Xavier Chico Missionnaire de La Lumière PDF
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PAR LESPRIT ANDR LUIZ
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INFORMATIVA
CATALOGRFICA
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DE LA MDIUMNIT
LEXIQUE AVANT 1. LE
LES TEMPS NOUVEAUX
PSYCHOGRAPHE
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SECOURS SPIRITUEL
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8. DANS
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9. MDIUMNIT
10. MATRIALISATION 11. INTERCESSION 12. PRPARATION D'EXPRIENCES 13. RINCARNATION 14. PROTECTION 15. ECHEC 16. INCORPORATION 17. ORIENTATION 18. OBSESSION 19. PASSES 20. ADIEUX
SPIRITUELLE
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AVANT -PROPOS
Ce livre fait partie d'une srie de seize ouvrages qui seront traduits en franais au fil du temps. Ils ont tous t psychographis , c'est--dire reu par criture automatique voir ce sujet Allan Kardec, Le Livre des Mdiums sujet 157 , par le plus connu des mdiums brsiliens, Francisco Cndido Xavier galement connu sous le surnom de Chico Xavier. Chico est n au Brsil, dans la ville de Pedro Leopoldo, Etat du Minas Gerais, en 1910. Trs tt il travailla au dveloppement de sa mdiumnit. Durant toute sa vie, ce n'est pas moins de 410 ouvrages qu'il crira sous la dicte de divers Esprits, dont Emmanuel, son guide spirituel, et Andr Luiz, mdecin de son vivant qui vcut au Brsil o il exerait sa profession. Andr vcut sa vie sans s'inquiter des choses spirituelles jusqu' ce que vienne sa dsincarnation. Cette tape est conte dans le premier livre de la srie, le plus vendu ce jour, Nosso Lar . On y dcouvre l'arrive du mdecin dans l'au-del aprs qu'il ait quitt son corps. Mdecin sur
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la Terre, perdu dans l'Eternit, on le voit voluer, se questionner, remettre ses croyances en question et grandir spirituellement. Il nous raconte son histoire tel qu'il l'a vcue et ressentie. Cette srie a pour but de montrer aux incarns que nous sommes, que rien ne s'arrte la mort du corps physique. Loin de l. Ces lectures pourront certainement surprendre de par l'aspect extraordinaire des rcits. Pourtant, celui qui a lu ou lira Le Livre des Esprits ainsi que les autres ouvrages de la Codification du Spiritisme effectue par Allan Kardec, avec attention, pourra y voir la concrtisation des prceptes et des fondements de la doctrine dlivre par les Esprits. La vie existe des degrs que nous ne souponnons mme pas, et nos frres de l'invisible sont l pour nous clairer, nous guider, pour nous redonner un peu de confiance et de srnit face aux grands questionnements de la vie et de la mort. Chacun de ces 16 livres aborde un thme li au Spiritisme, la vie des Esprits dans leurs relations quotidiennes entre eux mais aussi avec les incarns travers la mdiumnit. Ainsi, c'est une porte que nous voudrions ouvrir, aux lecteurs de langue francophone, sur un univers grandiose, tel qu'il est, dans toute son immensit, toute sa splendeur ; l'Univers qui nous entoure. LE
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PROPOS
DES
NEOLOGISMES
llan Kardec, lui-mme, disait dans Introduction l'tude de la doctrine spirite du Livre des Esprits que, Le Spiritisme est une doctrine nouvelle qui explore des domaines nouveaux. Ainsi, afin de pouvoir en parler clairement, nous avons besoin d'un vocabulaire limpide, parlant. De plus, par respect pour les livres originaux, ces traductions ont eu besoin de l'emploi de mots n'existant pas dans la langue franaise pourtant si riche. D'autres termes, d'autres expressions ont, quant eux, un sens un peu diffrent de celui gnralement attribu. Tout cela se trouve expliqu dans le court lexique qui suit.
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LEXIQUE Ce petit lexique a pour but d'expliquer les nologismes employs et le sens de certains mots dans leur acception spirite. DESOBSESSION : Travail d'assistance mdiumnique durant lequel une discussion s'tablie entre l'Esprit obsesseur et une personne charge de l'orientation spirituelle. Nologisme. OBSESSEUR : Esprit, incarn ou dsincarn, se livrant l'obsession d'une autre personne, elle-mme incarne ou dsincarne. Nologisme. ORIENTATION SPIRITUELLE : discussion visant aider et clairer un Esprit souffrant sur sa condition et sur les opportunits d'amlioration de son tat. Se pratique lors des sances de dsobsession , par des orienteurs incarns ou dsincarns. OBSESSION : Acte par lequel un Esprit exerce un joug sur un autre Esprit (voir ce sujet Le Livre des Mdiums , ch. 23 De l'obsession).
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PSYCHOGRAPHIE : Du grec psukh (me) et graphia (criture) ; fait d'crire sous la dicte d'un Esprit. Type de mdiumnit. Nologisme. psychographier PSYCHOPHONIE : Du grec psukh (me) et phnia (voix); fait de parler sous l'influence d'un Esprit. Mdiumnit d'incorporation. Nologisme. PERISPRIT : Enveloppe semi-matrielle de l'Esprit. Chez les incarns, il sert de lien ou d'intermdiaire entre l'Esprit et la matire ; chez les Esprits errants, il constitue le corps fluidique de l'Esprit. ( Le Livre des Mdiums , chapitre XXXII Vocabulaire Spirite) PRISPRITAL : qui est relatif au prisprit. Nologisme. VAMPIRE : les vampires, dans le Spiritisme, sont des tres qui absorbent l'nergie et les sensations des personnes. Il ne s'agit plus de buveurs de sang mais de buveurs de fluides qui sont, en ralit, des Esprits ignorants, encore trs attachs aux sensations et la matire. VOLITION : Exercice de la volont dans une exprience parapsychologique. (Petit Robert) Acte par lequel les Esprits se dplacent au moyen de leur volont. Ils flottent pour ainsi dire dans l'air, et glissent sur la terre. voliter
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Alors que les Esprits Sages et Bienveillants apportent la vision cleste, largissant le champ des esprances humaines, tous les compagnons incarns nous entendent, extatiques, heureux. C'est la consolation sublime, le rconfort dsir. Leurs curs se rassemblent pour recevoir les messages du ciel. Mais, si les missaires du plan suprieur rvlent quelques parties de la vie spirituelle, leur parlant du travail, de l'effort, de la responsabilit personnelle, de la lutte dificatrice, de l'tude ncessaire, de l'auto-perfectionnement, ils ne dissimulent pas leurs impressions dsagrables. Contrairement aux suppositions de la premire heure, ils n'aperoivent pas le ciel des facilits, ni la rgion des faveurs, ils ne distinguent pas les faits miraculeux et n'observent pas non plus la batitude reposante. l'inverse du paradis tout proche, ils se sentent dans le voisinage d'un atelier au travail sans fin, o le travailleur ne s'lvera pas par la main baise du protectionnisme mais par lui-mme, afin qu'il doive sa propre conscience la victoire ou la droute. Ils peroivent la loi imprissable qui tablit le contrle de la vie, au nom de l'Eternel, sans faux jugements. Ils croient que les plages de la beaut divine et les palaces enchants de la paix attendent l'Esprit sur d'autres continents vibratoires de l'Univers, reconnaissant, cependant, qu'il leur revient de lutter et de suer, de s'efforcer et de s'amliorer pour les atteindre, remuant les bras dans l'immense mer des expriences. La majorit s'effraye et tente de reculer. Elle recherche un ciel facile, aprs la mort du corps physique, qui soit conquis par de simples affirmations doctrinaires. Personne, nanmoins, ne perturbera la loi divine; la vrit vaincra toujours et la vie ternelle continuera enseigner, tout doucement, avec une patience maternelle.
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Actuellement, une tche grandiose et sublime revient au Spiritisme chrtien, dans le monde. Il ne suffit pas d'en dfinir les vnrables caractristiques de Consolateur de l'Humanit, il faut aussi en rvler le mouvement librateur des consciences et des c urs. La mort physique n'est pas la fin. Ce n'est juste qu'un changement de chapitre dans le livre de l'volution et du perfectionnement. son approche, personne ne doit esprer de solutions finales et dfinitives, quand nous savons que cent ans d'activit dans le monde reprsentent une fraction relativement courte de temps pour une quelconque lvation dans la vie ternelle. Un domaine infini de service attend le dvouement des travailleurs de la vrit et du bien. De gigantesques problmes dfient les Esprits valeureux, incarns dans l'poque prsente, avec la glorieuse mission de prparer la nouvelle re, contribuant la restauration de la foi vive et l'extension de la comprhension humaine. Il est urgent de secourir la Religion, ensevelie dans les archives thologiques des temples de pierre, et de protger la science, transforme en gnie satanique de destruction. La spiritualit victorieuse parcourt le monde, rgnrant ses sources morales, veillant l'tre la ralit de ses acquisitions. Il y a de nouveaux appels pour l'homme incroyant du XXme sicle, lui indiquant de plus vastes horizons, lui dmontrant que l'Esprit vit au-dessus des civilisations que la guerre transforme ou consume dans sa voracit de dragon multimillnaire. Avant les temps nouveaux et considrant le grandiose effort de rnovation, le concours de tous les
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serviteurs fidles de la vrit et du bien est requis pour qu'avant tout, ils vivent la nouvelle foi, chacun s'amliorant et s'levant sur le chemin dun monde meilleur, afin que l'dification du Christ prvale sur les simples paroles des idologies brillantes. Dans la conscution du travail suprieur, incarns et dsincarns de bonne volont se rassemblent, construisant un pont de lumire, travers lequel l'Humanit franchira l'abme de l'ignorance et de la mort. C'est pour ce motif, lecteur ami, qu'Andr Luiz vient, une fois de plus, votre rencontre, pour vous parler un peu du service divin des Missionnaires de la Lumire , montrant encore que l'homme est un Esprit Eternel habitant temporairement le temple vivant de la chair terrestre ; que le prisprit n'est pas un corps de brouillard mais une organisation vivante laquelle s'ajuste les cellules matrielles ; que l'me, en n'importe quel endroit, reoit selon ses crations individuelles ; que les liens d'amour et de haine nous accompagnent en tout cercle de la vie ; que les autres activits sont accomplies par la conscience incarne, au-del de la lutte vulgaire de chaque jour ; que la rincarnation est oriente par de sublimes ascendants spirituels et que, par-del la tombe, l'me continue de lutter et d'apprendre, se perfectionnant et servant les desseins du Seigneur, croissant toujours pour la gloire immortelle laquelle le Pre nous destine. Si la lecture vous effraye, si les affirmations du Messager vous paraissent rvolutionnaires, recourez la prire et remerciez le Seigneur pour l'apprentissage, lui demandant de vous clairer et de vous illuminer, afin que l'illusion ne vous retienne pas dans ses mailles. Souvenez-vous que la rvlation de la vrit est progressive et, priant le secours divin pour votre cur, rpondez aux devoirs sacrs que la Terre vous attribue chaque jour,
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conscient de ce que la mort du corps ne vous conduira pas la stagnation mais de nouveaux champs de perfectionnement et de travail, de rnovation et de lutte bnie, o vous vivrez bien plus et plus intensment. E MMANUEL Pedro Leopoldo, le 13 mai 1945.
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l'change avec les habitants des sphres corporelles termine, l'Instructeur Alexandre, qui occupe des fonctions leves dans notre plan, m'adressa la parole, gentiment : Je comprends votre dsir. Si vous le souhaitez, vous pourrez m'accompagner notre centre, le moment opportun. Merci, rpondis-je enchant, la question de la mdiumnit est fascinante. Mon interlocuteur sourit avec bienveillance et acquiesa : Oui, pour qui en examine les ascendants moraux. Plus tard, la nuit de ma visite, cela fut planifi et j'attendis le moment des enseignements pratiques, alimentant mon intrt impossible dissimuler.
1 Voir propos des nologismes en dbut d'ouvrage.
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Quand l'opportunit se prsenta, la prestigieuse influence d'Alexandre me permit d'entrer dans le vieil et spacieux salon, o il exerait ses attributions la direction. Parmi les dizaines de chaises, disposes en files, dix-huit seulement taient occupes par des personnes de la Surface. Celles qui restaient taient occupes par la masse des tres invisibles aux yeux communs du plan physique. Lassemble ntait quun grand regroupement d'mes souffrantes ; un public immense et ncessiteux. Je pus observer que des fils lumineux sparaient en groupes diffrents les assistants du monde spirituel. Chaque groupe affichait des caractristiques propres. Autour des zones d'accs taient posts des corps de garde, et je compris, par les criailleries extrieures, quici aussi, l'entre des dsincarns obissait un contrle strict. Les entits dans le besoin, admises l'intrieur, gardaient discrtion et silence. J'entrai prudemment, sans attirer l'attention des personnes prsentes qui coutaient, avec motion, les paroles gnreuses et dificatrices du consciencieux instructeur de la maison. Un grand nombre de cooprateurs veillaient, attentifs. Et, tandis que le dvou mentor parlait avec les mots du coeur, les dix-huit compagnons incarns demeuraient en une rigoureuse concentration de la pense, leve vers de hauts et purs objectifs. C'tait beau de les sentir dans cette vibration particulire. Chacun d'eux mettait des rayons lumineux, trs diffrents les uns des autres, par l'intensit et la couleur. Ces rayons s'entremlaient une distance d'environ soixante centimtres des corps physiques et tablissaient une chane de force, assez diffrente des nergies de notre sphre. Cette chane ne se limitait pas un cercle en mouvement. En certains points, elle dversait des lments
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vitaux, la manire d'une fontaine miraculeuse, avec pour origine les curs et les cerveaux humains qui en cet endroit se runissaient. Les nergies des incarns se mariaient aux fluides vigoureux des travailleurs de notre plan assembls en grand nombre, formant une prcieuse rserve de manne pour les malheureux, se trouvant encore extrmement attachs aux sensations physiologiques. De pareilles forces mentales ne sont pas des illusions, comme cela peut le paratre pour le raisonnement terrestre, moins clair quant aux rserves infinies de possibilits au-del de la matire la plus grossire. J'tais plong dans l'observation des nouvelles valeurs de mon apprentissage quand mon ami, une fois le discours consolateur termin, sollicita ma prsence aux services mdiumniques. Se montrant dcid profiter au mieux de son temps, il fut trs bref dans ses salutations. Nous ne pouvons pas perdre une minute, m'informa-t-il. Et, dsignant un groupe rduit de six entits, il dclara : Ils attendent, ici, les amis autoriss. La communication ? cherchai-je savoir. L'instructeur fit un signe affirmatif et ajouta : Mais tous n'atteignent pas leur but au mme moment. Quelques uns sont obligs d'attendre des semaines, des mois voir des annes Je ne supposais pas ce travail si difficile, dis-je, surpris. Vous verrez, fit gentiment Alexandre.
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Et se dirigeant vers un jeune homme en profonde concentration, entour d'auxiliaires de notre plan, il expliqua, attentif : Nous avons six entits ventuelles voulant se communiquer, mais il n'y a, cette runion, qu' peine un mdium en condition de pouvoir travailler. Ds prsent, donc, nous sommes obligs de considrer que le groupe d'apprentis et d'ouvriers terrestres recevra seulement ce qui est en relation avec l'intrt collectif. Il n'y a pas de possibilit pour un quelconque service spcial. Je croyais que le mdium tait une machine au-dessus de tout, dis-je. La machine aussi dpense, observa l'instructeur, et nous sommes en face d'une machinerie excessivement dlicate. Fixant mon expression de surprise, Alexandre continua : En premier lieu, nous devons reconnatre que dans les services mdiumniques, les facteurs moraux sont prpondrants. En ce moment, le mdium, pour tre fidle au mandat suprieur, a besoin de clart et de srnit, comme le miroir cristallin d'un lac. D'un autre ct, les ondes d'inquitude perturberaient la projection de notre spiritualit sur la matrialit terrestre, comme les eaux agites qui ne refltent pas les sublimes images du ciel et de la Nature ambiante. Indiquant le mdium, l'orienteur poursuivit avec une voix ferme : Ce frre n'est pas un simple appareil. Il est un Esprit qui doit tre aussi libre que le ntre et qui, afin de se prter l'change dsir, a besoin de renoncer lui-mme avec abngation et humilit, premiers facteurs dans l'obtention
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de l'accs l'change avec les rgions plus leves. Il faut se taire pour que les autres puissent parler ; donner de soimme pour que les autres puissent recevoir. En somme, il doit servir de pont o se rencontrent diffrents intrts. Sans cette comprhension consciente de l'esprit de service, il ne pourrait pas tre attentif aux desseins difiants. Naturellement, il est responsable pour la manutention des recours intrieurs, comme par exemple la tolrance, l'humilit, la disposition fraternelle, la patience et l'amour chrtien ; cependant, nous avons besoin de cooprer de manire pourvoir ses stimulations de nature extrieure, car si le compagnon n'a pas de quoi manger ni mme une paix relative, si il manque d'assistance dans l'acquisition des choses les plus simples, nous ne pouvons pas exiger de lui une collaboration proche du sacrifice. Par consquent, nos responsabilits sont conjugues aux moindres dtails du travail accomplir. Naissait alors en moi l'ide que le mdium devrait attendre, satisfait, la compensation divine. Alexandre ajouta : Toutefois mon ami, considrons que nous nous trouvons dans un travail incomplet. La question du salaire viendra aprs ce moment de la conversation, il m'invita m'approcher du mdium et, plaant sa main droite sur le front, il s'exclama : Observez. Nous sommes en face d'un 1 psychographe commun. Avant le travail auquel il se soumet en ce moment, nos auxiliaires l'ont dj prpar pour que sa sant physique ne soit pas perturbe. La transmission des messages ne se fera pas simplement en lui
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prenant la main . Il y a des processus intrinsques complexes. Et, devant ma profonde curiosit scientifique, l'orienteur m'offrit le soutien magntique de sa vigoureuse personnalit me permettant alors d'observer, dans le corps de l'intermdiaire, un grand laboratoire de forces vibrantes. Mon pouvoir d'apprhension visuel surpassait les rayons X, avec des caractristiques beaucoup plus perfectionnes. Les glandes du jeune homme se transformaient en centres lumineux, la manire de parfaites centrales lectriques. Je m'absorbais, cependant, dans la contemplation du cerveau en particulier. Les conducteurs mdullaires formaient une mche tendue rpandant la lumire mentale, comme si il s'agissait d'une flamme aux proportions normes. Les centres mtaboliques m'inspiraient des surprises. Le cerveau affichait des fulgurations en des dessins soigns. Les lobes crbraux rappelaient les courants dynamiques. Les cellules corticales et les fibres nerveuses, avec leurs ramifications tnues, constituaient les dlicats conducteurs des nergies caches et impondrables. Dans ce concert, sous la lumire mentale indfinissable, l'piphyse mettait d'intenses rayons bleuts. Observation parfaite ? s'enquit l'instructeur, interrompant mon tonnement. Transmettre des messages d'une sphre l'autre, dans le service de l'dification humaine, continua-t-il, demande effort, bonne volont, coopration et rsolution consistante. Il est naturel que l'entranement et la collaboration spontane du mdium facilitent le travail; toutefois, de quelque forme que ce soit, le service n'est pas automatique Il requiert beaucoup de comprhension, d'opportunit et de conscience. J'tais admiratif. Pensez-vous que l'intermdiaire, me demanda-t-il,
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puisse improviser l'tat de rceptivit ? D'aucune faon. Sa prparation spirituelle doit tre incessante. N'importe quel incident peut perturber son appareillage sensitif, comme la pierre qui viendrait bloquer le fonctionnement d'une valve. En plus de cela, notre coopration magntique est fondamentale pour l'accomplissement du travail. Examinez attentivement. Nous sommes en train d'observer les singularits 2 du corps prisprital . Vous pouvez reconnatre, maintenant, que tout centre glandulaire est une puissance lectrique. Dans l'exercice mdiumnique, de quelque forme qu'il soit, l'piphyse dtient le rle le plus important. Au travers de ses forces quilibres, l'esprit humain intensifie le pouvoir d'mission et de rception de rayons particuliers notre sphre. C'est en elle, dans l'piphyse, que rside le sens nouveau des hommes. Cependant, pour la grande majorit d'entre eux, la puissance divine dort sous forme embryonnaire. Je reconnus immdiatement que la glande pinale du mdium rpandait une luminosit chaque fois plus intense. Dtournant toutefois son attention du cerveau pour la machine corporelle en gnral, l'orienteur poursuivit: L'opration du message n'est pas simple, bien que les travailleurs incarns n'aient pas conscience de son mcanisme intrinsque, ainsi, comme les enfants, qui se rassasient dans l'ambiance domestique, ils ne connaissent pas le cot de la vie, du sacrifice de leurs parents. Bien longtemps avant la runion qui est en cours, le serviteur a dj t l'objet de notre attention spciale pour que les penses grossires ne puissent pas peser sur son champ intrieur. Il a t convenablement harmonis et, au moment de s'asseoir ici, il a t assist par divers oprateurs de notre
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plan. Avant tout, les cellules nerveuses ont reu un nouveau coefficient magntique pour ne pas avoir de pertes regrettables de substance tigrode (corps de Nissl) ncessaire au processus de l'intelligence. Le systme nerveux sympathique, principalement dans le secteur autonome du cur, a reu des aides nergtiques et le systme nerveux central a t convenablement trait afin que la sant de notre collaborateur plein de bonne volont ne soit pas compromise. Le nerf vague a t prserv par notre influence contre d'ventuels chocs des viscres. Les glandes surrnales ont reu un surplus d'nergie pour que se produise une acclration de la production d'adrnaline dont nous avons besoin afin de pouvoir rpondre l'ventuelle dpense des rserves nerveuses. cet instant, je vis que le mdium paraissait presque dsincarn. Ses expressions grossires de la chair avaient disparu devant l'intensit de la lumire qui l'enveloppait, lumire manant des centres de son prisprit. Aprs un long intervalle, Alexandre continua : Nous n'avons pas sous les yeux un squelette de chaux, revtu d'hydrate de carbone et de protines, mais une autre expression plus significative de l'homme immortel, fils du Dieu Eternel. Regardez, dans cette nouvelle anatomie, la gloire de chaque unit minuscule du corps. Chaque cellule est un moteur lectrique qui a besoin de combustible pour fonctionner, vivre et servir. Dtourn de mes proccupations, l'instructeur changea d'attitude et dit : Interrompons les observations. Il est temps d'agir. Il fit signe l'un des six participants. Le messager s'approcha, joyeux. Calixto, dit Alexandre sur un ton grave, nous avons six amis pour l'change ; toutefois, les possibilits sont
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rduites. Il n'y aura que toi qui criras. Prends ta place. Rappelle-toi ta mission consolatrice et rien d'autre qui te soit personnel. L'opportunit est extrmement limite et nous devons prendre en compte l'intrt du plus grand nombre. Aprs nous avoir brivement salu, Calixto se posta ct du mdium qui le reut avec des signes vidents de joie. Il l'enlaa du bras gauche et plongea sa main jusqu'au cerveau du jeune homme, atteignant le centre de la mmoire avec la pointe des doigts, comme pour recueillir la matire des souvenirs du compagnon. Peu peu, je vis la lumire mentale de notre ami se mlanger aux irradiations du travailleur incarn. La zone crbrale du mdium prit une autre couleur et une autre luminosit. Alexandre s'approcha son tour et plaa sa main sur le lobe frontal de notre collaborateur humain, comme pour contrler les fibres inhibitoires, vitant, autant que possible, les interfrences de l'appareil mdiumnique. Le visage radieux de Calixto affichait une grande joie, se rjouissant des bndictions du travail et donnant des signes de profonde gratitude envers le Seigneur, il commena crire, prenant possession du bras du compagnon et dbutant le service avec ces beaux mots : Que la paix de Jsus soit avec vous !
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2 L'PIPHYSE Tandis que notre compagnon profitait de l'organisation mdiumnique, je me servis des forces magntiques que l'instructeur me fournit pour fixer une attention maximale sur le mdium. Plus je notais les singularits du cerveau, plus j'admirais la lumire croissante que l'piphyse laissait chapper. La minuscule glande s'tait transforme en centre rayonnant et, aux alentours, ses rayons formaient un lotus aux ptales sublimes. J'examinai attentivement les autres incarns. En chacun d'eux, la glande prsentait des touches de lumire, mais en aucun elle ne brillait comme chez notre intermdiaire. Sur le noyau central, prsent pareil une fleur resplendissante, des lumires suaves tombaient d'En Haut. Je reconnais qu'il y avait l un jeu de vibrations si dlicates que je ne pouvais les percevoir.
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J'ai tudi la fonction de l'piphyse lors de mes services en tant que mdecin terrestre. Selon les orienteurs classiques, ses attributions se circonscrivent dans le contrle sexuel durant la priode infantile. Elle ntait rien dautre que le veilleur des instincts jusqu' ce que la roue de l'exprience sexuelle puisse tourner, avec rgularit, sur les chemins de la vie humaine. Aprs, elle dcroissait en force, se relchant, disparaissant pratiquement, afin que les glandes gnitales lui succdent dans le domaine de l'nergie pleine. Ici, pourtant, es observations contrastaient avec les dfinitions des cercles officiels. Comme le recours de celui qui ignore est d'attendre le bon enseignement, j'attendis Alexandre pour clarifier tout cela la fin du service actif. Quelques minutes passrent avant que le gnreux mentor ne s'approche de moi. Il n'attendit pas que je parle. Je connais votre perplexit, dit-il. Je suis aussi pass par la mme surprise en un autre temps. L'piphyse est maintenant une rvlation pour vous. Tout fait, ajoutai-je. Il ne s'agit pas d'un organe mort, selon les vieilles suppositions, poursuivit Alexandre. Elle est la glande de la vie mentale. Elle rveille dans l'organisme de l'homme, durant la pubert, les forces cratives et continue ensuite de fonctionner comme le laboratoire le plus avanc des lments psychiques de la crature terrestre. Le neurologue commun ne la connat pas bien. Le psychiatre en dcouvrira, plus tard les secrets. Les psychologues vulgaires l'ignorent. Dans l'tude de l'indiscipline congnitale de l'Humanit, Freud exagre linfluence de la libido quand il
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interprta le dtournement de son fonctionnement. Tandis que dans la priode de dveloppement de lenfance qui est une phase de rajustement de ce centre important du corps prisprital prexistant, l'piphyse parait constituer un frein aux manifestations du sexe ; il faut rectifier ces observations. quatorze ans, approximativement, quand ses attributions essentielles sont stationnaires, elle recommence fonctionner dans l'homme rincarn. Ce qui reprsentait le contrle est devenu source cratrice et valve d'chappement. La glande pinale se rajuste sur le concert organique et ouvre nouveau ses mondes merveilleux de sensations et d'impressions dans la sphre motionnelle. L'tre se livre au recommencement de la sexualit, examine l'inventaire de ses passions vcues une autre poque qui rapparaissent sous de fortes impulsions. Je me trouvais profondment surpris. L'intervalle de rflexion impos par les enseignements termin, Alexandre continua : Elle prside aux phnomnes nerveux de l'motivit, comme organe de l'expression leve dans le corps thr. Elle dnoue, d'une certaine forme, les liens divins de la Nature, lesquels lient les existences les unes aux autres, dans une squence de luttes pour le perfectionnement de l'me, et laisse entrevoir la grandeur des facults cratives dont l'tre humain se trouve investi. Mon Dieu ! me suis-je exclam. Et les glandes gnitales, o se trouvent-elles ? L'instructeur sourit et expliqua : Elles sont bien plus mcaniques car elles gardent les principes subtils et presque impondrables de la procration. Elles se trouvent entirement contrles par le potentiel magntique dont l'piphyse est la source
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fondamentale. Les glandes gnitales scrtent les hormones sexuelles, mais la glande pinale, si il m'est donn de m'exprimer ainsi, scrte les hormone psychiques ou unitsforce qui vont agir, de manire positive, sur les nergies procratrices. Les chromosomes de la vsicule sminale n'chappent pas son influence absolue et dtermine. Alexandre fit un geste significatif et considra : Cependant, nous ne sommes pas en train d'examiner des problmes d'embryologie. Limitons-nous donc au sujet initial et analysons l'piphyse comme glande de la vie spirituelle de l'homme. Dans mon tonnement, je gardais un silence absolu, avide d'instructions nouvelles. Scrtant de dlicates nergies psychiques, poursuivit-il, la glande pinale conserve une ascendance sur tout le systme endocrinien. Lie lesprit par des principes lectromagntiques du domaine vital, que la science commune ne peut pas encore identifier, elle commande les forces subconscientes sous la dtermination directe de la volont. Les rseaux nerveux en constituent les fils tlgraphiques pour envoyer des ordres immdiats tous les dpartements cellulaires, et sous sa direction s'effectuent les apports d'nergies psychiques toutes les rserves autonomes des organes. Jaillissement crateur des plus importants, ses attributions sont tendues et fondamentales. Dans son rle de contrleur du monde motif, sa position dans l'exprience sexuelle est basique et absolue. De manire gnrale, chacun dentre nous, maintenant ou par le pass, corrompt ce foyer sacr de forces cratives, le transformant en un aimant lch parmi les sensations infrieures de nature animale. Combien d'existences ddies la canalisation de nos possibilits spirituelles avons-nous dpenses dans les domaines les plus bas des plaisirs matriels ? Lamentablement divorcs de la loi de l'usage, nous embrassons les drglements motionnels, et
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de l, mon cher ami, notre corruption multimillnaire des nergies gnratrices, chargs de compromis moraux envers tous ceux que nous avons blesss par nos garements et nos irrflexions. Du regrettable mpris de ce potentiel sacr dcoulent les douloureux phnomnes de l'hrdit physiologique qui devrait constituer, invariablement, un milieu d'acquisitions bnites et pures. La perversion de notre plan mental conscient, en n'importe quel sens de l'volution, dtermine la perversion de notre psychisme inconscient charg des dsirs et des mises en ordre caractre intime, dans la sphre des oprations automatiques. La volont dsquilibre drgle le sige de nos possibilits cratives. De cela dcoule la ncessit de rgles morales pour qui, rellement, s'intresse aux acquisitions ternelles dans les domaines de l'Esprit. Renoncement, abngation, contenance sexuelle et discipline dans les motions ne reprsentent pas de simples prceptes d'aspects religieux. Ce sont des mesures teneur scientifique pour l'enrichissement effectif de la personnalit. Aucun ne fuira la loi dont les articles et les paragraphes du Suprme Lgislateur s'tendent l'Univers. Personne n'abusera la Nature. Les centres vitaux dsquilibrs obligeront l'me rester dans des situations de dsquilibre. Il ne sert rien d'atteindre la mort physique, affichant des gestes et des paroles convenus, si l'homme n'a pas rflchi son propre perfectionnement. La Justice qui rgit la Vie Eternelle ne s'est jamais incline. Il est vrai que les sentiments profonds des derniers instants de l'Esprit incarn cooprent d'une manire dcisive dans les activits de rgnration d'outre-tombe, mais ils ne reprsentent pas la ralisation ncessaire. L'instructeur parlait sur un ton sublime, tout au moins en ce qui me concernait car, pour la premire fois, j'entendais des commentaires sur la conscience, vertu et sanctification, travers des concepts strictement logiques et scientifiques dans le champ de la raison.
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prsent, tous ces renseignements clairaient mon raisonnement de manire franche. Recevoir un corps, dans les concessions de la rincarnation, ce n'est pas gagner un bateau pour de nouvelles aventures, au hasard des circonstances. Cela reprsente une responsabilit dfinie dans les services d'apprentissage, lvation ou rparation, dans les efforts rdempteurs ou amenant l'volution. Comprenez-vous, maintenant, les fonctions de l'piphyse dans l'lvation mentale de l'homme et dans l'enrichissement des valeurs de l'me ? me demanda notre orienteur. Oui rpondis-je en proie une forte impression. Scrtant des units forces , poursuivit-il, elle peut tre compare une puissante usine qui doit tre contrle et dont on doit profiter, dans le service de l'illumination, du raffinement et au bnfice de la personnalit. Elle ne doit pas tre livre des dpenses excessives de l'apport psychique dans les motions de basse classe. Se prlasser dans le bourbier des sensations infrieures, la manire des cochons, c'est se figer dans les courants toxiques des garements de nature animale, et, concernant la dpense excessive des nergies subtiles, trs difficilement l'homme arrive remonter de sa terrible plonge dans les ombres, plonge qui se prolonge au-del de la mort corporelle. la vue de cela, il est indispensable de veiller l'conomie de forces dans toutes les honntes activits du dveloppement des facults suprieures. Les matrialistes de raison pure, seigneurs des vastes patrimoines intellectuels, ont peru depuis longtemps des ralits similaires et, dans le but de prserver la jeunesse, la plastique et l'eugnisme, ils ont encourag la pratique du sport sous toutes ses formes. Contre les dangers possibles provenant de l'accumulation des forces nerveuses, comme sont appeles les scrtions lectriques de l'piphyse, ils conseillrent aux jeunes gens de tous les pays la pratique de l'aviron, des jeux de balle, de la gymnastique, de la course
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pied. De cette faon, ils prservaient les valeurs organiques, lgitimes et normales pour les fonctions assurant la descendance. Cette mesure, bien que satisfaisante en partie, est, cependant, incomplte et imparfaite. Incontestablement, la gymnastique et l'exercice contrl sont des facteurs importants de sant ; la comptition sportive honnte est un fondement prcieux de socialisation ; cependant, le sport peut tre rduit au plus simple des exercices ne profitant qu'au corps, et parfois, il peut mme tre dtourn vers des passions des moins dignes. Ils sont encore trs rares ceux qui, sur la Terre, reconnaissent la ncessit de prserver les nergies psychiques pour l'agrandissement de l'Esprit ternel. L'homme oublie ce que Jsus enseigna, la vertu comme un sport de l'me, et il ne se souvient pas toujours que, dans le problme du perfectionnement intrieur, il ne suffit pas de s'occuper de l'ombre de la substance mais de la substance elle-mme. J'coutais ses informations entre motion et tonnement. Vous comprenez, prsent, combien il est important de renoncer ? Percevez-vous la grandeur de la loi d'lvation par le sacrifice ? La saigne stimule la production de cellules vitales dans la moelle osseuse ; l'lagage apporte beaut, nouveaut et abondance pour les arbres. L'homme qui pratique vraiment le bien vit au sein de vibrations constructives et sanctifiantes de gratitude, de flicit et de joie. Ce n'est pas une thorie de l'esprance. Il s'agit d'un principe scientifique sans l'application duquel, dans la sphre commune, l'me ne se libre pas, dcentre par les pollutions des zones les plus basses de la nature. Et se rendant compte que ses explications avaient dur un temps considrable, Alexandre conclut : En accord avec nos observations, la fonction de l'piphyse dans la vie mentale est trs importante.
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Oui, considrai-je, je comprends prsent l'essentiel de son influence en ce qui concerne le sexe et je comprends galement la douloureuse et longue tragdie sexuelle de l'Humanit. Je perois clairement le pourquoi des drames qui se succdent, sans interruption, les afflictions qui semblent ne jamais avoir de fin, les anxits qui se heurtent au crime, la souffrance du coup de trique, enveloppant les foyers et les curs... Et l'homme toujours dispos corrompre les centres sacrs de sa personnalit, conclut Alexandre, solennellement, a toujours tendance contracter de nouveaux dbits, mais se dcide difficilement rectifier ou payer ses dettes. Je comprends, je comprends Mais ayant certains doutes, je m'exclamai : Il ne serait alors pas plus raisonnable de L'orienteur me coupa la parole et ajouta : Je sais dj ce que vous voulez savoir. Et, souriant : Vous vous demandez si il ne serait pas plus intressant d'en finir avec toutes les expriences du sexe, enterrer les possibilits de renaissance corporelle. Pareil questionnement est, cependant, sans fondement. Personne ne doit agir contre la loi. L'usage respectueux des patrimoines de la vie, l'union qui ennoblie, le rapprochement digne, constituent le programme d'lvation. Il est donc indispensable de distinguer l'harmonie et le dsquilibre, vitant le stationnement en des dfils fatals. Une fois ces paroles dites, Alexandre se tut, comme un orienteur judicieux qui laisse au disciple le temps ncessaire pour assimiler la leon.
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Avant l'entre des compagnons incarns, l'animation tait dj trs grande. Il y avait un nombre considrable de travailleurs du service de nature spirituelle. J'admirais les caractristiques du secours magntique apport aux entits souffrantes quand Alexandre fit remarquer: Pour le moment, nos efforts les plus productifs sont surtout destins au cercle des dsincarns malheureux. Les activits bnfiques du centre se concentrent sur eux, en grande partie, car les incarns, mme ceux qui s'intressent la pratique spirite ne se disposent que trs rarement au rel profit des valeurs lgitimes de notre coopration, avec sincrit. Et, aprs une longue pause, il poursuit: La transition entre l'animalit grossire et la spiritualit suprieure est trs lente et difficile. Dans ce sens, il y a toujours entre les hommes, un ocan de paroles et quelques gouttes d'action. cet instant, les premiers amis du plan corporel entrrent dans la salle. Nous allons voir aujourd'hui si nous avons de la chance, s'exclama un monsieur d'un certain ge avec de grosses moustaches. Je ne viens pas avec beaucoup d'assiduit aux expriences, commenta un jeune homme, parce que je suis dmotiv Il y a combien de temps que je tiens le crayon dans la main sans aucun rsultat ? C'est dommage ! rpondit un autre homme, la difficult dcourage, c'est vrai. Il me semble que nous ne mritons rien, dans le domaine de la stimulation, de la part des bienfaiteurs invisibles ! ajouta une dame dj ge. Il y a combien de mois que
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je cherche en vain dvelopper ma mdiumnit ? certains moments, je sens des vibrations spirituelles intenses, tout prs de moi, toutefois, je ne dpasse pas les manifestations initiales. La conversation continua, intressante et pittoresque. Quelques minutes passrent. Avec la prsence d'autres petits groupes d'exprimentateurs qui taient arrivs, empresss, la session de travail commena. Le dirigeant pronona une prire touchante qui fut accompagne par toute l'assemble. Dix-huit personnes se maintenaient en attente. Quelques-uns, expliqua Alexandre, prtendent la psychographie, d'autres s'essayent la mdiumnit d'incorporation. Malheureusement, presque tous confondent pouvoirs psychiques et fonctions physiologiques. Ils croient au mcanisme absolu de la ralisation et esprent un ventuel progrs, oubliant que toute dification de l'me requiert discipline, ducation, effort et persvrance. La mdiumnit constructive est la langue de feu du Saint Esprit, lumire divine pour laquelle il faut conserver la mche de l'amour chrtien et l'huile de la bonne volont pure. Sans la prparation ncessaire, l'excursion de ceux qui cherchent s'approcher du monde invisible est, presque toujours, un voyage dans les cercles de l'ombre. Ils ressentent de grandes sensations et se heurtent aux perplexits douloureuses. Ils font des dcouvertes surprenantes et finissent dans l'anxit et les doutes sans fin. Personne ne peut trahir la loi impunment, et, pour s'lever, tout Esprit devra faire un effort venant de lui-mme dans le perfectionnement intime Se conduisant de manire spciale pour ce genre de circonstances, l'instructeur recommanda : Observons.
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Il se posta ct d'un jeune homme qui attendait, crayon en main, plong dans un profond silence. Alexandre m'offrit son vigoureux appui magntique et je me mis contempler la scne avec attention. Les centres glandulaires mettaient de ples irradiations. L'piphyse, principalement, semblait s'tre rduite une semence peine lumineuse. Regardez du ct de l'appareil gnital, me conseilla l'instructeur, avec gravit. J'en restai stupfait. Les glandes gnitrices mettaient une bien faible lumire qui paraissait touffe par des alluvions de corpuscules noirs qui se caractrisaient par une surprenante mobilit. Ils commenaient se mouvoir sous la vessie et vibraient le long du cordon spermatique, formant des colonies compactes dans les vsicules sminales, la prostate, la muqueuse urtrale, envahissaient les canaux sminifres et luttaient avec les cellules sexuelles, les annihilant. Les plus vigoureuses de ces btes froces microscopiques se situaient dans l'pididyme, o elles absorbaient, famliques, les embryons de la vie organique. J'tais atterr. Que signifiait cet amas de petits tres obscurs ? Ils paraissaient aimants les uns aux autres, dans la mme besogne destructrice. Seraient-ils l'expression mconnue de la syphilis ? Alors que je me questionnais intrieurement, Alexandre m'apporta des explications sans que je ne lui adresse la parole : Non, Andr. Nous n'avons pas devant les yeux le spirochte de Schaudinn, ni une quelconque nouvelle forme de bactrie susceptible d'tre analyse par des bactriologistes humains. Ce sont des bacilles psychiques de la torture sexuelle, produits par la soif fbrile des plaisirs infrieurs. Les dictionnaires mdicaux du monde ne les connaissent pas, et en l'absence de terminologie adquate pour
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vos connaissances, nous les appellerons simplement larves. Elles ont toujours t cultives par ce compagnon, pas seulement par l'incontinence dans le domaine des motions ellesmmes, travers des expriences sexuelles varies, mais galement par le contact avec des entits grossires qui se rapprochent de sa faon d'tre, entits qui frquemment lui rendirent visite, la manire d'imperceptibles vampires. Le pauvre ne peut encore comprendre que le corps physique est peine l'ombre lgre du corps prisprital il ne s'est pas encore convaincu que la prudence, en matire de sexualit, est quilibre de la vie et, recevant nos avertissements sur la temprance, il croit entendre de lointaines leons d'aspect dogmatique, exclusives dans l'examen de la foi religieuse. Sous le prtexte d'accepter l'empire de la raison pure, dans la sphre de la logique, il suppose que le sexe n'a rien voir avec la spiritualit, comme si celle-ci n'avait pas d'existence propre. Il oublie que tout est esprit, manifestation divine et nergie ternelle. L'erreur de notre ami est celle de tous les religieux qui supposent l'me absolument spare du corps physique, quand toutes les manifestations psychophysiques dcoulent de l'influence spirituelle. De nouveaux mondes de pense rayonnaient en mon tre. Je commenais sentir des dfinitions plus franches de ce qu'avait t les terribles inconnues au chapitre de la pathognie en gnral. Je n'tais pas encore sorti de mon intraduisible tonnement que l'instructeur attira mon attention sur un homme qui s'essayait la psychographie. Observez cet ami, me dit-il avec autorit, ne sentezvous pas une odeur caractristique ? Effectivement, autour de ce visage ple, on pouvait apercevoir une atmosphre peu agrable. Le corps ressemblait un tonneau de forme capricieuse, de l'intrieur duquel s'chappaient certaines vapeurs trs lgres, mais incessantes. La difficult qu'il prouvait soutenir sa pense
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avec un calme relatif tait perceptible. Il n'y avait aucun doute. Il devait boire de l'alcool rgulirement. Je profitai de l'occasion pour noter ses singularits organiques. L'appareil gastro-intestinal paraissait totalement imbib d'eau-de-vie, tandis que cette substance envahissait tous les recoins de l'estomac, commenant gagner les parois de l' sophage, elle manifestait son influence jusqu'au bol fcal. Le foie norme m'effraya. De petites figures horripilantes se postaient, voraces, le long de la veine porte, luttant dsesprment avec les lments sanguins plus rcents. Toute la structure de l'organe se trouvait altre. Ingurgitation terrible. Les lobes cylindriques, modifis, abritaient des cellules malades et appauvries. La rate prsentait d'tranges anomalies. Les alcooliques, prcisa Alexandre, avec une intonation grave, le dtruisent lentement. Vous tes en train d'examiner les anomalies mineures. Ce compagnon reste compltement perturb au niveau de ses centres d'quilibre vital. Tout le systme endocrinien a t atteint par l'action toxique. La moelle travaille inutilement pour amliorer ltat de la circulation. En vain, les centres gnitaux s'efforcent d'ordonner les fonctions qui leurs sont particulires, car un taux d'alcool excessif entrane des modifications dbilitantes sur la chromatine elle-mme. Vainement, les reins travaillent l'excrtion des lments corrosifs, parce que l'action pernicieuse de la substance que nous tudions annule journellement un grand nombre de nphrons. Le pancras, atteint, ne s'occupe pas avec efficacit de la dsintgration des aliments. Des larves destructrices exterminent les cellules hpatiques. De profondes altrations modifient les dispositions de son systme nerveux vgtatif et, si il n'y avait pas les glandes sudoripares, la continuation de sa vie physique serait peut-tre impossible.
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Je ne parvenais pas dissimuler mon admiration. Alexandre indiqua les points infirmes et claircit le sujet avec une sagesse et une simplicit si grandes que je ne pus occulter la stupfaction qui s'emparait de moi. Par la suite, linstructeur me plaa ct d'une sympathique dame ge. Aprs l'avoir attentivement examine, il dit : Observez notre s ur. Elle est candidate au dveloppement de la mdiumnit par incorporation. Une trs faible lumire manait de son organisation mentale et, ds le premier instant, je remarquai des dformations physiques. Son estomac se dilatait horriblement et ses intestins paraissaient souffrir d'tranges altrations. Le foie, considrablement gonfl, affichait une indfinissable agitation. Depuis le duodnum jusqu'au sigmode, d'importantes anomalies taient visibles. J'avais l'impression d'assister non pas au travail d'un appareil digestif habituel mais d'un vaste alambique, plein de ptes de viande et de jus gras, sentant le vinaigre de l'assaisonnement. En de grandes zones du ventre excessivement rempli d'aliments, beaucoup de parasites connus taient visibles, mais, en plus d'eux, je distinguais d'autres corpuscules pareils des limaces extrmement voraces qui se regroupaient en grandes colonies, depuis les muscles et les fibres de l'estomac jusqu' la valve ilo-ccal. De tels parasites attaquaient les sucs nutritifs avec un prodigieux potentiel de destruction. Observant mon air surpris, Alexandre vint mon secours : Nous avons ici une pauvre amie s'abandonnant aux excs de l'alimentation. Toutes ses glandes et ses centres nerveux travaillent pour s'occuper des exigences de son systme digestif. Ngligente d'elle-mme, elle est tombe dans la gloutonnerie grossire, se retrouvant prisonnire d'tres de basse condition.
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Et parce que je conservais le silence, incapable de dire quoi que ce soit devant ces nouveaux enseignements, l'instructeur considra : Face ces circonstances, vous pouvez valuer l'tendue des ncessits ducatives dans la sphre charnelle. L'esprit incarn s'est par des valeurs intellectuelles et fait le culte de la raison pure, oubliant que la raison humaine a besoin de la lumire divine. L'homme commun peroit bien peu et sent beaucoup moins. Devant l'closion des connaissances nouvelles, en face de l'onde du Spiritualisme qui baigne les nations cultives de la Terre angoisse par de longues souffrances collectives, nous avons besoin d'actionner les meilleures possibilits de collaboration pour que les compagnons terrestres valorisent leurs opportunits bnites de service et de rdemption. Je compris qu'Alexandre se rfrait, de manire voile, au grand mouvement spirite, en dpit du fait que nous nous trouvions dans un travail doctrinaire, et je ne me trompais pas car le bienveillant mentor continua, me disant avec gravit : Le Spiritisme chrtien est la reviviscence de l'vangile de Notre Seigneur Jsus-Christ, et la mdiumnit constitue un de ses fondements vivants. Par ailleurs, la mdiumnit n'est pas l'exclusivit de ceux que l'on appelle mdiums . Tous les tres la possdent, vu qu'elle signifie perception spirituelle qui doit tre stimule en nous-mmes. Mais il ne suffira pas de percevoir. Il est indispensable de sanctifier cette facult, la convertissant au ministre actif du bien. La majorit des candidats au dveloppement de cette nature ne se dispose pourtant pas aux services prliminaires de nettoyage du vase rcepteur. Ils sparent, fatalement, la matire et l'esprit, les plaant en des camps opposs, alors que nous, tudiants de la Vrit, n'arrivons encore pas identifier rigoureusement les frontires entre l'une et l'autre, intgrs dans la certitude que toute l'organisation
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universelle est base sur des vibrations pures. Indniablement, mon ami et il sourit , nous ne dsirons pas transformer le monde en cimetire de tristesse et de dsolation. Remplir la sainte mission du sexe dans ce qu'elle a de respectable, consommer un alcool commun, faire une bonne rfection ne signifie en aucune faon dviation spirituelle ; mais les excs reprsentent des dperditions lamentables de force qui retiennent l'me dans les cercles infrieurs. Or, pour ceux qui s'arrtent dans les geles d'ombres, il n'est pas facile de dvelopper des perceptions avances. On ne peut pas imaginer de mdiumnit constructive sans l'quilibre constructif des apprentis dans la sublime science du bien vivre. Oh ! m'exclamai-je, et pour quelle raison ne pas dire tout cela nos frres rassembls ici ? Pourquoi ne pas les avertir svrement ? Alexandre sourit, bienveillant, et prcisa : Non, Andr. Restons calme. Nous sommes au service de l'volution et de l'entranement. Nous amis ne sont ni rebelles ni mauvais dans le sens du dsir de l'tre. Ils sont spirituellement dsorients et infirmes. Ils ne peuvent pas se transformer du jour au lendemain. Ainsi, il nous appartient de les aider sur le chemin de l'ducation. L'orienteur cessa de sourire et ajouta : Il est vrai qu'ils rvent d'difier de merveilleux chteaux sans fondations ; cherchent obtenir d'immenses dcouvertes sans tudier eux-mmes ; mais, graduellement, ils comprendront que la mdiumnit leve ou la perception dificatrice ne constituent pas une activit mcanique de la personnalit mais plutt des conqutes de l'Esprit, ce n'est pas sans cette russite qu'ils peuvent s'abstenir des initiations douloureuses, des travaux ncessaires, avec l'autoducation systmatique et persvrante. Mais part ces illusions enfantines, ce sont de bons compagnons de lutte, que
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nous apprcions affectueusement, pas seulement comme nos frres plus jeunes, mais aussi en reconnaissance de la coopration qu'ils nous prtent, bien souvent inconsciemment. Les rcents embryons vgtaux d'aujourd'hui seront les arbres robustes de demain. Les tribus ignorantes d'hier constituent l'Humanit de maintenant. Pour cela mme, toutes nos runions sont profitables, et, bien que leurs pas soient encore vacillants sur le sentier, nous ferons tout pour les dfendre contre les prilleuses mailles du vampirisme.
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4 VAMPIRISME La session de dveloppement mdiumnique, suivant ce qui est ressorti de la discussion entre les amis incarns, eut bien peu de rsultat. Cependant, il en allait autrement sur notre plan o une norme satisfaction tait visible travers toutes les physionomies, commencer par Alexandre, qui se montrait jubilant. Les travaux durrent plus de deux heures et, bien que me tenant en retrait, rflchissant aux enseignements de la nuit, petit petit, j'observais l'effort intense des serviteurs de notre sphre. Grand nombre d'entre eux, non seulement assistait les compagnons terrestres, mais s'occupait galement des longues files d'entits souffrantes de notre plan. Alexandre, l'instructeur dvou, s'activait de mille manires. Et mettant le doigt sur ce qui m'impressionnait le plus dans l'observation de ce noble concert de services, il se rapprocha en me disant :
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Grce au Seigneur, nous avons eu une nuit heureuse. Beaucoup de travail contre le vampirisme. Oh ! C'tait le vampirisme qui justement me proccupait. J'avais vu les plus tranges bacilles de nature psychique, compltement inconnus de la microbiologie la plus avance. Ils n'avaient pas la forme sphrique de certains bacilles, ni celle de btonnet des diverses bactries. Cependant, ils formaient des colonies denses et terribles. Alexandre les avait reconnues car ils s'attaquaient aux lments vitaux du corps physique, agissant avec un grand potentiel destructeur sur les cellules les plus dlicates. Qu'est-ce que ce monde nouveau signifiait ? Quels agents seraient-ils, caractriss par un pouvoir indfinissable et pernicieux ? Tous les hommes seraient-ils sujets leur influence ? Ne pouvant me retenir, j'exposai franchement mes craintes et mes doutes l'orienteur. Alexandre sourit et dit : Trs bien ! Trs bien ! Vous tes venu observer les travaux de la mdiumnit et vous cherchez votre place de mdecin. C'est naturel. Si j'tais spcialis dans une autre profession, j'aurais identifi d'autres aspects du sujet analys. Et m'encourageant, il ajouta fraternellement : Vous dmontrez une bonne perception face la mdecine spirituelle dont l'tude vous attend. Puis, aprs une longue pause, il poursuivit en expliquant : Sans nous rfrer la chauve-souris, le vampire est, pour les hommes, le fantme des morts qui se retire du spulcre, en pleine nuit afin de se nourrir du sang des vivants. Je ne sais pas qui est l'auteur de pareille dfinition
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mais, au fond, elle n'est pas fausse. Il faut juste considrer que parmi nous, un vampire, c'est toute entit oisive qui profite, indment, des possibilits d'autrui, et en parlant de vampires qui visitent les incarns, il est ncessaire de reconnatre qu'ils s'occupent de sinistres desseins tout instant, ds qu'ils trouvent un refuge dans le fourreau de chair des hommes. Alexandre fit une petite pause dans la conversation, laissant comprendre qu'il venait d'exposer les prliminaires de plus srieux claircissements, et continua : Vous n'ignorez pas que, dans le cercle des infirmits terrestres, chaque espce de microbe a son milieu prfr. Le pneumocoque se loge habituellement dans les poumons ; le bacille d'Eberth, dans les intestins d'o il produit la fivre typhode ; le bacille de Klebs-Lffler, dans les muqueuses o il provoque la diphtrie. Suivant des conditions spciales de l'organisme, les bacilles de Hansen ou de Koch prolifrent. Vous croyez que de telles formations microscopiques se limitent la chair transitoire ? Ne savez-vous pas que le microcosme est plein de surprises dans ses formes varies ? Dans le domaine de l'infinitsimal, les rvlations obissent au mme ordre surprenant. Andr, mon ami, les maladies mentales sont bien plus dplorables. La pathogense de l'me est divise en parties douloureuses. La colre, l'intemprance, les garements du sexe, les diverses nuances de viciation, forment des crations infrieures qui affectent profondment la vie intime. Le corps malade indique presque toujours une mentalit infirme. L'organisation physiologique, selon les connaissances dans le domaine des rflexions terrestres, ne va pas au-del du vase de terre cuite dans le moule prexistant du corps spirituel. Si le moule est atteint dans sa structure par les coups des vibrations infrieures, le vase en refltera immdiatement les consquences.
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Je compris o l'instructeur dsirait en venir. Toutefois, ses considrations relatives aux nouvelles formations microbiennes donnaient l'occasion de nouvelles recherches. Comment envisager le problme des formations initiales ? L'infection psychique s'intgrerait-elle dans le mme cadre de symptomatologie que j'avais connu, jusqu'alors, pour les infirmits organiques en gnral ? Y aurait-il risque de contagion avec les maladies mentales ? Et serait-il raisonnable qu'il en soit ainsi dans la sphre o les phnomnes pathologiques de la chair ne devraient plus exister ? Virchow affirmait que le corps humain est un pays cellulaire, o chaque cellule est un citoyen, la maladie constituant une msentente entre les citoyens provoque par l'intrusion d'lments externes . De fait, depuis le berceau, la crature humaine doit lutter contre diverses flagellations climatiques, entre poisons et bactries d'origines varies. Comment expliquer maintenant la situation nouvelle qui faisait face mes connaissances incompltes ? Je ne laissai pas ma curiosit s'endormir. Recourant l'admirable exprience d'Alexandre, je demandai : Ecoutez mon ami. Comment se forment les processus morbides d'ascendance psychique ? Ne rsultent-ils pas du harclement de forces extrieures ? Comment expliquer la question l'intrieur de notre domaine ? Est-ce la viciation de la personnalit spirituelle qui produit les crations vampiriques ou sont-ce ces crations qui asservissent l'me, lui imposant certaines infirmits ? Dans cette dernire hypothse, pourrions-nous considrer une possibilit de contagion ? L'orienteur m'couta attentivement et rpondit : Premirement la semence, ensuite la cueillette ; et les semences de bl, aussi bien que de chiendent, rencon-
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trant la terre propice, produiront chacune leur manire dans le mme registre de multiplication. Dans cette rponse de la Nature l'effort du laboureur, nous avons simplement la loi. Vous tes en train d'observer le secteur des larves avec une juste admiration. Il n'y a aucun doute. Dans les maladies de l'me comme dans les infirmits du corps physique, avant l'infection, il y a les causes. Les actions produisent des effets, les sentiments gnrent des crations, les penses donnent naissance des formes et des consquences de toutes sortes. Et, en vertu du fait que chaque Esprit reprsente pour lui-mme un univers, chacun de nous est responsable de l'mission des forces que nous lanons en circulation dans les courants de la vie. La colre, le dsespoir, la haine et le vice offrent un terrain favorable de prilleux germes psychiques dans la sphre de l'me. Tel qu'elle se produit dans les infirmits du corps, la contagion est un fait avr ds que l'imprvoyance ou la ncessit de lutte tablissent une ambiance propice, entre compagnons de mme niveau. Naturellement, dans le champ de la matire plus grossire, cette loi fonctionne avec violence, tandis qu'entre nous, elle se dveloppe avec des modifications naturelles. Autrement dit, cela ne peut se passer d'une autre manire car en plus, comme vous le savez, il y en a qui cultivent la vocation pour l'abme. Chaque viciation particulire de la personnalit provoque les formes sombres qui lui sont consquentes, et celles-ci, la manire de plantes parasites qui prolifrent dans le sol, cause du relchement du responsable, sont trs rpandues dans les rgions proches o ne prvaut pas l'esprit de vigilance et de dfense. Faisant preuve d'une extrme prudence dans l'examen des faits et m'avertissant contre une quelconque conception moins digne dans le cercle des apprciations de l' uvre Divine, Alexandre ajouta :
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Je sais que votre perplexit est grande ; pourtant, vous ne pouvez pas oublier notre condition de vieux rcidivistes dans l'abus de la loi. Depuis le premier jour o la raison est apparue dans l'esprit humain, l'ide de Dieu cra des principes religieux, nous suggrant les rgles du bien-vivre. Nanmoins, mesure que s'affinent les connaissances intellectuelles, il semble que l'homme a de moins en moins de respect envers les dons sacrs. Les parents terrestres, de rares exceptions, sont les premires sentinelles vicies, agissant pour le prjudice de leurs enfants. Communment, vers l'ge de vingt ans, en vertu de l'inertie des vigilances dans les foyers, la femme est une poupe et l'homme un mannequin de futilits maladives, bien plus intresss par les services du tailleur que par l'claircissement des professeurs ; atteignant le moment du mariage, ce sont bien souvent des personnes trop ignorantes ou excessivement dvies. Il faut encore reconnatre que, nous-mmes, au cours des expriences terrestres, dans la plus part des occasions, nous avons t des champions de l'endurcissement et de la perversit contre nos propres forces vitales. Entre les abus du sexe et de l'alimentation ds le plus jeune ge, nous ne faisions rien d'autre que dvelopper les tendances infrieures, cristallisant les habitudes malignes. Faut-il donc s'tonner des maladies du corps et des dgnrescences psychiques ? Le Plan Suprieur ne refuse jamais l'aide aux ncessiteux de tous ordres et profitant de la plus petite occasion, il vient en aide aux frres de l'humanit dans la restauration de leurs patrimoines, que ce soit en cooprant avec la Nature ou en inspirant la dcouverte de nouvelles sources mdicamenteuses et rparatrices. En ce qui nous concerne, lorsque nous nous dpouillons des fluides les plus grossiers travers la mort physique, proportionnellement ce que nous nous levons en comprhension et comptence, nous nous transformons en auxiliaires directs des tres. Pourtant, malgr cela, les lianes de l'ignorance sont encore bien paisses.
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Et le vampirisme maintient une place considrable. Si le Pre est souverainement misricordieux, il est galement infiniment juste. Personne ne peut interfrer dans ses desseins, et la mort du corps surprend presque toujours l'me en de terribles conditions parasitaires. De cette manire, la promiscuit entre les incarns indiffrents la Loi Divine et les dsincarns qui lui ont t galement indiffrents, est trs grande la surface de la Terre. Sans prparation aucune et ayant vcu bien plus de sensations animalises que de sentiments et de penses purs, les cratures humaines, dans l'au-del, se retrouvent en d'innombrables cas comme aimantes aux ambiances domestiques dans lesquelles elles nourrissaient leur champ motionnel. Une douloureuse ignorance entrave leurs curs pleins de particularismes, incarcrs dans le magntisme terrestre, se trompant ellesmmes et fortifiant leurs antiques illusions. Aux malheureux qui tombrent en de pareilles conditions de parasitisme, les larves que vous avez observes leur servent d'aliment quotidien. Mon Dieu ! m'exclamai-je sous l'effet d'un fort tonnement. Et Alexandre ajouta : Pareilles larves sont porteuses d'un vigoureux magntisme animal. Observant peut-tre que des questionnements nombreux et torturants s'entrechoquaient dans mon cerveau, mon instructeur considra : Naturellement, la faune microbienne que l'on analyse ne sera pas servie sur un plateau ; il suffira au dsincarn de s'agripper aux compagnons de l'ignorance, encore incarns, comme les plantes parasites aux branches des arbres, et d'en sucer leur substance vitale.
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Je ne parvins pas dissimuler la surprise qui me dominait. Pourquoi un tel tonnement ? me demanda-t-il. Et nous autres, quand nous tions dans les sphres de la chair ? Ne maintenions-nous pas nos tables grand renfort de viande de b uf et de volaille ? Prtextant chercher des sources de protines, nous avons extermin poulets et agneaux, porcelets et cabris en grand nombre. Nous avons suc les tissus musculaires et rong les os. Non content de tuer de pauvres tres qui nous demandaient des valeurs ducatives et une aide au progrs, de manire participer au mieux l'uvre du Pre, nous avons tendu les recherches de l'exploitation millnaire et avons inflig beaucoup d'entre eux des maladies afin qu'ils nous servent de la meilleure manire. Nous avons destin le porc commun l'engraissement, et le pauvre animal devait bien souvent produire, au moyen de dchets, des rserves de gras jusqu' ce qu'il soit terrass par le poids ces graisses malsaines et abondantes. Nous avons gav les oies afin d'hypertrophier leurs foies, de manire obtenir une pte destine de fameuses prparations, sans se proccuper des fautes commises au nom d'un enrichissement des valeurs culinaires. Jamais le traitement des vaches-mres en partance pour l'abattoir, afin que nos poles grsillent agrablement, ne nous a t cause de souffrance. Nous faisions valoir, avec toute la responsabilit de la Science, la ncessit des protines et des graisses diverses, mais nous avons oubli que notre intelligence, si fertile en dcouvertes de commodit et de confort, pouvait trouver de nouveaux lments et moyens pour accrotre les supplments protiniques dont a besoin l'organisme, sans pour autant recourir aux industries de la mort. Nous avons oubli que l'augmentation des produits laitiers, pour enrichir l'alimentation, constitue un facteur important, parce que des temps viendront pour l'Humanit terrestre o l'table,
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comme le foyer, sera aussi sacre. Malgr tout, mon ami, ai-je considr, l'ide que beaucoup de monde sur Terre vive la merci de vampires invisibles est franchement dsagrable et inquitante. Et la protection des sphres plus leves ? et le soutien des entits angliques, la dfense pleine d'amour de nos suprieurs ? Andr, mon cher, dit Alexandre, bienveillant, nous devons affirmer la vrit, mme contre nos propres ides. Dans tous les secteurs de la Cration, Dieu, notre Pre, a plac les suprieurs et les infrieurs pour le travail de l'volution, travers la collaboration et l'amour, l'administration et l'obissance. Oserions-nous dclarer, par hasard, que nous avons t bons avec ceux qui nous taient infrieurs ? N'avons-nous pas dvast leurs existences, personnifiant de diaboliques figures sur leurs chemins ? Il est vident que nous ne dsirons pas crer un principe de fausse protection des animaux, obligs, comme nous autres, de cooprer avec la plus part de leurs forces et de leurs possibilits dans l'agrandissement et l'harmonie de la vie, pas plus que nous ne suggrons la prilleuse conservation des lments reconnus comme pernicieux. Toutefois, nous devons reconnatre qu'au chapitre de l'indiffrence envers le devenir des animaux auquel nous participons dans le cadre de nos activits humaines, aucun d'entre-nous ne pourrait, en sa conscience, jeter la premire pierre. Les tres infrieurs et ncessiteux de la Plante ne nous voient pas comme des suprieurs gnreux et intelligents, mais comme de cruels bourreaux. Ils font confiance la tempte furieuse qui perturbe les forces de la Nature, mais fuient, dsesprs, l'approche des hommes quelque soit leur condition, excutant les animaux domestiques qui, par confiance en nos paroles et nos attitudes, acceptent le couteau de l'abattoir, presque toujours avec des larmes d'affliction, incapables de discerner o commence notre perversit et o finit notre comprhension. Si nous ne protgeons ni n'duquons ceux que le Pre
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nous a confis, comme des germes fragiles de la rationalit dans les lourds vases de l'instinct ; si nous abusons largement de leur incapacit en matire de dfense et de conservation, comment exiger le soutien des tres suprieurs, sages et bienveillants, quand les instructions les plus simples sont pour nous difficiles supporter en raison de notre infraction face la loi d'assistance mutuelle ? En qualit de mdecin, vous ne pouvez ignorer que l'embryologiste, contemplant l'embryon humain dans ses premiers jours, hors de son contexte maternel, ne pourra affirmer, avec certitude, si il a sous les yeux le germe d'un homme ou d'un cheval. Le mdecin lgiste rencontre des difficults pour dterminer si une tache de sang provient d'un homme, d'un chien ou d'un singe. L'animal possde galement son systme endocrinien, ses rserves d'hormones, ses manires particulires de reproduction pour chaque espce et, par cela mme, il vient en aide de manire prcieuse et fidle la Science dans la dcouverte des plus efficaces processus de gurison des maladies humaines, collaborant activement la dfense de la Civilisation. Cependant... L'instructeur s'interrompit et, considrant la gravit du sujet, je demandai avec motion : Comment solutionner de si douloureux problmes ? Les problmes sont ntres, rpondit mon gnreux ami, tranquillement, il ne nous revient pas de condamner qui que ce soit. Abandonnant la voie de notre primitivisme, nous devons veiller la conscience la responsabilit collective. La mission du suprieur est de protger l'infrieur et de l'duquer. Et nos abus contre la Nature sont cristalliss en tous les pays, depuis de nombreux sicles. Nous ne pouvons pas renouveler les systmes conomiques des peuples d'un instant l'autre, pas plus que nous ne pouvons substituer les habitudes enracines et les vices de l'alimentation impropre de manire soudaine. Ils refltent galement nos erreurs
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multimillnaires. Mais, par notre nature de fils endetts envers Dieu et la Nature, nous devons prendre part au travail ducatif, rveillant les compagnons incarns, expriments et clairs, pour la nouvelle re dans laquelle les hommes cultiveront le sol de la Terre par amour, et utiliseront les animaux avec respect, ducation et comprhension. Aprs un lger intervalle, mon instructeur observa : Pareille ralisation est d'une importance essentielle dans la vie humaine, parce que, sans amour pour ceux qui nous sont infrieurs, nous ne pouvons pas attendre la protection de ceux qui nous sont suprieurs ; sans respect pour les autres, nous ne devons pas esprer le respect d'autrui. Si nous avons t des vampires insatiables envers les tres fragiles qui nous entourent, parmi les tres terrestres, abusant de notre pouvoir rationnel devant la faiblesse de leur intelligence, il n'est pas exagr de voir chuter, en raison de l'animalit qu'elle conserve soigneusement, la majorit des cratures, dans des situations maladives cause du vampirisme des entits qui lui sont similaires, dans la sphre invisible. Les claircissements d'Alexandre, donns sans prsomption et sans critique, me pntraient profondment. Quelque chose veilla mon tre. C'tait l'esprit de vnration pour toutes les choses, la reconnaissance effective du Pouvoir Paternel du Seigneur de l'Univers. Le dvou orienteur interrompit mon sentiment de ravissement dans l'adoration intime pour le Pre, accentuant : Selon l'observation, le dveloppement mdiumnique lgitime est un problme d'ascension spirituelle des candidats aux perceptions sublimes. Cependant, Andr, il importe peu que nos amis, la recherche des hautes valeurs psy-
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chiques, soient venus ici sans la juste prparation. Bien que dbutants, ils gagnrent beaucoup car ils furent protgs contre le vampirisme venimeux et destructeur. Vous vous tes tonn des larves qui asservissent leurs nergies spirituelles ; prsent, vous allez voir les entits qui restent hors de l'enceinte, attendant leur retour. L dehors ? demandai-je, alarm. Oui, si nos frres russissent raliser sur euxmmes les efforts souhaitables de discipline, beaucoup gagneraient en force contre l'influence des malheureux qui les suivent ; malheureusement, ceux qui maintiennent cette rsolution ncessaire sont rares sur le terrain de l'application vivante de la lumire qu'ils reoivent. Une fois hors de notre cercle magntique, organis au cour de chaque runion, leur grande majorit oublie les bndictions reues et retourne, nouveau, vers les mmes conditions dplorables des heures prcdentes, subjugue par les vampires obstins et cruels. Oh ! quelles leons ! m'exclamai-je. Notant que nos amis incarns se prparaient sortir, l'instructeur m'invita : Venez avec moi afin dobserver la voie publique parvous-mme.
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5 INFLUENCES Je remarquai prsent une diffrence dans l'ambiance. Pour nous autres, les dsincarns, l'atmosphre intrieure tait imprgne d'lments parfums, rgnrateurs. Dehors, cependant, l'air tait lourd. Mon hypersensibilit s'accentua exagrment devant les manations grossires de la rue. Les lampadaires, isols dans l'ombre paisse, ressemblaient de petits globes donnant une pauvre lumire. Aspirant les nouveaux courants d'air, je pus observer une diffrence indfinissable. L'oxygne semblait pntr du magntisme le plus dsagrable. Je compris, une fois encore, la sublimit de la prire et du service de la Spiritualit suprieure dans le for intrieur des individus.
