Dossier Pilote Des Tunnels Section 02
Dossier Pilote Des Tunnels Section 02
Dossier Pilote Des Tunnels Section 02
Juillet 1998 CENTRE DTUDES DES TUNNELS 25, AVENUE FRANOIS-MITTERRAND - CASE N1 - 69674 BRON CEDEX - FRANCE TEL : 04 72 14 34 00 - TELECOPIE : 04 72 14 34 30 I.S.B.N. 2-11-084743-3
SOMMAIRE
Chapitre 1 Prambule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.1 Objet du document . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 1.2 Conditions dune bonne tude
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.............................................
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3.3.1 Objectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 3.3.2 Cas des sols . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 3.3.3 Cas des roches . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Annexes
Articulation des tudes gologiques et gotechniques Etude qualitative et quantitative des discontinuits Mthodes gophysiques Sondages Diagraphies Galeries de reconnaissance
Chapitre 1
Prambule
d'injections pour ouvrages souterrains ; numros spciaux de la revue Tunnels et Ouvrages Souterrains (T.O.S.) : Novembre 1984, Mai 1988 et Mai 1993; Fascicule n 69 "Travaux en souterrain" du cahier des clauses techniques gnrales applicables aux marchs publics de travaux, qui stipule entre autres la contractualisation du mmoire de synthse gologique et gotechnique. Ce mmoire tabli par le matre d'uvre contient celles des donnes qui ont t retenues et interprtes en vue de l'tablissement du march, partir des rsultats des sondages, des renseignements recueillis au cours de l'excution des puits ou galeries de reconnaissance ou postrieurement, des essais ou mesures effectus en laboratoire ou sur le site, des informations sur les eaux de surface ou souterraines.
Reconnaissance gologique et gotechnique des tracs de routes et autoroutes - Note d'information technique - L.C.P.C. - 1982. Mthodologie des tudes routires : Gologie et gotechnique dans les projets routiers interurbains S.E.T.R.A. - CETE de l'Est - Dcembre 1983.
Les tunnels et ouvrages souterrains routiers sont considrs juste titre comme des points singuliers des itinraires et relvent en consquence du domaine des tudes spcifiques. L'objet de la prsente section, traitant exclusivement des tunnels creuss et en particulier des tunnels routiers, est de dfinir la manire dont les tudes gologiques et gotechniques doivent tre conduites. On ne traite pas de la reconnaissance des tranches couvertes ni des tunnels immergs qui posent (sauf pour leurs rampes d'accs) des problmes spcifiques trs diffrents. Ces ouvrages sont simplement voqus en annexe de la section 4 "Procds de creusement et de soutnement". On pourra galement se rfrer aux documents suivants :
Recommandations des groupes de travail de l'association franaise des travaux en souterrain (AFTES) et notamment celles relatives la description des massifs rocheux, aux mesures et essais dans le cadre d'un chantier de creusement mcanique, au choix du type de soutnement en galerie, au choix d'un type de tunnelier ou de bouclier mcanis et enfin aux travaux
2 - Ils doivent tre parfaitement informs par le matre d'uvre du "Programme" et ainsi avoir connaissance de toutes les contraintes lies au projet : sujtions imposer au trac, marges d'implantation des ttes, environnement, prsence ou projet de construction ou d'ouvrage proximit...etc... 3 - Ils doivent galement tre en troite relation avec les ingnieurs en charge du projet de manire assurer une trs bonne adquation entre les reconnaissances effectues et les besoins des ingnieurs pour la conception de l'ouvrage : gomtrie, choix des mthodes, dimensionnement du soutnement et du revtement...etc... 4 - Des dlais suffisants doivent tre rservs par le matre d'uvre chaque phase de la procdure, de manire ce que les reconnaissances ncessaires chaque phase puissent tre ralises en totalit. Il faut souligner que, dans certains cas, ces dlais peuvent tre trs longs comme pour une galerie de reconnaissance, par exemple.
qui peut aller jusqu' mettre en cause la stabilit de l'excavation ralise ou provoquer des dsordres inadmissibles dans l'environnement du tunnel. La rponse du terrain au creusement dpend, bien sr, en premier lieu de la nature gologique et des caractristiques gomcaniques du matriau encaissant, mais aussi des conditions hydrogologiques, des mthodes d'excution (excavation et soutnement), ainsi que de la profondeur de l'ouvrage. La nature et l'loignement des constructions voisines sont prendre en compte pour apprcier l'impact de l'ouvrage.
Aussi, trs schmatiquement, l'attention doit tre attire en priorit sur les points suivants : identification complte des terrains (lithologie, rpartition des couches, caractrisation gomcanique) ; htrognits gologiques ; discontinuits du massif et fissuration de la roche ; conditions hydrauliques (nappes, modes de circulation, permabilit, chimie des eaux) ;
Chapitre 2
x lors des tudes d'avant-projet sommaire et de l'tablissement du dossier d'EPOA (Etudes Prliminaires d'Ouvrage d'Art) : de recueillir toutes les informations ncessaires pour figer les principales caractristiques gomtriques en trac en plan et en profil en long et aboutir une estimation du cot de l'ouvrage dont la marge d'incertitude est de moins de 20 %, (sauf dans des cas particulirement difficiles o une marge allant jusqu 30 % peut tre admise condition dtre assortie de propositions trs prcises de reconnaissances complmentaires); x lors des tudes de projet et de l'tablissement du dossier de POA (projet d'Ouvrage d'Art) : d'affiner la coupe gologique tablie l'avant-projet en prcisant les contours des diffrentes units structurales ou gomcaniques et les longueurs d'application des profils types de soutnement ; de procder aux tudes dtailles des sites de ttes et des points particuliers ; de conduire les tudes spcifiques relatives aux mthodes d'excution (forabilit, injections, essais de tirs, etc... ) ; x lors de l'tablissement du dossier de consultation des entreprises (DCE) : de procder aux complments d'tudes qui n'auraient pas pu tre raliss lors des phases prcdentes ; de rdiger le mmoire de synthse en communiquant aux entreprises toutes les informations susceptibles de servir dans l'tablissement de leur offre ; mais en prenant bien soin pour chaque donne de prciser la part d'interprtation et le degr de fiabilit.
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b) Lors des phases d'tudes suivantes, la nature et le volume des reconnaissances sont dtermins de manire accder dans la dfinition et l'estimation de l'ouvrage projet un niveau de prcision et de fiabilit conforme au stade correspondant de la procdure.
Plus prcisment, il s'agit :
e) La prsence d'eau :
Il faut d'une manire gnrale viter les zones aquifres, et au contraire, rechercher les terrains secs ou impermables. Dans les sols, il convient de se tenir si possible une cote suprieure celle du toit de la nappe pour viter les surcots de ralisation induits par la mise en uvre de dispositions constructives spcifiques telles que : traitement de terrain par injections ou conglation, pompage et rabattement de nappe, excution d'crans d'tanchit, dimensionnement du revtement pour rsister aux sous-pressions. Dans les roches, il y a lieu de rechercher les formations massives et impermables par opposition celles qui sont fractures ou poreuses (susceptibles d'occasionner des venues d'eau sur tout le trac) ou karstiques (susceptibles de provoquer la rencontre de circulations d'eau soudaines, importantes et dangereuses).
2 - Galerie en direction : a) pendage oblique b) pendage vertical - hors-profils importants - flexion des couches mines tangentes la paroi (boulonnage) - risque deffondrement de panneaux importants dans le cas de pendage vertical
3 - Galerie en travers-bancs : dautant moins de hors-profils que le pendage est plus proche de la verticale
v Fig. 2.1
en travers en vote surbaisse plusieurs rayons ; au procd d'excution : l'emploi d'un tunnelier implique un profil circulaire alors que dans le cas de tranches couvertes ralises depuis la surface le profil en travers est quasiment toujours rectangulaire. Les variations longitudinales de lithologie et de qualit mcanique des matriaux encaissants peuvent conduire des changements de mthode ou de section d'excavation (ou des deux en mme temps) au cours de l'avancement. Pour des raisons d'conomie, il convient d'adopter un profil le plus uniforme possible tout au long de l'ouvrage ; en particulier dans les cas o un profil circulaire ne s'impose que sur une longueur assez courte, il vaudra mieux renforcer trs fortement (augmenter l'paisseur du revtement, ferrailler le bton, mettre en place un radier contre-vot... ) le profil courant non circulaire, plutt que d'appliquer sur toute la longueur de l'ouvrage la forme circulaire.
2.2.2 - Dimensionnement
Il faut souligner toutefois que cette optimisation de la gomtrie, base sur la prise en compte des facteurs voqus ci dessus, n'est possible que lorsque le projeteur dispose d'une grande libert quant l'implantation de l'ouvrage ; or de plus en plus souvent, les contraintes imposes par le bti de surface, par le respect de l'environnement et par les limites d'emprises rserves au plan d'amnagement font que les possibilits de modification de la gomtrie sont trs rduites.
