Metallogenie, Imiter, Bou Azzer, Bou Madine, Atlas, Maroc

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REMERCIMENTS

Je tiens en premier lieu à remercier A. Cheilletz et D. Gasquet qui m'ont


proposé ce sujet de thèse. Je n'oublierai pas l'intérêt qu'ils ont su porter au
sujet ainsi que la qualité des discussions scientifiques ou le goût des
brochettes d’abats que nous avons partagées. Je tiens tout spécialement à les
remercier de m'avoir permis d'allier travail de terrains et de laboratoire,
deux approches complémentaires sans lesquelles une étude "géologique" n'en
serait tout à fait une.
Je remercie messieurs N. Clauer et E. Marcoux d'avoir accepté d'être
rapporteurs de ce manuscrit. Je remercie également monsieur E. Deloule de
l'intérêt qu'il a porté tout au long de cette étude et d’avoir accepté d'être
examinateur de ce travail. Je tiens enfin à remercier messieurs MR Azizi-
Samir et B. De Lepinois de m’honorer de leur présence dans ce jury.
L’aspect pluridisciplinaire de ce travail m’a permis, à mon plus grand
plaisir, de multiplier les collaborations et donc les rencontres. Que l'ensemble
des collaborateurs à cette étude soit remerciés ; Merci à l'équipe sonde
ionique, Chocho, Etienne, Denis, Michel et Claire pour leur accueil et leur
dévouement nocturne et dominical. Merci à Laurie Reisberg de m’avoir
accueilli dans son laboratoire. Merci à Maman Zimmerman pour son aide et
la patience qu’elle a su montrer pendant les phases de préparation de chimie
et les analyses. Merci à monsieur Archibald pour nous avoir permis de
réaliser nos analyses argon dans son laboratoire. Merci également à
P.Marion pour son accueil, sa disponibilité et son œil infaillible dans la
reconnaissance des sulfures.
Je ne peux oublier ici de remercier l'ensemble des cadres de la mine
géologues ou non, mais aussi mes compagnons du fond et des cuisines, merci
à eux pour leur hospitalité, pour leur disponibilité et pour leur joie de vivre.
J’ai une pensée également pour les gens de cette région difficile et pauvre,
qui ont toujours accueilli le gauri avec un verre de thé et le plaisir simple
d’échanger quelques mots… un sourire.
D'une façon plus générale je tiens à remercier l'ensemble du personnel
du CRPG, Caro, Christiane, Valérie, Catherine, Isabelle, Laurent, Laurence,
Bruno, Manu, Dédé, Jaques, à qui le centre doit bien plus que son simple
fonctionnement. Une pensée émue pour leur maître à tous M’sieur Jean-
Claude qui malgré son âge conserve une vue et une verve de concierge
comme dans l’temps, dommage que la tête ne suive plus….
Un petit paragraphe ému pour mes collègues thésards, pour ceux que
j'ai vu partir Peggy, Sarah, Sylvie, Jérôme, Pascal, Pavel, Yannick, Mélanie et
pour ceux que je laisse derrière moi, Asrat, Christophe, Virginie, Eric, Olivier,
Laurent, …je garderai un souvenir ému de nos fêtes orgiaques et du franche
esprit de camaraderie de tous les jours.

Enfin je tiens à remercier en particulier les quelques personnes qui


m’ont fait l’honneur de m’offrir leur amitié lors de ces trois années
nancéiennes. Je pense à Claire mon délicieux alter ego féminin à qui la
maternité va si bien, à Alice ma douce Alice, à Bruno notre phare à tous dans
cette réalité qui nous échappe, à Nicolas mon infatigable bouquetin, à Laure
ma sculpturale vestale, à Mous et Mathieu mes frères d’insomnie, de spleen
et d’orage, tantôt clowns tristes, tantôt magiciens quand dans le port de chez
Morad les larmes de rage se subliment en éclats de rire…

Je voudrais enfin remercier mes parents, qui m'ont laissé choisir les
chemins que je voulais suivre fier et fort de leur soutien. Je leur dois
aujourd’hui d’être là et qui je suis.
Merci à mon fafa de fréro, d’être lui même,…. mais non je ne t’en veux
pas pour les playmobiles ! ! Un grand merci à ma soeurette et à François de
leur soutien de tous les jours et d’avoir fait entrer une tornade de bonheur
dans nos vie. A Hugo, mon éternel soleil…

A toi pour qui mon cœur s’arrête, s’enflamme puis explose……………………..

Para mi, solo recorrer los caminos que


tienen corazon, cualquier camino que tenga
corazon. Por ahi yo recorro, y la unica
prueba que vale, es atravesar todo su largo.
Y por ahi yo recorro mirando, mirando, sin
aliento.
DON JUAN MATUS sorcier Yaqui
in, Herbe du diable et petite fumée,
de Carlos Castaneda, 1968.
Résumé

L'analyse structurale de la zone de faille du gisement Ag-Hg d’Imiter confirme la


superposition de deux régimes tectoniques, synchrones de l'épisode argentifère, successivement
extensif N150°E-N180°E à gangue siliceuse puis transtensif sénestre à gangue dolomitique. Un
réseau filonien rhyolitique caractérisé notamment par des injections dans les plans d’ouverture E-
W du premier régime extensif, est associé au dépôt des minéralisations. Les mesures in-situ U/Pb
sur mono grain de zircon à la microsonde ionique CAMECA IMS 1270 ont permis de dater
précisément deux événements magmatiques distincts à 572 ± 5 Ma (granodiorite de Taouzzakt) et
550 ± 3 Ma (rhyolite de Takhatert). Les analyses 40Ar/39Ar ont fourni des résultats qui confirment
l'existence des deux événements magmatiques et hydrothermaux à Imiter respectivement associés
à un épisode de minéralisation à métaux de base (563 à 577 Ma) puis épithermal argentifère. Les
isotopes du soufre suggèrent deux réservoirs possibles pour cet élément, un réservoir magmatique
et un autre metasédimentaire. Les données de Re/Os indiquent sans ambiguïté une origine
mantellique du stock métal. Les minéralisations Ag-Hg d’Imiter sont interprétées dans le cadre
d’un modèle épithermal neutre dont les deux paramètres essentiels sont la présence d’une
extension de direction NS permettant le piégeage des minéralisations et l’injection de magmas
rhyolitiques. Ceux-ci fournissent également l’énergie nécessaire au développement des
circulations hydrothermales. La datation de la minéralisation des gisements de Bou Madine (553
Ma, U/Pb sur zircon de l'intrusion rhyolitique) et de Bou Azzer (533 Ma U/Pb sur zircon du
39
trachyte d'Aghbar et 218 Ma Ar/40Ar sur adulaire) montre d'une part l'importance de
l'événement métallogénique lors de la transition Précambrien/Cambrien et d'autre part l'existence
probable de minéralisations post-cambriennes. L'intégration de l'ensemble de ces résultats dans
un modèle géodynamique met en évidence, lors de la transition Précambrien/Cambrien,
l'évolution de l'Anti-Atlas d'un contexte de marge continentale active à celui d'une marge
continentale passive.
Abstract

Structural analysis of the Ag-Hg Imiter deposit indicates two tectonic regimes that are
contemporaneous with the silver epithermal episode. Firstly a N-S extensional event associated
with quartz veining phase and rhyolitic intrusions, followed by sinestral movement associated
with a dolomitic phase. U/Pb dating shows two distinct magmatic events at 572 Ma (Taouzzakt
granodiorite) and 550 Ma (Takhatert rhyolitic intrusion). 40Ar/39Ar dating confirms the existence
of two magmatic and additional hydrothermal events related to base metal mineralization and to a
silver epithermal mineralization. Sulphur isotope compositions indicate two sources for this
element, a magmatic one and a metasedimentary one. Re/Os isotopic analyses reveal a mantle
origin of the silver mineralization. The Ag-Hg Imiter deposit is interpreted as a neutral epithermal
deposit, defined by two important parameters, the rhyolitic intrusions and the N-S extension
which controlled the mineralization emplacement.
Mineralization dating of the Bou Madine (553 Ma) and Bou Azzer deposits (533 Ma and 218
Ma) confirms the importance of a metallogenic event during the Precambrian/Cambrian transition
and the existence of potential post-Cambrian mineralizations.
The integration of these results in a regional geodynamic model illustrates the Anti-Atlas
evolution from an active continental margin to a passive continental margin during the
Precambrian/Cambrian transition.
Sommaire

PARTIE I
Chapitre 1 : Introduction générale.....................................................................................1

Chapitre 2 : La méthode de datation U/Pb à la sonde ionique.....................................5


2-1 1 La méthode de datation U/Pb.........................................................................................5
2-1-1 Le système isotopique U/Pb .......................................................................................5
2-1-2 Les différentd diagrammes et âges.............................................................................5
2-2 Les minéraux utilisables ....................................................................................................8
2-2-1 Caractéristiques physiques et chimiques des zircons ................................................8
2-2-2 Préparation des zircons pour l'analyse......................................................................9
2-3 La méthode de datation U/Pb à la microsonde ionique CAMECA IMS 1270............12
2-3-1 Présentation de la microsonde ionique....................................................................12
2-3-2 Procédure analytique ...............................................................................................13
2-3-3 Traitement des résultats ...........................................................................................14

Chapitre 3 : La méthode d'analyse des isotopes du soufre .......................................17


3-1 Généralités ........................................................................................................................17
3-2 Géochimie des isotopes du soufre ...................................................................................17
3-2-1 Le fractionnement isotopique à l’équilibre ..............................................................17
3-3 Les applications ................................................................................................................20
3-3-1 La géothermométrie .................................................................................................20
3-3-2 Le traçage isotopique ...............................................................................................20
3-4 Source du soufre dans les différents réservoirs .............................................................22
3-5 Composition isotopique des dépôts épithermaux ..........................................................24
3-6 Les procédures analytiques .............................................................................................25
3-6-1 Préparation des échantillons ..................................................................................25
3-6-2 Description de la sonde ionique CAMECA IMS 3F.................................................26
3-6-3 Procédure analytique ..............................................................................................26

Chapitre 4 : La méthode d'analyse du système Rhénium/Osmium ...........................29


4-1 Caractéristiques chimiques du Rhénium et de l'Osmium ............................................29
4-1-1 Caractérisation chimique des éléments ....................................................................29
4-1-2 Relation chimique dans le système Re-Os ...............................................................30
Sommaire

4-2 L'Osmium et le Rhénium dans les différents réservoirs...............................................31


4-2-1 Le noyau ...................................................................................................................32
4-2-2 Le manteau et les météorites ....................................................................................32
4-2-3 La croûte continentale..............................................................................................32
4-2-4 Altération métamorphique et hydrothermal du système Re/Os................................33
4-3 Intérêt du système Re-Os en métallogénie .....................................................................33
4-4 Les procédures analytiques de la chimie de l’Osmium et Rhénium............................34
4-4-1 Préparation des échantillons et du matériel ............................................................34
4-4-2 Attaque et extraction chimique de l'Os/Re ...............................................................35
4-5 La spectrométrie de masse...............................................................................................38
4-5-1 Les mesures d'Osmium par thermo-ionisation.........................................................38
4-5-2 Les analyses de Rhénium par ICPMS ......................................................................40

PARTIE II

Chapitre 1 : Généralités sur l'Anti-Atlas........................................................................41


1-1 Situation géographique ....................................................................................................41
1-2 Le cadre géologique régional...........................................................................................42
1-2-1 Le socle paleoprotérozoïque ....................................................................................44
1-2-2 Le socle Néoprotérozoïque (ou Protérozoïque supérieur).......................................44
1-2-3 La couverture volcano-sédimentaire........................................................................47
1-2-4 La série infracambrienne (ou Adoudounienne) .......................................................48
1-2-5 Des cortèges filoniens doléritiques ..........................................................................49
1-3 Les subdivisions du Protérozoïque, apport de la géochronologie................................49
1-3-1 Les âges radiométriques de références en Anti-Atlas ..............................................49
1-3-2 L’évolution géodynamique de l'Anti-Atlas au Néoprotérozoïque ............................51
1-4 Le volcanisme mésozoïque...............................................................................................52
1-4-1 Le volcanisme permien.............................................................................................52
1-4-2 Le volcanisme triasique - liasique............................................................................52
1-5 Le district minier d’Imiter...............................................................................................53
1-5-1 Localisation géographique.......................................................................................53
1-5-2 Historique de la prospection minière.......................................................................54
1-6 Le contexte géologique du gisement d'Imiter ................................................................55
1-6-1 Le socle néoprotérozoïque moyen ............................................................................55
Sommaire

1-6-2 Les granitoïdes .........................................................................................................56


1-6-3 La couverture volcano-sédimentaire néopropérozoïque supérieur ..........................57
1-6-4 La couverture paléozoïque .......................................................................................59
1-7 Le contexte géologique du gisement d'Imiter ................................................................59
1-8 Morphologie du gisement argentifère d'Imiter .............................................................60
1-9 La minéralisation..............................................................................................................60
1-9-1 La préconcentration sédimentaire ou minéralisation syngénétique ........................61
1-9-2 La minéralisation structuro-métamorphique ou tectono-métamorphique ...............61
1-9-3 La minéralisation à gangue de calcite .....................................................................61
1-9-4 L'épisode sulfurée hydrothermale précoce ..............................................................63
1-9-5 La minéralisation à gangue dolomitique ou épithermale argentifère.......................63
1-9-6 La minéralisation supergène, ou phase tardive .......................................................64
1-9-7 Zonation minérale du gisement ................................................................................65
1-10 Les inclusions fluides dans le gisement d'Imiter .........................................................65
1-11 Les altérations hydrothermales associées aux minéralisations ..................................65
1-12 Les approches isotopiques .............................................................................................66
1-13 Les modèles génétiques existants ..................................................................................67

Chapitre 2 : Le volcanisme rhyolitique intrusif tardi néoprotérozoïque terminal


............................................................................................................................................69
2-1 Nouvelles données cartographiques et pétrographiques concernant la série
volcanique néoprotérozoïque terminal ..........................................................................69
2-1-1 La protrusion de Takhatert ......................................................................................69
2-1-2 Le réseau filonien rhyolitique ..................................................................................71
2-2 Caractérisation géochimique et contexte géotectonique...............................................72
2-2-1 Diagramme de variation des éléments majeurs .......................................................72
2-2-2 Géochimie des terres rares ......................................................................................73
2-3 Conclusion : Le contexte géotectonique .........................................................................75

Chapitre 3 : Etude structurale de la bordure Nord de la boutonnière d'Imiter..77


3-1 Analyse structurale de la zone de faille d'Imiter...........................................................77
3-1-1 Méthode d’analyse des plans de faille striés............................................................77
3-1-2 Résultats obtenus......................................................................................................77
Sommaire

3-1-3 Conclusion................................................................................................................85
3-2 Les principaux métallotectes des minéralisations .........................................................87
3-2-1 Contrôle lithologique ...............................................................................................87
3-2-2 Contrôle structural de la minéralisation..................................................................87
3-3 Conclusions sur l'étude structurale ................................................................................88

Chapitre 4 : Etude métallographique et paragénétique...............................................91


4-1 Introduction ......................................................................................................................91
4-2 Les successions paragénétiques.......................................................................................91
4-2-1 L'épisode tectono-métamorphisque..........................................................................91
4-2-2 L'épisode hydrothermal à métaux de base ...............................................................92
4-2-3 L'épisode épithermal argentifère .............................................................................93
4-2-4 Les minéraux d'oxydation secondaire ......................................................................99
4-3 Thermométrie .................................................................................................................100
4-4 Autres géothermomètres (phase Qtz2 et dolomite )....................................................102
4-5 Estimation de la fugacité d'oxygène de la phase Qtz2 ................................................103
4-6 Le transport et le dépôt de l'argent .............................................................................104
4-7 Conclusion ......................................................................................................................105

Chapitre 5 : Analyses isotopiques du soufre dans les intrusions rhyolitiques et la

minéralisation................................................................................................................107
5-1 Problématique et méthode d'analyse............................................................................107
5-2 Discussion et signification des résultats des analyses isotopiques du soufre.............107
5-2-1 Les intrusions rhyolitiques .....................................................................................107
5-2-2 L'épisode tectono-métamorphique .........................................................................109
5-2-3 L'épisode hydrothermale à métaux de base (phase Qtz 1).....................................109
5-2-4 L'épisode épithermale argentifère..........................................................................109
5-3 Discussion et conclusion sur la géochimie du soufre ..................................................111

Chapitre 6 : Analyse isotopique Re/Os .....................................................................................113

6-1 Présentation des échantillons analysés .........................................................................113


6-2 Résultats des analyses isotopiques du couple Rhénium / Osmium ............................113
6-3 Discussion des analyses isotopiques du couple Rhénium / Osmium .........................116
Sommaire

Chapitre 7 : Datation du plutonisme, du volcanisme et de la minéralisation ........119


7-1 Problématique.................................................................................................................119
7-2 Datation U/Pb du plutonisme et du volcanisme...........................................................119
7-2-1 Résultats des datations U/Pb..................................................................................119
7-2-2 Analyse chimique des zircons de la rhyolite de Takhatert et de la granodiorite de
Taouzzakt .........................................................................................................................124
7-2-3 Discussion et signification des âges U/Pb .............................................................125
7-3 Datation 40Ar/39Ar des muscovites dans l'auréole de minéralisation ........................125
7-3-1 Les procédures analytiques....................................................................................126
7-3-2 Résultats de la datation 40Ar/39Ar .........................................................................126
7-3-3 Discussion et signification des âges 40Ar/39Ar .......................................................128

Chapitre 8 : Conclusion sur l'étude du gisement d'Imiter .......................................131


8-1 Le contrôle lithologique et structurale .........................................................................131
8-2 Les minéralisations et les altérations............................................................................131
8-3 L'âge de la minéralisation..............................................................................................132
8-4 Implications des âges obtenus sur la colonne stratigraphique à Imiter ....................132
8-5 Proposition d'un modèle métallogénique .....................................................................134

PARTIE III

Chapitre 1 : Le gisement (Pb-Zn-Cu-Ag-Au) de Bou Madine : apport

géochronologique..........................................................................................................137
1-1 Le cadre géologique régional.........................................................................................137
1-1-1 Le socle métasédimentaire néoprotérozoïque ........................................................137
1-1-2 La couverture volcano-sédimentaire néoprotérozoïque terminale ........................138
1-1-3 La couverture sédimentaire paléozoïque ...............................................................140
1-2 Le gisement de Bou Madine ..........................................................................................141
1-3 Les données isotopiques du Plomb et du soufre ..........................................................141
1-3-1 Les analyses isotopiques du plomb ........................................................................141
1-3-2 Les analyses isotopiques du soufre ........................................................................142
1-4 Les modèles génétiques existants ..................................................................................142
1-5 Les intrusions rhyolitiques ............................................................................................142
1-6 Datation U/Pb de la rhyolite (BM99-1).........................................................................144
Sommaire

1-7 Les analyses isotopiques du soufre ...............................................................................146


1-8 Conclusion : Contribution au modèle génétique de Bou Madine ..............................147

Chapitre 2 : Le gisement (Co-Ni-As-Au-Ag) de Bou Azzer : apport

géochronologique..........................................................................................................149
2-1 Le cadre géologique régional.........................................................................................149
2-2 La minéralisation............................................................................................................151
2-3 Les paragénèses d’altération .........................................................................................153
2-4 Datation du gisement .....................................................................................................153
2-5 Les modèles génétiques existants ..................................................................................154
2-6 Le filon 7..........................................................................................................................155
2-7 Nouvelles données géochimiques et géochronologiques..............................................157
2-7-1 Analyses isotopiques du soufre ..............................................................................157
2-7-2 Analyses cristallographiques des minéraux d’altération ......................................158
2-7-3 Les datations 40Ar/39Ar de la minéralisation du filon 7 .........................................161
2-7-4 Les datations 40Ar/39Ar du filon de quartz de Tamdrost ........................................161
2-7-5 Datation U/Pb du Trachyte d'Aghbar ....................................................................161
2-8 Conclusion : contribution au modèle génétique de Bou Azzer ..................................163

Chapitre 3 : Conclusions : implications géodynamiques ..............................................165


3-1 La transition Précambrien/Cambrien..........................................................................165
3-2 Proposition d'un modèle d'évolution géodynamique ..................................................167
3-3 Conséquences métallogéniques .....................................................................................169
3-4 Les événements métallogéniques post-cambrien.........................................................170

Références bibliographiques............................................................................................171
Liste des figures

PARTIE I
Chapitre 1
Figure 1.1 Carte de distribution des minéralisations dans l'Anti-Atlas . ................................................................ 1

Chapitre 2
Figure 2.1 Le diagramme concordia (Wetherill, 1956), communément utilisé pour interpréter les analyses
isotopiques du système isotopique U/Pb. ........................................................................................................ 6
Figure 2.2 Diagramme concordia de Tera-Wasserburg, (1972). Les rapports isotopiques ne sont pas corrigés
par rapport au plomb commun....................................................................................................................... 7
Figure 2.3 Procédures de préparation des zircons pour l’analyse isotopique U/Pb à la microsonde ionique..... 10
Figure 2.4 Précautions de montage des grains de zircons sur la bague de résine................................................ 11
Figure 2.5 Schéma simplifié de la microsonde ionique CAMECA IMS 1270 du CRPG-CNRS, Nancy. ............... 13
Figure 2.6 Diagramme de calibration pour la rhyolite de Takhatert (IM99-72) sur une session d'une durée de
vingt-deux heures. Douze analyses de standards ont été effectuées. Une droite de corrélation linéaire est
calculée pour chaque échantillon avec les paramètres de la droite et le coéfficient de corrélation. ............ 15

Chapitre 3
Figure 3.1 Fractionnement isotopique à l’équilibre des sulfures communs en fonction de H2S. ......................... 19
Figure 3.2 Courbes de fractionnement des composés isotopiques du soufre ........................................................21
Figure 3.3 Evolution de la composition isotopique des sulfures et des sulfates au cours des temps géologiques.22
Figure 3.4 Composition isotopique des différents réservoirs terrestres et extra-terrestres .................................. 24
Figure 3.5 Stabilité des mesures de composition isotopique du soufre sur le standard de pyrite (CAR 123) au
cours de période d’analyse de 3 jours........................................................................................................... 27

Chapitre 4
Figure 4.1 Calcul d'un âge modèle d'une roche crustale. La ligne représente l'évolution chondritique du
187
manteau avec un rapport initial Os/188Os de 0.096 et un rapport 187
Re/188Os de 0.402. La ligne en
pointillée représente l'évolution d'une roche crustale ayant un rapport 187Re/188Os de 19.3 et un âge modèle
d'extraction à partir du manteau de 3.5 Ga. ................................................................................................. 31
Figure 4.2 Schémas d'un tube de Carius ----------------------------------------------------------------------------------- 35
Figure 4.3 Descriptif simplifié de la procédure chimique utilisée pour la séparation et l'analyse de l'Os/Re---- 36
Figure 4.4 Principe de la microdistillation -------------------------------------------------------------------------------- 37
Figure 4.5 Schémas du spectromètre de masse Finnigan MAT 262 (TIMS). ........................................................ 38

PARTIE II
Chapitre 1
Figure 1.1 Schéma géologique simplifié de la chaîne de l'Anti-Atlas et localisation des gisements étudiés ------ 41
Figure 1. 2 Interprétations successives des subdivisions du Précambrien dans l'Anti-Atlas. ----------------------- 43
Figure 1.3 Données stratigraphiques et géochronologiques dans l'Anti-Atlas Occidental et central-------------- 45
Liste des figures

Figure 1.4 Données stratigraphiques et géochronologiques dans l'Anti-Atlas Central (Bou Azzer, Ouarzazate) 46
Figure 1.5 Composition de la série volcano sédimentaire du Néoprotérozoïque terminal de l'Anti-Atlas, dans le
diagramme SiO2 vs Na2O+K2O --------------------------------------------------------------------------------------- 47
Figure 1.6 Corrélation stratigraphique et géochronologique (U/Pb sur zircon) de la limite
Précambrien/Cambrien dans l'Anti-Atlas, la Sibérie et Avalone .......................................................................... 48
Figure 1.7 Comparaison des âges des roches volcaniques mésozoïques au Maroc par rapport aux âges
déterminés sur les marges atlantiques de l'Afrique de l'Ouest et des USA.-------------------------------------- 53
Figure 1. 8 Cadre géologique de la boutonnière d'Imiter, modifié. ---------------------------------------------------- 55
Figure 1.9 Composition de la série néoprotérozoïque terminale dans le diagramme TAS -------------------------- 58
Figure 1.10 Successions paragénétiques----------------------------------------------------------------------------------- 62
Figure 1.11 Successions paragénétiques de la minéralisation épithermale argentifère ----------------------------- 62
Figure 1.12 distribution des analyses Pb/Pb dans le diagramme de Zartman et Doe (1981)----------------------- 67
Figure 1. 13 Modèle génétique issu de la synthèse de Baroudi et al. (1999). ----------------------------------------- 68

Chapitre 2
Figure 2.1 Carte géologique et coupe N-S de la partie Ouest de la boutonnière d'Imiter (protrusion rhyolitique
de Takhatert). ................................................................................................................................................ 70
Figure 2.2 A Diagramme TAS de Le Maître (1984) des intrusions rhyolitiques et de la série volcanique
néoprotérozoïque terminal d'Imiter, données compilées Ouguir (1997) et Bajja (1987 ; 1998). ------------- 72
B Diagramme AFM des intrusions rhyolitiques et de la série volcanique néoprotérozoïque terminal d'Imiter,
données compilées Ouguir (1997) et Bajja (1987 ; 1998). -------------------------------------------------------- 72
C Diagramme SiO2 vs Log (CaO / (Na2O-K2O)) des intrusions rhyolitiques et de la série volcanique
néoprotérozoïque terminal d'Imiter, données compilées Ouguir (1997) et Bajja (1987 ; 1998)................... 72
Figure 2.3 A Diagramme Zr/TiO2 vs SiO2 d'après Winchester et Floyd (1977) des intrusions rhyolitiques et de la
série volcanique néoprotérozoïque terminal d'Imiter -------------------------------------------------------------- 74
B Diagramme (Nb/Y )/SiO2 vs SiO2 d'après Winchester et Floyd (1977) des intrusions rhyolitiques et de la série
volcanique néoprotérozoïque terminal d'Imiter --------------------------------------------------------------------- 74
C Diagramme (Nb/Zr)N vs Zr d'après Thieblement et Tergrey (1994) des intrusions rhyolitiques et de la série
volcanique néoprotérozoïque terminal d'Imiter ............................................................................................ 74
Figure 2.4 A Spectre étendu de variations des terres rares dans les intrusions rhyolitiques à Imiter. Normé au
manteau primitif, McDonough et Sun (1995) ----------------------------------------------------------------------- 75
B Spectre de variations des terres rares dans les intrusions rhyolitiques à Imiter. Normé aux chondrites, Evensen
(1978) ............................................................................................................................................................ 75
Figure 2.5 Comparaison des spectres moyens de variations des terres rares dans les intrusions rhyolitiques par
rapport à la série volcanique néoprotérozoïque terminal d'Imiter. Normé aux chondrite, Evensen (1978). 76

Chapitre 3
Figure 3.1 A Carte géologique de surface du gisement d'Imiter I (d'après les documents SMI, modifiés) et régime
de déformation----------------------------------------------------------------------------------------------------------- 78
B Coupe N-S du gisement d'Imiter I déformation (d'après les documents SMI, modifiés) .................................... 78
Liste des figures

Figure 3.2 A Carte géologique de surface du gisement de la colline B3 (d'après les documents SMI, modifiés) et
régime de déformation-------------------------------------------------------------------------------------------------- 80
B Carte de la galerie d'exploitation niveau 1350 m. --------------------------------------------------------------------- 80
C Coupe N-S du gisement de la colline B3 (d'après les documents SMI, modifiés ............................................... 80
Figure 3.3 A Carte géologique de surface du gisement d'Imiter IV (d'après les documents SMI, modifiés) et
régime de déformation-------------------------------------------------------------------------------------------------- 82
B Carte de la galerie d'exploitation niveau 1320 m ---------------------------------------------------------------------- 82
C Coupe N-S du gisement d'Imiter IV (d'après les documents SMI, modifiés)...................................................... 82
Figure 3.4 A Carte géologique de surface du gisement d'Imiter V (d'après les documents SMI, modifiés) et
régime de déformation-------------------------------------------------------------------------------------------------- 84
B Coupe N-S du gisement d'Imiter V (d'après les documents SMI)....................................................................... 84
Figure 3.5 Synthèse des régimes de déformations A et B définis à l'échelle du faisceau de la faille d'Imiter....... 86

Chapitre 4
Figure 4.1 Succession paragénétique de la minéralisation épithermale argentifère (cette étude)........................ 93
Figure 4.2 Diagramme ternaire de la sphalérite-------------------------------------------------------------------------- 96
Figure 4.3 Diagramme de différenciation des sulfoarseniures à cobalt nickel --------------------------------------- 97
Figure 4.4 Diagramme d'évolution Ag vs Hg dans la minéralisation épithermale argentifère............................. 98
Figure 4.5 A Diagramme de caractérisation cristallochimique des phengites ................................................... 100
Figure 4.6 A Diagramme de caractérisation cristallochimique des chlorites----------------------------------------102
B Courbe de densité (histogramme de densité) des températures -----------------------------------------------------102
Figure 4.7 Courbes d'équilibre de différentes réactions entre les sulfures dans un espace as2-T ----------------103
Figure 4.8 Diagramme de stabilité de l'argent à 250°C en fonction du pH et de la fugacité en oxygène........... 105

Chapitre 5
Figure 5.1 Distribution des valeurs de δ34SCDT par phase de minéralisation et par type de sulfures ................. 110

Chapitre 6
Figure 6.1 Diagramme d'évolution du rapport 187Os/188Os en fonction du temps............................................... 115

Chapitre 7
206
Figure 7.1 Diagramme Pb/238U vs 207
Pb/235U des analyses à la sonde ionique CAMECA IMS 1270 sur
monograin de zircon de la granodiorite de Taouzzakt ................................................................................ 121
206
Figure 7.2 Diagramme Pb/238U vs 207
Pb/235U des analyses à la sonde ionique CAMECA IMS 1270 sur
monograin de zircon de la protrusion rhyolitique de Takhatert.................................................................. 122
206
Figure 7.3 Diagramme Pb/238U vs 207
Pb/235U des analyses à la sonde ionique CAMECA IMS 1270 sur
monograin de zircon de l'intrusion rhyolitique de Tachkakacht ................................................................. 123
Figure 7.4 Diagramme de caractérisation géochimique HfO2 vs Y2O3 d'après Pupin (1992) des grains de zircon
de la protrusion de Takhatert et de la granodiorite de Taouzzakt .............................................................. 124
Liste des figures

Figure 7.5 Spectres d'âge des échantillons dans l'auréole de minéralisation et âges en spot analyses dans un
feuillet de l'échantillon IM00-53 ................................................................................................................. 127

Chapitre 8
Figure 8.1 Colonne stratigraphique du Néoprotérozoïque et du cambrien dans le gisement d'Imiter. Les âges de
la colonne de gauche proviennent de la bibliographie (voir Fig. 1.3 et 1.4 pour les références)... ............ 133
Figure 8.2 Nouveau modèle génétique, épithermal neutre, pour le gisement Ag-Hg d'Imiter ............................ 135

PARTIE III
Chapitre 1
Figure 1.1 Carte géologique de la boutonnière de Bou Madine, et localisation des échantillons analysés------138
Figure 1.2 Colonne stratigraphique de la région de Bou Madine. ----------------------------------------------------139
Figure 1.3 Schéma synthétique montrant les relations entre les différents faciès mis en place avant les
minéralisations --------------------------------------------------------------------------------------------------------143
Figure 1.4 Composition chimique d'une rhyolite stérile, d'une rhyolite minéralisée et de la série volcanique
néoprotérozoïque terminale dans le diagramme SiO2 vs Na2O + K2O------------------------------------------144
206
Figure 1.5 Diagramme Pb/238U vs 207
Pb/235U des analyses à la sonde ionique sur monograin de zircon de
l'intrusion rhyolitique de Bou Madine-------------------------------------------------------------------------------145
Figure 1.6 Distribution des valeurs de δ34SCDT de la littérature et les données nouvelles de cette étude à Bou
Madine................................................................................................................................................................. 147

Chapitre 2
Figure 2.1 Carte géologique de la boutonnière de Bou Azzer - El Graara, et localisation des échantillons
analysés. ...................................................................................................................................................... 150
Figure 2.2 Succession paragénétique des minéralisations de Bou Azzer............................................................ 152
Figure 2.3 Modèle génétique de la minéralisation. Succession chronologique des altérations qui ont affecté la
diorite quartzite de Bou Azzer. ---------------------------------------------------------------------------------------154
Figure 2.4 Carte structurale simplifiée et phases de déformation observées au filon 7 ----------------------------155
Figure 2.5 Succession minéralogique du filon 7. Ce filon renferme apparemment des paragenèses correspondant
au stade à arséniures --------------------------------------------------------------------------------------------------156
Figure 2.6 Distribution des valeurs de δ34SCDT de la littérature et les données nouvelles de cette étude à Bou
Azzer ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------158
Figure 2.7 Diffractogramme de Rayons-X de l’échantillon BA99-8 --------------------------------------------------159
Figure 2.8 A Diagramme de détermination cristallochimique des chlorites -----------------------------------------160
B Formule structurale moyenne calculée sur 11 atomes d’oxygène---------------------------------------------------160
C Courbe de densité (histogramme de distribution) des températures------------------------------------------------160
40
Figure 2.9 Datation Ar/39Ar des adulaires de la chloritite associée à la minéralisation à (As Fe Co Ni) du
filon7 et des muscovites du filon de quartz qui recoupe la rhyolite au niveau de la mine de Tamdrost.----161
Liste des figures

Figure 2.10 Diagramme 206Pb/238U vs 207Pb/235U des analyses à la sonde ionique sur monograin de zircon du sill
trachyte d'Aghbar. ....................................................................................................................................... 163

Chapitre 3
Figure 3.1 Nouvelles colonnes stratigraphiques du Néoprotérozoïque et du Cambrien dans l'Anti-Atlas central et
oriental.. ..................................................................................................................................................... 166
Figure 3.2 Scénario schématique de l'évolution géodynamique de l'Anti-Atlas central et oriental du
Néoprotérozoïque terminal au Cambrien inférieur ..................................................................................... 169
Liste des tableaux

PARTIE I

Chapitre 2
Tableau 2.1 Ions analysés à la microsonde ionique pour la datation U/Pb, avec les temps de comptage typiques
et les ordres de grandeur des signaux enregistrés................................................................................ 14

Chapitre 3
Tableau 3.1 Equations de fractionnement des composés isotopiques du soufre. .................................................. 21
Tableau 3.2 Résolution de masse nécessaire pour s'affranchir des interférences isobariques sur les isotopes 32S
et 34S du soufre. Les interférences principales sont soulignées. ........................................................... 26
Tableau 3.3 Les standards internes utilisés.......................................................................................................... 27

Chapitre 4
Tableau 4.1 Caractéristiques de l’Osmium et du Rhénium. .................................................................................. 29
Tableau 4.2 Teneur et rapport isotopiques de différents réservoirs...................................................................... 31

PARTIE II

Chapitre 5
Tableau 5.1 Tableau synthétique des résultats de δ34S........................................................................................ 108

Chapitre 6
Tableau 6.1 Composition isotopique en Os et concentration en Os et Re des échantillons de la minéralisation
argentifère et des intrusions rhyolitiques analysés. (2) : duplicata.................................................... 114
Tableau 6.2 Contribution de l'Os dérivé des black shales dans la minéralisation argentifère en fonction des
rapports isotopiques initiaux calculés à 550 Ma. Le rapport 187Os/188Os initial de l'échantillon IM00-
37, est irréaliste, aussi nous avons utilisé le rapport mesuré pour obtenir une estimation maximale
pour cet échantillon............................................................................................................................ 117

Chapitre 7
Tableau 7.1 Résultats analytiques de la datation U/Pb par sonde ionique des zircons de la granodiorite de
Taouzzakt. Les rapports isotopiques du plomb sont corrigés du plomb commun............................... 120
Tableau 7.2 Résultats analytiques de la datation U/Pb par sonde ionique des zircons de l'intrusion rhyolitique de
Takhatert. Les rapports isotopiques du plomb sont corrigés du plomb commun. .............................. 122
Tableau 7.3 Résultats analytiques de la datation U/Pb par sonde ionique des zircons du dyke rhyolitique de
Tachkakacht. Les rapports isotopiques du plomb sont corrigés du plomb commun .......................... 123

PARTIE III

Chapitre 1
Tableau 1.1 Résultats analytiques de la datation U/Pb par sonde ionique des zircons de l'intrusion rhyolitique de
Bou Maadine. Les rapports isotopiques du plomb sont corrigés du plomb commun. Les rapports U/Pb
sont déterminés en utilisant la corrélation linéaire déterminée sur les standards. ............................ 145
Tableau 1.2 Valeurs de δ34SCDT calculé de la littérature (pyrite, sphalérite, blende) (spectromètre à source
gazeuse, Dagallier, 1989) et les données nouvelles (pyrite) de cette étude (Sonde ionique CAMECA
IMS 3F) à Bou Madine. ...................................................................................................................... 146

Chapitre 2
Tableau 2.1 Valeurs de δ34SCDT de la littérature (pyrite, chalcopyrite, barytine) (Maacha et al., 1998) et les
données nouvelles (pyrite, galène) de cette étude............................................................................... 157
Tableau 2.2 Résultats analytiques de la datation U/Pb par sonde ionique des zircons du Trachyte d'Aghbar. Les
rapports isotopiques du plomb sont corrigés du plomb commun. Les rapports U/Pb sont déterminés en
utilisant la corrélation linéaire déterminée sur les standards............................................................ 162
Partie I Introduction générale et méthodes analytiques

Partie I

Introduction générale

et méthodes analytiques
Partie I Introduction générale

Chapitre 1

Introduction générale

L’Anti-Atlas marocain est une vaste province métallogénique, qui renferme un grand
nombre de gisements métallifères du groupe Ag-Au-Ni-Co-Cu-Pb-Zn dont l’étude de la
distribution dans l’espace et dans le temps demeure la base nécessaire à l’élaboration de
modèles conceptuels indispensables aux programmes d’exploration. Les gisements d’Imiter,
de Bou Madine et de Bou Azzer en particulier ont fait l’objet de nombreuses études depuis
plusieurs décennies visant à la mise au point d’un modèle génétique satisfaisant au mieux les
exigences de la recherche de réserves exploitables. Cependant une certaine confusion existe
toujours aujourd’hui quant à l’interprétation génétique de ces gisements. Dans le but de lever
cette incertitude, deux paramètres géologiques importants doivent être mieux pris en compte,
(i) l’âge absolu de dépôt des minéralisations (déterminations radiométriques), (ii) la source
des métaux (traçages isotopiques), visant à intégrer la distribution géographique des
gisements dans leur contexte géologique et tectonique.

Figure 1.1 Carte de distribution des minéralisations dans l'Anti-Atlas.

1
Partie I Introduction générale

Dans cet esprit nous avons entrepris de réaliser dans un premier temps, sur le gisement
d'Imiter, une analyse structurale détaillée et le calage de la minéralisation par rapport aux
événements magmatiques néoprotérozoïques. Dans un second temps nous avons réalisé la
40
datation de la minéralisation et des roches associées par les méthodes Ar/39Ar et U/Pb, et
d'identifier les sources des métaux (sulfures et métaux natifs) avec les isotopes du soufre et du
système Rhénium-Osmium. Enfin nous nous sommes intéressés aux gisements de Bou-Azzer
et de Bou-Madine afin de contribuer à la compréhension de la genèse de ces gisements et de
proposer une vision originale de la métallogénèse régionale de l'Anti-Atlas. Un des objectifs
visé est de mieux situer la distribution dans le temps et dans l'espace des métaux précieux au
niveau de la transition Néoprotérozoïque / Paléozoïque.
L'Anti-Atlas est composé de terrains datés du Birimien à l'actuel, témoins d'une
histoire géologique complexe. Dans un tel contexte polyphasé, seul un mode de datation in
situ sur des minéraux particulièrement résistant à l'érosion physique et chimique peut
permettre de déterminer des âges de mise en place. La méthode que nous avons choisi
d'utiliser est la datation U-Pb à la sonde ionique de monograins de zircons.
40
La datation de la minéralisation a été réalisée in situ en Ar/39Ar indirectement sur
monograins de muscovites.
La minéralisation à Imiter est complexe, ce qui rend la détermination de sa source
difficile. C'est pourquoi nous avons décidé de coupler deux types d'analyses isotopiques
distinctes : (i) une étude isotopique in situ du soufre à la sonde ionique afin de pouvoir
analyser les différentes phases de minéralisations et (ii) une étude du couple Re-Os sur
fraction minérale pure

Le plan retenu pour ce rapport final tient compte de ces préoccupations ; il comprend
trois grandes parties :
La première partie consiste en une description des méthodes analytiques utilisées lors
de ce travail.
La seconde partie concerne les résultats obtenus sur le gisement (Ag-Hg) d'Imiter et la
proposition d'un nouveau modèle génétique pour ce gisement.
La troisième partie aborde les aspects géochronologiques et métallogénique des
gisements Co-Ni-As-Au-Ag de Bou Azzer (Anti-Atlas central) et BPGC de l'Ougnat (Anti-
Atlas oriental). A partir de ces études locales nous proposons un modèle génétique original et
de nouveaux guides de prospections à l'échelle de l'Anti-Atlas.

2
Partie I Introduction générale

Les travaux de terrain qui représentent les préliminaires indispensables à ce type


d'études, ont été réalisés lors de deux séjours d'une durée respective de trois et deux mois. Le
travail effectué dans le domaine minier s'est déroulé aussi bien en surface qu'en souterrain,
permettant ainsi des levés cartographiques, et des échantillonnages, précis et détaillés des
relations entre les différentes formations et la minéralisation. L'ensemble de ces travaux a été
facilité par la bienveillance du service géologique des mines d'Imiter (SMI) et de Bou Azzer
(CTT) de la société MANAGEM-groupe ONA.
Les travaux de laboratoire ont été menés au CRPG-CNRS à Nancy. Les observations
microscopiques ont été effectuées au LEM et au CRPG-CNRS. Les analyses minéralogiques
ont été effectuées avec la microsonde CAMECA SX 50 et le microscope électronique à
balayage du service commun de micro-analyses de l'Université Henry Poincaré de Nancy1.
Le dosage des éléments majeurs et traces a été réalisé par le Service d'Analyse des Roches et
40
Minéraux (SARM) au CRPG-CNRS à Nancy. Les datations Ar/39Ar, ainsi que des études
complémentaires des isotopes du soufre, ont été réalisées à l'Université de Queen's (Canada).
Les datations U/Pb, les études isotopiques du soufre et du couple Re/Os ont été réalisées
CRPG-CNRS.

3
Partie I Chapitre 2 La méthode de datation U/Pb à la sonde ionique

Chapitre 2

La méthode de datation U/Pb à la sonde ionique

2-1. La méthode de datation U/Pb

2-1-1. Le système isotopique U/Pb


238 235 234
L’uranium possède trois isotopes, U, U et U, dont les abondances respectives
sont 99,274 %, 0,720 % et 0,006 % (Rosman et Taylor, 1998). La valeur actuelle du rapport
238
U/235U est de 137,8. Les isotopes 238 et 235 de l’Uranium se désintègrent en isotopes
206 207
stables du plomb, respectivement Pb et Pb. Nous disposons donc de deux chronomètres
indépendants, applicables simultanément. La valeur de la constante de désintégration (λ) de
l’238U est de 1,55125 10-10 ans-1. Celle de l’235U est de 9,8485 10-10 ans (Jaffey et al., 1971).
Les périodes de désintégration des éléments intermédiaires sont toutes inférieures à 106ans,
donc négligeables pour des âges supérieurs à 106ans. Le rapport 235
U/238U est constant pour
une époque donnée.

