Chapitre 2009-2010 Investissement
Chapitre 2009-2010 Investissement
Chapitre 2009-2010 Investissement
• l’accumulation du capital :
- si le capital est un stock, l’investissement est un flux.
- Mais un investissement ne correspond pas forcément à une augmentation du stock de
capital, ce qui correspond à la définition de l’accumulation du capital. µ
Pour une définition plus complète du capital (rappel première) , cliquez ici : ici
I- Définitions de l’investissement
On peut distinguer trois types d’agent qui réaliseront des investissements différents :
TYPE D’AGENT TYPE DE BIEN OBJECTIF DE L’INVESTISSEMENT
les entreprises bâtiments , terrains , machines et améliorer l’efficacité productive de
matériels auquel on pourrait l’entreprise
ajouter l’investissement immatériel
les administrations privées ou les achats de bâtiments , terrains , réaliser des équipements collectifs
publiques gros matériel par les collectivités afin de produire des services non
marchands fournis gratuitement
aux usagers ou à un prix inférieur
de 50% à leur coût
les ménages achats de terrains et de logements se loger tout en épargnant puisque
la valeur du bien se conserve dans
le long terme et que l’on pourra en
tirer un revenu si on le loue
Le type d’agent joue donc un rôle essentiel dans la classification de l’investissement réalisé : ainsi
• Si une entreprise construit un immeuble, il sera comptabilisé dans l’investissement productif.
• Si c’est une administration, dans l’investissement collectif.
• Mais aussi, si une entreprise individuelle achète une voiture pour son activité ( ex : un boulanger
pour livrer son pain ) , cela sera comptabilisé dans l’investissement productif .
• Au contraire, si le boulanger acquiert une voiture pour ses déplacements privés , cet achat sera
comptabilisé comme une consommation durable .
On distingue trois types d’investissement qui répondent à des motivations différentes et ont des effets
opposés sur l’emploi :
-Le Conseil National de l’Information Statistique définit donc « un investissement immatériel comme une
dépense qui, bien qu’inscrite en charge d’exploitation, développe la capacité de production et valorise
l’entreprise en s’accumulant sous la forme d’un capital amortissable sur une production future et en
constituant une valeur patrimoniale cessible sur le marché ».
-Pour l’OCDE « l’investissement immatériel recouvre toutes les dépenses de long terme autres que l’achat
d’actifs fixes que les entreprises consentent dans le but d’améliorer leurs résultats. » . On distingue 4
types d’investissement immatériel :
• la Recherche et le Développement ( R-D ) .
• les dépenses de formation de la main d’œuvre
• la publicité
• les dépenses de logiciel
Constat : Aujourd’hui encore, les investissements immatériels ne sont pas comptabilisés dans la FBCF ( sauf les logiciels, les
dépenses de prospection minière, les œuvres littéraires et artistiques , ainsi que les dépenses militaires pouvant servir à des fins
civils : cf. 2 p 56 ) qui prend essentiellement en compte les biens physiques . Ils sont considérés comme étant une dépense
courante.
- L’investissement autonome : pour compenser les fluctuations d’investissement induits, sont lancés
généralement par l’Etat des investissements autonomes qui eux sont indépendants des variations de la
demande. Ils consistent généralement en des programmes d’investissements publics contracycliques,
c’est-à-dire qui visent à aller à l’encontre des tendances naturelles de l’économie .On constate ainsi , que
dans les années 70 les grandes entreprises nationales ont lancé des campagnes d’investissement afin de
compenser la chute du taux d’investissement privé résultant de l’entrée en crise . L’investissement
autonome répond généralement à des préoccupations de long terme ou structurelles ; ils visent ainsi à
améliorer l’efficacité et la compétitivité de l’économie (investissement stratégique) , l’innovation ou à
mettre en oeuvre des infrastructures ( politique de grands travaux ) .
II- La mesure
-Dans la Comptabilité nationale, l’investissement est dénommée « Formation Brute de Capital Fixe
( FBCF ) qui est constituée des acquisitions moins cessions d'actifs fixes réalisées par les producteurs
résidents.
