Revue Historique Du Sud-Est Européen, 04 (1927), 1
Revue Historique Du Sud-Est Européen, 04 (1927), 1
Revue Historique Du Sud-Est Européen, 04 (1927), 1
HillnitE
DU SUIPEST EUROPEEN
REVUE
PUBLICATION TRIMESTRIELLE
dirlgee par
N. IORGA
Prof
li
BUCAREST
JANVIER-DEOEMBRE 1927
www.dacoromanica.ro
.
'S.
ROUMANIE
Janvier-mars 1927.
REVUE HISTORIQUE
DU
SUD-EST EUROPEEN
(Continuation du Bulletin de l'Institut pour l'etude
de l'Europe sud/orientale")
PUBLICATION TRIMESTRIELLE
dirigee par
N. IORGA,
Professeur a l'Universite de Bucarest, Agree a la
Sorbonne, Correspondant de l'Institut de France.
01
BUCAREST
LIBRAIRIE PAVEL SURU
73, Ca lea Victoriei.
PARIS
LIBRAIRIE J. GAMBER
www.dacoromanica.ro
7, Rue Danton.
DIRECTEUR :
N. IORGA
BUCAREST, 8, 50SEAUA BONAPARTE
SECRETAIRE pE REDACTION :
C. MARINESCU
Professeur a l'Universite de Cluj.
P
1
1
1111011411111011011111
I
g
NI sossup=112
MS
SOON 11101111110110111111111111
www.dacoromanica.ro
REVUE HISTORIQTTE
DU
SUD-EST EUROPEEN
PIIBLIEE PAR N. IORGA. oROFICEISEUR
L'IINIVERSITE DE BIJOAREST
JANVIER-MARS 1927.
Introduction.
L'histoire universe!le, l'histoire generale est sur le point d'etre
presque completement remaniee; it y a du superflu qu'on devra
rejeter et it y a ties choses tres utiles qu'il fault y faire entrer. Avec la solidarite politique actuelle des nations, avec Velargissement de Phorizon et avec la conscience que les choses d'un
pays et d'une race peuvent etre comprises, d'une fagon complete, seulement en considerant les choses d'autres pays et d'aur
tres races, je (Ural. meme de tous les pays, it est bien certain que
des problemes qui n'interessent pas encore formeront l'objet de
preoccupations tires serieuses .a l'avenir et que, avec certaines
reductions d'un cote, avec des augmentations de l'autre, le tar
bleau de l'histoire generale sera, dans quelques dizaines d'annees
au mains, presque completement transforms.
C'est dans la profonde conviction que cette transformation sera
accomplie que je presente, comme continuation des Voyageurs
frangais en Orient', ces Voyageurs orientaux en France". Seulement, it faut faire, des le commencement, une distinction en,tre Pinteret particulier de ceux-la et celui que pourraient presenter les chapitres suivants. La serie frangaise est infiniment
plus riche en nuances et plus personnelle que pour la plupart
des voyageurs, plus ou moins prepares pour un pareil voyage,
qui viendront en France a partir du XVIII-e sicle. Il y a aussi
des periodes mieux definies dans l'histoire de ceux-ci en meme
temps que des individualites tres nettement marquees.
1 Dans la Revue des cours et conferences", annees 1926 et 1927 et volume
Separe, Paris, Camber, 1927.
www.dacoromanica.ro
N. lorga
et par sa naivet.
Luis, it y en a une autre qui peut interesser tout aussi bien
que la precedente: les voyageurs curieux, qui cherchent en Orient des choses tres differentes de celles qu'on trouve en Occident. A tel moment ils s'interessent a un phenomene d'histoire
naturelle; a un autre c'est l'ethnographie qui les attire, puts
it y a des choses de rien, ordinairement tres bien dites, dans cet
admirable style frangais anterieur a l'epuration de la languie
au XVII-e siecle.
Suit une troisieme categoric, celle des archeologues, des collectionneurs d'inscriptions, des chercheurs de manuscrits, des
tique et, ca et la, des anecdotes qui ne sont plus aussi naives
qu'au XIV-e sicle, mais qui ant aussi leur charme.
Ces choses-la, on ne peut pas les trouver dans le domaine,
que je cherche a ouvrir aujourd'hui, des voyageurs orientaux
qui viennent en France. D'abord, it n'y a pas, pour ces voyawww.dacoromanica.ro
ce
le verra dans ses trois apparitions a Paris, et, a cote, les voyages, beaucoup moins connus, de son frere. S'y melera aussi
un petit monde feminin appartenatot a la meme famille. De
sorte qu'on pourra voir, quelle etait, vers 1850, la fagon dont
une dame de Jassy, venant a Paris, considerait les avantages de
cette metropole de la civilisation occidentale.
N. lorga
faudra pas chercher les details, qui sont nombreux, me bornant a distinguer parmi les ideologues romantiques ce qu'on
pourrait appeler des especes, attendant le moment oil it me
sera possible de presenter ce monde sous l'aspect de la lutte
politique qu'il menait a Me de coreligionnaires politiques appartenant a d'autres nations.
I.
Voyageurs tures.
Des considerations generales doivent preceder la presentation
de ces voyageurs tures du XVIII-e sicle et du commencement
du XIX-e siecle.
J'ai dit que les Orientaux se distinguent nettement des voyageurs occidentaux qui, pendant plusieurs siecles, ont traverse
les contrees de l'Orient, et qu'ils n'ont pas de caractere personnel, d'individualite prononcee. On peut robserver chez les
Tures beaucoup mieux que chez les Grecs, qui, plus ou moins
philosophes", sont impreg-nes de ressence de la pensee occidentale, et, encore plus, chez les Roumains, qui apportent, en
meme temps, une aptitude pour cette philosophie" et certahies qualites de race qui les rapprochent des Occidentaux.
Le vrai Oriental, c'est le Turc de l'ancien regime, le Turc a turban, a vetement large, a babouches, le Turc qui arrive avec
toire en Allemagne it y a une vingtaine d'annees, par Lamprecht. Peut-titre serait-il capable, comme les autres, de presenter sa propre personnalite; it l'a peut-etre, ou bien it l'a eue,
avant d'avoir recu une certaine education, mais cette education
lui impose de ne pas etre lui-meme. Se maintenant sur la base
du Coran, jugeant les choses d'apres les regles du cheriat; du
droit musulman, ces voyageurs musulmans, se sentent obliges
d'avoir, non seulement un caractere de famine, de race, mais
de sentir le, choses de la meme facon, sans distinction d'un in-
www.dacoromanica.ro
C'est pourquoi, an lieu d'adopter le procede qui se recommande pour des voyageurs ayant une personnalite, it taut presenter ces Tures d'une autre fa, on, selon le caractere de leur
reception et selon les idees qu'ils se forment sur le milieu nouveau OA les ont amends leurs fonctions.
Je ferai une place a part pour leur notion du progres, cette conception dominante du monde occidental, ce point cardinal d'un
developpement qui n'existe pas pour l'Orient. Bien que le progres base sur les sciences et sur l'avancement de certaines institutions ne cadre pas avec reducation de ces visiteurs et ne
puisse pas s'adapter aux besoins essentiels de leur Arne, it y
a quelque chose qui, au XVIII-e siecle, les attire dans ce sens.
En fait de moeurs, ensuite, de ces moeurs si differentes des leurs,
it y a certains traits dont l'absence les etonne et it y en a d'autres dont la presence les scandalise jusqu'a l'indignation, d'un
voyageur a Pante.
