Décentralisation
Décentralisation
Décentralisation
conformment la constitution de 2011, sont les rgions, les prfectures, les provinces et les
communes. Toute nouvelle collectivit territoriale est cre par loi.
Les collectivits territoriales sont des units territoriales dont les limites gographiques sont
dtermines, avec prcision, en fonction des spcificits historiques, socio-tribales, culturelles et
institutionnelles ou dans le but de raliser une coopration et une complmentarit entre les
constituants de la localit.
Elles sont rgies par le droit public et dotes de la personnalit morale et de lautonomie financire.
Les collectivits territoriales lisent des conseils qui se chargent de la gestion dmocratique de leurs
affaires. Ces conseils exercent des comptences propres, des comptences consultatives ainsi que
dautres comptences qui leur sont transfres par lEtat.
Selon le Dcret n 2.15.10 du 20 Fvrier 2015, fixant le nombre des Rgions, leurs dnominations, leurs chefs
lieux et les Prfectures et Provinces qui les composent, le territoire du Maroc est divis en 12 Rgions
comportant 75 provinces et prfectures (62 provinces et 13 prfectures ).
Processus de dcentralisation
La conscration de la dmocratie, le renforcement des droits de lHomme et llargissement des liberts
publiques et individuelles sont sans conteste des chantiers majeurs du projet de socit moderne, dmocratique
et solidaire, initi et port par Sa Majest le Roi Mohammed VI que Dieu lAssiste o le Maroc a enregistr au
cours
des
dernires
annes
de
grandes
avances.
De mme, la consolidation du processus de dcentralisation qui constitue un choix irrversible et participe dune
volont affirme dancrer la pratique de dmocratie de proximit, dagir au plus prs des populations et de
promouvoir une participation citoyenne la gestion des affaires locales, a t un centre dintrt constant.
Tels sont les axes phares des rformes qui vont caractriser la nouvelle tape de la dcentralisation et qui tendent
repositionner la commune notamment sur sa mission de service au citoyen et danimation du dveloppement
local.
1959-1976: Instauration des principales bases de la dcentralisation
Le Maroc est un pays de longue tradition communale. Les historiens font dailleurs remonter les origines de la
dcentralisation la nuit des temps et voquent ce titre les statuts coutumiers et les modes dorganisation
communautaires ayant prvalu jusqu lavnement des rgimes municipaux slectifs initis sous le
protectorat.
Nanmoins ce nest quau lendemain de l'indpendance quune vritable organisation dcentralise a vu le jour
et fait lobjet dadaptations constantes soucieuses dassurer un ancrage de la dmocratie de proximit et de la
hisser progressivement au rang des pratiques les plus avances. Que de chemin parcouru depuis et que
dacquis ont jalonns cette priode. En effet, la dcentralisation est aujourdhui un vcu et une ralit.
Les prrogatives des instances lues se sont largement tendues et la collectivit locale commence dores et
dj simposer en tant que partenaire incontournable. Il nen demeure pas moins que lexercice de la
dcentralisation et lvolution du contexte tant national quinternational nourrissent de nouvelles attentes et
font apparatre quelques insuffisances dont la leve contribuerait sans nul doute parfaire lexprience
nationale dans ce domaine.
Sil tait question de retenir un vnement qui a fait date dans lhistoire de la dcentralisation au Maroc cest
bien lanne 1959 que les penses se rfreraient. Cette anne est marquer dune pierre blanche en ce sens
quelle a vu se poser les premiers jalons de la nouvelle organisation communale notamment travers la
promulgation du dahir du 2 dcembre 1959 portant division administrative du Royaume et crant 801
communes urbaines et rurales pour la premire fois sur une base territoriale gnralise. Lanne 1960 est
venue avec son lot de rformes et fut vritablement lan numro un de la dcentralisation au Maroc. En effet,
cest prcisment le 23 Juin 1960 que la premire charte communale fut adopte annonant un rgime
initiatique du processus de dcentralisation avec une sphre de comptences naturellement restreintes, un
excutif bicphale et une tutelle pousse.
