Kadath Chroniques Des Civilisations Disparues - 081
Kadath Chroniques Des Civilisations Disparues - 081
Kadath Chroniques Des Civilisations Disparues - 081
AVEC LA COLLABORATION DE :
Au
sommaire
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50
55
la
De
recherche
kadath
lide dune influence atlantique (ou atlante si lon prfre) lorigine des premires
dynasties. Mais lorsquon a pass plus de vingt ans dans le giron de KADATH, on ne peut que
se mfier des ides trop sduisantes. Ainsi, il nest peut-tre pas ncessaire dopposer, comme
on a un peu trop tendance le faire, lgyptologie et les dcouvertes gologiques de Schoch.
Parce quenfin, les habitants nolithiques de la valle du Nil ont trs bien pu sculpter, voire
simplement retoucher un bloc rocheux dont la forme naturelle voquait dj un lion couch
figure humaine. Chphren naurait fait que rcuprer le monument (ce qui fut, rappelons-le,
une pratique courante durant toute lhistoire de lEgypte pharaonique). Cette hypothse a
dailleurs t avance voici quelques annes par un groupe darchologues gyptiens. Cela
tant dit, il ne faudrait pas non plus banaliser exagrment la question. En effet, la conception
dun tel monument ne correspond pas du tout ce que lon sait des populations nolithiques
de la rgion.
Dans ce contexte, larticle qui constitue la partie centrale de ce numro est certainement le
bienvenu. Les arguments de son auteur, le professeur Schoch gologue, membre de la division Science and Mathematics du College of Basic Studies luniversit de Boston ne vont
certes pas clore dfinitivement la question de lge du Sphinx. Mais au moins peut-on dire que
nous avons l une tude dune valeur scientifique incontestable, dont les conclusions ne pourront en aucun cas tre ngliges. Attention donc, mesdames et messieurs les sceptiques :
ce que vous allez lire nest ni du Barbarin, ni du Slosman. A linverse, que les enthousiastes
restent prudents : ltude gologique de Robert Schoch nest pas le seul lment du dossier.
Comme je le rappelais plus haut, lgyptologie a aussi son mot dire dans cette affaire, et des
points de vue diffrents ne sont pas ncessairement des points de vue opposs. Nous naurons
en tout cas pas lambition de conclure ici, dans un problme aussi complexe. Le but de ce
numro spcial nest dailleurs pas l. Comme dans les spciaux prcdents (voyez par
exemple les nos 68 et 72), il sagit de prsenter au lecteur un maximum dlments du dossier.
Ce nest dj pas si mal lorsquon sait que la version franaise de larticle du professeur
Schoch constitue une premire mondiale... et une exclusivit KADATH.
JACQUES GOSSART
LE
PASSE
PRESENT
Mille fois plus photographi que la plus hollywoodienne des stars, le Sphinx de Gizeh est un
des monuments les plus connus au monde. On
en parlait dj dans lAntiquit (et cela en dpit
du silence dHrodote). Aujourdhui, il suscite
un intrt considrable auprs des touristes en
autocar et bermuda, et aussi dans le monde
artistique : les producteurs de cinma nhsitent
pas lengager au mme titre que Ramss ou
Cloptre (septime du nom), et les auteurs de
bande dessine lui font jouer un petit rle aux
cts de leurs hros (tout le monde sait maintenant que cest Oblix qui cassa le nez de la statue en escaladant son divin profil). Les gyptologues par contre sont peu nombreux stre
vraiment intresss au Sphinx. Bien sr, les
manuels dgyptologie ne peuvent faire autrement que de le mentionner, mais cest la plupart du temps pour en donner htivement les
caractristiques principales, sans plus. Ainsi
Vandier lui consacre-t-il en tout et pour tout
deux pages y compris la photo dans son
Manuel darchologie gyptienne14. Cest peu
en comparaison du temple funraire de Chphren par exemple, qui occupe dix pages. Cest
encore beaucoup par rapport dautres auteurs,
comme Breasted2 (12 lignes dans un ouvrage de
630 pages), Moret9 (une allusion avec une note
en bas de page, propos du songe de Thoutmosis IV dont nous reparlerons, au milieu dun
livre de 570 pages), ou plus rcemment Grimal5,
avec 10 lignes dexplications, lhistoire du
songe et quelques allusions, pour un ouvrage de
590 pages. On sattendrait presque lire, dans
lune ou lautre histoire dEgypte , une petite
phrase du genre : Le Sphinx, connais pas ! .
Mais que le lecteur se rassure : il y a quand
mme beaucoup lire et dire propos de la
statue de Gizeh.
Vues du Sphinx depuis le nord (photo de lauteur) et le nord-ouest (photo Institut Ramss). Devant ses pattes,
on peut voir le temple du Sphinx et sa droite, le temple de la Valle (de Chphren).
Nentrons pas dj dans le dtail de la construction, qui sera dvelopp largement dans notre
dossier. Disons simplement, pour fixer les ides,
que le Sphinx a t sculpt dans un affleurement
rocheux du plateau, laisse de carrire probablement puisque les blocs de calcaire de Chops (
lexception du revtement) furent extraits de cet
endroit. Situ la base du plateau de Gizeh,
lextrmit de la chausse de Chphren, et face
aux temples dits du Sphinx et de la Valle , le Sphinx regarde vers la valle du Nil, et
donc vers lorient. Ses dimensions principales
sont (telles que mentionnes par M.-C. Touchard13) : longueur du corps : 57m ; longueur
totale (corps et pattes) : 73m50 ; hauteur : 20m ;
plus grande largeur de la face : 4m15.
Je lai dit plus haut, nous ne savons pratiquement rien de la destination exacte du Sphinx
durant lAncien Empire. Tout ce que nous pouvons dire, cest quil faisait partie du complexe
religieux du plateau de Gizeh, lequel fut fort
probablement utilis jusqu la fin de la Vlme
dynastie et dlaiss durant la Premire Priode
Intermdiaire. Les choses sont beaucoup moins
claires pour les deux priodes suivantes :
Moyen Empire et Deuxime Priode Intermdiaire. On sait seulement que les cimetires furent abandonns et quil ny eut pas de nouvelles constructions. Au Nouvel Empire par contre,
tout change. Pour la premire fois, le Sphinx est
mentionn dans des textes, tout au dbut de la
XVIIIme dynastie, sous Amnophis Ier. Cest
cette poque que commence lhistoire pisodes du dsensablage du monument. Chaque fois,
lopration a t consigne sur une stle.