Encore une observation preliminaire.
On considere ordinairement le monde musulman, et aussi le
monde byzantin, comme absolument unique, ayant toujours le
meme caractere, incapable de developpement. Il y a une facon
d'ecrire l'histoire de Byzance qui est fond& sur cette conception
de la Byzance immuable, et, ceci etant donne, on peut raconter
des anecdotes de palais, presenter des querelles d'individus et
Moustafa Kemal, president de la Republique turque, ne redsemble, sous aucun point de vue, a ses predecesseurs, les Sultans a turban et a aigrette, portant des millions de pierres precieuses sur leurs vetements; mais jusqu'a l'ere des reformes. Or,
c'est une erreur, une tres grosse erreur. II y a eu des changements dans cette societe turque, et meme je croirai powvoir distinguer au moires quatre poques:
www.dacoromanica.ro
N. lorga
et entre
armees, et ses successeurs qui sont des empereurs de Constantinople sans bouger de leur residence, il y a une grande difference, et la societe elle-meme se ressent des changlements profonds qui s'accomplissent dans le gouvernement.
Ainsi, par egard au monde chretien, il est faux que les chretiens eussent toujours ete consideres comme des chiens"; il
y a des mots qu'on emploie couramment et qui perdent un peu
de leur valeur: et puis, quelqu'un appele de ce nom zoologique
commencera par se facher, mais, si on le lui dit chaque jour,
il arrivera a le tolerer, et meme celui qui emploie ce mot se
dira que l'objet de cette intitiflation n'y ressemble pas absolument. Les Tures ottomans ont considers toujours les chretiens,
de meme que les Israelites, comme se distinguant des autres
Infideles: tout en etant des impurs, its avaient leur livre, leur
bible". Meme, dans l'islamisme toute une partie du christianisme a pass, avec sa bAse &rite, sa revelation, dont on a
pu tirer quelque chose. Il y a eu, sans doute, au XIV-e, au XV-e,
alors, comme, les Turcs ont ete tres souvent battus, dans la
seconde moitie du XVII-e siecle et pendant tout le XVIII-e, ils
ont commence par apprecier d'abord les moyens par lesquels
militaires du monde occidental, a la fagon dont it arrive a remporter des victoires, mais aussi a une certain habilete diplomatique qui peut arriver a &passer mile des diplomates grecs et
www.dacoromanica.ro
N. lorga
Je ne parlerai pas plus longuement de ces voyageurs de l'Orient qui n'ont pas laisse le recit de leur voyage. Tels en 1461,
www.dacoromanica.ro
createar du type de ce Mamamouchi qui a delecte tant de generations. Dans l'inedit qui se conserve encore dans les archives
de France on pourrait trouver encore plus et mieux, mais on n'a
pas ses impressions a lui.
Le premier voyageur qui peut nous occuper, celui de 1721, est
I'un sur le compte du voyage duquel it y a quelque chose d'ecrit dans deux petits livres capables de nous renseigner. Il s'appelait Mehemed-Effendi, ou Yermi-Seldz-tchelebi, et le recit de
www.dacoromanica.ro
10
N. lorga
qui avant Montesquieu, lequel a connu par le his de Demetrius Cantemir, Antiochus, ambassadetu. a Paris, traducteur et
adaptateur de Boileau dans la litteralure russe, cut considers
l'histoire d'un Etat comme celle de sa grandeur et de sa decadence. On n'a qu'a prendre cette oeuvre de Cantemir pour
voir, comme it presente le milieu oil il a vecu a Constantinople en prince exile, combien on y vivait intimement et en colla.
boration entre Grecs, Tures et Occidentaux: lui-meme a ete
tres souvent le commensal de l'ambassadeur de France a Constantinople, tout en connaissant le monde grec auquel it appartenait par sa religion et par ses accointances, et it reste Peeve des
principaux representants de la science turque a ce moment,
dont it cite les noms. II etait tenement turquise sous tels rapports, qu'il a trouve une nouvelle methode de noter les sons
(on chantait encore, it y a quelques dizaines d'annees, a Constantinople, des pestref", des morceaux de musique rediges
par lui). II ne faut pas s'etonner done si Mehemed-Effendi est
un Turc d'un caractere tres nouveau, avide de connaitre certaffies choses d'Occident, qui n'auraient eu aucun interet pour
ses predecesseurs du XVI- e et du XVII-e sidcle.
Le fils de ce voyageur, Said, adorateur d'Aristote", a aussi
ete l'introducteur de l'imprimerie turque a Constantinople. Dans
la relation de l'ambassade de Mehemed-Effendi memo, it est dit:
C'est lui que nous avons vu, en 1742, ambassadeur extraordmaire, comme son pere, de la Porte Ottomane en France...
Quand it revint en France, it parloit le frangais comme sa Iangue naturelle... II conversoit avec les scavans et les artistes sur les
sciences et les arts qu'il aimoit. Dans ses Missions archeologiques frangaises en Orient, aux XVII et XVIII siecles 1, M.
Omont a publie des renseignements sur Pactivite de Get inspeeteur de l'imprimerie du Grand Seigneur"; qui exercait ,,une
espece d'empire litteraire a Constantinople". II s'occupait, entre
autres, de la quadrature du cercle, se distinguant des Occidentaux
par sa conviction profonde et naive de l'avoir decouverte.
' Paris 1902. Voy. aussi Documents sur l'imprimerie a Constantinople au
XVIII-e sidcle, dans la Revue des bibliotheques", 1895, V, pp. 185-200.
www.dacoromanica.ro
11
rect.'s.
I Paris 1902.
www.dacoromanica.ro
N. lorga
12
Tout ce monde passe par Maguelonne, par Agde, par Toulouse, par Bordeaux, Orleans, Corbel', et, le 16 mars 1721, ils
entrent a Paris.
On donne d'abord a Mehemed-Effendi, avant sa reception
officielle et solennelle, comme habitation, la maison dite du
diable". II s'y est tres bien trouve.
Il est felicite par le prince de Lambesc, par le marechal d'Es-
II
ya
des grenadiers a cheval, des voitures, an regiment d'infanterie, faisant la haie, avec la compagnie de la Bastille et celle
des fusiliers du roi, un detachement du guet a pied, les archers de la vibe, des escouades du guet a pied", sans compter
les gardes frangaises.
Le roi et le duc d'Orleans regardent de leurs fenetres le cortege.
Le 21 mars, audience chez le petit roi, avec le Ms de l'amba-
www.dacoromanica.ro
13
avec des diamants valant 50.000 ecus, une pendule, six montres,
www.dacoromanica.ro
N. lorga
14
C'etait un Turc de Moree, un khodschakian, employe aux Finances. II ne parlait que le turc et le grec. On cherche a le pre
parer a l'ambassade de France en lui faisant traduire le Telemaque". Se decidant a partir, it fait cette declaration prelimir
naire, qui ne manque pas d'interet, sur la grosse question qui
se posait: Comment se conduirait -il avec les dames de France?
Voici sa promesse en toutes lettres: Je vivrai avec les vieilles
comme avec ma mere; avec celles de mon age comme avec
mes soeurs; avec les jeunes comme avec mes filles".
On ne peut pas etre plus aimable que vela!
Il emporte des cadeaUx: dix chevaux, une tente de soie, des
etoffes, des essences, des parfums.