Ce processus fut confort par la premire constitution dont s'est dot le royaume en 1962 ; celle-ci prsente
dailleurs le double avantage davoir consacr l'existence des collectivits locales et ouvert de nouvelles
perspectives de dcentralisation par la cration dune nouvelle collectivit locale savoir la prfecture ou la
province.
Ds 1975, Feu Sa Majest Le Roi Hassan II que Dieu aie son me annonait sa volont d'largir les
attributions et les responsabilits des lus et de ddier davantage de moyens aux diles locaux promettant ainsi
une nouvelle tape de renforcement de la dmocratie locale. Une anne plus tard fut abroge la premire
charte communale et mis en place un cadre renouvel de la pratique municipale.
Avec ladoption de la charte communale de 1976, cest un tournant historique et une nouvelle tape de la
dcentralisation qui fut amorce. Les comptences de la commune, cellule de base dexercice de la dmocratie
de proximit, ont t largement tendues, son rle conomique, social et culturel expressment prononc, son
rgime bicphale aboli, et la pratique de tutelle relativement assouplie. Par ailleurs, la comptence gnrale
attribue la commune et laffirmation de son rle conomique constituent, ne point en douter, les aspects
les plus saillants de cette rforme.
Au del des comptences largies transfres par la nouvelle charte, celle-ci a value aussi par le fait qu'elle eu
suscit de puis l'intrt pour la gestion de la chose locale que traduit d'ailleurs le train de rformes qui l'ont
suivi, allant dans le sens du renforcement des moyens de la dcentralisation notamment travers les transferts
de la TVA, l'adoption d'une fiscalit locale et la rtrocession d'impts d'Etat aux collectivits locales.
1992-2002: La Rgion, une nouvelle Collectivit Locale et adoption d'une nouvelle charte communale
L'anne 1992 a t marque par deux vnements importants savoir la rfection de la carte communale
permettant la cration de 668 nouvelles communes et lrection par le constitution rvise en cette mme anne
de la rgion en collectivit locale.
La refonte de la charte communale en 2002 a constitu un chantier majeur venu dans le sillage des changements
profonds imprims au Maroc par SA MAJESTE le ROI Mohammed VI. Elle a marqu un saut qualitatif dans le
processus de dcentralisation et annonc une nouvelle tape caractrise par :
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2009: Amlioration de la gouvernance locale et modernisation de la gestion financire des collectivits locales
Lanne 209 a connu un renforcement de la dcentralisation. Inspir des Hautes Directives Royales
contenues dans le Discours dAgadir du 12 dcembre 2006 loccasion de la tenue des Rencontres
Nationales des Collectivits Locales, le Maroc a engag une rforme de la charte communale
accompagne dune refonte de la loi sur lorganisation des finances locales. Ce pack de rformes
sinscrit dans le cadre de la traduction des Hautes directives et la volont Royales de faire des
collectivits locales de vritables leviers pour raliser l'essor conomique et social, favoriser
l'avnement d'une citoyennet digne et responsable et assurer laffermissement de la dmocratie
participative, en levant toutes les entraves d'ordre organisationnels et financiers qui seraient de
nature laffecter.
Rforme de la charte communale: Le principales rformes ont concern les domaines du renforcement
des dispositifs de coopration et de partenariat, la modernisation de la gestion financire des
collectivits locales et ladaptation des outils de gestion du patrimoine communal.