Sautons par-dessus les sicles. Rien de particulier nest signaler jusqu laube du XIXme
sicle, sinon ce quon raconte propos des Mamlouks, qui samusrent tirer au canon sur le
Sphinx et le dfigurrent. Mais cette thorie est
conteste. En 1798, Bonaparte dbarque en
Egypte et les savants de son expdition tudient
de prs un Sphinx ensabl jusquau cou. En
1817, Caviglia entreprend les premires fouilles
et met au jour, outre la stle de Thoutmosis IV,
des fragments de la barbe du Sphinx. Vyse
passe ensuite par l et, comme pour Chops,
fouille un peu la dynamite. Enfin, Mariette en
1858 et Maspero en 1885 dsensableront le
monument jusquau sol rocheux. Mais en fait,
les premires recherches srieuses datent des
annes 1920 et 30, avec les fouilles dEmile
Baraize et de Selim Hassan. Parmi les travaux
(2) Ou Thoutms, pour utiliser le nom gyptien correct. Le nom de Thoutmosis, plus communment
utilis, en est la transcription grcise, tout comme
Amnophis lest pour Amenhotep.
les plus rcents, il faut encore citer les recherches entreprises entre 1979 et 1983 par lAmerican Research Center in Egypt. Cette tude
archologique et goarchologique, baptise
Sphinx Project , tait dirige par James P.
Allen et Mark Lehner. Grce des techniques
de photogrammtrie, elle a permis de raliser
un modle informatique de ltat actuel du
Sphinx et de son tat hypothtique lpoque
de sa splendeur.
Le Sphinx, hier et aujourdhui.
Dans un article publi en 19926, Lehner constate que la tte et le corps du Sphinx, pris sparment, sont bien proportionns. Il nen est plus
de mme lorsquon les compare lun lautre :
leurs dimensions relatives sont trs diffrentes
de celles des sphinx classiques de la XVIIIme
dynastie, la tte du Sphinx de Gizeh tant proportionnellement plus petite. Quant son corps,
il est moins massif, plus long, et il en est de
mme pour les pattes. On a pens quil pouvait
sagir dun prototype mais, faute de connatre
les proportions du sphinx de Didoufri, il
nest pas possible de savancer davantage.
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Il suffit de jeter un coup dil sur lune ou lautre des photos que nous publions dans ce numro pour constater ltat de dlabrement du
Sphinx. Nous avons vu que, ds lpoque pharaonique, des problmes dentretien du monument se posrent aux Egyptiens. En particulier,
il fallut le dsensabler rgulirement. Cela na
rien dtonnant : le Sphinx se trouve dans une
cuvette et il est naturel que celle-ci se remplisse
de sable, ne laissant plus voir du monument que
les parties situes au-dessus du bord de la
cuvette : la tte et le cou. Ces derniers sont alors
exposs lrosion olienne, dont les ravages se
manifestent surtout au niveau du cou, qui est la
partie la plus mince et donc la plus fragile, et
qui se trouve juste au-dessus du sol, l o les
vents sont les plus actifs. Des tentatives ont t
faites pour protger le Sphinx : rection dun
mur par Baraize, consolidation du cou avec du
ciment. A la longue, ces mesures se sont rvles inefficaces. Le problme se complique
encore du fait de la prsence dune nappe phratique sous le monument : ce dernier est rong
peu peu par leau riche en sels qui sinfiltre
dans le soubassement. Enfin, et pour complter
ce sombre tableau, des secousses dues aux explosions des carrires de la rgion provoquent
des fissures dans la statue3. Bien sr, les experts
se sont penchs sur ces problmes qui ne font
que samplifier, mais aucune solution dfinitive
et certaine na pu encore tre trouve11.
Et la Tradition ?
Pour les chercheurs dits parallles, le Sphinx
constitue videmment un morceau de choix. Ce
nest certainement pas notre propos de passer en
revue une littrature dont le moins quon puisse
en dire est quelle est abondante et de qualit
trs variable. Mais il me semble opportun
dvoquer les travaux de certains de ces chercheurs, et ce pour deux raisons. La premire est
que le sujet est abord plus loin dans notre dossier. La deuxime est la consquence logique du
souci denvisager le problme sous tous les angles possibles. Il ny a aucune raison de ngliger
un quelconque aspect de la recherche lorsquon
aborde ltude de ce que nous appelons communment les civilisations disparues. Il est cependant ncessaire de bien prciser chaque instant
dans quel domaine on volue. En ce qui
concerne plus particulirement le Sphinx, il sagirait, selon la tradition , de luvre dinitis
atlantes, qui auraient fait riger le monument
juste avant le dluge qui devait rayer leur pays
de la carte. Le Sphinx serait le tmoin et le dpositaire de leur science. On peut videmment
se poser des questions propos de cette
tradition . Elle est gnralement invoque par
11
La salle piliers du temple de la Valle, au mur revtu de granit jusqu mi-hauteur, et la chausse
de Chphren (ci-dessous). A droite, les ruines du temple du Sphinx lavant-plan.
Rfrences bibliographiques.
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Pas si sr.
Comme nous le disions au dbut de cet article,
il y avait finalement pas mal de choses dire
propos du Sphinx. Encore nous sommes-nous
borns ici aux notions indispensables une
bonne comprhension du site et de ses problmes. A la lecture de ce qui prcde, on pourrait
toutefois conclure que le monument nest en fin
de compte pas si mystrieux que cela, surtout si
on le compare ses voisines les pyramides : on
sait qui la fait construire, on sait aussi comment et quand il a t sculpt, et ce quil reprsente. On sait... Est-ce si sr ? Cest peut-tre le
moment de se rappeler ce qucrivait Maspero7
voici plus dun sicle : ... un roi demeur inconnu, mais quil faut peut-tre reporter jusquaux temps antrieurs Mna (3), avait fait
tailler dans le roc un Sphinx norme, symbole
dHarmakhis, le soleil levant. Nest-ce pas l
ce quaffirme la Tradition ?
JACQUES GOSSART
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(3) Mna ou Mns est gnralement identifi Narmer ou Aha, respectivement premier et deuxime
pharaons de la Ire dynastie ; moins quil ne sagisse dans les trois cas du mme personnage...
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REACTIVATION
ARCHEOLOGIQUE
La plupart des gyptologues attribuent la ralisation du Sphinx Chphren, pharaon de lAncien Empire vers
2500 avant J.-C. En me fondant sur un ensemble de caractres essentiellement gologiques, jai mis lhypothse que le monument que nous connaissons aujourdhui comme tant le Grand Sphinx a t construit par
tapes (peut-tre mme ntait-ce pas un sphinx lorigine). Il est possible que le corps de ce qui est devenu le
Sphinx ait t sculpt entre -7000 et -5000. Par la suite, il a t retravaill, restaur, rnov, plusieurs fois
au cours des millnaires, y compris probablement pendant le rgne de Chphren. La croupe de lanimal notamment fut taille beaucoup plus tard que lensemble du corps, et la tte a probablement t remodele. Dans les
pages qui suivent, jexplique comment je suis arriv envisager cette hypothse. Je discuterai des diverses
preuves qui la confirment, ainsi que des diffrentes critiques dont elle a fait lobjet.