2-1-2. Les différents diagrammes et âges


A partir des deux chronomètres indépendants présentés précédemment, il est possible
de calculer trois âges distincts :
L'âge 238U 206Pb : 206
Pb* / 238U = eλ238t-1
L'âge 235U 207Pb : 207
Pb* / 235U = eλ235t-1
L'âge 206Pb 207Pb : 207
Pb* / 206Pb* = (eλt235-1) / 137.88 (eλ238t-1)
206
Ou Pb* et 207
Pb* désignent les plombs radiogéniques, après la prise en compte du
plomb initiale.
pour déterminer les âges, les formules utilisées sont :
206 *
Pb1
Age Pb / U =
206 238
ln( 238 + 1)
λ 238U U
207 *
Pb1
Age Pb / U =
207 235
ln( 235 + 1)
λ 235U U

206
Pb* e λ238t − 1 238
U
Age 207 = x
Pb* e λ235t − 1 235
U

5
Partie I Chapitre 2 La méthode de datation U/Pb à la sonde ionique

Avec λ: λ238 = 1,55125 10-10


λ235 = 9,8485 10-10

Les âges obtenus avec les trois géochronomètres peuvent être soit identiques soit
différents. Le premier à avoir observé cette différence, dite aussi discordance, a été Ahrens
(1955), mais ce fut Wetherill (1956) qui l’expliqua par des épisodes successifs de
fractionnement entre U et Pb. Wetherill proposa également le concept de concordia (Fig 2.1).
La concordia est une courbe ou les âges obtenus par les trois méthodes sont identiques, ils
sont dits concordants. Les trois âges ne sont concordants que si le minéral analysé a
fonctionné comme un système chimiquement clos, sans perte ou gain de U ou de Pb.

Figure 2.1 Le diagramme concordia (Wetherill, 1956), communément utilisé pour interpréter les analyses
isotopiques du système isotopique U/Pb.

Lorsque les âges sont discordants, c'est à dire qu'ils ne se positionnent pas sur la concordia, ils
peuvent former un nuage de points ou s’aligner selon une droite qui intercepte la concordia en
deux points. Ces deux points sont appelés intercept supérieur et intercept inférieur. Les âges

6
Partie I Chapitre 2 La méthode de datation U/Pb à la sonde ionique

discordants sont interprétés comme l’expression d’un déséquilibre du système isotopique du


minéral analysé. Ce déséquilibre peut être due soit à une perte de produits radiogéniques (par
altération et par dilution), soit à la formation de nouvelles zones de croissance. Si le grain
présente deux phases de cristallisation, alors la droite formée par les âges discordants
représente une droite de mélange dont les intercepts, supérieur et inférieur, donnent
respectivement l’âge des deux phases. Si le grain est formé de plus de deux zones, alors les
intercepts n’ont pas de réalité géologique. D’où l’importance extrême du choix des zircons à
analyser, et de la possibilité d’analyses in-situ.
Le diagramme de Terra-Wasserburg (Fig. 2.2), permet d’illustrer les rapports
isotopiques mesurés, non corrigés. Par conséquent il est possible de mettre en évidence la
présence de plomb commun, et / ou de pertes récentes de plomb radiogénique. Le plomb

Figure 2.2 Diagramme concordia de Terra-Wasserburg, (1972). Les rapports isotopiques ne sont pas corrigés
par rapport au plomb commun.

commun tend à déplacer les résultats sur une ligne presque verticale, tandis que les pertes de
plomb radiogénique induisent un décalage horizontal. En outre, ce diagramme est bien adapté
238
pour les âges phanérozoïques, puisque le rapport U/206Pb varie beaucoup dans cette la

7
Partie I Chapitre 2 La méthode de datation U/Pb à la sonde ionique

gamme d’âge. De ce fait, les deux diagrammes sont complémentaires. De fait, pour les âges
207
récents, le rapport Pb/235U ne varie pas beaucoup, donc le diagramme concordia n'est pas
adapté.

2-2. Les minéraux utilisables

Les minéraux utilisables pour les datations U/Pb, sont le zircon (ZrSiO4), l’apatite
(CaPO4), la baddeleyite (ZrO2), la monazite (CePO4), la titanite (CaTiSiO3), le rutile (TiO2),
la perovskite (CaTiO3), l’allanite (CaFeAl2Si3O12), le xenotime (YPO4). Ces minéraux sont
favorables car ils ne renferment que peu ou pas de très gros cations pouvant être substitués par
Pb2+ et sont riches en terres rares auxquelles se substitue facilement l’Uranium. Le minéral le
plus utilisé pour la méthode U/Pb est le zircon.

2-2-1. Caractéristiques physiques et chimiques des zircons


Le zircon est ubiquiste dans toutes les roches magmatiques y compris dans les roches
basiques. Il s'agit d'un nésosilicate ZrSiO4 composé de 67,1 % de ZrO2 et de 32,9 % de SiO2.
L’U, le Th et des terre rares sont présents en éléments traces. Le zircon appartient au système
quadratique et forme soit des prismes soit des aiguilles automorphes. Le zircon et le hafnon
(HfSiO4) constituent les deux pôles d’une solution solide. Les atomes d’U et de Zr ont des
diamètres (0,87Å) et des charges similaires, ce qui favorise leur substitution mutuelle. Dans
un liquide silicaté, le zircon cristallise précocement et de ce fait, on le retrouve souvent en
inclusion dans d’autres minéraux (quartz, feldspath, biotite...). C’est un minéral qui résiste
particulièrement bien à l’érosion physique et chimique, ce qui lui confère une pérennité
exceptionnelle (Wayne et Sinha, 1988; Sinha et al., 1992 ; Leroux et al., 1999). Pupin (1980,
1992) démontre une dépendance entre la morphologie du grain de zircon et le chimisme et la
température du magma au sein duquel le grain se forme. Watson, 1980 ; Watson et Harrison,
1983 ; Vavra, 1990 ; 1994 ; Benisek and Finger, 1993 confirment la dépendance de la
cristallographie envers le chimisme du magma, et notamment envers la saturation en Zr et à la
présence éventuelle d'eau. Le zircon est utilisé comme indicateur des conditions physico
chimiques lors de cristallisation du magma (Caironi et al., 2000 ; Hoskin., 2000)
La résistance des grains de zircon aux différentes perturbations phisico-chimiques en
fait des objets complexes. En effet, chaque nouvel événement va imprimer sa marque dans le
grain soit sous la forme de zones de croissance soit sous la forme de zones d'altération. La
formation d’une nouvelle zone de croissance dans des conditions physico-chimiques

8
Partie I Chapitre 2 La méthode de datation U/Pb à la sonde ionique

différentes du milieu initial (milieu ou cristallisent les zones de croissance antérieures),


perturbe les zones antérieures (Lee et al., 1997 ; Watson et al., 1995 ; 1997 ; Cherniak et al.,
1997). Ces perturbations, ou même altérations dans le cas de solutions hydrothermales, sont
accentuées quand le grain est fracturé (Hartman et al., 1997 ; Levchenko et al., 1996). Dans le
cas de l'altération hydrothermale, la perte d'uranium est accompagnée par l'apparition de
Baddeleyite (Levchenko et al., 1996). Pour s’affranchir de la complexité des structures
internes des zircons, il faut pouvoir analyser uniquement les cristaux de structure et de
morphologies homogènes. Pour cela, les observations au MEB et/ou par cathodoluminescence
sont incontournables (Hanchar et Miller, 1993). La microscopie électronique fournit une aide
importante dans la sélection des grains, car elle permet de déterminer avec certitude les grains
ou les zones de grains dont la structure interne est simple et/ou homogène, donc témoin d'un
événement géologique unique. A partir de ces informations, il est possible d’analyser ces
grains simples à la sonde ionique (CAMECA IMS1270 ou SHRIMP) ou par dilution
isotopique de mono-grain sélectionné (Michard et Lancelot, 1970).
La datation U/Pb sur zircons des roches volcaniques microgrenues ou à mésostase
vitreuse est peu commune. En effet, le nombre réduit de grains de zircon dans la roche et leur
petite taille est un facteur limitant pour l’analyse classique (ID-TIMS). L’augmentation de la
sensibilité des techniques d’analyse permet aujourd’hui de travailler avec des petites quantités
de matériel (analyse de monograin ID-TIMS, analyse in situ SIMS).
L'outil d’analyse utilisé dans le cadre de ce travail est la sonde ionique CAMECA
IMS1270. Cet instrument est particulièrement adapté aux différents problèmes discutés ci-
dessus. En effet, la faible taille du faisceau d’ions, de l’ordre de 30 µm permet d’analyser des
grains homogènes de très petite taille. Il autorise également, dans le cas de grains polyphasés,
l’analyse d'une zone ponctuelle (cœur et/ou bordure), et ainsi la datation de plusieurs
événements dans un seul grain.

2-2-2. Préparation des zircons pour l’analyse


La procédure de préparation des zircons pour l’analyse isotopique U/Pb à la
microsonde ionique est synthétisée sur la figure 2.3. La masse de l’échantillon de départ
représente 20 à 30 kg suivant la teneur de zirconium de la roche.

9
Partie I Chapitre 2 La méthode de datation U/Pb à la sonde ionique

Figure 2.3 Procédures de préparation des zircons pour l’analyse isotopique U/Pb à la microsonde ionique

L'échantillon est broyé à l’aide d’un concasseur à mâchoires puis d’un broyeur à
cylindres, de façon à obtenir des particules de taille inférieure à 1 mm. Ces particules sont
tamisées en milieu humide avec des tamis métalliques de 50, 200, et 500 µm. La fraction 50-
200 µm subit une séparation par liqueurs denses au bromoforme, puis à l’iodure de
méthylène. La fraction lourde récupérée à l’issue du passage à l’iodure de méthylène est triée
par séparation magnétique (séparateur magnétique Cook). Les échantillons sont triés plusieurs
fois en modifiant les réglages du séparateur magnétique. La fraction finale est non
magnétique. Un tri manuel sous la loupe binoculaire est effectué sur la fraction non
magnétique. Les zircons sont séparés selon des critères physiques et optiques (morphologie,
état de surface, héritages et/ou de zonations, limpidité, couleur, structure, inclusions,

10
Partie I Chapitre 2 La méthode de datation U/Pb à la sonde ionique

fractures, etc.). A l’issue de ce dernier tri les grains destinés à être datés, sont montés sur un
bague de résine epoxy®, avec des fragments de zircons standards d 'âge connu. Le standard
utilisé au CRPG de Nancy est le standard 91500, d’âge 1062,4 ± 0,4 Ma (Wiedenbeck et al.,
1995). Pour faciliter le polissage chaque pastille ne contient que des grains de taille
homogène. Les grains sont positionnés le long d'une ligne parallèlement à leur axe C (Fig.
2.4). La pastille obtenue est abrasée de façon à exposer les centres des grains puis polie.
L’étude en microscopie optique des grains de zircons est

Figure 2.4 Précautions de montage des grains de zircons sur la bague de résine.

complétée par des observations au MEB (en électrons retrodiffusés). Cette étude permet
d'identifier précisément les grains ne pouvant pas etre analysés à la microsonde ionique. Pour
l'analyse, la pastille est positionnée dans le porte-échantillon de telle façon que le plus grand
axe du faisceau d'analyse soit parallèle à l'alignement des grains. Cette préparation
particulière permet d'optimiser le positionnement du spot d'analyse sur les grains de très petite
taille (Fig. 2.4). Lors du polissage de grains de petite taille la résine epoxy est abrasée plus
rapidement que le grain. Ce dernier forme un léger relief qui sera amplifié lors des

11
Partie I Chapitre 2 La méthode de datation U/Pb à la sonde ionique

observations MEB et cathodoluminescence. Lors de l'analyse à la sonde ionique la pastille est


éclairée de façon rasante par une fibre optique. Par conséquent, tout relief sur la pastille
engendre une ombre portée, qui peut dans certains cas cacher le grain et rendre le
positionnement du spot d'analyse très difficile.

2-3. La microsonde ionique CAMECA IMS 1270

2-3-1. Présentation de la microsonde ionique


La sonde ionique est inventée sous l’impulsion de Castaing par Slodzian (1964). Elle
se différencie des sondes et microscopes électroniques par la nature ionique des faisceaux
primaire et secondaire qu’elle utilise. Lorsque l’on soumet un échantillon au bombardement
par un faisceau d’ions (O2- ou Cs), la zone cible est pulvérisée en un mélange de particules
neutres et de particules ionisées. Les ions secondaires émis par la cible sont accélérés dans un
champ électrostatique, puis ils sont différenciés à travers un secteur électrostatique et un
secteur magnétique. Les ions peuvent être analysés (comptés) soit en multicollection (les
différentes masses ioniques analysées sont comptées en même temps) soit en monocollection
(les différentes masses ioniques analysées sont comptées successivement).
L’échantillon est placé sous vide à l’intersection de deux systèmes optiques (Fig. 2.5).
L’optique primaire comprend une source d’ions primaires (oxygène dans le cas d’analyse de
U et Pb), qui sont accélérés avec une tension électrostatique variant de 5 à 15 kV, et focalisés
en l’échantillon sur une surface allant de quelques centaines de µm à moins d’un µm de
diamètre. Les ions secondaires émis par l’échantillon sont extraits et accélérés à des tensions
variant de 0,1 à 10 kV par l’optique secondaire. Ils sont ensuite focalisés en image, en énergie
et en masse par le jeu de diaphragmes, de lentilles électrostatiques, d’un secteur
électrostatique et d’un secteur magnétique. Le signal émis est analysé en fonction de son point
d’émission (avec une résolution d’environ 1 µm), de son énergie d’émission (avec une
résolution d’environ 0,5 eV), et de la masse atomique des ions (avec une résolution de masse
maximale de l’ordre de 50.000) Cette technique offre à la fois une résolution latérale de
l’ordre du µm et une sensibilité très élevée pour la mesure in situ de compositions chimiques
et/ou isotopiques sans traitement physique ou chimique préalable (dissolution et purification
des éléments à analyser).

12
Partie I Chapitre 2 La méthode de datation U/Pb à la sonde ionique

Figure 2.5 Schéma simplifié de la microsonde ionique CAMECA IMS 1270 du CRPG-CNRS, Nancy.

2-3-2. Procédure analytique


Les analyses réalisées à la microsonde ionique sont calibrées par rapport à une courbe
de calibration construite à partir des analyses de standards montés avec les échantillons. Le
ratio entre le nombre d'analyses effectuées sur l'échantillon par rapport au standard est de 1.5.
L’analyse se fait en monocollection par multiplicateur d’électrons. Les masses mesurées et les
temps de comptage respectifs sont donnés dans le tableau 2.1. Un cycle d'analyse correspond
à la mesure successive de l'ensemble des masses dans l’ordre cité ci-dessous (tableau 2.1).
Une analyse complète est constituée de 16 cycles de mesure. La résolution de masse utilisée
pour s'affranchir de toutes interférences moléculaires (interférence Pb/Hf Si), est de l’ordre de
6000. Les informations complètes sur la procédure analytique et sur les problèmes de

13
Partie I Chapitre 2 La méthode de datation U/Pb à la sonde ionique

calibration sont données dans Deloule et al. (2001). Nous y reviendrons plus loin dans la
présentation du traitement des résultats.

masse espèce temps de comptage ordre de grandeur typique


(sec) (c/s)
90 16
196 Zr2 O 2 105
203,5 bruit de fond 4 10-1
204
204 Pb 10 10-1
206
206 Pb 4 103
207
207 Pb 40 102
208
208 Pb 10 102
238
238 U 2 105
232
248 Th16O 2 104
238
254 U16O 2 105

Tableau 2.1 Ions analysés à la microsonde ionique pour la datation U/Pb, avec les temps de comptage typiques
et les ordres de grandeur des signaux enregistrés.

2-3-3 Traitement des résultats


Les analyses des échantillons sont corrigées du fractionnement instrumental et du
plomb commun. Les corrections du plomb commun sont faites sur la base du 204Pb mesuré et
en utilisant le modèle de Stacey et Kramers (1975) pour définir la composition isotopique de
plomb initial présent dans les zircons. Le fractionnement instrumental est déterminé à partir
des analyses sur les standards dont le rapport isotopique est connu. Le rapport isotopique vrai
de l’échantillon est calculé selon la formule:

 206 Pb 206
Pb   206 Pb 206
Pb 
  =
 238 
238 238 238
 U éch. U std . mesuré  U éch. U std .  vrai

206
Le rapport Pb/238U mesuré du standard est déterminé pour chaque analyse avec le
rapport 238U16O/238U de l’échantillon, en utilisant les paramètres de la droite de calibration des
standards selon la formule :

14
Partie I Chapitre 2 La méthode de datation U/Pb à la sonde ionique

 206
Pb 
 
 206
Pb   206
Pb  238
U  s tan dard
  =   *

238
U  vrai  238
U  mesuré  UO 
+ B
 A*
 U mesuré 

Où a et b sont les paramètres de la droite de régression obtenue sur le standard.

Figure 2.6 Diagramme de calibration pour la rhyolite de Takhatert (IM99-72) sur une session d'une durée de
vingt-deux heures. Douze analyses de standards ont été effectuées. Une droite de corrélation linéaire est
calculée pour chaque échantillon avec les paramètres de la droite et le coefficient de corrélation.

206 238 238


La calibration, basée sur le diagramme Pb/ U en fonction de U16O/238U, est
une part importante de l'analyse U/Pb à la microsonde ionique, puisque c'est d'elle que dépend
l'exactitude des résultats et leur précision. La moitié de l'erreur sur l'âge est constituée par
l'erreur systématique induite par les mesures de standard (une dizaine par session de 24
heures). Pour la durée d'analyse d'un échantillon (soit 24 heures) la ligne de calibration suit
une régression linéaire (Fig. 2.6). Cependant toutes modification des conditions d'analyse
pendant cette période entraîne une variation de la calibration et l'établissement d'une nouvelle
droite de corrélation. Il est donc très important de connaître la succession exacte d'analyses
réalisées sur les échantillons et les standards, afin d'optimiser la calibration. En outre, il est

15
Partie I Chapitre 2 La méthode de datation U/Pb à la sonde ionique

indiqué de réaliser des analyses de standard le plus régulièrement possible (au moins tous les
trois échantillons) afin de bien contraindre la droite de calibration et d'identifier le cas échéant
de possibles variations de celle-ci.

16
Partie I Chapitre 3 La méthode d'analyse des isotopes du soufre

Chapitre 3

La méthode d'analyse des isotopes du soufre

3-1. Généralités

Le soufre possède quatre isotopes stables dont les abondances sont :32S = 95.0% ; 33
S
= 0.76% ; 34S = 4.22% ; 36S = 0.014% (Dean, 1979). Les erreurs analytiques sont petites par
rapport aux variations dans les milieux naturelles (< ‰ ; > %) . Les analyses sont effectuées
soit par spectromètre de masse (MS à source gazeuse) soit par sonde ionique. Les
34
compositions isotopiques sont toujours exprimées sous forme d’un quotient S/32S. La
différence entre le quotient de l’échantillon (Qx) et celui du standard (Qs) est exprimée sous
forme de δ en ‰, suivant la formule :

Q 
δ 34S ‰ =  x − 1 *1000
 Qs 

La valeur de δ peut être soit positive soit négative, ce qui signifie respectivement un
enrichissement ou un appauvrissement de l’isotope lourd 34S dans l’échantillon par rapport au
standard. Le standard international est la troilite (FeS) de Canyon Diablo (CDT), dont le
quotient 34S/32S est de 0.044994 (Thode et al., 1961).

3-2. Géochimie des isotopes du soufre

La composition isotopique du soufre varie dans le milieu naturel. Cette variation est
due en partie au fractionnement isotopique lors des réactions chimiques. Nous allons présenter
successivement les grandes lois qui régissent le comportement isotopique du soufre et les
applications qui en découlent.

3-2-1. Le fractionnement isotopique à l’équilibre


Les processus chimiques et physiques d’origine biogénique ou inorganique induisent
un fractionnement isotopique entre les composés soufrés. Les effets du fractionnement sont
proportionnels à la différence de masse entre les espèces isotopiques, et inversement
proportionnels à la température (Fig. 3.1). Le fractionnement isotopique est également
sensible aux énergies de valence et de liaison. L’isotope lourd se fixe préférentiellement sur le

17
Partie I Chapitre 3 La méthode d'analyse des isotopes du soufre

composant dont les énergies de liaisons atomiques sont les plus élevées. Le facteur de
fractionnement isotopique (α) entre deux composés, A et B, est égal au quotient des isotopes
lourds sur les isotopes légers (R) des composés A et B. Dans les conditions d’équilibre, le
facteur de fractionnement et le quotient (Q) sont liés par la constante d’équilibre (K)

αA-B = RA/RB = Kl/n (2)

où n est le nombre maximum d’isotopes échangeables dans les composants.

1+ δ A
α A− B =
RA
= 1000 = 1000 + δ A
RB 1 + δ B 1000 + δ B
1000
(3)

Les mesures d’abondance des isotopes stables sont données sous forme de quotient (Q) ; il
faut donc tenir compte des déviations du facteur de fractionnement (α) par rapport au standard
suivant l’équation, ci-dessous, qui dérive des équations (1) et (2).
La valeur α est toujours proche de 1 (1 ± 0.0x à 1 ± 0.00x). La différence de entre
deux composés soufrés est notée ∆. La valeur ∆ est similaire à la valeur de la transformation
logarithmique du facteur de fractionnement associé.

∆ A− B = δ A ‰ - δ B ‰ ≈ 1000lnα A -B
(4)
Afin d’illustrer les équations théoriques précédentes, prenons comme exemple réel la réaction
d’équilibre isotopique entre le dioxyde de soufre (SO2) et le sulfure d’hydrogène gazeux
(H2S):

32
SO2 + H234S = 34SO2 + H232S (5)

Suivant les équations (1) (2) et (3) on obtient,

αSO2-H2S = KSO2-H2S = RSO2 / RH2S = (34S/32S)SO2 / (34S/32S)H2S


= (1+δ34SSO2‰/1000) / (1+δ34SH2S‰/1000)
= (1000+δ34SSO2‰) / (1000+δ34SH2S‰) (6)
suivant (4), on obtient,
∆SO2-H2S = δ34SSO2‰ - δ34SH2S‰

18
Partie I Chapitre 3 La méthode d'analyse des isotopes du soufre

= 1000 lnαSO2-H2S (7)

Figure 3.1 Fractionnement isotopique à l’équilibre des sulfures communs en fonction de H2S.
D’après Ohmoto et Rye, (1979).

Pour des températures de 100°C et 500°C, les facteurs de fractionnement isotopique à


l’équilibre sont respectivement de 1.0339 et 1.0074 et les valeurs de 1000lnα de 33.3‰ et
7.4‰. Dans les conditions d’équilibre, SO2 est enrichi en isotope lourd 34S de 33.3‰ et 7.4‰
relativement à H2S coexistant à ces deux températures. Si l’on écrit l’équation (5) en
considérant les isotopes 32S et 36S de SO2 et H2S, pour des températures identiques, alors les
facteurs de fractionnement associés sont respectivement de 1.0678 et de 1.0148. Ainsi les
effets du fractionnement isotopique sont inversement proportionnels à la température et
directement reliés à la différence de masse entre les isotopes. Le faible fractionnement
observé entre deux phases soufrées coexistantes à même température est induit par la
différence des énergies de liaisons métal-soufre (Bachinski, 1965).

19
Partie I Chapitre 3 La méthode d'analyse des isotopes du soufre

3-3. Les applications

3-3-1. La géothermométrie
Les équations de fractionnements isotopiques en fonction de la température des
minéraux les plus communs dans les gisements hydrothermaux sont présentées Tableau 3.1 et
Figure 3.2. En-dessous de 350°C les réactions entre sulfates et sulfures sont particulièrement
lentes et l’équilibre isotopique n’est jamais atteint. Certains paramètres comme un temps de
résidence long, un refroidissement lent, un pH bas et un fluide riche en soufre favorisent les
réactions d’équilibres isotopiques (Ohmoto et Rye, 1979 ; Ohmoto et Lasagna, 1982). Les
différents couples isotopiques de sulfures ne réagissent pas de la même façon selon les
conditions du milieu (Ohmoto et Rye, 1979). La forme générale des équations de
géothermométrie est:

∆A-B ! 1000lnα A-B = a(106/T2) + b.

Cette équation indique que les effets du fractionnement donnés par 1000lnα A-B, varient avec
l’inverse du carré de la température (en degrés Kelvin). Les valeurs positives ou négatives de
1000lnα montrent respectivement un enrichissement ou un appauvrissement des isotopes
lourds dans le premier membre du couple. Un fractionnement isotopique important caractérise
la réaction entre SO42- et H2S. Ce fractionnement est du à la différence d’état d’oxydation
entre SO42- et H2S. L’isotope lourd, 34
S, enrichit préférentiellement le membre le plus oxydé
du couple (Fig. 3.2, courbe 1 et 2).

3-3-2. Le traçage isotopique


Les études géochimiques ont pour objectif d’identifier les sources, et les conditions
physico-chimiques du système hydrothermal, au moyen de traceurs chimiques. Les isotopes
du soufre subissent un fractionnement appréciable à basse et moyenne température, qui peut
être accru quand la réaction évolue vers des formes réduites ou oxydées de ces éléments (Fig.
3.2). En conséquence, les sulfates marins sont communément enrichis en 34S par rapport au
soufre magmatique (δ34SCDT ≈ 0 ‰) et aux sulfures sédimentaires. Ces enrichissements et
appauvrissements permettent une interprétation quantitative des données en termes de sources
et de processus. A relativement haute température (> 600°C) ces interprétations deviennent
moins fiables. En effet, Sakai (1968) et Ohmoto et Rye (1974) ont démontré qu'à ces
températures les isotopes du soufre subissent un fractionnement important induit par les
réactions redox inorganiques contrôlées par Eh et le pH.

20
Partie I Chapitre 3 La méthode d'analyse des isotopes du soufre

Tableau 3.1 Equations de fractionnement des composés isotopiques du soufre (Ohmoto et


Rye, 1979 ; Ohmoto et Lasaga, 1982) Abréviations : ag, argentite; cp, chalcopyrite; gn,
galène; py, pyrite; sl, sphalérite et SO42-, sulfates solide ou aqueux.

Figure 3.2 Courbes de fractionnement des composés isotopiques du soufre (Ohmoto et Rye,
1979 ; Ohmoto et Lasaga, 1982)

21
Partie I Chapitre 3 La méthode d'analyse des isotopes du soufre

3-4 Source du soufre dans les différents réservoirs

Les météorites sont les objets qui présentent les compositions isotopiques de soufre les
plus homogènes, avec une moyenne de δ34SCDT = 0.2 ± 0.2 ‰ (Thode et al., 1961). Cette

Figure 3.3 Evolution de la composition isotopique des sulfures et des sulfates au cours des temps géologiques.
(Schidlowski et al., 1983)

22
Partie I Chapitre 3 La méthode d'analyse des isotopes du soufre

homogénéité conduit de nombreux auteurs à supposer que le δ34SCDT moyen terrestre est
probablement très proche de (δ34SCDT ≈ 0 ‰) (Thode et al., 1961). Cette hypothèse a été
confirmée par l’analyse de roches d’origine mantellique (MORB). Schidlowski et al. (1983)
montrent que les différents réservoirs crustaux ont commencé à s’éloigner de δ34SCDT ≈ 0 ‰,
il y a 2,7 Ga d’années (Fig. 3.3). Cet âge coïncide approximativement avec le développement
de la vie sur terre et donc l’apparition probable des fractionnements biogéniques associés à la
réduction bactérienne des sulfates en sulfures. Cette hypothèse est bien illustrée par les études
sur le Précambrien de Gorjan et al. (2000). En effet, ces auteurs mettent en évidence les
relations entre le taux de réduction des sulfates et les cycles glaciaires (diminution de la vie).
Claypool et al. (1980) montrent l'importante variabilité des valeurs de δ34SCDT des sulfates
marins (δ34SCDT ≈ 10 à 30 ‰) depuis le Phanérozoïque. Leur valeur actuelle est de
δ34SCDT ≈ 20 ±1‰.
Les sulfures produits par les émanations volcaniques/géothermales sont en général
isotopiquement homogènes. Mais ils peuvent présenter des variations remarquables lors de
succession de séquence redox (SO2 ≈ -8 à +18 ‰ ; soufre natif ≈ -15 à +16 ‰ ; H2S ≈ -9
à 6 ‰). Les valeurs de δ34SCDT des intrusions basiques sont en général proches de ≈ 0 ‰
(gabbros de Sudbury et de Stillwater ; Thode et al., 1962). La dispersion des valeurs de
δ34SCDT des sulfures dans certaines intrusions basiques (δ34SCDT ≈ -6 à +10 ‰) est expliquée à
la fois par de la contamination par des sources sédimentaires et par les réactions redox dans la
chambre magmatique. Les sulfures sédimentaires d’origine diagénétique - syngénétique ou
épigénétique ont une distribution des valeurs de δ34SCDT extraordinairement large (δ34SCDT ≈ -
50 à 50 ‰). Ces variations sont causées par le fractionnement chimique entre sulfates et
sulfures (δ34SCDT ≈ - 20 à -50 ‰). Cette dispersion est accrue lorsque se surimpose le
fractionnement lié à la réduction biogénique de SO4-2 en H2S (Ohmoto and Rye, 1979). Si
34
l’appauvrissement en S des sulfures est considéré classiquement comme un effet des
processus biogéniques, l’enrichissement en 34S est associé à des facteurs tel que la source, le
réservoir de sulfates, et les conditions physico-chimiques dans le système hydrothermal.
En conclusion, les grandes différences de δ34SCDT des principaux réservoirs terrestres
(Fig. 3.4) font du soufre un élément potentiellement très puissant pour l'identification de la
source de cet élément.

23
Partie I Chapitre 3 La méthode d'analyse des isotopes du soufre

3-5. Composition isotopique des gisements épithermaux

L'existence et l'étude des champs géothermaux actuels (Islande et Nouvelle Zélande;


Field et Fifarek., 1985) a grandement contribué à la compréhension isotopique de la formation
des dépôts épithermaux fossiles. Les études menées en Islande ont mis en évidence la
multiplicité des sources. Le manteau représente la source principale, les analyses du soufre
natif donnent des valeurs entre -1.8 et 0.4 ‰. Cependant les analyses de sulfate et de pyrite
définissent deux populations isotopiques distinctes. Le premier groupe est constitué de
sulfates équilibrés en profondeur avec H2S et de pyrites endogènes. Le second groupe est
constitué de sulfates supergènes appauvris en 34S et de pyrites (enrichies en 34S ) provenant de

Figure 3.4 Composition isotopique des différents réservoirs terrestres et extra-terrestres (Field et Lombardi,
1972 ; Field et Gustafson., 1976 ; 1983 ; 1984 ; Ohmoto et Rye, 1979 ; Claypool et al., 1980 ; Hoefs, 1980 ;
Sakai et al., 1984).

la réduction de sulfates marins. Dans les gisements épithermaux les sulfures précipitent dans
des conditions de pH et de fO2 où H2S est l'espèce dominante. Quand les fluides se sont

24
Partie I Chapitre 3 La méthode d'analyse des isotopes du soufre

équilibrés avec les roches encaissantes, le pH et/ou la fO2 augmentent, ce qui engendre la
précipitation de sulfure avec des valeurs plus basses (négatives). L’évidence d’une source
magmatique pour les sulfures à ≈ 0‰ est une généralisation dangereuse dans les
environnements épithermaux. Cette généralisation n’est vraisemblable que si la quantité de
sulfures précipités permet de supposer que le système n’est composé que de soufre réduit
(H2S).

3-6. Les procédures analytiques

Pour cette étude, nous avons utilisé différents moyens d’analyse. La majeure partie des
résultats présentés a été obtenue sur la sonde ionique CAMECA IMS 3F. Pour des problèmes
d’interférence de masse, les analyses sur la blende ont été réalisées avec la sonde ionique
CAMECA IMS 1270. Enfin des analyses par spectrométrie de masse à ablation laser ont été
réalisées à l’Université de Queen’s par Kurt Kyser. Dans cette partie nous ne détaillerons que
les procédures que nous avons personellement réalisées, c’est à dire les analyses par sonde
ionique CAMECA IMS 3F et CAMECA IMS 1270.

3-6-1. Préparation des échantillons


A la sonde ionique, il est possible d’analyser les échantillons sous trois formes:
1 - lame mince polie ou épaisse collée sur une lame de verre (notre choix),
2 - échantillon macroscopique brut dont une surface est polie (diamètre : 2.5 cm et épaisseur :
5 mm),
3 - grain ou fragment séparé et inclu dans de la résine epoxy.
Le choix de travailler sur lame mince nous permet de mieux préparer puis vérifier a
posteriori nos analyses et donc d’améliorer quantitativement et qualitativement l’information
obtenue. Les échantillons macroscopiques sont prélevés suivant des contraintes précises
(localisation, nature de l’encaissant, type de minéralisation,…). Les lames minces polies
réalisées dans ces échantillons ont permis une étude paragénétique et géochimique de la
minéralisation par microscopie optique et MEB. Cette étude a permis de localiser précisément
sur chaque lame les sulfures qui seront analysés (suivant leur taille, leur position
paragénétique, et/ou leur cogénétisme). Avant d’être analysée, la surface de la lame est
recouverte d’une pellicule d’or pour faciliter l’évacuation des charges (augmenter la
conductivité).

25
Partie I Chapitre 3 La méthode d'analyse des isotopes du soufre

3-6-2. Description de la sonde ionique CAMECA IMS 3F


La sonde ionique CAMECA IMS 3F est une sonde ionique à petit rayon. Le mode de
fonctionnement des deux sondes est similaire (cf. Partie 1 Chapitre 2.3). Les principales
différences ou améliorations apportées à la sonde ionique IMS 1270 sont un rayon de
courbure de l’aimant plus important (585 mm au lieu de 117 mm), ce qui augmente le pouvoir
de résolution de masse et permet des mesures en multicollection (Fig. 2.4 Partie 1 Chapitre
2.3.1).

3-6-3. Procédure analytique


La mesure des intensités des isotopes du soufre par sonde ionique est délicate du fait
32 34
des interférences isobariques sur les pics du S et S (Tableau 2.2) et de l'effet de matrice
(Eldridge et al., 1987 ; Chaussidon et al., 1988). Les effets de matrice induisent une variation
du fractionnement instrumental (différence entre le δ34SCDT brut est la valeur vraie du
standard)
différent pour chaque type de sulfure (Pimminger, 1984 ; Deloule et al., 1986 ; Eldridge et al.,
1987 ; Chaussidon et al., 1988).

Tableau 3.2 Résolution de masse nécessaire pour s'affranchir des interférences isobariques sur les isotopes 32 et
34 du soufre. Les interférences principales sont soulignées.

Pour cette étude les isotopes du soufre sont mesurés en mono-collection par multiplicateur
d'électron. Le faisceau primaire d’ions d’oxygène a un diamètre de 50 µm. Le faisceau
secondaire n’est pas filtré en énergie. Le fractionnement instrumental est de -63.6 ± 0.9 ‰, -
66.6 ± 0.5 ‰, -70.7 ± 1.1 ‰ respectivement pour les standard internes de pyrite,
d'arsenopyrite et de galène. Tous les résultats sont présentés en δ34SCDT ‰. La reproductibilité

26
Partie I Chapitre 3 La méthode d'analyse des isotopes du soufre

des analyses sur le standard de pyrite, d'arsenopyrite et de galène est inférieure à 1.2 ‰. La
tension du faisceau primaire est de -10 kV. L’intensité sur l’échantillon est de 40 nA. Les
temps de comptage de 32S et le 34S sont respectivement de 3 et 10 secondes. La séquence de
mesure est répétée 100 fois par bloc de dix cycles chacun. Le bruit de fond mesuré à la masse
31.5 est compté pendant 50 sec au début de chaque analyse. La valeur du bruit de fond est
toujours inférieur à 0,1 coups par seconde, et sa valeur moyenne lors d’une session de 5 jours
(soit 200 analyses de standard et d’échantillon de nature diverse) est de 0.015, avec un écart
type de 0.025.
La liste des standards utilisés ainsi que la valeur de leur δ34SCDT sont présentées dans
le tableau 3.3. Pour calibrer les mesures, une série de standards est analysée au début et à la
fin de chaque séance d’analyses ainsi qu’à chaque changement d’échantillon. Le quotient
entre le nombre de standards et le nombre d’échantillons analysés est proche de 3. Dans des
conditions normales, la reproductibilité sur les standards est de l’ordre de 1‰ (Fig. 3.5). Sur
une période de plusieurs jours la reproductibilité varie un peu plus (1.5‰) du fait des
instabilités instrumentales.

Figure 3.5 Stabilité des mesures de composition isotopique du soufre sur le standard de pyrite (CAR 123) au
cours d'une période d’analyse de 3 jours.

Tableau 3.3 Les standards internes utilisés

27
Partie I Chapitre 3 La méthode d'analyse des isotopes du soufre

Les analyses isotopiques de blende nécessitent une résolution de masse de 6300 pour
s'affranchir des interférences isobariques sur les isotopes 68Zn2 / 34S. La sonde ionique IMS 3F
ne permettant pas d'obtenir une telle résolution, aussi les analyses ont été réalisées à la sonde
ionique CAMECA IMS 1270. Les conditions d’analyses sur la sonde ionique CAMECA IMS
1270 sont différentes de la sonde IMS 3F. Le courant primaire, associé au canon à électron,
est de +10kV et l’intensité sur l’échantillon est de 20 nA. Le diamètre du spot d’analyse est de
10 µm. Les ions sont analysés avec la cage de Faraday. Le faisceau secondaire n’est pas filtré
en énergie. Les isotopes analysés sont le soufre 32S et 34
S simultanément en 10 cycles de 10
secondes. Un nettoyage de la surface d'une durée de 5 minutes est effectué avant chaque
analyse.

28
Partie I Chapitre 4 La méthode d'analyse du système Rhénium / Osmium

Chapitre 4

La méthode d'analyse du système Rhénium / Osmium

4-1. Caractéristiques chimiques du rhénium et de l'osmium

4-1-1. Caractérisation chimique des éléments


Les caractéristiques chimiques du rhénium (Re) et de l'osmium (Os) sont résumées
dans le tableau 4.1. L'Osmium est un métal noble qui appartient au groupe des platinoïdes.
184 186
L’Osmium possède 7 isotopes naturels, dont 2 sont radiogéniques. Il s’agit de Os, Os,
187 188 189 190 192
Os, Os, Os, Os, et Os, dont les proportions respectives sont de 0.018%, 1.59%,
1.64%, 13.3% , 16.1%, 26.4%, et 41%. L'187Os est l'élément fils de la désintégration
radioactive β- du 187Re, et l'186Os est produit par la désintégration radioactive α du 190Pt.
Le Re est un métal de transition. Il possède deux isotopes naturels, le 185Re et le 187Re
187
dont les proportions respectives sont 37.4% et 62.6%. Le Re se désintègre par émission
d’une particule β en 187Os. Cette désintégration s’écrit 187Re ! 187Os + β + γ +Q , (Naldrett et
Libby, 1948). La constante de désintégration adoptée est de 1.666 10-11 an-1 (Smoliar et al.,
1996)

Tableau 4.1 Caractéristiques de l’osmium et du rhénium.

29
Partie I Chapitre 4 La méthode d'analyse du système Rhénium / Osmium

4-1-2. Relation chimique dans le système Re/Os


Le système Re/Os est un traceur des processus géologiques et un géochronomètre
(Allègre et Luck, 1980). Le comportement modérément imcompatible du Re lors de la fusion
partielle par opposition à l’Os (très compatible) induit un découplage entre le Re et l'Os. Cette
différence de comportement géochimique induit des concentrations et des rapports isotopiques
très différents dans les réservoirs terrestres. Ainsi la croûte terrestre est très appauvrie en Os
relativement au manteau et légèrement enrichie en Re. Par conséquent les rapports Re/Os sont
plus élevés dans la croûte que dans le manteau (Walker et al., 1989). Le contraste isotopique
en Os important entre le noyau, le manteau et la croûte fait du système isotopique Re/Os
l'outil le plus sensible pour distinguer les interactions entre les différentes enveloppes
terrestres (Hauri et Hart, 1993 ; Walker et al, 1991 ; Esser et Turekian, 1993). Les affinités
sidérophiles et chalcophiles du couple Re/Os le différencient principalement des autres
traceurs isotopiques (Rb/Sr, Sm/Nd, U/Th/Pb), d'affinités lithophiles.
Avec le couple Re/Os, deux types de datations sont réalisables (i) le calcul d’un âge
modèle sur un échantillon unique suivant la formule ci dessous, en supposant la composition
isotopique en Os initiale (Fig. 4.1),:

La propagation des erreurs se fait à partir des erreurs analytiques des rapports mesurés et de la
constante de désintégration (Sambridge et al., 1997)
187
(ii) la construction d’une isochrone avec les rapports Re/187Os vs 187
Os/188Os, issus de
roches ou de minéraux cogénétiques. L'âge est déterminé à partir de la pente de la droite
passant par l'ensemble des points (régression des moindres carrés), en utilisant la relation : m
= eλt-1. L'intersection de la droite et de l'axe des ordonnées donne directement le rapport
isotopique initial 187Os/188Os. Si le MSWD calculé est faible (<2), les incertitudes sur l'âge et
la composition isotopique initiale sont uniquement contrôlées par les erreurs analytiques. Un
MSWD fort suggère que le système isotopique est perturbé (métamorphisme,

30
Partie I Chapitre 4 La méthode d'analyse du système Rhénium / Osmium

hydrothermalisme, …) ou que les compositions isotopiques initiales sont variables (différentes


sources).

Figure 4.1 Calcul d'un âge modèle d'une roche crustale. La ligne représente l'évolution chondritique du
187
manteau avec un rapport initial Os/188Os de 0.096 et un rapport 187
Re/188Os de 0.402. La ligne en pointillée
représente l'évolution d'une roche crustale ayant un rapport 187Re/188Os de 19.3 et un âge modèle d'extraction à
partir du manteau de 3.5 Ga.

4-2. L'Osmium et le Rhénium dans les différents réservoirs

Le tableau 4.2 résume les concentrations en Osmium et en Rhénium dans différents


réservoirs. Le noyau, le manteau et la croûte présentent des concentrations en Re et en Os et
des compositions isotopiques d'Os (187Os/188Os) distinctes.

Tableau 4.2 Teneur et rapport isotopiques de différents réservoirs d'après Shirey et Walker (1998).

31
Partie I Chapitre 4 La méthode d'analyse du système Rhénium / Osmium

4-2-1. Le noyau
Le noyau métallique terrestre est considéré comme le réservoir majeur d'Os et de Re
sur Terre (Allègre et Luck, 1980 ; Brandon et al., 1998). Les analyses effectuées sur des
météorites métalliques permettent d'estimer la concentration de Re et d'Os dans le noyau à une
valeur de l'ordre du ppm (10-6 g/g) (Luck et al., 1980 ; Horan et al., 1992 ; Morgan et al.,
1995; Shen et al., 1996). Cette valeur se différencie nettement de celle du manteau ou de la
croûte, dont la concentration est de l'ordre respectivement du ppb (10-9 g/g) ou du ppt (10-12
g/g).

4-2-2. Le manteau et les météorites


Les roches mantelliques et les météorites chondritiques présentent des rapports Re/Os
(= 0.1) et 187Os/188Os (0.12-0.13) similaires (Chen et al., 1998). Cependant les concentrations
en Re/Os dans les roches mantelliques sont très inférieures à celles des météorites (Tableau
4.2). Les teneurs observées dans le manteau sont supérieures à celles déterminées suivant les
modèles de planétologie. L'hypothèse la plus acceptée (dite du vernis tardif) est proposée par
Morgan (1985), elle suggère une contribution météoritique. Les concentrations en Re et en Os
dans les roches mantelliques et leurs produits de fusion (les basaltes et les roches
continentales), indiquent que lors de la fusion partielle du manteau l'Os a un comportement
fortement compatible, tandis que le Re est modérément incompatible. Les rapports isotopiques
variables dans les produits mantelliques supposent un recyclage ou une refusion mantellique à
partir d'hétérogénéités isotopiques dans le manteau (Martin 1991 ; Walker et al., 1991 ; Hauri
et Hart, 1993, 1997 ; Reisberg et al., 1993 ; Becker, 2000) et éventuellement un apport du
noyau supérieur.

