Vincent Abel Jérusalem
Vincent Abel Jérusalem
Vincent Abel Jérusalem
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University of Ottawa
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JRUSALEM ANTIQUE
m e\ r^ a
Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation
TOME PREMIER I
JRUSALEM ANTIQUE
PAR
Le P. Hugues VINCENT
DES Frres Prcheurs
PARIS
LIBRAIRIE VICTOR LECOFFRE
J. GABALDA, diteur
RUE BONAPARTE, 90
1912
IMPIUMATUK
lUtrUU, die .11 MuU mt,
K. ADAM.
V. u.
A LA MEMOIRE DE MA MRE
AVANT-PHOPOS
D'autres noms que le mien devraient figurer en tte de ces pages. Les matres dvous
qui, en 1891, me rendirent si attrayant et si fructueux le premier contact avec Jrusalem,
songeaient ds lors en crire l'histoire, la lumire de connaissances topographiques et
archologiques dj familires pour eux. Comme prlude cet ouvrage, le V. Lagrange
faisait paratre, dans le premier numro de la Revue Biblique, une tude gnrale sur la
pratique demeure le mrite de mes matres, puisque ce sera l'cho de leurs leons sur les
textes, ou en prsence des monuments et des sites. Mais on voudra bien ne les rendre respon-
sables nulle part d'opinions qui restent naturellement toutes mon compte.
Ce que l'ouvrage vaut, il le vaut surtout par les ralits concrtes mises sous les yeux du
lecteur. Or cette documentation doit son exactitude l'obligeant concours de mes confrres
Vcole. Je ne puis numrer ici tous ceux qui je suis reconnaissant d'une assistance transi-
toire dans quelques relevs; mais les noms des PP. Savignac, Abel et Carrire ont une place
ncessaire, parce que leur part est trs grande dans ma gratitude. L'immense majorit des pho-
tographies est l'uvre des PP. Savignac et Carrire; pas nn plan n'a t dress sans la col-
laboration exprimente de l'un ou de l'autre et souvent l'aide simultane de tous les trois
a t requise en des oprations plus considrables ou plus dlicates d'arpentage et de men-
surations archologiques.
Avec une bienveillance dont je lui suis trs particulirement reconnaissant, le Comit du
Palestine Exploration Fund m'a permis de puiser frquemment dans la documentation gra-
phique de ses excellentes publications, sources fondamentales sur le sujet. On trouvera par-
tout la mention exacte de ces emprunts et je me fais un devoir d'insrer ici l'hommage
cordial de ma gratitude pour les explorateurs aussi courageux qu'habiles, doubls de savants
aimables, qui ces documents prcieux sont dus.
Plusieurs photographies importantes sont empruntes la splendide collection de la Co-
lonie amricaine de Jrusalem et publies avec une trs gracieuse autorisation. Chaque clich
en portera l'indication reconnaissante.
vni AVANT-PROPOS.
Mes remerciements vont aussi tous ceux qui ont bien voulu permettre et seconder chez
eux nos recherches.
Enfin et surtout c'est pour moi une agrable ncessit d'exprimer au plus obligeant des
diteurs ma sincre gratitude pour les sacrifices qu'il s'est imposs en vue de raliser une
illustration copieuse et lucide, dans un format maniable, sous un prix accessible.
L'Introduction dira ce que ce livre veut tre et par quelle mthode il a t compos. La
clart et la commodit d'utilisation ont t les proccupations essentielles, dt l'lgance
passer au second plan. Partout on a cherch tablir entre texte et figures la plus troite
dpendance; et pour donner l'image son maximum de valeur expressive, les repres y ont
t multiplis, complts souvent par de longues lgendes descriptives. Tout graphique apte
clairer la lecture en des passages varis a t reproduit hors texte, avec une ampleur et
une abondance de dtails proportionnes son importance pratique.
\je dsir de prsenter des plans gnraux de la ville mis jour par un ingnieur-topo-
graphe qualifi n'a pu tre ralis. Une tAche aussi dispendieuse et aussi dlicate n'est d'ail-
leurs que d'assez secondaire importance pour le point de vue spcial de cette tude. Le
Palestine Exploration Fund ayant eu la bont de me laisser utiliser les relevs du regrett
gnral Wilson et de M. le gnral sir Ch. Warren, j'ai adopt leur triangulation et dress,
en coDtnilant leurs tracs et en y introduisant les principales modifiai lions devenues utiles,
un croquis topograpbique (planche i) et un plan archologique (pi. xx) dont Tunique pr-
tention est de guider facilement sur le sol et de situer avec exactitude les vestiges anti-
ques aujourd'hui connus. Pour l'onomastique contemporaine, le T. U, P. Fderlin, suprieur des
Pres Blancs, a eu la bont de mettre ma disposition ses notes si comptentes et pendant de
lon^s mois le P. Jausseu, mon confrre V Ecole, a inlassablement second de toute son exp-
rience de la phontique arabe la revision mthodique d'une toponymie recueillie par lambeaux
des annes durant, ix noms ont t enregistrs pour ce qu'ils valent dans l'articulation cou-
raote la plus sre. On .s'est interdit la plus minime nuance qui eiU ramen Tune ou l'autre
forme perue quelque thme grammatical et fourni un sens topique. Ce qui ne prsen-
tait pat des garanties suffisantes ou devait demeurer un ballast inexpressif a t limin.
La coUalioration aimable du P. Abel au tome second promet un assez [)rompt achvement
de l'ouvrage, malgr les difficults graves rsultant d'une excution matrielle poursuivie
eoire Paris cl Jrusalem. C'est pour remdier quelques-unes de ces difficults qu'a t adopt
un sedioDoement en huit fascicules peu prs gaux, devant paratre t\ intervalles variables
dans uo dlai prvu d'environ trois ans.
J^rttMlria, teaic UMl^M 1 arc li>(4ofh|M|
le 1^ OMi \9\:
II. VlNCKXT, 0. \\
LISTE DES ABHVIATIOiNS GOUHANTES
ET DE QUELQUES OUVRAGES ORDINAIREMENT CITS EN ABRG
Bible polychrome The sncred tiooks of Ihe Old Testament... prlnted in Colors, sous la direction de M. 1'. llaupl.
:
bi.iss-UiCKiE, Excavat. : Excavations at Jrusalem I89i-1S97 Londres 1S98, dans los publications du Palestine Explo-
:
ration Fund.
Clermont-Gansf.al', Arch. lies. : Archuological /,'esearches in /'alestine during Ihe gears J873-i87i; vol. in-1"; le vol. -.i
in-8" parus.
Compt. rend. Acud. IIIL. : Comptes rendu-s de l'Acadmie des Inscriptions et Relies-Lettres, l'aris.
Diction, antiq. : Dictionnaire des antiquits grecques et romaines do M. Saglio, continu sous la direction de M. VA.
Pottier.
: Rinera Hierosolymilana saeculi IIII-VIII. Vienne 1898.
Geyer, Ilinera...
MouDJR ED-DN, Hisl. : Fragments de la Chronique, traduits par M. Sauvairo sous le titre : Histoire de Jrusalem et
d'Hbron.
MuNDPV Mittheilungen und Nachrichten des Deulschen Paliistina-Verein. Leipzig.
:
Onom. Onomasticon d'Eusbe, d. I.agarde, qui comprend aussi l'adaptation latim de saint Ji'tune et les Onomaslica
:
minora.
Paulv-Wissowa, Real-Encycl. : Real-Encyclopiidie der classischen Altertumiinssrnsrhafl i" dit. dirig('e par MM. Wis-
:
sowa et Kroll.
QS. ou Quart. Stat. : Palestine Exploration Fund's Quarterly Stalemenl.
RR. : Revue biblique.
RoBiNSO.v, Rihl. Res. : Riblical Researches, 2' ikl., Boston 18.")(>; i vol. in-8"; un 3* est intituU' Later Riblical Researches.
Smith, Jrusalem : Jrusalem. Ihe Topography, Economies and History from Ihe earliesl Times lo .\. D. 70; 2 vol. in-8".
Londres 1907-8.
Survey, ou .9. H'. P. : The .Survey of Western Palestine. In volume spcial des Memoirs est consacr Jrusalem in- 1". ;
Londres 1881.
ToBLER, Denkbldtter : Denkldatler nus Jrusalem in-S", 2* d. 185C. ;
TouLER, Top. ou Topogr. : Zivei Richer Topographie von Jrusalem und seinen Uingebungen. Merlin 1853.
VVarrex, .llbum : Plans, lvations, sections... sliemng Ihe results of the e.ieaeations al Jrusalem 18G7-70, ereculed for
Ihe Pal. E.rplor. Fund by capt. Ch. U'arren. Londres.
Warren, Recovery... : The Recovery of Jrusalem. On cite le 3" mille , d. de 1871. de cet ouvraf;e, dont la pagina-
tion varie beaucoup.
Warren, Undergr. Jerus. : Underground Jrusalem. Londres 1870.
WiLSON, Ordn. Surv. : Ordnancc Survey of Jrusalem; plans, notes et photographies, 3 vol. in folio. Londres.
ZDl'V. Zeilschrift lies Deutschen PalUslina Vereln.
:
Quelques abrviations d'usage plus restreint seront indiques en tte de certains chapitres, dans la bibliographie
spciale d'un sujet. D'autres sont trop familires pour avoir besoin d'explication, par exemple PG. ou PL. pour les :
JERUSALEM. T. I.
SIGLES DE THAiNSClUPTlOXS
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Iji drbon du |>tsu topographique, on n'a d'ailleui-s us i|ue l<> moins possible do ces notalions trs dil'licileiuent ad-
quate* et le plus tourent obscures pour les lecteurs non spcialiss.
TAB[.E DES MATIERES
DU FASCICULE 1
Vages.
AVANT-l'KOPOS VII
I I. Flavius Josphe .
8-2-i
I. Orographie du site C!
S 3. Silo ta
g 4. Le mont dos Oliviers (i(i
l'agoB.
IL Le sinndr IKi
:: 1. L* tunnel d'Ophel 15(1
I. - MUk) ^ i:2-187
;t I. Sens et altesuuions biMiquc^ 172
:; 2. Les faits archologiques et lopographiques 182
hrantes paroles, ce nom seul emplit l'me de surtout assez de faits accessibles dj pour rendre
souvenirs et d'motions. Le lecteur concevra que Jrusalem correctement intelligible chaque
ce livre ne s'ouvre ni par un hymne, ni par une poque de sa longue existence.
peinture fatalement sans relief aprs mille tableaux Examiner quel point en est aujourd'hui la
de matres et des chants renouvels l'inlini de- discussion des textes, mettre sous les yeux avec
puis les accents enthousiastes et divinement in- assez de dtail pour n'y rien laisser d'inintelli-
spirs des Prophtes. gible ou de trop obscur les faits de tout ordre
La pense de cette tude naquit dans le berceau recueillis par l'exploration et les fouilles, tenter
mme de Y Ecole; comme celle-ci par consquent enfin, aprs l'tude mthodique de ces donnes
elle poursuit un but pratique essayer de dire : littraires, topographiques et archologiques, un
non la srie changeante des fortes impressions premier essai de synthse voil le but del mo-
:
multiples vicissitudes, cette cit du Dieu vivant. dtermine dans une large mesure les conditions
Ou plutt,
car ces expressions un peu amples de son existence et marque d'une empreinte par-
pourraient donner le change sur l'ambition trs ticulire toute son volution. Le site remarquable
humble de ces pages,
ce qui a t voulu est un de Jrusalem nous occupera donc avant tout; il
groupement exact et complet, dans la mesure est pour beaucoup dans la profonde originalit de
possible aujourd'hui, des faits utiles l'historien la ville.Sa physionomie primordiale une fois
pour retracer proprement dite de Jru-
l'histoire saisie, nous chercherons fixer les modifications
salem, celle qui marquera son rle prcis dans qu'il a subies au cours des sicles et les lments
l'volution nationale et religieuse d'Isral. Par ce nouveaux que chaque poque a introduits et fait
ct, en elet, la ville s'identifie trop avec le peu- mouvoir dans ce cadre.
ple pour que le dveloppement de la vie chez l'un On ne perdra pas ici un seul mot apologtique
soit pleinement intelligible sans la considration sur l'utilit d'une telle recherche, dont on n'a
parallle de l'autre. L'histoire au sens prcis, garde, au surplus, de s'exagrer l'importance. Si
celle qui suppose la trituration pralable des do- l'histoire grande envole, trop jalouse de ses
cuments et des faits par l'investigation diligente caprices pour n'tre point ddaigneuse des faits,
JRUSALEM. T. T. 1
JERUSALEM.
compte encore des adeptes, il en est une autre cours de ces vingt annes, il rappellera les pro-
dont les disciples de plus en plus nombreux ont menades archologiques par les rues et aux
en quelque sorte la religion des faits, presque abords de la cit et prcisera des souvenirs directs.
toujours petits, borns, souvent mesquins la A ceux qui n'ont pu voir et toucher, il s'efforcera
mesure de la vie, sans lesquels toutefois les plus de dire ce qu'il y a intrt connatre et leur fa-
grandiloquentes formules ne rendent qu'un son cilitera le moyen de s'en rendre compte.
creux. Avant qu'aient pu tre crites d'immor- Ce but nettement dtermin traait le plan
lellespages sur Athnes et sur Rome, que n*a-l-il suivretudier d'abord le cadre gograpliique de
:
point fallu d'obscures recherches et de patientes Jrusalem, le relief et la nature de son sol, et in-
discussions sur la teneur de phrases laconiques, diquer du moins en gros les conditions de la vie
le sens d'inscriptions demi effaces, l'exlension en un tel milieu. Une fois en possession de ces
et la forme du pomaenum ou de l'enceinte de P- connaissances gnrales prliminaires, aborder
ricls, la disposition primitive du Forum ou du l'tude topographique et archologique dtaille
Pnyx, mille autres dtails encore plus tnus, en- sous forme de monographies consacres toutes
fouis tout jamais dans les fondements du bril- les questions essentielles, ou groupant les infor-
lant difice dont ils assurent la solidit! mations pratiques sur une srie de monuments
Qu'il y ait de par le monde nombre de savants analogues tombeaux, installations hydrauliques,
:
biblistes trs peu soucieux de la situation de difices religieux, etc.; tracer brivement enfin un
Gihon et de Rogel ou des procds architecturaux schma historique dans lequel les monuments et
usits en Palestine l'poque de David et de Sa- les sites sont coordonns pour raliser la physio-
lomon, d'autres qui ne voudraient pour amour ni nomie spciale de la ville chaque phase de son
pour or s'embarrasser d'une enqute sur le site du Deux grandes divisions s'imposaient ds
histoire.
CalTaire et la disposition du Spulcre de Notre- l'abord, au nom de l'archologie plus encore que
Seigneur quand ils tudient, dans l'vangile, la par des convenances chronologiques elles seraient ;
rdigion en esprit et en vrit , certes, je n'y assez exactement spcifies par les expressions :
prtends pas contredire, moins encore ai-je envie Jrusalem de l'Ancien Testament, Jrusalem du
de le critiquer. II est cependant aussi une lgion Nouveau Testament. Des termes plus gnraux,
grandissante de travailleurs positifs pour qui les d'un emploi plus commode et de valeur suffisam-
synthses arbitraires ont moins d'attrait, en dpit ment juste aussi leur ont t prfrs : Jrusalem
de tout leur clat, que les pauvres grains de mil iintifjuf, Jrrusalem nouvelle^ compris en ce sens
recueillis par l'enqute technique ingnue et tou- que le premier dsigne la ville depuis ses plus
jours prte & encourir le reproche d'tre fruste et lointaines origines jusqu' la destruction par Tilus
fastidieuse si elle |M:ut ce prix atteindre un de- en 70 de notre re, le second lu cit depuis le
gr de plus de prosaque prcision. Ceux-l savent triomphe des Romains jus(iu' nos jours. Chaque
un que si, par exemple, la ralit d'un palais division fera l'objet d'un volume, dont la struc-
salomonieB tangible au bout de l'enqute archo- ture s'est inspire hiaucouj plusdesexigenci's de
logique est mille fois au-dessous du rvtf autoris clart et de facilit d'utilisation que des lois litt-
par des rdts transposs hors de leur cadre, il y raires d'unit et d'harmonie des proportions.
! une profonde sensation personnelle Le premier devait fournir ds h dl)ul les l-
pouvoir donner aux plux grands souvenirs reli- mcnts to|)Ograpliiques re(|uis pour l'orienlalion
gieux, ceux de bi Passion ol de la Itsurrcclion du Huffisante du lecteur. Kn vue de ne pas surcharger
8osTar, le caractre concret d'vnementM accom- ces arides notions par de trop minuti(>ux dtails,
plis Mf ootre terre et dantt un milieu capable celle tnpogra|>liie superllcielle s'est allge syst-
d*tr purtielleneot reconstitu tient |Mjur leur tre niuliquement de toute description approfondie
utile que ce lifreal crit. Au cercle dj& tendu du sileti dnus d'importance aussi bi(!n dans
d'uni" Ml lOMS coropagnouH d'tude en l'hiHtoire (|ue dans l'aspect d'rns<Mnl>l(* de la vill(^
un Hj' 1 Ou IBOio* prolfintf rrrii|i> au L'uouuiaMtii|ue moderne, condense le plus pos-
I PUU4 ^9 I4 n \mm fmiM H cAf/liM. ymt MMipl*, ctr CM xprSMiona Ulcnl lro|> liroilt^i.
INTRODUCTION.
sible dans les plans pour lacommodil des repres meuses pourtant par le bruit qui s'est men au-
archologiques, est fournie dans la mesure o une tour d'elles, Sion par exemple, ou Acra.
longue exprience l'a montre utile, dans la me- La synthse historique, au sens extrmement
sure aussi o elle a pu tre enregistre avec la modeste indiqu dj, devait naturellement tenir
certitude dsirable, sans qu'on se soit jamais pour- en fort peu d'espace. Est-il besoin d'ajouter que
tant fait une religion d'puiser tous les vocables c'est la partie du livre d'o il tait impossible
simultanment appliqus de nos jours un mme d'liminer la note subjective? crivant pour tre
site, ou de n'employer avec un rigoureux exclusi- ulile, non par dilettantisme, je ne pouvais me
visme que des noms arabes quand des appella- drober l'obligation de dire ce qui, jusqu' un
tions usuelles se trouvent tre depuis longtemps certain point, est encore un fait l'impression :
en circulation *. Tout ce qui n'tait pas requis personnelle qui se dgage d'un long contact avec
pour la correction de cette vue d'ensemble a t archologiques. Mais autant
les faits littraires et
renvoy aux monographies spciales en vue de je veux esprer que ma probit technique ne
mieux grouper les lments utiles dans l'examen sera pas mise en doute, mme par ceux qui le
plus approfondi de questions particulires. Le temps ou les moyens feraient dfaut pour un
chapitre, au contraire, qui dtaille la constitution contrle absolu des donnes enregistres, autant
gologique et la climatologie vise fournir une j'estimerais regrettable de n'tre utilis qu'en
fois pour toutes ce qu'il est essentiel d'avoir en celte section fatalement trop aphoristique et sur-
mmoire sur ces sujets, encore qu'il se restreigne tout utilis l'aveuglette, avec une confiance
avec soin ce qui concerne directement Jru- paresseuse toujours imprudente dans le domaine
salem. des recherches historiques. Tout le long du livre,
Une diflicult un peu plus grande se prsentait mais l plus instamment, je souhaiterais n'tre
dans le choix des monographies, plutt peut-tre jamais lu qu'avec ce sens critique judicieux, spi-
dans les rubriques adopter. Celles qu'on lira en rituellement dfini une allure d'esprit mthodi-
tte des chapitres et l'ordre dans lequel on les a quement analytique, dfiante et irrespectueuse...
prsentes n'ont pas la moindre prtention ex- qui est seulement Vhabitude inconsciente de la
clure d'autres titres plus multiplis, ou arrangs critique"^ .
d'autre sorte : elles n'omettent, je crois, rien de C'est indiquer assez combien Jrusalem est aux
capital dans l'tude de la ville ancienne et leur antipodes d'une ide quelconque de systme,
groupement a t rgi par la simple exprience thse ou quoi que ce soit d'analogue. Mais parce
d'une exposition priodique maintes fois rit- que tout livre qui se respecte doit aujourd'hui
re. L'imporlance pratique des sujets, c'est--dire porter en frontispice l'indication livre de faits,
leur rle dans l'histoire biblique et le fruit plus ou livre de bonne foi , si heureusement rendue
ou moins grand que procure la lecture de la indispensable par la diffusion de la mthode, et
Bible l'intelligence prcise de chacun d'eux a mo- dj de l'esprit positif en sciences, il n'avancerait
tiv leurs dveloppements variables; c'est ainsi pas grand'cho.se d'inscrire ici cette dclaration.
que le Temple a pris des proportions nfastes Mieux vaut lui substituer quelques explications
peut-tre pour la symtrie de composition du livre sur les principes qui en ont rigoureusement di-
etdont j'encours volontiers l'avance le juste re- rig la composition, ainsi qu'il sera, je l'espre,
proche de la part des recenseurs, si quelque lec- facile de le contrler. Au pralable numrons
teur du moins trouve son que ces cha-
profit ce pourtant et caractrisons trs sommairement les
pitres se dilatent matriellement beaucoup plus sources. Elles se classent sous quatre chefs :
que ceux o sont confines d'autres questions, fa- I, les documents; II, les monuments et les
1 El n'exposent, malgr leur relative inexacliliiile, aucun demeurera flottante comme larticulaliou usuelle : par exemple
inalenlendu. Tels Sion, 0|ihel, Temple, portes de Jalla, de Be(ia'(i, Baq'afi, /iouqel'a, ou Mainillah, Minill, Ma-
Damas, beaucoup plus commodes que colline de -Vc'y
etc., mill, etc.
Dt'toud, arU ed-D'- /toura, llaram ech-Chrif, bb el-KhaUt, 2. LANCf.ois et Seignobos, Introduclion aux ludes histo-
l>. el-Amou, etc. L'ortliographe mme de certains noms riques, p. 162 (2" Cd, 1899).
JUISALE.M.
sites; III, la tradition locale; IV, la tradition qui a sous les yeux, ou l'a ou du moins un jour,
savante. reuiplacemenl de Jrusalem antique, celle phrase
fait image avec une heureuse vivacit. Sous le
des fragments d'auteurs grco-romains soit une : hermneutique; celui-ci prtend d'ordinaire ex-
littrature mane de milieux et surtout de points pliquer celui-l el, s'il ne se trouve aucune d-
de Tue extrmement difTrents, dans une priode nomination historique transmettre, perptue
appntximativc de quinze vingt sicles. le souvenir de certains faits dans la uu'moire (h>s
rHIehie sur n-
oA/iifMi
H < I
dan*
d'un im
I'
'
com|ilenro parfaite
ont rendu familiers h qui
d'invefiligntion et
'et en toute langue cultive,
le
travail lait* l'Aoneii ou le Nouveau Monde; |>our qu'il y ait lieu de les noncer nouveou'. iTail-
I. Ht*firH, V. II. 4. Urdll, tS-7. Il, p. no. dm |*rofirMur Ae la lloriwasr 1.4* nu pI Hrir.<iMioii, in
IroHuiltom, le, H Ir Manutl tir htblioffrnphtr htslnrhiur
Am U l^xvloU u<.il l<K>l l'J.it i
.1.. ! |l> Si>., iMilliinUiitll'
INTRODUCTION.
tics princiites premiers, nul dissenliment raison- qu'on discute depuis des sicles sur tant de
nable ne se manifesle plus diligence et sollici- : points topographiques spciaux, mme d'une aussi
tude dans l'investigation des faits, prcaution srieuse porte que le site primitif de Jrusalem
les enregistrer suivant des lois qui consacrent la ou son extension au temps de Notre-Seigneur,
rectitude d'observation, enfjute minutieuse sur prouve l'vidence combien peu l'autorit divine
les documents, critique prjudicielle svre des des Saintes critures et de l'Kglise qui en a le
sources, impartialit constante vis--vis de n'im- dpt sont en jeu dans ces matires, quoique
porte quel tmoin, dsintressement absolu dans lintelligence plus exacte des Saintes critures soit
le but vis : tout cela, port son maximum de en ralit la plus intime raison d'tre de telles
thorique intensit, n'est l'objet d'aucune contes- recherches. Sous rserve, par consquent, de
tation. Le labeur commence avec la premire ten- toute dtermination ventuelle maner de l'auto-
tative d'ajjplication. rit de l'glise, les documents bibliques ont donc
Avec les textes la tche pouvait, coup sur, t soumis des principes usuels de critique et
se prsenter souvent sous des perspectives ingra- et d'hermneutique aptes en prciser la teneur
tes; elle ne prtait jamais h ambigut, car, selon et fixer leur porte d'aprs leur poque et leur
leur nature sacre ou profane, ils taient traiter genre un chroniqueur inspir contem-
littraire;
d'aprs les rgles d'une critique et d'une exgse porain des Juges n'a videmment pas pu s'ex-
dsormais trs nettes, on peut le souhaiter, en primer sur Jrusalem comme un aimaliste pos-
tous les esprits. Une profession de foi quelconque trieur IKxil; une expression de psalmiste
au sujet de la Bible divinement inspire, ou de propos du mont Sion et de la cit de David ne
longs dtails sur les principes exgliques ap- peut gure oITrir le mme sens qu'un rcit de
pliqus en sou utilisation seraient tout fait hors l'poque macchabenne encadr dans ces mmes
(le propos; il suffit de rappeler que la Bible lments topographiques sans compter qu'ils ne
:
n'intervient (jue fort indirectement dans les pro- parlaient plus tout fait la mme langue et que
blmes topographiciues et archologiques; et si leurs crits nous sont parvenus dans des condi-
son nMe en histoire est beaucoup plus marqu, tions trs diverses.
c'est surtout par le point de vue religieux et mo- On est donc invariablement revenu aux textes
ral plus ([lie par le dtail des faits humains, des en faisant usage de toutes les ressources accessi-
vnements locaux et des circonstances o ces bles ici de la critique et de la philologie contem-
vnements se produisent. Nhmie et Esdras poraines. Kt parce que rien n'a sembl i)lus dan-
furent les instruments de Dieu dans la restaura- gereux, plus funeste au progrs de l'tude que
tion religieuse et civile aprs l'exil; engagera- l'utilisation superficielle et l'intelligence par
t-on cependant pour cela laulorit de l'Esprit- peu prs des textes originaux"^, on n'a pas h-
Saint dans la description si enchevtre et si sit produire les citations m extenso, dve-
maltraite dans la transmission du texte' des lopper devant le lecteur les oprations de cri-
sections du rempart et des difices qu'on res- tique textuelle si lamentablement arides, h four-
l'ruiripes de la critique historique {t8S\); du P. Lvr.KV>T.K, vocabulaiic ou les (iness''S des languis anciennes. Luc jus-
/, mcUiode historique en son a|i|>licalio:i l'ixj{se bi- tilication par des exemples ap|iroj>ries noire sujet srail re-
l)lii|ue (2 J. 1904); I'. Dei.eh.vve, bollaiidisle, Les tyendes grellablcment mais quoi bon rouvrir ce ncrologe
facile,
hciijiofjrapfiiques, 1905. Pour le point de vue In's particulier d'iJes morl-nees, ou effondres de dcrpitude? La tour
de la mlliode lo|)ogra|>lii(|ue , on lira Lxguvnck, A la Mah , la m muraille large nsont des exemples assez fameux
recherche des sites bibliques, dans Coufcrences de Sainl- du Pir.e pris pour un homme, ellesmyslrcs subtils dcouverts
l':iienne 1910-11, pp. 3-r.6. avec effort en des fautes dorlhograplie (elles que la piscine
1. A>7/., 2, 12 ss; 3, l-3>. de Sclah {M'U., 3, 15). la descente de Silla (Il Jiuis, 12, 20),
2. On se rappelle la rllfxion si Irislenient motive de cent aulrei l'avenant, font toucher du doigt l'urgence de
Lanjjlois el Seiynobos (Introd., p. 32) : Les erreurs bislo- ne pas interprter un texte hbreu lu avec quelque hle
ri(|ues sont innombrables dont la cause e.sl un conlresens ou dans une traduction en langue vulgaire, ou saisi vaguement
une inlerprlalion par peu prs de le\les formels, commis coups de dictionnaire.
par des travailleurs qui connaissaient mal la grammaire, le
JERUSALEM.
jalousie, aux rancunes et au dnigrement, moins
h-wii's josephe. funestes peut-tre encore, son point de vue, que
l'oubli. De cette proccnpation jaillit ce vivant
I. Sa rie el son uvre. petit livre qui et pu tout aussi bien s'intituler :
tation de toute tude sur Jrusalem, si varie, si peut, de nos jours, prsenter hardiment ses
diffirile aussi l'utilisation en faire ou qui en est contemporains son Apologie personnelle sa vie :
faite dans les controverses sculaires, qu'il est de est sous les yeux de tous ses uvres et ses pa- ,
toute rigueur d'noncer clairement ici le crdit roles sont l pour garantir sa sincrit et souvent
qui lui a t accord et les principes qui ont inva- mettre nu son caractre. Quand l'ouvrage en
riablement rgi l'emploi de ses oeuvres. question parut Rome, il se prsentait en grec
Sa vie est dans toutes les mmoires, grce plus recherch que limpide des lecteurs
l'autobiographie lgante dans laquelle il prit amis ou indiffrents, trs loin des jours et de la
Mto, avant de mourir, de se prsenter lui-mme contre o s'taient accomplis les faits. Lors donc
k la postrit. Autobiographie est-il le terme le qu'il dposait la plume et envoyait son uvre
plus appropri? On en douterait si l'usage de cette son cher Kpaphrodite, l'crivain avait assez beau
expression n'avait depuis si longtemps prvalu. jeu de conclure, avec les dehors d'une srnit
Il est rrai, le livre dbute par un aperu gnalo- tranquille et Ure : Voil les actes de toute ma
gique et h grands traits la jeunesse et
esqui.<ise vie : que d'autres d'aprs cela en jugent le carac-
l'ducation de ce descendant de la plus illustre tre ainsi qu'il leur plaira ^'
! Avail-il pleine
caste sacerdotale dont le vieux sang s'est ml de conscience de n'avoir absolument rien tent, dans
sang royal hasmonen Tout la fin reparaissent
'. la prsentation de ces faits, qui ft de nature
les pour condenser les
dtaib biographiques, plier luehiue peu au sens o il le dsirait" ce ju-
annes coules depuis l'issue fatale de la guerre gement de l'avenir qu'il affrontait d'un air si d-
de Jude. Hais le corps du livre ' est un tableau tach? La critique ne s'en embarrasse plus trop;
aaioi d'une trs courte priode celle de l'acli- : mais ce qui lui importe grandement et ce qui
ril de Josphe au dbut de la guerre et les tri- donne pour elle beaucoup de prix cotte produc-
bulations de toute nature que lui suscita son tion littraire de Josphe, c'est d'y pouvoir saisir
coomiandement en (alile faits passablement , sur le vif, presque mieux que partout ailleurs en
insigaifianlsdanM rhiloire gnrale, mmorables ses livres, sa personnalit, ses tendances, ses
loutefois dans de Josphe qui eut l ses
la vie ambitions, son ingnuit trs relle aussi; c'est
beares d'hrosme. Il lui importait donc de ne d'y trouver enfin les indications suffisantes pour
point abandonner sa mmoire sans dfense la reconstituer sa carrire '. N .Jrusalem en
fe r#|rigraflM 'M ^il OMnairr jii4^grrc du l'-w rU lir (If II. ao, 4.
tt rHhtt^Hftmm: cf. P. c;kc-Dib^, />Aoi d'o- 4. Juarphea lui-tn^inr, en i^oiiunc, rtiiployc co propre mol
Tint. XI. (os. f. SOS .; un., IWW. |>. IM .. o J'l r%- liant M Tirulenle aortie contre Jiuin le Tilu'rinilo, |$ (lU, vora
fVtaB wr tMtkMlicMi^wliMliMUIlM iMMrratrtMMil mal le ilbal : aRO>OYf,4aOai ^p vvv avs^xyiv l^f*, et H <tl*> oppa-
fa 4 . Wmt Ir MMlM 4a M
aM \m MBS. 1 dir Im rnnmeal an* elTurl A celle nct*Htilt^ di* fairo cetlo roi<, pour
MHmiia 4a famahm
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1 fit aarMara la^ia r i alai ^mmt H>* IrritHi - 5. Alaal qu'il afall Htr e( obtenu le Juitenienl de* ein-
M H I Id CFMTTf. I. fWl^pii, I i 4m%
., XVI. 7. I la I farwn aar loa rcU d Ou^rra
la ( Vie, 0&, 1 301 dnna Niose :
A
itp^ Iflar. 4t aM)l#) aal t<*h ^t *TX** *^ U ptftvflmt ta(a*ai po^^().
^laapwa ^mtkm alti(ffaUfHiitv4*t<fi*n|v f^av 7. O'aal nma U eulini>nt qu'on el n^diiit A pnJHer. Lu
\A. t. %im*m. I 117.. aoiir* faawaaa d S. J^nnu* nr mm /////., i.i, componcu
i
INTRODUCTION.
37-38 de notre re', dans un milieu de haute propres confidences,
il fuit au dsert, y d-
aristocratie sacerdotale, Josphe reoit de si couvre sage ermite Bannos et se constitue son
le
bonne heure une instruction soigne, surtout disciple durant trois ans. A dix-neuf ans il re-
en matires religieuses et juridiques, qu'il s'at- gagne Jrusalem et s'enrle dans la secte des
tire ds sa premire jeunesse ^ les consultations Pharisiens dont la culture et les tendances r-
populaires, celles mme des grands prtres. A pondent le mieux ses gols, quoique ses ori-
seize ans il veut faire le tour des sectes reli- gines eussent d le retenir plutt dans le parti
gieuses nationales. pris d'idal et chaque jour sadducen ^. En G4 il va solliciter Rome l'lar-
plus avide de vrit, toujours d'aprs ses gissement de quelques prtres ses proches. Le
ora(oireriienl d'aprs les uvres en gnral, est passe peu o toujours le mme Josphe impersonnel ! xai Trepl
prs telle quelle dans Suidas (Lexic, v 'IworiTto) par la ver- xptaei; vetpwv Ixav au(i.6a),erv x pLjtXw; Oix xo Ostou ).Y-
sion grecque du De viris attribue Sophronios. La seconde |Ava,[l. t.), il est manifeste qu'il avait conscience d'avoir t
notice de Suidas n'est qu'une adaptalion de Guerre, 111, 8. 9 trouv digne aux yeux de Dieu de l'une au moins de ces fa-
prophtie Vespasien . Ni l'une ni l'autre ne mritent veurs suprmes dont il gloriliail hautement Jean Ilyrcan, le
donc grand crdit. prince selon son cur et son Messie peut-tre [Anliq., Xlll,
1. Vie, 1 : T) TrpwTii) Trj; l'atou Kadapo; r(\z\t.W\.aiZ. Il s'agit 10, 7; Guerre, I, 2, 8). Sur celle nave prtention de Jos-
de Caiigula, dont le rgne fut inaugur le 16 mars 37. Tille- phe, voy. Lacrance, Le Messianisme, p. 5. Que l'criture
mont, Histoire des empereurs, 1 (d. de Venise 1732), 579 lui soit reste toujours ch<>re, on en a une preuve que rien
cl Gi4, a dtermin comme dates e&lrmes de la naissance de n'autorise mettre en doute dans ce fait que Titus le laissant
Josphe aprs le 13 septembre de l'an 37 et avant le mois librede choisircequi lui |)lairait des dpouilles de Jrusalem,
d'avril de l'anne suivante . Cf. infru. il ne prit que les Livres Saints ( Vie, l, texte altr, mais
2. A H ans ! Ixi 5' vTtuai; wv itz^X TsasapEanaiSexaTov to; le sens reste clair). Aussi bien, ces Livres sur lesquels il
oi t6 i)oYp|JL[j.aTov u;ib irvTwv l7tigvo(iriv ffyvivxwv e Tiv avait cueilli, jeune, des lauriers dont il tait lier devaient-ils
pX'pswv xal Tiv xrj; nXewc wpwTtov Onp toO itap' fio repi tre l'instrument de ses nouvelles gloires littraires non moins
cfliv vo|i.i'|j.&)v xpi6aTepov Tt yvivat {Vie, 2). Cette science ^'u- qu'un dernier lien de cur avec sa patrie dvaste.
ridigtie exceptionnelle n'est intelligible cher l'enfant-prodige 3. Vie, 2. Les Sadducens se ncrutaient surtout dans ce
qu' la condition d'tre conue d'apr.s les ides du temps. sacerdoce de haule ligne dont se rclamait Josphe. Mais,
Alors, en ell'et, loin de signifier quoi que ce de nos mo-soit supposer qu'il n'eut pas ds lors rellement prfr leur
dernes ides de droit , elle roulait exclusivement sur l'- exclusivisme farouche les doctrines plus philosophiques, plus
criture et la casuistique exgtique (cf. Lackange, Le Mes- hellnises des Pharisiens, la prudence et l'exprience lui
sianisme, p. 138 ss.]. Josphe n'a d'ailleurs pas omis d'en eussent suggr, Rome, les sentiments qu'il s'attribue dans
avertir lui-mme plus tard : (lvoi;... aoiav |iapTupoaiv [les sa jeunesse Jrusalem. 11 est du reste assez vident, par
tv Ispwv ypaix-
Juifs] To; ta v6(JLi(Aa ffaw; niaxaiivoc; xaix^jv l'ensemble desa que l'orthodoxie dogmatique outrancire
vie,
[AaTwv 8va(jLtv pixTivedai \;va[jivoi; [Anliq., XX, 12, 1 [al. des Sadducens ne devait que mdiocrement s'allier avec la
II, 2]). Et il en appelle avec candeur au tmoignage de ses trempe d'es|>ril de ce rabbin enfarin d'hellnisme. La Tho-
compatriotes pour dclarer qu'il excellait entre tous dans rah sauve, la Tborah glorifie et une fois accompli le cycle
cette culture nationale {l. /.). Aujourd'hui encore les cas ne d'observances extrieures indispensable l'essence d'une vie
sont point tellement rares, dans les coles rabbiniques de du
juive, Josphe parat s'tre considrablement dsintress
Jrusalem, de ces jeunes phnomnes capables d'en remon- Dieu national, l'ancien lahv de Mose et des Patriarches.
trer pas seulement aux. plus clairs parmi la foule, mais au Souvent vous entendrez cet homme pieux, ainsi qu'il sied
besoin de vieux matres qui n'ont plus, ou n'eurent jamais un personnage de sa caste et de son rang, s'en remettre
une gale souplesse de mmoire pour retenir des apophteg- Dieu de son salut en quelque pressant danger ifio-z
mes dcisifs, ou la mme virtuosit dcouvrir mystre sous Ewxxax' (iauTv itupt};*; [Vie, 28, mysticisme tranger au
un mol, sous une lettre ou un point-voyelle. Or on sait que, rcit parallle Guerre, 11, 21, 3),
rendre implicitement
ds le II' sicle, la tradition rabbinique sanctionnait par la r- grces Dieu de l'avoir soustrait par sa providence, soj no-
vlation de Dieu mme ces audaces d'tudiants (dcision de vocqi, mille dillicults [Vie, 76), attribuer toute la vrai-
X'amora H. Josu ben Lvi, dans Talm. Jr. Pah, n, 6, cit semblance possible aux plus purils racontars pourvu qu'il
par Lagkaisge, op. /., p. Ii3). Josphe se trahit bien de son les puisse placer sous le couvert d'une manifestation divine
milieu par sa candeur ne pas laisser ignorer son mrite en [Antiq., XV, 11, 7 lin),
rptera tout propos que se con-
cet ordre de connaissances. En d'autres occasions il prendra former la volont de Dieu est un gage de vraie prosprit
un biais d'apparente modestie pour accentuer son savoir [Antiq., I, prol., 3), que Dieu est toujours avec ceux qui ont
professionnel de rabbin en parlant impersonnellement de ce pour eux la justice (XV, 5, 3), que Dieu a partout l'il sur
distingu 'lu)(j)7ro; iwv ys |ay|v Ispwv ';^'\.o1(^ ox fjYvei x;
: le monde pour y gouverner toutes choses [Contre Apion,
7tpo?7]Tca; (b; v ajx; t v Ups; xal lEptov y^ovo; [Guerre, 11, 41) et mille religieuses banalits de mme inspiration. En
III,8, 3). El comme il vient de faire humblement en cet en- vain chercherait-on surprendre chez lui une de ces aspira-
droit la conlession d'tre fort entendu discerner les obs- lions vibrantes qui rvlent la pense de Dieu dans une vie
cures intentions divines travers l'indication des songes (f.v beaucoup mieux que les truismes de parade. Pour peu mme
JKRISAIEM. T. I. 2
JRUSALEM.
nir la justificalion lioguisliquc et lillraire d'une l'ont imagin, el celle conslalalion n'tonnera
que se posait un
interprlalion toutes les fois personne qui a en mmoire le plus sommaire
problme quelque peu important. Pour allger aperu de celte lillrature, si fondamenlale au
nanmoins cette partie peu attrayante du livre, contraire pour l'histoire des ides el Tvolulion
celte discussion radicale des textes bibliques n'a religieuse d'Isral '. II est utile seulement de re-
pas t reprise par le menu sur des sujets o je tenir, pour une apprciation correcle des textes
n'aurais pu que reproduire quelques rcentes de celle provenance, que l'apoealyplique a pour
tudes dtailles facilement accessibles dans la poque gnrale l'intervalle qui s'tend du com-
Hetve biblique, ou Eludes bibliques '. La si-
les mencement du second sicle avant Jsus-Christ
tuation tait dj change avec les documents la premire moiti du second sicle aprs Jsus-
profanes. Ce serait vraiment remonter au Dluge Christ. Kn mme temps s'inaugure le rabbinisme
que de rap|eler ce que sont par exemple les let- proprement dit, d'o rsultrent :
1 la Michna,
tres d'el-.\ marna et ce qu'on entend parles textes rdige sous sa forme dfinitive vers la fin du
assyriens en tant qu'ils peuvent avoir intervenir W sicle: i" la Tosephln, dont l'ensemble appar-
dans Tbisloire de Jrusalem'. tientau milieu du ii* sicle, re des 7'aiinailfs''
Quoique Ton doive trouver dans la suite un ou docteurs qui rptent la Loi le J'almud de ;
assez grand nombre d'emprunts aux apocalypses Jrusalem, nom asse? impropre pour dsigner
juives, aux sources rabbiniques et lalmudiques, la synthse de l'aclivil rabbinique en matire
DO concevra ne puisse tre question d'ex-
qu'il d'exgse casuistique dans toutes les coles pales-
poser, mme en raccourci, la nature de Cc>s do- tiniennes, depuis la ruine dfinitive de Jrusalem
emnents, ni de dlailler les principes observs sous Hadrien jusqu'au v"" sicle, c'est--dire jus-
dans leur utilisation'. L'archologie et l'histoire qu' l'extinction thorique de ces coles dans
de Jrusa'em ont d'ailleurs beaucoup moins de le triomphe du christianisme; 4 le Talmud de.
profit k retirer de ce mare maijnum que d'aucuns liabfjlone, issu du rabbinisme tlorissanl dans
I. Aisi ft'eipni|sera TaMiMlie i (asl4Ur dan* l'Hude du nt'ii profil dans \ point de fue spcial de notre lude (sur-
Tifli par eirtB|>lc. o le letle I Boi*. 7. qui dcrit le palais tout Lir.UT(OT, Horae hebraicne et lalmutUrae, oti. Gaii-
ilwnaii n r I II iinitiirnr ilii ninrhuin
divul^ en df'Iail,
. ei>t dell, Ofortl, 18*iy Vhnvogrnphicnl Cfnlunj,sr(irc!iinij oui
; I
tiuth qac le di. 6, decri|4ion {ropreinfnl dite du T(*in|>le, cfiirfijf by Ihe lAjIilofUir Talmiid some memoriible Places...
7. 71 le momie a ca naMirc qoe le nom de Lellre* A. NataxiEa, La gographie </u Talinuil, t8i>8). Il esl re-
tf'cPAMarsa dapfta k
mmi do, tertre eK\|>lien ou ce pen lanl fort |iru de rus ou les ciliilions sug^on-cs par ces
tamnl fareal etlMuAa m
1187, aon loin du Nil en renton* ri'cueiK et daulrcH tr4rut di* s>(-oi)il<' uiniu n'aient pa;; clo
laat tara Tlilkea
a'a|H4i<|M une vatr ^rie de Ililel(e4 verilii'i', nior* iniMiiei|u<' ! renvoi ilt-vait i^tro fait soulcincnl
roerla 4'erf tara csaiforme. Ce oal dr* lellre, en langue a Liiilitroot ou .Ni'uliauer je nupposo. On s'est ronlcntt', il
itbijUmimmf povr la pl|>r1, ^rilea aot pbr4nn da la e*l fr^i, du recours une traduction couipiMente (-liai|iH>
XVIII* d)aali |r le* priaeipieale* caaan^na r( divrr* mo- fois qu'elle a t accessible, celle en particulier de Scitwab
arqar atUliqar*. Viai|t'tn'| oal t ^rilrs |iar la rullrlel pour le T4liiiudde Jrusalem. Dans le recoure direct aux ori-
4a JerMale AMi-blM am Arta-be|. Sur U lluAlion Kinauk helireut el arainiMi j'ai t presipie toujours aid
tImII 4a rata4a 4t a doramaaU foj. P. l>HoaK, A// .
par le I*. I.aurjnu**.
im. p. un M., :,nptmr l*rmalam aa >ur >. ; ivnu. p. ni;, i. J'eiiit<l voloiitler* A toute la littrature ral)t)inli|ni' la
ail a. I,'rta4a4a m m e taa pap ttibUqn el / jovrie, frUekion i autorise d'un matre Juif a propiiit des Talinmls.
mMB. ivio-ioii Hlir pal. a por oblH d < M. Ad Neuluuer ^rit en effet : Jeruitnleni... est presque
Ira latU rnn^ifiwwi^^.,. 4'aprM lea pla* r^cMlet UtU' Mfipleirinent mvliife dans les Talniudii. Ou u'> mentionne
an* 4acMR' ) auai^ra aciMeilamaal alile. in^ine |ia 1rs luurs... Ni le places |>ul)lii|iies, ni les Honip-
a. Caaa*. .in> orrinri 4a P. MfiaafiK. Le Urt- lueut edilirrs qu'IleriHle fit roiiairuire ne sont iuiinreH...
mmtm* ekn 10$ Jm> J.'C'JUO ap. J.'C). p. S7 blan qu'o parle en R^neral aer a<liiiiraliun dei conxlnic-
a. Mir l'apocalypt . l|r4ral. p. 137 a*. H
. lioaa dece roi. Il n'y a que le mont Moriyah avec seMt'Jilire.s
Ml r la altMtlMM . la rtpnw plu* d^vrlopi^ aer auquel on ail consacra une dasrriplion dtaille {dogr.
lla la kiMiofnpMa prali|a 4aa* ficaicata. lie$ehuHit fin Tatm., p. lai).
tlf jiJtehfm VoU tm Xeilaller Jeta Ckrltl, I *, IttOI. I. Cf. Labasaua, i.e mentlanitme, p. 141 1 Sciii laxii, (ieich,
.1 lu.l t..nr. I I f
INTRODUCTION.
les communauts babyloniennes aux v et vi* si- qui offrent des garanties critiques incontes-
cles; 5"une srie de commentaires d'importance tables '
varie, quelques-uns de trs basse poque, Quant aux donnes nombreuses puises dans
groups sous le nom de Midrachlm et spcifis la littrature classique, elles ne ncessitent pas
ordinairement par le livre ou la section cano- non plus un expos pralable des procds de
nique dont chacun traite 6 des traductions ara- ; leur mise en uvre. Lorsqu'on parlera par la
mennes de l'Ancien Testament, sortes de para- suite de Strabon, de Pline, de Dion Cassius ou de
phrases du texte sacr inaugures peut-tre ds Tacite, tout le monde sait suffisamment de qui
le milieu du i" sicle ', mais continues aussi il s'agit et quelle foi mritent les dires de chacun
bas que le vii"-viii" sicle : c'est ce qu'on a d'eux. A l'occasion d'ailleurs une indication op-
nomm les Targums ; T enfin quelques crits portune pourra tre rappele en marge des textes,
nuance historique-, sans qu'on sorte jamais tota- dont la citation littrale ne sera jamais redoute,
lement de la casuistique et de l'exgse de fan- pour peu qu'elle doive projeter de lumire int-
taisie. ressante sur un sujet et pargner au lecteur du
C'est surtout en prsence de ce chaos presque temps et des recherches ds qu'il dsirera con-
infini que la diligence d'investigation et la vigi- trler un tmoignage. On conoit assez que pour
lance critique s'imposent. Nulle part on n'est plus toute cette catgorie de sources la critique ex-
expos mprise regrettable, nulle part aussi terne directe et t chimrique; ce n'est pas
n'est plus facile une fcheuse piperie d'rudition. vingt ans, mais un sicle au bas mot qu'et re-
Entre une phrase du trait Middth de la Michna quis la prparation de ce livre en reprenant par
sur l'agencement du Temple, du Talmud de Jru- la base la critique des documents secondaires,
salem IJagUjah sur Silo, ou d'un Targum sur lels que les gographes et historiens grco-ro-
Hogel, il existe des nuances considrables de va- mains, la bibliothque talmudico-rabbinique, les
leur archologique et tout n'est pas authentiqu inscriptions hiroglyphiques et cuniformes.
dans l'expos d'une thorie dont les notes s'agr- L'unique ressource tait de recourir des di-
mentent de citations talnmdiques plus ou moins tions comptentes et d'exercer sur elles un con-
sommairement contrles. trle direct chaque fois qu'il s'offrait possible.
Quelques ouvrages anciens, d'origine juive ou La critique interne demeure au contraire une per-
grecque, conservs seulement par lambeaux, svrante proccupation. Une lettre canano-ba-
fourniront, l'occasion, d'utiles bribes de rensei- bylonienne du monarque Abdi-hiba fournit ma-
gnements. Au lieu d'entreprendre leur sujet nifestement sur Jrusalem au xii** sicle des
des dissertations qu'on trouvera faites avec tout renseignements d'un tout autre caractre et d'une
le soin dsirable dans Schiirer-*, il a paru meil- valeur singulirement plus positive qu'une longue
leur d'indiquer seulement propos de la pre- tirade talmudique ou une page amphigourique
mire, ou de la plus importante citation faite, d'crit pseudpigraphe ou apocalyptique, encore
la date approximative de chacun et la valeur que ces derniers, utiliss avec les prcautions
gnrale de son tmoignage dans la mesure o rigoureuses que de droit, puissent apporter
ces informations sont ralisables. On s'est inva- leur utile contingent d'informations : telle la
riablement report pour ces fragments aux di- lettre d'Ariste, pour citer l'exemple le plus pra-
tions qui passent pour les plus soignes, ou tique^'.
1. Onkclos, par exemple, dont la rdaction ne fui toule- coruHJ dans la Biblioth. grecque de Didot, 4 volumes. D'excel-
f'ois dlinilivc que vers le v* sicle (Dalman, Grammatik des lentes et succinctes notices dans le trs commode recueil de
/iid.-palastin. AramOisch, 2" d. l'JOJ, p. 12j. Th. Reinach, Textes d'auteurs grecs et romains relatifs ou
2. Le plus clbre est Mcyillath Ta'anilh le rouleau judasme..., traduits annots (Paris, 1895).
et
(= livrej des jours de jeune, ou plutt des jours solennels 4. Le Manuel de M. Th. Reinach a t toujours colla-
o jeune et deuil sont interdits, achev au temps d'Ha- tionn sur les Fragmenta... de Muller et sur la grande dition
drien (Daluan, op. l., p. 8; ScHiiREB, op. /., p. 156 s.). des uvres de Josphe par Niese pour les citations drives
Op. l., p. 40-74. Beaucoup aussi d'informations exactes
3. de Josphe seul.
sont condenses dans Muller, Fragmenta historicorum grae- 5. Cf. RB., 1908, p. 520 ss. ; 1909, p. 555 ss.
10 JRUSALEM.
comdien de Poppe
jaif Alit\Tos Tiolroduit prs eu 67, il est livr Vespasien, lui prdit em-
el la favorite, impratrice depuis peu, lui con- pire ', ce qui lui vaut d'tre trait avec de grands
quiert la bienveillance de Nron qui fait droit gards, d'entrer en quelque sorte dans la clien-
sa requte '. A peine tait-il de retour en Jude tle des futurs empereurs, alors simples gnraux
qu'clataient les premiers grondements sinistres investis du commandement dans rexpdition de
de la rvolte contre Rome. On n'a aucune dif- Jude. En 69, quand rvnement a donn raison
ficull l'en croire quand il prtend avoir us de la prophtie, Vespasien devenu Csar libre to-
toute son influence pour apaiser les mcontents talement son captif". D'Alexandrie, o il avait
et carter la guerre'. La rupture une fois con- accompagn ses patrons, il revient Jrusalem
somme, force lui tait bien d'adhrer aux reven- avec Titus charg seul dsormais de la guerre
dications nationales et ses antcdents ne pou- contre les Juifs et seconde avec nergie dans le
vaient que lui assigner un rang trs en vue parmi toute la dure du mmorable sige de Jrusalem ".
les chefsde rinsurrection. La Galile tait la Il suit Rome le cortge du vainqueur, se voit
contre les armes romaines'; cl quand il a tout ancienne ne cessera de seconder libralement
el
puis pour rtablir quelque cohsion, quand il ses travaux'. Titus aprs Vespasien, Domitien
a djou TDgt complots el sauv sa vie de mainte aprs l'un el l'autre se montrent soucieux de lui
trahison, il s'enferme bravement dans le poste prodiguer la mme faveur et d'assurer la fortune
priUeos de Jotapata. Vaincu cl fait prisonnier de ses livres qui les glorifient*. S'il faut en croire
qm Ttrnm Fj toUkile, il cera l'edio emprtu du pbi- imperatore (d. Jiiin, I1M)7, p. 311: celle d. sera cile r-
ItMfUMM ffcfigiMt to Mod* 4am la bMaetodtc romaine Kuliremeiit |>our les Vitae Caesantm).
MM le* Plificaft. d
Ulafe d'aa deetitme religieux
fera :.. Guerre, IV, 10, 7.
^'o n'tt Kare allcflda d Tsacico ditcifile de HaoBM dans 6. C. ApioH, 1, 9; lie, 75 : xixeiiv [d'Alexandrie; cf.
U mn mt$m da deacrt de Joder, ai da pbarikiea cooTtincu Guerre, IV. 11. 5] iiti tV^v twv 'lipo<ToXO|Jh>v i:o)topx(av <n;|j.-
4 M jfimmm am fnav :
t'eU lai qui a la |>aroie ScN iei|tf9ii; TtTci>xo/>3xi; noOavttv ttivSvtuoa. Une fois au moins,
aat rif Cav(A ayi'ptt xin tt >v rviCtiv lie, ?3).
<
;
Guerre, V, 13, 3, il manqua en effet de prir.
rie, X ia. La MavcUt laipralrke Uil, ea effel, aoe 7. lie, 7tt : lUt^iv M'iiTiv r^xofxtv, soXXiJ; Jtvxiv napOca-
Im(C4( t^ 4* dira qoetqae part Jo- icatav0 Kpovm'o;. Quand Jui'|>lic ajoute avoir reu de Yes-
{Aml., IX, 9, 1 1,. Ce vo)a|C Rome, catreprte daaa ia paaiea t avvta^v -^priiiaTuv, il est iinplicitement corrolion^
4 Jaaifhc
pet* Imt4*... al fxwv (vtavrv, par ia rflriioo de Suetoiie (Vexp. 18, p. 319) : [Ve.sp.l pri-
raa 4I. Ma tt a ftl eeaoM crit mus e t'nro... Graecis... rheloribus anntia rentenn consti-
L'Anltkni *, p. if, avae mm ordiaaire iaaoadaacc /mi/. t'ne telle lil)eralit et slu|)fiantc nu premier abord
da oarcn. ctifx le prince dont U cupidit fut le pch mit;noii, au dire
t. ftt, I ' K*Ta>rtA>aif ek* taiipnM*'.' tv:< tauU<t< ai da noM Salone {op. /., I(t, p. 318); mai re (|uo Sutone
Tir mm Gmerrr, I, prol i w^ ti . : tait oblii de taire, Tacile l'a probablement exprim en son
a Mrpm. cC Vie. a, o l ptmi* radoutablo laoKaRc, quand il a reprocbc ii Vespasien sa fai-
par l'rtpmakNi. car ce ae aerall plat blcMC d'tre omnium... ifuae dicerel ahiue oycrcl arle
M iMlaMaal, mai In imth a yoe poar qai la gaarrt acc quadam otienlator (llitt.. Il, 80, d. Or., il, p. 80). Or il
la pracaralaar C aal flama, fnar lalli*r iipi>,v |M4 t<iv>ttv. AtaB((Uo; li Titov Aoiiutav; xai
fa^' %%. il. i; * a^Htuar t( tic l|ii Ti^;. Jusqu' rim|>ratriee Dumilia
t. fV, Y > cl. C 20, ta. A tmtiir 4* Hl dal# qai 'ftaplola twuln Mirteit de bonit ofiices eu mi faveur!
<'art-4<4lra dwaal UmU 1 a* 4 M || * a c/* '
aa
JoM>l<|ia m doulall gure, a ruup kr, t|u'en faisant aiuNi
rdafcai da la<apa aa coar 4t %f. la bioff pliia Relance da la Uveur im|N^riale, il fourniituiil den vergen rou-
panMilaMral daa* In 4at aat ragaa, aMa 4a polal* d ar ira lui la critique ; Nulle part renomme el la iLissesse le
IbUloilrn lui n'clatent mieux que dam l'insistance qu'il
BNl A auniirr let lionla de* Maviu Aon \%htA > (ilii.u,
f9.,i 00mm t'fm*tt < rj > rmp- /jri Juifi fi Rome ilrvanl l'opinion et ilant la lUlt'itUmr :
t9U tmtfktu. emm ie*nlmr m rimrula. eomlamtiime Her. Het l. Juie.. XI. I8i, p. I7'i, n. 5). Il tait d'ailleurs
prolNiblrtBval roMpria dan* la lourliv d'blatorienii eourllHiuis
INTRODUCTION. Il
Josphe aurait eu, comme tant d'autres citoyens abrg en Guerre juive : 7 livres ddis
nokiijLoxj,
illustres, sa statue Rome*. S. Jrme donne Vespasien et Titus; 2" ^ 'louSaix-Ji p/aioAoYa,
pour motif de cette distinction, trs flatteuse AntiqulU's juives : 20 livres ddis un paphro-
encore cette poque, le mrite littraire de l'- dite de ses amis"' deux autres ou- comme les
ses heureux loisirs un labeur relativement con- livre un peu plus considrable que la moyenne
sidrable. Sans parler de divers ouvrages qui lui des livres qui divisent les ouvrages antrieurs;
ont t faussement attribus'', d'autres plus nom- 4" Contre Apion, ou De VanliquiW- de la race
breux auxquels il fait lui-mme allusion '
et qui juive : deux livres qui furent apparemment les
demeurent perdus, si tant est qu'ils aient jamais derniers restes de son activit. L'heureux souci
t autre chose que des projets caresss, il en que la postrit mit de bonne heure recueillir
que cinglait dj le mot amer de Tacite Scriplores tempo- : aCiTox&iTopo; XoYiatioO ; cf. Dial. adv. Pelag., 11,6; Migne, PL.,
rum, qui polienle rerum Flavia doino momimenta belli... XXIll, 542. Photius {Biblioth., cod. 48, Mjcne, PC, CIII,84)
corruplas in adulafionem causas, tradidere. {Hisl., U, lOl, lui altribuait un trait tzzi to Tcavt;, sans mconnatre la
p. 89). C'est Tilus qui avait pris sous sa garantie personnelle vraisemblance d'une attribution pseudpigraphe pour un ou-
la Guerre juive de Josplie et en avait enjoint of(iciellement vrage d'inspiration chrtienne; l'expos de la discussion dans
la publication ( Vie, 65 vers la lin) : Tixo; x (lvwv aTv ou- ScHiiREii, op. l., p. 90 s. A la fin des Antiq. (XX, 12, 1 fin)
yi6y) ti?)v Yvwdiv TO; vOpwTtoi; irapaSovai xtov Trpdt^Ewv, wore Josphe annonait un ouvrage qui reprendrait la trame his-
/ap^oc; T^ auToy X^'P' "^^ (ii6),ta 6r,|xo<iiCTai Tipouta^ev. torique la guerre pour la continuer jusqu'au jour o il
M. Maurice Croisel a trs justement not que la gloire de vivait. Ce projet n'a pas t ralis.
Vespasien et celle de Tilus provenaient surtout de leur triom- 4. Par exemple Antiq., X.\, 12 fin, o il pourrait la ri-
phe judaque [Hisl. de la Utlrat. grecque, V, 43.5). gueur tre question tout aussi bien de quatre traits distincts
1. EusBE, HE., III, 9, 2, d. Schwarlz, p. 222 [ "lffTiito;] : <iue d'un seul ouvrage en quatre livres sur l'existence et la
uap 'Pw[i.atotc Y^yo^-' *"'^P mSoTaTO, w; arv [lv vaOoei nature de Dieu, les lois divines et le caractre rationnel des
vSpivTo; tcI tf,; 'l'oiiiiaoiv ttp.Tjjvai 7i)(i), xoy Sa iirouSa- prescriptions lgales. C'est, sans doute, au mme projet qu'il
ffvxa; txTM yoy; (iXioOi^xTi; itoO^'O. Voir S. Jf.kmk, faut rapporter les expressions de Antiq., I, 10,
prol., 4 fin;
J)e viris iUusfr., 13; Mi;Nf:, PL., X.Mll, 629. 5; m, 6, 6 fin; 8, 10 fin; IV, 8, 4 fin. Quant aux formules
2. Op. l. : Ob iiujenii gloriam, slatiiam quoque mentit actives (xaOw; rfiy\ ttou xai TtpoTpov v >,),0'.; 6s3)).a)xa(iev,
Romae. Le mobile assez transparent de cette admiration sans Ant., XII, 5, 2; XIII, 2, 1, 4, etc.) ou passives (xaOw; riSr] no\)
marchandage de la part des anciens crivains chrtiens est 10, 1 XIII, 8, 4, etc.), si elles ne
xa iv j.ha oii>t)Tai, XII, ;
dcouvrir en ce mme passage de S. Jrme (col. 631), faisant peuvent tre rapportes k quelque passage antrieur de l'-
honneur fauteur juif d'un livre in quo et Machabaeorum crivain lui-mme, il n'y faut voir qu' h un lapsus de pla-
sunt digesta viartyrin; mais surtout on lui trouve une puis- giaire ; Josphe emprunte celte formule au document
ierfeclum, et Joannem Buplistam vere prophetam fuisse n. 5; cf. Schrer, oj). t., p. 92. L'un et l'autre se rfrent
et propler interfeclionem Jacobi apostoli dirutam Hiero- d'ailleurs M. Ueslinon l'un des savants qui ont le plus
solymaui ; cf. Advers. Jovin., I, 39;Micne, PL., XXIH, 2fi5. approfondi l'tude de sources de Josphe c sur cette
On sait parfaitement aujourd'hui combien douteuse est cette tourderie, frquente chez lui ). C'est ouvrir une perspective
prtendue confession messianique de l'ancien pharisien (voy. bien capable de suggrer rflexion sur les procds de com-
L/VGRAN(.E, Le Messianisme, p. 19 et RB., 1898, p. 150-2, position historique de Josphe. Ou sait d'ailleurs que cette
ou ScnQiti^R, Gesch.'^, I, 544-9). Si le petit chapitre desAntiq., transcription inintelligente et mcanique des sources n'est
XVIII, 5, "2 sur Jean-Baptiste et nombreuses phrases de la
les nullement propre l'historien juif. Elle est signale en
Guerre qui attribuent la chute de Jrusalem un chtiment mainte compilation antique, par exemple dans le recueil lexico-
divin (v. g. VI, 1, 1 ; 8, i ; 9, 1) ont toute l'authenticit possible, biographique de Suidas d'poque peut-tre aussi basse que le
ce n'est gure au sens o les entendait S. Jrme-, mais il lui xi-xu sicle par diverses retouches mais dont le fond est
importail assez peu et l'on ne conteste gure aujourd'hui le beaucoup plus vieux (voir la prf. de Kster, p. i, ou les anno-
caractre inconsciemment tendancieux de celte chau le louange tationscourantes passim, v" 'Km'vt/.o?, 'Io'jgto;. Zci[i.o-
l'hritage littraire de Josphe semble bien tre leur grec est bien fonde, les livres contre Apion
garant que rien ne s'en est perdu. Par ailleurs. qui lui sont ddis seraient ncessairement an-
tant que les circonstances lui demeurrent pro- trieurs aussi la fin de janvier 98. Provoqu
pices, on ne voit gure ce fcond crivain s'ou- d'ailleurs par d'pres contradictions, cet crit
bliant dans la jouissance paresseuse de tous les passionn dut tre assez rondement men, une
biens qui affluaient en sa retraite dore. Riches- fois groupes les citations qui en font le corps ^.
ses, honneurs, joies familiales', tout avait bien El tout coup l'intarissable auteur s'arrte, en
pu s'y donner rendez-vous pour raliser pro- pleine activit, au milieu de longs projets, et dans
fusion le songe qui l'avait jadis rconfort dans un ge qui autorisait les longues esprances. Il
une nuit de suprme dtresse' tout cela pouvait : n'est cependant pas du tout ncessaire de sup-
eocore, on le craindra, effacer trop de sa m- poser une interruption prmature de son heu-
moire et de ses yeux le spectre de sa patrie ago- reux destin pour expliquer cette entre dans
nisante, mais non lui changer contre une me de l'ombre partir de 97-98. A l'avnement de Nerva
Romain ou de stocien son me juive, plus fou- les dispositions de la dynastie Flavienne, celles
gueusement prise des grandeurs nationales, d'ailleurs de la socit romaine en gnral, sont
pidestal de sa propre gloire, mesure que l'oubli notjiblement changes vis--vis du judasme et
menaait de les envahir davantage. 11 avait achev des Juifs et la raction ne tardera pas s'accen-
son plus grand ouvrage vers la fin de l'anne 9.') tuer sous Trajan. Sans doute Josphe en sera
ou au dbut de 94 '. 11 est difficile de ne pas dater demeur personnellement indemne autant qu'on
l'Autobiographie da vivant mme de Domitien, le voudra; il est nanmoins invitable que dans
par consquent avant le 18 septembre fMP, et si la nouvelle clientle impriale l'ancien protg
l'identification d'Rpaphrodite avec le clbre rh- de Vespasien et de Titus, le rhteur juif frott
tf*aerilMilpqoalit. Il avait r|NMli,poorpooaer celle-ci, une .1. Antiq., \\, 12. 1 lin : xaxana'Jiw Ty.v ip-/aio).o"ria'>'---
taMBcqei lui avait dono IroU eofanls, mai* en qui il dcou- tij; vOv i^tiTwffTi; r,^i>c^, f.Tt; iailv xpioxatSexTOu [lv toy;
Vffl CMilc iacoapetilNiit de caractre avec le ieo ( le, 76). T5; AotUf.arvo Kai{<rapo: p"/i|;, |iol 8' inh yivTSw; itevTExooTo
Os M voit pM jMie quel iatervalle avait e&ig celte d- Ti xai ixTou. Ce synrhruniMne de la I.T ann' de Doiiiilien
griUc cspricaee; Mau la rpadie aetable bien avoir t - cuminenci'e le septembre 81
13 et do la r>6" anne de
ceMc AlficMricc poMca imnmt le* qurtiert d'biver prit Josphe ruuimence entre le 13 soplcinliro 37 l'I le
avec le* Inmf Vcaparfai ea tgypie daaa l'biver de G9-T0 iritnara 38 altoutil & l'inli-rvalle du 13soplnnbre D3 au
( l'c. n). apta l'aBIsMC yliwtrc avec la jeune captive juive If'i mars 'Jt. On ne |>eut rli'vrr i|ui>i<|ui> doute plausildecontro
4c GMVc BradMal ar le loat, void toot coup paratre, lafDrmalion de l'crivain sur celle date et M. (iovAr, La
mttnmit am JnMaleai vcn la
do aige {Guerre, V, 0. chronologie de l empire romain (IS'JI), p. 170, n judicieuse-
4 ia;, eacore ae astre Ihcmc Joapbc II n'a d'ailleur ment adopli* rouilue mu>cn tonne la lin de 1)3.
foa dit il olle>U IbI avait ccaad plaWr oo peine et il nou 4. Dirusioa de cette date dans H H., l'JII, p. 3G0-3S3.
ft. On vitera de t'en laisser im|toser par la phrase un peu
de cette poMc 'cM faanil Mea poial Irait m ddaaMloIre de S. Jr\uie A reitain n grand orateur de
pcar coedare aae baraacue d' a Ira loag aoallle. Rome Jotephu* anliquiin(em npprohann Judaici populi,
:
cftc m pted de maparU a aea CMdto]rM oliatia^. tluot librot icrtpiit contra Appionem Alejrandrinum (iram-
X Mvaat la aM4e viaWileiiat Cart pMt alor dan* U mattcum : et tanta tnecutarium profrrt li'stinwnia, ut
rHartlaa dea rut, JotepW m
devait d'avoir H aiertl inibi tnlraculum ul>eat, guomoio vir llehraeus... cunctam
tace par le del de aca baataa dMl>*e< *l il itualt cr Craecortm tiibltolheeam evolverit {rp. 70. : . Micnk, l'I...
Mage l'epeqM e il Aetall fcaralr to plac vive anlitbe XXII, 6A6}. A fetiillelor aujourd'hui o>l opunculo, on a l'iin-
aa WBiMl mk, perda cat aa vWaf da la Baaca Galil. Il preaaton d'une rrudiUon hoauroup moin olondue n)*^uu> on
appfiad ^
ea latfclaa de le Mitre Niort aaaa dlai ( lit, M reportant IVpo<|ue de Jui<plie. hanii une liili|i(illi(|ue
de grec soit demeur moins en vue, cout sur- nous en eff'et, l'archologie signifie tout d'abord et
tout avec moins d'intrt curieux. Loin qu'on se essentiellement une science artistique, l'tude des
proccupe beaucoup alors, dans les milieux cul- monuments, la recherche de toute documentation
tivs,de la constitution lgislative et religieuse plastique d'une civilisation ancienne. 11 y faut
des Juifs, on n'coutait plus gure leur sujet dj un degr de plus de rflexion pour concevoir
que les svres paroles de Pline, les loquentes que l'archologie ne saurait se dispenser de scru-
invectives de Quintilien, les reproches amers de ter les institutions si elle est soucieuse de bien
Tacite et plus volontiers encore peut-tre les comprendre les monuments, qu'elle a intrt
mordantes satires des Martial et des Ju vnal'. connatre le plus possible de la pense des peu-
D'autre part le plus influent patron littraire de ples dont elle entend pntrer l'industrie, l'art, la
Jospho, paphrodite, tait mort et l'crivain vie en un mot. A cette limite elle est en plein do-
n'avait plus lieu d'apprhender qu'on le fasse maine de l'histoire et c'est bien comme une his-
rougir de prfrer sa tranquillit paresseuse au toire seulement que la concevait Josphe une :
dur labeur de la plus belle entreprise ^. La date histoire ancienne au sens large, un peu floue,
de sa mort nous demeure inconnue ^. Avec ce dans laquelle sans doute des monuments va-
que nous savons maintenant de l'homme, proc- ris trouveront une place grande ou petite, mais
dons l'examen de l'historien. subordonne toujours la mise en scne des per-
Des deux premiers ouvrages, on sait que les ti- sonnages et l'expos de leurs faits et gestes :
tres courants sont peu prs ceux-l mmes qu'a- c'est l'histoire des Juifs depuis l'origine du monde
vait choisis Josphe, pour la Guerre spcialement, jusqu' l'poque contemporaine de l'crivain, il
dont les divisions aussi paraissent impliques par s'en est exprim d'ailleurs en une page initiale
quelques passagesdes/ln/i</Mi7t''*'. Mais tandis que assez claire, quoique le style n'en soit gure lim-
pour on ne peut qu'assez mollement
celles-ci dj pide : L'o'uvre actuellement entreprise, crit-il,
faire fond sur tiquettes devenues fa-
le titre, les presque tout au dbut, doit embrasser toute notre
milires dans la dsignation des derniers ouvra- liistoire antique" et l'ordonnance de notre constitu-
ges n'ofl'rent plus aucune garantie d'authenticit "'
: hbreux^ , et il
tion nationale, traduites des crits
lger inconvnient aprt'S tout, puisque la posses- continue dfinir son but en des termes qui ren-
sion d'un texte suffisamment certain met en me- dent vidente l'unit de toute son uvre littraire.
sure d'en juger mille fois mieux qu'un titre sou- Car on se tromperait concevoir cet homme, n
vent apte donner lo change. Aussi bien, si le pour tre un rabbin zl et de lgitime renom,
titre Guerre judaque exprime convenable- chang par les hasards de la vie en un historien
ment la nature du premier travail, Archologie grec de mdiocre aloi. De quelque svrit qu'il
juive ou Antiquits juives n'voque en l'esprit plaise d'userenverslui, la justiceexigequ'on recon-
d'un contemporain qu'une ide trs vague naisse une relle unit, une certaine dignit en son
pourvu qu'elle ne soit pas compltement fausse caractre d'crivain. 11 serait, certes, d'un rel in-
de ce qu'on doit trouver dans le second. Pour trt de tenter ici une esquisse de son caractre
1. A condition de lire avec prcaulion el conlrole, on lira indiqu de nouveau Antiq., .Wlll, 1, 2 : iv Tf; Seutpa piM
avec fruit la inonograpliie de M. Hild, Les Juifs Home de- Toij 'JouSaVx'/ no)i|jiou. Cette mme dsignation pur 'loyalx
vant l'opinion et dans la littrature ; Rev. l. juiv., VIII, reparat v. g. Antiq., XIII, 3, 3 qui cite le 7 livre twv
:
1 ss., surtout le troisime aiticle, M, 1885, pp. 161-194. 'louoatxv au sujet du temple d'Onias en Egypte, (Juerre.
'l. Anthj., I, prol., 2 fin : a<TX'Jv[ivo;, et |ai|xt pa8\j[ita Vil, 10, 2. Sur les variantes du titre voir Niisb, Jos. op.,
7c)iov ) TiB nepi ta xXXiaTa yapetv Ttovfo. I, p. VI; VI, p. III; ScilLKKKK, op. t., p. 78.
3. M. Schrer (p. 77) ne peut que par hypothse le faire 5. SCilUEKEH, p. 79, 89; NlESE, I, p. VI s.; V, p. III. Cf. Th.
vivre encore dans le premier decennium du second sicle . Reinacii, uvres... Jos. trad., t. VII, p. 1, n. 1.
4. Par exemple XI II, 10, fin : propos des sectes juives : 6. 'Apxaio),OYav : ce que rendait bien le titre inscrit sur nos
iXk iTp (lv TOTwv.., iv tt, Se-jTspa [aou twv 'lo'j5atxlJv xpi6>; vieilles Anciennets des Juifs.
traductions franaises :
6r)).(DTai, ce qui se rapporte en elfet Guerre, II, 8, 2, 14, 7. Antiq., l, 1 [al. 11, 2]
prol., '>
; XX, 12,
cf. C. Ap., I, ;
et montre en mme temps avec quelle imprcision Josphe 1. Le X.V livre des Antiq. sarrle la 1'*- anne du rgne
donne le litre de son propre ouvrage; car le mme passage de Nron , au moment o clata la grande guerre ohjet d'un
dn mme livre indiqu ici comme Judaica tout court est autre ouvrage (XX, 11, 1 fin).
14 JERUSALEM,
lout court, qui nous montrerait, sous l'historien, et l'hrosme de meurt? Et la Guern'
la patrie (jui
Ce serait alourdir ces remarques prliminaires thique dans les partis ennemis imposant quelque
sans fruit, car il suffit au lecteur de savoir que cet mesure au langage, le souci de ne point froisser
ment fondamental d'apprciation du tmoi- en haut lieu refrnant la passion, tandis que la
gnage historique de Josphe n'a pas t nglig conscience de dire des choses vues, le souvenir
avant toute utilisation de dtail. L'historien, en cuisant des angoisses vcues, l'image prcise en-
lui, est donc en quelque sorte d'une seule pice. core mais grandie dji\ par un premier recul
Hl par l'inluctable cours des choses des v- dans le temps et l'espace de toutes les splendeurs
nement:; qui touchent aux fibres les plus intimes maintenant vanouies donnaient au rcit chaleur,
de tout lui-mi''me parce qu'ils ont ananti en ap- coloris et vie. Ce livre achev^, l'historien ne se
parence tout ce qui faisait sa joie, son orgueil et sentait qu'au milieu de sa tche. Ce petit peuple,
son rve,
le royaume juif, la culture juive, le inconnu jusqu'alors de trs nombreux Romains,
temple juif, les aspirationsjuives, il est tenaill qu'tait-il donc pour avoir os tenir tte Rome,
par le dsir de se redire h lui-mme et de le redire pour avoir oblig deux gnraux d'une bravoure
pour l'dification des autres, . quel point ce drame prouve mobiliser les plus vaillantes troupes
a t poignant et grandiose. D'autant que d'autres du monde sous les murs d'une ville dont on avait
n'ont pas craint de risquer ce tableau, d'autres si longtemps ignor presque tout, si mme on s'-
qui n'ont pas figur comme lui sur cette scne tra- tait hasard en prononcer le nom d'articulation
gique, d'autres qui, mme acteurs dans une me- trop rauque^ pour cette molle langue de la Grce
sure plo-s restreinte qu^ lui, n'ont pas vu de haut, devenue comme la langue du beau monde romain ?
d'ensemble et ju.sque dans les coulisses comme D'o sortail-il, quels avaient pu tre son rle et
lui. d'autres enfin acteurs indignes qui se .ses destines avant qu'il devnt la pture des ai-
sont a\ili< jusqu' dfigurer systmatiquement gles romaines? Kt si ses origines, ses vertus, sa
les faits'. Il est donc d'une imprieuse nces.sit divine constitution, ses esprances fondes sur
pour de redresser toutes ces dformations in-
lui des promesses clestes et consacres par d'innom-
cooaeienles ou crimini'llemont tendancieuses: hrables prodiges lui avaient permis de faire si
c'est une ruvre de ju.stice, uneoMivrc aussi de trs grande ligure dans le pass, sa dfaite |)rsente
opportune gratitude l'endroit des grands vain- serait-elle donc le terme suprme de sa destine?
queor et comment ne pas voir que c'est encore Pour raconter tout c'la, .l)splie entre|)rit son
noe uruvre de pit nationale sni-er amor jm- nouveau livre''. Le labeur tait immense, l'entra-
Iriof
que de auver pour la postrit l'honneur nement moindre; la difficult d'une langue dli-
ylaai t M kmm
VffitmX dareU en ei|H-eMloa,
t, Malgr da point d vu aiili romain
n** noii<i toit pas nrrivo.
^m4 tl ftiU et cHIc m mUKn , il ce perManagr .1. Voir ci<deM)Ut h clairiiirnl cliroiioloKi<|iii>.
A 4mM* rU * kUth b*^mymt paar l boarrraut Ue on 4. Lp mot el ilr Cli'*art|iifl do Soli (iif-ii* h. av. J.-C. Cf.
pt** **>l'4 qm il 'fitMlt * toarMlrt Uonaut raottT, op. /., V, 44, : Ti i Tf,; noXjw; Otv des Juifs
lf$ temmf.. p. tSI & Ln kMtif
>. Jttlf* Mt t bien - ivo(i YW ntfxf letw 'li|>ou<ra)i^|iT)v yp Oti^v xa-
mlnm^M vreM H mI w*r 4 lear* ppr^rUlloa* >^i (dap. C. </>., I, 31, I 17V; cf. Miruicii. HK',., Il, 32:{,
mt I bMMM wcae 4a Ir elkiMNi par pro|>rr conciloyen* avM la l4>^B 'It^ovvsHit. On ne Tolt |>a* (xar.lomtMil d'n
MHm 4e TetMp^rstkKi H 4e eminlMee 4 4e Jeru- (Affft ClAarque a lirr 'U^ov)^,|in<
mIm N CfAMet (Uttl luur r.. V. ii4 .) secMlae auMt h. MM. UularbtnidrI J. WriM lap. SciiuanKii, p. 70, n. 7)
M
veale MHr *t ee rrrtoiae laMIecrlM 4 rerac- Ml fait ob*erv(>r qui* \t> tlln* 'lov^tK^ apxatoXoYis H ta ilivi-
lev *, tna ea 7o lltrr* drvaifnl Mrr iimiilr^f* de 2'j livrrH de In
t. Cwftrt. ^9(
I. iMf I, fl i Sa. Iir. M; r
. , , ';' Ar mn>4 d lldlirarnniiiM'. I>>h r|ti'i)ii mi<
I, ta. 9 . CmI tmUnUfmnti im edtrrMre |> M- le pri'lrnliniu du rlltMiMir Juif (l-r. /iH/tr/..
el * aa Hval Hllinlr*, i*' 'rla4e. i|a'ea urtuui X\, 12. t tutiti-Uj, qui (H> diVUrr nnivciiinnl li< m>uI honiini'
iaeAf4e 4aM a pfalaaU.- i rvfrellable <!< rHIr tyXAte dr la lrlie pi'll irnl de rraliMT, imi ii' prul <|iii>
INTUUDICTION. n
cale manier el apprise sans les ressources de la surcrot d'claircissements sur ses institutions et
jeunesse paralysait davantage et il ne fallut appa- ses lois, en mme temps que la rfutation anime
remment rien moins que les excitations inlassa- des attaques qui s'taient produites contre lui^. 11
blesdu bienveillant paphrodite jointes au rve en ces deux livres auxquels la rubrique
le ralisa
d'une uvre utile ou belle /pr^ffifAov ^ xaXdv Contre Apion ne rpond que fort mal; elle ne r-
xt
pour vaincre les hsitations, triompher des pond mme d'aucune manire au contenu du pre-
dgots momentans et de la lassitude passa- mier, puisque Apion n'intervient point dans cette
s;ere discussion pour rduire les tmoignages grecs
Le terme fui enfinatteint aprs quinze vingtans une porte minime, tandis qu'on leur oppose la
d'eft'ort. Mais au moment dmettre en circulation srie des tmoignages
nombreux quoique pas
cette prsentation historique nationale dans un mi- tous galement favorables, ni bien informs
lieu tranger, il fallait valider le tmoignage gyptiens, phniciens, chaldens, voire mme
et lgaliser littrairement Thistorien. Le bruit du quelques autorits grecques de choix. Dans le se-
double triomphe de Vespasien et de Titus sur la cond livre, il est vrai, c'est Apion qui est pris
Jude tait depuis longtemps teint et l'illustre pour point de mire, lui qu'on en a surtout,
protg des empereurs peut-tre quelque peu ou- cause de la fatuit ignareet virulente qu'on a
bli dans la gnration nouvelle grandie autour cru dcouvrir chez ce grammatisle aux instincts
de salaborieuse retraite. Il ne pouvait tre inutile vils et aux allures dmagogiques '
; ct de lui
de remettre avec prcision sous les yeux l'homme toutefois d'autres adversaires sont honors d'une
de race illustre, de culture raffine, de rle actif rfutation, tous ceux dont s'tait rclam Apion :
et important qui avait dit nagure les mouvantes les Mnasas par exemple, les Apollonius Molon,
pripties du grand duel el qui prsentait mainte- les Lysimaque. A dfaut d'une autre dsignation
nant l'histoire totale de son peuple. V Autobiogva- brve mieux approprie, on ne voit pas qu'il y ait
phie s'attache ainsi par un lien assez intime aux le moindre inconvnient suivre le vieil usage et
Antiquits, au lieu d'tre le complment trs nommer Contre Apiun l'ouvrage qui mille sceau
mince qu'on a parfois prtendu de la Guerre ju- l'immortelle entreprise de Josphe.
daque^. Le cycle historique ainsi complt, l'- Singulire inlluence de cette originale figure
crivain tait en droit de goter un repos satisfait qu'on n'en puisse feuilleter les crits, ni
littraire
au spectacle de son uvre, mais le dsir de d- se remettre un moment en mmoire les lignes
fendre son histoire ancienne contre d'injustes at- gnrales de son uvre sans glisser insensible-
taques et de rduire au silence d'impudents ca- ment, sa suite, dans une certaine grandilo-
lomniateurs lui inspira un nouvel ouvrage qui quence! Non, certes, que le vlement emprunt
serait tout la fois une sorte de recueil de pices et trop laborieusement recherch pour conserver
justilicalives touchant l'antiquit de sa race, un quelque grce rehausse chez lui le charme et le
trouver heureux ce rapproclieinenl avec le rhteur grec iivia TOV piov y).a.yw^o yy'''^o^ ' l'^nt dmontiser
(voy. Croiskt, Hist. tilt, gr., V, 356 8s. el 370 ss.). son critique en en faisant un tre rvolutionnaire et corrompu
1. Anliq., I, prol., ')..
xXaYwy; el 7iovr,p; en uvres comme en paroles, car il y
'i. En repremnl celle opinion son compte, M. Th. Uei- revient encore ailleurs, v. g. Il, 12; de tels griefs ne pou-
nach {uvr. de Jos. trad., I, p. ui) n'aurail-il pas cJ vaient qu'indisposer grandement contre Apion l'honnle el
l'allrail d'appliquer un bon mot ce gnral d'insurrection aristocratique entourage des Flaviens. Sans doute Apion n'a-
malgr lui m? Du reste, il n'est nullement question d'tablir vait, de son temps, pas fait fortune Rome, o sa turbulence
entre Anliq. el Vie une suite rigoureuse au poinl den faire dplaisait (cf. Pline, HN., prf., g 25, d. Mayhoflfj; mais en
comme un XXI" exemple d'Eusbe, je suppose [HE..
livre, 1 vrit Josphe ne s'est pas suffisammentmodr dans l'accu-
III, 10, 8), do Tillemunt [op. t., p. G47), ou de Niese parmi mulation de reproches injurieux contre un mort dont il
les conlemporains. M. Schiirer [op. t., p. 87 s.) tablit bien se faisait un rival personnel; calomnies haineuses et dif-
que la Vie est un ouvrage indpendant, malgr Vincipit famatoires (I, I), impudence d'ivroy;ne (8), purilits (10),
'E{ioi
o la particule n'est qu'un arlice littraire diffamations absurdes (11), boulTonneries malpropres (II, 1),
et Vexplicit tyiv itoav pxatoXoya; xvaYpa;pT)v ini to na^iv- niaiseries impudentes (2, 4), etc. sont un refrain perptuel
TO vxaa xatauaw tov ).yov. qui fait peu d'honneur la srnit de l'crivain et son
3. Voir ('. Apion, I, l, U; 11, 40. got littraire.
4. C. Ap., Il, 1 : vpwitou... av/.ou tov tokov xai Ttap 5. Cf. HB., 1911, p. 374 ss.
16 JERUSALEM.
gol de la pense ; ce grec d'cole tardive '. lim utilis l'uvre de rhislorien juif et, bien aprs les
avec persTraoce, arlificieusemenl construit et temps agits o les apologistes puisaient avec
soumis, avant les risques de la publication, au zle en cet heureux arsenal des armes pour la
contrle de rhteurs en vogue, n'arrive ni couler controverse, la lecture de ces mouvants rcits,
de source, ni h couler avec limpidit ^, si ce n'est traduits surtout en touchantes et expressives
peut- tre dans les rares passages de la Guerre o images, compltait les enseignements de l'histoire
l'motion poignante des faits emporte le rcit en sainte et rendait sensible par exemple dans la
ressource providentielle des historiens pour une vait |ue bien peu en ralentir la fortune.
poque trs insuffisamment documente d'autre Plus srieux a t pour Josphe le pril cr par
part el qu'il y a tant d'intrt connatre dans le l'apparition el le dveloppement de l'histoire
plus ample dtail, puisque c'est l'poque o la critique, au sicle dernier. Tandis que l'indiff-
oaissance du christianisme introduisit dans le rence populaire croissante ou l'attention distraite
monde la plus profonde transformation morale ailleurs lui faisaient perdre son cercle de lecteurs
el religieuse qu'il dui%-e jamais subir. Plusencorc, les plus prompts l'admiration confiante, le
I. C'eat JdrtflM qsi i parait faire l'avra {Amtiq., XX, 12, et si, aprs les reproclies d'affeclation, de prciosit, de loiir-
1) d il rceawHil B*aToir|aiaaic p> se rendre tout fail mallro di-Dr, de monotonie, la roncliision de Mese (VI, ]>. iv s.)
Ae FarticalaliMi pboatifM eu grec trop inuftitir |H>ur son s'adouril, c'esl qn'ollr est formult'e propos de la Ciuerre,
HMiir et tmiU : xt 'EUbrnxAv U "x^^ijo l<$*o'liaaa o la diction e$l souvent anime d'un soufllc de passion (|ui
pnmtjgth tV f^appani^i iiuntptw ttiiin. rrr i mpi tt.v relgue au second plan les scrupules de rlilorique. M^me
ipatfap* pifoa witftn i}M4cv av/rfinz. Cf., diiu le dans les mouicnls m'i il paniil le plus entiain jtar sou rcit,
fni.,itht rpmiwmt e kaitatioos que loi a fait prouver Jophe ne siiil ps se refuser de souli};ner une situation dra-
FaaifM de cette laaftoe lraanre , et dans Guerre, t matique par une harangue ein|iliali(|ue o il fait usage de
frai.. S. ka eforta eoaaidrablea, voie tu-fitftoK, eiigs pour tout se mojens littraires, au risque de n'tre que n puril ,
la rteBaaliaa 4t aoa ealrcpriae. ou < ridicule . Ces mots d'une svrit inaliicureusemenl
t. %. JrftMC (ef. 23, SS. ad giutoehium; Min^K. /'/.., trop juste sont d'un l>on juge, M. Maurice Croiscl (//j>7. litf.
XXII. 21) qMlifail JoaplM 4e Tile-Live grec Jutepkut, gr., V, 410 et t3M, n. 3^ pro|H)s de la laineuse allocution
f
rmta$ tHms. Ce jagn l callHNialaftie o rUii au urplu adresse par une mre son petit entant i|u'elle va manger
Il fmt-mn qall y parat, rar S. Jrme {Guerre, VI, 3, t} et du nnlile discours d'Al)raiiain i\son (ils
ppri la Rrer, lui an*at. qu'a|*r^ aes sur qui dejik M>n bras est lev |>oiir riiutnoler (inlii/., I, 13.
Ha4tt (taf. 4aai L. ftaaaca. fAude ur s. Je- 3 s.). M. Croiel a du reste fourni, je crois, la plus juste note
rmt. p. i7;0aiTaucM, htrvm^mu*. I. l}&} et on a dit or l'crivain en gnral en ohservant (p. i3*)) qu'on recon-
4i| qaa aaa adarinlla* paar J aap lii leaail pour uae large nat < sout la mdiocrit correcte el soigne de la langue
part m
pnM aplaial qa1l IrastaK u la* 4cfHt 4a rkla. hellnistique, la nettet ferme de ion esprit >>.
lavka |aif. Oa aaa )aara aa laal em lllalarlMa, pblMaiPMa 9. Legamut Jostphum rt propheliam Sopfioitiar, s'crie
H tfUi^90* ae pafiaanil aalltaaal calla adailralba Il* ont . par etempleS. Jernie ;in Soph. i, 15 ; Mii,.\k, PL., XXV, 1354)
m la partto MIa a m4hrm m pnMMllaaa 4e cet et rltain au dbut d une vibrante tirade sur les villes juives dvastes
4e aaa Uyla aitMklel et tttgai r de Utnlieaui hH<^- et Jrutalem anantie; et cette invocation reviendra souvent,
qal lai 4eMMll rillaaiua 4e avoir le grec, doat il quoique la lerture no |iaraie pas toujours avoir t faite
a'araM qa'aa aaaa^ 4'eeapnial Raxin, Le$ rag., p. IM,'. avec uae grande eiartttude. Tnul le monde a encore vu quel-
Il m'mk paa keaaa 4*aaa Ira laagae pral^ae 4e ea ouvrage qu'une de ce* Imnneaa llitoiresainleH lllustrex , o quelque
paar aafalaMar tm vav4kl Ira* faalia* 4a M. Th. IMaarfc image du slejte et de U ruine le JeruMilem drivait directe-
\lMmtiM * i- ;'f.pii) L'aulear.. ment de Jupbe. La rcente et spleiidide piildicalion de
rrll 4raa 1)1 ioaaae e( lourde. ciMrita M. le romie Paul Ih rriki l.r$ Antuiuitt^i Jud(tt<iuvs el le
,
iladMi 4a roliU. duaael alsairae, aouvaal paa petntrt Jean fouaiuel l'arl*. l'joH, nvec 2.'i lielingravures
aMra al ma aaaainaie. a mI paa laa Hire eu/e a rapfra4ra l)u)ardin), e| un immument admirable de la tacon dont un
a<a<laa|aawalaiaiarea4fe.liiw> "^. iH4ilre Inlerprelatl Jowphe un prolil d'une |N>lile cour prin-
aa 4a aMMIaara 4Har cfMlqaM 4ca > Hie. date 4e ttnet, au dbut du %%' sicle.
INTRODUCTION. 17
front aux bases mmes de son information et la de critique externe, cependant que le dveloppe-
valeur de son genre historique. S'il n'est point ment de la mthode historique familiarisait avec
sorti indemne de la crise, il l'a traverse nan- les lments dlicats de la critique interne.
moins non sans honneur et demeure dsormais Josphe ne saurait plus tre prsent comme
une source de tout premier ordre, la condition l'autorit en bloc,pour ou contre laquelle on se
d'tre utilis avec le discernement rendu facile met en bataille. Selon la nature de son rcit et
par les travaux rudits et d'un trs grand mrite la comptence de ses sources, il mrite des degrs
qui ont fix son texte, analys ses sources et d- trs varis de crance qu'il faut tenter maintenant
termin ses procds littraires '. Pour l'tude de de dterminer, afin que le lecteur n'ait par la suite
Jrusalem antique il est sans contredit, aprs la aucun embarras discerner, pourquoi est accueilli
Bible, l'indispensable livre de chevet. Faut-il sur tel point avec toute confiance un tmoignage
ajouter qu'il a t par malheur la plus fconde rcus l'instant d'aprs sur quelque autre sujet-.
source de dissentiments et la cause, irrespon- En tablissant l'unit de plan dans l'uvre
sable mais certaine, d'inextricables controverses? littraire de Josphe, on a suffisamment fait res-
Tantt rcus avec une constance absolue et in- sortir la diversit de nature des quatre parties
flexible, tantt accueilli avec un crdit non moins qui la composent. Il ne viendra certainement
absolu qui fera sacrifier en sa faveur la plus po- de personne que l'historien juif crivant le
l'ide
sitive affirmation biblique en contradiclion ven- combat entre Assyriens et Sodomites dans
tuelle avec une de ses affirmations sonores; cit la valle des puits de bitume au temps d'A-
ici au hasard d'une traduction pas toujours braham, les vicissitudes dans la -fortune de sa
heureuse, invoqu l dans un passage peu sr race sous la domination des princes Achmnides,
et mal critiqu, introduit ailleurs sous forme de ou la grande guerre de Jude, soit dans une si-
bref axiome sans le moindre gard pour les tuation identique vis--vis de son sujet et inspire
nuances qu'et suggres un examen sommaire par consquent une mme scurit. D'o une
du contexte, Josphe serait aujourd'hui fort premire et capitale distinction entre le crdit
tonn de se trouver tiraill par des factions que mrite Josphe traitant d'histoire ancienne
scientifiques presque aussi rivales que les partis ou d'histoire lui contemporaine. Sur ce point
galilens dont les comptitions empoisonnrent thorique, nulle hsitation; la difficult com-
jadis sa vie politique et militaire et paralysrent mence avec la dmarcation prcise tablir
son activit la plus nergique. Mieux second, il entre ces deux histoires. videmment on n'en-
eiit rtabli pargn la Galile
l'ordre peut-tre et tendra jamais restreindre l'histoire contem-
de cruels dsastres; mieux saisi, ne pourrait-il poraine de l'crivain la priode qui s'en-
mettre enfin quelque clart en des discussions cadre dans les dates de sa naissance et de
qu'on a embrouilles en son nom? sa mort; mais on discutera dj qu'il ait pu
tre aussi mme de bien connatre les vne-
1. Une note fort juste est fournie ce sujet par Lvcrange, 3. 11 est, sans doute, tabli que Josphe a utilis pour le
Le Messianisme, p. 2 et Schuerer, I, 93 s. rgne d'Hrode deux sources tendance oppose : l'une fa-
2. C'est le cas d'appliquer avec rigueur les principes de cri- vorable Mcolas de Damas (Sciilerek, p. 84) , l'autre hos-
ces fondements sont disparates la Bible exclu- : mais trs solide valeur du Contre Apion, l'ou-
sivement pour la priode qui s'tend de la cration vrage le plus riche en copieuses citations d'au-
du monde la restauration juive sous Nhmie teurs grecs dont rien ne nous serait parvenu
et Esdras: des sources juives parallles dater de sans lui. Pour l'apprcier avec la meilleure
cette restauration jusqu'aux temps hellnistiques; approximation ralisable en pareil cas, on ne
divers chroniqueurs ou polygraphes grecs perdra pas de vue les habitudes et les procds
parlirde ce moment*. La seconde loi gnrale qui de l'historiographie orientale ancienne -, aussi le
r^ra par consquent l'emploi de Josphe sera la caractre de ce compilateur attentif grouper sa
confrontation de son texte avec sa source quand documentation de telle sorte qu'il s'en dgage
cette source demeure accessible. Pour toute la une impression favorable pour son peuple en
priode des origines et de l'ancienne histoire gnral ou pour sa faction en particulier 3, trop
biblique, son utilit se rduit h la porte infime peu calme souvent pour juger des hommes et des
d'un maigre lment de critique externe de la choses sans passion, pas assez dsintress enfin
version grecque. Pour le reste, force est bien le de sa renomme littraire pour ne jamais viser,
plu souvent d'accepter la compilation sur la foi en crivant, beaucoup plus l'effet il produire par
aotieooe. Lr B. P. Delebaje n'a probablement pas t trop p. fi9S!(. Dans les passages examins par M. lUichler, les u sour-
verc e afflrvunl que l'aoli'iuile classique mettait |>eu de ces sont comme juxtaposes et permettent de distinguer fa-
difrcaro cotre l'biatoirecl la rhtorique (Les lgendes ha- cilemcnl les lments litrognes qui ont concouru lu for-
fiofrapk., p. li.) BOB sans sauvegarder les t rare* etcepiions mation > de son rcit, sans critique aucune (op. l., p. 1)3).
(f . 7tj ar lew|oeilei le P. lagraoge timt ce qu'on insiste Mais cot de rr4 cas, il en est d'autres nombreux o l'a-
{MB., 190t, p. IM) Buis doBl Joipbe n'est OMlhcarMseinent malgamlfanlai)i^te n'est plusdu tout aussi facile dbrouiller;
foiot. La aeMil s'caload sact poar bb crivain do respecter nous n'avons plus la ressource de contrler directement si
par avooca lo lodoarcadOMMatioaeipos tout le soin dont 1rs lectures de Josplie rcmlent bien le document qu'il pr-
il Ml CBfoyc:Bnls fMalorfca loocirat avec sincrit de sa tendait transcrire cl de dmler nu juste ce (lu'il a puis en
lidbc M doil'll vraiaWBt d'avertir en grand dtail de tout le chacun. Et pour que nul ne s'efTarouclic d'entendre inculper
iOio fan o ptodigo lioier pbrasos/Ur voici, prise
ses Jophe de lellrs malverxaliims littraires, il suffira de rup-
panak (faolm, ma dklaratioo pow poos a do Jortyha le : lieler qu'A de longs sicles d'intervalle et aprs tout lo
rcit Ol ro|lCBliBB do (ail* Ibcoobbs e lo phlpoH, en rai progn's des melhiMlr sclentiliques, les exemples n'eu sont
MM 4* iMr riooBHI, fcloBMBt. dan* l'cipositioB. tout lr pasrncorr inous. (*e serait, hlas! un lro|> facile passe-temps
tiawwnBl pol Naollerdo dMit drs asols, de leor arraa que d'aligner drs sries de contresens lamentables [lUl., luio,
gHBOBlt cC do co i|oi parut sjoulrr SU stjla quelque ornetnoBi p. no en fournira la ilmonstralion topique la plus rcente)
mmti^., XIV. i, i. tr. J. Cbantooard il a beau dire aprs
. commis par des auteurs plus ompressi citer et i\ discuter
i|oo rrtoctllode et k siocriie tool Im devoirs foodaaMnlaui qu'a comprrndre. D'autre part un autour aussi distingu
do JTdiilovWa. il *! diflicile de ae pas oap^oooor qu'il o ait que le R. P. Hrucker (L't':(/titii et ta criliiiue bibliiiue, tlKiS,
o bmMo fol* do Iblsloire qo'oao matire llltrairr et p. lilli ne voit, aujourd'hui encore, rien d'trange A donner
oa IIMbo Mosffli. ao poo o lo Aifoo do Nicolas do Ooaia*, entre gudlrmrlt, avec rfrence d'ailleurs inexacte de
0 Mirco do pfddlloclloa, ol do Oeafo d'noVotraonso qo 11 pgr a un article de revue, une citation (|ui est seulement,
rHsIl appor wBBiiai dlaillef. do soa propre aveu [Itlt., lUoU, p. 'Jt\)\), * le rsum lid'.c
S. Aa<8a ciiii|ao ao taadraH aUawiaol Uo oaJoerd*bBl d'oao oplaloo que le R. V. estintc commune i\ l'auteur de
ibImcIhmm lafliM* fr ioa^pbo a se cet srtldo Ol plotieurs sutres (voir dans ///<., ittoH, p. W.i,
QaMdM. Icttollsv mH {mp. !.. p. t Tool* dans qaoUe BMMurr re rsumiS lui-mme tait fidle). Si
ffatt arforto ol la hraMo fao imUfka aoa foaraU sar aoao paaedhia* U hlhliulh<|ue de JuM'phe il y aurait cer-
MMt ort oofUo , n poawaH doaasr ooloadro ^mt io* Ula S Bieat plus d'une contatatlon A faire d'erreurs analogues
ttflm m o
aa rap portm aii al^ac ol doac id*lt do ms oa d'aassi aCsaloe procMs dans ruilllsalion do ses sournos.
INTRODUCTION. 19
un tableau fort en couleurs ou des expressions commencent. Aussitt Josphe de noter avec
gondes d'emphase que la mesure juste, la ralit soin )) tout ce qui se passe sous ses yeux et les
Chacune de ces rgles critiques, on le comprend comprendre , observe-t-il, sur des faits dont il
assez, ne s'appliquera pas isolment, ni invaria- ne peut tre le tmoin immdiat dans l'intrieur
blement de mme sur toute section dtermine de la ville. Dans les loisirs de Rome , il com-
des crits de Josphe. Elles ont ragir simul- plte sa documentation en recourant aux propres
tanment les unes sur les autres. Aussi bien dans mmoires impriaux, classe ses notes prises au
le rcit de choses vues que dans l'emprunt jour le jour, enchsse le tout dans une trame
quelque document, dsormais perdu', la psycho- suivie, fait retoucher son grec par quelque main
demeure la mme; c'est comme
logie de l'crivain autorise et, pour se donner l'assurance ferme de
un prisme travers lequel la vision des faits n'avoir rien avanc qui put tre contredit, pr-
subit diverses dformations invariables. Mais sente d'abord son livre V'espasien et Titus,
afin de donner ces remarques une porte plus puis d'autres membres notables de l'expdition
concrte, appliquons-les spcialement la Guerre de Jude, puis des Juifs de marque, choisis
juive, crite dans les plus favorables conditions. parmi les ntres , ainsi qu'il s'exprime ing-
Nous savons, par son attestation ritre et par nument, et enfin au public ^. Voil, certes, un
toute sa Vie, qu'il a t ml comme acteur trs imposant cortge de reviseurs bien en situation
en vue ou comme spectateur bien place toutes de se prononcer sur la vracit de l'histoire, et ce
les pripties du drame dont le sige de Jrusa- n'est pas d'hier que les hautes approbations sont
lem est le point culminant. Et pour rester plus invoques avidement dans les Avant-propos.
strictement encore dans le point de vue de notre L'unique danger
et Josphe n'en a pas eu
tude, voyons Josphe t\ l'uvre pour crire l'his- conscience
est que cette prtendue sanction
toire du sige, source capitale d'informations sur soit trs unilatrale. Vespasien, Titus et tous ces
la topographie et l'archologie de la ville d'alors. illustres Romains envisageaient naturellement
Le site lui est familier : ily est n, y a grandi et l'ouvrage du mme point de vue et pouvaient en
s'est imprgn mme son insu de ces mille garantir l'acribie et l'impartialit dans la mesure
traits qui rendent imprissable dans le souvenir, seulement o une connaissance directe et l'im-
n'importe quelle distance, l'image du sol natal. permises
partialit telle quelle leur avaient t
Les monuments, le Temple surtout, sont quelque travers l'excitation, le brouhaha des oprations
chose de sa vie ; leur splendeur l'a enthousiasm militaires. Pourvu que riendans le livre de l'his-
et il s'est enorgueilli juste titre de leur renom- torien juif ne heurtt la dignit romaine, l'hon-
me. Il que douteux nanmoins qu'avant
est plus neur particulier des hros en cause et ce que tout
l'heure tragique o il revient avec les lgions de lemonde avait pu dmler des vnements et des
Titus pour assister l'efTondrement de la mer- lieux, le contrle ne devait tre que favorable ; et
veilleuse cit, la pense lui soit jamais venue de comment ne pas imaginer qu'avant de s'y risquer
mesurer les remparts, de dcrire la situation des Josphe s'en par son uvre mme,
tait prpar,
palais, ou la structure des forteresses le Temple ; le verdict logieux? Quant aux Juifs associs
mme, avec toute sa gloire, n'avait probablement cette espce de commission d'examen, leur sen-
jamais inspir au jeune prtre lgiste, au philo- tence et-elle t la mme si, au lieu d'tre tris
sophe passionn pour les problmes religieux, parmi le clan alli et dans les rangs des hellni-
au pharisien militant, le dsir d'en mettre par sants, ils eussent t pris en quelque groupe moins
crit une description apte perptuer son souve- rsolument sympathique, plus indiffrent tout le
nir dans la postrit. Les oprations du sige moins, sans qu'on se risqut briguer le suffrage
1. Sur le contrle pigrapliique accidentel, peu favorable a pu crire un rcit vridique ayant tout vu, tout su, tout
Josphe, cf. A. Wilhelm, Zu Josephus; Jahreshefle d. oest. entendu, il demande avec vhmence ses conlradicleurs
urcli. Inst., Vlll, 1905, p. 238 ss. comment ils auraient pu tie renseigns par exemple sur ce
2. Dtails coinpiaisaininenliiumrspar Josphe (C Apion, qui nous concernait, nous, leurs adversaires (Z. L, 10).
1,9). Dans son ardeur excessive prouver que lui, lui seul, Mais lui? Les transfuges l'ont-ils toujours si bien renseign?
20 JERUSALEM.
trop partial des anciens antagonistes politiques ' ? suppose ' ou Antonius Jiilianus *, entrant dans le
Si ce noble concert de louanges tait cerlainemenl dtail de linslallation du Temple ou du palais
trs bon Jeter la face de calomniateurs aussi hrodien; ils ne les apercevaient que du dehors,
impudents que Juste de Tibriade ou Apion tels ne s'y intressaient que pour les prendre et n'y
que nous les dpeint leur adversaire, il ne vaut pntrrent qu'aprs le pillage et l'incendie. Sur
plus grand chose pour nous el n'a d'ailleurs pas les effectifs engags, sur les pripties d'un com-
manqu, on l'a dj vu, de faire supposer parfois bat, sur les modalits d'un plan d'attaque, le
que Josphe STait crit en courtisan plus qu'en journal de Vespasien et celui de Titus peut-tre
historien. Nous demeurons par consquent en aussi tiiient sans contredit des sources du meil-
prsence du livre lui-mme et de ce qui nous a t leur aloi, aptes sanctionner au mieux les donnes
communiqu de sa rdaction. Les mmoires imp- de Josphe sans toutefois en carter toute possi-
riaux 'o l'crivain a eu la bonne fortune de puiser bilit de grossissement de certains chiffres dans
se bornaient sans doute aux faits de guerre ou l'arme assige, d'exagration des difficults
d'administration el les ralits archologiques n'y naturelles du site qui soulignaient davantage la
inlervenaient
on peut se le persuader que valeur romaine. Les notes de l'historien crites au
dansla mesure utile p(ur l'intelligence dcos faits; jour le jour : oui sans doute, voil le document
on ne voit pas Titus ou Vespasien, ou quelques-uns topique, celui qui ralise les plus parfaites chances
des gnraux subalternes les plus lettrs, Pline je de prcision. Mais en quoi consistrent ces notes
1. Doat il eAt t poorUnl fort dsirable et apparemment mme tout fait i^ersonnel, ces nopiv^iiaTa pouvaient tre
frvclacax d'eaUdre imm l'atis sur le mmes faits. aussi un vritable journal >, o l'expos des faits se com-
2. Comire pi, 1, 9, qui aomere avec le plus de com- pltait d'une apprciation et des ivflexionsdu rdacleur. M. de
fiiaa IcsoMiditioM vasUgeMCto fat rdige la Guerre, Premertein [op. l., IV, col. 7.">7) se porsuadc que les uTto-
c aMsUMiBe ps res aMtiratlMpriaui inconnus aussi >, |ivf,(LaT de Vespasien n'taient pas destins la publicit;
ler, rkjpeUbae qoe ces auteurs auraient pu lire, tout au mme communication.
aoiaa vaatcr d'avoir le vol; xir oOtoiifatipMv Oxoiivr/aaaiv. 3. Gr&cc la restitution que Momm'^cn a faite du nom de
M. H. PHrr Jlulorie. rom. relij.. Il, p. cxti&iiii, n. t) ne Pline l'Ancien dans une inscription grecque, on sait mainte-
tet voir U qa'oa plariel de rhtorique et carte l'hypo- nant qu'il tait sous-chef d'tui-major au sige de JiMusa-
IhHtii! GatsdHBid sappoanl que les rapports orficirls > lem Thiai'oodnt, Rev. et. JuiiK, .MX. 188it, p. UH). Cette
de nos per Is ta de U ROrrre avjieat d complter ceut in^lnieuse restitution rend pleinement intelligible l'allusion
de Veepatika. Il el vrai, daas l'apostrophe A Jute de Til>- que faisait Pline a leurs anciennes relations dans la vie de camp
rta4e (fie, ~ nhf, | SM ), Il 'cet question que de ta lorS4|u'il ddiait son Histoire naturelle u i\ Tilus, demeur
Balva( leiiii'UpBtB. ce fal seaMe Mea ae rrfrrer A Vr|ia- |M>ur lui. malgr les honneuis, tel (|u'il avait t in caslrensi
tkm ita laieat Le pMiate a'ofn* pourtant gurrr ploe de coHtubrnto, //.V.. prf., :i, d. .Mayhoi, p. '.>), Un estime (|ue
jwlia eurtWade ^ae celoi df c. Ap.; et si lliletoire son ouvraftc intitul A fine AufiJii fiassi devait comprendre
a'earsjlalre pm m le caracttre de Titu* la mme profiea- la guerre de Jude et se terminait au triomphe do Vespasien
alaa es hatarlige fal eel elgaaUe dm son p^re
tupra, (cf. (Perta. op. t., p. r.&ttxviui).
Uairodall * Umm ea preaier aMcle(cf. Tnkmi^v< ' rom lira Juifs) Bcnimiii maijts fjinidrx, ut Irons-
relege, rl i
mtmlartmm deaa le kItoM. m amti^. r. tl rom. r lu- eatHui vtleret,... Anlonii luttant de ludnns rtupiirv : jam
t'ommemlarU dan
reMfeeri iSegle. A. de |*aaa*fti*, tiriftiiUa iua hanc r% ineruitte forluntim, nrr t/uid-
de Ial|-W|M0) L>tpfeskMi latiae ri
la Aeai'l'erpl. t acridttit i/uod huh ttl Ht... anlc prai'dirtuiii. Cf.
napaa^eale leliie laafyiaair q \Unt d'Mre de aoU l'stae, op. /., p, ct&K&v a.
4a nfft, m
4m tim al ieal u feaer a A l'otete priv el
INTRODUCTION. 21
systmatique de la ville matrielle, en vue de tion incidente; il faut enfin soustraire toutes ces
pouvoir, distance et aprs la ruine, reconstituer donnes spciales, enregistres certainement en
son image correcte. Le seul nonc de Thypothse aramen palestinien ', au plus lger soupon d'a-
en trahit l'invraisemblance. Maintenons-la toute- voir subi des nuances dans la traduction grecque,
fois encore un moment. Pour carter les erreurs les soustraire surtout au pril de toute retouche
multiples, du moins les faciles inexactitudes dans de la part des correcteurs qui l'crivain s'en est
la prparation de ces notes techniques, on sup- remis pour chtier son style. Moyennant ce con-
posera Josphe en possession de quelques con- cours de circonstances heureuses, la part d'erreur
naissances indispensables toute observation de seraitvidemment rduite au minimum fatal en
topographie et d'archologie prcises, assez rompu touteuvre humaine et si, alors encore, la cir-
ce genre de remarques pour saisir toujours la conspection demeurait requise dans l'emploi du
physionomie la mieux caractrise d'un site et document ainsi prpar, la scurit serait cepen-
l'exprimer en une formule invariablement juste dant trs grande.
qui n'inflige aucune dformation la ralit, en Chimre, hlas trop vidente chimre que cet
I
mme temps qu'elle traduit bien tout ce que l'il ensemble de prcautions diligentes imaginer
a peru. On fera crdit encore Josphe topogra- chez l'historien juif! Il n'et t ni lui-mme,
phe et archologue de tout le loisir, de toute la tel que son uvre le met nu sous nos yeux,
libert d'esprit exigs pour un tel labeur, enfin ni de son sicle^, avec une telle conception de sa
de l'entire libert d'allures le mettant mme tche, et qui s'obstinerait la lui prter devrait
d'aborder l'examen mthodique des difices sur aussitt fournir la preuveque Josphe, durant le
lesquels il lui est ncessaire de se documenter sige, put son gr se documenter sur
les mesu-
sous peine de n'en parler plus tard que de sou- res des parvis du Temple ou le circuit exact du
venir; car le souvenir, mme le plus vivant, le second rempart, ou qu'il en avait de vieille date
plus profond, le plus voisin du contact avec les des plans en ses cartons. Force est bien de revenir
faits, n'importe quel homme du mtier archolo- la ralit tangible. Cette description de la ville
gique sait aujourd'hui par plus d'une amre exp- n'est l'uvre ni d'un topograpiie de carrire, ni
rience ce qu'en vaut l'aune, ds qu'il est utile d'un architecte diplm, ni seulement d'un ar-
d'avoir au bout de sa plume un chiffre de propor- chologue dsintres.s de toute dmonstration
tions, un dtail de structure, une particularit scientifique non moins que d'ambition littraire.
d'ornementation et mille dtails l'avenant. C'est un rcit fait de loin, complaisamment d-
1. Non seulement les notes provisoires, mais tout le rcit nal aramen. M. Nicse (VI, Introd., p. xxi s., et lxii) se
de la Guerre furent d'abord crits et publis en arauien borne lui-mme rappeler que cette traduction drive du
palestinien et traduits par la suite en grec. On en a pour grec et trahit de graves ngligences.
garant le tmoignage explicite de Josphe au dbut de ld. 2. L'poque tait bien voisine encore o Cicron avait pu
grecque : 'E).Xd(St -y^axiax) [XTa6a).wv & xot; vw pappot; t^ prter Allicus la fameuse boutade Concessum est rhelo- :
TtaTpit;) (luvT^i; vte(i.ij>a Ttpoxipov. Il serait sans grand inlrl ribus ementiri in Instoriis, ut aliquid dicere possiut argu-
pratique pour notre but de discuter longuement si, oui ou tius{Brutus,, 42, d. Friedrich, II, 233). L'histoire, mme
non, la traduction syriaque du liv. VI de la Guerre conserve l'usage des orateurs, rougirait aujourd'hui d'une telle im-
dans le clbre MS. de la Pecbilt de la bibliothque Am- prudence. Presque au temps mme de Josphe elle se trouvait,
brosienne et dite par Mb'' Ceriani {Transi. Syra Pescitto justifie en quelque sorte par le lgislateur de l'honntet
ex codice Ambrosiano... photolithographice dita... et en et de la correction littraire dfinissant l'histoire : proxima
partie transcrit dans Ckriani, Monumenla sacra et prof., V, poetis et quodammodo carmen solulum (Quintilien, Inst.
11, p. 181 ss.), pourrait avoir quelque attache avec cet origi- orator., X, i, 31 ; d. Bonnell, II, 153).
22 JERUSALEM.
velopp avec une sorte de pit religieuse mue mander un degr de plus de prcision technique.
au souveuirque tant desplendeur n'est plus qu'une Son faible avr pour l'emphase prviendra toute
ruine pantelante et souille, pas une ruine mme, tentation de grossissement des informations qu'on
car il s'attache une mystrieuse grandeur la lui emprunte mettra en dfiance devant les
et
solitude des choses mortes,
et Jrusalem n'est expressions efl'et, les chiffres copieux dont il est
plus qu'un amas de dbris bouleverss, gards toujours prodigue, les grands discours poncifs o
vue par une lgion. La prtention au beau lan- il fait s'absorber, dans les moments les moins
gage claterait paKout. quand mme l'auteur n'au- propices aux longues paroles, des personnages
rait pas averti ailleurs que l'historien y doit viser. qui il prte trop ses sentiments. Mme le dtail le
En maint endroit se trahit, suivant les occurren- plus vu pourra devenir suspect de quelque dfor-
ces, le pharisien ardent ou froiss dans ses aspi- mation sitt qu'en pourrait rsulter un mot pi-
rations, le client des Flaviens contraint de se sou- quant, une nuance llatteuse, suivant le cas, pour
venir qu'il crit sous leur toit un livre qu'il veut les vainqueurs ou pour les vaincus. Pas plus que
faire pa.ssersous leurs yeux. Et l'uvre s'anime, les Anliqtiih's, pas plus que n'importe quel autre
languit, se prcipite nouveau et se dramatise ouvrage de Josphe le rcit du sige, disons mme
Tuoisson des phases passionnantes du sige les ; la Guerre juive en gnral ne saurait tre, par
descriplioos se surchargent de mots efTet; le r- consquent, une anthologie d'apopiitcgmes topo-
cil tourne la thse, mesure et prcision sont en graphiques et an-hologiques o l'on n'ait qu'
l^ne droute, oo n a mme plus l'air de faire puiser au hasard des formules toutes prtes, de
grand cas de la vraisemblance,
trop persuad catgoriques sentences qu'une argumentation
peut*tre qu'elle n'quivaut pas toujours la v- d'apparence impeccable rendra rigides comme des
rit; mais du moins et-il fallu se garder d'in- principes. Josphe, cho du pass, n'aura absolu-
troduire plus d'une grave et flagrante contradic- ment aucune valeur meilleure que la valeur de ses
tion quand on
s'y reprenait plusieurs fois pour sources dans la mesure o il ne pourra tre soup-
traiter un mme point suus des perspectives au- onn de transmission tendancieuse. Josphe
tres 00 dans un tat d'esprit difTrcnt '. tmoin direct sera reu avec une confiance pro-
A ce caractre gnral s'ajoute que rhistori(>n portionne la nalure de l'information fournie et
joifda sige de Jmsalem crivait manifestement au degr d'indpendance qu'une critique circon-
comme trop d'historiens quelconques, mme de specte fera saisir dans l'expression de sa pense en
DOS jours, sur les mnliros techniques rencontres chaque dtail de son rcit.
le long de leur rcit. Il inscrit en const-quence une
mesure chifTre par comparaison, par estimation
m. DUCIMF.NTATION TOPOC.RAPUIOL'E
plas on moins familire; il voit une situation par
KT AHCIIOLOGIOL'E.
qndqoes traits saillants et ne saisit des mon unicnts
que des particularits bien en relief. Il a pu tre
1. Les informations directes.
aid Tcc fruit en ces matires par le coup d'opil
plos exerc des ingnieurs militaires romains et La topographie et rarchologic sont les deux
dee goraux illustres dont il aurait compuls plus nulrcH ba.H(>H fonilanientales de l'tude entreprise.
lard les mmoires. Dimns en cITet en sa faveur L'une et l'autre comportent un double aspect :
qu'il eu gnnUement la vue heureuse et le root obM*rvation ol relev de ce ({ui .se voit, interpr-
de mme. Cepeedant on l'abiiliendra de lui de- tation de ccM ralits ; tout comme, en prsence
I l' M Mal ttm ph ftmUri*^ tsflksaMssel m Maut ila* UBo formule )n(iii<tiqua lraTaiili*e av<c un corlaiii zM
49 thMMkm Hmnr. V. 4. 7. | li, U u tm m mur <^l
: lUI^ralra. Kt qui n'a m m^olre h* cm non tnoiiiH (M'Irbre
cvH itmtm MM MMl 4# tmtt> l^lirt tmtt* \ |orl iIm . colllnM le Ji^ruMlrin? drui ftculrnirnl, dulmrd (V,
OMNMik 4 TkmUtm^ t 'yal nn'm U*mi ptfalrkMal 4. I. I ISA;; Muilaln uiw* (roiili^mo {ihl., jj I3K), ticiix
4mm I* 4HH f fnUom* 4* Ua* r wMwk rvinprt m> <lrrclir (ibd., I 1(1) Pt un |ru |ilu loin um; a i|iia(rii>iiM>
IfMt* tfotf l4Mrt AcMif 9m% ^riloa* rtcali** fart iff- (4. 7, i 149). San M liri<r au li^rile |)aii>M<-ti>m|is dnli^ncr
fiM#l ty. , f, I SI7) f< l'a* rrra r m lMlf ^9 llc* dM roMlradtclUia* <lir< Jii<|>lip, Il nuflira iIa rn|i|M'|iT (|ii'on
kaum tsOwito i te ? 4^tl et iMMCMf H** ^ M algasl an ta propre* K^m^alnnlf qu'il k<>nitili> avoir
H * V l'<'*l piim iia tt'miit slset ter ysrt fserlaslrf nser (onuuiM, tietch., i, 77, n. \).
INTRODUCTION. 23
des textes, on doit d'abord se proccuper de elle-mme qu'il a toujours sembl prfrable d'-
la lecture matrielle, ensuite du sens des expres- crire en face des ralits, ou d'y revenir contrler
sions lues. Et celle ressemblance entre les deux loisir quand elle a t crite sur des notes.
ordres de .sources n'est pas aussi artificielle qu'on L'appoint de documentation graphique n'a ja-
le pourrait croire. De mme qu'un livre ouvert, le mais t marchand quand il .s'est agi de mettre
sol offre le dtail de sa nature, et de son relief, sous les yeux un aspect topographique ou un d-
un monument prsente .son architecture, sa dco- tail monumental de quelque importance.
ration, son amnagement, sa destination, sa si- Ce qui demeure aussi facilement accessible
tuation la lecture de l'il exerc. Non moins n'est, par malheur, qu'une partie relativement
aussi que la correcte intelligence d'un texte impli- minime de la documentation indispensable'^. Sans
que la possession de la langue dans laquelle il est doute les collines de Jrusalem sont toujours
rdig, il y a une sorte de langage topographique leur place primordiale, isoles par les mmes
et artistique indispensable ds qu'on prtend valles et accidentes des mmes
plissements go-
aborder l'examen d'un site ou d'un difice. Par logiques. Pourtant il n'est besoin de faire la
o Ion conoit bien qu'il n'est pas question du preuve pour personne qu'un site de ville habite
vocabulaire technique l'usage des gens du m- sans interruption depuis le xV sicle au bas
tier,
langage qui rpond des exigences sp- mot avant notre re, vingt fois bouleverse et
ciales .sans s'imposer de manire absolue, mais rebtie en des conditions trs diverses, ait pu su-
bien de ce sens des ralits perceptibles qui fera bir des modifications assez graves pour que la
voir exactement une valle l o n'existe qu'une physionomie superficielle du pr.sent ne rponde
valle pas un ravin ou un gouft're, un de ni pli plus celle de lointaines priodes antrieures.
terrain, et qui, en archologie, permettra de Telle pente de coteau dsormais trs douce,
discerner par des caractres prcis deux pans de presque molle, a pu tre primitivement fort es-
murs, deux fragments de sculpture et fournira carpe avant la coule des terres du sommet ou
ensuite le moyen rationnel et scientifique de ne l'accumulation des remblais^. Pour un lecteur
pas confondre un monument mdival avec un distrait, travaillant sur des plans ou tournant
difice contemporain de la monarchie juive, une les feuillets d'un livre, il n'y a gure qu'une v-
tombe d'poque hellnistique avec un hypoge tille dans l'accumulation de rubriques
rudite
davidique '. La premire partie de la tche serait telles que ancienne carrire , dbris d'es-
:
aussi agrable que simple en apparence, s'il ne carpe rocheuse, dcombres modernes par-
s'agissait que de bien saisir et de fixer en termes fois avec des chiffres d'paisseur , De cette
exacts l'aspect actuel du sol et l'tat prsent des accumulation rsultent nanmoins des transfor-
vestiges archologiques. Une srie bien ordonne mations souvent si profondes qu'un monument
de tranquilles promenades et un choix judicieux d'poque hrodienne pourra s'tre tal au large
de vues photographiques ralisent les lments sur une esplanade parfaitement rgulire dans
essentiels de ce labeur pralable.Au lieu d'une le mme site o, quelques sicles plus tt, un
1. Ainsi exprimes de telles confusions prennent une physio- siastes qu'expriments, le cas clbre du tombeau d'Hlne
nomie (le paradoxe. Ce ne serait pourtant qu'un jeu d'en d'Adiabne milieu du i" sicle de noire re transrorm
|)roduirede manifestes exemples. Qui ne songe mainte lo- avec une conviction nergique en Tombeau des rois de
calisation extraordinaire et fort convaincue d'une large Juda est l pour attester que des mprises normes peuvent
valle au sud du Haram ou sur la rampe Sud-Est de la tre aussi le tait de gens mieux clairs pour l'ordinaire.
grande colline occidentale, d'un monticule trs saillant sur 2. C'est ce qui condamne une fatale insuffisance toutes
l'arte du Moriah vers l'emplacement actuel de la mosque les ludes exclusivement fondes sur l'observation mme trs
el-Aqra, de sources copieuses sur la crte du plateau rocail- soigneuse des seules ralits encore apparentes.
leux ? Si (iuel([ue angle de maonnerie refends et bossages 3. Par exemple, la pente occidentale du coteau dit d'Opliel
de l'poque des Croiss, au Maurislu par exemple, n'a t presque supprime par endroits par les 15 20 mtres de d-
dclar salomonien que par des observateurs plus enthou- combres accumuls dans le lit original du Tyropon.
34 JERUSALEM.
un difice salomonien Pour qui demande la
'. vid l'ayant enfin conquise sur les Jbusens en
topographie quelque secours dans l'intelligence faisait la capitale du royaume hbreu, jusqu'aux
de d'une localit,
l'histoire il n'est, cerles, pas in- grands bouleversements contemporains occasion-
diffrent de savoir qu'ici s'entassent ^5 30 m- ns par d'importantes fondations europennes et
tres de ruines depuis l'poque hellnistique seu- par laftluence de nouveaux immigrants juifs?
lement, l au contraire aflleure la roche intacte Le sentiment trop vif de conditions aussi nfastes
ou le sol Tierge, qu'une paroi de roc haute de a mme engendr parfois un scepticisme trop fa-
presque 4 mtres et dresse avec soin existait il y cilement rsign et qui pourrait n'tre pas sans
a peu d'annes sur un point o se voient au- cueil, une fois rig en axiome soi-disant scienti-
jourd'hui les plates-bandes d'un petit potager', fique. Au lieu de rechercher diligemment et de
qu'un monticule bien apparent dans le relief ac- classer avec attention les vestiges du pass en ses
tuel est tabli artificiellement sur une dpression phases caractristiques, on a dress avec com-
naturelle, et cent autres particularits analogues. plaisance des listes, des siges, captures, destruc-
Et si la configuration mme du sol est sujette tions et restaurationsque Jrusalem a subis au
des altrations plus ou moins graves, que dire cours des Ages, pour conclure d'emble l'invi-
des monuments dont s'est compose chacune des table chimre de tout effort archologique-*.
villes successives? Quand le Vsuve anantit les Hlas 1 il faut bien le reconnatre, la difficult
cils brillantesd'Herculanum et de Pompi, au n'est que trop relle. Mais pourquoi la difficult
t" sicle de notre re, il les ensevelit sans les dispenserait-elle de l'olTort? Il a donc t loyale-
booleverser sous un pais linceul de lave qui en ment tent et poursuivi durant presque vingt ans
devait protger les ruines. Il suffit qu'aujourd'hui avec une patiente persvrance.
la main dicrle et adroite de fouilleurs carte le Une fois enregistr tout ce qu'il importe de
linceul, pour remettre au jour l'mouvant sque- connatre du sol actuel de Jrusalem et tout ce
lettede Tille. Mais si un volcan peut conserver qui demeure, ce jour, expos au regard on fait
jusque dans sa furie quelque piti pour ce qu'il de vestiges du pass, la plus lourde tche com-
dtruit, la fureur plus modre des hommes menait : atteindre sous le sol les lments ar-
exerce de plus irrmdiables ravages. Elle sem- chologiques. L'investigation ce point de vue
ble vouloir s'en prendre souvent aux ruines comporte des modalits assez diirentes. A vrai
mmes qu'elle accumule, pour leur 6ler jusqu' dire, il n'existe qu'un proctl rigoureusement
relie inoflfensive grandeur qui s'attache elles scientifique : runir les fonds ncessaires et les
laol qu'elles gardent quelque chose d'intelligible, hommes comptents pour raliser une explora-
on peuvent voquer Quoique le van-
leur pass. tion radicale au moyen de fouilles. Sur une ville
dalisme soit rarement ausni brutal que de d- morte, on opre avec facilit '
; si quelque ombre
truire pour la satisfaction de dtruire, et que les de localit couvre encore la ville glorieuse d'au-
eas soient assex peo frquents o des ncessits trefois, on l'cart d'abord'*, ou, si on la respecte,
ftfales imposent au vainqueur l'anantiM.Hemenl des travaux habiles permettent d'en reconnatre
systmaliqoa de sa conqute, il reste l'inlucta- nanmoins progressivement tout le sous-sol. II
ble traosforroalion de tout re qui revit, de loul c.Ht assurment fAcheux ({ue Jrusalem n'ait pu ni
ce qui se rdifiefrais nouveaux en s'ndaptantA ne puisse tre l'objet d'une aussi ronilauienlale
daa eaigenees nouvelles, dan In mmi* Hite. Et exploration. Les fouilles .ciontiliciuos n'y ont
eonmeot ne pas conceroir tout do suite quel ini- cependant pas manqu, on le verra plus loin ;
broKlio arrhologiqoe doit tre une ville ausni mais l'Ili's n'ont fourni, en soinnx', (pic la mi-
rrquemoeiit Imn^fririm^ dfinit ri'-|i<kf|iii< Mil I)a- neure p/o-ii" ''"* donne aujourd'hui ac(|uiscs :
%Cl MB . iSOS. f. T7S*. 4. Aln*t Ml lirlilayt^i' rulli|Ui* l*oii)|i!i, alilki Siim> ri Im-iiii-
p nU al fMira fr l M
Mifrti 4# M. I* frof. fi. IomI rurirnl ancirii.
k. lk mu it wm h m toir Im rtmufm 4 itS.. iwo,
. ft. Comme \>ttHft\if> IKiiilr liatir.iiM' iI'AIIicik-h ni alioi
f. SIS ffi cf. VncAita. Uottml. forekmm^ 11. 4)i) . ilaal I* llr (Ir |ii-l|ilir. nllii<(tii' |>iir liM iiinniirt'H lie Cdstii,
liNTROUUCTION. 25
la plupart rsultent d'observations accidentelles gardien grincheux, pour ne rappeler que les obs-
souvent trs minimes, morceles presque Tin- tacles multiplis par des causes volontaires. Plus
fini', non moins prcises toutefois que les r- encore que de l'argent, il faut ici de frquents
sultats de la plus grandiose fouille, pourvu loisirs, la patience de se heurter vingt fois sans
qu'elles aient t comptentes et scrupuleuses. dcouragement au refus le plus obstin et de
Sur dix points de Jrusalem o l'on ne sau- sembler attacher un profond intrt des pala-
rait mme entrevoir la possibilit d'ouvrir une bres sans fin o l'on n'a qu'une oreille, assez d'en-
tranche de fouille archologique, les hasards tranement pour ne s'alarmer ni ne s'tonner d'au-
d'un effondrement, d'une rparation de citerne ou cune circonstance dsagrable, une indiffrence
d'gout, l'installation d'un drainage, l'assiette de absolue oprer debout, pli en deux, couch
quelques nouvelles fondations ont rvl par lam- plat ventre, suivant le genre d'acrobatie que re-
beaux la configuration exacte du relief et l'exis- quirent des mesures prendre ou un croquis
tence de dbris insouponns jusqu'alors, et en- tracer. Bien rares sont en effet les fouilles acci-
fouis de nouveau pour des sicles peut-tre, si dentelles et les rduits agrments de quelques
tant est qu'ils aient eu la fortune d'chapper vestiges archologiques, o l'on puisse aisment
quelque brutale transformation. circuler et tudier la lumire du soleil.
Quand on a us, une anne aprs l'autre, d'in- Plus rares encore, hlas I sont les chantiers de
nombrables heures . explorer des sous-sols obs- facile accs pour la gent archologique la plus
curs et infects, ramper dans des canaux de des- inoffensive 2 ; et si je rappelle, non sans quelque
tination douteuse, se hisser par des moyens de mlancolie, cet ostracisme svre, c'est beaucoup
fortune au sommet de n'importe quelle ruine, ou moins en vue de critiquer un manque de libra-
s'introduire au plus petit bonheur dans les ci- lisme impos peut-tre par des raisons qui m'-
ternes qu'on suppose vides et dans chaque trou chappent que pour donner l'explication d'une
artificiellement creus pour un but quelconque, anomalie qui frappera c<'rtainement le lecteur
on a l'impression que l'archologie aurait tort par la suite. En maint endroit il trouvera la des-
de compter exclusivement sur les grandes et dis- cription minutieuse de restes constats dans une
pendieuses entreprises. Elle a tort en tout cas excavation de quelques mtres carrs. Tout ct,
de n'y pas suppler avec toute l'nergie possible l'rection d'un difice considrable aura fait
en affrontant le labeur d'une investigation de d- dblayer le sol sur un millier de mtres carrs;
tail,ou en ngligeant d'en recueillir du moins les on y aura mme signal des trouvailles varies;
rsultats. Labeur peu attrayant, il est vrai, que ces trouvailles ne pourront nanmoins tre indi-
mille dboires traversent et que viennent com- ques que d'un mot si le contrle indispensable
pliquer presque tout instant l'enttement stu- est demeur impossible et si la source o
pide ou l'insatiable cupidit d'un propritaire, la on les puise n'inspire pas la confiance que de
fatuit d'un ouvrier, le zle aveugle de quelque droit '.
1. Ainsi qu'il advient surloul pour le second mur . pour que ce rquisitoire ail reparatre en ce moment (cf.
2. Tantt c'est l'entre im^rne du chantier qui est svre- 1900, p. 117 s., 456; 1901, p. 103; 1902, p. 48; 1904, p. 9()
ment refuse, soit d'une faon permanente soit des moments .s.; 1906, p. 130 8.; 1907, p. 600 s.; 1908, p. 277). Encore
o s'imposerait
isols la constatation d'un dtail avant tout est-il heureux que les cas o celte exclusion des indis-
remaniement; tantt l'accs est laiss libre, moyennant la crets i> est motive par le dsir de crations intresses (cf.
draconienne " dfense de mesurer, dessiner, photographier i> v, g. RB., 1907, p. 113 s., 607 ss., 611 ; 1908, p. 152, n. 2 et
la moindre particularit; peu prs invariablement enfin les 277 s.), ne soit pas plus frquents!
oprations de dblaiement et de construction vont leur train 3. C'est le fait assez gnral des informations enregistres
et l'infortuncurieux d'archologie a beau redoubler d'assi- par l'architecte-ingnieur sarde Erraete Pierotti dans ses di-
duit autour des ouvriers, il lui est difficile de ne rien lais- vers livres sur Jrusalem. Et, pour choisir un exemple plus
ser chapper, plus difficile encore de faire incidemment d- rcent et plus concret, c'est le cas de M. Selah Merrill,
velopper la quelque point conligu o des vestiges
fouille sur propos de certains dbris de muraille du Mauristn (liB.,
plus clairs que ceux mis jour demeureront enfouis jusqu'au 1900, p. 117 s.; 1V)02, p. 51) prsent dans une curieuse
hasard fortun de quelque autre entreprise. Tous les explo- planche drawn from ineasurements and notes [Ancienl
rateurs ont flagell plus ou moins vivement ces jirocds et Jrusalem, 1908, pi. hors texte, face p. 297). 11 est vrai
la Revue biblique a d trop de fois les signaler son tour qne M. Merrill a surtout eu le tort d'accepter de con-
JKKDSALEM. T. I. 4
86 JERUSALEM.
tive sur une documentation qui ne runit presque
2. Lts informations de seconde main.
jamais les qualits requises? Avec la plus par-
Malgr toute la bonne volont mise recueillir faite bonne foi du monde un observateur, mme
des informations directes, force est bien d'op- clair,peut se mprendre premire vue sur un
rer, en beaucoup de points, sur des donnes de dtail archologique et les exemples en foison-
seconde main, et pour exiger moins de tracas nent partout. On passe devant un sondage in-
cette partie de la documentation est cependant terrompu par la rencontre d'un obstacle : l'ou-
loin de s'offrir toute prle, ni mme d'tre la vrier l'uvre aflirme qu'il est parvenu au rocher
plus attrayante recueillir. Il faut mettre part, et il peut se trouver, par fortune, que le rocher
bien entendu, les mmoires des spcialistes sur soit en effet connu
peu prs ce niveau sur des
leurs fouilles trop rares; ceux-ci en effet sont en points trs voisins. On
se glisse au fond du trou
gnral d'une utilisation commode en ce sens pour essayer personnellement de tous les moyens
que, dgages de l'interprtation personnelle quo de contrOle; finalement on conclut la prsence
l'explorateur en a produite, les donnes techni- du roc et l'on mesure avec soin son niveau par
ques demeurent d'une valeur brute trs sre. rapporta quelque repre. Huit jours plus tard une
Avec les documents qu'on pourrait appeler de ha- circonstance fortuite oblige t\ dvelopper l'exca-
sard, c'csl--dire enregistrs de toute main et vation et l'on s'aperoit que l'obstacle pris pour
par des procds infiniment disparates au fur et le roc tait un bloc norme encore en place dans
fooroi la donne la pluH solide pour toun les ges observation parfaite, niais trop limite, jiour peu
ultrteun. Aujourd'hui le sol a t abaiss de qu'il nail pas la prudence trenvisagor lui-mmo
nnq mHn% environ en ce muii mdroit on : les chances d'erreur et de spciller exprossmenl
%oil tout de fuite nuaoce inflige ii l'indication
la combien restreinte tait son observation'.
uteitmnt fi parfoitr; on voit au!i la facilil Kncore n'e.sl-on pas, avec ces faciles m-
d*0rrMir pour l<* topographe qui traduirait dan! comptes, au bout des diflicults qu'impliqu'
le in d'une courbe de niveau Hur un plan l'utilisation circonspi'cle l'une dociimentalion do
la villf rindoilioB fiigneuseuient recueillie Hource comptente. L'observateur est dou do
Ml court d une lecture. Kl si \r> cnn le pluH heu- tout ce qu'il faut pour bien voir el bien com-
reux lboriqui*tii<>nl *%igi quelque prudence dant prendre, il a pu s'entourer de prcautions sufll-
l'alilivaliou du rullal fourni comnirnl m-
, Hanten pour que non information soit h j'aliri (\r
eooDaltre l'uritenlr Hu<*iir d'iini' rriliquf (illrn loiile surprise : en ri>\|Mis:itil il l.i ili-rncme j'i sou
fmttU* amt^i 4* mI*, Mal f tf|<>i. |Hr tan* iannolanoii le rr Usrn (li<4 o\eii)|il(>H ili> rr in'
insu par l'usage d'expressions techniques em- a nanmoins profit recueillir les informations,
ployes contre-sens ou par des tournures im- exige une critique beaucoup plus vigilante et
prcises, par une inadvertance dans le dtail des beaucoup plus ardue. Ce qui caractrise toute
mesures, ou par la moindre confusion de souve- cette archologie improvise, c'est le dfaut absolu
nir et mme d'annotations prises sur place; ou de prcision, l'insuffisance des chiffres, l'enthou-
bien il estime l'avoir livre avec toute la clart siasme de dterminations faites coups de ds
dsirable, sans s'apercevoir qu'il omet quelque entre des vestiges hrodiens ou salomoniens, l'a-
dtail essentiel peut-trepour qu'elle soit intel- malgame gnralement inextricable de ce qui a
ligible, distance, un lecteur peu familiaris tvu et de ce qui est suppos, l'absence de gra-
avec de tels sujets; ou enfin il la fausse en y phiques quelconques, surtout de graphiques intel-
mlant, sans en avertir, une interprtation pour ligibles et srs. Kt cette critique puisqu'il faut
laquelle il n'est nullement qualifi. Que si l'ob- que ce soit une critique, mais du moins
cette fois
servateur a eu recours au plus parfait de tous les innocente de toute amertume
n'atteint pas seu-
procds do documentation, la reproduction gra- lement la masse des observateurs de circon-
phique du monument tudi, il fournit, coup stance elle concerne presque tout autant les plus
;
sr, un excellent moyen de contrle, mais dans clbres parmi les pionniers, les Tobler, les Ro-
la mesure seulement o ses graphiques sont eux- binson, les Pococke, beaucoup trop parcimo-
mmes garantis par une connaissance suffisante nieux du document graphique.
des procds de reprsentation, par la diligence A la fin du xviii sicle et dans la premire
mise les prparer et par la sincrit impeccable moiti du xix", l'iiabitude tendait pourtant se
qui doit rgir toute cette prparation. gnraliser de toute part ailleurs de ne pas in-
Or il n'y a eu que bien rarement k l'oeuvre un paysage ou dessiner un fragment
terprter
jadis, Jrusalem, des observateurs aussi conve- avec la navet des imagiers du
d'architecture
nablement dous et aussi fortement imbus des moyen ge et il est assurment regrettable que
mthodes archologiques positives. Quand on a la topographie et l'archologie de Jrusalem
mis part les officiers du Survey et les fouil- n'aient pas bnfici ds lors de ce progrs artis-
leurs ingalement expriments qui oprrent ici tique. On demeure stupfait, en tudiant les ex-
diverses reprises, on a vite puis la nomen- plorations si laborieuses de Robinson par exemple
clature de matres comme M. de Vogii, M. Cler- au sujet des anciens remparts, ou celles de Tobler
mont-Ganneau, M. Bliss, M. Dickie, M. Schick. parmi les ncropoles, de l'absence totale ou du
La lgion d'observateurs de rencontre, dont il
y rle insignifiant du dessin'. Dieu sait pourtant
1. Exislc-l-il dans n'importe lequel des ouvrages de Robinson pour tablir des relevs. Je ne vois gure, Jrusalem, que
une figure queIcon(|ue mettant sous les yeux l'un ou l'autre ou quatre exemples de cette mesure prudente les fouilles
trois :
de ces fra^-ments de muraille d'A^rippa dont il a, pour quel- de Vllospice russe Alexandre prs du Sainl-Spulcre, o
ques sicles sans doute, si rcbeusemenl encombr la discus- les architectes Eppinger, Manssurov et Schick oprrent avec
sion sur les remparts de Jrusalem? Les livres de Tobler un ingal succs et une mthode diflrente, Sainte-Anne
contlennenl dj un peu plus d'images qui en gaient trs restaure et publie avec un soin et une lgance irrprocha-
avantageusement les chapitres. Mais qui voudrait encore bles parM. l'architecfe Mauss, Saint- Etienne, o Ion a eu
utiliser la plupart de ces dessins, mme des meilleurs? et recours la comptence distingue et au-dessus de tout
comment se faire, je suppose, une ide approximative de l'or- soupon de M. l'architecte allemand Sandel pour un relev
nementation du pordie latral de Sainte-Marie latine, ou de technique des ruines antrieur la moindre transformation.
la frise du tombeau d'Hlne, d'aprs les jolies
inliieure En ce dernier endroit le plus libre accs et la plus entire
planches de Zwei Bcher Topotjr. (1, pi. iv, face p. i08; latitude de toute sorte de contrle demeure facile tout le
II, pi. lin du vol.), ou de la faade du tombeau des Juges d'aprs monde aujourd'hui comme il fut accord de faon permanente
le dessin publi dans Dritte Wunderunrj, 1859, p. 353? On toute heure durant les annes de fouilles, dussent les tra-
se persuadera peut-tre ([ue de telles imperfections et une vaux tre momentanment interrompus
ainsi qu'il est ar-
telle pnurie grajibique furent l'apanage fatal d'hommes sp- riv mainte fois
pour ne pas troubler un dessinateur qui
cialiss en de tout autres branches scientiliques. Le malheur copiait un panneau de mosaque, ou un architecte, ou un
est que trop souvent les architectes et les artistes n'en ont archologue dsireux de lever un plan. A plusieurs reprises
gure agi mieux avec humbles dbris archologiques; on
les mme on s'est impos ici la tche de pratiquer quelque son-
le fera constater en son lieu. Il faut dplorer aussi que si dage pour raliser le souhait d'un visiteur qualifi et le ter-
rarement des hommes de mtier aient t mis contribution rain entier a t laiss la pleine disposition des reprsen-
2 JRUSALEM.
si lemoindre croquis et mieux fait notre isol, une pice de sculpture, je suppose, que
affaire qae dinlerminables pages d'argumenta- l'observateur accidentel peut se trouver hsitant
tion pour prouver le caractre hrodien de et renoncer le dfinir mieux que par la courte
ces fameux restes d'un troisime mur gnreu- et anodine tiquette dbris de sculpture . Ce
sement dilat! Quand enfin, vers le milieu du sont des hommes d'une ducation artistique, d-
sicle dernier, l'art et le got se mirent au ser- veloppe qu'embarrasse parfois la dtermination
vice des recherches scientifiques en ce domaine, stricte de quelque production d'un art avec le-
l'Album de M. de Saulcy,et de rares autres. Mais Rois. Laissons de ct la multitude des descrip-
on ne trouve l dedans que les rsultats d'une tions ingnues se rsumant en la formule : fa-
tude limite quelque monument trs dter- ade sculpte , avec un nombre vari d'adjectifs
min, ou d'un choix restreint parmi ce qui s'of- et d'exclamations admiralives, et coutons d'il-
frait la vue, au cours d'une rapide exploration. lustres Siivantsen train de dfinir son style. C'est
Partout ailleurs il faut ncessairement s'at- tour tour du dorique , de l'ionique , du
tendre ne rencontrer que des indications ap- proto-dorique et du proto-ionique , du trs
proximatives dpourvues de presque toute m- vieil art judaque' . Or tout le monde sait
thode. Ad hasard de sa tournure d'esprit, de .sa suffisamment depuis longtemps que cette faade
plus rcente lecture, d'un mot mal compris, l'au- fut taille vers le milieu du i*"" sicle de notre
teur qui aura enregistr un fait archologique re pour une princesse syrienne convertie au ju-
nouveau prendra beaucoup plus de peine dire dasme elle est donc tout la fois dorique,
;
comment il le conoit et ce qu'il en conclut que ionique et autre chose encore, suivant le carac-
ce qu'il a eu trs exactement sous les yeux. Main- tre syncrtiste de l'art pratiqu Jrusalem en
tes fois en effet il et t infiniment embarrass ce teinps-lt\.
pour le dire, dfaut d'une certaine initiation La difficult, dj srieuse avec des vestiges
des connaissances un peu spciales. Et ce n'est expressifs jusqu' un certain point par eux-
pas senlemenl en prsence de quelque lambeau mmes, un chapiteau feuilles d'acanthe, un
laaU i aodlt arehelogiqoM poar qu'ils > pratiquent restitu sans \e dire. Ilctireux ceux qui possderont de tels
emt-mimt toatot l fomWt f toa iet rrlev de leur gol documents sur travaux excuts, dans ces dix dernires
les
cf. ptrexMMple M. Scjiiai, QS., t8S7. p. 160, 316-, 1888, p. 20; anne seulement, ou Sninl-Spulcro, aux abords de l'Aiilonla,
18S. f ll; ItM. p. 10 Kt i M.
. le patrar A. Frei, eiploil illa Uorinition, Gethsinani, |>our citer exclusivement des
par I fw41m arabe la4Mcrri, t'ett pUiot d'avoir eu on exemples o de graves souvenirs sont en cause. Mme pour
yaafMra A kamntr poar ladier les ruine* r;f>/'r.. VIII, Saint-Pierre du (ialliranle aucun relev d'intenieni -architecte
IMS, p. M), H M tl pdae parga eel rnnui |>ar la plu* n'eal encore publi. Simple constatation, au surplus, et nulle-
tkift tmutit am taprlear dca Daaiiakaia. il faut aiouler ment critique d'une faon d'agir qui doit avoir ses motiTs. Et
! tarraia 4 < Siat-Piem o Im Pra* Auomplionitlr ceux quieraient tents de chercher en cette faon d'agir quel-
J M ii i wI laaia blMa4 * U SadU arebolask|Be agUite que nuance ou le moindre apanage confessionnels, il serait
ftm CMitter m HW-T.a raaita part In TUUaar* oat lou- facile de fournir des exemples idenlupies emprunts aux ronfcs-
itmnli atatMaaMsl a4aU8 aa caar 4 laat la* travaus. Ka iona lea plu% varies. Kt jK'ul-lrene .serait ce pas l'exemple
paiaOkataBCMUap raraaatiapUaat aoabaitOBtiiue beau- le moina piquant, celui du Muurisin, o des travaux gii^an-
ca^piiMldMippaMaiafdlaaiaMlra!- U liate arait teaques en vue des cunHlruclion> impriales allemandes ont
aafiMia 4a UavMt csAcala mm
caalrle aatorl*^, ou de H poursuivi* 1res lungteiopt sous la direrlion de deux archi-
IfMtaMM pa MMai par iMafcaaat, par a1porte qui ri rommr tecte minenla, aan que la plus sominiirc hiiurhe de gra-
A rsftitfap. la 4t atwas cfcaaUw aa a travaille de phique ail pu tre fournie la revue iialeslinologique alle-
lasfMi m tmH atae 4a8 rwiiU la tria fmclaeat mande liir*4|u'elle ignalalt la dcouverte kI intressante d<>
rtUmtn, aMia m* qa'as aaal plaa. ailaM leaiaiilrt. ait l<^ veatlKr* d un rempart de lu ville (//>/!,, XVII. 1804, p. f-!8,
paMM. aaatqii'aa rai plaa aarioal palaia raa4rt aa eaaiple la note de M. (iulhe, et l'indication parallle de M. ScniCK,
ilrkt en lacailaaUoaa et 4ktU 9t 4m traaafanBalloaa qa'oa iji., liVt. p. lia a., cf. 1002, p. 4(1).
Mar a Ml aaMr. Iap4raaa ^a'oa lea licalaa rrve poar aoa I. Oo m'eicuaera de no (tolnl mettre InulilemenI en l)Alaillo
tn kf'mfmM al i|at, ^aaa^ lia aeroAt llvria aa paMk, laara A ea proiHM une t6r\c de nomt propre*, qui sont d'ailleurs,
aalaara aaani aaaadaM a a'ao(r rlaa aaUa 4a ea qat paar lu plupart, en beaucoup de mmoires. l,'hjpo;;e lui-
sfaN M4 va, rtaa lflis*, rtoa 4fiila par A paa prN, rl#a tra dcrit pin* loin.
INTRODUCTION. 29
tambour de colonne cannele, un rijiceau de vigne sujet. Ce sont toutes ces notations incidentes
ou une loulle de feuillage au centre d'un tympan, qu'il est ncessaire de dmler et de soumettre
devient insurmontable pour le plus grand tout le contrle demeur possible : entreprise
nombre des observateurs devant quelque dbris passablement fastidieuse, je n'ai aucune peine
muet, un tesson de poterie, des blocs d'appareil en convenir ici c'est un volume entier dvorer
;
ou des arasements de mur. Naturellement les pour .se nourrir de quelques maigres grains de
indices prcieux mais aussi humbles que les mil ce sera l une monographie obscure, pni-
;
surtout si l'on s'tait donn le soin de me- j 3. Critique et utilisation des faits topoyrapkiques
surer, vue d'ceil ou autrement, quelques pro- et ai'choloyiques
portions? Quant au diagnostic chronologique, il
tait rgi dans le cas le plus favorable, comme Sites et monuments doivent donc tre traits
tait le cas d'un savant aussi distingu que M. de d'abord la faon des textes et avec les mmes
Saulcy, par des comparaisons dnues de toute gards, le mme souci de n'omettre aucun de
valeur et souvent par les plus aventureuses sp- ceux qui sont aptes rpandre le moindre rayon
culations sur des textes. de lumire sur un sujet, une gale sollicitude
11 n'et gure t possible, au surplus, d'en en respecter la teneur. Mais tandis que la donne
agir autrement jusqu' l'poque, toute rcente, littraire s'impose, en quelque sorte, par elle-
o l'exploration en pays palestinien a rvl enfin mme et chappe en grande partie au subjecti-
des lments prcis de comparaison, c'est--dire visme d'interprtation ds qu'on la traite avec
les donnes indispensables de toute dtermination mthode, la donne topographique et archolo-
archologique. Avant d'avoir mesur du regard gique est expose dformation multiple sitt
sur un plan, ou fait, eu un quart d'heure de ({u'elle ces.se d'tre directement vue pour tre
marche tranquille et pensive, le tour complet exprime par un procd quelconque. La plus
d'une ville forte cananenne, jadis imprenable mcanique de toutes ces expressions, la photo-
pour les Isralites, il fallait une dfrence absolue graphie, n'est, au fond, gure moins sujette
l'indication concise des textes bibliques anciens caution que le dessin ; il n'y a plus refaire un
pour vaincre le prjug d'une Jrusalem jbu- procs tant de fois institu contre les tricheries
senne immense, puisqu'elle avait donn tant du malheureux objectif, mme au service du plus
faire aux armes de David. 11 n'y a pas encore consciencieux oprateur. Ds qu'il s'agit de des-
dix ans que sont enfin sortis de terre les premiers cription, c'est--dire de la transposition d'une
tronons de murailles appareilles contempo- image en une ide, le pril s'aggrave ; la ralit,
raines de Salomon avec toute l'vidence dsi- perue inexactement peut-tre, est expose
rable. Aussi ne faut-il point s'tonner que mainte quelque traduction plus inexacte encore, qu'une
attribution antique soit aujourd'hui caduque. lecture peu attentive achvera de dformer.
Mais les anciens eurent parfois la bonne fortune Plutt cependant que mettre ainsi les choses au
d'avoir sous les yeux des lments archologi- pire, mieux vaut concevoir la situation favorable
ques importants et un zle assez clair pour en dans laquelle une ralit correctement observe
noter quelque chose avant de thoriser leur et exprime arrive sous les yeux du lecteur slu-
30 JRUSALEM.
dieux. Elle s'offre lui non pas comme une vi- conviction se proportionnait au degr de cer-
sion rflchie mcaniquement dans un miroir, titude obtenue ; et comme, en beaucoup de cas,
mais sous forme d'image fatalement retouche, nulle vidence ne s'imposait, ni mme une bien
on peut mme dire avantageusement re- impressionnante vraisemblance, l'enqute est
touche si la description est comptente et con- demeure en suspens, ou s'est clo?e sur une
sciencieuse, d'o sont limins les accessoires conclusion hsitante, moins agrable sans doute
sans porte, o sont accentus au contraire les qu'une hypothse hardie et qu'une solution dci-
traits essentiels. Placs dans le cadre lopogra- sive, moins prilleuse cependant pour le lecteur.
phique d'un mme vnement historique, plu- Le mme dsir d'utilit positive et pratique
sieurs observateurs ne l'exprimeront certaine- devait fixer le choix entre deux mthodes d'expo-
ment point d'une manire tout ii fait identique ' : sition : l'une, brve, agrable raliser avec-
qu'ils ont vu, les descriptions, dbarrasses avec graphique et archologique, prcise par d'l-
facilit de la cote personnelle qui les individua- gantes images et des schmas expressifs; l'autre
lise, rendront toutes la mme impression d'en- comportait l'expos dtaill, hriss de chiffres,
semble. Qu'on renouvelle au contraire l'exp- farci d'informations minutieuses et souvent un
rience avec des observateurs disparates un : peu techniques, long, aride, languissant parmi
gomlre, un ingnieur niilitain*, un pays<-igiste, des rapprochements et des citations. Celle-ci, il
aa pote, nuances
un journaliste; aussitt les au lecteur courageux le
est vrai, devait fournir
vont prendre des proportions inquitantes, pour moyen de s'assurer par lui-mme des ralits que
pea surtout que des sentiments ou des passions celle-l\ lui et prsentes .sans contrle facile.
soient en jeu. C'est de ce point de vue qu'ont Son unique inconvnient tait dexposerun cer-
t tudies toutes les infonuations soustraites Uiin air depdantisme, tout bard de provinciale
a^joord'hai au contrle direct'. rudition, llairant l'huile, et en de l'importance
Le nooieot venu de construire enlin person- juil prle un sujet fort secondaire. 11 est af-
eOeneiit avec la documentation de faits, il a front ingnument, avec l'espoir d'pargner
paru qoe le meilleitr moyen de ramener au mi- d'autres, par ce moyen, du labeur et du temps,
nimum les chances d'erreur en une matire sans les exposer au pril d'accepter de confiance
o l'on conoit asset que je n'aie absolument ni l'erreur d'apprciation dont j'aurais pu ici ou l
intrt ni passion tait d'abord de remettn> me rendre coupable. Si ce livre s'adressait d'a-
chaque description l'preuve de l'examen di- bord ou exclusivement aux spcialistes, il se fl
rect et de multiplier ensuite les graphiques. Mais allg de mainte description laquelle pouvait
partoot a t ap|oK le plus grand soin dis- suppler la seule lecture d'un plan ou l'examen
liagnercequi tait vu de ce qui tait seulement attentif d'une photographie: plus encore eussent
appria d'antre soorre. ou mme restitu par hy- t ngliges des explications gnrales et des
pohee ; nalle part enflo l'interprtation ne s'est notions sommaires qui ne sont plus que Vabc
Hle la deaieripliun, de >rte que le lecteur inutile pour quiconque sait dj lire ce langage
pai iin hsiter na instaat dn qu'il lui plaira de figur qu'est une situation topogra|>lii(|ue, une
sentir s'il et m prsence d'un fait ou d'une d- o'uvro d'art ou son plus humble dbris. Destin,
dacUoo. Lorsqur | m*os d'un monument a sem- par uni' hypothse inverse, au seul grand |)ublic,
M aMM dair et la dtermination 'riin ^iie mi Holon l'expression courante, il ne se ft point em-
|{<|4> no le n etprims <* f<<rintiti'> itoni ta barrnsH 'l'un ii-I l..ill.isi il.. .l.M.iiU^. S'il n'v avait
ftkt arv*taMr ^MW ^tu :..>ir. rratrl^n^niral ri inatiilf Hrlir, IUm'IIi^o Inlioril avec cinprcs-
sw tbsl 9 toel* MeMllMi itmifci. MMael, Mr quelque Irouvaillr l'un rrrlaiii inlii'^l, a (t> iin-
t. Cl kv^M 'mI fhn M i/m taflt* r*tr flIeyiMlwart ltinm^r a|>r^* un** milion |>luii positive cli*s
frnfH M
tf** lamlanrra rfr l'aiiloitr arxiiirnlt'l.
(le s AmiM fttmH * pfUn h plat avant I. ItikiilienBt au luj'l dr* reniparU.
INTUODLCTION 31
quelque prtention rappeler ici le mot spiri- tendance inconsciente ncessite une inlassable
tuel de Lucilius', il exprimerait bien la position raction; car si tout le monde est d'accord de
ambitionne Persium non euro lgre... Lxlium
: nos jours pour dcrter de nulle valeur le con-
Decumum vola. Laelius Decumus en ce cas, c'est cept de l'antiquit que se faisaient les savants
chaque travailleur intress connatre par quel- de la Renaissance et les rudits des sicles an-
que biais Jrusalem et son histoire, mais dsi- trieurs^, n'y a-t-il vraimont plus de trs savantes
reux d'tre renseign par des faits qu'il n'a point gens qui conoivent une Jrusalem au temps de
la facilit de coUiger lui-mme, non par des im- Notre-Seigneur plus ou moins identique celle
pressions dont il pourrait se dfier. Cette archo- qui ravi.ssait jadis la reine de Saba jusqu' lui
logie et cette topographie ont donc t syst- perdre haleine ? Et ces deux villes,
faire
erreur
matiquement voulues dans la note moyenne o plus prjudiciable encore!
mises thorique-
elles seront claires et profitables aux historiens ment ainsi l'unisson par-dessus neuf sicles
et aux biblistes, sans leur infliger l'obligation d'intervalle et de dveloppement de civilisation,
de s'absorber au pralable dans l'tude des ma- ne sont-elles plus jamais l'vocation chimrique
nuels spciaux de sciences et d'art pour compren- d'une imagination parfaitement trangre toute
dre des dissertations techniques avec affectation, donne un peu positive et hante seulement par
sans leur rabcher non plus des lments fami- quelques fantastiques tableaux'.'
liers aujourd'hui ds les bancs du collge^. En mme temps que la capitale, illustre main-
Des lois analogues celles qui rgissent l'in- tenant dans le monde cause de ses grands
terprtation des textes ont t appliques celle .souvenirs, d'autres villes fleurirent en Palestine,
des monuments et pour
des sites. De mme que que leur rle secondaire, en les dfendant moins
les textes, on a cherch d'abord s'assurer de contre l'oubli, a protges mieux contre les bou-
l'tat primitif authentique, pour en examiner leversements et que l'exploration contemporaine
ensuite avec attention tout le dtail et se bien vient de nous faire connaitreavec un certain dtail.
pntrer enfin des conditions particulires cha- Les fortifications de Jricho, de Gzer, de Megiddo,
que poque. C'est un prjug funeste, en telle de Ta'annak nous ont mis sous les yeux les meil-
matire, d'apprcier le pass d'une manire ri- leurs rpondants des remparts de Jrusalem au
gide et fonde sur la constatation du prsent. Cette temps de David et aprs les dveloppements
1. Dans CicKROM, De oralore. 11, 6. 25 (d. Friedr,, II, 73) ;
moiti du sicle dernier?
cf. Definib., I, 3, MUer, 1, 95).
7 (d. 4. Les admirables miniatures du matre franais Jean Fouc-
2. Du mme point de vue ont t conus les plans topo^ra- quet, dans un manuscrit princier des uvres de Josphe, ca-
phiques gnraux, pi. i-iii et XX. .\vec lubligeanle autorisation ractrisent excellemment cette conception de l'antiquit. Les
du P. E. Fund, ces plans sont fonds sur ceux de \'Ord- salomoniens de Jrusalem y prennent une physionomie
difices
nance Survetj, sans contrle absolu de la triangulation touchante de cathdrales gothiques franaises du xv' sicle,
et sans nivellement dtaill. Assurment, il y aurait intrt dans UQ paysage de Touraine. Si d'aventure on se met en
reprendre par la base des oprations godsiques fonda- uniquement pour emprunter les lments
frais d'exotisme, c'est
mentales, dont le rsultat nuancerait un peu les caries dres- architecturaux du Qunltrovento italien, ou des costumes de
ses nagure par les otTiciers anglais en des conditions moins fantaisie drapant des personnages de convention (voir comte
favorables qu'elles ne le seraient aujourd'hui. En dpit de DuRKiEi, Les Antiquils judaques et le peintre Jean Fouc-
ces inexactitudes partielles, dont quelques-unes sont avoues quet, pi. VIII X, a et 4, etc.). Mais du moins on
XII, xviii, n'^'
(cf. Memoirs, Jerus., p. 205) et d'autres dues des modilica- avait dans ce cas des uvres d'art exquises, mrite que n'ont
tions survenues depuis les levs du Survey. cespl-ins de- point par exemple les immenses planches o le R. P. Pailloux,
meurent meilleurs que ne le laisseraient supposer certaines cri- 1res soucieux de rectifier des erreurs sans nombre qu'il croyait
li(|ues formules en termes vagues. Ils ont donc servi de base apercevoir dans Le Temple de M. de Vogu, s'efforait na-
des traces intentionnellement simplifis pour n'exprimer gure de traduire les plans divers du Temple (|ue David aurait
que l'essentiel de la structure de la ville, de son rseau de reus du ciel et transmis Salomon. On n'est pas trop effar
rues, du groupement et de la localisation utile des difices en vojanl Foucquet [op. l., pi. xvii, 4) peindre la mort
et des ruines. d'Hrode dans un style trs comparable celui de la mort
3. M. Langlois a dit des rudits italiens de la Renaissance : de S. Augustin dans la grande composition de Schorel tandis -,
Le sentiment du gnie et de la couleur antiques li-ur faisait qu'il y a quelque chose d'inquitant sentir la confusion pas
grandement dfaut [.Man. de bibliogr., p. 251. En ce qui assez rare encore entre la cour de Salomon Jrusalem et
concerne ranti<|uit orientale ne faudrait il pas en dire autant cellede Louis XIV Versailles. Cf. le spirituel chap. La Re-
de presque tous les savants au moins jusiiue dans la premire naissance dans ViOLLET-LE-Dic, Hist. de l'habitat, humaine.
32 JRUSALEM
salomonens. A la lumire de ces fouilles sur d'au- paru profitable de caUiloguer et de dcrire syst-
tres points, plus d'un dtail des remparts primitifs matiquement tombeaux des ncropoles sans
les
de Jrusalem demeur obscur dans les fouilles fin dveloppes comme une monotone et lugu-
pratiques y a quarante ans, a pris toute sa
il bre ceinture autour de Jrusalem. Leur situation
valeur. D'heureuses trouvailles nous ont rensei- et le caractrede chacune ont t indiqus avec
gns sur les procds architecturaux, la disposi- la documentation ncessaire pour en donner une
tion des palais, Tameublemenl des habitations correcte ide d'ensemble, tandis que des mono-
aux diverses poques historiques. En mme temps graphies plus compltes taient produites de tous
le pit^rs de l'investigation contemporaine les monuments ayant quelque valeur d'art, une
travers tout le domaine oriental a fourni les plus importance historique petite ou grande, ou une
heureux plus
et les pour des
utiles parallles physionomie tant soit peu originale.
monuments peu prs radicalement effacs du
sol de Jrusalem, le Temple en particulier, que
ne permettaient gure de saisir VI. LES TRADITIONS ET LES AUTORITES.
les textes seuls
sous leur vrai jour. Il appartiendra sans doute
anx spcialistes, ou simplement aux travailleurs Les monuments ne sont pas toujours d'une in-
l^acs moins loin des riches bibliothques, de terprtation facile et peuvent
concluante et ils
pousser plus avant ces rapprochements artistiques faire compltement dfaut. Les ne sont pas sites
et Ttude des influences prpondrantes dans les l'abri de modifications assez profondes pour
monuments de Jrusalem. Lo peu qui a pu tre les rendre mconnaissables; bien rarement d'ail-
indiqu fera du moins ressortir les aspects nou- leurs ils sont, par eux seuls, d'une vidence dci-
veaux que prend l'archologie de la ville Sainte, sive pour donner un cadre dtermin chaque
grce aux prc^rs de l'archologie gnrale. vnement ou toute phase historique. Les textes
Enfin tandis que sur tel sujet l'examen a t enfin, est-il besoin de le rappeler, ne sont pas
pouss jusque dans le plus menu dtail et la toujours suffisamment explicites; et de la syn-
doeomeotation graphique prodigue avec la proc- thse do ces premires sources ne jaillit point
cupation d<> ne rien omettre, on s'est content ncessairement la lumire. Avec les traditions
ailleurs d'un aperu topographique et d'un coup il semble ds d'abord que toute difficult s'va-
d'il gnral .sur un monument ou une srie ar- nouisse el qu'on obtienne sans elTort, par une
chologique. I^s chapitres consacrs aux mu- voie trs sre, toute la prcision souhaite. Aussi
rtUlet et aux ncropoles .sont le type de ces difl'- bien, lo visiteur do hasard ou le plerin recueilli
reoees, motives elle.s aussi par lo but pratique qu'un cicrone a guid quelques heures seulement
ris. Dans la discussion complique des anciens par les rues de Jrusalem si ce n'est mme
remparts, toute donne positive, mme de trs toutbonnement vers (luelque belvdre classique
cbtivo apftarence, a sa valeur. Quand on aborde pour y dtailler lo panorama sait beaucoup
le tombeaux au contraire, il saute aux yeux que plus de localisations trs minutieuses que le mal-
1m mmet particularits vont se reproduire ind- heureux liommo d'tude a-lKirn courir la con-
flarofol el saos rvlation bien nouvelle h en al* tre el scruter les livres. Ici est le mont Sion,
laodre ro rhaque groupe'. AujmI n'a*t*il point \h le palais do David et non loin lu piscine de
1. QmHmmhm a aetpU oat d illnir* ftil l'obin qali|a inrurmationK |K>Ulve sur la intHrologiu hbraque
awytyfctw UH leiiaw 4 te |r1 4* MM. Tobicr, par axemplc ou ur Ira moilalitt fun<^raircf>. A ce Icrnier
CItiI <iw, UMgalilr H MfMl dUm tu Irur Ww. |>oinl iIp vun 11 nVlait |)a an* liilnM, i>n cit'l, de ni' laisstr
n M Mr mfttm 4 fwMn lck atamptUi Main MiiaeiaiiMn aurun ii>|K)ae aceraKiblc Kii ce qui concorno
#OTrfar. Ut rMiltU 'ntatUm ptm rCMltt Mibl#ni It mmarva, la ronctu%ion liii|>oa^ |>nr (i'iiiiioiiil)riit)lc8 cxp-
m^dk fmtt4ttf 4fUtHn D*l4^, Paldttmajahr-
'cf. rince n'cal paa Ir'^t conllanlc. On nlloinl nssurt^incnt quol-
kM, V, 190, f. . VII. 1911. f. 7). t}-* qu oa lionlr l'Hudr qnaa mart fnndamnlal*ii A pru pn ririnc (cf. d<^Ji\ Kl.
yen *>lr m dam ciMMI*m on Ur4 | * ton m l*KTir, The Tomh'cullfri' CublUnt Jrni.uilnn QS., 1890, :
Belhsabe. Voici un un les sanctuaires de la che sera pnible veut rester prudente. Une
si elle
Passion, et tous les autres; voil, en face du discussion prcise aura mieux sa place en tte
Calvaire et du Spulcre de Jsus, le site o fut du volume qui traitera des souvenirs chrtiens.
le Temple de l'ancienne Loi. Ceci est la Ghenne, Si l'on excepte en effet la localisation du Sion
cela le lieu du Jugement; en cet endroit la valle davidique et jbusen sur la colline du Cnacle
du Roi, avec le monument d'Absalom rvolt; et je ne sais quelle fausse relation tablie " entre
plus haut les vestiges jamais scandaleux de l'authenticit des grands souvenirs vangliques
ridoltrie de Salomon... El ainsi s'grnent, sous et cette localisation de la ville primitive, il ne
les yeux ravis de l'Iieureux passant, tous les reste, je crois, aucune intervention bien notable
souvenirs que l'autre, le laborieux, ne vient pas de la tradition dans l'tude de Jrusalem antique.
bout d'altaclier si fermement au sol en de lon- Ajoutons que ce prtendu lien entre Sion primor-
gues annes d'efforts. Si insinuante est pourtant dial et la Sainle-Sion des origines chrtiennes est
quelquefois la sduction des noms eux-mmes un leurre dangereux. On ne saurait trop regretter
familiers dans Tidiome indigne! La rgion de non seulement l'erreur fondamentale qui con-
Salu/oiin pourrait-elle n'tre point Sion ? sisterait engager la croyance chrtienne dans
et le tombeau si vnr de nbtj Ddoud n'est-il lemaquis topographique, archologique et lgen-
pas tout souhait au milieu de cette Sion pour daire, mais les dissertations pas assez nettes o
y marquer l'hypoge royal au milieu de la cit s'enchevtrent, sous la mme rubrique de tra-
de David* ? Les exemples fourmillent sous des ditions , des lments doctrinaux auxquels est
plumes peu circonspectes pour opposer l'attesta- invariablement due l'adhsion spontane de la
tion irrsistible de la parole vivante -^
aux foi et une transmission de souvenirs qui peut ne
fluctuations, aux incertitudes ou l'ignorance point entraner la conviction, alors mme qu'elle
avoue des gens soucieux de contrle. Et il est est investie de caractres fort respectables.
indubitable que le nom de terroir se perptue Pour ne laisser place aucune ambigut, il ne
avec une tnacit merveilleusement fidle parmi sera pas inutile de rappeler que l'tude de Jru-
le peuple de chaque contre^. A la condition tou- salem quelque priode que ce soit, mais sur-
tefois qu'il s'agisse en stricte ralit d'un nom de tout avant le christianisme, est une matire de
terroir, non de quelque adaptation onomastique pure recherche scientifique o ne sauraient in-
dduite d'un souvenir; la condition aussi que tervenir
en l'tat actuel aucune considration
le peuple qui le conserve demeure le vrai peuple dogmatique. On y pourra employer des mthodes
de la terre, perptuant ses traditions sans les d'investigation dfectueuses ou rprhensibles,
contaminer d'influences trangres. sur lesquelles la critique aura libre jeu de s'exer-
Ces remarques seules inspirent dj rflexion cer; mais il faudrait dplorer que des hommes
en prsence d'allgations soi-disant tradition- cultivs se croient encore autoriss lier quelque
nelles. Ds qu'on veut pntrer plus avant dans note ou pithte confessionnelle une opinion
l'examen de ces autres sources, on a l'impression topographique et archologique'\ Parler de pro-
de mettre le pied sur un sol mouvant, o la mar- testantisme ou de w modernisme propos de
1 . Voir le U. P. 15. Meistekmann, La ville de David, 1905, gnation rgionale trs troitement localise {La mthode
p. XV ss. liislor. -, p. 189 s.; cf. A la rech. des sites bibliq.; Conf-
2. Le mot est de M. le prof. K. Rckert (Die Loge des rences de Saint-lienne 1010-1911, p. 26j.
Berges Sion;Bibl. Sludicn, 111, i, 1898, p. 2 el 12; cf. li/i., 4. En particulier par M. Riickert {op. /., p. v s.), trop fid-
1808, p. 322 S.) et il y lient, car il le souligne toujours; cf. lement suivi par le R. P. Meistermann {op. t., p. 1.53 s.).
dsii^nalion biblique en passant par-dessus les appellations ii,qui pharisaeorum instar trudiliones nostras velimvs
hellnistiques ou romaines. En rappelant nagure celte fid- quasi divinas... venditare, sed ubique gentium cupimns,
lit de la tradition onomastique, le P. Lagrange a cit ut vera a falsis, ita ab humanis divina secernere...
rexem|)le 1res caractristique d'cl-.yadrs Ptra, o il no reruin ilUusmodi permixia confusio perniciosissima est.
s'agit mme plus d'un nom de ville, mais d'une simple dsi- Elle se produit, hlas! encore; cf. RB., 1910, p. 636.
JRCSALEM. T. I.
5
3i JRUSALEM.
thories qn'on ne partage point sur le site du hte d'ajouter que. l mme o l'exgse d'un
Calvaire ou de la ville de David devrait tre texte et l'interprtation d'une donne archolo-
laissaux pamphltaires; et, pour emprunter le gique ont t le plus directes, le plus personnelles
mot spirituel du R. P. Delehaye', ceux qui op- et le plus soustraites toute influence immdiate,
posent aux conclusions de la recherche scienli- j'ai conscience de devoir infiniment mes de-
fiqoe seulement leur tradition doivent tre ren- vanciers, mme ceux dont les opinions diver-
voys la classe de thologie, et apprendre gent le plus des miennes. Sans doute aucun
oe se servir du mot de tradition tout court que emprunt n'a t fait sans qu'une citation prcise
dans les matires dogmatiques . en indique la source mais il est invitable qu'en
;
Nais si la Tradition n'intervient nulle part dans plus d'un endroit transparaisse une rminiscence
une enqute sur Jrusalem depuis les origines tout fait inconsciente, sans parler de tout ce
jusqu' 1 ruine par Titus, il en peut aller autre- qui est depuis longtemps dans le domaine com-
ment avec la tradition orale et populaire. Sans mun, ou de ce qui tombe ncessairement sous le
entrer, ici encore, dans un examen dtaill qui sens ds qu'on aborde le sujet.
aura mieux sa place ailleurs, on peut se borner Nulle part cependant j'espre n'avoir fait un
noter combien rares demeurent en somme ces devancier, ft-il un matre incontest, l'indli-
eo chaque cas particulier; fort souvent cette dicieux prcepte du P. de Smedt ^. Si les l-
rritiquc deviendra superflue par la simple des- ments de conlrle ont fait dfaut, leur avis n'a
cription du monument lui-mme '. t produit qu'en manire d'indication ven-
La tradition crite, en tant que distingue des tuellement utile aux recherches personnelles du
sources littraires proprement dites classes en lecteur. De l vient qu'absolument aucun nom
lle de notre documentation, n'est plus la trans- ne fait loi travers ces pages; on n'y milile pour
raiasion de faits contemporains, mais le rsultat aucune thorie toute faite et pour aucun Credo
d'unn interprtation plus ou moins fige des faits scientifique. Le mme nom pourra figurer aussi
ancien^ par des hommes qualiiis c'est, si l'on : souvent pour des opinions adoptes que pour
veal, Targument d' autorit apK'S l'argument des thories limines. Je n'ai mme aucune peine
dfraie tradition . pour employer encore le avertir qu'en fouilinnt un peu dans les chroni-
langage thologique sur lequel on ne se mpren- ques et les bulletins de la /{nur hihliijw le lecteur
dra plus. Le fait seul d'avoir recommenc une qui prtMidrait plaisir ce jeu me dcouvrirait
Uche mille foi accomplie par le<i point.s de vue moi-mme, sur plus d'un dlai! . des ides peu
Im pluA disparate* indiquerait dj/i qu'aucune vieilles encore nanmoins abandonnes main-
et
anioril totale, invariablement heureuse, n'est tenant .sans hsitation, non pour le caprice d'en
recoonHe; d'aulm part, il y aurait une fatuit changer, ou par adhsion inconsidre la plus
par IrtJp naivc a ^'afficher indpendant de longs rriMile hypothse, mais parce qu'une donne
siclaa d'toda avec la prtention d'engendrer de nouvelle est intervenue, ou que la rilcxion a
aci proprea moyens une bifiloiro de Jrusalem mieux clair les anciennes.
qoi na derrail rien p'nM>nnn une Minerve
: Kht-il encore besoin de prmunir une telle
iKwdisaant loola caaqoe du divin cerveau de mthode contre le banal reproche de prsomp-
Jopitar... On a dj vu an rontrnirc par combien tion? Il n'y aurait qu'A choisir parmi les pages
d e6ta ce liirre sarait tributaire d'nutrui. J'ai les plus comptentes et le.s plus dcisives pour
f, H7.
t. /jt Iff9f k0ft0fr.t ilfl Itatlil , qui pr^tenle detli^ini'nlii de ronulruclloii tndi-
7. far tssMifl* paar ! iMsfctia AlNtlom , iioni loiiu ftlt or ss* bsM brodimno.
M
fart ltmn mi 4t tmm tft ^u
ktlUaMHa, m Is lr i. Frime^ de la niii<iue hitlvrique, p. Vi.
INTRODUCTIOiN. 35
montrer comment Une question qui offrait tiques dans les questions de leur ressort. Il se
telle poque des difficults inextricables, mme conoit assez qu'on devra couter plus volontiers
un homme de talent suprieur, ne sera plus un architecte propos de constructions, un stra-
qu'un jeu pour des intelligences ordinaires, lors- tgiste ou un ingnieur militaire sur le trac
que des discussions multiplies Tauront claircie d'un rempart, un exgte au sujet d'un texte, que
sous toutes ses faces et fait sonder jusqu' ses l'exgte au sujet d'une ligne de fortification, le
moindres dtails . Rien l que de trs reu en
'
stratgiste sur le caractre et le style d'un difice,
principe aujourd'hui. Mais parce qu'en pratique ou l'architecte propos d'hbreu ou d'un confiit
les controverses topographiques et archologi- entre la Massore, les LXX et la Vulgale. De
ques s'ternisent et se compliquent anne par mme pourtant que l'homme du btiment peut
anne Jrusalem, cherchons-en d'un peu plus aux lettres
n'tre point tranger la philologie ni
prs les causes, l.a plus grave est sans contredit etque l'exgte peut s'tre teint de notions ar-
la ngligence trop frquente recourir aux sour- tistiques, il pourra se rencontrer aussi qu'un
ces, plus encore les critiquer. Le nombre est architecte ne soit pas apte juger galement de
incalculable des pages vaines consacres cha- tout ce qui se rapporte l'architecture ou un
fauder une thorie sur un texte saisi en gros ingnieur militaire capable d'apprcier avec un
travers quelques traductions dfectueuses, parfois coup d'il aussi sr les conditions stratgiques
sur un contresens. (Jiure moindre n'est la somme de tous les lieux et dans tous les ges Il est "-.
de spculations en pure perle sur des lments donc tout d'abord absolument indispensable de
archologiques traits sans respect, sans les contrler la comptence de l'homme du mtier
notions pralables ncessaires, ou mis au service sur le point prcis qui a pu incidemment tomber
de quelque ide prtablie. sous son verdict, et l'on ne porte aucun prjudice
Une autre source funeste de malentendus, c'est .son mrite si l'on vient constater qu'il appli-
le recours si souvent allgu aux spcialistes. Et quait un art nouveau ou trop peu familier pour
l il importe de bien s'entendre. Laissons de lui les principes spciaux de Tart dans lequel il
ct tous les cas o cette impressionnante rubri- excellait ^. Cela revient dire que le spcialiste
que, les spcialistes , couvre des noms que ne ne fait foi que dans la limite exacte de sa sp-
recommande aucune relle spcialit, du moins cialit.
aucune notoire comptence technique, et voyons Et jusque dans ce domaine il ne peut encore
seulement l'intervention de spcialistes authen- tre utilis sans contrle. Si parfaitement soi-
1. De Smeot, op. L, p. 44. On lira toujours avec fruit les et [que] l'occupation d'un sol plus lev n'tait pas ncessaire
pages (inales de co chapilre qui traite des dispositions n- pour la dfense (QS., 1905, p. 242); et M. Wilson n'a en
cessaires au critique. Rarement a t faite meilleure justice effet aucune peine le prouver (p. 2;{1) par la nature des
du clbre truisme Nous n'avons pas plus
que les d'esprit engins de guerre usits dans les temps anciens (cf. Vincent,
anciens , si commode pour ou trop facile
abriter la paresse, Canaan, p. 28). Il et pu complter au besoin sa dmonstra-
objection n'importe quel genre de recherches. Se rappeler tion par des exemples de remparts antiques.
aussi l'excellente page de Langlois [Man. de bibl. Instar., 3. Tel M. Chipiez
pour rappeler un exemple que j'ai
p. 245 s.) sur les conditions de travail plus favorables pour di signal (Canaan, p. 45)
appliquant au temple de
les contemporains qu'elles ne le furent pour les Anciens. Jrusalem les principes classiques dterminant les proportions
2. Un exemple
qui ne veut nullement tre une critique, des murs suivant l'espace circonscrire, et trouvant absurde
pas plus que ceux apports dans les notes suivantes est de supposer... des murs normes
[environ 2"", 50) entre
facile choisir entre cent dans les discussions sur le trac des niches peu prs de mme largeur (ap. Perrot et Chi-
des remparts .lrusalera. Aprs de longues observations per- piez, Hist. de l'art; IV, Jude, p. 252 s.)- S'il est pourtant
sonnelles, M. le colonel alors capitaine Conder, du gnie un fait devenu avr par les dcouvertes ritres d'un bout
royal anglais, crivait, en 1883 [QS., p. 73) : Aucun militaire i\ de l'Orient ancien, c'est l'importance exagre que
l'autre
ne saurait admettre un seul instant que le second mur cou- les architectes donnaient des murs de refend sans aucune
rait au liane de la valle du Tyropon; la nature du sol porte. Aux exemples de Canaan s'ajouteraient maintenant
ne tolre aucune autre ligne que l'arte fatire de la colline, ces cloisons des vieux temples d'Assour et de Babylone qui
plus l'Ouest. Un autre stratgiste minent du mme corps ont de 3 5 mtres d'paisseur, sans rle statique (W. An-
militaire, M. le gnral W'ilson, fait observer qu' l'poque i)RAE, Der Anu-Adad Tempel, ty09, p. 11, 18, 20; R. Kolde-
o le [U'J mur fut trac pour la premire fois, commander, wEY, Die Tenipel von Babylon und Borsippa, 1911, pi. m,
[dominer l'extrieur] n'tait qu'une considration secondaire V, vu, xii).
36 JERUSALEM.
gneux qu'il soit pour Tordinaire, il aura pu acci- fallacieux? Les gens qui vivent dans le pays, y fus-
dentellement procder la lgre, ou se trouver sent-ils ns, ne valent pas plus pour robservation
dans l'impossibilit de donner son tude l'acri- de faits spciaux que rtranger arriv d'hier sou- :
bie et Tlgance artistique dont il est cependant vent ils valent moins, car leur curiosit n'est pas
coatamier'. Ou bien encore et ce cas trop veille au mme
degr que celle du nouveau
frquent est de beaucoup le plus nfaste venu. Ce n'est donc ni l'origine locale, ni la dure
l'homme du mtier aura trs bien saisi et tra- de sjour qui donne valeur un tmoin, mais
duit les ralits archologiques, mais en y m- bien sa facult d'observation, la mthode qu'il y
lant, sans distinction possible pour le lecteur, emploie et l'exactitude qu'il s'impose. Aussi,
des complments ou des restitutions pour lesquels tout en sefTorant de mettre profit l'exprience
il n'avait plus aussi minemment qualit'. et les remarques des vieux habitants de Jru-
Voici en6n
un dernier, et pas le moindre, tr- salem, n'a-t-on jamais nglig d'exercer sur leurs
sor d'inexactitudes et de mcomptes les soi-disant : informations une critique prcise d'o sont rsul-
observations faites sur place par des gens qui ont tes parfois de singulires constatations"'.
voyag ou qui vivent depuis longtemps dans le Il n'y a pas jusqu' des observations techniques
pays. Les a-t-on assez invoqus ces old rsidents, passes sous le couvert de noms infiniment res-
ainsi qu'on dit si commodment en anglais, pour pectables qui ne puissent entraner de dplora-
dirimer les plus clbres dbats topographiques ! bles confusions ds qu'elles sont mises en uvre
On en a mme quelquefois dress des listes ri- avec une confiance trop absolue et sans vri-
Taies pour les confronter et jeter son dvolu au fication.
hasard sur l'opinion qui groupait le plus de ces Ces remarques ne laisseront aucune ambigut
lmoins, ou qui runissait des noms plus sympa- sur la nature de chaque catgorie d'informations
thiques*. Ce n'est d'ailleurs plus seiriemenl la groupes en ce livre. Nulle part les sources ne
controverse insignifiante qui s'alimente l : c'est seront confondues au risque de laisser supposer
l'rudition qui se heurte parfois ce chaos parmi qu'une dduction hypoliilique est une donne
lequel rien ne peut guider distance^. Qui ne sai- positive archologique ou littraire. Les deux
sit, en principe, combien ce genre d'argument est premires classes de sources, documents litt-
t. Vm esciBple remarquable en era trouv, t. 11, fig. 35. certainement inclus ce quartier? Comme je inar(]iiai tin
2. A tnfo4e* fboillcs praUqeeteo 1883-1 dai l'hospice vague lonnetncnl a l'annonce d'une tWidcnce lrt>s nouvelle
kinan k Vmimi eu Salal-Spalcre. M. Schick a ccrit : |)Our moi, mon ar;:uinen(alcur acheva Je n'ai pas encore
:
Olrc timpUmemt que ceci et cela avail i' trouT et t visit cette partie de la ville, mais X, V et /., (|ui sont ici, vous
u
tmm croire que je ae araii f>a comprendre \n cbotea le savez, depuis vini;t-cin(|et trente an.-:, n'ont aucune hsitation
4 raaUquit. J'eisdiai dose, afec beaucoup d'application. l-desau *. On me pardonnera de rduire A cette (|ueiie d'al-
'thor le trac de* icai|rt..., ea secoad lieu le lige de phabet des noms i|ui peuvent n'tre nullement inconnus \
T1la... fQS,, un, f. 123). It. es firl. qoaad ou ae reporte iH'aucoup de mes lecteurs. Kt il se trouvait (|ue sur ces trois
la aaoeaitraffcie vka par caUe allMioa {ZeiUckr. des Heut. virut tfinotns, X - trs convaincu en elTel de linauthcn-
PmUUt. ferriiM, Vlil, IMi, p. 2 a*, et pi. *ii .), on trouve licite du Calvaire indu dans le second mur
n'a cerininv-
fM M. Scbkfc pt^M^le dea recoMtilolion* Ira tudie*, meut Jamais examin lui-nu^mc un di^hris de muraille, ni
mi* k U cal pa al* 4c dhcerner ce qui el tnppl de ce mme lu altontivcmcnl une mono);raphie arcliolo)^i(|ue cl
qal li ta, ai d'apprcier la aainre de* |rlie* vue*. forme aa conviction par son entourage Kesl un lecteur l'er-
;
S. Par eMrai p le M. Caawut-Bocvtt, Beeemt opimoita om venl et enthousiaste de llohinson el de prioJi(|ues contem-
l* MU
itf Cattar^; QH lIO, pp. 73 a*. cf. ibid., pp. 28
; |iorains, mais, de son propre aveu, n'a Jnntais eu souci de
a, et $/!.. lIO, p. tl . ; 1911. p. t&t a. rhrrrhrr ur le sol les Vi'li)te4 tir lesipifls repose la priHendue
4. (lall aariae de reatoyer aat eaemplea produil dan* dmnn*lralion du matre; / est un honn/^te homme d'affaires
MB . iMa,p. IM :.m.m. i. dont jr n'ai jamai* mu |ionn<^ avant cejour<|u'il ptU nWervcr
h. C rflad aalre aaire* qae malaU* foia a prMeadu* k l'art hr>oloKii< la moindre de m>s prcieuses minutes. Le
eppriae daa*
lwiBlai laraas redlaeal loal oalairal la legaa P. Ijt^rauf fuit obterver {('onfrr. l'Jllt tl, p. \\ ss.)
raires, monuments et sites, toujours traits le droitde venir, en pleurant sur ces ruines, vo-
part et discuts en dtail, constitueront la base quer l'image du pass. Bientt les chrtiens al-
de Tlude et l'lment le plus personnel du livre. laient rivaliser d'ardeur avec les Juifs pour re-
L'utilisation variable des autres chefs de docu- trouver sur ce sol d'autres traces non moins
mentation ne jouera qu'un rle secondaire et chres que celles du Temple ou des palais royaux.
l'extrme difficult d'en faire une critique tou- Les plerinages en se multipliant donnrent nais-
jours suffisamment exacte, empchera qu'on leur sance un cycle de rcits locaux plus ou moins
attribue jamais une confiance gale celle qui fidlement rpts chaque nouveau visiteur,
est dvolue aux observations directes. rcits qui ne tardrent pas tre consigns en
des mmoriauxheureusement parvenus jus-
les ressources des merveilleuses bibliothques ces exceptions mritoires sont trop clairsemes
universitaires d'Europe. Et mme pour les sries pour qu'il y ait lieu d'en faire ici tat.
qui ont pu tre constitues Y Ecole biblique, il me Avec les Croisades, un genre quelque peu nou-
semble actuellement inutile de transcrire des veau se rvle celui des historiens systma-
:
fiches de catalogue qui auront mieux leur place tiques, scrutateurs leur manire du pays et des
dans les endroits o les ouvrages seront utiliss. ruines anciennes pour en tirer lumire dans l'in-
11 n'est cependant pas hors de propos de rappeler terprtation des textes. Inutile de rappeler nan-
brivement les phases successives de ce genre de moins combien peu furent heureux en gnral
reciierches, le caractre gnral de chacune et ces curiosiores locorum^. En dpit de difficults
l'tat prsent des investigations. croissantes partir de la fin du xiii* sicle, les
A peine Jrusalem avait-elle succomb sous plerinages ne cessent d'attirer des foules Jru-
les coups des Romains que la pit nationale salem et si dans le nombre il se trouve des obser-
juive en vnrait les ruines et achetait prix d'or vateurs de premier ordre tels que Ludolphe
1. Tobler a inaugur la bibliographie systmatique sur prpondrante. On trouvera aussi, ct de ces simples r-
Jrusalem en lle de son ouvrage Zwei Biicher Topogra- pertoires bibliographiques, un expos gnral tout fait
phie von Jrusalem, I, p. xi-civ, en 1853. M. le comle Riant attrayant dans l'ouvrage de M. F. The Development
J. Bliss,
et la Socit de l Orient latin entreprirent la lche d'diter of Palestine Exploration, New-York, 190G. L'expos som-
scienliliquement les plus importantes sources. La Bibliolheca maire de M. Benzinger {Researchcs in Palestine, dans Hii,-
fjeographica Palucslinae de M. Rohricht de 333 1878 est l'RECUT, Explorations in Bible Lands, 1903) devra tre utilis
le manuel le plus complet avec les supplments priodiques avec circonspection.
fournis par la revue du Palustina Verein. En 1908 M. Thom- 2. Cf. provisoirement Bliss, oj}. t., p. 41 ss. The ge of
:
rsolus se mettre en contact immdiat avec Jru- produire beaucoup plus que des indications et des
salem elle-mme et avec son peuple, dcids non repres utiliser dans les travaux futurs. Mais le
moins catgoriquement ne rien recevoir sous rsultat de celte premire campagne scientifique
forme de simple tradition orale, mais rclamer fut la publication des plans dtaills, base indis-
avec une rigueur impitoyable que cette lgende pensable de l'lude depuis un demi-sicle \ L'an-
pr^Kluise .ses titres. \ ce point de vue ces deux ne suivante, juin 1865, presque au moment o
hommes furent des initiateurs et la postrit la paraissait la publication de VOrduance Survet/,
plus recule parmi la race des topographes leur une socit se fondait Londres, sous le haut pa-
devra comme nous honneur et gratitude. tronage royal, dans le but d'explorer mthodi-
Ce serait toutefois les honorer fort m<il que de quement la Palestine. Son titre mme, Palestine
lesadopter comme formulaires de dfinitions Exploration Fund'', l'exprimait avec toute la
sans appel. En ce qui concerne Jrusalem spcia- clart dsirable. C'est naturellement vers Jrusa-
ment, leurs livres ne laissent pas que d'avoir mis lem que devaient se porter les premiers efforts.
sar le march quelques erreurs' aussi prjudi- Le temps d'obtenir un firman de fouilles, chose
ciables l'acribic de l'histoire et plus difficiles h jusqu'alors h peu prs inou^ en Palestine, el ds
draciner aujourd'hui que les antiques lgendes Ir printemps d 18(17 une quiper hien choisie el
qu'il.4 voulaient exterminer. Selon l'exigence fa- place sous la direction trs comptente do M. le
talede toute raction vigoureuse, ils ont ici ou lii capitaine Warren arrivait Jrusalem. A travers
dfNUMl la mtore. A leur poque enfin le sol de mille diriicults suscites par le fanatisme et le
I. M. MiM [op. /., p. 121) s'a pM eraial d'inaaRurfr une el FiHHfcH, Or. Titus Tabler ; /DPV., \, 1878, \\. VJ ss.
MMitHto plMU atfc ce foiifMr dominicain rt tir le ra|>- 3. Cf. Oriliiance .Survey of Jerusali m : I. Notes, p. 1 s.
lii ml ai 4aa !< twati aai... la ce qal coacerai l'illatlra A Society for liie crurale and HyHleiiinlic liivcsliKalion
n fttnU m t Mi irtn la. loa parfota avrc laleaiprMca a( uf Iha Areliaaoiamr, tlH'io|N)Krupliy, dn' Ccolofty aiul pliyHical
nkkn aae etnMaive adteril, aal
tlllaafa aac a'a nlMi Geaurapby, tbe llanncra and (uklonu ul llio lloly l.and l'ur
dil faaaaa aavaal al tflUafM aaaipalHola. M. la D* Wiaa bibilcal lllutiralion . l/organc n^Rulicr de la Soril a |)Our
(ai^. !.. cJl. t. f. iti-ns). Aa aaavMilr la la fteoada lAcbe lllre l'atettine t:jrptoration Fund'i Quartrrly Statenient.
a aa aaarall Mn aaffrtaqaa Mm aal llomra Inaugura en IHOV, il n'a pria a forme ddinllive, cl depuis
. / t. iM.(t. Unm.mu TaMer, pp. tUu. lora admirabiciniini rA||uii<>re, (|u'en lH7l.
INTRODUCTION. 39
mauvais vouloir d'autorits ombrageuses et de trouvaille. La maladie d'abord, puis les obliga-
propritaires cupides, un labeur considrable fut tions de service qui incombrent M. le capitaine
accompli en trois annes. Le but essentiel tait Warren rendirent impossible une publication de
l'tude du Haram et il ne tint ni l'habilet ni ce genre. Longtemps le public dut s'en tenir
l'indomptable nergie de M. Warren et de ses col- l'Album et au recueil de notes au jour le jour ^.
laborateurs, que la mystrieuse enceinte ne C'est seulement en 1884 qu'une sorte d'expos
livrt enfin tous ses secrets. On s'enthousiasme synthtique devait paratre, dans lequel on incor-
lire, lettres au jour le jour et parmi
en des pora les rsultats des plus rcents travaux ^.
des groups un peu plus tard dans
souvenirs Aprs la clture de cette premire campagne
un livre pittoresque de M. Warren ^ les pri- Jrusalem, l'activit du Palestine Exploration
pties de cette conqute. Car le mot n'est pas Fund se tourna vers les autres rgions palesti-
emphatique et sans la stratgie souple et ferme niennes. Un Sui'veij gnral fut organis qui de-
de l'officier, le sang-froid et les calculs impecca- vait aboutir en 1880 la publication de la grande
bles de l'ingnieur, jamais un puits n'et t ou- carte de la Palestine occidentale l'chelle de
vert contre la paroi sacre, jamais les mineurs 1 pouce par mille, et un peu plus tard la publi-
n'eussent fait leur voie par descentainesde mtres cation des divers volumes de Mmoires compl-
de tunnels travers des dcombres mouvants mentaires. Dans cet intervalle Jrusalem fut vi-
la base des vieux murs 80 ou 90
pour atteindre site frquemment et toujours avec fruit par les
pieds de la surface actuelle. L'intrieur mme du officiers distingus qui dirigeaient le Survey Le
Haram, l'inviolable sol du sanctuaire devait se comit s'tait du reste assur la collaboration de
rvler quelque peu, grce la vigilante curiosit M. l'architecte allemand C. Schick, en rsidence
des explorateurs, adroits saisir tout prtexte permanente Jrusalem.
d'observation dans des sous-sols, dans des ci- En 1873-4 M. Clermont-Ganneau accomplissait
ternes, dans des boulis accidentels. Nombre en Palestine, avec les subsides du comit anglais,
d'autres fouilles sur divers points de la ville ou une mission fconde, marque surtout par d'im-
aux alentours rvlaient avec autant d'intrt que portantes recherches et des fouilles heureuses
de surprise une Jrusalem souterraine, proie de Jrusalem. Quelques articles parus dans les Qiiar-
l'archologie. Le monumental Athiim^ de cartes, terlij Statements du temps communiqurent une
plans et dessins qui runit l'ensemble des dcou- partie des dcouvertes, runies maintenant et
vertes sera sans doute longtemps encore la mine commentes dans un excellent ouvrage''.
fconde d'informations positives sur certains mo- L'exemple de l'Angleterre fut suivi bientt par
numents, l'enceinte du Temple en particulier. l'Allemagne. A l'automne de 1877 une socit se
Une publication commente par les fouilleurs eux- constituait Leipzig dans le but de poursuivre
mmes et t assurment trs prcieuse, car les de son ct l'exploration scientifique de la Pa-
meilleurs plans n'expriment pas toujours tout et lestine *. Jrusalem tait naturellement le centre
les comptes rendus priodiques durant les tra- le plus en vue et devait faire le thme des pre-
vaux ne laissent pas facilement apprcier le vrai mires publications de la nouvelle socit dans
caractre et la physionomie d'ensemble d'une la jeune revue palestinienne allemande". Une
1. Underground Jrusalem: an uccount uf some of llie col. Sir C. Waruen and rapt. C. R. Condek. J^iidres, 1884;
principal difjicullies encountered in ils exploration and in-i "
illuslr.
the results obtained. Londres, 1876, in-8'; illuslr. 5. Clk(imont-Ga!sneau, Archaeological Researches in Pa-
2. Plans, eleralions, sections... sfiewiny Ihe results of lestine during Iheyears 1873-i87i; 1. 1 paru en 1899, Lon-
the excarations al Jrusalem lSG7-t870, executed for the dres. Cf. RB., 1900, p. 463 ss. Consulter aussi du mme savant :
The Recovery of Jrusalem ; a narrative of exploration la srie des volumes du Recueil l'archologie orientale pa-
and discovery in the city and the holy Land, by capt. Wilson raissant intervalles variables depuis 1888.
and capt. Waurkn. Londres, 1871 in-8" illuslr.