14
Vues ariennes du plateau de Gizeh et de ses pyramides. Le Sphinx et ses temples ne sont pas visibles
sur la photo daplomb mais sont situer prs du bord droit (voir le plan), tandis que, sur la photo cidessous prise depuis le nord, on peut les deviner gauche de la pyramide de Chops, lextrmit de
la chausse daccs de Chphren.
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*
*
On peut regrouper les principales preuves gologiques attestant de lge du Sphinx en quatre
grandes catgories :
les formes drosion ; 2) la construction en
deux temps du Sphinx et des temples de la Valle et du Sphinx ; 3) les campagnes de restauration du corps du Sphinx effectues dans le pass ; 4) les tudes sismiques du site du Sphinx.
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Sur le Sphinx ainsi que sur dautres monuments, on trouve des incrustations qui recouvrent de nombreuses traces drosion macroscopiques dues au vent et leau. On pense quil
sagit de minraux (comme le sel gemme), dissous et recristalliss une poque relativement
rcente au cours des deux derniers sicles
et qui, par la suite, ont caill et dtrior la
roche. I1 a t suggr que ce phnomne pouvait sexpliquer par la remonte, dans le Sphinx
et les roches qui lentourent, dune humidit
souterraine (cf. Gauri et Holdren). En plus de
ces remontes dhumidit et peut-tre en mme
temps, une rosion comparable et trs active se
dveloppe aujourdhui sur la roche o vient se
condenser lhumidit atmosphrique. Comme le
dcrivent Gauri, Chowdhury, Kulshreshtha et
Punuru, cause de la fracheur de la nuit,
lhumidit se condense en gouttelettes deau et
produit des solutions concentres en sels ; ce
processus est favoris par le caractre hygroscopique du sel gemme. La solution sale pntre dans les pores par capillarit. Au lever du
soleil, quand leau commence svaporer, les
cristaux de sel se forment en exerant une pression de cristallisation. Le matin, on entend souvent le bruit des roches qui clatent, rsultat des
pressions produites sous la surface. Daprs
Gauri, Holdren et Vaughan, la dtrioration du
Sphinx rsulterait en grande partie du dplacement des sels sous laction de leau contenue
dans latmosphre. Ces auteurs affirment : Il
semble que lensevelissement du Sphinx pendant des sicles sous le sable du dsert ait eu
pour rsultat le transport des sels depuis les
profondeurs de la roche vers la surface. Nous
avons dduit ce phnomne dobservations faites en tablissant un relev gologique du
Sphinx (Gauri, 1984) aprs quon et retir le
sable qui stait entass rcemment contre les
roches dlimitant le foss qui lentoure. Bien
que le sable paraisse sec en surface, il tait
compltement dtremp quelques pouces de
profondeur. Aussi, la roche de soubassement
tait-elle imbibe deau. Cette eau provient de
latmosphre et non de sous la surface, parce
que la nappe aquifre se trouve plusieurs mtres au-dessous de la surface en question. Pendant le long ensevelissement du Sphinx, la roche a d shumidifier jusqu une grande profondeur et, comme elle a sch ds quelle a t
expose au soleil, les sels ont d se concentrer
dans les couches de surface. Comme nous le
verrons plus loin, lrosion la plus importante
sest produite sur le Sphinx avant -1400. Par
endroits, les parois du foss font apparatre une
rosion profonde de plus dun mtre, et ailleurs
peut-tre de plus de deux mtres (cf. par exem-
ple la coupe de Gauri, 1984, p. 32). Il est difficile dimaginer que le mcanisme de dplacement des sels dcrit ci-avant, puisse tre lui
seul responsable de ces profondes traces drosion entre -2500, poque laquelle Chphren
est suppos avoir fait construire le Sphinx,
et -1400. Il est extrmement difficile de concilier le processus propos par ces auteurs et lobservation de la morphologie des roches de surface, compte tenu des points suivants :
Comme nous le verrons plus loin, il se peut
que le foss du Sphinx ait t enseveli sous le
sable pendant au moins la moiti de la priode
allant de 2500 1400 avant J.-C.
Les formes drosion visibles sur le corps du
Sphinx et les parois de lenceinte prsentent des
caractres nettement lis laction de la pluie
(cf. El Aref et Refai).
Comme nous lavons dj remarqu, les
tombes de lAncien Empire et les autres monuments du plateau de Gizeh qui furent taills
dans la mme squence de la formation Mokattam, ne prsentent pas les mmes traces daltration ni le mme degr drosion que le corps
du Sphinx et les parois de lenceinte. Pourtant,
si le processus de migration saline propos par
Gauri et ses collaborateurs tait depuis -2500 le
seul agent responsable des traces drosion visibles, ce devrait tre le cas.
A lintrieur de plusieurs tombes et chambres
tailles dans le soubassement du plateau de Gizeh, on trouve des altrations dues la dissolution et la recristallisation de calcite et
dautres minraux. Cela peut se produire selon
une squence journalire, car leau se condense
sur la surface frache de ces cavits faites de
main dhomme, pour svaporer de nouveau
quand la temprature remonte ; cest ainsi que
la surface de la roche et ventuellement les
sculptures quelle prsente prennent presque
lapparence dune cire lgrement fondue, parfois couverte dune trs jolie couche de cristaux. Cest la forme drosion la moins prsente
sur le plateau de Gizeh. On ne la trouve que
dans un petit nombre de tombes et de constructions ressemblant des grottes artificielles,
comme celles qui se trouvent au nord du
Sphinx, sur le bord est du plateau de Gizeh.
Une analyse plus fine.
Certaines roches portent les traces dun des
quatre modes daltration dcrits ici mais sont
recouvertes par celles dun autre, si bien quil
est quelquefois difficile de faire la part des choses. Mais dans lensemble, les traces sont nettes
et distinctes les unes des autres. La plus ancienne forme drosion identifie sur le plateau
19
20
Mastabas de briques crues des Ire et IIme dynasties sur le plateau de Saqqarah. On ny retrouve pas les traces
drosion pluviale telles quelles apparaissent sur le corps et les murailles de lenclos du Sphinx.
tance pour les diffrentes couches de cette partie-l : ils vont de 100 (grande rsistance) pour
les plus hautes, juste en-dessous du cou, 11
pour les plus basses. Daprs leurs calculs, la
tendance gnrale est laccroissement de ces
indices mesure que lon monte. Ainsi leur
couche 4i, situe peu prs mi-hauteur du
corps du Sphinx, a un indice de rsistance de 75
(rsum de cette tude dans Gauri et coll.,
1988). Selon ceux-ci, le facteur le plus dterminant dans ltude de la rsistance des diffrentes couches est la distribution de la taille relative des pores prsents : ils calculent donc leurs
indices de rsistance en fonction du volume
relatif des pores dans les couches successives.
