possibilite. 0 Sapientissime Roi, placez ces chases dans
les 1'resors tres secrets de votre esprit et de votre memoire.
Je viens maintenant au Kabbaliste Mbreu qui,lorsqu'il
(1) C'est-ll-dire I'alchimisle.
(2) Dans I'athanor ainsi que dans Ie Toltou-Bohou genesiaque.
(G. de G.).
(3) cr. Plutarque, de hide at Osiride, XXIX (G. de G.).
(4) 11 faut lire evidemmellt : Thaumalopmtica, choses mer
veilleuses, etonnantes (G. de G.l.
17
l'REFACI';
verra sa Geometrie (1), et ses Notariacon et Tzyruph (2)
(qui sont comme les trois Pfincipales clefs de son art),
etre exerces hors des limites de la langue nommee Sainte,
et meme que de taus cotes (par les choses visibles et invi
si bles qu'it rencontre) les caracteres Bt notes de cefte tra
dition mystique (refue de Dieu) sont tiCs ensemble, alors
it appellera aussi cet art: saint (s'il Ie comprend agis
sant selon la verite), et il avot,era que c' est Ie ml!me Dieu,
btfnevolentissime, qui est, sans philosophie (ou partialittf),
non celui des Juifs seulement, mais celui de tous les peu
pies, de toutes les nations et de toutes ies langues, et que
nul mortel nc se peut excuser de l'ignorance de notre
sainte langue (3). Ces! elle que j'ai appelee, dans nos
Aphorismes aux Parisiens, la Kabbale veritable, ou de
realite, tan dis que fappelle l'autre vulgaire, au de paro
les seulement ou grammaire Kabbalistique, qui s'appuie
sur toutes les lettres que peut ecrire I' homme dans tous
les alphabets connus. CeUe Kabbale reeUe, qui no us est
nee avec la loi de la Creation (com
me
saint Paul l'in
dique) est aussi plus divine que la grammaire, puisque
c' est elle qui est la tres fidele explicatrice de CBS arts tres
nouveaux et projondement abstrus, comme d'autres pour
2
18 l'Rf';FACF.
ront, d'ailleurs, l'eprouver par notre exemple. Je sais
bien ((} Roi) que tu ne craindras pas, bien que ce soit
en ta Royale presence, que 1'ose proposer cette para bole
magique. Notre NI01tade hieroglyphique possede, cachee
dans Ie centre dH centre, un certain corps terrestre que
la divine puissance par laquelle il doit agir, instruit elle
meme, sans paroles, et auquel, des qu'il aura agi, devra
etre ioilltc (par une alliance perpetuelle) l'in fluence
g011lftique (OH ge1!lfratrice), lunaire et solaire bien qu' au
paraval1t, au ciel ou ailleurs, elles fussent comPletement
separees de ce meme corps, Ceete union (avec I' appro
bation de Dieu) elant consommee (celie que j'ai tra
duite aux Parisiells par -::r;, ,:X:Xf;, c' est-a-dire la
terre du mariage ou Ie signe terrestre de l'union influen
tale) sur sa terre native, ceUe-ci nil peut etre nourrie Oll
arrosee au delel de la quatrieme, grande, complete et
vraiment mcitaP/tysique revolution; et cefte progression
etant achevee, ccluj qui I' aura entretenue disparaltra
d'abord lui-meme dans la Metamorphose, et ne se mani
lestera que (res rarement ensuite aux yeux des mortels.