-Les actifs fixes sont les actifs corporels ou incorporels issus de processus de production et utilisés de
façon répétée ou continue dans d'autres processus de production pendant au moins un an.
pendant longtemps , seul l’investissement matériel , c’est-à-dire celui qui consiste en l’achat de biens
d’équipement , de machines , a été reconnu .Mais , dans l’économie moderne , les investissements
immatériels qui ne sont pas concrétisés par l’achat de l’objet , mais par des dépenses consacrées à la
recherche et au développement , à la formation du personnel , à la publicité , à l’achat de logiciels et de
brevets , prennent une place considérable et sont intégrés partiellement à la FBCF ( depuis 2000 , les
achats et les dépenses en logiciels sont considérés comme faisant partie de la FBCF et ne sont donc plus
considérés comme des consommations intermédiaires )
Mais, au cours de ces différents processus productifs, le capital s’use ou devient obsolète et doit donc
être déclassé . Cette charge d’exploitation est dénommée amortissement
FNCF = FBCF – Amortissement
La loi de Say indique que l’offre crée sa propre demande et l’amène à son niveau.En effet, le niveau de
production des entreprises est fixé sur le marché du travail en fonction du taux de salaire réel
d’équilibre . Les entreprises vont donc réaliser une production qu’elles n’auront aucune difficulté à
écouler puisque les revenus qu’elles auront distribués serviront à acquérir les biens qu’elles auront
produits :
• la partie du revenu qui sera consommée fournit directement des débouchés
aux entreprises
• la partie du revenu qui est épargnée fournit quant à elle des débouchés
indirects
Conclusion : La monnaie n’est donc qu’un voile, qui n’influence pas l’activité économique . Cela
s’explique par la théorie quantitative de la monnaie
Postulat de base : La théorie quantitative de la monnaie considère que la monnaie est un voile qui
n’a aucune influence sur le volume de la production , ni sur les taux d’intérêt réels qui sont déterminés
par les facteurs réels de l’économie . En effet, si l’on pose : MV=PT
sachant que :
• M représente la masse monétaire en circulation
• V la vitesse de circulation de la monnaie, c’est-à-dire le nombre de fois où M
est utilisé dans les échanges ( V supposé constante à court terme ) ,
• P le niveau général des prix
• T le niveau des transactions (qui dépend du niveau de production ) .
Selon Keynes, l’offre ne crée pas obligatoirement sa propre demande. En effet, le revenu se partage en
2 parties :
- la consommation qui va être un débouché pour la production
- l’épargne : selon Keynes toute l’épargne n’est pas investie car celle-ci est décomposée en 2
parties :
• une partie est bien investie
• une autre est thésaurisée, c’est-à-dire qu’elle est conservée sous forme monétaire
Ainsi, le montant de la production est supérieur aux débouchés . Cela tient à la conception de la
monnaie de Keynes qui s’oppose à celle des néo-classiques
- Selon les néo-classiques, les individus sont rationnels et ne sont pas victimes d’illusion monétaire : la
demande de monnaie ne résulte que d’un seul motif :le motif de transaction : le besoin de monnaie
pour la réalisation des échanges personnels et professionnels .L’individu est obligé de conserver une
partie de son revenu sous forme monétaire entre le moment où il l’encaisse et celui où il le décaisse
( en réalisant un achat )
Remarque : La détention de monnaie en raison du motif de spéculation sera d’autant plus forte que le
taux d’intérêt sera faible
Conclusion : Dès lors , le taux d’intérêt n’est plus une récompense de l’abstention de consommation
opérant le partage du revenu entre consommation et épargne ; il sert à récompenser la non-
thésaurisation , c’est-à-dire qu’à partir d’un niveau d’épargne déterminé par le niveau de revenu , le
taux d’intérêt assure la répartition de l’épargne entre les placements en titres ( faible liquidité
compensée par une rémunération : le taux d’intérêt ) et la conservation d’encaisses monétaires oisives
( forte liquidité , pas de rémunération )
Sur le site de C.Rodrigues, un diaporama (à partir de la diapo 55) sur la relation consommation/épargne chez les néo-
classiques et Keynes et la loi de Say: ici
Un article de D.Clerc sur la controverse de l’épargne chez les néo-classiques et Keynes : ici
- En effet, puisque le taux d’intérêt assure la répartition entre épargne détenue sous forme monétaire
et épargne détenue sous forme non monétaire, c’est une variable monétaire.