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La prire, la mditation leve, la pense dificatrice, refondent l'atmosphre, la purifiant. L'instructeur interrompit intrieures, s'exclamant : mes considrations
La modification, videmment, est inexprimable. Parmi les vibrations harmonieuses de l'intrieur du Centre, illumin par la prire, et la voie publique, pleine des manations infrieures, il y a de singulires diffrences. La pense leve sanctifie l'atmosphre alentour. Elle possde des proprits lectriques que l'homme commun est loin d'imaginer. Cependant, la rue devient un vieux reposoir de vibrations antagonistes, au milieu de sombres matriaux psychiques et de prilleuses bactries de diverses provenances, en raison de la majorit des passants lchant sans cesse dans la nature, non seulement des colonies immenses de microbes, mais galement des mauvaises penses de tous ordres. Pendant que je rflchissais ces enseignements, j'observai que de nombreux regroupements d'entits malheureuses et inquites se postaient dans les environs. Elles se faisaient entendre travers des conversations intressantes et pittoresques ; cependant, draisonnables et hors de propos dans leurs moindres concepts. Alexandre m'indiqua un petit groupe de dsincarns qui me paraissaient en profond dsquilibre, et dit : Ces amis constituent la cohorte quasi permanente de nos compagnons incarns qui rentrent prsent dans leurs foyers. Comment ? fis-je involontairement. Oui, ajouta l'orienteur attentif, les malheureux n'ont pas la permission pour tre admis ici, en sessions spcialises comme celle de cette nuit. Ils peuvent comparatre lors des runions ddies l'assistance en gnral. Aujourd'hui,
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nous avions besoin de secourir nos amis afin que le vampirisme dont ils sont victime soit attnu dans ses consquences prjudiciables. L'excellence de l'orientation m'impressionnait. Tout, dans ce travail, obissait un ordre pr-tabli. Tout avait t calcul, programm, prvu. prsent, poursuivit Alexandre de bonne humeur , observez la sortie de nos collaborateurs terrestres. Observez la manire par laquelle ils reviennent, instinctivement, dans les bras des entits ignorantes qui les exploitent. Je restai attentif. Tous se prparaient quitter l'enceinte du Centre, tranquillement. la porte, ils commencrent se dire au revoir. Grce Dieu, s'exclama une femme, nous avons fait notre prire en paix, avec un grand profit. Comme je me sens mieux ! commenta une des amies plus ge, la sance fut un soulagement. Je suis venue l'esprit charg de proccupations, mais, maintenant, je me sens rconforte, joyeuse. Je crois qu'ils m'ont retir de lourds nuages de sur le c ur. Quand nous coutons les prires et en partageons les tentatives de dveloppement pour le service envers son prochain, grand est le secours reu ! Ah ! Comme Jsus est gnreux. Un monsieur l'allure distingue s'avana en observant : Le Spiritisme est notre rconfort. Les compromis que nous avons sont trs importants, face la vrit. Et ce n'est pas sans raison que le Seigneur nous a mis dans les mains les lampes sublimes de la foi. Autour de nos pas pleurent les souffrants qui se sont dtourns, ignorants, vers le vaste chemin du mal. Des Cieux arrivent jusqu' nous les outils pour le travail. Il est ncessaire de servir, intens-
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ment, nous transformant en collaborateurs fidles de la Rnovation Nouvelle ! Exactement ! en convint une des interlocutrices, mue par la remarque. Nous avons de grandes obligations, nous ne devons pas perdre de temps. La doctrine rconfortante des Esprits est notre trsor de lumire et de consolation. Oh, mes amis, comme nous avons besoin de travailler ! Jsus nous appelle au service, il est indispensable d'y rpondre. Reconnaissant le caractre de gratitude et de louange du discours, j'exprimai une sincre admiration, exaltant la fidlit des compagnons du Centre. Ils se montraient fervents dans la foi, confiants dans le futur et intresss par l'tendue des bnfices divins, considrant les douleurs et les ncessits de leurs pareils. Alors que je ne tarissais pas d'loges, Alexandre observa, souriant : Ne vous impressionnez pas. Ce n'est pas un problme d'enthousiasme mais d'effort persistant. De rares amis russissent garder une uniformit d'motion et d'idalisme dans l'dification spirituelle. Voil neuf ans, hormis quelques interruptions, que je prte mon concours aux activits de ce Centre et, chaque mois, je vois dfiler ici de nouvelles promesses et des vux de service. la premire rsistance, face aux ncessits relles du travail, un nombre rduit de compagnons reste fidle leur conscience. Dans les heures calmes, grandes louanges ; dans les moments difficiles, les dsertions dguises, prtextant l'incomprhension. Je suis oblig de dire que, dans la majorit des cas, nos frres sont serviables et charitables avec leur prochain, s'occupant des ncessits matrielles, mais ils continuent, presque toujours, tre de moins en moins bons pour eux-mmes car ils oublient d'appliquer la lumire vanglique la vie de tous les jours. Ils promettent excessivement avec les paroles et
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oprent peu dans le domaine des sentiments. de rares exceptions, ils s'irritent ds le premier contact avec la lutte plus pre, ensuite, ils raffirment les plus sains propos de rnovation et, communment, revenant chaque semaine au Centre de prires, ils sont dans les mmes conditions, requrant confort et appui extrieur. Ce n'est pas avec facilit qu'ils accomplissent la promesse faite au Christ, base fondamentale de la vritable illumination. Comme Alexandre s'tait tu, j'observai attentivement les environs. Tous les incarns irradiaient la joie et la paix, cueillies dans le rapide moment partag avec les bienfaiteurs invisibles. Du front de chacun manaient de surprenants rayons de spiritualit. Dans un geste significatif, l'instructeur m'claira : Ils se trouvent encore sous les irradiations du bain de lumire auquel ils se soumirent travers le service spirituel de la prire. Si ils arrivaient se maintenir dans un tel tat mental, mettant en pratique les rgles de perfectionnement qu'ils apprirent, commentrent et enseignrent, il leur serait facile d'atteindre vritablement le niveau suprieur de la vie. Cela dit, Andr, comme nous en d'autres temps, avons t inexperts et fragiles, ils le sont encore aussi. Chaque habitude indigne acquise par l'me au cours des sicles dans notre univers des sentiments, nous accule aux rgions perturbes et nous offre des lments de liaison avec les malheureux qui se trouvent en des niveaux infrieurs. Examinez nos amis incarns avec attention. Je les observai donc avec intrt. Ils changeaient aimablement les dernires salutations de la nuit, dmontrant une flicit lumineuse. Accompagnons le groupe o se trouve notre frre le plus fortement assailli par les troubles du sexe, s'exclama l'orienteur, me fournissant ainsi une prcieuse exprience.
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Le jeune homme, accompagn d'une dame, dj d'un ge, et d'une jeune fille, que j'identifiai rapidement comment tant sa mre et sa s ur, s'en retournait son foyer. Nous les suivmes de prt. quelques mtres de l'endroit o s'taient rassembls les compagnons de lutte, l'ambiance gnrale de la voie publique se transformait, devenant encore plus pesante. Trois entits de sombre apparence, qui ne nous percevaient absolument pas en raison du bas niveau vibratoire de leurs perceptions, s'approchrent du trio, sous nos yeux. L'une d'elles s'avana vers la mre et, instantanment, je vis son front devenir opaque, trangement obscur. Sa physionomie se modifia. Elle perdit sa joie irradiante, laissant place de forts signes de proccupation. Elle se transfigura compltement. Oh ! mes enfants, s'exclama-t-elle, paraissant patiente et bienveillante, pour quel motif sommes-nous tant diffrents durant le droulement du travail spirituel ? Je voudrais possder, la sortie de nos prires collectives, la mme bonne humeur, la mme paix intrieure. Mais cela n'arrive pas. De retour sur le chemin de la lutte, je sens que l'essence des discours vangliques reste en moi, mais de manire vague, sans la nettet des premires minutes. Je m'efforce sincrement de maintenir la continuit du mme tat d'me ; cependant, quelque chose que je n'arrive pas dfinir avec prcision me manque. ce moment, les deux autres entits qui se tenaient encore distantes, s'agripprent aux bras du jeune homme qui offrit mes yeux le mme phnomne. Ses penses se brouillrent et son visage, perdant le halo de joie lumineuse et confiante, se barra de deux rides d'affliction. C'est alors qu'il rpondit d'une voix lente et triste :
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C'est vrai, maman. Nos imperfections sont normes. Mais je crois que ma situation est pire. Toi, tu supportes l'anxit, l'amertume, la mlancolie C'est bien peu pour qui, comme moi, se sent victime de mauvaises penses. Je me suis mari il y a moins de huit mois, et malgr la dvotion de mon pouse, j'ai parfois le c ur plein de tentations dplaces. Je me demande mme la raison de tant d'ides tranges et franchement, je ne peux pas rpondre. L'irrsistible attraction pour les ambiances malignes brouille mon esprit que je sens enclin au bien et la droiture. Qui sait, frrot, si tu n'es pas sous l'influence d'entits peu claires ? considra sa sur. Oui, soupira-t-il, c'est pour a que je viens essayer de dvelopper ma mdiumnit, afin de dfinir la cause de pareille situation. cet instant, mon orienteur murmura soucieusement : Aidons cet ami travers la conversation. Et sans perdre un instant, il plaa sa main sur le front de la fille, l'exposant un vigoureux influx magntique, lui transmettant ses ides gnreuses. Je remarquai alors que la main protectrice, au contact des cheveux boucls, mettait de lumineuses tincelles, seulement perceptibles mes yeux. L'apparence presque enfantine de notre amie, son tour, parut plus noble et plus digne et elle rpondit fermement : Dans ce cas, je suis d'accord pour dire que le dveloppement mdiumnique doit tre la dernire solution, parce qu'avant d'affronter les ennemis, fils de l'ignorance, nous devrions armer nos curs avec la lumire de l'amour et de la sagesse. Si tu dcouvrais des perscuteurs invisibles autour de toi, comment leur viendrais-tu en aide chrtiennement, sans la prparation spirituelle ncessaire ? La raction ducative contre le mal sera toujours un de nos
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devoirs, et avant de penser un ventuel dveloppement psychique, qui sera peut-tre prmatur, nous devons chercher lever nos ides et nos sentiments. Nous ne pourrions pas compter sur une bonne mdiumnit sans la consolidation de nos bonnes intentions ; et pour que nous soyons utiles, dans les royaumes de l'Esprit, il nous revient d'apprendre, en premier lieu, vivre spirituellement, bien que nous nous trouvions encore dans la chair. La rponse, qui constitua pour moi une vritable surprise, ne provoqua pas le plus grand intrt chez ses deux interlocuteurs, pratiquement neutraliss par l'action des vampires. Mre et fils laissrent percevoir une profonde contrarit en face des observations faites. Les paroles de la jeune fille, pleines de vritable lumire, les dconcertrent. Tu n'es pas assez ge, ma fille, s'exclama la mre, embarrasse, tu ne peux donc pas donner ton avis sur le sujet. Et comme une bonne cultivatrice des souffrances anciennes, elle ajouta : Quand tu traverseras les chemins que mes pieds auront dj creuss, quand viendront les dsillusions sans esprances, alors tu verras comme il est difficile de maintenir la paix et la lumire dans ton cur ! Et si un jour tu devais avoir lutter comme je l'ai dj fait, dit son frre, mlancolique, tu verras que j'ai des raisons de me plaindre contre le sort et qu'il ne me reste d'autre recours que de demeurer dans le cercle des indcisions qui m'assaillent. Je fais ce que je peux pour me dfaire des sombres ides, et je vis en combattant les tentations inattendues; cependant, je me sens loin de la libration spirituelle ncessaire. La volontne ne me manque pas, mais
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Alexandre qui avait retir sa main du front de la fille, prit la parole, rpondant ma perplexit : L'ami qui s'est joint notres ur plus ge fut son mari terrestre, c'tait un homme qui ne dveloppa pas ses possibilits spirituelles et qui vcu en pouvantable goste. Quant aux deux malheureux qui s'accrochent si fortement au jeune homme, ce sont deux compagnons, ignorants et perturbs, qu'il gagna au contact de la prostitution. Face mon tonnement, l'instructeur continua, expliquant : L'ancien poux ne concevait pas le mariage sinon qu'en tant qu'union corporelle rpondant aux intrts vulgaires de l'exprience humaine, sans les idaux qui ennoblissent, seulement intress jouir de toutes les gratifications des sens. Il ne se sent pas la force suffisante pour abandonner le cercle familial, o sa femme, seulement maintenant, aprs sa dsincarnation, commence se proccuper des problmes de la vie spirituelle. Quant au jeune homme, d'imprudence en imprudence, il se cra de forts liens avec des entits encore embourbes dans le marcage des sensations de la prostitution, desquelles ressortent, car elles sont plus durables, les deux crature qui prsent s'accrochent lui, presque intgralement syntonises avec son champ de magntisme personnel. Le pauvre ne s'est pas rendu compte des prils qu'il affrontait et est devenu la proie inconsciente des tres qui lui sont attachs, invisibles ses yeux, aussi faibles et vicis que lui-mme. Et il n'y aurait pas un moyen pour les librer ? demandai-je avec motion. L'orienteur sourit paternellement et considra : Mais qui doit rompre les chanes, sinon eux ? Jamais il ne leur a manqu le secours extrieur de notre amiti permanente ; cependant, ils s'alimentent eux-mmes les uns
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des autres, dans le domaine des sensations subtiles absolument impondrables pour ceux qui ne peuvent en sonder le mcanisme intime. Il est indniable qu'ils cherchent, maintenant, les lments de libration. Ils s'approchent de la source de l'claircissement lev, ils se sentent fatigus de la situation et vivent, effectivement, le dsir de la vie nouvelle ; cependant, ce dsir vient plus des lvres que du c ur, constituant une inspiration bien vague, quasi nulle. Si, de fait, ils cultivaient la rsolution positive, ils transformeraient leurs forces personnelles, qui deviendraient dterminantes dans le domaine de l'action rgnratrice. Cependant, ils attendent des miracles inadmissibles et renoncent leurs propres nergies, uniques leviers de ralisation. Mais ne pourrions-nous pas provoquer le dpart des vampires inconscients ? questionnai-je. Les intresss, m'expliqua Alexandre, forceraient eux-mmes leur retour. Cette ide a dj t tente, dans le but de leur venir en aide, de manire indirecte, mais notre sur se languissait excessivement de son mari, et notre ami affirma, intrieurement, se sentir moins homme, confondant l'humilit avec la couardise et le dtachement des impulsions infrieures avec l'ennui destructeur. Ils firent tant de rclamations mentales que leurs activits antrieures constiturent de vritables invocations, et, en raison du vigoureux magntisme du dsir constamment aliment, ils s'adjoignirent, nouveau, les malheureux compagnons. Mais, vivent-ils ainsi, s'aimantant les uns aux autres, dans tous les endroits ? Presque toujours. Ils se satisfont mutuellement dans l'change continuel des motions et impressions intrieures. Proccup vouloir leur venir en aide, je demandai :
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Qui sait, si nous pouvions amener ces entits la juste fortification ? Ne serait-ce pas raisonnable de les instruire, les encourageant l'quilibre et au respect ? Pareil recours, dit Alexandre avec compassion, n'a pas t oubli. Cette opportunit vient de leur tre offerte avec la persvrance et la mthode ncessaire. Toutefois, traitant d'un cas o les incarns se convertirent en puissants aimants, la mesure exige temps et tolrance fraternelle. Nous avons un grand nombre de travailleurs consacrs ce travail, sur notre plan, et nous attendons que la semence de l'enseignement donne ses fruits. De toute faon, soyez convaincu que toute l'assistance est prte aux amis que nous observons. Si ils n'avancent pas sur le terrain de la spiritualit leve, c'est en raison de la faiblesse et de l'ignorance par lesquelles ils vivent en esclavage. Ils cueillent ce qu'ils sment. cet instant, nous fixmes de nouveau notre attention sur la conversation qui se droulait : Je fais ce que je peux, rptait le garon, dcourag, mais je n'arrive pas obtenir la tranquillit intrieure. Il se passe la mme chose avec moi, observa la mre, sur un ton triste. Mes uniques amliorations se vrifient l'occasion de nos prires collectives. Ensuite, les pires motions m'assaillent l'esprit. Je vis sans paix, sans soutien. Oh, mes enfants, qu'il est cruel d'avancer comme a, par le monde, comme un naufrag sans orientation ! Je te comprends, maman, dit le fils, comme satisfait d'alimenter les motions nocives qui lui occupaient l'esprit, je te comprends car les tentations transforment ma vie en une paisse jungle d'ombre. Je ne sais plus que faire pour rsister aux penses amres. Pauvre de nous si le Spiritisme n'tait pas arriv dans nos destins comme une source de sublimes consolations !
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ce moment, Alexandre plaa nouvellement sa main sur le front de la fille qui traduisit sa pense sur un ton respectueux et tendre : Je suis d'accord sur le fait que le Spiritisme reprsente notre source de consolation, mais je ne peux oublier que nous avons, dans la Doctrine, l'cole bnite de la prparation. Si nous restions enracins dans les exigences de confort, peut-tre en viendrions-nous oublier les obligations du travail. Je crois que les instructeurs de la vrit spirituelle dsirent, avant tout, notre rnovation intime, pour la vie suprieure. Si nous cherchons peine la consolation, sans acqurir la forteresse, nous resterons des enfants spirituels. Si nous recherchons la compagnie des guides bienveillants, seulement pour jouir des avantages personnels, o sera l'apprentissage ? Ne restons-nous pas ici, sur la Terre, en apprentissage ? Aurions-nous reu un corps, la renaissance, juste pour le repos ? C'est incroyable que nos amis de la sphre suprieure soient venus nous supprimer la possibilit de marcher par nous-mmes, usant de nos propres pieds. Naturellement, les bienfaiteurs de l'Au-del ne nous veulent pas pour ternels ncessiteux de la maison de Dieu, mais pour compagnons des glorieux services du bien, gnreux, forts, sages et heureux, autant que eux le sont dj. Et modifiant l'inflexion de sa voix, dsireuse de dmontrer la tendresse filiale qui vibrait dans son me, elle ajouta : Maman sait le bien que je lui veux, mais quelque chose, au fond de ma conscience, ne me permet pas de commenter nos ncessits d'une manire diffrente, m'ajustant aux enseignements levs que la Doctrine nous grava dans le cur. Je ne peux pas comprendre le Christianisme sans notre intgration pratique dans les exemples du Christ. L'orienteur interrompit l'opration magntique.
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Perplexe devant la facilit avec laquelle la jeune fille avait reu les penses alors que j'avais pu observer la complexit dans les services de la psychographie, je fis part au guide ami des interrogations qui m'assaillaient l'esprit. Sans hsitation, Alexandre expliqua : Ici, Andr, vous observez le travail simple de la transmission mentale et vous ne pouvez oublier que l'change de la pense est un mouvement libre dans l'Univers. Dsincarns et incarns, dans tous les secteurs d'activit terrestre, vivent dans le mme gigantesque change d'ides. Chaque esprit est un vritable monde d'mission et de rception et chacun d'entre eux attire celui qui lui est similaire. Les tristes se complaisent avec les tristes, les ignorants se runissent, les criminels communient dans la mme sphre, les bons tablissent des liens rciproques de travail et de ralisation. Ici, nous avons le phnomne intuitif, qui, avec une intensit plus ou moins grande, est commun tous les individus, pas seulement sur le plan constructif, mais aussi dans le cercle des expressions moins leves. Nous avons sous les yeux une vieille s ur et son fils an plongs dans l'ambiance de la basse exploitation laquelle se livre des amis dsincarns, proies de l'ignorance et de l'infirmit, tablissant un commerce parfait de vibrations infrieures. Ils parlent sous l'influence de la dtermination des vampires malheureux, qui les ont transforms en htes en raison de leurs capacits physico-psychiques. Il reste galement notre analyse une jeune fille qui, prsentement, a atteint seize ans. Cependant, ses dispositions sont bien diffrentes. Elle arrive recevoir nos penses et les traduire en un langage difiant. Elle n'est pas proprement parler en service technique de la mdiumnit, mais dans le travail bni de la spiritualisation. Et indiquant la jeune personne entoure d'un merveilleux halo de lumire, il ajouta :
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Elle conserve encore son vase organique dans la mme puret avec laquelle elle l'a reu des bienfaiteurs spirituels qui la prparrent la prsente incarnation. Il n'a pas encore t conduit sur le plan des motions les plus fortes, et ses possibilits de rception, dans le domaine de l'intuition, gardent clart et mallabilit. Ses cellules se trouvent encore absolument libres des influences toxiques ; ses organes vocaux ne furent pas vicis par la mdisance, par la rvolte, par l'hypocrisie ; ses centres de sensibilit n'ont pas eu souffrir de dviations jusqu' prsent ; son systme nerveux jouit d'une harmonie enviable, et son c ur, entour de bons sentiments, communie avec les vrits ternelles, travers la croyance sincre et consolatrice. Et par ailleurs, n'ayant pas de dbits trs graves de par le pass, tat qui l'exempte du contact avec les entits perverses qui se dplacent dans l'ombre, elle peut reflter avec exactitude nos penses les plus intimes. Vivant bien plus par l'esprit, dans les conditions actuelles o elle se trouve, l'change magntique est suffisant pour qu'elle puisse traduire nos ides essentielles. Cela signifie-t-il, questionnai-je, que la jeune fille a une certaine puret et qu'elle continuera avec de telles facilits tout au long son existence ? Alexandre sourit et observa : Pas forcment. Elle conserve encore les bnfices qu'elle a ramens du plan spirituel et les cartes de la flicit demeurent encore entre ses mains pour extraire les meilleurs avantages dans le jeu de la vie, mais gagner ou de perdre ne dpendra que d'elle. La conscience est libre. Alors ne serait-il pas difficile, pour les personnes, de se prparer afin de recevoir l'influence suprieure ? D'une certaine faon, m'claira-t-il, toutes les mes droites, dans l'esprit du service et de l'quilibre, peuvent parfaitement communier avec les messagers divins et en
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recevoir les programmes de travail et d'illumination, indpendamment de la technique de la mdiumnit qui, prsentement, se dveloppe dans le monde. Il n'y a pas de privilgis dans la Cration mais il existe des travailleurs fidles, justement rcompenss. Fortement mu par les observations entendues, je sentis que mon esprit se perdait dans une mer de nouvelles dductions bnies.
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prs s'tre spar de sa mre et de sa s ur, le jeune homme prit le chemin de sa maison. Nous le suivmes de prs. Sa position de victime, entour par les deux formes obscures, me faisait souffrir. Les observations lies la microbiologie psychique m'avaient fortement impressionn. Je connaissais bien les altrations circulatoires dterminant l'embolie, l'infarctus, la gangrne. J'avais trait, en d'autres temps, d'innombrables cas d'infection, travers l'arthrite, les myosites, les ulcres gastriques et les abcs. J'avais examin attentivement, dans le domaine mdical, les manifestations du cancer, des tumeurs malignes, lors de processus pathologiques compliqus. J'avais vu de multiples manifestations microbiennes, dans le traitement de la lpre, de la syphilis, de la tuberculose. Bien souvent, en qualit de dfenseur de la vie, je restais de longues journes en duel avec la mort, sentant l'inutilit de ma technique profes-
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sionnelle dans l'attaque des virus tranges qui acclraient la destruction organique, se moquant de mes efforts. En qualit de mdecin, cependant, dans la majorit des cas, quand je pouvais encore compter avec la prodigieuse intervention de la Nature, j'entretenais la prsomption de connatre diverses normes de combat. Dans le diagnostique de la diphtrie, je n'hsitais pas utiliser le srum de Roux et je connaissais la valeur de la trachotomie pour le croup dclar. Pour les congestions, je n'oubliais pas d'intensifier la circulation. Concernant les eczmas, je me souvenais, sans aucune hsitation, des bains d'amidon, des pommades base de bismuth, et la mdication arsenicale et sulfureuse. Reconnaissant clairement un dme, je me rappelais de la vratrine, du calomel, de la cafine et de la thobromine, aprs avoir analys, en dtail, les symptmes. En cas de cancer, je pratiquais des interventions chirurgicales si les rayons X ne dmontraient pas une efficacit suffisante. Pour tous les symptmes, je savais utiliser rgimes et dites, applications diverses, isolation et interventions, mais ici ? En face de nous marchait un infirme. Sa diagnose tait diffrente. Elle chappait ma connaissance des symptmes et mes anciennes mthodes de soin. Cependant, c'tait un patient en trs grave situation. Des parasites obscurs taient visibles et on observait son dsespoir intrieur face au harclement incessant. N'y aurait-il pas de remde pour lui ? Serait-il abandonn et plus malheureux que les malades du monde ? Que faire pour le librer de ces douleurs terribles qui se manifestaient au travers d'inquitudes angoissantes et permanentes ? On avait dj pris soin des entits perturbes et souffrantes, adoucissant des peines atroces. Je n'ignorais pas les efforts constants de notre colonie spirituelle, afin d'attnuer les souffrances des dsincarns d'ordre infrieur, mais, ici, en vertu de la contribution magntique d'Alexandre, le grand et gnreux instructeur qui me suivait, j'observais un compagnon incar-
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n victime de singulires viciations. De quelle manire administrer le secours inespr ? Et, naturellement, de nouvelles rflexions me vinrent rapidement l'esprit. De pareilles expressions microbiennes accompagneraient-elles les dsincarns ? Attaqueraientelles l'me hors du corps ? Quand je me dbattais en amertumes inexprimables, dans les zones infrieures, j'avais certainement t victime des mmes influences cruelles. Toutefois, o se trouve le remde salutaire ? O se trouve le soulagement pour les angoisses de cette ampleur ? Rvlant un intrt paternel, Alexandre vint mon secours, m'clairant : Ces interrogations intimes, Andr, sont porteuses de grands biens pour votre c ur. Commencez observer les manifestations du vampirisme, lesquelles ne se circonscrivent pas qu'aux environnements des incarns. La quasitotalit des souffrances dans les zones infrieures lui doit son origine. Les cratures dtournes de la vrit et du bien, dans les longs chemins de l'volution, s'unissent les unes aux autres, pour la continuit des changes magntiques de basse classe. Les criminels aux nuances varies, les faibles de volont, les estropis du caractre, les malades volontaires, les obstins et rcalcitrants de toutes les situations et de tous les temps intgrent des communauts de souffrants et de pnitents de mme type, s'accrochant, pesamment, aux rgions invisibles l'il humain. Tous scrtent des forces dtestables et crent des formes horripilantes, parce que toute matire mentale est recouverte de force cratrice. Mais, objectai-je, je sens que le domaine mdical est bien plus grand aprs la mort du corps physique. Oui, tout fait, ragit mon interlocuteur, serein, quand nous comprendrons l'extension des ascendants moraux dans tous les vnements de la vie.
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Cependant, considrai-je, les nouvelles dcouvertes dans le domaine microbien m'horrifient. Que faire contre le vampirisme ? Comment lutter contre les forces mentales dgradantes ? Dans le monde, nous avons les cliniques spcialises, la technique chirurgicale, les antidotes de divers systmes curatifs. Mais ici ? Alexandre sourit, pensif, et parla aprs une pause plus longue : Conformment ce que nous vrifions, Andr, le traitement des temps anciens dans les temples, la foi dans les processus de Mdecine, dans les sicles passs, et la conception comme quoi les entits diaboliques provoquent les plus tranges infirmits chez l'homme, ne sont pas intgralement dnues de raison. Indubitablement, entre les Esprits incarns, les extriorisations mentales dpendent de l'quilibre du corps, comme la musique bonne et parfaite dpend de l'instrument fidle. Mais la science mdicale atteindra des culminances sublimes quand se vrifiera dans le corps transitoire l'ombre de l'me ternelle. Chaque cellule est l'instrument d'une vibration mentale dtermine. Nous sommes tous les hritiers du Pre qui cre, conserve, perfectionne, transforme ou dtruit et, journellement, avec notre potentiel gnrateur d'nergies latentes, nous crons, rnovons, amliorons ou dtruisons quelque chose. Cela justifie la surprise de vos raisonnements face au paysage nouveau qui se dessine sous vos yeux. La lutte du perfectionnement est trs vaste. Quant au combat systmatique du vampirisme, dans les multiples maladies de l'me, ici aussi, sur le plan de nos activits, les processus assainisseurs et curatifs de nature extrieure ne manquent pas ; cependant, examinant l'essence du sujet, nous sommes contraints de reconnatre que chaque fils de Dieu doit tre son propre mdecin et, jusqu' la pleine acceptation de cette vrit avec les applications de ses principes, l'individu sera sujet d'incessants dsquilibres.
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Comprenant mon tonnement, Alexandre indiqua le jeune homme qui se disposait pntrer l'intrieur de son foyer aprs un petit trajet pied, et dit : Il y a divers processus de mdication spirituelle contre le vampirisme que nous pourrions dvelopper en diverses directions ; mais pour vous fournir une dmonstration pratique, nous allons visiter la maison de notre ami. Vous connatrez le plus puissant antidote. Curieux, j'ai remarqu que les entits malheureuses se montraient, prsent, terriblement mal l'aise. Quelque chose les empchait d'accompagner leur victime l'intrieur. Naturellement, ajouta mon gnreux compagnon, vous savez dj que la prire trace des frontires vibratoires. Oui, j'avais dj observ des expriences de cet ordre. Ici, poursuivit-il, rside une s ur qui a la joie de cultiver la prire fervente et droite. Nous entrmes. Tandis que notre ami incarn se prparait entrer chez lui, Alexandre m'expliqua le motif de la sublime paix qui rgnait entre ces humbles murs. La demeure, dit-il, n'est pas seulement l'habitation des corps, mais, par-dessus tout, la rsidence des mes. Le sanctuaire domestique qui abrite des tres amoureux de la prire et des sentiments levs, se transforme en un sublime champ des plus belles floraisons et cueillettes spirituelles. Notre ami ne s'est pas encore quilibr dans les bases lgitimes de la vie, aprs d'extrmes vacillations et d'imprudentes expriences dans sa prime jeunesse ; toutefois, sa compagne, femme jeune et chrtienne, lui garantit une maison tranquille, avec sa prsence, par l'abondante et permanente mission de forces purificatrices et lumineuses dont son Esprit se nourrit. Je me trouvais minemment surpris. De fait, la tranquillit intrieure tait grande et confortable. Il y avait, en
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chaque angle des murs et en chaque objet isol, des vibrations de paix inaltrable. Le jeune homme entrait maintenant dans le modeste logis, naturellement dispos au repos nocturne. Alexandre me prit la main, paternellement, s'acheminant jusqu' la porte qui se ferma sans bruit, et battit, lgrement, comme si nous nous trouvions devant un sanctuaire que nous ne devions pntrer sans un religieux respect. Une trs jeune femme en qui je reconnaissais immdiatement l'pouse de notre compagnon, dlie du corps physique en plein sommeil, vint recevoir mon instructeur affectueusement. Aprs m'avoir salu, et grce la prsentation d'Alexandre, elle s'exclama, joviale : Je remercie Dieu de la possibilit de prier ensemble. Entrez. Je dsire transformer notre maison en temple vivant de Notre Seigneur. Nous entrmes dans la chambre et je contins mal ma surprise face la situation. ce mme instant, le jeune homme se glissait entre les draps, avec l'vidente attention de ne pas rveiller son pouse endormie. Je contemplai le cadre harmonieux et sanctifiant. Le lit s'entourait d'une intense luminosit. Je vis les fils tnus d'nergie magntique reliant l'me de notre noble amie sa forme physique, placidement couche. Excusez-moi, dit-elle, pleine de bont, fixant ses yeux sur l'instructeur, j'ai besoin maintenant de m'occuper de mes devoirs immdiats. Faites, Ceclia, dit Alexandre avec la tendresse d'un pre qui bnit, nous passons ici seulement pour vous rendre visite.
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Ceclia lui embrassa les mains et le pria : N'oubliez pas de nous faire profiter de vos bndictions. Alexandre sourit en silence et, pour quelques minutes, se maintint en mditation plus profonde. Et pendant qu'il se maintenait isol en lui-mme, j'observais la dlicate scne : l'pouse dlie du corps, s'assit la tte du lit et, au mme instant, le jeune homme comme si il ajustait les oreillers, posa la tte sur ses genoux spirituels. Cecilia, lui caressant la chevelure avec les mains, leva les yeux vers les Hauteurs, se rvlant en fervente prire. De sublimes lumires l'entourrent et je pus me syntoniser avec ses expressions les plus intimes, entendant la prire pour l'illumination du compagnon qu'elle paraissait aimer infiniment. Emu par la beaut de ses suppliques, je m'aperus avec surprise que son c ur se transformait en un foyer ardent de lumire duquel jaillissaient d'innombrables particules resplendissantes, se projetant sur le corps et sur l'me de l'poux avec la clrit de minuscules rayons. Les corpuscules rayonnants pntraient son organisme dans toutes les directions et, plus particulirement, dans la zone du sexe, o j'avais remarqu de grandes anomalies psychiques, concentres en masse, dtruisant les petites formes obscures et horripilantes du vampirisme dvorant. Les lments mortifres, cependant, ne restaient pas inactifs. Ils luttaient, dsesprment, contre les agents de la lumire. Le jeune homme, comme si il avait atteint un oasis, perdait son expression de fatigue angoisse. Il se montrait calme et, graduellement, chaque fois plus fort et heureux. Ses nergies essentielles restaures, il enlaa doucement son pouse amoureuse qui restait maternellement son ct et s'endormit, allgre. La scne d'intimit tait merveilleusement belle mes yeux.
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Je me prparai demander des explications quand l'instructeur m'appela dlicatement, m'entranant l'extrieur. Hors de la chambre, il me parla paternellement: Vous avez dj observ ce qu'il fallait. Maintenant, vous pourrez tirer vos propres conclusions. Oui, rtorquai-je, je suis tonn par ce que j'ai vu ; cependant, j'apprcierais d'couter vos considrations clairantes. Il n'y a aucun doute, continua l'orienteur, la prire est le plus efficace antidote contre le vampirisme. Elle n'est pas un mouvement mcanique des lvres, ni un disque se rptant facilement dans l'appareil de la pense. Elle est vibration, nergie, pouvoir. La crature qui prie, mobilisant ses propres forces, ralise des travaux d'une inexprimable signification. Pareil tat psychique rvle des forces ignores, notre origine divine et nous place en contact avec les sources suprieures. l'intrieur de cette ralisation, l'Esprit peut mettre, de n'importe quelle forme, des rayons d'un tonnant pouvoir. Aprs un bref intervalle, Alexandre considra, imprimant plus de force l'enseignement : Et vous ne pouvez ignorer que les propres formes infrieures de la Terre s'alimentent presque intgralement de rayons. Des millions de rayons cosmiques originaires des toiles et des plantes grandement distantes de la Terre, sans parler des rayons solaires, calorifiques et lumineux, que la science terrestre commence peine connatre, descendent sur le front humain, chaque minute. Les rayons gamma, provenant du radium qui se dsintgre sans cesse dans le sol, et ceux de diverses formes mis par l'eau et par les mtaux, atteignent les habitants de la Terre par les pieds, dterminant de considrables influences. Et, sur le
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plan horizontal, l'homme est sous l'action des rayons magntiques extrioriss par les vgtaux, les animaux et ses semblables. L'admiration m'imposa le silence, mais mon orienteur poursuivit, aprs un petit intervalle : Et les manations de nature psychique qui entourent l'Humanit en provenance des colonies d'tres dsincarns qui entourent la Terre ? chaque seconde, Andr, chacun de nous reoit des trillions de rayons d'ordres varis et nous mettons des forces qui nous sont particulires et qui vont agir, sur le plan de la vie, parfois en des rgions qui nous sont extrmement distantes. Dans ce cercle d'change incessant, les rayons divins, expdis par la prire sanctifiante, se convertissent en facteurs avancs de coopration efficiente et dfinitive dans la gurison du corps, dans la rnovation de l'me et dans l'illumination de la conscience. Toute prire leve est source de magntisme crateur et vivifiant, et toute crature qui cultive la prire, avec le juste quilibre du sentiment, se transforme, graduellement, en foyer irradiant d'nergies de la Divinit. Les lucidations de l'instructeur me touchrent profondment. Dsirant malgr tout m'assurer quant l'autre dtail de la sublime exprience, je demandai : Suffirait-il du recours de son pouse pour que notre malade retrouve l'quilibre psychique ? Alexandre sourit et rpondit : Laide de Cecilia est prcieuse pour notre compagnon, mais le potentiel d'mission divine appartient elle seule, comme le fruit incorruptible de ses efforts individuels. Cela signifie pour lui l'accroissement de misricorde qu'il devra annexer, en dfinitive, au patrimoine de sa personnalit, au travers de son propre travail. Recevoir l'aide du bien ne veut pas dire que le bnficiaire soit bon. Notre ami a
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besoin de se consacrer, avec ferveur, au profit des bndictions qu'il reoit, parce que, indniablement, toute coopration extrieure peut-tre interrompue et chaque fils de Dieu est hritier de possibilits sublimes et doit fonctionner comme son propre mdecin vigilant.
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demanda Alexandre, comme nous revenions vers la rue. Je peux disposer de plus de temps, rpondis-je. Mon intrt pour la continuit des instructions tait norme. Alexandre disposait de trs grandes expriences mdicales. Mes acquisitions dans ce domaine, en comparaison des siennes, taient de bien ples connaissances. J'ai aujourd'hui encore une assemble d'clair-
cissements pour nos frres incarns, continua l'orienteur, et si vous pouviez y comparatre, jen serais satisfait. Comment ne pas accepter ? Je suis en train d'apprendre et je ne dois pas perdre cette opportunit. Nous sommes sortis. Les entits perturbes se trouvaient toujours la porte, donnant l'image de quelqu'un qui attend une brche pour entrer.
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Alexandre continuant son discours difiant, nous nous mmes marcher lentement, comme quand nous tions la Surface. Nous tions aux premires minutes de l'aube. Les passants dsincarns taient en grand nombre. La majorit, de nature infrieure, portait des vtements obscurs, mais, par endroits, nous tions face des groupes lumineux qui passaient, rapides, en services dont l'importance se devinait. Il y a toujours des affaires urgentes dans l'aide opportune nos amis de la Surface, commenta mon instructeur, et, dans la majorit des cas, notre concours est plus efficace la nuit, quand les rayons solaires directs ne dsintgrent pas certains mesures de notre coopration Il n'avait pas termin que s'approcha de nous, de manire inattendue, une sympathique petite vieille dame. Justina, ma sur, que le Seigneur vous bnisse ! la salua l'orienteur, aimable. L'entit amie, dont le regard dmontrait beaucoup d'inquitude, rpondit avec un affectueux respect et s'expliqua : Alexandre, j'ai un urgent besoin de votre aide et je suis venue votre rencontre. Excusez-moi. Et, avant que l'instructeur ne puisse sonder verbalement son affliction, notre interlocutrice continua: Mon fils Antonio se trouve dans un tat extrmement grave prsent, c'tait Alexandre qui l'interrompait : Je devine ce qui s'est pass. Quand je lui ai rendu visite, le mois pass, j'ai not des perturbations circulatoires. Oui, oui, continua la mre afflige. Antonio vit dans un cercle de penses trs dsordonnes, malgr un bon
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ur. Et aujourd'hui, il a amen dans le lit de repos tant de c proccupations dplaces, tant d'angoisses inutiles, que ses crations mentales se sont transformes en vritables tortures. En vain je l'ai aid avec mes humbles moyens; malheureusement, son dsquilibre intrieur est si grand que toute ma collaboration se rvla inutile, lui laissant le cerveau sous la menace d'une effusion mortelle. Et sentant la gravit de l'instant, elle ajouta, triste : Oh Alexandre, je sais bien que nous devons subordonner nos dsirs aux desseins de Dieu. Toutefois, mon fils a besoin de quelques jours en plus sur Terre. Je crois qu'en deux mois, j'arriverais indirectement trouver la solution de tous les problmes qui affectent la paix de la famille. Votre autorit peut nous aider ! Votrec ur difi en Christ demeure en condition de nous apporter le bien !... Reconnaissant l'urgence du sujet, l'orienteur s'exclama : Allons-y ! Nous n'avons pas une seconde perdre ! Quelques instants plus tard, nous pntrions dans la rsidence confortable. La vieille femme, afflige, nous conduisit une alcve spacieuse o le fils, chef de la maison, reposait enfonc dans des draps blancs, me donnant l'impression caractristique d'un moribond. Antonio paraissait proche des soixante-dix ans et affichait tous les signaux d'une artriosclrose avance. La situation tait, maintenant, trs ducative pour moi qui entrait dans un cercle prcieux d'observations nouvelles. J'identifiais parfaitement l'tat de pr-agonie, dans toutes ses manifestations physico-spirituelles. L'me confuse, inconsciente, se dplaait avec difficult, pratiquement totalement extriorise, jointe au corps immobile, avec une respiration difficile.
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Alors qu'Alexandre s'inclinait paternellement sur lui, je vis que nous tions en face d'une thrombose extrmement prilleuse pour tre localise dans l'une des artres qui irriguent le cortex moteur du cerveau. L'apoplexie ne s'tait pas faite attendre. Encore quelques instants et la victime se serait dsincarne. Alexandre, qui centralisait toute son attention sur le malade, toucha son cerveau spirituel et parla avec une autorit sereine : Antonio, maintenez-vous vigilant ! Notre aide demande votre collaboration ! Le moribond, partiellement dli du corps, ouvrit les yeux hors de l'enveloppe corporelle, lui permettant d'avoir de vagues notions de conscience. L'instructeur poursuivit : Cet accident s'est produit cause de vos propres penses en conflit injustifiable. Vos proccupations excessives crrent des lments de dsorganisation crbrale. Intensifiez le dsir de reprendre les cellules physiques pendant que nous nous prparons afin de vous aider. Ce moment est dcisif pour vos besoins. L'interpell ne rpondit pas, mais je vis qu'il comprenait l'avertissement, au fond des forces de la conscience, le plaant en bonne condition pour collaborer en sa propre faveur. Ensuite, l'orienteur commena des oprations magntiques compliques, dans le corps inanim, administrant des nergies nouvelles l'pine dorsale. Passs quelques instants, il plaa une main le long du foie et, plus tard, la laissant sur le cerveau physique, bien la hauteur de la zone motrice, il m'appela et dit : Andr, restez en prire, cooprant avec nous. Je convoquerai quelques frres en service cette nuit pour nous aider.
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Et il prcisa aprs avoir mdit quelques secondes : Le groupe de Frre Francisco ne peut-tre bien loin. Disant cela, Alexandre prit une attitude de profonde concentration de la pense. Il ne se passa pas plus d'une minute qu'une petite expdition de huit entits, quatre compagnons et quatre s urs, pntra l'enceinte domestique, en un silence religieux. Nous nous salumes tous, brivement, et mon instructeur se dirigea, attentif, vers l'entit qui avait les attributions de chef. Francisco, nous avons besoin ici des manations de quelqu'un de nos amis incarns, dont le vhicule matriel serait maintenant en repos quilibr. Et au fur et mesure que le nouveau frre observait, avec attention, l'agonisant, Alexandre ajouta : Comme vous pouvez l'observer, nous sommes en face d'un cas trs grave. Il faut tre trs critique dans le choix du donneur de fluides. Le dirigeant des secouristes rflchit un moment et dit : Nous avons un compagnon qui nous servira raisonnablement. Il s'agit d'Afonso. Pendant que j'irai le chercher, notre groupe aidera votre action curative, mettant des forces de collaboration magntique, travers la prire. Francisco s'absenta immdiatement. cet instant, la vieille femme s'approcha de l'instructeur et dit avec respect : Si il faut des fluides de nos frres incarns, qui sait, nous pourrions nous servir du concours de mes petites-filles qui se reposent dans les chambres proches ?
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Non, rpondit Alexandre, dlicatement, non, elles ne rpondraient pas aux exigences en cours. Nous avons besoin de quelqu'un suffisamment quilibr dans le champ mental. La mre, inquite, se tint l'cart, s'essuyant les yeux. Rpondant un signe affectueux de l'orienteur, je me suis approch, observant le malade de plus prs, me maintenant tout de mme en prire. Cela fait vingt ans qu'Antonio est veuf, expliqua Alexandre, et il est l'aube de venir avec nous, sur le plan spirituel. Mais notre ami a besoin de quelques jours en plus dans la sphre terrestre pour laisser quelques problmes srieux convenablement rsolus. Le Seigneur nous concdera la satisfaction de collaborer au relvement provisoire de ses forces. Et tait-ce parce que je m'arrtais observer le groupe d'entits qui priaient, silencieuses, ou en raison de la prtention d'apprendre avec les nouveaux enseignements, l'instructeur m'claira : Nous avons ici le groupe du Frre Francisco. Il s'agit d'une des innombrables troupes de service qui nous prtent coopration. De nombreux compagnons se consacrent aux travaux de cette nature, principalement la nuit, quand nos activits d'aide peuvent tres plus intenses. Un vritable monde d'interrogations m'assommait le cerveau, afin de solutionner les questions du moment ; nanmoins, comprenant la gravit de l'instant, face au travail pour lequel nous fmes appels, je me rsolus rester silencieux. Peu de temps scoula avant que Francisco ne revienne suivi de quelqu'un. Il s'agissait du compagnon incarn auquel Alexandre s'tait rfr.
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Il n'y eut pas de temps pour les salutations. Prenant sa main, l'orienteur le conduisit immdiatement au chevet du mourrant, lui disant avec une autorit affectueuse : Afonso, nous n'avons pas une seconde perdre. Placez vos deux mains sur le front du malade et restez en prire. L'interpell ne sourcilla pas. Me donnant l'impression d'un vtran des services d'assistance, il paraissait ne pas se proccuper de notre prsence, se concentrant seulement sur le devoir accomplir. C'est alors que je vis Alexandre fonctionner comme un vritable magntiseur. Me rappelant mes anciens travaux mdicaux dans les cas extrmes de transfusion de sang, je le vis parfaitement s'efforcer de transfrer les fluides d'Afonso vers l'organisme d'Antonio, dj mourant. En qualit de disciple, amplifiant mes facults d'analyse grce ces prcieuses leons, je vis que le visage de l'infirme se transformait graduellement. mesure que l'instructeur agitait ses mains sur le cerveau d'Antnio, celui-ci rvlait des signaux croissants d'amlioration. Je vis, avec une grande surprise, que sa forme prispritale sunissait tout doucement sa forme physique, s'intgrant, harmonieusement, l'une dans l'autre, comme si elles taient, de nouveau, en processus de rajustement, cellule par cellule. Aprs un quart d'heure, selon mon calcul du temps, la laborieuse intervention magntique tait termine et Alexandre, appelant la vieille femme, prcisa : Justina, le caillot finit d'tre rabsorb et nous avons russi secourir l'artre avec nos recours, mais Antnio aura, au maximum, cinq mois en plus de prsence sur la Terre. Si vous avez demand cette aide pour l'aider rsoudre des affaires urgentes, ne perdez pas les occasions,
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parce que les rparations de cet instant ne dureront pas plus de cent cinquante jours. Et n'oubliez pas de le prvenir, par les processus intuitifs notre porte, quant l'attention qu'il devra porter sur le terrain des proccupations excessives, principalement la nuit, quand se produisent les phnomnes dsastreux les plus srieux de la circulation, en vue de l'intelligence de nombreuses personnes qui se servent des heures sacres du repos physique pour la cration de cruels fantmes, dans le champ vivant de la pense. Si notre ami ne se proccupe pas de l'auto-correction, il mourra peut-tre avant cinq mois. Toute prcaution est indispensable. La mre remercia, mue, en larmes de contentement. Alexandre recommanda au secouriste incarn qu'il retirt ses mains du front de l'infirme et je vis alors l'inattendu. Notre ami gravement malade, rintgrant ses fonctions organiques, avec toute l'harmonie possible, ouvrit ses yeux physiques comme si il tait profondment ivre, et commena crier d'une voix de stentor : Au secours ! Au secours ! Aidez-moi pour l'amour de Dieu ! Je meurs, je meurs ! Vtues de blanc, les filles clines et sensibles qui venaient s'occuper de leur pre angoiss accoururent, effrayes et tremblantes. Papa ! Papa ! s'exclamrent-elles, larmoyantes, que s'est-il pass ? Je suis en train de mourir ! clamait l'infirme, d'une voix poignante. Appelez le mdecin Vite ! Mais que sens-tu, papa ? d'entres-elles dans un sanglot convulsif. demanda l'une
Je me sens mourir, j'ai la tte qui me tourne, et je suis incapable de penser Grand tait l'empressement des incarns qui passaient travers nous dans un tapage indescriptible, se
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heurtant les uns aux autres, sans le moindre signe de conscience quant notre prsence ici. Alexandre demanda au Frre Francisco de fournir les instructions Afonso pour que celui-ci retourne au foyer puis il me dit, souriant face la surprise que l'attitude alarmante des jeunes filles me causait : Gnralement, quand nos amis incarns crient, pleurant, pour recevoir du secours, notre service d'assistance se trouve dj ralis. Partons. Le malade, moiti lucide, demeurait inquiet pendant que le tlphone sonnait, cooprant pour la visite imminente du mdecin. La vieille femme prit cong de nous, avec motion, restant auprs de l'infirme, veillant, dvoue et humble. Une fois sur la voie publique, je demandai l'instructeur qu'il me mette en contact plus proche avec Frre Francisco, qui nous accompagnait, serviable. Alexandre, affable comme toujours, accda mes dsirs. Notre petite expdition, claira le chef du groupe, aprs avoir chang avec moi des paroles pleines de cordialit, est une des innombrables quipes de secours qui collaborent dans les cercles de la Surface. Nous sommes des milliers de serviteurs, dans ces conditions, lis diverses rgions spirituelles plus leves. Votre groupe, demandai-je, vient de notre colonie ? Oui. Et nous avons nos activits entrelaces avec les tches de divers instructeurs de Nosso Lar .
1 Colonie spirituelle dont il est question dans le premier livre d'Andr Luiz, ayant ce titre Nosso Lar ouvrage dite par le mme diteur. 1
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Et y a-t-il des tches spcialises pour chaque groupe de cette nature ? Parfaitement. Le ntre, par exemple, fit remarquer Francisco, aimablement, se destine au rconfort des malades et des agonisants. De manire gnrale, les conditions de lutte pour les infirmes sont plus difficiles la nuit. Les rayons solaires, pendant les heures diurnes, dtruisent une grande partie des crations mentales infrieures des malades en tat fragile, la mme chose ne se produisant plus la nuit, quand le magntisme lunaire favorise les crations de n'importe quelle espce, bonne ou mauvaise. Pour cette raison, notre effort se doit d'tre vigilant. Presque personne dans le cercle de nos frres incarns ne connat l'tendue de nos travaux de secours. Ils demeurent dans un champ de vibrations bien diffrentes des ntres et ils ne peuvent saisir ni percevoir notre aide. Mais cela n'a pas d'importance. D'autres bienfaiteurs, bien plus levs que ceux dont nous pouvons avoir une connaissance directe, veillent sur nous et nous inspirent, avec dvotion, dans le domaine des obligations communes, sans que nous puissions en voir la forme d'expression dans les travaux relevants des desseins divins. Et peut-tre parce que je souriais, admirant son idal de renoncement serein et sanctifiant, mon interlocuteur sourit galement et ajouta : Oui, mon ami, rclamer comprhension et rsultats des individus et situations, encore incapables de nous les donner, constitue une exigence plus cruelle que la demande de rcompenses immdiates. C'tait bien la vrit convaincante. Le Frre Francisco se maintenait dans la logique la plus leve. Ceux qui aident quelqu'un, intresss par la reconnaissance ou la compensation, demeurent les yeux ferms au concours divin et invisible qu'ils reoivent d'En Haut. Ils exigent que d'autres reconnaissent leur position de bienfaiteurs, mais ne
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se rappellent jamais que des amis sages et affectueux leur offrent la meilleure coopration des plans suprieurs, sans leur rclamer la moindre note de gratitude personnelle. Ils sont nombreux les frres semblables, continua mon interlocuteur, interrompant mes rflexions intrieure, qui se runissent, aprs la mort du corps, dans des tches de soutien fraternel, ds qu'ils atteignent les premiers degrs de l'escalier de la purification. De ce qu'il m'est possible de juger, de tels travaux en faveur des hommes sont des plus difiants et dignes. Les compagnons incarns ne peuvent que rarement comprendre les afflictions des infirmes en position dsespre ou des mourants prts partir quand ils sont en excellente condition de sant physique. Mais nous autres, dans le cadre de ralits plus fortes, nous savons quil est bien souvent possible d'effectuer des ralisations vraiment sublimes de nature spirituelle, en peu de jours, dans ces circonstances, aprs de longues annes d'activits inutiles. Sur le lit de mort, les cratures sont plus humaines et plus dociles. On dirait que la maladie intransigeante affaiblie les instincts les plus bas, attnue les ardeurs les plus vives des passions infrieures, dsanimalise l'me, lui ouvrant tout autour des interstices bnis par o pntre la lumire infinie. Et la douleur va, renversant les lourdes murailles de l'indiffrence, de l'gosme cristallis et de l'amour-propre excessif. Alors, la grande comprhension devient possible. Des leons admirables atteignent la crature qui, bien qu'avec pleur, peroit la grandeur de l'hritage divin. Son hrosme s'accentue et en son c ur et pour toujours, des messages vivants d'amour et de sagesse se gravent. Dans l'paisse nuit de l'agonie commence briller l'aurore de la vie ternelle. Et ces clarts indistinctes, nos principes sont facilement accepts, la sensibilit dmontre de sublimes caractristiques et la lumire immortelle lance des jaillissements d'un pouvoir infini dans les recoins de l'esprit.
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Mon interlocuteur fit une longue pause et conclut : De cette manire, nous arrivons effectuer un service d'assistance efficace, vhiculant de nouvelles valeurs dans le champ de la fraternit et du bien lgitime. N'avez-vous jamais observ la patience inespre de graves malades, le calme de certains infirmes incurables et la suprme acceptation de la majorit des mourants ? Bien souvent, de pareilles difications, incomprhensibles pour les incarns qui les entourent, constituent le fruit de l'effort de nos groupes de secours itinrants. Francisco avait nonc de sublimes vrits. De fait, la srnit des malades en situation dsespre et la rsignation inexplicable des agonisants, absolument distants de la foi religieuse, ne pouvaient avoir d'autre origine. La bont divine est infinie et il y a toujours de gnreuses manifestations de la Providence Paternelle de Dieu, rconfortant les tristes, calmant les dsesprs, secourant les ignorants et bnissant les malheureux.
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quelques minutes de conversation enchanteresse, Frre Francisco s'approcha de mon orienteur, se renseignant sur les objectifs de la runion de la nuit. Oui,claira Alexandre, affable, nous aurons un travail d'orientation gnrale auprs de certains de nos amis,concernant les problmes de mdiumnit et de psychisme, sans dtails particuliers. Si vous nous le permettez, dit son interlocuteur, je souhaiterai amener quelques compagnons qui collaborent frquemment avec nous. Ce serait pour nous une grande satisfaction de les voir profiter du temps de sommeil physique. Sans aucun problme. Le service d'aujourd'hui est destin la prparation de nos cooprateurs, encore incarns la Surface. Nous serons votre disposition et recevrons vos auxiliaires avec allgresse.
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Francisco remercia, sensible, et demanda : Pourrons-nous nous en occuper ? Immdiatement, rpliqua l'instructeur, sans hsitation. Conduisez vos amis au site que vous connaissez. Le groupe de secouristes s'loigna, me laissant un vritable monde de penses nouvelles. Selon des informations antrieures, Alexandre dirigerait, cette nuit l, une petite assemble d'tudiants et, ds que nous nous retrouvmes seuls, il m'expliqua, serviable : Notre groupe d'tudiants terrestres possde dj un certain nombre de personnes ; cependant, il manque certaines qualits essentielles pour fonctionner avec un plein profit. En vue de cela, il est indispensable de doter les compagnons de connaissances plus constructives. Et, jugeant utile de me fournir des informations personnelles destines ma propre comprhension, il ajouta gentiment : Rpondant aux injonctions de cet ordre, j'ai tabli un cours d'claircissement mthodique pour amliorer la situation. Tous ne savent pas profiter des heures du sommeil physique pour la stimulation de telles acquisitions, mais si quelques cultivateurs plus courageux ne se disposent pas cultiver les semences afin de commencer, plus tard, la culture intensive, jamais la communaut rurale n'atteindra l'agriculture fertile. Et souriant, il fit valoir : Nous comptons, dans notre centre d'tudes, avec un nombre suprieur trois cents personnes ; toutefois, peine trente-deux arrivent briser les toiles des plus basses sensations physiologiques, pour assimiler nos leons. Certaines nuits, on peut mme voir quelques-uns d'entre eux rompre leurs engagements, rpondant aux sductions communes,
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rduisant encore plus la frquentation gnrale. En compensation, il y a de temps en temps l'apparition fortuite d'autres compagnons, comme cela a lieu ce soir avec Frre Francisco qui nous amnera quelques amis. Et les frres qui comparaissent, demandai-je, curieux, conservent le souvenir intgral des services partags, des tudes effectues et des observations entendues ? Alexandre pensa un moment et considra : Plus tard, l'exprience vous montrera combien est rduite la capacit sensorielle. L'homme ternel garde le souvenir complet et conservera tous les enseignements, les intensifiant et les valorisant, en accord avec l'tat volutif qui lui est propre. L'homme physique, par contre, esclave des limitations ncessaires, ne peut aller si loin. Le cerveau de chair, par les injonctions de la lutte laquelle l'Esprit a t appel vivre, est un appareil au potentiel rduit, dpendant beaucoup de l'illumination de son dtenteur, auquel se rfre la fixation de bndictions divines dtermines. De cette manire, Andr, la mmorisation de telles rminiscences, dans le livre temporaire des cellules crbrales, est bien diffrente parmi les disciples, variant d'une me l'autre. Nanmoins, il me revient d'ajouter que dans la mmoire de tous les frres de bonne volont demeurera, de toute manire, le bnfice, mme si durant la priode de veille, ils n'arrivent pas en dterminer l'origine. Les leons, du genre de celle laquelle vous assisterez cette nuit, sont les messagres d'inexprimables utilits pratiques. En se rveillant ensuite, la Surface, les apprentis exprimentent soulagement, repos et esprance, connaissant de nouvelles valeurs ducatives. Il est certain qu'ils ne peuvent pas revivre les dtails, mais ils garderont l'essentiel, se sentiront revigors, d'une manire qui leur paratra inexplicable, pas seulement pour reprendre la lutte journalire dans le corps physique, mais aussi pour en faire bnficier leur prochain
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et combattre, avec succs, leurs propres imperfections. Leurs penses se trouveront plus claires, leurs sentiments plus levs et leurs prires plus respectueuses et productives, enrichissant leurs observations et leurs travaux de chaque jour. Il est regrettable que tous les membres du groupe ne puissent pas frquenter, en masse, les instructions de cette nature, dis-je, profitant d'une pause plus longue. Le fait que se rassemblent plus de trois cents personnes pour les mmes fins sanctificatrices, recevant ensemble de sublimes bndictions d'illumination, aurait une signification extraordinaire. Sans aucun doute, ragit mon orienteur, avec l'optimisme de toujours. Cependant, nous ne pouvons faire violence personne. Toute lvation reprsente une monte et toute monte demande un effort d'ascension. Si nos amis ne profitent pas de la force qui leur est particulire, si ils mprisent leurs propres droits divins, cause de l'oubli et parfois du fait qu'ils dtestent les saints devoirs que le Pre leur a confis, comment agir en leur faveur si la loi primordiale de la vie est la ralisation divine et ternelle pour chacun d'entre nous ? L'observation tait profonde et indiscutable. ce moment, nous arrivmes devant un vaste difice, impressionnant par ses lignes modestes, bien que dbordant de lumire. Allons maintenant au travail ! invita Alexandre, rsolut. Mais, objectai-je, les cours ne s'effectueront pas au sige du groupement o se droulent les services qui sont sous votre responsabilit ? Si le travail, rpondit-il, avenant, avait t purement consacr aux entits libres du corps matriel, nous
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pourrions dvelopper nos efforts, l-bas, avec le meilleur succs, mais, dans le cas prsent, nous devons nous occuper de frres encore incarns qui viennent jusqu' nous dans des conditions trs trs spciales, et nous avons besoin de profiter des ressources magntiques des amis qui, galement, se trouvent encore dans la lutte sur Terre. Et arrivs devant la porte d'entre, o s'activait un grand nombre de compagnons de notre plan, mon instructeur m'expliqua : Nous avons ici une noble institution spirite, au service des ncessiteux, des tristes et des souffrants. L'esprit sacr de la famille vanglique demeure vivant dans cette maison de l'amour chrtien que le Spiritisme rigea, par l'intermdiaire d'une vritable missionnaire du Christ. Nos travaux se drouleront ici avec plus d'efficacit en relation aux objectifs auxquels ils se destinent. Comme il est intressant de constater le fait que nous ayons besoin des ambiances domestiques pour l'instruction des compagnons incarns ! ai-je ajout. Oui, commenta Alexandre, avec une sagesse leve, vous ne pouvez oublier que les grands enseignements du Matre lui-mme ont t administrs au sein de la famille. La premire institution visible du Christianisme fut le foyer pauvre de Simon Pierre, Cafarnam. Une des premires manifestations de Notre Seigneur, devant le peuple, a t la multiplication des joies familiales, pendant des noces, sous la pleine protection du foyer. De nombreuses fois, Jsus visita les maisons des pcheurs pnitents, allumant de nouvelles lumires dans les c urs. L'ultime runion avec les disciples se produisit dans le cnacle domestique. Le premier centre de service chrtien Jrusalem fut, encore, le logis simple de Pierre, alors transform en bastion inexpugnable de la foi nouvelle. Indniablement, tout temple de pierre, dignement dirig, fonctionne comme un phare au sein des
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ombres, indiquant les droits chemins aux navigateurs du monde, mais nous ne pouvons oublier que le mouvement vital des ides et des ralisations se base sur l'glise vivante de l'esprit, dans le cur du peuple de Dieu. Sans adhsion du sentiment populaire, dans la sphre de la croyance vcue l'intrieur de chacun, n'importe quelle manifestation religieuse se rduit un simple culte extrieur. Pour cela mme, Andr, dans le futur de l'Humanit, les temples matriels du Christianisme seront transforms en glisescoles, glises-orphelinats, glises-hpitaux, o non seulement le sacerdoce de la foi vhicule la parole d'interprtation, mais o l'enfant rencontre soutien et claircissement, le jeune la prparation ncessaire pour les ralisations dignes du caractre et du sentiment, le malade le remde salutaire, l'ignorant la lumire, le vieillard la protection et l'esprance. Le Spiritisme vanglique est aussi un grand restaurateur des antiques glises apostoliques, travailleuses et pleines damour. Ses interprtes fidles seront de prcieux auxiliaires pour la transformation des parlements thologiques dans les acadmies de la spiritualit, pour la transformation des cathdrales de pierre en foyers accueillants de Jsus. J'aurais donn tout ce qui tait ma porte afin de continuer couter les analyses enchanteresses de l'orienteur, mais, cet instant, nous venions de franchir l'entre. Je remarquai qu'il manquait peine cinq minutes pour arriver deux heures du matin. Par le grand nombre d'entits qui venaient, rapides, notre rencontre, je me rendis compte qu'il y avait un intrt norme autour de la discussion instructive de cette nuit. Il ne se trouvait pas seulement prsent les apprentis lis directement l'effort d'Alexandre, mais galement d'autres amis, amens jusqu'ici par des frres du plan spirituel. Un petit groupe de compagnons se forma autour de nous, avec plus d'intimit, et l'un d'entre eux, se dtachant
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des autres de manire significative vint converser avec Alexandre. Tous ne sont pas encore arrivs ? demanda l'instructeur, avec un intrt affectueux, aprs avoir chang les premires impressions. Je perus clairement qu'il se rfrait aux frres incarns qui devaient se prsenter dans le nombre des personnes frquentant le groupe dont il tait un des directeurs spirituels. peine deux compagnons manquent lappel, rpondit l'interpell. Jusqu' maintenant, Vieira et Marcondes ne sont pas encore arrivs. Il urge de commencer les travaux, s'exclama Alexandre, sans affectation, nous devons avoir termin quatre heures maximum. Et, montrant un singulier intrt amical, il ajouta: Qui sait si ils n'ont pas t victimes d'un accident ? Il convient de rester positif. Dans l'esprit de calme dcision qui lui est caractristique, il recommanda l'auxiliaire qui lui avait donn les informations : Sertorio, pendant que je vais finir de prendre quelques mesures pour les instructions de la nuit, allez voir ce qui se passe. Respectueux, le subordonn interrogea : Dans le cas o nos frres seraient sous l'influence d'entits criminelles, comment dois-je procder ? Laissez-les alors o ils seront, rpliqua l'instructeur, rsolu ; le moment ne se prte pas aux conversations avec ceux qui s'attachent, dlibrment, au plan infrieur. Le tra-
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vail termin, vous pourrez vous-mme pourvoir aux mesures ncessaires. Le messager se prpara partir quand l'orienteur, percevant mon ardent intrt pour l'accompagner, ajouta : Si vous le souhaitez, Andr, vous pouvez vous joindre l'missaire en service, collaborant sa tche. Sertorio prendra plaisir votre compagnie. Je le remerciai extrmement satisfait et j'embrassai son auxiliaire qui me sourit, accueillant. Nous sortmes. Il tait indispensable de rpondre cette charge avec promptitude ; toutefois, satisfaisant ma curiosit, Sertorio expliqua, gnreux : Quand nous sommes incarns, la Surface, nous n'avons pas suffisamment conscience des services raliss durant le sommeil physique ; pourtant, ces travaux sont inexprimables et immenses. Si tous les hommes eussent srieusement estim la valeur de la prparation spirituelle, face un tel genre de tche, il est certain qu'ils effectueraient les conqutes les plus brillantes, dans les domaines psychiques, mme en se trouvant encore lis aux enveloppes infrieures. Mais malheureusement, la majorit profite, inconsciemment, du repos nocturne pour sortir, la chasse des motions frivoles ou les moins dignes. Ils relchent leurs propres dfenses, et certaines impulsions, longuement endormies durant la veille, s'garent dans toutes les directions par manque d'ducation spirituelle vritablement sentie et vcue. Intress par des claircissements complets, je demandai : Toutefois, ceci arrive-t-il avec des apprentis des cours avancs de Spiritualisme ? Des lves d'un instructeur
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de l'ordre d'Alexandre pourraient-ils tre victimes de ces tromperies ? Pourquoi pas ? rpondit Sertorio, fraternellement. Concernant cette possibilit, n'ayez aucun doute. Combien prchent la vrit sans y adhrer intimement ? Combien rptent des formules d'esprance et de paix, dsesprant et perscutant, au fond de leur c ur ? Il y a toujours de nombreux appels dans tous les secteurs de construction et de perfectionnement du monde ! Les lus , malgr tout, sont toujours peu nombreux. Compltant sa pense, de manire en retirer toute fausse notion de particularisme dans l' uvre divine, Sertorio ajouta : Et nous avons besoin de rajuster nos dfinitions concernant les lus . Les compagnons ainsi qualifis ne sont pas favoriss spcialement par la grce divine, qui est toujours la mme source de bndictions pour tous. Nous savons que le choix , dans n'importe quel travail constructif, n'exclue pas la qualit , et si l'homme n'offre pas la qualit suprieure pour le service divin, d'aucune manire il ne doit attendre la distinction d'tre choisi. Il en infre, donc, que Dieu appelle tous ses fils cooprer son uvre auguste, mais seulement les dvous, les persistants, les laborieux et les fidles construisent les qualits ternelles qui les rendent dignes des grandes tches. Et, reconnaissant que les qualits sont les fruits de nos constructions, jamais nous ne pourrons oublier que le choix divin commencera par l'effort de chacun. La thse du compagnon tait trs intressante et ducative, mais nous avions atteint un petit difice, en face duquel Sertorio s'arrta et dit: Il s'agit de la rsidence de Vieira. Voyons ce qui se passe.
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Je l'accompagnai en silence. Rapidement, nous nous trouvions dans une chambre confortable o dormait un homme g, faisant un bruit singulier. Bien que tous deux taient partiellement dlis, le corps prisprital se voyait parfaitement uni la forme physique. son ct demeurait une entit singulire, habille de vtements absolument noirs. Je remarquai que le compagnon endormi restait sous les influences d'un douloureux effroi. Des cris aigus s'chappaient de sa gorge. Il s'touffait, avec angoisse, pendant que l'obscure entit faisait des gestes que je ne parvenais pas comprendre. Sertorio s'approcha de moi et observa : Vieira est en train de souffrir un cruel cauchemar. Et indiquant l'trange entit : Je crois qu'il aura amen jusqu'ici le visiteur qui l'effraye. Avec effet, trs dlicatement, mon interlocuteur commena dialoguer avec l'entit de douleur : Mon ami, tes-vous un parent du compagnon endormi ? Non, non. Nous sommes de vieilles connaissances. Et avec une grande impatience, elle ajouta : Cette nuit, Vieira m'a appel avec ses souvenirs rptitifs et m'a accus de fautes que je n'ai pas commises, en conversant tourdiment avec la famille. Comme il est naturel, cela m'a dgot. Ce que j'ai souffert aprs la mort n'a pas t suffisant ? Ai-je encore besoin d'entendre de faux tmoignages d'amis mdisants ? Je ne m'attendais pas une telle conduite de sa part, en vertu des relations affectives qui unissaient nos familles, depuis quelques annes. Vieira a toujours t une personne de confiance pour moi. En raison
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de la surprise, j'ai dcid de l'attendre dans les moments de sommeil, afin de lui fournir les claircissements ncessaires. L'trange visiteur, cependant, fit une pause, sourit ironiquement, et continua : Cela dit, depuis le moment o je me suis mis lui expliquer la situation du pass, l'informant quant aux vritables mobiles de mes initiatives et rsolutions dans la vie corporelle, pour qu'il cesse de calomnier mon nom, bien que ce ne fut pas dans ses intentions, Vieira fit ce visage d'effroi que vous voyez et il semble ne pas dsirer entendre mes vrits. Intress par les nouvelles leons, je me suis approch de l'ami dont le corps se reposait en position horizontale, et j'en sentis la sueur froide imbibant les draps. Il ne semblait pas comprendre convenablement l'aide qui lui tait apporte, nous fixant avec surprise et anxit, intensifiant, encore plus, les gmissements plaintifs qui s'chappaient de sa bouche. Sentant la silencieuse dsapprobation de Sertorio, l'habitant des zones infrieures lui adressa la parole de manire spciale : Vous croyez que nous devons entendre, impassibles, les quolibets de l'insouciance ? L'ami infidle qui profite de ce qu'impose la mort pour calomnier et humilier n'est-il pas passible de censure et de punition ? Si Vieira s'est senti le droit de m'accuser, mconnaissant certaines particularits du problme de ma vie prive, n'est-il pas juste qu'il supporte mes claircissements jusqu' la fin ? Ne sait-il pas, par hasard, que les morts restent vivants ? Ignore-t-il, peut-tre, que la mmoire de chaque compagnon doit tre sacre ? Pensez-vous ! je l'ai moi-mme dj entendu, en ma nouvelle condition de dsincarn, faire de longues dissertations relatives au respect que nous nous devons les uns aux autre s
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Vous ne reconnaissez donc pas que j'ai de justes motifs pour exiger une comprhension lgitime ? ! L'interpell esquissa un geste de complaisance et observa : Peut-tre avez-vous raison, mon cher. Toutefois, je crois que vous devriez excuser votre ami ! Comment exiger des autres une conduite rigoureusement correcte si nous ne sommes pas encore des tres irrprochables ? Restez calme, soyons charitables les uns avec les autres !... Et, pendant que l'entit se disposait mditer sur les paroles entendues, Sertorio me parla discrtement : Vieira ne pourra se prsenter cette nuit aux travaux. Je ne pus rprimer la mauvaise impression que la scne me causait et, peut-tre parce que je faisais un regard suppliant, plaidant la cause du pauvre frre qui en tait presque se dsincarner de peur, l'auxiliaire d'Alexandre poursuivit : Retirer violemment la visite, dont il a lui-mme favoris la prsence, n'est pas une tche compatible avec mes possibilits du moment. Mais nous pouvons le secourir en le rveillant. Et, sans sourciller, il secoua l'endormi, nergiquement, criant son nom avec force. Vieira se rveilla en sursaut, confus, en proie une norme fatigue, et je l'entendis s'exclamer, extrmement ple : Grce Dieu, je me suis rveill ! Quel cauchemar terrible ! Serait-il vraisemblable que j'eusse lut avec le fantme du vieux Barbosa ? Non ! Je ne peux pas le croire ! Il ne nous vit pas, ni n'identifia la prsence de l'entit endeuille, qui demeura l jusqu' je ne sais quand. Et, au moment de nous retirer, je remarquai ses interrogations
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intrieures, se demandant ce qu'il aurait ingr lors du dner, tentant de justifier la peur cruelle par des prtextes d'origine physiologique. Loin d'ausculter sa propre conscience, quant la mdisance et l'imprudence, il cherchait matrialiser la leon dans son propre estomac, cherchant se voiler la vrit. Mais, Sertorio ne m'offrit pas l'occasion de plus grandes rflexions. M'appelant au devoir immdiat, il ajouta : Rendons visite Marcondes. Nous n'avons pas de temps perdre. En deux minutes, nous pntrions dans un autre appartement priv ; cependant, la situation tait bien plus triste et gnante. Marcondes tait, de fait, ici mme, partiellement dli du corps physique qui reposait avec une apparence agrable, sous le couvre-lit bord de dentelles. Il ne se trouvait pas en proie aux impressions de peur, comme il en avait t lors de la premire visite ; toutefois, sa position de relchement rvlait la caractristique des personnes vicies par l'opium. ct de lui, trois entits fminines l'expression moqueuse restaient dans une attitude des moins difiantes. Nous voyant, subitement, le propritaire de l'appartement ne put masquer sa surprise, principalement en fixant Sertorio qui tait de ses plus anciennes connaissances. Se levant, honteux, il essaya de donner quelques explications avec difficult : Mon ami, commena-t-il dire, s'adressant l'auxiliaire d'Alexandre, je sais dj que vous venez me chercher... je ne sais pas comment claircir ce qui se passe...
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Il ne put, malgr tout, poursuivre et plongea la tte dans ses mains, comme si il eut dsir se cacher de luimme. cet instant de la scne gnante, je vis sans l'ombre d'un doute que les entits qui lui rendaient visite taient de la pire espce, comme celles que j'avais connues dans les rgions des ombres. Peut-tre irrites par le recul du compagnon, qui se rvlait triste et humili, elles clatrent en une grande criaillerie, s'approchant plus tmrairement de nous, sans le moindre respect. Impossible que vous nous enleviez Marcondes ! dit l'une d'entre-elles, emphatiquement. En fin de comptes, je suis venue de trs loin pour perdre mon temps comme a, ni plus ni moins ! C'est lui-mme qui nous a appeles pour la nuit d'aujourd'hui, s'exclama la seconde, avec hardiesse, et je ne m'loignerai d'aucune manire. Sertorio coutait avec srnit, affichant une intime compassion. La troisime entit, qui paraissait dtenir des instincts infrieurs plus complets, s'approcha de nous avec une terrible expression de sarcasme et parla, me donnant comprendre que ce n'tait pas la premire fois que Sertorio venait sur place pour les mmes fins et dans les mmes circonstances : Vous n'tes rien d'autre que des intrus. Marcondes est faible, se laissant impressionner par votre prsence tous les deux. Cependant, nous aurons la raction. Vous ne parviendrez pas nous arracher notre bien-aim. Et riant aux clats, ironique, elle ajouta : Nous avons aussi un cours de plaisir. Marcondes ne s'loignera pas.