Ceci, 11 Roi excellent. est la veritable et tant de fois cilt!
bree (et sans crime) I IIvisi biliU des Mages, qui (comme
l' avoueront tous les mages /uturs) , est attach6e aux
tlu!ories de notre .110nade. Le 1VIedecin Ires expert pourra
Ires facilement. au moyen de ces memes theories, se con
former rI la volonti mystique d' Hippocrates. Car it saura
ce qu'il fnut et ce it quoi il faut a]outer et retrancher(I}
s'it veut lwoucr don'navant volontiers que son art et let
11/(:"('(111(' dfl'-meme sont eon tenus sous !a formule extr8
1lIcntl'lIf {ol/rise dc '/lotre monade. I.e I.apidaire (Beryl
Iisticns) /'cut fyis (,X(tctc1I'wnt voir iei. dans lme lamelle
cristallilll'. (olilfs clzosl;'s qui 5C trmt1I C1!t soit sur terre,
soit dans l' call. SOliS Ie del de la L1-I1Ie ; et dans I' escar
/wudl;' uu pierre Adam' ;:),1'1) (2) if exPlorera tour
rt
f
gioll al'rienne et ign{:e. si Ie vingt et unieme theo
rcme de 1LOtre J110nadc hihoglyphique donne satis/actioil
au (3), il lui indiqllera de considtfrer
(I) On Iii en marge: Hippocrates: Uher ele Flalibus.
(2) Le Bereshil assimiIe, en eITel, avec beaucoup de raison
I'hominalite universelle avec la matiere alchimique portee l\ son
plus haul degre de perfection qui pr-!sente alors sous 13
forme d'une terre rouge (G. de G,)
(3) Nom de I'Alchimiste tt'anscendallt par opposition au Souf
fleur. On doit lire 11 ce sujet Ie traite: l'oarclzadumla contra
. \lchemlam, du prMre venitien Jean Augustin I'antbeus.
(G. de G,)
PREFACE 19
attentivement Voarh Beth Adumoth (1) tit il avouera
qu'il ne lui sera pas besoin, pour devenir pltilosophe
d'aller voyager aux Indes ou aux Ameriques.
Enfin, quoique nous ayons ecrit ailleurs aux Parisiens
sur Ie genre supreme (adeptivum) (c'est-a-dire sur tout
ce que l'art et vingt annees des plus grands travaux
d'Hermes ont pu donner, promettre et obtenir de plus
parfait) (2) et sur ce qui appartient Ii sa Monade (Ie
tout eclaire par une demonstration anagogique), nous
assurons fermement Ii Votre M aiesti Royale que tout
ceci, par l'ceuvre analogique de notre Monade Hierogly
phique, est exprime d'une maniere si Precise nul
autre exemple plus conforme Ii la verite ne peltt etre
propose au genre humain. Ce que l'on doit traduire en
soi de deux manieres, savoir : absorber l'ceut're dignifiee
elle-meme, puis imiter la dign'ification de l'amvre.
Maintenant tu m'accorderas, 15 Roi Maximilien, que
i' ai assez parte (et je crains meme, si Ie vtllgaire des
hommes entend toutes ces choses, que ce soit plus qu'as
sez) de la rarete de ce mien prisent theOl'litique (par
l'insigne honneur du triple diademe), et que sa bonte a
etl definie jusqu' ases derniiwes limites, Qu'il soit done
suffisanl (1 ornement singulier de tous les rovaumes)
que, landis que nous avons dimontri soigneusemellt com
bien notre present est rare, nul cependant 1Ie se soit
trouv6 (bien que vraiment mtfdisant par Ie dcreglement
de la langue) qui ait pu taire murmurer l'oiseau .,Eso
pique. Alais tous les modestes et sapients 1,hilo50phes
avoueront qu'il est tellement superieur, qu'il montre
clairement l'indigniti de la calomnie de celui-ci. et qu'its
ne dtfdaigneront pas d' accordcr avec mot 101/(11/ ges et
honneur a ce Phamix, des ailes de la seule mist'ricorde
duquel nous avons extrait avec erainte et amour ces tres
rares plumes Ih60retiques, destinees Ii couvrir notre lludittf
qui nous vient d' Adam, afin que, par elles, 1lOUS risis
lions plus vigoureusemenl Ii certains froids Ires apres
de notre ignorance, et que, Ires attac!tcrs d la p!tilique
Verite, p,ous voilions la turpitude de l'erreuy au..: yeux
de ceux qui 5' adonnent d la philosophie. Et bien que
nous ne nous appuyiolls ici sur aueune autorite lwmnine,
sf cependant quelque notable parole ou ecrit de que/que
ancien Philosophe pouvait etre favorablemellt explique
par notre lumiere, nous ne re/userions pas de Ie presenter
amicalement a notre posteriti. Comme dans certains
(I) Lithlralement: Or de deux rllbi/icalions, cc!.ta-dire de
deux cementations parfaites. I G. de G ).