4-2-3. La croûte continentale


Du fait du caractère plus compatible de l'Os lors de la fusion partielle, la croûte
continentale supérieure est appauvri en Os (Re/Os = 10) par rapport au manteau. La
concentration en Re de la croûte continentale supérieure est estimée à environ 500 ppt
(Carlson et Irving, 1994). L'Os de la croûte continentale se distingue facilement de celui des
187
autres réservoirs par sa signature isotopique (en moyenne : Os/188Os de 1.2-1.3 ; Esser et
Turekian, 1993). et par son extrême hétérogénéité. Certaines lithologies, même en faible
proportion, contrôlent le bilan et la composition isotopique de l'Os dans les sédiments. Les
schistes noirs, riches en matière organique concentrent le Re et les sulfures (Ravizza et

32
Partie I Chapitre 4 La méthode d'analyse du système Rhénium / Osmium

Turekian, 1992 ; Horan et al., 1994 ; Pierson-Wickmann et al., 2000). La forte teneur en Re
187
de ces formations engendre de l'Os radiogénique, ce qui augmente le rapport Os/188Os.
Nous verrons une application de ce principe dans notre étude.

4-2-4. Altérations métamorphiques et hydrothermales du système Re/Os


Le comportement du Re est différent de celui de l'Os puisqu'il semble très mobile dans
les environnements de surface (Anbar et al., 1992 ; Birck et Allègre, 1994). Dans des
conditions oxydantes, le Re est facilement mis en solution sous la forme ReO4-; la
conséquence directe est l'appauvrissement en Re des produits résiduels (Koide et al., 1986).
Dans des sédiments pélagiques, sa concentration est faible comparée à celle de la croûte
continentale moyenne, puisqu'elle n'excède guère 100 ppt. Dans des conditions anoxiques, le
Re est concentré plus facilement, sa concentration atteint le ppb dans les schistes noirs, les
dépôts sulfurés ou les phosphorites. Les études de Lambert et al. (1998), Stein et al., (1998) et
Foster et al. (1996) ont été les premières à s'intéresser aux perturbations post-cristallisation
qui affectent le système isotopique Re/Os dans les dépôts de sulfures. Les processus étudiés
sont l'altération hydrothermale, la déformation, le métamorphisme schistes verts, la
recristallisation et l'interaction fluide roche. Foster et al. (1996) démontrent que le système
Re/Os se comporte comme un système ouvert (mobilité de Rhénium et/ou Osmium ) lors de
phénomènes post-cristallisation. Il est donc important de connaître les signatures isotopiques
des encaissants afin de pouvoir déterminer le cas échéant le degré de contamination par ces
formations. En outre dans un système ouvert le rapport initial est sans signification, même
sans contamination.

4-3. Intérêt du système Re/Os en métallogénie

Dans le cas où le système reste fermé, le caractère sidérophile et chalcophile du


système Re/Os permet de déterminer directement l’âge et la source des gisements à partir de la
minéralisation et non plus sur les phases associées. L’écart entre les compositions isotopiques
en Os de la croûte et du manteau, fait de ce système un outil particulièrement efficace dans le
traçage des sources des minéralisations et particulièrement dans la quantification de
contamination crustale et/ou superficielle des fluides mantelliques. Les premières études ont
été réalisées sur les gisements de PGE et les occurrences de molybdénite dont les teneurs en
Os et en Re sont élevées (McCandless et al., 1991 ; Walker et al., 1991 ; Horan et al., 1994 ;

33
Partie I Chapitre 4 La méthode d'analyse du système Rhénium / Osmium

Marcantonio et al., 1994). Le développement des techniques analytiques et l’augmentation du


seuil de sensibilité des appareils de mesure ont permis de s’intéresser aujourd'hui à tous les
types de sulfures et de gisements (Freydiez et al., 1997 ; Roy-Barman et al., 1998 ; Stein et
al., 2000).

4-4. Les procédures analytiques de la chimie de l’Osmium et Rhénium

La méthode utilisée dans cette étude est la mesure faite sur un spectromètre de masse à
thermo-ionisation en mode négatif (N-TIMS). C'est actuellement la méthode la plus fiable et
la plus précise pour déterminer des rapports isotopiques de l'osmium (Creaser et al., 1991) et
les teneurs en rhénium et en osmium . L'attaque acide de l'échantillon se fait par la méthode
du tube de Carius et l'extraction de l'osmium et du rhénium suivant la méthode de Birck et al.
(1997).

4-4-1. Préparation des échantillons et du matériel


Les analyses sont réalisées sur des fractions mono-minérales (de 0.5g et 2g). Les
sulfures sont séparés par broyage dans un mortier en agate puis triés sous loupe binoculaire.
Ils sont ensuite porphyrisés dans un mortier en agate pour favoriser l’attaque acide.
Les réactifs utilisés (HBr, CrVI, HCl et HNO3) sont distillés pour éliminer toutes traces
d'osmium et de rhénium. Les traceurs isotopiques utilisés pour l'osmium et le rhénium sont
190 185
respectivement enrichis en Os et en Re. La composition isotopique des traceurs
d'osmium et de rhénium utilisés pour ce travail est donnée dans le tableau 4.3. Ces
compositions ont été déterminées par N-TIMS, suivant la même procédure analytique que
pour les échantillons. Le HNO3 et le CrVI dissous en HNO3 sont purifiés par chauffage avec
un flux d'azote
Les tubes de Carius (Fig. 4.2) sont nettoyés avec une solution de CrVI dans H2SO4, puis
avec un mélange HNO3/H2O sur une plaque chauffante pendant quelques jours. Ils sont
ensuite rincés abondamment à l'eau bi-distillée, puis placés à l'étuve pour être séchés. La
vaisselle utilisée est décontaminée par des lavage successifs de HBr et d'un mélange de HF et
HNO3 à 110°C.

34
Partie I Chapitre 4 La méthode d'analyse du système Rhénium / Osmium

Tableau 4.3 Composition isotopique des traceurs d'Osmium et de Rhénium utilisés.

Figure 4.2 Schémas d'un tube de Carius (verre minéral)

4-4-2. Attaque et extraction chimique de l'Os/Re


Le descriptif simplifié de la procédure suivie est donné dans la figure 4.2. La
procédure débute par une micropesée de l'échantillon et des traceurs (190Os et 185
Re).
L'échantillon et les traceurs sont mélangés dans un bécher en téflon avec 4cc d'HCl. L'attaque
acide de cette solution se fait suivant la méthode du tube de Carius (Shirey et Walker, 1995).
La charge de l'échantillon dans le tube de Carius se réalise à -90°C. La solution échantillon-
HCl est mélangée dans le tube de Carius avec 2cc de HNO3 afin d'obtenir de l'eau régale
(HCI / HNO3 = 2). Pour les derniers échantillons, les proportions du mélange ont été changées
à HCl/HNO3 = 0.5 pour en faire une solution plus oxydante. Le tube de Carius est scellé et
ensuite placé dans d'un four à 230°C pendant 12 heures. Cette étape permet l'oxydation du Re
et de l'Os. La méthode d'extraction utilisée (Birck et al., 1997) consiste en une extraction
liquide-liquide de l'Os avec Br2 et du Re avec l'isoamylol. A l'ouverture du tube, la solution
est versée dans un bêcher en téflon contenant 2cc de Br2 et 2 cc HNO3. Le bêcher fermé est
chauffé trois heures à 80°C (température d'ébullition du Br2). L'Os se partitionne dans le

35
Partie I Chapitre 4 La méthode d'analyse du système Rhénium / Osmium

Figure 4.3 Descriptif simplifié de la procédure chimique utilisée pour la séparation et l'analyse de l'Os/Re selon
de Birck et al (1997)

brome, alors que le Re reste dans la phase aqueuse. Une fois refroidi, l'Os contenu dans le
brome est extrait de la solution et mis dans un bêcher contenant de l'eau distillée pour éviter
qu'il ne s'évapore. 1cc de Br2 est ajouté à la solution initiale et cette phase de
chauffage/extraction est répétée une seconde fois. Une fois la seconde extraction réalisée, l'eau
distillée recouvrant le brome extrait est enlevée et 0.5 cc de HBr sont ajoutés. La solution
obtenue est évaporée pour subir la microdistillation (Roy Barman, 1993). Le principe de la

36
Partie I Chapitre 4 La méthode d'analyse du système Rhénium / Osmium

microdistillation est schématisé sur la figure 4.4. Le résidu d'évaporation placé dans le
couvercle d'un bécher conique, est recouvert d'une goutte de solution de CrO3. Une demi-
goutte de HBr est déposée dans le fond du bêcher conique. La présence de CrO3 permet
l'oxydation de OsBr62- en OsO4 qui est volatil à basse température. Le bêcher est entouré de
papier aluminium pour favoriser la condensation de l'Os au niveau de la goutte de HBr. La
distillation se fait à 80°C pendant 3 heures. La goutte de HBr est alors séchée jusqu'à un
volume d'environ 2 ml. L'Os est alors prêt pour l’analyse au spectromètre de masse.

Figure 4.4 Principe de la microdistillation selon la méthode de Roy Barmann (1993)

Le Re est extrait de la phase aqueuse restante après l'extraction de l'Os. La procédure


débute par l'évaporation totale de la solution. Le résidu d'évaporation est dissout dans 2 cc de
HNO3, mélangé à 2 cc d'isoanylol (3-metllyl-1 butanol) puis centrifugé. Le Re se fixe dans
l'isoamylol, qui est extrait et conservé dans un second tube à centrifuger. Cette opération est
répétée deux fois. L'isoamylol récupéré est lavé avec 2 cc d'HNO3 2N (deux fois) pour enlever
les impuretés, puis avec 4 cc d'eau distillée (deux fois) pour reprendre le rhénium. Le Re fixé
dans l'eau est prêt pour l'analyse au spectromètre de masse (ICP-MS).
Le blanc de procédure correspond à une chimie sans échantillon. Il permet de
quantifier la pollution totale d'Os et de Re, ajoutée pendant la procédure. Les blancs d'Os par
cette méthode sont de 1.3 ± 0.7 pg avec un rapport 1870s/188Os de 0.26 ± 0.17. Les blancs de
Re sont plus élevés et plus variables que ceux d'Os, leur valeur est comprise entre 0.020 et
0.002 ppb selon la série d'analyses.

37
Partie I Chapitre 4 La méthode d'analyse du système Rhénium / Osmium

4-5. La spectrométrie de masse

4-5-1. Les mesures d'osmium par thermo-ionisation


La mesure des isotopes d'Os est effectuée avec le spectromètre de masse Finnigan MAT 262
du CRPG-CNRS à Nancy (Fig. 4.5) en mode négatif et multiplicateur d'électrons (Creaser et
al., 1991). Les dépôts d'Os se font sur des filaments de Pt purs à 99.999% préalablement
dégazés. La solution de HBr et d'Os issue de la microdistillation est déposée sur le filament
(Shirey et Waker,1995), puis recouverte par un activateur (sel de barium dissout dans HN03;
Creaser et al., 1991). Le filament est chauffé progressivement jusqu'à émission d'oxydes d'Os
(Creaser et al., 1991). L'émission est favorisée par l'injection d'O2 dans la source. Le ReO4 et
l'OsO3- sont les formes majoritairement émises, ce qui permet de négliger l'interférence
isobarique entre 187OsO3 et 187
ReO3 (Creaser et al., 1991). Les isotopes de l'Os mesurés sont
les masses 240 (192OsO3-), 238 (190OsO3-), 237 (189OsO3-), 236 (188OsO3-), 235 (187OsO3-). En
plus la masse 233 est mesurée pour détecter une pollution éventuelle en ReO3.
Malheureusement ce pic comprend à la fois le 185ReO3 et des interférences moléculaires mal
identifiées. Il est donc impossible de corriger la valeur du rapport 187Os/188Os pour la

Figure 4.5 Schémas du spectromètre de masse Finnigan MAT 262 (TIMS).

38
Partie I Chapitre 4 La méthode d'analyse du système Rhénium / Osmium

contribution du rhénium. La solution la plus simple et la plus fiable est d'avoir un rapport
185
Os/188Os mesuré le plus faible possible.
Les valeurs obtenues au spectromètre de masse sont corrigées (1) des interférences
isobariques des molécules contenantes isotopes lourds de l'oxygène (17O, 18
O) sur les
molécules contenants les isotopes légers de l'osmium ; (2) du fractionnement de masse ; (3) de
la contribution du traceur.
(1) L'abondance de 186Os16O3- est estimée à partir de la mesure sur les masses 235 (186Os16O2
I7
O- + 187
0s16O3-) et 236 (186Os16O218O- + 187
Os160217O- + 188
Os16O3-). La valeur du rapport
naturel 188Os/186Os est estimée à 8.30910 (Luck et Allègre, 1982). L'équation suivante permet
d'estimer l'intensité de 186Os16O3- :

( ) −( )
17
188 187 O
Os16O3 M
Os16O3 M
x3 x 18
186
Os16O3− = O
2
 188Os  18
O  17O 
 186  + 3 x 16 − 9 x 16 
 Os  R O  O

où M représente les intensités mesurées aux masses 236 et 235 et R le rapport 188Os/186Os réel
17
Les valeurs des rapports O/16O et 18
O/16O sont respectivement 0.0003708 et 0.002045
(Creaser et al. (1991), d'après Nier (1950)

Les corrections les différents pics se font selon les équations ci-dessous :

( ) ( )
17
O
187
Os16O3− = (masse 235) M − 186
Os16O3− R x3 x 16
O

( ) ( ) ( )
17 18
O O
188
Os16O3− = (masse 236) M − 186
Os16O3− x 3 x 16
− 186
Os16O3− R x3 x 16
R
O O

( ) ( ) ( )
17 18
O O
189
Os16O3− = (masse 237) M − 188
Os16O3− x 3 x 16
− 187
Os16O3− R x3 x 16
R
O O

( ) ( ) ( )
17 18
O O
190
Os16O3− = (masse 238) M − 189
Os16O3− x 3 x 16
− 188
Os16O3− R x3 x 16
R
O O

( ) ( )
17
O
192
Os16O3− = (masse 240) M − 190
Os16O3− x 3 x 16
R
O

avec M représente l'intensité mesurée et R l'intensité réelle.

192
(2) Le fractionnement de masse est corrigé avec le rapport Os/188Os (rapports de masses
240/236) qui est égal à 3.08271 (Luck et Allègre, 1982). Les rapports individuels de chaque

39
Partie I Chapitre 4 La méthode d'analyse du système Rhénium / Osmium

mesure sont corrigés en utilisant la loi ci-dessous où M représente le rapport mesuré et R le


rapport vrai
 187 −188 
 
 187Os    192Os    192−188 
 188    188  
 Os  M   Os  M 
= 192
 187 Os    Os  
 188    188  
 Os  R   Os  R 

(3) Le traceur isotopique d'Os n'est pas une solution pure d'190Os. Les résultats déterminés sur
les échantillons sont corrigés de la participation du traceur. Les concentrations d'osmium sont
calculées à partir du rapport 192Os/190Os.
Les standards sont analysés en début de session de mesures sur 5 blocs de 10 mesures.
Les dépôts se font comme pour les échantillons. Le rapport isotopique d'Os a une valeur
moyenne de 0.17393 ± 0.00038 (2σ) sur la période de l’étude.

4-5-2. Les analyses de rhénium par ICPMS


Les analyses de rhénium ont été réalisées sur un spectromètre de masse ICP-MS
(Iductively Coupled Plasma, Perkin Elmer®, Elan 6000) du CRPG-CNRS à Nancy. La valeur
sur le standard varie d'une séance à l'autre, mais reste stable durant une même séance. Le
spectromètre de masse est constitué par une cellule quadripôle qui joue le rôle de séparateur
des éléments selon le rapport masse/charge. Le détecteur est un multiplicateur d'électrons. Les
187
concentrations sont calculées à partir du rapport Re/185Re. La procédure d'analyse est la
même pour les échantillons et les standards. Pour déterminer le fractionnement instrumental,
des standards de rhénium sont analysés au début et à la fin de chaque session, ainsi que tous
les quatre échantillons. La moyenne des valeurs journalières du standard permet de déterminer
le facteur de discrimination de masse (FDM) tel que :

1.667
FDM =
 187 Re 
 185 
 Re  std

La précision de ces rapports, basée sur la statistique de comptage, varie entre 0.15% et 1.31%
pour les rapports mesurés (2σm). Le rapport 187Re/185Re corrigé de l'échantillon est obtenu en
multipliant le rapport 187Re/185Re brut par le FDM. Le rapport 187Re/185Re corrigé est introduit
dans l'équation de dilution isotopique pour calculer les concentrations de rhénium.

40
Partie II Etude géologique et isotopique du gisement Ag-Hg d'Imiter

Partie II

Etude géologique et géochimique

du gisement Ag-Hg d'Imiter


Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

Chapitre 1

Généralités sur l'Anti-Atlas

Avant de présenter la géologie des différents gisements étudiés dans le détail, ce qui
permettra de mettre en évidence les variations locales, il convient de rappeler les grands traits
de la géologie de l'Anti-Atlas.

1-1 Situation géographique

Le Maroc est subdivisé en cinq grands domaines géologiques du Nord au Sud, le Rif,
la Meseta, l’Atlas, l’Anti-Atlas et le Sahara. La chaîne de l’Anti-Atlas fait partie de la ceinture
orogénique panafricaine. Elle s’étend sur 750 km selon une direction WSW-ENE, de
l’Atlantique, où elle prolonge la chaîne de Zemmour, jusqu’au Tafilalet. L’Anti-Atlas
constitue le domaine structural majeur du Sud marocain. Il est limité au Sud par le bassin
carbonifère de Tindouf. D'un point de vue géographique cette limite est matérialisée par la

Figure 1.1 Schéma géologique simplifié de la chaîne de l'Anti-Atlas et localisation des gisements étudiés

41
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

ceinture des grandes hammadas crétacés et pontico-pliocènes du Drâa, du Guir et de Kem-


Kem. La limite Nord de l'Anti-Atlas est matérialisée par un linéament tectonique majeur
appelé faille Sud Atlasique. Cette structure s'étend de Gabès (Tunisie) à Agadir et se poursuit
en mer par la faille de Kelvin (Gasquet, 1991). La chaîne se subdivise en trois parties. La
partie occidentale s'étend de l’Atlantique au piedmont du Siroua. La partie centrale est
matérialisée par le Jbel Siroua et la région de Bou Azzer. La partie orientale correspond au
Jbel Saghro et au Jbel Ougnat. Cette subdivision est soulignée par un accident oblique, appelé
l’accident majeur de l’Anti-Atlas, (Choubert 1947), qui s’étend depuis le Nord du Siroua
jusqu’à Zagora et se prolonge sur 6000 km jusqu'au Kenya sous le nom de linéament du
Tibesti (Guiraud et al., 2000). Les trois sous-domaines dévoilent à la faveur de boutonnières,
le socle précambrien sous une couverture paléozoïque et post-paléozoïque (Fig. 1.1). Les
gisements étudiés se répartissent selon un axe SW-NE depuis l'Anti-Atlas central (Bou Azzer)
jusqu'à l'Anti-Atlas oriental (Imiter et Bou Madine).

1-2. Le cadre géologique régional

Les subdivisions lithostratigraphiques du Précambrien dans l'Anti-Atlas varient d'un


domaine géographique à l'autre. Cependant tous les auteurs s'accordent sur l'existence d'un
socle paléoprotérozoïque à néoprotérozoïque moyen et d'une couverture néoprotérozoïque
terminal et cambrienne (Fig. 1.1).
A ce stade, il est nécessaire de rappeler les grandes coupures chronologiques des
terrains protérozoïques de l'Anti-Atlas (Fig. 1.2). La diversité lithostratigraphique des
formations tout au long de la chaîne, ainsi que la multiplicité des événements géologiques qui
ont affecté l'Anti-Atlas, rendent délicate la détermination d'une chronologie relative et
l'interprétation des âges isotopiques. Deux courants de pensées se succèdent dans le temps. Le
premier conduit par Choubert (1947 à 1974) interprète certaines discordances comme des
coupures majeures entre trois cycles orogéniques attribués au Mésoprotérozoïque. Le second
courant est conduit par Leblanc (1973 à 1980). Il diffère du précédent par l'abandon des
différents orogènes et la mise en évidence de deux nouvelles phases de déformations
panafricaines appelées "B1 et B2". Le cadre général des successions proposées par Leblanc
(1975) est toujours d'actualité, avec des ajustements locaux suite à l'acquisition de nouvelles
données lithostructurales et géochronologiques.

42
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

Figure 1.2 Interprétations successives des subdivisions du Précambrien dans l'Anti-Atlas d'après Hassenforder
(1987), complété.

43
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

1-2-1. Le socle paléoprotérozoïque


Cette formation est appelée série des Zenagas et du Kerdous (Hassenforder, 1987), ou
PI (Choubert et al., 1974). Son extension géographique est limitée à l'Anti-Atlas occidental.
Le socle protérozoïque est constitué de schistes, de gneiss œillés, de dolérites, de migmatites
et de granites. Les âges radiométriques U/Pb obtenus par dilution isotopique sur populations
de zircons de granites des boutonnières de Zenaga et d'Ighern, sont compris respectivement
entre 1930 ± 29 Ma (granite d'Azguemerzi) et 2050 ± 6 Ma (granite d'Aït Maklouf) (Charlot,
1978 ; Aït Malek et al., 1998). Ces âges birimiens illustrent la cratonisation d'une croûte
paléoprotérozoïque lors de l'orogenèse éburnéenne (Leblanc et al., 1980). Les études
géochronologiques n'ont pas permis de mettre en évidence l'existence de noyaux archéens
antérieurs à 2 Ga (Fig. 1.2). Cependant, l'existence d'un socle archéen sous-jacent est suggérée
par la présence de séries silico-détritiques encadrant les granites birimiens qui supposent
l'érosion d'un socle plus ancien donc probablement archéen.

1-2-2. Le socle Néoprotérozoïque (ou Protérozoïque supérieur)


Il est subdivisé en deux grands ensembles lithologiques. La première séquence est
constituée de l'ophiolite de Bou-Azzer datée à 788 ± 8 Ma (Rb-Sr, Clauer, 1974, 1976)
(Fig. 1.3). Cette séquence est interprétée comme un fragment de croûte océanique qui jalonne
l’Accident Majeur de l'Anti-Atlas. Une séquence volcano-sédimentaire, dite de Bleida ou PII,
formée de quartzites, de calcaires à stromatolithes, de shales noirs, de méta-grauwackes et de
turbidites distales complète cette première séquence. L’ensemble est plissé et schistosé par les
phases de déformation panafricaine appelées "B1" et "B2" (Leblanc, 1975) et recoupé par des
intrusions syn- et tardi-orogéniques (Leblanc, 1975 ; Saquaque et al., 1989b). La seconde
séquence est appelée série de Tidiline ou du Siroua-Saghro dans l'Anti-Atlas centro-oriental,
série d'Anezi dans l'Anti-Atlas occidental, et plus généralement PII-PIII. Ces séries présentent
des faciès différents le long de la chaîne et reposent en discordance sur le PII. La séquence
PII-PIII est affectée uniquement par la seconde phase de déformation panafricaine ou "B2".
Dans l'Anti-Atlas occidental, la série d'Anezi débute par des volcanites acides surmontées par
un conglomérat plus ou moins grossier, auquel sont associées des varves vertes et violettes
(Hassendorfer, 1987). Le second ensemble peut être surmonté par des séries de shales, de
grauwackes et de quartzites. Vers l'Est, les volcanites basales et le conglomérat tendent à
disparaître (Lecolle et al., 1991). La séquence terminale à shales, grauwackes et quartzites est
interprétée soit comme un cône de talus sous-marin (deep sea fan) déposé en contexte de
bassin arrière-arc (Ouguir et al., 1996) et alimenté par le Nord, soit comme un système

44
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

Figure 1.3 Données stratigraphiques et géochronologiques dans l'Anti-Atlas occidental et central (d'apres
Hassenforder, 1987 ; modifié)

45
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

d'aulacogènes fonctionnant indépendamment les uns des autres et dont le degré d'évolution
diffère (Fekkak et al., 1999).

Figure 1.4 Données stratigraphiques et géochronologiques dans l'Anti-Atlas Central (Bou Azzer, Ouarzazate)

46
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

1-2-3. La couverture volcano-sédimentaire


La couverture, attribuée au Neoprotérozoïque terminal, est aussi appelée PIII, série de
Ouarzazate dans l'Anti-Atlas centro-oriental et série de Tanalt dans l'Anti-Atlas occidental. La
série repose en discordance sur les séries sédimentaires du Néoprotérozoïque moyen (PII-
PIII). La succession lithostratigraphique et l’épaisseur de la série varient d’une localité à
l’autre, ce qui pose des problèmes de corrélation latérale. Une description plus détaillée de la
série sera présentée au niveau des différents gisements étudiés. L'épaisseur de la série est
maximale dans l'Anti-Atlas central (2000 m), de 300 m dans la Tagragra d'Akka (Anti-Atlas
occidental) et estimée de 700 m au niveau de la mine d'Imiter (Anti-Atlas oriental). Les études
U/Pb sur zircon effectuées sur des rhyolites et des ignimbrites de Ouarzazate donnent des âges
compris entre 580 ± 12 Ma et 563 ± 10 Ma (U/Pb par dilution isotopique sur population de
zircons, Mifdal et al., 1985) (Fig. 1.3-1.4).
La composition chimique de ces faciès volcaniques, à caractère calco-alcalin
dominant, est interprétée comme caractéristique d'une mise en place en bordure de marge

Figure 1.5 Composition de la série volcano sédimentaire du Néoprotérozoïque terminal de l'Anti-Atlas, dans le
diagramme SiO2 vs Na2O+K2O de Le Maître et al., 1989. Données compilées de Garcia (1979) ; Chikaoui
(1981) ; Gyssel, (1982) ; Bodinier et al. (1984) ; Baouch (1984) ; Lasri (1984) ; Bajja (1987, 1998) Freton,
(1988) ; Abia (1991) ; Ait Saadi (1992) ; Ouguir (1997).

continentale, à la fin de la collision panafricaine (Bajja, 1998 ; Ouguir, 1997 ; Aït Saadi,
1992) (Fig. 1.4). Des essais de modèles pétrogénétiques réalisés par Aït Saadi, (1992) dans

47
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

l'Ougnat conduisent à privilégier un processus de mélange de magmas pour la formation de la


série volcanique plutôt qu'un processus unique.

1-2-4. La série infracambrienne (ou formation d'Adoudou)


La base de cette série enregistre une transgression en direction du Sud Est. Elle repose
en légère discordance angulaire sur la formation volcano-sédimentaire du Néoprotérozoïque
terminal (Fig. 1.6). L’invasion marine se fait sur une paléogéographie contrastée constituée de
plates-formes subsidentes et d'îles (le Saghro reste émergé). Les dépôts transgressifs débutent
par des niveaux de conglomérats, de dolomies et de silts. Localement, des volcanites
s'intercalent dans les dolomies de base. Après le dépôt de la série Lie de Vin (ou formation de
Taliwine), assimilé à un épisode régressif, reprend une nouvelle phase de transgression
générale en direction du SE. Les calcaires supérieurs, derniers termes de la série, contiennent
des faunes cambriennes (trilobites et archaeocyathes). Sur la base d'étude de microfossiles et
de δ13C, la limite Précambrien-Cambrien est placée par Tucker, (1986), Latham et Riding.,
(1990) puis Gasquet et al., (2001) sous le contact entre dolomie inférieure et la formation de

Figure 1.6 Corrélation stratigraphique et géochronologique (U/Pb sur zircon) de la limite


Précambrien/Cambrien dans l'Anti-Atlas, la Sibérie et Avalon.

48
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

Taliwine datée du Tommotien. L'existence d'une continuité sédimentologique entre le


Protérozoïque et le Paléozoïque a été proposée ne faisant intervenir que des discordances
locales de ravinements (Benziane et al., 1983 ; Gasquet et al., 2001).

1-2-5. Les cortèges filoniens basiques à intermédiaires


Leur mise en place s'étendrait du Protérozoïque jusqu'au Trias (Clauer et Leblanc,
1977 ; Ikenne et al., 1997 ; Gasquet et al., 2001 ; El Aouli et al., 2001). Les études
géochimiques des filons doléritiques, supposés d'âge Néoprotérozoïque, dans l'Anti-Atlas
occidental et central démontrent l'existence de trois lignées distinctes d'affinité tholéitique,
alcaline et calco-alcaline. Les roches basiques tholéitiques et alcalines semblent liées à une
distension généralisée de la partie nord du craton Ouest africain (Leblanc et al., 1994 ; Ikenne
et al., 1997 ; Hafid et al., 1998 ; Touil et al., 1999). En revanche, les roches basiques d'affinité
calco-alcaline ne sont décrites que localement dans les boutonnières du Bas draa, de la
Tagragra d'Akka et du Siroua (El Boukhari, 1991 ; Ikenne et al., 1997). Les filons basiques
présentent un enrichissement en éléments incompatibles (Rb, Ba, Th, K, La, Ce et Zr) et un
appauvrissement en Nb. Cette anomalie négative en Nb, l'enrichissement en LILE et les
valeurs élevées des rapports Ba/Zr, Th/Nb et Th/La sont interprétés comme le reflet d'une
contamination crustale. Les variations chimiques entre les trois lignées sont interprétées par
les auteurs soit comme le reflet d'une hétérogénéité du manteau source, soit comme une
contamination crustale des magmas ascendants, soit enfin comme la conséquence d'une
variation du taux de fusion. L'absence d'âges radiochonologiques sur ces filons basiques ne
permet pas de poursuivre plus avant les interprétations géodynamiques.

1-3. Les subdivisions du Protérozoïque, apport de la géochronologie

1-3-1. Les âges de références en Anti-Atlas


Les différentes études réalisées dans l'Anti-Atlas occidental (Cahen et al., 1965 ;
Charlot, 1978 ; Mrini, 1993 ; Ait Malek et al., 1998) sont un excellent exemple pour illustrer
notre propos (Figure 1.2). En effet, les âges obtenus sur le granite d'Azguemerzi (Zenaga)
sont compris, entre 1670 ± 85 Ma (Cahen, 1965) et 1865 ± 29 Ma (Mrini, 1993) par la
méthode Rb/Sr sur roche totale et 1930 ± 29 Ma (Charlot, 1978) par la méthode U/Pb par
dilution isotopique sur population de zircons. Les différences observées sont explicables en
partie par une température de fermeture du système isotopique supérieure pour le système
U/Pb dans les zircons par rapport au système Rb/Sr dans les silicates, mais aussi par le choix

49
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

de l'objet analysé (roche totale/minéraux séparés) et surtout par le caractère particulièrement


résistant à l'altération et au métamorphisme du zircon. Si l'on ne considère que les âges U/Pb
comme fiables et représentatifs d'un événement géologique, au niveau de l'Anti-Atlas
occidental, il n'y a plus trois mais deux périodes principales de mise en place de granites, la
première au Birimien lors de l'orogenèse éburnéenne entre 2050 ± 6 Ma et 1930 ± 29 Ma et la
seconde au Néoprotérozoïque terminal entre 583 ± 11 Ma et 560 ± 2 Ma (Aït Malek et al.,
1998) (Fig. 1.2).
L'Anti-Atlas central (Bou Azzer - El Graara - Siroua) est la partie la plus étudiée de la
chaîne ; Leblanc (1975) y a établi son schéma géochronologique. L'âge le plus ancien après
l'orogène éburnéenne déterminé au niveau de l'Anti-Atlas Central, a été obtenu par Clauer
(1974, 1976) sur les sédiments pélitiques de Tachdamt métamorphisés par des intrusions de
gabbros supposées contemporaines de l'océanisation. Cet âge a été déterminé par la méthode
Rb/Sr sur roche totale, il est de 788 ± 8 Ma. Cet âge bien que communément accepté, est très
discutable. En effet, le système isotopique Rb/Sr a pu être perturbé par les déformations
panafricaines et hercyniennes. L'âge proposé correspond à la limite inférieure d'un événement
probablement plus vieux. De plus, rien ne permet d'affirmer que les roches induisant le
métamorphisme daté, soient bien cogénétiques de l'océanisation. En effet, des cortèges de
dykes basiques se mettent en place depuis le Birimen jusqu'au Trias sans caractéristiques
chimiques ou structurales nettes permettant d'établir une chronologie relative.
La phase B1 est datée par Clauer (1976) par la méthode Rb-Sr sur roche totale sur les
séricitoschistes et les sédiments pélitiques métamorphisés de Tachdamt. Cet âge suppose que
ces séries n'ont pas enregistré l'âge plus jeune de la déformation B2 qui pourtant affecte ces
roches (623 ± 18 Ma et 602 ± 18 Ma respectivement, Clauer et Leblanc., 1977 ; Leblanc et
al., 1980). Les âges U/Pb par dilution isotopique sur population de zircons réalisés sur les
plutons orogéniques de Tamassiert (661 ± 23 Ma) par Mifdal et Peucat, (1985) et de Bou
Offroukh (667 ± 11 Ma) par Mrini (1993) tendent à confirmer un âge antérieur à 660 Ma pour
la première déformation panafricaine. La déformation panafricaine "B2" est postérieure à la
granodiorite post-tectonique de Bleida (affectée uniquement par la déformation "B2"), datée à
615 ± 12 Ma par la méthode U/Pb par dilution isotopique sur population de zircons (Ducrot et
al., 1978) et est antérieure à la rhyolite de base de la série de Ouarzazate datée à 580 ± 12 Ma
(Mifdal et al., 1985). La série de Ouarzazate a livré des âges U/Pb par dilution isotopique sur
population de zircons qui s'échelonnent entre 580 ± 12 Ma à sa base et 563 ± 10 Ma à son
sommet (Juéry et al., 1974 ; Ducrot et al., 1977 ; Mifdal et al., 1985). Des intercalations de
tufs et de trachytes ont été datées à différents niveaux de la série cambrienne. Respectivement,

50
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

de la base au sommet, les âges déterminés sont de 534 ± 10 Ma pour les trachytes du Jbel
Boho interstratifiés dans les dolomies inférieures à la base de la série Lie de vin (Ducrot et al.,
1977 ; U/Pb par dilution isotopique sur population de zircons), 522 ± 2 Ma et 521 ± 7 Ma
pour la seconde partie de la série Lie de Vin (Landing et al., 1998 ; U/Pb sur monograins de
zircon par dilution isotopique ; Compston et al., 1992 ; U/Pb sur monograins de zircon à la
microsonde ionique SHRIMP) et 517 ± 2Ma pour le sommet des calcaires supérieurs
(Landing et al., 1998 ; U/Pb sur monograins de zircon par dilution isotopique), qui représente
la limite entre le Cambrien inférieur et le Cambrien moyen. Ces âges sont en accord avec les
observations sur les microfossiles et les analyses d'isotopes stables réalisées respectivement
par Lathan et al., 1990 et Tucker, (1986), qui placent la limite Précambrien/Cambrien sous le
contact entre dolomie inférieure et la série Lie de Vin.

1-3-2. L’évolution géodynamique de l'Anti-Atlas au Néoprotérozoïque


Les études sur l'évolution géodynamique de l'Anti-Atlas au Néoprotérozoïque sont
nombreuses en particulier dans l'Anti-Antlas central et oriental (Leblanc et Lancelot, 1980 ; El
Boukhari, 1991 ; Chaabane, 1991 ; Saquaque et al., 1989a ; 1989b ; Villeneuve et Cornée,
1994 ; Leblanc et Moussine-Pouchkine, 1994 ; Ennih et Liégeois, 2001). Les interprétations
sont parfois contradictoires, notamment en ce qui concerne la vergence des plans de
subduction et la présence ou non d'un bassin d'arrière-arc. Toutefois, on peut dire en résumé,
que cinq phases se succèdent au cours de cette période :
(i) une phase d'océanisation dont témoigne la présence d'ophiolites à Bou Azzer-El
Graara (Leblanc, 1972 ; 1975) et dans le massif du Siroua (Leblanc, 1975 ; El Boukhari, 1991
; Chabane, 1991) ; l'âge de l'océanisation a été déterminé indirectement à 788 ± 8 Ma sur le
métamorphisme de contact lié à des gabbros supposés contemporains des ophiolites (Clauer,
1976 ; Leblanc et Lancelot, 1980),
(ii) une phase de subduction contemporaine d'un magmatisme calco-alcalin non
précisément daté ( Saquaque et al., 1989a, 1989b),
(iii) une phase d'obduction accompagnée d'un métamorphisme et de déformations
(phase B1) datées de 685 ± 15 Ma (Ducrot et Lancelot, 1977 ; Leblanc, 1975),
(iv) une phase de collision caractérisée par la mise en place de granodiorites, datées de
615 ± 12 Ma (Leblanc et Lancelot, 1980), synchrone de déformations (phase B2),
(v) une phase de magmatisme, intermédiaire à acide, clôture le Néoprotérozoïque ; elle
est datée de 563 ± 10 Ma (Mifdal et Peucat, 1985).

51
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

1-4. Le volcanisme mésozoïque

1-4-1. Le volcanisme permien


Le volcanisme permien se manifeste sur le versant Nord du Haut Atlas. Il est
caractérisé par la structure doléritique de ses laves, par son affinité tholéitique (continentale),
et localement par un caractère hyperpotassique. Ce caractère hyperpotassique pourrait avoir
une origine précoce en relation avec une contamination du socle sous-jacent (précambrien et
paléozoïque). Le volcanisme permien est interprété comme le témoin du stade pré-rifting de
l'ouverture de l'Atlantique (De Pachtère, 1983).

1-4-2. Le volcanisme triasique - liasique


Le volcanisme triasico-liasique s'exprime dans l'Anti-Atlas sous la forme d'un cortège
de dykes, dont le plus important est le dyke de Foum Zguid. Cet événement est plus
développé et mieux étudié, dans le Haut-Atlas où les volcanites se mettent en place dans une
succession d'épanchements à l'air libre ou sous une faible tranche d'eau (De Pachtère et al.
1985). L'alignement de ces centres émissifs le long de fractures N110° démontre le rejeu en
distension d'accidents hercyniens lors de l'épisode de rifting de l'ouverture de l'Atlantique. Les
études géochimiques sur les dykes et les coulées mettent en évidence une affinité tholéitique.
Les coulées présentent une évolution depuis des tholéites continentales vers des tholéites à
caractère plus océanique. Cette tendance témoignerait d'une évolution du manteau du fait de
l'ouverture océanique. Certains rapports d'éléments en traces (ex: Zr/Nb, Zr/Y, Y/Nb, Ti/V)
indiquent une composition analogue au N-MORB. La teneur élevée en LILE, l'anomalie
négative en Nb et les rapports initiaux en 87Sr/88Sr (0.7064 à 0.7069) révèlent la présence d'un
composant crustal dans la proportion de 13 à 17% en poids (Bertrand et al., 1985; Fiechtner et
al., 1992). Ces observations géochimiques sont comparables à celles effectuées sur le
volcanisme triasique à l'échelle de la marge ouest atlantique, de l'Espagne (Messejana dyke)
au Liberia (Sebai et al., 1991). Dans le Haut-Atlas, les premiers dépôts sont datés par
biostratigraphie du Trias supérieur (Carnien). Les dépôts carniens sont recouverts par une
série marine, silteuse et évaporitique, contenant généralement des intercalations de roches
volcaniques et de dolérites tholéiitiques. D'un point de vue stratigraphique, cette série marine
correspond au Trias terminal (Rhétien) et le Lias basal (Hettangien). Le volcanisme triasique
est daté par des méthodes isotopiques à ca. 200 Ma par de nombreux auteurs sur les marges

52
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

Figure 1.7 Comparaison des âges des roches volcaniques mésozoïques au Maroc par rapport aux âges
déterminés sur les marges atlantiques de l'Afrique de l'Ouest et des USA.
Ages K/Ar sur roche totale : -Leblanc, 1973 : Foum Zguid ; -Hailwood et al., 1971 : Foum Zguid, Bas
Draa ; -Schermerhorn et al., 1978 : Foum Zguid, Messajana dyke ; -Westphal et al., 1979 : Meseta, Atlas Nord,
Atlas Sud ; -Conrad et al., 1975 : Zemour, Reggane ; -Manspeizer et al., 1978 : Atlas, New Jerzey, Connecticut,
Nova Scotia ; -Dupuy, 1988 : Libéria, Nova Scotia
Ages Ar/Ar sur plagioclase : -Sebai et al., 1991: Messajana, Taoudenni, Haut Atlas, Foum Zguid. ;
-Fiechtner et al., 1992 : Haute Mouloudia, Haut Atlas.
Ages U/Pb sur zircon par dilution isotopique : -Dunning et al., 1990 : Palissade

Est et Ouest de l'Atlantique (Fig. 1.7). Sebai et al., (1991) et Fiechtner et al., (1992) ont daté
40
la base et le sommet des volcanites du Haut-Atlas (Maroc) par la méthode Ar/39Ar sur
plagioclase. Les résultats obtenus sont respectivement de 201 Ma et 210 Ma pour la base et de
197 Ma et 196 Ma pour le sommet. Le dyke de Foum Zguid est daté par la même méthode à
196 Ma (Sebai et al., 1991).

1-5. Le district minier d’Imiter : généralités

1-5-1. Localisation géographique


La mine d’Imiter est située sur le flanc Nord-Ouest du Jbel Saghro, dans la province
administrative de Ouarzazate, à mi-distance entre les villes de Boumalne de Dadés et Tinghir

53
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

sur la route reliant Errachidia à Ouarzazate (Fig. 1.1). La mine se trouve à une altitude de
1500 m ou règne un climat semi-désertique.

1-5-2. Historique de la prospection minière


Les premières traces faisant mention du gisement remontent à 840 après J-C. Dans les
premiers temps, l'exploitation s'est vraisemblablement limitée aux zones supérieures les plus
riches du gisement, où les plaquettes d'argent étaient visibles. Cette première exploitation
prend fin lorsqu'est atteint le niveau hydrostatique vers -50 m, causant des venues d'eau trop
importantes. De nombreux vestiges archéologiques (marmite de fusion, meule de granite,
burin, poteries, ossements…), une excavation spectaculaire (la carrière des anciens) et des
amas importants de haldes témoignent de ces premières exploitations. Le gisement est
redécouvert lors d'une campagne de prospection aérienne en 1951, date à laquelle débutent la
reconnaissance et l'exploitation moderne de la mine. De 1951 à 1956 la société minière de
l'atlas marocain (SMAM) effectue des campagnes géophysiques et des reconnaissances par
galerie (le puits SMAM de la colline B3) sans résultat concluant. L'exploration est relancée
puis abandonnée en 1963 par le BRPM (Bureau de recherches et de participations minières),
et ce, malgré un sondage au niveau de la colline B3 titrant 5150 g Ag/t. L'abandon de
l'exploration est dû à la méconnaissance de la structure des corps minéralisés et l'utilisation
d'un modèle génétique erroné impliquant l'absence de minéralisation en profondeur
(cémentation superficielle). Parallèlement l'étude des haldes des anciens met en évidence un
tonnage (650 000 t) et une concentration en Ag suffisante (300 g/t) pour être exploitable. En
1963 le BRPM et la société ONA créent la SMI afin de traiter ces haldes par cyanuration.
L'activité métallurgique a permis au BRPM de relancer les travaux de recherche, et de mettre
en évidence les corps minéralisés de Imiter I (la grande carrière). En 1985, trois corps
principaux étaient reconnus, soit un tonnage estimé à 2 500 000 t de minerai titrant 500 g/t. En
1997, l'ONA qui rachète les parts encore détenues par le BRPM, lance une vaste campagne de
prospection et développe parallèlement une nouvelle usine de traitement du minerai. La mise
en activité en 1999 de la nouvelle usine de traitement permet de valoriser un tout venant de
plus faible concentration en argent (100g/t), et donc d'augmenter les réserves exploitables.
De 1960 à 2000, la SMI a produit 2400 tonnes d'argent métal. Elle produit
actuellement 250 tonnes d'argent métal par an, ce qui la place au 4ème rang mondial, derrière le
géant mexicain de Proaño, le chilien de La Coipa (ca 600 t/an) et la mine de Greens Creek aux
USA (300 t/an). Une des particularité de la mine est de compter parmi les cinq sites mondiaux

54
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

où la production d'argent n'est pas associée à celle d'autres métaux de base tels que le cuivre,
le zinc ou le plomb.