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Contrairement mes impulsions, Sertorio ne dmontra pas la moindre attention aux propos de la femme. Mais les paroles et expressions de la crature m'irritaient. mon ct, l'auxiliaire d'Alexandre se tenait extrmement bienveillant. La victime elle-mme restait humble et triste. Pourquoi de pareilles insultes ? J'allais rpondre quelque chose, de manire clairer le cas en termes prcis, quand Sertorio m'arrta : Andr, contenez-vous ! Une minute de conversation empresse avec les tentations provocatrices du plan infrieur peut nous amener perdre un sicle. Ensuite, avec une enviable tranquillit, il s'adressa l'intress, demandant, sans esprit de reproche : Marcondes, quelles nouvelles vais-je donn de vous aujourd'hui, mon ami ? L'interpell rpondit, larmoyant et humili : Oh Sertorio, comme il est difficile de maintenir son ur sur les droits chemins ! Pardonnez-moi Je ne sais c pas comment cela est arriv... Je ne peux me l'expliquer ! Mais Sertorio paraissait peu dispos cultiver les lamentations et, se montrant trs intress ne pas perdre de temps, il l'interrompit : Oui, Marcondes. Chacun choisit les compagnies qu'il prfre. Dans le futur, vous comprendrez que nous sommes vos amis loyaux et que nous ne vous souhaitons que du bien. Les femmes dversrent une nouvelle srie de phrases dgradantes. Marcondes commena, de nouveau, se plaindre, mais le messager d'Alexandre, sans hsiter, prit ma main et nous retournmes vers la voie publique. Rentrons immdiatement, dit-il, dcid. Et alors ? demandai-je, ne va-t-on pas le rveiller ?
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Non. Nous ne pouvons agir ici de la mme manire. Marcondes doit rester dans cette situation, afin que demain le souvenir dsagrable soit plus durable, fortifiant sa rpugnance pour le mal. Que faire, alors ? ai-je questionn, surpris. Nous dirons notre orienteur ce qui se passe, rtorqua Sertorio, calmement. C'est ce qu'il nous appartient de faire. Et, synthtisant les longues considrations qu'il aurait pu exposer en relation au sujet, il fit ressortir : Pour lheure, Andr, un devoir plus lev nous appelle dans le champ de notre voyage vers Dieu. Mais, quand les enseignements de la nuit seront termins, je reviendrai pour voir ce qu'il est possible d'effectuer en faveur de nos pauvres amis. Pour le moment, nous ne devons pas perdre de temps. Les discours d'Alexandre ne se destinent pas seulement aux frres qui se lient encore aux enveloppes de chair, la superficie de la Surface ; ils sont galement prcieux pour nous autres qui avons besoin d'enrichir nos possibilit pour secourir, avec succs, les compagnons incarns. Oui, je suis d'accord, ai-je rpondu. Toutefois, la situation de Vieira et de Marcondes m'a profondment touch. Sertorio me coupa la parole, concluant, sr de lui-mme : Conservez votre sentiment, qui est sacr ; mais ne vous risquez pas au sentimentalisme maladif. Soyez tranquille quant l'assistance, qui ne leur manquera pas le moment opportun ; n'oubliez pas, cependant, que si ils menottent eux-mmes leurs c urs de telles manires, il est naturel qu'ils acquirent quelque exprience profitable au prix de leurs propres dboires.
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particularit : seul les apprentis sous la tutelle dAlexandre pouvaient rapporter leurs doutes, demandes et enqutes, non dans le sens verbal, mais au travers de consultations qui lui taient au pralable transmises, avant de commencer la dissertation. Rpondant ma curiosit, Sertrio, qui tait rest mon ct, m'expliqua, avenant : Il y a de nombreuses coles de ce genre pour les incarns qui se disposent profiter des moments de sommeil physique. Il est naturel que le droit d'interroger revienne aux disciples permanents, de tel ou tel secteur. Comme nous le voyons, il n'y a rien de prfrentiel. Il s'agit d'une question d'ordre des services, et de plus, les apprentis qui se prsenteront ventuellement auront d'autres droits, le moment venu, dans les centres auxquels ils appartiennent. Satisfait par les claircissements, je demandai : Quel est le thme de la nuit ? Y a-t-il un programme pr-tabli ? Il y a toujours un plan organis pour le travail, rpondit-il. Malgr tout, les thmes sont improviss par Alexandre, aprs avoir reu les demandes et consultations des habitus. L'orienteur examine, attentivement, les questions souleves par la majorit et fournit des enseignements de manire traiter galement les sujets concernant une minorit d'intresss. Et savez-vous quel sera le thme provoqu par la majorit des apprentis, cette nuit ? Je crois qu'il se rfre la mdiumnit et au phnomne en gnral. Ensuite, le compagnon, avec une gentillesse spciale, m'invita intgrer, dans l'assemble, l'quipe des auxiliaires
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de l'instructeur dvou qui s'tait rendu la tribune, commenant les services ducatifs. Plus que jamais, son visage vnrable et imposant se mettait en valeur. Irradiant une lumire qui lui tait propre, Alexandre dominait la runion de travailleurs et d'tudiants, non par le magntisme absorbant des orateurs passionns, mais par la bont simple et par la supriorit sans prtention. Toutes les attentions concentres sur lui, il commena son expos par une prire au Seigneur, le suppliant d'accorder le don de la comprhension l'auditoire et que ce dernier le comprenne. Pareille prire tait pour moi une chose touchante et nouvelle, totalement spirituelle et sans la moindre trace de personnalisme. Cependant, plus il cherchait tre impersonnel, s'affirmant comme un simple instrument de la Volont de Dieu, plus il devenait avec vidence, mes yeux, un vritable exposant de sagesse, d'humilit, de prudence, de fidlit, de confiance et de lumire. L'mouvante prire termine, il commena parler, s'adressant aux auditeurs avec des paroles fermes et directes : Frres, poursuivant nos travaux, nous commenterons aujourd'hui vos demandes d'orientation mdiumnique, face aux difficults qui se prsentent dans la lutte de chaque jour et que vous classez comme empchements de nature psychico-physiologique. Vous dsirez des ralisations gnreuses dans les domaines de la rvlation suprieure, vous rvez de conqutes glorieuses et de ralisations sublimes ; mais il faut corriger vos attitudes mentales relatives la vie humaine. Comment planifier des constructions sans bases lgitimes, atteindre les objectifs sans s'occuper des principes ? La foi ne se rduit pas de simples amoncellements de promesses brillantes, et l'ensemble des
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anxits angoissantes qui possde vos c urs, d'aucune manire, ne peut signifier la ralisation spirituelle proprement dite. L'dification du rgne intrieur avec la lumire divine rclame un travail persistant et serein. Ca ne sera pas seulement au prix de paroles que vous rigerez les temples de la foi vive. Comme il en va dans les modestes services de nature terrestre, le choix de matriel, les efforts d'acquisitions, les plans dcids pralablement, l'application ncessaire, l'exprimentation solide, les dmonstrations d'quilibre, la fermet des lignes, l'harmonie des ensembles et les perfections dans la finition sont indispensables. Alexandre fit une lgre pause, fixa attentivement l'assemble, comme si il lui transmettait de vigoureuses ondes de magntisme crateur, et poursuivit : Ici se runissent de nombreux frres qui prtendent dvelopper les perceptions mdiumniques ; toutefois, ils attendent de simples expressions des phnomnes, supposant, avec erreur, que les forces spirituelles demeurent circonscrites dans un pur mcanisme de forces aveugles et fatales, sans une quelconque influence de prparation, de discipline et de constructivisme. Ils requirent la clairvoyance, la clairaudience, le service complet de l'change avec les plans plus levs ; cependant, auront-ils appris voir, entendre et, par-dessus tout, servir, dans la sphre du travail quotidien ? Auront-ils domin toutes les impulsions infrieures, afin de se placer sur le chemin des rgions suprieures ? Le f tus pourra-t-il marcher et parler sur le plan physique ? Devrions-nous confrer l'enfant de cinq ans les droits qui reviennent un adulte d'un demi-sicle ? Si les lois humaines, encore transitoires et imparfaites, tracent une ligne de contrle aux incapables, les lois divines seraient-elles immuables et ternelles si elles taient la merci des dsirs dsordonns de l'individu ? Oh mes amis, il y a sans doute beaucoup de genres et de processus
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mdiumniques en fonction dans le monde des formes dans lequel vous vivez ! Il est pourtant urgent d'apprcier le travail avant le repos, d'accepter le devoir sans exigences, de dvelopper les tches apparemment petites, avant de vous inquiter des grandes uvres, et de placer les desseins du Seigneur au-dessus de toutes les proccupations individuelles ! Il est urgent de fuir l'appropriation indue dans le commerce avec les forces invisibles, d'esquiver l'enchantement temporaire et l'obsession subtile et perverse ! Collectivement, nous ne sommes pas deux races antagonistes ou deux grandes armes, rigoureusement spares par les lignes de la vie et de la mort, mais la grande et infinie communaut des vivants, simplement diffrencis les uns des autres par ce qu'impose la vibration, mais presque toujours unis par le mme travail de rdemption finale ! Ne croyez pas que la mort de la forme sanctifie l'tre qui l'a habit ! Si le rayon de soleil ne se contamine pas au contact du marcage, de la mme manire, le malade rebelle est le mme infirme si il change juste de rsidence. Le corps physique reprsente peine le vase utilis, durant quelques temps, et le vase cass ne signifie pas la rdemption ou l'lvation de son possesseur temporaire. Nous recourrons de telles images pour vous dire que l'habitant de la sphre, actuellement invisible vos yeux, est un frre qui n'est pas toujours suprieur vous autres, dans les cercles volutifs. La dsincarnation n'exprime pas la sanctification. Les compagnons qui vous ont prcds dans le plan spirituel ne restent pas runis en apprentissage bien diffrent. Les lectrons et les photons qui constituent votre habit physique intgrent, galement, nos vhicules de manifestation, en d'autres caractristiques vibratoires. Il est donc ncessaire que vous fassiez attention vos possibilits intrieures, pour les merveilles de votre divinit potentielle. Dans vos dsirs insatiables d'change avec l'Invisible, vous aspirez naturellement la proximit de la socit
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cleste. Vous attendez la rvlation de la vrit divine au travers d'lments indniables d'une vidence tranquille. Cependant, pour cela, il est indispensable d'organiser et de dvelopper vos valeurs clestes, comme cratures clestes que vous tes vritablement. Toute une arme de travailleurs du Christ fonctionne en chaque centre de vos activits relatives la spiritualisation, vous convoquant au sentiment illumin, la vertu active, au dpartement suprieur de la vie intime ; toutefois, votre tendance matrialiser toutes les expression de l'esprit, oublieux de spiritualiser la matire, est encore trs forte. Vous sollicitez la lumire en persvrant presque toujours dans les ombres ; vous rclamez la flicit semant des souffrances ; vous demandez l'amour en incitant la sparation ; vous cherchez la foi allant jusqu' douter de vous-mmes. La possibilit de vendre des motions lies aux sphres invisibles qui vous entourent ne reprsente, de manire aucune, la ralisation spirituelle indispensable l'dification divine de chacun de nous, parce que le problme de la gloire mdiumnique ne consiste pas tre un instrument d'Intelligences dtermines, mais tre un instrument fidle de la Divinit. Pour que l'me incarne effectue pareille conqute, il est indispensable qu'elle dveloppe ses propres principes divins. Le gland est le chne potentiel. La poigne de semences minuscules est le champ de bl de demain. Le germe insignifiant sera, en peu de jours, l'oiseau puissant traversant de grandes tendues. Alexandre parlait chaque fois de manire plus captivante et belle. D'en haut, jaillissaient jusqu' son front des fils iriss de brillante lumire. La mdiumnit, poursuivit-il, transportant nos curs, constitue un moyen de communication , et Jsus lui-mme nous affirme : je suis la porte si quelqu'un entre par moi il sera sauv ; il entrera et il sortira, et il
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trouvera un pturage ! Par quelle audace incomprhensible imaginez-vous la ralisation sublime sans vous attacher l'Esprit de Vrit, qui est le Seigneur lui-mme ? coutezmoi mes frres !... Si vous vous disposez au service divin, il n'y a pas d'autre chemin si non Lui, qui dtient la lumire infinie de la vrit et la source intarissable de la vie ! Il n'existe pas d'autre porte pour la mdiumnit cleste, pour l'accs l'quilibre divin auquel vous aspirez dans le sanctuaire cach du c ur ! C'est seulement travers Lui, vivant ses sublimes leons, que vous atteindrez la libert sacre d'en-trer dans les domaines de la Spiritualit et d'en sortir, conqurant le pain ternel qui vous rassasiera pour toujours. Sans le Christ, la mdiumnit est un simple moyen de communication et rien de plus, simple possibilit d'information, comme tant d'autres, de laquelle pourront s'emparer galement les intresss en perturbations, multipliant les proies malheureuses. Souvenez-vous, malgr tout, que la Loi Divine n'a jamais accept la captivit pas plus que l'esclavage ! Oubliez-vous la parole divine qu'il a prononc : vous tes des dieux ? l'nonc de cette ultime phrase, l'orienteur prit une attitude bien diffrente. Il me sembla qu'en son thorax s'tait allum une lumire sublime, lgrement bleute, lumire qui nous envoyait, tous, des rayons d'une inexprimable allgresse. Ses cheveux, prsent, ressemblaient des fils de soleil d'apparence saphirine. Son regard devenait plus intense et plus profond. Et nombre d'entre-nous, dsincarns et incarns, pleurions de reconnaissance et de joie, touchs d'une inexprimable motion. Aprs un court intervalle, notre affectueux et sage instructeur continua : mes amis, la persistance dans la condition de l'animalit vous perturbe ! Vous tes la couronne spirituelle sur la face de la Terre, par le fait que vous avez t
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rcompenss par le Seigneur de l'Univers. Le flambeau resplendissant du raisonnement fait luire le sanctuaire de vos consciences, le sublime vous invite au dpassement de soi , des frres plus gs vous convoquent la convivialit du Pre ; cependant, vous cherchez perdurer volontairement dans la faune de l'irrationalit primitive. Dans le champ vibratoire de l'esprit humain, le venin des vipres ingrates se sent encore, tout comme l'instinct des loups insatiables, la perfidie des renards, l'impulsion sanguinaire des tigres voraces, la fiert et l'orgueil des lions. Ne croyez pas que de tels attributs ne sont simplement que des caractristiques du corps mortel. Ce sont des qualits que l'Esprit conserve en lui, oubliant les patrimoines divins. Or, la mort physique surprend les individus dans l'attitude qu'ils cultivaient. Les plans de vibration se modifient mais l'essence spirituelle est toujours la mme. Il en dcoule l'entrelacs des manifestations infrieures dans la sphre mdiumnique de vos activits. En de nombreuses occasions, l'inverse de cultiver les qualits positives de la ralisation avec Jsus, vous demeurez dans l'encouragement des intrts mesquins de la concurrence humaine aux centres passagers de pure sensation. En proie d'normes quivoques, dans les cercles du dveloppement mdianimique, vous croyez qu'il est possible de vaincre le domaine pesant des vibrations grossires, cristallises par la corruption de nombreux sicles, exclusivement la force du mouvement mcanique des cellules matrielles. Sans une quelconque prparation, vous tentez la traverse des frontires vibratoires, invoquant les potentiels invisibles de n'importe quelle nature, pour le dressage des forces psychiques, comme l'homme insouciant qui exigeait des orienteurs, au hasard, parmi la multitude, oubliant que tous les passants de la voie publique ne demeurent pas en condition de faire du bien, d'orienter et d'instruire. Si les machines les plus simples de la Terre requirent le cours
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prparatoire de l'oprateur, afin que le secteur de la production ne perde ni en qualit ni en quantit, comment esprezvous que la mdiumnit sublime se rduise des services automatiques, de pures manifestations d'un mcanisme physiologique, vierge d'ducation et de responsabilit ? Il sera toujours possible d'ouvrir des moyens de communication entre vous et les plans qui vous sont invisibles, mais n'oubliez pas que les affinits sont lois fatales de runion et d'intgration dans les rgnes infinis de l'Esprit ! Sans les valeurs de la prparation, vous rencontrerez invariablement la compagnie de ceux qui fuient les processus ducatifs du Seigneur, et sans la bndiction de la responsabilit, vous rencontrerez en toute logique les irresponsables. Vous objectez que le phnomne est indispensable dans le champ exprimental des conqutes scientifiques, que l'inhabituel doit tre convoqu favoriser de nouvelles convictions ; cela dit, nous sommes parmi les premiers reconnatre que vos chemins la Surface se divisent en phnomnes merveilleux. Avez-vous dj rsolu, par hasard, le mystre de l'intgration de l'hydrogne et de l'oxygne dans la goutte d'eau ? Vous expliquez-vous tout le secret de la respiration des vgtaux ? Par quelles dispositions de la Nature la cigu qui tue verdoie au ct du bl qui nourrit ? Que dites-vous de la tige pineuse de la Terre offrant la fleur, tel un gracieux flacon de parfum cleste ? Avez-vous rsolu tous les problmes biologiques des formes physiques qui peuplent la Plante dans les diverses espces ? Quelle est votre dfinition du rayon de soleil ? Avez-vous dj vu une fois l'axe imaginaire qui soutient l'quilibre du monde ? Si de pareils phnomnes, de caractre permanent la Surface, ne rveillent pas les mes assoupies, leur fournissant la lgitime conception de l'existence de Dieu, comment esprez-vous dtruire la rbellion millnaire des hommes, exigeant les spectacles prmaturs des manifestations de la Spiritualit
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suprieure ? Non, mes amis ! Il est urgent d'abandonner les secteurs des bruits extrieurs pour commencer le dveloppement intrieur des facults divines ! La passion du phnomne peut tre aussi vicieuse et destructrice pour l'me que celle de l'alcool qui enivre et annihile les centres de la vie physique ! Votre jeux d'hypothses, dans la majorit des circonstances, ne dpasse pas la danse macabre des raisonnements, fuyant les ralits universelles et reportant, indfiniment, l'dification relle de l'esprit ! Nous sommes d'accord avec vous sur le fait que l'exprimentation est une ncessit ; que la recherche intellectuelle est le point de dpart des grandes entreprises volutives ; que la curiosit respectable est mre de la science ralisatrice ; que tout processus de connaissance exige un champ d'observation et de travail, comme est indispensable le matriel didactique, dans les coles plus simples. Cependant, il urge de reconnatre que les lments d'apprentissage ne doivent pas tres convertis par l'lve en simples sujets d'amusement ou jouets. De plus, bien que les apprentis s'clairent grce aux leons, il est ncessaire d'observer que l'information n'est pas tout, tant donn que l'claircissement ducatif est peine une partie de l'apprentissage. Que dire des disciples qui tudient toujours, sans jamais apprendre sur le terrain des applications lgitimes ? Que dire des compagnons, porteurs de lumires verbales pour les autres, qui jamais ne s'illuminent eux-mmes ? Cataloguer des valeurs ne signifie pas les vivre. Enseigner le chemin aux voyageurs ne dmontre pas une connaissance directe et personnelle du voyage. Il y a d'excellents statisticiens qui n'ont jamais visit les sources originelles de leurs moyens d'information, et d'minents gographes qui ne sortent que rarement de leur foyer. Nous nous rfrons de telles images pour vous faire sentir que, si il est possible de maintenir des attitudes de cet ordre, dans le champ limit de la courte existence terrestre, il ne
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peut en tre ainsi dans le rgne infini de la vie spirituelle, dans les cercles de laquelle vous vivez ds prsent, malgr votre condition d'individus lis aux vhicules infrieurs. La mdiumnit n'est pas une disposition de la chair transitoire mais l'expression de l'Esprit immortel. Naturellement, l'change par excellence, entre les deux plans, requiert de saines conditions du vase sacr des possibilits physiologiques que le Seigneur vous a confi pour la sanctification ; toutefois, le corps est l'instrument lev dans les mains de l'artiste, qui doit tre divin. Si vous aspirez au dveloppement suprieur, abandonnez les plans infrieurs. Si vous prtendez l'change avec les sages, grandissez dans la connaissance, valorisez les expriences, intensifiez les lumires du raisonnement ! Si vous attendez la sublime compagnie des saints, sanctifiez-vous dans la lutte de chaque jour, parce que les entits angliques ne se sentent pas isoles dans les joies clestes et travaillent aussi au perfectionnement du monde, attendant votre anglisation ! Si vous dsirez la prsence des bons, devenez bienveillant votre tour ! Sans affabilit et douceur, sans comprhension fraternelle et sans attitudes dificatrices, vous ne pourrez comprendre les Esprits affables et amis, levs et constructifs. Sil nest pas raisonnable de rencontrer Platon enseignant la philosophie avance des tribus sauvages et primitives, ni Franois d'Assise oprant avec des brigands, l'intgration des Esprits clairs et sanctifis auprs des mes rigoureusement amarres aux plus basses et grossires manifestations de l'existence charnelle ne sera pas admissible. Durant vos activits spirituelles, rappelez-vous que vous ne vous trouvez pas devant une doctrine sectaire des hommes en transite sur la Plante ! Demeurez dans un mouvement divin et mondial de libration des consciences, dans une rvlation sublime de la vie ternelle et de valeurs immortelles pour toutes les cratures de bonne volont !
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Accueillant cette conviction, ne vous arrtez pas dans l'attitude exclusive et prsomptueuse de ceux qui supposent n'avoir trouv dans la mdiumnit qu'un simple sixime sens ! La valeur mdiumnique n'est pas un don de privilgis, c'est la qualit commune tous les hommes ddis la bonne volont sincre sur le terrain de l'lvation. l'heure actuelle, il est indniable que nous avons besoin des grandes tches stimulantes, travers lesquelles certains compagnons incarns sont convoqus aux grands tmoignages dans ce secteur de l'claircissement collectif, dans la dissmination de la foi positive et dificatrice ; mais le futur nous rvlera que le service de cette nature appartient tous les individus parce que nous sommes tous des Esprits immortels. Ne nourrissez aucun doute ! Ne permettez pas que le modle vibratoire des forces physiques teigne la lumire glorieuse de la divine certitude de cet instant, parce que nous tous, amis aims, nous trouvons face la Spiritualit elle-mme sans fin, rnovant les nergies vicies des sicles conscutifs, sur le chemin des transformations que vous pourriez mal imaginer, dans le cercle de votre prsent volutif ! Elevons-nous donc, ds prsent, dans l'esprit du Seigneur qui nous a invit au banquet de la lumire ! Levons-nous pour le futur, pas dans le sens de mpriser la Terre, mais dans l'intention de perfectionner nos qualits individuelles, afin d'tre vritablement utiles dans ses ralisations qui viennent ! Aimons-nous les uns les autres intensment, ralisant les prceptes de l'vangile et levons-nous, chaque jour, rigeons-nous pour la rdemption finale. Et concluant l'harmonieuse dissertation de la nuit, Alexandre conclut, aprs une longue pause, faisant appel ses plus profonds sentiments : Unissons-nous tous dans l'engagement sacr de coopration lgitime avec Jsus !
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Si le bras humain modifie la structure gographique de la Plante, creusant de nouveaux chemins, construisant des cites magnifiques et attribuant une physionomie diffrente au cours des eaux de la Terre, il faut que nous intensifions notre effort spirituel, rnovant les dispositions millnaires de la pense animalise du monde, construisant de solides routes pour la fraternit lgitime, concrtisant les uvres d'lvation des sentiments et des rflexions des individus et formant des bases chrtiennes qui sanctifient le cours des relations entre les hommes. Ne provoquez pas le dveloppement prmatur de vos facults psychiques ! Voir sans comprendre ou entendre sans discernement peut occasionner d'importants dsastres pour le cur. Cherchez avant tout progresser dans la vertu et perfectionner les sentiments. Intensifiez votre propre quilibre et le Seigneur vous ouvrira la porte des nouvelles connaissances ! Si le dsir de transformer votre prochain vous tourmente l'me, souvenez-vous qu'il y a mille manires d'aider sans imposer, et que c'est seulement aprs le fruit mr qu'il y a la provision de semences avec laquelle rpondre aux ncessits des autres centres de l'ensemencement ! Dfaites-vous du verbalisme excessif sans uvres ! Je ne vous parle pas seulement des uvres du bien, extriorises dans le plan physique, mais plus particulirement des constructions silencieuses du renoncement, du travail de chaque jour dans la comprhension de Jsus Christ, de la patience, de l'esprance, du pardon, qui s'effectuent au c ur de l'me, dans le grand pays de nos expriences intrieures ! Dans tous les labeurs terrestres, transformez-vous dans la Volont de Notre Pre ! Et dans vos services de foi, n'essayez pas de faire descendre jusqu' vous les Esprits suprieurs, mais apprenez monter jusqu' eux, conscients
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de ce que les chemins de l'change sont les mmes pour tous et quil y a plus grande valeur lever son c ur pour recevoir le bien infini que d'exiger le sacrifice des bienfaiteurs ! ... Ne brisez jamais le fil de lumire qui nous lie, individuellement, l'Esprit Divin ! Ne permettez pas que l'gosme et la vanit, les apptits infrieurs et la tyrannie du moi ne vous masquent la facult de rflchir la Divine Lumire. Rappelez-vous qu' travers nos capacits servir, et nos positions de travail, nous sommes pour Dieu pareils aux pierres prcieuses de la Terre pour le Soleil crateur quand plus noble est la puret de la pierre, plus de possibilits elle offre pour rflchir l'clat solaire ! Placez l'aspect de la phnomnologie de vos travaux en second plan, vous souvenant toujours que l'Esprit est tout ! cet instant, Alexandre se tint alors dans un silence suppliant. Admiratif, mu, je notai que le gnreux instructeur se transfigurait, ici, sous nos yeux. J'observais, pour la premire fois depuis mon retour au nouveau plan, un vnement aussi singulier. Ses vtements devinrent de neige radieuse, son front mettait une lumire intense et de ses mains tendues manaient de brillants rayons qui, tombant sur nous, paraissaient nous pntrer d'un trange enchantement. Une profonde motion me domina l'esprit, et presque tous, sans dfinir la cause de ces divines vibrations, nous pleurions d'allgresse, la poitrine oppresse d'une jubilation inattendue. Aprs quelques instants d'une sublime extase, je vis que Sertrio percevait ma stupfaction. Il est vrai que j'avais t quelques fois prsent lors de prires d'entits leves, prires qui se faisaient toujours accompagner des plus beaux phnomnes de la lumire, mais jamais je n'avais observ, auparavant, pareille transfiguration !
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Me touchant lgrement le bras, mon compagnon ajouta : Tous les potentiels de nature suprieure se rassemblent autour d'Alexandre, en ce moment, le transformant en intermdiaire des prsents qui nous sont faits. C'est pour cela qu'il irradie et resplendit avec une intensit si importante. Je compris la beaut de la scne et la sublimit de la leon. Quelques secondes s'coulrent, le grand orienteur, retrouvant son aspect habituel, adressa une prire de reconnaissance au Seigneur et termina joyeusement la divine runion.
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n vertu de mon intrt pour l'tude des phnomnes de matrialisation, je n'ai pas hsit solliciter le prestigieux concours d'Alexandre, qui accepta gentiment de rpondre mes demandes. Notre groupe, m'informa-t-il, attentionn, ne ralise pas de travaux de cette espce, mais nous n'aurons pas de difficult recourir d'autres amis. Nous avons des compagnons dvous cooprant dans des centres d'activits de cette nature. Et parce que j'avais rvl ma profonde curiosit scientifique, l'orienteur poursuivit : Il s'agit de services d'une responsabilit leve, par consquent, en plus d'exiger toutes les possibilits de l'appareil mdiumnique, il faut mettre en mouvement tous les lments de collaboration des compagnons incarns prsents aux runions destines ces fins. Si il y avait une parfaite comprhension gnrale, un respect des dons de la
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vie, et si nous pouvions compter avec les valeurs morales spontanes et lgitimement consolides dans l'esprit collectif, ces manifestations seraient les plus naturelles possibles, sans aucun prjudice pour le mdium et les participants. Mais dans la ralit, trs rares sont les compagnons incarns disposs aux conditions spirituelles qu'un tel travail exige. Pour cela mme, dans l'incertitude d'une collaboration efficiente, les sances de matrialisation s'effectuent avec de grands risques pour l'organisation mdiumnique et requirent un nombre important de collaborateurs de notre plan. Je comprends, intervins-je, profitant d'une petite pause du gnreux instructeur. Bien souvent, quand envelopp dans la chair, nous ne savons pas mener une recherche intellectuelle ! ... Absolument exact ! s'exclama mon interlocuteur, bienveillant, si la recherche scientifique eut t accompagne des valeurs sres du sentiment, du caractre, de la conscience, tout autre seraient les ralisations en regard de la lumire de la spiritualit allume sur le chemin, mais nous sommes presque toujours assaillis par l'exigence pleine de prtentions et de cela dcoulent les fracas invitables. L'orienteur ami continua la srie d'claircissements moraux, beaux et difiants, et j'attendis, impatient, le moment d'observer les services prodigieux des travailleurs spirituels, lesquels se ralisent avec une grande surprise pour les tudiants de la Surface. Alexandre, dlicat comme toujours, m'offrit toutes les providences ncessaires. Des amis attentionns se chargrent de rpondre ma saine curiosit, et je fus inform de toutes les mesures qui furent prises. La nuit prvue, Alexandre qui me fournissait la satisfaction de me suivre de prs, me conduisit une maison rsidentielle, o se tiendrait une assemble diffrente.
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La runion devait commencer vingt et une heure, mais avec une avance de cinquante minutes, nous tions tous deux l, dans la salle prive, accueillante et confortable, o un grand nombre de serviteurs de notre plan allaient et venaient. Les travailleurs taient sous la supervision du Frre Calimrio, entit de condition hirarchique suprieure celle d'Alexandre, qui, reu affectueusement, s'exprima de la manire suivante aprs m'avoir prsent : Je viens jusqu'ici dans l'intention de m'occuper de l'apprentissage de mon compagnon. Andr dsirait s'instruire quant aux services de matrialisation et j'ai pris la libert de l'amener ; cependant, nous ne nous trouvons pas ici comme de simples observateurs. Si cela est possible, nous travaillerons galement. Alexandre, rpliqua Calimrio, trs gentil, faisant preuve d'une extrme dlicatesse de traitement, la tche appartient nous tous. Elle fournira notre nouvel ami toutes les valeurs dont nous pourrons disposer et excusez-moi si je ne peux vous assister personnellement. La supervision des travailleurs de la nuit reste ma charge ; toutefois, soyez votre aise. Et, fixant sur moi des yeux trs lucides, il ajouta : Observer pour raliser est un service divin. Nous demandmes, respectueux, pntrer l'intrieur domestique. Trs admiratif, je notai l'norme diffrence de l'ambiance. Il n'y avait pas, ici, comme dans les autres runions auxquelles j'avais assist, la grande communaut des souffrants aux portes. La rsidence particulire, o s'effectuaient les travaux, arrivait tre isole par un vaste cordon de travailleurs de notre plan, dans une cercle de vingt mtres, tout autour.
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Percevant ma surprise, Alexandre m'expliqua : Ici, une attention maximale est indispensable afin que les principes mentaux d'origine infrieure n'affectent pas la sant physique des collaborateurs incarns, ni la puret du matriel indispensable aux processus phnomnologiques. Pour cette raison, il devient obligatoire d'isoler le centre de nos activits, le dfendant contre l'accs des entits les moins dignes, au moyen de frontires vibratoires. Observant l'tendue des attentions mises en pratique, je demandai : Si des prcautions d'une telle ampleur sont ncessaires en ce qui concerne notre champ de service, n'y a-t-il pas la mme exigence pour les compagnons incarns ayant la fonction d'assistant ? Alexandre sourit, comprenant la subtilit de mon interrogation, et rpondit : Tout le danger de ces travaux rside dans l'absence de prparation de nos amis de la Surface, lesquels, dans la majorit des cas, allguant des obligations scientifiques, se drobent aux simples principes de l'lvation morale. Quand se vrifie l'absence d'attention de leur part, l'chec peut revtir des caractristiques terribles, parce que les frres qui tablissent les frontires vibratoires, l'extrieur de l'enceinte, ne peuvent empcher l'entre des entits infrieures intimement lies leurs victimes terriennes. Il y a des obsds qui se sentent si bien en compagnie des perscuteurs, qu'ils imitent les mres terrestres attaches leurs petits enfants, pntrant les lieux consacrs certains services avec lesquels un esprit infantile ne peut s'harmoniser. Quand nos amis les moins aviss prennent part un travail dans de telles conditions, les menaces sont vraiment inquitantes.
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Alors, ici, demandai-je, les victimes du vampirisme ne doivent pas entre r la rigueur, elles ne le doivent pas, rpondit mon instructeur, souriant, parce qu'en plus, il y a des centres o elles peuvent tre secourues ; mais, quelques fois, la charit fraternelle conseille la tolrance, mme dans des ambiances comme celles-ci. Et aprs une courte pause, il ajouta : Par cela mme, les runions concernant les services de matrialisation apparaissent rarement ; l'homognit, ici, doit tre beaucoup plus intense. La majorit de nos activits se consacre l'effort de la charit chrtienne. Cependant, dans ce milieu le travail se limite certaines dmonstrations de la sagesse spirituelle. Les hommes, malgr tout, de manire gnrale, ne savent pas, pour l'instant, comprendre l'essence divine de telles dmonstrations et, presque toujours, accourent elles avec le raisonnement audessus du sentiment. Par les soucis de l'investigation, ils perdent, bien souvent, les valeurs de la coopration, et les rsultats sont ngatifs. Pourtant, le jour o ils russiront avoir le c ur illumin, ils recevront des joies gales celle qui descendit sur les disciples de Jsus, quand, de portes closes en sublime communion d'amour et de foi, ils reurent la visite du Matre, parfaitement matrialis, aprs la rsurrection dans une humble maison de Jrusalem, en conformit avec les textes des vangiles. Grce Alexandre qui tait devenu silencieux, pendant quelques instants, j'intensifiais mes observations. Surpris, je remarquai l'effort de vingt entits de noble hirarchie qui agissaient sur l'air ambiant. Leurs gestes rythmiques les faisaient ressembler d'antiques grands prtres qui taient en train d'excuter les oprations magntiques de sanctification de l'intrieur de l'enceinte.
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Rpondant mon esprit de recherche, Alexandre m'claira : Il ne s'agit pas de hirophantes aux gestes conventionns. Nous avons ici des cooprateurs clairs du service qui prparent l'ambiance, procdant l'ionisation de l'atmosphre, combinant des ressources pour les effets lectriques et magntiques. Dans les travaux de ce type, il faut des processus acclrs de matrialisation et dmatrialisation de l'nergie. Les entits qui se manifestent, dans le champ visuel de nos amis incarns, sont, presque toujours, des cratures minemment lies la Surface et ses plans de sensations, mais les organisateurs lgitimes du travail en cours sont de vritables et comptents orienteurs des plans spirituels, avec de grandes sommes de connaissance et de responsabilit. Il s'coula bien peu de temps avant que quelques travailleurs de notre sphre ne comparaissent, amenant de petits appareils qui me semblaient tre des instruments rduits, au grand potentiel lectrique, en raison des clairs qui s'agitaient dans toutes les directions. Ma curiosit n'avait pas de limites. Ces amis, expliqua mon gnreux instructeur, sont chargs d'oprer la condensation de l'oxygne dans toute la maison. L'ambiance pour la matrialisation d'entits du plan invisible aux yeux des hommes requiert une teneure en ozone leve et, de plus, une telle opration est indispensable afin que toutes les larves et expressions microscopiques d'activit infrieure soient extermines. La relative ozonisation du paysage intrieur est ncessaire en tant que travail bactricide. Et, aprs un geste significatif, il ajouta : L'ectoplasme, ou force nerveuse, qui sera bondamment extrait des mdiums, ne peut pas souffrir, sans dommages fatals, l'intromission de certains lments microbiens.
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Tout de suite aprs, je reprai, surpris, le travail de plusieurs entits qui arrivaient de l'extrieur, amenant un important matriel lumineux. Ce sont des ressources de la Nature, m'informa l'instructeur, serviable, que les ouvriers de notre plan recueillent pour le service. Il s'agit d'lments des plantes et des eaux, naturellement invisibles aux yeux des hommes, structurs pour rduire le nombre des vibrations. Et on s'en servira durant les travaux de cette nuit ? demandai-je. Oui, rpondit Alexandre, patient, ils seront mis en service par l'action des orienteurs. cet instant, les personnes familiarises avec la runion pntrrent dans la salle, prenant les places qui leur taient habituelles. Il s'tablit, entre les incarns, une brve conversation, dans laquelle ils commentaient les travaux effectus antrieurement. Peu de minutes s'taient coules quand le jeune mdium, affable et sympathique, entra dans la pice, accompagn par diverses entits parmi lesquelles se dtachait un ami de condition leve, qui paraissait tre le chef du groupe des serviteurs. Il exerait un contrle considrable sur la jeune femme qui se liait lui travers de tnus fils de nature magntique. Sentant mon insatiable curiosit, l'orienteur m'claira : Le contrleur mdiumnique est le Frre Alencar, qui fut galement mdecin sur la Terre. Calimrio est le dirigeant lgitime, charg de la supervision des travaux, dans notre cercle. Comme il nota ma surprise, Alexandre rpta :
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Alencar est l'orienteur de l'appareil mdiumnique pour les activits de matrialisation proprement dites. Approchons-nous de lui. Trs touch, je reus la salutation du nouvel ami qui nous accueillit affectueusement : Votre prsence tous deux nous sera trs utile, nous dit-il, fixant mon orienteur, en particulier, d'autant que nous avons besoin de collaborateurs pour l'assistance magntique l'organisme mdiumnique. Nous sommes votre disposition, ajouta Alexandre, satisfait, nous prendrons place parmi vos assistants. Alencar remercia d'un geste expressif de sincre satisfaction. Dans le nombre des collaborateurs figurait une personne trs chre mon orienteur. Il s'agissait de Vernica, qui avait t une excellente infirmire la Surface, et qui me mit l'aise, conversant aimablement. Frre Alexandre, dit-elle, aprs une courte conversation affectueuse, nous commenons le soutien magntique. Nous avons besoin de stimuler les processus digestifs afin que l'appareil mdiumnique fonctionne sans obstacles. Il n'y eut pas de place pour des questionnements verbaux. Alexandre, cependant, m'adressa un regard significatif, m'invitant intensifier mes observations. Lui, Vronica et trois autres assistants directs d'Alencar placrent leurs mains en forme de couronne, sur le front de la jeune femme, et je vis que leurs nergies runies formaient un vigoureux flux magntique qui fut projet sur l'estomac et le foie de la mdium, organes qui accusrent, immdiatement, un nouveau rythme de vibrations. Ils concentrrent les forces mises, graduellement, sur le plexus solaire, les rpandant travers tout le systme nerveux vgtatif et, avec tonnement, je pus observer
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l'acclration du processus chimique de la digestion. Les glandes de l'estomac commencrent scrter de la pepsine ainsi que de l'acide chlorhydrique en plus grande quantit, transformant rapidement le bol alimentaire. Admiratif, je reconnus la production leve des enzymes et vis que le pancras travaillait activement, lanant de grandes quantits de trypsine dans la premire partie des intestins, qui affichaient un important hbergement de bacilles acidifiants. Profitant de l'opportunit, j'analysai le foie, notant sa condition d'organe intermdiaire, qui semblait bnficier d'une influence spciale, non seulement dans les fonctions de production de la bile, mais exerant aussi un rle important sur les phnomnes nutritifs, rle li la vie des globules du sang. Les cellules hpatiques s'efforaient, empresses, emmagasinant les ressources de la nutrition le long des veines interlobulaires, qui ressemblaient de petits canaux de lumire. En quelques minutes, l'estomac se retrouva compltement libre. Maintenant, s'exclama Vronica, serviable, prparons le systme nerveux pour les sorties de force. J'observai le domaine de la diffrenciation des flux magntiques, en face de la nouvelle opration mise en pratique. Les assistants se sparrent et, tandis qu'Alexandre projetait l'nergie qui lui tait particulire sur la rgion du cerveau, Vronica et les autres compagnons lanaient leurs propres ressources sur tout le systme nerveux central, chacun d'entre eux se chargeant d'une zone dtermine des nerfs cervicaux, dorsaux, lombaires, et sacrs. Les forces projetes sur l'organisation mdiumnique effectuaient un nettoyage efficace et nergique, d'autant que je vis, stupfait, des rsidus obscurs qui taient arrachs des centres vitaux. Sous le flux lumineux de la main d'Alexandre, le cerveau de la jeune femme atteint une brillance singulire,
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comme si il eut t un miroir cristallin. Toutes les glandes les plus importantes resplendissaient, la manire de vigoureux noyaux, excites par des lments sublimes. Sous la pluie de rayons spirituels o elle se trouvait, la mdium laissait percevoir le travail divin dont elle tait l'objet, dans l'intimit de toutes les cellules organiques qui semblaient restaurer l'quilibre lectrique. La tche termine, Alexandre s'approcha de moi en raison de ma curiosit impossible dissimuler, observant : L'appareil mdiumnique a t soumis des oprations magntiques destines secourir l'organisme dans les processus de nutrition, de circulation, du mtabolisme et les actions protoplasmiques, afin que son quilibre physiologique soit maintenu au-dessus de n'importe quelle surprise dsagrable. Poursuivant l'examen des travaux en cours, je vis que Vronica levait, prsent, la main sur la tte de la jeune femme, la laissant au-dessus du centre de la sensibilit. Notres ur Vronica, expliqua mon aimable orienteur, est en train d'appliquer des passes magntiques comme service d'introduction au ddoublement ncessaire. ce moment, cependant, quelque chose d'trange se produisit dans le cercle de nos activits spirituelles. Un grand choc vibratoire fut peru dans l'enceinte. Deux serviteurs s'approchrent d'Alencar et l'un d'eux expliqua, effray: P... s'approche, mais dans des conditions indsirables Que se passe-t-il ? demanda le contrleur, sr de lui. Il a bu des boissons alcoolises en abondance et nous avons besoin de pourvoir son isolement.
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Le contrleur baucha un geste de contrarit et murmura, s'acheminant vers la porte d'entre : C'est trs grave ! Neutralisons son influence sans perte de temps. Alexandre m'invita observer le cas de plus prs. En voyant l'tonnement qui m'assaillait, il expliqua : Dans ces phnomnes, Andr, les facteurs moraux constituent un lment dcisif de l'organisation. Nous ne sommes pas en face de mcanismes de moindre effort, mais devant les manifestations sacres de la vie dans lesquelles on ne peut faire abstraction des lments suprieurs et de la syntonie vibratoire. cet instant, P franchit la porte. Bien mis, avec d'excellentes dispositions videntes, il ne paraissait pas menacer l'quilibre gnral, parce qu'en plus, il ne rvlait pas, extrieurement, la moindre trace d'brit. Satisfaisant, toutefois, aux dcisions d'Alencar, divers oprateurs des services l'encerclrent la hte, comme des infirmiers se chargeant d'un malade dans un tat grave. Incapable de garder ma propre impression, je demandai : Que se passe-t-il finalement ? Cet homme semble calme et normal. Oui, rpondit Alexandre, bienveillant, mais sembler n'est pas tout. Sa respiration, dans un pareil tat, met des poisons. Dans un autre centre, il pourrait tre trait charitablement, mais ici, en raison de la fonction spcifique de l'endroit, les principes thyliques qu'il extriorise par les narines, bouche et pores sont minemment prjudiciables notre travail. Comme nous le voyons, il y a ncessit de pr-
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paration morale pour n'importe quel travail. La corruption, avant tout, peu importe le sens, affaiblit le corrompu et perturbe galement les autres. Je me suis souvenu de la fonction de l'alcool dans l'organisme humain, mais il a suffit que le souvenir m'effleure, lgrement, pour que l'instructeur m'claire, immdiatement : Vous savez que les doses minimes d'alcool intensifient le processus digestif et favorisent la diurse, mais l'excs est un toxique destructeur. Les manations de l'alcool de canne ingr par notre frre, en doses leves, sont hautement nocives pour les dlicats lments de formation ectoplastique qui seront prsent confrs nos efforts, en plus de constituer un srieux danger pour les forces extriorises de l'appareil mdiumnique. De fait, peu peu se sentait, bien que vaguement, l'odeur caractristique de la fermentation alcoolique. Je vis P cern par les entits en action et neutralis par leur influence, limage dun dbris vacu par les abeilles laborieuses en pleine activit dans la ruche. Ils procdrent aux services normalement. Au milieu des v ux de succs des compagnons incarns moiti confiants, le mdium fut conduit dans un petit cabinet improvis, o il fit ensuite une petite prire. Cependant, comme dans les autres runions, les amis terrestres mettaient des sollicitations silencieuses, faisant entrer les vibrations mentales en conflit actif, desservant au lieu d'aider dans le travail de la nuit, lequel requrait un niveau d'harmonie des plus levs. la faible et douce clart de la lumire rouge qui se substitua la forte lampe commune, on pouvait observer les missions lumineuses de la pense des amis incarns. Il n'y avait franchement pas dans la petite communaut l'esprit de comprhension divin du
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service en cours. Personne ne mesurait l'expression du fait pour l'Humanit terrestre, assoiffe de rvlations clestes. Il tait perceptible que la runion tait domine par le moi . Pendant que certains extriorisaient des exigences, d'autres imaginaient les tres dsincarns qui devraient comparatre durant les phnomnes de matrialisation. Je cherchai, malgr tout, rprimer mes impressions de dception, car tous les travailleurs de grande lvation, dans l'enceinte, se comportaient calmement, traitant les compagnons terrestres avec une tendresse affectueuse, tels des sages en face d'enfants chers leur cur. Divers serviteurs spirituels commencrent combiner les radiations magntiques des compagnons terrestres afin de construire le matriel de coopration, tandis que Calimrio, projetant son sublime potentiel d'nergies sur le mdium, oprait son ddoublement qui dura quelques minutes. Vronica et d'autres amies soutinrent la jeune femme, partiellement libre des vhicules physiques, mais un peu confuse et inquite ct de son corps, dj plong dans une profonde transe. Par la suite, j'observai que s'extriorisait, sous l'action du noble orienteur de ce travail, la force nerveuse, la manire d'un flux abondant, brouillard pais et laiteux. Notant la perturbation vibratoire ambiante, la vue de l'attitude inadapte des compagnons incarns, Calimrio dit au contrleur mdiumnique : Alencar, il est ncessaire d'teindre le conflit des vibrations. Nos amis ignorent encore comment nous aider, harmonieusement, au moyen des missions mentales. Il est plus raisonnable qu'ils s'abstiennent de se concentrer pour le moment. Dites leur qu'ils chantent ou qu'ils fassent de la musique d'une autre nature. Cherchez distraire leur attention mal duque.
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Alencar, cependant, se trouvant sous de fortes proccupations, face aux multiples obligations dont il devait s'acquitter ce moment, demanda la collaboration d'Alexandre qui se mit sa disposition, immdiatement : Andr, dit mon orienteur, sur un ton grave, improvisons une gorge ectoplasmique. Nous ne pouvons perdre de temps. Et, voyant mon inexprience, il ajouta : Nul besoin de vous inquiter. Il vous suffira de m'aider dans la mentalisation des dtails anatomiques de l'appareil vocal. J'tais stupfait, mais l'instructeur considra : La force nerveuse du mdium est matire plastique, profondment sensible nos crations mentales. Juste aprs, Alexandre prit une petite quantit de ces effluves laiteuses, qui s'extriorisaient particulirement travers la bouche, les narines et les oreilles de l'appareil mdiumnique, et, comme si il gardait dans ses mains une quantit rduite de ce pltre fluidique, il commena le manipuler, me donnant l'impression de faire compltement abstraction du milieu, pensant, avec le contrle absolu de lui-mme, la cration du moment. Peu peu, je vis se former, sous mes yeux bahis, un dlicat appareil de phonation. Au c ur du squelette cartilagineux, sculpt avec perfection dans la matire ectoplasmique, s'organisaient les fils tnus des cordes vocales, lastiques et compltes dans la fente glottique, et, ensuite, Alexandre essaya d'mettre quelques sons, mettant en mouvement les cartilages arytnodes. Il se forma, grce l'influx mental et sous l'action technique de mon orienteur, une gorge irrprochable. Avec surprise, je me rendis compte qu'au travers le
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petit appareil improvis et avec la coopration des sons de voix humaines gards dans la salle, notre voix tait intgralement perue par tous les incarns prsents. Paraissant satisfait par la russite de son travail, Alexandre parla par la gorge artificielle, comme quelqu'un utilisant un instrument vocal humain : Mes amis, que la paix de Jsus soit avec vous ! Aidez-nous en chantant ! Faites de la musique et vitez la concentration ! ... De la musique se fit dans la pice et je vis Frre Alencar, aprs s'tre profondment li l'organisation mdiumnique, prendre forme, ici mme, ct du mdium, soutenu par Calimrio et assist par de nombreux travailleurs. Peu peu, se servant de la force nerveuse extriorise et de divers matriaux fluidiques, extraits l'intrieur de la maison, allis aux recours de la Nature, Alencar surgit devant les yeux des incarns, parfaitement matrialis. Surpris, je pus me rendre compte que le mdium tait le centre de tous les travaux. Des cordons tnus le liaient la forme du contrleur et, quand nous agissions lgrement sur l'organisation mdiumnique, l'ami corporifi dmontrait d'vidents signaux de proccupation, la mme chose se produisant avec la jeune femme mdium en relation avec Alencar. Les gestes non contenus d'enthousiasme des assistants, qui tentaient de saluer directement le messager matrialis, se rpercutaient dsagrablement dans l'organisme de l'intermdiaire. Frre Alencar fit un petit discours, face des compagnons terrestres extasis. Ce n'tait toutefois pas les paroles changes entre lui et les assistants qui impressionnrent mon c ur, mais la beaut du fait, la ralit de la matrialisation, donnant lieu de grandes esprances dans le futur humain, quant la foi religieuse, la philosophie
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rconfortante de l'immortalit et la science ennoblie, au service de la raison illumine. Alexandre s'approcha de moi et considra : Observez la grandeur de ce qui se passe. Le mdium joue le rle d'entit maternelle pendant qu'Alencar, sous l'influence positive de Calimrio, demeure temporairement en filiation l'organisme mdiumnique. Toutes les formes qui se matrialiseront seront filles provisoires de la force plastique de l'intermdiaire. L'ami qui converse avec les incarns est Alencar, mais son enveloppe du moment est ne des nergies passives du mdium et des nergies actives de Calimrio, le directeur le plus lev de cette runion. Si nous abusons du mdium de notre ct, nous blesserions Alencar pendant le processus de matrialisation; si les compagnons terrestres agressaient le messager, soudainement corporifi, ils dtruiraient le mdium, entranant des consquences funestes et imprvisibles. Perplexe, devant le phnomne, je demandai: Mais cette force nerveuse n'est-elle seulement que la proprit de quelques privilgis sur Terre ? Non, rpliqua Alexandre, tous les hommes la possdent avec plus ou moins d'intensit ; cependant, il est ncessaire de comprendre que nous ne nous trouvons pas encore au temps de gnraliser des ralisations. Vous savez que ce domaine exige sanctification. L'homme n'abusera pas dans le secteur du progrs spirituel, comme il le fait dans les lignes de l'volution matrielle, o se transforment de prodigieux dons divins en force de destruction et de misre. Mon ami, dans ce champ de ralisations sublimes auquel nous nous sentons lis, l'ignorance, la vanit et la mauvaise foi sont en elles-mmes facteurs invalidants, traant des frontires de limitation. Impressionn par les merveilles prsentes sous mes yeux, je notai qu' la demande d'Alencar, et avec le gnreux
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concours de Calimrio, des mains et des fleurs se matrialisaient, la manire de messages affectueux pour les assistants de la runion. Il rgnait une grande joie entre tous, l'exception de P qui rvlait un intraduisible mal-tre, sous le contrle direct de plusieurs travailleurs spirituels qui neutralisaient son influence nocive. Aprs de merveilleuses minutes de service et de jubilation, avec de significatives dmonstrations de remerciement Dieu, les travaux de la nuit se terminrent, chacun de nous cooprant afin que le mdium fusse parfaitement rintgr dans son patrimoine psychophysique. Mon ur dbordait de contentement et d'esprance ; c toutefois, j'tais forc de confesser que pour des manifestations de service d'une telle ampleur et de si sublimes bndictions, la comprhension des incarns tait trs rduite. Ils s'apparentaient de tmraires enfants, plus intresss par le spectacle indit que dsireux de se consacrer au service divin. J'tais franchement dsappoint. Tant d'missaires clestes s'efforant pour une demi-douzaine de personnes qui semblaient distantes de l'intention de servir la cause de la Vrit et du Bien ! J'ai expos mon opinion au dvou instructeur, mais Alexandre rpondit, tranquille : Et Jsus ? Considrez-vous qu'il a seulement travaill pour les galilens qui ne le comprenaient pas ? Vous croyez qu'il n'a enseign que dans le temple de Jrusalem ? Non, mon ami : convainquez vous que tous nos actes, dans le bien ou dans le mal, sont pratiqus par l'Humanit entire. Pour l'heure, nos compagnons terrestres ne nous comprennent pas, et n'ont pas convenablement volu pour la complte conscration de Jsus, mais la semence est vivante et produira en son temps. Rien ne se perd.
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Et, souriant, il conclut, aprs une longue pause : C'est vrai que vous, dans le monde, avez t mdecin, toujours intress voir le rsultat de votre travail, mais n'oubliez pas l'effort silencieux des semeurs du champ et rappelez vous que les semences dposes dans les sarcophages gyptiens, il y a quelques milliers d'annes, commencent produire merveilleusement dans le sol de la Terre.
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11 INTERCESSION
ne certaine nuit, la dissertation qu'il consacrait aux compagnons terrestres termine, Alexandre fut demand par deux femmes qui avaient t conduites en conditions trs spciales ce cours avanc d'claircissements, vu qu'il s'agissait de personnes se trouvant encore attaches aux vhicules de la chair la recherche de l'instructeur, temporairement dlies du corps par l'influence du sommeil. La plus ge, Esprit visiblement plus lev de par les expressions de lumire dont elle se trouvait entoure, paraissait connue et estime par Alexandre qui la reut avec d'indniables dmonstrations de tendresse. L'autre, cependant, enveloppe dans un cercle obscur, affichait un visage larmoyant et angoiss. Oh mon ami ! s'exclama l'entit plus sympathique, en s'adressant au bienveillant orienteur, aprs les premires salutations, je vous ai amen ma cousine, Esther, qui a perdu son mari en de douloureuses circonstances.
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Et pendant que la femme prsente s'essuyait les yeux, en silence, extrmement accable, l'autre continua : Alexandre, je connais l'lvation et l'urgence de vos services ; toutefois, j'ose demander votre aide pour nos souffrances terrestres ! Si il y a quelque chose de dplac dans notre demande, excusez-nous en avec votre c clairvoyant ur et bienveillant ! Nous sommes des femmes humaines ! Pardonnez-nous, donc, si nous frappons votre porte de bienfaiteur, pour vous occuper de tristes problmes ! Etelvina, mon amie, dit l'instructeur, avec une tendre intonation, la douleur sincre est toujours digne de soutien. Si il existe des souffrances dans la chair, elles existent ici aussi o nous nous trouvons sans les grossires dpouilles, et nous devons tre prts la coopration lgitime en tous lieux. Dites-moi, pour cela, ce que vous dsirez et mettez vous votre aise ! Les deux dames se montrrent soulages et se mirent discuter calmement. Etelvina, satisfaite, prsenta alors sa compagne qui commena relater son douloureux rcit. Elle s'tait marie voil douze ans, avec le second fianc que le destin lui avait rserv, prcisant que le premier, qu'elle avait beaucoup aim, s'tait suicid en de mystrieuses circonstances. Au dbut, elle se proccupa beaucoup avec l'attitude de No, le premier fianc cher son c ur ; cependant, le dvouement de Raul, l'poux que le Ciel lui envoya, avait russi dfaire les peines du pass, construisant le bonheur conjugal, dans une affectueuse entente. Ils avaient reus trois enfants de la Providence Divine et vivaient en harmonie complte. Raul, bien que mlancolique, tait dvou et fidle. Combien de fois avait-elle dsir adoucir, en vain, ses plaies caches ! Le compagnon, cependant, jamais ne s'tait pleinement rvl ! De plus, son existence fut heureuse et calme, dans le sanctuaire de la comprhension mutuelle. Malgr cela, pourtant,
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vivant pour l'accomplissement des obligations domestiques sacres, des ennemis occultes apparurent, retirant toute sa flicit. Raul avait t inexplicablement assassin. Des amis anonymes recueillirent son cadavre sur la voie publique, lui amenant la maison la terrible surprise. Il avait eu le c ur transperc d'un tir de revolver, qui, bien qu'ayant t trouv prs du corps, ne lui appartenait pas. Quel mystre entourait ce crime hideux ? Plusieurs personnes et les policiers croyaient qu'il s'agissait d'un suicide, si bien que toutes les dmarches de la justice criminelle se trouvrent interrompues ; toutefois, dans sa conviction de femme, elle croyait en l'assassinat. Quels motifs conduiraient un homme, probe et travailleur, au suicide sans cause? Pourquoi Raul se tuerait, quand tout lui tait favorable, par rapport au futur ? Indniablement, ses recours financiers n'taient pas trs grands, mais ils savaient quilibrer, avec dcence, la dpense domestique et la recette commune. Non, non. Le compagnon, ce qu'il semblait, tait parti de la Surface par la faute d'un crime tnbreux. Mais, en sa gnrosit fminine, Ester, en larmes, ne dsirait jeter la culpabilit sur personne ; elle ne dsirait pas se venger mais calmer son c ur dcourag. Serait-il possible, par l'intermdiaire d'Alexandre, de rver du compagnon, de manire d'obtenir des nouvelles et de lui faire sentir le tendre intrt de son foyer ? la vue des deux fils petits et de deux vieux oncles qui taient dpendants de ses bienfaits, la veuve angoisse se trouvait en de terribles conditions financires avec ce veuvage inattendu ; toutefois, elle ajouta en pleurant qu'elle tait dispose travailler et se consacrer aux petits, recommenant la vie, mais avant cela, elle dsirait un rconfort pour son cur, voulant savoir, ardemment, ce qui s'tait pass et connatre la situation de son poux pour se conformer. Et, la fin de sa longue et sincre exposition, elle conclut, larmoyante, s'adressant mon orienteur :
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Par pitit, gnreux ami ! N'y a-t-il rien que vous puissiez me dire ? Qu'aura fait Raul ? Qui l'aurait assassin ? Et pourquoi ? La veuve souffrante semblait hallucine par la douleur, s'enfonant dans les questionnements les plus incongrus ; mais Alexandre, loin de se peiner de ces questions intempestives, adopta une attitude paternelle et tendrement, prit les mains de son interlocutrice lui rpondant : Ayez calme et courage, mon amie ! En cet instant, il n'est pas facile de vous clairer. Il est imprieux d'enquter avec attention, afin de solutionner le problme avec lattention due. Retournez donc votre foyer reposer votre esprit opprim Il existe des anxits qui ne se soignent pas la force du raisonnement du monde. Il est indispensable de connatre le refuge de la prire, les confiant au Pre Suprme. Protgez-vous avec la foi sincre, ayez confiance en la Providence et nous verrons ce qu'il est possible de faire dans le secteur de l'information et du secours fraternel. Nous examinerons le sujet avec attention ! Les deux dames firent encore quelques commentaires douloureux, autour de ce qui s'tait pass et se retirrent, plus tard, avec des paroles de gratitudes et de soulagement. Alors que nous nous retrouvions seuls et sentant, peut-tre, ma ncessit de prparation et de connaissance, l'orienteur expliqua : Bien souvent, nos amis incarns croient que nous sommes de simples devins et, par le simple fait que nous conversons hors de la chair, ils imaginent que nous sommes dj des tres aux sublimes dons divinatoires, oubliant que l'effort lui-mme, avec le travail lgitime, est une loi pour tous les plans volutifs. Mais, souriant paternellement, il ajouta :
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Cependant, il faut reconnatre quune fois sur Terre, en face des mmes circonstances, nous ne procderions pas d'une autre manire. Le lendemain, parce que je pouvais disposer de plus de temps, Alexandre me convia l'accompagner jusqu' la rsidence d'Ester. Il prendrait le foyer de l'intresse comme point de dpart pour les recherches qu'il dsirait raliser. Comment ? ai-je observ. Il ne serait pas plus simple d'invoquer directement l'poux dsincarn, par l'intermdiaire de nos pouvoirs mentaux ? Raul pourrait, de cette manire, tre entendu sans difficult, observant postrieurement ce qui pourra tre fait en faveur de la veuve. L'instructeur, cependant, sans dnigrer mon ide, considra: Sans doute, est-ce la mthode plus facile et, en de nombreux cas, nous devons mobiliser de pareils recours ; toutefois, Andr, le service d'intercession, pour tre complexe, exige quelque chose de nous-mme. Concdant notre s ur Ester quelque chose de notre temps et de nos possibilits, nous serons crditeurs des plus justes connaissances lies la situation gnrale, enrichissant, simultanment, nos valeurs de coopration. Qui donne le bien est le premier bnficiaire, qui allume une lumire est celui qui s'illumine en premier lieu. la manire de celui qui ne veut pas tendre la conversation, Alexandre se tut, nous mettant tous deux en chemin. Je compris une fois de plus que, comme sur la Terre, le service de collaboration fraternelle sur le plan des Esprits demande effort, tolrance et diligence. La maison de la pauvre veuve se situait dans une rue modeste et, bien que relativement confortable, elle paraissait habite par de nombreuses entits de condition infrieure, fait que je pus observer facilement par le mouvement des
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alles et venues, avant mme notre entre dans l'ambiance domestique. Nous entrmes sans que les dsincarns malheureux ne dtectent notre prsence en vertu du bas niveau vibratoire qui caractrisait leurs perceptions. Le spectacle, malgr tout, tait douloureux voir. La famille, constitue de la veuve, de trois enfants et d'un couple de personnes ges, demeurait table pendant le djeuner trs simple. Cependant, un fait qui pour moi tait jusqu'alors indit frappa mon observation : six entits enveloppes dans d'obscurs cercles accompagnaient le repas, comme si elles taient en train de prendre les aliments par absorption. Oh mon Dieu ! me suis-je exclam, stupfait, m'adressant l'instructeur, est-ce croyable ? Des dsincarns table ? Alexandre rpliqua, tranquille: Mon ami, les cas de viciation mentale, ignorance et souffrance dans les foyers sans quilibre religieux, sont trs grands. O il n'existe pas d'organisation spirituelle, il n'y a pas les dfenses de la paix de l'esprit. Cela est intuitif pour tous ceux qui apprcient la juste pense. Aprs une courte pause pendant laquelle il fixa, compatissant, le paysage intrieur, il poursuivit : Ceux qui se dsincarnent en des conditions d'attachement excessif aux personnes qu'ils ont laisses la Surface, trouvant en ces dernires les mmes menottes, se maintiennent presque toujours lis la maison, aux situations domestiques et aux fluides vitaux de la famille. Ils s'alimentent avec leurs parents et dorment dans les mmes chambres o ils se dlirent du corps physique. Mais arrivent-ils rellement s'alimenter en utilisant les mmes mets d'une autre poque ? ai-je demand stupfait, voyant la satisfaction des entits assembles ici, absorbant avec dlectation les manations des plats fumants.
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Alexandre sourit et ajouta : Tant d'tonnement seulement pour les voir en train dabsorber des aliments par les narines ? Et nous autres ? Ne sauriez-vous pas, par hasard, que l'homme incarn lui-mme reoit plus de soixante-dix pour-cent de l'alimentation commune travers des principes atmosphriques, capts par les conduits respiratoires ? Vous n'tes galement pas sans ignorer que les substances cuites sur le feu souffrent une profonde dsintgration. Or, nos frres, vicis par les sensations physiologiques, trouvent dans les lments dsintgrs la mme saveur qu'ils gotaient quand ils utilisaient leur enveloppe charnelle. Cependant, dis-je, il semble dsagrable de prendre les repas, nous obligeant la compagnie invitable d'inconnus de l'espce que nous avons sous les yeux. Mais vous ne pouvez oublier, dit l'orienteur qu'il ne s'agit pas de personnes anonymes. Nous sommes en train de voir les divers membres de la famille que les incarns euxmmes retiennent avec leurs lourdes vibrations d'attachement maladif. Alexandre pensa un moment et continua : Admettons, malgr tout, votre hypothse. Si la table domestique tait entoure d'entits indignes, trangres aux liens consanguins, il reste la certitude que les mes se runissent, obissant aux tendances qui les caractrisent et au fait que chaque Esprit a les compagnies qu'il prfre. Et, dsireux de fournir de solides bases mon apprentissage, il considra : La table familiale est toujours un rceptacle des influences de nature invisible. En l'utilisant, l'homme mdite sur le bien, et les travailleurs spirituels, dans le voisinage du penseur, viendront partager le service dans le champ bni des bonnes penses ; la famille demeure dans le plan
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suprieur, rendant un culte aux expriences leves de la vie, et les orienteurs de l'illumination spirituelle s'approcheront, lanant sur le terrain de la conversation constructive les semences des ides nouvelles, qui se dplacent alors avec la beaut sublime de la spontanit. Cependant, par les mmes dispositifs de la loi d'affinit, la mdisance attirera les calomniateurs invisibles et l'ironie cherchera, sans aucun doute, les entits moqueuses et sarcastiques qui inspireront les anecdotes les plus indignes, ouvrant un vaste espace la lgret et la perturbation. Indiquant le groupe table, Alexandre ajouta : Ici, les tristes habitus attirent les dsincarns de leur famille qui se trouvent en condition analogue. Il s'agit de vampirisme rciproque. Ecoutez ce dont ils parlent. Aiguisant mon audition, je remarquai effectivement que la conversation tait des plus pitoyables. Je n'avais jamais pens souffrir autant dans ce monde ! s'exclamait la vieille tante d'Ester, se plaignant amrement. Agostinho et moi avons tant travaill dans notre jeunesse ! Maintenant, arrivs la vieillesse, sans recours pour affronter la vie, nous sommes obligs de surcharger une pauvre nice veuve ! Oh quel douloureux destin ! Et pendant que les larmes coulaient sur les visages de cire, l'ancien faisait cur : C'est vrai ! Pour une vie laborieuse et difficile, une compensation si amre ! Jamais je n'attendais une vieillesse si obscure! Les entits vtues de tuniques d'ombre, entendant de telles dclarations, parurent galement plus mues, embrassant les vieillards avec ferveur. La veuve, toutefois, bien que triste, ajouta, rsigne :
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De fait, nos preuves sont cruelles ; cependant, nous devons avoir confiance en la Bont de Dieu. Alexandre fixa sur elle toute son attention et je vis que dans l'me de cette femme se faisait une disposition particulire. Avec les yeux brillants, comme si elle percevait de trs loin notre influence spirituelle, elle se rappela le rve de la nuit, de manire vague, disant : Grce la Providence, je me suis rveille aujourd'hui beaucoup plus rconforte. J'ai rv que tante Etelvina me conduisait en prsence d'un messager cleste qui bnit mon c ur, me soulageant des pesantes douleurs des ces derniers jours ! Oh comme je me rjouirais si je pouvais reconstituer ce rve de lumire ! Allez, maman, raconte-nous ! s'exclama la fillette d'environ sept ans, qui s'tait jusque-l maintenue en silence. La femme, de bon gr, commenta : Ma fille, les grandes sensations ne peuvent tre dcrites. Je ne me remmore pas prcisment de tout, mais je me souviens que l'missaire de Jsus m'couta avec patience et il me dit ensuite des paroles d'encouragement et d'amour. Loin de me reprendre, il m'accueillit, bienveillant, et, rvlant une divine tolrance, couta mes lamentations jusqu'au bout, tel un mdecin dvou. Indniablement, je me suis leve aujourd'hui avec d'autres dispositions. Soyons rsigns car Dieu nous aidera. Ds que je me serais refaite compltement, je gagnerai notre pain avec un travail honnte. Ayons esprance et foi. Face aux affirmations encourageantes d'Ester, les petits s'entreregardrent, souriants, tandis que les vieux parents taisaient l'amertume qui tait leur. Je dsirais me faire visible pour les compagnons dsincarns, sans lumire, qui se dplaaient l'intrieur, de
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manire pouvoir converser avec eux, sondant leurs expriences, mais Alexandre m'en dissuada : Ce serait perdre du temps, me dit-il, et si vous dsirez leur tre bnfique, venez jusqu'ici lors d'une autre opportunit, parce que les cristallisations mentales de nombreuses annes ne se dfont pas avec les claircissements verbaux d'un jour. Pour le moment, notre objectif est diffrent. Nous avons besoin d'obtenir des informations sur Raul. Par ailleurs, si nous profitions de cet instant afin d'entendre nos frres dsincarns prsents, nous vrifierions qu'ils pourraient peine manifester de douloureuses lamentations, sans profit constructif. Et, rvlant un intrt rduit pour la conversation des incarns, en vue de l'objectif essentiel du moment, il considra : Cherchons quelqu'un parmi nos frres visiteurs. Nous avons besoin d'informations initiales pour donner un rsultat immdiat notre travail d'intercession. Alexandre sen allant vers d'autres pices, je laissai galement la modeste salle de rfection bien que j'eusse aim continuer mon observation. L'instructeur, cependant, n'avait pas beaucoup de temps perdre. Aprs de rapides minutes, nous nous retrouvmes face une entit d'aspect humble mais trs digne, qui Alexandre s'adressa affablement : Mon ami, tes-vous un visiteur en fonction active ? Oui, votre service, rpondit, attentionn, l'interpell. L'orienteur lui exposa, avec franchise et en peu de mots, ce que nous dsirions. Alors, le frre visiteur s'expliqua calmement : il avait connu Raul, de prs, l'aidant de nombreuses fois, lui prtant
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une assistance spirituelle continuelle ; toutefois, ni lui ni d'autres amis navaient pu viter son suicide froidement dlibr. Suicide ? interrogea Alexandre, cherchant s'informer de la manire la plus complte. La veuve pense un assassinat. cest parce quil a su le dissimuler avec adresse, observa le nouvel ami. Cet acte malheureux, il le prmdita durant longtemps, faisant l'acquisition d'un revolver pour la fin dsire. Visant la rgion du cur, il tira courte distance aprs l'avoir pris, prcautionneusement, de manire viter de laisser des empreintes digitales et, de cette manire, arriver duper la confiance de sa famille, lui faisant croire un douloureux crime. Et tes-vous arriv le voir dans les dernires minutes de la tragdie ? demanda Alexandre, paternel. Oui, linforma l'interlocuteur, avec quelques amis nous tentmes de le secourir, mais, la vue des conditions de la mort volontaire, froidement dlibre, il ne nous a pas t possible de le retirer de la marre de sang dans laquelle il s'tait plong, retenu par de trs lourdes et angoissantes vibrations. Nous restions en service avec le but de le protger quand s'approcha une troupe de quelques dizaines d'entits qui abusa du malheureux et le transporta avec facilit en raison de l'harmonie des forces perverses. Comme vous pouvez le comprendre, il ne nous fut pas possible de l'arracher aux mains des brigands de l'ombre qui l'emportaient ailleurs L'instructeur paraissait satisfait par les lucidations, et, quand je vis qu'il se disposait terminer la conversation, j'osai demander : Mais et la cause du suicide ? Ne serait-il pas intressant d'entendre le visiteur ?
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Non, expliqua Alexandre, tranquillement. Nous la demanderons l'intress lui-mme. Nous prmes cong. Une question bien prcise tourmentait toutefois mon cerveau. Je ne la contins pas longtemps, m'adressant au gnreux orienteur. Une troupe ? mais qu'est-ce que cela signifie ? interrogeai-je. Alexandre, qui me paraissait prsent plus proccup, claira : La troupe laquelle se rfre l'informateur est la multitude des entits dlinquantes, ddies la pratique du mal. Bien qu'ils aient une influence limite, en raison des nombreuses dfenses qui entourent les centres de nos frres incarns et nos propres sphres d'action, ils arrivent produire beaucoup de perturbations, concentrant les impulsions de leurs forces collectives. Parce que mon tonnement tait trs grand, l'instructeur dit : Ne soyes pas surpris, mon ami. La mort physique n'est pas un bain miraculeux, qui convertit les mauvais en bons et les ignorants en sages, d'un instant l'autre. Il y a des dsincarns qui s'attachent aux bien domestiques, la manire du lierre sur les murs. D'autres, et en grand nombre, se rvoltent dans les cercles de l'ignorance qui leur sont propres et constituent ce que l'on appelle les lgions des tnbres, qui affrontrent Jsus lui-mme, par l'intermdiaire de divers obsds. Ils s'organisent diaboliquement, formant des coopratives criminelles et malheur qui devient leur compagnon ! Ceux qui tombent sur le chemin volutif, par manque de respect aux opportunits divines, sont les esclaves souffrants de ces transitoires, mais terribles, pouvoirs des ombres, retenus en captivit qui peut se caractriser par une longue dure.
