Eglise. Le Bon Combatdocx
Eglise. Le Bon Combatdocx
Eglise. Le Bon Combatdocx
Pasteur T. Austin-Sparks
Je te confie cette ordonnance, mon enfant Timothe , selon les prophties qui ont t prcdemment faites ton sujet, afin que par elles tu combattes le bon combat , 1 Timothe 1 :18.
Combats le bon combat de la foi; saisis la vie ternelle, pour laquelle tu as t appel et tu as fait la belle confession devant beaucoup de tmoins , 1 Timothe 6 :12.
Prends ta part des souffrances comme un bon soldat de Jsus Christ , 2 Timothe 2 : 3.
Si nous devions retenir un seul fragment reprsentatif de ces deux lettres, je pense que ce serait le dix-huitime verset du premier chapitre de la premire lettre de Paul Timothe : Je te confie cette ordonnance, mon enfant Timothe que tu combattes le bon combat. Mditons un instant sur ces deux lettres.
Tout dabord, rappelons que Timothe tait un jeune homme . Compar des hommes considrs comme forts, il tait apparemment de frle constitution. Paul met ceci en vidence en lexhortant tre fort de corps et desprit. Dans ce contexte, nous devons nous souvenir de toutes ces choses pour lesquelles laptre Paul mandate et responsabilise ce jeune homme.
Ces deux ptres contiennent certaines des plus grandes choses jamais confies un homme, quil soit jeune ou g. Aussi, Paul ne tient pas entirement compte de la jeunesse de Timothe. Au contraire, il lve ce jeune frre un trs haut niveau, cherchant lui faire comprendre que la grce et la puissance de Christ peuvent faire de lui un homme dune grande envergure spirituelle.
Lide rpandue parmi les hommes, est de tout ramener aux capacits naturelles. Or, la Parole de Dieu dmontre que le Seigneur cherche toujours lever les hommes, au-del de leurs aptitudes naturelles, vers quelque chose de bien plus haut.
Ainsi, Timothe nest pas considr comme quelquun de faible, qui importe peu dans les choses de Dieu. Au contraire, Paul sadresse lui de faon nous faire raliser combien lappel de tout serviteur de Dieu est transcendant ! Combien une telle vocation est surminente !
Ceci sapplique non seulement ceux qui sont jeunes dans la foi , mais galement tous ceux qui appartiennent au Seigneur. Ces ptres sont un grand appel la maturit, slever au-dessus de tout, car cest le Seigneur qui nous y convie. Ayant prsent les choses telles quelles sont, examinons cet appel de plus prs.
Nous allons maintenant considrer la signification dominante de ces lettres et non pas nous arrter tous les dtails qui sy trouvent. Il ne sagit pas dtudier ces ptres mthodiquement, verset par verset, ni mme den considrer les principaux passages.
Nous chercherons plutt voir ce quelles signifient pour nous dans leur ensemble. A cette fin, nous devons commencer par contempler lauteur lui-mme, laptre Paul.
Nous savons que Paul crivit ces lettres en prison . Ctait ici son ultime emprisonnement aprs plusieurs autres. Pour ainsi dire, la seconde ptre nous amne au point o le bourreau tient le glaive en main. Paul crit : Je sers dj de libation, et le temps de mon dpart est arriv , (2 Timothe 4 :6).
Lorsquil crit sa seconde lettre Timothe, sa vie est arrive son terme. Il est gnralement admis quun certain laps de temps sest coul entre ces deux lettres.
Aprs avoir crit la premire, alors quil tait en prison Rome, Paul fut relch pour un temps. Puis, il fut arrt de nouveau et condamn mort.
Quoi quil en soit, Paul, au moment de cette deuxime ptre , est arriv la fin de son sjour ici-bas. Il est emprisonn et, comme lindique cette lettre, il demeure presque seul.
Ces lettres sont caractrises de faon frappante par le fait que laptre Paul reste constamment dans lardeur et leffervescence du combat de la foi. Quelles que soient la situation et les circonstances, la ferveur habite toujours dans son cur. Cest la flamme du combattant.
Remarquons les termes militaires employs par laptre, tels que soldat et combat par exemple. Ces deux lettres sont pleines de lesprit battant et combatif de cet aptre hroque. Nullement refroidi, il cherche stimuler et dynamiser le feu intrieur dans le cur de ce jeune homme.