1-6. Le contexte géologique du gisement d'Imiter

La géologie du gisement a fait l’objet de nombreux travaux (Guillou, 1985 ; Vargas,


1983 ; Baroudi et al., 1999 ; Ouguir et al., 1994 ; 1996 ; Popov et al., 1986 ; Popov, 1995 ;
Leistel et Quadrouci, 1991). (Fig. 1.8).

1-6-1 Le socle néoprotérozoïque moyen


La série metasédimentaire est constituée de quatre sous-ensembles lithologiques dont
la nature pétrographique évolue verticalement, d'un ensemble à l'autre, sans discontinuité. De
la base au sommet de la série, les niveaux fins se développent de façon continue au détriment
des faciès gréseux. L'unité terminale est constituée essentiellement des pélites noires riches en

Figure 1.8 Cadre géologique de la boutonnière d'Imiter, modifié. (Leistel et Qadrouci, 1991)

55
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

matière organique. Le sommet de la série n'est pas connu. L’analyse pétrographique et


géochimique suggère un dépôt de type deep-sea fan dans un bassin d'arrière-arc, en domaine
de marge continentale active l’arc, lui-même, étant représenté par les andésites de Bouskour
(Ouguir et al., 1996).
Les pélites noires sont enrichies en SiO2, Al2O3, MgO, et Na2O, et appauvries en
Fe2O3, S, Mn comparées au standard SDO-1 (Devonian Ohio Shale, standard USGS). Elles
présentent également des teneurs de fond élevées en Ag, As, Ba, Cr, Pb, Th, Zn. La
concentration en Na2O plus élevée que celle de K2O est généralement liée à un phénomène de
spilitisation in situ des roches volcaniques qui affectent les graywackes. L'analyse des terres
rares révèle simultanément un enrichissement en terres rares légères (27 à 100 fois par rapport
aux chondrites), un appauvrissement en terres rares lourdes (8 à 17 fois les chondrites) et des
anomalies négatives en Eu et en Ce (Pasava, 1994 ; Ouguir et al., 1996). Ces données seront
confrontées et commentées à la lumière de nos propres résultats.

1-6-2. Les granitoïdes


Ce sont des corps magmatiques d'extension kilométrique (Fig. 1.8) et d'âges antérieurs
à contemporains des manifestations volcaniques du Néoprotérozoïque terminal. Les
granitoïdes développent un léger métamorphisme de contact à biotite-cordiérite-andalousite
dans la série métasédimentaire du Néoprotérozoïque moyen. Ils ont fait l'objet de nombreuses
études pétrologiques et structurales (Ighid et al., 1989 ; Leistel et Qadrouci, 1991 ; Camara,
1993 ; Ouguir et al., 1994).

Le massif d’Igoudrane d'orientation générale E-W, est situé à l'extrémité Nord-Est de


la boutonnière. Le massif comprend deux faciès principaux : dioritique et granodioritique. Le
faciès principal se caractérise par une texture grenue millimétrique et mésocrate. La roche est
constituée d'une paragenèse primaire à quartz, plagioclase, microcline, hornblende,
clinopyroxène et biotite (accessoirement zircon, apatite, et opaques) et d'une paragénèse
secondaire à chlorite, épidote, séricite, calcite et actinote. L'analyse modale montre qu'il s'agit
d'une diorite quartzite (Camara, 1993). On note la présence d’enclaves sédimentaires
appartenant à la série du Néoprotérozoïque moyen.
Le faciès de bordure est une roche noire à amphibole dominante (hornblende). Il
présente une texture grenue intersertale. Ce faciès montre une paragenèse primaire à
amphibole, plagioclase, pyroxène, apatite, et opaques ainsi qu'une autre secondaire est
constitué de chlorite, épidote et autres produits d'altération.

56
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

Le massif de Bou Teglimt matérialise la limite Sud-Ouest de la boutonnière. Ce massif


allongé suivant une direction NW-SE est limité à l'Est et au Nord par l'encaissant sédimentaire
néoprotérozoïque moyen et au Sud et à l'Ouest par des formations volcaniques du
Néoprotérozoïque terminal. La roche présente un aspect mésocrate et une texture grenue. La
taille du grain, généralement moyenne, diminue du centre vers les bordures du massif. La
paragenèse primaire est composée de quartz, feldspath, biotite, amphibole (de type
hornblende) et accessoirement zircon, apatite, allanite et opaques. Les minéraux d’altération
sont des chlorites, épidotes, et séricites.

Le massif de Taouzzakt forme une lentille d'extension kilométrique orientée NW-SE,


dans la continuité NW du massif de Bou Teglimt. Son caractère intrusif au sein du
conglomérat de base et les tufs lités de la base de la série du Néoprotérozoïque terminal est
sujet à discussion. La roche, d'aspect homogène, mésocrate et d'une texture grenue, est
constituée d'une paragénèse primaire à quartz, feldspath (essentiellement plagioclase),
actinote, clinopyroxène, biotite, et des minéraux accessoires (apatite zircon et opaques). Une
paragénèse secondaire est composée de chlorite, épidote, séricite et de calcite.

A partir des analyses réalisées par Camara (1993) sur les amphiboles des différents
massifs, nous avons déterminé la pression de cristallisation de ces minéraux à l'aide des
formules définies par Schmid (1992). Les pressions minimales déterminées sur les massifs de
Bou teglimt et d'Igoudrane sont respectivement de 3 kb et 5 kb.

1-6-3. La couverture volcano-sédimentaire néopropérozoïque supérieur (série de


Ouarzazate)
La série de Ouarzazate forme les reliefs qui entourent la boutonnière (Fig. 1.8). Cette
série a fait l’objet de nombreuses études permettant d’établir un log lithologique détaillé au
niveau de la mine d’Imiter (Bajja, 1988 ; Leistel et al., 1991; Ouguir, 1997). La série est
composée d’un empilement subtabulaire de séquences volcaniques et pyroclastiques de
composition andésitique à rhyolitique, en association avec des réseaux denses de dykes
andésitiques et doléritiques. La série de Ouarzazate repose en discordance sur la série
métasedimentaire du Neoprotérozoïque moyen. La base de la série est constituée d’un
conglomérat polygénique immature, dont les éléments sont de nature variée (plutonique,
sédimentaire). La forme et la taille des éléments suggèrent un "écoulement" d'Est en Ouest.
La série volcanique débute par la mise en place d'une nappe ignimbritique acide, recouverte

57
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

d’une succession d’unité pyroclastique de composition intermédiaire à acide, où l’on


distingue plusieurs termes suivant la nature et la proportion des cristaux. Enfin se met en
place une coulée andésitique, plus épaisse à l’Ouest, traduisant la présence d’une
paléodépression. La présence de brèches volcaniques associées aux écoulements est
interprétée par Ouguir (1997) comme un indice de la proximité de la zone d'émission et du
caractère discontinu et répétitif de l'éruption. Il s’agit, en fait, d’un dépôt proximal de coulée
pyroclastique de type “ash flow deposit” (Ouguir, 1997). Bajja (1988) présente le piton de
Takhatert comme une des bouches d’émission de l’événement volcanique néoprotérozoïque
terminal. L'importance volumétrique des empilements pyroclastiques révèle le caractère
explosif de ce volcanisme. Les analyses géochimiques menées sur ces roches ont mis en
évidence l’importance de l'altération de ces roches. L'altération météorique affecte
particulièrement les niveaux superficiels, elle se traduit par un développement de l’albite aux
dépens du plagioclase calcique dans le faciès andésitique. Une propylitisation des termes
profonds est également mise en évidence. Elle se traduit par le développement de séricite
issue de la déstabilisation des feldspaths. La propylitisation est liée à une circulation de
fluides hydrothermaux supposés tardi-Neoprotérozoïque terminal. Les analyses en éléments

Figure 1.9 Composition de la série néoprotérozoïque terminale dans le diagramme de Le Maître et al. (1989).
Données compilées de Bajja (1988) et Ouguir (1997).

majeurs et traces montrent la nature calco-alcaline à tendance tholéiitique des principaux


faciès pyroclastiques (Fig. 1.9). L'examen des terres rares confirme l'affinité calco-alcaline et
met en évidence le caractère cogénétique de la série (Bajja, 1988 ; Leistel et al.,1991 ; Ouguir,

58
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

1997). La série néoprotérozoïque terminale est interprétée d'un point de vue géodynamique,
dans contexte complexe associant marge continentale active, et province volcanique, ce qui
expliquerait la coexistence d’un magma crustal et d’un magma mantellique peu évolué.

1-6-4. La couverture paléozoïque


La série paléozoïque débute directement par les formations du Cambrien moyen. Le
terme de base est une barre métrique de conglomérat lumachellique à intercalations calcaires
dont l'âge exact n'a pas encore été déterminé. Une estimation ancienne donne un âge géorgien
(Choubert, 1947). Il est surmonté par des puissantes formations gréso-pelitiques du Tissanien
(Cambrien moyen). Les séries paléozoïques reposent en discordance angulaire (quelques
degrés) sur les formations du Néoprotérozoïque supérieur et terminal. Le pendage des séries
paléozoïques au niveau de la mine d'Imiter varie de 15 à 30° vers le Nord.

Une partie des dykes basiques à intermédiaires recoupe les formations du Paléozoïque.

1-7. Le contexte tectonique d’Imiter

La série metasédimentaire du Néoprotérozoïque moyen est structurée par deux phases


de déformation compressive successives (Ouguir et al., 1994), qui sont associées aux phases
de déformation Pan-africaines B1-B2 définies par Leblanc et Lancelot (1980) à Bou Azzer.
Une première compression (B1) de direction WSW-ENE développe des plis synschisteux
orientées N30°E à N60°E, et confère à la série sa structuration majeure en un vaste système
anticlinorial et synclinorial déversé vers le Sud (Ighid, 1989 ; Ouguir et al., 1994). Une
seconde compression (B2) reprend les structures B1. Elle développe des plis d’axe N130° à
grand rayon de courbure.
La série metasédimentaire du Néoprotérozoïque moyen présente un contact faillé
complexe avec les volcanites du Néoprotérozoïque terminal (Fig. 1.8). L'analyse détaillée de
la fracturation dans la "Grande Carrière" (Imiter I) met en évidence un jeu distensif de
direction NNW-SSE (régime A), puis distensif décrochant sénestre NW-SE (régime B)
contemporain du volcanisme du Néoprotérozoïque terminal (Ouguir et al., 1994). Enfin, un
jeu distensif ENE-WSW (régime C), mal défini, est interprété par les auteurs comme un
événement tardif (Ouguir et al., 1994).
La tectonique hercynienne est peu développée dans la région. Elle se traduit
essentiellement par de larges plis disharmoniques dans le Paléozoïque.

59
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

1-8. Morphologie du gisement argentifère d'Imiter

Le gisement argentifère se répartit le long de la zone de faille d'Imiter sur 7 km


environ. La puissance de la zone minéralisée, reconnue au Sud de la faille d'Imiter, est de
l'ordre du kilomètre. La teneur de coupure d'exploitation est actuellement de 100 g/t Ag. Les
corps minéralisés exploités se répartissent sur quatre gisements principaux (Fig. 1.8)

Imiter I-Grande Carrière est le gisement le plus ancien. Il regroupe la carrière des
anciens et la grande carrière. Les corps minéralisés sont tous encaissés dans la formation
métasédimentaire du Néoprotérozoïque moyen. Leur extension horizontale est de 800 m pour
une extension verticale de 250 m. La teneur moyenne oscille entre 800 et 1200 g/t Ag.

Colline B3 est le gisement qui présente la teneur moyenne la plus élevée, 2500 g/t Ag.
La minéralisation est encaissée dans la formation métasédimentaire du Néoprotérozoïque
moyen ainsi que dans le conglomérat de base et les tufs de la formation volcano-sédimentaire
du Néoprotérozoïque terminal. L'extension latérale de la minéralisation est de l'ordre de 350
m pour une extension verticale reconnue de 300 m.

Puits IV est situé à 3 km à l'Est de l'usine et de la zone d'habitation. La minéralisation


se présente sous forme de lentilles de direction générale E-W à fort pendage (70° à 90°) vers
le Nord. Les minéralisations sont encaissées dans les métasédiments du Néoprotérozoïque
moyen et le conglomérat de base du Néoprotérozoïque terminal. L'extension du corps
minéralisé est reconnu horizontalement sur 160 m et verticalement sur 200 m.

Puits V ou Puits Igoudrane. C'est le gisement situé le plus à l'Est de la boutonnière. La


minéralisation y est localisée au niveau de couloirs de cisaillement dans les métasédiments du
Néoprotérozoïque moyen. Les corps présentent une extension horizontale de 240 m pour une
extension verticale reconnue de 350 m. Les réserves de minerais reconnues par sondages sont
estimées à 530 000 tonnes à 700 g/t Ag. (Barodi et al., 1998)

1-9. La minéralisation d'Imiter

Plusieurs études paragénétiques détaillées ont été réalisées par Vargas (1983), Guillou

60
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

et al. (1985, 1988), Popov et al. (1986), Popov (1995), Baroudi et al. (1999). Les résultats
sont assez discordants comme le montrent les deux tableaux suivants (Fig. 1.10-11).
Néanmoins nous effectuerons dans ce paragraphe introductif une tentative de synthèse des
deux tableaux de Guillou et al. (1985) et Vargas (1983) et de Popov (1995).

1-9-1. La préconcentration sédimentaire ou minéralisation syngénétique (Vargas,


1983 ; Popov, 1995)
Elle est constituée principalement de pyrites disséminées dans les plans de
stratification ou de schistosité (Ag 410-490 ppm, Sn 0,17%, Bi 0,1%, Ni 0,25%, Co 80 ppm,
Hg 0,1%, Co/Ni<1). Les autres sulfures présents sont l'arsénopyrite, la sphalérite (Sn 0.13%,
Fe 3.8%), la chalcopyrite (en inclusion dans la pyrite, Ag 210 ppm, Bi 0.18%), la tétraèdrite
(rare, en remplissage des fractures dans les pyrites, Ag 3.28%) et la galène (en inclusion et en
remplissage des fractures dans les pyrites, Agmax 110 ppm, Bimax 0.24%).

1-9-2. La minéralisation structuro-métamorphique ou tectono-métamorphique (Vargas,


1983 ; Popov, 1995)
Elle est formée par sécrétion latérale à partir de la préconcentration syngénétique.
Vargas (1983) décrit des charnières de plis P1 minéralisées. Les sulfures sont soit disséminés
soit supportés par des quartz à extinction roulante. La séquence paragénétique est composée
de pyrite en agrégat (Asmax 2,13%, Sb 0,18%, Bi 0,17%, Sn 300 ppm, Co 400 ppm, Ni 100
ppm, Hg 0,72%, Co/Ni>1), d'arsénopyrite disséminée, de sphalérite (Fe 2,59%, Ag 0,19%,
Hgmax 0,43%), de chalcopyrite (en inclusion dans la sphalérite), et de galène (en remplissage
dans les fractures des pyrites, Ag 0,28%, Sb 0,47%, Te 0,16%). Les sulfures et sulfosels
d'argents (argentite, polybasite, et péarcéite) sont décrits en remplissage dans les fractures des
pyrites.

1-9-3. La minéralisation à gangue de calcite (Vargas, 1983 ; Guillou et al., 1988)


Elle est caractérisée par des filonnets millimétriques de calcite à arsénopyrite, galène
argentite, argent noirs et parfois sphalérite. Ces filonnets recoupent et décalent les
andalousites liées au métamorphisme de contact et sont donc postérieurs à la mise en place
des granitoïdes.

61
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

Figure 1.10 Successions paragénétiques selon Vargas (1983) et Guillou et al. (1985)

Figure 1.11 Successions paragénétiques de la minéralisation épithermale argentifère selon Popov (1995).

62
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

1-9-4. L'épisode sulfuré hydrothermal précoce (Guillou et al.,, 1988 ; Vargas, 1983 ;
Popov, 1995)
Il est caractérisé par des fentes de quartz en mosaïque et chlorite. Ces fentes recoupent
les minéralisations syngénétiques et métamorphiques et sont elles-mêmes recoupées par les
stockwerks à minéralisation argentifère épithermale. La paragenèse est composée de pyrite en
plages xénomorphes corrodées par les autres sulfures (Ag 0,18-0,34%, Hg 0,48-1,22%, As
0,86%), de sphalérite à inclusion de chalcopyrite (Fe 3,32-7,8%, Hg 0,2-0,6%, As 0,2%, Ni
0,25%, Bi traces), de galène (Ag 600 ppm à 0,25%, Bi 0,6-1,7% Hg 0,46%) et d'arsénopyrite
en cristaux automorphes.

1-9-5. La minéralisation à gangue dolomitique ou minéralisation épithermale


argentifère (Vargas, 1983 ; Popov, 1995)

Elle constitue un stade important de minéralisation à Imiter et est caractérisée par un


stade à quartz suivi d'un stade à dolomite (Popov, 1995). Cette minéralisation présente une
importante variété de sulfures et une forte concentration en argent. Lors de cette phase de
minéralisation, les sulfures communs sont corrodés par les minéraux d'argent. L'évolution
chimique est caractérisée par une augmentation des teneurs en mercure, arsenic, antimoine et
cobalt-nickel lors de la phase à carbonate.

Le stade à quartz : Les premiers minéraux à cristalliser en agrégats ou disséminés sont


l'arsénopyrite, la pyrite (Agmax 0.07%, Snmax 0.27%, Bimax 0.18%), puis la galène (Ag 700
ppm, Bi 0.3%, Te 0.2%, Sn 0.19% - 0.24%), la sphalérite (Fe 0.13% - 1.81%, Cu 0.39%, Sn
0.09% - 0.11%, Bi 0.19% - 0.26%) avec des inclusions de chalcopyrite (Ag 0.29%, 1.11%,
Bimax 0.19%, Sn 0.08% - 0.19%, Te 0.07%). L'amalgame d'argent précipite en larges plages
ou en formes squelettiques entre les cristaux de quartz. La teneur en mercure de l'amalgame
est comprise entre 10%Hg et 30%Hg. L'amalgame contient très peu d'impuretés (Te <0.2%,
Smax 0.09%, V <0.31%). L'association pyrargyrite / proustite n'est jamais observée. La
proustite est rare et est associée avec l'amalgame d'Ag, l'argentite et le polybasite. La
freibergite remplace la sphalérite, elle précipite en myrmékites avec la polybasite et
l'amalgame (Popov, 1995). La stéphanite (Popov, 1995), très rare, se substitue à la sphalérite.
La péarcéite précipite en petites plages après les sulfures d'argent. La sternbergite (Guillou,
1988 ; Popov, 1995) précipite également en petites plages, en association avec l'argentite.
L'argentite présente une composition chimique pure (Cu 0.15% - 0.53%, Hgmax 0.46%, Bi

63
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

0.05% - 0.15%, Te 0.15% - 0.25%), précipite en association avec l'amalgame et l'arséno-


polybasite. La polybasite est abondante, et précipite en large plages (Cu 1.49% - 3.27%, Hg
0.37%, Asmax 0.9%) avec des inclusions de galène et / ou d'amalgame.

Le stade à dolomite est caractérisé par un enrichissement en mercure et cobalt. Les


premiers minéraux à cristalliser sont l'arsénopyrite riche en Co et Ni avec l'amalgame d'Ag en
inclusion. En association avec l'argentite et la pyrite (Agmax 800ppm, Hg 0.16% - 1.33%, Co
0.05% - 0.14%), les arsénopyrites présentent des textures en cupules et en rosettes. La
loellingite, la cobaltite, et la gersdorphite (Guillou et al.,, 1988 ; Popov, 1995) sont rares. La
pyrite se substitue à la galène, la chalcopyrite et la sphalérite. La sphalérite cristallise en
larges plages. Elle est ferrifère et contient des inclusions de chalcopyrite (3.8-5.1%). La
galène est anhédrale et contient de l'argent (Ag 0.47%, Hg 0.06% - 0.14%, Sb 0.35%, Asmax
1.12%, Bi 0.10%, Sn 0.12% - 0.24%, Te 0.2%). Le cinabre cristallise de façon automorphe
dans les géodes de carbonate en association avec l'imitérite, ou disséminé dans les brèches de
la roche encaissante. L'amalgame d'argent présente une forte teneur en mercure (20-40%). La
polybasite est le premier sulfure d'argent à cristalliser. Il se présente en substitution avec la
pyrite ou en inclusion dans la galène, la chalcopyrite (Ag 0.64%, Bi 0.10%, Sn 0.17%, Te
0.06%, Pb 0.17%), l'argentite et l'amalgame d'Ag. La péacéite remplace la sphalérite et
l'argentite, et présente des structures ophitiques. L'imitérite présente des variations de
composition chimique par rapport au type défini par Guillou et al. (1985).

1-9-6. La minéralisation supergène (Guillou et al., 1988), ou phase tardive (Popov,


1995).
Pour Guillou et al. (1988), Vargas (1983), Barodi (1998) et Popov (1995) c'est le
stade de minéralisation majeur qui confère au gisement son caractère économique. Pour
Baroudi (1999) la cémentation n'a pas joué un rôle important dans la concentration et
l'enrichissement en argent du gisement. Selon les auteurs, la zone d'oxydation ou gossans est
constituée de boxwork limonitique avec nodules et placages de malachite, limonite
pulvérulente, smithsonite, rare érythrite, oxyde de Mn, cérusite et kaolinite. La zone de
cémentation est caractérisée par une forte présence de plaques d'argent natif. L'assemblage
minéralogique de la zone de cémentation est composé d'argent natif en plaquette (> 300 kg),
ou en fils dans des géodes de quartz ou des fractures ouvertes. Chimiquement les plaquettes et
les fils d'argent présentent respectivement des teneurs en mercure comprises entre 13% Hg et

64
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

40% Hg. L'argentite pure, le polybasite, le cinabre, la covéllite et la bornite complètent la


paragénèse.

1-9-7. Zonation verticale du gisement


La mise en évidence et l'interprétation de la cémentation en tant que phénomène
minéralisateur majeur ont permis de définir une zonation verticale du gisement. Les auteurs et
plus particulièrement Popov (1995), distinguent une zone d'oxydation (30 m), une zone de
cémentation, une zone de minéralisation argentifère primaire (protore) ainsi qu'une zone
profonde de minéralisation polymétallique sans minéraux d'argent.

1-10. Les inclusions fluides dans le gisement d'Imiter

Ce paragraphe résume les résultats de l'étude de Baroudi et al. (1999). Ces auteurs ont
travaillé sur deux types de quartz, qu'il associe respectivement aux phases de minéralisation
structuro-métamorphique ou tectono-métamorphique et à gangue dolomitique ou épithermale
argentifère. Le fluide associé à la première phase (structuro-métamorphique ou tectono-
métamorphique) est caractérisé par une composition carbonique à aquo-carbonique dans le
système H2O-CO2-CH4 ± NaCl ± H2S. Les conditions de pressions et de températures de
piégeage sont estimées par l'auteur de 0.8 kb à 5 kb et de 300°C à 400°C. Les quartz
argentifères de la deuxième phase (à gangue dolomitique ou épithermale argentifère) ont
piégé simultanément deux types de fluide. Le premier fluide est chaud (T°homogénéisation :
290°C à 180°C) et de salinité faible (T°fusion de la glace : 0°C à -15°C). Ce second fluide
présente des températures d'homogénéisation entre 190°C et 110°C, pour des températures de
fusion de la glace réparties entre -15°C et -30°C. Le second fluide, hypersalin, est formé dans
un système complexe H2O - NaCl - CaCL2 - MgCl2 - FeCl2 - LiCl. Baroudi et al. (1999)
proposent un modèle de mélange de fluides pour expliquer la formation du gisement d'Imiter.
Dans ce modèle, la précipitation de la paragenèse argentifère liée au stade à quartz est due à
un mélange de deux fluides, l'un associé au volcanisme (290-180°C et faible salinité) et l'autre
d'origine superficielle et hypersalin (190-110°C et saumures complexes).

1-11. Les altérations hydrothermales associées aux minéralisations

Les principales altérations décrites au niveau du gisement d'Imiter sont la


propylitisation, la silicification, et la kaolinisation. La propylitisation qui affecte la formation

65
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

volcano-sédimentaire du Néoprotérozoïque terminal est le cortège de dykes associés. La


propylitisation se traduit par la séricitisation des feldspaths (Ouguir, 1997) et par l'apparition
de fantômes de ferro-magnésiens remplacés par des carbonates et de la chlorite (Popov,
1995). La silicification est largement développée dans les amas argentifères et leurs
encaissants. Elle précède et accompagne la minéralisation (Popov, 1995). La kaolinisation est
tardive. Elle est liée à la phase à carbonate affectant les épontes des amas et le granite à biotite
au toit de l'amas de la colline B3 (Popov, 1995). Les analyses des chlorites, d'altération et
néoformées, montrent une évolution cristallochimique d'un pôle ripidolite à un pôle
brunsvigite, pour l'ensemble des formations. Le rapport Fe/(Fe+Mg) diminue avec la
profondeur, ce qui exprime une augmentation de la température de cristallisation. Les
températures évaluées à partir du géothermomètre chlorite (Cathelineau et Neva, 1985)
suggèrent une répartition entre 320°C et 240°C (Baroudi et al. 1999). Les températures
déterminées à partir des phengites (Lambert, 1959) sont réparties entre 215°C et 300°C
(Baroudi et al. 1999). Les pressions déterminées à partir des phengites (Velde, 1965) sont de
l'ordre de 0.8 à 1.0 kb, ce qui correspond à près de 3.5 km (Baroudi et al. 1999). Les
températures déterminées sur les chlorites et les phengites sont comparables aux températures
déterminées sur les quartz argentifères par le même auteur (290-180°C).

1-12. Les études isotopiques

Une première étude isotopique (δ13C, δ18O et Pb/Pb) du gisement a été menée par
Pasava (1994) sur des fentes à carbonates et des galènes.
Les compositions isotopiques du carbone et de l'oxygène des fentes à carbonates ne
varient pas entre les échantillons stériles et les échantillons argentifères. Les valeurs de δ13C
et de δ18O sont comprises respectivement entre -10.5‰ et -8.1‰ et entre -13.4‰ et -0.1‰, ce
qui illustre, selon l'auteur, le rôle important de la matière organique dans l'origine des
dolomies et la présence de différents types de fluides.
Dans le diagramme de Zartman et Doe (1981) (Fig. 1.12), les résultats obtenus sur les
isotopes du plomb dans les galènes se répartissent en deux groupes compris dans les champs
des rides océaniques et des orogènes. Le premier groupe est interprété par l'auteur comme issu
d'un mélange entre une source mantellique océanique et les black shales du
Néoprotérozoïques moyen. Le second groupe, plus radiogénique, montre des similitudes avec
les données obtenues sur les gisements de Jbel Aouam (Maroc) et de El Hammam (Maroc),

66
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

Pasava (1994) suggère ainsi une origine en relation avec le volcanisme felsique
néoprotérozoïque terminal, ou avec des fluides associés à un événement plutonique ultérieur
(Varisque).

Figure 1.12 Distribution des analyses Pb/Pb (Pasava, 1994) dans le diagramme de Zartman et Doe (1981)

1-13. Les modèles génétiques existants

De nombreuses études aboutissent à la proposition d’un modèle génétique (Fig. 1.13)


polyphasé résumé sur la figure 1.13 et reprenant les conclusions de Baroudi et al. (1999). Pour
ces auteurs, la formation du gisement d'Imiter s'explique au moyen d'un modèle polyphasé à
préconcentration primaire syngénétique au Néoprotérozoïque moyen. Ce stock métal primitif
(1) subit des reconcentrations successives lors de la mise en place des granitoïdes (2) du
volcanisme néoprotérozoïque terminal (3) et de l'épisode de cémentation (4) (Leistel et
Quadrouci, 1991 ; Barodi et al., 1998 ; Baroudi et al., 1999). Dans ce modèle, la part donnée à
la cémentation tardive et aux apports successifs lors des différentes reconcentrations de la
minéralisation varie selon les auteurs. Tous les auteurs s'accordent pour donner à la
préconcentration syngénétique un rôle essentiel dans l'origine du stock d'argent mobilisé à
Imiter.

67
Partie II Chapitre 1 Généralités sur l'Anti-Atlas

Figure 1.13 Modèle génétique issu de la synthèse de Baroudi et al. (1999).

68
Partie II Chapitre 2 Le volcanisme rhyolitique intrusif tardi néoprotérozoïque terminal

Chapitre 2

Le volcanisme rhyolitique intrusif

tardi-néoprotérozoïque terminal à Imiter

2-1. Nouvelles données cartographiques et pétrographiques concernant la série


volcanique néoprotérozoïque terminale

La révision de la série néoprotérozoïque terminal a été réalisée afin de clarifier ses


relations spatio-temporelles avec la minéralisation. Nous nous sommes plus particulièrement
intéressés à la mise en évidence et la caractérisation géochimique des centres émissifs.

2-1-1. La protrusion de Takhatert


La rhyolite de Takhatert est localement flammée et contient des enclaves. La bordure
de ces enclaves est altérée en chlorite. La mésostase présente un aspect fluidal (planche 2.1),
qui souligne l'écoulement magmatique. La mésostase vitreuse représente environ 70% de la
roche. Les phénocristaux sont constitués de feldspaths, quartz, muscovite, chlorite et pyrite
(planche 2.1). Les feldspaths se présentent sous forme de fragments anguleux souvent orientés
parallèlement à la fluidalité magmatique. L'orthose prédomine sur l'albite. Les feldspaths
potassiques sont séricitisés. Les plagioclases sont automorphes et peu altérés. Les cristaux
subautomorphes de quartz (0.5 à 1 mm) présentent des lacunes de croissance (ou "golfes de
corrosion") typiques des faciès rhyolitiques. Les minéraux ferromagnésiens sont
principalement représentés par de la biotite en cristaux millimétriques flexueux et orientés
parallèlement à l'allongement des flammes. La biotite est souvent muscovitisée et chloritisée.
Les flammes contiennent généralement un assemblage microgrenu de quartz, de feldspath
potassique, d'albite, et de chlorite parfois en fines aiguilles et en rosettes, ainsi que de très
rares carbonates, de l'épidote et des minéraux opaques (principalement des sulfures).
Localement, la structure de Takhatert présente un débit en prismes irréguliers et
verticaux de section pluri-décimétrique (planche 2.1), ce qui suggère une mise en place sub-
aérienne. Les contacts entre les différentes formations et la structure de Takhatert sont sub-
verticaux. Ces contacts ne présentent pas de marqueurs (ou tectoglyphes) témoignant de la
présence d’un contact faillé et notamment avec la granodiorite de Taouzzakt dans l'oued de

69
Partie II Chapitre 2 Le volcanisme rhyolitique intrusif tardi néoprotérozoïque terminal

Figure 2.1 Carte géologique et coupe N-S de la partie Ouest de la boutonnière d'Imiter (protrusion rhyolitique
de Takhatert)

70
Planche 2.1

Photographie 1 Vue panoramique de la protrusion de Takhatert depuis le sommet Nord de la


granodiorite de Taouzzakt.

Photographie 2 La discordance Précambrien/Cambrien au Nord de la Mine d'Imiter.

Photographie 3 Débit en prismes irréguliers et verticaux au sommet de la protrusion de


Takhatert

Photographie 4 Surface polie du dyke rhyolitique de Tachkakacht


Partie II Chapitre 2 Le volcanisme rhyolitique intrusif tardi néoprotérozoïque terminal

Maadine. La mise en place de la rhyolite n'induit pas de métamorphisme de contact visible


dans les différents encaissants. Les schistes néoprotérozoïques moyens à andalousite et
cordiérite sont spacialement associés aux granitoïdes. Localement, les contacts sont soulignés
par une zone d’oxydation (hématisation, silicification, limonite, ankérite). Cette oxydation est
comparable à l'altération observée au niveau de la faille ouverte qui recoupe la structure de
Takhatert et la granodiorite de Taouzzakt (planche 2.1). Une étude cartographique
d’orientation des plans de fluidalité magmatique a été réalisée. Les directions et les pendages
des plans de fluidalité mesurés sont parallèles aux contacts subverticaux entre la rhyolite et les
autres formations de la boutonnière (Fig. 2.1). La représentation cartographique de ces
mesures montre une distribution concentrique des fluidalités magmatiques. La rhyolite
présente des enclaves de grande taille (pouvant atteindre deux centimètres de diamètre) de
nature variée (andésitique, granitique et pélitique) dont l'abondance diminue lorsqu'on
s'éloigne des contacts. En conséquence, nous interprétons cette structure comme une
protrusion rhyolitique (Fig. 2.1), qui recoupe l'ensemble des formations du Néoprotérozoïque
moyen et terminal.

2-1-2. Le réseau filonien rhyolitique


Plusieurs dykes rhyolitiques sont visibles sur l'ensemble de la boutonnière. La densité
des dykes rhyolitiques est maximale à proximité de la protrusion de Takhatert, dans la zone
minéralisée et à l'Est de la boutonnière. Un dyke important, le dyke de Tachkakacht traverse
toute la boutonnière du NE au SW. Sa mise en place est guidée par le plan axial du
synclinorium des métasédiments néoprotérozoïques moyens. Il présente une foliation
magmatique parallèle aux épontes et recoupe les dykes doléritiques sans jamais être recoupé
lui même. Le dyke de Tachkakacht se caractérise par une mésostase de type microlitique riche
en sulfure. Les dykes rhyolitiques dans le domaine minier se mettent en place dans des caisses
de failles ou des zones broyées de direction E-W. Certains sont repris par des jeux
décrochants de leurs épontes (planche 2.1), certains sont minéralisés en Ag, mais tous sont
très altérés (dévitrification et séricitisation) et difficilement reconnaissables
macroscopiquement.
La pétrographie des dykes rhyolitiques est identique à celle de la protrusion de
Takhatert décrite plus haut. Cependant leur faible puissance et leur mise en place dans les
caisses de failles normales favorisent la bréchification et l'altération de la roche. Ces filons
rhyolitiques altérés sont présents partout dans les travaux miniers. La mésostase est de type

71
Partie II Chapitre 2 Le volcanisme rhyolitique intrusif tardi néoprotérozoïque terminal

microlitique et microcristalline, formée de lattes d'albite, d'orthose et d'une pâte granuleuse à


quartz et chlorite. Les feldspaths sont entièrement séricitisés (planche 2.2). Les phyllites qui
représentent une part importante de la roche constituent essentiellement des minéraux
secondaires d’altération (chlorite et muscovite). Les dykes rhyolitiques sont riches en sulfures,
surtout en pyrite. Certains sont minéralisés en Ag au niveau du Puits 3.

2-2. Caractérisation géochimique

2-2-1. Diagramme de variation des éléments majeurs


Placées dans le diagramme TAS de Le Maitre (1989), les analyses des intrusions
rhyolitiques forment un spectre continu avec les roches de la formation néoprotérozoïque

Figure 2.2 A Diagramme TAS de Le Maître (1989) des intrusions rhyolitiques et de la série volcanique
néoprotérozoïque terminal d'Imiter, données compilées Ouguir (1997) et Bajja (1987 ; 1998).
B Diagramme AFM des intrusions rhyolitiques et de la série volcanique néoprotérozoïque terminal d'Imiter,
données compilées Ouguir (1997) et Bajja (1987 ; 1998).

72
Partie II Chapitre 2 Le volcanisme rhyolitique intrusif tardi néoprotérozoïque terminal

C Diagramme SiO2 vs Log (CaO / (Na2O-K2O)) des intrusions rhyolitiques et de la série volcanique
néoprotérozoïque terminal d'Imiter, données compilées Ouguir (1997) et Bajja (1987 ; 1998)

terminal publiées antérieurement (Fig. 2.2 A). Les teneurs de K2O comprises entre 4.7 % et 8
% souligne le caractère fortement potassique de ce faciès. La teneur en alcalins (Na2O + K2O)
comprise entre 8.4% et 7.9% indique une affinité calco-alcaline à sub-alcaline. Les variations
du rapport Fe2O3/MgO entre 2,75 et 5,81 traduisent la présence de sulfures et/ou d'oxydes
dans la roche. Ces valeurs sont comparables à de nombreuses autres roches calco-alcalines
données en référence par Dostal et al. (1977). La mobilité attribuée aux alcalins dans de telles
paléo-volcanites limite de fait l'interprétation des résultats obtenus. Les teneurs en oxydes
(MgO, CaO, Fe2O3, MnO, TiO2 et P2O5) diminuent proportionnellement à l'augmentation de
la teneur en SiO2. Cette variation reflète la proportion et probablement la composition des
minéraux ferromagnésiens, ferrotitanés, des apatites et des plagioclases.
Le report des compositions de ces roches dans diverses représentations confirme leur
désignation pétrographique, ainsi que la nature calco-alcaline des faciès acides de la série
volcanique néoprotérozoïque terminale et tardive (Fig. 2.2 A-B-C). Les variations des teneurs
en éléments majeurs montrent que les différents groupes de faciès de la série
néoprotérozoïque terminal et les intrusions rhyolitiques tardives pourraient correspondre à une
lignée magmatique unique, dont l'évolution géochimique est interprétée en terme de
différenciation cristal/liquide.

2-2-2. Géochimie des terres rares


Les éléments traces sont considérés comme immobiles ou peu mobiles et constituent
de ce fait des marqueurs géochimiques pertinents dans la recherche de la signification
pétrologique et géotectonique des roches étudiées. Les diagrammes de Winchester et Floyd
(1977) utilisent les variations du rapport Zr/TiO2 (indice de différenciation) et du rapport
Nb/Y ("degré d'alcalinité") en fonction des valeurs de SiO2. La répartition des intrusions
rhyolitiques au sein de la série néoprotérozoïque terminale dans ces diagrammes s'effectue
dans le domaine des roches calco-alcalines à alcalines (Fig. 2.3 A-B). La nomenclature
pétrographique des différents faciès est également confirmée par des variations relatives en Ti
et Zr.
La représentation de ces roches dans le diagramme (Nb/Zr)N normalisé par rapport au
manteau primitif en fonction de Zr (Thieblemont et Tegyey, 1994) suggère qu'elles sont
associées aux zones de subduction (Fig. 2.3 C). Le spiderdiagramme révèle un enrichissement

73
Partie II Chapitre 2 Le volcanisme rhyolitique intrusif tardi néoprotérozoïque terminal

en éléments incompatibles avec des anomalies négatives en Nb et Sr et des anomalies


positives en U et Pb (Fig. 2.4). L'enrichissement en Ba, Rb, et Th associé avec l'anomalie
négative en Nb suggère un composant crustal. L'utilisation de diagrammes multi- élémentaires
(Fig. 2.4) dont les éléments sont normalisés par rapport à la chondrite C1 (Evensen et al.,
1978) montre un enrichissement en terres rares légères par rapport aux terres rares lourdes

Figure 2.3 A Diagramme Zr/TiO2 vs SiO2 d'après Winchester et Floyd (1977) des intrusions rhyolitiques et de la
série volcanique néoprotérozoïque terminal d'Imiter
B Diagramme (Nb/Y )/SiO2 vs SiO2 d'après Winchester et Floyd (1977) des intrusions rhyolitiques et de la série
volcanique néoprotérozoïque terminal d'Imiter
C Diagramme (Nb/Zr)N vs Zr d'après Thieblement et Tergrey (1994) des intrusions rhyolitiques et de la série
volcanique néoprotérozoïque terminal d'Imiter

(3,38 <La/Sm)N< 5,74 ; 1,61 <Gd/Yb< 1,18) et une anomalie négative en europium
accentuée avec l'augmentation de la teneur en SiO2. Cette anomalie marque le fractionnement
précoce et important des feldspaths qui, d'après Steinberg et al. (1979) serait dû à une forte
variation de la fugacité en oxygène du magma.

74
Partie II Chapitre 2 Le volcanisme rhyolitique intrusif tardi néoprotérozoïque terminal

Figure 2.4 A Spectre étendu de variations des terres rares dans les intrusions rhyolitiques à Imiter. Normé au
manteau primitif, McDonough et Sun (1995)
B Spectre de variations des terres rares dans les intrusions rhyolitiques à Imiter. Normé aux chondrites, Evensen
et al. (1978)

2-3. Conclusion : Le contexte géotectonique

Les observations cartographiques et structurales ont permis de mettre en évidence un


nouvel événement intrusif rhyolitique tardi néoprotérozoïque terminal. Les teneurs et les

75
Partie II Chapitre 2 Le volcanisme rhyolitique intrusif tardi néoprotérozoïque terminal

Figure 2.5 Comparaison des spectres moyens de variations des terres rares dans les intrusions rhyolitiques par
rapport à la série volcanique néoprotérozoïque terminal d'Imiter. Normé aux chondrite, Evensen et al.
(1978).

variations des éléments majeurs et traces mesurées dans les intrusions rhyolitiques indiquent
une affinité calco-alcaline. Comparées aux mesures réalisées sur les roches de la série
volcanique néoprotérozoïque terminal, les valeurs en terres rares légères déterminées sur les
intrusions rhyolitiques présentent un enrichissement relatif (Fig. 2.5) Cette observation tend à
distinguer la nature des intrusions rhyolitiques de celle de la série volcanique
néoprotérozoïque terminale, notamment les ignimbrites.

76
Partie II Chapitre 3 Etude structurale de la bordure Nord de la boutonnière d'Imiter

Chapitre 3

Etude structurale de la bordure Nord de la boutonnière d'Imiter

3-1. Analyse structurale de la zone de faille d'Imiter

La première étude structurale et micro-structurale détaillée des gisements d’Imiter I et


III a été menée par Ouguir et al. (1994 ; 1996). Ces auteurs ont mis en évidence le caractère
distensif et décrochant de la faille d’Imiter au Néoprotérozoïque terminal, ainsi que son
influence sur le développement de la minéralisation (Partie II chapitre 2). Dans ce chapitre,
nous avons complété ces observations par des mesures réalisées sur l'ensemble des gisements
de la boutonnière. Nous nous sommes également attachés à mettre en évidence les relations
existantes entre les régimes de déformation, la minéralisation et les intrusions rhyolitiques
(Partie II chapitre 3)

3-1-1. Méthode d’analyse des plans de faille striés


La zone de faille à fait l'objet de levés cartographiques de fond et de surface, associés
à une étude micro structurale basée sur l’analyse et l’interprétation statistique des plans de
faille striés. Pour ce faire, nous avons utilisé le logiciel « STRESS » de Villemin et
Charlesworth (1992). Ce logiciel est basé sur la méthode des dièdres droits (Angelier et
Mechler, 1977 ; Angelier, 1983) et permet de déterminer des tenseurs de paléocontraintes à
partir de l’analyse des plans de failles striés. Cette analyse est réalisée sur des populations de
failles triées à partir de la chronologie relative observée sur le terrain.

3-1-2. Résultats obtenus


Les résultats obtenus sont présentés par corps minéralisé avant d'être interprétés à
l'échelle de l'ensemble du gisement. Les mesures effectuées dans différents niveaux d'un
même gisement sont représentées dans un seul et même diagramme de Wulff (hémisphère
inférieur). Deux régimes tectoniques majeurs ont été identifiés, que nous dénommons A et B
dans la suite de ce mémoire.