Dans ce paragraphe sont voqus les principaux paramtres intervenant dans le choix et le dimensionnement du soutnement et du revtement appliquer le long du tunnel, et dont les tudes gologiques, gotechniques et hydrogologiques doivent permettre la dtermination.
2.2.2.1 - Soutnement :
Le soutnement a pour but : de garantir la scurit du personnel travaillant dans la galerie, d'assurer la stabilit des parois de celle-ci ds la phase d'abattage du terrain et, si ncessaire, d'en limiter les dformations, de protger le terrain dans le cas o celui-ci est susceptible de subir une volution dfavorable (altration, dconsolidation, etc...) aprs ouverture, conduisant une diminution inacceptable de ses caractristiques. Bien videmment les besoins en soutnement sont directement fonction de la nature lithologique et de l'tat des matriaux encaissant l'excavation. Plus particulirement interviennent : la rsistance de la roche, exprime le plus souvent sous forme d'une rsistance la compression simple pour les roches Rc ou sous forme de caractristiques de cisaillement C et pour les sols, les roches tendres ainsi que pour les surfaces de discontinuit ; les contraintes en place qui, compares aux valeurs de rsistance de la roche, permettent de juger de la stabilit court terme de l'excavation ; la dformabilit de la roche dtermine sur prouvette en laboratoire ou celle du massif dtermine par des essais en sondages ou en galerie de reconnaissance, ncessaires pour apprhender les dformations
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Pour les tunnels longs, la prsence de puits de ventilation et de galeries d'accs intermdiaires peut galement constituer une contrainte lourde. L'utilisation d'un tunnelier front pressuris peut permettre de s'affranchir de certaines contraintes cites ci-dessus, concernant notamment la nature des terrains et la prsence d'eau.
radiales (convergence relative) susceptibles de se dvelopper partir du contour de l'excavation ; la fracturation qui, indpendamment de la rsistance, peut contribuer selon son intensit des tats d'instabilit plus ou moins dfavorables ; la quantification de cette fracturation peut tre approche par plusieurs indices, comme indiqu au sous-chapitre 3.3 Etude gotechnique; les conditions hydrogologiques : position du tunnel par rapport aux nappes phratiques sises dans le massif, permabilit en grand du matriau encaissant, charge hydraulique susceptible de s'exercer au droit de l'ouvrage, phnomnes lis aux circulations d'eau : karstification, dissolution, dlitage, gonflement... etc ; l'environnement : ex. incidence des tassements.
creusement et de soutnement. Des lments concernant l'tude de forabilit en cas d'utilisation de machine foreuse, les paramtres significatifs d'une solution au bouclier et l'emploi d'injections sont donns en 3.4.5 de la prsente section.
2.2.2.2 - Revtement :
Les fonctions du revtement sont trs diverses et peuvent varier notablement d'un ouvrage l'autre. (Cf. section 5 Etanchement et Revtement). Les tudes gologiques, hydrogologiques et gotechniques doivent permettre de justifier la stabilit long terme du revtement lorsque le soutnement n'est pas en mesure d'assurer la stabilit de l'excavation de manire dfinitive, c'est--dire : lorsque le revtement est mis en place rapidement l'avancement, derrire un bouclier par exemple ou avant qu'un quilibre se soit instaur entre terrain et soutnement; lorsque le massif encaissant est affect par un comportement diffr trs actif rsultant du fluage, d'efforts tectoniques ou du gonflement par exemple ; lorsque l'action du soutnement est suppose diminuer dans le temps en raison d'une dgradation de ses constituants : corrosion des boulons, altration des scellements, dlavage du bton projet... etc ; lorsque le tunnel est implant dans une zone sismique active ; lorsque la charge hydraulique susceptible de s'exercer sur l'ouvrage dfinitif est trs importante.
Le rapport de synthse accompagnant cette coupe prvisionnelle doit souligner tout particulirement le degr de confiance accorder aux lments figurs sur la coupe gologique, ainsi que les incertitudes majeures et le programme de reconnaissance le mieux adapt, comptetenu des conditions de terrain, pour lever ces incertitudes.
v Fig. 2.2
Grs rhtien Schiste Niveau Pizomtrique Tte NORD Profil en long tube EST
(1) On pourra se rfrer la recommandation de lAFTES portant sur le choix des paramtres et essais gotechniques utiles la conception, au dimensionnement et lexcution des ouvrages creuss en souterrain. Tunnels et Ouvrages Souterrains n123 - Mai/Juin 1994.
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Charge hydraulique Permabilit Rsistance Discontinuits EST Long. application OUEST Long. application
Soutnement Soutnement
cr et renouvel chaque pas d'avancement. Cet examen peut fournir les lments d'apprciation permettant de confirmer et ventuellement ajuster les hypothses faites sur le contexte gologique ou au contraire de corriger lourdement ces hypothses si ncessaire. Il repose essentiellement sur l'observation des facis ptrographiques et sur la saisie des indices structuraux disponibles. Paralllement des observations de caractre gomcanique, focalises sur le comportement rhologique du massif encaissant permettent la mme dmarche en ce qui concerne les hypothses faites pour le comportement mcanique du terrain. ensuite par des reconnaissances au front de taille le plus souvent ralises sous forme de forages carotts ou destructifs avec enregistrement de paramtres.
chapitre 3 de la section 4 "Procds de creusement et de soutnement". ainsi ventuellement qu'un suivi pizomtrique permettant de juger des effets du creusement sur les conditions hydrogologiques et l encore de confronter les rsultats aux prvisions et ventuellement procder aux adaptations ncessaires.
b) Les objectifs des observations continues faites pendant les travaux sont :
de vrifier la conformit des prvisions gologiques aux conditions relles et de les rectifier ventuellement en temps utile ; d'assurer le pilotage du chantier en indiquant la nature des terrains, la proximit d'accidents gologiques ou de zones difficiles, et en conseillant le matre d'uvre sur les mesures adopter ; d'amliorer les connaissances sur les conditions d'emploi des mthodes d'excution par des constatations systmatiques compltes ventuellement par des mesures.
Cette reconnaissance l'avancement est quasi obligatoire lorsque des incertitudes lourdes portent sur la nature et la qualit des terrains situs en avant du front de taille et que cellesci peuvent avoir des consquences trs gaves pour le chantier :
Exemples : - dbourrage trs important d'une grande fracture aquifre ou d'un karst, - niveau particulirement peu consistant. de plus associes ce suivi gologique doivent tre ralises des mesures in situ prsentes en dtail au
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c) Les observations doivent donner lieu des comptes-rendus dtaills. Elles pourront ainsi tre verses au dossier de rcolement de l'ouvrage et tre utilisables lors de travaux d'entretien ou de confortement ultrieurs.
En outre, le fait de codifier clairement l'exprience acquise la rend utilisable ultrieurement dans des cas analogues.
Chapitre 3
enqutes systmatiques auprs de services gestionnaires d'ouvrages ou de secteurs risques tels que SNCF, EDF, DDE, DDA, ONF, DRIRE, Socits Concessionnaires, etc... ; ainsi qu'auprs de tout groupement ou association susceptible de possder des informations utiles au projeteur (club de splologie, de minralogie).
3.1.1.2 - Hydrogologie :
De mme que pour l'tude gologique, il faut se proccuper, ds le premier stade de l'tude, de recueillir tous les renseignements possibles relatifs : l'hydrogologie de formations analogues en sites comparables celui tudi, l'observation des venues d'eau au cours de travaux souterrains dans des formations comparables. A ce sujet, on peut signaler que certaines formations se comportent d'une manire assez constante sur le plan hydrogologique ; le raisonnement par analogie y est donc trs fructueux. Aussi convient-il de rechercher les documents suivants : indications sur les nappes et les caractristiques hydrauliques des sols d'units sdimentaires bien connues analogues celle tudie (thses, rsultats des sondages, d'essais de pompage, tudes synthtiques -Bureau de Recherche Gologique et MinireInstitut Franais du Ptrole), examen de comptes-rendus d'excution et des tudes d'ouvrages souterrains dans des sites analogues (EDF, SNCF, collecteurs, etc... ) indiquant le type, la frquence, et les dbits des venues d'eau,
(1) Le BRGM, a entre autres pour mission de collecter toutes les informations relatives au sous-sol national et obtenues lors de travaux d'exploration par des professionnels, qui le Code Minier fait obligation de communiquer ces rsultats.
