Edition Du Jeudi 9 Avril 2015

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LES ANNONCES DE LA SEINE

Jeudi 9 avril 2015 - Numro 13 - 1,15 Euro - 96e anne

Commission Nationale Consultative


des Droits de lHomme (CNCDH)

Photo Jean-Ren Tancrde - Tlphone: 01.42.60.36.35

Rapport 2014 - Paris, 9 avril 2015

Rgis de Gouttes, Guy Michelat, Sabrina Goldmann, Christine Lazerges et Tommaso Vitale

DROITS DE LHOMME

Commission Nationale Consultative des Droits de lHomme (CNCDH)


- La lutte contre le racisme, lantismitisme et la xnophobie ...................................................................................... 2

AUDIENCE SOLENNELLE

Cour dappel de Poitiers


- Amliorer la lisibilit du droit par Dominique Gaschard ...........................................................................................6
- La lisibilit de lintervention du Juge par Dominique Planquelle ..............................................................................8
lTribunal de Grande Instance de Lille
- Rendre la justice malgr les contraintes budgtaires par Pierre Maitreau ...............................................................10
- Leffi cacit de la justice par Tristan Gervais de Lafond ...........................................................................................11
- Renforcer notre systme judiciaire par Frdric Fvre ...........................................................................................12
lTribunal de Grande Instance de Pontoise
La J21 entre djudiciarisation et djuridictionnalisation par Renaud Le Breton de Vannoise ......................13
l

ANNONCES LGALES ...................................................................................................................... 16


CHRONIQUE
l

Un zeste de protection des recettes de cuisine par le droit de la proprit intellectuelle par Cline Bondard .....20

SOCIT

Cercle des Stratges Disparus .............................................................................................................................. 22


Association Deux mains pour lenfance Justice et Scurit, Mariage ou Divorce? .....................................23
Snat Dlgation aux droits des femmes et lgalit des chances entre les hommes et les femmes .............25
lClub de lAudace (anciennement Networking & Business Club) ..........................................................................30
lMinistre de lducation Nationale de lEnseignement, Suprieur et de la Recherche
Ministre de la Justice Runion conjointe des Recteurs et des Procureurs gnraux ........................................31
l
l
l

TRIBUNE
l

Femmes victimes de violences: le 25 novembre, le 8 mars... et aprs? par Thierry Fossier ....................... 24

VIE DU DROIT

CyberCercle, dfense & stratgie La criminalit conomique et fi nancire lheure du numrique ...............26
Haute Autorit pour la transparence de la vie publique Dcision relative la situation dAymeri de Montesquiou ..27
Universit Rgionale du Notariat (URN) Combattre et reconstruire par Catherine Carely ................................28

l
l

DCORATION
l

Martine Boittelle-Coussau Chevalier de la Lgion dhonneur ............................................................................. 32

hristine Lazerges prsentait


ce matin, au cours dune
confrence de presse, le
rapport public 2014 de la Commission
Nationale Consultative des Droits de
lHomme (CNCDH) quelle prside
depuis le 21 aot2012, aprs lavoir
remis la veille Vronique BdagueHamilius Directrice du Cabinet du
Premier Ministre Manuel Valls, en
prsence de sa conseillre justice
HlneCazaux-Charles.
Prenant la mesure des proccupations
socitales actuelles, elle a rappel que
Manuel Valls avait annonc lautomne
2014 que la lutte contre le racisme
et lantismitisme tait une priorit
de laction publique. Au printemps
2015, les inquitudes restent pesantes
notamment au niveau du racisme antiroms, lislamophobie, les discours de
haine sur internet et lantismitisme.
Afin de mobiliser la socit franaise
contre ces flaux et enrayer la
propagation de la haine sur internet,

la CNCDH propose quelques


recommandations pour transmettre
les valeurs de la Rpublique au premier
rang desquelles lenseignement moral
et civique lcole. La comptabilisation
des faits de discrimination lis au
racisme par le Ministre de lIntrieur,
le renforcement des ples antidiscrimination dans les juridictions,
lamlioration de la prise en charge des
victimes et de faon plus gnrale la lutte
contre tous les phnomnes de racisme,
dantismitisme et de xnophobie
constituent galement des priorits.
Compagnie de vigilants , selon la
belle formule de Robert Badinter,
la CNCDH veille donc quotidiennement
un mieux vivre ensemble dans le
respect de nos diffrences.
Pour conclure, ChristineLazerges a
formul le vux que la lutte contre
le racisme et lantismitisme, qui passe
par la lutte contre toutes les formes de
discrimination, soit un combat pour
chacun.
Jean-Ren Tancrde

J OURNAL O FFICIEL D A NNONCES L GALES - I NFORMATIONS G NRALES , J UDICIAIRES ET T ECHNIQUES


bi-hebdomadaire habilit pour les dpartements de Paris, Yvelines, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val de Marne

12, rue Notre-Dame des Victoires - 75002 PARIS - Tlphone : 01 42 60 36 35 - Tlcopie : 01 47 03 92 15


Internet : www.annoncesdelaseine.fr - E-mail : as@annoncesdelaseine.fr
FONDATEUR EN 1919 : REN TANCRDE - DIRECTEUR : JEAN-REN TANCRDE

LES ANNONCES DE LA SEINE


Sige social :
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Tlphone : 01 42 60 84 41
l 1, place Charlemagne, 94290 VILLENEUVE-LE-ROI
Tlphone : 01 45 97 42 05
Directeur de la rdaction :
Jean-Ren Tancrde
Comit de rdaction :
Thierry Bernard, Avocat la Cour, Cabinet Bernards
Franois-Henri Briard, Avocat au Conseil dtat
Agns Bricard, Prsidente de la Fdration des Femmes Administrateurs
Antoine Bullier, Professeur lUniversit Paris I Panthon Sorbonne
Marie-Jeanne Campana, Professeur agrg des Universits de droit
Andr Damien, Membre de lInstitut
Philippe Delebecque, Professeur de droit lUniversit Paris I Panthon Sorbonne
Bertrand Favreau, Prsident de lInstitut des Droits de lHomme des Avocats Europens,
ancien Btonnier de Bordeaux
Dominique de La Garanderie, Avocate la Cour, ancien Btonnier de Paris
Brigitte Gizardin, Magistrat honoraire
Rgis de Gouttes, Premier avocat gnral honoraire la Cour de cassation
Serge Guinchard, Professeur de Droit lUniversit Paris II Panthon-Assas
Grard Haas, Avocat la Cour, Prsident de Gesica
Franoise Kamara, Conseiller la premire Chambre de la Cour de cassation
Maurice-Antoine Lafortune, Avocat gnral honoraire la Cour de cassation
Bernard Lagarde, Avocat la Cour, Matre de confrence H.E.C. - Entrepreneurs
Jean Lamarque, Professeur de droit lUniversit Paris II Panthon-Assas
Christian Lefebvre, Prsident Honoraire de la Chambre des Notaires de Paris
Dominique Lencou, Prsident dHonneur du Conseil National des Compagnies
dExperts de Justice
Nolle Lenoir, Avocate la Cour, ancienne Ministre
Philippe Malaurie, Professeur mrite lUniversit Paris II Panthon-Assas
Jean-Franois Pestureau, Expert-Comptable, Commissaire aux comptes
Grard Pluyette, Conseiller Doyen la premire Chambre civile de la Cour de cassation
Jacqueline Socquet-Clerc Lafont, Avocate la Cour, Prsidente dhonneur de lUNAPL
Yves Repiquet, Avocat la Cour, ancien Btonnier de Paris
Ren Ricol, Ancien Prsident de lIFAC
Francis Teitgen, Avocat la Cour, ancien Btonnier de Paris
Carol Xueref, Directrice des affaires juridiques, Groupe Essilor International

Publicit lgale et judiciaire : Didier Chotard


PRESSE
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2014

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expressment par la loi et les conventions internationales, toute reproduction,
totale ou partielle du prsent numro est interdite et constituerait une
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Le journal Les Annonces de la Seine a t dsign comme publicateur ofciel pour
la priode du 1er janvier au 31 dcembre 2015, par arrts de Messieurs les Prfets
de Paris du 30 dcembre 2014, des Yvelines du 16 dcembre 2014, des Hautsde-Seine du 16 dcembre 2014, de la Seine-Saint-Denis du 16 dcembre 2014 et
du Val-de-Marne du 22 dcembre 2014, de toutes annonces judiciaires et lgales
prescrites par le Code Civil, les Codes de Procdure Civile et de Procdure Pnale
et de Commerce et les Lois spciales pour la publicit et la validit des actes de
procdure ou des contrats et des dcisions de Justice pour les dpartements de Paris,
des Yvelines, des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne.
N.B. : Ladministration dcline toute responsabilit quant la teneur des annonces lgales.
- Tarifs hors taxes des publicits la ligne
A) Lgales :
Paris : 5,49 Seine-Saint-Denis : 5,49
Yvelines : 5,24 Hauts-de-Seine : 5,49
Val-de-Marne : 5,49
B) Avis divers : 9,76
C) Avis nanciers : 10,86
D) Avis relatifs aux personnes :
Paris : 3,83 Hauts-de-Seine : 3,83
Seine-Saint Denis : 3,83 Yvelines : 5,23
Val-de-Marne : 3,83
- Vente au numro : 1,15
- Abonnement annuel : 15 simple
35 avec supplments culturels
95 avec supplments judiciaires et culturels

TAT DES LIEUX


DU RACISME EN FRANCE
La tolrance dans lopinion publique
Aprs 4 annes de baisse conscutive, lindice
longitudinal de tolrance en France marque
une stabilisation, voire une lgre progression
vers plus de tolrance (voir courbe ci-dessous).
Cette lgre progression vers plus de
tolrance est intressante alors que lanne
2014 ne prsente pas un contexte favorable
qui pourrait lexpliquer. On peut donc
se demander si lindice na pas atteint un
plancher, cest- -dire quil pourrait indiquer
la part de franais qui rsistent aux messages
racistes ou xnophobes quelles que soient les
circonstances.
Toutefois, si la tolrance gnrale a progress,
il en va autrement de lacceptation de certains
groupes. Ainsi, des points de crispation
persistent, voire saggravent: les rsultats du
sondagede2014 font ressortir une revitalisation
des vieux clichs antismites, une persistance
des prjugs anti-Roms, un rejet des pratiques
lies lislam dans leurs manifestations tant
dans lespace public que dans la sphre prive,
et chez certains, une acception dvoye de la
lacit comme devant faire rempart lislam.
Les prjugs sont des opinions htives et
prconues que lon adopte lgard dun
individu, dun groupe dindividus, de leur
comportement ou mode de vie et qui
consistent les catgoriser sans fondement
ni connaissance. On peut les prvenir ou les
dconstruire par la fraternit, la tolrance,
lducation ou encore la mixit.
Surtout on observe une demande de rpression
et dautorit accrue, face un terrorisme qui
fait peur. Si les questions sociales restent en tte
des proccupations des franais, le terrorisme
arrive en 3meposition, avec 13,5% de citations,
soit une hausse de 5,5 points depuis lan
dernier et de 11points depuis 2013. Quant

Folon

La lutte contre
le racisme, lantismitisme
et la xnophobie

Commission paritaire : n 0718 I 83461


I.S.S.N. : 0994-3587
Tirage : 13 735 exemplaires
Priodicit : bi-hebdomadaire
Impression : M.I.P.
3, rue de lAtlas - 75019 PARIS

Droits de lHomme

lintgrisme religieux il arrive au 5merang, cit


par 6,8% de lchantillon, soit 3 points de plus
que lan dernier et 5 de plus quen 2013.
Paralllement la proportion des personnes
interroges favorables au retour la peine
de mort atteint 41%, en hausse de 2,8points
depuis lan dernier, et le sentiment que les
Tribunaux ne sont pas assez svres atteint
44% soit une hausse de 9 points.
Et si lon regarde non plus les opinions mais les
actes, les agressions contre les musulmans ont
t plus nombreuses au mois de janvier 2015
que durant toute lanne 2014.
Le bilan final est donc en demi-teintes. Lindice
de tolrance reste un niveau bas compar
celui de 2009. Mais malgr la violence des
attentats, il nest pas retomb. Il ny a pas deffet
mcanique du terrorisme.
La riposte rpublicaine du Gouvernement a
t bien accueillie si lon en Juge par le fait que
30% des personnes interroges disent avoir
particip aux manifestations et aux marches
du 11 janvier et que 35% nont pas particip
mais auraient souhait le faire. Cela a contribu
dsamorcer les crispations xnophobes.
Le lien entre les actes et les opinions
Le rapport qui existe entre les opinions et les
actes constitue une cl danalyse essentielle de
ces indicateurs chiffrs.

LES VOLUTIONS DE LINDICE LONGITUDINAL DE TOLRANCE (1990-2014)


70

66,2
65

64,2

60

59
58,2
55,8
55

54,7

54,5

COMPOSITION DES ANNONCES LGALES

52,9

NORMES TYPOGRAPHIQUES

Surfaces consacres aux titres, sous-titres, lets, paragraphes, alinas

50

49,7

45
1990 1991

1992 1993 1994 1995

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

2006 2007 2008 2009 2010 2011

2012 2013 2014

Lindice longitudinal de tolrance a t cr en 2008 par Vincent Tiberj, docteur en science politique et charg de
recherches au Centre dtudes europennes de Sciences Po.
Son objectif est de mesurer de manire synthtique les volutions de lopinion publique franaise lgard de la
diversit avec une mesure comparable dans le temps, depuis 1990.

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

D.R

Titres : chacune des lignes constituant le titre principal de lannonce sera compose en capitales (ou
majuscules grasses) ; elle sera lquivalent de deux lignes de corps 6 points Didot, soit arrondi 4,5 mm.
Les blancs dinterlignes sparant les lignes de titres nexcderont pas lquivalent dune ligne de corps
6 points Didot, soit 2,256 mm.
Sous-titres : chacune des lignes constituant le sous-titre de lannonce sera compose en bas-de-casse
(minuscules grasses) ; elle sera lquivalent dune ligne de corps 9 points Didot soit arrondi 3,40 mm.
Les blancs dinterlignes sparant les diffrentes lignes du sous-titre seront quivalents 4 points soit 1,50 mm.
Filets : chaque annonce est spare de la prcdente et de la suivante par un let 1/4 gras. Lespace blanc
compris entre le let et le dbut de lannonce sera lquivalent dune ligne de corps 6 points Didot soit
2,256 mm. Le mme principe rgira le blanc situ entre la dernire ligne de lannonce et le let sparatif.
Lensemble du sous-titre est spar du titre et du corps de lannonce par des lets maigres centrs. Le blanc
plac avant et aprs le let sera gal une ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm.
Paragraphes et Alinas : le blanc sparatif ncessaire an de marquer le dbut dun paragraphe o dun
alina sera lquivalent dune ligne de corps 6 points Didot, soit 2,256 mm. Ces dnitions typographiques
ont t calcules pour une composition effectue en corps 6 points Didot. Dans lventualit o lditeur
retiendrait un corps suprieur, il conviendrait de respecter le rapport entre les blancs et le corps choisi.

Droits de lHomme
Il convient ainsi de noter quil nexiste pas de
rapport de symtrie absolu entre opinions et
actes racistes, les deux obissant des logiques
distinctes:
l fort heureusement, un prjug ne se
matrialise pas systmatiquement par un
passage lacte;
l de mme, lvolution de lopinion publique
franaise dans son ensemble ne saurait se
rduire la seule volution des actes racistes
enregistrs, ceux-ci pouvant tre le fait de
minorits violentes particulirement actives;
l pour autant, cette disjonction entre acte et
opinion trouve sa limite en ce que linfraction
au mobile raciste se nourrit ncessairement du
prjug raciste.
Cest pourquoi la CNCDH est rsolument
convaincue que la lutte contre le racisme doit
avant tout agir sur les reprsentations et les
prconus racistes, par-del ce qui tombe sous
le coup de la loi pnale, dans le champ de la
libert de conscience et dopinion.
Face la tentation de la radicalisation de
tous bords, face aux amalgames transposant
le fait de lindividu lensemble dun groupe,
face aux craintes profondes de dclassement
social corchant parfois la figure de limmigr,
le discours moralisateur et excluant ne peut
avoir de prise, et prend au contraire le risque du
durcissement. La cohsionnationale ne peut
se limiter tre scande. Face celui qui est
tent de se disjoindre, elle oblige tendre la
main par le dialogue, le respect, lducation et
lexemplarit des actions et pratiques.
l Poursuivre les efforts de formation initiale
et continue destination de lensemble des
chelons hirarchiques, particulirement
sagissant des pratiques de refus
denregistrement de plaintes et des contrles
au facis.

Le CNCDH en bref
Un mandat,
vingt-cinq ans dexpertise
Conformment la loi n90-615
du 13 juillet 1990, en sa qualit
de Rapporteur national sur la lutte
contre le racisme, la Commission
nationale consultative des droits de
lhomme (CNCDH) remet chaque
anne au Gouvernement un
rapport qui dresse un tat des lieux
du racisme, de lantismitisme et
de la xnophobie en France, ainsi
que des moyens de lutte mis en
uvre par les institutions de la
Rpublique et la socit civile.
Un devoir de rigueur,
une mthodologie danalyse
Rendre compte dun sujet aussi
complexe appelle un exercice

dapprofondissement plutt
quune simple comptabilisation
arithmtique. Aussi, la CNCDH
sattache-t-elle fonder ses
analyses et ses recommandations
sur une palette doutils varis et
complmentaires, tels que les
enqutes sur ltat de lopinion,
lindice de tolrance lgard
de ltranger construit par les
chercheurs partenaires de la
CNCDH, le bilan statistique
du Ministre de lIntrieur des
actes racistes, antismites
et antimusulmans, celui du
Ministre de la Justice sur la
rponse pnale, ou encore les
nombreuses contributions des
acteurs institutionnels, associatifs
et internationaux.

La Justice
l Reprendre le dispositif de la Direction des
Affaires Criminelles et des Grces (DACG)
de remonte des informations en matire
dinfractions racistes de la part des Parquets, sous
une forme simplifie susceptible de remobiliser
les ples antidiscriminations des Parquets, et
au-del lensemble des Magistrats du Parquet;
l Assortir la mesure prise en alternative aux
poursuites ou la peine prononce dans les affaires
caractre raciste dune porte pdagogique et
rappeler aux auteurs les principes dgalit, de
dignit et de tolrance qui prvalent dans la
socit;
Prendre en charge les victimes et leur apporter
suffisamment dinformations pour quelles soient
en mesure de saisir lensemble des enjeux du
procs

Mesurer lopinion aprs les


attentats de janvier 2015
Parce que les dveloppements
de lanne 2014 ne peuvent se
comprendre qu laune du sisme
des premiers jours de 2015, il est
apparu essentiel la CNCDH de
mesurer en quoi lopinion avait
pu voluer aprs ces vnements
tragiques, vers une vritable unit
nationale, ou, au contraire, vers une
accentuation des prjugs.
Aussi, la CNCDH a-t-elle command
un sondage flash effectu du 3
au 13 mars 2015 et reprenant les
questions les plus pertinentes de
son baromtre. Les chercheurs
partenaires de la CNCDH livrent leurs
analyses de ces rsultats en pages 14
et 15 de ces Essentiels.

LES PRINCIPALES
RECOMMANDATIONS
DE LA CNCDH
La lutte contre le racisme doit sincarner, avant de
se raliser dans une politique publique. Aussi, les
principes dgalit et duniversalit qui laniment
doivent venir insuffler les mesures qui sont
mises en uvre, notamment par la Dlgation
interministrielle la lutte contre le racisme et
lantismitisme, dans une approche globale et
intgre.
Mme si la CNCDH adresse ses recommandations
aux pouvoirs publics, la lutte contre le racisme
repose sur tous et ncessite lengagement de
chacun.
Pour pleinement saisir la logique et le
raisonnement, il convient de se rfrer aux
chapitres pertinents du rapport.

Photo Jean-Ren Tancrde - Tlphone: 01.42.60.36.35

Sabrina Goldmann, Christine Lazerges et Tommaso Vitale

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

Droits de lHomme
Lducation nationale
lVeiller corriger les discriminations que gnre
lcole, travers la promotion de la mixit sociale
et une vritable inclusion scolaire accueil des
enfants roms allophones;
lFaire de la lutte contre toute forme dintolrance
et de discrimination une tape cl de la
refondation de lcole de la Rpublique. Cela passe
par la mise en place dun enseignement moral et
civique qui nait pas pour finalit dimposer une
morale officielle ou dominante, mais bien plutt
la construction dune culture thique, donnant
aux lves une comptence leur permettant
de se forger une morale personnelle. Cela
appelle galement la promotion dune culture
de dialogue, douverture et de modration ainsi
quune meilleure connaissance du fait religieux
et des principes de la Rpublique, dont celui de
lacit tel que prvu par la loi de 1905 relative la
sparation des glises et de ltat;
LIntrieur
l Rviser la prsentation du bilan statistique du
Ministre de lIntrieur en procdant tout dabord
une approche globale du racisme, puis en
distinguant certains mobiles dinfractions racistes
dont la liste devrait tre tendue au-del des actes
antismite et anti-musulman, et enfin en intgrant
les discriminations caractre raciste;
LA LUTTE CONTRE LE RACISME:
CE QUE DIT LE DROIT
La libert dexpression et dopinion sont des droits
fondamentaux, essentiels la dmocratie et au
pluralisme.
Pour autant, la parole doit demeurer responsable:
tout ne peut pas tre dit ou crit. Le droit
de sexprimer cesse l o labus commence.
(Article10 de la Convention europenne des droits
de lhomme; article11 de la Dclaration des droits
de lhomme et du citoyen de 1789)
Le droit franais sanctionne la diffamation
publique caractre racial, linjure publique
caractre racial, la provocation publique
la haine raciale, lapologie de crime de guerre
ou de crime contre lhumanit, la contestation
de crime contre lhumanit, linjure non

La Dlgation Interministrielle la Lutte


Contre le Racisme et lAntismitisme (DILCRA)

lautomne 2014, le Premier


Ministre a annonc que la lutte
contre le racisme et lantismitisme
devait tre une priorit de laction
publique. Un nouveau dlgu
interministriel, le prfet Gilles
Clavreul, a pris ses fonctions le
15 dcembre 2014, et a reu pour

mission de donner une nouvelle


impulsion la politique du
Gouvernement en matire de lutte
contre le racisme, lantismitisme
et la xnophobie dclare grande
cause nationale pour 2015.
Un plan daction contre le racisme
et lantismitisme sera propos

publique caractre racial, la diffamation non


publique caractre racial, la provocation non
publique la haine raciale, la discrimination
caractre racial ainsi que le mobile raciste
de certains crimes et dlits de droit commun
rig en circonstance aggravante. Les sanctions
peuvent notamment prendre la forme de
peines damende, voire demprisonnement.
(Loi relative la libert de la presse du
29juillet1881; dispositions du code pnal)
Toute personne qui sestime victime dune infraction
caractre raciste est en droit de dposer plainte
au commissariat de police ou de gendarmerie;
lagent qui laccueille est tenu de recevoir sa plainte.
(Article15-3 du code de procdure pnale)
Tout internaute peut signaler un contenu
quil Juge illicite sur Internet, par le biais de
la plateforme de signalement du Ministre
de lIntrieur Pharos , des plateformes
de signalement propres aux prestataires
commerciaux de lInternet ou encore en
recourant laide des associations comptentes.
www.internet-signalement.gouv.fr
LANTISMITISME
Les actes antismites
Lanne 2014 a connu une hausse de plus 100%
des actes caractre antismite, avec un total de
851 faits dlictueux enregistrs par les services
de police et de gendarmerie, contre423en2013.
Cette augmentation savre dautant plus
marque sagissant des infractions les plus graves
(+130% pour les actions et +90% pour les
menaces).

Plusieurs pics de violence se sont succds durant lanne paralllement certains vnements, notamment
la manifestation Jour de Colre en janvier et lintensifi cation du con it isralo-palestinien durant lt 2014.
Si lactualit ne saurait constituer le seul facteur explicatif, celle-ci peut constituer un agent amplifi cateur sur
des phnomnes structurels.

D.R

COMPARATIF NATIONAL DES ACTES ANTISMITES

dans les prochaines semaines pour


mobiliser la socit franaise contre
ces aux, rendre les sanctions plus
effi caces et pdagogiques, enrayer la
propagation de la haine sur Internet
et protger les utilisateurs et enfi n,
duquer et transmettre les valeurs
de la Rpublique.

La minorit qui reste


la mieux accepte dans lopinion publique
Les indices longitudinaux de tolrance par
minorits indiquent que les juifs restent la
minorit la mieux accepte, avec un indice
frlant les 80, suprieur de 6 points celui
des noirs, de 17points celui des maghrbins
et de 26 celui des musulmans. Ainsi, sur
les quatreindicateurs relatifs aux minorits
composant la socit franaise, savoir la
reconnaissance de la citoyennet, le degr
dintgration dans la socit, la ncessit de
sanctionner les insultes et limage positive ou
ngative de la religion, les opinions lgard
des juifs sont incontestablement meilleures
que pour les autres minorits.
Une revitalisation des vieux prjugs
antismites
La mesure de certains prjugs propres aux
juifs donne toutefois des rsultats moins
satisfaisants. Ainsi, le sondage 2014 voit
une progression de ladhsion des sonds
certains vieux prjugs antismites, tels que le
sentiment que les juifs ont trop de pouvoir
ou un rapport particulier largent. Si ces
clichs peuvent parfois tre prsents sous
une forme positive associe au travail et
au mrite, il nen demeure pas moins quun
prjug, mme positiv, reste du racisme qui
peut potentiellement se transformer en ngatif,
en envie voire en ressentiment.
l La simplification des procdures, afin de
permettre chacun de remplir facilement sa
mission citoyenne en ragissant efficacement
ds le constat dun contenu haineux;
l La dfinition et la mise en uvre dune
politique pnale ambitieuse notamment par la
mobilisation des alternatives aux poursuites et
des alternatives lemprisonnement;
l Linvestissement plein et entier par les
pouvoirs publics du champ de la lutte des
discours de haine sur internet, travers une
instance de rgulation charge de la protection
des droits et liberts numriques existante ou
crer, et qui serait, limage du web, ractive
et innovante et dote de moyens daction
diversifis;
l La ncessit de lintervention du Juge pour
ordonner et contrler le retrait dun contenu
illicite et le blocage dun site internet, ds lors
que ces mesures constituent des ingrences
graves dans la libert dexpression et de
communication; lintervention du Juge doit
ncessairement tre subsidiaire, sa saisine
devant avoir lieu aprs que lditeur ou
lhbergeur ait t mis en demeure par linstance
de rgulation de retirer ou de republier le
contenu litigieux et avec possibilit pour
cette dernire dordonner le dfrencement
provisoire dun contenu suspect dans lattente
du Jugement;

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

Droits de lHomme

LA LUTTE CONTRE LES DISCOURS


DE HAINE SUR INTERNET
A lre du Web 2.0, avec le dveloppement
des rseaux sociaux et des sites de partage
de contenus audiovisuels, linternaute est
dsormais un diteur de contenus. Internet
est ainsi devenu un puissant instrument de la
libert dexpression.
Pour autant, derrire lcran, avec la possibilit
de lanonymat et leffet dmultiplicateur de la
diffusion sur le web, Internet est aussi dvoy
des fins haineuses.
Cette prolifration des discours de haine se
heurte au manque defficacit des politiques
et des moyens mis en uvre en la matire et
deffectivit dun certain nombre de dispositifs
lgislatifs.
Si la CNCDH est fondamentalement
proccupe par la sauvegarde, et au besoin
par lextension, de lespace public de libre
discussion, elle nen demeure pas moins
convaincue que linternet ne saurait en aucun
cas constituer une zone de non-droit o tout
peut se dire, se faire et se diffuser.
Elle est galement radicalement oppose un
contrle a priori du net qui sapparenterait un
rgime de censure gnralise et aboutirait la
disparition de linternet.
De manire prserver un quilibre subtil
entre ces deux extrmes, la CNCDH formule
plusieurs recommandations penses comme
un tout devant faire systme, et notamment:
lLaffirmation de la souverainet numrique
de ltat en soumettant toute entreprise
exerant une activit conomique sur le
territoire franais des rgles contraignantes
et en soutenant le dveloppement dune
industrie du numrique respectueuse des droits
et liberts fondamentaux;
l Le renforcement des dispositifs de lutte
issus de la loi sur la libert de la presse du 29
juillet 1881 et de la loi pour la confiance dans
lconomie numrique, sans pour autant porter
une atteinte disproportionne la libert
dexpression que constituerait le basculement
des dlits dopinion de la loi de 1881 dans le
code pnal;
LISLAMOPHOBIE
Les actes antimusulmans
A loccasion de son dition 2013, la CNCDH
a adopt une dfinition du phnomne
dislamophobie, comme lapparition dune
quasi phobie, cest--dire dune peur intense
lgard de lislam et des musulmans en France,
gnrant un climat dangoisse et dhostilit leur
gard. La CNCDH distingue la revendication
islamophobe des actes dlictueux au mobile
antimusulman qui tombent sous le coup de la
loi pnale.
Le bilan statistique du Ministre de lIntrieur
indique une baisse de 41 % des infractions
antimusulmanes enregistres par les services de
police et de gendarmerie, avec 133actes en2014
contre226 en2013. Cette rgression concerne
particulirement les faits de moindre gravit,
avec une baisse de moiti des menaces, alors
que les actions enregistrent une rgression
plus lgre denviron 11%.