Quelle dette de lEglise, travers les sicles , envers cet esprit vaillant et intrpide de laptre ! Il ne capitula jamais ni ne dposa jamais les armes. Il fut parfois bless, rafl et abattu, portant sur lui les marques dun trs long combat. Jusqu la fin, il ne dsarme pas, ni ne se laisse dominer.
Je rpte que lEglise a contract une immense dette envers cet aptre. Ce genre desprit combatif jusqu la fin placera toujours les autres dans une position de responsabilit et dexigence sous une grande obligation.
Si vous et moi, nous sommes tents de battre en retraite, de flchir ou dabdiquer, si nous avons limpression que ce combat est perdu davance, nous perdons beaucoup nous-mmes. En outre, nous privons nombre de frres et de surs dobtenir ce quoi ils auraient pu prtendre si seulement nous avions combattu jusqu notre dernier souffle.
Le Facteur Temps
Le temps et le facteur temps sont dterminants dans ces ptres. Nous savons que Paul avait laiss Timothe Ephse, et quil y exerait des responsabilits au sein de lassemble. En quelque sorte, Ephse tait la porte de toutes les assembles dAsie Mineure.
Depuis Ephse, la Parole de Dieu se rpandit dans toute cette rgion. Dans le livre de lApocalypse, la toute premire assemble nomme parmi les sept glises est Ephse. Il est important de nous rappeler ces faits lorsque nous considrons ces deux ptres Timothe, car ils en clairent le contenu. Ce temps dalors tait dune extrme importance.
Paul fut excut en lan 68. Jean crivit lApocalypse - donc ces lettres aux sept assembles dAsie - en lan 96. Ainsi, vingt-huit ans sparent les conditions spirituelles voques dans les ptres Timothe puis dans le livre de lApocalypse et quelles conditions ! Pensons tout ce que le Seigneur accorda ces assembles dAsie au travers de Paul.
Combien cet homme sest investi et sacrifi pour ces assembles. Nous pensons ces merveilleuses lettres aux Ephsiens et aux Colossiens, et aux autres qui circulaient alors parmi ces assembles.
Considrons une seule de ces lettres, celle aux Ephsiens par exemple. La profondeur des choses qui y sont crites est telle que jamais nous ne pourrons lpuiser mme avec la plus longue des vies. Tant de sagesse, tant de rvlation et de connaissance, tout ceci se trouve pratiquement teint en lespace de vingt-huit ans. Nous lisons ces lettres de Paul aux assembles dAsie, puis celles du livre de lApocalypse.
Vingt-huit ans les sparent ! Quelle tragdie ! Un homme avait pu autant se donner, ces assembles avaient tellement reu et pourtant moins de trois dcennies plus tard, le Seigneur avait d dire : Je connais tes uvres : Jai contre toi, jai quelque chose contre toi, repens-toi.
Dans ces deux chapitres de lApocalypse, nous dcouvrons une situation spirituelle dplorable. Comment ceci fut-il rendu possible ? Voyez-vous, jappelle cela le facteur temps et il est trs significatif.
Le commencement, ou les commencements de cette triste situation voque dans le livre de lApocalypse, vingt-huit ans aprs, figurent dj dans les lettres Timothe. Nous y trouvons lamorce du dclin, ainsi que lattitude des assembles envers Paul la fin de sa vie.
Quelle tait donc la position de ces assembles envers laptre et son ministre ? (Bien entendu, lhomme et le ministre ne font quun). Paul crit : tous ceux qui sont en Asie se sont dtourns de moi. , (2 Timothe 1 :15).
Ceci est trs rvlateur et dmontre quel point lattitude de beaucoup changea par rapport lhomme et son ministre. Ensuite, Paul nomme en particulier cinq hommes qui sopposrent lui et sa doctrine.
Il y avait Alexandre, louvrier du cuivre, propos duquel Paul dclare : [il] a montr beaucoup de mchancet envers moi , (2 Timothe 4 :14). Il y avait aussi Hymne et Philte (2 Timothe 2 :17) puis Phygelle et Hermogne (2 Timothe 1 :15).
Paul les dsigne comme faisant partie de ceux qui sopposrent lui et son enseignement. Ces cinq hommes lui montrrent beaucoup de mchancet . Telle fut leur attitude, et, apparemment, ces hommes jouissaient dune certaine influence dans lassemble.
Lorsque pour une dernire fois, Paul appela les anciens de lassemble qui tait Ephse, il leur dit : Il se lvera d'entre vous-mmes des hommes qui annonceront des doctrines perverses pour attirer les disciples aprs eux. (Actes 20 : 30). Certains taient opposs la saine doctrine au sein mme de lassemble.