Ces rformes ont pour objectifs:
* La cration des conditions de formation de majorits au sein des conseils et leur stabilisation autour des
prsidents
par ladoption dun scrutin trois tours pour llection de ces derniers ;
* La prcision des rgles de fonctionnement des commissions du conseil et leurs domaines dintervention
largis
notamment au dveloppement humain et la gestion des services publics locaux ;
* L'amlioration du statut de llu en instituant la possibilit dexercice plein temps du mandat de prsident
pour les
fonctionnaires et agents de lEtat et en largissant le bnfice du rgime indemnitaire aux prsidents des
commissions ;
* le renforcement du rle de ladministration locale en revisitant les attributions du secrtaire gnral ;
* L'amlioration de la gestion des grandes agglomrations en consacrant le principe de lunit de la ville et en
clarifiant les domaines de comptences des conseils darrondissements;
* Le renforcement des dispositifs de coopration et de partenariats afin doutiller les grandes villes pour une
gestion
rationalise des services publics locaux, des quipements communaux et des rseaux divers, travers la
cration des groupements dagglomrations et des socits de dveloppement local;
* L'introduction des outils de rgulation pour une gestion encadre, efficace et coordonne des services
publics, laquelle touche aux diffrents aspects de normalisation, de coordination, aux rgles de fixation de la
tarification, aux modalits dappui de lEtat et au suivi de la qualit du service rendu lusager.
Loi sur lorganisation des finances locales: la nouvelle loi apporte des innovations majeures allant dans
le sens de :
* L'allgement de la tutelle par la limitation des actes soumis lapprobation pralable, la prcision de ses
domaines
et de son objet et par la suppression de la tutelle priori exerce par le ministre des finances;
* lassouplissement des rgles et des procdures affrentes au cadre budgtaire pour consacrer lautonomie
des
conseils et la responsabilit des ordonnateurs et permettre ladaptation du budget en cours danne;
* La rationalisation de la gestion des finances locales par :
- Lencouragement la ralisation de programmes pluriannuels inscrits dans le cadre du plan de
dveloppement
communal ;
- L'instauration de procdures et de mcanismes de rglement des situations de blocage rsultant de la non
adoption du budget ou du refus de vote du compte administratif ;
- Linscription, dans un calendrier prcis, des oprations de prparation, de vote et dadoption du budget
de
manire garantir son excution au dbut de lexercice budgtaire ;
- Et linstauration du contrle de gestion et daudit des collectivits locales.
29 juillet 2011: vers une nouvelle tape de dveloppement de la dcentralisation et de la rgionalisation au
Maroc
Devant les volutions importantes qu'a connues le Maroc en matire de dcentralisation, la volont de
sa Majest le Roi Mohammed VI vient pour donner un nouvel lan ce processus travers la
promulgation de la nouvelle constitution en date du 29 Juillet 2011 qui trace de nouvelles perspectives
de la rgionalisation avance.
C'tait l'aboutissement des rformes et expriences accumules par notre pays depuis plus d'un demi
sicle. Il tait donc ncessaire de passer une nouvelle phase de dcentralisation et dmocratie
locale, fonde sur l'appui de l'autonomie des collectivits territoriales administrativement et
financirement, et l'exercice de leurs comptences dans le cadre de la libre administration avec le
renforcement des rgles de gouvernance locale.
La nouvelle constitution a apport des principes nouveaux et des changements profonds en ce qui
concerne la dcentralisation, notamment:
* Le rle prminent de la rgion par rapport aux autres collectivits territoriales dans les
oprations de la prparation et suivi des programmes de dveloppement rgional et les schmas
rgionaux d'amnagement du territoire et ce, dans le cadre du respect des comptences propres de
ces collectivits,
* Le
principe
de la
libre
administration de
l'affaire
locale
et
les rgles de
gouvernance pour l'application de ce principe ainsi que les dispositions du contrle et de la reddition
des comptes,
* L'encouragement de la coopration et du partenariat et la mise en place de groupements de
communes pour la ralisation des projets de dveloppement, la mutualisation et la solidarit entre
les communes,
* l'adoption de l'lection des conseils des Rgions au suffrage universel direct,
* L'octroi du droit de l'excution des dlibrations des conseils des collectivits territoriales aux
prsidents des conseils lus,
* La fixation de trois types de comptences des collectivits territoriales, sur la base du principe de
subsidiarit, savoir des comptences propres, des comptences partages avec l'Etat et des
comptences qui leur sont transfrables par ce dernier,
* La conscration aux collectivits territoriales d'un systme de ressources financires propres et de
ressources financires affectes par l'Etat, pour leur permettre d'exercer leurs comptences.