Au niveau du gisement d'Imiter I (Fig. 3.1 ; planche 3.1), les mesures ont été
effectuées dans la grande carrière et dans la galerie E-W du niveau 1370 m. La zone d'Imiter I
correspond à un nœud tectonique et se présente comme un complexe faillé d'allongement

77
Partie II Chapitre 3 Etude structurale de la bordure Nord de la boutonnière d'Imiter

Figure 3.1 A Carte géologique de surface du gisement d'Imiter I (d'après les documents SMI, modifiés) et régime
de déformation
B Coupe N-S du gisement d'Imiter I déformation (d'après les documents SMI, modifiés)

78
Partie II Chapitre 3 Etude structurale de la bordure Nord de la boutonnière d'Imiter

général E-W (Leistel et Qadrouci, 1991). Dans la carrière, il est difficile de distinguer une
faille principale, c'est un véritable réseau de failles anastomosées, dont l'expression
cartographique indique un mouvement normal décrochant sénestre. La faille nord matérialise
le contact entre les métasédiments du Néoprotérozoïque moyen et le bloc le plus effondré du
Néoprotérozoïque terminal. Ce contact est marqué par une caisse de failles mylonitisées de
puissance métrique. La direction de ce plan de faille évolue de N62°E à N110°E, ce qui lui
donne un aspect gauchi. Le bloc sud est haché par des failles de directions moyenne N60°E,
qui décalent en décrochement sénestre les structures satellites de la "faille d'Imiter" et
viennent se connecter sur cette dernière. L'ensemble a un aspect en tresses sigmoïdes.
45 plans de faille et leurs stries ont été mesurés. De nombreux plans de direction E-W
témoignent des jeux polyphasés successivement normaux, puis décrochants sénestres. Le
pendage principal des différentes structures est voisin de 90° vers le Nord (75-80°N).
Localement, ces structures sont associées à des failles antithétiques à pendage sud.
Une première famille correspondant au régime A, regroupe 27 failles de direction
moyenne N80° à fort pendage principalement Nord. Le mouvement déterminé sur les plans de
faille est un jeu normal avec un pitch de stries voisin de 90°. Cette famille de failles définit un
régime purement normal (σ1 = N38°E- 71°S ; σ2 = N67°E- 17°E; σ3 = N154°E - 9°S ; R =
(σ2−σ3)/(σ2−σ1) = 0,24).
Une seconde famille de failles correspondant au régime B, est composée de 18 plans
de faille. Elle est constituée de failles de direction N60° à N105°E avec un pendage fort (80° à
90°) vers le Nord ou le Sud. Les mouvements observés sur les plans de failles sont
décrochants sénestres (pitch de 15° W) sur les failles de direction E-W, et décrochants
normaux (pitch 66° W) sur les failles de direction N050°. Cette famille est composée d'une
partie des failles du régime A, qui ont rejoué en décrochement et de nouvelles failles N60°
qui accommodent le décrochement et jouent en faille décrochante normale (Fig. 3.2). Le
régime de contraintes déterminé pour cette population de failles (σ1 = N19°E - 54°S ; σ2 =
N29°E- 36°N; σ3 = N119°E- 5°N ; R = 0,79) est normal décrochant sénestre, avec une
direction d'extension WNW. Cette composante transtensive est bien illustrée par la valeur de
R > 0,5.

La colline B3 (planche 3.1) représente la zone géographique de mesures la plus vaste.


Elle inclut la surface ainsi que les niveaux 1450 m - 1350 m - 1335 m - 1300 m du Puits III
(Fig. 3.2),. Les failles mesurées recoupent les séries du Néoprotérozoïque moyen et terminal.

79
Partie II Chapitre 3 Etude structurale de la bordure Nord de la boutonnière d'Imiter

Figure 3.2 A Carte géologique de surface du gisement de la colline B3 (d'après les documents SMI, modifiés) et
régime de déformation
B Carte de la galerie d'exploitation niveau 1350 m.
C Coupe N-S du gisement de la colline B3 (d'après les documents SMI, modifiés)

80
Partie II Chapitre 3 Etude structurale de la bordure Nord de la boutonnière d'Imiter

Il s'agit du plus important gisement actuellement reconnu à Imiter. Le corps principal, d'une
puissance pluridécamétrique, présente des teneurs moyennes en Ag° de 2500 g.t-1. Un dyke
rhyolitique a été cartographié au niveau 1325 m du Puits III de la colline B3 dans une caisse
de faille normale (régime A) de direction N70° et de pendage 75°N reprise en jeu sénestre
(régime B) dans la série du Néoprotérozoïque moyen (planche 3.1). Deux générations de
stries ont été mesurées sur le plan de faille. La génération la plus ancienne présente un pitch
de 75°W, et la plus récente, un pitch de 15°W. La dernière génération de stries a également
été mesurées sur les épontes du dyke rhyolitique. Le dyke est tronqué par une faille relais
N40°E décrochante sénestre. L'ensemble de ces observations suggère que l'injection du dyke
est synchrone de l'extension N-S qui définit le régime A, repris ensuite dans le régime B.
Cette observation démontre que la mise en place des filons rhyolitiques est antérieure au
régime B. Ceci constitue un argument essentiel dans la détermination de la chronologie
relative des événements volcaniques et hydrothermaux à Imiter et sera repris lors de la
synthèse finale au chapitre 8.
Une première famille correspondant au régime A, est composée de 22 plans de failles
normales de direction moyenne N80° et de pendage proche de 90° Nord et Sud. Le régime de
contraintes déterminé est purement distensif (σ1 = N170°E - 84°N ; σ2 = N63°E - 2 E; σ3 =
N153°E - 6°S ; R = 0,27).
La seconde famille de failles correspondant au régime B, est composée de deux types
de failles. Le premier type correspond à un rejeu en décrochement sénestre des failles
normales du régime précédent. Le second type de failles correspond à des failles de direction
N40°E à pendage fort voisin de 90° vers le NW, qui se connectent aux failles E-W, ou les
recoupent en jeu décrochant sénestre. Le régime de déformation déterminé à partir de cette
famille de faille est décrochant sénestre transtensif (σ1 = N22°E - 17°S ; σ2 = N33°E- 73°N;
σ3 = N123°E - 4°E ; R = 0,81). Deux familles de failles supplémentaires de directions
respectives N100°E à N140°E et N30°E à N50°E ont été mesurées dans le Puits III. Les plans
de failles de direction moyenne N120°E présentent un jeu polyphasé décrochant sénestre et
normal. Les plans de failles de direction moyenne N40°E présentent des jeux inverses. Dans
les deux cas, le faible nombre de mesures ne permet pas de définir un régime de déformation
statistiquement représentatif. Les failles de direction N120°E sont postérieures au jeu distensif
du régime A. Ouguir (1994) a défini un régime "C" sur des failles de même direction.
L'existence de failles de direction N40°E inverses semble incongrue dans un ensemble de
régimes distensifs. En fait, elles s’intègrent parfaitement à la structure particulière d’une zone

81
Partie II Chapitre 3 Etude structurale de la bordure Nord de la boutonnière d'Imiter

Figure 3.3 A Carte géologique de surface du gisement d'Imiter IV (d'après les documents SMI, modifiés) et
régime de déformation
B Carte de la galerie d'exploitation niveau 1320 m
C Coupe N-S du gisement d'Imiter IV (d'après les documents SMI, modifiés)

82
Partie II Chapitre 3 Etude structurale de la bordure Nord de la boutonnière d'Imiter

en décrochement, où l’on crée simultanément de l’extension, "pull up", et de la compression,


"push up", suivant que l’on se trouve d’un coté ou de l’autre de la faille décrochante. Ce type
de failles n’est, par conséquent, pas à considérer comme un régime régional à l’image des
régimes A et B, mais comme une accommodation locale caractéristique de la géométrie d’un
faisceau en tresses de failles décrochantes. Dans ce cadre, il est possible de l’intégrer dans un
système normal décrochant sénestre (régime B).

Dans le gisement d'Imiter IV (planche 3.1), les observations et les mesures micro
structurales ont été réalisées en surface et au niveau 1320 m. Sur les quatre galeries de
reconnaissance ouvertes au Puits IV (Fig. 3.3), seul le niveau 1320 m recoupe la faille
d'Imiter. Cette galerie est une coupe N-S, longue de 240 m ; elle recoupe 20 m de tuf
néoprotérozoïque terminal et 40 m de conglomérat de base. Les zones minéralisées sont
réparties dans le Néoprotérozoïque moyen et le conglomérat de base. Les corps sont de
puissance métrique et sont associés à des zones de brèches. Les contacts entre les formations
sont soulignés par des caisses bréchiques de failles normales ouvertes, à pendage nord
(planche 3.1). Un dyke rhyolitique est injecté dans le contact conglomérat/néoprotérozoïque
moyen. Une quarantaine de couples faille/strie dont les caractéristiques de mouvement sont
bien déterminées, a été mesuré. Suivant la chronologie relative établie lors des observations
de terrains (striation double), les couples sont répartis en deux familles distinctes. La première
famille correspondant au régime A, est composée de 17 failles de direction moyenne N100°E
à pendage fort principalement Nord. Le mouvement déterminé sur les plans de failles est un
jeu normal avec un pitch voisin de 90°. Cette famille de failles définit un régime purement
normal (σ1 = N150°E- 60°S ; σ2 = N86°E- 18°E ; σ3 = N177°E- 13°N ; R = 0,49). La
seconde famille de failles correspondant au régime B, présente des directions de plans de
failles moins homogène. Elle est constituée de failles de direction N50°E à N110°E avec un
pendage variable de 90° à 50°N. Les jeux observés sur les plans de failles sont décrochants
sénestres (pitch de 15°W) pour des failles de direction E-W, et décrochants normaux (pitch
66° W) pour les failles de direction N50°E. Cette famille est composée d'une partie des failles
antithétiques du régime A qui ont rejoué en décrochement et de nouvelles failles N50°E, qui
accommodent le décrochement et jouent en faille normale (Fig. 3.3). Le régime de contraintes
déterminé sur cette population de failles est normal décrochant sénestre (σ1 = N36°E- 69°S ;
σ2 = N30°E- 19°N ; σ3 = N121°E- 5°E ; R = 0,48).

83
Partie II Chapitre 3 Etude structurale de la bordure Nord de la boutonnière d'Imiter

Figure 3.4 A Carte géologique de surface du gisement d'Imiter V (d'après les documents SMI, modifiés) et
régime de déformation
B Coupe N-S du gisement d'Imiter V (d'après les documents SMI)

84
Partie II Chapitre 3 Etude structurale de la bordure Nord de la boutonnière d'Imiter

Le Puits V (Igoudrane ; planche 3.1) n'est pas situé sur la faille d'Imiter mais sur une
structure satellite au Sud de celle-ci. En effet, au niveau du Puits IV la structure principale
amorce une virgation de direction N60°, pour recouper finalement la granodiorite d'Igoudrane
au nord du Puits V. En 2000, le Puits V est réouvert et donc de nouveau accessible, après
avoir été longtemps ennoyé. L'état d'oxydation des galeries a limité, de fait, les observations
réalisables. Le seul niveau accessible était le niveau 1270 m (-240 m). Il s'agit d'une galerie de
reconnaissance, qui recoupe le contact entre les métasédiments du Néoprotérozoïque moyen
et la diorite d'Igoudrane (Fig. 3.4). Le Puits V est caractérisé par des couloirs de failles
bréchiques de puissance métrique à pluri-métrique dans les métasédiments. Ces couloirs
contrôlent la mise en place des corps minéralisés et des dykes andésitiques (Fig. 3.4 ; planche
3.1). Trente couples faille-strie ont été mesurés. Les directions de plans de failles et de
pendages, toutes deux trés homogènes, sont respectivement E-W et 80°N. La majorité des
failles montre un jeu biphasé, normal puis décrochant. Le jeu normal (régime A) est mesuré
sur 18 plans de failles, il permet de différencier un régime de déformation purement normal
(σ1 = N169°E - 69°S ; σ2 = N75°E - 10°E; σ3 = N161°E - 19°N ; R = 0,17) résultant d'une
distension NNW-SSE. Le jeu décrochant correspondant (régime B ) est mesuré sur 12 plans
de failles. Ce sont des plans de failles polyphasés qui appartiennent aux deux régimes. Le
régime de contrainte déterminé sur cette population est décrochant sénestre transpressif (σ1 =
N42°E - 17°S ; σ2 = N173°E - 65°S ; σ3 = N127°E - 18°E; R = 0,17). Il se manifeste à
l'affleurement par des couloirs de brèches métriques, localisés au niveau des failles E-W. Des
failles de direction N50°E à N00°E ont été observées dans les travaux miniers et en surface,
mais il a été impossible d'identifier et de mesurer une strie ou tout autre tectoglyphe témoin du
jeu de ces structures.

3-1-3. Conclusion
L’étude des plans de failles striés dans les gisements, le long du faisceau de failles
d'Imiter, a permis de mettre en évidence deux régimes de déformation majeurs. Le premier
(régime A) est un régime distensif de direction N-S à NNW-SSE. Il a été défini sur
l'ensemble de la zone de failles d'Imiter et de la zone minéralisée. Le second régime (régime
B) est de type décrochant sénestre avec des axes σ1 et σ3 de directions générales respectives
NNE-SSW et SE. Nous confirmons ici les résultats d'Ouguir et al. (1994). L'évolution du
régime A vers le régime B, se traduit par une rotation horaire des axes de contrainte. Cette
évolution est caractérisée par des variations locales de l'intensité de la composante

85
Partie II Chapitre 3 Etude structurale de la bordure Nord de la boutonnière d'Imiter

décrochante par rapport à la composante normale (Fig. 3.5). Au niveau du Puits V, la


décrochante se manifeste plus que la composante distensive.
D'une manière générale, la prépondérance des rejets verticaux par rapport aux rejets
horizontaux relevés le long du faisceau de failles d'Imiter, nous conduit à attribuer un rôle
dominant à l’extension N-S au cours de l’épisode tectonique tardi néoprotérozoïque terminal.
Ouguir et al. (1994) mettent en évidence deux régimes supplémentaires, D et C. Le
régime D correspond aux failles inverses N40°E que nous avons mesurées au niveau du Puits

Figure 3.5 Synthèse des régimes de déformations A et B définis à l'échelle du faisceau de la faille d'Imiter.

86
Planche 3.1

Photographie 1 Panorama de la Grande Carrière à Imiter 1 vue de l'Ouest vers l'Est. Le


faisceau de faille est matérialisé par la ligne blanche. Elle met en contact les
metasédiments néoprotérozoïque moyen au Sud avec les volcanites néoprotérozoïque
terminal au Nord (bloc effondré)
Photographie 2 Puits III colline B3, niveau 1350 m. Veine de quartz argentifère (Qtz2) dans
un plan de faille polyphasé (N80°-75°N). Seul les stries soulignant la composante
normale du régime A (pitch 85°W) sont visible sur la photographie.
Photographie 3 Puits III colline B3, niveau 1450 m. Veine de quartz argentifère (Qtz2) dans
les tufs fins lités de la série néoprotérozoïque terminal.
Photographie 4 Puits IV niveau 1325 m. Contact majeur par faille entre les metasédiments
néoprotérozoïque moyen au Sud et le conglomérat de base de la série
néoprotérozoïque terminal au Nord. Ce contact est matérialisé par un remplissage
brèchique à éléments anguleux néoprotérozoïque moyen et terminal dont le ciment est
pulvérulant et argileux. L'analyse des plans de failles révèlent des jeux polyphasés,
normaux puis décrochant sénestre.
Photographie 5 Puits IV niveau 1325 m. Faille relai décrochante sénestre N165°-45°W. C'est
une faille ouverte à remplissage bréchique à élément néoprotérozoïque moyen et
terminal dont le ciment est pulvérulant. La forme en "poisson" de la structure, visible
sur la photographie illustre le jeu décrochant de la faille (pitch des stries 25°S)
Photographie 6 Exemple de la minéralisation de la phase carbonatée dans les metasédiments
néoprotérozoïque moyen. La fracturation hydraulique dans une faille normale est
clairement visible. (a) argent natif dans une veine de dolomite ; (b) plan de faille
N78°E-80N ; (c) brèche hydraulique
Photographie 7 Puits III colline B3, niveau 1450 m (au toit de la galerie). Veine de quartz
argentifère (Qtz2) déformée par un jeu sénestre contemporain de l'ouverture de la
veine de dolomite.
Photographie 8 Puits III colline B3, niveau 1320 m. Dyke rhyolitique mise en place dans une
faille normale du régime A (N70° - 75°N) et repris dans le régime B.
Partie II Chapitre 3 Etude structurale de la bordure Nord de la boutonnière d'Imiter

III et qui ont été associées au jeu décrochant sénestre du faisceau de faille d'Imiter. Le régime
C correspond selon l'auteur à un régime distensif tardif. Le nombre limité de mesures
réalisées sur ce type de failles ne nous permet pas de déterminer un régime de déformation
statistiquement réaliste. Toutefois, nos observations permettent de confirmer le caractère
tardif de ces failles par rapport aux régimes A et B. L'aspect basculé des corps minéralisés en
direction du Sud Ouest témoigne de l'influence de ce régime sur la minéralisation. Des failles
décrochantes dextres (pitch 15°E) ont été identifiées de façon éparse sur l'ensemble du
faisceau de failles. Ces stries correspondent systématiquement au jeu le plus tardif. Le faible
nombre de mesures réalisées sur ce type de plan de faille ne permet pas d'identifier le régime
de déformation auquel elles appartiennent.

3-2. Les principaux métallotectes des minéralisations

3-2-1. Contrôle lithologique


L'ensemble des corps actuellement exploités est localisé dans le compartiment Sud de
la zone de failles d'Imiter. Ils sont essentiellement encaissés dans les black shales du
Néoprotérozoïque moyen. Lorsque la couverture volcanique néoprotérozoïque terminale est
présente, (par exemple au niveau de la colline B3 et du Puits IV), les corps minéralisés sont
continus dans les formations de base de la série volcanique et présentent des renflements dans
le conglomérat de base. La minéralisation argentifère n'a jamais été mise en évidence dans le
faciès andésitique (Fig. 3.4), ni dans la lame granodioritique de la colline B3 (Fig. 3.3). Ces
deux faciès semblent représenter une barrière lithologique pour la minéralisation. La
distribution spatiale des corps minéralisés semble directement liée à la capacité des roches
encaissantes à laisser circuler les fluides : lithologie, stratifications, plissement, schistosité,
fracturation, dissémination.

3-2-2. Contrôle structural de la minéralisation


A Imiter, le contrôle structural de la minéralisation par la faille d'Imiter est
communément accepté par l'ensemble des auteurs (Partie II Chapitre 1). Ce contrôle est
illustré, entre autre, par la morphologie des corps minéralisés parallèles aux faisceaux de
failles (Fig. 3.2-3.4). Ils montrent une forme allongée suivant une direction Est-Ouest avec un
fort pendage vers le Nord. La puissance des corps est plus importante dans les gisements
situés à l'Ouest de la boutonnière. Cette observation est à relier probablement au caractère

87
Partie II Chapitre 3 Etude structurale de la bordure Nord de la boutonnière d'Imiter

normal plus marqué du régime B dans la partie Ouest de la boutonnière. En outre, le régime
décrochant sénestre conduit à une forme sygmoïde des corps minéralisés.
Les deux régimes de déformations A et B que nous venons d'identifier et de d'écrire
sont responsables de la mise en place de la minéralisation argentifère sous la forme de veines
à gangue de quartz et/ou de dolomite. Ces veines correspondent
1- au plan principal d'ouverture N70-90°E du régime A.
2- aux plans de cisaillement (N70-90°E) du régime A réactivés (brèches) et à des
fentes de tension N40-50°E décrochantes sénestres du régime B.
Ces veines minéralisées constituent les structures principales à Imiter. Elles sont
accompagnées par des structures minéralisées de moindre importance comme les veines
horizontales observées, par exemple, au Puits III. Ces veines horizontales correspondent aux
zones de push-up associées aux failles décrochantes du régime B (Ouguir et al. 1994).
Au total, les failles principales et les satellites conduisent, à toutes les échelles, à une
intense fracturation des roches encaissantes et par conséquent à la dissémination des fluides
minéralisateurs dans l'enveloppe de structures principales.
Cette analyse des fentes de tensions nous a permis de mettre en évidence une première
relation spatiale et temporelle entre la minéralisation et le réseau de failles d'Imiter. Dans un
premier temps la minéralisation est supportée par une gangue à quartz, puis à dolomite,
suivant une extension N-S évoluant de façon horaire en N130°E (passage du régime A au
régime B). Ces régimes de déformation conditionnent la mise en place de la minéralisation.

3-3. Conclusions sur l'étude structurale

Les nouvelles observations structurales réalisées sur l'ensemble du faisceau de la faille


d'Imiter confirment et complètent les résultats de l'étude menée par Ouguir et al. (1994).
Néanmoins, plusieurs points importants apparaissent à la suite de notre étude et sont à
souligner :
1- Le faisceau de la faille d'Imiter, de direction N70-90°E est polyphasé. Au cours d'un
premier régime tectonique d'extension pure (régime A) se créent les structures prédominantes
en failles normales de la zone d'Imiter. Le second régime tectonique (régime B) correspond à
une transtension sénestre réactivant les structures précédentes. Le taux d'extension associé à
ce second régime est plus important à l'ouest de la boutonnière ce qui explique la plus grande
importance de la minéralisation au niveau d'Imiter I et de la colline B3.

88
Partie II Chapitre 3 Etude structurale de la bordure Nord de la boutonnière d'Imiter

2- Les régimes de déformations A et B permettent l'ouverture des veines minéralisées


successivement à quartz puis dolomite.
3- Le régime extensif A favorise la mise en place du volcanisme rhyolitique tardi-
Néoprotérozoïque terminal. Celui-ci est donc au moins contemporain de la formation des
veines minéralisées à quartz.
4- La géométrie des corps minéralisés est conditionnée par la superposition des deux
régimes A et B et de leurs structures satellites d'ordre successif (Vialon et al. 1976). Ce
dispositif structural multi-échelles explique l'importance de la minéralisation en veine
principalement et/ou de la dissémination autour des structures principales.

89
Partie II Chapitre 4 Etude paragénétique

CHAPITRE 4

Etude paragénétique

4-1. Introduction

Les échantillons analysés ont été prélevés dans les amas minéralisés des différents
gisements de la boutonnière d'Imiter, dans le socle métasédimentaire néoprotérozoïque moyen
et la couverture volcano-sédimentaire néoprotérozoïque terminale. Nous avons complété nos
observations en microscopie optique, par des analyses fines au microscope électronique à
balayage et par des analyses ponctuelles à la microsonde électronique, qui ont permis de
préciser la nature exacte des différentes phases. Cette étude a été menée en collaboration avec
Ph. Marion (ENSG-LEM). Une attention plus particulière est portée sur les minéralisations
hydrothermales.
Cette étude vise à la caractérisation et à l'établissement d'un schéma global des
diverses associations et successions de dépôts, ce qui permettra de discuter les conditions de
formation du minerai et servira de base à la réalisation des études isotopiques.

4-2. Les successions paragénétiques

Au cours de cette étude nous avons distingué trois épisodes successifs dans le district d'Imiter.

4-2-1. L'épisode tectono-métamorphique


Il regroupe en fait les épisodes syngénétiques et tectono-métamorphiques de Vargas
(1983). Il est caractérisé par des veines à quartz laiteux boudinées dans le plan de schistosité
et caractérisés par une altération argileuse aux épontes. Ces veines sont interprétées comme
des veines à quartz d'exsudation associées au métamorphisme panafricain. Les minéralisations
associées à cet épisode sont toujours tardives et appartiennent aux épisodes ultérieurs. Seules
les pyrites poecilloblastiques (>2mm) localisées dans les plans de foliation des black shales
peuvent être considérées comme synchrones de cet épisode tectono-métamorphique
panafricain. C'est le cas de la pyrite des échantillons IM0041 et S33-33 utilisés pour les
analyses géochimiques du soufre. Il est à noter que nous ne disposons pas d'échantillons en

91
Partie II Chapitre 4 Etude paragénétique

dehors du halo de minéralisation, ce qui était le cas également pour les auteurs précédents
(planche 4.1)

4-2-2. L'épisode hydrothermal à métaux de base (planche 4.1-2-3)


Ces minéralisations sont observées dans les séries néoprotérozoïques moyennes et
dans les conglomérats de base et les tufs rhyolitiques du Néoprotérozoïque terminal. Elles
sont spatialement liées aux granitoïdes et au halo de métamorphisme à cordiérite-andalousite-
biotite associé. Ces minéralisations ne recoupent pas les dykes porphyriques
néoprotérozoïques terminal, mais sont elles-mêmes recoupées ou réouvertes par les
stockwerks de l'épisode épithermal argentifère. C'est une minéralisation de type
polymétallique à métaux de base. Les sulfures (pyrite, galène, sphalérite à inclusion de
chalcopyrite) se trouvent dans par des veines à quartz en mosaïque (Qtz1), muscovite (Ms1) et
chlorite (Chl1). Les sulfures de ces veines sont en larges plages monominérales ou
polyminérales avec des structures de remplacement. La pyrite et l'arsenopyrite présentent un
aspect poreux et sont partiellement corrodées et déstabilisées au contact des autres sulfures.
Les minéraux d'argent (cuivres gris) sont tardifs ; ils cicatrisent les microfractures affectant
les plages de sulfures. La galène présente un aspect squeletique.

Par exemple, l'échantillon IM99-03 a été prélevé dans une veine de quartz-dolomite à pyrite,
chalcopyrite, galène, freibergite, muscovite (Ms1-2) et chlorite (chl1) à remplissage centripète, encaissée dans
les tufs rhyolitiques lités de la base de la série néoprotérozoïque terminale (Puits III, 1450 m). L'étude
microscopique permet de déterminer la chronologie relative suivante, quartz dendritiques à extinction onduleuse,
pyrite, galène, chalcopyrite et muscovite (Ms1), chlorites (chl1), puis freibergite, muscovite "en flamme" (Ms2)
et dolomite. L'association à freibergite, muscovite (Ms2) et dolomite correspond à l'épisode épithermal
argentifère ultérieur (planche 4.3)
L'échantillon IM99-37 a été prélevé dans une fente à quartz (Qtz1), dolomite, chlorite
(chl1) et pyrite dans des black shales (Puits IV, niveau 1320 m). La teneur en Ag de la zone de prélèvement est
supérieure à 1000 g/t. Les observations pétrographiques mettent en évidence deux générations de muscovite
(Ms1-2), mais pas d'argent métal. Les muscovites (Ms1) sont en position inter-granulaire entre les quartz (Qtz1),
en inclusion dans les sulfures. Les muscovites (Ms2) tapissent le long des épontes des fractures à dolomite.
(planche 4.3).
L'échantillon IM99-58 a été prélevé dans une fente à quartz (Qtz1), chlorite (chl1), pyrite
et sphalérite, dans les black shales, (Puits III, niveau 1325 m). La zone de prélèvement présente des teneurs en
Ag de 1500 g/t. La minéralisation argentifère n'est pas visible dans la lame. Les muscovites (Ms1) sont de très
petites tailles. Elles se présentent soit dans les joints inter-granulaires, soit en inclusions dans les quartz (Qtz1).
(planche 4.3).

92
Partie II Chapitre 4 Etude paragénétique

L'échantillon IM00-53 a été prélevé dans une cornéenne de contact entre la lame de
granodiorite de la colline B3 et les black shales du Néoprotérozoïque moyen au Puits III, niveau 1335 m.
L'échantillon se compose de deux zones pétrographiques différentes. La première est composée uniquement de
quartz (Qtz1) et de muscovite (Ms1). Le quartz présente des textures graphiques typiques de filons
pegmatitiques. La seconde partie correspond à la zone black shales. Elle est caractérisée par une "imprégnation"
de quartz et de muscovite dans la mésostase des black shales.
Les observations en microscopie à balayage (MEB), avant irradiations des muscovites Ms1 (IM00-53 ;
IM99-37) analysées, montrent des zones sombres le long des fractures, des bordures et des espaces interfoliaires.
Nous interprétons ces zones comme des zones de déstabilisation ou de recristallisation.

4-2-3. L'épisode épithermal argentifère (planche 4.1-3)


La mise en place de la minéralisation argentifère est un processus polyphasé, qui affecte
les roches encaissantes du socle néoprotérozoïque moyen et une partie de la couverture
volcano-sédimentaire néoprotérozoïque terminale (chapitre 4 Partie II). Cette minéralisation
est très variée. Elle présente une vingtaine de sulfures de Pb, Zn, Cu, Fe, As, As-Co-Ni, Hg et
de minéraux d'argent. Les associations spécifiques des minéraux, et les différentes gangues
permettent de définir deux phases principales de dépôts à gangue quartzeuse (Qtz2) puis à
gangue carbonatée à dolomite dominante. Parallèlement à ces deux phases se forme un halo
de minéralisation disséminée. L'ensemble de ces observations est synthétisé dans la figure 4.1.

Figure 4.1 Succession paragénétique de la minéralisation épithermale argentifère (cette étude)

93
Partie II Chapitre 4 Etude paragénétique

La phase à quartz (Qtz2) (planche 4.4)


Les minéraux métallifères sont soit disséminés soit dans des filonnets/veines en
stockwerk dont la puissance peut atteindre 15 cm. Cette phase est observée dans l'intégralité
des travaux miniers. Elle renferme une paragenèse très complexe à amalgame d'argent
dominant, sulfosels d'argent, argentite, arsénopyrite, pyrite, galène, sphalérite et chalcopyrite.
La sphalérite et la chalcopyrite n'apparaissent que très rarement. Les sulfures de métaux de
base sont généralement déstabilisés et pseudomorphosés par les minéraux argentifères. Ce
sont des veines majoritairement à fort pendage Nord correspondant au régime de déformation
A.

Par exemple, l'échantillon IM00-18 a été prélevé dans le Puits III au niveau 1454 m. Il s'agit d'une veine à
quartz dans les black shales du Néoprotérozoïque moyen avec des injections locales de dolomites. La paragénèse
est composée de chalcopyrite, galène, arsénopryrite, sulfoarséniure de Co-Ni, pyrite et argentite. Les
sulfoarseniures de Co Ni sont associés aux injections de dolomites (planche 4.1)

La phase à dolomite (planche 4.4)


La minéralisation est supportée par des veines et des filonnets de dolomites (à
dolomite rose dominante, sidérite et un peu de quartz initial le long des épontes) constituant
des stockwerks dont la puissance est correlée au couloir de faille qui la contrôle. Certaines de
ces veines présentent des brèches hydrauliques à éléments de métasédiments, de volcanites et
de quartz gris. La variation des directions des veines à dolomite s'explique par la rotation anti-
horaire des tenseurs de contrainte (passage du régime A au régime B).
Le dépôt métallifère illustre un changement de la composition des solutions
minéralisatrices. Ce changement est marqué par un apport significatif de Co, Ni, As et Hg.
L'association minérale type est à amalgame d'argent (> 35%Hg), sulfosels d'argent (dont
l'imitérite, qui est typomorphe de cette phase), argentite, arsénopyrite, sulfoarséniures de Co-
Ni, pyrite, galène, sphalérite et chalcopyrite. Les sulfures à métaux de base sont plus
abondants que dans la phase Qtz1. Ils sont intensément remplacés par les minéraux d'argent.

Par exemple, l'échantillon IM00-22 a été prélevé dans le Puits III au niveau 1454 m. Il s'agit d'une veine
de dolomite dans le micro conglomérat de base de la série néoprotérozoïque terminale. Un liseré fin de quartz
dendritique non minéralisé marque le contact entre le micro-conglomérat et la veine de dolomite. La
minéralisation est composée de galène, d'arsenopyrite, de sphalérite de chalcopyrite et d'argentite. La galène
présente des inclusions d'argentite. La galène et la sphalérite sont tardives par rapport à l'arsenopyrite. La plage
d'argentite en baguette cristallise en dernier (planche 4.1)

94
Planche 4.1 Photographies au MEB en électrons rétrodiffusés

Photographie 1-2 -IM99-57 Exemple de pyrite précoce (épisode tectono-métamorphique)


microfracturée et remplacée par de l'argentite.

Photographie 3 -IM99-03 Exemple de l'épisode Qtz 1: plage polymétallique de pyrite à


inclusion de galène, sphalérite et chalcopyrite.

Photographie 4 -IM99-58 Pyrite nickelifère de la phase argentifère à dolomite. Cet


échantillon témoigne de l'augmentation de Ni-(Co-As-Hg) dans cette phase. La
répartition du nickel dans la pyrite n'est pas homogène.

Photographie 5 -IM00-22 Plage polymétallique (phase à dolomite) à cobaltite, arsénopyrite,


pyrite et amalgame d'argent. L'amalgame remplace le pyrite mais pas les
sulfoarséniures. Les relations entre les sulfoarséniures ne sont pas claires.

Photographie 6 -IM00-18 Plage polymétallique (phase à Qtz2) à arsénopyrite, pyrite et


amalgame d'argent. L'amalgame remplace la pyrite mais pas l'arsénopyrite. Les
relations mutuelles entre les phases argentifère sont identiques à celle de la
photographie 5. Seule diffère l'absence de minéraux à Co-Ni dans la phase quartz.

Photographie 7 -IM99-60 Plage polymétallique de la phase Qtz2, à pyrite, polybasite,


argentite et argent natif. La pyrite est remplacée par la polybasite et l'argent natif. La
succession chronologique est : pyrite, polybasite - argentite et enfin argent natif.

Photographie 8 -IM99-36 Fantôme de pyrite probable remplacée par la cobaltite (phase à


dolomite). Les reliquats de pyrite sont replacés par de l'argent natif.
Planche 4.2 : Photographies au microscope optique en lumière transmise ou réfléchie

Photographie 1 IM99-21 Puits III, niveau 1350m. Superposition des phases de


minéralisation Qtz1 et Qtz2. (1) phase Qtz1 : quartz à extinction onduleuse à pyrite et
sphalérite. (2) Qtz2 : quartz en mosaïque à chalcopyrite et argentite.

Photographie 2 IM99-35 Puits III, niveau 1374m. Veine à quartz argentifère (Qtz2) et
dolomite dans les tufs lités du Néoprotérozoïque terminal. La dolomite est tardive par
rapport au quartz. La minéralisation est essentiellement composée d'amalgame
d'argent associé au quartz en mosaïque.

Photographie 3 IM99-65 Puits IV, niveau 1325 m. Plage polycristalline caractéristique de la


phase à dolomite à galène, arsenopyrite et sphalérite à inclusions de chalcopyrite.

Photographie 4 IM99-54 Puits III, niveau 1335 m. Cet échantillon est typomorphe de la
phase à dolomite. La minéralisation présente des textures en cupules composées de
sulfoarséniures de Co-Ni à coeur de pyrite et amalgame d'argent. L'amalgame d'argent
remplace la pyrite dans les cupules. Les relations entre l'amalgame d'argent et les
sulfoarséniures de Co-Ni ne sont pas claires.

Photographie 5-6 IM00-22 Puits III, niveau 1320 m. Veine à dolomite, argentite, galène,
arsenopyrite et sphalérite. L 'argentite cristallise en fibres avec des intercalations de
galène. La galène forme des plages polycristallines avec la sphalérite et l'arsénopyrite
qu'elle remplace.
Planche 4.3

Photographie 1 -IM99-03, Puits III niveau 1450m. Minéralisation hydrothermale à métaux


de base : Veine à quartz (Qtz1) à remplissage centripète de pyrite, chalcopyrite et
muscovite de veine grande taille (Ms1).

Photographie 2 -IM99-03, Puits III niveau 1450m. : Veine à quartz (Qtz1), à remplissage
centripète de pyrite, chalcopyrite, chlorite (Chl1), sur lesquels croissent des
muscovites (Ms2) puis de la dolomite.

Photographie 3 -IM99-37, Puits IV niveau 1325m. Minéralisation hydrothermale à métaux


de base : Veine à quartz (Qtz1), pyrite en plage monominérale et muscovite (Ms1).

Photographie 4 -IM99-37, Puits IV niveau 1325m. Veine à quartz (Qtz1) avec veine de
chlorite (Chl1), sur lesquelles se développent des muscovites (Ms2) dans des zones de
réouvertures à dolomite.

Photographie 5 et 6 -IM99-58, Puits III, niveau 1320m. Veine à quartz (Qtz1) dans des
métasédiments néoprotérozoïque moyen, à plages polyminérales de pyrite et sphalérite
embalées dans les chlorites (Chl1).

NB. Les cercles noirs (photographies 3 et 4) correspondent aux zones repérées avant l'analyse
microsonde électronique et MEB. Les ellipses noirs (photographie 5) correspondent au
spot d'analyse de la microsonde ionique (IMS 3F ou IMS 1270)
Planche 4.4 : Photographies au MEB en électrons rétrodiffusés

Photographie 1-2-3-4 IM99-60 Minéralisation typomorphe de la phase à quartz (Qtz2).


Plage polymétallique à amalgame d'argent, polybasite, pyrite, argentite et argent natif.
L'amalgame d'argent n'est pas chimiquement homogène : les variations observées
correspondent à des variations des teneurs de mercure (1). Plus la phase est blanche
plus l'amalgame est pauvre en mercure (1). La pyrite est remplacée par l'amalgame et
la polybasite (3-4). L'argentite remplace le polybasite et la pyrite (2).

Photographie 5-6-7-8 IM99-54 Minéralisation typomorphe de la phase à dolomite. Texture


en cupule de sulfoarséniures de Co-Ni à coeur de pyrite et amalgame d'argent. La
pyrite est remplacée par les sulfoarséniures de Co-Ni puis par l'amalgame d'argent.
L'amalgame d'argent ne semble par remplacer les sulfoarséniures (8). Les
sulfoarséniures de Co-Ni présentent une composition chimique très variable entre un
pôle pure d'arsénopyrite et un pôle cobaltifère (cobaltite).
Partie II Chapitre 4 Etude paragénétique

Les autres minéraux de l'épisode épithermal argentifère


La pyrite (Fe2S) : elle est précoce. Elle se présente sous forme de cristaux
automorphes disséminés, d'agrégats framboïdaux, ou de veines. La pyrite est déstabilisée et
corrodée par l'ensemble des minéraux. Dans la phase à quartz (Qtz2), la pyrite se présente
surtout en plages xénomorphes intensivement remplacées par la galène, la sphalérite, la
chalcopyrite et par les minéraux d'argent. Dans la phase dolomitique la pyrite est précoce, elle
se présente en plages sub-automorphes, le plus souvent xénomorphes, remplacées par la
galène, la sphalérite, la chalcopyrite, les sulphoarséniures et les minéraux d'argent
polymétalliques. La pyrite constitue les coeurs des cuppules formés en association avec les
sulfoarséniures. Dans ce type de texture la pyrite est remplacée par l'amalgame d'argent. La
pyrite forme également des dépôts eutectiques avec l’argent natif, (et/ou argentite), et
l’amalgame (et/ou imitérite).
L'arsenopyrite (AsFeS) est le minéral le plus répandu dans la phase argentifère. Il est
plus abondant dans la phase à dolomite. Dans la phase à quartz (Qtz2) c'est le premier sulfure
à cristalliser. Il se présente sous forme automorphe disséminée ou en plages polymétalliques
associées à la galène, blende, chalcopyrite, pyrite et minéraux d'argent (amalgame, polybasite
et pyrargyrite). L'arsénopyrite est souvent corrodée par l'ensemble des minéraux précités.
Dans la phase dolomitique la paragénèse est comparable avec, cependant, l'apparition de
minéraux de Co-Ni. L'arsenopyrite apparaît soit sous forme de cristaux losangiques, soit en
plages corrodées par la sphalerite, l'argentite et le polybasite, soit en « nid » dont le cœur est
formé de pyrite, et / ou d’amalgame. L’arsénopyrite forme des dépôts eutectiques avec
l’argent natif, l’argentite, l’amalgame. Dans la phase dolomitique le fer des arsenopyrites est
substitué par Co et Ni. Ces variations de la composition chimique sont hétérogènes à l'échelle
du cristal et peuvent être importantes (Fig. 4.3).
La galène (PbS) : elle est toujours déposée après la pyrite et l'arsénopyrite, associée à
la sphalérite et la chalcopyrite et remplacée par les minéraux argentifères. Elle est plus
abondante et plus argentifère dans la phase dolomitique que dans la phase à quartz. Dans la
phase à quartz, la galène se présente en plages monominérales ou polymétaliques
disséminées. Elle remplace la pyrite et est corrodée par la sphalérite, la polybasite, l'argentite
et l'amalgame d'argent. Dans la phase dolomitique, la galène remplace la pyrite et
l'arsénopyrite et est corrodée par les sulfoaréniure de Co-Ni et l'ensemble des minéraux
argentifères. La galène présente des inclusions d'argentite et de polybasite.

95
Partie II Chapitre 4 Etude paragénétique

La sphalerite (ZnS) : elle est associée à la pyrite, chalcopyrite, galène et arsénopyrite.


Elle se présente sous différentes formes : (i) en grandes plages xénomorphes d’aspect
spongieux, pouvant renfermer des reliques de pyrite (texture en île), (ii) en inclusions dans la
galène et (iii) en fines plages automorphes avec parfois des exsolutions de chalcopyrite. Les
agrégats polyminéraux sont intensément remplacés par les minéraux argentifères (argentite,
polybasite, pyrargyrite). Les grandes plages spongieuses sont corrodées par l’Ag-Hg,
l'argentite et les sulfo-antimoniures d’Ag. La teneur en fer augmente dans la phase à dolomite
(<5.1%) par rapport à la phase à quartz (<1.8%) (Fig. 4.2).

Figure 4.2 Diagramme ternaire de la sphalérite

La chalcopyrite (FeCuS) : elle se présente en plages, associée à la sphalérite dans la


gangue silicatée et aux autres sulfures communs dans la gangue carbonatée. Elle est souvent
en inclusion dans la sphalérite. Plus rarement, elle se présente sous forme de petits cristaux
automorphes. La chalcopyrite est corrodée par l’argentite et la polybasite. La chalcopyrite
présente des traces de Zinc (0.37%) et d’Ag (0.6%), confirmant les observations de Vargas
(1983) et Popov (1995).
Le cinabre (HgS) : il a été déterminé macroscopiquement sous forme de poussières
rougeâtres dans les black shales et microscopiquement, en fins cristaux rhombohèdriques et
tabulaires associés avec des baguettes d'imitérite, qu'il pseudomorphose, dans les géodes des
veines de dolomite. Il cristallise tardivement par rapport aux autres minéraux d'argent de la
phase dolomitique.

96
Partie II Chapitre 4 Etude paragénétique

Les sulfoarséniures de Co-Ni : Ce sont avec l'amalgame d'argent et l'imitérite, les


minéraux types d'Imiter et plus particulièrement de la phase carbonatée. Les minéraux décrits
ci-dessous représentent avec les arsenopyrites, les quatre pôles d'une même solution chimique
à As-Co-Ni-Fe (Fig. 4.3).