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inventaire des circulations souterraines (eaux thermales, karsts). Il est indiqu de recenser les grottes connues (il existe un inventaire national des cavits souterraines publi par le BRGM) et d'essayer de connatre les dbits des rivires souterraines et leur localisation (collaboration avec les Splo-Clubs rgionaux). Des visites de ces grottes peuvent apporter au gologue des prcisions sur la stratigraphie et la tectonique en mme temps que sur l'hydrogologie. recensement des captages ou (et) puits dans un grand primtre.
ment de l'ouvrage ; le contenu d'une telle tude est prsente en Annexe 1 de la prsente section ; le recensement des lments relatifs la structure tectonique (mode de plissements) et plus particulirement la prsence de failles et de zones broyes ainsi que leur gomtrie et extension en profondeur. La prvision de l'tat de fissuration en profondeur partir d'observations de surface est souvent dlicate et difficile. Ces renseignements ont nanmoins une valeur indicative dont il faut tenir compte dans l'estimation de la stabilit, des hors profils, et ventuellement de la nature et de la densit du soutnement. la description des phnomnes de surface et plus particulirement : - altration (fissuration, produits d'altration), - fissuration en liaison avec le phnomne de fauchage, d'appel au vide, - glissements, - effondrements (dus des exploitations, des dissolutions karstiques), l'inventaire des indices hydrogologiques : - le relev des sources, puits et autres points d'eau, - le relev des zones d'infiltration (zones fissures, karsts), - d'une manire gnrale, l'observation de tous les phnomnes contribuant prciser le trajet des eaux souterraines, la localisation des nappes, le type de circulation, et les dbits, - des mesures et contrles divers (jaugeage des sources, essais de dbits de puits, contrle de trajets par traceurs... ). Les mesures de dbit sont rpter plusieurs fois de manire apprhender les variations saisonnires et les comparer ventuellement des donnes plus anciennes. La synthse de ces rsultats peut tre fructueusement reporte sur le schma gologique.
L'tude doit en outre attirer l'attention sur les difficults spcifiquement attribuables l'eau (prsence, localisation et caractristiques des nappes, risque de rencontre de rivires souterraines, risque d'eau sous pression provoquant la boulance des terrains peu consolids ou peu cohrents).
l'interprtation de la morphologie ; un examen particulirement dtaill des sites possibles pour les ttes (cf. 3.4.4).
carte gologique dont l'chelle dpendra de la prcision qu'il est possible d'obtenir, et de l'importance du projet (1/10 000 en site montagneux pour un grand projet, 1/5 000 ou 1/2 000 pour un tunnel court en site accessible avec nombreux affleurements), coupes gologiques suivant l'axe du tunnel et ventuellement suivant d'autres directions privilgies particulirement loquentes (avec la mme chelle en longueur et en hauteur), ventuellement plan gologique la cote du projet avec indication du degr de certitude, rapport commentant ces rsultats et surtout indiquant leur degr de certitude (sr, probable, incertain), et les points qu'il n'a pas t possible d'lucider ou sur lesquels on ne dispose d'aucun lment, restitution gomtrique des couches au moyen d'une maquette 3 dimensions ou d'un logiciel de visualisation, dans le cas d'une structure complexe. Lorsque l'laboration de ces documents ne peut pas tre prcise du fait des difficults de procder un lev gologique de surface (zones sans affleurements, zones urbaines), il y a lieu d'entreprendre, ds le premier stade des tudes et aprs examen des documents et ouvrages existants, les prospections indiques ci-dessous en 3.1.3.2.
3.1.3.1 - Photogologie :
En premier lieu, doit tre cite la photogologie (ou photo interprtation) qui consiste en un examen puis une interprtation des photographies ariennes ou spatiales du site concern par l'tude. Cette interprtation, base sur l'analyse des tonalits et des couleurs, sur l'analyse des structures et sur l'analyse des formes, permet de reconnatre les ensembles lithologiques constituant les paysages, d'apprcier la fracturation et de localiser les grands accidents structuraux, et de procder ainsi une premire approche du schma tectonique et de dtecter les zones singulires. Cette tude ralise sur couples de photographies strographiques ncessite bien sr une vrification, mme partielle, conduire sur le terrain pour confirmer les principales options retenues lors de l'interprtation et amliorer le calage du modle.
sources et (ou) puits existants et de devoir postriori rparer le prjudice caus aux riverains.
Le relev des niveaux d'eau dans les pizomtres doit tre effectu rgulirement et pendant une priode d'au moins un an, en relation avec les donnes pluviomtriques. Les pizomtres poss pour l'tude du projet peuvent tre utiliss pendant et aprs le chantier pour contrler les modifications hydrauliques apportes par le creusement.
les dbits, les dlais d'apparition et la localisation des venues d'eau (immdiatement au front de taille, au bout d'un certain temps, en vote, ou en radier) en relation, notamment, avec les prcipitations extrieures, l'incidence de l'eau sur la tenue du terrain, la chimie des eaux et leur temprature, l'influence des coulements sur les eaux de surface. On peut en tirer des conclusions sur les vitesses d'avancement, la ncessit de forages l'avancement, les dlais de pose du soutnement, le choix du type d'tanchit, la ncessit d'un traitement de terrain.
b) Essais in situ :
L'tude quantitative des nappes ncessite des essais in situ destins prciser les caractristiques hydrauliques des terrains intresss (permabilit) et celles de la nappe (extension, coefficient d'emmagasinement). Des relations dbit-rabattement il est possible de dduire le rayon d'action des puits, les dbits prvoir lors de l'excution des travaux, le nombre de puits ncessaires pour raliser des rabattements. De plus, dans certaines formations htrognes (lentilles aquifres) ces essais permettent de prvoir si l'on se trouve en prsence de rservoirs limits susceptibles de s'puiser rapidement ou d'aquifres importants ncessitant un traitement du terrain. Il est utilis essentiellement trois types d'essais : l'essai LEFRANC, l'essai LUGEON, et l'essai de pompage. L'essai LEFRANC s'applique plutt au cas des sols alors que l'essai LUGEON est rserv au cas du rocher fractur. L'essai de pompage constitue une opration lourde mettre en uvre mais aussi le seul moyen d'accder la dtermination des paramtres quantitatifs de l'aquifre tudi.
venues d'eau irrgulirement rparties, et dbit trs variable d'o ncessit de traitements ponctuels pour assurer l'tanchit ; risques d'interception de rivire souterraine, dangereuse pour la scurit du personnel et du matriel, pouvant ncessiter des canalisations d'exhaure trs surdimensionnes et mme des galeries de drivation ; risque de rencontre de cavits vides ou combles de produits alluvionnaires ou argileux pouvant dbourrer dans la galerie ;
XX WW VV UU TT SS RR QQ PP HH GG FF EE DD CC BB AA @@ ,, XX WW VV HH GG FF
blindage de la vote et des pidroits reconstitution d'un massif d'appui ncessitant un traitement du terrain
v Fig. 3.1
Il faut noter que des tudes trs pousses et des essais correctement raliss ne permettent pas toujours d'obtenir des rponses prcises aux questions poses. Des chantiers exprimentaux contribuent alors accrotre la prcision des estimations et choisir les mthodes d'excution avant la passation des marchs.
risque de tangenter des cavits importantes, sans les dceler d'o possibilit d'effondrements de la paroi excave (dangereux principalement en vote et en radier).
ngligeable faisant appel l'exprience des cas vcus et s'appuyant sur l'emploi de classifications gotechniques et sur les textes des recommandations de l'AFTES (voir la section 3 "Conception et dimensionnement"). Ainsi, les objectifs de l'tude gotechnique sont-ils : de dterminer les valeurs des paramtres dterminants pour l'analyse des conditions de stabilit et pour le dimensionnement des soutnement et revtement ; de recueillir toutes les informations ncessaires pour situer les diffrents matriaux tudis au sein des classifications gotechniques ; de dtecter les points singuliers et les prcautions particulires qu'il convient de prendre pendant les travaux ; et de procder aux tudes spcifiques relatives la mise en uvre des mthodes d'excution envisages. Dans la pratique, et compte-tenu des particularits qui leur sont inhrentes, il convient de distinguer : le cas des sols, le cas des tunnels peu profonds, et celui des tunnels grande profondeur. Les sols indurs et les roches tendres, frquemment rencontrs dans les tunnels peu profonds, peuvent poser des problmes relevant du cas des sols ou de celui des roches.
d60/d10, distribution et dimensions des gros lments... ), indice des vides, teneur en eau, degr de saturation, limites d'Atterberg (quand la partie argileuse est importante), analyse minralogique des argiles (le cas chant).
b) Caractristiques de dformation :
Il faut considrer l aussi le problme des dformations court terme et long terme : court terme dans les milieux peu permables et saturs, les dformations sont lies aux seules contraintes de cisaillement. Ces dformations seront grandes si le sol est en plasticit sur une paisseur et une hauteur importantes. Les essais triaxiaux donnent des renseignements sur la loi de comportement des sols. L'essai de plaque ou l'essai pressiomtrique fournissent des indications sur le module de raction court terme suivant les conditions de drainage et d'essais. Cette dformation est calculer et contrler en regard de la mthode d'excution et des servitudes imposes par l'environnement en surface. les dformations long terme peuvent avoir pour cause : - le fluage du sol, - la consolidation des sols fins saturs lie la modification des contraintes rsultant du creusement du tunnel, du drainage et du rabattement de la nappe, - le gonflement de certains sols argileux raides et fortement consolids rsultant de la diminution de la contrainte moyenne dans certaines zones autour du tunnel, souvent sous le radier.