(2) En marge: Anno
20 PREFACE
mysteres d' Hermes, d' Ostanes, de Pythagore, de Demo
crite-et d' A naxagoras, que nous condescendons a approu
ver par nos demonstrations hiiroglyphiques, sans agir
comme ceux qui, au contraire,leur mendient un timoi
gnage. Et tant d'excellence est iointe a tant de rareti
que nous protestons que rien n' a eti place par nous en
quelque endroit que ce soit de ce livre, ni ouvertement ni
secretement, qui ne soit pas honnete, sincere, con forme
ala dignite humaine, et tres utile a l' etude veritable de
la religion et de la pieti tres parfaite. Et comme nul,
certainement, ne peut marcher en ligne droite parmi de
si ardus mysteres, hormis celui qui possede toute leur
parfaite amplitude, ainsi nul ne montrera plus promp
tement sa puirilite, sa malice ou son arrogance que celui
qui osera condamner comme impie ou rejeter comme
frivole quelque chose de celles que nous avons confiees
a votre sapience. Qui peut etre pris a timoin de ceci,
puisque Ie souverain Roi des rois Omnipotent n' a fait
nul Plus puissant en autoriti, Plus expert en pratique
de toutes choses, Plus perspicace dans Ie jugement, que
Ie Roi M aximilien ? Votre auguste 1\,1ajeste sera done
envers moi ce qu' elle est envers tous les autres ; c' est-a
dire que toutes ces presentes tlll!ories lui ayant eti prou
vees et etant consideries par elle comme difinitivement
fixees, non seulement elle clora ainsi la bouche de beau
coup de grammaticastres de peu de valeur, mais elle
retevera meme les ames de beaucoup de chercheurs de
Philosophie, soit dija abattus par l'incertitude procla
mee de si grands mysteres, soit craignant, a cause de la
rareti des choses, les jugements superbes des ignorants
qui ont coutu me de condamner les bonnes etudes tout
comme les mauvaises (au hasard, sans disceruement,
a cause de la seule similitude flu nom). Puisque, par
suite de la perte extremement diplorable des meilleurs
livres, on peut constater tri's /videmment que les uns
et les aulres de ces hommes ant souvent porti, a diverses
L'poqucs, bcaucoup de d/trimel1t a la Hipublique chri
tienne, c'est ccrtainemcnt par un ginie apte it comprendre
et tt expliquer de si grandes choses, bien qu'elles l'ef
fraient tout d'abord, ct par cette /tude des mysteres, itude
universelle, aussi noble que divine, et condamnee gros
sierement et vaniteusement par les iugements des igno
rants, qu'elle fer a certainement bientat des progres non
mediocres. Mais ce n'est pas ici Ie lieu de comparer a
chacHl1e des sciences veritables, leurs emules, c'est-a-dire
les sciences fausses, oisives, odieuses, incommodes et
inutiles it la societi des hommes, qui seules, et par cette
meme raison qu'elles sont vulgaires, captivent et circon
viennent les hommes ; nOlls reconnaissons qu'elles doivent
PREFACE 2I
etre repoussees et condamnees, non seulement par Ie iuge
ment du vulgaire, mais par celui du sapientissime ; et
nous conseillons qu'il en soit fait tres soigneusement
ainsi. Mais comment ceux qui, ne connaissant ni l'exis
tence, ni Ie lieu et la qualiti des premieres, substantielles
vraiment, et qui ne sont que les ombres tenuissimes de
celles-ci, osent-ils et peuvent-ils avec quelque apparence
de raison, condamner les etudes non vulgaires des hommes
non vulgaires ? Que iustice soit faite. Qu'il soit attribue
a chacun ce qu'il merite ; aces vulgaires demi-savants
qui, non seulement recherchent les ombres des grandes
sciences, mais qui falsifient meme et adulterent scelera
tissimement celles-ci, nous attri buons les folies et toute
l'impiete des erreurs ; et au contraire, il me semble (a Roi),
non seulement inhumain, mais injuste et presque impie,
au d' outrager (a cause de la calomnie sans valeur du
vulgaire) ceux qui sont avances dans les bonnes et solides
etudes, et qui sont aussi illustres par leurs bonnes mtEurs
que glorieux par leur integriti, ou d'exciter la haine
contre leur nom et leurs etudes, ou d' attenter a leur vie.