; 6. Deulscher Verein zur Erforschung I*alaslina's.
4. The Survey of Western Palestine : Jrusalem, by 7. Le premier numro de la revue Zeitschrift des dent.
40 JRUSALEM.
courte campagne de fouilles sur la colline mri- cit, le public avait t tenu incessamment au
dionale du Temple, entre le Haram et la piscine courant du progrs des travaux par des comptes
de Silo,
fut dirige par M, le prof. H. Guthe rendus rgulirement insrs au Qiiarterlxj State-
durant le printemps et l't de 1881. Le compte ment. Le mmoire final, crit de la plume sa-
rendu d'ensemble fut livr au public ds Tanne vante, fine et humouristique de M. Bliss et illustr
suivante dans la revue de la Socit ' par le crayon habile et trs distingu de M. l'ar-
Il serait long d'nurarer les entreprises prives chitecte Dickie, est aussi agrable que prcieux*.
dont nous aurons plus tard enregistrer les De 1807 1909 l'investigation partielle et acci-
fruits *. Pour retrouver l'exploration scientifique dentelle est alle son train sans qu'aucune grande
pratique avec une certaine ampleur, on doit entreprise de fouilles archologiques ne vienne
descendre jusqu' la mission de MM. Bliss et tenter nouveau de soulever quelques plis du
Drkie oprant au nom du P. E. Fund, de 1894 linceul tendu sur Jrusalem antique. Durant
1897. Le but trs dtermin de cette longue cam- l't de 1909 une mission anglaise dirige par
acquise en des chantiers plus clairs, d'lucider prof. (uthe ot de M. le capitaine Wurren. Un
enfin, dans la mesure possible, la question des outillage parfait, le concours de plusieurs ing-
remparLs primitifs, par consquent aussi du site nieurs et l'nergique activit dploye sont ga-
primordial de la ville. Les tnivaux, conduits avec rants de fconds et scienlifujues rsultats''. A
une mthoile parfaite et une admirable nergie, l'heure mme
o s'crivent ces lignes s'accom-
furent concentrs peu prs exclusivement sur la plissent d'autres prparatifs de fouilles galement
grande colline occidentale et dans le Tyropipon; Ophel, mais celte fois vers l'extrmit Sud-Est,
peine la colline d'Ophel fut-elle aborde dans en cette rgion dlimite par la clairvoyance de
les tout derniers jours qui prcdaient l'expira- M. Clermont-Oanneau, comme le site o l'on doit
ralion Le circuit mridional du pre-
du firman '. dcouvrir le tombeau de David. Si l'on pouvait
mier rempart, les lignes successives de dfense esprer tre enlin la veille d'une dcouverte
de la ville de ce c<M, l'agencement des divers aussi dcisive,il faudrait se rjouir quelques :
Fmi, Vtrtim frul 4aa \e coarapl le 1878. Xm priodicit peu dveloppe fut pratique pour faire droil une sugges-
en lMckaia a'Mt fia* ftr, oMb on publie annurllemml la tion dj ancienne de M. Clcrnionl-Cianncati sur le sit> de
falnird'a ?!. Drpl lM, cM d>* ra^ir. de la revu<? i'anli(|uc ii]r|0)(iH< roynl; mais celle iiuticalioii ii'aNaiil pas cl(^
yvaftMaMt dite oat \m\Ate% lou Im deai moi* de |ielili Ire* ciarleinenl Huivic. la fouille ne peut rien valoir comme
CiMtW MM U> Hire Mttlhutungen unti \uchrkchten tle conlrle pri*ci de lliypothcsc.
emt. falathma trrtim. . F. J. lli.iKandA. C. \)u\k\^, h'.jcinufions al Jrusalem,
I. Xftfi'.. V, ia7, pp. JiO^: AUMrabumjfen bei Jeruaa- i894IS97,\n-" Irr illuntr, I.ondreH, IHVt.S; rf. ., IS'J,
Itm :A.$*rUkt: pp.77l-S7t:B,#rf*iilM#,prM.li. Gatiie. p. 31 i . L'ne inlrrdMnle note gnrale dan Hush, The
L^ 1 1 flMcWt qai a^coMpagaMi et mmir ont a RFaade t}eerlopm. nf i*al. HsiiL, p.')'Q u.
ptH rmrnttu de M. rardbUecto Tb. Handel. .%. Un compte rendu provifoire des travaux a paru rcem-
1. t'ae particnliAft aMalioa mI d aut redirrebea de ment, m anglal* et en franalu, aouii le tllre : Vndergiound
M. y. Garria. Il a'ral occap de irratalein dan* Ir premier J*ruiHlem : IHicmerie on Ihr Uilt ofOplirl, imn-l'.HI:
talaie de aaa graad oarrafa lllulr# /.a Jerrf Sainte,
: et J^futalrm tou terre : In recrute fouilles tl Ophel,
*0m kMr0, *$ ptiremiri. tt llei, $rt momumHlt. |, tnl* tilutir, tendre, lUIl. Quoii|ue celte piililicalion porte
t* t. IIM, pf< MM, H l*t a t*m%aitt prrtiw> la Itn de m me* initialr*. on oudra Iden ne m'eiiliiiicr pleinemenl rcs-
labarlNMa fia nmfoimmi Urutahm, ton ktth'tr *n tin pORMide |ue du (elle rrnneaU rt diM Krapliitjiies porlanl
eri^im,0 tmMut*m' 'm$, t '. i
ma lunature inoln* In pi. iv. Voir du leHle la |iiil)lj
S'il reste, c'est incontestable, beaucoup plus souvent disproportionne; mainte page se mon-
d'espace fouiller qu'on en a pu fouiller dj, la trera alourdie d'indications de livres, alors que
documentation de faits n'est cependant plus du d'autres toutes voisines en demeureront imma-
tout aussi maigre et aussi prcaire qu'on l'entend cules, mme presque surtout sur des sujets
redire de temps autre. Dissmine ainsi qu'elle rebattus, o il n'y aurait eu qu' faire un triage
demeure encore, malgr quelques excellentes de noms et de titres impressionnants. Ailleurs on
tentatives de la synthtiser sur tel point spcial trouvera copieusement cits de simples bro-
ou dans sa totalit', on ne saurait s'en prendre chures, des articles de revues et de courtes notes,
aux historiens minents rduits ne l'utiliser tandis qu'on a omis le rappel de gros ouvrages
que par lambeaux. Loin de marcher prtentieu- qui sont en beaucoup de mains et peu prs dans
sement sur leurs brises, le livre entrepris dans toutes les mmoires, aumoins par leur titre; une
des conditions plus avantageuses d'information trs mince monographie, un compte rendu de
s'efforcera de leur rendre les matriaux plus ac- chtive apparence peuvent tre de meilleur aloi
cessibles pour les reconstructions futures. scientifique et de plus concrte valeur qu'un trs
Un mot encore est dii sur son caractre et sa gros livre mal inform ou sans mthode. Si rien
forme. Livre pratique et livre de faits avant tout, n'a t cit qui n'ait t lu avec quelque profit,
il devait offrir au lecteur le plus dnu de res- tout ce qui a t lu, mme avec un certain plaisir,
sources documentaires, les lments essentiels de n'avait pas tre cit, puisqu'il ne s'agissait ni
contrle : citations in extenso des textes et illus- de composer une encyclopdie, ni de suggrer
trationabondante rpondent ce double but. quelques sympathiques recenseurs un loge de
Quand une donne littraire n'est produite que grande et de diligente rudition . En ma-
par nom d'auteur et chiffres de rfrence elle n'a, tire de recherches archologiques surtout, on
d'ordinaire, qu'une porte trs accessoire, ou conoit assez que les plus rcents travaux soient
n'intresse que l'tude minutieuse et celle-ci ne indiqus de prfrence des ouvrages vieillis ou
sera gure entreprise que par des lecteurs plus prims par quelques dcouvertes notables; il
favoriss sous le rapport du loisir et des riches peut cependant se faire qu'un livre de vieille date
bibliothques. La mme proccupation a fait li- conserve une valeur gale, sinon suprieure,
miner toute controverse. Dans les questions des monographies plus jeunes et moins comp-
dbattues il a sembl tout fait inutile de cor- tentes. Ces remarques n'entendent point tre une
roborer par une rfutation des opinions di- critique d'ensemble de toute la bibliographie du
vergentes l'opinion qui tait adopte. Il est nan- sujet. Elles veulentsimplement aider le lecteur
moins des cas o cette opinion a contre elle des apprcier exactement la bibliographie prsente
autorits qu'il n'et pas t permis d'ignorer et dans ces pages. Quand il y constatera des lacunes
sur des sujets d'une particulire importance : tels graves ou des omissions criantes, loin de se per-
la localisationde Sion, le trac du second rem- suader trop vite que j'aie pu ngliger avec injus-
part, le dveloppement de l'esplanade du Temple. tice un ouvrage trs estimable, il voudra bien se
J'ai tch de dire brivement alors les motifs de souvenir avec indulgence que les bibliothques
ne se point ranger leur avis. sont pauvres Jrusalem. Voudra-t-il se sou-
La bibliographie enfin, strictement conue venir aussi qu'au lieu de la chercher dans les
l'avenant de tout le reste n'offre que les l-
, contempler par les yeux d'autrui,
livres et de la
ments utiles et nglige ce qui aurait une valeur c'est et de mes yeux surtout que j'ai
sur place
pou prs exclusive d'rudition. De l sa phy- cherch longtemps et avec une pit avoue sans
sionomie passablement disparate et en apparence aucun dtour
pntrer Jrusalem antique?
JERUSALESl. T. I.
LIVRE PREMIER
TOPOGRAPHIE
CHAPITRE PREMIER
APERU TOPOGRAPHIQUE
Jrusalem est essentiellement une ville de ou, plus loin au S., la montagne qui domine Silo.
montagne. De quelque direction qu'on s'y ache- Vers le midi de la chane palestinienne, dans
mine s'impose l'escalade, moins laborieuse que un circuit de la ligne de partage des eaux (cf.
monotone, de longues rampes, ou la traverse de fig. 2.'}), la plate-forme se trouve rduite une
ravins escarps.Aux approches, la cit ne se d- faible largeur. Elle tombe au couchant par deux
couvre gure que par lots ingalement promi- ou dcrochements trs brusques dans une
trois
nents et espacs, entre lesquels on devine plus valle profonde qui a ses premires branches au
qu'on n'aperoit des efondrements d'difices. Jus- iN. de Beit Hanina et court au S.-S.-O. par Lifl et
que dans ses murs, travers le ddale de rues Qolni/eh. Au levant la pente est mnage de faon
troites, sinueuses, tracesen raidillons et souvent plus molle. Entre Lift et rs el-Mnmrefnn pli de
en casse-cou, on sent l'austrit salubre, l'ossa- terrain se forme d'Ouest en Est travers le pla-
ture rigide et accuse, la forte atmosphre de la teau. 11 accentu pour pouvoir tre
est vite assez
montagne. Cette physionomie altire frappait dj dit une valle et porte le nom d'oudy el-Djz *
Isae qui l'a exprime dans son nergique langage : (fig. 1; cf. pi. i). Bientt s'orientent vers lui les
La montagne de la maison de lahv sera aller- vallons qui ont un moment cherch leur voie sur
mie au sommet des montagnes et s'lvera au- l'esplanade du Scopus. Il s'inflchit par une courbe
dessus des collines (ii, 2). Elle a frapp aussi rgulire au midi, prend les noms d'o. Sitty
beaucoup d'autres crivains bibliques et, aprs Mariam, ou. Selivn, ou dj parfois d'o, cn-
eux, n'ajamais chapp aux observateurs attentifs. Nfir, s'encaisse profondment entre le djebel et-
Pour l'embrasser d'un regard il faut choisir, Tour et le massif qui constitue sa rive occiden-
1. Valle ilu noyer (?) . Celte dsignation est surtout niyeh, non sans relation avec plusieurs citernes antiques.
applique la valle au Sud de la roule carrossable du Sco- Ces dsignalions sont naturellement assez inconnues la po-
pus, dans la section indique aussi sous le nom d'o. 'Aqabe.t pulation jnive et mme musulmane de ces quartiers. Tout le
es-Souirii dans Tokler, Topog., II, 19 et sur la carie de circuit extrieur Nord et Ouest de la ville est la proprit du
M.\I. ScniCR et Bknzinckii, ZDPV., XVIII, 1895, pi. 4. Au Nord village de Lifl. C'est parmi les habitants de ce village qu'on
en face de la colonie juive, la dpression est appele Ard el- doit se faire renseigner sur une toponymie que les installa-
Lim'a et mesure qu'on remonte vers la ligne de partage tions nouvelles sont depuis quelques annes en train de
des eaux on lui allribue parfois le nom trs gnrique d'el- nuancer en attendant de l'altrer gravement. L'enqule re-
Qrf'a/i, la dpression, la plaine , et celui d'Ard el-Me'ai- quiert dj beaucoup de circonspection.
44 JERUSALEM.
laie.Aprs un parcours de deux kilomtres en- contre une haute croupe rocheuse dont le prolon-
viron et une dpression de cent quatre-vingts gement lui sert de rive orientale. On la nomme
mtres, la hauteur du village de Silo il se ou. cl-Meis sa naissance, parfois aussi ou. el-
trouve enserr par des berges rocheuses domi- ^Ennb -, dans son parcours entre la porte de
nes par deux collines extrmement abruptes, celle Jaffa et le birket es-Soidfn, enfin ou. er-Rabby
de rOuesl partir du
haute de 50 grand bassin
60 mtres, jusqu' l'em-
celle de o- bouchure
rienl d'un peu dan sC- le
plus de 100 dron. ou A six
mtres. La sept cents m-
description tres de son
plus complte premier coude
en sera four- en face de la
nie tout porte de JafTa,
l'heure. Aprs la valle est
le point de d- soudainement
part de l'ou. barrc'O par le
ei-DJz la i\j.Ahoii Thr,
grande arte contre fort
fatire se pro- puissant qui
longe par Sud- paule la Ba-
Sud - Est sur qaa du ct
une tendue oriental. Elle
de 1.500 m- se prcipite
Ireset Ton voit une seconde
alors, ren- fois au
droit
tre d'une levant, par
plaine assez une faille de
spacieu se la colline qui
dite el'Bn- la bordait sur
^a'a*, se det- cette rive. Elle
iinerooc nou- ronge cette
velle valle. cassure en
Elle prend manire de
d'abord sa gouffre; et
courte vers c m me s on
l'Efl, eoflUDt niveau h ren-
A la rraeoiilre f tff I . tiiBrmaM> oroffraphiquc tre est sup-
de l'ou. rn rieur de prs
Sff pui tourne au Nud aprs n'tn* heurte de UN) mlres celui de l'ou. cu-.\i\i\ dislanl de
|4>lti^ CifM Ml MM
UMt UU. |HHir rt-%ln% rli(irr . Tout cMnn\vfl-'Emu\h, s-.^'^",
rllarfnt 4'kaMl4 tl'^a'n. om ICina, oirr li'n\ rr le jiijiililrr , rd rliro n'exiitir pliu (li<|)ui l()iiKt*Mn|)8 duiis
HHHMllM m ^f. U* frlUlr 4 lipd Urnl |>lulol //a^ Il *allrt. |)i* lHli ili^*lRnllon npparlit'niiniil ropoiulunl A
'A H CMit 4 Mlkak. ff prMlrr* 4 lo ert lTr4i(ii. fonl
lin itut rumU ilr li>|Hui)iiilf' Ittcalo. Au lieu de o*'^^ <>)
fUntt r- A. ja^'jl, ftMIolaghiatfMiirsl rt pitlrml au**! _,*^ 'j^ * '" '"'" *'" i"J"'''''" " 'J'oblcr
'II* ^ , imirvaH bUa 'Irt v7"/> , I, n) arinlili! voir |)tfri;ii el''AneO a dv raUiiiH .
APERU TOPOGRAPHIQUE. 45
800 mtres peine, elle creuse rapidement son Ayoub. La colline de l'Ouest a son point de dpart
lit pour ne point dboucher en cascade. La jonc- assez loin de la ville, au N.-O. dans la direction de
lion s'opre au Sud de Silo, au pied du dj. Bat''n Lifld ^Son niveau gnral (pi. ii) est de beaucoup
cl-Haw, moins de 200 mtres au N. du blr le plus lev et sa marche rgulire d'abord de:
Ayoub. L'aire dlimite par ces accidents du sol N.-O. en S.-E. jusqu' la hauteur de l'angle N.-O.
a en gros la figure d'un triangle ayant sa base au dans l'enceinte de la ville moderne; ensuite pres-
N. sur la ligne de partage des eaux, avec l'on. que exactement N.-S. aprs un coude assez mou,
p/r-liab('ib]i comme petit ct l'O.-O.-S. et Tou. avec de fortes avances sur la valle centrale. La
en-Nr prolong par l'ou. el Djz pour hypoth- courbe subite du Habby isole brutalement cette
nuse de N.-E. en S.-O, chane du dj. Abou Thr qui paratrait son pro-
L'altitude moyenne de la ligne de partage des longement trs normal par-dessus la valle. La
eaux la iiauteur de Jrusalem est de 702 mtres ;
colline orientale au contraire se dessine courte
celle de la jonction des valles, la pointe du distance au N. de l'enceinte actuelle. D'un trs
triangle, ne dpa.sse gure 000 m. Comme d'autre faible relief d'abord, elle ne prend une relative
part la dpression du ravin oriental est plus ra- importance que par le rapide escarpement des
pide et plus accentue que celle du liabby-Meis, valles dont elle pouse les contours sensible-
il en rsulte une inclinaison du triangle la fois ment parallles; d'o sa forme si dtermine de
en S. et en K., comme si la nature et voulu l'a- croissant largement ouvert l'Ouest.
briter mieux contre les vents trop violents qui Cette distribution gnrale en deux massifs de
soufflent d'O, sur la montagne et l'exposer davan- configuration diverse maislroitementcoordonns
tage la lumire chaude et vive du soleil matinaL l'un l'autre est ce qui frappe le plus ds qu'on
Toutes les eaux se dirigent donc, aux jours de s'arrte devant un panorama de la ville pris du
pluie, vers la plus importante valle et nous exa- N. ou du S. Elle impressionnerait beaucoup plus
minerons plus tard comment leur marche la sans les invraisemblables dformations que le sol
surface du plateau en a faonn le relief. Un der- a subies par l'amoncellement des dcombres et
nier trait achve de caractriser cette physionomie l'accumulation des difices. Le spectateur non
d'ensemble : c'est la dpression centrale qui s'ou- averti ne souponnera jamais qu'au lieu o il con-
vre peu prs gale distance des deux grandes temple une haute et rgulire esplanade, l'angle
valles extrieures.Amorce au Nord de la ville, S.-O. du Haram, se trouve en ralit le lit primor-
elleprend sa direction par S.-S.-E. la rencontre dial de la Valle, 21 m. sous la surface actuelle
du Cdron. Soudainement barre par une saillie au pied des murs du Haram. Et comment lui
rocheuse dont elle n'a pu entamer les couches donner l'impression peu prs exacte du relief
trop rsistantes, elle se recourbe en faucille et original avant de lui avoir fait constater sur tout
aboutit au Cdron par un long dtour au S., tra- le parcours d'el-Oudy des remblais qui mesurent
ant ainsi dans toute la longueur du plateau une jusqu' 23 m. de hauteur et ne sont nulle part in-
ligne de dmarcation tout fait nette entre ses frieurs une dizaine de mtres? On suppose ds
deux parties orientale et occidentale. Elle a reu lors quel point devait tre caractristique jadis
le nom <el-Ouddij, la Valle par excellence, une physionomie dont les traits essentiels n'ont
parfois el-Djrah le trou , surtout vers l'extr- pu tre efTacs par de tels bouleversements.
mit mridionale. Lorsqu'on s'attache scruter d'un peu plus prs
Au lieu d'une esplanade uniformment ondule le squelette topographique de la ville, on discerne
el toute entire incline dans un mme sens, on a bientt quelques membres secondaires. Malgr
deux longues, troites et ingales collines, gref- son unit el sa rgularit, la colline occidentale
fes de biais sur l'pine dorsale palestinienne un olTre une subdivision assez tranche moyennant
kilomtre demi de distance environ
et : comme un pli profond creus sur sa rampe orientale
deux bras tendus vers un mme point : le biv peu prs au milieu de la cit contemporaine. Ce
1. Elle se (llaclic de la chane centrale sur le mamelon dit d'ensemble dans la loponymie arabe. La roule moderne de
rs eu-ydilir (pi. I, A 3). Je ne lui connais aucune dsignation Jaffa ensuit presque la crle jusqu' l'angle N.-O. de la ville.
46 JRUSALEM.
vallon latral, tributaire d'el-Oudij, prend nais- l'chin , familier parmi la population indigne
de Silo surtout (pi. i, F 7-8). A quelque distance
sance la hauteur de la porte de JaiTa, rduisant
en ce point Tarte de la colline un col de iO au S. du Haram une ondulation trs prononce de
30 ni.de largeur au maximum '. Au N. du vallon l'escarpement oriental et la pntration de la Val-
transversal un peron hardi pntre en coin dans le sur le versant oppos rduisent Ophel une
la Valle et dessine comme une excroissance au croupe exigu pendant diminu du col signal
flanc de la chane principale. Pris ainsi qu'il Test tout l'heure presque sur lamme ligne dans la
entre les branches des valles et dtach quelque colline occidentale. Pass cet tranglement, le
pea son sommet de la rampe contre laquelle il coteau se dilate un peu sous la plate-forme artifi-
fait faillie, ce promontoire peut faire Hgure de cielle de la mosque, if, jusqu' la rencontre d'un
colline indpendante, pour peu qu'il soit utile trs petit mais trs nergique ravin, totalement
d'avoir quelque repre plus dfni dans cette r- enfoui depuis des sicles sous les terrassements
gion de la chane occidentale '. Cette chane s'- du Temple hrodien. Cette section de la colline,
panouit au contraire au S. du vallon en trs large quil est loisible d'envisager elle-mme la faon
plaie-forme presque quadrangulaire, It, dilate en- d'un coteau distinct, n'a aucun nom bien spcifi-
core au N.-K. par une nouvelle et plus puissante que. Celui de Moriah, emprunt la Bible, peut lui
avance dan.s la courbe d'el-Ouiidy, C. Abstraction tre maintenu sans qu'on se mprenne sur son ca-
faite de quelques pli.ssement.s sans notable impor- ractre. Les dsignalions de colline du Temple ,
lance, celte remarquable esplanade, qui com- ou simplement Haram , seront employes
mande avec ampleur les quartiers environ nanLs, l'avenant et demeurent toutes assez claires.
pi>urral s'opposer & la Valle et s'appeler la Col- Une norme tranche artificielle, dcrire plus
Une avec majuscule '. Celte prpondrance natu- fard, avait achev d'isoler nagure le Moriah du
relle n'a pas peu contribu faire mconnatre le dernier prolongement septentrional de la chane.
caraclre, la situation cl le dveloppement de la Il subsiste encore assez de cet efi'ort humain
ille primitive. compltant l'uvre de la nature pour que l'il
l/humble chane orientale offre elle-mmo plu- discerne, au N. du Haram, un nouvel lment to-
iesT lments distincts. A cominencor par lu S., pograpliique, un dernier coteau, F, qui conservera
c'est d'abord le coteau allong, />, aux pentes ex- .sans aucune dinicull sa vieille appellation histo-
trmement abruptes, qui s'tend de la piscine do rique de Bzlha, car elle sent le terroir'. Ce co-
Silfi.birkvt W-//4mr/}, juA<iu' l'enceinte de la ville teau lui-mme est scind obliquement en deux
m<idemp. (in lui a donn depuis longtemps In d- massifs par un vallon secondaire dont la naissance
Mgnalioa biblique d'Ophel. impropre en ce sens est au N. de la ville dans le plateau 'es-Sdliireh et
que le vocable rripluraire, usit encore rlie/. l'embouchure sur le Cdron h \wu prs en face de
Jwpbe. s'applique une rgion trs dteriiiitie la porte Dore. Le massif oriental, (, n'a jamais t
ver le \.-V. dr ce coteau. L'appellation sera pour- inclus dans le rempart que sur un assez petit seg-
taol releDoe parce qu'elle n'ejijiose pas & de s- ineiil; celui de l'Ouest, par contre, s'y trouvait en-
rient maleateodus, parre qu'elle est aussi plus glob sur toute sa largeur. Il dhtu'de aujourd'hui
commode el, en somme, ni plus oi moins impr- l'enceinte dans son dveloppement septentrional;
cteeqvele oom moderne if-^Aoura le sommet. niais un nouveau foss avait donn une limit(> ar-
9. Am tm mtnimmm lafognfM^eM peUlt |'r U nii. turrr|>untl Irirti-mcnl ft i-i> i|tu< les p>n.s <lii |)n)s a|>|i(*llcnl
iiVI, p. ! c ffM, p. 9St), M iMJvsrfMM ds dMin4leur un tdt un inauH'Ion , kI l'on v*ul uiii> li^lo u, diiiis la coii-
f*9'iimpi UtK%mx*m^i c*IU fM riaWt pr'l#*0a le col flKuraliitn de l*ur ol. Cit rararli'rc <)r<)|{i'a|i|ii(|iio (>l l'(>x|iri's-
>t un . ivee. p %. n. 2t. ftlun utuelln rorri*|>on<lan(<* mcrilcnt 'li^ n'^tro |>a:> perdus dn
i 4 Cm tatm, fMM|a^ pmi leeitMp |Mir lr
> < t. ur un dUciiU* l
i|unl f|u***llon du << (ioiKOlhn n.
wM t i x i H tmmr mtm 4m la t
ill^. ' p\n* 4 aom Mi$fiio*>. 3. A dfaut d'un nom n|i|trn|iri(^, dnnH 1<>h cas o tti> pftiil
lur* I n
wy wM
y
i* li Hrtlmtmmt MCI MOfffiil c#liil dfl tirrb.
l
les monnaies antiques. Il n'y aurait plus gure moins d'un kilomtre. Si l'on fait nanmoins une
que spculation aventureuse supputer le nom- exception pour la face orientale, o le mur court
bre exact des collines, ou plutt des subdivisions presque en ligne droite du N. au S. (fig. 2), cou-
saillantes dans les deux grandes collines, pour en ronnant la crte du plateau, sur tous les autres
tirer des comparaisons et des symboles. Cet aperu cts sa marche est irrgulire au point de sembler
orographique ne gagnerait rien la discussion capricieuse (pi. et m). Quand on l'examine d'un
i
sur les termes de valles, ravins, plissements, peu prs, on se rend compte que les sinuosits
employs peut-tre en un sens qui n'est pas tou- sont presque partout exiges par la configuration
jours celui des argumentations topographi- mme du sol. Il en rsulte une augmentation con-
ques % mais choisis dessein pour correspondre sidrable dans la longueur des cts. La muraille
dans toute la mesure possible leur nature et du N. a prs de 1.400 mtres de dveloppement
dont la justification sera d'ailleurs fournie en trai- et deux directions bien marques. Elle traverse
tant del gologie. Ce relief pittoresque ne rev- assez sensiblement en ligne droite d'E. en 0. la
tira enfin toute sa porte qu'aprs l'examen de colline du Bztha. Au del d'el-Oudy elle s'in-
Jrusalem souterraine dans les points o plus de flchit d'E.-N. en O.-S. (cf. pi. xiiij pour ne pas
prcision topographique deviendra utile. gravir pic la croupe de la colline haute de 50 m-
tres entre la Valle et le commencement de l'on.
1. O l'on a cherch par exemple prouver, par des sub- initiale de la Valle; ou encore que certaine large valle,
tilits littraires, que le vallon descendant de la porte de Jafla dont parle Josphe, devrait tre sur la pente S.-. de la col-
vers l'orient ( vallon transversal, fig. 1) est la vraie branche line du Cnacle, etc.
48 JERUSALEM.
partie septentrionale et l'eDceinte, longeant la occidentale que le mur la traverse. A
: c'est l
rrte, court maintenant droit au S., tandis que le peine a-t-il bord oppos qu'il forme un
touch le
ravin extrieur sVncaisse de manire constituer angle droit rentrant au N. et vient, 100 mtres
une dfense infranchissable. A 80 mtres de la plus haut, se souder au mur du Haram (cf. fig. 2)
dladelle, le mur interrompt sa marche au bord de pour traverser la colline orientale. Moyennant
rescarpemenf pour revenir angle droit l'orient, ces circuits le mur du
a un dveloppement peu S.
travers le plateau qui peut mesurer iOO mtres infrieur 1.200 mtres pour couvrir une tendue
desorface plane en cet endroit. Quand il en atteint deOlK) mtres vol d'oiseau ^ Le mur de TE. range
te dclivit orilal.il 'Mcroebe iM!f flancs, II bord du plnlenu en dviant de la ligne exacte
'alkm^e tu iouo^ilt que doublrol non parrour N.-S. sous un angle do l(y* peine. Il n'a que
poir pM tnuehr an hasard le onduUtionH HtfO uitrcH do longueur. \a\ muraille elle-mme
da la eolliM al ramonla paa pria h I7r* niHn'A ioni dcrite ailleurn. In dtail caraclristiquo
ta fL'%. la rrneitntrr t'un |ioinl propirr pour rolevor encore eMt que. Hur trois cts, le rempart
Imvtfiar l-tpmdtf. A od bi V " f
' f vnX protg par di's valles prcipiluouses. Le
racoarbaaaarrpouriM n S. parai. . front Nord, hcuI dcouvert et accessihU^ de |)lain-
as Cdfoa. Hl 4 relUvrmcnt |m<u profomlf t*l pled, tait dfendu pnr un fons taill dans le roc.
donia* aa ontfv |iar U> pnmionlotr^ di U cullinr I> foHw, ralwttu devant loAangIeH N.-K. et N.-(L,
f . Lm w w MMMi lH!pMMBMfti|iMMMl
ia f*t \inm. MO' l.l97-,Mi S. anft H-,lO K. 5764'
mrt0f I n*litt, f. i) Mal, M Vf* nrito 4 mi^ Mffo .411 O. l.Mtf m Cl&*,ll.
APERU TOPOGHAPIIIQUE. 49
demeure visible en divers points, malgr la con- d'numration la porte d'Hrode, la porte de Da-
:
stante accumulation des dcombres (fig. -4 s.). La mas, la porte Neuve, la porte de Jaffa, la porte
superficie de la ville munie encore de ses remparts de Sion, la porte des Maugrebins parfois porte
est de 85 90 hectares au maximum. de Silo et la porte Siitij Mariam, cette der-
Sept portes donnent accs dans la cit trois : nire avec un faux air de tradition indigne en-
au N., une TO., deux au S., une l'E. En voici core plus factice lorsqu'on emploie; le nom porte
lesnoms indignes en reprenant le circuit Tangle de Saint-tienne^. Comme il est facile de s'en
N.-E. (pi. m) bb ez-Zhireh\ h. el-Amoud {ou
: rendre compte, ces noms drivent presque tous
Mg. a. Lue loileiesse couvre, sur enviroa 150 mtres, le Iront occidental de la cit
h. en-Na.p'y etc.), b. el-Djedid (ou b. 'AbduH-Hamd de la situation des portes qu'ils spcifient, ou
el-Madjd), b. el-Khall, b. en-Nby Doud, b. el-Mo- d'une particularit saillante au voisinage. Parmi
ghrb'^, b. cl-Asb<1{.A.ces dsignations arabes sont lesnoms arabes, ez-Zdhirch, el-Khall et Nbrj
juxtaposes des appellations, chrtiennes d'origine Doud sont emprunts la rgion contigu pour
pour la plupart, et plus familires parmi les Oc- le premier^ et le dernier vocable, la direction
cidentaux. Ce sont, en suivant le mme ordre d'une route aboutissant l pour b. el-Khall; cet
1. Apparemment 5^V)Jl, selon la prononciation la plus fortune ce qu'elle a t inscrite comme surnom de celte
populaire, qui semble avoir t influence beaucoup par une porte orientale dans les plans du Survey. La population
ironie assez triviale opposant ce qualificatif la fleurie , ou musulmane n'emploie que bb el-Asbt ; la population chr-
la brillante , l'usuelle malpropret de cette porte. tienne dit bb Silly Mariam, et bb mr Estephdn demeure
Encore une nuance de phontique au compte des topographes qui ont de la lecture.
2. locale trs courante,
4. Bdb ez-Zhireh ouvre sur une rgion du plateau sep-
au lieu de l'articulation Moghribeh i) U/ plus littraire.
tentrional dite Shreh, 5^1^, que la tradition musulmane
3. Dsignation d'origine rudile, qui doit presque toute sa rattache un cimetire en vnration (MotDjiii eu-DIn, El-
JRUSALEM. T. I. 7
50 JERUSALEM.
Ami [de Dieu] n'est autre qu'Abraham, dont sont aussi empruntes plus ou moins vaguement
le nom s'applique aujourd'hui la ville d'Hbron, des directions de routes, ou rsultent de loca-
son sanctuaire. Or la route d'Hbron s'amorce en lisatioDS traditionnelles, souvent trs tardives, de
effet cette porte. On en et pu dire tout autant monuments ou de souvenirs. Ce n'est le lieu ni
de la < route de Bethlem ou de Bersabe ;
d'en instituer le procs, ni de discuter laquelle
l'importance religieuse exceptionnelle dllbron vaut le mieux des deux sries de noms. 11 suffisait
pour les musulmans a fait prvaloir le vocable de les indiquer en ce moment pour la commodit
d'el-A'kalil. B. ei-'Amoud, on le sait depuis la d- ultrieure de la description.
couverte de la carte mosaque de Mdab, est Ces portes sont relies par les principales ar-
une lointaine rminiscence d'une colonne monu- tres qui traversent la ville et compltent la dlimi-
mentale rige sur la place intrieure, l'entre tation en quartiers dj si accentue par le relief
de la grande voie portiques dans la cit ro- du sol. Les deux plus grandes partent de b. el-
tenps encore, aprs les rcentes transformations rue latrale dite Inrci cd-Dabbghin, la grande rue
dynastiques; mais le nom courant de b. el-Dje- aboutit trois passages parallles couverts qui sont
id, la porte Neuve , a bonne chance de longue les bazars souq el-Lahhmiu l'ouest, s. el- A (ta-
Tie, iDme aprs qne tout le monde aura oubli rin au centre et s. el-h'hamUljiU un peu plus
povrqooi et comment il fut vrai. li. el-Mo'jhrb' court que les deux autres l'Est. La conti-
doit son origine ce que les pauvres hres du nuation normale de la rue est par le bazar de
Maghreb ', venos en plerinage h l'illustre Mas- l'Ouest ou celui du centre. galenuMil longs de
jei eUAqf*, se rfugiaient souvent dans les ter- 125 mtres. A son dbouch sur la rue transversale
rains vagues avoi^inant cette porte'. Kntin M. el-ffeidhdr, la rue doit remonter de quelques
4. et-Aki, la porte des Tribus , est le r^uKat mtres vers l'O., la rencontre de s. cs-Sab-
daje ne sais quel syncrtisme judo-musulman biitjhin, par o elle atteint l'esplanade mme de
et 'applique aussi une porte du llaram. la grande colline. Hlle se prolonge sous les noms
QnelqueS'ttnf daa appellations chrtiennes ru- de/idrf/ el-Djainlinch cl (ariq btlbrn-Nrbij Doud
prodnisent simptemeal les araben; Ii>h nutrcn jusqu' une place analogue celle de la porte
.. f. tlT. ;< - ., li^-i Jriut ri lltbrvM, topographe*. M rv|N)iul rien tians la loponyinio loralc. Jiis-
f . IM . fsr M . |ac. voir J. liouiaui, lit MM doole per la |iruxiini('> les itmits et les amas de
mmSfV . !, f. %\, i>. rtr y > il ni il frquent H dirilue, Il rit ri*|>rnilanl de nudirr i\ causer queUiue ainphi-
ilaH* * f4MHi5M H M mmm t yiiyal ri rt, ci' m iioiodlr avec une an(ii|tir ftorle Hler<|iiiliiic siliie sur un
b M, et bfM y wn si tiy wr ipl IlU m^ ptmt Mfcttl- loal autre |ioinl: il era Itinr vit.
lacr Mm% m aeai AuMuto > ll ^v-
waoto t t% 4. L'eiudr onoiiiati(|U(' rondainenlalc pour le rseau des
fMM m Immms Ma i ia H ir i|'m |i|Mll
It fmi i rSMde J^ruMlein deincurr relie de M. Cli. S^niuikczki, Ac-
mmv m dMap as islMtgli #m fiel 4mtUm% ! Um Mimi of a Surtey of thr Ctff... mnde in order ta ascer-
pm|mU^t9 m. Vlr 4m as tmaun, ufrabmmfm ^m laimlHeMnmri oftireth, etc. avc un |>lan dlaill Indcj: :
UmMl^H, I. . U tm Uttt m i Jjr^ tnmtonn* Orlkogrnphy of Jtrutniem, pul)li dans Ordn. sut-
l Ihe
rey, hoir, en IBOft. Cette tude remanie a paru de nouveau
i MMttmm 0% AllIftaB tMtMl. dana U XUI'V., VI. INM3, p. 43 u. Len diveiKciwes notes
iftm^a! ifnm m tm MMaftlf mI MgM (|4. lU) Ikanent preatiue toute* 4 de ngl ''><'('< d*' |irononcin-
tlatl
tles M m 4l)moloKira rrenleR, pluit ou moins malavi-
m d'apiirllutlont ont r lange.
APERU TOPOGRAPHIQUE. r.i
de Damas, assez souvent appele Meidnb. N. /)., partant de la porte de Damas court d'abord de
mais plus communment souq el-Djema'^ et, de- N.-O. en S.-E. parle fond (el-Ouddii et porte
puis deux ou trois ans, quelquefois mciddn el- aussi le nom de farlq b. el-'Amoud. Au tournant
Lahhmin^ parce que l'office sanitaire s'efTorce
,
de la Valle entre la colline du Saint-Spulcre et
d'y parquer la boucherie indigne, juive surtout, l'angle N,-0. du TIaram elle prend du N. au S.
qui promenait sa rpugnante infection un peu une direction assez sensiblement parallle la
partout dans la ville''. La rue est maintenant rue principale et sous les noms de /. el-Oudij,
barre au del du meiddn et pour avoir une issue 'aqabet el-Moghdrh, hret el-Moghrb, elle d-
elle doit remonter de Vi h. 80 mtres l'O., bouche , la porte des Maugrebins, non sans tre
vers hh on-Nbij Ddoud. Hors de l'enceinte mo- prolonge, elle aussi, par un chemin sinueux au
derne, il est facile de retrouver son prolonge- tlanc de la colline occidentale jusqu' la piscine
ment normal ancien dans un chemin parfaite- de Silo. au lieu d'en ramener l'extrmit
Si,
ment tabli travers des champs o recommence septentrionaleobliquement vers la porte de
se construire un quartier neuf. La seconde rue Damas en suivant le cours de la Valle, on lui
1. Celte articulation familire reprsente en ralit Djoum- droit meidn el-Maskln, nom dj totalement disparu.
'ah vendredi , nom du jour o se tenait en ce lieu \c 3. Derexlrmil mridionale de s. el-Khaivddjt, une rue
principal march au gros btail. Ce march a t transfr de- secondaire et peu prs parallle porte les noms de hret el-
puis une ({uluxaine d'annes dans le birket es-SoulUin. Yehoud et li. el-Maslah rue des Juifs et rue de
2. La prsence de la lproserie, confine maintenant au l'abattoir. Son tracest plus archaque apparemment mme
fond de la valle de Silo, avait fait appeler nagure l'en- que le riseau dont fait partie la grande rue Nord-Sud.
S3 jerusle&i.
donnait un raccord immdiat avec rue du B- la triques au centre cause des accidents du ter-
ztha. Mret bb ez-Zdhireh, on aurait une rue rain et du drangement que l'enceinte spciale
directe, malgr d'insignifiants dcrochements, du Haram inilige la rpartition symtrique des
entre la porte d'Hrode et la porte des Maugre- quartiers. Si quelques anomalies peuvent ofTen
bins, parallle la rue centrale qui fait commu- ser dans ce rseau, l'il d'un ingnieur contem-
niquer la porte de Damas et celle de Sion. porain qui aurait pour tche de camper sur un
Sur ces deux rues longitudinales deux grandes sol vierge ainsi configur une Jrusalem toute
mes tnnsTersales O.-E. tombent perpendiculai- neuve, elles s'expliqueront suffisamment aprs
rement. Ao N., la rue
boi^ne avant la perce de une information plus dtaille sur le dveloppe-
la porte Neuve
qui commence au sommet de ment graduel de la ville. Telle direction par une
la colline devant le couvent franciscain de Saint- pente trop raide, ou de biais travers une valle,
Saoveur d'o son nom actuel, /niret deir
elle tire que n'et jamais adopte un ingnieur libre de
el'Efrandj. Elle descend en plein E. par la pente choisir son trac, fut impose sans doute par
rapide du grand coteau, prend le nom de khoN des exigences quelconques de raccord des sec-
el-Kknqak en longeant, au N. le mamelon du tions nouvelles aux sections antrieures^; telle
Saint-Spulcre et dbouche sur la rue centrale rue qui vient buter aujourd'hui niaisement
pour e prolonger l'orient avec une trs lgre contre la muraille, aboutissait autrefois une
modification d'axe jusqu' l'autre grande rue porte ainsi qu'il convient toute raisonnable
longitudinale et aboutir, par quelques dtours voie de communication. En d'autres termes, le
d'origine probablement assez moderne, Ten- rseau des rues de Jrusalem n'est pas ordonn
reinte du ^aram. Toute cette section orientale. sa ligne actuelle de remparts, mais conserve
depuis le carrefour de la A'hdntfoh et du khiln ez- l'empreinte d'une lente volution dont le point
/. rs-Sernt. 1^ seconde artre truus-
Zrit^ 8*app'lle de dpart est trs loin dans le pass. Il n'tait
verMle, parallrle 30Umtre.Hen moyenne au S., donc pus superllu d'y retenir un moment l'al-
part de la porte de JafTa, traverse les petites tenlion. 11 .serait au contraire tout fait chim-
places dites iei<f/in b. rl-hhalil et m. el-Maininfi^i rique de tenter une description plus dtaille du
iooa les ooms de (. $ouatfiat M
Udn puis souq et- '
,
rseau trs chaotique des ruelles en chaque seg-
Beikr, atteint l'issue des passages couverts ment. In diagramme (pi. m) enregistre les prin-
sor le trajet de la rue centrale. Un dplacement cipales, de manire indiquer la pntration en
de 12 15 mtres au S. ramne la rue un peu ces Ilots d'une densit gnralement excessive et
pUlS haut sur la crr>U|H* de la rollino. Elle prend pour mentionner et l quelques noms utiles
lettomda f, bb rt'Sit$ilfh, dcrit une courbe trs comme repres topographiques ultrieurs.
ifiolle pour franchir la Valle et dbouche l'une Quoique, depuis nombre d'annes dj, lapopu-
de^ principales portes dn l lation tMide .se mlanger dans les habitai ions
!> f|iMlre voies eaaen* nent sur aussi bien que pour le commeno, l'antique divi-
l'aire de une sorte di* damier aux ca.ses
la ville .sioo en quartiers subsiste nette encore : la zone
relativement rgulires l'occident,. moins sym- orientale est musulmane, l'occidentale est chr-
rrMMllM fsl Iea4, | oai*. * dercnir plu com- larf* roie earrostnlile vm
la basi* de la colline cl au-dessus
t^e ! BMi rrtaMHil 'aUms, ,^. Ao ll d de ladpreMion initiale Art-Oudy. \a voie fui cre lanl
fsf, AaiseUI 4* l^^> ffi rml^ntt ptrfoU bien qur mal, obli)(<'aiit Ir nouvelles inaisoiis A 8'ali;{iH>r
* km mi9 t par 4fanMUo 4oal I ortiiM mHhff.
, es Iwrdure inait rencombreiiienl
; 'acconUinil des deux
f. Va MMBflt mi ilM u iUatif 4t c qal dal m |MMr tM. Ba HW7, H (IfVrnait ur^enl do mmuner un racconic-
MlirtM n ftkm 4mm inmi m
Mt^m t Imi 'Hn fbanil wnal mtre U run nfUo cl rlle (|ui lonn', un peu plus liaut,
y fiam *m aMf m ^Mftkr Mftoalrloaal, tar l i' aad w
d la eoJunir ruine, a dfaut d t>\|iro|iriulions ro
9mmhthlm mtUmUil. DtfatoaaetlailaJac^'MMM. liMItM qui n'taient Mn doute pan on hOu pouvoir, l'inp-
m kiMUUM* ffifHn Itfiiaai aa ptM kaktr |>rinl
lMfiM H agfaMil mU akimUem
I
9lMc HMfeHA^ 4*^ 4* r iMiUiaw fwt iJi^ystl i ditffrrs rond* irf. pi. i, devant l'ancien consulul de
u i.Ui^ t'a MfMamr avM arlMas te cffatioarea* Franre.
APERU TOPOGRAPHrnUE. o3
tienne. De faon plus prcise on peut localiser au sont devenues tout autres. Quand M. V. Gurin
N.-O. les quartiers latin et grec, au S.-O. le visita Jrusalem pour la premire fois, en 1852,
quartier armnien, auquel fait suite, vers l'orient, il en voyait encore les abords silencieux et d-
le liaut quartier juif qui dborde par la Valle serts tantde fois dcrits par les anciens voyageurs.
jusqu' l'enceinte du Temple et remonte au N. En 1889, le dveloppement des nouveaux et
jusqu' la rue du Srail; l'angle N.-E. est le longs quartiers juifs et les immenses con-
quartier musulman proprement dit. Quelques structions des Russes lui faisaient regretter le
rares tablissements europens maillent ce dsert austre de jadis, qui convenait mer-
chaos : tous abritent quelques vestiges religieux veilleusement et servait de vestibule naturel,
du pass, ou sont des fondations hospitalires par sa religieu.se et lugubre tristesse, une ville
et civilisatrices faites une poque o l'inscu- dont le plus grand intrt consiste dans un tom-
rit du pays ne permettait pas de s'installer au beau '
. De ce dsert il ne reste plus trace et
grand air et au large hors des remparts. l'incessante expansion de la ville neuve ne tar-
dera pas couvrir une surface trois quatre fois
5; 2. Les faubourgs du Nord et de VOuesl. plus considrable que celle de la ville mure ac-
tuelle. Dj les colonies juives ont occup les
En moins d'un quart de sicle, les conditions plus avantageuses parties du plateau et toute la
1. GuiUN, Jrusalem, p. 180 s.; La Terre Sainte, 1-, [>. 3 s; cf. ni Vocii, Jrusalem; hier et aujourd'hui, i>. 1 ss.
JRUSALEM,
El-Mesrefeh
colUoe du N.-O. jiKsi|u' la rrrlc occidt.'nlalo qui s'adosse son extrmit st^ptentrionale et
1 kilomtres des vieux murs '. Les installations marque peu prs exactement la limite entre le
BooTelle doivent e masser en des valles lat- Tyropon et le Gdron pour la rpartition des
rales oa refluer mssez loin pour trouver des sites eaux. Moins do r)0 mtres l'orient do la basilique
moiM frarpc et d'exposition plus saine. Une deS.-f.lionno, le vallon (cf. (ig. 7 et 2:2) du B/tlia
description approfondie de celle jeune rite serait est dj bien accentu travers l'esplanade d'es-
amm aama >propos, et il riuffira d'en faire rapi- Stihireh, tandis que le Tyrop(Pon se creuse rapi-
demettl le tour pour complter la notion topo^ra- dement rO.-O.-S. dans la cuvolte appele nrd
pbiqoe gormle dont nous nvon besoin. fl'Ilirkch et que, moins do 2(X) mtres au N., la
Ce qu'oo est convenu d'appeler le plateau sep- .Mission anulicane ost dj sur la pcnto de l'on.
Uwlrioatl oe rpond que irV'H imparfaiteuient ii 'fn/fihrt rs-Simii'iln. II no rosU^ i proprement par-
rtito 4tif(iMUion. Cest un hoI vallonn o se ler d'nuiro plateau que la petite esplanade pro-
4Miat le<* premi^reu ondulalions de la double jete dans In courbe do l'on. l'I-hjz ol dveloppe
cIm1im> drrile dAnM que Millon-
la vieille ville et jusqu' l'angle N.-M. do la villo. Ctlle rf^Mon,
aeiit Um ramiflrnlionii inilinlex den deux valles dite en son ensoujblo es-Silhireh, domouro un
do centre ri de IKni. \ji eollino du lU'iHUa se quartier muAulman ot n'est pas trs p(>U|)lo on-
prolooKe peine A i^i mtreu au N. t\cn reiiiparls rore, si ce n'e.st en .sa partie centrale ilig. 7 ), avec
H ne d^pMM point l'enrlos de Saint f.lienue quelques paquets do maisons sur les escarpements
I. 1H
Il b I MI W
mt9 !# |*l tmftt k tm dr tr riMNiiriMnl
pi. I VM Mllri ^99 ^bllakl
M. l'Iarolll
u tommel du
en m\i(JtrHi. expL,
tiionl tle UIIvIitm.
pi. i), prU du iiitMm' poini,
APERU TOPOGKAPHIQUE.
ScopuB Ra ez-Zouweiq
Roudjoum el-Qabqir Dr Djr Allah I-Merefeli Hoiiwrat es-Samar El-B{en
I
h'ig. 7. ... :iO mtres l'oricnl de Saiul-Ueune, le \allon du Bztha est dj bien accentu
de TE. el du N. surtout, prs d'un ouly en grande l'assaillant qui dbouche de l'O. par le grand
vnration, cheikh Djerrh, et sur les deux rives ravin de Lift, ou se prcipite du N. et vient de
de i, D-F 4-5; xi). La valle fran-
l'ou. cl-Djz [\A. franchir la crte du Scopus. Une telle position
ciiie,quand on continue droit au N. par la prin- ne chapper aux anciens slratgisles
pouvait
cipale route, amorce la porte de Damas, on doit oprant contre Jrusalem, et il fallait ds main-
escalader d'abord une pente abrupte pour attein- tenant la signaler, en vue de son rle ultrieur.
dre un plateau rocheux relativement uni et spa- Comme si l'endroit tait maudit pour eux, les
cieux travers lequel d'normes jetes de pierres, Juifs n'ont pas encore occup ce site, pourtant
roudjoum el-Qahiqh'* (i, D 2^ des traces de car- mille fois meilleur pour l'tablissement d'une co-
rire, des citernes, des tombes aux abords, indi- lonie que l'tuve infecte de l'ou. Rabbxj au S.
quent des installations anciennes varies. Cette du birket es-Soulfdn^, ou que le ravin malsain et
esplanade commande les approches de Jrusalem souvent marcageux dit hallet et-Tarhah. Jus-
antique ; elle barre en quelque sorte la valle qu'ici la route septentrionale semble tablir une
orientale et s'offre comme la plus naturelle tape dmarcation que les juiveries n'ont pas franchie ^
1. Faute d'avoir pu, malgr de Ir nombreuses tenialives, Ortsappellativa; ZDPV., XXII, 18l9, p. 38.
fixer la phontique de ce nom, l'ortLographe du Survey 2. Colonie de fraiche date dont je n'ai pu encore savoir le
l'E. tandis qu'elles s'enlasseot l'O. Une colo- affecte quelque recherche d'ornemenlalion. Et
nie bonkhariote est en train d'assaillir en quelque celle diversit, ce dsordre mme, enfin la note
sorte cheikh Djerr/i et dilate ses masures dans gaie maintenue par les arbres de jour en jour
lebas-fond d'nr^ el-Lim 'a auloor d'une ancienne plus clairsems, hlas ! attnuent le contraste
piscine depuis longtemps envase. On peut pr- fAcheux entre ce dcor trop jeune de banlieue
voir qu'avant peu d'annes, malgr la prsence dans une ville de province en Europe mridio-
d'innombrables hypoges parmi les rochers qui nale et l'amas de terrasses grises, de dmes
bordent l'ou. el-Djz, la fondation nouvelle aura sombres, de minarets dentels qu'on aperoit
pandu ses difices jusqu'aux confins des anes, par-dessus les crneaux ruineux du vieux rem-
les colonies plus opulentes Chaar Pinnh, Bail part. Unejuiverie a pntr jusque-l; elle porte
isrrl et autres ', accroches au flanc oriental de le nom de Bii- Nissn Baq, celui de son fonda-
la grande colline (cf. fig. K). teur; mais elle est cantonne si strictement et si
Pour un observateur situ quelque part l'o- bas dans le creux du Tyropon, que sa lugubre
rient, sur le plateau de Sdhireh ou mme beau- misre est comme dissimule.
coup plus loin, sur la crte du mont des Oliviers, Immdiatement au N. de la colonie russe (i, C 5)
celte cc^ioe occidentale n'oiTre d'abord qu'un il y a encore quelques tablissements allemands,
entasBemeot ininterrompu de maisons toutes institut archologique ^, coles, mission vang-
emresdont la densit, la banalit aussi, devien- lique, diverses installations prives, plusieurs
nent plus intenses mesure qu'on s'loigne de consulats et une grande glise coupole toujours
la vieille ville. Avec un peu plus d'attention l'o'il peinte assez frais en un bleu exorbitant la ca-
diaeeme certains groupements qui correspondent thdrale dont un monarque abyssinien a voulu
en partie au rseau des routes. Aux abords im- doter ses sujets en rsidence Jrusalem.
mdiats du rempart et sur une zone d'un demi- Tout cela n'merge plus sans beaucoup de peine
kilomtre environ, ce sont surtout des construc- de la monotonie des maisons juives. Au delfi plus
tions ehrlieones qui se pressent au flanc oriental rien n'merge du tout il n'y a plus un atome de
;
du coCeao parmi les oliviers, les amandiers et les verdure, pas un arbre, pas une ligne architectu-
pins, derniers Tesliges des jardins d'autrefois rale (fig. 8) sur un kilomtre de longueur un cube
;
(pi. n). Le groupe im|K)sanl des difices franais, de pierres grises perc de portes et de fentres
boitai Saint-l>ouis, htellerie de N.-D. de France, rectangulaires encadres d'un badigeon blanc ou
le., qui fait face la porte Neuve et Timmense bleu succde un cube identique, et toute l'enfi-
colooie rosse qui fait suite au N. profilent haut lade est comme crase sous les longues jetes de
daas le dd leurs terrasses h claires-voies, leurs tuiles rouges. Ue loin, dans la fiambe d'un jour
orifiaales tourellcA, ou les coupoles bulbeuses et on songe quelque jouet colossal de
en.soleill,
les doebelonK do leurs glises. Leurs architectes bb architecte bAlissant un village avec des car-
Oal gard quelque piti ptmr le pay.sage, vitant Ions peints; la nuit, quand une lampe vacille
d'y tcnerdes lacbesqui ne leur taient pas stric- devant chaque fentre, on a l'impression d'un
lanaal imposes par \en n/'cessils auxquelles il vaste campement; mais de prs, ou (juand on
lar iaeCNDbait de pourvoir. Si vers h> pied de la rre parmi ces ruelles, surtout des heures som-
eoOiae m
mulliplimt les faades nues et les toits bres ou sous un ciel rembruni, c'est l'innar-
milaa roagea mportas, du moins presque rnble sensation de misre, de ngligence nau-
ebaqaa maison garde coeora son caprice celle-ci : sabond(> et de slupliant ddain poni- tout ce qui
s'tala loata m
largeur ao ras du sol, celle-l est esthtique ou simplement de commune hy-
a'lira
Imiiteur pour faire surgir son balcon nu- gine. Longtemps
on n'avait pas os occuper
k loila d'aleotour, cflte autre n'agr le bns-fonls malsains de liallrt ('(-'far/jn/i et de
Ile de larges vraadabs, tandN que la voisine l'ou. Luuffd. Depuisquelques annes, les nouvelles
I U ImImt ^ l'y IrtAreMnMIrMfm m mmmIs- .Wlll, iM . Il iifiirn pas sembl utile d'tMi entreprend r
lart to I fsBil i e* timm im faltM
a^liel m ISM un ronIrAIn S)slintli|u.
*m %mmM H Hunct, .Sam^-miuU m</ t.rlmlrrungm 3. Inslallalloii provisoire en aUemlnnl rachvenicnl pm-
tliain lie U construction nii Mnurhltin (cl', pi. m).
APERU TOPOGRAPHIQUE. 57
vagues d'immigrants ont dferl jusqu'au bord rcentes (i, A 5-0) offrent l'aspect le plus minable,
oppos de ces vallons marcageux et les difices avec leurs parois de tle, leurs toits en loques ou
du grand orphelinat syrien vanglique, jadis rapics avec des lambeaux de caisses ptrole.
compltement isols sur le sommet du ras en- Quelques maisons neuves arabes, installes sur
Nddir, sont maintenant le bout de celte ville juive la rive occidentale de la valle, font grande
ne d'hier. figure en face de ces abris de dtresse.
L'envahissement n'est pas moindre sur le ver- En redescendant vers la ville par le N.-O., on
sant occidental de la colline, apparemment avec retrouve un petit quartier chrtien autour du
un degr de plus de monotonie et de dlabre- vaste cimetire musulman de Mamillah (pi. vu).
ment. Au bord do la grand' route de Jaffa s'ali- L'extrmit de l'esplanade l'O. est occupe par
Unaret de nby Le vallon Ijallet et-Tarhah et l'ou. Lonqil RiU ea-Ntldir, tablissement Scbneller
'Okkaieh envahis par les nouvelles colonies juives et nouvelle colonie allem.
Julveries I boukbariotes I
Angle N.-O. ,1e birket el-Limft'a An !'" pliin, oliveraies l'embouchure de l'ou. Lonqil Ncropole de dabbet er-Ris
(Vue prise en 1910.)
gnent, il est vrai, plusieurs difices normes et l'orphelinat franais, Saint-Pierre (i, B 6-7), au-
corrects, l'Alliance Isralite avec ses coles et tour duquel .se pressent de nombreuses villas,
ses ateliers (i, B 5), d'autres d'un caractre attires de ce ct par le dsir d'une tranquillit
plus monumental et d'une plus grande recherche plus profonde et d'un air plus pur. La ceinture
artistique, le sanatorium neuf (i, A 5),
d'habitations se referme au Sud du cimetire, le
d'autres enfin plus bizarres et plus prtentieux long de la vieille route du couvent grec de Sainte-
qu'lgants, la maison de
l'asile des vieillards, Croix et du village de Saint-Jean-de-la-Monta-
sant et la synagogue rigs au carrefour des gne (^1, B Ce quartier, juif et chrtien, est
7; vu).
routes de o/o/ue/i-Jaffa et d"Ain Kdrim. Au limit au S. par l'opulente oliveraie du Patriar-
second plan, notamment dans les plis de la valle cat grec orthodoxe, maintenant dsigne sous le
qui descend vers Sainte-Croix ^ les juiveries nom grco-arabe de Ni/n'phourieh'. A traverse
1. OuAdy ^/-f>He7/, parfois ou. ech-Cheikh, abrg du nom i. D'aprs le nom d'un archimandrite qui en fit nagure l'ac-
de ouly cheikh Bedr au bord de la route carrossable, un peu quisilionpour la communaut du Saint-Spulcre . Le nom
avant le carrefour de la roule d''^/a Krim. plus ancien, karm er-Bouhbdn, est trs vague.
JRUSALEM. T. I. 8
58 JRUSALEM.
fertile plateau se voient les rares
traces de quelques installations
anciennes, d'poque romaine
pour la plupart, et sans doute
maisons de campagne des anti-
ques possesseurs des Jardins.
Une frange de maisons assez
espaces borde pourtant dj
l'extrmit orientale de Nik-
pbuurieb. face la ville, dont le
rempart, dsormais presque to-
talement masqu, couronne la
cK'te oppose du ravin dV/-.l/V
et 'el-Ennbf tandis que des
colonies juives s'entassent sur la Fig. 9.
Le hirket Mamillah et la rgion N.-O. de la ville vers 1860
(d'aprs la photographie de Pierotti, Jerus. erpl., pi. lxii).
pente escarpe et dans le fond
f. <)oabbeC d-Kebkiyi-b : x, el-Bontem (trbiuthe aujourd'hui enclav dans la cour de l'Iipitiil
de la valle pi. i, D 7-K; viii;.Rn Eaiat-Loois, cf. pi. xui); d^, Aillant de Sitty Qaiureh (pi. m); dl, saillant de qalu'at Djalod;
toute cette rgion, rien n'est de 4. uigto N.-O du remprt ; e, mont des Oliviers /, chemin de JaSa A^ chemin de Siiiute-Croi.x
; ;
kb. Abou Ou' air*, qui sera dcrit en son lieu. Mais carrire. La gare du chemin de fer Ji'usalem-
le topographe ne peut manquer dubserver com- Jaffa est blottie l'occident de ce monticule,
bien le vallon de Mamillah et la courbe de fou. la lte (le la voie ferre qui, pour gagner les
'
V li reprsentent une facile voie d'approche plaines du littoral, descend trs loin en S.-S.-O.
la ville mur** lig. s.
. A coup sur l'accs .
par la troue d'une grande valle. Prs de la
derorurait en principe plus ais par le N. do quel- ; gare et l'entre de la plaine spacieuse et trs
que point tuulefoiii que l'assaillant arrive sur cette lgrement ondule dite el-liaqna se dveloppe
fmet, il s heurtait de front au rempart prvu la colonie allemande des Templiers'-' avec ses
pour barrer le passage. Par le N.-O. au conlrairr demeures simples et coquettes ombrages de
'pi. ni reonemi avait toute facilit de manu-
.
beaux arbres et isoles par de jolis jardins. L'in-
vrer en masses de pousser sans grand effort ses
,
dustrieuse activit de ces colons a suscit enfin
maebioes ao pied de la muraille naturellement quelque mulation, et d'autres lablissements
faible en toute la section de l'angle N.-(>. la semblent vouloir dilater l'oasis Iraversla plaine.
citadelle. Kolin l'esplanade de AiAv^^AouriVA s'of- La plus avance de ces installations est la villa
frait souhait commf un t>oint de concentration du patriarche grec orthodoxe il 0(i{iimnii, dont
loat votsio de la villn et parfaitement h l'abri h's difices et les plantations couronnent une col-
de mn projectiles ou duo coup de main audacieux line tout & re.vtrmil occidentale de la plaine,
Cm serait doue marveilla si nous n'tionn pan qu'elle spare de l'on. t'I-MousaUtihrh el dc^ Ton.
nmtm an eetle rgion en examinant |ar In t'I-Ouartlt'h la valle del Ho.sc , ainsi dsigne
vite l'un ou l'antre sige de Jrusalem. probablement d'aprs ses florissantes roseraies qui
kVJO uMtm MUH* dekh. bou Ou air, une fournissent pendant luebiuesseinaines le march
ewp roch em
forlament en saillie |Mjrtr !< deJruHalem, niai^ riuiriii.s.senl surtout une partie
de r ed'IhhhouM. Klle contient quelque do l'essenco ncessaire aux immenses provisions
I. fL I, 9 7 Jt mm SMl sert |Im mssn qa pir Irt l Arabw eiladint qui Mvenl encore l nom. au lion (]* l'-
sage aprs la prire. Une voie antique horrible- prtexte de sauver la nation^. Le site fut certai-
ment dfonce traverse la plaine dans la di- nement occup l'poque de N.-S.; mais les
rection du S.-O., paralllement la ligne ferre, vestiges les plus vidents qui subsistent de cette
et s'engouffre dans les ravins dont on voit la bante priode sont les nombreuses tombes, ossuaires
troue entre les villages de Chcrf'nl et de Mlliah. '
pour la plupart, dj dcouvertes aux flancs du
Ce fut sans doute, autrefois comme aujourd'hui, monticule, parmi des terrasses o d'anciennes
une des principales artres de communication citernes, de menus tessons de poterie et quelques
avec le littoral philistin et la rgion de Gaza. Plus dcombres que les pluies n'ont pas encore achev
d'une redoutable invasion ennemie dut jadis d- d'entraner, marquent probablement les jardins
boucher en vue de Jrusalem sur ce grand che- et les villas d'autrefois. La vgtation se fait rare
min ouvert par la nature. Plus loin, vers l'extr- sur cette croupe rocheuse de plus en plus dnude
mit orientale del Baqa'a, la vieille route du et, par endroits, d'une blancheur aveuglante. Il
S. marque encore assez nettement son sillon, en reste assez toutefois et elle prospre trop
ctoy avec un certain respect par la nouvelle bien autour de quelques installations prives pour
route carrossable dont le ruban poussireux dis- ne pas attester encore la fertilit et le charme
parat sur la hauteur de Mr lids, i kilom- des anciens jours. Le point culminant, occup
tres environ au S. de la ville, et se prolonge par par le sanctuaire de cheikh Ahmed abou Thr,
la crte du plateau vers Bethlem et Hbron. D'in- est sensiblement plus lev que le promontoire
signifiantes ruines ponctuent la plaine : toutes mridional de la vieille ville. Si faible est d'ailleurs
sont d'poque extrmement tardive. On y recueille la distance vol d'oiseau qu'on n'a aucune peine
au contraire en plusieurs points, dans les arroyos dtailler du regard tout ce qui se passe par
1. Les habitants prononcent ainsi, et leurs voisins de Ml- XVIII, 150. Les mmes savants ont cependant rectifi leur
hah ont une articulation encore plus sourde. Ailleurs on indication en crivant Thr dans une liste ultrieure [ZDPV.,
entend plutt Cheraft, ^jv,Uj-i., avec une seule longue. XL\, 1896, p. 189, d'aprs une suggestion de Clcrmonl-Gan-
neau {MuNDPV., 1896, p. i2). Le nom est assez ordinaire-
2.
y bjI ainsi que l'ont enregistr les ofTiciers du Swruci/
ment indiqu sous la forme complte dj. deir abou Thr.
(cf. Naine Lisls, p. 315) et dj Tobler {Top., H, 5), au
3. Joa.,11, 47 ss.; 12, 14.
lieu de Tor dans Benzinger etScmcK, iVoHienrtsig...; ZDPV.,
60 JERUSALEM
exemple aux abords dn Cnacle, distant de 100 septentrional du promontoire, taill pic par
mtres ao maximum, et situ sur un plan inf- l'rosion, est cribl d'anciens hypoges chrtiens,
rieur de 12 mtres environ. Telle est pour- qui dpendaient en gnral de rglise de la Sainte-
tant la profondeur du gouffre creus entre les Sion. Un
vallon assez peu considrable, el-IJalleh'^,
deux points (pi. v) que la situation dominante trace une dlimitation orographique au Sud du
du dj. Abou Thr ne fut aucune poque un dj. Abou Thr sans toutefois marquer un chan-
danger pour le front mridional de Jrusalem. gement bien notable dans la pliysionomie de la
1^ plus puissante machine parmi tous les engins rgion cultures modernes, vestiges de culture
:
de l'antiquit tait bien loin d'une telle porte, antique, tombeaux se dveloppent peu prs un
et jamais videmment nul ne s'avisa de risquer demi-kilomtre au S. jusqu' la coupure plus
de ce ct de vains projectiles contre le rempart. tranche de l'on. Ysoul. Presque sur l'autre rive
La crte du coteau s'affaisse par plusieurs dcro- commence aujourd'hui le dsert de Jude, quoi-
: d M recuurbc en fnu-
]* que la rgion gardf i-nrore une relle lerlilit.
dll poar venir m Urriiiinor prvnquc en burploinb Vjh sentier qui dgringole on lacets depuis la
tmt It eosflatsl du Hahhy et du Vjnn m une masup' nu nom prtenlicux tlo drir Mioii Thr
dcniifv Imiimi qui portr. daoi la tradition jusqu'au hh- Ai/iuth n'a gure que 8tM) mtres de
coaniolr. le Dom d'IlaMldania*. Tuut jr ilunc diitlanco franchir, mais su pente totale dpasse
Mlrt (ItosliM ff tttUHMlM Jl.-B. U l 4tna*r rtM 4' ObMTTOr M fi>rine, cri ('|irroii inriidioiiul du dj.
nlU mikm MtMl mni* U Unt Atm Tkf ml pfi erHdi. ou ne lui ajuulo, ma cou-
^j^jj^ ^ '"f'^i M te M (|ll Ml f Ufr 4 ibImb < fitellcillon.
APERU TOPOGRAPHIOUK. 61
170 mtres. Le puits marque l'extrmit mri- village de Selivdn les pas du plerin ou du tou-
dionale d'un amphithtre lar^i l'O. par l'es- riste. Quelques souvenirs sans consistance d'Isae
tuaire du Rahbij, au N. par celui d'el-Oudy, ou de Salomon l'avenant, un monument sans
limit rgulirement l'E, par la rampe du dj. dcor et d'attribution discute c'est peu prs :
Baten el-Hawd et sillonn par le thalweg du tout ce que les manuels ont signaler en ce lieu,
Cdron, ou plutt nivel artificiellement par les et c'est en vrit trop peu pour faire aflronter
plates-bandes des jardins de Silo. Celte espla- volontiers la fatigue d'errer en ce ddale de ma-
nade, qui peut mesurer I.jO mtres dans sa plus sures et de cavernes, trop peu surtout pour que
grande largeur sur une longueur maximum le visiteur de rencontre consente s'exposer, au
peu prs double, fut de tout temps, pour la popu- milieu d'une population mal fame ', aux clameurs
lation de Jrusalem, un site de prdilection, tumultueuses et l'importunit obstine des sol-
cause de l'eau et des jardins. Aujourd'hui encore, liciteurs. Aussi l'endroit est-il peu visit, moins
malgr le recul encore dcrit :
porteuses d'eau, le stationnement des troupeaux De tous les faubourgs de Jrusalem, c'est pour-
amens l'abreuvoir et les groupes de flneurs tant Seloti qui sollicite le plus irrsistiblement
descendus de Silo, entretiennent toujours l une au contraire la recherche des curieux et les con-
certaine animation. Ce qu'on remarque tout d'abord statations faire en ce village minemment ori-
quand le regard se dtache de la valle,c'est Silo. ginal justifient bien cette prdilection. Un amas
sans ordre de constructions banales, commen-
3. Silo.
ant mi-cte pour descendre graduellement dans
Nulle attraction bien puissante ne porte vers le la valle tandis qu'elles escaladent presque jus-
1. W'arren crivait, en 1876 : The people of Siloain are exploration plus attentive, fn 1870 et 1874 M. Clermonl-
a lawless set, credited willi being the most unscrupuious Ganneau faisait Silo quelques dcouvertes de grand int-
ruffians in Palestine [Undergr. Jerus., p. 149). rt, groupes, en 1899, dans Arcli. Res., I, 304 ss.
2. Une demi-page peine (p. Ti s.) cl deux petits cro- 3. Voy. en Terre Sainte, II, 157. L'intressante installa-
quis, non sans recommander aux travailleurs futurs ne tien dessine dans l'^^/cs, pi. xlv, a d tre dlruile.
62 JRUSALEM,
qu'an sommet les pentes abruptes du Baten el- hi localit,combien d'utiles et curieuses observa-
Haic: quelques taches noires, ouvertures bantes tions compenseront pour lui la fatigue et les
de cavernes transformes en tables; et l une pripties varies du voyage!
maison moins mesquine, pose en vidence sur Tout l'entre septentrionale du village, voici,
une saillie de rocher, ponctuant ce chaos mono- l'orient du sentier, dans un petit enclos mur
tone de murailles enfumes faciles confondre depuis quelques annes *, une roche haute de
avec les parois des carrires qui en ont fourni 5 6 mtres, taille sur trois faces et bizarrement
les matriaux pas un arbre travers les tages
: projete hors d'une paroii pic de la montagne.
de la boun^ade, peine, tout en haut, quelques Des ouvertures prs du sommet signalent une
oliviers au feuillage terne pour encadrer de tris- chambre spulcrale elle contenait trois fours ;
tesse cet horizon sauvage: aucune vgtation dis- cercueils qui ont t dtruits quand le rocher fut
mmnlent la roche fauve dans les rares espaces o vid en forme de tour, et leurs entres ont au-
elle n'a pas encore t couverte par les maisons jourd'hui l'aspect de fentres basses ouvertes au
sans cesse dv c'est sAicn fig. 12).
! : i soleil couchant. La langue pittoresque du peuple
Un passage a se faufile en ce ddale, si a bien caractris le monument actuel en l'appe-
troit qu'on le dirait cr comme h regret, si tor- lant d'ordinaire cl-'Aliyah, un peu comme nous
tueux que tous les dix pas il semble finir. A mo- dirionsfainiliromenttt le pigeonnier (fig. 13). A
sore qu'on s'y enfonce, on voit s'ouvrir, suus tous la base, plusieurs autres entailles font galement
les angles, des fissures encore plus restreintes : songer des tombeaux mal respects. Sur une pa-
tantt sons forme de sinueuse impasse qui choue roi adjacente, au Nord, on remarque des plaques
flans quelque cour absolument borgne, ou tout d'un stuc orn jadis de fresques malheureuse-
UB bien sur le toit plat et sans parapet d'un logis ment trs dtriores. Dans un panneau quelques
en eonlre-bas; tantt en manire d'chelle dans caractres d'une inscription trace en lignes verti-
le roc, o l'on peut, son gr, d'un ct se laisser cales Manches sur un fond bleu apparaissent
pisser jus4|u' la valle, de l'autre montera Tas- pars et mutils; ils font le dsespoir invariable
sant d'un plan suprieur d'habitations. Un faux des pigraphistes en dliant leurs ellorls, quand
pas droite de la ruelle prcipiterait ici au fond ils ne niellent du moins pas leur sagacit en
d'une cour infecte, l sur le seuil de quelque m- dfaut La prsence seule de ces lambeaux d'un
^.
nage ais, ou au milieu d'un tombeau antique texte syriaque a nanmoins dj sa porte pour
aecommod pour cave ou grenier selon le plan l'histoire des transformations du lieu. Il est appel
'o on le considre tour h leur, harenient !<> pas- communment 'Assra, parfois du nom plus
sage s*largit assez pour rendre la circulation facile gnritiue vl-Quliiah appliqu l'ensemble de ^
fe plnsiettrf personnes sans e&iger que les unes ou l'escarpement cr par la destruction des tombes
le avlfat *eflraeent outre mesure ; plus souvent qui couvraient autrefois l'esplanade actuelle hil-
U se transforiDe en un tunnel sous des votes de kourat cl-linijder. Au milieu de cette esplanade
maisons, brise sa ligne par des courbes soudaines quelques petits amas de cailloux et de terre rap-
potirconi'' de rocher,
'ifractuosit porte couvrent des spultures d'enfants, parmi
lorsqa'il '
irs par des degrs au lesquelles il est a.ssc/. habituel de voir les turbu-
daeien. Rt ainsi montant, descendant, tournant, lents gamin.s survivants prendre leurs bruyants
benrtant, gUsnaal, le visiteur persvrant qui eHt bats.
mmtr par le H. dbouche au bir Ayoub, d'iui une Devant al-Af^Ara le rocher trs dchi([net sur
laboriettse ascension le ramnera vers la ville. lequel passe le sentier est appel el'Moitnidr, u la
Mais SMS parler du pUinr d'un Itout de rausettr scie . C'est le point de dpart de la cassure pic,
fee Isn aia qu il lui mi facile de se faire dans hatitr t|p rinq mtres en moyenne, qui fniiiie un
I.
f9wftiiU ecUMMl* twtm tU mim (|m I* Cmsmii
n I ",, .Mil i|ue ce mnl, ilniit lu lan((iio coniiinlc des
4ii tm mM 11 ^<li lat
tttf ^i bmrt. pyam
I ptrllnlens, iIiMkih* Aoiivrnl un quartier de rocher
X Os ttU liint^t^m, kkf9m MdMtqM, He Uol pr quelque Accident tlo U naturt! ou orllliciulicmciil
Cf. Is MlfUss es riw wU fsr M. fltasM, gn., iti, uni*.
p. tt
APERU TOPOGRAPHIQUE. 63
1. Dans le langage des constructeurs palestiniens .{j- ^^^ ignor Silo, o l'on dit tantt ,'jiJLj' 5,U^, tantt el-
le terme technique pour " corniche . Moskobiijfh depuis l'achat par la Russie.
3. Archaeol. Hcx., I, 305 ss., avec une tude dtaille de
2. Ce titre compliqu, t-^ ou .-' *^ wJj ^-v, nesl
l'ancienne tomhe.
usit que parmi la population chrtienne de Jrusalem. 11 est i. Surv. W. P. : Jerusal., p. 293 s.
64 JERUSALEM.
des cellules*. Malgr les eommunicalions int- quable par la raret mme d'installations iden-
rieures actuelles, il est manifeste qu'elles furent tiques dans le village si l'on pouvait la croire
autrefois indpendantes. Nulle symtrie, ni unit archaque. Il y a tout lieu au contraire, par l'exa-
de proportions les petites absides et beaucoup
; men attentif de sa situation, de l'estimer faite
de dtails de l'amnagement portent l'empreinte avec ime ou plusieurs vieilles chambres spul-
d'un travail postrieur. Chaque excavation avait, crales. Tout ct, les habitations enfonces sous
l'origine, son ouverture sur une troite espla- la roche portent un nom qui rsonne avec lran-
nade du roc. De l on dcouvre au Nord un coin get sur les lvres des Arabes auxquels il aura t
imposant de la Ville Sainte et le regard ramen suggr par quelque visiteur peu circonspect :
au midi par le coteau d'ed-D*hourah peut errer Mounaslire.'Ce monastre comprend un groupe de
sur les jardins jusqu'au large estuaire o le chambres rparties sur une longue tendue de
TjTopcBOn et l'oudy Jtabdby viennent rejoindre paroi rocheuse, l'orient de la rue. Deux de ces
le CdroD. N'taient les incessantes clameurs de pices sont termines en absidioles qui rappellent
toat le Toisinage, ce lieu isol, par sa situation aussitt celles du Tombeau d'Isae . Dtail assez
mme, des habitations presque contigus serait notable en reproduisent l'vasement int-
: elles
fait & sonbait pour un ermitage. Les PP. Fran- rieur, presque les proportions et l'amnagement.
ciscains ont acquis depuis 1889 trois de ces cel- Ici encore, une inscription latine cette fois,
lules. Dans la plus spacieuse, qui a en gros 6 m- mais non moins endommage que la grecque
tres X9"f80, est trac sur le roc de la conque absi- orne le fond d'une abside. Elle tait grave sous
dale un graflile grec en assez mauvais tat pour une croix et l'on devra se demander probablement
aToir pu donner lieu des restitutions divergen- jamais s'il faut y voir le proscynme de quelque
tes et fort pittoresques pour la plupart tmoin : ermite, un soldat peut-tre, ou y lire plutt une
celle-ci, je suppose xtitat tin; x^o^ upojwaix
: date compter de l'an mille de la Nativit du
f
p lifOM ' ci-git le tombeau du saint prophte Sauveur. Sur la porte d'une cellule contigu une
Isale ,
tournure grecque trs neuve, qui sou- grande croix patte, inscrite dans un double cer-
lrerait assez naturellement sur notre route le cle, a t martele. Prs de la citerne gisait na-
trs rieux problme de la S4*pulturc d'Isae dis- gure une jolie volute angulaire de chapiteau co-
rater en un autre temps. rinthien : c'est l'unique lambeau de sculpture
Quand on revient de ce que nous appellerons antique aperu en de nombreuses visites c\ travers
dsormais le Tombeau d'Isaie la rucll>
le village entier; encore ce fragment n'est-il que
centrale de Seltcn, on quille le quartier haut, d'une antiquit bien relative et peut-il avoir t
haret rl-Fqtly pour pntrer dans celui du dmon, apport d'ailleurs.
rt-Gkl. Un pli de la colline et un lger aiaisse- Non loin de hir cl-Keniseh, voici cl-Maqla' la
meot du niTean gnral de ce pt de maisons : carrire , qui sert aujourd'hui de parc bestiaux.
c'est tout le changement de physionomie qui cor- Kien de moins plaisant que l'exploration actuelle
re^Mnd cette difiion administrative. Un totir- de cette excavation, large de iO mtres environ,
oaat du chinnin fait dl>ourher dans une cnur profonde de .'iO A 60 et qui ne saurait mieux tre
nguleuM o l'on signale avec emphase hlr rl- eumpare, aux dimensions prs, qu'aux cavernes
Hemleh la citrrne de l'gliHc' ne , nom qui lioyalcs .sous le Mzlha. Deux piliers ont t
igniSeridemiDent pan grnndVhoneen lui-uimc, rservs comme soutiens du trs haut plafond et
tandis (|ue la tlU'rni-. ililf In-s v.isir, srr.iii n-in.ii-- partout sur les parois apparaissent les entailles
I. Vair emet, Q.%.. ino, p. i . m te dr* |>iiu ; cf. Itroplifine (/. /.). On n'A ps oiil)li <|nc M. le prof. T. F.
f. IM isti HM rcctlcalioM pMr I11aari l'ririe. WrlKhl {QS., 1U07, p. \(i>) (i(W:ouvrail dans ce. mf'uu' mmic
3. CMMMMlli|i pr l M. I*. Oirol. Oolalwvicb diot um loule une dedicAO* pour le hns-rrlii-f cl le Bancliiaire du
rifrU^ oBf W f
gtr* eromoiofea det rtvermdlttimi Su prophi-te iMe ... Une puhlicalion soinneusi? de ce ((rnnile cl
>-'ri dt Trtrn Smml9. \Vt%. p. 2&I. n. h. Il oil U uw d diver* antre*, arnlies el hyrinques (;), diVonverls an iiu>iiii'
tanOmm^i U
lopialo* 4 f>t** laqli M ruole ehr llru, prparo pr
fto .frotta. a U ^polero fffktM. Ua M Mlf* Mfant 3.
eiil
r.>;\
MikIiHytiaii.
. ; Ci.khmontcJannkai),
lai Miiiv riaMfriUltos Crppts ad tometuarium Itaiat Arch. Ht., I, 310 .
APERU TOPOGRAPHIQUE. 05
verticales si caractristiques des anciennes car- gure sur cette rampe quelques rares et modiques
rires. Depuis longtemps on a cess de venir citernes : le br Ayouh et ses abords font natu-
chercher l des matriaux les maisons nouvelles : rellement exception.
de SeUvdn s'lvent aux dpens des ruines de Pour complter cette rapide exploration de Si-
Jrusalem antique, ou avec des moellons extraits lo, il reste signaler la partie la plus curieuse,
fleur de sol et souvent pied d'uvre. La parce qu'elle demeure moins accessible et qu'elle
carrire ne date pourtant point des temps les a t, pour autant, beaucoup moins mutile, de
plus reculs, car il est facile d'observer qu'elle a cette vieille ncropole. Le bandeau rocheux d'e:-
ventr au moins un tage de chambres, creuses Zounndr, qui ceint la colline au premier tiers en-
antrieurement, presque au niveau de son pla- viron de sa hauteur, est cribl d'troites ouver-
fond. y a tout lieu de penser que ces chambres
Il tures soigneusement barricades pour la plupart.
taient des tombeaux ainsi que maintes autres Nous visiterons plus tard les remarquables hypo-
dj signales. ges qu'indiquent peu ces minuscules ouvertures.
Plus loin ({\el-Maqla on quitte le quartier du
Djinn pour entrer dans le quartier bas, Iinrut et- La liaison trs troite entre ce nom de Silo
Ta/tld, nom trs commun qui semble cependant et Jrusalem antique rendait ncessaire une de-
prvaloir sur des dsignations plus spcifiques scription plus approfondie du village ainsi dsign
mais diversement appliques h/ret el-Bad et : depuis de longs sicles, mais dont le nom n'vo-
II. el-IJeldweh. Et comme l'entre du village, quait sans doute rien de tel pour les contempo-
comme dans le quartier central, comme partout, rains de David ou de Salomon. C'est au contraire
ce sont des faades construites devant des caver- de souvenirs salomoniens que s'inspire la tradi-
nes, des cubes de maonnerie sur quelque vieux tion populaire de nos jours, hritire en cela
tombeau tombeaux et cavernes tout aussi mal-
: d'une tradition dj bien vieille, en attribuant la
traits que ceux des autres quartiers. Et soudain, montagne qui domine Silo le nom sinistre mont
par deux ou trois dcrochements qu'on n'a nulle- du Scandale . Ce qu'on veut rappeler par ce vo-
ment tent d'attnuer, le chemin est descendu cable expressif est la scandaleuse faiblesse du
dans le Cdron. Ci finissait Selwn, il y a peu grand roi pour des femmes qui le rendaient infi-
d'annes seulement. Mais tandis que la popula- dle la Loi et l'entranaient leurs cultes ido-
tion musulmane, mesure qu'elle augmente, ltres. Dans la toponymie indigne l'endroit est
rellue au Nord- Est, vers le sommet plus frais, dsign, avec une banalit qui a du reste sa pointe
plus ar du lia{en el-Haw, de nouveaux immi- d'-propos, sous le nom de panse du vent
grants ont fix leur demeure au Sud. Le dvelop- Da{en el-Hawd* (i, G 8). C'est le dernier peron
pement continuel de cette nouvelle colonie juive, de la chane orientale qui limite Jrusalem et son
ymnite je crois, aura bientt doubl l'tendue bassin hydrographique par une courbe trs souple
de Seldn, en achevant de couvrir les pentes de amorce au rds el-Masref sur la grande ligne de
la montagne jusqu'en face du bir Aijoub. La mi- partage des eaux. Ce sommet tant malfam fait
sre pitoyable de ces masures, que leurs portes assez bien le pendant du dj. Abou Thr avec ses
blanchies et leurs toits en tuiles rouges dtachent maigres vestiges d'habitations antiques, ses citer-
seuls des roches grises d'alentour, augmente nes et ses tombeaux, mais aussi avec une fertilit
encore la dsolation du paysage (cf. pi. v, ix et x). beaucoup moindre et une bien plus dfavorable
Au del il n'y a plus que l'tablissement muni- exposition. Une jeune abbaye de Bndictins fran-
cipal des lpreux (i, F 0). Mais ds l'entre de la ais est cependant en voie de transformer ce lieu
juiverie, les traces de travail antique cessent et d'en faire mentir enfin la lgende sculaire, en
peu prs entirement; tout au plus voyait-on na- lui substituant un nom de bndiction ^. Un col
1. Oii disait aussi assez couramment nagure ed-Dahera h, noies sur quelques localits situes dans la valle du C-
dsignalion cependant piull rserve l'amas artificiel dron ; La Terre Sainte, I. XVIII, n 11, l" Juin 1901, p. 161 s.
roudjin de quartiers de silex qui occupait la crledu mon- 2. J'ai entendu quelquefois dj des Silo'iles pleins de bonne
ticule, pros de runi(|ue maison arabe. Lire la description trs volont s'essayer des vocables tels que rs (ou qasr, ou
prcise du T. R. V. Fderlin, .lux environs de Jrusalem ; deir) el-Moubarak, deir mr Barak ou autres variantes
JKlIS\Lk:M. T. I. 9
M JERUSALEM.
assez spacieux spare le promontoire exlrme du exacte impression pilloresque ensuite, car il n'est
mont des Oliviers proprement donne
dit. On lai pas de plus saisissant panorama en toute la r-
le nom de ras el-Amoud i, G 7), apparemment gion. De ce sommet on a la ville entire sous les
d'origine assez moderne, si tant est que celle ori- yeux avec tout le dtail de son relief et la compli-
gine remonte plus haat que certaine entreprise de cation de ses difices ; le sanctuaire surtout, l'im-
constmclion dont le rsultat fut de planter au pressionnant Haram, s'tale au premier plan avec
sommet du col, il y a quelque 2o 30 ans. dit on. toute la nettet du meilleur plan lopographique
les quatre murs d*une maison menace de tomber et artistique. 11 n'y a qu' tendre la main, semble-
en ruines on de s'effacer pierre pierre sans avoir t-il, pour marquer au doigt chaque particularit
reu vote ni terrasse. La route carrossable de de l'esplanade sacre et des monuments qui l'or-
Blhanie et Jricho passe sur ce col. Au N., le sou- nent encore et l'on doit plonger le regard ses
lvement est trs brusque. A peine 400 mtres pieds, au fond du ravin, pour ne pas oublier
de la route le niveau s'est relev de 45 mtres en- qu'entre les deux terrasses du mont des Oliviers
viron au sommet des ncropoles juives modernei^. et du Moriah, distantes de 800 mtres vol
Celte premire esplanade s'appelle cl-Qaadeh le d'oiseau, il y a une crevasse de 110 mtres de
liea du repos > i, G-H 7;. Contre ses tlancs onl profondeur moyenne. A l'orient et au midi, le
t dcouverts des hypoges juifs contemporains panorama n'est pas moins attachant, et surtout
de J.-C\ tandis que le plateau su|>rieur est pas moins de nature veiller pour le sommet
couvert de vestiges chrtiens d'poque archa- d'ef-Tour l'ide d'une montagne c'est le chaos des :
que et byzantine. Tout cela est saccag sans collines dsertes affaisses les unes sur les autres
merci d'anne en anne par les fouilleurs clan- comme en cascade, pour laisser distinctement
destins en qute de trsors vendre aux touristes, apercevoir, 25 ou 30 kilomtres au maximum, le
ar les chercheurs de pierres btir, ou siinpli*- sillon verl que la valle du Jourdain trace au mi-
menl par les prparateurs de brique pile pour lieu du (iliih- 1.000 mtres de profondeur. Beau-
les crpissages impermables et les enduits de coup plus bas encore apparat l'extrmit septen-
citerne. trionale de la mer Morte, et par-dessus l'cran gi-
gantesque des monts de Moab et de Galaad, on peut
S 4. /jf mon des Oliviers. (PI. xi.) discerner quelques saillies plus accentues du
haut plateau Iransjordanien, le mont Nbo en
Pria entre la route moderne et le vieux chemin particulier.
de Jrirho, le mont des Oliviers mesure peu Les vestiges antiques abondent travers le
prs un kilomtre de dveloppement N.>S. Sa village moderne de Tinii\ mais les mieux carac-
ligne de crle, dont le niveau moyen peut tre triss apparlieimeut aux premiers sicles chr-
chiffr k HTM) mtres au-dessus
de la Mditerrane, tiens et seront tudis quand on traitera des sanc-
ti iensibicment droite, mais avec une pui.ssantr tuaires constantiniens et des grandes installations
fmace cmlrale vers l'K.. o elle atteint son utonnstiques. Beaucoup d'hypoges romains onl
maximum d'altitude Ml!f*,:0 prs de la n<iu- l dcouverts sur l'extrmit occidentale de la
vellf tour ruMM> et du vieux ouly cheikh /- pinte-forme levant la moscjue de l'Ascension cl
wtn ri-farstj. I^ centre du massif eMt couvert par dans un vign<bh' dit ri-//rloiirh'^. Les trois vieux
U' village d'el'J'oiir, dnignntion archnqur dont chemins montant du fond du Cdron viennent
le <* indubitable est tout Ininnement la Mon- se nouer sur le .stunmel du mont des Oliviers,
Unnr . l/antonitfnoiieesljufiline; matriellement d'o iU se poursuivent l'Orient : 1" par un
d'abord, en re < qu'autour d* Jrusalem, dauH sentier mridional qui di'scend droit sur Blha-
un rayon tU'}k fort dvelop|N''. on ne trouve aucun nie el se rncc(M'de la roule u)o(t<>rne; 2" par le
Mmiinel plu lev et que relie croupe barre lota- sentier de ijnllrl t'i-llnvdtnth i\\\\ rejoint la voie
lefDcat l'K. VUttriwn de la ville par une trn ; moderne beaucoup plus loin h l'K. au dbouch
U ihM ia*H. Il ) iMla i|a* l'aa* m l'aalrt I. Voy. HB,, \Wl, p. t03t., 277 M. ; cf. I'.l(il, |). '.tao hr.
3. HB.t iVOt. |i. 303 M., lUU, |>. 123 H. ; l'.tH), |*. .'lii.
APERU TOPOGRAPHIQUE. 67
de l'ouAdy 'araq en-Ndzel sur l'ou. cl-/faud;3 par garde jalousement par une mystrieuse vache *.
le grand chemin de Bouqi'i'at ed-Dn correspon- Le plateau dvelopp au N. n'a aucune dsigna-
dant la voie romaine de Jricho '. lion spciale, ma connaissance. Vers le milieu
A gale distance des points o s'amorcent les une ruine est appele kh. el-'Aoumd (i, H A) et
chemins 'cl-Hardouh et de Bouqi'al nd-Dn la d'abondants matriaux en ont t extraits depuis
plate-forme de la montagne se dilate spacieuse- une vingtaine d'annes pour les constructions
ment vers rO. et couvre un promontoire dsign d'el-Tour. Beaucoup de ces dbris datent certai-
Jadis sous le nom de karm es-Sai/yd- (i, G-II 5-C), nement de l'poque chrtienne; il y a nanmoins
aujourd'hui sous les appellations encore trs toute vraisemblance ce que des vestiges romains
flottantes ard el-Moulrn, deir cr-Rom, etc., et juifs y soient mls, qu'une fouille rgulire
'
depuis l'acquisition du par un prlat de l'-site et probablement permis de discerner, mais ([u'il
glise ortiiodoxe et l'reclion de vastes difices. serait chimrique de chercher diagnostiquer
Dans la toponymie chrtienne c'est la Galile lorsqu'on les voit par lambeaux dans un chantier
ou le Viri Gaidn'i et un pisode de l'Ascension de construction, ou en tout cas dplacs dj du
y est localis. site de trouvaille.
Le col o passe l'antique voie romaine de J- L'tablissement imprial allemand qui porte le
richo limite au N. le mont des Oliviers et marque nom de l'impratrice xVugusta Victoria (i, H 4-5),
le fond de la courbe que dcrit la chane. A partir couvre aujourd'hui de son imposante masse toute
de ce point, l'arte fatire s'inflchit d'une ma- la section orientale du plateau. A 800 mtres en-
nire trs prononce vers le N.-O. et porte jus- viron de hallet es-Souwn une saillie relve de
qu' son extrinil le nom gnrique Scopus quelques mtres le niveau gnral du plateau.
dans le vocabulaire topographique. Le langage Une villa anglaise est campe sur ce belvdre qui
indigne ignore naturellement ce nom et dsigne porte le nom de rds el-Madbaseh ^ (i, G~H 3). Elle
chaque fraction de ce long parcours par des noms a succd sans doute quelque riche maison de
moins sonores, mais beaucoup plus dtermins. campagne des derniers temps juifs. C'est dans ses
La rgion du col est dite hallet es-Souimn, vi- jardins que fut dcouvert, en 1902, l'hypoge
demment par suite de l'extrme abondance du ossuaires qui a livr la savante investigation de
silex en cet endroit et sur toute la pente occiden- M"" G. Dickson'' le tilulus funraire familial du
tale jusqu' l'ou. Mariam. A une trentaine
Sitl[i juif alexandrin Nicanor, l'illustre bienfaiteur du
de mtres du sommet, sous une assise gologique Temple.
pose sur des roches impermables, la concen- La route d"Anta passe quelques centaines
tration des eaux pluviales infiltres dans la roche de mtres au N., sous un peron hardiment pro-
molle de la surface entretient pendant les mois jet rO. de la crte et dsign sous le nom de
d'hiver une petite source fleur de sol, assez ras ez-Zouiceiqn la tte du petit vallon ou. es-
'^,
originale pour avoir frapp l'imagination des Sumar. De nombreux vestiges d'industrie hu-
fellahs du voisinage et provoqu une lgende de maine prhistorique sont recueillir dans cette
caverne trsors depuis longtemps invisible et rgion, tandis qu'un peu plus loin au N.-E. le
nuance moderne d'une articulation ancienne es-Satjda qui 7. F 2. Tobler [Top., II, 4 s.) enregistrait dj ce Rs es-
I,
aurait exprim la nature du sol rebelle la culture. Kl il Sowka , mais il semble lavoir silu trop au Sud, prs de
faisait observer, ce disant, le trs mince pidmie de terre lou. 'uqabel es-Souwn, le confondant avec un promontoire
vgtale et la ncessit d'entamer la roche trs friable, ndrif, plus petit (jui est parfois appel spcifiquement Oumni ef-
ds qu'on voulait planter un arbre par exemple. Tala'ah (Toblek, /. L lUs Om Mettala ). L'indication
3. PI. I, G 5. Cf. FDEULiN, op. l., p. 23. ultrieure de DenkbUlller..., p. 634, semble plus exacte.
6g JRUSALEM
sommet de rs Abou JfaUiceh gfurde les traces donnes, mais dont la prsence, ct de consi-
d'anciennes villas avec des hypoges riches en drables citernes, atteste que ce site agrable fut
ossuaires juifs d'poque hrodienne'. C'est l que autrefois moins solitaire (fig. 14 et pi. xii).
la chane latrale rejoint la grande chane cen- La section septentrionale de la valle, barre
trale palestinienne et s'y greffe sur le mamelon au N. d'el-Qd'ah par le puissant peron que cou-
d'el'Sfasrefy au passage de
grande voie ro- la ronnent la maison et le jardin du moufty (i, E 3',
maine septentrionale. Une voie romaine de rac- s'oriente de S.-E. en N.-O. entre des rives rela-
cord courait jadis sur celte ligne de crte, proba- tivement peu escarpes mais trs rocailleuses,
blement jusque vers le village d'et-Tour. Elle s'est avec d'antiques carrires ou d'immenses lombes
conserve par la force des choses sous forme de bantes sur chaque bord. Quelques-unes de ces
piste raboteuse entre des jetes de grands blocs excavations sont assez importantes pour s'tre
de pierres jusqu' ce que l'occasion d'une visite attir des noms plus ou moins fantaisistes, voire
princire fameuse, en 1898, lui ait fait substituer mme une vnration de contrebande : tel le
une chausse carrossable rapproche de la ville grand hypoge faade effondre qu'on appelait
par un embranchement qui part de l'ou. el-Djnz jadis la Synagogue^ et le vieux tombeau in-
(i. E 3; et serpente aux Q&ncs d"aqabel ech-cheikh scription romaine dont la pit juive a fait le
/>' rvj/i, de Tou. eS'Samar jusqu'au rds ez-Zou- sanctuaire en grand renom de rabbi Simon le
Juste '. Cet encadrement austre, chancr de
place en place par les vallons latraux qui p-
5. Im vallt orientale, ou Cdron. ntrent dans le plateau occidental, fait ressortir
par contraste la relative fcondit de la valle
Pour achever ce premier contact topographique elle-mme couverte de plantations et de cultures,
immdiat avec le circuit de Jrusalem il restornil qui sans doute durent exister autrefois aussi sur
A descendre du rA% el'Ma^tirff Silo par la la pente des coteaux avant l'rosion qui on a fait
montagne orientale et la ville.
valle qui spare la disparatre peu prs toute terre vgtale. Le
En passant n peu prs h mi-cte d'un bord faubourg population trs mixte de cheikh
l'autre de l'ou. 'afjahel en-Souinln entre les penl>s Itjcn'li marque lo point o la valle se dilate en
occidentales de kann e>f-Sayijd et de nls el- manire de plaine jusqu' la limite de partage
Madkaaek, on l'a sous le yeux presr|uc en son des eaux (cf. fig. 8).
eslier dveloppiMnent avec ses deux directions \Vcl-Qi\'uh vers le S. au contraire la valle s'en-
goralcrt dos deux cts du spacieux amphi- caisse avec rapidit*' (fig. 14). Elle prend d'abord
thtre d'el-fj'i'ah en face du plateau d'es-Siiliirelt. le nom d'on. Sitty Mnrinui jusqu'au del do l'gliso
Ce nom dW-i^inA', - le creux, la cuvette, le ilu tombeau do la T. Saintt; Viorgo j\ (othsniani,
bns-food et si l'on veut mme la plaine , d- plus exnriomont jusqu' l'espce de barrage
igae ici le large espace trM mollement valhmn actuel, par suite lo l'onvahissoment des dcom-
cireooscril par la grande boucle de la valle prin- bres sur la pente du Moriah, vers l'angle du S.-K.
cipale et l'eatiiaire ihi ravin oriental d'^f-Soutnin. du Temple. Lo fond, ronil)lay par l'argilo glisse
IJn eoocbe paiMc d'alluvions rend
v.v bas -fond de.H bords escarps et par los limons que charrie
particulirement fertile; aujourd'hui encore do un ruiH.seau trs plinire dans los hivers abon-
rkhM oUfWaiw y prosprent, parmi lesqnrllcs dammonl pluvieux, domouro nsso/. largo (Mtcorc*
lBirgHt nueUfiies mnnurv* pm^quo toutes ahan- pour qu'on y puis.He pratiquer aveu- fruit nno cul-
f. et MB.. |H. p. Wt t llMl', p. 143 M. ; cf. Surv. If ru,, p. :?: .) 'I surloiil coIIcmIo
}, U Imnmi tmMm k!i mmIiI* ftfomiaie <Un* l'ar- (:|pritMinl-GaanMU(/lir/<. He., I, 2n7 am.). (Vcsl M. CL-daii-
ikaMt Am gMM 4'0f'fmuf. $ tt IsimU |>u rnlrndrr la nitau qui di^uril niiKurfl l'inacr. romaini* iii.illM<iiriMiscinonl
ipnWm rl-Meht4m. al Mrtotil U li>inii| dt% ftorU allili'- IrH oMlomniftiito.
f^ 4l ftU M %mUk Jermtulem. . li, W\) Mir U >'.
M. I |lrur J. Thoinll a |>iili!i^ r<^<-.i>iiuiirnt iiii<< inoiio-
nmmA^W pfntaaMmiMll ! M*r/ r. t'nur l * K'apbtr iIa ccIU' MTlion ilr la vallt^c : Uns Hulnmlul vo cl-
* 4m%ttm0mtk,rt. }iaci. /H/!.. XXII. |W). |i. a7. Qtl'a bu bir Kijh, lana //)/'F., .\XXI, u>(>h, pp. lT>.-'}.,\.
S. fWMvftl, Urm. #/f/., |4 Itii. Cl. nnaiiiMi, Ilibl. Itei.,t, VflNilii. et Toiit.Kii, Top., Il, 14 xs.
\ r r 1 Vor to 4mcIH*m Cnn H UbMI lif.%.. GrliitMitni en parliculirr i lAauuvenl d^crll.
APERU TOPOGRAPHIQUE, 69
lure de crales et surtout des plantations d'oli- etau-dessus de la zone presque ininterrompue
viers. La rive occidentale, plus aride, plus abrupte, de grands hypoges dveloppe depuis le bord
moins arrose par les pluies le plus souvent de la valle jusqu' mi-hauteur peu prs' , les
chasses par un vent d'O. violent, brle davan- traces d'anciennes habitations se retrouvent et
tage enfin par les ardeurs du soleil matinal, n'offre l parmi les terrasses qu'on se reprsente natu-
gure dautres traces d'activit humaine que de rellement beaucoup plus boises qu'elles ne le
vieilles carrires et de trs humbles spultures. sont de nos jours (cf. pi. xi).
A l'oppos, les pentes du mont des Oliviers ne Autour de Gethsmani des terrasses en grande
sont pas encore totalement dpourvues d'arbres partie artificielles donnent une certaine ampleur
Ki;,'. 14. La valle orientale, Mie du N.. sur la raiii|)e S. d'el-B;Ueri p.. ., -.. . .
Au 1" plan, la ruine (lasr cl-Klitib dans l'oliveraie; droite, lefaubourg accroch la pente orientale d'es-Sliireh plus haut, karm ech-Cheikh
;
et le chne de tJodefroy >< profil sur la ville; gauche, le promontoire de karm es-Rayyd et les bulbes qui couvrent l'glide russe (el-Mosko-
byeli, I, G G) Gctbsmaui.
la valle. Les jardins et les vergers toujours de son Agonie-, Tel d'ailleurs il avait t sans
florissants qu'on yremarque produisent quelque doute depuis de longs sicles en juger par ce
impi'ession de ce que devait tre peu prs l'en- nom mme de Gethsmani , dont la plus vrai-
droit quand Notre-Seigneur y endura les tortures semblable tymologie est sans contredit D''Jr:;y ni
1. Depuis 1900 environ ces hypoges disparaissent (Mogres- Il est aux pieds poudreux du jardin des Olives,
siveinent. Une ral)riqiie de ciiaux a t installe an centre Sous l'ombre des remparts d'o s'croula Sion,
lin lien d'o le soleil carle tout rayon,
du groupe le plus dense, sous le promontoire de karm es-
o leCedron laii filtre etilre ses deux rives;
Siujyd. Klle a dj absoib tous les inunuinenls creuss au Josapliat en spulcre y creuse ses coteaux;
niveau de la valle et l'exploilation du banc de roche se Au lieu d'Iierbe, la terre y germe des ruines.
dveloppe de plus en plus haut sur la pente (cf. i, 5 ) El des vieux troncs mins les tranantes racines
tante installe au pied de la montagne spcifie furibond, qui n'existe plus depuis lre lointaine
ds la plus haute antiquit biblique par ses des grandes transformations golo^^iques. Un
oliveraies. lgant tombeau, connu sous le nom solennel de
La roule carrossable de Jricho vient Tranchirla dans le vocabulaire chr-
tombeau d'Absalom
valle juste en face de Fglise de TAssomption tien et de tantour FmVoun dans le parler indigne,
et sous le jardin moderne de TAgonie, au point marque le point initial de celte transformation
mme o pa.ss.iit jadis une grande voie degrs et donne .son nom arabe la valle sur quelques
qui fai.sait communiquer les portes orientales de centaines de mtres. A la hauteur du village de
la ville et du Temple avec le mont des Oliviers Silo un petit coude (fig. lu) reporte TOuest
aux temps ro- peu prs jusqu'
Et- Aagte SB. du n*nm Escarpement d'ez-Zonnnr
mains et proba- son ancien lil la
+
blement bien valle qui prend
avant, .sous une le nom d'o. Sel-
forme plus ngli- wn, s'largit
ge. bientt de nou-
I^csdsigna- veau et redevient
w ai H i rt i iMt caMM la ba 4f lAfaai . Prallio par Ir T, H. 1*. FrJerlla <lan on i>t('(;llc;iiU< iiioiioKra|ilii
m
l' fa | li aa taaitraaf
t iM4* 4|| laarfkaa 4a Maria al taai tacaa ra^pavt avrc
kttr la tribu dit saoudherrh {La Terre Sainr, .Wlil, lUoi,
p. iW M., I M., IM).
APERU TOPOGRAPHIQUE. 71
dah^rat Zin ed-IMn l'O., d'es-Soueih et de deir diagnostic et que le contrle des fouilles vnt lui
Au del de Beit Sahoiir el-Alqah
es-Senneh TE. donner la prcision dsirable. Car il est naturel-
seulement commence l'appellation d'o. en-Nr ', lement aussi facile de s'en exagrer l'importance,
bien en dehors par consquent de la zone topo- ou de se mprendre son sujet, que de le tourner
graphique de notre tude. en ridicule. On l'a donc utilis ds longtemps
Jrusalem dans les recherches topographiques-.
III. TAT PL' SOL ACTUEL. Mais le plus souvent l'observation a t tout fait
sporadique uniquement de surface pour au-
et ;
Ce n'est pas d'hier qu'a t souponn l'indice tant sa porte devait demeurer insignifiante. Sur
archologique tirer de l'aspect mme du sol. Si tel point o les relations de voyage, dissertations
le campement d'un jour laisse sur le sable du scientifiques, cartes et plans du xix'' sicle entier
dsert des tra- s'accordaient
es-Sayynd (Viri Galilaei)
ces merveilleu- J'^'"' Djtjei et-Tour
enregistrer
sment sug- une colline de
gestives pour cendres * , on
1. I, Il 11. 11 doit se cacher quelque malentendu sousTinfor- trop sommaire de Robinson par exemple, allguant la can-
inalionque M. le prof. Sinilh (yerH.v., I, 174) aurait recueillie tonade l'abondance des dbris, la prsence de cubes de mo-
d'un bdouin de la rgion do Sainl-Sahas et qui dilaterait saques, elc, pour layer un dveloppement septentrional
ra|i|)i'llalion en-Ndr jusqu'
ou. la pointe de l'ou. liablnj norme de la ville hrodienne [Bibl. lies., I, 315). Un peu
(levant la porte de Jalfa. De tels on dit sont de nature plus tard l'Ordn. Survey (Noies, p. 24 s.) prenait son tour
compliquer singulirement la topographie de Jrusalem. en considration eut aspect extrieur du ^ol, non sans une
2. Le plus srieux examen ce point de vue semble avoir pointe de scepticisme exagr (p. 62) sur l'indication en d-
t celui de M. Rost'N, ZDMC., XIV, 1860, p. 620. Il avait duire, indication assez insignifiante en effet avant les fouilles.
pris soin de discerner, surun excellent diagramme topogra- M. Schick (ZDPV., I, 1878, p. 17) pouvait dj lre plus
phique, par des colorations spciales l'extension des dcom- aflirmatif grce des informations plus circonstancies.
bres et la frange du sol vierge autour de la ville. Un petit 3. I, D 4-."), sur le ressaut de terrain qui spare le bassin du
tableau (p. 62l) indiquait mme dj quelques chiffres de Tyropopon de l'ou. el-Djz. La disparition de ce repre topo-
hauteur dans ces accumulations de dbris (les chiffres de grapliique familier tait signale dj en 1900 par M. Scmick,
repre ne sont malheureusement pas imprims sur le plan). QS., 1900, p. 194. Se dcidera-t-on l'enlever des Baede-
C'tait un notable progrs sur l'observation archologique par ker mis soi-disant jour?
72 JRUSALEM.
vement de considrable expansion. El ce renou- est ais de se rendre compte du procd par
veau si fatal tant de dbris archologiques aura lequel furent constitus ces amoncellements de
eu du moins ce rsultat heureux de permettre prtendues ruines qui ont mainte fois donn le
d'utiles constatations. change aux argumentateurs topographes -. Si
Le moindre sondage l'intrieur de l'enceinte nglige que puisse tre la voirie dans la cit,
de Soliman doit traverser, pour atteindre le sol l'vacuation de certains dtritus, dcombres, d-
vierge et le roc, des amas gnralement trs con- bris divers s'impose nanmoins avec assez de
sidrables de ruines bouleverses ou clairement rigueur pour qu'on en dbarrasse les ruelles, les
encore slraliOes. On est sr d'y rencontrer, ple- bazars et les cours. Le rseau d'gouts fort in-
mle ou par couches successives, les dbris de suffisant oblige mme encombrer la rue de
priodes varies : constructions mdivales, mille accidents que l'gout devrait avoir pour
fragments byzantins, romains ou plus archaques, fonction de convoyer dehors. Le transport s'opre,
pices de sculpture pour l'ordinaire fort mutiles, quand il est devenu absolument indispensable,
ustensiles de toute sorte, monnaies, etc. 11 en va avec la moindre somme possible d'effort. Ds
bien autrement l'extrieur ', selon que la tran- qu'on ne peut plus se contenter de jeter dbris et
che est ouverte au pied du rempart, dans le immondices par-dessus les crneaux ^, on les trane
rayon immdiat d'une porte de la cit, au bord au plus prs. Le procd usuel consiste alors
d'une ancienne route, ou quelque distance du tout empiler dans des couffins ou d'amples caco-
mur el des chemins. En ce dernier cas le roc lets charris dos d'ne. La file de baudets
affleure sur beaucoup de points partout ailleurs
: s'achemine ainsi par l'issue la plus voisine versun
c'est le sol rouge pierreux, o rien n'altre no- point quelconque du foss, parfois en un terrain
tablement la tonalit vive et franche de l'argile. vague, ou plus ou moins loin sur l'une des routes
Que si parfois n'y mle une nuance grisAtre, si qui aboutissent la ville. C'est ainsi qu'on peut
l'argile a perdu sa ronsi.stance el renferme des v(ir, sur un mme lieu dans une mme journe,
dbris htrognes tessons, cubes de mosaque,
: s'entasser des dbris de dmolitions, des casseaux
traces de chaux, clats de pierres tailles, ce de vaisselle, des dcombres tout fait vieux re-
n'est gure qu' la surface; il suffit de creuser tirs d'une tranche d> fondations nouvelles, des
un peu plus avant que le sillon habituel d'une animaux crevs, des dchets varis, des dbris de
charrue aral>e pour retrouver le sol pur el fernu'. cuisine. Aussitc'>t que le mole est devenu trop
Soiu le rempart, au contraire, proximit des haut, les Anichons sont dirigs vers quelque autre
porte urtont et le long des routes jusqu' une endroit. Aprs les pluies de
Le mle se tasse.
disUace quelquefois assez grande, les masses de deux ou forme une masse compacte
trois hivers il
dcombres sont habiluellenient plus formidables qui verdit quehiues jours au printemps. Au bout
encore qu' rinlricur. Avec cetl* nuanco t4uli'- d'une di/uine d'annes, (|m'liiu'un s'avise de
foi qu'il >t'agit ici invariablement de dcombres l'attaquer c'est tantiU un cultivateur expriment
:
npfntrU!*. jamais de ruines stratifies. Tout se qui vient en extraire un engrais pour ses champs,
mle lA dedanH. l'n dbriii extrmement ar- tantt un maon court de terre A mortier qui
chaque peut y voisiner avec de vulgaires bibelots (nlrcprend de cribler cet invraisemblabh; amal-
coali*rop<r>raio. l/examen le plus allenlif no game, quand il a cru y remarquer d'paisses
aorail foire isiair eo ce chaos d'autre stratillca- couches de dmolitions, ou de dbris rduits en
liofi que hi coule rgttllre ou capricieuse des poussire.
dtritus jets couie par coufl'e aussi longtemps Par celle srie d'oprations s'expli(|U('nt des
que k moMtaa n'est pan trop lev pour In fnri- anomalies apparemment incon(*ilial)lcs pour les
lit de rctealade. Aujounlhui encore, malgr ob.Hervateurs de passage et pour les topograpluis
la dfeloppameol de la ville hors des murs, il en chambre. Au temps o l'ingnieur Pierotli pho-
I. Cf.rMrt*Uo sal|S MU> RnuM; TitiKMif/, {t>i Mauer Agrippa, dan* Tlitolog. Quartalschr., 11)05,
#rr. mrek., INS, I, p. tn, l*.
1AU) imur conriurr Ik un JiWi>tu|ipotnciil dr la lroisii'>iiio
1. n atm f am G. fMI f m
iH mcm* Mtr ! |)iU. nrflnle au N. ili' rcUv \nu{v,
M
mmkim rtl4flMr et la fotU l>ain<i> ^ l'talli|ue uturllo uriuut diu In qiinrlicr Juif.
APKRU TOPOGRAPHIQUE. 73
tographiiiit la porte deDamas, en 1862 ou 1863 S que ramure malencontreusement ravage, depuis
une norme butte de dcombres s'levait presque des annes, par un coup de foudre. Le roc n'est
mi-hauteur de la muraille, contre le saillant qu' une faible profondeur sous les oliviers il ;
oriental de la porte. Hn 189.') le niveau en tait affleure mme au Nord et au Sud du verger. La
peine suprieur celui de la route ((ig. 17). Aujour- couche d'argile rouge diversement paisse pr-
d'hui des magasins, des ateliers et un moulin sente un fort alliage de dcombres, insuffisant
vapeur sont installs en cet endroit. Et voici l'in- toutefois pour impliquer de vieilles habitations
verse un chemin aboutissait nagure, travers
: ruines. La prsence de ces dcombres est facile
le Bztha, hh ez-Zliireli, qui s'ouvrait alors expliquer. Depuis trois quarts de sicle l'en-
au flanc oriental du saillant; les dcombres s'a- droit servait de campement prfr aux caravanes
moncellent depuis quelques annes plus haut que de touristes, avant que la cration du chemin de
le linteau de celte porte (lig. 18), dont l'ouver- fer et des htels n'ait peu prs supprim ce
ture est maintenant dans la face septentrionale genre d'installations. D'autre part, on transporte
du saillant le chemin a t dplac en cons-
: volontiers d'anne en anne quelques charges de
quence -. dbris en manire d'engrais au pied des oliviers.
L'usage contemporain sur ce sujet a non seu- Au del du chemin qui dlimite karm ech-Cheikh
lement toutes les chances du monde d'tre l'usage au .Nord, ce sont les escarpements rocheux des-
antique, il est dment attest par la Bible; ce ne cendant vers l'ou. el-/)jz. Quelques oliviers crois-
serait plus gure qu'un lieu commun de rappeler sent parmi les monceaux de cailloux et tra-
la nature et le rle de ces fumiers asephlh vers les bancs de roc. Sur le plateau, vers l'Ouest,
du temps de Job, de Nhmie ou des psalmistes; quelques habitations modernes se dressent en des
commentateurs a rendu cela par-
l'rudition des enclos de pierres sches. A peu prs sur un tiers
faitement familier. de la surface mergent des plaques de rocher con-
En dehors de oes amas informes transports servant toute sa rugosit naturelle; partout ail-
sous le mur septentrional de la ville et en quel- leurs les paquets d'argile rouge, ferme et vive,
ques sites plus loigns qui vont tre indiqus, font la preuve complmentaire qu' aucune po-
les dcombres sont pratiquement peu prs nuls que ce sol n'a t inclus dans la ville.
en toute la rgion qui nous occupe. Voici du reste La section suivante, en avanant vers l'occident,
les observations personnelles enregistres depuis n'offre ni le mme aspect, ni surtout la mme
18'.)!, au hasard des travaux de construction, uniformit. Elle est traverse en diagonale de Sud-
voirie, nivellement, fouilles, cultures, qui ont Est en Nord-Ouest par la route carrossable reliant
exig un dfonccmcnt souvent trs considrable bb ez-Zhireh la grand'route du Nord, au carre-
du sol. L'rection de quelques difices seulement four des Qbour es-Salln. A l'orient de cette voie
a fait mettre parfois le roc nu sur plusieurs de raccord, dans la partie mridionale, les champs
milliers de mtres carrs ^ et la construction de de culture, occupant tout le haut de la valle m-
^.'iOiuiOOmaisons ordinaires, chacune ayant assez diane du Bztha, montrent le sol primitif, quoi-
invariablement sa citerne creuse dans la roche que largement ml de dbris rpandus d'anne
vive, ont fourni une base aussi large que prcise en anne sur les champs d'orge et les plantations
l'examen. Prenons le circuit l'angle N.-E. La de choux. Trois ou quatre maisons neuves, vague-
terrasse dite kann ech-Cheikh n'a subi en ces der- ment alignes au bord du chemin, ont fait con-
nires aimes aucune transformation. C'est tou- stater que la couche mixte n'a qu'une paisseur
jours la mme plantation d'oliviers, autour de la insignifiante de vingt-cinq trente centimtres.
masure du cheikh rl-IJaiibi, si pittoresquement IMus bas, en un lit moyen de 1,50 reparat l'ar-
ombrage par le vieux pin [maubar]^ la gigantes- gile franche couvrant le rocher qui, sur aucun
les plans uilrleurs de copier servileinenl le trac Au Survey et l'cole biblique, la mission anglaise.
de 18C..S. 4. Qui passe toujours, dans la Iradilion topographique,
3. Par excinpie l'installation de la i^rande htellerie des pour le chne de Godefroy de liouillon. Cf. i, F 5.
JKUSALEM. T. I. 10
74 JRUSALEM.
des points tus, n'offrait une trace quelconque de dans la couche de sol qui le recouvre, les dcom-
travail humain. A l'exlrmit septenlrionale de la bres remportent graduellement sur Targile natu-
dpression, presque tout le petit plateau d'es- relle. C'est l'argile qui demeure prpondranto
Shirehesi occupe aujourd'hui par un jeune quar- dans le champ d'oliviers et le long de la juiverie
tier musulman. Il a surgi l en quelques annes entre la mission anglaise au Nord et Saint-tienne
une vingtaine d'habitations importantes, laplupart au Sud. Cette superficie est d'ailleurs peu prs
entoures d'une bauche de jardin, tout au moins plane; le roc est une trs minime profondeur,
d'une cl<iture en pierres protgeant quelques plan- visible mme en beaucoup de tombes, citernes,
tations aussi peu ordonnes que les maisons elles- petits escarpements sans aucun raccord, saillies
mmes. C'tait sur toute la surface le sol primitif capricieuses telles qu'en offre le sol des nom-
sans aucun alliage. Le roc affleurait r et l et les breuses carrires antiques autour de Jrusalem.
fondations les plus profondes n'ont excd nulle A l'angle Nord-Est de l'enclos de Saint-fitienne
part l*,50. La roche extraite de l'emplacement une butte de dcombres, haute de 12 mtres
choisi pour la citerne sous chaque maison a fourni environ son point culminant, a pris l'aspect
une bonne part des matriaux de construction. d'un saillant dtach l'avant des premires
An del rampes du
c'est la ram- Hzlha. 11
pe initiale faudra, je
nj
''d-Dehri-
de la
paMf^/^ l'espre,
longtemps
grande val- encore pour
leorienlale, que ce jeune
onie d'oli- tell induise
Teraies pro- en erreur
spres, avec les topogra-
quelques ha- phes'. Son
bit a l i o n !
^^'^
caractre ar-
neuves , ra- tificiel de-
res encore ; meure vi-
partout l'ar- V\f(. n. - Iji |M>rlc de DaniM et ses bonii en IKiri dent encore
gile franche, de mainte
ur uof; paisseur variable de I 3 mtres. Par faon, mme ponrqui ne l'a pasvii lentementriger
endroits merge une plaque de rocher brut, sur- au cours de laborieuses annes de Avant
fouilles.
tout vers le bord septentrional, o la masse ro- ces travauv, couniu'ncs en IHH.'l, remplacement
cheuse, dissimule h peine par quelques pieds de taitune manire le terrain vague, travers tout
terre et de dcombrei* modernes, rparait autour nu plus par un raccourci de la route de Naplouse et
du tombeau dit Aon linin i. K i,. |Kir les sentiers conduisant l'abattoir municipal,
Au voisinage immdiat de rhy|oge, le vaste install dans une masure adosse aux pentes nord-
labttsseroent de la mission anglaise n'a pas eu ouest du Hztha. (ielte masure tait assise sur le
pitts t mtret au maximum do hoI h traversiT roc. Or, tandis qu' une soixantaine de mtres
pour iiaeoir ses fondemenl>t ur le roc. trouv vers l'Ouest le roc s'est retrouv peine 1'", 30
ur plunieum points. Kn gnral ('(pendant,
intairt plus bas, presque h crtt le sol antique des difices
partir d'iei et an rades(;endanl vent la ville, by/antins n'a t atteint (]u' la prolondeur
entre les roolef M rZ-Mm/W et obtlbrz- moyenne de 4'", 60; sur plusieurs points il a fallu
Zkirtk, le roc a t plus ou moins travaill et onl<*vor jusqu' 7 /i H mtrs de dcombres pour
fH I. R H
iS SWtlMtnllf rMUlioN dr M Sclllrk QS., IIKM), lunum d(*t K^n<^rliunii k vi*nlr n M>roiil |inM pliiH i|iif <'i'iu
f. IfS}. * fffm 4 M
ISflf H I'' litrfMi* iilrr* lriirnr- de la s^n^rallun vivunle trt ilu|ifH de ch niiiliilioiis totil
pu tre observe une mince couche de sol vierge peine si la roche intacte de son sommet est revtue
sur le rocher intact; d'ordinaire ce rocher tait d'assez de terre encore, abondamment mle de-
de mauvaise qualit, sillonn de failles expliquant puis des sicles de cendre humaine, pour abri-
la
assez qu'on ait nglig de l'exploiter. La plus ter tant bien que mal les cadavres musulmans
norme masse de dcombres tait localise sur qu'on y apporte la spulture. Hormis les vieilles
l'emplacement de l'antique basilique eudocienne tombes dsagrges, il n'y a pas trace de ruines
du Protomartyr et sur les hypoges contigus. sur la colline ou sur ses pentes, coupes du reste
Mais elle se prolonge, avec des paisseurs varia- pic sur plusieurs cts par les carrires d'autre-
de Damas, au bord
bles, jusqu'en face de la porte fois.
asseoir en scurit les fondements du monumen- construit suffisamment pour faire bien constater
tal difice et y pratiquer les rservoirs immenses sur une vingtaine de points assez espacs pour
qui assureront son approvisionnement d'eau. reprsenter au moins le tiers de la surface totale
1. Celle roule dale seulement de 1867; mais de trs vieux d'escalader la terrasse de karm ech-Cheikh elle est resie
plans munirent dj une piste bien trace en ce mme endroit. dans le foss antique, dont on a venlr la contrescarpe
C'est seulement au del de bdb ez-Zd/iiieh que la route l'angle N.-E. pour livrer passage la voie. L'ancien chemin
carrossable secarle un peu de l'ancien chemin. Au lieu par la terrasse subsiste d'ailleurs toujours.
76 JRUSALEM.
l'absence de ruines dans Targile grasse de la presque une centaine de cas consistaient en
valle, sous laquelle le rocher est une profon- dbris manifestement peu archaques, impossibles
deur moyenne de 2 mtres, avec une surface ru- du reste caractriser faute de ruines en ])lace ou
gueuse '. Il va sans dire que le forage des nouvelles d'objets quelconques impliquant une date au
citernes et l'exploitation trs ample de quelques moins approximative.
bancs de pierre blir modifient notablement le Dans la colonie russe de trs importants Ira-
relief en cette rgion. Ce sera affaire aux topo- vaux ont t accomplis depuis une dizaine
graphes des sicles futurs de no s'y point tromper, d'annes, mais surtout vers rexlrmit occiden-
quand une nouvelle ruine de la cit agrandie lale, le long de la roule de Jaffa, en une situa-
aura compliqu la tche de restituer le trac des tion qui n'intresse plus l'enqute actuelle. A
vieux remparts historiques. travers l'esplanade on a cependant ouvert une
A travers le plateau voisin de la mosque Saad gigantesque tranche d'O. en E., immdiatement
oua Said i, D 5 au Nord du chemin transver-
, au N. de l'glise (i, C-D C), pour assurer le drai-
sal qui met en communication la roule de Na- nage entre les nouveaux hospices et le grand gout
ploose et celle dos colonies juives, la couche de collecteur install vers 181K). Aprs avoir travers
terre est gnralement peu paisse, laissant voir la maigre paisseur de sol sur le plateau nivel,
sur de larges espaces le rocher diversement taill, la tranche pntrait en plein roc. Aucun vestige
quelquefois cependant avec toutes ses asprits ancien n'a t, ma connaissance, enregistr sur
naturelles. En dpit de maigres ruines et de dcom- son parcours. L'installation d'une citerne l'en-
bres peut-tre on partie rapports, l'argile vierge tre mridionale de la colonie, l'amnagement du
domine encore, il est manifeste qu'il n'y a jamais jardin public au Sud et diverses constructions
eu l une agglomration trs dense, ni pendant adjacentes ont renseign avec une satisfaisante
une dure prolonge. Un peu plus avant i, D { , prcision sur la nature du sol en ce quartier :
voici les champs de culture o le sol primitif al- argile avec sa coloration et sa puret peu prs
lorne avec les saillies de rocher brut. Jadis s'ali- primitives, roche fruste une faihle profondeur,
gnaient ao bord du chemin les amas de cendres ot absence radicale de constructions archaques.
de dtritus des savonneries mdivales. Depuis Plus prs encore de la ville, vers l'angle N.-()..
plusieurs annes la colline a disparu, on l'a dit mme manqua de ruines. Une saillie brute de ro-
plus haut, charrie dans les jardins et dans l<>s her merge bizarrement au carrefour de l'hpilal
chantiers de constructions arabes. franrais Saint-Louis : borne puissante, qui protge
Cest sur les pentes orientales de la grande col- souhait l'angle d' ltlilice, non sans gner
line d'Ooest que se sont produites les plus nota- juelque peu la circulation, trs active en cet en-
bles transformations. Il y a seulement une quin- droit 'i, Db, n" I).
tajna d'aaoes des maisons trs clairsemes Kn descendant au Sud la porte de .lalfa, h\ sol
s*Ugeeieot parmi les Jardins et les oliveraies sur antique est dissimul partout sous un anioncelle-
cette rampe couronne par les spacieux difices menl norme de dcombres. La rampe orientale
de la colonie rosse. Aujourd'hui cf. pi. vi il y a de l'on. ,l/'i.tf' est par nature assez escarpe jusque
lA on quartier inikte trs populeux, tout K fait chao- versle pied du rempart. Avant la construction des
tique malgr les efforts de l'administration pour magasins, h(^tels, difices publics et tablisse-
Bvegvder qmlq '
nements de rues. Le sol
'
-
ments de bienfaisance qui ont si profoudnient
primilifet le rocii ont t trouvs h une
i altr l'aspect pittoresque de la rgion, c'est de ce
inaignifiaote prfifondeur peu prs invariable- cAl qu'on dirigeait de prfrence les dbris va-
meal ea loolea les fondations visites, ou Hur cus do In cit. Le remblai s'est largi, rduisant
leaqidlae O0I po tre obtenus des rensegncmonts la valle h du trs troites proportions, pas (.e n'a
dignes de rrnoce. Trois ou quatre f?xceptions sur t une si facile besogne, en ces dernires annes,
Cf. TtiHLRii, J'opoiji , I, l'M, i|iil r\U' S'ni ni va< nj-iis. M<ii.s
9 tMaa Mi iwsl tmnnnn nni cru 'l'i I' ' ''n |>4* vu JruMiIflin!
APERU TOPOGRAPHIQUE. 77
que de retrouver In sol ferme pour y fixer les fon- aussi, et spcialement aux abords de la muraille
dements de quelques difices rigs avec des pr- actuelle, l'apport trs banal de dbris contempo-
cautions lmentaires, quoique rarement on se rains. Juste l'issue de bb nby Doud s'empi-
soit impos le soin de pousser la tranche jusqu'au laient journellement nagure tous les rebuts de
roc. Aujourd'hui, la valle se trouve finalement la voirie dans le quartier S.-O. Les rcentes mo-
coupe par une haute et large digue de dcombres '. difications subies par le quartier suburbain du
Une chausse tablie sur la crle de ce singulier Cnacle contraignent, depuis quelque temps,
barrage met en communication de plain-pied les pou.sser un peu plus loin les files d'nichons qui
abords de la citadelle et Nikphourieli '^.
convoient ces immondices. Dans le quartier juif
Dans le bas-fond de djraf el-'Ennh comme qui couvre l'peron N.-E. de la grande colline,
sur la pente de la colline au-dessous du rempart autour des principales synagogues, on ne s'im-
le sol vierge disparat sous une paisseur consi- pose mme pas l'effort de charger les dbris sur
drable de remblai. Les couches infrieures sont des unes pour les porter hors du rempart. Un
extrmement mlanges et semblent contenir terrain vague, l'orient du saillant bordjel-Kibvtt,
quelques lments un peu anciens, monnaies est le rceptacle universel. Quand le monceau
romaines et tessons de poterie juive, mais nulle par l'intrieur, le niveau des crneaux, les
atteint,
trace d'difices notables. La roule moderne de nouveaux apports glissent l'extrieur en une
Bethlem a ventr de vieux hypoges. Il est clair trane ignoble. De loin en loin cet amas extrieur
qu' aucune poque cette rgion n'a t inclue est nivel pour la cration d'une terrasse cultiva-
dans la ville et jamais les habitations n'y durent ble, ou jet sur les pentes de la colline quand
tre nombreuses avant la fondation d'une nouvelle l'administration militaire fait mine de s'alarmer
colonie juive qui ne trouvait place nulle part ail- pour ... l'inviolabilit du rempart.
leurs proximit de la cit. Les barrages moyen- A nous avons signal dj la coule des
l'orient
geux qui ont constitu le birhH es-SouUn prser- dbris anciens qui a remblay la pente (pi. i, F 7)
vent tant bien que mal encore ce petit bout de la au point de dplacer la valle. Ce que les fouilles
valle contre l'envahissement des dcombres. Au- archologiques, les travaux de culture, les dli-
dessous de la cliausse carrossable et sur toute la mitations de proprits ont pu rvler prouve que,
longueur du Hahaby on est assez loin des portes l encore, on est en prsence de dcombres rejets
modernes de la ville pour s'attendre un trans- des poques variables sur la dclivit du coteau,
port beaucoup moindre de dbris. D'autre part, dclivit beaucoup trop forte pourqu'un dvelop-
si rapide est la dclivit du ravin que ces couches pement important de la ville antique y soit con-
mouvantes glissent chaque hiver, entranes cevable ^. Au N. seulement de la valle mdiane
vers Cdron. Aussi les gourbis juifs en train de
le du Bztha, c'est--dire entre l'angle N.-E. du
s'riger dans cette tuve rencontrent-ils en gn- Haram et l'angle N.-E. du mur de Soliman, la
ral peu de profondeur le rocher o creuser croupe du coteau se dveloppe assez pour rendre
leurs petites citernes et asseoir leurs mesquines tolrable l'hypothse d'un quartier inclure dans
fondations (pi. viii). les remparts anciens. L'hypothse toutefois ne r-
Les mles variables de ruines et de dtritus qui siste gure l'examen, du moins n'a-t-elle pas de
couvrent toute la zone mridionale de Jrusalem fondements archologiques. C'est bien en vain
actuelle reprsentent sans doute en grande partie qu'on s'est rcemment efforc, par une supercherie
les vestiges concrets d'une longue et histoire assez malavise ', d'allguer d'importantes ruines
pleine de sinistres vicissitudes; ils contiennent mi-hauteur de la colline, au tournant de la route
1. Voy. (Ig. 3 et pi. vin. Ell est constitue surtout par les %. Qui restera au compte de MM. Louvaris et Spyridonidis.
ruines extraites des chantiers de constructions grecques : au lisse sont qualilis eux-mmes en s'elTorant d'accrditer dans
Mauri^ln, Saint-Dimilri vers le hammam el-Bafrak, prs le public la dcouverte Gethsmani d'une inscription acquise
de Saint-Sauveur et en d'autres points encore. Bersabe... Cf. RB., 1907, p. 607. La seconde moiti de ce
2. PI. I, D 7 ; cf. viii. Cette trange roule a t signale dj faineuxtexte fragment B du croquis, p. GIO est mainte-
dans le QS., 190G,i. Jl nant l'cole biblique. Il a t acquis Gaza, d'un marchand
3. Cf. l'observation de Wauiu.n, Recovery..., p. 170. qui venait de l'acqurir lui-mme Bersabe.
78 JRUSALEM.
moderne de Jricho (i, F 6), avant Gethsmani. cet endroit de la terre crible. Au N. de la porte
Les prtendues trouvailles de monuments reli- et du birkel Sitty Mariam le bord du plateau laiss
gieux ou autres n'ont exist que dans l'imagina- en dehors du foss et les pentes de la colline jus-
tion de chercheurs peu dsintresss. Rien autre qu' la route moderne sont couverts de lombes
chose n*a t exhum de l que des matriaux d- musulmanes (i, F 5-6). Le rocher brut est apparent
sagrgs glisss du sommet de la colline et quel- sur quelques points et en tout le reste de cette
ques cavernes funraires, c'est--dire ce qui est surface il est dissimul sous une mince paisseur
constat partout ailleurs sur cette rampe quand de sol pierreux, sans autre vestige de ruines que
un hasard quelconque y fait ouvrir une tranche. celles des lombes qui se succdent l depuis un
11 n'est pas rare en effet qu'on vienne chercher en millier d'annes.
CHAPITRE II
1. Des connaissances gologiques assez superficielles m'au- mer Morle [1872], (ip. 81 ss., rsume trs brivement d'excel-
raient rendu cette enqute peu prs impossible sans guides lentes observations Jrusalem. Ses Sfilendides planches
qualifis. Elle a U> Tacilitc par les travaux nombreux dj palontologiques sont trs utiles. Mais l'lude la plus ap-
de gologues fort complenls. Sans taler une liste vaine des profondie et qui traite prcisment de la rgion immdiate
auteurs qui, depuis le commencement du sicle dernier sur- de Jrusalem est la monographie rcente de M. le prof.
tout, ont enregistr plus ou moins incidemment quelques Blanckenuorn, Gologie der n.vheren Umgebnng von Jru-
observations sur la gologie de Jrusalem, sans aligner non salem ; ZDPV., XXVIll, 1905, pp. 75-120, avec une bonne
plus des sommaires d'encyclopdies modernes, ni des litres carte et plusieurs profils; la palontologie, brivement tu-
d'ouvrages mme techniques dont je n'ai pu faire usage, il die el sans documentation graphique, semble avoir t r-
suffira de mentionner Ordn. Survey of Jrusa-
: Wilson, serve |)our une publication dtaille ultrieure. Cette mo-
lem; Notes, p. 3 ss. Uiit, SIVP. ; Geology, passim,
; nographie fait le fond le plus solide du chapitre que M. le
|)ro|ios des terrains secondaires surtout du mme auteur, un ; prof. G. A. Smith 'Jrusalem..., I, .^0-60) a consacr au su-
intressant aperu gologique de Jrusalem dans Moimt Seir, jet. Elle a servi aussi de contrle l'tude directe prsente
Sinai and West. Patesline [1889], pj). 152-4. Oscar Fraas, ici, tude qui a fait abstraction du dtail trop techni(iue,
.4ms (tem Orient ; geologische Beobachtungen [1867], pp. 40- pour appuyer sur lments fondamentaux.
les seuls
109 :DasKreidegebirge PaUislinas. a donn un trs lucide 2. On se souvient que, dans la langue gologique dsormais
aper( ;u de la gologie spciale de Jrusalem (p. 50 ss.) pr- courante, tage dsigne un ensemble de terrains forms
cise par un catalogue mthodique el de bonnes planches de une mme poque. Les termes poque, priode, re s'em-
palontologie. Malgr les incertitudes fatalement inhrentes ploient pour marquer la dure de formation des terrains;
une premire investigation garde une
scientifique, l'ouvrage les terrains eux-mmes sont dsigns par loges, systmes,
relle valeur. L. L.vutet, Exploration gologique de la groupes comme divisions primordiales, un tage runissant
JRUSALEM.
crtac, avec quelques lments d'origine plus dables de l'atmosphre ont dsagrg et entran
rcente. Comme chacun sait, les formations sdi- jusqu'aux derniers vestiges des alluvions et des
mentaires de l'corce terrestre qui tirent leur sdiments plistocnes, entam les plus rcents
nom de la rmi>, inaugures dans le calme de Tre tages du pliocne suprieur et laiss nu les
secondaire, se sont poursuivies travers les vicis- assises les plus basses de celte poque ou d'-
situdes de l're tertiaire. Durant les priodes poques plus recules.
ocne et oligocnie les plus hauts horizons du Pendant les phases multiples, et coup sr
plateau palestinien, momentanment mergs trs prolonges, de celte re pluviog/aciaire'\ lo
peut-tre de la mer crtace, furent envahis plateau o sera par la suite Jrusalem, vallonn
nouveau par ce que M. de Lapparenl a appel la dj suffisamment pour qu'un bassin fluvial y
mer nummulitique , cause du rle consid- soit constitu, est en quelque sorte sculpt parla
rable que jouent, dans la construction des der- marche et l'action chimique des eaux
Ce bassin '.
niers sdiments calcaires de cette mer, les orga- initial a pour coulement une valle Cdron le
nismes protfzoairesdu genre .\innniulites*. oriente par Sud-Sud-Esl et hienll en plein Ksi
Le relief bauch par les eaux pluviales et les vers la mer Morte, distante tout au plus de vingt-
agents atmosphriques, aprs Tmersion dfini- cinq kilomtres vol d'oiseau. Le jour o ce lac
ttvedan.^ila priode miocne, est accentu soudain, a pris sa forme et son niveau dfinitifs an fond
la priode pliocne, par un retour violent d'ac- de la crevasse bante du (jlir, le niveau d'embou-
tivit orognique. Au soulvement longitudinal chure de la valle, abaiss 394 mtres au-des-
qui produit l'arte fatire de la Palestine corres- sous du plan mditerranen, se trouve ainsi inf-
pond une srie de plissements et de cassures qui, rieur de I.ISO mtres environ aux premires
en rertu de lois la fois mcaniques et gologi- pentes du bassin vers la crte du plateau de J-
ques, donnent aux deux versants opposs leur rusalem. L'imptuosit du courant dtermin par
physionomie si distincte. Tt>ut au sommet du une pente aussi prononce donne aux eaux du
versant escarp de l'Est, aussi prs que possible Cdron une extraordinaire et redoutable puissance
du pli anticlinal*, est l'assiette de Jrusalem. rosive des berges sauvagement escarpes, toiles
:
l/urographic en est totalement prcise aux pre- qu'on les peut observer aux abords de Sainl-Sa-
miera temps quaternaires, durant la priode baspar exemple, ou l'embouchure (fig. 19)*, en
pUisltrne. En quelques points trs rares, lesstra- tmoignent assez aujourd'hui, car aucune allu-
liflcalion** nouvelles qui couvrent les groupes vion postrieure, nulle accumulation de dcom-
tertiaires se maintiendront malgr TetTort inten.se bres surtout n'y sont venues revtir des parois
el persvrant d'cITriteutent et d'rosion .sous des presque pic el cicatri.scr en apparence la bles-
rfptne climatriques trs varis, .\illours le sure que le roc a reue des eaux.
poiasaot travail des eaux et le.>i ractions formi- A ^on point de dpart le torrent n'a pas nicnr-
.MbM (lralet. liu, coodie*) l]r|H! coininnn. un .-i|>|tHrcinin('nl, de glacier palestinien. Un ini|>riMlcnl savunl
*flfmefmrM* |i|*iear> flaxM el un yroupe l'Iutirurs )- anirricain avnil, il est vrni, rru rrconiiailr*', il y n <|iit>li|iics
hilfartlo* hit* 4 Kr*plit<|MM, M>ronl fournir* de (Ih* Mirli- d'un des nu'iili'urs expcris rotiltMnporains, (|U(> son i^no-
i|r U Irrfjwr ! MMiM ftriM\tlf t'y puiMw* rclrouvrr vn rance del structure Ki'ologielue do la r<>);iun i|n'il prtend
tftmmmtl i|rV|a'iiii4n plu* imp'e* inaoui tcoUim, dcrire (llri.i., QS., IH03, p. 1)2).
4 r* 1 M^ar lol hosormeiil une rrcrnlc dliinn d'un 4, M. KlunislaH Meunier, dans sa re'ceiite nionttj^rapliic sur
PfUt Laromt^t Hlmalr. Art crur tir In Srinr vt la i/t'oloijie liydn>loiji(/iie : Hev.
1. l9iwm y^
|^ ^M aiiHl dfini |r M. dr \jk\*\>Mr\A une ile$ t}ruz-Mnn<hs,V iw\T'> l'.tto.p. ITt^K, nid hien enininire
tM Mit (|c Ira *lrlr* y\nn%/m\ Ar |>arl ri d'autre dr le rAle de IVrotion pluvlaire n dans In Iorination du re-
toliliW 4c Wl {Irnil ttr ffi'nloytrK |i. l.VJU . . Vf. U lief terrcutre el les priuli){ieusi'A duri^es des pcrioilfs aii-
cy 9MrIi|M d M. KbnrkrnlMirn foildir* dans ConanH. rienne de l'volution du kIoIh' . ('f. p. ti'iiis.
1^. Cf. \^'* espreMivi>s pliot. pulilies pnr le I>. Aiiki., ((<
J. VraM ffVMhMlK pomt llh|Mr un synchrantMne rrn*irrr autour le In mrr Moiii\ pi. vm, ',
cl M. Sanoki.,
tr l y< rbd* lariatn m 4'ttltm rgtoM. Il a' y a \>wt ru. XtfPV., XXX, ltH)7, p. 8i(, iig. 2.
NOTIONS GOLOGIQUES ET CLIMATOLOGIQUES. 81
tri ses rives avec une moins nergique furie et si lou. Louq sur le versant oppos; le circuit
le formidable amoncellement des ruines, vestiges hydrographique est ainsi trs exactement ferm.
de la vie humaine, dissimule son action au re- L'autre pntre au cur mme du plateau et le
gard superficiel, cette action demeure pourtant scinde en ces deux zones d'ingale superficie ot
bien nette pour qui s'arrte en observer la mais parallles dans leurs
d'altitude diffrente,
trace. D'abord, probablement son existence
c'est sinuosits, trait dans la physionomie
essentiel
qui a influenc le recul trs marqu de la ligne de gnrale de Jrusalem, Entre les deux contreforts
partage des eaux en manire d'arc de cercle surlevs qui limitent le bassin l'Est et l'Ouest,
ayant sa courbure l'Ouest, entre le Scopus il n'y a bien que ces deux longues collines, prises
et la pointe du dj. Ahou Thr. Aussi bien, ce cir- dans les artres du Cdron qui en a stri trs r-
cuit, loin d'avoir t mo- gulirement les flancs.
tiv par la construction in- L'unit et la simplicit
trinsquedu terrain, est-il, de cette orographie et du
dans une certaine mesure, rseau hydrographique
en opposition avec la di- correspondant sont faciles
rection des assises ten- saisir quand on consi-
dant dcrire ici, en dre la fois la direction
mme temps qu'elles s'in- et la nature des couches
clinent en E. et S.-E., une rocheuses. En toute l'aire
courbe l'E. traduite fort de la ville c'est la direction
clairement par la carte SSO-NNE. qui prdomine
gologique de M. Blanc- avec inclinaison gnrale
kenhorn et assez sensible en Sud-Est ainsi qu'il a
dans le diagramme, pi. xiv. t not dj. A l'extrmit
A son tour cette structure septentrionale seulement
stratigraphique du roc de- du plateau se dessine une
vait ragir sur la forme de marche des assises sensi-
la valle et la confiner blement inverse, de SSE.
l'extrme lisire orientale en NNO., avec chute peu
du bassin. C'est ce qui a prononce au Nord-Est.
lieu pour la branche prin- Cette modification, qui de-
cipale, allonge presque vient sensible aux abords
droit au N. partir du blr des Q^bour es-Salfn, a
Aijoub contre le barrage Fig.
lii. L'embouchure du Cdron et l'escarpement total entran la grande courbe
du mont des Oliviers, puis (le son bassin. (D'aprs des profils relevs par le P. Vbel.) initiale de la valle et cr
inflchie l'ouest aprs la cette section Ouest-Est de
petite plaine 'd-Q'ah et oriente travers le prime abord si anormale dans le cours d'eau et qui
haut plateau peu prs paralllement la ligne de du moins, par la mollesse de son relief, contraste
fate dont elle imite l'allure, jusqu' ce qu'elle at- si vivement avec la section Nord-Sud, entre l'es-
teigne enfin le fond de la courbe, au Nord-Ouest tuaire d'el-Qd'ah et le Br Ayoub. C'est l en effet
de la ville, par la ramification de l'on. Louq, que convergeaient normalement toutes les eaux du
Mais telle a t l'active nergie du torrent que, bassin, qui dferlaient de Nord-Ouest en Sud-Est
profitant des plus lgres dislocations et de sur la croupe incline du roc. Leur volume, et par
simples plissements du roc, il a envahi et ravin consquent leur nergie dynamique augmentant
le plateau par deux bras secondaires qui repro- mesure qu'elles s'loignaient des crtes pour re-
duisent en gros la figure de croissant profond si joindre la valle toujours plus encaisse en appro-
caractristiquedu bras principal. L'un enlace le chant de la base du pli, elles devaient fatalement
bord occidental du bassin et ne s'arrte, au Nord- sillonner le plateau d'arroyos de plus en plus ac-
Ouest, que contre la haute rampe draine par centus en avanant vers la valle primordiale et
JERUSALEM. T. I.
8 JKUSALtM.
orients tous dans le mme sens aussi longtemps d'une hypothse topographique en ont fourni
qu'aucun obstacle n'en contrariait la marche. Des l'occasion, elle doit son origine au seul pli un peu
plissements secondaires l'intrieur du plateau profond qui se soit produit sur les rampes de la
dterminrent l'accentuation spciale de quelques- haute colline occidentale. Les eaux ont appro-
uns de ces arroyos; ceux-ci, leur tour, firent fondi ce sillon dans une direction implique par
fonction de valles d'coulement pour leur manire la forte projection du promontoire de la colline
de bassin en miniature, produisirent par rosion occidentale dans la courbe du Tyropon. Intres-
sur leurs rives de nouveaux plissements, discor- sante comme repre topographique parce qu'elle
dants au premier aspect avec le rseau primitif tablitune dmarcation relle entre les sections
sans en rompre cependant rellement Tharmo- Nord Sud de la grande colline, cette valle n'est
et
nie, et modifirent leur cours suivant la condi- ni plus essentielle, ni plus anormale dans le r-
tion des roches o ils se Trayaient une voie. Si la seau que la dpression analogue, quoique moin-
consistance des assises gologiques et t par- dre, observer uil peu plus haut, dans la colline
tout la mme, il n'est pas douteux que la srie orientale et qui s'achemine de Sud-Ouest en
d'artres latrales du Cdron n'et offert une Nord-Est, travers l'enceinte septentrionale du
complte identit d'aspect et de marche, avec Haram, vers la valle descendant du Bztha.
une simple gradation d'importance et de profon- Aujourd'hui que les transformations radicales
deur proportionnes au dveloppement en lon- des conditions climatriques ont tari depuis de
gueur et au plus fort tirant d'eau en allant du longs sicles le torrent dont les artres ont ainsi
Nord au Sud. faonn le sol de Jrusalem, nous aurions peine
La nature du terrain et les mouvements qui en concevoir la fougue imptueuse de ses origines
ont bauch le relief rendent compte des rares sans letmoignage qu'il en a imprim sur les
particularits irrductibles au systme gnral : roches. Pour donner la mesure de cette activit
tels, pour citer les plus importantes dans l'tude primordiale des eaux, il n'y a pas seulement la
topogrnpbique de la cit, le coude profond de |)rofondeur abrupte des ravins o elles ont cess
l'ou. er-Hahbij l'Ouest, celui du Tyropon la de couler la dnudalion peu prs totale des
:
hauteur, du Haramet surtout la valle transver- terrains secondaires sur toute la surface de la
sale descendant de la porte de Jaia h peu ville et de ses abords immdiats n'est pas une
prs en plein Est la rencontre du Tyropa'on. preuve moins significative de cette phase dans
Aussi bien le Tyropon que le Habdby-Meis', ds la formation du relief prolonge presque jusqu'
leur naissance dans la rgion Nord-Ouest du l'aube des temps historiques.
bassin, s'orientent d'abord au Sud-Kst directe- Eu dehors de quelques alluvionnemenls rcents
menl vers le Cdron ; mais barrs au milieu do et (rinsigiiilianle importance au fond du Cdron
leiircourAe par des croupe rucheusos trop r- et du /{(thiihij, les lorrains spcifiquement quater-
sislantes, ils ont tourn les digne naturelles qu'il.s naires n'apparaissent pie dans un rayon assez loi-
n'araient pu forcer pour rejoindre par une voie gn l'Ksl, au Sud el au Sud-Est de Jrusalem,
modifle la iralledont il laionl tributaires. Cetle c'est--dire au mont des Oliviers, au dj. Ahou Thr
jooctoo opre un niveau trs bas leur a donn et vers.Sour JJtlhcr. Ce sont des dpts agglomrs
une plu forte pente et a caus par le fait mme en manire de brchr^ o des clats anguleux de
une rosion plux accentue des rives le ravin : fiilex cl d'autres dbris dr roches de surface sont
qu'tait le T>ropwon infrieur avant son remblai noys dans du la chaux. Des veines dures de spalh
artinciel et mieux encore le gouiro toujours calcaire sillonnent gnralement le conglomrat,
bant du Hahbtj altetitent celte activit deslruc- dont la coloration, nuances niulliples selon
Ifiee. Quant h la fameuse - valle transversale , l'alliage accidentel d'lments chimi([ues varis,
encore que son importance ail t sioguliro- est copiMidunt a.nsez souvent roso ou brunie par
ment exagre loilca las foid que les exigaocea clei ocrcH et des oxydes de fer '. Do cette compo-
sition rsulte une roche lgre, caverneuse, con- Djz, des Nummulites mles aux Rudistes carac-
sistante nanmoins cause du rseau de veines tristiques des formations secondaires. Ces mi-
spatliques, rfractaire enfin et apte supporter croscopiques foraminifres, aussitt classs en
sans aucun clatement des tempratures trs contrebande un genre nouveau, Nummulites
leves; aussi est-elle recherche pour la con- cretaceus'', entranaient un gros bouleversement
struction des chemines et des foyers, ce qui lui a stratigraphique. Puisque les Nummulites devien-
valu sa dsignation populaire courante en ces nent les organismes constructeurs essentiels des
contres : hadjar ndry pierre pour le feu ^ . Sa couches calcaires la priode ocne seulement,
faible densit la rend galement fort propice l'assise calcaire de l'ou. el-Djz ne daterait donc
la construction des votes. Les assises de roche que de cette priode et les Rudistes, au lieu de
nr\j, parfois trs minces, ne dpassent gure disparatre au dbut de cet tat nouveau, avaient
2 mtres 2"\r)0 et se dbitent communment en donc continu jouer leur rle en des conditions
cailles plusou moins larges et paisses, faciles qui semblaient pourtant les devoir exclure? Ou
rgulariser pour l'usage auquel on les destine. bien ces Nummulites avaient-elles pu vraiment
En fait de fossiles, cet tage ne contiendrait t\ se rencontrer parmi les varits de Foraminifres
peu prs rien que des dbris bouleverss de la attestes dans la priode crtace ds avant l'po-
faune marine des priodes antrieures 2, sans la que ocne? Une dtermination palontologique
prsence parmi eux de petites espces mollus- plus exacte a supprim ce pseudo-genre Nummu-
ques terrestres, principalement du genre Hdlc lites cretaceus hirosolymitain en classant cor^
(limaons), reprsent encore dans la faune ac- rectementles fossiles en question au genre Alveo-
tuelle ^. lina des Foraminifres. Le mme chantillon do
Sous piderme quaternaire l'horizon ter-
cet roche contenait en un trs beau Rndiste,
effet
tiaire Jrusalem par une obser-
serait attest du genre apparemment, et mme un
Sphierulites
vation du gologue Fraas en 1865. Il avait cru second Foraminifre du genre Quinqueloculina,
dcouvrir, dans les roches crtaces de l'ou. el- mais aucune Nummulite authentique^; et avec
Fraas n'a pas toujours distingu avec assez de soin entre apparente fusion des horizons crtac suprieur et ocne
nryai mezztj suprieur. La coupe qu'il publie (op. l., p. 202) infrieur, trs explicitement enregistre Naplouse dans les
est tudier avec prcaution. cavernes ouvertes au (lanc du Garizim. 11 rappelait la dcou-
Tout autre, on
1. le voit, que notre pierre feu = verte de Fraas, mais ajoutait : en a donne
la ligure qu'il
silex (ar. souw). semble prouver que ce n'est point une nummulite, mais bien
2. Surtout de l'tage snonien : protozoaires {Foramini- un genre nouveau et distinct de celui qu'on accepte comme
fres) et presque toutes les classes de mollusques. caractristique de la priode tertiaire (Explor., p. 83). C'-
3. Les collections de la mission de M. de Saulcy ont montr tait bien vu, car M. Blanckenhorn, qui a eu en mains l'-
nagure combien la contre en tait riche. Une espce a mme chantillon mme de M. Fraas, a rectifi nettement son dia-
reu la dsignation zoologique d'/Ielix Ilierosolymilana -,
gnostic. Pour s'expliquer au surplus la facilit de telles
Voir J. R. BouRcuiGNAT, Catalogue raisonn des Mollus- variations, il suffit de se remettre en mmoire que l'Alvoline
ques... recueillis par M. F. de Saulcy (Paris, 1853), p. 22 et est aussi un /bramii/rc, qu'elle est trs voisine par sa forme
pi. I, 32-35. de la Nummulite, que les plus gros exemplaires de Nummu-
4. Ainsi Blanckenhorn ; l<'raas disait .V. cretacea. lites n'excdent pas 4 millimtres de diamtre et 1 1/2
5. Le problme est curieux. M. Fraas ignorait si peu lui-mme 9. millimtres d'paisseur, que les Alvolines sont tout aussi
la porte de sa trouvaille ainsi interprte, qu'il raconte avec exigus, enfin qu'un fossile, trs clair dans le dessin soign
chaleur ses hsilatioiis devant cette espce d'hrsie le mot d'une planche palontologique, l'est bcjiucoup moins dans la
est de lui (Aus dem Orient, p. 83) qui allait enchevtrer gangue gologique o il faut d'abord le reconnatre. Quoique
les unes dans les autres des formations tertiaires et secon- les gologues et palontologues chargs de dterminer les
daires. Cependant on lui signalait des rgions, la Samarle en spcimens recueillis parle iifryej/ anglais se soient prononcs
particulier, o le passage tait presque insensible entre la aussi pour l'existence d'un horizon tertiaire (ocne moyen,
craie d'poque secondaire et les premiers dpts calcaires Ordn. Siirv., p. 5 s.) aux abords de Jrusalem, il ne parait
ocnes. 11 dcrivit trs exactement le gtte de sa Nummulite pas douteux que l'opinion si bien motive de M. Blanckenhorn
(p. 56), la dcrivit elle-mme avec soin (p. 83) et la dessina [zDPV., XXVill, 97, 112 et 114) ne doive prvaloir. Toutes
(pi. I, non sans ajouter qu'il avait hsit entre les
8 a, b, c), les formations tertiaires sur ce point ont donc t ronges
genres i'yctolina ou Cycloslega. Peu aprs M. Lartet pu- ultrieurement par les eaux, ne laissant de leur existence que
bliant ses observations sur la constitution gologique gn- des vestiges bouleverss, mls aux lments caractristiques
rale de la Jude {E.rptor.. p. 160 ss.) insistait sur cette d'autres priodes. L'analogie invoque de quelques localits
84 JERUSALEM.
celte simple rectification c'est tout l'horizon mridionale du dj. AOou Thr, est tantt une craie
ocne qui est supprim de la surface occupe gristre o pullulent les fossiles, tantt une sorte
plus tard par la ville. Encore l'action dvasta- de marne riche en nodules de silex, tantt enfin
trice des eaux et des agents atmosphriques ne une roche un peu plus compacte mais poreuse el
s'est-elle pas limite ce point, atteignant jus- lgre qui se dbite avec la plus grande facilit
qu'au plus jeune tage des sdiments crtacs, en clats plus ou moins volumineux et ne sup-
la craie silex certainement tendue autrefois porte gure la taille. On lui donne dans le pays le
comme un pais manteau sur toute la rgion et nom de kakoiily, spcifi mme assez souvent
disparue des environs immdiats de Jrusalem par la dsignation Iiaour ^ quand il s'agit des
sans laisser d'autres tmoins de son existence marnes crayeuses exploites comme lment de
que des amas de silex et des dbris fossiles sems construction sous forme de mortier dans les murs
la surface contemporaine '. d'appareil, de revtement pour des parois ou des
Tel que l'ont modifi les phnomnes intenses terrasses, de moellons parfois pour les votes de
et prolongs d'effritement et d'rosion, le sol de faible porte. L'assise gnralement unique du
la ville appartient donc exclusivement l're campanien hirosolymitain atteint des paisseurs
secondaire en sa priode finale, ou priode cr- d'une douzaine de mtres ; au mont des Oliviers
tace. Si l'accord est fait depuis longtemps sur ce sa moyenne, beaucoup plus faible qu'au dj. Abou
point, entre gens du mtier gologique, toute Thr, n'excde pas 4"',o0 5 mtres, et se rduit
dfiicalt n'est pas leve dans la tche de rpartir souvent 3'",o0-4"',00.
ce terrain en tages selon la division du systme Le sous-tage santonien, habituellement con-
crtac tablie pard'Orbigny cnomanien d'aprs : fondu avec le prcdent sous la rublique locale,
la craie type du Mans, turonien, craie de Touraine, de kakouly, est un calcaire tantt trs blanc
s'-nonien ou craie de Sens et danien, terme adopt veines rouges ou roses par l'abondance plus ou
par la suite pour une varit typique de la craie moins grande d'oxyde de fer ', tantt jauntre et
reconnue en Danemark '. de teinte plus uniforme. 11 est toujours mou, de
L'tage danien n'est attest Jrusalem sous texture fine, avec une certaine sonorit sous le
aucun de ses aspects, du moins par les observa- choc. II se travaille avec la plus extrme facilit
tions Jusqu'ici enregistres. Le snonien au au ciseau et peut tre ray sans eiort avec
contraire y est reprsent par son double facis l'ongle ou une lgre pointe de canif. Aussi a-t-il
europen : campanien et santouien '. Le sous- t recherch de tous temps Jrusalem pour
tage campanien, assez important vers le milieu la sculpture ou les lments dcoratifs des difices
da mont des Oliviers, plus encore Textrmil jui n'exigeaient pas une particulire solidit :
flMBarie 0e *aal rien pour Jruialern, car le Tacies golo- faisante du terme Jj^ cl son lymologic mme m'chappe.
Ifiqw d'sne roolr^c auui lourtnenle qu la Palestinn n'a Quanl \y^i c'est sans doute une dsi};nalion drive de la
tueuor anifortnit el peut prtroter de notable* Tarialions couleur liianclie de celle roclie, ou des marnes de mme for-
4 asc localit a l'autre, des qu'on rliange de zone. mution. M. G. A. Smilli (Jfrusalem..., I, .'ii) restreint la
1. PtrtkalierctDeot inporlanU vrrt lestrmil rnritllonalc Hi|;nilication de fjaour la marne emplovc comme mortier.
4 la Baqa'a, daoa la direction de Sour nhcr cl au nwnt Dans le lanKa^e usuel de nos conslrucleiirs modernes, c'est
m WMm daa* la rj^oa dite, d'apia cela tn^^mr, 'ayabet Ihmucou|> plult le moellon employ en voiUes, surtout au-
ef-pum la moalc da filet . C'el la aui que r sont jourd'hui pour le remplissage des interstices entre les pou-
nacooira lr pretnirr vraliitM de I lndu*lrie liuinainc au& Irelles de fer communment usites pour les plafonds. Le
m
t da JnMalrm, aiiui qu'on le verra plu* loin. Imour dan tel usage est plus conomique, bien que moins
1. Vair M
Urtaat^, Trail de Gologie >, p. IMM. Cet
Mtikat nianael a ld
nrfHNi avec Ica t|pa
w
a towwi tat alilia poar la compa
aMog>|aw C faldoalologlqiiM M<a d-
-
oiiile, que
roche a in^ine donn
la brique. L'exploilulion
miissance parfois
de carrires de cette
h des dsi^nalions
lo|ionymii|uoi: voy. P. Im':okiii.im, ////., IVUCi, p. '2flU ol n. i.
1^ Ml la llarile da 4ai iMflMa. an* indire eiart de protcnanre, eontennil o,iT de pro-
i. Je a'ai >aNMl fa mm Mf iaaaw naa rtplicallon Mli- (oiydede fer el de trace de peroxyde.
xNOTIONS GOLOGIQUES ET CLIMATOLOGIQUES. 8b
revtements, corniches, balustrades. Encore faut- les cimetires de la ville sont aussi en kakoubj.
il veiller ciioisir des couches plus rsistantes Le du santonien hiro-
fossile caractristique
si ces matriaux doivent tre exposs air libre, solymitain est le groupe de mollusques Cphalo-
sous peine de voir en peu d'annes les sculptures podes si profusment vari des Ammoniles, dont
s'effriter ou devenir mousses et la belle pierre, M. le prof. Blanckenhorn a dtermin nagure
blouissante de blancheur, se couvrir d'une sorte trois espces qui lui ont paru spciales la Pa-
de moisissure noirtre du plus disgracieux effet. lestine', parmi nombre d'autres connues ailleurs.
Protge contre les vents et la pluie, elle prend H ne semble pas que ce sous-tage contienne d'-
au contraire une patine jaune et acquiert mme chantillon des Nautiles coquille droule jusqu'
une relative consistance. Elle a fourni jadis le devenir rectiligne
Turrilites et surtout Bacu-
mobilier le plus familier des hypoges juifs : lites
formes typiques des Cpiialopodes du
ossuaires parois sculptes, plaquettes pita- sous-tage campanien Jrusalem. Les Lamelli-
phes, vases divers. Trs employe surtout pour branches sont au contraire reprsents par des
la elle ne les a malheu-
gravure des inscriptions, types assez nombreux communs aux deux hori-
reusement pas toujours bien protges contre zons du snonien-. Le campanien contient enfin
les heurts, l'effritement ou l'rosion. Beaucoup comme fossiles k lui propres des dents de squales
de tombeaux du mont des Oliviers, sur les pre- et des cailles et os de poissons indtermi-
mires rampes au-dessus du Cdron, sont creuss ns'.
dans ces assises santoniennes; aussi leur con- Le snonien infrieur n'est pas toujours facile
servation est-elle rarement satisfaisante. La discerner de l'tage turonien par les seuls ca-
moyenne paisseur de ces assises, en cet endroit, ractres lilhologiques; la faune fossile en est tou-
parat tre de 4 mtres. Elle est plus consid- tefois assez diffrente pour que l'examen palon-
rable sur des points un peu ])lus loigns de la lologique tablisse la distinction. Elle demeure
zone qui nous occupe, sur l'escarpement oriental beaucoup plus ardue entre les tages turonien et
du mont des Oliviers, au Sud du dj. Abou Thr et cnomanien, si nettement dlimits en Europe;
au del de l'on. Fa.sow/, vers (>a/a{/ et l'extr- dans l'tat actuel des observations le nombre est
mit occidentale de la Bouqci'a. Des carrires trop restreint encore des fossiles typiques du tu-
permanentes fournissent les matriaux prfrs ronien, tandis que les formes cnomaniennes se
dans les modestes constructions arabes, spciale- perptuent, peine modifies, travers tous les
ment les cadres ouvrags des portes et des fen- sdiments turoniens. Par l'aspect superficiel de
tres. Quelques bancs offrent la particularit de se la roche on en a ds longtemps reconnu trois va-
dbiter en larges et minces feuilles trs appr- rits auxquelles sont attribus des noms qui sont
cies pour les dallages. A peu prs toutes les en ralit des qualificatifs gnriques mezzy :
pices sculptes qui ornent les spultures dans distingue, excellente* et malaky royale .
1. ZDPV., XXVIII, 103 ss. Ce sont des varils du sous- recueillir par milliers au mont des Oliviers. Le genre l'roto-
genre Schloenbachia et M. Blanckenhorn les a tiquetes cardia moabilica est au contraire plus frquent la base
S. Oliveli, S. Sandreczkii et safedensis, apparentes au
.S', qu' la surface du snonien (Blanckicnhobn, op. t., p. 110).
sous-genre S. quinquenodosa dj connu, mais distingues 3. Les squales indiqus appartiennent aux genres Lamna
par d'assez saillantes particularits. La description des Cpha- et Octodns et l'espce Ptychodiis. Quant aux os de
lopodes Animonitids de Fraas {op. /., pp. 101-7) oflfie l'in- poissons dont parle M. Blanckenhorn {op. t., p. 112), ce
trt d'une documentation graphique, mais n'est pas assez sont apparemment des vertbres ossifies de ces l'oisson.i
prcise. M. Houle crivait nagure (Confrences de palon- osseux qui apparaissent vers le milieu de l're secondaire
les Ammonites rendent les plus grands services aux go- en somme l'unique lymologie acceptable de l'expression
logues . applique celte lgante roche. Dj Fraas {op. l., p. 58)
'.'.. Non sans une tendance dans le santo-
voir diminuer, l'avait apprise des carriers palestiniens, mais il la compliquait
nien, des genres trs largement reprsents dans le campa- trs inutilement en ajoutant que la dsignation devait driver
nien
la Gryphe par exemple ou Lcda perdita. De ctte de l'emploi de cette pierre dans la conslruction du Temple
dernire coquille Fraas disait {op. t., p. 92) qu'on la peut (tlaram). M. G. A. Smith {Jrusalem..., I, 5', n. 3) incline-
86 JRUSALEM.
La roche mezzy a deux horizons trs nuancs turonien au dj. Abou Threi l'entre de la Bou-
entre lesquels est intercal le malakij '. L'unique qei'a,encore son facis gologique et palonto-
prcision gologique ralisable pour le moment logique n'est-il plus tout fait le mme que dans
est de classer l'tage turonien l'horizon sup- la zone orientale. Les carrires antiques, la
rieur du mezzy et son tage infrieur au cno- grande coupure du foss devant l'enceinte sep-
manien. Entre les deux le malaky demeure pas- tentrionale surtout, fournissent les plus parfaites
sablement indtermin, malgr les indices qui coupes gologiques dsirables pour tudier la
suggrent seulement de le rattacher, lui aussi, de nature et la stratification de cet tage. On y voit
prfrence au cnomanien. la roche mezzij proprement dite figurer tantt
Le mezzy suprieur est dsign communment sous forme de lits trs minces empils directe-
par l'expression mezzy helou me:: j/ doux o, mais ment les uns sur les autres sur des paisseurs de
la valeur de ce terme est toute relative, car la 3-4 mtres, tantt en bancs de 0"\i)0 O^jQO su-
roche en question n'a plus rien de la mollesse et perposs la mme hauteur ou alternant avec
de la friabilit des assises snoniennes [kn'- des couches variables de chaux et de marne.
kouly'j elle n'est douce que par comparaison Les ruptures d'assises sont frquentes et un as-
avec mezzy infrieur, la plus compacte et la
le pect trs pittoresque de cette formation dj si
plus rsistante des roches calcaires. Aussi bien bigarre est offert par les nombreuses poches que
ce mezzy doux ne se laisse-t-ii plus travailler remplit un conglomrat de cailloux noys dans
sans effort; il n'a pas non plus l'homognit de de la chaux ou dans une marne argileuse facile
l'tage snonien, et se prsente en assises d'une confondre avec un bton artificiel (fig. 20). La
stratitication trs diverse, o des bancs de roche puissance de l'tage turonien doit dpasser 20 m-
blanche unie ou veine de rose alternent avec des tres en quelques points du Haram. Avec une
couches de marnes calcaires grises ou jaunAtres, constitution aussi diverse et une permabilit si
de marnes argileuses, de craie nodules siliceux. ingale, il n'est pas surprenant que le mezzy doux
Il affleure en beaucoup d'endroits sur la rive ait t presque partout fissur, stri parfois d'un
orientale du Gl'dron et constitue l'assiette de la vritable rseau de canaux grands et petits, fai-
ville sur l'tendue complte de la colline orien- sant communiquer des cavits de toutes dimen-
tale. Il a disparu au contraire peu prs de toute sions et de formes souvent trs bizarres, aux
la colline occidentale, o les dcombres modernes parois et au sol orns de beaux revtements sta-
9*entas.sent directement sur le mftlaki/, quand ce lagmitiques tandis que les plafonds se lirissent
n'est pas le me:;/ infrieur lui>mme qui afilciire. de stalactites plus ou moins dveloppes. Les
Il faut arriver tout l'extrmit Sud-Oucsl de la cavernes naturelles y abondent'-'.
ville, au del du UnbAby, pour retrouver l'tage Les fossiles communs et spcifiques dans cet
rail ftr le mm de t soeer , qu'il eipliqucrait par la poro- 2. Dlaih iiivariahli-inent obscrvt's toutes les fois qu'une
4l 4e le pierre. Celle peroaiU rat fort relalim et en tout Irancht; a entaint' l'ctat^e turonien. L'action des eaux infil-
cae le mm, kkm recherch pour aoe dctlKnaliun |>opulaire, tres est parliruliiTcinent accentue dans la partie Sud de la
fUe Umi bit ieeoaoa A no gen* du intiir. colline orientale ainsi que sondages de M. le capi-
les r^cenls
I, c^^ cet leet bMartnenl. en ce cm, rquivali-nt du taine MontaKu Parker ont permis de le constater. Dans la
^Mllloilif feplalr royal , pour (ri>4 lM>au. oinp- rgion hC|ttenlrionale de la ville des gouffres insondables
IMWI t.elc. IM| M. Lrtcl(Ax/*/or., p. Ht) notait avec lR>au- trairera les assises roclieuses doivent sans doute leur origine
CMif 4'4<^efM ^M
le noC rapflle le lerino de banc royal aut mmes causes p^ologiqiies. ("es -/iinaia sont uaturelle-
il aoufcal eeiptoj per lea cerriera fraorait. Cf. dan a de inent l'objet de beaucoup d'i^moi et le tlit'>me de nombreuses
I.ArrMMri, Tr. de tiM., 1131 a., le detcriplion d'un banc ri soudaines l^gondes cliaque Tois qtin le hasard on fait con-
toful m le cekeJrc 4m aooa-lagff t.ulflien dan* le kaaain un nouveau. On ne inanque pas de les mellrn en rap-
ftlatrr
tage sont les mollusques du genre NrinoJ dans sistance une fois expose Tair. D'une texture
la classe des Gastropodes.
y a signal aussi, On plus dense et plus homogne que toutes les roches
mais en beaucoup moindre abondance, quelques dj passes en revue, elle ne subit point comme
varits de mollusques Lamellibranches du groupe celles-ci de dgradation atmosphrique : tout au
des Rudistes et divers chinodermes. Telle est plus sa magnifique teinte blanche clatante peut-
nanmoins prpondrance des Nrines que
la elle devenir mate par le fait d'une humidit pro-
leur nom a t adopt pour spcifier palontolo- longe, mais elle se revt plus ordinairement d'une
giquement le turonien de Jrusalem calcaire : patine dore trs soyeuse qui la rehausse encore.
Fig. 2U. Conglomrats pisolitliiques daus le calcaire turouieu : coulrescarpe de l'ancien Toss, l'angle N.-E. de la ville.
Nrines ; les Rudistes jouent le mme rle Dans les intrieurs ars et secs, elle conserve sa
dans l'tage cnomano-turonien, dit calcaire ma- blancheur somptueuse, nuance parfois d'un rose
laky et scientifiquement calcaire Rudistes . tnu qui lui donne des refiets de marbre. C'est
Le nom de royale est tout fait justifi par d'ailleurs en ralit une sorte de marbre et elle
la splendeur et les qualits de cette roche, apte peut en recevoir poli. Recherche de tous
le
tous les usages, depuis la plus fine sculpture temps pour les constructions importantes, ou du
jusqu'au plus puissant support. Douce au ciseau moins pour les lments dcoratifs des difices,
l'exlraction en carrire, elle augmente de con- elle a t en outre la roche par excellence des
humain. La description du mezzy dans Fraas devra tre tu- espces auxquelles il a attribu les noms de N. Mamiltae
die avec prcaution cause des frquentes confusions entre (du birket Miiiill) et N. Schickii. 11 y ajoute (p. 95 s.) d'au-
cet tage et le ka^kouly snonien. tres genres de Caslropodes, tels que Phasianella, Troc/ms
1. Fraas [pp. l p. 97 s.) en a dtermin, entre autre, deux et Aclaeonellu.
88 JRUSALEM.
grands hypoges. RelativemeDt facile tailler, partie de lu colliue occidentale ou uu BzUia,
trs rsistaDle d'autre part et se prsentant tou- si son paisseur se rduit parfois 3-4 mtres,
jours en assise assez compacte, elle se prtait au c'est sans doute qu'elle n'a plus son intgrit.
mieux la cration des salles spacieuses et des On vu dj que Tlment typique de la faune
a
multiples varits de spultures. Une particula- fossile en cet horizon est le groupe des Rudistes,
rit tout accidentelle du relief gologique n'a pas du genre Sphxrulites en particulier. Il s'y ajoute
peu contribu probablement signaler le malakij quelques [Protozoaires] coraux, des [E chinodermes)
l'attention des architectes des grands tom- toiles de mer, des (mollusques Lamellibranches)
beaux. Les deux normes coupures du Cdron et ostraces, peut-tre mme quelques Hippurites *.
du Hahbtj, qui dlimitent sur presque trois cts Le mezzy infrieur, qui reprsente, lui, trs
le site de la ville, ont travers tout l'horizon tu- certainement Jrusalem l'horizon cnomanien
rooien et pntr si profondment dans le cno- proprement dit, est un calcaire dolomilique ex-
manien que le haut tage de malahj est scind trmement fin, compact et dur. Les carriers
peu prs pic sur les deux rives. En quelques arabeslui donnent habituellement le nomeniezzii
points, tels que la rgion d'IIaceldama, vers l'ex- yehoud\i mezzy juif , interprt avec une fami-
trmit mridionale du Habbij, ou Silo, la paroi liarit quelque peu mchante. Dans les chantiers
nue et lisse semblait provoquer l'allaque du de construction, les petits blocs de cette roche
ciseau; d'autant qu'on tait ainsi hors du pri- sommairement quarris au marteau, parce que le
mtre proprement dit de la cit, assez prs nan- ciseau n'y a gure prise, sont appels rs Yehoud
moins, assez en vue surtout pour que ft ralise tte de Juif . C'est une pierre coloration va-
la situation idale d'un hypoge. Aussi se pres- rie, depuis le gris mat et fonc jusqu'au rouge
sent-ils particulirement nombreux justement ardent, parfois avec les plus singulires bigar-
dans les endroits qui viennent d'tre mentionns. rures. Des zones gris clair ou jauntres sont
Kl une fois reconnus les avantages de celle assise stries de banderoles roses et rouges pareilles
pour des installations funraires un peu lgantes des flammes; de larges taches rouges se mon-
et dveloppes, on n'a pas hsit s'imposer trent cercles d'une teinte orange dans laquelle
souvent la lche de forer un puits, ou d'ex- pntrent comme des rayons vacillants ; des spi-
caver un volume norme de roche pour atteindre rales barioles s'agencent en combinaisons im-
le mfilaktj ou y dresser une paroi dans laquelle prvues et souvent assez saisissantes pour que
on ptjurrait ouvrir un monument spulcral. le folk-lore s'en empare, les prcise et les inter-
fji puissance de l'assise varie, sur les points prte, toutes les fois qu'elles se prsentent aux
connus, de 7 h ii mtres environ, quand elle n'a regards populaires en quelque lment un peu
pas t entame par l'ro.sion ou Tcxploitalion. dcoratif ou un peu en vidence dans un monu-
O elle affleure, comme dans une trs grande ment'. Moyennant l'elTort ncessaire, cette roche
I. FrJM (p. VI) voalail caracUriMr le malaky un rel : ardente qui a surtout frappi les imaKinalions : telles ces
alalrBiffrflM. Urfel [Exptor., p. 13) n'taiiliuaitd*j colonnes de l'/lisc de la Prsentation que l'historion Pro-
h <ittlilll eomdc: calcaire * RudUtM, el Itlam-kt-nborn cope (Oe. diftcn de Justinien, eh. v, (">) ctWebro avec pin-
iclri fortexHlclUmeat oe connallre aucun ilippuriie pliase comme tailirett dans une roclio llamboyanlc, iniracu-
4aM rta> maUtky {ZUPV,, XXVlil. uij. Ce leuiteinenl dcouvcilt alors, si l)i<>u ne la cn^a point tout
U Mcrtniae 4a groape dea RudiilM tnnbie caract- espri^M. ^ombre d'autres colonnes olVient des portraits la
M Mmtf lpoqiM laroaieao*. Le malaky de JruM- T^nralion naivc de^ plerins et .nI parfois la description force
' cwaUaaal |nm Mcora arrail donc A ratlachrr plu* la note en mentionnant des cmpreint's arcenliii^es comme
cMMMlMi, dosl II reprodait aaaei bien en de la nre molle h, il n'est pas improbable (|uu l'origine
de la li'Kfnde ait t^ un simple jeu de veines colores dans
1. TmI la laad a a t*
Wwolre quelque etetnpir de ce fulk' le marbre mriiy. Tandis qu'on poliisait les colonnes dcsli*
lorv, ittn Mata! aU a ralalion vrr di>4 Murmira rrli- n^a A la restauration do la baKiiique de Sainl-Kticnno, les
Cf. daaa la pt du l^arain au it* *. m marmare.
: . ouvrier* avaient dcouvert et se montraient en riant, sur un
tm laekaria ibi dira kodlt fu%um (f'^-lerin de Kros l4mlM)ur, un buste de Juif, lui pice mise en place s'esl
(jaiia. iHnra BUr^^lymitann, p. 22, ?;. trouvi^r silut^e A contre-Jour, au Kraiid dNcspoir des visiteurs
f\m lard tm *9tn la mtrnm ckoat daM le dalUn* du Saint- qui en ont entendu parler et qui se donnent parfois le tracas
Mrki(CHi. op. I., p. 194. Il .). Parfelac'aaila cpultar da la rerhercber fKiur la montrer des amis, ce portrail
NOIO.NS GOLOGIQUES ET CLIMATOLOGIQUES. 89
des corniches moulures rectilignes, des sup- et plus,entre lesquels s'intercalent de petits lits
ports,
auxquels on peut donner tout le poli et de marne calcaire et que sillonnent des veines
tout l'clat du marbre. de spath brillantes et fines dans le mezzy usuel,
Cet horizon gologique bien apparent sur la lemezzy Deir Ysny se prsente sous forme de
surface actuelle l'occident de la ville et jusque haute assise feuillete qui se dbite en dalles
sur la croupe septentrionale de la grande colline minces souvent assez rgulires pour tre em-
sur toute l'tendue de la colonie russe, disparat ployes presque sans retouches dans des pave-
dans la ville sous le cnomano-turonien [malaky ments-. Le mezzy rouge, le plus fin de texture
et mezzy doux). L'tage ayant une trs forte in- et le plus somptueux de teinte, affleure presque
clinaison au Sud-Est ne serait plus visible nulle sur le coteau l'Ouest-Ouest-Nord de Tantour,
part sans les crevasses bantes des ravins latraux non loin de Bethlem, en assises de 2"', 50
et les excavations pratiques de main d'homme. 3 mtres comprenant trois ou quatre bancs. Le
Si les eaux furibondes des ges prhistoriques m. yehoudy est le seul connu Jrusalem
avaient pu un large sillon l
russir creuser mme.
dedans, depuis leur disparition la morsure du C'est l'horizon des fossiles mollusques Cpha-
temps demeure impuissante l'agrandir. Sur les lopodes du genre Ammonites, dont une espce est
deux rives de l'ou. er-Rabbij les assises cnoma- mme assez caractristique du cnomanien de
niennes forment comme des terrasses abruptes Jrusalem et de divers autres points de Palestine
o les dcombres des poques historiques ne par- pour avoir mrit l'tiquette palontologique
viennent que difficilement s'accrocher. Au tour- dWcanthoceras Palaestinense'^. Est-ce hasard seu-
nant de l'ou. Sitly Mariam, en face de l'angle lement pnurie des observations actuelles ou
et
tout coup en corniche escarpe sur laquelle sile cnomanienne est ici relativement pauvre.
court pendant 3 400 mtres le sentier qui des- On a signal tout au plus quelques traces de
cend vers Ouinm ed-Daradj et les jardins de Protozoaires des oursins reprsentent peu prs
;
horn en a discern trois varits qui correspon- Ammonites. Les animaux vertbrs font une
dent aux trois usuelles dans les
dsignations apparition au moins timide, atteste par quelques
chantiers modernes mezzy yehoudy,: terme le vestiges de poissons.
plus gnrique, indift'remment appliqu au mec:/ Ala base des assises mezzy on rencontre par-
de toute nuance ou restreint aux assises grises fois une couche assez paisse de dolomite et des
et jauntres peu veines de rouge, mezzy ahmar lits de marnes varies qui appartiennent encore
mezzy rouge et m. Deiv Yshiy m. de Deir au systme cnomanien. Ce sous-sol profond n'a
Ysn . Ce dernier se distingue du mezzy gris t atteint jusqu'ici qu'en des points trop rares
tachet de jaune et de rouge beaucoup moins pour une tude prcise. Le tableau synoptique et
par sa coloration que par sa constitution slrali- la pi. XIV concrtiseront toute cette structure.
ira-t-il jusqu' la postrit comme le saog de Zacharie? Les certains calcaires lithographiques europens, et contenant
colonnes de Saint-Etienne ont t extraites Tantour. parfois des empreintes ou des fossiles de poissons.
\. Elle mousse rapidement le ciseau si elle n'en fait pas 3. BLANCKENnoRN, ZDPV., X.VVIII, 86. Celte Ammonite,
sauter la pointe. Attaque avec des outils assez forts, il s'y prcdemment classe au genre europen Acanthoceras ro-
produit des esquilles nfastes pour toute sculpture un p<ni thomafjense, se rapproche davantage du type .1. harpax des
dlicate et fouille. Indes, soit par le nombre des ctes (20 30), soit par leur
i. Plaquettes comparables, par la physionomie gnrale, profil inclin en avant, soit enfin par leurs nuds arrondis.
JRUS.\LEM. T. I, 12
do JERUSALEM.
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NOTIONS GOLOGIQUES ET CLI.NrATOLOGIQUKS. 91
de faire observer qu'aucune source n'existe et n'a deaux pluviales, ou de l'apparence marcageuse
jamais pu exister sans le plus invraisemblable temporaire en l'un ou l'autre lit des petites valles
prodige gologique sur toute la ligne de crte septentrionales, pour imaginer des nappes d'eau,
entre les versants de la Mditerrane et de la des piscines ou des sources bibliques^ tout
mer Morte, c'est--dire entre vas el-Masdref et jamais introuvables grce de chimriques bou-
l'extrmit Nord-Ouest de la colonie russe dans leversements mis au compte des tremblements
les quartiers neufs sur la colline occidentale. Il de terre. 11 n'est pas superflu d'liminer une fois
n'en peut existernon plus travers tout le pla- pour toutes l'intervention de ce deus ex machina
teau ondul compris entre la ligne de partage en examinant la nature de ces prtendus points
des eaux et une ligne thorique d'Ouest en Est d'eau.
passant la hauteur de l'angle Nord-Ouest de Le plus important est sans contredit dans la
l'enceinte actuelle de la ville et sur la clture sep- rgion de Mamillah, o fut cre jadis une vaste
tentrionale du Haram. Il sufft en effet de se re- piscine qui s'emplit encore moiti environ
mettre en mmoire les plus rudimentaires no- chaque hiver normal (fig. 9 s.). On examinera plus
tions sur le rgime et la formation des sources tard son origine et son rle dans l'alimentation
pour saisir l'impossibilit d'une source quel- de Jrusalem antique : le fait seul qu'elle recueille
conque dans cette zone de terrain longue de .1 un volume assez considrable d'eau doit nous
kilomtres environ de l'Est l'Ouest, mais large occuper en ce moment. Or rien n'est plus facile
peine de 1.500 mtres en moyenne du Nord au concevoir qu'une telle concentration. Le r-
Sud et subdivise en trois bassins. Durant les servoir a t construit la tte de la valle, tout
fortes pluies hivernales, lment essentiel d'ali- au fond d'une cuvette dtermine par le circuit
mentation des fontaines palestiniennes, le ruis- de la ligne fatire et la courbe de la colline occi-
sellement de surface entrane tout de suite une dentale^. Une couche assez paisse de grasse ar-
quantit notable des eaux par les artres du drai- gile rouge couvre peu prs partout les parois
nage naturel : Itabhi/, Tyropon et Cdron. doucement inclines de cette cuvette et si les
Quelle que puisse tre l'abondance d'eau absorbe affleurements du roc sont relativement nombreux
par le sol dans les plus favorables conditions, la encore, il n'y a cependant nulle part de plaques
eaux sauvages. tabli au point de convergence l'importance de ces suintements n'est de nature,
de toutes les pentes, dans l'espce de goulet troil non pas certes faire rver d'une source mme
de l'on. el-Meis, la pression des eaux qui s'y minuscule, mais tout bonnement entraver
runissent est suffisante pour en lever le niveau l'excavation entreprise, ou compromettre des
momentanment Jusqu' 3 4 mtres durant des constructions. Quelques heures parfois, peu de
hivers trs pluvieux. C'est donc un volume norme jours en tout cas suffisent puiser les rserves
d'eau qu'il serait relativement facile de rserver de ces infiltrations localises. Par un bizarre
i l'usage public moyennant quelques prcautions caprice de folk-lore, apparemment trs vieux,
pour assurer l'impermabilit des parois et du c'est la rgion de Jrusalem o l'on aime soup-
fond. En l'tal actuel, la valeur du rservoir est onner les plus mirifiques trsors d'eau sources :
peu prs insignifiante. Les eaux n'y font plus aux proprits merveilleuses, puits tranges,
gure qu'un arrt suffisant pour se dcharger nappes intarissables. Le plus curieux est que ce
eo partie de la terre qu elles entranaient et re- ne soit pas tant le bon peuple, na'if mais sens,
prennent leur course souterraine ralentie seule- qui perptue ces lgendes, que les tentatives
ment par le rtrcissement de la zone d'infiltra- gravement organises sous de hauts patronages
UoD. Il Mamillah
est bien rare de trouver encore et avec un apparat de conviction trs entendue.
une quantit apprciable d'eau, quand plusieurs L'numration serait longue de ces essais, sug-
semaines des vents chauds printaniers ont suc- grs d'habitude par des hbleurs et pris trop
cd la priode proprement dite des pluies. vileau srieux par des bonnes volonts mal clai-
Jamais oo ne songerait chercher de l'eau en eu res, t\ la poursuite de ces eaux de paradis'-*.
bassin aprs la (in de mai. Il demeure sec tout Le vallon qui traverse obliquement le plateau
l't jusqu'aprs quelques semaines au moins de d'esSdhireh le Nord-Ouest en Sud-Est draine
fortes pluies au dbut de l'hiver suivant'. une superficie plus vaste dans un sol plus apte
Plus invraisemblable encore serait une source l'inibibilion des pluies. La possibilit des sources
qaekonqoe dans le bassin initial du Tyropon, n') est cependant pas moins contre-indiquc
troitement limit entre les deux collines princi- prcisment par cetle plus gnrale permabilit.
pales. On a TU que sur plu.nieurH points de celle La couche argileuse de surface n'est pas assez
Mufaee de drainage d'norme utna-H de dcoin importante pour retenir l'eau bien longtemps et
braa couvrent le sol primordial. Cen couches ur- cette zone il'infiltralion s'goutle as.sez vite par le
USeiellM ne retiennent gure le euux pluviales fond du potil ravin o elle alimente assez
qu'elles absorbentdu rente avidement. Mai l des- pauvrement du reste
le birket vl-llidjch de-
sous et dans la plus grandi! |>artie du ImsAin du vant la muraille de la ville et, plus bas dans l'in-
moins avant les contiructionH nombreuMen drn trieur, l'ancienne pi.scine de Hthosda. Le cal-
t. CtitoUamUtioa aclMlte a UrMI Mamillah icluti- li*l d'ubkcrvAlion encore bcaucoiip |ilu ancicnium.
ftMWl frlMMai|>litilr lail trf* COrTMlMMit isdiqilfl 3. Cr. Hll , IVOV. |i. 'ot'i, SCIIICK, ZDI'V., Mil, 1890,
tm M. OcU. JrmtaUm (IM.. p. 217 tl 4| pr To- |>. 339, PiKMUTTl, yruJ. (ixpl., p. '2&0 . Ilyclroinaiii-io |ilni-
tM. Tp9frm^k0. Il, ft. oM I'm ttwfwn arplst mm Mnlf. chre aui rceiil inrenlcum de o bnlns imtiout '
NOTIONS GOLOGIQL'ES ET CLIMAOLOGIOUES. 93
caire snonien sous-jacent absorbe sans doute ici l'existence du rservoir artificiel en cet endroit
une proportion trs notable des eaux pluviales ;
prvient toute apparence marcageuse, la grande
mais celles-l font ensuite leur chemin par le poche argileuse de l'ou. Louqd, munie d'un dga-
rseau de fissures de ces assises rocheuses jus- '
gement insuffisant, demeure parfois assez long-
qu' la rencontre de couches impermables que temps boueuse, mme aprs la saison des pluies.
le cnomanien infrieur peut ne reprsenter que Rien l n'est de nature autoriser l'hypothse
partiellement. La stratification connue du bassin de source ou de nappe d'eau, pas plus qu'autour
explique assez quon ne trouve en toute son de la piscine, aujourd'hui presque totalement
tendue aucun point de concentration superfi- comble au Nord des Q"bour es-Saldln, un peu
cielle des eaux infiltres, ni aucun jaillissement avant le dernier coude de l'ou. el-Djz. La mare
occasionn par une pression qui ne peut exister produite en ce bas-fond chaque hivernage d-
en ce voisinage de la ligne de crte. Aussi ne pend exclusivement de l'importance du ruissel-
s'tonnera-t-on nullement qu'un hydrogologue lement et de l'infiltration superficielle.
rput ait indiqu des profondeurs de soixante- Pass ce coude, au del du pont tabli pour la
dix ou soixante-quinze mtres pour rencontrer un grand'route septentrionale, la valle s'encaisse
vritable filet d'eau en ce bassin au point de con- assez vite pour laisser afOeurer plusieurs tages
centration le plus complet, dans l'enclos de Sainte- gologiques sur ses bords. Des suintements peu-
Anne, vers l'angle Nord-Ouest de la basilique-. vent s'y produire et se maintenir non sans une
Soixante-quinze mtres, soit, au strict minimum, certaine importance plusieurs semaines aprs les
soixante-cinq mtres de rocher traverser pour dernires pluies sans impliquer autre chose
atteindre un filet d'eau dont on n'osait marquer qu'une infiltration dirige l
pente d'une par la
l'importance voil de quoi rendre hsitant
: couche impermable. Sans prolonger davantage
spculer sur les sources au Nord de Jrusalem. un examen de dtail aussi minutieux, ne suffit-il
Reste le haut Cdron, surtout avec ses longues pas maintenant d'embrasser d'un coup d'il l'as-
ramifications occidentales par l'on. el-Djz, aid siettede la ville en se rappelant sa constitution
el-Linid'a, el-Qata et l'ou. Louqd. Le marais oh gologique pour comprendre ds l'abord que l'u-
trs relatif!
qui existe jusque dans les premiers nique rgion o des sources soient thorique-
mois d't, si l'hiver a t normalement plu- ment possibles est la base Sud -Est des deux col-
vieux, la tte de l'ou. Louqd, en face de l'ta- lines? Encore faut -il s'attendre ce que, sur une
blissement Schneller, n'est d qu' l'importance surface en somme aussi peu dveloppe et avec
considrable de la couche argileuse dans cette la moyenne de pluie dont il va tre question, ces
sorte de cuvette o convergent les eaux du haut sources ne soient ni nombreuses, ni d'un dbit
plateau trs rocheux. La pente, d'abord assez trs important. En fait, il n'en existe actuelle-
incertaine sur le premier escarpement oriental ment et l'histoire n'en implique aucune dans la
de la grande colline, s'accentue brusquement basse valle du Tyropon, au pied oriental de la
entre deux rampes de cette colline qui rduisent grande colline; une seule est connue dans le C-
le ravin un chenal troit, un peu avant son d- dron, l'orient de la petite colline 'din Ouimii :
bouch dans l'ou. el-Djz proprement dit (fig. 8j, cd-I)aradj. Sa nature intermittente ne pouvait
plus exactement, avant son entre dans les nou- manquer de frapper les esprits et de faire natre
velles juiveries boukhariotes. Cette espce de bar- des lgendes, ou de provoquer des explications
rage ralentissant l'infiltration cre ici le mme vernis scientifique, singulires et compliques.
phnomne que produit, 1.200 mtres au Sud Une explication fort simple nanmoins en rend
vol d'oiseau, l'tranglement de l'ou. t-l-Meisr un compte satisfaisant la thorie physique des
:
l'extrmit du bassin de Mamillah. Mais tandis bassins communicants'. On n'a pas oubli com-
que la nature plus meuble du sol et surtout bien peu homognes et compactes sont les as-
1. Sur le mode de circulalion des eaux infiltres dans les 1870 et publie en fac-simil dans Mauss, La piscine de Bc-
calcaires, voir de Lai-pauent, Trail de Goloyie, p. 245 s.; t/iesda Jrusalem, p. 37.
SI. Meunier, La crut de la Seine..., op. L, p. 161 ss. 3. On la trouvera dj indique d'un mot dans M. Cleh-
2. M. l'abb Richard, Note adresse M. Mauss le 23 mai mont-Ganneau, Recueil..., Il, 265, note.
94 JERUSALEM.
sises sDODiennes et turoniennes qui affleurent nale de Jrusalem et jusque sur la rive orientale
dans tout le bassin du haut Cdron et sur la ma- du Cdron suprieur peuvent normalement con-
jeure partie du plateau septentrional, si Ton at- verger dans la rgion d' 'an Oiimm ed-Daradj par
tribue le malakij au turonien. Il n'est d'ailleurs une marche lente et rgulire assez indpendante
pas jusqu'au uiezzy cnomanien dont les pre- du ruissellement pluvial immdiat pour que le
mires couches, sur les espaces o il vient la jaillissement de la source ne varie point aussi
surface, ne soient assez largement fissures. A sensiblement qu'on l'a souvent dit entre hiver et
travers les sdiments quaternaires spongieux, l'in- t'. A la condition, il est vrai, que l't ne se
(illration peut offrir, avec plus de lenteur seule- prolonge pas outre mesure, c'est--dire au del;\
ment, une rgularit presque gale celle qui se des mois ncessaires l'coulement total des r-
produit dans la terre. Il n'en va plus de mme .serves de l'hivernage. L'eau qui filtre d'abord
dans le mezzy doux et dans le ma/akij moins en- goutte goutte au point de dpart s'amasse
core. Si varie que puisse tre la stratification des graduellement dans les cavits du roc. Le prin-
bancs, il s'y mle des assises compactes absolu- cipe familier du syphon naturel la transmet
ment impermables. Les lits intercalaires offrent d'une cavit l'autre jusqu' ce que son volume
eox-mmes des facilits trs diverses la circu- assez considrable et la structure du sol l'amne
lation des eaux infiltres. Quand on observe une un point d'mergence. 11 n'y a donc rien de trs
coupe de ces roches sur un front de carrire, il mystrieux dans la fontaine 'Oumm ed-Daradj
est curieux d'y constater comme un rseau de ca- et l'unique dtail qui chappe encore est le point
vits o l'action de l'eau est vidente par les d- prcis de concentration des eaux qui l'alimen-
pts slalagmi tiques dont elles sont tapisses, et tent^. KUe sera dcrite plus amplement dans
qui doivent donc communiquer entre elles alors l'tude des installations hydrauliques artificielles.
mme qu'aucune fente ne serait facilement per- Du mme principe que la fontaine del Vierge
ceptible I'omI. Dans ces canaux presque capil- relve aussi, dans une certaine mesure, le btr
laires, la marche des eaux est naturellement d'une Axjoub. La plus saillante diffrence gt en ce que,
extrme lenteur et leur volume strictement li- le forage du puits ayant atteint la nappe de con-
mit. Quelle que soit la quantit dverse un vergence, l'eau y est perptuelle avec d'insigni-
moment donn la surface d'imbibition, la na- fiantes variations la saison sche mais avec une
ture du rseau intrieur n'admet jamais qu'une lvation norme du niveau durant les pluies; car
quantit dtermine et presque toujours gale. A il bourrasques
n'est point rare de voir, aprs les
mesure qu'on s'loigne de la ligne fatire, les torrentielles de certains hivers, le puits dborder
eaox tendent normalement se concentrer vers et s'couler on vrai ruisseau. On saisit donc l sur
un point qui n'est pas toujours le fond apparent le vif les deux modes d'infiltration 1 dans le :
du bassin, mais qui est invariablement justifi .sol meuble, avec coulement capricieux mais
|>ar la direction des assises gologiques, leur per- toujours prompt et avec un volume immdiate-
mabilit diirente el les lois physiques de pe- ment proportionn la ({uantit dverse la sur-
santeur el de pression. C'est ainsi que les eaux face; t" dans les couches rocheuses, avec circula-
iottllres dans presque toute la zone septentrio- tion trs lente et pou prs invariable. La fontaine
I. L raMi%MaMiU fMii Wt U fbaUlM de U Vlnte epac In lin lie l'lA. MtU la boui-co ik; tiiril vraiimMit
wH wwi SMfcaC 4'0bMrf*lloM MferidcilM et en loul qu'apra pliHiiMirn hivernagea aucceasITs d'uiie sochcrcssc in-
M ftm prt l4w)o<ir lraitoirw, st f>orlnt pir roo^- ulllr. Di'puiii IHUI l fait ne a'eat pan protlnil un(> hcuIi fois,
i|Mal fM MIT motabv 'Mwkm MltMl jutiificr uni* pluicur fuU au contraire unn p^riodicilt^ cuiisidorabie d'iii-
wOUis aw^MM. Hm wHittiit Mis lu afDrinaUont lrn|i Iffinittencr : un muI jallIiMoinonl tous loit deux Jours. Voir
MflrM 4m ftM A* Mlo Ml t pHtn pear argml coin|ilnl. plu* loin Ir rrinaniualdcA iiiodilirations accldcnluilRS occa-
Vflf ! 4'a bitrr pis* I|m14 inauKur dr foil Imiioc ionneea |>ar li* rouille pinlii|ui'*i'Meii l'iitcinliri'-oclobrc tUOU
kMVt, M fvl totr MMrdr* I'cm 4' iMair prMqne In- roriOre du ranal Miulirralti.