LES INDICES DE TOLRANCE PAR MINORITS

Sur les indices de tolrance par minorits, les musulmans arrivent en dernire position,
avec plus de 26 points dcart avec la minorit, juive, la mieux accepte

Des crispations lencontre


de la minorit musulmane
Lapprobation de lide que les musulmans forment
un groupe part en France a recul en 2014.
Nanmoins, le rejet des pratiques lies lislam se
confirme cette anne encore, et sintensifie, tant
pour celles visibles dans lespace public que pour
celles qui sexercent dans la sphre prive.
Par ailleurs, la religion musulmane concentre prs
de 45% dopinions ngatives et certains invoquent
une lacit dvoye pour faire rempart lislam.
LE RACISME ANTI-ROMS
De qui parle-t-on ? On qualifie de Roms
migrants en France les personnes vivant sur le
territoire national, venant essentiellement des pays
dEurope centrale et orientale (majoritairement de
Roumanie, mais galement de Bulgarie et de pays
dex-Yougoslavie), et se reconnaissant comme
Roms.
Selon les estimations officielles, les populations
vivant en bidonville qui ne sont pas toutes
dorigine rom - reprsentent entre 15 000
20000personnes enFrance, soit 0,03% de la
population franaise, un chiffre par ailleurs stable
depuis une dcennie.
Contrairement aux ides reues, les populations
roms en France ne sont pas de culture nomade:
les bidonvilles constituent des occupations par
dfaut, consquence du manque dhbergements
et de logements accessibles aux personnes trs
faible revenu et aux blocages administratifs
lentre dans les hbergements sociaux.
Alors comment expliquer la focalisation
populaire, politique et mdiatique porte sur une
fraction de population, rige comme un vritable
problme Roms en France?
Un racisme exacerb
lencontre dune minorit mconnue
Les populations roms en France concentrent un
racisme rpandu et virulent, croisant diffrents
univers de prjugs:
l Des strotypes propres au statut de migrant:
les populations roms en France sont souvent
enfermes dans une reprsentation fige
dun groupe ethnique qui serait homogne,

D.R

l Ladoption dun plan daction national sur


lducation et la citoyennet numriques lequel
prvoirait notamment le dveloppement et la
diffusion de contre-discours.

exclusivement nomade, dpourvu de tout


mcanisme dascension sociale, bnficiaire
abusifs des prestations sociales, et nayant pas
vocation sinstaller, ni sintgrer.
lLe rejet de la prcarit sociale: la perception
ngative des Roms tient galement une
association la misre, linsalubrit, et la
mendicit.
l Entre racisme culturel et racisme
biologique: le racisme anti-Roms sexprime
la fois par un rejet de la diffrence culturelle
comme menace lordre national, mais aussi
par rfrence au racisme biologique, avec
une assimilation des populations roms un
groupe infrieur, pouvant aller jusquau dni
dhumanit.
Des prjugs institutionnaliss, lorigine
de violations des droits fondamentaux
l La diffrence comme justification
systmatique limpossible intgration :
le discours public tend justifier lchec
dinitiatives dintgration par la seule attitude
des bnficiaires : on questionne dans une
moindre mesure la pertinence des dmarches
de diagnostic et de suivi ou encore le caractre
adapt des solutions proposes et des moyens
allous.
Plutt quune ligne politique directrice
ferme visant la rsorption des bidonvilles par
lintgration, cest une approche rpressive
qui reste malheureusement privilgie : les
vacuations forces des Roms trangers
entranent une situation derrance organise
(elles ont concernes 8 455 personnes en 2011,
9404en2012, 19380 en 2013 et 13483 en2014).
l Les discriminations et la violation des
droits fondamentaux comme premire
consquence du racisme: la banalisation des
prjugs anti-Roms npargne pas les agents de
ltat. Lorsque les ides reues viennent orienter
laction publique, elles peuvent entraver laccs
aux droits et faire obstacle lintgration. Ainsi,
encore trop de familles se voient discrimines
et prives de leur droit la scurit, la sant,
lducation et la formation, laccs aux soins
et la libre circulation.
2015-167

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

Audience solennelle

Cour dappel de Poitiers


Poitiers, 9 janvier 2015
Les Chefs de Cour Dominique Gaschard et Dominique Planquelle accueillaient leurs invits ce 9 janvier 2015 pour lAudience Solennelle
de Rentre judiciaire de la Cour dappel de Poitiers dont les premires pierres ont t poses ds lpoque gallo-romaine linitiative des
Empereurs Julien et Gallien. Dplorant que la justice franaise soit bout de soue, Dominique Gaschard a appel de ses vux
une mobilisation en urgence des plus hautes autorits de ltat afin que soient mis en place des moyens humains et matriels la
hauteur des attentes des justiciables ainsi que des rformes denvergure qui recentrent le Juge sur ses missions essentielles.
Face aux dfis lancs lInstitution judiciaire, il a consacr son propos au dveloppement des modes alternatifs de rglement
des litiges et la mise en place dun partenariat avec lUniversit pour tudier et faire connatre la jurisprudence de la Cour
dappel de Poitiers en matire sociale.
Quant Madame le Procureur gnral Dominique Planquelle, elle a insist sur le sens de la peine: il appartient aux Magistrats
du Parquet de rechercher la rponse pnale qui concilie au mieux la sanction de la personne, la prvention de la rcidive,
la lisibilit de lintervention du Juge pour les victimes et la Socit a-t-elle prcis.
Elle a conclu son intervention en exhortant ses collgues mobiliser toutes leurs forces pour que les missions confies au
Ministre public soient remplies avec le souci permanent du sens de lefficacit, de la cohrence et de la lisibilit.
Jean-Ren Tancrde

Amliorer
la lisibilit du droit
par Dominique Gaschard

Dominique Gaschard
Mesdames et Messieurs, aprs ce constat de crise, je
souhaite maintenant aborder devant vous quelques
aspects de la rforme de la justice actuellement en
cours.
Outre les moyens matriels et humains dont elle
a absolument besoin, notre institution judiciaire
doit en effet faire lobjet de rformes hauteur des
enjeux de notre justice du 21mesicle.
Cest dailleurs dans ce but que Madame la
GardedesSceaux a organis au dbut de lanne
2014 une vaste rflexion collective avec tous les
acteurs de justice, rflexion laquelle notre Cour
dappel a pris toute sa place.
A lissue de cette rflexion, la Ministre a procd
ses arbitrages qui se rsument en 15 actions pour
une justice au quotidien plus proche, plus efficace
et plus protectrice.
Le temps dont je dispose cette audience ne me
permets pas bien videmment daborder toutes les
pistes de rformes proposes par les participants
la rflexion collective, ni mme les diffrentes
actions dcides par la Ministre.

D.R

(...)
ous lavez compris, les bons rsultats
de notre cour obtenus grce au
dvouement au service exceptionnel
des Magistrats et des fonctionnaires qui la
servent, ne peuvent pas masquer ltat gnral de
notre institution judiciaire qui, faute de moyens
suffisants, nest plus en mesure de faire face dans
des conditions satisfaisantes au traitement de tous
les contentieux qui lui sont soumis.
Notre justice est en ralit bout de souffle et dans
une situation critique comme la trs rcemment
indiqu la confrence des premiers Prsidents de
Cour dappel dans une dlibration adresse aux
plus hautes autorits de ltat dans laquelle elle
appelle de ses vux une mobilisation en urgence
de moyens humains et matriels la hauteur des
attentes des justiciables ainsi que des rformes
denvergure qui recentrent le Juge sur ses missions
essentielles.
Et je me permets dajouter, que cette situation
de crise npargne pas nos amis les avocats et
lensemble de nos partenaires qui participent
avec nous luvre de justice, comme lont bien
mis en vidence les premiers dbats qui viennent
davoir lieu lAssemble nationale concernant
une ventuelle rforme des professions juridiques
rglementes.
Dans ce dernier domaine, des rformes peuvent
trs certainement intervenir utilement, mais
nous pensons quil convient de les aborder avec
beaucoup de prudence pour prserver, quelles que
soient les circonstances, les valeurs et les principes
sur lesquels sont fondes les diffrentes professions
judiciaires.
Je pense ici notamment la valeur dindpendance
ou au principe du secret professionnel qui sont
autant de garanties justifies par lintrt suprieur
des justiciables. (...)

Je vais cependant retenir votre attention encore


quelques instants pour vous prsenter deux de ces
actions pour lesquelles notre Cour dappel a dores
et dj pris un certain nombre dinitiatives.
Il sagit du dveloppement de ce que nous appelons
les modes alternatifs de rglement des litiges et de la
mise en place dun partenariat avec luniversit pour
tudier et faire connatre tant aux professionnels du
droit quau grand public la jurisprudence concrte
de notre Cour dappel.
1.LE DVELOPPEMENT
DES MODES ALTERNATIFS
DE RGLEMENT DES LITIGES:
Sur le premier point des modes alternatifs de
rglement des litiges, il faut tout dabord constater
que dans une socit comme la notre o la rgulation
des diffrents problmes par la rgle de droit et la
judiciarisation des conflits est une tendance lourde,
le dveloppement de laccs au droit pour tous
est devenu une question fondamentale pour la
dmocratie, et je tiens cet gard saluer le succs

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

Audience solennelle
de nos conseils dpartementaux de laccs au droit,
prsids par les Prsidents des Tribunaux de Grande
Instance de Poitiers, de Niort, de La Rochelle et de la
Roche-sur-Yon, qui dans le cadre de leurs politiques
locales daccs au droit agissent au quotidien sur le
terrain pour que le droit ne soit pas une cause de
fracture sociale et dexclusion, mais au contraire un
lment de la citoyennet.
Mais le dveloppement de laccs au droit ne
doit pas se traduire mcaniquement par une
augmentation non matrise du nombre des
procs et donc par un engorgement de nos
juridictions.
Cest pourquoi, il est trs important que nos
politiques daccs au droit soient accompagnes de
politiques de dveloppement des modes alternatifs
de rglement des litiges, savoir principalement les
conciliations et les mdiations.
Le dveloppement de ces modes ngocis de
rglement des litiges simpose dailleurs dautant
plus que bien souvent ils constituent une rponse
beaucoup plus satisfaisante que celle pouvant rsulter
dune procdure judiciaire.
Ils sinscrivent par ailleurs dans un mouvement
de dmocratisation de la justice permettant aux
citoyens et leurs conseils dtre davantage associs
au rglement de leur propre litige.
Compte tenu de lintrt vident qui sattache par
consquent au dveloppement des modes alternatifs,
la Cour dappel a cr au dbut de lanne 2014
deux groupes de travail composs de Magistrats et
davocats, lun sur la conciliation et la mdiation et
lautre sur la procdure participative.
La mission de ces groupes de travail tait de faire un
tat de lexistant de ces modes alternatifs, didentifier
les points de blocage leur dveloppement et de faire
toutes propositions utiles pour les surmonter.
Je remercie vivement tous les participants ces
groupes de travail pour la qualit des rapports qui
mont t remis et je remercie en particulier Monsieur
le conseiller Jean-Paul Funck-Brentano et Jrme
Merenda, avocat au Barreau de Niort, qui ont prsid
et vice-prsid le groupe de travail sur la conciliation
et la mdiation, ainsi que Monsieur le Prsident de
Chambre Roland Potee et DidierCouret, avocat
au Barreau de Poitiers et ancien btonnier, qui ont
prsid et vice-prsid le groupe de travail sur la
procdure participative.
Faute de temps il mest impossible dentrer dans
le dtail des conclusions de ces rapports qui sont
tous les deux des rapports trs arguments et trs
complets mais jindique quavec laccord de leurs
auteurs ils sont la disposition de ceux dentre-vous
qui souhaiteraient les obtenir. Jvoquerai cependant
trs rapidement la problmatique pose par le
dveloppement des conciliations et des mdiations
dans le ressort de notre Cour dappel, et ceci, en
commenant par faire un constat.
Ce constat consiste tout dabord observer que dans
ce domaine nous ne partons pas de rien.
Nous pouvons en effet en premier lieu compter sur
un rseau de 70 conciliateurs de justice motivs qui,
en concertation avec les Juges dInstance, permettent
de rgler un nombre non ngligeable de petits litiges
de la vie quotidienne.
Cest ainsi que pour lanne 2014 les conciliateurs de
justice de notre ressort ont t saisis de 4000affaires
environ et que plus de la moiti de ces affaires ont fait
lobjet dune conciliation russie.
En matire familiale nous disposons par ailleurs
de 11associations conventionnes de mdiation
familiale qui sont confies en moyenne 200mesures
judiciaires par an, avec un taux de russite de lordre
de 60%.

Mme si ces derniers chiffres sont des chiffres


modestes en comparaison du nombre total des
affaires soumises nos juridictions, il convient
cependant de souligner quun certain nombre
dinitiatives prometteuses ont t prises dans notre
ressort pour permettre un dveloppement effectif
des modes alternatifs de rglement des litiges.
Cest ainsi quoutre la cration dun centre de
mdiation ds 2011 par des avocats du Barreau de
Poitiers, plusieurs protocoles daccord ont t signs
en 2013 et en 2014 La Rochelle, Saintes, Poitiers et
La Roche-sur-Yon entre les juridictions, les Barreaux
et des associations de mdiation pour encourager et
faciliter la mise en uvre de la mdiation judiciaire.
Enfin, deux formations la mdiation sont proposes
sur notre ressort, savoir un master 2 intitul
mdiation et modles de dveloppement dispens
par le dpartement de philosophie de luniversit de
Poitiers et un diplme universitaire de mdiation
dispens en formation continue par luniversit de
La Rochelle.
Mais malgr tous ces lments positifs,
qui constituent autant de promesses de
dveloppement de la conciliation et de la
mdiation, force est de constater que la mise en
uvre de ces modes alternatifs de rglement des
litiges se heurte de nombreux obstacles.
l Le premier dentre eux est un obstacle dordre
sociologique et culturel.
Notre culture latine privilgie en effet le procs et le
recours au Juge la diffrence des pays nordiques ou
prvaut une culture du consensus social.
Aprs avoir procd une enqute auprs des
prescripteurs potentiels de mdiation et de
conciliation, soit auprs des 547 Magistrats du
Sige, Juges consulaires et Magistrats prudhomaux
de notre ressort, notre groupe de travail a par
ailleurs identifi cinq autres obstacles qui sont
dans lordre dcroissant:
2.labsence de connaissance des modes alternatifs
de rglement des litiges;
3.le problme de la prise en charge du cot des
mesures qui en ltat ne relve pas dune politique
publique nationale;
4.les rticences de certains avocats;
5. labsence dinstitutionnalisation dans les
juridictions du recours la mdiation;
6.et labsence de rglementation sur la profession
de mdiateur.
Ce sont tous ces obstacles que nous allons maintenant
tenter de surmonter en inscrivant le dveloppement
des modes alternatifs de rglement des litiges comme
lune des priorits de notre projet de Cour dappel
pour lanne 2015.
Et pour parvenir des rsultats concrets et
significatifs, je souhaite que nous puissions le
plus rapidement possible mettre en uvre les
prconisations de notre groupe de travail quil
sagisse:
lde la cration la Cour dappel de Poitiers dune
unit de mdiation civile, commerciale et sociale;
lde ltablissement dun recueil de candidature de
mdiateurs;
lde la communication aux parties dune information
sur la mdiation;
l et de la cration daudiences de proposition de
mdiation.
Naturellement, toutes ces prconisations seront
tudies, approfondies et mises en uvre avec
toutes les parties concernes, et pour cela, je vous
indique que jai lintention de runir dans les toutes
prochaines semaines le comit de pilotage qui a dj
trs bien fonctionn pour mettre en place et pour
accompagner nos groupes de travail.

2.LA MISE EN PLACE DUN PARTENARIAT


AVEC LUNIVERSIT POUR TUDIER ET
FAIRE CONNATRE LA JURISPRUDENCE
CONCRTE DE NOTRE COUR DAPPEL
EN MATIRE SOCIALE:
Outre le dveloppement des modes alternatifs de
rglement des litiges, notre projet de Cour dappel
pour 2015 comprendra galement un volet
destin rendre notre justice plus proche, plus
efficace, plus protectrice et plus lisible pour nos
concitoyens en leur permettant de mieux valuer
les possibilits de succs de leurs actions en justice.
Trs concrtement, il sagit de procder
un travail danalyse de nos jurisprudences
concrtes pour que les justiciables soient
plus clairement informs des dcisions
habituellement rendues par les Juges.
En amliorant la lisibilit du droit, ce travail
danalyse devrait en outre faciliter la mission des
avocats et favoriser le cas chant un rglement
amiable des litiges.
Pour parvenir cet objectif, un travail en
partenariat avec luniversit savre indispensable
et jadresse cet gard mes vifs remerciements
aux Prsidents des universits et aux doyens des
facults de droit de Poitiers et de La Rochelle
qui ont bien voulu accepter le principe de ce
partenariat.
Trs concrtement, nous avons dores et dj
dcid de commencer par tudier la jurisprudence
concrte relevant de la Chambre sociale de
notre Cour dappel, et ceci, en raison des enjeux
humains, juridiques, conomiques et sociaux du
contentieux social.
Cette tude sera ralise par un groupe de travail
qui est en cours de constitution et qui sous la
prsidence de Monsieur le Prsident de Chambre
ric Veyssire, Prsident de la Chambre sociale,
comprendra des conseillers Prudhommes, des
Directeurs de greffe de conseils de Prudhommes,
des avocats, des universitaires et des Juges
dpartiteurs.
Jattache personnellement une trs grande
importance ce groupe de travail dont les
travaux sont susceptibles dintresser, outre
les justiciables concerns, les acteurs du
monde conomique, la doctrine universitaire,
les avocats, les membres des conseils de
Prudhommes et des Tribunaux des affaires de
scurit sociale ainsi que les Magistrats amens
Juger les affaires de la Chambre sociale.
Mesdames et Messieurs, outre les deux actions
particulires que je viens dvoquer, notre
projet de Cour dappel pour 2015 comprend
bien videmment de nombreux autres aspects
concernant la modernisation de notre institution,
sa communication ou bien encore, ce qui est
essentiel, les mesures prendre pour garantir en
toutes circonstances nos concitoyens une justice
de qualit dans des dlais raisonnables.
Le cap est par consquent fix, avec de nombreux
projets que nous souhaitons faire aboutir dans
lintrt de nos concitoyens.
Mais, comme je le disais en introduction de mon
propos, il est pour cela indispensable que nous
disposions des moyens ncessaires lexercice de
notre mission, et en ce dbut danne, je forme par
consquent des vux pour que ne faiblisse pas la
volont de nos responsables politiques de donner
enfin linstitution judiciaire les moyens matriels
et humains dont elle a absolument besoin.
Cest ce prix que nous pourrons continuer
transformer, selon le mot magnifique
dAndrMalraux, le droit en justice. (...)

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

Audience solennelle
La lisibilit de
lintervention du Juge
par Dominique Planquelle

Dominique Planquelle
Selon un gnial inventeur de la renaissance, il nest
aucune chose qui aille plus vite que les annes.
Cette vidence, peut-tre encore plus aige
dans lpoque contemporaine, me plonge en cet
instant, dans un sentiment partag.
Celui-ci mle la conscience de la survenance du
nombre trs important dvnements qui ont
jalonn cette anne judiciaire, celle du constat
dun temps trop restreint pour russir satisfaire
pleinement tous les espoirs et attentes ns de la
volont de rforme exprime au cours de lanne
prcdente.
I. LA JUSTICE AU PLAN NATIONAL:
Lan pass, javais voqu les grands chantiers lancs
pour rformer une Justice cible de bien des critiques,
externes comme internes, qui devrait mieux
rpondre aux attentes des franais.
Les grands changements ncessitent un temps long
sils veulent viter de ne flatter que linstant prsent,
et ils sont aussi, dans la phase de mise en uvre,
toujours porteurs de turbulences.
Les derniers mois nous ont fourni une double
illustration de ce constat, puisque le lancement du
train des rformes sest accompagn de priodes
de tension forte, lies aux volutions envisages
pour modifier les contenus et conditions dexercice
des fonctions des trs nombreux professionnels
participant directement luvre de justice ou y
tant associs.
La vie de nos Palais en a forcment ressenti les
secousses, et fatalement enregistr les consquences.
Au chapitre des vux je me permets donc
desprer un retour fonctionnement plus apais
de notre activit, aprs rduction des points de
divergence qui peuvent subsister entre les diffrents
protagonistes concerns par ces sujets sensibles.
En second lieu, force est dadmettre que tous les
chapitres mis lordre du jour des Rformes nont
pu tre embrasss et que certains champs, qui nont
gure connu davance significative en 2014, nous
maintiennent au stade des attentes;
Cest le cas
a) du projet tendant refonder le Ministre public,
b) du statut du Parquet, qui en dpit de la
suspicion quil nourrit na pas connu dvolution;
celui-ci a encore valu la France dtre pingle
le 4dcembre 2014 par la Cour Europenne des
Droits de lHomme, loccasion de lexamen des

recours exercs dans le cadre de laffaire dite du


Ponant.
c) des moyens matriels mis disposition de nos
Substituts et Procureurs pour laccomplissement
quotidien de missions toujours plus lourdes,qui ne
saccompagnent pas de soutien ncessaire.
Alors, parce que le pessimisme est dhumeur quand
loptimisme est de volont, tournons les projecteurs
sur les pans dactivit touchs par le changement;
Ils sont nombreux;
Les nergies, les intelligences, les capacits
dadaptation et dinnovation de tous ont ainsi
t fortement sollicites car le droit pnal et la
procdure pnale ont connu des mutations et des
volutions plus ou moins profondes que ce soit pour
adapter notre droit aux changements de la socit,
pour transposer des directives europennes, ou
pour rpondre des jurisprudences nationales ou
transnationales.
Ont t promulgus ou sont entrs en vigueur
plusieurs textes au premier rang desquels doivent
tre cits:
1) la loi (du 6 dcembre 2013) relative la lutte
contre la fraude fiscale et la grande dlinquance
conomique et financire
2) la loi (du 28 mars) relative la golocalisation,
3) la loi (du 27 mai 2014) portant transposition
dune directive du parlement europen, relative au
droit linformation dans le cadre des procdures
pnales,
4) la loi (du 20 juin 2014) relative la rforme
des procdures de rvision et de rexamen dune
condamnation dfinitive
5) la loi (du 10 juillet 2014) visant lutter contre la
concurrence sociale dloyale,
6) la loi (du 4 aot 2014) sur lgalit relle entre les
femmes et les hommes,
7) la loi (du 15 aot 2014) relative lindividualisation
des peines et renforant lefficacit des sanctions
pnales
8) la loi (du 13 novembre 2014) renforant les
dispositions relatives la lutte contre le terrorisme;
A ces lois qui touchent directement la matire
pnale, se sont ajouts dautres textes qui viennent
impacter les juridictions, et mettre rude preuve
la capacit dabsorption des Magistrats et auxiliaires
de justice; cest le cas de la rforme des procdures
collectives, pour nvoquer quun domaine qui
mobilise fortement les Parquets.

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

D.R

ermettez moi en prologue, de vous dire ces


quelques mots:
Douze coups qui rsonnent encore, ont
fait deux mondes:
lamour de la vie et des esprances jusquau mpris
de la haine, ont ouvert lanne 2015, le mpris de
lhomme et de sa libert fondamentale jusqu
lamour de la haine, lendeuillent aussitt.
Never give in, never give in.
Nabandonnez jamais, nabandonnez jamais,
jamais, jamais, jamais, jamais. Nabandonnez rien,
ni de grand, ni de petit! Scriait WilstonChurchill
dans les sombres heures de la guerre,
nabandonnez rien, ni de grand, ni de petit, rien de
petit ni rien dinsignifiant. Nabandonnez rien, sauf
quand lhonneur et la raison lexigent.
Article19 de la Dclaration universelle des droits
de lhomme:
Tout individu a droit la libert dopinion et
dexpression, ce qui implique le droit de ne pas tre
inquit pour ses opinions et celui de chercher, de
recevoir et de rpandre, sans considrations de
frontires, les informations et les ides par quelque
moyen dexpression que ce soit.
Article 10 de la convention europenne de
sauvegarde des liberts fondamentales et des droits
de lhomme:
Toute personne a droit la libert dexpression.
Ce droit comprend la libert dopinion et la libert
de recevoir ou de communiquer des informations
ou des ides sans quil puisse y avoir ingrence
dautorits publiques et sans considration de
frontire.
Article 11 de la Dclaration des Droits de
lHomme et du Citoyen:
La libre communication des penses et des
opinions est un des droits les plus prcieux de
lHomme:tout Citoyen peut donc parler, crire,
imprimer librement, sauf rpondre de labus de
cette libert dans les cas dtermins par la Loi.
Sance du 9 dcembre 1893, une bombe est
lance dans la Chambre des Dputs:Messieurs,
sexclame le Prsident Lon Mirman, la sance
continue.
Il est de la dignit de la Chambre et de la
Rpublique que de pareils attentats, do quils
viennent et dont, par ailleurs, nous ne connaissons
pas la cause, ne troublent pas les lgislateurs.
Permettez-moi de suivre ce sage conseil.
La Rpublique et la protection de ses valeurs nous
le commandent,
la Constitution qui fait de lautorit judiciaire le
protecteur des liberts individuelles nous oblige,
la raison lexige.
Laudience continue donc;
Une audience solennelle de rentre signifie:
vux, bilans qui peuvent tre tirs de la priode
qui sachve, souhaits que lavenir nous permet de
nourrir.
Moment de rite, respectueux des prescriptions
de notre organisation judiciaire.
Or, le rite nous dit-on est dans le temps ce que la
demeure est dans lespace, et il permet que le temps
qui scoule ne nous paraisse point nous user et nous
perdre comme la poigne de sable.
Cest donc linstant dont il faut profiter pour faire
une pause, analyser, et tirer quelques rflexions
de lobservation des mois qui nous sparent de la
mme crmonie, dj classe aux archives 2014.

Audience solennelle
Une grande rforme du droit de lenfance
dlinquante est aussi en cours de prparation, sans
parler de celles qui touchent aux services judiciaires
et aux professions rglementes.
Vous le voyez, cest un foisonnement de textes
nouveaux quil appartient donc aux Magistrats
dappliquer, et dinterprter quand ncessaire.
Lexercice est certes stimulant, mais il ne doit pas
nous faire perdre de vue la ncessit de prserver
dans lintrt du justiciable, une scurit juridique
qui permet chacun dans un Etat de droit de
connatre quels que soit sa fonction ou son statut
les rgles qui sappliquent sa situation.
Dans cette liste consquente de lois nouvelles, il
mest apparu que celle du 15 aot 2014, relative
lindividualisation des peines et renforant
lefficacit des sanctions mritait aujourdhui
quelques dveloppements.
La plupart de ses dispositions sont maintenant
entres en vigueur depuis le 1er janvier 2015.
La lutte contre la surpopulation carcrale a souvent
t prsente comme lobjectif premier de cette loi.
Au 1er dcembre 2014, 67 105 personnes taient
dtenues dans nos tablissements pnitentiaires
qui comptent 57 854 places.
Ce phnomne de surpopulation est donc bien une
ralit depuis le dbut des annes 2000, et le ressort
de la Cour dappel de Poitiers ny chappe pas.
Les maisons darrt de la Roche-sur-Yon et
Fontenay le Comte connaissent ainsi des taux
doccupation respectifs de 187% et 212%.
Ces conditions de dtention avec la difficult
quelles induisent de mener des activits de
rinsertion en milieu ferm, sont un terreau qui
favorise sans aucun doute la rcidive.
La loi du 15 aot sest fixe de surmonter cet
obstacle:
lelle aligne le rgime des rcidivistes sur celui des
non rcidivistes dans le domaine des crdits des
rductions de peine, supprime les peines plancher,
qui ont conduit un allongement de la dure
moyenne de dtention.
lelle vise ensuite et surtout accrotre le suivi des
personnes condamnes, lutter par ladoption de
nombreuses mesures, contre ce quil est dusage
dappeler les sorties sches, cest--dire dpourvues
de tout contrle, situations qui reprsentent ce
jour prs de 80% des sorties de dtention et mme
98% pour les personnes qui purgent une peine
infrieure ou gale 6 mois.
Pour rduire la rcidive le lgislateur a donc prvu:
lde renforcer le rle des services denqute dans le
contrle des obligations imposes aux condamns,
l de mettre en place de nouvelles procdures
de suivi post peine, applicables aux personnes
prsentant un risque de rcidive important sans
relever pour autant dune surveillance judiciaire,
ainsi qu celles souffrant de troubles ayant altr
le discernement au moment des faits.
Il a aussi labor de nouveaux mcanismes qui
permettent selon la dure de la peine une libration
sous contrainte ou un examen obligatoire de la
situation de la personne condamne.
Mais la cration de la contrainte pnale est bien sr
la mesure la plus marquante de la loi nouvelle;
La cration dune peine est un vnement rare,
puisque la dernire ne, dont nous avons clbr
les 30ans lan dernier tait le travail dintrt gnral.
Cette contrainte pnale qui a suscit des dbats
et commentaires multiples sadresse aux
personnes ayant commis un dlit passible de 5 ans
demprisonnement ou moins, et qui prsentent
en priorit un profil marqu par plusieurs facteurs
de risque de rcidive tels que situation de rupture

sociale, familiale, ou problmes daddiction


importants.
Elle se caractrise par un suivi renforc, fond sur
une action du service pnitentiaire dinsertion et de
probation visant ces facteurs de risque (logement,
travail, sant), au plus prs de la personnalit de
la personne mise en cause, afin daboutir une
sortie du parcours de dlinquance, quon appelle
la dsistance.
Ce processus sinscrit dans le cadre de la rflexion
globale engage par la GardedesSceaux, qui a
institu en parallle, un observatoire de la rcidive
et de la dsistance charg dexaminer au plan
national les diffrents leviers qui permettent de
lutter plus efficacement contre la rcidive.
La contrainte pnale est donc une mesure
de probation renforce, destine imposer
des mesures de contrle et de soutien plus
soutenues, des personnes qui auraient le plus
souvent t condamnes de courtes peines
demprisonnement, au caractre potentiellement
plus dsocialisant,ou des peines assorties de suivis
moins pousss;
Sa finalit essentielle est de parvenir
lindividualisation maximale de la sanction, tant
dans son prononc que dans son excution, grce
une valuation initiale, continue et aussi fine que
possible de la situation de la personne.
Face un acte de dlinquance, le Magistrat doit
ainsi pouvoir disposer dun panel largi de rponses
offrant le choix dune peine demprisonnement si
ncessaire, de peines damendes, ou de peines de
probation impliquant un suivi trs troit.
8peines de contrainte pnale ont ce jour t
prononces dans le ressort de la Cour dappel de
Poitiers depuis le 1er octobre 2014.
Comme pour toute nouvelle peine, cest bien sr
la pratique qui forgera les contours de la contrainte
pnale.
Dores et dj, ladministration pnitentiaire a mis
en uvre de nouvelles mthodes de travail pour
assurer le succs de cette mesure, avec une prise
en charge immdiate du condamn, un rythme
de rendez-vous plus soutenu, de nouvelles
techniques dvaluation et dentretien, un travail
pluridisciplinaire men en lien avec les associations,
les collectivits, les organismes de sant ou de
logement....
Il faut maintenant, que nous, Magistrats, nous
approprions cette contrainte pnale;
Elle nous fournit loccasion de poursuivre encore
notre rflexion sur le sens des peines, la recherche
de la rponse pnale qui concilie au mieux la
sanction de la personne, la prvention de la rcidive,
la lisibilit de lintervention du Juge pour les victimes
et la socit.
Autant dire que cet exercice sera source
dinnovation, en lien avec nos partenaires.
Les Magistrats des Parquets du ressort se sont
dj attels louvrage en concertation avec
nos collgues du Sige prsidant les Chambres
correctionnelles et les Juges de lapplication des
peines; depuis plusieurs mois, tous semploient
dfinir ainsi avec les services pnitentiaires
dinsertion et de probation les profils relevant de
cette mesure et les meilleurs moyens de suivre les
personnes qui y sont astreintes.
Des conventions devraient tre prochainement
signes entre les Prsidents de TGI, les Procureurs,
et les services pnitentiaires dinsertion et de
probation des dpartements, pour quune nouvelle
approche prside lexamen des dossiers avant
laudience, et permette dapprcier au mieux la
pertinence de la rponse pnale apporter.

Comme la loi nous y invite, nous valuerons dans


les mois qui viennent lefficacit de cette peine et
les difficults de suivi des personnes concernes
que pourrait rvler la mise en uvre du nouveau
dispositif.
Un premier bilan devrait vous tre prsent lors de
la prochaine audience de rentre.
II. LA VIE DE NOTRE RESSORT:
- Pour ce qui est de lactivit de notre Cour dappel,
celle-ci sest inscrite dans le contexte dcrit au dbut
de mon propos, et sest maintenue un rythme
soutenu;(...)
Au traitement de la masse de ces procdures,
sajoutent un peu plus chaque anne les incidences
de la recherche de matrise des comptes publics.
Des efforts complmentaires doivent tre
dvelopps pour que la rigueur budgtaire entame
le moins possible la qualit du service public.
Cest la raison pour laquelle, sur ces Magistrats du
Parquet qui doivent donner une rponse pnale
lisible et cohrente aux faits de dlinquance, pse
de manire de plus en plus prgnante, lobligation
dintgrer des impratifs dconomie de frais de
justice; ceux-ci ncessitent dvaluer dans chaque
dossier le cot prvisible des investigations
techniques ou scientifiques, le cot de la dure
de la procdure, et de le rapporter au montant
du prjudice subi par la victime, ainsi qu
limportance du trouble lordre public gnr
par la transgression de la loi.
Cette analyse incontournable emporte une
responsabilit alourdie pour le Parquetier; elle
peut conduire des dcisions qui droutent les
fonctionnaires et militaires en charge des enqutes,
en raison des restrictions apportes lusage de
moyens techniques propres faciliter llucidation
des affaires, et susciter aussi lincomprhension des
victimes.
Seul un travail quotidien de pdagogie qui incombe
aux Magistrats est de nature attnuer ce nouveau
type de querelle, et je sais que tous sy emploient
malgr les difficults de lexercice.
Si le service attendu des Parquets ne se dgrade
donc pas, cest bien parce que lengagement de
chaque Procureur, de celui des quipes quils
animent et des fonctionnaires qui les assistent est
sans faille.
Je les en remercie vivement.
La tenue du procs Xynthia aux Sables-dOlonne a
t un vnement majeur de la vie de notre ressort;
elle mrite aussi quelques mots.
Au del de la charge exceptionnelle qui en est
rsulte pour le Tribunal venden, elle a pes sur
le fonctionnement de lensemble des juridictions
de la cour.
Le renfort des effectifs quexigeait lentreprise,
sest ncessairement opr au dtriment de la
satisfaction des besoins des autres juridictions,
et cest leffort collectif consenti qui a permis de
franchir lobstacle.
Cette anne, il nous appartiendra de conduire
la Cour lorganisation du procs en appel. (...)
Sagissant de lanne qui vient, soyez assurs
quau Parquet gnral comme dans les Parquets
nous continuerons mobiliser toutes nos forces
pour que les missions confies au Ministre
public, soient remplies avec le souci permanent,
du sens, de lefficacit, de la cohrence et de la
lisibilit.
Cet objectif sera atteint si nous avons laide
de tous: Magistrats du Sige, fonctionnaires,
auxiliaires de justice, partenaires institutionnels,
associations.(...)
2015-168

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

Audience solennelle

Tribunal de Grande Instance de Lille


Lille, 23 janvier 2015
Cest le PremierVice-Prsident du Tribunal de Grande Instance de Lille, Pierre Maitreau, qui a souhait la bienvenue
TristanGervais de Lafond et a retrac sa brillante carrire. Nomm par dcret du 7 octobre 2014, il arrive de Fort-de-France
pour succder ric Ngron, nomm Premier Prsident de la Cour dappel de Montpellier (Les Annonces de la Seine du
29janvier2015 pages 1 et suivantes). Il entend dvelopper un projet de services qui participe de cette volont de nous arracher
aux difficults du quotidien pour rflchir ce que doit tre la justice de demain. Le Procureur de la Rpublique FrdricFvre
sest galement associ lhommage rendu par Pierre Maitreau ric Ngron pour le travail accompli par cet homme de
communication et de dialogue qui a contribu largir louverture du Tribunal lillois sur le monde extrieur.
Pour 2015, il sest engag placer laction du Parquet en priorit sur les zones de scurit prioritaires car nous devons nos
concitoyens de ne pas baisser la tte ou dtourner le regard face des dlinquants qui saffranchissent de toutes les rgles lgales
Jean-Ren Tancrde.