A ses cotes it y a un
Grec tres distingue, reste en
France ou y a fait carriere: Panagiotis Kodrikas, qui a redige
la plupart des rapports de l'ambas.sadeur. En dehors de ce
secretaire, indispensable, Esseid n'a qu'une suite de dix-huit
Tures, dont trois chretiens, des Grecs. II y a une difference entre
les quatre-vingt membres de la suite de son predecesseur et entre ces pauvres dix-huit compagnons, dont trois etaient les quelques
1
www.dacoromanica.ro
15
canon, avec une garde de cent personnes, dont trente en permanence, avec officier et tambour. ,,,Affluence prodigieuse de
curieux." Et voici bientet, le moment oft it trouve qu'il y a
certaines choses qui se passent d'une autre fagon que chez lui.
Il voudrait ouvrir les portes, recevoir tout le monde; bin le lui
interdit et U trouve que la civilisation orientate est un peu plus
accueillante.
N. Iorga.
16
On trouve le personnage tres doux, tres affable et tres attentif". Lorsque quelque chose Pennine, it dit: bacaloum'', et
on traduit le bacaloum", ce qui n'est pas tout-a-fait exact, par
je verrai".
A son depart, on fait le compte de la visite, qui se monte
a 14.000 livres, et on a pu trouver que c'est un peu cher.
Puis on se dirige vers Paris. La compagnie du Turc entre
a peine dans quatre voitures. On s'arrete d'abord a Toulon, oil
les troupes forment as haie. 11 y a des musigu;es, encore du
canon et des discours. On lance le Franklin". Revue navale a
cette occasion, puis feu d'artifice, bal. Le lendemain, visite du
bassin et des ateliers.
On part pour Aix, ott it y a des tambourins, et on crie
Vive Monsieur l'ambassadeur". Il ne veut plus de theatre cette
fois, car it en a assez, mais it assiste a un bal, puis partieipe
a un diner, ou it distribue des rafraichissements aux citoyennes.
L'impression qu'il laisse est un sentiment d'admiration pour
ses vertus ". C'etait le langage du temps.
Le voila a Avignon. I1 y a des arcs-de-triomphe. On lui prepare un voyage a la fontaine de Vaucluse et des joutes sur le
Rhone.
www.dacoromanica.ro
17
A Chalon, bal. A Auxerre le Turc est precede par des proclamations. Des gardes nationaux en armes et deux tambours traversent la ville. A la porte_ du logis, it y a un croissant.
A Joigny, Esseid offre des roses aux dames. A Sens, douze
jeunes citoyennes, avec des fleurs et des fruits, se presentent
devant lui. 11 est fres aimable, et it remercie le sexe aimable",
pour cette offrande sucree". Lorsqu'il visite la cathedrals, la
Marseillaise est executee aux orgues. Diner avec des citoyennes;
Apres avoir visite en particulier Tal'eyrand, le 10 thermidor est le jour de la reception et de l'audience publique. Esseid
www.dacoromanica.ro
N. Iorga
18
matiques et, apres la reception, a une representation du Bourgeois Gentilhomme". (C'est un peu ce qu'il lui fallait!)
Grand succes de curiosite, pendant quatre semaines. Des modes
nouvelles s'en sont inspirees. A l'Opera, le Turc salue de la main le
19
Un bal lui est offert par Bonaparte, qui le tient sous le bras.
Une Comnene, M-me de Pernon, la duchesse d'Abrantes y assistent.
rouge en argent, une autre blanche, en or, une boite de pastilles du Serail pour M-me Bonaparte, une etoffe bleue at une
boite de pastilles du Serail pour M-me Talleyrand ".
Mouhib, nichandschi, le Turc de M. Barreilles, auteur qui
a publie son livre, negociateur du traite de 1793, secretaire
du Divan, est envoye pour le sacre de Napoleon.' Il passe par
la Valachie, par Vienne, et arrive en France, par Strasbourg,
pour y rester cinq ans. Il note en chemin rune quantite de choses auxquelles it n'etait pas habitue. Par example, on lui demande de declarer son nom et de presenter son passeport deux
fois, a Pentree et a la sortie d'un pont, et il note la fagon tnes
polie dont on lui a explique que ce n'etait pas necessaire, mais
que c'etait dans les ordres, sans compter le plaisir de l'entendre
parler deux fois.
Tres enchante de cette fagon d'etre regu, il s'avance jusqu'a
Paris et est regu par Pempereur le 5 juin 1806.
II a quatre voitures et une escorte de cinquante cavaliers. Rien
de cet enthousiasme exagere, de cette sentimentalite pompeuse,
de cette mode attifee et sucree de Pepoque du Directoire. Main1 Je ne manque pas monsieur de presenter a mes maitre les sentiment de
vostre gouvernement et le premier consul sont tout enchante portez vous bien
je conserverai a jamais votre aimabilite avec grand plaisir.
www.dacoromanica.ro
20
N. lorga
tenant, tout est plus sobre, purement militaire; une majeste qui
plait au Turc de 1806 beaucoup moins que les fawns du Directoire a son predecesseur.
L'Empereur leve le chapeau apres avoir regu les trois reverences. L'epoque des saluts a fini avec la Republique; maintenant, it faut faire les reverences, et il a dit bien les faire. Puis,
au lieu de rester decouvert, l'Empereur replace son chapeau.
ou it voit PArsenal et les pompes a feu", par Nice, Villefranche, Savone et Genes, par Trieste, Fiume et la Bosnie.
www.dacoromanica.ro
21
naissant de ce que le roi lui-meme, avec la demarche majestueuse de la perdrix", lui explique des tableaux.. Et voici tout un
passage caracteristique de ses appreciati,ons:
De meme, lorsque quelqu'un veut y faire travailler, it faut d'abord qu'il prenne sa permission, et, ensuite, qu'il paye la depense,
apres quoi on se met a l'oeuvre. Les tapisseries sont tres ch'eres. Si vous en faites faire par exemple une simplement A figures et a personnages, elle vous reviendra a trois ou quatre
bourses d'argent, et ainsi a proportion, si elle est d'or file ou
d'or trait.
www.dacoromanica.ro
N. lorga
22
On me
de ma
23
qu'un homme ou une voiture aient ete &valises dans la banIlene. Sans danger pour elles, les femmes peuvent sortir et aller
d'un quartier a un autre."
Il est enchante de la fagon dont Fouche pratique l'espionnage
et en donne minutieusement les details. II parle des passeports
qui notent jusqu'A la longueur du nez.
11 decrit le peage des ponts, le systeme de la police, expeaitive, mais douce, la justice, qui ne permet pas qu'on soit chatie sans jugement ". II trouve bienfaisante l'institution des avocats (point a discuter). 11 parle des mesures contre les marchandS imalhonnetes. La fagon de faire passer les condamnes
dans l'autre monde rinteresse.
Au cours du voyage it a constate l'ordre et la richesse:
pour avoir des bijoux sans les payer. I1 y a des lanterns dans
les rues et du public dans les jardins.