MarrMifae, fMii|M tm UH MilaUM i|MaUi4 ta 4efeort4a "i. l'Iut haut ou plu Itai i|u<* lo plan d'eau actuel; uu N.,
)
mak Mp fa4 aitaat aJof teatoa Xn qaalre baarat ru., voiri' in^iiica l'K. ilu polnl d'^ini>rgenr.o. Voir par exem-
il4wMi fM pfftieat 4a^lMart A l'IarerM, l'Ia- ple |p* dlagrainute* Uii*orli|ui<a dan* i>K lAi'fAitKNi, /'. /.,
hrAyoub de Tun et de l'autre. Quant aux suin- En termes concrets, c'est poser la question des
tements momentans qui se produisent plus avant tremblements de terre et de leur action au point
dans le Cdron et qu'on dcore du titre de sources, de vue spcial des eaux. Il y a toujours une saveur
'an es-aqaf, 'a. Lzeh (pi. i, F 9-10), ils sont de judicieuse rserve scientifique se retrancher
le rsultat du premier mode et ne se prolongent derrire ces transformations thoriquement possi-
gure au del de l'hivernage * mais dj ils n'ap- ;
bles quand on ne veut pas infliger son lecteur
constatations de faits accessibles tout observa- maintes fois prouve par des secousses plus ou
teur proccup seulement de saisir la nature moins dsastreuses du sol; et si au lieu de n'avoir
ainsi qu'elle s'offre et sans le moindre souci d'y pour les compter que les maigres indications his-
adapter l'histoire. Aussi bien les phnomnes toriques anciennes, si surtout leur perception et
rgis ainsi par des lois physiques sont-ils d'une t faite depuis des sicles par des instruments
immuable rigueur et toute thorie allant ren- aussi sensibles que les appareils enregistreurs
contre de tels faits est ncessairement inexacte. modernes, la liste bien longue dj s'alourdirait
Reste envisager l'hypothse ds longtemps certainement de beaucoup '. En face de cette nu-
mise de bouleversements accidentels qui auraient mration ce qu'il importe nanmoins avant tout
1. Il faut apparemment concevoir de mme, ou peut-tre inattendu, p. mii, 7", 82, 87, tOO s., 110, 137 s., etc. On
comme un d'eau refoul par une lissure, une petite source
lilel n'imagine rien d'aussi peu en situation dans l'tude prcise
priodi(|ue, aujourd'hui tout fait enfouie, mais dont quel- que cette monotone ritournelle et M. Smith, souvent trop
ques vieillards de Silo gardent le souvenir. D'aprs une in- dfrent vis--vis d'autorits qu'il croit comptentes, eut tout
l'ormation due l'obligeance du T. R. P. Fderlin, ils lui gagn se ranger cette fois l'avis d'un gologue et d'un
donnent nom d"ain es-Sabahy (?) et l'indiquent au pied
le ingnieur tels que M. Geickie et M. Wilson.
oriental de la colline vers le tournant du Cdron, quelques 4. Aux Indications bibliographiques de M. Smith (op. l., I,
pas au S. du tombeau dit de Zacharie (i, F 7). On est assez prs 6t ss.) on pourrait, sans aucun profit, ajouter notablement.
iVOuium ed-Daradj pour que cette petite source momenta- S. Jrme avait apparemment dj, propos du mme sujet,
ne, dans la mesure o son existence est authentique, dpende l'impression que ces dtails rudits pouvaient se condenser
du mme rgime hydrographique. et il les bloquait lui-mme en une phrase Legimus in his :
2. C'tait dj l'opinion des ingnieurs de X'Ordnance Sur- qui de mirabilibus confecerunl volumina et qui Olym-
vey aprs le premier examen technique du sol indpendant piadas Graeciae ad nostram usque meinoriam perduxe-
de toute thorie de topographie historique d'aprs la con- : runt, exponentes quid in sinrjulis annis novi acciderit in
stitution du sol, il est douteux qu'aucune .source ait exist mundo, quod inler caetera lerrae motu eruperint flumina,
hormis la fontaine de la Vierge {Ord. S. Notes, p. 78). Ils quae unie non fuerant, et rursum alia absorpla sint, et
rservaient seulement la possibilit thorique d'une autre pessuin ierint : quod scilicet omnes lerrarum venae, quasi
source dans la basse valle du Tyropon. au pied oriental in humano corpore sanguinem, ita in se habeant latentes
de la grande colline, mais la condition de la supposer mi- (iquas, quae terrae concussione riimpanlur et manent in
nime et peu permanente . /lumina {In Uabac, 3, 10; PI., XXV, c. 1320). Si des sta-
3. L'hypothse trs vieille est rappele de loin en loin, pas tistiques vagues devaient avancer l'tude du problme, il ne
toujours avec discrtion; mais dans le livre de M. le prof. faudrait pas omettre par exemple Akvanitakis, Essai d'une
G. A. Smith sur Jrusalem, les treuiblements de terre ne font statistique des tremblements de terre en Palestine et
pas seulement le thme d'un chapitre entier, qui et pu Syrie, dans son Essai sur te climat de Jrusalem(LeCi\Te,
gagner en valeur scientifique par la substitution de faits 1904), p. 54 ss., avec indication trs exacte de ceux qui ont
des spculations sur le folk-lore classique ou des lymolo- t sensibles Jrusalem. L'enregistrement mthodique, com-
gies du genre de "i~y; =^ dieu des tremblements de terre menc depuis un demi-sicle mme sans 1 outillage de prci-
(p. 7lj, ils reparaissent comme un refrain, d'ordinaire trs sion usuel, sufft montrer qu'il ne s'coule gure plus de
96 JRUSALEM.
de placer c'est l'observation directe de boulever- prieure du bassin de Jrusalem est tout bonne-
sements effectifs dans le domaine qui nous oc- ment ajouter une gratuite hypothse un paradoxe
cupe: car mentionner un tremblement de terre gologique -. Une seule rgion demeure en cause :
n'est heureusement pas trs souvent dire l'effon- l'extrmit Sud-Est de ce bassin, par consquent
drement d'une ville, l'affaissement d'une monta- rampes de l'une et de l'autre colline
les dernires
gne, la disparition de ruisseaux ou la cration de sur l'embouchure duTyropon et sur le Gdron.
gouffres. L'exprience contemporaine de ces vingt L uniquement pouvaient jaillir des sources dont
dernires annes Jrusalem permet de se rendre les secousses sismiques auraient t capables de
compte que, par bonheur, des chocs mme formi- modifier l'mergence ou de tarir le tlux. Sur toute
dables peuvent n'entraner que des dgts su-
' l'tendue de cette rgion le sous-sol rocheux est
perficiels restreints et ne laisser aucune trace dans connu des profondeurs variables et en des points
la structure du sol, mme en des endroits parti- assez multiplis pour que la trace de ces trem-
culirement exposs dislocation. Mais ces gn- blements de terre doive tre fatalement saisie. Et
ralits n'importent que secondairement entrons : en effet cette trace n'a pas chapp ici : c'est une
plus au vif de la question. crevasse traversant plusieurs tages gologiques,
Recourir aux tremblements de terre pour expli- lune lzarde en quelque paroi artificielle, ailleurs
quer l'absence des sources dans toute la zone su- une assise rocheuse un peu affaisse tout cela fort ;
4 & ans aa maximum, saas quelque secousse perceptible : solymitain le prdestine aux branlements. Quant aux traces
cf. la lil dnut par M. Chu-un, QS., 1883. p. 32 : 12 dans volcaniques, absentes de la rgion iinindiate de Jrusalem,
noienralle de 1863 i 1879. D'ailleurs l'objervatioii d'une fr- elles abondent dans le Nord cl la lisire orientale du pla-
qoT^aee peot-lre mme exagre a t Taile incidemment teau transjordanien, c'esl--dire en des rgions assez voisines
depaU loBglemps: cf. Torlcr, Denkblnller..., p. 33, n. 3. quand on les envisage dans la perspective trs ample qu'exi-
L'obaervaUoB acienlifique laitue encore beaucoup dsirer. gent les phnomnes gologiques. Ds la fin du xviii sicle,
Aocnae desatalioos mlorolosiques palestiniennes n'est mu- Volney avait dj fuit judicieusement la remarque le bas- :
nie d'oa aismographe et l'on n'enlreToil pas encore la rali- sin du Jourdain est un pa>s de volcans cl, aprs renum-
alioa de l'excellent projet de M. Bi.ii:ki:xBonN. Ein^ xeix- ration des phnomnes qui le prouvent, il ajoutait Les :
meloUehe SlaiioH im Palflstina:" dans Mu.\DPl ., 1909. ruptions ont cess depuis longtemps; mais les tremblements
pp. 17-22. Voir reaaai technique du mme savant sur le<t Irem- de terre (|ui en sont le supplment se montrent encore quel-
MeneaU de Irrre palestiniens rcents : Ueber die letzten quefois dans ce canton Voyage en Egypte et Syrie; Syrie,
(
Erbebem in PalStlina timl die Erforschung rtwaiijer ch. I, g IV, fr d.. Paris, 18M, II, 16 ss.). On ne sera donc
kmptyer; ZDI'V., XXVIII, 1905, pp. 206-221. point surpris de In frquence des tremblements de terre
I. Telclai qui te produisit dans la nuit du 29 au 30 mars Jrusalem. D'autre jarl leur caraelre ordinairement trs peu
1908. Ccil de beaucoup le plus svre dont la population violent peut s'expliquer par lii dislance de la cassure propre-
Utr flMl le aoufenir. presque la terreur. Il causa de s- ment dite et |tar l'norme importance dos tages calcaires
rlMS tmm/i* beaucoup d'difices quoique aucun accident relativement homognes el caverneux. Une conviction fort
de prrMSM. On tail qu'en des contres comme le Prou, le ancre, Jrusalem, chez beaucoup de gens qui prrrent la
MarfMcawat da ol est do (benomae tellement frquent et documentation de leur mmoire ou celle des on dit l'exa-
M f/Hn si peu meartricr qa'oa s'y est familiarise peu men des listes |H)sitives, est que les tremblements de terre
prs aiaai qae Im nurfat se familiarisent avec la lem[>le, au arrivent toujours en hiver et aprs de grandes pluies. Ce
polat d'oaMier qae, plusiran fois par sicle, il frra de* mil- trait de folk-lore vieux (voy. Voi.nkv. op. /., p. 18 on a :
lier de victimes L'lade eoaleaiporaine a pu aboutir A d- observ en Sjrie... , etc.) el assez universel, je crois, n'est
Ifffwlaer \m mw* ok vlMeat lea mcomms a des dPRrM videmment fond que sur une gnralisation Irop absolue,
dlffert el ella aa peal deastr im eipIlealiiMs djA ti rai- malH pas radicalement incorrecte du principe aujourd'hui le
n
aaaaM. Jl aali ai il llae daas re qu'un des plus distin- plus volontiers admii comme essentielle cause des phnomnes
gsii tf Mk tXk U
fkM<|s, M. Slaaisia* Meunier, ap|lle la ifnii|ues : un refruidisHemcnt almosphrique troj) l)riis(|ue;
aaM A ImnMrOi^aU de terre modrs , dans son lude cf. hr. I..\ei'AnK?(T, tiMogie, p. .'ii:; IJi.v.NchKNiioiiN, ZDl'\ .,
paMie fut la nmru d Ona-Mondei, o* du l*' fvrier XXVIII. p. 212 et Burtout l'article cit de M
t'.i05, St. Meu-
IM, p. 9n. Colla MM odft al aiasi caractrise, iod. nier qui donne ltal actuel de l'information. On com|)rend
paaiiiawwl do aaa i Mai tato fographique* . les traces v ol- assex mal que M. Kersten ait expli(|u nagure cette corrla-
aaiqa w
j aJiBaieat et... il est facile d'jr retrouver auMi des tion |>ar l'hypothoe d'cITondromenls de cavernes h la suite
pfWivo da eraqaellaaMit da sol : les gocUse y ool vi- des pluies en une chane monlagncuHe de formation calcaire
dwewn a t 4*Unm\it l priadpalea ia tpil M i do sarfaee > (ZDI'V.. XIV, 1891. p. 98, not.). Voir apparemment dj dans
(f. fRa s# MMveaaal qae le teraie de goritut ddelgao aae
). I.. 24. 18-20 i'flkiuK-iatlon de plnien diluviennes ride Irem-
cMMore dsa* b tralicalioo, par aile une inodiicaUM daas hlrnienl de terre dnnii nn Inideau mouvnnl.
le lalM, oa m readra n aaplt fM il Mmetan do MMiM biri- Tt. Cf. HU.. lUOiV, p. ii:iu et n. t.
NOTIONS GOLOGIQUES ET CLIMATOLOGIQUES. 97
celui-ci que la temprature est torride et malsaine ainsi qu'il stein, la pluviomtrie tait dj en usage en Palestine pen-
convient sur les lambeaux d'une cit dicide; celui-l que la dant les deux premiers sicles de notre re et on se servait
ville jouit dune atmosphre limpide et viviliante comme il est de rcipients spciaux pour mesurer la quantit d'eau tombe
juste dans la ville sainte par excellence. Tel, qui accomplit du ciel. L'auteur ajoute que la moyenne calcule d'aprs
son plerinage en quelque hiver pluvieux, ne sait exprimer ces observations est d' environ 0',53, ce qui reprsente
avec assez d'entphase les pluies diluviennes ou le froid im- bien les mesures prises de nos jours Jrusalem {l. /.). A
modr, tandis qu'un autre, prouv par les accablantes Jour- un quart prs! Cette pluviomtrie dmneavaM donc fort rudi-
nes de sirocos printaniers, se sera fait dire que pluie et neige mentaire. D'aprs M. St. Meunier {Rev. des Deux-Mondes,
sont des phnomnes parfaitement insolites en tout temps, l" mars 1910, p. 165), c'est du 1" janvier 1689 que datent
et que Jrusalem est une fournaise ardenle au mois d'aot. les observations rgulires sur les chutes de pluie . A Jru-
D'aussi criantes inexactitudes ne sont point l'exclusif apanage salem l'honneur des premiers essais revient M. le D' Mac
des fabuleux ou nafs rcits d'antan; il s'en est gliss jusque Gowan, mdecin de la mission anglicane. L'insuffisance d'ou-
dans doctrine des matres antrieurs l'usage rgulier et
la tillage ou l'emploi d'instruments inexacts ne permet qu'une
prolong des instruments mtorologiques. C'est ainsi que, utilisation trs prudente des tableaux publis pour cette sta-
dans son trop superficiel essai sur le climat de Jrusalem, tion, de 1846 1859. A partir de 1860 la mme station a t di-
Robinson mal inform par ses amis habilanls du pays rige par M. le D' Th. Chaplin avec une rgularit ne laissant
crivait imprudemment l'axiome : le sol ne gle jamais rien dsirer. Dejjuis 1882 elle est [dace sous le contrle du
JliRUSALEM. r. I. 13
98 JRUSALEM.
presque la porte de tout le monde dans les re- grandes priodes l'une sche, l'autre pluvieuse ',
:
vues palestiniennes et les manuels avec tout le de dure lgrement ingale si on les envisage
dtail utile. Un aperu fond la fois sur ces mo- avec une rigueur stricte qui ferait attribuer la
nographies spciales et sur une exprience trs priode pluvieuse tout mois dans lequel peuvent
prolonge rpond seul au but de notre tude. tomber les premires et les dernires goultes de
pluie, mais peu prs gales pratiquement ou ne
1. Rgime des pluies Jrusalem. diffrant gure que dequelques semaines^. La sai-
Conil anslais do Palestine Exploralion Ftmd el elle n'a 1801 to 1892; QS., 1894, pp. 39-44. Hilderschrid, Die Nie-
cess de fonctionner sous des directions successires galement derschlagsverhullnisse Paltislinas in aller unil neuer Zeil ;
soigaeases. Par interralles d'antres stations ont enregistr d'u- ZDPV., XXV, 1902, pp. S-IO.-) avec des diagrammes trs d-
tiles obserralions parallles, et depuis une douzaine d'annes taills, o sont distingues avec soin les stations de J-
deax slalioos d'importance diverse ont t cres sous les aus- rusalem. BLANCKENnouN, Pcgenfoll im U'in/er 1907-08 ;
pices de la a Socit allemande pour l'exploration de la Pales- MuyDPy., 1909, p. 15 s.; cf. 1910, p. 17 ss. pour l'hiver
tiae. Voir leur description dans BLAXCkCMuoR.N, Die ineteoro- 1908-09. Gi.AisHKii, On the pressure of Ihe. atmosphre al
loisehem Beobachlungt-Stationen des Deutschen l'alstina lerusalem; QS., 1898, pp. 121-134 avec des diagrammes
Verrins im Palstina im Juhre 100 ; MuM)PV., 1904, 't pour la priode 18()l-l89G. L'excellente monographie de M. F. M.
p. 20 j ajoute encore quelques observations [)ri-
s. Si l'on KxNEu, Zum hlima von Paliistina; ZDPV.. XXXIII, 1910,
e et partielles, on obtient les lments d'une synthse solide pp. 111-164, n'a pu tre utilise qu'aprs la rdaction de ces
dj, pourra qu'on n'en prenne point les termes avec une ri- notes. On devra toujours veiller avec grande allenlion, en
gncar oolre, toajoors chimrique en pareille matire. Une comparant les donnes de diverses sources, au mode de com-
Moveaae plos ou moins approximativement ralise en pre- pul du temps, au systme mtrologique et aux instruments
nant nue ample srie d'annes est tout ce qu'on peut ambi- employs. Pour les uns l'anne va de janvier dcembre, pour
tioaoer. Voici la bibliographie utile parmi les travaux qui d'aulres de juillet juin; ceux-ci enregislrenl au total des
M'oal *t accessibles : Cu4PU, Observations on the rli- pluies les averses incidentes que ceux-l ngligent. Ici les
mate of Jrusalem ;iHCO-IK82]: Qi., 1883. pp. S-io traduit chiffres produits sont absolus, tandis que \\ on a pris soin
ea all^rmand avec quelques rarissimes modifications par Ker- de les ramener une leclure corrige. Les lectures thermo-
T^, iHts hlima ron Jrusalem ; ZDPV., \\\ 1891, pp. 93 , mtri(|ues surtout varient notablement. Enfin pour les in-
112. A partir de 1882, le meleoroloijical report annuel de commodes mesures anglaises il faut rappeler (|ue le pied doit
cette stalioo fondamentale numrote i dans les synthses s'valuer & ir.aoiS el le pouce 0',0254.
altmearesj a t publi |Mir Gmisukr, QS., 1893, pp. l\2 .ss. 1. Ces termes sont prfrs pour le moment A hiver et
(1M2], 331 ss. (I883J; 1804, pp. 44 tA. :>88t], M4 ss. [1885], t qui veillent l'opposition tranche entre chaud et froid.
Mftfll. (1886]; 1S0&, pp. 184 M. [1887], 294 ss. [
1 888 j
, 368 ss. La saison pluvieuse Jt Jrusalem comporte bien une phase
IIM]; IMS, pp. U M. (1890], 190 ss. ;i491], 264 ftS. [1892]. relativen>eit froide, mais qui ne concide pus ncessairement
t an [MM] IM7, : pp. IM ss. [1894], 235 ss. [1895]; 1898, avec la plus grande intensit des pluies et se confine en (|ul-
pp. M M. [IIM]: 1899, pp. 78 M. 11897], 372 ss. [1898] : 1900, ques mois, du 15 dcembre au 15 mars, en .sa plus grande
pp. 98 sa. [1899): 1902. pp. M ss. [1900], 250 ss. UOOI]; extension. En vue de suivre une volution plus normale,
ft04, pp. 101 s. [1902-3!, ces derniers tableaux sont dits l'tude de l'anne mtorologique est faite de l'automne
par Datai d depais lors le mme obiierrateur publie rguli- l'automne, c'est--dire depuis le mouieiil o les premires
rs m s aldaaale aamro d'avril du QS. le* tableaux pour l'anne pluieii ordinaires donnent le signal du recoiumeiirenient de
aa U riawa. C amparerpourU priode novembre 1803-fvrier
. la vie dans le sol. Ainsi tait d'ailleurs conu le vieux calen-
1887, COMU, Btmark on Ihe climate of Jrusalem QS.. : drier Isralite et tel demeure fidlement le cnlendrier agraire
1871, pp. %%9a\ petir l'aan# I89 d*' janvier-Jl dc), Ah- (cL Hll.. 1909. pp. a5 M.). Afin de faciliter le contrle des
*Mfai,Mo< tur leelimal de J^rutalem; |*our la priode olftervtlonK personnelles, en mme temps (|ue pour donner
f888f0i las dnaaas de U principale station alli-mamle, une ide plus concrte par ion unit, on se rfrera toujours
drt0i* par Dtc,aMl paru daasnn rccoril annuel publie par A la talion I de Jrusalem, ou station anglaise l'intrieur
rbMrfiiaira da laMM. Mit aat ld Uttaas dM nooo- m de la ville, iniktallee en des condiliiMis excellentes pour ra-
frapMi ftedralas pla aceatalMaa; powr l'aaaAa 1904, IIr<- li*4*r la meilleure mn)enne applicable A Jrusalem hiHlori(|ue.
OM, MmShPV.. 190. pp. 78^{ por l'ana* I90ft.n. I.et donnes en ont d'ailleurs t dJA synthtises par lin.-
{mwbcar MuShpy.. itw?, pp. 34-29: poar l'anne iwm
. ttr.RciiKn>, Die SiedertchlagsverhHltni.sse, etc.
(lasv.-dic.). lMtt.%. Mu.ShPV., I907. pp. MMI, cf. 74-78 2. I)sn le tableau xxxiv de IIii-okhsciikid, op. /., 03, on
Qm^AH. 1907). poar I9uft^ (oct. mai), Wi rt. MuSItPV., oit par exemple que la dure de chn(|ue priode est de 192
ftat, pf. 74'77. Oa Iraavan aassi qurl|ur indication* rom- Jour* |>our la *aiiton hundile et de 173 pour la saison sche,
paralIVM dans l>tnd da Maaclkraborn ur le climat dr la d'aprs une moyenne calcule nur le* :*,) ans de tHid IH99.
Mll< d JoMfdin (////!.. XXXII. 1909, pp. U ,). (il Aisnm. i.e fait de quelque* plulei prruO'S ou spcialemeiil tardives
Oa tkt (mil ( ram al JtriuaUm m l JV ytan from en ce* dernire* annes lverait encore un peu le total des
NOTIONS GOLOGIQUES ET CLIMATOLOGIQUES. 99
inclure les dates extrmes o tombent les premires et des tourmentes de neige ordinairement peu du-
et les dernires averses. Sil n'est pas rare qu'on rables il est vrai. Avril est frquemment troubl
puisse enregistrer une pluie ds les tout premiers par des orages oopables de fournir en peu d'heures
jours d'octobre, ou qu'un orage clate subitement un notable coefficient de pluie, quoique les jour-
dans la seconde moiti de mai, il l'est beaucoup nes humides se fassent ds lors de plus en plus
au contraire que cette extension de la priode rares. C'est presque toujours avec un orage que
pluvieuse
impressionnante sur des listes statis- finit la saison danscourant de mai. Aprs le 15,
le
tiques
soit un appoint apprciable la quantit le 20 au plus lard, on n'escompte plus de pluie
d'eau de la saison. La pluie n'arrive que graduel- apprciable et c'est ds lors le tour de la saison
lement. La premire giboule, qui est assez sou- sche de rgner d'une faon absolue. La moyenne
vent orageuse et torrentielle, est suivie d'assez de pluie en mai n'excde pas, je crois, un centi-
longs jours de beau temps particulirement agra- mtre et demi dans les annes les plus humides
ble alors, parce qu'il succde, avec une tempra- et demeure de beaucoup infrieure un centimtre
ture fort douce, aux journes accablantes de la fin ordinairement. Juin au contraire peut bien, une
d't. A mesure qu'on avance en novembre, la anne ou l'autre, figurer dans les statistiques des
proportion normale des jours de pluie augmente. mois oii il a plu, quand on compte l'actif des
Kn dcembre se produisent pour l'ordinaire quel- jours de pluie toute journe o quelques gouttes
ques-unes des principales bourrasques, non sans sont perceptibles. Il est douteux que, dans cette
laisser place des journes trs belles '. La pluie mesure mme, le cas se produise en moyenne
a son maximum d'intensit habituellement en plus d'une anne sur dix et Ton ne voit pas dans
janvier, qui pourrait tre donn comme le cur les tableaux publis que les plus exacts pluvio-
de l'hiver si l'on parlait convenablement d'hiver mtres aient pujamais enregistrer plus d'un demi-
Jrusalem. Fvrier est d'habitude plus abondam- centimtre d'eau 2. Petite ou grande, une pluie en
ment pluvieux que dcembre, mais il s'y mle aussi juillet paratrait ici quelque chose de fabuleux ;
quelques priodes de beau temps. Mars est fort nul n'a souvenance qu'un tel phnomne se soit
capricieux. Avec une moyenne de pluie trs leve produit ^ et sa constatation un jour ou l'autre cau-
encore, souvent peu infrieure celle de dcembre, serait certainement autant d'moi parmi le peuple
il peut offrir des journes calmes et tides parmi que la menace d'un cataclysme. Bien que le cas
des rgressions soudaines de basse temprature .soit aussi d'une extrme raret au mois d'aot, on
jours (li; la saisua liuinidt; si le tableau tait dress jusqu' de 1809 1910, de sorte que la moyenne de 50 ans atteindrait
11)10. l'our |trvciiir toute fausse intelligence la lecture de peine 1/7 de millimtre; c'est assez dire combien les pluies
ces statistiques, il faut insister sur la ncessit de les tudier de juin sont ngligeables. Le tableau viii de liilderscheid (/.
avec leur exacte valeur de quantits inatliinati(|ues sans /.) donne des moyennes mensuelles pour 39 ans. I>e calcul
doute, mais subordonnes d'autres lments. On ralisera des 11 annes ultrieures pour les mois de dcembre-mars
par exemple la porte prcise de ce tableau xxxiv en le com- nuance un peu ces chiffres en dplaant les maximums pr-
parant :
1" au tableau xxii (|ui donne la moyenne annuelle cdents sans modifier trs aiiprciablement la moyenne an-
de .">G jours pluvieux dans la mi'me srie d'annes (op. /., nuelle calcule sur 50 ans au lieu de ^9.
au tableau moyenne de 3. Tout le monde a en mmoire le mot si explicite de s.
>'
p. 47), viii, pluie tombe annuel-
lement {op. L, p. '22 s.). Encore ne peut-on aboutir ainsi qu' Jrme: Sunqnam enim in flnemensis Jiinn,sice inmense
une approximation, puisque dans la moyenne mme de jours Julio, in his provinciis, majcimeque in Judaea, pluvias
pluvieux sont inscrits indiffremment les jours de vraie pluie vidimus {In Amos, 4, 7; Micne, PL., XXV, 1029). A propos
hivernale plus ou moins intense et continue et les jours d'oc- de la rprimande divine proliibui a vobis imbrem, cum
:
que des priodes uniformes ainsi que les offrent tombe pas alors en quantit suffisante. Les ra-
des contres quatoriales, et si l'on n'y peut as- fales de neige sont considres comme le prsage
signer les subdivisions bien tranclies qui con- d'une anne fconde. Mme si la neige fond pres-
stituent en Europe les saisons intermdiaires si que instantanment, elle dtrempe mieux la terre
agrables du printemps et de l'automne', transi- que les averses torrentielles dont la plus grande
tion entre hiver et t, tous les mois pluvieux partie ruisselle et disparat sans profil. 11 se mle
ne se ressemblent point et la saison sche a des frquemment des grlons aux pluies de fin no-
phases varies. La premire vraie pluie, en oc- vembre ou celles de mars-avril, ces der-
tobre, est comme un renouveau de vie pour la nires surtout, quoique trs rarement en pro-
nature et pour les hommes, (fautant plus appr- portion capable de causer de srieux dgts-.
ci qu'il se fait quelquefois plus longtemps at- Un vritable orage de grle parat tre chose
tendre. Dans les annes moins favorises o tout inconnue Jru.salem.
octobre demeure sec, on patiente encore jusqu'au Ds lu fin de mars, il fait dj trs doux en
dbut de novembre; mais alors la proccupation gnral, mais les brusques variations de temp-
devient gnrale et se transforme en anxit rature et d'atmosphre le rendent moins agrable
mesure que s'coulent les semaines de novembre. dans l'ensemble que les mois plus francliouiont
L'eao manque dans la ville la plus grande par- pluvieux et froids de janvier- fvrier. Avril-mai
tie de la population, les fivres et des pidmies n'ont rien ici du charme printanicr qui les rend
sviMent rruellement parmi celte agglomration si j)()tiques en Murope. Les phases de pluie s'y
fgrtmiWanU' et dnue presque totalement des plus font plus courtes et plus rares, assez ordinai-
esfteottclle^ notions d'hygine. Ceux qui chap- rement orageu.ses, entre le.S(iuclles s'inlercalenl
pent h la maladie ne peuvent se soustraire qu' <l' longues phases sches, brles par des vents
frr rir fl an prix d'une courageuse nergie chauds d'Kst rt de Sud-Kst d'une action tout
1 ment d'une atmosphre lourde, comme fait pernicieu.se. Quoi(|ue la quantit de ces pluies
etnpoiMjnoe par des vonts chnud.n et d'un gris finah'S puisse tre assez, abondante pour abreu-
IDOBOlOM fli nnumde travers Ioh nuage de ver une Icrnire fois le sol ', conipller lapprovi-
inpbttiqotti pooMfrM. Tout le monde au sur- hiunnemcnt dans les citernes cl gonllcr le grain
plu4 t'apeure l'ide d'une schcrcHne qui com- dans les pis des champs (ralentour, ratmosphn;
pliqueni presque Mot retard l'alimenUition de rest4' accablante sans juc la temprature soit
I. Urtt'm il U ^arlt, cV*!.* lirr fwqaM d#4 prnnier* ">. Il en |H*ul altrr niilrcinoiil li.iiiH Ich oraii^cruii-K i!! .lan
filaniM 14m 4tm \tn** ttoW^ daiM Ut* camiNiKiira |talrt- f>t (l'aulrr* \M\nU du lillural, ou tiiinx Ii'h j.'irilins <Ir jr>ric.lio.
Uatfmm*, mutU kumkm rlirnl^rl<|iM Immu diffrnlr I.a inuludrc lauclm dn KrM, vcrn IV|Nt(|U(' di! la inaluriti'*,
callM 4m mak i|t \m OMlrimt l inl apficrlknnrnt rend le iiraiiK<^ luipro|iri*a \ l'ciiiorlnlion loinlainc.
! Mlmi 4c frwK Mm (Ato) m 4 pMa U (feif). 3. Voir A/1., llHrti,
I.
-.'00.
NOTIONS GOLOGIQUES ET CLIMATOLOGIQU ES. 101
fort leve encore et Ton soupire volontiers aprs ni suivie trop promptement d'un vent d'Est torride
les journes plus chaudes, mais ares d'Ouest, vaut beaucoup plus pour la terre qu'une pluie
limpides lumineuses des longs mois secs juin,
et : dense et orageuse rpandue en dluge et ruisse-
septembre. Quand septembre tourne
juillet, aot, lant trop vite pour imbiber profondment le sol
vers sa fin, que les rserves d'eau s'puisent et et le fconder. De 39 ans d'observations mtho-
que l'implacable rayonnement du soleil ne laisse diques, M. Hilderscheid dduisait nagure une
plus aucun vestige de fracheur, on recommence moyenne certainement trs approche
escompter la pluie et scruter les moindres de ()61""",9='. Le contrle de son calcul a fourni
signes avant-coureurs des premires averses'. un chiffre identique rr)l""",8 pour cette p-
Quoi qu'il en soit du concept scientifique d'an- riode et la rduction en millimtres des chiffres
ne sche et d'anne humide dans le langage enregistrs pendant onze nouvelles annes h la
prcis des mtorologistes, une anne est con- mme station mtorologique anglaise^ aboutit,
sidre comme sche Jrusalem si elle n"a pas pour les 50 ans qui reprsentent maintenant la
un minimum de 50 centimtres de pluie, comme dure continue des observations, une moyenne
humide si elle dpasse 70 centimtres. Pour com- lgrement augmente 602 millimtres 5. Le dia-
:
prendre qu'une anne o la pluie oscille entre gramme (pi. xv) fera saisir d'un coup d'il com-
ces deux quantits si diflerenles soit nanmoins ment l'hivernage annuel se comporte depuis 50 ans
tenue pour moyenne, c'est--dire ni sche ni vi.s--vis de cette moyenne.
pluvieuse, il faut considrer que cet cart norme C'est affaire aux savants de grouper un nom-
dans un pluviomtre ne l'est pas du tout au mme bre plus considrable d'observations sur des points
degr sur le sol. Il peut l'tre coup sr, et en difl'rents aux extrmits opposes de la ville et
parlant de la sorte il ne s'agit point d'assimiler en des conditions diversement favorables, en vue
raisonnablement une anne o le niveau d'eau d'atteindre un chiffre moyen plus voisin encore
pluviale n'excdera pas rJl centimtres celle o de la ralit. A eux aussi doit tre laiss le soin
il atteindra au contraire 09 centimtres. Kn ra- de rechercher s'il n'y aurait point, dans la suc-
lit cependant il n'y a pas d'anomalie ce que cession des annes sches et humides, une alter-
le peuple, observateur souvent prcis sa manire, nance quelque peu dtermine ou une priodi-
trouve plus sche une anne o les instruments de cit plus ou moins longue*; si telle heure de la
prcision auront chiffr de 65 70 centimtres, journe est plus favorise que d'autres de la pluie;
qu'une autre gratifie seulement de 55 GO. L'in- comment se rpartissent les phases pluvieuses, et
strument scientifique est dispos pour ne rien omet- nombre d'autres problmes techniques intres-
tre de la quantit d'eau tombe en une saison la : sants pour la connaissance scientifique du globe,
moindre giboule comme la plus lourde averse mais dont la porte est trs secondaire dans l'his-
concourent au prorata au total dlinitif. Il n'en toire spciale de Jrusalem. Notons seulement
va plus de mme avec le sol, spcialement dans encore que mme en janvier, au plus fort par
un sol comme celui de Jrusalem. Un volume consquent de la saison usuelle, plus de cinq ou
relativement minime de pluie tombe, fine et six jours pluvieux conscutifs seraient un fait
douce, sans tre fouette par un vent d'orage, relativement extraordinaire; encore la pluie n'est-
1. clairs pilles et prolongs au soir dune Journe 1res analogue, 655 mm., est indique par SI. Meunier [Rev. des
chaude, passade plus frquent de nuages charris par les D'^-M., i" mars l'.>10, p. 166) pour l'Asie en gnral.
venls d'Oiipsl el de Snd-Ouesl, allernalivt'S brusques de 3. M. Kxner [op. l., p. 135) est le premier lever des
louraiils almospliriques o|>post''S, prdominance de venls soupons contre la prcision des observations en cette station,
(l'Est secs et chauds, sans parler des mille rubriques chres depuis 1900 environ.
au folk-lore et dont quehiues-unes d'ailleurs, comme les 4. Conrurmmonl la priodicit de 35 ans que les spcia-
tas de sel prpars sur le sol la fle du KfiUer et qui fon- listes tendent admettre en d'autres zones climatriques ;
dent plus ou moins dans un temps donn, ont un fonde- cf. Hii.DKUsciiKiD, op. /., p. 79. D'aprs M. l'abb Moreux
ment assez rationnel. [fluieel soleil, AAm L'Illustration du 19 mars 1910, p. 279),
2. Op. l., tabl. VIII, p. 22 s. Exner {Zum Kliina..., op. /.. la relation enlre le cycle solaire de onze ans et les priodes
p. i:!8) donne comme moyenne gnrale sur tout le haut pays de pluie... ne peut plus faire de doute . Elle est assez peu
de 600 650 mm. cf. son diagramme pi. v. Une moyenne
; saisissable dans le diagramme |1. xv.
102 JEHUSALEM.
elle jamais constante dans ces journes entre : ravin du Cdrnn signifient que le sol est satur
des averses d'importance et de dure variables. dans tout le bassin suprieur, et f indication est
il y a souvent de longues heures d'accalmie et d'autant plus expressive que le Ilot se maintient
parfois une phmre apparition du soleil. Ajou- plus longtemps et que le dbordement faisait
tons aussi que si la pluie se produit toute heure suite non quelques torrentielles bourrasques
du jour et de la nuit, les plus fortes averses mais des pluies tranquilles et prolonges. A la
sont cependant plus ordinaires aux premires fontaine de la Vierge les choses se passent tout
heures matinales et surtout vers la fin du jour. autrement. Il faut des pluies trs persvrantes
Si au commencement de la nuit la pluie persvre pour rendre sensible raugmentation du dbit qui
elle devient peu prcs invariablement fine et demeure toujours intermittent. L'augmcntalion
rgulire et peut se prolonger parfois sans inter- une fois tablie se constate sur la frquence des
ruption, la nuit entire. Les orages violents cla- jaillissements beaucoup plus que sur la quantit
tent surtout la fln de Taprs-midi, plus rare- et la dure de chacun d'eux et elle se maintient
ment aprs coucher du soleil. Une fois ou
le longtemps aprs que les pluies ont cess. Si
l'autre au cours de la saison, une pluie matinale l'hivernage a t normal, la source conservera
peut tre prcde de quelques coups de ton- tout l'tun dbit peine modifi et ne s'ap-
nerre, voire mme d'un seul, presque toujours pauvrira que dans les dernires semaines de la
alors .sec et violent. saison.
L'extrme imporUince ncessairement attache Dans les rares annes assez sches pour la tarir,
la pluie dans un milieu comme de Jru- celui l'eau n'y rparaitque de longs jours aprs l'inau-
salem, justifie les dtails fournis son sujet. guration dune nouvelle saison humide.
Qu'une anne par exemple la quantit de pluie On n'a pas encore, , ma connaissance, tent la
demeure 1res en dessous de la moyenne normale, dtermination du dbit moyen dans les deux
ou que, sans tomber si parcimonieusement, clic sources, qu'il serait curieux de comparer la
tombe contretemps au.ssitt c'est l'alarme,
: somme des eaux pluviales dans leur bassin. La
bient/>t des pidmies et par-dessus tout le cot superficie globale de ce bassin peut s'valuer avec
plus lev de la vie .sous la menace de di.sette une assez grande approximation loi) hectares
pour certaines denres provenant de la contre. au maximum. Couverte dune nappe d'eau de ()'",l)(),
AinH qu'on l'a indiqu dj, l'influence des pluies moyenne calcule des dernires cinquante
sur les deux points d'eau vive 'nin Ottmm nd- annes, elle reprsenterait un volume moyen de
Itaradj ci hlr Ayouh est toute diffrente. Au i.KiO.tXH) mtres cubes d'eau, c'est--dire de quoi
h. A>foub l'tiage se maintient assez ordinaire- alimenter pendant lll.'i heures le cours d'un
ment en novembre; mais ds de dcem-
le couriint fleuve comme le .Icuirdain vers son embouchure^.
bre le niveau s'lve proportionnellement l'in- Pour obtenir la (|uantit (|ui deiiKmre en rserve
teosil dcM pluie* et une p4'*riode un peu pro- au profit les sources, il faudrait calculer la perte
lonppe de pluie atK>ndnnle arrive mme le faire imindiale par le ruissellement durant la pluie,
dbordfr pour quelques heures. Il ne dborde l'vaporalion, surtout dans les mois particulicre-
pourtant a l'ordinaire en un p<.*lit ruis.seau per- nient secs o e||( n'est conqiense |)ar aucune
auUMOl pour pluHieurii jours, qu'en janvier ou rose, enfin le caplage dans les citernes, autre et
frvrir'; c'e! le signal do rjouissances un ivcr- certainement trs lourd tribut prlev sur l'inlil-
sllrs dan*i le vallon nu-detH4iUH de Silo, rar la Iralion. Les 'lmenls positifs d'un calcul de cclti!
monte du puili et l'expannion de l'eiiu Anus h- ii.iliire sMiil lni|i r.Mcs encore pour reiitreprentlre
I Jt f4 tnn*44*tUlr rfrbwftimi'al <|ttr j ir ulirr*i' r*( *rirr|. Il y riil mi n'Ilc iiiiMic |tiTiiii|i> iiii iissi'/ i'orl -.xiraiil
Ortmi4m (^twt IfWTMI. 1^ 19, \nu CAUil rncufv rn ruitwiri lirnilanl un> tleiiii-juiirni'o, lu (uiiriiiiiil tl<' l'on, vl-hjz jiis-
m !*> m teipi tac m mm^mm profiiadrur dr n f|ur dan* l* valtun arKlIt^iu 'el-Qri'ah, au Smi ilii(|ii<l .s;
lacw. fll,rftMtoMUto4 ftilo^. ipit*tl d^bord<^ |NTdail In lorrrnl iiii|irovlM'>. Cf. aintui Dai.mvin, lUiIflslinn-
! 10 % U )MnM*. Voir l'Ud)cltoii plat ftM d Jahrhueh, lUIl, |i. il.
MmftOPV.. %WS, f. rs .; U rulMM* m itrall p*rf#iiir 7. Il'aprrt l'valuallon {iVn rait> M. Ii> |ii<>r. IW.AiNCKr.N'-
pla 14 jMir ! ImiM |*ol. I rfiri*cal l 1 1 fr. IIUNN, XUVV., WXII, l'.MfJ, |i|i. {(.'i HH.
NOTIOISS r.OLOGIQLES ET CMMATOLOGIQUES. 103
avec quelque chance de prcision*, mais il est des prcautions de cette nature que la ville an-
vident (|u'on doit atteindre le maximum de tique fut toujours assez abondamment pourvue
dperdition totale en le supposant des deux aux poques les plus florissantes de son dvelop-
tiers. donc un minimum de 1 million et
C'est pement pour qu'on n'y signale jamais de disette
demi de mtres cubes d'eau absorb par le bas- d'eau et qu'elle ait eu au contraire pour les tran-
sin de Jrusalem et constituant ralimenlalion gers la rputation d'en tre fort riche, tandis que
des deux sources : soit la rserve ncessaire au toute la rgion d'alentour en tait prive'.
dbit annuel d'une fontaine qui fournirait rgu-
lirement 47 48 litres par seconde, supposer
2. Rgime mlorologh^iie.
que toute l'eau imbibe reviendrait sourdre int-
gralement sur ces deux points^. En relation trs directe avec la pluie, les vents
Si vagues qu'ils doivent fatalement demeurer, sont un autre lment utile connatre dans le
nanmoins avec fruit laques-
ces chiftres clairent climat de Jrusalem. peuvent souffler acciden-
Ils
suprieure h celle de nos jours et sans faire tat gnral un dplacement de ce genre arrte sou-
des fontaines trop loignes au fond du Cdron, dainement la pluie et, dcompte fait d'insigui-
une large provision d'eau de citerne, de qualit flantes gouttes d'eau rpandues une fois ou l'autre
aussi saine que beaucoup d'eaux de sources, par un nuage chass sur la ville dans une saute
l'unique condition de veiller la propret des de vent en plein N., je ne sais si l'on enregistre-
canaux de captage, l'entretien des citernes et une seule averse notable amene annuelle-
rait
l'aration de l'eau*'. C'est sans doute moyennant ment par le vent du N. Le nombre en est fort res-
1. En ce qui concerne l'vaporalion en |tar!iculier, une temenlcelui requis pour fournir une populalion de 100.000 ha-
assez lur^e hase de caicni fait encore dfaut. La t>lalion bitants l'usage quotidien de 40 litres d'eau par lle.
inlorolugique anglaise n'est pas munie d'un vaporiinlre el .'?. Ce poinl de vue n'a certainement pas t pris en suffi-
les oljservalions ce sujet, dans une des stations allemandes, sante considration dans les nombreux projets labors en
ne m'ont t que Iri^.a parliellemenl accessibles par Blanc- ces dernires annes pour l'alimentation de Jrusalem en
hENMOiiN. ZDPV., XXXII, iyo9, pp. 99 ss. Depuis 1905-0 la eau potable. Il est vrai :les diverses sources mises en cause
publication en rgulirement par M. Diick. Dans
est faite dans les projets d'adduction sont de qualit satisfaisante, et
la station grecque organise par M. Arvanitakis el qui a fonc- prfrables a priori aux eux de citerne, aucune loulefoi? n'est
tionn seulement en 1896, l'vaporalion quotidienne a t d'une puissance assez considt^rable pour assurer elle seule
mesure avec beaucoup de soin et publie en dtail dans les l'abondance la ville; toutes,
aussi bien 'ain \iriouO et le
tableaux bygromtriques du savant professeur {Essai sur le groupe secondaire voisin des vasques dites de Salomon, que
climat..., p. 24 ss.). En 1896 un maximum d'vaporalion Frah el Fawr dans la direction oppose, ou el-Bireh au
(|uolidienne fut de 2)0 mm. le 13 juin par vent accidentel Nord, sont dans des sites loigns et dfavorables qui ren-
de SE. Mai, au contraire, remarquable cette anne-l par la dent l'adduction extrmement difficile et dispendieuse. Avant de
raret du siroco, n'offrit qu'une moyenne mensuelle de passer si vite condamnation sur les bonnes vieilles citernes
Ci mm. au lieu de 137 mm. 3 en 1899 et 103 mm. 9 en 1900 d'antan et de meltre leur passif tous les maux de la ville
dans la station allemande toute voisine. Le maximum men- ancienne et moJerne, on ferait sagement de tenir une main
suel de 1896 fut juin, 98 mm. 3 la station grecque il a t : ferme l'excution d'un projet plus simple, infiniment moins
galement en juin, 142 mm. 5, la station allemande en coteux augmenter les rservoirs d'eau de pluie et, plus
:
1906. Le total moyen pour 1906 est de 981 mm. .5. M. Exnek, encore, les a:.sainir par des rglements d'hygine et une police
XDI'\'.,\\\U\, 1910, p. 138, indique r',054 comme moyenne svre de la voirie. Dans les tablissements europens o les
d'aprs la station allemande pour les annes 1895-1908 {?). citernes sont assez vastes, assez indpendantes aussi de toute
On aura une ide encore plus concrte de ce que repr-
'.>..
infiltration contamine, l'eau n'a aucun principe malsain.
sente celte quantit d'eau en considrant que ce cbiffre tho- 4. La documentation sera fournie propos des installations
rique de 47 litres de dbit la seconde serait peu prs exac- hydrauliques anciennes.
104 JERUSALEM.
trent aussi par N.-E., un peu moins par N.-O.'. frais de la Mditerrane, ce sont les vents d'O.
L'influence prpondrante des souffles d'E. et d'O. qui dominent naturellement avec une tendance
se conoit d'elle-mme pour un site fortement marque souftler d'O.-N. et du N., parce que
relev sur une crle montagneuse entre la Mdi- l'appel plus considrable vers le Ngeb et l'int-
terrane et l'immense dsert syro-arabe. rieur de l'Arabie tablit un courant plus frquent
Le rgime des vents difl're naturellement dans cette direction, au gros de la saison sclie.
d'une priode l'autre dans le cycle annuel. Aussi les mois de juillet et d'aot sont-ils,
Quand rgne sur le bassin mditerranen,
l'hiver Jrusalem, beaucoup plus agrables que ne le
la rfrigration de la temprature superficielle y feraient supposer de prime abord leur extrme
fait natre les vents et frquemment les redouta- sciieresse et leur moyenne trs leve de temp-
bles cyclones qu'un appel d'air peu prs con- rature, incomparablement meilleurs tout le
stant dans les steppes chaudes d'Arabie centrale moins que les mois si chers l'imagination occi-
dirige vers l'Orient. Ces vents de mer et les cou- dentale, avril-mai et septembre-octobre. Presque
ches atmosphriques satures d'humidit qu'ils chaque jour en cette priode aux heures pnibles
branlent, engendrent sur la Mditerrane les d'une matine sans vent succde, vers le milieu
nuages qui s'paissi.^sent mesure qu'ils s'loi- du jour, une brise d'Ouest lgre el vivifiante. On
gnent du rivage. Kn venant heurter le barrage n'prouve durement le poids de la chaleur que
montagneux, et levs l'altitude de Jrusalem, dans les intervalles o elle cesse, le malin et un
ils subissent par intervalles le refroidissement et moment au coucher du soleil. Rares sont, par
la condensation ncessaires pour les rsoudre en bonheur, les jours o cette brise ne peut arriver
pluies d'autant plus abondantes que le point de jusqu' la montagne, refoule par des souffles d'E.
dpart de la colonne d'air humide est dans une ou de S.-E. torrides el dprimants souffles :
zone plus chaude, que la marche en est plus rapide nfastes qui empoisonnent presque littralemeiil
et que la temprature gnrale est plus basse sur la plus grande partie des phases de transition de
la montagne. Ainsi s'explique avec une extrme la saison humide la saison sche. Le pire de
simplicil que les plus frquentes et les plus ces vents maudits arrive du S.-E., par l'extrmit
grosses pluies tombent d'ordinaire en janvier et mridionale du Ghi', par-dessus le gouflre du
arrivent du S.-O. Au dbut de la saison, il n'est lac Asphallique et les arides collines du dsert
pas rare au contraire que la pluie se produise pur juden-'. Dchan quelquefois en vritables ra-
Tent d'R.; c'est mme peu prs invariablement fales, il est plus ordinairement d'une course assez
le fait de la premire averse, qu'elle rsulte de In molle, mais charg d'impalpables poussires qui
condensation d'un air humide directement chass teintent tout le ciel en grisaille jusquTi obscurcir
d'Orieol ou de la raction du vent d'K., alors l'atmosphre presque l'gal des pais nuages
froid, sur des nuages accumuls d'O. avec une de pluie. Il dessche et embrase l'air, brle la
l#'m[K'rature plus leve. De cette raction parli- vgtation, paralyse toute nergie et cre en se
eulircmont violente au commencement de l'hl- prolongeant un tat gnral de malaise el d'uer-
Tfmage el plus encore en avril-mai rsultent les vement. C'est le redoutable khmmhi dans la dsi-
orsgM.doot uo assez grand nombre se forment gnation populaire indigne, \v siroco des Eu-
au-deMOf del ville, mais qui clatent hubitucl- ropens, thme frquent et toujours facile fi
lemeal un peu plus lias vers l'K. et de prfrence descriptions pleines de couleur, surtout de la part
or le Gkr et la mer Morte'. d'crivains ((iii ne l'on! exprimcnl (jn'cn passant,
Co t, quand le dsert oriental implacablement (ui qui ont trop <>n uu''moir(> ({iii>l(|ii<' cUVayantc'
surrhaufTA eslitras sous une atmosphre lourde peinture d'un dramati(iuc dsastre occasionn par
et aspire co quelque iorle l'air plus subtil et plus l'haleine niorlrlh' du siroco dans les sables ar-
f Voir l uMcM um^&nMfVnsfun, Q.S., iii8:i. p. n, aiijoiinriiiii 'iic-ort* mit Ii' Hiijrl Inn olisiMvnlioitH sn^ni-cs di;
|MNir n m* HU* W MfHt lllLiiiiRM;MKiit, op.
I t., |>. M| ;
Voi.Nr.v, Voyayr... tat ptiijxuiiir dr Syrie : rli. ii : Conshli'-
r*, p. I , p. Ml M. ration* nur Ir phninni'nrn ilri vents, rirs nunijva, itrs pluies,
). H ; * |>l rira tn ral qui 4ffUa le cmIiw d'uni* pliy- d9* brouillant et du tonnerre (\>\>. Vi-CiH ili> hi r,- ni.).
(lents du Nedjed. Les plus impressionnantes degr de plus de lassitude et d'abattement uni-
peintures sont encore, pour le lecteur rflchi,
celles des hommes de science uniquement atten-
tifs enregistrer la nature et les mfaits de ce
flau, car ce nom lui convient, en vrit, alors
mme qu'il se fait le plus bnin.
Pour bien comprendre qu'en fin de compte
l'imagination populairene l'a pas dnigr, il
n'est pas trop d'en avoir subi, travers de lon-
gues annes, le monotone accablement. Il faut l'a-
voir vu, aprs les journes radieuses qui s'inter-
calent dans les dernires pluies, tendre sur
Jrusalem et son liorizon un crpuscule lugubre
o se noient tous contours, o les formes,
les
d'ordinaire semblent flotter et se con-
si nettes,
fondre. Il faut avoir annuellement senti user en
soi, par le retour priodique de ces jours appr-
liends,ractivitintellectuelleetphysique, presque
jusqu' l'nergie morale, pour mesurer la funeste
influence d'un tel phnomne climatrique et ne
plus trouver trange le vieux folk-lore artistique
oriental donnant au dmon du vent d'K. les traits
horribles d'un fauve hybride et malfaisant (fig. 21)'.
Peu nombreux sont heureusement ces jours de pa-
roxysme du siroco sous sa vraie forme de vent du
S.-E.; le siroco attnu, pnible encore, peut r-
gner au contraire plusieurs semaines et jusqu'
un mois entier sans interruption apprciable. Sou- Kig. n. I.C dmon du vent d'Est. Staluello
assyrienne du Louvre.
vent, en de tels intervalles, la brise d'Ouest at-
teint le sommet de la montagne une lutte fou- ;
1. En ralil c'est le venl qui arrive du dsert arabique. lement un quart d'heure ou une demi-heure avant que s'ta-
C'tait, |oiir les Assyro-Babylonieiis, le vent du Sud-Ouesl; blisseune direction pr|X)ndrante du vent. Dans la saison
j)Oiir les Palestiuiens c'est le vent du Sud-Est. Pour tous sche la substitution d'un venta l'autre est gnralement plus
c'est le vent terrible, ... Ilau des rgions de l'univers, ... soudaine et pas aussi perceptible, moins qu'elle ne provoque
I>esle de l'humanit, ... maladie de la tte , ... ainsi que de rapides et dsagrables tourbillons qui soulvent comme
s'puisent le maudire les incantateurs babyloniens; cf. K. une trombe de poussire. Les tableaux mtorologiques les
Fkank, Babylonische Besc/iwoniiigsreliefs, p. 83. plus dtaills ne peuvent naturellement pas enregistrer ces
2. Celle curieuse superposition de courants atmosphriques luttes atmosphriques momentanes, o il semble que toute la
est observer trs frquemment certaines poques plus in- rose des vents frmisse la fois.
stables, fvrier-mars, octobre-novembre, et se prolonge faci- 3. On lui impute par exemple assez volontiers, Jrusalem,
JRUSALEM. T. 1. 14
105 JRUSALEM.
t et hiver, c'est donc d'O. que sont attendus les Des chutes baromtriques plusou moins sensibles
souffles bienfaisants, trsors de fcondit, car ils sont observer momentanment en toute saison ;
amnent les plus abondantes pluies et la rose, dans l'ensemble toutefois, la pression habituelle
rconfort inapprciable dans les ardeurs de la ca- garde son maximum durant les mois humides et
nicule. Tout au plus apprhende-t-on de ce ct atteint son minimum durant les mois secs et
quelques journes annuelles de vritable ouragan chauds 3. Ces mois, on Ta vu, sont essentiellement
au cours de chaque saison pluvieuse normale. Le juillet-aot. La temprature s'lve alors excep-
vent mont de la mer souffle alors sur Jrusalem tionnellement il est ^Tai et pour peu d'heures
avec une furie capable de causer de srieux acci- au cur de la journe jusqu' 40" centigrades.
dents. Les oliviers noueux et rabougris tordent Plus communes sont les tempratures de ^S-So'-
en gmissant leur ramure. Les arbres plus altiers, cette poque de l'anne, quoique la moyenne de
quoique pour la plupart dpouills alors de leurs ces mois mmes n'atteigne pas tous les ans 2o cl
feuilles, couchent leur tte jusqu'au sol quand ils puisse demeurer infrieure 2.'^ s'il n'intervient
ont assez de souplesse encore pour la sauver aucune priode un peu prolonge du vent d'E.
ainsi'. Dans les ruelles tortueuses de la cit, c'est Septembre-octobre prsentent des moyennes trs
une sarabande de tous les dbris imaginables, de rgulirement et trs sensiblement diminues
toutes les loques arraches aux maisons et entra- 21-19", mais l'intervention du siroco peut y occa-
nes dans un tourbillon perdu. Au dehors, la sionner, comme en mai, des tempratures transi-
nuit surtout, on prouve je ne sais quelle impres- toires aussi leves qu'au plus fort de l't, soit
sion poignante couter le hurlement sauvage de tomber soudainement presque de
3o-3r, quille
l'ouragan vertigineux qui s'engouffre par les val- moiti en 24 heures par un revirement du vent.
les dan.s la profondeur du dsert. Les plus basses tempratures moyennes s'obser-
Hiveret t, les jours absolument calmes sonl en vent peu prs toujours dans l'intervalle du
faible minorit et trop souvent se produisent dans l.j janvier au 1" mars, et si le minimum est plus
l'atmosphre, en une mme journe, des sautes souvent en janvier *, avec des fins de nuits 5",
violentes dont les suites peuvent devenir nfastes. voire mme une fois "7, c'est cependant fvrier
Ouand elles .sont modres, elles ont pour l'ordi- qui a la plus faible moyenne gnrale avec ses
naire ce rsultat fort avantageux, l't surtout, S^-O". U
pour autant fort peu aim des pauvres
est
de varier la temprature et d'y entretenir l'huini- gens dans la ville, mal dfendus en leurs masures
diten dehors des priodes desiroco. Celte humi- contre l'Iiumidil pntrante et sans ressources
dit e.st souvent assez intense pour crer, mme pour se ou se chauffer comme il serait nces-
vtir
dans la saison chaude, des nuages capables saire. Les miniuiunis indiqus sont tout fait
d'affronter le soleil aux premires et aux dernires exceptionnels, il est peine besoin d'en avertir, el
heures du jour; la chaleur est attnue d'autant le thermomtre ne se maintient jamais plus de
et la Duitune rose bienfaisante et extrmement quelques heures aussi bas, de sorte ciiie la gele,
alKindante abreuve la vgtation^. relativement peu frquente, n'est pas non plus
Malgr l'altitude moyenne relativement faible bien durable. Kn quelques points, plus exposs, ce
de JrtMalem, la pression atmosphri(]Up nor- n'est poiirlaiil pas un phnomne insolite que de
maje n'y est dj& plus que de (i!Hi millimtres en voir 11' gfl persvrer dime nuit l'aulre. L'ima-
chiffre rf>nd, avec une oscillation pouvant at- ginalion populaire'' estime volontiers plus saine
teindre Vf millimtres autour de cette moyenne. l'atmosphre d'une anne o la gele aura t plus
im m frai d lUt froid n' |ia pe coalriliu^ A renfurrrr :i. Voir li' lahliMiut (II* M. ('i.\i.sui:ii, (/.S., IHim, |t|). 121 ks.,
b CMtlcUM pofMlUire rm mlM letni^ que U date rorrolM>- iIp IHni i\ IK'.Kl, cf. K&NRi>, op. t.. \>. 114 H.
M
ratl 1 >fi| > l r*MMtrr t abou XiitAirl |*^re tif Ireiii-
w U Urr* . llribii * Mar {adar k |ru \m>*).
t. Tdlt I U fr*qMc et rersl dr miu filet d'Oueitl
4. IWJA S. J*roiiii* Junumius... nmui lalinif suhiato,
;
svre au cours de l'hivernage. Bien qu'elle puisse salubrit constante d'un climat vraiment tempr
entraner d'assez graves dgts dans les jardins et les saisons intermdiaires surtout, qui corres-
de marachre de Silo, on
la ville' et la culture pondent au printemps et l'automne des zones
ne l'apprhende donc pas en gnral, beaucoup tempres, sont prcisment les moins saines,
au contraire quelques rares gels tardifs et des celles qui exigent le maximum de prcautions
geles blanches quelque peu rigoureuses quand hyginiques sans qu'on puisse radicalement se
la vgtation a pris tout son essor. soustraire aux influences pernicieuses.
La neige peut tomber assez abondante pour en- 11 y a longtemps que mdecins et mtorolo-
fouir totalement le sol sous un manteau pais gistes ont signal quelques motifs essentiels de ces
et permanent pour plusieurs jours, une fois envi- influences nfastes : division trop absolue entre
ron tous les dix ans. A l'inverse, tout un hiver peut saison humide de scheresse
et saison sche, excs
s'couler sans que l'on remarque une vritable atmosphrique souvent prolonge en de longues
chute de phases de
neige, c'est- siroco, va-
-dire sufli- r ia t i n s
s a m m en t brusques et
dense et i mm d -
tombant par res dans la
une temp- t e m p ra-
1. Dtruisant parfois en une nuit des arbustes en pleine mtres aprs la plus forte bourrasque de fvrier 1911. M. Cha-
prosprit. plin a signal {QS., 1883, p. 11) un maximum extraordinaire
Environ :>j 30 centimtres dans le jardin de l'cole
2. de 43 centimtres le 28-29 dcembre 1879.
pendant plus d'une journe la fin de mars 1892; 30 ccnti- 3. Sur l'influence redoutable del malaria en gnral, voir
i08 JERUSALEM.
sion de l'organisme entier, le ronge, le dprime peu prs invariablement par -coups, s'exaspre
et le laisse sans ressources aprs l'avoir rendu devant l'obstacle et s'y brise aussi souvent qu'elle
accessible aux troubles les plus divers. Un rgime ne russit pas le forcer de prime abord; l'elTort
hyginique svre, observ avec la plus circons- raisonn et persvrant est trs insolite. En peu
pecte vigilance, peut sans doute dfendre un tem- d'heures, la ville entire peut paratre souleve par
prament normal contre les maladies proprement un bruyant enthousiasme ou anantie sous une
dites occasionnes par le climat il demeure im- : universelle terreur. Un jour elle sera le tmoin
puissant Timmuniser tout fait et lui conser- apparemment impassible d'vnements curieux,
ver la mme somme d'nergie physique et morale et lelendemain sera mise d'un bout l'autre en
spontane qu'il dvelopperait sous un ciel plus moi par un incident aussi banal que possible,
clment. Il en rsulte donc peu prs invitable- sinon par quelque vulgaire canard issu des papo-
ment ou l'apathie musculaire et l'engourdissement tages de la rue.
de la volont qui font la somme de ce qu'on est Ce serait certainement encore projeter sur l'his-
convenu d'appeler un Oriental , ou une ten- toirede Jrusalem une lumire intressante et utile,
sion trop constante de l'nergie obstine ragir tout indirecte quelle paraisse, que d'examiner en
contre les exigences du climat. dtail ses conditions conomiques si dfavorables,
On se tromperait singulirement croire que son isolement par rapport tous les grands con-
toute la population qui peut passer sommairement tres de l'activit moderne comme de la culture
pour indigne Jrusalem, se classe d'embie la antique, la bigarrure de sa population travers
catgorie orientale au sens qui vient d'tre les ges, enfin le cadre austre de son hori/on. Tout
indiqu en raccourci. Quelle que puisse tre la cela, il me semble, a t dit assez souvent, assez
tendance gnrale au kief bat et la mollesse exactement aussi pour que nul dsormais n'en
d'action, la ncessit matrielle brutale aiguil- ignore '. Si quelques textes bibliques- comments
lonne avec assez de puissance pour en faire sortir, avec une exagration tout fait mal informe
surioul dans les phases meilleures. Et il se fait, de peuvent donner l'illusion chre au rabbinisme
celte double et contradictoire influence, un amal- d'une Jrusalem de batitude, centre de la
game qui donne au caractre gnral de cette terre, march des nations, confluent de toutes les
population sa nuance la plus originale on rap- : richesses, thtre constant de toutes les merveilles,
pellerait volontiers de la nervosit, s'il n'y avait qui ne sait combien peu la ralit dure rpond
caeil d'exagration dans l'usage de termes aussi tant de fascinantes images? Mme en faisant large
dfini.s appliqus & un sujet dont la dtermination l'excs la part extrmement douteuse de muta-
no saurait tre vraie qu' la condition de rester tions climalri(iues capables d'entraner une cer-
floue. L'activit individuelle et commune procde taine pjoralion gnrale du sile^, du jour o ce
1(MMOMgnpbicc de W. li. 8. Jone*. Pisease and Ifixlonj ; bien exprim d'un mol discret : ... Jerusnlem qnae jHxta
mnatofrek. and Anlhrop. of Liverpool, II, vjm, \t\). 33- solitudineiH ad Aiislruin versa es( {PL., X.XiV, 707).
i>, qaieoviMfeapcialement la Vtu-C(\ cl Den Febris 2. Par exemple /.v., 60. .^-17; 66, 18 ss. ; A;., 5, .^. Cf.
a tludjf of malaria in ancient Italij ; ibid., yy>. <J7-I2i. le connu, de S. Ji::iu)MK, in loc. 26, ?., clc.
OC COMMM lUstalloa pigraphiriue l'ci-volo du Janiculc 3. On a mainte fois discut cette (|iiesti()n du dian^emenl
fCAOCSun, Compt. rend. Acad. I/IL., l'Jlo, |>|i. toiM.i. M. H. de clinial i\ Jrusalent, les unA coneluunl ti une Iranslormn-
AI UaciliaUr tugg^n (QS., |9iu, p. 4) d'exitliqucr par l'iii- lion nfaste, lamlis (|ue d'autres se delarenl enelin.s i\ le sup-
Ooeacc de U Otre eodtnique parmi le inarc|{<' dans la poser aujourd'imi qu'il y a Ircnic ou quarante 8i*'>cles, plu.s
le!
hmU vallA(B do Joardain le caraclrre mou de icos de Lais encore mme si l'on fainail lal prcis de toutes les indica-
(/f *. . 7). tions A Klaner dans les textes Itihliques. Celte litclie, mal(;r
I. M. miUt j a eoatarr derni^remeol pre*t\an 200 pagen, son inlit, ne sera pas altorde ici, car elle relve de la
repli do monlagnc cessa d'tre le tranquille abri tout le trafic entre les extrmits du monde orien-
d'un village cananen pour se transformer en ca- tal et le bassin mditerranen longeaient le mas-
pitale d'une nation, il devenait incapable de se sif juden
sans y pntrer d'aucun ct; Jrusalem
approvisionn d'assez loin.
suffire et devait tre pouvait sans doute y gagner en scurit, elle y
Les grandes voies commerciales o se pressait perdait manifestement en confort et en dveloppe-
(!t qui mettent les historiens dans le plus grand embarras. more in llierosolymis convenire solel ad commercia mu-
A consulter par exemple Toiu.f.k, Dritte Wanderung, p. 20'.) luis venditionifius et emptionibus peragenda. Vnde feri
ce .sont dt;s observateurs vue de clocher adirmant, d'aprs le sim sternit, quorum nidor non mediocriter ciribtis inveliH
tmoignage de leur mmoire pas assez fidle, que les con- molesliam, quae et nmbulnndi impeditionem praebenl.
Jrusalem ont exlraordinairemenl
ditions climatri(|ues de .Virum dicta, posl diem supra memoralarutn recessio-
chang depuis 2.5 30 ans [MuNDPV., 1908, p. 4,5, d'a- nis cuni diversis turmarum junientis nocte subsquente
prs un journal de New-York, qui la savante revue aurait inimensa pluviarum copia de nubibus effusa super ean-
bien fait de laisser la proprit de celle nouvelle fausse). dcm descendit cioitatem, quae totas abstergens abomina-
La premire |)reuve allgue est le changement dans le rgime biles de plaleis sordes ablutam ab immundiliis fieri facit
et la quantit de |iluie. Le tableau des 50 dernires annes cam. Nam IlierosoUjmitanus ipse silus... ila est molli a
fait assez justice de l'aphorisme. L'argument le plus srieux condilore deo dispositus declivio... ut illa plurialis exu-
des partisans d'une transformation dfavorable est le dboise- berantia nullo modo in platei> stagnanlium aquarum in
ment de la Palestine mridionale. Celle dvastation est un similitudinem supersedere possit, sed instar fluviorum...
fait lamentable et quand on l'a vu 20 ans se poursuivre jusque ad inferiora decurrat. Quae... caelcstium aquarum inun-
sur les racines des vieux bois coups pour faire du charbon et datio... omnia secumstercoraliaatiferens abominamenla...
des taillis dvors par les chvres, on ne songe |)as presser torrentem Cedron augel et posl lalem Ilierosolymitanam
quel<|ues textes bibliques pour en exprimer la conclusion qu'il baptiznlionem continuatini eadem fluminalis exuberaiio
n'a pas d seproduirede diminution apprciable des forts cesst. Hinc ergo non neglegenter annolandum est, quanti
(Hir.DEiiscnEin, op. L, p. 101). On peut au contraire se de- vel qualis honoris fiaec elecla et praedicabilis civitas in
mander si vraiment les forts ont sur le rgime pluvial d'une conspectu a'terni genitoris habtatur, qui eam sordidatam
contre l'inlluence directe et considrable qui leur est attribue diutius remanere non patitur sed ob ejus unigeniti bene-
par la croyance populaire. Les spcialistes n'en conviennent ficentiam citius eam emundat, qui intra murorum ejus
gure, sembie-t-il, et l'lude de M. L. Anderlind pour la Pa- ambitum sanclae crucis et resurrectionis ipsius loca
lestine seplentrionale donne assez raison leur avis {Uer habet honorifica (Geveb, Ititiera..., p. 225 s.]. Le pitto-
liinfluss der Cebinjswaldungen im nord lichen Paldstinn resque morceau ne serait dj pas sans intrt en nous ap-
(luf die \ennehrung der wdsserigen XiedersclilOge da- prenant qu'une pluie accidentellement tombe dans la nuit
selhsl; ZDPW, VIII, 1885, pp. 101-116] malgr l'augmenta- qui suivit la foire du 15 seftlembre
lendemain de la Croix ,
tion de 41 \m\\. dans la moyenne annuelle pour les 10 annes disent les mtayers du Dauphin
parut Jru.salem un
qui reprsentaient alors la priode d'observation. Pour ces phnomne a.ssez extraordinaire pour que l'on crit au mi-
10 annes en effet M. Anderlind valuait la moyenne de J- racle. Le plus piquant est dans la gnralisation aussitt faite
rusalem 57 cenlim. et celle de Nazareth Cl; or on sait de ce miracle au profit du plerin occidental qu'une telle pluie
maintenant que la moyenne plus relle de Jrusalem est de n'tait point |)our tonner beaucoup en elle-mme. El l'en-
fii depuis 50 ans, plus considrable par consquent que celle tendre dtailler le prodige et en exposer la cause ainsi qu'on
de Nazareth qui ne semble pas modifier beaucoup depuis la lui a dite, la mmoire s'emplit de tout le vieux folk-lore
les calculs d'Anderlind. Le vrai gt sans doute en une moyenne religieux de la Ville Sainte dont on balayait tous les jours les
applicable beaucoup plus au bassin oriental de la Mditer- rues et les places, o il n'y avait ni fourneaux, cause de
rane qu' Jrusalem seule ou la Palestine : il s'y est la fume ,
ni tanneries ( l'Ouest), cause de l'odeur,
produit une lente diminution des pluies depuis les premiers ni jardins nu^me, cause de l'engrais,
seul le jardin
ges historiques, il y existe peul-lre un cycle plus ou moins de roses du temps des prophtes faisant exception, o le
dlini dans la gradation des pluies; rien toutefois n'autorise scorpion ne piquait pas plus que le serpent, o les vents
de rvolution climatrique, ni mme supposer la
jiarler n'avaient aucune action sur la colonne de fume de l'autel
Jrusalem o vcut Noire-Seigneur doue d'un autre ciel et des holocaustes, etc. (voir les citations groupes dans Neu-
d'une plus clmente atmosphre que la Jrusalem de nos KAUER, La gogr. du Talmud, p. 135 8.; Lic.htfoot, Horae
jours. Malgr sa longueur, un rcit de plerin du vii s., hebr. et talmud., d. Gandell, 1859, I, 47 ss., 230 s.;
Arculphe, a non esse praetereundum videlur,
ici sa place : BucHLEK, Rev. tud. juiv., LXII, 1911, p. 201 ss. et LXIII,
ainsi (|ue disait le bon Adamnanus, le scribe diligent qui en 1912, p. 30 ss.). O saisir plus sur le vif la nuance propre
lixa la teneur. Diversarum genlium... prope innumera la plupart des observations anciennes et modernes quand
multitudo quindecima die mensis Seplembris anniversario elles ont Jrusalem pour objet .^
110 JRUSALEM.
ment de civilisation, jusqu' ce qu'un pouvoir du temple dont il avait L sera mon nom '.
dit :
assez nergique y eut fait driver momentan- S'il fallait ville une analogie
trouver cette
ment les ressources de l'tranger. Mais ces po- parmi toutes celles qui furent clbres dans l'an-
ques de prosprit matrielle, d'opulence et de tiquit, on chercherait en vain parmi les capitales
bien-tre demeurent faciles compter presque : opulentes, tales au bord de quelque grand
toutes furent phmres. Elles semblent, aprs fleuve, sur un rivage maritime ou au nud des
tout, si peu en harmonie avec la nature mme de grandes voies commerciales entre plusieurs mon-
cette ville, qu'elles ont frapp au plus haut degr des. Une seule ville au nom glorieux pourrait re-
l'imagination du peuple, cr un cycle de lgendes venir en mmoire, situe comme elle Iiaut sur
et invariablement orient Jrusalem en des voies une montagne, comme elle isole des chemins de
nfastes. Nous aurons le signaler plus lard avec trafic et recueillie dans une solitude austre et
quelque dtail; il tait bon d'indiquer ds main- grandiose, sans horizon lointain malgr son l-
tenant ces lments fondamentaux de la physio- vation et la proximit de la mer : c'est Delphes.
nomie si particulire de la ville sainte entre tou- Et Delphes aussi fut essentiellement une ville sa-
tes, depuis le jour o Dieu y vint prendre possession cre.
Moderne, Josplw a es|HM dans une page sans doule trop quelque seulimenl des profils qu'et amens la proximit
IraTAille, d'une vue fondamentale trs juste cependant, le de la mer; mais quoi bon s'puiser la dure manuvre
rontreoNip de celle bitoation de laJude et implicitement de des miUs et des voiles (v. 23)"? lahv rside Jrusalem, ce
JntMlen m rapitale. loin des cotes et sans trafic maritime qui quivaut au plus riclu' butin; mme les boiteux ont part
{C. Ap., 1, 12) : 'li|U; toNuv vjti /Mpav otxopE' Trapi/tov ot' celui-l.
>|ipf'w; X!*'f^l*'*--* ***' 'i^t |v f,|uv al itXei; (xocxov n
CHAPITHE III
I. JERUSALEM AUX CONFINS DE JUDA l'extrmit septen- oTiv xaia jt'.OTWTtov aquilonem. " Per-
ET DE BP:!VJAM1N, trionale de la val- pa^yo; 'Ov|X7ip; transitquea vertice
le des llepliam. bc.iaarii, t aTtv ix montis usque ad
Deux passages du
De la crte de la
'
Ixpou; if; 'PaaEv fonte m a quae
livre de Josw' groupent les
montagne la limite (l'a^aEiiJi) ui popp A'cphloa, et pei-ve-
repres topographiques les plus importants pour s'inllcliissait vers (B, poppav A, Luc). nit... inclinatur-
dterminer dans son ensemble la localisation de la source des eaux ''
xat '.ExgiX>i Tci quein Banla, quae
Jrusalem l'poque de la conqute isralile de Neplitoah,... et piov rc xopyrj; est Cariathiarim.
:
des deux tribus, demeure toutefois sur le terri- TT) arv TtXt; 'la-
trac,l'examen intrinsque des textes s'impose, L'unit des Versions pour l'ensemble du texte
sinon avec la minutie d'une critique textuelle quelques nuances. Au point de vue
laisse place
complte, du moins pour vrifier, dans les prin- grammatical, on observera partout le fioltement
cipales versions, la teneur commune des docu- dans l'emploi des temps pass et futur, sans
ments. porte pour la localisation topographique. Le pas-
sage de la limite Ain Sms et son arrive la
Josu XV, 7-'J limite septentrionale de Juda fontaine de Rogel sont attests de faon trs con-
TM :
LXX: V.i : cordante; tout au plus relvera-t-on dans les LXX
7'' La limito pas- ^ ta pia... tx- 7'*IransUquc
... l'omission d'une prposition correspondant Sn
sa i t aux eaux SaXe (B, mais Stsx- (erminus ad aquas
hbreu devant Rogel. Cette prposition, le grec l'a
d"Aii Sius et 6X),idans H" et A) quae vocanlur
aboutissait insre au dbut du verset 8 de manire spcifier
< 'An eut T Swp TtTiYi; Funs S o lis elerunl
Hogol. Elle re- T^Xiou, x-xt jTai aJ- exitits ejus ad fon- autrement que TM et Vg. la situation de G llin-
montait ensuite le To T) SiE^oSo: itT)yr, te m Rogel. * Ascen- nom. Ici en effet la limite parcourt dj cette
ravin de Hen Hin- xal va- ditque per conval-
'l'toYY))/ <<
Mais i-Ki vToo n'est pas non plus tout fait l'qui- espacs, non par les donnes prcises d'un par-
valent de l'hbreu 2i:a du sud , aprs le verbe cours ininterrompu.
de mouvement nS" au dbut de la phrase. L'au- Une interprlation rationnelle aboutit la mme
torit de B tant trop faible elle seule pour jus- harmonie satisfaisante pour le contact de la li-
tifier l'omission de la donne trs expressive mite avec Jrusalem. TM pris au pied de la lettre
=^n; 1K,
de style en ce rcit (cf. vv. 10s.), indiquerait que la limite venant du sud *>, 2i2T2,
la leon massortique sera prfre. Elle a t touchait l'extrmit de la ville sur un point car-
nuance sensiblement. Si irzt vwtou dans A et Luc. dinal indtermin. La glose nSumi n\- insre
correspond bien l'hbreu ^nz Sx. la Vg. ex latere aprs 3a:a alourdit encore la formule. Le grec
ferait supposer une prposition autre que Ss; iizh Xio' (= 23:d) offre la mme tournure embar-
enfin l'omission de dans A et la traduc-
t Xt^ rasse, quoiqu'elle puisse plus facilement peut-
tion ad meridiem dans Yg. ne concordent qu'assez tre dsigner le point de contact par rextrmil
imparfaitement avec l'hbreu 2a;:2, sans autoriser mridionale de laville que la direction de la
On aurait d'ailleurs probablement torl din- l'identit matrielle des deux leons. Quant la
sister outre mesure sur la valeur absolue des pr- Vg., on estimera que sa traduction ex laicre [= va
positions qui donnent aux trois leons compares au ad meridiem (=:n2i3 au lieu
lieu de Sx, im\ et
une physionomie diffrente en ce qui concerne la de sain, it Xii;) est une adaptation heureuse
relation de la limite avec la valle de Ilinnom et aprs tout, puisqu'elle exprime plus clairement
avec la ville des Jbusens. Entendues mme en un sens que l'hbreu et le grec pourraient avoir
leur sens littral, sans rigidit excessive, elles ne mme dans leur teneur actuelle, sur la foi des
supposent aucune modification au texte primor- dictionnaires courants. Dj Gesenius [Thsaurus^
dial et rendent, en fin de compte, le mme v" "l'S, p. 80o h) cataloguait divers exemples bi-
seos. bliques de ces prtendues expressions adverbiales
Trois points sont fournis comme repres : Hogel, o "^2 aurait perdu sa valeur fondamentale. Quoi
la valle de Ilinnom, l'extrmit de la cit Jbu- qu'il en soit de la thorie, dans aucun des cas
s^nne. Entre Kogel et la ville la limite monte allgus o il s'agisse de direction aprs un
n'"*?, *i*ts /wfirfi7i, d'aprs tous les textes. verbe de mouvement, le texte n'est assez sr '
pour
Cettemonte parait s'effectuer par la valle de la justifier et celte incertitude textuelle existe ici.
Ilinnom dans TM, cl ainsi l'a interprt la Vg. Qu'on lise en effet, quelques versets plus bas en
ftrr roncallem; d'oii il rsulterait premire vue ce mme chapitre, la description de la limite pro-
que c:n ^; doit se prolonger jusqu' Hogel, tandis longe au del do Gariathiarim, pour saisir sur le
que le LXX (U f^pTT> supposent quelque inter- vif le brouillamini du texte reu dans ces dter-
valle entre les deux dsignations spcifiques minations de points cardinaux sur le parcours de
Hogel et Ilinnom. Pour vidente nanmoins que la limite : elle passe njlEi'a Dn^i "in =]nD Sx
Hoit la divergence linguistique, nul topographe (v. 10) ira. V(i')Tou TtXiv 'lapeiv vio poppS jn.rla
ne voudra s'y otlaclicr avec obstination pour latus mmilix Jiirim ml nriniUmem (Vg.). I"]n lais-
lahlir a priori des localisations inatliinatiques sant ici de ct les apparentes roorthuiniM's topo-
daoN l'un ou l'autre Mens. Disons tout de suite graphiques*, il est facile de constater une situa-
qu'en ralit In leron grecque est plus strictement tion littraire identique celle du verset H nu'une :
etuicte 0 itunnt Ilinnom /i une rorlaine distance tournure,mmes expressions, emploi rt'spoelif
de Rogf*l; re|H'ndant ni l'hbreu ni In Vg. n'ex- dus mmes prpositions en chaque texte, cela
pHoienl nu fond rien di? contraire, puisque la prs (juc TM s'<'st agrment d'un Itarharisme
ligne cit trace par des repre.H plus ou moiuM invraisenibluble : n:iD'', dans l(;quel la parli-
m
f, Vair fm WW
9tm., il, 9 t it. Il
fto fmt UXO Mi-4lMat
b
l'orlenl
InirfadiMi 4 ^..t...... At%
(lu n. I*. fl(* lliiiniiiclaiii'r {Josur., in lor., |>. :i:{ri).
IX%, 4* finit ri a oritiile U Vul|(l (/. /.). O qui n'eut gu<>ru meilleur, c'vhI m tcnlaliv< dVn
2. Le m%9 aller Ml grviMl corroiH).... .i. iveu faire vicu alit/uis a iitn srptrniriounli uoiiirn unrtiix.
CADRE TOPOGRAPHIQUE DE LA VILLE ANCIENNE. 113
cule initiale d et le n locatif la fin sont nces- lagne. Une telle indication a sa raison d'tre,
sairement exclusifs l'un de l'autre. Une vulgaire puisque son dfaut l'expression ijs S? en face ,
nuance de ponctuation mappxq dans le n final prise au sens archa'que dans les donnes d'orien-
qui introduirait le pronom fmin n, au lieu du tation, signifierait que la montagne est l'o-
n, locatif, a l'air de justifier l'hbreu; cette mo- rient ^ de Hinnom. Une seconde donne spcifie
dification simpliste a cependant contre elle le t- encore la localisation de cette mme montagne :
moignage des LXX et de Vg., qui ont ignor ce elle est l'extrmit septentrionale de la valle
pronom, trs probablement aussi l'usage mme des Rphami. Quand la limite en a franchi le
de l'hbreu dans cette description o les expres- sommet elle fait un circuit , l^n, peut-tre
sions :iaJa, pEa alternent avec ,135:, n:is en seulement elle incline pour atteindre la source
relation avec des noms de lieux'. C'est ainsi de Nephtoah. Suit une indication mal atteste
qu'au verset suivant (11) on voit la limite passer de villes du mont phron et un nouveau
nJlSJf "["lIpS^ ^^3 Sn
xaT vcoToi 'Axxapwv im ^oppav circuit amne la limite Cariathiarim. Ce terme
contra aqui/onem partis Accaron ex latere gnral importe seul, quelle que soit la difficult
c'est--dire au
d'qron en se dirigeant vers
flanc relative ce mont phron intermdiaire '.
qui s'impose au verset 10, au lieu de l'injustifiable '2 Au midi la li- '''
Kai |i.po; t6 itp; A meridie au-
mite se dirigeait XaTT... KapiaO- lem,ex ... Cariath-
nJIDa de TM.
de ... Qiryath Yc- 6a>'xai 6ie).e<TTai iarim egieditur
Il rsulte de ces observations 1" que 25:a du
'a r i m vers la
:
opta... ItzI ny^yrit terminus... et per-
verset 8 aprs toiiM i^riD Sn est un texte assez sr, source des eaux de 6aTo;Naf6w' '""'Kal vertit usque ad fon-
malgr les hsitations du grec et l'indication dif- Nephtoah. '' Elle xaTaTjfjeTai xct pia l e m a quorum
frente de la Vg. 2" que cette expression n'est
;
descendait l'ex- Ttt (Apou;, (B, To Nep/ttoa. Descen-
trmit de la mon- pou; aj. par A et ditque in partem
pas interprter par peu prs, pour lui faire
tagne qui est de- Luc.) toOt (B,5 A monlis qui respicit
rendre un sens absolu mais doit au sud- ,
et Luc.) oTiv xax va lie m filiorum
vant le ravin de
s'entendre du mouvement de
en cet la limite :
Ben Hinnom et au irpffWTTOv vinTi; Sov- Ennom et est contra
endroit, la limite remontant du sud au nord tou- noi'il de la valle \li(B, yiou Evvo(i A seplentrionalem,
chait l'extrmit de la ville jbusenne, ou la c- (les Bcpham, des- t't Luc. Kvo|x ), plagam in extrema
cendait le ravin 5 oTtv x ixpou; parte vallis Ru -
toyait. Aussi bien, quand elle est dcrite en sens
de Hinnom vers le 'E{iexpa^atv izo pliaim. Descendit-
inverse, xviii, 16, la voit-on toucher derechef la liane du Jbusen que in (leennom, id
Popp- xal xatar,-
ville jbusenne de la mme faon rjnD Sn ~, dans la direction CTETat ravva(B, ni est vallem Ennom,
mais cette fois en descendant naaj, dans la di- du sud et descen- Lai Ovvofx Evvaji juxta la lus Jebu-
la valle do Hinnom dans la direction de l'occi- a 'Aii Sms. 7triYr;v 'PwyfiX. i' Kai Solis.
Giex).e cTi Poppv
dent , nn^. L'indice de direction ne s'applique
(Luc, cm. B et A),
plus immdiatement ici la marche de la limite, xal ieXe(TTat iiti
2. On se j^ardera d'invoquer l'appui d'une telle inlerpr- 11, 7; 17,3''. Celte Taon de s'orienter sur le soleil, simple
lalion la formule ^nj'^ 2a2Q au sud du torrent (? , v, 7 et primitive, avant d'avoir pris un caractre religieux pou-
de ce mme cliapilre. Les LXX ont traduit xat )Xox ttj i- vaitcependant tre amphibologique; aussi l'habitude semble-
payyi et la Vg. nh anstraliparte torrentis. L'idenliid'expres- t-elle avoir|trvalu de spcifier cette donne par des expres-
sion dans TM , v v. 7 s. , n'esl au surplus qu'apparente, puisque au sions lopographiques voy. la description embrouille de
:
V. 7. iJjQ suivi de ^ dfinit une situation sans aucun verbe Il Rois, 23, 13
pour rappeler 1,11, 7 et Zacli., 14, i.
de mouvement. Noter aussi que le texte n'est pas des plus i. Sa situation approximative est indique ligure 'i'i.
JnUSALl'.M. T. I. 15
114 JERUSALEM.
Le texte n'est manifestement pas en ordre au est clair qu'elle devait l'tre de la mme manire
point de dpart de celte limite mridionale; la dans les deux cas et indpendamment de toute
cause du trouble est cette mme indication appa- direction de la limite. Or cette fois l'examen in-
rente d'un repre topographique entre Qiryath trinsque des Versions parat rendre vidente une
Ye'arlm et Nephtoah, que ce n'est pas le lieu de rdaclion adapte tant bien que mal au texte du cha-
discuter. On retiendra seulement le passage de pitre XV et complique de vulgaires erreurs de scri-
l'une l'autre de ces localits solidement attes- bes. L'hbreu din2T pcys dans la valle des R-
tes. pham serait la rigueur intelligible moyennant
Au del de Nephtoah, mme incertitude du texte. la dtermination ultrieure n:':Ei' au nord .L'ex-
On s'attendrait ce qu'elle gravis.se de ce ct pression pourtant n'est gure limpide, surtout elle
l'escarpement de celte mme montagne d'o on la n'est plus corrlative xv, 8 et a contre elle les le-
faisaitdescendre en la dcrivant dans la direction ons concordantes des LXX et de la Vulgate, iden-
inverse. Si les Versions sont trs concordantes sur tiquesaux leons du chapitre xv. TM serait donc
celte descente, "P^, xaTiCr^neTai, descendit, elles restituer, sur ces donnes dins"! pav nyp2. Mais :
lesont beaucoup moins dans la faon d'en mar- d'autre partn:*S, contra septentrionalem plagam,
quer le terme ^r\n nxp Sx, i-K\ fxe'pou (tout court
: ne se retrouve pas dans LXX, qui ont lu au les
rien de prtendre que nsp Ss est l'quivalent de la confusion occasionne en ces passages par
de ttTKi hn XV, 8;, puisqu'il subsistera toujours la
< des indications techniques dedireclion et de points
difTicult de cette prtendue descente h un sommet cardinaux. En un tel tal de choses, toute pour-
de montagne '. L'unique solution vraisemblable suite d'un texte primordial serait une vaine pr-
des difficults de ce passage est d'admettre une tention et il faut se tenir pour satisfait du sens
rdaction abrge du texte mieux ordonn dans gnral que rendent les Versions ofticielles, en
\v, 8. La proccupation de transposer le mouve- dpit des nuances considrables qu'on a vues.
ment aura fait crire nri (xviii, 16) en opposition La montagne franchie, c'est par la valle de
hSt! (xv, W'j: moins qu'il y ait l tout bonne- llinnom que la limite descend, atteint Texlr- <
ment l'imbroglio cr par quelque ngligence d'un niit de la ville jbusenneense dirigeant au midi,
scribe *. Cette hypothse est bien appuye par la et revient, descendant toujours, la fontaine de
leon des LXX", qui ignore celte juxtaposition per- Rogel. Sur tous ces points l'accord est parfait dans
turbatrice de inn n'sp et raccorde vaguement par les textes, mais il cesse aussitt, car au del de
un dtenni natif neutre, toto, ce membre de plira.se Hogel le trac prolong vers 'Ain Sms est indi-
inacheve h la de.scription complmentaire. Le qu dans TM comme un circuit en venant du
dsordre rdaclionnel est sensible encore dans la nord ,pEaixn, tandis que la Vulgate elles LXX
dtermination chorograpliique de la montagne si- ne mentionnent pas explicitement lew circuit et
tue sur le trajet de la limite ^. Puisque sa locali- acheminent la limite vers le nord , iiti fJoppSv,</
sation l'st fournie par rapport d'autres sites, il (Kiuilonem = n:iSX '
d'avaiM ftttim ffm Mr t ael. Non moio r^lnn mta de retle montagne, voir ci-deiiftouH.
rilMdtUNil dtaraMiMi t|iofrapUi|iM tablant avrc riKUiut ). l.'anllIoKie eut piiHte out mlencfl par leHcomiiientaleins
ar le NMMadro irnne dr TM aaaa tn aoapaaiier rineorri>r- au*ii>lcn Kcll-DelilKiwli on Ililimnnn, que Nowark et lltMinell.
CAUUK T01'0(;UAlMllUlJb: 1)1-] I.A VILLD ANCIEN.Nt:. 115
Les deux textes confronts, on en peut mainte- topographiques dans lesquels ce trajet est enca-
nant dduire une dlimitation assez prcise entre dr. Le sommet lui-mme de cette montagne
Judaet Benjamin aux abords de Jrusalem (fig. 23). ferme l'occident la valle de Hinnom et borne
La fontaine du Soleil , 'An Sms, est un point au nord la valle plus spacieuse des Rpha'im.
ferme, ainsi ({ue la fontaine de Rogel. Entre les Pass ce sommet, on descend la fontaine de
deux n'intervient qu'un indice accidentel de direc- Nephtoah; la donne trs prcise de xv, 15 rpond
tion Rogel occupe un site plus mridional qu' 'An
: au surplus la loi lmentaire une source est :
Sms, puisque la limite partant de Rogel doit s'in- toujours plus ou moins en contrebas d'une arte
llchir vers le nord pour atteindre 'An Sms. fatire. On ne fera par consquent aucune argutie
Rogel est au sud de la localit occupe encore par l'aide du texte mal ordonn et probablement la-
les Jbusens, cette Jrusalem dont la conqute cuneux de xviir, 18, o la limite au lieu de remon-
ne sera ralise que fort tard; quand on s'ache- ter dansla descripti(^n inverse, a l'air de descendre
mine de Rogel vers Jrusalem on monte dans la encore, quoique vers un point diffrent de la mon-
direction du nord, ou plutt en venant de Rogel tagne. Nephtoah est unanimement atteste, de
vers l'extrmit de la ville jbusenne on vient mme Qiryath Ye'arm.
du sud , 3a:a fxv, 8"); pour aller au contraire Il fallait envisager la description de la limite eu
du bout de la cit Rogel, on descend dans la di- ce contexte un peu large par rapport au passage
rection du sud , ma: (wm, 16). Monte ou de.s- Jrusalem, qui seul nous intresse; d'abord, pour
cente s'effectue par le ravin de Hinnom, dont l'a- saisir mieux le caractre et les nuances littraires
boutissement mridional ne peut tre dfini avec de cette description ; ensuite, pour obtenir des
prcision par les seules donnes littraires. Il points dont la localisation topographique ft
semble nanmoins plus indiqu de ce seul chef l'abri de ou ne soulevt du
toute controverse,
qu'on atteigne Hinnom seulement une certaine moins aucune objection quelque peu fonde. Or
distance de Rogel et au moment o se produit le de tels points ne se rencontraient qu' An Sms,
contact avec une extrmit de Jrusalem. Le flanc aujourd'hui 'Ain el-lld, environ '1 kilom-
du jbusen , iDl2\"i s]nj, n'est qu'une dtermi- lgrement est-nord de Bthanie sur
tres l'est,
nation secondaire du trac. La limite en effet ne la route carrossable de Jrusalem Jricho, et
va pas longer ou ctoyer Jrusalem, comme le Qiryath Ye'arim, aujourd'hui Abou Ghs plus
donnerait entendre la traduction usuelle au exactement el-Qaryah, ou Qaryat et-'FnO
flanc du jbusen elle ne touche la ville que
*
; 13 kilomtres environ de Jrusalem sur la route
par une extrmit au voisinage de G Hinnom, carrossable de Jaffa. Encore cette dernire locali-
^
mais sans quitter cette valle, dont elle remonte sation a-t-elle t mise en doute par M. Couder
le cours sur toute son tendue jusqu' la monta- qui propose un kh. 'ZTrma situ assez loin au sud-
gne qui en marque le point de dpart. Pour con- ouest; mais une quivalence phontique impr-
tinuer sa marche dans la direction de l'ouest cise ne peut suffire accorder 'Frma avec les
quand elle est parvenue devantce barrage naturel, donnes bibliques et traditionnelles touchant
la limite doit en escalader la crte ascension : Qiryath Ye'arm.
qui s'effectue en un point indtermin thorique- A la rigueur, l'enqute et pu tre arrte aux
ment, mais que fixeront peu prs les repres eaux de Nephtoah trs communment recon-
ou le P. de Huinmelauor. Tous se sont contents d'attribuer textes comme /5.,11< li.'^nDl ne peut vouloir dire que sur
l'hb. IIEG un sens identique njlZ, sans se |iroccuper le territoire des Philistins. En un sens analogue on com-
dos aUcstations discordantes des Versions. Nowack s'est born prendrait ^PD Sn de Jos. vers le territoire de... : for-
mule apparemment un peu trop vague en ce document. En ce
en outre noter somiaaireinent : 71ED INTll manque
dans les LXX ce qui est valable seulement pour les onciaux style =1113 pourrait signifier quelque chose d'assez voisin de
,
les plus usuels et prouverait du moins que TM n'est pas aussi nyp bord, exlrinit , ou de l~i rj (LXX y6[ivov, Vg.
correct et sur que Nowack a l'air de le supposer ; il est vrai juxla) Nomb., 34, 3, rendu ll2. ^N dans la description pa-
qu'il fait de ces deux mots une ajoute rdactionnelle tardive. rallle de Jos., 15, 1 moins qu'on ne prfre y voir l'qui-
;
1. ^riD signifie liltr. paule . Il est clair toutefois qu'au valent de l'arabe moderne ^ ^ au sens de coteau ; cf.
le passage d'un vocable hbreu ancien une fontaine de Regel. Place au blr Ayoub actuel,
appellation correspondante en arabe moderne '. elle devient l'amorce trs claire d'un trac na-
La position de Lifl est dautre part aussi appro- turel autour de Jrusalem. Du biv Ayoub la
prie que possible pour rendre intelligible le trac limite remonte normalement par la grande val-
de la limite au del de Jrusalem. Les dductions le qui l'achemine vers le confluent des trois val-
par lesquelles divers officiers du Stirvey ont pens les : ou. en-N(ir, el-Oudy et Rabby (i, F 8-9; v).
branler cette identification, pchent par la base A ce point, elle se trouve spcifiquement dans G-
en ce qu'elles se fondent sur la littralit d'un hinnom, en mme
temps qu'elle touche au terri-
texte massortiquegrammaticalement injustifiable toire jbusenne par la pointe mri-
de la ville
d'tam que le DC^7 ^7 du Talmud de Fiabylone ^ garde sur )7is en-A'drfir. Ce point culminant de la
San pousser ici plus avant l'examen d'une ques- montagne est aussi exactement qu'on le puisse
tion qui n'intresse pas directement notre sujet, souhaiter A l'occident du ravin de llinnom-//rt-
CD conclura que l'autorit rabbinique invoque bby et ii l'extrmit septentrionale de la valle
par M. Conder demeure une ba.se par trop frle des Rpham , localise d'une faon gnrale
ponr prvaloir contre les exigences du rontcxle vers la valle de Sainte -Croix(1, \ 0-8), sinon
biblique en transportant Nephtoati plus de 10 ki- autour du bassin de Mamillah. Un petit coude
lomtres peu prs en droite ligne au sud de J- oriente ensuite le trac par nue pente abrupto
runalem, lu source <i"/:,'{fln K Kn consquence, sur Liftd, d'o il atteint le lit profond de l'ou.
/.iftd moderoc sera considre comme rpondant Reit /Janhia, le suit quelque temps, mais l'aban-
bien h l'antique Nephlouli. C'e.st entre /jftii h l'oc- lonne au dtour devant 'aiii Ri'it Tonlmd, pour
(ideut cl A eu t'l-/jij h l'orient qu'il ^'agit de i- garder, travers les coteaux, uno uuirche directe
I. Itoot Ir ru. timi'lc utwIituUoD de U lii|uide / la lellre 3. cf. V. g. Talm. Jr., Yrbamlli, xii, 7 (Irad. Soiiwaii,
iMlltire tt lUnualion ilr U giiKurale liiule dan une I. VII, p. 175); Sofa, IX, :. (tkiiw.. Vil, :r.7, 331). D'aprs
vwydte allMlito. Cre rl trop familirr aux linKuUlf|>uur e&i- Nr.tNAi CN, La (fogra/ihicdu Tnlinud, y. t:i'2, n. 7, la n^dac-
|tr qMiqM d4ic0neolalioa JuallflcUrc, cl M. Condrr {QS., (ion lili^ru)iot)iiillaine do la Micliiia Hubitllluc DlS^N 1S3 <\
tfTf, p. &> 'r*ll pta d faire objection de cfllc Irantfor- On^ ^ES danit Yrbamdth, xii, 7.
MrtiM 4 la gaUarala bbrab|M. 4. Il)|>olli^to vaKiie cl injUHlilit'o *>, doclaruil iiaKure un
3- t. I. U p aiaifa alMia al lire dt la Gntnara aur auatl bon )URi' qui- M. Sorin (/l)l>y., III, IHHO, |i. 7U).
Ym, ai*.
CADKK TOiMMiKAlMIlnl K DE LA VILLU A.NCIHN.M'. 117
S^^'auxlBeii TouhnoL^ .
-\h\lomhres
sur Qaryat el-'Enb qui est Cariathiarim . chapitre xv demeurerait vaille que vaille intelli-
Voici donc, rsumes enfin dans un raccourci gible : il faudrait supposer que le contact entre
trs clair, les indicalions fournies par la double la limite et la ville est indiqu au moment o il
mai 'tourne' advtrto pyro- aprs l'chcr de leur seconde teulative. Souvent
derrire eus et rum ' Fecit au surplus, durant le rgne de Saitl, on les a
to arrivenM sur itaque David sinii
trouvs dans la rgion de Micmas ou de Masph.i.
a en toce de praerefterat ei Do-
bslanmicr minus et percusBit
Il y a donc loul'j vraisemblance que le grand
David affti ( )
Philisthiim de Ga chemin par Hllioron hnir ait t assez. familitM-.
laltti srsit haa utque dum ix*- DanH cette hypothse, leur campement devant Je
laht'-. nias Otirr.
rufuilom " dans la valle des ilphani , se placr-
cUballitl^l'bt
rail tout ouMsi bien sur h* plateau septentrional
IlMi'jIMq'* IVli-
donri loH ramilicniions initiales du Cdron.
Au dbut du mouvuuu'nt philistin, David s'est
I. TUrf t ilsti OwNiaR, ftmmtul, p. lia st., 06 Toa Irouvsrs aussi la critique et le coinnienlsim du (cxlc.
CADRE TOPOGRAPHIQIJK DE LA VILLE ANCIENNE, 119
rfugi dans son repaire habituel, presque la Jrusalem. Je n'ai jamais pu saisir dans la l-
frontire ennemie, la forteresse d'Odollam, gende un peu floue de cheikh Bedr, ni dans celle
o pourra concerter son plan d'oprations',
il de nbij 'Okkaseh (al. Qimer), une allusion au ph-
llall'ermipar la consultation de Dieu, il va lui- nomne de la division des eaux pluviales sur la
mme au-devant du combat, rejoint les Philistins fine crte du plateau. Il y a cependant bien des
Baal Perasm elles met en droute. Pour mon- chances pour que l'un ou l'autre de ces oulis
ter d'Odollam, David ne pouvait gure que mar- contemporains, celui de cheikh Bedr surtout,
cher sur les traces des envahisseurs s'ils soit l'hritier lointain du vieux Baal Perasm ca-
eux-mmes par la voie mridionale.
taient arrivs nanen. L'adaptation tymologique la victoire de
A quelque distance de leur campement, si on le David n'tait que l'essai familier aux auteurs bi-
suppose dans la Beqd'ah, David et sa troupe au- bliques de donner aux dsignations toponymiques
raient pu se glisser par le ravin latral, ou. el- une origine illustre et orthodoxe. Mais voit-on
Ottardeli, puis ou. el-Momallabeh , de manire bien David choisissant dans ce but un mot qui
dboucher justement sur la ligne de crte, avant avait un relent si accentu d'idoh'itrie cananenne?
que les Phjlistins mis en veil aient eu le temps Longtemps aprs, quand Isae voudra rappeler
de lui barrer le passage (cf. fig. 23). ces journes glorieuses o la monarchie nais-
Sur le terrain, l'opration ne va pas sans diffi- sante crasait ses adversaires avec l'aide du Sei-
cult, supposer la position philistine dans la gneur, il voquera le souvenir de lintervention
Beqaah, ou plus au Nord-Ouest dans la rgion de divine sur la montagne de Perasm^, nous
Mamillah ou mme dans levallon de Sainte-Croix. dirions plus prosaquement sur le sommet o se
Kilo serait beaucoup plus facile concevoir en partagent les eaux .
installant le campement philistin au Nord de la La .seconde collision entre David et les Philis-
ville. David a tout le loisir d'arriver par la roule tins eut lieu sur un point quelque peu diflerent.
indique dj. L'alarme n'est donne aux enne- Rien ici ne permet plus de discerner les positions
mis qu'au moment o il va prendre position au ennemies avant la rencontre, ni l'poque approxi-
point culminant du plateau, quelque part aux mative o elle se produisit. Quoi qu'il en soit de
abords de l'ouly cheikh Beilr et de nis en Mdir. la manire de concevoir les vnements dans le
Les Philistins se portent au-devant de lui sur laconisme des textes, quand l'arme philistine est
cette crte, sont repousss au premier choc et de retour la valle des Rphaim, un plan de
s'enfuient, abandonnant au vainqueur les idoles marche est indiqu David tourner l'ennemi :
nationales apportes au combat comme garants et l'attaquer sur un signal divin. Nous ignorons
de la victoire. Le thtre de la bataille ne semble malheureusement ce qu'tait et dans quelle posi-
pas douteux, grce au nom mentionn Baal Pe- : tion .se trouvait ce verger par o David doit abor-
rasim, et l'essai d'tymologie qui en est fourni. der les Philistins. On discerne tant bien que mal,
11 est assez vident en effet que le nom n'est pas en tenant compte des moindres indices du texte
d'origine davidique, mais existait antrieurement. et des nuances des Versions, que cette marche
C'tait un de ces ba'als locaux innombrables que dissimule devait amener David dans une position
la crdulit superstitieuse prposait toute par- avantageuse o sa prsence n'tait nullement at-
ticularit quelque peu saillante du soP. Celui-ci tendue. En dpit de la traduction xXxuOtxoJv des
parat avoir rgi la division des eaux entre les LXX, il n'y a rien tirer d'un rapprochement
bassins de la Mditerrane et de la mer Morte au Bokim ou la
avec la localit de valle N32n* .
point culminant de l'arte fatire, aux abords de Au tmoignage del botanique le nom estmieux
1. l/identilication trs judicieuse d'Odollam avec kh. 'Aid 2. En pratique, cela se rduisait dire l'endroit de telle
el-Miyeh esl due M. CtERMONT-G.VNMixu, Aicfi. lies., II. ou telle chose et n'avait plus directement la signification
'tbii ss. L't'xamcndesle.xles (Jos., 12, 15 ;15, 35 I Sam., 22,
; mythologique primordiale.
1 ss. ; 11, 7) donne le
Il l'or., |lus grand poids celte iden- 3. /s., 28, '21. Le ba'al disparu, laissant sub.Mster seule-
lilication. Pour l'adnplalion de l'Iihr. ^^1i?2 la caverne, ment la dsignation plus banale du site auquel il prsida
ou |)lulM l'une des cavernes qui entourent le ouly Cheikh jadis :
"^n ;
cf. Josu.
Madhkour au sommet de la colline, vo}-. Diioinii:, .Samuel, 4. Jug., 2, 5; l's. 84, 7; cf. L\;kam;i: f,\iT Jugt's, l. I.
interprt par baumiers que par poiriers, grande valle qu'on suppose avoir t toujours
mriers, ou autres essences d'arbres, sans que son chemin prfr et qui est bien en effet la
cette dtermination claire en rien l'enqute to- plus naturelle communication avec la Philislie.
pographique. Si les troupes philistines occupaient au contraire
On est cependant guid quelque peu par le r- le haut bassin du Cdron, au Nord de Jrusalem,
sultat de ce naouvement tournant le dsarroi et : s'attendant peut-tre voir les Isralites dbou-
la fuitedes Philistins. Tout ce que le rcit laisse cher du Sud s'ils occupaient dj Sion, l'affaire
entrevoir de l'action ainsi engage est une retraite s'claircit d'elle-mme. On situera les bau-
prcipite des envahisseurs, naturellement par la miers quelque part sur les flancs de la grande
voie la plus facilement ouverte devant eux. Or colline occidentale-. Un circuit par l'ou. Habhi/
cette voie se trouve tre la valle septentrionale permet l'arme Isralite de dboucher soudain
amorce sur la ligne fatire entre 7^ell el-Foul et inaperue au sommet de la hauteur. Les Philis-
er-Rm et descendant la plaine soit par les tins, prisl'improviste, abundonnentle terrain et
gorges de Blhoron, ou. Selnvin, soit par le ravin s'lancent sur la -voie ouverte devant eux tra-
secondaire aboutissant Beit IVouh et Wmics. vers le plateau. Mme en supposant les bau-
Sans la leon trs explicite des LXX, contrle miers l'Kst et l'opration de David par le
par Isaie fxxviii, 21 ne s'imposerait
>, la nce.ssit Cdron et l'ou. el-Pjz (cf. pi. xiil, la fuite au
pas de corriger dans la MassoreGaba'aen Gaba'on. Nord est encore extrmement spontane par le
La poursuite commena en ralit tout aussi bien vallon ^el-MeVamed et lou. Beit JJanin ii, D-E
aux environs de Gaba'a de Saiil 7'etl rl-Foul. = 1-3). Gabaon deviendrait mme plus normale-
Devant l'attestation trs solide detiabaon, il faut ment en ce cas le point indiquer pour le com-
nanmoins se demander si. aprs un premier mo- mencement de la poursuite^.
ment de panique, les Philistins en fuite ne se se- La valle des Rpham reparat dans un pas-
raient point reforms dans la valle de Gabaon sage de Samuel (II, xxiii, 13 s.l qui n'appartient
pour essayer une vaine rsistance. David les ciil- plus la grande trame historique du rgne de
liule et les pourcjiasse jusqu'aux confins deGzer, David, mais groupe d'intressants dtails qui n'a-
une de leurs imprenables forteresses'. vaient pu trouver place dans l'histoire gnrale ^
Kst-il besoin de faire observer combien ce rcil. Itien de plus pittoresque et de plus sincrement
envisag isolment, serait dcisif pour une loca- naturel que ce rcit, o la mention des Philistins
lii^tioD de la valle des Kpham dans la rgion et de la valle des Rpham n'interviennent qu'
septentrionale de Jrusalem? On peut lliorique- titre d'accessoires. s'agit de luellre en Ce (ju'il
manoMivrc de David. Ds qu'on essaye de se re- l'ontre les Philistins qui ont occup la valle
prsenter ropration ur le terrain, il devient des Upham et dtach un poste Bethlem.
difficile de ne rendre compte dos dtails fournis Davi<l est dans sa forteresse d'tKlolIam et ses
i't de concevoir surtout comment l'ennemi 4>n d- hommes l'y ri'joignent. La note, de banale
roule ne replie par nn long circuit au Nord apparence, qu'on tait au dbut de la mois-
IraverM le plateau, tanditt qu'une fuite plus facib' son , diumc vie c' petit labh'au en voquant
}f*rn roucst le ramenait IrM promptemMit h la aussitt ra<'cabl(;uu'nt douloureux des ardentes
/m \4tm., k. t., \t. M'i, fur la nature du igae donn par m% faiuiiH JtiHi|u'Mui ciiviron le (iabu'a d*' Jiiili'u P...
artire*. 7. CotivtMlr (le jariliiiK cl de vn);ors r<^|ii>i|(iu de NoIit-
I. Lp P. de llummelauer {op. t., \: Mi, croll dlMu>rner m HrlKncur. Il y ri**lR auJourU'Iiiil encorn qup|<|iic8 arhrt's, i\
r p(ii mH dlrteHonem. (fua l'hitittaei ex vnllt Hr- Iravor le (|uaitiflra netifii. l'iiiil II rii|i|ieler lu valle des
phaim amfHgernt. trtt nocoa Umitm, quihui David l'Iii- llntr , a|>|inreiiiinnnl lrn|i li)in ii l'OneHl?
litioomm tmpruuin eircuiMirriptrril : ^te^H^ liicn peu .1. Di'ii lift iiKMlfrncft Kiiivi'iil cnroro I un cl raiitre dn <'(>.s
%ii*ntihUMe . pniiriuni n Iniliqiicr cfllf ol-dMnl lliiikli' trari'* nAlurflu , rf. |d. t.
qaa amr mm ciH/rt Ira |*bilitln* enrrni M raimrnl dr |K)<t- i ( f litKiiitir, /./ /!'. tir .'saiii., \>. n, ii'.i hh,
CADRE TOPOGKAPHIQUE DE LA VILLE ANCIENNE. 121
journes de siruco plus redoutables au mois de dans la valle homonyme aux portes de Jrusa-
mai que la plus lorride canicule. C'est l'poque lem. Toutefois la ncessit ne s'impose pas d'i-
de l'inextinguible soif, dont il est utile d'avoir maginer, d'aprs cette expression, une valle des
pti pour dans toute sa porte le souhait
saisir Rpham infinie ou particulirement renomme
de David Qui me fera boire des eaux de la
: par ses moissons. 11 suffit que l'endroit soit apte
citerne qui est Bethlem, prs de la porte! la culture et qu'il s'y pratique annuellemeni
C'est la citerne familiale peut-tre, celle en tout une moisson.
cas dont le souvenir est prsent ds qu'on rve A vrai dire, ce qui rsulte ainsi de la compa-
d'une eau frache, d'une eau qui dsaltrerait avec raison incidente faite par Isae tait suggr im-
dlices, au lieu du liquide tide qu'on peut avoir plicitement par le terme invariable qui dfinit
sous la main sans parvenir mme tromper son l'endroit en question : pair, traduit par valle ,
tourment '. Tout l'pisode est vcu, joli souhait, de prfrence plaine employ par quelques
grandement significatif enfin du vrai caractre de auteurs. Nos expressions /j/atne et valle compor-
ces luttes fameuses entre David et les Philis- tent, coup si\r, toute l'lasticit ncessaire pour
tins. s'appliquer avec une tolrable exactitude aux
Mais s'il en dcoule une indication impor- mmes lieux envisags sous des perspectives
tante sur la position de David Odollam et non dillrentes. Si l'on veut toutefois serrer d'un peu
Jrusalem au dbut du contlit, on y chercherait plus prs l'tymologie de l'hbreu, c'est valle
vainement le plus lger indice concernant la loca- qui devra rendre pcy, oi l'ide de profondeur
lisation de la valle des Rpham. l'emporte sur celle d'extension en surface. 11 n'y
Un dernier texte biblique la mentionne en des a plus besoin de s'appesantir sur la dtermina-
termes un peu moins inexpressifs. Isae voulant tion de ces expressions chorographiques Sn:,
exprimer ce qui subsistera des puissants royau- "pflV,NU, qui concident toutes dans le concept
mes coaliss, Damas et phraim, quand la ven- fondamental de valle , nanmoins avec des
geance divine aura fait son uvre, les compare nuances qui en expriment toutes les modalits :
aux pis qu'on glane aprs la moisson dans la pcy, la dpression plus ou moins accentue par
valle des Kphauii ^ et au grappillage d'olives rapport ce qui la limite, mais relativement plane
qu'on peut pratiquer aprs la cueillette. Avant de et sans eau; nu ou u, le creux petit ou grand,
faire fond sur ce mot pour en tirer l'indication cuvette ou ravin,
aux parois escarpes d'o
d'une valle large et fertile o les moissons l'eau s'coule pour s'accumuler au fond; Sru, la
prosprent avec opulence, peut tre au.ssi les grande crevasse aux berges abruptes enserrant
oliveraies,on devra se demander Jusqu' quel le lit d'un cours d'eau perptuel ou transitoire '.
point le prophte avait en vue la valle des R- Nos expressions valle, vallon (ou ravin) et
pham proprement dite. Saint Jrme parat avoir torrent expriment assez exactement la gradation
compris sous cette dsignation le plateau de la des trois termes hbreux. Entre les deux extr-
Batane, royaume des anciens Rpham et terre mes la confusion est rarement possible et le
par excellence des grasses moissons ^. L'allusion langage le moins prcis ne les mle pas d'ordi-
est assurment plus claire et plus piquante
naire au point d'appliciuer par exemple la qualifi-
supposer quelque analogie avec ce qui se passe cation de torrent la plus insignifiante dpros-
1. Presque chaiiue v liage iinporlant possde aujourd'hui pauci remanebuiil in JJamascn, quain soient post messores
encore sa citerne renomme dans le folk-lore contemporain :
paucae remanere spicae,quas in valle Raphaim latissima
celle-cipour sa fracheur paradisiaque, celle-l pour les vertus et polentissima soient pauperes leyere. Pour ne se point
curalives deses eaux, celle autre pour quelque proprit plus tromper sur la valeur exacte de celte vallis latissima cl
dtermine. L'eau ne tarit jauiais au grand puits d'OdoUam- polentissima, il n'y a qu' lire, un |)eu plus loin {op. l., col.
'Aid el-Mlyeh, mais elle n'y est jamais frache, rarement bien 237 s.) Messes quoque Moabilicae nascunlur in callibus
:
3. lu Is., lib. V; PL., X.\1V, 175 : El est sensus : tam ch. Liv et i.v.
JRUSALEM. T. I. IG
122 JRUSALEM.
sion '. La difficult est plus considrable avec le supposant leur pouyuio, Hpli, originaire do
terme moyen s*m, qui n'est jamais un ruisseau Galh. Dans cette perspective, il semblerait que
permanent, mais peut se trouver, pour quelques la dsignation ne ft pas antrieure la conqute
heures en un jour d'hiver, trs comparable un isralite. Aprs l'installation dlinitive de la mo-
torrent , tandis qu'il se rapproche de la valle narchie Jrusalem, le souvenir des grandes
par l'escarpement modr de ses berges. Mme luttes contre les Philistins serait demeur lgen-
difficult de dfinir avec exactitude entre pGy au daire et le nom mythique de ces ennemis farou-
au sens gnrique de valle et les diverses ches aurait t attach, en vertu d'un usage
expressions pour l'ide de w plaine ^ . La prati- extrmement populaire, la rgion par o ils
que littraire biblique parait avoir rserv le sens avaient coutume d'arriver, ou au site tradition-
de plaine de trs vastes tendues embrasses
- nel de leurs dfaites^. 11 va de soi qu'une dter-
d'un coup d'il gnral et opposes des groupes mination de celte nature pouvait demeurer tout
gologiques tout autres par exemple les plaines : fait vague, si tant est mme qu'elle n'ait pas t
de Moab par contraste avec la crevasse du Ghr un peu fausse en ce qui concernait l'un ou l'autre
et les monts hauraniens, la plaine d'Esdrelon des combats davidiqucs.
prise entre les massifs montagneux de Samarie La tradition littraire dissipe mal les obscurits
et Galile, la plaine de Philistie ou rgion ctire topographiques ce sujet. Josphe semble peu
si nettement distincte del chane centrale. Dans prs rduit paraphraser de son cru le rcit
ces vastes surfaces beaucoup de valles se biblique. suppose David Jrusalem et rpand
Il
creusent un lit plu.s ou moins profond entre les les Philistins dans la valle des Gants... lieu
ondulations du sol. Chaque dpression percep- qui n'est pas loign de la ville ^ . Quand il s'y
tiblepeut tre dite 'meq. Il est facile de voir sur reprendra, pour narrer la prouesse des trois
quels points une telle dsignation est concevable braves qui vont chercher de l'eau frache
autour de Jrusalem. La lieq'ah tout entire au Bethlem travers les lignes ennemies, la valle
Sud-Ouest jusqu' Mr lis, l'panouissement n'aura plus de nom spcial, mais se dilatera
de l'ou. et-Meist' Mamillali, l'extrrail Nord- " jusqu' la ville de Bethlem^ , ce qui est d'une
Ouest de l'ou. el-Djz reprsentent des titres exactitude fort relative. Tout ce qu'on est en
trs varis, par leur superficie et les qualits de droit de conclure de ses expressions est que, ds
leur sol, un mme concept chorographique h- son poque, la Jieqauh passait pour la valle des
breu : le pc7. Rpham.
Quant aux Hpham eux-mmes d'o la valle Si c'tait l une afiirmalion traditionnelle, on
lirait son nom, faul-il y voir quelque allusion aux devra supposer une tradition bien vacillante. Au
redoutables populations primitives de la contre? iV sicle, Eu.sbe et saint Jrme paraissent n'en
Il Sam., XXI, 1.' s. et 22 peut le suggrer en assi- avoir peru aucun ccIk^'''. Pour eux l'endroit se
milant les Philistins la race des Itpham et en trouverait vers le IS'ord de la ville : indication sans
f Oa M trouvera
. oulle part dans la BiMc WUlT Sn: ou Odollam el d'crire rondement que la valle o campenl les
j. nScw, 7X7^, iic'D, nrir. eic. tout par une indication de distance exacte qui pourrait bien
s. Cf., l>|ioqii htoiMtnw, Ure contradi'ioire de ce (|ui la pr<*cd('. Vin^t stades repr-
la dniKoalion anuluKur
ciMpdcs AM>rirBt videmment (ri courante
sentent environ 3.700 in'tre>, r'est-A-dire assez npproxinin-
, |)uiM|uc
ioilfAe l'amploie comme rrpre topographique. tivonicnt ladislani-edcJi^ruKaleinau bout de la //iv/aVr//, contre
4. mii)!., VU, 4, I, eorrMpoodaol II .Sam., 5. is u. : o
le colOMU de MAr fnts. Mais on est tout au plus i\ mi-
tttit^xly^,..t*x%)at^tfnTiftwA'tMa xttl'iyttu' xai)u|ttvT)v,
chemin de lu ville de Hctlilem . Ui phrase est enibarnis-
fM-e. IVut-tre est-ce le camp des Philistins que Josphe im^-
.Amlitf, VII. 13. 4. corrr*|iondanl II sam., 23, i:i tend localiM'r ainii ik peu prs '*Ka le di'itanre entre Jrusalem
Kr I* < f4v h
1spU|M 4vTo< Tov pmtUii kIom - ri llelhlem. (ne (hoke est claire : sa propre incertitude en
UfNliiM tlttfh
tlK M tOv ixtNv Mf(|i<oX4 iv
fait de localiftulion slrirle de la < valle des Hpham )> nu
If Md< MipiviK, i px^ 9rff>i^rn %i)ui 8nivii ot4(ov; lem|M de |)aid.
'lapi wiifMr i/.^n( (ticMiv .. l/aocira rabbin a lu div n Onom., 288, Ti . ; 'l'oiyativ. xoO.: *A).),ofX(i)v xoti
IraUMMal eanrva* blbli<|UF. Pour ^lairclr de dlaiU (i'ippdv 'lipow>i>,|i. 147. n M, : Kiifaim vallls Mhtfi/lo
<| Il a Mal kl*, |>Mi lui Imfitfrle de ubalilurr J^ruaalmn * luin uil Afptemli iiiiniliiii playaiii Jcrusulem.
CADRK TOPOGRAPHIQUE DE LA VILLE ANCIENNE. 123
autre valeur apparente que celle d'une exgse tude l'expression sv popeioi pour dsigner le point
personnelle des textes bibliques, mais du moins cardinal intermdiaire Nord-Ouest aussi franc que
exgse de gens qui le relief du sol en cette le serait Mamill par rapport Jrusalem; la
contre n'est pas tranger. Cette exgse, on l'a seconde consiste en ce que le vallon de Mamill,
vu, est assurment la plus limpide et la plus ra- panouissement restreint du ravin 'er-liahbxj,
lionnelle pour l'un au moins des combats davi- ne semble pas trs naturellement comporter une
diques. y a lieu toutefois de se demander si la
Il nuance aussi considrable de dsignation gogra-
conviction d'Eusbe et de saint Jrme n'avait pas phique. Puisqu'il s'agit en ralit d'une identifica-
t influence par d'autres considrations. Pa- tion tout exgtique, il importe beaucoup moins
ralllement la signification ethnograpliique, le de dterminer avec rigueur ce qu'ont pu conclure
terme a''SS1 en avait une autre religieuse et Eusbe, saint Jrme et d'autres^, que de voir
dsignait les Mnes, les ombres*. Si loin mme dans quelle mesure les textes connus s'adaptent
avait t pousse, dans quelques milieux smi- sur le terrain. A commencer par ceux qui dcri-
tiques, Tassimilation du concept des Rpham vent la limite, on est conduit presque fatalement
avec les Mnes, qu'on les avait difis l'instar dans la rgion Nord-Ouest cause d'un site cer-
des Oeoi xaa^Ooviot, DU Manca ^. D'assez bonne tain : la h^alisation de Baal-Perasm au rs en-
heure, aprs les premiers dveloppements de la Nadir. Afin de ne tabler que sur des points ac-
Jrusalem on parat avoir enseveli dans
Isralite quis, remettons plus tard la confrontation de
la rgion septentrionale, aux flancs de l'on, el- Jos., XV, 8, puisque de ti Ilinnom
la localisation
Djz ou parmi les mamelons rocheux qui mer- reste discuter, et reprenons,
dans xviii, 15 s., la
geaient de la valle. Des hypoges innombrables, limite un endroit connu Nephtoah Lift.
: =
quelques-uns somptueux, y furent creuss l'- ii' extrmit de la montagne innome o la
poque hrodienne, de sorte qu'aux premiers limite passe ensuite est videmment la ligne de
sicles chrtiens, dans la dsolation de ces partage des eaux, le mme point par consquent
tombes profanes, pilles, peut-tre dj exploi- dsign dans la marche inverse comme le som-
tes en carrires, la ncropole antique devait met de cette montagne. Aussi bien est-il ma-
offrir un aspect particulirement lugubre et re- nifeste qu'en une dlimitation territoriale dont
prsenter au mieux la valle des Mnes . tous les repres sont emprunts au relief du sol,
A cela s'ajoutaient les indices dduits sans ce point culminant de l'arte fatire, aux abords
doute du trac de la limite entre les tribus et de Jrusalem, ne pouvait tre nglig. Il et t
l'expression d'Kusbe par exemple, xax poppSv, invraisemblable que la limite idale ft trace au
serait sans trop d'invraisemblance un cho peut- voisinage mais sans en tenir compte. Au-dessus
tre inconscient des LXX : ...'Pa-faelv im poppS et de la source de Liftdle vallon o serpente le sen-
otTro dans Josu. Enfin si cette expression
poppa tier moderne entre le village et la grand'route
parat s'opposer nettement une localisation de taitune dmarcation toute naturelle, jusqu'au
la valle des Rpham dans la Beqd'ah propre- rds.Quant celui-ci, on s'explique assez, dans
ment dite, elle n'implique cependant pas de ma- un document tel que le Code sacerdotal, la pr-
nire inluctable une identification avec le haut caution d'en taire le nom, quitte se compliquer
Cdron en plein Nord de Jrusalem d'aucuns lui ;
la tche d'en dcrire la relation avec d'autres
chercheront peut-tre une porte moyenne et lui lments topographiques. Si les vieilles sources
feront dsigner la rgion de Mamill au Nord- davidiques n'prouvaient point de tels scrupules
Ouest. Cette hypothse entrane une double diffi- nommer un Baal, elles s'efforaient dj de lui
cult : la premire, qu'Eusbe emploie d'habi- donner un sens orthodoxe '.
1. Is., 14, 9; 26, 14, ly ; JoO, 26, 5, etc. EUS.-, 318 s., surtout 331 ss. et 336 ss.
2. Lire co sujet l'important miiioire de M. Clekmont- 3. Par exemple Tobler l'extrmit SuJ-Ouest de la Beqd'ah
:
(;ANNEAU, L'inscription d'el-Amroini et les dieux Mnes {Top., II, 403) et plus tard le petit ravin ou. Deir Ysin
lies Smites; l':fudes..., I, IBG ss. M. Schwally {Das Leben [Drille Wanderniiii, p. 202), ce qui tait beaucoup plus
nach dem Tode, p. 4 ss., 64 s.) a certainement exagr risqu.
ride (le divinit attribue aux Rptiam; cf. La<;ra\(;i:, 4. ViilUs Titanorum ( Rphauu) ia Itegnonun libris...
134 JERUSALEM
Puisque Baal Perasm peut tre le thtre Ovvoia'*, tantt traduite en entier, ou plutt rem-
d'un combat, on voudra bien ne pas en res- place par une faon de glose, rh uoXuavSpiov uiiv
treindre la dsignation quelque point math- T(7)v Txvtdv oTtov'"'; Vulg. : convallis Ennom, vnl-
filii
matique, mais y voir au contraire Tensemble de lis filionim Ennom, vallis bcn Ennom, v. Been-
la croupe de partage des eaux. Pour un observa- nom, V. Ennom''. les grandes
Il n'est pas rare que
teur plac ce sommet avec les textes de Josu Versions discordent dans un passage sur mme
en main, il ne parait gure douteux que la valle l'emploi de l'une ou de l'autre forme l'exemple ;
des Rpbam ne soit la rgion de Mamill. L'en- dcisif en ce sens est 11 Par., xxxiii, O.o Thubreu
droit, on s'en souvient, rpond suffisamment au :n"p U3, dans le ravin de Ben llinnom , est
terme de 'meq et peut du reste tre envisag, rendu v y ^av 'Kvvo'jji (LXX^, ce qui suppose en
avec une certaine ampleur, comme un prolonge- apparence D:n-i3l laa) et in mile Beennom
ment extrme du plateau ondul de la Deq'ah. Vg.i.
Le Baal Perasm se dresse bien en plein Nord de La confusion n'est cependant point inextri-
cette dpression, tout fait propice d'autre part cable. A comparer d'abord les Versions entre
un campement la suite de la
philistin. Enfin elles, on sent un texte relativement ferme, ds
discussion va montrer passage trs normal de
le qu'on a limin d'aussi sec'ondaires nuances que
la valle des Rpbam ainsi entendue la valle vallis, convallis, ^pay^ et vainq pour rpondre
de la Ghenne, qui prolonge la limite au Sud. sia ou 13. Plus ngligeables videmment encore
Un retiendra seulement que cette localisation trs sont les variations phontiques du nom propre-
dfiniedu Baal Perasm, applicable aussi bien ment dit, 'Evvo(x, 'Ovvfi. Ennom. Restent donc
aux textes de Samuel qu' la montagne anonyme peu prs exclusivement les divergences portant
de Josu, n'entrane pas la dtermination aussi sur p. L'examen intrinsque de chaque tmoin
ferme de la valle des Rpham. Du moins cette rend un compte facile des anomalies d'abord si
dtermination ne vaut-elle pas au mme degr tranges. C'est ainsi que dans la Vg. h^n Ennom
pour l'poque ou furent rdigs les chai)ilres qui est un compromis entre la traduction et la trans-
dcrivent les limites des tribus dans Josu et liltraticm Beennom est apparemment une simple
;
pour l'histoire de David : elle doit demeurer pro- coquille de lecture, ou quelque assimilation in-
vi.soiremeDt douteuse pour celle-ci, tandis qu'elle tentionnelle supprimant l'hiatus dans l'articula-
somble trs solide pour celle-l. tion de heni''-/Jinnom^. Dans les L\X 'Owou. est
un simple phnomne d'assimilation vocalique,
III. LE RAVI! DK IIIK.XON. LA ;UENXE. LA VALLE. plus facilement explicable encore avec l'ortho-
graphe 'Ovo'fx. iovvaix doit tre une banale er-
Celle diiigaation lopographique .se prsente reur diltographique occasionne par l'emploi de
l'O hbreu sous trois formes D:n nu [ou U]', :
p vaTir,; (gn.) pour traduire nu en cet endroit''.
an ^Z2 u', D:rj-':'. Klle offre dans les Versions Knfin dans l'hbreu mme
on constate pronipte-
une extrme varit de nuances, tantt traduite menl que la forme intermdiaire, hcnr-lUnnoui
|>articllcmeat, f^P7 '> '*^ "'''S 'Kwjx [Kvv|x, au pluriel, n'a aueun bon appui. L'unique pas-
K/v^fto'/i l>ojA S tantt transcrite non sans sage o elle se lit encore dans TM est suspe(;l
quelque gattcborie. l'ai^4o)i. rr,avv<>|i., l'auwa, l'ai de plusieurs manires '" et si les LXX oui l'air ;
stremae et Omorrntauri in haia... eleaeUra hii uimilia. ' 7'/-., 19. 'i. Ce leitc sera cx|)lii|u^ phis loin.
tceabmta, Otmlilium fabnlorum ri cauMOi et origine h- 7. Voir n'iiii|iorli' <|iirlh> t-oiiconlaiicc. Il \ n du rcslt* dims
M'Hir habtfl \. H. Hwbw., In Halat. 3. I l'L \X\\, 34N. . .
\e% trmoln IuUiih U* iix^mc llollfinoiit quo diiiis les ;>rrcs. La
I yot .IS.K'ilS. 14*: Il /'or.. 2t, 3; 33.Ai Ji>r. 7. 9t.. rollatinn Ir aiiln-!, Vith. cl iilitiiliinicril dornifc d'itn|ior-
tnnri' pour |i* |K>inl di! vui< lo|M)}{ra|iliii|iii'.
Mm. tt. I r'oiKor4iK f lUlHi-llMlpcUi mmu If* nom* iiMiquerl nnyrr<<; cnHuili' |iar le duiilduii hI nntiircl (|tii aura
U\i ^crlrn, a|r< U2, "'22 |>oir ~p, si lanl i-hI i\w li- |i\lr
' il /ar.. 33, a, Jo., 13. IC. Vsr. Ht iN/>ri prlmilirnaU |ii M 0Jn'*U2 tout court.
CADRE TOPOGRAPHIQUE DE LA VILLE ANCIENNE. 123
d'appuyer ailleurs cette leon, qu'ils ignorent nales nuances en par l'usage hbraque-.
justement en ce passage, leur texte comporte Mais cette analyse ne serait possible qu' la
partout une explication satisfaisante sans en- condition de tabler sur une racine sre, c'est--
traner riiypotlise d'une forme hbraque 122.. dire de pouvoir dfinir Ttymologie, et force
Elle estau surplus le fait assez exclusif du Vati- demeure d'avouer l'nigme insoluble en tant qu'il
canus dans l'unique passage un peu impression- .s'agirait de .solution radicale s'imposant sur de
nant II 7^/r.,\xxni,(') v y Bava 'Evvofji, o la leon
: : .solides preuves"'. Le nom lui-mme devra tre
de A et Luc. h^r^ Ik-wopL doit finalement impli- considr comme parfaitement acquis, sous r-
quer, pour l'originalit de B, quelque confusion serve de la nuance phontique indique, et nulle
dittographique lkv[jI';vvotji. pour Bav E. raison valable ne saurait lui faire infliger une
dans cette transcription inintelligente (y N^a = 1 correction quelconque, ni le faire rvoquer en
de l'hbreu. doute comme dsignation topographique. Il suffit
Le texte est donc, en fin dcompte, aussi solide de passer en revue les rubriques usuelles dans le
qu'on le puisse dsirer. Il ne subsiste quelque monde smitique en particulier pour voir quelle
hsitation qu'entre une forme longue, hen Hinnom varit comportent ces appellations de terroir : le
et une forme brve, Hinnom. Or on se souvient que plus .souvent nom
propre banal de propritaire,
l'hbreu p
n'est pas ncessairement l'indice d'une elles peuvent cependant tre empruntes quelque
relation gnalogique au sens trs dtermin de dtail gologique ou gographique, quelque
fils , mais exprime souvent une appartenance, qualit intrinsque du sol, un vnement de
une sorte de classement dans quelque genre, ca- l'histoire ou de la lgende locales, aux croyances
tgorie, groupe ou corporation; il y aura lieu de religieuses enfin.
voir si ce ne pourrait tre ici le cas. Enfin une On est naturellement enclin traiter le nom
leon telle queyai Ewau de Luc.dans wui, 16
^os., comme un radical trilitre la forme intensive, et
(l'aiEwa 15, Yt Ovvo;ji A) n'est pas suffisante pour si, dans cette voie, l'hbreu n'olTre aucun terme
balancer l'ensemble des autres attestations et de comparaison, l'arabe u * pourrait tre invoqu,
suggrer l'hypothse d'une forme primitive D3n mais sans conduire un sens bien satisfaisant.
au lieu de Dn. Il n'y aurait d'ailleurs en cela Comme il s'agit d'un nom de lieu, et vrai.sembla-
blement trs archaque,
cependant mieux il est
qu'une variation phontique interne dpendant de
l'analyse exacte du nom peut-tre mme y de- '
indiqu de traiter la terminaison om la faon de
;
3.Dans la mesure o l'on admet le caractre primordial de lue "'DJn (dans Lidzbarski, Ha'ndbuch fiir nords. Ep.,p. 260
la forme ben Hinnom, il faut naturellement songer quelque hanan.), ou IDJn (nab. dans Jalssen et Savignac, Mission
ou queliiue (trchol. en AraHe, 1,241, n" 169 et |il. xxviii); mais ces
lersonnalil : vieil inconnu, comme il en est tant 1
travers lononjaslique |)a!eslinienne (cf. Dai.man, noms ne sont pas trs fermes et ils ne rsolvent pasl'tymo-
Gehennn.
ou qualilicatil dune divinit logie cherche.
/ /., p. iiS), (cf. j/>-a). M. Smitli
op. l., 172) estime vraisemblable une origine gographique 5. Du type dzSg ou -j^t: cl a,n~U?''S-
126 JERUSALKM.
ce cercle : ou respecter la tradition du nom et l'analyse par la racine arabe ^> gmir, soupirer,
Tanalyser par Tarabe ,.^>, ou admettre une per- avec des nuances varies. Encore n'est-il point
mutation entre les gutturales substituant l'aspire question de risquer une dtermination exacte
faible r. la forte n qui classait le nom primor- du sens pour ce nom, dont la forme reprsente
dial dans une excellente famille hbraque drive le radical l'tat simple construit avec
une dsi-
du radical fondamental ]n'. Cette seconde hypo- nence probablement pour'm^. D'aucuns son-
"/,
thse, justifiable au point de vue linguistique par geront peut-tre un sens gnral lieu de gmis-
la tendance invtre de toute articulation s'at- sements , comme autrefois J. Simonis ut vallh :
tnuer, supprimer l'effort*, parat assez en fa- Hinnom dicfosit afielupuerorumihi immolatorum "
;
veur aujourd'hui. Elle est certainement exagre ce serait revenir par les antipodes l'tymologie
par M. Cheyne. qui va jusqu' imaginer une cor- prcdente et rien ne cadrerait mieux avec le ca-
rection dec:M~]2en ^'Sl'p' pour en dduire un ractre tliologique revtu plus lard par ce nom
culte syncrtiste dans cette valle o Tammonz et dans la spculation rabbinique.
Molok eussent t confondus, M. Dalman' a l'air 11 aucune invraisemblance ce que les
n'y a
de s'y ranger aussi, du moins implicilemeni, lors- rites barbares et l'idoltrie licencieuse dont la
qu'il emprunte Hommel"*, comme termes de valle de Ilinnom fut certain moment le thtre,
comparaison avec Hinnom.Ies noms babyloniens aient inlluenc le concept de celte dsignation,
A'nnam-Ai, Ennam-Sin ; car ces noms, dans les- peut-tre mme
au point d'en modifier la forme
quels rlmenl en-nam pourrait tre une inter- en y faisant introduire l'lment -p ou -"ij3, qui
jection*, sont plutt interprter au sens de n'en est pas ncessairement partie inlgranlo.
- tre propice , ou l'optatif, qu'un tel soit Devant une forme correcte, d'attestation absolu-
propice^ .
Le Cin de la Massore serait par con- ment ferme, il y aurait sans doute quelque impru-
squent crire 2:n et s'analyserait par la racino dence ne la point respecter et risquer une
\ZT\ cf. n:n, dsignant, soit au sens littral, recherche tymologique peut-tre factice en dpit
.soit par antiphrase, le site lui-mme, ou la divi- de toute la vraisemblance que lui donnent des
nit qui prsidait en ce lieu. Mais ne suffit-il pas vnements bien postrieurs l'origine de celle
de se remettre en mmoire le sombre appareil du appellation. On
beaucoup moins autoris sur-
est
culte pratiqu quelque temps ii Ilinnom pour tout s'abstraire de toute
donne littraire et de
.ioupooner que cette tymologie soit aussi con- toute base philologique pour se jrlor dans lo do-
trouvf que le Zrj Mifi/o; grec? .\ussi, sans en maine de la divination au gr de combinaisons
carter la possibilit, pui.squ'elle peut se rclamer mythohigiques elles-mmes sujettes caution.
de hautes autorits, lui prfrera-t-on cependant Lide la plus simple garde, aprs tout, les meil-
J. Kme. IrtbI.. II. 2(i7l. \t. imrlenl quelque ntliMiualion du radical sain, Irililre. dit
%. MtaUmcyU., 1. 1.
verbe forl, le* ei. elle sont des y' y el dea Y'". Si l'tMi
U. Allier. Vtbtrtirf.. p. 143. acforde M, lUrUi(//>.W<,'., Xl.l, I8H7, |i. 05) la loi fonnuie
C Voir Dnoamc. t^t nom pr. Itahyl. u lpotfut tir Sar- ur l'borreur du i">inillque en prsence de noms bililres,
om lametem et tt Xariim-MH Ileilr. iur Au., VI, AV
.
:
cf. 6j//.,
I.
Alt I obervnliousur l'nr. ji crit uutuiilquo
Bm-na-il Eeeedru ; Kn-nam'MaUk daiu daalableltM
4* CapiNldoc.
pOMlble avec voyelle linale longue ^ ..j, tj;j, enverra
dana eollu formation un moyen d'alleln^re avec des rne. fai-
7, Cf. Ramk, ^r/y hab'. pen. Name, p. m -.
Hnnam- bles un r*ullat analoKiie aiu *,f\\H drlvf^s des verbes foris
H*h,*U, L'ffMploi de 'ttam yST\ en re en* A l>fHM|ue d ri MiKUlluriiut.
AiMCMMi Ommm it 9Xml^ |r et. dw U Ittlr c:uii. -^X 0. ApHd UK;ai(>s the., I. I ,187".
CADUK TOl'Or.H.VPHIOlK \)E I.A VII, LK ANClENiNK 127
leures chances d'lre lu moins loigne tlu vrai : l'un sans l'autre,nsn, transform par les iiiasso-
il s'agirait d'une dsignation toponyiiiique pri- rtes enune forme infamante hoselh a longtemps '
mitive par le nom d'un propritaire cananen ', embarrass les linguistes, qui lui cherchaient des
sans aucun rapport direct et intrinsque entre le tymologies par l'hbreu ou le persan et s'effor-
vocable et le site, alors mme que l'expression aient de trouver quelque lien entre ce nom et les
cananenne nzn et comport quelque adaptation rites la fois licencieux et sanguinaires de ce
Iropologique avec le lieu-. Aprs la conqute culte locaF. Tout le monde agre aujourd'hui
Isralite la dsignation locale se transmet avec la l'interprtation si naturelle et si satisfaisante de
tnacit invincible de la plupart de ces appella- M. W.
Rob. Smith "qui voit dans Topheth un sim-
tions de terroir, on pourrait dire celles surtout qui ple aramaisme exprimant le foyer , ou le sup-
ont le plus insignifiant aspect. Plus tard seule- port sur lequel on place la victime dans un ho-
ment, quand le milieu social est entirement locauste cf. le syr. j-^i et l'ar. JLiJ trpied pour
;
transform, qu'on y parle une langue nouvelle et une marmite , ou simplement les pierres sur
que d'autres ides sont entres en circulation, la lesquelles on l'assujettit dans un foyer de no-
curiosit s'veille propos de ces humbles l- mades. L'expression ar. Wthfujah a pour quiva-
ments lgus par le pass et rimagination la moins lent hbreu tout fait strict nsrx ou n^Stt\x qui
dlie ne tarde pas leur dcouvrir des raisons dsigne sans doute, par tymologie, l'amon-
d'tre, diversement compliques ou heureuses. cellement de la cendre dans un foyer souvent
Ainsi de Hinnom quelques sicles aprs Josu. rallum, mais dsigne surtout, dans l'usage bi-
Il ne parat pas impossible de saisir dans les blique, le las graduellement hauss de cendres et
textes qui vont nous fournir les lments de lo- de dtritus rejets hors des enceintes de villes et
calisation du site, la trace de cette volution ono- qui fait fonction de terrasse pour les runions d-
mastique partant d'un nom canano-jbusen, libratives ou pour le kief. Si Topheth^ a pris la
non moins banal en lui-mme qu'Oman par physionomie d'un nom propre, c'est peu prs au
exemple, pour aboutir un concept fameux dans sens de dtermination explicite qu'avait par
l'apocalyptique juive et trs usit jusque dans la exemple n27*2n l'autel dans les textes qui se
thologie chrtienne : l'ide de la (jhenne. rapportent au culte de lahv. iJe mme que r.\utel
Voici d'abord les textes o la tradition littraire tait le centre du culte orthodoxe, le lieu rserv
a conserv Ilinnom. Josias profane Topheth qui l'holocauste, expression suprme de la religion
est dans le ravin de Le mobile
[ ] Hinnom"^ . nationale, ainsi nrn. perdant en quelque sorte
de cette profanation est le dsir de supprimer le son concept primordial vulgaire, tait devenu le
culte idoltrique pratiqu par les rois impies symbole de la divinit barbare introduite parla
Achaz et Manass ce Topheth si intimement li prvarication des monarques et accepte par la
la valle de Hinnom qu'on ne les saurait tudier superstition d'un peuple prompt l'idoltrie. Ce
1. Ne pourrait-on comparer lei noms K^n {nab., Jai'ssek- ruelle ' aqabel el-hindiyeh, ou 'a. dur Hindiyeli, ou, '. ibn
SAvir.Nvc, Miss. Arabie, l, 248, n" 192, et safait., Dussaud, el-Uindiyeh, et cent exemples l'avenant.
Mission Safa, n- C23), Ixjn, IN^jn et le lein. n;\"l {>iab., 3. WRis, 23, 10. Dans TMD:n [qer pj 1J2 1^1 "IttJN "D
LiDZ.. Ilandb., p. 260; Cook, Arain. Glos., p. 43)? On serait il serait bien sduisant de souponner une vieille erreur
alors enclin traiter Qj.-j d'aprs les principes philologiques diilographique sur ''n >i2. On aura cherch ensuite la
tient s'est servi Bartti ( Vergleich. Sludien ilb. bilil. Nomind ; sauver en cri\ant "iJ2j qui "e s'introduisit ce|>endant ja-
ZDMfl., XLl, 1887, p. 631 ss.) pour assimiler 02il* et nS'C,* mais dans la lecture et que les grandes Versions ignorent
lvre . LXX v faYYi w'w tvv&|i, Vg. in convalle filii Ennom.
2. Pas plus qu'on ne devra cherclier, je suppose, une si- 4. Cf. cependant la forme ^P^*' sgol du type 70//
f^nilicalionde
les
t'eililit ou de vgtation luxuriante dans
quelque sorte ethno-toponymiques. On dit indittieamient 0. Reliqion of Ihe Smites^, p. 377. n. 2 cf. 372. ;
ard abou lyseir ou ard ('n-.\eseirf (= fils de Nseir ); 7. Dans les IvXX f-)o;6, 0a?,e, Aquila GoO et H5O.
cT. dans le rseau actuel des rues de Jrusalem (pi. m] la S) m. Tajfl,
Tdt^eO et TT.
I8 JERUSALEM.
qu'tait la divinit honore d'un tel culte, ce au feu pour tre dpches en messagres lugu-
Baal particulier dont le nom mme traduisait la bres au tyran implacable qu'on dsirait assouvir
redoutable suprmatie, Moloch, manire sacre dans les profondeurs mystrieuses de la terre-'.
de dire te Roi ,
les historiens des religions Idole plus ou moins anthropomorphe comme la
smitiques Tout prcis assez clairement dj par concevait Rob. Smith, gril liturgique fix au-des-
une discussion pntrante des monuments et des sus d'un foyer stable, d'une i'osse sacre peut-
textes '. A dater du jour o ce prince du royaume tre, simple amas de cendres et de dbris carbo-
infernal se fut impos la croyance isralite niss o pour cha(jne nouveau sacri-
l'on aurait,
comme l'anlithse du lahv cleste, il lui fallut un fice, un nouveau bcher dont les restes
construit
centre de culte. Le dieu du ciel possdait la eussent augment d'autant les proportions du
* montagne : le dieuclitonien fut install dans funbre mle il n'importe que nous ne le puis-
:
le ravin hors de la ville d'o l'excluait, en vertu sions dterminer avec cerlitude Tophcth a pu ;
ni quelque part au dsert comme certaines vic- Manass le remit en honneur aprs l'clips mo-
times expiatoires dans le culte de lahv. Un lieu mentane subie au temps d'zchias". C'est le
agrable, aux portes mmes de la cit, presque en cauchemar douloureux de .lrmie. A travers sa
vue du Temple et offrant les meilleures commo- prophtie tout entire, ce Tophelh maudit, sanc-
dits pour le concours populaire aux crmonies tuaire du Baal ignoble et cruel tabli G Ben
cultuelles rien moins n'tait exig par Moloch
: ; Hinnom , va retentir comme l'iniquit suprme,
il fut install G Hinnom. Un emblme quel- comme un reproche surtout et comme un thme
conque manifestait-il sa prsence comme l'hor- aux plus terrifiantes menaces. Ces installations
rible statue d'airain chez les Carthaginois' ? On cultuelles de Tophelh*^ , indiffremment appe-
en attendrait la mention explicite dans le rcit installations cultuelles de Baal '
les aussi les ,
des oprations purificatoires accomplies par Jo- sont voues de par Dieu l'extermination et hi
sias. De toute faon, il est ncessaire qu'un dispo- pire infamie. Voici que bientcU on ne dira plus
sitif permanent ait marqu le lieu sacr il y fal- : ni le Topheth, ni Gi' hen Ilinnotu, mais bien val-
lait une fournaise, ou plutt quelque support o le du carnage et l'on enterrera dans Topheth h
placer les inalheureu.ses petites victimes soumises dfaut d'espace". Il tait videmment impos-
Tou panthons {r)^Xi T^ pa>, mais dans le second to; {)cii|io; x^ Ba)..
I. r. g. LkQliknct,RS. ', pp. 9f)-109. les
8. Jfr., 7. 32; 19, i. Si les LX.V concordi-nl 1;< premire
<wiliqOM pOMd^nl quelque quivalent do ce seigneur re-
fois, ils ont tout autre chose la seconde o xXrjOiactai
4MaMe d nonde ioferniil Milkom. Milk-ltaal. Milk-
:
: t(
KmHM SatsnM Zeiu Mrliilio. Le Malik tuibylu llo)uv3ptov xf,z ipaY^; { TM.inTi, tandis que 7, 32 le
ica c*t ceficadal l plu* eact |uiviilent du Molo<-h cana- tiiine mot est rendu to>v vip!ir,u.V(i)v u dos massacrs ). Il
cs cl MM ce Mm de pamc le P. Lagran^e propotail n.i- n'y a re|N>n(lanl pas lieu apparcnnnenl <|ue leur texte soit
HBtr* d rwosMJlre U
pertoaMlile du dira Nergal {op. /.. prfr. Inutile aussi de reelierciier longuement le pasAage
f. 107 ; cf., r M
diea, DHoaiir. La rell/j. an. bah., p. 70 de rsr Aincctxjt;, car une annotation marKinaie du Ms.
a.;. M. UoMifimtrj [Jomrn bthl. l.u., XXVII. ittos, p. M
. Q dans Swi'Ie. sur 10. li indi(|ue : TapsO eptiTiveutai
.) fiMl 4* propoaer on tour la inine ideotificalion. iianxbxjii. Par son lunolo^ie (ta-nintu) rexpression im-
%, OwMatMfhc., XX. 14. plique i'iili^e de liutes, de faux pas, de trbuclienienls dans
5. l.tt,tn%iiz,op. t., p. lOU. CL infru, \>. 131, n. :t. une fuite prcipite par exemple - cl. la menace du v. 7 o
I.ll /'ar.,2S. 3 .
C:rr]3K^52, 4v raii.'ij* U, Ir.&cwbii Dieu u fait tomber les Israrlites en fuite devant leurs en-
A. ptitntf^ Lac., btHBmmom Vf. nemi
aui l'ide de ruine, l'eiil-lro y a-t-il i\ l.t liase
, 11 Par., 33. 6 s TM comiM ei-ttu LXX h f (al. de celle leron singulire quelque confusion ortiiograitliique
; :
ft)
(toH Cmwfi (Bav|i}, Vu. Bemnom. entre rEm et .ncia, e/. cLnsi;? Quant llo).yiv8piov, on
6. Jr., 7. Il a*. :
rcnn n^S. r*( clair que btlmlli y |M)urrait voir quelque mprise enlic k*iJI < ravin et
' fim id qv'aa aena Ira g^Mral de lieu de aille ou ,TV cadavre . Quoi qu'il en aoil, le Kuin topo{{raphi(|ue
ol4ta callMb , bim aacsM valeur de haut Heu . L et nul. Plus tard, semble-lil, ce polyamlrion re|iaraltra
LXX I'mI lr*a Mra atlal m
lraduianl f/v toO Tf .
fiw|t4v dana Jrtuie (31, \0), tous la rubrique valle des cadavres
7. Jr., if, hti92.. IMM 1 premier caa la LXX ont no ua |ieaMge fort obicur.
CADRE TOPOGRAPHIQUE DE LA VILLE ANCIENNE. 129
sible de concevoir pour un lieu de culte plus ra- l le carnage prochain et la vengeance des bar-
dicale profanation que cet envahissement par des bares sacrifices au lieu de les offrir en holocauste
:
cadavres qu'on ne savait plus o dposer ailleurs. au ha'al ignoble, les Isralites seront rduits
par
Mais pour se faire l'ide la plus prcise du grou les atrocits de famine s'en nourrir eux-
la
pement de Topheth et de G ben Hinnom , de mmes. Comme on met en pices un vase de
leur situation par rapport la ville et aussi de terre, par un choc irrparable, ainsi Dieu va
leur nature, on doit lire d'ensemble tout le cha- mietter le peuple et la ville; il la rendra sem-
pitre xix de Jt'vmie. Ordre est donn par Dieu blable Topheth, amas de cendres et de braise
au Voyant d'acheter une gargoulette' de potier teinte. Son mandat fidlement accompli, le pro-
et de se rendre au ravin de ben Hinnom^ ,qui phte revint de Topheth, o Dieu l'avait en-
est l'ouverture del porte del cramique, pour voy..., et il se tint dans le parvis du Temple' .
y prophtiser les chtiments terribles prts Tout cela est extrmement concordant pour
fondre sur le peuple cause de son iniquit et montrer en Topheth la dsignation spcifique
des horreurs pratiques en ce lieu mme , car d'un lieu de culte d'une divinit souterraine licen-
ce lieu n'est autre que Topheth vv. 3 ss. i. Quand cieuse et farouche. Ce sanctuaire est amnag
on avait franchi la porte de la poterie' , on dans le ravin de ben Hinnom sous les murs
se trouvait donc immdiatement, semble-t-il, de la ville, une porte en relation avec une
dans G ben Hinnom et dans le site spciale- fontaine et au voisinage de ce qui deviendra plus
ment consacr Moloch. Jrmie devra annoncer tard le champ du sang , aprs s'tre appel
!
p3p3 (*^f- LXX, ptxo) dsigne la pelile cruche poreuse requrait beaucoup; sans compter qu'une fabrique de cette
long col dans laquelle on mel ta boisson. C'est le vase es- nature lail on ne peut mieux place sur le chemin d'une
sentiel dans lout mobilier et l'accessoire indispensable en fontaine, c'est--dire en l'endroit o les accidents multiplis
toute circonstance de la vie la ville et la campagne. et invitables d'un transport d'eau dans des cruches de terre
liaqbouq est une amusante ononiato|<e reproduisant le ncessitaient le plus pressant recours aux
plus frquent et le
bruit de l'eau verse un peu vivement par le long goulot bons odices du potier. Il se trouvait prcisment dans la
rugueux. ville contemporaine de Jrmie une porte de la Fontaine
genre.
des valles Cdron, Tyropoeon, Rabdby
La fon- (cf. pi. v).
JRUSALEM. T. I. 17
130 JERUSALEM
pour de longs sicles le champ du potier . La 11 reste examiner au pralable si, en dehors
tradition s'en conservait d'ailleurs avec une rela- des attestations explicites de la valle ou du
tive fermet au temps d'Eusbe et de saint J- ravin de Hinnom, il n'en est pas quelque autre
rme attache un lieu tout proche de la piscine
' plus indirecte, de nature cependant clairer le
lieu d'attribuer comme autrefois Jrusalem Ben- A prendre en premier lieu un exemple de La
jamin, on un territoire sacr indivis
fait de la ville Valle tout court dans Jrmie, on estimera
entre les deux tribus; Benjamin sera fix au Nord, presque vident que xun et D:n[~]2] x''m s'ap-
Juda occupera le Sud depuis Bersabe jusqu' pliquent indilTremment un. seul et mme
la valle de Hinnom- . Ce n'est peut-tre pas endroit. Jrusalem chercherait-elle se disculper
fortuitement qu'est employe ici ce que nous de sa prostitution aux haals qu'il suffirait de lui
avons appel la forme brve de la dsignation remettre sous les yeux son empressement effrn
topographique. S'il y avait eu quelque influence accourir dans la Valle le libertin qui vou- ;
rflexe du culte idoldtrique aux jours de la monar- lait abuser d'elle n'avait pas se fatiguer sa
rliie sur l'appellation du site, on conoit sans poursuite; il la trouvait l. Ds qu'on se remet
peine que ce vestige de mythologie abhorre dis- en mmoire l'nergique insistance du prophte
paraisse sous la plume d'un auteur sacr du fiageller sans trve les iniquits commises dans
l<>mps de Nhmie. La porte topographique de la valle de Hinnom , comment mconnatre
ce texte n'chappera certainement personne et que ce soit ce centre de culte impie, maudit
r'e.sl sans contredit la plus prcise et la plus entre tous, qui est indiqu ici mots couverts?
claire de nos informations sur ( Hinnom. Celle- Ou plutt, il est vis clairement et il n'est pas
ci s'oppose bersabe comme l'lment saillant ncessaire de dterminer mieux ni le forfait, ni
de la nouvelle frontire qu'on ne se donne plus la Valle qui en fut si longtemps le thtre.
le .soin de dfinir sur le circuit complet. Klle tient Mais si l'on peut saisir dans Jrmio la preuve
en quelque faon le rang qui devrait tre dvolu d'un usage linguistique local attribuant N'in
h Jrusalem, si Jrusalem pouvait entrer encore une valeur topographique aussi dtermine qu'au
dans celle rpartition territoriale. Mais comme nom propre valle de Hinnom , on devra se
la Ville Sainte doit tre respecfe, la ncessit demander s'il n'en irait point de mme en d'autres
'impose de choisir .ses portes un repre de passages, ceux o il est (luestion i)ar exemple
nature ne laiH.ser aucune incertitude sur In dli- d'une porte de la Valle . Pour (lu'un' expres-
mitation. L'nc valle qui serait extrieure !\ la sion gograplii(iue trs commune se transforme
ville *iur laplus grande partie de son pourtour en manier! de nom propre rgional, il suffit
serait donc a priori le dtail lopographique indi- ((u'elle s'appli(|ue ({ueliiue lment type du
qu pour rpondre (i Hinnom en cet endroit. genre, ou simph-ment nni(|u(' dans cette rgion.
Cm! preisment, on s'en Hf>uvient, le fait de Kn chaque localit nui ne se mprend sur h; ruis-
l'ou. rr-Habbij cl de 8es prolongements ci-'Jinnh seau, le bac, la butle, le coteau, etc. Survienne
>' 'f '.
locnlisalion devra donc ln*
'
un tranger; il saisira parfois d'un simple couj)
1 M'un?. d'il quoi .se rapporte telle de ces antonomases
I, OM0M..263.72 M.rMft^ ;<!y>a')tti<)uAi>,ia4i(;ltivv ...invalle llrnrtuni. t/unralio loco tlrhennon ilicilur,i(l est,
vallit lilioriiin Kiinuii. Ksi niuii hai'c liiiitd proculab Jcni-
-.
"M*:
ait* 'A/t/*a(4/ /m^oi 15S, It ... f*tautrm in alem,ilr(fuainJrri'mi<itt in Hi-ijum liliro pltuif scrilnliir.
tul'uibQmt AelUlt HJfMr hoiltt luruti/ut ir roratur. justa Ah ra rniin ori'jine nrrrpit iiomeii iirhrnnu {1*1,., XXIII,
/iiiriMOM fmlloni el agrnm Arhehlai. VA. 155, 10 m. rt I.1U0). Cf. |it. V rt IX, lKPinlea.
I, tft. H. Hm , t.ib quaftt.hthr., In Parai. , II. ittiii, 3 : a. .Vr//., 11, ;io.
CADKE TOPOGUAPHIQUK DE LA VILLE ANCIENNE, 131
un peu emphatiques si on les envisageait en elles- entrevoir travers cette image est peut-tre la
mmes en leur donnant un sens absolu. Mais si perspective prophtique dumme chtiment que
l'tranger n'est pas trs au fait des usages de la Jrmie devait dcrire avec plus de dtail la :
en englober maintenant plusieurs. A son usage trent par la brche, les combattants (isralites)
il nom propre
sera ncessaire de recourir au vieux s'enfuient nuitamment par le chemin de la porte,
laiss comme en rserve dans
langue courante. la entre les deux murs, qui donne sur le jardin du
H y aurait piti perdre tant de mots sur un roi . C'est trs exactement la rgion o la ca-
truisme d'aussi lmentaire apparence si les con- tastrophe suprme tait annonce la valle :
troverses infinies propos de la Valle et de la fatidique souille par une aussi odieuse prvari-
Ghenne dans la topographie de Jrusalem ne cation. On se demanderait mme si les images de
requraient ce retour abc. Si donc un auteur terreur ainsi voques devant le regard du Voyant
familier avec Jrusalem a pu dire indiffremment ne pourraient offrir le vrai sens de sa mystrieuse
la Valle, ou la valle de tel nom, c'est qu'il y dsignation Les scnes de massacre et d'afiole-
*'.
avait en ralit quelque site rpondant excellem- ment que ses yeux auraient ainsi contemples d'a-
ment et de faon tout fait caractristique ce vance dans la valle n'eussent t, pour Isae
concept spcifique de l'hbreu ta. La difficult nat comme pour Jrmie, que la consquence fatale
de ce que ce concept parat applicable en deux des spectacles offerts prcdemment Topheth.
situations fort distinctes sur le sol actuel de la Car il y a la plus grande vraisemblance ce que
ville. Aussi verra-t-on bientt un double systme les pratiques religieuses accomplies Topheth
de Retenons pour le moment le
localisation. aient t stigmatises dans l'apostrophe mou-
simple que Nhmie parlant tour tour de
fait vante o le prophte reproche Jrusalem l'en-
ta Valle et de la valle de Hinnom dsigne chanteresse sa folle passion pour ce Roi qui
trs probablement le mme accident du relief l'a sduite au point de lui faire oublier laliv
"'.
lopographique, ainsi qu'en usait avant lui Jrmie, La M valle des montagnes qui, dans Zacharie \
quoi qu'il en soit de l'identit de valeur exacte est mise en une certaine relation avec le mont
aux deux poques. des Oliviers, est assez souvent considre aussi,
H n'y a au contraire pas grand profit atten- depuis Wellliausen, comme une dformation tex-
dre pour l'claircissement du problme topogra- tuelle de D2r\ NU. A supposer la conjecture cri-
phique des passages o nu figure accompagne tique heureuse, il n'y a rien en tirer pour la to-
(le dtermination plus ou moins symbo-
(iuel([ue pographie.
lique dans le langage des prophtes. Quand Isae Il appartient seulement aussi l'histoire de la
1. Is., 22, [Ij, 5 : plTn Nii el t^. Les LXX ont v Celle dernire partie de l'bypolhse est naturellement plus
cppayYi-twv, confusion phontHique probableineni Irs banale. sujette caution.
OnneslsuiTeauloriso pour autant nieltie en cloule la leon 3. Is., 57, Il n'est pas question en apparence de sacri-
'..
tieTM, beaucoup n^oins encore lui substituer (avec Cheyne, fices humains; on parle seulement des onclions faites M-
Marfi, etc.) tout bonnement Qjn. lk. Mais le texte est prcisment des plus c.iraclrisliques,
2. On sait que les rabbins voyaient en celte expression un car les messagers [u'on dpche Mlk sont envoys trs
nom symbolique de Jrusalem : la ville o Dieu se njanifes- bas, dans la tombe. Il est question, dit-on, de n-
jusque
lait. Leur opinion a t admise trop souvent de conliance cromancie; nous voyons l plutt une allusion aux sacrifices
(cL apud DE lli MMEi.AL'EH, Is., in loc). Dillmann {lesaia'', humains (Lagrance, Kl. rel. srin. -, p. 101, cf. 109).
p. 19'J s.) avait trs bien vu qu'il devait s'agir d'un lieu d- 4. Zach., 14, 5, texte peu sr, dans une description es-
termin de la ville, probablement le Tyrojwon, o le pro- chalologique obscure. Cf. les commentateurs Caliiiet, Kna-
phte aurait eu sa maison et par consquent ses Visions. benbauer, Van Iloonacker.
i33 JERUSALEM.
no-testamentaire, le dveloppement de l'ide de contresens biblique. Elle ne s'oppose pas seule-
Ghenne, volue de G Hinnom '. Tout au plus ment l'usage linguistique hbreu de distin-
y aurait-il quelque intrt marquer le rle des guer entre Sn: et nu de manire ne jamais
spculations rabbiniques dans les localisations employer, Jrusalem, nu pour dsigner le
ultrieures de la fameuse valle et la survivance Cdron : elle va droit l'encontre des textes de
inconsciente du lointain concept de Topheth dans Josii qui incluent la ville dans le territoire de
le cycle des lgendes attaches pour jamais cette Benjamin car si c'est le Cdron qui dlimite les
;
ment o les Juifs s'acharnent avec une inlassable munment Tyropon ou Rabby, et c'est sur cette
et presque farouche pit s'ensevelir dans la alternative que porte depuis bien longtemps la
cendre les uns des autres pour reposer tous dans controverse, les tenants de chaque localisation
Ttroite zone qui assure le salut. Il n'est pas jus- ayant de bons arguments faire valoir en sa fa-
qu'aux musulmans, derniers venus sur ce sol, qui veur et contre l'alternative oppose. Il est pourtant
n'aient aussi subi la hantise de la Ghenne avec une hypothse qui ne parat pas avoir t beau-
leurs lgendes bizarres du puits et du pont coup envisage et qui donne au problme une
des mes ' . solution trs satisfaisante G Hinnom a t :
et montr que, pratiquement, l'opinion trs cou- la valeur de la plupart des solutions harmoni-
rante identifiant G Ilinnom avec l'ou. er-Rablnj santes, les plus nulles de toutes. Mais cette ;ulap-
l'emporte bon droit sur toute autre. Des deux tation successive d'un mme nom fondamental
autres qu'il carte, celle qui veut situer G Hin- plus ou moins volu des sites que leur ana-
oomdans le Cdron ne mritait certainement pas logie permet de comparer malgr lourdifl'renco,
leshonneurs d'une rfutation dtaille. Kn dpit repose sur d'autres bases.
de Tautoril que .semblent lui prter Eusbe et Pris avec une certaine rigueur, les textes qui
Mnl JrAme, en de.s passages d'ailleurs trs va- tablissent la corrlation de G Ilinnom et de
gues, il eMt clair que celte identification chre Toplu'Ih l(>ndraient h dlinir la situation de lu
aux rabbins et que d'aucuns ont imprudemment valle dans un rayon a.ssez troit autour du
estime tradition n<rllc sur la foi de dsigna- sanctuaire idolAtricine '.
.\vec ce que nous ap-
tions arabes rudite contre-temps est im prMidronspar ailleurs touchant la situation exacte
1. Ur* i ce Mjf le* ircllcnfes monographiM d M. U: |>ro- IK> lA un a ponl iiivitiltic, es-Sir{ (cf. |>l. iir), jet par-
frMmr G. llAiMAN, (itkenna dans U HeaUnr.prnt. Throl.^ deiaui le Cdron, Ich conduit du l.lnrani A la inosi|ii(^c de
Hm U. Cbrlt (firhemna) dsn* l Diction, de la llibln de I Aarcntion. Ce |)ont ni a niuinii luiitc i|ii<' le lit d'une \m'. cl
de la ville primitive, il est. manifeste que la limite du plateau septentrional, prcisment dans la
qui aurait t indique au temps de Josu entre rgion o les vieux textes des annales davidiques
Judaet Benjamin, se serait tout naturellement indiquaient le site primordial de la valle des
on dirait presque ncessairement place dans Rpham (cf. fig. 23).
le Tyropon, au flanc du Jbusen , en droite Cependantla petite cit cananenne s'est dila-
ligne du Nord au Sud. Il est non moins clair qu'en- te sous premiers grands rgnes Isralites.
les
visag seul, le texte de Nhrnie, xi, 30, parat Au cours des sicles et sous de nfastes influences
suffire incliner la balance en faveur du G-Hin- trangres, un culte sacrilge et barbare s'est
nom- Habbij, Mais ni les situations ne sont iden- implant Jrusalem. Il a son centre en face du
tiques, ni le nom mme tout fait d'gale valeur Temple, dans l'unique situation accommode aux
intrinsque. De tels dplacements sont devenus exigences de ses pratiques rituelles. Il demeure
familiers dans toute tude lopographique, et la infiniment vraisemblable qu'une certaine adap-
Palestine en a des exemples dcisifs produire : tation onomastique ait l ds lors hasarde entre
tout le monde a sur les lvres le plus fameux : le vieux nom local, dsormais vide de tout sens,
les trois Jricho '. A vrai dire, le cas est autre; il et la divinit trangre qui avait pris possession
ne s'agit point de localit transfre, mais d'un du site. Ainsi s'expliqueraient les fluctuations du
lment gographique dont la dsignation se vocable. Fin cette priode Hinnom se concrtise
dplace l'intrieur Des
d'une mme localit. en quelque manire Or Topheth
Topheth.
analogies beaucoup meilleures sont, Jrusalem occupe une situation aussi bien dtermine que
mme, certaines portes, telle la porte d'phran po.ssible l'embouchure du Tyropon, et plus
graduellement recule au Nord, d'un rempart exactement, dans le spacieux estuaire o se ru-
l'autre,
le palais royal , pour ne rien dire nissent les trois artres du rseau hydrographique
des cas les plus fameux Acra et Sion. : de la ville. Dans le langage de prophtes tels
Au lieu par consquent de bloquer tous les qu'Isae et Jrmie, ces termes de Topheth et
passages des crits canoniques mentionnant la Hinnom, ou simplement la Valle, deviennent
valle de Ilinnom pour les plier ensuite de gr comme un stigmate au front de Jrusalem, l'in-
ou de force une mme localisation exclusive, fidle honte.
on va tcher de restituer chaque texte son Du sens primordial qu'ofrait l'expression
milieu historique. L'interprtation topographi- w ravin de Ilinnom il ne subsiste apparemment
que s'harmonisera naturellement ensuite au d pas grand'chose dans l'esprit d'un contemporain
veloppement graduel de la ville. Abstraction faite des derniers rois qui prcdent la Captivit, si
de toute discussion chronologique exacte sur ce n'est l'ide d'une dsignation restreinte un
chacun des textes en cause, et n'envisager que point seulement de son extension premire. Dans
les grandes phases de cette volution, l'histoire et cette perspective se conoit trs bien le rle
la situation de G Hinnom se concevraient ainsi : assign G Ben Hinnom dans les descriptions
La valeur originelle prcise du nom chappe des limites entre Juda et Benjamin par le Code
encore; le plus probable cependant est qu'il sacerdotal : quand on atteint Hinnom, en venant
drivait tout bonnement d'un propritaire banal. de Rogel, on est l'extrmit mridionale de
A l'poque de la conqute les documents Isra- l'ancienne ville jbusenne; il semble toutefois
lites enregistrent ce ravin de Ilinnom avec que ce document n'exclue pas encore la possi-
la mme ingnuit que 1' aire d'Oman par bilit d'identifier totalement le ravin de Hinnom
exemple, et sans la moindre vue spculative sur avec le Tyropon, puisqu'il dcrit une situation
cette dsignation de terroir.Le ravin, qui limite lopographique vieille de longs sicles et n'indique
cettepoque la ville jbusenne entre la valle des pas explicitement que G Hinnom serve de limite
Rpham au Nord et la fontaine de Rogel au Sud, continue, son- poque, entre la pointe mridio-
se localise tout fait spontanment dans le Tyro- nale de l'ancienne ville et la montagne qui est
pon, qui va bien en effet s'panouir au milieu en face de G Hinnom l'occident . On recon-
natra nanmoins que si telle tait rellement
1. Cf. RB., 1910, i>
416 s. et lig. 1 A. l'intention de ces textes, ce ne pourrait tre qu'en
134 JRUSALEM.
vertu d'un archasme conventionnel. Aussi bien explorateur, espion et foulon . C'est peut-tre en
le passage de Nhmie ne laisse-t-il aucune hsi- faire trop bon march; et il ne parat gure dans
tation sur le caractre nouveau de la dsignation une voie heureuse en cherchant une drivation
topographique aprs T Exil le ravin deHinnom : obscure par le syriaque pcv^ cours d'eau, torrent
est une dmarcation assez nette sur le sol autour Le cas du syriaque "^5 ne diffre en rien de celui
de Jrusalem pour qu'il suffise de son unique de Sil hbreu et se reproduit dans l'arabe J^,,
mention quand on veut dlimiter la tribu de puisque la forme iiav, peut offrir le sens de
Juda au Nord de son territoire la Ville
et isoler cours d'eau en certaines conditions. On voit
>>
Sainte qui doit demeurer indpendante. Une assez mal, au surplus, en quoi une telle significa-
telle dmarcation est facile trouver sur le sol : heureusement cette fontaine . 11
tion spcifierait
el-iteis^. Il s'ensuitque les indications cliorogra- courante exprime par diverses formes de ce
phiques subordonnes G Hinnom doivent subir radical smitique soit drive de l'ide fonda-
le contrecoup de ce dplacement et de cette fixa- mentale concrtise surtout par notre expression
lion dfinitive, et l'on a vu en efTet plus haut que marcher , mais comportant de nombreuses
tel tait bien le cas pour la valle des Rpham nuances de mouvement Quelle qu'ait pu tre *.
et la montagne qui l'isole du ravin de la valeur primordiale du nom, il est clair qu'une
Hinnom , pour le champ du potier et pour fois les Isralites tablis Jrusalem il a pris,
IImm rcyvwnilMl ifflMUrtncnl clr f$rtUAp de U forwf tttrHrr |ioiir 'm Hotjrl une iiil<'r|)i'i'>l<ilion <lu Konrc dr
trflNil* iimft9;et.Vtw^tf'khvnM4i, lltbr. (irom., f Ma, rrlle i|U)' If hnloiiin* il In |>i^niitHuli< Siniitlitiur |iri>tcntlfnt
IV, II. avoir ilu nom ou. Oumin h'.shv' , cbiihu u de lu l'ornio d'un
r Jrrmuil., I. loi. Khailirf|ui rflACinlitc A nn doigt (JainKkn, /{/'., UHXi, |t. l-'iB).
I, IH rnmm ifam la hnilm oal HIW ui> tr^i..... tim On n> toit |i<t i-n nlTcl r (|iii eAl <^viM|(it> ici, iniMno Ir^s
fMM Mira ! MMiru JdUllMMt'. aim, ri lirll, 'am aiii. Kiifincnl, riiii*r dn pied.
lrl-)k f0pg ^a rt iM Mtla|k4 mInm frara mira Ha
i 4. U^., ItXMi, |). 301 M.; cr. ranntni, \>. Iiio, ii. 7.
CADRE TOPOGRAPHIQUE DE LA VILLE ANCIENNE. i:n
dborde, pour y prendre de bruyants bats; des neh, gravissaient le raidillon de l'on. Qaddoum
voyageurs trangers descendent de la ville, en (i, F-H 9), franchissaient le col et se prcipitaient
route pour Mr Sba ou la mer Morte, et leur sur l'une ou l'autre des routes vers
le Jourdain-.
moukre fait halte au puits pour assurer sa pro- Cette mme ne rpond pas moins
localisation
vision d'eau des fellahs ou des bergers sortent
; heureusement toutes les exigences du rcit de
(le Silo et stationnent au passage, le temps de I Rois, I, la principale clef de toute cette topogra-
remplir la gargoulette ou la pochette de cuir phie de la Jrusalem Isralite primitive.
dont ils se sont munis; un bdouin aux aguets, L'ge trs avanc de David autorisait supputer
cart de la ville par quelque frayeur trop sou- leschances de la succession. Adonias prend les
vent justifie des rigueurs policires, se dissimule devants et non content de s'assurer des parti-
aux abords du puits survient un groupe attendu,
: sans, il tente de brusquer les vnements dans
tout le monde lampe une avide gorge d'eau et un festin organis la fontaine de Rogel :
son fils rvolt; deux jeunes gens, Ahma'as et la cause de son propre fils Salomon. Nathan sur-
Jonathan, seraient les intermdiaires de ces in- venant lui-mme la rescousse, David est aussi-
formations. Ils se tenaient la fontaine de tt dcid, convoque le prtre Sadoc, demeur
Kogel; une servante allait leur porter les nou- fidle, et toute sa maison pour leur intimer une
velles et ils allaient ensuite les porter au roi instruction dtaille (v. 3.'i ss.). Sur l'heure, on va
David, car ils ne pouvaient se faire voir en en- installer Salomon sur la mule paternelle, le
trant dans la ville '
. Si naturel que ft le ma- faire descendre Gihon, o le prtre lui fera
d'Ou/nm ed-Daradj, on y vient de prfrence est sur la mule ; tout le cortge descend, on le
puiser l'eau boire. Les alles et venues de la conduit Gihon. Le prtre Sadoc a eu soin de
servante passaient donc facilement inaperues. prendre la corne d'huile dans la tente du
Dissimuls au voisinage du puits, les messagers tabernacle (v. 39). A peine en a-t-il oint Salomon
guettaient sans effort son arrive. En quelques que la trompette clate et tout le cortge s'unit
mois brefs elle les avait mis au fait des nouvelles dans la clameur Vive le roi Salomon Au
: !
utiles, et tandis qu'elle remontait vers la ville milieu de ces retentissantes acclamations, le
avec sa jarre ou son outre, eux, se glissant pres- nouveau monarque et sa suite enthousiaste
tement derrire le promontoire de Deir es-Sen- gravissent derechef la colline (v. 40) avec des
diasnpiree d'Adooies le quart d'heure de grAce du coteau ol les sinuosits du Cdron barrent la
CADRE TOPOGRAPHIQUE DE LA VILLE ANCIENNE. 137
porte de la voix et coupent toute vue d'un point transposer dans un autre cadre topographique. Du
l'autre (pi. x). Cinq minutes suffisent pour des- moins les plus doctes et les plus laborieuses argu-
cendre posment de la terrasse centrale de la col- ties n'y ont-elles gure abouti jusqu' ce jour...
line la source et, si pre que soit l'escalade en On allend sans doute cette interprtation, si
pas les cavaliers de pratiquer frquemment encore cults fameuses 1 Rogel est une source
: ^ly et
le raidillon moderne (pi. v). non 1S2
et ne peut donc tre identique au
Tout est donc group souhait dans ce cadre et puits de Job , hir et non an,
mais doit
merveilleusement proportionn au rcit ds qu'on tre 'an 0.ed-Daradj; 2 ct de Kogel il
l'envisage dans son exacte perspective. Ce rcit, faut trouver Zohleth et le nom A'ez-Zahoueileh
la vrit, ne disait pas de faon absolument ex- subsiste encore prcisment en face de Vain qui
plicite que Gilion ft aussi une source; le nom doit donc tre Rogel et non Gihon.
seul toutefois le pouvait dj donner entendre '
Malgr toute la confiance souvent mise sur celte
et des passages bibliques sur lesquels nous aurons incompatibilit entre 'en Rogelei br Ayouh, il n'y
revenir plus en dtail ne laissent aucun doute a l qu'une trompeuse apparence et une pratique
sur la nature de Gihon : c'est une fontaine qui plus assidue des textes bibliques et coup court
jaillit, non sans quelque particularit insolite, ces arguties. Assurment puits et source sont
dans le torrent , Sn:2, par consquent dans des notions distinctes, que la Bible n'a pas con-
le Cdron, l'unique nahal de Jrusalem, et fondues. Dans l'usage smitique ordinaire, la dis-
l'orient de la cit de David, puisque zchias en tinction est mme spcialement profonde, puisque
devra driver les eaux l'occident de lu cit de le puits, iN2,^, dsigne habituellement le rser-
David quand il voudra supprimer leur issue na- voir artificiel, la citerne . Mais entre Teau vive
turelle et les emmagasiner dans la ville -. qui vient sourdre d'elle-mme fleur de sol el
On se souvient que cette extrmit Sud-Est du constituer la source , 'ain, et l'eau capte dans
triangle topographique de Jrusalem est la seule une citerne , il y a un intermdiaire : l'eau vive
rgion o soient gologiquement possible des jail- plus ou moins cache dans les entrailles du sol,
lissements d'eau assez permanents pour constituer et que l'on puise cependant par un trou petit ou
des sources. Les textes bibliques en connaissent grand. Pour dsigner de tels puits, l'Arabe con-
deux : l'un courte distance au Sud de la ville, temporain emploie couramment son expression
l'autre, qui est par excellence la source de Jru- gnrique^, mais ds qu'il est ncessaire de les
salem, sous la petite colline orientale : ce sont spcifier, il se sert du terme >i^. Naha' est un
prcisment les deux uniques pointsd'eau connus synonyme de 'an, l'un ou l'autre mot pouvant
depuis toujours : 'ain Otcinm ed-Daradj et le br s'employer indiffremment pour la source
AijouO. La fontaine intermittente d'O. ed-Daradj air libre; il existe nanmoins entre les deux cette
est juste ce qu'on et pu imaginer de mieux pour nuance que, dans la pratique palestinienne, on
rpondre au vocable expressif de Gilion. Kntre ce n'applique jamais 'ain la source profonde qui
Gihon primitif, l'orient d'Ophel, et la piscine de alimente un puits; c'est toujours naha'. C'est le
Silo rO.-O.-S nous constaterons en son temps
, cas du bir Ayoub en Qu'on se fasse
particulier.
un tunnel-aqueduc fait tout exprs pour raliser raconter par un Silote de vieille souche la lgende
l'entreprise que la Bible raconte du roi zchias. du puits d'une phrase l'autre on l'entendra
:
Bien loin enfin que ces localisations requirent mler sans la moindre hsitation les mots puits et
de subtils eforts d'adaptation aux exigences des fontaine, bir Ayoub ou nab'al Ayoub, exactement
textes, elles en dcoulent spontanment et donnent comme dans l'histoire de la rencontre d'lizer et
aux rcils une prcision, une animation, une lim- de Kbecca le rcit flotte curieusement entre 1X2
pidit qu'on ne ralisera jamais en essayant de les et ^ly ^.
1. Dnoininalif de valeur adjectivale de la racine n''5 ou de la Vierge; cf. HB., 1911, p. 576, ou Jr. sous terre, p. 5.
nlS bouillonner, jaillir violemment n.Cf.GESENiis-KADTzscn, 2. llP/a/.,32, 30;cf.33, Ces textes seront examins
li.
Uebr. Grain., 86, 4. Le nom est tout fait topique pour
ji plus loin, propos des installations hydrauliques anciennes.
exprimer l'ruplion bruyante el intermittente de la fontaine 3. Gen., 24, 11, lizer s'arrte et attend au puils des
JUUSALEM. T. I. 18
138 JRUSALEM.
ment, chaque hiver encore, une source au sens le 'n'est glisser, ramper, serpenter .Le sc'^o/r f-
n'aient entas.s des amas de dcombres au fond de le serpent , au sens figur de quelque chose qui
celle gorge et augment la scheresse de toute la se tortille, plutt qu'au sens concret de l'animal,
rgion, le puits moins profond pouvait sour- '
dsign en hbreu par d'autres termes.
dre plus frquemment et plus longuement, encore
Ds 1872 M. Clermont-Ganneau ^ avait retrouv,
que cette transformation ne soit pas ncessaire
dans la toponymie de Seiwn, un nom ez-Zehouei-
pour justifier l'usage qui avait prvalu de l'appeler
leh aussi comparable que possible l'hbreu Zo-
invariablement 'en Hoyel.
hleth ^ et interprt comme un endroit o Ton
Enfin Zohleth. Sous la forme o elle se prsente,
glisse ^ . Le nom tait appliqu trs correctement
celle pierre de Zohleth nSn'n, n'est pas unnom
Klizer, luiufTre d'abreurer aussi ses chameaux et rourl de- > p. 265 s.; cf. (p. 266) ncnh du paradigme maso. yd//,
rcdMf ao puits , . 20 dans toute la suite du chafiitre,
; Dnin, et ((95. 3 (p. 270), riini.
T. 39 s., n s., 4S. toujours la source. Au ciiap. 26 ce sont les 3. QS., 1872, p. 116; cf. Mem. Jerus., \>. 21)3 s. et Arclt.
(ens d'Itaac qu'un Toiten train de creuser dans le torrent , !{;$., I, 306 s. Il est dilTicile de raltacher le nom une Forme
Hohal, de Grar et ils d^rouTrcnt un puits d'eaux vives grammaticale arabe, tel (|u'il est ordinairemenl arliculo,
V. 19. I.es pAtrcs de Grar leur en disputent la possession ils ;
dcompte fait
prabaMaMent le puits d'Axar, Jiift<ie:<i, ibid., p. &95 ss.) rend l'une insignifiante inversion du son Hbreu Xolielcl :
O... :
prepw
exemple idealiqoe daM le N. T. Joa.. 4, 6, : Jsus d'un Ilime '^niT comme ^3^2 par exemple. Or dans la me-
rrlve<ihieerceijT< de Jacob* rta'aaaiedi x% irrt- sure ol cette forme qnulilt peut se rnpproclier de /utl, on
La la warH a l aa vieal aa paUe ffiaf v. 11 s. . aurait pratiquement un diminutil'ou pjoratif (voir Hiiockki.-
1. Laa henm prMeo altailai par la strudore du pull* n\Kii,tirundrissilrr rm/lrir/i. Crannii. ilrr .snii.Spr., \,'AUl
erairt MmUm fim loiik NalarallaaMal M. le prof, hmilh ^yli dsigne en effet
s.), spcialement un n petit pigeon
(yeras I. II0> lataqae Irl eoa bjrpoUiAae favorite les irem- :
ou des djeunes
.
(<<'eH.,lS,U), n oisillons (dans 1)1., 32, tl,
Mameal* de terre <|ei oal modiM le rgime de leau. In re- aiglons). L'analogie serait ds lors encore plus parfaite entre
c NJa pbe i '4mtiq . IX.IO. 4- cf.of. /aM</.. p. 6t,n. 3)
aJL: rtin^ et la sens plus caractristique le tortillis, il
laanril cetla Cale aae eppereale rralecmbtaaee, avec celle :
MMHl a aalagia tmi*^ pr ua trawb l i iaiat de terre faudrait pouvoir dire le MTpenlin ou sens d'une glissade en
pri f tfe* , e< rasM* a qaaire la4M. Oa aeeordrra vo* penle raide complique de lacet tortueux.
iMilkf qoe r4<wp)Mlirdiatvaleoi d am ligrt poar Joapba h. Basa dj signale par (%).Miir.ii, QS., IHT)., p. l7o, et qui
il ttm fi Viiir i|ur tr Irffildo IrrtnblrtnrBl ilii semble asAeiparticiiiiiM u \'artt\u' futleslinirii. Vf. l'expression
CADRE TOPOGRAPHIQUE DE LA VILLE ANCIENNE. 139
h celte escarpe h peu prs verticale, polie comme tique,il est beaucoup plus ardu d'obtenir le sens
d'eau. Mais on concluait trop vite : Cela identifie du village parce qu'ils l'habitent de temps imm-
En-Rogel avec la fontaine de la Vierge , comme '
morial. A mainte reprise, en des conversations
si le nom, en se conservant, n'avait pu se dplacer discrtement attires sur ce sujet en flnant tra-
l'instar de cent autres, ou si Zohleth et Rogel vers Silo ou vers le bir Ayoub, j'ai recueilli l'indi-
devaient tre absolument l'un sur l'autre. Dieu sait cation trs ferme que zahoueileh [zouheileh ?) est
si depuis cette dcouverte il a coul de l'encre sur ainsi nomm cause de la nature du passade,
Zahoueii-h site des immolations d'Adonias qui qu'on appellerait de mme toute autre glissade
fixerait Rogel ed-Daradj!
. Oumm .semblable, et qu'en pratique il existait nagure un
Kl j'avoue qu'il n'est pas si ais pour le premier autre zahoueileh presque identique abrgeant la
passant venu de rsoudre la petite nigme. Carie descente du village au blrAijoub, la hauteur des
Zahoueileh en question est un fait topographique premires mai.sons juives modernes ^; mais au-
sur lequel on se peut faire renseigner trs vite par jourd'hui le .sentier est oblig de contourner les
n'importe quel Silote ancien ou moderne. En pra- maisons et le petit escarpement, cribl de godets
analogue ..'. c c _
terrain en pente et glissant . Le P. Jaus- devient un argument dcisif enlscheidend (Die Larje
des Berges Sion, p. 52).
senme signale que ce terme, enregistr parle Mohitel-Mohil 2. Voy. pi. X. Il semble que M. le D' W. G. Mastermanait
de Bostny, et pass de l dans le supplment de Dozy, ne faitune observation de mme nature. 11 dduit de son en-
ligure pas dans les dictionnaires arabes authentiques. qute que zahoueileh peut se dire de toule la corniche
1. Cl.-CiAnneau, Q.S., 187'i, p. 116. Du moins ce n'tait dit rocheuse jusqu'au bir Ayoub (lettre cite par M. Smitu,
qu'en passant; tandis que chez M. UUckert par exemple cela Jerus.,1, 110).
KO JERUSALEM.
et de cupules, o il dbouche, au-dessus de la clart qu'elles rpandent sur le rcit bi-
meghrai Ayoub^ n'est pas assez prcipilueux pour blique.
mriter vraiment le nom de zahoueileh. Regel est une source comme toute au Ire de
Avec celte notion du terme clbre, le pro- mme type, situe seulement de telle sorte qu'elle
blme lopographique revt un aspect fort dif- est un lieu favori pour les rjouissances. A l'a-
frent : le zahoueilfh moderne cesse d'lre le vantage d'un site agrable s'ajoute celui d'une
mystrieux nom propre d'un petit passage verti- certaine tranquillit, distance suffisante de la
gineux, localis trs troitement prs 'Oumm ville. donne rendez-vous
C'est l qu'Adonias
ed-DaradJ el d'une adaptation plutt difficile aux ses partisans. Le sentier qui vient y aboutir de
immolations d'Adonias; il devient une dsigna- Silo porte le nom pittoresque de glissade ou
lion qualificative applicable h plusieurs passages a serpent , parce qu'il n'est qu'une longue roche
iwttipUom UrrSttmlf. C ejMmla di> vrrtigr. |*rfttt(|u t>a ici. HB., lUUH, |i. aiH), hi celli' archolo^it' <io tonlrt'handc
tmipar M. Wrrr fftmrp. Mtm.. III, 4IN;, rl loul utrr n'avait fX ri*|>riH<' dans s8 Sludien ziir lirhr. Arrli. it. Hc-
fM iMMlM cimImviv Mt madrM motif tl al- tiff. (inch. Il y a (|uel(|ui! inrlanroIlcA roiislaliT pio M. lu
4|M %nm M Hm * M. & Saaicy 1 qat mm xMk prurrtKfur Hiiillh (Jcrm., Il, prffncf) puiKHc s'aniii;t>r di* n'n-
ytf^mim MM* 4# ! HTro^tblM fiMU (l'oy. aminur Ht ta vilr |>4* ciinnu k tiMiip* r.i'tl' dcrouvcrlo (tour apporirr
mur Murtt. I. 713 .icf. l'olMcrfatiiMi da 1*. Ui.ii*nu, Ith., on K''*ii) d'encenH A rcl nulol... dont un vii'iix mur voisin
ifM. p. m *.) ronllent di' noinltmix aulren (!\*>rn|ilairi>H...
t. Cf. WiujuiMW, M ttr. Htttntum^, p. HA M 4. On ail i|u'*n l'alrHlinn toute l^(<> di> hi'lail al)allu<< pour
tmHtm ikUtkm Hmm^fM H. CteyM (/Tiiryr/. M^/., IV. la iNiurhcrir didl ^tn* Ininudcn rn (|u<<li|u<^ sorlo n!li((i(>u-
Rogel au Inr A]iouh ; la roche de Zohlelh textes qui font intervenir ces mmes repres en
rampante et glissante abords de Rogel
depuis les des circonstances trs varies,
jusqu' la hauteur de la fontaine de la Vierge o II dcoule dj de cette dtermination de son
s'est fix dsormais le nom Zahouoleh; enfin cadre topographique gnral que Jrusalem an-
ce (iilion la fontaine do la Vierge tout cela
: tique occupait la petite colline d'ed-ljehourali. On
spontan, logique et concordant avec tous les va s'en convaincre mieux.
CHAPITRE IV
I. VALEl'R COXCBETE DE CES EXPRESSIONS BIBUQl ES. quelconque, ni le moindre effroi. Dans la conci-
sion du texte, en son tat actuel, on ne saisit pas
I^s deux dsignations paraissent d'abord qui- sans difficult la succession, ni mme la vraie
valentes pour les auteurs hibli<iuesau point d'tre nature des David arrivant avec sa troupe a
faits. *
indinrremment substitues Tune l'autre ou l'air de se trouver tout de suite en butte aux sar-
gloses l'une par l'autre; p.ar exemple 11 Sam., v, casmes prsomptueux de rennemi.La position est
7 et 1 HoiSf VIII, \. Les textes vus de plus prs sug- juge assez inexpugnable pour que le roi, peu
intelligibleque Sion pour des Hbreux; c'est sitt l'ide de quelque stratagme suggr sans
en tout cas un vocable nouveau, adupl la suite doute par une reconnaissance des lieux qui a fait
d'un vnement histf)rique prcis la conqute de : dcouvrir un point vulnrable le sinnr. Un sol- :
Jrusalem par David. dat valeureux, allch par l'enjeu royal, tente l'a-
daprte ce qui est connu des vieilles villes cana- dsign aprs la capture & la fois par son nom
DtODCft, iodiquerait qu'il s'agit de l'acropole de propre, p^, et par un qualificatif, mia. L
Jrufalem. L ri-ril examin dans un plus large seulemtMit, dans une silualioii de clioix, les .lbu-
roolile oe IUim; aucun doute ce sujet. s/'cns s'j'stiment en si^ret contre tout elVorl. Pour
A poine Divid Mtil Mcr roi Ilbron qu'il apprcier d'un point do vue Juste leurs provoca-
MlfipfMd tart^r It dernire tribu cananenne tions insolentes et la d(Msioii de David, par con-
rabdle la eMqnto Ifralite: les JbuiW?eDs can- squent la nature du lieu, il est indispensable d'-
Umnm Jrusalem. I<a ville est investie sans que liminer la hantise dsarmes infinies, surtout le
le JbueMS nuuiifeeteni d'abord ni oppositiim concept sculaire d'un sige do place forte avec
l. m fciww u . yVflm. 4il MbrMMral U ncrralton du rrx habfrft nd iHontin (lliiiiinirlniirr). l.vn I.XX luil tlaiis les
Il mm^ 0. i iMl lirH . Smv^. Itl-nn dn le reU lruxrndroiU ivipc; aOtov. I'<iiir la criliqm* prcriH)' des IcxtcA,
49 1 ^ar.,tt. 4 ( Amc Mrm taatt... qwfm fprU ^treHum ulr le coininrnUiire dfl Samutl par le I*. Uliorme.
SION ET LA CITE DE DAVID. 143
d'ingnieuses machines et les plus terribles en- chef, ce qui quivaut dire le centre de toute vie
gins; enfin il convient d'observer que les partis de la cit : le temple, la forteresse, l'acropole pro-
aux prises sont une arme isralite groupe au- prement dite, ou plutt le donjon de cette petite
tour du nouveau roi de Juda en train d'achever acropole qu'est en somme toute la ville. Quand le
la conqute de son futur royaume et un clan ca- pays est en paix, les citoyens de Jricho, de Gzer
nanen isol. Les expressions roi, arme, forle- ou de Megiddo sortent de la colline et se rpan-
resse, investissement, sige , inhrentes pour dent en scurit dans la plaine o croissent les
nous l'ide de grandeur, de puissance infinie, moissons et paissent les troupeaux. A la premire
d'accs infranchissable et de vigueur tenace, ont alerte on regagne le coteau, entranant tout ce qui
une nuance beaucoup plus attnue dans les pre- peut tre soustrait l'ennemi. Si la razzia devient
miers rcits bibliques. Les escarmouches par un vritable sige, on dfend le rempart; mais
exemple entre Abimlek proclam roi de Sichem ds que le pril se fait plus srieux on concentre
et les citoyens de sa capitale insurge' peuvent la rsistance dans la forteresse, dont les murailles
clairer utilement sur la nature des faits de guerre plus solides ajoutent une garantie la force natu-
Jrusalem et sur le sige de Sion. L'habitude relle du site.
n'est pas aux siges longs et savants, qui rpu- Jrusalem ne saurait a ;)non faire exception
gneront d'ailleurs toujours au caractre oriental. des conditions historiques aujourd'hui nettement
Le parti le plus faible, ou qui se .sent proximit tablies. D'autant que si elle est place dans une
d'un refuge un peu sr, abandonne toute autre situation analogue celle qui vient d'tre esquis-
position et s'enferme dans cet abri avec ce qu'il se, le rcitdu sige de David obscur d'abord,
peut sauver de ses biens et ce qu'il estime nces- antinomique mme avec cette ville inexpugnable
saire sa subsistance. L'assaillant qui n'est pas en qu'un soldat emporte lui seul sans coup frir
mesure d'emporter au premier coup de main ce devient vivantet expressif. Pou importe de recher-
repaire fortifi essaye de ruser, escompte la tra- cher si le territoire jbusen, voire mme le dve-
hison et s'ingnie des surprises. Les rcits de la loppement total de la ville, taient grands ou petits ;
conqute de Canaan par les Hbreux fournissent la ville mure bien ou mal, ce qui tait dsign
cet gard plus d'un trait caractristique^. ds lors sousle nom de Jrusalem devait tre
La perspective historique suggre parla Bible un mamelon ofl'rant tout au plus 5 6 hectares
est concrtise dsormais par la connaissance pr- de plus grande superficie. Au point le plus facile
cise de villes fortes cananennes une poque dfendre de ce mamelon se dressait une citadelle
contemporaine du sige de Jrusalem par David. dsigne .spcialement par le vocable Sion, p^y.
Au XI sicle avant notre re, les cits puis- Quand David parat avec ses forces, les Jbusens
santes comme Gzer, Ta'annak ou Megiddo ont s'enferment tranquilles dans Sion, o ils comptent
acquis, sur le tertre o elles sont tablies, un d- bien lasser la persvrance des Isralites, sans
veloppement dont l'exigut matrielle fait pour avoir probablement risqu de s'exposer au plus
nous contraste flagrant avec leur renomme bi- lger pril en disputant aux envahisseurs le libre
monumentale : c'est le palais, la rsidence du au lieu qu'on avait d dire dans l'antiquit cana-
1. Juyes, 9; cf. le coimn. du 1. Lagrange (p. 163 s<.). mme cirorl, ce qui n'lail apparemment plus le cas sous
2. Cf. yo.s-., 8, 3ss.,laprise de 'A ; J<7., 1, 22 ss., la prise de David. Du moins n'imaginera-t-on pas que Blhel ou 'A fus-
Blhel; 7, 1.") ss.Ja victoire deGdon sur les Madianilos, etc. sent alors des villes plus fortes que Jrusalem, puisque celle-
Or quand on assigeait 'A et Blhel, au temps de la premire ci n'avait pu tre conquise.
invasion, il semble que le peuple entier tait uni dans un 3. Ces comparaisons seront prcises plus loin, p. ICI ss.
i44 JRUSALEM.
nenne Sion, cit d'Abd Hiba , je suppose, on
: Sion aux sens symboliques consacrs par l'usage
allait dsormais dire Sion, cit de David' , en : en une longue chane de sicles.
prenant sans doute l'origine "i^y au sens figu- Ds lors, puisqu'il s'agit de ressaisir, travers
ratif et restreint la ville concrtise dans son
: l'histoire prolonge de la ville, les phases de son
acropole =: temple palais. C'est aprs son in- = dveloppement, c'est user d'un procd inexact
stallation seulement que David met la main que d'emprunter aux poques les plus diverses de
l'uvre pour des difices varisqui transformeront prtendus arguments au sujet de ses origines^.
Sion et la ville entire. Si la Cit de David ne rpondait plus que pour
Aucune donne topographique ne rsulte bien la position en gnral la forteresse de Sion
neltemenl encore de ces considrations, qui ten- vingt ans aprs la conqute, plus forte raiso
dent seulement dgager le concept biblique pri- devient-il invraisemblable demesurer au mme
monlial attach aux fameuses rubriques Sion cordeau la ville haeinonennc ou celle d'Hrode
de David .Malgr leur quivalence appa-
et Cit Agrippa. L'auteur du Livre des Macchabes, ou
rente, ces rubriques ne sauraient plus tre confon- Josphe pourront videmment remonter le cours
dues, car elles dsignent des priodes successives de la tradition et faire l'archologie de Jrusa-
d'un monument, ou plult d'un quartier de Jrusa- lem; leur tmoignage archologique ne saurait
lem. Avec l'emploi du tenne Cit de David les mo- primer les donnes bibliques archaques; il vaut
difications comnienrent et vont se poursuivre ra- dans la seule mesure o il les respecte et s'y
pidement, grce la prosprit du nouveau rgne. adapte. Sous le bnfice de ces remarques,
Au bout de ce rgne, la cit seradj tout autre essayons de pntrer plus avant dans Tintelli-
chose sans doute, en dveloppement matriel et gence de la narration concernant Sion initial.
en caractre architectural, qu'au lendemain de la Un trait ne .souffre pas de doute Sion est une :
contemporain, c'est Lutce; mais dj l'volution lents. Par tymologie mrsoudah est un lieu sur,
historique aura nuanc le sens originel de Sion. appropri, pour la dfense, appropri aussi pour
1^ porte de ce nom sera dj amplifie c'est : dresser des embches, pier les mouvements de
la premire tape du long circuit qui fera aboutir quelqu'un et les entraver-'. L'expression est rem-
L'ctpreMloa de II Sam ,5. 9 |>araU allribuer au roi lui- La m<*illeuie forme qu'on liiinil |iii donner jusqu'ici siM-a Iroii-
Cdle MibUilulioa de nom* i Kl David ft'Ublil dan la : vi-e dans l'arlidc dislingiic de M. le D' A. St.iui.i/., Xttr Sion
lrlcvtMe H il ra|>|>cla, n^ Kip*\ ille de Uarid *. mais Fraga, dans Theoloij. Quarlalschr., 1900, |i|>. 3:.6-8i>; cl.