Car de meme que, partout, toutes les ombres, de quelques
corps que ce soit, ont des limites communes avec ces
memes corps (ce qui est tres conn'l,t des mathematiciens) ,
de meme ici, les Sapients (Sophi), pour parler et pour
ecrire, projerent des phrases communes a la fois aces
memes corps veritables et aux ombres de ceux-ci. Et ltl
ou les singes ignorants, temeraires et presomptueux ne
s'emparent que des ombres seules, nues et vides, les philo
sophes, plus sapients, goutent Ie fruit tres agreable et
Ja solide doctrine des corps eux-memes. (I) Et ainsi
vraiment nous voyons qu'il adviendra que ce qu'ils
croyaient posseder (et qui n'etait qu'ombre), leur sera
tres justement arrachi des mains, comme non soli de ni
sincere, tandis qu' a ceux qui etudient les corps, toute
cognition et comprehension honnete et ligitime des
ombres leur sera en meme temps acquise. It convient
donc (a Roi) de choisir avec rectitude entre l'Ombre et
Ie Corps et de distinguer les Ii mites, les qualitis et les
usages de l'un et de l'autre. Ceci est Ie glaive royal et
imperial de la justice, qui trouve ici, comme en beau
coup d' autres circonstances, I' occasion d' exercer son
office divino Et cependant, par un certain art tres parfait,
les Sapients eux-memes (Sophi) introduisent tres volon
tiers quelques-unes de ces figures trompeuses (umbrati
les) dans les ditours sinueux de ces memes corps, de
peur que les anes, se ruant grossierement dans les jardins
(I) En marge; S. Luc. ch. 8.
22 PRiwACE
des IJesperides, ne viennent ddvorer les fruits (Iactucre)
electissimes, tandis que les chardons leur sUf/iscnt (I).
Tu me pardonneras, <1 Roi, de taxer Ie monde d'injustice
(de l'autoritd du Christ). Ce n'est pas que je veuille ici,
en aUCUl1C maniiwe, dnumerer les ornements si celJbres
de ta sapience; ce n'en est ni Ie lieu ni Ie temps, et ce
serait meme tout a fait superflu. Je m'arrete donc ici.