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Mais le visiteur, en tant que garde de ces lieux, ne pouvait-il pas dfendre le malheureux suicid ? me suis-je enquis, tonn. Sil avait t victime d'un assassinat, oui, rpondit l'instructeur, parce qu'en condition relle de victime, l'homme scrte des courants de force magntique dtermins susceptibles de le mettre en contact avec les missaires de l'aide ; mais dans le suicide pralablement pens, sans l'intromission d'ennemis occultes, comme celui que nous observons, le dsquilibre de l'me est inexprimable et vhicule l'absolue incapacit de syntonie mentale avec les lments suprieurs. Mais, demandai-je, stupfait, les sentinelles spirituelles ne pourraient pas secourir indpendamment ? Alexandre baucha un geste de tolrance fraternelle et rpondit : La libert intrieure tant l'apanage de tous les fils de la Cration, il ne serait pas possible d'organiser des services de secours rapides pour tous ceux qui tombent dans les prcipices des souffrances suite une action faite exprs, avec la pleine conscience de leurs attitudes. En de tels cas, la douleur fonctionne comme mesure d'aide dans les rprimandes indispensables. Mais et les mauvais qui paraissent heureux dans la mchancet elle-mme ? me demanderezvous, naturellement. Ceux-l sont les souffrants pervers et endurcis de tous les temps, qui, mme si ils reconnaissent leur propre dcadence spirituelle, crent une dangereuse crote d'insensibilit autour du c ur. Dsesprs et dsillusionns, abritant une rvolte empoisonne, ils s'abandonnent l'onde menaante du crime, jusqu' ce qu'un nouveau rayon de lumire les fasse clore dans le ciel de la conscience. Le sujet offrait des opportunits d'claircissements de valeur, mais Alexandre fit un geste de quelquun ne
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pouvant perdre beaucoup de temps en paroles et, aprs un court intervalle, il ajouta : Andr, restez en prire quelques instants pour m'aider. Maintenant que j'ai les informations du visiteur, j'ai besoin de mobiliser mes possibilits de vision, enqutant quant l'endroit o se trouve le malheureux frre. Bien que restant en prire, j'observai que l'orienteur entrait dans un profond silence. Quelques minutes plus tard, Alexandre prit la parole et s'exclama, comme qui reviendrait d'une surprenante excursion : Nous pouvons continuer. Le pauvre frre, semi-inconscient, demeure aimant un dangereux groupe de vampires, dans un hameau tout prt. L'instructeur se mit en chemin ; je le suivis, pas pas, en silence, malgr mon intense curiosit. Nous tant loign du centre urbain, nous nous trouvmes en peu de temps dans le voisinage d'un grand abattoir. Je fus grandement surpris par lattitude de vigilance quadopta mon orienteur quand il pntra avec assurance par la large porte d'entre. Aux vibrations ambiantes, je reconnus que l'endroit tait parmi les plus dsagrables que je connaissais, jusqu'alors, dans ma nouvelle phase d'effort spirituel. Suivant Alexandre de trs prs, je vis de nombreux groupes d'entits franchement infrieures qui logeaient ici et l. En face de l'endroit o on procdait la mise mort des bovins, je perus une scne terrifiante. Un grand nombre de dsincarns, en de dplorables conditions, s'abandonnaient aux bouillonnements de sang vif, comme cherchant boire le liquide dans une soif dvorante Alexandre perut l'horreur douloureuse qui s'emparait de moi et m'claira avec srnit :
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Vous tes en train d'observer, Andr ? Ces malheureux frres qui ne peuvent pas nous voir, cause de la dplorable situation d'abrutissement et d'infriorit, sont en train d'aspirer les forces vives du plasma sanguin des animaux. Ce sont des affams qui causent la piti. Peu de fois dans toute ma vie, j'avais expriment une telle rpugnance. Les scnes les plus tristes des zones infrieures que, jusqu'ici, j'avais pu observer, ne m'avaient pas impressionn avec pareille amertume. Dsincarns la recherche d'aliments de cette espce ? Abattoir plein d'entits perverses ? Que signifiait tout cela ? Je me souvins de mes tudes rduites d'Histoire, me faisant remonter jusqu' l'poque o les gnrations primitives offraient aux supposs dieux, le sang de taureaux et de cabris. Serait-ce ici, dans cette scne horrifiante, la reprsentation antique des sacrifices sur les autels de pierre ? Je laissai les premires impressions m'incendier le cerveau, au point de sentir, comme en un autre temps, mes ides s'agiter en tourbillon. Alexandre, malgr tout, diligent comme toujours, s'approcha plus amicalement de moi et expliqua : Pourquoi une telle sensation d'effroi, mon ami ? Sortez de vous-mme, cassez la coquille de l'interprtation personnelle et venez jusqu'au champ des justifications. Ne visitons-nous pas, tous deux, dans la sphre de la Surface, les boucheries les plus diverses ? Je me souviens qu'en mon ancienne demeure terrestre, il y avait toujours un grand contentement lorsqu'on tuait des porcs. La carcasse de chair et de graisse signifiait abondance de la cuisine et confort de l'estomac. Avec le mme droit, les dsincarns, aussi infrieurs que nous l'avons t, s'approchent des animaux morts dont le sang fumant leur offre de vigoureux lments vitaux. Sans aucun doute, le tableau est dplorable ; mais le droit ne nous revient pas de dresser des condamnations. Chaque chose, chaque tre, chaque me, demeure dans un
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processus volutif qui lui est propre. Et si nous sommes dj pass par les stations infrieures, comprenant combien est difficile l'amlioration dans le plan de l'lvation, nous devons garder la disposition lgitime d'aider toujours, mobilisant les meilleurs possibilits notre porte, au service du prochain. La remarque fut extrmement utile. Les paroles de l'instructeur tombrent dans mon me point nomm, corrigeant mon attitude mentale. Je fis sereinement face au spectacle qui stalait sous mes yeux et, notant que je m'tais rquilibr, Alexandre me montra une entit l'aspect lamentable, pareille un automate, vaguant autour des autres. Aprs avoir fix ses yeux presque dpourvus d'expression, je remarquai que ses vtements taient ensanglants. C'est le suicid que nous recherchons, s'exclama clairement l'orienteur. Quoi ? demandai-je surpris, pourquoi les vampires ont-ils besoin de lui ? De tels malheureux, expliqua Alexandre, abusent des abusent des personnes rcemment dsincarnes sans aucune dfense, comme ce pauvre Raul, dans les premiers jours qui succdent la mort physique, leur soutirant les forces vitales, aprs en avoir exploit le corps grossier J'tais interdit, me souvenant des anciennes informations religieuses sur les tentations diaboliques, mais l'orienteur, ferme dans la mission d'aide, dit avec humilit : Andr, ne vous impressionnez pas ngativement. Tout homme, incarn ou dsincarn, qui se dtourne de la droite route du bien, peut devenir un vritable gnie du mal. Nous n'avons pas de temps perdre. Allons agir, secourant l'infortun.
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Suivant le mentor serviable, je me suis aussi approch du malheureux. Alexandre leva la main sur le front de Raul et l'enveloppa en un vigoureux flux magntique. En peu de temps, ce dernier se trouva entour d'une lumire qui fut immdiatement perue par les tres de l'ombre, me laissant observer que la majorit s'loignait, lanant des cris d'horreur. Voyant la clart qui entourait la victime, ils taient livides, terrifis. L'un des bourreaux, plus courageux, scria voix haute : Laissons cet homme livr son sort. Les esprits puissants s'y intressent ! Laissons-les ! Pendant que les tourmenteurs se retiraient, avec empressement, comme si ils craignaient une chose qu'ils ne pouvaient encore comprendre en face de la proximit bnite de cette lumire qui venait d'En Haut, je me perdais en douloureuses interrogations intrieures. Le tableau tait typique des vieilles reprsentations des dmons abandonnant les mes prisonnires de leurs desseins infernaux. Les paroles esprits puissants avaient t prononces avec une indniable ironie. Par la clart qui enveloppait le suicid, ils savaient que nous tions prsents et, bien que fuyant, apeurs, ils nous atteignaient avec des moqueries. Peu peu, l'immense abattoir s'tait vid des vampires voraces. Alexandre, dclarant l'opration magntique termine, prit la main de l'ami souffrant qui paraissait avoir t rendu idiot par l'influence maligne, et, le conduisant au dehors, me dit, bienveillant : Ne gardez pas dans votre cur les paroles ironiques que nous avons entendues. Ces malheureux frres mritent notre plus grande compassion. Allons ce qui peut nous intresser. Il me recommanda de soutenir le nouvel ami qui paraissait inconscient de notre collaboration, et aprs
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quelques minutes de marche, nous nous arrtmes sous un arbre feuillu, dposant le frre affaibli et chancelant sur la pelouse frache. Impressionn par son regard inexpressif, j'ai sollicit les claircissements de l'orienteur, dont la parole amie ne se fit pas attendre : Le pauvret demeurera temporairement avec des trous de mmoire. Il se trouve dans un tat de dplorable inconscience aprs une succion des nergies vitales si prolonge. Face ma surprise, Alexandre ajouta : Que voulez-vous ? Vous attendiez par ici le processus du plus petit effort ? Le magntisme du mal est galement plein de pouvoir, principalement pour ceux qui tombent volontairement sous ses tentacules. Ensuite, il s'inclina paternellement sur l'infortun suicid et demanda : Frre Raul, comment allez-vous ? Je je , murmura le malheureux, comme si il avait t plong dans un profond sommeil, je ne sais pas.. je ne sais rien Vous souvenez-vous de votre pouse ? Non , rpondit le suicid d'une manire vague. L'instructeur se leva et me dit : Son inconscience est totale. Nous avons besoin de le rveiller. Ensuite, il dcida que je devrais rester l, vigilant, pendant qu'il irait chercher les secours ncessaires. Ne pourrions-nous pas nous-mmes ? demandai-je, tonn. le rveiller par
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L'orienteur sourit et considra : On voit bien que vous n'tes pas un vtran des services d'intercession . Vous oubliez que nous n'allons pas seulement le rveiller la conscience, mais aussi la douleur ? Quand nous romprons la crote de magntisme infrieur qui l'entoure, Raul retrouvera la connaissance de la situation qui est sienne, sentira le martyre de la poitrine perce par le projectile, il rugira d'angoisse au contact de la survivance douloureuse, cre, d'ailleurs, par lui-mme. Or, en tels cas, les premires impressions sont franchement terribles et durent quelques heures avant le soulagement sr. Et comme d'autres obligations nous attendent, il sera plus opportun de le laisser aux soins d'autres amis. Les observations m'imposrent un profond silence. Vingt minutes s'coulrent, approximativement, avant qu'Alexandre ne revienne, accompagn de deux frres qui se prparrent conduire le malheureux, et en peu de temps, nous nous trouvions dans un centre spirituel de secours d'urgence, localis dans la sphre de la Surface. Il tait visible que l'organisation s'occupait de travaux d'urgence, tant donn que le matriel d'assistance tait clairement rudimentaire. Devinant ma pense, Alexandre expliqua : Dans le cercle des vibrations antagonistes des habitants de la Surface, on ne peut pas crer une institution d'aide complte. Ainsi, le travail de secours souffre d'incontestables manques. Ce centre, cependant, est un hpital mobile qui compte avec l'abngation de nombreux compagnons. Dposant Raul sur une couche blanche, le dvou instructeur commena lui appliquer des passes magntiques sur la rgion crbrale. Il ne scoula quun bref instant avant que le malheureux ne lance un cri guttural et
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vibrant, me dchirant le cur. Je meurs ! Je meurs ! , criait Raul, dans une suprme affliction, tentant, maintenant, de grimper par les murs. Secourez-moi par charit ! Et se comprimant la poitrine avec les mains, il s'exclamait, d'un ton lancinant : Mon c ur est bris ! Aidez-moi ! Je ne veux pas mourir ! Des infirmiers serviables le soutenaient avec attention, mais le patient paraissait pris d'horreur. Les yeux hagards dans un masque de souffrance indfinissable, il continuait pousser des cris de stentor, comme si il s'tait rveill d'un angoissant cauchemar. Ester ! Ester ! , appela le malheureux, se souvenant de l'pouse dvoue, vient mon secours pour l'amour de Dieu ! Secours moi ! Mes enfants ! mes enfants ! Alexandre s'approcha de lui paternellement et dit : Raul, ayez la patience et la foi dans le Divin Pouvoir ! Cherchez affronter courageusement la situation difficile que vous-mmes avez cre et n'invoquez pas le nom de la compagne dvoue, ni n'appelez vos enfants aims que vous avez laisss dans votre ancien paysage du monde, car la porte matrielle de votre maison s'est ferme avec vos yeux. Si vous aviez cultiv l'amour chrtien, profitant des opportunits que le Seigneur vous a confies, il aurait t facile, en un tel moment, de revenir au foyer affectueux afin de revoir les tres aims, bien qu'ils n'arriveraient pas percevoir votre prsence. Mais maintenant, mon ami, il est trop tard il est ncessaire d'attendre une autre occasion de travail et de purification, parce que votre opportunit, avec le nom terrestre de Raul, est termine
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Une terreur immense imprime sur le visage, l'interpell rpliqua : Serais-je mort, par hasard ? Ne sens-je pas mon ur bris par la souffrance ? N'ai-je pas les vtements c ensanglants ? Serait-ce cela mourir ? Absurde ! Trs serein, l'instructeur bienveillant se remit parler : N'avez-vous pas appuy votre arme contre votre propre poitrine ? N'avez-vous pas localis le c ur afin d'exterminer la vie elle-mme ? Oh mon ami, les hommes peuvent se tromper les uns les autres, mais aucun de nous ne pourra luder la Justice Divine. Rvlant une honte extrme en se sentant dcouvert, il clata en sanglots, murmurant : Ah ! Disgraci que je suis ! Mille fois malheureux ! Toutefois, Alexandre ne lui reparla plus de cette circonstance. Aprs l'avoir tendrement confi aux soins des frres responsables pour les services d'assistance, il s'adressa moi, expliquant : Allons-y, Andr ! Notre nouvel ami est en crise dont l'intensit ne cdera pas avant approximativement soixante-dix heures. Nous reviendrons le voir plus tard. De retour mes travaux, j'attendis, impatient, l'instant de reprendre les observations ducatives. La complexit du service d'intercession m'impressionnait. Les simples prires d'une pouse nostalgique et dvoue avaient provoqu de nombreuses activits pour mon orienteur et des claircissements de valeur pour moi. Comment agirait Alexandre dans la phase finale? Quelles rvlations aura Raul pour nos oreilles de compagnons intresss son bientre ? Son pouse arrivera-t-elle se consoler dans les cercles du veuvage ?
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Abritant de nombreuses interrogations, j'attendis le moment propice. Quatre jours s'coulrent ; l'instructeur m'invita revenir sur le sujet, ce qui me fit exulter de contentement par la possibilit de poursuivre, mon apprentissage pour ma propre volution. Nous retrouvmes Raul plein de douleurs ; toutefois, plus calme pour soutenir une conversation illuminante. Il se plaignait de la blessure ouverte, du c ur incontrl, des souffrances aigus, du grand abattement. Il savait, pourtant, qu'il ne se trouvait plus dans le cercle de la chair, bien que pareille vrit lui cota des pleurs angoisss. Tranquillisez-vous, lui dit mon orienteur, avec une inexprimable bont, votre situation est difficile, mais elle pourrait tre bien pire. Il y a des suicids qui demeurent attachs leur dpouille cadavrique pour un temps indtermin, assistant la dcomposition organique et sentant l'attaque des vers voraces. Pauvre de moi ! soupira le misrable, parce qu'outre le fait d'tre un suicid, je suis galement un criminel. Et dmontrant une infinie confiance en nous, Raul conta sa triste histoire, cherchant justifier son acte extrme. Dans sa jeunesse, il vint de la campagne vers la grande ville, rpondant l'invitation de No, son camarade d'enfance. Compagnon dvou et sincre, cet ami le prsenta, une certaine fois, la fiance chrie avec laquelle il esprait tisser, dans le futur, un nid de bonheur conjugal. Hlas ! Depuis le jour o Raul vit Ester pour la premire fois, il ne put plus jamais l'oublier. Elle personnifiait ce qu'il se reprsentait comme tant le plus haut idal pour un mariage heureux. En sa prsence, il se sentait le plus heureux des hommes. Son regard alimentait son c ur, ses ides constituaient la continuit de ses propres penses. Comment, pourtant, lui faire sentir cette immense affection ? No, le
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bon compagnon du pass, s'tait transform en obstacle qu'il devait enlever. Ester serait incapable de trahir le compagnon envers lequel elle s'tait engage. No se montrait infiniment bienveillant et digne d'estime pour pouvoir provoquer une sparation. C'est alors que naissait dans son cerveau la tnbreuse ide d'un crime. Eliminer le rival. Il ne cderait sa flicit personne. Le collgue devrait mourir. Mais comment effectuer le plan sans complications avec la justice ? Aveugl par la passion violente, il se mit tudier minutieusement la ralisation de ses criminels desseins. Et il trouva une formule subtile pour l'limination du compagnon dvou et fidle. Lui, Raul, vint absorber un poison, terrible et connu, en petites doses, les augmentant lentement jusqu' habituer son organisme des quantits qui, pour d'autres, seraient foudroyantes. Ayant atteint le seuil de rsistance, il invita le compagnon pour un dner et lui donna boire l'odieux poison dans un vin agrable que lui-mme but, sans danger aucun. No, cependant, disparatrait en peu d'heures, passant pour suicid aux yeux des autres. Raul, pour toujours, a gard le terrible secret, et aprs avoir courtiser la fiance larmoyante, il russit lui faire prouver de la sympathie qui fut couronne par le mariage. Il avait atteint la ralisation de ce qu'il avait le plus dsir: Ester lui appartenait en qualit de femme ; des petits enfants vinrent embellir sa vie, mais sa conscience fut blesse sans rmission. Dans les plus intimes scnes du foyer, il voyait No, travers la toile mentale, lui reprochant son acte. Les baisers de son pouse et les caresses de ses enfants n'arrivaient pas loigner la vision implacable. Au lieu de dcrotre, ses remords augmentaient toujours. Au travail, dans la lecture, la table des repas, dans la chambre conjugale, la victime restait le contempler en silence. cette hauteur du destin, il voulut se rendre la justice du monde, confessant le crime abject ; cependant, il ne se sentait pas le droit de perturber le c ur de sa compagne, ni de remplir de boue le futur de ses enfants. La socit le respec-
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tait, honorant sa famille. Ses collgues de travail prenaient plaisir sa compagnie. Comment rvler la vrit en de pareilles circonstances ? Malgr le tendre amour pour son pouse et ses enfants, il se sentait puis, la fin d'une rsistance spirituelle prolonge. Il craignait la perturbation, l'hpital psychiatrique, l'anantissement, fuyant la confession du crime qui, chaque jour, devenait plus imminente. ce moment, l'ide du suicide prit forme dans son cerveau tourment. Il ne rsista pas plus longtemps. Il cacherait le dernier acte de son drame silencieux, comme il avait occult la tragdie premire. Il acheta un revolver et attendit. Un jour, aprs le travail journalier, il ne passa pas par le chemin du retour au foyer et il braqua l'arme contre son propre ur, agissant prcautionneusement afin d'viter d'y laisser c des empreintes digitales. Atteignant son but, dans un suprme effort il se dfit du revolver meurtrier et dtourna son attention vers l'intraduisible souffrance du thorax comprim Difficilement, comme ses yeux demeuraient obscurcis, il sentit que plusieurs personnes tentaient de le secourir puis une vritable multitude de cratures qu'il ne put voir, l'entrana hors de ce lieu de souffrance... Ds cet instant, un affaiblissement gnral l'envahit compltement. Il se sentait pris d'un sommeil pesant et angoissant, plein de cauchemars cruels. Et finalement, cest seulement ici, dans cette modeste chambre, quil parvint rcuprer la conscience de lui-mme aprs qu'Alexandre ait restaur ses nergies en prostration Terminant la confession longue et amre, Raul avait la poitrine oppresse et de lourdes larmes lui lavaient le visage. Extrmement mu, je ne savais pas, pour ma part, que dire. Ce drame occulte arriverait impressionner les urs de pierre. Alexandre, cependant, dmontrant la c grandeur de ses expriences leves, maintenait une respectable srnit, et dit :
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Dans les plus grands abmes, Raul, il y a toujours une place pour l'esprance. Ne vous laissez pas dominer par l'ide de l'impossibilit. Pensez la rnovation de votre opportunit, mditez sur la grandeur de Dieu. Transformez le remord en rsolution de rgnration. Et aprs une courte pause, pendant que le malheureux pleurait chaudes larmes, le mentor poursuivit : En vrit, vos maux prsents ne peuvent disparatre miraculeusement. Nous ferons tous la cueillette compatible avec la semence, mais nous qui sommes galement dj passs, d'innombrables fois, par la leon du recommencement, nous avons appris aujourd'hui quelque chose. Ayez calme et courage. Ensuite, Alexandre l'informa quant la cause de notre intrt, lui expliquant que le travail d'aide fraternelle avait commenc travers les prires de son pouse tendre et dsole. Il lui donna des nouvelles de cette dernire, des petits enfants et des vieux oncles ; il lui parla de la nostalgie d'Ester et de son impatience pour le voir, ne fusse qu'une courte minute, l'occasion du sommeil physique. Entendant les dernires informations, le suicid parut se ranimer vivement et observa : Ah ! Je n'en suis pas digne ! Ma misre accentuerait ses douleurs ! L'orienteur, pourtant, caressa paternellement son front, lui faisant la promesse d'intervenir et de solutionner le problme. Nous nous retirmes, de nouveau, et percevant ma profonde admiration, Alexandre fit remarquer : Dans le petit drameque nous observons, mon ami, vous pouvez calculer l'tendue et la complexit de nos travaux dans les services d'intercession . Nos compagnons
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incarns nous demandent, parfois, certains travaux en tant loin de connatre les vritables situations. Pour la socit humaine, Raul est une victime de tueurs inconnus quand il n'est que victime de lui-mme. Pour sa compagne, il est le mari idal quand il a t criminel et suicidaire. Je compris les difficults morales dans lesquelles nous nous trouvions pour rpondre la requte qui nous avait conduit pareil service. Les paroles de l'instructeur ne mettaient pas en vidence autre chose. Comprenant ainsi, j'osai demander : Croyez-vous que notre s ur Ester soit prpare pour la ralit de nos conclusions ? Alexandre secoua la tte ngativement et rtorqua : Seulement sont dignes de la vrit ceux qui se trouvent pleinement librs des passions. Ester est profondment bienveillante, mais elle n'a pas encore russi les dominer. Elle ne possde pas les motions ; ce sont elles qui la possdent. la vue de cela, nous ne pourrions en aucune manire lui donner la connaissance complte du sujet. Elle est prpare pour la consolation, pas pour la vrit. Dune certaine manire, les affirmations de l'instructeur me choqurent. Comment omettre les dtails de la tragdie ? Ne serait-ce pas manquer la ralit ? Par quel processus rconforter l'pouse nostalgique, lui dissimulant le vritable sens des vnements ? Alexandre, cependant, comprit mes questionnements et observa : De quel droit perturberions-nous le cur d'une pauvre veuve de la Surface, sous prtexte d'tre francs ? Pour quel motif ternir l'esprance tranquille de trois adorables enfants, empoisonnant peut-tre leur destin, simplement pour nous montrer comme les champions de la ralit ?
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Y aurait-il plus de joie montrer l'ombre du crime, que de dcouvrir la source de rconfort ? Andr, mon frre, la vie demande beaucoup de discernement ! Chaque parole a son occasion, comme chaque rvlation son temps ! Nous ne pouvons pas imaginer un service de secours avec l'crasement du suppliant. La prire d'Ester ne peut pas tre porteuse de dcouragement. Cest pour cette mme raison que tous ne reoivent pas, quand ils le veulent, la dlgation d'En Haut pour les services d'assistance. J'enregistrai l'observation. Ce jour l, Alexandre s'adressa, en ma compagnie, aux autorits de l'Aide, demandant la collaboration d'une des s urs qui travaillaient dans les Groupes de Secours, pour rpondre, plus efficacement, aux besoins d'Ester. Romualda fut dsigne. Personne dvoue et bienveillante, elle descendit la Surface avec nous, recevant attentivement les recommandations de l'ami serviable. Alexandre ne s'tendit pas en longues instructions. Romualda devrait prparer la veuve, spirituellement, pour rendre visite, la nuit suivante, l'poux dsincarn et rester ensuite auprs d'elle deux semaines, collaborant au relvement de ses nergies psychiques et cooprant la rorganisation de sa vie conomique, travers de dignes et honntes collaborations. La manire dont le dlicat instructeur rpondit toutes les demandes en cours tait mouvante. Alors que le moment fix pour les retrouvailles des conjoints tait presque arriv, nous comparmes l'hpital mobile de secours spirituel, o l'instructeur s'occupa personnellement de toutes les mesures. Il recommanda Raul la meilleure humeur, insistant pour qu'il ne prononce pas la moindre expression de plainte et pour qu'il s'abstienne d'un quelconque geste qui puisse traduire l'impatience ou l'affliction. Ensuite, il demanda ce que soit voile la plaie ouverte
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et sanguinolente, bien visible dans la rgion dchire de l'organisme prisprital, afin que l'pouse ne reoive aucune impression de souffrance. Raul lui-mme, admiratif devant la leon de bonnes manires, avait cout attentivement, satisfait et ranim, toutes les instructions. Aprs quelques minutes, Romualda entra en compagnie d'Ester, dont le regard laissait entrevoir angoisse et attente. Alexandre la prit par le bras et lui montra le compagnon tendu sur le lit indiqu. Raul ! Raul ! cria la veuve plore, provisoirement libre du corps de chair, dchirant mon c ur par le ton douloureux de la voix. Sa commotion tait extrme. Elle voulut poursuivre mais ne le put. Ses genoux se plirent et elle se trouva agenouille, jointe au lit de l'poux, sanglotant. Je remarquai que les yeux de Raul restaient brouills de larmes qui n'arrivaient pas couler. Alexandre le fixa, avec fermet, lui faisant comprendre la ncessit de faire preuve de courage dans le tmoignage angoiss. Comme l'enfant intress connatre les recommandations paternelles, le suicid accompagnait les moindres gestes de notre gnreux orienteur. Et parce qu'Alexandre lui fit un lger signal, Raul prit la main de sa compagne en pleurs et dit : Ne pleure plus, Ester ! Aie confiance en Dieu ! Veille sur nos enfants et aide moi avec ta foi ! Je vais bien mieux Il n'y a pas de raison pour que nous nous lamentions ! Chrie, la mort n'est pas la fin. Accepte la volont du Pre, comme je suis en train de chercher l'accepter notre sparation est temporaire je ne t'oublierai pas ! Tu seras dans mon c ur o je que je sois ! Moi aussi je ressens le manque de ta compagnie, de ton dvouement, mais le Trs-Haut nous enseignera transformer nos tristesses en esprances !
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Les paroles du suicid, tout comme la douce inflexion de sa voix, me surprirent. Raul dmontrait un potentiel de dlicatesse et de finesse psychologique, qui, jusque l, ne s'tait rvl mes yeux. C'est alors qu'aiguisant ma perception visuelle, je notai que des fils de lumire extrmement tnus liaient le front d'Alexandre au cerveau de Raul et je compris que l'instructeur lui administrait un vigoureux flux magntique, le soutenant dans la difficile situation. Ecoutant ses paroles rconfortantes, la veuve parut se ranimer, s'exclamant, larmoyante : Oh Raul, je sais que maintenant nous sommes spars par l'abme de la spulture ! Je sais que je dois attendre la dcision suprme pour m'unir avec toi pour toujours coute ! Aide-moi sur la Terre, dans le veuvage inattendu et douloureux ! Lve toi et vient notre maison donner l'esprance mon esprit abattu ! Dfends-nous contre les mauvais ne me laisse pas seule avec nos enfants qui ont tant besoin de toi demande Dieu cette grce et vient nous aider jusqu' la fin ! Bien que restant allong sur le lit, l'interpell lui caressa tendrement les cheveux et rpondit : Aie courage et foi ! Souviens-toi, Ester, qu'il y a des souffrances plus grandes que les ntres et rsigne toi Je vais me fortifier et je travaillerai encore pour nous Alors, comme tu attends mon assistance, j'attendrai de toi la confiance. Le Seigneur ne nous confie pas des problmes dont nous ne serions pas dignes ! Retourne notre maison et rjouis-toi ! N'aie pas peur de la ncessit ; jamais il ne nous manquera la bndiction du pain ! Cherche la joie du travail honnte et sme le bien travers toutes les opportunits que le monde t'offre ! La pratique du bien donne sant au corps et joie l'esprit ! Et Dieu, qui est bon et juste, bnira nos enfants pour qu'ils soient heureux ton ct Ne t'attarde pas plus ! Rentre confiante !
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Garde la certitude que je suis vivant et que la mort du corps est seulement la transformation ncessaire ! ... Comprenant que l'opportunit des retrouvailles se terminait, l'pouse anxieuse rvla une curiosit et une affliction extrme, fixant le compagnon travers des larmes, et demanda : Raul, avant que je m'en aille, dis-moi franchement que s'est-il pass ? Qui t'a vol la vie ? Je pus observer que l'interpell affichait un regard terriblement angoiss, face la question inattendue. Il voulut peut-tre confesser la vrit, faire la lumire autour de ses expriences passes, mais le secours magntique d'Alexandre ne se fit pas attendre. Un jet d'une intense luminosit partit de la main de l'orienteur, qui cette hauteur de la conversation, la maintenait sur le front du suicid en un geste protecteur. Son expression physionomique se transforma, sa srnit et son courage se rtablirent. Nouvellement calme, Raul parla sa compagne : Ester, les processus de la Justice Divine ne se trouvent pas la disposition de notre apprciation garde avec toi la certitude que nous sommes instruits tous les jours et en tous les vnements apprends chercher, avant tout, la volont de Dieu La pauvre veuve dsirait prolonger la discussion ; un intense dsir de continuer s'imprgner des consolations du moment se devinait travers les yeux affligs. Mais Alexandre lui prit le bras et lui recommanda la ncessit de prendre cong. L'pouse larmoyante ne rsista pas. Concentrant toute sa capacit affective dans ses paroles, elle dit adieu au suicid et lui embrassa les mains avec une infinie tendresse. Quelque part ailleurs, loin de l'organisation hospitalire d'urgence, l'instructeur la confia aux bons soins de Romualda et revint en ma compagnie.
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Je ne parvins pas dissimuler mon norme admiration pour de tels services d'assistance. Alexandre perut mon tat d'me et parla avec motion : Comme vous l'avez observ, le travail de secours demande normment d'efforts et de dvouement fraternel. Nous ne pouvons pas oublier que Raul et Ester sont deux infirmes spirituels et quils requirent dans cette condition beaucoup de comprhension de notre part. Heureusement, la veuve repart pleine d'un nouveau courage et notre ami, sentant l'tendue des attentions dont il fait l'objet, et notant pour lui-mme combien peut aider la compagne incarne, se hte de crer de nouvelles expressions de stimulation et d'nergie dans son propre cur. Impressionn, malgr tout, la vue du dchirement intervenu dans son organisme spirituel, j'ai demand : Et la rgion blesse ? Raul ressentira de pareilles souffrances jusqu' quand ? Peut-tre pendant de nombreuses annes, rpondit l'instructeur, sur un ton grave. Mais cela ne l'empchera pas de travailler intensment dans le champ de la conscience, s'efforant pour le rapprochement de la bnite opportunit rgnratrice. D'autres problmes affleurrent mon esprit. Toutefois, l'instructeur avait besoin de s'absenter, la demande de charges difficiles, dans lesquelles je ne pouvais l'accompagner. Je lui ai demand la permission pour suivre, de prs, le travail d'assistance ralis par Romualda, recevant sa gnreuse approbation. Je dsirais savoir jusqu' quel point se consolerait la veuve afflige et observer le profit de ces retrouvailles, qui traduisaient une concession leve.
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Le jour suivant, je revins au modeste foyer, l'occasion, justement, du djeuner familial. Romualda tait afflige. L'ambiance intrieure avait acquis un nouvel aspect. Les entits vicies n'avaient pas totalement disparues, mais leur nombre avait considrablement rduit. Soutenant sa protge, la s ur auxiliaire me reut avec amabilit. Elle m'annona que la veuve s'tait rveille bien mieux et que elle, Romualda, faisait son possible pour lui maintenir le plein souvenir du rve. Comme il tait naturel, la pauvrette ne pourrait pas se souvenir de tous les plus infimes dtails ; par ailleurs, elle avait fix les impressions culminantes, susceptibles d'veiller chez elle la divine esprance et de restaurer sa bonne humeur. Elle me recommanda de vrifier, par moi-mme, l'effet merveilleux de la providence. De fait, le visage de la veuve avait gagn une nouvelle expression. Avec des yeux limpides et brillants, elle narrait aux oncles et aux petits enfants le sublime rve de la nuit. Tous l'coutaient fort intresss, principalement les enfants, qui paraissaient participer sa jubilation intrieure. Ester termina la narration, mue. Je vis, alors, que la vielle tante bauchait un geste d'incrdulit, lui demandant : Et tu crois avoir rendu visite Raul dans l'autre monde ? Pourquoi pas ? ragit la veuve, sans sourciller. J'ai encore l'impression de ses mains sur les miennes et je sais que Dieu m'a concd une telle grce afin que je rcupre mes forces pour le travail. Je me suis rveille aujourd'hui profondment ranime et heureuse ! J'affronterai le chemin avec de nouvelles esprances ! Je m'efforcerai et je vaincrai. Oh, maman, comme tes paroles nous consolent ! murmura un des petits, aux yeux trs vifs. Comme j'aurais
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aim tre avec toi pour entendre papa dans ce rve merveilleux ! cet instant, le vieil oncle, qui qui prenait son repas en silence, pondra, en qualit d'excellent reprsentant de l'incrdulit humaine : Il est intressant de noter que Raul ayant tellement consoler ton cur de femme, rien n'a lucid le crime qui l'a attir dans le spulcre. Ester, qui sentit l'ironie de l'observation, influence par la bienfaitrice qui se trouvait ici, rpondit promptement : Bien souvent, mon oncle, nous ne savons pas tre reconnaissants envers les bndictions divines. Je me souviens de cette vrit, en entendant un tel raisonnement. Je me sens honteuse quand je me souviens avoir pos une question de cette nature au pauvre Raul, abattu et ple dans le lit. La flicit de l'avoir vu et entendu dans un monde que je ne peux pas comprendre maintenant me suffit. J'ai la certitude de lui avoir rendu visite en un lieu quelconque. En quoi cela nous intresse de dcouvrir les criminels, quand nous ne pouvons pas relever son corps physique ? Dans notre proccupation punir les coupables, sans prendre en compte nos propres fautes, irions-nous jusqu' l'abus de dsirer tre plus justes que Dieu lui-mme ? L'oncle se tut, pensif, et je vis les enfants sentir une immense allgresse grce la rponse maternelle. Le cur d'Ester avait pntr la zone lucide de la foi vive, absorbant paix, joie et esprance, marchant vers le chemin d'une vie nouvelle. En faisant mes au revoir, je flicitai Romualda pour son noble travail. Le gnreux serviteur me fit part de ses projets de service. Elle resterait plus troitement aux cts
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de la veuve, lui insufflant courage et bonne humeur et elle comptait, la semaine suivante, sur la possibilit de cooprer afin de lui organiser un travail bien rmunr. J'tais admiratif, en coutant le programme, principalement en ce qui touchait l'aide matrielle ; toutefois, Romualda exposa, trs calme : Quand les compagnons terrestres se font mritants, nous pouvons collaborer en leur faveur, avec tous les moyens notre porte, tant que notre coopration ne paralyse pas leur libert de conscience. Je l'ai prie, alors, de me faire la faveur d'admettre mon concours le jour fix pour les services finals. Romualda acquiesa avec bienveillance, et, passe une semaine, elle m'avisa de la conclusion des travaux d'assistance. Je revins au foyer de la veuve, en compagnie du digne serviteur spirituel, qui me recommanda : Faites-moi la faveur d'assister notre amie pendant que je vais chercher la personne indique pour la soutenir. J'ai dj mis en place toutes les mesures utiles la situation et nous n'avons pas de temps perdre. Je me maintins l, dans une profonde curiosit, et aprs trois heures, approximativement, quelqu'un battit la porte, attirant mon attention. Suivie de Romualda, une femme distingue venait la rencontre d'Ester, lui offrant un travail honnte dans sa boutique de couture. La veuve pleura d'motion et d'allgresse, et, pendant qu'elles dterminaient les dtails du service, dans un cadre rconfortant de jubilation gnrale, la sur auxiliaire me parla, contente : Maintenant, frre Andr, nous pouvons repartir tranquillement. Le service qui nous a t confi est conclu, grce au Seigneur.
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12 PRPARATION D'EXPRIENCES
ous nous prparions, Alexandre et moi, revenir notre sige spirituel de travail quand un compagnon l'apparence hirarchique leve vint le chercher, me saluant galement, dmontrant grand respect et douceur. Je serai bref, dit-il mon instructeur qui lui rpondit, serviable, le temps ne me permet pas de longues conversations. Et, modifiant son expression physionomique, il accentua : Vous vieil ami ? souvenez-vous de Segismundo, notre
Comment ne m'en souviendrais-je pas ? rpondit l'interpell, nous lui devons tous deux d'importantes faveurs d'un autre temps. C'est a, dit le visiteur. Segismundo a besoin dune collaboration urgente. Je reconnais que vous n'tes pas un
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spcialiste en travaux lis la rincarnation. Cependant, je me sens oblig de recourir au concours des amis. Le nouveau compagnon fit une petite pause et continua : Vous n'avez pas oubli que notre ami, malgr ses nobles actes de gnrosit a assum des obligations trs srieuses dans le pass ? Non, non, rpondit l'orienteur, son drame vit encore dans ma mmoire. Segismundo, prsentement, poursuivit l'autre, reviendra au fleuve de la vie physique. La situation l'exige ainsi et nous ne devons pas perdre l'opportunit de le mettre sur le chemin de la rdemption ncessaire. Selon les informations, Raquel, la pauvre crature qu'il dtourna, notre poque, des liens affectifs les plus forts, et Adelino, le malheureux mari que notre frre a assassin lors d'une lamentable comptition arme, se trouvent dj sur Terre depuis longtemps, et il y a quatre ans, ils se runirent dans les liens du mariage. Tout est prpar afin que Segismundo retourne en compagnie de la victime et de l'ennemi du pass, dans le but de sanctifier son cur. Ce sera lui, en conformit avec la permission de nos Suprieurs, le second fils du couple. Toutefois, nous sommes en train de lutter avec grandes difficults pour le localiser. Malheureusement, Adelino, qui sera son futur pre transitoire, le rejette avec force, travaillant contre nos meilleurs intentions d'harmonisation les heures du sommeil physique peine surgies. Pour cette raison, le travail prparatoire de la nouvelle exprience a t trs lent et dsagrable. Et Segismundo ? s'enquit le mentor, proccup, quelle est son attitude dominante ? Herculano, le messager qui nous rendait visite, nous informa avec un intrt fraternel :
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Au commencement, il tait anim de la meilleure esprance. Mais prsent que l'ancien rival lui offre des penses de haine et de jalousie, oubliant les engagements accepts dans notre sphre d'action, il se sent nouveau infortun et sans force pour rparer le mal. d'autres moments, la tristesse le remplit de profonde rvolte et, dans cet tat ngatif, il se soustrait notre coopration efficace. Le visiteur fit une courte pause et ajouta, avec une inflexion de supplication : Ne pourriez-vous pas nous aider dans ce difficile processus de rincarnation ? Je me souviens que votre amiti est partage entre les deux. Qui sait si votre intervention affectueuse arriverait convaincre Adelino ? Comptez sur moi, rpliqua l'orienteur, avec gard, je ferai ce qui est en mon pouvoir pour que ne se perde pas l'opportunit vise. Devant le sourire de satisfaction de l'autre, Alexandre conclut : La semaine prochaine, je serai vos cts pour converser spirituellement avec Adelino et solutionner le problme de rapprochement. Soyons confiants dans l'aide divine. Herculano le remercia et prit cong avec motion. Seul avec le mentor dvou et ami, je commenai mditer sur la possibilit de contribuer galement au cas qui se prsentait. Je n'avais jamais eu l'opportunit d'accompagner, de prt, un processus de rincarnation, tudiant les ascendances spirituelles dans les questions d'embryologie. Ne me serait-il pas profitable de me servir de l'exprience ? Je m'adressai dans ce but l'instructeur, sans toutefois parler de ma prtention de manire directe :
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J'ai remarqu la demande d'aujourd'hui, m'exclamai-je. J'tais loin de penser, dans le monde, la multiplicit des tches attribues aux bienfaiteurs et missionnaires dsincarns. L'tendue du service dans notre champ d'action surprendrait n'importe quel mortel. Sans aucun doute, rpondit le mentor, attentionn, les travaux se droulent dans toutes les directions. La demande d'Herculano vient clairer un des plus importants problmes de la flicit humaine : celui du rapprochement fraternel, du pardon rciproque, de l'ensemencement de l'amour travers la loi de la rincarnation. Alexandre mdita quelques instants et continua : Le cas est typique. Le drame de Segismundo est excessivement complexe pour tre comment en peu de mots. Cependant, il suffit de se rappeler que lui, Acelino et Raquel sont les principaux protagonistes d'une douloureuse tragdie qui se produisit du temps de ma dernire prgrination la Surface. Suite une passion insense, Adelino a t la victime d'un homicide, Segismundo, responsable du crime, et Raquel, d'une maison de joie. Chacun leur tour, ils se dsincarnrent dans d'intenses vibrations de haine et de dsespoir, souffrant plusieurs annes dans les zones infrieures. Plus tard, par l'intercession d'amis qui staient dj acquitts de leurs dettes, les anciens conjoints obtinrent le retour au le corps physique afin de sanctifier les liens sentimentaux et de se rapprocher les anciens adversaires. Mais, comme il en advient presque toujours, les hros dans la promesse faiblissent dans la ralisation car ils s'attachent bien plus leurs propres dsirs qu' la comprhension de la Volont Divine. En possession des biens de la vie physique, Adelino se refuse pardonner, rptant avec erreur les leons du pass. Avant mme la rincarnation de cet ancien gar, il se manifeste dj contre toute forme d'aide. Toujours le vieux cercle vicieux - quand en dehors de l'opportunit bnite de travail terrestre et voyant l'tendue de
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ses propres ncessits, le compagnon s'empresse de promettre fidlit et ralisation. Mais ds qu'il prend possession du trsor du corps physique, il sombre nouveau dans l'endurcissement et le ddain des lois de Dieu. Le mentor se tut pendant quelques instants, accentuant ensuite : Mais je vais chercher les faire se souvenir de leurs engagements. Sur ces entrefaites, comprenant que l'opportunit tait prcieuse, je demandai : Me serait-il possible de vous accompagner ? Je crois que cela me serait grandement profitable. Je pourrais peut-tre acqurir des valeurs significatives pour le service envers mon prochain et pour mon bnfice personnel. J'ignore jusqu' quand il me sera permis d'tudier en votre compagnie et j'apprcierai de pouvoir profiter pleinement d'une pareille opportunit. Alexandre sourit, compatissant, et dit : Je n'y vois pas d'objections. Toutefois, je ne pense pas que vous devriez suivre les travaux sans aucune connaissance prliminaire du sujet. Dans toute dification vraiment utile, nous ne pouvons faire abstraction de la base. Nous avons de bons amis la Planification des Rincarnations, service trs important dans notre colonie spirituelle, directement lie aux activits de l'claircissement. Dans cette institution, pendant quelques jours, vous aurez une ide approximative de notre tche dans le cadre de travaux similaires. Un grand pourcentage de rincarnations la Surface se produit selon des modles types pour tous, dans le champ des manifestations purement volutives. Mais un autre pourcentage n'obit pas au mme programme. L'me s'levant en culture et en connaissance et, consquemment, en responsabilit, le processus rincarnatoire
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individuel est plus complexe, fuyant, comme c'est logique, l'expression gnrale. Cest pour cela que les colonies spirituelles les plus leves maintiennent des services spciaux pour la rincarnation de travailleurs et de missionnaires. Les explications taient intressantes et videntes, et comprenant l'importance des claircissements pour mon pauvre esprit, Alexandre continua : Quand je me rfre aux travailleurs, je ne parle pas des compagnons qui sont compltement bons et rachets mais de ceux qui prsentent une grande somme de qualits suprieures, en chemin vers la pleine victoire sur les conditions et manifestations grossires de la vie. En gnral, comme cela arrive avec nous autres, ce sont des entits en dbit mais avec des valeurs de bonne volont, persvrance et sincrit, qui leur octroient le droit d'influer sur les facteurs de leur rincarnation, chappant, d'une certaine manire, au schma gnral. Il est clair que de telles altrations ne sont pas toujours perues dans des conditions agrables pour l'exprience future. Les services de rectification reprsentent d'normes tches. Et dsirant imprimer fortement la notion de responsabilit en mon esprit, l'instructeur poursuivit en rendant l'inflexion de sa voix plus grave : Le problme de la chute est galement une question d'apprentissage et le mal indique une position de dsquilibre exigeant restauration et rprimande. L'volution nous confre du pouvoir, mais nous dpensons beaucoup de temps apprendre l'utiliser harmonieusement. La rationalit offre un camp sr nos connaissances ; cependant, Andr, presque chacun d'entre-nous, travailleurs de la Terre, reste des sicles au service de l'illumination intime parce qu'il ne suffit pas d'acqurir ides et possibilits ; il
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est ncessaire d'tre responsable et il ne faut pas que nous ayons seulement l'information du raisonnement mais galement la lumire de l'amour. Il en dcoule les luttes successives dans les rincarnations continuelles de l'me ! me suis-je exclam, vivement impressionn. Oui, continua mon aimable interlocuteur, nous avons besoin de la lutte qui corrige, rnove, restaure et perfectionne. La rincarnation est le moyen, l'ducation divine est la fin. Par cela mme, ct des millions de nos semblables qui voluent, il en existe des millions qui se rduquent en des secteurs dtermins du sentiment, tant donn que, si ils possdent dj certaines valeurs de la vie, il leur en manque d'autres pas moins importantes. Reprant ma difficult comprendre son enseignement de manire intgrale, mon orienteur se remit dire : Bien que dans la condition de mdecin du monde, je crois que vous n'avez pas t compltement tranger aux tudes vangliques. Oui, oui, ai-je rpondu , j'ai mes souvenirs ce sujet. Eh bien, Jsus lui-mme nous laissa matire rflexion sur le sujet en question quand il nous affirma que si notre main ou nos yeux taient motif de scandale, ils devraient tre coups notre entre dans le temple de la vie. Il nous revient de transfrer l'image littrale pour l'interprtation simple de l'esprit. Si nous avons dj failli de nombreuses fois dans les expriences de l'autorit, de la richesse, de la beaut physique, de l'intelligence, ne serait-il pas logique de recevoir la mme opportunit dans les travaux rectificateurs ? Je comprenais clairement o Alexandre voulait en venir avec ses claircissements amicaux.
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C'est pour la rglementation de pareils services que fonctionne, par exemple, dans notre colonie spirituelle, la Planification des Rincarnations o vous aurez l'occasion de recueillir des enseignements prcieux. Et, rpondant mes ncessits tel un pre affectueux, l'instructeur me prsenta, le jour suivant, l'imposante institution. Le centre mouvement de services se composait de plusieurs btiments et de nombreuses installations. Des arbres accueillants s'alignaient travers de grands jardins, donnant au paysage un aspect enchanteur. Je vis d'emble que l'institut se caractrisait par un grand mouvement. Des entits isoles ou en groupes allaient et venaient, affichant dans leur expression physionomique un intrt attentif. Elles ne paraissaient se soucier absolument pas de notre prsence ici parce que, quand elles ne passaient pas seules ct de nous, absorbes en de profondes rflexions, elles allaient en groupes affectueux, alimentant de discrtes conversations, trs graves et absorbantes ce qu'il me semblait. Beaucoup de ces frres, qui passaient prt de nous, tenaient de petits rouleaux d'une substance similaire au parchemin terrestre, au sujet desquels, jusqu' ce moment, je ne possdais pas la plus petite information. Cependant, comme toujours, Alexandre vint au secours de ma surprise, expliquant, bienveillant : Les entits qui se trouvent sous nos yeux sont des travailleurs de notre sphre concerns par une rincarnation prochaine. Tous ne sont pas directement lis de tels desseins car une grande partie est en travail d'intercession, obtenant des faveurs de cette nature pour de proches amis. Les rouleaux blancs qu'ils transportent sont de petites cartes de formes organiques, labors par des orienteurs de notre plan spcialiss en connaissance biologiques de l'existence terrestre. Conformment au degr d'avancement du futur
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rincarnant et en accord avec le service qui lui est attribu dans le corps charnel, il est ncessaire d'tablir des plans correspondants aux buts essentiels. Et la loi d'hrdit physiologique? demandai-je. Elle fonctionne avec une inalinable autorit sur tous les tres en volution mais souffre, naturellement, de l'influence de tous ceux qui atteignent des qualits suprieures de l'ambiance gnrale. De plus, quand la personne intresse par des expriences nouvelles sur le plan de la Surface est digne de services d' intercession , les forces plus leves peuvent imprimer certaines modifications la matire, ds les activits embryologiques, dterminant des altrations favorables au travail de rdemption. cette hauteur de l'clairante conversation,
Alexandre m'invita franchir l'entre. Nous nous trouvmes, rapidement, dans un des vastes laboratoires de l'difice principal o un des nombreux amis de l'orienteur vint poliment notre rencontre. Alexandre me prsenta l'Assistant Josino qui me reut avec une extrme gentillesse et une gnrosit de traitement. L'instructeur annona l'objectif de notre visite. Il souhaitait que me soit confr la possibilit de visiter l'institution de planification, autant de fois qu'il me le serait possible durant la semaine en cours, en raison de ma ncessit d'acqurir des notions sres concernant le travail d'aide dans les activits de la rincarnation. L'assistant promit la meilleure bonne volont. Il me conduirait auprs de ses collgues afin que les plus petits points de connaissance ne me manquassent pas, exposerait mon observation ses propres expriences pour que j'en retire le maximum de profit et, enfin, tant qu'il en serait en son pouvoir, il guiderait mes pas dans l'apprentissage.
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Des impressions parmi les meilleures et les plus rconfortantes m'enchantaient intrieurement, pas seulement en raison du chaleureux accueil, mais galement par l'ambiance ducative. Non loin de nous, sur de lumineux pidestaux, reposaient deux merveilles de l'art statuaire, reprsentations dlicates d'un corps masculin et d'un modle fminin, singulirement beaux par la perfection anatomique, non seulement de la forme en soi, mais galement de tous les organes et des plus diverses glandes. Au moyen de dispositions lectriques, les deux reprsentations palpitaient de vie et de chaleur, montrant des effluves lumineuses, comme les hommes et les femmes les plus volus dans la sphre corporelle. Remarquant mon admiration, Alexandre sourit et dit l'Assistant Josino, dans le but que je l'entende : Peut-tre Andr ne connat-il pas suffisamment notre respect et notre gratitude envers l'appareil physique terrestre. En ralit, ajoutai-je, j'ignorais, jusqu' maintenant, que le corps de chair ft, parmi nous, objet d'aussi grandes attentions. Je ne savais pas que notre colonie comptait avec des institutions de ce genre. Comment a ? intervint l'Assistant, avec une inflexion affectueuse, le corps physique sur la Surface Plantaire reprsente une bndiction de Notre ternel Pre. Il reprsente une uvre parfaite de la Sagesse Divine au perfectionnement de laquelle nous avons sans cesse la joie de collaborer. Combien devons-nous la machine humaine pour ses millnaires de service en faveur de notre lvation dans la vie ternelle ? Jamais nous ne nous rendrons compte de l'tendue d'un tel dbit. Et, fixant les modles qui me causaient de l'tonnement, il insista :
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Tout notre zle, dans le service de la rincarnation, reste trs en de de ce que nous devrions raliser au bnfice du perfectionnement de la machine organique. Bien qu'hsitant, j'osai demander : Tous les centres de la spiritualit suprieure maintiennent des cercles de travail de cette nature ? Ce fut Alexandre qui rpondit, avec sa dlicatesse habituelle : Dans toutes les colonies caractre lev, ces tches sont accomplies avec un soin infini. L'aide la rincarnation de nos compagnons traduit notre reconnaissance envers l'appareil physique qui nous a permis tant de bienfaits travers le temps. Me souvenant que mon pre terrestre sen tait retourn l'exprience corporelle, provenant des zones franchement infrieures, je demandai : Et ceux qui reviennent la Surface partant des rgions les plus basses, auront-ils le mme genre d'aide ? Dsirant donner la question la plus vive sincrit, j'ajoutai : Mon gniteur, dans mon dernier plerinage terrestre, est revenu, il y a dj quelques temps, la sphre corporelle dans des conditions bien amre s Alexandre interrompit le cours de ma phrase, disant : Nous comprenons. Si il tait un tre la raison claire, bien que non illumine, il est rest aprs la mort en tat de chute et il ne doit pas tre revenu la bnite opportunit de l'cole physique sans le travail intercesseur et une forte aide de c urs bien aims de notre plan. Dans ce cas, il aura reu la coopration des bienfaiteurs, situs en position
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plus leve, qui lui auront fait faire des promesses dans le service rgnrateur. Si cependant il a t un individu en effort purement volutif, circonstance dans laquelle il ne serait pas revenu en d'amers conditions, il aurait naturellement compt avec le concours bni des travailleurs spirituels qui veillent, la Surface, pour l'excution des travaux de rincarnation, en processus naturels. Face aux claircissements de l'instructeur, je compris les diffrences et je pus calmer mon cur. tait-ce parce que la discussion analysait le sujet sensible de la famille humaine, ou dans le but de me laisser livr moi-mme avec mes profondes rflexions dans le grand laboratoire de service, l'orienteur et l'assistant restrent en silence, m'obligeant rechercher de nouveaux motifs de conversation pour mon apprentissage. J'ai alors minutieusement observ les modles masculin et fminin qui se trouvaient sous mes yeux. Trs aimablement, Josino posa la main, lgrement, sur mes paules, et me dit : Approchez-vous des crations ducatives. Vous retirerez un grand profit observant de prs. Je ne pus retenir un geste de remerciement et je mcartai des deux respectables amis, m'approchant des reprsentations exposes. La contemplation du modle masculin qui prsentait une absolue harmonie de lignes, tel l'art hellnique la saveur antique, retint mon attention. Structur dans une substance lumineuse, il constituait, ce qu'il me sembla, l' uvre anatomique la plus avance qu'il m'ait t donn d'analyser. Cette figure humaine, immobile, s'approchait de quelque chose de divin. J'en fixai les dtails avec tonnement. Je n'avais jamais vu pareille perfection de minutie physiologique. Toute
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la musculature tait, ici, forme de fibres radieuses. Depuis le frontal jusqu'au ligament annulaire du tarse, des fils de lumire taient visibles, symbolisant les diverses rgions de la musculature en gnral. Toutefois, des fibres dtermines comme celles qui se trouvaient dans la zone orbiculaire des paupires, dans le triangulaire des lvres, dans le grand pectoral, dans le pectin, dans les minences thnar et hypothnar jusqu' l'extenseur des doigts, taient plus brillantes. De l'examen superficiel, je passai aux observations plus profondes, identifiant les dispositions merveilleuses des figures reprsentatives de la circulation lymphatique et sanguine. Oh ! les organes taient tous l, vibrant en obissance aux dispositions lectriques pour des dmonstrations ducatives. Les vaisseaux pour le sang veineux apparaissaient dans une lumire gristre quand les rgions du sang artriel apparaissaient dans une couleur incarnat. Surpris, je rendis un silencieux hommage d'admiration la Sagesse Divine qui nous concde le sublime appareil physique terrestre pour nos acquisitions ternelles. La composition parfaite des vaisseaux distribus autour du tronc cliaque la manire de petites rivires de lumire, se dtachait par rapport la luminosit des caves suprieure et infrieure, des jugulaires externe et interne, des artres et veines auxiliaires, de la veine porte, des artres splnique et msentrique suprieur, de l'aorte descendante, des vaisseaux iliaques et des ganglions de l'aine. Recouvrant les merveilles organiques se trouvait le systme nerveux, s'apparentant une cape radiante structure de fils extrmement tnus d'une lumire ferique. La rgion du cerveau ressemblait une lampe d'un bleu profondment suave dont la luminosit se liait de manire directe au cerveau, descendant ensuite par la moelle pinire jusqu'au plexus sacr o le point brillant acqurait une
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apparence plus intense pour ensuite s'attnuer dans le grand sciatique. Je transfrai mes observations vers la forme fminine, galement radieuse, concentrant mon potentiel analytique sur le systme endocrinien, dispos la manire d'une constellation parmi les lments organiques. Depuis l'piphyse, situ entre les hmisphres crbraux, jusqu'aux centres procrateurs, les glandes paraissaient former un beau systme lumineux, pareilles de petits astres de vie assembls dans l'axe vertical, comme une antenne clatante attirant la lumire d'En haut. Chacune prsentait sa forme spcifique, ses expressions vibratoires, ses caractristiques particulires, leur couleur se diffrenciant galement, bien que toutes reussent, leur manire, la coloration de l'piphyse, pareille un petit soleil bleut maintenant dans son champ d'attraction magntique toutes les autres, depuis l'hypophyse la rgion des ovaires, comme notre astre de vie, garantissant la cohsion et le mouvement de sa grande famille de plantes et d'astrodes. Ma stupfaction n'avait pas de limites. Il m'est forc de reconnatre, cependant, que ma surprise s'tendit bien plus encore en fixant les effluves brillantes qui manaient des centres gnitaux ressemblant, dans leur ensemble, un minuscule sanctuaire plein de lumire. Comme j'adressai mon instructeur un regard interrogateur, ses claircissements ne se firent pas attendre. la Surface, me dit Alexandre, souriant, aprs s'tre rapproch de moi, il existe encore, d'une manire gnrale, beaucoup d'ignorance autour de la mission divine du sexe. Pour nous, cependant, qui dsirons valoriser les expriences, la paternit et la maternit terrestres sont sacres. La facult cratrice est aussi une manifestation divine de l'homme. L'utrus maternel signifie, pour nous
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autres, la porte bnite pour la rdemption ; pour un grand nombre de personnes dans la Sphre du Globe, la vision cleste est symbole de repos et de joie sans fin quand pour beaucoup d'entre nous, la vision terrestre signifie travail difiant et salutaire. Nous n'atteindrons donc pas la terre promise du service rdempteur sans le concours des forces cratrices associes de l'homme et de la femme. Je compris, avec un nouvel esprit, le caractre sublime des nergies sexuelles et je me souvins, avec compassion, de tous les incarns qui ne sont encore pas arrivs difier le respect et la comprhension lis aux organes procrateurs sacrs. Mon orienteur, sur ces entrefaites, comme une antenne rceptrice de toutes mes missions mentales, m'avertit, bienveillant : Relguez l'oubli toute expression des rminiscences les moins constructives. Ceux qui outragent le sexe en crivant, agissant ou parlant, sont dj de grands malheureux en eux-mmes. Je gardai la leon et bnis la nouvelle exprience qui commenait. Alexandre prit cong, me laissant dans la grande institution de planification o l'Assistant Josino, occup dans les charges de son ministre me confia aux soins de Manasss, un frre des services informatifs de la maison, qui m'accueillit avec plaisir, m'entourant de gentillesse et d'affection. Je sentis immdiatement que mon apprentissage ici commenait avec un immense profit. Manasss tait un livre ambulant. Ses rapports et informations traduisaient des enseignements de valeur. Nous approchant des pavillons de dessin, o de nombreux cooprateurs traaient des plans pour des rincarnations particulires, mon nouveau compagnon fut appel par
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une entit sympathique qui lui demandait des informations. Manasss me la prsenta avec optimisme. Il s'agissait d'un collgue qui, aprs quinze ans de travail dans les activits d'aide, retournerait la sphre corporelle pour la liquidation de certaines dettes. Le nouveau venu paraissait hsitant. On voyait la crainte, l'indcision. Ne vous laissez pas dominer par les impressions ngatives, dit Manasss, lui inspirant de la bonne humeur. Le problme de la renaissance n'est pas si embrouill. Naturellement, il exige courage, bonnes dispositions. Toutefois, s'exclama l'interlocuteur avec quelque chose de triste, j'ai peur de contracter de nouveaux dbits au lieu de payer les vieilles obligations. C'est si difficile de vaincre dans l'exprience corporelle cause de l'oubli qui survient la rincarnation Mais il serait bien plus difficile de triompher en gardant le souvenir, rtorqua immdiatement Manasss. Poursuivant en souriant, il ajouta : Si nous avions de grandes vertus et de belles ralisations, nous n'aurions pas besoin de rpter les leons dj vcues dans la chair. Et si nous possdons seulement des plaies et des dtournements pour nos souvenirs, bnissons l'oubli caractre temporaire que le Seigneur nous concde. L'autre se fora pour esquisser un sourire et objecta : Je connais votre optimisme ; j'aimerais tre galement ainsi. Je retournerai confiant votre concours fraternel. Et, modifiant le ton de sa voix, il demanda : Pouvez-vous me dire si mon modle est prt ? Je crois que vous pourrez aller le chercher demain, rpondit Manasss, bien dispos ; je suis dj all voir le
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graphique initial et je vous flicite pour avoir accept l'aimable suggestion des amis bien orients concernant le dfaut de la jambe. Certainement, vous lutterez avec de grandes difficults dans les dbuts de la nouvelle bataille. Mais la rsolution vous fera du bien. Oui, dit l'autre, rconfort, j'ai besoin de me dfendre contre certaines tentations de ma nature infrieure et la jambe malade m'aidera, me fournissant de bonnes proccupations. Ca me sera un antidote contre la vanit, une sentinelle contre la dvastation de l'amour propre excessif. Trs bien ! rpondit Manasss, franchement optimiste. Et pouvez-vous m'informer de la dure moyenne confre ma future forme physique ? Soixante-dix ans, au minimum, rpondit mon nouveau compagnon, content. L'autre afficha une expression de reconnaissance pendant que Manasss continuait : Mditez sur la grce reue, Silvrio, et, aprs avoir pris possession de votre corps sur le plan physique, ne revenez pas ici avant les soixante-dix ans. Profitez bien de l'opportunit. Tous vos amis esprent que vous reviendrez, plus tard, notre colonie, dans la glorieuse condition d'un complteur . L'interpell laissa transparatre un rayon d'esprance dans son regard, remercia et se retira. Les dernires observations de Manasss excitrent chezmoi une curiosit plus forte. Je ne contins pas la question qui flottait dans ma pense et je demandai sans dtours : Mon ami, que signifie le mot complteur ? Il sourit avec bienveillance et rtorqua, de bonne humeur :
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C'est le titre qui dsigne les rares frres qui profitrent de toutes les opportunits constructives que le corps terrestre leur offrait. En gnral, presque tous, en retournant la sphre corporelle, nous perdons des opportunits trs importantes dans le gaspillage des forces physiologiques. Nous dambulons l-bas, faisant quelque chose d'utile pour nous et pour autrui, mais parfois, nous mprisons cinquante, soixante, soixante-dix pour cent voir mme plus frquemment, de nos possibilits. En de nombreuses occasions, nous nous rendons encore coupable d'une situation aggravante, ayant employ les nergies sacres de la vie en activits infrieures qui dgradent l'intelligence et abrutissent le cur. Mais ceux qui mobilisent la machine physique, la manire de l'ouvrier profondment fidle, conquirent des droits trs significatifs sur nos plans. Le complteur , en qualit de travailleur loyal et productif, peut choisir, librement, son futur corps quand il lui plaira de revenir la Surface en missions d'amour et d'illumination, ou il reoit un vhicule ennobli pour la poursuite de ses tches sur le chemin des cercles plus levs de travail. Une telle nouvelle reprsentait pour moi une importante rvlation. Rien de plus lgitime que de doter le serviteur fidle de recours complets. Et je me souvins des garements de toute sorte auxquels se livrent les cratures humaines, dans tous les pays, doctrines et situations, compliquant les chemins volutifs, crant des liens asservissants, s'enracinant dans l'attachement aux situations transitoires de l'existence matrielle, alimentant tromperies et caprices, dtruisant le corps et empoisonnant l'me. Dans un transport d'une admiration justifie, je rpondis : En se souvenant de la captivit des Esprits incarns sur le plan des sensations, qu'il y ait une rcompense pour les rares hommes qui vivent dans le sublime art de l'quilibre spirituel, mme dans la chair, nous rconforte. Oui, dit Manasss, m'approuvant du regard, pour
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trange que cela puisse paratre, de pareilles exceptions existent dans le monde. Ils passent ici, frquemment, parmi les anonymes de la Surface, sans affiches de propagande terrestre, mais avec une connaissance immense de spiritualit suprieure. Et me donnant l'impression qu'il dsirait m'clairer le concernant, il ajouta : Il y a de nombreuses annes que je m'efforce de parvenir la condition des complteurs ; cependant, jusqu' prsent, je suis toujours dans la phase de prparation Je compris que Manasss, tout comme moi, portait un considrable bagage de souvenirs malheureux lis l'usage qu'il fit du corps terrestre dans les expriences passes et j'ai cherch modifier l'orientation de la conversation : Connatriez-vous un complteur qui soit revenu la Surface ? demandai-je. Oui. Naturellement, continuai-je, curieux, il aura choisi un organisme irrprochable. Mon nouveau compagnon afficha une expression physionomique significative et accentua : Aucun de ceux que j'ai vu partir, malgr les mrites dont ils taient couverts, ne choisirent des formes irrprochables quant aux lignes extrieures. Ils sollicitrent des mesures en faveur d'une existence saine, se proccupant avec la rsistance, l'quilibre, la durabilit et la vigueur de l'instrument qui devrait leur servir, mais ils demandrent des mesures visant attnuer leur magntisme personnel, de manire provisoire, leur vitant une apparence physique parfaite, dissimulant ainsi la beaut de leurs mes pour garantir l'efficacit de leurs tches. Ainsi procdent-ils, vu que la majorit des individus, vivant dans le jeu des
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apparences quand sur la Surface Plantaire, se chargeraient eux-mmes d'craser les missionnaires du Bien si ils connaissaient leur vritable condition au moyen des vibrations destructrices de l'envie, du dpit, de l'antipathie gratuite et des disputes injustifiables. Pour cette raison, les travailleurs conscients, dans la plus part des cas, organisent leurs travaux dans des modles extrieurs moins gracieux, fuyant, par anticipation, l'influence des passions dvastatrices des mes en dsquilibre. Je compris l'tendue de l'claircissement et mditai sur la grandeur des principes spirituels qui rgissent l'exprience humaine, quand Manasss ajouta, aprs une longue pause : Les mentalits juvniles, tel les enfants du monde, jouent avec le feu des motions ; toutefois, les esprits mrs, principalement quand ils arrivent la situation de complteurs , abandonnent toute exprience qui puisse les distraire du chemin de ralisation de la Volont Divine. Ensuite, invit par mon nouvel ami, je pntrai dans une des dpendances consacres aux services de dessin. De petits crans, montrant des pices de l'organisme humain, taient ordonns dans tous les recoins. J'avais la nette impression que je me trouvais dans un grand centre d'anatomistes entours d'auxiliaires comptents et laborieux. Des dessins de membres, tissus, glandes, fibres, organes de toutes sortes et pour tous les gots s'talaient de partout. Comme vous le savez, observa Manasss, attentif, dans le service de rcapitulation ou des tches spcialises la superficie du Globe, la rincarnation ne peut jamais tre banale. Pour cela, des centaines de techniciens spcialiss en questions d'Embryologie et de Biologie en gnral travaillent ici dans le but d'orienter les expriences individuelles du futur de tous les frres qui se lient nous dans l'effort collectif.
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Ressentant une vnration spontane, je contemplai les serviteurs qui se penchainet attentivement sur leurs travaux, projetant le futur de nombreux compagnons. Comme elle tait complexe l'opportunit de renaissance ! Que d'activits intenses elle exigeait des bienfaiteurs spirituels ! Devant mon geste de surprise, Manasss rpondit dans une synthse expressive : Vous ignorez que les hommes encore sauvages ou semi-sauvages, bien qu'utilisant les recours toujours sacrs de la Nature, difient leurs habitations sur des modles plus simples et rudimentaires ; cependant, l'homme qui a dj atteint un certain niveau d'ide, dveloppant des facults suprieures, construit le foyer, organisant des plans au pralable. Indiquant l'ambiance intrieure, extrmement mouvemente, il ajouta, souriant : Nous sommes d'ailleurs galement ici pour imaginer des projets de futures habitations physiques. Le corps humain ne cesse d'tre le plus important logis quand nous sommes contraints la permanence sur la Surface. Nous ne pouvons oublier que le Divin Matre lui-mme le considrait comme le temple du Seigneur. Impressionn, je suivai attentivement les travaux en cours. Nous nous disposions poursuivre quand une sur, l'allure trs respectable, s'approcha en saluant Manasss affectueusement. Il rpondit avec gentillesse et me la prsenta : Voici notres ur Anacleta. Je la saluai, sentant sa sympathie personnelle. Il s'agit d'une de nos travailleuses les plus courageuses, ajouta le fonctionnaire du travail des informations.
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La dame sourit de manire gne, devant l'opinion franche du compagnon. Toutefois, Manasss, avec l'optimisme qui lui tait propre, poursuivit : Imaginez qu'elle retournera la Sphre du Globe, d'ici quelques jours, pour une tche de profonde abngation envers quatre entits qui, depuis plus de quarante ans, se dbattent dans les rgions abyssales des zones infrieures. Je ne vois en a aucune abngation, coupa la dame, souriant, je remplirai seulement un devoir. Et me fixant, hardiment et sereine, elle affirma : Les mres qui ne compltrent pas l' uvre d'amour que le Pre leur a confi auprs des enfants aims doivent tre suffisamment fortes pour recommencer les services imparfaits. C'est mon cas. On ne doit pas mentionner le sacrifice o il y a seulement l'obligation. M'intressant l'histoire de cette s ur humble et sympathique, je me mis lui demander : Alors vous repartirez d'ici peu ? De toute manire, votre rsolution traduit dvouement et bont. Je ne peux pas oublier que ma mre aussi est retourne au cercle de la chair, emporte par une sublime affection. Je notai que ses yeux se remplissaient de larmes discrtes qui n'arrivaient pas couler, mue peut-tre par mon observation sincre. Elle me tendit la main, gentiment, et, laissant penser qu'elle ne souhaitait pas continuer la conversation relative ce sujet, elle me dit, trouble : Je vous suis trs reconnaissante pour le rconfort de vos paroles. Plus tard, en vous souvenant de moi, aidezmoi par votre pense amie. ce point de la courte conversation, Manasss voulut savoir: Avez-vous dj reu tous les projets ?