Ici LXX, xai ix>r.^, r, ni'tii A^\Mii, indiquent une di|{nalion n/i , tlKK). !>. GJ'i.
Mb am ciroiteltcM. Cf. Uikmimk, Samuel, in toc. Le terme pier . C"el du moins Ace
ccincepl gnral nie peuvent se
tnut dl rend du rrale eiaclemenl le nuances ilo
ramener de arcrplions telles (|ue u fixer son n-gard siir(|nel-
T7t H ")* '^ Mfcmi four dMgar louir iataltalioii tia-
que cliOM', tendre des piges, chasser, pclieru. Un lieu propice
WlaMr, i|M et aoll bm lwple loar de K4rd , une clla- a crtdiveriu'ii opration sera, selon les cas, haut on mais
drflt MM Id M MM graade fille; et. Il Moia,i7, loujoum quelque peu isol, tranquille, ofl'rani
Itas,
scnril et
91 t. .
cliance de ftuccei A celui <|ni o|ire. Ce lieiipouira tre olferl
7. Ai" '
'oM qve relie dlM-u%iun aur ftion ne
tel quel parla nilure, ou avoir t dispos de inaind'liomnie;
4Mmt9 t" l lrof> aoufrni d'uaage, par le rr>
ee ara l'antre o l'on peut se dissimuler pour guetter le pas-
hrv rwltl 4a toalwln mnHiam du om ri^ danateaKaiotr ftag d'un ennemi, le rocher saillant qu'oit escaladera pour
tk$U9tt. I.e rrrowra A la fntm Wn lUmtnrdtnee venue reod t*cliap|ier A M>a roup<, le lieu rouvert on le rliasseur se melA
anjoard'lki) fefl tmf^a cttle roai|4Ullon, altile laat qu'un l'alTAI, le mamelon eitcarp couninn par une lorleresse; cf.
I liMl fw iwf to et rf lati tfiy iii tl |Mlk|M. Laurangr, /(//., \^\H, p. 'iO\i. D'o les nuances de l'expression
SION ET LA CIT DE DAVID, 143
place par son quivalent approximatif li'D dans sur la montagne culminante de la rgion, il
I Par., M, 7, qui tendrait accentuer le sens de convient d'examiner ce que suggrent les ana-
repaire inaccessible, nid d'aigle, forteresse cou- logies connues et les moyens de guerre contem-
ronnant un site naturellement escarp , si l'on porains. Un coteau de 40 50 mtres de hau-
insistait outre mesure sur la valeur courante de teur, isol dans une plaine ou spar de coteaux
lC ; cf. I Som., XXIII, li xxiv,
; 1 h.\x\\n. 10, Mais
; voisins, mmeplus levs, par des valles un peu
en tous ces passages les LXX ont rendu par (rtevo abruptes reprsentait, au xi" sicle avant notre
ou par une priphrase [Is., xxxiii,
les dfils , re, un site de place forte l'abri des armes de
16) dans l'endroit cit des Par. ils ont gard la
' , et jet les plus puissantes alors connues^. D'autre
leon Iv T^ Kii^w/r^ prcdemment usite pour part, toutes les analogies qu'on puisse dj invo-
rendre miJfQ. quer concourent faire carter les sommets
11 est videmment facile de rapprocher les d- larges et prominents qui attireraient l'ingnieur
ductions exagres tires de mesoudah de l'ex- moderne. Rsultat tout ngatif en apparence,
pression biblique ultrieure mont Sion , pour rel pourtant, en ce sens qu'il dblaie l'tude
arguer avec vigueur de la ncessit de camper concernant la forteresse jbusenne de divers
la citadelle jbusenne sur une montagne prjugs sur sa nature qui ont une influence n-
haute et escarpe. Reste voir si cela est lgi- faste dans la recherche de son site.
time. La mesoudah devant laquelle David se trouve Le nom spcifique de cette mesoudah est Sion,
tout coup arrt n'est pas un vulgaire piton ro- p'ir , du moins se prsente-t-il sous cet aspect
cheux o se sont hisss quelques audacieux com- dans II Sam., v, 7. 11 est cependant assez douteux
pres qu'il faut renoncer dloger par la force que Sion soit un nom propre comparable aux
avec les engins du temps. C'est l'asile le plus sr noms de quartiers de nos villes modernes, ou
d'une ville o
une tribu dj cultive
s'abrite ;
une dsignation telle que l'Antonia, le Louvre,
c'est, par consquent, une uvre d'ingnieur mi- Windsor, etc. On songe plus volontiers une
litaire dont les citadelles rcemment dblayes appellation dduite de la nature mme du mo-
en d'autres villes palestiniennes donnent une ide nument, sur le thme de Millo, Birah-Baris, la
suffisamment juste. On ne devra songer en ce Bastille et cent autres. Mais les linguistes, tout
cas rien d'analogue la mesoudah que consti- en serrant d'aussi prs que possible l'analyse
tuait par exemple la grotte d'Odollam. Toutefois, du mot, n'ont pu russir encore en dgager un
avant de conclure que cette forteresse artificielle, sens qui autorise quelque dduction topogra-
rendue plus forte encore par l'escarpement na- pliique solide^. Le problme demeure au point
turel du site qu'elle occupe, doit tre perche o le laissait nagure Gesenius Sion, locus apri- :
bihliquo nnya iJ d'aigle (/o6,39.28), caverne nalu- sorte que lYiJf signifierait un lieu torrfi par la chaleur,
relle , sorte de (lualilicalifuppliqiic m7)D {l Sam., 22, 4 ;
sec, aride, improductif; cf. p"*!', Is., 25, 5; 32, 2, ou
24, 23), enfin cilailelle dans H .Sam., 5, 7, 9. Les accep-
lionsdemisn proie ou
mieux encore le nom ou. es-SahyoAn, appliqu au ravin ro-
{z., 13, 21), lilel ('=..17,
cailleux et torride, parallle l'on. el-Oulij, l'occident de
29; Ps. 66, Uj relvent d'une formation analogue avec mem
cheikh Bedr ; cf. fig. 23. Les deux drivations ne sont, au
iiistnuiieitlal et leur relation avec les prcdentes n'est pas
surplus, pas trs loignes l'une de l'autre comme signifi-
aussi diriicile tablir (|u'il paratrait au i)reinier aspect.
cation concrte. Les allgoristes songeront peut-tre tirer
1 . Dans Jr., 51, 30 (L.XX, 28, 30), miJfQl <^st cependant
parti de ce sens tymologique pour donner du relief une
traduit iv Tiepiox : preuve nouvelle de fluctuation entre les
image populaire dans un rcit d'zchiel. Un parti de mcon-
deux termes.
tents runis la porte orientale du Temple et devisant sur
2. Voy. Canaan, p. 28, n. 2.
la restauration de Jrusalem trouvaient celle restauration
3. pis est analys par une double voie, suivant qu'on le inojiportune cl comparaient la ville une marmite, n'iD,
fait driver de nriLf ou de H^. La premire racine ayant le dans laquelle ils faisaient, eux, fonction de bouilli {z.,
sens de briller, linceler sous le soleil , le nom de lieu 11, 3, cf. 7 et Le P. Germer-Durand, qui est em-
11).
pourrait signifier quel<|ue chose comme lieu en vidence, prunte la traduction du mol final, a insist sur ce que
endroit bien expos ; par extension lieu o le soleil svit, l'image pittoresque a de vrai si on l'applique la petite
lieu dessch . Avec la seconde racine c'est le sens d' ari- colline orientale enserre par des montagnes qui lui renvoient
dit, de dessiccation qui passe au premier plan, de telle de toutes parts les rayons ardents du soleil [RB., 1892, p. 370;
JUUSALtM. T. I. 19
146 JERUSALEM.
cuSf mais peut-tre aussi Incus aridus et, moyen- conserve sa destination, modifie son aspect et
nant des analogies smitiques drives de l'arabe change son nom. C'est dterminer cette posi-
et de Tthiopien, locus munitus, arx '. Ce dernier tion qu'il faut maintenant s'essayer, en pntrant
sens avait la sympathie de Hupfeld, qui s est plus avant dans le rcit de la conqute.
efforc d'y aboutir mme en hbreu, en se rf-
rant au mot trs voisin ^^'i* cippewetlaracine II. LE iSiNNR.
autant ce vocable s'appliquerait un monument nr. David, exaspr par les provocations pr-
rig enun lieu apte la fois pour un palais, un somptueuses des Jbusens, s'est avis qu'il pou-
temple et une citadelle. Cela non plus n'est pas vait y avoir l une chance d'accs dans la cita-
encore une base philologique assez sre pour delle; il excite l'audace des siens par d'allchantes
dterminer le concept fondamental de Sion. On promesses. En dpit do difficults qui doivent tre
notera seulement que le nom envisag dans cette normes, puisque l'ennemi ne veille nullement
perspective appartiendrait au lexique usit parmi sur ce point, on peut pntrer l'intrieur de Sion
les premiers Smites tablis Jrusalem et con- par le sinnr ; un bton de commandement est
tiendrait en germe presque toutes les accep- acquis celui qui ralisera le brillant coup de
tions que l'usage hbreu devait dvelopper par main. Ce fut la fortune de Joab. Le hros vint
la suite :Sion= citadelle royale de David, Temple bout d'escalader celle voie imprvue et dut
de lahv, colline de Jrusalem. Seules les accep- cau.ser une subite panique dans la citadelle.
tions symboliques en gnral
ville commu- et L'embarras du texte est par malheur consid-
naut qui l'habite se seraient greffes surl'ty- rable en cet endroit :
mologie.
II Sam., V, 8 : Or David avait dit on co jour : Quiconqiio
Pour le moment il rsulte tout le moins des frappera le Jt'buson cl atteindra par le shuir, llJifl...
faits linguistiques acquis l'impossibilit de voir LXX : xal Trev AausiS... lia; ttttwv 'Uoysaiov nia'^t
en ps T\TT2 autre chose qu'un monument bien
dtermin par deux expressions capabl(>s du mme V). : f'roposueral enim David... pruemium qui i>ercus-
Mns de forteres.He . Tout ce qu'on tenterait sisset Jcbusaeum et lelitjissel domalum /islulax.
d'en faire sortir de plus extension immense, po-
:
sition sur une montagne grande ou petite, serait de l'hbreu est devenu un Trapoti;pi8i'.v
Ti:y
gratuit. 1^ contexte indique seulement un site poignard ou pe courte pour les traduc-
tout fait propice la dfense; mais l'exgse teurs grecs el les goullires des loituros dans
de ce contexte ncessite qu'on se place au point l'interprtation de la Vulgalo. Dans le rcit cor-
de vue conl4'inporain de David vn matire de for- respondant, I Par., XI, 6 s., mieux ordonn
lifirntion. d'attaque et de dfense des places. d'ailleurs, la leon perturbatrice fait phice une
Ilavid matre de celte |>osilion avantageu.ne leron aussi limpide que banah> :
lui
er. le CMMMut. 4 uini Humt. PI.., XXV, col. 220 et m 1. GtCKCNUS, Thts(iHni.s, p. lir*'.!, v TiTili cl p. tiGi,
rlilh a r Amm. 4, ibid , col. |02Q : JeruMtttem hahem V* p^y. Il incline loulcfolA \ers la drivalion de 7}r\)i,
eUlM pupmio t ofrMOj. attimilatur ollae ferventi ee qui ^lail aussi l'avis d'un linnuiste loi <|ue I.acahdr,
rt fitmmt mrmtmm). Il r fwut, cou|i *r, (int* I crabli- l/ehrrtiilil Hher lililiiiig <lcr \ominii, p. 8i. Les orlliu-
MMM 4'M Joar^ brAlMb rmnrnr lle nr Minl {> rarr* Krnplii* liiMv, ><^*iji lO.^rV'^ appuient iiii<>nx on t'Ilcl ri>tt<^
TM : Et David dit : Quiconquo frappera le premier le ques commentateurs n'ont-ils pas hsit sacri-
Jbusen... Or Joab monta le premier (njlU^NIl les
2 fois).
concevable il s'agissait.
Sous une excellente physionomie hbraque le
mot 11:^ chappe peu prs compltement en-
Fig. 5. Amnagement d'une prise d'eau rintrieur du
rempart de Troie, au xv" sicle avant noire re. D'aprs
core l'analyse tymologique '. Il se retrouve M. Dititi'FELD, Troja uttd Ilion, p. lio, lig. 53. (Repr. aulor.)
par Aquila dans Sam. : T33f = xpouviaix;, tandis l'eau murmure, passage en relation avec l'eau .
que saint Jrme a tch, suivant sa nuance, de Ainsi entendu, le sinnr prend tout de suite
rendre le passage plus intelligible moyennant une une valeur trs grande. Cette cataracte , cette
petite interprtation : les gouttires des toi- conduite, ou chute d'eau , c'est le passage dont
bien dans l'hbreu lu par Aquila et saint Jrme. risquer Joab, et le succs rpond l'audace de
La leon des LXX semble impliquer, elle, un h- l'entreprise. Une citadelle prise par un aqueduc,
breu tout autre v Trapat^icpSi supposerait quelque
; cela n'est paradoxal qu'en apparence. Ds qu'on
chose comme nni par le glaive ^ . Aussi quel- s'arrte y rflchir, toute anomalie disparat et
1. Les lexicographes semblent n'altactier plus grande va- que 3ln 'S ; HSn tait une sorte d'expression consacre :
leur aux dductions de Gesemis, Ths..., p. 1175, tablis- passer au (il del'pe , dirions-nous. Lepo/7. nSQ aurait-il
sant que la rac. IJ serait une onomatope exprimant le entran toute la formule dans le petit discours de David?
bruit de l'eau dans une gouttire ou dans une chute quel- 11 est clair que ce discours n'est plus reproduit intgrale-
conque. ment dans notre texte; voy. Dhokmb, Samuel, p. 309 s.
Rien de plus vraisemblable en soi que la prsence de
2. 3. Voir par exemple les commentaires de Nowack (p. 168 s.)
cette expression dans la narration primitive de H Sam., 5,8. et de Budde (p. 221 s.), o sont exposes les plus ingnieuses
Des analogies telles queW., 20, 13; /05., 8, 2i, etc., montrent de toutes ces restitutions littraires.
148 JRUSALEM,
d'assez nombreuses traditions littraires s'offrent L'exemple classique voqu aussitt est la con-
qute du Palladium au cur de la citadelle d'I-
lion par Ulysse et Diomde les deux hros rus- :
rif. ^ MNMMIksUMl taciM* filra U clUdrlIc d"AmniAn KKR, l'nlladion, daiiH itosciiKii, l.eticou... Mylliol., III,
pour cUirer U pomibilit d'une telle coplure. 9. Apud tknvt/rxn, op. t., p. &oo m.
SION ET LA CIT DE DAVID. 140
historiques. Voici par exemple Polybe en train la ville est imprenable. Un malencontreux pas-
de raconter le sige de Philadelphie ='/4mwdn par sage secret pour descendre au fleuve sert, contre
Antiochus III, en 218 avant Jsus-Christ, Il toute attente, d'accs un dtachement persan
dcrit la situation orgueilleuse de la ville haute, et fait courir le plus srieux danger ^.
1. VoL\UK,Hisl.. V, 71 d., BulliUT-Wobsl, II, 193. Irannfuga quodam duclante..., LXX sagiltarii Persae...,
2. CoNDicH, .Suri'. Hast. Pal., p. ai. M. le prof. G. A arte fiduciaque praeslantes, silentio siimmoti loci defensi,
Hait()n(7oM/. biOl. Liter., WWi, subito singuli noctis mcdio ad
1908, i|.
147-52) juxlaposti au r- contignalionem turris tertiam
cil de Poljbe celui de JosPiiK, adscenderunt... (Amm. Makcel-
(luerrc, 1, 19, 6, o le cain|) relraii- MN. XIX, 5; d. Didof, p. 112).
en ce mme point par d'autres ingnieurs non peut tre maintenant plus succincte.
moins hardis et mieux outills ont rendu cette Le passage souterrain s'amorce une dizaine
attribution vidente. Rien ne saurait mieux r- de mtres en contrebas sous la plus haute escarpe
pondre aux nfastes prises d'eau qui entranrent de la colline, mais 40 mtres au-dessus du C-
fu. fH. I.'nrjtter h. tu du palier, te, di^bri* il'uii mur Kl({. .V).
1,1 Hi*roii(li- raiii|M' (fcscilicr, vue <lo dcvanl lo puits ./. A In
Mrdif poor fermer retraiter. U. U ue Intcrsr. pi. hauteur du iicrsunaaKe, joint ir^Hsiscs K*>ologi(|iios. (V"\^. 31, viio en
StM, t, MHS inverae.)
la ruine de Troie el le malheur d'Amida. SU tait dron '. Undans le roc, .1, conduit un
escalier
Ury^iUinti d'atiribiicr ce HyHt^fiiin hydrnuliquc puits, une vortle en plein cintre, T, po.se
//. .sous
la dsignation biblique de yxit, il on rHullerait la .surface lu Imnc roch<Mix. Kn prolongcmcuit
une d/'l<>rniination idalement prcitM* du tille du l'e.Hrttlier .1 un nouvel escalier, />, s'ouvre U
occup par la forteroano de Sion .
<
biai.s en N.-K. sur un ct du puils. C'est un tun-
I. Vy UruAUm vm rrti \iST.), eh. n. (', pfi. illN, Il y (I tr|ienilaii( Iniilc vraiHrinhliiiict! (pii> n< soil In polf^rnc^
g. \1-Vt, H mwr, 1 aurloal HH., 1*13. |>p. lO-lok. prali(|urr laim un (tirl Kiiillaiit du prciniiM' rcinparl (./.s 7'.,
1 Cf. H- v.UH"t ^ ^^rt Mct 'M liMMcorf flOBsa ; i>l. H. D*A, KtL 111).
SION ET LA CIT DE DAVID. 151
parois et un plafond remarquablement trac fig. 28 { une vaste caverne naturelle, .1/, rgularise de
et pi. xvn, 1). interrompue en L
La descente est main d'homme. Un coude trs court, ^V, presque
par un palier auquel succde un escarpement pic angle droit, ramne le passage au bord de l'es-
sur 2"', TU de haut, un peu en avant d'une porte carpement o s'ouvrait jadis la caverne avant
rtrcie et basse, F (xvii, 2). Aussitt aprs le l'accumulation des dcombres. On noiera l'exis-
tunnel s'largit de nouveau (fig. 29), incline da- tence d'autres cavernes, // et /, au nord de J/,
vantage l'E. en se maintenant presque horizon- dans le mme tage gologique et, comme elle,
tal au plafond et au sol. Au point G, il tourne d'une relation tout accidentelle avec le tunnel
par un coude brusque au SE., reprend la forme proprement dit.
"H
Fin'. 2!). I,a porte F, vue de riiitcrieur. Au fouJ, per.soiin.ige Fig. 31. l,a seconde rampe d'escalier, vue d'en haut.
iissis au bas de l'clielle visible pi. xvn, i. Au \" plan, faille agrandie par un sondage. Cf. fig. 30.
d'un escalier degrs ingaux rendus prcipi- L'excavation a t pratique avec des ciseaux
tueux par la foule sculaire des pas lig. .'iO s. et ( de fer ou de bronze, des coins de mme mtal et
pi. xvi, 4, 5) et aboutit un palier chancr par des massues de mtal ou de pierre. Un examen
vas d'un puits latral, /, creus sous
l'orillce minutieux des traces laisses par ces outils sur
une alcve dans la paroi septentrionale (fig. 32). les parois, les nuances de dressage dans les di-
Au del on dirait le passage bloqu par une verses couches rocheuses traverses mettent sur
escarpe artificielle haute de 3"\2o. Ce barrage la voie d'une interprtation rationnelle de maintes
escalad,on atteint une ouverture irrgulire particularits d'abord si tranges de ce monu-
dans une mince cloison rocheuse, AT, et, derrire, ment. On constate qu'il a t trac pour combiner
152 JERUSALEM.
aa mieux ralilil pratique avec une physionomie mtres au-dessous du sommet de cette assise, le
harmonieuse et, certes, non dnue de grandeur. puits s'interrompt dans une anfractuosit artifi-
La correction est moindre dans les puits B et ./. cielle au flanc d'une caverne naturelle assez
Dans B surtout il est clair qu'on visait gagner spacieuse, relie la source d'Oumm ed-Daradj
au plus vite en profondeur. A peu prs quadran- par une galerie intentionnellement sinueuse et
gulaire l'oriGce, au bout de l'escalier .4, le qui sera dcrite en traitant des eaux et canaux en
puits se dforme vers la base de l'tage mezztj gnral Pratiquement donc toute l'installation
'.
doux, dans une grotte naturelle, a, au flanc de aboutit la fontaine. On va voir qu'elle a t
la paroi mridionale. Au-dessous, les ttonne- conue et ralise dans ce but mais au pralable ;
ments des mineurs sont d'abord quelque peu s'impose l'obligation d'analyser sa forme trange
dconcertants. Il y a trois tentatives en des di- et ses particularits dconcertantes premire
rections diffrentes fig. 33;. La premire n'est vue circuit sinueux, hauteur excessive en cer-
:
qu'un essai provoqu par une grande tissure et tains endroits contrastant avec l'exigut d'autres
abandonn ds qu^on se voit entran au NO., passages, incommodit voulue entre la porte F
par consquent dans une fausse direction. La deux puits, etc.
et l'escalier /)A\ les
seconde est le vrai puits, B'\ d'abord peu prs Le souterrain dbute notablement sous l'espla-
vertical sur 2",50 3 mtres de profondeur, il se nade culminante, assez haut nanmoins sur l'es-
dilate nouveau dans une cavit naturelle, b\ et carpement et surtout assez prs du rempart pour
plonge obliquement avec une inclinaison soudaine tre couvert du ct d'un agresseur. On conoit
en EES. .\ mesure qu'on progresse, on sent plus qu'au lieu de plonger de suite en pleine roclie pour
ardue lalutte contre la roche opinitre. Dans l'tage courir droit sur la fontaine, l'ingnieur ail prfr
malahj le forage tend seulement se rtrcir. Sous cheminer d'abord peu prs dans l'axe mme de
la jonction du malaktj et du mezz>f dur, x, on le la terrasse de roc pour s'enfoncer graduellement
voit osciller un peu, la recherche d'un filon moins la recherche du banc le plus propice son pro-
rebelle; de guerre lasse, tout est abandonn jeL Au point estim convenable, il attaque le per-
2i mtres de la surface du roc. cement vertical, oscille d'abord et fixe enfin la
I^ troisime tentative n'est au.ssi qu'une bau- plonge de son puits oblique B' orient fran-
che, comme si l'on et voulu amorcer en />' Tou- chement vers la fontaine. Les mineurs mal ou-
verturc du tunnel ralise ensuite plus haut, /). tills sont finalement impuis.sanls contre une
Ije puits y
de pires irrgularits d'e.xcu-
allie roche trop compacte et il faut s'avouer vaincu.
lion une plus grande unit de trac. C'est un Avait-on l'espoir d'atteindre directement le plan
cylindre ovale, haut de 13 mtres, qui s'tire ou de la source et d'y rencontrer une nappe d'eau?
se reofle tantt d'ici et tantt de l, s'orne de pro- L'orientation donne au puits concorde avec un
tubrances ou de concavits suivant le ha.sard de autre dtail relever tout l'heure pour sugg-
du roc dan.s le forage. 11 s'ouvre sous
l'clateroeDl rer que l'ingnieur avait bien ds l'origine l'in-
une teAwe rocheuse peu rgulire et son oriflce tention de marcher vers la fontaine. Si, (juaml
vaa se termine en un large gradin (pL xvi, 5) il abandonne le puits B, il adopte avec dcision
qui empite Hur le radier du tunnel. Le puits est une marche au N.-K. (|ui allonge de beaucoup
dform nur toute na hauteur par une faille son trajet, on n'y verra pas unr erreur elle eiH :
fiinueuM qui en constitue l'axe et dont les lvres t par trop lmentaire A viter, puisque au
demeurent partout apparenIcM, malgr la patine point />on oprait A ciel ouvert, avec toute facilit
tendu*' wur truites le parois et le poli lustr sur de reprage immdiat sur la soun'c. Il est instruit
beaucoup de saillies. Comme dnnH //, on observe dsormais sur la nature des couches rocheuses et
UR Mogulier tranglemeal du puitn & la jonction vont un passage assez profond pour offrir ton te la so-
dM Uge* witxij et maittktj: mais cette fois le lidit opportune, mais sans S(! ris(jii(M' file luire p-
calcaire Juif rcln-llo n'a pu imposer qu'une ntrer trop vite dans lesassis(!slcs plus rsistantes.
dfialion d'axe et uu rlrteiMcment. Ocatro l'ar ailleurs, ne pas .s'enfoncer tout de suite
I. Vy. fnv U uittm ft JiT., |>. 10 .. gsterk VI, H |>l. ii; ou HB., 191 1, p. btfO et \\. i.
SION ET LA CITE DE DAVID. i53
assez avant au cur de la colline, c'est courir le aboutir un passage commode pour des gens
risque de voir le tunnel dboucher dsagrable- presss ou chargs, l'homme de l'art n'aurait-il
ment il la lumire au flanc de quelque terrasse pas trs sagement pris le parti d'allonger le par-
infrieure. Il s'impose toutefois de ne pas exagrer cours pour en adoucir la pente? On demandera,
l'axe de cette plonge initiale en roche vive puis- il est vrai, pourquoi choisir le point ./ comme
qu'il s'agit de crer un moyen de circulation, base de calcul : ici doit intervenir le rle des
un escalier praticable cavernes pour justi-
avec des fardeaux. fier la suite du plan.
Ainsi s'explique trs A une poque o
normalement, quand les amas de dcom-
on l'tudi sur l'- bres n'avaient point
chine relle du co- encore dfigur le
teau, l'amorcedutun- relief de la colline, la
nel et l'orientement rampe orientale 'ed-
de D-F.
la section [h^hourah prsentait
Pourrendre compte une cascade d'escar-
de la pointe vigou- pements rocheux
reuse pousse jus- presque correspon-
qu' G il y aurait sans dants ceux qui de-
doute l'hypothse meurent visibles en
d'un coude voulu face, de l'autre ct
comme complment de la valle, sur le
de scurit contre flanc occidental du
Tassa ut d'un envahis- dj. lial^n el-Haiva.
seur pourquoi ce-
'
; Dans la plupart de
pendant n'avoir pas ces parois plus ou
conomis l'effort en moins hautes on
pratiquant ce coude voyait biller les ca-
juste en arrire de la vernes que les ph-
porte /*'? La question nomnes violents des
des niveaux se pr- dernires phases go-
sente ds l'abord. gniques avaient
Entre le sol du tun- creuses entre les as-
nel la porte F et sises molles du cal-
l'orifice du puits J, la caire de surface. Les
diffrence est de premiers habitants
4", 45 et la longueur Fig. 3i. I,'alci\ve du puits J aprs le dblaiement. Le personnage de la contre n'a-
est debout sur le palier au h ird du puits; cf. xvi. 5, la hauteur de u.
endroiteligne 18'", 15 vaient pas manqu de
seulement. C'est par tirer profit de ces for-
consquent la ncessit de raliser le passage mations naturelles, et il ne paratra gure douteux
ou sous forme de glissade en casse-cou par un que l'expert charg de crer le passage souter-
plan inclin avec une pente de 25 centimtres par rain ne les ait utilises aussi. Quand on reporte
mtre, ou sous forme d'escalier assez doux mais le tunnel sur un plan de la colline, on est frapp
continu, ou enfin sous forme de nouvel escalier pr- de la relation entre les deux extrmits du tunnel
cipitueux comme DK en mnageant un petit palier proprement dit et la fontaine. On remarque aus-
devant /. Aucune de ces solutions ne pouvant sitt que ces trois points se placent dans un trs
1. Al(Mne disposiliun anguleuse dans le lunnel analogue qui source de Sindjar au bas du lerlie; voy. fig. 37. On la re-
met en comniunication le sommet de Tell BeVameh et la trouTe apparemment aussi 'Amman ; lg. 26, 2.
20
154 JRUSALEM.
il semble bien, au con-
traire,qu'on s'tait donn
A. Ce nlan , dress cyprs l& plan de)
(bljC\l,d)j avcut pour hitt de r-eaiftev et de tout le soin imaginable
fe abu bitiis j5j . la. suite du dbLamme.
mc pour en obstruer toute
%IL cfevaLt tre soiuniSj avant la bitblicalion deR. entre du ct oriental.
^>^.'~^.^t!?S(^^^im eonlrle jStrd au jncyeri d'insb^uiiej
En vue de concilier deux
^"^^
ij-jifc- J3 ^ ^^ Of^rcHjrisJ/biteri'ufitLon
^^ ^*^
des bxxvattx r
*^*'' exigences contradictoires,
txxspei'mis ce coirSle..
raliser un passage se-
j I
I I I
j tTxkb^J.
cret
l'excution,
et crer,
un
pendant
moyen
pratique d'acclration en
'l.uin rectJi des deux bouts dit hinnel d'(h}hel
attaquant le forage par les
deux bouts la fois,
satisfaisant ali- l'ingnieur choisit son entre au point jVdans le
I. L Itrfrar lrp gnan de rrl enrnnrnncnl pI i|Uf|i|ut* iin|>liqurrainiU un rcinanininent pliiN lanlif; |)(uil-(^(rr A l'i*
IrMM 4 lallli # file dllrenl de loul In rr*lc du lunn** I et |MM|ue 011 l'enilroit fui utilist^ coiniiit! Iinhilnlion.
SION ET LA CIT DE DAVID. 155
sage aussi exact que plus bas (cf. fig. .'{()) ou que franc (xvi, 2 /'). Les parois septentrionales des
dans la sec- deux sec-
tion occiden- tions sont
tale. raccordes
Il ne doit selon l'angle
pas tre for- d'incidence
tuit que le et sans re-
sommet de touche, tan-
labouclesoit dis qu'on ra-
le milieu ap- bat l'angle
proximatif d'intersec-
du tunnel. tion des pa-
Les condi- rois oppo-
tions de tra- ses ,don-
vail n'tant nant ainsi fi
pas les m- ce tournant
mes, il serait une largeur
risqu de de2"\9()bien
supposer suprieure
que les qui- la moyenne.
pes ont che- Au lieu
min dpart d'incliner
et d'autre Us. ;(i. La caverne arliliciellc L, vue du passage V.
nouveau le
avec une tunnel dans
gale rapidit. Il est naturel au contraire de con- les dernires rampes de la colline pour le pro-
sidrer le point longer jusqu'
(i comme l'in- la source, on
tersection d'un prend le parti
double jalon- plus sr de p-
nement la ntrer directe-
surface, des- ment au ni-
tin guider veau prsum
les mineurs. du plan d'eau.
Quand les Aussitt s'im-
deux galeries pose la nces-
se recoupent sit de dimi-
le plafond de nuer autant
la section GK que possible la
est plus lev hauteur du
dans l'tage puits vertical
messy que celui plus difficile
de la section creuser, la n-
GF. On le pro- cessit aussi de
longe l'occi- choisir conve-
dent de G sur Fig. 3:>. Communication enU'e le tunnel et la caverne M. A droite de la porte, ves-
nablement
tiges du blocage de fermeture. La traverse n, qu'<m discerne au centre, est visible
sa
quelques m- en sens inverse, fig. 3-i. situation. L'in-
tres de Ion- gnieur laisse
gueur et, la rencontre d'un banc plus sain, ce la section FG
un sol horizontal {{\g. 30). Ce
ravalement est abrg par un dcrochement sera un temps de marche aise, permettant de
ioS JERUSALEM.
abrupte de D
en F. Tout au plus cherche-t-il venable au-dessus de l'orifice de J, on pouvait,
par quelques degrs largement espacs ga- du haut de la grande galerie, puiser directement
gner quelque peu dj sur la pente totale n- dans la chambre d'eau. Encore faut -il ajouter
cessaire. Mais partir de G vers TE., pi. xvi, 2, qu'avant l'ouverture des divers canaux qui sai-
le ravalement s'accentue, d'abord par assez hauts gnrent plus tard le rservoir de la source, l'eau
degrs qusolent des marches larges faisant fonc- devait s'lever assez haut dans le puits, aux
tion de paliers, ensuite par une dernire vole heures o la source montait.
continue de marches pntran 3 mtres dans Une entreprise de cette nature ne saurait tre
l'assise de tnalaky*. La faille verticale dcrite plus le fait d'initiatives prives, en vue de satisfaire
haut fixe le choix au point J pour situer le puits. des ncessits domestiques. L'elTort et la dpense
On en protge l'orifice sous une alcve. La galerie exigs par celte installation ne se conoivent
profonde n'est dveloppe au del que juste de la que s'il s'agit d'utilit publique
d'une entreprise ;
longueur exige par une circulation commode en celle entreprise elle-mme n'a sa vraie raison
avant du puits. Le passage K.\ est bloqu, ou d'tre que dans le but de contribuer la scurit
muni d'une fermeture convenable pour ne pas d'une place forte, en tant qu'elle lui assurait, en
laisser accs au tunnel fig. 3r). Des murs massifs
( cas de sige, l'approvisionnement d'eau vive.
et des remblais pais contre les parois orientales Les lments directs font dfaut pour dater
des cavernes / et 3/ bouchent jusqu'aux moin- avec certitude ce remarquable systme hydrau-
dres fissures pouvant trahir au dehors le secret lique '. Le procd teciinique du forage discut
du tunnel. Cependant un chenal a t ouvert avec minutie, mieux encore le classement chro-
entre le fond du puits et la source. L'installation nologique des canaux multiples en relation avec la
est acheve, et comment ne pas ajouter qu'elle mme et unique fontaine autoriseraient une d-
a t habilement conue? termination relativement prcise mais longue.
Son but, en efiet, ressort nettement de sa na- Nous aboutirons bientt par une voie, indirecte
ture mme : c'est un passage couvert pour com- il est vrai, nanmoins plus rapide et plus sre en
muniquer secrtement entre la localit campe lin de compte, fixer avec une satisfaisante ap-
au sommet d'Ophel et la source qui coule dans le proximation la seule dale qui importe notable-
Cdron. Une telle destination s'harmonise au ment ici : la date gnrale o fut cre l'inslal-
mieux avec tous les dtails de structure. Il exis- lalion grandiose et savante qu'on vient de voir.
tait mme encore, l'poque de la vaillante
exploration de M. Warreo ', un tmoignage par-
faitement 8Ugge.stif de celte destination
s; 2. Identit du tunnel d'Ophel avec le sinnr .
un an-
:
1. On voit <|o> la tMUtcur.il^tnmur^edu lunnrl m crt i>n- 8i qucIqucK ^IrimiiiK |i|iih iioNitlfs ont (Me (!nri>((i.s(r(^(), c'est
rfroll 44>it Hre lout aulre cbo f|u un rafriri* ilr mineur, ou d.iii II' |>a<HiiK<* i|iii riici'onl*' liori/onlnli'int'iil le loiiil du piiilH
M lvaC 4M Im cairui d'un init^nieur iinplfl. J A \a oiirri>, Hrclioii iloiit l'i'liidc ne Hiiiirnil iMrc disHorirc do
2. Heo tm tff ofJtrvnlfm. \: 7>(i. iVludr ilVn(>tnll<' dr ia'Mv ourco et do son Aynlcine d' ca-
S. VirmJsT.. p. 17, ou /(//,, ivii. p. i02 m., Ip moiir nau. Cf. JST., | .17.
ptmr iwyirli wi 'm| loUrdit le faire #lal de dir* iadire 4. lliHCM, QS., IH7H, p. 184 a. Gf. VINC.RNT, Canaan, p. U7 ;
ab mn
tAu* te fcwtdbUtewnt du tunnel. (/.S., lUUS, i>.
iltt, HU., IU08. |i. 403.
SIOiN ET l,A CIT DE DAVID. 157
1" si le tunnel en son ensemble ralise le con- par hypothse, sinnr est bien le terme spci-
cept saisissable dasiiDir; fique appliqu par David au passage dissimul
2 radaplation possible du rcit biblique ce d'Ophel. A la circonstance fort simple indique
monument; dj comme ayant pu lui en rvler l'existence,
3" l'harmonie possible entre la date implique d'autres nombreuses peuvent s'ajouter, toutes fa-
par le sinnr et celle que comporte le caractre ciles abaissement du plan d'eau la
concevoir :
prtation par les versions officielles. Canal serait pas trs vigilante de la part des Jbusens
au sens restreint du no-hbreu' ne conviendrait confiants dans l'impossibilit de son escalade par
gure dans Ps. xlii, 8. Les cataractes assez in- un assaillant qui viendrait de la fontaine. En
diques en cet endroit sont quelque chose de trop tout cas, une chance s'offrait par l d'aboutir
dfmi pour s'harmoniser sans violence par exem- inopinment dans la citadelle, quand ce ne se-
ple avec domalum fistulas de saint Jrme, ou rait qu'avec le rsultat de crer une alerte dont on
avec le xcouvicrao; d'Aquila, dans Samuel. Au cas tcherait de profiter au moyen d'une attaque si-
o une ide quelconque d'onomatope imitant multane sur d'autres points. A dfaut d'accs
le murmure de l'eau courante ou le bruissement
plus commode, le roi veut tirer parti de celui-l.
d'une eau souterraine serait la base du mot lien indique implicitement lui-mme la difficult
hbreu, ne se conoit-elle pas de manire satis- et le pril par la rcompense sans marchandage
faisante dans l'installation en cause ^? Celle-ci r- qu'il met au bout coup de main propos est
si le
pond donc bientoutce que peut reprsenter TtJ, ralis avec succs qui aura raison de : Celui
dans la mesure o ce mot nous est intelligible. l'insolence des Jbusens et parviendra dans
2 Au lieu d'un terme obscur ainsi que beau- leurs murs par le souterrain qui dbouche la
coup de critiques l'ont trouv, au lieu surtout de source, celui-l sera fait prince'! A condition
quelque expression trs banale lui substituer seulement d'pier l'heure propice, l'introduction
1. Voy. LK\\,Aeulicbr. undchaUl. \Vorterbucfi,s. v Tijy. basse dans la galerie, la suite d'une intermittence un peu
2. A voir tirer l'cui d'un puits |ia!e$tinien, il y aurait ininc, prolonge, le bruit augmente de toute la sonorit de cette
dans Pinslallatiun d'Ojihel, uno. ralisation to|it(|ue de l'ide. galerie et de la chemine dans le roc. De l'entre actuelle
L'eau est puise partais aujourd'hui, dans les irands villages, dans la chambre d'eau j'ai plusieurs fois distinctement peru
au moyen d'une vieille boite ptrole importe d'Angleterre ou le bruit des seaux dans le grand puits pendant le dernier
de Russie, actionne par un treuil rudimentaire. Plus com- dblaiement. Il est vrai (ju'on employait des seaux de fer-
munment on pendu une corde
se sert d'un seau de cuir blanc, propices au vacarme contre les parois rocheuses, vrai
mue bout de bras ou monte sur une poulie. Durant les aussi que l'entre de la chambre d'eau actuelle me rap-
rvolulions de la caisse de zinc ou du seau de cuir, quand on prochait de quelques mtres; mais par contre, l'ouverture de
les remonte pleins, desciaboussures d'eau retombent au fond toutes les nouvelles galeries diminuait la rsonance et
du puits. A l'orilice mme, tandis qu'on emplit jarres et outres, cette diminution s'ajoutait le bruit gnant venu de dix points
l'eau ruisselle et retourne au puits avec un bruit d'autant plus la fois, o la fouille battait son plein. On ne s'tonnera
considrable que le puits est plus profond ou qu'lait plus donc pas que David ait t amen par quelque observation
grand le volume de la jarre brise ou de l'outre maladroitement analogue souponner l'existence du passage secret.
renverse. Qu'on se reprsente maintenant dans le puits ver- 3. Allgue dj par M. Biiicn, QS., 1878, p. 185.
tical au bout de la galerie VI, un grou|>e de Jbusens ou de 4. La rcompense n'est stipule actuellement que dans le
Jbusennes en train de puisersecrtement de l'eau, tandis que rcit de I Chron., 11, 6, o manque le sinnr. Il est vident
David et ses gens font le guet devant la fontaine. Il n'est qu'elle l'tait aussi dans Samuel, o la phrase demeure sus-
prcaution si attentive de la part des puiseurs qui empche pendue maintenant (TM et LXX). Dans la Vulg. Proposnerat
des claboussures bruyantes. Pour peu que l'eau soit plus enim David in die Wla praemium..., ce dernier mot est une
138 JRUSALEM.
de Joab dans le tunnel n'offre pas plus de diffi- blable la prise de la forteresse au terme de cette
cult, elle en offre plutt infiniment moins que audacieuse quipe, il suffirait de lui remettre en
la Quelques morceaux de
rcente exploration. mmoire, sans fouiller nouveau les annales de
bois et l'assistance d'un ou deux compagnons l'antiquit, l'enlvement du Palladium par Ulysse
adroits et de sang-froid suffisaient hisser Joab
au sommet de la chemine verticale. De l il n'y
avait plus qu' traverser le tunnel en se tenant
prt toute ventualit d'opposition.
On conoit qu'une reconstruction positive et
dtaille de l'aventure demeure gratuite dans le si-
c b-ac n'est
aisoLiine/it
LE gINNR DE GZEfi
immtfist ca.vt>'ne iialuttae
tJieombf^ peu' la. tttsc t Us^^^ji
^
rif. M.
l4 tunnel de (itor.
I
Met 4^prti I tearlpUon do U. Macai.ixh u, |>|>. It 'x., UO M.)
SION ET LA CITE l)K DAVID. 139
LE SlhMQRDE GABAOK
L'apres un relev du,
PABEL,,i9Ji.
ot Diomde qui se faufilent, eux deux seuls, soudain, en pleine nuit je suppose, au milieu de la
travers desgouls, au cur mme de Troie la bien en ce temps-
citadelle, c'est plus qu'il n'en fallait
garde, pntrent dans le temple et chargent sur l pour susciter une panique tumultueuse. David
leurs paules l'auguste et encombrante desse'. et ses troupes n'avaient qu' tirer profit de l'in-
Si Ton estimait se dbarrasser en souriant d'une stantpour donner un assaut que nul ne songerait
lgante lgende, on a vu qu'il est ais d'y substi- repousser. Tout simplement peut-tre car il
tuer quelque grave rcit d'historien narrant la ne faut s'exagrer ici ni la forteresse, ni la d-
prise d'une cit par la bravoure habile d'un soldat, fense, ni l'attaque Joab parvint-il une porte
ou des alertes mouvantes causes dans une for- qu'il ouvrit aprs avoir, lui tout seul et sans
teresse inattaquable par une poigne d'hommes grand effort, jugul une sentinelle endormie.
rsolus et que seconde la fortune. Trouvant le pas- On imaginerait sans difficult d'autres vrai-
sage libre, Joab avait pu requrir quelque renfort semblances encore l'essentiel n'est pas de d-
;
et une mince escouade trs dcide se manifestant penser une obstination strile deviner des mo-
1. Cf. supra, p. 148. On trouvera en grand nombre les de Jonalhas qui met en droule, lui seul avec son cuyer, tout
exemples classiques en relisant le 111* livre des Stratagmes le poste de Philistins tabli sur la passe escarpe de Michms
de Froiilin, et faut-il rappeler aux biblisles le cas mmorable (1 Sam., 14, 1 ss.)?
160 JRUSALEM.
dalitsque le rcit biblique a omises, mais bien n'est-elle pas une curieuse rplique de l'attaque
de pntrer autant que possible la porte des d- parle ^innr?
tails qu'il fournit. Appliqu Tinstallation secrte On trouvera que c'est beaucoup s'appesantir
d'Ophel, ce dtail prcieux et trop nglig qu'est sur un rapprochement vraisemblable souhait.
lesinnr donne la narration un sens, de la vie Les controverses dont le sinnr a fait l'objet ren-
et de la du caractre
couleur locale, au lieu daient utile une exposition assez dveloppe pour
amorphe qu'entrane sa suppression ou son rem- dissiper les quivoques.
placement par n'importe quoi, nzrcxiz par li" Sur l'harmonie possible entre la date histo-
exemple suivant la trs plate imagination de rique du sinnr et l'origine d'une installation
quelque scribe tardif. La forteresse jbusenne, souterraine en pleine roche comme elle existe
ou Sion, est reconnue imprenable a%'ec les moyens Ophel, on peut dsormais tre bref. L'poque de
dont dispose David. Les assigs, qui se sentent la conqute de Sion par David, c'est, en gros,
en liea sur, narguent insolemment la troupe l'extrme fin du xr' sicle avant notre re, ou l'au-
Isralite. Le sinnr est dcouvert; c'est une voie rore du x". Le sinnr en usage celle date et
inoue; on l'essaie pourtant et la fortune est au qu'il avait certainenienl fallu un long temps pour
bout. crer, remonte ou moins haut dans le
ainsi plus
Les Jbuseus affols par une attaque l'ini- xi*^ sicle, peut-tre beaucoup haut encore en des
provisle, du point o elle tait le moins attendue, sicles antrieurs. Parmi toutes les analogies
sont expulss; David est matre de Sion. dj connues dans les villes cananennes, la plus
L'histoire mme de Jrusalem fournit une ana- troite et la plus utile, grce aux observations
logie saisissante, qu'on s'tonne de n'avoir ja- trs prcises et si comptentes de M. Macalister,
mais vu utiliser en cette discussion. Kn 1834, les est celle du tunnel de Gzer. Le but est le mme :
troupes victorieuses de Mhmet'.My avaient pris descendre 30 mtres au cur de la colline pour
possession de la ville. Une garnison cantonne atteindre secrtement, de l'inlrieur du rempart,
dans la citadelle dfiait, grce quelques m- une source vive. Or le tunnel de (Jzer (fig. 30),
chants canons, les assauts de la horde arabe. d'une excution plus. savante encore et d'un effet
(Quelques Bethlmitains intrpides s'avisrent gnral plus grandiose aussi que le souterrain
d'un expdient pour pntrer dans les murs. Le de Jrusalem, est dat des premiers ges smi-
grand gout de la ville dbouchait, alors comme tiques palestiniens. 11 ressort en elloL de sa situa-
aujourd'hui, vers la porte des Maugrebins. Us .se tion mme et des traces d'outils empreintes sur les
glissrent l dedans, remontrent, au prix de parois que l'excavation a t pratique en un
mille efforts et de prils qu'on peut imaginer, un(3 temps o ne prvalait pas encore l'usage des in-
branche latrale vers le Nord-Ouest et mergrent struments en mtal. Les trouvailles cramiques et
soudain au milieu d'une habitation quelques les bibelots recueillis dans le dblaiement limilonl
pas de la citadelle. Avant que veil ait t donn 1 .son utilisation de manire peu prs soudaine
aux (^gyptienH. l'gout avait livr pa.ssage un l'arrive des Hbreux au pays de Canaan '^ La p-
groupe A.4He/. nombreux d'onvaiiissciirs pour riode -ncadre entre ces deux termes correspoml
qu'on ait cru un instant la ville en leur pouvoir. l're cananenne prise dans son ensemble.
Les hardis a<.saillanls ne purent nanmoins tenir Il dcoule de ces faits que vraisemblablement
Ion >i'vanl la fusillade gyptienne. Malgr ds le \\* sideav. noire re il .se rencontrait parmi
leu( >ril numrique, sccon<lM par leur d- la population industrieuse des clans cananens
sespoir, ils eussent peut-ire rsist victorieu- liniques ingnieurs capables do concevoir et do
sement hnrmen gales; ils furent extermins par faire excuter des travaux tels <\nr h tunnel (hi
les ranons de In ciladi'lh*'. Tran.spo.Ho d'une (zer, en vue de complter la sciiril d'une ville
trenlaine de sicles, celte invasion par un goul fortifie comme cm difiait en ce lenips-l des
I. La Mmoirt ils roap du main Irnt par l'i^Kout t>nl ton- ri'IN'iiilanl Fini, The Fctlahlircn of Paleslinn : QS., 187,
narre eneon M {r le* coairur tl M)iivi'iiir >. PruI |>. .'Ib, oii t fait n Hr rncmili' aiitHi nvflc (l'iiisi^nilinnlns
Hrti tn*tm U> fait ralll eoreRlatr dan(|uel<|up clironi'|iin nuiiiico4, et fana ancuiit' ri'lation avec IrvOiu'iiicnt l)iijli(|iiir.
crtlt, MfS <|iM J n'en aie aucune citer. Cf. 2. Voy. Macalutkii, (/.S., lUOH, p. 17 <l DM.
SIO.N ET LA CITE DK DAVID. 161
villes. Kl s'il peut subsister sur la date thorique ment prmature. La Bible n'ayant pas fourni le
primordiale une hsitation quelconque, xx", xi.\% plus lger indice de localisation topographique en
xviii sicle, tous les spcialistes accordent du moins ce passage, ni le moindre lment d'valuation
que le tunnel de Gzer tait en usage au xv* si- des forces engages en ce sige, on doit s'inter-
cle : c'est quatre sicles encore, au plus bas mot, dire de spculer sur l'espace ncessaire au dve-
avant l'poque o David guettera le sinnr de loppement des oprations militaires. Quant la
Jrusalem. Ce que leurs pareils ralisaient depuis force thorique de la position Jbusenne, rappe-
si longtemps travers le reste de la contre*, les lons qu'elle doit tre apprcie non par comparai-
Jbusens tablis Jrusalem n'auraient-ils su son avec les dfenses de nos modernes places
le raliser au flanc de leur troite mais solide fortes, mais la lumire que l'archologie a, de
acropole? Quel que soit ds lors le sicle prcis nos jours, projete sur la fortification et le site
o le passage souterrain descendant l'eau fut des villes cananennes.
cr comme complment de dfense pour Sion, il Il faut le redire satit pour faire enfin justice
devient manifeste que son existence n'est que de prjugs dplorables une ville cananenne
:
fort naturelle au dclin du xi sicle ^. JOn est grande une de ces villes mures jus-
et forte,
donc en droit de conclure l'identit du sinnr qu'au ciel , dont l'aspect avait si profondment
avec le tunnel d'Ophel : conclusion qui entrane terroris les espions Isralites envoys de Cads
l'tablissement de la forteresse de Sion et de la (/)/.,!, 28), n'est pas une ville occidentale, ce n'est
primitive Jrusalem sur la colline d'ed-B^hourah. mme pas une ville d'Orient, ni une ville Isralite
d'poque royale. Jricho cananenne, quand elle
III. CAHACTRK DE JRUSALEM JBUSENNE. barrait le passage aux Hbreux envahisseurs et
ncessitait l'intervention divine pour tre con-
Au point o cette enqute est parvenue, elle se quise, Jricho du xiu^'-xii'' sicle avant notre re,
concrtise en ces. termes : Sion, nom propre ou taitun pauvre amas de gourbis en briques sches
commun lymologiquement, est la dsignation tasss l'intrieur d'un rempart de cailloux et de
spcifique d'une forteresse occupe par les Jbu- briques crues sur le tertre mesquin dominant 'an
sens dans la ville de Jrusalem. Quoi qu'il en es-Soulln. L'aire de cette redoutable cit exc-
soit de l'extension totale del ville, Sion-citadelle dait peine cinq hectares et la crte de ses or-
couronne monticule l'occident de la source
le gueilleux remparts atteignait tout au plus une
(Oumm ed-Daradj, puisque c'est par le tunnel de trentaine de mtres au-dessus de la plaine envi-
communication entre la citadelle et la source que ronnante ^. Quelques sicles plus tt, la cit cana-
la citadelle est prise contre toute attente. N'im- nenne de Megiddo avait longtemps fait chec au
porte quelle autre dduction serait pour le mo- puissant effort du pharaon Thoutms III. Sa Ma-
1. Ou a dj rappel, p. 153, le tunnel analogue de Bel- rend. Acad. IBL., 1908, p. 377).
'ameh en Saniarie (fig. 37). Celui de Gabaon (fig. 38 ; cf. 2. On constatera par la suite qu' l'appui d'une date ainsi
trop naturel pour qu'on le puisse croire propre la Palestine source-, section qu'un remblai archaque avait fort propos
cananenne. Divers exemples en ont t dj signals (p. 148 s.) conserve intacte ; enfin 3 la transformation premire infli-
en Asie Mineure et en Armnie. M. de Morgan dcouvrait na- ge cette vieille installation cananenne par d'autres instal-
gure dans le tertre de Suse un escalier de briques lies au lations hydrauliques autour de la fontaine, celles-l sans
bitume avec les restes de la charpente qui... soutenait le
)) doute cres durant la prosprit des rgnes glorieux au dbut
ciel de cette grande galerie . Amorc dans le sol lamite du de la monarchie Isralite Jrusalem.
xii" s. environ , l'escalier n'est encore dblay que jusqu' la 3. Voir Sellin, Mitleilung. f). 0. Gesellsch., n" 39, p. 4
120" marche, 8 mtres tout au plus au-dessus du niveau des et L4NCENECCEU, ibld., p. 26. Cf. aussi JiB., 1909, p. 270 s. et
eaux... peul-tre atteignait-il l'eau ... (J. de Morgan, Compl. 1910, p. 404 ss. et fig. 1.
Jt:RL'S.\t.F:M. T. I. 21
I6i JRUSALKM.
jesl avait prouv de rudes transes devant cette de ses murs. Ur les sources sont plus frquentes
place dont la conqute lui importait autant que au pied des coteaux qu'aux flancs abrupts d'une
celle de mille villes . Or Megiddo de ce temps-
' montagne ou sur les sommets trs escarps d'o :
l nous a t partiellement rvle dj par d'heu- la prfrence donne ces coteaux par les fonda-
contemporain
de choisir un escarpement plus ingnieuses entreprises elle inspira de trs bonne
accentu. Ainsi Ta 'annak, ainsi Gzer, ainsi toutes heure dans les villes de Canaan. Des installations
les localits palestiniennes sur lesquelles a port hydrauliques telles que les tunnels en pleine roche
l'exploration scientifique. de Gabaon et de Gzer montrent assez l'impor-
Une telle position gnrale avait videmment tance attribue la jouissance d'une source dans
sa raison d'tre et relverait difficilement d'un pur les agglomrations fortifies de trs lointains
caprice. J'ai essay nagure de dgager quelques- ges cananens. Parfois, comme Jricho, on
uns des motifs suggrs par l'examen actuel des n'hsitait pas dvelopper le mur d'enceinte assez
sites comme ayant pu attirer le choix de tel ou loin en rase campagne pour englober la fontaine.
tel emplacement '. La scurit naturelle moyen- Par la suite, on recourut au procd plus simple
nant la facilit de dfense parait, coup sr, l'l- des citernes. A l'origine l'entassement des habi-
ment fondamental de dtermination, mais la tations et leur structure mme eussent rendu im-
condition expresse de se placer pour l'apprcier praticable en grande partie l'alimentation des
dans les conditions de l'poque. A ct de cette citernes prives ^; aussi leur existence est-elle
exigence essentielle, une autre se rvle de plus beaucoup moins frquente qu'on ne l'a imagin
en plus le souci d'avoir de l'eau vive proximit
: parfois thoriquement '. Au contraire on n'a pas
3. Qui exige d'aM:z larges espaces libres o puisse tre colline du Sud-Ouest avait aussi son eau b ensuite parce que ;
recaeillie l'eau, ou bien des toits en terrasses impermables les fondateurs de Jbus comme ceux de Sidon, de Tyr et
eotretesues arec un peu de soin. de Cartbage avaient choisi l'emplacement de leur citadelle
4. A Megiddo, cette absence de rilernes est radicale dans sans proccupation de fontaine d'eau douce {Die Lage...,
Im Uges les plus arcbaques. M. Schumaclier, qui en a ct- p. 10). Ar{;umentation un peu contradictoire! Si l'oau est inu-
trs frappa, met l'hypothse d'une communication secrte tile, quoi bon crcer une source au pied du la colline occi-
Tec l'eau tl"aln el-Qoubhy parex-mple. Son hypothse est, dentale moyennant une mauvaise leon du grec dans 11 Par.,
da reste, appaye par le folk-lore de la rgion affirmant avec 32, 30
Saroi; Ieivt vc [li; dans A on lit Fimv comme
iari t liace bm eomoiunication artificielle entre les sources de dans TM]
L'exemple des villes plinicii-nncs esl d'autre
'{
Qaubg et 'aln e$-SiU, ilues aux extrmits les plus o|i- part mal choisi. Les navigateurs cutnmerrants qui fondrent
poteeda Tell. Cf. 8cni N%ciir.R, Tell el-Mutexrllim, I, p. ICI Tyr, Sidon et Carlliage rechcrcliaienl avant tout la mer. Tout
et pi. QS., 1010, p. III. Pour peu inclin que l'un soit
I; autres taient les proccupations des peuplades agricoles de
accorder quelque valeur A ces lgendes populaires de commu- l'intrieur. C'est parmi ces peuplades (|u' M. U. eiH drt choisir
nicetloos sooterrdioe* avec desaources fort distantes, le cycle des exemples l'appui de son aphorisme. On le retrouve na-
des Mfnidea de Gur en relation avec le tannour du Dluge turellement, avec une nuana; nouvelle d'exagration, dans le
et m re irt ioa Me iTec
profce le grand tunnel oblige nanmoins II. V. Meistermnnn : ... 1rs Chauanens, comme les autres
Im pmdre ea cooaldniUoo : rf. ce sujet len remarque Hmiles de Tyr, de Sidon, de Carthage [note sur les .Scmites],
JadIdeMet de Mscsum**. Q8., iOom, pp. 104 . Au point ne paraissent gure avoir eu grand souri de l'eau de source
MiMMeeaeMt les fouille tve iMom^lee de Megiddo, on dan.s le ilioix de leurs plan>s lurics < [l.ii rille..., p. 97 s.).
TM cmMm eal riaqu rapberlMM de M. Beafioger allguant Il manqutt un renvoi a .M. Iliickerl, cl reconnallra-t-il son ar-
rnfhmif rouilles de Mepiddo et deTa'anoak . {tour ijument/ Mme dans la Palestine conlrmiioraine il est facile
pnmvm i|m daas l'IasteUatioa d'une forlereaae canauenne on de conitnlei au contraire I inqiorlanic (>xlrm(> allache la
u'avail pM le Moindre aoucJ > don voisinage de fontaine d'une .nource vouveiil utdiocre. (liez les Nomades
jouisiuini'v
Uebr. Arekatolofk >, p. 32). L'esptorateur nim de Megiddo en particulier, In possession d'un puits est la cause frquente
tfaDtjMla lecoalfalreal las tnftux de Ta'annak ont t trop de redoutables cunlIitN; cf. Jaishkn, t'oiituiiies ih;H .Irahr.'i
iMafleaaU paar feadar aac aaeartloo de ce genre. M. RUc- au payt de Mmtb, p. 08 s. Il en tait dj ainsi au temps des
Utt ergauMaUlt lui eaaal aecare per fas et nefa pour Patriarche, parmi les steppes du Ngob [Qen,. 21 hk,),
SION ET LA CITE DE DAVID, 163
hsit creuser ici ou l un passage plus ou moins qui domine le confluent des valles du Tyropon et
monumental dans les couches de roc pour aboutir du Cdron, correspond largement celle des autres
l'eau sans avoir se risquer hors des remparts. grandes villes cananennes la priode qui
Si donc les leons de l'archologie valent quelque nous occupe Gzer, Ta'annak, Megiddo, que les
:
chose et ne sont pas un vulgaire thme de fan- Hbreux n'avaient pu encore soumettre Ce mme '
.
taisie utilis quand il s'adapte une thse, on coteau, enserr de toutes parts, le Nord except,
devra conclure des constatations enregistres ce par des valles assez profondes pour dfier les
jour que la proximit d'une fontaine parat bien armes de jet, assez escarpes pour rendre l'ascen-
avoir t non moins prise en considration que sion difficile et prilleuse, prsente tout fait la
l'escarpement naturel et la facilit de dfense physionomie des petits promontoires allongs au
quand il s'est agi de dterminer l'emplacement bout d'une rampe montagneuse qui les domine
d'une cit cananenne. Aux indications des fouilles .sans constituer un danger pour la cit campe l
il ne serait qu'un jeu d'ajouter une ample liste de mieux l'abri, mieux groupe, plus facile cou-
trs vieilles localits palestiniennes o la situa- vrir en cas d'attaque, plus prs enfin de la source
tion a t commande en grande partie par une bienfaisante. Car voici, au pied mme de cette
source dont on a voulu s'assurer le bnfice. Le humble colline, sur le versant oriental la source
fait au surplus n'a rien que d'infiniment naturel unique de Jrusalem et presque de toute la con-
parmi des populations primitives, dans une con- tre dans un rayon de plusieurs kilomtres^. Que
tre o l'irrgularit des pluies et les rigueurs l'on veuille bien faire pour un instant abstraction
souvent torrides d'un t sans fin font de l'eau la de tout nom propre, de tout rapport de la colline
question vitale par excellence. Aussi s'lonnera- en question avec Jrusalem, pour la comparer
mise tablir un fait
t-on peut-tre de l'insistance exclusivement aux sites de villes fameuses tels
vident pour tous aussi longtemps qu'il ne s'agit qu'ils nous sont rvls par les fouilles. S'il est
d'aucune application la topographie spciale de attentif aux dtails comme la physionomie gn-
Jrusalem. L'application est en effet particulire- rale, s'il est surtout quelque peu indpendant, ce
ment dcisive en faveur de l'ide que la petite rapprochement fera conclure que la colline serait
colline orientale, son extrmit mridionale, fut en elle-mme un site de ville antique exactement
le berceau primitif de Jrusalem. au mme titre que Tell es-Soulln, Tell el-Moute-
La superficie de 4 hectares et demi que pr- sellim. Tell Djzar\j, etc. ^. Puisque d'autre part les
sente l'esplanade du coteau incline du N. au S., indices exgtiques et archologiques dj groups
entre le mur S. actuel du Haram et l'escarpement conduisent celte mme relation entre la forte-
1. 11 s'agil l (le chiires prcis, de comparuisons positives, L'arcliologie se traite avec des faits, pas avec les imagina-
d'une vrificaliciii la porte de tous. Pour en ruiner les tions auxquelles les textes torturs servent de bquilles.
consquences il ne suffira donc plus de quelque valuation 2. Les eaux du br Ayoub et d'ViH el-Lzeh dans la valle
tendancieuse comme se la permettait nagure M. Ruckert, du Cdron ne peuvent venir en cause pour la situation de
Die Lagc..., p. 11, pour opposer cette moiti... d'un village Jrusalem primitive. A l'Est et au Nord jamais on ne s'est
syrien de fellahs incapaMe de grouper 800 dnes, la puis-
. avis de signaler aucune source en activit aux poques his-
sante capitale et la cour brillante de David! Il ne s'agil, toriques, si ce n'est prcisment au voisinage de la fontaine
pour le quart d'heure, ni de la capitale de David, ni de sa de A l'Ouest l'eau de Sion d'en haut
la Vierge. n'existe >*
cour encombre, autant qu'il plaira M. Ruckert. de palais, que moyennant une bvue de copiste grec. Seul le R. P. B.
de harems royaux, de casernes, etc.; il sera temps plus tard Meistermann s'est donn la tche de dmontrer l'existence
d'examiner l'espace qu'a pu couvrir la ville embellie par David. de nombreuses sources dans cette rgion (ia ville..., p. 129-
Pour le moment tout se rduit chercher si la localit que 138j. La dmonstration a beau invoquer l'tude du ter-
David a conquise pouvait tenir sur le coteau oriental. Avant rain , les dcouvertes archologiques , les hommes
d'carter avec une certitude mathmatique, mit malhemn- comptents , on ne voit jaillir absolument aucune source.
tischer Sic/ierheit (/. /.) et une nuance de ddain ce mes- On doit seulement les supposer taries par les nombreux et
quin Fellachendorf, M. Ruckert devra oprer sur les quan- terribles tremblements de terre ; moins que les topogra-
tits malhi-maUques relles livres son comput. 11 devra phes ne puissent oprer avec des sources caches, car Dans :
s'expliquer aussi par exemple au sujet des forteresses de un rayon d'une lieue autour de Birket Mamillali, coulent,
Ta'annak et Megiddo avant de considrer comme une extraor- un niveau plus bas, plusieurs sources abondantes [l. /., 137).
dinaire fantaisie avssergewUhnliche Pliantasie (p. 45) Renvoi aux sorciers... et voir ci-dessus, p. 01 ss., 9G.
qu'on puisse admettre ne forteresse au bout du Moriah . 3. Aussi bien par la situation que par la superficie.
164 JRUSALEM.
resse de Jrusalem et la source qui coule au bas ts -. Sur ce point plus encore
que sur tout autre il
de la colline orientale, n'est-il pas lgitime de importe de ne laisser subsister aucune quivoque.
conclure enOn, en vertu des analogies produites Si la source est un lment prpondrant dans le
et des donnes bibliques relatives la conqute, choix qui a t pour une agglom-
fait de ce site
que la colline orientale tait l'assiette de Jru- ration humaine, ce pas l'lment n'est pourtant
salem au temps o David vint l'attaquer et que exclusif. En d'autres termes, on ne se proccupait
Sion, la forteresse de cette agglomration cana- pas avant tout et sans plus d'une source pour
nenne, dominait l'escarpement au-dessus de la fixer l'emplacement d'une localit cananenne an-
1. D'apr4 une ciUlion de M. W. F. Bikcii, QS., 1888, p. 43 s. autre tilel d'eau. Elle s'uirait comme une ressource assure
Je oe relroare ps ce texte dans Recovenj, ni dans Under- et toute prte aux premiers occupants de la colline avant
groumd Jerufalem, ni dans les articles de M. NVarrcn qui me mme qu'ils aient eu l'art ou qu'ils se soient impos le labeur
coat accewibles. M. Bircb n'ayant pas document sa citation. de complclor leur approvisionnement en creusant des citernes.
je la lui etn|>runte telle quelle. Et du reste, si la source est sans rapport avec la cil jbu-
2. Recueil darch. orient.. Il, 1896-8, p. 263. senne, comme l'estime le R. P. Meislermann, qui donc a
3. C'et sortoat le fait de M. Ri kert {op. L, p. lu s.) et, excut et dans quel but ces travaux hydrauliques trs re-
M Mile, du R. P. H. Meislermann [op. /., p. 97, cf. 111). Ce marquables qui, de l'avis mme du R. P., l'ont utilise en
nme fait arme pour sa thse d'une phrase du P. La- sens divers ds la plus haute antiquit u [La ville.... p. \)i)'f
qa*il estime |K>uroir relournrr contre lui. Voici la Sa thse n'est donc pas cohrente. Quant h la tranquille as-
pfcnce : *...rn iomroela source de la Vierge n'a jamais t d'un sertion (le M. Riirkert, (|u' aucun llirosol>mitdin ne boit
4Mt biea coosidrible ou on l'est servi de citernes, ou on
: aujourd'hui de l'eau de la source de la Vierge ))[Die Loge...,
tfcwcllf i amener les eaux plus alwndanlcs d'Elam {HH., p. 10), en dpit des citations rudiles dont elle cherche s'-
ttfl, f. t?). Le P. LafraoRe crivait cela pour tablir que dans tayer, Edrisi, l'hiRoumne Daniel, etc., je ne .sai^ pas au juste
rbjpolbMe o& la ville primitive aurait t situresur la colline dans mesure elle a pu impressionner les lecteurs tra-
(|uelle
Mddealale oa ne peut expliquer comment elle est descen- vers l'AllemaKne aux frais ruisseaux. Si M. R. s'tait seule-
4m par la saile asirs loin au 8ud-Et |iour rniflobcr un ment arrt un quart d'heure devant les escaliers de la source,
Il dMS tMt le promosloire dit d Ophel. C'et posl- aux Intervalles o elle coule, il eiU pu .s'apereevoir que l'eau
ryoqM d la eeaqoMepar l)4vid qu'on a mul- n'en tait pas nglige. Il n'est pas rare qu'au dclin d'un au
UpUlM dterMS dansaflea aqueducs d'Ktam. A ri'iK><|ui> tomne Hpciaicment prolonge, l'oulre d'eau d'ouiiun ed-J)a-
ob villa afclMail praffMalvancalle plateau septentrional, rudj, mme trouble et saunij^lre, soil paye de hou argent en
k Tm Cfall m JardbM, o I'm a'approvisionnait d'enu co- quelques <|uartier8 de Jrusnlein. VA <epeiidaut les citernes
MM
volt |4m garv c qui et pu attirer un e sont mullipliert l'inlini dans la ville nioilerne. Les rser-
4c la dl van la polate Sad-Ei dr la rollinr voirs immenseH du l.laram siml, partiellemenl du moins, i\ la
Mala qi m
imI qaal poial les conditions histo- dit|>osilion des pauvres et il arrive encore un lilel d'euu dans
hqata art chaicaf Malgr la pauvrtt de son dbit, la rsqurilur rettaur d'FMam. Les textes du Moyen Age allgus
tonte 'OfM Mail preleaa poar la petite au(lmration par M. Rucliert sont inliniment vrais, pour la ville du Moyen
frtwNiilt; SM ve)4aKera tout cas valait iiiieut que n'im* Ako, mme pour la ville deit rgnes de .Sniomon et tie David
fiU qatl alrt lia a4jacat o^ ne r<Mitail pas le inoindrr )tl M. R. y lient : leur porte est nulle quand il s'a;;il des
SION ET LA CIT DE DAVID. 165
s'agit pas de rsoudre le problme des eaux de Nous voici loin, en apparence, de Sion, de Da-
Jrusalem aux poques de son plus large dvelop- vid et des Jbusens moins loin pourtant qu'il
:
pement; moins encore est-il question d'amnager n'y parat. Car observations prcdentes ont
si les
mthodiquement et dans le dtail une ville neuve justifi le choix d'Ophel pour un centre d'habita-
complte que viendront occuper, au jour choisi tion humaine une poque aussi recule, aussi
pour l'inauguration, des citoyens habitus dj proche de la barbarie qu'il plaira de l'imaginer,
aux multiples exigences du confort et de la civili- on possde un point d'appui ferme pour y faire
sation. Ce qu'il faut ressaisir, ce sont les condi- habiter encore une partie du clan jbusen. Et ici
tions usuelles d'une installation chez des primi- on n'a pas seulement invoquer la permanence
tifs *
, pour considrer, en fin de compte, l'adapta- usuelle des sites habits : les agglomrations hu-
tion possible de ces conditions une agglomra- maines voluent; les villages s'largissent et les
tion cananenne contemporaine de David. Aussi villes se dplacent parfois totalement; l'tat de
longtemps qu'il s'agirait de quelque groupe hu- choses l'poque des aborignes pourrait donc
main des vieux ges nolithiques nul ne rpugne- ne rien prouver pour l're des Jbusens. Mais si
rait, on peut le croire, trouver fort naturelle son des analogies multiples tablissent que l'installa-
installation sur de prfrence
la colline orientale tion jbusenne, telle que nous la prsente la Bi-
au plateau trop vaste, trop expos tous les vents ble, tient l'aise sur les quatre hectares et demi de
que domine aujourd'hui la mosque de Nbij surface que reprsente la seule plate-forme cul-
Ddoiid. Si peu savoureuse qu'on la veuille faire, minante de ce mme coteau, prs de cette mme
l'eau de la petite source orientale coulait porte source; si surtout quelque donne spcialement
des premires huttes riges au-dessus des ca- topique des rcits sacrs trouve son application
vernes naturelles utilises d'abord comme habi- autour de cette source de la manire la plus lim-
tations. Peut-tre du
en descendant par la valle pide, -- et ne la trouve que lu, n'est-ce pas le
Cdron quelque distance au Sud de leur coteau lieu de conclure, pour les temps jbusens comme
les anciens aborignes eussent-ils puis une eau pour les temps primitifs, que le cur de l'agglo-
meilleure 'xVin Kogel on ne pouvait nanmoins
: mration tait le sommet de ce coteau en relation
songer s'installer sur les escarpements voisins immdiate avec cette source? La donne topique
de cette eau et l'exprience des temps ultrieurs c'est le sinnr, expliqu par le passage couvert
prouve que l'eau de la fontaine de la Vierge ne creus dans le roc entre le plateau central d'Ophel
rpugnait d'aucune sorte aujourd'hui mme, en
: et 'an Oumm ed-Daradj. Les analogies, c'est J-
Palestine, des villages s'abreuvent des sources richo, c'est Ta 'annak, c'est Megiddo, c'est Gzer,
non moins saumtres que celle-l et leur sort est d'autres villes encore, qui en ce temps-l ne furent
envi par les populations des grands villages du ni moins grandes , ni plus faiblement mures,
Haurn du Ledj, rduites boire, en la parta-
et nimoins imprenables pour les Isralites que J-
geant parcimonieusement avec leur btail, l'eau rusalem or leur situation, leur superficie, toute
:
stagnante de leurs bassins ciel ouvert, dissimule leur installation enfin s'harmonisent l'aise avec
sous une crote de mousse verdtre plus paisse la colline orientale de Jrusalem ^, L'interprta-
mesure que la saison s'avance ^. tion simple et franche de nouvelles donnes bi-
lointaines origines de Jrusalein jbusenne et mme pr- 2. Quelques semaines dans les steppes du Ngeb, du Sina'i
cananenne. ou de l'Arabie font la dmonstration premploire que le got
1. Dans sa monographie Sion was eswur und wo es laij. de lOccidenlal le plus dlicat est capable de modification
dom G. Galt parait avoir eu l'impression trs juste de celte quand il s'agit d'apprcier la saveur d'une source!
position fondamentale de la question. 11 a crit le titre ville 3. A ces exemples exclusivement palestiniens, rien n'est
primitive , irslailt, en tte d'un chapitre initial (op. /., p.3i). aujourd'hui si facile que de dcouvrir des analogies travers
Dans les pages pittoresques groupes la suite on voit dbat- tout le bassin de la Mditerrane et jusque dans les pays Scan-
Ire remplacement choisir pour la future ville en de longs dinaves (cf. DcuELiinE, Manuel d'arcfioL, J, prhistori-
palabres diri^-s par Melchisdech, prince du clan, Achimlech, que, pp. 347-55, 358-63, 3G8-71 ; II, protohisL, pp. 121-131;
cheikh des paires, Adonisdech, chef des chasseurs, Achito- Monteuus-Reinach, Les temps prhist. en Sude et... Scan-
phel, patron de la corporation des artisans. Tout cela peut din., p. Le cas de Jrusalem primitive entre dans la
2'29 ss.).
Hrc humouristique, mais ne ressemble plus gure une srie la plus commune, celle du type appel peron barr n
enqute archologique. (DcHELETTE, op. /., 1, 371), parcc quc ces enceintes ontpour
Ift6 JERUSALEM,
bliques viendra du reste l'appui de ces premires
constatations.Tout ce qu'on prtend pour le IV. PREMIERS TRAVAUX DANS LA CITE DE DAVID .
moment o David vient assiger Jrusalem, dernier La mention en est lie intimement au rcit de
rempart des Jbusens, la ville est dfendue par la conqute de Sion elle est d'ailleurs succincte
:
une citadelle dsigne sous le nom de Sion. Cette et peu claire; Il Sam., v, ) :
colline dited'Opbel, dominant la fontaine d'Oumm David s'installa ...xaUx),r,er, aOrr, HabitavU autem
ed-Daradj. Un coup de main heureux fait tomber dans la forteresse i^ ttXi; AauES* xai David in arce, et
Sion au pouvoir de David. Le nouveau roi s'in- ot l'appela cit ()xo56[iti(Tv aOtTiv vocavit eam civi'
de David . Et wdXiv xvxXtp no tatem David : et
dans sa conqute. Dj le nom de
-rf,;
stalle aussitt
David construisit xpa; xai tv oTkov aedificavit per gy-
Sion parat tre modifi , du moins ne va-t-il tout autour depuis a-jxo-j. rum a Mello et
pas tarder l'tre par l'usage dans la bouche des Nl'^Cn le Millo, inlrinsecus.
vainqueurs. Plus encore toutefois que le nom, ot l'intrieur (?).
physionomie nouvelle Sion devenue palais for- n'est bien intelligible qu' la condition de s'ap-
tifi du monarque isralite et la vieille cit j- pliquer la cit de David telle qu'on la doit
bnsenne passe au rle de capitale du jeune entendre ce moment, c'est--dire la forteresse
royaume de Juda. qui, l'instantd'avant, tait
reslrfliil d'aa triaagle qot do- pp. 33-5 du tirage part |voy.
daHad'eaa... Ra eatraat daa* U ville, la eaadalta d'aaa pa- un raui^ruyinii umiIIi'hi ponriiini que 1 <ilosv di> Megond.
SION ET LA GITE DE UAViD. 167
encore Sion. La dtermination ultrieure porte Il n'est pas possible de s'expliquer grammati-
apparemment moins sur 2'2D, ou surT enceinte calement la teneur de l'hbreu '.
Le grec suppose
dcrite ainsi d'un mot, que sur la marche des tra- probablement dans la premire partie du v. 2I3D
vaux : ils auraient eu leur point de dpart au Millo, au lieu de 2i2Dn et une leon autre dans la
sans doute parce que sa rparation tait plus ur- seconde. La Vg. mme ne se ramne pas facile-
gente, ou parce que sa situation marquait un com- ment l'hbreu avec .ses expre.ssions i*j rirruilu...,
mencement normal du rempart; ils se seraient ad gyrum, ou extruxil.
dvelopps dans une direction que la (in du verset C'est affaire aux exgtes de pousser plus avant
amorce peine pour laisser soudain la descrip- la critique de ces textes. Tout ce qu'on peut d-
tion pendante sur un mot. A moins, il est vrai, que duire de leur teneur gnrale, c'est : \" \e fait in-
le mot ne soit pris galement tel quel et au sens finiment normal d'une restauration de remparts
absolu l'intrieur voudra dire alors que
: dans la ville conquise; 2 l'existence d'un l-
les constructions davidiques ne se restreignirent ment fortifi de l'enceinte primitive dsign sous
point l'enceinte de la cit, mais dvelopprent le nom de siScn le Millo ; > l'rection d'un
la cit elle-mme ou en modifirent l'installation nouveau palais destin spcialement David ;
Al'appui de nn''3 ainsi interprt, voy. Ex., xxviii, i" peut-tre une coopration de Joab dans les
26; XXXIX, 19, et intnnsecus de la Vg. '. Les LXX embellissements de la ville.
nanmoins, sur un texte videmment assez sem- Le premier fait considr comme acquis se
blable, ont compris fort diffremment rien que : fonde la fois sur les textes, trs concordants
dans la seconde partie du verset, ils ont omis m. en ce point, et sur les plus lmentaires vrai-
sujet redondant pour le verbe pi; ils ont donn semblances. Ce que David vainqueur entreprend
un complment ce verbe par les mots orJiv de construire , ce n'est pas la ville elle-mme,
TtoXiv (=: iiy nJl^l), traduit au moins par approxi- elle existe, ni la citadelle, vient de
il s'in-
mation NiSan, Ti; dfxpa;, et considr nn''2 comme staller dedans
Sam., v. 9).
(II ville Mais une
le subst. usuel augment du sul. sous la forme mure qui a subi un sige a ncessairement be-
n sa maison 2. soin de rparations plus ou moins considrables,
tre rdactionnel et diminue d'autant sa porte difices intrieurs. Le premier soin de David qui
archologique. Le passage correspondant (I Pa- prtend s'tablir dans sa conqute est de remettre
rai.., XI, 8) va compliquer la difficult.
ses remparts en tat. L'historien primitif s'em-
ployait soigneusement dcrire cette opration
VU : LXX : Vg :
prliminaire, en indiquant o la restauration
Et il (David) Kat 4>xoSd(i.ri<Tv .Edificavitquc avait commenc et par o elle s'tait poursuivie.
construisit la ville ti^v itdXtv xxXw- xat (David) urbem in
depuis autour {?).
Rservons pour le moment le second fait,
7ro).(iYi(Tsv xai circuilu a Mello,
depuis le Millo et D.aSrjv tt;v Tt6)iv. usque ad gyrum ; l'existence du Millo, qui exige une spciale consi-
jusqu'autour... (?) Joabautem retiqua dration. Les deux autres allgus ne sont pas
et Joab remit urbis extruxil. d'gale certitude, ni de la mme importance. La
neuf le reste de la
coopration de Joab la restauration, inconnue
ville.
1. Sens admis par les coinnienlateurs, Budde, Nowack, Il n'eiit la suggestion du contexte
gure t cboisl sans et
Dhorme, etc. Cf. infra, ch. v : Millo. l'emploi du mme verbe dans Nh., 3, 34 pour exprimer la
2. Winckler (Geschicfite Isr., II, 251) supprime le 1 initial (( restauration de Jrusalem au retour de la Captivit ne
et traduit comme les LX.\ son palais . l'appuie qu'imparfaitement. La question ironique des Sama-
Les traducteurs en ont
3. tir te qu'ils ont pu. M. Cram- ritains justiiie l'expression une poigne d'inunigrants
image :
pon par exemple suppose : Il blit la ville (out autour, de- pourrait-elle rendre vie aux remparts saccags ? Dans la
puis le Mello et aux environs, et Joab rpara le reste de la narration iiistoiique relative aux constructions de Joab le
ville. Ce petit commentaire de l'hbr. nuance le sens de terme est moins attendu. Aprs diverses tentatives d'extraire
2"'2D, supprime l'opposition manifeste tablie par les pr-
un sens de ce passage, le P. de Hummelauer concluait avec
got Ubscurus manet texlus atque a suspicione corrup-
positions " DD .. 171 depuis... jusqu'... . Le sens aussi
:
ment appuye dans la narration tardive des de Tyr, en recevoir des ouvriers, des bois pr-
Paralipomnes pour s'imposer *. Quelque modifi- cieux et ouvrir le chantier de construction du
cation fort simple justifier dans la lecture mas- palais? Sans compter que, dans la mesure o
sortique et dans l'agencement des versets em- l'on peut dj fixer quelques repres chronologi-
brouills suffit liminer cette intervention du le rgne d'IIi-
ques, on ne saurait faire concider
soldat valeureux dans les transformations de la ram Tyr avec premire anne du rgne de
la
nouvelle capitale. Et en fin de compte, admise David Jrusalem. D'o il ressort que II Sam.,
mme telle quelle, il n'en rsulte aucune extension V, 9^ elle rcit parallle des Paralip. sont en-
de jbusenne qu'on vient de conqurir
la ville : tendre d'une restauration sommaire de Jrusa-
toute l'activit possible de Joab devenu btisseur lem sans dveloppement apprciable, ou peut-
est confine d'avance dans une simple restaura- tre d'une clausule rsumant, sans distinction
tion des parties de l'ancienne ville que David n'a d'poque, les principaux difices raliss dans la
pas lui-mme fait restaurer. Par consquent la dure du long rgne qui vient d'tre inaugur.
cit reconstruite au premier moment de la con- De toute faon, rien n'est encore un motif plau-
qute tient toute dans son enceinte antrieure et sible de situer rempart, forteresse ou habitation
n'excde pas le dveloppement de la colline o davidiques hors du primtre de la colline orien-
nous avons vu qu'elle pouvait facilement tre tale. Le palais mme que btiront bientt les ar-
en prsence d'une donne trs ferme, d'aprs messagers David avec des bois de cdre, des charpen-
la leon catgorique des LXX (II Sam., v, 9) et tiers et des tailleui-s de pierre, et ils construisirent un pa-
d'aprs toutes les versions officielles dans la suite lais pour David.
de la lettre. Qu'au lendemain de la conqute n'importe pas notre sujet de chercher pn-
David ait accompli en hte le ncessaire pour se mystre du texte ^, pas plus que de scruter
trer le
remettre couvert dans la forteresse, rien de plus si Hiram avait eu l'intuition de fournir point
naturel encore une fois; l'heure pourtant n'tait les moyens d'riger un palais dans la nouvelle
pas encore aux embellissements somptueux, pour capitale isralite. Le laconisme de la narration
lesquels eussent fait dfaut le loisir, les ressour- n'autorisd gure, premire vue, la dlcriuina-
ces peut-tre, certainement en tout cas les l- tion topographique de l'emplacement choisi pour
ments et les ouvriers. Les Philistins taient aux ce palais. Plutt nanmoins que de se livrer
portes et de quelque faon qu'on veuille concevoir des spculations a priori sur l'extension norme
l'bijttoire du rgne, n'est-il pa.s vident qu'il fallut ou restreinte lui supposer \ il faut recourir fi
Lof*.., p. Il, d'oii elle pMa dao* le H. 1*. Hkiatchnak^v. rurail sans dldicull des liillcta do IoK<'inout au peuple
La 9iU*..., % M unpiiie, dod amliora. OU le frcinier iuinienM' (?) de celle cour (cf. Hll., 1890, p. Ii3). Kncore
fgi aVMiliMfUos 4t$ tegto imdkptnblt lun nombreu- M. Boullicr fera-l-il Migemcnl, pour appn^cier la valeur de
tmtmmm Otfld, l MCOatf MCMIim David avait... rea billet* , de connlulcr liaverH rantii|ue Orient l'ex-
aie lwll i
tfe
tlagtoiM faoMM (ci(.liil)lli|iip: i|iil...
.
fatMl iMrs Mrtaale* (cit. MM.), tl perfo* dra a|i|iarie-
:
l'examen des analogies que peuvent offrir la Bible ct Sud. Sans distinction encore d'opinions topo-
et l'archologie. Sur le point dont il s'agit, l'ar- graphiques l'accord est, je crois, unanime pour
chologie ne peut renseigner de faon dcisive. localiser la rsidence salomonienne dans la sec-
Tout au plus fournit-elle quelques palais contem- tion mridionale de du l'esplanade actuelle
porains peu prs des rgnes de David et de Sa- Haram. Supposons-la, pour le moment, telle
lomon *. Leurs proportions modestes et leur struc- l'poque de Salomon que nous la voyons aujour-
ture primitive encore malgr le perfectionnement d'hui; c'est une superficie maximum de 1 hec-
introduit dj par la main-d'uvre phnicienne tare et 1/2 2 hectares mise la disposition des
suggrent que le palais de Jrusalem, pareille architectes royaux pour y rpartir tous les b-
poque, devait n'tre ni moins modeste ni beau- timents du palais. Pris son maximum possible,
coup plus tendu. Suggestion pure et simple, ce chiffre ne laisse-t-il pas entrevoir aussitt la
htons-nous de le redire, valable pour ceux qui facilit de loger le palais de David sur le mame-
reoivent l'archologie en claircissement des lon central de l'antique cit? Mme imagin aussi
textes obscurs, mais que ne recevront probable- vaste que celui de Salomon, mesur avec une exa-
ment pas les exgtes pntrs de l'ampleur des gration certaine, le palais de David couvrant
monuments que leur prsentent des textes assez 2 hectares n'aurait pas occup la moiti de la
flous pour ne pas entraver le jeu de l'imagination. surface minimum de Jrusalem jbusenne.
Mais d'aventure la Bible offrait elle-mme
si Par ailleurs, au moment o fut rig l'difice
une analogie? Or voici souhait le palais de aussi vaste par hypothse, les habitations com-
Salomon. Au sentiment de tous, la splendeur do munes de pouvaient dborder sans danger
la ville
ce monument nouveau clipsait la splendeur des fenceinte primitive les conqutes de David lar-
:
difices prcdents. 11 ne s'agit pas d'largir la gissant les frontires du royaume assuraient suf-
primitive rsidence royale ou d'y introduire un fisamment la scurit de la capitale ; et peut-tre,
luxe plus blouissant on btit frais : nouveaux aprs tout, le monarque avait-il ds lors pourvu,
dans une situation diffrente, sur des plans sp- au moyen d'un plus spacieux rempart, la scu-
ciaux, avec un faste autoris et servi par toutes rit des quartiers neufs rigs hors de l'enceinte
les ressources d'un royaume dvelopp par de archaque : au point o nous en sommes, il
vastes conqutes, enrichi par de lucratives entre- n'existe pas trace d'indication biblique ce sujet.
prises commerciales dans les loisirs d'une longue Le bnfice du rapprochement entre les deux
paix. Si quelque jour il a pu tre en situation palais analogues signals par la Bible consiste
d'imaginer autour du monarque Isralite install dans la dmonstration que le palais de David a pic
Jrusalem une cour nombreuse et brillante, des trouver largement place sur la colline dite d'O-
harems populeux, une maison civile et militaire pliel. Cette possibilit de localisation tablie, la
considrables, ce jour est plus facile trouver discussion est dblaye de toute spculation en
dans le rgne de Salomon qu'en celui de David. l'air concernant les femmes, les fils et les filles,
Cependant la Bible fournit cette fois des chiffres les serviteurs et la suite varie du roi David et
de superficie pour ce palais neuf. Ces chiffres ne l'espace requis par ce train de maison. 11 est d-
sont pas suffisants pour qu'on retrace avec scu- sormais plus facile d'tre attentif aux informa-
rit, sur le sol de la ville antique, l'emplacement tions tnues de localisation positive incidemment
exact couvert jadis par chaque lment du palais enregistres par la Bible, ou dduites de ses r-
salomonien; l'aire totale est cependant dtermi- cits.
1. A a'annak, la ^<. forteresse orieutale (Sku-in, Tell l>. <>. (les., n 41, p. 2.JSS. ; cl". R/i., 1910, p. -ilO ss.); Sa-
Tn'anneh; p. 21 ss.; cl". Vincent. Canaan, p. 57 ss.); Mc- marie. le palais royal isralile (REisNEn, Harvard theol.
giddo le palais (Schumacher, Tell el-MuteselUm, I, 91-9 Rev., 111, 1910, p. 2G2 s.; cf. RB., 1911, p. 130 S.) est nalu-
et pi. xxi\) ; Jricho le palais aussi (.Selun, Mitteil. rellement dj un peu plus volu.
JUUS.VLEM. T. I. 22
170 JERUSALEM.
malre, el puisque mention est faite d'un chan- derrire sa fentre et mprise le roi. L'arche in-
gement de nom la suite de cette prise de pos- stalle sous qu'on lui a dresse
la tente provisoire
session, c'est donc que David songeait se fixer dans David regagne ses appartements
la cit ,
l comme en un lieu propice pour sa rsidence. et fait justice des jalousies de Mical. La cit
On conoit trs bien que, par la suite, l'ancien o campe maintenant l'arche est, n'en pas dou-
difice ait t remani, transform en habitation ter, celle dont la page antrieure disait la con-
plus confortable, plus digne du nouveau matre; qute et le changement de nom. Le harem royal,
on concevrait mal qu'au moment prcis o Ton section dtermine du palais, est situ de telle
raconte que Sion devient la rsidence, la cit sorte qu'on puisse voir de ses fentres ce qui
de David, il soit question de chercher sur un tout se passe l'entre dans la cit de David , par
autre point de Jrusalem l'emplacement de la consquent sur le mme coteau et tout fait
relation du palais de David avec Sion citadelle wii, 17 ss., racontant l'exode de David en fuite
primitive, au Sud du Haram. Le projet du roi est devant Absalom. Ces donnes seront reprises plus
sans contredit de partager sa propre demeure propos dans un autre contexte.
avec son Dieu, de loger l'arche en son palais, II reste complter l'examen des origines et
Il Satn.jVi, 1. 10,12. II n'y russit qu' la suite de du dveloppement initial de la cit de David
graves incidents. Au moment o l'arche par- en tudiant deux lments de sa forlincation
vient enfin (7. /., v. 16) dans la cit de David , primitive : Millo , laiss provisoirement de
une femme du roi, cache dans le palais, aperoit ct quand il a t rencontr dans les premiers
le pieux monarque dansant de toute sa force de- travaux de David, et Opliel qui en est comme
vant l'arche ; et la jalouse princesse se dpite l'antithse.
CHAPITRE V
MILLO ET OPHEL.
11 n'tait gure en usage de juxtaposer ces deux dconcerte, c'est, je suppose, M. Winckler dcla-
noms et leurs vicissitudes ont t fort dissembla- rant que Millo est le primitif lieu de culte de
bles. Dans les commentaires bibliques, les ency- Jrusalem un temple cananen vieilli dj
:
clopdies et les monographies l'ordre du jour, quand Salomon s'avise de repltrer son dlabre-
tout est mystre ou obscurit au sujet de Millo. ment pour en faire le temple de lahv-. A ces
Et la mlancolie n'en est que plus grande se rares exceptions prs, rien que le refrain dce-
trouver, ici ou l, devant les dductions auda- vant le sens de Millo chappe peut-tre un an-
:
;
cieuses d'un savant qui btit sur ce mot un ch- cien mot cananen; peut-tre une partie du nom
teau de combinaisons mythologiques, ou d'un primordial de Jrusalem; peut-tre une forte-
rudit qui lui invente, dans la moderne Jrusa- resse; peut-tre un lment des remparts jbu-
lem, un quivalent fantastique. L'rudit c'est, par sens; peut-tre une uvre davidique; peut-tre
exemple, M. l'ingnieur Pierotti dcouvrant un une cration salomonienne; peut-tre... l'infini,
rabbin pour lui rvler que, chez les Juifs, Millo chez les exgtes et les linguistes. Millo on ne sait '?
est un bassin aliment par un autre bassin. Donc, pas; probablement un palais forti, une tour de
concluait l'ingnieur, Millo est le hammam el-Bal- garde, un bastion avanc, un amas de dcombres :
rak, puisque ce rservoir intrieur reoit ses voil pour les historiens en gnral. Chez les to-
eaux du rservoir extrieur dit birkel Mamillah; pographes, Millo est partout: au N., au S., dans
et la Tradition corrobore cela, car la Tradition la citadelle, hors les murs, sur une lvation, dans
nomme le hummm el-Batrak piscine d'z- un bas-fond, sans qu'on rende clairement raison
chias , et d'aprs les saints Livres zchias a d'aussi impressionnantes divergences^.
reconstruit Millo'. Le savant dont l'imagination Avec Uphel, tout va d'autre sorte. Le nom est
1. Pierotti, Jerus. expL, p. 24 s. et Topogr. anc. et sais quelle divinit infernale aussitt redresse sur un autel.
mod. de Jrus., p. 129 ss., o l'assurance est plus catgo- Car tout se termine en coin de panthon mal clair des :
rique encore. L'autorit d'un ancien rabbin russe , ou dieux babyloniens (Nergal, Mardouk, Nbo), parmi des noms
luine de plusieurs rabbins distingus , interrogs en de saisons (le printemps, l'automne), avec des mots hbreux
divers pays europens , renforce par la Tradition, cela (Dod, Ariel) et des dieux de partout. Ce grouillement my-
ne pouvait tre dcisif que pour l'ingnieur sarde et quel- thologique gne plutt l'enqute sur Millo.
ques lecteurs conliaiils. Le plus piquant est que, pour un 3. Parfois un auteur de manuel ou de thse opre sur ce
autre ingnieur militaire, trs rudit lui aussi, M. le col. malheureux thme avec une curieuse dsinvolture. Cf. Ben-
Conder, ce n'est plus le bassin rempli qui est Millo, ziNGER, Hebr. Arch., p. 33, qui propose de situer celte
mais le bassin remplisseur , c'est--dire Mamillah mo- M sorte de Kastelle... au N.-O. de Sion (plac sur la col-
derne qui gale Millo c'est prouv par la philologie com-
: line occidentale), tandis que le plan oti're la rubrique
pare {QS., 1877, p. 21)...! Millo? l'arche de Robinson, c'est--dire l'extrmit
2. WiNChLER, Gesch. Israels in Einzeldarslellungen, II, oppose de la ville et sur la colline orientale. Pour M. Riic-
254 ss.Voir surtout l'extraordinaire adaptation dis., 29, kert, avant l'Exil cet appellatif s'appliquait indiffrem-
1 ss. le prophte, la recherche d'Ariel,
: fait des fouilles ment vers la tour de David, le Saint-Spulcre, la porte de
dans ces saintes ruines archaques, d'o il exhume je ne Damas [Die Loge des Berges Sion, p. 52)...
172 JRUSALEM.
limpide; tout se rduit savoir s'il est propre ou vident et du meilleur cru : nhi2. Celle racine est
commun : ce qui peut impliquer de tout autres largement exploite dans la langue biblique :
quivalences locales. La fortune de ce nom parait d'ordinaire au sens intransilif d' tre plein
mme grandir, puisque la tendance s'aflrme d'en kSd, une fois cependant au moins [Esth., vu, 5)
faire comme un succdan de Sion et de la Cit au sens actif remplir , nSq^. Le substantif
de David '
hbreu qu'on peut diinir tout aussi simplement Jusqu'ici rien que de clair, logique et facile.
que n'importe quel autre, dsigne le remblai ar- Dj les vieux lexicographes s'exprimaient avec
tificiel par excellence Jrusalem, celui qu'on
dcision l-dessus*. Depuis les progrs de la phi-
pratiqua ds l'origine et qu'on restaura inlassa- lologie de nouveaux termes de comparaison smi-
blement, sur un point o la nature avait ouvert tiques sont venus s'ajouter aux analogies groupes
une brche au flanc de la cit. On entrevoit de dj. La racine assyrienne mal, en particulier,
suite, avec ce qui est acquis dj sur la topogra- quivalent trs prcis de xS'2 pour la forme, a
tiels de la scurit du promontoire occup par la correspondant trait pour trait niSq'''. Le sens
petite capitale du clan jbusen et qui demeur- trs net de ynl lvation, tertre , pris tout
rent jusqu'au dernier jour, sous des aspects modi- fait strictement, semble d'abord s'loigner de la
fis, des points forts dans la capitale Isralite. racine; il ne peut faire abstraction du concept
fondamental, clairement attest dans la forme
I. MILLO.
simple mul, remplissage, terrasse artificielle,
1. M. G. A. SaiTu, Jerui., I, iri2 m., y meltail encore une Krandes eaux, ruisseaux (|ui coulent pleins bords , dri-
idttiTe drcoMpeeUoa, reatreignant celle valeur certains vations plus lointaines, mais drivations retenir.
ftiMfM de ipMlqscf autear* Mcrs. M. C. F Burney, qui 6. SciiMALi.Y, Lejricalischf. Sludien, dans ZDMG., LU,
vait MMti Hfire nia ce aeoa en avant dans e Note on IH98, p. 137. NVinciiler [Gescli. Isr., II, 251) compare l'ass.
que NlSa est une expression hbraque rgulire, tiques, ni aller l'encontic dos autres donnes
signifiant essentiellement terre-plein, remblai , bibliques. I Rois, ix, lo n'claire pas beaucoui.
ou toute uvre artificielle de mme nature. On
TM Telle t,'Sl l'alTairc de la corve qu'imposa le roi
:
va voir que ce sens s'harmonise de manire trs Salonion pour construire la maison de lahv, sa maison
satisfaisante avec les textes. lui, le Millo et le rempart de Jrusalem...
Voici tous les passages oi Millo figure : II Sam., Vg. Ifaec est suinina expensarum quant obtuiU rex Sa-
:
Belh Millo de Sichem, Jug., ix, 0, 20, pour d- paffiXiaj;" xal dv Tr,v IVhto xai xriv xpav xoO Trspifpjt^at tv
terminer la nature de Millo. Essayons de chaque 9paY|iv TT); ikJAeoj; AscjeS, xat xr.v 'Aiaop xai tyjv MsSa xai
tb T-/o; 'lepou<ja)./;(A.
texte une lecture patiente.
LXXb dans I Jtois, x, 23 : A;yi ^v i\ TrpaYtiatteia oxov
On a vu que II Sam., v, 9 est une simple conclu- T paaiXo); xal t Tel^o; 'iepouaaXi^ii xal tyiv xpav, to
sion rdactionnelle ajoute au rcit primitif de TiEpifpaat Tv ayfiv tt,; ttXem; AauEto, xai ttqv 'Aaaop...
dans les premiers travaux excuts aprs la con- DQ.Tiai ^\^^', dont il est impossible de saisir le
qute. Il est vrai, ce rle de btisseur est attribu raccord avec ce qui prcde trait entre Salo-
au preux soldat dans la tradition ultrieure repr- mon et Hirani et ce qui suit prise de Gzer par
sente par les Paralipomnes. Mais l encore les le roi d'Egypte . La Vg. offrirait un sens satis-
LXX l'ignorent et lui substituent un nouveau et faisant avec son total des dpenses occasion-
parfaitement inexplicable rappel de la conqute. nes par les difices salomoniens cette adapta- :
Pour ce qui concerne Millo, ds qu'on suppose tion ne cadre absolument pas avec l'hbreu.
en ces deux cas une clausule rdactionnelle, on Quant au grec, le caractre factice de A est vi-
sauve le texte d'une srieuse contradiction ce : dent par le dsordre de sa leon Millo, transcrit :
Millo, en eflet, que David aurait dj construit, d'abord Mtlo>, est traduit ensuite, xal -rr.v axpav.
ou choisi pour point de dpart de sa restauration, Ce JVleXoj xpa est en outre spar du mur de
on va le voir construit par Salonion. L'chappa- Jrusalem par l'insertion Tr,v 'Aidop xai r>,v
toire de " rparation salomonienne sera juge Meoa, maladroite version de l'hbr. llasor et Me-
insuffisante devant l'insistance des textes qui im- giddo . Knfin la construction de Millo est motive
pliquent une construction de toutes pices, une par la ncessit de fermer la brche de la cit
cration salomonienne. Voit-on au surplus ce qui de David , dtail topique ignor de l'hbreu.
aurait pu ruiner Millo et entraner la ncessit Cette leon redondante et mal ordonne de A se
d'aussi srieuses rparations entre le rgne de retrouve dans B, trs nuance et dans un tout
David et les premires annes du rgne de Salo- autre contexte. Aprs l'pisode de la reine de
mon? Tout ce qu'il y a donc retenir au sujet du Saba et le dtail des fructueuses expdilions na-
Millo dans ces deux passages, est la relation ma- amorc ce rcit, poursuivi assez
vales Tarsis est
nifeste du Millo avec la forteresse-Sion ; il occupe normalement par l'numration des hommes de
un point indtermin, mais notable dans le cir- peine employs aux constructions royales. Il est
cuitdu rempart qui enveloppe l'acropole jbu- cependant difficile d'admettre tel quel cet ordre
senne o David a fix sa rsidence. Rien n'est du texte, et beaucoup plus difficile de faire con-
suggr sur sa nature prcise; la version grecque '
cider B et TM. OTxov tou pxffiXw; ne cadre pas bien
n'emploiera plus tard le terme d'xpa forte- aveciiT'a^; la mention de n^h^2 est renvoye aprs
resse qu'en vertu d'une dduction incapable de
)) le mur de Jrusalem et le mot traduit par xpa,
prvaloir d'emble contre les indices linguis- avec l'addition dj signale motivant sa con-
1. Et Josphe sa suite. Celle fausse indication a induit blai et traduire Nl^a par Festungswerk oder Castell >>.
en erreur Keil-Delitzsch (sur I RoiSj 9, 15), 1res nergiques 2. Cf. la formule complte dans I Rois. 5, 27.
se rclamer de cette xpa pour carter le sens de rem- 3. On attendrait oTxov atov.
174 JEKUSALKM.
struction. Par o il est inanifesle que ce v. n'est sente le V. dans un tout nuire et beaucoup meil-
pas sa place, surtout qu'il ne peut tre tenu, leur contexte : c'est aprs l'inauguration du Tem-
sous n'importe laquelle des formes reues, pour ple, ch. VIII, quand une nouvelle vision divine a
une donne historique prcise. C'est une glose consacr les promesses lies au sanctuaire, i.\,
rdactionnelle, ou un fragment de quelque an- 1-9"; lahv dsormais install dans sa demeure,
tique narration d'ensemble concernant les con- le roi prend son tour possession de son palais,
Millo Salomon exprime nettement dans 1 liais, poursuit, dans B, trs correctement par une rca-
IX, 24 :
pitulation de la dure des travaux et la mention
du concours persvrant prt par les Tyriens
TM : La de Pharaon monta galement de la cit
fiUe
pendant ces vingt annes, ix, 10 TM au
s. cf.
ik David au palais privi- qu'avait rig^ pour elle (Salo-
V. 24 bloque la suite deux faits dont la relation 3 ss., et se rtablit peu prs compltement i\
acheva le Temple .
T.M : 1,\.\ : VfT. :
cltt^
Aotuili
aToO...
To naTp; Iris sut...
et les mmes traducteurs grecs en ont eu le sen- Salomon est l'auteur de la construction du Millo
timent dans un autre contexte. C'est en effet le et le Millo avait pour raison une d'tre de fermer
lieu de rappeler cette gnante incise relative brche compromettante pour de David . la cit
Millo dans I liois, ix, 15, transpose par les LXX" Il n'y a qu' relire les trois textes rapidement
tv cf.paYjJi.ov Tvic TTo)ig(.); Aotuei'o. qui ne rpondait dans le contexte, que la Vg. a glos, les LXX
rien dans l'hbreu parallle, est en effet une tra- transpos et nuanc; on reconnat vite le dbut
duction parfaite de l'hbreu dans ce nouveau pas- de XI, 27 ... lain mT parfaitement en situation
:
sage I Bois, XI, 27. Une transposition littrale de alors et littralement gal Sty) ;) TrpaY[jiaTta, tour-
ce grec donnerait vrai dire liao, ou plutt loS' nure un peu gauche par laquelle A interprtait
et devrait omettre Itis. Il n'est, aprs tout, nulle- l'affaire de la corve. La preuve dcisive que
ment impossible que cette leon plus normale, in nr dans ix, 15 implique un doublet de xi, 27
HiD^i pour fermer , soit celle de l'hbr. primi- et n'est pas une simple tournure identique de
tif : en pratique, ce mme sens est impliqu par style, c'est qu' la suite de NlScn tout court de
LXX" et justifi du reste par les grammairiens TM, IX, 15 les LXX reproduisent trait pour trait la
mme avec les deux /)</. juxtaposs : ijd ... n:2. fin de XI, 27. Puisque xi, 27 se prsente correcte-
La Vg. et coaequavit
supposerait une conse- ment, avec une attestation ferme dans un contexte
culio tempornm, laoi, ramenant en somme au excellent, il reste conclure que ix, 15, incorrect,
mme sens et que rendent insuffisamment les tra- en est un doublet partiel. Nous reviendrons sur les
ducteurs franais par l'emploi d'une petite con- autres mots de ce doublet I Rois, ix, 24 va prala-;
jonction complaisante : Salomon btissait Millo blement confirmer que la construction du Millo
el fermait la brche (Crampon, Segond, etc.). est, dans le texte reu, une manire d'pave flot-
Le fait que les LXX offrent dans x, 23 de I Rois tante, isole de la source historique primordiale
la vraie traduction de TM, I Hois, xi, 27, propos et rattache un peu au
petit bonheur en divers
du Millo, donneque l'un est un
lieu de penser endroits de Massore actuelle. On se rappelle en
la
doublet de l'autre. Par ailleurs la leon grecque effet que dans ce v. sont groups deux faits dispa-
de I Jiois, X, 23, constituant sur Millo un doublet rates la reine change de palais; le roi construit
:
de TM, XI, 27, rpond aussi TM, ix, 15, premire Millo. Benzinger en a pris trop vite son parti de
information massortique d'un Millo salomonien, dclarer le problme insoluble et de retenir seule-
dans un contexte et sous une forme difficiles ex- ment comme un fait certain , d'aprs ce texte,
pliquer correctement. Ds lors, on peut se de- un rapport chronologique et peut-tre de causa-
mander si les trois passages ne doivent pas tre lit entre le changement de rsidence de la reine
considrs comme trois drivations d'une mme et l'rection du Millo Ce qui est certain pour
'*.
source. La question a son intrt au point de vue qui ne borne pas son horizon un bref examen
de la structure rdactionnelle du livre des /{oia; de TM, c'est d'abord que l'indication, erratique
1. Cf. Gesenii'8-K., Hebr. Grain., g 120, p. 372 ss. ; g 45, gique (?) cl mythologique , cite Muhammed , les
dans TM, est au contraire convenablement locali- gratuite, si tant est qu'elle n'aille pas rencontre
se dans le rcit des LXX^ reportant celle instal- de la tendance de I Rois accentuer l'action salo-
lation de la reine dans ix, 9^ la fin des in- monienne.
stallations divine et royale dans les btiments On a certainement t frapp de ce qu'il y a de
nouveaux'. C'est, en second lieu, que Millo n'a flou dans l'attestation du Millo par II Sam., v, 9.
rien faire avec la construction du Temple et du X le prendre au pied de la lettre, ce texte n'in-
palais. Troisimement enn, il y a rapport troit dique pas un Millo construit par David, ni mme
entre Millo et le rempart. un Millo prexistant; Millo sert uniquement de
Une conclusion nette doit se dgager de ces point de dpart aux travaux ce sujet la donne : fi
observations : le rcit de la construction du Millo catgorique de .Sam., NlScn ]a, est appuye de
faisait l'origine partie d'une histoire des con- toute l'insistance de I Par., xi, 8, auoa et NlSan ]p
structions saloraoniennes. Ces conslructions com- juxtaposs de faon aussi peu correcte que pos-
prenaient maison de lahv ^mn^ nu) ou le
: 1* la sible. Tellement peu correcte que les LXX sont
Temple; 2* la maison du roi ou le palais (nu allgs de cette coquille et ignorent Millo en cet
"p-n ou mu, voire aussi un palais spcial endroit. Ce terme n'appartenait donc pas au rcit
pour la reine, nnU); 3 Millo et le rempart de J- primitif. Voici par consquent de nouveau xi'^^zn
rusalem; 4* une srie de places fortes. En ces dpendant de nu, qu'il s'agisse de "Scn nU, ou
divers difices Salomon utilisa le concours de du palais de la reine... nnU, dans la source his-
Hiram. De cette mme collaboration avec les Ty- torique le Millo fait
: belle contenance dans
riens rsultrent la construction d'une flotte elles II Sam., V, 9 parce qu'il est accol nnu; il est
expditions maritimes Tarsis et Ophir, sources instable dans TM de I Par., xi, 8 parce que nnU
de richesses La description de ces uvres
infinies. ni aucun quivalent ne s'y trouve la suite. Que
grandioses et l'numration de toute cette opu- conclure, sinon que le Millo de Samuel tout comme
lence tant devenues matire dveloppements le Millo de I Rois est un lment bien dtermin
est un peu plus indemne. Toute mention de con- nU; dans I Par., o le palais n'intervient pas, le
struction entranait l'numration dtaille des Millo n'intervenait pas davantage et n'a t intro-
diverii palais, du Millo, des murs de Jrusalem, des duit qu'aprs coup par un scribe proccup d'har-
villes fortifies. La Massore garde la trace de varia- monisation avec le rcit parallle do Samuel.
lions or ce thme, malheureusement <k-ourtes Cette solution plaira peut-tre plus aux exgctes
et mal agences. qu'aux archologues et aux topographes. Sa por-
Ce caractre du texte une fois reconnu, on peut te ne va en effet rien moins qu' supprimer le
chercher pntrer h.* rapport entre le .Millo salo- Millo, nom et ralit, l'poque de David cl sup-
monien et le Millo davidiquc attest par 11 Sntn., primer aussi une construction de palais de David
v, ft et 1 Par,, xi, 8. Ces textes suscitent une dilll- au lendemain de l'installation du monarque dans
culti^ grave : si David a bti le Millo et le rempart, la forteresse-Sion. Tout cela n';st pourtant rvo-
comment Salomon pout-il les hAtir son tour? lutionnaire que par une superficielle apparence.
L'hypothse d'un rempart plus dvelopp ou d'un Kn considrant comme une glose rdactionnelle
Millo agrandi dcmourr' po<(Hililr> main absolument la fin du v. ! do 11 Sam., v, il n'est pas question
I. tM ncfvte qai Harh.nmt . r.ro.ir.r I or.lrr liu peut-iUre M^l qui iioM pas nppnj par les L.W an d.'hiil
tetUi plM(WfcfMt san* douli- i|iie 0, :?' TK n:2 TK de lo. U v. i:. de T.M. (|iii soiivrc pnr un mauvais (l(iul)l<)ii
tthan ftt Ui f rh n:2 ICH U un d 24', auil ^-Irc de O, 7J, ...n-in m, vu conliiuK^ par un anirc douldon
m JmUh difar ir 9, i* naSy n;3 itPK H ii^ tH le diiui de r, :
no^tt; -|^>2n phyn <i naSy; nSyn.
^TQf\ yr^, piftparU nnmi-nt lalurr di* conftlrurlionnel e.f. 5, 27. La miiIIc du v. 15* d<> TM, nonicntlaturc dt>R ron-
le concovn de IJirain. Il* reporlcronl donr 24' In uile de Irurtion iKnori'f dcH l,\\, ckI un rappel de to'', nvec addi-
'4am*7U - ir de* l.\\, vl au li<u du Millo paraile di' lion de Miiln, du rempart de .lruMalem el de div(>rfteH villes,
21* M
CMillMimi Ir rrll |>ar TM, it. i ri, en ouftprimanl parmi l(!i|uelleit Mr.vr.
MILLO ET OPHKL. 177
(le supprimer les constructions davidiques dans que l'on prte David, tandis que le roi est en
le rempart. Quant au palais, c'est un peu plus tard guerre au nord ou au midi, ou travers les inci-
qu'on va le voir riger avec le concours des Tyriens dents douloureux de la rvolte d'Absalom. Les
et comme il ne saurait tre question d'un second, faits ont une autre physionomie.
sation. Pourquoi ds lors ne pas admettre la mme la forteresse qui semblait assurer jamais la scu-
chose pour le Millo? Le rdacteur en train de rit de la ville. Qu'au lendemain de sa capture la
bloquer la narration des diQces davidiques, citadelle ait pu tre habite telle quelle, cela res-
l'poque de Salomon je suppose, quand ce roi sort du rcit mme de la Bible. La ville que pro-
avait construit le terre-plein , s'est servi du tgeait cette forteresse tait certainement couverte
terme nouveau xiSan pour localiser les construc- aussi par un rempart toutes les villes cana-:
de la narration, les ambassadeurs de Hiram, puis en faut chercher l'indication ailleurs que dans
l'arme des Philistins, puis les incidents du trans- II Sarfi., V, y. En attendant qu'elle ait pu tre
fert de l'arche, puis encore les Philistins, puis les produite, les observations qui prcdent autorisent
campagnes de l'orient et du nord. De dire que le tirer les conclusions que voici :
texte groupe toute l'activit btisseuse du rgne I. Pris en leur sens le plus strict, les deux textes
ne sauverait pas ce texte du caractre de gnrali- II Sam., v, ) et I Par., xi, 8 n'alirment pas l'rec-
sation rdactionnelle impliqu par la nature mme tion du Millo par David; mais seulement que c'a
de ses attestations. La ressource est d'ailleurs t le point de dpart de ses constructions.
prcaire, puisqu'il est malais d'imaginer Jru- II. mmes textes ne supposent pas davan-
Ces
salem un chantier de constructions excutant per- tage que NnScn soit une vieille et mystrieuse
svramment les plans grandioses et dispendieux dsignation cananenne adopte par les crivains
1. Et je doute ([u'on trouve, travers l'histoire de David, travaux. Plutt que de travestir celte phrase en ayant l'air
quelcjue donn' positive ce sujet. Quand le P. Lagrange de Meistermann {La ville de David, p. 8(5;
la citer, le R. P.
dclarait, en 189G, s'tre abstenu de mler son tude sur cf. RB., 1906, p. 632) el rendu un service signal aux lu-
Sion travaux de David sur lesquels il ne s'estimait
les des topographiques en fournissant la moindre information
pas encore exactement lix {RB., 1896, [>. 143), il prenait biblique apte fixer sur les constructions de David.
l'unique position raisonnablement possible concernant ces
JRUSALEM. T. I. 23
178 JERUSALEM.
bibliques '
; il suffit de retarder leur composition venable traduction, pourvu quo le mol soit pris
jusqu'au rgne de Salomon seulement pour que dans toute son ampleur, en tant qu'il exprime une
la cration du Millo salomonien ait rendu la d- ouverture, une scission, une division, une brisure
signation courante propos d'un point bien d- quelconque et pas simplement l'ouverture violem-
termin de Jrusalem. ment pratique dans un mur par la ruine dun pan
tn un sens beaucoup plus
III. radical, d'aprs de maonnerie. Qu'il ne s'agisse point d'une bicho
l'examen intrinsque de ces deux textes, il y faut du rempart, c'est de toute vidence pour ceux qui
reconnatre des gloses. Ainsi disparait toute anti- supposent l'rection d'un rempart davidique :
nomie dans les rcits in-;pirs au sujet d'un Millo Rien ne l'avait ruin dans le court et prospre
qoe Salomon est dit mainte fois avoir construit, intervalle de David Salomon. Pour cux qui
que David aurait construit cependant avant lui et croient la persistance de l'ancien rempart jbu-
que les Jbusens auraient peut-tre rig avant sen rpar autour de la cit de David , il est
David. clair aussi que brche ventuelle dans ce
telle
C'est le texte de I Jiois, xi, 27 qu'il faut main- vieux mur n'et pas exig la mise sur pied d'un
tenant examiner plus en dtail. On a dj vu qu'il chantier gigantesque comme celui dont l'inten-
est d'une fixit parfaite; on est sorti du thme dance parat confie Jroboam. Le texte au
des difices salomoniens et de la richesse royale et surplus dsignerait mal une brche accidentelle
le rcit dveloppe de graves incidents politiques. de cette nature par son expression Tli n^ yiS,
C'est comme introduction au plus srieux de tous impliquant la broche par excellence, danger
qu'est mentionne la cration du Millo. Cette men- permanent poui- la ville. Les LXX ont eu l'impres-
tion a d'autant meilleure allure qu'tant plus inci- sion qu'il s'agissait d'une opration tout autre que
dente elle devait demeurer plus indemne de re- de murer une vritable brche. Ne saisissant pas
touche tendancieuse et garder sa porte originelle. la porte stricte des termes employs dans Ih-
Sa porte manifeste est d'indiquer une entreprise breu, ils les ont rendus par de prudents et un peu
royale considrable. Salomon s'occupait de nou- vagues quivalents : (j\j'(xltiM,T:Epi-fp<j(SM^ etopayuLo',
velles fortifications pour Jrusalem. Certaine intluencs tous par i;d et l'ide de fortification
brche physique compromettant la scurit de la mais qui rendent mal yiE. La Vg. emploie
raliser,
ville, il avait rsolu de la fermer : l'uvre tait au contraire une expression image qui nuance
immense puisqu'on avait d lever la corve comme lgrement l'hbreu et accentue lo sens avec
dans les travaux du Temple et du palais. A la nergie : coaequavit voraginein. 15D coaeqioire n'est
lt''ledu chantit'r une direction intelligente
il fallait videmment pas une quivalence tout i\ l'ail stricto,
et ferme. Salomon en avait estim Jroboam ca- puisqu'elle serait ditlicilemont applicable des cas
pable et lui avait confi ce soin. telsque I Sam., i, o. Jus., ii, 7, fermer un sein,
On du mme coup une origine dtu Mille,
a ici une porte , etc. ; le sens do Millo a dteint ici sur
ta nature et un indice prcieux pour dterminer celui de lac, de faon heureuse d'aillouis. La
ta ituation. Les renseignements font dfaut pour de David
cit que Millo doit couvrir n'est pas
raluer l'poque du rgne o fut inaugure l'en- une expression (loue, .symbolique ou gnralise,
treprise. Pour fixer sa natun* il n'y a plus seule- applicable k n'importe (piel ilvoloppemciit ult-
ment lo nom mme K'f'Sn le remblai, le terre- I leur de Jrusalem. Dans un rcit d'allure aussi
plein mai la note caractristique pour former
, positive, qui ti'ailc do travaux bien spcids, on
la brche de la cit de David . Sur le .srns de doit s'allriidrc ce quv la localisalidi de ces
^iC fermer , avec toutes b nuances possibles, travaux soit fournie par un terme aussi prcis
il ne saurait subsHter le moindre doute. La valeur que tout le reste. Tn i^y est ce terme; il sera par
attribuable h y^s' Houffro peut-tre plus de difli- consquonl envisag dans lu perspective lopogra-
cull. Brche en est, coup sAr, la plus con- phique concrte o l'ont plac les textes antrieurs.
I. On rtisdra SMlcment par lijr|M)lh<'M' qur la levier de on le vi'rrn Itit'tilol, niic lociiliiialiuii plus Hlri* Iniiciil ili'linic.
Intt qni dut coMlllorr le (oui prfinlrr rfiiiparl lupli'iitrio- '. Cr. p.llU, A prupoH du ba'al prnisfin.
m1 d U iile et pu tre iliKO<i^r par iiiiltii'. Avc un M>n 3. Comparer i\ nipt^p^Cai tiv pxYixi^v... de LXMi ! Hoix.
MMtiqM l M
utile 4l*M U Blbl uralt Muletnrnt pri, 10. n le <|ji9pdti Y Qii'.a... do 11 l'ar., 32, 3.
MILLO ET OPHEL. 179
Ceci revient dire que cette cit de David que n'est pas dans la cit de David au sens
Salomon a souci de fortier sur un point demeur prcis et primordial de la cit de David : il est
ou devenu
faible est la mme cit de David quelque part en dehors sur parcours de son
le
substitue la ]T'm^, dans II Sam., v, ); c'est enceinte et il en protge l'abord sur \\n point
donc l'antique acropole jbusenne et rien de plus, primitivement faible. A l'poque d'Ezchias la
au moins comme situation topographique et ville a depuis longtemps
dbord ses anciens
comme dveloppement. Mais venons aux der- remparts: on ne voit plus l'a propos de travailler
nires indications scripturaires. ce Millo antique pour la dfense de Jrusalem.
La teneur du texte devient plus suspecte encore
II Par., XXXII, 5
TM : LXX Vsr
compare aux donnes parallles. Les oprations
d'Ezchias pour mettre Jrusalem en tat de sou-
(zchias) raf- Kal xaTT/uiev Aedificavit quu-
fermit; rpara wxoo-
tenir un sige sont motives par l'invasion de Sen-
il 'Elexta; xal quecujensinduslrie
toute l'enceinte (jLr,(Tv uv t6 x/o; omnem munim qui nachrib dans le territoire de Juda. Cette invasion
ruineuse, leva t"> xaTsaxafiuLevov fuerat dissipatus, est raconte par d'excellentes sources historiques:
jusqu'aux tours (V) xal Ttpyou; xai IJo. et exlruxit lurres
II liois, XVII i, 13 ss.; Is., xxxvi s. Une note incidente
et le second mur 7tpoTe(x"|Aa /).o, desuper et forin-
dans II 20 renvoie, pour le dtail de ces
liois, xx,
en deliors, l'ortida xa xaTt<T/.u(Tcv r secus alterum mu-
le .Millo de la cit('' vXri|i|ia irXu; ruiti ; inslaura- travaux de dfense, au livre des Chroniques des
de David et fit Aatuso, xai xatsd- vilqtte Mellu in rois de Juda Quelques indications fort prcieuses
.
en abondance des xsjaaev TiXa 7io)./.a. civilale David et sont, il est vrai, enregistres dans un oracle d'Isae,
traits et des bou- fecit universi gne-
xxii, 8''-ll''et Mille n'y a aucune place; ce ne serait
cliers. " ris armaturam et
clypeos.
pourtant pas assez pour autoriser d'emble le
souponner, si d'autres indices ne corroboraient
Au dbut, dans TM, p7nnil a caus de l'embarras celui-l. Ce qui frappe le plus dans le texte d'Isae,
dans les Versx. Le grec reu traduit le mol deux c'est un paralllisme assez strict avec les Chro-
fois : au commencement du v. 5 et la lin du v. i, niques, Millo except. Is., xxii, 8'' : inspection de
o il est beaucoup mieux en situation; il conclut l'arsenal remis en bon tat; II Par., xxxii, 5'' : traits
bien la parole dzchias Xe'ywv }\\ eXOr, paaiXs; : et boucliers. Is., v. D" : rparation des brches au
'Affffop hbr. nCN "'d'^g au plur. xai eCpy, Cowp rempart de la cit de David; Par., ihid. : rpara-
TToXo xat xotTi(j/u(TYj := p7nn>i. La Vg. a rendu un lion de toutes les brches ou dudu rempart
peu au hasard, agens industrie, pour se sauver de rempart tout entier ruineux. h., v. 9'' et 11" :
l'anomalie consistant mentionner cette dtermi- dtournement des eaux extrieures pour les emma-
nation d'zcchias fortilier sa capitale alors que gasiner dans l'enceinte; Par., v. 3 s. cette dvia- :
dj on a dit le principal ouvrage de dfense. La tion des eaux est la premire et la plus considra-
critique plus prcise du texte devra tre faite ble entreprise. Is., v. 10 dgagement du rempart
:
propos des travaux d'Kzchias dans leur ensemble. pour faciliter la dfense; Par., v. ri travaux en :
Millo seul doit nous occuper. Le texte est en avant du rempart. Les membres des deux descrip-
ralit moins solide qu'il ne le parat. La con- tions se rpondent ainsi trait pour trait, l'excep-
struction de TM est incorrecte; les mots cit de tion du Millo et de l'avant-mur, et l'opration rela-
David constituent non pas une dtermination du tive aux eaux prend une spciale importance. Cette
Millo, mais une apposition qui exigerait une pr- importance est surtout mise en relief par un autre
position quelconque. Les LXX en omettant l'art, passage des Par., la fin de ce mme chap. xxxii.
devant uXew; lausS ont laiss dans le vague la Dans la rcapitulation des uvres du rgne d'Ez-
construction bizarre de l'hbreu, tandis que la chias on ne mentionne plus qu'il ait travaill aux
Vg^ a forc la note avec sa petite particule in, remparts et augment la scurit de la ville; mais
tranquillement adopte telle quelle par les tra- le V. 30 est consacr exclusivement rappeler
ducteurs : Millo dans la cit de David , sans qu'il a obtur l'issue normale de certaine source
prendre garde que cette harmonisation gratuite pour en amener les eaux par un conduit souter-
du Millo d'Ezchias avec le Millo de Salomon rain l'occident de la cit de David . Lnfin
n'allait pas de soi. Le Millo dj connu en effet pour ne laisser aucun doute sur la principale
180 JEKIISALEM.
entreprise d'zchias en train de fortifler sa capi- bases sres, ni mme tudi dans son ensemble.
tale, voici le texte Eccli., xlviii, 17 d'aprs l'ori- Sur le sujet spcial de Millo, il faut cependant
ginal hbr. : zchias fortifia sa ville en amenant reconnatre que toute obscurit disparatrait
les eaux en son intrieur. 11 pera les rochers par moyennant la valeur nouvelle atlribue l'ex-
le fer(/i//. l'airain) et fit des montagnes un rser- pression d'aprs l'ass., en tout cas le texte accept
voir . N'est-il pas dsormais suffisamment clair pour ce qu'il est n'impliquerait pas un Millo dif-
que l'uvre par excellence d" zchias, celle qui frent de celui de Salomon, au moins pour le site.
avait frapp l'imagination des contemporains, Ce point est le seul important dans la question.
c'tait le dtournement dune source soustraite L'lment de conciliation entre le Millo primitif
aux assigeants et emmagasine dans un bassin constitu en remblayant une dpression du sol et
couvert par le rempart. Du Millo de la cit de ce Millo o zchias aurait opr des travaux de
David et des travaux qu'on y aurait pratiqus, consolidation ... p7n^ ^ pourrait tre cherch
plus de trace. Comme d'autre part ce Millo est dans II Bois, xii, 21'', o .Millo va se compliquer
chancelant dans son unique attestation, Il Par., d'un difice : nS2 iTi^.
XXXII, 5, on n'estimera peut-tre pas hors de pro- TM : ... et ils (ses serviteurs) frapprent Joas Betli Millo
pos une hypothse qui supprimerait cette incor- nSd tim ?
recte mention du vieux Millo et lui substituerait I.XX : ... xai Ttta^av tov 'Iw; voxa) Maa),w tv l'aaXXi.
Vg. ... pctTussenin('/iie Joas in domu Mcllo in dcsrcnsu
quelque allusion ces travaux hydrauliques dont :
St'Ua.
l'excution a t prise si fort cur par les auteurs
sacrs. L'hypothse est d'autant plus suggre La traduction dans les versions courantes :
peut-tre justifierait la Vg. in cicitate JJavid = s'inspire n'en pas douter de la Vg.; le texte mas-
"PI ^"^71. Il suffirait en effet d'attribuer ici n-Sd sortique rpugne formellement ce sens, il faut
le sens bien tabli pour l'ass. milu abondance mme dire tout sens imaginable '. Au pied de la
d'eau, grandes eaux, inondation . Ezchias accom- lettre, c'est Helh Millo (jui descend Silla. II
plirait ainsi d'aprs II Par., xxxii, .'i exactement suint d'noncer k' fait pour rendre invraisemblable
les mmes travaux indiqus par h., xxii, 8 ss. et la leon qui l'exprimerait; encore le sens de
ceux dont lui fait gloire le pangyriste des anc- Silla ne se trouve-l-il pas dans T.M, qui juxta-
de guerre; mais surtout soustrairait l'eau l'en- nSd est un hapa.r, de sorte que cette dtermina-
nemi et en assurerait la jouissance abondante et tion d'un Hcth Millo inconnu d'ailleurs est fournie
tranquille dans la cit. Par o l'un n'entend vi- par quelque chose de beaucoup plus inconnu encore
demment point reconstituer la teneur exacte de la et sous une forme de tous points incorrecte.
compilation primitive reprsente par 11 J*ar., Le grec n'a pas le mme texte s'il est dj dif- ;
XXXII, 5, mais seulement suggrer une solution ficile de s'expliquer MaaXi.) pour x'^a '^ il est
lojnledes diflicults multiples <rnn texte qui n'est impossible de retrouver s'^D tim dans tv Wv.Wi.
pM rendu intelligible on glissant quelques petits Les var. tv TaaXXa et surtout xaTaitivovra ra5tXa(voy.
tnoU dans m traduction pour la bloquer ensuite Swetc) sont mal assures et tout aussi embrouil-
avec d'autres passages traits h l'avenant. les. L'hypothse di; (juehpie confusion l'AAAAA
La conclusion de ces remarques ne saurait tre pour^AAAAA transcrivant l'hbreu nSd est inad-
nette, puisque le texte de II Par., xxxii. T, impos- missible, et par colle voie on songerait plutt
sible a recevoir tel quel, n'a pas t rtabli sur des une confusion avec k'^C MAAAA-MAAAA '. Toul
I. toUAnmmrn mnveriUindlick aninMll d^j tian on |)Our MAAAU, cncort' c|un la vocaliHation Koil Kuriimianlo.
coMMcaUlrr OR llaKoUle omI (|a*lill^ que M. II. KUIel. 3. Inutile (In rii|)|iclcr rmnusantc
par oii le ini^priso
M#aw Kril-lXllUM'b, r^tolu * Miitrr loujour* la llaKtore, n. 1*. Melhirrinann CKliine ae sauver de rc goiiIVrc d'ohKcu-
rfMNKral A dcouvrir un ena rceplable. Qurlqura liypo- ril^a en latiIlHaanl celle (quation (^toiinanlu SiUa - Slnh
num^r^r* par lirnxinKffr.
lliaaa ont |llcJtK'^D - nS^!) (/. viUr. de. David, p. IH. n. 7; cf.
7. Qarlqof coquille de Irclurr dan an M, oncial MAAAU Hft., IIMW, p. A35 a.}.
MILLO I:T UlMIliL. 181
cela est prcaire. Si la Vg. in descensu Sella n'est LXX, MaaXw, au lieu de leur traduction usuelle
pas une pure interprtation de S. Jrme pour se xpa, ou du trs correct vaXr,,ufjLa employ une
tirer de l'impasse massortique, on doit ncessai- fois '. Les lments dont on dispose ne permettent
rement supposer un hbreu diffrent. C'est dans pas de pousser plus avant avec scurit et Beth
l'examen intrinsque deTM qu'il faut chercher une Millo est retenir pour sa valeur dans le texte
solution. 11 y a sans doute quelque secours tirer reu. Avec n'^d ti\"1, il en va tout autrement. La
de II Par., .vxiv, 2r3 racontant assez diffremment la juxtaposition des deux termes dans l'orthographe
mort de Joas frapp par les conspirateurs sur massortique n^d et a^u rend sensible mme aux
son lit o les Syriens l'ont laiss gisant couvert non hbrasants que l'un puisse tre un doublet de
de blessures , ou en proie des inlirmits nom- l'autre -. Comme Millo est attest d'autre part tan-
breuses , D^izi D''"'lSn722. Klostermann a trs bien dis que Silla est inconnu, c'est kSd qui sera consi-
observ que le MaaAw si trange des LXX dans dr comme duplication fautive. Resterait four-
II Itois, XII, 21 doit driver de ce D^ilSnaz rendu nir, pour rendre la correction dcisive, l'explica-
dans Par. v fxaXaxiai ((xeYotXai;). C'tait sans doute tion de n^n, et j'avoue n'avoir rien de persuasif
la bonne piste et Klostermann a eu tort d'en sortir prsenter. Une addition pure et simple des mas-
pour recourir de fantaisistes corrections com- sortes ou d'un copiste est invraisemblable; une
plmentaires. La comparaison des deux rcits fait dformation de n^33 dans la maison n'est
toucher du doigt que, si l'un et l'autre sont vrais, gure intelligible, quoique possible. Malgr l'in-
ni l'un ni l'autre n'est complet : dans l'un est indi- certitude qui subsiste sur ce point il reste, je
qu le lieu o se trouvait probablement Joas pense, lgitime de conclure aune fausse duplica-
inOrme ou bless; dans l'autre la rsidence n'est tion de Beth Millo, ou de la maison de Millo ,
pas spcilie, mais le roi est frapp gisant dans traite par les traducteurs comme une dtermina-
son lit. De celte mme comparaison il rsulte aussi tion de ce Beth Millo. Cette pseudo-dtermination
que TM et LXX dans II Jtois, \ii, [ relvent d'l- doit disparatre et l'on se retrouve en face du
ments tout autres de la source primitive o le r- Millo connu, o l'on voit seulement maintenant
cit dtaill semble avoir mentionn et la situation qu'un difice existe et qu'il peut servir de rsi-
1. On ni' se fitcra pas d'carter la difficiilli' en opposant avec nergie sur cette nuance orthographique pour distin-
le cas de Jug., 9, G, o le Betli Millo de Sichein est rendu guer ce nSq du Gastell Millo .
par les traducteurs grecs oxo; ou oixo; Maa).wv
Bri'iixaaXii'jv, 2. La confusion est plus facile encore moyennant certaines
[Las. MaX/wv]. Ces formes sont d'autres nuances que celles formes graphiques anciennes du sainek et du mem. Une
de II Rois, 12, 21, de mme (jue TM Nl'^Z rfS dans les correction aussi lmentaire que la suppression d'un doublet
trs ferme; elle peut veiller des soupons dans un texte ments xSd = hSSd NFCSa = NVa dvelopps dans
mal appuy. Koil (sur I Rois, 9, 15 et II Rois, 12, 21) insiste les commentaires.
182 JERUSALEM.
mal spcifi sur le Millo antique. Enfin le Millo o il enfouit presque totalement aujourd'hui les
dont il propos des travaux dzchias
est parl voussoirs du pont hrodien qui reliait le Temple
est probablement entendre de quelque amna- la ville haute; il est prolong l'E. et au S.
gement pratiqu alors pour les eaux, par exemple jusqu'au rempart moderne, restauration turque
du nouveau rservoir cr par le roi pour capter d'une ligne forlifie plus ancienne. L'aire totale
la fontaine do Gihon. La traduction usuelle des de ce remblai, value en chilTres ronds, et seu-
LXX, xp, est beaucoup plus une interprtation,
r, lement au S. du Haram, mesure 150 mtres d'O.
drivant de la relation constante du Millo avec la en E., sur une centaine de mtres du N. au S.
fortification de la ville, qu'une traduction prcise Dans la toponymie contemporaine l'endroit s'ap-
oa l'cho d'une tradition. Ils ont t plus exacts pelle hkorat elKhtoniyeh.
dans le cas unique o ils ont employ v(xXT,,uu.a. Quand on suit, venant de l'intrieur de la ville,
Le Mello de la Vg. est un faux nom propre cepen- le sentier qui traverse les cactus pour franchir la
dant assez consacr par un usage sculaire pour porte des Maugrebins (pi. m), on passe peu prs
qu'il soitdevenu le terme consacr. L'exgse de plain-pied l'extrieur. En se glissant au con-
nous ramne exactement ainsi au point o la lin- traire par le chemin de ronde qui couronne le
guistique hbraque conduisait dj au sujet de rempart jusqu' l'angle S.-E. de cette likoiirah,
ncn; quoique patience elle
et si l'tude exigeait il est facile d'observer le dnivellement trs sen-
permet de se soustraire enfin aux aphorismes sur sible du sol entre les deux faces de la muraille :
la situation gnrale des deux palais, de Dieu et mur, dont la face extrieure montre ici un entas-
du roi, correspondant peu prs l'enceinte du sement de blocs normes refends et bossage
Ijaram crh-Chrif. Puisque le Millo est une mls sans rgularit d'appareil (fig. iO). Ces ma-
uvre salomonienne prsente gnralement eu triaux antiques ont t manifostomont remanis
relation trs troite avec les palais, n'est-i:e pas peu prs en toutes les parties apparentes du
une invitation considrer de suite s'il pourrait rempart. Quelques indices observs dans les plus
^Ire situ lopographiquement en leur voisinage? basses assises, en deux ou trois points o lu base
En toute hypothse trois points cardinaux sont a t un jour ou l'autre accidonlellement d-
exclus Nord du Temple, o il n'y a pas de
: le chausse quelques pieds de profondeur, feraient
bnrf'he n h fermer avec le dveloppement de supposer un vieux soubassement en place. Le
l'esplanade ralise alors; l'Est, o il ne peut 4tre volume des grands blocs rend du reste assez in-
question de remblayer la valle du Cdron; le vraisemblable qu'ils aient t convoys de trs
Sud enfin, rar si la ville antique y est situ>, il loin en cette section do la nuiraille du xvi" sicle.
n'y a pax lieu d'tablir entre elle et le palais royal Du moins ne concevrait-on pas bien le inolirpour
quelque ouvrage de la nature du Millo. A l'Ouest lequel tant de matriaux de cette qualit et do
du ptlaii falomonicn au contraire, le Millo va ces proportions auraient t groups l plutt ((iie
Iroover la situation la plus normale et la plus sur n'importe (|iiel autre point. La meilleure
opportune raison d'tre. hypothse qui rende compte de leur prsence est
lAsn remblais arlifiiieh, Hurlout rarrumiiialion donc la proximit d'uit difice anli(|ue, sinon
progre4)ivn des d'umbreH l'anglo du Ijaram et l'existence mme de <|U(d(|ue vieux mur de kou-
autour de la moderne porte des Maugrebins ont tnement justifiant du mmo coup lo trac un peu
altr ronsidrablemcnt le relief du sol. La valle capricieux adopt ici par l'ingnieur de Soli-
du Tyropwon e%i barre k pou pros depuin le mur man IL La solution radii-alo de ce petit prohlme
def rieunt. Un terre-plein uni et brisn de hnios dpendrait d'une fouille raliser.
de cactus se dveloppe autour de l'angle S.-O., L'angle S.-K. de la muraille arcliasanle est
Kifc'. 40. Mur uiotlt'iiic suiiiiorlaiil rexliiiiitc uiridioniile du lerre-pleiii de Millo, au ^. de h:ikoural ol-Klilouniyeli.
184 JRUSALEM.
projet presque au sommet de rtroile rampe qui de la porte es-Silsileh la valle est barre de non-
relie l'esplanade du Temple au mamelon mri- veau au point o, s'inflchissant assez brusque-
dional dit ed-Dehourah. Rien ne permettrait de ment vers l'Est, elle va s'engager sous le terre-
souponner aujourd'hui, entre cet angle et la plein du Haram. C'est le point d'attache peu
porte des Maugrebins, la crevasse profonde du prs certain de ce que Joscphe appelle le pre-
Tyropon; on voit seulement, au Sud de la mu- mier mur de Jrusalem la muraille spciale du
raille, une dpression se creuser travers les Temple -. A l'extrmil mridionale de la liko-
terrasses cultives et la valle ne redevient sensi- rat el'Khdtohiyeh on est quelque peu fond aussi,
ble qu'assez loin dj entre les rampes des deux avons-nous vu dj, de par les vestiges de mu-
collines. Encore a-t-il fallu l'indication trs netle raille antique, supposer un remblai archaque
des fouilles de 1897 pour faire valuer correcte- du Tyropon.
ment la marche et la profondeur du Tyropon. L'aspect primordial des lieux antrieurement
Sur son passage travers /idkorat el-Khlonhjoh tout travail humain est dsonnais trs simple
les travaux de M. Warren avaient suffisamment reconstituer. La valle centrale, dirige d'abord
clair ds 1809. Une srie de puits ouverts paral- d'un cours rgulier de N.-O. en S.-E., reoit d'O.
llement au mur mridional du Haram avait fourni la valle latrale descendant de la grande colline.
la coupe prcise du sol depuis la colline occiden- Au del du confluent le Tyropon reculait
tale, jusqu' l'arle faitire d'Ophel, la hauteur l'orient, serr par un vigoureux promontoire de la
de la porte triple. Le lit primitif de la valle se colline occidentale. Une large courbe ramenait la
trouve environ 28 mtres l'orient de langle valle presque droit au Sud aprs ce promontoire.
S.-O. et 27 mtres sous la surface actuelle du Mais au point o elle s'largissait en quittant la
sol extrieur '. Les observations des officiers du passe escarpe, son niveau se trouvait trs lev
Suroey ont tabli que, bien longtemps avant l'au- sur la rampe NO. de la petite colline orientale
dacieuse entreprise de rejeter la valle l'O. rduite elle-mme en cet endroit un col troit
pour rgulariser l'enceinte du Temple, des tra- et de pente attnue. De sorte que la valle con-
vaux avaient t excuts sur ce point en vue stituait en ralit, par rapport au coteau mridio-
d'assurer le drainage des eaux sur le flanc occi- nal d'Ophel, la voie de plus facile accs, plus
dental de la valle, aussi pour faciliter les com- facile mme, quand aucun ennemi n'entravait lu
munications entre le palais et les quartiers dve- marche, que la ligne de crte. Quand on avait d
lopps l'extrmit N.-E. de la grande colline. se proccuper d'un rempart pour la cit cana-
Une douzaine de mtres plus bas que la naissance nenne, il est clair qu'on s'tait mis spcialement
de l'anhe de Uobinson ont t trouvs les vous- couvert au Nord, o l'accs se faisait do plain-
oir d'une aulre arche effondre sur un ancien pied, mais qu'il tait facile de dfendre. Laissons
pavement qui marque une dlimitation notle de ct toute spculation sur la nature do cotlo
dans la masse de dbris, ('ctto an-hc infrieure a dfense, sur l'extension prcise do la capitale j-
d faire partie d'un pont analogue celui d'il- busenne et sur les travaux qu'y fit excuter
rode, m<ins monumental seulement et prolong David. Un fait ne soufl're pas le moindre doute :
Mns doute & l'orient par-dessus le thalweg du les constructions anti(|ues ne (lc|assaicnt point
Tyrop<j!on jusqu' l'enceinte primitive du palais au N. la muraille mridionale du Waram le site :
rMlMieOMld#ralileesiUild/'j*dtn Ir.TytOfmtni h 1 rpoqiic dilice auhHi nncinn que le mur du l,lnrnm en son voisinage,
o* fut riflc, environ 3<i mlret l'OuMt du Trmpic, icllc vl il y a de Kt^ricuHes rnisonH que ce mur soit <>slim salo-
rrMr^MMe coMtnirilon diftne oua le* nom Aneimt monien. Ce rnion Heront dtaille quand on dcrira plus
Hall oa MooMe Hall dan* lr rnmpir rendu* ri Ip iil.inii loin l'esplanade du Teinple.
MILLO ET OPHEL. i85
l'espace ncessaire pour dvelopper tout le palais brche dans la ligne de dfense septentrionale,
de Salomon. Sans entrer dans le dtail de la loca- trs forte sur les autres points. Sur l'escarpement
lisationdu palais et du Temple, ce sera assez de du Moriah la masse imposante du Temple dfiait
rappeler maintenant que l'assiette prpare pour l'assaut. A l'occident de la valle, le mur qui cou-
salomoniens se restreignait un lar-
les difices rait droit rO. avait pour protection naturelle
gissement artificiel sommaire de la plate-forme sur les 2/3 de son parcours le vallon transversal
suprieure du coteau et n'offrait point la belle afluent du Tyropon. Quand il atteignait le col
symtrie de l'enceinte hrodienne les terrasses : troit et lev qui relie les deux sections de la
taient probablement des plans diffrents et plus colline occidentale quelque ouvrage plus impor-
bas par endroits; surtout le passage du Tyropon tant tour ou bastion en assurait "^
la dfense.
creusait l'O. du palais une profonde chancrure'. Le dernier point vulnrable, celui qui permettait
Ces pi^emiers difices achevs, l'antique cit un audacieux assaillant de pntrer jusqu' la
de David se trouvait puissamment couverte au cit davidique, c'tait la valle mdiane. Barrer
N. par cette sorte de double citadelle. Mais la ce passage, c'tait fermer la brche de la cit
valle restait, au N.-O., un chemin grand ouvert de David . Le mode le plus radical tait un rem-
pour aboutir au cur mme de la ville. C'est blai de la valle ou un entassement d'difices
fortiOer ce point en fermant la valle que Salomon assez rsistants; l'une et l'autre opration con-
va s'employer, en ses travaux ultrieurs. D'autre stituaient galement bien un Millo.
part la nouvelle capitale isralite n'a pu manquer Situ l enfin, le Millo donne une remar-
de s'agrandir dans la dure du long rgne de quable prcision aux textes bibliques, en assez
David et travers le nouveau rgne brillant et mauvais tat, qui en font mention. Son rection
prospre. La Bible ne dtermine en rien la situa- exige qu'on lve la corve comme pour le Temple
lion du rempart dont elle attribue la construction et le palais.Le Millo a toujours l'air de voisiner
Salomon; il est pourlant de toute vidence que avec le palais, dont il est cependant tout fait
ce ne saurait tre le mme rempart ancien res- distinct; ils sont numrs ensemble comme
taur par David au lendemain de la conqute. Les uvres d'importance analogue malgr leur nature
dtails relever dans les livres des Itois, dans absolument diffrente. Le Millo d'autre part est
Nhmie surtout, plus tard dans Josphe, et rattach aux travaux de dfense de la cit dve-
maintenant aussiles donnes archologiques au- loppe, par consquent mis aussi en relation avec
torisent faire concider le rempart salomonien le rempart de Jrusalem , sans se confondre
ture emprunte Josphe. C'est dire que ds Si elle est propose avec une particulire fer-
l'poque de Salomon Jrusalem a pu envahir met, une telle localisation gnrale du Millo n'a,
assez la colline occidentale pour exiger la cration certes, pas la prtention d'tre une nouveaut.
du rempart nouveau dont le circuit enveloppait Parmi ttonnements des exgtes et des topo-
les
toute cette colline occidentale. graphes, un sort propice l'a fait chouer parfois
Ce nouvel tat de choses ne pouvait rendre que en cette rgion sous des formes varies, avec des
plus urgente une fortification spciale de la cre- points d'interrogation, plus haut ou plus bas le
vasse du Tyropon, point faible par excellence long de la valle, sur ses pentes et jusque sur les
de toute l'enceinte. C'tait vritablement une sommets voisins Malgr l'intrt qu'il y aurait
*.
1. Cf. Recoveiy..., [>. 109 s., 130 s. Millo comme un bastion massif identifi tel quel avec la
2. Cf. iiifra : les enceintes. terrasse de hkorat el-Khtonyeh, dont il croit le mur
3. J'ignore qui eut la premire ide de celte localisation. de soutnement davidique et salomonien en son tat actuel.
Elle fif^ure dj dans la vieille Histoire d'Ewald (d'aprs Keil Celte thorie, pas 1res solide, est du moins cohrente,
sur l Itois, 11, 27) et se retrouve priodiquement sur des mrite que n'ont pas les plus rcentes hypothses. Pour
plans restaurs de la antique. L'essai le plus srieux
ville M. RiiCKERT, Die Latje..., p. 23 s. et le plan, la traduction
de dtermination est sans contredit celui de M. Schicr, Millo = y.pa suffit pour camper Millo au milieu de
ZDPV., XVll, 1894, p. 6 ss., et plus en dtail dans Die Jeb[usile7-] Burg , sur l'emplacement de la citadelle mo-
SliftshiUte, der Tempel..., pp. 198-200. Bloquant tout en- derne. Chez le R. P. Meisteiimann, La ville de David,
semble les sens de remblai, xpa, Burg , Schick considre pp. 17 ss., 23, 26, 54 et fig. 4, Millo est la citadelle qui
JRUSALEM. T. I.
24
186 JRUSALEM.
serrer de plus prs la ralit, il demeurera pro- de labeur. Rien de plus naturel que de concevoir
bablement tout jamais impossible de Gxer le site sur celle base, au lieu d'une courline ordinaire
mathmatiquement exact du Millo entre bdb es- de rempart, un dice plus imposant : bastion,
Silsileh et le rempart turc au S. du Haram. Le tour, fortin, couvrant la jonction avec le Temple
terre-plein que reprsente l'enclos moderne hd- et protgeant tout fait le passage entre les deux
korat elKhtonyeh n'est manifestement pas collines, runies ds lors en une mme cil salo-
assez ancien pour remonter Salomon, si ce n'est monienne. Que cet dice ait port rellement le
dans ses couches les plus profondes. 11 ne saurait nom spcique de Beth Millo -, il serait difficile
ds lors suffire reprsenter tout ce que les te.xtes d'en faire la preuve et cela ne changerait rien
impliquent. Les premiers terrassements dans le la vraie nature du Millo. Cette quation archo-
lit du Tyropon sous l'angle SO. actuel du Ha- logique prcise entre le Millo et les travaux de
ram raliseraient bien le sens tymologique du remblai et de forliflcation dont les vestiges ont
Millo, peut-tre pas assez son rle stratgique. Au t constats la hauteur de bb es-Silsileh ne
contraire, le barrage tabli un peu plus au N. peut toutefois s'imposer et ne devra pas tre con-
travers la valle et qui a d servir de base au fondue avec la localisation approximative du
premier rempart entre les deux collines satisferait Millo sur le passage du Tyropon. Cette localisa-
assez aux exigences documentaires. Le remblai tion garde en effet la plus srieuse vraisemblance.
impliqu par la linguistique est fort considrable, Klle rsulte de l'harmonie des documents et des
puisqu'il coupe la valle en toute sa largeur et faits tudis les uns et les autres avec indpen-
constitue une terrasse sur laquelle courait le rem- dance.
part. Kt par l on rejoindrait le sens prcis de Millo est un terme aussi hbreu que pos-
lassyrien mul socle, soubassement, tertre ar- sible, dont la plus fondamentale acception est
liflciel la base des dices '. La terrasse n'tait essentiellement applicable un ouvrage dter-
peut-tre point massive sur toute sa hauteur; des min dans la fortification de Jrusalem par Salo-
rduits avaient pu y tre mnags dans un but mon. Cet ouvrage avait une place marque d'a-
pratique de dfense, de solidit ou de diminution vance par la nature il devait former la valle :
Uanbmeh tr... Jltd. I.Ueralur. s. V), Millo devii-nl un nieue, cependant pas encore assez, appuye par des fails.
loabaaaewewt do rempart, noVinS "^GIS . Dans un D'autant que dann Jug. il s'agit d'une u Tour do Sicliem
Milre eewanrtaife iatltol SnICO nst (toj. FUrst, op. /.}. qui ne! pfiit-tre pas le Ketli Millo: vojr. La<:iuN(:k, Juges,
Mille iil ww pleet en le ettadelle oti le peuple se ren- p. 178 et U\U.
MLLO ET OPHL. 187
l'angle S.-O.du Temple, et malgr les boulever- colline serait parfaitement tolrable pour '"^^'j
sements ultrieurs on en peut retrouver des ves- et au besoin on en fera usage par la suite. Pour
tiges prcisment en cette rgion. couper court cependant toute mprise et de
striles arguties, on lui prfrera des termes moins
sens de colline , qu'enregislrent couramment Vg. : ... tenebrae et palpatio factae sunt super spetmiras...
les meilleurs dictionnaires, le passage tait l-
mentaire, la colline reprsentant bien une protu- Les deux termes 'Ophel et bhan intressent
brance, une tumeur du sol. seuls notre enqute. Le premier a t souvent
Il se peut qu'on ait mis sur cette drivation une considr comme un nom
propre, tandis qu'on
confiance un peu aveugle et opr trop rondement laissait second passablement dans le vague;
le
avec cette valeur de colline, coteau, lvation , Dillmann par exemple, tout en le traduisant tour
pour laquelle l'hbreu a des expressions plus de garde , estime que le sens n'en peut tre ta-
appropries, h tout le moins plus usuelles. A ce bli et serait enclin y voir un collectif. Mais
point de vue, la raction que vient de tenter le chez les meilleurs interprtes contemporains, le
Burney- ne sera videmment pas sans
llv. C. V. P. Condamin, M. Duhm, 'phel garde sa valeur
quelque heureux rsultat en ce qu'elle suggre gnrique, rendue par colline et bhan est pris
plus de circonspection aux topographes. Cette au sens de tour de garde ^ . Les LXX ofl'rent un
raction nanmoins
grandement excessive.
est texte assez nuanc, o dir>paraissent les deux dsi-
Pour impuissants que nous demeurions fixer avec gnations colline et lour perdues en des interpr-
certitude l'lymologie primordiale d^'afal et tations peu transparentes ^. Celles au contraire de
retracer l'volution complte de cette racine, on la Vg. le sont tout fait tenebrae est une adap- :
n'est pas fond pour autant flairer partout em- tation de Ssy la racine =]iy, moyennant une forme
bches et mystre^. A la condition de ne pas nominale avec S sufllx, et palpatio une forme
perdre de vue son caractre' de driv, le terme simple, qallf du radical y\i au sens d' prouver,
1. y;fp saintet, T3^p vrit, T\W1 honte, Sds nour- 4. Cf. P. Condamin, Isale, p. 201.
estdu moins d'une haute probabilit {op. t., p. 53). 6. On ne doit cependant pas en conclure, avec M. G. A.
Est-ilun grand nombre d'analyses philologiques smitiques Smith, Jerus., l, 152, que Ss? est probablement une
o l'on se puisse liai 1er d'atteindre mieux ? glose tardive .
188 JERUSALEM.
tler . Pour M. Burney' rnumralion d'Isae fusment voquer le souvenir de ce pavillon que
semble impliquer le sens de construction, qui Salomon aurait construit nagure pour la prin-
puisse classer 'Ophel dans la mme catgorie que cesse gyptienne de son harem quand il rigeait le
palais, cit, tour de garde Il consentirait mme nouveau palais royal-. Des textes plus circon-
une drivation de la mme racine que Se stancis claireront ce texte d'Isae.
devenir protubrant , avec la conviction que le Un autre passage prophtique. Midi., iv, 8, sans
terme peut s'appliquer une protubrance arti- prciser encore la situation d'Ophel, confirme le
flcielle dans une fortification, par exemple... une groupement isaen tour et excroissance et
enceinte . Cette conviction sera-l-elle partage? accentue la relation qu'on a essay de dgager
En tout cas on peut, de faon plus naturelle, con- entre Ophel et la ville :
tier ou faubourg qui rendraient claire l'alter- il viendra jus<iu': leiv, inl ak f.ci. ad le vniel.
toi.
nance de hzy avec comme l'est celle de ^n2
")"^y
avec "l"*::!.
Ophel apparat ds lors comme la
dsignation d'un site comparable la ville dans L'unit remarquable du texte clate ds qu'on a
son ensemble comme une sorte d' excroissance limin des versions grecque et latine l'interpr-
et, dans ce quartier, une certaine tour est, au petit tation errone d" ophel au sens d' obscurit , et
pied, ce que le palais est la ville. On s'atten- rtabli partout la ponctuation normale de l'h-
drait,il est vrai, une dtermination des deux breu. Celte fois la tour et la tumeur sont
termes de chaque distique par l'article; les mlri- spcifies : symboliquement, il est vrai, non sans
ciens expliqueront sans doute par les exigences une certaine prcision toutefois. Miche annonce
do rythme strophique celte omission de l'article, la grande restauration messianique. Il a dcrit
ni plus ni moins surprenante dans les deux termes dj, vv. 1 et s le triomphe religieux
, et la splen-
'phet et bhan que dans ceux du premier di- deur du Temple; il a esquiss la flicit nouvelle
stique. du peuple dont Dieu a rassembl les paves
Malgr cette apparente indtermination tour disperses, vv. 3-7; c'est la destme glorieuse
et tumeur devaient avoir, pour les contem- de Jrusalem elle-mme, en tant que vieille capi-
porains d'Isae, une valeur spcifique non moins tale, que va esquisser le v. 8 Jrusalem est, par :
prcise que, pour des Ilirosolymitains modernes, rapport grande nation reconstilue, ce qu'est,
la
le dsignations Qaln ah , Oudi/ ou Djnrah pour un troupeau, la tour de garde, (i'osl le contre
[Jehourah, eU'. Un Australien qui trouverait, dans matriel de la royaut qui est maintenant on
quelque prophtie en franais sur Paris, un texte cause; il est par consquent vraisemblable que le
analogue ceci palais... dsert, ville bruyante
: prophte ait vis dans ce v. 8 la rgion exacte du
Abandonne, Ile cl bastille dvastes, etc., pourrait palais et de ses dpendances aux jours les plus
prouver quelque embarras; le Parisien saisit sans prospres de l'ancienne capitale ; et les lments
elTort V/lf et la tfattillr par excellence et il serait boiteux ou bancals, nySi", no seraionl-ils pas rap-
un jeu de rappeler des analogies presque en pels, vv. r> s., comme une allusion et une
chaque ville de n'importe quel pays llien encore antithse aux boiteux insolents de II Sam., v,
de ce que nous avons tudi de Jrusalem antique r, 8?
ne (ait Mitir spontanment la raison d'tre de Voici la u tumeur , plus ou moins en relation
telles antonomasef r|>oque d'Isae. Ce terme toujours avec le Temple et l'antique cit de David,
rduisait dire do Jotham, que son rgne avait munir la capitale d'une seconde ligne fortifie un :
t la continuation de celui de son pre (v. 34) : mur avanc, sur l'escarpement du coteau sans se
dveloppement de la richesse et de la scurit risquer trop bas o il deviendrait parfaitement
1. Le suflixe verbal n ne i>eut Rrainmaticalement se rap- 2. Le mur, amorc au S.-O., se dirigeant vers Gibon ...,
porter qu' ^12^:], et ^^^s^^Plio" conue a la manire de la limite dans Josu;
non '^EV forme masculine (contre
cf. p. 1 1 1 ss.
IhiiNEV, QS., 1911, p. 54).
490 JRUSALEM.
V'phel^ projet jusqu'alors comme une excrois- rempart oriental, aprs avoir dpass la hauteur
sance hors du primtre fortifi de la cit de de la fontaine de la Vierge, va se raccorder au
David, est dsormais englob par la ligne ext- portique oriental du Temple ^. Dans le morcelle-
rieure que fait construire Manass. Peut-tre mme ment de la ville entre les partis insurgs, l'Ophel
la Tumeur se trouve-t-elle. la suite do ces et le Cdron sont aux mains de Jean, qui possde
travaux, totalement mure la faon d'un quartier par ailleurs le Temple et ses alentours '. Enfin
en quelque sorte dtach et devant au besoin se quand Titus, matre de la Ville basse et du Temple,
suffire lui-mme. 11 se rvle peu prs ainsi en veut porter le dernier coup la rsistance de la
effet dans yhmie, en tout cas dans Josphe. Ville haute, il fait au pralable achever l'incendie
Ah., m, 26 et xi, 21 indique T'phel comme de la Ville basse; le feu dvore le palais des
l'habitat rserv aux Natinens, c'est--dire au archives, l'Acra, le conseil et ce qu'on appelait
personnel tout fait subalterne, aux hommes de rOphel et atteint jusqu'au palais d'Hlne
peine du Temple. On s'attend donc ce qu'un tel situ au milieu de la Ville basse '\ Ophel, en ce
quartier soit en relation aussi immdiate que dernier passage, est sans contredit autre chose
possible avec le sanctuaire, non sans demeurer qu'un monument analogue rp/ov ou au pouXeu-
pleinement distinct de l'enceinte sacre. Or le Tr^ptov. On ne saurait oublier l'indication du /wpou
premier passage cit de Nhmie est trs explicite Tivd; localisant le vieux rempart mais puisque; l'in-
pour situer cette excroissance vers l'angle cendie s'y propage, c'est qu'il y avait l des difices,
S.-E. du Haram actuel, c'est--dire entre l'antique un quartier spcial et ce quartier devait son nom
cit de David et l'esplanade du Temple. Et voici, sa configuration physique.
dans ce mme contexte iii, 24-27), la mention
renouvele de /'.\ngle, 7'p'2n de la tour qui fait >; 2. Les faits chorographiques et archologiques.
saillie, dite aussi la grande tour, '"^Miri S'^'sn '.
Au milieu des discordes intestines qui ensan- En face du coude profond de la valle centrale
glantrent Jrusalem ds les premiers jours de la qui constituait la brche dangereuse obture par
grande rvolte contre Home, Manahem, le chef le inillo\ une forte saillie de la colline orientale
du parti recrut parmi les bandits et la populace, pntre dans le Cdron. La ligne de faite, entre
est attaqu un jour dans le Temple. Il russit se el-Aqsit et la porte Triple (pi. m), est rduite un
drober parmi la bagarre et va chercher un refuge col troit, dilat en EES. par cette protubrance
an lieu dit Ophla ', o il est dcouvert dans spacieuse dont le niveau, d'abord peine infrieur
une ignominieuse cachette. A cette po(jue Ophel de quelques mtres, s'abaisse ensuite par une
semble dcidment pass au rle de nom propre ;
C(turbe molle jusqu' une petite terrasse faite
et puisque le tyran s'est jet en cet endroit, uu souhait pour le passage d'un rempart. A la hauteur
lieu de poursuivre sa fuite comme qu(?lques-uns d 'ain
'
Oumm ed-/)finidj, un nouveau pli '
du coteau
des sbires qui l'escortaient, c'est coup sur dans limite uu S., en manire de promontoire, cette
l'esprance de s'y pouvoir mettre couvert lo excroissance greffe sur la petite chane orien-
plu proMiptoment possible. tale avant son dernier panouissement sur l'es-
Ophel ct d'ailleurs dtermin souhait quand planade ( cd- Dclumrah et les t(M*rasses en cascade
Jospbe le signale, sur le parcours de la premire o elle va mourir. Malgr l'accumulation sculaire
enceinio vers son extrmit N.-H., au point o le de dcombres, co relief trs caractristique de-
i. OIaM*ioa frrovitoire ilan* H/L. 1004, |(. 05, nu h. lU'c ur It's indues fournis pnr (|ni'l(iii's-uns de ses soiidn^cs,
1. ... ck 'V M>/v|uv''V 'Of/i/, Guerre..., Il, 17, U, | 'i4M. M. <iulhi' t'Kliinnil * vralHcniltialtic ct'llu slii|i*'>liniilo <oin-
2. Guerre..., V, 4. 2, 1 ikh; t.t. infra : le eneeinlei. inunicalion rniro Ii'h d<>nx >nlli'cs [/.Dl'Y., V. 188'^. p. 317;
H. ... i) h' '\m-rfr,i i%niVft, ii V Icfov xal ts nifil in' ovx f. H13 hH.. "^8:;. Dans M>u nrlirU' Jrusalem [lienlnicycl.
Tjntfofom n du Cdrofi Knlraln ixir uac pf-ulalion erro- daOM relie u valliW> que Guliie a lixi^e I
MILLO ET OPHEL. 191
meure bien apparent (voy. pi. ii, 2; cf. xviii et v). manire de pustule au flanc du tertre qui portait
(Juand on l'a sous les yeux, on ne peut qu'admirer la ville.
l'heureux - propos du nom imag que les auteurs D'utiles constatations archologiques, dues aux
bibliques adoptrent pour le dsigner : colline si habiles travaux de Sir Gh. Warren en 1867-8^,
l'on veut, mais pas au mme sens que l'tait par vont complter cette dcisive harmonie. Au moyen
exemple Bztha, ou le promontoire de la cit
le de huit sondages, relis par des galeries souter-
de David pas non plus le piton conique au sens
;
raines tous les niveaux opportuns, le hardi
spci par M, Burney le terme gnrique le *
: savant dcouvrit un systme de remparts qu'il
plus banal, protubrance ou tumeur , de- appela ds la premire heure le mur d'Ophel .
vient en quelque sorte le mot propre dfinir Voici les faits en raccourci (voyez pi. xix^.
cette configuration gologique. Aussi ne s'ton- Le mur d'Ophel bute contre le mur du l.Ia-
nera-t-on plus que le langage familier, toujours ram sans aucune liaison, et comme il est perpen-
prompt traduire sous une forme simple et diculaire alors que celui du Haram prsente un
pittoresque la physionomie d'un site, ait adopt fruit trs accentu, le dfaut de raccord clate da-
jadis, pour dfinir celle-ci, le terme d"Ophel. Il vantage (pi. ii,!2j. Tous deux sont nanmoins dans
n'y a pas plus souponner, dans cet usage ono- un vident alignement; mais 23"", 15 au S. de
mastique, des abmes d'obscurits tymologiques l'angle, un saillant faces ingales, a, couvre un
ou des incohrences de signification qu' cha- coude assez prononc en S.-S.-O. Cette direction
fauder de laborieuses combinaisons sur l'emploi se maintient sur une longueur de 213 mtres; au
diffrent du nom avant ou aprs l'IixiP, sur son del disparaissait toute trace du mur, peut-tre
quivalence avec Sion , ou avec un palais par le fait de dmolition systmatique, peut-lre
quelconque-'. Les textes examins sans divination, aussi que parce celte ligne aboutissait ici
mais en s'eff'orant de les respecter, s'harmonisent quelque saillant et se repliait vers l'O. pour
au mieux avec cette familiarit si expressive du ceindre intrieurement la prominence d'Ophel ^.
langage populaire et avec la nature gologique du Outre le saillant a dj signal, trois autres, b, c
site ainsi dsign. et d, renforaient la muraille des intervalles
On le retrouve identique dans les deux villes ingaux et d'autant plus courts que la position du
o des textes anciens mentionnent un 'Ophel : rempart sur le coteau est moins naturellement
Samarie el Qorkha-', et peut-tre sera-t-il at-
'
forte. Ces tours n'ont qu'une projection moyenne
test un jour ou l'autre dans quelque ville analo- de un front de G'", 70 8', 50".
1"',85 et
gue par d'heureuses trouvailles pigraphiques. Le mur n'est pas fond sur le rocher, ainsi
Au lieu d'en infrer, comme le faisait M. Burney, qu'on l'et attendu, mais sur un lit pais d'argile
je suppose ", qu'Ophel, toujours mentionn pro- grasse pilonne. La hauteur de ce soubassement
pos d'une ville, doit donc en dsigner quelque n'est jamais infrieure O^jSo-O'", iO et varie sui-
lment artificiel, on conclura des informations vant la courbe naturelle du rocher; elle semble
dj acquises que des deux cts du Jourdain, la atteindre par endroits jusqu' G", 50, dveloppe
mme expression familire et expressive tait en forme de glacis la base de la construction.
usite pour dsigner un faubourg accroch en L'paisseur infrieure du mur en solide blocage
1. Op. L, p. 53. Lagrange, RB., 1901,. pp. 525, 528, 534. Si Qorkha est la
2. RiicKEHT, Die Loge..,, p. 52, el son ombre, P. Meis- moderne Krak, ainsi que parat bien l'tablir le P. La-
TEiiMAisN, La ville..., p. 71; Smith, Jerus., I, 152, etc. grange, la Tumeur
y est facile trouver el l'analogie est
3. Siiiilh, Burney, Warren, etc. particulirement heureuse avec Jrusalem.
4. 1! Samarie en ce rcit, on
Rois, 5, 24. Qu'il s'agisse de 6. QS., 1911, p. 53.
ne metira gure en doute aprs avoir lu le contexte.
le 7. Recovery..., pp. 292-302; nouvelle description Snrr.
M. Riickerl crit la cantonade dans la plaine du Jour- : Meni., Jerus., pp. 22fj-231. Cf. Waruen, Underground Jerus.,
dain... tumor loci [Die Loge..., p. r)2); fidlement lcho p. 417 ss.
reprend : umor loci... dans la plaine du Jourdain 8. M. Warren [Recov., p. 298 et 304 s.) le conjerlurail
(1\. P. Meistkrmann, La ville..., p. 71, n. 1)... nagure en ingnieur trs avis. Diverses observations ult-
5. Msa, I. 21 s. de liuscr. : C'est moi qui ai bli Qor- rieures sont venues appuyer cette hypoth.se.
kha, le mur des jardins et le mur de T'phel ; cf. 9. Recov., p. 299; Mem. Jerus., p. 228.
92 JERUSALEM.
tabli l-dessus esl de 4"",42, sa hauteur moyenne petit appareil bauch, avec assises de O^iio et
de i.50'. A ce niveau court une assise de rgula- ()'",G0, dirig d'abord vers le Cdron ; mais 5'", 80
lion haute deO'",30, tablie 15 centimtres envi de la tour il se replie presque angle droit sur
ron en retrait sur la crte du blocage et compose une longueur de 2i,40. Un nouvel angle le ra-
de blocs bien taills. L'appareil au-dessus de cette mne d'environ 4 mtres l'O. et il s'oriente de-
plinthe est gnralement lisse, en assises qui va- rechef vers le S., mais ne larde malheureusement
rient de O^jSS O^JG pour la hauteur, avec des pas disparatre, ruin de fond on comble. Il
blocs longs de O^.bl l'".:2:2. Prs de l'angle du semble que tout co bastion el la grosse tour aient
Temple, dix-huit assises de cet appareil taient t crpis l'extrieur.
consenes constituant une hauteur de ),?."). En A l'occident de ce systme de remparts, plus de
manire de couronnement, presque la surface quarante sondages ont permis de se convaincre
contemporaine, existuit une splendide assise de que le mamelon tout entier fut jadis couvert d'ha-
blocs refends, haute de i"",!!). Dans les autres bitations. Il va de soi qu'en cette zone de la ville
points examins, cette assise monumentale ne se dix fois bouleverse, on chercherait sans doute en
retrouvait plus et il restait seulement de 1 5 vain quelques vestiges d'diOces intacts', el c'est
assises lisses. (Voir pi. xix, ;2.) fortune que les murailles dmanteles do la crte
Cette ligne fortifie parait avoir comport un orientale soient reprsentes encore par d'aussi
avant-mur 6 mtres de distance environ, avec imposantes ruines.
un chemin de ronde au pied de chaque ligne-. M. le gnral G. Warren analysait trs judioieu-
A 4',50 au S. du Haram, un mur, C, perpendi- sement sa dcouverte, en y discernant les ves-
culaire celui d'Ophtl. remonte versl'O. 11 n'a que tiges de plusieurs priodes. Loin de s'tonner
t",i2 d'paisseur moyenne; mais sa structure en classement chronologique et
qu'il ait intorverli le
gros quartiers de roche, l'analogie d'aspect et la rabaiss aux temps romains les parties les plus ar-
liaison qu'il offre avec le blocage du grand mur chaques du rempart^, on admirera que le brillant
l'ont fait classer la mme poque. ingnieur ait su pntrer le vrai caractre de cer-
En face du petit saillant b, mais au-dessous du taines sections et leur rapport avec des textes
niveau de la plinthe, une tour plus puissante pa- qu'il est rduit utiliser de seconde main. Le
rait se greffer sur le mur et envelopper l'ancien groupe D-E lui semblait, en effet, un dbris des
bastion, au del duquel elle se projette de 4,8H. murailles riges par Jolham et surtout Manass
Solidement campe sur le roc, elle a grand air autour d'Ophel ; la grosse tour en particulier
avec ses assises hautes de <l'",(il 0,91 o les tait rapproche de cotte tour en saillie sur
blocs longs de l^.O i^.iO ne sont pas rares, el laquelle insiste Nhmie (m, 2.' ss.), et c'tait
MOD appareillage trs soign et puissant avec en- bien vu. Mais comment
deviner, en 1867, trente
cadrement lay et bossage fruslo. Elle a 7, 02 de ans avant qu'on pu se faire la conviction moti-
ait
front el conserve encore une hauteur presque ve de ce qu'tait une maonnerie cananouno,
gale*. La coupe (pi. xix, 3; fera saisir plus con- la nature exacte du grand mwv Ah? M. Warren
crlem?nl qu'aucune description l- singulier dis- tait si loin de pouvoir souponner la physiono-
poKtir de canaux auM-nagcs dans l'csrarpc ro- mie d'un rempart du xv" sido avant notre oro
cheoM! de cette tour. qu'il n'avait pas reconnu de fortilicalions sur le
A son angle S.-K. s'amorce un nouveau mur en torire iVitin rs-Soiilhh}, o M. Solliudovaitmotlre
ri coopr, 0*,I0 d'pre le Irili-, Iteeov., p. 2U1t. I'. :U)0, cfn ti'rri' cl foilc tit grossier Idorn^r sur m. de lnuilcur
't r>
S^.tO |>raiMrnt U hal(>ur tolal<* deiiui le ror, DaiiK M t^lail <|ii* la forKlalioii d un mur d'Abri ppa ou d'Ilndrit'ii,
Mtm. Jrrua.. p. 230, O'.IO crait au contrnin- >> IV|ini%iur np^l^ que rnn-uiuululioii di>K drcuinitrcs avail di^j rcinblayti
mojrnnr da bloeaiie ! sur une Icllr hauteur l'anKli' S. -H. du Marnin {Heroi\, p. TJT:
3 Heeor., p. 3M; Mem. JgrvM., p. 22U Mem. JeruK., p. T.M s,). On Hoil qu'il n'csl pn8 rare de voir
S. Mteov., p. aui . Mem. Jer..
; p. 228 conroiulri! 'ncopi*, iiu^inc parmi drs ohstTvntcurK nvrlis,
Ureov., f. aO&i oir p. 302-8 Ir d<^lail i|r (|url<|ii)'H uihk
t. dp vi'Klini'H d'enrt'inica dili-s pn^iislorlques..., nvcr. les
r* io9\\W%, lr l^mrnU pr^ri m
iTonl rr|>riii i lianiii i-n oura((i'H forlilii^s dcH IrmpH fi'odaux (.1. DikcnKi.KiTK,
MM Itrs. Cf. ! ttUM ri Die, xcavaUoni..., p. .m3 h. Manuel li'iiiih. piulnhml., p. 130 .).
MIMO ET OPUEL. 193
jour, au fond de ses propres sondages, de si chaque par ce double dtail qu'elle est de hau-
beaux restes des remparts de Jricho'. Ce dtail teur rgulire et en blocs bien taills >. Dans
est rappel, parce que les murailles cananennes son rle, l'poque cananenne, on trouverait de
de Jricho, les plus compltement tudies et les 1 3 ranges de moellons peine mieux dgros-
mieux dates ce jour, vont fournir le meilleur sis que ceux de dessous, mais choisis de propor-
lment de comparais^on pour le rempart contem- tions plus gales. Cette petite assise ba^se, rgu-
porain Jrusalem. (Cf. pi. xi\, 4 et 5.) lire et soigne, quoique sans ornementation, a
Car la ligne .1// dans toute sa partie infrieure son quivalent prcis Jrusalem en quelques
reprsente bien im rempart cananen : le lit d'ar- fragments de remparts Isralites; pour ne laisser
gile battue pour consUluer, sur lpiderme irr- place aucun comparera de prf-
litige, on la
gulier du roc, l'assiette normale de la construc- rence aux assises de rgulation la base du pa-
tion, le puissant blocage en quartiers de pierre lais royal de Samarie". C'est dire que les restau-
frustes, le reirait qui dgage de ce soubassement rations Isralites commencent ce niveau. Sur
la paroi mme de la muraille, l'assise de rgula- cette plinthe devait reposer un appareil plus ou
tion autant de dtails rdits de toutes les villes
: moins semblable celui de la tour /); il a disparu
cananennes explores-. L'analogie se poursuit depuis beau temps et M. Warren a parfaitement
jusque dans quelques chiflres de proportions, class, aprs les dbuts de notre re, la construc-
ainsi que le constateront facilement ceux que ce tion actuelle. Il a mme nomm quelque part
contrle peut intresser. Probablement mme se- Eudocie et ce que l'on connat maintenant sur
rait-elle plus minutieuse encore si l'attention de d'autres points des remparts restaurs par les li-
l'explorateur et t attire sur de menus dtails bralits de celte impratrice donne le plus grand
do structure omettre avec sa persuasion
faciles poids cette attribution. 11 ne paratra plus anor-
que tout ce fondement tait remblay^. Que le mal que la magnifique tour D n'ait pas t plus
socle de terre glaise ne soit pas la couche pure et radicalement dmantele, ni trange qu'elle soit
simple de sol vierge, laisse intacte alors qu'on rase prcisment au niveau de la base du rem-
aurait creus, pour ce fondement , travers part. Ceux qui dtruisirent les fortifications an-
6 7 mtres de dcombres, c'est trop vident par tiques ne s'taient pas impos la tche de dblayer
son paisseur, par sa forme, enfin par son ex- les murailles pour en extirper jusqu'aux fonda-
trme rsistance Warren a pu sans dilTicult
: tions. Les dbris du mur qu'ils renversaient con-
tracer l dedans une galerie de mine sous l'pais- tribuaient remblayer la tour situe en contre-
seur totale du rempart '. Les saillants a-d appar- bas et quand la dmolition atteignit la dernire
tiennent-ils au tout premier systme, ou ne se- assise du rempart l'uvre d'anantissement dut
raient-ils pas dj un progrs dans la dfense? paratre acheve. Sous son manteau de dcom-
Rien n'autorise ratlirmer avec la documenta- bres, protge en outre par sa situation sur l'escar-
tion que nous possdons^. Au contraire, la plinthe pement, la tour a chapp pendant de longs sicles
courante tablie on lger retrait sur le soubasse- au vandalisme non moins nfaste des pillards en
ment se distingue nettement de la priode ar- qute de pierres btir".
1. Wakhen, Undenjr. Jeriis., pp. KIO s., l'J4 ss. Cf. Sel- trouvera de remarquables analogies parmi les constructions
u,\, MuNDPV., 1907, p. 71 cl le plan annex au n" 39 des de l'ge du bronze travers l'Europe dans le Manuel de
Milleilung. d. Deut. Orient- GeselL; cf. /</>'., lUlO, p. 417, M. DCHELETTE, 11, l'H SS., lig. 32 ss.
n. 1. Schliemann avait, lui aussi, coup son insu le rem- 3. La continuation mridionale de ce rempart a t fouil-
part profohisloriquc de Troie (11 ville, 2500-2000 av. J.-C.) le par la mission anglaise de 1909-1911 : J?'us. sous terre,
et M. Doerpfeld observe trs Judicieusement Quiconque : p. 32, pi. VI, 4 et 5. Aux points vus, le blocage tait lgre-
a Jamais fouill des murs en briques sches ne fera pas ment talut et chauss d'un glacis d'argile (pi. \i\, 6).
grand reproche l'explorateur si mritant de n'avoir pas 4. Recov., p. 297; Undenjr. Jer., p. 419.
remarqu un mur en briques [Troja und llion, p. 51). 5. La premire alternative est cependant plus probable.
2. Dtails groups dans Canaan, pp. 29-40. Pour Jricho Le rempart de la seconde ville troyenne prsente un trac
spcialement,cf. RB., 1909, p. 271 s.; 1910, p. 406 s. En identique (Doebpkeld, Troja..., p. 54 ss.). Cf. pi. xix, 9.
Asie Mineure voir Macridv-Bey, Une citadelle archaque 0. Cf. RB., 1911, p. 130.
du Pont: Mitteil. Vord. Ges., XII, 1907, iv, 3 s., pi. i-ix. On 7. Elle est aujourd'hui gravement menace.
JliUSALEM. . I. 25
194^ JEIU'SAI.EM.
faits chorographiques
Entre celte archologie, les Temple. ne peut tre install KO. do la ligne
11
imprenables du temps, sur leurs collines moins ture gyptienne est nettement accuse dans l'ar-
de la monarchie. Parmi les dpendances de ce dbutent pur de cinglants appels aux femmes
palai, on dixcernc d'abord assez mal la situation insouciantes qui peuvent prendre la vie l'aisi*
>
poufti^'o par Salomon. Appliqus au soi, Ich textes L'ullusion la tumeur impli(|ue peut-tre
ccHsent de flotter dans le vague. Ce pavillon est une autre nuance dans Miclic. Il n'y aurait plus
naturellement en dehors de l'anlique cit de |urallliMnie entre des lments distincts du palais
David M, puisque toute la cour en a migr pour royal et de la ville, mais le quartier d'Ophel occup
rtmonler plus haut sur la colline aux abords du pur le/ dpendance du palais servirait symboli-
MILLO ET PII El-. 195
de la premire terrasse, un mur extrieur qui quait naturellement, dans la mmoire du savant
serait un trs utile surcroit de dfense pour la explorateur, le martyre de S. Jacques prcipit du
vieille cit de David. Mais le cur de la ville n'- parvis du Temple et assomm par un rchabile
tait plus l et les procds de sige s'taient quel- fanatique avec un battoir de foulon. La narration
que peu modifis aussi depuis le sicle de David. d'Ilgsippe contient un dtail curieux et appa-
Manass dveloppa son rempart sur toui le flanc remment trop nglig : avant l'acte de stupide
de la colline orientale, jusqu' a rencontre de la emportement qui fit lapider S. Jacques le peuple
valle du Bzlha, qu'il ne franchit point, ayant avait coutume de l'appeler le Juste et Oblins,
ramen l'enceinte par le N. du temple jusqu'au c'est--dire en grec forteresse du peuple ^. Ainsi
Tyropon. L'Ophel fut muni d'une muraille com- que l'a trs bien vu M. Burney *, cette interprta-
plte qui transformait cette protubrance naturelle tion du vocable suppose quelque chose
'i2X(i;
en une formidable redoute capable de barrer au comme D" ^HV- Cet 'Ophd
du peuple est manifes-
moins momentanment le passage l'assaillant tement une adaptation de Miche (iv, 8]. Kt com-
qui aurait emport dj le rempart septentrional ment voquer mieux que par cette symbolique
et le Temple. Le groupe de tours DE et ses atta- rminiscence l'oracle fulmin par Isae contre
1. Faul-il faire roinarquor la curieuse analogie entre le Habitation antique installe dans le roc .
rle des Nalinens Jrusalem et celui des jeunes esclaves 3. 'igXia;, ativ *E).XY;viTti Ttcpio/r, t ).aoj (Hgsippe,
Locriennes dans le sanctuaire Iroyen d'Athna? Cf. Brck- dans Elsbe, HE., il, 23, 7, d. Schwartz, p. 168 : Rufin tra-
NER, Me lokrische Busse, dans Doekhkeld, Tioja und Ilion, duisait Oblias, f/uod est interprelaluin : munimentum po-
1. 557-563. On a l'impression que les fils de^ prophtes puli).
occupaient une situation analogue dans V'p/telde Samarie. 4. QS., 1911, p. 55. Inutile d'ajouter qu'il y trouvait la
2. Recor., p. 30G s.; cf. pi. ii, 3 et xix, l, sous l'liquelle preuve de son hypothse que ^ST veut dire forteresse .
196 JERUSALEM.
Ophel et sa royale villa devenues pour jamais des on erre aujourd'hui surles collines mridionales
1. A |>ro|K>s de Jr.. 19, 6 (voir ci-dessus, p. 1*>8 s.) : ... la- rivitas..., Hadriani teviporifnis. in (ie/rrox cinars lol-
mt-n fileniux referunlur ad t empota Salvnforis, f/iiando... lapsn est IPL.. XXIV, 801).
JERUSALEM NOUVELLE
Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation
TOME SECOND
JRUSALEM NOUVELLE
PRFACE
M. le Marquis de Vogu
DE l'Acadmie Franaise
PARIS
LIBRAIRIE VICTOR LECOFFRE
J, GABALDA, diteur
RUE BONAPARTE, 90
1914
FASCICVIiES I et II :
IMPRIMATUFl
l'itrhU, die M MitH IVIi.
ADAM.
V. (1.
PREFACE
Le Pre Vincent, qui a conu le plan du prsent volume, est bien connu de tous ceux qui
s'intressent aux tudes bibliques. Ils savent avec quelle conscience il travaille, avec quelle
prcision il dessine, avec quelle prudence il conclut; ils ont contiance en son autorit. Aussi
n'est-ce pas avec la pense de le recommander leur attention que j'ai accept d'crire la
prface du livre qu'il vient d'achever en collaboration avec le Pre Abel. J'ai saisi l'occasion
qui m'tait ollerte de lui donner un tmoignage public de mon alectueuse estime, de le
remercier de la grande satisfaction qu'il m'a cause en m'invitant mettre mon nom, ct
du sien, sur la premire page d'un livre que je considre comme capital, dans l'ordre des
tudes qui ont tenu une si large place dans ma vie.
Je considre, en effet, ce livre comme l'histoire monumentale dfinitive des Saints Lieux I
de Jrusalem. Je l'attends depuis de longues annes. J'aurais voulu pouvoir l'crire; j'en
ai jet les bases, il y a quelque soixante ans, dans un travail de jeunesse dont je ne me
dissimule ni les erreurs ni les lacunes, mais qui, j'ose le croire, a rendu quelques services
et ouvert des voies nouvelles. J'ai longtemps espr pouvoir donner une dition revue et
corrige de cette uvre de dbut : lors de mes voyages en 1862 et en 1869, j'ai caress
cette illusion; ma dernire visite Jrusalem, en 1911, l'a dissipe, mais en mme temps elle
a substitu l'illusion perdue la plus srieuse et la plus satisfaisante des ralits. Il m'a t
dmontr alors que pour mener bien le travail rv par moi, il fallait pouvoir y consacrer
un temps et un elTort que ne comportent pas des sjours intermittents, mme lorsqu'ils se
prolongent au del des limites habituelles des excursions touristiques : il fallait l'habita-
tion permanente, la facult de suivre de prs et de contrler, par une intervention person-
nelle et vigilante, les dcouvertes provoques soit par le hasard des travaux publics ou
privs, soit par l'initiative intelligente des savants qui, depuis quarante ans, explorent le
sol sacr, (les conditions, il m'tait matriellement impossible de les remplir; je l'ai reconnu
sans hsiter; mais en mme temps j'ai eu la vive satisfaction de constater qu'elles taient
surabondamment remplies parle P. Vincent et par ses pieux confrres de l'Ecole Biblique
de Saint-tienne.
ce qu'tait ce foyer de haute culture ecclsiastique et scientifique, dont
'
J'ai dit ailleurs la
vie est entretenue et le rayonnement assur par l'intense collaboration du savoir, de l'esprit
JERUSALEM. T. II.
VI PREFACE.
religieux, et du talent. J'ai montr les services que celte lite d'mes et d'intelligences rend
la science el la foi, par la sret et la probit de ses mthodes, par la valeur de son
enseignement. Elle comprend toutes les spcialits ncessaires aux tudes bibliques, intellec-
tuellement et scientifiquement outilles pour rpondre toutes les exigences de la critique
moderne. Chacune d'elles, loin de s'isoler dans son objet propre, concourt l'uvre commune,
et le travail collectif ajoute sa forte discipline l'initiative fconde du travail individuel.
depuis vingt ans avec une ardeur qui ne s'est jamais ralentie; il a trouv de prcieux auxi-
liaires parmi les professeurs de l'cole, soit pour le travail sur le terrain, soit pour les relevs
pays; il a dpouill toutes les publications des Warren, des Wilson, des Clermont-Ganneau, dos
Mauss, des Schick, des Germer-Durand, des architectes russes, anglais ou allemands; il a
analys, rapproch, coordonn tous les rsultats, les a contrls, rectifis et complts par
ses propres mensurations, par ses minutieuses et ingnieuses investigations; il a condens le
tout dans une vaste et dfinitive synthse. Lorsque, au printemps de 1911, j'ai pntr dans
sa cellule, lorsqu'il a tal et comment devant moi, avec une an'octueuse libralit, les
trsors accumuls par ce long labeur, j'ai constat que les lments de l'histoire monu-
mentale, telle que je l'avais rve, taient rassembls et prpars; il n'y avait plus qu'
y mettre la dernire main. Je n'avais, pour ma part, qu' me rjouir et attendre une
tout le dtail de ses dcouvertes et d'tre associ son travail pendant deux semaines.
Knsemble nous avons revisit Jrusalem et Bethlem, d'accord sur tous les points. A Bethlem
pourtant, quand nous nous sommes quitts, il hsitait accepter mes conclusions, qu'il trou-
vait trop absolues. Pour moi, tout en recoimaissant comme insolite, l'poque constantinienne,
lia disposition du chur trilob de la basilique, je me refusais croire un reinanieuKMit
jefTectuan vi* 8i*cle. J'tais arrt par l'homognit apparente de tout l'difico, par Tide til
j'appris de lui qu'il avait enfin trouv celte prouve. A force de dissquer, pour ainsi dire,
le monument, d'interroger h(>s murs et ju.h(|u'(I ses fondations, il avait rsolu le problme (|ui
remaniement et dmontr (|u'en remj)l()uint les colonnes el juscpi'aiix matriaux (hs parties
leur travail qu'il avait pu tre mconnu pendant quatorze sicles. J'ui t heureux de corn-
PREFACE. vu
de Constantin, modifi les opinions que j'avais mises dans ma premire publication; mais
ces modifications, je les avais spontanment effectues en 1802. L'examen fait ensemble en
101 I n'a fait que confirmer noire entente.
Le prsent volume, ai-je besoin de le dire? est la mise en uvre dfinitive de la remarquable
collection de documents dont je viens de raconter, peut-tre un peu longuement, la gense.
J'espre, d'ailleurs, que ces dtails rtrospectifs n'auront pas t inutiles, s'ils ont mieux
fait connatre le long effort du P. Vincent et mieux fait apprcier la valeur des bases sur
lesquelles est fonde son uvre. Quant l'uvre elle-mme, elle est sous les yeux du
lecteur, qui saura la juger. Je n'ai maintenant qu' en indiquer sommairement le caractre
et la porte.
C'est avant tout une uvre archologique, c'est--dire une tude des monuments. L'au-
teur apporte cette tude un soin minutieux et mthodique. Il excelle dans l'art d'analyser
les caractres, les procds techniques, les moindres dtails d'une construction, surprendre
les secrets de l'architecte, de l'artiste ou du maon, faire la lumire dans le chaos des ruines,
des remaniements et des destinations successives d'un mme difice. Des dessins, des tracs
graphiques, des reproductions photographiques, excuts avec le mme soin, accompagnent
partout l'expos des faits et guident le lecteur dans le dveloppement, parfois assez ardu, des
dmonstrations ncessaires. Que si celui-ci tait parfois tent de trouver que les petits faits'
tiennent une trop grande place dans le rcit, nous lui rappellerions qu'il s'agit de Jrusalem
et des plus grands vnements de l'histoire religieuse, que rien n'est indifi"rent en pareil
lieu et en pareille matire, que l'histoire monumentale est le commentaire de l'histoire
crite, que par elle s'tablissent, sur les bases les plus solides, l'origine et la continuit des
traditions.
Les auteurs, d'ailleurs, sont loin de ngliger l'histoire crite. L'tude des faits historiques,
confie au P. Abel, accompagne toujours celle des faits archologiques. Suivant la mthode
consacre par les meilleures autorits, les deux tudes sont menes de front, se prtant une
assistance rciproque, contribuant, l'une piir l'autre, confirmer l'authenticit des rcits,
1. Le P. Vinconl a consignt' les rsultais de son lude sur Bollilem dans un heaii livro fait on collaboration avec le
P. Abel cl qui paratra peu de temps aprs la publicalion du prsent volume.
vm PREFACE.
romaine. Comme.Gerasa, comme Apaine ou Palmyre, .lia Capitolina est coupe par de larges
voies, bordes de portiques corinthiens, ornes de portes triomphales. Son forum occupe une
vaste esplanade, nivele et dalle, sur un ct de laquelle s'lve un Capitole, symbole du grand
sanctuaire national. Celui-ci est assis sur un tertre artificiel qui recouvre le Golgotha et le
Saint-Spulcre, hommage involontaire rendu par Csar aux grands souvenirs chrtiens,
tmoignage iuconscientde leur authenticit. L'esplanade du Temple, qui a rsist la conqute,
a aussi reu un sanctuaire paen et des statues impriales; un thtre, des bains, un cirque
compltent la transformation romaine et paenne de la cit de David, de Salomon et
d'Urode. Mieux qu*aucun de ceux qui l'ont prcd, le P. Vincent a dcrit cet ensemble,
a russi, par le rapprochement des faits et des indices matriels, tracer le plan restaur de la
ville impriale, restituer les rares monuments dont les dbris se sont conservs.
Cependant Rome est devenue chrtienne. (Constantin, dans son ardeur de nophyte et sa
perspicacit de politique avis, a rsolu de consacrer, par une clatante manifestation architec-
itarale, les lieux tmoins des grands faits sur lesquels repose sa foi nouvelle. H veut que des
monuments construits Jrusalem dpassent en grandeur et en magnificence les glises du
monde entier. C'est dans ces termes qu'il crit l'vque Macaire et qu'il donne ses
Des trois termes de cette trilogie, le premier existe toujours dans ses parties principales :
c'est la basilique de IJethl'em. Le second, plusieurs fois ruin, reconstruit, remani, offre encore
radicalement dtruit, mais ses fondations subsistent toujours dans leur intgrit; rcemment
mises au jour par des fouilles intelligentes, elles ont fourni les lments complets d'iino
rei^titution absolue : c'est l'Klona du mont des Oliviers.
Le grand mrite du P. Vincent est d'avoir retrouv et reconstitu les trois termes de
celle Irilogie. Apn;s avoir rendu h ta ba.sili(pic de BethliMu, sur le papier, sa forme primitive,
il a dmontr que len deux autres l>asiliques lui taient semblables, qu'elles |)roc(laient des
mAme* principes : basiliques romaines avec propyles, atrium, al)sid(> uiii(iue, colonnades
arcbilravet, chur surlev alin de recouvrir, sans le soustraire entirement aux regards
el auii hommagee des fldlet, \e martyrium, crypte .souterraine dont l'anlel, situ dans l'axe
de toute la conslruclion, correspond au centre de l'abside suprieure. Le marhjrlKin, (;'est le
lieu saint lui-mme, celui auquel le monument est consacr et l'aulhenticit ducpu^l il apporl(>
PRFACE. IX
Vna.stasis; au mont des Oliviers, c'esl la grolle, voisine du lieu de rAscension, qu'une tra-
dition recueillie par sainte Hlne considre comme le lieu o le Christ aimait instruire ses
disciples; cavernes mystiques , avrox trj'jTt/.a, dit Kusbe, dont la trilogie rsumait toute
puis par les musulmans. La basilique du mont des Oliviers disparut sans retour. Les monuments
groups autour du Saint-Spulcre se relevrent de leurs ruines, mais sous des formes qui
s'loignaient de plus en plus du plan primitif. Le P. Vincent les a suivis dans leur
volution et mieux qu'aucun de ses prdcesseurs il a russi reconstituer sur le papier
La transformation la plus radicale fut celle qu'ils subirent l'poque des Croisades. Je
n'ai pas refaire ici le rcit de cette brillante et phmre pope; je n'ai redire ni l'clat
dont elle illumine notre histoire, ni sa fin lamentable. Mais je dois rappeler que de tous les
royaumes que fonda cette formidable pousse humaine, des institutions qu'elle transplanta
en Orient, au prix des plus sanglants sacrifices, il ne reste rien que son uvre architecturale.
Celle-l seule demeure, quand tout le reste a disparu. Or, elle fut d'une prodigieuse fcondit
et, par une singulire fortune, elle fut protge par la conqute turque elle-mme, cause de
l'inertie orientale, contre les destructions qui partout ailleurs ont accompagn les volutions
de la civilisation et de l'art. C'est au point qu'il y a soixante ans, avant l'invasion du cos-
ou civils, de couvents, de palais et de boutiques qu'on aurait vainement cherch dans nos
villes modernises. Celte floraison architecturale, c'ose dans l'espace d'un sicle, sur un sol
tranger, tmoigne de la remarquable force d'expansion de la France fodale sous les premiers
Captiens. On ne peut se lasser de l'admirer, surtout si l'on songe aux effroyables difficults
au milieu desquelles se dbattaient les Croiss, la distance qui les sparait de leur base
d'oprations, la lenteur et au danger des communications maritimes. L'archologie suffit
dmontrer qu'ils avaient, pour vaincre ces difficults et maintenir le contact avec la mre
patrie, des ressources dont le dtail nous chappe, car on voit les volutions de l'art
suivre en Palestine la mme marche qu'en France : le paralllisme est si complet que, sans
sortir de la Ville Sainte, on pourrait en quelque sorte faire un cours d'art roman.
Le chur de l'glise du Saint-Spulcre a t, je crois l'avoir dmontr autrefois, termin
avant Hit). Il comprend dambulatoire et chapelles rayonnantes, disposition absolument
X PRFACK,
occidentale, qui apparat dans le centre de la France vers la fin du xi^ sicle. La construction
d'une vole sur le dambulatoire circulaire soulevait des problmes qui ont embarrass les
architectes romans; ils ont procd par ttonnements. Ils ont d'abord construit un berceau
annulaire avec des pntrations plus ou moins irrgulires, puis ils ont band des arcs-
doubleaiix au droit des colonnes du chur et rempli les intervalles par des voiites-d'artes
trapzodales : cette solution a prvalu en France vers le deuxime quart du xu'' sicle.
A Jrusalem, les architectes ont appliqu un systme mixte : berceau annulaire, pntra-
tions, interrompu au centre par deux doubleaux encadrant l'entre de la chapelle absidale ;
principe gnrateur de Tarchiteclure gothique : elle apparat dans l'Ile-de-France vers 1 1^0
ou 1130; peine vingt ans aprs, nous la trouvons dans l'glise du Saint-Spulcre, dans
les deux branches du transept et dans la premire trave du chur. L'arc-ogive a une
allure encore timide: son relief est faible; pour profil, un simple tore, pareil celui qu' la
mme poque traaient les constructeurs de l glise de Saint-Denis. Mais si nous nous
transportons dans les traves hautes de l'ancienne glise du Mont Sion, aujourd'hui dsignes
sous le nom de Cnacle, traves dont les votes ont t faites ou refaites la fin du
Ml' sicle, nous constatons un progrs correspondant celui qui s'est accompli en Franco
pendant la mme priode. La saillie de l'arc-ogive est plus ferme, le boudin a reu un profil
plus lgant par l'addition d'une arte et l'adjonction de deux petits tores latraux; en
mi^me temps le profil des doubleaux s'est allg; nanmoins, il reste encore entre le profil
romane dans la deuxime moiti du xif sicle se retrouve Jrusalem, avec les mmes carac-
tres que dans les monuments de la Bourgogne et de la Provence. A Jrusalem, sans doute,
la sculpture dWncment a pu subir, dans une certaine mesure, Tinfinencc de l'art by/.antin ;
on peut admettre que les artistes croiss se soient inspirs des exemple^) que leur otfraicnt
de beaux morceaux by/antins, comme les chapiteaux et \os frises de la Porte Dore. Mais,
quanta la Bgure humaine, nulle iciHuence locale n'est admissible. On sait de reste (|ue Tari
oriental, soit chrtien. tt(3it musulman, excluait toute imitation de la ligure luunaine. Les
personnages qui se voient dans les chapiteaux du transept et sur la faade du Saint-Spulcre,
d^ymaigcs romaos et accusent nettement les troites relations du roycume franc avec les
praanta avor un susi grand luxe d'illustrations lidles : plans, coupes, lvations cots avec
PREFACE. XI
contact des grands souvenirs religieux, des motions qu'ils causent, des lans de mysticisme
qu'ils suscitent, des controverses qu'ils soulvent, ait prdispos les esprits aux conceptions
merveilleuses. Dans ce milieu spcial, beaucoup de lgendes sont n.'s, beaucoup de chimres
trouvent crance. Sans sortir du domaine de l'art et de l'archologie, nous avons vu clore
Jrusalem les plus extraordinaires systmes, mme chez des savants d'un mrite incontestable,
depuis Saulcy qui attribuait l'invention des ordres grecs aux Juifs contemporains de Salo-
mon, et Fergusson qui considrait la mosque d'Omar comme VAuastasis de Constantin,
jusqu' l'archologue distingu qu'est M. le D'" Strzygowski et qui attribue srieusement
l'empereur Constantin la faade romane de l'glise du Saint-Spulcre!
C'en est fini jamais de ces divagations : le P. Vincent leur a port le dernier coup. Ce
n'est pas le moindre service qu'il aura rendu la vrit archologique. J'ai dit, en commen-
ant, que l'histoire monumentale qu'il nous donne aujourd'hui tait dfinitive. J'ai confiance
que le lecteur comptent ratifiera ce jugement. L'avenir pourra sans doute, sur certains points
M. DE Vogu.
AVANT-PROPOS PKOVISOIHE
Jrusalem nuticelle, c'est la ville qui ressuscita des cendres o l'avaient ensevelie les armes
romaines en 70 de notre re et qui poursuit, sous nos yeux encore, le cycle de ses destines.