Figure 4.3 Diagramme de différenciation des sulfoarseniures à cobalt nickel

La loellingite : ((Fe, Co, Ni) AsS) n'est repérée que dans la paragénèse carbonatée,
elle se présente en petites plages autour des galènes, ou associée à de l'argentite.
La cobaltite : ((Fe, Co, Ni) AsS) n'a été mise en évidence qu'en microscopie
électronique à balayage. Elle se présente sous divers aspects, en dépôts eutectiques avec de
l'amalgame ou de l'argentite, ou en bordure de structures mirmékitiques en "rosette" avec au
cœur de la pyrite et/ou de l'argentite. La composition de la cobaltite présente de faibles
teneurs de Ni (4 à 15%). La composition de la cobaltite d'Imiter est comparable à celle définie
pour le gisement de Cobalt au Canada, par Petruk et al. (1971).
La gersdorphite : ((Ni, Co, Fe) As S) n'a été identifiée qu'en microscopie
électronique. Elle se présente en très petites plages en association avec l'argentite et
l'amalgame.
L'amalgame d'argent (AgHg) : c'est la phase la plus abondante. Son expression la
plus spectaculaire est sous forme de plaquettes dans les veines carbonatées et/ou squelettique
dans les veines de quartz (quartz gris). A son contact la pyrite, la blende et l’arsénopyrite sont
toujours corrodées. Il se présente en liseré de déstabilisation de certains sulfures argentifères,
en inclusion dans l’arsénopyrite, l’argentite, et les sulfosels d’argent. L’amalgame présente
une fluctuation importante des teneurs en Ag (77-95%). La teneur en Hg est toujours
inférieure à celle de la Kongsbergite (40% Hg). Cette composition permet de considérer

97
Partie II Chapitre 4 Etude paragénétique

l’amalgame d’Imiter comme de l’argent mercureux α-phase, ou le mercure entre en tant que
solution solide dans la structure d’argent. Les zonations observées en microscopie
électronique illustrent la variation du rapport Ag/Hg. Les analyses à la microsonde révèlent la
présence épisodique d’éléments traces (Bi, Te) dans l'ensemble des occurrences et d'impuretés
de Fe (<1%), Co (<0.7%) et Ni (<0.6%) dans la phase carbonatée. L’amalgame présente un
accroissement progressif de la teneur en Hg entre la phase à quartz et la phase carbonatée
(Fig. 4.4). L'augmentation de la teneur en mercure est corrélée avec l'apparition du cobalt et
du nickel dans les solutions au début de la phase carbonatée. De l’argent pur (1%Hg) a été
observé principalement dans les dépôts à gangue silicatée et en lisière des sulfo-arséniures.
Dans le second cas, il pourrait s’agir de déstabilisation des sulfosels. Des fils d'argent
probablement d'origine supergène, ont également été observés dans les géodes de quartz
tardif.

Figure 4.4 Diagramme d'évolution Ag vs. Hg dans la minéralisation épithermale argentifère

L'argentite (Ag2S) : elle apparaît sous sa forme stable l'acanthite, mais nous
utiliserons le nom courant d'argentite dans ce qui suit. Les argentites observées en
microscopie et au MEB présentent toutes un système cristallin de type dodécaèdrique. En
lame mince, elle apparaît sous forme interstitielle entre les grains de quartz ou de plages
irrégulières polymétalliques. Associée à l'amalgame, l’argentite se présente en grandes plages
polymétalliques, remplaçant les sulfures précoces (pyrite, blende, arsénopyrite) et le
polybasite. Elle est pure dans la phase à quartz, et présente des traces de Cu et d'As dans la
phase à dolomite. Dans cette dernière phase, elle se dépose également au sein de nids de Co-
Ni sulfoarséniures (ou cupule) en association avec Ag-Hg présente en association avec la
pyrite, ou les (Co, Ni) sulfoarséniures. Ces textures sont interprétées comme le résultat de
dépôts simultanés, eutectiques, traduisant des modifications de chimisme des solutions.

98
Partie II Chapitre 4 Etude paragénétique

L'imitérite (HgAg2S2) est typomorphe de la phase à dolomite. Elle se développe, en


plages polymétallique et en cristaux automorphes associées au cinabre et à l'argentite dans les
géodes (pseudomorphose). Dans les plages polymétalliques, l'imitérite remplace les sulfures à
métaux de base et présente localement des inclusions d'amalgame et d'argentite. L’imitérite
présente des teneurs en soufre et en Hg variables mais toujours en accord avec les données de
la littérature (Vargas, 1983 ; Popov, 1995).
La pyrargyrite (Ag3AsS) et proustite (Ag3SbS) : Elles n'ont jamais été observées
ensemble dans le même échantillon.
La proustite n'a été observée que dans la phase à quartz. Elle est soit disséminée en
plages ou en agrégats, soit en association avec l'amalgame d'argent, l'argentite et la sphalérite.
La pyrargyrite se présente en plages corrodant les sulfures (sphalérite, arsénopyrite et
chalcopyrite). Elle est antérieure à la polybasite, à l'argentite et à l'amalgame. Elle a été
observée dans la phase à quartz et à dolomite (IM00-37).
La péarcéite ((Ag, Cu)16 As2 S11) et polybasite ((Ag, Cu)16 Sb2 S11) : représentent les
deux pôles chimiques d’une solution solide dans laquelle Sb et As se substituent
mutuellement. Le polybasite constitue avec l’argentite les dépôts les plus précoces des
sulfures d'argent et les plus importants. Péarcéite et polybasite ont été observés dans les deux
phases de minéralisation, silicatée et carbonatée.
La péarcéite se dépose en petites plages postérieurement aux autres sulfures d'argents.
Elle remplace la pyrite, la galène, la sphalérite et l'argentite.
La polybasite se présente de façon disséminée sous forme xénomorphe, le plus
souvent associé avec des minéraux argentifères ou à de l'arséniure de Fe, Co, Ni. La
polybasite peut renfermer des inclusions de chalcopyrite, galène et argent rouges. Elle
remplace les sulfures communs (sphalérite, chalcopyrite, galène..). Les sulfoarséniures
d’argent (polybasite, pearcéite) sont riches en Cu (5%) pour des teneurs moyennes d’Ag de
50%. Le Cu est incorporé isomorphiquement dans les sites d’Ag.
La freibergite ((Ag,Cu,Fe)12 (Sb,As)4 S13) : elle est très faiblement représentée. Elle
a été observée dans la paragénèse à gangue silicatée (IM99-03), en remplissage dans des
cavités ou microfissures affectant la chalcopyrite. Dans la phase carbonatée, la freibergite a
été observée en remplissage dans des géodes en association avec le cinabre.

4-2-4. Les minéraux d'oxydation secondaire


Cet épisode d'oxydation présente une extension limitée aux parties superficielles du
gisement et en profondeur au sein de quelques accidents majeurs. Les minéraux d'oxydation

99
Partie II Chapitre 4 Etude paragénétique

reconnus sont représentés par la malachite, l'azurite, l'érythrite, les oxydes de Mn, la cérusite,
la limonite et la kaolinite ainsi que par des fils d'argent dans des géodes de quartz laiteux
tardifs. Ce dernier dépôt d'argent est limité en volume et n'a rien de commun avec le dépôt des
minéralisations associées à l'épisode épithermal argentifère. D'une manière générale
l'existence d'un épisode d'enrichissement supergène (Vargas, 1983 ; Guillou et al., 1988 ;
Popov 1995) ne resiste pas à l'examen des associations paragénétiques que nous venons de
décrire. En effet, le synchronisme du dépôt de l'Argent natif et des autres sulfures et sulfosels
(notamment à Co-Ni) correspond à un dépôt primaire de l'argent dans des structures
minéralisées (cf. photos). En outre, l'augmentation progressive de la teneur en mercure des
minéralisations es veines de quartz aux veines de dolomites implique nécessairement le dépôt
de la phase argentifère lors de le formation des structures minéralisées et non pas lors d'une
phase ultérieure supergène de remobilisation (cémentation).

4-3. Thermométrie

Les observations microscopiques précédentes ont permis de mettre en évidence deux


générations de micas blancs (Ms1 et Ms2). Ces deux types de micas blancs ont été analysés.
Ils sont caractérisés par une charge interfoliaire essentiellement potassique comprise entre

Figure 4.5 A Diagramme de caractérisation cristallochimique des phengites selon Velde, (1965)
B Diagramme de détermination de température des phengites d'après Monier et Robert, (1986)

100
Partie II Chapitre 4 Etude paragénétique

0.71 et 0.97 a./u.f, un contenu en AlIV compris entre 0.60 et 0.91, et un contenu en Mg et Fe
respectivement de 0.03 à 0.26 et de 0.07 à 0.21. Dans le diagramme de Velde (1965), ces
micas blancs sont tous répartis sur la droite reliant le pôle phengite au pôle muscovite avec
une bonne distinction entre Ms1 proche du pôle muscovite et Ms2 plus proche du pôle
phengite (Fig. 4.5A). Les micas contiennent peu de Na (0,01<Na<0,09) et pas de Ca. La
contribution du pôle paragonitique est donc très faible.
Dans le diagramme de Monier et Robert (1986) nos résultats sont répartis en deux
groupes (Fig. 4.5B). Le premier groupe est constitué par des muscovites (Ms1) des
cornéennes de contact de la lame de la granodiorite de la colline B3 (IM00-53) et des veines
quartz (Qtz1) (IM99-03-37-58). On observe une gamme de variation de température entre
650°C et 400°C pour ce premier groupe. L'échantillon (IM00-53), prélevé au contact de la
lame granodioritique de la colline B3, présente les températures les plus élevées, de l'ordre de
~600°C. Il semble exister une correlation entre la température de cristallisation des
muscovites Ms1 et leur distance par rapport à la lame de granodiorite de la colline B3. Le
second groupe est composé de muscovites Ms2 (IM99-03-37). Les températures déterminées
sur ces muscovites (Ms2) sont de ~350°C à 275°C respectivement pour les échantillons
IM99-37 et IM99-03. Les analyses effectuées sur les muscovites de l'échantillon IM99-03
sont en dessous du domaine de validité défini par les auteurs (<300°C).

Dans le diagramme Si vs. Fe/(Fe+Mn+Mg) de Bayliss (1985), les chlorites (Chl1)


analysées sont réparties en deux groupes entre les domaines des Mg-Al-chamosites et des Fe-
clinochlores (Fig. 4.6A). Le premier groupe est composé des échantillons prélevés au Puits III
(IM99-58-03). Ils présentent des valeurs de Si et de Fe/(Fe+Mg+Mn) comprises
respectivement entre 5.27 et 5.69 et entre 0.52 et 0.63. Le second groupe est composé de
l'échantillon IM99-37 prélevé au Puits IV. Il présente une teneur en Si comprise entre 5.09 et
5.26 et un rapport Fe/(Fe+Mg+Mn) de l'ordre de 0.43 à 0.46. Comparé aux analyses réalisées
par Baroudi (1992), le premier groupe montre un composition identique à la diorite de la
colline B3 et aux black shales d'Imiter I. Le second groupe est comparable aux valeurs
déterminées sur les black shales du niveau -200m de la colline B3.
L'intervalle de température déterminé, sur nos analyses, à partir du géothermomètre de
Cathelineau (1988), est de 310 ± 15°C à 400 ± 15°C avec une distribution bimodale (Fig.
4.6B). Le premier mode (325 ± 15°C) est constitué essentiellement d'analyses de chlorites
(Chl1) réalisées au niveau de la colline B3 et le second mode (390 ± 15°C) à Imiter IV. Au
niveau de la colline B3 les températures les plus élevées sont déterminées au niveau 1450 m

101
Partie II Chapitre 4 Etude paragénétique

(T°moy = 350 ± 15°C) et non au niveau 1320 m (T°moy = 320 ± 15°C). Le moteur thermique
responsable de la circulation des fluides ne semble pas se situer en profondeur.

Figure 4.6 A Diagramme de caractérisation cristallochimique des chlorites selon Bayliss, (1985)
B Courbe de densité (histogramme de densité) des températures calculées selon la formule de
Cathelineau, (1988)

Au niveau de la colline B3, les températures moyennes déterminées sur les


échantillons IM99-58 et IM99-03 correspondent aux températures médianes des pics de
distributions des températures recalculées pour les différents faciès à partir des analyses de
Baroudi (1992). Il n'y a pas de variation de température suivant le faciès et/ou la profondeur.
En conclusion, les chlorites associées au développement du halo de métamorphisme de
contact des granodiorites présentent des températures de cristallisation comprises entre 390°C
et 325°C.

4-4. Autres géothermomètres (phase Qtz2 et dolomite)

Sur les inclusions fluides, Baroudi et al. (1999) déterminent une gamme de
température comprise entre 290°C et 180°C donc inférieure à la gamme de température
déterminée sur les chlorites et les muscovites de l'épisode hydrothermal à métaux de base.
La limite basse de température à 180°C déterminée par Baroudi et al. (1999) est
confirmée par la forme dodécaèdrique de l'acanthite (observation microscopique et MEB)
dont la température minimale de cristallisation est estimée à 177°C (Kracek, 1946).

102
Partie II Chapitre 4 Etude paragénétique

La limite haute de température à 290°C est également indiquée par l'absence de


pyrrhotite dans la paragénèse minérale. En effet, l'observation des champs de stabilité des
principaux minéraux d'argent dans un diagramme aS2/température (Fig. 4.7) montre que
l'assemblage pyrite-proustite-argentite-realgar est stable en dessous de 350°C en l'absence de
pyrrhotite (fS2 = 10-8). En outre, ce diagramme permet de préciser la température maximale de
formation de l'argent en présence de pyrite-argentite-proustite à 230°C pour une fugacité de
soufre à 10-15 atm.
Cette gamme de température (350-230°C) se supperpose relativement bien aux
températures déduites des inclusions fluides (290-180°C) et aux températures déterminées sur
les muscovites Ms2 (350-275°C).

Figure 4.7 Courbes d'équilibre de différentes réactions entre les sulfures dans un espace as2-T°, d'après Barton
et Skinner, (1967)

4-5. Estimation de la fugacité d'oxygène de la phase Qtz 2

La calibration effectuée par D’Amore et Panichi (1980) à partir des analyses


d'associations gazeuses dans les systèmes géothermiques types (Lardello, Geysers, Cerro
Prieto, Travale et Mount Amiata) est utilisée pour estimer la fugacité d'oxygène des fluides
minéralisateurs à Imiter.
Log fO2 = 8.20 - 23643/T°K

103
Partie II Chapitre 4 Etude paragénétique

Les erreurs sur la température et sur la valeur du logarithme sont respectivement de l'ordre de
±10°C et de ±0.2. En utilisant, la gamme de températures déterminées précédement, la
variation de fO2 des gaz à l'équilibre avec le système minéralisateur peut être estimée de 10-30
atm (à 350°C) à 10-39 atm (à 230°C).

4-6. Le transport et le dépôt de l'argent

La spéciation de l'argent dans les fluides hydrothermaux dépend de la température, la


pression, l'état redox, le pH et l'activité des ligands. Seward (1976) démontre que
d'importantes quantités d'argent peuvent être transportées sous forme de chlorures. Par ailleurs
Gammons et Barnes (1989) démontrent que dans les conditions hydrothermales (un fluide
hydrothermal à pH neutre, une oxydation faible et une température inférieure à 300°C),
l'espèce dominante est sous forme Ag (SH)2-. Les résultats expérimentaux obtenus par Zotov
et al. (1995) indiquent que les complexes chlorurés seraient les espèces dominantes pour le
transport de l'argent dans une solution entre 0.09 et 2.56 M NaCl à une température de 450°C
et une pression entre 500 et 1500 bars. Les causes principales de précipitations de Ag°
proposées par les auteurs sont la diminution de la concentration en soufre de la solution, une
variation du pH, une diminution de l'état d'oxydation ou le passage dans le champ de stabilité
de l'argent natif. Le refroidissement est un des mécanismes les moins importants,
particulièrement pour les fluides ou le pH est tamponné par la réaction d'altération des
feldspaths.
En effet, la forme la plus probable de complexation de l'argent dans les fluides d'Imiter
peut être approchée à l'aide du diagramme de Gammons et Barnes (1989) en utilisant les
paramètres suivant :
- température moyenne de formation 250°C (médiane des valeurs de Baroudi et al.
1999, sur les inclusions fluides)
- pH compris entre 6 et 8 pour illustrer le caractère neutre des solutions. Ceci conduit à
déterminer un ligant de type sulfuré pour l'argent et non pas chloruré comme l'interprète
Baroudi et al. (1999) au moyen de l'étude des inclusions fluides. De plus, le dépôt de l'argent
à partir de la forme Ag(SH) 2- se fait par augmentation de pH (solubilité décroissante ; Fig.
4.8), ce qui est réalisé lors du mélange entre des fluides ascendants sulfurés chauds et des
fluides sursalés alcalins (LW2, Baroudi et al., 1999) de l'encaissant. Ceux-ci participent

104
Partie II Chapitre 4 Etude paragénétique

également au refroidissement du système hydrothermal, facilitant de ce fait, le dépôt des


minéralisations.

Figure 4.8 Diagramme de stabilité de l'argent à 250°C en fonction du pH et de la fugacité en oxygène selon
Gammons et Barnes (1989).

4-7. Conclusion

L'étude paragénétique du gisement d'Imiter présentée dans ce travail complète les


travaux réalisés précédemment sur ce gisement (Vargas 1983 ; Guillou et al. 1988 ; Popov
1995 ; Baroudi et al. 1999). Nous définissons trois épisodes principaux, le second et le
troisième étant seuls minéralisés. L'épisode de remobilisation supergène (cémentation) des
auteurs anciens ne paraît pas exister à Imiter. Seuls y sont visibles des phénomènes
d'oxydation superficiels locaux reprenant des paragénèses anciennes mais qui ne conduisent
pas à un enrichissement secondaire de celle-ci.

105
Partie II Chapitre 4 Etude paragénétique

Les trois épisodes reconnus sont les suivants :

1- L'épisode tectono-métamorphique. Il correspond à la phase de recristallisation de la


déformation panafricaine B1-B2 mise en évidence dans les black shales du Néoprotérozoïque
moyen et se traduit par la recristallisation de pyrite essentiellement.
2- L'épisode hydrothermal à métaux de base. Il est associé au développement du halo de
métamorphisme de contact des intrusions de granitoïdes de la région d'Imiter. Les
minéralisations sont à Pb-Zn-Cu-As associées à un réseau de veines de quartz à chlorite et
muscovite. La gamme de température déterminée pour cet épisode à l'aide des thermomètres
muscovite et chlorite est comprise entre 600°C et 325°C.
3- L'épisode épithermal argentifère est décomposé en deux phases à quartz puis à
dolomite. Cet épisode correspond à la précipitation de l'essentiel de la minéralisation
argentifère accompagnée d'Hg, Co, Ni, As, Pb, Zn, Sb et Cu. La gamme de température de la
phase à quartz varie entre 350°C et 180°C. La température de la phase à dolomite n'a pu être
déterminée précisémment.
La phase à dolomite est caractérisée par une augmentation de la proportion de Hg-Co-
Ni-As et Te, par rapport à la phase à quartz. Ceci traduit un phénomène pulsatoire dans le
développement des minéralisations d'Imiter qui peut être mis en parallèle à la succession des
deux régimes tectoniques mis en évidence précédement.
Les caractéristiques du mode de transport de la minéralisation dans les fluides
épithermaux ont pu être précisées. L'Ag serait véhiculé sous forme de complexes sulfurés
Ag(HS)-2, à pH neutre. Ces fluides subiraient un mélange avec des fluides hypersalés
d'origine superficielle (bassin) conduisant à une augmentation du pH et une diminution de la
température. Cette interprétation s'oppose donc aux conclusions de Baroudi et al. (1999), qui
envisagent un transport de l'argent en solution chlorurée et donc une origine proximale des
métaux.
La présence de quantité importante de Hg, Co, Ni et à un degré moindre de Te associé à
la minéralisation argentifère suggère clairement une origine mantellique pour ces métaux.
Cette hypothèse est argumentée ci-après au moyen des traceurs géochimiques.

106
Partie II Chapitre 5 Analyses isotopiques du soufre dans les intrusions rhyolitiques et la minéralisation

Chapitre 5

Analyses isotopiques du soufre dans les intrusions rhyolitiques

et la minéralisation

5-1. Problématique et méthode d'analyse

L'analyse des isotopes du soufre des intrusions rhyolitiques et des minéralisations a


deux but principaux (i) Le premier but est de déterminer la ou les sources de soufre dans les
systèmes minéralisateurs, (ii) le second but vise à utiliser les caractéristiques du
fractionnement isotopique pour déterminer les variations des conditions physico-chimiques du
système hydrothermal (température, fO2, pH). Du fait de la superposition des différentes
phases de minéralisations ainsi que des caractéristiques particulières de la minéralisation
argentifère (plage polycristallines et richesse en inclusions), nous avons privilégié une
méthode d'analyse in-situ. L'essentiel des mesures a été réalisé à la sonde ionique (IMS)
CAMECA IMS 3F du CRPG de Nancy. Les procédures analytiques sont présentées en détail
dans le chapitre 3 Partie I de ce manuscrit. Deux autres méthodes d'analyses ont été utilisées
sur population de sulfures triés, par IRMS à l'Université de Queen's, Canada (collaboration
Kyser K.) et par spectromètre à source gazeuse (SG) VG6002 au CRPG-CNRS de Nancy.
L'ensemble des données est présenté par épisodes de minéralisations dans le tableau 6.1.
Les faciès volcaniques et hypovolcaniques du Néoprotérozoïque terminal, ainsi que les
granodiorites n'ont pas été analysés. Les roches de ces formations ne présentent pas, ou que de
très rares sulfures primaires (généralement de très petite taille et très oxydés donc non-
analysables).

5-2. Discussion et signification des résultats des analyses isotopiques du soufre

5-2-1. Les intrusions rhyolitiques


Neuf analyses (IMS, IRMS et SG) ont été effectuées sur les pyrites des intrusions
rhyolitiques de Tachkakacht et de Takhatert. Les valeurs de δ34S déterminées sont comprises
entre -7.4 ± 0.2 ‰ et -2.0 ± 0.4 ‰ (Fig. 5.1; Tableau 5.1). Elles sont significativement plus
légères que les valeurs de référence des sulfures mantelliques (δ34SCDT = 0 ‰, Sakai et al.,

107
Partie II Chapitre 5 Analyses isotopiques du soufre dans les intrusions rhyolitiques et la minéralisation

1980). Sakai et al. (1984) et Mandeville et al. (1998) ont étudié les variations des isotopes du
soufre, respectivement dans les basaltes du Kilauea et dans la série éruptive du Kratatau. Ils
mettent en évidence dans le cas du volcanisme subaérien l'importance du dégazage de SO2 sur
le fractionnement isotopique. Le dégazage rapide de SO2 dans des magmas ascendants induit
un déséquilibre isotopique entre les sulfates et les sulfures dans les liquides résiduels et les

Tableau 5.1 Tableau synthétique des résultats de δ34S. Abréviations : Py, pyrite ; Gal, galène ; Sph, sphalérite ;
Cpy, chalcopyrite ; Pyrar, pyrargyrite ; Apy, arsenopyrite ; Cin, cinabre ; IMS, sonde ionique CAMECA
IMS3F ; SG, spectromètre de masse à source gazeuse VG6002; IRMS, "Isotope Ratio Mass Spectrometry".

108
Partie II Chapitre 5 Analyses isotopiques du soufre dans les intrusions rhyolitiques et la minéralisation

vapeurs. Ce déséquilibre induit à son tour un fractionnement important des sulfures dans les
liquides résiduels. Lors de l'ascension brutale des magmas dans des conditions de fO2 faibles
le dégazage de SO2 enrichit le liquide résiduel en isotope léger. Les résultats présentés par les
auteurs suggèrent qu'il n'y a pas de ré-équilibration isotopique dans les magmas qui ont
rapidement dégazés juste avant leur solidification. La protrusion de Takhatert montre des
évidences de dégazage (flammes importantes), le dyke de Tachkakacht non. Les valeurs de
δ34SCDT obtenues sur ces deux échantillons sont respectivement de ca -7 ‰ et ca -2 ‰. Dans
le cadre du modèle proposé par Sakai et al. (1984), ces valeurs sont en accord avec les
observations géologiques. La variation des valeurs de δ34SCDT mesurées est également
comparable aux variations déterminées par Sakai et al. (1984) de l'ordre de 7‰.

5-2-2. L'épisode tectono-métamorphique


Cinq analyses (IMS) ont été réalisées sur des pyrites dans deux échantillons de black
shales (S33-64, IM00-41). Les valeurs de δ34SCDT obtenues sont homogènes et présentent une
gamme de variation comprise entre -37.4 ± 1.0 ‰ et -38.5 ± 1.0 ‰ (Fig. 5.1; Tableau 5.1).
Une valeur de δ34SCDT de -30.5 ± 1.5 ‰ a été déterminée sur une pyrite au contact de la veine
de carbonate. Cette valeur est probablement modifiée par le fluide qui précipite les
carbonates. Les valeurs de δ34SCDT déterminées sur les échantillons IM00-41 et S33-64 sont
en accord avec la gamme de valeurs connues pour les black shales dans des conditions de
dépôt en environnement euxinique (Ohmoto et Rye, 1979).

5-2-3. L'épisode hydrothermal à métaux de base (phase Qtz 1)


Sept analyses (IMS) ont été réalisées sur des pyrites (IM99-03, -37 -58, planche 5.X)
représentatives de cet épisode. Les valeurs de δ34SCDT obtenues présentent une gamme de
variations comprises entre -7.4 ± 0.5 ‰ et -2.0 ± 0.4 ‰ (Fig. 5.1 ; Tableau 5.1). Les valeurs
les plus légères sont déterminées dans les échantillons prélevés dans la partie supérieure du
gisement (1450 m).

5-2-4. L'épisode épithermal argentifère


Les analyses effectuées sur la paragenèse épithermale argentifère sont présentées selon
la succession paragenétique mise en évidence lors de l'analyse pétrographique (Partie II
chapitre 4). La très petite taille des minéraux disséminés dans l'encaissant n'a pas permis leur
analyse.

109
Partie II Chapitre 5 Analyses isotopiques du soufre dans les intrusions rhyolitiques et la minéralisation

Figure 5.1 Distribution des valeurs de δ34SCDT par phase de minéralisation et par type de sulfures

110
Partie II Chapitre 5 Analyses isotopiques du soufre dans les intrusions rhyolitiques et la minéralisation

La phase épithermale argentifère à quartz (Qtz 2)


Vingt quatre analyses ont été réalisées (IMS et IRMS) sur huit échantillons. Les
valeurs de δ34SCDT obtenues sur l'ensemble des sulfures analysés présentent une gamme de
variations comprises entre -4.1 ± 0.4 ‰ et -11.5 ± 0.4 ‰. Les gammes de valeurs de δ34SCDT
déterminées par type de sulfures sont comparables entre les pyrites et les galènes,
respectivement entre -4.1 ± 0.4 ‰ et -11.5 ± 0.4 ‰ et entre -4.8 ± 0.5 ‰ et -10.0 ± 0.5 ‰. La
gamme de δ34SCDT déterminée sur les sphalérites est la plus légère, entre -8.2 ± 0.2 ‰ et
-10.9 ± 0.2 ‰. Il n'y a pas de relation entre les valeurs de δ34SCDT mesurées, la lithologie et/ou
la côte d'échantillonnage. Cependant les sphalérites, qui présentent une gamme de valeurs
plus légères en moyenne que les pyrites et les galènes, apparaissent plus tard dans la
succession paragenétique (Fig. 5.1 ; Tableau 5.1)

La phase épithermale argentifère à dolomite


Quarante analyses ont été réalisées (IMS, SG et IRMS) sur onze échantillons. Les
valeurs de δ34SCDT obtenues sur l'ensemble des sulfures analysés présentent une gamme de
variations étendue, entre -1.8 ± 0.6 ‰ et -27.7‰ (Fig. 5.1 ; Tableau 5.1). La moyenne
pondérée réalisée sur l'ensemble des analyses est également plus légère que celle définie pour
la phase à quartz (Qtz2), respectivement -12 ‰ et -8.5 ‰. Les valeurs de δ34SCDT déterminées
sur la pyrargyrite est de -5 ‰. La valeur de δ34SCDT déterminée sur le cinabre par IRMS est de
-27.7 ‰. C'est la valeur la plus négative déterminée pour cette phase de minéralisation. Le
cinabre est le dernier sulfure à cristalliser dans cette paragenèse. Il n'y a pas de relation entre
les valeurs de δ34SCDT mesurées, la lithologie et/ou la côte d'échantillonnage

5-3. Discussion et conclusion sur la géochimie du soufre

Les données analytiques obtenues dans ce travail sont représentées de façon


synthétique dans la figure 5.1. Une dérive vers des valeurs de plus en plus légères depuis les
pyrites des intrusions rhyolitiques jusqu'aux pyrites de la phase tectono-métamorphique
apparaît clairement sur cette figure. Le paramètre température et les fractionnements qu'il
induit dans le système isotopique du soufre est la première hypothèse qu'il convient
d'examiner pour expliquer cette dérive (Ohmoto et Rye, 1979). Cependant dans le cas
d'Imiter, un essai de calcul de température de cristallisation à partir des couples pyrite-galène,
sphalérite-galène et pyrite-sphalérite de la phase Qtz2 a donné des températures incohérentes

111
Partie II Chapitre 5 Analyses isotopiques du soufre dans les intrusions rhyolitiques et la minéralisation

(négatives ou trop élevées) avec les températures estimées pour cette phase épithermale (350-
180°C). Ceci implique que l'équilibre isotopique n'est jamais atteint dans le système. Il
convient donc de trouver une autre explication à cette dérive du δ34SCDT à Imiter. Une partie
des variations isotopiques observées dans le dyke rhyolitique de Tachkakacht et la protrusion
de Takhatert (-2 à -7 ‰) peut s'expliquer par un dégazage de SO2 des fluides ascendants
entraînant un fractionnement préférentiel de l'isotope 34S et donc un enrichissement relatif en
32
S dans les sulfures (Sakai et al. 1984). L'ordre de grandeur de cette dérive mise en évidence
à Imiter est comparable à celle observée dans la série éruptive du Krakatoa (Mandeville et al.
1998). Aux variations près dont nous venons de discuter, les valeurs de δ34SCDT déterminées
sur les pyrites des intrusions rhyolitiques, représenteraient les valeurs des sulfures à l'équilibre
avec le réservoir magmatique. Ce sont les valeurs les plus lourdes mesurées à Imiter et leur
limite supérieure est -2 ‰.
Toutes les valeurs mesurées dans les deux épisodes minéralisés (épisode hydrothermal
à métaux de base et épisode épithermal argentifère Qtz2 et dolomite) varient entre cette valeur
de -2 ‰ et les valeurs les plus légères déterminées dans les pyrites de la phase tectono-
métamorphique qui s'étalent entre -30 ‰ et -38 ‰. Il est donc tout à fait réaliste d'interpréter
la dérive des valeurs dans les phases minéralisées comme représentative d'un mélange de
deux réservoirs équilibrés, l'un avec le soufre magmatique et l'autre avec le soufre des black
shales du Néoprotérozoïque moyen. A Imiter, l'étude des isotopes du soufre met donc
clairement en évidence deux sources possibles pour cet élément : l'une magmatique, liée soit
au volcanisme rhyolitique (épisode épithermal argentifère) soit aux granodiorites (épisode
hydrothermal à métaux de base), l'autre métasédimentaire liée aux black shales du
Néoprotérozoïque moyen et surtout exprimée dans la phase hydrothermale argentifère.
En conclusion, cette étude des isotopes du soufre ne permet pas de trancher clairement
sur l'origine de la minéralisation d'Imiter et laisse la porte ouverte aux deux sources possibles.
Il nous est donc apparu indispensable d'utiliser d'autres traceurs isotopiques pour essayer de
résoudre cette question. Dans ce but, nous avons choisi le couple Re-Os.

112
Partie II Chapitre 6 Analyse isotopique Re/Os

Chapitre 6

Analyse isotopique Re/Os

6-1. Présentation des échantillons analysés

Cette étude a été réalisée en collaboration avec L. Reisberg et C. Zimmerman. Neuf


échantillons ont été sélectionnés pour l'analyse Re/Os et trois d'entre eux ont été dupliqués.
Les échantillons sélectionnés appartiennent à la minéralisation argentifère (sulfure et argent
natif), aux intrusions rhyolitiques du Néoprotérozoïque terminal (pyrite) et à la série
métasédimentaire du Néoprotérozoïque moyen (pyrite et roche totale). Les différentes
fractions ont été isolées par un tri manuel sous loupe binoculaire. Une étude pétrographique
en lame mince complète les observations macroscopiques (planche 6.1). Les relations
mutuelles complexes entre les différentes phases représentatives de la minéralisation
argentifère rendent très délicate la séparation complète de ces phases (planche 6.1) et donc
l'obtention de fractions pures pour l'analyse Re/Os. Ce point est très important et sera discuté
lors de l'interprétation des résultats. Suivant les sulfures, nous pouvons estimer la pureté des
phases séparées à 95% (galène) voire 99% (pyrite). Les analyses, que nous avons effectuées,
représentent les premières données disponibles sur l'argent natif et la pyrargyrite.

6-2. Résultats des analyses isotopiques du couple Re/Os

Les compositions isotopiques en Os et les teneurs en Re et en Os, sont présentées dans


le tableau 6.1. Les valeurs corrigées des blancs de chimie en Os sont données en italique dans
la partie droite pour comparaison. Le blanc de chimie mesuré est égal à [188Os] = 9 ± 5 10-16
M/g avec un rapport isotopique 187O/188Os de 0.26 ± 0.17. Néanmoins plusieurs échantillons,
dans cette étude et dans d'autres menées à la même époque, ont démontré une quantité totale
d'Os inférieure à celle du blanc. Cela suggère que le blanc en Os risque d'être surestimé,
éventuellement grâce à un lessivage renforcé des parois du tube de Carius ou du bécher en
téflon en l'absence d'échantillon. Pour cette raison nous utiliserons les rapports et les teneurs
en Os non-corrigées de la contribution du blanc d'Os dans la discussion qui suit. La
comparaison entre les valeurs des rapports isotopiques 187O/188Os corrigés et non corrigés de
la contribution du blanc montre qu'elles sont semblables pour la plupart des échantillons, donc
ce choix ne changera pas les conclusions de l'étude Re/Os. En outre, les échantillons IM99-51

113
Partie II Chapitre 6 Analyse isotopique Re/Os

et IM00-37(2) contiennent des quantités d'Os inférieures à celle du blanc et donc ne seront pas
discutés. Les blancs de Re varient de façon aléatoire entre 2 et 22 pg. Les incertitudes données
pour [Re], et les rapports isotopiques 187Re/188Os et 187Os/188Osinitiale prennent en compte cette
variation des valeurs de blanc de Re.

Tableau 6.1 Composition isotopique en Os et concentration en Os et Re des échantillons de la minéralisation


argentifère et des intrusions rhyolitiques analysés. (2) : duplicata. Les valeurs des rapports isotopiques
188
Os/188Os et les teneurs de 188Os, corrigées du blanc sont données en italique dans les deux dernières colonnes.

Dans l'épisode argentifère et les intrusions rhyolitiques, les teneurs en Re et Os varient


respectivement d'un à deux ordres de grandeur suivant la nature des sulfures analysés. Cette
187
variation n'a aucune influence sur les rapports isotopiques Os/188Os. Les échantillons
dupliqués présentent des rapports isotopiques 187Os/188Os et des teneurs en Os variables. Ceci
suggère soit une hétérogénéité dans l'échantillon, soit une différence dans l'attaque acide. Les
échantillons associés aux black shales du Néoprotérozoïque moyen présentent des teneurs et
des rapports isotopiques très supérieurs aux autres échantillons analysés mais également très
variables. Les plages de pyrites disséminées dans les black shales présentent les valeurs de
rapport 187Os/188Os et les teneurs en Re les plus élevées. Le rapport 187Os/188Os déterminé en
roche totale sur les black shales est de 2.7564. Cette valeur est comparable aux rapports
187
Os/188Os déterminés par Singh et al. (1999) sur les black shales, d'âge comparable, des
mines de Durmala et de Maldeota et de la région de Theog (Inde) (187Os/188Os compris entre
1.739 et 6.926). Les échantillons des black shales présentent tous des valeurs de
187
Os/188Osinitial négatives. L'obtention de valeurs négatives pour le rapport 187Os/188Os peut

114
Planche 6.1

L'échantillon IM00-29 illustre parfaitement la complexité de la minéralisation


argentifère. C'est un amas de pyrargyrite dans une veine de dolomite rose dans le conglomérat
de base de la série néoprotérozoïque terminal (Puits III, niveau 1374m). Macroscopiquement
cet amas semble homogène. Une observation en lame mince permet d'identifier des inclusions
de galène, d'argentite et de sphalérite (Photographie 6.1, 6.2, 6.4, 6.5). La répartition de ces
inclusions n'est pas homogène, ainsi là sphalérite est prépondérante au niveau des épontes
(Photographie 6.2), alors que la galène et l'argentite sont plus observées au centre de l'amas de
pyrargyrite (Photographie 6.1-6.3-6.4). Les relations entre les différentes phases sont
complexes, la pyrargyrite remplace la sphalérite, la galène et l'argentite. La galène est
remplacée également par l'argentite. Les photographies 6.3 et 6.4 représentent la même zone
prise en lumière transmise (6.3) puis réfléchie (6.4). La photographie 6.3 présente les reflets
rougeâtres caractéristiques des argents rouges (proustite-pyrargyrite).
Partie II Chapitre 6 Analyse isotopique Re/Os

Figure 6.1 Diagramme d'évolution du rapport 187Os/188Os en fonction du temps (Les échantillons prélevés dans
la phase argentifère sont représentés en gras)

être expliquée soit par un problème d'ordre analytique lié à des rendements d'attaque et de
187
dissolution variables et qui faussent les rapports Re/188Os, soit par une contribution

115
Partie II Chapitre 6 Analyse isotopique Re/Os

importante du blanc pour les échantillons pauvres en Os, soit par le fonctionnement du
système isotopique en système ouvert (Foster et al., 1996). Cette dernière hypothèse est
favorisée dans le cas des échantillons de black shales. Dans les black shales l'Os et le Re ne
sont pas concentrés dans les sulfures mais pourraient être associés à la matière organique et
donc plus solubles dans les fluides météoriques et/ou hydrothermaux (Pierson - Wickmann et
al., 1999). Ces auteurs et Jaffe et al. (2000) proposent une perte de Re et d'Os par
remobilisation et altération (Xiong et Wood, 1999). Peuker-Ehrenbrink et Hannigan, (2000)
montrent que les black shales altérés perdent de 45% à 90% de leur teneur en Os initial. Dans
notre contexte géologique cette hypothèse semble la plus réaliste. Dans le cas d'un système
isotopique clos depuis la cristallisation (par exemple : IM99-74) le manque de reproductibilité
des analyses dupliquées est probablement expliqué par l'addition d'une quantité inappropriée
du traceur à l'échantillon lors de la première analyse du fait de l'absence de données préalables
sur les teneurs en Os et Re de l'échantillon. La nature hétérogène des phases analysées et la
répartition en "pépite" de l'Os et du Re dans les phases sulfurées contribuent également à
compliquer l'équilibre échantillon-traceur.

6-3. Interprétation des analyses isotopiques du couple Re/Os

Pour tous les échantillons de l'épisode épithermal argentifère, quelle que soit la phase
analysée (sulfure ou amalgame d'argent, IM99-51B ; IM00-37-49-50-52), les rapports
187
Os/188Os sont localisés sur la droite d'évolution du manteau, ce qui indiquent sans
ambiguïté la dominance d'une source mantellique des métaux (Fig. 6.1). Ceci est un résultat
majeur obtenu grâce à l'utilisation du traceur Re/Os. Ces analyses complètent et précisent les
résultats obtenus par les analyses isotopiques du soufre.
Il est possible d'estimer la contribution éventuelle du réservoir isotopique
187
métasedimentaire du Néoprotérozoïque moyen en supposant que la valeur Os/188Os de la
minéralisation argentifère est le résultat de la contribution de deux pôles purs, représentés par
le manteau d'un côté (187Os/188Os = 0.12) et par les black shales de l'autre (187Os/188Os 550Ma =
inconnu).
La signature isotopique 187Os/188Os des mers précambriennes est inconnue. Aussi nous
supposons que la valeur 187Os/188Os initiale (à ca. 800 Ma) minimale est identique à celle du
manteau (187Os/188Os = 0.12). La contribution radiogénique en 187Os, entre 800 Ma et 550 Ma,
187
est déterminée en supposant que la valeur Os/188Os actuelle correspond à 800 Ma de
187
contribution radiogénique dans un système non perturbé. La valeur du rapport Os/188Os à

116
Partie II Chapitre 6 Analyse isotopique Re/Os

550 Ma est estimée à ~0.822, ce qui représente une valeur minimale. En fonction de ces
hypothèses nous avons déterminé pour chaque échantillon caractérise de l'épisode de la
minéralisation argentifère la contribution maximale d'Os dérivée du réservoir black shale à
partir des rapports isotopiques 187Os/188Os initiaux. Les résultats sont présentés dans le tableau
6.2. La contribution maximale estimée est de l'ordre de 10 %, elle est probablement trés sur-
évaluée.

Tableau 6.2 Contribution de l'Os dérivé des black shales dans la minéralisation argentifère en fonction des
187
rapports isotopiques initiaux calculés à 550 Ma. Le rapport Os/188Os initial de l'écahantillon IM00-37, est
irréaliste, aussi nous avons utilisé le rapport mesuré pour obtenir une estimation maximale pour cet échantillon

La contribution du réservoir métasédimentaire dans le système isotopique Re/Os de la


minéralisation argentifère est donc négligeable. C'est un résultat majeur de cette étude qui
complète et précise l'étude des isotopes du soufre et qui montre que si l'ambiguïté peut
demeurer quant à l'origine de l'élément soufre (magmatique ou encaissant métasédimentaire),
celle-ci est totalement levée en ce qui concerne la source des métaux qui apparaît
essentiellement mantellique.

117
Partie II Chapitre 7 Datations du plutonisme, du volcanisme et de la minéralisation

Chapitre 7

Datations du plutonisme, du volcanisme

et de la minéralisation

7-1. Problématique

En métallogénie, les études géochronologiques apportent des arguments déterminants


dans l'élaboration puis la validation d'un modèle génétique. Dans ce chapitre, nous tentons de
déterminer par différentes méthodes de datation, les relations temporelles existants entre les
intrusions plutoniques et volcaniques et l'hydrothermalisme associé. Ces datations
permettrons de valider la chronologie relative des différents objets définis par les observations
de terrain (Partie II chapitre 3). Il existe de nombreuses méthodes géochronologiques
permettant de dater directement ou indirectement les gisements (U/Pb, K/Ar, Ar/Ar, Sm/Nd,
Rb/Sr, Re/Os, La/Ba; Chesley, 1999). Cependant, dater précisément un gisement est difficile.
En effet, certains gisements ne possèdent pas de minéraux analysables, ou ont subi des
événements thermiques et/ou chimiques nombreux, qui altèrent les géochronomètres. De plus,
les techniques de datation utilisent souvent des minéraux de gangue ou d'altération, dont la
relation paragénétique avec la minéralisation n'est pas toujours bien établie. Deux méthodes
géochronologiques ont été utilisées dans ce travail, la méthode U/Pb sur monograins de zircon
à la sonde ionique CAMECA IMS 1270 et la méthode 40Ar/39Ar sur monograins de muscovite
par fusion laser.

7-2. Datation U/Pb du plutonisme et du volcanisme

Trois échantillons ont été analysés; ils proviennent des intrusions rhyolitiques de
Tachkakacht et de Takhatert et de la granodiorite de Taouzzakt. La position stratigraphique
relative et les caractéristiques pétrographiques des ces objets sont décrites dans le chapitre 3
de la partie II de ce manuscrit.

7-2-1. Résultats des datations U/Pb


Les grains de zircons sélectionnés sont de petite taille (50-200 µm). Ils sont
homogènes ou présentent une fine zonation magmatique (Fig 7.1-7.2-7.3). Tous les grains

119
Partie II Chapitre 7 Datations du plutonisme, du volcanisme et de la minéralisation

sont automorphes, prismatiques ou aciculaires (ou des fragments de cristaux automorphes).