d'orienter le choix d'un procd de traitement de sol. Les coefficients de permabilit des sols varient sur une chelle trs tendue et leur dtermination se fait avec une prcision gnralement voisine d'une puissance de 10, ce qui laisse une forte marge d'incertitude sur les dbits d'exhaure.
o g et h est la masse volumique du terrain constituant la couverture, est l'acclration de la pesanteur, est l'paisseur de la couverture.
au contraire lorsque l'approximation de l'tat de contrainte calcule de cette manire montre que la roche sera sollicite par un tat de contrainte dont l'intensit est suprieure au quart de la valeur de sa rsis-
tance la compression simple, il convient, dans la perspective d'une modlisation et d'un calcul de la stabilit de l'excavation au moyen d'une approche numrique, de dterminer aussi compltement que possible les trois contraintes majeures ; l'objectif minimal tant la connaissance des deux contraintes principales dans le plan orthogonal l'axe de l'ouvrage projet. Les principales mthodes permettant de dterminer l'tat de contrainte en place sont les suivantes : la mthode du sur-carottage qui se pratique en forage faible distance d'une paroi, la fracturation hydraulique, la mthode du vrin plat (on ne peut donner l'tat de contrainte que trs prs de la paroi du puits ou de la galerie partir desquels est ralise la mesure). Ces mthodes, sans mode opratoire formalis, ncessitent pour leur mise en uvre le recours des oprateurs spcialiss en mcanique des roches et matrisant parfaitement ces techniques. Elles ne sont pas praticables dans tous les massifs rocheux, notamment en cas de fracturation importante.
mesure de la rsistance la traction. Raliss sur prouvettes en laboratoire, ces deux essais, sous rserve d'tre excuts en nombre suffisant et selon les modes opratoires standardiss, permettent de dterminer trs facilement et efficacement la valeur de la rsistance de la roche prendre en compte pour tudier la stabilit. mesure du module de dformabilit, mesure du coefficient de Poisson. Ces caractristiques de dformabilit court terme doivent ncessairement tre dtermines dans les cas o compte-tenu de l'tat de contrainte et de la valeur de la rsistance de la roche, il faut s'attendre des dformations radiales importantes la priphrie de l'excavation (convergence relative), afin de pouvoir les utiliser dans le calcul prvisionnel destin apprcier l'amplitude des dformations et dimensionner le soutnement correspondant. Les valeurs des modules de dformation et des coefficients de Poisson dtermins par des essais de laboratoire sont rarement transposables dans un calcul pour valuer les dplacements dus au creusement d'un ouvrage souterrain ou pour tre introduits dans un calcul d'interaction entre le terrain et le soutnement. Ces caractristiques doivent tre values l'chelle du massif, en ayant par exemple recours aux corrlations fournies par les classifications gomcaniques, sous rserve d'utiliser celles-ci avec toute la prudence ncessaire (cf. section 3 "Conception et dimensionnement" 2.2.1 - Classifications de BIENIAWSKI et de BARTON).
Un problme important pour les tunnels o l'on observe de fortes convergences est celui de la chute de rsistance qui peut accompagner la dformation. Les comportements de type fragile ou avec radoucissement, les notions de rsistance de pic et de rsistance rsiduelle doivent tre bien mis en vidence s'il y a lieu.
c) Comportement diffr :
Pour toute roche susceptible de prsenter un comportement diffr notable soit en raison d'une trs forte dformabilit, soit en raison d'une valeur leve de l'tat de contrainte, il est ncessaire d'tudier et de mesurer les paramtres dfinissant ce comportement diffr. Cette tude est relativement malaise dans la mesure o les essais classiques de fluage en laboratoire ne permettent pas le plus souvent d'accder des valeurs de paramtres applicables aux conditions in situ. Pour obtenir des rsultats exploitables, il faut recourir soit des essais plus pousss en laboratoire, soit une reconnaissance in situ. Cette dernire peut prendre plusieurs formes : essais de fluage au dilatomtre en sondage, essais de fluage au vrin plaque en galerie de reconnaissance,
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a) Identification :
masse volumique, porosit, teneur en eau l'tat naturel, teneur en CaCO3. Pour tous les matriaux calcaires dolomitiques et(ou) marneux, il convient de dterminer la teneur en CaCO3 et ventuellement en MgCO3 et en argiles.
b) Caractrisation mcanique :
Les essais sont raliser de prfrence sur des chantillons de roche la teneur en eau naturelle. mesure de la rsistance la compression simple,
exploitation, analyse et interprtation d'un suivi en fonction du temps de la convergence relative se dveloppant dans une galerie de reconnaissance.
o Vlm est la vitesse des ondes mesure en laboratoire sur prouvette, et Vlc est la vitesse thorique des ondes calcule partir de la composition minralogique de la roche considre. Cette composition peut tre obtenue partir de l'analyse d'une lame mince de roche. Ainsi dfini, Ic mesure plus l'influence des microfissures, pores et minraux altrs existant dans la roche que celle des discontinuits. En outre Ic est souvent difficile dterminer en raison de la mconnaissance de la composition minralogique exacte de la roche. C'est pourquoi on se rfre galement un indice de continuit prime Ic' qui est dtermin par le rapport de la vitesse des ondes mesures in situ (par sismique par exemple) Vls la vitesse des ondes Vlm mesure en laboratoire sur prouvette. ou encore d'essais d'eau de type LUGEON dont l'unit de permabilit renseigne sur la densit de fracturation et (ou) la nature de la fracturation (ferme ou ouverte) du milieu rocheux.
d) Altrabilit :
Sous ce vocable sont regroups tous les processus de modification de l'tat d'une roche susceptibles de conduire assez rapidement une rduction notable des caractristiques mcaniques. Ces processus sont essentiellement le dlitage, la dissolution et le gonflement. Le cas du gonflement sera examin dans le paragraphe 3.4 - Etudes spcifiques. Le dlitage affecte plus particulirement les roches "schisteuses" ou prsentant localement des zones "schisteuses", il apparat suite l'action de la dcompression, de l'humidit de l'air ambiant ou des circulations d'eau et se manifeste par une perte totale de cohsion entre les diffrents feuillets constituant la roche. L'tude gotechnique doit permettre d'estimer ce risque au moyen d'essais spcifiques adapts chacun des cas et dont les procdures et mthodes d'interprtation doivent tre indiques en dtail. La dissolution concerne essentiellement les vaporites dont les reprsentants les plus couramment rencontrs dans le domaine du gnie civil sont le gypse et l'anhydrite. Dans un tel cas, il convient de dterminer le risque de dissolution et d'entranement de matriau qui dpend du degr de fissuration, des proportions relatives d'anhydrite et de gypse et des conditions hydrogologiques (circulations ou non) ; l'tude gotechnique comportera donc : une quantification de la micro-fissuration par l'indice de discontinuit par exemple (cf. 3.3.3.3), une analyse minralogique complte apte donner les teneurs respectives en anhydrite, gypse et ventuellement autres composantes, l'tude des possibilits de drainage au sein du massif et la priphrie de l'ouvrage projet. Le problme du gonflement li la transformation par hydratation de l'anhydrite en gypse est voqu au paragraphe 3.4.2.
3.4.2 - Gonflement
Dans certains cas le phnomne de gonflement est susceptible d'induire des dsordres trs importants : soit immdiatement lors du creusement sous forme principalement de soulvement et de dstructuration de la roche sise en radier et accessoirement d'instabilit en base de pidroit, soit ultrieurement, bien aprs la mise en service, sous forme de pressions trs leves s'exerant sur le revtement rigide, le plus souvent en radier mais aussi dans certains cas (zones tectoniques altres) sur tout le contour du revtement. Les dispositions techniques adopter pour rduire les effets du gonflement sont d'autant moins coteuses qu'elles sont prventives et mises en uvre pralablement aux manifestations du phnomne. Aussi convient-il dans le cadre d'un projet de tunnel en milieu susceptible d'induire du gonflement :
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d'apprcier correctement la probabilit d'occurrence du phnomne, et de caractriser quantitativement l'intensit des effets attendus, afin d'tre en mesure de dfinir et de dimensionner en consquence les dispositions constructives adquates. De manire trs schmatique la dmarche suivre pour atteindre ces objectifs peut tre la suivante : ds que l'environnement gologique est susceptible de contenir des minraux argileux (argiles, marnes, molasse marneuse, zones de faille, zones karstifies, ...etc) il est impratif de dterminer la prsence ou non parmi ces minraux de smectites (minraux argileux expansifs en prsence d'eau dont le type est la montmorillonite) ou d'interstratifis comportant un feuillet de smectites ; cette dtermination doit tre effectue soit par des analyses minralogiques compltes, soit par des analyses minralogiques semi quantitatives (dtermination aux rayons X), soit encore par un essai au bleu de mthylne ou mieux par une association de deux de ces mthodes, les rsultats de l'une validant l'autre et inversement ; si la prsence de tels minraux est avre il convient de procder des essais de gonflement : - mesure de la pression de gonflement volume constant , - essai Huder-Amberg, afin de quantifier le risque et de disposer des donnes pour prvoir les efforts pouvant tre induits (par le gonflement) sur le revtement de radier. Le risque de gonflement par hydratation de l'anydrite en gypse doit galement tre examin s'il y a lieu.
installations telle que dfinie dans le dcret n91-461 du 14 mai 1991 relatif la prvention du risque sismique, la situation gographique de l'ouvrage au sein des cinq types de zones de sismicit dfinis dans le mme dcret du 14 mai 1991. Seuls les ouvrages de classe B, C ou D, implants dans une zone Ia, Ib, II ou III impliquent la mise en uvre de mesures prventives et au contraire les ouvrages de classe A : "ceux dont la dfaillance ne prsente qu'un risque minime pour les personnes ou l'activit conomique" ne ncessitent pas de telles dispositions.