Paul dit ensuite, comme avec un soupir de tristesse : Dmas m'a abandonn, ayant aim le prsent sicle ; et il s'en est all Thessalonique . (2 Timothe 4 : 10). Dmas sen alla Thessalonique, ce fut sa tragdie.
En prenant en compte ce que Paul crit aux Thessaloniciens , nous comprenons que Dmas na certainement pas t le bienvenu parmi eux. Les assembles de cette rgion taient dune grande loyaut envers Paul. Lorsque Dmas parvint Thessalonique, je ne pense pas quil y soit rest longtemps.
Paul rappelle : Dmas ma abandonn , Tous ceux qui sont en Asie se sont dtourns de moi , Luc seul est avec moi . Nous percevons un changement radical dattitude de la plupart envers laptre et son ministre, celui qui ils devaient tant.
A lvidence, Timothe a besoin dtre encourag et fortifi : Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grce qui est dans le Christ Jsus Prends ta part des souffrances comme un bon soldat de Jsus Christ . Ces deux lettres abondent de ce genre de recommandations.
Timothe faisait face de grandes difficults , peut tre en raison de ce changement dattitude envers Paul, et peut tre aussi en raison de son association avec lui. Le verset suivant semble lindiquer : N'aie donc pas honte du tmoignage de notre Seigneur, ni de moi son prisonnier.
(2 Timothe 1 :8). Vous connaissez le principe : si quelquun est objet de la dfiance et se trouve plac sous un nuage de suspicion, les plus faibles viteront de rvler leur association avec un tel individu.
Pour essayer de garder la face, ils chercheront cacher une telle relation et ils tairont leur association avec celui qui est plac sous la suspicion. Il semble clair que Timothe devait faire face une semblable situation ni de moi son prisonnier , crit laptre.
Tant dlments font ici rfrence au combat, la bataille. Timothe devait tre fortifi, exhort et encourag tenir ferme. Il tait sous la menace dtre dcourag, dtre pris au dpourvu. Il devait affronter linfluence de ces hommes puissants tel Alexandre, louvrier du cuivre, et de tous les autres aussi.
Cest pourquoi Paul lexhorte ainsi : Que personne ne mprise ta jeunesse. (1 Timothe 4 :12). Voyons-nous la situation critique laquelle Timothe devait faire face ? Il avait bien besoin de lire ces paroles de laptre Paul.
Nous voyons, surtout dans la seconde lettre Timothe, que Paul met laccent sur une deuxime chose savoir le comportement dans la maison de Dieu : Afin que tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu. (1 Timothe 3 :15).
Plusieurs autres sujets viennent en complment : les anciens et les serviteurs, les questions concernant la conduite, les positions, les services et les comportements dans la maison de Dieu. Pourquoi autant de sujets, de conseils, dinformations ? Parce que les choses commenaient dj se dgrader.
De toute vidence, lensemble de ce qui concernait lassemble et son fonctionnement devait tre le sujet de corrections, de remises en question, de renforcement spirituel, dexhortations diverses. Ces lettres de Paul signifient que les conditions spirituelles voques dans le livre de lApocalypse avaient dj commenc arriver ds la fin de la vie de laptre.
Le dclin durera les vingt-huit annes qui sparent les lettres Timothe et le livre de lApocalypse. Paul savait ce qui tait en jeu et comment les choses volueraient si rien ntait fait.
A cause du dclin se dveloppant et des ennemis internes et externes aux assembles, nous trouvons ces appels rpts au combat : que tu combattes le bon combat combats le bon combat de la foi comme un bon soldat de Jsus Christ . Il ne doit exister aucun sentimentalisme dans la foi chrtienne, aucune complaisance.
LEglise nest pas un lieu de divertissement, cest un camp dentrainement pour les soldats de la foi. Cest un lieu de prparation pour le combat et sil y a des blesss, cest aussi un lieu o ceux-ci sont guris afin de les relancer dans la bataille. Cest ce que ces ptres enseignent au sujet de lEglise.
Les assembles nexistent pas pour que nous y trouvions toutes sortes de divertissements. Nous devons prendre conscience que nous sommes engags dans un des plus pres combats.
Tout ce que Paul et Jean ont crit propos des assembles dalors est toujours valable aujourdhui. Ne nous voilons pas la face quant ces choses qui demeurent dune extrme importance.
Quelles taient donc les circonstances et les forces en jeu, pour que Paul lance un tel dfi Timothe ?