Rendre la justice
malgr les contraintes
budgtaires

Pierre Maitreau

par Pierre Maitreau

10

D.R.

vant de vous prsenter, Monsieur le


Prsident, permettez moi dabord de
massocier et dassocier les Magistrats
de ce Sige lhommage rendu par
Monsieur le Procureur votre prdcesseur
Monsieur ricNgron nomm Premier Prsident
de la Cour dappel de Montpellier.
Ds son arrive au Tribunal de Grande Instance de
Lille, Monsieur Ngron sest attach effectuer un
audit du Tribunal partir duquel a t mis en place
un projet de juridiction impliquant chaque service
et chaque Chambre, projet qui a t suivi pour sa
ralisation et son enrichissement de runions de
service rgulires regroupant les Magistrats et les
fonctionnaires.
Les rsultats bnfiques qui en ont t tirs pour
le fonctionnement de la juridiction sont consigns
dans les rapports annuels dactivit quil a remis en
vigueur et qui constituent la mmoire du Tribunal.
Homme de communication et de dialogue, il a
contribu largir louverture du Tribunal sur le
monde extrieur.
Son action au sein du Conseil Dpartemental
daccs au droit du Nord quil a prsid mrite
particulirement dtre souligne.
Il a donn une vritable dimension dpartementale
au Conseil Dpartemental de lAccs au Droit
(CDAD) en associant aux projets les Chefs de
juridiction des 5autresTGI, en dveloppant de
nouveaux partenariats et en crant des structures
hors agglomration lilloise.
Il a initi le premier schma Directeur dpartemental
de laccs au droit 2013-2017. Parmi les projets
innovants dont il a t linitiateur: Je signalerai :
- la mise en place avec le concours actif de Madame
Bunot-Rouillard et de Madame Estibal, Secrtaire
gnrale du CDAD, des premiers points daccs au
droit dans les hpitaux psychiatriques, ralisation
qui a t rcompense par le prix initiatives justice
dcern en 2011 par la chancellerie.
- la mise en place dun dispositif pour permettre
aux sourds et malentendants de bnficier
dun interprte en langue des signes dans les
permanences juridiques organises par le CDAD.

Nous exprimons notre gratitude Monsieur le


Premier Prsident Ngron pour les actions menes
lors de sa prsidence de ce Tribunal. (...)
Monsieur le Prsident,
Vous tes n Lyon le 1eravril 1960.
Cest Paris que vous effectuez vos tudes
universitaires:
- linstitut dtudes politiques de Paris dont vous
tes diplm
- la Sorbonne o vous avez obtenu une licence
dhistoire
- luniversit Paris II o vous avez obtenu une
matrise de droit des affaires et fiscal Vous intgrez
lcole nationale de la Magistrature en 1985.
Le 7 janvier 1987 vous tes install au Tribunal de
Grande Instance de Melun dans les fonctions de
Juge dinstruction.
Ensuite vous tes nomm la Chancellerie et vous
occupez successivement le poste de Magistrat
rdacteur
- dabord au bureau de la lgislation pnale,
conomique et financire
- ensuite au bureau du droit pnal international
o vous commencez une nouvelle carrire en
ngociant des conventions internationales.
l En 1993, vous tes dtach au Ministre des
affaires trangres et occupez jusquen 1999 les

fonctions de Chef du bureau de ltat de Droit et


des liberts publiques, ce poste vous conduisant
assurer le suivi de lensemble de la coopration
franaise en matire de coopration judiciaire,
policire, rforme de ltat et DroitsdelHomme;
Vous y avez jou un rle majeur dans la mise
en place des institutions et du trait relatif
lharmonisation du droit des affaires en Afrique
qui a cr un droit des affaires uniforme dans plus
de douze tats africains.
En 1999, vous devenez Chef de la mission de
coopration lAmbassade de France en Namibie.
la tte dune quipe de quelque quarante
personnes, vous aurez la responsabilit de la
muse en uvre de la coopration franaise en
Namibie et au Bostwana pour le dveloppement
rural, la lutte contre le sida, la dcentralisation,
lenseignement du franais et lappui aux ONG.
l Le 1 er septembre 2003, vous revenez en
juridiction au Tribunal de Grande Instance
de Paris comme Vice-Prsident, vous y serez
dabord Juge des liberts et de la dtention, puis
affect la quatrimeChambre civile traitant
du droit des contrats et du droit des assurances.
Vous prsiderez galement la commission
dindemnisation des victimes dinfractions.
En 2006, vous tes nomm Directeur gnral de
lAgence de coopration juridique internationale
(ACOJURIS devenue Justice-CooperationInternationale-JCI par arrt du 20 dcembre2011).
Dans cette fonction, outre ladministration de
lagence, vous tes oprateur du Gouvernement et
des professions juridiques franaises pour les appels
doffre et jumelages dans le secteur de la rforme
juridique et judiciaire financ par les bailleurs de
fonds internationaux. Vous conduirez galement
de nombreuses missions dans les pays dAfrique
et en Hati.
l Le 13 janvier 2011, vous revenez de nouveau
en juridiction comme Prsident du Tribunal de
Grande Instance de Fort de France o, en sus des
fonctions administratives inhrentes la fonction
de Prsident de juridiction, vous participerez
activement lactivit juridictionnelle dans un
contexte de sous-effectif chronique et sigerez
dans toutes les formations civiles et pnales, y
compris comme Prsident du Tribunal mixte
de commerce.
Pour complter cette prsentation, sans tre
exhaustif afin de ne pas tre trop long, vous avez
occup des fonctions denseignement comme

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

charg de travaux dirigs luniversit de Paris II en


droit civil sous la direction des professeurs Guinchard
et Frison-Roche, puis comme Matre de confrence
linstitut dtudes judiciaires de Malakoff en droit
constitutionnel et administratif.
Vous tes galement lauteur de plusieurs publications.
Monsieur le Prsident, vous voici arriv la
prsidence du Tribunal de Grande Instance
de Lille o vous avez t nomm par dcret du
7octobre2014.
Vous le savez, les temps sont durs.
Nous vivons une priode de restrictions budgtaires
et de sous-effectif des Tribunaux une nouvelle fois
rappel dans les discours daudience de rentre des
diffrents Chefs de cours et de juridictions.
Le Tribunal de Grande Instance nchappe pas
cette situation.
Il est reconnu que ce Tribunal, en comparaison avec
des Tribunaux de mme importance, souffre dun
dficit de localisation demplois de Magistrats et de
fonctionnaires.
Ce dficit structurel est aggrav par des vacances
de postes. Cette situation difficile saggravera
au cours du premier semestre 2015 raison du
dpart imminent de Monsieur Matthieu Duclos,
secrtaire gnral, nomm Prsident du Tribunal
de Grande Instance dAvesnes-sur-Helpe, et par

le dpart en retraite de deux Magistrats dont le


remplacement ne sera en toute hypothse pas
assur avant le mois de septembre prochain.
Dans le mme temps, le Tribunal devra faire
face de nouvelles contraintes tenant aux
modifications apportes la loi du 5 juillet 2011
sur les hospitalisations sous contrainte qui ont
ramen douze jours le dlai dans lequel le Juge
doit se prononcer et qui ont pos le principe
suivant lequel le Juge devra tenir audience dans
ltablissement daccueil, sachant que dans le
ressort de Lille, il existe sept tablissement de
soins psychiatriques.
Le Tribunal aura galement faire face une
augmentation du contentieux des infractions
en matire militaire et de sret de ltat
pour lequel, compter du 1erjanvier 2015, sa
comptence a t largie aux ressorts des Cours
dappel dAmiens, Reims, et Rouen.
Pourtant, comme par le pass, il nous faudra
en 2015 rpondre aux attentes lgitimes des
citoyens dune justice de qualit rendue dans
des dlais raisonnables.
Monsieur le Premier Prsident, dans votre
discours de rentre de la Cour dappel de Douai,
vous constatiez quen labsence de rformes
denvergure visant rduire lintervention

du Juge dans le rglement des conflits pour


les recentrer sur ses missions essentielles et
confronts aux vacances de postes de Magistrats
et de fonctionnaires qui se multiplient, il faut
prendre conscience que linstitution judiciaire
ne peut plus tout faire la mme vitesse et quil
faut donc oprer des choix qui sinscriront pour
chacun des Tribunaux du ressort ainsi que pour
la Cour dappel dans des projets de juridiction
dfinissant des stratgies sur trois annes.
Cette vision rejoint les proccupations et
inquitudes rencontres par les Magistrats
de ce Sige, qui sont de plus en plus sollicits
pour pallier les manques deffectif et qui ont
le sentiment de ne pouvoir donner plus quils
ne donnent sans compromettre la qualit des
dcisions quils sont amens rendre.
Vous le voyez, Monsieur le Prsident, les
difficults ne manqueront pas.
Lexprience que vous avez acquise au travers
de votre riche parcours professionnel, vos
qualits reconnues dadministrateur et votre
parfaite connaissance des juridictions, vous
dsignaient particulirement pour, avec les
Magistrats et fonctionnaires de ce Tribunal, dont
la collaboration confiante et dvoue vous est
dj acquise, les affronter et les surmonter. (...)

Lefficacit de la justice

statut du Parquet. Les Magistrats, et derrire eux,


le peuple franais au nom duquel elle est rendue,
ne doivent pas abandonner la revendication que
soit inscrite dans la constitution laffirmation
non plus dune autorit judiciaire mais dun
vritable pouvoir judiciaire auquel participerait
pleinement les membres du Ministre Public
dont lindpendance et le statut seraient dans
ce cadre prciss et garantis.
Ce que jai retenu de mon exprience internationale,
passe travailler au renforcement de ltat de droit
et de la justice partout o dans le monde les besoins se
faisaient sentir, et rcemment dans les pays candidats
lintgration europenne ou nouvellement intgrs,
cest quel point notre droit et notre organisation
judiciaire, autrefois si admirs, ont cess dtre des
modles, lexception notable de notre systme de
formation des Juges et dans une moindre mesure de
notre dispositif daide aux victimes.
Laffirmation dun pouvoir judiciaire dans le pays
de Montesquieu permettrait lvolution de notre
CSM vers le modle dominant des dmocraties

europennes: celui dun organe dcidant de toutes


les nominations de Magistrats, grant les crdits des
juridictions et auquel serait rattach les services
dInspection.
Nest-il pas symbolique que la justice administrative
franaise qui sest construite contre et en dfiance
lexercice ordinaire de la Justice ait atteinte, par
ses propres forces, un niveau dindpendance que
nous pouvons lui envier, sauto-administrant de fait
via le Conseil dtat.
Cette indpendance synonyme de bonne
gouvernance, contrairement ce quon voudrait
nous faire croire, se traduit dailleurs dans
les chiffres : les juridictions administratives
qui connaissaient des retards au moins aussi
considrables que les ntres fonctionnent de
manire globalement satisfaisante.
La confrontation avec lautre, avec la diversit du
monde est facteur denrichissement. Elle nous
oblige nous regarder autrement, dobserver nos
faiblesses, de les corriger - le regard de lautre est
toujours, partout, une motivation faire mieux.

par Tristan Gervais de Lafond

est profondment conscient de


lhonneur qui ma t fait, et de la
responsabilit qui ma t donne, par
le Conseil Suprieur de la Magistrature,
que je madresse vous pour la premire fois en
qualit de Prsident du Tribunal de Grande
Instance de Lille.
Voil trente ans, presque jour pour jour, que je
suis - que nous sommes, Monsieur le Procureur
- devenus Magistrats en intgrant lun et lautre le
mme jour lcole nationale de la Magistrature. En
dpit des liens damiti qui nous unissent peut-tre
ne serons nous pas toujours daccord, en revanche
jai lassurance avec vous dun dialogue constructif,
soucieux aussi du point de vue du Sige. (...)
Les difficults de notre juridiction ne sont que le
reflet au niveau local de la place et des moyens
insuffisants rserves depuis des annes
linstitution judiciaire.
Notre tradition politique, lie notre Histoire et
notamment au rle jou par les Parlements sous
lAncien rgime,estcelledunedfiance envers lautorit
judiciaire, dfiance jamais totalement surmonte.
Au lendemain des vnements tragique qui
ont endeuill notre pays, du recueillement et
de lunion nationale qui sest faite autour des
victimes, auxquelles nous avons rendu hommage
dans la salle des pas perdus, nous avons touch
du doigt la fragilit de notre dmocratie, des
dmocraties, dont une justice indpendante et
des mdias libres sont les deux piliers, au sens
propre: en ce quils permettent, au del des
lections libres et disputes de la faire vivre, de
lui conserver un corps et une me.
Peut tre, ce dbut dunion nationale que nous
avons vcue portera-t-il des fruits en permettant
nos dirigeants de revoir dun il neuf des
problmes anciens.
De fait, cest ma conviction que la rforme
constitutionnelle ne doit pas se limiter revoir le

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

D.R.

Audience solennelle

11

Audience solennelle
A cet gard, le Conseil de lEurope sest dote
dun implacable - implacable hlas, souvent,
pour notre pays - instrument dtudes des
justices europennes travers le rapport
publi tous les deux ans par la Commission
europenne pour lefficacit de la Justice.
Comparons ce qui est comparable en
examinant la situation respective de la France
et de lAllemagne relativement cette tude.
Ce qui frappe dabord cest ce chiffre: deux fois
moins de Juges et de fonctionnaires par habitant
en France - deuxfoismoins - quatre fois moins de
Procureurs - quatrefoismoins quen Allemagne.
Ces chiffres sont encore plus loquents si lon
sait que le Juge franais Juge absolument de tout,
contrairement son voisin allemand, quil est requis
de participer moultes instances administratives.
Dans le mme temps les Juges franais sont saisis
denviron 2500affaires nouvelles au civil par an
pour 100 000 habitants contre un peu moins
de2000en Allemagne, ce qui accrot encore lcart
entre nos deux pays entre ce qui est demand aux
Juges et les moyens qui lui sont allous.
Moins de deux pour cent de notre budget, dont
la moiti pour les prisons, est consacr la Justice
contre une moyenne de 3,3 pour cent en Europe.
Nous nous targuons juste titre, et cest un des
aspects positifs de notre organisation judiciaire,
douvrir largement les portes de la justice, mais
en mme temps on laisse y pntrer et sy perdre
financirement et moralement de nombreux
citoyens trop peu nombreux bnficier du
concours de laide juridictionnelle.
Nous voil bien loigns de Lille me direz vous.
Au contraire le cadre fourni par ces donnes vous
permettront de comprendre linquitude collective
qui nous saisit, et parfois le dsarroi, quand nous
constatons qu Lille sur 89Juges du Sige, 12postes
sont de fait vacants. La Chancellerie a admis que le
nombre de nos fonctionnaires tait notoirement
insuffisants. En utilisant les outils du Ministre
de la justice - le logiciel outil greffe qui mesure les
moyens humains ncessaires au fonctionnement
des greffes compte tenu de leur charge de travail cest exactement 56fonctionnaires supplmentaires
quil nous faudrait.
Les audiences de rentre ne sont pas un
exercice de communication interne des Chefs

Renforcer notre
systme judiciaire

de juridiction, nous avons dautres enceintes


pour se faire. Elle doivent tre le signe de
cette volont douverture la socit, de
transparence, gage de bonne gouvernance
offerte tous les citoyens, qui nous livrons en
quelque sorte chaque anne un bilan de sant.
Telle la Dame aux camlias nous toussons
encore beaucoup.
Mais, tout autant que nous nous devons de
dnoncer ce qui contrarie lexercice de la Justice,
nous ne devons pas cder au dcouragement et
la tentation de lamertume. Au contraire!
En mme temps que nous devons collectivement
tmoigner de nos difficults, nous devons tre
capables de faire de celles ci le levain des progrs
de demain. Une manire de rsilience!
Les Chefs de cour et de juridiction ont fait le
constat alarmant que leur tache tait dsormais
rduite dfinir, entre les priorits, celles qui
sont le plus prioritaires.
Certes! Mais ce constat est aussi une invitation
participer activement cet effort qui devra
tre fait pour redfinir quelles sont les missions
essentielles de la justice.
Comment ne pas voir que cette judiciarisation
de nos socits modernes est directement la
consquence de la dliquescence des liens
sociaux, comme si notre socit avait perdu le
sens du dialogue et du compromis, et quon se
dbarrassait - je choisis ce terme dessein
- auprs de la Justice du soin de trancher des
conflits, dont on doute parfois quils puissent
tre tranchs.
Monsieur le Premier Prsident, Madame le
Procureur gnral, je souscris entirement
votre projet de doter les juridictions du ressort de
la Cour dappel de Douai dun projet de service.
Un tel projet, ncessairement issu dune
concertation collective, participe de cette
volont de nous arracher aux difficults du
quotidien pour rflchir ensemble ce que
doit tre la Justice; titre personnel je souhaite
que les juridictions du Nord, au premier rang
duquel figure notre Tribunal, un des plus
importants de France, travaille une rflexion
et mme des exprimentations destines
rendre la Justice sa vocation premire qui nest
pas de trancher tous les conflits mais seulement

ceux pour lesquels on aura puis toutes les


autres rponses.
Un seul exemple qui doit nous interpeller.
Est-il normal que Lille soit le premier Tribunal
de France en terme douverture de mesures
dassistance ducative? La situation sociale et
conomique difficile et parfois dramatique de
notre rgion nexplique pas tout.
Le principe de subsidiarit de la loi de 2007
qui confie ladministration dpartementale le
soutien aux familles en difficult doit pouvoir
trouver mieux sappliquer.
Le parapluie de la Justice nest pas assez
grand, hlas, pour nous protger de toutes les
intempries des Temps. Sachons en protger
laccs.
Je me rjouis que Monsieur le Directeur de
lAide Sociale lEnfance (ASE) a souhait
associer les Juges du Tribunal pour enfants la
rflexion stratgique actuellement initi par ses
services cet gard. Je compte my impliquer
personnellement compte tenu de limportance
du sujet pour notre juridiction.
Encore un mot : un projet de service doit
associer nos partenaires naturels que sont
les avocats et, en tant que de besoin ; les
reprsentants de lensemble des professions
rglementes et les auxiliaires de justice.
Aucun projet denvergure ne russira sans leur
soutien. L aussi le dialogue sera indispensable.
Je suis de ceux qui croient que rien nest tout a fait
impossible quand on met du coeur louvrage.
Dialoguer, concerter... avant de trancher sil le
faut. Cest ainsi que jentends ma mission avec
votre aide.
Comme le disait Camus: La justice est la
fois une ide et une chaleur de lme. Sachons
la prendre dans ce quelle a dhumain, sans la
transformer en cette terrible passion abstraite qui
a mutil tant dhommes.
Cest dans cet esprit quil faut lire le pouvoir
que nous revendiquons, qui nest pas celui de la
puissance, qui est seulement celui - au plus prs de
ltymologie du mot pouvoir- de permettre au Juge
judiciaire dexercer enfin pleinement sa mission de
gardien des liberts individuelles et de rgulateur de
la vie et de la paix sociale, cette paix dont le monde
et chacun dentre nous a tant besoin.

Frdric Fvre

(...)
e dbut de lanne 2015, a t tristement
endeuill par des individus qui ont fait
usage de leurs kalachnikov pour riposter
aux tirs croiss de crayons dessin.
Jimagine que les journalistes, comme toute les
autres victimes, avaient quitt leurs proches, aprs
leur petit djeuner, en les embrassant, sans imaginer
une seconde que dans la journe ils seraient
froidement excuts.
Ces jours l, la barbarie a pris le visage de jeunes
franais et nous avons eu mal la France.
Cette France de l intolrance et du fanatisme, nest
pas celle que nous aimons, et nous la rejetons de
toutes nos forces.
Il nous appartient, nous Magistrats, qui rendons
la Justice au nom du peuple franais, de demeurer
vigilants pour la dfense des liberts de lensemble

12

Photo Jean-Ren Tancrde - Tlphone: 01.42.60.36.35

par Frdric Fvre

de nos concitoyens. Cest le fondement mme d


un Etat dmocratique.
A ce titre la juridiction Lilloise qui a connu sur son
ressort la fusillade dite du gang de Roubaix en
1996, ou encore plus rcemment le parcours de
lauteur de lattentat de la synagogue de Bruxelles,
en 2012, se sent particulirement concerne.
Nous savons que nos dcisions sont importantes,
redoutes par certains, espres par d autres, et
toujours empreintes d un souci de rgulation sociale.
Chaque victime mrite notre respect et notre
considration, quelle soit tombe Paris sous les
balles des terroristes, ou quelle ait t agresse
nimporte o en France, dans lindiffrence
gnrale.
Le sursaut dmocratique de la France nous a fait du
bien. 37000personnes runies Lille, le 10janvier,
pour dnoncer linacceptable sur la place de la
Rpublique... tout un symbole.
1,5 millions de personnes Paris et prs de
4millions dans toute la France le 11 janvier.
Ces foules immenses runies sur lensemble du
territoire national ont port un message despoir.

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

Audience solennelle
Elles nous ont fait chaud au cur. La rvolution
des consciences a opr et nous avons t fiers de
la France.
Je souhaite rendre un hommage appuy aux
forces de lordre qui ont pay un lourd tribut
la dfense de nos valeurs.
Leur action est parfois incomprise, souvent
injustement critique, mais dans la tourmente
les policiers, les gendarmes, les douaniers, les
agents de police municipale sont toujours l pour
protger nos liberts, parfois au pril de leur vie.
Savez-vousquen2014,dansledpartementduNord,
la police nationale a subi 340agressions, presque une
par jour, dont 223agressions physiques?
Savez-vous que les gendarmes ont dnombr
115faits de violences et rbellion, soit une
hausse de 7,5%
Ce nest pas acceptable, et le Parquet veillera
toujours protger ces fonctions trs exposes.
Je veux un Parquet ouvert, dynamique et proche
de celles et ceux qui attendent tant de nous. A ce
titre, je souhaite souligner brivement quelques
vnements importants de lanne 2014.
llorganisation avec Roger Vicot, Maire de Lomme,
Vice-Prsident du Conseil Gnral, des premires
rencontres ville-Justice qui ont t un vif succs;
l la visite des tablissements Trato, qui
conoivent, fabriquent et commercialisent des
produits dclairage, Roubaix.

Cest toujours avec un peu d inquitude quun


Chef dentreprise voit dbarquer chez lui des
Magistrats. Nos intentions amicales lont vite
rassur, et nous avons pass un formidable
moment en sa compagnie pour mieux
comprendre le monde de lentreprise.
lje signalerai enfin la signature, avec le Prsident
du Tribunal de Commerce, ainsi que les
Prsidents des conseils des Prudhommes, et
leurs greffiers en Chef respectifs, d un protocole,
unique en France, visant permettre aux salaris
impays de percevoir leurs salaires beaucoup plus
rapidement.
Ils taient renvoys de juridiction en juridiction.
Sadressant au greffe du Conseil des Prudhommes,
on leur disait de s adresser au greffe du Tribunal de
commerce. Parvenus au greffe de cette juridiction,
ils taient renvoys sur les services du Parquet.
J ai voulu mettre fin ce parcours du combattant.
Dsormais le Parquet est inform en temps rel, et
ce qui prenait plusieurs semaines pour les salaris
ne prend plus que 48 heures.
En 2015, et sans ambigut, la priorit de notre
action sera les zones de scurit prioritaires. Nous
le devons nos concitoyens, qui n ont pas baisser
la tte ou dtourner le regard face des dlinquants
qui s affranchissent de toutes les rgles lgales.
En ce domaine les rsultats sont au rendezvous. Un exemple concret: grce laction

conjugue de la Prfecture, de Madame le Maire


de Lille, des services de police, et du Parquet, la
dlinquance a baiss de 14 % sur la Zone de
Scurit Prioritaire de Lille Sud, en2014.
Les habitants nous le disent, ils redressent la
tte, cest notre plus grande satisfaction tous.
Pour conclure je souhaite rappeler que le 20janvier
le Prsident de la Rpublique a annonc, parmi
les grandes rformes venir, un projet de loi
constitutionnelle portant modification du statut
du Parquet.
Cette rforme nous lattendons, nous lesprons,
et jespre que le Congrs la votera au printemps,
la majorit des 3/5me.
Mme si la suppression des instructions
individuelles a t une avance majeure pour le
Parquet, en 2013, je suis convaincu quil faut enfin
sortir de lambigut. Les autorits judiciaires
trangres nous regardent avec curiosit.
La France est rgulirement condamne par
la Cour Europenne des Droits de lHomme
(CEDH), qui considre que le Parquet la
Franaise, qui n est pas indpendant, n est pas
une autorit judiciaire.
La dernire condamnation est rcente, elle
remonte au 4dcembre2014.
Ce changement de statut naffaiblira pas notre
systme judiciaire, bien au contraire il en sortira
renforc. (...)
2015-169

Tribunal de Grande Instance de Pontoise


Pontoise, 26 janvier 2015
Le discours du Procureur de la Rpublique Yves Jannier, install dans ses fonctions le 3 septembre 2012 (Les Annonces de la
Seine du 6 septembre 2012 pages 1 et suivantes) nayant pas t diffus la Presse, nous ne publions que de larges extraits de
celui du Prsident du Tribunal de Grande Instance de Pontoise Renaud Le Breton de Vannoise afin de rendre compte dans
nos colonnes de lAudience Solennelle de Rentre judiciaire du 26 janvier 2015.
Le Prsident de la juridiction val doisienne, sinterrogeant sur lavenir de la Justice du 21me sicle (J21), a mis en avant les modes
alternatifs de rglement des litiges et lacte de procdure davocat: comment trouver dautres mcanismes de rgulation des
conflits afin duvrer au rapprochement des parties plutt que de recourir systmatiquement la Justice qui ne tranche
le litige quen droit.
Jean-Ren Tancrde

La J21 entre
djudiciarisation et
djuridictionnalisation
par Renaud Le Breton de Vannoise
1. MOTS DACCUEIL
otre audience solennelle de rentre
judiciaire se tient un peu tard dans
le mois de janvier et clt en tout tat
de cause la srie de celles qui se sont
tenues dans le dpartement du Val-dOise.
Pour autant, mme avec davantage de recul, la
page des vnements tragiques qui ont endeuill
notre pays nest pas tourne. Loin sen faut. Nous
sommes tous conscients que ce dbut danne nest
pas comme les autres. Il nous a collectivement
fait prendre conscience du risque terroriste qui

nous menaait, qui nous menace encore, et


probablement pour longtemps.
Nul nignore dsormais que tout ce qui symbolise
les liberts et droits fondamentaux qui sont le socle
de notre pacte rpublicain et la puissance publique
dans notre Etat dmocratique, constitue une cible
pour des fanatiques que nos valeurs gnreuses
drangent.
La minute de silence qui a t observe, dans le
cadre du deuil national, dans la salle des pas perdus
que je nimaginais pas pouvoir contenir autant
de monde, est le signe de ce rassemblement des
acteurs de notre institution judiciaire, Magistrats,
avocats, greffiers et fonctionnaires autour de ces
valeurs fondatrices. Y participaient galement
des membres des forces de lordre en service
dans notre juridiction, ce qui est loccasion de
rendre hommage aux professions en charge
de la protection de nos concitoyens, police et

gendarmerie dans leurs diffrentes composantes,


mais aussi ladministration pnitentiaire.
Les invits notre audience solennelle le sont
parce que tous, une fonction ou une autre,
un titre ou un autre, ont pour mission duvrer
construction et la paix sociales.
Nous vous remercions chaque anne, avec
beaucoup de sincrit croyez-le bien, pour votre
fidlit nos audiences, et aujourdhui, dans ce
contexte troubl, votre prsence revt plus de
sens encore.
Soyez en particulirement remercis. (...)
Il nous est demand daccomplir, avec moins de
moyens, des tches dartisanat, parfois dartisanat
dart et lexpression nest pas surfaite quand il sagit
de travailler dans le domaine de lhumain, mais
en mconnaissant que nous sommes confronts
un volume croissant qui impose un traitement
industriel, dans un secteur dactivit o les

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

13

volutions prometteuses de la robotique ne sont


daucun secours. (...)
Comment conjurer cette situation alarmante de
leffet ciseau dans le domaine des affaires civiles et
familiales?
l La premire ide venant lesprit est la
djudiciarisation mais les rflexions menes en
ce domaine, si elles peuvent tre intressantes
lorsquon les engage au niveau des principes,
deviennent rapidement dcevantes lorsquil
sagit de dfinir concrtement les contentieux qui
pourraient ainsi trouver dautres mcanismes de
rgulation que lintervention du Juge.
Force est de constater quen dpit des intentions
affiches, la tendance est plutt laccroissement
des contentieux qu leur rduction. Le contrle
systmatique et chronophage des personnes
hospitalises sous contrainte linstant voqu en
est une illustration.
l Une seconde ide pourrait rsider dans la
djuridictionnalisation ou lallgement et la
simplification des procdures. L encore, si lide
est sduisante et a fait ses preuves dans le pass,
lexprience des dernires annes montre que
la tendance naturelle est la complexification,
qui progresse au rythme de la reconnaissance de
nouveaux droits et de leur application trs formelle,
plutt qu la simplification, quune approche
pragmatique mme respectueuse des droits
conduirait prfrer.
Reste un levier, qui a le grand mrite dexister et
donc de ntre pas totalement rinventer, celui
des modes alternatifs de rsolution des litiges
connus sous le sigle de MARL ou de MARC si lon
prfre le mot conflit au mot litige!
Notre Garde des Sceaux, avait engag une
rflexion au cours de lanne 2013, confie
divers groupes de travail dont lun portait sur le
Juge du XXImesicle. Jai personnellement t
dsign pour participer ce groupe connu sous
le nom de son responsable et brillant animateur,
Monsieur Pierre Delmas-Goyon.
Il est apparu au cours de ces travaux qu maints
gards, la question du Juge du XXImesicle tait
une question seconde, la question premire tant
celle de lavocat du XXImesicle.
En effet, pour tout ce qui touche le champ immense
des modes alternatifs de rsolution des litiges, ce
nest pas vers le Juge quil convient de se tourner,
mais bien vers lavocat.
Face aux volutions qui se prparent que parfois
elle rejette ou pire, qui la divise, cette profession se
cherche un avenir.
En effet, lorsque lon met en regard les deux
professions de Magistrats et davocats, il y a de
quoi salarmer.
Entre 2002 et 2012, le nombre davocats a augment
de 42.4%, soit une augmentation annuelle moyenne
qui tend vers les 4%.
Au 1er janvier 2012, on dnombrait 56176avocats.
La densit moyenne est de 86 avocats pour
100000habitants contre 64 en 2002.
En labsence de numrus clausus lentre dans la
profession, tout porte croire que rien ne va freiner
cette volution.
Face celle-ci, lvolution du nombre de Magistrats,
le moins que lon puisse dire, est quelle nest pas
en corrlation. Aprs une priode de croissance,
le nombre de Magistrats baisse. Il manque
aujourdhui 480 Magistrats environ pour combler
les postes localiss dans les juridictions. La crise des
finances publiques est telle que cette situation ne
pourra pas sarranger durablement dans les annes
qui viennent.