En rsum, une roche sera dautant plus rsistante que le volume de grands pores en sera
important. Gauri explique que linfluence des
interconnexions entre grands et petits pores sur
la rsistance peut aussi tre visualise qualitativement en voquant la faon dont leau scoule travers la roche. De grands pores se
remplissent aisment avec le mouvement de
masse de leau. Mais quand, pour entrer dans la
roche, leau doit emprunter des passages troits,
ces rtrcissements influent sur le remplissage
des grands pores. Les petits capillaires troits
permettront le remplissage complet des pores,
grands et petits. Mais sil y a beaucoup de
grands pores et si les petits capillaires sont un
peu plus grands, il peut rester des espaces vides
deau dans la roche. Quand les cristaux commencent grossir dans une solution, la pression
qui en rsulte sexercera sur les parois des pores compltement remplis ; cette pression sera
moindre dans lespace vide des pores partiellement pleins. Donc, un grand volume de grands
pores alli un petit volume de capillaires
troits rendront la roche plus rsistante.
Quest-ce qui dtermine la microporosit dune
roche ? Dabord la faon dont la roche sest
constitue au cours de la sdimentation, ensuite
la diagense qui modifie les textures originelles, et enfin le lessivage de la roche mre.
Comme le soulignent Gauri et ses collgues, les
calcaires qui composent le noyau du corps du
Sphinx ne sont pas uniformes. Ces chercheurs
classent la moiti infrieure de la partie II
(couches 1 3) dans les biomicrites clairsemes, et la moiti suprieure (couches 4 7)
dans les biomicrites tasses. Il semble vident
que les biomicrites tasses aient un volume global de grands pores plus lev, et donc quelles
soient caractrises par des indices de rsistance plus levs que les biomicrites clairsemes. Prenant ceci en compte, les donnes de
Gauri et ses collgues montrent que plus on
approche du haut de la section dans les biomicrites tasses, plus les facteurs de rsistance
sont levs (couches 4 7). Pour expliquer
cette tendance, je suggrerais que les eaux de
pluie ont infiltr la roche mre, et quen la lessivant elles ont ouvert ses pores et accru sa rsistance. Quand il pleuvait sur le plateau en
gnral et sur le Sphinx (ou les roches qui allaient le devenir) en particulier, leau pntrait
dans les roches et sinfiltrait de haut en bas, ce
qui explique la distribution actuelle du volume
des pores de ces roches. Il est intressant de
noter que sur les parois du foss, les couches
auxquelles Gauri et ses collgues attribuent les
indices de rsistance les plus levs ne sont pas,
comme on aurait pu sy attendre, celles qui prsentent les profils les moins rods et les moins
enfoncs (en supposant que les parois aient t,
lorigine, verticales ou peu prs). Par exemple, en utilisant les propres donnes de Gauri
(1984, p. 32, fig. 3c) dans une coupe est-ouest
de larrire du Sphinx et de la paroi du foss, on
constate que les couches li et 2i, qui ont un indice de rsistance peu lev (11), sont trs en
retrait et minent les lments qui les recouvrent,
lesquels sont, eux, dune rsistance suprieure
(couches lii et 2ii). Cependant, dans la mme
section, la couche 2ii (indice de rsistance 76)
est beaucoup plus en recul que la couche lii
(indice de rsistance 56). Il en va de mme respectivement pour les couches 3ii (indice 76) par
rapport 3i(indice 42), ou 4i et 4ii (indices 75
et 86) par rapport 3ii. En gnral, limportance du recul dune couche nest pas tant fonction de son indice de rsistance actuel que de sa
position gomtrique en surface. Il serait logique que les prcipitations, en tombant, rodent
de prfrence les couches suprieures et les
fassent senfoncer une allure plus rapide que
les couches infrieures. Encore une fois, cette
analyse montre que le Sphinx et les parois de
son foss ont t exposs lrosion pluviale.
Il existe quelques tudes antrieures de lrosion du plateau de Gizeh. Emery en 1960, et
Said et Martin en 1964, ont brivement parl de
lrosion des pyramides, mais leurs travaux ne
sont pas directement utilisables dans notre discussion. Les travaux dEl Aref et Refai de 1987
sont plus en rapport avec notre sujet : ces chercheurs ont fait une tude macroscopique complte des processus et des caractristiques du
palokarst du plateau, centre en particulier sur
le site du Sphinx. Ils ont mentionn plusieurs
caractristiques palokarstiques vraisemblablement dues des priodes de pluies saisonnires.
Ils montrent et analysent les trous, les dpressions et les cassures causs par les dsagrga-
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tombe importune. Cette faille traverse verticalement tout lintrieur du corps (...) puis elle apparat sur la chausse, sur le sol du sanctuaire ct
sud, et de nouveau le long du ct nord o elle
souvre jusqu une profondeur de 4 5 mtres
sous le sol nivel. Comment les artisans de la
IVme dynastie sy sont-ils pris pour intgrer
cette faille bante dans le plan de la statue ? Ce
problme ainsi que dautres nous ont amen
considrer que le niveau de maonnerie le plus
ancien sappuyant contre le noyau du corps du
Sphinx, une range donc de quelques-uns des
plus grands blocs rapports, pouvait dater de
lAncien Empire. A cette poque, on aurait termin le corps en ajoutant de grands blocs de
calcaire maonns avec du mortier. Cest vraisemblable au moins pour les parties tailles
dans la couche 2 [partie II]. La photo des archives Lacau n CI 35 [qui fait partie de la srie
recueillie par Pierre Lacau pendant les travaux
de dblaiement du Sphinx entre 1925 et 1936]
prsente un gros plan de lorteil de la patte postrieure nord. Une seule couche de petite maonnerie (tardive ?) a t te sur la moiti de la
hauteur de lorteil pour trouver la roche de soubassement dorigine (depuis, elle a t recouverte). Longle ou la griffe est nettement en relief sur la surface de la roche mre ; plus tard,
on lui a fait correspondre la maonnerie rapporte sur la partie infrieure. Ceci semble indiquer
que la patte est taille dans la roche plus dure de
la couche 3 [partie I ou Roseteau] qui, ici, traverse la partie infrieure du corps. Dun autre
ct, la photo CI 31 des mmes archives Lacau
montre la patte postrieure sud pendant quon la
sort du sable et des dblais. Il semble quelle ait
t entirement constitue de grands blocs de
calcaire retrouvs bouls dans le sable et les
dcombres. Elle est situe peu prs lendroit
o la roche dure de la couche 3 [partie I] disparat en sabaissant vers le sud.