Le Combat Cleste
Nous devons prciser ici, comme le dit Paul dans son ptre aux Ephsiens, que cette lutte nest pas contre le sang et la chair ; c'est--dire ni contre lhomme, ni contre des choses.
Avez-vous remarqu que Paul dit au sujet dAlexandre : Alexandre, l'ouvrier en cuivre, a montr envers moi beaucoup de mchancet ; le Seigneur lui rendra selon ses uvres . Il est possible que Paul se soit montr vindicatif et amer envers cet homme.
Peut-tre a-t-il sorti son pe contre lui ? Car Paul tait fort capable dutiliser des paroles puissantes lorsquil le dsirait. Cest ainsi quil soppose contre les imposteurs en Galatie : quils soient anathme , autrement dit, que la maldiction divine soient sur eux (Galates 1 : 8, 9).
Mais bien quAlexandre ait us de beaucoup de mchancet envers Paul, celuici crit : le Seigneur lui rendra selon ses uvres . Je le laisse aux mains du Seigneur.
Il ajoute mme : que cela ne leur soit pas imput (2 Timothe 4 :16). Paul ne combat pas contre les hommes, contre le sang et la chair. Il sagit dun combat spirituel. Cest ce que nous devons retenir tandis que nous examinons quelques aspects de ce conflit.
1. 1.
De toute vidence, laptre Paul lance un appel dtermin contre le dclin et la rgression spirituels, contre lamoindrissement de la vie spirituelle. La vie spirituelle de lEglise est toujours en danger daffaiblissement, de rgression, dobscurcissement spirituels.
Parfois ces choses sont exprimes de faon convaincante : Retournons au simple Evangile ! Cest une autre faon dexprimer : Ne nous levons pas trop haut dans les choses spirituelles. Contentons-nous de ce qui est facile et plaisant !
Dans ce contexte, laptre enseigne : Car il y aura un temps o ils ne supporteront pas le sain enseignement ; mais, ayant des oreilles qui leur dmangent, ils s'amasseront des docteurs selon leurs propres convoitises. (2 Timothe 4 :3).
Autrement dit : Sil vous plait dites-nous des choses agrables, des choses divertissantes, apaisez-nous avec votre langage et enlevez-nous ce dsagrment de cet incessant appel quelque chose de plus haut et de plus grand.
Changez les choses pour nous, ramenez-les notre niveau . Cette attitude, prcisment, fit faire naufrage aux assembles de lApocalypse et leur valurent dtre blmes par le Seigneur vingt-huit ans plus tard.
Paul dsire mettre ceci en avant : Timothe naies rien voir avec ces choses. Ressaisis-toi ! La lutte nest pas avec la chair et le sang. Elle se situe en fait contre cette tendance persistante affaiblir la vie spirituelle, sans cesse rgresser. Ne considre mme pas cette perspective aucun prix ! Maintiens le niveau spirituel auquel tu as t appel.
1. 2.
Timothe, sois en garde contre toute perte ventuelle de la plnitude qui ta t rvle et laquelle tu as t appel. Sans aucun doute, laptre Paul a toujours prsent la plnitude de lappel cleste en Christ tous ses auditeurs, aux assembles et ses collaborateurs, vocation qui demeure trs riche et leve.
Dans ces ptres de Paul, nous constatons la tendance - dj gnralise - la dgradation et la dvalorisation de cette vocation ; do son encouragement : Combats le bon combat de la foi. Ce que Paul entendait par la foi est expliqu dans toutes ses lettres : la foi reprsentait quelque chose dimmense et rempli de signification.
Le danger toujours prsent, cette poque comme aujourdhui, est dabandonner quelque aspect de la foi, den sacrifier une partie, de concder certains aspects de la grande plnitude de Christ laquelle nous sommes tous appels.
1. 3.
Timothe doit aussi affronter toute possibilit de rituels et de crmonials qui auraient pour effet lextinction de la spiritualit et de la vie.
Il apparat clairement que Paul a beaucoup dire au sujet des anciens : sur leur comportement, leurs aptitudes et capacits, leurs critres de vies, leurs dons. De mme propos des serviteurs : ceux qui servent lassemble, qui sadonnent toute sorte de service.
Alors quil met en avant tant de choses en rapport avec le peuple de Dieu et la vie dassemble, il tend corriger certaines conditions qui commenaient prvaloir.