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Oui, rpondit-elle, non seulement ceux qui se rfrent mes pauvres fils, mais galement le plan relatif ma propre forme future. tes-vous satisfaites ? Grandement ! rpliqua-t-elle. Dans la loi du Pre, la justice est pleine de misricorde et je demeure dans la condition de grande dbitrice. Ensuite elle prit cong, calme et affable. Manasss comprit ma curiosit et expliqua : Anacleta est un exemple vivant de tendresse et de dvouement mais elle retournera aux luttes du corps afin d'oprer des rectifications bien prcises dans le c ur maternel. Par faute de son imprvoyance, en d'autres temps, les quatre enfants que le Seigneur lui confia chutrent dsastreusement. La pauvre abritait certaines notions d'affection qui ne sont pas compatibles avec la ralit. Son poux tait un homme probe et travailleur et, malgr le fait d'tre riche, il n'oublia jamais les devoirs qui le liaient aux activits de l'homme de bien dans le champ de la socit en gnral. Il se caractrisait par une nergie toujours constructive. Mais son pouse, bien qu'extrmement dvoue, contrariait son influence dans le foyer, viciant l'amour maternel par des excs de clinerie insense. Et, comme consquence indirecte, quatre mes ne trouvrent pas les ressources pour le voyage rdempteur. Trois garons et une jeune fille, dont la prparation intellectuelle exigeait les plus durs sacrifices, chutrent trs tt dans des garements de nature physique et morale, en prtextant devoir obir des obligations sociales. Et ses garements furent si dgradants qu'ils perdirent trs tt le temple du corps, entrant en de basses rgions, dans de tristes conditions. Cependant, revenant au champ spirituel, Anacleta comprit le problme et se disposa s'affairer afin de non seulement obtenir sa propre rincar-
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nation mais galement celle des enfants qui devront la suivre dans les preuves purificatrices de la Surface. Combien d'anne a-t-elle dpens pour obtenir pareille concession ? ai-je demand impressionn. Plus de trente. J'imagine ses sacrifices futurs ! m'exclamai-je. Oui, claira Manasss, l'exprience lui sera bien dure car deux des enfants devront revenir comme paralytiques, un en qualit de dbile mental et, pour l'aider dans le veuvage prcoce, elle aura seulement sa fille qui sera ellemme porteuse d'urgentes ncessits de rectification. J'allais voquer ma profonde surprise face au mcanisme d'introduction au service de la rincarnation quand une autre s ur s'approcha de nous, la recherche de Manasss. Aprs des salutations affectueuses, elle s'expliqua, courtoisement, s'adressant mon nouvel ami : Je dsire votre expresse intervention dans la rectification de mon plan. Et ouvrant un petit plan o se voyait dessin avec une extrme perfection un organisme de femme, elle accentua : Regardez bien mon projet concernant le systme endocrinien. Je sais que les amis m'ont bien aide, planifiant avec beaucoup d'harmonie les moindres dispositions ; toutefois, je souhaiterais des modifications Dans quel sens ? demanda l'interpell, surpris. La nouvelle venue indiqua les points du projet o se trouvait la gorge et dit : Le bienfaiteurs dici mont mise en garde afin de ne pas me prsenter la Surface pourvue des lignes impecca-
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bles pour la forme physique et, en raison de cela, pour d'avoir plus de probabilit de succs en ma faveur dans la tche que je me prpare accomplir, j'aimerais que la thyrode et les parathyrodes ne soient pas si parfaitement traces. Comme vous le savez, Manasss, ma tche ne sera pas facile. Je dois recouvrer un patrimoine spirituel de grandes proportions. J'ai besoin de fuir toute possibilit de chute et la parfaite harmonie physique me perturberait dans mes activits. Le nouveau compagnon m'adressa un regard et dit : Vous avez raison. La sduction charnelle est un immense danger, non seulement pour ceux qui mettent son influence mais aussi pour ceux qui la reoivent. Je prfre la laideur corporelle dit-elle. Je ne suis pas intresse par un corps de Vnus mais par la rdemption de mon esprit pour l'ternit. Manasss promit d'interfrer et, s'tant aussitt spar de la nouvelle interlocutrice, il commena me montrer les plus intressantes figurations des organes du corps humain. J'admirais, pris d'une profonde impression, ces nombreux graphiques qui s'alignaient, dans un ordre absolu, dmontrant l'attention spirituelle qui prcde le service des rincarnations quand mon ami attira mon attention : La mdicine humaine sera bien diffrente dans le futur, quand la Science pourra comprendre l'tendue et la complexit des facteurs mentaux dans le champ des maladies du corps physique. Les affections se trouvent trs souvent relies au psychisme. Tous les organes sont subordonns l'ascendance morale. Les proccupations excessives avec les symptmes pathologiques augmentent les infirmits ; les grandes motions peuvent gurir le corps ou l'annihiler. Si cela peut se produire dans la sphre des activits vul-
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gaires des luttes physiques, imaginez le champ norme des observations que nous offre le plan spirituel o se transfrent, tous les jours, des millions d'mes dsincarnes en de lamentables conditions de dsquilibre de l'esprit. Le mdecin du futur connatra de pareilles vrits et ne circonscrira pas son action professionnelle au simple fait de fournir des indications techniques se dirigeant bien plus, dans les travaux curatifs, vers les providences spirituelles o l'amour chrtien dtient le plus grand rle. Mais dsirant poursuivre dans les claircissements relatifs au service de la rincarnation, Manasss prit un petit graphique et me prsentant les lignes gnrales, il expliqua : Nous avons ici le projet de la future rincarnation d'un de mes amis. N'observez-vous pas certains points obscurs descendant depuis le colon jusqu' la courbure sigmode ? Cela indique qu'il souffrira d'un important ulcre dans cette rgion, peu aprs avoir atteint la majorit physique. Il s'agit pourtant d'un choix qui lui est propre. Et parce qu'une extrme curiosit planait dans mes yeux, Manasss expliqua : Cet ami, cela fait plus de cent ans, commit un crime rvoltant, assassinant un pauvre homme coups de couteau ; juste aprs s'tre adonn l'homicide, comme il arrive bien souvent, la victime dsincarne se lia fortement lui et, de la semence du crime que le malheureux assassin planta un moment donn, il cueillit de terribles rsultats pendant des annes. Comme vous ne l'ignorez pas, la haine rciproque opre galement une vigoureuse aimantation et l'entit, hors de la chair, commena se venger de lui, tous les jours, le tuant petit feu au moyen d'attaques systmatiques par la pense mortifre. En somme, quand le meurtrier se dsincarna son tour, il possdait un organisme prisprital en de douloureuses conditions, sans parler du
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remord naturel que la situation lui imposait. Il se repentit du crime, souffrit beaucoup dans les rgions-purgatoires, et aprs de longues souffrances purificatrices, il s'approcha de la victime lui rendant de louables services de rdemption et de pnitence. Il a grandi moralement et est devenu l'ami de nombreux bienfaiteurs, il a conquis la sympathie de plusieurs groupes de notre plan et a obtenu de prcieuses intercessions. Cependant la dette subsiste. L'amour, nanmoins, a transform le caractre du travail de payement. Notre ami, quand de retour la Surface, n'aura pas besoin de se dsincarner dans un spectacle sanglant. Mais o il sera pendant le temps de la gurison complte, il portera cette blessure dans la chair qu'il a jadis mprise, conqurant, jour aprs jour, la rnovation ncessaire. Il exprimentera des peines en vertu de la souffrance physique persistante, il luttera incessamment, ds l'closion de l'ulcre jusqu'au jour du sauvetage final de l'appareil physiologique ; cependant, si il sait se maintenir fidle aux engagements nouveaux, il aura atteint, plus tard, la pleine libration. Pendant que je fixais sur le projet la plus grande attention, Manasss continua : Selon ce que nous observons, la justice s'accomplie toujours. Mais ds que l'Esprit se dispose la transformation ncessaire dans le Seigneur, le rigorisme du processus rdempteur s'attnue. Pierre lui-mme nous rappella, il y a de nombreux sicles, que l'amour rachte la multitude des pchs . J'examinai, impressionn, le plan ducatif et, parce que je ne trouvais pas de mots suffisamment clairs pour dcrire mon admiration, je demeurais silencieux, avec motion. Comprenant mon tat d'esprit, le compagnon continua :
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Les projets de corps futurs sont innombrables dans nos secteurs de service. On peut dduire de leur majorit que tous les infirmes dans la chair sont des mes en travail dans l'immense conqute delles-mmes. Personne ne trahi la Volont de Dieu, dans les processus volutifs, sans de graves tches de rparation, et tous ceux qui tentent de tromper la Nature, cadre lgitime des Lois Divines, finissent par se tromper eux-mmes. La vie est une symphonie parfaite. Quand nous cherchons la dsaccorder, dans le cercle des notes que nous devons mettre pour sa glorification maximale, nous sommes obligs de stationner dans un lourd service de recomposition de l'harmonie brise. Et, pendant quelques jours, je suis rest ici, dans l'institution bnite, comprenant que l'existence humaine n'est pas un acte accidentel et que dans le plan de l'ordre divin, la justice exerce son ministre, tous les jours, obissant au dessein lev qui l'envoie distribuer les dons de la vie chacun selon son uvre .
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C'est pour cela que j'accompagnais le prestigieux orienteur dans une agrable et impatiente expectative. Alexandre m'expliqua, par excs de gentillesse qu'en d'autres temps, il avait reu de nombreuses faveurs des personnages impliqus dans ce cas de rincarnation et qu'il se sentait heureux de pouvoir leur tre utile par cette opportunit. Il commenta les difficults du service de libration spirituelle et loua la loi du bien qui appelle tous les enfants de la Cration au concours fraternel et aux services d'intercession. Aprs une conversation rconfortante et instructive, nous arrivmes au foyer d'Adelino, dlicieusement plac dans une pittoresque rgion suburbaine, tel un charmant petit nid entour de touffes de vgtation. Il tait approximativement dix-huit heures. Avec surprise, je pus observer qu'Herculano nous attendait sur le seuil de la porte. L'instructeur, cependant, m'apprit qu'il avait inform l'ami de notre visite, lui recommandant d'amener Segismundo pour le travail d'approche. Le compagnon nous salua affectueusement et s'adressa mon orienteur, prcisant : Segismundo est venu en ma compagnie et nous attend l'intrieur. Ce fut une excellente mesure dit Alexandre, de bonne humeur , je consacrerai ma prochaine nuit nos amis. Nous verrons ce qu'il est possible de faire. Nous sommes entrs. Le couple Adelino-Raquel tait en train de prendre le repas du soir, en compagnie d'un petit garon dans lequel je devinai le premier enfant de la maison. Non loin, installe dans un fauteuil reposait une entit qui se leva immdiatement quand elle perut notre prsence, s'adressant particulirement
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Herculano, prt de moi, m'expliqua, sur un ton discret : C'est Segismundo. Je notai que le dsincarn serrait Alexandre dans ses bras en pleurant convulsivement. L'instructeur l'accueillit comme un pre et, aprs l'avoir cout pendant quelques minutes, il lui parla avec compassion : Calme-toi, mon ami. Qui n'aura pas ses luttes, ses problmes, ses douleurs ? Et si nous sommes tous redevables les uns aux autres, ne sera-ce pas un motif de jubilation et de glorification que de recevoir les sublimes possibilits du rachat et du payement ? Ne pleure pas. Nos frres sont table. Nous ne devons pas les perturber, mettant des forces magntiques de dcouragement. Et le reposant dans le fauteuil, comme si Segismundo tait affaibli et infirme, il continua : Aie courage. La prochaine occasion est divine pour ton futur spirituel. Nous organiserons les choses, n'aie crainte. Toutefois, mon ami, dit l'interlocuteur, en larmes, je passe par de grands obstacles. Et il accentua sur un ton humble : Je reconnais que j'ai t un grand criminel. Cela dit, je prtends m'acquitter des vieilles culpabilits. Mais Adelino, malgr les promesses faites dans la sphre spirituelle, a oubli, dans la situation prsente, le pardon de mes anciennes erreurs Alexandre qui coutait, touch, sourit paternellement et rpondit :
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coute, Segismundo, pourquoi s'empoisonner le ur ? pourquoi ne pardonnes-tu pas ton tour ? Ne comc plique pas la situation en abritant un injustifiable dsespoir. Secoue-toi mon ami ! Place-toi dans la situation de l'ancien adversaire, victime en une autre poque de ton acte irrflchi ! Ne trouverais peut-tre tu pas les mmes difficults ? Sois calme et prudent, ne perd pas loccasion bnite de supporter quelque chose de dsagrable pour toi afin de rparer le passer et de rpondre aux ncessits du prsent. Allons-y, quilibre-toi ! l'heure est la gratitude envers Dieu et l'harmonie avec nos semblables ! Segismundo s'essuya les yeux, sourit avec effort et murmura : Tu as raison. Herculano, qui le contemplait, compatissant, entra dans la conversation, ajoutant : Il est dans un tat trs abattu, dcourag C'est naturel, rpondit Alexandre dcid, parce quen de telles circonstances, l'individu souffre de certains dsquilibres face aux ncessits du retour la chair. Mais Segismundo a emmen le phnomne trs loin, accentuant ses propres souffrances avec des attentes et des inquitudes injustifiables. Fixant plus attentivement l'attention sur le couple qui restait table, il parla affectueusement : Observons Adelino et Raquel. Voyons la coopration qu'ils peuvent recevoir. Nous l'accompagnmes en silence. Le chef de la maison demeurait taciturne, conversant avec son pouse seulement par monosyllabes. Il tait visible que la compagne se forait ; mais il restait morose.
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L'affaire que tu attendais ne s'est pas conclue ? interrogea la dame, essayant d'tablir une discussion affectueuse. Non, rpondit-il schement. Mais tu es toujours intress ? Oui. Et tu voyageras la semaine prochaine dans le cas o l'affaire ne se ralise pas d'ici dimanche ? Peut-tre. L'pouse fit une longue pause, quelque peu dsappointe, reprochant ensuite : Quelle excuse donne la Compagnie pour un tel dlai ? Son mari la fixa avec froideur et rpondit, laconique : Aucune. cette hauteur, Alexandre fit un geste significatif de la tte et nous dit, proccup : En ralit, la condition spirituelle d'Adelino est des pires parce que le sublime amour de l'autel domestique s'est enfui bien loin quand deux conjoints perdent le got de converser entre eux. En pareil tat psychique, il ne pourra tre utile d'aucune manire nos objectifs. Alexandre se leva, fit quelques pas autour de la petite famille et nous adressa la parole, affirmant : Je vais chercher rveiller les fibres sensibles de son c ur de manire le prparer convenablement, afin qu'il puisse nous entendre cette nuit. Disant cela, le dvou orienteur s'approcha de l'enfant, beau petit garon d'approximativement trois ans, et lui plaa sa main sur le c ur. Je vis le petit sourire, affichant
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un nouvel clat dans ses yeux bleus et parler, avec une inflexion d'infinie tendresse : Maman, pourquoi papa est triste ? Le propritaire des lieux releva le visage, avec tonnement, au fur et mesure que sa femme rpondait, mue : Je ne sais pas, Joozinho. Il doit tre proccup par ses affaires, mon enfant. Et que sont ses affaires , maman ? voulut savoir le garonnet, ingnu. Ce sont les luttes de la vie. Le petit fixa sa mre avec attention et demanda : Papa est heureux dans les affaires ? Il l'est, oui, rpondit la dame, souriant. Et pourquoi est-il triste la maison ? Pendant que le pre suivait le dialogue, en proie une forte impression, la mre aimante claira l'enfant avec patience : Dans les luttes de chaque jour, Joozinho, ton pre doit tre heureux avec tous et il ne doit offenser personne. Cependant, ce qui te semble tre de la tristesse n'est que la fatigue du travail. Quand il revient la maison, il apporte de nombreuses proccupations. Si dans la rue ton pre doit montrer de la cordialit et de la joie envers tout le monde, de manire ne pas blesser les autres, il en va autrement ici o il se trouve tranquille pour rflchir aux problmes qui l'intressent de prs. Ici, c'est le foyer, mon enfant, o il a le droit de ne pas cacher ses proccupations intrieure s Le petit couta, attentif, partageant des regards affectueux entre son pre et sa mre, et dit : Que c'est dommage, hein, maman ?
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Le chef de famille, touch dans les fibres caches de son me par la tendresse de son fils et par l'humilit sincre de sa compagne, sentit que le nuage d'ombre de ses propres penses faisait place de reposantes sensations de soulagement rconfortant. Il sourit, soudainement transform, et s'adressa au petit avec une nouvelle inflexion dans la voix : Qu'elle ide est-ce l, Joozinho ? Je ne me sens pas attrist. Je suis d'ailleurs grandement satisfait, comme au dernier jour de notre promenade la montagne ! Ta maman a trs bien expliqu ce qui se passe. Quand papa est silencieux, cela ne veut pas dire qu'il se trouve dcourag. Parfois, il est ncessaire de se taire pour mieux penser. La dame de la maison afficha un large sourire de satisfaction, observant le brusque changement de son compagnon. Le petit, de son ct, ne dissimulait pas sa joie aux reflets enfantins et, ds que le pre eut termin ses explications affectueuses, toujours envelopp dans les irradiations du bienfaisant instructeur, il s'adressa nouvellement au chef de famille, demandant : Papa, pourquoi tu ne viens pas prier avec moi le soir ? Le pre changea un regard expressif avec son pouse et dit au petit : J'ai toujours beaucoup travaill le soir mais aujourd'hui, je reviendrai plus tt pour accompagner tes prires. Et souriant avec une joie paternelle, il ajouta : Tu sais dj prier tout seul ? Le petit rpondit, satisfait : Maman m'enseigne toutes les nuits prier pour toi. Tu veux voir ?
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Et, abandonnant ses couverts, il regarda instinctivement vers en haut, mains jointes, et rcita : Mon Dieu, protge mon papa sur les chemins de la vie, donne lui la sant, la tranquillit et le courage dans les luttes de chaque jour ! Ainsi soit-il ! Le pre, qui paraissait si impntrable et rude au dbut, affichait des yeux noys de larmes, touch dans ses fibres les plus intimes, et fixant affectueusement son fils, il murmura : C'est trs bien mon enfant. Aujourd'hui, Joozinho, je prierai aussi. L'me prsent dgage, Adelino contempla sa compagne, fier d'en avoir le dvouement, et ajouta: La conversation de Joo me fit un bien norme. Je gardais mon c ur dcourag, oppress. Je ne savais moimme dfinir mon tat d'esprit Il y a de nombreux jours que mes nuits sont agites, pleines d'afflictions et de cauchemars ! J'ai systmatiquement rv que quelqu'un s'approchait de moi, en qualit de vigoureux ennemi. Parfois, je rends grce Dieu en me rveillant le matin, parce que je me sens plus la force d'affronter les masques humains que de lutter, la nuit entire, dans de cruels rves L'pouse, saisie d'admiration, observa, affectueusement : Je crois que tu devrais te reposer un peu mu devant la dlicatesse de sa femme, Adelino continua : J'ai peur de moi-mme ! Aussitt que je m'installe dans le lit, je sens instinctivement qu'une ombre s'approche de moi. Je m'endors dans une incroyable anxit et le cauchemar commence sans que je sache expliquer consciemment quoi que ce soit.
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Et les rves sont toujours les mmes ? s'enquit l'pouse, obligeante. Je vois chaque fois un homme qui s'approche de moi, rpondit-il avec motion, tendant les mains, la manire d'un vulgaire mendiant implorant de l'aide, mais, en fixant sa physionomie, une inexplicable terreur m'envahit l'esprit J'ai l'impression qu'il dsire m'assassiner dans le dos En certaines occasions, j'essaye de lui tendre les mains, vainquant l'impression d'pouvante, cependant, je fuis toujours dans un mlange de haine et de rpugnance ! Oh ! quels cauchemars terribles et longs ! Et, modifiant le ton de sa voix, il ajouta : J'admets que j'tais en proie de forts dsquilibres nerveux sans en dcouvrir le motif Pourquoi ne pas te soumettre au traitement mdical ncessaire ? demanda son pouse, affectueuse. Le mari pensa quelques instants, comme si son esprit flottait travers de lointains souvenirs. Ensuite, fixant les yeux trs brillants de sa compagne, il dit : Peut-tre n'est-il pas ncessaire de recourir aux mdecins. Il est possible que notre fils ait raison Les luttes grossires du monde m'imposent l'oubli de la foi en Dieu. Il y a combien d'annes que j'ai abandonn la prire ? Les yeux humides et pensifs, il poursuivit : Alors enfant, ma mre m'duquait dans la science de la prire. Ayant appris m'incliner devant la volont du Trs Haut, je sentais la Bont Divine en toutes choses et je m'agenouillais confiant au pied de ma tendre gnitrice, implorant les bndictions d'En haut Par la suite, vinrent les motions des sens, le duel avec les mauvais, l'exprience difficile dans la concurrence pour le pain de chaque jour Ds lors, je perdis la croyance pure quil mest prsent ncessaire de retrouver ; je le sens
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L'pouse s'essuya les yeux, attendrie. Il y avait de nombreuses annes qu'elle n'avait pas observ chez son compagnon de pareilles manifestations dmotion. Elle se redressa, mue, et dit avec tendresse : Reviens plus tt aujourd'hui afin que nous puissions prier ensemble. Et cherchant imprimer une note de joie la conversation, elle invita leur fils se manifester, ajoutant : Aujourd'hui, Joozinho, papa priera avec nous. Le visage du petit s'illumina d'un intraduisible enjouement. Il contempla sa mre, attendri, et observa : Alors, maman, je ferai les prires que je sais dj. Aprs le dner, ressentant des dispositions diffrentes, Adelino se retira avec une dlicatesse qu'Herculano qualifia d'inhabituelle. Alexandre, trs satisfait, affirma, aprs avoir rendu l'enfant aux soins maternels : Heureusement, nos services prparatoires se droulent avec d'excellentes perspectives. Nous avons russi beaucoup en peu de minutes. En ce qui me concernait, la surprise m'envahissant l'esprit tait immense. Pourquoi de telles attentions ? Alexandre et d'autres bienfaiteurs spirituels, aussi levs que lui, ne pourraient-ils pas organiser tous les services attenants la rincarnation de Segismundo ? N'taient-ils pas des tres au grand pouvoir sur tous les obstacles ? Alors, me laissant penser qu'il dsirait rpondre mes interrogations intrieures, l'instructeur, affablement, s'adressa Herculano en ces termes : Nous ne devons et ne pouvons forcer personne et nous avons besoin des bonnes dispositions d'Adelino pour le travail faire.
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Ensuite, il se mit orienter Segismundo quant la conduite mentale, lui conseillant de se prparer par tous les moyens sa disposition pour le succs dans l'exprience toute proche. D'autres amis spirituels des personnages de ce drame entre les deux sphres arrivrent aussi au foyer domestique, la joie de la camaraderie fraternelle s'amplifiant. La prsence de mon instructeur paraissait inspirer le contentement gnral. Alexandre savait conduire la conversation leve et communiquait son prcieux optimisme tous les compagnons. Nous commentions la difficult de la rincarnation due aux conflits vibratoires causs par l'incomprhension des cratures terrestres, quand le chef de maison rentra au foyer, intress cultiver les douces motions de cette journe. Agrablement surpris, l'pouse et le fils lui firent bon accueil, entamant une nouvelle conversation rconfortante et ducative. On fit plus d'une heure de bonne lecture et d'excellent change d'ides, rnovant Adelino dans ses rsolutions de regagner la srnit intrieure travers une meilleure communion spirituelle avec la petite famille. Quand la mre dvoue rappela au petit la ncessit de se recueillir, Jozinho rappela la promesse de son pre et demanda : Papa, tu sais ce que nous devons faire avant la prire ? Le chef de famille sourit et lui demanda des explications. Le petit, avec une tonnante vivacit, l'claira : Maman dit que nous devons appeler les messagers de Dieu pour qu'ils nous assistent. Trs bien, dit le pre, de bonne humeur, appelle-les pour notre bien.
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Le petit pronona quelques mots d'invitation, les mains jointes, et ensuite, tous trois se dirigrent vers la chambre. Alexandre, qui semblait trs satisfait du souvenir spontan de l'enfant, nous dit alors : Nous sommes invits participer leurs plus intimes prires. Accompagnons-les. ce moment, notre groupe s'tait agrandi de trois entits amies de Raquel qui taient venues jusqu'ici, galement convoques par Herculano, afin de cooprer la rsolution du problme. La situation intrieure tait des plus mouvantes. Le petit se mit genoux et rcita la prire dominicale en proie une juvnile motion. Adelino et sa femme suivirent sa prire avec une grande attention. Maintenant en silence, nous avons continu de notre ct observer et collaborer dans ce service spirituel avec les meilleures forces du sentiment. Je notai que l'pouse se trouvait entoure d'une intense luminosit qui, partant de son c ur, enveloppait son poux et le petit en de suaves rayonnements. Grandement sensibilis, Adelino laissa chapper une larme furtive quand son fils, terminant les prires, courtes en paroles mais grandioses en spiritualit, lui embrassa affectueusement les mains. Encore quelques minutes et tous se retirrent sous les couvertures, heureux et tranquilles. cet instant, Alexandre dit : Maintenant, mes amis, faisons notre service de prire coopratrice. Nous avons besoin de converser srieusement avec Adelino par rapport la situation.
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L'orienteur demanda la protection divine pour le couple, voix haute, pendant que nous l'accompagnions dans un profond silence. Les vibrations de notre pense en prire s'assemblaient, comme des parcelles de substances lumineuses se runissant en un tout qui se dversait sur le lit conjugal tel des courants subtils de forces magntiques revigorantes et rgnratrices. C'est alors que je vis Raquel abandonner son corps physique, au milieu de lumineuses irradiations, me paraissant trangre la situation. Insouciante, heureuse, elle serra dans ses bras une des entits qui nous accompagnaient, vieille dame qu'Alexandre nous avait prsente un peu plus tt, dclarant qu'il s'agissait de la grand-mre maternelle de la propritaire de la maison. L'anctre dsincarne invita sa petite-fille rester en prire, invitation laquelle Raquel rpondit avec un contentement visible. L'pouse d'Adelino semblait cependant seulement percevoir la prsence de la vieille dame aimante. Elle fixait son regard sur nous, indiffremment, comme si nous ne nous trouvions pas l. M'tonnant de ce fait, je m'adressai l'instructeur, lui demandant des explications. Alexandre ne se fit pas prier et, malgr la dlicatesse du service en cours, il m'claira aimablement : Ne vous tonnez pas. Chacun d'entre-nous doit avoir la possibilit de voir seulement ce qui lui permet un profit lgitime. De plus, il serait injuste d'intensifier la perception de notre amie pour qu'elle nous accompagne dans le travail de cette nuit. Elle nous aidera avec la valeur de la prire, mais elle n'aura pas besoin de suivre de prs les claircissements que la condition de son poux requiert. Qui fait ce qu'il peut reoit le salaire de la paix. Raquel vient en faisant ce qui lui est possible pour le succs du droulement des obligations qui la ramenrent au monde ; par cela mme, elle ne doit tre ni informe ni perturbe. Occupons-nous de Segismudo et d'Adelino.
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Satisfait par les claircissements reus et admirant la Justice Divine qui se manifestait dans les moindres dtails de nos activits spirituelles, je remarquai que la compagne d'Adelino se maintenait, non loin de nous, en une fervente prire. ce moment, l'poux de Raquel s'carta du corps physique, lourdement. Il ne prsentait pas, comme notre cons ur, de halo radieux autour de sa personne, et paraissait se mouvoir avec une extrme difficult. Pendant que son regard errait dans la chambre, angoiss et effray, Alexandre s'approcha de moi et observa : Vous tes en train d'examiner la leon ? Observez les singularits de la vie spirituelle. Adelino et Raquel sont des Esprits associs depuis de nombreuses existences, partageant le mme calice de douleurs et de joies terrestres. Actuellement, leurs corps reposent l'un ct de l'autre, sur le mme lit ; seulement, chacun vit sur un plan mental diffrent. Il est trs difficile de voir runies dans les liens domestiques des mes de mme sphre. Raquel, hors du vhicule de la chair, peut voir sa grand-mre avec laquelle elle se trouve lie dans le mme cercle d'lvation. Mais Adelino pourra seulement voir Segismundo avec qui il se trouve aimant par les forces de la haine qu'il laissa, imprudemment, se dvelopper de nouveau en son cur Les paroles de l'orienteur, cependant, furent interrompues par un cri lancinant. Adelino, craintif, avait peru la prsence de l'ancien adversaire et, pouvant, tentait de courir, inutilement. Il se mouvait avec difficult, press de rintgrer son corps physique, la manire d'un enfant peureux cherchant un refuge, mais Alexandre, s'approchant de lui avec une autorit emprunte d'amour, lui tendit les mains desquelles sortirent de grandes tincelles de lumire. Contenu par les rayons magntiques, le mari de Raquel se mit trembler, sentant qu'il commenait voir autre chose
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au-del de la figure de l'ancien ennemi. Peu peu, en raison des vigoureuses missions magntiques d'Alexandre, il put voir notre vnrable orienteur, comme quelqu'un qui serait entr directement en syntonie et il tomba genoux en sanglots convulsifs. J'observai la pense d'Adelino en cette heure mouvante et je perus qu'il associait la vision radieuse aux prires de son petit enfant. Il voyait, ici, l'trange figure de Segismundo et la resplendissante prsence d'Alexandre, faisant un intraduisible effort pour se souvenir de quelque chose d'un pass distant que sa mmoire ne parvenait pas resituer avec exactitude. Il supposait, naturellement, que notre mentor devait tre un missaire du Ciel venu le sauver des cruels cauchemars et, aveugl par l'intense lumire, il sanglotait, agenouill, entre la peur et la joie, suppliant qu'on lui accorde paix et protection. Le bienveillant instructeur lui adressa la parole avec la srnit d'un pre affectueux et expriment. Et le relevant, il s'exclama : Adelino, garde la paix que nous t'apportons au nom du Seigneur ! Le serrant dans ses bras contre sa poitrine amie, il continua : Que crains-tu, mon frre ? Levant des yeux pleins de larmes, il indiqua tristement Segismundo et dit, touch : Messager de Dieu, dlivrez moi de ce cauchemar malheureux ! Si vous venez, attir par les prires de mon fils innocent, aidez-moi par charit ! Et indiquant le pauvre ami, il poursuivit : Ce fantme me rend fou ! Je me sens malade, infortun ! Cependant, le fixant fermement, Alexandre demanda :
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Est-ce ainsi que tu reois les frres les plus malheureux ? Est-ce ainsi que tu te comportes en face des desseins suprmes ? Qu'as-tu fait des notions de solidarit humaine ? Pourquoi fuir les plus dlaisss de la chance ? Il est toujours facile d'aimer les amis, d'admirer les bons, de comprendre les intelligents, de dfendre nos proches, d'lever les amitis, de conserver ceux qui nous apprcient, de louer les justes et d'encenser les hros connus ; mais, si nous sommes respectables en pareilles attitudes intrieures, il est ncessaire de reconnatre qu'elles traduisent un travail ralis durant notre processus volutif. Nous n'avons cependant pas encore atteint, mon ami, la rdemption finale. Pour cela mme, la tempte est notre bienfaitrice; la difficult notre matre ; l'adversaire, l'instructeur efficace. Modifie les vibrations de tes penses ! Reoit avec charit le mendiant qui bat ta porte tant que tu n'as pas encore suffisamment de lumire pour le recevoir avec l'amour que Jsus nous enseigna ! Impressionn par les paroles entendues, prononces avec une inflexion de tendresse paternelle, Adelino, en larmes, se tourna vers Segismundo, lui faisant face. Alexandre, comme si il profitait de la nouvelle attitude, insista : Contemple le pauvre qui te demande de laide ! Observe son tat d'humiliation et de ncessit. Imagine-toi dans sa position et rflchis ! L'indiffrence des autres ne te ferait pas mal ? La cruaut d'autrui ne te dchirerait pas l'me ? Aimerais-tu que quelqu'un te traite de fantme simplement cause de tes dmonstrations de souffrance ? Adelino, mon ami, ouvre les portes du cur ceux qui te cherchent au nom du Pre Tout-Puissant. L'interpell se retourna, tel un enfant peureux, et fixant le gnreux mentor, il dit :
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Oh ! messager des Cieux, j'ai peur, trs peur ! Il existe quelque chose entre cet homme d'ombre et moi qui me contraint une profonde aversion ! Je crois qu'il veut voler ma vie, annihiler ma flicit conjugale, empoisonner mon cur pour toujours ! Je compris que la proximit de Segismundo rveillait en Adelino rincarn les rminiscences du sombre pass. Lui, la victime d'une autre poque, n'arrivait pas localiser les faits vcus mais il ressentait, sur le plan motionnel, les souvenirs imprcis des vnements pleins d'anxits douloureuses. la fin d'un court intervalle, Alexandre objecta : Tu ne dois pas permettre l'intromission de forces ngatives et destructrices dans le champ intime de l'me. Il est toujours possible de transformer le mal en bien quand il y a une ferme disposition de l'individu au service de fidlit au Seigneur. Considre, mon ami, les grandes vertus de la vie ternelle ! Bien que ce frre te chercht en condition d'ennemi, bien qu'il te chercht comme ennemi froce, tu devrais lui ouvrir ton esprit fraternel ! Toute rconciliation est difficile quand nous sommes ignorants dans la pratique de l'amour, mais sans la rconciliation humaine, notre intgration glorieuse avec la Divinit ne serait jamais possible ! Et parce que l'poux de Raquel pleurait abondamment, l'orienteur observa : Ne pleure pas ! Equilibre ton c ur et profite de la sainte opportunit ! Alors, Adelino s'essuya les yeux et demanda humblement : Aidez-moi, pour l'amour de Dieu ! Je sentis sa profonde sincrit. L'instructeur invita Segismundo s'approcher. Il se leva, chancelant, angoiss.
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Soutenant l'ex-victime, Alexandre lui indiqua la personne de l'ex-assassin et prsenta : Voici notre ami Segismundo qui a besoin de ta coopration dans le service rdempteur. Tends tes mains fraternelles et reoit-le au nom de Jsus ! Adelino n'hsita pas et, bien qu'il lui en cott un grand effort intrieur, visible pour notre perception spirituelle, il serra la main de l'ex-adversaire, profondment mu. Pardonne-moi, mon frre ! murmura Segismundo, avec une infinie humilit. Le Seigneur te rcompensera pour le bien que tu me fais ! Le mari de Raquel le fixa dans les yeux, comme pour dissiper les dernires ombres de la brouille, et rpliqua : Tu peux compter sur moi je serai ton ami ! L'ancien meurtrier s'inclina, respectueux, et lui embrassa les mains. L'acte spontan de Segismundo le rassura. Cet Esprit angoiss qui lui baisait les mains avec vnration et tendresse ne pouvait pas tre mauvais. C'est alors que je vis un phnomne singulier. L'organisme spirituel d'Adelino paraissait se dfaire de lourds nuages qui se rompaient de haut en bas, rvlant des caractristiques lumineuses. Des irradiations extrmement suaves aurolaient prsent sa personne, laissant percevoir sa condition leve et noble. Herculano, prt de moi, me parla sur un ton discret : Le pardon d'Adelino a t sincre. Les ombres paisses de la haine ont t dissipes. Dieu soit lou ! Alexandre embrassa les deux mes rconcilies et leur renouvela ses observations fraternelles, imprgnes de sagesse et de tendresse. Ensuite, il recommanda l'poux de Raquel qui se disposait sortir en notre compagnie de se
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reposer de la lutte. Je notai que mari et femme, conduits par les amis spirituels ici prsents, retournaient vers leurs corps physique afin d'changer des impressions concernant les faits qu'ils considreraient comme des rves l'intrieur de linterprtation mentale de chacun d'eux. Au moment de se retirer, Alexandre, satisfait, commenta paternellement : Avec l'aide de Jsus, la tche a t excute avec succs. Et, fixant Segismundo, il ajouta : Je crois que la semaine prochaine, tu pourras commencer ton service dfinitif de rincarnation. Nous t'accompagnerons avec douceur. Ne crains rien. Pendant que Segismundo souriait, rsign et confiant, l'orienteur s'adressa Herculano, expliquant : J'ai dj observ le graphique se rfrant l'organisme physique que notre ami recevra dans le futur, vrifiant, de prs, les images de faiblesse du c ur dont il souffrira dans l'ge mr, comme consquence de la faute commise dans le pass. Segismundo vivra de grandes perturbations des nerfs cardiaques, principalement les nerfs du tonus. Toutefois et ce moment il concentra toute son attention sur l'intress , il est ncessaire que tu lui fasses voir que les preuves de rdemption lgitime inclinent l'me incarne vers des situations risques et difficiles dans la rptition des expriences ; nanmoins, elles ne rendent pas de nouvelles chutes spirituelles obligatoires quand nous disposons de la vritable bonne volont dans le travail d'lvation. L'apprenti appliqu peut gagner beaucoup de temps et conqurir d'immenses valeurs si, de fait, il cherche connatre les leons et les mettre en pratique. La justice divine n'a jamais t exerce sans amour. Et quand la fidlit sincre au Seigneur
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demeure vive dans le c ur des hommes, il y a toujours une place pour l' accroissement de misricorde auquel se rfre Jsus dans son apostolat. M'invitant ensuite l'accompagner, Alexandre salua les autres personnes prsentes, prcisant : Nous reviendrons vous voir le jour du lien initial de Segismundo avec la matire physique. J'ai besoin de cooprer, cette occasion, avec nos amis Constructeurs, auxquels j'ai demand de me prsenter les cartes chromosomiques relatives aux services qui doivent tre commencs. Nous nous sparmes. Et tortur par une singulire curiosit concernant ces attentions extrmes pour qu'Acelino et Segismundo se rconcilient avant le rapprochement par les liens de la chair, je ne laissai pas s'endormir les interrogations qui me tourmentaient l'esprit. Ne serait-il pas juste de pourvoir la rincarnation du ncessiteux sans dlais ? Pourquoi une telle dmonstration de tendresse envers le mari de Raquel si il devait se sentir satisfait de pouvoir cooprer dans l' uvre sublime de la rdemption ? Ne disposions-nous pas d'un pouvoir suffisant pour rompre toute rsistance ? Alexandre m'couta, patiemment, montra un sourire de pre et rpondit : Votre surprise est naturelle. Vous ne vous tes pas encore habitu aux travaux de secours ou d'organisation de ce ct-ci de la vie. Et aprs une petite pause, il considra : Chaque homme comme chaque Esprit est un monde en soi et chaque esprit est comme un ciel Du firmament descendent les rayons du soleil et les pluies bnfiques pour l'organisation plantaire, mais galement, au moment du frottement des lments atmosphriques de ce mme ciel
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rsultent des tincelles destructrices. Ainsi en est-il de l'esprit humain. De lui prennent naissance les forces quilibrantes et restauratrices pour des trillions de cellules de l'organisme physique ; mais, quand perturb, il met des rayons magntiques au haut pouvoir destructeur pour les communauts cellulaires qui le servent. La pense empoisonne d'Adelino dtruisait la substance de l'hrdit, intoxiquant la chromatine l'intrieur mme de la vsicule sminale. Il aurait pu rpondre aux appels de la Nature, s'adonnant l'union sexuelle, mais il n'aurait pas atteint les objectifs sacrs de la Cration parce que, par les dispositions lamentables de sa vie intime, il tait en train d'annihiler les cellules cratrices leur naissance, et quand il ne les dtruisait pas compltement, il intoxiquait les gnes du caractre, compliquant notre action Or, dans le cas de Segismundo, uni lui en processus actif de rdemption, nous ne pouvions le dispenser du concours amoureux et fraternel. D'o la ncessit de ce travail intense pour rveiller ses valeurs affectives. Seul l'amour permet la vie, la joie et l'quilibre. Modifi dans sa position intrieure, Adelino mettra dornavant des forces magntiques protectrices des lments destins au service lev de la procration. Les mots de l'orienteur ne pouvaient tre plus logiques. Je commenais prsent comprendre le sens sublime du travail qui avait t ralis pour que l'poux de Raquel se fasse plus humain et plus doux. Comme je ne trouvai d'expression pour manifester mon merveillement, Alexandre sourit et accentua, aprs un long intervalle : Selon ce que vous pouvez observer, il n'existe pas ici de miracles pour le culte du moindre effort. Et quand nous enseignons, de toute part, la ncessit de la pratique de l'amour, nous n'obissons pas de simples principes d'essence religieuse mais nous rpondons des impratifs rels de la vie elle-mme.
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Au cours de ses claircissements relatifs l'intressant cas de Segismundo, le bienveillant instructeur aborda des sujets de grand intrt pour moi. Il avait mentionn l'union sexuelle et dsign le travail crateur comme son objectif sacr. Le moment ne serait-il pas opportun pour l'couter, plus longuement, propos de ce dlicat sujet ? Je l'assaillis de questions prcipites. Alexandre ne se montra pas surpris et les couta avec une imperturbable srnit. Quand je me fus plac dans une attitude d'attente, il rpondit, aimablement : Le sexe a t si avili par la majorit des hommes rincarns de la Surface qu'il nous est trs difficile, pour le moment, d'clairer la pense humaine propos de ce sujet. Il suffit de dire que l'union sexuelle parmi la plus part des hommes et des femmes terrestres se rapproche excessivement des manifestations de la mme nature chez les animaux. Au chapitre des relations de cette sorte, il y a une grande inconscience criminelle et une indiffrence systmatique des Lois Divines. Aucun commentaire de notre part ne serait raisonnable sur le sujet. Il s'agit d'un domaine de semi-brutes o de nombreuses intelligences admirables prfrent rester en de bas courants volutifs. Il est indniable que les tches des constructeurs spirituels dvous, qui collaborent la formation basique des corps destins servir aux entits qui se rincarnent dans ces cercles plus grossiers, fonctionnent ici aussi. Toutefois, il est ncessaire de considrer que le service, dans une telle sphre, est effectu en masse, avec des caractristiques de mcanisme primitif. L'amour, dans ces plans infrieurs, est pareil l'or perdu dans une vaste gangue de boue exigeant un grand effort et de laborieuses expriences pour tre rvl ceux qui se trouvent en mesure de comprendre. Cependant parmi les individus qui se rendent, de fait, aux monts de l'lvation, l'union sexuelle est trs diffrente. Elle traduit le sublime change des nergies prispritales, symbolisant l'aliment
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divin pour l'intelligence et pour le c ur et force cratrice non seulement d'enfants terrestres mais galement d'ouvrages et de ralisations gnreuses de l'me pour la vie ternelle. Alexandre fit une courte pause, sourit paternellement et continua : Souvenez-vous, Andr, que je me suis rfr aux objectifs sacrs de la Cration et non exclusivement au travail procrateur. La procration est un des services qui peuvent tre raliss par celui qui aime, sans tre l'objet exclusif des unions. L'Esprit qui hait ou qui se place en position ngative face la Loi de Dieu ne peut en aucune manire crer la vie suprieure. Je compris que le problme tait trs difficile expliquer mais, comme si il souhaitait dfaire tous mes doutes, linstructeur dvou poursuivit, aprs une brve interruption : Il est ncessaire de dplacer la conception du sexe, nous abstenant de la situer seulement dans des organes dtermins du corps transitoire des individus. Voyons le sexe comme qualit positive ou passive, mettrice ou rceptrice de l'me. Arrivs cette comprhension, nous voyons que toute manifestation sexuelle volue avec l'tre. Pendant que nous plongeons dans la mare des vibrations lourdes et vnneuses, nous ne nous essayons simplement qu'aux sensations dans ce domaine. mesure que nous nous dirigeons vers le chemin de l'quilibre, nous cueillons le fruit d'expriences profitables, d'opportunits de rectification, force, connaissance, joie et pouvoir. En nous harmonisant avec les lois suprmes, nous trouvons l'illumination et la rvlation pendant que les Esprits Suprieurs cueillent les valeurs de la Divinit. Substituons les mots union de qualits aux mots union sexuelle et nous observerons que toute la vie universelle se base sur ce divin phnomne dont la cause rside en Dieu lui-mme, Pre Crateur de toutes les choses et de tous les tres.
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Les paroles d'Alexandre ouvraient de nouveaux horizons ma pense. Les questions obscures du thme devenaient claires mon esprit. Me faisant comprendre que les intervalles dans la conversation se destinaient me fournir le temps de mditer, le bienveillant orienteur continua, aprs une longue pause : Cette union de qualits , parmi les astres, s'appelle magntisme plantaire d'attraction, parmi les mes, elle est dnomme amour, parmi les lments chimiques, elle est connue comme affinit. Il ne sera alors pas possible de rduire pareil fondement de la vie universelle en l'inscrivant dans de simples activits de certains organes de l'appareil physique. La paternit ou la maternit sont des tches sublimes ; elles ne reprsentent pourtant pas les uniques services divins dans le secteur de la Cration infinie. L'aptre qui produit dans le domaine de la Vertu, de la Science ou de l'Art s'aide des mmes principes d'change avec pour seule diffrence celle des plans, parce que, pour lui l'change de qualits s'observe en des sphres suprieures. Il y a des fcondations physiques et des fcondations psychiques. Les premires exigent les dispositions de la forme, afin de rpondre aux exigences de la vie, en caractre positif, dans le champ des expriences ncessaires. Les secondes, donc, font abstraction du caractre de limitation et s'effectuent dans les resplendissants domaines de l'me en processus merveilleux d'ternit. Quand nous nous rfrons l'amour de l'Omnipotent, quand nous avons soif de la Divinit, nos esprits ne cherchent autre chose que l'change de qualit avec les sphres sublimes de l'Univers, assoiffs de l'ternel Principe Fcondant Alexandre s'arrta longuement, comme si lui-mme demeurait absorb par de telles vocations. Je me trouvais mon tour merveill. Je n'avais jamais entendu de dfinitions si profondes concernant la position du sexe dans la vie universelle.
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Il est lamentable, continua gravement l'orienteur, que la majorit de nos frres incarns la Surface ait mpris les facults cratrices du sexe, les dtournant vers un tourbillon de plaisirs infrieurs. Tous paieront, sou par sou, ce qu'ils doivent l'autel sanctificateur, au travers duquel ils ont reu la grce de travailler et d'apprendre la surface de la Terre. Tout acte crateur est empli des saintes motions de la Divinit et ce sont ces motions sublimes de la participation de l'me, dans les pouvoirs crateurs de la Nature, que les hommes conduisent, de manire imprvoyante, vers la zone de l'abus et du vice. Ils tentent d'entraner la lumire dans les tnbres et convertissent les actes sexuels, profondment vulnrables dans toutes leurs caractristiques, en une passion vicieuse aussi dplorable que l'ivresse ou que la manie de l'opium. Cependant, Andr, sans que les yeux mortels n'en observent les angoisses rectificatrices, tous les malheureux, en pareils abmes, sont svrement punis par la Nature divine. cette hauteur des lumineuses lucidations, sentant que le respectable ami entrait dans une nouvelle pause, j'osai interroger : Mais l'usage du sexe n'est-il pas une loi naturelle dans la sphre de la Surface ? Alexandre sourit avec bienveillance et rpondit : Personne ne conteste ce caractre des manifestations sexuelles dans les cercles de la chair, mais toutes les lois naturelles dans l'exprience humaine doivent tre appliques, comme en toute part, sur les bases de la loi universelle du bien et de l'ordre. Qui se soustrait au bien se trouve face au crime ; qui fuit l'ordre tombe dans le dsquilibre. Ainsi, les unions sexuelles qui s'effectuent loin de ces sublimes impratifs, se transforment en causes gnratrices de souffrance et de perturbation. Qui plus est, nous ne devons pas oublier que le sexe, dans l'existence
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humaine, peut tre un des instruments de l'amour sans que l'amour ne soit le sexe. C'est pour cela mme que les hommes et les femmes, dont l'me se libre peu peu des entraves de la forme physique, chappent, graduellement, l'empire absolu des sensations charnelles. Pour eux, l'union sexuelle organique va en cessant d'tre une imposition parce qu'ils apprennent changer les valeurs divines de l'me, entre eux, s'alimentant rciproquement au moyen d'changes magntiques, non moins prcieux pour les secteurs de la Cration Infinie, gnrant des ralisations spirituelles pour l'ternit glorieuse, sans aucune exigence des frictions cellulaires. Pour ce genre d'tres, l'union rconfortante et sublime ne se trouve pas circonscrite dans l'motion de quelques minutes mais elle constitue l'intgration de l'me avec l'me, travers la vie entire, dans le domaine de la Spiritualit Suprieure. Face aux phnomnes de la prsence physique, dans la majorit des cas, le regard, la parole, le simple geste de tendresse et de comprhension leur suffisent pour qu'ils reoivent le magntisme crateur du c ur aim, s'imprgnant de force et d'encouragement pour les plus difficiles difications. Alexandre imprima un petit intervalle la conversation et, ensuite, secouant la tte significativement, il observa : Il n'y a pas cration sans fcondation. Les formes physiques descendent des unions physiques. Les constructions spirituelles procdent des unions spirituelles. L' uvre de l'Univers est fille de Dieu. Donc, le sexe, en tant que qualit positive ou passive des principes et des tres, est une manifestation cosmique dans tous les cercles volutifs, jusqu' ce que nous arrivions atteindre le domaine de l'Harmonie Parfaite o ces qualits s'quilibrent au sein de la Divinit. Je n'osai pas rompre le silence qui sensuivit. Plong en de profondes penses, linstructeur vnr ne revint plus
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sur le sujet, voulant peut-tre m'amener des mditations plus difiantes. J'attendais, impatient, l'instant o nous reviendrions aux observations du cas Segismundo. L'tude qui avait t commence tait rellement fascinante. Ce fut pour cela que je reus d'Alexandre, avec une joie justifie, l'invitation retourner au foyer d'Adelino. Le bienfaisant orienteur fit valoir le fait qu'il tait ncessaire de rendre visite au couple et l'ami en processus de rincarnation, la veille du premier lien avec la matire organique. Arrivs l'habitation qui nous tait connue, nous trouvmes Herculano et Segismundo en compagnie d'autres entits. Alexandre m'apprit qu'il s'agissait d'Esprits constructeurs qui allaient cooprer la transformation f tale de notre ami. Comme l'autre fois, le foyer domestique baignait dans une lumire crpusculaire, la famille se trouvant occupe au mme acte de rfection. Adelino, cependant, dmontrait une position spirituelle diffrente. Une ambiance claire d'optimisme, de dlicatesse et de joie l'entourait. Mon aimable instructeur, pleinement satisfait de cette nouvelle situation, commena examiner les cartes chromosomiques avec l'assistance des constructeurs prsents. En vain je cherchais comprendre les caractres singuliers, pareils de petites arabesques, franchement indchiffrables mes yeux. Mais dit : Ceci n'est pas une tude que vous pouvez comprendre pour le moment. Je suis en train d'examiner la gographie des gnes dans les rayures chromosomiques, afin de m'assurer jusqu' quel point nous pourrons collaborer en faveur de notre ami Segismundo, avec les recours magntiques pour l'organisation des proprits hrditaires. Alexandre, toujours aimble et bienveillant,
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Je me conformai et commenai observer Segismundo qui paraissait extnu, abattu. Il ne parvenait pas se maintenir assis. Assist par le dvouement de Herculano, il conversait difficilement avec nous, tendu sur un lit, dans une grande prostration. Il dmontrait de la satisfaction avec ma sympathie fraternelle et, pendant que les autres tudiaient la situation, je pus avoir avec lui une conversation rapide qui me fit connatre, une fois encore, la douloureuse impression de ceux qui se trouvent sur le seuil d'une nouvelle exprience terrestre. J'ai dj t plus motiv, me dit-il tristement. Cependant, l'nergie me manque maintenant Je me sens faible, incapable Alors que je luttais pour obtenir la transformation de mon futur pre, je ressentais plus de confiance et de srnit par contre, maintenant que j'ai obtenu le prsent d'un retour la lutte, je crains de nouveaux checs... Calmez-vous, rpondis-je, le rconfortant ; votre opportunit de rdemption est des meilleures. De plus, de nombreux compagnons vous suivront de prs, collaborant votre russite dans le futur. Mon interlocuteur sourit avec difficult et fit observer : Oui, je le reconnais Parmi tous les frres qui m'assistent maintenant, Herculano m'accompagnera avec zle et constance Je le sais bien. Toutefois, la renaissance la chair, avec les valeurs spirituelles que nous possdons dj, reprsente un fait extrmement grave dans notre processus d'lvation Pauvre de moi si je chute une nouvelle fois ! ... Je lui adressai des exhortations au courage et la bonne humeur quand mon orienteur, terminant l'examen de la documentation, s'approcha de nous deux et lui parla avec une affectueuse autorit :
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Segismundo, il est incroyable que tu dfailles au moment culminant de tes ralisations actuelles. Restaure ta foi, rgnre l'esprance, parce que tu ne peux entrer dans le courrant matriel, la manire de nos frres ignorants et malheureux qui rclament un tat de presque absolue inconscience pour nouveau pntrer dans le sanctuaire maternel. Ne cesse pas de cooprer avec ta confiance notre labeur pour ton propre bnfice. Donne du travail ton imagination cratrice. Mentalise les dbuts de la condition tale, formant dans ton esprit le modle adquat. Tu trouf veras dans la maternit noble de Raquel les aides les plus efficaces et tu recevras de nous autres la collaboration la plus rsolue ; seulement, souviens-toi que ton travail individuel sera trs important dans le secteur de l'adaptation et de la rdemption, pour que tu triomphes dans l'opportunit prsente. Ne perds pas de temps en d'anxieuses perspectives, pleines de douleurs et d'apprhensions. Elve le niveau de tes forces morales. Segismundo couta, respectueux, les conseils. Je reconnus que les paroles rconfortantes d'Alexandre se firent suivre d'un merveilleux effet. L'tat de Segismundo s'amliora subitement, ce dernier s'efforant d'allger la charge des proccupations inutiles. Impressionn par l'claircissement du prestigieux mentor, je n'hsitai pas lui adresser une nouvelle question : Il existe, alors, demandai-je en proie un fort intrt, des personnes qui se rincarnent inconscientes de l'acte qu'elles ralisent ? Certainement, rpondit-il, serviable, tout comme des milliers de personnes qui se dsincarnent journellement la Surface sans la moindre notion de l'acte par lequel elles passent. Seules les mes duques ont une comprhension relle de la vritable situation qui se prsente face la mort
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du corps. De la mme manire qu'ici. La majorit de ceux qui retournent l'existence corporelle dans la sphre du Globe sont magntiss par les bienfaiteurs spirituels qui leur organisent de nouvelles tches rdemptrices, et quand ils reoivent ce genre d'aide, ils sont conduits au temple de la chair maternelle comme des enfants endormis. Le travail initial, qui leur revient dans l'organisation du f tus, est excut par les amis qui les aident depuis notre plan. Ils sont innombrables ceux qui retournent la Surface dans ces conditions, reconduits par des autorits suprieures de notre sphre d'action, en raison des ncessits de certaines mes incarnes, de certains foyers et de groupements dtermins. L'explication ne pouvait tre plus logique et, une fois encore, j'admirai dans l'aimable ami le don de clart et de simplicit. Nous restmes quelques temps encore dans le foyeraccueillant et au moment de la sparation, presque minuit, aprs avoir rconfort l'esprit de Segismundo, Alexandre s'adressa Herculano et aux constructeurs en ces termes : Nous reviendrons la nuit prochaine pour le lien initial, qui amnera notre frre rincarnant nos amis. Un des Esprits Constructeurs, qui paraissait tre le chef du groupe en opration, le serra dans ses bras, avec motion, et dit : Nous comptons avec votre concours pour la division de la chromatine dans l'utrus maternel. Avec grand plaisir ! rpondit Alexandre, de bonne humeur. Revenant d'autres occupations, je ne pu retenir les ides nouvelles que l'exprience de Segismundo rveillait en moi. Comment serait effectue l'aide dans ces circonstances ? Raquel serait-elle consciente de notre collaboration ?
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Comment le couple interprterait-il les activits de notre plan, dans l'hypothse o il viendrait connatre l'tendue de notre tche ? Toutefois, Alexandre se chargea d'interrompre mes questionnements intrieurs, ajoutant, comme si il tait en train d'entendre mes penses : Dans des cas de cette nature, Andr, notre intervention se droule avec la mme saintet qui caractrise le concours d'un mdecin responsable et honnte quand il pratique un accouchement commun. Le modelage f tal et le dveloppement de l'embryon obissent des lois physiques naturelles, lesquelles se vrifient dans l'organisation des formes en d'autres rgnes de la Nature mais, dans tous ces phnomnes, les ascendants de coopration spirituelle coexistent avec les lois, en accord avec les plans d'volution ou de rdemption. Donc, notre concours en de tels processus, est une des tches les plus communes. Je compris l'lvation de l'claircissement et je calmai mon esprit, attendant le jour suivant. Pourtant, les heures du jour s'coulant, la curiosit recommena me titiller. quel moment devrions-nous nous rendre la maison d'Acelino ? Sans aucune intention indigne, l'instant du premier lien de Segismundo la matire me proccupait. Alexandre agirait-il au moment de l'union sexuelle ou le phnomne obirait-il des lois diffrentes ? Mon orienteur sourit en silence, comprenant ma torture mentale. Les heures se succdaient les unes aux autres et observant mon impatience, Alexandre m'claira, bienveillant : Notre prsence n'est pas ncessaire durant l'acte d'union cellulaire. De pareils moments dans le lit conjugal sont sublimes et inviolables dans les foyers aux fondations vertueuses. Vous savez que la fcondation de l'ovule maternel ne se constate que quelques heures aprs l'union gnsi-
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aque. L'lment masculin doit effectuer un long voyage avant d'atteindre son objectif. Et souriant, il ajouta : Nous avons le temps. Je compris la dlicatesse des claircissements et, assoiff d'informations relatives ce sujet, je demandai : propos des unions sexuelles, en accord avec vos dires, sont-elles toutes inviolables ? Non, commena l'instructeur, attentionn, vous ne devez pas oublier que je me suis rfr aux foyers aux fondations vertueuses . Tous les incarns qui difient l'abri conjugal sous la droiture, conquirent la prsence de tmoins respectueux, consolidant leurs frontires vibratoires et les dfendant contre les moins dignes des forces, prenant pour base de leurs travaux les penses leves qu'ils trouvent dans l'ambiance domestique des amis ; il n'en va pas de mme, cependant, dans les habitations dont les propritaires choisissent de bas tmoins spirituels, les cherchant dans les zones infrieures. L'pouse infidle aux nobles principes de la vie en commun et l'poux qui met sa maison en relation avec la prostitution ne doivent pas attendre que leurs actes affectifs demeurent couronns de vnration et de saintet. Leurs relations les plus intimes sont l'objet de participation des tmoins gars qu'ils choisirent. Ils deviennent les victimes inconscientes de groupes pervers qui partagent leurs motions de nature physiologique, les induisant une plus douloureuse viciation. Bien que ces malheureux conjoints puissent tre catalogus dans le pinacle des positions sociales humaines, ils ne pourront trahir leur misrable condition infrieure, assoiffs qui vivent de plaisirs criminels, domins par une trange et incoercible volupt. L'impressionnante rponse d'Alexandre me surprit. Je compris avec plus d'intensit que chacun d'entre nous
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reste avec son propre choix de situation, en tous lieux. Toutefois, une nouvelle question surgit dans mon cerveau et je cherchai la formuler afin d'clairer au mieux mes rflexions. Je comprends la porte de vos explications, affirmai-je, respectueux. Cependant, considrant le danger de certaines attitudes infrieures de ceux qui assument l'engagement de la fondation d'un foyer, quelle est la condition, par exemple, de l'pouse fidle et dvoue face au mari dloyal et infidle dans le domaine sexuel ? La femme restera-telle noble et sainte, la merci des criminels tmoins que l'homme a choisi ? Non ! dit-il, vhment, le mal ne peut perturber ce qui est vraiment bon. Dans un cas de ce genre, l'pouse garantira l'ambiance domestique bien que cela lui cote la plus difficile abngation et les sacrifices les plus lourds. Les actes qui exigent sa prsence qui ennoblit sont sacrs, mme si son compagnon, dans la vie commune, se situe en un niveau infrieur celui des brutes. Seulement, en situations comme celle-ci, le mari imprvoyant devient peu peu aveugle la vertu et se transforme, parfois completement en esclave des entits perverses qu'il a prises pour tmoins habituels, prsents en tous ses chemins et activits hors du sanctuaire de la famille. Arriv ce point, il est trs difficile d'empcher sa chute dans les dfils fatals du crime et des tnbres. Oh ! mon Dieu ! m'criai-je Tant de travail attendant le concours des mes courageuses ! combien d'ignorance tre vaincue ! Vous dites bien, ajouta l'orienteur, gravement, parce qu'en effet, la majorit des tragdies conjugales se transfrent outre-tombe, crant d'effroyables enfers pour ceux qui les vivent la Surface du Monde. Il est trs douloureux d'observer l'tendue des crimes perptrs dans l'existence charnelle et malheur aux imprvoyants qui ne se forcent pas
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temps combattre les basses passions ! Le rveil, ici, leur est angoissant ! Je me tus et Alexandre, pensif, entra galement en un profond silence, me laissant comprendre ses admirables facults de concentration. Il tait approximativement vingt-deux heures quand nous nous mmes cheminer vers la maison de Raquel. La petite famille finissait de se recueillir. Herculano et les autres nous reurent avec d'videntes dmonstrations de tendresse. Le chef des Constructeurs s'adressa mon instructeur en ces termes : Nous attendions votre collaboration pour commencer le service magntique sur le patient. Nous passmes, ensuite, dans une petite chambre o Segismundo reposait. Il demeurait afflig, le regard triste et vague. Je ne pus retenir une interrogation : Pour quel motif Segismundo souffre tant ? ai-je demand Alexandre, sur un ton discret. Depuis longtemps, et plus particulirement, depuis la semaine passe, il est dans un processus de liaison fluidique directe avec ses futurs parents. Herculano est charg de l'aider dans ce travail. mesure que s'intensifie pareil rapprochement, il perd peu peu les points de contact avec les vhicules qu'il consolida dans notre sphre, travers l'assimilation des lments de notre plan. Une telle opration est ncessaire pour que l'organisme prisprital puisse reprendre la plasticit qui lui est caractristique, et au niveau o il se trouve, ce travail lui impose des souffrances. Cette observation tait bien nouvelle pour moi et je continuai demander :
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Mais l'organisme prisprital de Segismundo n'est-il pas le mme que celui qu'il a rapport de la Surface sa dernire dsincarnation ? Si, concorda l'orienteur, il a la mme identit essentielle ; toutefois, avec le concours du temps, en raison d'une nouvelle alimentation et de nouvelles habitudes en des milieux trs divers, il a incorpor des lments dtermins de nos cercles de vie dont il est ncessaire qu'il se dfasse afin de pouvoir pntrer, avec succs, le courant de la vie corporelle. Pour cela, les luttes des liaisons fluidiques primordiales avec les motions qui leur sont consquentes usent ses rsistances qui sont de cette nature, d'autant plus que cette nuit, nous ferons la partie restante du service, mobilisant, pour son soutien, nos recours magntiques. Oh ! dis-je, n'aurions-nous pas ici un fait similaire la mort physique de la Surface ? Alexandre sourit et acquiesa : Sans aucun doute, ds que nous considrons la mort du corps charnel comme un simple abandon d'enveloppes atomiques terrestres. Je reconnus cependant que le moment n'tait pas de longues dissertations, et voyant que mon bienveillant instructeur fixait son attention sur les Constructeurs, je m'abstins de toute nouvelle interrogation. Suivi par les amis, Alexandre s'approcha de Segismundo et lui parla avec bonne humeur : Alors ? te sens-tu plus fort ? Et, lui caressant le visage, il ajouta : Tu dois tre satisfait : le moment dcisif est venu. Toutes nos manifestations de reconnaissance Dieu sont insignifiantes face la nouvelle opportunit que tu reois.
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Oui... rpondit Segismundo, haletant, je suis reconnaissant ne m'oubliez pas avec le soutien ncessaire. Et regardant avec angoisse mon orienteur, il fit observer, inquiet : J'ai peur trs peur Alexandre s'assit paternellement ses cts et lui dit, avec tendresse : N'abrite pas le monstre de la peur dans ton cur. L'heure est la confiance et au courage. coute, Segismundo ! Si il te reste une quelconque proccupation, partage-le avec nous, parle de tout ce qui te constitue intrieurement une difficult ! Ouvre ton me, ami aim ! Souviens-toi que l'instant du changement dfinitif de plan se rapproche. Il devient indispensable de maintenir ta pense pure, lave de tous les dtritus ! L'interlocuteur laissa couler quelques larmes et parla avec effort : Tu sais que j'ai entrepris une petite uvre de secours, dans les alentours de notre colonie spirituelle Elle a t permise par nos Ans et malgr son bon fonctionnement, je sens qu'elle n'est pas termine et que j'ai en son sein de grandes responsabilits je ne sais pas si j'ai bien fait en demandant maintenant le retour la Surface du Monde, avant d'avoir consolid mon travail par ailleurs, je reconnais que pour poursuivre plus loin j'ai besoin de me rconcilier avec ma propre conscience, cherchant les adversaires d'un autre temps afin de racheter mes fautes Et tandis que l'instructeur et les autres amis l'coutaient, en silence, Segismundo poursuivit : C'est pour cela que j'ai tant insist pour l'obtention de mon retour comment pourrais-je conduire les autres la pleine conversion spirituelle... face aux enseigne-
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ments du Christ sans avoir pay mes propres dettes ? comment enseigner aux frres souffrants souffrant moi-mme... de douloureuses plaies en raison d'un pass cruel ? Pourtant... maintenant que s'approche le recommencement difficile la crainte d'chouer nouvellement me torture Quand Raquel et Adelino revinrent ils me promirent leur soutien fraternel et je suis sr qu'ils seront deux bienfaiteurs pour moi cependant des peurs et des angoisses m'affligent face au futur inconnu Profitant de la pause qui se fit naturellement, Alexandre prit la parole, avec franchise et optimisme: Il ne sert rien de s'inquiter autant, mon ami ! Libre-toi de tes crations d'ici. Tous nos ouvrages effectus en accord avec les Lois Divines s'assument d'eux-mmes et nous attendent, le temps qu'il faut, pour la cueillette des fruits savoureux de la joie ternelle. Seul le mal est condamn la destruction et il n'y a que l'erreur qui ncessite de laborieux processus de rectification. Sois donc calme et heureux. Ton insistance pour le retour actuel vers les cercles terrestres a t trs opportune. Le rachat de ton cart d'une autre poque concdera ton esprit une lumire nouvelle et plus brillante. Persvre dans ta rsolution. Profiter de l'cole, en recevoir l'orientation sublime, s'en approprier les bnfices, reprsente la plus grande joie de l'lve fidle. Ainsi, Segismundo, ta joie de revenir maintenant la sphre corporelle doit tre trs grande. Lave ton esprit dans l'eau vive de la confiance en Dieu, et avance. Tu ne peux emporter, pour la nouvelle exprience, que le patrimoine divin dj acquis par ton effort pour la vie ternelle, constitu des ides qui rendent noble et des lumires intrieures que ton esprit a dj conquises. Ne t'accroche pas ainsi aux souvenirs des aspects extrieurs de nos activits de ce plan. Demeurer en pareils tats d'esprit pourra engendrer des consquences trs graves tant donn que ton inadaptation perturberait le dveloppement f tale et dterminerait la mort prmature
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de ton nouvel appareil physique dans la priode infantile. Ne t'attache pas des craintes puriles. Il est vrai que tu dois et as besoin de payer, mais, en tout tat de cause, lequel d'entre-nous n'est pas dbiteur ? Avec tristesse et abattement, nous ne rachterons jamais nos dbits. Il est indispensable de crer des esprances nouvelles. Segismundo fit un geste affirmatif et sourit avec difficult, se montrant moins triste. Ne perturbe pas ton prcieux travail du moment. Rappelle-toi les grces que nous avons reues et n'ai pas peur ! Le mentor se taisant, je notai que Segismundo, sous une forte motion, ne parvenait pas trouver les moyens de maintenir la conversation. Mais je le vis toutefois prendre la main d'Alexandre, dans un effort infini, l'embrassant respectueusement en signe de reconnaissance. Je rflchis alors sur le concours norme que nous recevons tous au moment de revenir au cercle charnel. Ces bienfaiteurs dvous aidaient Segismundo, depuis le premier jour, et, ici encore, face au possible recul de l'intress, ils se montrrent disposs le consoler de toutes les tristesses, relevant son courage pour le succs final. Les Esprits Constructeurs commencrent le travail de magntisation du corps prisprital, ce en quoi ils taient amplement seconds par l'orienteur dvou, qui se maintenait ddi et ferme dans tous les domaines du service. Sans que je puisse immdiatement me faire comprendre du lecteur commun, je dois dire que quelque chose de la forme de Segismundo tait en train d'tre limin . Presque imperceptiblement, au fur et mesure que s'intensifiaient les oprations magntiques, il devenait plus ple. Son regard paraissait pntrer d'autres domaines. Il devenait vague, moins lucide.
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cet instant, Alexandre lui parla avec autorit : Segismundo, aide-nous ! Maintient la clart de tes rsolutions et ta pense ferme ! J'eus l'impression que le rincarnant s'efforait pour obir. Maintenant, poursuivit l'orienteur, syntonise-toi avec nous par rapport la forme pr-infantile. Mentalise ton retour dans le refuge maternel de la chair terrestre ! Souviens-toi de l'organisation f tale, fais-toi petit. Imagine la ncessit de devenir enfant pour apprendre tre homme ! Je compris que l'intress devait offrir le plus grand coefficient de coopration individuelle pour un ample succs. Surpris, je vis que, sous l'influx magntique d'Alexandre et des Constructeurs Spirituels, le corps prisprital de Segismundo se rduisait. L'opration ne fut ni courte, ni simple. Je remarquai l'effort gnral pour que s'effectue la rduction ncessaire. Segismundo semblait chaque fois moins conscient. Il ne nous fixait plus avec la mme lucidit et ses rponses nos questions affectueuses se rvlaient incompltes. Enfin, avec un grand tonnement, je pus observer que l'apparence de notre ami ressemblait celle d'un enfant. Le phnomne me stupfia et je ne pus contenir les interrogations qui se prsentaient en mon for intrieur. Voyant qu'Alexandre et les Constructeurs se disposaient quelques minutes de rpit avant l'entre dans la chambre conjugale je m'approchai de l'orienteur serviable qui perut, au premier coup d'il, ma curiosit. Il m'accueillit, courtois, comme toujours, et dit : Je sais dj. Vous tes tortur par l'esprit de recherche.
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Je souris, dsappoint, mais je pris mon courage et demandai : Comment ce que je vois peut-il tre ? J'ignorais que la renaissance contraignait le plan spirituel des services aussi complexes ! Le travail qui ennoblit est en toute part, accentua Alexandre, intentionnellement. Le paradis de l'oisivet est peut-tre la plus grande illusion des principes thologiques qui obscurcissent, la Surface, le sens divin de la vritable Religion. Il fit une pause suivie dun geste expressif et continua : Quant l'tranget dont vous vous sentez possd, nous n'en voyons pas la raison. La dsincarnation normale sur Terre oblige le corps dense de chair des modifications qui ne sont pas des moindres. L'infirmit mortelle, pour l'homme terrestre, n'est rien d'autre, dans un certain sens, qu'une opration rductive prolonge, librant la fin l'me, la dbarrassant des liens physiologiques. Il y a des personnes qui, aprs quelques semaines passes au lit, deviennent franchement mconnaissables. Et nous devons considrer que l'appareil physique demeure trs distant de la plasticit du corps prisprital, profondment sensible l'influence magntique. L'explication ne pouvait tre plus logique. Cela dit, est-ce que nous avons vu avec Segismundo, demandai-je, est une rgle gnrale pour tous les cas ? En aucune manire, rpondit mon interlocuteur, attentif. Les processus de rincarnation, tout comme ceux de la mort physique, diffrent l'infini, deux cas absolument identiques n'existant pas ma connaissance. Les facilits et
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les obstacles sont subordonns de nombreux facteurs, bien souvent relatifs l'tat de conscientisation des propres intresss au retour la Surface ou la libration des vhicules charnels. Il y a des compagnons de grande lvation qui, leur retour la sphre plus dense dans un apostolat de service et d'illumination, sont pratiquement dispenss de notre concours. D'autres de nos frres, malgr tout, provenant de zones infrieures, ont besoin d'une coopration beaucoup plus complexe que celle exerce dans le cas de Segismundo. Ne devraient alors pas renatre seulement ceux qui y sont prpars ? ai-je interrog, curieux. Nous ne pouvons oublier, rfuta mon interlocuteur clair, que la rincarnation est le cours rpt des leons ncessaires. La sphre de la Surface est une cole divine. Et l'amour, par l'intermdiaire des activits intercessionnistes reconduit journellement au banc scolaire de la chair des millions d'apprentis. L'orienteur ami se tut pendant quelques instants puis poursuivit : La rincarnation de Segismundo obit des lignes directrices plus communes. Elle traduit l'expression symbolique de la majorit des faits de cette nature tant donn que notre ami appartient la classe moyenne des Esprits qui habitent la Surface, ni hautement bon, ni consciemment mauvais. Il faut cependant remarquer que le retour de certaines entits des rgions les plus basses occasionne de laborieux et patients efforts aux travailleurs de notre plan. De tels tres nous contraignent mettre en uvre des processus de service qui vous obligeraient dpenser encore beaucoup de temps pour les comprendre. Les explications d'Alexandre me calmrent profondment, satisfaisant ma recherche intellectuelle ; toutefois, de nouveaux questionnements surgirent dans mon esprit
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assoiff. C'est alors que, pouss par une intense et lgitime curiosit, je demandai, respectueusement : L'aide que nous voyons serait-elle, par hasard, accorde tous ? Nous nous trouvons dans un foyer aux bases vertueuses, selon votre propre affirmation. Mais si nous nous trouvions dans une maison typique de dbauche charnelle ? Et si nous tions ici en face de passions criminelles et d'garements dsquilibrants ? L'instructeur mdita gravement et rpondit : Andr, le diamant perdu dans la boue, pour quelques temps, ne cesse pas d'tre un diamant. Ainsi, la paternit et la maternit, en elles-mmes, sont toujours divines. En tout lieu se dveloppe l'aide de la sphre suprieure ds qu'entre en jeu la Volont de Dieu. Toutefois, nous devons considrer quen de telles circonstances, les activits d'aide sont vraiment sacrificatoires. Les vibrations contradictoires et subversives des passions dlirantes de l'me en dsquilibre compromettent nos meillers efforts et, bien souvent, dans ces paysages d'irresponsabilit et de viciation, pour aider en obissance notre ministre, nous devons avant tout lutter contre des entits monstrueuses, dominatrices des cercles de la vie des hommes et des femmes imprvoyants qui choisissent le prilleux chemin de la perturbation motionnelle o de telles entits ignorantes et dsquilibres transitent. Dans ces cas, notre collaboration ne peut pas toujours tre parfaite vu que ce sont les propres parents qui, mprisant la grandeur du mandat qui leur a t confi, ouvrent les portes de leurs potentiels sacrs aux impitoyables monstres de l'ombre qui perscutent leurs fils en train de natre. Certaines mes hroques choisissent ce genre d'entre dans l'existence corporelle afin de se fortifier dans les rsistances suprmes contre le mal, ds les premiers jours de travail utrin. Cependant, nous devons reconnatre qu'il est ncessaire d'tre suffisamment fort dans la foi
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et dans le courage pour ne pas succomber. Mais dans les renaissances de cette espce, la plus part des tres accomplissent le programme salutaire des preuves rectificatrices. Beaucoup chouent ; toutefois, il y en a toujours une grande quantit qui retirent les meilleurs profits spirituels dans le secteur de l'exprience pour la vie ternelle. Alexandre commenta le sujet avec une imposante beaut. Je commenais comprendre la provenance de certains phnomnes tratologiques et de certaines maladies congnitales qui, dans le monde, treignent le c ur. Les assertions du moment m'amenrent une nouvelle et fascinante tude la question des preuves rectificatrices et ncessaires. Par la suite, Alexandre invita les Constructeurs examiner les cartes chromosomiques avec Herculano en sa compagnie. J'accompagnai le travail avec intrt, bien qu'absolument dpourvu de comptence pour apprcier avec prcision les dessins exposs sous mon regard. Il ne m'est pas possible de transmettre des informations prcises propos de la petite assemble des autorits spirituelles, en raison du manque d'lments permettant une comparaison analogue, mais je peux dire qu'une fois la partie proprement dite technique des conversations termine, mon orienteur ajouta, satisfait : l'exception du tube artriel, dans la partie dilater pour le mcanisme du cur, tout ira trs bien. Tous les gnes pourront tre localiss avec une normalit absolue. Aprs une petite pause, il prcisa : Les membres et les organes sont excellents. Et si notre ami sait valoriser les opportunits du futur, il conquerra possiblement l'quilibre de l'appareil circulatoire, se maintenant en service d'illumination durant le temps bni du travail terrestre. De lui dpend le succs ncessaire.