3.4.3 - Sismicit
3.4.3.1 - En section courante :
Les enseignements de rcents tremblements de terre (Mexico, Kob) ont confirm que les structures souterraines ne subissaient que des dsordres tout fait mineurs lors de secousses sismiques, aussi, a priori, n'y a-t-il pas lieu de prvoir de disposition particulire pour le revtement du tube en section courante. Cependant si l'ouvrage recoupe une ou plusieurs faille(s) actives susceptible(s) de rejouer sous l'effet du sisme, il est bien vident que les dsordres, mme en section courante, pourront tre trs importants.
Deuxime cas :
Entre en tunnel suivant une pente rocheuse assez raide :
x Dans le rocher, analyse structurale des discontinuits ( relev des orientations, des frquences et description des surfaces de discontinuits ) et mise en vidence des modes d'instabilit rocheuse suivant les divers plans de terrassement: front d'attaque et talus latraux de la tranche d'accs afin de prciser la gomtrie de ces talus et d'en dfinir les principes de confortement . x Etude spcifique effectue par des spcialistes pour apprcier les risques de chutes de blocs et dfinir les dispositions constructives ( purges, ancrages, pose de filets, ...etc ) permettant d'assurer la scurit du chantier et des usagers aprs la mise en service .
Front dattaque
v Fig. 3.2
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dans le cas d'une entre en terrain rocheux , un lev structural suffisamment minutieux pour permettre une tude dtaille des conditions de stabilit de ces talus, dans le cas d'une entre en terre dans des formations meubles ou de faibles caractristiques mcaniques, une identification et une caractrisation mcanique compltes des matriaux. De mme si ncessaire il sera ralis une tude hydrogologique spcifique au droit des ttes pour apprhender correctement les conditions hydrogologiques du site et en dduire les dispositions d'excutions particulires (rabattement de nappe, drainage, traitement du terrain,...etc) appliquer. Enfin dans les cas o au droit de la tte il est prvu une station de ventilation et (ou) des btiments d'exploitation, il faut s'tre assur, au moyen de sondages pressiomtriques le plus souvent, de la capacit portante du sol amen supporter les fondations de ces constructions.
c) L'abrasivit est dtermine soit directement partir de tests de type CERCHAR ou par des essais d'abrasivit l'abrasimtre L.C.P.C., ou par une mthode ptrographique (facteur d'usure SHIMAZECK).
e) Dans le cas o il est envisag une machine foreuse pleine section, il convient galement de
dterminer les conditions gologiques gnrales du massif savoir : la fracturation en grand, le nombre et l'importance des failles, la prsence d'accidents gologiques, la continuit et l'homognit des terrains dans le profil en long, l'htrognit dans le profil en travers. Le risque de collage dans les formations argileuses est examiner le cas chant.
Pour en savoir plus : Texte des recommandations AFTES relatives aux mesures et essais effectuer dans le cadre d'un chantier de creusement mcanique -TOS - Numro spcial - Mai-Juin 1993. Dossier Pilote - Section 4 - Annexes 4.8 et 4.9.
Du point de vue des conditions gomcaniques, il peut tre distingu deux facteurs essentiels : la rsistance du terrain et les conditions hydrogologiques participant directement la faisabilit, et plusieurs facteurs secondaires n'intervenant que dans le choix du type de tunnelier mettre en uvre.
b b b b
b b
b b b
hydraulique
pression terre
plateau rotatif
Moyens mthodes
stabilisation du front
Paramtre significatif
- Paramtre dterminant b
Pour en savoir plus : Texte des recommandations AFTES relatives au choix d'un type de tunnelier ou d'un bouclier mcanis TOS - Numro spcial - Mai 1988. Dossier Pilote - Section 4 : Annexe 4.12. Reconnaissance du sous-sol et creusement au bouclier - Spcificit des terrains meubles en site urbain C. Chapeau & A. Schwenzfeier - AFTES - Bordeaux 1987 - Compte-rendus des journes dtudes internationales.
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convoyeur
fraise
boue
pelle
vis
air
Choix du type : Dans l'tablissement du choix du type de tunnelier interviennent plusieurs paramtres dont le poids est variable selon le type et les fonctions du tunnelier. Le tableau ci-contre prsente une synthse des besoins en reconnaissance en fonction de la conception mme du tunnelier.
fluctuation des niveaux d'eau, alimentation et vitesse de circulation, analyse de la chimie des eaux si ncessaire. Les moyens mis en uvre et les techniques utilises pour atteindre ces rsultats sont prsents en dtail dans l'tude hydrogologique au paragraphe 3.3. En seconde phase, pour l'laboration du projet d'injection, il est judicieux de complter la connaissance du matriau injecter en procdant : une tude trs fine de la stratigraphie, une tude de la fissuration, espacement, ouverture, remplissage, une recherche de cavits ou de vides ventuels, et pour les sols une tude physique du matriau : granulomtrie, porosit, densit en place, rsistance, dformabilit.
Pour en savoir plus : Texte des recommandations AFTES relatives aux travaux d'injection pour ouvrages souterrains - TOS Numro spcial - Mai 1988. (Rvision en cours) Dossier Pilote - Section 4 : Annexe 4.13 "Traitements de terrain". Norme europenne provisoire sur les travaux d'injection CEN/TC 288
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Du point de vue du matre d'uvre, l'tude d'un projet se dveloppe par tapes correspondant des phases administratives successives. Le responsable des tudes gologiques et gotechniques doit apporter dans un ordre logique des lments techniques qui permettent, chaque stade, de lever les indterminations majeures. Un change rciproque d'informations avec les ingnieurs chargs du projet est ncessaire. Les orientations doivent tre prises aprs un dbat approfondi. Les tableaux ci-aprs prsentent un canevas moyen des tudes gologiques et gotechniques, dans l'esprit qui vient d'tre dfini. Il va de soi qu'aucune doctrine "passe-partout" ne peut tre propose. Au contraire, il est ncessaire de remettre en cause et d'adapter, chaque stade, l'orientation des tudes qui restent faire en fonction des incertitudes qui subsistent, de la possibilit de les tudier et de leurs consquences sur l'implantation, la dfinition, le dlai d'excution et le cot de l'ouvrage. Les tableaux prsents ci-aprs rsultent directement des instructions contenues dans la circulaire du 5 mai 1994 pour le rseau national non concd et dans les circulaires du 27 Octobre 1987 et 23 Aot 1990 pour les autoroutes concdes. Ces tableaux doivent pouvoir tre utiliss tels quels dans la majeure partie des cas (except pour les tunnels immergs qui donnent lieu des prospections spcifiques qui sont des cas d'espce). La spcificit des tunnels (longueur, site, terrain encaissant, couverture ...) doit cependant conduire le matre d'uvre et les services d'tudes approfondir plus particulirement ou allger tel ou tel aspect de l'tude. Les tudes ont t dcomposes en 3 tapes (Cf. tableau 1) qui correspondent aux phases administratives : q
Deuxime tape :
E.P.O.A. - Etude Prliminaire d'Ouvrage d'Art (rseau national non concd) APS 2me stade et E.P.O.A. (autoroutes concdes) L'E.P.O.A. constitue la phase o sont prises les options essentielles du projet qui doivent aboutir aux choix prcis de la solution et une estimation trs serre du cot de l'ouvrage. Les tudes doivent tre compltes, ce stade, afin d'liminer tout ala susceptible de modifier cette estimation. q
Troisime tape :
P.O.A. - Projet d'Ouvrage d'Art (rseau national non concd) A.P.O.A. - Avant Projet d'Ouvrage d'Art (autoroutes concdes) et D.C.E. - Dossier de Consultation des Entreprises. Du point de vue des reconnaissances et tudes gologiques, gotechniques et hydrogologiques, ces deux stades - P.O.A. (ou A.P.O.A.) et D.C.E. -sont quasiment confondus.
TABLEAU 1
Rseau National non concd Premire Etape Deuxime Etape E.P.O.A. Etude de faisabilit Autoroutes concdes A.P.S. 1er stade A.P.S. 2me stade E.P.O.A. A.P.O.A.