Limage de lorigine du Sphinx qui se dgage
maintenant est celle dune uvre interrompue
diffrentes tapes. Au moment o les travaux
furent abandonns, lextraction avait donn
forme la plus grande partie du sanctuaire et du
corps du Sphinx. Les blocs dgags taient emports directement lest, sur la terrasse infrieure, pour la construction du temple du Sphinx.
A lintrieur [soulign par Lehner] du temple, les
travaux de finition furent mens bien, le sol fut
recouvert dalbtre, et les parements de granite
furent poss. Dans le mme temps, on continuait
le plus ancien, celui qui aurait t effectu rapidement aprs que le noyau ait t taill, et qui
donc aurait protg le profil de la roche mre.
Mais que ce soit sur la surface ou sur le profil des
blocs du noyau [ici, Lehner fait rfrence ses
illustrations], il ny a aucune indication observable de parties dun profil travaill, ou de traces de
ce travail. Au contraire, le profil du noyau semble tre dans tous les cas celui que laisse une
rosion svre, les bandes jaunes plus tendres et
les strates intermdiaires plus dures formant des
cylindres successifs et des ondulations [cest-dire ce qui est ici interprt comme un profil typique de lrosion pluviale]. Tout ceci semblerait
indiquer que le noyau du Sphinx tait dj gravement rod quand on a ajout les plus anciens
niveaux de grands blocs de maonnerie [de style
Ancien Empire ?]. Cette ide est confirme par
des indices trouvs vers larrire de la statue, sur
la partie suprieure du flanc postrieur nord
[Lehner se rfre ses illustrations] et sur la
croupe o des morceaux du noyau, gros comme
des galets, ont t arrts dans leur chute par les
gros blocs du niveau le plus ancien. La plus remarquable de ces traces se trouve sur le large
rebord de maonnerie dans la partie suprieure
de la croupe. Alors qu premire vue il semble
que la croupe ait t taille dans de profondes
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Les analyses prliminaires des donnes sismiques collectes en avril 1991 contribuent nous
faire progresser dans notre recherche de lge
de construction du Sphinx. Les lignes sismiques
releves devant le Sphinx et le long de chacun
de ses cts (est : ligne S4, nord : ligne S1, et
sud : ligne S2) indiquent que, sous la surface, le
calcaire est rod jusqu 1m80 2m50 de profondeur. Nanmoins, le long de lchine (ct
ouest : ligne S3), le mme calcaire na t rod
que jusqu 1m20 de profondeur peu prs.
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Les lignes sismiques autour du Sphinx montrent une propagation analogue du son travers le calcaire
(cart entre les courbes), sauf en S3 le long de lchine (mesures indiques en pieds).
(plus elle est profonde, plus elle progresse lentement puisquelle est protge par les matriaux des couches suprieures), la possibilit
demeure que la sculpture initiale du Sphinx
remonte plus de 9000 ans !
En plus des diffrences inattendues dans lrosion autour du corps du Sphinx, notre travail
sismique a rvl plusieurs autres particularits
intressantes sous la surface. Par exemple, il est
clair quil existe une paire de cavits ou de vides sous celle-ci, une de chaque ct du
Sphinx, et peut-tre aussi un vide ou une excavation antrieure devant le Sphinx, entre ses
pattes (Dobecki). Les courbes sismiques indiquent que le Sphinx et le temple du Sphinx se
trouvent sur une falaise escarpe (aujourdhui
ensable, ligne sismique S10), au-del de laquelle la surface de la roche de soubassement
descend suivant des structures plus ou moins
dfinies qui peuvent tre naturelles ou de facture humaine. En tout, nous avons tabli dixneuf courbes sismiques, dix-sept pour la rfraction, deux pour la rfraction et la rflexion.
*
UN EMPLACEMENT PRMDIT
Un groupe de scientifiques de luniversit de
Waseda, Tokyo, arrive aux mmes conclusions
que nous en ce qui concerne lge du Sphinx,
cest--dire lantriorit du Sphinx par rapport
Chphren. Ce qui est intressant, cest que
leurs travaux sont tout fait indpendants des
ntres et que leurs critres sont diffrents. Nakagawa (dans Yoshimura, Tonouchi et Nakagawa)
rsume ainsi ses ides : Le Sphinx, symbole
dun dieu protecteur, a t considr comme une
structure allant de pair avec la pyramide de Chphren. Pourtant, cette faon de voir nexplique ni
pourquoi il ny a quun seul Sphinx, ni pourquoi
la chausse et laxe central du Sphinx se croisent
dune aussi curieuse faon. Pour lexpliquer,
nous sommes arrivs lide que le site a t
organis autour du Sphinx. Pour une raison ou
lautre, on construisit le Sphinx avant la pyramide de Chops [pharaon de lAncien Empire
qui rgna avant Chphren]. Limplantation de la
pyramide de Chops fut dtermine en fonction
du futur arrangement des sries de pyramides
autour du Sphinx. Laxe est-ouest qui symbolise
la voie du dieu soleil, et laxe qui relie le coin
nord-ouest au coin sud-est de la pyramide de
Chops, se coupent en un point suppos avoir
une signification importante. Si on prolonge la
ligne qui va de langle nord-ouest langle sud-
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Les reconstitutions du Sphinx par Mark Lehner et James P. Allen laide de limagerie
informatique (voir aussi p. 10).
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crit que Mark Lehner, de luniversit de Chicago (cf. Lehner 1992), ne discute pas les dcouvertes de Schoch, mais seulement ses interprtations . Daprs le Boston Globe (du 23
octobre 1991, p. 8), Lanny Bell, elle aussi de
luniversit de Chicago, concde que Schoch
propose une nouvelle approche de la question . The Independent (Londres, 14 octobre
1991, p. 17) note que de nombreux gyptologues, y compris le professeur John Baines de
lOriental Institute dOxford, sont sceptiques
(quant aux) dcouvertes, bien que personne ne
soit en mesure dexpliquer les formes drosion
constates . Kathryn Bard (cite dans Boston
University Today du 9 dcembre 1991/12 janvier 1992, p. 6) admet que les dcouvertes
gologiques de Schoch peuvent en fait tre valables, mais que ses interprtations archologiques sont du domaine de la pure spculation .
Je dois maintenant commenter quelques-unes
des objections portes contre les preuves et les
donnes empiriques.
Farouk El-Baz.