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Se retournant vers les Constructeurs, il leur dit, affable : Mes amis, notre Herculano restera dfinitivement auprs de Segismundo, dans la nouvelle exprience, jusqu' ce qu'il atteigne lge sept ans aprs la renaissance, occasion laquelle le processus de rincarnation sera consolid. Aprs cette priode, sa tche d'ami et d'orienteur s'allgera vu qu'il suivra notre frre de manire plus distante. Je sais que le compagnon dvou prendra toutes les mesures indispensables pour une organisation f tale harmonieuse, que ce soit en aidant le rincarnant ou en dfendant le temple maternel contre les assauts des forces les moins dignes ; cependant, je vous demande une grande attention dans les premiers instants de la formation du thymus, glande, comme vous le savez, d'importance essentielle pour la vie infantile, ds l'utrus maternel. Nous avons besoin de l'quilibre parfait de ce dpartement glandulaire jusqu' ce que se forme la moelle osseuse et que fonctionne la production des corpuscules rouges pour le sang. Les divers graphiques des dispositions chromosomiques faciliteront les services de cette nature. Quelques-uns des amis prsents se mirent observer les cartes avec une plus grande attention. Alors que s'tendaient sous mes yeux ces signes microscopiques, permettant un profond examen de la cellule uf, je me suis approch de l'instructeur et, le sentant accessible mes interrogations, je lui demandai : Nous avons, dans ces cartes, la gographie des gnes de l'hrdit distribus dans les chromosomes. La loi de l'hritage sera donc illimite ? L'individu recevra-t-il, la naissance, la totale imposition des caractristiques des parents ? Les infirmits ou les dispositions criminelles seront transmises de manire intgrale ?
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Non, Andr, me fit observer l'orienteur, avec une grave inflexion, nous sommes en face d'un phnomne physique naturel. L'organisme de ceux qui sont en train de natre, dans son expression la plus dense, provient du corps des parents qui entretiennent sa vie et en crent les caractristiques avec leur propre sang ; par ailleurs, en pareil impratif des lois divines pour le service de reproduction des formes, nous ne devons pas voir la subversion des principes de li-bert spirituelle immanente l'ordre de la Cration Infinie. Par cela mme, la crature terrestre hrite de tendances et non de qualits. Les premires entourent l'homme qui renat, ds les premiers jours de la lutte, non seulement dans son corps transitoire, mais galement dans l'ambiance gnrale o il a t appel vivre, se perfectionnant ; les secondes rsultent du labeur individuel de l'me incarne en matire de dfense, d'ducation et de perfectionnement de soi dans les cercles bnis de l'exprience. Si l'Esprit rincarn valorise les tendances infrieures, il les dveloppera lorsqu'il les rencontrera l'intrieur du nouveau cadre de l'exprience humaine, perdant un temps prcieux, mprisant la sublime opportunit d'lvation. Seulement, si l'me qui revient au monde reste dispose au service de l'auto-lvation, elle rsistera n'importe quelle exigence parmi les moins nobles du corps ou de l'ambiance, triomphant des conditions adverses et obtenant des titres de victoire ayant la plus haute signification pour la vie ternelle. Mais en toute honntet, personne ne peut se plaindre des forces destructrices ou des circonstances asphyxiantes en se rfrant au cercle o il est n. Il y aura toujours, l'intrieur de nous, la lumire de la libert intime nous indiquant l'ascension. Pratiquant la monte spirituelle, nous nous amliorerons toujours. Ca c'est la loi. En vertu des explications antrieures de l'orienteur, en relation l'importance de l'assistance d'Herculano auprs de Segismundo rincarn, jusqu' ses sept ans, je cherchai obtenir de l'instructeur un claircissement ce sujet.
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Je mexcusai auprs dAlexandre, car la dlicate question ne pouvait pas m'chapper. Pourquoi une telle attention avec le sang du futur nouveau-n ? Le service de rincarnation ne se terminerait qu'aux sept premires annes d'existence humaine ? Comme il en allait toujours, le noble mentor m'couta avec bienveillance sourit tel un pre, et rpondit : Vous n'ignorez pas que le cops humain a ses activits proprement vgtatives, mais peut-tre ne saviez-vous pas encore que le corps prisprital, qui donne la forme aux lments cellulaires, est fortement prsent dans le sang. Dans l'organisation f tale, le patrimoine sanguin est un prsent de l'organisme maternel. Peu aprs la renaissance commence une priode d'assimilation diffrente des nergies organiques, dans laquel le moi rincarn essaye de consolider ses nouvelles expriences, et c'est seulement aux sept ans de la vie normale qu'il commence prsider lui-mme au processus de formation du sang, lment basique d'quilibre pour le corps prisprital ou modle prexistant, dans le nouveau service commenc. Ainsi, le sang serait un peu comme le fluide divin qui dtermine nos activits dans le domaine matriel et dans son flux et reflux incessants, dans l'organisation physiologique o il nous offre le symbole de l'ternel mouvement des forces sublimes de la Cration Infinie. Quand sa circulation cesse d'tre libre, le dsquilibre ou l'infirmit surgit. Et si des obstacles empchant son mouvement de manire absolue apparaissent, survient alors l'extinction du tonus vital dans le domaine physique qui est suivie de la mort avec le retrait immdiat de l'me. Fortement impressionn par la rvlation du respectable ami, je faisai observer : Oh ! comme la responsabilit de l'homme est grande face au corps matriel. Vous faites bien, ajouta l'orienteur, de vous rfrer
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avec une telle admiration ce souverain devoir de la crature rincarne. Sans rpondre aux lourdes responsabilits qui lui incombent dans la prservation du vase physique, aucun homme ne pourra raliser de progrs spirituel. L'Esprit renat dans la chair pour la production de valeurs divines qui lui sont propres ; mais comment rpondre pareil impratif dtruisant la machine organique, base fondamentale du service effectuer ? Il y a peu, vous vous rfriez la loi de l'hritage. Le corps terrestre est galement un patrimoine hrit il y a des millnaires et que l'Humanit perfectionne peu peu, au fil des sicles. Le plasma, sublime construction effectue sous l'influx divin, comme l'eau de la mer, aux poques primitives, est le fondement primordial des organisations physiologiques. En revenant la Surface, nous devons profiter de son hritage plus ou moins volu dans le corps humain. cette hauteur des explications, surprenantes mes yeux, Alexandre, fit une courte pause puis reprit : Pour toutes ces raisons, tant que nous agissons dans la sphre de la chair, nous sommes des cratures marines respirant sur la terre ferme. Dans le processus vulgaire de l'alimentation, nous ne pouvons nous passer du sel ; notre mcanisme physiologique est clairement constitu de soixante pour-cent d'eau sale dont la composition est presque identique celle de la mer, comportant des sels de sodium, de calcium, de potassium. Dans la sphre d'activit physiologique de l'homme rincarn, la saveur du sel se trouve dans le sang, dans la sueur, dans les larmes, dans les scrtions. Les corpuscules acclimats dans les mers les plus chaudes vivraient tranquillement dans le liquide organique. Il y a de vritables surprises de composition analogue que nous pourrions effectuer dans ce sens. Aprs avoir entendu ces dfinitions, je ne sus quoi rpondre, et devant mon silence, ce fut Alexandre lui-mme qui continua, aprs une pause relativement longue :
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Comme vous le voyez, la renaissance sur la Surface du Monde, nous recevons avec le corps un hritage sacr dont nous avons besoin de prserver les valeurs, le perfectionnant. Les forces physiques doivent voluer comme nos mes. Si on nous offre le rceptacle de service pour de nouvelles expriences d'lvation, nous devons les rcompenser par notre effort, en les aidant avec la lumire de notre respect et l'quilibre spirituel dans le domaine du travail et de l'ducation organique. L'homme du futur comprendra que ses cellules ne reprsentent pas seulement des segments de chair mais des compagnes d'volution, crancires de sa reconnaissance et de son aide effective. Sans cette comprhension de l'harmonie de l'empire organique, il est inutile de chercher la paix. La conversation brillante du magnanime et savant orienteur m'inspirait de sublimes questions. Mais il me rappela le travail en cours et mit un terme ce moment d'claircissement. Il tait deux heures du matin. Il restait prsent, parmi nous, non seulement Alexandre et les Constructeurs, mais galement divers amis spirituels de la famille. Rassemblant tous les compagnons autour de lui, comme personnalit la plus leve de cette runion, Alexandre parla gravement : prsent, mes frres, nous allons pntrer dans la chambre de nos dvous collaborateurs pour qu'ait lieu la grande joie de l'union spirituelle. Et, dposant Segismundo dans les bras de l'entit qui fut sur la Surface Terrestre la douce mre de Raquel, il insista : Que ce soit toi, ma s ur, la porteuse du dpt sacr. Le c ur filial qui nous attend sentira de nouvelles joies au contact de ta tendresse. Raquel mrite bien pareille joie.
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Se tournant vers l'assemble ici regroupe, il expliqua : Nous procderons maintenant l'acte de liaison initial, de manire directe, de Segismundo avec la matire organique. Toutefois, j'espre chers compagnons, que vous rendrez tous visite notre frre rincarnant, principalement durant la priode de gestation de son corps futur. Vous n'ignorez pas la valeur de la collaboration affectueuse dans ce service. Seulement ceux qui semrent de nombreuses affections peuvent recevoir le concours de nombreux amis et Segismundo doit recevoir cette rcompense pour ses nobles sentiments et ses travaux levs auprs de nous tous, dans ces dernires annes o il se dvoua aux grandes uvres de bienfaisance et de fraternit. Peu aprs, nous pntrmes dans la chambre conjugale o le spectacle intime tait divinement beau. Sur le lit de bois, recouvert de doux draps de lin, reposaient deux corps que la bndiction du sommeil immobilisait. Mais ici mme, Adelino et Raquel nous attendaient en esprit, conscients de la grandeur de l'heure. En se rveillant dans la sphre dense de lutte et d'apprentissage, leurs cerveaux charnels ne parviendraient pas fixer le souvenir parfait de cette scne spirituelle o ils apparaissaient comme principaux protagonistes ; malgr tout, le fait se graverait pour toujours dans leur mmoire ternelle. Les amis invisibles du foyer, compagnons de notre plan, avaient rempli la chambre de fleurs de lumire. Ds minuit, ils avaient obtenu la permission d'entrer dans le futur berceau de Segismundo, avec la douce intension de lui embellir les chemins du recommencement.
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Alexandre nous prcda, flicitant chaleureusement le couple temporairement dli des vhicules physiques. Ensuite, dans la plus grande harmonie qui soit, les personnes prsentes commencrent les salutations, emplissant de confort cleste le cur des conjoints confiants. Le moment tait mouvant et de toute beaut. Deux entits, mon ct, commentaient fraternellement : Aprs avoir connu les rgions de lumire divine, le retour la chair est toujours pnible ; mais l'amour chrtien est si sacr que mme en une telle circonstance, la flicit de ceux qui le pratiquent est sublime. Oui, rpondit l'autre, Segismundo a beaucoup lutt pour la rdemption et, dans cette lutte, il a t comme un serviteur dvou pour nous tous. ce moment, je vis que l'entit invite garder le rincarnant se maintenait une courte distance de Raquel, parmi les Esprits Constructeurs. Je rflchissais sur ce fait quand quelqu'un me toucha lgrement, attenirant mon attention. Il s'agissait d'Alexandre qui souriait paternellement, m'clairant : Laissons nos amis pendant quelques minutes dans le suave contentement des expansions affectives. Nous commencerons le travail au moment opportun. Perplexe, face aux faits qui pour moi taient nouveaux, je n'avais pas organis mon raisonnement pour les multiples problmes de cette nuit. C'est cause de cela que d'hallucinantes interrogations hantaient mon cerveau. L'orienteur perut mon tat d'esprit et, peut-tre pour cette raison, il me donna l'impression d'tre plus patient. Profitant de cet instant, j'indiquai Segismundo recro-
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quevill dans les bras accueillants qui le gardaient et je demandai : Notre frre rincarnant se prsentera-t-il, plus tard, parmi les hommes, tel qu'il vivait parmi nous ? Vu que vos instructions se basent sur la forme prispritale prexistante, aura-t-il la mme taille, tout comme les mmes expressions qui le caractrisaient dans notre sphre ? Alexandre rpondit sans hsiter : Rflchissez lentement, Andr ! Nous avons parl de la forme prexistante qui signifie modle de configuration typique ou, plus correctement, uniforme humain . Les contours et les dtails anatomiques vont se dvelopper en accord avec les principes de l'quilibre et avec les lois de l'hrdit. La future forme physique de notre ami Segismundo dpendra des chromosomes paternels et maternels ; cependant, ajoutez ce facteur primordial l'influence des modles mentaux de Raquel, l'action de l'intress luimme, le concours des Esprits Constructeurs qui agiront comme fonctionnaires de la nature divine, invisibles au regard terrestre, l'aide affectueuse des entits amies qui rendent visite constamment au rincarnant, dans les mois de la formation du nouveau corps, et vous pourrez vous faire une ide de ce que devient le temple physique qu'il possdera, pour quelques temps, tel un prsent de l'Autorit Suprieur de Dieu, afin qu'il profite de l'opportunit bnite de rdemption du pass et d'illumination pour le futur, dans le temps et dans l'espace. Quelques physiologistes de la Surface sont d'accord pour affirmer que la vie humaine est une rsultante de conflits biologiques, oubliant que, bien souvent, le conflit apparent des forces organiques n'est autre que la pratique avance de la loi de coopration spirituelle. Segismundo aura alors pour nous une forme physique alatoire, imprcise pour le moment ? demandai-je.
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L'instructeur m'claira sans tarder : Si nous tions directement lis son cas, nous serions en possession de toutes les informations se rfrant son avenir, mais notre participation dans cet vnement est transitoire et sans plus grande signification dans le temps. Cela dit, les orienteurs de Segismundo, dans les sphres plus leves, gardent le programme trac pour le bien du rincarnant. Notez que je me rfre au bien et non au destin. Beaucoup de personnes confondent plan constructif avec fatalisme. Segismundo en personne et notre frre Herculano sont en possession des informations auxquelles nous nous rfrons, parce que personne ne pntre dans un tablissement d'ducation, pour un stage plus ou moins long, sans but spcifique et sans connaissance des statuts auxquels il doit obir. ce moment, le gnreux mentor marqua un court intervalle avant de poursuivre : Les contours anatomiques de la forme physique, difformes ou parfaits, longilignes ou brvilignes, beaux ou laids, font partie des statuts ducatifs. En gnral, la rincarnation systmatique est toujours un cours laborieux de travail contre les dfauts moraux prexistants dans les leons et les conflits prsents. Dtails anatomiques imparfaits, circonstances adverses, ambiances hostiles, constituent, dans la majorit des cas, les meilleurs endroits d'apprentissage et de rdemption pour ceux qui renaissent. C'est pour cela qu'est organise, de longue main, la carte des preuves utiles, comme le carnet de prsence des apprentis dans les coles communes. Ainsi, la carte concernant Segismundo est convenablement trace, la coopration physiologique des parents, le paysage domestique et le secours fraternel qui lui sera accord par d'innombrables amis d'ici tant pris en compte. Imaginez donc notre ami revenant une cole, qui est la Terre ; procdant ainsi, il alimente une
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intention qui est d'acqurir des valeurs nouvelles. Or, pour la raliser, il devra se soumettre aux rgles de l'tablissement scolaire, renonant, jusqu' un certain point, la grande libert dont il dispose dans notre milieu. Ne pourrions-nous pas intituler pareille preuve destin fix demandai-je ? L'instructeur exposa avec patience : Ne tombez pas dans l'erreur de beaucoup de personnes. Cela impliquerait une obligation de conduite spirituelle. Naturellement, l'individu renat avec une indpendance relative et, parfois, subordonne certaines conditions plus pres en raison des finalits ducatives. Mais pareil impratif ne supprime, en aucun cas, l'impulsion libre de l'me dans le sens de l'lvation, du stationnement ou de la chute en de plus basses situations. Il existe un programme de tches dificatrices tre accomplies par celui qui se rincarne o les dirigeants de l'me fixent le niveau approximatif des valeurs ternelles que le rincarnant est susceptible d'acqurir dans l'existence transitoire. Et l'Esprit qui s'en retourne la sphre de chair peut amliorer ce niveau de valeurs, dpassant la prvision suprieure, par son effort intensif, ou s'en loigner, s'enterrant encore plus dans les dbits envers son prochain, ngligeant les saintes opportunits qui lui furent concdes. cette hauteur, Alexandre s'interrompit, peut-tre pour vrifier le temps coul durant notre conversation et, comme qui sent la ncessit de mettre un terme la discussion, il fit observer : Tout le plan trac dans la Sphre Suprieure a pour objectif fondamental le bien et l'ascension, et toute me qui se rincarne dans le cercle de la Surface, mme celle qui se trouve en des conditions apparemment dsespres, a des ressources pour toujours s'amliorer.
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Peu aprs, l'orienteur ami m'invita nous approcher du couple. Alexandre rappela que l'heure avanait et que nous devions apporter aux heureux conjoints le dpt sacr. Les Constructeurs, par l'intermdiaire du mentor qui les dirigeait, lui demandrent de faire la prire pour cet acte de confiance et je pus observer qu'un profond silence s'tait tabli parmi nous. Mon instructeur se prparait au service de la prire quand Raquel s'approcha de lui, demandant humblement : Ami la grande bont, si cela tait possible, je dsirerais recevoir mon nouveau fils agenouille Alexandre acquiesa, souriant, et, se maintenant entre elle qui se tenait en gnuflexion, et Adelino qui se tenait, comme nous autres, debout, extrmement mu, il commena prier, tendant ses mains gnreuses vers le ciel : Pre d'Amour et de Sagesse, daigne bnir les fils de Ta Demeure Terrestre qui vont partager avec toi, maintenant, la divine facult cratrice ! Seigneur, fait descendre, par misricorde, Ta bndiction sur ce nid affectueux, transform en asile de rconciliation. Nous nous runissons ici, compagnons de lutte du pass pour accompagner l'ami qui repart vers le tmoignage d'humilit et de comprhension de Ta loi ! ! Pre, fortifie-le pour la longue traverse de la rivire de l'oubli temporaire, permet que nous puissions toujours maintenir vive son esprance, aide-nous, encore et toujours, afin que nous puissions vaincre tout mal. Concde ceux qui reoivent prsent le nouveau ministre d'orientation du foyer, avec la naissance d'un nouveau fils, Ta lumire gnreuse et sanctifiante qui dissipe toutes les ombres ! Fortifie en eux, Seigneur, la notion de responsabilit, ouvre-leur la porte de Ta confiance sublime,
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conserve-les dans l'allgresse bnite de Ton amour dvoil ! Restaure leurs nergies afin qu'ils reoivent, ravis, la mission de renoncement jusqu' la fin, sanctifie leurs plaisirs pour qu'ils ne se perdent pas dans les abmes de l'illusion ! Cet acte, Seigneur, est un acte de confiance en Ta bont infinie que nous dsirons honorer pour toujours ! Ainsi, bnie notre travail fait avec amour et surtout Pre, nous supplions Ta grce pour notre s ur qui se livre, respectueusement, au divin sacrifice de la maternit. Oins son c ur de Ta magnanimit paternelle, intensifie sa bonne humeur, dilate sa foi dans le futur sans fin ! Que nos meilleures penses, nos v ux de paix et nos espoirs les plus purs soient, en particulier, pour elle ! Cependant, par-dessus tout Seigneur, que Ta volont soit faite dans tous les coins de l'Univers, et que nous revienne, nous, humbles serviteurs de Ton rgne, la joie incessante de Te rvrer et de T'obir pour toujours ! ... Quand Alexandre se fut tu, je vis que toute la chambre se remplissait de nouvelles lumires. Je vis que de nous tous, entits spirituelles qui nous nous trouvions ici rassembles, s'chappaient des rayons lumineux qui se dversaient sur Raquel pleurant de sublime motion. Mais le phnomne rayonnant ne se limitait pas cela. peine mon orienteur s'tait-il tu que quelque chose part rpondre sa supplique. Une lgre rumeur, qui seulement rencontrait un cho dans nos oreilles, se faisait sentir au-dessus de nos ttes. Je me suis redress, surpris, et je pus voir qu'une couronne brillante et infiniment belle descendait d'en haut sur le front de Raquel, agenouille en silence. J'eus l'impression que l'aurole se composait de tourmalines thrises qu'un miraculeux orfvre aurait rendu resplendissantes. Son clat blessait notre regard et Alexandre lui-mme, quand il la fixa, se courba avec rvrence. La couronne
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sublime, soutenue par des Esprits qui nous taient bien suprieurs, que je ne pouvais voir, vint reposer sur le front de Raquel. Malgr l'motion du moment, je vis mon instructeur faire un geste ladresse de celle qui portait Segismundo afin qu'elle le dpost dans les bras maternels. Raquel, me donnant l'impression qu'elle ne voyait pas la lumineuse aurole, leva des yeux noys de larmes et reut le dpt que le Ciel lui confiait. Alexandre lui tendit la main, l'aidant se relever, et je vis qu'Acelino s'approchait de son pouse, l'treignant affectueusement dans ses bras, l'embrassant sur son front baign de lumire. Ce fut alors, divin mystre de la Cration Infinie de Dieu , que je la vis serrer la forme enfantine de Segismundo contre son c ur, mais si fortement, si amoureusement, qu'elle m'apparut comme une prtresse du Pouvoir de la Divinit Suprme. Segismundo se liait elle comme une fleure sa tige. Je compris ds ce moment qu'tait me de son me celui qui serait chair de sa chair. Alexandre recommanda aux amis prsents, l'exception des Constructeurs, d'Herculano et de moi, de s'loigner de la chambre, invitant Adelino, rconfort et heureux, faire une petite promenade l'extrieur. Et guidant Raquel avec une infinie attention pour son corps physique, il nous dit : prsent, aidons notre ami dans le premier contact avec la matire plus dense. Raquel se rveilla, ressentant dans le c ur un trange bonheur. Elle se serra, instinctivement, contre son compagnon endormi, comme le navigateur joyeux se sentant dans un port de tranquillit et de scurit. Elle avait travers l'pais voile de vibrations qui spare le plan spirituel de la sphre physique et ne gardait aucun souvenir prcis de la
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sublime flicit des instants prcdents ; toutefois, son sentiment de jubilation demeurait dilat, ses esprances dbordaient et une immense confiance en l'avenir berait prsent son c ur. Serai-je mre pour la seconde fois ? pensa-t-elle, heureuse. Cette ide, qui ne fleurissait pas dans son cerveau par hasard, adoucissait son me par une dlicieuse allgresse. Elle tait prte pour le service divin de la maternit, elle aurait confiance dans le Seigneur comme esclave de sa bont infinie. L'pouse d'Adelino ne vit pas qu'Alexandre et les Constructeurs entouraient son esprit de sublime lumire, baignant ses ides avec l'eau vive de l'amour spirituel. Observant que la forme de Segismundo se liait elle, par le divin processus de l'union magntique, je reus l'ordre de mon orienteur de le suivre de prs dans le travail d'aide la liaison dfinitive de Segismundo la matire. Indiquant les organes gnitaux de Raquel et faisant tomber sur elle sa lumire, Alexandre m'avertit quant la grandeur de la situation soumise notre observation prcisant respectueusement: Nous avons ici l'autel sublime de la maternit humaine. Face son auguste tabernacle, nous devons cooprer, dans la tche de l'amour, gardant la conscience tourne vers la Majest Suprme. Je me suis pench vers l'organisation fminine de notre s ur rincarne, pris d'une vnration que jamais, jusqu'alors, je n'avais sentie. Aid par le concours magntique du mentor bienveillant, je me mis observer les dtails du phnomne de la fcondation. travers les conduits naturels couraient les lments sexuels masculins, la recherche de l'ovule, comme si ils s'-
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taient prpars, d'avance, pour une preuve liminatoire, dans une course approximativement trois millimtres par minute. Surpris, je vis que leur nombre se comptait par millions et qu'ils filaient, en masse, droit devant sous l'effet d'une impulsion instinctive dans la comptition sacre. Dans le silence sublime de ces instants, je compris qu'Alexandre, du fait qu'il tait le missionnaire le plus lev du groupe de coopration de soutien, dirigeait les graves services de la liaison primordiale. Selon ce que je pus conclure, il pouvait voir les dispositions chromosomiques de tous les principes masculins en mouvement, aprs avoir observ attentivement le futur ovule maternel, prsidant au travail pralable de dtermination du sexe du corps organiser. Aprs avoir accompagn, profondment absorb dans le service, la marche des minuscules comptiteurs qui constituaient la substance fcondatrice, il identifia le plus apte, fixant sur lui son potentiel magntique, me laissant penser qu'il l'aidait se dbarrasser de ses compagnons pour qu'il soit le premier pntrer la petite poche maternelle. L'lment sur lequel il se concentrait gagna une nouvelle nergie par rapport aux autres et avana rapidement en direction de la cible. La cellule fminine qui, en face du microscopique projectile spermatique, ressemblait un petit monde arrondi constitu de sucre, d'amidon et de protines, attendant l'clair vitalisant, souffrit un dchirement de sa cuticule, tel une petite embarcation torpille, et se durcit de manire fermer ses ports extrmement dlicats, comme si elle tait dispose se recueillir dans les profondeurs dellemme, afin de recevoir, face face, le visiteur attendu et d'empcher l'intromission de n'importe quel autre des comptiteurs qui avaient perdu la premire position dans la grande preuve. Toujours sous l'influx lumino-magntique d'Alexandre, l'lment victorieux poursuivit sa marche, aprs avoir travers la priphrie de l'ovule, mettant un peu
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plus de quatre minutes pour atteindre son centre. Les deux forces, masculines et fminines, en formaient une seule prsent, se convertissant sous mes yeux en un tnu point de lumire. Mon orienteur absolument plong dans son travail, toucha la petite forme de la main, se maintenant en service de la division de la chromatine dont les particularits sont encore inaccessibles ma comprhension, conservant l'attitude du chirurgien sr de lui dans la technique opratoire. Ensuite, Alexandre ajusta la forme rduite de Segismundo, qui s'interpntrait avec l'organisme prisprital de Raquel, sur le microscopique globe de lumire imprgn de vie, et je pus observer que cette vie latente commenait se mouvoir. Il s'tait coul prcisment un quart d'heure, compter de l'instant o l'lment actif avait gagn le noyau de l'ovule passif. Aprs une application magntique prolonge, seconde par l'effort des Esprits Constructeurs, Alexandre s'approcha de moi et me dit : L'opration de liaison initiale est termine. Que Dieu nous protge. Sentant l'admiration avec laquelle je suivais, maintenant, le processus de la division cellulaire durant laquelle se formait rapidement la vsicule germinative, l'orienteur fit ressortir : L'organisme maternel fournira tout l'aliment pour l'organisation basique de l'appareil physique, pendant que la forme rduite de Segismundo, comme un vigoureux modle, agira tel un aimant dans de la limaille de fer, donnant une forme consistante sa future manifestation dans le dcor de la Surface. Je restais bouche be devant ce qu'il m'avait t donn d'observer. Et, sentant que le phnomne de la rdu-
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ction prispritale de Segismundo tait un fait tonnant mes yeux, l'instructeur ajouta, avec bienveillance : N'oubliez pas, Andr, que la rincarnation signifie recommencement dans les processus d'volution ou de rectification. Souvenez-vous que les organismes les plus parfaits de la Maison Plantaire procdent initialement de l'amibe. Or, recommencement signifie rcapitulation ou retour au dbut . C'est pour cette raison que dans son dveloppement embryonnaire, le futur corps d'un homme ne peut pas tre distinct de la formation du reptile ou de l'oiseau. Ce qui opre la diffrenciation de l'apparence, c'est la valeur volutive contenue dans le moule prisprital de l'tre qui prend les fluides de la chair. Ainsi, donc, au retour la sphre plus dense, comme cela se produit avec Segismundo, il est indispensable de rcapituler toutes les expriences vcues dans le long drame de notre perfectionnement, bien que ce soit pour des jours et des heures brefs, rptant de manire rapide les tapes vaincues ou les leons acquises, restant dans la position o nous devons poursuivre l'apprentissage. Peu aprs la forme microscopique d'amibe, les signes de l're aquatique de notre volution surgiront dans le processus f tale de Segismundo et il en ira ainsi pour toutes les priodes de transition ou de stations de progrs que l'tre a dj traverses au cours du voyage incessant du perfectionnement dans lequel nous nous trouvons, maintenant, en condition d'humanit. Le temps avanait grandement. Sentant qu'Alexandre ne s'attarderait pas, je me suis encore une fois rapproch de la scne de formation f tale. L'ovule fcond s'animait d'une vie profonde, voluant vers la vsicule germinative. L'orienteur ami m'invita me retirer et dit : Mon travail est termin. Cependant, Andr, con-
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sidrant vos ncessits de nouvelles valeurs, je pourrais solliciter auprs des Constructeurs l'autorisation pour que vous puissiez cooprer fraternellement dans les services protecteurs, chaque fois que vous aurez l'opportunit de venir ici. Je me rjouis, enchant. Effectivement, je ne dsirais pas mieux. Cette tude d'embryologie, sous un nouveau prisme, tait fascinante et merveilleuse. Pendant que je laissais libre cours ma joie intrieure, mon mentor si serviable prenait les mesures relatives mon concours et mon apprentissage simultans, coutant les compagnons. Aprs quelques instants, alors que nous faisions nos adieux, Herculano, avec beaucoup de sympathie et d'hospitalit, dclara qu'il resterait mon attente chaque fois que je pourrais revenir la rsidence d'Adelino pour collaborer aux travaux de protection.
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Elle ne parviendra pas dormir ? demandai-je. Plus tard, rpondit-il ; pour le moment, elle aura un sommeil rduit jusqu' ce que se forment les feuillets blastodermiques. C'est le travail initial du ftus et nous ne pouvons nous dispenser de sa coopration active. Je regardai, intress, l'extraordinaire agitation cellulaire, dans le dveloppement de la structure du nouveau corps en formation et je notai le soin dploy par les Esprits prsents afin que le disque embryonnaire soit sculpt avec l'exactitude due. Le gnie organique, s'exclama le chef du travail, de bonne humeur, rclame des bases parfaites. Le corps charnel est galement un difice dlicat et complexe. Il est urgent de prendre soin des fondations avec srnit et savoir. Je reconnus que le service de segmentation cellulaire et d'ajustement des corpuscules diviss au moule du corps prisprital, tait clairement mcanique, obissant des dispositions naturelles du camp organique, mais toute l'entit microscopique du dveloppement de la structure cellulaire reut l'influence magntique des gnreuses entits en service, m'amenant penser que toute la cellule fille tait convenablement prpare pour soutenir la tche du commencement de l'appareil futur. Dans l'intention peut-tre de justifier l'empressement employ, Apuleio m'expliqua, attentif : Nous avons de grandes responsabilits dans la mission constructive du mcanisme f tale. Il faut retirer les obstacles et aider les organismes unicellulaires de l'embryon dans l'intimit de l'utrus maternel, pour que la rincarnation, parfois si difficilement projete, ne finisse pas par chouer ds le dpart, par manque de collaboration de notre plan o sont pris les engagements.
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J'coutais sa parole emprunte d'exprience et de sagesse, avec beaucoup d'attention, afin de profiter de tout son contenu ducatif. Pour cette raison, poursuivit-il, l'avortement s'observe trs rarement cause de notre sphre d'action. En rgle gnrale, il prend son origine dans le recul inattendu des parents terrestres face aux obligations sacres assumes ou aux excs de lgret et l'inconscience criminelle des mres les moins prpares la responsabilit et la comprhension de ce ministre divin. Cependant, mme ainsi, rencontrant des vases maternels indignes, nous faisons tout, de notre ct, pour opposer une rsistance leurs projets de fuite face au devoir, quand cette fuite reprsente un simple caprice de l'irresponsabilit, sans aucune base en d'difiants programmes. Mais il est clair que notre intervention dans ce domaine, concernant la lutte ouverte contre nos amis rincarns, transitoirement oublieux de l'obligation remplir, a galement ses limites. Si les intresss, faisant machine arrire dans les dcisions spirituelles, persvrent systmatiquement contre nous, nous sommes obligs de les laisser leur propre sort. Il en dcoule l'existence de nombreux couples humains absolument dpourvus de la couronne des enfants, car ils annulrent leurs propres facults gnratrices. Quand ils ne procdrent pas de manire similaire dans le prsent, assoiffs de satisfaction goste, ils ont agi ainsi, dans le pass, dterminant de srieuses anomalies dans l'organisation psychique qui leur est propre. Dans ce dernier cas, ils traverseront de douloureuses priodes de solitude et de soif affective, jusqu' ce qu'ils refassent, dignement, le patrimoine de vnration que tous nous devons aux lois de Dieu. Les dfinitions du chef des Constructeurs clairrent ma pense concernant les graves problmes de la lutte humaine.
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Intress apprendre, cooprant, j'essayai de prendre la position du travailleur, cherchant le service qui me conviendrait dans le domaine d'aide magntique aux organisations cellulaires. Et plus tard, avant de me retirer, je mapprochai du directeur afin de recueillir quelques informations. Certains dtails du travail effectu la nuit prcdente m'avaient impressionn. Par quel processus tait-on parvenu localiser la liaison initiale de Segismundo son futur corps, dans les organes gnitaux de Raquel ? Et le problme de l'lment masculin le plus apte ? Dans tous les cas de fcondation, doit-il y avoir des amis de la condition d'un Alexandre devant participer au service du choix ? Apuleio m'couta, avec la bienveillance qui caractrise les entits leves, et m'informa : Passivit ne signifie pas absence de coopration. Quand Raquel accepta la tche maternelle, elle l'a fait avec courage et obissance constructive. Elle a reu Segismundo dans son organisme prisprital et, mobilisant les pouvoirs naturels de son esprit, elle a plac le moule vivant dans la sphre utrine avec la mme spontanit que d'autres processus organiques, dirigs par l'activit mcanique subconsciente dont l'automatisme traduit la conqute d'expriences multimillnaires de l'me rincarne. Pour les cercles de la femme, l'adaptation des forces cratrices est aussi facile qu'il est naturel pour l'homme de maintenir une attitude patriarcale et protectrice pendant que perdure l'existence des liens paternels. Percevant mon intention de profiter de ses informations pour un petit effort personnel, visant crire pour des lecteurs incarns, Apuleio prcisa : Nous aurions de grandes difficults expliquer aux hommes terrestres le phnomne d'adaptation des nergies
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cratrices dans l'utrus maternel, lors du processus de rincarnation. Pour le moment, la tendance de la majorit de nos frres incarns entrane vers la matrialisation tous nos claircissements. Il est ncessaire d'attendre plus de temps pour leur administrer certaines informations qui, maintenant, seraient pour eux incomprhensibles. Et souriant, il poursuivit : Ils s'alimentent, journellement, de formes mentales sans utiliser la bouche physique, se servant de la capacit d'absorption de l'organisme prisprital, mais ils ne sentent pas encore l'tendue de ces phnomnes dans leurs expriences quotidiennes. Chez eux, sur la voie publique, au travail, dans les diversions, chaque individu reoit l'aliment mental qui lui est apport par ceux qu'il ctoie, assaisonn avec le magntisme personnel de chacun. La plus part du temps, c'est principalement l'immense pourcentage des incarns qui ne sont pas encore arrivs dominer leurs propres motions, leurs tats intrieurs de flicit ou de dgot, de plaisir ou de souffrance, qui dpendent de cette alimentation. Selon ce que vous pouvez observer, l'homme absorbe galement de la matire mentale, l'adaptant l'intrieur de lui, dans les cercles les plus intimes de sa propre structure physiologique. Le chef des Constructeurs fixa, de bonne humeur, mon expression de surprise en face d'lucidations si simples par rapport un sujet si complexe, et il ajouta : Dans votre dernire exprience la Surface, alors que vous vous tiez vtu des fluides charnels, n'avez-vous jamais ressenti la perturbation du foie aprs une friction verbale ? N'avez-vous jamais expriment le dsquilibre momentan du cur en recevant une nouvelle angoissante ? Pourquoi la dsharmonie organique, si le moment en cours, bien souvent, tait la satisfaction et la flicit ? C'est qu'en de tels instants, l'homme reoit une certaine quantit de force
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mentale dans son champ de pense, comme le fil reoit la charge d'lectricit positive . Le point de rception est dfinitivement dans le cerveau, mais si la crature n'est pas associe la loi du domaine motif, qui fait slectionner les missions qui arrivent jusqu' nous, elle s'accoutumera la force perturbatrice l'intrieur d'elle-mme, dans l'intimit des cellules organiques, avec un grand prjudice pour les zones vulnrables. Apuleio, avec beaucoup de srnit, fit une lgre pause et considra : Si il est trs difficile d'expliquer aux hommes incarns des faits routiniers comme ceux auxquels nous nous rfrons, faits rpts avec eux des dizaines de fois durant chaque jour de la lutte charnelle, comment les informer, avec exactitude et minutie, quant l'accoutumance du moule vivant pour l'dification f tale dans l'intimit utrine ? Nous avons besoin d'attendre le concours du temps pour conjuguer nos expriences. Enthousiasm par les lucidations reues, j'observai : Vous avez raison. Encore aujourd'hui, malgr ma condition de dsincarn, je ne me sens pas la hauteur pour recevoir certaines nouvelles sans altrations de mon champ motionnel. Trs bien ! dit le directeur, satisfait, c'est que vous tres en train de suivre un long cours d'auto-contrle. C'est seulement aprs que vous saurez slectionner les forces qui vous cherchent, n'abritant dans les zones intimes de votre me que celles la teneur rconfortante ou constructive. Ensuite, me donnant l'impression de vouloir se maintenir dans le sujet en examen, Apuleio poursuivit : Quant vos observations concernant la collaboration d'Alexandre dans le choix de l'lment masculin de fcondation, il me revient de prciser que nous ne pouvons
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compter dans tous les cas avec ce concours qui dpend du secteur de mrite. Cependant, quand le facteur magntique ne procde pas une collaboration de cet ordre, nous devons considrer qu'il prvaut de mme manire, en comprenant que la sphre passive est galement imprgne d'nergies d'attraction. Si l'lment masculin est rempli de force positive, l'ovule fminin est plein de force rceptive. Et si cet ovule est aimant d'nergies dsquilibrantes, il exercera naturellement une attraction sur l'lment qui s'approche de sa nature intrinsque. En raison de cela, mon ami, la cellule masculine qui atteint l'ovule en premier, pour le fconder, n'est pas la plus apte dans le sens de supriorit , mais dans le sens de syntonie magntique , dans tous les cas de fcondation pour le monde des formes. C'est la loi par laquelle les gnticiens du Globe sont bien souvent surpris dans leurs observations, en face de changements inattendus dans la structure de plusieurs types, dans les mmes espces. Les cellules possdent galement leur individualisme magntique , quelque chose d'indpendant, dans le champ des manifestations vitales. Sur ce point, le directeur sourit, poursuivant : Si la femme peut exercer une influence dcisive dans le choix de son compagnon, la cellule fminine peut galement, dans la majorit des cas, exercer une influence dans le choix de l'lment qui la fcondera. Il est certain que nous nous rfrons ici un problme de science physique, sans allusion aux problmes spirituels des tches, missions ou preuves ncessaires. Identifiant mon geste d'interrogation silencieux, le directeur observa : Oui, parce que dans les obligations dtermines de certains Esprits dans la rincarnation, les autorits de notre sphre de lutte disposent d'un pouvoir suffisant pour intervenir dans la loi biogntique, l'intrieur de certaines
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limites, ajustant leurs dispositions au chemin des objectifs spciaux. ce moment, notre conversation fut interrompue car un petit groupe d'entits amies demandait la prsence d'Apuleio, hors de la chambre de service. Trs courtois, le chef de travail m'invita l'accompagner. Le groupe se prsenta avec assurance. Il se constituait de deux dames dsincarnes, amies de Raquel, et d'un ami de Segismundo, dsireux de leur tmoigner de l'affection et du dvouement, dans l'exprience en cours. Ils venaient de notre colonie spirituelle, en service d'assistance envers des personnes familires dtenues la Surface, et ils espraient pouvoir profiter de l'opportunit pour leur rendre une visite amicale. Le directeur les couta, attentif, de bonne humeur, mais, ma grande surprise, il dit : En tant que responsable de l'organisation principale du nouveau corps de notre frre Segismundo, je vous remercie de votre attention mais je ne peux autoriser votre visite en ces instants. Nous sommes en train de profiter du peu de temps d'harmonie relative que l'esprit maternel nous offre afin de procder de dlicats services de magntisation cellulaire qui sont des plus urgents. Et souriant, affable, il ajouta : Toutefois, aprs le vingt et unime jour, quand l'embryon atteindra la configuration basique, nos amis pourront recevoir des visites n'importe quelle heure, surtout qu' ce moment, la mre et le fils, parviendront tous deux s'absenter du corps avec facilit. Pour le moment, notre ami Segismundo ne peut pas s'carter et notre sur Raquel, mme en tant encore en tat de sommeil physique, est oblige de rester prs de nous, petite distance.
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Sans aucun doute ! rpliqua lhomme de notre sphre, nous ne dsirons pas perturber le droulement du travail. Nous savons que Raquel serait extrmement mue par notre accolade, commenta une des deux dames. La joie inattendue, de n'importe quelle manire, est galement un choc. C'est ce que nous avons besoin d'viter, rpondit Apuleio, satisfait ; je souhaite, toutefois, vous faire savoir que Segismundo a besoin du soutien spirituel de chacun de nous. Nous avons la recommandation de notifier tous ses amis, sa prsente rincarnation, afin qu'ils viennent jusqu'ici, quand il leur sera possible, non seulement pour le faire bnficier des valeurs de la stimulation spirituelle, mais galement pour collaborer avec leurs vibrations de sympathie dans l'organisation harmonieuse du f tus. Nous reviendrons la premire occasion, s'exclama une des visiteuses qui s'tait jusqu'alors maintenue silencieuse. Nous avons besoin de collaborer au bnfice de Raquel. Et elle ajouta, souriante : Nous avons une srie d'excursions spirituelles pour les prochaines nuits. Nous ferons tout pour lui offrir un tat d'me confiant et heureux. Plusieurs amies ont t averties cette fin. Trs bien ! rpondit le directeur, avenant. Peu aprs, les visiteurs prirent cong pendant que j'enregistrais une prcieuse leon du plan spirituel. nouveau seuls, Apuleio m'claira, bienveillant : Le moment que nous traversons est dlicat et nous ne pouvons distraire notre attention.
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Et, nuit aprs nuit, je pntrais la chambre de travail rincarnatoire, apprenant et cooprant, afin de mieux connatre la gnrosit des Bienfaiteurs Spirituels et la Sagesse de Dieu prsente en toutes choses. Aprs la vsicule germinative, avec la coopration magntique des Constructeurs pour chaque cellule, les trois feuillets blastodermiques se formrent, profitant du moule que Raquel idalisait mentalement pour son futur enfant, qui fut appliqu sur le modle vivant de Segismundo, en processus de rincarnation. Je me rendis compte que les travaux des techniciens spirituels taient en tout point similaires aux services qui accompagnent la sance de matrialisation de dsincarns. On utilisait le concours de l'intress, on profitait de la collaboration de Raquel qui, dans ce cas, occupait la fonction de mdium de la vie, des amis se mobilisaient, on utilisait des recours magntiques, on requrait l'aide directe et positive d'Adelino, le futur pre de Segismundo, comme on requrait, dans la sance, le concours de l'orienteur mdiumnique sur les forces passives de l'intermdiaire. L'analogie tait complte la seule diffrence que dans les travaux de matrialisation des dsincarns, de nombreuses heures de prparation taient employes pour un resurgissement incomplet et transitoire, alors qu'ici, neuf mois conscutifs taient ncessaires pour une rincarnation tangible de l'me, d'une manire plus ou moins longue et dfinitive. Les jours passant, le nouveau corps de Segismundo se formait, cellule par cellule, selon un plan simple et intelligent. Poursuivant dans les observations mthodiques, je constatais que le feuillet blastodermique infrieur, obissant des dispositions du modle vivant, s'enroulait, prsentant le commencement du tube intestinal, au
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fur et mesure que le feuillet extrieur prenait la mme impulsion d'enroulement, formant les tubes pidermiques et nerveux. Le feuillet intermdiaire, assumant une apparence extrmement spciale, donnait lieu aux premires manifestations de la colonne vertbrale, des muscles et des diverses veines. Le tube intestinal, en certaines rgions, commenait se dilater, donnant origine l'estomac et des anses de diverses espces rvlant, ensuite, des mouvements dtermins d'invagination, interne et externe. Il organisait, peu peu, les stries infrieures et suprieures, constitues de plis, de villosits et de glandes. Le tube cutan commena le travail de structuration compliqu de la peau en mme temps que le tube nerveux se pliait doucement sur lui-mme, prparant l'atelier encphalique. Pendant que cela se produisait, les substances du feuillet intermdiaire se transformaient de manire surprenante. Et jour aprs jour, les leons que je recevais taient chaque fois de plus en plus belles mes yeux, observant alors par quelles dispositions merveilleuses le cordon axial se segmentait en vertbres qui embrassaient le tube nerveux dans la partie suprieure et le tube intestinal dans la zone infrieure. Le travail des Esprits Constructeurs, alli au dvouement d'Herculano, rvlait des enseignements toujours nouveaux. Il ne serait pas possible de dcrire les dtails de l'attention dans la construction de la nouvelle habitation corporelle de Segismundo. Ils travaillaient avec un zle insurpassable, dveloppant un vaste systme de garantie des organisations cellulaires. Parfois, dans les prodromes de la formation des organes les plus importants, ils se maintenaient en prire, suppliant les bndictions de Jsus pour la tche commence et j'observais qu' chaque fois que cela se produisait, de brillantes lumires, provenant d'En Haut, se dversaient dans la chambre, encourageant leur action.
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Le travail prenait des caractristiques de vritable rvlation divine. Pour retenir les minuscules dtails, il serait ncessaire de laisser de ct la finalit doctrinaire de nos simples observations, glissant vers le camp de la technique proprement dite, effort descriptif qui est l'objet de longues considrations de la part de chercheurs dans ce domaine et qui doivent servir l'investigateur d'informations d'ordre purement matriel, dans les secteurs de l'intelligence. La premire cellule de fcondation avait t transforme en un vritable monde d'organisation active et savante. L'embryon se rvlait remarquablement dvelopp. Dans la partie antrieure, le tube intestinal donnait naissance l' sophage, pendant que l'intestin, avec ses dispositions complexes, se situait dans la rgion postrieure ; intrieurement, un parfait travail de plissage se faisait en lui, laissant percevoir dans la zone interne des plis et des villosits qui se formaient pendant que dans la partie externe, des reliefs s'organisaient se transformant leur tour, peu peu, en plusieurs glandes. La formation des divers dpartements crbraux, la prparation des glandes sudoripares et sbaces, des organes autonomes, des vaisseaux sanguins, des muscles et des os se poursuivait rapidement. Le vingtime jour de service, Apuleio se montra trs satisfait. Il m'informa de ce que le travail de base tait termin. Quelques-uns des cooprateurs pourraient mme prendre des distances. Pour la continuation de la tche, deux d'entre eux, associs l'effort continuel d'Herculano, suffiraient. Ce jour l, la future forme physique de Segismundo, installe dans le liquide amniotique, me donna la parfaite impression d'un poisson. Mme les concavits branchiales
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qui se rvlaient dans le ftus, avec une exactitude absolue, taient prsentes, nous rappelant le service de rcapitulation en cours et les rminiscences des vieilles poques de notre passage par les courants marins. La nuit du vingt et unime jour, la porte magntique de la chambre de Raquel s'ouvrit aux visites affectueuses. Nombreux furent les amis spirituels qui attendaient l'heureux moment. La future maman, dlie du corps par la douce influence du sommeil, se sentait soulage et presque heureuse. Apuleio et les compagnons, tout comme Herculano, furent flicits avec joie et motion. Quelques amis d'Adelino taient galement arrivs, dans l'intention de le fliciter et de lui fournir le concours possible. Je pus noter que Segismundo avait aussi t soulag. Les fils extrmement tnus qui lient les incarns l'appareil physique quand ils sont en tat temporaire de libration, le retenaient aussi l'organisation ftale. mesure que Raquel s'loignait, il pouvait galement s'loigner, sans qu'il lui soit pour autant possible d'abandonner la compagnie maternelle. Raquel l'abritait dans ses bras clins, pendant qu'elle souriait, ici avec nous, hors du champ matriel plus dense. Je reconnus que la trve dans le travail se vrifiait chez chacun l'exception d'Herculano qui ne s'tait pas loign de la chambre, se maintenant vigilant. Les Constructeurs, de manire gnrale, effecturent une grande pause dans le service, et pendant que les amis d'Adelino le conduisaient vers des plans diffrents afin de recevoir certaines informations qui lui taient ncessaires, j'accompagnai le groupe qui formait avec Raquel et son petit enfant une assemble d'esprance et d'allgresse. De nombreux amis les conduisirent, tous deux, un immense jardin de la Surface.
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Et au moment o le Soleil annonait au loin sa rapparition dans l'hmisphre, nous avons pri ensemble, louant la bont de Dieu qui comblait notre chemin volutif de bndictions. Ensuite, je vis que nombre des amis dsincarns ici prsents composaient des toniques et des baumes rconfortants avec les manations des plantes et des fleurs, les dversant sur Raquel et son petit enfant, les fortifiant pour les luttes. Il tait beau de voir la dmonstration de leur tendresse son gard travers ces dmonstrations de dvouement et de douceur. J'appris, extasi, une leon supplmentaire dans la sphre spirituelle. Comme les oiseaux migrateurs qui savent chercher loin le duvet suave pour le nid et le prcieux aliment pour les enfants nouveauxns, l'me des mres dvoues et clines sait traverser de grandes distances la recherche des lments doux pour la formation du nid de chair dans lequel un enfant bien-aim doit renatre. La tche de l'organisation f tale se poursuivit normalement, en raison des habitudes respectables du couple qui, jour aprs jour, paraissait plus intgr l'assistance de notre sphre d'action. Le dveloppement de la future forme de Segismundo obligeait Raquel faire de vritables sacrifices organiques ; malgr tout, chaque nuit, l'aube, les visites spirituelles qu'elle et son enfant recevaient de proches de notre plan se rptaient. Le travail d'Herculano mritait la collaboration d'innombrables amis. Rares taient les nuits o ne venaient pas d'Esprits reconnaissants envers Segismundo, veiller l'harmonie de sa nouvelle incarnation, prtant la maison, aux parents et lui, les aides les plus diverses. La priode de mes observations fondamentales termine, je ne suis plus retourn au foyer d'Adelino avec la mme assiduit. Bien que continuant m'intresser au tra-
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vail en cours, je revenais seulement la chambre de la rincarnation de temps en temps, forc un autre genre de service, conjointement Alexandre. Mais, la veille de la naissance de la nouvelle forme physique de Segismundo, je m'y suis prsent en compagnie de mon vnrable orienteur qui faisait question de cooprer la fortification maternelle, au moment le plus crucial. Aprs des efforts prolongs dans lesquels je sentis, une fois de plus, la sublime glorification de l'pouse-mre, Segismundo renaissait Surpris par la vigoureuse assistance spirituelle que notre sphre dispensait, j'entendis Alexandre dire, mu : Le service de rincarnation initial est tremin. Le travail complet, avec la pleine intgration de notre ami dans les lments physiques aura maintenant lieu seulement dans sept ans ! Admiratif et touch dans mes fibres les plus intimes, je me plongeais dans les prires de remerciement que nous formulions au Seigneur, reconnaissant le trsor divin que constituait le prsent d'un corps de chair pour notre exprience et notre apprentissage la Surface de la Terre.
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serait juste qu'il observt un processus diffrent de ceux qui existent ici par centaines, o nous devons faire face toutes sortes d'obstacles. Il serait, de cette manire, au fait de l'tendue et de la complexit de nos efforts dans la dfense de compagnons imprvoyants qui msestiment la responsabilit morale, fuyant leurs engagements. Et, faisant un geste de tendresse fraternelle, il demanda : N'auriez-vous pas, actuellement, un cas de cet ordre o Andr pourrait recueillir les leons ncessaires ? Nous en avons, oui, rpondit Apuleio, poliment, il y a le cas Volpini. Comme Alexandre ignorait le processus auquel il se rfrait, il continua : Peu aprs avoir organis les bases de Segismundo, je me suis occup d'autres services de mme nature, et parmi ceux-ci, la tche concernant le frre que j'ai mentionn a t confi notre vigilance. Vous croyez que nous mettons tout en place pour viter l'chec dans le travail. Cependant, je sais que ce cas est vou l'chec. Voulez-vous dire, alors, dit mon instructeur avec sagesse, que la future mre ne correspond pas aux attentes de notre plan d'action ? C'est cela mme, poursuivit l'interlocuteur. Quand les dsquilibres se focalisent dans la sphre paternelle ou proviennent de l'influence d'entits malignes, il y a simplement des moyens interposer ; toutefois, si la dsharmonie part du camp maternel, il est trs difficile d'tablir une protection efficace. La pauvre crature, par deux fois conscutives, provoqua un avortement inconscient suite des excs de lgret, et maintenant, elle sera victime de ses propres irrflexions pour la troisime fois, selon ce qu'il semble. En vain, nous avons offert le secours dont nous pouvions
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disposer. La malheureuse s'est laisse emporter par l'ide de jouir de la vie et s'est unie des entits dsincarnes de la pire espce qui, pour renforcer ses sombres plans, la sparrent de son compagnon, impatientes de prcipiter son ur dans la sphre des motions infrieures. c Pendant qu'Alexandre l'coutait, en silence, Apuleio continua aprs un long intervalle : Volpini a atteint prsent le septime mois de gestation de sa nouvelle forme physique. Mais la prochaine nuit sera dcisive pour lui. J'ai dj reu un appel des collaborateurs qui sont rests proximit du cas, en service actif, dans l'objectif d'viter certaines extravagances de la future mre prvues pour ce soir ; malheureusement, je ne crois pas qu'elle nous obira. L'organisation f tale ne se trouve pas en situation de supporter de nouveaux dsquilibres. Et si la malheureuse ne se rveille pas face au devoir, elle sera victime aujourd'hui mme, d'une troisime chute. Si Andr peut venir avec nous, cela nous fera grand plaisir. Alexandre qui me paraissait trs circonspect ce moment, donnant l'impression de quelqu'un ne souhaitant pas cultiver le moindre commentaire qui ne soit difiant, considra : Notre compagnon ira avec vous. Parfois, pour prserver convenablement la sant, il est ncessaire de connatre les infirmits ; pour connatre le bien, il est ncessaire de ne pas ignorer l'existence du mal. En effet, la tombe de la nuit, nous arrivmes, Apuleio, deux de ses compagnons et moi, aux abords d'une rsidence confortable l'apparence distingue. Une grande pendule indiquait dix-neuf heures cinquante cinq. Suivant le directeur, nous pntrmes dans une chambre bien meuble o se trouvaient trois entits dsin-
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carnes au visage effrayant qui, en raison de leur bas niveau vibratoire, ne semblaient pas percevoir notre prsence. Elles conversaient entre-elles, chafaudant des plans dtestables qu'il ne convient pas d'voquer ici. Cependant, un certain moment de la conversation, elles se rfrrent au cas de rincarnation, de manire franche : Je ne sais pas, commentait l'un de ces pervers ennemis du bien, par quel art infernal l'intrus rsiste. Dbarrassons-nous en la premire opportunit. Quand cela arrive, dit un autre, c'est qu'il y a des mains d'ange travaillant par derrire. Eh bien ! qu'ils aillent en enfer ! s'exclama celui qui paraissait le plus cruel. Nous verrons qui peut le plus. Cesarina nous appartient dj quatre-vingt-dix pour cent. Elle rpond parfaitement nos intentions. Pourquoi un enfant imposteur dans nos plans ? Il faut combattre jusqu' la fin. D'un autre ct, considra le troisime qui, jusqu'alors, s'tait maintenu en silence, il y a plus de six mois que nous travaillons en vain pour l'expulser ! Mais nous avons russi beaucoup, argua le plus rvolt ; je ne crois pas qu'il puisse tenir encore longtemps. Peut-tre terminerons-nous aujourd'hui. Si un enfant venait nous voler la bonne compagne sur qui nous comptons prsent, toutes ses attentions convergeraient vers lui et notre prjudice serait norme. Mais si il y a des mains d'anges l'uvre, nous avons les mains du dmon pour agir aussi. Nous avons dj vaincu deux fois ; pourquoi ne vaincrions-nous pas maintenant galement ? Et si le fils vient, considra un des interlocuteurs, certainement l'poux reviendra. Nous ne pourrons le maintenir distance pour plus de temps dans le cas o cela se vrifierait.
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Ca, jamais ! rpondit l'adversaire le plus froce, avec une inflexion sinistre. Comme ce paysage intrieur tait diffrent, en comparaison de la chambre de Raquel o avaient t ralises de si fantastiques observations concernant la tche de la rincarnation ! Le logis se trouvait absolument dpourvu de dfenses magntiques et on ne voyait pas le mouvement des visites spirituelles de la sphre suprieure qui avait caractris la formation du nouveau corps de Segismundo. Vous voyez ? demanda Apuleio, aimable. Ce n'est pas chaque fois que notre tche se droule dans les cercles de laffection. Bien souvent, nous devons oprer sous de vritables tourmentes de haine qui dsintgrent nos meilleurs lments magntiques de coopration. Ce cas est typique. Me souvenant que la rsidence d'Acelino se remplissait journellement d'amis du plan spirituel, je demandai : Mais la future mre ne dispose-t-elle pas de relations dans notre sphre ? D'une certaine manire, rpondit-il, nous avons toujours de bons amis dans les zones suprieures celle o nous nous trouvons ; toutefois, en certaines circonstances, nous nous cartons volontairement d'eux. Cesarina pourrait compter sur plusieurs amitis ; cependant, elle se charge elle-mme d'en obliger l'absence. Impressionn, je dis : N'aurait-elle pas malgr tout un pre ou une mre, dans nos cercles spirituels, qui se sacrifiant, la dfendrait ? Elle a un pre qui lui voue une extrme affection, prcisa le directeur, mais il a injustement souffert de la lgret et de la grossiret de sa fille, et il a tellement endur de souffrances pour elle que ses suprieurs, dans notre
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colonie spirituelle, le soumirent un traitement pour oublier temporairement sa fille chrie jusqu' ce qu'il puisse se souvenir et se rapprocher d'elle sans angoisses motionnelles. Le sujet tait nouveau pour moi. Il y avait donc des moyens d'induire l'oubli dans le monde des mes ? Apuleio sourit, bienveillant, et dit : N'en doutez pas. Dans notre sphre, la duret et l'ingratitude ne peuvent perscuter l'amour pur. Quand les mes rincarnes se rvlent impermables la reconnaissance et la comprhension, nous nous en cartons, naturellement, mme quand elles reprsentent nos yeux de prcieux joyaux du cur, jusqu' ce qu'elles se rendent la connaissance des lois de Dieu et se disposent les suivre, en notre compagnie. Quand nous sommes faibles, bien quemplis damour, et que nous ne nous sentons pas le courage de l'loignement ncessaire, si nous mritons l'aide de nos Suprieurs, nous bnficions d'un traitement magntique qui opre en nous un oubli passager. cet instant, Cesarina pntra dans la chambre, suivie de deux Esprits Constructeurs qui veillaient sur Volpini, le rincarnant. Pendant que la femme s'asseyait en face d'un grand miroir pour se livrer un maquillage festif compliqu, les cooprateurs d'Apuleio s'approchrent, nous saluant, avenants. Malheureusement, dit l'un d'entre eux au chef, la situation est trs grave. Il est impossible de poursuivre dans notre effort d'assistance avec le succs dsir. Notre s ur s'enfonce, un peu plus chaque fois, dans des dsquilibres destructeurs. S'unissant volontairement et il indiqua les entits vicieuse qui l'entouraient ces malheureux adver-
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saires, elle se livre, maintenant, aux plaisirs et abus de toute sorte. Ses dviations sexuelles des derniers jours ont t regrettables, et la quantit d'alcool, apparemment inoffensif, dont elle a fait une consommation systmatique, est norme. De pareilles perturbations allies aux vibrations dsordonnes du plan mental nous laissent voir que la situation de Volpini est insoutenable, malgr nos plus grands efforts de secours. Apuleio couta les graves nouvelles en silence et fit ensuite observer : Je sais dj ce qu'elle projette pour cette nuit. Oui, dit l'interlocuteur, nous avons fait appel votre autorit parce que l'organisation f tale ne pourra pas rsister un nouvel assaut. Le directeur m'invita examiner la femme enceinte. Les entits infrieures auxquelles je me suis rfr demeuraient son ct, dmontrant une absolue ignorance de notre prsence. Cesarina, avec l'attention excessive des femmes trop vaniteuses et inconscientes de la responsabilit morale, employait certains artifices pour dissimuler sa grossesse avance, laissant deviner qu'elle se prparait avec soin pour une nuit d'motions fortes. Je fixai mon attention sur le f tus, aid par le chef des Constructeurs, et je ne pus cacher ma surprise et ma compassion. Le cas de Volpini tait trs diffrent du processus de rincarnation observ la maison de Raquel. La forme physique embryonnaire montrait des taches violaces, rvlant des dilacrations. De petits monstres, seulement perceptibles nos yeux, nageaient dans le liquide amnio-
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tique, se rpandant le long du cordon ombilical et s'appropriant la majeure partie du dlicat aliment rserv au corps en formation. Ils s'attaquaient tout le placenta, me laissant une terrible impression. Je perus, par l'intense anomalie des organes gnitaux, que l'avortement ne tarderait pas. Apuleio madressa galement un geste expressif de la tte, accusant une forte proccupation. Il abandonna subitement l'examen et nous dit : Si la malheureuse obsde des plaisirs criminels ne s'arrte pas cette nuit, l'organisation f tale sera expulse d'ici demain. Aprs avoir rflchi quelques instants, il souligna : Je tenterai le dernier recours. Apuleio se dirigea vers l'intrieur domestique et revint, suivi d'une dame ge. C'est la propritaire de la maison et une vieille amie de Cesarina, me dit-il, l'indiquant. Elle est susceptible de recevoir notre influence. Je profiterai de son concours pour que notre infortune sur, dans le futur, ne puisse pas dire qu'il lui manqua assistance et conseil avis. En un geste de bont, que j'avais dj observ chez plusieurs suprieurs de notre plan, il plaa sa main sur le front de la nouvelle venue qui s'approcha de Cesarina avec grande tendresse et dit : Mon amie, je suis proccup avec toi Ne sors pas. Mfie-toi de certaines amitis peu dignes. Ton tat est fragile. Pourquoi t'puises-tu ? Une fte d'anniversaire dans un bar ne peut pas servir tes besoins du moment. Je t'ai abrite, dans notre maison, comme je l'aurais fait pour ma propre fille, et je dois tre vigilante. Je nourris l'espoir de te voir te
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rapprocher de ton poux qui, selon ce que je crois, doit tre absent pour une simple question d'incompatibilit de temprament. Mais si tu ne te dfends pas du mal, comment faire face la situation ? Un des malheureux tres de l'ignorance et de l'ombre qui perscutaient Cesarina, par manque de vigilance, l'enveloppa de ses bras, comme si il dsirait lui communiquer son trange et dangereux magntisme. Je vis que les entits infrieures prsentes observaient de prs la vieille femme et coutaient ses paroles senses, car toutes faisaient des gestes et des dmonstrations de rvolte et de mcontentement que nous ne pouvons retranscrire ici. L'interpelle, se laissant envelopper par l'influence neutralisante du mal, se rit de manire franche et ajouta : Sois tranquille, ma bonne Francisca. Tu n'auras pas besoin de m'enseigner la vertu J'ai mes obligations pour aujourd'hui et je ne peux m'y drober ! Je ne suis pas d'accord, Cesarina, dit son interlocutrice avec nergie, sous l'inspiration directe d'Apuleio, et je ne suis pas non plus en train de prcher la vertu auprs de ta conscience responsable. Je veux rveiller les fibres de l'pouse et de la mre. L'homme l'invitation duquel tu prtends rpondre ne mrite pas ta confiance ; il n'est pas digne de considration. De plus, ton organisme doit tre prserv. L'ide de causer des prjudices ton petit enfant ne te fait pas souffrir ? Ne rflchis-tu pas au futur ? Et la respectable amie continua, mettant en garde avec une svrit maternelle la future mre de Volpini qui se maintenait cependant dans une position franchement ngative et impermable. La conversation dura deux heures pendant lesquelles le directeur des Constructeurs usa de charit, de logique et de
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patience, en proportions des plus leves. Toutefois, la fin de cette discussion, une automobile klaxonna devant la porte. Fermant son petit ncessaire maquillage, Cesarina embrassa la vieille amie dsappointe et prit cong : Adieu, je reviendrai plus tard. Je n'ai pas de temps perdre. Le vhicule roula en direction des avenues bitumes. Les entits perturbes la suivirent dans la voiture rapide, mais nous, l'attente de la manifestation d'Apuleio, restions ici, attendant qu'il parle. Attrist, le chef du service s'adressa ses collaborateurs, dclarant : Vous pouvez rentrer notre colonie, en repos. Il n'y a plus rien faire maintenant. Le devoir de tous a t bien accompli. Et me regardant significativement, il ajouta : J'emmnerai moi-mme Volpini, avec Andr, dans un endroit convenable. L'ambiance tait la consternation car bien que les Esprits Suprieurs soient quilibrs, ils ne sont pas insensibles. J'accompagnai Apuleio durant de longues minutes de silence, pntrant ensuite dans une maison au bruit assourdissant. Le grand salon et les appartements rservs taient remplis d'hommes et de femmes agits, excits par la musique bruyante et assourdissante, mais l'assemble des dsincarns de grossire condition tait plus importante, prise des mmes hallucinations de plaisir dangereux.
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Restez sur la dfensive, m'avertit le directeur ; peu nombreux sont les dsincarns qui, avec un temps d'exprience rduit, peuvent pntrer des ambiances comme celle-ci pour des services de protection. Il ne nous revient pas de dcrire les tristes paysages qui se dployaient sous nos yeux ; nous pouvons simplement dire que nous n'emes pas de difficult pour retrouver Cesarina en compagnie d'un homme des moins scrupuleux, au milieu de fins verres d'alcool, lgamment dissimuls. Apuleio s'approcha et retira Volpini qui s'accrochait elle tel un enfant semi-conscient. Ensuite, je le vis appliquer des passes magntiques sur toute la rgion utrine, employant d'infinies prcautions. Reprenant Volpini, qu'il confia mes soins pour pouvoir oprer avec efficacit, il madressa calmement la parole : J'ai dli le rincarnant du sanctuaire maternel; cependant, nous ne devons pas oublier d'administrer l'aide ncessaire la mre imprvoyante. Elle a besoin de continuer la lutte terrestre, autant que possible, pour profiter de quelque chose de cette opportunit Nous nous retirmes, conduisant le compagnon, prmaturment dli, une organisation secouriste. Mais aprs avoir rpondu tous les devoirs qui me revenaient, je dsirais, en qualit de mdecin, observer ce qui allait se passer avec la pauvre femme, en plein chec dans sa sublime mission. Aux premires heures du jour, je me dirigeai vers la rsidence que nous avions visite la veille. Avec une grande surprise, je remarquais que Csarina ne se trouvait pas la maison. Il s'tait coul peu de temps qu'une voisine interpella la dame qu'Apuleio avait influence, lui demandant ce que je dsirais savoir.
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Csarina, expliqua la vieille femme, proccupe, a t recueillie dans un hpital ce matin, dans un tat grave. Au cours de la rapide conversation, j'obtenins les informations ncessaires, concernant l'adresse, et je cherchai rendre visite, sans attendre, la malheureuse crature que nous avions laisse la fte lgante de la veille. Fortement impressionn, je parvins savoir que Csarina, dans un tat extrmement grave, venait de donner le jour un enfant mort-n.