Quelles taient ces conditions ? Tout ce qui se rsumait des coutumes, des usages, des traditions. Par exemple, que la vocation dancien ne soit rduite une simple fonction, idem pour les serviteurs ou, linverse, que ces hommes lvent la position et le prestige au-dessus du service sacrificiel.
Laptre cherche arrter une tendance qui sacrifie la vie et la spiritualit au profit de la mdiocrit des usages et des traditions. Si nous le comprenons bien, Paul sexprime de la faon suivante : Un ancien nest pas un officiel. Il nest pas lev cette position en vertu dun certain savoir ou de certaines ressources, dune place sociale ou dune relative popularit.
Le danger serait daccorder certaines responsabilits des hommes tout en sappuyant sur ce genre de critre. Appartenant une certaine classe sociale, ils sont aiss, ils disposent de reconnaissance parmi les hommes et ainsi une position leur est octroye. Paul dit Non ! ce genre de raisonnement.
Un ancien est un homme spirituel ou alors il nest rien. Ces fonctions doivent tre prserves par des moyens spirituels, il nest pas concevable de les laisser se mtamorphoser en autre chose.
Ces principes sappliquent tous ceux qui exercent des responsabilits dans lassemble. Lassemble nest pas une quelconque entit organise et tenue par des rituels, des usages ou traditions. Lassemble est un corps vivant une expression vivante du Seigneur Jsus sinon, elle nest rien.
Jaimerais ajouter plusieurs choses propos de lEglise du Nouveau Testament. Comme vous le savez, beaucoup a t dit et crit au sujet des assembles du Nouveau Testament. Je me demande quelles sont ces ides et ces vues.
Personnellement, jai tudi ce sujet pendant plusieurs dcennies, et aujourdhui je suis oblig de dire : Je me demande quoi ressemble une assemble du Nouveau Testament ! En fait, nous ignorons ce qui se passait vraiment dans ces assembles.
Nous disposons de certains lments, de certains principes spirituels et de certaines lignes de conduite, des choses qui doivent tre maintenues. Mais je dsire faire remarquer que la caractristique principale des assembles du Nouveau Testament tait la spiritualit. Au commencement, il ny avait rien de crmonieux, rien de traditionnel : seule la vie prvalait.
Dans ses lettres adresses Timothe, laptre laisse entendre que tout ce qui touche les assembles a commenc de dgnrer par le formalisme, le lgalisme, lautocratisme. Le cri de Paul tait : Timothe, tiens ferme contre ces choses ! Fais barrage contre elles ! Combats pour la spiritualit, pour la vie ; saisis la vie ternelle, pour laquelle tu as t appel .
1. 4.
Timothe se devait de combattre la perte de cette ferveur , de cette vigueur, de cet enthousiasme spirituel qui tait le vrai caractre du Seigneur et de Ses serviteurs. Ici Paul encourage : je te rappelle de ranimer le don de grce de Dieu qui est en toi .
Il exhortait Timothe attiser le feu de la foi , le raviver car les lments spirituels priclitaient rapidement, ils stiolaient. La flamme de la vie se trouvait menace. Vous savez, lorsque les choses deviennent formelles, la ferveur spirituelle disparat.
Un tel tat des choses prouve que ce qui tait grand, louable et digne nest plus. Combien Paul exhorte Timothe maintenir un haut niveau de spiritualit ! Il souhaite que cette attitude de Timothe soit communicative et transmissible : Ranime Timothe, ranime la ferveur spirituelle ; combats contre la perte de la vigueur de la foi !
Dans une autre lettre, Paul exprime cette pense : Quant l'activit, pas paresseux ; fervents en esprit ; servant le Seigneur (Romains 12 :11).
Le sens de cette phrase est en fait : Maintenir la ferveur spirituelle . Paul insiste auprs de Timothe prcisment sur ce point : Ranime le feu ! Ne perds aucune ferveur, maintiens la vigueur spirituelle et rsiste tout ce qui la menace !
Enfin, Timothe se doit de combattre contre toute tendance qui provoquerait la diminution de la responsabilit et de la vocation spirituelles. Cest ce qui est indiqu par Paul lorsquil crit : O Timothe, garde ce qui t'a t confi .
Le sens du propos de Paul est : Timothe prserve tout prix la charge, lobligation qui tont t confies. Conserve cette administration qui ta t
Tout ce que Paul dit alors Timothe, il ladresse aussi nous aujourdhui encore. Du plus jeune au plus g parmi nous, nous devrions tous avoir un sens de vocation lev et fort. Ceci nest pas du tout optionnel : que nous le dsirions ou pas, que cette position nous convienne ou pas, ceci ne change en rien la ralit des choses auxquelles nous avons t appels.