14

Photo Jean-Ren Tancrde - Tlphone: 01.42.60.36.35

Audience solennelle

Renaud Le Breton de Vannoise


Ds lors quils tirent leurs ressources dactions
devant des Tribunaux structurellement engorgs,
les avocats sont condamns ne plus pouvoir gagner
leur vie, les Magistrats et avec eux les greffiers, un
invitable puisement, et les justiciables, leur tour
aux consquences dommageables dune justice qui
nest pas passe.
Monsieur le btonnier, vous nous avez adresss,
avec votre prdcesseur, vos vux accompagns
dune citation dAntonio Gramsci dont je navais
plus beaucoup entendu parler depuis la fin de
mes tudes: Je suis pessimiste avec lintelligence,
mais optimisme par la volont. Cette citation est
authentifiable. Elle serait extraite dune lettre son
frre crite depuis sa prison le 19 dcembre1929
et serait probablement emprunte Romain
Rolland, non laphorisme trs proche dAlain, cit
par le Prsident du Tribunal de commerce lundi
dernier le pessimisme est dhumeur, loptimisme
de volont. Sur le pessimisme de lintelligence, je
ne souhaite pas faire de commentaire particulier.
Sur loptimisme de la volont, jai envie de vous
rpondre par cette simple exclamation: Chiche!.
Dcidons dtre optimistes ici, dans le Val-dOise.
Et lavenir, le voil: lavocat accompagnant son
client tout au long dun parcours le conduisant
vers une solution juste, quitable, pertinente,
adapte au litige, la voie judiciaire ntant
quune voie parmi dautres, toujours garantie,
mais pas toujours prfre et dailleurs, dans
bien des cas, pas la plus efficace.
Pourquoi donc affirmer dans cette salle
daudience du Tribunal de Grande Instance de
Pontoise qui, depuis une dizaine dannes, a vu
se Juger des affaires grand retentissement, que
la voie judiciaire, en matire civile, ne serait pas la
plus efficace dans un grand nombre de cas?
l Parce quelle engage le justiciable dans une
procdure dure indtermine qui peut prendre
plusieurs annes sans compter le jeu des recours
multiples que la procdure civile reconnat aux
plaideurs qui fait passer les procdures de dlais
indtermins des dlais interminables;
lParce que, consquence de la raison prcdente,
elle engage le justiciable dans un cot, tout aussi
indtermin.
lParce quenfin et surtout, le Juge ne peut trancher
le litige quen droit, sauf si les parties le dlie de cette
obligation en lui demandant de trancher le litige en
amiable compositeur ainsi que le prvoit larticle12

du code de procdure civile, ce quen pratique,


jamais elles ne font.
Ainsi, le Juge analyse le litige en droit, le
comprend en droit, et le tranche en droit, ce
qui met fin au litige au sens technique du terme,
mais pas au conit qui oppose les parties dont
le litige peut ntre quun piphnomne et le
droit quun instrument dans une stratgie de
combat.
Pire, la dcision de justice, qui donne raison
lun et tort lautre, peut parfois alimenter le
conflit, prparer de nouveaux litiges, et partant,
de nouvelles saisines du Juge.
Pourquoi ds lors les parties avocats ne jettent-ils
pas corps perdu dans les modes alternatifs de
rsolution des litiges?
Parfois parce quils sen sentent exclus,
dpossds. Tel est le motif souvent invoqu en
matire de mdiation. Pour autant, leur rle y est
potentiellement essentiel: convaincre leur client,
les accompagner, les conseiller et les soutenir dans
les diffrents moments de cette dmarche, ce qui
ne veut pas dire bien entendu, assister tous les
entretiens, et enfin, rdiger laccord dans une
forme juridique homologable ou excutable.
Il est vrai que dans ce mode alternatif, un tiers,
le mdiateur, joue un rle primordial. Cest lui
qui va uvrer au rapprochement des parties.
Reconnaissons-le, affirmons le: la mdiation en
tant que mode de rsolution des litiges, ne prendra
jamais son essor sans le concours des avocats.
Et lchec relatif de la mdiation qui tarde dans
notre pays se dvelopper alors que dans dautres,
elle est une pratique habituelle, pourrait bien
provenir dun malentendu profond et durable
entre avocats et mdiateurs qui sentretient dans
une logique de cercle vicieux. Si les avocats ne
jouent pas le jeu de la mdiation, ils nauront jamais
la confiance des mdiateurs; si les mdiateurs ne
permettent aux avocats de jouer pleinement leur
rle, ils nauront pas davantage leur confiance.
Cest pour rapprocher les uns et les autres en
dfinissant leur rle et leur responsabilit respective
quun groupe de travail entre mdiateurs, avocats et
Magistrats sest mis en place au sein du service des
affaires familiales de cette juridiction. Un protocole
a t tabli cette fin et a t sign, ce matin mme,
entre le Tribunal de Grande Instance, le Barreau et
8mdiateurs ou institutions de mdiation uvrant
dans le ressort de la juridiction.

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

Audience solennelle
Que soient remercis les artisans de ce protocole, et
beaucoup sont prsents dans cette salle, protocole
qui na pas t dune laboration aise, preuve
que cette dmarche interprofessionnelle tait
indispensable. En effet, la rdaction de ce document
a ncessit de confronter les points de vue des
diffrents professionnels.
Eux-mmes, comme ils y invitent les justiciables,
ont d prendre le temps de scouter, de se
comprendre, bref, dengager entre eux une vritable
mdiation qui sera, nous lesprons, le pralable
beaucoup dautres, dans lesquels cette fois les
justiciables seront directement parties prenantes.
Le service des affaires familiales sest fix comme
objectif dans lesprit de ce protocole de doubler en
2015 le nombre des mdiations, ce qui implique
les efforts de tous, Juges, greffiers qui sont lune des
chevilles ouvrires logistiques de cette ambition,
avocats et mdiateurs.
La mdiation est un mode puissant de rsolution
des litiges, mais il nest pas le seul. Quinze avocats de
ce Barreau environ se sont forms ce jour au droit
collaboratif, sorte de mdiation sans mdiateur,
enseign en France depuis 2007 mettant en
uvre les techniques tonnantes de ce que lon
appelle lcoute active et de la ngociation
raisonne. Environ un milliers davocats y sont
forms actuellement dans notre pays. Sur 55000,
il y a encore du travail. Mais notre Barreau, vous le
voyez, nest pas en reste.
Ces avocats ont appris ce que vaut largument des
rticents qui objectent Mais vous ne connaissez
pas nos clients, ils nont pas envie de se concilier!.
Il faut bien comprendre que le Juge est plac devant
un choix binaire tandis que les modes alternatifs
nont pour limite quant aux solutions susceptibles
dmerger / que limagination des plaideurs et de
leurs conseils, la solution, une fois trouve, tant si
besoin traduite en droit, ce qui est toujours possible
ds lors bien entendu quelle ne heurte aucun
principe dordre public.
Le processus collaboratif a inspir la procdure
participative introduite dans le dans le code civil il y
a 4 ans par la loi du 22 dcembre 2010. Il sagit dune
convention par laquelle les parties un diffrend
qui na pas encore donn lieu saisine dun Juge
ou dun arbitre sengagent ncessairement en
prsence davocats uvrer conjointement
et de bonne foi la rsolution amiable de leur
diffrent. La conclusion dune telle convention
rend irrecevable, tant quelle est en cours, la saisine
du Juge et les dlais de prescription se trouvent
suspendus.
L encore, ce dispositif est pour lheure un chec.
Peut-tre parce quil nest pas suffisamment
connu. Mais peut-tre aussi parce quassurant un
cadre juridique solide, il noffre pour autant pas de
moyen alternatifs dadministration de la preuve,
domaine dans lequel on ne sait pas aujourdhui se
passer de loffice du Juge.
Et cest ici quil convient de revenir la proposition
26 du rapport Delmas-Goyon, prcdemment
cit, qui porte sur la cration de lacte de procdure
davocat, quelle dfinit comme un acte
dadministration de la preuve contradictoirement
accompli par les avocats des parties, ncessairement
consentantes.
A la suite des travaux qui se sont tenus les 10
et 11janvier2014 lUNESCO, un groupe de
travail sest spontanment form la demande
de quelques avocats du Barreau de Paris, sduits
par cette proposition, pour rdiger un projet de
texte susceptible dtre insr dans le code de
procdure civile.

Ce groupe dont jai la charge de lanimation et


finalement compos davocats, de Magistrats et
dun professeur de droit spcialis en procdure
civile sest runi une deux fois par mois tout au
long de lanne 2014 pour satteler cette tche
aujourdhui quasiment acheve.
Notre projet sera bien entendu trs prochainement
adress au Garde des Sceaux et surprendra
probablement par sa simplicit.
De quoi sagit-il?
Lide gnrale est de crer un outil alliant scurit
juridique et souplesse dutilisation mme de
contribuer la rsolution dun litige, voire de le
rsoudre sans recours au Juge en recherchant de
faon mthodique et progressive, par une sorte
de cheminement ponctu dtapes, diffrents
accords autour de ladministration de la preuve,
de la dfinition de son objet, de la manire de
ladministrer ou des effets lui reconnatre.
Ce cheminement peut conduire rduire lobjet
du litige, le Juge nayant plus qu en trancher un ou
divers lments rsiduels. Il peut aussi aboutir un
degr de consensus sur les aspects factuels du litige
propres favoriser une transaction ou un accord
homologable.
En ltat de notre projet, lacte de procdure
davocats trouvera sappliquer avant la saisine du
Juge ou celui-ci dj saisi que ce soit en procdure
crite ou orale. De mme pourra-t-il tre utilis
dans le cadre de modes alternatifs existants ou
indpendamment de ceux-ci.
Une condition pralable. La bonne foi des parties.
Les membres du groupe de travail nont pas voulu
cder lexclamation en forme daveu souvent
entendue de la bouche de leurs confrres :
Imposer la bonne foi, mais vous voulez tuer notre
profession!.
Mais, pour exposer le concept, une trs brve
illustration en forme de fiction vaudra mieux quun
long discours.
Nous sommes en 2025. Deux voisins sont en
conflits en raison des fissures apparaissant sur
un mur mitoyen. Chacun impute lautre la
responsabilit de lorigine de ces fissures.
Ils vont voir leur avocat, praticiens avertis de lacte
de procdure davocats, enseigns dans les coles
des Barreaux.
Les deux avocats parviennent sentendre avec leur
client pour se rendre sur les lieux afin quils puissent
avoir une connaissance commune des faits litigieux
et acter tout ce qui est incontestable.
Ce faisant, ils vont faire un premier acte de
procdure davocats: un acte de transport sur
les lieux qui finalisera laccord des parties sur ce
dplacement et son mode opratoire.
Sur place, les avocats consigneront ce quils voient
et qui est pour tout un chacun, parties et avocats,
incontestable. Ils pourront mme entrer sur le
terrain de la causalit, ds lors que le simple bon
sens le permet. Par exemple, ils constateront
quune fissure est au droit dune racine qui a
soulev la fondation du mur et consigneront leur
accord sur la causalit entre la racine et la fissure
observe.
Ils font alors un deuxime acte de procdure
davocats: un acte de constatation.
Notons bien quil y a deux diffrences majeures
avec le constat dhuissier et il est important de
le souligner lintention des huissiers prsents
dans cette salle quau passage le Tribunal salue
et remercie.
La premire est que lacte de procdure davocats
de constatation est un transport collectif des
avocats et des parties dans une dynamique

dadministration amiable de la preuve. Il y a


une pdagogie de la constatation qui fait que les
parties adhrent la dmarche dapprhension
du rel, indispensable au bon droulement de
la procdure qui va suivre et lacceptation
du verdict de la preuve, tandis que le constat
dhuissier, que chacun le veuille ou non, nest pas
par nature un acte pacifiant les rapports entre les
parties.
La seconde est que lacte de procdure davocats
de constatation sinvite sur le terrain de la
causalit, contrairement au constat dhuissier qui
ne peut, et cest dailleurs toute sa force devant
les juridictions, constituer quune photographie
incontestable des faits.
Corsons lillustration et imaginons que le
problme prsente un certain degr de technicit
et que le simple bon sens ny suffise pas. Alors les
parties pourront sadjoindre le concours dun
technicien.
Sa prsence impliquera un autre acte de procdure
davocats, un acte de dsignation, qui dfinira
notamment les modalits de la rmunration du
technicien. Il sera, dans lillustration prsente,
demand au technicien dexposer son analyse
sur les lieux et devant les parties. Les avocats
consigneront tout ce que les parties conviennent
au terme des explications et dmonstrations du
technicien.
Ce dernier naura pas faire de rapport, mais user
de son art devant les parties qui, par lintermdiaire
des avocats instrumentant, conserveront
dans lacte de procdure de constatation les
explications non contestes du technicien utiles
la solution du litige. Si besoin est, lexpert pourra
tre auditionn ultrieurement par les avocats
dans un acte de procdure davocats daudition.
Sur la base de cet exemple, le projet multiplie
les actes que les avocats pourront accomplir et
qui bouleverseront leur quotidien.
Conclusion
Pour lheure, notre Ministre na pas expressment
retenu lacte de procdure davocats dans son train
de rformes annonc, mais ne la pas exclu non
plus comme ont pu ltre dautres pistes esquisses
par les diffrents rapports. Au contraire, lide de
dynamiser les modes alternatifs de rsolution du
litige est pose.
Monsieur le Btonnier, souvenons-nous que Gramsci,
que jamais je naurai cru pouvoir citer mon tour,
disait pour dfinir la notion crise Le monde ancien
se meurt, le monde nouveau tarde, et dans cet interrgne
surgissent des phnomnes morbides.
Certains avocats consults sont dubitatifs sur
ce projet, voquant la rvolution culturelle que
supposerait une telle pratique en France. Dautres
veulent quitter le clair-obscur de cet interrgne et
sont prts se lancer, dsireux dcrire le monde
nouveau sans attendre.
Ces ractions contrastes nont en tout cas pas
entam lenthousiasme des membres du groupe
de travail. Ils ont donn leur temps et leur passion.
Ils sont confiants et srs davoir t utiles. Lide fera
son chemin, au prix il est vrai dun changement de
culture professionnelle. Il faut y travailler. Il faut y
uvrer rsolument.
Vouloir libre disait si bien Nietzche. On en
revient au pouvoir de la volont, et cest par lui quon
terminera. Comme laffirmait Gide dans Si le grain
se meurt: Il est bien des choses qui ne paraissent
impossibles que tant quon ne les a pas tentes.
Gageons donc qu brve chance, les avocats
pourront les tenter.
2015-170

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

15

Annonces judiciaires et lgales


PARIS
CONSTITUTION
Aux termes dun acte sous seing priv
en date Versailles du 17 mars 2015, il a
t constitu une socit prsentant les
caractristiques suivantes :
Dnomination sociale :

HUBusiness
Sige social :
91, rue du Faubourg Saint-Honor
75008 PARIS
Forme : Socit Responsabilit
Limite.
Capital social : 5 000 Euros
correspondant 500 parts sociales de
10 Euros chacune de numraire libres
totalement.
Objet : tant en France qu lEtranger :
- le service de conseil en ingnierie,
- le conseil en relation publique et
communication, les services de conseil
en matire daffaires et de gestion,
- la mise en relation titre
occasionnelle des personnes dsireuses
de raliser entre elles une ou plusieurs
oprations commerciales,
- lacquisition par voie dachats ou
dapports, la proprit, la mise en valeur,
la transformation, la construction,
lamnagement, ladministration, la
gestion et la location de tous bien et
droits immobiliers, de tous biens et
droits pouvant constituer laccessoire,
lannexe au complment des biens et
droits immobiliers en question,
- lacquisition, lexploitation ou la
cession des brevets, copyrights, des
procds de fabrication avec le droit de
concder des licences.
Et, dune faon gnrale, toutes
oprations commerciales, industrielles,
immobilires, mobilires ou financires
se rapportant directement ou indirectement ou pouvant tre utiles cet objet ou
susceptibles den faciliter la ralisation.
La socit peut prendre toutes
participations et tous intrts dans toutes
socits et entreprises dont lactivit
serait de nature faciliter la ralisation
de son objet social.
Elle peut agir directement ou
indirectement, soit seule, soit en
association, participation, groupement ou
socit, avec toutes autres personnes ou
socits et raliser sous quelle que forme
que ce soit les oprations entrant dans
son objet.
Dure : 99 ans compter de la date de
son immatriculation au Registre du
Commerce et des Socits.
Grance : Madame Catherine
MOISON, pouse ROUSSEAU
demeurant 53, avenue Fourcault de
Pavant 78000 VERSAILLES.
Immatriculation : la socit sera
immatricule au Registre du Commerce
et des Socits de Paris.
Pour avis
697
La Grance
Suivant acte sous seing priv en date
Paris du 8 mars 2015, il a t constitu
une socit prsentant les
caractristiques suivantes :
Dnomination sociale :

EVA MARIA
Sige social :
36, rue Pierre Nicole
75005 PARIS
Forme : Socit Civile.
Capital social : 320 000 Euros divis
en 320 000 parts dun Euro chacune.
Apports : apports en numraire de
320 000 Euros.
Objet : lacquisition, la construction,
la dtention, la proprit,
ladministration, la gestion et la mise
disposition gratuite au profit dun ou
plusieurs Associs, par tous moyens
directs ou indirects, de tous droits et
biens immobiliers ou mobiliers.
Dure : 99 ans compter de son
immatriculation au Registre du

16

Commerce et des Socits.


Grance : Monsieur Emmanuel
GOUDOUNEIX et Madame Sonja
FELL, pouse Emmanuel
GOUDOUNEIX demeurant ensemble
36, rue Pierre Nicole 75005 PARIS.
Agrment : toutes les cessions de parts
sont soumises lagrment pralable
lunanimit des Associs.
Immatriculation : au Registre du
Commerce et des Socits de Paris.
698
Pour avis
Suivant acte sous seing priv en date
Paris du 8 mars 2015, il a t constitu
une socit prsentant les
caractristiques suivantes :
Dnomination sociale :

CHARLOTTE MARIT
Sige social :
36, rue Pierre Nicole
75005 PARIS
Forme : Socit Civile.
Capital social : 320 000 Euros divis
en 320 000 parts dun Euro chacune.
Apports : apports en numraire de
320 000 Euros.
Objet : lacquisition, la construction,
la dtention, la proprit,
ladministration, la gestion et la mise
disposition gratuite au profit dun ou
plusieurs Associs, par tous moyens
directs ou indirects, de tous droits et
biens immobiliers ou mobiliers.
Dure : 99 ans compter de son
immatriculation au Registre du
Commerce et des Socits.
Grance : Monsieur Emmanuel
GOUDOUNEIX et Madame Sonja
FELL, pouse Emmanuel
GOUDOUNEIX demeurant ensemble
36, rue Pierre Nicole 75005 PARIS.
Agrment : toutes les cessions de parts
sont soumises lagrment pralable
lunanimit des Associs.
Immatriculation : au Registre du
Commerce et des Socits de Paris.
699
Pour avis
Suivant acte sous seing priv en date
Paris du 8 mars 2015, il a t constitu
une socit prsentant les
caractristiques suivantes :
Dnomination sociale :

ALAIN SAMUEL
Sige social :
36, rue Pierre Nicole
75005 PARIS
Forme : Socit Civile.
Capital social : 320 000 Euros divis
en 320 000 parts dun Euro chacune.
Apports : apports en numraire de
320 000 Euros.
Objet : lacquisition, la construction,
la dtention, la proprit,
ladministration, la gestion et la mise
disposition gratuite au profit dun ou
plusieurs Associs, par tous moyens
directs ou indirects, de tous droits et
biens immobiliers ou mobiliers.
Dure : 99 ans compter de son
immatriculation au Registre du
Commerce et des Socits.
Grance : Monsieur Emmanuel
GOUDOUNEIX et Madame Sonja
FELL, pouse Emmanuel
GOUDOUNEIX demeurant ensemble
36, rue Pierre Nicole 75005 PARIS.
Agrment : toutes les cessions de parts
sont soumises lagrment pralable
lunanimit des Associs.
Immatriculation : au Registre du
Commerce et des Socits de Paris.
700
Pour avis
Aux termes dun acte sous seing priv,
en date Paris du 14 janvier 2015, il a
t constitu une socit prsentant les
caractristiques suivantes :
Dnomination sociale :

EMET DISTRIBUTION
Sige social :
5, rue Legravrend
75012 PARIS
Forme : Socit Responsabilit
Limite.
Capital social : 3 000 Euros.

Objet : la socit a pour objet, en


France et lEtranger :
- lintermdiaire de commerce,
lachat, la vente, limport, lexport, la
prestation de services pour tous produits
non rglements.
Dure : 99 ans compter de son
immatriculation au Registre du
Commerce et des Socits sauf
dissolution anticipe ou prorogation.
Grance : suivant procs-verbal de
lAssemble Gnrale Ordinaire du
14 janvier 2015, Monsieur Marc
LETOUZEY demeurant 7, rue Victor
Basch 94220 CHARENTON LE PONT
a t nomm en qualit de Grant pour
une dure indtermine.
Immatriculation : la socit sera
immatricule au Registre du Commerce
et des Socits de Paris.
702
Pour avis

MODIFICATION

SCI LES ORMES

Socit Civile Immobilire


au capital de 152,45 Euros
Sige social :
8, rue de Tournon
75006 PARIS
377 984 901 R.C.S. PARIS
Suivant procs-verbal des
dlibrations de lAssocie Unique en
date du 12 mars 2015, il a t pris acte
de la :
- dmission de Madame Maria Luisa
VAN PEBORGH, veuve de Monsieur
Joseph CUVELIER de ses fonctions de
Grante compter du mme jour,
- nomination de Monsieur Andr
EMSENS demeurant 2, rue de Champion
5363 EMPTINNE (99131 BELGIQUE)
et de Madame Patricia EMSENS
demeurant 124, rue Franz Merjay
1050 BRUXELLES
(99131 BELGIQUE) en qualit de
Co-Grants compter du mme jour
pour une dure indtermine.
Mention en sera faite au Registre du
Commerce et des Socits de Paris.
692
Pour avis

SOCIETE CIVILE IMMOBILIERE


EPERNONS MONTREUIL

Socit Civile Immobilire


au capital de 1 524,49 Euros
Sige social :
103, avenue du Belvdre
93310 LE PRE SAINT GERVAIS
338 580 400 R.C.S. BOBIGNY
Aux termes dune Assemble
Gnrale Extraordinaire en date du
1er avril 2015, la collectivit des
Associs a dcid de transfrer le sige
social du :
103, avenue du Belvdre
93310 LE PRE SAINT GERVAIS
au :
88, avenue Paul Doumer
75016 PARIS
compter du mme jour.
Suite ce transfert, il est rappel les
caractristiques suivantes :
Objet :
- la proprit, la gestion et
ladministration de biens immobiliers
btis ou non btis dont elle pourrait
devenir propritaire par voie
dacquisitions, dchanges, dapports, ou
autrement et notamment lacquisition des
locaux situs 20, rue des Epernons
93100 MONTREUIL,
- ladministration et lexploitation par
bail, location ou autrement desdits biens
et gnralement toutes oprations civiles,
mobilires et immobilires, financires
se rattachant directement ou
indirectement lobjet social et
notamment lobtention de toutes
ouvertures de crdit et de facilits de
caisse avec ou sans garantie ou
hypothques,
- tous placements de capitaux sous
toutes ses formes y compris la
souscription ou acquisition de toutes
actions ou obligations, parts sociales et
en gnral, toutes oprations ayant trait

Les
Annonces
Seine
Jeudi99avril
avril2015
2015- numro
- numro1313
Les
Annonces
dede
la la
Seine
du- jeudi

lobjet ci-dessus dfini pourvu que ces


oprations ne modifient pas le caractre
civil de la socit,
- la prise dintrt dans toutes socits
pouvant favoriser la ralisation de lobjet
social ds linstant quelle conserve un
caractre civil.
Dure : 90 ans.
Co-Grance :
- Monsieur Flix DEGENSZAJN
demeurant 88, avenue Paul Doumer
75016 PARIS.
- Monsieur Pierre DEGENSZAJN
demeurant 12 bis, rue de la Villette
75019 PARIS.
Larticle 4 des statuts a t modifi en
consquence.
La socit sera immatricule au
Registre du Commerce et des Socits de
Paris et radie de celui de Bobigny.
Pour avis
694
La Co-Grance

ALGAD FOR MINING


AND PETROLEUM

Socit par Actions Simplifie


au capital de 100 000 Euros
Sige social :
65, avenue Foch
75116 PARIS
790 310 676 R.C.S. PARIS
Aux termes du procs-verbal des
dcisions de lAssoci Unique du 2 avril
2015, lobjet social a t tendu aux
activits de :
- commerce, achat et vente de textiles,
- import, export de tous produits non
rglements.
Larticle 2 "Objet" des statuts a t
modifi en consquence.
Mention en sera faite au Registre du
Commerce et des Socits de Paris.
703
Pour avis

AL GHAD MEDIA PRODUCTION

Socit par Actions Simplifie


au capital de 100 000 Euros
Sige social :
65, avenue Foch
75116 PARIS
539 902 502 R.C.S. PARIS
Aux termes du procs-verbal des
dcisions de lAssoci Unique du 2 avril
2015, lobjet social a t tendu aux
activits de :
- commerce, achat et vente de textiles,
- import, export de tous produits non
rglements.
Larticle 2 "Objet" des statuts a t
modifi en consquence.
Mention en sera faite au Registre du
Commerce et des Socits de Paris.
704
Pour avis

BETTO SERAGLINI

Socit Civile
au capital de 1 000 000 Euros
Sige social :
43, avenue Hoche
75008 PARIS
789 702 313 R.C.S. PARIS
Aux termes du procs-verbal de
lAssemble Gnrale Extraordinaire en
date du 21 fvrier 2015, il a t pris acte
de la cession de parts, en date du mme
jour, de Madame Galle LE QUILLEC
Monsieur Julien FOURET
demeurant 13, rue Lonie Caron
92230 GENNEVILLIERS, devenu
Associ de la Socit Civile
Professionnelle BETTO SERAGLINI
effet du 1er avril 2015.
Les statuts ont t modifis en
consquence.
Mention en sera faite au Registre du
Commerce et des Socits de Paris.
707
Pour avis

Annonces judiciaires et lgales


DISSOLUTION CLTURE

ANCA CONSULTING

Socit Responsabilit Limite


au capital de 15 000 Euros
Sige social :
99, avenue du Gnral Michel Bizot
75012 PARIS
532 200 482 R.C.S. PARIS
LAssemble Gnrale Extraordinaire
du 25 janvier 2015, a :
- dcid la dissolution anticipe de la
socit avec effet du mme jour,
- nomm Madame Franoise
GABRIEL, Grante de la socit,
demeurant 99, avenue du Gnral Michel
Bizot 75012 PARIS en qualit de
Liquidatrice, avec tous pouvoirs,
- fix le sige de la liquidation
ladresse du sige social.
LAssemble Gnrale Ordinaire du
20 fvrier 2015, a :
- approuv les comptes dfinitifs de
liquidation,
- dcharg, Madame Franoise
GABRIEL de son mandat de
Liquidatrice et donn cette dernire
quitus de sa gestion,
- prononc la clture de la liquidation
compter du mme jour et constat la
cessation dexistence lgale de la socit.
Les comptes de liquidation seront
dposs au Greffe du Tribunal de
Commerce de Paris en annexe au
Registre du Commerce et des Socits
duquel la socit sera radie.
Pour avis
716
La Liquidatrice

DNONCIATION
DE GARANTIE
FINANCIRE

DOMINIQUE G FESSART SAS

Socit par Actions Simplifie


au capital de 1 000 000 Euros
Sige social :
205, rue Saint Honor
75001 PARIS
479 919 490 R.C.S. PARIS
DENONCIATION
DE GARANTIE FINANCIERE
RELATIVE A LACTIVITE DE
"GESTION IMMOBILIERE"
La socit BANQUE NEUFLIZE
OBC, Socit Anonyme Directoire et
Conseil de Surveillance, au capital de
383 507 453 Euros dont le sige social
est 3, avenue Hoche 75008 PARIS,
identifie au SIREN sous le numro
552 003 261 R.C.S. PARIS, numro
ORIAS : 07 025 717,
porte la connaissance du public
quelle dnonce la garantie financire
numro 83203/310713-2 de
5 000 000 Euros (cinq millions Euros)
quelle avait dlivre en date du
31 juillet 2009 en faveur de la socit
DOMINIQUE G FESSART SAS,
Socit par Actions Simplifie au capital
de 1 000 000 Euros dont le sige social
est 205, rue Saint Honor 75001 PARIS,
R.C.S. PARIS B 479 919 490, en ce qui
concerne les oprations vises par la loi
numro 70-9 du 2 janvier 1970, article 3,
2, relative la "gestion immobilire".
Cette garantie cessera lexpiration
dun dlai de trois jours francs suivant la
date de la prsente publication.
Conformment larticle 18 dudit
dcret, les cranciers ont un dlai de
trois mois compter de lexpiration du
dlai de trois jours francs susvis pour
produire leurs crances.
Il est prcis que cette cessation de
garantie est faite dans le cadre dune
rorganisation des activits de la socit
BANQUE NEUFLIZE OBC, au regard
du renforcement des obligations mises
la charge des garants issue de la loi
ALUR du 24 mars 2014 et que le prsent
avis ne saurait en aucune faon mettre en
cause la solvabilit ou lhonorabilit de
la socit DOMINIQUE G FESSART
SAS.