Premire tape :
Etude de faisabilit (rseau national non concd) ou APS 1er stade (autoroutes concdes). Ces premires tudes doivent permettre de faire l'inventaire des difficults et de donner un ordre de grandeur des cots de faon retenir une solution de
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Troisime Etape
P.O.A.
Premire tape
Etude de faisabilit ou A.P.S. 1er stade
N 1
Oprations effectuer Envisager toutes les solutions possibles sur une large bande de terrain : Pas de tunnels Tranches couvertes ou non Tunnels
Rsultats obtenir Carte gologique au 1/20.000 ou 1/5.000 Profil en long prvisionnel Apprciation d'ensemble sur chaque trac Inventaire des difficults inhrentes chacun d'eux Difficults ne compromettant pas le projet et dont on peut dterminer approximativement l'incidence financire Emprise des ttes et accs Difficults majeures conditionnant la faisabilit du projet
Examen des donnes existantes Etude des ouvrages souterrains existants en site analogue Lev gologique et hydrogologique sommaire
Description de la difficult Indication d'une solution technique et ordre de grandeur de son cot Prsentation : - d'une solution de base - d'un nombre limit de variantes, ventuellement (1)
Impact sur l'environnement Estimation financire de toutes les solutions envisages Bilan conomique gnralis sur l'ensemble des itinraires (y compris les sections hors tunnels)
(1) Ltude gologique ne pouvant tenir compte de tous les facteurs, il appartient au matre duvre de dfinir en cours dtude les variantes envisageables, notamment en fonction des contraintes denvironnement.
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Deuxime tape
E.P.O.A. (rseau national non concd) ou A.P.S. 2 me stade (autoroutes concdes)
N 1 Phases de l'tude Etude gomtrique du trac de base et de ses variantes ventuelles Etude gologique hydrogologique et gotechnique du massif Lev gologique et hydrogologique dtaill : - Etude des affleurements, sondages gophysiques aux ttes, pizomtres - Localisation trs prcise des accidents - Etude de la gomtrie interne du massif (fissuration, stratification) - Etude gotechnique (essais sur prouvettes) - Etude ou prvision de l'tat des contraintes rsiduelles dans le massif - Galerie de reconnaissance ou d'essai Etude de la qualit des terrains : - Dfinition des diffrentes qualits de terrain et de leur rpartition sur le trac - Etude gotechnique * sur prouvettes * in situ (galerie de reconnaissance) - Dfinition de la section des ouvrages - Etude des mthodes d'excution possibles Oprations effectuer Rsultats obtenir Plan au 1/1.000 En site urbain, plan plus dtaill (1/500) Plan, profil en long et coupes gologiques prvisionnels Maquette gologique Identification complte des nappes et circulation d'eau, prvision des venues d'eau en tunnel Profil en long gotechnique avec identification des terrains Proposition d'une mthode de base et estimation de son cot
a - Etude gnrale
Reconnaissances complmentaires : Etablissement d'une solution - Sondages de base et estimation - Galerie de reconnaissance (1) de son cot Contraintes lies l'environnement Etudes gotechniques particulires : - Comportement du terrain naturel - Etude des mthodes de franchissement possibles (consolidation, tanchement, drainage, rabattement, conglation, mthodes spciales d'avancement) Etude gologique et gotechnique des ttes Etude des routes d'accs : - trac - ouvrages d'art Synthse des tudes 1, 2 et 3 Intersection de l'axe avec le terrain naturel Vrification de la stabilit des versants aux ttes du tunnel Trac du projet de base fix 10 m prs Estimation du cot et des dlais de construction Variantes admettre
(1) Exceptionnellement, cette galerie peut tre ncessaire ds les tudes prliminaires.
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Troisime tape
P.O.A. (rseau national non concd) ou A.P.O.A. (autoroutes concdes) et D.C.E.
N 1 Phases de l'tude Etude dtaille des ttes Oprations effectuer Rsultats obtenir
Etudes gologique et gotechnique Implantation dfinitive des ttes Dispositions constructives (ancrages, Dlai des travaux prparatoires parois moules, mthode d'attaque...) Complments gologiques et gotechniques : - Dfinition des hypothses de calcul - Tenue des terrains en grande section - Nature et importance du soutnement prvoir - Prsence d'eau, solutions envisages - Difficults de perforation et d'excavation - Dfinition et dimensionnement des revtements et des sections - Apprciation des quantits d'injections ncessaires Etude exprimentale des mthodes de franchissement possibles (essai in situ des procds) Etude dtaille des mthodes et prcautions d'excution Estimation de l'ouvrage sur cette base
Proposition d'une mthode de base et estimation de son cot et des dlais d'excution
Dfinition des sujtions diverses Dfinition des clauses qui seront rencontres en cours de particulires du CCTP travaux : - Sujtions de chantier : prsence d'autres ouvrages, limitations d'emprise... - Nuisances : dformations de surface, branlements Synthse des tudes prcdentes Lancement de l'enqute parcellaire Prparation du dossier d'appel d'offres (projet et CCTP)
Projet dfinitif
1 - Principes gnraux
Le terme "discontinuit" est utilis en mcanique des roches dans un sens trs gnral pour dsigner toute interruption physique de la continuit du massif rocheux ; il inclut tous les types de fractures, les contacts gologiques, les diaclases, les plans de stratification, de litage, de foliation et de schistosit, les clivages, les failles... Les discontinuits sont souvent des structures planaires et se caractrisent essentiellement par une rsistance la traction trs faible, voire nulle, dans la direction normale leur plan. Pour une description complte des discontinuits d'un massif, et conformment aux recommandations v Fig. 2.1.1
Nord (N) p
horizontale p p Dans le plan vertical p Direction du vecteur pendage : N.p (par rapport au Nord)
* A.F.T.E.S Recommandations pour une description des massifs rocheux utile l'tude de la stabilit des ouvrages souterrains. (T.O.S. Supplment au n 117 mai-juin 1993).
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et/ou sur les strogrammes polaires. L'analyse statistique des orientations peut tre effectue directement sur des diagrammes polaires tracs sur un canevas, non plus de Wlff mais de Schmidt, tabli partir d'une projection qui conserve les aires mais non les angles (projection quiarable). On prcise alors : - le nombre N de familles principales de discontinuits, - l'espacement moyen S entre les discontinuits de chaque famille.
An
e gl
= 0
= 65
e 0 dag = 6 pen 0 =2
OR 1
OR 3
Pour chaque direction il est recommand : - de prciser l'orientation de cette direction, - d'tablir l'histogramme des longueurs (i), - de calculer l'cart type (i) et le coefficient de variation : (i) CV = ___ (ID) - de comparer la valeur de ID ainsi dtermine la valeur du diamtre de l'excavation projete. Dans le cas des roches stratifies, il est essentiel de dterminer l'paisseur moyenne des bancs individualiss par la stratification en procdant comme pour l'indice ID, c'est--dire en tablissant l'histogramme et en calculant l'cart type et le coefficient de variation. Un autre indice global de la densit des discontinuits du massif est souvent employ : le Rock Quality Designation (RQD). A partir d'un sondage carott, convenablement excut, d'un diamtre de l'ordre de 50 mm, le RQD est calcul sur la longueur de la passe de sondage qui peut varier de 1 3 m, voire 5 m par la relation des longueurs de carottes de long > 10 cm RQD = _________________________________________ longueur de la passe de sondage
e) la persistance :
Elle correspond la continuit dans l'espace d'une discontinuit. Elle est limite par l'existence de ponts de matire entre les pontes.
g) le remplissage :
Le comportement d'une discontinuit sans remplissage est trs sensiblement diffrent de celui d'une discontinuit avec remplissage. On prcise alors la nature, l'paisseur et la rsistance du remplissage. La description de certaines de ces caractristiques est dtaille ci-aprs.
2 - Densit de fracturation
Il n'est pas toujours possible d'accder une description aussi complte que ci-dessus ; il est cependant toujours ncessaire d'apprcier la frquence des discontinuits affectant le massif. Pour cela, on utilise un indice global dcrivant l'tat de fracturation du massif. L'AFTES a retenu comme indice de base, l'intervalle entre les discontinuits (ID), de l'anglais "Discontinuity Intercept", propos par la commission de classification des massifs rocheux de la Socit Internationale de Mcanique des Roches. Cet indice se mesure le long d'une ligne trace sur des affleurements naturels, sur les parois d'une galerie, partir d'un sondage carott, ou par endoscopie d'un sondage destructif. Les longueurs (i) des intervalles dcoups par les discontinuits adjacentes successives sont mesures selon une direction quelconque. On retient la valeur moyenne des longueurs (i) comme valeur de (ID). Les mesures sont ralises suivant plusieurs directions slectionnes en fonction des directions caractristiques du massif et de l'orientation de l'ouvrage.