Nous ne pouvons pas choisir lorsque le Seigneur nous appelle. Nous sommes contraints daller de lavant ; cest notre responsabilit. Cest une charge qui nous a t confie.
En nous souvenant dEsdras, nous nous rappelons que lorsquils se mirent en route pour reconstruire la ville, ils emmenrent avec eux des biens prcieux pris Babylone, de lor et de largent. Ils durent apporter lensemble Jrusalem, sans aucune perte, dans sa totalit et ils russirent le faire.
Ils invoqurent lEternel afin quIl les protge en route et quils puissent ramener ce trsor destination. Il est crit quils rapportrent tout ce qui leur avait t confi et ils le dposrent dans la maison de Dieu. Rien ne fut ni perdu ni gar. Ctait une charge, un dpt, une administration quils gardrent jusquau bout.
Chers amis, le tmoignage de Jsus nous a t confi dans sa plnitude vous et moi. Il nous a t confi une grande rvlation de Christ. Nous constatons que, pour une majorit, la chrtient se limite au domaine des sens : les gens y recherchent ce quils dsirent obtenir pour eux-mmes.
Nous sommes donc confronts un dfi : maintenir cote que cote la vrit de la foi et de la vie spirituelle, mme au prix de notre vie. Nous devons nous assurer que rien de tout ce qui nous a t confi ne soit perdu.
La question nest pas de savoir si cela nous convient ou non, dy trouver quelque satisfaction personnelle, dobtenir un certain loisir. Non ! Nous sommes engags dans un combat !
La question demeure la suivante : sommes-nous prts et dtermins rapporter au but ce trsor, ces richesses qui nous ont t confis, c'est--dire aux pieds du Seigneur et ce, en dpit de toutes les adversits ? Serons-nous capables de dire en ce jour-l : Voici Seigneur, je te rends ce que tu mavais confi, rien na t perdu.
Tu mas donn abondamment, je te restitue tout. En rfrence la parabole des talents, ce qui est rendu lest avec intrts, avec une multiplication.
En considrant ces lettres Timothe, nous voyons clairement lappel et le dfi qui lui sont adresss en tant que membre reprsentatif de lassemble : il ne doit rien perdre de sa vocation cleste. Lexhortation sadresse la responsabilit envers Christ et envers Son Assemble qui est Son Corps.
Nous ne sommes pas ni des observateurs passifs, ni des passagers oisifs qui attendent dtre choys, ports et nourris. Nous devons faire partie de ceux qui endossent des responsabilits dans une perspective de vocation. A chacun dentre nous, le Seigneur Jsus Christ a confi un dpt, une charge. Au dernier jour, Il contemplera ce que nous en avons fait.
Voyez-vous, cest ici la signification de ces lettres adresses Timothe. Aujourdhui, nous sommes malheureusement devenus familiers avec la mdiocrit au niveau spirituel. Nous sommes habitus cette tendance constante la dtrioration, lavilissement, la corruption du domaine spirituel.
Cest un combat incessant que dessayer de garder les critres du Seigneur, de maintenir les choses spirituelles leur niveau, de prserver la plnitude spirituelle. Nous devons faire face toutes sortes dadversits : les pressions diverses, les influences nfastes, les dcouragements multiples, les dceptions amres, les frres dloyaux et perfides il y a des Alexandre, ouvriers du cuivre.
Cest pourquoi le conflit et le combat ne cesseront jamais . Nous y serons engags jusqu la fin. Depuis sa conversion jusqu son excution, la vie de Paul fut marque par les conflits et il ny et point de relche jusquau terme de son existence.
Si, de fait, le tmoignage de Jsus est inextricablement li un instrument, quil soit individuel ou collectif, il est alors inluctable que Satan et ses forces malfiques sacharnent dans une grande opposition. Car un tel instrument est suscit, en partie, pour tenir ferme contre ces puissances spirituelles de mchancet qui sont dans les lieux clestes.
Que ce soit individuellement ou collectivement , si nous sommes appels en ralit selon lappel cleste du Christ Jsus, alors nous nchapperons pas cette antipathie et cette opposition des forces mauvaises.
Ainsi, le combat durera jusqu ce que nous ayons rsist : et, aprs avoir tout surmont, tenir ferme. Que le Seigneur nous fortifie et nous affermisse jusqu la victoire finale !
Pasteur T. Austin-Sparks