- Une politique monétaire expansive par l’augmentation d’offre de monnaie par les autorités
monétaires déterminera une chute du taux d’intérêt qui rendra les placements financiers moins
attractifs et augmentera la détention de monnaie pour le motif de spéculation
- La politique monétaire est alors une arme dont disposent les autorités pour sortir une économie de la
crise dans laquelle elle peut se trouver, car même si elle n’influence pas le montant de l’épargne , elle
va déterminer , en partie , la décision d’investissement des entreprises.
Sur le site de l’Université de Paris 7, un article sur la loi de Say et sa remise en cause : ici
Chapitre : investissement, progrès Notions du référentiel : taux de rentabilité, taux d’intérêt, épargne ,
technique ,innovations autofinancement , financement externe
La logique libérale considère que les variables de l’offre sont primordiales : elle regarde uniquement les modalités de
financement de l’investissement
- le financement direct (5 p 75) : consiste en une mise en rapport direct de l’emprunteur ayant une
capacité de financement et du prêteur ayant un besoin de financement. Leur relation s’opère sur un
marché régulé par le taux d’intérêt : l’agent économique ayant un besoin de financement émet un titre
(action, obligation , bons du Trésor ) qui est acquis par un agent disposant d’une capacité de financement
. C’est un financement direct, car la créance détenue par l’agent qui épargne est la contrepartie de la
dette de celui qui emprunte
On dit qu’il y a intermédiation dans la mesure où la créance détenue par les agents (comptes bancaires,
livrets ) est différente de la dette des agents à déficit , et ce d’autant plus , qu’une partie de
l’intermédiation correspond à la capacité des banques à c réer de la monnaie , en accordant des crédits
aux agents économiques sans collecte d’épargne préalable .
Pour cette partie, on s’appuiera sur les connaissances issues des cours de première sur la monnaie et sur la régulation par le
marché (loi de l’offre et de la demande), ainsi que sur la fiche du chapitre marché du travail.
Conclusion : Ainsi, l’épargne est une fonction croissante du taux d’intérêt réel car pour que le
ménage accepte de sacrifier une partie croissante de sa consommation d’aujourd’hui, il faut qu’il
reçoive en dédommagement une rémunération croissante qui compense le coût psychologique de
l’effort d’abstinence qu’il réalise
Postulat de base : Les entreprises fixent la demande de capital en fonction d’une analyse coût-
bénéfice (elles sont rationnelles) Elles comparent donc:
• ce que leur coûte une unité supplémentaire de capital, c’est-à-dire le taux
d’intérêt réel , qu’elles doivent rembourser si elles empruntent , qu’elles perdent ( coût
d’opportunité ) si elles ne placent pas leur capital sur le marché financier .
• à ce que leur rapporte une unité supplémentaire de capital , c’est-à-dire la
productivité marginale du capital . Sachant que les néo-classiques postulent l’existence de la loi
des rendements décroissants, les entreprises ont une productivité marginale du capital
décroissante quand le capital augmente .
Conclusion : P.Delfaud peut en conclure : les entrepreneurs ne vont accroître leur investissement que
si la rémunération du capital s’abaisse, la demande de biens capitaux est donc une fonction
décroissante du taux d’intérêt réel
3. l’équilibre.