Chaque phase de ces dix-neuf sicles d'histoire a son particulier intrt, mais d'ingale impor-
tance dans la perspective d'une tude qui s'etl'orce de pntrer, en mme temps que sa physio
nomie concrte chaque poque, le rle historique et religieux de la Ville Sainte. La colonie
prcis o se superposa la ville chrtienne, thme fondamental des recherches; c'est elle qui
sera tout d'abord tudie. Avec le rgne de Constantin s'inaugurent les difices qui vont con-
sacrer les sanctuaires chers la pit de l'univers chrtien. Dsormais l'histoire de Jrusalem
gravitera tout entire autour du Calvaire et du Spulcre de Notre-Seigneur comme l'histoire
de Jrusalem antique avait eu pour point central l'histoire du Temple. Le Saint-Spulcre a fait,
en consquence, l'objet d'une monographie dtaille. On ne pouvait songer traiter avec une
gale ampleur tous les autres Lieux Saints; rien n'a toutefois t omis qui ft de nature clairer
la dtermination d'un site sacr, les vicissitudes du monument qui l'orna et le dveloppement de
la vnration dont il a t l'objet. La conqute arabe, la fondation du royaume latin, les
invasions ultrieures et l'tablissement final de la domination turque ne sont que des moda-
lits dans l'volution persvrante de la mme trame archologique et historique. Topogra-
phiquement la ville est peu prs fige depuis Hadrien et ne se modifiera plus de faon bien
sensible jusqu'au mouvement de subite et banale expansion contemporaine. Cette rcente alt-
ration a t suffisamment dcrite au tome P*" de cet ouvrage ; on a pens qu'il suffirait de
marquer les autres oscillations de superficie en rsumant l'histoire de la cit et de prsenter
alorspour chaque priode, sinon toujours des monuments bien caractristiques, du moins le
tche dlicate o le lecteur a droit de savoir trs exactement de quelle manire nous avons
procd pour runir la documentation et dduire les conclusions qui lui sont prsentes. La
mme mthode d'investigation, d'analyse et de raisonnement qui a t dcrite dans l'introduc-
tion du t. F' a rgi l'enqute et l'exposition archologique. Mais les textes sur lesquels se fonde
JRUSALEM. T. II. b
XIV AV.\NT-PUOPOS.
maintenant l'histoire de Jrusalem sont d'un caractre assez spcial et cot des sources litt-
raires, qu'elles influencent trs largement d'ailleurs, il faut tenir compte des traditions. L'examen
respectueux mais attentif de ces traditions et la critique circonspecte des textes ont t notre
constante proccupation. L'Introduction qui dtaillera les principes de cette critique sera
annexe au dernier fascicule, n'ayant pu tre ldig'e en temps utile pour paratre actuellement.
L'ordre adopt dans la srie des monographies a t surtout motiv par des considrations
pratiques. Si disparates que paraissent les sanctuaires de l'Agonie et de l'Ascension par exemple,
qu'on trouvera rapprochs dans cette tude, ils constituent nanmoins, avec d'autres sanc-
tuaires de second ordre, un groupe localement dfini de que les vicissitudes de l'un
telle sorte
sont celles de tous et que leur histoire est parallle, souvent mle dans les mmes textes. Les
runir c'est les clairer Tun par l'autre et s'pargner mainte redite. Un plan uniforme a t
suivi : partir des rcits vangliques en appliquant leurs donnes sur le sol, examiner s'il y a
lieu un monument ou des ruines fixant la localisation de ce sanctuaire, s'efforcer do ressaisir la
tradition primordiale et de la suivre de sicle en sicle pour marquer nettement, tape par tape,
les flactuations qu'elle a subies et la germination de lgendes et de pieuses croyances nou-
velles. 1^ ncessit s'imposait de ne ngliger aucune des prcisions ralisables dans la recherche
des traditions originelles; sur les phases postrieures on pouvait tre beaucoup plus bref. Une
seulement, celle qui correspond la dure du royaume latin, devait tre scrute avec une
certaine miouti> : c'est un tournant dans le dveloppement des traditions. Pass le xiii" sicle,
le cycle s'enrichira sans doute profusion encore; les localisations, dont plus d'une a t boule-
verse, sont rives au .sol par la chane vivante de l'ordre reliirieux illustre prpos dsormais
la garde et la dfense des Lieux Saints. L'histoire de chaque sanctuaire n'est plus <|u'une
monotone ritournelle de descriptions dont l'intrt, toujours minime, se proportionne gnra-
lement ringnuit. Dans l'esquisse concise trace, le choix des attestations pourra sembler
arbitraire au premier aH(>ect, puisqu'en fait les mmes tmoins ne sont pas allgus pour tous
les sanctuaires. A cette logique rigide et strile, mieux valait substituer un triage plus libre,
qai laisst le jeu de produire sur cha({ue sujet les tmoignages estims les plus sincres et les
plus expressifs. Et de mme que rien n'a t pargn dans la documentation graphique, la
documentation littraire n'a t marchande nulle part. En vue de dgager cependant l'anno-
lation courante, les citations un peu amples ou qui doivent tre iiivoiiues en plusieurs pas-
sages ont t renvoyes en appendices divers chapitres. Le lecteur ayant ainsi sous les yeux,
dans toute la nicNan* pratique, documents et nioiiunients, contrlera toujours lui-mme nos
('OncluMons. En revanche, il a t fait abstraction complte de controverse, mme et surtout des
plutt tapageuses et ten plut acerbes. Quand la ncessit s'est trouve inluctable, pour prciser
l'lal actuel des recherches sur un sujet, ou |>our remettre au point des a.ssertions ineorreotes
qui etrcaleol iOOS le crdit de quelque autorit respeetc, <le marquer une divergence de
VMS on un rappel aux ralits tangibles, noun l'avons fait sobrement et sans aucun dsir de
ferrailler eonirc qui que ce muI. Aprs celui de l'investigation austi diligente et circonspecte
qu'il t'iit en notre |H)UVoir de la raliM*r. nous n'avotiM pnn eu de Mouri plus ronstanl que d'ex-
primer a%ec re*i[N>cl et avec lilwrl la conviction ou l'opinion puise dans les faits et les sources.
Notre gratitude est acquise par avance tous ceux qui, voulaitt bien ne pas suspecter la
droiture de nos intentions, ni jouer avec de gravcN qualilications religieuses dont le privilge
AVANT-PKOPOS. xv
doit ressortir la seule autorit de l'glise, auront la bienveillance de corriger avec com-
ptence et prcision ce que notre enqute prsentera ncessairement de dfectueux.
La liste serait longue de tous ceux qui nous ont obligs des degrs divers dans la prpara-
tion de ce livre; nos matres en particulier et nos confrres l'cole ont beaucoup de titres
une reconnaissance que nous avons bien cur de leur exprimer discrtement ici. Nous
du T. R. P. Maurice Gisler, 0. S. B.,
signalerons spcialement aussi la trs aimable libralit
qui nous permet de reproduire son artistique et si fidle planche de Jrusalem dans la
carte-mosaque de MdabA , document incomparable pour l'histoire de la < Ville Sainte
l'apoge de sa splendeur.
Dans l'uvre commune, l'histoire des sanctuaires est l'uvre du P. Abel; la responsabilit
des relevs et descriptions archologiques incombe au P. Vincent. Mais si la liste des cha-
pitres suggre le domaine particulier o chacun de nous concentrait principalement son eflbrl,
le livre entier a t prpar, pens, crit dans une communaut aussi agrable que persv-
rante de labeur.
H. V. et F. -M. A.
TABLE DES MATffiRES
DES FASCICULES I ET II
Prface de M. de Vogu v
Avant-propos provisoire xm
Chapitre II. Les ruines de l'Hospice Alexandre et du couvent copte. (P. Vincent.) 40-70
I. Ligne AB 42-51
r,
1. Paroi extrieure 42-43
2. Paroi intrieure 43-48
j* 3. Murs secondaires en relation avec AB 48-51
L La rotonde 107-1 16
L Le plan 107-113
S
S 2. l\-ation et dtails de structure 113-1 16
IL La basilique 117-132
liL
Les chapelles annexes 132-153
11. La description d'Eusbe adapte au sol vi aux vestiges antiques du monument constantinien 170-lSO
L Le monument 181-194
I. Anastasis 181-185
S
185-189
S 2. Calnre
SUrtyriam 189-lM
S 3.
IL - Le rites 191-200
L Le monument 218-228
218-221
SI. Anastasis :
224-226
$ 2. Calvaire
$3. Martyrium 226-228
Chaimti XI. - Le Saint- Spulcre, du XII' sicle nos jours. (P. Abel.) m-'SOO
>'^l
S l. De 1187 H l'M^
-^" -^''
S 2. xiv sicle
29:.'-2!t.j
S 3. XV' sicle
4. xvi" sicle
293-2%
2l>6 2'.".>
S 5. XVII* et X viii* sicles
291>-30U
6. .xix sicle
CiiAiMTUE XIII. Les sanctuaires primitifs du mont des Oliviers. (P. Vi.ncent. ) 328-373
1. Gethsiuani , 328-337
;; 1. L'glise 328-3W
G 2, La grotte 330337
IL - L'loiia 337-;i60
Chapitre XIV. L'lona et l'Ascension. Les sanctuaires depuis les origines jusqu' 614.
(P. Ahei, .
) 374-392
Chapitre XV. L'lona et l'Ascension,, du VII sicle nos jours. (P. Auel.) 39J- 112
Vagts.
II. Les sanctuaires du Mont des Oliviers, du xu' sicle nos jouin 100-401
S L Au xii sicle 100-40-2
A. Ascension 100-401
B. Pater Xoster (ci-devant lona) 101-402
^: 2. Le service religieux l'Ascension et au Pater. 402-4O1
IIL LWscension et le Pater de 11H7 1500. Cration de quelques lieux saints secondaires UM-40!i
S 1. L'Ascension 404-406
S 2. Pater et Credo 407
S 3. Les pleurs du Christ ; la Galile; la prdiction de la fin du monde 107-409
L'avant-propos provisoire a expos nagure le double aspect de ce livre, qui mne de front
l'tude archologique et l'histoire des Lieux Saints, et la mthode gnrale adopte dans sa
prparation. Les deux encjutes parallles n'ont ragi nulle part l'une sur l'autre. Sur chaque
sujet les monuments ont t analyss, classs, dats suivant les principes intrinsques de
l'archologie, les textes scruts d'aprs les lois particulires de l'investigation et de la critique,
sans la moindre proccupation de les adapter une mme conclusion; mais ils ont t con-
fronts ensuite avec le souci de ne rien ngliger pour les clairer mutuellement. Et puisqu'il
s'agissait en toute ralit d'enqute, et pas de dmonstration autre que l'vidence rsultant des
faits archologiques et documentaires, on n'a pas hsit sacrifier l'utilit du lecteur
l'avantage d'une composition serre qui et rendu la lecture plus attrayante. De l le com-
mentaire dvelopp des sources, les frquentes citations in extenso, la multiplicit des gra-
phiques et les descriptions parfois minutieuses d'o l'on s'est efforc nanmoins d'liminer
toute terminologie technique lorsqu'elle n'tait pas strictement indispensable.
Au moment de dposer le crayon et la plume, l'hommage mu de notre reconnaissance
s'adresse la mmoire de M. le Marquis de Vogu, le matre illustre dont la sympathie et les
conseils nous furent si prcieux dans la ralisation de la premire moiti de ce volume.
Privs de l'honneur de lui ddier ces pages, nous souhaiterions du moins qu'on trouve en
cette seconde partie le reflet de ses enseignements et qu'on ne la juge pas trop indigne de
l'ajDprobation si bienveillante qu'il avait bien voulu donner la premire en la prsentant
lui-mme au public.
C'tait au dbut de 1914, et l'ensemble de la rdaction tait ds lors assez avanc pour
permettre d'envisager un prompt achvement par la mise au point des derniers relevs
archologiques. L'immense hiatus de la guerre ne devait pas seulement compliquer cette mise
au point . les conditions matrielles imposes depuis aux publications de cette nature rendaient
problmatique la possibilit de mener celle-ci bon terme. Si elle s'achve enfin, aprs de
longs dlais, c'est surtout grce la parfaite obligeance et au dsintressement de
l'diteur, M. J. Gabalda, qui a consenti de lourds sacriOces pour assurer jusqu'au bout la mme
excution soigne et la mme abondance de documentation. Nous sommes heureux de lui en
exprimer ici nos meilleurs remerclments.
Parmi tous ceux qui se sont acquis des droits k notre reconnaissance, le P. Lagrange
JERUSALEM.
xxn NOTE COMPLEMENTAIRE.
notre matre, nos confrres l'cole, les amis qui nous ont prt une fois ou l'autre une aide
trs apprcie, c'est justice de mentionner la coUabopation constante et spcialement efficace
du P. Savignac. Nous devons son got et son habilet que rien ne dconcerte ni ne lasse
la grande majorit des photographies, ainsi qu'en tmoigneront les tables des planches et
figures: mais de plus il n'y a, je crois, pas un seul relev de quelque importance qui n'ait
bnfici de son concours trs exerc sur le terrain, ou de ses fines remarques dans la cons-
inscrite au bas de chaque figure et rappele dans les tables. Aiosi a-t-il t fait pour quelques
autres documents mis notre disposition avec la plus aimable libralit, en particulier par
les RR. PP. Assomptionistes qui nous ont laiss reproduire pour leurs fouilles de Saint-Pierre
les excellents relevs du R. P. Etienne. Dins l'illustration des derniers chapitres nous avons
pu mettre profit le crayon fidle et expressif de notre jeune confrre le P. A. Barroi<?.
L'Acadmie des Inscriptions et Belles-Lettres ayant bien voulu honorer de son haut patro-
nage la publication de ce livre, nous avons cur de lui faire agrer l'hommage d'une
profonde et respectueuse gratitude.
V. et A.
LISTE DES ABRVIATIONS COURANTES
ET DES COLLECTIONS DE TEXTES LE PLUS SOUVENT CITES
secondo le regolc dlia Prospettiva et vera misura dlia lor grandezza, 159C; d. de Florence, IGsiO.
Archives... ou .AOL.: Archives de l'Orient Latin. Paris, Leroux.
BoNGARS, Gesta Dei per Francos sive orientallum expedltionum et regnl Francorum hierosolymilani hisloria, l. 11. Ilanau,
1611.
C. S. C. 0. : Corpus Scriplorum christianorum orientaiium. Paris-Leipzig, de Chabot, Guidi, Hyvernat, Carra de Vaux.
CoTELiER, J.-B., Ecclesiae Graecae Monu/nenta, 3 \o\. 167G-1686.
Delaville le Roulx, Cartulaire gnral des Hospitaliers, Paris, Leroux.
Geyer, Paulus. Itinera Hierosolymitana saeculi IIII-VIII. Corpus Scriplorum ecclesiasticorum talinorum, vol. 39. Vienne,
1898.
Institut d'estudis catalans,Anuari. Barcelone.
Khithowo, M"" B. de, Itinraires russes en Orient traduits pour la Socit de l'Orient Latin. Genve, 1889.
Kohler, Rerum et personarum quae in Actis SS. Bollandistis et Analectis Bollandianis obviae ad Orientem Lalinum
spectani index analyticus. ROL. V, 460-561.
Kohler, Mlanges pour servir l'histoire de l'Orient Latin, 2 vol.; Paris, Leroux.
KoKYLiDs et PiiocYLiDs, 'OSoutoviii =
'Ap/.a Xarivui, XX/ivudt, pwaitxi x%i yaXXtxi Ttva *0ot7ropix '^ npo(TxuviTpia Tfj;
y^a Y^ic- Jrusalem, 1912.
Laurent, Peregrinatores medii acoi quatuor, editio secunda accessit Thietmiri Peregrinatio. Leipzig, 1873.
;
Michelant-Raynaud. II. MiCHELANT et G. Uavnaud, Itinraires Jrusalem et Descriptions de la Terre Sainte rdigs en
franais aux XP, X/P, X IIP sicles. Soci'l de l'Orient Latin, srie gographique III. Genve, 1882.
MoLiNiEii ET KoHLEu, IHnerum liellls sacrls anterioruoi sries chronologica occidentalibus dlustrata lestimoniis, I, 30-GOO.
Socit de l'Orient Latin II. Genve, 1885.
Na Sion Na Iiwv. .Jrusalem, Couvent grec.
:
Rom, Beliquiae Sacrae sire anelorum fert jam perdilorum... quae supersunt. Oxford.
RooBE, M. de, Cartulairede V glise du Saint- Spulcrt de Jrusalem. Paris, 1840.
TO. Texte wtd' i'ntersuehungen :ur Getckichle der AUchristlichen Literatur. Leipzig.
ToauB, Deieriptme* Terrae Sanetae ex saecttlo VIII, IX, .VU et XV. Leipzig, 1874.
ToBLEB, Theodoriei tibeliu* de Loeis Sanetis edittu circa A. D. H72 cui accedunt breviores aliquot descriptiones Terrae
SmmOae. Saint-GaU et Paris, 1865.
TomjM'VkouanKM. T. ToMer et A. Molinier, Ilinera Bierosolymitana et Descriptiones Terrae Sanetae belHs sacris ante-
riarm et Imtima iingm% exarala. Socit de l'Orient Latin, srie gogr. I-II. Genve, 1879.
Voc&i, gliae = M. de Vogu, Les glises de la Terre Sainte; Appendice Descriptions de Jrusalem et de la Terre
:
l'Introduction au t. I" l'expos des principes qui quel ingnieur-topographe, ft-il le plus averti,
ont rgi la prparation de cette tude et la cri- n'prouverait quelque embarras discerner au
tique gnrale des sources d'o elle drive : 1, premier coup d'oeil la configuration originelle du
documents; 11, monuments et sites; III, tradition sol? Probablement sera-t-il indulgent l'investi-
locale; IV, tradition savante. Peu de mots suffi- gation opinitre qui a poursuivi les niveaux du
ront caractriser la nature particulire
des roc, enregistr les entailles artificielles de toute
sources essentielles et les modalits un peu sp- nature et dgag d'innombrables lambeaux de
ciales de leur utilisation. Les traditions seules faits dment tablis une silhouette approximative
exigent, au contraire, que soient maintenant bien du petit promontoire bien net que fut jadis le
dfinies leur valeur intrinsque et l'altitude que Golgotha. Nombreux sont les architectes, d'in-
comporte leur mise en uvre. gale comptence mais quelques-uns de trs grand
talent, qui ont prsent du Saint-Spulcre cons-
I. Sous la rubrique documents il n'y a tantinien des reconstructions plus ou moins l-
gure classer que les vangiles et les Actes des gantes quoique d'une adaptation imparfaite aux
Aptres. A ces textes sacrs s'ajoute, ds le milieu exigences locales et aux vestiges archologiques
environ du second sicle, la frondaison des apo- insuffisamment tudis, voire mme inconnus en
cryphes. Chacun sait de reste avec quelle parci- ce temps-l; une dmonstration par les faits serait
monie les vanglistes ont livr des dtails circons- aussi aise que strile. Puisque le sol et les ruines
X-WI JRUSALEM,
nous suggraient une ordonnance monumentale pitoyable o la plupart sont maintenant rduits.
assez diffrente
et qu'on dirait ds maintenant A l'intrt religieux des sanctuaires s'ajoute, en
en Toie de s'accrditer,
l'obligation nous incom- effet, leur rle dans la constitution et le dvelop-
bait de la fonder avec prcision sur celte double pement de l'art chrtien, rle considrable qu'il
srie de faits lopographiques et archologiques en et t sduisant de mettre en relief par un com-
spcifiant oii ils peuvent tre contrls, par quelle mentaire approfondi des formules architecturales
voie ils furent enregistrs et comment nous les et du rpertoire dcoratif. Une uvre de cette
avions compris; plus forte raison quand il s'agis- enverure doit ressortir aux savants; notre ambi-
sait de monuments exhums par de rcentes tion plus modeste tait d'en runir les matriaux,
fouilles et n'ayant encorel'objet d'aucune
fait de les soumettre une analyse rigoureuse et de
monographie d'ensemble Dormition (Cnacle)
: la les rpartir chronologiquement. Si ce labeur a eu
par exemple, la piscine Probalique et son vaste pour rsultat d'effacer en beaucoup d'endroits
cycle architectural, Tlona surtout. l'tiquette lgendaire fondation de sainte
Plus dlicate encore lait l'analyse de maint Hlne , il n'est pas rare qu'il ait restitu
difice estim depuis longtemps connu, enregistr l'poque byzantine archaque des difices dont
par peu prs et immatricul sous des rubriques l'origine tait rondement dclare mdivale, ou
de fortune par des spcialistes aux noms impres- joue aux ds entre Constantin et Juslinien.
sionnants : la basilique de Sainte-Anne en est le Toutes les ressources de l'Empire et le zle
type par excellence, et gure moins l'glise omnipotent de Constantin ne pouvaient sulfire
patriarcale armnienne de Saint-Jacques. Mais la faire surgir du sol de la Ville Sainte, en une
srie sans contredit la plus pineuse tait consti- dizaine d'annes, le cycle entier dos sanctuaires
tue par ces structures pour ainsi dire amorphes, que le folk-lore proclame constantiniens. C'est
stooD dconcertantes par le fait des tracs baro- merveille dj qu'en un laps de temps aussi court
ques, o des restaurations goujatcs sont amalga- ait pu tre ralise c'tte grandiose trilogie monu-
mes sans le moindre effort de dissection archo- mentale : Bethlem. Saint-Spulcre, filona,
logique avec les lments primordiaux tels le : groupes splendides qui assorvissaionl au triomphe
Tombeau de la Vierge, l'glise de l'Ascension et le de la Foi les meilleurs thmes et les plus fcondes
martyrion du Prodroraos. L'vidence technique inspirations do l'architecluro classique, mais ne
substituant aux banalits des relevs courants reprsentaient qu'indiroctoment encore un art au-
l'application de programmes aussi originaux que tonome. Celait existe, au contraire, dvelopp sui-
le plan trflou des variantes ingnieuses du plan vant ses propres exigences, au temps de Justinion
central, nous avons estim loyal d'en produire dont l'activit btissouse ne s'exera gure Jru-
tout le dtail, au risque d'encourir de faciles cri- salem que dans la ralisation de la Mouvclle >''<jlise
tiques. Si t-ls chapitres sont lourds de chiffres, de de la Vierge, l'une do celles qui ont laiss le moins
formules rbarbatives, de notations tnues, s'ils de traces. Dans l'inten'allc de ces deux poques
sont dilats en des proportions nfantes pour Jrusalem atteint l'apoge de sa prosprit et son
l'harmonie gnrale de b composition, peut-tre maximum do splendeur. Chacune des tapes sail-
ioos soo regtrd la j^onne d'une y est marque par dos didcos lypijjues, ;\ nieltro
roUmde k galerie annulairr> polygonale Ascen- au rang des plus anciennes attestations concrtes
sion), d'on octogone avec projection absidalc de programmes comme la triconquo, la doiiblo
esIHeore (Tonboso de la Vierge), d'une tri- rotonde concentrique, la rotonde inscrite dans un
cooqoe (Saint-Jean- llaplislt?). d'une basilique octogone, sans parler des essais qui prludrent
eoopolo (Silo), voodra-t-il tre peu svre l'aos- la ralisation gnialede In coupole sur penden-
trll comme tu rythme HtK^nin* imparfait de ce tifs.Tou4 ces problmes fameux, maint autre do
livre. secondaire importance reoivent appnreinment
Probnbltropnt ne onlairra-l-vti |>a* Mh ur* quelque lumire de In documentation nrcholo-
pritt li vtHt arUftfqit 4if MUk rigs poor glque produite ici pour la premire fois, et qu'il
la gtortScillott dos Llooi StHMs, malgr l'Ut tait par consquent indispensable do rendre
INTRODUCTION, XXVII
aussi explicite que possible. Une re se rvle Lieux Saints aurait possd le caractre dirimant
fconde entre toutes dans ce magniOque dvelop- qu'il n'est pas rare de lui entendre attribuer, notre
430 460 environ, et mriterait tous points de n'y a pas, en ce domaine, de tradition unique,
vue le titre d're eudocienne par le nombre, l'im- stable, cohrente, mais des traditions plus ou
portance et le caractre esthtique des fondations moins mouvantes, parfois en confiil, trop souvent
d'Eudocie. D'une municence dj prodigue en- d'origine prcaire ou tardive implique la nces-
Vers les Lieux Saints quand elle y vint d'abord sit d'examiner en chaque cas la valeur de cette
satisfaire seulement l'attrait de sa pit, l'illustre source. Il faut le redire avec insistance afin de
impratrice les combla davantage encore de fas- prvenir tout malentendu : allguer rondement
tueuses largesses lorsqu'elle eut fait choix de ce la Tradition, opposer un soi-disant verdict de la
sjour pour y abriter sa disgrce. A celte souve- < parole vivante aux hsitations circonspectes
raine il fallait une capitale; Jrusalem, mtropole dans cet ordre de recherches constitue pour le
religieuse de l'univers, serait cette capitale qui moins une inexactitude regrettable. Au sentiment
les plus somptueux difices donneraient assez d'un juge trs autoris ceux qui la commettent
d'clat pour exciter les jalousies de la ville imp- doivent tre renvoys la classe de thologie,
riale. Serait-il surprenant que sous une telle im- et apprendre ne se servir du mot de tradition
pulsion et dans un milieu si apte fconder son tout court que dans les matires dogmatiques ' .
inspiration le gnie chrtien dfinitivement man- Dans sphre sereine des principes nulle ambi-
la
cip ft devenu crateur? Il convient, coup sr, gut n'existe. Personne assurment, parmi les
de dplorer qu'au spectacle de tant de merveilles catholiques instruits, crivait nagure le P. La-
les historiens du tempsque proclamer
n'aient su grange'-, ne confond la tradition ecclsiastique
leur impuissance les dcrire; le tmoignage de et toute autre tradition. La premire e4 un d-
l'archologie comblera dsormais une partie de pt sacr confi l'glise, et la fidlit de l'glise
cette lacune. Sous les haillons qui les ont rendus le garder est garantie par l'assistance de l'Esprit-
presque mconnaissables, parfois jusque dans la Saint. La en elle-mme, reoit
tradition, faillible
ruine o tant d'historiens ont pu les croire anan- de ce chef un don Avant de l'im-
d'infaillibilit.
tis, des cycles monumentaux comme ceux de la poser aux fidles, l'glise a coutume de s'assurer
Probatique, de Silo, de Saint-Jean-Baptiste, de qu'elle a t reue partout, depuis l'origine des
Saint-tienne, du Tombeau de la Vierge, pour ne glises apostoliques, c'est--dire par tous et tou-
rien dire des moindres tels que les
difices jours. Et cela mme est une preuve certaine que
chapelles de la porte Double et de la porte Dore la tradition a transmis fidlement ce qu'elle tenait
font encore assez belle figure. En tout cas ils pr- des Aptres. probablement de formuler
Il sullit
sentent assez de varit, d'originalit surtout, pour ce concept thologique de la tradition pour faire
justifier la tentative de les arracher l'oubli par toucher du doigt qu'on aurait tort de la fourvoyer
le relev minutieux et l'analyse dtaille de tous dans des enqutes de topographie, d'archologie
leurs lments et jusqu' de simples paves : ou de lgende. Tout aussi dplorable est par con-
documentation qui permettra aux matres de com- squent la tendance, pas assez rare dans l'entra-
menter leur importance dans l'histoire de l'art nement des discussions, empiter sur le juge-
chrtien et de restaurer en toute sa magnificence ment de l'glise pour accoler des notes religieuses,
la physionomie esthtique de la Ville Sainle au des qualifications doctrinales ou des pithtes con-
sicle d'Eudocie. fessionnelles des opinions qu'on ne partage point
sur tel ou tel sanctuaire. Malgr tout ce qu'ont pu
II. Les traditions. risquer des apologistes imprudents et d'ignorants
dtracteurs, il est assez manifeste pour tout esprit
Dans l'hypothse o la tradition relative aux pondr que l'glise n'a jamais fait de la croyance
thodoxie de ses enfants '. second lieu parce qu'il n'y a pas eu continuit dans
Mais la tendance oppose, qui consiste faire fi l'existence de la communaut chrtienne Jru-
par principe des notions traditionnelles et pr- salem qu'elle dserta en l'an 00, avant le sige par
tendre dirimer par soi-mme toutes les questions les Romains, et dont l'accs lui demeura longtemps
la lumire des textes, des monuments et des interdit par la suite enn, preuve estime dci-
;
sites n'est gure moins inexacte. A supposer, en sive entre toutes, parce que le bouleversement
effet, ces sources fondamentales assez limpides et radical de la ville transforme en colonie romaine
pour guider aujourd'hui vers une dter-
explicites par Hadrien ne put manquer d'effacer jusqu'aux
mination certaine, de quel droit refuser aux gn- dernires traces de monuments et rendre tout
rations antrieures le privilge d'avoir pu saisir fait mconnaissables des sites dont lu mmoire
la mme vidence? Et
sommes-nous, d'autre part, tait d'ailleurs depuis longtemps perdue. Par con-
assors de possder mieux que les hommes du squent, le jour o Constantin s'avisa de faire
pass tous les monu-
lments documentaires et concourir le culte des Lieux Saints au triomphe
mentaux capables d'clairer ces problmes com- de sa politique, un prlat de mdiocre caractre
plexes? Ds qu'on lui arrache son masque de trouva sans doute expdient, pour lui-mt'me et
mlbode rigoureuse le ddain systmatique des pour son glise, de se plier aux prtentions imp-
traditions se rvle un prjug dont la cons- riales, sinon peut-tre de les exploiter; mais ni
quence aboutirait logiquement rcuser ce fait lui ni personne dans son entourage n'tait loyale-
de bon sens que les hommes peuvent se trans- ment en mesure d'indicjuer le Spulcre du Sau-
mellre certaines notions ' . veur, que rien n'avait distingu de cent autres
Un radicalisme aussi naf ferait sourire et ne se spulcres et que les difices paens avaient sup-
formule pas beaucoup; c'est le fait mme de la prim depuis deux sicles; bien moins encore
transmission qu'on affecte plus volontiers de nier, pouvait-il conserver quelque notion positive do
en raison de prtendues invraisemblances rsu- localisations aussi vaguement dtermines par les
mes peu prs ainsi Tradition signiQe trans-
: tmoins eux-mmes que celles du Cnacle, de
nisfiioD sans lacune depuis l'vnement, c'est-- l'Agonie, du Prtoire ou de l'Ascension.
dire eu ce qui concerne les Lieux Saints depuis la L'a-t-on assez exploite, ressasse, dplore,
priode vanglique. jusqu' nos jours. Il va de fltrie ou bnvolement pallie surtout depuis
soi que celte transmission requiert un organe ap- llobin.son qui en inventa la formule cette
propri autant dire, en l'espce, une
: communaut pieuse fraude ecclsiastique d'o seraient ns
chrtienne perptuant sans hiatus dans la Ville le culte ftichiste des sanctuaires et la soi-disant
Sainte le soiireoir de localisations enregistres tradition des Lieux Saints'! Voici plus de trois
ds le principe avec une scrupuleuse prcision. quarts de sicle ({ue ce rquisitoire est usuel en
l>oable impossibilit, assure-t-on ; d'abord parce des milieux trs divers, sans autre nuance que le
qoe eelle altentire notation initiale est un mythe ton d'une srnit fallacieuse chez un Robin-
:
eoninn k fetprit mme de l'vangile. Jsus en son , trs digne chez un llcisenberg *, un Wilson "
I. eMM mUfmt M*$mrekm, (4. 4 HmIm iim) laMIgaagfl <lii infllli-urJuKc, in n'pHl |)|tiii, Hiir <'i< point, l'i'X-
I, Sfti M., tn m.. 4ia. M. h dMaalae sai^ltta Mac CoU a'a ploraleor, mai Ir purilaln i|iil parl< llrre spenks Ihe lUi-
:
|aatr avec tifSrlI itie lear^e ! akaafrfa rilit, uni Ihe Kiplorrn (Hua, The Drrelop.... p. 213 a.).
4 mmm Mmhintm'i e^ort md a$ur &. Ihe tirabctkirchc in Jeruialcm, I1K)8, p. 2 et 1U7 Ha.;
Ml., Itie, f. ti). U Mvaal Maarleala
wk le et. il/1.. I9UU, p S'iU a.
ihfm ItaftflM. M. la tr. 9. J. Mla VMfsllM s. g.Y.. luna. p. &7 m., 148 m., 242 aa. I
cf. PU., itK>3,
pesvalf UUnt la wliaolra 4 gra! pleaakr ( Tk* tM' P VO, mil 1904, p. 819.
INTRODUCTION. XXK
OU un Paul FTaupt', vhment et nerv chez la notre propre tmoignage intrieur fait ressortir la
lgion des Merrill, des Paton 2, des Westphal ^, liaison intrinsque de nos souvenirs avec leur loca
burlesque chez un Crawley-Boevey J'ai cons- ''.
lisation dans le temps et dans l'espace. Hors de
cience de l'avoir expos sans parti pris, et j'ose toute spculation philosophique pure, ds que nous
esprer n'y avoir rien omis qui soit de quelque entreprenons d'voquer je suppose la tendresse
importance, rien attnu, rien dform non plus. d'un pre et d'une mre, l'enseignement d'un
Ngligeons la mprise assez banale entre vnra- matre, les attentions d'un ami, ce n'est pas l'ide
tion et culte ftichiste ou non ftichiste des abstraite qui flotte vaguement devant notre regard
Lieux Saints, pour scruter en un raccourci prli- intellectuel, mais bien l'mouvante srie de sou-
minaire les bases mmes de la thorie : I, indif- venirs concrets, c'est--dire dtermins, localiss,
frence radicale des premiers disciples pour toute qui remonte du trfonds de notre mmoire,
notation chorographique en vertu du prcepte du s'empare de notre imagination et nous fait Ires-
Sauveur sur le culte en esprit et en vrit; saillir: C'tait ce jour-l, ce fut dans cette circons-
II,absence de communaut chrtienne Jrusa- tance et en tel endroit... Et ce faisant, nous avons
lem depuis le sige de 6G-70 apparemment jus- conscience de ne pas magnifier le cadre au dtri-
qu' l'instauration officielle du christianisme sous ment du tableau; ce cadre nous est, certes, pr-
Constantin. Ces deux principes sont en contra- cieux mais, tout bonnement parce qu'il donne au
diction flagrante avec les faits; quelques remar- tableau consistance et vivacit. L'association d'un
ques en indiqueront
ds ici la preuve, sous site tout souvenir notable se prsente donc
rserve de documentation trs explicite qui
la comme le rsultat d'une exigence psychologique
sera fournie dans maints chapitres de ce livre. d'autant plus imprieuse que l'vnement a exerc
Il est bien entendu que les tmoins des faits sur l'me une impression plus profonde. A moins
vangliques n'investissaient d'aucun caractre de subir la hantise d'un prjug, nul ne saurait
superstitieux les sites o s'taient accomplis sous donc dnier ce sentiment humain la gnration
leurs yeux les vnements de la Rdemption. A apostolique, s'il veut bien se rappeler surtout
qui pourtant fera-t-on croire qu'ils aient pu s'en qu'au nombre de ces tmoins de Jsus il y avait
dsintresser au point de perdre de vue les endroits Marie sa mre, Jean son disciple prfr, celui-l
ole Sauveur avait prodigu ses enseignements et mme qui nous a laiss le plus de notations pr-
les miracles de sa bont, le lieu o fut rig le cises sur les lieux consacrs par la mmoire du
gibet de son supplice, le tombeau d'o il tait res- divin Matre. Aussi bien n'en sommes-nous pas
suscit, le rendez-vous pour les recommandations rduits l'unique preuve psychologique justiant
suprmes du Matre avant son retour aux Gieux? la notation attentive des sites sacrs : cette proc-
Quand l'admiration et la pit font aujourd'hui cupation chez les vanglistes d'enregistrer les
coUiger avec un zle empress les plus minimes dtails locaux est un fait l'preuve de toutes les
souvenirs d'un personnage illustre, loin que celte arguties qu'on prtendraitfondersur le laconisme
recherche encoure quelque reproche de ftichisme de leurs donnes chorographiques. Le lieu
ou de superstition, elle est envisage comme une nomm Gelhsmani {Ml. xvvc, 30), dont on sp-
exigence spontane des plus louables sentiments cille qu'il tait au del du torrent du Cdron et
humains. Allez donc dire aux adeptes pris de qu'il y avait un jardin o Jsus s'tait souvent
Napolon, aux disciples enthousiastes de Dante, trouv en compagnie de ses disciples (./o. wiii,
de Gtho, de Victor Hugo qu'ils matrialisent leur 1 s.); l'endroit dit du Crne , qu'on nomme
culte par tant de ferveur suivre du berceau la en hbreu Golgotha et qui tait proche de la
tombe, du gnie qui les a fascins Mieux
les traces ! ville (.l//.\xvii,.'}3; Jo. xiv, 17, 20); le jardin et le
encore, au surplus, que toute grandiloquence, tombeau neuf tout prs du lieu de la Crucifixion
1. Tradition wrong aboiif Calvary, dans The Sun de Jrusalem qu'il serait strile de rappeler.
(quolidien amricain) du 2G avril 1920. Cf. RB. 1922 3. Jsus de Nazareth d'aprs les tmoins de sa vie,
p. 318 s, 10t4, II, 38 s., 81, 85, etc. Cf. RB., 1914, p. 623; 192.->,
2. Daas des dissertations pseudo-scienlifi]iics sur le p. 421 .ss.
second mur en particulier, ou sur l'histoire gnrale 4. Voir ci-dessous, p. 89, n. 1 et RB., 1925, p. 421.
JRISALEM. T. 11.
d
xn JRUSALEM.
[Jo. XX, 41 s.' ; la course haletante vers le Tombeau, tact avec les vestiges de leur sanctuaire, imagine-
l'arrive anticipe du a disciple que Jsus aimait , t-on que les chrtiens purent tre moins sensibles
son inspection anxieuse par la porte basse o il se cet appel de la maison en cendres et plus rebelles
penche mais qu'il s'interdit de franchir avant l'arri- la fascination des souvenirs'? Eusbe savait
ve de Simon-Pierre 'Jo. x.\, 3ss.) ces indications : dj, par les .ymoires d'Hgsippe, que l'glise
et bien d'autres manifestent clairement la notation de Jrusalem avait pris une expansion consi-
visuelle et le souvenir concret. Que ces indications drableetcompt quinze vques avant la fondation
demeurent le plus souvent trop concises, il n'est de la cit paenne. Or l'un de ces voques, Symon,
pasquestion d'en disconvenir; ainsi en va-t-il pour proche parent de Jsus qu'il avait d connatre,
le plus grand nombre des relations crites par ne fut martyris que dans une extrme vieillesse,
des tmoins oculaires familiariss avec des monu- l'an 107, aux jours de Trajan. La chane de trans-
ments et des sites dont ils n'envisagent ni la trans- mission n'est-elle pas renoue avec les plus sres
formation ventuelle, ni mme assez l'ignorance garanties dsirables quand Hadrien, pouss bout,
chez le lecteur futur. Localisations sobres, con- dcrte la substitution d'une ville romaine
cises, par un simple trait directement observ, l'antique mtropole juive? Que l'empereur ait eu le
mais localisationsmullipleslravers les vangiles: dessein vexatoi re dont beaucoup d'apologistes chr-
c'est l'antihse absolue du premier axiome gratui- tiensluiontfaitungrief.ouqueles seules exigences
tement allgu pour nier toute tradition relative topographiques aient dtermin le parti de ses
aux Lieux Saints. architectes, le Capitule de la colonie fut install
Le second, c'est--dire l'absence d'organe apte sur promontoire du Calvaire, tandis qu'on en-
le
certainement de trs bonne heure en son voisinage, elle expulsera Jupiter et Aphrodite, jettera au vent
inon toute la population mercantile usuelle autour les dcombres ignominieux de leurs temples et
des camps lgionnaires, en tout cas les lments la roche sacre du (olgotha, le Spulcre authen-
d'abord humbles et discrets d'une population tique d'o Jsus s'lana vainqueur de la mort
dTersement intresse revenir en ca lieux et recevront enfin la glorification dont ils taient si
qaj, sans lui porter aocan ombrage, contribuait dignes etqui en a fait le centre religieux du monde.
lui rendre la vie moins monotone. A petit bruit On trouvera en son lieu
notamment au chap.
M reconsliloa graduellement une Jrusalem dunt XXXV la justification documentaire trs dtaille
lt historiens diligents peuvent aisment dj do cet ajtur(;u ({ui soude, sur quelques points
relier l'hiftloire celle de la ville dtruite par les aux tmoi-
essentiels, la tradition constantinienne
Romains. Qoaod bien mmo des textes assez clairs gnages do l're vanglique, liminant l'arbitraire
n'auraient pas loggr cette silcnricutc rsurrec- thorie des trois sicles d'hiatus et l'inlgante
tion, elle rsulterait assez de l'indracinable ins- imputation do la pieuse fraudo , qui aurait cr
tinct qui ramne les hommes i la terre natale, fAt- le Saint-Spulcre et le Calvaire vnrs depuis
elle boaleverse par les plus sinistres cutantrophes. lors.
El si les Juifs se rvlent empresss fouler de Sur quelques points essentiels, avons-nous dit,
oooreau le toi de leur capilale, reprendre con- et c'est l que gtt la prinripalr difficull de l'en-
f. Ciii 4i l'argMMMl lUf pt CiMlnbrUsd dsiu I, p. ci.vni). Robinion no fill vraiment paA preuve d'une psy-
M Mrn^tn Mr riiihaUelt 4m IrsdlUoai dirlIcasM * ciiologlfl fort |H^n^tront (|unniJ il (i<^rjnrfl n'y voir <|ui a
HMmkm {lUnroir dt Pari Jtrutahm, d. 1139. m*rt flgmenl ofimtKjiiKiltun ilhOI. Itm., 1, 3(5, n. 7).
INTRODUCTION, XXXI
qute. Dans l'acception globale de Lieux Saints minime plongrent toujours leurs racines dans
nous avons discern ds le dbut trois catgories : les lointains d'une tradition ferme et ne subirent
sites et monuments 1 vangliques proprement
:
jamais aucun prjudice des pires cataclysmes his-
dits et relatifs N.-S. ; 2\ en relation secondaire toriques? Un exemple notoire, celui du sanctuaire
avec l'vangile, tels les lieux de la Nativit et de de l'Agonie, met sous nos yeux l'vidence qu'une
la Dormition de la Sainte Vierge; 3", en relation tradition revtue l'origine d'excellentes garanties
indirecte seulement avec l're apostolique, par peut errer ensuite sous la pression de circons-
exemple martyrium de S. Jacques ou
le celui de tances funestes voir ch. xii . 11 atteste nan-
S. lienne. Chacun aperoit d'ailleurs aisment, moins aussi qu'une investigation loyale et diligente
dans la premire catgorie elle-mme, un certain peut redresser parfois de telles fluctuations voir
ordre d'importance et des garanties ingales d'au- p. 1007 ss.
La tradition des Lieux Saints
.
thenlicit. Entre tous les lieux sanctiOs par le n'est donc pas un bloc uniforme, de cohsion
passage du divin Matre nous attachons un prix absolue; elle exige, au contraire, un discernement
particulier ceuxo s'accomplirent des vne- trs appliqu et ce n'est pas le moindre moyen de
ments plus considrables de sa mission rdemp- sauvegarder son incontestable valeur que de ne
trice; le sol inond de son sang Gethsmani, au rien ngliger pour la contrler et pour en liminer
Prtoire, au Calvaire nous meut plus que les par- les lments parasites. Nous avons aft'ront cette
vis du Temple o il est repass tant de fois. Sur lche dlicate non dans l'esprit d'un rquisitoire
un monument trs dfini, sensible aux regards, soucieux de prendre la tradition en dfaut, mais
facile contrler par de multiples indications du avec la sympathie d'une enqute sans autre proc-
texte sacr comme est en particulier le Saint- cupation que d'obtenir plus de lumire.
Spulcre (voir p. 93 ss.) , la tradition avait 11 ne servirait pas grand'chose d'allguer ce
naturellement une emprise plus ferme que sur un principe de bonne foi, que les habitudes scienti-
site fort concret, la vrit, mais sans dtermina- fiques de notre temps rendent en quelque sorte
tion assez nette, au moins qui nous soit perceptible : indispensable et qui couvre cependant trop sou-
par exemple l'endroit d'o Jsus ressuscit s'leva vent encore les pins paradoxales diatribes, si le
aux Cieux sur le sommet du mont des Oliviers. lecteur n'avait t mis en mesure de contrler
Rien ne fut videmment plus familier au cercle partout notre attitude vis--vis de la tradition
des Aptres que la salle haute o Jsus les runit comme il l'est de vrifier toutes nos analyses
pour la dernire Pque et pour l'institution eucha- archologiques et notre exgse des sources docu-
ristique, o ils s'abritrent, groups autour de la mentaires. Aussi n'a-t-on marchand nulle part
Vierge Marie, en attendant l'effusion du Saint- la discussion prcise des lments toponymiques
Esprit qui les affermit pour la conqute spirituelle et des textes qui servaient de base aux positions
de l'univers. Mais en vertu de sa nature mme la traditionnelles. Car il n'est besoin de rappeler
salle haute tait expose mainte vicissitude; les personne que la tradition historique a deux aspects
mmes bouleversements qui devaient sceller en de caractre tout autre suivant qu'elle transmet
quelque sorte l'authenticit intgrale du Saint- des noms ou des faits.
Spulcre furent vraisemblablement moins propices Tant qu'il s'agit de noms, c'est--dire, en l'es-
la maison hospitalire dont le Cnacle n'tait pce, de dsignations locales perptues sans
qu'une partie. Du moins l'emplacement d'un sanc- autres nuances que celles impliques par la trans-
tuaire de ce rang pouvait-il tre assez ancr dans position d'un idiome dans un autre ou l'volution
la mmoire chrtienne pour que, la tourmente du mme langage, on s'accorde proclamer que
passe, la vnration ne se soit pas gare dans la transmission est d'une tnacit propre justifier
l'inconnu. Mais ne serait-il pas trop risqu de pr- toute confiance ^ De saisissantes preuves en ont
tendre que des localisations d'importance plus t fournies bien des fois, suivant les modalits
1. La plus svire critique moderne, lorsiu'elie est claire un monument, une tombe, un culte (J. Bdikr, Les
el soucieuse d'viter lout parti pris, n'hsite pas recon- lgendes piques, t. IV, 267, cit d'aprs Lagrange, RB.,
natre la valeur tiistorique des traditions quand le souvenir 1919, p. 275; cf. 1920, p. 520 ss.).
de tel homme, de tel fait, s'attache un champ de bataille,
XXI II JERUSALEM,
diffrentes qu'elle peut revtir : simple reproduc- .'el- \\zarii/eh au sens de colline des rameaux- ,
tion phontique, adaptation ou traduction; en dont la relation parat spontane, sinon avec
mme temps on a spci les principes essentiels l'Entre solennelle de Jsus Jrusalem le jour des
qui doivent authentiquer ces appellations popu- Palmes, en tous cas avec la grande procession
laires, ingnues, inhrentes au terroir, ou enra- commmorative demeure si longtemps en usage
cines dans les vritables souvenirs indignes et dans la liturgie hirosolymilaine (voir ci-dessous,
indemnes de spculation aussi bien que de toute p. 838 ss.). Mais entre tous les vocables populaires
influence trangre'. Sous cette forme prcieuse en cause il n'en est probablement pas de plus
le rle de la tradition dans le problme des Lieux suggestif que ce Bas de trs banale physionomie
Saints Jrusalem et aux environs est minime; qui continue de dsigner, dans la plus authentique
nul ne s'aviserait sans doute aujourd'hui d'envi- toponymie indiqne^, le site actuel du Calvaire.
sager comme de saines et vridiques dsignations Tout promontoire abrupt qui termine l'axe d'un
de terroir des noms plus ou moins courants depuis coteau ou rompt la courbe normale de ses rampes
des sicles sur les lvres chrtiennes djebel ez- : est dsign en arabe par le terme gnrique rs,
Zeitoun mont des Oliviers >; Djhmam\ieh tle , bien enlendu sans la moindre quation
Gethsmani , quelques autres l'avenant; anthropomorphique autre que cette ide d'extr-
plas forte raison si les vocables accrdits par mit prominente. 11 y a beau temps que les abords
influence trangre sonnent faux dans la bouche du Calvaire n'talent plus au coup d'il superficiel
des indignes : tels Djoumjoumlhjeh Calvaire , aucune conliguration de ce genre, encore que
Beitfadjeh Bethrag ou Beil 'aniah Bthanie . l'entassement des difice^ n'ait pu l'effacer
D'ordinaire l'appellation vridique offre pour le lout fait quand on l'examine du haut do quelque
moins autant d'intrt que le pastiche chrtien en belvdre. L'observation minutieuse la ressaisit,
vue du souvenir Gxer. Nul n'ignore que c'est le au contraire, avec assez de prcision (voir pi. XI)
cas pour le pseudo ffeit aniah , nomm do pour restituer toute sa valeur au vieux terme ingnu
temps immmorial el-'Azarii/eh l'endroit de qui rsiste loubli dans une population o pr-
Lazare par le peuple de la terre qui perptue dominent cependant, depuis une longue srie de
phontiquement le Lazarium dj traditionnel h sicles, tant d'influences capables de luitro funes-
l'poque d'thrie, c'est-*lire avant la lin du tes. En un tel lieu ce Idis^ franchement caraclris
IV* sicle. Il est sans doute moins familier au pre- au point de demeurer une appellation propre, n'est-
mier venu que le rcent Beiifadjeh , auquel lei il pas l'quivalent du Golgolhn, Kpaviov, Koavfou
gosiers arabes sontassez rcfractaires, supplanterait TTTov vanglique ^cf. KJ, I7)*?
mal propos une curieuse appellation du cru : Ds qu'on aburde, au contraire, la tradition re-
Tell GhiiAn, interprte par les anciens de four et lative aux faits on sent qu'on pose lo piod sur un
imdifm*, aa loral* ao Ma pieU, dnil ^Ire autant que Min entre la roupole du .Saint-Si^pulcre et le pignon oricnlal
H
p oiil a Imitfmamlm tf1ataaera etiriaurM. A \Aut forie de i'Iiotpire ruaae Aleinitdrc. Kt a'apirrcevant Hans doute que
fatsoa a'O'l^la riaa 4a cawaaa avec le tnir4Rf ira'liiionnd la di^iiionatration iiouh demeurait obscure, il expoatt k Vous :
^al a ptmt apfart la* aM raaMaai . r-a t>icr>)* de la autre*, vouaappelex cet en'Iroit le je ne hbIa quelle manic^ro
latlan iada al 4as 41aallaat lopoiraphittaea ou il ne /rundjij; fton nnin, rhfz nous, c'est le Hiia, parce qu'il i^tail
la aaacl aal gara 4'ialarfaf>r raMaiil. l't. i. i**. p. m. le Ha autrefol. Di^manle/. a un tel... un tel... Kl Dieu
4. Liaipartaaca 4 falla tf^alfaaltaa tradiltnnnrlle jull- aait mieut..! L'enqute discnMe parmi Ich cnTanls del
ara i|oa mU raeesUa la boa 4aol mtm% ta avon d'alMird cit* devait lat>lir que Y'ai|oult auaai aavait. l'Iuaicura
aaaaa ratlalaara. Panai l %t\dr% qui noua furmi lr |iiua anne* apra, quand l'inveHlIunlion topo^raplii(|ue put
lia 4tm lacaatfM* lopoarapbiqot et oiMiinadique d la tre ajrnibtiae (pi, ii). Il noua devint cinir (|uc la vraie
vWa mt tnt (cf. la lalat* pvMI m
laia tfaaa Jmtaltm tradition locale avait ralaon, et que aon \ocalde carnct<^ri<
U H* *) tM w
t alt aa vlall 'at aa aaai kraf tfa aall Idrn la alruclure piliniiivc du aol en elle ri'Klon.
INTRODUCTION.
lorrain mouvant. A la rptition en quelque sorte vrifier les titres scripturaires '.
Ce radicalisme
automatique d'un nom est substitu le souvenir outrancier mprise pourtant le fait indniable,
d'vnements mis on relation concrte avec tel auquel on a dj fait allusion plus haut, que, sur
ou tel lieu autant dire qu' l'origine de cette
;
bon nombre de sujets, les anciens ont pu disposer
transmission se place une interprtation savante, d'lments d'information aujourd'hui perdus. 11
puisque nous avons l'vidence qu'en de nombreu.x^ n'est pas question de recourir cette vidence
cas celte quation ne peut tre rattache aux ori- comme une sorte de Deus ex machina pour con-
gines par une chane ininterrompue de tmoins : sacrer toute tradition savante dont l'origine re-
par exemple quand il s'agit de localisations tar- monte un certain minimum de sicles. Rien
dives et flottantes comme les stations de la Voie n'est aussi lgitime, ajoutons mme plus dsi-
i douloureuse dont l'une au moins a t modifie rable, que le contrle rigoureux de telles opinions.
sous nos yeux
cf. ch. xxiv, surtout p. 632 ss. Mais si l'enqute n'y dcouvre aucun vice de rai-
, ou de localisations discordantes comme celle sonnement, si elle ne trahit la source mme au-
du Prtoire au Palais royal ou l'Antonia cune cause positive d'erreur, n'est-il pas d'lmen-
j
cf. ch. xxii , sans parler d'un tout rcent Prtoire taire bon sens de recevoir, pour sa valeur humaine,
'
grec aux abords de l'Hospice autrichien (voir ce tmoignage beaucoup moins loign que nous
p. 586). L'hypothse d'une tradition soude sans des vnements? Tel est le point de vue qui nous
^
hiatus aux tmoins vangliques n'est justiable, dictait la vrification persvrante, circonspecte
on vu plus haut, qu' la condition d'tre envi-
l'a et, pour les principaux sanctuaires, mticuleuse
sage de manire un peu large, et surtout pour des traditions. Trs sobres aux premiers sicles
de trs rares localisations essentielles, fondes chrtiens et restreintes quelques faits vangli-
d'ailleurs sur un site dtermin par une dsigna- ques de capitale importance, elles tendent gra-
tion explicite ou par un monument notoire tels : duellement des prcisions raflines propres
Gethsmani, le Calvaire et le Saint-Spulcre. Par- satisfaire une dvotion toujours plus avide et une
tout ailleurs, c'est--dire toutes les fois qu'on est curiosit toujours plus exigeante. A mesure que
en prsence d'une idenliQcation dont les lments s'accentue le mouvement des plerinages, sous la
positifs ne drivent pas directement des textes double influence de l'empressement montrer et
sacrs, force est bien de faire intervenir un rai- du dsir de vnrer, chaque grand sanctuaire
sonnement dont la correction demeure sujette devient le centre d'un cycle de localisations dtail-
mainte cause d'erreur fruit de l'humaine fragi- les peut-tre conjecturales d'abord mais rapi-
lit, voire de l'humaine malice^ La tradition . dement investies d'une authenticit conante, en
n'est donc plus autre chose, en ce domaine, que vertu de la simplification familire la plupart
l'opinion d'un groupe, transmise de temps im- des plerins et des ciceroni. Cette phase originelle
mmorial, que tel fait biblique s'est pass en de la tradition savante exigeait naturellement
tel lieu 2 . Il va de soi que nulle dure n'est apte une investigation scrupuleuse. Aprs les catas-
lui confrer une valeur objective dont elle serait trophes successives de l'invasion perse en 614 et
dpourvue son point de dpart; et en principe de conqute islamique en 637, le bouleverse-
la
la critique se donne aisment un grand air de ment des difices chrtiens ne pouvait manquer
science et de mthode positive en dcrtant la d'entraner des perturbations plus ou moins pro-
nullit absolue de toute tradition dont elle ne peut fondes dans la catchse des sanctuaires per- :
ment les itinraires, sans lesquels nos connais- ment des Lieux saints, sont l'pilre 46, Marcella,
sances seraient rduites sur ce sujet fort peu de rdige au nom de Paule et d'Euslochium en 392-
chose. La chronologie tant la charpente de tout 393, et l'pilre 108, Eustochium sur la mort
difice historique, nous devons prsenter ici la de Paule, crite en 404 mais qui se rfre au
date des tmoignages dont la teneur se trouve en voyage de 385.
appendice chaque chapitre d'histoire cl signaler TuKiE, d'aprs l'lude la plus consciencieuse
succinctement l'identit des auteurs et des plerins faite son sujet ^, serait une religieuse galicienne,
qui nous en sommes redevables. Les voici donc compatriote sinon parente de Thodose le Grand
rpartis suivant les grandes priodes de l'his- (379-393), qui accomplit sous le rgne de cet
toire mouvemente de Jrusalem. empereur un long voyage en Orient. Ce qui nous
reste de son journal, dont le vrai titre serait Itine-
3i0, nou est moins utile par son Histoire eccl- journant diverses reprises Jrusalem dont elle
notique, dont les neuf premiers livres furent dcrit les sanctuaires et la liturgie. Plusieurs
composs peu aprs .'H.'i, que par son loge raisons donnent penser quelle arriva en Pales-
dsign communment sous le titre De Inudibia tine en 393 et qu'elle assista cette anne-l aux
Con^/in/ini (.T)5) et par sa Viede Conttunlin crite solennits liturgiques des Lieux saints. Tout
prs 337, date de la mort du grand empereur. s'accorde en elTcl pour lixcr la composition do cet
Le ipt tw' T4irtx^ ^v{isritfv, qu'on appelle vulgai- itinraire vers la (In du iv* sicle.
rement Oiiomantiron, fut traduit par saint Jn^me On revenu du systme de K. Meisler
est bien
note : item amhutncimu Dalmatico et Zenofilo lie h Jrusalem et qu'elle visita h Scleucie
eom. III. kfti. lun. n i'alridonin ri rrrrrii iumtiM d'haurie en regagnant Constanlinoplo est clbre
Contlitnlinofiitlim VII h'at. lun. roniuir luprnt' par Basile de Sleucio vers 450 avec les saintes
I. P. mLamumui, Ihti-nrr -ir In litlralufg ehrlUntw, chrtienne, et tlt liturgie, l. V, tri. Etheria auquel lo
IM. lecteur voudra bien te r.'pnrlcr pour t'cnicint)le et loi dlails
f.
t. Dmm rcMtp si Liouoe, IHHiim^ d'reklft diCPllfl >|urtion, voir auHitl Hll., luio, p. 432-436.
INTRODUCTION. XXXV
femmes qui ont illustr par leurs vertus les silence au sujet de la basilique Saint-tienne
monastres voisins du martyrium de sainte acheve par Eudocie en 460, Mais une simple omis-
Thcle'. Le parti que nous avons tir de cet sion autorise-t-elle une pareille transposition?
itinraire suffit en montrer l'importance sans L'omission de l'glise du Silo et du souvenir de
parler du charme et de la finesse qui s'en dga- la Nativit de Marie la Probatique serait en ce
gent, trahissant une main distingue et un esprit cas un autre indice d'antiquit. Toutefois les men-
d'une culture peu ordinaire. tions de Saint-Pierre la maison de Caphe, de
Saint pipuane composait la mme poque Sainte-Sophie au Prtoire, des basiliques de la
(392) le trait cit sous le titre De mensuris et pon- Probatique et du Tombeau de la Vierge postu-
deribus, et Rufin ouvrait le V sicle avec son leraient, ce semble, une date postrieure l'acti-
Histoire ecclsiastique (403) :deux ouvrages aux- vit de Juvnal et d' Eudocie en gros les environs
:
quels nous n'avons eu recours que pour des cas de 500. Son antriorit par rapport au suivant ne
isols. souffre aucune difficult.
Les palestiniens Marc Diacre avec sa Vie de TuODOsius l'archidiacre, inconnu par ailleurs,
saint Porphyre (vers 420), Sozomne avec son His- serait suivant le titre d'un Codex Vaticanus le
toire ecclsiastique (444), Hsycuius de Jrusalem, nom de l'auteur du trait Expositio civitatis
contemporain de Juvnal, dont quelques fragments Hierusalem intitul galement De Terrae situ
seuls sont conservs, le biographe de Prre l'Ibre Sanctae que l'on date en gnral de l'an 530.
qui crivit vers 500, Jean Rurus ou de chez L'ouvrage comprend d'abord un routier rayon-
RuQn qui rdigea ses Plrophories entre 512 et nant autour de la Ville Sainte puis une descrip-
518, ne sont pas sans offrir quelques prcieux tion rapide de Jrusalem, proccupe surtout de
renseignements touchant le v" sicle. noter les distances en pas d'un lieu saint l'autre,
Le V' sicle est-il absolument dpourvu de des- sans omettre pourtant quelques particularits qui
criptions proprement dites? Cette question louche rvlent le tmoin oculaire et un esprit au courant
l'authenlicil de la lettre d'KuciiEHius et la date du des lgendes locales. Le reste de la description
lireviarius de Hierosobjma. nous promne travers la Palestine, la Syrie, l'Ar-
Sur la lettre d'EucuERius, vque de Lyon, au mnie et la Msopotamie. L'insistance que met
prtre Faustus assigne d'ordinaire 440 un l'auteur rappeler la mmoire de l'empereur
doute continue planer. Du reste, ce document Anaslase laisse entendre qu'il a visit la Terre
compos en majeure partie de l'ptre de saint Sainte peu aprs la mort de ce souverain.
Jrme Dardanus (cf. 129) et d'un passage de la L'Anonyme de plaisance, appel faussement
version latine de Josphe connue sous le nom d'H- Antonin le Martyr par suite d'une confusion^,
gsippe ne peut qu'un intrt fort restreint.
olfrir dsigne l'auteur d'un itinraire intitul De lacis
Le Breviarius de Hierosobjma, guide concis sanctis et compos vers 570, car il y est fait men-
des glises de Jrusalem qui tourne vite la tion des fondations de Justinien (-{- 505). Sur
simple numralion, serait, au dire de la plupart quarante-sept paragraphes douze sont consacrs
des critiques, des environs de 590 peut-tre parce Jrusalem. Beaucoup plus prolixe et moins
que dans le Codex Sanqallensis la partie consacre positifque Thodosius, l'auteur se distingue par
Jrusalem, /><? doctrina quod est in sancta Hie- un got marqu pour les reliques et pour le mer-
rusaletn, fait suite un rsum du routier de Tho- veilleux.
dosius. Mais en quoi cette disposition tout fait Phocope de Csare avec son livre sur les di-
accidentelle peut-elle affecter le fond du De doc- ficesde Justinien (vers 560) et l'hagiographe pales-
trina? Rien dans ce fond n'indique clairement une tinien Cyrille ue Scytiiopolis avec ses monogra-
situation postrieure Justinien, et mme, phies de cnobiarques et d'anachortes composes
M. Baumstark^ va jusqu' ramener le Breviarius aux environs de 550 figurent avec avantage parmi
au milieu du v" sicle au plus tard cause de son les sources du vi'^ sicle. La Vie de saint Eullujme
1. PO.. 85 G17 n, cf. Itli., U)2'i, p. Gif. n- 27. 3. Dien dmle nagure par le K. P. Grisar, S. J. (cf.
'2. At/endltiiidische Palcislinapihjcr, (L'oU)iinc VJOr,), p. Us. nn., 1903, p. 159).
nrvi JERUSALEM.
fournit quelques informations importantes con- une sorte de brouillon agrment de quelques
cernant le sicle prcdent. croquis. Adamnanus revtit ce fond d'une forme
A de cette priode proprement b^'zantiue
la fin lgante pour l'poque, y insra quelques donnes
se rangent Soporoxe et son ami Jeax Moscb. Il trangres, rpartit le tout en livres et en chapi-
parait de plus en plus vident que les deux odes tres, et alla offrir cette description au roi Alfred
xiK et XX o saint Spohrone fait en esprit son qui, afin de la rpandre, en fit faire un grand
plerinage aux sanctuaires de la Ville sainte nombre de copies. Celle relation qui rivalise en
datent de son sjour en Cilicie et en Egypte qui intrt et en importance avec celle d'Elhrie,
commena en 603. La composition du Recueil ayant sur cette dernire l'avantage d'tre int-
des miracles des saints Cyr et Jean se place gralement conserve, date des environs do G70 et
entre 610 et 614. Celle du Pr Spirituel de Jean nous fait connatre les dbuts de l'existence de
Mosch a t termin vers 619. Jrusalem sous l'adminislration arabe.
Saint Bkde le Vnkrable, dans son Liber do
n^ GI4 aux Croisades. Lacis Sanctis (720) n'a fait qu'adapter au fond
d'Arculfe, plus ou moins rsum, des renseigne-
L'aclivit** littraire du moine sabate Antio- ments glans dans Eucherius, saint Jrme et le
CBOs se manifeste aussitt aprs la prise de Jru- Josphe latin dit llgsippc.
salem par les Perses en 6! t. Au mme temps Le Canonaire hirosolijmitain, rituel de l'glise
appartiennent la lettre du patriarche Zachahie au de Jrusalem que nous dsignons sous l'appella-
people de Jnisalem et les homlies de son suc- tion de Hitucl ffortjicn parce qu'il nous a t con-
cessear Modeste, ancien higoumne du monastre serv dans la langue des Ibres, est un ordo indi-
de Saint-Tbodose. C'est dans le milieu monas- quant les leons rciter dans le courant de
tique de Sainl-Sabas que se rdigent la intime l'anne liturgique. Le mrite de ce document
poque plusieurs des documents mis en uvre rside dans la nomenclature des glises, monas-
par l'aoteur de la Prise de Jrusalem dont on pos- tres, localits o l'on fte tel bienheureux ou tel
sde one version gorgienne et une version arabe. anniversaire. Les usages qu'il dcrit et les dno-
Cet auteur pourrait bien tre Stratgios, higou- minations dont il so sert remontent en grande
mne de Saint-Sabas vers 760. partie la priode byzantine proprement dite. Le
Au VII* sicle se flxc la /tescription armnienne lecteur en trouvera deux analyses dtailles dans
des /Jeux Saints publie par Nisbct Bain dans le ////., lU i, p. 45;i-4r)2; 1924, p. 611-023. Sa rdac-
fjS., 1896, p. .117, analogue au Brevinrius dont tion s'arrte au \\\f sicle.
nous avons parl plus haut. Si Ton fait remonter Saint Willibald, n en Angleterre vers 700,
ao mme temps la liitte des LXX Couvents arm- passa une dizaine d'annes de sa jeunesse
niens dt Jrusalem du soi-disant Amastase d'Ar- voyager. Arriv Jrusalem en novembre 724, il
%tn\v. il faut admettre que le document a t consacra l'anne 725 k la visite do la Palestine,
dvelopp par la soite. Mais la vritable descrip- et l'hiver 725-720 i\ celle do la Ville sainte. Moine
tion de l'poque est celle d'Adamnanus. au Mont-Cas.sin partir do 72!), il fut sacr vquo
AaoJtrB, vqoe gaulois, e^t & bon droit d'Kichstadt Sal/.bourg en 741 et mourut llci-
refard eomme l'auteur du long trait publi soui denhoim le 7 juillet 7Ht.pou aprs cotte
C'est
le litre ktk%nkni de l^oris sanctis lilui trs. Bde dernire date qu'une nonne du monastre do lloi-
nMoote eo effet qu'ayant & son retour de Terre drnhcim entreprit de composer une notice bio-
SitoU t jtl par la tempte sur les ctes occi- fs'rnphiqun du saint voque o les voyages tien-
dwititoe l Oninde-Bretagno, Arculfe fut reu nent une largo part et qu'on connat sotis lo litre
par Adamnanus, tbb de If y, auquel il commu* do Vita, seu llodporicon S, Wxllibnldi. Sur
iik|iit des dtails trs eiacU lor les lieux que ce quarante chapitroH quatre seulement ont Irait \
prbl avait visits non pas dans une course rapdr Jrusalem, mais ils ont plus de viilour pour nous
mais dans un sjour prolong sous la conduite que l'numrution chevolo do Vltinerurium
d'u mile da l*4Ma nomm Pierre de Bour* S. W'illibaldi d A un anonyme de l'onlnurago do
fOfiia. Pandant ton sjour A lly, Arculfe rdi|aa l'vquo.
INTRODUCTION. xxxvit
A l'poque du voyage de Willibald, Andr, Qualiter sita est civitns Jrusalem n'est qu'un guide
pote et orateur religieux, mourait en Crte dont fort sec compos conqute de la
la veille de la
il tait devenu l'un des vques aprs avoir t Palestine par les Croiss (1095) et leTypicon de
moine Jrusalem jusqu'en 711. Saint Jean Da- l'Eglise de Jrusalem qui nous est parvenu dans
MASCNE, moine la laure de Saint-Sabas, lui suc- une copie de 1122 appartenant la Bibliothque
cda l'ambon des sanctuaires de la Ville sainte du Patriarcat grec de la Ville sainte n' est qu'un
et mourut vers 754. C'est aussi dans cette pre- rituel contenant les crmonies de la grande
mire moiti du viii sicle qu'HippoLYTE de semaine telles qu'on les pratiquait la priode
TuBES composa sa Chronique. Thopuane rdigea antrieure.
la sienne durant la seconde moiti de ce mme L'numration des fondations pieuses de la
sicle. Vie de Constantin et d'Hlne qui est conserve
Le ix" sicle s'ouvre brillamment avec le Com- dans de nombreux manuscrits du xii" sicle et
memoratorium de Casis Dei vel Monasteriis, ou servit de source Nicphore Calliste se rfre ce
mmoire sur les glises et couvents de Jrusalem dclin de la mme priode byzantino-arabe. On
et de la Palestine avec le nombre de leur person- peut en dire autant de la Chanson du voyage de
nel, crit vers 808 par un envoy de Charlemagne Charlemagne Jrusalem que Gaston Paris date
dans le but d'valuer les subsides sufQsants pour des environs de 1075. A vrai dire le pote a l'air de
du clerg, sub-
l'entretien des difices religieux et se transporter par l'imagination au temps des
sides que devait allouer l'empereur. fondations carolingiennes du ix sicle dont le
Bernard le Moine, Franais de nationalit, ac- souvenir tait comme raviv par l'installation
complit son plerinage en Terre Sainte un peu amalfitaine de 10G3*. 11 reprsente d'abord Char-
avant 870. Bien que passablement ngliges, ses lemagne et ses douze pairs entrant dans l'glise
notes ont du prix car elles constituent la dernire du mont des Oliviers.
information occidentale avant les Croisades.
pipuane le Moine du cnobium des Kallistrates, Entrt en un mustier de marbre peint a voile.
L ens at un aller de Sainte Paternoslre.
qui est l'auteur du premier itinraire grec connu :
Deu8 i chantt la messe, si firent li apostle.
^\.r{^r[C\c, ei tuttov 7reptr,YviT0K irepi xf^c, ^upa xa\ t)
yi'a; ttoXeoi x^ tcov Iv tt vt'wv to'ttwv est un tmoin Ilss'asseyent sur les douze siges des Aptres
de la priode sombre qui prcde l'arrive des et l'empereur prend place sur le treizime qui est
Latins. Sa date se laisse malaisment dterminer. au milieu, ce que nul mortel n'avait fait et ne fera.
Les critiques varient entre la fin du viii'= sicle et La dcoration de l'glise excite son admiration :
clbre, puis patriarche d'Alexandrie partir de Vit de clres colurs le mustier pelnluret,
De martirs e virgenes et de granz majestez,
933, mort en 940, nous a laiss des renseigne-
E les curs de la lune et les festes anuels,
ments trop prcieux dans ses Annales pour ne E les lavacres curre e les peisons par mer.
pas tre ici l'objet d'une mention ainsi que son
continuateur Yahia d'Antioche (xf sicle). Le La rencontre avec le patriarche est touchante et
musulman el-Mouqaddasi, n Jrusalem en 940, se termine par une demande de reliques :
journal de voyage du xi* sicle, car la description il jette les fondements de Sainte-Marie Latine au
milieu de ce peuple bigarr qui se livre au com- est redevable d'une relation (1106-1107) qui nous
merce des toffes et des pies : met au courant de l'opinion des Grecs sur les iden-
Lieux saints car l'auteur rayonna
tiflcations des
Comeacent un mustier qni' st de sainte Marie.
pendant seize mois sous la conduite d'un moine
Li hume de la terre la claiment Latanie,
de Saint-Sabas.
Cftfli langage i rienent de trestute la vile;
Il i Tendent lur plies, lur leiles e lur sirges, Jean deWurzbourg (vers 1165) et TnODORic (vers
Co6te e canele, peivre, al trs bones espices. 1172) deux personnalits allemandes fort peu
B maintes bones herbes que jo ne tus sai dire. connues qui dans leurs relations crites avec soin
se montrent, part quelques emprunts des guides
Avant de prendre cong de la Ville sainte il
courants, des informateurs de premier ordre. Jean
entend le patriarche lui dire :
PnocAS, Cretois, moine en l'le de Patmos (1177) et
lialian d'ibelin, cl Bernard le Trsorier de Saint- et lescompendia anonymes dits Innominati dsi-
Pierrede Corbiequi nous font atteindre l'anne 12.'{i. gns par un numro d'ordre d'aprs la date non
Krooul est surtout clbre par le fragment souvent de leur origine mais de leur dcouverte rcente ou
reproduit de L'ettat de la cit de Jlterusalem (vers deleurpublicalion: Anonyme 1(1098), 11(1170), III
1230). Quant aux historiens du xii* sicle, il n'y a (1 170;, IV(1270),V(M80), VI (1148), Vil (1145), VllI
gure que Fouciibr de Chartres (lOO.*)-! 12:')) et l'au- (1185), IX (1175). Il ya de bonnes raisons pourassi
teur des Ges(a Francorum Jhei'utalem expugnan- gner vers 1187 la description en langue vulgaire
tium ( 1 108 qui offrent de la Ville sainte une descrip- qu'Ernoul a insredansson histoire en 1228, ;\ sa-
tion quelque p<;udlaillrr;. Albert D'Ai\l()lKi-H;20j voir L'estal de la Cil de Jhmisalem mentionn plus
et KaoildeCae:! (lOM- 11(15) demeurent trs laco- haut. L'emploi simultan du prsent, impli(|uant
niques. Heureusement les plerins deviennent h. encore l'occupation lalino, ol do l'imparfait inipli-
cette poque p\un lo<{uaccs que jamais. Citons : ({uant laruccupalion musulmane parait bien indi-
SAEWULf, voyageur anglo-naxon qui vint en quer qu'Ernoul n'a fait qu'emprunter une pice
Falettine en 1 M^-l 103, au dbut, par consquent, prexistante qu'il adapte assez maladroitement.
de l'occupation franque et dunt Ir journal apprci Des tmoins nombreux que possde le \iii' sicle
|M>ur sa prcision dbute par Incipit certa relatio nous avons surtout ulilis' Wilhrand d'Oldenbourg,
d< titu Jrnualem. chanoine llildnshoim qui composa une lgante
L'IliGouMiiB Dahikl, Hisse distingu auquel on relation do son voyage do 1212 avant de devenir
i.rf, u.Cnf^ re det tnurrrt hiiloriqur du (jeographica ValarnUnne. pour un6 numt'rallon d(Vialll<^e
l Huaumurr, liibttuthtea Ua Itiiiralret.
INTRODUCTION. XXXIX
vque de Paderborn puis d'Utrecht. Perdicas, pro- de douze, furent envoys en Terre Sainte par
tonotaire d'phse, auteur d'une description en Jacques II en 1322 et dont l'itinraire a t publi
vers intitule "Ex'f paais irpi twv v 'IspoaoXufjLOii; Ku- en catalan par M. Jh. Pijoan sous le titre Un nou
piaxwv OjjiaTOJV (1250). oiatge a T. S.
BuRCHARDDU MoNT-SiON, O.P., doiit Idi Descriptio Jacques de Vrone, de l'ordre des Ermites de
Terrae Sanctae est le fruit d'explorations diligentes Saint-Augustin, dont le Liber Peregrinationis nous
ralises par un rudit intrpide et connaissant la donne sous une forme assez nglige les rensei-
langue du pays, pendantlatrvesigneenl'28i2entre gnements les plus intressants de ce sicle (1335).
les habitants d'Acre et le sultan Qeloun. Le succs Ludolpue DE SuDiiEiMjCur de Suchen en West-
de cette uvre fut tel qu'elle resta pendant plus phalie, auteur d'une Descriptio Terrae Sanctae et
de trois sicles le manuel classique de la topogra- ilineris ejus I/ierosoh/mitani (1330-41).
furent dresss d'aprs sa description de Jrusalem Pierre de Pnna, O.P., qui composa d'lments
sinon d'aprs le relev graphique dont Burchard disparates un Libellus de locis ullramarinis, vers
avait dot sa premire recension'. 1350.
RicoLDO DE Monte-Croce, O.P., appartenant au Ignace de Smolensk (1389-1405), l'archimandrite
contingent de religieux fourni par couvent de le russe Gretumos (1400), un rcit slavon du
Santa-Maria Novella de Florence la province xiv" sicle, une description grecque 'AitoSei^i; irspi
dominicaine de Terre Sainte, dbarqua Saint- Twv 'IspotjoXiJitov des environs de 1400, sont peu
Jean d'Acre en 1288 et ne tarda pas faire son prs les seuls reprsentants du monde oriental
plerinage Jrusalem dont il rdigea un compte dans cette priode.
rendu dans son Itinerarium avant de se rendre
Bagdad titre de missionnaire. Du XV sicle nos jours.
Comme les Occidentaux tenaient Chypre et quel-
ques points de la cte phnicienne on composa Parmi la multitude des plerins qui figurent
plusieurs guides conduisant de l aux Lieux saints dans la Bibliolheca geographica Palaeslinae de
parmi lesquels les plus rpandus semblent avoir Rohricht, nous avons d faire un choix pour viter
t les Plerinages pov aler en Jherusalem (1231) des redites inutiles. Notre prfrence est alle soit
et les Plerinages et pardouns de Acre (1280). La ceux qui nous ont paru les plus reprsentatifs
description rime de Philippe Mousket n'est que la de leur poque, soit aux auteurs chez lesquels se
versication d'un compendium du temps. trahissent un jugement plus sr et un certain
Les noms suivants reprsentent les principales got pour la prcision verbale ou le relev gra-
sources de notre information pour le xiV sicle : phique.
Marino Sanuto l'Ancien, noble vnitien auteur ZosiME le Russe (1419-22) est prcieux pour
du Liber secretorum fideliwn Crucis dont le but la connaissance des installations monastiques
tait de prparer les esprits une nouvelle croi- grecques,
sade (vers 1310). Jean Poloner, Polonais, se recommande par la
Odoric duFrioul, O.M., ou de Pordenone, son clart de ses observations (1422).
pays d'origine, qui laissa un Liber de Terra Sancta Louis de Rochecuouart, vque do Saintes, vint
aprs avoir t missionnaire en Asie (1320). Jrusalem en 1462. Son journal de voyage est
Ppin de Bologne, O.P., misionnaire au Levant, l'uvre d'un esprit avis, capable de vues per-
auteur d'un Tractalus de locis Terre Sancle (1320) nelles pleines de bon sens.
sous forme d'numration. FLIX Fabri, O.P., du couvent d'Ulm, fit deux
LesFRARES Preycadors d'Aragon qui, au nombre voyages en Palestine, l'un en 1480, l'autre en
1. Cf. Abel, crits des Dominicains sur la Terre Sainte &na Miscellanea Dominicana (Rome, 1923), p. 227 ss.
JRUSALEM.
1483, entre lesquels il s'tait livr la plume la wvcK (1596) prsente une information copieuse
main une immense lecture, scrutant le texte sur de Jrusalem au dbut de la priode
l'tat
biblique, dpouillant les guides et les itinraires turque grce son Jlinerarium HierosolijmUanum
anciens. Le mrite de roenvre de Fabri rside et Syriacum o figurent des dessins emprunts
dans son journal plus que dans les digressions Zuallart (1586).
historiques qui rmaillent. Son Evagntorium ainsi Bernardino .\mico,O.M., mrite une place part
qu'il le nomme lui-mme demeure, malgr ses avec son Traltalo dlie pianle et Imaginj de'sacri
apparences dsordonnes, une source de premier cdifizi di Terra Santa disegnate m Jeriisalemme
ordre. seconda le rgule dlia Prospeliiva et vera misura
Ber?(ard de Breitenbach, doyen de l'glise de dlia lor grandezza, ouvrage qui est un essai
Mayence, compagnon de voyage de Fabri au Sina mritoire de relevs de monuments et qui dis-
et en lgj'pte, confia son carnet de plerinage au pense de bien des descriptions (1596).
P. Martin Roth 0. P. du couvent d'Heidelberg qui ' Franois Quaresmius, O.M., prsident custo-
en lira la matire d'un itinraire prsent sous dial en 1618, est clbre par sa volumineuse
une forme lgante et soigne, accru d'une savante Klucidalio Terrae Sanctae historica, theologica,
dissertation sur les sectes religieuses de l'Orient. moralis o le tmoignage oculaire et la descri-
Cet ouvrage auquel Fabri fait plus d'une allusion ption de ce qui est directement peru l'emportent
au cours de son rcit, tait enrichi de dessins et de beaucoup en valeur sur la discussion des an-
de cartes dus au peintre Erhard Rewich que le ciens textes ou des raisons de convenance.
fortun doyen avait pris sa solde lors de son Le P. Dominique Borrely, O.P. (1668) est un des
embarquement Venise (1483). nombreux reprsentants de la routine tablie par
FiuNCESCO SuBiAKo, 0. M., gardien du Monl-Sion les montreurs latins au cours des temps mo-
en 1493 est surtout connu par son ouvrage inti- dernes. Son Voyage de la Terre Sainte mritait
tul // Traltalo di Terra Santa e deW Oriente cependant d'tre cit parce qu'il est indit. Grce
d'abord publi en 1485, puis en 1514 revu et con- leur connaissance de l'idiome local, le Chevalier
sidrablement augment. d'Arvieux (1660) et le P. Michel Nau S. J. (1066-
Dakibl D*pBSB, mtropolite, auteur d'une 1674) ont eu sur les autres le grand avantage
irrrrfl^i xa\ xcpiojoc tmv fituM TOirttiv (1493 OU liU9) d'couler et de rendre diffrents sons de cloches.
est le dernier tmoin notable du ct grec. Aussi bien rencontre-t-on chez eux quelques
MoumIr ed-Dix el-Hanbaly. qui mourut en observations critiques trs fondes de mme que
1.121, composa en 1496 son A'/ uns el djalll ou plus tard chez Filippo Mariti (1767).
l'on trouve mille dtails curieux sur la ville do CoRNELis DE Hruyn (1681) et le P. Elzar Horn
Jrostlem monuments. Son ouvrage comble
et ses 0. M. (1725-1744) ont un droit particulier la
uns lacune do cAl islamique que les inscriptions reconnaissance du topographe des Lieux Saints en
m sofnraient pas i compenser. raison des croquis et dessins dont ils ont agr-
Jacques le Saioe de Douai (1518) est de peu ment leurs ouvrages. Les gravures qui ornent le
tandis que Grepfi.<< Affaoart (1533)
d'utilit, Voyage dans le Levant du CoMTE DK FoRiUN (1817)
malgr sa bonhomie ne manque pas d'lre ins- ne sont pas dpourvues non plus de tout intrt.
tnictif. Une plus longue numralion serait fasti-
BoiipacsdeRacuse, O.M., gardien du Mont-Ston dieuse, anK'nant une foule d'auteurs que nous
en 1551, qui l'on doit In Liber de perenni cultu avons omis ou cits seulement une fois on passant.
T. S. el de fruetuoia ejus Peregrinationr a t Dos citations typiques ont sulli pour celte priode
l'agafit le plot actif apr^rs Suriano dans la fixation qui s'tend depuis les ttonnements postrieurs
dt fooTenirt telle qu'elle a persist dans ses au Moyen Age jusqu' nos jours. Peu h peu il
grtndea lignes jusqu' nos jours. s'est cr un rseau (ridcnlillrittions pieuses dans
' Avec Basai Positubow (1558-1 5<11), qui mon- loquol voluent encore un
certain nombre do
UooM le piseoee do P. Uoniface Jrusalem. contemporains dont la plupart des monogra-
et
DOM prenons cong m plerins russes. phies inodornes parviennent mal h se drplrer
Cotoric on plus etactsmeot Joiia^<< van K(><>t- faute d'cxorcor un conlrl(! :iii uioven des sources
INTRODUCTION.
primordiales. De ces sources de l'antiquit aucune sa Passion, l'emplacement ou la forme de son
n'a t passe sous silence dans celte histoire des spulcre. Il est vrai. Mais serait-il de tous points
Lieux Saints; bien plus on y a joint tout ce que les indiffrent que la dtermination des sites sacrs
publications de patrologie et d'hagiographie orien- permette de concrtiser en quelque sorte l'his-
tales ont offert d'indit en ces dernires annes. toire vanglique,de l'accrocher notre terre,
d'en prendre possession par les yeux et par le
Labeur ingrat et aprs tout strile, estimera cur tout aussi bien que par la Foi? Cette sensa-
peut-tre quelque lecteur, puisqu'on peut sa- tion historique a largement compens pour nous
vourer l'enseignement du divin Matre, se pntrer les austrits de la tche et nous ne saurions avoir
de ses souffrances, adorer les mystres de sa d'ambition plus haute que d'en faire partager
mort et de sa rsurrection sans le moindre souci l'motion ceux qui voudront bien s'attarder la
AELIA CAPITOLINA
CHAPITRE PREMIER
LA COLONIE ROMAINE
Au lendemain do sa victoire laborieuse sur l'in- aujourd'hui dans toutes les mmoires; mais ils ne
surrection juive, Aelius Hadrien avait dcrt peuvent dispenser l'histoire positive de se rensei-
l'anantissement dlinitif de Jrusalem. Il enten- gner par l'investigation archologique.
dait faire succder cette capitale rebelle, dix fois Entre les modalits thoriques rsultant du
vaincue, jamais dompte, une cil romaine qui dcret imprial qui fondait Aelia et la ville con-
demeurerait travers les sicles le monument de crte o s'installrent les colons romains, inter-
sa gloire et le boulevard de l'Empire au cur de la viennent les difficults pratiques, multiplies par
Jude. Ainsi la nature et les circonstances. On peut son aise,
naquit la ville dans l'tude abstraite, faire* voluer les ingnieurs
que les docu- d'Hadrien sur une aire impeccable, d'o les lgions
ments ofll- auraient pralablement extirp jusqu'aux fonda-
ciels dsigne- tions les plus basses de tout difice antrieur. La
ront long- recherche sur le sol fait clater l'invraisemblance
temps sous de ce concept mcanique. Elle montre les ing-
Fig. 1. Le prolocole d'Aelia sur les monnaies, le nom de nieurs romains experts fi simplifier leur tche en
Colonia Aelia s'pargnant d'inutiles dblaiements, habiles aussi
Capitolina, volontiers abrg en Aelia par les tirer profit des vestiges anciens dans leur cra-
crivains postrieurs. tion nouvelle. On n'aura donc aucune surprise
Ce vocable lui seul exprimait qu'il ne s'agis- li'S voir encore, gens aviss et raisonnablement
sait plus d'une transformation de la ville ancienne. conomes de leur effort, s'abstenir d'un vain con-
Dans mesure o ces sortes de sub-
la plus stricte flit avec les collines et les valles et plier leur
stitutions sont ralisables, Jrusalem avait t abc trac certaines conditions du relief topogra-
lie pour faire place une ville de caractre tout phique, les mmes qui avaient motiv partielle-
autre, fonde avec ses rites propres et organise mont dj l'ordonnance de la ville antique.
suivant les exigences d'une civilisation absolu- Partout nanmoins se rvlera dsormais l'em-
ment diffrente. Et telle fut, coup sr, la ralit preinte romaine; et puisque la Jrusalem chr-
poignante de cette substitution que les Pres de tienne, objet essentiel de notre enqute, est dri-
l'glise taient trop bien en droit d'y chercher ve presque sans transition d'Aelia Capitolina, on
l'accomplissement terrifiant des prophties ful- ne saurait mieux en aborder l'tude qu'en essayant
mines contre la cit dicide. Leurs textes, in- de ressaisir au pralable la physionomie gnrale
puisable mine d'inspirations mouvantes, sont de la ville romaine. Remettant plus tard la dis-
.IKIIUSAI.KM. T. II. I
JERUSALEM.
r^issaient la fondation des colonies romaines; on Les arpenteurs dterminaient avec prcision les
groupera en second lieu les lments d'informa- points cardinaux ils tiraient du nord au sud
:
donnes archologiques,
tion littraire, ensuite les une ligne droite nomme carda maximus, et, de
pour aboutir enGn un schma de reconstitution l'est l'ouest, une seconde ligne qui coupait la
MILIT.AIRE KOMAI.NB*.
les auspices'. L'enceinte de la ville tait dlimite
par un sillon trac au moyen d'une charrue attele
Le terme colonie a dsign chez les Ro- gauche d'un taureau et droite d'une vache et
mains des groupements trs divers par leur na- guide par le dlgu imprial en un accoutre-
ture et par leur but, quelque peu aussi par leur ment liturgique dit cincfus (labinus, qui consistait
modalit aux diffrentes phases historiques. .Nous se voiler en partie la tte d'un pan de la toge **.
n'avons envisager que le type de la colonie mili- Ce trac rituel constituait, le primtre sacr, le
taire ' une phase trs dtermin-ie de l'tal pomorrium, d'ordinaire plus ou moins distinct de
rommin : sous le haut Kmpire. Son caractre fon- la ligne relle du rempart a tabli d'aprs des
damental tait l'organisation immdiate par considrations purement militaires ' . Dans la
Vimperalor agissant en vertu de son imperium et fondation d' une cit nouvelle, on s'arrangeait de
cooflant le soin de la diriger non une commis- faon placer le forum de la ville blir, au point
sion lue, mais un leqalus imprial ^ . Ces de rencontre des deux grandes lignes et les prin-
emratorrM dsigne par le fondatnur taient rev- cipales rues de la ville, suivant les lignes qui se
tus do pouvoir militaire et souvent du pouvoir coupaient, aboutissaient directement aux quatre
judiciaire... et le conservaient pendant un temps portes... Ainsi la cit prsentait peu prs...
i|Mrdl. ciU d'apr* la Irad. franaite de MM. A. Wciss et . IlLMiieiiT, l. L; CvGNAT, Timgad, p. x el p. 1 s. Une
P. Loi*-Lca, tome 1", p. 121 . l>velo|ipemeiit du
: rcenle mise au point de ces rites sera trouve dans A. Ohk-
rdgIaM coloiilal et aaicipal chei le* Romaioft p. ift" ss. ; : NIKR, Bologne villanorienne et (''lrus(/ue; fasc. t06 de la
RHc rplojr poar la foadatioa dp colonie* > [cit. abr. : flibliolfi. dfs fxoles franv. de Home e( d'Athnes, l'.na,
llAa%aT. OrganitaHon...]. - 7 (,. Mimhkht. Colnuiis pp. 91 8A.
rmmmimt daaa le Itielomnaire drt ont. tjr. ri mm.. 1. 1, 7. L'endroit qui revt^tail ainsi un <-ara(l(^r(> religieux, s'ap-
f, IM
as., MfflMl p. 1313 . [abr. Iliaacar, Coioniet]. |>elait decussvi : (ArnAT, L'arme romaine d Afrique,
1. lawwmaaa. art. Cotoniat. daa pAii.t-WuowA, Brnl- p. .M2; cf. I's article Derii.ssis el Drciissare de M.M. Ilultsli
f nrfciaf .,|V. col. &1| m., tarloal le } m lUiichreibung drr; el Schullen dans la llenl-lirycl., iV, 2.<.')'i el 2iriC..
CtmUtfrmdmm,eaL Ml m. - t. ftcNAT. Borwii.iMiii Servu, Comment, sur lniMdc, V, 7.^5
M. n Irbem :
il iaue, |1aiftf. Due rite afHeaine johj l'empire ro- dsignt aratro .
Quem Cato in oriyinilnis... dici
MI. IMft (afcr. ('A<.T. Tmyad]. ^. (iaaion fk>iir.H, morem fuisse. Condilores enim civilalit taurtim in dex-
trmmemam mrckoloiqu** Honn<et . Pompl, t* d., isuri Iram, vaream inirinsecus junijebanl ; el incincti rihi
't L AfrUfm rpmmtmM. aurloat th. v U vUh Tiingnd .Sabine [al. Cabino],
togae parte capul velali, parte
i. e.
WUmatma. tfm. arth. H LAfr. rom.]. . TnitDi- Muceineti tenebant alivam
inrurram, ul glebae omnes
aat . rwmpH. um b caUecUoa La ville* d'Art clbre* : iiitrineeuM enderenl. Et ila suleo diieto loen muronim
r d.. 1910. tm\ voImBea.
7. Omix. le monument dtMignabanl, aratrum susprndenles rirra loca porhintm.
mmlt^ue I AifrUr. 1*ol., fWI (abf. Omiii,, Moiiym.]. \r rele de la domincnlalion rl(iRsi(|uc dans M vityiARin,
2. Bi^o**Im aialheor****. an laiolitnaffe de rofaaaUle, Orgoniolion..., p. idN, n. :\.
l'image d'un camp romain, o les principia rpon- aspects de sa destination. 11 l'exigeait en principe
daient au forum '
. Il tait assez habituel que les rectangulaire, dans la proportion de 1 3, avec
rues principales fussent ornes de riches colon- une superficie calcule suivant la population du
nades, et les portes o elles aboutissaient con- lieu. Il s'attachait montrer ce qu'il estimait
struites sur le type des arcs de triomphe. Un rseau l'agencement idal, autour des colonnades qui
de voies secondaires, mais autant que possible encadraient la place, pour les basiliques, les tem-
parallles aux lignes d'axe et se recoupant par ples, la curie, le trsor, les tribunaux, la prison.
consquent angle droit, assuraient partout une Rien de tout cela en effet ne devait tre omis, tou-
circulation commode. Les dices municipaux et jours en ayant soin de sauvegarder l'harmonie de
les constructions prives occupaient les cases de l'ensemble ^.
ncessairement- et l'emplacement mme que ter, de l'influence invitable d'une capitale bril-
lui assignaient les rites sacrs de la fondation lante sur les provinces les plus recules qui en
attesterait dj qu'on le considrait comme le dpendent, un renseignement d'Aulu-Gelle en
cur de la cit et le centre rel de la vie publique. ferait la preuve Erant coloniae quasi l'ffigies par-
:
C'est l qu'on se donnait rendez-vous pour trai- vae simulacraque populi Romani eoque jure liohe-
ter toutes les questions qui intressaient la cit et bant theatra, thermas et Capitolia ^. D'o M. Saglio
les particuliers,pour discuter les intrts publics, est enclin dduire que, pour les colonies, la
pour rendre pour rgler les affaires
la justice, construction d'un Capitole ne fut pas seulement
d'argent; c'est l que les oisifs se runissaient une imitation ambitieuse de Rome, mais la loi
pour flner, les curieux pour apprendre les nou- mme de leur fondation ^ .
velles du jour^ . Ds l'poque d'Auguste, Vi- Capitole, quoi bon le rappeler, n'est en aucune
Iruve avait codifi les rgles architecturales manire l'quivalent de montagne ou d'acropole ^
d'un plan de forum et numr lesdiflces dont il Quoi qu'il en ait pu tre l'origine, ou dans un
devait tre orn pour rpondre aux multiples cas particulier, les exemples abondent dsormais
1. HuHBEKT, Colonies, p. 1312 \ Cf. Schui.ten, Arcliaeot. 5. Citation emprunte M. Sa(;uo. Capilolium , dans
Anzeiger du Jahrb. d. deut. arch. Inslit., 1912, col. 402. Diction., I, 906", qui renvoie Nuits attiq., .\VI, 43. Le
TiiDENAT, Forum, dans le Dict. untiq., II, 1278''.
'.>..
texte est cit peu prs exactement de mme par M. F. Gre-
.{. ("ACNVT, Timgad, p. 16; cf. G. Boissier, Proin. arch., gorovius dans les Compt. rend, de l'Acadmie de Munich ,
u
p. 8 ss., p. 61 ss. ; L'Afr. rom., p. 184 ss., 191 ss. Tiicoe- 1883, sect. philos. -histor., fasc. m, p. .508, n. J, avec la
fi\T,Pompi, II, 26 ss.; Martiiv, Manuel d'archol. lrus- rfrence Gellius 16, 13 . Duns la seule dition qui me soit
que et romaine, p. 163 ss. Andeuson et Spikrs, The Ar- ; accessible, celle de Hertz, 1853, le texte se trouve en elfet
chiturc of... Rome-, p. 193 ss.; Gsem,, Les monuments..., liv. XVI, ch. 13, mais sans la finale eoque jure... etc.
I, 121 ss. 6. Sacuo, Capit., l. t. M. Boissier a dit, avec une fine
4. De archil., V. 1 et 2 Aeraiium, carcer, curia foro
: nuance :Toutes les villes qui voulaient se donner un air
><
sunl conjungenita,... sed ita uti ma(jnitudo symmetriae romain avaient soin de se btir un Capitole, et y adoraient
eorum foro respondeat (d. Rose, p. 106). Cf. Tiiedenat, Jupiter entre Junon et Minerve {L'Afr. rom., p. 204). Cf.
l'ompi, 11, 3 s., 25 s.; Gsell, Les monum..., I, 121 ss. Ce TouTAiN, Les cultes paens dans l'Empire romain, I, 186 ss.
groupement des temples et des difices municipaux autour 7. Sacuo, l. L, I, 906'. Voir aussi l'art. Capilolium de
du Forum proportionn l'importance de la cit est attest MM. lllsen et Wissowa dans la Real-EncycL, III, 1531 ss.
par chaque exploration nouvelle de cit romaine, d'un bout Beaucoup de capitoles provinciaux, soit par oubli, soit par
l'autre de l'Empire. Cf. par exemple, en Angleterre, les la force des choses, ne rpondent plus d'aucune sorte au
villes de Silchester et de Caerwent (Havekkield, Archaeo- principe archaque formul par Vitruve [De archit., I, vu, 1 :
log. Anzeiger, 1911, col. 306 ss., (ig. 9 ss.); en Carinthie, Aedibus vero sacris, quorum deorum maxime in tutela
Virunum (Ecgek. Jahreshefte d. ossler. arch. Inslit.; Bei- civitas videtur esse, et Jovi et Junotii et Minervae, in
blalt, XV, 1912); en France, Uuscino Castel-Roussillon = excelsissimo loco, unde maenium maxivia pars conspi-
(Thieus, Bulletin archolog. du Comit des trav. scientif'., ciatur areae distribuanlur. Cf. Toutain, Les cultes...,
1911, p. 76 ss.), pour citer seulement au hasard quelques I, 185; SoHLiN DoiuGNY, s. v Templuin, S iv, dans Diction,
temple de la suprme triade divine. Jupiter y Chasser, se baigner, jouer, rire, c'est vivre . '
trne entour de sa pardre Junon et d'une divi- Le rhteur africain avait sans contredil un sens
nit fminine accessoire, aux vocables changeants, moins frivole de la vie et son numralion des di-
nuance au gr des fondateurs '. Si remplace- fices publics prrogative de chaque colonie n'est
ment de ce sanctuaire par excellence varie d'une pas plus limile au hasard qu'elle n'osl le rsul-
colonie raalre, pour des motiTs qui nous chap- tat d'un choi.\ capricieux. 11 n'avait ciler ni le
pent, l'ordonnance gnrale en est uniforme. Il forum, ni ses annexes, lments intrinsques de
e$l vident, crit II. Cignat. que les cits qui la colonie, par le simple fait de sa fondation. Les
tenaient honneur d'avoir, comme la capitale, un monuments qui sullisenl, dans son eslime, ra-
lemple consacr Jupiter, Junon et Minerve, liser celte image fidle de la capitale sont ceux
feraient s'elTorcer d'en reproduire l'image chez qu'une administration librale de et avise destina
dles; par suite, le sanctuaire capitolin dut deve- tous temps la sant publiqueaux plaisirs dans et
nir on tjrpe courant auquel on se conforma dans Rome. Le mol du rhteur reoit au surplus son
loole l'tendue de l'empire, comme on copia... meilleur contrle des constatations archolo-
toQ^ les monunifnl importants de Kome'. Ce giques. Au fur et mesure que progresse l'explo-
qui caractrisera par consquent un Capitole, c'est ration parmi les ruines des cits romaines, d'un
aTaol toot la di%'ision du sanctuaire en trois par- bout a l'autre de l'Empire, on est frapp de leur
lies' , et sabsidiairement l'existence d'une cour homognit fondamentale. L'unil administrative
portiques devant la cella. implique un cadre de fonctionnement assez dter-
Un lecteur trop empress pourrait s'merveil- min dont le forum est le centre. Si la tolrance
ler qu'.\ulu-4ielle. soucieux d'numrer quelles judicieuse de Home
une certainelaisse volontiers
pleodeore de colonie donnait droit,
le titre latitude aux cultes locaux, la prudence, sans faire
oe tnmve mentionner que les bains publics et ncessairement appel aux vulgarits do Tadula-
les Ibftires. non sans les foire passer avant mme tion, explique en chaque colonie la cration d'un
le Capitole 11 lui rcproch'^rait peut-tre de spci- sanctuaire la triadecapitoline. Sous l'gide tut-
fler par trop incompltement quels diflces fai- laire de ces grands dieux et grce au bienfait de
ieot l'orgoeil des eolonies Mais qu'on ne se ht<> lu paix romaine, en ce second sicle de noire re
poiol de l'accuser d'avoir envisag gratuitement o les colonies prirent le plus splen lide essor, les
la drilisetioo romaine pen prs du mme point Homains de province groups n'importe o, ft-
de vue qoe certains joyeux drilles, ses compa- ce aux confins extrmes de l'blmpire, peuvent
K (M Mil to fOHqat mHUm que ruarait4aU pAulin de lion. On y pourra joindre le plan du Qasr Fir'uun i\ Ptra,
!! iCmrm. X&lll. m.) U :
doni la relia triparlite sukk*^*' d'autant mieux un capitole
qa'elU ed, ou cette forme prcise, moins familire aux
lanplM tyro-iwleftliniens Uiiuels (cf. Koiii., Knsr Firavn tu
Mtn mtmmL p0tra, p. ').
et '^3 .]. Il est d'ailleurs en relation assez
La flwe Mi ne prait atoir t pilM da Iseips imindiale avec le* vetiKM d'un arc lriom|i|ial au(|nel on a
au* par It piala 4* la di. fr ^etl^M Mi locale donn de Inlerprt^tationK IrN diverses et (|ui pourrail Itien
Ml It Cille e'CaM pet l alalw wil fppiaaU pw U rrli- tre tout uniment l'arc commmoratif de la colonie d'Kla-
l^ae MetiA*. M. iMlMle, par ipl {Adomu uhU galialr. Voir dans le plan de M. i>k LAiioimii,
la loraliMalion
Ibmmm, p. fM). m iseg pMesatai * raU de M. cac^at, \oynye Arabie lUtrre (cf.
lie l 1897, p. >';!0) elles ,
fM la mm 4n tafkuia peal^nM. Jitmo regina. utl planriira qui repraentcnt les deux faces le cet arc h trois
IMM kMHMel TmH. 4iI KilyW atl *^ til It aie batea; cf. IloitKNT*. Iloly l.atul . in-l'ol. houk numrotation.
4 f AftlMg*. H. T>*itM. l* emlt. .. I, no rt IM m., U pi. loUlule NfmnHM of a triumphal Arcli.
m. m M.. pMf le mmtm m cellM capllollii' - Hom. I *. i\r np, t., p. ui7; cf. le* art. des encyclopdies.
Vknahi Lavaiii
Y. CUiwMt. T%m9m4, f. IM. I piMM 4a caplloir |i LtnkHR IllUKHK
ftailies ^o* UMitf ifvmf* Um ptffM mUvmI* OlX MT ViVKNK
s M. rpnl MwaI la l'biMotripliifl daaa Caonat, Timgad, p. m, 11. t'.
LA COLONIE ROMAINE.
s'accorder quelque chose de ce confort et de ces sur les rustres d'Afrique perdus dans les monta-
jouissances qui donnaient l'auguste Rome un gnes de l'Aurs et sur les barbares errants aux
charme si fascinateur. On avait pourvu ces exi- confins du Sahara.
gences par l'installation des bains publics et des La ville ainsi amnage, il restait encore la
Les bains taient invariablement assez multi- samment en tout cas pour la mettre l'abii de
plis cette priode et d'un luxe inou. Leur in- quelque agression inopine, si elle se trouvait aux
stallation, connue; aujourd'hui dans le plus complet limites de l'Empire. Les fortifications n'taient
dtail par les textes et par d'innombrables monu- cependant pas de rigueur, mme dans ce qui est
ments', atteste que les thermes absorbaient improprement appel colonie militaire . Beau-
alors une part de la vie publique beaucoup plus coup de ces villes, d'abord ouvertes, ne furent
considrable que ne semble comporter, notre munies de remparts qu'au dclin de la puissance
point d(! vue moderne, un tablissement de bains. impriale, incapable de maintenir plus longtemps
Ce nom seul suffisait donc, au temps d'Aulu-Gelle, l'heureuse scurit de la paix romaine.
pour exprimer peu prs tout ce que peuvent re- Fortifie ou non, la colonie tait dsormais en
qurir, dans une ville, l'hygine, le bien-tre, la possession de ses organes essentiels. Un arc triom-
facilil et l'agrment des runions. En des con- phal, camp assez souvent sur la plus importante
tres torrides, pauvres de sources et prives de roule, au point o elle touchait le pomoerium,
toute rivire, la cration de ces palais de l'eau en tait destin perptuer le souvenir de la fonda-
faveur du public tait un bienfait dispendieux, tion. Sa forme, son inscription mieux encore et
digne de la munificence impriale, mais rali- ses ornements mettaient sous les yeux des arri-
sable exclusivement par la prvoyance et les res- vants comme un emblme monumental de
sources de l'administration romaine. la cit et comme le symbole de la libert locale
Le thtre enfin. Dtail trange, premire organise sous l'gide de Rome' . L'arc com-
vue il se trouve souvent proximit presque
: mmoratif et symbolique pouvait aussi tre rig
immdiate du forum. A Timgad, par exemple, on aux abords du forum il semble toutefois que ce
;
n'avait qu'une rue traverser pour passer du soit l'exception. L'entre principale, toujours
centre des affaires srieuses et de la vie muni- grandiose, du forum drivait du type archaque
cipale l'difice o l'on venait se rcrer- . des arcs de Janus et appartenait, d'aprs les
A ce motif trs spontan d'un dlassement lgi- meilleurs spcialistes, un ordre secondaire
time et d'un passe-temps agrible, s'en ajoutait d'arcs, les arcs des Forums "'
.
un autre, d'ordre plus relev, qui justifiait cette D'une gnration l'autre, de nouvelles lar-
importance manifeste du thtre dans la proccu- gesses impriales ou la libralit de quelques
pation des fondateurs. Il n'est en effet plus nces- I iches citoyens pouvaient rehausser de nouveaux
saire de dmontrer que le thtre peut concourir difices la splendeur de la colonie : les portiques
trs activement propager une civilisation. En des s'allongeaient, les statues honorifiques se fai-
pages connues de tous, M. Gaston Boissier^ a saient plus encombrantes sur le forum et aux
mis en lumire cette influence du thtre romain abords des temples; on multipliait, on agrandis-
Heal-EncycL). Le spleiidide ouvrage de M. E. Paulin, jilupart des villes romaines . Cf. Tiikdenat, op. t., II, 8i.
Thermes de Diocllien (dans les Restaurations de monu- 3. L'Afr. rom., pp. '^07-210.
ments anliq. par les arckit... de l'Acadmie de France). 4. A. L. Frothin(;am jun., De; la vritable signification
par son Introduction savante et ses excellentes planches, des monuments romains qu'on appelle Arcs de triomphe ,
donnera la i)lus exacte ide d'un de ces didces somptueux dans Rev. arch., 1905, II, Le mme savant a dhni
p. :n9.
et de son rle dans la socit romaine. On lira aussi avec ainsi la situation usuelle de cet arc communal : il se
fruit E. TnoMAs, Rome cl l'Empire aux deux premiers si- plaait, en rgle gnrale, exactement sur la ligne du po/Hoc-
cles de notre re, ch. iv Les thermes.
:
Les jeux, pp. 80- rium d'une colonie [l. L, p. '2'25).
JRUSALEM.
sait, on restaurait avec un faste toujours plus de Tadminislration romaine, le torrent des ple-
ambitieux sinon toujours avec un got meilleur. rins et des simples curieux attirs par ce mme
et l des circonstances fatales et le malheur des souvenir afllne dans la colonie nouvelle. De loin
temps contraignaient de laisser en loques ou de en loin quelque visiteur plus cultiv commence
restaurer humblement de la
les diGces glorieux dcrire et tel dtail de sa narrai ion pourra devenir
fondation. Mais la colonie conservait, malgr un utile indice dans la reconstilufion de lavillo au
tout, les traits gnraux de sa physionomie origi- temps o il y est venu. Il serait sans profit de
nelle : aprs quinze sicles de ruine et d'abandon, grouper thoriquement ces bribes et chacune
Toici ses dcombres Tiniage authen-
surgir de sera au contraire retrouve en son temps.
tique presque intgrale d'une colonie fon-
et Pour les premires gnrations qui vcurent
de par Trajan dans le massif africain de TAurs, dans la colonie et aussi longtemps qu'elle conserva
Timgad. Grce la pntrante sagacit des sa- son cachet primordial, il et t superflu de per-
vants et heureux explorateurs qui pratiqurent les dre des phrases dcrire sa disposition et ses
fouilles et en interprtrent les rsultats, on peut diflces. Avec le recul du temps et quand des trans-
suivre, de Trajan Justinien, l'volution d'une formations invitables commencrent compro-
Cfrfonie romaine. On y reviendra maintes fois, mettre l'aspect familier de l'tat initial, la pense
ao terme le plus concret de comparaison, vint de fixer ce souvenir. Du reste, l'usage des
lyant d'interprter ce que les crivains trangers qui n'auraient pas su lire les inscriptions
aadens et les vestiges archologiques nous ont ddieatoires, ou qui accablaient de questions im-
eoQMnr de la colonie d'Hadrien sur le site de portunes sur l'origine et la destination de chaque
Jrasal>m. difice, il avait bien fallu raliser une sorte de
petite catchse historique et archologique : des
lambeaux nous en parviennent dans les rcits de
II. IIOCVC.'TATia< LlTTRAIkE SUR AELlA
plerins dj signals. Infiniment plus prcieux
CAPITOLINA '.
est le schma d'ensemble que la vieille chronique
dsigne sous le nom de Chroniron pascale nous a
ToQt ce qu'on pouvait attendre des historiens conserv d'Aelia Capitolina en rsumant le rgne
qui nous ont racont l'origine d'Aelia se rduit d'Hadrien. L'examen dtaill de ce texte va nous
Mlorvllement & l'nonc du Hadrien sup- fait : fournir la meilleure base pour le groupement
prime la vill# juive et cre
romaine. une ville ultrieur des observations archologiques.
Paifqa'il s'agit d'une colonie, toute son inslalla- Le texte est ainsi onu Hadrien ayant :
tioo rade soi pour un Romain; et que lui importe ananti le temple des .luifs qui existait .lru-
de dire plus en dtail ce que fut cette colonie-l, salen), fonda les deux bains publics, le thtre,
oi plus ni moins importante en elle-mme que le capitole, le nymphe quatre portiques, le
maiiile aoire colonie d'Hadrien, en tout cas aussi DoiUcaptilon -- civqw ou aiiiphilluU'ilr', prc-
parfUlioefil indiffrente que toutes ces ombres demment Connu sous le vocable de < (iailins
Uasf* de laVilK clos(*s sur tant de points de ot l'Ksplanade quadrangulaire. H rpartit la ville
VEmptn ? en sept quartiers et constitua nmphodariptrs des
SOM Aelia git nanmoins l'indestructible hou- hommes spciaux, chacun (l(>S(]uels il assi^Mia un
vesir f n'oo prleodalt eiacer. l'eu pou, en rai* quartier, ot jusqu' ce Jiuir chaque (juarlier jouit
on ibAiim dM ondillon* favomblen qui rsultent du nom de l'aniphodarque. A la ville mme il im-
I. If. fn4 loin w , Ot Ofnmmng der mmuchen d llaiirirn A Hudoxie. I, Aeliu CnpUoUna; Evhoa d'Orient,
Cimmit Al^ CapUlinm, Um Uimngibtriehte rfrr
les VII, 1110', pp. &-73. M. l'ablMJ Nn;oi.K. Jnisaleni
pkUm.'pMmlmg. m. k*l9r. Clam,.. AkoH. dar WU. su trnpertIm Ag0s (IBU'i), pp. 75-89.
A. Sciii.attkm, Der
mamktm. il. pf. Vii.yaa. - r. 0sm>rotii;. Orr Hai- Chronograph aut dm irhnten Jahrr .{nlonins. l'A Die :
)j
posa son propre nom, l'ayant appele Aelia* . Toute la tche se rduirait chercher les ves-
Les premiers mots soulvent une question tiges de ces divers difices et dcrire leur rpar-
d'histoire discuter ailleurs; les derniers rsu- tition sur Taire de la nouvelle ville, si le sens at-
ment l'organisation administrative de la colonie; tribu chaque expression de la Chronique ne
l'intrt actuel se concentre donc sur la nomen- pouvait faire le sujet d'aucune contestation. En
clature des difices. Qu'on se remette en mmoire pratique, la traduction propose ne sera proba-
la valeur de la Chronique pascale, dont les infor- blement pas juge limpide. Les termes en ques-
mations sont puises en gnral d'excellentes tion paraissent avoir t considrs jusqu'ici peu
sources pour toute la priode romaine on accor- : prs comme autant de logogriphes dsesprs. Je
dera aussitt la plus minutieuse attention aux d- ne vois gure que dans la double monographie
tails qu'elle enregistre dans ce cas. Et comment du R. P. Germer-Durand un srieux effort pour
ne pas voir le paralllisme entre les difices qu'elle pntrer la valeur de ces expressions techniques.
mentionne Aelia et les monuments caractristi- Et puisque j'attribue quelques-unes un sens
ques de toute colonie romaine au gr d'Aulu- notablement diffrent, il est donc indispensable
Gelle? L'crivain africain s'exprimait en latin, la de le justifier avec quelque dtail en reprenant
Chronique est rdige en grec; l'ordre de groupe- pice pice toute l'numration.
ment n'est pas _non plus strictement identique. Dans les SYi[x(jia, Ducange avait fort judicieuse-
Mais ces nuances mises part, il saute aux yeux ment reconnu des bains publics . Sa traduction,
que les deux num^rations se rpondent trait conserve dans les ditions subsquentes de la
pour trait : o/ifxo'dia = //jcrmas, Oatpov -~= thealr[a], Chronique, guidait peut-tre et l quelque in-
Tptxauotpov = Capiioli{a]. La liste plus riche du terprte nouveau, et ne le guidait pas si mal,
chroniqueur ne contient, en fin de compte, que puisqu'un recours facile au Glossaire du grec lur-
des variantes et comme des succdans de la dif, de ce mme savant, tablissait le bien-fond
premire srie. Le Ni/mphe est un autre palais de son interprtation. Le sens de marchs , ou
des eaux et si distinct <|u'il puisse tre par son de basiliques civiles , est cependant aujour-
caractre et sa destination, il demeure nanmoins d'hui en faveur, sans qu'on puisse en trouver de
incontestablement apparent avec les thermes au motifs assez plausibles. Le P. Germer-Durand
sens antique. Le Dodcapylon, dans la mesure o estimait nagure en produire deux l'un tir de
:
sa signification aurait t correctement saisie, est l'tymologie mme qui impliquerait la signifi-
une succursale du thtre. Seule la grande espla- cation d* difice public dans le sens administra-
nade quadrangulaire garde un aspect original, non tif... prtoire, lieu de runion du Snat ou du
sans quelque accointance avec la catgorie des Conseil , l'autre dduit du texte dans son
installations religieuses. ensemble qui indiquerait plus loin les bains par
Ainsi interprt, ce catalogue se rduit donc un terme technique, TsTovuuLcpov ^. Pour donner
aux monuments familiers de toute cit romaine quelque porte ce second argument, il et t
sous l'Empire un Gapitole, des thermes et autres
: ncessaire d'y ajouter la preuve que Nymphe
installationsanalogues, des lieux de spectacle ou Ttranymphe ft jamais synonyme de
varis suivant les gots de l'poque. On ne s'- bains, ou l'expression choisie pour dsigner les
tonnera plus de l'omission du forum, des rues thermes .
colonnades et de 1' arc communal , inclus alors L'argument linguistique est plus spcieux. A
dans le concept fondamental de la colonie. La condition de ne point faire mention d' difice ,
Chronique n'avait pas plus en spcifier l'rection il est hors de doute que Sr.modtov, pris comme un
qu' mentionner en cette ville neuve l'existence substantif, dsigne quelque chose de public ,
d'habitations prives. d'ordonn au peuple dans le sens absolu, qu'il
le moins qui n'tait pas ncessairement une basi- de sance d'un tribunal , mme s'il s'agit d'une
lique; et derechef pourquoi en avoir spcifi deux bicoque, ou Chambre la valeur d' assem-
numriquemeni, alors qu<; l'administration de ble lgislative .
toute colonie supposait plus de deux difices et Ainsi en est-il advenu de diimosion l'poque
que le plus important de tous, l'htel do villo si byzantine. A mesure que les transformulions i)oli-
l'on veut, ne pouvait gure tre appel un or.uLatov tiques modifiaient le caractre administratif, la
= basilique? langue en devait ressentir quelque contre-roup.
1/ide de iiiarch n'rst pa.s inirux en situa- A l'poque rf'publicaine tout contre d'adiMinistra-
lion. Leor exiKtence chI trs vraisoinblablt* dans tion romaine pouvait, avoo un< trs large part do
la nonvelln colonie et l'installation d'difices tels vrit, s'appeler un dt>moxion. Le sens n'en tait
qu<* 1<^ comportait un march rom.iin pouvait dj plus tout j\ fait le mmo h l'opoquo impriahr,
Milrer dam feu proci'upations d'un fundatcur de et lors(|UC Nerva faisait inscriro au fronton (h; sa
ville. Le marchf cependant, annexe banale du demeure somptueuse du Palatin les mots admi-
forutii k peu pr^ dan* toutes les colonies, avaient- rables Acdi's fwhliriv ', il ne ft entr certaiiioinont
{| donc 4 AcHa une importance tolln que le souci en l'ospril do personne (|u<; re moiiumenl tait
d'Hadrien m soit d'abord port lit-des<ius, ou que puhlir. au mme titre que l'amphithlllre et n'im-
1. C tmfmrwt le Ulla rt pubHca, an kioR., et le franeit CrleehUehr 0lrnca, rendront celte vriticallon facile.
Iti efelfei fMh|M . ftlsrlcl.m . f.cho..,, p. 6U\
9. Lei laMw amilie 4aM les reeaell* iiiurapliique 4. Dt'Rit, IIMoire det Homainx'^, IV, 'itriO; NiiriH loiiU;
V4H#. cfllis 4 fMlraiie* de papyrv et de Wiu.hRw, i] a|rr l'M!ir, l'aneg\ir. TrnJ., H 47.
LA COLONIE KOMAINE.
porte lequel des thermes de la Ville, o la foule authentiques, Byzance en particulier'. Un seul
grouillaiten toute libert, se sentant chez elle. exemple suffirait rendre cet usage vident :
Plus avant dans la priode romaine et aux temps rexem|)Ie du Zeuxippe. Dans le rcit de la restau-
byzantins, il est manifeste que le concept aedea ration de Byzance par Septime-Svre, on lit
puhlicae ou dmosia se modifia encore. Tandis que plusieurs reprises le bain public ^viadatov lou-
dsuvre. Plus encore que les lieux de spectacle mosion appel Zeuxippe *, quitte crire de
les tablissements de bains prenaient, en vertu nouveau xo ^riudaiov Xourpov Zeitcttov un peu plus
mme de leur nature, le caractre de monuments bas.
populaires au sens primordial du mot; il tait de Loin que l'ide de bain public soit de pure
bon g-ot tout le moins, pour les patriciens et imagination ^ dans la traduction de Ducange, elle
les gens aiss, de se pourvoir chez eux d'un bain rsultait au contraire d'un examen approfondi du
priv; l'hippodrome, au cirque, au thtre, au style de la Chronique et doit prvaloir sur tous les
forum tous les rangs de la socit se mlaient ou peu prs qu'on lui a substitus.
se juxtaposaient; d'assez bonne heure au contraire Si l'on est autoris faire fond sur les lois gram-
les bains publics des grandes villes ne pouvaient maticales, beaucoup plus immuables que le sens
manquer de runir de plus en plus exclusivement familier des mots, la dtermination de ces deux
les classes infrieures et strictement populaires . dmosia par l'article parat impliquer l'existence
D'o l'abrviation des 8Yi;jid(Tia Xourp ou Oepuot en de deux bains publics seulement les deux bains :
1. Je relve au hasard un exemple assez suggestif dans 2. Cf. Chroii., l. l.. col. 721, Kwv^xavxiavai Srijxodtov.
Ojyrhijiichus Papyri de MM. Grenfell et Hunl (VI, p. 210 Col. 756, Valens fonde Suo ri[jioCTia Conslantinople, au nom
s., n 892). Un entrepreneur charg de fournir Ips bois de ses deux filles; l'un s'appelle Kapwcrtavai et lorsque,
ncessaires la reconslruclion d'un bain paXavov el onze ans plus tard, il est achev, le Chron. le nomme Ywava-
d'une porte de la ville, annonce qu'il pourvoira tout ce aov Katpwdtavai. CoI. 777, Syijaoctiov ApxaSiava;. Col. 797,
qu'exige x Sritiitov en surcharge, peul-tre de mme ri[jt.oiTiov 0o8offiavai, etc.
main, )outpv xal loXtxuov soyo"'- H se |ieut que la pre- 3. Chron., an. 197; l'G., XCII, 649 : xtitsv .. x orjjxaiov
mire pense du scribe ait t de blocjuer 1' uvre popu- Xouxpbv To Xeyixevov Zeinnov.
laire et r uvre municipale . Son repentir est curieux 4. Op. /., col. 709 : xal i Sr)|A(>aiov xo Xy(Xvov ZeniTtov
et parat bien attester, sinon que yitidiov se disait dj tout vsTtXipwffev. Cf. col. 712.
court comme synonyme de fJaXav&v, du moins que l'rection 5.chos d'Orient, 1904, p. 69''.
d'un pa).avtov municipal tait un SrifAOdiov pYov. Si la sur- 6.Avec le dmosion fameux, ces fondations comprennent
charge Xouxpv n'est pas de mme main, cette correction un TcyvYjytv immense , un thtre, un cirque {Chron.,
videmment Tort distraite tendrait prouver que le cor- col. 649). A Pompi, les thermes du Forum furent avec
recteur tomb en arrt devant ce dmosioii veut bien pr- l'amphithtre, le petit thittre et le temple de .lupiler, un
ciser qu'il s'agit de l'difice appel prcdemment balanion. des premiers difices construits par les Romains (Tuni:-
Le document date de 338 de notre re. NAT, op. /., H, 109).
JRUSALEM. T. H.
10 JRUSALEM.
tion n'a donc apparemment aucune porte pour mentionnera dans le mme contexte des spaoti
elle
suggrer quelle importance tait attribue aux qui, en di)it d'une apparence trs
KoauoSiavai'
monuments: tandis que le groupe bains publics grecque, feront presque regretter aux hellnistes
et lieux de spectacle se rvle absolument carac- dmosin plus familiers.
ralins les
tristique de toute fondation ou rnovation de La fondamentale des difices coloniaux,
trilogie
ville par un empereur romain. thermes, thtre et Capitole, est par consquent
Le thtre ne souffre heureusement pas la plus bien authentique dans Aelia Capitolina. Venons
lgre ambigut. aux monuments surrogatoires dont la munifi-
Le Tpixzupov a mis en dfaut quelque peu la cence d'Hadrien avait dot la ville.
sagacit de Ducange qui s'est born le transcrire Le Ttramimphon exprime peut-tre volont
dans sa traduction, n'ayant pas saisi la nature de un monument ddi quatre Nymphes '*,
ou
cet difice. Le P. Germer-Durand y a trs bien ' constitu par quatre rservoirs du type des n;yj-
I. RB.. wn, p. 31; f.chot..., rJ)'i. |). 07. lyil. p. .l5 8. ; cf. Co<..i.i:no.n. MijUiologie fi'juie de la
7. Pba a M ctpUolc
pretemp! dans Cacmat, Tiingnd, (irce, p. 222; Navahhk, /. l., IV, 127'' : Ju|itter, Apollon
H. IMi dMCriptlM TMtOC.<AT, l'Ollipi, 11, 40 M.
: mdecin, Silvuin, N*plun', Dinno, iMc ; lli.oc.ii, l. /., w?., et
:i. Ckron.. mi. 117; o/>. /., col. f>i\. Parfait auui cr nom 541 A. L'a*<>ciatioii avoc. Silvaiii Hail iii^iiu*, par eiulroils,
*n% fukt pomr le capilolc de ('ontan(ino|i|e {op. t., i UAuclle (|U> le Nyinplics iHaient ilcvcnucs lotil honneiniMil
roi. 7M), tmr a cdUi MNirdli* Rome doivent re|arai- de Silvnnae : voy. ,\. ik Domah/.rmhki, Silvaiius, dans Ab-
Ira tel* ^Mlt Im UtMtto t raadcnoe; autai el-ll quealion handiungen zur rUm. Heliij., p. 7H, n. 'i; Toitaiim. I.e&
m tfH fomr foin aalMrv le Foram (/. /. rf. roi. 7oq). . nillr.... I, 261), cf. :7('..
I. Voir DtcANftB, ClotMrium..., . t*. 7. Plan djin i;Kr.it., /.et moniiincnlit..., I, lig. 73, ou Mon-
h. >%%. S^mpkat; Dtel. ont.,
tt. IV. 134. Buiai. CRAUX, yympharuiii; Dict., IV, t.'il, ll|;. 53.V'i.
ffjfmpkfH dan IUmcim, IauUoh. III, col. ftoo aa. H. A.lUu.u, Fouilti>M de hhnmisa; Hultet. arch. du Corn.
A, Paa. om H^m^,
frqannmenl K. Pomu,
aaaex : d$ Irav. hiilor., IIXKI, p. rt70 a.
BmlM. frrmp. k^ltn., V. IMI, pp. 3ttt-3ft7 et Seropol tf. dehm..., luot, p. 7<i-, cf. Hit., I8U2, p. 381. On ne voit
0 Mfrttm, f. M ta. Th micbAna, Atktn. MUMIUHfn,
; pat clairemt'nt ce i|u<* M. <'li>rioont-nanneaii dsi^tnc par lu
LA COLONIE ROMAINE. Il
fut probablement jamais assez ferme ni assez fami- lon se cachait la mention du temple de Jupiter
lier* pour donner cours un mol qui en aurait rig par Hadrien sur le site de l'ancien Temple;
concrtis la totalil. Aucun nymphe palestinien les difices principaux du sanctuaire juif, runis
ne porte une trace suggestive de ce qualuor plas- dans le parvis intrieur, auraient t dsigns par
tique, peu conforme, en dOnitive, l'usage arlis- ce nom trange : Les Degrs . Pour M. l'abb
lique romain dans la reprsentation des Nymphes, Nicole ', ces douze portes auraient donn accs
puisque le dieu ou la desse ajouts parfois l'har- au Gapitole . D'aprs le R. P. Germer-Durand'^,
monieuse triade ne constituait point une quatrime Dodcapijlon, c'est srement la colonnade double,
nymphe. Au contraire, le magnifique nymphe divise dans sa longueur par trois ltrapijlons dont
de Philadelphie- 'Amm?i-, pour choisir un exem- la runion formait un dodcapylon : on l'appelait
ple 1res clair, avec les trois exdres de son mur aussi... dvaaOfAoi , car les diffrences de niveau
de fond, a tout l'air d'impliquer le trio consacr d'un bout l'autre de cette colonnade centrale
des Nymphes romaines. Et
rien n'est plus facile, devaient exiger en effet des degrs . Cette
au point de vue architectural, que de concevoir conclusion ne corrobore pas eficacement l'hypo-
en forme de sanctuaire prcd d'une
l'installation thse : d'abord parce que cette colonnade tait
cour portiques. En dsignant tout l'ensemble prcisment la rue la moins accidente^ et ne
par l'expression llnntijmphe, le chroniqueur pouvait donc mriter d'tre spcifie par la dsi-
alexandrin emploie un mot de son cru, aussi clair gnation image d' Escalier ; ensuite parce que
aprs tout quele terme similaire TETpairXaTsta, forg les deux vocables ne furent point simultans comme
pour exprimer ailleurs ', non sans doute une on le donnerait entendre. C'est aprs l'interven-
quadruple place , mais bien une place entou- tion d'Hadrien qu'on appela Dodrcapylon ce qui
re de quatre colonnades . El comment ne pas portait jadis le nom d'Anabathmoi; par cons-
rappeler surtout l'analogie plus expressive encore quent, si les Degrs avaient quelque chance
de ce TTpocffTojov qui dsigne la cour portiques d'exprimer cette rue centrale, il serait ncessaire
du Zeuxippe '? d'admettre que la rue elle-mme appartenait
Avec le Dodcapylun et le vocable archologi- un romaine et qu'Hadrien
tat antrieur la ville
que ainsi remplac intervient la plus dconcer- l'aurait seulement orne de colonnades. En soi,
tante difficult de tout le texte; on n'est donc pas rien n'est plus vraisemblable mais le P. Germer- ;
surpris de voir les interprtations diffrer l'excs. Durand l'accordera-t-il sans se mettre en contra-
M. (Iregorovius^ songeait timidement la citadelle diction trop flagrante avec le principe fondamental
de la colonie, demeure la citadelle de la ville de son enqute sur Aelia, que les dispositions
moderne, prs de la porte de JalTa. M. Schlatter** anciennes nc^ comptrent pour rien '"?
croyait arriver dmontrer que sous Dodcnpi/- C'est d'ailleurs toute l'hypothse qui, l'exa-
men, ne saurait garder aucune sduction. Si rel- TTuXov que pour le thtre, les deux thermes, Ir Capi-
lement le chroniqueur alexandrin avec son e.xpres- tle, etc. Ce monument doit tre muni de douze
sion le Dodcapi/lon , dment dtermine par ouvertures distinctes faisant fonction de portes et
l'article, visait faire entendre sous ce collectif pouvant en recevoir le nom. A se laisser guider
ambigu, qu'Hadrien avait fond trois tlmpijles par des analogies fort suggestives premire vue,
sur le parcours dune rue antique embellie par le TTEVTotTruXov OU les ^oiTruXa do Svracuse'-^, mieux
lui d'une double colonnade, il abusait vraiment encore rvvEdTruXov clbre dans la topographie
d'une figure de rhtorique et livrait ses lecleurs d'Athnes primitive ^, on serait tent de croire
une devinette alreuse. Comment tomber jusle un rempart muni de douze portes; car les expres-
avec trois ttrapylons plutt qu'avec six dipy- sions similaires marquent habituellement des
lons, deux hexapylons et d'autres combinaisons ouvrages de dfense dans une ville fortifie. Les
l'avenant, tout aussi lgitimes en principe? Et neuf portes de l'enceinte plasgique Alhnes
mme en lui prtant l'ide de cette petite addition donneraient quelque vraisemblance douze
mentale, il resterait expliquer qu'il ait pu attri- portes dans les fortifications d'Aelia Capitolina
buer des mots strictement analogues des sens et la Chronique affirmerait du mme coup l'exis-
De mme en effet que xeipa-
qui ne le seraient plus. tence de ces fortifications. Le rapprochement est
u>ov dsigne un monument rig en manire de cependant tout fait dcevant; pour s'en convain-
quadruple porte l'intersection de deux rues per- cre il n'y a qu' revenir aux textes. Tandis que la
pendiculaires', un oi^xairuXov doit signifier, par Chronique mentionne le AwSextxTruXov bien spcifi,
voie d'analo^e, une autre unit architecturale le fragment clbre de Clidme qui nous a con-
prsentant douze portes distinctes mais groupes serv le souvenir de rivveTrvXov athnien prend
en nn mme ensemble, et non pas la triple succes- soin de le dterminer par la dsignation du rem-
sion d'un groupe identique de quatre portes. Au part o taient pratiques ces ouvertures : les
lieu de ce rbus, il tait simple et clair d'crire : ennemis assigrent neuf le Pelanjicon aux
U rue trois ttrapyles, si tel tait le point de vue portes '. On observera peut-tre aussi que douze
du chroniqueur. Sans dvelopper la critique de portes seraient excessives dans une enceinte aussi
cette interprtation, il est plus pratique d'aviser peu dveloppe que l'et t fatalement l'enceinle
justifier celle que concrtise la traduction propo- d'Aelia si elle et exist ds le temps d'Hadrien ';
se : cirque, hippodrome ou amphithtre. qu'enfin si Hadrien avait couvert sa colonie par un
Qu'il s'agisse d'un monument bien dtermin. rempart et que la Chronique en ait voulu relater
on ne le mettra pas plus en doute pour t Ab>Sex<x- l'excution, elle l'et dit sans figure, en termes
relroavrr le rettet de* contlruclions de Salomon ou scu- ta; 'EniRoX; % ^'>'^ ^ npo; To; 'K$a7tC),oi; -Jndpxti Teyoc
lai<pat d'Iirode oo et dan une ilIuMon Tacile coin- (d. Didol, I, 559, Le T. H. T. Gislcr {Das lieil.
11. 34 ss.).
prcadre, aU ImpoMible Juttifier > (p. W,). i/illusion ici Land, \'.)\'}., p. 218 el pi. iiij propose (l<> grouper les douxo
M CMMMcraiiile pM * avoir donn quelques Irait d'ex. portes d'Aelia sous forme d'nrcs A (|U!itn> faces autour de
flM kMMUfM la fiorte d'une observation arcb<oIoKi(|ue In place o s'ainorrnicnt les grandes artres de coininunica-
UifMilhrtt tion, prs de la porte septenlrionale : solution archilt-cturalc
t. Vf. k DJrai (cHVUAOUM, ZDPV., \XV. 12, Or. IH lgante, mais d|K)urvu(* l'appiiis.
Cl piM ftaral). iokbu (Siium^iA, Rli.. IMUH, p. fioi ; :i. Cf. Wacmsmutii, Enncapylon : Heal-Kncycl., V, a587.
fiau^i, Di* t*rov.. III. IflO ., Bg. lo&l t.), h lulmyre 'i. ... iccpu6a>Xoy Si cwiinv/ov to lUVapYt^v. Clideu). apud
oo*. pi. I, (I et ti, lOy, Voir \m dlctloanalfM ou le anno ItKKKBR, Anecdota gr. [\\, p. 4IU.
UliM a Jo m wwU pigraphlqur*.
DiTTK^aKHCKn, v. k 5. U>4 cent porte de Ttiebe el d'autres lgendes analo-
Ohtmti fr. itutr.. Il, as. n* 722. Tandis que le monu- gues ne sauraient tre d'aucun poids on faveur de cette
MMl riivl sImI l'iBlrrMvllon de deux rues prriwndicu- dou/.nine de fiorte dann une enceinte qui avait au maxi-
lairw portail le mom m quadruple pirie , |r |>asaKe mum Iroi* liilomticK de cirruil. 'l'iiii^ad en avait six seu-
ll-NilM mmMc eveU t appela i|uadru|(le voie . ttt^M- lement (('AI.N4T, <>i>. /., pi. M.ii et lig. l(iK), il est vrai
Ma, canalnar (iMcr. 4t Gtrasa, OaaaKaDtRiNii, RU. \mu, Mir un primtre un peu inoimlre, main ce mme nomlire de
p. Wn-, d. Loeaa, Mp0rtrmm gr. tn*ehr. (ierata. a' 3(1, six r retrouve diuu l'enceinle pluH considralile <le (ieru.sa
1. furvaavva. tift; ptom. ttii 'II* t' ':,* fV;v ix'.4iio}iv en l'alrktiiie (cf. Sun \c;iihM, /.IH'V., \,\V, l'.io. p. I'.?: s.
Bal l wttuJim... i^wt^un atafavU (d. Tenbner. V, n, et pi. n). Hofra n'en avait que cinq (llrtiNNow, Uic Prov.,
l n i*.). Dm. Etc., klV, It : (Ueaya) lapivs 44v TiixUai III. Ok- He&). SoHba sli (ibut., ilg. io3tt).
LA COLONIE ROMAINE. 13
aussi simples qu'elle le fait par exemple pour les le sens fort simple de gradins dans un lieu de
La raison dcisive au surplus d'carter un tel satisfaisante de la dure nigme. De mme que le
sens pour le Dodcapylon d'Aelia, c'est la relation Nymphe quatre portiques tait un complment
qui lui est attribue avec 'AvaCaOuot. On se deman- des thermes, le Dodcapylon
ci-devant les Gra-
dera sur quoi porte la valeur de Ttptv, car on pour- dins
ne serait-il pas une succursale du thtre?
rait concevoir la substitution des noms accomplie Ds qu'onse place dans cette perspective, alluent
dans la fondation de la colonie, ou plus tard, entre au souvenir les dtails qui en augmentent la vrai-
l'poque d'Hadrien et celle o le chroniqueur semblance la passion croissante dans toutes les
:
crit. Dans la premire alternative, si naturelle provinces l'poque impriale pour les jeux du
et si limpide, le monument imprial appel cirque et les exhibitions de l'amphithtre, le zle
stitue entre les deux vocables. Us ne coexis- donns dans le Forum, o amnageait dans ce
l'on
tent pas, mais l'usage de l'un annule celui de but des estrades et des ranges de gradins provi-
l'autre, qu'il soit graduellement tomb en dsu- soires en bois**. Qnand l'usage se fut popularis
tude, ou qu'une volont formelle ait rendu le et que premiers Csars eurent constat l'avan-
les
changement soudain. Il faut par consquent reve- tage de flatter en l'amusant le petit peuple de la
nir de toute ncessit un monument de telle capitale, on s'empressa de crer des installations
nature qu'il ait pu tre dsign, en deux tats permanentes plus commodes et plus luxueuses.
successifs, avant et aprs la restauration d'Ha- Naturellement les villes de province eurent hte
drien, par les vocables AwSixiruXov et 'AvaaOao. de se mettre l'unisson.
H y a vraiment trop d'incompatibilit entre des Cirque et amphithtre avaient cela de commun
<< degrs au sens d' escalier et un monument qu'ils taient faits pour un nombre norme de
quelconque douze portes pour qu'on s'obstine spectateurs. A l'inverse du thtre proprement dit,
voir dans vaaaoi une dsignation de marches, impliquant par sa nature des dimensions assez
mme si l'on veut d'escalier monumental. Mais les modres pour que la voix des acteurs soit enten-
linguistes savent d'autres acceptions ce mot; et due et qui, d'autre part, attire seulement, du
sans recourir quelque sens tout fait (igur, moins lordinaire, les groupes de la socit o
comme le retour des Juifs de la captivit de rgne dj une certaine culture, l'amphithlre
Babylone 2, il n'y a qu' se remettre en mmoire ou le cirque taient destins la multitude, lou-
Jf^-y
*^' '
'
Kig. .1. \jc Tirand Cirque Rome; plan et rcprc^seutalioii sur une monnaitv
en (aire repasser 8<us nos yeux tout l'agencement genre d'installations, peut-tre aussi leur situa-
(fig. 3). Et voici le dtail le plus intressant pour lion un pou l'iart les avaieiit-ellos suflisani-
noos de celte disposition : de cbnque ct do la ment abrites de la ruine pour qu'lladrion, sans
porte principale taient disposes des remises pour en changer le site, n'ait eu qu' rebtir l'une ou
le4 chevaux, les chars et le mobilier des jeux '. Ces l'autre, plus grandiose et diversement amnage.
remises taient au nombro de douze et la tradi- Dans la Koop, c'est encore le II. I*. (ormor-l)u-
tion voulait qu'aux jours de courses par oxempli;, rand '
qui a le premier, si je ne me trompe, reconnu
les douze portes aient pu tre ouvertes d'un seul la forme gicise du latin tiuadra pour dsigner
coup au moyen de quelque mcanisme in;^nicux'. non sans (|uolque ressoiivonanco poul-lre do
J'ignore si le (iraiid Cirque fut jamais dsign par VUrbs ifwulrala la grande cnceinlo dlimitant
un vr>clile tel que l^s douze portes . L'origina- l'esplanade qundraujuluire du l.laram. On ne sau-
litde c dipoitir
n-produit par l'archilecto r.iit hsiter sur colt( inlorprlation et co latinisme
d'Hadrien qui copia en pflit pour .\r>lia lo Cirquo osl lo Irait lopins saillani do la lidiMiic scnipulouse
du chroniqueur alexandrin suivre sa source A quinze ou seize ans d'intervalle s'lve non
romaine fidlit si obstine
: qu'elle fait affronter plus la voix incertaine dun passant, trop la
au besoin les pires nologismes et une barbare merci d'un renseignement inexact ou mal saisi
transcription plutt que de risquer une traduc- sur les lvres du cicrone, expos en outre
tion qui pourrait nuancer l'original. brouiller ses souvenirs en les crivant, mais
l.a nomenclature des difices d'Aelia dans ce l'afTirmation trs accentue du catchiste officiel
prcieux document cesse donc d apparatre comme dans l'glise de Jrusalem. Cyrille, traitant de
une enfilade d'expressions apocalyptiques. On y l'Antchrist qui doit s'installer dans le Temple
reconnat au contraire deux sries bien nettes : de Dieu-* , veut prouver ex|)licilement son au-
d'une part les thermes, le thtre et le capitole, ditoire qu'il s'agit du temple des Juifs qui a t
monuments essentiels toute colonie de l'autre ;
dtruit... El l'Antchrist arrivera lorsqu'il ne res-
des monuments analogues, mais d'importance tera plus pierre sur pierre dans le temple des
secondaire et qui n'taient probablement pas Juifs, selon la prophtie du Sauveur. (Juand donc
inclus dans la cit proprement dite un nymphe, : soit l'elfondrement par suite d'extrme vtust,
un cirque
ou ce qui sera prfr dans le mme soit la dmolition sous prtexte de rebtir ou
genre
et la grande terrasse enfermant le site rsultant de quelque autre cause aura fait dispa-
dsert o fut le Temple. Dsert paratra sans doute ratre toutes les pierres, je ne dis pas de l'enceinte
une expression exagre, laquelle il sera trs extrieure, mais bien du temple intrieur o se
facile d'opposer le texte le plus catgorique en trouvaient les chrubins : alors viendra ce-
apparence d'une autorit non moindre que Dion lui-ci*...
Cassius. a A Jrusalem, comme il [Hadrien] fon- H ressort nettement de ces paroles que vers
dait sa ville au lieu de celle qui avait t dtruite, 3i8 subsistait le pribole extrieur du vieux
ville qu'il nomma Aelia Capitolina, et comme de celui-l, Cyrille estime qu'il n'est pas
i'e:nple;
il btissait la place du temple de Dieu un autre question dans la prophtie et ne veut point s'en
temple Zcus, il s'ensuivit une guerre longue embarrasser. Mais sous peine d'attribuer l'il-
et considrable'. On dirait mme qu'il n'est lustre catchto la phrasologie la plus creuse, ou
gure qu'un jeu superflu d'tayer l'existence de de lui faire braver le bon sens le plus lmentaire
ce temple rig sur le site de l'ancien par des chez ceux qui l'coutent, que ses auditeurs il faut
textes limpides du Plerin de Bordeaux, de et lui aient eu journellement sous les yeux des
S. Cyrille et de S. Jrme, aligns de confiance vestiges plus ou moins caractristiques du sanc-
comme relatifs ce sanctuaire de Jupiter. Ks-ayons tuaire mme et de son parvis immdiat. On r-
nanmoins de regarder dedans. duira du reste autant qu'on voudra ces vestiges
Le Plerin de Bordeaux, en 333, voit au Uaram invoqus dans la dmonstration simples traces :
<l'difice mme o fut le Ternple et deux sta- peut-tre des antiques murailles arases au niveau
tues d'Hadrien dans une relation mal dfinie avec de l'esplanade, ou dcombres vulgaires qu'on
l'dicule en question. Tout prs, la Hoche dserte n'avait pas pris la peine d'vacuer aprs la dvas-
o les Juifs apportent annuellement leurs parfums tation gnrale. Lue superficiellement ou prise
et leurs larmes-. trop au pied de la lettre, une information presque
Dion; mais la traduction du P. Lagrange parait rendre [tlus Xwjivov T(jjv 'louSaMv titc ... 'Kp^^rat Sa 6 'Avt/ptiTo; tote,
fidlement la pense du compilateur monastique rudil qui iav iv Tf> vao) twv 'louSawv ).t6o; inl X{6ov (ai^ (isvr,, v-tz.
nous a transmis ce passage. xi\y To Iwtripo; 7t(5pa(Tiv. "Orav yp ri i TtaXattTiTa nT(S<n;,
2. Gk YER, llin., 21 s. : Et in aede ipso, ubi templum rj Trpouet oxoSo|1); xax),u<Ttc, ri ex tivwv tpwv tapaxo),ou-
fuit quem Salomon aedificavit, in marmore ante aram On^affa, x->Qi\r, Tcivra; to; Xi6ou;, o Xyt to tepiSXou to
sanguinem Zachariae ibi dicas hodie fusum... Sunt ibi ^wOev, ),X tov vao toO IvS-jev, Iv6a tt ;rspou6i|jL ^v tte
et staluae dnae Adriani, est et non longe de statuas lapis pVeTOtl /EVO. ..
i6 JRUSALEM,
contemporaine donnerait entendre que la dilapi- du sanctuaire juif continuait d'taler sa dvasta-
dation des matriaux utilisables allait toujours tion par quelques lugiibros vestiges, au lien de
son train dans le premier quart du iv*' sicle : dissimuler son anantissement et sa honle sous
tel est, crit Eusbe, le dsolant spectacle qu'on un brillant diOce consacr au Jupiter vainqueur.
peut contempler de ses yeux les pierres du : La Roche sacre fut laisse dserte certainement :
Temple lui-mme et jusqu' celles du sanctuaire le Plerin de Bordeaux la voit ainsi et sait que les
jadis inaccessible, pilles au profit des temples Juifs obtiennent de la vnrer prix d'or; le fa-
des idoles, ou pour l'rection des lieux de spec- meux temple romain ne se dilate donc point jus-
tacles publics' . qu' elle. Et faut-il, de ncessit absolue, conclure
Il est toutefois invraisemblable quo, dans Tam- de ses expressions qu'il couvre le site immdiate-
nagement do la fjwidra, les archilecles d'Hadrien ment conligu, o se dressait nagure le Temple
aient lais l'esplanade encombre de tels mles juif? On l'a dit avec une confiance apparemment
de raines, qu'on y ail pu venir puiser encore, trop empresse'^.
deux sicles d'intervalle, comme en une carrire, On n'imputerait dj rien de trop insolite aux
suivant le hasard de nouvelles constructions dans ciceroni hirosolymitains si l'on supposait qu'en
Aelia. Et construisait- on encore, au dbut du du sang de Zacharie
faisant vnrer la trace frache
iv* sicle Aelia, des temples paens et des Ih- sur des dalles quelconques, ils n'prouvaient pas
treien telle profusion? Le texte d'Eusbe est donc un gros scrupule k montrer, comme emplacement
interprter plutt d'un remploi par les archi- authentique du Temple ancien, l'espace occup
tectes romains eux-mmes de toutes les dmoli- par Vaedes romaine situe n'importe quel point
lions du Temple proprement dit. Et ds lors les de l'esplanade. Kncore n'est-il pas ncessaire de
textes s'harmonisent spontanment. Hadrien vic- faire appel mme une aussi simple hypothse.
torieux sauvegarde et restaure, comme un l- La structure du naf rcit est assez floue pour ne
ment propre embellir sa colonie, la monumentale pas exiger qu'on loge indispensablement les deux
enceinte de la plate-forme, cependant qu'il fait statues d'Hadrien dans l'diculc mme , sous
consommer la ruine du Temple lui-mme. Le gi- prtexte que le narrateur les prsente comme
gantesque amas de pierres splendides devenues tant < l aussi' , aprs la mention du sang de
disponibles trouvait la plus opportune destination Zacharie des empreintes des semelles ferres
et
dans les diflces publics de la nouvelle cit. Le des sbires qui regorgrent sur le marbre du pave-
triomphe des armes romaines claterait plus vive- ment^. Suntibi peut n'inlruduire aucune relation
inenl aux regard de la postrit si l'emplacement plus troite entre les statuas duac et Yaedes ipsn
f. Irtiss, Mm. tang., viii, 3 : Kat taiiv op^a^iiot; nocpa- commenc par Et in area ipsa, nt)i etc. Tout serait lim-
)af(I <tA^Mvy Icifis, To; iH avrw tov Uf o xai axv tv |iiilc, l'aedes supprime. Au premier abord son attestation
parait trop ferme dans les ms?. (voir Vapparatus de CiKykh,
t tA* wtpAtjft0* iMqittr xataTxiuoiiaTx di((i>.r4i|iivou(. p. 21) pour qu'elle soit sacrilie. Si solide (|uc soit pourtant
7. McMBMMlt encore M. le [wtleur K. BckAHnr, Da cette leon oedea ipsn dans le texte du PtMerin. son objecti-
Jtnualtm * Pitger von Bordeaux Z DP ItKM), \., XXtX, vit n'en demi un* pas moins trt^'s sujt'tle A nulion. l.'acdes
! '*.tl.1L tedMa. MomiriiT, tbtd., p. I7U s. tait de style d(^s (|u'on parlait du meurtre de /a<'harie
. JMUibttMfl apr^* la inenlUtn du tapis pertuau, (cf. Il Chr., 24, Tl), puisque la localisation de ce meurtre
IcPIStIa iMie tt ibi et domm Hieehiae. Ni II. Krkartlt
; iiiter atlnre et ardein tait consacre par la vieille version
{p. t, f. WO), ! M. Mofunert (p. ISI) ne 'elimeiil obliK** laliiie du NT. I.ins s. Lue, 11, .M (cf.de Woiidsmouth
l'il.
par M aot \(fit ce palate d'tiMUaa autour du la ri N^niTK, I, ui, p. :i*.i:<). il n c^t probablement pas fortuit que
jMAAraA; MiNUMtft vmI MMM \ rdfMvr dan la rcKion le var. Iiixarres er/f //i cndcm, releves dans rapparaliis des
iftwitrtpMM m \wnm . Poorqeoi k% Ion croirr %\ ferme, MOVontA tlileurs de la Vieille Latine, soient prcisment les
M varia MU yMlli>|iteft, i UM elroile relation rnlrr marnes qu'enrcKisIre <ie>er dans les msH. du l'elerin borde-
dM d U Rocbe? lal*). Hi l'on He roppelle que, AH rpo(|ue de Tertullien, la
%. D*M OifKM. Ilin., p. 17 0tlam partni Mtligia eta-
: I^K<''i<io deH traces du Hon^ de Zacharie avait cours en Occi-
worum mitilmm qm eum (/wirbarte) oceiderunt. per totam dent adv, (Inosl., ch. viii /.nrliarins inter (illarc
(.%rr/></ic. :
ttrettm. ut pmU im nra fLrum eut. Le% mot* per totam et AKDKN trucidatur, prrenni's crtiori sui maculas siliri-
mrenm oat Ml mt^wdmm qiM U pbrtae du l'leria, au lieu ttu$ adtigitan), Il devient dilllcile de voir en celle ardes du
tit 4klcr ftr Kt iN mf40 tpu, ubi lemptum fuU, aurait Plerin autre rlione qu'une rminiscence de folk lore n'ayant
LA COLONIE ROMAINE. 17
que les expressions identiques dont tout le apprhension ne peut qu'tre affermie par le
passage est maill n'en veulent tablir par souvenir des proccupations infinies causes aux
exemple entre le caveau salomonien des djinns et apologistes par l'interprtation de la prophtie du
les piscines Betsaida , ou encore
accouples de Sauveur sur la ruine absolue du Temple'. Le
entre grands rservoirs du Ilaram et le
les moine rudit de Constantinople est-il l'abri du
cabinet o Salomon composa la Sagesse . Bien plus lger soupon qu'il n'aura pas cd la ten-
loin qu'il y ait inclusion des statues dans l'di- tation de cooprer rsoudre la diflcult en
cule, une lecture ingnue de ce texte sans artifice forant le trait dans le document qui lui en offrait
fait saisir une distinction, d'ailleurs toute natu- une occasion si propice? Ce cas ne serait pas l'uni-
relle, entre Viedes religieuse et les statues imp- que o la question se pose de la vridicit et de
riales. Kt puisqu'il y a encore, des statues la la fidlit scrupuleuse de l'abrviateur de Dion ;
Hoche troue , une distance, faible vrai dire, et et l quelque historien ne s'est point fait
mais distance tout de mme, on en dduira natu- faute de juger assez svrement Xiphilin^.
rellement que Wedes romaine, si tant est qu'elle Recevons -le pourtant, dans l'impossibilit
existe et qu'elle ait quelque relation avec le site actuelle de contrle sur ce point, comme une
exact de l'ancien Temple, ne le couvre pas en source de premier ordre son indication trs :
entier. Cyrille ne lient donc pas un autre langage explicite vaut pour le projet antrieur l'insur-
que le Plerin, surtout pas un langage contradic- rection; a-l-elle une porte identique pour le
toire, supposer que le Plerin dsigne par ;edes dessein form aprs la dure victoire? Il faudra
ipsa le sanctuaire rig par Hadrien; or on vient entreprendre plus tard d'tudier de plus prs les
de voir combien c'est peu certain d'aprs son dispositions d'Hadrien des moments aussi divers
propre texte. de ses relations avec Jrusalem. Pour tre bien
En secouant la trop commode suggestion des sur de ne cder aucune prvention insuffisan:-
ides toutes faites, on se demandera mme si le ment motive contre Xiphilin et son temple de
f. sanctuaire en question tait si facile supposer Jupiter, admettons l'existence pure et simple de
aux jours du Plerin de 333. A coup sr on n'ou- ce temple il demeure que ce temple ne couvrait
:
plus rien faire avec les travaux (l'iladrien sur l'esplanade rii vo[iixTi; Xaxfieia; xaiXuffiv epl lv xax' xevov tov toiov
de 1 ancien Temple. Tout ce <|u'il sait par consquent de Iv6a r)v. 'KaTi yp aToO [lpo; ttxf '^'^^ sjxeXCwv ripaviffaevov
l'poque d'Hadrien se rduit aux deux statues comme (videmment le Temple mme, centre du culte rituel). "H
allcslalion explicite et sre. xai x Twv YeyevTiaevwv xai iiept twv Xefj/vwv appetv jrpr], w;
1. Cf. Lackance, s. Marc, p. 311. Les apologistes avaient TXeov noXXu|xva)v (suit une autre hypothse exgtique). Cua-
(ini par conclure : c'est le Temple proprement dit que MER, Catenae, 1, 407, sur Me. 13, .3. L'tat de choses auquel
visait la prophtie de Jsus, comme centre de la religion fait ici allusion Victor d'Antioche est manifestement celui
juive,non pas l'enceinte extrieure renfermant le parvis des que dcrivait s. Cyrille de Jrusalem : destruction radicale du
Gentils . Le texte de Victor d'Anlioche, que cite le sanctuaire lui-mme, prservation de l'enceinte extrieure
V. Lagrange, est trs catgorique : Et s ?a(jt tive;, [jirnrw et; 2. A propos de la brouille clbre entre Hadrien et l'ar-
tXeiov toto prophtie de Jsus) yeYev^aai. X),' ixi a-
(la chitecte Apollodore, M. Duruy par exemple trouve le rcit
^eafiai /ett}/avov toutwv, o* o-jtw iTrEirev f, Tiacrt:.
Kat y? de l'abrviateur Xiphilin... rempli d'invraisemblances
Tiiv pTiiAiav v5txvjjj.vo Trjv navxeXf) tata IXe^ev, xai tt.v [Uisl. des Rom., d. in-4'', V, 123; cf. i2'i et n. !)
JRUSALEM. T. . 3
18 JRUSALEM.
qu'il puisse avoir sous les yeux un temple romain pas moins fond crire rondement in nede ipsa
el rappeler celui de Salomon. Il est cependant et il devient limpide que toute sa description se
beaucoup plus rudit que le commun et ne nglige rduise voquer le souvenir des monuments
pas de mentionner les monuments rels, pour salomoniens, puisqu'on n'avait lui faire obser-
profanes qu'ils soient : tel le dlail des statues ver dans ce prtendu dice que des taches et
d'Hadrien. des raflures sur le pavement. Sa description du
Mais trs peu aprs lui, le tmoin hirosolymi- sanctuaire romain tient donc tout entire dans
tain le mieux qualifi pour discerner entre un la mention des statues d'Hadrien . D'o l'on
monament paen debout et les ruines du Temple peut infrer que ce sanctuaire ne faisait pas ligure
salomonien. S. Cyrille, allgue ces vestiges tou- de monument bien grandiose sur l'immense espla-
jours visibles du Temple et passe sous silence le nade'. Aussi conoit-on le plus simplement du
monument romain. Le signe de l'Antchrist et monde que la Chronique pascale, dont nous rejoi-
t ralis si un sanctuaire de Jupiter se ft dress gnons ainsi les indications, n'ait rien enregistr
sur le lieu mme du Temple de Dieu, aprs en de plus que la restauration de cette magnifique
avoir arrach les plus intimes fondements; et la enceinte.
catchse aurait d prendre un tout autre tour. Le reste de sa description partage de la
*
H est inadmissible qu'entre 333 et 3i8 le temple villeen sept quartiers ou rgions suivant l'exprs-
romain aiteu le temps de s'effondrer en ralit et slon romaine'-^, constitution des amphodar-
dans le souvenir local au point que Cyrille en ques^ et changement de nom n'a plus rien
puisse allguer les ruines comme celles du monu- que de trs familier.
ment juif. Si donc il subsistait assez de traces de Le plan de Jrusalem dans la mosaque de M-
celui-ci pour permettre de discerner, en 348, dab, malgr la gaucherie de son excution, serait
entre naos intrieur et pribole extrieur, les gui- un prcieux contrle graphique et un complment
des du Plerin de bordeaux ont videmment eu trs opportun de la description littraire s'il tait
plus de facilit encore de lui faire constater ces possible d'y voir, ainsi qu'on l'a suppos, un
vestiges de temple, quinze ans plus tt. Lui n'tait schma de la ville primitive d'Aelia^ . Il se
I. Paiiqoe M
rtlil mme est ioliniment problmatique, quartiers d'Aelia tenaient de l'urs administrateurs primilirs.
il va de toi que le iiralations arcbitectarales de M. Sepp, Sur le sens de xp^^^'^tCctv dans notre passa<;(>, il ne saurait
de M. Bchck Die Stiftshutle, der Tempel... und der
(cf. en effet rester de doute (cf. Cfiron., an. A.M , op. t., c. "O'.i
Ttmptlplali..., p. 218), etc. tar ce temple rond >, sont s. : (Constantin) t npTcpov xaXouiJiivov Uui^vTiov, M'h>(i.T)v
1. to dJtigH, Ofl le Mil, les ilols d'dinc>s consti- sur unt> forteresse ItyzHnline en Transjordanc dira par exem-
lad fg ! rWMpMMat des rurs. C'est le s^ns trs clair ple : 'Kni lX. WayioM 'AvTinTpou 5o\;x'jc xTidOY) xai iy_r^\t.i-
i|M Ckrvmique coaserve A ce mot quand elle einploii* I tiaiv 6 xuTiV/o; (Vrincelon Univ. Ejp., Divis. III, A, '.>.,
ftr CtaBfte (I. /., col. 821) propos du grand incendie de n* 2lj. Les sept quartiers d'Aelia, rminiscencu possible do
44i qai isrora tf^ %'u^.. ^truiKc; n'- /^^ Ville c'est Con- Home, ne peuvent ftlrc deterniinos avT certitude. Le P. Ger-
iMliaof U ; HMia siiitanl l'usane, A pro|Nis de relie nou- mer-Durand n'a pas reprison l'JOi {f'.cUox..., pi. p. (57) son
vdb RoMt (a. Ul op. /.. e. 70U s.), on y lraiU|>ose toute
. byitotli^sn do lill., I8U2, p. 'il), s. et pi.; et avec raison, car
b Unaiaolaflk UUm a peine alTuliMe A la K^efiiae. Or l> l'angle NK. de la ville oncienni* et moderne, indiqua alors
gyac cmirMl tait Ml lout a fait quivalent sont U comuie VII* quartier, di*iiii*ura liors d'Aelia. La (orlercsse
mlt fenM
uftltt d pyit'. 1^ \m\>jtu% A'V.9:s\>U' Irgionnaire n<* peut nppareiiinienl pas (Hrc considcre comme
rallMlMl i MOil. U Nwt 4 d ordinaire t|^iH<^ y^r un un diiieiov; ellir coustiluait une 7.ont< st^iiaroc, souiniso une
Avoavbov, etc. ou uni> adininlitiralion indc^pendanle. On verra , il est vrai, plus
loin que sa superlicie avait d t^lrenotablement rduite, au
%. Vrtftmtktm U*M A mrrtrille la patrie du cbnmi- point de UiMer pUre peul-t'^lre un |i;)oov l'exlrmit*^
%mnu flt It ni^m Adminl'lralif uqurl se rrfArenl * indl- orientale du quartier armnien actuel, l'ar contre il est assez,
wUwM . ffctl tmtim itm rtgypto roMitine de lefioqur vident que U colonie occupa une partie considrable de la
taifiWi|M le Ainptodn|>M apy rtUoat rf. Witix, . collini* au N. de l'enceinte actuelle, ('est donc lA i|u'on
iffiekiek (hlraea. I, i.T2, l2 ., A^f^p. t rkundti kon. fourra tiluer un, au britoin mAme deux des |i,^o2x.
Mu. M*rlim. tir. Pnp ,^*M, n. I TtlHumU , pap.. n* 311, 4. I*. ORNIIKR - Ul>M4Nb, fxflOS..., \W\, p. 70''. Wll.HO.N,
tl r Ijlloa de MM. (reafell-lienl. Il n*- serait paa sans Golyiitha, p. 147. Voir au cimtrairo LA(;iiAN(iK, /(/J., 18U7,
hMdrM paar e<re ceriosll de conoAltre ls noms qoe les p. 183 et surtout pp. iM s*,, />l.ibli(tant que la mosaque
L\ COLONIE ROMAINE, 19
donne au contraire explicitement comme une qui lui inspira la fondation de la colonie. Dans la
reprsentation de << la Ville Sainte aprs la bril- situation qu'elle occupait, Aelia n'avait gure
lante transformation d'Aelia par la pifU des pre- apprhender l'attaque inopine d'un ennemi s-
miers empereurs chrtiens. Tel quel, il conserve rieux la frontire romaine passait trop loin
:
manifestement une valeur trs grande, mme en l'orient. Contre toute agression intrieure de
ce qui concerne l'ordonnance de la ville romaine. part d'un clan d'insurgs ou de quelque horde
Aussi rinterrogerons-nous frquemment par la famlique, elle tait assez sauvegarde par le
suite. Mais c'est le sol et les ruines que nous dtachement principal de la X* lgion toujours
avons maintenant surtout interroger. cantonn l et qui pouvait, la moindre alerte,
se renforcer de tous les effectifs des postes secon-
est (lu temps de Justinien. Celte date a t admise par pense que les Vexillationes des lgions V et XI, dont l'in-
M. Schulten (cf. fiH., 1901, p. 153), M. Jacoby {RB., 1906, scription de la source de Bettir fait mention, auraient pu
p. 6G0), etc., et ne sera pas facilement l^ranle. tre des troupes de renfort pour la garde du dfil, mme
1. Grecokovius, Der Kaiser lladrian, p. 211 s.; cf. Die aprs 135. Des noms comme Qasfal ou el-Bordj ont chance
Griindung..., p. 490, 497 s. de driver aussi de lels postes.
2. P. Germeu-Durand, PB., 1892, p. 371. Dans chos..., 4. Mme les textes du iv s. habituellement allgus (cf.
eertitude Texistence d'une au moins des portes avoir eu probablement souirir durant la seconde
riges par Hadrien; on sait toutefois que ces guerre, ni sans tre diminu dans la mesure o
entres monumentales en manire d'arcs de triom- la garnison devait l'tre aussi '. Sa prsence, on
phe n'impliquaient pas de toute rigueur une en- Ta dj dit, assurait pleine scurit la colonie.
ceinte fortifie. Tout l'effort imprial se porta sur l'ordonnance
An lieu de chercher dcider pour ou contre gnrale et sur les monuments de la cit destine
la forliGation d'Aelia primitive, il est croire clipser la splendeur de la ville juive en faisant
qa'on serrerait la vrit de plus prs en se lais- oublier jusqu' son nom. Aucune muraille de
sant guider par l'apprciation des ralits trs dfense n'tait probablement prvue, et Tet-elle
banales, quoique fatalement influentes aussi sou- t, qu'il devait demeurer matriellement impos-
vent qu'il s'agit de villes dtruire pour les crer sible de la raliser aprs tous les diflces dont la
nouveaux il y faut en effet des bras, du
frais : construction tait au contraire urgente pour le
pour lr mes anUqoe, ni pour tous les difires d'Aelia. indice de celte rduction du camp. Dans la situation o se
I. Sir Cb. Wiloa, 'inspirant d'excellentes analogies ro- trouve Jude partir del victoire d'IIadrien, la concen-
la
maine*, combine* arec une tue trs juste du site et une tration d'une lgion au complet dans Aelia C'apitolina et
iaterprUlioa correcte des Tcstiges archologiques, a dler- t un trs dispendieux embarras. Deux trois mille bom-
mimi sagore l'extension probable du camp de la lgion de mes constituaient, coup sr, la plus sullisante garnison et
70 130 [Golgotha. p. ti5 ss. et fig. 10). On arail d la- 1 se logeaient l'aise dans le camp remani. Le reste de la
blir poor felTectir complet de la lgion, qui, cette poque, lgion, rparti dans les postes secondaires, simpiitiait le
pouvait varier entre 4 et b.Otyn bommes. M. Gregorovius (Die ravitaillement et garantissait d'ailleurs mieux la scurit de
CrmduHg..., p. 481) est exagr avec son estimation la ville et la paix de la contre.
JJOOO iMMlMCft. D'autre part, loin de calculer parcimoiiieuse- 2. Ainsi que
le suppose M. Gregorovius [Die Griindung...,
MMil rfwee, on y avait inclus toute la plale-rormc de la p. une allusion tacite mais vidente au texte rebattu
497) par
colline haute, couverte jadis |>ar les palais hroilii'n et has- d'Aurelius Victor (Epitome de vila et mnr. imper., XIV, 4
momieu. Tel que M. Wiison, ce camp tait un roc-
le trace s.) Immeiui laboris, quippe qui provincias omnes pas-
:
aar^ll laUgraleanent conserv ce ramp immen*^*. Knlre un Pont., V, (U), n'est nime pas d'Aurelius Victor, c'esl-ft-
ff f pCfliMMil et une colonie, une loi diM!i|diniiire, trs dire de la seconde moiti du iv* s., mais d'un compilateur
e vIgiMar 4epU Tn^aa et qu'Hadrien n'tait pak homme A inronnu au cours du v* s. (cf. PicntMAMt, p. i\ s.). On
laitwr tomber es dntnde, im|oMil une diolanee de I Iti- tilern donc de prendre trop la lettre cette comparai-
IvmHfe Mviroa (('AcnaT, t.arm. roui., p. bt&). Il serait Kon hyperltolique pour promener ces cohortes de techniciens
m iftalrment irrnlbablr de rappliquer a Aelia. l/nccord A la suite du train de l'empereur sur les routes de l'Orient
Arvhnil belle 4 qa'on supprime U notion ulricte de < cMiiip el de l'Occident. Sans doute Hadrien excellait A utiliser
pcrmamml , es eartoal qu'on rduit ce camp trop spacieux tous les talents , suivant le mot d<> Duruy [op. t., p. 21);
Mit firaffiiom aMclles, par exemple en re(H>rlant son main sa lettre clbre h l'ingnieur architecte le plus illustre
mmacWmesl oriniUl I occident de son ancienne voie de on lemos, A|M>llodore de Damas, |iour demander les
priadynie >, (> eardo masiniut dtient la plus naturelle plans de nouvellen miirhines de sige A utiliser peut-tre
pnlna|nl>D mfMIoanle m eardo de la jeune rolonie. Ce oinire llnrkukehns (rf. StJitiiiKn, (lesrliir/ile..., I, (190,
M^mae Irof Mm la lgre iaOetlon axiale en celle n. I?2i, attesterait du moins qu'il ne se faisait pas suivre
U rm k cdwia iJet et | petit dcrochement a partout tiiiMne de es artistes prTrs. lui ehnque province,
iMl ilMare 4fMl la Mbria 4e porte romaine il et vrai, les lgions lui fournlssaienl un service analo-
i nori 4 le baitmrok, poar m pns *lre un prcieux Kue a celui du gnie des armes modernes et comprenant
LA COLONIE ROMAINE. 21
enchanlemont. Des exemples comme Lambse et information, le texte de la Chronique pascale dirait
Timgad, dfaut de simple observation rfl- dj que esplanade du Temple en tait
la vieille
cbie, rvlent assez combien la cration d'une aussi exclue; son attestation ne devient que plus
ville exige de temps, mme en y consacrant le vidente quand on y ajoute un tmoignage aussi
maximum de ressources et d'efforts et en ce '
; explicite que celui de S. Cyrille**, pour ne rien
temps-l on btissait partout la fois dans l'Em- dire en ce moment des paroles moins limpides du
pire-. Plerin de Bordeaux. Inutile de rappeler que la
Deux ans peine aprs l'inauguration des tra- valle 'er-liabb]], prolonge par le vallon d'e/-
vaux, Hadrien mourut, le 10 juillet 138 : circon- Mes, constituait sur le ct occidental une limite
stance videmment funeste l'achvement rapide naturelle certainement respecte par les ing-
d'Aelia, mais qui ne dut pas modifler les plans nieurs romains comme elle l'avait t toutes les
adopts. Pendant plus d'un sicle, llat gnral poques. Au nord seulement ni donnes litt-
de l'Empire se maintiendra tel que la colonie in- raires ni exigences topographiques n'assigneraient
stalle au cur de la Jude ne courra encore aucun une limite prcise; elle est fournie par l'archo-
risque. Ds la fin du ii" sicle au contraire, le logie, qui fait constater l'absence do toute accu-
limes oriental menace de devenir impuissant sous mulation de ruines romaines au del du foss
la pousse des populations arabes, la paix est couvrant l'ancien mur d'Agrippa, tandis que la
compromise sur tous les points la fois; ne serait- couche des dbris de cette priode semble conti-
ce pas l'poque oii l'on aurait commenc se nue l'intrieur de cette ligne, sans parler des
proccuper d'une dfense permanente pour Aelia vestiges qui mergent encore la .urface actuelle.
Capitolina^? Les traces sporadiques d'occupation romaine
Cependant on tait arriv l're brillante d'H- signales travers le plateau septentrional trou-
lne et de Constantin qui avait marqu toule la veront bientt une interprtation spontane.
cit d'une profonde empreinte chrtienne. Avec Cette dlimitation globale va du reste se pr-
les multitudes pieuses de plerins allluait une Le trac thorique de la colonie exigeant la
ciser.
vie plus intense et la ville, secoue de sa longue plus grande symtrie possible, les arpenteurs
torpeur, se dilatait nouveau. Un sicle plus tard d'Hadrien ont fix leur choix sur l'unique zone
elle avait reconquis les parties dsertes aux jours o pourront oprer avec une certaine libert
ils :
d'Hadrien et Eudocie lui rendait le rempart le la croupe de la grande colline qui constituait la
plus dvelopp qu'elle ait eu l'apoge de sa section occidentale de la Jrusalem hrodienne ;
prosprit en tant que capitale juive *. le reste est limin et il se trouve que c'est pr-
Mais s'il doit, en dfinitive, subsister quelque cisment la superficie entire de la ville primitive.
lger doute au sujet de la fortification originelle Le site adopt se prsente comme un paralllo-
d'Aelia, il n'en saurait demeurer aucun sur son gramme presque rgulier, avec un axe longitudi-
emplacement gnral. Des textes clairs, et que nal de 950 mtres, un axe transversal de GOO m-
nous apprennent qu'au
rien n'auloriso suspecter, tres en chiffres ronds et orient souhait pour
milieu du iV sicle encore le quartier du Cnacle le trac rituel, puisque son grand axe est sensi-
et la fontaine de Silo n'taient pas inclus dans blement nord-sud; aussi est-il tout indiqu pour
le primtre de la ville"'. A dfaut de toute autre reprsenter l'artre principale, rardo maximus.
aussi (les arcliilecles (cf. ('Ac^AT, Laim. lom., p. 223 s ). qu'on aurait muni la colonie d'un rempart : opration assez
Timgad, moins tendue qu'Aelia, semble avoir exi^
1. importante pour justifier l'addition du titre de Commodiana
un demi-sicle de labeur. Les travaux commencs sous Tra- au vieux litre officiel sur les lgendes montaires.
jan ne furent achevs qu'en 14! (Cagnat, Timgad, p. 128). 4. Cf. Lagrange, HB., 1897, p. 458. C'est exclusivement
2. Opra ubique infinila, dit Spartien [Hadr., xvin, 9). pour cette poque postrieure Eudocie, apparemment
On en trouvera dans les historiens (Gregorovius, Der K. Ha- mme JusUnien, que tmoigne le plan trac par le mosaste
drian, pp. '68-505 ; DuRUv, op. l., ch. lxxx, etc.) l'numi'-- de Midab. 11 sera tudi son rang chronologique.
ration stupfiante. 5. Cf. infra : Lfi Sdinte-Sinn et Silo.
3. Nous essaierons plus lard d'tablir que le retrait pro- 6. Catch. x,ll : PG., X.XIII, 676 s. : 7t7CT(i)y.ev avTixpu;
gressif de la garnison dut tre inaugur vers le temps de T)u.o)v Tfv 'louawv vad. Cf. VU, 6; op. L, col. 612 et \v, 15,
Commode. C'est pour suppler l'loignement des troupes col. 889, 892.
JRUSALEM.
-^ Elle se trouverait d'un bout la vii^ station du Chemin de la Croix, au carre-
^ .S- l'autre au centre exact du pa- four de /inref khn ez-Zeil et de khott el-Khanqah.
ralllc^ramme, sans un insi- Le beau ft en pierre rouge (fig. -4) est intact avec
gnifiant recul vers l'est que lui son astragale au sommet et un large bandeau la
ont inflig la ncessit de l'o- base. Rserve faite de toute possibilit d'erreur
rientement liturgique, quel- en des mesures qui doivent tre prises par frac-
ques dlailsdenivelleraentassez tions et en deux tages du sanctuaire, la hauteur
faciles saisir, l'intention enfin de ce ft est de i'",fi5. Le diamtre suprieur est
d'utiliser, comme entre nor- de O^jbQ; l'infrieur n'a pu tre dtermin avec la
male et la plus importante, ce rigueur dsirable; il est valu 0'",r)i comme
qui pouvait rester de lagrande meilleure approximation. La colonne a socle et
porte septentrionale dans la base, celle-ci haute de O^jO.'), assez bien conserve
troisime enceinte. et d'un bon profil. Le socle est au contraire en
Cette voie centrale d'Aelia est trop fcheux tat pour qu'on en puisse relever
depuis longtemps retrouve. tout le dtail; les mesures ralisables sont cepen-
Bien avant la dcouverte de la dant prcieuses.
mosaque de Mdab qui ex- de s'attarder k de nouveaux dbris le
Inutile
prime si nergiquement ce trait long de rue du khan oz-Zeit; l'alignement sr
la
(Yll* SUlioB.]
Cette adaptation heureuse tait qui bordent l'orient le bazar des bouchers, pro-
faite peu prs au mme longent cet alignement une centaine de mtres
moment le P. Germer-Durand *, qui avait de
par au sud. M. Hanauer en notait encore sept,'
tocciwfnn des portiques de la grande rue ro- dans modernes. L'une ou l'autre
les constructions
f.Q% isei. p.
. IIS . : 1*^04 tkitrg a Slreel of column* dan ta iii^^mu rolonnadf* (cf. Djfracli, Sciii maciikh, /Dl'V.,
ta JeruMltm f M Pvrdftoel Moelr* lofti^niruMiiieiii i|u en XXV, \Wf.,\f. t'^7), ou la Jiixtnposilion, (inns un iii^^inc onirc,
yrW en ffM wisessiM. eiNMllas l'inique romaine, (I fli^inmls trs diK.Hi-inllnl>lcH (par exemple l*'s tlciix rlinpi-
ffrlslsel f^Mw (il., IMO, f. 4 .). tcatix forintliirnH l'un portique *lu roruin de Tiinttnd repro-
MB,, liR, f. !? s.
3. duiln par rA;N\T, op. t., p. U(\, tin. '>5).
1 Wkmma %fA '<! ewtai awisat ps compromlM |>ar 't. QS., IHUI, p. :nH. Notre HclK^uia d'Aelia (pi. i) indique
lo acw fntfOMf et pXbf. Lm RooMla* n'y rr^ar- approxiioativemenl, en leinle pleine, le pluH a<'ceHHil)leri
en dterminer les diamtres. Toutes donnent dterminer l'exacte largeur du cardo maxi-
cependant l'impression d'tre de calibre un peu mus^ . Le groupe des colonnes en place tait
infrieur celui des colonnes dj dcrites; enn d'ordre corinthien avec une hauteur de plus de
les bases accessibles ici ou l, celle en particulier 7 mtres et un entrecoloimement moyen de 3'", 20
qui gt l'envers dans une encognure l'entre d'axe en axe, qui exigerait un total approximatif
du bazar, sont d'un galbe plus fruste, qui imite de 280 colonnes sur chaque portique. Il s'agit
d'ailleurs celui des bases galement dplaces, toutefois d'une section remanie pour l'adapter
dans la rue de la porte de Damas. aux propyles du Saint-Spulcre constantinien.
A l'issue mridionale des bazars parallles, 11 serait concevable qu'en lui donnant, cette
diins le vieux caf arabe de la basoiimh, que son poque, un caractre plus somptueux on l'ait faite
dlabrement menace de faire dserter et qu'on croi- aussi plus monumentale. Ainsi s'expliqueraient
rait bti pour une autre destination, quatre colon- les divergences notes dans les autres sections
nes supportent un petit dme. Les fts sont de la colonnade. Si la colonne de la VII* Station
incomplets, les chapiteaux mutils ou remplacs appartient au type le plus grandiose, le P. Ger-
par des bases poses la renverse. Tout l'difice mer-Durand dduisait dj trs judicieusement
banal est certainement tardif; il y a cependant de sa situation qu'elle pourrait tre un vestige de
beaucoup de chance qu'on ne soit pas all bien ttrapi/le l'intersection de la ligne du N. au S.
loin pour chercher ces colonnes, bases et chapi- avec une des. deux lignes de l'O. l'E.^ .
teaux, et leur assemblage en ce carrefour voque Le rseau moderne offre en effet deux lignes
instinctivement la pense de quelque vieux ttra- pour situer la grande artre transversale ou decu-
pijle romain qui aurait occup peu prs la mmo manusmaximus d'Aelia l'une la rue de David,
:
situation dans Aelia. klioN Dod, cf. t. I, pi. II
relie la citadelle au
Aucun vestige en place n'atteste actuellement Haram avec un seul dcrochement peine per-
la prolongement
suite de la colonnade dans son ceptible, passe l'intersection avec le cardo,
normal travers haut quartier juif, bien qu'on
le devant le caf arabe de la hasourah; l'autre, sans
y puisse recueillir aussi des fragments isols. dbouch actuel immdiat l'O., va de l'angle NO.
Les lments dj certains donnent l'vidence de la ville la porte orientale de Siltij Mariam.
dsirable cette colonnade continue, telle que De compte fait, elle sera probablement prfre.
l'a trace le mosaste de Mdab, tmoin tout Moins centrale, vrai dire, et moins impeccable-
fait recevable sur ce point, mme pour la struc- ment rectiligne^, elle prsente l'avantage d'une
ture d'Aeliu. Nulle part n'a encore l possible issue directe .sur l'extrieur, issue ncessaire en
1. A faire fond sur (juehiues indices d'ancien dallage en peu massil. De simples arcs jets d'une colonne l'autre
relation avec l'axe des parties connues de la colonnade vers sur les ([uatre voies pouvaient nanmoins supporter quelque
le liluin e:>-Xe'd, on estimerait cette largeur environ lgre superstructure dcorative. Les ttrapyles mieux con-
8 mtres. Sur une lase tout autre, en considrant les trois servs dans les villes romaines de la contre, Gerasa
bazars parallles l'orient du Maurisln comme les vestiges (SciiUHVcnen, op. L, p. 126, (ig. 18 et pi. vi), Palmyre
de lagrande rue avec la double range de boutiques instal- (WooD, Les ruines de Palmyre, pi. 1, 2, 32-34), Sohba
les sous ses portiques, la rue elle-mme n'aurait eu que (SJOURN, ItB., 1898, p. 601; Brun.now, Die Prov., III,
5'", 50 au maximum. L'arlre mdiane de Djrach avait 12"', 30
160 s., fig. 1051 s.), etc., se prsentent tous avec un carac-
12'", 60 de centre centre des colonnes (SciiUHACHEit, ojt. t., tre plus puissant de stabilit. Rien ne dit que celui-ci tait
p. 126); celle d'Amman, 8'", 40 (Butler, Ancient archil., le plus important d'Aelia. Il semble en etl'et que chaque ville
II, A, 1, p. 47, lig. 30); celle de .S'oA7m 8'",20 (Sjouun, ItB., en ait eu un plus orn, qui tait le Ttrapyle tout court
1898, p. 601). A Timgad le cardo avait une largeur moyenne (ainsi Alexandrie d'aprs les rcits d'vACRE, H., Il, viii, 8;
de 5 mtres, mais atteignait par endroits 5"', 30 (CA(;^AT, J'G., LXXXVI, 2524, et de Jean Moscn, Pr spir., lxxvu;
op. L, p. 345, n. 2). Quant la voie dcumane, elle oscillait PC, LXXXVII, 2929 s.), ou le ttrapyle spcili par sa splen-
entre 4"',40 et 5'",10 {ibid., p. 343). On verra plus bas que la deur comme le clbre Ttrapyle de bronze Constan-
voie dcumane d'Aelia semble avoir eu 5'", 20 environ. tinople {Chron. pasc, PC, XCII, col. 812, 977, etc.).
2. p. 376. La nature de ce vestige (fig. h)
Rli., 1892, 3. Alin qu'on ne voie pas l un obstacle l'attribution
videmment pas restaurer un ttrapyle bien
n'autorise propose, rappelons qu' Timgad, par exemple, c'est le cardo
monumental; ni vote, ni portique ne seraient faciles maximus qui n'est pas rgulier. Il part d'une porte qui
quilibrer sur une colonne aussi lance munie d'un socle si n'est pas au milieu de l'enceinte, cesse en atteignant le
?4 JERUSALEM
principe l'orient comme sur les autres points nombre d'annes, il est trs simple d'tudier
cardinaux-.Les vestiges imposants de l'arc dit loisir l'arcade septentrionale et une notable partie
de XEcce Homo ne permettent gure d'hsiter sur de l'arche centrale du vnrable dice (fig. 5 ss.) :
la localisation de cette porte. Les origines et le elles sont protges, grce la gnreuse
pit
dveloppement de la tradition chrtienne qui lie et au tact dlicat de la Communaut des Dames de
ce monument un Sien, dans une basi-
f^llade eaten U T. R. Mre iiu|M^rieurc de din* ici nve< itinnjahrhuch. H, l'JOd, p. 18, ruine ce lonn paradoxe en
qatO Inlassable oliliRrance nou* avon loujoiir<^ir' rciicii- dix lignes cl pense [ibid., p. T}.) (jue c'est la porle du l'r?-
Ha a das tisile reilrrre, el combien d'rinprcsoement niMc loirc d',4r/ia Ctipilolimi, cest--dire la rsidence du ^;ou\er-
mis A tout ce qui puavait seronJir le te\c\. Dans la docu- ncur, o sainte Paule |>ar exemple sera hberge, vers
McalAlion ancienne Irfs copieute, on liminera nalurdlcmrnl l'an 'tW). Il est douteux qu'il y ait eu un Prtoire au
laalca(|irsl aal^rpur aui fouille* pralique* |N>ur l'rection Ken Ktrict dans In colonie el sur le type do ces prtoires
4a caarnt el la r^slauralion du kancluairr. I.e plan de Mi- militaires dont Lambnc (('\<;n\t, L'aniK'e roin,, pi. face
dMa dan* de Hu\rj {toif. autour dr lu Mer Alorlr, Alln, p. un des plus beaux exemples conservs. Celui (pie
tt'Jtn) est
pi M et leste II. 97> ss.) el la pbol. dr Hal/mann (Jrui.. mentionne ^. Jrme au dbut du v* sicle doit tre con(:u h
flme tt rrprod. phot.. IHM, san numr*lalion, rf. teste la faon du prloire de Qsoitr ti'st'r (Hiiunnow el \o\
pi**; doramenteni *r cet tal nrien. Depuis, on p'ut ron- i)OM\s/.KWHki, Div l'rov. Aialiin, II, p. V.) ss., pi. \i.ui.
sallef l*i0i-n, JfrM*. jplor., p Cu el pi. tii, \tu (pliin lig. niU ss.; cf. mt., i8'.m, p. 4:15 s.) ou du prtoire d'ou/Nm
H aaapaa iwaanliait pkaL paadMt las fouilles)} nt Vo<;ti, el-UJtml, dans Utii.KH, Ancient Architeitiire in Syrin.
LA COLONIE ROMArNE,
JEIIUSALEM.
26 JERUSALEM.
L'ensemble du monument [g. 6) n'a rien de quelconque relatif aux superstructures. L'absence
compliqu saisir avec les parties dsormais de pilastres l'angle visible et aux pieds-droits
accessibles et le croquis de M. de Vogii en don- du grand arc et la simplicit austre des arca-
tures excluent apparemmctU toute hypothse de
corniche dcorative et d'allique un couronne- :
IHtI. Il, A. t, p. IfO sa.i Sg. ItO aa. Il nrcupe A ce ino- pluK HailManl('ii(-oiii|)araUons. Notre porte incHiiro en iKiiit
MMSI ftadia oMf Mftoaaalrc Iran forint unr largeur lotnie ilc IM"*,!; un deH nrcx < Hosrn, Hiir
I. U Mes rwMiaai U Traojor(laiie ruuriiiaal le I fit(r<'c* luiM! rue, iiivaiirti IS^jO? (cf. liiiUNNUw, f)ic l'iov.
LA COLONIE UOMAINE.
DE L'ECCE HOMO
TAT ACTUEI^
Ar., m, 18, lij5. 897 ss.), pour ne citer que celle uni(|ut' Jrusalem 6"", 56, Djrach 6'", 47. 11 serait facile d'allonger
analogie densemble. Pour le dtail, notre petite baie con- ces comparaisons suggestives.
serve, avec son ouverture de 3"', 28 et ses pieds-droits de 1. Personne, en effet, ne voudrait plus prendre son
0"',70 en faade, a pour parallle les petites baies de la porte comple le verdict trop ddaigneux de Tobler : Un coup
triom|thale Djrach (Schumacheu, ZDPV., X\V, 1902,
d'il sur l'arc... suffit rendre manifeste <|u'il n'a rien de
fi};. 29) : montants 0"',70, ouverture 3 ",15. La grande baie commun avec les antiquits {Topographie, I, 249).
>
28 JRUSALEM.
la basilique, l'autre dans une cour intrieure du qu'il rsulte do cot ensemble d'obsnrvutions. On
1. Fer ntm qa'fiiM 4wwifga t a tflrel, le anaioftie No^T-ti^i^MKAi), Arrfi. Hi'%.. II. :.'fi h), (k Na^nr>lli (Coiiillcrt
t fiMil pm 4Mm( m PalettiMi par etempie * Mcbii in^dilet du T. II. P. l'roH|tcr Viaud); iMicorc nni-jo juis onlro-
<r<MMa. Swrvvy ofiut. Pal., p. lOf), tt*hvk\tj9h (Cmir. prU d'en falrr une rrr.liprr.hn KyKtiiiinAtique.
LA COLONIE ROMAINE. 29
pourra dornavant continuer faire battre des dbris de la porte orientale d'Aelia Capitolina.
spectateurs impressionnistes qui, ayant tois T- A l'poque chrtienne les statues divines cd-
difice d'un clin d'oeil, le caseront l'avenant aux rent naturellement la place d'autres reprsen-
origines du haut Kmpire ou parmi les produc- tations, dans les deux niches intrieures. A cette
tions de la dcadence byzantine. Sans mme re- occasion sans doute, plus tard peut-tre encore
courir la dissection de monuments types pour dans la priode byzantine, un fonctionnaire s'ar-
se mettre en mesure d'asseoir son jugement, il rogea de graver son nom au-dessus de
la gloriole
n'y aurait qu' se remmorer les conclusions de ces niches. Le mchant gralite encore visible
spcialistes trs qualifls, rsumant l'histoire (flg. 8)^, saccag par une entaille de maon, ne
de l'architecture... des portes triomphales ro- laisse plus lire avec certitude le nom du person-
2. 10,. ^. .?, 36.. _^... 2,4) 5,20 ... 2,41. ..^.... 2,56-. ^...2,-f0...>
ARC DE L' ECCE HOMO YOIE DCUMANEL '
ARCHE DTRPITE
Kig. 11. - l'iaii lie la porte orientale d'Aelia schmatiqueinent restaur d'aprs les veslises en place.
maines : gnralement une seule baie et ca- nage, mais ne fait pas l'loge de son got. Kn tout
ractrises par des colonnes aux quatre coins cas, il ne doit pas donner le change sur la date du
depuis la fin de la rpublique et au dbut de mcmument. 11 n'y a rien tirer, ce sujet, des
notre re jusque assez avant dans le premier vestiges d'inscription grecque sur une des dalles
sicle, tandis que le type trois baies devient encastres aujourd'hui au sommet du grand arc
courant dans tout le monde romain au ii" et
du fragment vu nagure par M. Cler-
(iig. 12), ni
1. Cagnat, Tiingad, p. 145 s.; cf. 136. L'arc de Trajan avant, les lettres Aup... Ceprnom Aurelius, en mme temps
dans celle ville africaine fournirait la plus stricte analogie une poque postrieure la fondation d'Ae-
qu'il tratiit
de structure avec l'arc oriental d'.\elia; il est seulement de lia , voquera peut-tre le souvenir du tribun Aurelius
composilion plus savante et de plus rictie ornementation. Marct'Uinus, dont l'pitaplie fut dcouverte nagure Tib-
>. On n'y lit gure que MapxeXXtvov op(o)u. M. de Vo- riade (QS., 1886, p. 79; 1887, p. 90; cf. RB., 1892, p. 383).
gfi {Le Temple..., p. i'25) semble avoir discern encore, en Mais il doit n'y avoir l qu'une homonymie accidentelle.
30 JRUSALEM.
l'orient, avec une largeur apparemment gale possible d'un monument de la capitale la jiorla :
peu prs l'onverture de l'arche centrale, se dila- triumphalis du champ de Mars, elle aussi arc in-
tait en une spacieuse place; le dallage en a t dpendant jet sur la voie triomphale . Cette
remis jour nagure par les fouilles des RR. PP. porte isole concrtisait un vieux rite religieux,
Franciscains prs du sanctuaire de la Flagellation, la base duquel se trouvait la superstition si r-
et l'on sait qu'il se dveloppe sous les curies pandue que passer travers une troite fissure
de la caserne et la ruelle contigu*^ Une disposi- quivaut se purifier et renatre. C'est d'elle
tion analogue avec des proportions plus restrein- que les spcialistes font driver les arcs de triom-
tes se retrouverait probablement rintrieur'. phe, difices essentiellement romains ^.
Quelque lecteur s'alarmera peut-tre de voir De la porte orientale il parat vident que le
circuit d'Aelia son enceinte, si enceinte il
y
avait, se repliait au NO. par la crte principale
du Bztha, dans la direction de la porte de Da-
mas, abandonnant l'ancien quartier NE., dont
l'inclusion et singulirement boulevers le trac
liturgique. La rue sensiblement recliligne, iar\q
ITOfCN ed-ljaherhjeh, reliant VEcco Homo la porte d'il-
rode fixerait au mieux la limite orientale primitive
de la colonie jusqu'au point o elle est recoupe
par rue transversale hdret es-Saadiyeh qui
la
marque, aujourd'hui encore, l'extrmit septen-
trionale de la zone couverte parles habitations en
revenant vers la porte de Damas ^. La dlimita-
tion de l'angle oppos, sur le front occidental, est
Hg. li. Vestiges d'inscription au-dessus du grand arc.
U assez clairement suggre par des indices archo-
>(. auir 4 bMitkiae de l'Bcce Homo ; 6, feoi-tr de U
ebambratttf d'oa denrtche ; rotr Bg. 6. logiques tels que le mouvement des rues partir
de la crte de la colline, au bout occidental de
dpenser tant de dtails pour prouver en ce lieu Itdret deir el-Efrdndj, et la relation d'orientement
l'existence d'une porte , aprs avoir suggr entre l'angle rentrant du rempart ancien l'ex-
prcdemment qu'Aelia n'avait aucun rempart. trmit NK. du couvent de Terre Sainte et la
El il est incontestable que, dans notre concept porte de Jaffa \ ou porte de Bethlem, ainsi que
moderne, l'ide de porte implique celle de mur. l'appelait S. Jrme. Au S. enfin, i)ar del le
TkI n'tait apparomm^^nt pas le point de vue vieux mur du camp laiss debout malgr la r-
romain, puisque les exemples sont nombreux de duction extrme de l'installation lgionnaire, les
cet OQfertures grandioses, sous lesquelles vient habitations do la colonie se dilataient plus ou
ptffer une roie, sans qu'aucune muraille s'y moins denses j\ travers la plate-forme el les pre-
ralUcbe. Autsi bien ne sont-elles pas, stricte- mires pentes est et sud de la colline du Cnacle.
ment parler, de simples et usucIIch portes, mais, Les fouilles do ces dernires annes, celles surtout
4 l'instar de tous !;< autre* difices d'un bout des PP. Assomptionistes, on ont rvl d'innom-
l'autr de l'Kmpire, l'imitalion aussi Adle que brables vestiges.
I. MiM orlooMorr utotir (le 1' arc ilr Trajan (>rud'nl inKiWiitMir roinnin nu \oiilant point 1(> faire posser
(ruuiT, p. /., p IM,. Pour l'a^encrtnetit de l'arc romain hur !( plafonil trop fragile (Irs <> cavcriios royales , eut soin
c Im Mll<|ar pltcinca aou l'Ucee Homo, on se re|ortera de t'nniorcer h In liKiie nnlii|uc plus \itH do porte de
In
Ml I. I**. Le trac du dallaxe dans le filan Ur. Itj n'rst iMmns (pi. I, frnKin. \ en pincoj cl le le trnror un peu obli-
4|b'mm affratlaMlloa rsuiyaol d'inli>r)ir<^ler divers indirr* parla pente occidenlale du ll(V.('>llia jus(|u'/i In porto
i|ui'ini'nt
rstova 4Mt ! iSMil^r da llam de Alon et dans 1rs orientale,ou nous avons eonslntc^ les vesliKOS vidents do ce
iHrfllMiar les temlM adjacMla * l>*i e( k roucal. rarcord de seconde main (cf. Ii){. 8).
7 Voir A. MC DoMaausisfti, the Trtump/ilrat$e auf dm 't. Mans parler des vcstiKcs de inurnilIcK antl(|ncH |iouvanl
Morfltle dM tktmdl. :. rttm. Hetig., p. 377 a. r|>ondre, sur cette lidiie, A la premire lenlulivu de fortilicr
t. Wsa4. |r la aulle. iir^occapa d'uo rempart, la Aelia au cour* du ii* ai<>rle.
LA COLONIE ROMAINE. 31
Renonons dcouvrir, dans le primtre ainsi en bouleversements radicaux ont pass sur la
dtermin, le dtail de la cenluriation ou rparti- grande restauration romaine, l'image de l'espla-
tion en lots de maisons par le recoupement des nade d'antan n'est pas tellement efface qu'on ne
rues secondaires; mais il importe beaucoup de la puisse saisir d'un belvdre quelconque o le
retrouver l'me de la colonie, l'indispensable fo- regard embrassera tout le quartier du Saint-S-
rum et son cortge plus ou moins obligatoire de pulcre. Les agrimensores d'Hadrien avaient donc
monuments civils et religieux. Rien qu' se laisser latitude entire de situer leur forum l'endroit
guider par les deux grandes voies essentielles dont consacr en l'installant o fut jadis la place ,
Fig. 13. L'enlre du Forum d'Aelia restauri^e daiirs les vestiges en place. Face intrieure (ouesl).
Les pirlies ombres aint primitired ; voir ci-deseoas, cb. III.
l'intersection flxe l'emplacement thorique du fiour parler le langage de Nhmie. Ainsi tirent-
forum, on aboutit cette esplanade naturelle, dve- ils. L'obligation s'impose nouveau, pour viter
loppe ensuite et rgularise de main dhomrae, (les redites et rester clair, de placer dans un autre
o les textes de la flible ont fait prcdemment contexte la description des restes de ce forum -;
constater l'existence d'une place publique devant le lecteur autorisera cependant dsormais l'em-
une porte du rempart '. Dans ce mme endroit un ploi ventuel de ce nom et l'entre imposante
difice assez considrable fut, une certaine po- du forum d'Aelia lui est prsente ds maintenant
que, la rsidence ollicielle du gouverneur. Aujour- (lig. 13) comme le plus heureux pendant de la
d'hui encore, aprs que dix-huit sicles fconds porte orientale contemporaine.
1. T. 1, Les murs de Nhmie. Cf. RB., 1904, p. 62 et 67. 2. Voir ci-dessous, ch. ilL
32 JRUSALEM.
Plas ardue est la tche de situer les difices On adoptera sans grande hsitation, pour le
numrs par le chroniqueur alexandrin. L'un des thtre, rhypothse du R. P. Germer-Durand ',
thermes trouve une situation naturelle dans la val- qui l'adosse au double promontoire de la grande
le du Tyropon, tout au bord oriental de la cit colline. Dans l'hmicycle naturel constitu par
(pi. i La vieille installation balnaire utilise de
. l'estuaire de la petite valle transversale sur le
nos jours sous le nom de hammam es-Sifd n'en Tyropon, deux pas du forum, on est bien
conserve, coup sr, ni la sonaptuosit ni le dans la tradition romaine et l'avantage du site ne
confort, mais a chance d'en marquer le site '. pouvait chapper aux architectes impriaux. A
L'alimentation d'eau laquelle suffisent au- proximit de l'esplanade du Temple, le thtre
jourd'hui les citernes et surtout le suintement aura pu s'riger aux dpens des ruines du sanc-
permanent au fond de celle cuvette naturelle tuaire, justifiant ainsi assez bien le dire un peu
tait sans doute complte, aux temps romains, emphatique d'Kusbe, qui prsente le fait comme
par un rseau de canaux destin capter la ralis sous ses yeux. En ce quartier le plus dense
moindre rserve d'eau en toute la zone septen- de la ville moderne aucune fouille n'a t encore
trionale. Enfin le dernier coude du grand aqueduc pratique il faut escompter patiemment le hasard
;
romain d".ti \Arroub et des Vasques avant son propice d'une observation archologique capable
entre sur l'esplanade du Temple tait si proche de donner corps l'hypothse.
qu'il et t fort simple de lui emprunter le sup- Cette hypothse nous a conduits devant l'en-
plment opportun. C'est sur le parcours de ce ceinte de l'ancien Temple; nous n'aurions qu' y
canal qu'on chercherait volontiers le second (/'- pntrer pour nous trouver devant le capitole
motion : il tait ordinaire, l'poque impriale, d'Aelia, si le concert unanime des historiens gui-
que l'alimentation des thermes mme tablis dait ici avec toute scurit. La confiance est uni-
proximit de quelque source ft largement verselle et absolue dans l'existence de ce temple
ausure par des aqueducs. Or les fouilles dos de Jupiter Capitolin, d'o il n'y a naturelle-
PP. Afsomptionistes sur la pente orientale de la ment qu'un pas pour conclure au Capitole de la
grande colline ont mis jour, proximit imm- colonie.
diate de l'aqueduc, des restes assez considrables Au premier aspect le problme est rsolu dans
d'installation thermale pour que le P. (ermer- le sens de l'anirination traditionnelle. On se
Durand ait eu nagure l'impression u que les rappelle la capitation impose aux Juifs pour le
bains d'Aelia devaient tre par l , quoique en temple de Jupiter capilolin Rome aprs la pre-
debora des murs ' >. L'estampille de la X" lgion mire rvolte. Cet humiliant impt, source pro-
sur les briques employes dans la construction des fonde et constante de l'exaspration juive, mar-
bypocaust^s donne k cet avis une trs heureuse quait la victoire du dieu deRome. Aprs l'chec
vraisemblance. I^es recherches ultrieures, tout de l'effort siipn^uK^ quand le
vers la libration,
en inultiplijnt les vestiges de r'-poque d'Aelia -',
triomphe du dieu romain est dfinitif, on n'en
ne semblent pa4 autoriser de dcision plus nette pouvait trouver, semhle-t-il, d'expression mat-
de ces thermes
i
publirs ou priv*''s . rielle plus vexante pour les vaincus ci plus con-
sqoe certainement au contraire un bain
.
crtepour la postrit que d'installer Jupiter sur
poblic spacieux que MM. Bliss et Dickie * ont le que Jahv avait choisi jadis pour son
silo
dcoavert au bord de lu valle de Silo, k peu de Temple. Le texte clbre de Dion Cassius-Xiphi-
disUoee an SO. de la piscine. lin adeslerait la substilulion.