Ce Turc, qui a la soif des decouvertes techniques, s'exprime
avec eloges, mais avec un certain effroi aussi, sur le compte
de ces inventions et des inventeurs: II arrive assez souvient
qu'un inventeur, epuise par l'effort qu'il vient de faire, sollicite lui-meme la faveur d'aller se reposer un certain temps dans
un des asiles" (mettez: maisons de sante) gull a choisis".
www.dacoromanica.ro
N. lorga
24
II a ete recu par Lalande au Palais de l'Astrologie" (l'astronomie est pour lui astrologie). On lui fait voir, par le telescope,
les details de la lune. On lui parle de la querelle de Copernilc
sur le systeme solaire. Cette discussion lui parait tout-A-fait
oiseuse. En somme, la querelle se reduisait a la question de savoir
si c'est la broche qui tourne autour du feu ou celui-ci autour de
la broche: c'est la premiere hypothese qui a fini par 'vevaloir." Et it entend ces explications en recitant, pour se garantir
d'influences malfaisantes, des formules de sagesse religieuse.
A la Bibliotheque Imperiale, it volt deux Corans qui, seuls,
peuvent l'emouvoir. II visite les hOpitaux; les autopsies Pint&
ressent, et it les decrit; II pense Ineme a traduire en turc un
Manuel des Sages-Femmes, mais it regrette que les termes lui
manquent. Il note les asiles d'enf ants trouves et de vieillel
femmes.
se vend", l'imprimerie de Itat, qui fonctionne aussi a Scutari, chez lui, et it a l'intention d'y transporter les nouvelles inventions techniques. On lui presente meme une machine de
bronze pour l'impression des livres tures et arabes", et it se fait
fabriquer un cylindre pour donner plus de nettete aux caracteres.
25
26
N. lorga
www.dacoromanica.ro
27
de ces emissaires qui depuis deux ans tournait autour des contingences balcaniques.
28
N. lorga
villages, pres du Danube et rinterieura. De Belgrade jusqu'a Negotine, en Serbie, et pu's en Turquie thus les villages
sont purement roumains, jusque vers Vidine, toujours stir la
ligne du Danube. Mem e ceix qui ne parlent plus leur langue
ont les m'emes manieres calrnes et insinuantes reunies avec tine
29
la gardent, se fournissent pendant Ia nuit de nouveaux materiaux, donnes par l'Autriche. Les Serbes peuvent leur opposer, en
a ass'ste a la visite faite par le prince a Ia fonderie de Kragouievatz. Deux ans auparavant, lors du bombardement ture,
deux officiers roumains, d'origine transylvalne, exiles a l'etranger et ne pouvant pas, contre leur serment a l'empereur, servir
la cause italienne, refuses meme par la Roumanie libre, Maurice Bordolo et Constantin lancoviei, se font naturaliser Serbes
(pp. 71-72).
La conclusion est celle-ci : La Serbie est pres de devenir
une nationalite europeenne".
N. lorga.
www.dacoromanica.ro
30
Sllviu Dragomir
mal topic et plein de fautes d'impression, est demeure inintelligible. Il est d'ailleurs enfoui dans une brochure tres rare, introuvable meme dans nos grandes bibliotheques r.
Le document est un diplome de donation du prince Antoine
de Valachie, adresse a l'Eglise metropolitaine de Transylvanie,
alors gouvernee par le grand eveque Sabbas Brancovici. Le souverain roumain donne a l'eglise cathedrale de la province metropolitaine de Balgrad (Alba-lulia), archidiocese de Transylvanie,
2,
www.dacoromanica.ro
31
HCKSIHEHHO
WIIHUI,EHHO CEAMO-
3EAMAH,
Toro oysw
11 MUCH CkTBOPHTE CEE* APSPH WT MaMOHM HEINAREANIsJA, Ad BlaHPiHMSTS BKI BS ORHTEAH CHO/i1 HfKICHEiltA (HMHCE) H Ohl 'With flitTOHIRt RWEBOAA KOHCHO Kddl'OAATHO
HAHdAHHKS H HOEHOAA
HSCEAt
3fMtlid BddXIH HAHAdHEHICK0A1 H HOOHAM, HO CNA* HOCA*A0114TH HOMIER, nomouktio 01/CPEACTIISIOWE, MKO AA MHAOCTHHEPO (AKE H WT
innpattimikira CHp'k4 imemonki) mnoria CBOR WHHUVIETS Ili*XH HO
OEHEHHOM8 r4KKO AIHAOCTKIHAMH WHHUI,AIOTCR1
111*CH
(H) WO Ad
' Spatar.
'
Vistier.
Cluce
4 Postelnic.
5 PAharnic.
Stolnic.
Comis.
B
www.dacoromanica.ro
Silvio Dragomir
32
HCTHIIHS
H11
60/ik
AOANSFIHKA
CEKE
ChCT411311AEMI KEAN-
nrkH H,E061311 MHT00110AHTCRA 6EAOrpAACKA1'0, APXHEHHCKOHCTKA CEAMIWPAACKM HI 11 SAAliCilhliA cHplig APA*ACKO/A BEMAlik, XpAMS
A6HR01l4 LIAAHKIA
THCM111,11
TPOHH,H, a KaxiAoF
irkT0,)611110T4
H4IHEI'W IIIECMA
Rh1111EPPIEHHOH
REAHH,*H
REOKKH,
!WHENCE
rkplIKIXX EpETHIKS
111810.
HAMS rAac
ildgliTSE-
SAAPOH36pAHlik1M 110
SRO RHIIIE p
1141'W
110118AHX0MS CAI FillAtElllE '11PEMAE FMCS l'OCHOACTROS4RIIIHX1 SAATOHELIATHHICH KAANSE11/161/1 HAMMTH 11-W itiA0E11 EIACAPASH H ROCTAHAHIIS
11PEWCIIii1111,EH-
KAAXIF1
REAH1C1H
HOCTEAHHKS
11
H KAA1'010AHAI'W
SAArOPOALIKIH
fikA.-
www.dacoromanica.ro
33
KOMHCS. 11 Hag*CTH*H1114rW
HOAHHCA)COMS
(18K010 H ( Is.ROpHS
HEHATIt
AtTwsts 1670.
HALIAAHHKS
HOEBOAA
RICElit
Sfaittitt BAAPH HAHAAHEFICKORt I. Da merne, les formules du protocole final sont absolument inusitees. Au lieu de : CEM SRO I
CHEAITIAI ROCTARHX0M rOCHOACTEJMH 2 nous trouvons une phrase
Ic
HACTORtIREMS 3/14101WIATHHKS
www.dacoromanica.ro
34
Silviu Dragomir
nous trouvons employee dans notre diplome. Enfin, les formules qui annoncent que le prince a signe le document de sa
propre main, la facon dont est attach le sceau, la maniere de
dater, tout cela revele un reclacteur ignorant des regles elementaires de la diplomatique slavo-roumaine.
De meme, la langue dans laquelle est redige notre diplome
differe de celle de tous les documents slavo-roumains du XVII-e
siecle. Au lieu du moyen-bulgare du XVII-e siecle, si caracteristique dans la langue des chanceliers roumains, nous trouvons
les phrases inaccoutumets : AOAMIIHKA CERE CSCTARAAEMS ; HA CE
;RE MUM Ati10 HilHiltillf HOHSAHX0A18 CIA ; CE1.0 PAAH H tHOMIIHKH4
HO
HAC Hti4AACT110114TH HSASHOMK
IMIX HPHAEHCHO HilOCTHILIEMX; CM* Hallill'OX0MS, el c
www.dacoromanica.ro
pour qu'il lui accordat ce diplome. Mais un concours de circonstances parle contre cette supposition. D'abord, les difficultes qu'il rencontrait en raison de la propagande faite par l'glise
reformee lui auraient rendu impossible un voyage a Bucarest.