],offre donc tres humblement a Votre Sirdnissime Ma
ieste ce mien enfant (Londonien par sa conception, A n
versois par sa naissance) de la M onade Hidroglyphique ;
en vous priant de toutes mes forces de ne pas didaigner
d'en devenir maintenant Ie parrain, afin qu'il puisse
vraiment ensuite, lorsqu'il sera plus grand en age et
Plus recommandable par SOlt autorife, etre continuelle
ment gardd en votre presence. Je veux ensuite, (J ctemen
tissime Roi, qtl'il soU ensttite considire comme vous appar
tenant, puisque, m'ayant considere vous-meme pendant
toute la parturition d'un regard tres favorable, vous l'avez
rendu present ames yeux de telle sorte que Ie travail de la
publicati01I de ceUe edition est devenu pour moi facile
et rapide. Car moi qui l'avais porte en gestation en mon
esprit (2) d'abord pendant sept anndes consecutives, par
votre incroyable puissance magndtique apres un si long
intervalle, ie l'ai enfante avec la plus grande placiditd
en ce monde inj!rieur, dans l'espace de douze fours
seulemmt. soit propice et favorable, tant a votre
Auguste Celsitude qZI' ames tres ardentes dtudes de la
sinctfrissime Verite, c'est ce que ie prie de nous accorder
ceUe sacro-sainte Trinitti, qui, fondtie avant tous les
siecles, vit et regne sempiternelle dans l' omnipotence de
la M onade ineffable; et a qui seule toute espece de
louange, honlleur, vertu et gloire soit, par toute creature,
<l iamais proclamee et chatltee. Amen.
anncc 29 janvier.
(Il Les Alchimistes, entre autres, ont frequemment use de
ce procede, en introduisant 1l dessein dans leurs ecrits, des
absurdites destinees 1 derouter Ie vulgaire. cr. Roger BaCOD,
I)t! secrclis opt!ribus arUs el naturre. I G. de G.)
(2) En marge; (omme il apparalt dans nos Aphorismes
propa:deumatiques imprimes 1 LODdres, en 1553, Aphor. 52.
LA MONADE HIEROGLYPHIOUE
DE JEAN DEE, DE LONDRES
Mathematiquement, Magiquement, Kabbalistiquement
et Anagogiquement expliquee
AU SAPIE;NTISSIME; MAXIl\III,IEN,
Roi des Romains, de Boheme et de Hongrie.
THEORE1IE PREMIER
C'est par la ligne droite et Ie cerc1e que ut aite
la prenuere et la plus simple demonstration et re
presentation des choses, aussi bien non-existantes
que cachees sous les voiles de la nature (1).
THEOREME II
Et ni Ie cercIe sans la droite, et ni la droite sans
Ie point ne peuvent etre artificiellement produits.
C'est done par la vertu du point et de la monade que
les choses ont commence d'etre, en prin- Q
ci e. Et toutes celles qui sont affectees
afa peripherie, quelque grandes qU'elles
soient, ne peuvent, en aucune maniere,
manquer du secoun> du point central (2).
tj
THEOREME III
1
Done, Ie point central qu'on voit au
centre de la Monade Hieroglyphlque se
rapporte a la Terre, de laquelle,
tant Ie Soleil la I,une et les autres pla
netes accomphssent leurs cours. Pour cette
raison, puisque Ie Solei! possede la supreme
dignite, nous Ie representons par un cercle
La monad.
hieroglyphique
complet et un centre visible.
(I) C'est-ll-dire non seulement les formes sensibles de 1a ma
tiere. mais les trajectoires des forces cosm iques et moleculaires et
les revolutions interieures de I'immatiere. (Nole du Iraducleur.)
(2) Le point central, Plod generateur el phallique, si bien pre
cise dans la planche pentagrammatique de I'ilmphilheatrum de
Khunrath. Yoyez egalement une figure hermetiqne tres crue du
Liber Azolh (Praclica linere vilre) de Paracelse. (G. de G.)
r
24
LA MONADE HIEROGLYPHIQUE
THEOREME IV
Bien que l'hemicyde de la Lune soit comme supe
rieur et au-dessus du cerde solaire, cependant it
reconnait Ie Solei! comme son seigneur et roi ; et on
voit qu'il se complait tellement en sa forme et sa
proximite, qu'il rivalise avec lui par la grandeur
(apparente aux hommes vulgaires) du semi-diametre
et qu'il reproduit toujonrs sa lumiere ; enfin it desire
tellement eire impregne des rayons solaires que,
presque transforme en lui, il disparait completement
du clel jusqu'a ce que, quelques jours apres, il appa
raisse, comme nous l'avQns represente, sous une
figure corniculee.