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2 - Mthodes gophysiques
Dans la chronologie des tudes, la prospection gophysique s'inscrit comme un apport au lever gologique qu'elle prcise et complte. Elle permet, en rgle gnrale, d'aborder les points suivants : - prvision de l'paisseur de la zone altre aux ttes ; - dtermination de la gomtrie d'un accident mettant en contact des terrains bien diffrencis ; - premire esquisse structurale dans le cas d'un site sans affleurement ; - apprciation de la compacit du rocher en profondeur ; - facilit d'interprtation des prospections ultrieures. Certaines techniques spcifiques, judicieusement appliques, permettent en outre d'apporter des lments sur : - l'hydrogologie (thermographie) ; - la prsence de cavits ou de vides (microgravimtrie).
Discontinuits / Fracturation
Lithologie et stratigraphie
Aptitude au creusement
Structures gologiques
Contacts gologiques
Modules dynamiques
Cavits en sous-sol
Venues deau
Palo valles
Failles
2.1.3 - Microgravimtrie
Cette technique est aujourd'hui couramment utilise ds lors qu'il s'agit de dtecter la prsence de cavits. Elle est applique en particulier pour les tudes de tunnels implants : dans des zones d'anciennes exploitations souterraines : mines, carrires de gypse de la rgion parisienne, marnires, carrires de craie ou d'argile ; ou dans un environnement karstique ; ainsi que pour les projets de tunnels creuss au bouclier, pour lesquels la connaissance prcise des htrognits du massif en avant du front est extrmement importante.
2.1.4 - Thermographie
Le principe de l'analyse des donnes thermographiques rside dans la recherche de diffrences entre des images d'un mme site acquises des moments diffrents, soit sur l'anne : saison froide et saison chaude par exemple, soit sur la journe : fin du jour et fin de nuit. Les variations diurnes ou annuelles amplifient les contrastes et permettent de diffrencier des units gologiques dont la rponse thermique dpend en particulier : de la ptrographie, de la teneur en eau, de la fracturation et du degr de tectonisation ou d'altration. Cette technique est bien adapte pour la recherche de zones de circulation d'eau, ainsi que pour l'tude de phnomnes tels que la karstification ou les grands glissements de terrain. Encore en cours de dveloppement, cette technique peut prsenter un trs grand intrt pour peu que le site se prte bien son application (vaste plateau calcaire karstifi par exemple) et qu'elle soit mise en oeuvre lors des toutes premires phases d'tude de recherche ou d'optimisation du trac. En tout tat de cause, il convient de s'interroger systmatiquement sur l'intrt du recours une telle mthode et dans l'affirmative s'assurer des services d'un spcialiste du domaine.
cadre de l'tude de tunnels profonds, de procder une premire approche de la structure gnrale du massif, partir de laquelle pourront tre ultrieurement orientes les autres reconnaissances.
complexes prsentant des accidents ou des variations de nature de terrain petite chelle.
2.3.1 -
Les anomalies ont plus de chance d'tre dtectes si elles sont proches de la surface, leur influence sur la mesure devenant ngligeable grande profondeur. Elles sont galement d'autant mieux caractrises que le contraste de la proprit physique mesure est plus grand.
2.3.2 -
D'une manire gnrale, la gophysique n'est utiliser que pour des investigations une profondeur maximale de l'ordre de un trois cents mtres, tant donn le degr de prcision ncessaire (sauf pour la sismique rflexion qui permet des investigations nettement plus profondes mais la prcision peut tre insuffisante).
2.3.3 -
Ces mthodes, l'exception de la microgravimtrie, ne sont gure utilisables en ville en raison des parasites (circulation, lignes lectriques, canalisations diverses, ...). La prospection gophysique doit tre systmatiquement talonne : sur des affleurements ou dans des zones de structure bien connue intresses par des terrains identiques ceux tudis ; par des sondages carotts.
1 recommandations pour l'assurance de la qualit des prestations de service gophysique, 2 guide d'adquation des mthodes et techniques gophysiques aux applications concernant le sol et le sous-sol, 3 recueil des fiches gophysiques,
constitue un outil extrmement efficace pour faciliter la communication entre la socit de service gophysique et le donneur d'ordre et assurer celui-ci que :
la (ou les) mthode(s) choisie(s) est (sont) les mieux adapte(s) au problme qui lui est pos ; la (ou les) prestation(s) gophysique(s) sera (seront) excute(s) suivant les rgles de l'art ; les rsultats seront prsents en indiquant clairement les limites de l'incertitude.
En consquence, le recours ce document apparat comme une quasi-obligation pour tout service d'tude amen programmer des prospections gophysiques.
Pour en savoir plus : Gophysique applique - Code de bonne pratique, diffus par : UFG (Union Franaise des Gologues) Maison de la Gologie 77, rue Claude Bernard - 75005 PARIS
3 - Sondages
3.2.2 - Carottage
Selon le but recherch, les forages peuvent tre : carotts en totalit ou partiellement (selon l'endroit o l'on veut prlever l'chantillon) ; raliss avec un outil perforateur (tricne ou marteau pneumatique sans carottage) : si l'on dsire un sondage peu coteux sans chantillon, en vue d'essais in situ (diagraphies), dans les zones o les carottages ne prsentent pas d'intrt particulier (terrains bien connus par ailleurs, couverture). Il y a le plus grand intrt, de faon gnrale, conserver les carottes afin de les mettre la disposition des entrepreneurs consults lors de l'adjudication. De toute manire, il est impratif de photographier en couleur toutes les carottes de sondages ; on dispose ainsi d'un document de travail et d'archive extrmement utile.
3.3.2 -
Il est des cas cependant o des sondages sont justifis : tude de la stabilit des terrains aux ttes ; reconnaissance des sols pour un tunnel urbain peu profond (gnralement de l'ordre de 50 m, au maximum la centaine de mtres) ; ncessit de connatre la nature de tous les terrains au-dessus du tunnel (projet n'intressant que des sols, o il est ncessaire de connatre la mcanique et l'hydraulique de l'ensemble du massif) ; intrt de reconnatre de manire dtaille une structure complexe l'aide de diagraphies.
4 - Diagraphies
Rappelons qu'elles ne peuvent tre valablement exploites qu'aprs un talonnage minutieux sur des sondages carotts.
5 - Galeries de reconnaissance
Nous ne traitons ici que des "galeries de reconnaissance" ralises dans le cadre des tudes pralables l'tablissement d'un projet d'ouvrage et non des "galeries pilotes" creuses l'avancement pendant les travaux de construction de l'ouvrage et destines prvenir suffisamment tt des difficults techniques lies la gologie ( ce sujet se rfrer l'annexe 4.14 du dossier pilote). Le principe de la galerie de reconnaissance n'est pas nouveau puisqu'il fut, ds l'antiquit, appliqu dans le domaine minier et dans la recherche de l'eau par exemple ; l'objectif principal dans ces cas tant la connaissance dtaille de la gologie et (ou) de l'hydrogologie du massif concern. Pour le gnie civil vient tout de suite l'esprit l'exemple du tunnel sous la Manche avec, creuse ds 1882, la premire galerie de reconnaissance qui fournit les premiers renseignements sur la rsistance et l'impermabilit de la craie bleue du Cnomanien. Cependant, la ralisation de tels ouvrages de reconnaissance est reste exceptionnelle jusqu'au dbut des annes 70 alors que depuis quinze ans, le nombre des galeries de reconnaissance a considrablement augment et qu'en 1989, il y a eu en France plus de six galeries en mme temps en cours de creusement. Cette "explosion" est due en premier lieu bien sr au dveloppement de l'activit tunnel au sein du gnie civil depuis une quinzaine d'annes et notamment au formidable accroissement qu'a connu ces dernires annes le nombre d'ouvrages souterrains mis en chantier ou en projets, tunnels autoroutiers, ferroviaires, de mtro ou urbains... etc. En second lieu, l'volution de la rglementation des marchs publics avec l'laboration et la mise en application du fascicule 69 dont l'une des consquences est la contractualisation du mmoire gologique a conduit les matres d'uvre procder des reconnaissances plus dtailles de manire tre en mesure d'tablir des projets pour lesquels les alas gologiques taient aussi rduits que possible. Enfin, participe galement la banalisation des galeries de reconnaissance le fait qu'aujourd'hui quasiment tout matre d'ouvrage ou matre d'uvre adhre l'ide que la ralisation d'une telle reconnaissance est tout fait bnfique au bon droulement des travaux d'excution tant du point de vue des dlais que de celui du cot de l'ouvrage. Paralllement cette volution quantitative, il est
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apparu une volution qualitative dans la mesure o les informations escomptes des galeries de reconnaissance aujourd'hui sont sensiblement diffrentes de ce qu'elles taient il y a vingt ans. En effet, si par exemple l'tablissement d'une coupe gologique exacte au droit d'une structure particulire-ment complexe demeure dans certains cas l'objectif principal d'une galerie de reconnaissance, le plus souvent, dsormais, c'est essentiellement l'tude du comportement rhologique et des caractristiques gomcaniques du massif encaissant qui justifie la ralisation d'un tel ouvrage. Dans ce cas, le lev gologique n'est plus qu'un lment de connaissance complmentaire mais, mme rduit ce rle, il doit bien videmment tre maintenu dans le programme d'auscultation. Trois facteurs sont l'origine de cette volution : les progrs enregistrs par les autres mthodes de reconnaissance gologique : tels que ceux concernant les techniques de tldtection ou ceux des techniques gophysiques dont l'application au gnie civil commence profiter des recherches dveloppes pour la prospection ptrolire ou encore ceux des techniques de forage tant au niveau du matriel qu' celui de la saisie d'informations. Tout cela fait que certains problmes de gologie peuvent tre dsormais rsolus uniquement au moyen de ces techniques "classiques" sans avoir besoin d'une galerie ; la disparition de la prminence du critre gologique dans le choix du trac qui rsulte du fait que de plus en plus souvent les contraintes fonctionnelles de l'ouvrage imposent des caractristiques gomtriques ou une implantation telles que le trac est pratiquement dfini par la prise en compte de ces exigences et que, dans ces conditions, le but des tudes n'est plus de rechercher "o" est le meilleur profil gologique mais "comment" raliser l'ouvrage l o il est implant ; enfin et surtout l'apparition de nouveaux concepts en matire d'tude de stabilit et de dimensionnement du soutnement, tels ceux ayant abouti la formulation de la mthode convergence-confinement ainsi que l'utilisation gnralise des codes de calcul numriques contribuent largement au dveloppement de l'auscultation dans les galeries de reconnaissance dans la mesure o les simulations trs labores que permettent ces mthodes sophistiques n'ont de sens que si les valeurs des paramtres intro-
duites dans les codes de calcul sont suffisamment voisines des valeurs exactes du massif ; or, la seule manire efficace pour atteindre ce but ou tout au moins s'en approcher est de procder des mesures in situ nombreuses, diverses et susceptibles de se corroborer les unes les autres.