En outre, nous 'eonnaissons trop bien sa vie pour admettre
i'dventualite de sa presence a Bucarest au mois d'avril 1670.
Enfin, bien que nous ne connaissions du Metropolite Sabbas que
deux lettres ecrites en slavon 1, nous pouvons cependant affir-
mer que son style, dans cette langue est beaucoup plus simple que celui du document; it ne presente pas les tournures
longues et forcees que nous trouvons dans ce dernier. En revanche, quand on connait la langue de la chronique serbe de
Georges Brancovitch, on est tout de suite frappe de ses ressemblances avec le style de notre document. Des phrases comme
CEA ME WEAHE RHIlkl p4Aft vatincitu ochmoToicia, de meme le
terme de HA Ayild StIFIA,IIIEHM114 (IDTESMI mwrponodur RA,tyu3dFIAAet janvier 1671). Voir Academie Roumaine, documents 2, CLXXXIV et 6,
CLXXXIV.
1 Silviu Dragomir, dans les Analele Academiei Romane", serie II, XXXIV, pp.
1183-1184, 1188-1189.
www.dacoromanica.ro
Silviu Dragomlr
36
grad de Transylvanie :
OT TSAI:ONE
Ka HpECTOAII0
npatuinviostS
spoil cnacafia ;Kt milli% TELIEFIIE AtTwm 1670 (p. 1527). Une phrase
enfin nous pousse particulierement a croire que Georges Brancovitch est I'auteur du diplOme t AMICHHKA CERE CKCTAKAI1EA11
KfAHHAH H,EfiKKH AMTPOHOAHTCTIlel REAOIVAACKAPO ANCHEHHCKOHCTKA
CEAMOIVAACKIA HAH BAA*CHIlliA CHp1 I APAtACKOJA:SENIAA. Le terme
siecles. On le trouve employe pour la premiere fois par le Metropolite Sabbas Brancovitch, a l'occasion de son voyage a Moscou en 1668: CFAMIWPARKHE SEAMAN U,f1IKKH CK/AT'k TfJOHLI,K1 AMTfJOHOAHTS AKA BOAHKOKHtIlt, GOP0WAELI,8 MHTIJOHOAHTS cfAmo-
rpaAcKIH. C'etait la le terme officiel russe pour designer la Transylvanie ; c'est pour cela que le Metropolite Sabbas l'emploie
dans sa correspondance avec la chancellerie du Tzar. C'est egalement aux Russes que Georges Brancovitch a emprunte ce mot ;
it l'emploie continuellement dans sa chronique, oix H se plait
a
l'expliquer :
APXHEIMCKOIFICTI1A
CEAMOVPAACKIA HAH
stArkciudiA
www.dacoromanica.ro
37
Grigorwu Ghica, qui l'assurait dans une lettre de ses sentiments amicaux. Plus tard, it obtenait la protection de Serban
Cantacuzene, aupres duquel it se refugia fors de I'injuste persecution subie par son here. Enfin, Constantin Branco veanu considerait Georges Brancovitch comme un (parent cherip 1; clans
ces conditions, it ne semble nullement aventureux de supposer
2 Silviu Dragomir, Fragmente din cronica sdrbeascci a lui George Brancovici, Bucarest 1924, pp. 5-7.
2 Ne serait-ce pas un Georgien ?
N. I.
www.dacoromanica.ro
Marcel Emerit
38
Ipsilanti fi Caragea, sau este o conservare a unui obiceiu juridic preexistent, Bucarest 1915.
www.dacoromanica.ro
39
contumier roumain.Un chapitre de l'histoire de la propriete au moyendge. Avec preface de N. lorga. These, Paris 1926, p. 205 et suiv.
3 Le premier mot vient du slavon TAM = pere, qui donne l'adjectif OTIshe,
= paternel. Le second mot indique que la propriete vient des aieux : bulg.
A tA0 = aieul, A*A1-111HA = propriete venant des ancetres.
www.dacoromanica.ro
40
Marcel Emerit
... tar, dupA aceia, Stanciul el Itisusi a venit inaintea Domniei Mele si a
asezat si a Infratit pe fetele sale, anume Dragole si Lupa, cu fiul sau, anume
Dan, peste partea lui de mosie, peste toga, si peste moara si peste toate bucatele lui, pentru ca s fie frati nedespartiti. Si lar a venit insusi Dan innaintea
Domniei Mele si a dat si a infratit pe flit sal, anume Stan si Lupul, cu fetele lui,
anume Fruma si Sora, peste partea lui de mosie, peste toata, ca s fie 4 frati
nedespArtiti..."
oblige ses deux fill A adopter leurs deux soeurs. Tous doivent etre freres
jndiyis ",
www.dacoromanica.ro
41
fort bien avoir acquis cette propriete par ce moyen. L'acte officiel confirmant la propriete totale dolt mentionner tous les proprietaires, sans presumer de la maniere dont ils ont accede
a la propriete.
Pour savoir si les filles peuvent heriter flab intestat", ou bien
it nous faut examiner le cas des filles uniques, ou bien it nous
faut trouver des documents qui mentionnent un partage effectue
entre des freres et des soeurs a la mort de leur pere sans qu'ils
soient obliges par des dispositions estamentaires.
Or je ne connais aucun document nous signalant le partage
d'une succession flab intestat" entre freres et soeurs. Le testament d'ffelene Cantacuzene, de 1.682, nous presente un cas ou
un partage de ce genre aurait pu etre effectue s'il avait ete
d'usage d'admettres les filles a la succession 1. Helene Canta-
Je ne connais pas non plus d'exemple de filles uniques he1 Publie par A. D. Xenopol, Arh. soc. stiin ,t. ,si lit., Jassy 1, p. 249.
Cf. Mototolescu, ouvr. cif., p. 114, et Fotino, ouvr. cit., p. 233.
www.dacoromanica.ro
42
Marcel Emerit
a titre de dot".
Autre exemple: en 1562: Danciul a donne a ses files Neacsa,
Stanca et Voica sa part de propriete de Iasi toute entiere, parce
que Danciul n'a pas eu de garcon" 2. On ne peut pas etre plus
clair. Les files ne peuvent heriter qu'en vertu d'un testament,
1530
le prince MoIse
... Iar dupd aceia, cind a fost acum in zilele Domniei Mele, la moartea
Prodei log., el a lasat cu limba lui aceste mosii si tigani, citi sint scrisi in
aceasta carte, fetelor lui, anume Musa vi Stana vi Gherghina si Caplea, zestre,
ca sd fie for movie, mostenire".
2 Acte de Pierre le Boiteux, Bucarest, 12 nov. 1562, publie et trad. par
Stefulescu, ouvr. cit., pp. 145 -147:
tar apoi a dat Danciul fetelor lui, Neacsa
si Stanca vi Voicli, partea lui de movie din Iasi toatd, pentru ca Danciul n'a
www.dacoromanica.ro
43
' Acte du prince Vlad, 17 dec. 1531, du Musee du Gorj, XVI-e siecte, doc.
45, public par Stefulescu, ouvr. cit., pp. 98-105. Cite par Fotino, p. 255, note :
,,... Si, dna nu va rAminea din Stoica fii (baieti), mai sus scrisa moie sA fie
fetelor lui Stoica i de catre nimeni nezaticnita dupA porunca Domniei Mete...".