Le professeur Farouk El-Baz (directeur du Center for Remote Sensing de luniversit de Boston) a dclar (citation releve dans Boston University Today, 11-17 novembre 1991, p. 7) :
En ce qui concerne lrosion, les donnes du
professeur Schoch ne sont en aucun cas fondes
sur des observations scientifiques. On trouve les
indices dune rosion naturelle (de la roche dans
laquelle on sculpta le Sphinx) qui na rien voir
avec une prsence humaine antrieure et qui
nest pas faonne de main dhomme. Nous
voyons cela dans tous les dserts du monde et
les structures qui en rsultent sappellent des
yardangs (...) Les tests sismiques confirment
indiscutablement ce que javance : la partie suprieure de la roche dans laquelle le Sphinx est
sculpt sest trouve expose antrieurement. Il
est clair, daprs les caractristiques de sa surface, que le segment suprieur a t expos
avant et que donc il prsente plus drosion.
El-Baz a depuis longtemps dcrt que le Sphinx
nest rien dautre quun yardang une forme
drosion naturelle arodynamiquement stable,
essentiellement une colline forme par le vent,
qui fut peine habille par les Egyptiens de
lAncien Empire pour ressembler un sphinx.
Ainsi El-Baz croit-il que les architectes et les
sculpteurs de lAncien Empire incorporrent
dans leur statue des structures caractristiques
dune rosion trs ancienne, pr-Ancien Empire
( rosion naturelle qui na rien voir avec une
prsence humaine antrieure et qui nest pas
faonne de main dhomme ), comme celles
que lon trouve sur cette colline naturelle.
En ce qui concerne le Sphinx, lhypothse dElBaz ne tient pas. Il na pas t sculpt dans une
colline naturelle ou yardang. Pour sculpter le
corps du Sphinx, les anciens Egyptiens ont d
creuser afin quil repose au centre dune dpression au-dessous du niveau gnral du plateau de Gizeh. Le foss est clairement artificiel
et fait de main dhomme. Il est bien tabli aussi
que les blocs retirs du foss ont t utiliss
pour la construction des temples du Sphinx et
de la Valle. Le corps du Sphinx ntait certainement pas une colline naturelle fortement rode avant dtre sculpte. La tte, elle, pourrait
avoir t un yardang lorigine, mais elle a
subi trop de modifications au cours des sculptures et remodelages successifs pour que nous
puissions avoir une certitude. Daprs son commentaire, il est vident quEl-Baz na pas compris o nous avons relev nos courbes sismiques. Aucune dentre elles na t releve dans
la partie suprieure de la roche dans laquelle
le Sphinx est sculpt , comme il le suggre.
Les courbes sismiques en question ont toutes
t releves sur le sol du foss, dans la partie la
plus basse, autour de la base du Sphinx. Dun
ct les courbes sismiques ne confirment absolument pas lhypothse dEl-Baz ; de lautre,
ses propres observations pertinentes sur les
anomalies des trs anciens traits drosion
caractristiques que prsente le corps du Sphinx
corroborent mon hypothse : le Sphinx est antrieur, et de loin, lAncien Empire.
Le corps du Sphinx ntait pas une colline naturelle
fortement rode (yardang) : pour le sculpter, on a
dabord creus un foss sous le niveau gnral du
plateau de Gizeh.
Mark Lehner.
Mark Lehner, gyptologue de luniversit de
Chicago, a dclar (dans Newsday, New York,
25 octobre 1991, p. 19) quil existe une vidence incontournable que Chphren a construit le Sphinx, tant donn que des chantillons de roches utilises pour le Sphinx et pour
les autres monuments de Chphren proviennent
de la mme carrire (...) Nous avons des traces
doutils sur les roches (...) Schoch ne tient
compte ni du nombre de couches qui composent le Sphinx, ni de ce qui a caus leur rosion
chaque niveau. Cette quipe ne sait ni de
quand datent les roches ni do elles proviennent, ou alors elle ny prte aucune attention.
Lehner demeure tellement vague quil est extrmement difficile de commenter ses critiques. Il
ne prcise pas quelle est cette vidence incontournable qui dsigne Chphren comme le
constructeur du Sphinx, par opposition au Chphren restaurateur et reconstructeur de mon
hypothse. Je nai trouv nulle part cette vidence incontournable dans les publications
techniques de Lehner.
Des chantillons de roches utilises pour le
Sphinx et pour les autres monuments de Chphren
proviennent de la mme carrire peut sexpliquer par le fait que le Sphinx et les temples ont t
construits avec des blocs extraits du foss, comme
nous lavons dit. Je lai expliqu ailleurs dans cet
article, ceci ne prouve en rien la fausset de mon
hypothse, et je dirais mme que cela la corrobore... Nous avons des traces doutils sur les
roches . Il est difficile de savoir de quelles roches
il parle. Comme il la not lui-mme dans ses rapports techniques, il ne persiste aucune trace doutil
sur le Sphinx. La totalit du corps a t profondment rode avant que les plus anciennes campagnes de rparation ne soient menes. Mme sil en
restait, elles ne prouveraient pas obligatoirement
et sans appel que la statue date du rgne de Chphren. Son commentaire disant que Schoch ne
tient compte ni du nombre de couches qui composent le Sphinx, ni de ce qui a caus leur rosion
chaque niveau nest rien dautre quune insulte
gratuite. Lehner sait trs bien que je suis gologue
spcialis en stratigraphie, et lensemble de mon
analyse est fond sur la stratigraphie et lrosion
diffrente des couches , comme il les appelle,
du Sphinx et des roches en corrlation avec celuici sur le plateau de Gizeh... Cette quipe ne sait
ni de quand datent les roches, ni do elles proviennent. Ici encore, Lehner est trop vague pour
que le lecteur sache rellement de quoi il est question. Ceci ne peut concerner le Sphinx, qui est
sculpt dans le roc ferme sous-jacent : la question
nest donc pas de quand datent les roches, ni
do elles proviennent .
39
Frank Yurco.
Frank J. Yurco, gyptologue et chercheur associ au Field Museum of Natural History de Chicago, a dclar (dans le Chronicle of Higher
Education du 11 dcembre 1991, pp. B4-5) :
Le premier problme que pose lanalyse du
docteur Schoch concerne lrosion pluviale du
Sphinx. Ceux qui connaissent bien la rgion de
Gizeh peuvent attester que le Sphinx est fait
dun calcaire dont les caractristiques ne sont
pas uniformes : la tte est faite du bon calcaire
dur qui recouvrait autrefois le plateau (...) Le
corps, par contre, est fait dun calcaire affreusement pauvre, peine meilleur que de la marne.