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oursuivant mes tudes sur les phnomnes mdiumniques aux expressions varies, chaque fois que mes services habituels me le permettaient, je revenais vers la Surface, apprenant et cooprant dans le groupe o Alexandre officiait en qualit d'orienteur. Mais ma prsence, en raison des obligations que j'assumais dans notre colonie spirituelle, ne pouvait tre assidue, raison pour laquelle je cherchais profiter des moindres opportunits afin d'enrichir mes expriences. Dans une des runions laquelle je comparaissais, un des cooprateurs de notre sphre s'approcha du compatissant instructeur et lui demanda humblement : Nos compagnons incarns, l'occasion de demandes rptes, insistent sur la venue du frre Dionisio Fernandes, actuellement recueilli dans une organisation de secours. Ils allguent que la famille est inconsolable, qu'il y aurait un intrt sa visite et qu'il serait intressant d'couter un ancien compagnon des luttes doctrinaire s
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Pendant qu'Alexandre coutait en silence, le sympathique collaborateur poursuivit aprs une courte pause : Nous apprcierions de recevoir l'autorisation de l'amener Il pourrait s'incorporer dans l'organisation mdiumnique de notre s ur Otavia et se faire entendre, d'une certaine manire, face aux amis et la famille Le mentor rflchit durant quelques instants et rpondit : Je n'ai aucune objection personnelle concernant la mesure que vous suggrez, mon cher Euclides ; toutefois, bien que notre groupe de collaborateurs incarns se constitue d'excellents amis, je ne les vois pas convenablement prpars pour le profit complet de l'exprience. Il reste en pratiquement chacun d'eux, dans l'investigation et la pense, ce qu'il leur manque en sentiment et en comprhension. Ils placent la recherche bien au-dessus de la comprhension et, comme vous le savez, les organisations mdiumniques ne sont pas des filtres mcaniques De plus, Dionisio n'est dans notre sphre que depuis un temps rduit ; il ne peut mme pas se retirer de l'asile qui l'a accueilli dans notre plan. Ajoutons ce facteur l'inquitude de sa famille, peu observatrice de la foi vive, la diffrence de vibrations de notre sphre laquelle notre ami cherche s'adapter, l'heure actuelle, sa profonde motion lors de ce rapprochement peut-tre prmatur, l'instabilit naturelle de l'appareil mdiumnique et, possiblement, nous tomberons d'accord sur l'inopportunit de pareille mesure. Euclides, l'interlocuteur, dfendant une demande insistante du cercle, ne se dcouragea pas et insista : Je reconnais que votre parole est toujours rflchie et amie. Je suis d'accord sur le fait que nous n'atteindrons pas l'objectif dsir ; toutefois, je vous ritre ma demande. Mme si le fait ne dpasse pas l'apparence d'une simple exprience C'est qu'il existe des frres travailleurs qui
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nous devons beaucoup ici, dans le travail du bien journalier envers le prochain souffrant, et nous sentirions de la joie leur montrer le tmoignage de notre reconnaissance et de notre estime sincre Alexandre sourit avec la gnrosit qui lui tait coutumire et fit observer : Je n'ai que des raisons pour accder vos demandes et, comme vous insistez sur cette mesure pour rpondre aux compagnons qui se sentent galement crditeurs de votre confiance et de votre estime, vous pouvez les aviser que Dionisio viendra. Je veillerai l'amener personnellement. Et comme Euclides le remerciait, touch d'une immense joie, Alexandre mit fin la conversation, ajoutant : Faites-leur en la promesse pour la nuit de demain. Il est toujours plus facile de donner avec allgresse que de recevoir avec sagesse. Nous nous loignmes. Parce que je l'interrogeais sur le processus du phnomne de l'incorporation, le doux instructeur m'claira de bon c ur : Mdiumniquement parlant, les mesures sont les mmes que celles adoptes dans les cas de psychographie commune. Cependant vient s'ajouter le fait que nous avons besoin de protger, avec une attention spciale le centre du langage dans la zone motrice, faisant reflter notre aide magntique sur tous les muscles de la parole, localiss tout au long de la bouche, de la gorge, du larynx, du thorax et de l'abdomen. Rpondant mes demandes d'explications, l'instructeur aborda diverses lucidations d'ordre moral, allusives au sujet, commentant les difficults pour dfendre dans les curs terrestres les valeurs de la consolation lgitime, en
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vertu des exigences dplaces de la recherche intellectuelle. J'admirais sa profonde sagesse et sa sublime comprhension des faiblesses humaines quand nous atteignmes l'institution de secours o Dionisio avait t recueilli, en pleine rgion infrieure, non loin de la Surface Terrestre. Se mettant d'accord avec les Esprits du Bien, consacrs aux services de l'amour chrtien dans les zones similaires, il me conduisit en prsence du nouveau dsincarn qui se trouvait en proie une forte agitation. Dionisio, dit Alexandre, bienveillant, aprs les salutations usuelles, vous souvenez-vous de notre groupe d'tudes spiritualistes ? Comment ne m'en souviendrais-je pas ? et quelle nostalgie ! soupira l'interlocuteur. Nos amis du cercle demandent votre prsence, tout au moins pour quelques minutes, poursuivit le mentor, aimable, et j'ai dcid de vous conduire jusque l-bas pour que vous parliez, non seulement vos amis, mais galement votre famille Quel bonheur ! s'exclama Dionisio, pleurant pratiquement de contentement. Mais coutez, mon ami ! dit Alexandre, serein et nergique, il est indispensable que vous mditiez sur ce fait. Souvenez-vous que vous utiliserez un appareil neuro-musculaire qui ne vous appartient pas. Notre amie Otavia servira d'intermdiaire. Cependant, vous ne devez pas mconnatre les difficults d'un mdium pour satisfaire aux particularits techniques de l'identification de ceux qui se communiquent, face aux exigences de nos frres incarns. Vous comprenez bien ? Oui, rpliqua Dionisio, quelque peu dsappoint, je suis dans le monde de la vrit et je ne dois pas lui faire dfaut. Je me souviens que de nombreuses fois, j'ai reu des
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communications du plan invisible, au travers d'Otavia, avec de nombreuses prventions, et souvent, je vacillais, la croyant victime d'innombrables mystifications. Alexandre, trs calme, observa : Trs bien, votre tour d'essayer est maintenant arriv. Et si, autrefois, il tait si facile pour vous de douter des autres, excusez la faiblesse de nos frres incarns dans le cas o ils douteraient maintenant de votre effort. Il est possible que nous n'atteignions pas l'objectif ; cependant, nos collaborateurs insistent sur votre visite et nous ne devons pas empcher l'exprience. Avant que Dionisio ne se lance dans de nouvelles considrations, l'interlocuteur conclut : Concentrez-vous, avec attention, sur le sujet, demandez la lumire divine dans vos prires et attendez-moi. Je vous conduirai en notre compagnie, vous laissant la rsidence du mdium avec quelques heures d'avance pour que vous trouviez des aides dans le service de l'harmonisation. Nous prmes cong par la suite, recevant d'exubrants remerciements de la part de notre frre. Le cas m'intressait. C'est pour cela que je demandais la permission Alexandre de l'accompagner de plus prs. Autoris le faire, je suivis l'instructeur qui se rendit, le jour suivant, l'institution o Dionisio se recueillait, le soutenant convenablement pour la visite projete. Avec sa gentillesse de toujours, Alexandre nous guida jusqu' l'habitation du mdium Otavia, o Euclides, le bienveillant ami de la veille, nous attendait, plein d'attention. Le mentor serviable s'excusa avec dlicatesse et, me laissant en compagnie des nouveaux collgues, il ajouta :
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La runion des compagnons incarns commencera vingt heures ; cependant, entre dix-huit et dix-neuf heures, je serai de retour ici afin de vous accompagner notre centre de service. Et, me fixant, il conclut avec bienveillance : Profitez de la proximit d'Euclides, mon cher Andr. Un bon travailleur a toujours de profitables leons enseigner. Euclides, souriant, le remercia, mu, et nous conduisit l'intrieur pendant qu'Alexandre s'loignait dans une autre direction. Nous nous tenions dans une humble chambre. Dans cette maison, expliqua mon guide accueillant, notres ur Otavia a l'habitude de faire des mditations et des prires. C'est pour cette raison que l'atmosphre qui rgne ici est rconfortante, lgre et embaume. Soyez votre aise. Comme aujourd'hui sera un des jours consacrs au service mdiumnique, elle terminera les travaux du repas du soir plus tt, afin de prier et de se prparer. Je regardai le cadran de la grande pendule murale, non loin de nous, qui marquait prcisment seize heures, et je manifestai le dsir de voir notre s ur qui agirait, cette nuit, en tant qu'intermdiaire entre les deux plans. Laissant Dionisio dans la chambre laquelle je me suis rfr, Euclides me conduisit jusqu' la petite cuisine o une dame ge se tenait attentive la prparation de quelques plats modestes. Tout tait propret, ordre et harmonie domestique. Je lui trouvais pourtant l'air ple, abattu... coutant ma discrte question, le compagnon m'informa :
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Otavia est une excellente collaboratrice de nos services spirituels. Mais, par la force des preuves ncessaires la rdemption, elle demeure unie un homme ignorant et presque cruel. Quand le compagnon brutal est absent, durant les heures du gagne-pain , la maison est tranquille et heureuse vu que notre amie n'offre pas d'hbergement aux entits perturbatrices de l'ombre. Par contre, quand le malheureux Leonardo pntre ce petit domaine, la situation se modifie parce que le pauvre poux est un vritable parterre d'pines dans le jardin de ce foyer. Il se fait accompagner de dangereux lments des zones les plus basses Il n'a pas russi s'identifier avec la mission spiritualisante de son pouse ? demandai-je avec intrt. Non, en aucune manire, expliqua Euclides, sans attendre. Il n'est pas tranger la comprhension leve. Mais il est ttu dans les erreurs qui lui sont propres. Il permet que notre cons ur nous aide en raison de l'insistance de ses parents de sang, dvous notre cause et qui, influencs par nous, ne lui permettent pas de l'loigner. Ainsi, la tche n'est pas trs facile car si Otavia est docile envers les Esprits du Bien, l'poux est obissant envers les cultivateurs du mal. Il suffit parfois que nous tracions un programme constructif avec sa collaboration pour que Leonardo, cdant aux porteurs de tnbre, perturbe notre action, nous crant de graves difficults. Percevant que l'abattement du mdium ne m'chappait pas, Euclides ajouta : Aussitt que j'eus promis, hier, allgrement, la venue de Dionisio, dsirant encourager la bonne humeur des amis incarns, comptant avec le concours mdiumnique de notres ur, la situation psychique de l'poux imprvoyant a empir. Leonardo s'est rveill aujourd'hui plus nerveux que de coutume, il s'est saoul peu avant le djeuner, a insult
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son humble compagne et en est mme arriv lui infliger des tourments physiques. Effraye, la bienveillante femme souffrit d'un terrible choc nerveux qui a atteint le foie, et elle se trouve prsent sous une forte perturbation gastro-intestinale. C'est pour cela que son alimentation a t imparfaite durant la journe et qu'elle n'a pas pu maintenir l'harmonie de l'esprit ncessaire pour rpondre, avec exactitude, nos desseins. J'ai dj apport plusieurs recours d'assistance, y compris la coopration magntique d'infirmiers spirituels comptents pour relever son niveau des nergies ncessaires, et ce n'est rien qu' cause de cela que la pauvre n'est pas alite, bien qu'elle se trouve fort affaiblie, malgr tous les secours. Un peu dsappoint, Euclides considra, aprs un court silence : Comme vous le savez, l'harmonie n'est pas une ralisation qui s'improvise, et si nous, les dsincarns dvous au bien, sommes en lutte frquente pour notre illumination intrieure, les mdiums sont des cratures humaines, sujettes aux vicissitudes et aux dsquilibres de la sphre corporelle Oh ! m'exclamai-je, fixant la pauvre femme, nous n'aurons personne pour la remplacer ? Elle est pratiquement chancelante Tous les services exigent prparation, entranement, observa sensmentmon interlocuteur, et nous ne pourrons amener personne qui prenne la place d'Otavia, d'un instant l'autre. Ne peut-on supposer qu'elle devrait tre plus heureuse en tant plus utile ? demandai-je. Qui sait ? rpondit Euclides, dessein. La mdiumnit active et missionnaire n'est pas incompatible avec le bien tre et, bien entendu, toutes les personnes qui jouissent d'un
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relatif confort matriel pourraient participer d'excellentes opportunits de service dans leurs milieux de travail et d'dification ; cependant, les mes incarnes, quand elles bnficient de la tranquillit naturelle de l'existence physique, se maintiennent dans la rgion du service commun qui est propre leurs ncessits individuelles et, comme l'accomplissement du devoir avec exactitude reprsente dj un grand effort, elles dpassent rarement les frontires des obligations lgitimes, la recherche du champ divin du renoncement. Pourtant, la lutte intensive dilate les inspirations intimes. La souffrance, quand elle est associe la lumire de la foi vive, est une source cratrice d'ailes spirituelles. cette hauteur des claircissements fraternels, le compagnon sourit et observa : En formulant de telles considrations, nous ne voulons pas dire que la mdiumnit constructive doit tre l'apanage des c urs lis la douleur. Ca non. Les missions de la Spiritualit Suprieure appartiennent toutes les cratures de bonne volont. Nous exprimons peine notre conviction qu'il existe des mes, ferventes dans l'idal du Bien et de la Vrit, qui profitent des obstacles pour clairer au mieux le mont de la rdemption divine. La propritaire de la maison termina la prparation de l'humble dner, et avant que l'poux ne revienne au foyer, elle se dirigea vers sa chambre o elle avait, conformment ce qu'avait dit Euclides, l'habitude de faire ses prires prparatoires. Euclides positionna Dionisio ct d'elle et, pendant que le mdium se concentrait en prire, le dlicat ami lui appliqua des passes magntiques, fortifiant les nerfs des viscres et lui administrant, ce que je pus voir, de vigoureuses doses de force, non seulement dans les fibres nerveuses, mais galement dans les cellules gliales.
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Otavia demanda Jsus suffisamment d'nergie pour l'accomplissement de sa tche, sa demande silencieuse, simple et sincre, nous mouvant. Elle mdita sur la promesse que les amis spirituels avaient faite la veille concernant la communication de Dionisio nouveau-dsincarn. Elle cherchait se prparer pour le concours mdiumnique efficace, tentant d'isoler sa pense des contrarits naturelles de la matire. Peu peu, sous l'influence d'Euclides, un lien fluidique se forma, reliant le mdium au frre qui devrait se manifester. Le compagnon qui prparait le travail recommanda l'ami dsincarn de parler Otavia avec toutes ses nergies mentales, organisant l'ambiance favorable pour le service de la nuit. Dionisio commena lui parler de ses ncessits spirituelles, commentant l'esprance de se faire sentir, auprs de la famille terrestre et des anciens collgues d'apprentissage spirituel, me laissant noter que le mdium percevait sa prsence et ses paroles, sous forme de figuration et de souvenir, apparemment imaginaires, dans la sphre de la pense. J'observais, avec intrt, l'tendue de la frontire vibratoire qui nous sparait des Esprits incarns, puisque nous nous trouvant ici face une organisation mdiumnique duque, nous avions besoin de commencer le travail de communication, comme quelqu'un qui serait extrmement distant, vainquant, tout doucement, les cercles pais de la rsistance. Le singulier dialogue dura longtemps, reconnaissant qu' la fin de l'intressante conversation pralable, entre le mdium et celui qui se manifesterait, conversation qui fut pleinement oriente par le tact fraternel d'Euclides, dans tous les dtails, Otavia semblait plus accoutume avec le sujet, adhrant avec clart ce que Dionisio prtendait faire. Tout allait bien et je ne me fatiguais pas d'admirer cet inattendu service de prparation mdiumnique quand il se produisit quelque chose de trs grave. Le propritaire de la
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maison tait de retour, cassant, de manire violente, la tranquillit des vibrations dans lesquelles nous baignions. Vocifrant, peine entr, il obligea son pouse se lever subitement. L'infortun monsieur tenait de la brute, dans ses caractristiques de tyran domestique. Quelques entits railleuses et perverses constituaient son entourage. Otavia servit le dner, faisant des prodiges dans le domaine de la patience vanglique. La rfection trs simple termine, laquelle avaient particip son poux et ses deux grands enfants, la noble dame s'adressa au mari en particulier. Leonardo, comme tu le sais, j'irai la runion ce soir et je sortirai avant huit heures. Quoi ? ! s'exclama son interlocuteur, imbib de vin, caressant ses moustaches grisonnantes, madame ne peut pas sortir aujourd'hui ! Pas de sance ! Aujourd'hui, non ! Impressionn par cette attitude intempestive, je demandai Euclides, qui suivait la scne trs calmement : Et maintenant ? J'avais dj prvu cette possibilit, me rpondit-il, avec une manifeste tristesse dans le regard, et j'ai demand une de nos surs qu'elle apportt une tante du bouillant Leonardo qui intercdera en faveur de nos dsirs. Elles ne devraient pas tarder. Il s'agit d'une personne contre laquelle il se rendra sans effort. En effet, alors qu'Otavia essuyait ses larmes en silence, dbarrassant la table, ils entendirent des coups frapps la porte. Leonardo alla voir et, quelques minutes plus tard, une entit dsincarne, trs sympathique, pntrait l'intrieur, accompagnant une vieille dame l'apparence accueillante et rieuse.
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La coopratrice d'Euclides vint jusqu' nous, nous saluant, souriante. Profondment surpris face tant de travaux pour l'organisation d'un petit service consolateur, je me fis attentif quant la conversation qui se droulait parmi les incarns : Heureusement que la lutte de la journe soit enfin termine, dit la respectable dame, s'adressant au mdium, aprs l'avoir salu, je suis venue jusqu'ici pour que nous y allions ensemble. Otavia chercha dissimuler son chagrin, sourit avec effort, et rpondit : Ma bonne Georgina, aujourd'hui je ne peux pas Leonardo est indispos et souhaite se reposer plus tt. Je sais, je sais, observa la visiteuse, avec de la tendresse dans ses paroles et de la svrit dans son attitude, fixant le chef de famille. Toi, Otavia, tu as un engagement et tu ne peux y manquer ! Ensuite, elle se leva, toucha les paules de son neveu qui s'talait dans le divan, et parla avec franchise : Mon fils, que tu te rgales de plaisirs et retarde ta ralisation spirituelle par imprvoyance et mauvaise volont, je ne peux l'empcher ; mais je te prviens, quant aux devoirs de ta femme dans notre centre d'illumination, je te demande de ne pas t'interposer entre elle et les desseins suprieurs. Otavia est une personne exemplaire ; elle a tolr tes impatiences sa vie entire et dj apport ton esprit de pre deux fils, rigoureusement duqus en intelligence et en cur. Ne lui interdit pas, maintenant, le service divin. Je pourrais m'insurger contre toi, l'induisant rsister, mais je prfre t'aviser que ton action contre le bien ne restera pas impunie.
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Je vis que les paroles de la vnrable dame taient mises conjointement de grands jets d'nergie magntique qui enveloppaient Leonardo, l'obligeant avoir un meilleur raisonnement. Il mdita quelques instants et rpondit, vaincu : Otavia peut y aller, quand elle le veut, ds qu'elle soit en ta compagnie. La vielle dame le remercia, l'incitant l'tude des questions de la Spiritualit, et, quand les deux femmes se disposaient prendre le chemin du groupe d'tudes, Alexandre arriva, de retour, afin de nous accompagner son tour. Je me rendis compte que l'instructeur nota tout de suite l'tat d'abattement du mdium, percevant les difficults qui s'opposaient la communication de Dionisio qui avait t promise. Mais, loin de se rfrer ses avertissements de la veille, il tait, maintenant, celui qui se montrait le plus optimiste, stimulant, ce que je pus noter, l'enthousiasme d'Euclides au service du bien. Nous atteignmes le vaste salon de cette officine de la spiritualit alors quil manquait prcisment un quart d'heure avant huit heures. Comme toujours, les travailleurs de notre plan taient extrmement nombreux, occups aux multiples travaux d'assistance, de prparation et de vigilance. Pendant que quelques amis anxieux et la famille de Dionisio, constitue de son pouse et de ses enfants, attendaient sa communication, notre effort tait trs grand pour amliorer la disposition rceptive d'Otavia. Alexandre, comme d'autres reprises, se surpassait en donnant l'exemple de la coopration saine. Il dcida que quelques-uns de nos collaborateurs aideraient le systme endocrinien, de manire gnrale, et qu'ils metterraient
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disposition leurs meilleurs recours afin de ramener immdiatement la normale les fonctions du foie, un quilibre dtermin s'tablissant pour l'estomac et les intestins, en raison des ncessits du moment, pour que l'appareil mdiumnique puisse fonctionner avec toute l'harmonie possible. vingt heures, la petite assemble des frres incarns runie, le service fut commenc par une mouvante prire du compagnon qui dirigeait le centre. Profitant du secours magntique qui lui tait offert, le mdium se sentait franchement plus fort. Une fois encore, je contemplais, admiratif, le phnomne lumineux de l'piphyse et j'accompagnais le prcieux travail d'Alexandre dans la technique de la prparation mdiumnique, observant que l'infatigable instructeur se tenait plus attentif dans la tche de soutien toutes les cellules du cortex crbral, aux lments du centre du langage et aux parties et muscles du centre de la parole. La prire termine et l'quilibre vibratoire install, avec la coopration de nombreux serviteurs de notre plan, Otavia fut loigne avec attention du vhicule physique, de manire partielle, s'approchant de Dionisio qui, partiellement aussi, commena utiliser les possibilits du mdium. Otavia se tenait une distance rduite, mais avec le pouvoir de reprendre son corps n'importe quel moment sur une impulsion propre, gardant une conscience relative de ce qui tait en train de se passer, pendant que Dionisio parvenait parler, de lui-mme, mobilisant, cependant, des potentiels qui ne lui appartenaient pas et qu'il devait utiliser avec prcaution, sous le contrle de la propritaire lgitime et avec la vigilance affectueuse des amis et bienfaiteurs qui surveillaient du regard son expression, de manire le maintenir en bonne position d'quilibre motionnel. Je reconnus que le processus d'incorporation commun tait pratiquement identique celui de la greffe d'un arbre fruitier. La plante incon-
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nue rvle ses caractristiques et offre ses fruits particuliers, mais l'arbre greff ne perd pas sa personnalit et continue produire selon sa vitalit propre. Ici aussi, Dionisio tait un lment qui adhrait aux facults d'Otavia, les utilisant dans la production de valeurs spirituelles qui lui taient propres, mais naturellement subordonn au mdium, sans la croissance mentale, la force et la rceptivit, duquel il ne pourrait rvler son propre caractre devant les assistants. C'est pour cela mme que, logiquement, il n'tait pas possible d'isoler compltement l'influence d'Otavia, vigilante. L'habitation physique tait son temple qu'il tait urgent de dfendre contre toute expression dsquilibrante, et aucun d'entre-nous, les dsincarns prsents, n'avait le droit d'exiger de sa part un plus grand loignement, vu qu'il lui revenait de garder ses potentiels physiologiques et de les prserver contre le mal, prs de nous autres, ou distance de notre assistance affectueuse. Notre atmosphre d'harmonie, pourtant, ne parvenait pas calmer l'attente perturbante des compagnons incarns. Parmi nous, le contrle, la discipline, l'auto-contrle prvalaient ; parmi eux, le dsquilibre et l'inquitude soufflaient. Ils exigeaient un Dionisio-homme par la bouche d'Otavia, mais notre plan leur imposait un Dionisio-esprit, par les expressions du mdium. La famille humaine attendait le pre mu et encore soumis aux passions peu constructives, mais nous aidions notre frre pour que son me se maintienne calme et ennoblie, pour le propre bnfice des membres de la famille terrestre. Il parlait, en proie une forte motion, mais Alexandre et Euclides, s'occupant respectivement de lui et de l'intermdiaire, surveillaient ses attitudes et paroles, pour qu'il ne se manifeste que sur les sujets ncessaires l'dification de tous, le responsabilisant pour toutes les images
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mentales nocives que ses paroles creraient dans le cerveau et dans le cur des personnes prsentes. De ce point de vue, Dionisio se comporta bien, sur tous les points du message qu'il transmit, avec une admirable dignit spirituelle, faisant, par ailleurs, de vritables prodiges de discipline intrieure pour faire taire certaines situations familiales et retenir les larmes contenues dans son cur. Aprs avoir parl presque quarante minutes, s'adressant sa famille et ses collgues, Dionisio leur dit au revoir, rptant avec motion la touchante prire de remerciements qu'Alexandre lui dictait. Notre concours s'tait droul dans la plus absolue harmonie. Notre frre offrit les possibles lments d'identification personnelle, mais la petite assemble ne reut pas ce prsent avec le srieux dsir. La concentration mentale interrompue avec la clture, les apprciations commencrent, rvlant que quatre cinquimes des assistants n'acceptaient pas pour vridique la manifestation. Seule l'pouse de Dionisio et quelques rares amis reconnurent, effectivement, sa parole vive et vibrante. Ses propres enfants s'enfermrent dans le camp du doute et de la ngation. Interpell par un des compagnons, le plus g dit : Impossible. Ca ne peut pas tre mon pre. Si celui qui s'est communiqu avait t Dionisio, il aurait naturellement comment notre situation familiale si difficile L'autre des fils ajouta, lgrement : Je ne crois pas pareille manifestation. Si c'tait papa, il aurait rpondu aux questions que je me posais intrieurement. Est-il possible que dans l'autre monde les parents ne se souviennent plus de l'affection due leurs enfants ?
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Dans le groupe en conversation, form dans un coin de la salle, les insinuations mdisantes commencrent. Seule la veuve et trois frres en idal se tenaient auprs du mdium, encourageant son esprit de service au travers de paroles et de penses de comprhension et de joie. Dans l'attroupement o les fils exprimaient leurs ingrates impressions, un ami, frapp de scientisme, affirmait, solennellement : Nous ne pouvons croire la prtendue incorporation de Dionisio. Otavia connat tous les dtails de sa vie passe, elle reste presque tous les jours en contact avec la famille et l'Esprit communicant n'a rvl aucune particularit par laquelle il pourrait tre identifi. Et aprs avoir fait tomber la cendre de sa cigarette dans un petit vase, proximit, il ajouta, mordant : Le problme de la mdiumnit est une question trs grave dans la Doctrine; l'animisme est une mauvaise herbe qu'il y a de partout. Notre change avec le plan invisible est plein de lamentables tromperies. Un des garons prsents carquilla les yeux et demanda subitement : Vous considrez donc Otavia capable de nous tromper ? Non, pas consciemment, dit le scientifique avec un sourire suprieur, cependant, inconsciemment, oui. La majorit des mdiums est victime de ses propres garements motionnels. Les personnes qui se manifestent, en rgle gnrale, reprsentent des crations mentales des sensitifs. J'ai patiemment tudi le sujet pour ne pas tomber, comme cela arrive beaucoup de personnes, dans des conclusions fantastiques. Il faut fuir le ridicule, mes amis.
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Continuant sourire, sarcastique, il accentua, triomphant : Les mersions du subconscient dans les hypnoses profondes arrivent faire perdre le nord aux plus valeureux chercheurs. Et, comme si les mots compliqus et les prcieuses rfrences reprsentaient la dernire solution du sujet, il poursuivit avec emphase : Afin de corriger les ddoublements de l'imagination dans le Spiritisme, on a cr la Mtapsychique pour diriger nos recherches intellectuelles et nous ne devons pas oublier que Richet lui-mme est mort en doutant. Les dizaines d'annes conscutives d'tude systmatique des phnomnes ne lui suffirent pas. Les matrialisations ne lui donnrent pas la certitude de la survivance. Alors La petite assemble coutait son importante dissertation comme si elle coutait un oracle infaillible. Dans un autre coin du salon, le mme sujet tait discrtement discut. Je ne crois pas la vracit de la manifestation, affirmait, voix basse, une femme relativement jeune, s'adressant son mari ainsi qu' des amies. En fin de compte, la communication a prim par sa banalit Rien de nouveau. Pour moi, les paroles d'Otavia viennent d'elle-mme. Je n'ai senti aucun signe concluant concernant la prsence de notre vieil ami. La sphre des dsincarns serait bien inintressante si on ne donne, ceux qui nous prcdent, que les frivolits relates par le suppos Dionisio. Peut-tre y a-t-il eu une quelconque perturbation, dit l'poux de la mme femme. Nous ne sommes pas libres des mystifications du plan invisible Le groupe touffa un rire franc.
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Je n'avais jamais senti autant de dception qu'en cet instant o j'examinais le processus d'incorporation mdiumnique. Personne ici ne mditait sur les difficults qu'Euclides, le bon cooprateur spirituel, avait d affronter pour apporter la maison le confort de cette nuit. Personne ne mditait sur la lutte que l'vnement reprsentait pour le mdium lui-mme, intress servir avec amour dans la cause du bien. Les compagnons incarns se sentaient absolument crditeurs de tout. Les bienfaiteurs spirituels, dans l'apprciation des personnes prsentes, ne dpassaient pas du niveau de serviteurs de leurs caprices revenant d'OutreTombe pour seulement rpondre leur got des nouveauts. de rarissimes exceptions, personne ne pensa la consolation, l'dification, au profit de l'exprience obtenue. l'inverse des remerciements, de l'observation dificatrice, on cultivait la mfiance et la mdisance. Alexandre se rendit compte qu'Euclides accompagnait la scne avec un juste dsappointement, aggrav par les mises en garde de la veille ; mais, pratiquant son culte d'amour et de gentillesse, l'instructeur lui recommanda de s'loigner, confiant ses soins l'entit qui s'tait communiqu et qui devait repartir, sans perte de temps, son lieu d'origine. L'instructeur s'approcha de moi, comprenant mon effarement et dit : Ne vous tonnez pas, Andr. Nos frres incarns souffrent de limitations compliques. Affichant une physionomie confiante et souriante, il accentua : De plus, comme vous l'observez, la majorit a le cerveau hypertrophi et le c ur rduit. Dune manire gnrale, nos amis de la Surface critiquent en excs et
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ressentent peu ; ils apprcient dtre compris des autres ; toutefois, ils se disposent rarement les comprendre euxmmes Mais le travail est une concession du Seigneur et nous devons avoir confiance en la Providence du Pre, travaillant toujours pour le meilleur. Ensuite, il fit quelques recommandations certains amis qui resteraient dans la tente de ralisation spirituelle et dit : Allons-y. En nous loignant, un homme, prs de la porte, disait au directeur des services : Nous avons tous le droit de douter. Je n'entendis pas la rponse de l'interlocuteur incarn, mais Alexandre observa, avec l'expression physionomique d'un pre optimiste et bienveillant : Presque toutes les personnes terrestres, qui prtendent cooprer avec nous, se sentent le droit de douter. Il est trs rare de voir surgir un compagnon qui se sente le devoir d'aider.
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Oui, dit la mre angoisse, s'essuyant les yeux, j'ai dj recouru plusieurs amis qui collaborent dans l'atelier des travaux spirituels o je connais votre action en tant qu'orienteur, et tous sont disposs me prter leur concours fraternel. Avez-vous notez en Marinho des signaux vidents de transformation intrieure ? demanda Alexandre. Elle rpondit par un geste affirmatif, de la tte et poursuivit : Il y a plus de dix ans que je cherche le dissuader de suivre le mauvais chemin, l'influenant de manire indirecte. plus d'une reprise, je l'ai dj conduit en des situations d'claircissement et d'illumination, sans rsultat, comme vous le savez. Maintenant, pourtant, j'ai observ quelque chose de modifi dans ses dispositions. Il ne ressent plus le mme enthousiasme recevoir les suggestions malignes de rvolte et de dsespoir des malheureux compagnons. Il ressent un inexprimable chagrin dans la position de dsquilibre et, parfois, j'ai eu la satisfaction de le conduire la prire solitaire, sans pour autant russir le tirer du fond de la rvolte. La vnrable entit fit une courte pause dans la conversation, continuant sur un ton de supplique : Qui sait, peut-tre que le divin instant de la lumire divine est arriv pour lui ? Je souffre beaucoup pour ce pauvre fils, dtourn du droit chemin, et il est possible que le Seigneur me concde, prsent, la grce de le faire revenir sur le sentier du bien C'est cette fin que je rassemble mes sentiments les plus purs. Ensuite, fixant le mentor, avec un trange clat dans les yeux, elle implora : Oh ! Alexandre, je compte sur votre appui dcisif ! J'ai besoin de travailler pour Marinho, dont l'infortune me
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fait me sentir, jusqu' un certain point, coupable, et je vous confesse, mon ami, que je me sens fatigue, en proie un profond puisement spirituel ! Je vous comprends, s'exclama l'interlocuteur, mu, la lutte incessante pour arracher un c ur aim, prisonnier des tnbres, peut puiser n'importe lequel d'entre-nous. Mais soyez calme. Si Marinho se trouve maintenant ennuy face aux compagnons du criminel cart, alors il sera facile d'aider son esprit, le replaant en direction du chemin de la vritable lvation. Si il n'en tait pas ainsi, je ne me lancerais pas dans le concours actif. Ayez confiance en notre tche et faisons pour lui tout ce qui est la porte de nos possibilits. Tout est prt en ce qui concerne les prparatifs ? Oui, rpondit la respectable mre dsincarne, quelques amis m'aideront l'apporter, pendant que d'autres se chargeront d'aider Otavia, conduisant convenablement le sujet, dans le groupe. Trs bien, conclut Alexandre, attentionn, la nuit choisie, je serai prsent, cooprant en sa faveur, autant qu'il sera possible. Aprs d'mouvants remerciements, nous nous retrouvions nouvellement seuls. Pourquoi l'orientation spirituelle parmi les incarns ? demandai-je. Une telle mesure est-elle obligatoire dans un travail de ce genre ? Non, expliqua mon instructeur, ce n'est pas une mesure indispensable. Nous avons plusieurs groupements de serviteurs de notre plan, dvous exclusivement ce genre d'aide. Les activits de rgnration dans notre colonie sont pleines d'instituts consacrs la charit fraternelle, dans le secteur d'illumination des gars. Les postes de secours et les organisations d'urgence, dans les divers dpartements de nos sphres d'action, comportent des
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centres avancs du mme ordre. Pourtant, dans certains cas, la coopration du magntisme humain peut influer plus intensment pour le bnfice des ncessiteux qui se trouvent captifs des zones de sensation, la Surface du Monde. Malgr tout, mme dans ce cas, la collaboration des amis terrestres, bien qu'elle soit apprciable, ne constitue pas un facteur absolu et indispensable ; mais, quand cela est possible et utile, nous profitons du concours des mdiums et des orienteurs humains, non seulement pour faciliter le succs de la solution dsire, mais aussi pour rendre disponible des enseignements vivants aux compagnons envelopps dans la chair, rveillant leur cur la spiritualit. Le mentor fit un sourire et continua : En aidant les entits dsquilibres, ils s'aideront eux mme ; clairant, ils finiront galement par tre clairs. Satisfait par les lucidations reues, je me mis considrer le cas personnel de la douce entit qui nous avait rendu visite. Pourquoi un Esprit illumin s'investirait dans des services conscutifs pour quelqu'un qui se complaisait dans les ombres ? Serait-il juste d'enchaner des c urs maternels des fils impnitents ? L'orienteur vint la rencontre de mes interrogations, expliquant : L'amie dvoue qui nous a rendu visite est une pauvre mre en lutte depuis la mort physique. qui se rfre-t-elle dans sa demande d'intercession ? demandai-je. un fils qui fut prtre la Surface. Prtre ? dis-je, profondment surpris. Oui, rpondit Alexandre. Les carts des mes qui reurent des tches de nature religieuse sont toujours plus
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graves. Il existe des prtres qui, contrairement toutes les attentes de notre plan, se livrent compltement au sens littral des enseignements de la foi. Ils reoivent des titres sacerdotaux, comme les mdecins sans amour dans leur travail de gurison, ou comme les avocats sans aucune espce de dvouement pour le droit. Ils apprcient les intrts immdiats, requirent les honneurs humains et, l'existence transitoire termine, ils se trouvent en de douloureux checs de la conscience. Ainsi, habitus aux encens des autels et la soumission des mes incarnes, ils ne reconnaissent pas, dans la majorit des cas, la chute elle-mme et prfrent s'emmurer dans la rvolte lamentable qui les transforme en gnies des ombres. Sur ce point, insista l'orienteur, modifiant l'inflexion de sa voix, nous devons reconnatre que pareille condition, de ce ct de la vie, est celle de tous les hommes et femmes, l'intelligence remarquable, avec les qualits suprieurs de la culture terrestre, mais dtourns du vritable chemin de l'lvation morale. Communment, les personnes les plus sensibles et cultives crent un monde qui leur est particulier et esprent se drober la loi du tmoignage dans le champ des vertus difiantes. Accoutumes l'acquisition facile des avantages conventionnels de la Surface, ils prtendent rsoudre, aprs la perte du corps physique, les problmes spirituels, par le mme processus et trouvant seulement la Loi qui fait recevoir chacun selon ses uvres, ils n'est pas rare qu'ils aggravent leur situation, s'enfermant dans l'obscur pays du dsespoir, o se runissent les innombrables compagnies de la mme espce. Parmi les cratures de cet ordre, le pourcentage lev des ministres des multiples religions prdomine. Nous rfrant seulement ceux des coles chrtiennes, nous remarquons que la majorit ne place pas ses penses dans l'exemple du Matre Divin lui-mme. Ils ferment yeux et oreilles aux sacrifices apostoliques. Simon Pierre, Jean l'Evangliste, Paul de Tarse, reprsentent pour eux des
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figures excessivement lointaines. Ils s'attachent aux dcisions purement conventionnelles des conciles, tudient peine les livres ecclsiastiques et veulent rsoudre toutes les questions transcendantales de l'me au travers de programmes absurdes de domination par le culte extrieur. Ils rigent des basiliques somptueuses, omettant le temple vivant de l'esprit lui-mme ; ils rendent hommage au Seigneur comme les orgueilleux romains rvraient la statue de Jupiter, essayant de subordonner le pouvoir cleste par la grandeur matrielle des offrandes. Mais alors ! ils oublient le ur humain, mprisent l'esprit d'humanit, ignorent les c afflictions du peuple qu'ils ont t envoys servir. Et aveugles quant leurs garements, ils attendent encore un Ciel fantastique qui intronisera la vanit criminelle et l'oisivet cruelle. Alexandre, ce point des explications, comme si il tait appel des mditations plus profondes, resta silencieux pendant quelques instants, continuant ensuite : Pour ceux-l, Andr, la mort du corps est un vnement terrible. Quelques-uns affrontent, courageux, la dsillusion ncessaire et profitable. Mais la majorit, fuyant le douloureux processus de radaptation la ralit, se prcipite dans les domaines infrieurs du dsaccord prsomptueux, organisant de dangereux groupes d'mes rebelles contre lesquels nous devons notre tour lutter Presque toutes les religions parlent de l'enfer des peines angoissantes et horribles, o les condamns subissent des tortures ternelles. Toutefois, ceux qui enseignent la vrit de la chute de la conscience l'intrieur de nous-mmes sont rares, prchant que le plan infernal et l'expression diabolique trouvent leur source dans la sphre infrieure de nos propres mes.
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L'orienteur ami fit une nouvelle pause et, aprs avoir rflchi intrieurement, pendant quelques instants, il considra : Vous comprenez Ceux qui chutent par ignorance acceptent avec joie la rectification, ds qu'ils se maintiennent dans le camp de la bonne volont sincre. Ceux qui se prcipitent dans le dsquilibre, rpondant des suggestions de l'orgueil, affrontent une grande difficult pour appliquer la rectification en eux-mmes. Ils ont besoin d'difier un plus grand patrimoine d'humanit avant de russir la restauration indispensable. Observant que le mentor restait nouveau silencieux, je demandai : Mais si l'erreur volontaire appartient au prtre, dans le cas en tude, comment expliquer le sacrifice maternel ? Alexandra n'hsita pas. Il y a des renoncement sublimes, en notre plan, s'exclama-t-il, sensibilis, dans lesquels existent des compagnons qui se sacrifient pour d'autres, au travers de trs nombreuses annes ; mais, dans le processus que nous analysons, notre amie a sa part de culpabilit. En qualit de mre, elle a voulu forcer la tendance de son jeune fils. En ralit, il renaissait pour une tche leve dans le domaine de la philosophie spiritualiste ; mais en aucune manire il se trouvait prpar pour le poste de conducteur des mes. Cependant, sa mre l'obligea accepter l'entre au sminaire, violant son idal et elle collabora indirectement ce que son orgueil soit excessivement accentu. Interprtant ses tendances la philosophie difiante comme procdant de sa vocation sacerdotale, il lui fut impos l'habit des Jsuites, qu'il dshonora par une vanit excessive. Il est clair que notres ur tait anime des plus saintes intentions ; toutefois, elle se sent le devoir de partager les souffrances de son
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fils, souffrances, d'ailleurs, qu'il n'est mme pas encore arriv ressentir dans toute leur tendue, en raison de la crote d'insensibilit dont la rvolte a recouvert son me gare. Parce qu'Alexandre fit une pause plus longue, je demandai : Mais si le fils a t conduit une situation difficile, pour laquelle il ne se trouvait pas convenablement prpar, sa culpabilit serait donc si grande ? L'instructeur sourit face mes argumentations ritres et m'claira : La mre commit une erreur par imprvoyance, il a chou par les abus criminels, dans une opportunit de service sacr. Quelqu'un peut nous ouvrir la porte d'un chteau, par excs d'amiti, mais, parce que nous avons obtenu pareille facilit, cela ne veut pas dire que nous sommes exempts de la culpabilit dans le cas o nous viendrions msestimer le cadeau, dtruisant les trsors placs sous nos yeux. Cest pour cela que la douce mre est en train d'effectuer la rectification amoureuse d'une erreur pendant que le malheureux fils expiera des fautes graves. Cette explication termina la conversation concernant ce sujet. La nuit qui avait t fixe auparavant, j'accompagnai le petit groupe qui allait chercher Marinho pour l'aide spirituel. Notre expdition rduite se constituait de seulement quatre entits : Alexandre, la mre dsincarne, un compagnon de travail et moi. Avec une grande surprise, j'appris que notre compagnon, rpondant au nom de Necsio, travaillerait en qualit d'interprte auprs du malheureux prtre. Necsio avait t galement un prtre militant et il se maintenait dans un niveau vibratoire accessible la perception des amis d'ordre infrieur. Marinho ne nous
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verrait pas, selon ce que m'informa Alexandre, mais il percevrait l'ex-collgue, il entrerait en contact avec lui et recevrait nos suggestions par l'intermdiaire du nouveau collaborateur. Admirant la sagesse qui prside de tels travaux de coopration fraternelle, je suivis avec attention le groupe qui se dirigeait vers une glise de construction antique. Si j'avais encore t dans la chair, peut-tre que la situation qui s'offrait mon regard aurait rveill de terribles sensations de terreur en mon esprit, mais prsent, la condition de dsincarn m'imposait la discipline des motions. Le temple tait rempli de figures patibulaires. D'innombrables entits des plans infrieurs s'assemblaient ici, cultivant, au-del de la mort, les mmes ides du plus petit effort dans le domaine de l'dification religieuse. Quelques prtres, envelopps en de noirs vtements, demeuraient galement au pied des autels, pendant que l'un d'eux, qui semblait exercer la fonction de chef, commentait, depuis un pupitre, le pouvoir de l'glise exclusiviste laquelle ils appartenaient, exposant avec une extrme subtilit les nouvelles thories sur le ciel et la bonne aventure. Stupfait, j'coutai la parole amie d'Alexandre, qui m'expliqua, gentiment : Ne soyez pas surpris. Les dsesprs et les paresseux se runissent aussi, aprs la transition de la mort physique, selon les tendances qui leurs sont particulires. Comme il en va avec les congrgations de cratures rebelles, la Surface Plantaire, les plus intelligents et les plus sagaces assument la direction. De nombreux actes mauvais sont pratiqus par ces malheureux, inconsciemment Oh ! me suis-je exclam avec surprise. Comment peuvent-ils lever l'ignorance jusqu' ce point ? Qui pourrait croire la scne que nous observons ? Si ce sont des cra-
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tures informes quant la vrit, pour quel motif s'adonnent-elles encore la pratique du mal ? Il s'agit d'une action malfique inconsciente claira le bienveillant Alexandre. Mais, rpondis-je, sidr, par quel non-sens les mes conscientes de la distance qui les spare de la chair ne se rendent la loi du bien ? L'instructeur sourit et dit humblement : Dans l'Humanit incarne elle-mme, vous rencontrerez des phnomnes identiques. Plus de mille annes passes sous les enseignements du Christ, avec l'ample vision des sacrifices du Matre et de ceux qui continurent sa tche, conscients de la leon de la Mangeoire et de la Croix, investis dans la possession des trsors vangliques, les hommes se sont lancs dans les guerres que lon qualifia de saintes, s'exterminent les uns les autres au nom de Jsus, ils institurent les tribunaux de l'Inquisition pleins de supplices, o des personnes de toutes les conditions sociales ont t tourmentes, par milliers, au nom de la Charit de Notre Seigneur. Comme vous le voyez, l'ignorance est ancienne et il n'y a qu'un simple changement d'habillement que la mort physique impose sans modifier le c ur des mes. Nous n'avons pas de cieux automatiques , nous avons des ralits. Sans dissimuler ma stupeur, je questionnai nouveau : Mais comment vivent ces cratures infortunes ? Obissent-elles des organisations qui leur sont propres ? possdent-elles des systmes spciaux ? La majorit est ici constitue d'entits dsincarnes, en situation de parasitisme, dit l'instructeur. Elles psent naturellement sur l'conomie psychique des personnes auxquelles elles s'unissent et dans l'atmosphre des foyers qui les accueillent. Ne croyez pas, toutefois, l'inexistence d'or-
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ganisations dans les zones infrieures. Elles existent, et en grand nombre, malgr les ascendances d'orgueil et de rbellion qui inspirent leurs fondations. En pareils regroupements, les gnes de la perversion dlibre dominent. Ici, sous nos yeux, nous n'avons qu'une assemble d'mes souffrantes et dsorientes. Vous ne connaissez pas encore les antres du mal, dans ce qu'ils reprsentent vritablement. Et, dans un geste expressif, il ajouta : Nous ne vivons pas en paix avec ces foyers de malice organise. Il nous appartient de lutter contre eux, jusqu' la victoire complte du bien. Une fois encore, je sentis l'tendue et la porte des services qui attendent les loyaux serviteurs de Jsus, aprs la mort du corps physique. J'coutais avec intrt la prche du dirigent dsincarn quand le nouveau cooprateur qui nous accompagnait fit un lger signal une certaine distance, cherchant ne pas s'immiscer dans la multitude, du fait qu'il tait visible pour les Esprits prsents, signal auquel Alexandre rpondit immdiatement, suivi de la mre afflige, et de moi. Le compagnon avait localis Marinho et nous appelait au travail. Dans un recoin obscur d'une des vieilles dpendances du temple, la pauvre entit se tenait en mditation. L'affectueuse mre s'approcha et lui caressa le front. Seulement, l'infortun fils, comme cela se produit avec la majorit des hommes terrestres face l'influence des mes suprieures, ne sentit peine qu'une vague joie au fond du c ur. Toutefois, il aperut notre nouvel ami avec lequel s'tablit un intressant dialogue. Peu aprs avoir reu son affectueux salut, Marinho demanda, surpris :
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Tu as t prtre aussi ? Oui, rpondit Necsio, avec sympathie. Appartiens-tu aux soumis ou aux rsistants ? interrogea Marinho, avec quelque chose d'ironique, laissant comprendre que par soumis, il entendait tous les compagnons cultivateurs de l'humilit vanglique et par rsistants, tous ceux qui, ne trouvant pas la ralit spirituelle, selon les fausses promesses du culte extrieur, se trouvaient livrs au tracas ingrat de la rvolte et du dsespoir. J'appartiens au groupe de la bonne volont, rpondit Necsio, avec intelligence. Incapable de percevoir notre prsence son ct, Marinho fixa notre compagnon avec sarcasme et tristesse, et demanda : Que me veux-tu ? J'ai su, mon ami, expliqua son interlocuteur, avec motion, que tu ressentais certaines difficults intrieures que j'ai galement souffertes. La difficult pour reconnatre le bien et la lassitude de la permanence dans le mal, la prsence des tres aims et l'ennui des compagnies infrieures, reprsenta pour moi des souffrances normes. Pendant que l'expression physionomique du triste prtre changeait, Necsio continua : Il est bien amer de reconnatre l'impossibilit de vivre sans esprance, conservant, en mme temps, le dsenchantement de vivre. Oh ! oui, ce n'est que vrai ! s'exclama l'interlocuteur, mu par l'observation. Et pourquoi ne travaillerions-nous pas contre cela ? Mais, comment ? interrogea Marinho, avec une inflexion douloureuse. Ils nous promirent sur la Terre
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un ciel ouvert nos titres et la mort nous a rvl des situations franchement opposes. N'administrions-nous pas les sacrements, n'avions-nous pas t revtus du pouvoir ? Ils nous confirent des dominations et nous imposent ici des humiliations angoissantes qui demander de l'aide ? Maintenant, se rebeller est un devoir. Je notai que notre collaborateur se prparait rpondre avec une argumentation solide, d'essence vanglique, lui parlant des vanits terrestres des interprtations arbitraires de l'homme dans le domaine des lois divines, mais avant que Necsio ne puisse imprimer la conversation une quelconque apparence de dbat, Alexandre le prvint avec bienveillance : Ne discute pas. L'interpell modifia sa disposition et considra, avec affabilit : Oui, mon ami, chaque conscience a ses luttes et ses problmes qui lui sont propres. Je ne viens pas dbattre de ta rnovation obligatoire. Charg par quelques amis qui s'intressent ton bien-tre, en des plans plus levs, je viens t'inviter une runion. Dsireront-ils, par hasard, changer le cours de mon chemin, comme ils l'ont dj tent ? demanda Marinho, curieux. Naturellement, ils ont t aviss de ton nouvel tat intrieur, exposa Necsio, dcid, et peut-tre prtendent-ils t'offrir de nouvelles opportnits. Qui sait ? L'interlocuteur pensa pendant quelques minutes et se remit poser des questions quant ses possibles bienfaiteurs. Notre compagnon, cependant, l'informa avec srnit : Nous ne disposons pas de temps suffisant pour de nombreuses explications. Je crois que comme il en a t avec
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moi, tu en retireras un trs grand bnfice. Toutefois, si tu souhaites tenter une solution pour ton cas, nous ne pouvons perdre une minute. Il tait visible que Marinho pntrait le sombre terrain de l'indcision ; par ailleurs, sa mre dsincarne l'embrassa avec plus de tendresse, lui demandant mentalement qu'il accompagnt le messager, sans hsitation. Empch d'offrir la moindre rsistance la vigoureuse imposition de l'amour maternel, il s'exclama, rsolu : Allons-y ! Necsio lui tendit un bras fraternel et nous nous retirmes, en hte, par une des petites portes latrales. En quelques minutes, nous pntrions l'enceinte familire de prires et de travaux spirituels. Je vis de nombreux serviteurs de notre sphre se maintenant par les mains, formant une chane protectrice autour de la table consacre aux services de la nuit. La scne tait pour moi une nouveaut. Mais Alexandre m'expliqua, discrtement : Il s'agit d'une prison magntique ncessaire pour l'efficacit de notre tche d'orientation spirituelle. Sans ce rseau de forces positives, qui opre la vigilance indispensable, nous n'aurions pas les moyens de contenir les entits perverses et rcalcitrantes. Toutefois, l'instructeur me fit percevoir que le moment n'tait pas la conversation et, aidant Necsio, il plaa Marinho l'intrieur du cercle magntique o ma grande surprise je vis la prsence de plusieurs dsincarns souffrants, amens par d'autres petits groupes d'amis spirituels et qui, leur tour, attendaient l'opportunit de l'orientation.
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Sentant prsent l'ambiance dans laquelle il se trouvait, Marinho voulut reculer, mais ne le put pas. La frontire vibratoire tablie par nos collaborateurs, une distance rduite de la table de fraternit, l'empchait de fuir. C'est une tromperie ! clama-t-il, rvolt. Calme-toi ! lui rpondit Necsio, sans se troubler. Tu gagneras un grand soulagement. Attends ! Tu pourras laisser libre cours toutes tes peines et couter la parole compatissante d'un orienteur chrtien, encore incarn. Et ensuite, qui sait ? peut-tre pourras-tu voir quelqu'un qui t'es cher, qui se trouve dans des zones plus leves, attendre que tu te fortifies et que tu t'illumines Je ne veux pas ! Je ne veux pas ! vocifrait le malheureux. Connais tu la vrit, mon ami ? demanda notre compagnon, avec une inflexion de tendresse. Pourras-tu deviner la provenance du secours d'aujourd'hui ? Parviendrastu te souvenir de qui m'a envoy ta rencontre ? Le prtre dsincarn fixa sur lui des yeux tourments l'expression terrible. Mais Necsio, sans perdre son calme, dit, aprs une longue pause : Ta mre ! Marinho cacha son visage dans ses mains et clata en sanglots angoisss. Pendant ce temps, second par plusieurs auxiliaires, Alexandre apportait l'organisme d'Otavia le maximum de concours fraternel, au moyen d'abondants recours magntiques. Je compris que, si pour les phnomnes d'change avec les dsincarns clairs l'aide de notre plan dans le domaine mdiumnique tait ncessaire, dans le cas prsent, cette coopration devrait tre bien plus grande en raison de la douloureuse et regrettable situation de ceux qui se mani-
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festaient. Avec succs, le mdium recevait les plus vastes recours magntiques pour l'excution de sa tche. Quelques minutes plus tard, des mesures taient prises pour l'incorporation de Marinho qui s'empara de l'intermdiaire en proie une forte agitation. Otavia, provisoirement dlie de ses vhicules physiques, se maintenait prsent avec quelque chose de confus, du fait de se trouver environne de fluides dsquilibrs, ne montrant pas la mme lucidit que nous lui avions observ antrieurement ; toutefois, l'assistance qu'elle recevait des amis de notre plan tait beaucoup plus importante. Un instructeur de haute condition hirarchique prit la place d'Alexandre auprs du mdium, mon orienteur se mettant inspirer directement le collaborateur incarn qui dirigeait la runion. Pendant que cela se produisait, plusieurs aides du service recueillirent les forces mentales mises par les frres prsents, y compris celles qui s'chappaient abondamment de l'organisme mdiumnique, ce qui, bien que n'tant pas une nouveaut, me surpris par les caractristiques diffrentes d'avec le travail qui tait effectu. Je ne pus me contenir et interpellai un ami en activit dans ce secteur. Ce matriel, m'expliqua-t-il, avec bont, reprsente de vigoureux recours modelables afin que les bienfaiteurs de notre sphre se fassent visibles pour les frres perturbs et affligs ou pour matrialiser provisoirement certaines images ou situations, indispensables au ravivage de l'motion et de la confiance chez les mes malheureuses. Avec les rayons et les nergies aux expressions varies, mis par l'homme incarn, nous pouvons effectuer certains services d'importance pour tous ceux qui se trouvent prisonniers dans le niveau vibratoire de l'homme commun, malgr le fait qu'ils soient loigns du corps physique.
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Je compris l'explication, reconnaissant que si il est possible d'effectuer une session de matrialisation pour les compagnons incarns, dans un autre sens, la mme tche peut tre faite pour des frres dsincarns, de condition infrieure. Admirant l'excellence et l'amplitude des activits des deux orienteurs, je fixai mon attention sur la conversation qui s'tablit entre Marinho, incorpor en Otavia, et l'orienteur humain, dirig intuitivement par Alexandre. Au dbut, le prtre dmontrait un immense dsespoir et prononait des mots forts qui dnonaient sa rbellion. L'interlocuteur, malgr tout, lui parlait avec une srnit chrtienne, lui rvlant la supriorit de l'vangile vcu sur l'vangile interprt. une certaine hauteur des claircissements, je perus qu'Alexandre appelait lui un des cooprateurs qui manipulaient les fluides et les forces recueillis dans la salle et lui demanda d'aider la mre de Marinho se rendre visible ses yeux. Je notai que la dame dsincarne, avec l'aide dautres amis, avait immdiatement rpondu, tandis qu'Alexandre, abandonnant pour un instant son poste auprs de l'orienteur, appliqua des passes magntiques sur la rgion de la vision de notre frre qui se manifestait, me laissant alors comprendre que se trouvaient ici d'intressants principes de coopration. La mre aimante s'tait rsigne se laisser entourer de vibrations plus grossires, pour quelques minutes, pendant que le fils lverait sa perception visuelle jusqu'au plus haut niveau sa porte, afin qu'ils puissent effectuer des retrouvailles temporaire aux consquences bnfiques pour lui. Alexandre revint se poster aux cts du dirigeant et j'entendis avec surprise l'ami incarn dfier Marinho exaspr, agissant clairement par intuition, sa voix brlant de sincrit dans le ministre de l'amour fraternel :
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Observe autour de toi, mon frre ! s'exclama l'claireur, de manire mouvante, reconnais-tu celle qui se trouve tes cts ? C'est alors que le prtre lana un cri terrible : Ma mre ! dit-il, en proie la douleur et la honte, ma mre! Pourquoi ne te rends-tu pas l'amour de Notre Pre Cleste, mon fils ? dit-elle, mue, en l'embrassant. Assez des vaines discussions et des diffrents intellectuels! Marinho, la porte de nos illusions terrestres s'est ferme nos yeux physiques ! Ne transfre pas de ce ct nos vieilles erreurs! Accde ma demande ! Ne te rvolte plus ! Incline-toi devant la vrit! ne me fais pas souffrir plus longtemps ! Les incarns prsents voyaient seulement le corps d'Otavia, domin par le prtre qui leur tait invisible, clatant pratiquement en d'atroces sanglots, mais nous pouvions voir au-del. La noble dame dsincarne se posta au ct de son fils et commena l'embrasser, en larmes de reconnaissance et d'amour. Ils n'taient tous deux que pleures abondantes. Demandant des forces nouvelles, la mre continua : Pardonne moi, fils chri, si en une autre poque j'ai conduit ton c ur la responsabilit ecclsiastique, modifiant le cours de tes tendances. Tes luttes prsentes atteignent mon me angoisse. Soit fort, Marinho, et aide-moi ! Dtache toi des mauvais compagnons ! Il ne sert rien de se rebeller. Nous ne fuirons jamais la loi de l'ternel ! O que tu sois, la voix divine se fera entendre au c ur de ta conscience ce moment, je pus observer que le prtre se souvenait instinctivement de ses amis, frapp d'une profonde crainte. Maintenant qu'il retrouvait sa mre affectueuse et dvoue Dieu, maintenant qu'il sentait la
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vibration rconfortante de l'ambiance de fraternit et de foi, il avait peur de retourner la vie auprs des collgues obstins dans le mal. Il serra la main maternelle, confiant, et demanda : Oh ! ma mre, pourrai-je t'accompagner pour toujours ? L'entit aimante le contempla, avec un redoublement d'amour, au travers du voile des larmes, et rpondit : Pour le moment, non, mon fils. Tu pourras maintenant t'loigner du dsquilibre et briser toutes les chanes qui te retiennent aux zones infrieures, les abandonnant une fois pour toutes ; cependant, il faut transformer ta condition vibratoire travers la rnovation intime pour le bien, au moyen de laquelle notre runion sera possible, sous peu, dans le Foyer Divin. N'aie donc pas peur. Nous fournirons tous les moyens ncessaires ta nouvelle vie ds que tu modifieras sincrement tes intentions spirituelles. Donnenous la bonne volont fidle et Jsus nous aidera pour le reste ! Nous avons ici un ami zl qui nous prtera sa prcieuse collaboration. Je veux parler de Necsio, le bon frre qui t'a amen notre rencontre. Il mettra ta disposition les recours utiles une conduite diffrente. Au dbut, Marinho, tu ressentiras des difficults et des dsagrments, tu seras assailli par tes anciens compagnons qui se transformeront en adversaires, mais, sans la lutte qui facilite l'acquisition des valeurs relles, nous n'apprendrions pas o se trouve notre vritable place dans l'uvre de Dieu. Le fils infortun lui promit la transformation indispensable. L'ayant rconfort avec tendresse, la femme dvoue le laissa aux soins de Necsio qui, avec plaisir, reut la mission de l'acheminer dans la sphre des devoirs nouveaux.
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Aprs s'tre spar de la mre altruiste, qui revint en notre compagnie, le prtre conversa encore quelques minutes avec le dirigeant incarn de la runion, le surprenant par le brusque changement. De fait, un don du Seigneur avait t obtenu. Le dvouement maternel avait produit de salutaires effets dans ce c ur exaspr et dsillusionn. Marinho ne pourrait tre arrach des ombres vers la lumire qu'en vertu de l'aimante coopration de notre plan, mais il reut notre aide fraternelle et il utiliserait des lments nouveaux pour se mettre sur le chemin de la Vie leve. Je me rendis compte, admirant la justice du Pre, que la mre dvoue ne pourrait l'amener la cueillette de lumire qui lui tait propre ; cependant, elle lui avait fourni de prcieuses semences afin qu'il les cultivt comme un bon laboureur. D'autres groupes venant d'autres rgions, apportaient leurs protgs pour l'orientation spirituelle, en accord avec le programme de service tabli par avance. Il y eut quatre entits qui reurent des bnfices directs de cette nature, au travers d'Otavia et d'un autre mdium. Pour tous les cas, le magntisme fut employ large chelle par nos instructeurs, et celui d'un ngociant qui ignorait encore sa propre mort se dtacha. Dmontrant un certain enttement face la vrit, un des orienteurs spirituels, de la condition hirarchique d'Alexandre, lui imposa sa vigoureuse volont, lui faisant voir, distance, sa dpouille en dcomposition. Le malheureux, examinant la scne, criait lamentablement, se rendant finalement l'vidence des faits. Dans tous les travaux, le matriel modelable recueilli des manations des collaborateurs incarns fut efficacement satisfaisant. Il n'tait pas seulement utilis par les amis de plus noble condition qui avaient besoin de se rendre visible
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pour les communicants ; il tait galement employ dans la fabrication momentane de situations transitoires et d'idesformes qui agissaient de manire bnfique sur l'humeur des malheureux en lutte contre eux-mmes. Un des ncessiteux, qui s'tait approch du mdium en proie une forte agitation, voulut agresser les membres de la table de travail d'assistance fraternelle. Mais avant qu'il ne puisse mettre en pratique son sinistre projet, je vis les techniciens de notre plan travailler activement la composition d'une forme, sans vie propre, qu'ils apportrent immdiatement, l'approchant du possible agresseur. C'tait un squelette au terrible aspect qu'il contempla de haut en bas, se mettant trembler, humili, oubliant ses tristes intentions de blesser les bienfaiteurs. Aprs les travaux complexes de notre sphre, la sance se termina avec de grands bnfices pour tous. Dans mon for intrieur, de nouveaux mondes de penses germaient. Les travaux avaient constitu pour chaque cas particulier des leons diffrentes pour mon me. Et, abasourdi par la dilatation de la lumire qui se faisait chaque fois plus intense et vive dans mon cercle mental, je reconnus que les gnies clestes pouvaient apporter le plus beau et efficace secours aux Esprits de l'ombre, anims de pit et d'amour, arrivant installer des rserves de bndictions auprs des souffrants, mais que les ncessiteux, en conformit avec la Loi ternelle, ne pouvaient seulement recevoir les divins bnfices que si ils taient disposs adhrer, d'eux-mmes, aux travaux du bien.
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le conseil des orienteurs expriments, le groupe auquel Alexandre prtait une prcieuse collaboration, se runit, lors de nuits pralablement dtermines, afin de s'occuper de cas d'obsession. Il tait ncessaire de rduire, autant que possible, l'htrognit vibratoire de l'ambiance, ce qui obligeait la direction du centre limiter le nombre d'incarns dans les services de bienfait spirituel. Cette partie de nos activits m'impressionnait fortement, raison pour laquelle, aprs avoir obtenu la permission d'Alexandre pour l'accompagner dans ce travail, je lui demandai avec ma curiosit de toujours : Tout obsd est mdium, dans l'acception lgitime du terme ? L'instructeur sourit et considra : Mdiums, mon ami, nous autres, dsincarns y compris, nous le sommes tous du fait d'tre les intermdi-
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aires du bien qui provient de plus haut, quand nous nous levons, ou porteurs du mal cueilli dans les zones infrieures quand nous tombons en dsquilibre. Mais l'obsd, en plus d'tre le mdium d'nergies perturbes, est presque toujours un infirme reprsentant une lgion de malades invisibles au regard humain. Pour cette raison, il constitue, dans toutes les circonstances, un cas spcial exigeant beaucoup d'attention, de prudence et de douceur. Me souvenant des conversations entendues parmi les compagnons incarns, cooprateurs assidus de l'effort d'Alexandre et d'autres instructeurs, j'ajoutai : Selon ce que vous me dites, je comprends les difficults qui entourent les problmes lis la gurison ; cependant, je me rappelle de l'optimisme avec lequel nos amis commentent la position des obsds qui seront amens au traitement Le gnreux mentor fit un sourire paternel et dit : Pour le moment, ils ne peuvent rien voir si ce n'est l'acte prsent du drame multi sculier qui leur est propre. Ils ne rflchissent pas au fait qu'obsd et obsesseur sont deux mes qui arrivent de trs loin, extrmement lies dans les perturbations qui leur sont particulires. Nos frres, dans la chair, procdent convenablement en se rendant au travail avec joie, parce que de tout effort noble rsulte un bien qui reste indestructible dans la sphre spirituelle ; cependant, ils devraient tre modrs dans les promesses d'amliorations immdiates, dans le domaine physique, et en aucune manire ils ne devraient formuler de jugement prmatur sur chaque cas, parce qu'il est trs difficile d'identifier la vritable victime avec la vision limite du corps terrestre. Aprs une petite pause, il continua : J'ai galement observ l'optimisme exagr des compagnons, voyant que quelques-uns d'entre eux, moins
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srieux, arrivaient faire des promesses formelles de gurison aux familles des infirmes. Il est certain que les bnfices tre cueillis par les malades seront normes ; toutefois, si nous devons apprcier les bonnes dispositions, il nous revient de dsapprouver l'enthousiasme dsquilibr et sans but. Vous connaissez dj tous les cas ? demandai-je . Tous, rpondit Alexandre, sans hsiter. Des cinq qui constitueront la raison de la prochaine runion, seulement une jeune rvle des possibilits d'amlioration plus ou moins rapides. Les autres comparatront simplement pour le secours, vitant un aggravement des preuves ncessaires. Trouvant la mention qui venait d'tre faite trs intressante, je demandai : Cette jeune jouirait-elle d'une protection diffrente ? L'instructeur sourit et rpondit : Il ne s'agit pas de protection mais d'effort personnel. L'obsd, en plus d'tre un infirme reprsentant d'autres infirmes, est galement, presque toujours, une crature pleine de torturants problmes spirituels. Si il lui manque la volont ferme pour l'auto-ducation, par la discipline de soi, il est quasiment certain qu'elle prolongera sa condition douloureuse par del la mort. Qu'arrive-t-il un homme indiffrent la direction de son propre foyer? Indubitablement, il sera assailli par mille et une questions, au long de chaque jour, et il finira vaincu, devenant le jouet des circonstances. Imaginez maintenant que cet homme indiffrent soit encercl d'ennemis qu'il a lui-mme cr, adversaires qui guettent ses moindres gestes, anims, la plus part du temps, de sinistres desseins Si il ne se rveille pas aux ralits de la situation, empoignant les armes de la rsistance et profitant du soutien extrieur qui lui est apport par ses amis, il est normal qu'il reste cras. Ceci est
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la dfinition du plus grand pourcentage des cas spirituels que nous sommes en train de traiter. Mais cela ne reprsente pas la caractristique exclusive des obsessions d'ordre gnral. Il existe galement les processus laborieux de rdemption, dans lesquels, aprs avoir repouss les lments de perturbation et d'ombre, les situations expiatoires persvrent. Cela dit, dans tous les faits de cette espce, on ne peut faire abstraction de l'adhsion des intresss la gurison. Si l'obsd est satisfait dans la position de dsquilibre, il faut attendre la fin de son aveuglement, la rduction de sa rbellion qui lui est propre ou de l'loignement de l'ignorance qui lui dissimule la comprhension de la vrit. Face aux obstacles de cette nature, bien que nous soyons appels avec ferveur par ceux qui aiment particulirement les infirmes, nous ne pouvons rien faire, sinon semer le bien pour la cueillette du futur, sans aucune attente de profit immdiat. L'instructeur fit une lgre pause dans la conversation, et parce qu'il vit ma ncessit d'claircissement, il poursuivit : La jeune laquelle je me suis rfr cherche la restauration des forces psychiques, par elle-mme ; elle lutte incessamment contre les entits malignes envahisseurs, mobilisant tous les recours dont elle dispose dans le domaine de la prire, de l'auto-contrle, de la mditation. Elle n'attend pas le miracle de la gurison sans effort et, malgr le fait d'tre terriblement perscute par des tres infrieurs, elle profite de toutes les sortes d'aide que les amis de notre plan projettent dans son cercle personnel. La diffrence, donc, entre elle et les autres, c'est qu'employant ses propres nergies, elle entrera, bien que lentement, en contact avec notre courant de soutien, tandis que les autres continueront, selon ce que tout laisse croire, dans l'impassibilit de ceux qui abandonnent volontairement la lutte difiante.
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Je compris l'explication et attendis la nuit du secours aux obsds, comme Alexandre dsignait ce genre de service. Quelques jours scoulrent avant que je pntre en compagnie de l'instructeur, hautement intress, en ces lieux dj connus. Le personnel tait prsent rduit. Autour de la table se trouvaient seulement runis deux mdiums, six frres expriments dans la connaissance et la pratique des problmes spirituels et les obsds en traitement. Les infirmes, au nombre de cinq, prsentaient des caractristiques spciales. Deux d'entre eux, une femme relativement jeune et un homme mr, laissaient transparatre une norme agitation ; deux autres, tous deux jeunes hommes et frres par le sang, paraissaient avoir t rendus compltement idiots, et, en dernier, nous observions la jeune laquelle Alexandre s'tait rfr, qui se contrlait avec effort devant l'assaut dont elle tait victime. Les entits infrieures qui entouraient les malades se trouvaient en grand nombre. Aucune d'entre-elles ne percevait notre prsence en raison du bas niveau vibratoire dans lequel elles se maintenaient, et elles se sentaient leur aise au contact des compagnons incarns. Elles changeaient entre elles leurs impressions, avec grand intrt, en des conversations qui laissaient percevoir leurs terribles projets d'attaque et de vengeance. Je suivais attentivement leurs dplacements quand je fus surpris par l'arrive de deux amis de notre plan que les obsesseurs se mirent regarder avec crainte. Ce sont nos interprtes auprs des entits perscutrices, s'exclama Alexandre, m'clairant. En raison de la condition o elles se trouvent, ils peuvent tre vus d'elles et maintenir l'troite liaison avec nous, en mme temps.
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Indiquant
la
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avec
laquelle
ils
nous
souriaient, sans partager d'explications directes avec les instructeurs de notre sphre ici prsents, j'entendis mon orienteur me dire : Ils se trouvent dj en possession des instructions ncessaires aux travaux de la nuit. Les cratures dsincarnes, qui s'assemblaient ici en une douloureuse perturbation, corrigrent, d'une certaine manire, le langage qui leur tait propre quand elles virent les deux missionnaires. Je perus, par la modification qui eut lieu, que tous deux taient dj connus de l'assemvle. Un des obsesseurs, clairement cruel, s'adressa sur un ton discret un de ses compagnons : Les prcheurs sont arrivs. Pourvu qu'ils ne viennent pas avec de plus grandes exigences. Je ne sais pas ce que dsirent ces curs, rpondit son interlocuteur, quelque peu ironique, parce que, en fin de comptes, conseil et eau se donnent qui demande. Il semble qu'ils ont invit ceux de la table nous fatiguer jusqu' l'oubli de nos intentions de nous faire justice par nos propres mains. Le vent emporte les mots, allgua un autre. ce moment, les nouveaux amis se mirent discuter avec les entits de l'ombre. L'un d'eux s'adressa une dame dsincarne, en de tristes conditions, qui se liait un des obsds en situation d'idiotie, et lui parla, bienveillant : Eh bien, ma s ur, vous semblez aller mieux, tre plus forte ! Heureusement ! Elle explosa en crise de larmes. Toutefois, le missionnaire poursuivit, sans aucune inquitude :
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Calmez-vous ! La vengeance aggrave les crimes commis. Pour rtablir la flicit perdue, mon amie, il est ncessaire d'oublier tout le mal. Tant que vous abriterez des penses de haine, vous ne pourrez obtenir les amliorations que vous dsirez. La colre persvrante constitue un tat de destruction permanent. Vous n'arriverez pas articuler les lments de paix intrieure jusqu' ce que vous pardonniez du fond du cur. C'est pratiquement impossible, rpondit l'interpelle, cet homme a insult ma condition de femme, me lanant dans la corruption, il s'est moqu de mon sort, a transform mon destin en chanes de douleur. Ne serais-ce pas juste qu'il paye maintenant ? Ne proclamez-vous pas que le Pre est juste ? Je ne vois pourtant pas le Pre et j'ai besoin de faire justice utilisant mes propres forces. Et, parce que l'orienteur dsincarn la fixait, compatissant, elle murmura: Et si c'est vous qui tiez la femme ? Mettez-vous ma place et pensez comment vous agiriez. Seriez-vous prt pardonner les sclrats qui ont tran votre cur dans la boue? Fermeriez-vous les portes de la mmoire, au point d'anesthsier les plus beaux sentiments du caractre ? Je ne crois pas. Vous ragiriez comme je suis en train de ragir. Il y a des conditions au pardon. Et les conditions que j'impose, en tant que victime, sont que mon bourreau gote galement le sarcasme du sort. Il m'a rendu malheureuse et est revenu au monde. Il s'est prpar pour une vie remplie de considrations sociales. Il a obtenu un titre afin de conqurir l'estime d'autrui. Et ce qu'il me doit ? En une autre poque, n'tais-je pas digne, moi aussi, du respect gnral ? Ne m'tais-je pas dispose une vie laborieuse et honnte, avec la ferme rsolution de servir Dieu ? J'accompagnais la discussion avec un fort intrt, admirant l'individualisme qui caractrise chaque individu, mme encore aprs la mort.