THEOREME V
Et je donne \'raiment un complement au cercle
solaire p'ar Ie semi-cerc1e de la Ll1ne. Du soir et du
matin, II n'a ete fait qu'un jour. QU'il soit done Ie
premier, celui par qui a ete faite la Lumiere des Phi
losophes.
THtWREME VI
NOlls voyons iei Ie Solei! et la Lune s'appuyer sur
Itt croix rectiligne. Celle-ci peut signifier fort a pro
pos, par raison hieroglyphique, soit Ie Ternaire,
soit Ie !2uaternaire. Le Ternaire, en effet, par les
deux droites et Ie point commun it touies les deux,
comme copuJatif. Le QUaternaire par les quatre
droites renfermant quatre angles drOlts. (Chacull de
ces elements repetes deux fois, alors ,,,'offre a nous,
secretissimement, l'Octonaire, que je ne crois pas
avoir ete connu de nos predecesseurs les
Mages, et que tu considereras tres atten
tivement.) I.,e Ternaire magique des pre
miers Peres et des Sapients consistait en
corps, esprit et ame. D'ou nous avons iei
Ie Septenaire primaire manifeste, c'est-a
dire par les deux droites et leur point
commun, ce qui fait trois, et par les quatre
droites que forme ce meme point en sepa
rant les deux premieres.
LA MONADE HIEROGLYPHIQUE 25
THEOREME VII
Les elements etant eloignes de leurs places habi
tuelles, les parties homogenes disloquees de ceux-ci
apprendront a l'homme expEirimente que c'est par des
lignes droites qu'elles naturellement
leur reto"\lr a ces memes places. Donc, il 11e sera pas
absurde de representer fe mystere des quatre ele
ments (en lesquels peut eire reduite chacune des
choses eIementees) par quatre droites s'eloignant en
quatre sens contraires d'un point unique et indivi
sIble. lei tu remarqueras que les geo
metres enseignent que la Llgne est produite far Ie
deplacement du POInt; nous avertissons qu'i doit
en eire de meme iei pour une sembIable raison, puis
que nos lignes Elementaires sont produites par une
continuelle chute (comme un flux) de goutteJettes
(stillae) (comme des points physiques) dans notre
Magie mecanique.
THEOREME VIII
En outre, l'extension kabbalistique du quater
uaire selon la formule de numeration usitee (lorsque
nous disons : Un, Deux, Trois et Quatre). presente
en abrege Ie DENAIRE. C'est pourquoi Pythagoras
avait coutume de dire: I, 2, 3 et 4 font dix. Ce n'est
done pas au hasard que la Croix Rectiligne (c'est-a
dire la vingt et unieme lettre de l'Alphabet romain),
etant consideree comme formee de qnatre droites, a
ete prise par les plus anciens philosophes latins pour
representar Ie DENAIRE. De plus, Ie lieu est defini
par cela meme, ou Ie TERNAIRE, con duisant sa force
par Ie SEl'1'ENAIRE, l'a place (I).
(1) Passage un peu obscur de Jean Dee, qui doit s'entendr
e
ainsi : Le denaire est compose d'un premier ternaire, puis du
. T . d' d . 10 D
quaternaIre au ml leu, pUIS un sec on ternalre 3.-:t::i:' one
Ie quaternaire Ie ternaire en formant Ie septenaire, et
Ie ternaire complE-te Ie septenaire pour former Ie denaire. Et
chacul\ de ces trois terme. : ternaire, quaternaire et septenaire
tend vers Ie denaire par Ie moyen des autres tt'rmes. (G. de G.)