Ceci explique les formes drosion diffrentes
qui apparaissent sur la tte et sur le corps. Pour
les dgts causs par leau, il suffit de se rendre
compte que le Sphinx est situ dans une dpression et non en haut du plateau. I1 a donc subi
les plus hautes crues du Nil (avant la construction du barrage dAssouan). Ceci pourrait aisment expliquer les dgts causs par leau que
Lrosion la plus forte, dorigine pluviale, se situe au niveau du haut du dos et du cou du Sphinx. Le calcaire
plus dur de la tte fut probablement remodel aux temps dynastiques.
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Au dpart de la chausse de Chphren, les vestiges du temple de la Valle, constitus de blocs du mme calcaire
de qualit mdiocre extraits du foss du Sphinx mesure que celui-ci tait sculpt. On pense que cest Chphren
lui-mme qui, vers -2500, les recouvrit dun parement en granite dAssouan. Par endroits, larrire de celui-ci
a t taill irrgulirement pour sajuster la forme, ondule par lrosion, des blocs quon voulait ainsi rnover.
Et quelques autres.
Dans des discussions ou des changes de correspondance prive, diffrents gologues ont fait
des commentaires pertinents sur mes travaux.
On ma suggr qutant donn le peu que nous
connaissons des vitesses drosion sur le plateau
de Gizeh au cours des millnaires, des fluctuations de la nappe aquifre locale ainsi que de la
dure exacte de lensevelissement du Sphinx
sous le sable, il soit peut-tre impossible darriver dater la statue (cf. Gauri, 1992). Je rpondrai que, en effet, cela rend difficile (et peut-tre
impossible) une datation du Sphinx avec prcision en fonction des vitesses drosion. Mais les
possibilits dinvestigations prcises sur le plateau de Gizeh sont telles (nous avons diffrentes
structures sculptes dans des calcaires trs semblables ou identiques situes de courtes distances lune de lautre), quon peut arriver une
conclusion sur la datation relative des structures
les unes par rapport aux autres. Cest ainsi que
je suis arriv la conclusion que le Sphinx tait
antrieur la construction des structures classiques de lAncien Empire... Un gologue a suggr que la lgre inclinaison vers le sud-est de
la couche de la formation Mokattam dans le
43
quer quen fait lrosion va trs vite aujourdhui. Vous pouvez presque littralement voir le
Sphinx se dsagrger sous vos yeux. Malheureusement, il nest pas toujours facile de savoir
jusqu quel point ces tracs de route sont rcents ; jen ai vu de certainement trs anciens.
De plus, le calcaire trouv autour du Caire (par
opposition celui du plateau) peut diffrer lgrement dans les particularits qui dterminent
la vitesse et le mode de son rosion. Pour ma
part, je prfre nettement comparer les profils
drosion observs sur des squences de calcaire identiques du plateau de Gizeh. On doit
aussi garder prsent lesprit que le corps du
Sphinx tait dj svrement rod avant les
premires campagnes de rparation, que lensemble des gyptologues ne situent pas au-del
du Nouvel Empire, vers 1400 avant J.-C. La
question nest pas de savoir si le Sphinx a pu
passer de son tat neuf un tat de dlabrement
avanc en 4500 ou 5000 ans (en admettant quil
ait t construit vers -2500) sans avoir t rpar ou restaur ou en demeurant protg par une
couche de sable pendant des milliers dannes,
Lors de ses rencontres annuelles de 1992 Chicago, lAmerican Association for the Advancement of Science organisa un dbat ayant
pour thme : Quel est lge du
Sphinx ? (prsid par Rolf M. Sinclair de la
Physics Division la National Science Foundation ; cf. les rsums de la rencontre 1992 publis par lAAAS, p. 202). Quatre intervenants
taient invits ce dbat : moi-mme et
Thomas Dobecki (Mc Bride-Ratchiff et associs, Houston) en faveur dun Sphinx antrieur
-2500, Mark Lehner (universit de Chicago), et
K. Lal Gauri (universit de Louisville, Kentucky) pour un Sphinx contemporain de Chphren.
Nous ne disposions que dune heure pour dbattre. Il tait convenu que chaque participant parlerait dix minutes, ce qui devait laisser vingt
minutes pour une discussion gnrale la fin.
Lordre de parole dtermin par lAAAS tait :
Lehner, Schoch, Dobecki et Gauri. Malheureusement, Lehner et Gauri dpassrent nettement
les dix minutes qui leur taient alloues et nous
nemes pas le temps de rellement dbattre.
Une confrence de presse dune heure, laquelle nous participions tous les quatre, suivit
immdiatement le dbat .
Dans sa prsentation, Lehner rsuma lattribution
traditionnelle du Sphinx Chphren, telle que
45
Actuellement, on peut voir que le roc de soubassement est mouill l o il est recouvert par les
amoncellements de sable. Une fois expos, le roc
a sch et le sel en solution a form des prcipits la surface et dans les pores les plus proches.
A lheure actuelle, les sels acclrent lrosion en
se dissolvant tt le matin au contact de lhumidit condense et en se recristallisant au lever du
soleil. Le problme est que, comme nous ne
connaissons ni la vitesse de lrosion dans le pass, ni le temps que le Sphinx a pass sous le sable, toute conclusion sur lge du Sphinx tire
des conditions drosion est sujette caution.
46
Presque tout ce que dit Gauri dans la citation cidessus, centre sur lrosion moderne du
Sphinx, est sans rapport avec la question.
Lrosion qui se produit actuellement sur le
Sphinx na pratiquement aucune relation avec
les anciens profils visibles sous les premires
rparations (-1400 daprs Lehner), et les traces
de lrosion actuelle nont rien voir avec la
date laquelle on la sculpt. Pour terminer, on
lui rpondra que, mme si nous ne connaissons
pas avec certitude la vitesse de lrosion dans le
pass, nous pouvons tirer quelques conclusions
quant lge du Sphinx en comparant la fois
la nature et ltendue de son rosion celles des
structures dont lge est connu. Ces structures,
sculptes dans le mme calcaire, se trouvent
proximit immdiate et ont subi les mmes
conditions climatiques et environnementales
pendant les quatre derniers millnaires et demi
(ce qui inclut alternativement lensevelissement
dans le sable et lexposition aux lments).
Lauteur devant le mur denceinte de lenclos du
Sphinx o les roches, soumises lrosion pluviale, prsentent la fois des fissures verticales
saillantes, des traces de dsagrgation et des
fronts de diffusion coups transversalement.
sorte, les diffrences dans la dissolution du calcaire sous la surface en divers points sont
mettre en rapport avec la diffrence de solubilit de la roche et les variations de niveau de la
nappe aquifre au cours des ges, et non du
temps coul depuis que le Sphinx fut taill.