2 Acte de 1549, public par Stefulescu, ouvr. cit., p. 122. Cite par Mototolescu,
ouvr. cit., p. 89.
a Acte de Neagoe Basarab, cite par Tocilescu, Despre legat, p. XXXV,
par Negulescu, Rev. drept si soc., annee II, vol. II, No. 30, par Nadejcle, Noua
Revista ronzana, XVI, annee 1900, p. 154, et par Fotino, ouv. cit., p. 238.
www.dacoromanica.ro
44
Marcel Emerit
que, dans ce cas, la file n'aura droit qu'a sa dot, c'est parce
qu'il ne vent pas que la fille utilise ce testament pour depouiller
son frere. Aussi, pour eviler toute chance de proces dans l'avenir, a-t-il soin d'indiquer que les dispositions testamentaires
en faveur de sa file ne sont valables que si, a la mort du pere,
celle-ci n'a pas encore de frere.
)e sais que M. Fotino presente un dernier argument. 11 s'agit
d'un document de 1557 qui nous fat! assister aux sombres machinations d'un mauvais frere desireux d'enlever a sa soeur la
part du patrimoine qu'elle detient avec lui, selon toute probabilite, en indivision L. It declare que cette soeur n'est qu'une
enfant
www.dacoromanica.ro
45
51
www.dacoromanica.ro
46
Marcel Emerit
valaque dans les pays soumis an roi de Hongrie, et en particulier de la persistance de la coutume relative aux successions.
II me. suffira d'evoquer deux documents que M. Fotino connalt
puisqu'il les a cites dans le chapitre de son livre consacre au
regime dotal : Un acte de 1449 nous montre que les nobles
roumains de Transylvanie Nicolas Albul, Jean Albul et Jean Dogan
sont obliges de constiluer une dot a Dnrothee, femme de Georges Gaman Auxta ritum Volachie". Or l'acte nous apprend aussi
que la fortune du pere de Dorothee a pass a ces trois nobles
transylvains per defectum seminis". '. En 1509 un acte analogue nous montre que la fortune de feu Nicolas Bizere a passe
a Georges Gaman et que in fille de Bizere, Christine, n'ayant
herite de rien, reclame une dot a Gaman en vertu de la coutume
valaque, jure Wolache"2. Si ces nobles roumains appliquent
la coutume valaque en matiere de dotation, it n'y a pas de raison
de croire qu'ils ne l'appliquent pas en matiere de succession.
Si, dans ces deux cas, les filles ont ete ecartees de la succession, ce n'est pas au nom de la loi hongroise, mais bien parce
que c'etait l'usage valaque conserve fidelement.
Les files avaient done le droit de reclamer une dot, mais,
aussi bien en Transylvanie qu'en Valachie, elles etaient exclues de
1 Hurmuzaki, 11 (2), pp. 419-420, cite par Fotino, ouv. cit., pp. 298-299 note,
11, ainsi que le document suivant.
2 Hurmuzaki, 11 (2), pp. 454-455.
www.dacoromanica.ro
Pu-
www.dacoromanica.ro
Marcel Emerit
48
Io Mihnea Voevod."
Le document nous apprend que les rumini" (paysans a liberte limitee) du village de Strimba ont achete au borar Badea et a son frere Barbu la moitie du village. Or cet acte est
.donne; non pas aux paysans, mais au monastere de Govora,
pour que celui-ci, si Badea ne rend pas les 23.000 bani a ses
rumini, prenne a sa charge cette restitution. L'acte parait etrange.
www.dacoromanica.ro
que Badea cite plus haul. Or la vente a ete faite sans que le
monastere en ait eu connaissance, flea stirea mfdastirii".
Quand l'hegoumene a eu vent de l'affaire, it a fait appeler en
justice les fits de Talapie, et it fut entendu que le monastere, a
defaut des susdits, rembourserait les 23.000 bani. Mais les paysans ne s'en tiennent pas la; ils s'apergoivent qu'ils ont eu tort
d'accepter du monastere les 23000 bani et ils demandent a les
rembourser pour conquerir leur liberte. La querelle s'envenime.
Les paysans continuent d'ennuyerg les moines. Its croient qu'ils
ont le droit de se liberer en se rachetant et que leur droit de
rachat dolt primer le droit de preemption des voisins 1. Pentetre vont-ils jusqu'a refuser de payer au monastere les redevances qu'ils avaient coutume de verser an briar. L'affaire est
portee devant la justice princiere, et le monastere gagne son
proces. On force les paysans a garder leur argent et a rester
rurntni (tenanciers).
Ces documents, on le voit, ont un double interet. D'abord ils
www.dacoromanica.ro
50
Compte-rendus
COMPTE-REND US
Ce n'est pas un livre banal que celui oil Mgr. Roman Ciorogaru, eveque orthodoxe d'Oradea-Mare, la Nagy-Varad des
Magyars, note, sous le titre de Zile 'Mite, cJours vecuss, ses
souvenirs et enregistre les gestes de son Eglise. L'auteur, ancien
camarade, a Bonn, de Guillaume II, dont it donne une esquisse
tres vivante (pp. 31-33), a ete pendant longtemps reclacteur en
chef du journal des nationalistes roumains, la Tribuna d'Arad,
et un des representants des nouvelles tendances dans la politique des Roumains de Hongrie ; ecrivain distingue, it est au
courant de toutes les questions concernant les siens, et son opinion est souvent originate.
Sans parler de tout ce qui se rapporte aux preparatifs de Ia
grande guerre, a ('attitude et au sacrifice des Roumains soumis
A Francois-Joseph, it faut relever les nombreux actes et faits
concernant l'Eglise roumaine. Aux pages 23-25 l'echange de lettres, en 1916, entre Etienne Tisza, chef du gouvernement hongrois, qui, faisant l'ESloge de Ia loyaute roumaine, offre aux
Cf. pp. 61-66 du meme ouvrage, une affaire analogue pour le village de Bilza.
www.dacoromanica.ro
COmpte-rendus
51
oft it ne peut pas y avoir des ecoles pour les deux confessions, l'appui de la mlnorite religieuse a retablissement dirige
par la majorite roumaine. La reponse de reveche uniate d'Oradea-Mare fut negative; on demandait aux orthodoxes de se
reunir a ]'obedience envers Rome. 11 est question aussi du refus,
ordonne par le Saint Siege, d'admettre la participation du clerge
uniate a la ceremonie, celebree par des orthodoxes, du couron-
qu'il avait diriges jades dans une autre vole, comme trairre
it
52
Compte-rendus
Compte-rendus
53
doxe des Roumains de Transylvanie pendant la guerre. Il reproduit en grande partie un memoire demande en 1918 par le
Conseil dirigeant, charge de l'administration de la Transylvanie.
L'election du Metropolite agree" par Tisza, Mangra, est expliquee par la qualite des representants laics dans rassemblee,
petits satrapes, imposes par l'administration a nos villages,
preteurs et notaires communaux, puis fonctionnaires des finances, gardes forestiers, marchands de pores et autres", tous
des internes devait etre pris sur une pension d'une couronne
par jour (l'auteur cite aussi le travail de S. Stanca, Contribu /ia
preo/imii romtne din Ardeal la razboiul pentru intregirea neamului, Cluj, 1925). Le consistoire de l'Eglise de Transylvanie
fut conduit a Oradea-Mare dans un wagon dont on avait fait
descendre des chevaux (p. 23). Des commissaires-espions seront
installes dans les ecoles secondaires (pp. 33-34). Les comites de
paroisse furent envahis par les organes administratifs (p. 35).