Détermination de l’équilibre :
L’offre et la demande de capital sont déterminées par le taux d’intérêt réel
- Offreurs et demandeurs de capitaux vont donc se rencontrer sur le marché des capitaux ; il en
résultera un équilibre du marché du capital qui égalise l’offre et la demande de capital pour un taux
d’intérêt réel d’équilibre.
- Ce taux d’intérêt réel d’équilibre présente la caractéristique d’égaliser le taux de préférence pour le
présent des ménages et la productivité marginale du capital des entreprises.
Remarque :
- Une fois que les ménages ont déterminé en fonction du taux d’intérêt réel leur niveau d’épargne, ils
fixeront le niveau de consommation qui est un reliquat : la consommation = Revenu - Epargne.
- les entreprises prennent leurs décisions d’investissement en fonction du seul taux d’intérêt réel car
les néo-classiques postulent qu’elles n’éprouvent aucune difficulté à écouler leur production. Ceci
résulte de la loi de Say..
Conclusion : Dans une perspective néo-classique, la seule chose que les autorités publiques ont à faire
afin de favoriser l’accumulation du capital est d’intervenir le moins possible. En effet, le système
s’autorégule : les entreprises n’ont aucune difficulté à trouver des débouchés (loi de Say) . Si elles
veulent accroître le niveau de leur investissement, il leur suffit d’accepter une augmentation du taux
d’intérêt réel qui engendrera une augmentation du niveau d’épargne qui assurera l’équilibre du marché
du capital.
Sur éco dico, une vidéo sur la relation entre investissement et taux d’intérêt : ici
1. Le théorème de Schmidt
Dans les années 80, H.Schmidt, chancelier allemand met en évidence le rôle central du profit dans la décision d’investir : « Les
profits d’aujourd’hui font les investissements de demain et les emplois d’après-demain » . Le profit joue sur l’investissement de 2
manières complémentaires :
- il finance l’investissement : l’autofinancement est la forme de financement la moins coûteuse
- il motive l’investissement : puisque investir assure du profit, investir davantage génère davantage de profit
Malinvaud écrit : « Toutes les études économétriques sur l’investissement ont montré que le facteur le
plus manifeste était celui connu sous le nom d’accélérateur : quand la production a eu tendance à
augmenter rapidement, les investissements se sont élevés . Cette influence est si bien établie
aujourd’hui que l’identifier dans chaque étude économétrique nouvelle apparaît comme une
indispensable première étape nécessaire à déblayer le terrain en vue de dégager le rôle des autres
facteurs qui sont moins aisément apparents (...) Cependant les non-économistes , qu’ils s’agissent
d’hommes d’affaires ou de spécialistes de la gestion financière ont tendance , au contraire , à attribuer
spontanément un grand rôle à la profitabilité. »
L’ entreprise, dont la motivation essentielle est l’appât du gain et qui est rationnelle , va prendre en
compte la rentabilité de l’investissement avant de le réaliser .
- Elle va pour cela étudier la RE qui s’obtient de la façon suivante : VAB = EBE + MS +T où :
- La rentabilité économique brute va rapporter l’ EBE au stock de capital fixe détenu par l’entreprise ( K ) :
EBE x 100
K
- On peut aussi calculer une Rentabilité Economique Nette : REN = ENE/K où ENE = EBE - amortissement
Celle-ci est l’indicateur le plus approprié, puisqu’elle calcule ce qu’on peut appeler le taux de profit net,
c’est-à-dire la part de la VA qui reste à l’entreprise une fois qu’elle a payé les salaires, les taxes et
l’amortissement du capital .
Néanmoins la RE brute ou nette se révèle un indicateur insuffisant pour expliciter la prise de décision
de l’entreprise. En effet, l’entreprise rapporte toujours le rendement de l’investissement ( RE ) à son
coût ( le taux d’intérêt ) .La RE intéresse l’entrepreneur , par contre ce qui motive l’actionnaire est la
rentabilité de son apport mesuré par la Rentabilité Financière .