27
26
LA l\IONADE HIi,ROGI,VPBIQUE
THEOREME IX
On verra que tout iei cOllvient parfaitement au
SOLEU, et a la LUNE de notre MONADE, puisque, par
la Magie des quatre Elements, la SEPARATION tres
exade en leurs lignes primitives aura ete faite, et
ensuite la CONJONCTION eirculaire dans Ie comple
ment SOLAIRE, par les peripheries de ces memes lignes
(car queUe que soit la grandeur <l'une ligne
il est (lossible de decrire un cercle passant par ses
extrcnutes d'apres les lois de la Geometrie). Alors
on ne peut donc nier combien est utile, au SOLEIL et
a la LUNE de notre MONADE, la Proportion DENAIRE
de la Croix.
THEOREME X
I,a figure suivante de la Dodecatemorie (I) dll
Belier, en usage chez les Astronomes, est connue d.e tout
Ie monde (comme uue sorte d'edi
fice tranchant et poiutu) ; et il est
, V '\ constant qU'eHe indique l'origine, en
ce lieu du del, de la Triplicite Ignee.
Ainsi donc 110US avons ajoute Ie signe astrollomique
'. du Belier pour signifier
,e",. que (dans la pratique de
cette MONADJ!) Ie minis
.. tere du feu est requis. Et
()
1-
'OU:II. ainsi. brieveUlent, nous
aVOHS acheve la consi
',Ii"o,,,. deration hieroglyphique
de notre MONADE que
110US youlons resumer
I.U. ainsi, ell un seul con
texte hieroglyphique:
1,1'; SOl,ElI, 1<:1' LA I,t!Nl( DE CE1'TE MONADE VIWLENT
QUE l.Et'RS i(I,l(MEN'rS DANS LESQUELS LA PROPORTION
JiI,ORIRA, SOIENT Sf,PARES, ET CReI S' AC
COMI'I,fT PAR I,E MINISTERE DU FEU.
(I) Terme aslro\ogique que Jean Dee emploie comme l'ex
pression d'un signe du Zodiaque en enlier, landis qu'i1 n'est, en
realite, que Ie d'uDe maisoD cosmique. Voir Ii ce sujel
ManiIius, lib. II, vers 678 a 685, et Julius MalerDlls Firmicus.
lib. II, cap. 15. (G. de G.)
I,A HIEROGLVPHIQUE
THEOREME XI
Le signe mystique du Belier, constitue par deux
semi-cerc1es, connexes en un point commun, est
tres attribue au lieu de la Nycthemere (1)
lEqumoxiale. Car la periode de vingt-quatre heures,
partagee par Ie moyen de l' .iEquinoxe, denote 110S
Secretissimes proportions. Je dis nos par rapport a
Ia Terre.
THEOREME XII
Les tres anciens Sapients et Mages nous out trans
mis einq signes hieroglyphiques des Planetes, tous
composes des caracteres de Ia LUNE et du SOLEIL,
avec Ie signe des Elements ou Ie signe hieroglyphi
que J;1elier, comme l'indiquent ceux qu'on voit
figures ICI :
Sf:RIE LUNAJIlE I E SOI.AlI\E
l-.
h
Salurnc
?
CH:
Mars
rt
it
.Iupitrl'
2
Venus
Mercure
Mercure
I,
Chacune de ces figures ne sera (las difficile a expb
quer, suivant Ie mode hieroglyplllque, au moyen de
nos principes fondamentaux deja poses. D'abord
nous parierons paraphrastiquement de ceux qui pos
sedent Ie caractere de Ia Lune; ensuite de ceux qui
possedent Ie caractere du Soleil. Lorsque notre nature
(I) N,l/clhemera, Point moyen qui divise Ia nllit en dellx par
lies egales. (G. de G.)
28 29 LA MONADE HIEROGL"llPHIQUE
LUNAIRE, par la science des Elements, eut accompli
une premiere revolution autour de notre Terre, elie
etait appelee mystiquement SATURNE. Puis, a la
suivante revolution, eUe avait nom JUPITER et gar
dait une plus secrete. Entin la Lune, elementee
par un trOlsieme tour, etait representee plus obscu