800/0 des paysans s'offrirent cependant a entretenir de leurs
pauvres deniers l'ecole confessionnelle (p. 36). Tisza lui-meme
fut revolte de l'attitude des commissaires envoyes aux assem-
4,
preceddes:d'une intro-
www.dacoromanica.ro
54
Compte-rendus
Une partie de ces actes reeseignent seulement sur les elements occidentaux de cette vie de cite italienne du Midi ; it y
en a d'autres qui eclairent aussi les cotes byzantins de la cite
dont les rapports avec ('Orient furent si etrolts.
Les termes grecs ne manquent pas : apothega, cartattum et
cartaticum, catodius ou catodeus, charta merisis, choropalatus
(couropolate), exadelfus, organeum, protonobilissimus et protonotarius, protospatarius, protovestiarius, patricissa, scibrum, sebastus, spatarius. Aussi la coutume graphique de mettre un h
initial et de remplacer le c par un k, le b par un v (amyl pour
ambi, Savastianus pour Sebestianus ; mais bibere, aussi flubius).
Zio, zia est ecrit thius, tia. On a des genitifs grecs : Pardu de
Mauru'. Ana, kata inda, prepositions grecques, sont .de mise ; on
dit Anocapri, p. 731. En general, la langue des actes les plus
anciens est une bizarre caricature du latin ; du reste, c'est aussi le
cas pour les Lombards de Salerne aux lourds noms germaniques (p. 52 et suiv.). L'ecriture meme est caiquee d'apies celle
de la chancellerie byzantine.
Le premier document de 907, est donne temporibus domini
Mansonis, imperiali spatarlo- candidati, et domini Mastali, anni
gloriosi et eximii prefectus a Deo servata civitatis Amalfi' (on
reconnait le Osocppo6nroc; ]'association du fils par le pere est
courante a Amalfi). A son tour Mastelus, imper alis patricius",
fonctionne a cote de son fils Leon, qui est protospataire. Plus
tard (964) Serge et son fils Manso n'ont pas de titres. En 1035
Marie, qui gouverne avec son fils Manso, est une patricissa
(p. 64, no. XLII et suiv.). En 1048 Manso, qui s'intitule seulement
Compte-rendus
55
*
*
www.dacoromanica.ro
56
Compte-rendus
trouvera meme tout un chapitre d'ethnographie des premieres races italiennes d'une admirable richesse (p. 67 et suiv. ;
voy., par exemple, la synthese serree concernant les Etrusques,
pp. 77-78)
*
Giorgio Maria Sangiorgi, L'lJngheria dalla repubblica di Karoly alla reggenza di Horthy, Bologne (1927).
L'auteur, un journaliste italien, entreprend une oeuvre de defense de Ia politique magyare et fait preuve d'un enthousiasme
impressionnant. Pour lui Ia guerre n'a .pas ete voulue par les
Hongrois, qui n'y pouvaient rien gagner (que la diminution de
nombre et d'importance des nationalites, dirons-nous). Tisza
aurait ete un champion de la paix jusqu'au moment des supremes decisions: it faut bien dire qu'il n'en avait pas l'air.
II est bien vrai que le premier hongrois n'aurait pas poursuivi
un accroissement des (nationalites) par la conquete, mais it ne
d6sirait rien de plus que leur diminution par l'usure des ba-
Compte-rendus
57
58
Compte-rendus
qui se reveillent" et defenseurs de la race", evitant de mentionner les crimes affreux par lesquels, au moms quelque temps,
fits ont c,ru devoir travailler (p. 46 et suiv.). Le chapitre finit
des panslavistes s'appuierait-elle sur les H3ngrois, qui demandent une politique anti-roumaine, au lieu de s'appuyer, le
cas echeant, sur les Roumains, qui ne veulent depouiller perwww.dacoromanica.ro
Compte-rendus
59
sonne, tout en maintenant leur droit le plus elementaire ? Jamais en Roumanie personne n'a pense a arracher un pouce de
terre a la Hongrie nationale ; l'assertion de l'auteur a cet egard
ne pourrait etre appuyee meme sur un article perdu dans un
journal obscur (p. 73). De meme pour toutes les autres suspiciens enoncees dans la suite (voy. surtout p. 81, oil, parlant des
mesures, purement defensives, de la Roumanie, M. Sangiorgi en
denonce l'imperialisme). Pour caracteriser l'attitude roumaine
envers Ia Hongrie, l'auteur en est r2duit a la declarer reflexive
(sic) et souffrant d'incertitudes perpetuelles" (p. 81). II serait
biers gene si on voulait lui demander d'expliquer cet oracle...
Dans cette polemique, qui convainc difficilement, l'affaire
de la fausse monnaie sera presentee comme une intrigue francaise (p. 82).
Ou lira avec interet la question du port sur I'Adriatique
(offre serbe de Spalato). La presse roumaine n'a jamais ecrit
une ligne sur cette question.
Le troisieme chapitre debute par la sentence, inappellable,
que Ia paix de Trianon est tinjuste et transitoire'. On s'imagine dans quel sens sera 'donc traite l'irredentisme. Les Roumains de Hongrie se seraient agites seulement an XIX-e siecle,
sous l'influence de Pagitationa des Saxons de Transylvanie.
Or, par toute une serie de revolutions, du XV-e a la fin du
XVIII-e siecle, ils n'ont fait que demander leur liberte dont
1'Eglise uniate meme, vers 1740, puis les deux Ealises furent
aussi les champions. Je renvoie a mon cHistoire des Roumains
de Transylvanie et de Hongrie'. L'auteur lui-meme doit reconnaitre qu' en 1848 les nOtres voulaient l'Etat independent roumain" (p. 100). Mais, deux lignes plus bas, it n'est question
que d'une partie des Roumains. Quelques pages ensuite, on se
donnera la peisie d'etablir que le melange de races, la contamination d'une pretendue unite magyare, est (la uniquement a
60
Compte-rendus
que la declaration d'union des Saxons eat ete arrachee par les
armes. Les villes peul'ent avoir une forte population magyare,
mais toute la campagne est roumaine. L'expropriation, acte de
justice et de preservation sociale, a atteint les Roumains aussi.
vidite de M. Benes (ibid.). 11 est sensible a la douleur des Ruthenes du Maramures", qui lui parait different du Marmoros,
car ils voulaient rester hongroisils doivent l'avoir dit a l'oreille
de M. Sangiorgi
alors qu'on en a fait des sujets tcheco-slovaques et roumains (pp. 128.129).
Les derniers chapitres, bien ecrits, s'occupent de la situation de
www.dacoromanica.ro
tompte-rendus
61
En eilt-il Re de meme des autres chapitres de ce livre d'amour, oui, mais pas aussi de justice!