projet, de dfinir les paramtres intervenant dans cette ou ces mthodes et de dterminer dans quelle mesure la plus grande prcision ou la plus grande fiabilit des valeurs de ces paramtres obtenues grce la galerie de reconnaissance permettent de rduire de manire notable le cot prvisionnel de l'ouvrage. Cette procdure d'examen des critres de dcision s'accompagne bien sr d'une rflexion approfondie sur la mise au point du programme d'investigations mener dans la galerie ainsi que sur la conception de la galerie proprement dite : gomtrie, profil en travers, implantation, mthode de creusement, types de soutnement mettre en uvre, etc... ; c'est--dire une rflexion mene sur les rponses apporter aux quatre autres questions : "Quoi" "Comment" "O" et "Quand" ?
4 slectionner parmi ces procdures celles qui semblent les mieux adaptes en fonction du problme pos, des conditions de creusement, des possibilits d'interprtation, du niveau de prcision recherch... etc.
Comme illustration, prenons l'exemple d'un projeteur ayant concevoir un tunnel profond dans des marnes raides dont la rsistance la compression mesure sur des chantillons provenant de sondages carotts est de l'ordre de 2 fois le poids de la couverture.
1 le projeteur retient la mthode convergenceconfinement, en supposant pour le massif l'isotropie des caractristiques gomcaniques et un comportement rhologique de type Kelvin-Voigt ; 2 dans ces conditions les paramtres lis au massif ncessaires l'tude de stabilit de l'excavation sont les suivants :
une galerie de reconnaissance constitue un modle rduit du tunnel projet aussi a-t-on intrt galement privilgier les procdures de mesures qui seront galement appliques au titre du contrle de l'avancement et de la stabilit dans l'ouvrage dfinitif comme les mesures de convergence relative ou absolue. Toutefois, si la mise au point d'un programme d'investigation bien dfini et correctement adapt au problme pos est absolument ncessaire la russite d'une galerie de reconnaissance, cette condition n'est pas suffisante comme nous allons le voir ciaprs.
v et h les contraintes principales dans le plan perpendiculaire l'axe du tunnel, Go et G les modules de cisaillement instantan et long terme, T le temps de relaxation ;
3 sans avoir la prtention d'tre exhaustif disons que le projeteur a les possibilits suivantes :
pour l'tat de contrainte : mesures au vrin plat, mesures de contrainte en forage depuis la galerie, mesures en laboratoire de Ko = h/v sur des chantillons prlevs en galerie en supposant par ailleurs v gal au poids de la couverture, pour la dformabilit : analyse des dformations radiales mesures en galerie (convergence relative) en fonction de l'avancement et du temps, essais au vrin plaque, mesures de modules en laboratoire sur des chantillons prlevs dans la galerie, pour le temps de relaxation : analyse des dformations radiales comme pour la dformabilit, essais de laboratoire sur des prlvements effectus en galerie ;
4 le choix parmi ces diffrentes procdures dpend de plusieurs critres dont certains bien spcifiques aux divers cas, aussi nous ne retiendrons que deux points sur lesquels il nous semble utile d'insister : l'effet d'chelle est bien connu dans les domaines de la gotechnique et de la mcanique des roches, aussi les procdures d'essais permettant de dterminer des caractristiques mcaniques du massif partir d'un volume de matriau plus important comme c'est le cas pour la dtermination des modules partir des mesures de convergence, doivent tre trs nettement privilgies par rapport aux essais plus ponctuels comme l'essai la plaque, le rsultat de ce dernier pouvant cependant se rvler trs intressant titre de confirmation,
troisimement, l'entreprise de gnie civil est explicitement informe des sujtions qu'exercent sur l'avancement les prestations de l'oprateur responsable des investigations et que ces sujtions sont rtribues soit de manire forfaitaire (auquel cas le march doit faire clairement apparatre le quantitatif), soit sous forme de cots unitaires ; ainsi en conservant l'exemple des convergences relatives, chaque arrt d'avancement d l'excution d'une mesure ou la pose d'un profil doit tre rmunr ; quatrimement, lors de la ralisation le matre d'uvre ou son conseiller technique assument les fonctions de coordination entre l'entreprise de gnie civil et l'oprateur charg de lauscultation de manire ce que pour chaque phase d'investigation toutes les dispositions utiles soient prvues et arrtes en temps voulu, pour garantir l'harmonie entre les trois intervenants. Cette mission du matre d'uvre lui impose de disposer de personnel et de moyens de communication suffisamment importants pour pouvoir, si cela apparat ncessaire au vu des observations faites en galerie, modifier extrmement rapidement telle ou telle procdure. Il apparat donc que le programme d'auscultation et la dfinition du projet de gnie civil de la galerie sont fortement lis et que le matre d'uvre a tout intrt, pour assurer le succs de la reconnaissance, rdiger paralllement les deux documents.
avoir le temps de traiter et d'interprter toutes les donnes recueillies, et d'en appliquer les principes la conception de l'ouvrage dfinitif. Il convient de prciser qu'en aucun cas ce dlai peut raisonnablement tre infrieur six mois sans gaspiller une partie des informations mises disposition par la galerie de reconnaissance.
"O"
L'implantation de la galerie par rapport l'emprise de l'ouvrage dfinitif est dlicate parce que parmi les critres de choix intervient l'aspect conomique et qu'en l'occurrence technique et conomie sont contradictoires. En effet implanter la galerie l'intrieur de l'emprise permet de considrer qu'une partie de l'investissement fait pour les reconnaissances constitue une "avance" sur le terrassement de l'ouvrage dfinitif et participe donc une meilleure conomie du projet. Cependant un tel choix n'est pas satisfaisant du point de vue technique car le phnomne de dcompression qui se dveloppe autour de la galerie affecte le terrain encaissant et en particulier la couronne de terrain o sera situ le contour de l'excavation de l'ouvrage dfinitif et donc induit une difficult supplmentaire dans les conditions de creusement. Aussi a priori la meilleure implantation est nettement hors de l'emprise de l'ouvrage dfinitif ce qui garantit la prservation du terrain concern par le creusement dfinitif sous rserve que le soutnement dfinitif de la galerie soit renforc dans le cas o la dure entre la fin du creusement de la galerie et le dbut des travaux de l'ouvrage dfinitif est trs longue. En tout tat de cause, si pour des raisons particulires il doit en tre autrement, il convient d'analyser de manire approfondie les avantages et les inconvnients d'une implantation de la galerie dans l'emprise dfinitive de manire ce qu'une telle ralisation ne soit pas en fin de compte une gne pour le projet.
"Quand"
A notre avis la seule rgle dterminant la programmation d'une galerie de reconnaissance dans le droulement d'une tude de projet est le respect d'un dlai suffisamment long entre la fin du creusement de la galerie et l'laboration du projet de manire : disposer d'un suivi des mesures en fonction du temps permettant d'apprhender le comportement diffr ;
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Etudes prliminaires
Synthse
Estimation de lincertitude
Conception de la galerie
Programme dinvestigations
March