Sur le site de J.P.Simonnet,la relation entre taux de marge, taux de profit, Rentabilité économique : ici
b. La rentabilité financière ( RF ) ( 3 p 69 )
L’entreprise calcule alors une rentabilité financière qui prend en compte les facteurs financiers
RFB = EBE -iD RFN = ENE - iD
K-D K-D
Où :
• i : taux d’intérêt réel
• D : dettes accumulées par l’entreprise,
• K-D : fonds propres (FP) , c’est-à-dire le capital détenu en propriété par l’entreprise , résultant des
apports successifs des actionnaires .
• si RE< i, alors l’effet de levier est négatif, plus le levier est fort , plus la RF sera faible , l’entreprise
n’a donc pas intérêt à investir en capital fixe , ni à s’endetter ; elle doit au contraire chercher à
réduire son investissement en remboursant une partie de ses dettes par anticipation . L’entreprise
préfère alors placer ses réserves sur le marché financier.
Remarque : Une période d’effet de levier élevé résultant de taux d’intérêt faible conduit les
entreprises à accroître leur degré d’endettement. Ceci peut s’avérer, à terme, fort dangereux et se
transformer en effet boomerang si les taux d’intérêt réels augmentent fortement, entraînant un effet
de levier négatif
c. La profitabilité ( 3 p 70 )
Les entreprises s’intéressent, de plus en plus, à un indicateur qui leur permet de prendre en compte la
dimension financière de leur investissement. C’est la profitabilité : RF - i
La profitabilité correspond à l’écart existant entre le rendement du capital dans l’entreprise et le
rendement moyen d’un placement financier.
- si la profitabilité est négative, il est plus intéressant d’opérer des placements sur le marché
financier que d’investir en capital fixe dans l’entreprise.
- si elle est positive, il est plus intéressant d’effectuer un investissement
Un dossier du Conseil d’Analyse économique : une étude sur la relation entre profit et investissement dans les entreprises
cotées : ici
Chapitre : investissement, progrès Notions du référentiel :demande anticipée
technique ,innovations
Dans l’analyse keynésienne, demande et investissement sont reliés par le biais de 2 canaux :
• la demande détermine l’investissement : c’est le modèle de l’accélérateur
• l’investissement détermine la demande : c’est le modèle du multiplicateur
Postulat de base :
- selon Keynes la décision d’investissement des entreprises dépend de la comparaison entre
l’efficacité marginale du capital (en terme moderne , on parlerait de productivité marginale
du capital ) et du taux d’intérêt du marché qui dépend lui-même de la préférence pour la
liquidité des ménages et du niveau de l’offre de monnaie fixée par l’Etat .
- L’entreprise investira si l’efficacité marginale du capital est supérieure au taux d’intérêt du
marché.
a. Présentation du modèle
- Keynes, dans la théorie générale fait dépendre la décision d’investissement du rendement futur du
capital investi, c’est-à-dire de son efficacité marginale.
- Harrod , qui est un de ses proches collaborateurs va s’efforcer de montrer dans une perspective
keynésienne que la demande solvable anticipée par les entreprises ( la demande effective ) va , à court
terme , déterminer la mise en oeuvre d’un volume de production et d’emploi , à capital constant .
-Dans le long terme la demande effective va influencer l’efficacité marginale du capital (elle sera
d’autant plus importante que la demande anticipée sera forte car les machines ne demeureront pas
inutilisées ) . Dès lors, la décision d’investissement de l’entreprise résulte à la fois :
• de la comparaison entre l’efficacité marginale et le taux d’intérêt
• des prévisions des entreprises sur l’évolution de la demande effective
Conclusion :
- le modèle de l’accélérateur démontre donc que le niveau d’investissement des entreprises
dépend, non pas du montant anticipé de la demande mais du montant des variations de la
demande anticipée.
- L’investissement s’élèvera donc tant que la demande augmentera : c’est à dire que la
variation de la demande anticipée sera positive. .
- A partir du moment où l’accroissement de la demande diminue (c’est-à-dire que la
demande augmente moins vite , non pas qu’elle baisse ) alors l’investissement chutera .