*
et it y en a de toutes fawns
VII-e,
Le celebre manuscrit de la topographie chretienne" de Cosme Indikopleustes n'en differe que par ('aspect de la thdorie
des saints, par le costume de l'empereur, Salomon, copie sur
www.dacoromanica.ro
62
Compte-rendus
que chose des conflits pour la cause des icOnes. Des fawns
anictiniques", sans figures, de l'ornementation paraissent. A cote
*
*
Compte- rendus
63
grois. Vanden territoire saxon dut etre entame, le droit d'election pour leurs repr6sentants etendu aux autres nations ; la
juridiction speciale disparut. La lutte entre les Vieux et les
Jeunes Saxons continuait. Les masses n'avaient pas de conscience politique. El les. ovationnerent cependant en 1870-1 les
victoires allemandes.
On arriva a reunir les deux partis autour d'un meme programme dans l'assemblee d'electeurs de Medial en 1872. La
loi communale hongroise devait 'etre appl'quee aux Saxons
des l'annee suivante, et de nouveau les deux partis s'affrontent.
En 1874 l'universited saxonne n'etait plus admise a representer ses ressortissants. BientOt les tendances de magyarisation furent servies par un regime inexorable : .celui de Coloman Tisza et de Trefort. La Machtfrage" remplace la question de droit" : Frangois-Joseph n'exauca pas les voeux de ses
sujets transylvains de langue allemande. On se groupa autour
de l'eglise et de l'ecole. L'auteur s'arrete longuement sur la figure d so pere, eveque lui aussi de cette Eglise nationale.
C'est a cette poque que le chef religieux abandonne le village
de sa residence pour s'etablir a Sibiiu-Hermannstadt. L'auteur en
enumere les collaborateurs. II y eut aussi une reorganisation de
la presse (K. Wolff). On se mit, l'eveque en tete, a etudier l'histoire de cette petite nation. Dans le domaine economique aussi,
it y eut une concentration des forces : des 1872 on avait aboli
les privileges compris dans les corporations historiques. Les
frontieres du cote de la Roumanie commengaient a se former.
64
COmpie-rendus
Saxons, 3.716 Roumains, 1.302 Magyars, 2.018 Juifs; Sighisoara-Schassburg : 5.620 Saxons, 3.428 Roumains, 2.253 Magyars; OrAstie-Broos : 1.170 Saxons, 1.492 Magyars, 4.107 Roumains).
Compte-itndus
65
clerge servit comme moyen de gagner des partisans a la magyarisation. On essayera de briser ['unite de l'Eglise.
Apres Khuen-Hedervary, Etienne Tisza prit le pouvoir. II
reussit a faire entrer les deputes saxons au Parlement dans son
parti. De .nouvelles. mesures furent cependant prises contre les
ecoles des nationalites. Bientot it y eut un vrai chaos parlementaire. Le baron Fehervary fut charge de mettre ordre. II
echoua, et Wekerle forma en 1906 le Ministere de coalition.
La loi Apponyi, le plus terrible des attentats contre l'ecole
non-magyare, fut voteeen 1907. Le parti liberal revint avec
Khuen-Hedervary, avec Lukacs et, en 19 i4, avec leecond Tisza. s
Apres une appreciation dure et injuste de !'attitude des Roumains a l'egard des Saxons (pp. 176-177) et une analyse de
la situation des Souabes du Banat, I'auteur arrive aux propelsalons de Tisza avant la guerr. Le XX e chapitre est consacre
ca la guerre generale et a la debacle (1g14-1919) : it eit ecrit
avec sincerite, avec courage, pas toujuurs avec object!vite a
regard du nouveau regime. En aoat 19L7, appony, ministre
sous Wekerle, declara ouverte,hent q I'd v supprinier I'enseignement national des Roumains (np. 247-L43). Apres la victoire
des allies, les Hongrois recommandaient aux Saxons de former
avec les Szekler une republique, qui aurait compris aussi ClujKolozsvar (p. 26u).
N. I.
*
Abraham Gallante, Esther ryra, d'apres de nouveaux documents (contribution a Phistoire des Juifs de Turquie), Constantinople; 1926.
bonnets rouges et renoncer au luxe. La bonne monnaie fut res-tauree. Les cadavres furent jetes a I'Atmeidan -et puis brides.
La main of une certaine partie du corps d'Esther furent detachees
et fixees a la porte deslarigueurs de fonctions.
I.
*
www.dacoromanica.ro
Compte-rendus
66
0. Fr. Krasser, Hermannstadt : von seinen Htiusern and Menschen, Brasov-Kronstadt, 1927.
www.dacoromanica.ro
Compte-rendus
67
p. 203 , puisque la
enrichl de ses dessins le Bulletin de la commission des monuments historiques et a donne les esquisses de notre Histoire
des Roumains et de leur civilisation et de notre manuel roumain
N. I.
*
www.dacoromanica.ro
68
Compte-rendus
Compte-rendus
69
CHRONIQUE
Un volume, possede jadis par ce parfait connaisseur des
choses roumaines qui fut Ubicini et transmis a l'Academie Rou-
maine, des Lettres de Constantin Stamaty a Panagiotis Kodrikas sur la Revolution francaise janvier 1793, publiees
pour la premiere fois d'apres les manuscrits originaux, Paris
187_ (Documents inedits sur l'histoire de la Revolution Franpaise, correspondances de Paris, Vienne, Berlin, Varsouie,
Constantinople, publiees par Jules Lair et Emile Legrand) est
intercalee cette Iettre de Legrand que nous ne croyons pas
devoir rester inedite.
Avez-vous envoye un article a quelque revue dans les Principatites Danubiennes? Peut-titre y a-t-il par la quelqu'un qui a
connu Stamaty ou Kodrikas et qui pourrait nous donner d'utiles renseignements. Ii parait que le drogman du general Trochu
vii encore et habite Giurgewo.
Agreez, mon cher confrere, mes cordiales felicitations.
Tout a vous,
Emile Legrand
*
www.dacoromanica.ro
70
Cbmpte-rendus
D'autres sur l'eglise grecque a Naples au XVI-e siecle. La publication des actes concernant la colonie grecque a Vienne continue (actes sur l'occupation russe en Petite Valachie, 18061812 ; le general est Zass, et non Zast ; des lettres de marchands
grecs etablis a Vidine). Lettres sur Ia domination venitienne en
Morie au XVII-e siecle et sur le siege d'Athenes en 1687. Des
rapports de Modon, en 1472, sur Ouzoun-Hassan, le Khan de
Perse, adversaire de Mohammed II (Archives de Milan ; beaucoup de fautes d'impression). Traduction des etudes de M. W.
Miller sur les Catalans a Athenes et les Florentins a Athenes.
Le ms. des lettres du Metropolite valaque -Philarete (1792) a ete
analyse par nous dans la revue roumaine Convorbiri literare;
it appartient a l'Academie Roumaine.
*
www.dacoromanica.ro
Compte- rendus
71
* *
Le serment prele a la fa con barbare aux Huns" par rempereur byzantin dans la Vie de S. Nicephore (Migne, Patrologia
graeca, XC, p. 144) : 'QC ocinciv !Lev 'LOOS 67tELY0.110 ixsivooc, SS TOIC
lip.ST6pOLC
csogotastc
www.dacoromanica.ro
72
Compte-rendus
compris dans les chapitres das a MM. Jean J. Nistor et Sextile Ptwariu, run Bucovinien, l'autre Transylvain, qui decrivent
retat d'esprit des Roumains de leurs provinces a regard de
faction guerriere entreprise par leurs congeneres libres.
Les notes, accompagnees d'illustrations, du general R. Rosetti
sur rermee qui a combattu devant Plevna, sont particulierement
precieuses.
N. I.
www.dacoromanica.ro