La garantie a t reprise en date du


16 mars 2015 par la SOCIETE DE
CAUTION MUTUELLE DES
PROFESSIONS IMMOBILIERES ET
FONCIERES - SO.CA.F. dont le sige
social est situ 26, avenue de Suffren
75015 PARIS, identifie au SIREN sous
le numro 672 011 293 R.C.S. PARIS.
705
Pour avis

DOMINIQUE G FESSART SAS

Socit par Actions Simplifie


au capital de 1 000 000 Euros
Sige social :
205, rue Saint Honor
75001 PARIS
479 919 490 R.C.S. PARIS
DENONCIATION
DE GARANTIE FINANCIERE
RELATIVE A LACTIVITE DE
"TRANSACTIONS SUR IMMEUBLES
ET FONDS DE COMMERCE"
La socit BANQUE NEUFLIZE
OBC, Socit Anonyme Directoire et
Conseil de Surveillance, au capital de
383 507 453 Euros dont le sige social
est 3, avenue Hoche 75008 PARIS,
identifie au SIREN sous le numro
552 003 261 R.C.S. PARIS, numro
ORIAS : 07 025 717,
porte la connaissance du public
quelle dnonce la garantie financire
numro 83203/230709-1 de
30 000 Euros (trente mille Euros) quelle
avait dlivre en date du 23 juillet 2009
en faveur de la socit DOMINIQUE
G FESSART SAS, Socit par Actions
Simplifie au capital de 1 000 000 Euros
dont le sige social est 205, rue Saint
Honor 75001 PARIS, R.C.S. PARIS
B 479 919 490, en ce qui concerne les
oprations vises par la loi numro
70-9 du 2 janvier 1970, le dcret 72-678
du 20 juillet 1972, modifie par le dcret
2005-1315 du 21 octobre 2005, relative
la "transactions sur immeubles et
fonds de commerce".
Cette garantie cessera lexpiration
dun dlai de trois jours francs suivant la
date de la prsente publication.
Conformment larticle 18 dudit
dcret, les cranciers ont un dlai de
trois mois compter de lexpiration du
dlai de trois jours francs susvis pour
produire leurs crances.
Il est prcis que cette cessation de
garantie est faite dans le cadre dune
rorganisation des activits de la socit
BANQUE NEUFLIZE OBC, au regard
du renforcement des obligations mises
la charge des garants issue de la loi
ALUR du 24 mars 2014 et que le prsent
avis ne saurait en aucune faon mettre en
cause la solvabilit ou lhonorabilit de
la socit DOMINIQUE G FESSART
SAS.
La garantie a t reprise en date du
16 mars 2015 par la SOCIETE DE
CAUTION MUTUELLE DES
PROFESSIONS IMMOBILIERES ET
FONCIERES - SO.CA.F. dont le sige
social est situ 26, avenue de Suffren
75015 PARIS, identifie au SIREN sous
le numro 672 011 293 R.C.S. PARIS.
706
Pour avis

TRANSFORMATION
Rectificatif linsertion 180 du
22 janvier 2015 pour MCD
CONSULTANT, lire : Marie-Christine
DEBOURSE demeurant 1, rue Laurent
Pichat 75116 PARIS, et non, 54, avenue
Foch 75016 PARIS.
696
Pour avis

YVELINES
MODIFICATION

OD AUBERGENVILLE

Socit Responsabilit Limite


au capital de 1 000 Euros
Sige social :
Family Village
Z.A.C. du Trait dUnion
78412 AUBERGENVILLE CEDEX
523 992 220 R.C.S. VERSAILLES
Aux termes dune dlibration en date
du 1er avril 2015, lAssemble Gnrale
Ordinaire a dcid de nommer en qualit
de Grant non Associ, pour une dure
illimite compter du mme jour,
Monsieur Johnatan ATTALI demeurant
1, rue du Parc Prvost
95160 MONTMORENCY, en
remplacement de Monsieur Nessim
FITOUSSI, dmissionnaire.
Mention en sera faite au Registre du
Commerce et des Socits de Versailles.
Pour avis
693
La Grance

YG BAT

Socit Responsabilit Limite


au capital de 2 000 Euros
Sige social :
8, rue de Bretagne
78200 BUCHELAY
500 838 206 R.C.S. VERSAILLES
LAssemble Gnrale Ordinaire du
24 fvrier 2015 a nomm Monsieur Yves
GESNOUIN demeurant 8, rue de
Bretagne 78200 BUCHELAY en qualit
de Grant compter du 1er mars 2015
pour une dure illimite, en
remplacement de Madame Chantal
GESNOUIN.
Mention en sera faite au Registre du
Commerce et des Socits de Versailles.
712
Pour avis

TEMENIA

Socit Responsabilit Limite


au capital de 20 000 Euros
Sige social :
3 ter, rue de Pontoise
78100 SAINT GERMAIN EN LAYE
423 523 810 R.C.S. VERSAILLES
LAssemble Gnrale Extraordinaire
en date du 2 avril 2015, a dcid :
- daugmenter le capital de la socit
pour le porter de 20 000 Euros
50 000 Euros par mission de
3 000 actions nouvelles de 10 Euros de
valeur nominale chacune.
Larticle 7 des statuts a t modifi en
consquence.
- de nommer Madame Victoria
ALEXANDRE, ne MATHIEU
demeurant 5, rue Franklin
33000 BORDEAUX en qualit de
Co-Grante compter du mme jour.
Mention en sera faite au Registre du
Commerce et des Socits de Versailles.
715
Pour avis

DISSOLUTION

K-EVA-FRANCE

Socit Responsabilit Limite


au capital de 12 150 Euros
Sige social :
7, rue des Pommerots
78400 CHATOU
493 270 896 R.C.S. VERSAILLES
Aux termes du procs-verbal de
lAssemble Gnrale Extraordinaire du
8 avril 2015, il rsulte que les Associs
ont dcid la dissolution anticipe de la
socit compter du 8 avril 2015 et sa
mise en liquidation amiable.
LAssemble Gnrale Extraordinaire
sus-vise a nomm en qualit de
Liquidatrice, Madame Olivia PERROTBONENFANT, ancienne Grante,
demeurant 9, rue des Tilleuls

Les Annonces de la Seine du


- Jeudi
jeudi99avril
avril2015
2015--numro
numro13
13

78400 CHATOU, avec les pouvoirs les


plus tendus pour raliser les oprations
de liquidation et parvenir la clture de
celles-ci.
Le sige de la liquidation a t fix au
sige social. Toutes correspondances
ainsi que tous actes et documents relatifs
la liquidation devront tre notifis
ladresse de la Liquidatrice.
Le dpt des actes et pices relatifs
la liquidation sera effectu au Greffe du
Tribunal de Commerce de Versailles en
annexe au Registre du Commerce et des
Socits.
Pour avis
720
La Liquidatrice

K-EVA

Socit par Actions Simplifie


Unipersonnelle
au capital de 200 000 Euros
Sige social :
7, rue des Pommerots
78400 CHATOU
484 615 315 R.C.S. VERSAILLES
Aux termes du procs-verbal de
lAssemble Gnrale Extraordinaire du
8 avril 2015, il rsulte que lActionnaire
Unique a dcid la dissolution anticipe
de la socit compter du 8 avril 2015 et
sa mise en liquidation amiable.
LAssemble Gnrale Extraordinaire
sus-vise a nomm en qualit de
Liquidatrice, Madame Olivia PERROTBONENFANT, ancienne Prsidente,
demeurant 9, rue des Tilleuls
78400 CHATOU, avec les pouvoirs les
plus tendus pour raliser les oprations
de liquidation et parvenir la clture de
celles-ci.
Le sige de la liquidation a t fix au
sige social. Toutes correspondances
ainsi que tous actes et documents relatifs
la liquidation devront tre notifis
ladresse de la Liquidatrice.
Le dpt des actes et pices relatifs
la liquidation sera effectu au Greffe du
Tribunal de Commerce de Versailles en
annexe au Registre du Commerce et des
Socits.
Pour avis
721
La Liquidatrice

CONVOCATION

SYNDICAT COOPERATIF
DES ATTRIBUTAIRES DE LA
RESIDENCE LHORIZON S.C.A.
Sige social :
Parc Saint Cyr
4, rue Mozart
78330 FONTENAY LE FLEURY
AVIS DE CONVOCATION
Les attributaires du SYNDICAT
COOPERATIF DES ATTRIBUTAIRES
DE LA RESIDENCE LHORIZON sont
convoqus en Assemble Gnrale le :
Mardi 19 mai 2015
20 heures 30
au :
Thtre
Salle Polyvalente au 1er tage
avenue Voltaire
(entre Place de la Mairie)
78330 FONTENAY LE FLEURY
leffet de dlibrer sur lordre du
jour suivant :
- rapport du Prsident-Syndic et du
Conseil Syndical,
- rapports du Commissaire aux
Comptes, bilans, comptes de rsultats et
annexes de lexercice 2014,
- approbation de ces rapports et des
comptes,
- quitus au Prsident Syndic pour sa
gestion en 2014,
- approbation du budget prvisionnel
2016,
- mise en vente judiciaire des lots de
Madame Mariette IRAZU,

17

Annonces judiciaires et lgales


- rnovation du chauffage et de la
production deau chaude,
- audit nergtique,
- horaires douverture de la Barrire
de Mozart,
- horaires douverture de la Barrire
de Mozart (W.E.),
- dlgation de pouvoir pour effectuer
les dpts et formalits prvus par la loi.
Tout Attributaire peut voter par
correspondance au moyen dun
formulaire adress la socit dans
les conditions fixes par la loi.
Pour avis
Le Prsident du
SYNDICAT COOPERATIF
DES ATTRIBUTAIRES DE LA
RESIDENCE LHORIZON - S.C.A.
710

SOCIETE ANONYME
IMMOBILIERE
DE CONSTRUCTION DE LA
RESIDENCE LHORIZON S.A.I.C.

Socit Anonyme
au capital de 79 879,01 Euros
Sige social :
4, rue Mozart
78330 FONTENAY LE FLEURY
629 804 766 R.C.S. VERSAILLES
AVIS DE CONVOCATION
Puisque lAssemble Gnrale du
SYNDICAT COOPERATIF DES
ATTRIBUTAIRES DE LA
RESIDENCE LHORIZON, S.C.A.
se tiendra le :
Mardi 19 mai 2015
20 heures 30
au :
Thtre
Salle Polyvalente au 1er tage
avenue Voltaire
(entre Place de la Mairie)
78330 FONTENAY LE FLEURY
celle de la SOCIETE ANONYME
IMMOBILIERE DE CONSTRUCTION
DE LA RESIDENCE LHORIZON S.A.I.C., laquelle sont convoqus les
Actionnaires, se tiendra immdiatement
aprs leffet de dlibrer sur lordre du
jour suivant :
- approbation du rapport du Prsident
Directeur Gnral et du Conseil
dAdministration,
- approbation du rapport particulier du
Commissaire aux Comptes,
- constat des retraits et,
corrlativement, rduction du capital
social,
- dmission du Monsieur Ruddy
NAEJUS en qualit de Prsident
Directeur Gnral et dAdministrateur,
- dmission de Monsieur Pascal
METAIS en qualit et dAdministrateur,
- quitus aux Administrateurs pour
lexercice 2014,
- questions diverses.
Tout Actionnaire peut voter par
correspondance au moyen dun
formulaire adress la socit dans
les conditions fixes par la loi.
Pour avis
Le Conseil dAdministration de la
SOCIETE ANONYME IMMOBILIERE
DE CONSTRUCTION DE LA
RESIDENCE LHORIZON - S.A.I.C.
711

HAUTS DE SEINE
CONSTITUTION

VIRTUAL-STAGE
VS FACTORY

Nom commercial et enseigne :


Socit par Actions Simplifie
au capital de 500 Euros
Sige social :
73, rue du Chteau
92100 BOULOGNE BILLANCOURT
Aux termes dun acte sous seing priv
en date Boulogne Billancourt du
31 mars 2015, il a t constitu une
socit prsentant les caractristiques
suivantes :
Dnomination sociale :
VIRTUAL-STAGE
Nom commercial et enseigne :
VS FACTORY
Sige social :
73, rue du Chteau
92100 BOULOGNE BILLANCOURT
Forme : Socit par Actions
Simplifie.
Capital : 500 Euros, divis en
500 actions dun Euro chacune.
Objet : la socit a pour objet, en
France et lEtranger :
- le consulting,
- la production de films institutionnels
et publicitaires,
- la production multimdia et
audiovisuelle,
- les prestations de services,
- la vente, linstallation, la
maintenance, le dveloppement
software,
- ltude de projets direction technique
et artistique,
- la cration, lacquisition, la location,
la prise en location-grance de tous biens
ou droits, la prise bail, linstallation de
tous tablissements pouvant se rattacher
directement ou indirectement cet objet,
- la prise de tous intrts et
participations par tous moyens, apports,
souscriptions, achats dactions,
dobligations et de tous droits sociaux
dans toutes socits, affaires ou
entreprises,
- ladministration, la gestion, le
contrle et la mise en valeur de ces
intrts et participations.
Dure : 99 ans compter de son
immatriculation au Registre du
Commerce et des Socits, sauf
dissolution anticipe ou prorogation.
Prsident : Monsieur Martin DORAI
demeurant Chez Monsieur Kevin
DORAI, 1, avenue de lIle de France
91380 CHILLY MAZARIN.
Admission aux Assembles et droit de
vote :
Tout Actionnaire peut participer aux
Assembles.
Le droit de vote attach aux actions
est proportionnel au capital quelles
reprsentent. Chaque action donne droit
une voix.
Agrment cession dactions :
La cession dactions des tiers devra
tre agre par le Prsident.
Immatriculation : la socit sera
immatricule au Registre du Commerce
et des Socits de Nanterre.
708
Pour avis

MODIFICATION

SM. CONSTRUCTION

Socit par Actions Simplifie


au capital de 50 000 Euros
Sige social :
118, rue du Moulin de Cage
92230 GENNEVILLIERS
507 827 897 R.C.S. NANTERRE
Aux termes dune dlibration de
lAssemble Gnrale Ordinaire
Annuelle en date du 21 mars 2015, il
rsulte que :

18

- la SAS HAPP ET HEFF IM


domicilie Immeuble Thiers,
4, rue Piroux 54048 NANCY CEDEX, a
t nomme en qualit de Commissaire
aux Comptes Titulaire,
- la SAS ACCOUNT AUDIT
domicilie Immeuble Thiers,
4, rue Piroux 54048 NANCY CEDEX, a
t nomme en qualit de Commissaire
aux Comptes Supplant.
Mention en sera faite au Registre du
Commerce et des Socits de Nanterre.
Pour avis
717
Le Prsident

RESIDENCE COMTE DARTOIS

Socit Responsabilit Limite


au capital de 100 000 Euros
Sige social :
6, rue Lionel Terray
92500 RUEIL MALMAISON
791 386 733 R.C.S. NANTERRE
Aux termes dune dlibration de
lAssemble Gnrale Extraordinaire en
date du 2 mars 2015, il a t dcid de
transfrer le sige social du :
6, rue Lionel Terray
92500 RUEIL MALMAISON
au :
147, avenue Paul Doumer
92500 RUEIL MALMAISON
compter du 1er avril 2015 et de
modifier larticle 4 des statuts en
consquence.
Mention en sera faite au Registre du
Commerce et des Socits de Nanterre.
728
Pour avis

AVOCATS DU TINTORET

Socit Civile de Moyens


au capital de 200 Euros
ramen 150 Euros
Sige social :
6, rue du Tintoret
92600 ASNIERES SUR SEINE
751 462 383 R.C.S. NANTERRE
SIRET 751 462 383 00017
LAssemble Gnrale Extraordinaire
du 30 mars 2015, a :
- constat le dpart de lAssocie
Co-Grante Madame Stphanie
GUINET la date du 31 dcembre 2014,
selon acte de cession de parts en date du
18 mars 2015,
- la rduction du capital social la
somme de 150 Euros,
- la dsignation aux cts de Madame
Emilie LE MAOUT, en qualit de
Co-Grantes de Madame Marianne
THARREAU demeurant
68, rue Damrmont 75018 PARIS et
Madame Capucine GARNIER
demeurant 13, rue Castagnary
75015 PARIS pour une dure
indtermine compter du
30 mars 2015.
Les statuts ont t modifis en
consquence.
Mention en sera faite au Registre du
Commerce et des Socits de Nanterre.
709
Pour avis

GAS NATURAL EUROPE

Socit par Actions Simplifie


Unipersonnelle
au capital de 2 996 895 Euros
Sige social :
Tour Europlaza
20, avenue Andr Prothin
92400 COURBEVOIE
477 977 755 R.C.S. NANTERRE
Par dcision en date du 1er avril 2015,
la socit UNION FENOSA
INTERNACIONALE, en sa qualit
dAssocie Unique de la socit
GAS NATURAL EUROPE a dcid :
- dune part de nommer en qualit de
Directeur Gnral compter du 1er avril
2015, Monsieur Fernando HERRERA
CASTRO, n le 16 septembre 1972
Barbastro (99134 ESPAGNE) de
nationalit espagnole, domicili
103, rue Jouffroy dAbbans
75017 PARIS en remplacement de
Monsieur Joaquin MENDILUCE
VILLANUEVA appel exercer
dautres fonctions au sein du groupe Gas
Natural Fenosa en Espagne.

Les
Annonces
Seine
Jeudi99avril
avril2015
2015- numro
- numro1313
Les
Annonces
dede
la la
Seine
du- jeudi

- dautre part de nommer en qualit de


Directeur Gnral Dlgu France
compter du 1er avril 2015, Monsieur
Manuel CABANILLAS, n
le 20 septembre 1975 Montauban
(Tarn et Garonne) demeurant
27, rue Cardinet 75017 PARIS.
Mention en sera faite au Registre du
Commerce et des Socits de Nanterre.
701
Pour avis

MEDIABAIL

Socit par Actions Simplifie


au capital de 40 000 Euros
ramen 2 000 Euros
Sige social :
9, avenue Alexandre Maistrasse
92500 RUEIL MALMAISON
438 738 999 R.C.S. NANTERRE
Suivant dlibration dune Assemble
Gnrale Extraordinaire en date du
25 mars 2015, les Actionnaires ont
dcid de modifier les articles 6, 7 et 8
des statuts.
Article 6 - Apports :
6-1) A la constitution :
Il a t fait apport la socit en
numraire, la somme de 8 000 Euros.
6-2) Au cours de la vie sociale :
- lors de laugmentation du capital
dcide par lAssemble Gnrale
Extraordinaire du 15 novembre 2005,
une somme de 6 400 Euros par
prlvement sur le "report nouveau",
- lors de laugmentation du capital
dcide par lAssemble Gnrale
Extraordinaire du 15 novembre 2005,
une somme de 25 600 Euros par
souscription en numraire.
Nouvelle mention :
- lors de la rduction de capital social
non motive par des pertes, dune
somme de 38 000 Euros pour le ramener
de 40 000 Euros 2 000 Euros, aux
termes de lAssemble Gnrale
Extraordinaire en date du 25 mars 2015.
Article 7 Capital social :
Le capital social est fix la somme
de 40 000 Euros.
Il est divis en 500 actions de
80 Euros chacune, entirement souscrites
et libres, numrotes de 1 500, de
deux catgories diffrentes :
- actions ordinaires,
- actions de prfrence.
Nouvelle mention :
Le capital social est fix la somme
de 2 000 Euros.
Il est divis en 25 actions de 80 Euros
chacune, entirement souscrites et
libres, numrotes de 1 25.
Article 8 Actions de Prfrence :
Il est institu des actions de prfrence
droit de vote dont les droits portent sur
lattribution dun dividende prioritaire.
Chaque action donne droit 1,80% du
dividende distribu dans la limite
maximale de 90%.
Le bnficiaire est Monsieur Bruno
GLASSER. Toute action acquise par lui
a le caractre daction de prfrence.
Conformment la loi, la socit peut
toujours exiger le rachat de cette
catgorie dactions.
Nouvelle mention :
Aucune action de prfrence nest
institue.
Le dpt lgal sera effectu au Greffe
du Tribunal de Commerce de Nanterre
en annexe au Registre du Commerce et
des Socits.
Pour avis
719
Le Reprsentant Lgal

SNOWRENTAL INTERNATIONAL

Socit par Actions Simplifie


Unipersonnelle
au capital de 5 000 Euros
Sige social :
424, bureaux de la Colline
92213 SAINT CLOUD CEDEX
789 386 398 R.C.S. NANTERRE
Le 16 mars 2015, lActionnaire
Unique a pris acte de la dmission de
LA COMPAGNIE DES LOUEURS DE
SKIS de son mandat de Prsident et a
nomm en remplacement, la socit
COSINUS K, Socit Responsabilit
Limite au capital de 800 000 Euros
ayant son sige 121, bureaux de la
Colline 92213 SAINT CLOUD CEDEX,

Annonces judiciaires et lgales


R.C.S. NANTERRE B 524 074 887,
reprsente par son Grant Monsieur
Philippe KOIRANSKY demeurant
17, avenue des Puits 78170 LA CELLE
SAINT CLOUD, compter du mme
jour pour une dure de trois ans.
A cette mme date, lActionnaire
Unique a dcid de transfrer le sige
social de la socit du :
424, bureaux de la Colline
92213 SAINT CLOUD CEDEX
au :
176, avenue Charles de Gaulle
92522 NEUILLY
SUR SEINE CEDEX
Larticle 4 des statuts a t modifi en
consquence.
Mention en sera faite au Registre du
Commerce et des Socits de Nanterre.
Pour avis
722
LActionnaire Unique

COMPAGNIE
DES LOUEURS DE SKIS

Socit Anonyme
au capital de 467 248 Euros
Sige social :
424, bureaux de la Colline
92213 SAINT CLOUD CEDEX
398 174 144 R.C.S. NANTERRE
Aux termes de lAssemble Gnrale
Extraordinaire du 26 janvier 2015, il a
t dcid de modifier la dnomination
sociale de la socit comme suit :
SKISET GROUPE
COMPAGNIE
DES LOUEURS DE SKIS
Larticle 2 des statuts a t modifi en
consquence.
Mention en sera faite au Registre du
Commerce et des Socits de Nanterre.
727
Pour avis

CONVOCATION

eni gas & power France

Socit Anonyme
au capital de 29 937 600 Euros
Sige social :
24, rue Jacques Ibert
92300 LEVALLOIS PERRET
451 225 692 R.C.S. NANTERRE
SIRET 451 225 692 00024
AVIS DE CONVOCATION
Mesdames et Messieurs les
Actionnaires sont convoqus en
Assemble Gnrale, le :
30 avril 2015
10 heures
au sige de la socit :
24 rue Jacques Ibert
92300 LEVALLOIS PERRET
tlphone 01.47.48.81.00.
leffet de dlibrer sur lordre du
jour suivant :
Ordre du jour de lAssemble
Gnrale du 30 avril 2015, dlibrant
en la forme Ordinaire Annuelle, sur
premire convocation :
- lecture du rapport de gestion tabli
par le Conseil dAdministration relatif
lexercice clos le 31 dcembre 2014,
- prsentation des comptes de
lexercice clos le 31 dcembre 2014,
- lecture du Rapport du Commissaire
aux Comptes sur les comptes de
lexercice clos le 31 dcembre 2014,
- lecture porte spcialement sur les
dlgations de pouvoirs faites par les
Actionnaires au Conseil
dAdministration,
- lecture du Rapport spcial du
Commissaire aux Comptes sur les
conventions vises aux articles L225-38
et L225-39,
- approbation des comptes de
lexercice clos le 31 dcembre 2014 et
quitus aux Administrateurs,
- affectation du rsultat de
lexercice clos le 31 dcembre 2014,
- approbation des conventions
rglementes (sera exclu du quorum
lActionnaire concern par les contrats

soumis la dlibration des


Actionnaires),
- ratification de la cooptation dun
nouvel Administrateur par le Conseil
dAdministration le 5 mai 2014 :
. cooptation de Monsieur Gioacchino
COSTA en remplacement de Monsieur
Mauro FANFONI, dmissionnaire.
- pouvoirs pour laccomplissement des
formalits.
Ordre du jour de lAssemble
Gnrale du 30 avril 2015, dlibrant
en la forme Ordinaire sur deuxime
convocation :
- lecture du Rapport Spcial du
Commissaire aux Comptes sur les
conventions vises aux articles L225-38
et L225-39 signes en 2013 et non
dbattues lors de lAssemble Gnrale
Ordinaire annuelle, tenue le 30 avril
2014, pour dfaut de quorum,
- approbation des conventions
rglementes.
Rsolutions prsentes aux
dlibrations de lAssemble Gnrale
en la forme Ordinaire Annuelle :
PREMIERE RESOLUTION :
(Approbation des comptes de
lexercice clos le 31 dcembre 2014 et
quitus aux Administrateurs).
LAssemble Gnrale, statuant aux
conditions de quorum et de majorit
requises pour les Assembles Gnrales
Ordinaires, aprs avoir entendu la lecture
du rapport de gestion du Conseil
dAdministration et du rapport gnral
du Commissaire aux Comptes, approuve
les comptes de lexercice clos le
31 dcembre 2014, tels quils ont t
prsents, lesquels font apparatre un
rsultat net positif de 20 841 872 Euros.
Elle approuve galement les oprations
traduites dans ces comptes et rsumes
dans ces rapports.
En consquence, lAssemble
Gnrale donne aux membres du Conseil
dAdministration quitus entier et sans
rserve de lexcution de leur mandat
pour lexercice clos le
31 dcembre 2014.
DEUXIEME RESOLUTION :
(Affectation du rsultat de lexercice
clos le 31 dcembre 2014).
Sous rserve de lapprobation de la
rsolution prcdente, lAssemble
Gnrale, statuant aux conditions de
quorum et de majorit requises pour les
Assembles Gnrales Ordinaires,
constate que les comptes de lexercice
clos le 31 dcembre 2014 font apparatre
un rsultat net positif de
20 841 872 Euros et, sur proposition du
Conseil dAdministration, dcide
daffecter le montant de ce bnfice au
compte "Report nouveau".
Conformment la loi, lAssemble
Gnrale prend acte quaucune
distribution de dividende na t
effectue au titre des trois derniers
exercices.
TROISIEME RESOLUTION :
(Approbation des conventions
rglementes).
LAssemble Gnrale, statuant dans
les conditions de quorum et de majorit
prvues pour les Assembles Gnrales
Ordinaires, aprs avoir pris connaissance
du rapport spcial du Commissaire aux
Comptes sur les oprations vises par
larticle L. 225-38 du Code de
Commerce, approuve tant les termes de
ce rapport que les conventions qui sy
trouvent vises et approuve
successivement chacune desdites
conventions.
- Avenant numro 9 au contrat
dapprovisionnement du 8 aot 2007,
autoris le 29 octobre 2014 et sign le
23 dcembre 2014 avec effet au
1er janvier 2014.
- Contrat de cession de la signature de
marque avec logo et mme signature de
marque sans logo, autoris le 6 mars
2014 et sign le 31 juillet 2014.
- Contrat de services pour le soutien
centralis aux affaires, autoris le 6 mars
2014 et sign le 17 mars 2014.

- Deuxime avenant contrat de ligne


de crdit avec eni finance international
autoris le 4 dcembre 2014 et sign le
5 dcembre 2014.
LAssemble Gnrale prend acte que
des conventions conclues et autorises
au cours dexercices antrieurs se sont
poursuivies au cours du dernier exercice.
Renouvellement de la composition
du Conseil dAdministration :
QUATRIEME RESOLUTION :
(Ratification de la cooptation de
Monsieur Gioacchino COSTA en
qualit dAdministrateur en
remplacement de Monsieur Mauro
FANFONI, Administrateur
dmissionnaire).
LAssemble Gnrale, statuant dans
les conditions de quorum et de majorit
prvues pour les Assembles Gnrales
Ordinaires,
- aprs avoir pris acte de la dmission
de Monsieur Mauro FANFONI, n le
11 fvrier 1971 Milan (ITALIE)
demeurant via Cervignano 16,
21037 MILAN (ITALIE), de son mandat
dAdministrateur en date du 5 mai 2014,
- ainsi quaprs avoir pris acte de la
cooptation dcide par le Conseil
dAdministration la mme date, de
Monsieur Gioacchino COSTA, n le
5 juillet 1962 Ischia (ITALIE)
demeurant via Girolamo Segato
numro 31, 00147 ROME (ITALIE), en
qualit de nouvel Administrateur en
remplacement du prcdent,
- dcide de ratifier sa nomination en
qualit dAdministrateur compter du
5 mai 2014 pour une dure qui ne pourra
excder celle restant courir au mandat
de Monsieur Mauro FANFONI la date
de sa dmission, soit jusqu lissue de la
runion de lAssemble Gnrale
Ordinaire des actionnaires tenir dans
lanne 2016 pour statuer sur les
comptes de lexercice coul.
Rsolutions prsentes aux
dlibrations de lAssemble Gnrale
Ordinaire du 30 avril 2015
12 heures, sur deuxime convocation :
CINQUIEME RESOLUTION :
(Approbation des conventions
rglementes).
LAssemble Gnrale, statuant dans
les conditions de quorum et de majorit
prvues pour les Assembles Gnrales
Ordinaires sur deuxime convocation,
aprs avoir pris connaissance du rapport
spcial du Commissaire aux Comptes au
titre de lexercice clos le 31 dcembre
2013 sur les oprations vises par
larticle L.225-38 du Code de
Commerce, approuve tant les termes de
ce rapport que les conventions qui sy
trouvent vises et approuve
successivement chacune desdites
conventions :
- Avenant numro 8 au contrat
dapprovisionnement du 8 aot 2007,
autoris le 30 juillet 2013 et sign avec
eni SpA le 12 septembre 2013 avec effet
au 1er janvier 2013.
- Contrat de cession dun contrat de
fourniture de gaz naturel Vialis sign
le 30 septembre 2013.
- Contrat de cession dun contrat de
fourniture de gaz naturel Gaz de
Bordeaux sign le 10 janvier 2014 avec
effet au 1er novembre 2013.
- Premier avenant au contrat de ligne
de crdit avec eni finance international
autoris le 28 novembre 2013 et sign le
9 dcembre 2013.
SIXIEME RESOLUTION :
(Pouvoirs pour accomplissement des
formalits).
LAssemble Gnrale, statuant dans
les conditions de quorum et de majorit
prvues pour les Assembles Gnrales
Ordinaires, donne tous pouvoirs au
porteur dune copie ou dun extrait
certifi conforme du prsent procsverbal leffet daccomplir toute
formalit de publicit affrente aux
rsolutions ci-dessus adoptes.

LAssemble Gnrale se compose de


tous les Actionnaires quel que soit le
nombre de leurs titres.