Les rapports isotopiques et les âges calculés sont présentés dans les tableaux 7.1-7.2-7.3. Les
erreurs reportées dans les tableaux 7.1-7.2-7.3 incluent l'erreur statistique sur le plomb
commun, l'erreur associée à la correction du plomb commun et l'erreur systématique associée
à la procédure de calibration. Du fait d'une teneur en 206Pb très supérieure à celle du 207Pb, le
206
rapport Pb/238U (et les âges correspondants) présente une marge d'erreur plus faible que le
207
rapport Pb/235U (tableau 7.1 - 7.2 - 7.3). Pour cette raison nous ne discuterons ici que des
206
âges Pb/238U. Les rapports 207
Pb/235U sont donnés dans les tableaux 7.1-7.2-7.3 pour
comparaison. Les diagrammes concordia des différents échantillons sont présentés dans les
figures 7.1-7.2-7.3. Les diagrammes concordia ainsi que les âges moyens pondérés sont
réalisés avec le programme Isoplot développé par Ludwig K (1999).

La granodiorite de Taouzzakt
207
Seize grains de zircons ont été analysés. Les âges Pb/235U et 206
Pb/238U sont
discordants pour la plupart des analyses réalisées. La distribution des âges 206Pb/207Pb dans le
diagramme concordia révèle trois groupes différents (Fig. 7.1 ; tableau 7.1). Les deux
premiers groupes sont constitués d'âges concordants répartis respectivement entre 569 ± 4 Ma
et 579 ± 4 Ma (âge moyen pondéré : 573 ± 4 Ma ; MSWD : 2,6 ; n = 4), et entre 653 ± 3 Ma
et 677 ± 6 Ma. Le troisième groupe est constitué de sept âges discordants répartis le long

Tableau 7.1 Résultats analytiques de la datation U/Pb par sonde ionique des zircons de la granodiorite de
Taouzzakt. Les rapports isotopiques du plomb sont corrigés du plomb commun. Les rapports U/Pb sont
déterminés en utilisant la corrélation linéaire déterminée sur les standards.

120
Partie II Chapitre 7 Datations du plutonisme, du volcanisme et de la minéralisation

206
Figure 7.1 Diagramme Pb/238U vs 207
Pb/235U des analyses à la sonde ionique CAMECA IMS 1270 sur
monograin de zircon de la granodiorite de Taouzzakt.

d'une discordia dont l'intercept supérieur à 572 ± 5 Ma (MSWD = 0,6 ; n = 10) est localisé au
niveau du premier groupe à (573 ± 4 Ma). Cet âge est considéré comme l'âge de mise en place
de la granodiorite de Taouzzakt. L'intercept inférieur de la discordia tend vers l'origine de la
courbe concordia. La droite discordia représente une perte en plomb continue. Les deux âges
concordants à ca. 650 Ma sont réalisés sur des zircons monophasés. Ces grains de zircons sont
des xénocristaux qui témoignent de l'existence d'un événement magmatique contemporain de
la déformation B1 (Leblanc et Lancelot, 1980). Ces sont les âges les plus anciens mis en
évidence dans l'Anti-Atlas oriental.

La protrusion rhyolitique de Takhatert


Vingt deux analyses donnent des âges 206Pb/207Pb concordants répartis entre 550 Ma et
650 Ma (Fig. 7.2 ; tableau 7.2). Un groupe bien défini de 9 âges concordants donne un âge
moyen pondéré de 550 ± 3 Ma (MSWD = 2,5 ; n = 9), considéré comme l'âge de mise en
place de la rhyolite. Treize grains de zircons révèlent des âges concordants dispersés entre 560
± 2 Ma et 647 ± 3 Ma. Ils représentent probablement des xénocrystaux hérités des formations
encaissantes plus anciennes (les granitoïdes, la série volcanique néoprotérozoïque terminale).
Dans ce groupe, il est possible d'identifier les âges déterminés sur la granodiorite de
Taouzzakt (ca 570 Ma), ainsi que les âges des déformations Pan-africaines B1-B2 (ca. 600

121
Partie II Chapitre 7 Datations du plutonisme, du volcanisme et de la minéralisation

Ma et 650 Ma, Leblanc et Lancelot, 1980). Les cristaux présentant des cœurs hérités n'ont pas
été analysés.

Tableau 7.2 Résultats analytiques de la datation U/Pb par sonde ionique des zircons de l'intrusion rhyolitique de
Takhatert. Les rapports isotopiques du plomb sont corrigés du plomb commun. Les rapports U/Pb sont
déterminés en utilisant la corrélation linéaire déterminée sur les standards.

206
Figure. 7.2 Diagramme Pb/238U vs 207
Pb/235U des analyses à la sonde ionique CAMECA IMS 1270 sur
monograin de zircon de la protrusion rhyolitique de Takhatert

122
Partie II Chapitre 7 Datations du plutonisme, du volcanisme et de la minéralisation

Le dyke rhyolitique de Tachkakacht


Les âges 206Pb/238U obtenus (Fig. 7.3 ; tableau 7.3) varient entre 526 ± 3 Ma et 559 ± 2
Ma. Les âges sont tous concordants et forment un seul groupe. L'âge moyen pondéré
déterminé sur l'ensemble du groupe est de 547 ± 8 Ma (MSWD = 21 ; n = 10). Les analyses
204
sont perturbées par une teneur importante en Pb (204Pb/206Pb = 10-3). L'analyse la moins
perturbée (204Pb/206Pb = 10-3) donne un âge 206
Pb/238U de 551 ± 1 Ma. Bien que moins bien
défini cet âge est similaire à celui déterminé sur la protrusion de Takhatert.

Tableau 7.3 Résultats analytiques de la datation U/Pb par sonde ionique des zircons du dyke rhyolitique de
Tachkakacht. Les rapports isotopiques du plomb sont corrigés du plomb commun. Les rapports U/Pb
sont déterminés en utilisant la corrélation linéaire déterminée sur les standards.

206
Figure. 7.3 Diagramme Pb/238U vs 207
Pb/235U des analyses à la sonde ionique CAMECA IMS 1270 sur
monograin de zircon de l'intrusion rhyolitique de Tachkakacht

123
Partie II Chapitre 7 Datations du plutonisme, du volcanisme et de la minéralisation

7-2-2. Analyse chimique des zircons de la rhyolite de Takhatert et de la granodiorite


de Taouzzakt
Afin de préciser la nature des différentes populations de zircons individualisés lors des
datations U/Pb, il est apparu indispensable de réaliser, a posteriori, des analyses chimiques
des zircons montés sur les bagues époxy. Ces analyses chimiques réalisées à la microsonde
électronique seront confrontées aux données de Pupin (1992) sur ce sujet.

La granodiorite de Taouzzakt
Comparées aux données réalisées par Pupin (1992), les valeurs de Zr/Hf sont
similaires aux valeurs déterminées pour les zircons de granites calco-alcalins. Dans le
diagramme HfO2 vs Y2O3 de Pupin (1992) nos analyses sont réparties de façon homogène
entre les domaines calco-alcalins (CA) et calco-alcalins potassiques (CCA) (Fig. 7.4).

Figure 7.4 Diagramme de caractérisation géochimique HfO2 vs. Y2O3 d'après Pupin (1992) des grains de zircon
de la protrusion de Takhatert et de la granodiorite de Taouzzakt

124
Partie II Chapitre 7 Datations du plutonisme, du volcanisme et de la minéralisation

La protrusion rhyolitique de Takhatert


Placées dans le diagramme HfO2 vs. Y2O3 de Pupin (1992), les analyses de zircon
présentent une répartition bimodale (Fig. 7.4). Un premier groupe, de nature calco-alcaline à
calco-alcaline potassique présente des teneurs en HfO2 inférieures à 1.3%, similaires aux
zircons de la granodiorite de Taouzzakt. Ceci témoigne, selon Pupin (1992), d'une de
cristallisation à partir d'un magma sec d'origine mantellique. Le premier groupe est interprété
comme des xénocristaux provenant des formations recoupées lors de la mise en place de la
rhyolite. Le second groupe présentant des teneurs en HfO2 supérieures à 1.3%, est contenu
dans le champ des migmatites. Ceci suggère selon Pupin (1992), des conditions de
cristallisation plus crustales et riches en eau.

7-2-3. Discussion et signification des âges U/Pb


L'analyse in-situ à la sonde ionique CAMECA IMS 1270 sur monograins de zircon a
permis de mettre en évidence deux événements magmatiques séparés de 20 Ma. Une première
intrusion plutonique (massif de Taouzzakt) datée à 572 ± 5 Ma et un second événement
volcanique (protrusion de Takhatert) daté à 550 ± 3 Ma. Les âges de ces événements sont en
accord avec leur position stratigraphique relative déterminée par les observations de terrains.
L'âge de la granodiorite est plus récent que celui de la base de la série volcanique
néoprotérozoïque tardif qu'elle recoupe et qui est daté à 580 ± 12 Ma (Mifdal et Peucat,
1985). De même l'âge de la protrusion de Takhatert et celui du dyke de Tachkakacht sont plus
récents que celui du sommet de la série volcanique néoprotérozoïque tardif qu'elle recoupe et
qui est daté à 563 ± 5 Ma (Mifdal et Peucat, 1985) et plus anciens que le Cambrien moyen
daté à 522 ± 2 Ma (Landing et al., 1998). L'analyse in situ sur monograin, nous a permis
également de révéler l'existence d'autres événements magmatiques du Pan Africain dans
l'Anti-Atlas oriental par l'intermédiaire des déterminations d'âge des xénocristaux de la
rhyolite.

7-3. Datation 40Ar/39Ar des muscovites dans l'auréole de minéralisation

Quatre échantillons ont été sélectionnés, IM98-03, IM99-37, IM99-58 et IM00-53.


L'ordre paragénétique, la pétrographie et les caractéristiques cristallographiques et
thermométriques, sont indiqués dans le chapitre 4 de la partie II. Pour des raisons pratiques
d'échantillonnage (taille des grains), les muscovites analysées appartiennent toutes à la

125
Partie II Chapitre 7 Datations du plutonisme, du volcanisme et de la minéralisation

générations Ms1. Les échantillons ont été prélevés dans des zones minéralisées
particulièrement riches.

7-3-1. Les procédures analytiques


Dans cette étude, deux procédures analytiques différentes sont mises en œuvre. (1) Les
muscovites séparées sont emballées dans une feuille d'aluminium avec des morceaux de
standards, puis irradiées en position 5C dans le réacteur nucléaire de McMaster (Hamilton,
Ontario, Canada) pendant une durée de temps appropriée d'après l'âge supposé de
l'échantillon. Les données isotopiques 40Ar/39Ar des échantillons IM99-37, IM99-58 et IM00-
53 sont obtenues soit par fusion par palier avec un laser continu 8WLexel 3500, soit par spot
fusion. (2) Les analyses sont effectuées avec un spectromètre de masse MAP 216 à
l'Université de Queen's (Canada). Pour l'échantillon IM98-03, la fusion par palier a été
réalisée avec un laser continu Coherent Innova 70-4 couplé à un spectromètre de masse VG
3600 à l'Université de Nice (Ruffet et al., 1991). Les âges et les erreurs sont calculés selon la
formule donnée par Dalrymple et al. (1981). L'erreur sur les âges est donnée à 2σ.

7-3-2. Résultats de la datation 40Ar/39Ar


40
Les résultats de la datation Ar/39Ar sont présentés figure 7.5. L'ensemble des
analyses présente des spectres perturbés ne permettant pas de calculer des âges plateaux, à
l'exception de l'échantillon IM99-37 (560 ± 5 Ma, sur 100% d'39Ar en quatre paliers).
L'ensemble des spectres à l'exception de l'échantillon IM98-03 présente une baisse
significative des âges mesurés et une augmentation de la marge d'erreur entre 60% et 80% de
gaz libéré.

Echantillon IM99-37 (Fig. 7.5a) : C'est la seule analyse qui permet de déterminer un
âge plateau à 560 ± 5 Ma (100% d'39Ar libéré, en 4 étapes). Cet âge est identique à l'âge
intégré calculé à 560 ± 9 Ma. L'âge déterminé sur l'étape de plus haute température est de
565 ± 8 Ma. L'âge minimum déterminé en base de spectre est de 540 ± 17 Ma.

Echantillon IM99-58 (Fig. 7.5b) : La muscovite analysée a fourni un âge intégré de


570 ± 10 Ma (MSWD = 4,2). L'étape de plus haute température donne un âge à 577 ± 4 Ma.

126
Partie II Chapitre 7 Datations du plutonisme, du volcanisme et de la minéralisation

Figure 7.5 Spectres d'âge des échantillons de la phase Qtz1 et âges in-situ en spot analyses dans un feuillet de
l'échantillon IM00-53

Les âges minima qui forment la base du spectre sont localisés entre 60 % et 80 %
d'39Ar libéré. Les âges déterminés sur ces étapes sont de 516 ± 26 Ma et de 528 ± 17 Ma.

127
Partie II Chapitre 7 Datations du plutonisme, du volcanisme et de la minéralisation

Echantillon IM00-53 (Fig. 7.5c) : Un spectre en onze étapes a été réalisé sur un
monograin de muscovite. Les âges paliers se répartissent entre 482 ± 4 Ma et 573 ± 3 Ma. Le
spectre est perturbé et présente une forme en selle. Les âges les plus bas sont localisés entre
50 % et 80 % d'39Ar libéré. Ils sont compris entre ca. 555 Ma et ca. 559 Ma. L'étape de plus
haute température révèle un âge de 563 ± 5 Ma. L'âge intégré calculé sur l'ensemble du
spectre donne un âge de 560 ± 17 Ma (MSWD = 49).

Echantillon IM98-03 (Fig. 7.5d) : L'âge intégré défini sur cette muscovite est de 564 ±
06 Ma (MSWD = 82). Les quatre premières étapes de basse température correspondent à un
phénomène de dégazage superficiel. Le premier âge de basse température est de 520 ± 2 Ma.
Les étapes suivantes montrent un accroissement constant des âges jusqu'aux étapes de haute
température. L'âge déterminé sur la dernière étape est de 573 ± 1 Ma. Le spectre en escalier de
l'échantillon IM98-03 peut être interprété suivant un modèle de diffusion de Turner (1968),
caractéristique d'une perte d'40Ar lors d'un événement thermique plus récent.

Echantillon IM00-53 (âge spot) (Fig. 7.5e) : Une série de dix spot-fusion a été réalisée
sur un monograin de muscovite Ms1. Cette muscovite est composée de deux zones distinctes,
une première claire et translucide et une seconde, au centre du grain, grisâtre et recoupée par
des micro fractures. Les âges réalisés se répartissent en deux groupes. Le premier groupe est
constitué d'âges inférieurs à 551 Ma avec des marges d'erreur entre 17 et 19 Ma. Ils
correspondent aux analyses réalisées dans la zone fracturée de la muscovite. Le second
groupe est composé d'âge à ca. 561 Ma avec des marges d'erreur plus faibles (5 Ma). Les
spots sont localisés dans des zones "saines" du feuillet de muscovite. Les marges d'erreur
deviennent plus importantes lorsque le spot est localisé en bordure du feuillet.

7-3-3. Discussion et signification des âges 40Ar/39Ar


Les âges intégrés calculés pour les quatre échantillons sont compris entre 560 Ma et
570 Ma, ce qui est similaire, aux marges d'erreur près, à l'âge U/Pb de la granodiorite de
Taouzzakt datée à 572 ± 5 Ma. La similitude est encore meilleure si l'on compare les âges
40
U/Pb aux âges Ar/39Ar obtenus sur les paliers de plus haute température compris entre
563 ± 5 Ma et 577 ± 4 Ma. Les muscovites Ms1 analysées appartiennent à l'épisode
40
hydrothermal à métaux de base. Ces résultats Ar/39Ar sont conformes aux âges U/Pb
déterminés sur la granodiorite de Taouzzakt (572 ± 5Ma)

128
Partie II Chapitre 7 Datations du plutonisme, du volcanisme et de la minéralisation

L'interprétation des perturbations observées sur les spectres 40Ar/39Ar peut également
apporter des informations importantes sur l'âge de l'épisode épithermal argentifère.
En effet, les âges les plus bas obtenus sur les paliers de moyenne température des
échantillons IM99-37 -58 et IM00-53 donnent des âges compris entre 516 ± 26 Ma et 555 ± 6
Ma. Ces observations peuvent être interprétées soit comme le résultat de dégazages successifs
dans différents domaines du cristal analysé, soit comme le résultat d'une perturbation
thermique et d'une recristallisation (Cheilletz et al., 1991). Ces effets ont pu être amplifiés par
39
le recul de Ar lors de l'irradiation, ce qui augmente l'aspect en scelle du spectre au niveau
des paliers de moyennes températures (Ruffet et al., 1991). Compte tenu de l'existence de
deux générations de muscovite ainsi que de la forme générale des spectres, une réinitialisation
partielle du système isotopique accompagnée d'une recristallisation des muscovites primaires
Ms1 semble une hypothèse acceptable. Cette hypothèse est validée par la répartition des âges
spots dans l'échantillon IM00-53. Les âges spots réalisés dans la zone claire et dans la zone
sombre de l'échantillon IM00-53 sont, respectivement, comparables aux âges intégrés et aux
âges de base de scelle déterminés pour les différents échantillons. Cette expérience permet de
confirmer l'existence de deux groupes d'âges.
Ainsi les analyses 40Ar/39Ar effectuées sur les muscovites Ms1 mettent en évidence un
événement thermique ultérieur qui perturbe le système isotopique K-Ar des minéraux. Les
températures de 350-180°C estimées pour l'épisode épithermal argentifère font de cet
événement un bon candidat à l'origine de cette perturbation. En outre, les âges de base de selle
compris entre 555 et 540 Ma, les analyses spots dans la zone fracturée comprises entre 534 et
551 Ma sont similaires à l'âge U/Pb des intrusions rhyolitiques à Imiter.
40
Les données Ar/39Ar et U/Pb établissent donc définitivement le synchronisme de
l'épisode rhyolitique et de l'épisode épithermal argentifère, déjà mis en évidence lors de
l'étude structurale (Partie II, chapitre 3).

129
Partie II Chapitre 8 Conclusions sur l'étude du gisement d'Imiter

Chapitre 8

Conclusions sur l'étude du gisement d'Imiter

Au terme de cette étude, il convient de dégager les principaux paramètres et les


événements qui sont à l'origine des concentrations métallifères et permettent d'envisager des
processus métallogéniques plausibles.

8-1. Le contrôle lithologique et structural

Les observations en galerie ont permis de mettre en évidence l'importance de la


barrière lithologique matérialisée par la coulée andésitique et par les granodiorites. Ce
contrôle lithologique est également illustré par le pouvoir réducteur des black shales et par
leur forte perméabilité, favorables au dépôt de la minéralisation. Le contrôle structural est un
phénomène majeur pour le gisement d'Imiter. C'est le principal guide de prospection à
l'échelle du gisement. La mise en place de la minéralisation est synchrone d'une distension de
direction N-S importante. Ce sont les failles de direction E-W à pendage Nord associées aux
failles N50°E à pendage Nord-Ouest qui présentent le maximum de déformation et les plus
fortes teneurs en argent. Cependant, la faille principale, qui marque le contact
Néoprotérozoïque moyen/ tardif, n'est pas la structure la plus minéralisée. Les minéralisations
se concentrent dans les drains secondaires. Cet événement distensif guide également la mise
en place des intrusions rhyolitiques synchrones de l'épisode épithermal argentifère.

8-2. Les minéralisations et les altérations

Les études paragénétiques sont importantes car elles ont permis de distinguer deux
épisodes minéralisateurs, (i) un hydrothermalisme précoce développé dans l'auréole de
métamorphisme de contact des granodiorites et (ii) un épisode épithermal argentifère induit
par le volcanisme rhyolitique néoprotérozoïque terminal et qui se superpose spatialement au
premier épisode.
L'estimation, sur un certain nombre d'échantillons, des conditions de température, de
fugacité en soufre et en oxygène ainsi que du pH, a permis de fixer les caractéristiques
physico-chimiques correspondants au domaine de stabilité des assemblages minéralogiques
observés.

131
Partie II Chapitre 8 Conclusions sur l'étude du gisement d'Imiter

Ainsi la température de minéralisation apparaît comprise entre 350°C et 180°C. Le pH


de la solution est proche de la neutralité (pH ~ 7). L'argent est véhiculé dans la solution sous
forme de complexes sulfurés (Ag(SH)-2). Les variations de chimisme du fluide illustrées par
le passage de gangue à quartz à une gangue carbonaté et par l'apparition et l'augmentation de
volatils dans la paragenèse carbonatée sont interprétées en terme de recharge du système par
des fluides d'origine profonde. La précipitation des métaux est probablement liée au mélange
entre des fluides profonds et des fluides superficiels sur salés (saumures).

8-3. L'âge de la minéralisation

40
Deux méthodes géochronologiques différentes (U/Pb sur zircon, et Ar/39Ar sur
muscovite) ont été utilisées pour dater les intrusions plutoniques et volcaniques et la
minéralisation.
Les analyses U/Pb ont permis de dater précisément deux événements magmatiques
distincts à 572 ± 5 Ma (granodiorite de Taouzzakt) et 550 ± 3 Ma (rhyolite de Takhatert). Les
40
analyses Ar/39Ar ont fourni des résultats qui confirment l'existence des deux événements
magmatiques et hydrothermaux à Imiter. Il faut noter cependant que nous ne disposons pas
d'âge direct de la minéralisation, faute de minéraux analysables.

8-4. Implications des âges obtenus sur la colonne stratigraphique à Imiter

Les données géochronologiques nouvelles permettent de proposer un certain nombre


de modifications et de précisions à la colonne lithostratigraphique néoprotérozoïque
terminal/Cambrien.
A 572 ± 5 Ma, la granodiorite de Taouzzakt recoupe les séries de base du PIII. Or dans
la boutonnière d'Imiter, l'épaisseur de la série volcanique néoprotérozoïque terminale est
estimée à 700 m. A la fin de la série volcanique néoprotérozoïque terminale, les intrusions
rhyolitiques se mettent en place en surface, mais au même niveau topographique que la
granodiorite de Taouzzakt. Il y a, par conséquent, durant cette période, persistance de la
surrection et parallèlement une érosion partielle de la série volcano-sédimentaire tardi
néoprotérozoïque. Ces déductions sont confirmées par les observations sur la série de Tiouit
de Benziane et al. (1983), qui identifient des surfaces de ravinements dans le
Néoprotérozoïque terminal. Cette érosion peut expliquer en partie les différences de puissance

132
Partie II Chapitre 8 Conclusions sur l'étude du gisement d'Imiter

de la série volcano-sédimentaire néoprotérozoïque terminal constatées dans l'Anti-Atlas. Cette


observation est intégrée dans la nouvelle colonne stratigraphique de la figure 8.1.

Figure 8.1 Colonne stratigraphique du Néoprotérozoïque et du cambrien dans le gisement d'Imiter. Les âges de
la colonne de gauche proviennent de la bibliographie (voir Fig. 1.3 et 1.4 pour les références).
Il ressort de cette synthèse lithostratigraphique les deux points suivants :

133
Partie II Chapitre 8 Conclusions sur l'étude du gisement d'Imiter

1- Une partie de la série néoprotérozoïque terminal surmontant à l'origine les


formations plutoniques granodioritiques (type Taouzzakt) est érodée.
2- Les intrusions rhyolitiques à 550 Ma représentent des manifestations effusives de
surface qui caractérisent le sommet du néoprotérozoïque terminale à Imiter.
3- Il y a une absence de sédimentation depuis l'Infracambrien jusqu'au Cambrien
moyen à Imiter.
4- La sédimentation de la plate-forme cambrienne démarre par un conglomérat
transgressif à 517 Ma (âge de référence international).

8-5. Proposition d'un modèle métallogénique

La figure 8.2 présente la synthèse des résultats obtenus sur le gisement d'Imiter. Nous
proposons d'expliquer la concentration exceptionnelle d'argent et de métaux associés, à l'aide
d'un modèle épithermal relié à la mise en place du magmatisme rhyolitique à la fin du
Néoprotérozoïque terminal. Dans ce modèle il n'est pas nécessaire de faire appel à un
phénomène de reconcentration supergène ultérieur (cémentation). En outre ce modèle ouvre
de nouvelles possibilités d'extension en profondeur du gisement comme c'est le cas à Acupan
(Cooke et al., 1996) par exemple, un autre gisement épithermal ou la colonne minéralisée est
continue sur 900 m de hauteur.
Les données des traceurs isotopiques en particulier le Re/Os suffisent pour envisager
une source profonde probablement mantellique pour l'essentiel du stock métal. Les porteurs
des minéralisations à Imiter sont des phases sulfurées en plus de l'argent natif. Dans l'état
actuel des données disponibles sur les isotopes du soufre, nous mettons en évidence deux
réservoirs possibles pour cet élément sans que l'on puisse, à l'aide de ce seul traceur, trancher
quant à l'importance relative des deux sources.
Néanmoins, l'importance des cristallisations de pyrite accompagnant le volcanisme
rhyolitique (protrusion de Takhatert et dyke de Tachkakacht) ainsi que la nature du
complexant probable de l'argent en solution (SH)-2 militent en faveur d'une origine en
majorité magmatique hydrothermale pour le soufre.
Nous proposons de classer le gisement d'Imiter dans la catégorie des gisements
épithermaux neutres (White et Hedenquist, 1995).

134
Partie II Chapitre 8 Conclusions sur l'étude du gisement d'Imiter

Figure 8.2 Nouveau modèle génétique, épithermal neutre, pour le gisement Ag-Hg d'Imiter.

Une retombée indirecte de ce travail est que, dans les gisements épithermaux les
études isotopiques du soufre ne sont pas déterminantes pour l'identification des sources. Ceci
est probablement dû au trop grand nombre de paramètres intervenants sur le fractionnement
de cet élément, en particulier : le dégazage des fluides, leurs températures et l'effet tampon
induit par les encaissants notamment, à Imiter, les black shales.
Les fluides de bassin chlorurés et sursalés mis en évidence par Baroudi et al. (1999) à
l'aide des inclusions fluides ont uniquement un rôle de refroidissant du système épithermal
permettant la précipitation des minéralisations. Aucune contribution d'éventuels sulfates
transportés par ces fluides n'est révélée par les analyses d'isotopes du soufre (tous les δ34SCDT
mesurés sont négatifs).

135
Partie II Chapitre 8 Conclusions sur l'étude du gisement d'Imiter

Cette étude précise également qu'antérieurement à l'épisode épithermal argentifère,


existe à Imiter une minéralisation à métaux de base (Pb-Zn-Cu-As) associée au
développement du halo de métamorphisme de contact des intrusions granodioritiques. Il
existe donc un décalage de 20 Ma entre les deux types de minéralisations, le gisement d'Imiter
apparaissant, de ce fait, comme un exemple de système minéralisé télescopé. Ce deuxième
type de minéralisation mérite une attention particulière. En effet, si elle ne constitue pas
l'objectif de l'exploitation minière actuelle, on peut néanmoins s'interroger sur la possibilité
d'existence de concentrations aurifères liées aux métaux de base et à l'arsenic.
La caractéristique du gisement d'Imiter est l'association du système épithermal avec un
événement tectonique majeur en distension concentré sur une zone de failles d'extension
longitudinale plurikilomètrique. Cette fracturation et les structures associées d'ordres
inférieurs, participent à la dissémination de la minéralisation dans l'encaissant.
Cet événement tectonique en distension daté à 550 Ma à Imiter, caractérise la
transition Précambrien/Cambrien. Il a donc une importance régionale capitale et doit être
recherché dans les autres gisements de l'Anti-Atlas, afin d'en examiner plus précisément le
rôle en terme de géodynamique. C'est ce que nous tenterons de faire dans la suite de ce
mémoire par l'étude des gisements de Bou Madine et de Bou Azzer.

136
Partie III Etude géochronologique et géochimique des gisements (Pb-Zn-Cu-Ag-Au) de Bou Madine et
(Co-Ni-As-Au-Ag) de Bou Azzer : Implications géodynamiques

Partie III

Etude géochronologique

et géochimique des gisements

(Pb-Zn-Cu-Ag-Au) de Bou Madine

et (Co-Ni-As-Au-Ag) de Bou Azzer

Implications géodynamiques
Partie III Chapitre 1 Le gisement (Pb-Zn-Cu-Ag-Au) de Bou Madine : apport de la géochronologie

Chapitre 1

Le gisement (Pb-Zn-Cu-Ag-Au) de Bou Madine :

apport de la géochronologie

Le district de Bou Madine est situé dans la boutonnière précambrienne de l'Ougnat, à


l'extrémité orientale de la chaîne de l'Anti-Atlas. Le gisement de Bou Madine est l'occurrence
la plus importante de la boutonnière. Il est connu depuis le XVème siècle. Les réserves totales
connues sont de 4 100 000 t. de minerai, avec 160 000 t. de zinc, 32 000 t. de plomb, 800 t.
d'argent et 10 t. d'or (Bakari et Nicot, 1985).

1-1. Le cadre géologique régional

La boutonnière de l'Ougnat est composée d’un socle métasédimentaire


néoprotérozoïque plissé, schistosé et recoupé tardivement par des granodiorites (Fig. 1.1).
L'ensemble est recouvert en discordance par une couverture volcano-sédimentaire
néoprotérozoïque terminal. Cette couverture sub-tabulaire est surmontée par des terrains
sédimentaires paléozoïques.

1-1-1. Le socle métasédimentaire néoprotérozoïque


Cette série est comparable aux séries néoprotérozoïques décrites à Imiter et à Kelaa
M'Gouna respectivement par Marini et Ouguir (1990) et Fekkak et al. (1999). La série est
plissée, schistosée et métamorphisée en faciès schistes verts à chlorite et séricite (Lécolle et
al., 1991). Les axes de plis sont globalement orientés N30°E. Cette structuration peut se
rapporter à la phase tectonique panafricaine B1 (Leblanc, 1975). Les granitoïdes se
répartissent en deux faciès pétrographiques différents, des diorites quartzites, et des granites à
grenat dont la mise en place est supposée synchrone (Abia et al., 1999). Ces intrusions
développent un métamorphisme de contact à biotite, cordiérite, andalousite et grenat dans la
série métasédimentaire. Cette superposition d'événements métamorphiques se traduit à
proximité des intrusions par une schistosité de crénulation. Les relations entre les granitoïdes
et le plissement de la série sédimentaire montrent que les granitoïdes de l'Ougnat sont tardi- à
post- tectoniques.

137
Partie III Chapitre 1 Le gisement (Pb-Zn-Cu-Ag-Au) de Bou Madine : apport de la géochronologie

1-1-2 La couverture volcano-sédimentaire néoprotérozoïque terminal


Elle repose en discordance sur le socle métasédimentaire directement ou par
l'intermédiaire de brèches à éléments du socle (granodiorite et métasédiments). C'est une

Figure 1.1 Carte géologique de la boutonnière de Bou Madine, et localisation des échantillons analysés (d'après
Paile, 1983).

138
Partie III Chapitre 1 Le gisement (Pb-Zn-Cu-Ag-Au) de Bou Madine : apport de la géochronologie

lignée magmatique unique d'affinité calco-alcaline évoluant vers une composition tholéitique
pour les basaltes tardifs. L'extension latérale limitée des coulées volcaniques rend difficile
toute tentative de corrélation avec les formations volcaniques néoprotérozoïques tardives dans

Figure 1.2 Colonne stratigraphique de la région de Bou Madine (d'après Paile, 1983).

139
Partie III Chapitre 1 Le gisement (Pb-Zn-Cu-Ag-Au) de Bou Madine : apport de la géochronologie

l'Anti-Atlas en général et avec la série de Ourazazate dans le Saghro en particulier. Cette série
volcanique est composée de quatre formations superposées (Fig. 1.2 ; Paile, 1983 ; Freton,
1988 ; Aït Saadi, 1992):
(1) Le conglomérat de base, à éléments anguleux et hétéro-métriques, affleure en
niveaux discontinus. Il est constitué de produits de démantèlement de la série
métasédimentaire et des granitoïdes. Il s'agit d'accumulations désordonnées le long des
grandes fractures N30°E (Aït Saadi, 1992).
(2) La formation de Tamerzaga est constituée d'un empilement de nappes
ignimbritiques et d'une coulée andésitique intercalaire. Elle se termine par la mise en place
d'intrusions rhyolitiques (chonolite) considérées par l'ensemble des auteurs comme
synchrones des minéralisations. La mise en place de la formation s'est effectuée en contexte
cisaillant sénestre selon la direction majeure N30°E (Freton, 1988)
(3) La formation d'Oufroukh regroupe des faciès détritiques (conglomérats, arkose,
grés), des tufs, des niveaux de rhyolites, d'andésites, de calcaires, de dolomies et de cherts. Ils
se mettent en place dans de petits bassins jalonnant les structures N30°E (Aït Saadi, 1992).
(4) La formation d'Ajouane-Aissa comporte des unités à dominante ignimbritique,
dont la mise en place est contrôlée par les structures N30°E. Elle se termine par la mise en
place des seuls basaltes en coulée de la région. La fin de ce cycle est marquée par des
injections de dykes et de stocks basiques et acides le long de fractures N-S à N160°E. La
transition avec la formation d'Oufroukh n'est pas nette. La série détritique pourrait se
poursuivre et constituer la base de la formation d'Ajouane-Aissa.
L'ensemble des faciès de la couverture néoprotérozoïque terminale est affecté par une
propylitisation régionale à quartz, albite, chlorite, calcite, rutile et épidote. Cette altération
régionale est oblitérée au niveau de la zone minière par une association à quartz et séricite
dominants.

1-1-3. La couverture sédimentaire paléozoïque


Dans l'Ougnat, la couverture géorgienne repose directement sur les terrains
néoprotérozoïques moyen ou terminal. La transgression infracambrienne adoudounienne,
visible plus à l'Ouest de l'Anti-Atlas, n'a pas atteint ce massif. La série sédimentaire
paléozoïque (Cambrien et Ordovicien) est constituée d'une alternance de grès, de
conglomérats de calcaires, de dolomies et de pélites. Ceci témoigne d'une paléogéographie de
haut fond, plus ou moins permanente dans le massif de l'Ougnat. Les terrains paléozoïques

140
Partie III Chapitre 1 Le gisement (Pb-Zn-Cu-Ag-Au) de Bou Madine : apport de la géochronologie

sont structurés par une déformation hercynienne, qui réactive les accidents néoprotérozoïques
N30°E et développe des plis à grand rayon de courbure de même direction.

1-2. Le gisement de Bou Madine

La minéralisation se présente sous la forme de caisses filoniennes en queue de cheval.


La mise en place des filons est contrôlée par des fractures de direction N160°E induites par le
système cisaillant N30°E. Une vingtaine de minéraux est identifiés à ce jour au sein de la
minéralisation (Savary, 1963 ; St Gal de Pons, 1975 ; Paile, 1983 ; Francin et Marion, 1984 ;
Dagallier et al., 1988) dont la pyrite qui constitue la phase principale. Les autres phases sont,
par ordre décroisssant d'abondance, la blende, l'arsénopyrite, la galène, la chalcopyrite, les
cuivres gris, la stannite, les minéraux d'argent, la cassitérite, l'énargite, la matildite, l'argent,
l'or et l'antimoine natifs, le bismuth et la bismuthinite. Une première paragénèse à pyrite
dominante, blende, arsénopyrite et pyrrhotite, est bréchifiée et cimentée par une seconde
paragénèse à sulfures et sulfosels de Pb, Zn, Cu, Sn Ag, et Au. Cette seconde paragénèse est
supportée par une gangue quartzo-calcitique. La température de formation et la fugacité en
soufre du premier stade minéralisateur sont estimées respectivement entre 295 et 360°C et
entre 10-8.75 bar et 10-11.5 bar (Ait Saadi, 1992). Les conditions de formation du second stade
sont déterminées à la fois par l'étude des inclusions fluides et par l'étude des chlorites et des
sulfures. Les inclusions fluides présentent une salinité de 1% éq. pds NaCl et des températures
d'homogénéisation comprises entre 150°C et 200°C, pour des pressions de piégeage estimées
à 400 bar. Les températures déterminées à partir des chlorites donnent une gamme de
température entre 292°C et 320°C (Aït Saadi, 1992). Pour des températures entre 150°C et
300°C, la fugacité du soufre est estimée respectivement à 10-18.8 bar et 10-9.7 bar. Ces résultats
de fugacité en soufre sont comparables à ceux obtenus à partir de la réaction bismuth-
bismuthinite dans la même gamme de températures, respectivement de 10-19 bar à 10-12 bar. Le
pH de la solution, pour des températures de 150°C à 300°C, est déterminé par Ait Saadi
(1992) respectivement entre 6.5 et 7.

1-3. Les données isotopiques du plomb et du soufre

1-3-1. Les analyses isotopiques du plomb


Les analyses isotopiques réalisées sur des galènes (Abia et al., 1999 ; Duthou et al.,
206
1976) présentent des rapports Pb/204Pb, 207
Pb/204Pb, et 208
Pb/204Pb compris respectivement

141
Partie III Chapitre 1 Le gisement (Pb-Zn-Cu-Ag-Au) de Bou Madine : apport de la géochronologie

entre 17,57<206Pb/204Pb<17,93, 15,43<207Pb/204Pb<15,79 et 37,25<208Pb/204Pb<38.1. Ces


résultats sont interprétés, par les auteurs, comme l'indication d'une source crûstale de la
minéralisation, ou de sources ayant une évolution du rapport U/Pb similaire.

1-3-2. Les analyses isotopiques du soufre


Les analyses réalisées sur population de pyrites, galènes et blendes de Bou Madine par
spectromètre de masse à source gazeuse (Dagallier, 1989) révèlent une variation de δ34SCDT
de -6 ‰ à + 1‰, avec un mode à -3 ‰ pour les galènes et 0 ‰ pour les pyrites. Ces valeurs
sont interprétées par Dagallier (1989) soit comme la conséquence d'un apport en soufre
provenant d'une source profonde, soit comme le résultat d'un lessivage du soufre des faciès
néoprotérozoïques sédimentaires sous-jacents à l'aplomb du gisement de Bou Madine.

1-4. Les modèles génétiques existants

Michard (1976) et Paile (1983) présentent le gisement de Bou Madine comme un


gisement télescopé issu de la superposition de deux phases minéralisatrices : un événement de
haute température suivi d'une minéralisation plus froide. Suite à une étude régionale Michard
(1976) associe chronologiquement ces deux phases respectivement au volcanisme tardi
néoproterozoique et à la transgression liasique. Paile (1983) et Freton (1988) mettent en
évidence le contrôle structural majeur des accidents N30°E sénestres sur la mise en place
synchrone de la minéralisation et des dykes rhyolitiques (Fig. 1.3). Dagallier (1989) interprète
les résultats des isotopes du soufre soit comme les témoins d'une source profonde, soit comme
le lessivage d'une colonne sédimentaire néoproterozoïque. Abia et al., (1999), suite à l'analyse
des isotopes du plomb, favorisent cette dernière hypothèse.

1-5 Les intrusions rhyolitiques

Les intrusions rhyolitiques (Fig. 1.4) montrent des formes ovoïdes ordonnées suivant
des fractures de direction N160°E à subméridienne. Ces roches sont composées de
phénocristaux de quartz et de feldspaths (0.5 à 1 mm) supportés par une mésostase
microlitique et microcristalline formée de lattes d'albite, d'orthose, et d'une pâte granuleuse à
quartz et chlorite comportant de rares cristaux de zircon et de minéraux opaques. Les
phénocristaux de quartz sont subautomorphes ou automorphes et présentent des golfes de
croissance typiques des faciès rhyolitiques. Ces cristaux sont souvent entourés d'auréoles de

142
Partie III Chapitre 1 Le gisement (Pb-Zn-Cu-Ag-Au) de Bou Madine : apport de la géochronologie

Figure 1.3 Schéma synthétique montrant les relations entre les différents faciès mis en place avant les
minéralisations (d'après Dagallier et al., 1988)

Figure 1.4 Composition chimique d'une rhyolite stérile (chonolite), (BM99-1) d'une rhyolite minéralisée (Fe-Zn)
(BM99-4) et de la série volcanique néoprotérozoïque terminale dans le diagramme SiO2 vs Na2O + K2O de Le
Maître et al. (1989). Données compilées de Paile (1983), Freton (1988) et Ait Saadi (1992).

143
Partie III Chapitre 1 Le gisement (Pb-Zn-Cu-Ag-Au) de Bou Madine : apport de la géochronologie

nourrissage quartzeuses et feldspathiques. Des structures micrographiques s'observent au


contact des cristaux de feldspath, ce qui témoigne de conditions de cristallisation en
environnement subvolcanique. L'albite ne représente qu'une faible proportion de la phase
phénocristalline. Elles est subordonnée à l'orthose, qui est présente sous forme de cristaux
millimétriques automorphes. La biotite est le seul minéral ferromagnésien des rhyolites.

1-6. Datation U/Pb de la rhyolite (BM99-1)

Les grains de zircons analysés sont de petite taille (50-200 µm). Tous les grains sont
automorphes, prismatiques ou aciculaires (ou des fragments de cristaux automorphes). Ils sont
homogènes ou présentent une fine zonation magmatique, certains grains sont perlés de fines
inclusions d'apatite et de thorite. Un grain présente des évidences de structures héritées
(Fig. 1.5). Les rapports isotopiques et les âges calculés sont présentés dans le tableau 1.1
Quatorze zircons ont été analysés. Pour les mêmes raisons que celles évoquées dans le
chapitre 7, nous privilégions ici les âges 206Pb/238U, qui présentent une erreur plus faible que
les âges 207Pb/235U. En utilisant cette grille de lecture, la distribution des âges 206Pb/238U dans
le diagramme concordia révèle deux groupes principaux (Fig. 1.5) constitués d'âges
concordants répartis respectivement entre 532 ± 2 Ma et 567 ± 5 Ma (âge moyen pondéré :
553 ± 16 Ma ; MSWD = 69 ; n = 6) et entre 581 ± 1 Ma et 582 ± 2 Ma (âge moyen pondéré :
582 ± 2 Ma ; MSWD = 0.2 ; n = 2). L'âge moyen pondéré 206Pb/238U, de 553 ± 16 Ma, calculé
sur les 6 âges concordants du premier groupe peut être considéré comme l'âge de mise en
place de la rhyolite. Les âges plus anciens représentent probablement des xénocrystaux hérités
des formations encaissantes (les granitoïdes et la série volcanique néoprotérozoïque
terminale). Il est possible d'identifier les âges déterminés sur la série volcanique
néoprotérozoïque terminale (ca. 580Ma), ainsi que les âges des déformations Pan-africaines
B1 (ca. 650 Ma, Leblanc et Lancelot, 1980). L'âge à 2223 ± 13 Ma, comme les âges
discordants, sont interprétés comme des âges de mélange entre un cœur hérité et une zone de
cristallisation postérieure. Ces âges ne peuvent donc être interprétés directement en terme
d'âge géologique.