- Ce modèle montre aussi que le coefficient de capital étant supérieur à 1, les fluctuations de
l’investissement sont supérieures aux fluctuations de la demande
Conséquences :.Dans la logique keynésienne , ceci est inquiétant ; car plus le pays est aisé , plus le
taux d’épargne des ménages va augmenter , ce qui va peser sur les perspectives de demande des
entreprises et risque de réduire leur incitation à investir . Il apparaît alors souhaitable que les autorités
publiques interviennent afin de soutenir la demande rendue défaillante par l’évolution de la
consommation .Cette intervention est d’autant plus souhaitable qu’une augmentation de
l’investissement va générer, pas le biais du multiplicateur une augmentation de la demande finale.
- dans le long terme le progrès technique génère une forte croissance de la productivité du
capital (les nouvelles machines sont plus performantes), l’hypothèse de la constance de la
productivité du capital valables dans le court terme n’est donc pas réaliste (Keynes ne
s’intéresse qu’au court terme)
-
II. Les conséquences de l’investissement : le multiplicateur
Dans l’analyse néo-classique, l’épargne est un préalable qui détermine l’investissement. Ceci permet,
en particulier, de justifier une répartition inégale des revenus. Les ménages aisés, pour pouvoir
épargner, doivent disposer d’un revenu suffisant. Une redistribution en faveur des plus pauvres aurait
pour effet de réduire l’incitation et la capacité d’épargne des ménages et donc les capacités de
financement des investissements.
b. La conception keynésienne
Dans l’analyse keynésienne, la relation existant entre l’épargne et l’investissement est inversée par
rapport à celle des néo-classiques :c’est l’investissement qui engendre l’épargne en accroissant le
revenu par le phénomène du multiplicateur. En effet , comme l’écrit D.Clerc : « si ,d’une période à
l’autre , le montant de l’investissement augmente , les revenus supplémentaires sont distribués ,
lesquels engendrent une demande nouvelle , laquelle ,à son tour , engendre des revenus aux bénéfices
du producteur qui satisfont cette demande nouvelle , etc. . En d’autres termes , la circulation du revenu
supplémentaire fait que la somme initialement mise dans le circuit au titre de l’investissement
provoque une augmentation totale de la demande nettement plus élevée : c’est le mécanisme du
multiplicateur d’investissement »
Mais même dans les PDEM le modèle du multiplicateur semble provoquer des effets pervers et ne semble plus
adapté au contexte actuel . En effet, à l’époque à laquelle Keynes écrit son célèbre ouvrage : la théorie générale,
• le taux d’ouverture des économies est réduit, généralement inférieur à 10 % . Les
pays ne subissent donc pas de contraintes extérieures.
• Au contraire depuis le début des années 50 mais surtout depuis le début des années
80, avec la libéralisation des échanges internationaux les taux d’ouverture
progressent rapidement et la contrainte extérieure « finit par jouer pleinement à
partir des années 70 au moment précis où les pouvoirs publics auraient souhaité
disposer de marges de manœuvre étendues pour faire face à l’augmentation
simultanée de l’inflation et du chômage . (..)
Pour voir un exemple : la relance en France en 81-82 et son échec : un article du Monde du 18/02/2009 : ici
• Keynes ne niait pas ce fait puisqu’il écrivait dés l’entre deux guerres : « dans un
système ouvert en relations commerciales avec l’étranger, le multiplicateur de
l’investissement supplémentaire contribuera en partie à relever l’emploi dans les pays
étrangers, puisqu’une partie de la consommation additionnelle réduira l’excédent de
notre balance extérieure; aussi bien lorsqu’on considère l’effet d’un accroissement de
l’investissement sur le seul emploi intérieur, en tant que distinct de l’emploi mondial,
il faut réduire la pleine valeur du multiplicateur ».
Sur le site de la prépa ECE1 du lycée Henry IV , un cours sur l’investissement (à partir de la page 7) : ici