Les Annonces de la Seine du


- Jeudi
jeudi99avril
avril2015
2015--numro
numro13
13

A dfaut dassister personnellement


lassemble, les Actionnaires peuvent :
- remettre une procuration un autre
Actionnaire ou leur conjoint ou un
partenaire avec lequel il a conclu un
pacte civil de solidarit,
- adresser la socit une procuration
sans indication de mandataire,
- utiliser et faire parvenir la socit
un formulaire de vote par
correspondance.
Pour assister, se faire reprsenter ou
pour voter par correspondance cette
Assemble, les Actionnaires
propritaires dactions devront justifier
de lenregistrement comptable au
nominatif de leurs titres leur nom (ou
celui de lintermdiaire inscrit pour leur
compte sils rsident ltranger) au
deuxime jour ouvr prcdant
lAssemble zro heure, heure de Paris,
soit dans les comptes de titres nominatifs
tenus par CACEIS (nominatif pur), soit
dans les comptes de titres tenus par
lintermdiaire habilit (nominatif
administr). Ceci conformment au
dcret numro 2014-1466 du 8 dcembre
2014 - article 4, modifiant lArticle
R 225-85 I du Code de Commerce.
Lenregistrement comptable des titres
dans les comptes de titres au porteur
tenus par les intermdiaires habilits est
constat par une attestation de
participation dlivre par ces derniers, en
annexe de la demande de carte
dadmission tablie au nom de
lActionnaire ou pour le compte de
lActionnaire reprsent par
lintermdiaire inscrit.
Il est rappel aux Actionnaires
dtenteurs de titres au porteur que les
droits associs leurs titres se trouvent
en suspens depuis le 5 dcembre 2014 en
vertu de lapplication de larticle L212-3
du Code Montaire et Financier.
Des formules de procuration sont la
disposition des actionnaires auprs du
sige de la socit et de ltablissement
financier centralisateur en vue de cette
Assemble, eni gas & power France S.A,
service Assemble Gnrales,
24, rue Jacques Ibert - CS 50 001 92533 LEVALLOIS PERRET CEDEX/
CACEIS Corporate Trust, Service
Assembles Gnrales centralis,
14, rue Rouget de Lisle 92189 ISSY LES
MOULINEAUX
tlphone : + 33.1.57.78.00.00.
tlcopie : + 33.1.49.08.05. 82.
Un formulaire de vote par
correspondance sera remis ou adress
tout Actionnaire au nominatif qui en fera
la demande auprs de eni gas & power
France S.A. de ltablissement financier
centralisateur de cette Assemble,
CACEIS, dont ladresse figure ci-avant,
au plus tard six jours avant la date de
lAssemble.
Pour tre pris en compte, le formulaire
de vote par correspondance complt et
sign doit tre parvenu au sige social
deni gas & power France S.A. ou de
CACEIS trois jours au moins avant la
date de lAssemble par voie postale ou
par tlcopie.
Il est rappel aux Actionnaires que le
dlai pour lenvoi des projets de
rsolutions ou dinscription de points
lordre du jour courait partir du jour de
parution au BALO de lavis de runion,
soit depuis le 25 mars 2015 et jusqu
vingt-cinq (25) jours avant la tenue de
lAssemble Gnrale Ordinaire. Les
projets de rsolution ou demandes
dinscription de points lordre du jour
pouvaient tre adresss au sige de la
socit (24, rue Jacques Ibert
92300 LEVALLOIS PERRET) dans ce
dlai par courrier recommand ou par
courrier lectronique ladresse
lectronique suivante :
assemblees.generales@fr.eni.com
afin dtre pris en compte pour la
fixation de lordre du jour et des projets
de rsolutions inclus dans les
convocations adresses aux Actionnaires
avant lAssemble Gnrale.
Ces demandes doivent tre
accompagnes dune attestation
dinscription en compte qui justifie de la
possession ou de la reprsentation par les
auteurs de la demande de la fraction du

19

pour
le premier
exercice.
Conformment
la loi,
tous les
documents
qui
doivent
tre
Mention et
sera
faite au
Registre du
er
immatriculation
Registre
Commerce
des
Socits.
lgaux, la disposition des Actionnaires,
janvier
audu
Exercice
:en
du
1au
Larticle
4 des
statuts
a tous
t Hasan
modifi
en
Conformment
:Assembles
la
loi,
les
Grant Associ
Monsieur
documents
qui
doivent
tre
communiqus
aux
Socits
de
Commerce
et
des
Socits.
janvier
au Crteil.2015
Exercice
: du
au sige social de la socit.
31
dcembre
et1er
au
31 dcembre
consquence.
documents
qui
doivent
tre
YABANCI,
n
le
13
novembre
1973

er
communiqus
aux
Assembles
Gnrales
seront
tenus,
dans lesau
dlais
avis
au Pour2015
: duetexercice.
1 aujanvier
31 Exercice
dcembre
31 dcembre
Conformment larticle R.225-84 du
pour
le premier
La socit
sera
immatricule
communiqus
aux
Assembles
Cankiri
TURQUIE)
de
Gnrales
tenus,
dans
les dlais
lgaux,
(99208
laseront
disposition
desdes
Actionnaires,
723
Le
Prsident
31
dcembre
etexercice.
au
31 dcembre
2015
pour
le premier
Code de Commerce, les questions crites
Grant
Associ
: Monsieur
Hasan
Registre
du
Commerce
et
Socits
Gnrales
seront
tenus,
dans
les
dlais de
nationalit
franaise,
demeurant
lgaux,

la
disposition
des
Actionnaires,
au
sige
social
de
la
socit.
pour
le
premier
exercice.
Grant Associ
Monsieur
Hasan
que les Actionnaires peuvent poser
YABANCI,
n le : 13
novembre
1973
Paris
et radie
de
de
lgaux,
la de
disposition
desBobigny.
Actionnaires,
34,Conformment
avenue
lEurope
au
sige
social
de celui
la
socit.
larticle
R.225-84
du
Grant
Associ
Monsieur
YABANCI,
n TURQUIE)
le : 13
novembre
1973
doivent tre envoyes, au sige social
Cankiri
(99208
deHasan
Pour
avis
au
sige
social
de la
socit.
92700
COLOMBES.
Conformment
larticle
R.225-84
du
Code
de
Commerce,
les
questions
crites
YABANCI,
n
le
13
novembre
1973
Cankiri
(99208
TURQUIE)
de
par lettre recommande avec demande
nationalit
franaise,
demeurant
695
LaR.225-84
Co-Grance
Conformment
larticle
du
Associe
: Madame
Cemiyle
Code
de
Commerce,
les
questions
crites
que
les
Actionnaires
peuvent
poser
Cankiri
(99208
TURQUIE)
de
nationalit
franaise,
demeurant
davis de rception adresse au Prsident
34,
avenue
de lEurope
Code
deActionnaires
Commerce,
les questions
PARLAK,
pouse
GT,
ne
le crites
que
les
peuvent
poser
doivent
tre
envoyes,
au
sige
social
nationalit
franaise,
demeurant
34, avenue
de lEurope
du Conseil dAdministration ou par voie
92700
COLOMBES.
que
les
Actionnaires
peuvent
poser
3 janvier
1976
Saint
Mihiel
(Meuse)
doivent
tre
envoyes,
au
sige
social
numrotes
de 1 1000. lectronique
capital exige par larticle R225-71 du
par
lettre
recommande
avec
demande
34,Associe
avenue
de
lEuropeCemiyle
92700
COLOMBES.
de tlcommunication
: Madame
doivent
tre
envoyes,
au
sige
social
marie,
nationalit
franaise,
par
lettre
recommande
avec
demande
Objet :suivante
lacquisition
et la gestion de
Code de Commerce. Lexamen du point
davis
dede
rception
adresse
au
Prsident
92700
COLOMBES.
Associe
: Madame
Cemiyle
PARLAK,
pouse
GT,
ne le
ladresse
:
par
lettre
recommande
avec
demande
demeurant
1,
impasse
Jean
Roux
davis
de
rception
adresse
au
Prsident
tous
immeubles et de tous terrains et
ou de la rsolution est subordonn la
du Conseil dAdministration ou par voie
Associe1976
: Madame
pouse
ne le (Meuse)
3PARLAK,
janvier
GT,
SaintCemiyle
Mihiel
assemblees.generales@fr.eni.com
28000
CHARTRES.
davis
de
rception
adresse
au
Prsident
du
Conseil
dAdministration
ou
par
voie
notamment
dune
maison
dhabitation,
transmission, par les auteurs de la
de
tlcommunication
lectronique

pouse
ne le(Meuse)
3PARLAK,
janvier
GT,
Saint
Mihiel
marie,
de 1976
nationalit
franaise,
au plus tard le quatrime jour ouvr
de parts
: selon
larticle
IX
du Cession
Conseil
dAdministration
ou
par voie
de
tlcommunication
lectronique

leve
sur
sous-sol,
de
six
pices,
situe
demande, dune nouvelle attestation
ladresse
suivante
:
3
janvier
1976

Saint
Mihiel
marie, de nationalit
demeurant
1, impasse franaise,
Jean Roux (Meuse)
prcdant la date de lAssemble
CONSTITUTION
desassemblees.generales@fr.eni.com
statuts
: "toute: cessionlectronique
de parts
de
tlcommunication

ladresse
suivante
au
16,
route
de
Mandres
justifiant de lenregistrement comptable
marie,
de
nationalit
franaise,
demeurant
1,
impasse
Jean
Roux
28000 CHARTRES.
Gnrale. La rponse une question
sociales,
tard
titre le
onreux
ou gratuit,
entre
ladresse
: quatrime
assemblees.generales@fr.eni.com
94440
SANTENY
tablietsurdonne
un terrain
des titres dans les mmes comptes au
au
plussuivante
jour ouvr
demeurant
1,
28000
CHARTRES.
Cession
deimpasse
parts : Jean
selonRoux
larticle IX
crite est
rpute avoir
ds
Associs
intervient
librement
;
toute
assemblees.generales@fr.eni.com
au
plus
tard
le
quatrime
jour
ouvr
denviron
00
ha
30
ca.
deuxime jour ouvr prcdant
prcdant la date de lAssemble
28000
CHARTRES.
Cession
partscession
: selon
IX
des
statuts
:de
"toute
de larticle
parts
lors quelle figure sur le site internet de
autre
cession
doit
recevoir
aujour
pralable
au plus
tard
ledequatrime
ouvr
prcdant
la
date
lAssemble
Dure
:
99
ans

compter
de
son
lAssemble zro heure, heure de Paris.
Gnrale.
La
rponse

une
question
Cession
de
parts
:
selon
larticle
IX
des statuts :titre
"toute
cessionoudegratuit,
parts entre
sociales,
onreux
la socit dans une rubrique consacre
lagrment
du
Grant".
prcdant
la
date
deavoir
lAssemble
Gnrale.
La
rponse

une
question
immatriculation
au
Registre
du
crite
est
rpute
t
donne
ds
des
statuts
:
"toute
cession
de
parts
sociales,

titre
onreux
ou
gratuit,
entre
Associs intervient librement ; toute
aux questions-rponses.
Conformment la loi, tous les
Immatriculation
:
la
socit
sera
Gnrale.
La
rponse

une
question
critequelle
est rpute
Commerce
et des Socits.
lors
figure avoir
sur le t
site donne
internetds
de
sociales,
intervient
titredoit
onreux
ou gratuit,
entre
Associs
librement
; toute
autre
cession
recevoir
au pralable
714
Pour avis
documents qui doivent tre
immatricule
au une
Registre
dudonne
Commerce
crite
est rpute
avoir
ds
lors
quelle
figure
surrubrique
le t
site
internet
de
Exercice : du 1er janvier au
la
socit
dans
consacre
Associs
intervient
librement
; toute
autre
cession
recevoir
au pralable
lagrment
du doit
Grant".
communiqus aux Assembles
et des
Socits
deune
Crteil.
lors
quelle
figure
surrubrique
le site internet
de
la
socit
dans
consacre
31 dcembre et au 31 dcembre 2015
Socit
Civile
Immobilire
autre
cession
doit
recevoir
au
pralable
aux
questions-rponses.
lagrment
du Grant".
Immatriculation
: la socit sera
Gnrales seront tenus, dans les dlais
Pour avis
avis
la socit
dans une
consacre
pour le premier exercice.
aux
questions-rponses.
au capital
de 1rubrique
000 Euros
lagrment
du au
Grant".
714
Pour
Immatriculation
: la socit
sera
immatricule
Registre
du Commerce
lgaux, la disposition des Actionnaires,
713 questions-rponses.
Reprsentant
aux
Grant Associ : Monsieur Hasan
714
PourLgal
avis
sigeLe
social
:
Immatriculation
: la socit
sera
immatricule
au
Registre
du Commerce
et des Socits de Crteil.
au sige social de la socit.
714 64, rue Paul Vaillant-Couturier
Pour avis
YABANCI, n le 13 novembre 1973
immatricule
au
Registre
du
Commerce
et
des
Socits
de
Crteil.
Pour avis
Conformment larticle R.225-84 du
Cankiri (99208 TURQUIE) de
94320 THIAIS
et des Socits de Crteil.
PourLgal
avis
713
Le Reprsentant
Code de Commerce, les questions crites
MODIFICATION
nationalitMODIFICATION
franaise, demeurant
PourLgal
avis
713
Le Reprsentant
Aux termes dun acte sous seing priv
que les Actionnaires peuvent poser
34, avenue de lEurope
713
Le
Reprsentant
Lgal
en
date

Thiais
du
16
mars
2015,
il
a
t
doivent tre envoyes, au sige social
92700 COLOMBES.
constitu une socit prsentant les
MODIFICATION
par lettre recommande avec demande
Associe : Madame Cemiyle
MODIFICATION
MODIFICATION
caractristiques
suivantes :
davis de rception adresse au Prsident
PARLAK, pouse GT, ne le
MODIFICATION
MODIFICATION
Dnomination
sociale
:
du Conseil dAdministration ou par voie
MODIFICATION
3 janvier 1976 Saint Mihiel (Meuse)
Socit par
Actions
Simplifie
de tlcommunication lectronique
SCI
ROUTE
marie, de nationalit franaise,
au capital
de 120SANTENY
000 Euros
ladresse suivante :
DE
MANDRES
demeurant 1, impasse Jean Roux
Sige social
:
assemblees.generales@fr.eni.com
28000 CHARTRES.
Socit Civile Immobilire
Socit par Actions Simplifie
sige
social
:
1,
rue
Lnine
au plus tard le quatrime jour ouvr
Cession
de parts
selon Euros
larticle IX
Socit
par de
Actions
Simplifie
au capital
de 1 :524,49
au capital
120 000
Euros
64, rue
PaulIVRY
Vaillant-Couturier
94200
SUR
SEINE
prcdant la date de lAssemble
Socit
par
Actions
Simplifie
des statuts : "toute
au capital
de
120
000
Sigecession
social :de parts
Sige
social
: Euros
94320
THIAIS
441
148
525
R.C.S.
CRETEIL
Gnrale. La rponse une question
Socit
Civile
Immobilire
au
capital
de
120
000
sociales,
titre
onreux
ou gratuit, entre
Sige
103,
avenue
du Belvdre
1,
rue social
Lnine: Euros
Forme
: Socit
Immobilire.
2002
1586
Socit
Civile
Immobilire
crite est rpute avoir t donne ds
au
capital
deCivile
1B524,49
Euros
Sige
:
Associs
intervient
librement
; toute
1,
rue social
Lnine
93310 LE
PRE SAINT
GERVAIS
94200
IVRY
SUR SEINE
Socit
Civile
Immobilire
Capital
:
1
000
Euros
divis
en
au capital
de
1social
524,49
Euros
lors quelle figure sur le site internet de
Sige
:Extraordinaire
1,
rue
Lnine
autre338
cession
doitR.C.S.
recevoir
au pralable
LAssemble
Gnrale
94200
IVRY
SURCRETEIL
SEINE
580 400
BOBIGNY
441
148
525
R.C.S.
au
capital
de
1
524,49
Euros
1
000
parts
sociales
dun
Euro
Sige
social
:
la socit dans une rubrique consacre
103, avenue
Belvdre
94200
IVRY
SEINE
lagrment du Grant".
du 1er avril
2015,
du
compter
de la mme
441
148 525
CRETEIL
2002R.C.S.
BSUR
1586
Sige
social
:GERVAIS
Aux termes
Assemble
numrotes
dePRE
1 transfrer
1000.
capital
exige dune
par :larticle
du
du
Belvdre
aux questions-rponses.
93310
LEavenue
SAINT
441 148 525
CRETEIL
Immatriculation
la
socitR225-71
sera
date,
a 103,
dcid
de
le
sige
2002R.C.S.
B 1586
103,
avenue
du Belvdre
Gnrale
Extraordinaire
en
date
du
Objet
:
lacquisition
et
la
gestion
de
Code
de
Commerce.
Lexamen
du
point
93310
LE
PRE
SAINT
GERVAIS
LAssemble
Gnrale
Extraordinaire
714
Pour avis
338
580
400
R.C.S.
BOBIGNY
2002
B
1586
immatricule
au Registre du Commerce
social
du LE
:
er avril 2015,Gnrale
93310
SAINT
GERVAIS
tous
immeubles
de
tousBOBIGNY
terrains
et
1erdes
Extraordinaire
avril
ladecollectivit
des
ou
de Socits
la2015,
rsolution
est subordonn
la
580 PRE
400etR.C.S.
duLAssemble
1Annonces
compter
de
la mme
Les
de la
Seine
du jeud
et
Crteil.
1, 338
ruetermes
Lnine
Aux
dune
Assemble
er avril 2015,Gnrale
LAssemble
338
580dune
400
R.C.S.
BOBIGNY
notamment
maison
dhabitation,
Associs a dcid
transfrer
le
sige
du
1

compter
la mme
transmission,
par lesdeauteurs
de la
date,era dcid de transfrer Extraordinaire
le de
sige
Pour avis
94200
IVRY
SURde
SEINE
Aux
termes
dune
Assemble
Gnrale
Extraordinaire
en date
du situe
du
1
avril
2015,

compter
de
la
mme
leve
sur
sous-sol,
six
pices,
social
du
:
date,
a
dcid
de
transfrer
le
sige
demande,
dune
nouvelle
attestation
social
du
:
erAux
termes
dune
Assemble
713
Le Reprsentant Lgal
au
: route
Extraordinaire
en date
1Gnrale
avril
2015,
collectivit
des du
date,
adu
dcid
de transfrer le sige
au
16,
delaMandres
103, avenue
du Belvdre comptable
social
:
justifiant
de lenregistrement
1, rue
Lnine
er 5,
Gnrale
Extraordinaire
en date
du
avenue
de
1Associs
avril
2015,
laVerdun
collectivit
desun
a dcid
de
transfrer
le sige
social
duLnine
:
94440
tablie
sur
PREles
SAINT
GERVAIS
des93310
titresLE
dans
mmes
comptes au
er avrilSANTENY
1, rue
94200
IVRY
SUR SEINE
1
2015,
la
collectivit
des leterrain
Immeuble
"Le
Panoramique"
Associs
a
dcid
de
transfrer
sige
social
du
:
1,
rue
Lnine
denvirona00dcid
ha 30 de
ca. transfrer le sige
au :
deuxime
jour ouvr prcdant
94200
au
: IVRY SUR SEINE
Associs
94200
SUR
SEINE
social
du
:IVRY
MODIFICATION
103,
avenue
du
Belvdre
94200
IVRY
SEINE
Dure
:
99
ans

compter
de
son
88,
avenue
Paul
Doumer
lAssemble

zro
heure,
heure
de
Paris.
au
:
MODIFICATION
5, avenue de SUR
Verdun
social
du
: PRE
avenue
du
Belvdre
et 103,
de modifier
en SAINT
consquence
93310
LE
GERVAIS
auavenue
:
immatriculation
Registre
du larticle 4
75016 PARIS la loi, tous les
5,
de
Verdun
Immeuble
"Le
Panoramique"
103,
avenue
duauSAINT
Belvdre
Conformment
93310
LE
PRE
GERVAIS
des
statuts.
au
:
5, avenue
de
Verdun
Commerce
des Socits.
compterqui
dudoivent
mme jour.
Immeuble
"Le
Panoramique"
94200
IVRY
SUR
SEINE
93310
LEeten
PRE
SAINT
documents
tre
au
:avenue
Mention
sera
faite GERVAIS
au
88,
Paul
Doumer
Immeuble
"Le
Panoramique"
au Registre du
Exercice
: du
1er janvier
Larticle 4 des
statuts
a t modifi en
IVRY
SEINE larticle 4
et 94200
de
modifier
enSUR
consquence
au
:avenue
communiqus
aux
Assembles
88,
Paul
Doumer
Commerce
et
des
Socits
de
Crteil.
75016
PARIS
94200
IVRY
SUR
SEINE larticle 4
31
dcembre
et
au
31
dcembre
2015
consquence.
et destatuts.
modifier en consquence
des
avenue
Doumer
Gnrales
seront
tenus,
dans lesau
dlais
75016
PARIS
Pour avis
88,
compter
duPaul
mme
jour.
et
de
modifier
en
consquence
larticledu4
pour
le
premier
exercice.
La
socit
sera
immatricule
des
statuts.
Socit
par
Actions
Simplifie
Mention en sera faite au Registre
75016
PARIS
lgaux,

la
disposition
des
Actionnaires,

compter
du
mme
jour.
723
Le
Prsident
Larticle
4
des
statuts
a
t
modifi
en
desMention
statuts. et
Associ
: Monsieur
Hasan
Registre
du
Commerce
et000
desEuros
Socits de
endes
sera
faite au
ausocial
capital
de
120
Commerce
Socits
de Registre
Crteil. du
Grant
compter
du
mme
jour.
au
sige
de
la
socit.
Larticle
4
des
statuts
a
t
modifi
en
consquence.
Mention et
endes
sera
faite au
du
YABANCI,
13 novembre
1973en
Paris
et radieSige
de celui
de Bobigny.
Commerce
Socits
de Registre
Crteil.
social
: R.225-84 du
Pour avis
Larticle
4 n
deslestatuts
a t modifi
Conformment
larticle
consquence.
Socit Civile Immobilire
La
socit
sera
immatricule
Commerce et des Socits deLe
Crteil.
Cankiri
(99208
TURQUIE)
de au
Pour
avis
Pour
avis
1, rue Lnine
723
Prsident
consquence.
Code
de
Commerce,
les
questions
crites
La
socit
sera
immatricule
au
au capital de 1 524,49 Euros
Registre
du
Commerce
et
des
Socits
de
nationalit
franaise,
demeurant
Pour
avis
695 les 94200
Co-Grance
723
Le Prsident
IVRY peuvent
SURLa
SEINE
La et
socit
sera
immatricule
au
que
Actionnaires
poser
Registre
du de
Commerce
et des
Socits
de
Sige social :
Paris
radie
de celui
de
Bobigny.
34, avenue
lEurope
723
Le Prsident
441tre
148 envoyes,
525 R.C.S. au
CRETEIL
Registre
du Commerce
et des
Socits
de
doivent
sige social
Paris
etCOLOMBES.
radie
de celui de
Bobigny.
103, avenue du Belvdre
Pour avis
92700
2002
B
1586
Paris
et
radie
de
celui
de
Bobigny.
par lettre recommande avec demande
Pour
avis
93310 LE PRE SAINT GERVAIS
695
La
Co-Grance
Associe : Madame Cemiyle Pour avis
davis
de rception
adresse
au Prsident
695
Co-Grance
LAssemble
Gnrale
Extraordinaire
338 580 400 R.C.S. BOBIGNY
PARLAK, pouse GT,La
ne
le
er avril dAdministration
695
La
Co-Grance
du Conseil
ou la
parmme
voie
1
2015,

compter
de
3
janvier
1976 Saint Mihiel
(Meuse)
Aux termes dune Assemble
de
tlcommunication
lectronique

date,
a
dcid
de
transfrer
le
sige
marie, de nationalit franaise,
Gnrale Extraordinaire en date du
ladresse
suivante
:
social
du
:
demeurant 1, impasse Jean Roux
CONSTITUTION
1er avril 2015, la collectivit des
assemblees.generales@fr.eni.com
1, rue Lnine
28000 CHARTRES.
Associs a dcid de transfrer le sige
au
plusIVRY
tard SUR
le quatrime
jour ouvr
94200
SEINE
Cession de parts : selon larticle IX
social du :
prcdant
la
date
de
lAssemble
au :
CONSTITUTION
des statuts
: "toute cession de parts
103, avenue du Belvdre
Gnrale.
Laderponse
une question
5,
avenue
Verdun
sociales, CONSTITUTION
titre onreux ou gratuit, entre
93310 LE PRE SAINT GERVAIS
CONSTITUTION
crite
est rpute
avoir t donne ds
Immeuble
"Le
Panoramique"
Associs intervient librement ; toute
au :
lors94200
quelle
figure
surSEINE
le site internet de
IVRY
SUR
autre cession doit recevoir au pralable
88, avenue Paul Doumer
la
socit
dansenune
rubrique consacre
et
de
modifier
consquence
larticle
4
lagrment du Grant".
75016 PARIS
Socit
Civile
Immobilire
aux
questions-rponses.
des statuts.
Immatriculation : la socit sera
compter du mme jour.
au capital
defaite
1 000auEuros
714Mention
Pour avis
en
sera
Registre
du
immatricule au Registre du Commerce
Larticle 4 des statuts a t modifi en
sige
social :de Crteil.
Commerce
et
des
Socits
et
des
Socits
de Crteil.
Socit Civile
Immobilire
consquence.
64, rue Paul Vaillant-Couturier
Pour avis
Socit
Civile
au capital
de 1Immobilire
000 EurosPour avis
La socit sera immatricule au
94320
THIAIS
723
Le
Prsident
713
Le
Reprsentant
Socit
Civile
Immobilire
au
capital
de
1
000: Euros Lgal
sige social
Registre du Commerce et des Socits de
auGrande
capital
desocial
1 000: Euros
Un arrt
principe
Instance
n France,
pays de la haute Aux
gastronomie,
Une uvre de lesprit est une uvre considre
termes dun acte
sousde
seing
privdu Tribunal
sige
64,de
rue
Paul
Vaillant-Couturier
Paris et radie de celui
de Bobigny.
sige
social
: comme originale par les Tribunaux (cest--dire
en datedaucune
Thiais du 16
mars
2015,
ilseptembre
a t
64,(1)rue
Paul
Vaillant-Couturier
94320
THIAIS
Pourne
avis
de
Paris
du
30
1997
les cuisiniers
bnficient
affirme
ainsi
que
64,
rue
Paul
Vaillant-Couturier
constitu une socit prsentant les
MODIFICATION
94320 THIAIS
695
La Co-Grance
MODIFICATION
Aux
termes94320
dun
acte sous quelle
seing priv
protection
de leurs recettes.
Sils
nesuivantes
mme: si les recettes de cuisine
peuvent
tre
protges
contient lempreinte de la personnalit de son
THIAIS
caractristiques
acte
sous2015,
seingil priv
en Aux
date termes
Thiaisdun
du 16
mars
a t
Dnomination
sociale
:
conservaient pas jalousement leurs dans leur expression littraire,
ellestermes
constituent
pas
auteur)
dun
acte
sous2015,
seing
en Aux
date
ne
Thiais
du 16
mars
a et
tse doit dtre matrialise.
constitu
une
socit
prsentant
lesil priv
(2)
en
une
Thiais
du 16prsentant
mars
a tcritres sont toutefois ncessairement
constitu
lesildeux
recettes secrtes, nos artisans rputs de parSCI
le ROUTE
en elles-mmes une uvrecaractristiques
dedate
lesprit
. socit
Ces
suivantes
: 2015,
constitu
une
socit
prsentant
les
DE MANDRES SANTENY
caractristiques
Dnominationsuivantes
sociale : : imparfaits puisquil est plus facile de reconnatre
monde ne pourraient pas rsister la concurrence
caractristiques
:
Dnomination
sociale : Simplifie
Socit parsuivantes
Actions
social :
SCIde
ROUTE
Dnomination
sociale
: Euros
du march. Or, linstar des autressige
protections
loriginalit dune uvre grce aux sens auditifs ou
au
capital
120SANTENY
000
64,
rue
Paul
Vaillant-Couturier
SCI
ROUTE
DE
MANDRES
CONSTITUTION
SigeROUTE
social
: visuels, quen se fiant lodorat, au got ou mme
SCI
offertes par la proprit intellectuelle, nous
estimons
94320
THIAIS
DE MANDRES
SANTENY
Socit
Civile Immobilire
sige
social
1,: rue Lnine
DE
MANDRES
SANTENY
Forme
: dune
Socit
Immobilire.
au capital
deCivile
1 524,49
Euros
que les uvres culinaires peuvent bnficier
au toucher. Si des uvres relevant du sens de la vue
sige
social
: Vaillant-Couturier
64, rue
PaulIVRY
94200
SUR SEINE
Capital : 1 000
Euros
divis
en
Sige
social
:
sige
social
:
64,
rue
Paul
Vaillant-Couturier
94320
THIAIS
441 148 525 R.C.S. CRETEIL
protection juridique. Celle-ci sinspirerait
des dunBelvdre
peuvent tre matrialises (livres, dessins, uvres
1 000 parts
Euro
103, sociales
avenue du
64, rueTHIAIS
Vaillant-Couturier
94320
Forme
: Paul
Socit
Civile
Immobilire.
2002
B 1586
droits dauteur et du brevet. Cet articlepropose
la SAINT GERVAIS
chorgraphiques,
cinmatographiques), de mme
93310 LE PRE
94320 THIAIS
Forme
::Socit
Civiledivis
Immobilire.
Capital
1 000 Euros
en
LAssemble
Extraordinaire
338 580
400 R.C.S. BOBIGNY
Forme
::Socit
Civile
Immobilire.
cration dun droit exclusif sur les recettes:
nous
pour
Capital
1sociales
000Gnrale
Euros
en des uvres relevant du sens de loue et du
1 000
parts
dundivis
Euro
er
1Annonces
avril: sociales
dun
compter
Les
dedivis
la de
Seine
du jeudi musicales,
9 avril jingles,
2015sculptures),
- numro 13
Capital
12015,
000 Euros
enla mme
1du000
parts
Euro
termes
dune Assemble
Socit
Civile Immobilire
examinons(I)
ltat du droit franaisAux
et(II)
le type
toucher
(compositions
dcid
de transfrer
le sige
1date,
000aparts
sociales
dun Euro
Gnrale Extraordinaire en date du
au capital
de
1
000
Euros
social
du
:
de sige
protection
En encadr,
les crations relevant des sens du got et de lodorat
1er avril
2015, la collectivit des
socialqui
: pourrait tre envisag.
Les Annonces de la Seine du jeud
1, rue Lnine
quelques astuces pour
protger
une de transfrer le sige
ne peuvent ltre
qu
loccasion de manifestations
Associs
a dcid
64, rue vous
Paultrouverez
Vaillant-Couturier
Les
Annonces
de la Seine du jeud
94200
IVRY
SUR
SEINE
Lesparfums).
Annonces de la Seine du jeud
social
du
:
94320
THIAIS
recette de cuisine dans ltat actuel du103,
droit.avenue du Belvdre
temporaires (plats,
au :
5, avenue de Verdun
Aux termes dun acte sous seing priv
Intuitivement, il apparat pourtant lgitime de
93310 LE PRE SAINT GERVAIS
Immeuble "Le Panoramique"
en date Thiais du 16 mars 2015, il a t
au :
sinterroger. Pourquoi une recette de cuisine ne
1. socit
I. LTAT
DU DROIT:
LES RECETTES
constitu une
prsentant
les
94200
IVRY
SUR
SEINE
88, avenue Paul Doumer
caractristiques
suivantes
: PROTGEABLES
et de modifier en consquencepourrait-elle
larticle 4 pas tre reconnue comme une uvre
NE SONT
PAS
75016
PARIS
Dnomination
: sont exclues des uvres
des statuts.
de
lesprit ? Elle peut tre originale, inventive,
A. Lessociale
recettes
dites
compter
du mme jour.
Mention en sera faite au Registre du
SCIlesprit
ROUTE
Larticle 4 des statuts a t modifi en
empreinte de la personnalit de son auteur, comme
de
Commerce et des Socits de Crteil.
DE MANDRES SANTENY
consquence.
Pourautre
avisuvre, quelle soit permanente, limage
toute
Les Tribunaux franais considrent que
recettes
La les
socit
sera immatricule au
sige social :
723
Le Prsident
Registre
dudroit
Commerce et des Socits de
dune composition musicale ou temporaire comme
de cuisine
ne sont pas protgeables
par le
64, rue Paul
Vaillant-Couturier
Paris et radie de celui de Bobigny.
94320 THIAIS
pour une sculpture de glace. Les recettes des grands
de la proprit intellectuelle car ces
dernires ne
Pour avis
Cline Bondard
Forme : Socit Civile Immobilire.
Chefs toils ne sont-elles pas lempreinte de leur
constitueraient
pas
une
uvre
de
lesprit.
695
La Co-Grance
Capital : 1 000 Euros divis en
1 000 parts sociales dun Euro

Annonces judiciaires et lgales

VAL DE MARNE

SCI ROUTE
DE MANDRES SANTENY

SEINE-ST-DENIS

SOCIETE CIVILE IMMOBILIERE


EPERNONS MONTREUIL

SEINE-ST-DENIS
SEINE-ST-DENIS
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ACECOM SAS

SOCIETE
CIVILE
IMMOBILIERE
SOCIETE
CIVILE
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CIVILEMONTREUIL
IMMOBILIERE
EPERNONS
EPERNONS
EPERNONS MONTREUIL
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SAS
ACECOM
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Chronique

ACECOM SAS

VAL DE MARNE

VAL
DE MARNE
VAL
VAL DE
DE MARNE
MARNE

SCI ROUTE
Un zeste de DEprotection
des recettes de cuisine
MANDRES SANTENY
SCI
ROUTE
SCI
SCI ROUTE
ROUTE
par le droit de la propritDEDEDEintellectuelle
MANDRES
SANTENY
MANDRES
MANDRES SANTENY
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EPERNONS MONTREUIL

20

Photo Jean-RenTancrde - Tlphone: 01.42.60.36.35

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Les
Annonces
Seine
Jeudi99avril
avril2015
2015- numro
- numro1313
Les
Annonces
dede
la la
Seine
du- jeudi

Chronique
personnalit? Pierre Herm nest-il pas connu
pour ses recettes de macarons au got distinctif?
Lempreinte de la personnalit constitue, en la
matire, un argument majeur en faveur de la
qualification dune recette comme tant une uvre
de lesprit.
B. Le parfum de la discorde
De manire gnrale, les Juges sont partags sur la
question de la protection des uvres perceptibles
par le got, et de faon similaire, par la protection
des uvres perceptibles par lodorat.
La pense dominante se montre en effet rfractaire
vis--vis de la protection des parfums. La Cour de
cassation, notamment dans un arrt de principe
du 13 juin 2006, refuse une fragrance de parfum
de protger ses produits en vertu du droit dauteur,
estimant que celle-ci procde de la simple mise en
uvre dun savoir-faire(3). Une position qui a t
rcemment raffirme dans un arrt de la Chambre
Commerciale du 10 dcembre 2013(4).
Cette opinion nest pourtant pas partage par
lensemble des Juges du fond.
Deux dcisions, lune rendue le 28 novembre 2006
par le Tribunal de Grande Instance de Bobigny et
lautre, datant du 14 fvrier 2007, de la Cour dappel
de Paris font notamment entendre un point de vue
contraire(5). Selon elles, la protection du droit dauteur
doit pouvoir tre tendue aux uvres perceptibles
par lodorat, le parfum est donc susceptible de
constituer une uvre de lesprit(6).
Nanmoins, en admettant qu linstar du parfum, les
uvres culinaires puissent tre considres comme
des uvres de lesprit, comment les protger?
II. LA PROTECTION POSSIBLE
DES RECETTES:
UN DROIT SUI GENERIS
A. Un zeste de droit dauteur et de droit des brevets
pour lobjet de la protection
Le Code de la proprit intellectuelle protge les
droits des auteurs sur toutes les uvres de lesprit,
quels quen soient le genre, la forme dexpression, le
mrite ou la destination (ArticleL.112-1 du Code
de la proprit intellectuelle).
Actuellement, une recette est matrialise de deux
faons: par sa description crite et par le plat lui-mme:
- A linstar dun livre, le document dtaillant une
recette peut tre protg par le droit dauteur mais il

sagit uniquement de protger lobjet en lui-mme et


non pas les ides qui y sont dveloppes.
- Le plat original peut galement et thoriquement
tre protg, comme lest une sculpture ou un
tableau, mais, l encore, la recette en elle-mme
nest pas protge.
Lenjeu de la protection des recettes rside alors dans
la dfinition de lobjet de la cration.
Les critres de protection des recettes de cuisine
se rapprochent du droit dauteur, selon lequel:
lauteur dune uvre de lesprit jouit sur cette uvre,
du seul fait de sa cration, dun droit de proprit ().
Les Tribunaux demandent, en plus de cet acte
de cration, un certain degr doriginalit: en cas
de contestation sur la protection dune recette et
donc son degr doriginalit, des experts culinaires
pourraient alors en Juger, le cas chant.
Or la protection des recettes ne pourrait-elle
pas galement exister au travers de la proprit
industrielle?
En matire de protection par le droit des brevets, ce
nest pas la description de linvention qui est protge
mais le produit en rsultant.
Pour tre protge, linvention doit rpondre
un certain nombre de critres: objet brevetable,
nouveaut, activit inventive (ou non vidente),
application industrielle (ou utile), divulgation de
linvention. Lobjet peut alors tre reproduit linfini,
uniquement par le titulaire des droits.
Ce qui serait protg ici, serait alors la composition
mme de la recette, en ce que seul le titulaire des
droits serait autoris la reproduire lenvie, pendant
la dure de protection de ce droit.
Les moyens de matrialiser lobjet sinspireraient
ainsi naturellement du droit des brevets applicable
aux innovations techniques. Lobjet pourrait tre
protg par:
- Un texte / une revendication dcrivant la recette,
cest dire la liste des ingrdients, leur origine prcise,
ainsi que la liste des instructions permettant
quelquun dune expertise culinaire gale de pouvoir
raliser la recette;
- Labrg (lintitul de la recette);
- Les dessins (non obligatoires pour les brevets, ils ne
seraient pas non plus obligatoires pour les recettes).
La combinaison entre la slection des ingrdients (i),
et les instructions pour raliser lobjet (techniques
de coupes, de cuisson, ordre des oprations) (ii),
seraient alors indissociables dans la protection.