Pas un texte, que ne va au del j'aie su voir, images pour tre le capitole? Et quand S. Jrme
et n'tablit l'quation du Temple juif et ca- : site distingue, en Romain cultiv, l'idole divine et la
pitole d'Aolia. Et sans doute n'en doit-il exister statue questre de l'empereur, peut-on penser
aucun ce jour, puisqu'un historien tel que que forme vraisemblable sous laquelle il
c'est la
n'est pas superflu de faire observer que l'abrvia- ple s'il y avait eu capitole?
teur parle d'un temple Jupiter sans lui accoler Tout ce que les textes authentiques savent, par
le titre spcifique de Capilolin, ni aucune de ces consquent, se rduit ceci : rection d'un
autres pithtes de nature mettre hors de doute temple Jupiter indtermin; dans ce sanctuaire,
l'existence d'uncapitole-; la dduction qui abou- quelle qu'en soit l'exacte nature, une statue de
tit l'identifier avec le capilole de la colonie est, Jupiter, en face de laquelle Hadrien rige sa
la vrit, fort simple, mais pas, pour autant, propre statue questre pour le reste, une roche
:
conforme de toute rigueur la ralit. Les sour- abandonne dans une esplanade dserte.
ces qu'on peut dire locales, et en somme plus Sur un tout autre point de la ville, attenant au
voisines des faits, connaissant dansAeliaun autre forum o sa prsence est peu prs de rigueur,
sanctuaire, ddi lui aussi Jupiter, on devra du presque les mmes tmoins antiques signalent un
moins fournir quelque motif plausible de prfrer second site o Jupiter est vnr, et celte fois en
le temple substitu l'ancien sanctuaire juif; c'est compagnie d'une desse groupement qui peut :
ce qu'on a invariablement nglig de faire ^. dj devenir suggestif. La desse est Vnus, pas
On appliqu dterminer plus haut la
s'est Junon ou Minerve soit. Les deux divinits ne
:
situation du Haram aux jours du Plerin de Bor- semblent pas unies sous le mme toit, puisque
deaux et do S. Cyrille. Une situation identique, l'une trne sur l'emplacement o Jsus avait t
moins la mention de l'dicule problmatique, est crucifi, tandis que l'autre dshonore le site de sa
dcrite un peu plus tard par S. Jrme, tmoin spulture; je ne l'oublie pas. Aussi n'ai-je pas
galement bien plac pour s'tre renseign avec demand ces tmoins autre chose
que l'attesta-
exactitude Uhi quondam eral templum et religio
: tion d'un culte au couple Jupiter- Vnus dans cette
Dei, ibi Hadriani stalwi et Jovis idolum collocatum rgion de la ville fonde par Hadrien. Mais on se
est ^ Et qui faut-il rappeler le dramatique pas- souvient aussi que les dits de la triade capitoline
sage o Jrme peint la lugubre scne annuelle pouvaient se nuancer. En prsence des fluctua-
des Juifs admis au poids de l'or se lamenter sur tions du nom de la desse dans les sources chr-
les cendres de leur Temple ^? Le Plerin de 333 tiennes, on ne trouvera pas invraisemblable qu'il
discernait mal entre la statue olympienne et la ait pu y avoir quelque mprise. Enfln dos exem-
statue impriale pour lui, toutes deux flguraient
: ples catgoriques de plusieurs chapelles distinc-
Hadrien. Mais sa description se concevrait-elle s'il tes pour constituer un capitole rsoudraient au *"'
et vu les deux statues dans un majestueux sanc- besoin l'objection formule contre le capitole qui
tuaire qui comportait d'ailleurs au moins trois engloberait le Calvaire et le Saint-Spulcre.
1. Geschidite dexjiid. Volkes..., H, 700, n. 151. plum in circuitu quindecim gradus habuit. Signa aliqua
'.>. Voir ToL'T\iN, Les cultes..., p. 182 ss. videmus : numrale, et videhitis ita esse ut dicimus (Dom
3. Mme Sir Ch. Wilsoii, le seul, je crois, qui ait cepen- G. MoRiN, Anecdota Maredsolana, III, n, 220). Ce dtail
(iant souponne que les textes anciens suggraient de situer pittoresque ne serait-il pas emprunt, pour les besoins de
le Capitole vers le Cal\aire {(loUjoUta, p. !t4). l'argumentation, au rpertoire de ceux que Jrme ap|)elle
4. Comm. sur Is.XXIV, 'i9. Cf. sur S. Mt.
ii, 9; PL., un peu sarcastiquement ailleurs sanctorum tocorum in fiac
XXIV, 15 : de Hadriani equestri
potest autem... accipi provincia monstratores [PL., XXIV, 392)? Ces vestiges
statua quae in ipso sanclo sanctorum loco usque in prae- mesquins prouvent du moins que les Romains, loin d'instal-
sentem diem stetit. ler leur capitole en ce lieu, avaient laiss le Temple sa lu-
5. Sur Soph. I, 15; PL., XXV, 1354 Cineres Sancluarii : gubre dsolation.
... allare destructum ... angulos lempli c'est--dire du 6. Deux chapelles Cirta (Ca(;nat, Timgad, p. 102 s.,
soutnement de l'esplanade c'est tout ce qui se voit encore: flg. 70), trois Sbilla (Sai.adin, Miss. Tunis.; Archiv., III,
du Temple. Dans ses homlies sur les Psaumes, S. Jrme xm. 1887, pp. 68-79, fig. 125-139, pi. letil; Meuliv, Bullet.
parat signaler quelques vestiges plus explicites : ... Tem- arch. du Comit, 19)1, p. cxvii s. et pi. xl).
JHUSVI.EM. T. II. 5
34 JRUSALEM.
Voici maintenant la Chronique pascale avec montant le Tyropon. Bien que l'exploration ait
son capitule correctement numr parmi les t limite au tiers environ de la dislance entre
difices coloniaux et sa terrasse quadrangu- la piscine et l'angle sud-ouest du IJaram, ils ont
laire mentionne tout la fin et sans liaison solidement tabli le raccord entre celle rue et la
avec le capitolc dont on voudrait qu'elle ft la rue analogue explore autrefois par M. Warrcn au
monumentale enceinte. Quand elle emprunte pied de la muraille occidentale du Temple-. L'ori-
sa source latine la Quadra,
un peu comme les gine hrodienne de cette rue, au moins dans la
Anglais disent le Square , peut-on penser se'^tion adjacente au Haram, cadre parfaitement
qu'elle entendait dsigner le pribole grandiose avec l'archasme de son vocable, au dire du chro-
d'un temple Jupiter Capitolin? Et quelles eus- niqueur alexandrin. Derechef on verrait les judi-
sent t les vicissitudes de ce tempe-capitole cieux ingnieurs romains tirer parti d'une instal-
dispani si radicalement qu'aux jours de S. Cyrille lation antique pour l'anK^nagement de leur ville :
f. gxearaHom al Jfruntlrm, |p. l'io ., ifts m., 2. Drrile oiih In riittri(|iic Parcmenf ; Surv. Mi'm.
JrruM ,
(I. 17'.'. I7l H^.
LA COLONIK ROMAINE 35
une beaut en harmonie avec l'clat de la cit toute gion que la Truie lgendaire du songe d'ne '.
neuve. Ces retouches romaines demeurent partout A n'en pas douter la porte principale de la co-
faciles discerner et la planche. II fera presque lonie tait celle du N., paro pntrait la grande
toucher du doigt la nuance de cette restauration. voie venant de Gsare. On n'ignore plus que
Seuls les monuments temple et por-
intrieurs, cette roule vers la mtropole, en quittant la porte
tiques, furent extirps.Nous ignorons la situation septentrionale d'Aelia, tait oblige de remonter
exacte du monument mal dtermin temple si plus de quatre milles au N., confondue avec la
Ton y tient qui abritait l'image de Jupiter et la voie de Naplouse, la recherche de la seule troue
statue questre d'Hadrien'; mais il tait certai- naturelle propice pour s'orienter vers le littoral.
nement sans aucune ampleur dans l'esplanade La dcouverte d'un milliaire en place nous a per-
immense, plus grandiose encore par cette solitude mis nagure"' de dterminer avec exactitude le
mme. Aussi est-il omis dans rnumration du bornage sur les cinq premiers milles de celte voie,
chroniqueur, dont toute l'attention se porte sur d'tablir que son aboutissant tait bien la porte
cette enceinte marquant d'un trait si particulier de Damas actuelle, mais que la colonne milliaire
la physionomie de la colonie Aelia Capitolina. initiale ne pouvait tre situe celte porte, et
Pour achever d'en reconstituer le schma, il devait recule jusqu' au sud du S. -S-
tre
resterait dcouvrir 1' arc commmoratif de pulcre Ce point de dpart devient trs naturel,
.
la fondation. Dans le savant mmoire o il a llx depuis que nous avons constat en cet endroit
la signilicalion de ces monuments, M. Frothin- l'existence du forum de la colonie. Et comme pour
gam proposait incidemment de reconnatre l'arc attester encore, en le dformant, le souvenir de ce
communal d'Aelia dans celui qui, selon la milliaire d'or , humble mais Ddle rminis-
chronique de Jrme,... portait une statue en cence du milliaire de la capitale, une colonne va
marbre de la Truie pour signier que les Juifs dfrayer les plus naves lgendes bien des sicles
taient sujets au pouvoir de Home ^. Le texte aprs que le forum aura t converti partielle-
de S. Jrme est clbre-*, mnisla vue des lieux ment en parvis pour le Saint-Spulcre*.
et probablement modi l'hypothse. La porte La porte septentrionale franchie, ds qu'on attei-
dont il s'agit est celle de l'ouest, o aboutissait gnait le petit plateau o nat la valle du Tyro-
la voie de Bethlem et d'Hbron; rien n'autorise pon, des monuments funraires s'alignaient au
lui attribuer dans Aelia une importance pr- bord de la grande voie de Gsare. La rapacit, le
pondrante, et le du camp explique
voisinage vandalisme farouche ou utilitaire, le temps enfin
assez l'image grave au fronton c'est beaucoup : ont eu beau coaliser leur effort, assez de vestiges
plutt le sanglier emblmatique de la X" l- subsistent pour attester et l quelqu'un de ces
t. Le dtail peul-ire le plus propre guider en celte loca- 2. Rev. arch.. 1905, II, p. 222.
lisation est le sentiment de perspective et de symtrie que 3. Chron. d'Eusbe, dans Schoene,
II, 169 Aelia ab:
mausoles qui marqurent jadis d'un trait bien triomphe d'Hadrien sur les Juifs un monument
romain cette avenue principale de la colonie '. [aurait] t rig sa gloire, aux portes d'Aelia *.
Parmi ces tombes, on s'en souvient, ont t Grce la solution si sagace de l'nigme pi-
dcouverts des pices d'architecture romaine et graphique par M. Clermont-Ganneau, il est assez
deux lambeaux de monumentale inscription la- simple aujourd'hui de justifier et de prciser l'hy-
tine (fig. 14). M. Clermont-Gauneau, second par pothse heureuse du P. Savignac. Ce monument
un romaniste aussi minent que M. Gagnt, est ar- rig la porte principale d'Aelia, qui dut tre
riv la conclusion que ces fragments appartien- somptueux, d'aprs les vestiges mutils, et qui
nent deux textes. Il s'agirait de deux ddicaces runissait deux ddicaces aux empereurs Hadrien
qui, bien que distinctes, associeraient les noms et Anlonin, c'est 1' arc emblmatique , l'arc de
d'Hadrien et d'Antonin sur un mme monument , triomphe par excellence d'Aelia. A 350 mtres de
quelque diGce grandiose... d'Aelia Capitolina , la plus importante entre, sur la plus grande voie
K- <'/*
^mvrp''^i:;
PARTHIC
rPONTMA
OU le mur d'enceinte '. Avec les renseignements et la plus idale situation pour marquer la
dans
incomiilels qui lui avaient t fournis, le savant limitedu pomoerium, l'arc majestueu.x se conoit
matre ne pouvait errer de plus prs cette dter- presque spontanment en face de ces dbris. H va
mioalion. Le P. Savignac, un peu mieux guid par de soi (|u'une reconstitution serait trop largement
un aperu de la fouille, avait l'impression que ces gratuite avec aussi peu d'lments, bien qu'il
lourdes pices, en relation avec un pan d'excellente puisse tre facile de trouver, dans l'atrium de la
muraille romaine au voisinage d'un caveau romain basilique rige par Kudocie, quelque cinquante
remani, n'avaient pas t Iranuportes de bien mtres vers l'orient, les colonnes qui convien-
loin. Il oieltail donc l'hypothse qu'aprs le draient et peut-tre les bases qui manquent ^
Une dcouverte dont le mrite revient, en sion se dcidait pour Hadrien, rappelant avec -
somme, M. Clermont-Ganneau, par le soin qu'il propos les statues divine et impriale signales
s'est donn d'en prciser le site et d'en discuter au iV sicle. Par la suite, la diflicult de trouver
la porle, prend maintenant, si je ne me trompe, dans les images d'Hadrien une rplique exacte
toute sa valeur. Elle s'claire avantageusement du portrait de Jrusalem l'a conduit laisser le
elle-mme sur un point demeur obscur, tandis
qu' un autre point de vue elle appuie singulire-
ment la localisation propose pour l'arc commu-
nal d'Aelia. Il s'agit de la magnifique tte de
statue... en marbre blanc et de grandeur natu-
relle ^
trouve en 1S73 dans un mur en pierres
sches au bord de la route de Naplouse, une tren-
taine de mtres au N. du tombeau d'Hlne d'A-
diabne. Elle appartenait une statue. C'est une
tte d'homme d'Age mr, aux traits pleins et forts,
dj quelque peu plisss. La barbe est courte,
abondante et frise. La chevelure opulente s'-
chappe de dessous un diadme en feuilles de lau-
riers et retombe trs bas sur le front, les tempes
et la nuque en boucles pointues et d'un nglig
savant, surtout dans les trois mches qui consti-
tuent le centre de la coiffure au sommet du front.
La couronne triple tresse de laurier est agrafe
au-dessus du front par un large mdaillon cir-
culaire, reprsentant probablement un came ,
dans lequel on reconnat encore fort distincte-
ment un aigle en bas-relief, de face, les ailes
demi ployes et la tte tourne gauche '^.
de l'encens; les possds y sol guris (ap. Gt^Klt, Itinera..., son pristyle, tandis que le vieil arc romain dont il utilisait
p. 176 s.). C'est propos du Martyrium de S. Etienne, hors la dpouille en pouvait avoir huit. Une des colonnes de reste
de la porte et sur la voie qui descend Csare , que le tait devenue le socle d'une croix rige sur la voie antique,
plerin conte ce Irait. Il est clair par chaque dtail de sa probablement un carrefour, et la lgende avait t prompte
narration qu'il a franchi la porte septentrionale et que la s'emparer de ce lambeau monumental. La destruction de
grosse colonne ainsi vnre se dresse quelque part la l'arc ne fut pas ncessairement systmatique; au milieu du
hauteur de Saint- Ktienne, donc prcisment aux abords du v sicle il pouvait avoir t renvers par quelque vicissi-
site de l'arc. On peut voir dans L\;iiangk, SainL Etienne et tude inutile dterminer.
sonsanctunire, face p. l;J5, la reprsentation des quatre frag- 1. Clermont-Ganne.vu, Arch. Res., I, 259 ss. et une plan-
ments normes (diamtres 0"',88 k 1"',11) trouvs dans l'atrium che; cf. QS., 1874, pp. 7, 207 ss. On ne fera gure <)ue rsu-
de la basiii(|ue, o ils ont du faire partie d'un pristyle. mer l'excellente description de M. Cl.-Ganneau.
M. Schick a signal [QS., Iit02, p. s.) deux fragments ana-
'i 2. Arch. Res., I, 260.
logues, dcouverts nagure de l'autre ct de la route. L'ar- 3. L. L; cf. QS., 1874, p. 207.
chitecte d'udocie n'avait besoin que de six colonnes pour 4. Arch. Res., I, 266.
38 JRLSALEM.
et des premiers sicles de notre re; 2 que ce binet de France U y aurait presque iden-
(lig. IC).
de ses caractrisliques, ne saurait, sans de graves mches boucles au lieu des mches lisses et
invraisemblances historiques, tre attribu H- pointues. Or ce dtail mme, bien que je n'en
rode ou quelque prince de sa dynastie; 3 qu'il aie produire aucune rplique absolue dans l'ico-
conviendrait admirablement Hadrien sans quel- nographie d'Hadrien, n'y est, certes, pas tout \
ques drogations aux traits les plus familiers dans fait tranger et n'est surtout pas tranger la
dans la ralit ou par sans doute autoris ne pas ngliger la cote pro-
imitation, nul n'y vou- vinciale dans l'excution de ce portrait; et com-
drait contredire : le ment ne pas en admirer jusqu' un certain point
style maint
gnral, la fidlit et l'adaptation heureuse la circon-
du
dtail, celui surtout stance qui le flt excuter? Pour la statue qu'Hadrien
came au centre de la voulait placer en face du Jupiter de la Quadra, on
louronne avec l'aigle attendrait une physionomie i\ la fois plus jeune
aux ailes mi-ployes, et plus olympienne. Pour commmoratif de
l'arc
plus*. Mais ce que je verrais pour le nioniont de mausulo d'Hlne (|uil voyait se dresser devant
plus *uct comme parallle c'est l'Hadrien laur lui, au point culminant de la route, l'arc triom-
que reprsente le splendide came n" 24i du Ca- phal sur lequel il lisait, sous forme de ddicace
1. UMoivtUlasIe UMiallU de M-* Civlair, (ue je nuf* {lim. Ilom., V, p. lOH |MMir rilnilricn <lv rMc, p. 111 \v Itu.ste
(
iMertet $ wwdw corilalMBeal td, M'a rctlii rt - (lu Vatirmi (hoIIc Itoiulc), p. r.tfi Iniilrt' liiisl*' du ViilicHiij.
MM* mm fntmnmi ut ria et bonaas ptetoarapliiM. A 3. Ti'l le buKtp (le (inIt'ruH Aiitoiiiti IIIh (l'Aiiloriiii le l'iciix,
MMrt et phalapspiil directes oa apprelera eee rom|ri* au iiiu<^n (lu Capilole. Voir auHi Iuh Ii^Ich roiiiitineH de la
mm m m tepe rt a a t |iar eiemple eut graturc* de Uuru) rollpclion d'Uklioow dans Hli,, IVOd, p. 81 cl planche.
LA COLONIE ROMAINE. 39
Hadrien, la charte de fondation de la colonie '. il tait au cur mme d'Aolia-, spontanment
Sur la faade qui regardait la ville il pouvait, en conduit par la monumentale rue ouverte toute
se dtournant, lire la date d'achvement des tra- droite devant lui.
vaux sous le rgne d'Anlonin et la mention des Avec cette notion d'Aelia, qu'on relise le rcit
lgions qui avaient coopr cette cration imp- de l'entre de sainte Paule. Mais la pieuse plerine
riale. Dj cependant il tait dans la ville. Plerin s'empressait vers le Saint-Spulcre et nous avons,
ou terme de sa
touriste, sa hte tait grande, au au pralable, discuter le groupe de ruines o se
longue et pnible route, de contempler la cit. cachent le forum d'Aelia et d'importants lments
Quelques pas seulement encore, et tout de suite du grand sanctuaire constantinien.
1. Pour emprunter encore une analogie la colonie afri- vers le cieur de l'Empire, vers Rome . Dans le cas de
caine o nous sommes revenus tant de fois (Cagnat, Timgad, Jrusalem c'tait bien le ct extrieur.
p. 120). En vertu du principe formule par M. deDomaszewski 2. Primum de
locis sanctis pro conditione plalcarum
(Die polit. Bedeutung des Trajansbogens in Benevent; devertendum ad bnsilicam quae Marturiuin appellatur
est
Jahreshef. oesler. Arch. Inst., II, 1899, p. 174), le ct prin- (Pseudo-Eucher. dans Geyer, Ilinera, 126. 8 s.).
cipal d'un arc de triomplie est toujours celui qui regardait
CHAPITRE 11
Jusqu' ces dernires annes l'informalion ar- considrations que ne pouvaient suggrer les seuls
chologique se rduisait la section mridionale dbris visibles dans l'Hospice Alexandre.
de ces ruines, que couvre rtablissement russe Malgr le dsir de ne pas enchevtrer des ques-
dit Hospice Alexandre . M. Clermont-Ganneau '
tions aussi disparates que l'tude d'un sanctuaire
et M. Schick * avaient dj dvelopp la docu- chrtien et d'un rempart de la ville antique, force
mentation de faits, en signalant une prolongation va tre de faire au moins quelque allusion au
de ces ruines vers le nord, en bordure sur la rue second mur. Il n'en sera dit que l'indispensable
du khdn ez-Zeil ; les circonstances ne leur avaient pour dgager nettementle caractre des ruines en
pcs laiss le jeu de rendre vident ce que leur cause. Sans mconnatre par ailleurs, ni vouloir
perspicacit avait su entrevoir par de laborieuses dprcier d'un atome le mrite des savants qui
investigations en des taudis. ont, depuis tant d'annes, rvl graduellement les
Ainsi qu'il est ordinaire Jrusalem, c'est le ruines aujourd'hui protges par l'tablissement
hasard banal d'une entreprise utilitaire qui a fait russe, il a paru plus mthodique de produire une
la lumire sur un point o des fouilles eussent tude d'ensemble personnelle, de prfrence une
paru chimriques. Ces travaux de rencontre ont analyse des dcouvertes individuelles o il et t
t dcrits nagure dans la Itevue biblique et n'ont requis d'intercaler nombre d'observations com-
donc pas tre conts de nouveau '. Ils ont donn plmentaires. En revanche, on citera les travaux
au sujet une physionomie tout autre, rendant vai- antrieurs sur tous les points o il y aura lieu
nes beaucoup d'hypothses risques sur une partie pour faire connatre le sous-sol ou quelque dtail
M^ulement des faits, autorisant d'autre part des inaccessible aujourd'hui '.
1. reh. He.. I. ut. plan face p. H5. [op. L, p. un stupliant verdict nu sujet du si^cond mur.
3()'.>)
t. Zni'\ .. VIII, 1M&, pp. IK ., pi. VII, non sans une 4. Il ici un hominn^^e publie h
m'est a}{rcable de rendre
lploratrlc iiiiprcitUio. rol)li({eance etirme de feu M. le baron de Kliitrovo, (|ui u
3. tt7, pp. U M.; il7, pp. &8A sa. ; 1008, pp. 127, 275 SB. bien voulu in'obtenir de In Socit impriale russe de Pales-
L premire rCrraoee, rrtative l'Inscription rouHque hislo- tine les autorisation ncessaires pour prm^der des relevs
riqor, sera eonpllceii son temps par la liiltlio^rnphir utile. dtaills. Je n*> suis pas moins reconnnissnnt A .MM. Mii\ha-
I.e aalrra se rapportent ans travaui ropli! de lUo7, aui- lolT et ItijnHky, les distin;;us directeurs des hospices russes
qiMrU liferMv revoet ont fait aui luelqui* allusion. I.n n JruKalcin, pour leur bont empresse A faciliter l'lude;
umUm qm'om citera rst le QS., VM*1, pp. 2li7 s., car il imporl> enfinau personnel de l'Ilcmpice Alexandre, pour l'invariable
MUjtt le terrain ira indication* erron<*a que sa note n complaisance de Hon accueil et de son concours dans des
mUm drettlatio*. En laissant le r/ti^ qurlqur* oliserva- viniles nombreuses et des sances souvent trs prolonges,
liOM JMlM il M. llaMMr et le coininentaire de M. Ulrkie. avec un outilInKc encombrant.
U tmd b MU *MM U. l'arrhitecle .Hpyridonidis. (In cHtiinera sans intrt une liste inl^rale des
ni utilit
>ff, Mm lola que M. HpjrrMoaldls t |*our quoi que eait QiiteurK qui ont trait de ces ruines avant le dblniement
oit Ji m riaille*. il s'cal bon retracer \n li^inrnl* ptcutr par le soins de la Mission russe. Voici seulement
fM plan qui Jure avec dcaerlpIUM in* raieinlilaltlrinenl quelques indications qui |>erineltront de suivre l'volution
aoimatr. (est fNMirlant relta description siiiiplisle et de la discussion A ce sujet, le dveloppement surtout des
ImiI*^ ,.. ..,rp,i n. rarrhiirrte Dirkie |our prononcer
ft inrormnlinns archologiques. Kn 1H1A M. le consul de Prusse
I.KS lil INES DE I.'HOSPKIE ALEXANDRE ET DU COUVENT COPTE, 41
valent marquer la silualion du second mur: quoi Hohin- avec l'observation que cela n'a rien voir avec un rempart,
son (/. /., Ifi8 s.) avait beau jeu d'objecter qu'il s'a^issail mais se rattache aux difices constanliniens, foi de M. Mom-
bien plutt des projtyies du Saint-Spulcre constantinien. mert [Mater., p. 191). Celle simplification difiera sur le
ln 18.')7 Tobler [Dritte Wander.. condamnait son p. 342) principe fondamental d'un recueil qui s'arroge comme pre-
tour l'hypothse de Schuitz, d'ailleurs sans le nommer. Il mier mrite de renvoyer invariablement aux sources Dur :
trouvait d'autre part la description de Robinson pas tout Verfasser hait die berall angebrachten llinvveise auf die
ilfait claire (o/;. l., n. 805, p. 494) et supposait pour ces Quellen fur einen Vorzug seines Bches (p. iv)... Natu-
colonnes un raccord avec diverses autres encore en place le rellement le beau livre de M. le prof. G. A. Smith [Jrusa-
de la mme rue. Dans l'intervalle M. Willis (rdit. de
Ion},' lem, ilie Topogr aphy..., cf. RB., 1909, pp. C31 ss., 637 n. 2)
Williams, Tlie lloly City, 1849, II, 250) avait trs correcte- n'avait plus besoin de s'attarder devant ces ruines, aprs
ment rattach ces colonnes aux propyles du Saint-Spulcre. avoir gravement averti (I, 213) que tous les anciens ves-
Le premier relev arclipologique des colonnes et de quel- tiges connus taient inscrits sur les plans de Sir Ch.
ques dbris adjacents mis au jour |)ar une fouille initiale W ilson et de M. Kuemmel, et que ce dernier en avait fourni
est d M. de Vogii en son premier sjour Jrusalem des descriptitms dtailles (!) dans son Manuel. On aurait
[Ixs glises..., pp. 139 ss. et pi. vi). En 1859 l'emplace- tort, en vrit, de troubler la srnit des savants que ces
ment fut aciiuis par la Russie et l'ingnieur italien l'ierolti mthodes archologiques peuvent satisfaire. Laissons-les en
charg de praticpier les dblais prliminaires. A l'occident paix dans le scepticisme qu'ils estiment (Smitu, op. L,
des colonnes il exhuma des ruines qu'il se hilta de carac- I, 248) la plus saine position prendre ... vis--vis de
triser comme
une restauration d'po(|ue hrodienne sur
tous ces vestiges revenons aux vestiges.
... et
les fondements d'un vieux mur salomonien {Jer. expl., Avant de produire la documentation graphique accumule
p. 33; cf. Topogr., p. 16(t). Les travaux inachevs de l'ierotti par lambeaux depuis 1891, on a cru devoir la soumettre
furent repris bientt aprs par M. de Vogii [Le Temple..., un contrle strict. L'tude d'ensemble a donc t reprise
p. 117 s.). Quelques sondages nouveaux pratiqus par avec le plus ample dtail. Plans, coupes et lvations sont
M. Wilson en 18(J4 [Ordn. Surv. Notes, p. 74) et M. Conder accompagns de photographies qui feront office de pices
en 1872 (Suro. Mem. Jerus., pp. 251 ss.) n'claircirent pas justificatives au profil de qui n'est pas en mesure de vri-
de faon apprciable ce (|ui restait obscur dans ces ruines fier les faits. Le lecteur voudra-t-il tre indulgent pour ce
enchevtres. Les recherches de M. (Mermont-Ganneau en labeur fastidieux, qui avoisinerait la pdanterie s'il n'tait
1874 auraient fourni au contraire beaucoup de lumire, motiv par la dsinvolture de certains spcialistes? La n-
si la publication d'ensemble de leurs rsultats n'et t cessit s'impose de fournir enfin les bases solides d'une
diffre un (juarl de sicle [Arcft. Res., I, 85-100, paru en discussion de sang-froid. Dans un article du QS., 1908,
1899). En 1882-3 un dblaiement mthodique tait enfin pp. 298-310, .M. l'architecte Dickie a prtendu produire a
entrepris par le savant archimandrite Anionin, avec les sub record of investigation up to dale La comptence (p. 299).
sides que la munificence du grand-duc Serge Alexandiowitch avre de M. Dickie est de nature faire accorder un
lui fournissait. Journal des fouilles et relevs des ruines crdit illimit des graphiques auxquels il serait, par mal-
parurent dans ['(irgine prioditjue de la Socit [Paleslinsliij heur, trop facile de prouver qu'il n'a pris ipiun superficiel
Sbonii/i. 111, 188i) et furent analyss par M. Guthe dans la intrt. Naturellement rien n'y est indiqu de toutes les
prolger ces restes vnrables, des constatations non sans raux de Schick. On ignore les donnes si utiles produites
valeur furent faites par M. Schick {QS., 1888, pp. 17 ss., par les Archaeolog. Res. de M. Clerraont-Ganneau, pour ne
57 ss.;ZDPV., XII, 1889, pp. 10 ss.), M. Manssurov (cf- rien citer d'utile aussi, quoique plus rcent. IJicn meilleure
Guthe, ZDPV., XII, I ss.), etc. D'autres travaux en ce quar- est la documentation durant l't de 1910 par
recueillie
tier son! venus accidentellement complter l'information. M. l'architecte G. Jefl'ery, directeur du service des Aniiquits
Les donnes nouvelles ont t enregistres au fur et me- Chypre, et publie dans le Journal of t/ie Roy. Instit. of
sure dans les revues palestinologiques, o elles ont gn- Brit. Arcfiitects, IIP srie, t. XVII, 1910, n"' 18-20, pp. 709 ss. :
ralement chapp auv compilateurs, trop peu attentifs The Church of the Holy Sepulcfire, Jrusalem. Li\ aussi
recueillir ces grains de mil, souvent plus prcieux nan- toutefois manque la mise en uvre des ruines en sous-sol
moins (|ue les rsultats de solennelles recherches officielles. et du relief rocheux. Je dois la trs aimable obligeance de
Dans le Golgniha de Sir th. Wilson (1900), on en est peu M. Jelfery d'avoir pu prendre connaissance de sa belle mono-
prs l'acquis de 18()4, sans souponner que la question graphie durant l'impression de ces pages. On la trouvera
ait pu progresser. Qnant au Manuel de M. Kuemmel (1906), cite la fin de diverses notes [abr. Jefferv, l/oly Sep.].
JKKUSAi.EM. T. II. 6
42 JRUSALEM,
cette entre (pi. III). A 18 mtres de la porte, il la premire assise refends, A, en contact imm-
dbouche sur un perron spacieux et un large diat avec la petite escarpe de rocher. Le compte
escalier neuf descend par 13 marches un plan rendu de M. Clermonl-Ganneau, la description
infrieur de 2."', O devant un arc triomphal, T, ultrieure des fouilles russes et la photographie
manifestement remani. Sans nous attarder pour (ig. ',i9 montrent que l'assise de rgulation com-
le moment son tude, franchissons la baie, tra- prenait deux blocs seulement et venait buter
versons la pice neuve dans laquelle il est au- 2, 50 environ de l'ungle contre une escarpe plus
jourd'hui encadr, pour arriver tout de suite au haute courant du .'V. au S. sous le grand escalier
centre le plus complexe des ruines. moderne.
L'lment essentiel consiste en deux lignes de L'assise .4 est plus ou moins visible encore sur
murailles massives dveloppes l'une d'E. en 0., l'tendue totale du mur Ali. Los trois premiers
l'autre du S. au N. et concidant en un angle .4, blocs sont faciles tudier (pi. V"). Deux autres
qu'une sorte d'ante ramne vers l'orient dans la l'extrmit occidenlale sont tout aussi simples
direction d'un vieux seuil de porte H. reconnatre au niveau du dallage neuf dans l'ora-
Pour procder avec toute la clart possible, on toire russe : le dernier sert de seuil la porte m-
tudiera : 1 la li^e Ali, en y adjoignant quel- divale (pL IV, 1 e et 2). Le haut de celte assise
ques dtails sur les murs secondaires relis son est apparent sur toute la longueur de la chapelle;
extrmit occidentale actuelle; '1 la ligne AC; les refends toutefois sont en gnral si dgrads
3^ Tante de l'angle .4 et les vestiges adjacents, soit qu'on pourrait hsiter reconnatre partout Tiden-
plus exactement la ligne .4^. Les divers autres tit du hsitation que ne permet-
travail ancien :
dbris antiques dans l'Hospice Alexandre, la clas- tent pas documents publis la suite des
les
sication chronologique de ces restes et la dter- fouilles. L'assise entire, mise jour en 1873-4, a
mination de ce qui subsiste du forum dWelia t releve par l'architecte de M. Clermont-Gan-
Capilolina feront l'objet d'un chapitre spcial. neau. La hauteur est actuellement dillicilc dter-
miner avec rigueur l'unique bloc angulaire acces-
:
I. Lir.JIE AU. 1, PAROI EXTHIKURE sible compltement n'a aucune arte vive. Aprs
ipl. III, IV, V). des mesures ritres sur les deux faces nous
avons adopt le chiffre de 0'",)2 comme moyenne
ijualre assises sont encore visibles l'an^xle, au- la plus approche. Les refends sont trop uss aussi
dessus de la 5" marche*. De l'assise .V, il ne de- pour tre saisis quelque part avec la prcision
meure plu.s apparent que le bloc angulaire, sil- dsirable. Les largeurs de 5'"'" et demi et do (>'""
lonn d'entailles accidentelles, maltrait par l'ro- sont usuelles. Le champ de la pierre est dress
sion et ma.squ demi par l'escalier neuf. Ce qu'on avec soin, moins Uni cependant que le cadre; la
en voit sullit M^pendant ii indiquer une pierre de saillie peut lre value comme moyenne 1)""".
coope' prise la hauteur dp la {>orto c que l'aMNiHc du bloc (pi. IV, 1 , 4 et V) <nt scell nagure une
X n'existait pas ce pfint on y trouve, en effet, : pice mtallique. Un peu plus bas deux trous plus
I. Pomt U ltUt de r*prK<' le* *>* ont t dt^klgnc*. i'MtlM IUm tihlitt coiiiiiie n^Kulatioii l'iilrc !<' ror cl
m 1 ltsUo lowlfskc id.ivft vir(iUiM|e(livprra l'apiiarfil h rofciKU.
MVfss. ^ en lUr aJf4MliMk|r* Je ba* eo liaui A |>arlir *;. Arch Hn.. I, HU, vutt ciivaJire, ul |*. 0(>, gotniHnil.
la la fnuan tm laCiad*. U Irlirt .V est sUribur a 3. (tp, t., \t. 1)4, cou|>e KL; cT. (tlaii gnral.
LES KUINES DE l/HOSPICE ALEXANDRE ET DU COUVENT COPTE, 43
grands et plus rguliers, remplis encore par un la suture des deux appareils; on a mme com-
tenon de marbre cal avec des lamelles de bronze pliqu encore ce trouble des lignes par l'insertion
oxyd, ont d avoir quelque tbnclion analogue. d'une pierre d'un calibre intermdiaire, 6, entre
brusquement l'O,
Celte assise B, interrompue lesdeux appareils leur jonction dans l'assise B
aprs le premier bloc, fait place un appareil (pi. IV, 1 et 3; V*); mais ce dsordre devait tre
tout autre lisse, beaucoup moins volumineux et
: voil par un revtement dont tmoigne, sur ce
sans raccord organique avec les assises refends; mme bloc, un trou de scellement analogue ceux
avant d'en poursuivre l'examen, achevons celui de dj signals sur le pil.istre d'angle.
l'angle, o reste encore yne assise archaque, C. Pass celte suture, mur
se poursuit en sa
le
comprend deux blocs irrgulirement briss
Elle forme nouvelle sur la mme longueur totale E.-O.
au sommet, ce qui rend impossible la dtermina- que l'assise refends .4, qui lui sert de socle mo-
tion absolue de hmteur. La cote la plus probable numental. Le raccord des deux plans verticaux
est 1"',12. Le refend infrieur, peu prs gal est opr par une assise, y haute de 0'",36 et
dans les deux pierres, a une largeur de 0"',0U; les taille en biseau, qui forme une plinthe courante
refends latraux sont de ()"',085 et 0"',09 pour le coupe seulement, des intervalles symtriques,
bloc d'angle et de 0"',0.j pour le suivant. La pro- par des pilastres {a^-a*^) levs l'aplomb du sou-
jection du champ trs bien dress des blocs est bassement; on verra plus loin la raison d'tre des
de 0"',009 0"',01. Une assez forte encoche l'an- nuances d'espacement^. 11 subsiste partout de 2
gle infrieur du premier bloc et un trou de scel- 5 assises dans la muraille ainsi appareille; ou
lement ont tout l'air d'impliquer un revtement niieux, il subsiste en gnral 2 ou 3 assises de
ancien. La cassure permet d'observer que les blocs l'appareil lisse le plus ancien et du plus grand
taient appareills intrieurement joint vif : le format, le plus rgulier aussi. C'est seulement au
blocage qu'on peut discerner dans les phot. (pi. jambage de la porte occidentale (pi. IV, 2), que
IV, 4 et V) est postiche '. 5 assises sont encore superposes; il n'y a toute-
A premire vue, on reconnat un pilastre d'an- fois pas grande diticult y discerner une restau-
gle deux blocs de l'assise C se superposent
: les ration mdivale, trahie dj par l'arc bris de la
trs exactement au bloc unique de l'assise B pour porte et sutlisamment indique aussi par le volume
constituer une face mridionale large de l'",56, un peu moindre des assises au-dessus de [* et par
prise entre deux retraits ingaux l'un de 0"',70 : la taille spcique des pierres dans les deux as-
TE., du ct de l'ante, l'autre de 0"',24 seulement, sises suprieures de ce jambage, qui est en mme
l'O. Or tandis que, de ce ct, le bloc en saillie temps un des pilastres en saillie de la muraille en
de l'assise B n'avait aucun raccord avec les assises petit appareil. L'adaptation mdivale a cependant
plus menues qui lui font suite, le second bloc de t trs soigneuse, ainsi qu'en tmoigne le bloc
l'assise C fait corps avec un autre bloc refends de liaison, v, entre le pilastre et la paroi dans la
tache du pilastre en blocs refends et du mur en crpissage de la muraille neuve pose sur cette
petit appareil. Aucun essai d'harmoniser les joints muraille antique pour soutenir la toiture de l'-
1. Il doit dater de la restauration russe de 1834. Il n'y en t taill aprs coup pour orner bloc de ce ct comme
le
a d'ailleurs trace ni dans les dessins de M. Clermonl-Gan- il l'tait sur la face parat exclue par l'existence d'un re-
neau, ni dans les photographies du Survey. vtement gnral de la paroi en son second tat.
2. L'hypothse que ce refend, sur le retour d'angle, aurait 3. Cf. infr, pp. 47 et 63.
4i JEHLSALF. .M
dilice. La photogra-
phie (fig. 17) et l'l-
vation gointralo
(lig. 18) montrent
l'tat actuel : 3 assi-
ses en petit appareil
lisse, de mme phy-
dissimul sous le
sime sous le dallage
moderne, en sorte
qu'il n'y a pour le
moment aucune pos-
sibilit de contrler
r\ji, 17. Puai Kofd dn mur AB. A gaudie, pilastre [Kwliclie 6; droite, pilastre H (of. pi. III et fig. 18). le raccord absolu des
niveaux d'assises
d'une face l'autre. Il pourrait nanmoins tre dtermin thoriquement avec une convenable ap-
proximation en adoptant pour les deux assises partiellement recouvertes une hauteur moyenne de
rihr.<i
nt. tK M^ I Hia" '* > '"'^l **> "Il " ' --l (pi. ni. A iK'h, cU'Viitlnii i{4WMii/>trntc tl \'mU< A, tnt> nur<l. Au contro, oniip
! m.ir Ml f>>r>il InlArUiiro : ont Mil (hiIiiIIIIA irapri-* l rolovA (lo M. (.!lrmont>OHii-
LKS lUJINES DE I/IIOSPICK ALEXANDRE ET DU COUVENT COPTE, 45
0"',50, moyenne gnrale de l'appareil correspon- irrgulire de roc dborde encore un peu elle-
dant sur la face oppose. La part faite l'iiypo- mme au del du grand bloc et pntre plus de
thse serait bien minime: elle n'est mme pas 2 mtres de profondeur; c'est plutt cependant
ncessaire, puisqu'on a, pour y suppler avec le bord d'un trou troit et grossirement creus
avantage, un dessin l'chelle '. qu'une escarpe vritable (flg. 20, y') ^.
Ce mme document rsout une diflicult qui A 2", 45 de l'arceau vulgaire, b, par consquent
serait insoluble dans l'tat actuel. A la jonction 3 mtres de l'angle, une nouvelle saillie plus
des grands murs perpendiculaires AB et AC un accentue donne derechef l'impression d'un pi-
mesquin pilastre b fait faillie sur la paroi int- lastre, b^. Saillie (()'", 23) et largeur (0"',9o) sont
rieure dont nous poursuivons l'examen. Pilastre mme si voisines des proportions moyennes dans
n'est mme pas le mot juste pour cette structure les pilastres de la paroi S., qu'on les compare
qui, de profil courbure assez
(cf. (Ig. 20), offre la instinctivement. Comme il ne subsiste au-dessus
prononce d'une retombe d'arceau. 11 clate au du dallage qu'une seule assise, que cette assise
regard le moins exerc que ces mchants som- est en deux blocs ingaux dont l'un est fort br-
.miers peine pannels avec rgularit ont t ch, qu'enfin cette assise unique parat cependant,
insrs aprs coup dans la paroi en lgant appa- elle aussi, enfonce de seconde main dans l'appa-
reil lisse, qui devient luxueuse par opposition reil lisse, crant un faux joint manifeste, on l'exa-
ce blocage. Celte paroi a t brutalement venlre mine avec minutie et l'on est surpris d'y observer
sur une largeur moyenne de O'",o0 et peut-tre la taillemdivale bien nette. L encore les re-
est-ce avec les matriaux extraits par lambeaux de levs de M. Clermont-Ganneau apportent une lu-
celte dmolition qu'on a bti l'arceau bancal irr- mire trs opportune, quoique insuflsante cette
gulirement insr dans la brche-^. Le relev de fois lever toute h^itation. Le pilastre pourrait,
M. Clermont-Ganneau montre que cet arceau n'a la rigueur, tre organique dans la muraille an-
aucun appui, qu'il cesse juste au-dessous du dal- cienne, et avoir t restaur plus ou moins adroi-
lage dissimulant quelques centimtres ' peine de tement l'poque des Croisades, comme l'a t
son sommier initial fait de deux gros moellons. par exemple le dernier pilastre occidental de l'au-
Sur l'chin de cet arc s'appuyait videmment une tre face, prs de la porte byzantino-mdivale.
petite vote sans grande pousse, et ainsi il est Mais qui dira aujourd'hui dans quelle mesure il
naturel qu'on n'ait pas eu souci de restaurer l'ap- serait inadmissible que ce pilastre ft tout entier
pareil inutilement dtruit plus haut que ne l'exi- mdival? Le graphique trs explicite du savant
geait l'insertion de cet lment parasite. Dessous, explorateur montre que ce prtendu pilastre cesse
au contraire, l'appareil lisse ancien est demeur presque immdiatement sous les dalles modernes
intact sur toute la hauteur correspondant la et repose sur une sorte de socle brut ou fort mal
plinthe biseaute, y, et l'assise .4 de la paroi m- dgrossi peu prs au niveau infrieur de l'assise
ridionale. A de la paroi S. Lui aussi, tout bien considr,
Dtail qu'il importe de noter : sous le petit ap- doit donc tre une insertion tardive dans le petit
pareil correspondant au niveau infrieur de l'assise appareil et impliquer quelque remaniement m-
,1 on voit nettement apparatre l'assise (fig. 18 X dival de l'diflce auquel appartenait le mur Ali.
et 20) signale l'angle de la face oppose. Ce Un autre pilastre semblable est signal par
beau bloc, qui prend l'paisseur totale de la mu- M. Clermont-Ganneau un peu l'O. de celui-ci * ;
raille, dpasse mme de quelques centimtres l'a- on ne le discerne pas dans l'lvation gomtrale
plomb de la paroi septentrionale. Une escarpe assez o nous avons emprunt les dtails ncessaires
1. Dans Clermont-Ganne.vi , Arch. Res., I, 92. rock ; apparemment simple sondage pour la fondaliomlu mur.
2. Celle reloini)e d'arceau n'est |>as d'(iuerre exactement 'i. Il est remarquable que M. C'I.-Ganneau n'ait pas lait
sur la muraille AB. Serait-il invraisemblable qu'elle ait en- observer le caractre mdival si net sur le pilastre 6' et
gendr les variations singulires signaler plus loin dans la physionomie adventice des deux pilastres dans le mur
la mesure de l'angle? AB. On ne demandera aucune lumire aux relevs up to
3. Ci,.-Ganneai', op. l., coupes GH et CD, p. 90, l'.V, p. 94 et date de M. Dickie; il dessine une belle paroi tout unie el
le texlc p. ;3 : a sorl of narrow deep basin hewn in (lie ne souponne aucune trace de pilastres.
46 JRUSALEM.
rintelligence du premier. Le plan gnral met Un doute doit donc, on fin de compte, planer
peu prs strictement la mme distance entre ces sur ce point, mais sa porte est restreinte l'une
deux piliers qu'entre b et le mur oriental soit ou l'autre de ces deux alternatives : les pilastres
environ 3 mtres
. Que le dessin de ce plan soit b-b ' sont de la mme priode que tout le petit
nanmoins trop schmatique, c'est prouv par le appareil lisse, avec traces de restaurai ion mdi-
fait que ces deux pilastres, et d'ailleurs tout lo vale; ou bien ces mmes pilastres sont d'origine
revtement de petit appareil, sont flgurs avec purement mdivale, insrs sans liaison dans la
les mmes hachures conveutionnelles qui repr- muraille en petit appareil poque o le une
sentent, d'aprs la lgende, les murs en grands niveau tait dj sensiblement exhauss au pied
blocs . Ce n'est par consquent pas l-dessus de cette muraille. Je m'avoue plus enclin cette
qu'on fondera quelque ai^utie contre la conslata- seconde alternative : 1" par le contrle personnel
tion si nette de l'lvation gomirale relevant sur le pilastre b '
demeur apparent, 2" par la
certainement beaucoup plus de la vue directe que rpartition 1res anormale de ces pilastres dans la
le plan d'ensemble construit aprs coup pour coor- nmraille AH s'ils eussent t conus comme con-
donner tontes les observations. De la similitude treforts intrieurs par rarchitecte primitif. Il serait
allgue par M.Clermont-Oanneau entre ces deux superflu de discuter plus fond ces mol ifs et
pilastres, on pourrait dduire, sinon une origine d'autres un pou plus tnus, puisque aprs tout ce
mdivale pour le second aussi, tout le moins choix est sans consquence pour la distinction es-
une insertion dans la muraille en petit appareil sentielle d'poques de structure entre le grand et
une poque o c*;llt>-ci tait dj chuusst'e de le petit appareil dans la ligne .1^.
7iH\ GU centimtres de remblai, au minimum. Pour en avoir fini avec ce mur, il reste exa-
Pour achever la complication ce suj^^t, voici miner les ouvertures qui y sont actuellement pra-
re deux plans dresss la suite du dblaie- tiques, c et c ', ou qu'on a cru y reconnatre, c'-.
a ni total: ils diffrent non seulement du plan de Le plan de M. Clermoiit-Ganneau en marque deux
M. Clennont-4jinneau, mais radicalement entre seulement (c et une autre qui se trouverait au point
eux xur \f* point qui nous occupe. Le premier ne r'^ et sa description carte l'hypollise d'origine
contient pas la miindre trace de pilastres'; In antique pour la premire (c) '. Par une assez
Moond. dMtin fournir les rectiOcations nces- curieuse contradiction, les savants russes ont
sairt^ ot les conslatalionn d<''linitivos, est trs estim au contraire que cette mme porte, d'ori-
videmment erron sur plusieurs points essentiels, gine postrieure pour le savant franais, avait seule
mai enregistre 4 pilastres similaires et sym- quelque chance d'antiquit et pouvait remonter
triquement rpartie en cette paroi septentritmalo la mme date que le mur en petit appareil*. Leurs
du mur t//'. Les deux premiers en comrMen(;ant plans eu enregistrent deux autres, c' et c-, d-
par l'orient correspondent ceux de M. (ilermont- clares vraisemblablement plus modernes
^ : <
(iaoneau et il n'y a gure douter que les deux btge tout rexlrmit ouest, correspond la
aolreu en arananl vers l'O. n'aient t bien vus seconde porte de M. Clermont-ijanneau; t*', visible
el cf*rrerlement localiss par les ingiMiieurs qui encore, n'tait & observer dans aucun relev ant-
pridr<*nt aux dernires fouilles. Or le dessin de rieur. A commencer par cette porto la plus orien-
c^s i pilastres sur le plan
de (iutbe accuse net- tale, il n'est pas douteux qu'elle soit adventice
lement leur nature parasite. 1^ texte n'y fait dans la muraille ancienne en appareil lisse. Les
naine allusion et mon ignorance do la langue yavants russes ont admis d'emble son caractre
riMM n'interdit un reomrs direct aux comptes postiche ; il est surtout trahi par h; graphi(|U(t dj
rtndoa iIm infoieure russes, qui n'ont pu omet- tiint de fois allgu", qui montre en cet endroit
tr** 4 derirt cm lment* arcbitecluraux '. une vulgaire brche ((ans le mur en petit appareil.
I. avtm.XOrv., VIII, in, pi. n d'ipr^t U ratue ru*i>. ronUi'nt tnalliriiri'UHi'iiirnl paK de (IcKcriptioii de ces r!stcs,
% ktas. XltfV.. XII, iMi. p. &, d iir^* MnMarv. auUnt du inoiiiK i|iM>Jaie nu voir.
a. Ua eeviaft es M. MiiMaro*, Irtdalt en llmund psr 4. Arch. Ret., I, 03.
M. %mtam9mm k Itirt Itu Ktrfhe dr hril (,rabei &. Il'aprit l'analjrHfl de /.l)l>V., VIII, 248.
ta Jrnu. im itftr tit. nmlU (ItaMtIbefg. itM). as e. Arth. Hra., I, 92, coup 67/.
LES RUINES DE L'IIOSIMCE ALEXANDltE ET DU COUVENT COPTE.
La situation d'une telle porto dont le seuil, gaire; aussi, quoiqu'elle ait t agence avec soin
rintrieur, serait au plan suprieur de la seconde pour servir de communication entre la chapelle
assise, est en soi trs peu intelligible. Elle le de- neuve et la sacristie contigur, il n'y a pas lieu
vient moins encore ds qu'on observe sa relation d'hsiter l'exclure du monument ancien. Quant
avec les pilastres de la face mridionale; aussi l'apparente anomalie d'espacement des pilastres,
bien n'est-elle ni llanque iuuadiatement de deux 2 mtres pour les deux premiers, 1"',50 pour les
de ces pilastres, comme l'ouverture c, ni auttes,on verra en son lieu qu'elle a sa raison
symtriquement perce dans un enfoncemenL d'tredans la rpartition intrieure du monument
Laissant de cl ces discussions et les relevs auquel tait ordonne la muraille ainsi construite.
divergents, examinons le relev cot, pL III, en Avec la porte centrale, c, qui fait communi-
commenant par l'extrmit occidentale. Le I"'"" pi- quer aujourd'hui la nef de la chapelle et le petit
lastre visible, a " la porle d, ne mesure que 0"',85 muse, la discussion se complifiuo. Le remanie-
par le fait d'une retouche quand fut installe la ment moderne, si discret
porle Enire a *
et a-' l'intervalle est de l'",rjO, qu'il ait t, a fait dispa-
IIJ
(I.
porte
et a ^ au
c. A
lieu de
l'orient de
i"',50
timations contradictoires
signales plus haut. Pour
dclarer expressment que
cette porte ne semblait
111
<X-G*nn. russe I riViseU
photographie (pi. IV, ,"{) atteste en effet une br- devait avoir t rema-
che. Reprenons l'examen p^r l'extrmit orientale nie , M. Gl.-Ganneau avait coup sr des mo-
(pi. Voici d'abord le gros pilastre </ qui mesure
III]. tifs techniques jugs assez formels et dont il n'a
l"',r)6. La mesure entre a et ne peut plus tre '
pas discut l'indication; elle sera trouve peut-
prise directement cause de la cloison moderne tre dans les graphiques, o cette porte, accos-
qui ferme le sanctuaire de la chapelle russe. Elle te l'extrieur de deux pilastres ingaux, pr-
a paru tre de 1"',98:), non sans quelque chance sente d'un ct un brasement lisse et de l'autre
d'inexactitude, et serait de 2 mtres juste d'aprs une large feuillure (fig. l)). Entre les deux plans
les relevs directs les plus srs excuts au mo- russes dj cits, on observe cette nuance que le
ment des fouilles. Ce chiffre de 2 mtres a t plus ancien, I, dessine l'ouverture en relation avec
adopt. Au del du pilastre a ', de largeur usuelle un pilastre seulement, tandis que le plan rectill,
(U"',"JO), aucune mesure ferme n'est possible sur II, l'encadre avec exactitude dans deux pilastres;
des lments anciens assez nets, jusqu'au pilastre celte dernire forme correspond bien ce qu'on
a''; mais cet intervalle total de i^.iOo parait se peut discerner encore et doit tre tenue pour la
rpartir de lui-mme 2 mtres pour l'espacement
: vraie. Enlin la prtendue porte occidentale, c-,
symtrique du pilastre a par rapport au pilastre '
dessine avec de curieuses nuances sur les plans,
thorique a'-; 0"',1)0 pour ce pilastre a'-; le reste tantt l'angle prcis des murs A^ et /Je', tantt
est trs exactement l"',50o jusqu' ^, c'est--dire un peu en retrait, tantt llanque de pilastres
l'intervalle courant partir de l entre les autres aux deux jambages extrieurs, tantt dpourvue
pilastres. Gomment imaginer qu'une telle conci- de cet encadrement, ou ne l'ayant que sur un
dence puisse tre le fait du hasard? Le pilastre a^ ct. Il n'y avait l, manifestement, qu'une simple
a donc t restaur sur le plan (pi. III). Ds qu'il brche dans la muraille en appareil hsse. L'tat
y a t report, il est devenu vident qu'il avait actuel des vestiges anciens montre avec toute la
d tre en relation avec une ligne secondaire de clart dsirable : 1 hi prolongation ininterrom-
l'ancien dilice dont il sera question plus loin. La pue de l'assise de soubassement refends, A 2" ;
trois assises infrieurei appartiennent clairement Antonin a indiqu aussi la prsence de deux con-
au premier appareil lisse; les deux a<i!iiHei( du soles insres aprs coup dans cette lgante paroi
haut, modeles sur lex anciennes pour continuer pour supporter la retombe? d'arceaux dclars
le pilastre, sont nanmoins de plus petit calibre, golhii|ues d'aprs les traces observes alors-'.
I, L4 coMpSfalMa aver une pbolOKraphlr anlrirurc ui A |)rln l'antc neiivp If, pi. II!) en coiivrc-t-cllf un<' Hcrlion.
rartaursIlMM, nilhrorea*emcat lrn|i falblr |K>ur i^trc re* l Op. /., |i. W., A l'cttrt^iniU^ <!(! In roiipc (ill.
rfBaHi*, pTMive qac c't |ica pr^ toat es qat rabsiaUit. :i. Hui^nnl rnnnlyac de GtTiiK, /IH'V.. VIII, n\>.
i.i:s ui im:s di-: i/iiosimck alexandhic et du couvent coi>te. 49
Ce mnr e a donc subi quelque adaptation mdi- tage de quelque mchante toiture appuye contre
vale identique celle de la face intrieure de Ali cette vieille paroi, pour couvrir un rduit nces-
et son oriffine se trouve recule avec vidence sairement fort bas tant donn le niveau connu
du rocher.
La liaison entre AU et ce n'a jamais t dcrite
en dtail, ma connaissance, par ceux qui ont eu
l'occasion de l'examiner avant la restauration.
Dans la trs petite mesure o demeur
l'angle est
dcouvert, tout porte croire que la face orien-
tale de ec identique par la
, physionomie gnrale
de son appareil la face nord de .1^, faisait corps
avec elle. C'est aussi l'impression que donnent les
diffrents tracs pu-
blis, o l'on voit la
ligne Cil prolonge
d'ordinaire jusqu'
l'aplomb de la face
mridionale de AB,
ou se perdant sans
aucune suture dans
le gros mur. Les
fouilleurs ont donc
eu, eux aussi, la
persuasion que les
deux lignes avaient
une relation intrin-
sque. Mais tandis
que la plupart des
plans indiquent en li
Kig. 22. Le pilastre mdival, 7. vu
un angle droit, le du NE., et soubassement cou|> des
prtendu plan recti- arcades du clotre.
I-ig. 21. Luc alcve dont le fond esl constitu Ce mur ed n'a plus qu'une longueur de .'i"',30 et
par un mur anti(|ue .
disparait dans une manire d'ante neuve, /", en trs
Pilastre d'angle du clotre mdival.
faible saillie, large de l'",OC. Un retour d'angle
plus haut que la priode franque. Il en a subi une ramne la paroi neuve //' de 5",.j5 l'O. dans une
autre encore, beaucoup plus tardive. La brche alcve /", dont le fond est constitu sur environ
visibleau centre de la photographie (pi. V) en 1",()0 de haut par un mur antique, d'appareil ana-
manire de fentre et la double range de trous logue celui de ee\ quoiqu'il en subsiste trop peu
convergeant vers elle, indiquent nettement le fa- pour autoriser un diagnostic assez ferme sur la
1. D'aprs Gutiie, ZDPW, XII, 5. ("elle fausse donne, de la part d'un architecte, ne laisse pas que de surprendre-
JliUlSAI.EM. T. II.
"
50 JERUSALEM.
prcision de celte analogie. La majeure partie do divers relevs, que ce mur adventice n'a pas de
la paroi, en cette alcve (fig. 21), est masque par liaison relle avec AC, dont il diffre totalement.
un dbris de pilastre mdival g (g, a\ tabli Il est fait de beaux matriaux remploys et tout
sur un socle qu'il suflisait d'examiner avec un bonnement empils sans vritable appareillage,
peu d'attention pour en saisir la nature et le rle. puisqu'un seul bloc fait toute l'paisseur (0"',."j8
Ce vestige du clotre des chanoines latins sera re- en moyenne). On n'est heureusement pas rduit ;i
trouv quand nous tudierons la priode franque^ spculer sur les deux seules assises qui mergent
Un dallage ancien se dveloppe autour du socle du dallage moderne. La tranche de M. Clermont-
g et dans tout le passage troit au nord du mur Ganneau devant la paroi occidentale de AC a
ff". Une marche antique, h, le limite l'est, et les coup ce mur / et fourni la notion trs claire de
fouilles ont fait la preuve qu'il se poursuivait son placement. Bien que la description soit trop
rO. et au N. au del de l'tablissement russe. laconique, cependant assez simple de .se
il est
Il faut encore enregistrer une donne atteste rendre compte, dans le dessin, que ce mur n'avait
par les explorateurs successifs. Au lieu d'aboutir alors que 3 assises nettes, c'est--dire une assise
une ante comme dans la restauration actuelle, seulement au-dessous du dallage moderne. Entre
le mur ee tourne au contraire angle droit vers celte assise et le rocher, l'intervalle, de 1 mlre en
l'ouest et un petit dcrochement le place dans chiffre rond, est occup par une sorte de massif,
l'axe prcis de la paroi //"; autant du reste qu'on dont le pied forme un gradin sur la paroi mri-
puisse faire fond sur les plans, c'est, en ralit, le dionale et un plan inclin sur le cl nord' . Ce
mme mur ff"
qui se prolongerait en droite ligne massif est distingu avec soin d'un pilastre adja-
sur ee' et se raccorderait fe' moyennant l'angle cent (cf. fig. 2G, ni'), dont l'appareil est bien marqu.
rentrant qui vient d'tre indiqu. Le malheur est A dfaut d'indication explicite, la nature de cette
que la concordance est loin d'tre parfaite entre pile ne saurait tre dtermine le graphique peut :
ces documents sur l'orientation de ce mur gf et se concevoir tout aussi aisment sous forme de
sur sa nature. Le plus vridique doit tre celui de blocage qu'en manire de pice d'appareil volu-
rarcbimandrite .\nlonin, qui oprait dans les con- mineuse et ainsi taille. Cette seconde alternative
ditions les plus favorables pour une observation demeure la moins vraisemblable en soi, car on
trs exacte. Or il appert de ce document que le concevrait peu volontiers a priori un bloc d'un tel
mur gf n'est pas fond sur le rocher, mais sur le galbe travaill pour tre enfoui la base d'un
grand dallage vu autour du socle de pilier g\ en mur construit dans le pitoyable style de i. Et par
oalre il se prolonge en droite ligne vers l'E. jus- l on est dj conduit supposer plutt que le
qu' la renontrc du grand mur AC qui va tre dessinateur a rendu de cotte sorte quelque fonda-
tudi. La seule nuance enregistre dans cette tion irrgulire aperue dans la tranche. On se
longue moraille est que la section gff" pose sur rappellera l'indication expresse d'Antonin au sujet
des dalles et la section f"i sur de vulgaires dcom- d'un mur fi, prolongement normal de gf, fond
brcf, tant fondations solides'. Le rol intrt de sur des dcombres. Son observation, qui a port
cette indication d'Antonin est de permettre le plus surla longueur totale de ce mur, est nalurclle-
avantageux contrle di? xa firopre acribie d'abord, monl plus forme quo ne pouvait Tlro colle de
de la nature probabh du mur 7/' ensuite, et fina- M. (;i.-<ianneau restreinte la largeur d'une sim-
lement de la direction exacte de ce mur gf. ple tranche; mais ceci claire avantageusement
' t, on jifMil
t obnerver encore sur la paroi cela. Or puisque le dbris doinour sous nos yeux
iK
du mur Af', .""..l'i de l'angle A int- est bii;n laboutissanl du mur qu'Anlonin donne
rieur, l'amorce d'un mur, t. Ilen subuisterait mme comme lo prolongement de gf, nous obtenons du
juste aasez pour faire la preuve, l'cnconlre dn moiuH la prsomption que 7/" n'avait pas, avec les
I. M. Jdbfj (//o/y srp.. p. 'M, ne i>*l pM mprU ur ce |i. m. On HC illlcrn K(Milniirnl tlu linmillniniiii ilo cliinVcs
n pum
I t arclerlanl, * ea juRrr par aon alloaioa ranutu (|ul iiH'l en f-nntrntlii tioti I im liclli! des deux ;rn|)hi(|iie. Lu
aa4-M da gnad cloiire . (li*(an-r le M-.aa , intlii|uiV dnns la deH(ri|ilion, cnli'
1. tffiU onm. XDpy.. viii, 349. ic mur et l'anKle A, crn rduite m r>>",:)2 . Il <hI dillicilc
a. rek. Mm., , plan faca n , p. S et coupa CD, d'appliquer au plan (face p. 86) l'chelle niflriiine iiidiqutr.
LES RUINES DE L'HOSPICE ALEXAiNDRE ET DU COUVENT COPTE. 51
lignes AD et AC, une relation organique meilleure par travaux du patriarcat copte, en 1907, la
les
que i. Naturellement la conclusion ne va pas au ligne connue sur 10 12 mtres seulement dans
del de cette prsomption, car la possibilit resle l'Hospice russe est dsormais accessible sur une
d'une diffrence intrinsque plus ou moins radi- longueur de 35 10 mtres, lit en mme temps
cale entre les sections fjf et fi riges bout bout que ce dveloppement avantageux de surface, un
sur des fondations diffrentes et peut-tre des dveloppement non moins opportun de donnes
poques trs loignes l'une de l'autre : cela aussi techniques rsultait de ces fouilles pour clairer
toutefois n'est qu'une possibilit. l'histoire fort complique de ce vieux mur.
Kt que i soit bien un vestige du mur postiche Ici encore la description exclut l'ante l'orient
de A et commence A partir de cet
l'angle nord.
angle la base du mur
connue actuellement sur
est
une longueur de 2i'",7.j; au del elle disparait
sous des diflces modernes. Au-dessus d'une espla-
nade rocheuse artiflciellement nivele et n'offrant
qu'un seul dcrochement (pi. VI, !_/, 2), vers l'ex-
trmit mridionale, apparat une escarpe de
roc. D'abord assez basse, irrgulire, mal conser-
ve en commenant par le S., cette escarpe change
tout coup d'aspect, 6 mtres environ vers le
N. Une entaille, te, la recule de 20 25 centim-
tres l'O.; la paroi, dresse maintenant de faon
plus soigneuse, avec une crte nivele de main
d'homme, mesure en moyenne 0"',95 de haut
L'assise de rgulation, A', en blocs lisses,
court au sommet de cette escarpe, comme
on l'a rencontre dj sur la face ext-
rieure de AD, au moins prs de l'angle
oriental. Les quatre premiers
0,50 blocs, dont les longueurs va-
rient entre 0'",94 et 1"',G6, ont
Kig. 43. Cuupe transversale sur le mur AC, en avant du mur ij {?oy. pi. Hl)
une hauteur dcroissante de
Le suus-sol poiuUll d'aprs le relev de M. Cleruiont-Ganneau (cf. fig. i6\ Par un phno-
0"',96 0'",81.
quelque assise mieux apparente de l'difice. di avec prcision n'a pas t insr dans le relev.
Pass le quatrime grand bloc, l'assise A' est r- L'assise, vue d'ensemble, a un faux air do plinthe
duite soudain peu prs de moiti (pi. VI, 2), par qui ne laisse pas d'tre anormal si elle tait rem- :
le relvement de la croie de l'escarpe. La saillie blaye, quoi bon s'en tre impos le travail?
du roc n'a pourtant pas t rgularise avec un si elle devait demeurer apparente, comment no
soin tel qu'il n'ait fallu boucher encore un inter- pas tre offusqu de ses irrgularits, de son galbe
stice par un moellon pannel mais cette fois le ; et de sa pitoyable excution? et en fin de compte,
moellon s'agence avec une si parfaite exactitude est-il bien lgitime de parler de plinthe pour
dans les deux formes, grande et pelile, de l'assise dsigner ce bandeau de hauteur ingale qui lait
courante, que tout porte le croire de mme date saillie la base de cette assise? Bien plutt serait-
que cette assise, l'inverse des moellons signals il lgitime de l'appeler une entaille brutale, dans
plus haut, qui l'on pourrait d'abord le comparer. le but de ravaler celte espce do socle au plan
C'est prcisment ce point qu'est le plus claire- vertical de la paroi rige au-dessus. Et ce qui
ment indique la nature de l'assise -V, destine ;i pourrait tre pris d'abord pour une hypothse sau-
fournir le lit de pose normal ncessaire la pre- grenue devient, l'examen, peu prs vident. S'il
mire assise de la construction appareille. On s'agissait d'une plinthe relle, ou bien elle ft
et videmment pu niveler d'abord le roc suivant reste en saillie franche, sans moulure d'aucune
UD plan gnral, ou encore infliger aux blocs de la sorte, ou bien l'arto rabattue et t raccorde au
premire assise appareille les encoches que de plan du mur suprieur par une moulure simple,
droit pour les adapter la crte de l'escarpe. Le mais tout le moins d'excution aussi soigne que
procd de nivellement adopt par l'architecte le champ infrieur des blocs. A dfaut de la vue
antique a t tout la fois aussi pratique et plus directe, o cette diffrence de taille saute aux
On n'a attaqu le rocher que selon un
rapide. yeux, la seule tuile dos photographies (pi. VI, iJ
minimum indispensable pour asseoir les blocs et et Vil; cf. le profil variable dans les coupes fig. 18
on a fait varier la hauteur do ces blocs parfois de et ^.'1) permet do saisir une nuance apprciable
l'un l'autre, plutt que de ravaler do quelques encore entre ce travail grossier coups do pie,
centimtres une sailliede l'escarpe qui rompt sans souci do fjiire elator les artes ni de creuser
irrgulirement le niveau*. L'assise de rgulation ici ou l trop profondment, et le dressage l-
a disparu devant l'ouverture /:' circonstance gant du reste de la faco'*. Telle est mme sur
d'ailleurs lifureuxe qui facilite l'lude de son pla- quelquos points la ngligence de l'opration que
eeOMOt cl de xa relation avec le rocher vers l'in- l'arte infrieure ilo l'assise h refends a t('' en-
trAor. Klie recommence sous le monlaiil sep- dommage : nouvel et catgori(|uo indice que ce
tentrional de celte ouverture et se poursuit avec ravalement a donc t pratiqu aprs la pose do
ttne forme identique dans toute la longueur de lu l'asHiso appareille A et pour donner \\ l'assise
I. UlaiU ftttrtoal ecoss mnii le Jambage mridional Ui' r|ui rabainko de o^.oiv. la crle d'cAoarpe cl rxigo pour le
U fMivt H (pi. VI, 3). Le premier bloc |iom * lafiloiui liloc 3 une bnuirur do n-**,:)*}?. Il y n \h une piirtinilnrilt'^ de
MCI et U tt^^t rorbruar miu* Ii- m>u1I - - dit|>aru de la Irurlurc lr^)( voulue el aHMiv. orlKinuic pour riMiuiir qu Ou
porta. Kair* k l" I le V blor, W rorbcr a une illlr de itp In ik^kIIkc point. On lui rnurnirn pluH liinl une niinlo^ie.
tfjtm, rtdaitaal (r>,S2t la baulrur du rond blor, au lir-n 7. \u<'un <l(* ri'H nlilcH liiHailH n'c^l cxpiiiiic dans le
*,Ut. lalre le 2* rt le 3* blor, oouTeau d^crocbrmrnl rbi'ina dont Meut nmtenli^ M. Dirkiu [QS., llioK, p. 300).
.
.V un rle qui n'avait pas ds l'abord t prvu. nuances des refends, plus accentues mme que
L'assise.!, haute deO'",92, dbute par trois blocs dans A l'cart est compris entre O'^jOyS et 0"',08.
:
dont l'encadrement n'est pas douteux malgr l'ro- Dans la section kl (pi. VI, 3), un bloc de cette as-
sion. Ces refends ont mme pu lre mesurs avec sise prsente deux bandes verticales en saillie sur
quelque exactitude et oscillent entre 0'",04.j et la face et qui se rejoignent par la base la faon
0'",08. La mme pierre prsente en gnral des d'un grand U. nous est impossible de discerner
Il
refends ingaux sur ses quatre artes, quoique ces un but cette bizarre disposition. La saillie n'ex-
variations, attnues sans doute par la grande sur- cdant pas beaucoup 0'",0I, il est prsumer que
face du champ, ne crent aucune discordance de l'entaille aura t pratique de seconde main sur
lignes et laissent intacte la belle harmonie de l'ap- un bloc refends ordinaire. L'assise a t vue aux
pareil. La projection de la face encadre n'est deux cts de l'ouverture /^et dans un endroit de
gure plus que de 7 8 millimtres, mais on doit mais sur une tendue trop restreinte
la section m^i,
tenir compte de l'usure vidente des faces. Les lon- pour des mesures prcises.
gueurs respectives de ces bloc? sont i"',84, l'",i27, L'assise Cn'a conserv, dans la section Xj, que
l'",H8. Le 4 n'a que 1'", le 5'^ l"',lo, le 6 el son bloc initial, li l'ante : juste de quoi fournir
dernier avant l'ouverture 0'",76 seulement. Ces la hauteur, l'",12, contrle utile pour le rac-
chiffres exacts sont produits la fois pour prciser cord d'autres parties"^. La mme assise reparat
plus rapidement la lecture des photographies et au centre de la section kl, sous la vote arabe ;
du gomlral et pour accentuer mieux la nuance sur les jambages de l'ouvertureon la peut me- A'
de calibre introduite par ce bloc extrme. Aprs surer de nouveau. Son prolongement est certain
l'ouverture E^ l'assise .t rparait trs nettement en mn d'aprs quelques indices observs durant
dans le montant septentrional et se retrouve au les travaux copies en 1907.
surplus dans le rduit contigu la muraille de De l'assise deux en-
D, trois blocs sont connus :
l'tablissement russe. Kllea t beaucoup plus d- core en place aux montants de un troisime, y, /'';
triore dans cette section /:/; les vestiges du dcouvert el enlev en 1897. La hauteur est de
refend primitif y demeurent nanmoins incontes- 1"',10, les refends trs soigns et le champ de la
tables; la photographie (pi. VI, 3) en fait foi et le pierre piqu avec beaucoup de lini. La position
dessin l'chelle (pi. VI, 1) en enregistre les traces du bloc arrach est indique dans les pi. 111 et Vi.
saisies en de persvrants examens sur les parties Son importance est considrable dans la discus-
les plus maltraites ^ Un malencontreux pilier sion d'attribution de ce mur AC
adoss la paroi antique pour supporter les votes Une cinquime E, est atteste aussi clai-
assise,
arabes du magasin a rendu impossible la mesure rement que possible par un bloc vu nagure en
dtaille du dernier bloc avant l'ouverture /' ce : place dans la section mn au jambage de l'ouver-
grand bloc est vu en tout cas dans l'brasement ture G, et par plusieurs autres visibles encore
de /'' (fig. 29 a). Il en va de mme au N. de celte dans la section oC. L'unique pierre tudie com-
ouverture, l'amorce de la section mn\ quelques pltement a t retravaille, ainsi qu'on va le voir
sondages dans la mauvaise maonnerie plaque bientt; les autres, engages dans un blocage mo-
devant confirment bien ce dveloppement de la derne, sont diiliciles mesurer avec la prcision
grande paroi, mais ne pouvaient suillre son relev dsirable ; sauf erreur toutefois, la hauteur de
convenablement dtaill; force est donc de l'aban- cette assise doit tre aussi de \^,\(\ environ.
donner ce point. Malgrmorcellement des constatations direc-
le
L'assise B mesure 1"',10. Abstraction faite du tes, ilprsumer qu'on voudra bien ne pas
est
bloc initial, dont la mesquine largeur 0"',24 mettre en doute l'unit de cette paroi AC, rendue
est expliquer par sa relation avec l'ante, les vidente par l'exactitude d'alignement, la simili-
4blocs volumineux qui s'alignent jusqu' j sont tude des matriaux, enfin et surtout par la conci-
d'une assez satisfaisante conservation. Mmes dence trs parfaite des niveaux d'assises. Les trous
1. Uieii (le loul cela n'cxislo pour M. Dickic, el il ) a lieu de 2. Cf. supra, p. 'i:{, la discussion au sujet de celle in'inc
s'en lonner en un relev np lo dale. assise dans la ligne Ali.
54 JRUSALEM.
de scellement sont une autre particularit notable architecte se ft donn le soin d'appareiller son
de toute cette paroi; beaucoup gardent encore mur avec des blocs splendides, d'un travail trs
quelques vestiges mtalliques plus ou moins clairs. fin et orns de refends cisels la perfection,
Leur rpartition symtrique et les nuances de pour massacrer ensuite celte luxueuse paroi et
leur excution ne sont pas moins suggestives de l'enfouir sous le placage ou le slucage pais dont
leur destination. En commenant par la base de lerseau de trous est l'indubitable indice. Les
la paroi, il est facile dobserver dans les photo- mmes ngligences de taille, aussi le mme ca-
graphies '^pl. VI, 2 s. et Vil; que l'assise de sou- ractre adventice ont t relevs tout l'heure
de cette assise. Ce sillon, large de 0',08 en moyenne ter un revtement dissimulant toute la paroi anti-
cl profond de U^.OSo au maximum, commence que et lui donnant une physionomie nouvelle. L'en-
0*,50 peu prs au N. de Tante et coupe l'assise taille brutale de l'assise
A", impossible concevoir
an niveau fixe d'un bout l'autre dans les sections comme une moulure^, est au contraire par son
Aj et kl ce qui autorise supposer sa prolonga-
: galbe un appui normal pour le pied de lourdes
tion jusqu' C. U parait nanmoins s'interrompre dalles ou d'paisses couches de stuc appliques
OP,i.* ou 0",50 avant d'atteindre l'extrme bord contre la paroi et solidement assujetties par leur
des ouvertures
et F, c'est--dire une distance sommet dans l'entaille horizontale de l'assise A.
sensiblement gale celle qui l'isole de l'angle A. La consolidation exceptionnelle de celle partie
Ce grossirement taill, est coup inter-
sillon, infrieuredu revtement trouve dj sa raison
valles assez rguliers de O',40 en moyenne par d'tre en ce fait qu'elle servait peut-tre d'appui
des saillies presque carres dont le centre est des dalles suprieures, mais beaucoup plus encore
perc d'un fort trou de scellement. Dans l'assise B dans Texigence architectonique impliquant, la
des trous identiques sont rpartis par ranges ver- base d'une paroi quelque peu monumentale, un
ticales et groups deux deux, intervalles va- socle plus ou moins saillant et moulur. La saillie
riables. Cette mme assise prsente en outre une trs accentue 0'",10 que l'appui mnag
range de trous plus gros, un peu au-dessous de pour revtement permet d'infrer, est bien ce
le
y taient rpartis; la photographie (pi. VI, 3) mon- simple n'exigeait pas autant de prcaution et des
tre du moins qu'ils y existaient, tandis que lu pho- trous moins multiplis sullisaient le fixer.
f. M. Jrffrff ' pM omU d ulMervrr, lui auMi, <|tt'il j rsvrl rrrivori** cl noli* i|ih< (clic itintilurr iic Hiinncic pns
vall I* iftdkr de rcmMicmfiil (t/oly Sep., p. IM). Ir* |Hinlaiirtiicnl un tiiipporl |ioiir un ittvtMcinciil en ilaiics
1 M. bkkk {QH., IINM, p. 300, Sg. I) le trace irame un tic marbre *. l/inv&aclUutlo du trac ruine la dt^duclion.
LES RUINES DE L'HOSPICE ALEXANDRE ET DU COUVENT COPTE. 55
reilles, hautes de 0"',50 et 0"',525, sont poses quelques pierres trs semblables celles de cette
contre la grande assise B, mais sans aucune liai- paroi et qui appartenaient sans doute au pare-
son avec elle, ainsi qu'il est loisible de s'en ren- ment intrieur de la muraille. Des assises iden-
dre compte par le sommet actuel du mur (pi. VI, \ tiques, adosses contre le grand bloc refends
et fig. 24) et par l'brasement sud de l'ouverture au sommet du jambage mridional de l'ouver-
E (pK VIII, La retombe d'arceau postiche b a
\). ture F, furent dtruites au moment o on les
fait brche maladroitement aussi dans ces deux mettait jour et avant qu'elles aient pu tre
assises et les blocs d'angle ont t casss plus qu'il mesures; ce n'tait d'ailleurs qu'un mince pla-
ne fallait pour l'insertion des sommiers de l'arc cage de 0"',2.') au maximum, au lieu de l'pais-
(cf. fig. 17 s.). Au-dessus on ne s'tait mme plus seur ordinaire 0"\3:i de ce parement. La photo-
donn la peine de creuser la paroi pour y prendre graphie pi. VI. 5 documentera suffisamment au
un point d'appui et il avait suli de quelques gros sujet de cette nouvelle section de la paroi en petit
trous pour insrer des solives en bois ou des
tringles de fer. Contre l'unique bloc refends de
l'assise C sont adosses, dans l'angle, trois assi-
ses du mme appareil lisse, hautes de G"*, 10 -j-
0'",iO +
0'",33. La phot. (pi. VI, 4; cf. fig. 18)
en arte franche, pour constituer le jambage On a donc, au total, une muraille AC actuelle-
intrieur sud de l'ouverture E (cf. fig. 52, coupe) ;
ment paisse de i'",30 en chiffre rond et dont les
il n'existe plus dans ce qui demeure apparent du deux faces, en appareil tout fait diffrent, ne
jambage oppos (cf. pi. IX, 4) la structure mme ; sont que juxtaposes, sans la moindre liaison in-
de ce jambage laisse bien voir cependant qu'il a terne. Il n'existe de liaison apparente qu'aux
d y exister aussi. Dans le sondage qui amena montants des ouvertures simple apparence du
:
en 1897 la dcouverte du bloc inscription cou- reste, ainsi qu'on va le constater. Cette muraille
fique V, section kl, assise D on dplaa est pose l'extrieur sur une escarpe de rocher,
1. Inulile daverlir qu'on cliercherait en vain une allusion thses axiomatiques dont ces murs ont dj fait le sujet, voire
cette notable particularit de structure dans toutes les mme en divers relevs d'arcbitecles.
ri}. Ci. - Face intrieure da mur AC; partie visible de la ssctiou Aj dans la sacristie russe
flg.M, Klcvatloo geomi-tralo du mur .!>, Hcction Aj, paroi intrieure. Le sous-sol pointill
d'aprs le rclcvi> de M. Cl.-Canneau.
E -?
l^:vT^vy: ,>.V"-T" >'''r
MkHanHHHMNpMMeBnsHavanJhaMniB
7\^JJ
irf
LES RUINES DE L'HOSPICE ALEXANDRE ET DU COUVENT COPTE. 57
au niveau d'un puissant dallage aujourd'hui in- mme Dans les relevs
hsitation qu'il faut dire?
terrompu l'aplomb du mur peu prs, mais de fouilles signals plus haut, dans toutes les
sans doute dvelopp jadis l'ouest. On ne saurait descriptions de ces ruines qui m'ont t accessi-
hsiter sur la destination de cette entaille : c'est bles, je n'ai su apercevoir nulle part l'indication
JRUSALEM. T. H. 3
58 JRUSALEM.
de celte porte '. A uae exception prs, elle n'a jou, l'harmonie et de la statique no suggrail-il pas un
semble-t-il, aacun rle dans les spculations des placement en ordre inverse ? N'insistons pourtant
reconstructeurs nombreux des difices constan- pas outre mesure sur ce dtail, puisque aprs tout
tiniens, quoique signale depuis de belles annes il s'agit de construction antique, o quelque n-
par la RB. l'attention des gens d'archologie. gligence n'est jamais invraisemblable pourvu que
Ce que la seule tude la solidit ne soit
I. %m \Wt la HB. (p. M7) nigoaUU celte brche comme une muraille o elle n'avait pa* H prvue. Les Irouvaillos
M fwvle dcMe . Ko IMS M. Mommert (Die tiHl. de IIK)7 inn.. PI. 601, 59i . ; IIK)8, pp. 275 SS.) onl conlirmtf
CrabeiUreht..., p. ajO) |*arlit * M>n lour de porte iwlln- celln impreitiiion. ("chI 'kuIciiu'iiI l'aviH ttulorit do M. Jttl-
Mrl rMOAMlAMblr . Aujourd bui la dtiigiMlion et cou- frrjr, qui diVril O'iln perle coiiuin un Hlinplo trou dans le
nnle. C qur l //, dit auMi (IU02, p. 44 .), cel mur n cl la upikmc do l'ormiilioii poHU^ricuro (op. L,
q1l 'fM d'sM porto |ircliqu/o de MCoad<> main dam cr, p. 700 pour purlo /'.
p. 7ftti). la
LES RUINES DE L'HOSPICE ALEXANDRE ET DU COUVENT COPTE. 59
piqus, on dirait mme mieux casss, aussi bien ment de la porte. Dans l'brasure mridionale
en arrire de la feuillure dans la partie que devait (pi. VI, 5 et 7"), legrand bloc de la premire
couvrir le vanlail rabattu, qu'en avant, sur le assise n'a qu'une profondeur de O^jGO, c'est--
cadre qui et d rester apparent. Enn les mmes dire peu prs strictement la largeur du cadre
trous de scellement que sur les deux parois repa- de la baie 0,38 ; il muni
est d'ailleurs
raissent sur ce cadre extrieur, sinon aussi l'intrieur d'une arte si franche et si compromet-
dans de l'brasement,
le reste attestant l'uni- tante pour la solidit du jambage que le plus
formit du placage ou du stucage, et une cavit vulgaire maon ne voudrait assurment pas
au milieu de la seconde assise marque la place o prendre son compte une telle structure de
se logeait quelque ferrure, ou un verrou. Dans porte si elle impose par d'inluc-
n'tait pas
le jambage septentrional ces nuances trahissant tables ncessits. Contre ce premier bloc trois
la retouche sont peut-tre plus accentues encore assises en petit appareil sont adosses sans la
(tig. 27 du moins l'appareil est-il de nature
s.) ;
moindre liaison, et, comme pour mettre en d-
surprendre davantage s'il a t conu et excut route les principes les plus rudimentaires de
de la sorte l'origine du mur. Car on ne voit, solidit, l'ouvrier a encore trouv bon de placer
en vrit, pas pourquoi l'architecte et affect de la base deux moellons sans consistance,
caler la base de sa conslruction en cet endroit auxquels il fait porter des assises qui seraient
avec un moellon comme celui qui termine l'in- un peu plus normales si elles avaient une co-
trieur l'assise chancre en avant pour servir de hsion quelconque avec le parement, oppos. Sur
seuil. Notons, pour finir, la rainure creuse sur ce premier agglomrat s'appuie un second, non
la face suprieure du bloc qui fait l'amorce du moins bizarre. La pierre norme de l'assise
seuil. Son rle ne devient intelligible qu'en rela- refends B, qui fait la face du jambage, est assez
tion avec les trous de scellement creuss O^jJO profonde pour constituer l'brasure intrieure
ou 0"',(>0 au-dessus, dans le cadre de la porte : presque totale. Sa face interne, sans tre irrgu-
elle fixait la lourde base du revtement qu'il im- lire, n'est cependant pas taille arte vive
portait spcialement en ce point d'assujlir avec comme dans le grand bloc de l'assise infrieure
prcision. Mme dispositif, de moins parfaite Pour complter l'paisseur de la muraille, on a de
conservation, la base de l'autre montant. De cet nouveau coll, vaille que vaille, au revers de la
examen que celle porte aurait
rsulte l'impression haute assise, deux minces pierres superposes en
t btie par un architecte de bien second ordre faux-joints. La 3" assise, C, prend exactement
si elle avait t ainsi trace ds le principe de l'paisseur du mur et on se demande avec surprise
l'difice. Mais parce qu'une imputation de cette pourquoi le manuvre qui aurait eu la charge de
nature serait injuste avant la dmonstration que la construction n'aurait pas prvu le placement
l'architecte a opr ainsi de son plein gr; parce d'une telle pice la base de son montant de porte
que d'autre part l'ouverture est pratique dans plutt que de la hisser 2 mtres de haut sur des
un mur absolument inexplicable dans l'hypothse assises morceles, qu'on dirait branlantes. D re-
d'unit de construction, y a lieu de se deman-
il produit le cas de B, cela prs que sa queue un
der au pralable si un second architecte n'a pas peu plus profonde ne laisse qu'un espace drisoire
ralis ainsi, au mieux de son habilet technique, pour le placage d'un parement intrieur. Sans doute
une porte que n'aurait nullement prvue un ar- on a la ressource du revlement total de ce pied-
chitecte antrieur rigeant le mur AC. droit pour en dissimuler toutes les ngligences
La grandiose porte /^aurait un caractre bien d'appareillage. Il est vrai, et les trous de scelle-
plus surprenant encore si elle tait originale. Le ment bien connus, retrouvs l, dposent pour ce
seuil en tait fait des mmes petits cubes de revlement. Mais s'il tait prvu comme un palliatif
pierre employs dans une grande partie de l'as- aux anomalies de la construction, pourquoi s'im-
sise de nivellement -V; la plupart taient de- posait-on d'employer des matriaux de si fort cali-
meurs en place jusqu'au dblaiement de 1907. bre, quitte les situer en dpit du sens commun?
Gomme la porte E\ ces blocs avaient t chan- A cela s'ajoute que ces mmes grands blocs
crs pour laisser le jeu ncessaire au mouve- appareills refends sur la face extrieure, dres-
60 JRUSALEM.
ses avec soin sur la face intrieure, comme en fait plusieurs gros clats de pierre pannols de ma-
foi le bloc de l'assise C, ont t travaills dans nire pouser le contour de la cassure et
l'brasure de la porte larges coups de pic. C'est rtablir le plan vertical de Tbrasure. C est mono-
tout au plus donn quelque peine pour
si l'on s'est lithe comme sur l'autre jambage ; D laisse seule-
ravaler tous les blocs un plan vertical stricte- ment les 30 35 centimtres usuels pour exiger
ment exact dans la profonde feuillure mnage un parement intrieur disgracieux et fragile ^
pour le battant. Le reste a t visiblement abattu Celte baie monumentale tait orne, en faade,
sans aucune prcaution, au risque de produire de d'un encadrement moulur (fig. 29), fort simple
trop profondes chancrures, par exemple dans du reste au lieu d'une arte extrieure vive ou
:
l'assise^,
ou de trop larges clats assise C o d'un chanfrein on avait creus une entaille sec-
la cassure angulaire, couverte de la mme patine tion rectangulaire en rservant au fond un chape-
let de perles et de grains en losange elTil ^. Une
rlg. tt. Dtail du chambranle de la porte centrale. raccord entre ce cadre raval et les refends du
grand appareil ne serait derechef pas l'honneur
que le reste de la pierre, a tout Tair de remonter de l'architecte qui aurait dcor sa porte en ce style
l'poque mme de ce remaniement. en construisant celte faade. Pour la vingtime
Le montant septentrional (pi. VI, 7 h) tale des fois donc on est on prsence d'une anomalie injus-
.1 n'a pu
particularits toutes semblable:^. L'assise tifiable dans l'hypothse d'unit de construction.
tre encore dgage en entier du pltrage moderne La porte fi mriterait sans contredit qu'on se
qui en empche l'examen prcis. Dans l'assise li dcidt enfin la dblayer totalement '. Sa dcou-
le marteau du repiqueura t si lourd ou si mala- verte la dislance voulue par rapport /"' et
droit qae l'arrire du grand bloc a t emport de avec les proportions exactes atlondiios pour cor-
biais. Pour panser cette |)Iaic, il a fallu y insrer respondra /' a (i\t'' ilt'linilivcmi'iil : 1" sur
I. TodliH c olHrnrton, t>analp par Ifiir eilrinc alllanlo <|iii ist cviilcrDinnil une resta iinilinn lacile.
facilit, a ifapli<|aol |>a |>liu ce qu<- h* li. I'. n<*rto S. J. 4. Sa Hiliiution Hait larili' cuii&laliT on l'JOH, puisque
(ilrw d% il. JureM, or.t. 1908, |. ISt) ap|M>lliT lro|i llal- M. Mfoinincrtl en pouvuil i-ncoro tnrsiircr lo linlt'nu (Mu-
iHMfiwwit le flair archologie du I*. Vintrnt, lu'tin M)l'\'.. I<m, p. li). CoiniiHMil M. Dickif ^crit-il doru-, {QS.,
mMl qsHcMiqM 4a l'ob^acUr d'un appamil iiholoKraplii- lUOM, p. 3().'>) : M. SiijridoniilU iiit> iiioiilra lo lii'U o il
qM. L MdllMr nojM de comprpndre de* ruioeii cl do avait VII le* fraKiiicnls |?| dn In porU'Hcplciilrioiialr..., mais...
prfrrr bv dcrire al ocore de Ira bkn reitarilrr. J'ai f !/ incapalili' IVn f.iirn l'cvamcti... >< ? Kl qiiainl il ajoiilo
7, Parlea cl |>lroiiHla, ro JarRon dr mlirr. qu'il lui a 'II' iiii|iiiKit)lr d'oItltMiir uiiciiiif inroiniatioii 8ur
9.Modlare ni/coBnUalilff dan* \r di-*lii du QS. (llNtfl, le nivraii du rorhrr au acuil di> In porte n-iitinli*, on a
ft. 90, H- '''; (^ prolkl i<ll<^l la M. Jrffeiy {lloly Sep., rirnprttation que (u; .Survey a i>i liop inullcnlii'cl l'aHiii.stancc
g. M) ofrtt \f raccord m mwjtm d'une aorte dn doucinr de Spyridonidia inoina valnnlilc qu'on ne rt'Hliinait...
LKS HUIMiS DR LHOSfiCE ALEXANDRE ET Dl COUVENT COPTE. 61
le caractre de porte attribu E\ 11 sur Taltri- et qu'on a simplement rgularis la cassure pour
bution de ces trois symtriques et par
portes remploi. A droite le bloc a t recoup pour lui
consquent de la faade o elles sont perces donner une destination nouvelle. Une large bande
l'diflce constantinien du Saint-Spulcre. L ne identique d'excution avec celle qui encadre la
seborne pas sa valeur archologique. Un dtail grande porte limite le champ de la pierre. Une
d'insignifiante apparence va prouver, mieux en- bande analogue, large du double et moins fine-
core que tout le reste, le caractre adventice des ment taille, fait saillie sur la tranche du bloc,
ouvertures dans le grand mur. L'existence d'une dresse tout entire verticalement jusqu' la hau-
citerne interdisant de fouiller le devant du teur de l'encoche. Au-dessus de ce niveau la tran-
linteau, on en a fouill l'intrieur juste assez : che est taille en arc de cercle de courbe iden-
pour qu'on puisse en dterminer les mesures, tique celle de l'encoche.
le niveau par rapport aux assises connues, et la On n'hsitera pas reconnatre un bloc de l'an-
largeur de la porte. Sur le bout mridional de
"^f Sa>W/!J'/K^"~!
1. A la hauteur de celte iniue assise, M. Jeflery {UoUj paru de|iuis de trs longues annes. Ne l'ayant pas observ
Sep., p. 760) signale uu dbris de corniche anlique (Gg. 31) dis- en place, je ne lai pas insr dans le gomtral de la il. VI.
62 JERUSALEM.
tous les dtails de la faade permet d'infrer en- cite ^ une saillie rocheuse artificielle est situe
tre o et C la mme longueur que dans la section souhait sous le mur AB pour correspondre la
Aj correspondante. Il est probable aussi qu'un ligne //. Je n'en sais trouver aucune description
mur parallle h Ali lombe perpendiculairement dans le texte, mais autant que l'chelle du dessin
sur la ligne AC. En l'absence de donnes posi- permette de l'valuer, elle serait place 5, 35 au
tives, on s'abstiendra de toute spculation son maximum l'occident de l'angle intrieur A; sa
propos et la ligne .4C elle-mme sera abandonne largeur atteindrait 0"',70 et sa plus considrable
au dernier point o elle ait t directement con- hauteur n'excderait pas 0"SoO. Il est clair que les
state, 5 mtres environ au N. de la porte G. savants explorateurs n'accordrent pas une trs
En relation avec la ligne AC, une autre est spciale attention ce dtail, puisque la descrip-
rappeler, //, fort diffrente, mais trop visiblement tion le passe totalement sous silence et qu'il n'est
parallle pour ne lui point paratre coordonne. pas enregistr sur le plan. Que l'on admette ds
Elle tait dcrite, au moment o les fouilles coptes lors la facilit d'une insignifiante inexactitude de
venaient de la rvler, comme un gradin en T.\ 30 centimtres dans le reprage sur le sol et
maronnerie, pos immdiatement sur le roc... dans l'inscription sur la coupe, et il saute aux
peu prs parallle au mur de faade, la distance yeux que cette saillie est bien en relation avec
moyenne de 5 mtres >. Depuis qu'a d tre notre ligne tl. Encore l'hypothse d'un aussi n-
sacriG tout espoir d'information plus dvelop- gligeable dplacement n'est-elle pas ncessaire
pe, il a fallu revenir l'examen plus minutieux pour autoriser le raccord entre ce point' et la
des notes prises sur la section mise au jour, et ligne tl, puisqu'il ne s'agit pas d'une muraille
essayer de lui trouver quelque raccord dans la riger sur cet axe cU mais de colonnades d'un
lone mridionale couverte par l'tablissement atrium, ainsi qu'on le verra par la suite. Le rac-
rosse. Le gradin se composait en ralit d'une cord ainsi obtenu fortifie en effet l'hypothse d'un
assise courante de grosses dalles en solide pierre strobate, dj si spontane au premier moment
rouge, poses sur un lit trs pais d'excellent de l'exhumation de la section //, et ce qu'il et
mortier. Appareilles avec beaucoup de soin pour pu sembler tmraire d'admettre sur cet unique
constituer un niveau rgulier leur sommet, ces fondement prend corps, grce aux faits mainte-
dalles n'avaient pas une paisseur absolument nant groups l'appui. Inutile de rappeler l'at-
aoiforme, cales, le cas cliant, par dos moellons tention sur l'harmonie de structure entre cet axe
plus ou moins volumineux. Pur endroits l'es- intrieur iU et le pilastre n'^ restaur par un
planade rocheuse semblait prsenter une lgre simple calcul de proportions dans la paroi m-
saillie artificielle, comme si l'on et voulu affermir ridionale de A/i.
encorde de posf La hauteur moyenne de tout
lit
de moellons, dalle enfin, tait de 0'",.'{0; la lar- m. LIGNE .t/> F.T nUINKS ADJACENTES.
geur de fturface d'environ (r.O.I el l'axe parallle VI. 111, IV, \\ VI ET Vil.
I. titt., loa, p. t7ii et. 1907, p. &04. :i. Arrti. M., I, U...
7. Ce placmiMl n'a l dAlermiB que par dM meaurea 4. A |M'U |iri>H rxoclciiicnl au honi ouctl de la porte c '
pfovlaoifea prlM aut dmt eilrmit^. Il r prut <|u<< la inoiJctni!. On voit pnr ) dfHsin (!i< M. ('i.Ciarincau que celle
fUiiUm noter oit dui) quriqur drrormalion <|ul m aura Halllin ilevail^lri! locailHire i\sM-r. i^troiletnonl contre In puroi
tkfp, nu a qwh\ut irrgularil^ dan larlf du uridin. inl^rii'uro le A/1. Mu \ot* elle iippnrnll coinine un petit
Il a <M^ drirall fiour fairr ptoc au dallafta moderne cl tout ocicdu pilaNtre, pemlnnl trs nxncl de i' dans la li)(ne .\('.
ordinaire de la voir traiter comme une ante a t poli et us sous la foule des pas. L'chan-
l'angle des murs AB-AC, et laisse sans cohsion crure profonde pratique pour le battement des
avec le seuil de porte H et le vestige de muraille vantaux, les trous aux angles pour loger la cra-
D. Qu' un moment donn il y ait eu l une ligne paudine des gonds, les encoches vers le milieu
continue, dans laquelle tait perce l'ouverture spa- pour flxer les dans la ferme-
tringles verticales
cieuse dont le seuil demeure en place, c'est prouv ture tout tmoigne d'un usage prolong '. La
:
d'abord par la prsence mme de ce vieux seuil porte ouvrait au S. (pi. 111) sur un splendido dal-
dans l'axe exact de la muraille et mieux encore par lage, /, dcrire plus loin. Du dallage analogue,
l'existence d'une ante orientale D, de mme J,dvelopp probablement au N. du seuil sur une
largeur que la prtendue ante occidentale .1. tendue indtermine, il ne subsiste aujourd'hui
C'est donc avec toute raison que l'architecte de que l'amorce, laisse apparente entre les blocs du
l'tablissement russe, respectant les dbris anciens seuil et le dallage moderne. Ce qui frappe ds
tels que les fouilles les avaient rvls, a repris l'abord en prsence de ce seuil, c'est le dfaut
cotte ligne au moyen d'un grand arc dans sa re- de raccord immdiat avec les deux tronons de
stauration. L'arcade neuve doit voquer le souve- la ligne AD. 11 est vrai que D prsente une face
nirdel'antiqueporte incontestablement
et le mur tabli en- tl.^^ > .r- retaille, comme si
que sous forme de pile analogue, noye dans une mais de manire aussi dpasser de quelques cen-
muraille moderne. Si minime que soit ce dbris, timtres le niveau du dallage en / et former
il atteste la continuit de la ligne antique par sa gradin de G", 20 au-dessus du dallage mridional /
position, par ce qui se voit encore de sa struc- (pi. III), dans l'alignement prcis de la muraille.
ture, par sa relation enfln avec le seuil H. Ce seuil Cet tat de choses parait impliquer une transfor-
(fig. 32) est form de deux grosses dalles d'ingale mation dans laquelle aurait t supprime la
longueur, fixes sur une assiette rocheuse nivele porte y/, en grande partie aussi le mur AU\ sans
et prises entre de lgres saillies latrales du roc s'imposer la peine d'arracher les puissantes dalles
rserves en vue d'augmenter la stabilit des dal- du dsormais inutile, on les aurait enfouies
seuil
les. Celles-ci ont t employes parce que plus sous un dallage dont les deux pierres latrales,
rsistantes que le calcaire mou du sol en cet en- qui doivent sans doute leur conservation leur
droit, et telle a d tre la longue dure et l'in- volume, donnent le niveau gnral.
tensit de circulation par cette porte que, malgr La muraille elle-mme ne porterait- elle pas
l'extrme rsistance de la pierre mezzij, le seuil quelque trace de ce double stage? Son paisseur
1. Si M. le gnral Wilson et pu observer directement thse d' un vieux linteau remploy [QS., 1888, p. 62).
ces divers dtails, il n'et pas maintenu son trange hypo-
6( JE RI SALEM.
moyenne est de l"", IC et l'exception de la pre- parois pour qu'on puisse diagnostiquer la prsence
mire assise, ou pour mieux dire du fondement. ou l'absence d'un refend primitif, termine peu
haut de (y",&6 au-dessus du rocher, et de prs l'assise. La petite lacune de vingt vingt-
l'amorce d'une autre assise, elle n'offre aucun vri- cinq centimtres entre roxtrmit de ce bloc et le
table appareillage de maonnerie : dans toutes plan oriental de l'ante a t comble par une
les assises chaque bloc occupe la largeur totale. forte dalle de calcaire mezzy pose verticalement.
Sur l'esplanade rocheuse de niveau avec le dallage 11 semble mme que l'encoche ait t pratique
/ est pose une fondation en gros moellons no^'s pour l'insertion de ce support, au moment de la
dans un mortier trs consistant' au bout seule- ; restauration russe. Le vieux bloc effrit ne con-
ment ce blocage est remplac par deux belles stituant plus un appui assez solide et assez harmo-
pierres longues de O^jSO, hautes de 0,66 et nieux pour la retombe d'un arceau neuf aura t
paisses de 0",5'>, assez grossirement panneles. raccourci pour faire place un support meilleur.
Deux rangs de blocs lisses, haulsde 0"',Ty'i et 0"',C1, L'amorce de l'assise C offre derechef un bloc
correspondent l'assise de rgulation A' des superbe, ciselures marginales et champ travaill
lignes AB et AC , du moins elles lvent cette avec beaucoup de soin sur les deux faces. Seul
section du mur AD au niveau prcis du lit d'as- le haut de la pierre a t entaill (cf. pi. V et Vil)
sise A de l'appareil refends. Et aussi bien est-ce par les reconstructeurs rcents pour donner meil-
le mme appareil refends, avec les mmes leure prise aux petits blocs de l'appareil moderne.
proportions d'assises et un aspect technique abso- L'appareillage de ce bloc avec ceux de la ligne
lomenl semblable qu'on peut voir dans l'angle AC ne semble rien laisser dsirer, si l'on tient
septentrional (pi. Vil). Les trois assises conserves compte d'une lgre ouverture des joints facile
du mur AC ont l'air de se replier dans la ligne concevoir la crte de ce mur dmantel. Au
AD; il ne reste, par malheur, en toules que le S. l'ouverture du joint n'a pu tre mesure avec
bloc initial Celui de l'assise A, visible seulement prcision elle a paru no pas excder 10 12 mil-
;
sur la face .N., n'a qu'une longueur apparente de limtres; au N. elle est presque de 2 centimtres.
0",47 (cf. fig. 18) et s'engage, pour lier la con- La plus saillante nuance entre les deux parois
stmctioD, dans l'appareil de AC, o se perdent de cette muraille est la multiplication des trous
aussi les lignes de refend dans le haut et le bas de scellement au N., leur absence au contraire
dn bloc. .\ ce bloc fait suite une pierre
peu lisse, presque radicale au S. Sur la face N. ils sont
longue aussi. Au revers (pi. IV, I et Vj on a groups 1res exactement de manire se raccor-
adoss, en guise de parement mridional une , deraux lignes constates dans le parement oriental
pierre lisse de hauteur identique (0"',02j, mais plus de AC et appartiennent donc au mme systme
longue (C)*,K); et dont le jointoyage est moins et la mme poque de revlement. Ceux de la
esact, quoique satinfaisant, avec le retour d'angle paroi mridionale, rares ainsi qu'ils le sont et
de l'assise A. Deux grands blocs lisses s'alignent sans groupement intentionnel apprciable, impli-
pour amener cette assise l'aplomb du pilier quent une autre pense de dcor.
d'aole l'rs du vieux seuil. Ces blocs prennent Un dernier dtail technique relever (cf. les
toute l'paisfeur de la muraille. photographies, pi. V et VII) est la brche irrgu-
L'assise ff dbute avec un excellent bloc enca- lire ouverte peu prs au contre des deux peti-
drement compb't, do travail trs Uni et de conscr- tes assises do rgulation au-dessus du fondement
falion presque parfriite. S'il ne prend pas l'pais- en blocage. Ilmanifestement une mala-
y a l
Mur totale du mur, il Taut admoltrc qu'il est doubl droite intention d'ouvrir une porte. Un eu avait
d*an bloc de longueur abstdumcnl gale et de dtermin dj le trac sur les deux parois et en*
mme travail, car on serait fort en peine de relever Ircpris la troue. Les blocs plus modestes d(>s
en point, sur les deux faccK, une nuance autre assises infrieures avaient cd plus ftcilonuMit
que le degr do conservation meilleure au N. et l'on commenait do ravaler avec la prcaution
qu'au 8. Un bloc immense, trop us sur les deux qne de droit le grand bloc central de l'assise
loppait continue et le seuil H s'encadrait norma- ment, mais pas identit, puisqu'on aucun des cas
lement entre des pieds-droits. Dans la seconde allgus on n'avait un aussi fort calibre, ni une
reprise, la porte a t supprime, son seuil enfoui aussi complte rgularit d'assises. Le dveloppe-
sous un dallage, le mur partiellement restaur, ment exact de ce mur tel qu'il est rsult des di-
mais sans beaucoup de soin, car il devait recevoir verses fouilles n'est pas facile prciser; le plan
un revtement, et rduit dsor- (111) enregistre ce qui a
mais deux courtes sections re- paru offrir les plus sres
lies peut-tre par un grand arc garanties. Rien n'est
peu prs la faon de la res- connu de l'paisseur.
tauration russe. Beaucoup plus ardue
Quelle que soit du reste l'ide est la dtermination d'un
prcise se faire de l'agence- lment archologique
ment en ce second tat, la
total intressant plus directe-
distinction des deux priodes ment le problme sp-
de structure et le raccord de la cial du Saint-Spulcre
premire avec un tat primitif constantinien le groupe :
mur ne se prolonge-
A'
rait pas au N. de />. A
Tif. ai. Coape sur Jl, face l'Est, et lralion gomtrale de la section K (cf. fig. 33), chelle l : 50
la suite on aurait dcou-
coDsenre, A' (flg. 32 et 33). Klle sufft attester copte, a disparu aujourd'hui^. A s'en tenir au
ao flyle de construction tout autre que dans la contraire au relev ancien de M. do Vogu ', le
dernire ligne examine. Ce Htylc pourtant n'est mur xx\ directement li />, se terminait
|>ae aussi nouveau qu'il semble premire vue. .'<
mtres environ au N. en un pilier d'anlo trs
Ce dressage lisse et fln, ces hauteurs d'assises normal pour se raccorder l'alignement des co- i
chelonnes entre (r,58 et 0",G1 ces joints vifs et ; lonnes. La nature n'en est pus dcrite, mais le
oignensemenl alterns aut/int de dtails aptes
: graphi(|Uo parait la distinguer nettement de? A'. L(>s
remellre en mmoire le mur ee' (pi. V />; en rela- limites do la proprit russe ont impos l'abandua
tion avec la ligne AB et aussi les parements int- do cotte petite section. Seule la base do ce pi-
rieurs des grands murs refends. Analogie seule- lastre n peut encore tre examine dans la boutique
I. //>/'!:, Vlil. INSft. pi. fl. Hep., p. 75fl, (1((, n) PII iluc iiiAinn une ciicoro plus au N.
7. Il Mmblc qa'oM qaalriHne ait t vue ptr a. Le Temple..., y. IIH, ll|{. 5U.
M. Scmci, Q5., iiif, p. 7. U pUo de M. Jefferj (//o/y
.
graisseuse d'un traiteur arabe. Les dtails que exagration du bourrelet, traduit ainsi comme
j'en ai pu m'ont donn l'impression que
saisir flchissant sous la pression de la colonne, carac-
cette base
identique de profil et de proportions trise les bases byzantines. Elle est toutefois
la base II de l'Hospice Alexandre ne fait pas moindre que dans les bases de la basilique con-
corps avec l'ante, dont les assises infrieures vien- stantinienne de Bethlem, surtout que dans les
nent seulement buter contre elle. Elle a donc t bases de la basilique de Saint-tienne Jrusa-
considre comme une base en place de l'antique lem, pour prendre un autre exemple plus voisin
colonnade et numrote I; nature et placement et non moins exactement dat.
paraissent appuyer cette interprtation. Plus tard Base et socle sont en calcaire malakij d'un grain
on aura remplac par un pilastre la colonne enle- diffrent, plus fin la base; on s'explique mal
pour
ve et reli ce pilastre l'angle D '
que M. Dickie ait not pour celle-ci marbre <<
Les colonnes II et III au contraire ont t fort gris , pour celui-l rocher ))^, dans le croquis
heureusement conserves par les architectes russes o il estime traduire l'un et l'autre. Plus trange
dans l'tat o elles apparurent aprs le dblaie- encore est sa reprsentation du socle (fig. 35). L
ment. Leurs fts de granit gris sont briss irr- encore il n'hsite pas dclarer grossirement
gulirement peine vers le milieu de la hauteur vid del masse rocheuse
moyenne implique par leur diamtre. Mais on et inachev un socle qui
est frapp premire vue de la disparit des pourrait bien avoir t au
socles sur lesquels sont hisses les colonnes. Le contraire travaill dans un
pied de tous deux s'engage sous les dalles du pave- norme cube de pierre et
ment dvelopp au niveau exact du grand dallage qui serait trs us. Quoi
/, de sorte qu'on n'a pas tout fait la hauteur qu'il en soit, la diffrence
intgrale de ces socles c'est ce qui explique la
: est criante de ce socle mas-
disproportion saillante du corps de moulures inf- sif et aujourd'hui quelque Fig. 35. Le trac du bo-
cle ni par M. l'architecte
rieur dans le socle mridional facile observer peu informe au joli socle Dickie [cf. pi. VHI].
aussi bien dans le gomtral que dans les photo- qui lui fait pendant. Il n'y
graphies (pi. VIII). Proportions et prol n'ont vi- a pas la moindre similitude de proportions ni de
demment ni la puret ni l'lgance des meilleures galbe; il est plus lev et se termine par un prolil
poques artistiques. 11 n'y aurait pourtant aucune en arc de cercle trs mou, raccord au bandeau
peine trouver pour ce socle des analogies trs infrieur de la colonne par une sorte de petit tore
satisfaisantes aux temps romains et sans descendre btard. Dtail enregistrer : entre ce socle mo-
jusqu'aux byzantins comme le suggrait nagure nolithe (?) bizarre et le groupe socle et base de la
M. de Vogii, entran par un rapprochement trop colonne voisine, divergence de hauteur totale
la
prompt avec certain dtail des bases de colonnes est peine de 0",0G. Si l'on fait tat du joint plus
dans la basilique de Bethlem. Sur ce socle s'ap- ouvert entre le socle et le ft dans la colonne
puie en effet une base dans ce style attique si septentrionale, cette divergence est attnue de
familier toutes les poques dans l'architecture presque deux centimtres. C'est donc un cart
palestinienne depuis les plus lointains ges de de G"", 03 environ que se rduit la modification de
l'influence grecque : deux tores ingaux, runis niveau pour le pied des deux colonnes dont on a
par un cavet pris entre deux listels de proportions dj not la similitude pour tout le reste. Un tel
difl'rentes aussi, le tout pos sur un d plus ou cart est naturellement apprciable quand il s'agit
moins haut. Le tore infrieur, de beaucoup le de l'harmonie et de la statique d'un ordre archi-
plus dvelopp, dpasse assez sensiblement la tectural. 11 tait nanmoins utile de le dterminer
demi-circonfrence de son trac normal; cette avec soin, car suivant le rle assigner ces
I. Je suis heureux d'avoir dsormais eu celte interprtation ressante hypothse d'une srie de colonnes engages ,
le contrle de M. Jeffery. Dans son plan [op. L, flg. 12) la partir de l vers le sud.
base en question est traite comme un pilastre d'ante; mais i. QS., 1908, p. 303. M. Jeffery (Holy Sep., p 758j n'a
l'lvation (ibid.) la traite comme la base suivante russe pas cru pouvoir prendre un parti.
I et y dresse une colonne. Le texte (p. 758) met l'int-
68 JRUSALEM.
fuggrait l'adoption du mme galbe pour la suite seul encore dfaut pour une reconstitution
fait
ser toutefois qoe la troisime base ressemblait pos la renverse sur un chapiteau mdival
In premi^'re, la discordance est accentue d'au- (fig. .'JO). Ce que no fournit pas la collection de
tant. Ou'on veuille bien pourtant ne pas s'exagrer l'Hospice Alexandre s'est trouv dans les fouilles
la difllcull soolere par cette pure hypothse; du Maurisln. Parmi les ruines de Sainte-Marie-
aiii bi<-n, on aurait toujours la ressource de re- Latine furent dcouverts, ct do chapiteaux
rourir un revtement pour dissimuler ces diver- d'origine romane incontestable, une srie de cha-
gences de gaJbc et la pratique de tels revtements piteaux plus grands et de facture tout autre,
en marbre moulur sur des socles de pilastre, quoique do composition analogue. 11 suffira d'en
alteale par des exemples trs clairs dans la basi- prsenter un (llg. .'17) en indiijuant su hauteur do
lique eudocienne de Saint- (^tienne Je suppose'. (r,87 et son lit do pose approximatif, ()"',r4, pour
t. UftMANM, aoint'iUenm tt ton sanet., Og. p. IS4. 2. Cf. OnoMT, l'art de bdUr chez les Dya., p. iOi) .
LES Rl'IXES DE L'HOSPICE ALEXANDRE ET DU COUVENT COPTE. 69
faire saisir quel point il s'adapterait correcte- ville, c'est un fait aujourd'hui incontest. La na-
ment l'ordre qui nous occupe et par consquent ture de ce groupe de colonnes s'claircira du reste
la colonnade romaine d'Aelia'. Qu'il s'agisse en encore par leur relation avec le monument qu'il
effet d'une colonnade dveloppe travers la faut maintenant tudier.
du vu' s. [?].
svre pour ces pices, qu'il serait enclin dater gine romaine de celui-ci. En Palestine et Syrie on lui trou-
Les conditions dfavorables dans lesquelles il a d tu- verait sans effort d'excellents rpondants en des monuments
dier ces chajteaux, entasss maintenant dans un corridor du 111 et mme du a' sicle. 11 n'est d'ailleurs pas loign
obscur, au couvent de Saint-Abraham, expliciuent sans doute d'un type excellemment romain encore, dans le palais de Dio-
son impression. J'avoue n'avoir aucun chapiteau d'poque cltien (Hbrard et Zkiller, Spalato, p. 111, g. 149).
CHAPITRE m
LE DALLAGE ET L'ARC ANTIQUES DE L'TABLISSEMENT RUSSE. RPARTITION
CHRONOLOGIQUE DE L'ENSEMBLE DES RUINES ET DTERMINATION DU FORUM
DAELIA.
If dans lequel afllenrenl de larges plaques de roc l'extrmit oppose, c'est--dire au S. de l'espla-
nivel, se dveloppe sur une longueur de 12',9<), nade. Il n'y a donc manifeslement rien retenir
avec une inclinaison moyenne de huit millim- du trac restitu, ni mme
de rinterprtatlon de
tres par mtre. 11 est limit l'orient par le mur M. Schick ce sujet, et luxueux escalier ima- le
neuf, l'occident par la premire marche do l'es- gin dans la restauration (cf. pi. V") ne devra
calier somptueux tabli par les architectes russes induire personne en erreur.
sur des donnes insuirisantes (fig. 38 et pi. III]. Les deux plans ainsi raccords sont d'poque
A un plan de M. Schick, on aurait
s'en tenir toute diffrente. Le dallage /, pos mme le
dcouTert juste au S. de l'angle des murailles roc, en relation certaine avec le vieux seuil // et
AB-AC - quelques vestiges de degrs taills le premier tat du gros angle A de muraille en
cement de la ligne AD, sous l'angle A et un totale indtermine. Le pilastre u, peu de dis-
peu en retrait enciire l'O. '. tance au S. de la vieille porte H, a t supprim
\j^. dessin de M. Clermont-(anneau est
con- par Anlonin. Construit eu matriaux do remploi
trl par laphotographie antrieure toute re- et pos sans fondation sur le dallage, son origine
tUarmtion, voire mme au dblaiement complet tardive n'tait pas douteuse. Des pilastres tout
des grande murs fdg. 'M),. Knfin le savant archi- semblables ::', dont le pied s'engageait sous l(s
mandrite qui dirigea h*s fouilles dnilives n'et dalles du pavement M, avaient eu pour fonction
assurment pa nglig une indication de cette vidente do supporter des retombes de votes
valeor, alors surtout qu'il s'est proccup trs mdivales; ceux-l ont t laisss on place" et
pcialoieot du raccord entre le plan / et le haut constituent d'intressants tmoins la fois des
dallage M qui le domine. Or l'unique raccord priodes successives de structure en cet endroit
I. QS., llta. p. i, pi. I. Os a'en Irouve plu U moindre 3. Soui la plintlu! m Krosxc dallofl (pi. m, rr' cl iv, 1).
Irac* ! U le pl ai dM U dMcriplion lue le intne t. D'apr^ (iiTiiK, /.DPV.y VIII. \mh, p. 2h'). cl pi. m. U
aat coMMinkiMil m mOMe Iraraut la revM aile locallMlion (pi. III, H] fitl t'inpruiili-i> eu pliiii.
M4r /ttpr.. XII, iM, p. 10 u.). irest a da oombKux &. La profoiitliMir du roc chI vaMv nvcc 'xarliliido u t"',i()
CM M oa reltefall d'taqaiUotca asaocea eatre le* com-
I pjr M. (iiilli [op. /.,p. 250) au picil lu mur occidcnlal (ilil).
I a ka Uoas rtkaio^qM desltnM ainiulunincat par A. s', tror.i^ fn |)olnlllli^ (pi. iii)dniiH Nnsilniition priinilivo,
M. ScMr at leetwrs aflals cl sllawiada. a l4 re|*orl un pu l'orient pour orrvir (raiilcl dans h*
Un mauvais mur de nature assez mal dfinie, tait dcrit commede grandes dalles de
fait
limitait au S. le dallage J/. On aimerait le 0'",30 O'",4o d'paisseur, plus de U'",90 en lon-
mieux connatre, connatre aussi sa relation pr- gueur et O'",7o 0',80 de largeur, ajustes avec
cise avec le rocher, car il semhle qu'une lgre es- une lgante prcision bons joints - . On
et de
carpe existe d'O. en E. sous ce mur, ou un peu notait surtout l'unit de niveau, pour en dduire
en retrait au N. Tout contrle est aujourd'hui avec- propos l'existence d' une spacieuse et
impossible. A l'extrmit mridionale du dallage libre place ciel ouvert et le mot de forum
/, une marche, ss, haute de 0'",17, le fait commu- tait prononc la cantonade ^.
niquer avec un plan infrieur, nagure couvert Il n'tait pas inutile d'insister sur ce fait
1. Nettement roconnaissable sur la photographie (pi. x"). retrouve ailleurs encore, sur l'ancien foss devant l'Antonia,
2. QS., 1888, p. 58 et les planches aft'reutes. tt ein Forum (Marktplatz) , ZDPW, XVII, 1894, p. 168.
3. Op. L, p. 18; apparemment un peu comme M. Schick 4. Cf. planches m, ix et x.
12 JERUSALEM
dcouverte et le commencement de son tude, que mal la sixime assise. Sa hauteur est en
enfin ceux qui le reprsentent au cours du dblaie- effetsensiblement identique celle de l'assise
ment dtinilif mettront sous les yeux toutes les primordiale; mais au lieu de prolonger normale-
particularits capables d'clairer sur sa nature et ment Tarte de Tante, il lui donne une brusque
son origine. Il ne reste qu' guider brivement le inclinaison vers l'extrieur, comme s" il amorait
lecteur dans la constatation des dtails varis qui un arc.En cela rien que d'assez naturel peut-tre,
lui feront ressaisir le pass sous le prsent. si le champ de ce mme bloc sillonn d'une
L'aspect de la faade actuelle (g. 40) ne per- large entaille '
et ses artes mal raccordes aux
met pas d'hsiter sur une transformation de Tare autres blocs de la paroi ne trahissaient une inser-
primitif.Quoi qu'il en soit de sa forme initiale et tion de seconde main dans une chancrure de
de ses proportions, il est clair qu'un mme ar- l'ante archaque. Au-dessus, la discordance d'ap-
chitecte n a pas dessin ici un excellent chapiteau pareil clate plus encore; peine adhre-t-ilau pi-
corinthien lastre d'an-
triple rang gle un reste
d'acanthes, exigu de la
continu, l/il le plus novice peroit do suite trac rgulier sur toute la hauteur des assises vi
(fig. 10 et 41) que ce faux-joint est d h Tcxistenco et VII et jiisciu'au milieu peu prs de l'assise
antrieure d'une antc dans la paroi faisant corps VIII, o elle parait comme se replier en sens in-
avec le pilastre Au-dc^xus do In cin-
d'angle. verse sur l'assise ix. Kn ralit cette courbe cosse
quime interrompue par un bloc
asuise, l'ante est dans l'assise vm, et plus haut les vieux blocs ont
de remploi choisi pour correspondre tant bien t corns sans grand soin pour qu'on y puisse
f. iiaerotnli |r inomeaU raeoBullre une conaolo vague- dans la |>elile liale de l'arr du l'Acre? Homo (IIk. !)). U> di|>l()-
MMil B Hog u ctls qui auptiortent 1rs retomb d'arceau rablc (t de la pl^ce n'niiloriHO pa d (liagiioHlic assez, renne.
LE DALLAGE ET L'AKC ANTIQUES DE L'TABLISSEMENT RUSSE. 73
adapter, dans la restauration, une pierre d'assise le remarquer mises en uvre contresens
beaucoup plus haute et lgrement cintre. On dans la restauration trouveraient leur place faci-
n'a mme pas eu un tel souci du raccord dans la lement dans les assises primitives; laissons l'op-
X* assise et la hauteur du chapiteau, o les blocs ration au labeur sagace des architectes, pour
de remploi se juxtaposent au petit bonheur aux retenir seulement le fait des deux priodes vi-
arrachements des vieilles assises. Pour achever, dentes en cet difice.
s'il on tait besoin encore, la dmonstration des Elles ont t admises ds le principe peu
deux poques, on pourrait faire observer que la prs par tout le monde, avant mme que l'examen
plupart des pierres pas toutes, on voudra bien dtaill et la publication de bonnes photographies
JEltUSALEM. T. 11. 10
74 JERUSALEM
aient facilit la distinction positive. Ds 1888
M. Schick^ avait discern les lments originaux
dans cette partie de la construction. L s'tait
borne son tude de la ruine, et la restauration
dans laquelle il s'engagea sur celte insuffisante
base devait fatalement aboutir quelque impos-
sibilit. Ce n'est pas en effet d'avoir reconnu
t 0^ i". >'. / nrt , Ml, iHMv. |.. i;j, |t|. m. i. Ci. hrliuK, (js., l. /. il \A. ii m.
Fig. i-2. Gotniral de l'arc du forum schmaliqueiuent restaur d'apn'-s les vestiges conservas.
Moiti septentrionale de la face ouest : cf. lig. 13.
te JERUSALEM.
tral de l'arc antique (ligne bd) et l'assise sup- ncessaire. Il n'importe du reste pas essentielle-
rieure de Tante o s'appuyait le premier voussoir ment d'obtenir ce curieux contrle. Cette pais-
(ligne ad) est juste ce qu'on devait attendre pour seur thorique de l'arcade appareille une fois
l'paisseur de l'imposte destine recevoir la dduite du rayon [ad ou cd) de 2", 15 calcul
retombe de l'arceau. L'intervalle de 0,5i entre pour l'arc de cercle bec, on obtient une longueur
le fond de l'chancrure a et l'arte du pied-droit de l^jCi pour le rayon intrieur [c'd' ou ad) de
n'est pas moins satisfaisant comme hauteur des l'arc tabli l'origine sur le pied-droit antique,
, demeur heureusement assez intact jusqu'
si
i. M. adikk * rlur r<-tiF ouverture a-, ta </i/i-i., iiirKun-A ont l'i un \*e\i ommslreii. DnnH Kon mmoire anglais
XII, iMt, pi. tttj, toaU MNi |iropr dlsfraauas prouve que ee* il ffU : \'2H . H-,H(\.
LE DALLAGE ET L'ARC ANTIQUES DE L'TABLISSEMENT RUSSE. 77
cultes que la ruine elle-mme opposait celte verture mesure peu prs un mtre, et ds lors
baie unique. A force d'y revenir et d'interroger ces ne peut au sommet d'une ante qui
ni s'agencer
vnrables dbris pour les confronter avec toutes correspondrait n, ni faire le pendant du chapi-
les informations des fouilles, il a fallu se rendre teau en place. Cette preuve acquise, la difficult
l'vidence : 1 que tous les blocs anciens rem- n'tait point de situer le chapiteau dans une re-
ploys dans le blocage actuel ne se caseraient stauration tout autre du monument, mais bien
pas sans quelque effort et sans retouches dans les de lui dcouvrir quelque pendant. J'ai cru un
assises des deux montants restaurer, m et m'; moment l'avoir trouv sur une pauvre photogra-
2 que le |cha- phie prise pen-
pileau dplac, dant les fouil-
1. Voy. les pi. IX et x"*, ou les fig. 40, 41, 43. en place (fig. 44). Le traitement des acanthes, dont les lobes
2. Voy. pi. IX et X'. rigides se rejoignent eu circonscrivant des figures gom-
3. Les fragments bouton d'une tige d'acanthe el corne triques en creux accentu, propice de fortes ombres, prouve
volute sur les angles du chapiteau de ligure 46 pour- la que le chapiteau fig. 45 n'est pas antrieur au iv- sicle, et
raient appartenir un chapiteau frre de celui qui demeure qu'il date peut-tre seulement du vr-.
73 JRUSALEM.
sommaires relevs des ruines, par l'extension du on oppos des raisons plus ou moins vala-
lui a
grand dallage qui rgne autour de la baie cer- bles; une objection omise contribuait cependant
taine, enfin par les proportions connues. Les plans beaucoup ruiner cette hypothse le chapiteau :
de M. Schick' montrent, dans l'alignement de 3 faces, avec les proportions qu'il offre, ne se
iV, au sud, une srie laisse pas agencer
I. tdltlM MIgbISt (S., ISIS, pi. H. rC p. 60). tOlt p rriptioni l*jr/.anliii cl Croiat au-desHus du dbrU
t'iktlm tXkmatl d'arc nn' et de riiorrihlr arcade remanie.
7. TA da fMU ! laq altMlM iiaaad on lit Im lut- 3. Voir dj M. de Vogii {U Temple..., p. 120).
LK IJALKAGE ET I/AIIC ANTIQUES DE F/TAHFJSSEMENT RUSSE 79
en haut). Il n'est vi- lonnade, en faisant
demment pas acci- tat des morceaux
dentel que la hauteur qu'on retrouverait
de cette pice soit de dans le muse. Sou-
0'",5i2.j, c'est--dire en haitons qu'un jour ou
pratique la plus satis- l'autre ce labeur pa-
faisante proportion tient et dlicat finisse
pour s'harmoniser par tenter un archi-
nos chapiteaux dans tecte qualifi. 11 suf-
un ordre romain et en fira pourbut mo-
le
mme temps la hau- deste de notre tude
teur implique pour d'avoir ressaisi l'exis-
les voussoirs de l'arc tence de cette entre
La suite s'exprime
TV.
triomphale sur une
d'elle-mme dans le esplanade immense et
graphique. Des lois dalle avec un remar-
familires de struc- quable soin.
ture rgissant le trac Observons toute-
d'une grande baie en foisencore que la fa-
harmonie avec N ade schmatique-
aboutissaient aux ment restaure (fig.
chiffres qu'on lira sur
13) n'est que l'int-
lediagramme. Toutle rieur du monument,
monde le compltera
et ainsi se conoit son
sans le moindre effort
austre simplicil.
par la pense, et l'di-
Tout au plus pouvait-
fice ainsi reconstitu
il exister, au-dessus
s'adapte au mieux sur des baies latrales,
le sol et dans tout le
des niches statues
contexte archologi- ou des ouvertures sur
que dont il explique
quelque pice instal-
un un les dtails jus- le l'tage suprieur
qu'ici trop ngligs.
de l'arc. La vraie fa-
11 devient inutile,
ade tait naturelle-
coup sr, de justifler
ment l'orient sur la
un nom spcifique
grande rue porti-
pour ce monument,
ques et devait offrir
inutile non moins
une dcoration plus
d'insister sur les ana-
somptueuse, dans un
logies, on devrait
style qu'il n'est pas
presque dire les simi-
lig. 48. Pices varies dans la coUeclioii de l'Hospice Alexandre. malais de concevoir
litudes deproportions
De haut en bas : dbris de la corbeille d'uo chapiteau byzantin fragment
;
ds qu'on est parvenu
entre cet arc triom- d'entablement romain; chapiteau et base du moyen ge.
dterminer l'poque
phal et les dices de
o l'difice fut ralis.
mme famille en Palestine. ne serait au con-
11 C'est la discussion ce sujet qui va fournir en-
traire pas sans attrait de pntrer plus avant dans fin une base positive pour l'attribution chronolo-
la discussion technique de restauration, de
s'at- gique des ruines complexes qui nous ont longue-
tacher reconstituer la faade du ct de la co- ment retenus '.
I. Pour iioinetlie absolument rien de ces vestiges anciens, faudrait citer quelques
ii lambeaux de maonnerie mdivale
1
80 JRUSALEM.
beau anonyme des constructions d'Aelia Capito-
III. CLASSEMENT CHRONOLOGIQUE DES RUINES DE
on a sous les yeux les restes d'un monument
lina,
l'hospice ALEXANDRE ET DU COUVENT COPTE, ET D-
essentiel dans la colonie l'entre triomphale de :
m
de se trouver dans Ihorizon immdiat du Saint-
Spulcre Jrusalem. Ds qu'on a secou la
hantise de Constantin, de Salomon, de n'importe
quel grand autre nom, pour lui faire honneur, par
hypothse, des vestiges monumentaux parvenus
1 #- ,
1
1
jusqu' nous, ces vestiges semblent recouvrer une
physionomie individuelle nette et expressive; on
Jr , 1
leur faisait une indiscrte violence en les rabais-
/ > H
sant jusqu'au iv* sicle, pour mettre l'arc en rela-
tion directe avec les dices dont le premier
II
1
/
/
'}
1
empereur chrtien orna les sanctuaires de la mort
et de la rsurrection de N.-S. Aussi longtemps que
les dbris architecturaux seront classs par ana-
logies archologiques, au lieu de l'tre au hasard
des combinaisons de textes ou de simples con- 1
riale. On est dsormais en mesure d'aller au del l'attiquoen faade extrieure du grand arc ne
do celte attribution gnrale. Au lion d'un lam- pouvait manquer de s'taler une ddicace. Un
e canaiii. l^ur fiorUre e*t trop mani- I. I.a prorundcnr de la Hertion c.oijservi^e est de i"\M, et
alle por mrMrr le lrfn|>t qu'oa perd A tenter le* arteH frnnrhoM de In pile (cf. pi. \") pourraient su^Kt^rer
meltn A'torA les deteriptiont diverKente. Il tonl ll- au milieu de celte paroi une ouverture nncicnno. La polcrno
tbiH da ptoa. Escnpie de ccn varUtion* l'nout x tout
: qu'on voit inalnlenant derrire le pilastre d'niite est iiiani-
Iwr .V (indiqu M. 42). Dao* ZDpy.. VIII, IS8S, p. 2A0 ., feKiement une brrlie de KeconJe main (lig. rtOj.
oa lai Urfliae pat toot * fait 3 in^tret de profondcar , 7.. 1 L.ea principaleM voies entraient itur le Forum on pu.s-
doal Ittdrni U* daas U rorhe . Le* tUir.tw* cou|ii de Mnl ftou de<t iirc de triomphe... ou kouh des nrcK appels
M. MUdi m lai doaaral |bI qae 2-,::> m
tout. M. Cl.- Janua (Tm:i;>\T, h'onim dans le Dirt. nntit/., II. i:<() I,
Il n'est plus accidontel ou mystrieux que l'arc L'hypothse d'origine byzantine tant fonde sur
soit en relation la simple prsomp-
1. The Byzantine Pavement near the Church 1889, p. 11. M. Wilson (QS., 1888, p. fi2) mettait ce dallage
of Ihe Holy
Sepulchre; QS., 1888, pp. 17 ss., 57 ss. en relation avec les niveaux du Saint-Spulcre.
2. Voir la remarque de M. Sctiick lui-mme, ZDPV., XII, 3. Josi'iiE, Antiq., XX, 9, 7.
JRUSALEM. T. II. 11
n
82 JRUSALEM.
positive, laquelle supple
dans une certaine mesure la
seule existence de la rue, on
se trouve donc en prsence d'un
pavement monumental, cou-
vrant une terrasse articielle-
ment nivele. La longueur de
cette plate -forme entre la face
intrieure de l'arc triomphal et
le fond du parvis du Saint-S-
pulcre est de 93 mtres en
chiffre rond; sa largeur entre
langle des murailles antiques
.1^ et AC et le bord mridio-
nal de la rue des Dabbghn est
de 43 mtres. Est-il ncessaire
do rappeler le principe de Vi-
truve sur la forme et les pro-
portions dsirables pour le Fo-
rum? Et comment ne pas voir
aussi la position admirablement
symtrique de l'arc restaur
l'entre orientale? 12'",30 de
fif. a. Porte Uns un pan de muraille romaine vers l'angle Sud-Ouest du rfectoire
monastique de Saint- Abrabam. Tante a dans l'angle A jusqu'
l'arc; 18"", 92 pour la largeur
totale des trois baies de l'arc :
avaient tabli qu'il se dveloppait de faon conti- soit un de 31 '",22 qui laisse au sud de l'arc
total
nue avec un niveau sensiblement uniforme depuis le mme espace de 12 mtres jusqu' l'angle m-
rempart antique. J'ignore malheureusement si celui du Capitole rig sur la roche du Calvaire.
une constatation analogue aura t faite plus loin Dans la premire moiti du iv' sicle, la volont
vers l'orient, au cours des travaux de restaura- impriale qui derechef inaugurait pour la ville
tionde 8aioteMarie, devenue le temple du Snint- doH destines nouvelles n'avait pas lui iniligcr
Rdempleor. Mme dfaut de cette attestation de tran!iformation aussi radicale que l'avait d
de Jsus ressuscit, les monuments civils n'exi- Il fut rduit une baie.
geaient aucune modification pour continuer d'y Autant que le laisse dia-
faire figure. L'ancien forum gardait plus ou moins gnostiquer documen- la
Amput, bancal, mesquin sous les haillons de sa Ce massif n'a pas obtenu
splendeur premire, il demeure pourtant un arc l'attention des explora-
de triomphe , le signe commmoratif de quelque teurs; il n'en est fait tat
phmre et bien humble victoire, mais d'une dans aucune des descrip-
victoire chrtienne la croix se dtache avec un
: tions qui me sont acces-
relief nergique sur la colonne qui supporte une sibles et les plans l'omet-
des retombes de l'arc. Aucun observateur ne tent, ou lui assignent une
s'y est mpris et d'ailleurs on chercherait en reprsentation par trop
vain ce monument une destination mieux pro- schmatise. Par chance,
portionne. Quand il s'est agi d'assigner une il apparat sur les photo-
poque, on a juxtapos des hypothses au petit graphies prises au cours
bonheur, en s'arrtant assez volontiers au temps des fouilles. Si mdiocres
des Croisades. Une telle attribution devait nan- que soient ces documents
moins tre carte d'emble. Nulle trace positive ifig. 51, cf. pi. X"), ils per-
du travail toujours si caractristique des ouvriers mettent du moins la con-
Francs n'est saisissable dans cette restauration. statation que les briques Hg 52. - Maon nerie en bri-
S'ilsemployrent sans rpugnance les matriaux alternaient avec les moel- !* transforu,ation
l"^' f."'"''
byzantine de lare du forum
antiques, ils surent du moins toujours les traiter Ions en plusieurs parties d'Aeiia.
1. Le plus saisissant exemple ii produire d'une telle substi- conserve de nos jours encore. Cette argumentation
titre qu'il
tution de titre est celui du
fameux arc de Constantin vers technique semble bien rsister aux efforts du R. P. Grossi
l'entre du Forum romain. M. Frothingam ( Wlio built the Gondi.S. J.,en faveur de laulhenlicit constantinienne int-
Arch of Conslantinc?; American Joum. of Arch., XVI, grale {La Civill cattolica, 1913 1, 584, ss.; II, 179 ss.).
1912, p. 368 ss.) parat avoir ralis la
preuve que le monu- 2. On
ne saisit pas sur quelle documentation archolo-
ment, rig d'abord en l'honneur de Domitien, reut, aprs gique s'est fond M. Diehl pour crire Jrusalem..., on :
la victoire du pont Milvius, quelques reliefs nouveaux et le btissait en briques {Mamiel d'art
bijz., p. 51). Jrusalem
84 JRUSALEM.
l'tudier dans le monument complexe du Saint- certain dans notre ensemble de ruines. Si l'on est
Spulcre. On verra plus loin, qu'en tous ces en- en effet d'accord aujourd'hui pour admettre que
droits l'poque o l'on construisait en mlangeant les colonnes visibles dans l'tablissement russe
ainsi brique et pierre dans un agencement trs appartiennent de manire ou d'aulre aux difices
bien dtermin est assez claire : c'est la basse du Saint-Spulcre, on l'est tout autant pour re-
poque bj'zantine. Plus strictement, la date de connatre qu'elles concidaient avec la colonnade
cette maonnerie employe presque partout en principale d'Aelia. On est all un peu vite en
des rapiages est la premire moiti du xi* sicle, dclarant ces colonnes absolument en place et en
c'est--dire le temps o le souverain de Byzance, les dans une reconstruction
insrant d'emble
Constantin Monomaque, pnu-
rparait, suivant la thorique du sanctuaire constantinien; il n'est
rie de son trsor et parmi les diffculls du temps, gure moins clair qu'on ne leur fait pas justice en
les d^[ts effroyables causs au plus grand sanc- les bloquant toutes dans l'hypothse d'un rapi-
tuaire chrtien par le fanatisme sauvage de Il- age htif entrepris trs basse poque et aban-
kem. Tellement quellement, on avait refait un donn au milieu^. Conn comme on l'est dsor-
Saint-Spulcre accessible la pit des fidles. mais l'examen de quelques colonnes, celles
Pour le gnreux monarque, ombre attnue du surtout qui sont prises dans les murailles du r-
glorieux Constantin, cette restauration reprsen- duit L (pi. 111), on ne saurait s'imposer une trop
taitun triomphe et valait bien d'tre commmo- grande circonspection. Du moins convient-il de
re. Leslambeaux de vieil arc s'oflraient point ne ngliger absolument aucun indice, d'envisager
pour tre mis l'unisson du monument qu'on mme la possibilit de quelque remaniement,
eoait de renouveler; on en lit peu prs ce que avant de dcrter, aunom de prtendues invrai-
nous voyons. Sera-ce le dernier avatar de sa lon- semblances techniques, l'impossibilit d'agence-
gue volution? ment aussi bien avec les propyles constantiniens
On n'hsitera gure sans doute rattacher aussi qu'avec la colonnade d'Aelia. Le diagramme de
l'poque romaine le beau mur A', de structure restauration (pi. Vlll, 4) sera plus expressif que
identique celle des parties anciennes de l'arc de toute discussion. La similitude entre les socles l-ll
triomphe. De sa relation avec la rue centrale et X (pi, I) montre qu'on est bien fond les ratta-
l'orient, avec le grand dallage / l'occident, cher la colonnade romaine puisque .r, situ
avec l'arc enfin, il n'est plus trs dilDcile de d- dans la chapelle moderne de la VIP station sur la
duire logiquement sa fonction : ce umr consti- Voie Douloureuse, appartient certainement cette
tuait l'enceinte spciale du forum d'Aelia. Il est colonnade. Pour carter toute objection tire du
regrettable qu'aucune observation n'ait t enre- caractre disparate des socles 11 et 111, il suOirait
gistre sur son exacte paisseur; on peut vrai- d'admettre que l'ancionno file dos colonnes ro-
semblablement la dterminer par l'uxe de la cu- maines avait t remanie ;i partir do 11 sur une
lonnade attest par les bases I-III; il demeure certaine tendue vers le nord. Aux pidestaux
cepeodaDt interdit de tracer avec tonte assurance antiques, dtriorrs peut-tre, ou d'un galbe que
la file de colonnes devant cette enceinte et son l'on aurait trouv un peu sec dans le calcaire
raccord prcis avec l'entre monumentale du rouge ordinaire, on aurait substitu une srie de
romin. Sans avoir dans l'il les analogies de (e- ds cubiques, aptes h supporter des placages
rasa, de Palmyre, sans mme se rclamer de bien moulurs (jui les mettraient parl'aileinont l'unis-
spciales notions d'archilccturo, il est lmentaire .son do la faade rige en s<>cond plan. La substi-
d'agencer avec harmonie le passage de la grande tution dos nUs en granit aux fts on pierre rougo
me deYsnl celle muraille '. usuels atteste bien l'intention de rehausser on cet
A nie elle-mme est le dernier lment romain endroit lu Hplendeur de la colonnade. Quant au
Alt lie IMM Unfi* U ville |r eieelleac des conklruction 2.M. Oickis, QS., lOOS, p. 303. M. Jkfkkiu, Holy Sep..
e fUruf. H ne Ml tre sroape, de ceebef, avcr le* |i. 7&V u., paraU kiippoiior (|iic lonlo lu roinnnado est une
gnildc* *nir titllaisllus du littoral *. cration de McxIrHlr rciiiiiniir i\ la ix^rioiii' iirahc. Il cxUlnil
I. Cf. Isa setalisas MMai, pL m
et sm, qu'il est luper- une nilonnadc dan l)> iiionuiniMil ronslnnlinicn cl I On a mi
4 tnmmltt Id ta polat de vos lccbiti<|ue. |tUu luul di-ja a uncordancc avec la rue centrale d'Aelia.
LE FORUM DAEFJA.
point choisi pour inaugurer celte transformation que de dissimuler quelque peu ce qui en pouvait
des pidestaux, pourquoi n'avoir pas observ sa rsulter de fcheux au coup d'oeil, si tant est que
relation avec la faade conslanlinienne? Le pi- l'on se soit mis en peine d'une aussi minime dis-
destal II est situ dans l'axe prcis de l'entaille, w, sonance. La proximit de l'angle de muraille D
qui modifie l'escarpe rocheuse sous la muraille rendait lmentaire de ramener le couronnement
AC dans un but qui va tre bientt examin; de la colonnade sa hauteur normale.
ne serait-ce pas un indice apte suggrer, dans Les vestiges de mur signals derrire ces
l'alignement de colonnes en bordure sur la rue colonnes jusqu' Tante D appartenaient, d'aprs
et faisant fonction de propyles, une modification le diagnostic des observateurs comptents,
correspondant celle que subit l'escarpe sur quelque restauration du temps des Croisades tout
toute l'tendue comprise entre les portes et G? au plus. Il n'y a par consquent pas leur trouver
L'agencement n'est pas moins simple avec les de rle dans le monument primitif.
niveaux de roc, sans prendre mme la libert Lt ainsi nous arrivons en face du problme fon-
d'invoquerle moindre dplacement ou quelque damental l'origine et les vicissitudes des grandes
:
retouche sommaire autour des colonnes. Seule la murailles Ali, AC, AD, point de dpart de noire
saillie rocheuse observer en avant du socle II du enqute. Le lecteur que n'auront point rebut
ct de la rue exige encore une justication. Elle d'aussi arides minuties aura maintenant l'vidence
trouverait une raison d'tre dans la ncessit d'a- de quelques faits essentiels l, Unit organique
:
baisser la tte de la colonne cet endroit pour ne de ces trois lignes impossibles dissocier les unes
pas rompre la ligne courante de l'entablement; des autres; II, double priode de structure, ou
peut-tre aussi la saillie plus ou moins troitement pour parler plus correctement, transformation des
limite l'orient appartenait-elle un de ces trot- murailles primitives par le placage intrieur d'un"
toirs exigus etfortement surlevs, frquents dans petit appareil et la superposition d'une construc-
les rues romaines. Plus simple cependant que tion diffrente avec pilastres saillants ; III, insertion
toutes les hypothses est, dans l'tat actuel, l'opi- postrieure de trois portes symtriques dans la
nion d'une lgre retouche ncessite par la mo- ligne AC. Le folk-lore archologique s'est donn
diflcation introduite partir d'ici dans la colon- libre carrire devant ces dbris on ressasserait
:
nade. L'encoche au fond de laquelle est pos le en pure perte la dmonstration qu'il est aussi gra-
pidestal II n'offre aucune rgularit; on l'a pra- tuit de rappeler leur propos la cit de David
tique brutalement, sans souci de l'harmoniser ou quelque difice salomonien, que d'allguer au
aux proportions du pidestal ni de rgulariser des petit bonheur les Hasmonens, Constantin, les
parois qui devaient disparatre sous un blocage Arabes, les Croiss, peu prs sur un coup de ds.
partiellement conserv quand le pidestal aurait Il n'tait pas suffisant non plus, pour se faire une
t mis en place. Que l'on jette maintenant un conviction motive, de comparer vaguement le
nouveau coup d'oeil sur l'lvation de ces socles II grand appareil refends aux appareils des Harams
et III (pi. Vlll) et l'nigme parat s'vanouir. Avec de Jrusalem et d'Hbron, car il y a de trs sen-
les proportions des socles substitus aux anciens, sibles nuances dans le traitement des pierres, non
le lit de pose des colonnes se trouvait environ 20 seulement entre le monument d'Hbron et celui
centimtres plus bas que dans le vieil ordre romain de Jrusalem, mais dans les diverses sections de
comportant pidestal et base ; sous peine donc ce dernier. M. Dickie avait donc juste raison de
d'introduire la jonction un dcrochement dis- spcifier dj plus exactement le mur des Pleurs
gracieux dans l'entablement, il fallait diminuer ou des Juifs; il m'est seulement impossible de me
abaisser la colonne 11. Une diminution deO", 20 persuader avec lui que le procd de dressage des
peu prs bouleversait horriblement l'harmonie murailles de l'tablissement russe est plus sem-
d'une colonne de ce calibre et lui et donn un blable celui usit dans l'appareil d'Hbron qu'
aspect trapu et discordant outre mesure. L'archi- celui du mur des Pleurs. Dans la mesure o j'ai
tecte avis remdiait tout en abaissant celte su voir, le contraire est prouv par les traces
colonne de la quantit voulue; le socle fut enfonc saisissablos encore de l'outil employ, mais sur-
dans une entaille de roc et rien n'tait plus simple tout par les nuances des refends
Ilbron, re-
86 JRUSALEM
marquablement uniformes, symtriques, avec une intrieur en appareil lisse, de petitmodule quand
forte saillie du champ de la pierre, des artes vives on compare aux normes blocs de l'appareil
le
des bandes ravales pour l'encadrement d'un fouilles, il est devenu manifeste que les murs AB
mme bloc. On voudra bien tre indulgent ces et AC, pais de l'",46 en moyenne actuellement,
tre dtermine une date ferme. Le problme doit de la porte de Jaia. Un tronon d'une trentaine
tre discut par une voie diffrente. Puisque tous de mtres fournit aux observateurs la plus oppor-
ceax dont l'avis vaut la peine d'tre entendu sont tune base d'tude prcise et ils se firent tous la
dsormais d'accord sur un fait, la relation de ces conviction qu'il s'agissait d'une section de rempart
murailles avec les monuments constautiniens du antique. La situation concidant par ailleurs avec
Saiot-Spulcre, il n'y a qu' partir de cette base les donnes documentaires sur le point de dpart
solide. Une fois tabli que l'adaptation constan- du fameux second mur , on a conclu avec toute
tinienne est bien une simple adaptation, c'est-- raison que ce dbris imposant appartenait bien
dire la modification plus ou moins profonde d'une la ligne du rempart septentrional antriourc aux
trois grandes portes dans le mur Af, pur cons- ttistanco mesure que d'autres observations ont
quent la mise en relation avec le groupe archi- permis de grouper entre ces deux sections des
tectural constantinicn, a concid avec le placage fragments moindres, mais de nature leur tre cc-
I. Valf iM ladktUOM rasict dans MB.. 1907, p. b07, o. . 7. Voir l. I" : U iccond mur.
CHRONOLOGIE DES RUINES DE L'TABLISSEMENT RUSSE 87
pendant compars. Tous ces fragments s'agencent l'une l'autre, au hasard de la solidit du roc. On
avec spontanit dans une ligne parfaitement jus- respecte mme de minces cloisons juges assez
trs
tiUable comme trac d'un rempart archaque. rsistantes et des blocs lisses, naturellement fort
En fait, il ne s'agit pas proprement parler de la ingaux, rachtent les niveaux et procurent l'as-
ligne mme du rempart, mais bien d'une con- siette de l'appareil encadrement dcoratif. La
struction stratgique, d'un bastion norme rig petite escarpe intrieure et extrieure plus ou
l'extrieur et sur un point spcialement dangereux moins continue n'est pas, en ralit, ce qu'voque
dans la ligne de dfense. L'archimandrite Antonin le nom mme d'escarpe, c'est--dire un compl-
et son architecte, M. Schick, en eurent nagure ment de fortiOcation stratgique; elle rsulte
les premiers l'impression. M. Schick se donna tout bonnement d'une exprimentation de la roche
mme l'imprudent passe-temps de composer une pralable tout travail de fondation. Le prudent
restauration intgrale de ce chteau fort isralite ingnieur ancien ne voyait rien de mieux pour se
pour laquelle manquaient peu prs tous les l- renseigner sur la consistance du sol o il pro-
ments essentiels. Ce jeu tait bien justiciable des jetait d'asseoir son difice, que de sonder ainsi
axiomes immodrs sur les bouleversements de l'piderme rocheux. 11 dgageait, par une coupure
la ville, sa ruine radicale sous Titus renouvele continue, le pied de la muraille construire ;
encore plus radicalement sous Hadrien, renouve- mais aussi conome de son elfort que soucieux
le encore depuis des dates que l'on sait prciser des prcautions requises par son art, il tablissait
avec une prodigue rudition. L'interprtation du en quelque sorte pice pice le fondement de
trac dont on retrouvait les fondements et les sa construction ds qu'il avait atteint le point
premires assises n'a mme pas eu les honneurs d'appui suffisant. Le palais d'Achab Samarie,
d'une vraie discussion, qu'elle mritait pourtant. depuis les dcouvertes de la mission amricaine,
Or cette interprtation est archologiquement est venu mettre sous nos yeux un exemple par-
correcte et derechef, on s'en souvient, l'archolo- faitement dat de ce procd architectural '.
gie trouve ici le plusheureux appui dans les textes 11 assurment pas question d'arguer main-
n'est
bibliques, en mme
temps qu'elle claire, par tenant de la comparaison avec les nmrs royaux
contre-coup, leur exgse. De mme que nous du ix^ sicle Samarie pour revendiquer une aussi
avons constat plus haut la prsence du forum haute date en faveur des murailles AB, AC, AD
d'Aelia sur le site d'une trs vieille place dans la primitives. On s'abstiendra mme de mettre en
cit juive, les dbris de construction fortifie que avant aucune date chiffre, entre l'poque o fut
les architectes byzantins adaptrent leur plan du trac le second rempart de Jrusalem et celle o
Saint-Spulcre s'offrent nous dans la mme situa- il fut remis en tat pour la dernire fois devant
tion que cette rsidence du gouverneur qui servait la menace dusige par les armes romaines. J'ai
de repre Nhmie dans sa description du rem- dit nagure ^ comment on pouvait concevoir l'at-
part. Cette runion de concidences entre les tribution de ces dbris de murailles une poque
monuments et les textes, qui sauve aisment du antrieure aux Romains et expliquer leur conser-
scepticisme trop vite rsign, valait sans doute le vation d'abord jusqu'au iv" sicle malgr les bou-
patient labeur qu'elle a exig. leversements et les ruines sous Titus et sous
Et voici, pour mettre en meilleure lumire Hadrien, leur transformation ensuite par les archi-
encore la vraie nature et la date gnrale de nos tectes conslantiniens, en attendant celle qui devait
murailles, mieux que l'analogie, l'identit pres- leur tre inflige sous nos yeux
avec un respect
que absolue d'un procd de structure tout fait admirable dans la section possde par les Russes,
caractristique : la faon d'enchsser en quelque avec de graves indlicatesses archologiques dans
sorte le pied de la muraille dans la roche vive sans la section adjacente
Depuis lors, des observa-
.
s'imposer de creuser une entaille rgulire et con- tions ritres, en cartant telle ou telle objection
tinue, mais par simples chancrures sur la crle de dtail, ont affermi encore cette apprciation. A
d'une petite escarpe et de profondeur variable de rencontre, par exemple, de ce que se transmettent
1. Cf. provisoirement la description ^RB., lyil, p. 130 s. 2.B., 1907, p. 605 ss.
88 JERUSALEM.
les plans en se reproduisant, plus ou moins de vrir tout hasard sur les dcrochements capri-
confiance, l'angle intrieur des lignes AD et AC cieux de la crte du roc, force tait de crerun
est peu prs aussi droit que possible. Comme il terre-plein ou de rgulariser la surface natu-
n'y a pas la moindre vraisemblance que l'tat es- relle.La ncessit simultane de raccorder au
sentiel de la ligne AD ait t modifi en quoi que niveau de la colonnade voisine le niveau impos
ce soit et qu'en tout cas l'angle lui-mme ne l'a l'atrium sous peine de ravaler une immense
certainement pas t, il faudrait croire que je me superficie de rocher dictait le choix d'un perron
suis invariablement tromp et de la mme ma- auquel on monterait par quelques degrs. Les
nire, dans les multiples contrles sur la mesure textes signalent prcisment cet endroit dans
prcise de cet angle. Et le jour o cette erreur le monument constantinien l'existence d'un esca-
possible serait dmontre, ilprouver
resterait lier et le schma dessin dans la mosaque de
ce qui n'a jamais encore t entrepris que cette Mdab confirme cette indication. N'est-ce point
ouverture d'angle aurait t motive par le dsir sa construction qui motiva la rgularisation de
qu'aurait eu l'architecte constantinien d'aligner sa la petite paroi de roc la basedu mur? Sans
faade d'atrium avec la colonnade centrale d'Aelia. doute, il prime abord superflu de
paraissait de
L'escarpe minuscule enfin, si ce nom lui doit creuser cette paroi rocheuse pour remplir ensuite
tre consen', parait avoir subi la priode con- cette excavation avec de la maonnerie destine
slantinienne une assez notable transformation. Son supporter les degrs projets. En pratique, le
tat premier, celui qui rpond trait pour trait procd, loin qu'il soit anormal, tait probable-
l'exemple de Samarie, est le mieux conserv de- ment trs avis. Les ingalits et la saillie peu
puis l'angle A jusqu' w, prs de la porte E. On uniforme de la paroi primitive rendaient de toute
remarque ce point la coupure trs franche et le faon quelques retailles indispensables pour Tin-
retour d'querre qui recule l'escarpe presque slallalion des marches. L'paisseur variable des
l'aplomb exact de la paroi. On la retrouve avec la paquets de remblai exigs sous chaque degr
mme allure devant la porte centrale, F, et tout l'exposait des dislocations par la diversit du
incline croire que ce mme alignement est inin- tassement. Au prix d'un assez lger effort pour
terrompu jusqu'au del de l'ouverture G. La vider compltement la roche, on rendait facile
ngligence du dressage, et la relation de cette et stable l'escalier et le petit perron dont on avait
chancrure avec les portes en suggrent l'inter- besoin devant les monumentales portes. Le dia-
prtation. La petite paroi rocheuse, dbordant gramme de restauration (pi. VIII, 4) fera saisir le
plus ou moins le pied de la muraille primitive dtail d'une installation sur laquelle va se clore
AC, courait d'un bout l'autre de cette ligne notre examen du groupe, compliqu mais intres-
arec la physionomie que nous voyons encore
lui sant, des ruines renfermes dans l'tablissement
l'extrmit mridionale. Aux points voulus dans russe elles magasins coptes. Elle nous a d'ailleurs
le d/*bris de cette muraillo, l'architecte constan- ramens au seuil mme des difices conslanti-
tinien perce le ouvertures symtriques d'un niens du Saint-Spulcre.
atrium Uanilical. Ces trois portes ne pouvant ou-
LIVRE DEUXIEME
LE SAINT-SPULCRE
CHAPITRE IV
LE SITE
I. ETAT ACTUEL DES RECHERCEES. salem, elle a mieux sa place dans la monogra-
phie d'ensemble sur les traditions religieuses dans
Sous la dsignation archologique Saint-S- la Ville nouvelle .
pulcre sont groups les diOces qui couvrent Sous rserve des preuves produire parla suite,
les sites sacrs du Calvaire et de la spulture de on notera ds maintenant que cette authenticit
Notre-Seigneur. Le sujet a trois aspects fort dis- du Calvaire et du Saint-Spulcre est revtue des
tincts : authenticit des sites, description des meilleures garanties de certitude esprer en un
monuments, histoire de leurs vicissitudes et vo- tel sujet. De cette scurit archologique, je le
lution des croyances qui s'y rattachent. L'ordre reconnais avec empressement, est rsulte une
d'exposition le plus concis et le plus logique a motion plus profonde chaque retour devant ce
paru d'estimer provisoirement le problme rsolu rocher o fut dresse la Croix, devant cette tombe
en faveur des localisations traditionnelles. Aprs vide d'o Jsus s'est lanc vainqueur de la mort;
avoir fix d'abord les conditions requises par les on voudra bien toutefois me laisser ajouter aussi
donnes vangliques, on s'est donc appliqu que cet appoint de sentiment religieux est de-
ressaisir, dans la mesure possible, la configura- meur parfaitement tranger toute l'enqute.
tion du sol dans toute la rgion en cause. Le monu- Site,monument, textes ont t interrogs, enre-
ment actuel a fait ensuite l'objet d'une descrip- gistrs, critiqus avec la mme indpendance d'es-
tion dtaille, et cette description, complte par prit que s'il se ft agi de discuter la localisation
la critique des sources documentaires, a fourni d'Acra, et d'aprs une mthode strictement iden-
une base concrte pour la reconstitution des di- tique celle qui rgit dsormais toute l'archo-
fices primitifs. Knfn une enqute mthodique logie classique. Apologistes malaviss et dtrac-
travers la tradition littraire a permis de suivre, teurs ignorants se donnent souvent encore, par
sicle par sicle, les transformations infliges aux des points de vue contraires, le tort gal de pr-
plus augustes sanctuaires de la chrtient. L'tude tendre que l'glise fasse de cette croyance l'au-
archologique et historique acheve, la discus- thenticit du Calvaire et du Saint-Spulcre une
sion d'authenticit devient beaucoup plus simple; obligation quelconque pour l'orthodoxie de ses
etcomme par ailleurs elle comporte divers l- enfants ^ Un seul exemple ne laissera aucun
ments communs d'autres Lieux saints de Jru- doute, dans les esprits les plus prvenus, sur l'en-
1. Quelques exemples de ces imprudentes dclamations p. 636; 1906, p. 638; 1905, p. 477, etc.). Elles deviennent
apologtiques ont ( colligs c et l par RB. (v. g. 1910, franchement comiques sous la plume des dtracteurs mal
JRUSALEM. T. II. 12
90 JRUSALEM.
i' que Constantin na pu se mprendre sur la de Calvaire et de Saint- Spulcre, quelle me fran-
spulture de N.-S. 3 que cette authenticit se
;
aise n'est caresse par la mlodie des pages im-
rduisait exclusivement au tombeau proprement mortelles de croyants comme Chateaubriand,
dit l'hypoge lui-mme, situ quelque part hors
:
Lamartine, les deux de Vogii, ou transie par la
la ville, aurait t abandonn par Constantin satis- dsesprance effroyable d'un Loti qui pleure, dans
fait d'en avoir excis l'auge ou la dalle spulcrale l'ombre du Calvaire, de n'avoir pu lui aussi, comme
qu'il aurait transfre dans le site choisi pour ses les humbles qui appellent de toute leur me ,
diGces commmoratifs '. se jeter sur ces pierres du Calvaire et [s']y
Naturellement on voit assez mal ce que devient abmer dans une adoration' )^? Le but modeste
le Calvaire, moins facile convoyer que le spul- de cette lude est de dgager ce qui pourrait s'ap-
cre dcoup, et qui demeure en relation troite peler la physionomie extrieure de ces sanctuaires
et ncessaire avec l'hypoge mutil. Cette hypo- et d'tablir nouveau le contrle prcis de leurs
thse singulire, quasi inquitante, a pour base litres la vnration chrtienne.
une interprtation, peu limpide et nulle part d- Car sur ce terrain encore nous demeurons fata-
cisive,de quelques expressions allgoriques dans lement tributaires d'une lgion de devanciers.
les catchses de saint Cyrille. Plus tard seule- Sans parler de toutes les descriptions plus ou
ment le distingu savant s'y reprendra pour pro- moins superficielles o tant de plerins ont voulu
clamer la complte harmonie entre Anne-Cathe- flxer leurs souvenirs, combien de savants, d'ar-
rine Emmericb et S. Cyrille sur ce point ^. Dau- chitectes, d'artistes ont consacr au Saint-Spul-
cons trouveront que la thorie n'en devient pas cre quelque part de leur pntrante observation!
plus vraisemblable, mais je n'ai ni got ni mission Tout de suite on songe au matre le plus incon-
pour l'apprcier; elle est rappele uniquement test, M. le M'* de Vogii, dont la monographie'',
pour faire la preuve que le catholique le moins crite en 1860, est demeure fondamentale. L'nu-
suspect est libre de spculer tout aussi hardiment mration serait longue des contributions archo-
sur le Calvaire et le Saint-Spulcre que feu M. le logiques et historiques accumules par M. Cler-
gnral Gordon dduisant de la Bible des locali- mont-Ganneau, MM. les olllciers ingnieurs du
sations excentriques'. C'est dire assez qu' plus Palestine exploration Fund, MM. les architectes
forte raison la discussion positive des faits topo- Mauss, Jeiery, Schick, les historiens de l'art
g^pbiques, archologiques et littraires qui sont Diehl, Rivoira, Strzygowski, pour ne rapp(^ler que
la base des localisations traditionnelles demeure les noms les plus marquants et les plus l'ainilicrs.
parfaitement exempte de toute entrave. Si nous avons estim possible, sans rebattre vaine-
On ose peine recommencer l'expos d'un ment ces traces illustres, d'approforulir un peu
ajel dont la diflicult spciale rsulte de la com- le sillon ouvert, c'est qu'un contact fort prolong
pntralion intime de tant de splendeurs et de et presque quotidien avec le sujet nous a rendu
baillons, de ralits si vulgaires et de souvenirs si accessible maint dtail qui chappe ncessaire-
!
:
Ctrtum et quia impOiltUe (QS., ItflO, p. 24); Crfilo tfuia dan Wii.HOM, (iolgoUin and tlie Ilolij St'iiutchrr, p. 201,
abturdmm {ibid., p. IM). Ko vertu de ce critre, une foi (Ik. r<i, il! d(>ln de (ral>iti par lequel (^liilcnl concrllsc^es
doit tre |ai* d'efnl>l<^ aut utopie nrcbolo- ce fanlnitdea d'un IranM-rndniil illiiiiiitiisine.
! BnppUm, dfittfifiu a Joaraal titrmiiHla, n* du 7 avril loujaur ce page arec autant de eliarmo pie de profit.
LE SITE DU SAIXT-SPULCRE. 91
ment l'observation transitoire. Il s'est produit Il crivit donc, en manire de prface l'tude do
surtout, en ces vingt dernires annes, une srie l'glise des SS. Aptres, un volume considrable
de trouvailles accidentelles sans grande porte sur r glise du Saint-Spulcre Jrusalem -. Il
aussi longtemps qu'elles demeurent isoles ou prend soin d'avertir ds le dbut qu'il lui a paru
qu'on les tudie distance en des comptes rendus superflu de venir voirie site et le monument dont
pas toujours suffisamment explicites, mais d'un il traite; car, son sens, ces lments ne mnent
rel intrt ds qu'on les a coordonnes surplace. rien tant de gens les possdent et n'ont rien
:
La situation actuelle du sujet parait bien mar- pu en tirer ^! En revanche, le livre fourmille de
que par les plus considrables publications r- spculations imprvues sur les proccupations po-
centes. Du point de vue traditionnel M. l'abb litiques de Constantin et le syncrtisme mytholo-
C. Mommert a publi en 1898 et 1900 deux vo- gique le plus abstrus des bas temps romains. Il
lumes sur L'glise du Saint-Spulcre Jrusalem n'y a pas se mettre en peine de chercher dans
dans sa forme primitive et Golgotha et le Saint- la lgende vanglique des indications pour re-
Spulcre Jrusalem ^ Le docte cur deSchwei- trouver le Calvaire ou la tombe du Christ, et Csar
nitz, dans la Silsie prussienne , dclare s'tre devenu chrtien ne s'en est point embarrass.
courageusement impos, pour clairer son tude, Peu lui importait un Calvaire qu'il ne comprenait
quatre voyages pleins de fatigues en Terre point; ce qu'il rvait d'utiliser, dans son ternel
Sainte , et ses livres attestent une proccupation souci de reprsentation , c'tait l'apothose,
louable de tirer profit des ralits topographiques la rsurrection du Christ , consacre aux yeux des
et archologiques. Prcision et mthode y font, peuples par un monument visible. 11 donna des
par malheur, absolument dfaut. Les sources lit- ordres et, avec la connivence de la hirarchie
traires, mises en uvre sans critique et pas tou- ecclsiastique Jrusalem, le cnotaphe qu'il d-
jours avec correction, sont interprtes au petit sirait fut promptement dcouvert on prit tout :
bonheur. Tout se noie dans un ple-mle inextri- bonnement la caverne d'Adonis installe au cur
cable de digressions, de citations sans
fin, de po- de la cit paenne d'AeliaCapitolina, avec l'arrire-
lmiques acerbes surtout; aussi ne sera-t-on pas pense d'acqurir d'emble au culte nouveau la
tonn de ne retrouver que bien rarement par vogue populaire dont jouissait toujours le sanc-
la suite le nom de cet irascible assembleur de tuaire ancien '.
Ce roman mythologique n'est pas
nuages. nouveau; ce qui l'est au contraire, c'est la recon-
Le sujet a t trait plus rcemment et d'un stitution du monument constantinien telle que la
point de vue tout
indpendant par un philo-
fait conoit le savant philologue. Sa meilleure excuse
logue distingu, M. Auguste Ileisenberg, charg est dans l'essentielle lacune de son tude. Cette
de cours l'Universit de Wiirzbourg. Le hasard lacune initiale, complique de deux ou trois con-
d'une dition de texte byzantin le plaa un jour tresens archologiques fondamentaux, ne laisse
en face d'une description d'glise d'origine con- pas grand intrt pratique ce gros livre. Comme
stanlinienne : l'glise des SS. Aptres Constanti- il jouit pourtant d'un trs vaste crdit scienti-
nople. Pour claircircertainesdiflicults littraires, fique, il serait dificile aujourd'hui de n'en pas
il recourut la description qu'Eusbe a donne tenir compte. A l'inverse de l'ouvrage prcdent,
du sanctuaire constantinien par excellence. Per- il est d'ailleurs crit avec la plus lgante distinc-
suad bientt qu'Eusbe n'avait jamais t compris tion de ton, et cela rend possible avec M. Heisen-
et que l'archologie errait l'aventure, il entre- berg la discussion qui ne l'est pas avec M. Mom-
prit d'apporter remde celte fcheuse situation. mert. Nous aurons donc assez frquemment l'oc-
urspriing lichen Zuslande, Leipzig, 1898; cf. RB., 1899, 4. Op. l., I, 2, 197 SS., passim. L'hypothse de fa pieuse
p. 466 SS. Golgotha und das hl. Grab zu Jrusalem, fraude se renouveffe priodiquement; mais en vrit effe
Leipzig, 1900; cf. RB., 1901, |>. 154 s. ne s'est pas amtiore depuis ce que le Rv. chan. Mac Coll
Grabeskirche und Apostelkirche ; zwei Basiliken Kon-
2. appelle avec nergie la lourde et absurde calomnie de
sianlins. 1" partie Die Grabeskirche in Jrusalem^ Leip-
: Robiiison {QS., 1901, p. 291). Elle doit, en effet, demeurer
zig, 1908; cf. RB., 1909, p. 329 s. au compte de Robinson, Biblic. Researches, I, 4J8.
9t JRUSALEM.
casion de marquer en quoi sa thorie nous parait II. SITE DU CALVAIHE ET DU SAINT-SPULCRE
injustifie et combien nous en divergeons. d'aprs les donnes VANGLIQUES.
Entre ces deux positions extrmes se place l'-
tude si consciencieuse et si remarquable de M. le A. Le Calvaire.
Jsus condamn mort est
gnral Wilson : Golgotha et le Saint-Spulcre . aussitt livr aux soldats romains qui doivent le
Son but tait de.xposer avec impartialit les crucifier. Le lieu o ils le conduisent pour ce sup-
arguments pour et contre l'authenticit des sanc- plice est un site appel Golgotha , co qui s'in-
tuaires traditionnels afin que, de la confrontation, terprte du Crne . S. Luc, son ordi-
le lieu
chacun soit mme de dgager sa conviction. naire, n'emploie que l'quivalent grec du terme,
Commence en articles dans le Quarterhj Slalement et S. Jean prcise cette similitude entre le grec
en 1902, cette tude, provisoirement conclue en Kpavov et le nom hbro-aramen Golgotha^. Au
1905, devait tre reprise et remanie la suite premier aspect la nature de ce lieu, -lTto, n'est
d'un dernier passage Jrusalem, o Sir Charles spcifie d'aucune faon. Le nom pourtant est en
Wilson s'tait mis au courant des faits archolo- ce sens une indication opportune. On sait tout ce
giques nouveaux, depuis les anciennes et fcondes qui s'est chafaud de lgendes, de topographie
campagnes du Survey. Une mort prmature ne fantastique et de combinaisons rudites sur ce
devait pas lui laisser mettre la dernire touche nom Golgotha : le tombeau d'Adam sous la roche
son uvre. Une main amie et respectueuse a ras- du Calvaire et son crne touch par le pied de la
sembl en volume les articles parus, complts Croix du Sauveur; la colline de la Crucifixion
et l par quelque document ou annotation'. occupant, dans le squelette de la ville, la position
On ferait difficilement une meilleure synthse des du crne dans un squelette humain et reprodui-
articles contradictoires publis priodiquement sant avec un ralisme tel quel la silhouette d'un
dans la revue palestinologique anglaise, presque crne; le site de la Crucifixion ainsi dsign parce
depuis sa fondation. Mais l'ouvrage traite exclusi- que c'tait le lieu officiel des excutions capitales
vement la question d'authenticit ; encore sa va- et que les crnes dcharns des supplicis y ta-
leur i>05itive est-elle diminue par ce double fait laient en permanence le spectacle lugubre du
que d'une part la critique d'aucun argument n'est crime et du chtiment ^. De la lgende allgorique,
assez serre et que par ailleurs nombre d'lments d'ailleurs touchante, S. Jrme disait dj qu'elle
concrets sont ignors ou trop superficiellement trouvait grand crdit mais n'tait pas vraie'; il
passs en revue. lui prfrait l'interprtation rudite par les tristes
Vivant sar les lieux, on concevra que nous trophes de la justice romaina en quelque site
ayons eu cur d'interroger le sol, les difices dtermin aux abords de Jrusalem. Mais oelle-ci
et les ruines infiniment plus que les livres. L'in- n'est pas moins caduque; pourquoi cette dsi-
terprtation des sources a toujours t soumise gnation au singulier? et comment supposer la
sur place au contrle des faits, de prfrence cration d'un appellatif hbreu manifestement ,
aux enrichissements bibliographiques. Nulle part trs courant, pour marquer un lieu d'excutions
toutefois noas n'avons consciemment omis de citer hypolhtiquemenl fix par l'administration ro-
avec exactitude tout ce qui nous avait t de maine? Quant h dcouvrir le crne topographi-
qoelqne utilit en guidant la recherche directe, que dj' Jrusalem et dtailler ses caractres,
en fournissant l'explication de dtails techniques c'est une purilit qui doit demeurer l'apanage
00 des lments de comparaison artistique et des de certains adeptes bruyants de la religion eu <>
I. lr C. W. Wiijot, fiolgolhn and thr t/oly Sepulehrr, Le., 33, 33 : Ksi Sri iiif|XOov jrcl tov rtinov tiv xaXoO|jityov
dit pr M. le eol. C. M. WaUon. In-* de vii-soo pp. avec K^vtov. Joa,, 10, 17 : | 'It]9oOc| paaxCbiv lauTtri t6v ataupiv
13 as., et 10 pUacben bor* Irite. Loodree, Pal. Bipl. Fund, lt1))4iv de tiv )cYO|A(vov Kpaviou T6nov, o Xiytoci 'KCpaVdtl
tsos. roXyoOd. Voir le coinincnUlro du P. LaKHinite sur S. Marc.
3. m., 97. as : Kl (MtmH ct< t^v )4T^vav I'oXy^M, i {^n loc, pp. 390 M.), piiiir timlc la docuini'ntation iililc.
Golgolha \ le crne , est un de ces noms de sacr de la terre, le vieux nom ne pouvait garder
terroir ordinairement tout fait topiques dans sa banalit originelle. Pour des gens d'autre lan-
leur simplicit et qui ne souffrent pas d'interpr- gue, qui n'en saisissaient plus la valeur expres-
tation complique. Il a dans la toponymie contem- sive, ce crne devait naturellement provoquer
poraine, Jrusalem, un rpondant parfait : rs, des interprtations d'autant plus controuves
la tte . L'indigne, qui dsigne familirement qu'elles s'loignaient davantage de l'esprit et du
ainsi beaucoup moins le sommet aigu ou trs milieu d'o procdait celto dsignation topony-
prominent d'une montagne que certain ressaut mique.
de terrain en saillie plus ou moins accentue au L'endroit tait hors la ville : la nature mme
flanc d'une colline et en dehors de son axe princi- dos choses, les usages romains, pour ne rien
pal, serait bien bahi de voir son expression prise dire des usages juifs, puisque l'excution est ac-
la lettre par quelqu'un qui voudrait dcouvrir complie par des soldats romains et sur la sentence
une courbe crnienne , des yeux , un nez et le du procurateur, et plusieurs indications van-
reste, dans le mamelon rocheux ainsi qualifi. La gliques ne tolrent aucune hsitation sur ce fait '.
spcification anthropomorphique est tout aussi La croix de Jsus fut dresse proximit d'une
floue, quoique heureuse, quand le Palestinien d- Romains pour ajouter
route; ainsi en usaient les
signe tel endroit de ses coteaux comme une paule un peu plus d'odieux au supplice; ainsi le don-
[ktef], un dos (dalir), un ventre [bain). Et n'en nent entendre ces dtails, la fois si simples et
va-t-il pas du reste absolument de en tous mme si bien observs, que les passants , TrapxTcopeu-
pays sinon avec autant de ralisme, du moins avec IA6V01, insultaient ironiquement Jsus, et qu'un
une inspiration analogue? Ce crne par antono- grand nombre de gens de toute langue purent
mase, connu de tous et depuis toujours Jrusa- lire le titre fix la Croix ^. Les saintes
lem au temps de Notre-Seigneur, tait donc tout femmes, groupes quelque distance^, observent
simplement une saillie, petite ou grande, mais tout le dtail des derniers moments du divin
bien en vedette sur la rampe ou contre la crte de Matre; l'endroit tait donc assez dcouvert et
l'une ou de l'autre chane des collines constituant quelque peu en vidence.
l'ossature topographique de la ville -. On obtient B. Le Samt-Spulcre. Jsus a consomm son
ainsi du mme coup le sens rel du nom et la sacrifice. Dj le jour incline vers le soir et, comme
nature de l'endroit ainsi dsign; ce ttto tait on est la veille du sabbat, la plus grande hte
par le fait mme une certaine lvation, un mon- s'impose pour que son corps soit descendu de la
ticulus si l'on veut; l'encontre de tout ce qu'on Croix et livr la spulture. Entre les alles et
lui a cent fois object, la tradition n'avait donc venues ncessites pour obtenir l'autorisation de
pas tort d'associer invinciblement au nom de Gol- Pilate, les dernires heures du jour se sont rapi-
gotha-Galvaire une ide de prominence^. Aprs dement coules et l'ouverture du sabbat est
la Crucifixion, qui avait rendu ce lieu le plus proche l'instant o Joseph d'Arimathie arrive
1. nbr. nSsSa, aram. xnSiSia. Sur la forme du nom, pagne ; il donc rentrer en ville, soit parce
se disposait
cf. Nestl, ZDPV., XXVIU, 1905, p. 40 s. Son liypolhse phi- qu'il y avait sademeure, soit qu'il y vnt pour affaires. D'ail-
lologique de lire Gagollha n'est pas dcisive; mais il a rai- leurs Joa. a dit expressment que Jsus sortit portant sa
son d'liminer la correction prtentieuse Golgatha. croix , et que l'endroit tait proche de la ville , yyij
2. Parmi les nombreux observateurs qui ont dj propos rjv T(57toc TTj; nXso); (19, 20). L'p. aux Hbreux (13, 12)
l'analogie topographique (cf.Wilson, Golgothu, pp. 11 s.), w donc probablement pas seulement
TY,; tXyi; sTraEv n'est
on ne voit pas que le rapprochement onomastique ait encore inspire de Lv. 16, 27, o le sang de l'agneau immol est
t saisi. port l^to TTj; 7cap|i6oX^;, mais doit faire allusion Jsus
3. Cf. Clermont-Gaxneau, Arch. Res., I, 337 s.; H, 407 s. cruci en dehors de la ville (cf. ML, 21, 39). Aprs la mort
4. Lacrange, s. Marc, p. 396 Sacuo, Crux dans s.; de Jsus, on revient du Calvaire, videmment la cit
Dicl. des antiq. et Blancuet, Furca, ibid., pour la docu- (Le, 23, 48, 56). La relation du Calvaire avec le Spulcre
mentation romaine. Dans Mt., 27, 31 s., les soldats font sortir permettra du reste de prciser encore bientt cette situation.
Jsus Tn^yayov, Me. yo-JCTiv pour le crucifier. Au 5. Ce trait dans Joa., 19, 20, l'autre dans Mt., 27. 39 ;
moment o ils sortent, iXt^y^t-^QK , ils rencontrent Simon Me, 15, 29.
de Cyrne; Me. et Le. ont not qu'il revenait de la cam- 6. ub (j-axpsv Oeupojai ... Mt., 27, 55; Me, 15, 40.
.
94 JRUSALEM.
au Calvaire, tous ses prparatifs achevs. Si Les mmes termes qui ont exprim la proxi-
proche, que, malgr la clrit des dmarches et mit immdiate entre le lieu de la Crucilixion et
la proximit de la tombe, on n'a que le temps d'y la ville expriment la relation entre le Spulcre et
dposer le corps de Jsus provisoirement enve- le site de la Croix.
lopp d'un suaire et couvert d'aromates. Le s- Il n'y a plus revenir sur la nature de ces jar-
pulcre est referm et les saintes femmes se dins propices au kief des vivants et la paix
btent, aprs en avoir soigneusement observ la des morts "'.
Dans l'enclos ombrag que le sanh-
situation, de rentrer et de rassembler le nces- drite illustre s'tait acquis aux abords immdiats
saire pour embaumer le corps, ds que le sabbat de Jrusalem, il faisait prparer sa spulture.
Les Synoptiques dcrivent sobrement la tombe -. si toute la srie prvue de places funraires n'tait
Cest un monument taill dans le roc et absolu- pas encore termine, du moins le spulcre de
ment neuf, aucun ensevelissement n'y ayant Joseph lui-mme l'tait, ainsi que le dispositif de
encore t pratiqu. S. Matthieu observe que le fermeture ncessaire la scurit du monument;
monument tait le propre tombeau de Joseph personne toutefois n'y avait encore t enseveli.
d'Arimathie; mais S. Jean a not de trs prcieux Le nom fxvyjiAov ou uviua, qui dsigne ce monu-
dtails'. Si tout a pu.se passer avec une telle ment, tait consacr; il se lit sur beaucoup de fa-
rapidit et si le spulcre se trouve ainsi porte, ades d'hypoges et revient maintes fois chez les
sans retard, ni contestation de qui que ce soit, crivains grecs peu prs contemporains. C'est
c'est que, tout ct du lieu o fut plante la un ensemble d'lments dtermins, atrium,
Croix, Joseph d'Arimathie tait propritaire d'un porte basse ouvrant sur la salle funraire ou l'an-
jardin o il avait fait creuser son hypoge fami- tichambre autour de laquelle rayonnent les spul-
lial. A la vrit, Jean n'afllrme point cette pro- tures, variables tout au plus par les propor-
prit ; !e fait que Joseph et Nicodme qui l'assiste tions, l'opulence, le nombre
forme des places et la
peovent disposer ainsi leur gr du jardin , et indpendantes que grecques sem-
les inscriptions
du spulcre neuf >, laisse pourtant peine dou- blent exprimer indiffremment par Or^v), terme
ter qa'ils ne fussent chez eux et l'indication des que rappellent Eyjxev, xTs'r,xv, eO/ixav des van-
Synoptiques prcise bien qu'on tait dans un do- glistes. Le trait le plus caractristique est celui
maine appartenant ce Joseph d'Arimathie dont de la pierre roule en grande hAte devant l'entre^.
la haute situation avait rendu possibles les d- A la pointe de l'aube du troisime Jour, quand les
marches auprs du procurateur romain pour ense- saintes femmes reviendront au Spulcre, le sou-
velir Jsus. Chaque terme porto dans la narralic)n venir de cette pierro excitera leurs inquites
de S. Jean *. Le lieu de la Crucilixion est indiqu apprhensions : comment la rouler en arrire
de nouveau par le terme gnrique tnoz, et dans elles seules? car elle tait extrmement grande ,
ce lieo il y avait un jardin . C'est faire note avec -propos S. Marc (xvi, i). Dans l'inter-
entendre assez que le lieu du Crne, qui se dit valle fimcmis de Jsus, soucieux d'assurer
les
en hbreu Golgotha * {f. 17), n'tait pas une dsi- jusqu'au bout une victoire dont ils ne se scnlout
gnation reftlreinle l'espace o fut rige la Croix, pas encore trs assurs, ont obtenu de Pilate le
romit bien le nom descriptif et familier d'une r- droit de sceller la tombe et d'y placer une garde
gion iMat tendue sous le rempart de la ville. (Mt., xxvii, iVi 88.). A ce propos V hJvanqile selon hs
9. Ml.. 37. M . : Ksi UUn th 96|M 6 *Im^,9 ... I^nMv 4. Que M. HciMntMrK {(Irabeak., p. 198) dtWJarc sans
ucone pr^ciAion, 1 tant est qu'il en ncrcptc raiitticnlirili^
5. Cf. t. I", prop<>% de la ixtrlo (iennalli. I.n pli(it(i;;r.'i|iliii'
Hbreux, dont un fragment contenant ce passage nant son tour se glisse dans l'troite ouverture
est aujourd'hui retrouv, dsignait le monu- et contemple l'tal du tombeau. Jean le rejoint
ment , u.vvi{xtov ou Totcpo, parle terme de aTir^aiov '. aussitt; la foi dessille ses yeux avant mme que
C'est le rpondant tout fait strict de l'hbreu Jsus vivant apparaisse et tous deux vont porter
mya, qui, aprs avoir dsign primitivement la l'heureuse assurance aux disciples. Marie-Made-
grotte naturelle utilise pour les spultures, tait leine, obstine dans sa douleur, est reste prs du
devenu la dsignation spcifique de la caverne tombeau, l'extrieur. Lasse de pleurer, elle se
spulcrale artiflcielle. Au gr de M. Heisenberg, penche pour examiner l'intrieur et voit deux
il n'aurait nullementpu venir la pense d'un anges aux extrmits du lit funraire o elle avait
chrtien d'appeler le tombeau du Seigneur... vu dposer son Matre; et tandis que les anges la
une caverne le terme, inconnu aux saintes
;
consolent, Jsus lui-mme apparat, sans qu'elle
critures, ne se rencontrerait jamais dans toute ose tout d'abord croire la ralit la plus tangible
la littrature chrtienne antrieure Eusbe si ;
etcroyant avoir affaire au gardien du jardin qui
Eusbe parle d'un epv vrpov, plus tard thrie de aurait pu se permettre de placer ailleurs le corps
spelunca, c'est que, par la volont de Constan- du Sauveur (7oa., xx, 1-18).
tin, on aurait transform en tombeau de Jsus la On ne saurait imaginer rcit moins apprt,
caverne qui servait de cnotaphe d'Adonis^. plus expressif et d'un bout l'autre plus concor-
L'axiome littraire est ruin par l'alleslation si dant chez tous les vanglistes. Jsus a t cruci-
explicite qu'on vient de voir, et le laborieux cha- fl hors la ville, au premier endroit propice ds
faudage de dductions construit l-dessus s'ef- qu'on a eu franchi une porte voisine du prtoire,
fondre. le long d'une voie particulirement frquente.
Au spectacle des sceaux briss, du tombeau Tout ct, sur ce mme Golgotha = rs ou
soudainement vide et de la terre qui frmit, la monticule, Joseph d'Arimathie possdait un enclos
garde juive affole se prcipite vers la ville. Ce- o il avait fait creuser sa spulture, sur
le type
pendant les saintes femmes sont arrives et, re- alors trs commun
des hypoges vestibule et fer-
gardant avec une anxieuse attention ^, elles voient meture par un disque de pierre se mouvant dans
la pierre ramene en arrire dans sa coulisse^ une coulisse rocheuse devant la faade. La meule
et l'entre bante. Dj elles sont l'intrieur du repousse dans sa gaine, un spectateur plac dans
vestibule et saisies de stupeur devant l'ange qui l'atrium pouvait, en s'inclinant, plonger ses re-
leur annonce la Rsurrection triomphante de gards l'intrieur; mais l'exigut de la porte ne
Jsus. Tel est leur effroi qu'elles s'enfuient, inca- lui laissait voir que partiellement la chambre
pables de dire quoi que ce soit de tout ce qu'elles nombreux hypoges et
spulcrale. L'analogie de
ont vu et appris. Mais Marie de Magdala n'a saisi, l'examen topographique guident avec prcision
elle,qu'une seule chose le corps du Divin Matre
: dans la reconstitution de celui auquel s'appliquent
n'est plus l on a pris le corps du Malrc et elle
: ! les indications de l'vangile (fig. 53). M. ileisen-
court en informer les disciples. Pierre et Jean bergs'tonne que M. de Vogiiaitpu commencer
s'empressent; Jean est le premier l'entre du son grand ouvrage sur le Saint-Spulcre par une
tombeau dans sa hte mue, se penche pour
et, reconstruction du rocher du Golgotha avant Con-
voir plus vite au fond, hsitant peut-tre con- stantin d'aprs les maigres informations des van-
stater de plus prs une ralit qu'il apprhende. giles ; il prsente ce fait comme la preuve de sa
Avec moins de vivacit spontane, Pierre surve- prvention remarquablement dpourvue de cri-
Evangelien; Tcxlc u. UnL, III, vu, 1, 1911, p. 23. Dans ((pousser la meule devant l'ouverture qu'elle doit clore ;
Vo. de Pierre, pour garder en toute scurit le tombeau, noxuXstv la repousser en arrire pour dgager l'ouver-
to, on rouleune norme pierre m Tri 9-Jpa xo (Avv^iiaTo; ture vaxu),civ la ramener et la fixer son point de d-
;
et on la munit de sept sceaux toute la foul vient voir part quand on veut laisser la tombe ouverte .
;
ib
96 JRUSALEM.
tique aa snjet de la Iradition biblique et ecclsias- senliels du christianisme (p. v)! Puisqu'il s'agit
tique '
Ce ferme reproche a une nuance piquante
>. avant tout d'histoire et d'archologie, on ne peut
sous la plume du philologue qui consacre un cha- s'empcher de penser que la vraie mthode et
pitre diffus Astart et Adonis dans sa mono-
' la critique positive taient l'apanage de M. de Vo-
gnpbto do Saint'Spulcro : .'M) pages de spcula- peu explicites qu'il plaise do dclarer los
gii. Si
tion* inyltiologique rcballucs, dont la (Mjnflanco donnes vangliques, encore fallait-il prendre
dcide contraste avec la dclaration loyalo do la lo Hoin de les grouper, et le rsultat concret de
prbeo, qo'aoe oolion insafllsanle des langues s- ce groupement ne demeure pas sans porte dans
mitiques n'a pas permis de pntrer autant qu'il la question d'authenticit. Il trouve au surplus
l'edt falln dans lei aromea de la religionpopa- lo meilleur contrle dans sa conrronlation avec
liire pbnideBM , eatime l'un do facteum en- le xol.
, tirmknt., f. lo.
LE SITE DU SAINT-SPULCRE. 97
m. RELIEF DU SOL DANS LA RGION nent en cette rgion une allure un peu tourmente,
DU SAINT-SPULCREi quoique normale et intelligible encore. A mesure
que s'augmente la srie des notations accidentelles
Les sanctuaires traditionnels couvrent peu imprcises, la confusion grandit; elle devient
prs toute la zone occidentale d'un lot circonscrit inextricable lorsque s'y mle la proccupation
par les rues hdret el-Klinqah au N., h. khn ez- d'argumenter pour ou contre le Calvaire celui- :
Zeil TE., h. ed-Dabbghln et qanlarat el-Qici- ci enregistre un niveau en pieds, celui-l le rduit
meh au S., h. en-Nassra l'O. Ce quadrilatre en mtres ici c'est un niveau de surface rattach
;
sensiblement rgulier, dont les axes principaux tant bien que mal une courbe du Siirvei/, l une
mesurent en chiffres ronds 160 mtres sur 120, oc- saillie rocheuse dont le placement est valu au
cupe la plate-forme suprieure d'un promontoire jug par rapport au sol actuel ailleurs ces rela- ;
projet au flanc oriental de la grande colline. Il a tions sont institues sur une superflcie considra-
le relief topographique
dj t signal en tudiant ble par le procd naf de la mesure des degrs
de la ville, propos du second rempart. La n- monter ou descendre, les pentes intermdiaires
cessit de dgager clairement les faits matriels continues tant estimes vue^ Aussi n'est-il pas
motivera qu'on retienne nouveau l'attention sur merveille qu'un trs lgant cartographe ^ oprant
ce remarquable mamelon, rs, ainsi qu'on dsigne de seconde main sur ce ddale ait abouti dessi-
gnralement aujourd'hui ses quivalents golo- ner des courbes stupfiantes dans cette zone, en
giques trs nombreux contre les collines des alen- s'efforant de les adapter des cotes innombrables,
tours. Si remarquable est celui-ci qu'il a toujours, sans souponner que celle-ci est prise la crte
on s'en souvient, attir les regards des ingnieurs- d'une escarpe artiUcielle de roc, celle-l au fond
topographes et jou un grand rle dans les recon- d'un canal, sa voisine sur un amas de remblai, le
stitutions archologiques de Jrusalem antique. reste l'avenant.
C'est dire assez que, malgr des transformations On aurait pu croire le sujet clairci dnitive-
profondes, le site conserve encore sa physionomie ment par l'lude que publia M. Schick en 1898
caractristique, parfaitement saisissableds qu'on sur Le site de l'glise du Saint-Spulcre^ .
l'tudi en un contexte topographique un peu am- Contrles sur place, les coupes de M. Schick
ple (cf. p). XI). Cette physionomie tait d'ailleurs taient loin d'inspirer pleine confiance. Suivant
exprime d'ensemble avec une correction parfaite son habitude, il a synthtis et gnralis ses ob-
dans les meilleurs plans de la ville ceux de Sir : servations de dtail, sans distinguer graphique-
Ch. Wilson en 1863^ et de Sir Ch. Warren d'aprs ment ou indiquer dans ses notes ce qui a t vu
ses fouilles et ses relevs de 1867 1870 -. Le relief et ce qui est prsum. On sait du reste que ses
traduit en 1875 par MM. Schick et Zimmermann nivellements ne procdent pas tous d'observations
dans leur Tervainkarle accuse une premire ten- godsiques prcises; la plupart sont des approxi-
dance complication'. Les courbes de niveau pren- mations tablies par simple calcul de diffrence
compliqu d'un dplacement arbitraire du vallon transversal est pi lisant de l'entendre argumenter avec sa fruste pret
install au N. du Mauristn et baptis valle du Tyro- sur un niveau remblay o il croit voir des marches tailles
pon . Il y aura lieu de revenir encore sur ces gnralisa- dans le roc sur une hauteur calcule 2'", 6o (op. l., p. 105
lions illusoires. et pi. Il, simple d'appliquer son
coupe), alors qu'il lui tait si
4. C'est le procd de M. Mommert dans son fameux plan mtre directement contre l'escarpe rocheuse, quelques
du Saint-Spulcre et environs, dress d'aprs Schick, avec pas del, et de mesurer 1'", 20 pour le niveau antique (cf. R/L,
des additions et rectifications {Die hcil. Grab., La
pi. i). iy07, p. 592, n. 2).
principale addition est un semis de cotes au centimtre. T). KuEiMMEL, Karle der Malerial. zur Top. des. a. Jerus.
On a beau relire tout le volume, on ne voit pas la moindre G. QS., 1898, pp. 14.5-15i; cf. 1908, p. 299.
lIttSALEM. T. a. 13
98 JRUSALEM.
avec UD niveau du Survey*. La tche s'imposait concentr sur quelques lignes axiales recoupes de
donc de reprendre frais nouveaux cette tude faon exprimer le mouvement gnral du sol
du sol pour ressaisir dans la mesure possible sa sur la superficie en cause. Le hasard des fouilles
conformation actuelle aprs les bouleversements coptes en 1907 est venu faciliter la tche en un
qui lui ont t tant de fois infligs. Pour y proc- point essentiel : l'axe central est-ouest, nivel di-
der avec mthode, nous avons cherch dans les rectement sur le roc ou sur le sol antique peu
divers relevs du Survey une cote ferme dont le prs en toute son tendue; la courte lacune qui
contrle serait le plus facile et qui fournirait la subsiste encore, sous les huttes abyssines au che-
plus commode base de nivellement. Aprs quel- vet de la crypte de Sainte-Hlne, n'est pas de na-
ques hsitations, le choix s'est fix sur la cote ture engendrer une bien grave inscurit, car il
2170 =752",8o, inscrire la surface du roc au n'y a pas le plus lger indice d'un brusque ressaut
pied de l'angle A des vieux murs et prs du seuil du rocher dans cet intervalle de 7 8 mtres. Les
H, dans l'Hospice russe-. Il tait ais en effet d'y graphiques n'exigeraient aucun commentaire si
ramener les nombreuses cotes inscrites sur le plan les rsultats qu'ils expriment n'taient, sur deux
aux abords de la rue du khdn ez-Zeit; c'tait d'au- ou trois points de relle importance, en contradic-
tre part un point de toute mutation
l'abri tion avec ceux de M. Schick^; d'o la ncessit de
prvoir d'ici longtemps, ce qui permettra de con- prciser ce que nous avons observ (cf. pi. Xll).
trler, quand on le voudra, nos propres oprations. Coupe longitudinale sur AB (pi. Xlll). La sec-
Dans l'enchevtrement des difices, il ne fallait tion ik, rattache par une opration fort sim-
pas songer atteindre directement le vieux sol en ple la base A' = 752*", 83, a t nivele trs
une opration d'ensemble; le seul parti sr a donc l'aise'. A dfaut de toute information recevable
sembl de niveler la surface et d'y fixer des rep- sur le sol antique dans la section ih, le point i a
res auxquels serait ramen le calcul des cotes de t raccord, par la surface actuelle, au sol ro-
roc mesure que le roc deviendrait accessible. Il cheux de la chapelle de Sainte-Hlne, ^ o il
importait pratiquement peu au but de cette tude tait facile d'obtenir un niveau minimum do l'es-
base tangible. (Juand il a fallu se rendre l'vi- la plate-forme pour qu'il soit permis d'ima-
ij
dence qu'on n'atteindrait pas le rocher sur un assez giner une saillie quelconque dont on no possde
grand nombre de points pour en traduire avec pas le plus lger indice Rappelons toutefois que, '.
certitude les moindres dcrochements, l'effort s'est jusqu' l'heureux hasard de quelque sondage, le
f. Cart b mMrqae oflicielle de M. Comocr, Surv. Mem. qu'il soit fait allusion l'i celte inodilicalion du nivellemenl.
Jenu., p. 27& on peut faire food sur les cotes de M. Schick
: Dans Zf)P\'., Xll, ISS'.i, pi. i, la cote 754 m. devant
atcc m cart i^ossible dr ? ou 3 l'ieds . C'est videininent l'angle .SE. de l'Hospice russe, au milieu de la rue des Dab-
RlifnUe poor le relief Rendrai de la tille, mais n'gretla- l)A|;hin, est accompagne de la noie roc la surface ; le
Mcmeat approiimalif quand il s'agit de nireler un diflcc. plan annex au QS. d'ucl. 188*.), coujte sur Ali, montre
Ea nifeUnt par eiemple tr dallage antique dans l'Hospice cxacicmcnt au nu^me point le roc i\ ').
pieds sons la sur-
jUoaadfC, M. Scllick ((/.., IHSS, p. 57 sa., pi. l et 2) inscrit face cote 2i7'.>' ~ 75:<"',4( au lieu de 247r)' = 7f4"', 40 parce
la cala 347V vient seoil de |iorte et ?'i72' au pavement que le niveau de surface a l abaiss de 'X : soil 5 pieds
iast poiala, diatats paiae de IS mtre* i>t demeurs in- 'l. ( f. lig. 32, .V. Celte cote porte le n lU'i dans le registre
iacil, aiflllwaiint %\* k pratiquer donne environ Q'',V> dr du Survey (Mem. Jrr., p. 281; QS., 188(, p. 88). IClle a l(^
ilMnaca. Alllear* il ealcUir que M. fkhick a enregislr de dicrmine par une fouille de M. Wil.son [Ordn. surv.,
caaflaaea aa ait caa aaa* le caaU6lcr telle, dan la cuupi< A li
: Sole, p. 74, n- VI).
l0p.l.,Utp. I41),raecarpe roebeaae dr 2-,fU) dan l'ilos- 3. Abstraction l'aile de dtails sans poile ar(-li(ilogi(|uc,
pca rasM Imt^nm par Momrorrt, Enlln il n'i**! pa larilK vori le trois divergences l'i consialer :
1" liaiileur de l'es-
d'aecttrdcr aca divers irapbiques. Par etrmple, dans XIH'V.. rar|*e et de la plate-forme rocheuse entre lu chapelle Suinle-
VIII, IM&, pL V, 1, la urfaee du roc sur le lombrau dcou- IlliMie et l'Hospice ruHxe; T niveaux du ror autour de la
vert ibaa \f! roaveal ro|i(e rst * i^ine au niveau de la rlia|>elle Hainle-llelene, :i' autour du Calvaire.
clMpellt dite priMM du rhrist dan* la roupe A/, du QS.
; 4. 1*1. III. Voir un., ttK)7, p. Mil; IU08, p. 'ilb.
(bce f. IM) dlc wrall an moiot i mclrr plu haut, san* :>. VA *i par hypolliese une telle saillie existail cepeiidaiil.
LE SITE DU SAINT-SPULCRK. 99
niveau prcis du rocher en cette courte section leurs plausible, pourvu qu'on les suppose creuss
demeure affaire de calcul; n'importe quel trac dans le rocher comme d'autres excavations du voi-
l'indiquant avec fermet est un leurre. En toute sinage. Enfln, s'il s'agissait de niveler avec minu-
la chapelle Sainte-Hlne le roc ou le pavement tie l'difice actuel, il faudrait enregistrer de mul-
ancien appliqu la surface est visible et le nivel- tiples oscillations et la pente gnrale qui incline
lement n'offre aucune srieuse diincult, ni l, ni tout le dallage en SSE., dans la direction du par-
dans le raccord au dallage antique du dambula- vis. Quelques niveaux moyens ralisaient ample-
Fij,'. .v. sectiou centrale tllaille de la coupe longitudinale sur CD, avec les difices actuels.