Cette citation montre que Gauri na pas compris
la nature de nos travaux sismiques, et quencore
une fois son raisonnement est circulaire. Les
strates de faible densit ne sont pas ncessairement les strates cavits et elles ne sont pas
notablement plus paisses sous le Sphinx. Les
strates sinclinent vers le sud-est, mais le profil
de rfraction marquant linterface entre le calcaire rod et le calcaire sain ne suit absolument pas les couches de roche. Gauri prtend
que nos courbes de rfraction suivent simplement les plans des couches de roche dune faible densit ; en ralit, la diffrence de hauteur
de linterface haute densit/basse densit entre
larrire et lavant du Sphinx est de moins de
trois mtres (de lm 2m50). De la mme faon,
la profondeur de cette ligne horizontale nest
pas sensiblement plus importante du ct sud
que du ct nord, ce qui est encore une fois
contraire lhypothse ad hoc invoque par
Gauri pour carter nos donnes. Les courbes de
rfraction est-ouest releves au nord et au sud
du Sphinx montrent toutes deux une interface
haute densit/basse densit (roche rode/roche
saine) une profondeur uniforme denviron 2m
2m50, alors que les courbes de rfraction sudnord releves larrire du Sphinx montrent
que linterface se trouve une profondeur uniforme de lm 1m50, lrosion lgrement plus
profonde tant prdominante au nord. Notre
travail sismique indique clairement quen dpit
des objections de Gauri et de Lehner,
lrosion dans lenclos nest pas uniforme, ce
qui suggre diffrentes priodes dexposition
arienne pour diffrentes portions de lexcavation (Dobecki, rsum publi de lAAAS).
Les quatre courbes de rfraction sur les quatre
cts du Sphinx ont t releves la surface du
Roseteau de la formation Mokattam. Dans ce secteur, le Roseteau est un banc de calcaire massif
relativement uniforme (cf. Gauri, 1984). Par endroits, la roche lintrieur de lenclos qui est
moins profondment rode est lgrement plus
fragile que le roc beaucoup plus profondment
rod (comme le montrent les vitesses sismiques
lgrement plus lentes) ; en fait, ce serait linverse
si lexcavation avait t effectue en une seule
fois. Gauri ne peut affirmer que les diffrences
dans la dissolution du calcaire sous la surface en
divers points sont mettre en rapport avec la dif-
47
48
Dans le mme article du New York Times, Lehner est cit une nouvelle fois : Si le Sphinx a
t construit par une culture plus ancienne, o
sont les traces de cette civilisation ? O sont les
tessons de poterie ? A cette poque, on vivait de
chasse et de cueillette, on ndifiait pas de villes. En fait, cette affirmation que les hommes
des septime et sixime millnaires avant J.-C.,
temps o la construction du Sphinx pourrait
avoir commenc, ndifiaient pas de villes, est
fausse. Comme je lai crit dans mon article de
lAAAS, lancienne Jricho, qui date davant
-8000, comprenait des murs de pierre massifs et
dautres structures. Pour ce qui est des tessons
de poterie que Lehner croit devoir trouver autour dun ancien Sphinx, les plus anciens niveaux de Jricho appartiennent une culture
prcramique et donc manquent de tessons.
truit en plusieurs tapes spares par des priodes de temps importantes ; ce que jinterprte
en disant que le premier noyau du corps du
Sphinx a t sculpt bien avant -2500. Je ne
mattendais pas ce que les gyptologues acceptent mes analyses et mes interprtations sans
rien dire, mais je ne mattendais pas non plus
ce que mes donnes soient aussi cavalirement
rejetes comme nayant aucun rapport ,
parce quelles vont lencontre des faons de
penser habituelles de quelques gyptologues.
49
50
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Source des illustrations : KADATH-J. Gossart, p. 3-43 Archives dArt et dHistoire Paris, p. 4
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Henri Stierlin, p. 6-12 (G) Michel Audrain, p. 7 Institut dOrient (G) et Hulton Picture (D), p. 8
KADATH-J. Gossart (photos) et Mark Lehner (dessins), p. 9-10 daprs H. Ricke, p. 11 KADATHP. Ferryn, p. 12 (bas) Robert M. Schoch, p. 12 (D)-17-18 (bas)-20-23-46-50 Kodanska Ltd
Tokyo, p. 13 Aerial Survey of Egypt et KADATH-J. Gossart, p. 15 Albert Raccah, p. 18 (haut)
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Cosmos, p. 31 Photoglob (G) et Mark Lehner (D), p. 32 Marco Carpi Ceci (G), Jean-Franois
Gout (D) et Frank Domingo (bas), p. 34 David Rubinger, p. 36 Roger-Viollet, p. 37 Eliot Elisofon, p. 39 Edwin C. Krupp, p. 40.
53
POSTSCRIPTUM
LE SECRET DE LA PYRAMIDE DE
KHPHREN
(Editions du Rocher, Monaco 1992).
Jean-Franois SERS
KADATH n 70 : Le grand retour de Chops .
Dorothe KOECHLIN DE BIZEMONT,
54
*
*
HISTORIA n 17
55
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qui veut connatre le monde des Celtes : histoire et gographie, langue et criture, socit, traditions et religion, de
mme que les sources dtude et la difficult de la recherche moderne. 770 FB ou 128 FF.
Plutarque : Isis et Osiris. Pour Plutarque, les mythes religieux cachaient des vrits profondes. Tous les faits quil
relate trouvent dans des documents authentiquement gyptiens leur confirmation. Un riche trsor de renseignements quon
na pas encore puis, sur un mythe fondamental de lEgypte. 645 FB ou 108 FF.
Christian Ponsonnard : Glozel, par le petit bout de la lorgnette. Sous un il nouveau, la fois curieux et amus, tout
ce que Glozel a pu faire dire, crire, dessiner, que ce soit avec talent, mchancet ou mauvais got. 490 FB ou 82 FF.
Maria Reiche : Mystery on the desert. Le seul ouvrage de la grande spcialiste de Nazca, texte en anglais, allemand
et espagnol (92 pages, 35 photos dont 10 en couleurs). 550 FB ou 92 FF.
Jean Richer : Gographie sacre du monde grec. A partir de ltude des orientations anormales des temples
dApollon et de lexamen des plus anciennes monnaies grecques, lauteur a pu reconstituer trois roues zodiacales centres sur Delphes, Dlos et Sardes. Rdition de louvrage de 1967, enrichi de 40 pages de complments qui nont fait
que confirmer la dcouverte. 1095 FB ou 183 FF.
Simone Waisbard : Machu-Picchu, cit perdue des Incas. La vritable histoire de ce gratte-ciel de lancien Prou,
qui vit la fin du monde inca. Mais aussi un guide dtaill du site, de ses nigmes archologiques confrontes aux
points de vue des amricanistes. 630 FB ou 105 FF.