Astuces pour protger une recette dans ltat actuel du droit


1. Faire feu de tout bois
Un certain nombre doutils juridiques
sont dj la disposition des chefs.
Il sagit de profiter des outils de
protection juridiques existants:
(i) rdiger une recette de faon
originale pour maximiser les chances
de bnficier de la protection au titre
du droit dauteur (anecdotes, style,
trucs et astuces).
(ii) Proposer des prsentations
de plats originales, galement
protges par le droit dauteur et
ventuellement le droit des dessins
et modles.
(iii) Trouver une faon claire dtre
identifiable, en terme de marketing
et de got des produits. Ces derniers
doivent rvler lempreinte de la
personnalit de leur auteur.
(iv) Trouver une marque pour dsigner
les plats et produits qui pourront tre
enregistrs auprs de lINPI.

2. Conserver la sauce secrte


Les recettes peuvent tre
alternativement protges par le
biais du secret. Vous pouvez protger
votre savoir-faire condition que les
informations qui y sont contenues
soient secrtes, aient une valeur
commerciale du fait de leur caractre
secret, aient fait lobjet, de la part
de la personne qui les dtient, de
dispositions raisonnables destines
les garder secrtes (8).
Cependant, le savoir-faire ne fait
lobjet daucun droit privatif au profit
de son dtenteur [et] celui qui en
dispose ne peut prtendre un
monopole (9).
Cest dailleurs loption choisie par
Coca-Cola qui a dcid de garder sa
recette secrte.
En effet, (...) lentreprise Coca-Cola
a gard le secret sur la composition
de la fameuse boisson.

En gardant la formule secrte,


lentreprise a gard un monopole
de fait sur sa boisson depuis 1886.
3. Se protger
contractuellement par des
clauses de non-concurrence
Tout salari peut, lissue de son
contrat de travail, crer une entreprise
similaire celle dans laquelle il sest
form : cest le principe de libre
concurrence. Toutefois, linsertion de
clauses dites de non-concurrence
dans certains contrats vous permet
dencadrer les relations avec vos
collaborateurs et salaris. Ces clauses
permettent dviter que ces derniers
ne sen aillent monter une entreprise
similaire la vtre, lissue de leur
contrat de travail. En cas de violation
de cette clause de non-concurrence,
vous pourrez poursuivre votre ancien
salari devant les Tribunaux.

B. Un droit sui generis


La liste des ingrdients prcis et des instructions
permettant la ralisation dun plat au got distinct
et original et rvlant la personnalit de son auteur
pourrait tre protg par une combinaison entre les
droits dauteur (critres de protection) et des brevets
(objet de la protection). Ainsi, on peut imaginer un
droit sui generis pour les recettes.
Par ce biais, lauteur dune recette bnficierait, sur
celle-ci, dun monopole limit dans le temps. Un dlai
qui demeure toutefois dterminer. En France, le
droit dauteur protge les uvres pour soixante-dix
ans aprs la mort de lauteur; le droit des brevets,
pour vingt ans dans la plupart des cas.
Thomas Jefferson soulignait: Certainement un
inventeur doit avoir le droit de bnficier de son
invention pendant un certain temps. Il est galement
certain que ce droit ne devrait pas tre perptuel; parce
que embarrasser la socit avec des monopoles pour
chaque droit existant, dans tous les dtails de la vie,
serait plus injurieux pour ces droits que si les inventeurs
supposs navaient jamais exist Combien de temps
ce monopole devrait durer est la question difficile
se poser. (traduit de langlais, extrait dune lettre de
Thomas Jefferson Olivier Evans, 2 mai 1807 (7)).
Le critre dterminant dpend en effet de lquilibre
entre les intrts conomiques du cuisinier, qui
rside dans le fait de pouvoir exploiter et faire dune
recette un produit ou plat phare, et lintrt gnral
avoir accs cette recette.
La dure exacte serait donc dterminer en fonction
dune tude qui reste mener sur la balance entre
ces intrts.
En conclusion:
La protection des recettes nest pas une ide nouvelle.
Au VIme sicle avant JC, les habitants de Sybaris,
colonie grecque implante en Italie, bnficiaient
dun droit exclusif sur leurs recettes pour une dure
dun an.
Pour pousser les cuisiniers dvoiler leurs secrets
au reste du monde, il faut dabord leur offrir le droit
dexploiter leurs recettes de faon exclusive, cest le
prix payer pour, plus tard, connatre les secrets des
recettes de grand-mre.
Donnons aussi aux Tribunaux lopportunit
dinstruire ces affaires: si la vue leur permet dvaluer
la contrefaon dune uvre dart, loue la contrefaon
du chorus dune chanson, le got permettra de Juger
de la contrefaon dune recette.
2015-171
Cline Bondard

Avocat aux Barreaux de Paris et New York
Co-founder et Prsident de
la French-American Bar Association (France)
www.bondard.fr
1. TGI Paris, 30 sept. 1997, RIDA juill. 1998, n177, p. 273, note Piredda
et obs. Krver, p. 147.
2. Page 1 du document Art culinaire et proprit Littraire et
Artistique,RTD Com. 2000 p.94, Andr Franon.
3. Page 1 de larrt de la 1re Chambre civile de la Cour de cassation du
13 juin 2006.
4. Cass. Com. 10dcembre2013. Quapporte cette note de bas de page?
5. Page 1 du document De linstrument de musique lorgue parfum,
Gazette du Palais 25 septembre 2007, Marie-Estelle Taudou Miquelard.
6. Page 1 du document Droit dauteur: les fragrances de parfum de
nouveau protges, Communication Commerce Electronique n 2, Fvrier
2007, Christophe Caron.
7. The Papers of Thomas Jefferson, Retirement Series, Volume 7, dit par
J. Jefferson Looney, Princeton University Press, p. 173
8. Articlesur le site de la Direction Gnrale de la comptitivit de lindustrie
et des services, PROPRIETE-INTELLECTUELLE Rglementation Les savoir
faire Le savoir-faire (rglementation), Lien:
http://www.dgcis.gouv.fr/propriete-intellectuelle/savoir-faire-reglementation
(Article39 de lAccord sur les aspects des droits de PI qui touchent au
commerce (ADPIC), Annexe la Convention de Marrakech du 15 avril 1994
instituant lOMC).
9. Page 5 du document La protection juridique des uvres gastronomiques,
ltat des lieux, Gazette du Palais, 17 fvrier 2000, Jean-Paul Branlard.
10. Articlesur un site internet Belge La protection par le secret dinventions,
de savoir-faire ou dinformations, Lien de larticle:
http://economie.fgov.be/fr/entreprises/propriete_intellectuelle/Innovation
et_propriete_intellectuelle/protection_secret_inventions/#.U5bZxnJ_te8 w

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

21

Socit

Cercle des Stratges Disparus


Paris, 20 mars 2015
Le Cercle des Stratges Disparus, association prside par Thierry Bernard, avocat au Barreau de Paris et fondateur du
Cabinet Bernards, a, ce 20 mars 2015, runi ses membres au Cercle de lUnion Interallie autour de BrunoJulien-Laferrire,
Prsident de la Banque Transatlantique, qui est intervenu sur la banque prive et la ncessit de conserver le lien humain et
le sur-mesure lpoque du numrique.
Jean-Ren Tancrde

D.R.

Pre Pierre Vivars, Bruno Julien-Laferrire et Thierry Bernard

elon lintervenant, les franais napprcient


pas les banques, ne retenant que les aspects
ngatifs de la finance folle, telles les
affaires Bernard Madoff ou Jrme Kerviel.
Pourtant paradoxalement, la grande majorit
dentre eux sont satisfaits de leur relation avec leur
banquier. Cest dire limportance du lien humain
dans le secteur bancaire traditionnel, qui doit faire
face lmergence des nouvelles banques directes
cest--dire des banques de dtail ne disposant pas
dun rseau physique dagences, par opposition aux
banques de rseau. La Banque Transatlantique, ou
la Banque du Quai dOrsay, cre en 1881 par
les frres Pereire, demeure selon BrunoJulienLaferrire une banque dimension humaine:
se pose ds lors la question de sa compatibilit avec
lre du numrique.
Les banques prives telles que la Banque
Transatlantique doivent aujourdhui affronter la
concurrence des banques directes, mais galement
les banques de rseau traditionnelles . On
observe en effet depuis quelques annes une
tendance la fermeture des agences physiques
plutt qu leur implantation, avec paralllement
laugmentation du nombre de banques directes.
Entre 2012 et 2013, en Europe, il a t constat une
baisse de 10 % du nombre dinstallations physiques
nouvelles, mme si le nombre de salaris du secteur
sur la mme priode na diminu que de 3.5 %. Les
banques sont de plus en plus rticentes investir

22

en raison de la hausse des cots (notamment, le


prix de limmobilier), dautant plus quenviron 13 %
des franais ne se dplacent dornavant plus dans
leur agence, prfrant les services disponibles en
ligne. A ce titre, la Banque Transatlantique comme
les autres banques prives, mise fortement sur
les nouvelles technologies par exemple, les
applications iPhone, ce qui leur permet notamment
de rcuprer une clientle relativement jeune.
Le secteur de la banque directe est par consquent
en pleine expansion: aujourdhui, une ouverture
de compte sur trois se ralise dans une banque
directe, alors que ce secteur ne reprsente que 6%
du march. Il y a donc une vritable demande de
banque directe.
Nanmoins, selon Bruno Julien-Laferrire, les
banques directes prsentent trois inconvnients
majeurs : dabord, en comparaison avec nos
pays voisins, la France compte trop de banques
directes. En effet, on en dnombre sur le territoire
au minimum sixbanques actives (ING Direct, Axa
Banque, Boursorama Banque, Fortuneo Banque,
Hello Banque, et Mona Banque), tandis que la
Suisse, par exemple, nen compte que 2 ou 3.
Le second problme concerne leur rentabilit:
ces banques, positionnes dans le discount
permanent, ne sont pas du tout rentables. Ds
lors, leur survie ne dpend que dune augmentation
trs significative de leur nombre de clients.
Mais le plus gros dsavantage de ces banques rside

dans la disparition du lien humain avec le client.


A ce propos, BrunoJulien-Laferrire considre
que parler dune banque directe prive est la
ngation mme de la dfinition de la banque
prive. Une bonne connaissance personnelle de
ses clients suppose ncessairement une rencontre
physique, laquelle on chappe de facto lorsque
lon fait appel aux services dune banque directe.
Cette connaissance personnelle du client est trs
utile au banquier: le banquier priv ne propose un
service son client que si ce dernier est pleinement
conscient des risques que lopration entraine.
La banque prive, propose en outre une trs large
palette de services, tout en fournissant un service
sur-mesure son client. Elle met dailleurs en
avant les conseils financiers, juridiques, fiscaux
quelle va donner ses clients, tandis que dautres
banques refusent de prendre des risques pour se
protger juridiquement. Par exemple, La Banque
Transatlantique est trs attentive aux projets
familiaux, quelle encourage dailleurs vivement,
en crant une vritable relation de confiance entre
le banquier et son client. Elle a ce propos, not
une volution significative des projets et donations
philanthropiques, quelle soutient en proposant
notamment un fonds de dotation.
En guise de conclusion, BrunoJulien-Laferrire
estime que les banques directes ne reprsentent
pas une vritable menace pour les banques prives,
quelles ne sont quun mythe.
2015-172

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

Socit

Association Deux mains pour lenfance


Justice et Scurit, Mariage ou Divorce?
Nuit de la Justice 2015 - Paris, le 5 mars
Jean-Marie Viala et Philippe Bilger

Photo Jean-Ren Tancrde - Tlphone: 01.42.60.36.35

ous venons de vivre, tous, des moments


dune cruaut extrme. Des tres
humains, des Franais, ont t tus,
parce quils taient Franais, et tant
franais, ils avaient la libert de vivre le culte quils
dsiraient, dcrire ce quils voulaient, et de faire le
mtier quils dsiraient exercer. Ils en sont morts.
Et, sils navaient pas t franais, lindignation serait
la mme, car tout tre humain ayant choisi de vivre
en France, a droit la libert, et la scurit dans
notre pays ds lors quil en respecte les rgles.
Il faut que devant cette barbarie, le peuple franais
slve, et pas seulement lors dun rassemblement
du lmotion, mais de manire constante, lucide,
relle, concrte, concerne.
En France on ne doit pas mourir parce quon est
journaliste, pas mourir parce quon est juif, et pas
mourir parce quon a choisi dtre au service des
citoyens et de la justice. Dune manire gnrale
en France, on ne doit pas mourir, qui que lon
soit, par le fait quon exerce sa libert, puisque
lon est Franais, ou tranger vivant en France, et
respectant les lois de la Rpublique.
On ne doit pas mourir du tout. Jamais. La France
est, et doit rester un pays de vie.
Tous ceux qui veulent dtruire cet idal, doivent
tre combattus, sans faiblesse, sans dmagogie,
lucidement. Mais, et cest le gnie humaniste de la
France, toujours en respectant celle ou celui qui ne
nous aura pas respect. La justice, doit russir cette
nigmatique alchimie, consistant poursuivre,
rprimer, condamner, tout en respectant les
personnes les plus viles, afin de ne, jamais, leur
ressembler. Le combat pourtant doit tre implacable.
Le contraire serait une escroquerie politique, dont
je reste certain quaucun politique ne voudrait se
rendre complice au nom de telle ou telle idologie.
Aprs avoir affirm que la Rpublique doit se
dfendre, Monsieur le Btonnier CharrireBournazel, qui nous a fait lamiti de nous crire
car indisponible le soir de la manifestation, a nonc

un principe que je ferai mien: Pour autant (la


Rpublique) elle ne peut renoncer elle-mme
ses principes fondateurs sans se dtruire.
Cest de ce risque l, dont certains: MarcTrvidic,
AlainPhilibeau, Mohamed Douane ont fait tat.
Dominique Attias avait en prambule fait part
de ses craintes, particulirement concernant la
rpression des mineurs. DominiqueMatti, avocat
marseillais, a fait part de son exprience particulire
dans une ville o justement, la Rpublique doit
rester attache ses principes fondateurs.
Mais, comme la rappel, Philippe Bilger qui ce
soir l tait Prsident dHonneur, succdant ainsi

Andr Vallini et Jean-Louis Borloo, ne doit-on


pas accepter de perdre quelques liberts au profit
de plus de scurit?. L est le problme.
Pour nous Avocats, nous devrons veiller ce quil
ny ait point de drive.
Une fois de plus, et de tout temps, nous
devrons tre le dernier rempart sil le fallait de
la dmocratie. Et lorsque loccasion de la Nuit
de la Justice, nous entendons les positions des
Magistrats et de policiers qui nous font lamiti
dtre prsents, nous savons que nous ne serons
pas les seuls faire rempart.
2015-173
Jean-Marie Viala

Photo Jean-Ren Tancrde - Tlphone: 01.42.60.36.35

Marc Trvidic, Dominique Matti, Jean-Marie Viala, Philippe Bilger, Mohamed Douhane et Alain Philibeau

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

23

Tribune

Femmes victimes de violences:


le 25 novembre, le 8 mars... et aprs?...

24

Thierry Fossier

Photo Jean-Ren Tancrde - Tlphone: 01.42.60.36.35

iolence de plus, violence de trop,


le silence retombe le 25 novembre
au soir, leur journe , sur les
femmes victimes de coups et
de harclement. Et le 8 mars, journe des
droits des femmes, cette anne, comme les
prcdentes, rien: pas de droits. U ne poigne
de semaines sest coule et depuis, silence,
officiel et gnral. Au mieux, ces femmes-ci sont
renvoyes, politiquement et mdiatiquement,
une prise en charge indistincte des violences
intrafamiliales: pas de salut pour elles, hors la
famille? Comme si leurs souffrances, ptrissage
impntrable de dpression, dangoisse et de
culpabilit, perte sournoise du got du travail,
du got de consommer, de la joie dduquer des
enfants, prenaient les citoyens et les politiques
de court.
Cest vrai, gouvernants et associations ont
normment progress depuis quelques
annes, en crant les passerelles institutionnelles
indispensables, le numro dcoute 3919,
une prvention policire, un suivi des mainscourantes des victimes, une incitation porter
plainte, des comits dpartementaux de pilotage
et en sollicitant une politique de juridiction, des
Magistrats spcialiss et mieux forms.
Mais aprs ? car des manques perdurent,
puisque les victimes abandonnent le combat
bien souvent: quel professionnel(le) ne connat
ces retraits, explicites ou implicites, de plainte....
Et alors, laisse face son agresseur, la femme
paie double, ne nous illusionnons pas.
Ces manques sont ceux do est n le honteux
profil de la femme battue, laquelle la bien
mrit et fut ou sera pareille auprs de tous les
hommes. Lesquels ne sont donc pas coupables.
Cqfd.
Pour rejeter la victime dans lombre, tout le
monde sy met, ce qui dnote un tabou social
aux racines compliques. Des Juges aux affaires
familiales refusent, par conomie sinon par
insensibilit, laccs aux procdures durgence,
malgr les encouragements prodigus en 2014
par la Chancellerie; et les Parquets nusent pas
de leur droit dintervenir. Des enquteurs, des
enqutrices, des Procureurs ou, hlas encore,
des avocats ou avocates, cherchent sans
vergogne la faute de la victime.
loquemment, ils exigent plus de preuves
que dans nimporte quelle autre forme de
criminalit. Ils doutent des signalements que
les autorits de poursuite ont repris leur
compte, ou ridiculisent des tmoins courageux
ou veulent des pices mdicales rouges de sang
avant de smouvoir. Si la sparation du couple
na pas encore eu lieu, ils sen tonnent et la
prconisent, pour tout rgler.
Si elle a eu lieu, ils ne croient pas que dautres
formes de violences aient pu sinstaurer.
Les services de protection de lenfance,
pour leur part, ne peroivent pas toujours
la souffrance intense, pourtant bien repre
par nombre de publications, qui nat pour
les enfants de la souffrance de leur mre. Les

psychiatres, eux, ont toujours vu bien pire,


nont souvent pas particulirement rflchi au
harclement, physique et surtout moral, dont
ils minimisent les effets mdico-lgaux. Ou ils
se rfugient derrire un secret fait pourtant
pour protger la victime, non pour la laisser
sans voix et sans preuves.
Lcole o sont les enfants ne veut pas prendre
parti. Mme les cranciers se dchanent
contre la femme, tellement plus obligeante et
raisonnable que son bourreau. Il nest pas jusqu
lentourage de la victime qui, sournoisement, la
lche par incomprhension, lassitude ou peur.
Tous redoutent, en fait, que cette victime utilise
leurs dires ou leurs secours ventuels dans des
procdures ou devant des administrations.
Seules quelques professionnel(le)s et
les associations sengagent travers des
attestations aux cts des victimes mais ils et
elles sont suspect(e)s de partialit.
Quand arrive, -parfois des mois et des mois
aprs la plainte pour en diminuer la porte-, une
audience, la victime, devant tant darrogance et
de dni, balbutie son angoisse. La circonstance
aggravante de conjugalit nest pas ou peu
applique. Et la punition sen ressent, trop
souvent faible.
Quelquamende, dont le recouvrement se fera
concrtement aux dpens de la victime- ou
quelque timide alternative aux poursuites.
Rarement, lpe de Damocls qui, seule,
changerait le comportement de lagresseur:
lajournement de la peine avec injonction, le
sursis avec mise lpreuve, la toute nouvelle
contrainte pnale, qui permettraient pourtant

des stages de responsabilisation du fautif, la


rgulation de ses droits parentaux, linterdiction
dapprocher la victime et des contacts (autres
que par avocat), lloignement gographique de
lagresseur, des soins obligatoires, le paiement
de ce quordonnent les dcisions de justice, celui
de dommages et intrts substantiels ou des
confiscations. Larsenal rpressif est ample
mais sous utilis! La loi la significativement
alourdi, mais avec des mesures appropries aux
cas extrmes, telles que le retrait de lautorit
parentale ou lviction du domicile.
Que manque-t-il donc pour changer les
habitudes?
Dabord, une diffusion publique, parmi les
professionnels concerns, des signes qui
doivent alerter presque dinstinct les acteurs
de tout poil que nous venons dvoquer.
Admettons quils nont pas le temps de lire
les travaux de Coutanceau ou Hirigoyen, ni
mme dchanger sur les observations que nous
faisons et quils pourraient faire. Et si le profil de
lauteur de coups, fils de parents violents ou pas,
alcoolique ou pas, est connu, cest moins vrai de
celui du harceleur, qui occasionne pourtant des
dgts de mme gravit.
Enfant-gt dans son couple et parfois dans son
milieu familial et professionnel, il se dit gentil
- il lest, par prudence, avec les tiers-, juste un
peu macho ou amoureux de sa paresse et de
sa libert, hypersensible - il lest ses propres
maux physiques ou moraux-. Il ne se voit ni
orgueilleux ni prtentieux, juste entour de
faibles ou de nafs. Il dit que le peu que
sa femme a russi, elle le lui doit. Il pense

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

Tribune
que sa femme nest pas son gale, quelle na
pas les mmes droits que lui. Enferm dans
ses strotypes, il se dit que cest de toute
faon comme cela, quil lui faut contrler
et dominer. Il nest pas identifi comme un
pervers narcissique, nvrose qui ne se repre
pas la consultation, et dont il dira navoir
jamais entendu parler. Il se dit normalement
paranoaque, parce que cest socialement admis
et de toute faon indiscernable.
Sil est n lui-mme dun couple violent, ou sil
jalouse sa femme, et sil est lui mme en chec,...
tout ceci se transforme en excuse, et tout parat,
son entourage ou au-del, pas si rare, pas si
grave. Les cris et les crises la maison nont
pas de tmoins, ou pas les bons, et puis cest
normal dans un couple.
Il excuse volontiers ses adultres ou ses
exigences sexuelles humiliantes, avec
lapprobation craintive de son entourage,
masculin et mme, hlas, fminin.
Mais il espionne sa femme, qui il ne reconnat
pas le droit de chercher un soutien familial,
amical, amoureux.
Linstrumentalisation des enfants, le discours
haineux et mortifre contre la mre, entendu
puis rapport par les enfants eux-mmes, tout
lui parat normal car la violence est lgitime
dfense pour lui, dbordements sans grande
porte pour les tiers. Les mails et les textos,
coups de poignard destins sa femme, ne

sont jamais si blessants, pour lui et ses soutiens.


Finalement, sil a le dessus financirement,
il provoquera et justifiera ltranglement par
largent, le discrdit professionnel, au besoin la
fraude et lorganisation soigneuse de sa propre
insolvabilit: il frappe encore et encore, mais
autrement.
Un jour peut-tre, sa femme commencera
se dfendre avec des mains courantes, des
plaintes, une mdiation, des procdures, le
soutien dautres femmes.
Alors il ripostera avec un indpassable
sentiment de lgitimit, dcuplant sa violence
physique ou harcelant sa victime avec une
science quenvierait plus dun employeur retors
et qui trompe ceux qui ne savent pas ce quest
le harclement.
Sil gagne lun de ses douteux mais permanents
combats policiers ou judiciaires, ce sera, pour
lui, bien normal.
Sil les perd, cest que les Juges auront t des
imbciles, dogmatiques ou manipuls et que
leurs dcisions ne peuvent pas vouloir dire ce
quelles disent et que leur femme y voit.
Naturellement, si la garde des enfants se dcide,
il la voudra pour lui, ou partage galement,
brandissant les poncifs des mouvements
paternels les moins regardants.
Cest dire quil faut, aussi, la France de nouveaux
progrs dans les prises en charge et dans le
droit, qui doivent encercler identiquement la

violence physique et la violence psychique.


Il faut un droit pour les associations de dfense
des droits des femmes de soutenir laction du
Procureur laudience en cas de violences
autres que sexuelles ou corporelles, les seules
envisages ce jour par le code de procdure
pnale. Il faut des observateurs publics: dans les
Tribunaux pour couter ce qui sy dit car si un
Juge form en vaut deux, un Juge cout en vaut
trois; dans les coles davocats, de policiers, de
Juges, de mdecins ou de travailleurs sociaux,
pour dnoncer les lacunes des programmes...
Il faut lever le secret professionnel, dans les
mmes conditions que pour les mineurs
victimes, et protger auteurs de signalements et
de tmoignages pour les femmes et les enfants?
Le huis clos de la maisonne est aussi dangereux
pour elles que pour eux. Enfin, crons dans nos
textes une priorit absolue et effective devant
les Juges, civils et pnaux, pour celles dont la
position de femmes victimes est reconnue par
le Procureur ou une administration dsigne.
En attendant, non, les femmes battues ou
harceles ne sont pas, comme le disait un
dessin de presse quelques jours du 8 mars,
des c.... qui se prennent pour des saintes .
Elles sont en enfer.
2015-174
Thierry Fossier,
Magistrat, ancien Juge des enfants
Juge aux affaires familiales

Socit

Snat

Dlgation aux droits des femmes


et lgalit des chances entre les hommes et les femmes
Paris, 8 avril 2015

le 5 mars 2015, loccasion de la Journe


internationale des droits des femmes.
Le thme de ce rapport, rendu public le 8 avril2015,
sest impos de lui-mme dans la continuit de
prcdents travaux de la dlgation qui avaient
conduit celle-ci sintresser la problmatique
des rsolutions du Conseil de scurit des Nations
unies Femmes, paix et scurit et la place

dvolue aux femmes militaires dans les oprations


extrieures.
Les tmoignages, particulirement riches, recueillis
loccasion des dbats ont confirm que, si les
femmes ont aujourdhui toute leur place au sein
des armes, certains acquis y restent encore
consolider.
2015-175

Source: communiqu du 9 avril 2015

D.R

a dlgation aux droits des femmes a


adopt le 25 mars 2015 un rapport qui
prsente la synthse des tmoignages
recueillis au cours dune rencontre avec
quinzefemmes reprsentant les troisarmes, le
Service de sant, le Service du commissariat et
la Direction gnrale de larmement, organise
par la dlgation aux droits des femmes

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

25

Vie du droit

CyberCercle, dfense & stratgie

La criminalit conomique et financire lheure du numrique


Paris, 25 fvrier 2015
Le petit djeuner-dbat du CyberCercle avait pour thme La criminalit conomique et financire lheure du numrique
ce 25 fvrier 2015; les dbats, particulirement anims, ont permis de sinterroger sur les moyens judiciaires mis en uvre
pour lutter au mieux contre la cybercriminalit conomique sur Internet.
Jean-Ren Tancrde

Procureur de Paris. La plus haute juridiction de


France estimait en effet dans son avis du 6 mai2013
que la cration du Parquet financier ntait pas
la rponse approprie, et la Cour de cassation se
posait de srieuses interrogations suite son
instauration.
Cependant, le dveloppement du Parquet financier
depuis 2013, et le nombre daffaires dont il est
saisi, tmoignent de limportance des affaires de
criminalit conomique, et semblent justifier la
cration dun Parquet spcialis dans ce domaine.
En un an, le Parquet financier est pass de cinq
Magistrats et un lve greffier, douze Magistrats
un Magistrat, trois adjoints, six vices Procureurs,
deux Substituts - et 12 greffiers. De mme, le
nombre de procdures est pass de 110 lors de sa
cration, plus de 400 aujourdhui.
Madame Houlette dcrit par la suite le champ de
comptences du Parquet financier.
Il dispose dune comptence exclusive en matire
boursire - manipulation de cours, dlit diniti
et information trompeuse- en cas datteinte la
probit, comme le trafic dinfluence, ou dans le cas
de la fraude fiscale. Par ailleurs, si sa comptence
matrielle est limite, il bnficie dune comptence
territoriale tendue au niveau national, entrant en
concurrence avec la comptence des juridictions
interrgionales spcialises (JIRS), traitant des
affaires en lien avec la criminalit organise,
lorsquune affaire prsente des lments dune
grande complexit.