144
Partie III Chapitre 1 Le gisement (Pb-Zn-Cu-Ag-Au) de Bou Madine : apport de la géochronologie

Tableau 1.1 Résultats analytiques de la datation U/Pb par sonde ionique des zircons de l'intrusion rhyolitique de
Bou Maadine. Les rapports isotopiques du plomb sont corrigés du plomb commun. Les rapports U/Pb sont
déterminés en utilisant la corrélation linéaire déterminée sur les standards

206
Figure 1.5 Diagramme Pb/238U vs 207
Pb/235U des analyses à la sonde ionique sur monograin de zircon de
l'intrusion rhyolitique de Bou Madine

145
Partie III Chapitre 1 Le gisement (Pb-Zn-Cu-Ag-Au) de Bou Madine : apport de la géochronologie

1-7. Les analyses isotopiques du soufre

La méthode (sonde ionique CAMECA IMS3F) et les conditions d'analyse sont décrites
en détail dans la partie I chapitre 3 de ce manuscrit. Les analyses sont réalisées sur une
minéralisation massive de pyrite et de sphalérite dans une rhyolite (BM99-4). Les analyses
effectuées sur la pyrite donnent un δ34SCDT moyen de -0.6 ± 2.4 ‰. Ces résultats sont en
accord avec ceux de Dagallier (1989). L'étude in situ permet de montrer que la variation de
δ34SCDT des pyrites de l'ordre de 4 ‰ à l'échelle du gisement se retrouve à l'échelle de
l'échantillon (Tableau 1.2).
Les valeurs de δ34S calculées pour les fluides H2S à partir de l'ensemble des données
(Dagallier, 1989 ; cette étude) dans la gamme de températures (150°C à 360°C) déterminées
sur les inclusions fluides et sur la minéralisation (Ait Saadi, 1992 ; Abia et al., 1999)
présentent des valeurs moyennes comprises respectivement entre -1.9 ‰ et -1.3 ‰.
Ces valeurs se situent dans la gamme de variation des valeurs connues pour le soufre
magmatique (Ohmoto, 1974). Les valeurs de δ34S déterminées à Bou Madine sont interprétées
comme les témoins d'une source magmatique pour le soufre. Les variations de δ34S observées
sont interprétées comme l'expression de conditions locales particulières (mélange de fluides,
dégazage de SO2, variation locale de fO2) caractéristiques de ce type de système
hydrothermal, lié à un phénomène pulsatif de fracturation hydraulique/cicatrisation.

Tableau 1.2 Valeurs de δ34SCDT calculées de la littérature (pyrite, sphalérite, blende) (spectromètre à source
gazeuse, Dagallier, 1989) et les données nouvelles (pyrite) de cette étude (Sonde ionique CAMECA IMS 3F) à
Bou Madine.

146
Partie III Chapitre 1 Le gisement (Pb-Zn-Cu-Ag-Au) de Bou Madine : apport de la géochronologie

Figure 1.6 Distribution des valeurs de δ34SCDT de la littérature et les données nouvelles de cette étude à Bou
Madine

1-8. Conclusion : Contribution au modèle génétique de Bou Madine

Avant de discuter le modèle génétique de la minéralisation de Bou Madine il convient


de rappeler les résultats obtenus dans cette étude.
La datation d'une intrusion rhyolitique (chonolite) de Bou Madine donne un âge de
553 ± 16 Ma. Cet âge est identique aux âges déterminés sur les intrusions rhyolitiques de
Takhatert et de Tachkakacht. C'est un exemple supplémentaire du volcanisme calco alcalin
néoprotérozoïque terminal dans l'Anti-Atlas oriental.
A Bou Madine, la mise en place de ces intrusions est contrôlée par un régime
d'extension ESE-WNW à l'origine des failles normales de direction N70°E à N30°E
(Dagallier et al., 1988). Ce contexte structural est comparable au contexte de mise en place
des intrusions rhyolitiques d'Imiter (chapitre 4 Partie II). Cet événement distensif
néoprotérozoïque terminal n'est donc pas limité à la seule boutonnière d'Imiter. La principale
différence entre le gisement d'Imiter et celui de Bou Madine semble résider dans l'importance
de la minéralisation BPGC de ce dernier et des altérations hydrothermales (propylitiques et
phylliteuse) visibles en surface. Le gisement de Bou Madine pourrait donc lui aussi être
constitué d'un système télescopé où l'événement granodioritique à métaux de base
prédominerait sur l'événement magmatique épithermal ultérieur. Suivant cette hypothèse on
peut donc s'interroger sur l'existence en profondeur à Bou Madine d'un système minéralisé de

147
Partie III Chapitre 1 Le gisement (Pb-Zn-Cu-Ag-Au) de Bou Madine : apport de la géochronologie

type porphyre cuprifère. A ce titre, une comparaison du gisement de Bou Madine avec le
gisement de Bingham (Cox 1986 ; Cunningham et al., 2001) ou mieux encore celui de Butte
(Marcoux et Jebrack, 1999) pourrait être très fructueuse. C'est peut-être dans un cadre
conceptuel différent qu'il convient de poser maintenant le problème de la récupération de l'or
à Bou Madine.

148
Partie III Chapitre 2 Le gisement (Co-Ni-As-Au-Ag) de Bou Azzer : apport de la géochronologique

Chapitre 2

Le gisement (Co-Ni-As-Au-Ag) de Bou Azzer :

apport de la géochronologie

Le district de Bou Azzer est situé dans la boutonnière précambrienne de Bou-Azzer-


El-Graara, dans la partie centrale de l’Anti-Atlas. Le district minier de Bou-Azzer est
constitué de nombreux gisements répartis sur 60 km le long de l’accident majeur anti-
atlasique. L’objet de ce chapitre se limite à la zone ouest du district de Bou-Azzer et plus
précisément au filon 7, au gisement d’Aghbar et au gisement de Tamdrost (Fig. 2.1). Depuis
1933, le gisement de Bou Azzer a produit 50 000 t. de cobalt, 5 000 t. de nickel, 150 000 t.
d’arsenic, 3 500 t. de chrome, 10 t. d’argent et entre 2 et 5 t. d’or (Ennaciri, 1995).

2-1. Le cadre géologique régional

La boutonnière de Bou Azzer-El Graara est composée d’une couverture infra-


cambrienne et cambrienne reposant en discordance sur un socle d’âge protérozoïque. Leblanc
(1975) a proposé de diviser les formations stratigraphiques en cinq ensembles.
(1) Le socle Précambrien I (PI ou Paléoprotérozoïque) est constitué de gneiss,
d’amphibolites et de leucogranites. Cet ensemble est affecté par l’orogenèse éburnéenne datée
à 2 Ga (Charlot, 1978).
(2) Le Précambrien II (PII, ou Néoprotérozoïque moyen) repose en discordance sur le
PI. Dans la boutonnière de Bou Azzer, cet ensemble est formé de deux unités différentes.
L’unité de base correspond au complexe ophiolitique de Bou Azzer-El Graara (788 ± 8 Ma,
Clauer 1976) et aux diorites associées.
La seconde unité est une série détritique et volcano-détritique, appelée série de Tiddiline. La
série ophiolitique est affectée par la phase panafricaine B1 datée à 685 ± 15 Ma (Clauer,
1974, 1976) qui y développe une schistosité de flux S1 (Leblanc, 1975). L’ensemble du PII
est affecté par la phase tectonique panafricaine B2. Cette phase est caractérisée par le
développement de grands plis droits et d’un système de failles conjuguées N60°E et N170°E
correspondants à une direction de compression maximale N30°E (Leblanc, 1973).
(3) Le Précambrien III (PIII, ou Néoprotérozoïque terminal) correspond à la série
volcanique et volcano-détritique de Ouarzazate (Azizi Samir et al., 1990). C’est une série

149
Partie III Chapitre 2 Le gisement (Co-Ni-As-Au-Ag) de Bou Azzer : apport de la géochronologique

continue d’affinité calco-alcaline, qui recouvre en discordance majeure le PI et le PII. Elle se


met en place dans un contexte de distension orientée NW-SE, synchrone de décrochements
sénestres orientés N100°E à N120°E (Azizi Samir et al., 1990). Le PIII (rhyolite de base du
Jbel Bachkoun) est daté par dilution isotopique sur une population de zircons à 580 ± 12 Ma
(Mifdal et Peucat, 1985).

Figure 2.1 Carte géologique de la boutonnière de Bou Azzer - El Graara, (d’après Leblanc, 1975) et
localisation des échantillons analysés.

(4) L’infra-Cambrien (Adoudounien) est transgressif sur le PIII (Leblanc, 1975).


Cette série est formée de dolomies et de grès. Des intercalations trachy-andésitiques dans les
dolomies sont datées au Jbel Boho à 534 ± 10 Ma (U/Pb par dilution isotopique sur des
populations de zircons homogènes, Ducrot et Lancelot, 1977). La formation adoudounienne
passe en continuité aux terrains paléozoïques, qui sont affectés par l’orogenèse hercynienne
qui induit des structures plissées disharmoniques et des structures cassantes superposées aux
structures panafricaines (Leblanc, 1973).

150
Partie III Chapitre 2 Le gisement (Co-Ni-As-Au-Ag) de Bou Azzer : apport de la géochronologique

(5) La dernière expression magmatique reconnue dans la région est représentée par un
dyke doléritique. Les datations 40Ar/39Ar sur monograin de plagioclase réalisées sur ce dyke
donnent un âge de 196 ± 1.8 Ma (Sebei et al., 1991).

2-2. La minéralisation

Des études paragénétiques détaillées ont été réalisées par Maacha et al. (1998) et
Ennaciri (1995) (Fig. 2.2). Ces auteurs différencient deux types de minéralisation, des filons
parallèles au contact entre les serpentinites et la granodiorite et des filons sécants sur ce
contact. La succession minéralogique dans les deux cas est similaire, elle débute par une
séquence anté-arséniure composée de silicates (quartz, amphibole, chlorite et séricite)
associés parfois avec des sulfures. Le stade à arséniures et sulfoarséniures est composé
successivement de tri et diarséniures de Ni et de Co, de diarséniures de Fe, de sulfoarséniures
de Ni et de Co, de sulfoarséniures de Co-Fe et de sulfoarséniures de Fe. Cette séquence est
supportée par une gangue de quartz. La fin de ce stade à arséniure est marquée par la présence
de sulfures (sphalérite, galène, pyrite, chalcopyrite, bismuthinite, digénite et bornite), de
sulfosels (tétraédrite et tennantite) et localement de l’argent et du bismuth natifs. La mise en
place de fissures à barytine, la talcification des gangues carbonatées et l’altération des
arséniures en hétérogénite et érythrine constituent un événement tardi à post-minéralisation.
Les analyses multi-échelles, de la lame mince au district, révèlent une zonation de la
minéralisation. A l’échelle du gisement, cette zonation est illustrée par la succession du cœur
vers la périphérie des tri-diarséniures, sulfoarséniures et sulfures. Au niveau du district une
zonation Est-Ouest est exprimée par des concentrations prédominantes de safflorite et de
skuttérudite, à l’Ouest et de rammelsbergite au centre et à l’Est. Cette zonation régionale est
également exprimée dans l’étude des fluides, avec des températures d’homogénéisation plus
chaudes à l’Ouest. Ennaciri (1995) montre que la nature des fluides dans les inclusions
primaires et secondaires de la minéralisation de contact, est identique dans l’ensemble du
district (50 km). Il s’agit de saumures complexes (NaCl + CaCl2), de salinité entre 34,5% et
40,5% pds eq. La température d’homogénéisation moyenne est de 225°C à l’Ouest et de
190°C au centre et à l’Est. Ennaciri (1995) ; Ennaciri et al. (1997) expliquent cette zonation
régionale en terme de zonation verticale, les blocs Ouest et Centre-Est sont décalés de façon
sénestre par un accident post-précambrien, la variation des températures entre les blocs
suggère un niveau de mise en place plus profond à l’Ouest. Essaraj (1999) propose l’existence
de deux autres types de fluides. Un fluide tardif lié au dépôt de l’argent, dont la salinité est

151
Partie III Chapitre 2 Le gisement (Co-Ni-As-Au-Ag) de Bou Azzer : apport de la géochronologique

plus variable, de 19% à 40.5% pds eq. NaCl + CaCl2. Les températures de piégeage sont
estimées entre 140°C et 250°C à des pressions de 20 à 100 MPa. Chronologiquement l’auteur
associe ce type de fluides aux fractures NE-SW et NW-SE respectivement précambriennes à
cénozoïques et hercyniennes. Le second type de fluides présente des salinités faibles, de 0.3 à
17% pds. Eq. NaCl + CaCl2 et des températures fortes, autour de 280°C. Ce fluide est supposé
antérieur au dépôt de la minéralisation. Une analyse par écrasement-lessivage semble indiquer
une origine profonde des saumures similaires aux saumures de bassins pétroliers (Essaraj,
1999).

Figure 2.2 Succession paragénétique des minéralisations de Bou Azzer, (Maacha et al., 1998). L'épaisseur du
trait est fonction de l'abondance relative du minéral.

Une étude isotopique du soufre et de l’oxygène a été réalisée sur les sulfures et les
sulfates et sur les gangues de dolomite et de calcite (Maacha et al., 1998). Les valeurs de δ34S
obtenues sont de -6.2 ‰ à + 4.9 ‰ pour les sulfures et de +25.7 ‰ pour les sulfates. Les

152
Partie III Chapitre 2 Le gisement (Co-Ni-As-Au-Ag) de Bou Azzer : apport de la géochronologique

valeurs de δ18O sont de -2.9 ‰ à + 1.4 ‰ dans les carbonates. Ces résultats sont interprétées
par les auteurs comme la contribution isotopique de sulfates marins et d’eaux exogènes dans
le système minéralisateur. Ils proposent un modèle de mélange de fluides exogènes avec des
fluides endogènes chargés en arsenic. Dans ce modèle le cobalt et le nickel sont lessivés à
partir des péridotites serpentinisées du complexe ophiolitique de Bou Azzer.

2-3. Les paragénèses d’altération

Les profils d’altération au contact de la diorite et de la serpentinite ont été étudiés par
Leblanc et Lbouabi (1988). Les termes successifs de la zone d’altération sont : une diorite
saine, une diorite cataclasée, une cataclasite metasomatisée en K-Na, une rodingite
(métasomatisme Mg-Ca), une chloritite et une serpentinite. Les minéraux d’altération
prépondérants sont les phyllosilicates (chlorites) et les feldspaths (adulaire et albite). Les
chlorites sont bien développées dans la zone à arséniures. Essaraj (1999) identifie deux
familles de chlorites : des brunsgivites et des brunsgivites-clinochlores. Cet auteur décrit
également plusieurs générations d’albite ainsi que des filonnets d’adulaire et d’albite tardifs
recoupant la granodiorite.

2-4. Datation du gisement

A l’heure actuelle c’est un point de controverse important pour la compréhension de la


formation du gisement. Selon les observations géologiques de Leblanc (1975) les
minéralisations sont postérieures à la phase de déformation B1 (685 Ma, Clauer, 1974 ; 1976).
Par ailleurs, Ennaciri et al. 1996 propose un âge Pb/Pb à 550 ± 10 Ma pour une brannérite
synchrone du stade à arséniures. Cependant, une détermination plus ancienne de Ledent et al.
(1960) avait fourni également sur brannérite un âge Pb/Pb à 240 ± 10 Ma. Enfin Essaraj
(1999) propose par une étude structurale couplée à une étude d'inclusion fluide un âge post
adoudounien pour la minéralisation cobaltifère et un âge hercynien pour la minéralisation
argentifère.

153
Partie III Chapitre 2 Le gisement (Co-Ni-As-Au-Ag) de Bou Azzer : apport de la géochronologique

2-5. Les modèles génétiques existants

Les modèles génétiques proposés pour le district de Bou Azzer sont nombreux. Les
premiers modèles de Jouravsky (1952) et Goloubinov (1956) proposent un lessivage du Co et
Ni à partir des serpentinites par des fluides hydrothermaux lors de l’orogenèse hercynienne.

Figure 2.3 Modèle génétique de la minéralisation selon Leblanc et Lbouabi, (1988). Succession chronologique
des altérations qui ont affecté la diorite quartzite de Bou Azzer.

Kroutov et al. (1989) propose un modèle similaire, mais il associe les minéralisations au cycle
de distension adoudounien. Leblanc (1975) identifie trois stades de minéralisations (Fig. 2.3):

154
Partie III Chapitre 2 Le gisement (Co-Ni-As-Au-Ag) de Bou Azzer : apport de la géochronologique

(1) serpentinisation avec pré-concentration de Co et As, (2) altération météorique des


serpentinites à la fin du Précambrien avec concentration de Fe, Co, As, Mn et Ni dans la
formation d’Ambed, (3) bréchification et recristallisation de la carapace silico-carbonatée
d’Ambed avec piégeage de Co dans les accidents tectoniques précambriens ou hercyniens.
Plus récemment, Zouita (1986), Azizi Samir et al. (1990), Maacha et al. (1998) s’appuient sur
des études structurales et géochimiques (inclusions fluides et isotopes stables) pour proposer
un modèle de mélange de fluides exogènes marins et endogènes hydrothermaux. Ce dernier
modèle est remis en cause par Ennaciri (1995) et Essaraj (1999), qui n’observent aucun signe
de mélange de fluides différents et proposent un modèle de minéralisation par des fluides
d’âge hercynien, qui auraient traversé des couches évaporitiques adoudouniennes (Essaraj,
1999).

2-6. Le filon 7

Le filon 7 correspond au remplissage d’un accident important décrochant sénestre qui


met en contact la serpentinite avec la granodiorite sur une distance de 600 m. Le filon

Figure 2.4 Carte structurale simplifiée et phases de déformation observées dans le filon 7. (d’après Maacha et
al., 1998)

155
Partie III Chapitre 2 Le gisement (Co-Ni-As-Au-Ag) de Bou Azzer : apport de la géochronologique

présente une puissance variant entre 1 et 20 m et il est reconnu jusqu’à une profondeur de
-340 m. Le levé de surface permet à Ennaciri (1995) d’identifier la chronologie de dépôts
suivante : (1) ankérite issue en partie de la carbonatation des serpentines ; (2) quartz laiteux ;
(3) calcite spathique blanche ; (4) barytine ; (5) quartz translucide. Selon les travaux de
Goloubinov (1956), la minéralisation est soit parallèle au contact, soit associée à des accidents
de direction NE-SW. La minéralisation s’exprime en surface sous forme d’érythrine dans les
fentes à quartz orientées N115°E et d’hétérogénéite dans les fentes de quartz laiteux
orientéesN40°E. Ces deux familles sont exprimées au niveau -145 m respectivement par des
arséniures associés à des quartz et carbonates orientés N75°E et par des fentes plus tardives de
direction N45°E (Fig. 2.4).
L’inventaire minéralogique et la succession paragénétique selon Ennaciri (1995) sont
présentés sur la figure 2.5. Les minéraux prépondérants sont la skuttérudite et la
(clino)safflorite. La succession chronologique est la suivante (du plus ancien au plus récent) :
- le stade A est constitué de triarséniures (rare rammelsbergite), diarséniures [(clino)safflorite,
skuttérudite], puis sulfoarséniures (arsenic et cobaltite).
- Le stade B est constitué de sulfures. Ils remplissent les fissures dans les arséniures et les
sulfoarséniures.

Figure 2.5 Succession minéralogique du filon 7. (Ennaciri, 1995). Ce filon renferme apparemment des
paragenèses correspondant au stade à arséniures de Maacha et al., 1998

156
Partie III Chapitre 2 Le gisement (Co-Ni-As-Au-Ag) de Bou Azzer : apport de la géochronologique

- Le stade C est composé de molybdénite, de brannérite et d’or natif.


La gangue est constituée plus fréquemment de quartz (anté à post minéralisation) que
de calcite (tardive).
Lorsque l'on compare les successions paragénétiques proposées par les différents
auteurs au niveau régional puis avec la paragenèse du filon 7, il apparaît des différences assez
sensibles.

2-7. Nouvelles données géochimiques et géochronologiques

2-7-1. Analyses isotopiques du soufre


Deux échantillons ont été analysés. Il s’agit d’une pyrite (BA99-10) et d’une galène
(BA99-2) provenant de la zone minéralisée proche du filon 7. La galène se présente sous la
forme d’une lentille de 10 cm de diamètre emballée dans des arséniures de cobalt. La pyrite
est disséminée dans la serpentinite. La localisation géographique et la position paragénétique
précises des échantillons ne nous ont pas été communiquées. Les analyses effectuées sur la
pyrite donnent un δ34SCDT de -6.4 ± 0.5 ‰. Les différentes analyses réalisées sur la galène
donnent une moyenne pondérée de -13.5 ± 0.2 ‰ (MSWD = 0.2). Ces résultats sont en accord
avec ceux de Maacha et al., (1998) et ne remettent pas en cause l’hypothèse de mélange de
fluides endogènes et exogènes proposée par les auteurs (Fig. 2.6, Tableau 2.1).

Tableau 2.1 Valeurs de δ34SCDT de la littérature (pyrite, chalcopyrite, barytine) (Maacha et al., 1998) et les
données nouvelles (pyrite, galène) de cette étude

La température calculée à partir des valeurs de δ34SCDT du couple barite-pyrite est de 265 ±
10°C. Cette valeur est équivalente aux températures de cristallisation déterminées sur des

157
Partie III Chapitre 2 Le gisement (Co-Ni-As-Au-Ag) de Bou Azzer : apport de la géochronologique

chlorites de Bou Azzer. Elle n’est toutefois acceptable que si ces deux minéraux sont
cogénétiques. La succession paragénétique à Bou Azzer apparaît très complexe et limite
l'utilisation des traceurs isotopiques. Par exemple, le calcul de la température de formation à
partir des valeurs de δ34SCDT du couple pyrite-chalcopyrite de l’échantillon 3043 (Maacha et
al., 1998) est impossible parce que le résultat est négatif. On peut donc en conclure que soit
les deux minéraux ne sont pas cogénétiques, soit que les conditions de cristallisation n'ont pas
permis d’atteindre l’équilibre isotopique.

Figure 2.6 Distribution des valeurs de δ34SCDT de la littérature et les données nouvelles de cette étude à Bou
Azzer

2-7-2. Analyses cristallographiques des minéraux d’altération de l’échantillon BA99-8


Le but de cette étude est de définir précisément à quel stade de minéralisation appartient
l’échantillon BA99-8, afin de mieux contraindre les âges discutés ultérieurement. Les
minéraux analysés proviennent d’un échantillon de chloritite minéralisée (BA99-8) dans une
extension NE-SW du filon 7, au niveau -340 m. Les études par diffractométrie de rayons-X,
au microscope optique et au microscope électronique à balayage, nous ont permis d’identifier
les minéraux constitutifs et le type de minéralisation de cette roche. La roche est
essentiellement composée de chlorite, de quartz, de feldspaths et d’arséniures de cobalt. Les
analyses aux rayons-X (Fig. 2.7) réalisées sur les amas de minéraux séparés pour la datation,
révèlent la prédominance des chlorites et des feldspaths potassiques.

158
Partie III Chapitre 2 Le gisement (Co-Ni-As-Au-Ag) de Bou Azzer : apport de la géochronologique

Figure 2.7 Diffractogramme de Rayons-X de l’échantillon BA99-8

(1) Les chlorites : Les analyses à la microsonde électronique des chlorites montrent que ce
sont principalement des Mg-chamosites selon la classification de Bayliss (1985) (Fig. 2.8A)
La formule structurale moyenne calculée sur 11 atomes d’oxygène est donnée dans la figure
2.8B. Les températures de cristallisation de ces chlorites calculées avec la formule de
Cathelineau (1988) montre une gamme de température de 250°C à 274°C. Ces températures
sont similaires aux températures basses que nous avons calculées à partir des analyses
réalisées par Essaraj (1999) sur les mêmes minéraux (Fig. 2.8C). Les deux groupes
cristallographiques de chlorites identifiés par Essaraj (1999) (Mg-chamosite et Mg-
chamosite/clinochlore) forment respectivement deux modes de températures distincts à
270°Cet 320°C. La mise en évidence de ces deux groupes de chlorites et des températures
associées suggèrent l’existence de deux événements hydrothermaux distincts. La chlorite
étudiée dans cette étude appartient à l’événement dont la gamme des températures présente un
mode à 270°C. Les chlorites constituant la roche présentent une cristallochimie homogène et
une température de cristallisation correspondant à l’événement hydrothermal tardif proposé
par Essaraj (1999).
(2) Les feldspaths potassiques : Les analyses MEB réalisées sur les feldspaths
potassiques présentent des compositions de type adulaire. Ces feldspaths adulaires ont été
séparés pour datation 40Ar/39Ar.

159
Partie III Chapitre 2 Le gisement (Co-Ni-As-Au-Ag) de Bou Azzer : apport de la géochronologique

Figure 2.8 A Diagramme de détermination cristallochimique des chlorites, (Bayliss, 1985)


B Formule structurale moyenne calculée sur 11 atomes d’oxygène (données retraitées d’Essaraj, 1999)
C Courbe de densité (histogramme de distribution) des températures calculées selon la formule de Cathelineau
(1988) (données retraitées Garcia, 1979 ; Essaraj, 1999; données nouvelles en grisé cette étude)

(3) La minéralisation : Elle est essentiellement constituée de loellingite (As2(FeCoNi).


Elle se présente soit en cristaux automorphes disséminés, soit en amas interstratifiés dans les
plans de chlorite.

160
Partie III Chapitre 2 Le gisement (Co-Ni-As-Au-Ag) de Bou Azzer : apport de la géochronologique

2-7-3. Datations 40Ar/39Ar de la minéralisation du filon 7


L'échantillon (BA99-8) est une chloritite minéralisée, prélevée dans la mine de Bou
Azzer au contact du filon 7 au niveau -340 m.
L’analyse réalisée sur les adulaires de l'échantillon (BA99-8) du filon 7 donne un
excellent âge plateau de 218 ± 8 Ma (Fig. 2.9). Le spectre obtenu, parfaitement plat, est bâti
sur 7 étapes avec un total de 83 % de 39Ar et est très proche de l’âge intégré (215 ± 8 Ma). Cet
âge est techniquement correct et peut donc être retenu. L'événement hydrothermal du stade à
arséniures est donc daté du Trias inférieur (Norien).

2-7-4. Datations 40Ar/39Ar du filon de quartz de Tamdrost


Cet échantillon de quartz filonien N70°E à sulfures et micas (BA99-4), a été prélevé
dans les tranchées de reconnaissance réalisées par la société CTT au NE de la mine de
Tamdrost. Les filons de quartz recoupent la rhyolite PIII.
40
L’analyse Ar/39Ar réalisée sur les muscovites (BA99-4), montre un spectre perturbé
avec un âge intégré à 356 ± 20 Ma. L'âge plateau à 392 ± 15 Ma calculé sur 5 étapes avec un
total de 60% de 39Ar ne peut être retenu du fait de la forme en cloche du spectre. Cette analyse
suggère que cet échantillon a subi une altération et une perte d’argon radiogénique
probablement liées à un événement hydrothermal plus récent.

40
Figure 2.9 Datation Ar/39Ar des adulaires de la chloritite associée à la minéralisation à (As Fe Co Ni) du
filon7 et des muscovites du filon de quartz qui recoupe la rhyolite au niveau de la mine de Tamdrost.

2-7-5. Datation U/Pb du Trachyte d'Aghbar


Le trachyte d'Aghbar est interstratifié dans les dolomies inférieures de l'Infra-cambrien
et du Cambrien inférieur et scellé par la série Lie de Vin (Cambrien inférieur). Au niveau de
la mine d'Aghbar les sills de trachyte sont recoupés par la minéralisation cobaltifère. L'âge de

161
Partie III Chapitre 2 Le gisement (Co-Ni-As-Au-Ag) de Bou Azzer : apport de la géochronologique

mise en place des sills permet donc de déterminer l'âge maximum de la minéralisation. La
roche est composée de phénocristaux d'orthose et d'albite dans une mésostase trachytique
formée de lattes d'albite, d'orthose, et d'une pâte granuleuse à quartz comportant de rares
cristaux de zircon et de nombreux minéraux opaques. Les phénocristaux d'orthoses sont
séricitisés. Le trachyte présente des teneurs en SiO2 et Na2O + K2, respectivement de 64,33%
et 8,07% ainsi qu'un enrichissement en éléments incompatibles caractéristiques des
associations calco-alcalines à alcalines.
Les résultats analytiques et les âges déterminés sur les 12 grains de zircons analysés
sont présentés dans le tableau 3.1 et dans le diagramme concordia (Fig. 2.10). Les âges
206
individuels Pb/238U obtenus varient entre 533 ± 2 Ma et 1631 ± 16 Ma avec trois modes
principaux à 580 Ma, 640 Ma et 730 Ma. Le mode à 580 Ma est constitué de 7 âges
concordants entre 533 ± 2 Ma et 592 ± 11 Ma. Le mode à 640 Ma est constitué de 3 âges
concordants entre 637 ± 8 Ma et 660 ± 6 Ma. Le troisième mode est constitué d'un seul âge à
731 ± 8 Ma. Enfin une analyse a donné un âge à 1631 ± 16 Ma. Les âges obtenus présentent
une grande dispersion mais sont tous concordants. Les zircons analysés sont monophasés et
par conséquent chaque grain de zircon est représentatif d'un événement géologique. Ce
résultat est cohérent avec la nature volcanique de la roche, qui a incorporé une partie de la
croûte sous-jacente lors de sa mise en place. L'âge le plus jeune représente donc l'âge de mise
en place du trachyte d'Aghbar à 533 ± 2 Ma. Cet âge cambrien inférieur est similaire à l'âge

Tableau 2.2 Résultats analytiques de la datation U/Pb par sonde ionique des zircons du Trachyte d'Aghbar. Les
rapports isotopiques du plomb sont corrigés du plomb commun. Les rapports U/Pb sont déterminés en utilisant
la corrélation linéaire déterminée sur les standards

162
Partie III Chapitre 2 Le gisement (Co-Ni-As-Au-Ag) de Bou Azzer : apport de la géochronologique

Figure 2.10 Diagramme 206Pb/238U vs 207Pb/235U des analyses à la sonde ionique sur monograin de zircon du sill
trachyte d'Aghbar.

déterminé par Ducrot et Lancelot (1977) pour le volcanisme alcalin du Jbel Boho à 534 ± 10
Ma (U/Pb par dilution isotopique de population de zircons). Il est également cohérent avec les
datations réalisées par Compston et al. (1992) et par Landing et al. (1998) sur la "Série Lie de
Vin" stratigraphiquement plus jeune et datée à 522 ± 2 Ma (U/Pb sur monograin de zircon par
sonde ionique SHRIMP).

2-8 Conclusion : Contribution au modèle génétique de Bou Azzer

Les nouvelles données géochronologiques obtenus sur le gisement de Bou Azzer


permettent de préciser un point important de l'échelle stratigraphique de cette région. En effet

163
Partie III Chapitre 2 Le gisement (Co-Ni-As-Au-Ag) de Bou Azzer : apport de la géochronologique

la datation du trachyte d'Aghbar donne un âge de 533 ± 2 Ma, qui est conforme avec la
position stratigraphique du sill intercalé dans la formation du Cambrien inférieur. Cet âge est
similaire à l'âge mesuré sur les trachytes du Jbel Boho (Ducrot et Lancelot, 1977).
Du point de vue des minéralisations Co-Ni de Bou Azzer, celles-ci recoupent le
trachyte d'Aghbar, ce qui implique donc que ces minéralisations ont un âge maximum de
533 ± 2 Ma
Les datations réalisées sur les adulaires de la chloritite BA99-8 du filon 7 donnent un
âge plateau 40Ar/39Ar à 218 ± 8 Ma (Norien). Ce résultat est important car il est voisin de la
datation Pb/Pb sur brannérite obtenue par Ledent (1960) à 240 ± 10 Ma. Il y a donc à Bou
Azzer un événement hydrothermal minéralisateur plus récent, dont l'âge serait triasique.
Il est important également de rappeler l'existence au niveau de l'Anti-Atlas d'autres
occurrences de cobalt/nickel, dont la chronologie relative suggère un âge fini-triasique.
- L'indice de Tizi Asdrem situé sur le bord oriental du Siroua, le long d'une faille NE-SW,
jalonné par un dyke de dolérite. La faille est interprétée comme un décrochement
précambrien, ayant rejoué en faille normale (Choubert et al., 1974).
- L'indice à BPGC avec arséniures et sulfoarséniures de Ni-Co à gangue de sidérite de Mefis
(Jbel Debouah) dans le Tafilalet. Les filons de minéralisations remplissent les fractures
hercyniennes, qui sont également empreintées par des dykes de dolérites (Leblanc, 1975).
- Les occurrences de Ni-Co du Méfis sont situées sur le prolongement oriental de l'Accident
Majeur de l'Anti-Atlas (comme Bou Azzer), et présente une liaison géométrique étroite avec
les dolérites supposées jurassiques (Agard 1958 ; Jouravsky 1952)
En outre, des données récentes mettent en évidence un événement hydrothermal
hercynien daté à 300 Ma (40Ar/39Ar sur muscovite) dans la zone minéralisées aurifère
d'Iourirne, (Anti-Atlas central) (Gasquet et al. 2001b).
Ainsi le gisement de Bou Azzer apparaît clairement comme le résultat d'une histoire
polyphasée se déroulant de la base du Cambrien inférieur jusqu'au Trias. Cette histoire
polyphasée explique la complexité et l'enchaînement des successions paragénétiques dont le
décryptage constitue le préalable indispensable à toute étude géochimique fine. Du point de
vue géodynamique un des éléments caractéristique de l'Anti-Atlas central est la présence d'un
accident lithosphérique majeur (Accident majeur de l'Anti-Atlas) dont les rejeux répétés
(Guiraud et al., 2000) depuis le Protérozoïque pourraient expliquer la permanence des
phénomènes métallogéniques dans cette région.

164
Partie III Chapitre 3 Conclusions : implications géodynamiques

Chapitre 3

Conclusions : implications géodynamiques

Dans ce chapitre de conclusion, nous n'énumérerons pas les différents résultats


obtenus et développés dans les paragraphes de conclusions relatifs à chaque chapitre. Nous
tenterons plutôt d'intégrer ces résultats dans un schéma géodynamique utilisable à l'échelle de
l'Anti-Atlas et pouvant, de ce fait, servir comme cadre de réflexion global à la prospection
stratégique des métaux sur la bordure nord du craton Ouest Africain.

3-1. La transition Précambrien/Cambrien

L'Anti-Atlas constitue une zone privilégiée pour l'étude de la transition


Précambrien/Cambrien, du fait de la présence de niveau volcaniques intercalés dans des
ensembles sédimentaires fossilifères. Ainsi, les résultats des datations réalisées sur plusieurs
ensembles volcaniques de l'Anti-Atlas oriental et central apportent un certain nombre de
précisions au sujet de cette limite Précambrien/Cambrien. Ces résultats sont présentés de
façon synthétique sur une colonne stratigraphique qui s'étale de Néoprotérozoïque moyen au
Cambrien inférieur (Fig. 3.1).
L'utilisation de moyens analytiques puissants permet, par des mesures in-situ sur mono
zircons (CAMECA IMS 1270 CRPG-GNRS Nancy) d'identifier les âges de cristallisation des
magmas et donc de supprimer un certain nombre de controverses existant quant à l'âge des
massifs de granitoïdes de cette région. Par exemple, l'âge de la granodiorite de Taouzzakt est
établi à 572 ± 5 Ma (cette étude) et non pas à 722 Ma (Mrini, 1993). Une conséquence
indirecte des mesures in-situ réalisées à la microsonde ionique est la mise en évidence dans
l'Anti-Atlas oriental d'âges groupés dans la gamme 580-570 Ma, rejoignant en cela les
données acquises sur l'Anti-Atlas occidental (Aït Malek et al., 1998). En outre, les âges les
plus anciens obtenus sur ces mêmes granitoïdes sont, en fait, des âges de zircons hérités,
comme le montrent les données obtenues dans ce travail sur la protrusion rhyolitique de
Takhatert (cf. Partie II).
La comparaison des âges U/Pb fiables (Fig. 3.1) sur plusieurs sections de la colonne
stratigraphique met en évidence les points suivants :

165
Partie III Chapitre 3 Conclusions : implications géodynamiques

Figure 3.1 Nouvelles colonnes stratigraphiques du Néoprotérozoïque et du Cambrien dans l'Anti-Atlas central et
oriental.

1- la limite entre le sommet de la série volcanique néoprotérozoïque terminale et la


formation d'Adoudou se place à 563 Ma. Sur Imiter et Bou Madine la limite supérieure de

166
Partie III Chapitre 3 Conclusions : implications géodynamiques

l'épisode volcanique représentée par les rhyolites est datée à 550 Ma. Ce résultat souligne la
situation émergée, jusqu'au Cambrien moyen, de l'Anti-Atlas oriental tandis que l'Anti-Atlas
central est progressivement envahi par la mer infracambrienne.
2- les datations sur les trachytes d'Aghbar (cette étude) et celles du Jbel Boho (Ducrot
et Lancelot, 1977) indiquent clairement qu'une partie de la formation d'Adoudou est
précambrienne.
3- les âges hérités sont identiques à ceux obtenus sur les granitoïdes de l'Anti-Atlas
central (Ducrot et Lancelot 1977 ; Leblanc et Lancelot 1980 ; Mifdal et Peucat 1985) et
permettent de mieux contraindre l'âge des deux phases de déformation panafricaines.
Il apparaît à la lecture de cette colonne stratigraphique synthétique que la transition
Précambrien/Cambrien est caractérisée par une interaction d'événements magmatiques
(volcanisme effusif calco-alcalin et alcalin), tectoniques (distension généralisée),
sédimentaires (transgression infracambrienne puis cambrienne) et métallogéniques (gisements
de Bou Madine, d'Imiter et pro parte Bou Azzer en particulier). Il est donc important à ce
stade de proposer un scénario de l'évolution géodynamique globale de l'Anti-Atlas, qui prenne
en compte l'ensemble de ces observations nouvelles.

3-2. Proposition d'un modèle d'évolution géodynamique

Après avoir examiné en détail les résultats de notre étude sur la limite
Précambrien/Cambrien dans l'Anti-Atlas, nous allons à présent en examiner les conséquences
géodynamiques sur une plus grande échelle de temps cette fois-ci, allant du Néoprotérozoïque
moyen jusqu'au méso-Cénozoïque. Le but de ce paragraphe n'est bien évidemment pas de
refaire la géologie du Maroc mais d'apporter quelques éléments nouveaux permettant
d'enrichir le débat actuel.
Le scénario d'une évolution géodynamique probable pour la fin du Protérozoïque est
présenté sur la figure 3.2. Deux étapes seulement ont été schématisées dans un but de
simplification. Ce modèle d'évolution concerne essentiellement une section NNW-SSE
passant dans l'Anti-Atlas oriental. Il est évident que, dans le détail ainsi que sur l'ensemble de
l'Anti-Atlas, ces schémas mériteraient d'être multipliés et complétés.

3-2-1. A partir du Néoprotérozoïque moyen, l'Anti-Atlas oriental peut être considéré


comme une marge continentale active au Nord de laquelle se développe un bassin, le tout
engagé dans un processus de convergence-subduction. Cette situation permet, en particulier,

167
Partie III Chapitre 3 Conclusions : implications géodynamiques

l'accumulation d'une série sédimentaire d'origine proximale variée (silico-détritique) et


d'intercalations volcaniques tholéitiques (Fekkak et al. 1999).

3-2-2. La deuxième étape de cette évolution n'est pas développée sur la figure 3.2. Elle
concerne le serrage de l'ensemble marge continentale - bassin d'avant arc, au cours du
Panafricain dans l'intervalle de 685 - 610 Ma (phases B1 et B2 des auteurs). Certes, il est à
noter que dans l'Anti-Atlas central, ce serrage aboutit à l'obduction de la croûte océanique et à
la formation de l'écaille ophiolitique de Bou Azzer (Saquaque et al. 1989a ; Ennih et Liegeois
2001). Le résultat d'ensemble de cette phase de convergence est un important
surépaississement crustal de la bordure NW du craton Ouest africain.

3-2-3. La fin du Néoprotérozoïque (580-550 Ma) est caractérisée par le


développement d'un puissant magmatisme plutonique et volcanique, essentiellement calco-
alcalin (granodiorite de Taouzzakt et série volcanique du Néoprotérozoïque terminal). Les
premières manifestations métallogéniques apparaissent à la fin de cet épisode, en association
avec, en particulier, la mise en place des granitoïdes (métaux de base et or ?).

3-2-4. A 550 Ma se produit un événement majeur à l'échelle de l'Anti-Atlas, puisque


l'on passe d'un système tectonique globalement compressif à un système extensif. Le
mécanisme à l'origine de cette transition brutale est certainement lié à un effondrement
gravitaire majeur de la marge surépaissie. Ce nouveau contexte a des conséquences sur la
géologie de l'Anti-Atlas depuis le manteau supérieur jusqu'en surface. L'effondrement de la
marge s'accompagne de remontées asthénosphériques, entraînant des fusions mantelliques et
basi-crustales. Ces fusions sont amplifiées par des décompressions accompagnant le
découplage de fragments de croûte accrétée au cours des étapes précédentes. Une de ces
structures majeures pourrait perdurer au cours des temps et devenir au Cénozoïque la faille
Sud atlasique. Le contexte extensif favorise la montée des magmas calco-alcalins et alcalins.
Les intrusions rhyolitiques de Bou Madine et d'Imiter sont des exemples de manifestations de
magmas surchauffés, donc d'origine profonde et de vitesse ascensionnelle très rapide et
guidée par des structures extensives (zone de faille d'Imiter).

3-2-5. A la transition Précambrien/Cambrien (550-517 Ma) cette marge continentale


est progressivement envahie par une sédimentation de plate-forme diachrone à l'échelle de
l'Anti-Atlas, du fait de l'étroite relation entre tectonique extensive et sédimentation (Piqué et

168
Partie III Chapitre 3 Conclusions : implications géodynamiques

al. 1999). Ces sédiments sont, en outre, associés à des intercalations de volcanisme alcalin
d'origine profonde (Aghbar, Jbel Boho).

Aussi, l'évolution générale de l'Anti-Atlas, du Néoprotérozoïque moyen au


Cambrien moyen, traduit le passage d'une marge continentale active à une marge
continentale passive.

Figure 3.2 Scénario de l'évolution géodynamique de l'Anti-Atlas central et oriental du Néoprotérozoïque


terminal au Cambrien inférieur

3-3. Conséquences métallogéniques

Ces schémas géodynamiques (Fig. 3.2) permettent de coupler, dans l'espace et dans le
temps, l'évolution magmatique de cette marge continentale avec les phénomènes
métallogéniques.

169
Partie III Chapitre 3 Conclusions : implications géodynamiques

Dans un premier temps, la convergence-subduction conduit à l'hydratation du coin de


manteau sous-continental par les fluides issus de la plaque océanique subductée. Cette
hydratation peut induire à son tour dans ce coin de manteau, la redistribution et la
concentration des métaux précieux en condition subsolidus et sous forme d'assemblages
sulfurés (McInnes et al. 1999). La durée de ce phénomène (au moins 120 Ma) pourrait
permettre un enrichissement substantiel du coin de manteau en complexes sulfurés.
Dans un deuxième temps, et de façon rapide, lors du passage au contexte de marge
continentale passive en extension, les fluides minéralisés et les magmas associés remontent
vers la surface le long d'accidents tectoniques majeurs pour donner les gisements épithermaux
de type Imiter, voire des concentrations de subsurface de type porphyre (Bou Madine ?) ou
encore des systèmes hydrothermaux complexes (Bou Azzer).
Les compositions isotopiques de l'osmium des minéralisations argentifères d'Imiter
démontrent sans ambiguïté leur origine mantellique. L'origine du soufre est plus difficile à
déterminer. Cependant, les isotopes du soufre montrent clairement la présence d'un réservoir
magmatique pour cet élément dans les trois gisements étudiés.
Le déclenchement de cet événement métallogénique majeur de l'Anti-Atlas a été daté à
550 Ma. Cependant, le phénomène ne se restreint pas à ce seul âge mais se poursuit dans
l'Infracambrien (formation d'Adoudou) voire même dans le Cambrien sous la forme de
minéralisations à métaux de base (Bouchta et al. 1977 ; Benssaou et Hamoumi, 1999) et bien
sûr à Bou Azzer où les minéralisations sont pro parte postérieures au trachyte d'Aghbar (533
Ma).

3-4. Les événements métallogéniques post-cambrien

Les événements métallogéniques liés à la transition Précambrien/Cambrien que nous


venons de présenter sont, d'un point de vue économique, les plus importants dans l'Anti-Atlas.
Cependant, des datations récentes mettent en évidence l'existence d'événements
hydrothermaux associés à des minéralisations aurifères (300 Ma ; Gasquet et al. 2001) ou
cobaltifères triasiques (218 Ma ; cette étude). Ces données nouvelles ouvrent des perspectives
d'exploration intéressant l'ensemble de l'Anti-Atlas.

170
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