A, Lieu o fut dresse la Croix. B,Abside do la chapelle d'Adam. C, Dallage du Calvaire. D, Dpendance du trsor de la sacristie orthodoxe. J^,
Conque de la gramle absiile mdivale (le trac ne tient pas compte de l'informe peron cr en 1810). F, Extrados de l'absidiole centrale du
(lanibulatoiro. - --, allure approximative du rocher dans les rduits armniens au S. de l'escalier de la chapelle Sainte- Hlne.
OlA, maxi-
mum de hauteur thorique du roc au travers de la chapelle Sainte-Hlne. ce, limite occidentale minimum du foss antique.
d, base en
place d'une arcade du clotre mdival.
iz, section servant de coupe longitudinale sur le plan, fig. 55.
toire, du collatral et de la rotonde, e-b. Il n'est ment ce qui importe ici. Le pav de la rotonde a t
douteux pour personne que le rocher aplani ne se cot 0, 40, comme moyenne la plus approche au-
trouve immdiatement sous ce dallage, d'autant dessus de la base X : soit (752'",85 -f- 0'",40 )
qu'il affleure tout le long du massif du Cal- ToB'^'j^o. Au point le roc redevient visible dans
vaire,ou peut tre vu en de petites canalisations l'hypoge dit de Joseph d'Arimathie et de Nico-
que dissimulent des dalles mobiles. La lgende dme et l'exploration des deux tages de cham-
veut aussi qu'il existe, sous le chur grec', de bres adosses au chevet de l'abside a permis d'en-
mystrieux souterrains dont l'existence est d'ail- registrer des niveaux prcis. Un magasin grec,
elle serait fort troitement localise et ne pourrait gure ment boulevers le prau du clotre mdival.
excder l'",50 fSGO en hauteur, sous peine d'avoir totale- 1. Voir par exemple Cl.-Ganneal, Arch. lies., I, 101.
100 JERUSALEM.
dans l'axe exact de l'abside, et donn une cote que M. Wilson n'ait pas nivel la plus profonde
suprieure 6" au-dessus de la rotonde sans lais- cavit de la chapelle, ou qu'il ait nglig quelque
ser atteindre la crte actuelle du rocher coupe ; la fraction en inscrivant le chiffre rond 56 pieds .
a t fixe de prfrence un peu au
dans les S., Prismme son maximum brut, Fcart n'est pas
chambres coptes, o un dernier niveau a, de impressionnant sur une telle tendue.
C",15 ;3",75 au-dessus de la rotonde), tait ais La coupe longitudinale sur CD (pi. XII et fig.
dterminer, 5",40 l'orient de la rue des Chr- 54) et lacoupe transversale sur KL groupent les
tiens. Le niveau actuel de celte rue, dans l'axe de divergences qui nous sparent de M. Schick. Le
la coupe, s'est trouv de 9", 55 au-dessus de la dallage du Calvaire est un niveau moyen de
4", 50 au-dessus de celui de la rotonde. Sous les
revlements actuels il est impossible de dter-
^^D1V^IJ QhfODEKN
miner avec prcision au lieu o
la saillie orientale
rif. a. rtefi de* pices adOMcs k l'orioul du Calvaire. mnage dans la cloison do blocage, on saisit
sans grande dinicult l'allure du roc. Les coupes
base soit Hii*,W. Aprs la construction de la
: la traduisent avec l'approximalion ralisable jus-
ooope et la rduction des cotes lu base prise qu'au jour o le rservoir serait vide et, par for-
tre,il me demeure inexplicable que M. Schick s'abstiendra de choisir entre les assertions con-
aitpu dcrire tout le passage la citerne comme tradictoires de M. Schick. Mais supposer mme,
une fissure dans la roche vive *. Il n'y a pas ainsi que le reprsente sa coupe, le roc aplani
de rocher au ct N. du couloir; il ne saurait fleur de sol tout le long de la terrasse abyssine,
donc tre correctement question de fissure . 11 il resterait une diffrence d'un mtre au moins
n'y a plus de roc l'orifice actuel de la citerne, avec la du Calvaire, au lieu de la
plate-forme
et quelle que demeure la difficult d'valuer la mme hauteur rondement allgue^. Au bout
cote de hauteur prcise du plafond naturel dans du compte, M. Schick dveloppe cette h longue
la section mridionale conserve, il n'y en a au- esplanade rocheuse l'orient jusqu' la pro-
cune se rendre compte que le roc a t ras, , o il la dclare
prit russe retrouve presque
dans l'axe oriental du Calvaire, une profondeur exactement au mme niveau . Very nearly est
minimum de 2,9o. l^/tO prs... ce qui caractrise bien la. prcision
Le rfectoire grec se dveloppe jusqu' la ter- de ce nivellement! Il n'y a plus revenir sur
UambMoUe 1
'
^
S
^
^
\resliae dupMouU
de roc
I
1 qtei^eIK
profondeur exacte
inconnue
ng. .;*;. coupes transversales, N.-S., sur les pices et rduits adosss au chevet du Calvaire (cf. Gr. :>:>,.
ii, colonnes remployes dans le plafond du passage. nn', sol du rfectoire gi-ec. Cf. la coupe longitudinale dans la figure 54.
rasse abyssine. D'aprs M. Schick la citerne X, la situation des niveaux rocheux dans l'Hospice
vers l'extrmit SO., serait sur la mme ligne Alexandre, et la coupe CD exprime avec clart
et au mme niveau que la prcdente et comme
ce qui a pu tre observ et ce qui demeure con-
elle taille aussi dans le roc ^ . Cette dernire jectural.
assertion et d'autant mieux exig quelque preuve On a l'impression que la thorie du banc de
qu'en 1885 M. Schick insistait dcrire cette roc en saillie sousla cour des Abyssins tait,
mme citerne comme btie et installe dans pour M. Schick lui-mme, une pure hypothse
des remblais^ . En attendant l'occasion, vaine- taye sur ses dcouvertes dans la chapelle
ment guette jusqu'ici, d'un contrle positif, on Sainte-Hlne . Du groupement de ses obser-
1. QS., 1898, p. 146 et les coupes CD, KL. 1 pied de dilTrence. Dans la coupe transversale MN (l'ace
2. In Ihe saine Une and level. . also cul Inlo Ihe rock x. p. 152), ladite esplanade serait environ i pieds plus bas... Cf.
3. ZDPV., VllI, 264 et pi. vu. ci-dessus, (ig. 54.
4. La coupe CD (face p. Ii8 du Q.S.) montrerait environ
103 JERUSALEM.
valions antrieures il avait dduit que la chapelle une profondeur moyenne de 5 mtres au-dessous
devait tre tablie en travers de l'ancien foss des premiers niveaux prciss l'E. et l'O. : pro-
de la ville; or son enqute de 1808 tait conclue fondeur suffisante comme vestige d'un foss en
par cette dcisive sentence les murs N. et S.
: pleine roche, qui aurait eu au moins 15 mtres de
de la chapelle Sainte-Hlne sont en maonnene largeur. Au N. rien n'a t modi dans les faits sur
de mdiocre paisseur; mais derrire eux existent lesquels M. Schick croyait pouvoir fonder nagure
des parois de roc . La consquence tait peu
* la prolongation de ce foss. On a dj rduit sa
prs fatale et si M. Schick omettait de la tirer, valeur de conjecture douteuse la haute saillie du
M. le gnral Wilson ne devait pas tarder en rocher allgue au S. de la chapelle Sainte-Hlne.
faire objection non seulement contre le foss, La question du foss se trouve par consquent
mais contre le trac mme du second rempart ramene au point o elle en tait avant les soi-
en cet endroit^. Malgr la conante assurance de disant dcouvertes sur le relief du roc, en 1898,
M. Schick, ces parois rocheuses demeurent abso- autour de cette chapelle et du Calvaire.
lument problmatiques. Quoi qu'il en soit du Partout ailleurs on ne relvera plus, entre les
relief exact aux deux extrmits E. et 0., en nivellements successifs de M. Schick et le ntre,
des rduits qui ont t ouverts M. Schick et que des variations trop minimes pour exiger une
dont l'accs nous est toujours demeur interdit, discussion dtaille. Au lieu d'insister davantage
quand nous noas sommes prsents avec des in- sur des accidents minutieux que les coupes ex-
struments de nivellement',
les conditions d'ob- priment assez, il reste en essayer la synthse
servation n'ont pas chang dans toute la partie pour dgager ce qu'tait devenue cette aire spa-
centrale. Depuis plus de vingt ans pas une pierre cieuse au moment o l'architecte de Constantin
n'a t remue dans les parois N. et S. sur les y posa la premire pierre de ses dices, et par
15 mtres de longueur des trois traves. Au N., quelles transformations elle avait pass.
dans la mesure o le laisse observer un pais Ds qu'on a supprim par la pense construc-
pl&lras graduellement dsagrg, la base du tions et dcombres en tout ce quadrilatre, on y
mur est le roc dress, non sans irrgularit, sur discerne deux zones assez ingales de superOcic et
une hantenr variable, mais qui n'excde nulle d'aspect, spares par une trs irrgulire coupure.
part 1*,2(). Au-dessus il n'y a plus que la maon- La zone orientale, un peu surleve dans sa partie
nerie de diverses priodes; si le rocher est der- centrale, est la plus restreinte. Rlle se dveloppe
rire ce revtement, c'est une hypothse dnue depuis le milieu de la terrasse abyssine jusqu' la
jusqu'ici de toute preuve; la structure un peu rue du khn ez-Zeit, o elle se termine par une
trange de ce mur, qu'on parait allguer comme petite escarpe de i mtre en chiffre rond. La zone
telle, n'en est pas une. Au S. le rocher n'est occidentale occupe toute la surface des sanctuaires
bien vident que sur 15 ou 2() centimtres la actuels et se termine en avant de la rue des Chr-
iMse du mur et la crte de l'tage gologique tiens par une muraille rocheuse plusieurs gra-
de malahj. Le gros socle de la colonne SO., dins,mais dont la hauteur totale est de 7'", 50
dcrit comme vid du roc, est un bloc de mezzii H mtres au point le plus lev. Une muraille ana-
ronge qui trancherait sunisammont sur son logue plus droite seulement et de hauteur moins
seietle d*.* mulnktj blanc, alors mme qu'on dis- uniforme la dlimilo au N., le long de la mosque
cemerftit beaucoup moins le Ut do pose. Tout el-Kh&nqah en descendant vers le couvent copte.
ce qu'on est par consquent on mesure d'afllrmor Des hypoges dfoncs, des citernes parfois
njonrd'bui, touchant ces prtendues parois ver- moiti dtruitoH se voient et l', mais surtout
ticales de rocher au N. et au S. de la crypte, doux cubes do rocher vids avec prcaution sur une
se rdoit A un maximum thorique do 1"*,2() au- m<ycnne hauteur de \ 5 mtres l'un vers le bord :
deeeof du sol de cette crypte. C'est donc encore occidental, l'autre un pou plus avant au SK. Entre
t. Op.t.. p. I4t. M. Mclik lai-mflM ouWna, iiienl pproilmnlirde ce (]tio noiu nvons cru pouvoir saisir.
1, iMflka,.., p. \U, a. h, Merllen trop Ufiri, tlle \, \,fplan n'a nuninr pri^lrnlion A les cnrcKistrcr loiilos.
Mftt M4opM ardioloflqM pr i*^ arllMn d sjrsInM. Il nutii^roli* le* i'ul(>f qui m huIciiI troiivt^cK kui iIrh lignes
a. Cf. \mtn, p. foe, . Voir do* U 0|. M, a-a^, te piiet- (l'ariwniaKe ol qui MrvenI de repres danH In <l(>s<'ription.
LE SITE DU SAINT-SEPULCHE. 103
ces deux plates-formes, sur 15 20 mtres de lar- distance plus que suffisante de la ligne de crte
geur le sol rocheux est singulirement tourment : pour n'en tre pas domin avec les engins du
on dirait d'une longue tranche nord-sud, pro- temps. L'espace laiss libre sur celte esplanade
fonde en gnral de 4"*, 50 o mtres, sans rgula- par le saillant fortifi devint la Place par excel-
rit de sol, avec des parois trs dchiquetes. lence de Jrusalem, devant une des portes coup
Vers l'extrmit mridionale ces bouleversements sr les plus frquentes, puisqu'elle tait l'abou-
s'accentuent; la tranche a l'air de s'panouir en tissement normal des grandes voies du sud et de
vastes ramifications tout le long de la rue des Dab- l'ouest, vers le littoral mditerranen, aussi parce
brjhtn, au bord de laquelle on ne retrouve une qu'elle ouvraitimmdiatement sur la rgion pro-
surface rgulire qu'au S. sur une haute et fran-
, pice aux villas et aux jardins la rpartition de :
che escarpe. Tout cela est visiblement artificiel; quelques hypoges et d'innombrables citernes
mais il n'est pas moins vident que tout cela n'est antiques en ferait foi mme si aucune vidence
pas l'uvre d'un jour, surtout n'est pas l'uvre littraire n'en tait fournie. La nouvelle et fatale
exclusive des ingnieurs constantiniens, qui n'eus- expansion de la ville sur ce ct ne pouvait qu'tre
sent pas ainsi compliqu leur tche plaisir. funeste la conservation du vieux foss. Les hautes
T/'."'^^
y !,;4'
'
E5CAPiPE ^' DE LA ;.
POiANQAH: TJ,!;!
.\^-
T^r
niveau moyen du corridor au Al. de jjauite'^Ju.arLe _ ,
Fig. S7. - tat du rocliei- au nord de la rotonde (coupe sur G//, pi. xii).
L'histoire en est autrement longue, assez claire parois qui mettaient nu les splendides assises
nanmoins, si l'on veut bien faire tat de tous les de pierre royale taient des fronts de carrire
lments dsormais acquis. trop sduisants pour n'tre pas exploits quelque
Aux jours lointains o la ville tait limite la peu dj, toutefois avec discrtion. Tel tait, de-
pointe mridionale des collines, le Rs = puis des sicles, l'tat des lieuxquand s'accomplit
Ciolgotha
quivalent topographique assez exact le drame auguste de la Passion.
de l'antique 'Ophol
profilait, dans un horizon Cependant les Romains menacent la ville. 11
de campagne, sa crte rocheuse bien en vedette faut en hte consolider les anciennes dfenses et
au flanc de la chane occidentale. Aprs que la achever le rempart plus dvelopp entrepris na-
cit eut progress vers le N. par la Valle, il lui gure pour couvrir les nouveaux faubourgs. Loin
fallut une nouvelle enceinte; on a vu comment de porter prjudice au foss du Rs =z Golgo-
l'ingnieur judicieux avait t amen choisir tha, on augmentait sa valeur dfensive en le creu-
prcisment le Hs pour y replier sa ligne de
sant et en l'largissant pour en extraire des mat-
dfense, en mme temps que pour y camper un riaux. La ruine une fois consomme, quand les
ouvrage fortifi capable d'assurer la scurit des architectes d'Hadrien voudront tablir, sur l'an-
quartiers neufs. C'est alors que fut cre la petite tique place de la ville juive, le Forum d'Aelia
terrasse orientale, nettement dtache par le pli Gapitolina, ils probablement leur
utiliseront
naturel augment d'un large foss et du reste tour cette opportune carrire; en tout cas ils tire-
104 JRUSALEM.
ront profit d'une longue section de l'ancien foss est vid pour s'adapter au parvis projet. Le S-
pour crer des rservoirs immenses, aujourd'hui pulcre tout entier est isol de la colline par une
en partie retrouvs. Enfin voici l'uvre les ing- large chancrure; les parois extrieures de la
nieurs constantiniens. Contraints par la double caverne artificielle sont rgularises en manire
ncessit de sauvegarder les sites exacts de la de tourelle, et d'un bout l'aulre de l'esplanade
Crucifixion et de la Rsurrection et de les orner ainsi dveloppe un niveau gnral est tabli o
cependant de somptueux difices, ils n'hsitent l'on puisse rpartir les lments grandioses du
pas conqurir, sur le flanc de la colline, l'espace sanctuaire imprial. C'est la surface dcrite tout
qui leur fait dfaut l'occident. Le massif qui l'heure et dont les particularits sont main-
va dsormais s'appeler le Calvaire
d'un nom tenant intelligibles. Il reste tudier les difices
propre o transparat, malgr tout, son origine qui la couvrent.
La premire sensation prouve au contact du l'ouest, les annexes du patriarcat orthodoxe, les
monument est une sensation accablante de laby- magasins qui bordent la rue des Chrtiens jus-
rinthe et de chaos. Peu de lignes architecturales qu' la mosque de la Khnqah et l'antique
s'affirment. Au dehors une lpre de hideuses porte de Sainte-Marie. A l'intrieur, ds qu'on
masures envahit presque toutes les faces. A l'in- a fait abstraction de quelques parois borgnes
trieur on discerne trs mal l'difice dans le insres entre des pilastres, on voit se dgager
fouillis des lampes, des icnes, des offrandes un plan presque familier d'glise romane, dont
splendides ou grossires accumules par la pit l'unique particularit serait d'avoir, en guise de
des gnrations disparues, dans le chatoiement nef, une rotonde; pour tout le reste, transept,
des loffes, des ors, des pierreries, le scintille- chur collatraux, dambulatoire avec chapelles
ment des lumires qui brillent au fond des ombres rayonnantes, chapelles l'extrmit orientale des
mystrieuses ^ L'il offusqu en trop d'en- collatraux, mme la coupole lacroise du
droits par des formes gauches, de lourds pltras transept, on croirait avoir sous les yeux quelque
et des revtements criards se repose uniquement glise du en l'une ou l'autre des pro-
xii" sicle
sur quelques surfaces vnrables des votes vinces franaises ou rhnanes. Mais tandis que
noircies par la fume des cierges et des encen- la section orientale de l'difice prsente l'aspect
soirs, des murs et des dalles polis par le frotte- d'une complte unit, le caractre trs compo-
ment des foules humaines, par le contact des site de la rotonde clate au premier coup d'il.
genoux, des lvres, des larmes de milliers de Pourquoi d'ailleurs cette forme insolite, au lieu
plerins (/. /.). de la nef basilicale? et pourquoi cette compn-
A mesure qu'on se familiarise avec ce ddale, tration, en apparence fort inhabile, d'un plan
on ne tarde pas en dcouvrir l'ordonnance har- circulaire dans un plan lignes droites? On saisit
monieuse et l'austre beaut. Les masses ext- bientt un singulier mlange de formes archi-
rieures se localisent au nord, la chapelle Sainte-
: tectoniques ou dcoratives et des lments de
Marie et le couvent exigu des PP. Franciscains; construction trs disparates : vestiges manifestes
en revenant par l'orient, le couvent copte et les des nombreuses transformations que le monu-
cellules minables des moines abyssins sur la ter- ment a subies.
rasse de Sainte-Hlne; au sud, le couvent ortho- Avec la persuasion que ces vestiges seraient les
doxe de Saint Abraham, le parvis et le groupe meilleurs tmoins d'une histoire sculaire fort
de chapelles que domine le clocher mdival; enchevtre, le relev en fut entrepris nagure
I. De VoGii, Jrusalem..., p. 8 s.
JRUSALEM. T. II.
14
106 JERUSALEM.
i. i.o RR. pp. Fraoci^cains. gardiens admiralilcs du jui depuis lon};temps fait des possessions armniennes du
Moctuaire, t'laient toujours prts avec la plus pariaiti' Saint-Spulcre son petit fief, serait digne de passer la
examen va donc tre accompli dans l'ordre suivant : deux pices qui servent de magasins de cierges
1" la rotonde; 2 la basilique; 3 les chapelles an- pour les plerins orthodoxes. Une troisime ab-
nexes; 4 la faade et le clocher. side, A, celle-l compltement dgage, se voit
l'extrmit occidentale, dans la chapelle syrienne
I. LA ROTONDE. qui prcde l'hypoge dit de Joseph et de Nico-
dme. L'exploration des chambrettes sombres,
1. Ze plan.
cres par des cloisons rayonnantes l'arrire des
On pntre aujourd'hui de biais dans la rotonde piliers, permet de constater au pourtour une ga-
du Saint- Spulcre ffig. 59) par des espces de lerie uniforme et continue, ferme l'extrieur
baies ouvertes l'extrmit 0. du bas-ct mri- par un mur circulaire. Cette galerie est barre,
dional de l'glise des Croiss. La hauteur de ces devant les absides nord et sud, par des murs
baies sans proportion avec leur exigut irrgulire transversaux qui viennent buter contre les piles
leur donne l'aspect de fissures dans un mur plein. d'axe et donnent la galerie, dans les plans, la
De l'intrieur on reconnat tout de suite les inter- physionomie d'un hmicycle lgrement outre-
valles demeurs vides entre trois piliers de la pass. Le plan de Sir Ch. Wilson a enregistr
rotonde ; des passages tout semblables existent seulement l'abside occidentale et le segment le
dans le secteur correspondant, au N.-E., et malgr plus apparent de celle du nord. La plupart des
les cloisonsqui masquent la partie infrieure de autres relevs, ceux surtout de M. Schick, ont
presque toutes les autres arcades, on discerne sans bien trac les trois absides, mais en les dis-
deux secteurs identiques, au N.-O. et au
difficult posant avec une idale harmonie sur les axes de
S.-O.,dtermins par les groupes de doubles piles la rotonde '
et sans s'aviser qu'elles puissent ne
plus robustes dresses aux axes extrmes de la pas tre en liaison intime et originelle avec le
circonfrence, peu prs exactement aux points mur extrieur de la galerie. La rotonde se trou-
cardimux. Aux deux piles orientales sont substi- vait ainsi rduite la colonnade intrieure, en-
tus deux puissants massifs de maonnerie sup- cadre l'occident par un immense hmicycle :
portant l'arc triomphal qui met en communica- abside gante de 17 mtres de rayon intrieur, d'o
tion la rotonde et la basilique. L'dicule informe se projetaient trois absidioles symtriques. Pour
et prtentieux, dont le calfat Comninos de Mity- tablir la date constantinienne de ce plan, on
lne s'est enorgueilli la restauration de 18i0, allguait l'analogie de la basilique de Bethlem
occupe tant bien que mai le centre de l'difice. et des chapelles absides en trfle dans les cime-
Car il n'existe ici aucune symtrie absolue. Avant tiresromains des premiers sicles chrtiens.
toute intervention d'instruments prcis, avant De tout cela on dduisait de fort graves cons-
mme le moindre essai de mensurations, il saute quences pour l'histoire de l'architecture chr-
aux yeux que ce monument aux formes lourdes tienne^. Les analogies invoques taient vaines;
et disgracieuses n'est pas sorti telquel du cer- d'ailleurs la ralit est tout autre au Saint-Spulcre.
veau d'un architecte, mais se perptue vaille que Les absidioles ne font pas corps avec le mur cir-
vaille sous les travestissements qui lui ont t culaire de la rotonde; en second lieu ces absi-
infligs. dioles, symtriques entre elles, ne sont pas con-
Une sorte de couloir. Y, amorc entre les deux struites sur deux diamtres perpendiculaires de
grosses piles septentrionales, conduit une porte, la rotonde, mais situes dans le segment occi-
Z, visiblement ouverte aprs coup au fond d'une dental; troisimement enfin, elles sont ordonnes
abside, A\ coupe maintenant par la muraille non l'axe pratique de la rotonde actuelle et de
qui limite le corridor, mais dont le segment occi- la basilique, mais un axe idal report d'en-
dental peut encore tre constat par l'intrieur viron 3/4 de degr au nord et qui concide assez
de divers autres rduits. Une abside analogue, troitement avec celui du collatral nord, galerie
A^, est accessible au bout oppos de ce mme dite des arceaux de la Vierge . Ces dtermi-
axe, en pntrant, par les piles mridionales, dans nations d'orientement n'ont pu tre prcises que
1. Les vieux plans de Bernardino Amico, Quaresmius, galerie, exprimaient plus correctement ce dtail.
Horn, dessins avant l'encombrement des cloisons dans la 2. Cf. ViNCENT-BEL, Bethlem, p. 21 ss.
m JRUSALEM.
tiellement la
tranche du
vieux mur cir-
culaire bruta-
lement coup:
2 1 i n s er t
'
n i
des assises de
l'absidiole o
sont remploys
les matriaux
mmes du mur
archaque ;
dmnager des chambres coucher, des retables la cassure de roc par une paroi sans appareillage
d'autels et des entrepts divers, pour tracer des autre que le hasard des paisseurs des blocs
lignes d'arpentage sres et en mesurer les angles remploys, il est clair que cette paroi n'tait
au thodolilhe. Nous savions trop combien de point faite pour tre vue (cf. fig. IIG), Au-dessus
telles oprations sont peu faciles renouveler de l'hypoge, dans un taudis syrien, au niveau
pour n'y pas apporter les plus vigilantes prcau- de la plus basse galerie de la rotonde, le P. Savi-
tions. Chacun peut, au contraire, vrifler aujour- gnac est venu bout d'enregistrer photographi-
d'hui en trois ou quatre endroits le raccord quement un autre tmoin pas aussi la porte
imparfait des absidioles la muraille extrieure de tous les visiteurs intresss contrler la trans-
de rotonde. Les deux plus accessibles sont
la formation indique (fig. Cl). C'est l'angle ext-
les amorces intrieures de l'abside occidentale. rieur mridional de l'abside, la hauteur des
Depuis quelque temps l'tat du crpissage dans fentres et la naissance de la conque. Entre
la chapelle syrienne est telqu'on peut discerner la grossire vote moderne de la pice et le cr-
sans grand effort, aux points d'attache a et b, pissage infrieur trop bien conserv pour qu'il
dans une liaison trs lche : 1 lallure et par- ait t loisible d'y toucher, la photographie montre
iiO JRUSALEM.
menls n'ont pas t ordonns l'un l'autre par dcrivons celui du nord, que l'obligeance des
le mme architecte. On fera des constatations PP. Franciscains a rendu le plus facile tudier
analogues, quoique moins videntes en l'tat (fig. 63). La minuscule porte a n'est qu'une assez
actuel, sur deux points l'amorce oppose de sommaire brche ouverte dans le corps de pile
cette mme abside : au rez-de-chausse, dans le aprs que l'insertion du pilastre mdival d et du
couloir d'un magasin huile, M, et dans une contrefort e ', tardivement relis par une mchante
chambrette presque au mme niveau que l'appar- paroi en blocage, nn *, eut cr le rduit F. En
tement syrien qui vient d'tre indiqu. A l'angle vue de tirer meilleur profit de ce rduit comme
N.-O. de l'abside A\ le raccord est insaisissable dpt de mobilier liturgique, on l'a divis en
la partie infrieure, car le mur de la rotonde deux tages par l'insertion d'un plafond, m-/,
a t remani sur une certaine longueur par les qui rend aise l'tude des parois sur toute la hau-
mmes ouvriers qui ont construit l'abside: il teur. Il n'y a rien ajouter touchant la vulgaire
demeure assez net dans le rduit X, qui appar- cloison septentrionale. A l'E. (fig. 63, 11), se voit
tient aux PP. Franciscains (fig. 6:2). L'intrieur d'abord le parement du pilastre des
vertical
de cette abside est au contraire admirablement Croiss, d, depuis le sol jusqu' une corniche i,
soign et fait de matriaux antiques jusqu' la au-dessus de laquelle reposent les sommiers d'une
hauteur des fentres, dans la partie qui reste appa- demi-vote mdivale, v, qui vient buter l'O.
rente au fond du couloir Y. La porte Z, pratique contre un arc, r, en saillie au sommet actuel de la
au centre de cette abside, est une cration ult- paroi. Sur environ 3 m. de haut, cette paroi occi-
rieure qui sera dcrite plus propos en relation dentale offre un assez pauvre appareil en petits
avec la chapelle Sainte-Marie. Les observations blocs sommairement dresss (fig. 63, III) : con-
possibles autour de l'abside A^ sont trop tnues struction de misre qui a son pendant le plus exact
pour ajouter notablement aux indices accumuls dms la partie infrieure du mur nord de la basi-
dj. On estimera que ces indices corrobors, on lique. Au-dessus apparat une construction insolite
le verra en son lieu, par l'analyse gomtrique du en petites assises de pierre alternant avec de dou-
plan, ont assez de poids pour faire liminer les bles ou simples assises de briques. On notera vers
absidioles du trac primitif de la rotonde. le haut l'imposte x, au curieux profil, qui porte
Et par rotonde on dsigne naturellement ici le aujourd'hui la retombe d'un arc mdival appuy
mur extrieur de la galerie qui rgne au pourtour de l'autre ct sur le contrefort e\ et qui ne
de colonnade intrieure. On a souvent parl
la parat pas avoir t destine d'abord cette fonc-
ce propos d'hmicycle ou d'abside, sans prendre tion.La paroi mridionale, trs puissante, semble
suffisamment en considration ce qui en subsiste, faite en entier de cet appareil inlgant mais
sans essayer surtout de raliser une ordonnance robuste, compar tout de suite la base du mur
architecturale raisonnable entre ce prtendu demi- septentrional de la basilique. Elle a t arase
cylindre et la colonnade qui supporte les galeries verticalement peu prs l'aplomb du pilastre c.
circulaires et la coupole. Ainsi qu'il a t dj Le socle de pilier (fig. 50, e), attach l'angle ext-
dit, cette colonnade est interrompue dans l'axe rieur du massif E, et qui n'a plus sa raison d'tre
oriental par le grand arc de communication avec dans l'tat prsent, n'a pourtant pas besoin de
la basilique. Les massifs EE^, qui reoivent les longue explication. Avant les emptements mala-
retombes de cette arcade, sont tout fait dignes droits de 1810, la colonnade de la rotonde venait
d'un examen que ne parait pas mriter leur ext- s'amortir, l'entre de la basilique, sur deux
rieure banalit. On ne discerne d'abord que deux groupes de sveltes colonnes jumelles qu'attestent
blocs gigantesques de
maonnerie aux parois aussi clairement que possible des vues dessines
assez capricieuses, rigs l pour contrebuter la diverses poques, depuis le remaniement dfini-
fois les deux colonnades et les deux coupoles de tif au temps des Croiss, Qu'elles aient t sup-
la rotonde et de la croise du transept dans la primes, ou simplement englobes dans la lourde
basilique. La nature et le rle en deviennent in- maonnerie du goujat Comninos, rien n'en demeure
telligibles quand on pntre l'intrieur. L'ana- apparent ot ces socles sont de vulgaires non-
lyse de l'un vaut pratiquement pour les deux; sens dans cette forme de restauration ils perp- ;
112 JRUSALEM.
.PLAK eoupe
quent une premire modification de la rotonde, ront plus loin cette documentation technique
puisqu'ils n'ont aucune liaison avec le grand mur pour fonder une restauration intgrale du plan
extrieur de la galerie circulaire. Comme d'autre constantinien en cette partie du monument.
part ils ont subi eux-mmes une transformation
profonde l'poque des Croisades, c'est donc
2. Elvation et dtails de structure.
Irois tats successifs du monument qui se trou-
vent distingus avec vidence. Le dernier est Depuis la restauration partielle opre en 18G7,
sous nos yeux. De l'tat intermdiaire, les l- la rotonde intrieure n'a plus de divisions archi-
ments dj passs en revue ne sauraient encore tecturales bien franches. On pourrait dire qu'elle
donner une ide concrte; on retiendra
suffire est trois tages (g. Gi), en considrant les di-
seulement son dfaut absolu de liaison directe verses galeries. Mais la plus haute, B^, dite
avec la rotonde et les particularits intrinsques galerie des lampes , n'est qu'une srie d'arca-
bien caractrises qui excluent toute hypothse tures la base de la coupole intrieure en charpente
d'une commune date. Cet tat intermdiaire li- et relies par un troit passage que ferme la cou-
min, il reste, comme lments acquis de l'tat pole en plomb. L'tage infrieur est une cration
primitif, la colonnade intrieure de la rotonde, btarde du sicle dernier. 11 faut donc renoncer
moins deux colonnes ou piles de l'axe oriental,
les dfinir l'lvation de la rotonde et dire tout sim-
et plus de la moiti du mur circulaire extrieur. plement qu'elle comprend les hautes arcades qui
En possession de ces ralits, l'achvement du relient le cercle de piliers, un tambour orn de
trac s'impose, et pour un architecte la formule grandes baies aveugles et la coupole. Tambour et
technique du plan originel n'a plus rien de mys- coupole sont entirement neufs et nous n'aurons
trieux (cf. tig. 107). M. Mauss la dgageait nagure pas nous en occuper davantage. Les arcades
d'une combinaison gomtrique la fois simple infrieures datent de 1810 et elles ont dshonor
et fconde et de quelques proportions fondamen- l'diflce ^. Il est toutefois peu prs certain que
architecte dmontrait que le trac du plan de la mires et dcrites depuis le moyen ge jusqu' la
rotonde du Saint-Spulcre rsulte... de l'inter- veille de l'incendie de 1809. De prcieux dessins
section dedeux triangles quilatraux dont les (fig. 138 et 140) en ont conserv l'aspect quatre :
1. C. M vL'ss, P\ote sur le trac du plan de la mosque d'paisseur de la muraille extrieure. Nulle part en effet
d'Omar et de la rotonde du Saint-Spulcre Jrusalem; celte paisseur n'a pu tre mesure directement, la base ;
dans la lievue arch., 1888, page 12 s. et fig. 5 du tirage le calcul, sur plusieurs points, a donn des cotes variables
l)art qui sera venliiellement cil : Note... de l^.O r",46; on a adopt 1"',42, par analogie vraisembla-
2. 10'", 40 au lieu depour le rayon intrieur de la
10"", i5 ble avec les fondements d'un difice contemporain : l'glise
rotonde; 18"',26 au lieu de 18"',29 pour le rayon extrieur de de l'lona (cf. infra). A 4'", 50 du sol de la rotonde, cette
la galerie circulaire. Sur le premier chiflre l'cart de 0"',05 paisseur, mesure en divers endroits, n'est plus que 1"',32
doit provenir de la diiicult pralitiue trs considrable en moyenne.
qu'entrane, dans la dtermination du centre matlimatique 3. Mauss, glise du Saint-Spulcre... Les deux portes
de la rotonde, le dplacement axial de i'dicule. La nuance occidentales..., 1911, p. 26. Citations ventuelles : glise...
dans le second chiffre est explique sans doute ))ar le calcul
JKUliSAI.KM. T. II. 15
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LE MONUMENT ACTUEL ET SES DPENDANCES. llo
lieu de compter chacun trois colonnes, ces grou- parce qu'il est morcel par tous les murs de
pes ont deux colonnes ordinaires et deux colon- refends qui montent du sol la vote ancienne,
nettes jumelles adosses aux massifs de l'entre constituant ainsi peu prs autant de chambres
triomphale. Au pourtour, la galerie, parfaitement qu'ily a d'arcades. La hauteur adopte pour ce
libre de toutes les cloisons modernes qui l'ont plafonnage correspond sensiblement la hauteur
dfigure, tait vote la hauteur des arcades de la plate-forme du Calvaire; celte concidence
intrieures et supportait une autre galerie identi- est fortuite peut-tre;en tout cas, on ne saurait
que, C, moins leve seulement. Au-dessus, un se mprendre sur le caractre postiche de cette
tambour analogue celui qui fut rtabli en 1867, file de chambres coucher (cf. fig. 64, a^) qui ont
mais avec des statues en chaque baie et une cou- achev de dnaturer la physionomie du portique.
pole conique en charpente chevrons convergents La grande galerie qui rgne au-dessus est elle-
vers un ciel-ouvert central. mme partage maintenant peu prs au milieu
Si dflgur qu'il soit, le portique infrieur est par une cloison qui dlimite les possessions
promptement ressaisi. Il a mme conserv par latines et armniennes. A cela prs et malgr la
endroits, en particulier dans la chambre syrienne transformation de ses baies intrieures, o pi-
/ (cf. fig. 59), d'intressants vestiges d'un pave- lastres et colonnes alternaient jadis, elle a con-
ment en marqueterie, d'un style trs en faveur dans serv quelque chose de son caractre antique.
la dcoration antique. Au fond des rduits actuels, Son sol domine de 9", 35 celui de la rotonde et la
la courbe du mur extrieur demeure en gnrai hauteur est de 5'",93 sous la clef des votes m-
bien apparente rares sont au contraire
; les endroits divales. Dans les piles massives des arcades ac-
o les pltras modernes laissent apercevoir la tuelles ouvertes sur l'intrieur, les matriaux de
construction, en assises soignes,
toujours remploi sont assez abondants 2. Mais c'est le mur
variant de 0"',40 0'",56 de hauteur, avec des extrieur qui offre le plus srieux intrt. Plu-
joints trs vifs, une taille relativement fine mal- sieurs portes y taient autrefois perces et met-
gr les trous de scellement, qui attestent l'emploi taient la galerie en communication presque de
de revtements ou de stucages. A l'extrieur, en plain-pied avec la rue occidentale, hrel en-Nas-
affrontant les nombreux taudis o le vieux mur sra.Pour en retrouver l'emplacement (cf. fig. 66)
est enfoui, on retrouve sur de plus grandes sur- il magasins qui bor-
n'y a qu' explorer, par les
faces le mme excellent appareil, moins les trous dent la rue et par les annexes de la Rhnqah, la
de scellement, parfois aussi avec une rgularit paroi extrieure de la muraille. Presque tout y porte
moindre dans la courbure. Lune ou l'autre des l'empreinte mdivale, soit dans le traitement
saillies observer pourrait la rigueur tre une
'
des pierres, dont quelques-unes offrent des mar-
reprise; il est assez vraisemblable toutefois que ques usuelles de tcherons occidentaux, soit dans
les constructeurs primitifs avaient excut avec la modnature aux encadrements, d'ailleurs fort
une certaine libert ces parties infrieures de simples, de ces portes depuis longtemps mures.
l'difice, visant uniquement la solidit d'une Les difices modernes appuys contre la vieille
base qui ne devait pas rester apparente. Il est de- rotonde, rendent par malheur irralisable l'exa-
meur impossible de prciser si la rgularit du men total de ce parement extrieur. Les malen-
parement extrieur commenait un niveau uni- contreux crpissages toujours trop bien entretenus
forme semble parfaite partir de l'tage in-
; elle dans la galerie, nous ont pourtant laiss aperce-
termdiaire insr dans le portique 4'",50 en voir, par des fissures
discrtement agrandies !
moyenne au-dessus du sol de la rotonde. Cet quelques reprises d'appareil dont ily aurait
tage n'est pas proprement parler une galerie, grande utilit pouvoir prciser le dveloppe-
bien qu'il rgne autour de l'hmicycle complet, ment, La plus remarquable particularit enre-
et sans trous de
scellement, s'il est
permis de gnra-
liser les observa-
tions limites de
trs troites surfa-
ces. Au niveau o Fig. 66. Annexes l'angle nord-ouest de la rotonde.
mmes par la suite. fut rige sur l'axe do la colonnade, pour contre-
En toute la lono orientale d(.> la rotonde, la biiler la pousse de la coupole. Des absidioles,
fttorie est naturellement dforme comme le symtriquement dans l'Iiinicyele con-
pralicpies
portique du rcz-dc-chausc, depuis la suppres- serv, lui donnrent une vague similitude avec
flion du niiir circulaire extrieur. Le dernier d- les antiques absides trichoros. Un mur transver-
tail de Iruclure antique h noter est l'amorcn sal barrant la galerie do l'ancien portique acheva
probable du contrefort qui paulait la rotonde de ruiner l'harmonieux aspect du monument
primitive au bout de mu axo eptcntrional. Mo- primitif.
difi k la baie par la cration de l'abnidiolo A *, Il" Los parties hautes de la rotonde gardent
il semble bien laisser encore sa (race peu pr l'empreinte d'une restauration mdivale vi-
jusqu' mi-bauteur de la galerie, dans les annexes dente encore, malgr tout ro que les travaux do
rbaoliquon i\u ouvcnl latin (fig. (R), t). IKiO et 1H(M1.7 en ont ananti.
Oe celte aridr mqute plusieurs conclusions
fermes se d^agcnt.
;
tion archologique n'a pas grand'peine ressaisir stalle en manire de crypte sous le prau de ce
le dtailcomplet de cet admirable difice sous les clotre. On voit quel point cette disposition est
additions maladroites et les dformations bar- classique. Le transept ne l'est gure moins. Au N.,
bares que lui infligea nagure le calfat Comninos. ses collatraux sont l'alignement des bas-cts,
A considrer largement le dbris de l'antique S., un
tandis qu'une petite saillie les projette, au
rotonde comme un rel hmicycle ou une im- peu du chur, pour d-
l'avant des bas-cts
mense abside, on a d'abord l'impression d'un gager mieux la faade installe sur ce flanc. Une
plan a deux sanctuaires opposs , type con- trave de chur spare le transept du sanctuaire
sidr comme intermdiaire entre les plans rayon- et lui constitue un collatral l'. moins com- ;
nants et le plan basilical ordinaire et rest mune, mais non pourtant absolument insolite^,
usuel dans l'cole germanique et dans quelques est l'troite trave de raccord la rotonde, qui joue
provinces franaises de l'Est et du Nord ^^ Tel est vraiment le rle d'un collatral l'O. Dans toute
nanmoins le mode de liaison et la nature de la longueur de l'extrme bas-ct septentrional
chaque lment, que la rotonde fait beaucoup rgne une tribune ouverte sur l'intrieur par de
plutt fonction de nef, ainsi qu'on l'a dj vu plus trs larges arcades (fig. G8). Aux deux bouts du
haut. Le sanctuaire, E, se trouve l'orient et com- collatral, cette galerie repliait jadis angle droit
porte les lments qu'on vient de dire : grande ses arcades par-dessus le dambulatoire la hau-
abside et dambulatoire avec chapelles annexes. teur du sanctuaire;forme aujourd'hui, depuis
elle
Les absidioles de ces chapelles, traces intrieure- l'aveuglement des arcades, une vaste salle utilise
ment, comme la grande abside, sur un plan demi- comme annexe de la sacristie latine, N; l'O. au
circulaire presque parfait, sont partiellement contraire, une srie de cloisons transversales la
emptes, l'extrieur, dans des massifs ingaux divise en plusieurs salles exigus. Mme agen-
de maonnerie qui les laissent diversement ap- cement des tribunes au sud, avec cette nuance
parentes. Suivant une disposition assez commune qu'au lieu d'tre ajoures sur l'intrieur par un
en plusieurs coles romanes, le sanctuaire est triforium, les deux traves qui correspondent
cantonn de doux chapelles carres, qui terminent la faade extrieure sont ouvertes seulement par
les bas-cts extrmes celle du N. porte le titre : des fentres gmines. La plate-forme du Cal-
de Prison du Christ ; celle du S., adjacente
vaire subdivise d'autre part en deux tages la ga-
la chapelle d'Adam, est aujourd'hui le trsor des lerie infrieure des bas-cts, en face du chur
reliques, au bout de l'appartement o rside et la naissance du dambulatoire '.
1. Ce que dans le franais dn moyen ge on appelait une CoRitovEit, L'archit. romane, p. 180.
carolle, et ce que la plupart des archologues modernes Enlakt, Manuel..., p. 220.
2.
appellent tort dambulatoire (t\. de Lasteyiuk, L'archit. 3. Cf. par exemple dans l'glise de Conques (Aveyron; Eis-
relUj., p. 294; cf. 185 ss.). On emploiera cependant gnrale- LAUT, Manuel..., fig. 82 et p. 235), ou celle de Saint-Sernin
ment le mot dambulatoire devenu trs courant, quelle Toulouse (de Lastevri, L'Arehit. rel., fig. 278).
qu'en soit l'inexactitude primordiale. Sur l'origine de ce d- Toute celle partie mridionale, autour du Calvaire, esl
4.
veloppement du chur et la vraie nature de ces lments aujourd'hui singulirement morcele par les cloisons de re-
nouveaux dans l'architecture religieuse, voir ui Lasteviiie, fend et les plafonds postiches qui constituent le fouillis de
op. L, pp. 287 ss.; Eni.aiit, Manuel..., pp. 145 ss., 227 ss. rduits, de magasins, chambres du trsor et chambres
i\^ JRUSALEM.
i:^
2. Elvation, structure et dcoration.
caractre et la situa-
tion des supports h
mettre en uvre.
Suivant le mme
3,10 principe est vot
Hg. en. Plan de U coapole mdivale. aussi le petit collat-
ral N. dont on vient
de noter TlraDge asymtrie. Pour couvrir la nef tour Kig. 70. La coupole de la basilique, vue du sud.
nt.:i iM t modtllona... offrant la piiu curteuM Brl>i< ilo inotlU culpluraut *. cf. Il'h cuIi dolainpo pp. lot tM i.vt.
niant otolde (Og. 70;, raccorde au plan carr des d'animaux, fleurit, fruits, plantes, outils, lments
de pure fantaisie dcorative (fig. 70). La corniche On l'a utilis non seulement pour le trac des
sert de cliemin de ronde et un petit escalier per- votes et des grandes arcades, mais au triforium
met d'atteindre, par le ct septentrional, le bel- des tribunes, dans les arcs de dcharge et dans
vdre que domino une croix. A l'exception de toutes les baies; telle exception apparente, comme
cette coupole et de la demi-coupole sphrique de certains arceaux dans le bas-ct septentrional
l'abside (pi. XV, D et E), tout le reste de la basi- (iig. 81), ou les fentres extrieures la hauteur
lique est couvert en terrasses'. de la terrasse de Saint- Abraham derrire le Cal-
L'existence de ces terrasses dissimulant l'ex- vaire (fig. 97; cf. pi. XXV), trahit invariablement
trados des votes, qui sont pour la plupart crpies son origine antrieure l'adaptation mdivale.
l'intrieur, la construction n'en est pas facile Au transept les arcades puissantes bandes entre
tudier. semble toutefois qu' l'origine on ait
Il les ttes des pilastres demeuraient ouvertes com-
appareill uniquement
les berceaux recoups sur pltement, depuis le sol jusqu' leur sommet sous
des croises d'ogives. Quant aux votes d'artes le tambour de la coupole. Dans le chur, o la
des divers types employs dans l'difice, comme trave est plus petite, et dans les collatraux, o
aucune n'avait une porte considrable, elles deux traves font pendant une seule sur le carr
durent tre excutes sur cintrages, par le pro- du transept, il y a deux ordres d'arcades se rpon-
cd o excellent aujourd'hui encore les simples dant symtriquement et dans chaque trave l'ar-
maons palestiniens; il consiste appareiller cade est divise en deux baies, celles du haut en-
sommairement des cailles plus ou moins volu- cadres sous un tympan et un arc de dcharge (cf.
mineuses de calcaire poreux liaisonnes par un fig. 64). Au sanctuaire, entre les archivoltes des
mortier pais et consistant. Quand la prise est arcades infrieures et la naissance de la vote
assure et les cintres dmolis, c'est l'alTaire d'un absidale en quart de sphre, l'architecte avait cr
tour de main de rgulariser
la courbe et d'aviver dans l'paisseur du mur un triforium correspon-
les artesen revtant la vote d'un crpissage qui dant aux tribunes des collatraux et ouvert sur
couvre tout le conglomrat. Pour monter sa cou- l'intrieurpar une arcature continue, naturelle-
pole, au contraire, il semblerait, d'aprs quelques ment peu prs mconnaissable depuis 1810 '. Le
indices relever dans les fissures du badigeon tambour de la coupole est orn d'une srie conti-
actuel, que l'architecte avait trac des bandeaux nue d'arcatures o une baie ouverte alterne avec
convergents excuts en claveaux appareills et une baie aveugle constituant ainsi huit fentres.
rempli ensuite les interstices en conglomrat. Cette multiplication des jours qui, malgr l'en-
L'artifice offrirait une analogie remarquable avec combrement le mauvais entre-
actuel de grilles et
celui des constructeurs romains, pour qui une tien des vitrages, inonde encore la coupole de
vote tait une simple srie d'arcs rapprochs, lumire, contraste singulirement d'abord avec la
de telle sorte que les interstices pouvaient tre raret des fentres dans le reste du monument. Il
remplis en conglomrat que des mortiers gras est mme telles parties, les chapelles rayonnantes
faisaient adhrer merveilleusement aux arcs ap- derrire le collatral circulaire de l'abside, clai-
pareills 2.
res uniquement par les arcades intrieures, et
M. marquis de Vogii a dj signal nagure
le
telle autre, la chapelle de la Prison au fond du
l'emploi exclusif de l'arc bris ^ dans cette bas-ct septentrional, qui ne reoit plus aucune
glise romane si bien caractrise d'autre part. lumire du tout. La demi-obscurit qui rgne
ainsi dans l'ensemble de l'difice rsulte d'un ex- fentres du tambour. Des fentres gmines, for-
traordinaire envahissement de lustres, de guir- tement brases vers l'intrieur, taient perces
landes d'ufs d'autruche, ou d'oripeaux varis, sur les trois faces dgages de chaque bras du
mais surtout des cloisons postiches malencon- transept, au-dessus de la terrasse commune aux
treusement insres en divers points essentiels bas-cts extrmes de la basilique et la rotonde.
rif. Tt. ttanSirtUMi. Le clicvel Jo la baiiliiiuo \u de l'anglo N.K. (ie la terrasNO de Saintclli4ne.
Inllig M pfatar pha : eoopoto d te obspelle SiDt-ll<H)nL<; trnuM abyMlne encombro tlo tciitM un Jour do fte; nwlBOunetto
mtim atottn wUtaX doot on voit uo ilbrli l'arcade derrire la porto d'ciitro nctucllo (cf. pi. XV). .\u contre, la fllo
im flMtm t la tanmm gfMqo* dpendant de haint-Abraliam. Un haut n, clmpvllu orthodoxe en pruloiiKoniciit oivldon-
:
M l
Ul 4a ttmt l iM ial. 1^ ttlaanl i te BOM)ti tl 'Omari^rh au udouest do cbapcllca du parvl.
r, oliambrea et oliapollo do Mul-
pour la circulation de la lumire, onfln do l'obtu- Plusieurs do ces groupes sont niuintcnunl dans un
ration radicale ou partiullo d'un certain nombre tat qui un diminua beaucoup l'utilit pratique.
de tenttrf*. Los tribunes taient cluiros par un nombre suf-
Ji nystmo do volement adopt^ par l'archi- flsanl do prises do jour directes, au N., \ VK. et
tcto du xii* sicle lui avait, on oiot, lai us toute au S. ot par les arcades bantes sur les galeries
facilit d'clairtr copleosemenl ton gliao, tout de la rotonde l'O. I/(>xiim(*n des fentres du S.
le noiiia dan lea parties leves. La croise du a sa place dans l'tudr fui;a(le. Dos doux
di< la
friosepl recevait la lumire & flots par les huit grandes ouvertures orientales, situes dans l'axe
LE MONUMENT ACTUEL ET SES DPENDANCES. 123
des collatraux de chaque ct de Tabside, celle natre par l'intrieur. Mais, ds qu'on arrive peu
du ancienne porte ouvrant sur la terrasse ex-
S., prs en face du transept, sur la terrasse du petit
trieure du dambulatoire, est rduite une sorte couvent latin (cf. pi. XV, on peut enfin tudier
de lucarne grille, donnantjour sur un des apparte- un groupe de fentres intressantes par plus d'un
ments grecs dtail. Quatre
installs an d e me u ren t
voir quelque peu bras vers l'extrieur, forme des voussures, de rarchivolle courante et des as-
un gradin horizontal; et au lieu du bloc stable sises suprieures jusqu' la crte du mur orne
et de bonne excution qui aurait ici sa place nor- d'une corniche qui reproduit en plus fort calibre la
male, on observe d'assez mauvaises pierres d'as- moulure des archivoltes. La photographie montre
sises de petit enfin que le
calibre, des bandeau en-
niveaux cadrant les
d'ailleurs l- fentres s'in-
grement in- terrompt
gaux d'une brus q u e-
fentre ment aprs
l'autre. Far la premire
une singula- fentre de
rit plus re- ro., la hau-
marquable, teur d'un
il n'y a pas faux joint
toujours, peu prs ver-
dans m-
la t i ca 1 sur
me baie, une toute la hau-
correspon- teur de la fe-
pieds-droits; chevet de la
uaturell e- chapelle
ment cette Sainte- Ma-
discordance ri(\ l'appa-
des joints reil toutdif-
devient ou- l'rent vo-
trageuse- que le sou-
ment accen- venir de cer-
tue dans les taines parois
trumeaux et d(''j dcri-
la correction tes'. Cen'est
s'opre soit gure qu'un
aa moyen i blocage en
V ulgaires assisesd'une
cales, toit j rgularit
pardesaoeo telle quelle,
t' i>lcil'ilroit icplciitrionnl
chat danslet anctriino i
iiiiliulaloire. de bien
blocf de raC' me i 11 e u r
cord, toujours avec un joinloyage an tucnx aspect toutorois et sans contredit do solidit plus
qun possible. D'aussi graves nglifc 'hn|- grande que l'appareil |)lus volumineux autour
poraient videmment nulle part A..aion \v. . des fonlre. l'ne baie on plein-cintre est prali(|u(!
moins pnlranl; elles sont soulignes prosqui; vers celte extrmit de paroi o son cadre a bien l'air
avec violence par l'excution au contraire soigne d'tre parruitomonl organifine. Le mmo petit ap-
pareil,uniforme et solide sinon bien lgant, se mdivale, au moins dans leur disposition actuelle ;
dveloppe dans toute la paroi jusqu' environ et, pour ne pas taler l'extrieur des caractres
4 mtres au-dessous do l'appui des fentres. A ce aussi nets, elles n'en sont pas moins d'videntes
niveau un ressaut mal dissimul par les pltras adaptations. Leur amnagement a consist ou-
modernes accuse un largissement du mur et, en vrir une large brche dans trois assises; on l'a
mme temps que plus pais, il devient aussi de divis en deux, baies gales par l'insertion d'un
plus fort appareil et de plus soigneuse excution. trumeau exigu correspondant la hauteur de deux
^^
Kig. 75. Fenlres romanes dans le niur septentrional du transept; cf. fig. 6t, (/', f/2.
A 7 mtres au-dessous des fentres suprieures, assises; sur ce trumeau concident les retombes
deux minuscules fentres gmines coupent le nu intrieures des deux fausses voussures, simples
de la paroi (cf. fig. 80, g^). On les dirait en plein- carreaux de pierre ole cintre a t un peu som-
cintre, avec des pieds-droits rectilignes dans le mairement trac et qu'on a insrs au sommet de
plan de la muraille, c'est--dire sans aucun brase- la brche; un dlardement du bloc d'assise cou-
ment. Les appuis ne sont pas non plus taluts rante a permis de fermer la voussure; les bords
l'extrieur et prsentent une chancrure d'abord extrieurs de la brche, arass verticalement, ont
assez bizarre. A ces dtails et d'autres de mme pris une vague apparence de pieds-droits et les
nature il est facile de discerner
que ces fentres blocs d'assise infrieure ont t chancrs moins
ont t perces de seconde main, pour ajourer le pour augmenter le jour que pour donner ces blocs
bas-ct septentrional. Examines de l'intrieur, une certaine physionomie d'appuis la base d'une
il n'est gure douteux qu'elles ne soient d'origine fentre. On croit mme saisir sur la paroi la trace
126 JRUSALEM.
retombes auxquelles ils sont ordonns. Les plus sur le mur x et l'examen des votes (fig. 79),
puissants et les plus composs sont b^ et b^, entre confirm par celui des proportions (11g. 80 s.), il est
le transept et le chur : type cruciforme dont les ais de la reconstituer : 5 colonnes, e^, e',
f,
rj, i,
tme de votement qui repose tout entier sur la de la T. S' Vierge. </,autel de la Crucifixlou. pavement eu
e,
actnel. Il s'ajoute des caractres identiques de arcade de la chapelle de N.-D. des Sept-Douleurs :
maonnerie en petit appareil ou en beaux mat- tels sont, je crois, les seuls vestiges de la somp-
riaux pauvrement remploys; il s'ajoute au dtail tueuse ornementation en mosaques dcrite par les
plus expressif encore de l'alternance brique et auteurs dumoyen ge. Quant au dcor sculptural,
pierre, enfln aux relations d'orientement, pour mieux protg contre reffritemenl et la dilapida-
faire la preuve que toutes les parties de rdifice tion, il se rduit la nervure des ogives et la
o ces lments se retrouvent, appartiennent une srie remarquable des impostes et des chapi-
phase du iaoctuaire qui fait la (rauition entre teaux. Si l'une ou l'aulro pice comme le grand
r^^lal primitif orinitjuitinicn et la grande restau- c-hapileau corinthien de la colonne d (pi. XVII, cf.
ration latino du xii* iiclv. XVI) est un rcMiiploi rvidenl, co n'est certes
La dcoration de tout> la basilique serait d'une point par pnurie d'inspiration artistique : les
etcofaive sobrit s'il en fallait juger par co qui chapiteaux d' c6l6 on font assez foi. L'atten-
obaiile. On cbercberait vainement une trace de tion KO porte naturellcinciil tout de suite sur les
peinture antique ou un dbris do vitrail. Un m- plu curieux : ces chapiteaux historis, o de
daillon rendu mconnaiseable par la fume scu- pflitt cambrs sous les volutes
personnagcH,
laire ioos la vote de la cbapellc do la Cruri- (pi.WIII, i), ou trnunt la faon d'un monarque
fl&loo * et on frifiDent mieux conserv dans une du UasEnipiro (XVIII, ), se dtachent en haut
t. spia al i aa it w ili i> sgi s i4l s pas trs brilUaU dtai Baumaiiii, Jruialm, face p. ftu.
LE MONUMENT ACTUEL ET SES DPENDANCES. 131
i32 JERUSALEM.
certains sujets aussi familiers aux sculpteurs du la hauteur des arcades et des votes sans porter
XII* sicle que les fleurettes en pointe de diamant ses regards jusqu'au sommet des arcs briss, on
(abaque de XIX, 6\ ou les oves : autant d'lments retrouve exclusivement la maonnerie de disette
utiles pour classer l'diflce dans la sphre prcise dj familire par les observations sur beaucoup
d'influences occidentales d'o Notonsil procde '. d'autres points, et l'accumulation des pices d'ar-
seulement encore l'emploi constant d'abaques chitecture les plus disparates qui forme avec -cette
trs dvelopps et toujours carrs, alors mme que maonnerie une sorte d'agglomrat archologique
le tailloir a des faces concaves par imitation du invariable.
tailloir antique. Le proGl de ces abaques et des Le trac absolument prcis des absides A ei B
impostes est assez gnralement un cavet ou une et exig l'ouverture des cabanons rigs derrire
doucine, le plus souvent alors orn de palniettes les autels modernes. On a haut dit plus comment
ou de feuilles d'acanthe alignes debout, sui- l'accs nous en avait t Les interdit. mesures
vant un procd connu dj dans l'ornementa- sur lesquelles a pu tre tabli le plan ne sauraient
tion byzantine', qui l'avait emprunt l'orne- donc tre garanties, quoique les nuances possibles
mentation antique (pi. XIX, .3-0). de proportions ne doivent pas altrer essentielle-
Cette dcoration sculpturale lgante et sobre, ment le caractre de ce trac, aussi mdival que
rehausse de tout l'clat des peintures et des mo- possible en tous ses dtails. La nef mridionale
saques, devait s'harmoniser jadis avec l'impo- est dpourvue d'abside : c'est la crypte de l'Inven-
sante ordonnance architecturale pour constituer tion de la Croix qui lui en tient lieu.
un monument splendide; aussi bien, demeure-t-il 11 et import davantage de
pouvoir relever
mouvant encore sous les haillons de sa gloire. avec prcision bout oppos de la chapelle,
le
roche. Celte cavit infrieure, J, amnage en qui paraissent les avoir coups. Le sol rocheux,
oratoire, est dsigne comme le lieu o la Croix trs lev dans D-E (fig. 85), est brusquement
fat dcouverte; la chapelle plus leve, H, est abaiss en />'-/:'' presque au niveau moyen de
consacre la mmoire de la pieuse impratrice la chapelle //. Abstraction faite des cloisons mo-
mre de Constantin, et probablement la fondatrice dernes, il est facile de ressaisir l'aspect originel
La chapelle est embrasse presque d'un coup deux escarpes rocheuses ingalement hautes, mais
d'oBll qoaod on arrive au bas de l'escalier et ce qui qui seraient absolument parallles, n'tait la d-
frappe ds l'abord, c'est l'a-npoct trs composite furmatioii de la grande anfractuosit J. La dill-
de sa itiiiclare, marque pourtant d'une em- ronco de hauteur n'est qu'apparente au surplus,
preinte fnrale romane assez accentue. En fait, car la ligne g-h est un simple gradin cr pur
on dcourre vite que les deux extrmitn Heules l'fxpluitation do colto paroi et le niveau corres-
sont spcifiquement romanes. Au centre et dans pondant / 80 retrouve dans l'absidiole /''.
On
I. OaM n^ortan pour m lSMnU de eompariiaon tut KA (/.M glita.. , pp. IHA M.).
igiitfiisi HmmiM. i Lssteytte [L'nreh. rel.. ch. wiii 1. t'f. itniiiii'.n, f.ludea xur ihiiloire dr la sculpture
Ui ekapiloux, pp. HXH-U), 4 M. EnUrI {Manurt ... hyznnUne. pi. i, I ; vi; x\\, I, cic.
m
COUPE LONGITUDINALE DE LA
CHAPEIkE y^ HELENE
H \
-
ABYSSINE
m^fmffmh>iffntmfmfr^*y'^''^^^^'nyfr/ff^m?fWfWM^mim
se souvient qu'il s'agit l d'une section du foss des parois de roc avec placages de maonnerie,
Klg. 80. Elvation gomtrale du mnr nord dans la l''" trave occidentale (ligne rr^ fig. 8'0 et coupe
transversale sur le has-cl nord (ligne * s du plan, fig. 8^1).
i
antique creus au pied du rempart. L'objection est une toute gratuite hypothse jusqu' ce jour,
que les murs nord et sud seraient eux-mmes Si l'excavation est barre ainsi transversalement
13 JERUSALEM.
par des parois rocheuses, ces parois ne peuvent hauteur des arcades, ils auraient insr des
gure excder une hauteur de 1'" l^jSO au maxi- pilastres dans les parois longitudinales ^, appuy
mum; or, mme avec ce maximum, trs peu sur les anciens supports leurs arcs briss et leur
vraisemblable dans l'tat prsent de linforma- nouvelle coupole. Les supports rf de la premire
lion. la thorie du foss demeure justifiable. trave auraient t renforcs pour porter la galerie
Il n'y a pas s'attarder sur des particularits du clotre suprieur, et les absides auraient t
de structure que les graphiques exposent avec intgralement refaites. La ncessit d'adapter l'ac-
86 ss., pi. XX A. les scruter
le dtail utile (fig. i. cs du petit sanctuaire la galerie du dambula-
de trs prs, on se persuaderait assez volontiers toire contraignit de couder par une double brisure
que les Croiss ne furent point les crateurs de l'axe de l'escalier dont l'entre devait s'ouvrir
ce minable difice, restaur seulement par eux avec symtrie entre les deux absides F et F*.
avec un respect admirable. A vrai dire, leur Quoi qu'il en soit, le monument garde peu prs
JC^
encore, la rserve du dlabrement lugubre d'au-
jourd'hui, l'aspect que lui donnrent les Croiss.
coupe: sm\ ia chapelle.! Tout au plus imaginera-l-on que l'espce de lu-
DE L' ^~
carne, i, pratique de seconde main dans le mur
INVENTION DEUA. CF(OIX:-^ de l'abside A, est d'une gaucherie trop nave pour
leur tre attribue. Un maon inexpriment a cr
plus tard cette loggia pour que sainte Hlne
y ait pu surveiller la dcouverte des croix .
2. La chapelle Sainte-Marie.
Tos pourtant pas dans l'architecture mdivale extrieur bizarre et comme engonce dans une
d'exemple bien authentique d'un assemblage aussi sacristie en fausse querre, couverte de votes
parfaitement hybride que les supports de la cou- bancales. A l'examen persvrant, l'ordre s'tablit
pole (0g. H4 : quatre tronons de colonnes dispa- dans ce chaos; les superftations modernes s'li-
rates' ci de diamtre variable, hisss qui sur une minent, les tronons d'une mmo muraille depuis
base ordinaire, a, qui sur un chapiteau, b, qui sur longtemps mulile s'appellent dans un aligne-
nn joli socle de profil romain, r, qui sur une base ment qui on dtermine la relation. Aux points
beaocoop trop large, d, avec des chapiteaux un oii les parois sont, par fortune, demeures nues,
peo l'avenant. Mais les constructeurs francs la maonnerie tale des curaclros dsormais
auraient-ils pa m
satisfaire d'une aussi chtive familiers qui viennent t\ l'appui des autres indices
maoDnerie la base do parois qu'ils aliuii'nt tochni|ues pour autoriser un classement archo-
t-oorooner d'un beaucoup nuMlleur appareil? Tout logique. Le tout une fois concrtis siu' dos
est Mmple s'ils ont seulement restaur la clia- plans, il n'est plus malais de discerner, sous ce
pelle. Consenrant le corps do l'diflce jusqu' la qui existe, la figure de ce qui fut aux diverses
I. Det n tmII gria, on rn inarbrr blanc, un aalr m mur (liK< S6); au 8., iU ileHrcndcnt au hoI cl oui (oui I air
couvent copce
poques dans la longue histoire du monument.
La minuscule chapelle, D, fait corps avec une
enfilade de pices et de couloirs informes au
*
2. glise du Saint-Sp., pp. 3 ss. Fig. 88. Chapelle Sainte-Marie et ses annexes. Plan.
136 JERUSALEM.
cfc|nPt. Dms
frafmrnt* d'un
MMNMalal cadras solaire en-
nrtfg Mjoard'bai dan* le blo*
cap
actoa aw
^ eblarr en partia
fcalre* d la paroi
la
hautes seulement cule en saillie (pi. XXI) que le temps et les bar-
deO^.^O, comme il bares n'ont pas russi dfigurer totalement
estnormal pour encore. Mais la vnration grandissante qui s'at-
un escalier de tachait la chapelle Sainte-Marie, un peu aussi
cette importance. l'agencement nouveau du sanctuaire rendaient
La dernire mar- dsirable que le passage et un autre dbouch.
che allleure le so- L'absidiole A' n'ayant plus de fonction bien ulile,
cle des colonnes fut choisie pour ce dbouch. On y pera la porte
Kig. 'H). - i.a porte Z. au lond de l'aljsi. ^^ porchc Car il ;
Z, que tous les dtails de sa structure (fig. 90)
diole A 4. Plan el lvation gomtrale. saute aUX VCUX rvlent comme d'origine mdivale. L'antique
que, dans celte muraille h'iV ventre sur la longueur nces-
disposition, la pice / dbarrasse des cloisons saire, on rejoignit le grand escalier en pratiquant
parasites qui l'ont dfi- sommairement, l'int-
gure est tout bonne- rieur et l'extrieur de
ment le porche spacieux la nouvelle porte, des
de la chapelle Sainte-Ma- degrs correspondant
rie. Entre le sol antique ceux qui se trou-
de ce porche, tel qu'il est vaient aux deux portes
indiqu par l'tat actuel ouest et sud de Sainte-
Fig. 91. Fiagmenl d'arcliitrave antique.
du couloir devant la Marie. Le premier coup
porte Z, et le dallage de la chapelle, le dnivel- tait port la splen-
lement serait d'environ G^.TS c'est la place de : dide ordonnance de
4 marches (fig. 8)). Quatre autres marches devant l'entre occidentale
la porte // (fig. 88) amenaient au sol de la ro- primit ive. Elle est
tonde. aujourd'hui si parfai-
L'installation primordiale de cette entre pour- tement anantie, tra-
rait, la rigueur, tre contemporaine des difices vestie tout le moins,
constanliniens; le caractre en est assez gran- qu'il y faut une pa-
diose pour qu'on en puisse faire honneur l'ar- tiente attention pour
chitecte imprial. A la condition toutefois de la ressaisir. La cha-
rduire tout l'ensemble au simple rle d'accs pelle mme fut re-
au Saint-Spulcre par l'occident et d'liminer la touche par les archi-
chapelle D, installe plus tard seulement l'extr- tectes Francs. Peut- t
la pice
l'ajourer
haut, en l'adaptant
E qui en
dans
V
il II O
porche de Sainte-Marie qu'elle respectait et rien devenait la sacristie, Fig. !>J. Cuve
baptismale anliiiue;
plan et coupe. Une des parois est
ne fut chang alors dans le dispositif de la grande on en transforma brise.
JULSALEM. T. 11. 18
138 JERUSALEM.
l'abside*. Le porche fut surmont d'un petit tage, plus aucune communication directe avec la basi-
/', que sa physionomie archaque, respecte tant lique.On y pntre par une porte B, simple
bien que mal, a fait baptiser depuis quelques sicles brche dans la paroi orientale et de symtrie im-
chambre de Sainte -Hlne . Le dtail des parfaite entre deux des absides projetes sur le
autres modifications est sans porte pour l'intel- parvis. 11que de franchir ce seuil et de s'ar-
n'est
ligence du monument. Signalons seulement en- rter au milieu du ciel-ouvert actuel, N, pour
core le bon fragment d'architrave antique avili avoir l'impression que cet dice a subi mainte
au rle de linteau la porte basse et poisseuse, retouche. C'est affaire patiente de mensurations,
L, du magasin huile M
(fig. 91), et la cuve de nivellements et d'arpentage, de les dfinir
baptismale (fig. 92) relgue l'angle n au fond et de concrtiser le monument avant d'en pou-
du capharnam qu'est le couloir de la porte Z. voir saisir l'volution archologique. L'ordon
M. Mauss' s'est donn beaucoup d'embarras nance gnrale, si uniforme dans la plupart des
spculer avec des textes vagues de plerins pour plans en circulation, est trangement irrgulire
se persuader que ce monument tait plus ou au premier coup d'oeil. Au lieu de trois nefs pres-
moins en place, et crer en ce recoin le baptis- que indpendantes et identiques, en relation avec
tre antique de la basilique. 11 n'y a qu' voir un long narthex et munies chacune de son abside,
cette cuve brise, branlante sur le sol dnivel on discerne trois pices disparates au centre un :
venue un ustensile hors d'usage. La situation 9',20 trahit dj la relation de 0' avec N, corro-
primitive est l'oppos du sanctuaire dans les bore par une liaison organique troite et une
chapelles du parvis mridional que nous allons identit absolue d'orientement. Avec 0, tout va
prcisment aborder. d'autre sorte. La rupture du trac est complte et
l'axe d'orientation inclin d'environ 2" 10' vers le
des couvents orthodoxes de Gethsmani au sud, l'abside, qui en permet la dtermination, est de-
et de Saint-.\braham l'est. Ils s'ornent pour la meure indemne de retouche franque et les deux
plupart de titres pompeux et usurps : chapelle puissantes piles orientales du clocher tmoignent
des Archanges, de Melcbisdek, du sacrifice d'A- du souci que s'tait donn l'architecte pour la
braham, sont de grands noms qui compensent respecter.
mal one pnurie absolue de caractre artistique. On estimera trs tlitlicilcment fortuit que Taxe
Presque tous cependant, logs en quelque dpen- longitudinal de cette chapelle concide sur l'hori-
dance du sanctuaire antique, l'ont sauve de la zon avec l'orientement anormal de la rotonde
mine, tout en la rendant plus ou moins mcon- transforme en hmicycle et barre un peu on
naissable d'abord ou Iph transformations qu'ils avant des absidioles A* et .P. Non moins trange
loi ont imposes. C'est ainsi que, dans le groupe serait le hasard complaisant qui aurait camp la
de r' " alignes l'occident, on dmle sans
:
chapelle centrale sur un axe est-ouest strictement
trop une annexe importante du monument parallle celui de la rotonde primitive, c'ost--
primitif : le baptistre constantinien (flg. 93). diro en tant qu'ordonne h la crypte do Sainto-
l/nsage de ces oratoires sordides est aujourd'hui lllno el aux grandes portes do faade dans
dvolu au clerg orthodoxe arabe, et iU n'ont l'hospice russe et le couvent copte (cf. pi. Mil).
1. Ls IbnM prlMMIft, Un ilmplc * rrirouver, Ml imli- nitri' rcnrcriiir iiiaiiil^^nanl un Iroiiroii d'une <> cmIuiiiic i\v
Mais si l'on est en droit de faire fond sur des le mur CD, mitoyen entre VV et 0' ni dans les ;
Fig. 93. Les chapelles mridionales du parvis. Ancien baptistre constantinien. Plan de rtat actuel (cf. pi. XllI).
cun compte des videntes superftations mo- empreinte. D'o la ncessit de classer aux
dernes : rduits sans liaison essentielle avec les poques antrieures l'origine des constructions
vieilles parois, lpre hideuse de pltras, ou re- qu'ils ont tout bonnement transformes. Dans la
prises sur de rares points. Tout cela limin, mesure assez restreinte o l'examen de dtail est
prend un air bien accentu de monument
l'difice aujourd'hui ralisable, le diagnostic demeurerait
mdival, au moins en ses deux extrmits nord incertain si quelques lments ne se classaient
et sud. A vrai dire cependant, cette physionomie d'eux-mmes telle cette courte section de ma-
:
n'est que superficielle, rsultant surtout du sys- onnerie mariant brique et pierre, I, dans la paroi
tme des votes et de certains lments dcoratifs, occidentale de la chapelle (fig. 94). Les rares
tels que les arcatures des stalles pratiques dans points o s'est rencontr dj cet amalgame, in-
.
i4d JERUSALEM.
solite Jrusalem, ont tous paru d'poque byzan- la rue des Chrtiens et vient dboucher, en A, sur
tine relativement basse. Il a pour habituel pen- le long narthex commun aux trois chapelles du
dant, an Saint-Spulcre, une maonnerie de trs parvis. La porte B\ dans l'axe suffisamment
mdiocre appareillage, en matriaux de fortune, prcis de cet escalier, conserve encore une des co-
cl ces caractres se retrouvent au mieux en plu- lonnes, a, qui durent jadis l'encadrer et supporter
sieurs sections du groupe actuellement tudi : des arcades ornementales. Cette porte franchie,
dans les deux absides et 0' en particulier, en on au centre du quadrilatre, dans le
se trouve
discordance ciel-ouvert N, couvert nagure par une coupole
d'alignement. dont les quatre trompes demeurent nettement
L'abside cen- visibles la crte des murs latraux. Pour con-
trale, au con- tre-buter la pousse de cette coupole du ct orien-
traire, avec tal, la petite abside installe sur son axe central
son appareil tait renforce par de solides massifs; des annexes
plus soign, occupant le sitedes oratoires actuels 00', seule-
ses robustes ment dnues des absides que nous leur voyons,
massifs lat- assuraient la scurit des parois nord et sud. Une
'v. -.
raux et son ou plusieurs portes, aujourd'hui impossibles d-
orientation, terminer, fournissaient la communication imm-
It^.'-^ s'harmonise diate avec le sanctuaire au nord et le parvis
spontanment l'orient.
Fi. . Vetige d'appareil byzantin, bri-
que et pierre i la base du clocher mdi- avec les plus Sous cette forme gnrale facile reconsti-
lai cf. Og. 93. 1
archaques tuer, l'difice trahirait dj sa destination sans
parties du qu'on fasse appel aux donnes littraires impli-
sanctuaire.La dissection plus approfondie serait quant l'existence d'un baptistre vers le chevet
hors de propos en cet endroit et le groupe de nos du monument constantinien, en relation directe
chapelles est dsormais suffisamment intelligible. avecla rotonde. C'est en efTet sous l'aspect de
A l'poque o le sanctuaire constantinien vint petits dicules attachs au fianc dune glise,
remplacer, sur les sites du Calvaire et du spulcre toujours orns d'une abside et assez souvent d'une
de Noire-Seigneur, le capitole d'Aelia, l'escarpe- enceinte indpendante, que se prsentent les plus
ment rocheux >')' limitait l'occident l'espla- clbres baptistres antiques. Il n'est pas jus-
nade du forum de la colonie. Ilien n'imposait la qu'au plan d'ensemble de celui-ci qui ne se ren-
de*^lruction de cette monumentale esplanade et contre ailleurs. Pour suggrer mieux encore cette
l'i^-difice nouveau eut prcisment une faade dtermination, il y a surtout la prsence de la
secondaire sur ce ct, la hauteur du parvis in citerne /, objet toujours, dans la chapelle mo-
trienr dvelopp, on le verra plus loin, entre la derne, d'une certaine vnration obscurment
basilique commmorative et le saint Tombeau. justifie par des lgendes bizarres, mais bien at-
Pour oecuper l'espace qui rpondait, sur l'espla- teste par sa margelle un peu prtentieuse et les
nade mridionale, peu prs la moiti do sa offrandes qu'on y dpose. La position mme dans
rotonde, l'architecte imprial traa un quadrilatre l'difice est dj de nature i\ suggrer que son
de S8 mtres environ sur 22, dlimit par une rle ne fut pas indiffrent h. l'archilecto du plan
eoeeiote ordomie k l'ensemble de son plan. On y primordial. A travers les mutations de vocables,
It cot de l'extrieur, l'ouest, par un esc/ilicr on trouverait sans grand effort qu'avant d'tro
d'une trentaine de marches, imposant encore ddie comme do nos jours aux Quarante Martyrs,
'pioique de moins grande allure que l'escalier cette chapelle avait pour patron un saint Jean
:i<-4pondant au nord, dtfvnnt la chapelle Sainte- qui a bien chance d'avoir t d'abord U' Haptiste.
Marie. Cet encalier, h peine modifl aujourd'hui l'U un indice apparemment plus valable encore de
par rinslallatioD de la chapelle de Sainte-Thcle celte doMtination initiale est sa persistance ml^mo.
o-destos de l'escrpe *, s'amorce sur les ter- hopuis l'enbndreuK'nt de la coupole et le minable
freoqoM d Saint-Constantin, au-dessus de
'
pice aux solennits du baptme, qui nanmoins Dans celle du nord, au contraire, en connexion
y est assez frquemment administr; et l'on ne directe avec ce groupe, il tait manifestement
remarque pas sans surprise, en un coin retir du indispensable de s'accorder l'orientement gn-
narlhex, une grande cuve de pierre, n, dont la ral modifi d'o la dviation d'axe nettement
;
destination chappe d'abord en cet endroit. Je l'a- perceptible au chevet de cette abside. Dans la
vais prise longtemps, tout hasard, pour quelque restauration franque du xii** sicle, on respecta la
ustensile abandonn et remplac dans le magasin division en trois chapelles rpares seulement
huile, Z, par des jarres en terre cuite plus ma- dans un meilleur style. Alors sans doute furent
niables et plus pratiques. Cette faon de conce- pratiqus les videments dans le mur CD, pour
voir une telle auge ne s'accordait gure avec les rompre la monotonie de cette paroi inutilement
traces videntes d'usage temporaire, voire cer- massive et crer en mme temps une commode et
taines marques de respect dont elle est l'objet de lgante range de stalles en cette paroi. On pour-
la part de quelques fldles, mme si la poussire voyait avec habilet, d'autre part, une consolida-
en ont pris momentan-
et des toiles d'araignes tion de la coupole par l'adaptation des votes et
ment possession. Au dire du desservant qui nous l'paulementdes angles du quadrilatre. Sur l'ora-
accompagnait en quelques-unes des sances du toire septentrional fut rig un campanile dont la
relev, ce bassin fruste, install autrefois proxi- base exigeait d'attentives prcautions. Plutt que
mit de la citerne /, servait de baptistre com- de raser l'dicule antique consacr par la vnra-
mun. Rserv aujourd'hui au baptme des adultes, tion, l'architecte prfra l'encadrer dans quatre
il a t relgu dans la pnombre de cet angle normes piles relies par des arceaux. Tout au
secret, par un sentiment de dcence qu'il fallait plus fut-il contraint de modifier lgrement son
concilier avec l'immutabilit des rites du cr- orientation et de raccourcir la nef en vue de ga-
monial orthodoxe. Comment voquer de manire gner, l'exlrmil occidentale, l'espace d'une cage
plus vive le souvenir de ce que fut, l'origine, d'escalierpour sa tour'. Peu peu, dans les si-
l'difice ainsi attach au flanc du Saint-Spulcre? cles suivants, cette ordonnance fut bouleverse
Au lieu de la grossire cuve ronde encore en par quelques mauvais murs de refend et l'installa-
usage, s'il en faut croire le pope qui a la charge tion de rduits parasites; la moiti du narthex en
du local, qu'on rtablisse, sous la coupole cen- est aujourd'hui dfigure. Vers l'angle S.-E., un
trale, le bassin lgant creus en forme de croix cabanon moins chtif mais non moins disgracieux,
ou de quatre lobes que nous avons vu tout
trfle E, a t obtenu en barrant d'un mur la section
l'heure parmi le bric--brac du rduit sombre, du parvis qui s'enfonait dans la saillie des deux
au fond du passage de l'abside .4^ (tig. 92j c'est : absidioles. Rien pourtant n'a pu effacer totale-
la disposition typique d'un baptistre du iv*^ sicle ment encore, dans ce groupe intressant d'difices,
qui est intgralement reconstitue. les caractres de son origine et de sa premire
Avec mutation des rites liturgiques et les
la destination.
vicissitudesdu temps, cette disposition allait s'al- A l'enceinte du baptistre constantinien, dans
trer non moins gravement que toute celle du l'angle S.-E., s'attachait la colonnade limitant le
sanctuaire constantinien. Par une intention de parvis au sud. L'installation en remonte, selon
symbolisme, ou par le dsir de multiplier les cha- toute vraisemblance, au iv* sicle, bien qu'elle ait
pelles aprs la ruine de la basilique, les Byzantins t profondment remanie par les Croiss. La
tardifs crrent deux oratoires aux flancs de l'anti- colonne engage dans le mur antique est srement
que baptistre en perant le mur oriental pour y mdivale; mais son chapiteau (cf. pi. XIX, 2),
grefl'er deux absides 00^ copies attentivement sur copie la rigueur possible d'un chapiteau an-
la vieille abside N. Celle du sud pouvait sans le cien, doit plutt n'tre qu'un remploi. Mieux
moindre inconvnient s'aligner sur l'abside primi- encore que des nuances de galbe dans l'excu-
tive qui l'isolait du groupe des nouveaux difices. tion des bases demeures en place, leur rpar-
1. Fig. 93, //. Le dessin n'est qu'une hypothse. La porte, que par les dpendances de la sacristie armnienne,
je crois,
G, est depuis longtemps mure et l'endroit n'est accessible, o nous n'avons pas eu la faveur d'tre admis.
U2 JRUSALRM.
tition sur le sol (flg. 95 trahit le remaniement surtout aprs quelques heures dune pluie d'hiver
allgu. Tout le monde a not cinq colonnes ou par la coloration tout autre de la surface qu'il
bases et l'on restaure au hasard une colonnade occupait sur l'emmarchement des gradins polis et
six arcades symtriques chiffre correct, avec : uss sous la foule sculaire des pas. Ces deux
une ordonnance symtrique tout autre. Rien n'est arcades centrales plus larges taient naturellement
moins compliqu que la dtermination de cette plus hautes et s'harmonisaient avec le double por-
ordonnance. Pour les deux premires arcades occi- tail de la faade. Sous cette forme, la colonnade
dentales on l'obtient, en plan comme en lva- mridionale du parvis tait par consquent l'adap-
tion, par les trois bases, a, 6, c, et la colonne enga- tation mdivale trs heureuse d'un tat antrieur
ge, a, o s'appuie encore la retombe d'arceau. probablement analogue, dont les bases h c, les
Les intervalles suivants mesurent G, 48 entre c-e, gradins et le dallage du parvis demeurent les
et 5",25 entre-^, aussi videmment en place que seuls vestiges.
les bases prcdentes, mais d'autres proportions. Une colonnade semblable bordait sans doute
A commencer par l'intervalle de ou o^.SS, 5", 25, autrefois le parvis l'orient; la faade moderne du
si on le mesure d'axe en axe, aussitt scind en couvent de Saint-Abraham en a absorb une par-
parties gales par l'insertion d'une base, ^ iden- lie, mais les colonnes rr (pi. XllI), entre lesquelles
tique aux deux autres, il fournit deux traves de est jet un arc ogival immense de tO mtres d'ou-
^''.dO.'i dont la similitude avec les traves occi- verture, en doivent tre les restes. L'arc a t ob-
dentales est presque absolue, puisque l'cart brut tur par une maonnerie de misre. L'troite
de 0^,15 est rduit 0"',05, c'est--dire une quan- pice, Ry prise entre ce mur et l'angle massif des
tit ngligeable par la diffrence des bases. On constructions archaques, visibles dans les sous-
verra d'ailleurs bientt que le.s arcades ainsi tra- solsdu couvent orthodoxe, est une trs banale cha-
ces ont uo rpondant exact l'extrmit oppose pelle o les Armniens ont attach le vocable de
da panris, devant la faade. Les ^"',^i^ entre les Saint-Jean et une lgende sans porte'. La cha-
bases c< fournissent, au premier coup d'il, deux pelle copt( de Sainl-Miclifil, ou des Archanges, qui
eetioDs de d^.SI reproduisant avec trop d'approxi- lui fait suite l'occident (cf. fig. 67), n'a d'autre
mation l'entrecolonncmcnt intrieur des portes de intrt que de permottro, (juand badigeons ses
la faade pour qu'on n'y trouve pas une intention deviennent plus lacuiuuix, rctiuic priodique dos
de l'ardiitecto. Or il sudlt d'examiner remplace- raccords entre les dilicos byzantins et la faade
ment thorique de ce support contrai, r/, pour en mdivale.
dcouvrir la trace, manifeste avec vidence Tout l'ail l'angle du parvis, la communaut
I. M. l'rdiilccleisiirjr [Holy %tp., 793 Hr. 30; cf. 3i s.) croit Kc |>ouvoir roncier, indi(|uei)t une loralJHaliun dilIVrcntc,
imk IWWW ii qM celle chaprltr repr^arnlr l'aUldr d'unn COtnliH- on il- \i'rrn m aon lein|in. Au point de vue arr.lit^olo-
ri wias iUis Maie-Marte, qak aurait l jadi (irreioppc Sique, on trouvera Tort difllcilvinunt rcccvablo l'Iiypolhsc du
lrstfs a partU. U d4ioiiM lltlrilrM tur iMqaelle* Il M. Jeffery.
LE MONUMENT ACTUEL ET SES DPENDANCES. 143
abyssine a reu l'aumne d'une sorte de taudis, combiner ici au mieux des exigences perspectives
Q, vraiment bien humble et bien exigu pour loger deux orientements quelque peu discordants :
le souvenir mouvant de sainte Marie l'gyptienne. celui de la vieille paroi byzantine, o tait pra-
Rien qu' tendre les bras, quand on se place au tique la porte du Calvaire (/"), et celui de l
milieu, on en toucherait presque toutes les sor- faade neuve, rgi ncessairement par l'orienta-
dides parois et la vote enfume. 11 n'a fallu pas tion gnrale de la basilique. De l'extrieur c'est
moins qu'une misre sans nom et le dsir touchant peine si un il mme trs exerc pourrait
d'avoir ici un lieu de prires avec ses rites natio- souponner d'abord le problme, moins d'tre
naux, pour lever au rang de chapelle ce rduit averti par les notations dlicates de bons instru-
borgne constitu par la petite arcade qui supportait ments. Une fois calcule comme de droit la plan-
toutbonnement, nagure, le perron dune porte au tation des piliers et des faisceaux de colonnettes
niveau du Calvaire. On remarquera tout de suite pour aligner convenablement l'dicule et encadrer
que la largeur de cetle arcade augmente de l'in- la f sans aveugler la petite fentre H,
porte
tervalle qui la spare de la colonne brise tou- indispensable l'annexe de la chapelle d'Adam
jours debout sur son vieux socle, q, rend avec au rez-de-chausse, trop masquer fentre
ni la
prcision celte mesure de 5'",89 dj trouve en suprieure F, lment essentiel dans con- le
uvre dans la construction du parvis. On a donc cept ornemental de faade, la matre d'u- le
l'impression qu'en un premier stage du monu- vres s'tait employ faire de ce pavillon un
ment latin, le portique repli vers l'occident, paral- bijou ornemental. Gomme si son me d'artiste
llement la faade, venait s'attacher l'angle se ft mue au souvenir de la Vierge Douloureuse
proprement dit de celte faade, si tant est qu'il qui serait ddie la chapelle,sa composition
n'ait pas couru sur toute sa longueur. s'estanime. Une modnature plus riche et plus
Plus tard l'entre extrieure du Calvaire s'tant souple rehausse des lignes gnralement rigides
transforme en dicule beaucoup plus monumen- et nues partout ailleurs dans le monument qu'il
tal, sous le vocable de Notre-Dame des Sepl-Dou- achevait de restaurer. La dcoration sculpturale
leurs, communment aujourd'hui N.-D. des est presque prodigue, et d'tincelantes mo-
Francs , la notion du portique acheva de se saques fond d'or mettaient jadis leur vive et
perdre et l'on ne s'intressa naturellement plus chaude lumire en tout l'intrieur; il en subsiste
qu' la chapelle. Bien dlabre, bien travestie juste assezpour dire ce que fut cette ornementa-
surtout, elle n'est debout encore que moyennant lion somptueuse tout le revlement du sommet
:
une armature de fer dont l'eincacit et pu tre de la premire voussure qui encadre le tympan
aussi complte sans tre autant disgracieuse sculpt de la porte/' (pi. XXIll)*. Volontiers on
(pi. XXll) : touchant invalide qui a fait bander sa saurait le nom de l'architecte qui travaillait ainsi
blessure en hte, pour ne pas interrompre sa fac- pour la Vierge et pour le Calvaire; les textes pa-
tion sculaire au portail du Spulcre. On le dirait raissent l'avoir absolument oubli et lui, discret
bancal quand on l'embrasse d'un premier coup autant qu'artiste, s'est effac avec soin. Je me
d'oeil l'intrieur (pi. XXV). L'arcature septen- qu'on pouvait recon-
suis pourtant fait l'illusion
trionale qui soutient la coupololte n'est pas natre sa signature dissimule en un point fort
d'querre absolue avec celles des autres cts, ni peu accessible de la faade qui est aussi son uvre.
dans l'axe du tympan qui orne le haut de l'ou- Le PETRUS peccalor qui a grav son nom d'une
verture f. L'impression est corrige ds qu'on main fine et souple, avec si peu d'affectation, sur
harmonieuse de ce pavillon et l'in-
saisit l'ide un bloc- sans aucune particulire vidence la
gniosit technique avec laquelle
il fut conu pour base d'une grande fentre de faade, n'est proba-
dissimuler une soudure de constructions et com- blement pas un de ces encombrants plerins im-
plter le caractre de la faade. Attentif se rgler pitoyables olfenser de leur griffe les plus appa-
sur ce qui existait, l'architecte mdival avait rentes parois des sanctuaires^. Ne serait-ce point
1. Les conditions tout fait nfastes imposes la pho- :>. Cf. pi. XXV. La signature a t lgrement dplace pour
loj^raphie n'ont pas |)ennis au 1'. Savignac de recueillir ce tre rendue apparente sur le gonitral.
prcieux docuinenl. 3. Le bas de la faade en est cribl. Il nest mme pas
144 JERUSALEM,
l'architecte? Et le contraste serait mouvant entre vaine rudition tenter la preuve que cette faade
cette signature la fois esthtique et humble n'tait ni gothique, ni romane ni orientale
discrtement cache l et cette autre, tale avec d'ailleurs,contrairement l'attribution favorite
fatuit, aux endroits les plus solennels pour ne de M. Slrzygowski.
Tout lui paraissait nig-
pas laisser ignorer la postrit le funeste maon matique et insolite dans le concept et la rali-
mytilnien Comninos. Mais il nous reste tudier sation; et l'nigme ne se vaille quersolvait,
rapidement la On de l'uvre du Pierre ano- vaille, plutt obscurment, que par une adaptation
nyme occidental. assez singulire une description d'Eusbe, elle-
mme peu correctement commente. Aucun
4. Im faade et le clocher. homme inform n'et voulu prendre son compte
le verdict de M. Strzygosvski. De loin en loin
C'est le sort des monuments de la Ville sainte. mme quelque architecte venant passer devant
des plus fameux tout le moins, de servir de la clbre faade accentuait correctement son
thme paradoxes. Vus et dcrits satit, rare- caractre mdival si limpide, non sans faire au
ment par des observateurs de loisir et convena- mmoire, bien oubli dans la ncropole des bi-
blement quips pour les apprcier, ils passent bliothques, une allusion d'autant plus maligne
de Salomon Saladin, de Constantin Justinien, qu'on y appuyait moins 11 n'en subsisterait '^.
et la frise mdiane. Aussi ne put-on se dfendre tres paradoxes dont on ne saurait plus rendre Slrzy-
d'une relle stupeur quand M. Strzygowski, l'histo- gowski responsable. Tout aboutit, au bout de la-
rien d'ordinaire beaucoup plus srement inform, borieuses passes avec des expressions techniques
repltra l'hypothse d'origine constantinienne ^ et des chilTres, une composition architecturale
Sa meilleure excuse quelques
tait d'oprer sur qui et fait rver M. Heisenberg lui-mme s'il
iMl foi! daa d'ialirl Ae reconnatre, parmi cm Rri- y retrouve l'iniipiration vidente de la renaissance romane,
aMitre*. qadqae son inpoMal et ilauMi loinlatoeiidaltr|u<' qui A partir de iiriO et jusqu'au dernier qunrl <lu \ii* s. a
Im tnt t sir . protluil lie ki nouil>reu\ el adniiraiiles inonuincntH dans les
1. fin bfetitemdrr Beil dr$ pmchlbaurg homlnntint province rlinniies et Irancaises. Il en iniilti|ilie Ick exein-
4. Gr. m keil. draine lu Jerutnlrm, dan Orirnl oder plfa, coiiipli'lant ainsi la docunienlation i|iravail Tournie
Ham, ff. 127-IM (i9ul). M. de Vn^tt, dont on retrouve ici a\ec plaisir le juKeinent
2. Td M rcfflMrqsatile article de M. l'arcbilecte Hamk, %\ aulorim^ cf. l.rs t'glisf$..., pp. VM un. : Ji'nisalrm. hier
iU dit Sdenticht drr htit. (irabeskircht :u JfnnaUm rt aujourd'hui, pp. :<;i HK.).
0im kumsIfOehiehlUehei B'itn^lf n* le .*iu///j/. Hcirntif. dr Par exemple l'origine antique de la corniche sculplurc
:. :
latitrmama 4 lA arril 1908. J'en doi l'obUKranlc roin- eotulanlinenni' dauH te pur K(><)t de l'Orient lielli^nis-
RNiaksIlMi an T. R. V. Maartre Olklirr O. H. H.. <Ip i alibayr llque . Uiitiii., Manuel d'art byzantin, p. I.i (tuio).
im Maal tkmt. Lois d conalatcr I* aocune piginr, M. IUmIi \. aratjrtk., I, 1&, 157; cl'. Hli., IU()0, p. a.'>.
LE MONUMENT ACTUEL ET SES DPENDANCES. 14S
divisions infrieures, que les fentres gemelles balanait avec une assez correcte symtrie le bout
devraient tre remplaces par une rosace, que la oriental en lger retrait; ce retrait seul demeure
saillie de la faade entire et sa division en deux d'abord une apparente objection qui sera rsolue
tages sont d'inspiration antique ^ et d'autres tout l'heure. Par la seconde voie on progressait
aphorismes dignes de ...Voil pourquoi votre avec rigueur. Le bandeau ornemental couronnant
fille est muette >/... Il ne s'agit pas de dtacher les archivoltes des fentres est coup par le clo-
un motif dans cet ensemble et de s'vertuer lui cher au point o il" vient de se replier en une
reconstituer isolment une captieuse gnalogie nouvelle arcade, dont la partie conserve est
artistique. Plus illusoire encore est la spculation juste pour une dtermination de sa
suffisante
sur des raccords imprcis avec tout le groupe courbe. Cette courbe correspond mathmatique-
monumental. Pour faire justice cette faade, il ment celle de l'arcade conserve l'autre bout,
la faut tudier comme un tout et relie l'difice sur la fentre F. En mme temps il est curieux
pour lequel on la construisit jadis. Examine avec d'observer que les blocs ee\ certainement en
cette mthode, elle se rvle aussi franchement place, sont de mme galbe et de mmes propor-
mdivale que possible par son plan, sa compo- tions que leurs pendants la fentre F; ce sont
sition, le traitement des matriaux, le caractre par consquent les claveaux d'arc suprieur d'une
de sa modnature et de toute son ornementation ouverture identique, E; on retrouve mme sans
sculpturale. Il faudrait reproduire ligne ligne grande difficult son jambage entier, e-e-, en exa-
la description qu'on prfrera lire dans Les fjlises minant avec minutie la coupe des blocs, l'allure
de la Terre Sainte. Mais on a pens qu'il suffirait du jointoyage et la nature des artes percep-
de verser l'tude une documentation graphique tibles la suture du clocher. Construite avec ces
intgrale, en l'accompagnant des simples notes donnes, la fentre E implique de toute nces-
utiles sa clart. sit un dveloppement occidental de la paroi qu'on
Pour saisir le trac on est d'abord gn par le pourrait, en principe, valuer par diverses con-
clocher, dont l'insertion de seconde main est vi- sidrations de symtrie. La plus spontane est
dente, l'angle sud-ouest (pi. XIII, X.XIV^et lig. 93 . de situer l'arcade ornementale entre deux sections
Deux lments s'offrent pour y aboutir. L'un, gales de la muraille; en d'autres termes, c'est
qu'on pourrait dire empirique, consiste chercher calculer pour la frise courante une longueur xx'
sur le plan de la basilique quoi souder conve- identique ec'. Le point x' tant considr ds
nablement la faade; l'autre, plus positif, dduit lors comme limite occidentale de cette frise, si
le trac complet d'une analyse attentive de ce l'on y fait passer en plan vertical une ligne qui
qui est demeur visible. Le schma gomtral de reproduise les dcrochements de l'arte de faade
la pi. XXV, o cette restauration est opre en h l'orient, celte ligne vient recouper le plan par
pointill, fera promptement observer que l'une terreau point x\ dtermin prcdemment par
et l'autre voie concident au mme point. Par la une voie tout autre. L'intersection de ces coor-
premire, en effet, on pouvait aisment se per- donnes gomtriques ne rend-elle pas avec vi-
suader que la faade saillante correspondant, dence la limite de la faade? D'autant que la
l'orient, l'alignement du transept mdival, de- paroi totale ainsi reconstitue fournit prcis-
vait avoir une relation analogue avec ce transept ment les proportions requises pour l'analyse ra-
sur l'exlrmit oppose. Toute la diflicult tait tionnelle des parties demeures apparentes, et
d'oprer un raccord satisfaisant avec la paroi oc- pour une ordonnance gnrale harmonieuse de la
cidentale; et comme il restait seulement, jusqu' composition. Pour que tout y soit rigoureusement
cet angle thorique, l'troite largeur de la petite balanc, il faudrait, c'est bien entendu, mme
trave intermdiaire entre la basilique et la saillie l'occident qu' l'orient et surtout, au plan
rotonde, on tait d'autant mieux fond pro- infrieur, une quelconque dans le
ouverture
longer la faade devant cette trave, c'est--dire mme rapport avec E
du plan suprieur que f
entre les piles a' et x*, que la paroi ainsi ralise par exemple est F. Et' il n'est gure douteux
tant bien que mal avec quelle logique heureuse faade un cran rectangulaire uni, couronn par
la solution fut obtenue: pour en apprcier la un pignon double rampant; trois nefs avec sur-
lvation du vaisseau central appelaient en fa-
ade des contreforts saillants sur l'axe des files
de supports intrieurs et un pignon central profi-
lant ses deux rampants plus haut que les demi-
pignons rampant unique appuys de part et
d'autre contre lui. Dans le cas du Saint-Spulcre,
la faade se trouvant une extrmit latrale du
transept n'avait plus se modeler sur la division
des nefs; elle rpondait, par son unit gnrale,
l'ouverture spacieuse du transept, non sans rap-
peler avec toute correction, par les lments
gmins de son ordonnance, la double trave sub-
divisant dans les bas-cts la largeur du vaisseau
transversal. Aux deux ordres de galeries int-
rieures font pendant les deux tages do la faade;
les hautes arcades du triforium ont rgi le trac
des grandes baies suprieures C et /); enfin la
talent encore sous nos yeux comment btissaient tes baies du portail ce sont de splendides co-
les Byzantins des sicles ultrieurs, et la faade lonnes monolithes en marbres varis qui sont
se soude prcisment quelques sections les loges dans les angles rentrants des jambages
mieux caractrises de ces murailles de disette, appareills. A ces particularits prs, l'examen
dans les parties hautes de la paroi mridionale des photographies attestera de part et d'autre un
des pices adosses au Calvaire (extrmit de la mme concept artistique, le mme rpertoire
pi. XXV et fig. 97j. Leur mesquinerie donne plus ornemental trait de mme main, avec la varit
grand air encore ces belles assises en excellents d'imagination et la souplesse de ciseau familires
matriaux et de trs cor-
rect appareillage. Il n'est
pas un bloc o ne se re-
connaisse le dressage
mdival que distinguent
des particularits impos-
sibles dsormais con-
fondre avec tout autre
procd plus ou moins
analogue *.
A cette physionomie si
parfaitement uniforme de
la construction entire
s'ajoute non
l'uniformit
moins absolue de la d-
coration, malgr la va-
rit des motifs ornemen-
taux et diverses nuances
justifies par le rle diff-
cipe et un rayon gal (cf. pi. XXV). Le jambage chapiteau profondment dcoupes,
feuilles
central est naturellement beaucoup plus puis- retournes avec violence en coup de vent, et
sant au rez-de-chausse qu' l'tage; et comme l'acanthe grle et anguleuse du chapiteau voisin
il s'agit de portails dans le bas et de simples dans le mme groupe (fig. 98 s.), la dissemblance
fentres dans le haut, il va de soi que leur pla- pourrait frapper si on les voyait superficiellement
cement normal tout autre sous les arcades en- et isols. Ils ne sont pas seulement frres par
trane d'invitables modifications dans les rem- leur association dans le mme faisceau chaque ;
1. Les marqaes de tcherons n'y sont point rares. M. Cler- gistrant au hasard de l'observation accidentelle je n'en ai
mont-Ganneau en signalait dj dans son mmoire qui de- pas not la position avec assez d'exactitude pour garantir
meure fondamental sur celte question de la maonnerie celle des rares exemples sems travers le gomtral.
spcifique des Croiss {Archaeol. Res., I, 12). En les enre- 2. Comparer les pi. xxiv et xxvi; voir aussi fig. 96.
i48 JRUSALEM.
rinceaux de vigne si fouills qu'ils se dtachent lobes des feuilles : double trait commun qui siifTit
presque en ronde bosse dans la mme situation authentiquer leur classement dans la mme fa-
aux arcades du haut (pi. XXVII, 1 et 2). De ce ban- mille artistique. Le premier relve en effet d'une
deau suprieur celui qui, vers la base, dve- faon trs dtermine de conduire le ciseau et de
loppe jusqu'aux extrmits de la faade le tailloir l'intention de multiplier l'effet de la lumire en
rlf'f*. Portail mdival du SainlSpulcrc. Chapiteaux cl imposte du Jambage occidental (voir pi. \xv, .4a).
det chapiteaux (Qg. 100), on n'imaginerait d'abord crant comme des facettes multiples sur le profil
1, C ceaMMatire rUsUqae doit lr UJta4 aui bialo- SaiuMIarc de Vonike . I.e llii>tiic analoi^tit* le la pnlinc
titm friitlmi. Ohaeaa rttrouirera promplement do reale, friafl (pi. iiriii, 1 el :>), ou du racnnllit' A pointe K<><ironn(-i;
a ImmH m teoTeoIra, qurlque rtpprorhrmenl de el fouelle par le vent (pi. x&viii, l) rsl KiKnnh^ pnr exemple
MUire eoaertlMr celle libre Imitation dr ihrtne* byzan- Sainl-Dmtrin* l't h Sninle-Sopliio de Sali)ni<|iie, munii-
11m. Por k cte^IcMv par etempir, aranlhi! Iiori/onla-
l menU bjrsantlnii par etrellenrc (voy. Hivoiha, Ix oritjini...,
liMMl rtpUe M
oorenae (Ir. 98 et *. pt. tviii, ') iinii I. p. *;i, l\fn.
: cl 3:.;, danH le ^hIIhch de Syrie (V;., Sijr.
M Wp SJit44 pW M. de VOflM (An gli%r..., p. 200) au centr., pi. 'iH el ll. Hniiii, Ane. Air/iU., li. m, II. 4,
ijf im tIs U U ka gllSM bjunlior de i Grtr el p. 187, liM' lUt/el Sainl-Marc de VeniHe (IIiii:iiikii, J'JuUcs
\A: MOiNUMENT ACTUEL ET SES DPENDANCES. 149
retrouverait aussi l'emploi du Irpan pour strier Le problme d'origine, auquel il vient d'tre
de trous analogues les feuillages de certains cha- fait allusion, sepose de manire plus inluctable
piteaux une date aussi recule peut-tre que le en prsence de la grande frise mdiane (pi. XXVli,
dbut du V* sicle. C'est nanmoins beaucoup 3 et 4j qu'on a si souvent crue faite avec les d-
plus tard que ce procd factice et un peu bizarre bris d'une corniche antique. L'hypothse n'aurait
Fig. !>t. Portail mdival du Sainl-Spulcre. Chapiteaux et imposte du jambage oriental, (voir pi. XXV, Aa i).
de souligner une nervure, et de suppler un pro- en soi rien que d'assez plausible, les Croiss ne
fil, ou d'ombrer avec plus de vigueur une ligne s'tant jamais fait faute de remettre en uvre
creuse va se gnraliser, en attendant qu'il de- des lments dcoratifs qui leur venaient tout pr-
vienne usuel dans la sculpture romane '. Ce qu'il pars sous la main. On y pourrait donc souscrire,
importe pour le moment d'en retenir, c'est qu'il la seule condition
dj moins simple qu'elle
classe la mme priode, dans la faade qui nous ne le parait d'imaginer, parmi les restes de
occupe, les deux bandeaux les plus distants par cette corniche romaine ou constantinienne dis-
leur situation et leur caractre. loque, des blocs d'angle coups prcisment la
surihist. de la sculpt. byz.; Nouv. arch. Miss, scient., Bulletin de l'Acad. roy. d'Archol. de Belgique, 1903,
N. S., fasc. 3, 1911, pi. V, 2). A llavenne en des dilices p. 13, fig. 4. L'acanthe usuelle des autres chapiteaux, ses
contemporaiDS de Thodoric s'est trouv le rpondant prcis variations dans la doucinc des impostes, dans le bandeau
de ce qui pourrait s'appeler l'acanthe en brosse, dans le qui extradosse la dernire archivolte de portail, sont attes-
chapiteau central de cliaquc faisceau du portail, sous la tes satit dans le rpertoire byzantin.
seconde voussure (lig. 98 <!l 99); cf. Hiichiek, op. l., pi. v, 3; 1. Cf. BKKiiiEit, tudes..., pp. 35, 44 ss. ; Enlaut, Kli.,
chan. \ AN DEN Gni'YiX, Le chapiteau l/yzantin; extr. du 189G, p. 108 ss.
iO JRUSALEM.
mesure voulue pour que l'architecle du xn" sicle le bloc a bien t sculpt la demande pour la
n'ait qu' lesremployer dans la double saillie de place qu'il occupe au sommet de cette paroi m-
sa frise au centre de la nouvelle faade. Cest divale (g. iOi); aussi bien ne saurait-on multi-
moyennant celte rserve qu'impressionn na- plier indflniment les concidences extraordinaires
gure par la communicative assurance de M. Strzy- qui permettraient d'adapter avec la plus exacte
gowski, aprs une premire lecture de son m- prcision dans un difice du moyen ge des pices
moire, j'ai un moment cru qu'il avait dmontr ornementales tailles pour un btiment romain.
cette origine antique '. .\ force de revenir au mo- Abandonnons, au surplus, cette argumentation
nument pour une enqute plus minutieuse, j'ai indirecte pour un examen immdiat de la fameuse
acquis Gnalement la conviction que la frise datait frise. Parmi les analogies qu'on a cru lui pouvoir
du XII* sicle, l'avenant de tout le reste dans la trouver dans le rpertoire hellnistique et romain,
faade. Comme Ta trs bien vu M. Strzygowski. dcompte fait d'une physionomie gnrale insuf-
elle est de iik'-iiic inspiration, de mme facture, fisant pour la rigueur scientiliquo du rappro-
pretqoe tout k fait d<: mAmo compo.sition que la chement, je n'en vois gure qui puisse authen-
corniche de couronnement. Or celle-ci trahit son tiquer le galbe, les proportions et le groupement
origine mdivale par des particularits de dres- de motifs ornementaux dans celle-ci. Afin do ne
te sur lesquelles on no peut gn<-ro se mpren- point abuser de dtails ncessairement fasti-
dre, pour ne rien dire du dtail plus dlicat k dieux, on n'attirera le regard du lecteur que sur
apprcier do sa structure, de ses proportions et do les plus saillantes nuances conslitiianl l'originalit
son profil. Tout le monde sans doute estimera do celte composition. Tout d'abord, au lieu do la
fort risqu d'attribuer au iv* sicle, sinon au m' sche et monotone uniformit dos lments dco-
ou an second, une pi^ce constitue comme le ratifs d'une pice antique, on observe une trs
bloc d'anf(lo au bout oriental de cette corniche. souple varit i" dans la srie des palmotles qui
:
L*Mpee d'acrolre dont il est orn montre que dcorent la doucino du sommet, 2" dans la rungo
des modillons, 3" dans les motifs qui occupent tion plus directe de la sculpture romaine, imitation
les compartiments du sofite entre ces modil- tempre par l'introduction de principes nouveaux
lons. En second lieu la petite frise d'caills et par les inspirations d'une libre fantaisie- .
M. Slrzygowski dit de petits arcs insre On n'a ds lors plus aucune surprise constater
entre les modillons et la doucine sous la range de minimes nuances dans la mme composi-
de perles et de billettes, le rinceau courant entre tion rpte comme entablement au sommet de
les modillons et le ruban enroul sous la seconde la retrouver sous forme de double
la faade, ni
frise de palmettes ne se rencontrent gure, tout le bandeau ornemental en des situations analogues
moins avec la mme fonction, dans les corniches dans la chapelle de N.-D. des Sept-Douleurs
antiques. Troisimement, lesdenticules sont trai- (pi . XXII) Sur cet dicule de proportions exigus,
. il
ts au petit bonheur, sans grand souci du trac ca- se conoit assez que l'norme corniche de la faade
nonique de cet ornement. Quatrimement, les oves, n'aitpas t intgralement reproduite; la hauteur
en et t par trop disproportionne. L'architecte
l'a donc avec got rduite au groupe doucine et
c'est l'ensemble mme de la corniche qui est trait affronts enune attitude burlesque et comme en-
de mme main que les sculptures les plus mani- lacs par une immense corde panouie aux deux
festement mdivales de la faade. Il est par con- bouts en coquillages baroques sont d'origine m-
squent lgitime de conclure, ici encore, la divale incontestable. On se reprocherait de per-
mme origine. Telle a bien t rcemment aussi, dre temps en dtailler la preuve, et M. Clermont-
aprs long examen nouveau, l'impression dflni- Ganneau ne s'y est pas mpris en son apprciation
tive du matre le plus autoris, M. le marquis de d'une pice trangement identique, dcouverte
Vogu. Ce qu'il tait nagure tent de croire par lui dans une muraille quelconque Jaffa*.
arrach quelque difice romain , bien qu'il Console et corniche, excutes par les mmes pro-
l'estimt en fin de compte, alors dj, une copie cds, sont donc bien, l'une et l'autre, du moyen
d'aprs l'antique ', il l'attribue nettement aujour- ge.
d'hui celte renaissance romane de la se- Le thme de cette console historie, emprunt
conde moiti du XII* s., que caractrise l'imita- sans doute aux Bestiaires, voque aussitt le sou-
1. Les glises..., p. 200 s. nuel...; arch. rel., I, p. 347 ss. ; de Lastevrie, L'arc/i. relig.,
Jrusalem, hier et auj., p. 33 s. Sur
2. riraitalloii de l'an- p. 369 ss.
tique dans l'ornementalion romane, on lira Enlaut, AJa- 3. Archaeol. Res., II, 158.
132 JERUSALEM.
venir d'autres animanx et personnages symbo- Jsus. L'entre triomphale du Divin Matre J-
liques dans une composition infiniment plus re- rusalem est l'objet du tableau suivant ', et dans
marquable : la frise qui dcore le linteau de la un dernier panneau est traduite la Cne, prlude
porte B pi. XXIX, en bas). D'une tige plate en immdiat de la Passion consomme l'endroit
forme de galon perl et festonn s'chappent des mme que l'on vient vnrer en franchissant les
rameaux trs denses qui s'enroulent en rinceaux portes si richement ornes.
compliqus, chargs de feuilles, de fruits et de Cette dcoration lgante est comme un dernier
fleurs bizarres, au milieu desquels se tordent une trait caractristique dans cette faade parfaite-
foule d'hommes, d'oiseaux et d'animaux fantas- ment cohrente et simple. L'poque o commence
tiques... Au centre, galope un Centaure, son arc se manifester la proccupation d'orner ainsi les
la main . M. de Yogii qui ces expressions tympans des grandes baies est aussi celle o
sont empruntes', et qui a dcrit une fois pour s'implante l'usage de l'arc bris, des voussures
toutes ce bas- relief et son symbolisme, on conclut multiples, souvent charges d'ornements, une re-
ainsi l'tude : On chercherait vainement dans cherche affecte du dtail qui fait contraste avec
toutes les glises b^'zantines de l'Orient un mor- l'usuelle austrit de la construction en son en-
ceau de sculpture monumentale qui ait cette ori- semble. Cette poque, les historiens savent la d-
ginalit et cette nergie; la sve latine seule a terminer strictement : c'est le dclin du xr' sicle.
pu le produire: et pourtant la composition, par Et quand il s'agit dune modnature aussi fran-
elle-mme, est orientale, le sujet principal est em- chement accentue qu'on la trouve dans la faade
prunt aux peintures byzantines' . D'excution du Saint-Spulcre et d'un style dcoratif aussi
sensiblement infrieure, le bas-relief de l'autre concret, ils n'hsitent point prciser encore cette
linteau' n'est pas moins digne d'attention par dtermination chronologique en parlant de la
les scnes de rvangile qu'on y trouve reprsen- seconde moiti du xii' sicle et de la renaissance
tes. En commenant par la gauche, c'est d'abord romane ''.
Et la documentation littraire abonde,
la rsurrection de Lazare Blhanie peu de jours en notre cas, pour donner toute garantie ce dia-
Tant la Passion. A la suite gure la scne de gnostic artistique.
Betbpbag, Sauveur envoie deux disciples
le Ainsi ralise entre iloO et 1180, la faade du
qurir l'nesse que ceux-ci ramnent, au troisime Saint-Spulcre ne comportait pas d'abord le clo-
tableau, et que l'on prpare pour y faire asseoir cher qui lui fut accol par la suite. Quand fut d-
1. iM glises..., p. 203. dices qu'on a dj pour .se persuader que les bas-reliefs
!tttnUm an tjnpan avec de [>elita rarreaui bexagonaut of Chios, dans Y Animal of lliv Uri(. Scliool al Alhcns, \\\,
Ifti bible relief. I.e tympan voi*in fut au contraire orn IOo9-ltUO, p. 175 et pi. XII), ne reprsente que la scne des
MOMiqoc* dont on |ent voir le* inea|uios veatiges au Rameaux, en un style d'ailleurs franchement {;otlu(|ue.
ImH m Iwa-relief dan* 1 hliogravure, 5. M. Mauss est un des Ir^s rares architectes qui aient
4. La catMire A obMrrver en re talileau serait auex exac- voulu attribuer cette faade au xr sicle [l'.glise du S.-Sdp.,
ItMrat rmifUe f>ar l fragment que M. Clermonl'Canneau p. 2t H.). C'est la dire antrieure aux Croiss et en faire
tam^fM Mfakra dans uo tandis aux abords de hb cl- honneur aux ouvriers de Constantin Monomaque. Une telle
'Amtm. Il ruonnut tout de suite la vraie provenance li>|M)thKe n'imprestionnera plus beautouj). De celte restau-
cl m SI rarquUilion pour le Loavre {Arrhaeol. Hn., I, ration, on tait ce qu'en valait l'aune, et sur d'nntres points
113 a.). Sauf erreur de dUgnoalie, ces bas-reliefs ne sont de l'diltce M. Maiins lui-mme ne s'y est pus tromp. Sun
f m fim de Palrkline, en dpit de l'analogie de leur opinion sur la faade ne lui est, du re->le, pas dicte par sa
fient rworltofie a tetiure trs Ane ater le mataky de haute com|)trnce d'arliKle, mais par l'hypothse qu'un ar-
la CMtfd*. Ua ficlattalt ddtemtoerait ans trop de dif- chitrrlfl latin n'aurait pan modili pur l'insertion du clocher
1. MvLss, op. /., pp. 2(!, 35; du moins lempcre-t-il sa critique par une modration qu'on n'a pas toujours imite.
et le cul-de-lampe, p. 10.'
JCRUSALEM. 20
CHAPITRE VI
LE MONUMENT CONSTANTINIEN
Une conCdence d'Eusbe nous apprend qu'il le Saint -Spulcre une critique assez dlicate.
avait compos un trait pour dcrire ce qu'tait Chez lui aussi, en effet, la proccupation littraire
le temple du Sauveur, comment se prsentait et un certain sens du monument sont inspa-
l'antre du salut, quelles taient les splendeurs rables. A coup sr, l'vque illustre nlait point
rojales, la profusion aussi des offrandes en or, l'homme d'architecture qu'et dsir notre curio-
en aifent et en pierres prcieuses . Ce livre <
sit; il tait au contraire le spectateur le plus
inestimable est perdu ' et la perte en est mal en mesure de saisir le groupement des difices,
conpense par la description laconique insre d'en apprcier la physionomie avec got et de
dans la Vie de Constantin. Car ce raccourci n'in- les exprimer avec correction et relief. Mais en
spire pas tous une conance gale. Aux yeux mme temps Eusbe tait de trempe ne sacri-
d'one critique svre, il serait moins l'efTort esth- fier jamais le rythme d'une phrase aux prcisions
tique d'one intelligence affine pour conserver arides dune description technique. Au dtail
U postrit la mmoire d'une merveille monu- architectural trop concret, il prfrait l'expression
MOlale. qa'one composition d'apologiste absorb pittoresque ou image; dans l'difice il perce-
daas son perptuel souci de confondre le paga- vait beaucoup mieux l'ordonnance harmonieuse
ntsme et de glorifier Constantin en exaltant les que l'analyse du trac et l'effet ornemental l'im-
Ueiu Saints et la religion chrtienne '. Plus ordi- pressionnait plus vivement que les particularits
Daifcmant, le morceau
au pied de la lettre
est pris de structure '. C'est do ce point de vue qu'il va
et interprt avec rigueur, tantt dans la per- tre tudi, en essayant : 1" de raliser graphique-
spective artistique, tant&t du point de vue exclu- ment sa description prise en elle-mme, :2 de
sivement philologique. l'adapter au sol et aux vestiges antiques. La com-
Un peu comme Jospbe pour le Temple paraison ventuelle, avec les descriptions qu'il a
brodieo, on doit appliquer Eusbe dcrivant publies d'autres monuments religieux \ pourra
r ri* ^ riur. iv. . tur ta detrription (les nitvres d ait dans la litlralure
%
yti a*iv0i. La tiUrai. fne^ue. tm, p. 313; antit/iif, introiluclion son hraii livre Johannes von (iaza
iMticrMJt. /jtfMM; M*atem<. ftr pnl. Thtot. \ V, 016, und l'aulus Silenliorius : kunstbcschreihiinyen juxtiuian.
rt mmmk*9 4Mlfi. ScIiwmU (iiu.f Meal-Bnc.
INMir M. XetI, 1913. Lirr hck riMnarqucK sur la description tinus
FMly-WlMwa, VI. lSt). ii MVfifi stfaU plos oa li panfjfrigtii (p. vu ha), propo* d'KiiHt4)c i>n pnrli-
toi ! AncrlbfWi* fM aas* vaM; d 11 m rftn A eallr(p. M .). En effet, l'ouvrage dtlRn, pour la britvclt',
H la ttniptkm ciHtcMe 4a leial afuitn eti a llrr de Vomit., III, 5, d. Iloikel dans Euset). Werlie, I, UH S.
iJAUm a fJM ae AisertaUoa aMrfalfala (.ontUoUnopio [VU..., IV, ftS, lleikcl, p. l'il, II. 1Uh.).
LR MONUMENT CONSTANTINIEN. loo
clairer sa terminologie artistique et faire saisir depuis la haute poque impriale, pour les plans
mieux comment son regard embrassait d'habi- circulaires quand il s'agissait de mausoles somp-
tude un difice. tueux, rendrait dj trs vraisemblable le choix
de ce parti. C'est nanmoins affaire de dduction
en dduisait une relation de structure entre les videmment que pour nous et dans la mesure
deux difices; tout au plus l'agencement archi- o nous dsirerions tirer du texte seul l'image
tectural de la nouvelle Jrusalem peut-il vo- complte du monument. Puisqu'il passait sous
.1 ' :<
alPpioV
C '
./.D vv/ ^ est,!'
I 1
Kig. 102. Schma du Saint-Spulcre constantinieii d'aprs la description d'Eusbe.
quer, par certains dtails, celui du Temple ancien. silence tout dtail relatif l'dicule, quitte ne
L'lment essentiel est la caverno sanctifie pas mme souponner qu'une rotonde le
laisser
par la spulture et la rsurrection du Sauveur. recouvrait, Eusbe n'estimait pas essentiel de
Cet antre sacr , d'o manent la lumire et marquer sa situation sous l'horizon. 11 est clair
la Vie, doit resplendir libre de tout obstacle. Il que son intention, en cet endroit, n'tait pas de
constitue un monument divin qui ne peut fournir la postrit les lments positifs qui
tre incorpor aucune autre structure, mais permettraient de reconstituer l'pure de l'archi-
qu'il faut orner pour lui-mme. On trouverait tecte sans avoir vu mme les ruines de sa con-
trange qu'Eusbe n'et pas indiqu, mme d'un struction.L'uvre est debout, sous ses yeux; il
mot, la forme extrieure donne au Spulcre, ni prtend caractriser ses traits gnraux; or, la
caractris le coup d'oeil qu'il offrait aprs les plus familire exprience fait constater combien
embellissements impriaux, sans le souvenir de une description de celte espce, mme crite
la description explicite destine suppler cet par un homme de la plus haute culture, demeure
abrg. Dans la phrase emphatique o l'orateur insuffisante pour la reconstitution technique d'un
se rsume, on croit saisir que le Tombeau a d plan. Au surplus, l'crivain a fourni l'indication
tre dgag de la colline, afin de constituer un dsire avec toute la prcision qu'on puisse at-
dicule qu'on puisse dcorer de colonnes et de tendre dans ce genre littraire. En redisant
revtements magnifiques. Sa nature mme est plusieurs reprises que l'dicule est une sorte de
apte \ suggrer quelle forme l'architecte conslan- tte , il ne marquait pas seulement sa dignit
tinien dut chercher lui donner. Le got prononc, prpondrante, mais de quelque manire encore
156 JRUSALEM.
Eace la caverne, savoir le ct qui se trouvait de le faire savoir c'est donc bien du parvis qu'il :
rorient, se reliait la basilique... est question et du premier mot le texte fait en-
On a quitt Pdicule, dont on est spar dj tendre que ce parvis tait normalement quadran-
par l'atriam. Eusbe a dit, de l'ensemble de cet gulairc. Sans doute, il et t plus vident encore
atrium, la beaut du dallage et l'existence des co- it)vupto, mais
d'crire Tio yi; xaTavuxp To vxpou
lonnades sur trois cts. A moins de spcification, combien moins harmonieux! Qu'on veuille bien
un atrium est, de sa nature, quadrangulairc. Par articuler la phrase thoriquement mieux con-
1 fait qu'il a mentionn trois colonnades, le nar- struite ainsi et, sans tre grand clerc en lgance
rateur s'est cr la ncessit d'en marquer la po- littraire, on saisira que l'crivain ait prfr,
sition et de dfinir totalement ce parvis : c'est celte cascade ardue de dentales, de palatales et
quoi est consacre la phrase introduite par la par- de voyelles sourdes, une tournure plus eupho-
ticule t^' et le texte se montre la fois clair et nique. 11 s'agit en effet d'un pangyrique lim en
ordoon; on progresse, en eict, toujours dans la vue du rythme et de la cadence oratoires. Cotte
mme Vtgnf l'atriutn en son ensemble est
: la proccupation artistique ^ rend trop bien compte
1. MsMii al ponUDe ftou.H la plume d'Eu>be propos (Antiq., III, 6, 2, etc.) et n'lail pas d'nilleurs inconnu aux
et portiqaM: cf. AsUoehe {Vie, III, 50^ et Tyr <HE classiques (citai, dans Soi'ii()cii:s, Greeh Lexicon of l/ie
X, !, M. Trs fruid . Kop^ylftrii, est le moins qu'il roman aiul byzantine l'eriods, s. v"). C'est h foison que
Mcka Sn <* panris; ox 8S.-A|i(re de (oDslanlinople. It terme est cinpl >y dans les papyrus, partir du i" sicle,
npiH 4* (M mur'^ (U i xaOxp^ ivantKtaixivri et et la formule oWix xl aOpiov xal aXi^ parait pies(|ue &l-
celle CQvr dd eetert devient, k la fin de la phrase, roty|)c (rfrences {;roupc8 dans les tables de tous les
a |U9... Mf*^ (IV, IV, y). Un ce pMKe, M. MUhIau tecueils do papyrus). A premire vue, l'adjectif v.aOap.ov
UHD^r., XXIX, IfOS. p. V}, B. I; conclut qo il faut, au semble impliquer it'pa. Pour ne pas se liiUcr d'introtluire
teial'lfeloe, cenffv tU > p IVptM en t. %. alOipx une Kraluite correction dans un texte original merveilleuse-
ea iH' elgr rsUedallee trs fma* de Mu. M. Il*iiten- ment ferme en son attestation diplomatique, Il sullll de ko
ktfi ICrmhtm., p. ao^ n) 4itin etUe correction induhi rappeler que xaOxfiii; slKnilic non moins correclentcnt vitle, <
laMc d M. Ilcllkd {Krit. BHtr., p. 76) > range auMi. debarrasftc, libre, etc. ; voy. Iliade, VIII, 'lUO ; .\, \W;
Oe rmUmn laoUlc et Eotlw a pu ctioUir lU Mtofov XXIII, (H el commentaire d'KusTATMK in loc, VIII, 4U0,
le
ee dyle, m
efM a'eal JtaMls If dan* un mouln conjonction cnuitative >< (cf. Kun.M;it-(ii:irrn, Aiisfilhrliche
iMd*> Il awfle|sll fsleelic rs sH^mc ta arm adjrcur (iratnmalik iler grirch. Sprar/iv", II, il, X\U, 'i
.'li.'i, 0).
bmI^ le falaar siMeetlfe 4e lenec ini iail rcpeodanl On la rendrait le mieux en traduisant parce que . <
harfMrt seacl i Matle ! phraac Uyi citia. on clt aoira. .1. M. lieikel (A.'mi. HV/Ac, I, p. ii hs.i l'a trs bien iiii.se
de la nuance du style en ce dbut de phrase pour n'est pas douteux que ce sujet ne soit irXupov, le
qu'il y faille chercher grand mystre. cot de l'atrium dont il restait parler; c'est
Mais il ne sufllsait pas d'indiquer ce quatrime donc bien lui que spciOe avec correction et clart
flanc de l'atrium en face de la caverne, puisque le relatif o. Cette particule a, d'autre part, une
xaravttxp n'quivaul plus t aucune orientation valeur essentiellement conhrmalive d'un nonc
absolue*; d'o la ncessit de complter la d- prcdent '
: comment la justifier en appliquant
termination. Lue avec la proccupation htive d'en la caverne le dtail ainsi introduit? Elle est lim-
dduire une valeur quelconque pour l'agencement pide ds qu'on l'applique au quatrime flanc du
architectural du sanctuaire, l'incise qui suit a pu parvis : de l'antre sacr l'ordre de progression,
paratre amphibologique. En stricte rigueur gram- toujours la suite , amne maintenant celte
maticale, ce relatif neutre S qui l'introduit s'ap- extrmit du parvis qui fait face l'antre et qui,
pliquerait indiffremment avrpov ou TtXsopv. pour ce motif, est l'orient, car en continuant la
L'examen du contexte et en fln de compte la visite mthodique, on aboutit la grande rue,
grammaire dissipent l'amphibologie apparente. l'orient; on avance donc sur une ligne de l'ouest
Si l'intention d'Eusbe tait d'indiquer maintenant l'est.
la situation de l'dicule par cette parenthse in- Ce sera le mrite de M. Heisenberg-' d'avoir
sre au milieu de la description spciale du par- assez bien flx la porte de cette expression upo
vis, et-il marqu cette intention avec vidence vi'uyovTa y^Xiov opa, qui ne laisse pas d'tre un peu
par un pronom relatif incapable d'exprimer ici le trange quand il s'agit d'un monument. Comme
brusque changement de sujet? notre expression quivalente regarder vers...
On a prtendu- dcouvrir l'indice d'une telle et comme toute expression figure, la formule
intention dans la structure du dbut, qui viserait grecque est ncessairement vague et ne saurait
rapprocher avrpov du relatif 8. La construction s'appliquer de mme sorte n'importe quoi. En
semble bien avoir un tout autre motif, on l'a vu. fait, elle n'est tolrable que dans la mesure o
Loin d'ailleurs de justilier Kusbe, l'hypothse elle a pour quivalent correct tre tourn vers...,
aggraverait sa ngligence : il aurait boulevers situ dans la direction de... , sens fondamental
l'ordre de sa priode pour laisser, en dDnitive, de l'image littraire, nuancer suivant les objets
subsister l'amphibologie; surtout il promnerait auxquels l'image est applique". En pratique, le
capricieusement son lecteur d'un difice l'autre, ct d'une cour quadrangulaire ne regarde au-
comme s'il avait le dessein de le dpister, moyen- cune direction dtermine : c'est une ligne tour-
nant un choix de liaisons assez lches pour expri- ne, selon qu'il plait l'observateur, vers des
mer celle que l'on voudra de deux notions con- directions opposes, tandis qu'elle est rellement
tradictoires. situe l'un ou l'autre des points cardinaux
Au lieu de supputations laborieuses sur l'in- de cette cour. Dans notre cas elle se trouvait
tention qu'aurait pu avoir Eusbe, il est de meil- l'orient de l'atrium, car elle faisait face au Saint-
leure critique d'examiner seulement ses expres- Spulcre, et au lieu d'tre, comme les trois autres
sions. Or, la particule 8ri, quantit fort nglige cts, munie d'un portique, elle tait occupe par
dans les traductions, requiert normalement, par le chevet de la basilique. De cette interprtation
sa position la suite du relatif, que l'incise soit logique et claire, M. Heisenberg^ veut bien ad-
rattache au sujet de la phrase principale-'; il mettre la possibilit grammaticale; mais il
1. Dans l'antiquit smitique la face dsignait l'orient. II, 124, g 500, 1).
Il est clair, par le dliut mme de la description (g xxxiii) 4. Kiiner-Geuth, op. L, p. 126 s., 500, 3; quivalent
et |>arun dtail examiner ci-dessous, que pour Eusbe du latin scilicet.
'vTixpui; ou vTnrpoawTTo; pouvaient dsigner l'ouest et en 5. Grubeskirche, pp. 25-30.
fait ne spcidaient pas un point cardinal fixe. 6. Dans les 45 50 exemples
(|u'il a diligemment groups,
2. IIeiseviieik;, (irabesliirchc, p. 30; cf. 24. M. H. a peut-tre, une fois ou l'autre, exagr le sens tre
3. Dans les plirases secondaires si l'adverbe S^ doit tre situ vers... . Sa dmonstration philologique demeure solide
rapport l'ensemble du sujet, il se place aprs... le relatif qui pour le fond.
introduit l'incise (^mmzi\-G&i\TH,Ausfuhrliclu' (jiamm., II, 7. On). L, p. 30 s. ; cf. 22.
158 JRUSALEM.
loi oppose deux objections estimes dcisives : rieure w, comme devant dispenser do redire ou
1* la phrase serait plonastique; quoi bon avoir la relation du quatrime ct du parvis avec l'-
dit d'abord vaguement en face de Tantre , si l'on dicule, ou sa situation gographique. Les coor-
devait dire ensuite avec prcision Torient de donnes d'Eusbe avaient si peu le caractre su-
l'antre; 2* la basilique ne peut toucher le parvis perflu qui leur est prt par M. Heisenberg
que par sa faade; or, cette faade est l'orient, que, pour avoir voulu leur dcouvrir un autre
et le monument se dveloppe de l'est l'ouest, sens, le distingu philologue est accul se con-
par consquent la faade est tablie sur le ct tredire graphiquement. Il a traduit Vh<i au del,
occidental du parvis, l'antre est l'orient; au re- plus loin, conligu^ par rapport i'avrpov et n'en
bours de tout ce qu'on a cru jusqu'ici, la descrip- localise pas moins l'dfvTpov l'intrieur de cet es-
tion va de l'est l'ouest et le sanctuaire actuel a pace indiqu la suite; le parvis colonnades
i tout bonnement renvers. Il y a l plus qu'une n'est plus au del de l'dicule, ou ct ,
vtille d'interprtation grammaticale; du moins mais il contient et enveloppe l'dicule. Bien loin
les suites en sont trop graves pour ne pas exiger que la philologie tmoigne en faveur d'une telle
qu'on y avise de plus prs. interprtation, elle en souligne plutt l'invrai-
Des deux diflicults que soulve M. Heisenberg, semblance.
1*006 est philologique, et l'on s'tonne de la trouver L'objection arcliologique de M. Heisenberg est
S009 la plume d'un spcialiste de son rang; l'autre une mprise.11 estime draisonnable qu'on puisse
gMiaient avec l'dicule; la phrase d'Eusbe con- Comme pour l'atrium, Eusbe on caractrise
tient cette double indication avec une lgante dabord l'ensemble. Il est frapp surtout par ses
iKibrit et il ne serait pas bien dillicile de lui proportions grandioses qu'il exprime, son or-
trouver d'excellentes analogies'. Peut-tre M. Hei- dinaire, en vastes et sonores hyperboles : hau-
fenberg inToquera-l-il la donne gnrale ant- teur inflnie ', longueur et largeur dveloppes
I. km MMclaaire fMMM 4c SaiaU-Tlicle. par esemple, il Taade ili> In basilique TCtHln rotoiidt*. La (UWIurtion manque
j mw aonee ilffl n
TOr U <Ttv sv7pv icp<
< de base, (ctle acccnlunlion <lc In >c iianUnir " des difices
i^miftt vf& t<A iM sl ssTvnsfx MifivvY (Bamui de reliKieux chI de k1\Ic vUvr. KnK(>bc ((-!'. Me. 1, 4.>; 11,45;
nu., fi*PTkkU. \\%. PC,. L\X\V, toi). L'eietnpir III, II-, ('(iiiHlnittiti ckI lou de hou 7.le Itittir de hautes
Il rboil, prr i|a'tl riprimr par une gllHes, nu exhausser cvWe qui cxislcnt; il rail iiiAuc
|M sTyTtpv: ec iiriliraUon une loi dans re but
proccupa lion un piMi Kin^ulirc au
Hiaf kHM raffort imtttw -.
Ht. u liru ilr I K. Pour premier alMird, qu'cx|iliquc narnnoins U\ <onccpl usuel de
k* 'rttaiM tfU sarvnaf; iaipli|uU duoc inanirrale- l'anliquil sur la pONition doniinanlc qui c(Miviont aux teni-
Mcaf 'MMM
fkwt tatf 1, lola d'lra considr conme plea.
*Annpov, qui concrtise l'iNnliou *lc la hasili(|uo du
pMMiMIfM atM MM
mu d'oriraUlion, il 'a)ouUit Naiiil-Bpulcri', ilcvirnt n Indicible aTov aux SS.-A|KMreK
(VU, IV. M], prodiKieuse k &(ii^xvov Anlioche (III, r>0)
"i ^"' f . p.. n a. I ; cf. Ir. 9 t. Mvec une formule Hlrlclemenl identique, enlln {}<{/r| Tt ta o-
I
f.n, 1\, 31 a.; et. MB.. IWlV, p. 339 a. f.av|i^i(T) les hauteurs qui vonl jtisqu'Aux deux m, Tyr
U -iitjifamtki [Orifnl oHer Hom.p. t:ui), plu* rninrr
(llh., \, IV, V1). On voit h quel point II tnll risqu de sl-
M IMMalieri firak., p. ai) rkrrrbenl a ddaire dr rr ruljr|er la formule li; KOa^r,y H^,x dnuH In deHcri|ili(>ii de
*ftm\%mt aaa iiu aii i aa n arcMladarale pof loanar U lalrtam (p. iM. a. i).
LE MONUMEiNT CONSTANTIXIEN. lo9
l'extrme'. Dans l'intrieur, tout disparait sous extrieurs de la basilique; ils l'envelopperaient,
d'blouissants placages de marbre aux couleurs comme le parvis colonnades ceignait l'glise des
varies; et telle est, l'extrieur mme, la perfec- SS.- Aptres ', ou, mieux encore, la faon des
tion des maonneries, que les parois ont une opu- portiques d'Antioche qui entouraient l'enceinte
lence comparable celle du marbre ^. Une cuirasse du sanctuaire, l'intrieur de laquelle tait rige
de plomb protge la toiture contre les pluies d'hi- l'glise elle-mme ". Malgr le poids que ces ana-
pour nous, elle fourmille de ditlicults inhrentes elles expriment la partie essentielle, c'est--dire
aux termes employs et leur valeur technique le vaisseau central de la basilique. A propos des
sous la plume d'Eusbe. portiques doubles . l'alternative ambigu de
A premire vue, il n'y aurait aucune invraisem- superposition ou de juxtaposition **
semble prve-
blance situerces portiques doubles sur les flancs nue par la parenthse ivaYEi'wv -re xal xxTaYS'wv, qui
1. A TjT, longueur et largeur dlient la description . sPHE, Guerre, V, 5, 1). Il appelle l'glise proprement dite
2. Cf. Tyr {IfE., \, iv, 43) et, Conslantinople [Vie, IV, 58). EXTT.pio oixo;, e. o. xxXriita, ou tcpb; oxo; ixx),Yi(T''a; ( l, I,
3. Mme dtail Conslantinople; le plomb est seulement 42; II, 45; Ul, 29, 43, 50, 58, etc.), en quelques cas Paat/ixi^
remplac par du bronze dor, qui rllchil au loin les rayons (Vie, lit, 31 s., 53, etc.); peut-tre xx>,r,atx dans Me, III,
du soleil fcf. JosH:piiK, Guerre..., V, 5, 6, g 222 s. pour le 50. Les excellentes tables de Ileikel et de Schwartz ren-
Temple hrodien). Le loit des SS. -Aptres a en outre une dent facile de pousser plus avant ce contrle. C'est Antio-
somptueuse balustrade qui manque au Saint-Spulcre. cbe {Vie, III, 50) que la distinction est le plus nelle. Dans
4. Empiiase moindre et quelques termes identiques pour le doublet que fournil loge, IX, 15, eOxTr,pto; olxo; devient,
dcrire le plafond de Conslantinople. A Tyr, on parle en gros il est vrai, t vxxopov le temple , terme dont la prcio-
des boiseries en cdre du Liban, qui surpassent tout ce qu'on .<it s'explique dans le style moins bon de l'loge (cf. les
pourrait dire (IIE., X, iv, 43). observations de M. Hcikel, Eus. Werhe, I, xxviir s.) et
5. Vie, IV, 59 : 'A[x?l fis totov (le temple, v;) apio; ^v qui laisse intacte la distinction indique. OTxo; tout court
a)^':^--* ^'^ TTpaTtXeOpt 8 xaTT) a-roai oiztyoy, (itov ar; ne se rencontre pas dans Eusbe au sens de basilique ou d'-
v(j) xb apiov 7roXa[A6vo'jTat. (extrieur) du Au pourtour glise; dans la descri|)tion des nefs du Saint-Spulcre, ce
temple, rgnait une cour Sur ses quatre faces
ciel ouvert... terme ne peut dsigner que la nef centrale; on comparera
couraient des colonnades qui circonscrivaient, pour l'glise dans Josphe {Guerre, V, 5, 4) Ttpwro; oixo, oppos h
elle-mme, l'atrium central . Noter la valeur trsclaire de va;, pour spcifier le vestibule monumental du Temple.
[j.ip( hors de la basilique rige au milieu de ce parvis.
: 8. CL dans Jnschriflen von Priene, n. 49, 7 ... Tiapa- :
G. Vie, Ul, O : [xaxpot; iiv ^toOev itepiSdXot; tv Trvxa v<ov TTcia TT); TTo; rr;; trXri; rf,; v t] yop. Ni l'pigraphistc
Ttepi/atv, efTU) Sa tv txTi^piov oTxov... gTipa;. La distinc- Ililler de Gaertringen {op. l., p. 53), ni les architectes Wie-
tion si franche entre vsw; et o/.o; s'appliquerait parfaitement gand Schrader {Priene, p. 21G) n'ont voulu dirimer s'il
et
au Saint-Spulcre et l'ordonnance de ces portiques, mme s'agit d'un portique galeries parallles, ou galerie en deux
deux tages, serait facile. tages. La nature du monument est parfois suggestive :
7. Dcompte fait des nuances motives par le souci de va- otxr,[Aa StnXov, dans le temple que dcrit Paisanias, II, x, 2,
rier son style, Eusbe semble exprimer par vw; un ensemble dsigne coup sur deux chapelles contigui's, ddies des
d'difices constituant une installation religieuse glise, : divinits diffrentes; au contraire, l'olxiSiov nr/ov de Lysias
parvis colonnades, exdres, dpendances varies, groups (cf. infra, p. 161, n. 3) est sans nul doute une maisonnette
dans une enceinte gnrale {Vie, III, 40, 43, 50; IV, 44, 60, deux tages. Un portique se conoit tout aussi bien dans
70; loge, l.X, 15, etc.; c'est l'quivalent de h-tiv dans Jo- l'un et l'autre sens.
160 JRUSALEM.
demeure pourlani la plos sriease diflicult du de poutres horizontales dont ils augmentaient la
morceau. Pour li circonscrire, cherchons au pra- stabilit, en mme temps qu'ils contribuaient
lable ce qu'Eusbe a pu eid^'iulr' par les sap(TT5to protger le parement. Au fur et mesure que
de ces portiques. progressaitl'art de la conslruclion et que le rle
n>(>Ta; est un terme du btiment, que l'pi- du bois y devenait moindre, les parnslndes, per-
graphie architecturale, l'archologie et l'histoire dant par degrs leur caractre initial, s'incorpo-
de Fart sont aptes clairer plus que la lexicolo- raient l'appareil; dans les ttes de murs elles
gie*. Les acceptions jambage de porte, ante. se transformrent en ces piliers carrs, antes
pilastre > alignes dans les dictionnaires sont en proprement dites, dont l'aspect sulit souvent
effet, de prime abord, assez disparates et ne repr- encore voquer les appliques de bois primor-
sentent pas rrolulion complte du sens. Par l y- diales; dans les jours des ouvertures elles devin-
mologie, l'expression dsigne quelque chose d'ap- rent des chambranles contre les parois, elles pri-
;
pliqu en manire de revtement notion fonda- : rent la forme de pilastres en faible saillie, moins
mentale qui fait le lien entre les sens usuels et consolidants que dcoratifs. La construction appa-
qui a rois sur la voie d'une analyse positive '. reille modifiait le rapport des pleins et des vides
La panutade tait an lment protecteur plac dans des programmes architecturaux plus vastes
devant chaque organe essentiel spcialement vul- et plus perfectionns. Aux troites faades, prot-
nrable d'un diOce pour le dfendre contre les ges par une avance du toit que portaient dos pou-
dgradations de tonte natnre et garantir sa capa- tres jetes d'une ante l'autre, se substiturent
cit absolue de rsistance. Dans toute la Grce les faades monumentales que prcdait un por-
primitive on avait bti en moellons, en carreaux tique. Des supports intermdiaires furent intro-
d'argile et en bois. Ces lments bien liaisonns duits dans l'axe des antes pour soutenir les archi-
piseotaient une relative solidit sur des parois traves de pierre qui remplaaient les fragiles
cooraoles; lenr solidit devenait prcaire aux pices de bois. Le point de dpart de l'volution
arlaa d'angle, aux encadrements des ouvertures, tait nanmoins rappel avec une tnacit singu-
et dans les ttes de murs indpendantes destines lire par le nom conserv aux espaces ainsi cou-
porter la charge considrable des terrasses ou verts devant une entre nous disons vestibule :
;
des toitures en auvent sur les faades. Un outil- les Grecs disaient irpouxot; ou Ttadta;, terme que les
lage impuissant ne permettait gure d'y pourvoir historiens de l'art estiment une simple dforma-
ordinairement au moyen de blocs de trs gros tion de itapaotolc'. Dans l'archilccture religieuse,
calibrv; les constructeurs flrent un habile usage toujours conservatrice des formes antiques, celte
dn bois, en rvlant de poteaux forte section drivation finale de la paraslade allait devenir
les ettrmits libres des munilles et les montants typique d'une classe do temples : vao^ v napatTrol-
dM poftM. Des madriers, dresss A intervalles otv, " temph' in anlis *.
tjmtiiiinM eontre les parois, reliaient les chanes L'volution du vestibule ne pouvait manquer
I. U 4oemmtmUtim ttUirairt lil* csl rnale innt l trs in quibuM trabes invrhuntiir, et quantum intcf nntas
Tktmmrm JtsIkaM (s. O- L Corpu At* \m*ct. $j. et tout distat, ex o tertio adempla spatium datur inlrorixis. lic
Im wsIi <f4tri H>l i a t ' oat poorvo e lattlMtl qaelqara tocut apud nonnullos prostas, apud ntios postas nomina-
sMaflM MartftelifM* roai tHH plu lola. tur. C'el U ilt^linilion cl la forniulc locliiiiqtif du " vesti-
% Veir fwum ( i'Mnn, Uit. * farf. 1. Vt. Mo m.. bule Rrr-, Ka lar^i'ur tievant <^tri>, pnr rapporl A l'otivcr-
MS, Ta ft-i I. VIII. Mi. 4M Mi Dosarvu. Trt^a und dan* U |iro|>orliuii <lc A 't. ('>tle ouverture n'lail plus,
lure. 'l
/Km. p. S7 M. liiiM rwcyMeiaf* igjrfltoaae fl eaUet d eonaM aui orlKlneu, int'rvnlltM>nlii*r conipriH eitlro les UHcs
I
l'Ofteal M0MI. I Ml. ql jMi rle mm> faMfM, iMaMe m Mar> Uti^raux ; de inurH *le retour loiisliluaienl, <> A
yM valr Mfil |n orttla* Mlsfati cf. Caotsv. L'art droite et k Raurhr de la paraiilnile, deH iiices " dlennines :
0liremlm tiff^iuM,f. sm.! Pcaftor-Owmx, o^. /, In proiladit aulem de.itra nr iinistrn rul>irul(i sunt con-
1. 1, M7M.. Mi M.t I. II. lis. 3S? M. lorata, quorum unum (halainoH, alterum ninpIiilliaianioK
t. MnfrMl rkOrfUllM sfwfae. Vltnifa(VI. ii. I .. M. dicitur (/. /.. rf. 1,11,01 X, l.'nrchil. ijrecque, p. :M7).
M, f. \%*, MmllMM l ceelotr > li Ibraielarw qui 4. Vilrue(lll, II, a, p. fl7) : In antix erit aedis. nitn ha-
tkmtm ^rttiyk ei ^oarniil l p^rUfflom in trt-
Mir It -
hebit in fronte anlai paritium qui cellam circumvludunl,
m pmrU^m hmb*i porUrut if fr qua tpecMm 0t intr anta* im mediu columnas duan, tupraque fasti-
d at0r4tm mtu (tmUu UtUf m
^mlf ampt UUu^ fimm tffmetria... contorntnm.
LE MONUMENT CONSTATSTINIEN. IGl
d'avoir quelque rpercussion sur le concept mme cialise d'Eusbe. Et en un de compte sa manire
de la parastade. Aux deux colonnes du portail d'exprimer par les Sittv jtoojv... Stnuoi wapa-
ancien d'autres furent ajoutes, mesure que crtSe; les galeries jumelles des portiques dou-
s'largissait l'ouverture; la parastade tournait au bles , est aussi parallle que possible la formule
pristyle ou au portique. A dater de l'poque pigraphique TrapajTaa Tj (iToaTi; oiTtXr,;-.
hellnistique, le pristyle lui-mme allait fr- Analyss avec rigueur tymologique, les termes
quemment se dvelopper au moyen d'une galerie vaY2twv TE xx\ xaTaysicov marqueraient des por-
suprieure attique
o reparaissait la para- tiques l'tage et en sous-sol, sans indication de
stade primordiale sous forme de supports sec- rez-de-chausse. Plutt que d'insister sur la valeur
tion quadrangulaire, souvent runis par des cloi- fondamentale de chaque expression indpendante,
sons ajoures. A quelle limite de la transformation il sufft de noter qu'opposes l'une l'autre elles
devait s'oprer la substitution des termes et fut- dsignent tout bonnement ce qui est sur xa-r
elle jamais d'un usage courant? il n'importe pas avec l'accus. le sol, c'est--dire au rez-de-
de le dterminer et l'pigraphie architecturale, chausse, et ce qui est nii-dessus (voj) du sol,
qui donne toute la prcision dsirable aux vicis- l'tage'. Mais cette interprtation ne dirime pas
situdes du concept d' anle , ne fournit peut- la valeur des Bixxiv atoiv au sens de galerie
tre pas d'exemple vident de TcapaaTct au sens unique en tages superposs la distinction :
1. ITaparfTdi; anle est attest satit. On choisira seu- lev d'une statue, probablement en saillie sur une paroi,
lement deux inscr. palestiniennes CIG., 4608 ( ^Atil) et : un peu la pilastre; Dittenrerger,
faon d'une parastade =
46i6 ( Bosra). Dans la premire, grave sur la plinthe des Sylloge ins. gr., 583
une statue est place tcI Trapa-
'^ :
antes (cf. Rey, Voy. dam le Haouran, pi. ix et p. 152 s.; oTSi [x-jXc'vr, faisant pendant une autre statue dresse ni
Butler, Archilecture, dans Amer. Arch. Exped. to Syria, p<TEt |jiap|iap(vf Enfin, le sens de galerie d'un portique
.
II, 343 ss., fig. 120 88.), on numre Ta; TtapxijTcxSa; xat : est impliqu par la clause usuelle prescrivant ce que nous
xtvia xal Ta ndtvw twv iiiiixilia. les antes, les colonnes appellerions 1' allichage ofliciel d'un dcret... yxy<i<\ixi
et l'entablement , soit les lments par lesquels Vitruve T <{/iQiT|xa v T^ irapaTTctSi t^ np to p/Eiou, CIG., 2672 '-',
dfinit le temple in antis. Dans la seconde on a fait xc 2675 ^ 2677 ', etc.; cf. dj Estienne, Thesaur., VI, 391.
P' iaf>a<TTa; (tv deux antes avec
(rrpasi xai xpr,7:roi les Il est clair que pour taler la gravure de tels documents,
la fondation etsoubassement . La xpr^:;!'; est la partie
le parfois trs longs (cf. les dcrets 98 et 101 de Magnsie,
apparente du soubassement couronne par un corps de mou- Kern, Inschr. Magn., p. 82 ss., 88 ss.) et agrments d'em-
lures; les fondations sont le irpixa (cf. Perrot-Cuipiez, blmes honorifiques (v. g. des couronnes) (Hiller de G aei-
Hist., Vlll, 372, 412 ss. ; G. Fougres, Paries dans le Dic- TiuNGEN, Inschr. Priene, p. 78, n 99 "^ s.), la surface
tion, antiq., IV, 334" ; Benoit, Larchit. antiq., p. 304 s.). restreinte des u antes ne pouvait suflire. Les textes
Boeckh proposait de restituer ici <iv cTpw[|xa]<ii, sans envahissaient donc toutes les parois du vestibule ou du
ncessit, car (TTpwdi; demeure sudisamment expressif. portique (cf. Inschr. Priene, notes sur 107 ss. et plan
M. Heisenberg {(irabesk., p. 36) complique inutilement des face p. 82) indiffremment dsignes dans l'ensemble comme
notions lmentaires en allguant ces inscriptions l'appui la parastade . Au sens de colonnade , spcialement
de sa prcaire hypothse que TrapaTTa; est un mur sectionn colonnade d'lage , la parastade vient d'tre bien tudie
par des pilastres avec des jours ou des niches aucun des : par M. R. Vallois, Attiques dliens, dans Compt. rend.
textes qu'il discute ne comporte ce sens, mais nos deux AIBL., 1912, pp. 105-115. Voir aussi G. Leroux, Les ori-
inscr. moins encore que tous les autres. Ilapa-TTSe; cham- gines de l'difice hyposlyle, fasc. 108 de la biblioth. de
branles , ou jambages d'ouverture , parat indubitable, l'cole fr. d'Athnes (1913), p. 227.
en particulier sur les deux linteaux de Pergame (Fuaenkei., 2. Dj rappele ci-dessus, p. 159, n. 8.
Die Inschr. von Perg., n"' 237, 239, p. 137) t6 -e 9-jp<i>(Aa : 3. Estienne, Ths. s. v'* vyEto;, y-aTyeio;, surtout /w-
za T{ TTapaatSa xat l; napaOupa;. Au lieu de cham- YEu. Cf. la note de Keil, dans Strzygow.ski, Orient..., 138
branles , ou d' antc proprement dite, un texte comme n. 3. Un texte comme celui de Lvsias, I, 9, est aussi sug-
CIG., 160 '3, implique apparemment la section de mur gestif que possible en ce sens : OlxSiov tari (lot Sit.Xov,
attenante, malgr les hsitations de Boeckh (I, 280''). Dans Ta 2y/j^ '^^ ^'"^ '''' '^otTO), xar xrjv yjvaixwvT'.v xai xa^
CIG., Suppl. XIV, n" 433, la tournure potique |ji!pi uapa- Tyjv vSpwvTiv. Un bb nat; la mre voulant s'pargner
n-cidi TaaSs aptxino; pourrait dsigner le pristyle du d'affronter les escaliers toutes les fois qu'il faudra baigner
temple de Srapis, devant lequel un dvot rige un autel l'enfant, dserte le gynce : iyoi (iv avco tr,Tw(iYiv al o
llestia. Le terme exprime aussi le socle plus ou moins Y-jvaxE y.izw (cit d'aprs Wiegand, Priene, p. 291).
JRUSALEM. T. II. 21
162 JRUSALEM.
I. M. UMH (Km. BtUr., p. 7) sbaBdoMBe s eoajectore diacre, //u<., x, 10, PC, CXVII, 921, propos de la cou-
itm. Wtrk. 1. M7) e sapfriaer cclU iaeUe. l>o!e de Sainte-Sophie. Les contemporains de Jiistinicn di-
>. Os YMtA, Im fUtt..., f. I3S. Ut objection de saient x-jxXoTCpV|c olxo8o|i(a iv TTpoyYCi), ou <Tf aipoeiSf,c OdXo;
a. dmfciti fCrobak., M M.), drivet de m thorie (PaocoPK, X'di/., I, 1, p. 177 d. de Bonn); dapa i?)[i(to|j.o,
iMMlnMt Mr le* pnaUd$ m portMt pM. faipr,; ^|ut|ioio tvTij(, etc. (Paui. le Silent., Sainte-Sophie,
s. Vntmfta ckMkfM 'mm telle tfUpodIloa ett l por- V. 483, cf. 187, PG., LXXXVI, 2127 et 2138; voir les anno-
U^M raitolc AUMSMi ft tt Foietasi, Poritau, d IHrl. do UtCAMCE, ibid., 2186
tt, sa. et KiiiKni.AKNnKii, Johan...
mmSf., IV, M* M. L'atMMMal lavent pUlm devant und Paul. Silent.. p. 124, n. 3). Grgoire de Nazianze
li paatfs Mf H
rn li M
i i * rtalMear fttfote M Ilei- qm . [Oral., XVIII, 39: />6\, XXXV, 1037 A] appelait la coupole
OTfceni {Cn$., p. 97 ., ff. 4) Ml asMl eoalnirr d'une Kiisc ot-toitonale oOpavi; (cf. Estiknnk, Ths., s. V)
loi* mm'Uuatm Mt w
piM Kw tolw Mlloa* d'arrhlUc cl Grgoire de Nysae dcrit In coupole d'un autre octogone
Isr*. D mmIm 'mi f tllm j a)Mtor bm cosUadteliM OeatM TO 9Tp<l)0{ XMV0Cl8lt< {P(!., XI.VI, 109G).
mmi Innato fm talU 4m pp. It04, o 1m <<>/ Mal ft. VACRR, un., IT, 30 {PC, I. /., 27(SO), a Saintc-Sopliie,
ffthmt I MMliMiAi avec 1m na^MiiUt l'abaide x^v)) (IcpA est situe par la indnc expressiuii
mmn ntMmn . Us tut rt parti iterall sTsvTtxp (K^ps;. Ce l**rme do u conque , justifi surtout
raMe. al 1m etpfwaion d Ku*^li a'Im- par la faqon spciale dont l'abside tait Knraleinenl voiUe
dnrs pliflM pwtUHis : paapw puiert tl eeloa*
I
(m coaqoe marine, Paui. Silent., vr. 3r>9 ss., (|uart de
wppofl
SDw y iiii. es ete^M
le de pbrt, U 9f(f; TiTapTTUn^ov; IMioGOi'E, l^:dif., l. /., p. 175),
cAM de le fTMd* Mf. U
fcMlkpM de Tdem fliiM . u Mmbl<* tre devenu assex familier. On employait sushI
mmmmlrt kftmmUm 4m TUum. p. to m. d pi. ii> rn fout- f,(uiivi>iv, IvJiov xx),ou etc.
x^iia ^iiiixuxAov, V;|UT(i|i'ju,
tnt Ml pMid* rtMnpl*. Malt r#t 9\ pt eH da ?* ai*-
tie H rrlH* d toal aaUM coadilioM arcMolail^|ea.
m (cf, FaKJiLARAbKR, op. t., p. 134. n. 3; I)u<;an(.k, Dencript.
.H. Sophiae, I M n%. dans p(i.. LXX.WI, 2205 ss. ; li*.,
. or. tvaMS, Mg^ IV. ai, PO.. UXXVI. t77. M Uim, Otos. Latin.. t< Abiidaj. L'quation blnlMpll^rc . abside
LE MOiNUMENT CONSTANTINIEX. 163
occupe le quatrime ct de l'diflce, le seul qui indiquer, sans leur accoler aucune des pithtes
n'ait pas encore t dcrit; enfin elle correspond par lesquelles il qualifie toujours des colonnes,
cette extrmit suprieure de l'glise de yr ce qui pourrait suggrer l'ide de simples pides-
dsigne comme le Saint des Saints , avec ses taux. Le sens des cratres serait alors dtermin
ranges de siges et de bancs entourant l'autel. par analogie avec ces autres cratres d'argent,
L aussi Eusbe considre l'abside comme un pYupsou xpTjTipa; , dont Justinieu couronna plus
lment distinct de la basilique proprement dite, tard le ciborium de Sainte-Sophie, et qui ser-
amnag aprs l'achvement des nefs , dont '
vaient de coupes d'normes candlabres en
il est spar par de somptueux cancels. argent-*. Assez plausible en soi, une telle inter-
Dans la basilique constantinienne, l'abside se prtation aurait l'inconvnient de banaliser le
dveloppe au bout de la seule nef centrale. Douze prsent imprial. Les cratres somptueux sont
colonnes sont dresses au pourtour intrieur : l pour eux-mmes et pour une fonction sym-
symbole de la cour apostolique autour du Sau- bolique; Eusbe n'et pas not avec tant de soin
veur triomphant. Elles portent d'normes cratres que leur nombre galait celui des Aptres, s'ils
d'argent, offerts par la munificence de l'empe- devaient tre ravals au rle de luminaires. On
reur. Ce dtail implique pour les douze colonnes prfrera donc, tout compte fait, l'interprtation
un rle beaucoup plus dcoratif qu'architecto- architecturale qui met les douze vases prcieux
nique. On ne peut videmment les traiter la trs en vidence, en manire de couronne au-
faon de 1' hmicycle de colonnes supports dessus des siges presbytraux dans la conque de
constituant chacune des absidioles latrales l'abside. Et il n'y a point l de vagues symboles
Sainte-Sophie, dans la description de Procope; ornementaux comme les innombrables offrandes
mais il de les concevoir comme appli-
est facile identiques dans les temples du paganisme ^. Pour
ques au mur pour dcouper le nu de la conque en pntrer la porte, il n'y a qu' se remettre
absidale. On leur ferait porter un entablement en mmoire la dcoration absidale de l'glise de
orn qui servirait de socle courant, o s'appuie- Sainte-Pudentienne, je suppose, et, beaucoup
raient les cratres. Ceux-ci, vrai dire, se trou- mieux encore, l'glise des Saints-Aptres de Cons-
veraient de la sorte assez isols des colonnes tantinople, que Constantin rigea sur le modle
elles-mmes et peut-tre estimera-t-on qu'Eusbe probable du Saint-Spulcre pour en faire son
et indiqu par d'autres expressions un tel agen- propre mausole et celui de sa dynastie ^. Les
cement. Si l'on se croyait tenu par ses termes douze cratres de Jrusalem ne sont que la r-
superposer les cratres aux colonnes en guise duction artistique des douze sarcophages symbo-
"'
s'est faite au surplus d'assez bonne heure. Sur l'origine du de parade dans le mobilier de luxe chez les Romains, et.
nom, voir IIeuzey, Absis-apsis dans le Dict. antiq., I, 11 s. ;
GuiiL-KoNER, op. L, II, 248 ss. GcsMAN, op. L, p. 259 88.
;
doin II. Leclekcq, Dict. arch. chrt., I, 183 ss. 4. Eusbe, Me, IV, 60, g 3 ss. Il reste une trs grande
1. HE., X, IV, 44, Schwartz, p. 875 : vewv 7tiTE).iTa... incertitude sur la forme primitive exacte de cette glise ;
2. Paui, Silent., v. 746; PC, l. L, 2148 et les annotations voir Heisenberg, Apostelkirche, pp. 97-117; DiEnr., Manuel
de Duc.vNCE, ibid., 2218. Les supports de ces candlabres d'art byzantin, pp. 3, 88, 123. Basilique, rotonde, croix
taient parfois dsigns par le terme de
colonnes et l'on grecque, ou quoi qu'il ait t, l'difice fut essentiellement
somptuosit elles pouvaient offrir, dans l'ameu-
sait quelle un cnotaphe des Aptres pour lre l'abri tutlaire et la
blement romain en particulier; cf. Guul-Koner-Riemann, du mausole imprial, M. Heisenberg a brod
glorification
La vie antique, II, 257 ss. ; Gusman, La villa impriale de un petit roman trange {op. L, p. 115 ss.) sur les inten-
Tibur, p. 253 ss. tions de Constantin, qui aurait voulu riger ainsi le sanc-
3. Sur la nature et la forme des cratres votifs, al- tuaire de son apothose. Philologie et archologie n'ont plus
tests l'infini dans les recueils pigraphiqucs, voy. par rien de commun avec cette scabreuse divination.
exemple E. Pottier, Crater ; Dict. antiq. Pour les cratres 5. Peut-tre sous forme d'urnes cinraires.
.
164 JRUSALEM.
tuant ainsi, dans la partie la plus sainte du sanc- grce quelques lments aptes clairer l'or-
taaire, ce tribunal divin, ou mieux, cette cour donnance architecturale. C'est ce concept d'en-
cleste dont l'assemble presbytrale, range au- semble qu'il faut essayer de saisir maintenant.
tour du trne de l'vque, est l'image terrestre '
Le raccourci donn parle pangyriste comporte,
11 ne s'agit donc pas tant d'un dtail plus ou moins aligns avec ordre d'ouest en est l'dicule, un :
secondaire de dcoration absidale, que du concept parvis intrieur, une basilique, un premier parvis
essentiel du .l/ctr/ymn constantinien. portiques, une faade et des propyles gran-
Sur cette donne s'achve la description de la dioses en bordure sur la rue. Il est clair qu'une
basilique. Eusbe passe sous silence tout l'am- telle srie d'difices n'est pas une enfilade au
nagement du sanctuaire, reproduction vidente hasard, mais rpond un plan fort soigneusement
de ce qu'il a dcrit dans l'glise de T}t, et revient arrt, rgi par des lois artistiques, et des ides
directement de l'abside aux portes antrieures, religieuses trs dtermines. On en peut ressaisir
saivant l'ordre de progression trs mthodique toutes les grandes lignes dans les indications que
adopt. Ds qu'on a franchi ces portes, on est dans fournit Eusbe.
ao antre atriom (fig. 102, D), orn d'ex- L'intention avre de Constantin est de glorifier
dres sur chaque ct. Le centre ciel ouvert sans mesure le spulcre vide du Sauveur, symbole
est une premire cour > par rapport l'ensem- tangible de son triomphe sur la mort. 11 lui plat
ble des diGces, elle aussi environne de portiques que ce lieu, .saint entre tous sur la terre, resplen-
dont les exdres occupaient peu prs le milieu, disse au-dessus de tout ce qui a pu tre ralis
si elles n'taient pas en relation immdiate avec jusqu'alors. Mais ce sanctuaire par excellence,
la basilique. Des convenances architecturales, orn pour lui-mme, un lieu de prire sera joint,
indiquer toal l'heure, suggrent plutt cette rela- o puisse s'accomplir avec une suprme dignit
tion. L'analogie de Tyrautorise infrer au centre le cycle cultuel. Prs du Spulcre transform s'-
do premier parvis une fontaine pour les ablutions, lvera donc une basilique avec toutes les dpen-
ao riche dallage, apparemment aussi une cloison dances qu'elle peut impliquer pour l'volution
hauteur d'appui dans les entrecolonnements des parfaite des crmonies liturgiques, pour la com-
portiques. modit des fidles et l'entretien du personnel
Tout k l'extrmit orientale enfin, * les portes ecclsiastique. Autour du lieu saint il s'agit par
do panris ; au del, les propyles, dont la slruc-
consquent de btir une habitation en quoique
tore niajettueose, an bord de la place publique, sorte divine, o le peuple chrtien puisse appor-
tait motive par le dxir d'impressionner le pas- ter Dieu son adoration et ses prires, o les
sant et de lai laisser augurer quelles merveilles ministres sacrs aient de raliser toutela facilit
intrieores devaient rpondre la splendeur d'une la pompe du pourvus du ncessaire
culte et soient
telle entre'. Une phrase emphatique et vague, leur subsistance. Telle apparat invariablomcnL
ch. XL, allfoe la muniflcence infinie des largesses r glise des temps constantiniens quand elle
iflipriiks poor le sanetoaire. est dcrite avec une certaine prcision telles :
f fia Mil lei wtn et l'iefai. <|al sffljfafsl tl bwa a m Votl* lili-ri ! Rt'iu |ir(iroii(i ilti y.t^fi'/jiWi to Ttavto;, ili!
.-,
on distingue la faade, la maison grecque. L'u-
b la nef, les bas-cts qui nique diffrence sensi-
1 l'enveloppent et le bleen ce rigoureux pa-
Saint des Saints qui ralllisme est que la
s'y rattache et la ter- basilique chrtienne
Kig. 103. Plan de l'Iiabitatioii
mine; 5" des exdres primordiale, conue
hellnistique.
U, irfi>rj"/.aiov OU i:poOu(ov, b>
l'extrieur et une comme temple public
au)tia Oja. c, aV/j avec au- ample srie d'apparte- officiel, reproduit,
tel central et portiques latraux.
d, rfoux; ou vSfwv, avec ments adosss aux d'aussi prs que possi-
foyer ou autel Hestia. e/,
flancs de l'glise. Les ble, le type idal de l'ha-
O/.ojjio; et ;ji3iOoXojA<i aveo autels
aux divinits de la vie con- multiples similitudes bitation, avec le maxi-
jugale. gg, YUvaixuvTTi. mum
fi, un second pri-
jardin. Parfois
littraires dans le d- ralisable d'l-
style occupe la place de ce jardin tail de la dcoration ne gance et de dignit; la
et le gynce est alors recul au
fond de cette cour intrieui-e. sauraient chapper maison individuelle, au
nn, laraire et dieux de la pro-
la plus superflcielle contraire, s'en carte
prit. Les autres pices environ-
nant la cour ont des destinations lecture. frquemment, soit par
varies.
x.t; dpendances de
l'habitation ou boutiques ouvertes
Le principe mme les exigences du lieu, Klg. 104. Diagramme thori-
que de la maison romaine d'-
sur la rue. du groupement et la soit par la limitation des poque impriale.
raison d'tre de chacun ressources prives, soit , porte avec loge adjacente pour
le portier etboutiques ouvertes
de ces difices sont tout fait transparents. Puis- enfin par le caprice du
sur la rue.
b, impluvium au
qu'il de crer un palais divin au mi-
s'agissait propritaire, ou l'origi- centre de Valiium. ce, alae :
croire l'tymologie allguedans Servius [In Aen., II, 225) : antiq., II, 337 ss. Viollet-Le-Duc, Ilisl. de l'habit, hum.,
delubrum esse locum anle templum, iibi aqua currit, on ch. XVII. G. Lehoux, Les origines de l'difice hyposlyle,
{ibid., IV, 5G) propler locum in qtio manus abluunlur. 195
:
ch. vil, g 8, p. ss. Anderson-Si'Iers, The Archit. ofGreece
2. Voir Laloux, L' architecture grecque; ch. iv : Les mai- d Rome'^, p. 131 ss.
166 JRUSALEM.
des matriaux et du climat, l'habitation romaine o l'Empire embrassait officiellement la foi chr-
devait voluer, lpoque impriale, sous lin- tienne, il tait naturel que, dans la pense de
fluence de plus en plus prpondrante de l'hell- Constantin, le rle des anciens sanctuaires ft
nisme. Les palais remis jour sur le Palatin, et dvolu aux glises.
non moins clairement un bon nombre des plus En mme temps que l'identit relative dans la
considrable? maisons de Pompi, replacent sous structure du monument religieux proprement dit,
les yeux un type d'habita- une trs grande analogie dans la disposition
tion trs troitement ap- d'ensemble s'imposait. L'volution liturgique la ,
tre mgaron primordial disposition des temples que le rsultat d'un sym-
de ItubitAliOD homrique (6g. 1A5) n'avait pas bolisme trs lev. Le Christ qui s'lance du tom-
lard dereoir le cur de la demeure princire beau, vainqueur de la mort, est bien le vritable
et le type idal de l'habitation divine. D'abord Orient splendide et triomphant, ou pour em-
adopt pao pra tel quel dans le temple in antix, prunter \ la liturgie chrtienne une autre expres-
a a'tail dvelopp par une srie de Iransforma- sion admirable le Soleil de justice lev
liooe organiques, aboalissant aux modes si divers, radieux sur monde. Le soleil levant fera lin-
le
ao preoier aspect de rarcbiteclure religieuse celer de ses feux la face du sanctuaire et enverra
greeqoe*. Aax derniers jours du paganisme, dans ses premiers rayons, parles ouvertures du temple,
loeaox, les plus fiuneux en chaque contre, avaient L'enceinte gnrale, qu'Kusbo n'a pas expli-
TV lenr importance s'accrotre, grce au rle poli- citcmiMit indique, est ncessite par le concept
tiqse grdM er leur prestige religieux. A l'heure mme du monument, par les analogies signales,
I. ce ViMAcr-U-Dic, ppI, cb. tfni. BtMtT, 9^. I., trs JoklanM qoe ftlt valoir M. Kniaiu, Manuel dnrch.
f.M m. !(*?%. Mammfi 'arehol... rom., p. 171 m. ftamai*e:l Archil. relig., p. 110 . Kilo est expusi^e A^cc
:
OMt'Ka'RiUMJn. Ls 9U amtt^m. 11. n m, Ut mai- i da mHlleure nuanre riicore dna ladiniralilc ouvrage do
mmnmam. Mannut. IKtM, p. I , Ht m. AJiMaMMtl M. bi l.taritiiii:, l.'orchit. religiruti'..., cb. m. p. 49-72.
tma, f. t. tM M. a. MM. Prrrot I CMpeidlial . VII, :iv. ah.) ont litriilc-
1 Vajr, Laouncf. BaUifm. m ! INcl. arekol. ekrl. niMl Maljr^rlli< d^ritatlon i|ui parait di^HorinaU rourniilr
tUm. rrkl, ehrt III. M<tl 4fl..p. 14 m.
. rf. BoRiM'Doaii.Mt, Trmplum : IHcl, aniii/., I.\, tit; cf. lori*.
crttt rtvsIlM m gfmpt MiaMBMtol t- m M. (t. Lroai. ldi/irr /lypoitytr. vieiil d (^(iidlor nvcr beau-
aal las li ftmtm partlsaflav a reflglat iMiMtou es coap Min l.a dpcndanr(* du nx^Karon (cf. pp. I7U nh.
la lasMfaa AMaaaa paapiaaMal Me,
M. Oa estaMM
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iialaaiial pli traliiaitlitii
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ta pArtieullrr) I l'on mium rira volontiiTR l'etcTlItMil chap.
bI !. problme de In haftlllquo rlirolininc . pp. :(0H rn.
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Apotl . II. Mil, .1 (rd. I
(^idUra k
iMt. I.
IVkI
ir.U).
: vo). Comtitiil,
LE MOxNUMENT CONSTANTINIEN. 167
par des vestiges archologiques el par quelques la maison romaine. Le caractre de ces pices
donnes littraires'. Les propyles s'encadrent dans l'architecture domestique n'est pas sans ana-
avec magni licence dans la colonnade centrale logie avec le rle conserv aux exdres du Saint-
d'Aelia. Derrire ces colonnes somptueuses, la Spulcre : chapelles o sont enfermes les plus
des portes du parvis (T. VI, 1), car il est normal fonction du thalamos et de Vamphilhalamos autour
que l'assiette gnrale du sanctuaire ait t con- du vestibule de l'habitation grecque; et ce n'est
stitue par une esplanade sensiblement rgulire. pas le lieu de rechercher quelle a pu tre l'in-
Le nombre et la forme de ces portes extrieures fluence de ces lments antiques sur la constitu-
ne sont pas dtermins, mais n'avaient presque tion ultrieure du narthex dans les basiliques
pas besoin de l'tre elles font pendant aux
: byzantines et du porche des glises romanes. On
trois portes intrieures, celles de la basilique, notera seulement qu'en beaucoup d'glises pales-
et la bonne harmonieuse disposition
ou tiniennes de ce type, dpourvues encore d'un
signale pour celles-ci implique suffisamment la narthex dont la galerie couverte du parvis tient
rpartition symtrique de deux portes plus petites lieu, on retrouve la trace de ces cubicula dans
encadrant une baie centrale plus majestueuse, l'annexe frquente sur un des bas-cts^.
comme on l'avait spcifi pour la cathdrale de La basilique elle-mme, appele par la suite la
Tyr-^. grande glise, l'glise de Constantin, ou le marty-
Le premier parvis se conoit sans effort, avec rium* , est sur un plan vraiment trs voisin des
sa ceinture de galeries couvertes et la fontaine plus fameuses basiliques romaines, civiles et ju-
centrale qui n'y pouvait gure manquer. Plus dif- diciaires une immense nef centrale entoure sur
:
ficiledemeure, on l'a indiqu dj, la localisation ses cts longs de portiques doubles avec galeries
des deux exdres . Interprts la faon an- suprieures et termine l'occident par un hmi-
tique, ces espaces munis d'une petite clture et cycle en quelque sorte indpendant. Bien que
orns avec un soin particulier auraient aussi bien l'usage soit moins frquent de rpartir la basilique
place en manire d'dicules indpendants aux chrtienne en cinq nefs, le Latran et l'glise pri-
extrmits de la cour ciel ouvert, que sous mitive du tombeau de saint Pierre Rome '',
forme de niches plus ou moins fermes au centre mieux encore l'glise de la Nativit Bethlem
des colonnades latrales. Dans les deux cas l'agen- sont de nature authentiquer une telle division
cement serait assez difficile el rpondrait mal aux l'poque constantinienne. M. Heisenberg a cru
exigences de certaines descriptions ultrieures. pouvoir tirer argument des trois portes pour
La notion technique fondamentale de ce palais tayer son hypothse de rduire le monument
divin suggre de situer les exdres, mentionnes trois nefs, malgr le texte formel d'Eusbe.
en relation si troite avec l'entre de la basilique, L'exemple de Bethlem * s'offre nouveau pour
la faon des ailes accostant le tablinum de carter ce raisonnement. Il fait la preuve qu'on
t. lhrie, par exemple, parlant des grandes portes demment par assimilation tacite avec Tyr que M. Heisenberg
qui sont du ct du march (T. VI, de quintana parte),
6 : (Grabesk., p. 160) parle de trois portails levs..., celui
donne entendre qu'il y en a d'autres. Ailleurs en effet (v. du milieu spcialement monumental .
g. T. VII, 5) elle signale les portes spciales de V Anastasis, 3. Les basiliques constantiniennes de Uethlem et de
c'est--dire de la rotonde du Saiiit-S|)ulcre. Et s'il pouvait l'lona ou celle d'Eudocie Saint-Etienne (cf. infra] en
rester quelque incertitude sur la localisation de ces portes fournissent des exemples bien dats et assez expressifs pour
dans un mur extrieur, elle serait dissipe par un texte rendre inutile une plus longue numration.
aussi clair que le rcit de J. Mosch (T. X) mentionnant le 4. THniE, T. III, 3, 5; IV, 2; V, 1, 3, etc. Elle est dis-
portail de l'atrium intrieur devant le Calvaire. Quintana tingue trs nettement ainsi de l'glise du Spulcre propre-
march (cf. par exemple Spartien, Nron, ch. 26) im- ment dit, ou Anastasis la Rsurrection , et du site du
pliquait manifestement, dans le cas du Saint-Spulcre, les Calvaire ad Crucem.
:
bazars aligns sur la colonnade centrale, ce qu'usbe ap- 5. Voir les plans dans Marucchi, lm. darch., Ill Les :
pelle l'agora. C'est donc bien l'extrmit orientale du groupe. basiliques..., face p. 84 et p. 111 ; cf. face p. 116, ou n'im-
2. M. Clermont-Ganncau {Recueil..., II, 350, n. 2) inter- porte quel manuel d'archologie chrtienne.
prte su Siaxeifxevai au sens de quidistanles . C'est vi- 6. Cf. Vincent et A bel, Bethlem, p. 32 et pi. H.
168 JRUSALEM.
n'tablissaitaacun rapport absolu entre le nombre lieu de rendez-vous commode et agrable pour
des portes et celui des nefs celui-ci tait condi-
: tous ceux qui, dsireux de vivre en public, taient
tionn par l'ampleur projete des proportions; nanmoins proccups de se soustraire aux pro-
celui-l rpondait peut-tre une intention sym- miscuits du trafic et la cohue den bas. De ce
bolique*, s'il n'tait pas la consquence indirecte mme parti architectural l'artiste chrtien devait
de la prsence des exdres aux deux extrmits presque naturellement tirer prot pour donner
do la laade
nouvel et intressant indice de la plus de majest son difice, y augmenter l'es-
situation de ces dicules -. pace en vue de l'aflluence aux solennits du culte
La superposition d'un second ordre moins baut et faciliter l'isolement des sexes prvu par les
lois ecclsiastiques dans l'assemble des fidles.
Un dtail non sans importance demeure in-
dcis : l'clairage de la basilique. A Tyr, Kusbe
avait indiqu, au-dessus des colonnades un seul
SL^.
^n ordre, de grandes fentres
vrags.
rage dans
A
la basilique de Bethlem
sous nos yeux pour concrtiser ces donnes. Elles
munies de
ces boiseries prs, le systme d'clai-
'
treillis
est encore
ou-
4 '
i ' J
L
I
1
^^H
1
sont d'une application fort simple Jrusalem;
toutefois avec- cette nuance que la superposition
de deux ordres dans les collatraux exige un d-
veloppement plus considrable en hauteur pour
que la nef centrale puisse prendre jour par-dessus
a 1 4a
1
lyoMBl hl doaM*
_
pOMibiliM
ftlarfe et firfaiinwe do la i>Mill<|U.
a' 1
plus harmonieux et des conditions statiques plus
satisfaisantessi l'on tait en droit d'admettre
qu'Kusbe n'a pas entendu strictement indiquer
des portiques doubles aux deux tagos. Son ex-
pression globale yiaytitat xt xat xataYtiMv serait en-
dan* le*oeb Utialec vtait depuis dt>s sicles core justiOe dans toute la mesure que de droit,
Ion on OMfe coormni. Nombre de portiques et mme aprs l'limination d'un ordre suprieur
de tenptos ballAnifUqaefl prsentaient cette dis- sur les deux bas-cts extrmes. Les diagrammes
potHion tvmlagMiM; Vitruvo' avait codifl m n et (flg. i(Ml) expriment les doux partis et les
rt '
Im prfod|Mf U gfmodcs basiliques romaines lments font dfaut pour risquer d'autres prci-
dt dhrer Fotum Mmbleot bien co avoir fait la sions.
phH ImiriBM appUeitioa. bu rbabitatJoo an- La huillie absidale projetant son hmicycle
liqe, rHag* MMtaiiait oonntlemeol
gynce le l'occident occupait sans doute peu prs la pro- ii
mamm MaltlM 4* U iripi* tt m utm CmftUott. tort bsbtooMat mlM rn tpuvre par M. I.KHtJCHii, La hinHique
dL tMMJMliMMiif. r*mptmmi tHH. cnllf.. It. lio*. llpi0$Ul{4tuk Rttnuratwm dtt montimtiits tmtiiiut'%
. U
i iii ti fw i U
/l0i0im (M VmM. Mtrt emtr., par It rrkU,,, de lAcadmi de trame <i lUmu]. l,e
fi m. t. f 4Mj afflraM mntln itmpi kMl* lIlInililM ptoaelir*4 M. I.etuur tonrr^liiipronl au mleiiK
ifM * k mik fm ptim tsKrtiwi wlwwt. la Isr* Ilt et la bstHlgm*. limt^fl d'allleurit avr. pluK ou mnin
N 4M H W H i iMS glllili MmI MMf4t pu MS fitH 4e pldtiM SM Iw enrycloiidir ri li> inkHUelii.
immdiate avec le parvis intrieur. Comme le beau et de l'diOce qui l'enveloppa ensuite pour
maison prive, celui-ci tait le cur
pristyle de la le protger et l'orner. Ce que l'on dduirait ainsi
du groupe monumental; il faisait la liaison entre timidement et grand'peine de termes vagues
les plus augustes parties du sanctuaire le ro- dans des phrases travailles l'excs, on le trouve
cher nu du Golgotha et le Spulcre du Sauveur exprim avec prcision dans des textes presque
inclus dans un splendide difice et la basi- contemporains-. L'hypoge creus jadis flanc
lique commmorative. Il n'est donc pas plus sur- de coteau est maintenant isol de la masse ro-
prenant de voir la basilique s'adapter par son cheuse. Tout en respectant la caverne funraire,
chevet ce parvis intrieur, que de constater on a modifi son ordonnance et on l'a conforme
l'invariable disposition similaire de la salle de de manire la pouvoir adapter correctement
rception, lablinum, prostas-parastade, mgaron, dans un difice monumental, signe extrieur de
ou de quelque nom qu'on la dcore selon les temps ce Spulcre glorieux entre tous.
et les lieux. Cet agencement est normal en vertu On entendra bientt des visiteurs enthousiasms
mme du principe qui rgit l'ordonnance de tout dcrire la magnificence de cet difice prsent
l'difice. Il n'entrane d'ailleurs aucun inconv- comme une glise ronde , qui a ses portes par-
nient rel dans l'harmonie architecturale; rien ticulires, des galeries superposes et le saint di-
n'tait plus simple que d'excuter ce chevet dans cule au centre^; de sa nature mme il et dj t
un style et avec une ornementation de nature lgitime d'infrer qu'il tait sur plan circulaire, ou
le faire cadrer au mieux dans la perspective g- aussi voisin que possible de cette forme. L'ani-
nrale du pristyle intrieur'. bilion de Constantin tant d'clipser tout ce que
Le raccord tait d'autant plus facile que l'di- les autres villes offrent de plus remarquable , les
fice destin faire le pendant, l'extrmit op- monuments les plus fameux de Rome devenaient,
pose du parvis, prsentait lui aussi sur le parvis par une ncessit presque spontane, les types
non une faade rectiligne, tale paralllement au reproduire et surpasser . La basilique et
portique et dveloppe trs haut par un majes- les deux parvis avaient mis en application toutes
tueux tympan, mais les lignes fuyantes d'une les ressources de l'architecture plates-bandes
rotonde, coupes par la saillie d'un portail. Nulle et plan rectiligne d'o taient drivs les somp-
part n'clate mieux qu' propos de ce monument tueuses basiliques et les admirables portiques de
spcial la diffrence entre une description tech- Home; mais l'art romain avait d'autres secrets;
nique du sanctuaire constantinien et les dtails il une autre merveille de Rome imiter,
restait
laconiques dont le choix a t subordonn leur si l'on ne pouvait gure se flatter de la vaincre :
porte immdiate dans le pangyrique de l'em- le Panthon. C'tait le plus puissant effort du
pereur. De l'difice qu'il avait sous les yeux, cou- gnie artistique romain et le chef-d'uvre de
vrant le Spulcre de Notre-Seigneur, Eusbe n'a son architecture*; sans doute il n'en avait point
signal que les colonnes luxueuses et la dcora- cr le type, mais en l'adoptant, sous l'impulsion
tion clatante. 11 ne serait pas impossible de faire de sentiments religieux et de lgendes nationales
sortir de ses expressions mmes, quand il raconte antiques, il l'avait port ce degr de perfection
les prparatifs de la construction et les mesures qui blouit quand on pntre, aujourd'hui en-
impriales prliminaires, un indice tel quel des core, dans la rotonde du Panthon. Des travaux
travaux d'excision pratiqus autour du saint Tom- fconds d'archologie et d'histoire ont fait la
1. 11 demeurait, en tout cas, infiniment plus facile pour sieurs diiices et le chevet d'une glise.
l'architecte du Saint-Spulcre de raliser un agencement 2. S. CviULi.E, T. Il, 2-5.
correct du chevet de la basilique cl du parvis intrieur 3. Cf. les textes en appendice au ch. vu.
qu' celui d'Kphse de mettre houl bout deux glises i. Sur la prdilection des architectes romains pour le plan
le chevet de l'une se subslituant la faade de l'autre, dans circulaire et les formes rondes on peut consulter avec fruit
ce qu'on nomme basili(|ue de Saint-Jean ou l'glise Maktha, Man. d'archol. trusque et romaine, p. 129 ss.,
double . L'exemple syrien d'er-Huhaiijeh (Butleh, Ane. 152, 184 ss. lu.. L'art trusque, pp. 157 ss., 202 ss. Guhl-
Archit., II, B 1, o trois basiliques sont
p. 23, lig. 22), KoNEK-RiKMANN, antique; Home, pp. 31 ss., 128 s.,
Lii vie
groupes autour d'un mme atrium, dmontre pratiquement 132 s. Benoit, Man. d'arc fiil ; Antiquit, p. 469. Andeiison-
encore cette liaison ralise entre un parvis commun plu- SpiEiiS, Arc/lit. of... Rome-, p. 218 ss.
Jllil SAI.KM. T. 11. 22
.
ro JRUSALEM.
preuve que cet Olympe domestique de la fa- forme gnrale du monument destin couvrir
mille d'Auguste devait sa forme dfinitive la tombe vide du Sauveur, ce sanctuaire incom-
l'escarpe de la
plos l'onit giandiose. on peu austre, des mau- celle du khdu ez-Zeit l'orient et celle des Chr-
Mvlef d'Aqgoste et d'Hadrien Rome; la forme tiens l'occident, est un rectangh^ de triO "5 x
dmlaire de un plan ext-
l'int/rieur e mariait en chillres ronds (pi. Xll La configuration nous
s.).
rieur polygonal, mais trac de faon s'inscrire en est connue dsormais, au moment o s'nche-
aai dam no cerrl>: moins que le monument vait'nt les travaux d'excision et de nivellement
M soit iaspir plall de la combinaison archi- pn'alubles l'roclion des difices conslantinions.
ladorale en si giande faveur l'poque grco- Kst-il besoin de rappeler que l'ordonnance du
fOOMiae qni svpcrposa la ihotoi on W temple rond plan et la rpartition des difices ne pouvaient
Vkrom grec
an temple sur plan rectiligno tre le fait ni dii hasard ni d'un caprice, mais
Mal punr les divinits, et cra de prfrence sur furent rgios par des lois techni<{ues non moins
M Iboie les temples fonraires *. rigouronsuH que les exigences du sol aux({U('lles
Oo voit eombien tait trictemont dtermine, on avait l'obligation de s'adapter'/ Kt nous ne
par sa nalurr mme, per l'intention dn (Iontantin nommes point rduits i rocommoncer l'analyse
1 r^r I
'^ih^lique rchitacluml" '<* 'Mnp<i. la complle qui devait conduire l'architecte imp-
Le premier n'est gure moins vident. Si l'on et qu'on la veuille supposer, une telle ouverture im-
en effet prvu seulement un hmicycle envelop- pliquait la cration d'un encadrement en saillie
pant la section occidentale de la rotonde int- sur la courbe du mur. En mme temps qu'elle fa-
rieure, tout suggrait de le limiter avec symtrie cilitait l'ornementation de la porte, cette saillie
sur une ligne axiale de cette rotonde, au lieu de jouait le rle d'un vritable contrefort axial. Pro-
leprolonger ingalement et de le replier comme jete normalement de 1 mtre hors de la courbe
en fer cheval. Et le moyen d'quilibrer, avec cet continue, elle amnerait l'axe de la porte au point
hypothtique hmicycle, une rotonde intrieure prcis que marque fidlement encore la tant mys-
que rien n'aurait contrebute l'orient, puisque trieuse colonnette du Compas, dont la raison
de ce ct elle serait reste directement ouverte d'tre et presque la dsignation deviennent lim-
sur l'atrium? La galerie extrieure prolonge au pides, puisque ce point aurait t un des repres
contraire suivant la courbe rgulire que dter- essentiels de tout le trac. La rotonde ainsi re-
minent les sommets des deux triangles quila- staure en vertu du principe intrinsque qui l'en-
ITf JKRUSAI.EM.
gendra, prsente un diamtre extrieur de 3ti'",48. point comme appui do la colonnade antrieure
paule sur ses axes par des contreforts saillants de cet atrium. Le portique mridional est suggr
analogies au massif de la porte, elle aurait eu avec des proportions identiques par certaines
par consquent un dveloppement maximum de traces de consoles dans le mur d'enceinte, et sur-
38",50, GO 130 pieds romains de 0",296. tout un alignement structural moins bien dni
Ces chiffres remettent aussitt en mmoire le que le strobate oriental, parce qu'il a t rema-
dveloppement de la faade orientale, au bout ni, mais dans la mme relation que lui avec la
oppos du groupe d'difices; elle mesure en effet muraille extrieure correspondante. La profon-
33",i2 ou 120 pieds
sur la face extrieure deur seule de cet atrium reste dterminer tho-
entre les antes, qu'on peut estimer symtriques; riquement, faute d'indices archologiques assez
mais rintriear elle a SS'.HH, murs latraux com- nets pour la dlimiter avec certitude. Il faut donc
pris': l'cart de 0",38, qui se rduirait assez faci- recourir aux formules classiques usites pour la
lement moins d'nn pied, laisse intacte la rela- dtermination d'un atrium romain carr parfait, :
et le plus grand diamtre de la rotonde situe ct d'un carr ?ans discuter ici chacune de ces
'.
100 mtres de distance l'occident. Abordons combinaisons, choisissons tout de suite celle qui
nainlenant l'analyse du trac par cette extrmit parait avoir joui de la plus grande faveur comme
orientale, c'est--dire dans l'ordre inverse de la ralisant le rectangle le mieux quilibr : le rap-
description d'Eusbe. Il n'y a plus de doute que port de 3 2. La largeur de l'atrium tant de
la me du khn ez-Zeit ne corresponde l'artre 3(i mtres en chiffre rond, sa profondeur aurait di\
eentrale d'Aelia. Les vestiges de colonnade qui atteindre environ 24 mtres. Or 25 mtres de
piedent l'antique faade ne sont qu'une section l'escarpe constituant le soubassement de la faade
do portique romaio transform avec un caractre extrieure se trouve aujourd'hui le mur limite des
plus m<miimenUI poor faire fonction do propyles huttes abyssines au bord occidental de la ruelle qui
or le froot de cette faade. Dans l'intervalle de aboutit au couvent copte '. L'alignement de cette
7*.i0 qoi les pare, se loge avec aisance la petite muraille toute moderne dans les parties visibles
Tole de narehea qui dissimulera le soubassement correspond, quelques centimtres prs, celui de
de la faade et rachtera la diffrence de niveau la galerie extrieure du clotre des chanoines au
eoire le pristyle et l'eeplaoade intrieure. Hien xii' sicle, atteste encore par un pilastre d'angle
et plas ciMiiqM,eil-il besoin de le rappeler, que et une courte section de nuir"'. On est donc bien
catie diffreoce de niveau entre l'aire d'un temple fond considrer cette ligne comme une limita-
et celle de ie propyles. On attachait au podium tion antique perptue travers toutes les phases
OM telle importance qu'on n'hsitait jamais pra- du monument.
liqoer on cthaufsemenl artificiel de la plate-forme Sur cette ligne vient se placer une seconde
inl^rieore quand on ne pouvait tirer |>arti de quel- farade : celle de la basilique proprement dite, ou
que relief Mtorel ur ionite adopt pourl'rnction .\/ttrltjrium. Cet dillcoest le seuldu {groupe entier
d'os ISOlpIe. Celait la fois mettre le sanctuaire dont il ne subsiste aucun vestige apparent. 0'<^l-
piM sa rideoce, et accentuer mieux son ramc- ques chiffres do proportions eussent mieux fait
tn Sicr eo le distinguant de ses alentours, de notre alfairo que tout* la rhtorique d'Iisbo h
Islls sortsqo'oo n'y pntrt point de plain-piod. son propo.H. Le |)roblme do trac est toutefois net-
Poor dstneorer en accord avec la description tement circonscrit par la nature mme do l'dilice
d'Kasbe, oo doit placer derrire cette faade et l'olroo il faut lo camper. Kuscbo a dit que c'-
fofils Ml promler atrium entour de portiques. tait uur basilique cin(| nefs, entoure de gal(>ries
U plHiIlM tomnmt psnille la faade, 4 S m- de la rotonde du Spulcre
oxlrieurei* et isole
IfM en rrirait vers l'ooest *, s'offre on ne peut plus pur un otrium intrieur. Sa position gnrale est
lteimine slriclement, au point o arrive cetle que de la Nativit atteste clairement encore ce qu'-
analyse, par les lments connus : situation de la tait une basilique constantinienne aux premiers
faade et ligne d'axe longitudinal est-ouest, tra- jours du triomphe de l'glise. On voit combien
versant la chapelle de Sainte-Hlne qui devait minime est la part d'incertitude en ce trac d'en-
servir de crypte sous cetle basilique. L'existence semble; les lments essentiels en demeurent
d'un second atrium entre le chevet de l'diflce et assez nombreux et suffisamment conservs pour
la rotonde situe dj sur le sol en dlimite la impliquer tout le reste peu prs rigoureusement.
longueur. Aussi bien est-il logique d'attribuer ce L'adaptation n'est pas moins facile et satisfai-
second parvis ncessairement aussi large que le sante avec les conditions du sol que logique et
premier puisqu'il est inclus dans la mme enceinte prcise avec les donnes de l'archologie. La
aux parois rgulires
la mme profondeur de caverne de l'Invention de la Croix et la chapelle
24 mtres, ou proportion de 2 Prisa partir du .'{. de Sainte-Hlne, amnages en crypte dans la
Compas, du seuil de la rotonde sur
c'est--dire grande coupure artificielle qui sparait les deux
l'axe central du monument, ces 24 mtres abou- sections de l'esplanade rocheuse, fournissaient
tissent juste au fond intrieur de l'abside mdi- l'exhaussement utile pour dvelopper avec rgu-
vale, sur le point d'intersection de sa courbe et de larit la section orientale un niveau moyen de
la ligne d'axe antique. Il en reste 45 environ jus- 7r>4"',10.Dans la zone occidentale il n'tait nulle-
qu' la ligne de faade, voqueet ce chiffre ment malais de maintenir les plus corrects rac-
la longueur de la basilique constantinienne de la cords en adoptant, pour l'atrium intrieur, un
Nativit Bethlem 44'", 87 avant la transforma-
: niveau rabaiss de 30 40 centimtres, et pour le
tion qui en recula le chevet '. La concidence est sol de la rotonde peu prs celui du dallage mo-
vraiment trop troite pour ne pas rvler une derne. Le massif du Calvaire, dont il n'a pas t
intention d'architecte. D'autant qu'on retrouve au question encore parce qu'Eusbe ne le mentionne
Martyrium de Jrusalem une division identique point, se localise avec aisance dans cet ensemble
en cinq nefs -, le mme placement au-dessus d'une de manire justifier avec exactitude les descrip-
caverne agence en crypte et une largeur gale de tions ultrieures. Sa plate-forme, artificiellement
26 mtres. Cette largeur est en effet bien facile dresse pour s'alignera la galerie mridionale du
dduire maintenant. La basilique encadre de ga- parvis, domine de 4'" 4"',.^0 la cour intrieure.
leries longitudinales reliant les deux parvis doit Deux escaliers monumentaux y sont adosss pour
laisser sur l'esplanade un espace suffisant pour un tablir la communication directe d'une part avec
raccord harmonieux entre ces galeries longitu- l'atrium et de l'autre avec le dernier bas-ct de la
dinales et les portiques latraux des deux parvis. basilique. Une chapelle exigu, plus ou moins dis-
Ces portiques ont 5 mtres d'ouverture; c'est par tincte du chevet de ce bas-ct, sera indique par
consquent 10 mtres d'espace libre dduire de la suitecomme reliquaire de la sainte Croix. On
la largeur totale de l'esplanade. Comme elle me- en pourrait raliser de diverses faons l'agence-
sure, on s'en souvient, 36 mtres en chiffre rond, ment architectural qu'aucun texte ne prcise;
il reste 26 mtres disponibles pour rpartir les contentons-nous d'en connatre la situation ap-
lments de largeur de la basilique. C'est dire proximative. en va de mme pour les deux ex-
Il
qu'on peut transporter dans le groupe monumen- dres signales par ICusbe. Leur placement le plus
tal du Saint-Spulcre la basilique de Bethlem normal, celui du reste qui cadre le mieux avec les
qui s'y adapte trait pour trait. Pour aider recons- indications accidentelles des plerins, serait aux
tituer laphysionomie artistique gnrale du sanc- deux angles de faade, la jonction des galeries
tuaire, rienne saurait tre plus opportun que cette latrales et des portiques du premier parvis. Les
assimilation; car, en dpit du dlabrement actule chiffres enregistrs sur les plans de dtail fourni-
et des retouches qui lui ont t infliges, la basili- ront aux hommes du btiment les donnes utiles
1. Cf. Bethlem, p. 73 s., pi. II et X. pi. XIII (juin 1911), j'ai indiqu trois nefs seulement dans le
Impressionn par l'interprtation que M. Heisenberg a
2. schma restaur du Marlyrium. On voudra bien corriger
propose du texte d'Eusbe, que je n'avais pas eu le loisir de cette erreur en se reportant la pi. XXXIII et la discus-
revoir d'assez prs au moment o j'arrtai le dessin de la sion du texte, p. 161 s.