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L'interprte de notre sphre, la contemplant sans irritation, lui fit observer : Toutes vos considrations, mon amie, sont en apparence trs respectables. Cependant, dans tous les dsastres qui nous arrivent, nous devons examiner sereinement le pourcentage de notre co-participation. C'est seulement en d'extrmement rares situations que l'on pourrait porter le titre de victime. Dans la majorit des faits de cette nature, nous avons notre part de culpabilit. Nous ne pouvons viter que l'oiseau de proie ne plane dans les airs, audessus de nos ttes, mais nous pouvons empcher d'y venir faire son nid. cet instant, paraissant choque, son interlocutrice insista prement : Vos paroles sont les enfants du prche religieux, mais je suis la recherche de la justice Et avec un rire ironique, elle termina : De la justice d'ailleurs annonce par Jsus. Le missionnaire ne s'emporta pas devant le sarcasme du geste qui accompagna l'observation ingrate et il lui rpondit, bienveillant : La Justice ! combien de crimes se pratiquent dans le monde en son nom ! combien d'hommes et de femmes, qui, cherchant se faire justice eux-mmes, ne font rien d'autre que d'encourager la tyrannie du moi ? Vous vous rfrez au Divin Matre. Quelle espce de justice le Seigneur a-t-il demand pour lui lorsqu'il se courba sous la croix ? Dans ce sens, mon amie, le Christ nous a laiss des normes que nous ne devons pas oublier. Le Matre se tenait vigilant dans tous les actes lis la justice pour les autres. Il a dfendu les intrts spirituels de la collectivit jusqu'au suprme renoncement ; pourtant, quand surgit le moment de son jugement, il garda le silence et resta soumis jusqu'
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la fin. Naturellement, le Matre n'a pas dsir, avec une telle attitude, dconsidrer le service sacr des juges justes, dans le monde corporel, mais il a prfr l'adopter pour tablir le modle de prudence pour tous les disciples de son vangile, dans les plus diffrentes situations. parler des intrts d'autrui, ma s ur, nous devons tre bien rapide au moment de trouver des excuses lgitimes ; cependant, quand les questions difficiles et douloureuses nous entourent le moi , il convient de modrer toutes les impulsions de revendication. Notre vision incomplte ne nous laisse pas toujours percevoir la hauteur de la dette qui nous est propre. Et dans le doute, mieux vaut s'abstenir. Croyez-vous que Jsus eut un quelconque dbit pour mriter la sentence condamnatoire ? Il savait le crime qui tait pratiqu, il possdait de solides raisons pour demander le secours des lois ; pourtant, il prfra garder le silence et passer, nous attendant dans le champ de la comprhension lgitime. C'est que le Matre, au-dessus du il pour il des anciennes dispositions de la loi, enseigna aimez-vous les uns les autres , pratiquant cette maxime invariablement. Il a confirm la lgalit de la justice mais a proclam la divinit de l'amour. Il a dmontr que l'acte de dfendre ceux qui le mritent sera toujours hroque, mais il s'est abstenu de se faire justice lui-mme, afin que les apprentis de sa doctrine puissent respecter la prudence humaine et la fidlit divine, dans les problmes graves de la personnalit, fuyant les garements que les passions du moi peuvent dclencher sur les chemins du monde. Face cette argumentation imposante et belle, son interlocutrice devint muette, fortement impressionne. Et Alexandre, qui suivait galement mu les explications de l'interprte, me fit remarquer : Le travail d'claircissement spirituel, aprs la mort, parmi les cratures, exige beaucoup d'attention et de douceur de notre part. Il faut savoir semer dans la terre
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abandonne des curs dsabuss qui s'loignent de la Surface sous des temptes de haine et d'angoisse inconnue. Le Livre Sacr dit qu'au dbut tait le Verbe Ici aussi, face au chaos dsol des Esprits malheureux, il est ncessaire d'utiliser le verbe au dbut de la vritable illumination. Nous ne pouvons crer sans amour, et c'est seulement en nous prparant dment que nous nous difierons avec succs, pour la vie ternelle. L'entit qui avait t sagement avise s'tant tue, je me mis observer la femme, encore jeune, qui tait en proie une forte irritation, dans la pice, proccupant nos amis incarns. Plusieurs perscuteurs, invisible aux sens terrestres, se maintenaient ses cts, lui imposant de terribles perturbations, mais au milieu de tous, il ressortait un malheureux obsesseur aux cruelles manires. Il se collait son corps, sur toute sa longueur, dominant tous ses centres d'nergie organique. On pouvait qualifier la lutte de la victime, qui cherchait rsister, d'inutile. Mon bienfaisant orienteur perut mon tonnement et m'expliqua : Ceci, Andr, reprsente un cas de possession complte. Et, s'adressant l'interprte qui argumentait quelques instants auparavant, il recommanda d'tablir un court dialogue avec le redoutable perscuteur pour que je puisse juger de ce cas. Se sentant touch par la main affectueuse de notre compagnon, l'infortun hurla : Non ! non ! ne viens pas m'enseigner le chemin du Ciel ! Je connais ma situation et personne ne peut retenir mon bras vengeur ! Nous ne souhaitons pas te forcer, mon frre, fit ressortir l'ami avec une srnit vanglique, tranquillise-toi.
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Tant que tu alimenteras des ides de vengeance, tu te puniras toi-mme. Personne ne te maltraite, si ce n'est ta propre conscience ; les menottes qui t'attachent l'inquitude et la douleur ont t fabriques par tes propres mains. Jamais ! vocifra le disgraci. Jamais ! Et elle ? Il accompagna la question d'une horrible expression et continua : Toi qui prches la vertu, justifies-tu l'esclavage des hommes libres ? Crois-tu au droit de constituer des esclaveries pour humilier des fils du mme Dieu ? Cette femme s'est montre perverse envers nous tous. Au-del de mon effort vengeur, d'autres curs qui vibrent de haine ne la laissent pas se reposer. Nous la perscuterons o qu'elle se trouve. Il baucha un geste sinistre et poursuivit : Par simple caprice, elle a vendu ma femme et mes enfants ! N'est-ce pas juste qu'elle souffre jusqu' ce qu'elle me les rende ? Serait-il vraisemblable que Jsus, le Sauveur par excellence, applaudisse l'esclavage ? Trs calme, notre interprte rpondit humblement : Le Matre n'approuverait pas l'esclavage ; mais, mon ami, il nous a recommand le pardon rciproque sans lequel nous ne nous dtacherions jamais de la situation difficile de nos fautes. Lequel d'entre-nous, anciens hbergs de la chair, russirait afficher un pass sans crimes ? En ce moment, tes yeux rvlent la culpabilit de notre malheureuse s ur. Seulement, mon frre, ton me reste gare par la tornade de la rvolte. Ta mmoire est consquemment dsquilibre et tu ne peux encore reprendre possession de la totalit de tes souvenirs ce sujet. Ne t'tant pas possible de te souvenir du pass avec exactitude, ne serait-il pas plus raisonnable d'attendre, dans ton cas, le Juste Juge ?
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Comment juger et excuter quelqu'un, de ses propres mains, si on ne peut encore valuer l'tendue de nos propres dbits ? Le rvolt parut tre choqu face aux arguments entendus mais, loin de renoncer sa position de perscuteur, il rpondit durement : Pour les plus faibles, tes observations seront prcieuses. Mais elles ne le seront pas pour moi qui connais les subtilits des prcheurs de ta sphre. Je n'abandonnerai pas mes desseins. Ma situation ne se rsoudra pas avec de simples paroles. Notre compagnon, comprenant l'endurcissement de l'antagoniste et s'apitoyant sur son ignorance, continua, sur un ton fraternel : Il ne s'agit pas de subtilit mais de bon sens. D'ailleurs, je ne cherche pas retirer tes raisons de nature personnelle, d'autant que de vigoureux liens unissent ton influence l'esprit de ta victime. Toutefois, je fais appel aux nobles sentiments qui vibrent encore en ton cur, afin de te faire reconnatre que, sans le pardon rciproques, nous ne liquiderons pas nos dbits. En gnral, le crancier exigeant est aveugle face ses propres obligations. Ta rclamation, la base, doit tre lgitime ; cependant, ton mode de remboursement est blmable et je n'y dcouvre aucun avantage, vu que tes activits de vengeur, en plus d'approfondir tes plaies intrieures, te rendent antipathique auprs des autres compagnons. Peut-tre bless, mais enfonc dans sa vanit, l'obsesseur se tut pendant que l'interprte se tournait vers nous, questionnant mon orienteur quant la ncessit d'aider magntiquement le malheureux afin que ses souvenirs puissent embrasser quelques situations d'un distant pass.
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Mais Alexandre fit remarquer : Il ne serait pas opportun de dilater ses souvenirs. Il ne parviendrait pas comprendre. Avant une plus grande aide pour sa comprhension, il est ncessaire qu'il souffre. Profitant de la pause la plus longue d'entre toutes, j'observais minutieusement la pauvre obsde. Entoure d'entits agressives, son corps devenait comme l'habitation du perscuteur le plus cruel. Il occupait son organisme depuis le crne jusqu'aux pieds, lui imposant de terribles ractions dans tous les centres d'nergie cellulaire. Des fils extrmement tnus, mais vigoureux, les unissaient tous deux, et au fur et mesure que l'obsesseur nous prsentait une situation psychologique d'une lucidit satanique, la pauvre femme montrait aux collaborateurs incarns l'image oppose, rvlant angoisse et inconscience. Sauvez-moi du dmon ! sauvez-moi du dmon ! criait-elle sans cesse, troublant les compagnons qui se trouvaient autour de l'humble table. Oh ! mon Dieu, quand se terminera mon supplice ? Les yeux dmesurment ouverts, comme fixant les ennemis invisibles pour l'observation commune, elle hurla, angoisse, aprs un court instant de silence : Ils sont tous venus de l'enfer ! Ils sont ici ! Ils sont ici ! L ! L ! Ses gmissements ressemblaient de longs rles sifflants. Rpondant mon attente, l'instructeur m'claira : Cette jeune femme prsente un douloureux cas de possession. Ds l'enfance, elle a t perscute par des adversaires tenaces d'un autre temps. Mais dans sa vie de clibataire, au sein de l'ambiance de protection des parents, elle est parvenue, d'une certaine manire, se soustraire
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l'influence intgrale des ennemis persistants, bien qu'elle en ait senti l'action de manire moins perceptible. Cependant, les responsabilits du mariage survinrent o, dans la majorit des cas, les femmes reoivent la plus grande part de sacrifices, et elle n'a plus pu rsister. Peu aprs la naissance du son premier fils, elle tomba dans une prostration plus intense, offrant des opportunits aux perscuteurs inhumains. Et ds lors, elle subit de douloureuses preuves. J'allais exposer une nouvelle question que me suscitait le sujet, mais l'instructeur ami m'indiqua que la runion d'aide, du ct des incarns, allait commencer au mme instant. Nous avions besoin de maintenir le concours vigilant de la fraternit. Agrablement surpris, j'observai les missions magntiques de ceux qui se runissaient ici, en travail de secours, anims par la plus sainte impulsion de charit rdemptrice. Nos techniciens en coopration avance se servaient du flux abondant de forces bnfiques, improvisant d'admirables recours d'assistance, non seulement pour les obsds, mais galement pour les malheureux perscuteurs. De tous les infirmes psychiques, seul la jeune rsolue qui nous nous sommes rfrs parvenait profiter de l'aide cent pour cent. Je percevais son valeureux effort pour ragir contre les assauts des prilleux lments qui l'entouraient. Enveloppe dans le courrant de nos vibrations fraternelles, elle rcupra une normalit organique absolue, bien que de manire temporaire. Elle se sentait tranquille, presque heureuse. Malgr le fait de se maintenir dans un travail actif, Alexandre attira mon attention, signalant un fait : Cette s ur demeure, effectivement, sur le chemin de la gurison, dit l'orienteur. Elle s'est rendu compte, temps, que la mdication, quelle qu'elle soit, n'est pas tout dans le problme de la restauration ncessaire de l'quilibre
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physique. Elle sait dj que notre secours reprsente une chance dont doit profiter l'infirme dsireux de se rtablir. C'est pour cette mme raison qu'elle dveloppe toute sa capacit de rsistance, collaborant avec nous dans son propre intrt. Observez. Effectivement, se sentant soutenue par notre rseau de vibrations protectrices tendu, la jeune mettait un vigoureux flux d'nergies mentales, rejetant toutes les ides malsaines que les tristes obsesseurs lui avaient mises en tte, absorbant, ensuite, les penses rgnratrices et constructives que notre influence lui offrait. En me permettant un minutieux examen, avec un geste significatif, Alexandre se mit parler : Seul le malade converti volontairement en son propre mdecin atteint la gurison positive. Dans la douloureuse situation des obsessions, le principe est analogue. Si la victime capitule sans conditions devant l'adversaire, elle se livre totalement son action et devient sa possde, aprs s'tre transform en un automate la merci du perscuteur. Si elle possde une volont fragile et indcise, elle s'habitue la persistante action des tourmenteurs et se vicie dans le cercle des irrgularits la correction trs difficile, puisqu'elle se convertie, peu peu, en ple de vigoureuse attraction mentale de ses propres bourreaux. En de tels cas, nos activits d'assistance sont presque circonscrites de simples travaux de secours ayant pour objectif de lointains rsultats. Cela dit, quand trouvons l'infirme intress sa propre gurison, profitant de nos recours, les appliquant son dification interne, alors nous pouvons prvoir un triomphe immdiat. L'instructeur se taisant, je poursuivis l'observation des services qui se droulaient dans la salle. L'orienteur incarn, compagnon la sincrit grande et belle, tait au centre d'une scne singulire. Son thorax
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s'tait transform en un point irradiant, et chaque mot qui sortait de ses lvres ressemblait un jet de lumire atteignant directement sa cible, qu'elle ft les oreilles perturbes des infirmes ou le cur des cruels perscuteurs. Ses mots taient effectivement d'une simplicit enchanteresse, mais la substance des sentiments de chacun impressionnait par sa sublimit, son lvation et sa beaut. Percevant ma stupfaction, Alexandre vint mon secours, expliquant : Nous sommes ici dans une cole spirituelle. L'orienteur humain se charge de transmettre les leons. Vous pouvez percevoir, pourtant, que pour enseigner avec succs, il ne suffit pas de connatre les matires de l'apprentissage et de les transmettre. Il est avant tout ncessaire de sentir et de vivre leur substantialit dans le c ur. L'homme qui prche le bien doit le pratiquer si il souhaite que ses paroles ne soient pas emportes par le vent, comme le simple cho d'un tambour vide. Le compagnon qui enseigne la vertu, en vivant les grandeurs intrieurement, a le verbe charg de magntisme positif, tablissant des difications spirituelles dans les mes qui l'entendent. Sans cette caractristique, l'orientation spirituelle est presque toujours vaine. Voyant la situation expressive, analyse par les claircissements de mon instructeur, je compris que la contagion par l'exemple ne constitue pas un phnomne purement idologique mais qu'il est, au contraire, un fait scientifique dans les manifestations magntico-mentales. l'exception de la pauvre sur qui se trouvait possde, les autres obsds, ce moment, se trouvaient librs de l'influence directe de leurs perscuteurs ; cependant, hormis la jeune qui ragissait valeureusement, les autres prsentaient une singulire inquitude, proccups par le fait de s'unir nouveau au champ d'attraction des
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bourreaux. Nos auxiliaires avaient emport les tortionnaires, les expulsant de ces corps infirmes et tourments ; toutefois, ces frres et ces s urs intresss par les amliorations physico-psychiques primaient par le vide intrieur, se maintenant longue distance spirituelle des enseignements que l'orienteur incarn, sous l'influence des mentors d'En Haut, avait administr avec un sentiment admirable. Ils taient dans l'attitude de l'insatisfait et de l'anxieux. On aurait dit qu'ils ne suportaient pas la sparation d'avec leurs obsesseurs invisibles. Habitu des infirmes qui, tout au moins en apparence, dmontraient le dsir de gurir, j'tais tonn par la position mentale de ceux qui se trouvaient runis en petit groupe face nous, si lamentablement dsintresss par le remde que la Spiritualit leur offrait par amour. Alexandre perut ma surprise et me fit observer : En gnral, quatre-vingt-dix pour cent des cas d'obsession qui s'observent la Surface, constituent des problmes douloureux et embrouills. L'obsd souffre presque toujours d'un triste aveuglement concernant sa propre infirmit. cause de la cristallisation de sa manire dtre, il ne rpond pas l'appel de la vrit, devenant une proie facile et inconsciente, bien que responsable, des prilleux ennemis des zones d'activits grossires. Communment, des cas de cette nature s'observent en raison de vigoureuses et profondes liaisons avec l'affectivit mal dirige ou avec les liens dtestables de la haine qui dans toutes les circonstances, est la confiance dsquilibre convertie en monstre. L'orienteur ami fit une longue pause, vrifiant les travaux en cours, mais comme qui eut dsir me secourir l'aide de leons inoubliables relevant de la lutte pratique, il poursuivit malgr les obligations absorbantes du moment :
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De ce fait, Andr, la majorit des cas de cet ordre est franchement dconcertante, mme pour le psychiatre clair la lumire du Spiritisme chrtien. En raison des ascendants sentimentaux, chacun de ces problmes exige une solution diffrente. Qui plus est, il importe de noter que nos compagnons incarns observent seulement une face de la question, quand chaque processus de cette teneur se caractrise par des aspects infinis, avec des liens dans le pass des protagonistes incarns et dsincarns. Face l'obsd, ils se fixent peine un objectif immdiat l'loignement de l'obsesseur. Mais comment retirer, d'un moment l'autre, des chanes sculaires forges dans les engagements rciproques de la vie en commun ? comment sparer des tres qui s'accrochent l'un l'autre, anxieusement, parce qu'ils croient que c'est dans la douleur de pareille union que se trouve le prix du salut indispensable ? Effectivement, les cas ne manquent pas, bien qu'tant rares, o la libration est instantane. Mais l, nous voyons la fin de laborieux processus rdempteurs o nous observons alors que, de fait, le malade se fait violence afin d'abrger la gurison ncessaire. Examinant l'tendue des obstacles du rtablissement complet des infirmes psychiques, je dis : Il s'en dduit alors que Mais Alexandre ne ma laissa pas terminer. Coupant ma phrase inopportune, il rpondit : Je sais dj ce que vous allez dire. Prenant connaissance des difficults que je cite pour votre apprentissage naturel, vous vous demandez si notre travail ne sera pas infructueux et si il ne serait pas plus profitable de laisser l'obsd son propre sort. Cette observation est, nanmoins, un contresens. Si vous tiez sur la Terre, encore dans la chair, et que vos ayez vu un fils aim, en situation de pragonie, totalement dsabus par la mdecine humaine, auriez-vous le courage de l'abandonner au gr des circon-
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stances ? N'attendriez-vous pas une intervention inattendue de la Providence Divine ? n'attendriez-vous pas, anxieux, la manifestation favorable de la Nature ? Qui connat le fond du ur d'un homme, notre frre, pour pouvoir dire avec une c certitude mathmatique si il va ragir contre le mal ou pas, si il attend le repos ou le travail actif ? De cette manire, nous ne pouvons mobiliser aucun argument intellectuel pour fuir notre devoir d'assistance fraternelle envers l'ignorant et le souffrant. Il est urgent de rpondre notre obligation immdiate, comprenant que la construction de l'amour est aussi un ouvrage du temps. Aucun mot, aucun geste ou pense, dans les services du bien, ne demeure perdu. Je compris la noblesse de l'observation et je me maintins en silence. Et parce que mon instructeur retournait cooprer activement aux travaux en cours, je me mis examiner les malades psychiques pendant que l'orienteur terrestre procdait son lumineux travail d'vanglisation. La jeune qui ragissait face la dangereuse action des habitants des ombres dmontrait une normalit rgulire dans son appareil physiologique. Elle ressemblait quelqu'un qui recourait toutes les possibilits dfensives pour conserver intact l'quilibre de sa propre maison ; par ailleurs, les autres affichaient de lamentables conditions organiques. L'infortune possde prsentait de srieuses perturbations, depuis le cerveau jusqu'aux nerfs lombaires et sacrs, dmontrant une complte dsorganisation du centre de la sensibilit en plus d'un regrettable relchement des fibres motrices. De tels dsquilibres ne se caractrisaient pas seulement dans le systme nerveux mais galement dans les glandes en gnral et dans les plus divers organes. Chez les autres obsds, les phnomnes de dgradation physique n'en taient pas moindres. Deux d'entre eux rvlaient une trange intoxication du foie et des reins. Un autre montrait un singulier dsquilibre du c ur et des
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poumons, tendant une insuffisance cardiaque allant de paire avec une pr tuberculose avance. Pendant que j'examinais attentivement ces inquitantes situations cliniques, l'orienteur incarn de l'assemble, se faisant l'interprte des grands bienfaiteurs de notre plan d'action, rpandait l'amour chrtien et la sagesse vanglique en de longs jaillissements, effectuant, avec une extrme fidlit au Christ, l'ensemencement de la charit, de la lumire, du pardon. Souhaitant mon lvation dans les activits constructives, Alexandre s'approcha de moi et dit : Observez le service de fraternit lgitime. Nous n'avons pas le miracle des transformations soudaines, ni la promotion immdiate aux plans les plus levs de ceux qui restent dans le domaine infrieur. C'est une tche de semailles, d'attention, de persistance et de vigilance. Des chanes vieilles de nombreux sicles ne se brisent pas en un instant, pas plus que ne s'difie une ville en un jour. Il est indispensable de devoir user les menottes du mal avec la persvrance, et de pratiquer le bien avec un courage vanglique. Les travaux arrivaient leur terme. Percevant que mon instructeur revenait notre conversation avec plus de facilit, je lui exposai mes observations, demandant ensuite : Devant les drangements physiologiques qu'il m'a t donn de voir chez les infirmes psychiques, dois-je les considrer comme malades du corps aussi ? Parfaitement, affirma mon instructeur, le dsquilibre de l'esprit peut dterminer la perturbation gnrale des cellules organiques. C'est pour cette raison que les obsessions, presque toujours, s'accompagnent de caractristiques
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trs douloureuses. Les intoxications de l'me dterminent les maladies du corps. Avant que je ne puisse poser de nouvelles questions, je perus que la runion tait en train d'tre dfinitivement close, en ce qui concernait les amis de la Surface. La chane magntique dfensive fut interrompue. Je notai, surpris, que la jeune, dcide et ferme dans la foi, atteignait de considrables amliorations alors que la possde allait se retirer, sa situation restant inchange. Jobservai les trois autres infirmes. peine la chane de vibrations bnfiques tablie ici s'tait-elle rompue qu'ils se remirent attirer intensment les perscuteurs invisibles, s'tant habitu leur influence, dmontrant un bien faible bnfice. Profitant du moment, je mapprochai d'Alexandre afin de ne pas perdre ses leons relatives au sujet, et je lui demandai : Comment atteindre le terme final dans le traitement des obsds ? Il sourit et rpondit : Il y a toujours un immense profit dans nos activits de secours, mme quand son tendue n'est pas visible au regard commun. Et n'importe quel malade de cette nature qui se dispose cooprer avec nous, pour son propre bnfice, collaborant de manire dcide la restauration de ses activits mentales, se rgnrant la lumire de la vie rnove dans le Christ, peut attendre le rtablissement de la sant relative au corps terrestre. Par contre, quand l'individu ne demande l'aide de Jsus qu'avec les lvres, sans ouvrir son c ur l'assistance divine, il ne doit pas attendre de miracles de notre collaboration. Nous pouvons aider, secourir, contribuer, clairer ; mais il n'est pas possible d'improviser des mesures dont l'organisation est le travail exclusif des intresss.
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Pourtant, la situation clinique des malheureux obsd me peine, considrai-je, en proie une forte impression. Combien est douloureuse la condition physique de chacun d'entre eux ! Oh, oui! rpliqua l'instructeur. Le problme de la responsabilit ne se circonscrit pas aux mots. C'est une question vitale sur le chemin de la vie. Prservant ses enfants contre les dangers du rabaissement, Dieu cra le dispositif des lumires religieuses, rveillant les mes pour la glorification immortelle. Mais rares sont les hommes qui se disposent respecter les desseins de la Religion, omettant, volontairement, que les moindres chutes et les plus petites viciations restent imprimes dans l'me, exigeant une rectification. Vous tes en train d'observer ici quelques pauvres obsds en un processus positif de traitement, mais vous oubliez que d'innombrables cratures, encore dans la chair, malgr le fait qu'elles soient informes par la Religion quant la ncessit de l'esprit, se laissent entraner par l'attachement vicieux au champ des sensations d'ordres varis, contractant des dbits, assumant de lourds compromis et entranant d'autres compagnons dans leurs aventures les plus indignes, forgeant des liens forts pour les douloureux drames de l'obsession du futur. Et aprs avoir sourit paternellement, il ajouta : Qu'est-ce que vous voulez ? Il est certain que nous devons travailler autant qu'il nous l'est possible pour le bien de notre prochain ; cependant, nous ne pouvons exonrer nos pareils des obligations contractes. Le serviteur fidle n'est pas celui qui pleure en contemplant les malheurs d'autrui, ni celui qui observe, de manire impassible, sous le prtexte de ne pas interfrer dans le labeur de la justice. Le sentimentalisme maladif et la froideur ne construisent pas le bien. Le bon travailleur est celui qui aide, sans fuir l'quilibre ncessaire, construisant tout le travail bnfique qui soit
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sa porte, conscient que son effort traduit la Volont Divine. Alexandre ne pouvait tre plus clair. Je compris ses claircissements instructifs. Mais notant la sortie des infirmes, sous la protection vigilante de membres de leurs familles qui les attendaient la porte, je me remis lui demander : Mon ami, et si nous russissions carter dfinitivement les perscuteurs implacables ? En qualit d'ancien mdecin du monde, je reconnais que ces malades psychiques ne sont pas seulement atteints pas les infirmits, dont ils sont porteurs, sur le plan de l'esprit. l'exception de la jeune qui ragit valeureusement, les autres rvlent d'tranges dsquilibres du systme nerveux, avec des perturbations au niveau du c ur, du foie, des reins et des poumons. En admettant que l'on obtienne la conversion des bourreaux qui les tourmentent, reviendraient-ils aprs cela la normalit organique, atteindraient-ils le retour la sant complte ? Alexandre mdita quelques instants avant de rpondre, et affirma ensuite : Andr, le corps de chair est comme un violon entre les mains de l'artiste qui, dans ce cas, est l'Esprit rincarn. Il devient indispensable de prserver l'instrument des animalcules destructeurs et de le dfendre contre les voleurs. Avez-vous observ la jeune qui fait tout son possible pour se garder du mal ? Elle se trouve sous les coups des perscuteurs qui attaquent impitoyablement son cur. Cependant, comme quelqu'un qui traverse un long et prilleux sentier au-dessus de l'abme, confiant en Dieu, elle recourt la prire, incessamment, tudiant et mobilisant les possibilits dont elle dispose pour ne pas perturber l'ordre l'intrieur d'elle-mme. Dans la tentation dont elle est victime, cette s ur a l'preuve qui la rachte. Mais, avec l'hrosme silencieux de son travail, elle a clair jusqu'aux perscuteurs, les con-
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traignant la mditation et la discipline. Comme vous le voyez, cette lutteuse sait prserver l'instrument qui lui a t confi et, convertie en orienteur des bourreaux par l'exemple de rsistance au mal, elle transforme les ennemis, s'illuminant en mme temps. Face une collaboration de cette nature, nous avons le problme de la gurison hautement facilit. Mais la mme chose ne se vrifiera pas chez ceux qui ne prennent pas de prcautions pour la dfense de leur instrument corporel. Livr aux malfaiteurs, le violon symbolique auquel nous nous sommes rfr peut demeurer moiti dtruit. Et bien qu'il soit restitu au lgitime possesseur, il ne peut plus rpondre au travail de l'harmonie avec la mme exactitude que par le pass. Un stradivarius peut tre authentique, mais il ne sonnera pas correctement avec des cordes endommages. Comme nous le voyons, les cas d'obsession prsentent des complexits naturelles et dans leur solution, nous ne pouvons nous passer du concours directe des intresss. Je comprends ! me exclamai-je. Puis en raison de la pause plus longue que le mentor fit dans la conversation, je dis humblement : Mais imaginons que les perscuteurs se convertissent, qu'ils s'cartent dfinitivement du mauvais chemin aprs avoir maltraiter l'organisme de leurs victimes durant longtemps Dans ce cas, n'auront-elles pas un rtablissement immdiat ? ne rcupreront-elles pas un quilibre physiologique intgral ? Avec la bont qui lui est caractristique, Alexandre rpondit : J'ai dj observ des vnements de cet ordre et, quand ils se produisent, les anciens tourmenteurs se transforment en amis, impatients de rparer le mal pratiqu. Parfois, recevant l'aide des plans suprieurs, ils parviennent
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obtenir la restauration de l'harmonie organique de ceux qui supportrent leur inhumaine influence ; cela dit, dans la plus part des cas, les victimes ne rtablissent plus l'quilibre de leur corps. Et ils restent avec une sant affaiblie jusqu' la tombe ? demandai-je, fortement impressionn. Oui, rpondit Alexandre, tranquillement. Mais observant mon norme tonnement, l'orienteur ajouta : Votre surprise s'attache encore limparfaite analyse humaine. Le perscuteur, reconnu comme tel parmi les compagnons incarns, peut rvler des modifications, mais peut-tre la suppose victime n'est-elle pas convertie. Dans l'obsession, les difficults ne sont pas unilatrales. L'ventuel loignement du perscuteur ne signifie pas toujours l'extinction de la dette. Et en n'importe quel endroit de l'Univers, Andr, nous recevons toujours en accord avec nos propres uvres. Le sujet suggrait de grandes et belles interrogations, mais d'autres exigences nous requraient ailleurs. Alexandre se prdisposa partir, se sparant affectueusement des cooprateurs. Je l'accompagnai en silence, mditant sur la grandeur des plus petites dispositions de la Justice Divine.
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Questionnant Alexandre par rapport cette section d'activit spirituelle, lui indiquant les compagnons en effort silencieux, le mentor prcisa, avec la bont de toujours : Nos amis sont des techniciens en aide magntique qui comparaissent ici pour dispenser les passes de secours. Il s'agit d'un dpartement dlicat de nos tches, qui exige beaucoup de discernement et de responsabilit. Ces travailleurs prsentent des conditions spciales, demandai-je ? Oui, expliqua le mentor, dans l'excution de la tche qui leur est attribue, la bonne volont ne suffit pas, comme il en va dans d'autres secteurs de notre action. Ils ont besoin de certaines qualits d'ordre suprieur et de certaines connaissances spciales. Le serviteur du bien, mme dsincarn, ne peut tre satisfaisant en un tel service, si il n'est pas encore arriv se maintenir en un niveau suprieur d'lvation mentale continue, condition indispensable l'extriorisation des facults rayonnantes. Le missionnaire de l'aide magntique, la Surface ou ici, dans notre sphre, doit avoir un grand contrle sur lui-mme, un quilibre spontan des sentiments, un amour purifi pour ses semblables, une haute comprhension de la vie, une foi vigoureuse et une profonde confiance dans le Pouvoir Divin. Il me faut toutefois souligner que de pareils conditions, sur notre plan, constituent des exigences que l'on ne peut viter quand, dans la sphre physique, la bonne volont sincre, en de nombreux cas, peut suppler divers manques, ce qui se justifie en raison de l'assistance fournie par les bienfaiteurs de nos cercles d'action pour le serviteur humain, encore incomplet sur le terrain des qualits dsires. coutant les considrations de l'orienteur, je me souvins que, de fait, on voyait de temps autre, lors des runions habituelles du groupe, les mdiums de passe en
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service, accompagns de prs par ces entits. Je profitai alors de l'opportunit pour intensifier mon apprentissage. Les amis incarns peuvent-ils, de manire gnrale, collaborer de pareilles activits d'aide magntique ? voulus-je savoir. Tous avec une intensit plus ou moins grande, pourront fournir un concours fraternel dans ce sens, rpondit l'orienteur, parce que ds qu'est rvle une disposition fidle de coopration au service pour son prochain, chez tel ou tel travailleur, les autorits de notre plan dsignent des entits sages et bienveillantes qui orientent, indirectement, le nophyte, se servant de sa bonne volont et enrichissant sa propre valeur. Mais les compagnons qui dmontrent la vocation de servir spontanment sont trs rares. Beaucoup, bien que bons et sincres dans leurs convictions, attendent la mdiumnit de gurison comme si elle tait un vnement miraculeux dans leurs vies et non pas un service du bien qui attend du candidat l'effort laborieux du dbut. Il est certain que nous rfrant nos frres incarns, nous ne pouvons exiger la coopration de personne dans le secteur de nos travaux normaux; cependant, si l'un d'entre eux vient notre rencontre, sollicitant son admission dans les travaux d'aide, il recevra logiquement notre orientation dans le domaine de la spiritualit. Mme si l'ouvrier humain fait preuve de valeurs trs rduites, peut-il tre utilis ? questionnai-je, curieux. Parfaitement, exposa Alexandre, aimable. Du moment que son intrt pour les acquisitions sacres du bien soit maintenu au-dessus de toute proccupation transitoire, il doit s'attendre un incessant progrs des facults rayonnantes, non seulement cause de son propre effort, mais galement grce au concours d'En Haut pour celui qui est mritant.
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Non loin de nous, les techniciens spirituels de l'aide magntique taient en pleine activit mthodique. Je reconnaissais dans leurs travaux silencieux un monde nouveau d'enseignements, m'invitant de profitables expriences ; toutefois, notant les explications de l'instructeur, je me mis rflchir quant la possibilit de contribuer l'claircissement d'un ventuel ami incarn par rapport ce sujet, et je demandai : Quand la Surface, envelopps par des fluides plus denses, comment pouvons-nous dvelopper la capacit de rayonnement aprs l'dification de notre bonne volont relle, au service de notre prochain ? L'orienteur perut mon intention et il expliqua, rapidement : La qualit de base obtenue, le candidat au service a besoin de considrer comme urgente la ncessit de son lvation pour que ses uvres s'lvent au mme rythme. Nous parlerons seulement des conqutes plus simples et immdiates qu'il doit faire, l'intrieur de lui-mme. Avant tout, il est ncessaire d'quilibrer le domaine des motions. Il n'est pas possible de fournir des forces constructives quelqu'un, mme en condition d'instrument utile, si nous faisons un gaspillage des irradiations vitales. Un systme nerveux puis, opprim, est un canal qui ne rpond pas cause des interruptions qui ont eu lieu, tel que la peine excessive, la passion dlirante, l'inquitude obsdante qui constituent des barrires empchant le passage des nergies de soutien. D'un autre ct, il est aussi ncessaire d'examiner les ncessits physiologiques de paire avec les conditions d'ordre psychique. Il est indispensable que celui qui souhaite s'occuper des tches du bien surveille les lments destins aux rservoirs cellulaires. L'excs d'alimentation produit des odeurs ftides, travers les pores, tout comme aux sorties des
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poumons et de l'estomac, causant des prjudices aux facults rayonnantes, puisqu'il provoque des djections anormales et des dissonances d'importance dans l'appareil gastro-intestinal, concernant l'intimit des cellules. L'alcool et d'autres substances nocives oprent des perturbations dans les centres nerveux, modifiant certaines fonctions psychiques et annulant les meilleurs efforts dans la transmission des lments rgnrateurs et salutaires. Le mentor fit une pause plus longue, observant en moi l'effet de ses paroles et conclut : La construction de la bonne volont sincre ralise, le travailleur loyal comprend la ncessit du dveloppement des qualits auxquelles nous nous sommes rfrs, parce quau contact incessant des bienfaiteurs dsincarns qui se servent d'eux dans la mission de soutien de leurs semblables, il reoit d'indirectes suggestions de perfectionnement qui l'lvent des positions plus hautes. Les observations d'Alexandre ne pouvaient tre plus claires ; malgr tout, je m'aventurai encore observer : Considrons, toutefois, que surgisse la ncessit de secourir quelqu'un, dans le cercle des incarns, et supposons qu'un instrument humain soit indispensable. Imaginons qu'il n'existe pas aux alentours du lieu de travail d'organisme, complet et adquat, qui soit prt recevoir l'influence des puissances suprieures. Mais il existera certainement notre ct un compagnon en conditions communes qui, plong dans l'ignorance, ne peroit pas encore les dangers auxquels il expose son propre corps, mais qui se laissera utiliser pour notre effort spirituel au bnfice d'un autre. Peut-on penser ne pas en profiter ? L'instructeur sourit avec bont, et considra : Cela serait d'une trop grande rigueur. En tout lieu o il y a mrite chez ceux qui soufrent et bonne volont chez
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ceux qui aident, nous pouvons administrer le bnfice spirituel avec une efficacit relative. Tous les infirmes peuvent rechercher la sant ; tous les gars, quand il le dsirent, retournent l'quilibre. Si la pratique du bien ft limite aux Esprits compltement bons, la rdemption humaine serait impossible. N'importe quelle quantit de bonne volont et d'esprit de service reoit de notre part la plus grande attention. Alexandre fit une petite pause dans la conversation et aprs avoir pens une minute, il ajouta : Quand nous nous rfrons aux qualits ncessaires des serviteurs de ce domaine de l'aide, nous ne dsirons dcourager personne mais orienter les aspirations du travailleur afin que sa tche croisse en valeurs positives et ternelles. ce moment, un des compagnons en service s'approcha de nous, demandant la coopration d'Alexandre dans un secteur dtermin. Il obtempra, aimable. Cependant, avant de se sparer de moi, il me conduisit jusqu'au petit groupe d'entits qui se chargeaient des passes et, me prsentant l'ami qui dirigeait le travail, il expliqua : Anacleto, notre frre Andr Luiz, qui exera les fonctions de mdecin lors de sa dernire exprience terrestre, aimerait recevoir quelques claircissements quant aux services qui sont votre spcialit. Je vous remercie par avance de tout ce que vous ferez pour lui. Le directeur de ce dpartement d'aide m'accueillit fraternellement et que ce soit parce que j'tais en travail actif ou parce qu'il parlait peu, il m'invita, sans perdre de temps, observer directement les activits qui se droulaient sous sa responsabilit.
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Dlicatement, il du centre.
Regardons cette sur, s'exclama Anacleto, se prparant l'aide affectueuse, observez son c ur et plus particulirement la valve mitrale. Je procdai un attentif examen de la rgion mentionne et je dcouvris effectivement l'existence d'un nuage noir extrmement tnu qui couvrait une grande partie de la zone indique, touchant galement la valve aortique et lanant des filaments quasiment imperceptibles sur le n ud sino-auriculaire. J'exposai mes observations mon nouvel ami qui me rpondit : De la mme manire que le corps physique peut ingrer des aliments vnneux qui intoxiquent ses tissus, l'organisme prisprital peut absorber des lments de dgradation qui rongent ses centres de force avec des rpercussions sur les cellules matrielles. Si l'esprit de la crature incarne n'a pas encore atteint la discipline des motions, si elle alimente des passions qui la dsharmonisent d'avec la ralit, elle peut tout moment s'intoxiquer avec les manations mentales de ceux qu'elle frquente et qui se trouvent dans le mme tat de dsquilibre. Parfois, de pareilles absorptions constituent de simples phnomnes sans plus grande importance ; cela dit, en de nombreux cas, elles sont susceptibles d'occasionner de dangereux dsastres organiques. Cela se produit principalement quand les intresss n'ont pas une vie de prire dont l'influence bnfique peut annuler d'innombrables maux. Il indiqua le cur de chair de la s ur prsente et continua :
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Ce matin, cette amie a eu de srieux diffrents avec son poux, entrant dans une grave position de dsharmonie intrieure. Le petit nuage qui entoure son organe vital reprsente la matire mentale mortelle. La perduration de pareils rsidus dans le cur peut lui occasionner une dangereuse infirmit. Occupons-nous de son cas. Toujours sous mon observation, Anacleto prit une nouvelle attitude, me laissant comprendre qu'il allait se servir de ses panchements irradiants, commenant ensuite agir par imposition. Il plaa sa main droite sur l'pigastre de la patiente, dans la zone infrieure du sternum et avec surprise, je vis que la main, ainsi dispose, mettait de sublimes jets de lumire qui se dirigeaient vers le c ur de la dame infirme, laissant observer nettement que les rayons de vitalit lumineuse taient propulss par la force intelligente et consciente de l'metteur. Assaillie par les principes magntiques mis en action, la portion rduite de matire noire qui enveloppait la valve mitrale, se dplaa lentement. Et comme si elle tait attire par la vigoureuse volont d'Anacleto, elle vint vers les tissus de la surface, se rpandant sur la main irradiante, le long de l'piderme. C'est alors que le magntiseur spirituel commena le service le plus actif des passes, rejetant l'influence maligne. Il fit un double contact au-dessus de l'pigastre, levant les deux mains et les descendant, peu aprs, lentement, en travers des hanches jusqu'aux genoux, rptant le contact dans la rgion mentionne et procdant aux mmes oprations plusieurs reprises. En peu de temps, l'organisme de l'infirme revint la normale. J'tais admiratif. Et comme le sujet concernait des problmes spirituels de haute importance, ds que l'instructeur eut termin le travail, je demandai :
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Pardonnez ma question, mais dans l'hypothse o notres ur n'aurait pas recherch l'aide d'un centre spirite, que serai-il advenu de la maladie occulte ? Serait-elle l'abandon ? En aucune manire, rpondit Anacleto, souriant. Il y a de vritables lgions de travailleurs de notre spcialit protgeant les tres qui, au travers d'aspirations leves, cherchent le chemin juste dans les institutions religieuses de tous les types. La manifestation de la foi ne se limite pas la simple affirmation mcanique de la confiance. L'homme vivant mentalement, viscralement, la religion qui lui enseigne le chemin du bien, se trouve dans une activit intense et rnovatrice, recevant, grce cela, les plus fortes contributions de protection spirituelle puisqu'il ouvre la porte vive de l'me au secours d'En Haut, travers la prire et la position active de confiance dans le Pouvoir Divin. Le nouveau compagnon indiqua la s ur qui s'tait libre de la dsastreuse influence et expliqua, aprs avoir fait une pause : Notre amie recherche la vrit, pleine de sincre confiance en Jsus. Brebis fustige par la tempte du monde et sans exprience dans la sphre de la connaissance, elle se tourne vers le Divin Pasteur comme l'enfant fragile assoiff de tendresse maternelle. Qu'elle et t en train de prier dans une glise catholique ou dans un temple bouddhiste, elle aurait reu le secours de notre Sphre par l'intermdiaire de ce groupe ou d'un autre de travailleurs du Christ. Naturellement, ici, au sein d'une organisation non atteinte par les ombres des ides prconues ou du dogmatisme, notre concours fraternel peut tre plus efficace, plus pur et ses possibilits de profit sont bien plus vastes. Mais il est pourtant ncessaire de signaler que les auxiliaires magntiques transitent en toute part o existent des sollicitations
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de la foi sincre, distribuant le secours du Divin Matre l'intrieur de la meilleure division du service. O vibre le sentiment sincre et lev s'ouvre un chemin pour la Protection de Dieu. L'explication me fit grand bien, me rvlant l'impartialit dans la distribution des biens de notre plan. Cependant, une autre question me vint immdiatement : Toutefois mon ami, considrai-je, admettons que notre sur eut t trangre une quelconque activit d'ordre spirituel. Imaginons-la sans foi, sans filiation une quelconque cole religieuse et sans un quelconque tat de mrite dans la pratique de la vertu. Mme ainsi, elle recevrait le bnfice des passes libratrices ? Anacleto, avec cette bont patiente que je connaissais chez Alexandre, fit observer : Si il s'tait agi d'une crature aux sentiments droits, bien qu'oppose la religion, elle recevrait l'aide dans ses mditations naturelles qui serait moindre en raison de son incapacit de rception plus intense de nos nergies rayonnantes ; mais si elle restait intgralement plonge dans les ombres de l'ignorance ou de la mchancet, elle resterait distante de notre collaboration d'ordre suprieur et ses forces psychiques souffriraient une usure violente et invitable par la continuit de l'intoxication mentale. Qui se ferme aux ides rgnratrices, fuyant les lois de la coopration, en exprimentera les consquences lgitimes. Satisfait par les claircissements reus, je me rendis compte qu'il ne m'appartenait pas d'interrompre le cours des travaux seulement pour satisfaire ma curiosit personnelle. Le nouveau compagnon se dirigea vers un secteur diffrent. Nous nous trouvions, maintenant, ct d'un
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monsieur g sur l'organisme duquel Anacleto attira mon attention. Je l'analysai attentivement. Avec surprise, je remarquai son foie profondment altr. Un autre nuage, galement trs obscur, couvrait une grande partie de l'organe, l'obligeant d'tranges dsquilibres. Toute la vsicule biliaire tait atteinte et on voyait avec nettet que les reflets noirs de cette petite portion de matire toxique atteignaient le duodnum et le pancras, modifiant le processus digestif. Quelques minutes d'observation silencieuse me permirent de connatre l'extrme perturbation dont l'organe de la bile tait l'objet. Les cellules hpatiques taient prises de dangereuses vibrations. J'adressai l'ami spirituel un regard d'admiration. Vous avez vu ? dit-il avec bont. Toute perturbation mentale est source de graves problmes pathologiques. Affliger l'esprit, c'est altrer les fonctions du corps. Pour cette raison, toute inquitude intrieure s'appelle dsharmonie et les perturbations organiques s'appellent infirmits. Il plaa la main sur le front de l'homme et ajouta : Ce frre, porteur d'un temprament trs vif, est plein des valeurs positives de la personnalit humaine. Il a travers d'innombrables expriences dans des luttes passes et il a appris dominer les choses et les situations avec une nergie enviable. Mais maintenant, il est en train d'apprendre se dominer lui-mme, se conqurir pour l'illumination intrieure. Malgr tout, il fait face des chocs importants dans cette tche parce qu' l'intrieur de son individualit dominatrice, il est oblig de dtruire plusieurs conceptions qu'il croyait prcieuses et sacres. Dans cet engagement, les propres enseignements du Christ, qui lui sert de modle pour sa rnovation, lui donnent intrieurement, comme des coups de marteau en certaines circonstances.
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Cependant, cet homme est sincre et dsire, de fait, se rformer. Mais il souffre intensment parce qu'il est oblig de s'absenter de son domaine exclusif pour aller en direction du vaste territoire de la comprhension gnrale. Dans le cercle des conflits de cette nature, il avance, luttant depuis hier l'intrieur de lui-mme, pour s'accommoder certaines obligations d'origine humaine qui sont ncessaires son apprentissage spirituel et, dans l'effort mental gigantesque, il a produit des penses terribles et destructrices qui scrtrent la matire vnneuse, immdiatement attire par le point de son organisme le plus faible qui est le foie. Mais il est en prire rgnratrice et cela facilitera notre service de secours par l'mission d'nergies bnfiques. Si ce n'tait la prire qui rnove ses forces rparatrices, et si ce n'tait le secours immdiat de notre sphre, il pourrait tre victime de maladies mortelles du corps. La prsence persistante de la matire toxique, indfiniment, l'intrieur de cet organe d'importance vitale, gnrerait des mouvements destructeurs pour les globules rouges du sang, compliquerait les actions combines de la digestion et perturberait, de manire fatale, le mtabolisme des protines. Anacleto fit une pause plus longue, sourit cordialement, et accentua : Mais cela n'aura pas lieu. Dans la lutte titanesque o il s'engage contre lui-mme, la volont ferme de russir est sa planche de salut. Je restai si surpris par ces enseignements que je n'osai lui adresser de nouvelle interrogation. Anacleto resta debout et lui appliqua des passes longitudinales sur la tte, partant d'un contact simple et descendant la main, lentement, jusqu' la rgion du foie que le secouriste touchait avec l'extrmit de ses doigts irradiants, l'opration se rptant pendant quelques minutes.
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Surpris, je vis que le nuage obscur devenait opaque, se dfaisant peu peu sous le vigoureux influx du magntiseur en mission d'aide. Le foie retrouva sa pleine normalit. Quelques minutes passrent avant que nous ne nous retrouvions devant une femme enceinte en de srieuses conditions d'affaiblissement. Anacleto se fit plus respectueux. Nous avons ici, dit-il, mu, une s ur qui ncessite hautement de nos recours fluidiques. Une profonde anmie envahie son organisme. En rgime de sous-alimentation cause des difficults naturelles qui l'entourent depuis longtemps, la grossesse constitue pour elle un processus franchement douloureux. Le mari est maigrement rmunr et l'pouse est contrainte des veilles, la nuit entire, afin de l'aider dans le maintien de la maison. Mais la prire ne reprsente pas seulement un refuge pour ce c ur maternel. De paire avec les consolations spontanes, elle recueille des forces magntiques la manifestation substantielle qui la soutiennent dans le prsent drame biologique. Ensuite, il indiqua la rgion de l'utrus et dit: Observez les tches obscures qui entourent l'organisation ftale. Effectivement, adhrant la poche de liquide amniotique, de microscopiques nuages gristres, flottants dans plusieurs directions, taient visibles l'intrieur du sublime laboratoire de forces gnratrices. Me laissant percevoir sa profonde connaissance de la situation, Anacleto continua: Si les tches traversent le liquide, elles provoqueront de douloureux processus pathologiques dans toute
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la zone de l'piblaste. Et la fin de la lutte sera un avortement invitable. Fortement mu, je contemplai la situation divine de cette mre sacrifie, unie l'organisation spirituelle de celui qui serait son enfant dans l'avenir. Ce fut le chef de l'assistance magntique qui m'arracha cette silencieuse admiration, expliquant : Malgr la foi qui orne son caractre, malgr ses sentiments les plus levs, notre amie ne parvient pas chapper compltement la tristesse angoissante, en certaines circonstances. Il y a six jours qu'elle demeure sans lan, afflige. D'ici quelques temps, l'poux doit racheter un important dbit mais il lui manque les recours ncessaires. La pauvre femme, en plus de supporter la charge de penses destructrices qu'elle produit, est oblige d'absorber les missions de matire mentale maladive de son compagnon qui s'appuie sur son courage et sa rsignation. Les vibrations dissolvantes accumules sont attires par la rgion organique, en conditions anormales, et c'est pour cela que nous les voyons assembles en petits nuages autour de l'organe reproducteur, menaant non seulement la sant maternelle, mais galement le dveloppement du ftus. Stupfait face aux nouveaux enseignements, je vis Anacleto appeler un des auxiliaires et lui faire une recommandation. Peu aprs, trs soigneusement, il agit par imposition des mains sur la tte de l'infirme comme si il voult soulager son esprit. Ensuite, il appliqua des passes circulaires dans la rgion utrine. Je vis que les tches microscopiques se runissaient, nen formant quune seule constituant un petit corps obscur. Sous l'influx magntique du secouriste, la boule fluidique gristre rduite passa l'intrieur de la vessie urinaire.
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Le nouveau compagnon, dclarant les passes termines, prcisa, augmentant mon admiration : Il ne faut pas tendre la collaboration magntique jusqu' retirer d'une seule fois la matire toxique. Lance dans l'appareil excrteur de l'urine, elle sera vacue facilement, nous dispensant d'autres oprations. C'est alors que le serviteur auquel je me suis rfr s'approcha d'Anacleto, lui apportant une petite amphore qui me semblait contenir des essences prcieuses. L'orienteur du service la prit, avec soin, et dit : Maintenant, il est ncessaire de secourir l'organisation tale. L'alimentation de la mre, en raison des circonstances f indpendantes de sa volont, a t insuffisante. Anacleto retira du vase une certaine quantit de substance lumineuse qu'il projeta dans les villosits utrines, enrichissant le sang maternel destin fournir l'embryon en oxygne. Exprimant ma profonde admiration pour l'efficace concours dont j'avais t tmoin, le gnreux secouriste dit : Nous ne pouvons abandonner nos frres incarns aux alas des circonstances, surtout quand ils cherchent la coopration dont ils ont besoin au travers de la prire. Elevant le niveau mental de l'individu confiant et croyant dans le Divin Pouvoir, elle favorise l'change entre les deux sphres et facilite notre tche d'aide fraternelle. Pour cette raison, mon frre, l'homme de bien rencontrera, aprs la mort du corps, de nouveaux mondes de travail qui l'attendent et o il dveloppera, infiniment, l'amour et la sagesse dont il possde les germes en son c ur. Par la suite, Anacleto se mit prendre soin d'un homme dont les reins paraissaient entours de crpe noir
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tant la matire mentale dltre qui les enveloppait tait dense. Il lui appliqua des passes longitudinales, avec beaucoup de tendresse et, l'opration termine, il me fit cette remarque : Un jour, l'homme commun comprendra l'importance de la pense. Pour l'heure, il est trs difficile de lui rvler le pouvoir sublime de l'esprit. Le chef de l'assistance magntique allait peut-tre poursuivre en d'ducatives instructions, mais un des cooprateurs du service s'approcha et l'informa, prvenant : J'aimerais recevoir votre orientation dans un cas du dixime retour . Il s'agit de notre connaissance qui prsente de graves perturbations de la rate. Extrmement surpris, j'accompagnai Anacleto qui se dirigea vers un des coins de la salle. Face nous se trouvait un homme g que l'orienteur examina avec attention. mon tour, j'observais son foie et sa rate qui accusaient un norme dsquilibre. Regrettable ! s'exclama le chef de l'aide, aprs une longue observation. Nous ne pourrons que le soulager. Maintenant, aprs dix sances de secours complet, il est ncessaire de le laisser livr lui-mme jusqu' ce qu'il adopte une nouvelle rsolution. Et, s'adressant l'auxiliaire, il ajouta : Vous pourrez lui apporter du soulagement, mais vous ne devez pas allger la charge des forces destructrices que notre ami rebelle a lui-mme accumules. Notre mission est de soutenir et non de fortifier les erreurs. Percevant ma surprise, Anacleto expliqua : Notre effort est galement ducatif et nous ne pouvons msestimer la douleur qui instruit et aide l'homme se
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transformer vers le bien. En fonction des normes du service auxquelles nous devons rpondre, dans ce centre, il est indispensable d'analyser les raisons du soulagement des maux d'autrui. Il y a des personnes qui recherchent la souffrance, la perturbation, le dsquilibre, et il est raisonnable qu'elles soient punies par les consquences de leurs propres actes. Quand nous trouvons des infirmes de ce genre, nous les sauvons des fluides dltres dans lesquels ils s'enroulent de leur propre initiative, jusqu' dix reprises conscutives, titre de bienfaisance spirituelle. Cependant, si les dix opportunits s'coulent sans profit pour les intresss, nous avons des instructions de nos suprieurs pour les laisser livrs leurs propres uvres, afin qu'ils apprennent par eux-mmes. Nous pourrons les soulager, mais pas les librer. Aprs une courte pause, et sentant que je n'oserais pas interrompre ses prcieux enseignements, Anacleto poursuivit : Cet homme, hormis le fait qu'il soit sympathisant de nos activits spiritualisantes, est porteur d'un temprament des moins sympathiques pour tre extrmement capricieux. Il affectionne les disputes frquentes, les discussions passionnes, la prpondrance de ses points de vue. Il ne se prmunit pas contre l'acte d'irritation et rveille incessamment la colre et la peine de ceux qui partagent sa compagnie. Il est devenu, pour cette raison, le centre de convergence d'intenses vibrations destructrices. Il est arriv notre groupe recherchant d'une amlioration. Et depuis de nombreuses semaines, nous cherchons l'orienter dans le service de l'amour chrtien, appelant sa conscience la pratique des obligations ncessaires son propre bien-tre. Mais le malheureux ne nous entend pas. Il acquiert des haines avec une redoutable facilit et il ne peroit pas la dan-
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gereuse position dans laquelle il se confine. Il nous frquente depuis un peu plus de trois mois et pendant ce temps, nous lui avons dj fait les dix oprations de secours magntique intgral, allgeant les charges malignes, non seulement des penses d'angoisse et de reprsailles qu'il provoque chez les autres, mais galement des penses cruelles qu'il fabrique lui-mme. Maintenant, nous devons interrompre le service de libration pour quelques temps. Seul avec son exprience forte, il apprendra de nouvelles leons et gagnera beaucoup en mrite. Plus tard, il recevra, nouveau, le secours complet. Profondment marqu par le processus ducatif, j'osai demander : Quel temps moyen faut-il attendre pour les cas de cette nature ? Mon interlocuteur qui assumait une attitude discrte contourna la question et rpondit : Cela varie en accord avec les motifs. L'effet obi la cause. Anacleto continua aider pendant que je me perdais en de profondes considrations d'ordre suprieur. Une fois les liens charnels briss, nous comprenons avec plus de clart l'intensit, la fonction de la douleur dans le domaine de la justice difiante. Les quelques minutes passes auprs du service d'assistance magntique avaient rnov mes conceptions concernant les secours et les rprimandes. Le Seigneur aime toujours mais il ne perd pas l'occasion de perfectionner, polir, duquer Ce fut Alexandre qui, s'approchant de moi, me ramena la ralit. Les travaux taient termins. Me serrant dans ses bras au moment des au revoir, Anacleto dit avec force :
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Vous serez toujours le bienvenu. Revenez dans notre secteur quand vous le voudrez. Votre concours nous sera une prcieuse stimulation ! Je ne trouvais pas d'expression correspondant son humble gnrosit, mais je crois que le dvou secouriste comprit mon regard de profonde reconnaissance. Et, accompagnant mon instructeur, de retour notre colonie spirituelle, je reconnus que ma comprhension se dilatait, comme si une nouvelle source de lumire bourgeonnait dans mon cur.
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Et les travaux de la Surface ? demandai-je. Alexandre n'est-il pas un des instructeurs directs d'un des grands groupements spirites que nous connaissons ? Le compagnon rpondit avec assurance : La substitution a dj t naturellement effectue en accord avec le mrite et le profit de l'institution laquelle tu te rfres. Et sentant peut-tre la peine qui envahissait mon esprit, Lisias commenta : Si il y a une chose que je puisse tassurer, c'est que le vnrable orienteur ne nous oubliera pas. Se dirigeant vers des sphres plus leves, son unique proccupation sera le service de Jsus avec son propre enrichissement pour nous tre plus utile. Cependant, objectai-je, il nous manquera beaucoup... J'ai l'impression qu'il nous laisse au milieu de la tche quand nous avons tant besoin de son prcieux concours pour l'apprentissage Lisias perut la nature passionnelle de mon commentaire et il rpliqua, fermement : Point d'gosme, Andr ! Nous savons qu'Alexandre s'absentera en service, mais mme si son excursion devait tre longue et pleinement consacre au repos cratif, il revient nous autres, ses dbiteurs, de participer l'allgresse de ses mrites levs. Il est ncessaire d'examiner le bien qui peut encore tre fait, vibrant de joie et d'esprance avec les ralisations futures, pour que nous ne soyons pas indolents et improductifs ; ainsi, nous ne devons pas oublier le bien qui a t fait ou que nous avons reu afin de ne pas tre ingrats. Cette observation eut pour effet de rveiller ma conscience. Je regagnai l'quilibre motionnel indispensable.
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Modifi mon attitude intrieure, je ragissait contre les premires impressions que la nouvelle m'avait caus. Le bienveillant ami comprit, sourit et ajouta : De plus, nous ne pouvons pas oublier les obligations qui nous sont propres. L'apprentissage, dans les divers cours o il se prsente, arrive toujours sa fin, bien que la sagesse soit infinie. Nous avons besoin de dmontrer le profit pratique des leons que nous avons reues. Quel meilleur tmoignage d'e comprhension pourrions-nous donner l'instructeur ami si ce nest celui de recevoir le domaine de service dans lequel sa bont nous initia, jusqu' ce qu'il revienne de son excursion provisoire ? C'est vrai ! m'exclamai-je. Et, ranim par la parole clairante du compagnon, nous conversmes pendant quelques minutes bnites, Lisias me promettant de revenir au crpuscule, afin d'aller ensemble ladite runion. la nuit tombante, le cher ami revenait et nous nous mmes en route conversant agrablement. Contempl depuis notre colonie spirituelle, le firmament paraissait singulirement beau. De nombreuses constellations brillaient avec clat, et la Lune, bien plus grande que quand elle tait observe depuis la Surface Plantaire, semblait plus accueillante et tranquille. Loin du bombardement des rayons solaires, qui rnovent incessamment la vie, les fleurs exhalaient un dlicieux parfum, dansant doucement sous le souffle d'un vent lger. De nombreux apprentis d'Alexandre, commenta Lisias, viendront lui rendre visite cette nuit. Maintenonsnous au niveau des autres, conservant une attitude intrieure de gratitude et de srnit.
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J'acquiesais, avec effort, me souvenant des sublimes leons reues. Alexandre savait se faire aimer. Suprieur sans affectation, humble sans servilit, orienteur toujours dispos, non seulement enseigner, mais galement apprendre, il rpondait aux charges leves qui lui taient attribues sans aucun garement du moi , profondment intress remplir les desseins du Pre et profiter de notre simple coopration. En raison de sa comprhension bnie, cet loignement de l'instructeur, bien que temporaire, me faisait souffrir intrieurement. Dans ces dispositions intimes, contre lesquelles je ragis prudemment, nous atteignmes le bel difice rsidentiel o se runirait l'affectueuse assemble. Nous entrmes. Le salon magnifiquement illumin me surpris. Il n'y avait pas de luxe dcoratif l'intrieur ; toutefois, le lustre en forme d'toiles, irradiant une clart bleu-brillant, confrait l'ambiance une expression de mystrieuse beaut, mle une spiritualit leve. De dlicates et symboliques arabesques de fleurs naturelles ornaient les murs, nous donnant une impression de joie et de bien-tre. Prsent par Lisias plusieurs compagnons, je me rendis compte, rapidement, du petit nombre des apprentis qui se rassembleraient ici. Seul comparatraient les disciples d'Alexandre qui se trouvaient en ce moment dans notre colonie, au nombre de soixante huit dont quinze femmes. Tous les reprsentants se rfraient au mentor aimant en termes logieux. Nous tions tous de grands dbiteurs de son cur. La prsence de tous les invits vrifie, le bienveillant instructeur vint jusqu' nous, partageant la tendresse de ses salutations avec chacun, sans excs d'attitudes extrieures. C'tait le mme Alexandre, admirable et simple. Uni par des
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liens fraternels, nous laissant entirement notre aise, il conversait avec tous, de manire individuelle, respect de nos tches, tudes, ralisations. Ensuite, tout naturellement, il commena nous parler, sur un ton paternel : Vous connaissez l'objectif de la prsente runion. Je veux vous faire mes au revoir en raison de l'absence temporaire laquelle je suis contraint pour des raisons leves de service. Je vis aux regards de l'assemble que la majorit des personnes prsentes partageait avec moi la mme peine. Nous devions normment cet esprit sage et bienveillant. Aprs une petite pause, il reprit : Je connais la puret de l'amour que vous me ddiez et je suis certain que vous n'ignorez pas l'tendue de l'estime que je vous consacre. C'est naturel. Nous sommes amis dans la mme entreprise du bien et associs heureux dans l'excution de la Divine Volont. Compagnons de lutte constructive, la sparation prsente, bien qu'phmre, nous pserait excessivement si nous ne gardions au c ur de notre me la lumire de l'claircissement. cet instant, Alexandre fit une longue pause, fixant son regard dans nos yeux, comme nous scrutant intrieurement, et poursuivit : Certains collaborateurs, qui je dois beaucoup, m'adressrent des appels afin que je reste en notre colonie de travail, gentillesse que je remercie, mu. Il ne vibre dans mes mots aucune intention personnelle, mais l'estime rciproque et fidle que nous nous dvouons. Il est cependant urgent de considrer, mes amis, que lhumble serviteur ne doit pas absorber la place que Jsus doit occuper dans vos vies. Il est trs difficile de dcouvrir l'amour sans faille et nous nous y rendons sans rserve. Et parce que cette diffi-
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cult est flagrante sur tous les chemins de notre volution, nous tombons, presque toujours, dans la vieille erreur de l'idoltrie. Il est bien vrai que nous nous trouvons dans une assemble de c urs simples et amis et que de vastes et importantes considrations philosophiques ne sont pas appropries en cette salle, pour nous restreindre au secteur bni du sentiment. Mais je ne peux laisser passer l'opportunit de rflexions srieuses autour du problme des liens sacrs qui nous unissent, sans nous enchaner les uns aux autres. Notre route de perfectionnement, tout comme le sentier du progrs de l'Humanit terrestre, a en gnral t un chemin tortueux o nous avons march sur les idoles brises. Nos incarnations se succdent et les civilisations rptent la leon en longues spirales de rcapitulation, parce que nous avons t irrflchis quant aux droits chemins. Une nouvelle pause se produisant dans son exposition affectueuse me permit d'observer qu'un profond respect nous tait commun face la parole vnrable. Nous avons cr de nombreux dieux part, continua l'instructeur, mu, pour les dtruire de nombreuses fois dans un profond dsespoir du c ur quand la ralit dilate notre vision face l'horizon infini de la vie. Dans la recherche du confort individuel, face aux graves problmes de notre vie, nous ne trouvons que rarement la solution mais plutt la fugue dont nous profitons de toutes les forces dont nous sommes capables pour retarder indfiniment l'action indispensable la correction o la rdemption. Mais viendra pourtant le jour de la restauration de la vrit, le moment de notre tmoignage personnel. Il pausa sur nous un regard trs lucide o nous vmes le reflet de l'motion sereine. Puis aprs une longue pause, il reprit les explications de ses au revoir. Et c'est pour cela, mes amis, poursuivit-il, sur un
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ton fraternel, que l'orienteur conscient de sa tche ne peut fuir les impratifs de l'volution de ses protgs. De temps en temps, il est ncessaire de laisser le disciple livr lui-mme, mme si les plus belles notes de tendresse nous suggrent le contraire. Auprs de l'instructeur, l'apprenti, presque toujours, observe simplement. Mais distance, il exprimente et agit, vivant ce qu'il a appris. Il est indispensable de dvelopper les valeurs illimites, inhrentes chacun de nous, gardes comme un divin hritage dans le potentiel de notre monde intrieur. La protection inconsciente, qui soustrait le protg au climat de ralisation qui lui est propre, limine les germes du progrs, de l'lvation, du rachat individuel. Etablir une dpendance de cet ordre, c'est crer la prison de l'esprit qui annule notre capacit d'improvisation et stimule les vices de la pense. Fuyons le condamnable systme de l'adoration rciproque dans lequel la fausse tendresse procde l'aveuglement du sentiment. Respectons-nous mutuellement, en qualit de frres rassembls pour le mme ouvrage du bien et de la vrit, mais combattons l'idoltrie ; dsirons nous le bien les uns aux autres, comme Jsus nous aima ; par ailleurs, cooprons contre l'insinuation de l'exclusivisme destructeur. Nous sommes les dpositaires de grandes leons de la vie suprieure. Les mettre en pratique, tendant des mains amies nos semblables, c'est notre objectif fondamental. Chacun d'entre-vous a ses propres obligations dans les secteurs diffrents de l'activit spirituelle. Pendant quelques mois, nous avons t presque toujours ensemble, quand l'opportunit le permettait. Associs dans la mme exprience, nous avons cr des liens d'amour sanctifis qui nous unissent les uns aux autres. Mais nous ne pouvons pas nous reposer sur les commodits de l'affection. Il est ncessaire d'affronter les rudesses du service, de connatre la lutte, de tmoigner du profit. Jamais je ne profiterai de la qualit d'instructeur pour empcher votre croissance mentale. La Terre, qui est notre mre commune,
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rclame des enfants clairs qui collaborent dans la divine tche de la rdemption plantaire. Il y a des multitudes, de toute part, esclaves du bien-tre et de la misre, de la joie et de la souffrance, trangres au caractre temporaire des conditions dans lesquelles elles s'agitent. Tous vivent, mais rares sont les esprits de notre monde qui ont pris possession de la vie ternelle. Le champ du travail est extrmement vaste. Essayez-y ce que vous avez appris, rveillant les consciences qui dorment le long du chemin. L'apprentissage nous fournit la connaissance. La vie nous offre la pratique. Unissons la sagesse avec l'amour dans l'activit de chaque jour, et nous dcouvrirons la divinit qui palpite l'intrieur de nous, glorifiant la Terre qui attend notre concours efficace pour l'quilibre et la comprhension. Les instructeurs bienveillants et gnreux ne manquent pas. Qui plus est, vous devez appliquer les leons que vous avez reues, orientant galement vos semblables dans la lutte et les compagnons encore fragiles. Seul les victimes volontaires de l'idoltrie convertissent l'absence en nant. Non, mes amis, n'alimentez aucun processus douloureux de nostalgie sans optimisme et sans esprance. Un futur immense de ralisations sublimes avec le Pre attend chacun de nous. difions-nous, acceptant les expriences constructives qui convoquent notre effort une plus grande possibilit. J'estime profondment la consolation individuelle mais, au-dessus de notre rconfort, nous devons rechercher la libration avec le Christ. Incontestablement, le discours tait emprunt d'une svrit affectueuse que les c urs, sur le moment, ne comprirent pas bien, habitus aux manifestations de douceur incessante. Mais il avait la vertu de nous rveiller face la vrit, nous appelant une attitude de comprhension lgitime. Ici encore, dans une simple runion d'adieux, Alexandre savait tre grand et gnreux, nous imposant un
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quilibre que nous n'aurions su d'une autre manire conserver. Malgr la comprhension, nos yeux taient humides. La sparation d'avec les bons, mme temporaire, est toujours douloureuse. En sa compagnie, nous avions appris de sublimes enseignements. Fort et sage, tendre et nergique, il entrana nos ailes fragiles dans les grands vols des nouvelles connaissances. Comparant notre situation passe notre situation prsente, nous observions une vidente amlioration gnrale. Comment aurions-nous pu ne pas lui devoir, cet ami bni de tous les instants, d'illimits tmoignages d'amour ? Je crois que la majorit d'entre nous partageait mes penses parce qu'Alexandre, laissant penser qu'il avait entendu nos rflexions les plus intimes, ajouta : Nous devons Jsus Christ toutes les grces ! Il est le Divin Intermdiaire entre le Pre et nous-autres. Sachons remercier le matre pour les bndictions, les leons, les tches. L'esprit de gratitude envers le Seigneur rend la vie joyeuse et valorise le travail des serviteurs fidles ! Ensuite, l'instructeur se leva et, souriant, embrassa chacun de nous, nous adressant des paroles d'incitation au Bien et la Vrit, nous emplissant de courage et de foi. Equilibrs par son discours clairant, les apprentis n'osrent prononcer la moindre exclamation, fille de la tendresse dplace. Nous tions tous difis, en position sereine et digne. Epaminondas, le disciple le plus respectable de notre cercle, prit la parole et le remercia, sobrement, imprimant dans ses phrases nos sentiments les plus nobles et il adressa l'instructeur ami nos ardents v ux de paix et de succs dans la continuit de ses travaux glorieux.
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Nous vmes qu'Alexandre recevait nos vibrations d'amour et de reconnaissance au milieu d'une profonde motion. Son vnrable front mettait de sublimes irradiations de lumire. Les brves flicitations du compagnon termines, il pronona quelques phrases de remerciement que nous ne mritions pas puis il dit : prsent, mes amis, levons nos penses de joie et de gratitude vers le Christ, lui offrant les inoubliables motions de nos adieux. Se maintenant debout, entour d'une intense lumire saphirine brillante, les yeux levs vers les cieux, il tendit les bras comme conversant avec le Matre prsent, bien qu'invisible, priant avec une infinie beaut : Seigneur, que soient pour ton cur misricordieux Toutes nos joies, esprances et aspirations ! Enseigne-nous excuter tes desseins inconnus, Ouvre-nous les portes d'or des opportunits de service Et aide-nous comprendre ta volont ! Que notre travail soit l'atelier sacr de bndictions infinies, Convertis les difficults en saintes stimulations, Transforme les obstacles du sentier en leons renouvelantes En ton nom, Nous smerons le bien o surgiront les pines du mal, Nous allumerons ta lumire o les tnbres demeurent, Nous rpandrons le baume de ton amour o coulent les pleurs de la souffrance, Nous proclamerons ta bndiction o il y a con damnation,
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Nous dploierons ta bannire de paix au milieu des guerres de la haine ! Seigneur, Fait que nous puissions te servir Avec la fidlit dont tu nous aimes, Et pardonne nos fragilits et vacillations dans l'excution de ton uvre. Fortifie notrec ur Pour que le pass ne nous perturbe pas et que le futur ne soit pas fait d'inquitude, Afin que nous puissions honorer ta confiance en ce jour, Que tu nous a donn Pour la rnovation permanente jusqu' la victoire finale. Nous sommes protgs sur la Terre, Confondus dans le souvenir Des erreurs millnaires, Mais nous voulons, prsent, Avec toute les forces de notre me Notre libration en ton amour pour toujours ! Arrache de notre c ur les racines du mal, Libre-nous des dsirs infrieurs, Dissipe les ombres qui nous dissimulent la vision de ton plan divin Et protge-nous afin que nous soyons De loyaux serviteurs de ton infinie sagesse ! Donne-nous l'quilibre de ta loi, Eteint l'incendie des passions qui, parfois, Jaillit, encore, Au plus profond de nos sentiments, Menaant notre construction de la spiritualit suprieure. Conserve-nous en ton inspiration rdemptrice, Dans l'amour infini que tu nous as rserv
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Et que, intgrs dans ton travail de perfectionnement incessant, Nous puissions rpondre tes sublimes desseins, tout moment, Nous changeant en serviteurs fidles de ta lumire, pour toujours ! Ainsi soit-il. L'mouvante prire d'Alexandre fut l'ultime note des merveilleux adieux. Nous sortmes. Alentour, les fleurs exhalaient un trs agrable parfum sous la lumire argente de la nuit. Et, au loin, dans les hauteurs des cieux, les astres brillaient tel de fulgurants c urs de lumire sur les plages distantes de l'Univers, unis, comme nous, les uns aux autres, la recherche des joies suprmes de l'union avec la Divinit.
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