Les Magistrats du Parquet financier, issus


dhorizons divers, mais tous anims par la mme
volont, travaillent en binme, assists dun greffier,
dcrit comme le vritable bras droit du Magistrat.
Selon Madame Houlette, le travail en quipe est
essentiel pour se rpartir les tches, et traiter le
plus rapidement possible des affaires complexes.
La gestion du temps est en effet lune des
proccupations les plus importantes du Parquet
financier qui privilgie les enqutes prliminaires
dans un premier temps afin de prsenter aux
Magistrats instructeurs des dossiers solides. E
n effet, alors que la criminalit financire est en
pleine mutation du fait de lusage grandissant des
technologies numriques, la Justice doit offrir une
rponse rapide pour mener bien sa mission,
notamment dans le domaine de la moralisation
des marchs financiers.
A ce titre, le Parquet financier collabore avec
plusieurs acteurs la fois nationaux, comme la Cour
des comptes lAutorit des marchs financiers
(AMF), la Haute Autorit pour la transparence de
la vie publique (HATVP), Tracfin, les douanes, les
services fiscaux et les Instances europennes.
Emmanuel Chirat, Substitut du Procureur de la
Rpublique financier, insiste sur le caractre de
plus en plus numrique des affaires conomiques
et financires traites par le Parquet financier.
Internet est en effet un support et un vecteur pour
le dveloppement des infractions, en particulier
dans le domaine conomique et financier.

Bndicte Pilliet, Eliane Houlette, Emmanuel Chirat et Myriam Qumner

26

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

Photo Jean-Ren Tancrde - Tlphone: 01.42.60.36.35

a fraude fiscale reprsente, en Europe,


130 milliards deuros, soit le budget
de lUnion europenne. En France
seulement, le manque gagner de
ltat est de prs de 80 milliards deuros. La lutte
contre la criminalit conomique et financire
constitue donc un dfi majeur pour ltat. Pour y
rpondre, ont t crs successivement en 2013
lOffice central de lutte contre la corruption et les
infractions financires et fiscales (OCLCIFF) et, en
dcembre de la mme anne, le Parquet national
financier, dirig par Eliane Houlette. En outre, la
question de la criminalit conomique et financire
revt de plus en plus souvent un volet numrique,
qui offre au dlinquant la fois rapidit, anonymat,
faibles cots et risques moindres.
Tout dabord, Eliane Houlette, Procureur de la
Rpublique financier offre un panorama gnral du
rle et des actions menes par le Parquet financier
quelle dirige.
Cr par la loi du 6dcembre2013, il sinscrit dans
la dynamique de rassembler les acteurs de la lutte
contre la criminalit financire, dbute avec la
cration de lOCLCIFF au mois doctobre de la
mme anne. Si ce Parquet unique a t cr dans
le souci dune meilleure transparence du domaine
financier et dune rponse pnale adapte ce type
de criminalit, Eliane Houlette a rappel les rserves
dont il a fait lobjet lors de son instauration. En effet,
la cration du Parquet financier est venue, dans une
certaine mesure, concurrencer la comptence du

Vie du droit
Internet est un outil pour lacte
de transgression.
Pour cela, Monsieur Chirat prend trois exemples
concrets pour montrer que le numrique est un
outil de la criminalit conomique et financire.
Tout dabord, le e-banking, solution de banque
distance qui offre une grande potentialit
pour commettre des fraudes. Emmanuel Chirat
explique quil est en effet tout fait ais pour un
individu douvrir un compte en ligne dans une
banque place dans des territoires off-shore o
la coopration en matire de fraude fiscale et
lentraide judiciaire sont limites voire inexistantes.
De mme, loutil numrique peut tre utilis pour
la cration dune e-residency, comme il en est
Estonie depuis le 1er janvier 2015. Cette solution
permet un individu, ressortissant tranger, de
crer une rsidence conomique virtuelle, facilitant
notamment lvasion fiscale ou lanonymat. Un
troisime exemple montre que la criminalit
conomique peut prolifrer via les casinos en
ligne. Ces plateformes souvent hberges dans des
paradis fiscaux sont en effet considres comme
des facilitateurs de blanchissement. Il est en effet
facile via ces structures, de blanchir de largent
situ dans un pays off- shore. Lindividu transfert
cet argent sur la plateforme et le gain virtuel peut
tre facilement rintgr dans son patrimoine.
Internet offre une potentialit
de fraude trs leve
En plus dtre un support de la criminalit
conomique et financire, le numrique en est
galement un dmultiplicateur. Sil est dvoy,
Internet peut devenir une arme redoutable pour
les cybercriminels. Grce aux algorithmes et la
technique du Trading haute frquence (THF), il
est possible pour un cyber-dlinquant de maximiser
ses gains. Emmanuel Chirat voque par exemple la
multiplication des fraudes la TVA depuis 2009
- via les marchs de biens immatriels comme le
march de la taxe carbone - qui reprsentent une
source de revenus importants pour les cyberdlinquants. Les risques lis la manipulation
des Cours sont levs, pouvant entraner le
drglement de places boursires.
Si loutil numrique favorise le dveloppement
de la criminalit conomique et financire, il est
galement une arme au service de ltat pour lutter
contre ce type dinfractions.
Le datamining est ainsi employ par les
administrations fiscales et douanires pour traiter
des donnes et dmanteler des rseaux criminels.
Cette technique fonde sur la statistique et lanalyse

numrique permet de mener en aval un travail de


dtection auprs des facteurs risque et entreprises
potentiellement frauduleuses. De plus, une task
force en matire de lutte contre les fraudes TVA
a t mise en place par le Ministre de lEconomie
et des Finances, pour faciliter la coopration entre
ladministration fiscale, les douanes, la police et la
justice. Au niveau de lUnion europenne, il existe
une base de donnes et dchanges pour lutter contre
la fraude fiscale, Eurofisc. Le volet franais dEurofisc
est gr par la Direction gnrale des Finances
publiques, qui a jusqu prsent fourni un travail trs
satisfaisant. En effet, de nombreuses organisations
frauduleuses ont ainsi pu tre dtectes plus tt qu
lhabitude, permettant au Parquet financier den tre
inform trs rapidement dans le cadre de larticle40
du Code de procdure pnale.
Myriam Quemener, Avocat gnral prs la Cour
dappel de Versailles, expert auprs du Conseil
de lEurope en matire de cybercriminalit, et
auteure dune thse sur la criminalit conomique
et financire lheure du numrique1, prsente
quant elle des pistes de rflexion pour rpondre
aux grands dfis auxquels la Justice est confronte
en terme de cyberdlinquance.
En effet, les enjeux conomiques lis la
cybercriminalit sur Internet sont trs forts,
surtout dans un contexte de crise conomique,
et ne doivent pas tre cantonns au seul domaine
de la fraude fiscale. La criminalit conomique et
financire sur Internet alimente galement dautres
rseaux criminels, comme les rseaux terroristes.
Par exemple, Tracfin a rcemment lanc un appel
la vigilance des internautes lgard de certains
sites, pouvant participer au financement de Daech
par le biais dacte cybercriminels. Est aussi voque
la contrefaon de mdicaments, qui peut avoir
des consquences trs graves en termes de sant
publique. Internet facilite en effet le passage lacte,
et procure aux dlinquants lanonymat qui leur
permet de commettre des infractions distance.
Les flux financiers illicites peuvent tre favoriss par
le recours aux cartes prpayes et des monnaies
virtuelles comme les bitcoins par exemple.
On est pass dune dlinquance classique
une dlinquance numrique, causant des
prjudices qui ne sont pas virtuels et qui ne
cessent daugmenter.
Selon Myriam Quemener, le Parquet financier, qui
tire ses origines de ce contexte, prend en compte de
plus en plus ces nouveaux enjeux. Pour amliorer
la lutte contre les dlits commis sur Internet,
elle plaide galement pour une sensibilisation

accrue des acteurs de lInternet, des entreprises


et des particuliers, susceptibles dtre victimes des
cyber-dlinquants. Des formations en matire de
cybercriminalit existent et doivent se dvelopper
de faon pluridisciplinaire en associant le secteur
public et le secteur priv.
Il est donc ncessaire doprer un travail
danticipation des risques, de prvention et de
coopration notamment avec le milieu bancaire,
class oprateur dimportance vitale et fortement
soumis ces menaces. A cet gard, lANSSI a un
rle essentiel auprs notamment des organismes
dimportance vitale. On peut aussi citer le rle de
la dlgation lIntelligence conomique (DIE)
qui a un rle de sensibilisation des entreprises
face aux risques numriques. Larsenal lgislatif
franais est performant en matire de lutte contre
la cybercriminalit et inspire de nombreux pays
trangers, mais est contraint par des problmes
de mise en uvre et de moyens, notamment dans
les juridictions non spcialises. Face au dfi de la
criminalit sur Internet, les techniques de travail
ont t adaptes grce des procdures nouvelles
comme la possibilit pour les OPJ de mener des
enqutes sous pseudonymes, la captation de
donnes distance, voire linfiltration. En effet, il
convient dagir vite afin de rcuprer les lments
de preuves numriques qui sont volatiles et fragiles.
En conclusion, Myriam Quemener rappelle
que le lgislateur se saisit de plus en plus de la
question du numrique et de ses usages. La loi
du 13 novembre 2014 portant sur la lutte contre
le terrorisme comporte galement un volet
numrique en matire de criminalit organise
avec en particulier la gnralisation de lenqute
sous pseudonyme et la rpression de lextraction
de donnes immatrielles.
A la suite de lintervention des orateurs, plusieurs
complments ont t apports, faisant suite aux
questions de lauditoire.
Une question a t notamment pose pour savoir
si le Big Data serait, terme, un complment en
temps rel au service de la Justice.
Madame Quemener a mis en avant le fait quil
existe un intrt aigu du traitement en temps rel
des affaires, mais qu lheure actuelle il existe une
ncessit damliorer les mthodes pnales. Il est
ncessaire que chaque acteur de la chaine de la lutte
contre la cybercriminalit connaisse les missions
des autres pour mener collectivement une action
efficace, unique et rapide.
Isaure Revel
2015-176
1. Publication en avril 2015 aux ditions Economica

Haute Autorit pour la transparence de la vie publique


Dcision relative la situation dAymeri de Montesquiou

a Haute Autorit pour la transparence de


la vie publique a procd lexamen des
dclarations dAymeri de Montesquiou,
Snateur du Gers.
Aprs instruction du dossier et recueil de ses
observations, la Haute Autorit estime quil
existe, au regard des diffrents lments dont

elle a connaissance, un doute srieux quant


lexhaustivit, lexactitude et la sincrit de ses
dclarations, en raison notamment de lomission
duvres dart et davoirs importants dtenus
ltranger ainsi que de la sous-valuation de son
patrimoine immobilier.
En application de larticle40 du code de procdure

pnale, la Haute Autorit a jug ncessaire de


porter lensemble de ces faits, susceptibles de
constituer des infractions pnales, la connaissance
du Procureur de la Rpublique financier et lui a
transmis lensemble du dossier.
2015-177

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

Source: communiqu du 3 avril 2015

27

Vie du droit

Universit Rgionale du Notariat (URN)


Paris, 10 mars 2015
Le rendez-vous annuel des Notaires de Paris le-de-France sest droul au Palais des Congrs de Paris ce 10 mars dernier.
Pour cette dition 2015 de lUniversit Rgionale du Notariat, coordonne par Pascal Chassaing, Vice-Prsident de la
Chambre des Notaires de Paris, Marie-Hlne Pro-Agereau-Hue, rapporteur de la Chambre Interdpartementale des
Notaires de Versailles (Yvelines-Val dOise) et Guy Kermin Vice-Prsident de la Chambre des Notaires des Hauts-de-Seine,
il a notamment t question, la tribune, des pratiques en matire de vente immobilire, du droit de la famille, des droits
de premption et de prfrence ainsi que du consentement des clients.
Nous publions ci-dessous le discours de Catherine Carly, Prsidente de la Chambre des Notaires de Paris, qui a pris
ses fonctions le 22mai2014 (Les Annonces de la Seine du 26 juin 2014 page 11).
Face 4000 Notaires, elle sest engage poursuivre les combats contre le projet de loi Croissance et activit
qui est en cours dexamen par le Snat depuis le 7avril2015.
Particulirement indigne par lagression dont nous avons t lobjet, le temps est venu dagir pour reconstruire afin
que les futures gnrations sadaptent la loi Macron a-t-elle dclar.
Jean-Ren Tancrde

Combattre
et reconstruire

Catherine Carly

par Catherine Carly

28

Photo Jean-Ren Tancrde - Tlphone: 01.42.60.36.35

e voudrais dabord fliciter le Prsident


Jean-Yves Boffard pour sa brillante
intervention. Elle montre combien nous
avons la fiert et lamour de notre profession.
A quel point nous pouvons tre indigns par
lagression dont nous avons t lobjet.
Je souhaite, prsent, vous dlivrer un message
dans la continuit de celui que nous venons
dentendre. Ce sera le message du combat et
de la reconstruction.
Le message du combat dabord. Vous tes
ici 4 000 membres de la profession notariale
franaise. Vous reprsentez donc 15% de nos
60000combattants. Et je tiens vous dire que le
combat nest pas perdu ce jour. Quil nest pas fini.
Que nous sommes dans la deuxime mi-temps,
et que pour reprendre une image sportive, nous
pouvons marquer des buts librateurs.
Rappelons-nous do nous sommes partis en
juin dernier avec labandon des monopoles et
des secteurs rservs dintervention. Avec la
libralisation totale du tarif et la suppression
de toutes rgles dinstallation. Avec surtout
la stigmatisation de notre profession toute
entire, notaires et collaborateurs.
Rappelons-nous ce que nous avons pu obtenir
depuis lt et surtout flicitons nous pour les
nombreux soutiens que nous avons su gagner.
Au premier rang desquels celui du Conseil dtat
dans lavis ngatif quil a donn au projet de loi
au dbut du mois de dcembre dernier. Mais
aussi dans les mdias, dans le public, parmi tous
les observateurs de notre systme juridique. Le
notariat reprsente bien une valeur pour nos
concitoyens. Ils reconnaissent, ils affirment tous
spontanment que notre profession fonctionne
bien et quils ne comprennent pas pourquoi il
faudrait changer.
Rappelons-nous les revirements dEmmanuel
Macron, reconnaissant par exemple en fvrier
lerreur quil avait commise en proposant un
corridor tarifaire.

Soyons conscients que le Ministre dit encore


aujourdhui chercher le dialogue avec la
profession pour amliorer encore son texte. Il
a bien raison.
Celui-ci est pour nous inacceptable en ltat.
Le Conseil Suprieur du notariat mais
galement toutes les Chambres dle-de-France
se mobilisent en force pour faire voluer ce
texte; en particulier, la Chambre des notaires
de Paris a tabli une nombreuse documentation
et des propositions qui ont t remises par mes
soins au Cabinet de Monsieur Macron.
Celles-ci sont actuellement examines.
Il faut poursuivre dans cette voie. Nous devons
toutes et tous rencontrer les parlementaires
que nous connaissons. Les Snateurs dabord,
qui examinent le texte, mais aussi les Dputs
qui auront le voter en dernire lecture
lAssemble Nationale aprs lavis de la
Commission mixte paritaire.
Aujourdhui, il nest plus temps de faire
part seulement de notre indignation ou de

notre rejet. Il faut imposer nos propositions


damlioration du texte. Il faut montrer leur
intrt. Nos propositions, cest un tarif qui
correspond nos besoins et ceux de notre
clientle, et qui nous permette de remplir
correctement notre mission.
Et des conditions dinstallation et dexercice
adaptes nos proccupations dofficiers
publics, lidentit qui doit rester celle de
notre mission face aux avocats, aux experts
comptables ou aux auditeurs de toutes sortes.
Cest en apparence vident, mais quil est
difficile de se faire comprendre.
Alors, je compte sur vous tous, notaires et
collaborateurs, par votre action, par vos
tmoignages, par votre engagement, par vos
manifestations de fiert dappartenance notre
profession, il est indispensable de continuer ce
combat qui ne sera pas achev avant longtemps.
Je tiens le raffirmer.
Le Snat examine la loi Macron compter du
7avril.
Si cette loi est dfinitivement adopte fin mai, le
mois de juin sera celui du Conseil constitutionnel.
Et nous avons quelques espoirs en ce domaine.
Lautomne, lhiver et le printemps prochains seront
les priodes de prparation des ordonnances,
des dcrets et des arrts dapplication de la loi,
et il nous faudra reprendre nos explications, nos
ngociations sur des questions qui ne seront pas
simplement de dtail.
En effet, nous savons maintenant que la loi sera
finalement assez confuse et ambigu, et que
lessentiel se jouera en fait dans les dtails des
ordonnances, dcrets et arrts dapplication. Il
faudra donc attendre lt, mais lt 2016 pour
voir la mise en uvre effective de la loi.
Tout cela pourrait vous apparatre bien long et
bien exasprant.
Mais telle est la socit daujourdhui, telle est
la gouvernance dans notre pays. Telle est aussi
la vie qui signifie lengagement personnel de
chacun pour promouvoir les valeurs auxquelles
il croit.
Mais nous nallons pas seulement ngocier
notre survie pendant un an. Le notariat doit
vivre pendant cette longue priode de crise.

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

Photo Jean-Ren Tancrde - Tlphone: 01.42.60.36.35

Vie du droit

Le temps est venu dagir pour reconstruire,


avant mme que la loi Macron ne soit
dfinitivement vote, avant mme de savoir
si les amliorations que nous esprons seront
acceptes.
Le notariat de 2020 ne sera plus celui que nous
avons connu. Mais il dpend de nous quil
reste le notariat. Et les plus anciens dentre
nous savent que notre profession a su voluer
dans le temps avec la socit, avec les rformes
lgislatives, mais aussi avec les contextes
conomiques et socitaux.
Certains anciens mont rappel avec ironie
que beaucoup de notaires avaient t accabls
il y a 60ans lannonce quil leur tait confi
le monopole de la publicit foncire. Ctaient
pour eux une bien mauvaise nouvelle.
Aujourdhui, nous nous en rjouissons.
Il faudra donc nous adapter, pour notre

gnration, et surtout pour les gnrations


venir, la rforme Macron.
Et pour cela, quelle meilleure mthode que de
lancer tous ensemble au niveau francilien, grce
notre cole du Notariat de la Gare de Lyon,
grce nos instances locales, des programmes
de formation et des dmarches de qualit !
Ceci sur nos mthodes de travail, sur nos
relations avec la clientle, sur nos techniques
de management, sur notre gestion financire,
sur lexploitation de toutes les possibilits de
la dmatrialisation et des technologies de
linformation. En fait, nous devons muscler
nos offices, nous devons rnover notre mtier.
Nous ne devons plus compter que sur un atout,
mais il est de taille: la confiance qui nous est
faite par notre clientle, qui repose sur notre
comptence, sur notre savoir-faire, sur notre
capacit assurer une scurit ingale.

Vous le savez, pour beaucoup depuis 15 ans,


lUniversit Rgionale du Notariat est un des
fleurons de la politique de formation de notre
profession.
Cest pourquoi, nous pouvons laffirmer: la
reconstruction du notariat va commencer pour
les notaires franciliens et leurs collaborateurs.
Elle dmarre maintenant au Palais des Congrs,
avec le programme tabli par une quipe
de notaires dvous, jeunes, comptents,
dynamiques.
Alors oui, grce vous tous, grce des
manifestations de dynamisme comme lURN,
jai confiance dans lissue de notre combat et
dans notre capacit btir notre avenir. Le
notariat, jen suis sre, sortira renouvel mais
au total fortifi de cette preuve.

2015-178

Agenda
111me CONGRS
DES NOTAIRES DE FRANCE
La scurit juridique:
un dfi authentique
Strasbourg du10 au 13 mai2015
Pour tous renseignements:
www.congresdesnotaires.fr
Tlphone: 01 44 69 03 09

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

2015-179

29

Socit

Club de lAudace

(anciennement Networking &Business Club)


Paris, 26 mars 2015
En partenariat avec SwissLife Banque Prive, BDO, lIGS, le CGA Picpus et Thomas Legrain Conseil, le Club de lAudace a
accueilli Bernard Devert ce 26 mars dans les salons de SwissLife Banque Prive, place Vendme Paris. Cet invit dhonneur
est prtre et Prsident dHabitat et Humanisme (Laboratoire du vivre ensemble).
Nous publions ci-dessous les grandes lignes de son intervention.
Jean-Ren Tancrde
1.Habitat et Humanisme est ne de
rencontres dont la mmoire ouvre lavenir
l Mmoire dun professeur qui ma permis
dvaluer le sens des engagements laune de son
enthousiasme et de son exigence traverse par la
rigueur et la bienveillance.
Un matin, il me souvient encore du jour, jentendis
sonner la porte et le vis dans un fauteuil roulant.
Minquitant de son identit, il me prcisa tre mon
professeur venu me voir de Bretagne; jhabitais
Lyon, alors que jtais en convalescence.
Il me donna accs de grands auteurs, minvitant
tre attentif ceux qui ncriront jamais mais dont
la vie, rcit dhumanit, est cole de la fraternit.
lMmoire de mon pre: Habitat et Humanisme(HH)
nest pas non plus indiffrente au fait que pour
rsister au nazisme il ait connu les camps de
concentration. Dans ce lieu du chaos et de
labsurde, il dcouvrit des traces dhumanit qui
lont conduit ne point dsesprer de lhomme,
non plus que de Dieu, pour se librer de lide de
puissance, destructrice de la relation.
Qui nprouve pas parfois un craquement intrieur
conduisant sinterroger: mais o allons-nous?
Le vertige des inconsquences et des inessentiels
surprend. Dans un sursaut de lucidit sveille la
clart dun ncessaire changement.

Le prendre soin ne se dcrte point il se


propose notre libert; elle fut pour moi celle
dentreprendre.
En 1985 Lyon, il ma t donn de mettre
en place lassociation Habitat et Humanisme
qui essaima progressivement sur lensemble
des territoires franais et belge. Promoteur
immobilier, ordonn prtre en 1987 lge
de 40 ans, je me suis attach faire natre
une entreprise ouverte sur une approche de
la rconciliation : lconomique et le social,
lhumain et lurbain.
2.Essai de ces rconciliations
l Le social na pas tre oppos lconomie et
rciproquement, des murs sont tombs.
Forte de la conviction que lconomie bien
comprise peut tre vecteur dune solidarit,
Habitat et Humanisme a recherch ds le dbut la
mobilisation de lpargne solidaire pour en devenir
lun des premiers acteurs en France.
lLurbain doit tmoigner dun prendre soin de
lhumain.
Observons que les grandes agglomrations se
dveloppent au prjudice des plus petites au
moyen de ltalement des territoires entranant
lloignement des plus fragiles.

Cette recherche de cohsion sociale, qui devrait


interroger la politique damnagement du territoire
et pas seulement celle de la ville, conduit HH
lutter contre les machines loger pour crer un
habitat rcusant les marqueurs sociaux.
3. Quels engagements?
En 30ans, HH a log plus de 18000familles, crant
300emplois temps plein, forte du soutien de ses
3000 bnvoles et de 35000personnes concourant
cette aventure de la fraternit par:
l un investissement solidaire pour des biens au
service des liens, sagissant de btir pour aider les
foyers en difficult se reconstruire.
lun accompagnement visant le rveil des talents,
gage de la responsabilit et de lautonomie.
4.Vers plus de cohsion sociale
Les vnements tragiques en ce tout dbut danne
font apparatre la ncessit dun faire ensemble
pour un mieux vivre ensemble. Bien des signes
desprance se proposent notre lecture.
La marche du 11 janvier ne fait-elle pas transparatre
le besoin de marcher plus loin pour plus de
fraternit?
2015-180
Bernard Devert,
Prtre et Prsident dHabitat et Humanisme

Bernard Devert(1), Astrid Desagneaux(2), Thomas Legrain (3)

3
l
2
l

Photo Jean-Ren Tancrde - Tlphone: 01.42.60.36.35

1
l

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Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

Socit

Ministre de lducation Nationale de lEnseignement


Suprieur et de la Recherche - Ministre de la Justice
Runion conjointe des Recteurs et des Procureurs gnraux
Paris, 8 avril 2015

Photo Jean-Ren Tancrde - Tlphone: 01.42.60.36.35

Franois Weil, Christiane Taubira et Najat Vallaud-Belkacem

la demande de la Garde des Sceaux


Christiane Taubira, le Directeur des
Affaires criminelles et des grces,
Robert Gelli, a runi le 3avril2015
les Procureurs gnraux Paris suite aux
affaires de pdophilie dans certaines coles de
Villefontaine et de Rennes.
Hier la Sorbonne, linitiative de Christiane
Taubira et de Najat Vallaud-Belkacem, les
Recteurs et les Procureurs gnraux ont t
conjointement runis pour une sance de
travail co-prside par la Ministre de lducation

LES ANNONCES DE LA SEINE


Abonnez-vous par tlphone (*)
en composant le 01.42.60.36.35.
(*) Rglement rception de la facture

nationale, de lEnseignement suprieur et de la


Recherche ainsi que par la Ministre de la Justice
afin doptimiser les relations entre lautorit
judiciaire et linstitution scolaire.
Pour que les affaires de Villefontaine et de
Rennes restent des cas isols, il faudrait
notamment que les condamnations pnales
soient transmises par le Ministre de la Justice
celui de lducation Nationale, ce qui ne
semble pas tre lusage ce jour.
Notamment en prsence du Recteur
FranoisWeil, les Ministres ChristianeTaubira

et Najat Vallaud-Belkacem se sont donc


mobilises avec dtermination pour agir, en
urgence au nom de la scurit des lves, afin
de rpondre aux attentes des Franais.
Rflchir ensemble pour agir ensemble afin
dapporter la protection due aux enfants sans
pour autant jeter lopprobre lensemble du
corps professoral telle est la feuille de route de
la Garde des Sceaux. Ltat doit prouver quil
est capable de sanctionner tout en respectant la
prsomption dinnocence, a-t-elle ajout.
Jean-Ren Tancrde
2015-181

Oui, je dsire mabonner


et recevoir le journal ladresse suivante :
Me, M. Mme, Mlle : .......................................

Socit : .................................................

Rue : ....................................................................................................................................
Code postal : ...................................................

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E-mail :............................................................

Ci-joint mon rglement de 95 euros lordre de


LES ANNONCES DE LA SEINE
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Internet : http//:www.annonces-de-la-seine.com
E-mail : as@annonces-de-la-seine.com

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

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Dcoration

Martine Boittelle-Coussau
Chevalier de la Lgion dhonneur

hantal Arens a remis Martine BoittelleCoussau les insignes de Chevalier de la


Lgion dhonneur ce 26 mars 2015.
Lmouvante crmonie sest droule
dans lintimit du Bureau de Madame le Premier
Prsident de la Cour dappel de Paris, face la famille
de la rcipiendaire et en prsence de quelques
proches, lOfficiante sest notamment exprime en
ces termes :
(...) Je rappellerai les tapes de votre brillante carrire
davocat qui a dbut en 1983. Vos matires de
prdilection tait dj le droit bancaire, le droit de la
consommation, le droit des mesures conservatoires
et des voies dexcution dont vous tiez une minente
spcialiste. Vous avez ainsi particip activement
llaboration et la mise en application de la loi sur
les voies dexcution de 1991.
lMembre du conseil de lOrdre des Avocats auprs
du Barreau de Paris de 1994 1996 et Secrtaire
de la Commission spcialise dans les ventes
immobilires, vous avez t charge dassurer
la transparence et la promotion des ventes sur
adjudication lgard du public. Le monde trs
ferm des Marchands de Biens navait plus
aucun secret pour vous. Vous avez particip la
mise au point dun site internet avec publication
des annonces immobilires sur adjudication.
l En 1996, vous avez t dlgue auprs des
juridictions civiles, dans le domaine de la procdure.
De 1998 2001, vous avez t charge par Monsieur
le Btonnier des contrles des ventes immobilires
la barre du Tribunal.
lDe 1995 2001, vous vous occupez de la formation
des jeunes avocats lEFB o vous tes responsable
de lenseignement du module Les garanties des
crances et leur recouvrement.
Paralllement ces missions diversifies, vous
participez de nombreuses activits juridiques au
sein dassociations spcialises (membre du conseil
dadministration de Droit et Procdure, secrtaire

gnral de lassociation Interjuris France, animateur


de la commission de droit conomique auprs
dEurojuris International, membre de lassociation
des mdiateurs du Barreau)
Vous publiez des articlesde trs grande qualit
dans la presse juridique spcialise et organisez de
nombreuses manifestations et colloques en lien avec
votre spcialit.
l 2004 est une anne charnire. La loi Perben II
instaure le plaider coupable et constitue des ples de
grande criminalit, la plante Vnus passe devant le
disque solaire, et le 1er mars2004, Vous tes installe
en qualit de vice-Procureur prs le Tribunal de
Grande Instance de Senlis.
Ne voyez aucun lien entre ces vnements. Pure
civiliste, vous vous confrontez aux rixes des bandes de
jeunes de Creil et dcouvrez une ralit trs loigne
de votre activit antrieure. Mais riche de votre
exprience, vous faites bnficier le jeune Parquet
de Senlis dune vision aigu de lorganisation des
services et de lamlioration des procdures. A ce
titre, vous tes charge dune mission de coordination
des services tant au sein du Parquet que vis--vis
des partenaires extrieurs, dans le cadre de la lutte
contre lconomie souterraine.
lEn septembre 2006, Vous rejoignez le Tribunal de
Grande Instance de Nanterre en qualit de VicePrsidente o vous tes affecte la 9meChambre
qui traite du contentieux de lexpropriation et
de lexcution. A ce poste, vous tes sur des terres
moins hostiles. Vous avez a su faire face un
contentieux trs lourd, grce vos qualits qui vous
ont prdispose pour assumer des responsabilits
largies.
lEn 2008, vous tes affecte au Tribunal de Grande
Instance de Paris la prsidence de la 1resection
de la 6me Chambre qui traite du contentieux de la
construction, que vous rorganisez en mettant en
place des modles de dcisions et en rdigeant des
fiches techniques trs apprcies par les Magistrats
de la Chambre.

Photo Jean-Ren Tancrde - Tlphone: 01.42.60.36.35

Chantal Arens et Martine Boittelle-Coussau

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Photo Jean-Ren Tancrde - Tlphone: 01.42.60.36.35

Paris, 26 mars 2015

Martine Boittelle-Coussau
l En septembre 2012, vous prsidez la 3mesection
de la 9me Chambre spcialement cre pour faire
face laugmentation du contentieux bancaire,
boursier et fiscal. Cest un retour aux sources. Vous
y tes particulirement charge des dossiers de prts
toxiques concernant des collectivits locales. A ce
poste, votre longue pratique de ce contentieux trs
technique, vous valent la reconnaissance et les loges
de la communaut judiciaire dans son ensemble.
Vous avez su remarquablement vous adapter
aux changements daffectation que commandait
lintrt du service. Vous avez exercez vos fonctions,
quelle quen soit la complexit technique, avec
une russite exemplaire grce lampleur de vos
connaissances, la rigueur de votre raisonnement et
votre puissance de travail. Votre intgration a t une
russite exemplaire et vous avez enrichi le corps de la
Magistrature. Que vous en soyez vivement remercie.
lServi par une riche personnalit, dune trs grande
comptence et dune semblable exigence, vous
ne pouviez rejoindre que la dlicate fonction de
mdiateur, activit davenir en plein essor.
Pour ce parcours riche, vous mritez une nomination
au grade de chevalier dans lordre national de
la lgion dhonneur, pleinement justifie. Cette
distinction consacre la reconnaissance de votre
valeur exemplaire et dune longue carrire au service
du droit et de lintrt gnral.

La volont de Martine Boittelle-Coussau, femme


dexception, reflte de nobles qualits intrinsques
et une exprience professionnelle dune grande
richesse.
Fidle et courageuse, lexigence dabsolu de cette
brillante juriste na pour rivale que sa constante
recherche de la perfection.
Distingue et lgante, lesprit vif et combatif de
cette avocate devenue magistrate ainsi que ses
valeurs morales ont toujours t le moteur dune
incontestable russite.
Nous prsentons nos amicales et chaleureuses
flicitations celle dont la carrire contribue au
prestige de la France.
Jean-Ren Tancrde
2015-182

Les Annonces de la Seine - Jeudi 9 avril 2015 - numro 13

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