174 JRUSALEM.
aujourd'hui l'effet monumental prcis. Tout au nimer ses dbris mutils en restaurant ses lignes
plus est-il possible d'voquer, en traits sommaires, simples et imposantes, en la revtant de ses pla-
la silhouette de ces difices, en tenant compte cages de marbres chatoyants, ou de stucs rehausss
sartout de leur nature et en clairant les lam- d'une savante et discrte polychromie. Il est pro-
beaux venus jusqu' nous par la comparaison bable que des corps de moulures en appliques
arec d'autres lments contemporains, Beth- ornaient jadis l'encadrement des baies que l'ar-
lem en particulier. Des matriaux et de la con- tiste constantinien avait perces fort habilement
stniction en gnral, il serait superflu de parler dans un pan oubli du vieux rempart de la cit
encore. En se reportant aux descriptions de la juive. Si pauvre est l'unique dtail d'ornemen-
grande faade orientale et des parties basses de tation sculpt mme la paroi le chapelet de
la rotonde, on aura l'ide de cet appareil extrme- perles et pirouettes sur l'arte nue dans l'enca-
neol soign, sans affectation de matriaux volu- drement de la porte centrale qu'on a presque
mioenx, loatefois d'un calibre assez imposant, peine l'attribuer l'poque constantinienne. 11
d'un choix scrupuleux et d'un traitement toujours appartient, sans doute, au rpertoire classique
lganl, mme dans les parois destines dispa- dont s'inspiraient alors les ornemanistes, encore
ratre toof les revtements attests par le rseau que rarement employ seul, cause de son carac-
de trous tenons de marbre. De courtes sections tre un peu triqu, rpondant mal au got du
morailles primitives dans la basilique de temps pour un dcor toff souvent jusqu' la
VUona et d'immenses parois de celle de Beth- surcharge. L'excution en est, par ailleurs, pas-
lim font le pendant exact de cette excellente sablement sommaire, sche et anguleuse, au point
maooneri, anwi bien pour les lments que que si l'ornement peut remonter au iv" sicle on
pov Im proedt de la construction. Peut-tre ne le concevrait qu'en manire d'bauche flne-
Ml-oa ao que toute l'enceinte
droit d'estimer ment complte on stuc par un bon modeleur.
eildrieora prtentail l'aspectdu fragment con- On imaginerait cependant plus volontiers qu' la
Mfv dans l'Hospice russe un soubassement
' : 8uite d'une dvastation sauvage de l'difice, qui
aaa cyoMiM* nr laquai est rige en retrait une aurait ruin les portes de faade et leur dcora-
manMa nains paiisa, dont le nu est symtri- tion ncessairement fragile puisqu'elle ne faisait
qaaiBaat ddeoop par de pilastres en saillie pas corps avec la muraille, la faade aurait t
faplonb a scobanaBunt. Un eordon ornemental remise on tat tant bien que mal et la grande
aa aivaaa das f^arias wyriaiifM et une corniche porte distingue par cotte ornementation de mi-
loot ao sonmat compltaient sans doute l'as- sre. Les plus exacts parallles qu'on lui puisse
patt ddeoratir do tmnoi. trouver ont, je le crois bien, lo cadre moulur
La piqrsioooaila das propyles, avec leurs somp- do ces piliers reliefs (|uo M. (ldal exhuma
toeotts eoloooas alipi>s dans \n portique g- nagure dos ruines coptes do Baouit'. L'Egypte
odral da la roaeeolrila d'Aalia, ne pouvait diffrer chrtienne fournirait d'autres exemples de ce
beaoeonp de ca qoa prsaolant encore des pro motif ni pou fr(|ui-iit ailleurs dans lo mme rle' ;
f. SI. M. Ct4l Isin! rfoum Ii^imUm . Cm pitm iMnt* d plUilrr dam le ruine inunaNliquvH << x humer *
Mat m4mv4 ki liMtr*. Cf. U pkaL ^Mitpsr M. atati- pt M. Qvtttuu., Kjreapal. al Saqtjnra, III, Il)(i7-1U0H,
et si l'on se rappelle qu'aprs l'incursion des cette accidentelle cachette, mais bien la Croix
Perses en 614 l'j^lise d'^ypte seconda gnreu- elle-mme que s'attachait la vnration. Au lieu
sement l'vque Modeste dans la restauration du d'tre, comme Bethlem et au mont des Oli-
sanctuaire, on sera bien tent de souponner en viers, la raison d'tre du sanctuaire suprieur, la
cet humble dtail une influence artisti(|ue gyp- crypte du Marlyrium n'influena que secondaire-
tienne, sinon la main de quelque mdiocre sculp- ment peut-tre la disposition de cette basilique.
Malgr sa disparition peu prs radicale, il est dans le roc, le site vnr alors tait l'excavation en
assez simple de se reprsenter le premier groupe son ensemble. Il va de soi que l'escalier moderne
intrieur : atrium et basilique. La grande cour de la crypte n'est pas plus ancien que le xii sicle.
1. On ne se mprendra nturell'ment point sur la i)Oite question que d'une fontaine tout artificielle, dont les im-
de ce mot. Sur cette esplanade roclieuse il ne saurait tre menses rservoirs d'alentour assuraient l'alimentation.
I7 JRUSALEM.
commune peut-lre de coupole pour *,{itff^at- cieuses, groupes autour de la Croix triomphante
ptOT.La certitude acquise que ces douze colonnes au milieu de l'abside, taient sans contredit le
formaient comme un diadme symbolique autour plus expressif symbole traduisant le vrai caractre
de la conque absidale, leur placement se trouvait de lglise et son immortelle vie.
dtermin par le fait mme. Toute ide de les Le bas-ct mridional extrme parat bien avoir
isoler en manire de portique indpendant ou t en communication immdiate avec l'escalier
pour supporter, au-dessus de l'autel par exemple, du Calvaire en passant devant le petit oratoire
no baldaquin monumental ne rpondait plus ni de la Croix. Mais il est tout fait vraisemblable,
aux termes de la description, ni la nature on l'a dit dj, que d'autres issues pratiques au
usuelle d'un ciborium antique, ni surtout quelque chevet des deux premiers collatraux facilitaient
possibilit d'ordonnance architecturale rationnelle la circulation entre la basilique et le parvis int-
et ralisable. Le cas n'tait point rare, au con- rieur. En tudiant plus tard la vie religieuse en
traire, d'une telle couronne pour dcorer avec
ce sanctuaire, on constatera en effet de constantes
nne majestueuse ampleur le fond d'une abside volutions liturgiques entre le Martijvium et
basilicaie. Au lieu de s'amortir contre les antes Anaslasis'-; or, demeuraient assurment
si elles
d'an hmicycle aux parois nues, la double Uie praticables parles longues galeries latrales, com-
des colonnades centrales y pntrait, soit en forme bien plus faciles par ces portes de chevet! Outre
de colonnes taillantes appliques la courbe int- qu'elles devenaient l'occasion trs normale de
rieure, soit comme Tritables lments de struc- quelque porche plus on moins dvelopp, rache-
lore, colonnes engages ou simples pilastres sail- tant la saillie de l'abside et s'ajoutant son orne-
lants*. A leur sommet, des arcalures moulures mentation extrieure pour compenser l'absence de
m on entablement horizontal devenaient une portique sur ce ct du second parvis et consti-
lgante et trs opportune ornementation la tuer un vis--vis harmonieux au grand portail de
naissance de la vote ahsidale. L'hmicycle d'une la rotonde.
bMiliqne, l'poqae de Constantin, c'tait essen- Le parvis intrieur, ou atrium immdiat de
iiellMMat le sige des sances presbytralcs sous VAna$tasis, reproduisait sans doute, peu de
la prsidenoe de l'vque, dans la runion litur- nuances prs, la physionomie monumentale du
gique de la communaut chrtienne, u l'instar du premier atrium mmes portiques, dans le mme
:
tiibaoal 06 sigeait la magistrature dans les ba'^i- style et avec les mmes proportions. Le massif
liqMS patoones. Plac sous la prsidence du Christ, du Calvaire empitait seulement sur le bord m-
iavisiMe mais prsent, ce snat des pontifes eccl- ridional de la cour ciel ouvert; c'tait comme
siaaUqiMt perptuait visiblement, au milieu des un majestueux pidestal, au sommet duquel re-
Idlea. le r\e et l'autoril du premier collge splondissait, dans l'clatante lumire, une croix
potloliquo. Aussi que le souvenir
tait-il naturel on mtal prcieux rehauss de pierreries. Sous la
de* Ap<*4re ft voqu en cet endroit. Kl de galerie latrale, au pied du Calvaire, une porte
iDe qtte dans l'gltoe de Con^itsntinoplc rige secondaire ouvrait sur l'ancien forum, donnant
pum loi servir de spulture, Constantin avait accs plus direct VAnaslasis quand on arrivait
voolo runir en de loiueux cnotaphes les ossc- des parties mridionales ou occidentales de la
OMBls M
U mmoir des douio Apiros, dans cit.
Il basilique de Jrusalem, commmorative de la Knlln la rotonde elle-mme cl le spulcre glo-
mort rdemptrice do Ssoveor, douze urnes pr- rieux qu'elle recouvrait. Quand MM. llbrard et
rnm^m fMfbvenMSI i|s las Mss si frquraiM dao ir**r bonne htiure un lar^n UHa^c (l(^ vv prociWIC! nrclii-
Is aUMleMi m iU sst rwaala* i |4aa circuuirr, qu'il iMluraldiroratif. rf. ponrrAlHi'ric, ('h|':i.i., I.ex mitnuinctili...,
s'glM m ttAam ssf lie ares isay sis doia U Psa* Il, 140; |Miur la TuiiUie, Kai.aiim, Archiv. les misx. scintl.,
IftiM M u \jf9. M i iliHii Mk|dii sas Im bttf. XIII. pp. V)^ a , liK. :<t>8: A'omi'. nrr/iires..., Il, tm).;,
hiftm M t rnmm , m fatals e m towpisi.Kn ^r p MS a.. Og. Ift& a. le.
i Is ffSM*rall tes ta lailtlqe pHartllt* Qnmau.i 3. V<4r dilflatou*, T. IV, le* rilationa dklhri(>.
LE MONUMENT GONSTANTINIEN. 177
Zeiller en arrivent conclure leur dmonstration tures qui lui fournissaient l'appui d'un entable-
que rotonde polygonale de Spalato est bien le
la ment dcoratif. Un petit dme, conique, dissimul
mausole de Diocllien, ils n'hsitent pas aflir- sa base par des gables correspondant aux pan-
mer que sa forme, analogue celle de tant de neaux que dterminaient les colonnettes lgres,
tombeaux illustres, dclare par elle-mme la des- couronnait la tourelle. Et comme il fallait en
tination funraire de cet dice^ En dpit du mme temps protger le rocher contre la pit
tion littraire, pourtant assez explicite, inaugure colonnade intrieure, dont les dessins de Le Bruyn
ds la fin du iv sicle, quelques traductions gra- par exemple, ou du P. Elzar Horn, au xvii" et au
phiques remontant une poque o le Spulcre xviii* sicle, une ide sans
permettent de se faire
tait dans toute sa splendeur premire sont de trs doute passablement correcte, travers les modi-
prcieuse valeur pour en indiquer la forme. L'ar- fications peu notables qu'y avait introduites la
chitecte imprial avait adopt le judicieux parti restauration des Croiss. Le P. Horn a mme pris ''
de masquer le moins possible la roche sacre. soin de dessiner et de dcrire ces remarquables
Appliquant au pourtour de la tourelle des colon- vestiges de l'difice primordial. Sur un pidestal
nettes de choix, il les avait relies par des arca- modnature romaine avec croix ornant le d^,
exemple les tombeaux de Romulus lils de Maxence, de 3. Voir sur ces reprsentations la note de JtB., 1913,
Gallien, de Sainte-Hlne ou Tor Pignalara, celui de Tor di pp. 525 ss. et la suite au n" de janvier 1914.
Sciiiavi, dans les environs immdiats de Rome , aussi l'ana- 4. Ichnographiae..., d. Golubovicu, p. 47 s.
logie que fournissent le mausole de Sainte-Constance 5. Comparer la base h, dans la colonnade des arceaux
Rome et celui de Thodoric Ravenne . Cf. he Lasteybie, de la Vierge , et le fragment de base aujourd'hui dans le
L'archit. relig., pp. 128 ss. petit muse russe de l'Hospice Alexandre (pi. V B).
JIIUSALEM. T. II. 23
178
JRUSALEM.
Les trois portes devaient tre les seules prises
aoe base atlique supporte une colonne plutt tra-
de jour de la plus basse galerie. Des baies cin-
pue, couronne par un chapiteau triple rang
d'acanthes avec fleurons dans l'abaque. A la seule tres, peu multiplies vraisemblablement, rpan-
diffrence du pidestal, on reconnat l'ordre corin- daient la lumire utile dans la galerie suprieure;
thien de Bethlem; or le pidestal avait t sans mais le vritable clairage de la rotonde se prati-
doute adopt pour gagner plus d'lvation, peut- quait par les nombreuses baies d'un tambour plus
lre aossi dans un but de solidit ou d'conomie ou moins dvelopp qu'indiquent manifestement,
d'effort dans le ravalement du rocher, s'il tait sinon la mosaque de Mdab-, du moins l'ivoire
certain, comme s'en persuadait autrefois Mariti, de la Bibliothque Nationale ^ et la miniature plus
que nombre de ces socles avaient t rservs tardive du Latran. 11 se pourrait, il est vrai, qu'en
dans la roche vive . Le collatral annulaire dve- ces divers documents il s'agisse d'une lanterne
lopp autour de la colonnade en assurait la stabi- surleve, au centre de la coupole extrieurement
lit, multipliait avec ampleur un espace commode un peu crase. En ce cas on devrait supposer,
pour la circulation des foules et animait la per- au fate de la lanterne elle-mme, un motif orne-
mental analogue au couronnement de tous les
dmes antiques, et domin sans doute par une
croix. La restitution en est suggre par un cu-
rieux dbris que M. Clermont-Ganneau releva, en
1874, parmi les dmolitions du vieux tambour de
la coupole. C'est une console en marbre blanc
reprsentant mi-corps un lion accroupi..., qui
dvore une petite tte humaine '
(fig. 109). Ce
thme a joui d'une relle fortune depuis une
poque assez lointaine jusqu'aux temps arabes; la
date du fragment est toutefois suggre avec une
n*. MB. - Mfcrto 4e coawte antique,
certaine prcision par le style de la sculpture et
in^rta X CL^ASnAO.
les initiales grecques en relief o doit se cacher le
nom (le l'artiste. La pice ne serait nullement in-
pective iolrieure par ses deux ordres de galeries vraisemblable la priode hellnistique, mais bien
en oommontealion directe peu prs certaine extraordinaire serait le hasard qui l'et fait abou-
wc Im gltriM double tage adosses au tm- tir en guise de moellon dans la rparation de la
iMM, L rolMida en effet barrait Toccidenl Ten- coupole aprs la tentative sauvage de Hkem pour
tira larfenr de la plate-forme. Les portiques lon- l'anantissement du sanctuaire. Et si l'on conce-
fitadiaflai de l'MiceiDtc, amortis obliquement vait, k la rigueur, son excution par un sculpteur
cosire OM eoorba aveugle, n'y eussent pas t byzantin du xi' sicle s'elTorant do copier un
d'on raccord ais; ils ousaenl dtermin en tout modle classique, l'enfouissement immdiat dans
CM sur chaque etlrcnit un angle mort tout fait le remplissage d'une maonnerie serait il imagi-
ditffidfvx. Avec une porte dans le mur de la nable? Aux jours 'Aelia Capilolina, une signa-
rotonde Itor afocameoi devenait limplo et pra- ture latine serait mieux en situation. Tout ooniph^
tiqw. Cm btiM Mcoodaires, dont lo placement fait, c'est dans l'horizon historique et artistique
b
dam eoMlmcliofi gomtrique du plan n'a pas du IV* sicle que se placerait le mieux ce frag-
bMoift d'Cro aigatl aot hommei du mtier, ont ment. Le mai.on du xi" sicle <|ui le traitait avec
donc l roi Mf U M
dans le trac. Elles seront tant do ddain n'aurait pas pris la peine de l'ap-
d'alleon allesliM plu tard par le graphique in- porter de bien loin pour un tel rle. S'il l'insrait
lTOiMat d'Areulpb, sur lequel nous aurons dans ion blocage hi\tif, c'est que le morceau,
fffflr (et. Bf . IfS) gisant travers les terrasses, lui tombait sous la
I. Iifif* M %N(,M. Ijm tffMMS.... f. tu. 1. Cf. tifra, Hr. 110 cl Itll., Jtnv. tOI'i.
1. n tttii Ci Ht iis. ^. MO
fi . I. I. Arehaeot. Hei., I, tui h.; QS., 1874, |>. 7.
.
main. Celle pelile console , munie d'une queue qui s'en dgage paratra-t-elle de nature con-
aussi longue et si rgulire, trahit une intention crtiser correctement les textes harmoniss avec
d'exceptionnelle solidit, en mme temps qu'elle des donnes chorographiques et archologiques
implique d'autres pices du mme genre; d'o la auxquelles on s'est jalousement efforc de faire
pense d'en grouper quatre pour constituer la toujours pleine justice, loin de jamais chercher
base lgante et solide d'une croix au sommet de les plier quelque ide prconue, ni diminuer
la coupole. On n'aurait pas grand'peine dgager la porte de leur plus minime dtail.
Deux ranges de cubes verts figurent la construc- de la dcouverte. La coloration trs franche en
tion de la faade, que couronne une corniche jaune brillant et clair, qui l'assimile aux tympans
indique par la ligne noirtre plus forte. \u- basilicaux, d'appareil videmment toujours plus
dc inii est profil complaisamment le tympan du soign que les autres maonneries, dclare la
Mmrtyrhim avec ses rampants moulurs et sa vraie nature de cette sphre avec toute la prci-
grande baie centrale. Ensuite s'allonge, en plan sion dsirable. On dilapiderait vainement encore
rabatto. le toit de la basilique. Il laisse apparatre, du temps et des mois en refaire la preuve.
toot l'extrmit occidentale, d'abord les parties Tel qu'il est, en tenant compte des raccourcis
haotes de la rotonde, figures par les mmes imposs et de l'invitable gaucherie de perspec-
pitrVM verdAIres que les parois de la basilique, tive, cedocument inestimable remplacerait tout
poii vne Mctioo centrale de cubes plus foncs, autre graphique pour donner corps la descrip-
d'interprUUon relativement dlicate. On n'en tion d'Eusbe, en indiquant la nature et le grou-
rrtfouw rencta nuance nulle part ailleurs dans pement des difices qui constiturent le Saint-
Uwt I0 ItMean, ce qui rend le dtail plus obscur. Spulcre constantinien. Ce que l'habile mosaste
Le moealate n'a pas voulu figurer de la sorte une byzantin ralisa jadis par un procd si malais a
eoffBkbe; lUte des mmes pierres noires
il l'eAI t modestement alfronl par un procd beau-
qae pnrUNit en sa composition; il l'et surtout coup moins dillicile dans le diagramme de la plan-
proloofe au pourtour complet de la rotonde; che XXXUI. On va constater que l'histoire primi-
pw BOB pins ratrimn intrieur, qui serait blanc tive du sanctuaire s'encadre avec aisance dans le
M Jaoao sombre et occuperait l'espace entier monument ainsi ordonn.
t. m . in?. |> i.\ Ci. vf ce mme uijel la ootc de un., otiol.rc lui.pp. 258-531.3.
CHAPITRE VU
daires se rattachant la dcouverte des lieux Au centre de cette rotonde se dresse le monu-
saints ou issus du travail d'adaptation mystique ment de la saintet , la grotte de l'Anastasis ,
auquel se livra de bonne heure la pense chr- o le corps du Christ a t dpos . Chambrelte
tienne. Domine par la localisation des faits prin- creuse dans la roche vive, dont l'un des cts est
cipaux, celle des souvenirs secondaires entrera occup par un lit de roc ', cet dicule dissimule
dans les trois grandes catgories qui partageront ses parois extrieures sous une haute clture plus
cette tude, savoir : l'Anastasis, le Calvaire et le ou moins ajoure. A cause des claires- voies qui
Martyrium. Cette faon de procder nous garantira abritent ce monument de roc , on est arriv
d'un morcellement excessif et sera d'ailleurs plus le dsigner indiffremment sous de spe- le nom
conforme la disposition relle du monument. lunca grotte Les
ou de cancelU cancels ^.
lui est donne parfois implique l'existence d'une se demande d'o le Sauveur est ressuscit et
colonnade l'intrieur de l'difice'. C'est une trouve comme rponse le texte du Cantique o il
glise, un lieu saint dot de plusieurs portes que est dit que le bien-aim est venu sous l'abri de la
1. Eth., II, 3 (Textes en appendice la fin du chap.). jiriXiade Cyrille sont l'quivalent du minisierium d'lhrie.
2. Cyr. h., II, 6, 8. TH., I, 1; II, 2. Vie de s. Mlanie Plus tard, on reprochera s. Cyrille d'avoir vendu les vases
(Gard. Rarapolla), 36 : (j-et to xXeidOivai ti^v y'*'' 'AvcxTiadiv et les tentures de l'glise, xei|x).ia xal lep TrapaTtetdixaTa,
Ttape'tievev t(o iTaupto, aprs la fermeture de la sainte Ana- pour subvenir aux ncessits du peuple, Sozomne, IV, 25.
stasis elle restait la Croix . . CvR. H., 1, 2; 11, 5.
3. Tii., II, 1; V, 9. 7. S. JicR., 1. An. Pl., 1, 1. Dans la Vie de Pierre l'Ih-
4. Bkev., 111, 1 et la carte de MAdab (pi. xxx ss.). rien, le lit funraire est appel le saint rocher, 31.
5. Cvn. H., 11, 6. TH., III, 2, 3; VI, 2; VIII, 3. Les xei- 8. TH., I, 2, 3, 4, 5; 11. 3.
182 JRUSALEM.
roche. Cet abri, ajoote-t-il, est celui qui exis- faireremarquer que le bloc rocheux contenait un
tait alors devant la porte du monument du Sau- unique caveau, et que ce caveau n'tait susceptible
veur, taill dans le mme rocher, comme il est de recevoir qu'une seule personne. Et ce caveau
d'osage de le faire dans ce pays l'entre des une place, cette tourelle de roc vide Tint-
tombeaux. Maintenant, il a disparu; car ce vesti- rieur, tel tait le spulcre que les populations chr-
bule a t ras pour la belle ordonnance de la tiennes eurent le bonheur de vnrer durant plu-
oonstmction actuelle. Avant que la muniflcence sieurs sicles sous la somptueuse coupole de
impriale et embelli ce spulcre, il y avait un l'Anastasis.
abri devant la roche' . Nanmoins, le roc est Pour racheter la suppression du vestibule ro-
encore trs visible dans la partie que Ton a con- cheux que l'harmonie de l'ensemble du monu-
serve. Autrement, de quelle faon interprter ment lui avait impose, l'architecte imprial en-
l'application constante que les Pres de Palestine chssa le tombeau
oot faite d'Isaie li, 1 la spulture du Christ? dans un crin du
9 Noos voulons, dit encore saint Cyrille, connatre meilleur got et
esactement le lieu o le Christ a t enseveli. d'une richesse
Est-ce oo tombeau fait de main d'homme? inoue. Mainte-
S^ire-t-il au-dessus du sol comme les mausoles nant que nous sa-
rojraiu? Est-ce un monument de pierres appareil- vons pourquoi le
de JfosUit on monolithe dont plusieurs spul- terme de cancelli 4. Vne pliotographio duo i'i la tr6 bienveil-
lante obIi|;eance de M. II. Omont n'n pu
taret do Gdron peuvent encore nous donner une qu'elle affectionne tre grnvt* en temps utile. Elle paraitrn
ide. Cette opinion, ft-elle influence par la vue tant, alin de pren- daua un fuscieule ult<!'rieur de cet ouvrage.
directe dos choses aprs les remaniements con- dre une ide quel-
laaliiiiMi, n'en garde pas moins une grande im- que peu dveloppe du tombeau du Christ tel
portenee poor l but que nous poursuivons : qu'il sortit des mains de l'ouvrier constanlinien.
ht tonbera, crit Kusbe, tait une grotte nou- Nous n'avons, pour ce faire, qu' suivre un pMerin
ileoMiit exoive, ane grotte rcemment prati- auquel la dvotion n'a pas enlev la perspicacit
qt dus le roc et qni n'avait encore reu aucun du bon observateur et considrer diverses repr-
etdnvi; car elle devait lui tre rserve lui seul, sentations antiques (lig. 110), ou les reliefs rudi-
le dfool extraordinaire. Il tait curieux de voir mentairos des ampoules k culogies qui nous ont
et rpcktr m
fntir ful au miliru d'un terrain tpa- t conserves (cf. flg. 111).
tkmM, 0*oi)rtBt dns son sein qu'uni? neuto cavit, Arriv dan la rotonde, le visiteur contemple
de penr que, s'il avait contenu plusieurs grottes, longuement l'ornementation extrieure du Saint-
U s'el obacaiti ! prodige do vainqaeor de la Spulcre qui contraste beaucoup avoc les parois
Mort*. fividifmiiMl rvque de Csare fait do roche 1res dure visibles l'intrieur. Il admire
btirwtiofi do TOttibule ras par le ouvriers do en particulier la toiture conique dont il est cou-
CoMlMCi, qoi n'Call pas proprement parler ronn et qui lui donne l'apparence d'une borne
oM chtabrv tpolcrale ; son ioleooo est de nou* do cirque d'une meta ^. Des poutrelles dores en
t i, WlV 444 littii iiii t hilrtv / &. An. I'i.., I, }. La compnrtliinn do r<^dlcule avec une
4. r' meta rrpoM miU ur rornctnciilaUnn (cf. Sui^tonk, Claud.,
31 i mttit aurati),%o\K, vn |i|ih tin vraiMcinliliuirc, sur In
LE SAINT-SPULCRE AVANT 614. 18;<
cette charpente. Le toit en pointe ainsi obtenu Xi'o et de tapis, tandis que le roc Oxe du spulcre
repose sur une arcature dore qui enserre la cham- et du Calvaire
brette de roc comme un diadme *. L'crin artisti- est appel irsTpa,
impos le maintien d'un vestibule auquel il fut forme ronde m. L'dicule du Paint-Spulcre,
sur une aiupoule de Hoaza.
donn des dimensions plus restreintes. Au cours comme le Xi'Oo?
forme du monument; carie terme de meta tait commun 5. Voir note 3. En disant nam petra monumenti velut
(oui objet de forme conique, base ptus large que le som- molaris est, An. Pl., 1, 2, en a la roche du tombeau et
met (Diction, des Antiq., s, v"). Solas, d'o le mot so- non la pierre, lapis, de fermeture. Le roc du tombeau est
live , otlre probablement ici le sens de poutrelles (Ueisen- compar ici pour sa duret la pierre meulire.
BERo, Ciabeskirche, p. 125). (j. Le dessin d'une ampoule de Monza (cf. lig. 111) repr-
1. Brev., III, 1. sente cette pierre comme un ttradre. On remarquera plus
2. S. JH., 2. Noter tii., I, 4 : spelunca interiori. loin l'expression de Wii.lui. lapis inagnus qundrans in
:
3. An. Pl., I, 2. Brev., III, 1. (f. II, 1 : (jetms silicis. simiiitudine prioris lapidis, que m anglus revoloit... Con-
4. C\u. 11., 1, 2, 6; II, 5. fondait-on la porte du tombeau et celle de l'antichambre?
l^i JRCISALEM.
I. KMffM aM fr niM, lU Ml n*t par (^M- 2. An. Pl... I, 2. M*i.*L4>. /.. XCVIl, 024. MTAiiiii., l'd..
XV. 1249 'Upoa6Xu|jia niu--
k <|al ta bll fMMT AfH^n*. MlMlrff. tlaiiarur dr* I . xi |iiv 8(i9r,|i t ^otuOitov il;
tt. nlpMt 4 litrrr Hir m cafitato ! Miit qa*. d'|>rf > yanl envoy on dlniltMiu! rojnl A Ji^niKalcin. il 1 con-
U istfk. U yii M w 4 CM M iMtl Ml tlUtt ur rre au divin fl viTtllAnt (omhfinn du CliriHl .
Rmm. Ml 4MNI Mt 4ifbli 4t J4ffMltiii VtHMtt, a. l*iiofii>)i, Peri.. Il, '.I. C(* notait point une vainc inonnrc,
inler allare et aedem '. Peut-tre l'application par moins de prcision, devant le saint Cranion ,
aux sanctuaires de la Rsurrection et de la Pas- craint pas de l'indiquer sans ambages sous cette
sion que s'est permise saint Jrme, a-t-elle t rubrique Vous entrez au Golgotha, il y a l un
:
de quelque poids dans ce dplacement^. En tout grand atrium o le Seigneur fut crucifi . L'in-
cas, une interprtation mystique ne change rien dication est juste puisque le monticule du Cal-
la ralit des situations. Sous l'empereur Ana- vaire en occupe une extrmit. Sur trois cts de
slase (491-518), la rotonde fut dote d'un second Varea, c'est--dire de l'espace dcouvert, courent
autel que Ton plaa derrire l'dicule, voici dans des portiques incrusts de marbres multicolores'.
quelles circonstances Le prfet Urbicius avait : Si ces galeries couvertes suffisent abriter le
fait enlever, sur la route de Bethlem, un bloc de groupe des fervents psalmistes dans la nuit du
rocher o, disait-on, la vierge Marie s'tait repo- dimanche, avant l'ouver-
se et qu'elle avait bni. Taill au pralable en ture des portes de l'Ana-
table d'autel, ce bloc avait t mis sur un char stasis, elles deviennent in-
tran par des bufs, car Urbicius destinait cette suffisantes les jours o il
turgiques et parfois la lecture de l'vangile '. Martyrium, qui vient s'y pi. XXIX.
Crucem au temps d'thrie, il s'appelle encore au aussi que certaines processions, venant de l'ext-
VI" sicle atrium de la sainte Croix ou, avec rieur, entrent pour aboutir directement soit la
1. An. Pl., I, 2. Brev., III, 1. Tertul., Scorp., 8. Pl. sigent au sanctuaire font les lectures au peuple .
TvapeSpeOovTi;, tant mont sur le lieu lev o ceux qui pov. La traduction in liinine alrii n'est (>as trs littrale'.
JIKLSALEM. T. 11. 24
186 JRUSALEM.
l'aprs-midi du jour octaval de Pques. Le ven- ces faits et la roche du Golgotha fendue sous le
dredi saint, l'aube, la procession partie du mont poids du gibet, ainsi que la grotte qui a restitu
des Oliviers, arrive directement dans l'atrium de le corps revenu la vie, quand les portes de l'en-
la Croix pour y accomplir la station Gnale de la fer furent arraches^. Une telle affirmation avant
grande vigile*, .\insi, quand une procession ne les dblaiements qui prludrent rdification de
comporte pas une station au Martyrium, le cortge la basilique est diflicile admettre; il est videm-
piscopal et les fidles se rendent immdiatement ment plus prudent d'en faire honneur Run lui-
est une saillie de roc dont les fentes, produites h avait une excellente occasion de la rappeler dans
la mort de Jsus, peuvent tre constates par tout son parallle entre le premier homme et le bon
le monde. Saint Cyrille aime prendre tmoin larron La tradition do la spulture dAdam au
'.
de la vrit vanglique qu'il annonce < ce saint Calvaire tait pourtant fort rpandue au iv" sicle;
monticule du Golgotha qui est encore visible . on la disait d'origine juive et c'est peut-tre pour
Le Christ, d(*clare-t-il dans la catchse IV, a ce motif que Cyrille n'en a rien dit"'. Au sicle
vraiment t crucifi pour nos pchs. Si tu pr- prcdent, Origne avait dj crit dans son com-
tgadaif le nier, il te convaincrait par sa prsence mentaire sur saint Matthieu A propos du lieu :
ce Manheureux Golgotha o nous sommes assem- du Crno, le bruit nous est parvenu que les H-
bls poor parier de celai qui y a t crucifi >. breux y mettent par tradition la spulture d'A-
Ce o'eat pas une fatigue d'entendre parler dos dam . Los Occidentaux no sont pas moins au
tropbea do Matre, suriout sur ce saint (Jolgotha, courant do ce fait que les Pres d'Orient. Le pome
dit-il encore dans la catchse Xlll. Combien d'au- thologiquo Advenus Marcionem, antrieur 400,
Irea ne peuvent qu'entendre tandis que nous, nous chante le Calvaire o, d'aprs les dires do nos
<
OjOBt et touchons! Et plus loin Ne nie pas : anctres, de grands ossements furent trouvs et
lacrodOxioD, linoo tu turais contre toi une foule o lo premier homme fut enseveli . L, ajoulo-
de preoves... entre autres ce saint Golgotha (|ui t-il, le sang du Christ humectant lo sol se mla
la poussire du vieil Adam^ L'ide de ce rappro- la teneur du texte, ni avec le contexte. Dans
chement tait trop profonde, trop mouvante pour son commentaire de S. Matthieu (t. 8), crit dix
que la pit des sicles suivants ne la ret avec ans plus tard, notre docteur n'a pas chang de
empressement et ne la conservt jalousement en sentiment. Il risque mme une interprtation du
face des contradictions qui s'levrent contre elle. mot Golgotha, peu prs inconnue jusqu' lui :
Non content de partager cette opinion, pour A l'extrieur de la ville, hors de la porte, se
l'avoir lue dans des livres, saint piphane rfute trouve le lieu des excutions. Les crnes des d-
les avis opposs. A ses yeux, la configuration du capits ont bienpu valoir l'un de ces endroits
Calvaire ne sufft pas justifler son appellation de le nom
de Calvaria. D'o Calvaire signifle non la
Cranion; loin d'tre un point culminant, il est tombe du premier homme, mais le lieu des d-
domin de tous cts, soit par le mont des Oli- colls. Tandis que l'Orient marchera avec en-
viers, soit par l'Acra, soit par le lointain sommet semble derrire saint piphane, l'Occident parta-
de Gabaon. L'auteur du Panarion prfre se re- gera durant de longs sicles les prventions de
prsenter le crne d'Adam mis dcouvert et Jrme contre la spulture d'Adam au Golgolha.
arros du sang de Jsus-Christ, de faon rendre Au pied du Calvaire, on montre au plerin du
palpable ce passage des Fphsiens (v, 1 1) De- : vi" sicle l'autel o Abraham et Melchisdech ont
morts et le Christ vous illuminera ^. Saint roche du monticule, car on remarque proximit
Chrysostome se borne relever en passant l'exis- une fente du rocher que les esprits simples
tence de cette tradition sans se prononcer en sa croient tre en communication avec Silo^. Il est
faveur^. Au dbut de son sjour en Palestine, situ aujourd'hui par les Grecs au-dessus du Cal-
alors qu'il avait encore toute confiance dans les vaire (cf. Og. 54), tandis que, d'aprs ces docu-
locorum monslralores et que les traditions rabbi- ments, on le situerait avec assez de vraisemblance
niques n'attiraient pas son attention, saint Jrme au-dessous de l'absidiole pratique dans le roc
adopta ce point de vue, comme il ressort de la crevass de la chapelle d'Adam. Les applications
lettre connue sous le titre De locis
Marcella, typiques de l'Ancien Testament aux actions de
sanclis^. ne pouvait d'ailleurs refuser Paule
11 Jsus-Christ devaient infailliblement amener au
au nom de qui il tenait le calame, d'insrer pres- Calvaire le sacriflce d'Abraham. Saint Augustin ne
que textuellement la thorie du trs vnrable faisait que reprendre une comparaison chre saint
piphane, tout rcemment l'hte de la sainte en Irne et Tertullien quand il rapprochait du
Chypre. Plus tard, Jrme, se ralliant la tradi- Christ portant sa croix, Isaac charg, jusqu'au lieu
tion juive qui plaait la spulture d'Adam H- du sacrifice, du bois destin son propre bcher^.
bron, manqua pas de combattre la thorie
ne Le parallle tait trop frappant pour qu'on s'en
adamique du Golgolha. En commentant le susdit tnt l. Aussi, ds 378, Diodore de Tarse se de-
verset de l'pitre aux phsiens (an. 388), il rap- mandait pourquoi Dieu s'tait rserv d'indiquer,
pelait l'effet thtral qu'un prdicateur avait su en cette occurrence, l'endroit du sacrifice avec
tirer du rapprochement entre le passage en ques- tant de soin; sans se soucier de la tradition juive
tion et la spulture du premier homme, aux ap- du Moriah, il se donnait lui-mme cette r-
plaudissements d'un auditoire ravi. On pensera ce ponse Le lieu indiqu ne. serait-il pas celui o
:
qu'on voudra, conclut Jrme (t. 9), mais je sais Notre-Seigneur fut aussi crucifi? Puisque le type
une chose, savoir que ce sens ne cadre pas avec de sa Passion est Isaac '.
Ilic palilur Christus, pio sanguine terra madescit, 6. Civit. Dei, 16, 32. Hxres., 4, 5. Adv. Marcion., 3,
Pulvis Ad ut possit veteris cum sanguine Christi 18. Adv. Judxos, 10.
Commixtus, stillantis aqu virtxUe levari. 7. Fragm. in Gen., PG., XXXIII, 1575 : M^Ttote o-jv xevov
2. llxres., 46, 5
I, : ('A8|i) tYi v xw tjim tip ro>Yo6. {cTrSsie xv ttiov, svOa xal KOptoi; Tifitv aTaupwTi; Le Cal-
3. In Joh., 19, 18 : cfctai tivs tov 'Ajx xsT TeTe),UTyixvat vaire devenait pour les chrtiens ce que le Moriah tait pour
xai xa9at. les Juifs, le Garizim pour les Samaritains.
188 JRLSALEM.
Tooch de Theoreuse concidence de tous ces rme '. Ainsi le Golgotha obtient alors sans diffi-
souvenirs, noire plerin gravit l'escalier qui, du cult dans la conception chrtienne la place que
ct du nord, s'lve du pav de l'atrium au som- Delphes occupait dans les mythes paens il de- :
met de la plate-forme du Golgotha *. C'est par l, vient Vomphalos de la terre". Or la terre tant
lui dit-on, que Jsus a t amen au lieu du sup- l'univers ce que le moyeu est au cercle d'une
plice. Ce qui le frappe, en mettant le pied sur le roue, pour user de la comparaison mme de
saint monticule, c'est moins l'clat des ornements Cyrille ^, on aboutit l'image grandiose du Gol-
et la richesse de la croix votive qui s'y trouvent, gotha marquantle point central de tout le systme
que la saillie de roc brut laisse dcouvert dans cosmique. Une opinion capable d'aider puissam-
l'amnagement constantinien, pour la plus grande ment l'closion de celte thorie fut celle qui,
consolation des Gdles. Des taches naturelles rou- fonde sur deux passages d'zchiel, faisait de
gelres qui marquent ce rocher sont prises par Jrusalem le centre du monde, Vomphnlos de la
qaelqaes-uns pour des traces de sang. Le premier terre. Quelles que fussent la teneur du texte ori-
mouvement da pieux visiteur est de se prosterner ginal et la pense exacte d'Kzchiel, y avait l il
pour baiser cette roche nue o la croix du Sau- un trop beau parti tirer en faveur de Jrusalem
Teur fut plante >, roche vritable Saint des et de sa gloire, pour que des exgtes juifs ou
Saints, vritable autel de pierres brutes et non chrtiens aient nglig d'exploiter de telles ex-
".
tailles, rig par la nature, prdit mystrieuse- pressions
ment par Mose , centre mme de la terre*. Une fois sa dvotion satisfaite, le pieux visiteur
Saint pbrem (f 373) prtendait que le- pre- considre commmorative plante sur la
la croix
mier homme avait t enseveli au centre du protubrance rocheuse du Calvaire. Celte croix,
monde. De bonne heure, l'interprtation littrale diffrente de la vraie croix dont un notable frag-
du f 13 du psaume lwiii Dieu a opr le
: ment tait conserv dans une petite chapelle,
alot au milieu de la terre avait donn lieu la avait fait donner au Calvaire les noms de ^raup,
conviction que le Golgotha occupait le centre du CruXf ad Crucem. Depuis ilT, c'tait une croix
monde. Elle perce dj dans Origne qui se dc- d'or, orne de pierres prcieuses, don de Tho-
mamlesi le psalmiste ne ferait pas allusion l'en- dose 11, qui brillait sous le ciborium dor du Gol-
evelisseroenl du Fils de l'homme au cur de la gotha. Avant de poursuivre sa pieuse visite, lo
terre; car cv tUvtf peut aussi bien tre l'quiva- plerin, appuy sur la balustrade d'argent qui
lent de T xivtpov, le centre du globe, que de it ttj court au bord de la terrussc du Calvaire, jette un
pKf, au ceeur de la terre '. A partir de liTA), le regard d'ensemble sur l'atrium qui s'tend ses
dit Mt gDralemeol admis, comme on en juge pieds et sur la rotonde de l'Anastasis qui borne
par Im asMilionf de naint Cyrille, de saint lli- sa vue l'occident **.
laire, da Pome contre Marcion, et de saint J- En somme, le (iolgotha avait pour glise ce
7*1 la nfto tfafaa orbu Itrrm hco, la que Itominui (cf. Itli., w\. IUi:i), conrrli.Hi; Ji^Kaiinnciil cnUo di-^posi-
mlmttm aaAte p^ntm pattu ut.
A4v. tiarciom., 4 : llon. TiiiE:oi'iuNi; , an. viundi WM -.
inTtcOcv... tov otxuc^v
Bit mtkm Urrm $H, kie tl wUtoria lifraMM. 8. Hu., y,fvoOv fiiiXitov np'i( t>|'i naYi^.voii iv Ttft yicp Kpav(|). DaiiH
tm tsmk,, 9. & JfrutaUm la m'itio muntlt nlam. hie
: on lioint^lir de entre ri larnne, l'd., XI, IX, 'lOH k., Cliry-
itm prwpkH* htMmr. mmbiltrmm lerr.r ram eut Mwtomr ei|dt(|un |ioun|uoi In (-rurilirinciil a eu lieu en plein
tm*mHfmm*. Ki P*Mtmt*ln rtprtmm*... pauioHfm air, ar une mlncme ri hor Ich inufK. I.c cltim dcsuper
LE SAINT-SPULCRE AVANT 614. 189
parvis dit de la sainte Croix ou anle Crucem, bien x XoiTci, et le reste, tandis qu'il dsignait la grande
qu'une grande cour ciel ouvert en occupt le glise par le terme de paatXuci. Elle est glise ma-
milieu. Par opposition cet atrium situ devant jeure aussi parce que, supplantant la vieille glise
la grande croix du Calvaire, d'o son nom d'anie des Aptres au Sion, elle est devenue paroisse
Crucem, on appelait posl Crucem une chapelle et cathdrale. glise en Golgotha, parce qu'elle
adosse au monticule du Golgotha du ct de confine au rocher du Calvaire et qu'elle occupe
l'orient et par consquent place derrire la Croix. une partie du du lieu de la crucifixion. Enfin,
toto,
Cette chapelle ou exdre avait deux portes qui l'indication post Crucem marque sa position par
permettaient au peuple d'excuter sans dsordre rapport l'ensemble des difices; il faut toutefois
certaines volutions liturgiques. A cause de l'exi- se garder de la confondre avec l'exdre post Cru-
gut du masser dans
local, les fidles devaient se cem, o l'on adore la relique de la vraie croix, et
les galeries latrales qui flanquaient le Marlyrium o se clbre l'oblation, le soir du jeudi saint.
au midi, tandis que le clerg voluait dans la grande glise qu' l'poque d'th-
C'est cette
chapelle. Les deux crmonies particulires cet rie le titre de Marlyrium est exclusivement ap-
oratoire taient l'oblation du jeudi saint au soir et pliqu. Et la plerine juge opportun de donner
l'adoration de la vraie croix dans la matine du ses lectrices la raison de ce titre que, probable-
vendredi saint. Outre cette prcieuse relique, on ment, elle tient de ses guides Cette glise est :
y proposait aussi la vnration des (idles le appele Martyrium parce qu'elle est au Golgotha,
titre de la croix, la corne d'onclion des rois d'Is- c'est--dire derrire la Croix, o le Seigneur a
ral et l'anneau de Salomon '. souflert (t. V, 1). Ce qui revient dire que
l'glise majeure est considre celte poque
terme de Golgotha est rserv l'espace non com- et mme l'glise rige sur ce tombeau ^, assimilant
pris dans la basilique de la Rsurrection. C'est l ainsi l'Anaslasis l'un des monuments construits
que s'lve le beau monument que la lettre de sur la tombe d'un martyr, ce qu'on appelle com-
Constantin appelait Dasilique, pactXixv], qu'Eusbe munment iiKirtip'ium. Parfois, sa pense est moins
dsignait sous le nom de temple royal ( paaXeio; claire. Que faut-il conclure d'une phrase telle
vew;). Dans le style d'thrie c'est l'glise majeure, que celle-ciquelqu'un prte attention aux
: Si
l'glise en Golgotha, l'glise post Crucem^. glise merveilles accomplies de nos jours au spulcre et
majeure parce qu'elle dpasse en dimensions au martyrium de notre Sauveur, il comprendra
chacun des autres sanctuaires, qui ne sont en vraiment queles faits ont rpondu aux prdic-
ralit que des oratoires destins abriter les tions'' ? L'auteur veut-il distinguer ici le spulcre
Lieux Saints et leurs adorateurs. Constantin com- du martyrium? Prend-il martyrium au sens de
prenait ces derniers sous la vague appellation de monument, ou l'applique-t-il au Golgotha en
atireutn du Brev., dsigne quelque ciboriuni dor recouvrant 2. TII., II, .5; III, 2-r); IV, 2; VIII, 1.
la croix et le rocher. M. Stegensek {Oriens Clu-istianus, 3. II, 26 : ^epYadOvTo; to v 'lpoao),v[ioi; v3 Ttepl to-j
1911, pp. 280 ss.) s'est avis d'tablir une cliapelle close Kpavio-j xwpo'' o I^^Y* Maptpiov npocayopeETat.
sur la plaie-forme du Calvaire d<>s la priode constanti- 4. Ets., Vit. Consl., m, 33; IV, 47. Laus Con.it., 9.
nienne son hypothse ne rsiste pas
:
la discussion. .'i. In Psatm. 87, PC, XXIII, lOGJ [;.2l t : [xv?;(ji.a xac
1. Tii., V, 5, 7. Brev., II, 1 bis. 10 (AapTvpiov Toy Swt^po;...
190 JRUSALEM.
gnral? Ces merveilles auxquelles il fait une Sauveur, c'est--dire au tombeau rempli d'une
ragne allusion auraient-elles quelque rapport avec mmoire imprissable du temple saint ddi et
rinvention de la croix? Le champ reste ouvert aux au signe du Sauveur, aux trophes eux-mmes
hypothses. Ailleurs. Eusbe est assez peu expli- que le grand Sauveur remporta sur la mort . Le
cite pour que Ton soit port croire qu'il adapte signe, les trophes du Christ, dans tout le contexte,
le terme de Martyrium l'ensemble des dices c'est la croix et probablement d'autres instruments
constant iniens levs au saint Spulcre et au de la Passion tels que les clous dont on entend
Golgolha*. .\thanase et Jrme tiennent le mme parler partir de saint Ambroise ^. Il est donc
langage; il que dans leur pense et dans
se peut permis de conclure que, ds le dbut, une rparti-
celle d'Eosbe, le Ifarlyrium prime tout le reste-. tion gnrale, d'ailleurs trs naturelle, s'est opre
Cherchant ce mot une raison prophtique, dans les dices conslantiniens, de manire
comme on aimait le faire depuis les discours obtenir d'un ct le sanctuaire de la Rsurrection
prononcs la ddicace', saint Cyrille la trouve et,de l'autre, le sanctuaire de la Passion. Seule-
dans an passage de Sophonie i^iii, 8 .\ttcndez- : ment, suivant le sens donn Martyrium, l'appli-
moi, dit le Seigneur, an jour de ma rsurrection cation de ce terme a vari. Prenait-on Martyrium
poor le tmoignage, tU ucptvpiov. Par U, le pro- dans le sens de tombeau ou chapelle de martyr?
phte aurait prru que le lieu de la Rsurrection On se croyait autoris nommer ainsi le tombeau
serait appel Martjrrium. Car pour quel motif, de Jsus et l'glise qui le recouvrait, de prfrence
la manire des autres glises, le lieu du Golgotha toute autre portion de l'difice. Mais, vers la
et cet endroit-ci de TAnastasis n'est-il pas appel fin du iv sicle, on dut regarder avant tout dans
^lise. mais Martyrium? Probablement cause de Martyrium, de martyre et de pas-
la signification
I. rttm C9mU. IV, 4e. qu'EutlaUie Tut adjoint A Z^nobiiis pour la direction des tra-
1. AiMJi.. Jfaerf., P., XI VI, 717 :pkt
|Mt^) ^ novii- faui. ("cl aioHi que Justinicn ailjoi}{nil l'(^v<^(|ue Daractios
lif. I(v M
1$ fofi T0 Mtupiov lls^ivpbw. 9. JiM., l'arrliilecle Tlit^odorf i\ qui il avnil coniii^ la construction
Cnm, titt CNjMif. tmttatkim CorutamtimopolilanuM de .Halnle* Marie la NMi>e. Le rcnKclKncnteiil de TlD-oplianc
prmfttr mtmmrUmr e^/iu tmdiuina m llttroiolymn fl%( reproduit auRxi par le C/ironicon misccllaneuin. Voir les
m Brtf rtam mrwt&m I. D'api*! I cbrosogniilM rim teilea dan llino/, l'hitoitorgiu Kirctiengesc/ticttle, p. 208.
IflM far bclMeali|w4 TtiAaplkMM, tarta tha m tisMU 3, VU. Cottit., IV, ':..
ZiuMm. ridUct, qal UUI U Martyrium tur Tordre de '. Km., VIII, I.
C elwlla T6fv if lf (a. m. MM) K^tiv:, f44viifo{
> 0. Uana le lyle eutbien, ! eroii eal le Iroplie du Sau-
veur, if IropliAr de la victoire, le Hymbole de la Passion; ceci
lfit% tH|>MfiCt hn$lmum ij%m$ tUi% al lir>oi ifxttisTMv, fieul etpllqunr |p nilenre Hur la diVoiiverte de la Croii.
7. Kth., Il, :.. III, S. r.. I>.t.. Honi), Maik: I)., 1. ItiiKV.. I,
im M % rMtMMUtataMaaellaaafNrfJt4aMlat JfAiM
} I. An. Pi... lit, I. Ntrat., .
(S^aMas ^aa ciBa^ aM imm lacaaa), oa paarraU croira S. Bacf., I, 1, I bu. TiiKouoK., 2. An. Pi,., lll. 1.
.
fait racontent qu'il fallut creuser vingt coudes reliques dans un pavillon de l'atrium oriental,
de profondeur pour retrouver les trois gibets '
proximit du porche du Martyrium. L'anneau
L'dition dveloppe du Breviarius laisserait en electrum de Salomon, la corne d'onction de
croire que les escaliers conduisant en ce lieu d- David, le plat qui reut la tte de saint Jean-Bap-
bouchaient dans l'abside du Martyrium. C'est au tiste se voyaient au Calvaire, probablement dans le
milieu de cette mme abside que se dressait un post Crucem K Mais c'tait dans un autre sacra-
bel autel d'or et d'argent support par neuf colon- rium du Martyrium que les plerins vnraient le
nettes -. roseau, l'ponge et le calice d'onyx dont le Sei-
Les auteurs et les Itinraires s'accordent met- gneur s'tait servi la beaucoup d'autres Cne et
tre au Martyrium la croix ainsi que divers autres reliques. Pour leur consolation, on leur faisait
instruments de la Passion qui vinrent s'ajouter boire de l'eau exprime de la sainte ponge"^. Les
l'insigne relique dans le cours des v" et vi** sicles. renseignements prcis de la seconde priode du
Il ne parait pas en effet que la relique de la Saint-Spulcre nous autorisent placer ce sacra-
vraie Croix ft d'une faon habituelle l'exdre rium l'tage suprieur de la basilique. Tandis
du posl Crucem. Pour l'adoration qui a lieu le que l'angle sud-est de la basilique est consacr
vendredi saint dans cet oratoire, on apporte le aux reliques de Jsus-Christ, l'angle nord-est est
reliquaire, afferlur loculus, dans lequel est le ddi la sainte Vierge. On y conserve une cein-
saint bois. Il tait donc ailleurs, ainsi que le titre ture lui ayant appartenu et un bandeau de sa coif-
de la croix. On le trouve effectivement signal fure. Dans une chambre suprieure, faisant pen-
dans un cubiculum de l'atrium de la basilique de dant au sacrarium des instruments de la Passion,
Constantin, c'est--dire du Martyrium. C'est l une grande image de la Thotokos est dispose de
que le plerin de Plaisance vnre la croix et le faon tre vue d'en bas par les fidles qui pn-
titre de la croix. A l'entre de cette basilique, trent dans l'atrium oriental. L'histoire de sainte
dit le Breviarius, gauche est le cubiculum o est Marie l'gyptienne a valu cette peinture une
dpose la croix de Notrc-Seigneur Jsus-Christ. renomme mondiale. On sait le rle qu'elle joua
Ensuite vous entrez dans la basilique. Dans une dans la conversion de la pcheresse ^.
vision lugubre qui lui annonait les calamits de Les Itinraires, videmment, omettent la men-
()14, un moine de S.-Sabas vit le peuple se rendre tion des diffrentes annexes de l'difice sacr qui
l'glise de Saint-Constantin o se trouvait le sont communes toutes les glises du temps. Un
bois de la croix prcieuse. Je fus, moi aussi, dcret de Thodose, repris ensuite par Justinien,
ajoute-t-il, dans ce temple pour prier; mais lors- donne le dtail de ces dpendances, propos de
que j'eus flchi les genoux et inclin ma tte vers l'extension du droit de refuge. L'immunit est
la croix, je vis sortir de ce lieu une boue qui rem- accorde non seulement aux autels et au sanc-
plit toute l'glise^ . Pour satisfaire toutes ces tuaire proprement dit, clos de ses quatre murs,
donnes localisatrices, on situera cette chambre mais aussi l'espace total compris entre le temple
1. Nestl, De sancta crucc, pp. 49, 61. Voici les grandes lieu appel Golgotha. Cf. Tueodos., 2, 4. Bhev., II, 1 bis.
lignes de celle histoire, dj en circulation au dbut du Le dcret du pape Glase (496) constate que les catholi-
v sicle : Arrive Jrusalem, sainte Hlne convoque les ques lisent une scripluram de inventione crucis.
Juifs les plus habiles pour s'informer auprs d'eux du lieu 2. Brev., I, 1, 1 bis.
de la crucifixion. Aprs beaucoup de rsistance, un Juif 3. th., V, S. Paulin, p. 31, 6
7, 8. condila in loco :
nomm Judas consent indiquer le Calvaire qu'il connat passionis basilica, quae auratis corusca laquearibus, et
par des traditions de famille, l'ne fume odorante lui mani- aureis dives altaribus, arcano positam sacrario crucem
feste le point prcis o la fouille est faire. Il creuse vingt servat. An. Pl., HI,1. Brev., I, 1. Strat., 3.
coudes et trouve les trois croix. Hlne les ayant fait placer 4. Brev., II, 2.
au milieu de la ville, voici qu'un jeune homme mort passe port 5. Brev., 111, 2. An. Pl., III, 3.
la troisime croix le mort ressuscite. Judas, que le parfum dans l'angle de l'atrium de l'glise, v Ywviqt xr; a).r5<; to
du Calvaire a converti, est baptis et devient
vque do vao, quand elle aperut au-dessus du lieu o elle se tenait
Jrusalem sous le nom de Cyriaque. Des clous on fait un l'image de la Vierge : pw cTrvo) xoO tttou v m IdTijiriv
frein pour le clieval de l'empereur. La croix est mise dans sixva Tyj; navayta; cOTxou uTdav. Cf. An. Pl., III, 3.
charg d'ouvrir la porte des Lieux Saints, <li, et aon dveloppement total n'a pu tre fix.
e, petit oss\iaire nu centre do
La ituation du baptistre de l'glise du Voir flg. tO l'iDiertiou de l'alMldiole et l'adaptation do l'entre actuelle dans
l'hypoge bottlertn.
Seiot-Spolrre n'est |>oinl clairement in-
dique par les aoleurs. Il esta conjectu-
rer qo'il tait contigu rAnaslasi.f, du fait que joindre l'assemble des fidles au Marlyriuiu '
et
leenophytes venaient d'abord dans celte glino do l'indication du Plerin de Bordeaux, suivant
B eoftir de la piscine baptismale avant do re- laquelle le bain dos baptiss se trouvait derrire
f. C, JuiUmiam.. lib. f. Ul. n : t^ pA^m tk c(a ti. PluH loin il chI i|u'sli()n de la ci'llulc, x6 x(X)tov, dt> lu
iMiaM^fM al V* vBt^ipMv MKtv tM ttniptM tA tii^v Minle. L'altiuni de Saint-lM^ix (|uc Paulin do Nuic leva en
mtft}i% qpCifMMv (far nmtfUt U Martffrium) U i9f- 403, avait de loKemcntH pour plerinii srieux. PL., XLI, (157 :
imm wnM* &* mf$0fti/ff*ttn UntOtf^,-.. 6tt |ut40 Sfd riiiiiiin rtxlentnu in conspire suriiim
nln'u :
la basilique, a lergo, c'est -dire dans la rgion et rcitait la profession de foi, et une salle int-
oppose la faade principale. Le baptistre du rieure que S. Cyrille (t. II, 7) appelle le Saint des
le corps l'onction des catchumnes, puis tait entendu parler. Celte phrase du Cantique Je :
qui s'ouvrait prs de l ^ fut crucifi dans un jardin. Bien que tout resplen-
Toujours soucieux d'harmoniser l'tat actuel disse prsent des dons impriaux, il y avait
des choses avec les donnes scripturaires, Cyrille autrefois ici un jardin dont il reste des indices et
(t. Il, 2-4) se demande si l'on peut se rendre compte des vestiges. Ces restes consistaient surtout en
de deux conditions requises pour l'authenticit quelques parties de roc (le spulcre, les dbris de
do Saint -Spulcre, savoir de sa situation dans l'hypoge l'ouest de la rotonde [flg. 114 ss.],
un jardin et en dehors des murs de la ville peut-tre aussi des bases de piliers, etc.) que les
ancienne. Il louche la question dans deux passa- architectes de Constantin avaient pargns dans
ges qui, en dpit de leur apparence d'exgse for- leurs nivellements et leurs constructions.
.
Mige nv Ift
ee, ne Uistent aucun doute sur son opinion : Une bonne partie do la liturgie hirosolymilaine
06 roche qui contient la
est donc, dit -il, la se droulait l'intrieur do l'glise do la Hsur-
grotte? Ett-elle situe au milieu de la ville, ou rection. Tous les jours de la semaine, aux envi-
aotoor des murailles dans les faubourgs? Est-
cl rons de minuit, les moines et les religieuses dont
elle llalrieiir des vieux murs, ou en er.k des les cellules se pressaient sur la colline haute de
ftvaai-fliors crs dans la suite? Le Seigneur dit la ville, le Sion chrtien, dcscendaicut i l'Anaslasis
dsM les Cenliqoes : Dans la grotte du rocher pro- pour psalmodier la vigile. Des laques de bonne
che de ravioUiDor. Ceci sufDsait au catchte volont, hommes et femmes, se joignaient la
poBT dire entendre tes auditeurs que le lieu de pieuse troupe pour cet exercice que dirigeaient
U spoltare du Christ se trouvait en dehors des quelques prtres et quelques diacres. Ces chantres
aadew nom, et qoe, s'il tait actuellement dans de bonne volont taient connus sons lo nom do
la rflle, celle podllen prorenail de reddition d'un tpoudm, ou zt'ls, que leur avaient valu la tr(|ueu-
noovean quartier. A propos du Jardin, saint Cyrille lalion assidue des Lieux Saints et la participation
n'est gvre pins esplicite, Jug(ant inutil(> d'insis- constante aux oillcus sacrs. A l'aurore, au moment
ter s dee dtails que lui*mme vl lo plus grand oii s'achevaient les hymnes matinales, Tvquo
Donbre de aet auditeurs connaissaient pour avoir arrivait, prcd do son clerg. Pntrant sur-lo-
assiet ani trafaoi rwislanliniens ou pour en avoir champ dans la grotte du Saint-Spulcre, il rcitait
I. 0 Cf. upin, |*p. (38 M. 11^, 03, II'.) et t'.'i. |i(>ur t<i
les oraisons finales. En sortant de l'glise, il bnis- des Rameaux, la procession, partie du mont des
sait les assistants qui se pressaient sur son passage Oliviers, s'acheminait lentement travers la ville
pour lui baiser la main. A midi et trois heures jusqu' l'Anastasis, de faon arriver l'heure du
du soir, aprs une psalmodie moins longue, on lijchnicon, qui, quelques exceptions prs, avait
suivait le mme rituel. On apportait plus de solen- toujours lieu autour du tombeau de Notre-Sei-
nit l'officedu lychnicon ou lucernaire, qui se gneur. De mme, qu'on ft l'glisedu Sion, ou
clbrait la tombe de la nuit, la lueur des Bthanie, ou l'lona, on revenait rgulire-
flambeaux. Un diacre y rcitait une longue litanie, ment l'Anastasis pour le lucernaire^.
numrant les besoins de toutes les classes de la De plus, l'Anastasis supplait, au iv* sicle, aux
socit; chaque demande un chur d'enfants sanctuaires qui taient encore crer sur des
rpondait kyrie eleison * lieux vnrs par les plerins. Avant l'rection de
l'AnasIasis, sous les portiques de l'atrium qui Spulcre qu'on lisait les dmarches de Judas
s'tendait l'orient de la rotonde. Les portes de auprs du grand prtre. C'tait encore l que l'on
l'Anastasis ne s'ouvraient qu' l'arrive de l'v- ftait, quarante jours aprs les Thophanies, la
que, au premier chant du coq. Une fois le prlat Prsentation de l'Enfant Jsus au Temple '.
introduit, la foule se prcipitait dans l'glise, o 11 est vident que le sanctuaire de l'Anastasis
l'on excutait trois psaumes dont l'assistance devait avoir la prfrence, ds qu'il s'agissait de
reprenait les dernires modulations. De l'encens commmorer la spulture et la rsurrection de
tait ensuite brl dans l'dicule en quantit suf- Jsus-Christ. Pendant le Carme, on veillait
fisante pour que toute la basilique ft remplie de l'Anastasis depuis le lucernaire du vendredi jus-
parfum. Prenant en main un vangliaire, l'vque qu' l'aurore du samedi sans interruption. On y
lisait lui-mme, sur la porte de l'dicule, le rcit clbrait alors l'oblation avant le lever du soleil,
de la rsurrection du Seigneur. Aprs celte lecture, pour permettre ceux qui n'avaient rien mang
qu'accompagnaient les manifestations bruyantes de de la semaine de prendre plus tt leur maigre
la pit orientale, l'vque, conduit procession- rfection. Le vendredi saint, au dbut de la nuit,
nellement la Croix {ad Crucem), terminait la vigile on y lisait l'vangile de l'ensevelissement de
ecclsiastique. Vers 11 heures du matin, au sortir Jsus. La vigile de cette nuit-l, quoique faculta-
de la messe du Martyrium, le cortge piscopal tive, attirait beaucoup de fidles autour du saint
revenait l'Anastasis. On l'y retrouvait au lucer- tombeau. La matine du samedi saint n'apportait
naire qui s'accomplissait suivant les rites accou- aucune modification au rituel ordinaire des same-
tums^. dis de Carme : oflce neuf heures (tierce tant
L'Anastasis tait que l'on affectionnait
le lieu ajoute aux heures liturgiques tous les jours de
pour l'action de grces. Non seulement on s'y ren- Carme), office midi (sexte); none tait suppri-
dait aprs l'oblation faite le dimanche au Marty- me cause de la prparation la vigile pas-
rium, mais encore aprs les crmonies effectues cale. Dans du samedi saint, les nouveaux
la nuit
dans les autres sanctuaires, qui n'taient alors, baptiss taient amens directement au Saint-
par rapport elle, que des glises stationales. Spulcre. L'vque, aprs avoir pri sur eux, les
Ainsi aprs avoir clbr Bethlem la messe d accompagnait au Martyrium, o les fidles taient
minuit, l'vque et sa suite, atteignant Jrusalem assembls pour la vigile. A cette vigile et l'obla-
au petit jour, gagnaient immdiatement la rotonde tion clbre au Martyrium, on ajoutait une
de la Rsurrection, afin de clore l'oflice par un seconde oblation l'Anastasis^. Il n'est pas encore
psaume, une oraison et une bndiction. Le soir question, cette poque, de la crmonie du feu
1. tii., I. A propos de la litanie dlaconale, voir C\e. H., lem, ch. II.
Calch. XXIII, 8 s. : 7tapaxaXovi(xev tv Oeov yTip xoi^fj twv 2. TH., II. Makc D., 3. Ainsi, le dimanche, une vigile
'ExxXYiffiiv etpi^vTi... uTtp (aaiXwv, (iTcp oTpaTiwTv %-zk. Du, ecclsiastique s'intercalait dans une vigile monastique.
CUESNF, Origines du culte chrlien'*, 58-62. De Mekster, 3. TH., II, 6; III, 1; IV, 2, 4, 8; V, 1, 2; VI, 3,4.
Divine lilurg. de Chrysostome, 55, 87. Sur la liturgie
s. J. 4. TH., III, 6; V, 4, <5.
hirosolymitaine en garal, Cabkol, Les glises de Jusa- 5. Celle double liturgie s'est conserve dans le Typicon.
196 JRUSALEM.
sacr. Celte noit-l, comme toates les nuits o tmoignages. Tu vois ce lieu du Golgolha (Accla-
s'accomplissait quelque fonction
TAnastasis mations diverses de la foule) Tu acclames par :
liturgique, on allumait tons les flambeaux de la des louanges, marquant ainsi ton assentiment.
rotonde avec le feu brlant dans la lampe de T- Prends garde de ne pas renier au jour de la per-
dicule : lumen autem de forts non affertuTy sed de scution ^
spelunca inleriori eicitur*. 11 est probable que l'on Une sance de prdication assez mouvemente
renouvelait, cetlo nuit-l. 1^ feu et l'huile des fut celle o saint piphane, plus minent en zle
lampes qu'en lumire, suivant Texpression malicieuse
Ainsi que lo Golgotba et le Marlyrium, l'.Vna- d'un vieil historien, vint parler, en liO, contre
stasis tait un lieu de prdication. Suivant les cir- la doctrine d'Origne, dans l'glise de l'Anasta-
constances et les sujets traiter, le prdicateur sis. En ralit, derrire Origne, il visait l'vque
groupait son auditoire, catchumnes ou fidles, de Jrusalem qui tait prsent. Jrme, tmoin de
dans l'un on l'autre de ces sanctuaires. Grce aux cette scne, dclare que Jean et ses clercs sou-
allusions locales que saint Cyrille aimait faire riaient des invectives du vieillard et manifestaient
pour impressionner son public, on a pu regarder par signes qu'ils tenaient piphane pour un rado-
comme prononces dans la rotonde de la Rsur- teur. A bout de patience, Jean finit par envoyer
rection ses catchses XIV et \1\ XXIll. th- son archidiacre au prdicateur intempestif pour
rie noas a laiss an tableau fort bien saisi d'une le prier de se taire. piphane obit. Au sortir de
pidicalion piscopale adresse aux fidles et aux la runion, les deux prlats se rendirent la Croix
nophytes dans l'octave de Pques. Les portes {de Anslasi ad Criicem). Masse dans l'atrium,
de l'Anastasis ont t soigneusement fermes l'assistance se prcipitait sur le passage d'Epi-
aux simples catchumnes parce qu'on va s'entre- phane, car il jouissait d'un grand renom de sain-
tenir des mystres et en particulier des rites bap- tet : on lui prsentait des enfants i\ bnir, on lui
tismaox que Ton a vus se drouler dans la nuit baisait les pieds, on coupait le bord de ses vte-
pttetle. Le prlat, se tenant un peu enfonc dans ments. Cette popularit tait, certes, trs morti-
l'dicule, explique la doctrine sacramentelle en fiante pour l'vque de Jrusalem, qui ses
Ungoe grecque. Mais parmi ses auditeurs, mme ouailles se contentaient, lorsqu'il allait de l'Ana-
indigoef, il en est qui ne connaissent que le stasis la Croix, d'accorder le baise-main rituel.
fjniaqoe; aotsi un interprte doit-il leur traduire Jean prit sa revanche un jour que les fidles,
mestire les paroles de l'vque. Ouant aux audi- convoqus une heure de l'aprs-midi, taient
leors de langue latine, ils ont recours la bien- accourus en grand nombre dans l'espoir d'enten-
veillaocede personnes sachant le grec et le latin. dre de nouveau Kpiphane. Ce fut Jean qui prit la
Toute tenue de cette prdication est familire;
la parole, et son discours, vraie pbilippiquc contre
oolre l'interprtation verbale qui coupe les ailes les doctrines grossires de l'anthropomorphisme,
aux mouvements oratoires, il faut noter comme s'adressait surtout ;\ l'vque de Salamine qui
Inlts particuliers de celte homiltique les inter- faisait partie de l'auditoire ^
pellations et les acdamatioDs du public. Le dis- Parfois la rotonde du Saint-Spulcre tait choisie
eoors tournait rite en une causerie dialoguo avec pour une ordination piscopale, comme collo de
qoelques membres de l'auditoire. Aussi bien, le l'intrus Thodose, ou pour une prise d'habit
boordooiMinefit des voix, pendant cette prdica- monastique. Conduit par Mlanie et Pinicn au
en dehors di> l'Anastasis dont les
lioo, t'totaodail spuirrc du Hdemplour, Gronco fut vtu d'un
portes MpMdaal taient bien closes*. Nous avons habit qui avait t au pralable dpos sur lo saint
on tseoiple de cet lotemiptionM dans la cat- rocher du tombeau, comme s'il devait recevoir les
que saint Cyrille pr
clise XIII au Calvaire i
: livres do moino dos mains mmes do Notre-
Revenons, dit-il, U notre d >(ion proph- Selgneur*.
tique. I<e Seigneor t t crucifi, tu en as reu les ICn dehors dos ofllcos, pendant lesquels l'accs
de l'dicule tait rserv l'vque, les plerins une relique remplie de la vertu divine. Il se fait
avaient le loisir d'entrer dans la grotte de l'Ana- verser dans une ampoule de terre cuite ou de
stasis pour y satisfaire leur dvotion. Quand, en mtal, orne de pieux reliefs, de l'huile contenue
385, sainte Paule eut rpandu son me devant la dans la lampe de cuivre qui brille jour et nuit
Croix {ante Crucem), elle pntra aussitt aprs l'intrieur du tombeau. Le bon plerin pense
dans le spulcre de la Rsurrection; elle bai- que cette lampe est la lampe mme qui fut allu-
sait la pierre que l'ange avait enleve de l'entre me et place la tte du lit funbre au temps o
du tombeau, et d'une bouche Adle, elle baisait Jsus fut enseveli. Si l'huile brlant devant les
longuement le lieu mme o le corps du Seigneur saintes icnes ou aux spultures des confesseurs
avait repos, comme avide d'un breuvage tait fort prise pour sa vertu curative et prophy-
dsir^ Pour Jrme, comme pour toutes ces
. lactique, en quelle estime ne devait-on pas tenir
mes ardentes, le tombeau du Christ rendait l'huile qui brlait au Saint-Spulcre ^? Le plerin
Jrusalem bien plus auguste, bien plus vnrable dsire en outre de la terre qui ait t dpose sur
que ne l'avait fait le temple de Salomon, Jadis le rocher du tombeau. Les gardiens en entretien-
les Juifs vnraient le Saint des Saints cause nent continuellement une certaine quantit pour
des chrubins, du propitiatoire, de l'arche du Tes- que les plerins puissent en faire des eulogies
tament... Le spulcre du Seigneur ne vous semble- qu'ils emporteront dans leurs provinces 3,
t-ilpas plus digne de vnration, oii, toutes les fois A ce propos, on rapportera ici un fait que saint
que nous entrons, nous voyons le Sauveur tendu Augustin raconte dans la Cit de Dieu : Hespe-
dans son linceul? Si l'on s'y attarde un peu, on rius, ancien tribun qui se trouve auprs de nous,
aperoit bientt l'ange assis ses pieds et le possde, sur le territoire de Fussala, une ferme
suaire roul vers sa tte. Nous savons d'ailleurs appele Zubedi... 11 avait reu d'un ami un peu
que, bien avant d'avoir t creus par Joseph, la de terre sainte, que ce dernier avait prise l'en-
gloire de ce tombeau a t prophtise dans cet droit o Jsus-Christ avait t enseveli, quand il
il se mit en prire, et s'en retourna aussitt sur front, puis des yeux, la croix et le titre, enfln
ses pieds; il tait guri '. Au temps de Grgoire baisant la croix sans y mettre les mains. En se
on remplit encore le spulcre de retirant, on vnrait l'anneau de Salomon et la
de Tours f 595 1,
terre blanche donton fait de petits gteaux ronds corne d'onction des rois juifs. Entrs par une
qui s'expdient dans le monde entier comme le porte, les fidles sortaient par l'autre afm de sau-
remde de certaines maladies et un prservatif de vegarder bon ordre '.
le
du Golgotba, avec stations devant et derrire la ments du bois de la croix. Parmi les tmoi-
Croix. Aprs les oraisons sur les catchumnes et gnages rendus au Christ, le catchte range le
les fidles, on procdait au baise-main. Comme il bois sacr de la croix que, dit-il, nous voyons
Uit alors nuit close, des lanternes et des falols encore aujourd'hui parmi nous les fragments ;
suspendus dans l'atrium, devant TAnastasis et qu'on en dtache, sous l'incitation de la foi, rem-
aotonr do Calvaire, clairaient les volutions plissent dj presque toute la terre , et ailleurs :
litiirgiqaes et la sortie des fidles. I^ vigile eccl- il me convainc le bois de la croix dont les frag-
bfttiqoede chaque dimanche se clturait gale- ments sont distribus dans le monde entier*' .
ncnt par une station la Croix '. Le jeudi saint, Ces paroles ont trouv leur confirmation dans les
aprs quatre heures du soir, la messe du Marty- faits suivants. Deux inscriptions latines dcou-
rium tait immdiatement suivie d'une autre vertes en Algrie, et dont l'une date de 3o9, men-
mesM {Malio) que l'Tque clbrait dans la cha- tionnent des fragments de la croix du Christ pos-
pelle do poat Crucem et oii tout le monde com- sds par des glises. Julien l'Apostat reprochait
muniait. Cette oblation tait la seule qui ft cl- aux chrtiens d'adorer le bois de la croix .
bre dans l'anne derrire la Croix. L'adoration Saint Grgoire de Nysse raconte de sa sur Ma-
do bob de la vraie croix avait lien dans le mme crine, qui mourut en 379, qu'elle portait sur sa
local, levendredi saint, de huit heure du matin poitrine un fragment de la croix enchss dans un
midi. L'vqoe, assis dans l'cxdrc du posi Cru- anneau de fer . Tout le momie, au dire de saint
eem, avait devant lui une table couverte d'une Chrysostome, chenhait acqurir une de ces
nappe, sur laquelle taient dposs le bois et le parcelles et nombre de personnes en portaient
titra de la croix. Autour de la table, des diacres dans un mdaillon d'or suspendu au cou*"'. Elh-
veillaiaQt cequ'aucun pieux larcin ne se produi- rie est non moins explicite sur cette possession
panaient l'on aprs l'autre, touchant d'abord du croix du Christ; on pensait aussi que celte doou-
Ckriim tffUa dit rnurrtsii; tamifiu iutpemtleral in . V, h, ',, M. L rlln dv la v<^iii'<ratloi) Ao la rroix a qiiol-
CmbUml tmo. ne qmimoti tiam ipu palerttur... i|a fltnii avffc le rilc lic U cuiiiiniinion ilcril par s. Cy-
OIsrki marff/r., 7
t. HwtU et x monumemto quo
: tllU (CatcM. XXIII. 31 ).
tmtmtmm }aewit eorpu mtf rirtu, ^mod tMptui terra a. Cis. II.. I, I-.1. km., V, 7.
mmturaH tamHuM radUtmtt reptetar, et tJimil* Uerum s. Voir TiRtiRi., Itevur du clerg franais, 1U07, pp. 5'27;
mbtalm a<fua rmptrfUur, ^ma torlml* parruljt fbr- M. Ciauji 'Auil., Contra JuUanum, PC, I.XXVI, 70a : t
mmmlmr, at per itt$a mmtti parit tramtmttluHtur, tte ^*J nvp0 iipv>(CTi tv)ov. (T. V. Koi ii.i.ok, Sainte Hlne
fi*w pi0r9mfm tmfUmi ^mUatti kmihmnt, IttuH eti (Part*, IMS), pp. Ui-i4N.
LE SAINT-SPULCRE AVANT 614. 199
verte tait contemporaine de la dcouverte des naturellement au thme favori des prdications
Lieux Saints. Cyrille de Jrusalem fait, en effet, cyrilliennes Ne croyez pas mes paroles,
:
valoir le tmoignage de la croix dans les mmes s'criait Cyrille, si je ne vous prsente, pour
termes que celui du Golgotha ce Golgotha saint : chacun des tmoignage des prophtes-
faits, le
qui domine, paraissant jusqu' ce jour mme et encore Tout ce qui regarde le Christ a t
:
;
rpandues dans le monde entier, il est donc nces- vez-vous pas recevoir le tmoignage (qui en a t
saire de faire celte dcouverte antrieure de plu- donn jadis)? Vous avez entendu que le ct du
sieurs annes celte date. L'poque des travaux de Christ a t ouvert par la lance ne devez-vous :
Constantin (327-335) est naturellement indique pas voir si cela a t crit? Que Jsus a t cru-
comme date approximative de l'Invention de la cifi dans un jardin cherchez si cela a t pr-:
croix. D'ailleurs, la lettre de Cyrille l'empereur dit^. Ces longues lectures taient coupes par
Constance, lettre dont rautbenlicit n'a pas t des hymnes et des oraisons rappelant les mmes
dfinitivement branle, ne laisse aucun doute faitsdouloureux On divise le manteau, dit
:
pre Constantin d'heureuse mmoire, le bois salu- ceci est-il crit? Ah! ils le savent bien les zls
taire de la croix fut dcouvert Jrusalem, Dieu psalmistes qui, l'instar des phalanges angliques,
ayant accord cet homme droit et pieux de chantent Dieu des hymnes sans fin, ceux qui ont
trouver les Lieux Saints cachs'. A moins de l'honneur de chanter sur ce saint Golgotha : Ils
s'en tirer avec le reproche ou le soupon de su- ont divis entre eux mes vtements, ils ont jet le
percherie, qui ne doit tre formul qu' bon sort sur ma robe'. >> Tandis que le peuple tait
escient, y a tout lieu de croire qu'on a trouv le
il mass dans l'atrium de la sainte Croix, l'vque
bois de la croix, au cours des travaux excuts prsidait, assis dans sa chaire, qui, pour la circon-
sur l'ordre de Constantin. Ceci dit du fait de la stance, tait place devant la Croix. Rien ne sau-
dcouverte. Quant aux circonstances de l'Inven- raitdonner une image plus fidle de l'ensemble
tion de la croix, il en sera question propos de la mosaque absidale deSainte-
de cette scne que
la liturgie du Martyrium. Pudenlienne. Le Sauveur sige sur une somp-
La liturgie du vendredi saint Jrusalem ne se tueuse cathedra. Derrire lui, se dresse le rocher
bornait pas l'adoration de la croix dans l'exdre nu du Golgotha, surmont d'une grande croix
du posl Crucem. Deux autres crmonies avaient richement orne. A gauche et droite du rocher
lieu ce jour-l anle Crucem, devant le rocher du part une galerie recouverte d'un toit oblique, en
Golgotha.A l'aube, on y lisait l'vangile de la tuiles. Les galeries consistent en une srie d'ar-
comparution de Jsus devant Pilale; de midi ceaux grills dans leur partie suprieure et spa-
trois heures, lecture tait faite de tous les pas- rs par de larges piliers carrs. Entre les deux
sages de l'Ancien Testament et du Nouveau con- galeries s'tend un espace ciel ouvert o le
cernant la Passion, afin de montrer au peuple Christ est assis sur sa chaire, ayant ses pieds,
que rien ne s'tait pass qui n'et t prdit et un niveau infrieur, un groupe de person-
que toutes les prdictions s'taient accomplies. nages reprsentant le collge apostolique , ce
Cette dernire rflexion d'thrie nous reporte qui rappelle cette autre parole de saint Cyrille :
ciel entre le Golgotha et le mont des Oliviers, pendant plu- 2. Cyr. h., Calc/i. XII, 5.
sieurs heures. Les paens, pris de panique, et les chrtiens :{. Catch. XIII, 8; XIV, 2. tii., V, 10.
partags entre la crainte et la joie s'taient prcipits 4. C^R. H., I, 5.
l'glise, o l'on avait aussitt fait des prires et des vux 5. Cf. supra, p. 16'i et n. I.
300 JRUSALEM.
Ta as les douze aptres tmoins de la croix '
. glise qu'il btissait Primuliacum. A ce propos,
Ed dehors de grande semaine, on Taisait
la Paulin se met en frais de renseignements soit sur
encore quelques stations ad Crucem, par exemple, les circonstances de l'Invention de la croix, soit sur
le jour o?taval de l'Epiphanie, le samedi dans le culte de la croix Jrusalem, renseignements
Toctare de Pques et au cours de la procession de qu'il tient de Mlanie, coup sr. D'aprs lui,
la Pentecte. Le Golgotha tait aussi un lieu de il n'existe encore en ce temps-l qu'une adoration
prdication. Probablement, saint Cyrille y pro- solennelle de la croix : celle du vendredi saint. Si
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Booa qoAlre de se catchses |\>XI1I). Les vt>- toutefois, dans le courant de l'anne, des personnes
qoet d JroMlein cunrraient parfois l'ordination de marque et de grande pit en expriment lo
neerdoUle tnr la plate-forme du saint (yanion '. dsir, l'vque se fait un devoir de leur accorder
Il va M
dire que l'inslmment du salut et le la faveur exceptionnelle de contempler le bois do
Ueo o s'Uil opre U Rdemption du genre la croix, pour prix d'une longue et fatigante pr-
bnoMin oflMent un aliment choisi la dvotion grination '. C'est la perspective de ceprivilgo qui
prive. Mteaie l'Ancinane obtint de l'vquo J<>an faisait soupirer saint Jrme aprs le jour o il
un fngUMOt de U vriie croix, qu'elle donna h pourrait, en compagnie de Marcclla, baiser lon-
Paolia de 9(ole, en m
reodanl Homo en 40i. guement le bois de la croix , aprs avoir arros
CeM-d n dMadM ooe percelle qu'il envoya do leurs larmes le spulcre du Soigneur \ Sainte
Solpict Svre en qole de reliques pour un> Mlanie la Jeune vint son tour so xcr aux Lieux
I C'ac'A \iu. Il |.r mn( #vo^iir-l'U |im <|k|as pateha thninni uijitur, titlorandam populo priuceps ipsc
tfttirmiMkam aywMiqM mt luesile poetsirat se porter vtntroatium promit, yequc pr.rter /lanc (lient, (/un crucis
iptui inytlenunt crlelnniur, ipsa, iju.v sarmincntoruin
7 f ttLtM M fcttaar., fit et itmn It MtttnI., lal 4i cota eil, f/uai tfuoddnin sacra' sollemnilnlis insigne
i^qptattmmH" ' w^tifpmi tk u In** Kfftm, pwUfu*t proftriur, ni'ii tnterdum reU'jiosi.isimi poslutrnf, (jUi liac
VTV KtSft ]rt|0MfMJfMI 2fVSI*< lamluiH rnuta tllo perrjjrinnli advenerinl, ut silii pjus rcve-
*^ 9ii. \
^ t/mtd Ht k9num tparltm parl' laiio 7HM1I in prettutn lnntjin(/u;r peregrinnlionis dvfcra-
ma li^m rr^eu) btntklu Mtluntit ob MU* lur. Quod olum rpiicopi bcnc/icio oblinari fenint... d.
rm*mt*m mmmtrt tameit tm tpUfopi Jokanmi allmltl liarlrl. Corpu Srriplor. ecclet. latin., XVIII. n^ cl 273 h.
4 jmmm irtmrtm /mrofnt.* mrltt r/m i/malaMnii, run
LE SAINT-SPULCRE AVANT 614. 201
Saints, en 417. Prfrant la prire silencieuse et la au Calvaire par l'escalier du nord parce que ce lieu
mditation solitaire au bourdonnement de la psal- tait tranquille et cach
ils eurent pri
. Quand
modie et aux oifices o l'on se coudoie sans trve, quelque temps genoux, ils s'avancrent pour
elle priait longuement la Croix (tw ^Taupi), tous vnrer l'adorable rocher du saint Golgotha le :
les soirs, lorsque les portes de l'Anastasis avaient bienheureux Jean sentit alors comme une main
t fermes aprs le renvoi du lucernaire. Elle ne qui, sortant de cet endroit, s'approchait de sa figure
quittait ce lieu pour aller prendre un peu de repos et l'essuyait entirement. A l'aurore, le malade pa-
qu' l'heure trs avance o les apoudrei surve- rut compltement purifi^ . En cela, l'Ibrien ne
naient pour clbrer la vigile '. faisait gure que partager la confiance des Hiro-
Un de ces spoudi du nom
de Porphyre, plus solymitains dans la vertu du Calvaire. Au temps
tard vquo de Gaza, fut saisi d'une horrible dou- des calamits, on voyait, en effet, le peuple se pres-
leur au foie, une nuit qu'il prenait part la vi- ser dans l'atrium de la Croix Nous avons vu de :
gile du saint dimanche . Nous savons par lhrie nos jours, crit Jrme, en 406, des lgions de
que cet office avait lieu l'Anastasis. Vaincu par sauterelles recouvrir la terre de Jude. Mais par la
la souffrance, raconta-t-il lui-mme Marc son misricorde du Seigneur et grce aux supplica-
jeune ami, je me retirai et allai m'tendre prs du tions des prtres et du peuple s'criant : Parce,
saint Cranion, et dans l'excs de la douleur, je populo luo entre le temple et l'autel, je veux dire
tombai comme en extase. La vue confuse de la entre le lieu de la Croix et celui de la Rsurrection,
croix plante sur le rocher du Golgotha fit surgir elles furent bientt emportes parle vent dans la
en son esprit une scne touchante, o il se voyait mer de l'Orient et dans la mer de l'Occident '.
secouru par le Sauveur et le bon larron, et la
suite de laquelle son mal s'vanouit sans retour. Le
3. service liturgique au Martifrium.
En 395, Porphyre, appel l'piscopat, dut faire L'Invention et VExaltation de la Croix.
ses adieux au sanctuaire auquel il tait attach
comme gardien de la croix, stavrophylax. Nous Le Martyrium tant l'glise paroissiale de Jru-
vnmes, dit Marc, lui et moi, adorer les Lieux Saints salem, c'est l que l'on clbrait la grande litur-
et la croix prcieuse. Aprs avoir rpandu beau- gie du dimanche comprenant la prdication, les
coup de larmes et de prires, il replaa la croix psalmodies, les collectes diaconales, l'oblation,
prcieuse et vivifiante dans le reliquaire d'or, et en un mot tous les rites que saint Cyrille expose
l'ayant referm, il sortit et s'en vint remettre ses dans sa vingt-unime catchse. Pour les grandes
clefs Praylc, l'vque. Nous avons l un ftes, celtemme synaxe se faisait au Martyrium.
exemple de cette revelatio critcis qui se faisait de Le jeudi saint, la messe du posl Crucem, dont
temps autre, en faveur de quelque plerin de nous avons parl plus haut, tait prcde d'une
marque. 11 est vident qu'un stavrophylax pouvait autre messe, oblalio, clbre au Martyrium entre
se permettre de tirer pour lui-mme de son reli- deux et quatre heures de l'aprs-midi. Les vigiles
quaire le bois de la croix, au gr de sa dvotion 'K pascales de la nuit du samedi saint se faisaient en
Ds son jeune ge, Pierre l'Ibrien, qui devait grande partie dans l'glise majeure. Ces faits
entrer dans les rangs des spoudi, vers 430, avait indiquent suffisamment que le Martyrium tait
eu pour la croix une profonde dvotion. tant en- bien le centre de la vie religieuse de la paroisse
core la cour de Thodose II, il avait obtenu des hirosolymitaine ^.
clercs, qui venaient de Jrusalem la capitale ap- Aussi l'avait-on choisi comme l'endroit le plus
porter des eulogies l'empereur, une parcelle de apte l'examen et l'instruction des catchu-
la vraie croix qu'il conserva longtemps dans un mnes qui postulaient l'admission au baptme.
mdaillon d'or. Sa confiance en la vertu du Gol- L'examen de la conduite des comp-
la vie et de
gotha tait sans limite. Son ami intime, Jean l'Eunu- tentes, qui avait lieu le premier jour du Carme,
que, tant afflig d'une dartre au visage, il l'amena tait prsid par l'vque sigeant au milieu du
Ifartyrinm, entour de prtres assis, et de clercs du Sauveur a t discerne des gibets des deux
infrieurs se tenant debout. Une fois form, le larrons grce au litre que Pilate y avait fait atta-
groupe des candidats au baptme suivait durant les cher-'. A l'poque du voyage d'lhrie, le titre de
hait semaines du Carme une srie d'exercices la croix tait offert la vnration du public.
auxquels les fidles pouvaient assister, mais non Le de Rufin (402) enregistre une tradition
rcit
les audienles, c'est--dire ceux qui demeuraient plus dveloppe, ou plutt l'amalgame de deux
simples catchumnes. Tous les malins, aprs les traditions celle que reprsentent Ambroise et
:
hymnes de l'aurore, on soumettait les comptentes Clirj'sostome une aulre d'origine syrienne,
et
l'exorcisme, et l'vque assis sur sa chaire dans d'aprs laquelle la croix du Christ aurait t
l'glise majeure donnait les instructions appeles reconnue, non par le titre, mais par un miracle.
catchses. Le prlat se faisait remplacer parfois Le dbut de Rufln est trs proche du rcit de saint
par un prtre habile et diserL La plupart des cat- Ambroise; l'historien connat l'importance de la
chses de saint Cyrille furent prononces au Mar- trouvaille du titre, mais il l'escamote pour amener
tyriom. Au bout de cinq semaines d'enseigne- la reconnaissance par le miracle. Donc, Hlne
ment, on lirrait aux candidats le Symbole des est perplexe devant Sans doute,
les trois croix.
Aptres qui devenait ds lors thme des instruc-
le il y avait ce titre que Pilate avait crit en grec, en
tions piscopales. La reddition du Symbole
< latin et en hbreu, mais il ne manifestait pas avec
avait lieu au dbut de la semaine sainte. Un un assez d'vidence quel tait le gibet du Seigneur.
lf comptentes, assists de leur rpondant, par- L'incertitude humaine ne cessera que devant un
rain ou marraine, venaient rciter leur profession tmoignage divin. La soudure est visible. Il et
de foi devant l'vque, au fond de l'abside de t plus naturel de nous dire que le titre tait
l'glise majeure, derrire l'autel <. spar de la croix, comme le dira plus tard Sozo-
Eo tant que ddie au souvenir de la Passion, mne; mais on sentait combien cette affirmation
eette glise tait dsigne pour la runion de none allait rencontre de la tradition soutenue nagure
et do loceniaire certains jours de la semaine par Ambroise et Chrvsostome. Le titre y tait,
faillie. Ellene servait de station processionnale mais, son indication demeurant incertaine, on
qoe la nuit de la Pentecte. Pour y pntrer, la passe au prodige rvlateur. Une noble femme de
thorie Mcre s'engouffrait dans les trois baies mourante, seminecem; Macaire, vque
la ville tait
4e l'alrinin oriental donnant sur le marchr de Jrusalem, trouve l une excellente occasion
eoloDoes'. de mettre un terme aux perplexits d'Hlne. Il
Un souvenir bu-n propre attiri'i les pilcrins fait apporter les trois croix chez la moribonde.
an Martyrium tait celui de l'Invention de la croix. Deux lui sont appliques sans rsultat. Au contact
que ds la fln du
on attribua sainte
iv* sicle de la troisime, la noble dame recouvre subite-
Uloe. Si dans U 85* homlie de ment la sant! Dlivre de toute incertitude, l'im-
iiMBe eor le quatrime vangile fend pratrice lve un temple magnilique au lieu o
b dcouverte de la croix est encore imperson- vient d'tre dcouverte la croix salutaire. Elle
nelle, itiiite Hlne intervient nettement dans le envoie son fils une partie du saint bois; le reste
bit, avec ToraisoD fun<>bre de Thodose pronon- est enferm dans des reliquaires d'argent pour
ce pur saiol Ambroise en 30S. Nanmoins les tre vnr Jrusalem *.
dta orateurs concordent sur le bit que la croix Dans la narration de Paulin de Nolo, parente et
I. tf*.. ril. |.. Ct. tu, rromlktU;Cat^eh. IV, 3; :, Itr otnlu Thcoiloiii oralio, A:\, 45, 47. I^oiir le textes
IVIll. ai. III. IS. U* rltr* UptlMMeS 'UlMt ril.liqui'* ronrernant In qurtlion, voir IIoi.dkr, Inventio s. cruc ;
contemporaine de celle de Rufin, Macaire dispa- saintJrme J'ai appris de quelqu'un une chose
:
rat ainsi que le titre crit par Pilate, et le rle de dite avec une intention pieuse, mais ridicule :
sainte Hlne grandit d'autant. C'est dj la ver- savoir que les clous de la croix du Seigneur dont
sion syrienne de la dcouverte des croix avec l'empereur Constantin avait fait des freins pour ses
toute sa mise en scne enqute auprs des Juifs
: chevaux taient appels sanctum Domini. Si l'on
sur le lieu prcis de la crucixion, fouilles ame- doit accepter cette ide, je le laisse la prudence
nant au jour les trois croix, rsurrection d'un du lecteur^.
mort par l'attouchement de la vraie croix Cette '
. La clbration de la ddicace du Martyrium,
histoire, rpandue profusion travers le monde en 335, avait t le point de dpart d'un concours
chrtien, comme l'attestent les nombreux tmoins annuel de plerins jusqu'alors inconnu. La foule
crits qu'on en possde en diverses langues, ne extrmement bigarre de prlats, de clercs et de
pouvait manquer d'attirer l'attention des plerins laques que l'on avait remarque l'inauguration
sur la crypte du Martyrium et la personnalit de de la basilique se revit chaque anne l'anni-
sainte Hlne. Le IJreviarius parle du jeune versaire de cette ddicace; elle s'accrut mme
homme ressuscit au contact de la vraie croix. Le en raison de l'expansion progressive de l'van-
Code mme parle du bois retrouv par l'impra- gile. Eusbe s'tend avec complaisance sur la
trice^. A cette poque, on est dj loin de la sobre varit des nationalits reprsentes Jrusalem
indication d'lhrie, savoir que Constantin suh lors de l'inauguration clbre en 335 Mac- :
prsentia matris sux a lev magnifiquement le doine, Pannonie et Msie, Perse, Bithynie et
Martyrium, l'Anastasis etle ad Crucem. Thrace, Cilicie et Cappadoce, Syrie, Msopota-
De plus, peu prs tous les auteurs susdits mie, Phnicie, Arabie et Palestine, Egypte, Libye
font honneur sainte Hlne de la dcouverte des et hbade ". Vers la fin du iv" sicle, nous voyons
clous de la crucifixion, ajoutant qu'elle en fit con- clbrer la fois et l'Invention de la croix et la
fectionner un
pour le cheval de l'empereur.
frein ddicace du Martyrium, parce que, dit-on, l'inau-
L'histoire de Judas Cyriaque rappelle ce propos guration du monument se fit le jour o la croix
Zacharie xiv, 20 En ce jour-l, ce qui est sur
: fut trouve. Par analogie la ddicace du temple
le frein du cheval sera consacr au Seigneur. de Salomon, cette fte prend le nom d'encnies
Vers 428, Cyrille d'Alexandrie se montre, dans et se clbre huit jours durant^. thrie ne sait
son commentaire sur Zacharie, au courant de cette comment exprimer l'enthousiasme des foules pour
adaptation prophtique : On dit (<pa<it) qu'autre- ces festivits. Plusieurs jours avant la fte, moines
fois le bois de la croix a t trouv encore travers et sculiers arrivent Jrusalem non seulement
par les clous. De l'un d'eux, entr en sa possession, du pays d'Orient compris entre le Tigre et le
Constantin fit faonner un mors pour son propre Haut-Nil, mais de toutes les provinces. Les v-
cheval, pensant attirer par l la bndiction de ques y viennent aussi entours d'un nombreux
Dieu sur lui ^. au
Cette exgse qui remonte clerg on trouve qu'il y en a peu quand ils ne
:
1. Ep. 31, 5. SozoHNE, H, 1, parait embarrass en face de tion de Macaire. Pour faire une place la lgende de Judas
toutes ces variantes. Les reclierclies d'Hlne sont couron- Cyriaque, l'historien ajoute : On dit qu'un mort est res-
nes de succs. Le Golgotlia est dcouvert soit sur l'indica- suscit de la mme faon.
tion d'un juif instruit par des papiers de famille, soit par 2. Cod. Justininn., Nov. 28, 1.
une rvlation divine maniTeste par des signes et des son- 3. PC, LXXII, 272.
ges. Dans l'esprit de l'bistorien, il y a lutte entre la lgende 4. De obilu Theod., 47 : sanctum est, quod super
de Judas Cyriaque et la tradition de l'inspiration cleste frenum. Cf. Zach., 14, 20 : quod super frenum equi est,
dont s. Ambroise [infudit ei spiritus) et Rufin {divmis sanctum Domino.
admonila visionibus) ont conserv la trace. Puis, serrant 5. PL., XXV, 1540 : Audivi a quodam rem, sensu qui-
de prs de Rufin, il en dissipe les diflculls. Si le
le rcit dem pio dictam, sed ridiculam, etc.
titre n'a t d'aucune utilit dans la dcouverte de la croix, 6. Eus., Vit. Const., 4, 43; cf. Demonstr. ev., VIII, 3.
c'est qu'il en tait spar. Cette fois la version d'Ambroise 7. th., VIII. On flait aussi en mme temps la ddicace
et de Chrysostorae est nettement rejele. La vraie croix est de l'Anastasis.
manifeste par la gurison d'une dame incurable, l'instiga-
304
JRUSALEM.
mettre un grand pch, si Ion ngligeait, sans de toutes les parties de la terre, pour y voir la
motif grave, de participer de telles solennits. sainte croix, selon les prdictions des prophtes
Ces jours -l, les glises sont pares comme envers Jrusalem : Les nations paennes monte-
l'Epiphanie et Pques. Les deux premires jour- ront chaque anne Jrusalem pour clbrer la
nes, on se rend au Martyrium pour les offices, fle des Tabernacles. Et c'est ce qui s'est accompli,
et les autres jours de Toclave, aux divers sanc- non pas dans l'ancienne, mais dans la nouvelle
tuaires de la ville. Bientt rivale de Pques, alliance, car la prophtie ne parlait pas des ftes
qu'elle clipse dj par laffluence qu'elle attire, caduques des Tabernacles, mais bien des ftes
la ddicace est devenue, vers 420, une fte o de la conscration du grand temple rig pour
la sainte Rsurrection'. La citation biblique du
Ton confre le baptme '.
Les eocnies avaient lieu le 14 septembre
*. Synaxaire est tire de Zacharie xiv, qui porte,
Ainsi fixe, la solennit de la ddicace et de la au verset 19, cet avertissement Hoc erit pec- :
dcoorerte de la croix devenait un drivatif pour catum y-Ei/ypti, et peccatum omnium genlium qux
U pit des chrtiens, qui, nourris de l'Ancien non ascenderint ut clbrent feslivitatem sceno-
TesUment, prouvaient la tentation de se mler pegixy que rappelle thrie propos des encnies
aux fles juives. Les avertissements et les invec- du Martyrium putal se maximum peccatum in-
:
liTes des prdicateurs de l'poque nous difient curnsse, qui in hisdem diebus tantiv sollennitaii
abondamment sur ce sujet. Or le 15 du septime intei' non fuerit.
mote Isralite (tiri), qui commenait avec la lune Certainement, tous ces Orientaux, et les gyp-
de septembre, les Juifs clbraient la fte des tiens, en particulier, avaient pris pour eux la
Tabarades* oo Scnopgie, la solennit joyeuse menace adresse par le prophte aux contemp-
par eKceneooe, car elle couronnait les travaux teurs de la fte des Tabernacles. La fte chr-
de la Tendaoge et de la cueillette des fruits. tienne, l'instar de la fte juive, avait un carac-
Puisque b Pque et la Pentecte avaient t chris- tre exceptionnellement joyeux \ du moins dans
lianiflet, ne pouvait-on essayer d'assigner un but les trois sicles qui suivirent la construction de
cfarlien la Scnopgie? Le Synaxaire arm- la basilique constantinicnne.
nien parait avoir souponn cette substitution : Pour commmorer la dcouverte de la croix
L'assemble des saint pres, y lit-on, tablit et sa aux yeux du
rapparition providentielle
par l'inspiration du Saint-Esprit, de clbrer le monde, on institua de bonne heure le rite fameux
13 (septembre,, chac|ue anne, le souvenir de la de l'lvation ou Exaltation de la Croix. Les pr-
eooscration des Lieux Saints et d'exalter le dicateurs du vi sicle croient pouvoir affirmer
14 de ce mois, sur le saint (lolgotha, la croix, source que cette crmonie remonte au jour mme de
de la vie, que le patriarche exposerait la vue la ddicace de 33.'). La Chroni(|ue Pascale donne
de Umte la foule des fidles. Ceux-ci prirent l'ba- aussi comme point de dpart la Stavrophanie
bitnde de s'y runir chaque anne, en ce jour, les encnies do l'glise de la Sainte-Croix fonde
dtiMMal ttlCrt* ft ALCtAMMR IJt MOINB. PC. LXXXVU, 3. \\k\K'i, l'nir. orinit., VI, pi. 2ir ss., Synaxaire arin(-
nien do Tkm Imiaki..
Ml
t9 tpmiiim f< <ft il niif( im ^mUimO wptvtii- 'i. Ktii., VIII, I, *. Les F^gypIienK avaient un goii\. particu-
pam t4t^itm * Imc fcwsw* f% nwap timtmi j
i i t0 X- lier |iour relie f(M<<. S. Thuduse avait iniruculciiMMnciil
nourri dans M>n monastre, Tonde vers 470, une toulo (fK^yp-
TMMM., bH affar wm Jear. Le CkrtUe^n ptunaU
i. tient acrouruN A la f^le de la dedirao'. TiiiioiioiiK, Paiii'gyr.
lert f Ukn tmmUtr uitttmm Tbotli si tfmibn, PC, de H. Thodoie, p. 3'.. C(. Zacuarik m itm ni > M, l'i.
par Constantin . Vexaltatio ou u^j/ojci; consistait du vendredi saint, pour laquelle les fidles n'a-
lever la croix vers les diffrentes parties du vaient qu' dfiler un un. Il fallait, au contraire,
monde. Progressivement, cette crmonie prit un vaste local qui pt contenir les foules attires
une telle importance quau vi" sicle le terme par la fte et un endroit lev d'o le pontife
tion de la Croix rentre dans l'ombre '. Gomme souvenir de la crmonie, les plerins
L'lvation de la croix n'avait point lieu dans emportaient une ampoule remplie moiti d'huile
la petite salle du posl Crucem comme l'adoration que l'on avait fait toucher la croix. L'Anonyme
1. Avant 614, celte fte s'est dj propage hors de Jru- En 530, la nouvelle de la prise d'Antioche par Chosros I",
salem. Csare de Palestine, Constantinople, Aparae sur les Apamens demandrent leur vque une lvation extra-
rOronte la clbrent avec pompe. Ces deux dernires cits ordinaire de la croix, pour loigner d'eux le Ilau de l'inva-
possdent d'insignes fragments de la croix. Voir Bernadakis, sion. Procope, Persic, U, 11. vacue, //. IJccl., IV, 26.
Le cuUe de la croix chez les Grecs; chos d'Orienl, 1901, 2. Thodore, op. l., p. 71 : v iw tEpareiw... t( Otici Kwv-
pp. 195 ss. Pour Csare, le fait se conclut d'un pisode de CTTavTtvoy Toy (jteyXoy xaTaTXs-jaaEVTt pa(n)iw;, v w si; ui{o;
de Plaisance prtend qu' ce contact l'huile se Monza porte cette tiquette : Huile du bois de
mettait bouillonner au point que si l'on ne se la vie desLieux Saints du Christ . L'inscription
btait de fermer l'ampoule, elle s'en chapperait court dans une circonfrence dont rinlrieur est
totalement'. Telle tait, probablement, la bn- occup par des reprsentations du plus haut
diction qui faisait Vhuile de la sainte croix si c- intrt, car elles sont le rsum graphique des
lbre l'poque. Saint Sabas en usait frquem- descriptions de l'poque, ainsi que nous l'avons
ment, pour exorciser des ruines hantes
soit remarqu propos du Saint-Spulcre ^.
comme celles de Castellion, ou une possde telle Si le visiteur s'informait de la nature du bois
que la jeune 611e de Scythopolis, soit pour gurir de la croix, on lui rpondait qu'elle tait en noyer.
des blesss, .\insi, Gronce de Mdab. qui, pr- Loin de procder d'un examen scientifique du bois,
cipit de sa monture sur le raidillon du mont des cette rponse avait sa raison d'tre dans l'une
Oliviers, s'tait fractur au point de faire le d- de ces adaptations mystiques auxquelles furent
se^>oir des rebouteurs. Une onction d'huile de soumis ds le dbut les moindres dtails des
la croix le remit sur pieds-. Si l'on en croit sanctuaires de la Passion et de la Rsurrection.
Thodore de Paphos. qui dpeint saint Spiridon Que l'on mette en ligne de compte les consid-
portant au cou une petite Gole de terre cuite rations de saint Cyrille de Jrusalem sur le jardin
pleine d'huile de la croix, l'usage de ce liquide du noyer du Cantique (vi, 10) s; xrTrov xapiior,
bni remonterait au iv' sicle^. Saint Grgoire figurant le jardin de Joseph d'Arimathie, ou le
le Grand, dans l'une de ses lettres de l'anne 598, symbolisme entortill de saint Paulin sur la tige
remercie Tex-consal Lonce de lui avoir envoy de noyer qui est le Christ, sur la noix douce
de l'haile de la sainte croix ainsi que du bois et amre comme la croix, on aura aisment le
d'ftloe^. Une ampoule conserve au trsor de secret de cette singulire opinion".
1. As. Pu, III, 2. Le rdiqve de la croix earoye i uinle 4. Epistol., lib. VII, 35 : Oleum quippe sanctx crucis et
Mat/^mie (ftM) pto4aitait le mme effet lar l'huile des alofs lignum suscepimus.
Utfm tUmmn dtvaal elle. GaicoinE os Tours, Glor. _2- EAAION ZYAOY ZGOHC TGON AnCON TOY
wtmrtfr., i.
1. t'iMixs K ScTTaorotts, S.
Saba, 27, 45, 63.
XY TOnCON.
6. Arc. Pi.., lit, 1. 1'\r. II., Il, 2. Paulin, Poema XXVII,
S. Vfftt Do Crrc, aa mol Daiov toO
C4lict, 6lot$.
282 88. : Mrga nucisChrislus... verbo cibus, et cruce ama-
itm tp0. Omtn lea poales de terre, on osait aussi
rus. Sed cruce dulcis item, quia protulit arbore Vitn
tt d'wfeal oa d'or. Voir MTAruRASTs, au 12 d-
Deus noiter.
ffhre, c. it.
I. Siitalt ^i' e Constantin. III, 25 88. (d. J. A. llEiiii:i., Eus. yVerke, I, |>. 80 ss.).
M xtfMmt Ttoc w wH
INvm mu^ *mX
i Mf>^ nvftMrx t4 Xi)O: Tafiva <};^x'^v <nt9x(uxCou9i [vixpmv elfiXtov], 9xiTiov
1. 1. Cm afUfw aiMl rg Mw , l pimt (mpereor) eoa- l'oubli ce divin monumenl de riininorlalit... Donc, cet
atrataM m Mrtrt moatoMal coMldrtMo daaa le paya dea antre du salut, des iiIIiiVh ol doH liiiplps nvalcnl Imagin
Faiwi le ea ...
Il loi |nit do loo devoir do reodra la vae et d le drobrr k la vu<< des lioinines... Moyeiuiaiit inillfl trn-
levdadfafka de ioi le li*o solol lies do la raorreeUoo do vaui. Ils ap|K>rlciil de la l>rr<* dn (|iii>l(|ii<> pnrt (mi doliors (de
laevoar, ^el ae Ifoovo JrafoloM. Il oviooaa dooe aaal- la ville) et rrrnuvri'ol tout Iriidroil. l'iiis lo rciiihlai <h>>*^ A
Ml Piloter wa Mlaoo de |>rtf... a. iodU, a effet, doa > une rrrlaini' hauteur, lU li> rrr.ouvmil d'un dnliaKo t>t ca-
loafUo, oo ffkmUfL, fu loor oatreailae, loale la race rhrnl aiii! la divine Ktolle houn un ainaH ("'noi ini* de dt^coni-
'Maloal laalali livrer l'obiearil* eC hrrs... Ils diapoaeni ensuite au-deaauH du Icrrc-ploin un
TEXTES RELATIFS AUX CHAPITRES VI ET VII. 207
'AqppoSTYi xo>><TT6) oajxovi [ly^v olxoojiYiaayievot... xi(iVou [apou KOiffa. .. oixo8o(iri(ifltTwv xiXXei xo((j.i(T(j)-
3. II).r|V... Toiv Owv xai Suoffewv vpwv x xax Tr5 Xi- (jLv. IIpO(TTJxt Tocvuv Ti^v 5y)v yxtvoiav oOtu StaTaai t xai
Ueta (Ar))^avT^[iaTa [jiaxpo; TtapEteveTo xP^^O' IlveiiiAaTi yov xiaToy twv vayxawv Ttoti^oaoOai Trpvotav, w; oO (lvov
xxoxo 6et(j) (paaiXe;) x^pov aOxv xevov tv 5Yi).(i)[i.vov... ^aertXixVlv twv uavTaxoy pETto-^a, )Xa xai x Xom Toiaxa
xaapEoai npoa-cittu... 'A[Jia 6 7ipo(rTa'Y[xaTi ta tf); ntni yV(r6at, w; uvTa Ta i' xaTY]; xaXXioTeovTa TtXew; n
|iYix'>'i';tAa'ca 1; Safo; avcosv ' ^^j'^/o xaTeppcirTEXo, XuETd -o-j xTt(T(iaTo; toOtou vixuai. Kai uEpi (xv T/ji; twv toixwv
Te xai xa')r,peTO aTOt odtvot xa 5a![i.0(Ti Ta Tf,; jr).vir); olxo- ypffew; te xai xaXXiepya; ApaxiXiavw tw kietpw <ptXw, to>
8o(Ji,i^(xaTa. ... itotXiv PacriXe; al'peaai xat iroppwTaTw t5 SicovTt Ta TWV nipxwv ixpT), xai tw ttj capxa; pxovTt
/wpa; TtoppfTrTSTai, twv xaOaipoufivwv Trjv v XiOot; xa ^Xoi itap' Tjixwv yxEXEipiffai xt]v povTSa ytvwaxE. KexXeuiTTat yp
Xr,v TtpoffxTTt... Trdttv 8' niOsiora; paai).e; xoiSaifo; aT, jr xrj (1.9]; EOieEta xai TEXvTa xai pyaTa; xai Tiv'
TioX To y^Miorj po vopu^avTa;, aTw xo' itppw ttou xai do. TiEp eI; TTiv o'.xoSojiYiv vayxaa xuyxivEiv nap Trj; ot);
tTTO), ).^poi te Sat[xovtxo; ppu7rw|jivov xq?op<T6at tcb- xaTajjiOoiEv yxivoa:, 7tapaxP>)|ia 8t xf,; xeivwv npovoia;
pax>eyeTai. 4. ... 'ii S' Tepov v' Tspov oToixeov xat uoaTaXfivai. IlEpi 6 twv xtdvwv ex' ov |iap|ipwv, a 8v
pdOou T)i; y); vs^vr) ywpo, aT Sri Xonrbv t oeiivv xai vo|xtaia; Eivai TUticiTax te xa /fiTH(n\i.ti':oiia., aOx; cjuvoi^ew;
Ttavyiov c^; ffWTTjpiou vaaT(7w; [xapTijpiov nap' XTita itaav yevo[i-.Ti; up; Tjixi; Yp<|iai (xnoOoaCTOv, 'v' Sdwv 6v xai towv
ve<paivTO, xai T6[Te] tyiov twv ytcov vTpov t/jV |j.oiav tj; Xpetav elvai... TtiyvwtiEv, xaxa iiavTax<50v [iexEVExfivat 8u-
To Zti)Tf|po; vatwffEwi; 7tXi(xavv etxva... 5. ... <x\i- VT)6^ T9iv xrj; 3affiXtx); xajjipav nTEpov Xaxwvapav ii
Txa Paai>."j; v6(iwv effiwv SiaTaeai ^opi'iY'*'? "^s ^Ovoi; 8i' TE'pa; Tiv; pyadta; yevEaai aot SoxeF, Ttap ffoO yvwvai
oxov exTrjptov eoTtpETtrj i|xl t atoTr.piov dvTpov eyxeXeyeTai ^jXo|xat. El yp Xaxwvapta (jlXXoi clvai, Suv^dcxai xai XP^'^'T*
TtXoudta xai PafftXr/tV) 8ei|j.a(i8ai 7toXutX''ci... To'"c |xv Sri, tv xaXXwwjfjvai
Ovv 7ti Tvj; (i')a; pxoufftv Ovoi xai a^/t/.Tt xopi^Y'^^ 11. 1. ... Kal 8t^ xaT* ax xb ffwxTipiov iiaprjpiov -^ ve'a xaTS-
Jnepcpu Ti xai (/.ya xai TtXoOmov TtoSeixvvat t Ipyov Siexe- axeu(i![eTO 'IepouoaXf;{i, vriTtpdffwuo x^ nXai powjiE'v^g 9\ |x,Ex
XiTo, T(> Se Tj; xxXiffia; niaxTitj) Tt TT)vixaTa r^; v Tf,v xupioxxdvov (itaifovav pniixia; en' sax*"^* nEpiTpaneda
'lpo(ToX(i,oi 7:po(TTwTi ToivoE xaTn(i.ire ypai^v * o Nixiq- Stxiiv Tiffe Juo-aewv olxTjxpwv... Kai Sr; xo TravTc wiTtEp
Ti^; KwvffTavTtvoi; MyiaTo; SEaoT; Maxap'!(|>... pa vtwv Tiv xeaX^v TipwTOv uvTwv to Upv vTpov i/d<Tjief (i.vYJ|jia...
(101 (xXXov (xXei, ttw; tov Upov xEvov titov, <iv 60 6effii<jiov... ToTO (iiv o-jv npc&Tov xiavE to TtavT xE^paT^v
7po(jTy}iaTi alffx^'fi' eiSXou 7tpo<j9r,XTi; wanp tiv; ni- aipcTOi; xioat xa(i({) te itXEiaTcp xaTETCoIxiXev !] paaiXw;
reltombeau des mes [des idoles mortes], en bAlissant h lieu que, par la volont divine, j'ai allg de la honteuse
un dmon im|)ur le repaire tnbreux d'Aphrodite... installation d'une idole qui pesait sur lui comme un lourd
3. Cependant, les uvres machines contre la vrit par les fardeau. 11 convient donc prsent que, par votre pr-
hommes athes et impics se maintinrent longtemps... Mais voyance, vous preniez toutes les dispositions ncessaires
docile l'Esprit de Dieu, (l'empereur) ordonne de nettoyer pour construire non seulement une basilique suprieure
le lieu en question... .\ussilt l'ordre reu, ces difices cha- celles du monde entier, mais aussi d'autres difices qui sur-
fauds par l'imposture sont prcipits sur le sol de toute passent tout ce que les autres villes offrent de plus remar-
leur hauteur, et les demeures de l'erreur sont dbarrasses quable. Quant la btisse et sa dcoration, sachez que
et purges de leurs statues et de leurs gnies... De plus, le notre ami Dracilianus, qui remplit
j'en ai conti le soin
souverain fait enlever les pierres et les bois des (construc- les fonctions de prfet, et au gouverneur de votre province.
tions) abattues et les lait jeter trs loin de leur emplace- Notre pit leur a ordonn d'avoir envoyer sur-le-champ
ment... Le prince inspir du ciel ordonne, en outre, de les artistes, les ouvriers et tout ce que votre prudence leur
dblayer profondment le sol et de l'emporter bien loin au indiquera comme ncessaire la construction. Quant aux
dehors avec les dcombres mmes, comme souill par les colonnes et aux autres objets de marbre, cherchez ce que
sortilges dmoniaques. 4. Comme un nouvel ordre de vous estimerez le plus prcieux et le plus utile, veuillez
choses succdant un autre, le sol (primitif) reparut dans en dresser un mmoire que vous nous enverrez par crit
les profondeurs de la terre, et, du reste, le vnrable et trs afin que nous puissions faire apporter de tous cts les
saint tmoignage de la rsurrection du Sauveur se manifes- objets que nous saurons vous tre ncessaires, dans la quan-
tait contre toute esprance, et l'antre, (nouveau) Saint des tit et avec la qualit requises. Je dsire savoir de vous,
Saints, refltait dune faon frappante le retour du Sauveur s'il vous plall que le plafond de la basilique soit dcor avec
la vie... 5. Sans retard, le prince, unissant aux dcrets des caissons ou avec tout autre ornement. Si les caissons
que la pit inspire des largesses
abondantes, mande qu'au- doivent tre prfrs, on pourra les rehausser d'or...
tour de la grotte du
on lve un sanctuaire avec une
salut, II. 1. ....Autour du lieu de la spulture (niartyrium) du
magnificence digne de son opulence et de sa couronne. A Sauveur, s'difia la nouvelle Jrusalem, vis--vis de la fa-
ceux qui gouvernaient les peuples de l'Orient, il enjoignait meuse Jrusalem antique, qui, aprs s'tre souille du meurtre
de donner celte entreprise, en avanant sans compter des du Seigneur, subissant les pires destines, expia par la dso-
fonds considrables, un caractre de grandeur et d'opulence lation le crime de ses impies habitants... 11 orna avant
sans rivale, tandis qu' l'vque qui prsidait alors l'glise tout, comme le point capital de l'ensemble, la grotte sacre,
de Jrusalem il expdiait le rescrit suivant... Le vainqueur, : monument divin... En premier lieu, la magnificence de l'em-
Constantin Grand, Auguste, Macaire... Mon principal
le pereur en dcorant celte tl de l'ensemble de colonnes
dsir est d'orner par des constructions splendides ce saint choisies et d'une ornementation abondante fil resplendir la
208 JRUSALEM.
i2fn|s, ovroioi; TuiMKtayam to Tctivv vrpov f aiSpvouax. dptOiAit, xpatripat (ieyctoi; $ pyjpou tenoiTipLvoi; xz
2. iiSant i' i^ ad X3|i|tsTftri x**P<>^ ^^ xaOapv atOpiov xopu; xo(j(io-j(jLvot oO; i^ BaiiXc; ajti; vOr,}ia xx^Xi^ttov
i 9 UUM.upitnt, 9v f, >.:0o; la|ixp< xaTC<rcpM(tvo; s::' Sou; StopsTO T(T) xOto 0eM. 7. "EvOv 5 TtpoovTwv izl ta; Trp
z|Ut, paXfMi VtftififMj OtOV X TplIXEUpOU nEpi-/6|JlV0V. Toy vc xt|iiva EinSou; a9piov 8i),[jiavv oi/Xo. 'E|c'6pai
3. Ta fa xarsvnap ijoj^ xoy vtpou, Si itp; v:- ' r,ffav vTxyo Ttxp' xxTEpa. xat aOXr) irptTY] cttoxi x' tiI
2*vn ipuo* Upo, ^zoOao; ouvijxTo vscb;, !pY<>^ ^oustov eI; xx'jTr,, xxi iict 7cx<7tv al a'XEioi uyXat, jxe' a; tt' aOrvi; |J.e(j-/i;
O^oc ompw* 4p|^>* tir.xrj; ts xxi itxtou; i haeiotov TtXxTEtx; [yop:] x xoy irxvT irpojtOXaia iXoxiXo); y)<TXY);j.va
I yimipnni' o3 x {th et? xr,; o'-xo^opiix; Xt); [ias[jipou To Ti^v ixT; nopEav 7toioy;j.Voi; xxxxTrXrjXTixTiv TxapEj^ov xr,v
Bonrflht iuxakincnr* xXxxmvsk, ^i
'^i' xxo^ tv to/ciiv ^t; Tv -.SOV opwjtvwv 6ixv.
ImtA ^Mtf Tfl; xpic xxffTov pturoK <rjYr,[nyia Xatixp'jvo(xvr,,
vKcpfulc Tt Zf'^(*A xl/ou; T^ x (ixpitipou icpoc^eco; oSv du Sauveur, et ornes leur sommet de grands cratres
ssoicav, atpclx*^. 'AtMo Si icpic aCTOt; opofoi; -c (isv xro; d'argent : splendide offrande que l'empereur avait faite
imf^m% |M9k(Sw puyparriev i|, 6^jS^t <79xX; k'suiix /c'.;i.- son Dieu. 7. \ ceux qui de l s'avanaient vers les entres
ptMT, ri tt Tj|c dow tfpK T^ufol; 9aTVfa)ii.Tuv xnr,pT((T{ivx, situes en avant de la basilique se prsentait un autre endroit
fimUi tt fiyu. aroc xa4* Xov -ro ^xai>Etov oUou <n;v-;((Ti dcouvert. Des e\dres y avaient tH amnages de ct
nX; sp; tt>iriUC ovfucXoxs >Evfuv6{jicva. xpv<> ^- ta-^yst premier atrium entour de portiques.
et d'autre, ainsi qu'un
il* filM iirthni|if.>a, mto; olx |ixf{&a(r)falc tv xdrvTX ^ev Tout au bout venaient les portes de l'atrium; puis, sur la
Of^atfimtn bnin.
4. 'A|i?l 8' ixxrEpa x x>Eupx itiv voie publique les propyles communs tout l'dilice, dont
toA*. fttvftiair Tt xal xxTarfcMv, t^M|ioi xapaaraSc; T(t> (x:^xt l'agencement artistique donnait au.\ passants un avant-got
T^ ytit v((Tt:vsnTo. '/pua xxi otjtxi to; pofov; iiETtotxtX- de ce que l'on voyait l'intrieur.
pi>M* iv Ol pi9 M SpOMKeiV tO otxOU xio<Tt Xa|i.|JLTEOE(TtV
II. PLERIN de Bordeaux (Ge\er, Itinera, pages 22 s. ;
UlHff>iiUT al i* toM Tfinr i|ipoa^ vito moaoT; ivTiYEpovTo
PL. Bord.). Inde ut eas foris murum de Sion, eun-
M* i HmIi^ apCiObt|i<voic xa|iov. 5. n>xt ci Tpt; citai.
eius positum
i asvcic ^PMfoiMr > f,v tx' zxpov to ^tXctov tETxyixvov,
fuit et lertia die resurrexit; ibidem modo iusso Constan-
1 14 {vwaiBtaB stevc; ini xwjv, toi; ^ov Itoxi^po; itoaTo/.oi;
tin! imperatoris basilira facta est, id est dominicum, mirae
puichritudinis, liabens ad lalus excepluria, unde aqua
grotte tous an
embellissement chatojant. levatur, el balneum a tergo, ubi infantes lavantur.
4. Bar l'an et l'aalra fbae se dveloppaient, parall^ti*- Quand Itiim mme tu voudrai.H le nier, tu serais eonvaiiie.u
A la laagaear da tempin, les galerie jumelles de de menivongc par In prsence de ce saint lieu du Clolgotha,
partlfaw taat iafriaurs qoe u|irieurs, dont les o maintenant nous sommoH runis cause de celui (|ui
La laafa 4a daraat consistait en y a t crucili; du rcKtc. l'univers entier est rempli des
it arila da darrire tait fortne fratimenln du IioIh de In croix. 2. H existe, bien-niins,
da pUkn carra, HrWaiwl deais la urfar^. 5. Trois l)aucoup tie liiMiJKnageH vridiques sur le Christ... Il t-
paiat Mea ^fepaaat vtf la ialail levant recevaient la moigne, le suint bolii de ta croix, qui se voit chez, nous
Mrflilada 4a CMi ^i vaaaiaal da l'ettrieur. . Ba face Jusipi'A ce jour et dont, A eaiise dn ceux qui en prennent
da cas paftaa, ratlrtelt da la iMslIiqoe. se Iroavait par dvotion, lo monde entier est dj<i peu prs rempli.
eaaiaaasanat da taat reaiamble, qui tait ell- Ce saint Golgotha, qui domine, lmoiKue aussi par sa pr-
>arialada ittum mIomm. <|riiiaaaaarireau apAtras sencr ,
|i< monument de la Nalnlel el In pierre qui ^Ml ici
3. Kv yp ipyf\aoy.ixi vv, DdyyjEi [ie o^to; roXyoO;, oj xbv xTiov; Ayt JxiXiv v "AiT(j.a(nv El; xrjTxov xapa; xaxoiv.
irXTf](T(ov vv Trvxe; 7:(ip(i(iEV XyXei (ae "fo OTaupo xb EOXov, xjito; yp y)v otxou axaypwTr]. E yp xjtl x (iXtaxa vv Pacri-
xo xax (xtxpv vxsOGev TraTr; xrj oxoujivr, Xoiwv Siaov. X'.xai; 5wpa; aipyvT), XX xf,7tO -^v Txpoxpov, xal x
4. 'A).X' axpxr) xal xaxa ^yEiOat, St xb xo xatpou axevv... irOfioXa xoxoy [ivei xal x Xi^j/ava. 3. Kal tcoOv lyViyEpxa'.
Katxotye oOx TXtv Ttox xa[iv xoovxa x uspl xoO dSCTTtoTou -toTTip; AyEt v xot; "A(7(xaii xwv T(Axa)V 'Avffra, X,
(iXavou[Jivou, xat (iXiaxa Iv Xfo Ttavayttf) xox(|i roXyo'^i. /\ 7rXT]itov (Aou* xal v xo i^rii' 'Ev axTii xtj; Txxpa. Sxixjv
"AXXot (j.v yp xo-joucri (ai^vov, ;(iec 8 xa pX7to[icv, xal c)!; TXE'xpa; eIte xi^v xxe Trp xij; pa; xo fftoxyipou [Avi^fiaxo;
4'r;Xa?{iev... 'EdxaupwT) Kpio;, ei'Xyia; x [lapxupia;. 'Opa; O'jav (TxUTjv, xal axf,; xri; ixxpa, xaOw; ffvriOE; vxaOa
To roXyo xv xnov... 'E;tigo; naivt}), w; ffV)vx'.9c(ivo;. yviaOai Ttpb xwv (xvriaxwv, XcXay|XV75V. NOv yp o cpaivsxai,
BXeTCE (iiTtote v xaipw SiwyfioO pvi^arr|. 5. Kai xb |iv itEtSr; XXE EXoXOY) x TTpo(TxTTa<T(xa i xr)v uapodav exckj-
|j.p!ovxai, Tiepl xotixou Ss Xay/voucrtv pa xal xo-jxtj) yypa- [Aav. Ilpb yp xrj paffiXtx/5; iXoxijAia; xf,; xaxaixuij; xou
Ttxai; Olaatv ol dTiouatoi xyji; 'ExxXvjiia; '^aXjiwol, ol x; |i.v7^(Aaxoc, (TXfo r,v (i7tpo(T0v xrj; irxpa;. 4. 'AXX ttoO
yysXtx (it(xou(jLvot axpaxi; xat Ttvxoxs xbv sbv vu[ivov- oxiv r\ TCEtpa, 1^ Exouna xi^v (n^i'ia\'/; pa TtEpl x (lEcra xyj
X' ol xaxato(Avoi tj/XXtv v xw FoXyoOql xoxp -/.al XyEiv jcXeo); xExai, ri Ttspl x xity^Y) xal x xsXEUxaa; xal Ttxspov
Aie|Apiaavxo x l|j.xi [xo-j xxX. 6. 'EXy^st o ... roXyoO; v xo; pxafot; XE:x<Ttv ffxiv, r; xo; uTXspov yevoiJiEvot Trpo-
oixo; yto, 6 OTtepavsdxw;, xal [lxpi ffr,;Apov aiviiEvo;, xal zii-/i<Ji>.aai; Asyst xovvyv Iv tt; "i^ffiiadiv 'Ev ixeuto x^ ixpac,
ECxvuwv ixxP' ^^''i oT^f^i Si Xpioxv ai ixxpat xxe ppyiriaav* X(5(iva xo itpo;cix'7(j.axo. 5. FIoXXol (xpxup; eIctiv xf,;
xo (ivri(ia x TiXYiaiov, or.o^ xOr)" xal 6 nited; x^ ypqi XtOo;, To Swxfjpo; va<Tx<Ta); ... lUxpa xo ixvYJjxaxo; ifi TtoSE$a(Avr
[lyti (Tr,(j,pov Ttap Xf) (iLvir|(jLw xelpivo (xiil, 4, 22, 23, 26, 39). xal X60 vxixaxaixf.ffExat ti TcpatoTtov 'louaiwv ax;
IL 1. Zrjxo'jpLev 5 yvvai (jai;, Tto xOaTCTat. XeipoTronjxo; yp ESs xv Kyptov, xal XsQo; xxe TroxuXtaOi;, axb
pa xio: ; pa xax xo; xv padiXwv xou; OTxepavx^' '^^ Iiapxupt x^ vadxiaEi, {ie'xP' <rr,(iepov xejievo; (xiv, 5, 9, 22).
yfji;; x XC6a>v yEyivyjxat x pivf|(Aa ayyxi|i.Eva>v; xal io\)Xtf oi 6. 01 5 vv pa(TiX; 81' EffEtav, pyupvSuxov xal xpw'O"
xt rixiOxai; EtTxaxE :?i|Jirv, ( npoijxat, xal xo xdou xr,-/ xXXtjxov xr,v yiav gy.xXr,aav xaxriv Iv ij upaAv, xr,; xo
xpciav, uoO xtOxai, xal t:o axv ijYjxiaoJiEv. 01 adiv Iwxijpo; Oco 'Ava<ix<T(i);, stpvaavxO' xal xo; pyOpoy,
'EjiXEij/axE Et; xriv oxspsv Tixpav, i^v XaxoiiTiaaxE" (iX'|/ax xal X9U<J0, xal XiOwv xtjxwv Xji(i.iriXot; Iapyvav. 'O x^; yta;
xal X. "Exi v EaYyXotc 'Ev |xvT)(iaxt Xaeux, yjv xxXr)<Tia; oyxo; oTxo;, x^ iXoxP'T^V TtpoaipE'dt xoj, nl^x^;
XEXaTO|AriiJ.vov ex TCxpa; (xiii, 35). 2. Xi 8 Y^'vai xal (taxaptoc |xv^(j.r,;, Ktavoxavxvovi xo ^aatXo); oIxoSoiitiOe; xe
jusqu' noire poque sont encore autant de tmoins. Dans un monument creus, pratiqu dans le roc. 2. Veux-tu
3. Quand mme je le nierais maintenant, ils me rrute- connatre ce lieu? Il est encore dit dans le Cantique : Je
raient, ce Goljjotha, prs duquel nous nous trouvons tous, suis descendu dans le jardin du noyer; car c'tait un jardin
et le bois de la croi.v distribu d'ici en dtail la terre o il fut crucili. Quoique tout resplendisse, surtout pr-
entire. 4. Ces paroles sulliront, cause du temps qui sent, des dons impriaux, il y avait autrefois ici un jardin
nous presse... Bien qu'il ne soit pas fati^^ant sans doulc dont il reste des indices et des vestiges. 3. D'o le Sau-
d'entendre parler des couronnes du Matre surtout dans ce veur est-il ressuscit? U dit dans le Cantique des Cantiques :
trs saint Golgotha. D'autres en elTct ne font ((u'entendre, Lve-toi, viens, ma parente. Et plus loin : sous l'abri du
mais nous, nous voyons et nous touchons... Le Seigneur rocher. Par cet abri du rocher, il entend l'abri existant
fut crucifi, lu en as eu les tmoignages. Tu vois ce lieu alors devant la porte du monument du Sauveur, et taill
du Golgotba... Tu acclames par des louanges man|uant ainsi dans le mme roc, comme il est d'usage de le faire dans
ton assentiment. Prends garde de ne pas nier au jour de la ce pays l'entre des tombeaux. Maintenant, il a disparu;
perscution.
5, Et ils partagent le manteau et tirent au car ce vestibule a t ras pour la belle ordonnance do la
sort la tunique. Ceci n'est-il pas crit? Ils le savent bien construction actuelle. Avant que la munificence impriale
les zls psalmistesde l'glise, ([ui l'imitation des troupes et etiibelli ce spulcre, il y avait un abri devant la roche.
angliques disent Dieu des hymnes sans (in, et ont l'hon- 4. O est donc la roche qui contient la grotte? Est-elle
neur de chanter sur ce Golgotha ces paroles : Ils ont divis situe au milieu de la ville ou autour des murailles et
mes vtements, etc. 6. Il te convaincra, ce saint Golgotha, dans les faubourgs? Est-elle l'intrieur des vieux murs,
qui domine, et se voit jusqu' ce jour, montrant aujourd'hui ou en de des avant-murs crs dans la suite? Il dit dans
encore que les rochers se sont alors fendus cause du le Cantique Dans la grotte du rocher proche de l'avant-
:
Christ; de mme
tombeau tout proche o il fut dpose
ce mur.
5. Nombreux sont les tmoins de la rsurrection
et la pierre de fermeture qui gt prs du tombeau jusqu' du Sauveur... le roc du tombeau qui l'a reu, et la pierre
:
xiR. i i(4c CtiK ^aiifHr^ek (iir, 14, 22). 7. El<rQiT3 juxta consueludinem, levt se episcopus et slal ante can-
nihiptUiflfnr. wc 6 Xpurc; x to-j <TTaupo-j :ii x 7cpox:tJ.3vov mus nos : miserere Domine, quorum voces infmitse sunt.
Tr^ iT3SM; tOV lffpX*l*S^'. XatXT,Xn'S>' flX).(OV ixovffEoO, habct, dicet orationem primum episcopus et oral pro om-
eeS IfibavToc (xnn, 33). nibus et sic orant oranes, tam fidles quam et cathecu-
mini simul. Item mittct vocem diaconus, ut unusquisque,
7. Tow tM entrs d'abord dans le vestibule du baptis- quomodo stat, calbecuminus inclinet caput, et sic dicet
lie, rt T tenant toams rers l'occident, vous renoncet episcopus stans benedictionem super calhecuminos. Item
Salaa... Apprenez ce que signifient les cri^monies accom- lit oiatio et denuo millit diaconus vocem et commonet, ut
plies dans la salle intrieure... Aprs cela, vous avez t unus(|uisque stans lidelium inclinent capita sua, item mit-
Mcas la uinte piscine du divin baptme, comme le tet fidles episcopus et sic fit missa Anastasi. 7. Et
Cltfift, de a t port son toinboau situ vis--
la croix, incipient episcopo ad manum accedere singuli. Et postmodum
vis.
8. Aprs la s>naxe, introduits au sanctuaire de la de Anastasim usque ad Crucem cum ymnis ducitur < >
Rteinectioa, roai entendrez, s'il platt Dieu, d'autres episcopus, simul et omnis populus vadet. Ubi cum perven-
catchses. tum fueril, primum facil orationem, item beneJicet cathe-
cuminos, item item benedicit Et
IV. timaaz [d aprs ticvcB, Itinera Uierosolymitatui, post hoc
fil alia oratio,
denuo tam episcopus quam omnis turba vadet
(iileles.
taai apetiaatar omaia bostia Anastais et descendent omnes Crucem. sod et post Crucem; finiunlur ergo hc omnia
MMBMrtca al partbea, ot bic dicunt, et non solum hii, cum tenebris. Uiec operatio cotidie per dies sex ita habctur
aai H Wd frmUr viri aat routires, qui tamen volunt ad Crucem et ad Anastasim.
jw^ H psataai laspaadaator, ftimiliter et anliphon.-e : et c.l dominica die, ante pullorum cantum coUiget se omnis
cala stfalos ymaos II oratio. Naro presbjteri bini vel terni, umlliludo, quu'cumque esse potest in eo loco, ac si per
iiaiffitar d diacoaes, sinKoIis diebas vices habent simul pasclia in basilica, qua> est loco juxta Anastasim, foras tamen,
Iles, qai cata singolos ytnnos vel antipbonas ubi luminaria pro hoc ipsud pendent. Dum enim verentur,
dkaaL
Jan aotem ubi cwperit
2. lucescere, ne ad pullorum cantum non occurrant. antecessus veniunt
taac iadyiaat awloliaos jnaos dicere. Ecce et supervenit et ibi sedent. Et dicunlur ymni nec non et antiphontv, cl
epitcafw caa dero et stattm iagreditur Intro spelunca et fiunt orationes cala singulos \mnos vel antiplionas. Nam
da Iflifa caacaUas primaoi dicet orationem pro omnibus; et presbyleri et diaconcs semper parati sunt in eo loco ad
allaai ipte aomina, quorum rult, sic benc- vigilias propter muilitudinom, (|un3 se colligct. Consuetudo
ilfcwariaos. orationem et benedicet
Iteai dicet enim talis est, ut ante pullorum cantum loca sancta non
n
past kae esaaate epitc^ipo de intro rancellos apcriantur. 2. Mox anlein primus pulhis cantaverit, stalim
ad aMMUi ai aaaadsal, et illr eo* uno et uno bcne- desct'ndet <>pi8Copu8 el inlrat intro speluncam ad Anastasim,
JaM ae iia It wtiau jam luce. 3. Item bora aperiuntur hostia el intrnt omnis mullitudo ad Anasiasim,
atla mm desaaadaal aMaas sitoiliter ad Aoastasim et ubi lam luminaria infinila luc(>nt, et queinadmodum ingressus
dkaatar ptei al aatipbawB, daaaa aoanneoetur episco- Tuerit populus, dicet psalmum (|uii-uiii(|ue de preslivieris
p*. ikUHn Issesadsl ti naa sadai, sad statim intrat et r('K|>ondenl omnes, post hoc (il oratio. Ilem dicet psal-
lalfa raarallpi latra A8a*taim, id est iatra speluncam, ubi mum quicumque de diaconibus, similiter fit oratio, dicilur
at Malara, al iada almlliter primuni faclt oratiom'm, sic et tertiuH p.salmus a quocum(|ue clerico, lit et tertio oralio
bsMAasI idelaa. cl ak tieat de iotro <
caoo'llo imi- > et rommemoratio omnium. 3. Dictis ergo his trihus
IMar ai ad aMaaai aeeeditur. Ita aff at bora nona lit pualmis et Tactis orationihus tribus ecce eliam thymiataria
kali al ad setta. 4. Ilora aalan daelna, qnod appel - inferuntur intro spelunca Anaslasis, ul Iota hasilica Ana-
laal Ma MalcMi, mm aaa k mm lacaraaia, almlliter m>
t latis repicatur odoribus. Et tune ibi stat episcopus iniro
irttWila aaMpI ad AMStaaloi, laeaadantur omni' canrellOM, prendet evangelium cl acccdel ad lioslium <-l
al aMil al il Imms Maltam. Lamen autem de legel reKurrectioncm Domini episcopus ipse. (Jiiixl cum cti'pe-
ImIs mm
afiMtar, sad da tpslaaea laterlorl eicitur, ubi rit iegl, tantUK rugitu et mugitus fit omnium hominuin et
aiKto aa dis saaipar laiwii iMal, id est da iatro caacflllo, lanlii* lacrimm, ul i|uainvis iiirisHiintis possit moveri in
dkwlM eliaa yealni laiinMias, lad at aatlpbooa dlu- lacrlmls Dominum pro uobiH lanta sustinuisso. 4. Lecto
al BaMiMn iar afiaaopaa al dagetadet et aedat ergo evangeli oiit cplsco|)UH v\ ducilur cum ymnis ad
tm aaa atlaai at fmkjUti aadaal ladt sais, dleaa- ('rucem et omnis popului cum illo. Ibi tlunuo dicitur unus
lar fBMil vl eat ipiia . 0. Kt at aM pcfdicli furrint l>almua el Ht oralio. Item benedicit lidcici cl fll missa.
TEXTES RELATIFS AUX CHAPITRES VI ET VII. 2H
El exeunti episcopo omnes ad nianum accedunt. Mox autem lioso tam ecclesiam majorem quam Anastasim vel ad Crucem
recipit se episcopus in domum
suam, et jam ex illa hora vel cetera loca sancla in Jerusolima? 4. Sed ut redeamus
revertantur omnes raonazontes ad Anasfasim et psalmi di- ad rem, fit ergo prima die missa in ecclesia majore, ([u
cuntur et antiphona' usque ad luceni et cala singulos psal- est in Golgotha. Et quoniam dum prdicant, vel legent
inos vel antiphonas fit oiatio; vicibus enim quotidie pres- singulas lecliones vel dicunt ymnos, omnia tamen apta ipsi
byteri et diacones vigilant ad Anastasim eu m populo. De diei, et indc postmodum cum missa ecclesisB facta fuerit,
laicis etiam viris aul inulieribus, si qui volunt, us(|ue ad hilur cum ymnis ad Anastasim
juxta consuetudinem ac :
lucem loco sunt, si qui nolunt, revertuntur in doinos sua8 sic missa forsitan sexta hora.
fil 5. Ipsa autem die
et reponent se dorraito.
5. Cum luce auleni, quia domi- similiter et ad lucernare juxla consuetudinem colidianam
nica dies est, et proceditur in ccclesia majore, quant fecil fit. Alla denuo die simililer in ipsa ecclesia proceditur in
Constantinus, qu ecclesia Crucem,
in Golgotba est posl Golgotha, hoc idem et terlia die ;
per triduo ergo hc omnis
et (iunt oinnia secundum consuetudinem, qua et ubique fit helilia in ecclesia, quam fecil Constantinus, ceiebratur usque
die dotninica. Sane quia hic consueliido sic est, ut de om- ad sextam... Septima die in Anastase, octava die ad Crucem.
nibus piesbyteris, qui scdenl, (|uanti volunt, prdicent, et 6. Sane quadragesimae de epiphania valde cuui summo
post illos omnes episcopus prdicat, qu prdicationes honore hic celebrantur. Nam eadem die processio est in
propterea semper dominicis diebus sunt, ut scmper eru- Anastase et omnes procedunl et ordine suo aguntur omnia
diatur populus in scripturis et in Dei dilectione : qua) pr- cum summa laetitia ac si per pascha. Proidicanl etiam omnes
(licationes dum dicuntur, grandis mora fit, ut fit missa presb\teri et sic episcopus semper de eo loco tractantes
ecclesia', et ideo ante quartam lioram aut forte quintiim evangelii, ubi quadragesiraa die tulerunl Dominumin templo
missa luit. autem missa
6. Al ubi facta fuerit ecclesia; Joseph et Maria et viderunt eum
Syraeon vel Anna prophe-
juxla consuetudinem, qua et ubique fit, tune de ecclesia lissa filia Fanuhel et de verbis eorum, quB dixerunt viso
monazontes cum ymnis ducunt episcopum usque ad Ana- Domino, vel de oblatione ipsa, quam oplulerunl parentes.
slasirn. Cum autem cperit episcopus venire cum ymnis, Et postmodum celebratis omnibus per ordinem, quai con-
aperiuntui- omnia hostia de basilica Anastasis, inlrat omnis suetudinis sunt, aguntur sacramenta et sic fit missa.
populus, fidelis tamen, nam catliecumini non. Et at ubi En carme.
IV. 1. Singuli aulem dies singularum ebdo-
inlravcril populus, intrat episcopus et statim ingreJilur intra madarum aguntur sic, id est, ut die dominica de pullo primo
cancellos [martyrii] speluncae. Primura aguntur gralia' Deo, lgat episcopus intra Anastase locum resurrectionis Domini
et sic fit oralio pro omnibus, postmodum mittet vocein de evangelio, sicut et loto anno dominicis diebus fit, et
diaconus, ut inclinent capita sua onmcs, quomodo stant, et similiter usque ad lucem aguntur ad Anastasem et ad Cru-
sic benedicet eos episcopus slans intra cancellos inleriores cem, quie et loto anno dominicis diebus fiunl. 2. Post-
cl postmodum egreditur. 7. Egredienli aulem episcopo modum mane sicut et semper dominica die proceditur et
omnes ad manum accdent. Ac sic est, ut prope usque ad aguntur, quie dominicis diebus consuetudo ej agi, in ecclesia
quinlam aut sextam horani protraitur missa. Item et ad majore, quie appellatur Martyrio, qua) est in Golgotha posl
lucernare similiter fit juxta consuetudinem colidianam. Haec Crucem. Et similiter missa de ecclesia facta ad Anaslasc
eigo consuetudo singulis diebus ila per totum annum custo- itur cum ymnis, sicut semper dominicis diebus fil. llicc
ditur exceptis diebus sollennibus, quibus et ipsis queinad- ergo dum aguntur, fecil se hora quinta; lucernare hoc idem
modum fit infra annotabimus. hora sua fit sicut semper ad Anastasem et ad Crucem, sicut
Nocl-piphanie et Prsentation au Temple.
111. 1. Ac et singulis locis sanctis fil; dominica enim die nona fil.
sic pervenilur in Jerusoliraa ea hora, qua incipit homo homi- 3. Item secunda feria similiter de pullo primo ad Ana-
nem posse cognoscere, id est prope luce, ante tamen quam stasem itur sicut et loto anno et aguntur usque ad mane,
lux fit. Ubi cum perventum fuerit, stalim sic in Anaslasc quo) semper. Denuo ad terlia itur ad Anastasim et agun-
ingredilur episcopus et omnes cum
luminaria jam
eo, ubi tur, quu) lulo anno ad sexiam soient agi, quoniam in die-
supra modo unus psalmus, fit ora-
lucent. Dicilur ergo ibi bus ((uaiiragesimarum et hoc additur, ut et ad terliam
tio, benedicuntur ab episco|)0 primuin cathecumini, item oalur. Ilem ad sexiam et nonam et lucernare ila aguntur,
fidles. Uecipit se episcopus et vadent se unusquisque ad sicut consuetudo est per tolum annum agi semper in ipsis
liospitium suum, ut se rsumant. Monazontes aulem U8(|ue locis sanclis. 4. Similiter et terlia feria simililer omnia
ad lucem ibi sunt et ymnos dicunt. 2. At ubi autem aguntur sicut secunda feria. Quarla feria autem similiter
et
resumpserit se populus hora incipiente secunda, colligent ilur de nocle ad Anaslase et agunlur ea, qute sempor, us(iue
se omnes in ecclesia majore, qufc est ia Golgotha. Qui ad mane, simililer et ad lertiam et ad se&lam. Ad nonam
autem ornatus sit illa die ecclesiae vel Anastasis aul Crucis in Syon proceditur... Cum aulem facta fuerit missa, inde
aul in Bethlem, superlluum fuit scribi. Ubi extra aurum cum ymnis populus deducct episcopum us(|ue ad Anasta-
et gemmas aut sirico nichil aliud vides ; nam et si vla sem; inde sic venitur, ut cum inlralur ia Anastase, jam et
vides, auroclava oloserica sunt, si cortinas vides, similiter hora lucernari sit; sic dicuntur ymni et antiphona", fiunl
auroclav oloseric sunt. IVlinisterium autem omne genus oraliones et fil missa lucernaris in Anastase cl ad Crucem.
aureum gemmalum profertur illa die. Numerus autem vel 5. Missa aulem lucernaxii in isdem diebus, id est quadra-
ponderatio de ceriofalis vel cicindelis aut lucernis vel di- gesimarum, serius fil semper quam |)er loto anno. Uuinta
verso minislerio nunquid vel stimari aut scribi potest.' feria autem omnia agunlur sicul secunda feria et
simililer
3. Nam (juid dicam de ornatu fabricae ipsius, ([uam lertia feria. autem simililer omnia agunlur
Sexta feria
Constantinus sub prsentia matris suae, in quantum vires sicul quarla feria et similiter ad nonam in Syon ilur cl
regni sui habuil, hornavit auro, musivo et marmore pre- similiter inde cum ymnis usque ad Anastase adducelur
212 JRUSALEM.
e^MOpos. Sed sexU feria tigili in nastase celebrantiir ad Martyrium et deductus fuerit eiscopus cum ymnis ad
ea bon. qna de Sioo rentum fuerit cam ymnis, asque Anastase, slatim inlral episcopus in spelunca, qua3 est in
ia HMoe, id est de bora lucernarii. quemadmodum intratum Anastase, et stat inlra cancillos, presbyler aulem anle can-
ffaerit in alla die inane. id est sabbato. Fit aulera oblatio cellum stat et accipit evangelium et legit illum locuni, ubi
B Aaastase matarius, ita ut lit missa ante solem. Judas Scariolhes hivit ad .ludeos et definivit quid ei darenl,
6. Tota aoletn nocte Tiribns dicuntur psalini responsorii. ut traderet Dorainuni. Qui locus at ubi leclus fueril, (antus
Ticibas aatiphons, ricibus lecliones direrss, quse omnia rugitus et mugitus est tolius populi. ut nullus sil, qui
Bsqne ia aune iirotrahuntor. Missa autem, quae lit sabbato moveri non possit in lacrimis in ea hoia. Poslinoduin fit
ad Aaastaae, ante solem lit, boc est oblatio. ut ea bora. oratio, bencdicunlur caliiecumini, poslmodum (ideles et fit
et aate solem, propterea lit, ut citius absolvant bi, quos tudinem ad Marlyrium colligel se omnis populus, propterea
diront hic ebdomadarios. Nam consuetudo est bic jeju-
talis autem lein|H)rius quain ceteris diebus, quia citius missa
nionini in qoadragesimis. ut quos appellant ebdoma-
hi, lieri necesso est. Itaque ergo collecto omni populo aguntur,
darios, id est qui faciunt septimanas. dominica die quia quae agenda sunt, lit ipsa die oblatio ad Martyrium et fa-
hara qainta fil mis.sa, ut manducenl. El quemadmodum citur missa bora forsitan dcima ibidem... Facta ergo missa
praaiiderint dominica die, jam non manducanl nisi sabbato Marlyrii venilur post Crucem, dicitur ibi unus ymnus tan-
aMae, mox communicareriot in Anaslase. Propter ipsos tuin, lit oralio et oleret episcopus ibi oblationcm, et com-
ef|, al lias abaolranl, ante sole lit missa in Anaslase municant omnes. Excepta enim ipsa die uiia pcr totuni
akbalaL Qe4 aatoa dixi, propter illos fil missa mane non annum nunquam oITeritur post Crucem nisi ipsa die lan-
qa IIH aaH coaMaaaieeatt sed omnes communicant, qui lum. Facla ergo et ibi missa itur ad Anaslase, lit oratio,
talnl cadeai dk ia Aaartase communicare. 8. (Aprs benedicuntur iuxta consuctudinem catbecumini et sic fidles
la cfaMsie 4a Laiariom, la reille des Rameaux.) Rever- et fit missa. 6. (Le vendredi .saint l'aube.) Sic dcdu-
laalar ergo omaei ad ciitalem reclus ad Anastase et fil citur episcopus a Gessemani usque ad portain et inde per
lacefaare joxla consoetndinem. (otam civitateni usque ad Crucem. Ante Crucem autem al
V. Semaine Sainte.
1. Alia ergn die, id est dominica, ubi ventuin fuerit, Jam lux quasi dura incipit esse. Ibi
^aa latralar la septiioana paschale, qaam bic appellant denuo de cvangelio, ubi addiicilur Doininus
legitur ille locus
ffliwaaa aM^ior, reiebratis de pullorum cantu bis, quae ad Pilatum, et omnia quiccuinque scripla sunt l^ilaluin ad
caMWtediaii tant in Ana^ta'^e ^el ad Crur^^m usque ad Doininum dixi-^se aut ad Judeos totum legitur. Poslmodum
aaa aiii dia arfo domiaica procidiiur jutta mnsuctu-
: iiutem alloquitur episcopus po|iuluiii coiifortans eos, luoniam
Aacaa la ccderia aMjoia, qn apixllatur Mart>rium. Pro- et tota nocte laboraverint et adliuc laboraluri sint ijisa die.
flffffa aalMB Martjriaai appellatur. quia in Gol^olba esl. nt non lassenlur, sed babeant spem in Deo, qui cis pro
M cal foal Craceai, nhi DominuA pat^us est. et ideo Mar- eo labore majorem inercedem reddiUirus sil. 7. (Ilora
lyrfa. Coai erico cekbrala fuerint omnia juila ronsuetu- prope .secunda diei). Et sic ponitur cathedra e|)iscopo in
diana ia cccleia majore, et antequam fit missa, millet ((dgotba post Crucem, qua^ stat nunc, residcl episcopus in
oBMli, Id ait de dfe craMinn. Iiora iiona, omnes ad Mart>- giro mensa diacones et alVerliir loculus argrntens deauralus,
raai coavcaiana, id est in rrclesia majore... Facln er^o in quo est liguum sanctum crucis, aperilur cl piofertiir,
iiiaa la ccckU majore, id et ad Marlyrium deduritur ponitur in m<-n.sa tam lignum crucis quam litulus. Cum
)niaU ad Anatae. - 2. ;Au n-lour de ergo |>08ilum fueril in mensa, episcopus sedens de manibus
le Mdr da ai aia joor.) Porro jam Rern perrenilnr suis Aummitates de ligno sancto premet, diacones auteu),
d Aaaiiai. fM caai vcalam farrit, quamlilN't writ mIi. qui in giro stant, custodent. Iluc aulem propterea sic custo-
laaMI ft hKrraare, fl daaao oralio ail Crucem et dimittilnr ditur, quia consuetudo esl, ul unus et uniis omnis populus
fWfSlM.
3. IleM alia dia, id et iccanda feria. .iKimiur. venii'iiA, tam liilcles ({uam ratliecumini, atclinanles se ad
qr caaaaaladiate Mal da |nillo primo aiti uu\w. ad mane men>iam osculenlur sancliim liguum et perlranscant. El
ad Aaartaw. tiaillUcr al ad lerlia et ad teita auunlnr ea, quouinm nccio quaiido dirilur (piidam lixisse moisum et
qa Mla qsadrafMails. Ad aoaa aalam omne in errleia furasse de Mineto ligno, ideo nunc a dinconilitis, qui in giro
aia)a9, Id aat ad Martjrriaai, eolUKtal m
et ibi usque ad ktant, sic cuMltHlilur, ne qui veuiens audeal denuo sic fareie.
Iflaaai Mdk
mmfmjmmX 1 antipliontr dimntur. 8. Ac sic ergo omnis po|Milu8 transili unus et unus loli
flUaai afl dM at iaco Ir^untur. lnirr|Mi<iiiii< arclinaute* se, primunt de fronte, sic de ocuiis tangentes
arallaaaa. Lacaraariam tlian aicilur Ibi, rnm rtufie- rrurem et titulum,*et sic osculnutes crucem perlranseunt,
ril hara naa. ak mI erno. ol aoeto allam fit mitta ad manum autrm aulem
neiuo mlllll ad tangendum. At ubi
Martfrtaai. t1l nu faela fuerit ailua, lade rum ymnU o*rulali ferintcrucem et < >
perlransierint, stat diaco-
d Aaaafa** daejlnr tpici>f>ii*. In qno aolem ln|{re*tu fue nus, lenrl anulum Snlnmonis et cornu illiid, de quo reges
rN la Aaa4aa*, dirllar ann* ymna*. fil oralio, l>eaedicunlur unRuebanlur. Osmlnutur et cornu, attendiint et anulum [...|
athamariai. Maa fedatan, 1 ai mitM.
4. Hem teHia ferla mInuK M)runda[...| UHipie nd hornm sexlain omnis populus
aal alaal ecanda frria. Ilrm quarla ferla Iraniil, |<r unum oslium Inlrnns, per alleium perexleus,
ywr lal dk a paUo primo icut ecunda quoniam boc In eo loco fil, in cpin pridie, id est quinta
kfte f kffk kvta. aad y i^ faqatw MUa farta furrli aorte ferla, ubialio farJa est. ~ 0. Al ubi nutoui sexln bora se
TEXTES RELATIFS AUX CHAPITRES VI ET VII. 213
fecerit, sic ilur anle Crucein, sive pluvia sive slus sil, et per epiphania, tara in ecclesia majore, quam ad Anastase
quia ipse lociis subdivanus e^t, ici est quasi airium valde aut ad Crucem. 3.
Proceditur aulem ipse die dominica
f^raiiile et i)iil(;hruiii salis, quod est inter Cruce et Anaslase. prima in ecclesia majore, iJ est ad Martyrium, et secunda
ll)i ergi) oinnis populiis se colliget, ila ut nec a|)eriri possit. l'eria et terlia feria, ubi ilavlainen. ut semper missa facta
Rpiscopo autcm calliedia ponilur ante Cruce et de sexta de Martyrio ad Anastase veniatur cum ymnis. (Proceditur)
iisque ad nona aliud nicliil fit. nisi legdntur lectiones sic : quinta feria ad Anastase... sabbato anle Cruce, dominica
id est ila legilur... et de apostolis sive de epistolis apostolo- die, id est oclavis, denuo in ecclesia majore, id est ad Mar-
rurn vel de actioiiibus, ubicumque de passione Dorninidixe- tyrium. 4. A pascha aulem usque ad quin<iuagesima, id
runt, nec non et de evangcliis leguntur loca, ubi |iatilur. est penlecoslen, hic penilus nemo jejunal, nec ipsi aputac-
Item legitur de proplielis, ubi passuruin Oorninuin dixerunt, lil qui sunl. Nam semper ipsos dies sicut lolo anno ita ad
ilcm legilur de evangeliis, ubi de passione dicil. 10. Ac Anaslase de pullo primo usque ad mane consueludinaria
sic ab hora sexta usque ad boram nonain seinper sic leguntur aguntur, similiter et ad sexta et ad lucernare. Dominicis au-
lectiones aut dicuntur ymni, ut oslcndatur oinni populo, tem diebus semper in Martyrio, id est in ecclesia majore,
quia quic(|uid dixerunt prophtie futurum de passione Do- proceditur juxla consueludinem et inde ilur ad Anastase
inini, oslendatur lani per evangdia quam eiiarn per aposlo- cum ymnis.
5. Quinquagesimarum aulem die, id est do-
ioruin scripturas factum esse. El sic per illas trs horas minica, qua die maximus labor est populo, aguntur omnia sic
docelur |iopulus oinnis nichil raclum esse, quod non prius de pullo (juidem primo juxla consueludinem vigilatur in :
diclum sit, et nicbil dictum esse, quod non toluin com- Anasta.se, ut lgal episcopus locum illum evangelii, qui sem-
pleluui sit. Seinper autem inlerpoiiunlur oraliones, quie per dominica die legilur, id est resurreclionem Domini, et
orationes et ipsa) apt diei sunl. Ad singulas aulein lectiones poslmodum sic ea aguntur in .\naslase, qu;e consueludinaria
et orationes tantus aileclus et geinilus lolius populi est, sunl, sicul lolo anno. Cum aulem mane factum fueril, procedil
ut inirum Post hoc curn cperit se jaiii hora nona
sit... omnis populus in ecclesia majore, id est ad Martyrium, agun-
facere, legilur jam ilie locus de evangelio cala lobannem, tur eliam omnia, qu pncdicanl
consueludinaria sunt agi;
ubi reddidil spiriUun; quo leclo jain lit oralio et inissa. presbyteri, posliMuduin episcopus, aguntur omnia lgitima,
11. Al ubi aulem inissa l'acta lueril de anle Cruce, slatim id est uilerlur iuxta consueludinem, qua dominica die con-
omnes in ecclesia majore ad Marlyrium
[ ] aguntur ea, suevit fieri; sed eadem adceleralur missa in Martyrium, ut
i|Ui per seplimaua de hora nona, qua ad Martyrium
i|)sa ante hora lertia (iat.
6. (Procession venant de l'lona.)
convenilur, consuevorunt agi HS(|ue ad sero per ipsa sepli- Cum aulem pervenitur ad portam civilalis, jam iiox est et oc-
mana. Missa autem i'acla de Martyrium venitur ad Anastase; currenl candehe ecclesiaslica; vel ducenUc propter po|)ulo;
et ibi cum venlum fuerit, legilur il le locus de evangelio, de porta aulem, quoniam salis est usque ad ecclesia ma-
ubi petit corpus Domini losepli a Pilalo <C cl ponet illud > jore, id estad Martyrium, porro hora noctis lorsilan secunda
in sepulcro novo. Hoc aulem b'clo lit oralio, benedicunlur [lervenilur, quia lente et lente ilur lolum pro populo, ne
calbecumini, sic lit missa. Ipsa aulem die non miltilur laligenlur pedibus. Et aperlis valvis majoribus, qu.e sunt
vox, ut pervigiletur ad Anaslase, quonlam scil po|>ulum de quintana parle, omnis pojjulus inlral iii Martyrium cum
l'atigalum esse, sed consueludo est, ut pervigiletur ibi. Ac ymnis et episcopo. Ingressi autem in ecclesia dicuntur
sic (|ui vult de populo, immo qui possunl, vigilant, qui ymni, fit oralio, benedicunlur calbecumini et sic lideies; et
aulem non possunl, non vigilant ibi usque in mane, clerici inde denuo cum ymnis iUir ad Anaslase. Similiter ad Ana-
aulem vigilant ibi, id est qui aut lorliores sunl, aut juve- stase cum ventum fuerit, dicuntur ymni seu anliphonie, fit
niorcs.
12. Sabbato aulem alia die iuxta consuetudineni oralio, benedicunlur cathecumini, sic fidles; similiter fit el
fit ad lertia, ilem fil ad sexta; ad nonam autem jaui non ad Crucem.
lit sabbato, sed parant ur vigiliie pascbales in ecclesia majore, Vil, Cale humnat el prdiealion. 1. El illud eliam
id est in Martyrium. scribere debui, ((uemadmudum docentur hi, qui baplidian-
VI. J>('i(/iies et le temps pascal. 1. Vigilia- aulem pas- tur per pascha. Nam qui dat nomen suuin, ante diem qua-
cbales sic fiuni, ([ueinadinodum ad nos; hoc soium hic ani- dragesimarum dat el omnium nomina annotai presbyler,
plius fit, quod infantes, cum baptidiali fuerint et vestili, hoc est ante illas ucto seplimanas, quibus dixi hic attendi
(|uemadmodum exieiint de fonle, siinul cum episcopo pri- ([uadragesimas. Cum autem annotaverit omnium nomina pres-
mum ad Anastase ducunlur. Inlral episcopus inlro cancelios byler, postmodum alia die de quadragesimis, id est qua in-
Anastasi, dicilur unus ymnus, et sic facil orationem epi- cboantur octo ebdomadte, ponilur cpisco])o cathedra mdia
scopus pro eis, et sic venil ad ecclesiam majorem cum eis, ecclesia majore, id est ad Martyrium, sedent bine et inde
ubi juxta consueludinem omnis populus vigilat. Aguntur ibi, presbyteri in calhedris et stanl clerici omnes et sic addu- ;
quiB consuetudinis est eliam et aput nos, et facta obla- cuntur unus et unus conpttens; si viri sunl cum patribus
tione fit missa. 2. Et post facta missa vigiliarum in ec- suis veniunt, si autem feminjfi cum malribus suis. Et sic
clesia majore slalini cum ymnis venitur ad Anastase et ibi singulariter inleriogat episcopus vicinos eius, qui inlravit...
dcnuo legilur ilie locus evangelii resurreclionis, lit oralio et Si probaverit sine reprchen>ione esse de his omnibus, qui-
denuo ibi olleret episcopus; sed tolum ad momentum fit bus requisivit pra'senlibus tesUbus, annotai ipse manu sua
propter populum, ne diutius lardetur. 3. Sero autem illi nomen illius. 2. Consueludo est cnim hic lalis, ul qui
dies pascbales sic attenduntur (|uema Imodum et ad nos et accedunt ad baplismum per ipsos dies quadraginta, quibus
ordine suo fiunl miss per octo dies pascbales, sicul et jejunalur, primum mature a clericis exorcizentur, mox missa
ubique fit per pascha usque ad oclavas. Hic autcm ipse facta fueril de Anaslase matulina. Et slatim ponilur cathe-
oruatus est cl ipsa compositio et per octo dies paschiu, quu: dra episcopo ad Martyrium in ecclesia majore et sedent
,
244 JRUSALEM.
omoes in giro prope episcopo, qui baptidiandi sont tara viri diem tantum siniiliter se de omnibus provincils isdem die-
qnain mnlieres, eliam loco stant patres vel matres, nec non bus Jerusolima colligunt. Episcopi autem. <}uando parvi
etisB qui roloot aadire de plbe, omnes intrant et sedent, fuerint, hisdein diebus Jerusolima plus quadraginta aut
ced fdieles. Cathecaminas autem ibi non inlrat. tune qiia quinquaginta sunt; et cum illis veiiiunt mulli clerici sui.
epiteopos docet illos legem.
3. Hoc antem cathecisis ap- 3. El quid plura.' putat se maximum peccalum incurrisso,
pdblar. Et jam qoaado complets faerint septimansp quinque, qui in hi.sdem diebus tant.T sollennitati inter non fuerit, .si
a ^ao doceator, tonc accipent simbolom, cujus simboli ra- lamen nulla ncessitas contraria fuerit, quie hominem a bono
leatw militer sicat omnium scripturarum rationem expo- I>roposito retinet. His crgo diebus enceniarum ipse ornntus
set eift nagoloram sermonum carnaliter et sic spiritualiter, omnium ecclesiarum est, qui et per paseha vel epiphania,
ta et sinbolnm exponet.
4. Cuni autem ... superat illa ol Ita per singulos dies diversis locis sanctis proceditur ni
usa septiroaoa pascbalis. quam hic appellant septimana ma- per paseha vel epiphania. Nam prima et secunda die in ec-
jor, jam tuDC Tenit episcopus mane in ecclesia majore ad clesia majore, qu<e appellatur Martyrium, |)rocedilur.
Martjrinra. Rtro in absida post altarium ponitur cathedra
episcopo, et unos et anu vadet. Tir cum ptre suo aut
ibi
V. Saint Jrme (citt. S. Jr.).
molier cum maire sua, et reddet simbolum episco|)0. 1. Sepulcrum Salvatoris in petra durissima fuorat e\ci-
5. PiMt aotem renerint d'ia paschse, [>er illos octo die:, id suin, in petra durissima, qua; nullam habehat mollitiem... Si
est a paseha osque ad octaras, quemadmodum missa f<icla enim sepulcrum fuisset in terra, dicere |)oleranl : SulToderunt
focrit de eedesia, et itur cum jmnis ad .\nastase, mo.\ lit terram. et furati sunt eum. Si fuisset lapis parvulus posilus,
oralio. benediconlnr fidles et stat episcopus inciimbcns in dicere poterant : Parvus lapis fuit, et doruiienlibus nobis
caacdlo interiore, qui e*l in spelunca Anaslasi, et exponet tulerunt eum. (In Joh. I, 1-14; Anecd. MaredsoL, 111, 2,
na<i nalin accde! ad Anastase; tanluin neofili -t tideles, qui 2. (Paula) prostrataquc anle Cruceni, quasi pendonteni
tolaot andire nileria, in Anastas** intrant. Clauduntur au- Dominum cerneret, adorabal. Ingressa sepulcrum resurroclio-
IcMMlia, ae qui calbecuminos se dirigat. Disputante autem nis, osculabatur lapidem, quem abostio monumenti amovorat
cpiMOfO tiafida et narrante, tant voces sunt collaudan- anglus. Et ipsum corporis locum in quo Doinitius jacueral.
liam, al peno foras ecclesia aodiantur voces eorum. 6. Et quasi sitiens desideratas aquas, fidcii ore lamhehat. [Ep. lOS.)
t^iaum la ea proTiada pars |topuIi et grsce et siriste 3. Krgone erit illa dies, ({uando nobis liceat speUmcam
aarll, pan etiam alia per sa grce, aliqua eliam pars tan- Salvatoris intrare? in sepuloro Doinini llere cum sorore,
laai eirista, itaqae,quoaiam epiaoopas, licet siriste noverit, llere cum maire ? Crucis deinde lignuin lainbere? [Ep. 46.)
laaea emper grce Iwiuitor et nunquam siriste itaque : 4. Venerabanlurquondani .luiiai Sanclasanctorum... Nonne
efp sut tcmper preibjler, qui, episcopo graece dicente, si- libi venerabilius vidclur se|iulcrum Don)ini? quod (luolies-
rilc ialerprrtatar, ut omnes audiant, qua- exponunlur. Lec- cumque ingredimur, loties jacere in sindone ceriiimns 8al-
lioae* eliam. qaccomqae in ecclesia legunlor, quia necesse valorem paululum ibidem commorantes, rursum vide-
-.
et
rtKfBce legi, semper *lal, qui siriste interprtt ur propter mus Angelum sedere ad pedes ejus, et ad caput sudarium
popalam, at semper diseaal. Sane quicumque hic latini sunt convolutum. Cujus sepulcri gloriam, iiiullo anteciuam exci-
M Ml ^ui aec siriste aee grce ooverunt, ne ooniristentnr, derelur a Joseph, scimus lsai<e valicinio iiroplielalani,
fli ipais eipaailar ein, quia sunt alii fralres et sorores grero- dicentis El erit requies ejus honor
: quod scilicel :
lalW, ^i laliae ex(>onuDt eis. sepultur Doiiiini locus essel ab omnibus honorandns.
Vill. Knrnies. 1. Item di<> cnceniarum appellantur, (Ep. 40.) PL., 22, K81, 491. 4H(i.
qaaado saacla eeclesU, qu in Gol((otha est. quam .Marty- 6. Nos anten), ut manifeslum legenti sensum farcremus,
riaai vacaal, caaseerala est I>eo; seJ et Miicta ecrlrsia, qtia- pro dormilionr. et rci/uie, allero verbo, sed eoilem sensu.
eal ad Aaaatase, id est io ew loco, ubi Dominus resurre\it sepulcrum vertiinus. {In la. 11.) l'I., 24, 1 i9.
patt paasiaaMM, ea die et ip*a connecrala est I)eo. Ilarutn 6. Etiam nostris teinporibus vidimns agmina iocuslnruin
rrm acdeeiaffaM sanrlaruin ncenia rum summo bnnore terram texissc Juda>am, qua> postea ini.sericordia Domini in-
rrlrbraalar, qaoaiam crut liorolni inventa est ipna die. Kt ter veslibulum et nllare, hoc est inicr crucis et resurrectio-
ideo pfaptar toc ila ordlnalam est, ut quando primuin niH locum, sacertlulibus et populis Dominum deprecanlibus
sapraacriptv) coosecrabantur, ea die mitet, alque dicentibus : Parce populo tuo, vcnto surgente, in
faenl inventa, ut imul nmni iii-tilia mare primuin et novissiinum pra'cipilatu' sunt. (In Jol. ')..)
iadrm die cdakraraalar. Kt hoc prr cripluraK anclaii in- PI. 25, '.iTo.
.
vaailar, <|aad aa diaa sil eno'niarum, qua rt an* tu .Snlo- 7. Nom hic crnmus, cuncla no>imus. i|tianilo contra Ori-
aMS caasMMaala deaM> Itri, quam difiraverat, teii-rii anie gcncm in Ecrlesin tua, Papn Epi|ilinnitis lo(|iii'lmtur... Noniic
allartm IM al anvarit.
2. lii rruo die* enrmiarutn cum nnte ftepulcrum Domini miKHo Archidiacono pra<ccpisli, ni
veaarlal, acte dlabaa allaadaaiur; nam ante plurimo>k dii* lalin diiipiitaiiH conticcHceret? Unis hoc uiixpiam prcsliylrrt
lafipnat se aadlifae caUigrfe lurb^i^ non olum monarhorum Huo coram plebc imperavit EplNcopus/ Ntnine cnm de Ana-
H pataclllaai dt divmis
proviocils Id ri lam de M<'M)- Htaiii pergcrelinad Cruccm, et ad eum (imnis aUatis el*He\us
talus populiis spe sola, <|uasi poslea auditurus Epiphanium tendis la main en le priant de s'y appuyer pour gravir les
cssel, detinebatur, (juid tune coiicionatus sis. Nempe contra degrs. Celui-ci refusa.
2. 11 allait donc couter les ser-
.\nlljropomorphitas etc. [Contra Joannem Hieros., 11 )
mons, prtant l'oreille aux docteurs el participer la table
PL., 23, 364. mystique; puis il retournait son logis. 3. (Porphyre) me
8. Audivi (|uemdarn exposuisse Calvariie locum, in luo rpondit Il y a eiuiron quarante jours, me trouvant la
:
variie, id est decoUalorurn sunipsere nomen. Propterea moi. Seigneur, etc. ... Le Sauveur rpliqua en s'adressanl au
autein ii)i crucilixus est Dominus, ut ubi prius erat arca larron pendu : Descends de la croix et sauve cet homme
damnatorum, ibi erigerentur vexilla martyrii... Ex que ap- lui git comme tu as t sauv toi-mme...
paret Calvariara non sepulcrum prinii hoininis, sed locum 4. .\prs ces paroles, il s'en alla et je l'accompagnai, .\yant
significare decoilatorum. [In Mat. 27.) PL.. 26, 209. ador les Saints Lieux et la croix prcieuse, et pri long-
9. Scio me audisse quemdam de hoc loco in Ecclesia dis- temps avec larmes, il plaa dans son reliquaire d'or la croix
pntantem, qui in thtrale roiraculum, numquam ante visam l>rtieuse el vivilianle et l'ayant enferme, il sortit, et s'en
lormam populo exhibait, ut placeret, Teslimonium hoc in- fut reporter les clef> au bienheureux Prayle l'vque, puis
(|ulens : ad Adam dicilur in loco Calvaria) sepultum, ubi s'loigna.
Dominus ;... hfecprophetia complta est dicens
crucilixus est :
populo dicta placuerunt, et quodam plausu ac tripudio sunt basilica) ipsius ad sinisiram partem est cubiculus, ubi crux
excepta. Unum quod scio, loquor, cum loci istius interpre- Domini posita est. El inde intras in ecclesiam sancli Con-
tatione alque contextu sensus isle non convenit. [In Eph. stantin!. Magna ab oriente est absiJa, ubi invenl sunt 1res
5.)
PL., 26, 526. cruces. Est ubi desuper allare de argent el auro pure el
novem columnse, qum suslinent illud allare et ipsa absida.
VI. Maiic Diacue, Vie de S. Porphyre (d'aprs l'dition 1 bis. Codex sangallensis d'aprs Giluemeistk Poslea :
2. Deiade ad sacrariom de basiiica sancti Constantini, ubi 111. 1. De Golgolha usque ubi inventa est crux sunt gres-
eel cobicalani, abi est ille calamus et illa spongia et ille sos quinquaginla. In basiiica Constantin! cohrenle circa
calii, qaeai beaediiit Dominas et ddit discipulis suis bi- monumentum vel Golgolha, in atrio ipsius basiiica}, est cubi-
hat et ait : Hoc est corpus meum et sanguis meus. culum, ubi lignum crucis reconditum est, quem adoravimus
et osculavimus. Xam et lilulus, qui ad capul Domini posilus
VIII.
Thkodosiis ;d'aprs Gkver, Itinera HierosoUj- erat, in quo scriptum est Ilic est rcx Jud(eorum, vidi el in
:
el beaediiit eam. ipse vero prposilus Urbicius ipsum lapi- virtules, species Mari in superiore loco et zona
beatie
Dooiai e*t. 4. Inrentio sanctae crucis quando inventa est ^Ti<jiv, v Tfii ivai, Oeup xiva ).v v T() TtuXivt Tovi
ab Hdeaa maire Constantini XVII. Kal. octobris, et per jj.EffuX{ou To yiou (TTaupoO. (AiTe etffuvTa, (at^te Itovra...
Mploa diet in IlieruMiem ibi ad sepulchrum Domni mi.ssa$ A-yo) aTw" Eln, SeX, t: ffXTjxa; el; to (xoov toO TtyXtvo;,
cakfcnatar et ipta crux ottenditur. xat oOx etffpx^, ; 'O Se, ?r)alv, yyu (xoi. luy/wpYidv (jl'a, xOpi
66, XoYt<T|AO; lyjui' eT; |Xv Xyei EIaeX6$, jipoaxvyjaov
XZ. A:oxvc ne PuusAdce (d'aprs GKten, llinera Hie-
TOV Tt|j.iov aTaup(iv ).Xo; 5 Xyet |jiof
|jioi.
I. 1. OKalaate* proni in terram ingressi sumus in sanc- avTo Tj; x**?^< iI(TiOYYOv el; tv vav... Kal noir,aai aOtov
laai dvMalem, in qoa adorantet monumentum Domini. Quia irpooxuvfjfftti Tv iyiov dTaupv, xal t9|v yCav XpioxoO xoO WsoO
oaaacalo de petra et naturale eicisus et potus ex ipsa r,(t(Lv voTaov, rr/uaa aTov v eipi^v^.
3. Lapk, sade cImmm Momealo. anie o* monumenii tail sans entrer? n Celui-ci me rpond, continue (le narra-
al, calar tero de |lrai qui en-ivu et de petra (;oloiha.
teur) : l'ardonne/-moi, .Seigneur abb, j'prouve des senti-
Iteaa ift p9tn oraela ex auro rt K'Iouio. nam peiia iinnu-
ment* divers; l'un me suggre d'entrer el d'adorer la croix
MmMI fetot MUfte est. Oraaiiipnla inflnila : in virgis
prcipuM, el l'aulre me dit Non, va-l'en vai|uer h tes
:
1. 'ETTEiori nt9u|Xc;, yl jxoy, va (xdOr,; xo (aXXov, xouTOv, 1. Puisque tu dsires, mon fils, apprendre ce qui va arriver,
O <Toi SiYiyriOJ Tt (xoi EtTtv Kpio;, rpo TivTe T^,(x.epv. Ai6ti coute, je te raconterai ce que m'a dit le Seigneur il y a
cffxeTCTOnriv Tiept toutou xat t5ov iv p[xaTt, ti vr)p7Yyiv y.al cinq jours, car je l'ai contempl. Je me vis en songe trans-
ffTiriv Ttp ToO 'Ayto-j roXyoG. 'Exe eIov ouvaa6pot(i9vTa port devant le saint Golgotha o je m'arrtai. L, je vis
TivTa Tv Xav xpovTa xa XyovTa KOpie D.ridov ^(i; . rassembl tout le peuple criant et disant Seigneur, ayez:
2. 'Av^XOov 7tlTo Ppx*^^ ''o^ roXyoO xal eSov tv KOptov piti de nous. 2. Je montai sur le rocher du Golgotha
rjjAwv 'I/iToijv XpKTTov n to STaupo. 'H yia cotxo; Mapa et je vis Notre-Seigneur Jsus-Christ sur la Croix. La sainte
aiaTo vwitiov AtoO TtapaxaX'/bira tv Kpiov np xo ).ao, Mre de Dieu, Marie, se tenait devant lui implorant le Sei-
iva 5opr,ffio aTv aT^ xai Xurptoff] itb tt; (ieXXottii; opYr,?. gneur pour le demandant) de le remettre entre
peuple et (lui
8 Kupio... eltev axri' Av 0 iraxoOaw Tr,v Itictiv ses mains et de le chtiment imminent. Le
lui pargner
ajTwv ... eiretri Sietpav tv vav |xoy xal ieyiXaxTav ttiv Seigneur lui dit Je n'couterai pas leur prire, car ils ont
.-
yi^TTiTa aTo. 3. Ka oTe 8v ^nXeiJ'ev eI; tyjv Yjffiv souill mon temple et profan sa saintet. 3. Et lorsqu'il
v,|j.v... Tt; Xa; vyjXOev eU tt^v 'ExxXriuiav to 'Ayt'oy Ktov- eut rejet notre prire, tout le peuple s'en fut l'glise de
(jTavTvou, va EOpier/ero x Xov to Tiiaou Taupo. 'Av^Xeov Saint-Constantin, o se trouvait le bois de la croix pr-
xy Et; TV Nav xEvov va itoazMyri^f xal ote IxXivov cieuse. Je me rendis aussi dans ce temple pour prier; et
Ta yQvcLxd, va TtpoiTxuv^^crw, xal ti^v XEaXriv ini xoO tojiou lorsque j'eus flchi les genoux pour adorer et inclin ma
TO-J TaUpO, 50V, Tl X TO TOTTOU XElVOU IVipXETO jpopO; tte vers le lieu de la croix, je vis de la fange sortir de ce
xal Yj xxXyiaa JtXripoxo v. to poppou. Aijo leponpeTret; lieu-l, et l'glise en fut remplie. Deux saints personnages
dtvSpe Tyj; tiXew; aravTO ^xe... eTitov TriaTEVoov, SsX, ti de la ville qui se tenaient l (me) dirent : Crois-nous, frre,
ppopo o'JTo; Sv SvaTat va xaOapioG^, v 5v xaTXr] cette boue ne pourra disparatre que si le feu descend du
TTp EX TO opavo xal Ev xaxaxaffY) TtvTa xata. Mej^pt tov ciel et brle toutes ces btisses. Ma vision dura jusqu' ce
ffr,|xeou TOTo-j IOadev rj onTaffa. signe.
JKItUSAI.KSt. T. II. 28
CHAPlTRt: VIII
La priode strictement constantinienne des di- montants et linteaux de portes, sans parler des
fices du Saint-Spulcre se clt le 4 mai 61 i, jour
parties de roc telles que le tombeau du Christ et
o les Perses, ayant pntr par la brche dans la le Golgotha, ayant survcu l'incendie, il ne res-
Ville sainte, incendirent les sanctuaires et mas-
tait en somme, une fois les dcombres enlevs,
tacrrent ceux qui s'y taient rfugis. Quand le
qu' renouveler en certains endroits le revtement
gnral de l'arme persane eut donn l'ordre de des murs et le dallage dtriors, qu' refaire les
cesser le carnage et l'incendie, on trouva 212 cada- appartements dvors par les flam-
toitures et les
ref an monastre de l'Anastasis, 83 dans le gy- mes. Ce Modeste, higoumne du couvent de
fut
nce de la rotonde, 80 dans l'atrium du Colgotha. Saint-Thodose, qui se chargea de l'entreprise^.
Un grand nombre de captifs furent emmens, Nouveau Zorobabel, il releva le sanctuaire de fa-
ayant leor tte le patriarche Zacharie. En mme on lui conserver les grandes lignes essentielles
temps, les envahisseurs emportrent comme tro-
de l'difice constantinien. Nous constaterons en
phes le gros fragment de la croix enferm dans effet, par les descriptions suivantes, avec quel soin
fon reliquaire et tout le riche mobilier des gli- pieux le restaurateur sut conserver les traits prin-
es*. Tout fut accompli en quelques jours'. Bien
cipaux de la physionomie du premier monument.
qne la destruction ne ft point systmatique et
qu'il n'y et point proprement parler de dmo-
lition, on t'imagine en quel tat pitoyable se trou- i; i. Anastasis.
t
vrent alors l'Anastasis, le Golgotha et le Marty-
rium avec lenrs mars calcins, leurs toitures La grande glise ronde qui recouvre le tombeau"^
effondres et leur ornementation dtruite. Coni- du Christ conserve son litre olliciol dWnaslasis^
ment songer rendre & cette ruine la splendeur que les Arabes traduiront strictement par el-Qaid'
de oagore? On tait loin de l'poque opulente de mah^. Les musulmans, jouant assez lourdement
Conalantin. Le trsor imprial sudisait peine sur ce mot, prendront l'habitude do dsigner ce
n oCMsils de la dfense du territoire. Nan sanctuaire par rl-fjouuuimah, le tas d'ordures ''.
moins ne poovait-on tenter quelque elTort en vue Mais le vocable do Saint -St^pulcrr, d'glise du
de restaurer le plus vn<''rablo sanctuaire de la Spulcri' du Seiijin'ur conunonco se faire jour
cfarliMt? Sans prtendre la magnificence de surtout on Occident ^
I. Cc-CaMIIAV. MiO.. TstoMUfft, Chron., el-Qimih. Les AralMt n'ont fait qu'adopter, d'ailleurH, le
Il, pf, 147 .
Hi.. CVIII. SM. tm., \, I, 2. Ittnni' ]rr)ai|iip nn iitiiKe tlepiiiH l'origine cliex les indignes
a. Ckfnie. Patek., PQ., %CU, SIS t ivf.tuf(( myn. il PalcAlIne : Qiomlhu. (T. Juan KtKUH, l'irophories, Nau,
S. tm., I.S. Patrot. Orient., VIII, pp. fi3, Di, 03 : |Vmu^ IfiuufA = *AY{a
%. nmm.. 9, Asc., IV. t v 3 Tyfiie . I. 2 . . II. 3. te. 'AvdtC4U.
AJuat.. t. 7. s. Ls Btranui, PalMUne under the Moslems, pp. 202 s>.
S. Ivf., t, I) II, f. YAf., 1. I M. U vulKtlrp prononro T. KiT.. I. J. Vomm., I, 2.
a a 1) a m m ^"^m m b
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Cette glise est btie en blocs bien taills et En Pour se venger des d-
966, tout fut refaire.
d'une admirable rotondit; douze colonnes en faitesque Nicphore Phocas infligeait leurs ar-
pierre et de belle dimension la soutiennent'. Elle mes, les musulmans ameuts incendirent les
compte comme trois enceintes dont deux au moins portes de l'Anastasis. Le feu s'lant communiqu
sont concentriques, l'une forme par la colonnade aux charpentes, la coupole s'effondra. Les patriar-
circulaire et l'autre par l'appareil mme de la ro- ches Thomas II (960-078) et Joseph II (980-983)
tonde dans lequel ont t amnages trois absides, prirent cur de la remplacer. Leur travail,
l'aoe au nord, la seconde au midi, la ti'oisime k comme tout le reste, devait disparatre en 1009''.
roccident, chacune d'elles occupe par un autel. La coupole de l'glise de la Rsurrection ne re-
Le mur extrieur commun l'ensemble des sanc- pose pas immdiatement sur la colonnade dresse
tiuires constitue la troisime enceinte. Deux en- mme le sol du naos, car il rgne au-dessus de
tres quadruple baie donnent accs dans la ro- ce premier portique circulaire des galeries sup-
tonde : l'une, situe au sud-est, a reu le nom de rieures appeles calechumena, suivant l'usage li-
Porle Royale; l'antre, situe au nord-est. s'appelle turgique de l'poque*. Celte portion de l'difice
Porte des Myrrhophores^ Toutes deux ont leur . sacr avait mrit cette appellation de ce que l'on
issue dans l'atrium qui aligne ses portiques pouvait y suivre les offices et la prdication au
l'orient de
rotonde (g. 119).
la moins par l'audition sinon par la vue. En certaine
Bien que dsigne sous le nom de coupole circonstance,le patriarche et le clerg y montaient,
architectes postrieurs lui conserveront jusqu'en ries suprieures sont sommairement attestes par
IMO. permis d'infrer du fait
C'est ce qu'il est une description armnienne des Lieux Saints, du
qu'elle reposait sur une armature de poutres. For- Ml" sicle Dans l'glise colonnade et coupole,
:
tement branle par un tremblement de terre, la de 100 coudes de hauteur et de 100 coudes de
eoopole de Modeste fut en partie renouvele par diamtre se trouvent douze colonnes en bas et
le petriarrhe Thomas 1** (807-820) qui dut. dans douze colonnes en haut^. Une partie des cate-
cette opration, procder pice par pice an de chumena de l'Anastasis est occupe, l'instar de
ne pas sosciter la malreillance des musulmans. A ceux des grandes glises byzantines, par le gyn-
OMtore qu'il abattait l'ancienne toiture, il flxait ce, d'o les femmes groupes ensemble participent
me dea poutres de pin ou de cdre qu'il avait fait aux ollices clbrs en bas sur le bna, tandis
venir de Chypre. Il en posa de la sorte quarante, que les hommes se tiennent dans le naos)*. Avant
en llKMiDeiir, dit-on, des Quarante Martyrs. Une 614, l'glise conslantinienne avait eu elle aussi sdu
foit drewa, cette charpente fut enduite de mor- gj'uce, son matrotieum, comme il ressort de la
tier k Tintrieur et i l'eitrieur. Thomas fit en- mention des mironiijl et-Qimeh que l'on trouve
une seconde coupole pour envelopper
Btte difier dans le texte arabe de la Prise de Jrusalem par
et protfar la pnmire. Entre deux on laissa un les Perses attribue Antiochos Stratgies Au '.
eqpaetsofllMnt pour que quelqu'un pt y passer*. cours d'un sermon adress au peuple de Jrusa-
1. Aac, 11. I. t/iti In ipio iSao erant. Sic autein dicUv hx porlicns,
2. AM.. II. 1. Tgpt. III. s. IV. 3. V. 7 Yiv . I. I. I quod in iia homiliat atqne adeo divlnas preces auditu en-
t. ItMMI., I. R^eK (% i y4 imc. il Apollodore dan* exciperent.
Vllfmol. iMfa.) rfMNl fort bea llibrva qoubah. au 7. t)$er. armin., I.
lem, peu de temps aprs le sac de la ville en 614, ns debout, quatre tout au plus**. Au nord de ce
lemme Antiochos lui reproche, parmi les fautes caveau, du visiteur qui entre, se trouve
la droite
qui viennent d'attirer la colre divine, les clins le lit funraire proprement dit, qui fait corps avec
de diriger leurs regards vers le ciel'. Pour couper trois empans (0',66) de hauteur, et dont la grande
court cet abus un peu gnral, on avait, dans dimension est de sept pieds (2"\07). Sa surface
certaines glises, fait placer des rideaux entre les tout unie est apte servir de couche funbre
colonnes de la galerie. A Constantinople, des sy- un corps humain*. Au-dessus de ce lit, la roche
nodes se tenaient dans les catechumena de droite, vide forme un arcosolium au fond duquel pen-
c'est--dire mridionaux 2. Les catechumena du dent huit lampes qui brlent jour et nuit. Quatre
ct nord taient donc occups par le gynce. A autres lam-
l'Anastasis, il dut en tre ainsi. Les galeries sup- pes sont ap-
rieures de l'hmicycle sud furent rserves l'- pendues con-
vque et son clerg qui y montaient pour enten- tre la paroi
dre une partie de l'oflice chant au chur proche mridionale
de l'dicule spoudi y passaient aussi pro-
; les du spulcre*.
bablement pour se rendre leur oratoire de la Par spulcre
Thotokos situ l'extrieur de la rotonde, un nous enten-
niveau plus lev. Les femmes eurent les galeries dons ici le lit
pic ont t donns d'est en ouest ^. La hauteur de cle par le tmoin des travaux constan-
Eusbe,
la chambrette est d'un pied et demi au-dessus tiniens. L'ornementation extrieure du spulcre
de la taille moyenne d'un homme. En largeur, n'a gure plus vari. Nous ne savons pas jusqu'
elle n'offre passade qu' un seul homme la fois, quel point l'dicule fut dtrior par l'incendie
et, en longueur, elle peut recevoir trois person- de 614. Il est prsumer cependant que l encore
1. De Persicd capliv., PC, LXXXVI, 3249 : tva... xa hauteur la taille moyenne d'un homme. Dans Arc, ter avant
ToTOu; (6a>[jLo) el; opavo; vj^j/wOT,!;, xaiTata wv xat; terni, que Geyer a conserv dans son dition, est supprimer
Yuvat^tv v aOxa SiavEig. sur l'autorit de deux codices.
2. 'Ev TOt; eto yipeoi tv xaTjy.oujxeveiwv d'aprs les 7. Arc, II, 4. Phot., 1, 4. Willib., 3. Sophr., 5.
Sainte-Sophie de Paul le Silenliaire. PG., LXXXVI, 2191 s. 9. Arc, II, 6. L'ouverture de l'arcosolium regardait le
3. Descr. armn., t. Arc, II, 3. Bern., 1. Piiot.. I, '>.
midi, puisque le spulcre s'adossait la paroi septentrionale
4. Arc, II, 3. Phot., I, 5. Wilmb., 3. de la chambrette. U est malais de dcider si les mots rcla-
5. Arc, II, 3; III, 2. Phot., I, 3. WiLLin.. 3. liis au plafond sont applicables au ciel de lit seulement ou
f>. Arc, II, 3. Phot., I, 3, se contente de donner pour l'dicule tout entier.
,
22 JRUSALEM.
Modeste n'eut qu' remployer les matriaux de les deux colonnades latrales dpassent le tom-
lpoque antrieure. Les marbres et les colon- beau l'orient de manire former avec les
nettes gisaient autour du tombeau; peut-tre quatre colonnettes antrieures une petite anti-
mme taient-ils encore en place en partie. Il n'y chambre destine protger un fragment de la
avait donc plus qu' adapter entre eux ces divers pierre que l'ange enleva de l'ouverture du Saint-
lments, auxquels on en joignait de neufs, pour Spulcre. Sur toutes ces colonnes court une
rtablir l'dicule sur son ancien plan. Sophrone, corniche qui fait un quadrilatre autour du tom-
en effet, revoit en 630 les colonnettes, les conques beau^. Une charpente analogue celle de la
et les chapiteaux en forme de lis rangs autour du coupole de la rotonde est fixe sur cette corniche :
$. ksMi., I. c |iMla as coaipit q colooaetlM, Ust fr. ASC, III, I. l'MOT., I,<i. WlLUIl.. U.
LE SAINT-SPULCRE DE 614 A 1009. 223
hommes avaient de la peine mouvoir* . Il beau. Nous sommes ainsi ramens aux cancelli
s'impose d'attribuer la gense de celte glose dont thrie fait une mention si frquente et
quelque adaptation au Saint-Spulcre d'un dtail l'autel que le Breviarius et l'Anonyme de Plaisance
rpondant au presby- ria. h, pierre de l'Ange. e, autel. cl, dtail indtermin. tandis que la position
d, plateoitt in qua dit el noele lami>ad<'i ardent. *, mensa lU/itea in loco
terium des basiliques alturis Habraham. /, conitunli\_nia]mi biisilica in quo loco eriix domini de l'ambon est moins
eum hini latronum crucibiu tub terra reperla eit. </, golyalhana eccletia.
latines. Prenant au h, exedni cuin mlice domini. i, portes mridionales.
nn, passage corres-
facile prciser. Le
Saint- Spulcre, qu'elle poudaut au grand escalier mridional ; cf. fig. 93. (Les lgendes en latin sont seul renseignement
celles du Ms.)
dborde un peu de part que nous possdons
et d'autre, cette espla- ce sujet se rduit
nade s'tend vers l'orient sur une distance qu'il ceci : la colonne la plus rapproche do l'autel
est difficile de dterminer au juste. Elle constitue situ dans l'abside mridionale de la rotonde se
le pi.uia, lieu rserv au clerg ofQciant et o se trouve en face ou l'oppos de l'ambon'. Cette
trouve le cvOpovov, c'est--dire le trne piscopal allgation donnerait penser que l'ambon se
et les siges des conclbrants^. 11 s'y trouve dressait au midi de l'dicule; cependant elle reste
aussi un autel autre que celui qui se dresse dans vraie la rigueur si cette tribune tait place
le vestibule du tombeau. Ce pi.ua prend chez Pho- derrire le tombeau, l'occident. Photius, la
tius le nom de Oudiadir^piov. Des cancels l'en- vrit, insinue (t. I, 2j que tribune et tombeau
vironnent englobant la fois l'esplanade et l'di- sont bien distincts l'un de l'autre quand il crit
cule, de sorte qu'il est impossible d'accder au que sainte Hlne prit soin que le tombeau tnt
tombeau sans passer par les petites portes de la lieu d'ambon sans toutefois le destiner cet
(xXi; it' vopwv etxodi. 6. Typic, I, 3; III, 6; IV, 2. Cf. Bal'mstark, Die Heilig-
la rotonde est, ds le ix* sicle, consacr aux Qua- des lampes brlent continuellement *. hs^plateola
rante Martyrs. C'est l, du moins, qu'on clbre qu'Arculfe dsigne en ces termes a comme nom
leur fte depuis le patriarche Thomas I*'. Cet officiel "Ayio K^tto;, le Saint- Jardin^'. Il s'agit en
usage a pour origine le songe qu'eut ce prlat au du jardin de Joseph d'Arimathie auquel
*"
effet
cours des travaiLx de restauration qui le proccu- saint Cyrille de Jrusalem faisait allusion, sans
paient. D'une colonne mridionale du portique pourtant le restreindre aux limites de cet atrium.
circulaire de la susdite abside, il vit les quarante Naturellement les plerins occidentaux, adoptant
per^nnages s'lancer pour soutenir la coupole r usage hirosolymitain, font connatre cette partie
de la Rsurrection'. Aujourd'hui les Quarante du Saint-Spulcre sous les vocables liorlus, de
Martyrs ont leur chapelle sous le clocher mdi- paradisus''. Cette cour trois portiques n'a pas
val, bien peu de distance de celte abside mri- compltement perdu, mme du ix
la fin sicle,
dionale. .\vant d'en arriver l, leur souvenir sa splendeur premire : ses murs ont des reflets
restera quelque temps fix au portique septen- d'or et de pierres prcieuses, son pav est de
trional de l'ancien atrium de l'Anastasis et du marbre rare *. Aprs 614 comme avant, les plerins
fjolgolha. la traversent pour se rendre de l'Anastasis au
entre la Pierre de l'Onction actuelle et le lieu dit nombril de la terre. Avec le temps, cette ide se
des Saintes Femmes. Releve au xi* sicle, aprs concrtise ncessairement sous une forme plus
la mine de 1009, elle sera mise alors en relation tangible. L'atrium devenu le jardin, il tait plus
aTc?c rerobaomeroent du Clirist. Il y a de la didi- logique que le milieu du jardin devint le centre du
colt identifier cette glise avec la chapelle par- monde, de prfrence au Golgotha qui se drossait
ticulire des moines do Saint-Spulcre connue en marge du K^ito;. Kn outre, le transfert a t faci-
sons le Yocable de Tholokos des spoudwi, qui lit par l'application d'un principe liturgique. Los
doit se trouver & un niveau suprieur celui de Byzantins dsignaient volontiers le milieu de leurs
l'Anastasia et probablement attenant au monas- glises sous les termes d'6(jL^aXo;, do (jLff()(ji..j)a);o<;''.
tre qoe le patriarche lie avait fait construire, Thoriquement, le centre commun tous les mo-
en 404, ponr La chapelle des
let spoodsi*. numents levs sur les lieux de la Passion et de
PalrUfbes qui demeora jusqu'en I8G7 appuye la Rsurrection n'tait-il pas indiqu dans cet
eootre le tambour de la coupole pourrait bien atrium qui les reliait les uns aux autres? L'Om-
n'lfi l'origine pas autre chose que la Tfn^otokos plialuM s'y pla(,^it donc do lui-ujrino. D'ailleurs,
n'tait-ce pas pour donner du relief ce concept
que l'on avait imagin de joindre par dos chanes
I Kl f m. r
. 4. Asc, V, a.
' iMua M 9caor., Vt 4 i. S0ba$, Si : nnpUfi^ 6. Tl/pie., I. h; III. I; IV. 3; V, 5.
A. M. ^riHi., 7.
7. WiLua., 't. Drnn., II.
le cur de l'atrium aux diffrents difices qui le est fixe comme auparavant une grande croix
bordaient'? Le nombril mme devait tre aussi d'argent au-dessus de laquelle pend un lustre de
reprsent sous une forme sensible, par une borne cuivre garni de lampes 9. Si l'on en croit le moine
de pierre ou par un lgant bassin vas [cantha- piphane qui y accde compte
(t. 1), l'escalier
rus ou phiala) comme il s'en trouvait dans maint trente-six marches, nombre qui, compar avec le
atrium d'glise ^. Centre du Saint-Jardin, omphalos calcul des plerins postrieurs, paraitra exagr.
du monde, le milieu de l'atrium tait ce double Il se peut qu'piphane ait donn le total des
titre assez vnrable pour devenir un point de degrs des deux escaliers '". La crypte, qui est
station liturgique ^. peu prs de plain-pied avec l'atrium, est dsigne
Au nord de l'atrium du Golgotha, on signale dans les textes de diffrentes faons. A l'int-
ds la fin du viii^ sicle une autre station litur- rieur du Golgotha dans le Typicon (III, 4), elle
gique dnomme
la Sain te- Prison , ^ 'Ayia <l>uXaxr^ ^, est chez Arculfe (IV 3) une sorte de grotte
o le Christ et mme Barabbas auraient t quel- creuse dans le roc au-dessous du lieu de la croix
que temps enferms. Si l'on tenait s'expliquer du Seigneur sans aucune mention d'Adam, car
l'origine d'une tradition si curieuse, on pourrait l'vque gaulois est avec saint Jrme pour la
penser qu'elle est due l'existence en ce lieu tradition hbronienne. Il en va autrement avec
d'une ancienne prison, d'une exdre ayant servi des plerins de l'glise orientale tels que le moine
de prison ecclsiastique jusqu' l'invasion arabe"', piphane, ou l'auteur de la Description arm-
ou mme d'un carcer civil annex l'antique nienne des Lieux Saints. Pour celui-ci (t. 3),
forum de la colonie romaine. Et dans celle mme <l'glise du Golgotha est appele tombe d'Adam ;
perspective devient spontanment intelligible pour celui-l (t. 1), au-dessous de la cruci-
aussi l'origine de Vomphalos, successeur du mil- fixion se trouve l'glise d'Adam et son tombeau .
liaire central de la colonie (cf p. 3o). Milliaire C'est sans doute en raison de la bndiction que
central et Prison furent dsaffects l'poque de les restes du premier homme furent censs avoir
Constantin ; mais leur souvenir se serait con- reue sous la roche du Calvaire, que l'on cl-
serv et transmis parmi le personnel attach au brait dans cette crypte les services d'enterrement
service de la basilique. pendant que la dpouille du dfunt tait dpose
Situe non loin de VOniphalos, la Prison fait devant la porte, sur la place adjacente".
pendant au Calvaire qui se dresse au midi de Ante Crucem au temps d'Ethrie, cette partie
l'atrium. Ici les travaux de Modeste paraissent de l'atrium confinant au Calvaire s'appelle, dans
avoir t plus considrables qu'ailleurs. Le Cal- le Tifpicon (I, 4; III, 1, 4), du vocable que nous
vaire est vritablement renferm dans un difice avons dj relev au vi" sicle, devant le Saint-
carr, comprenant une glise suprieure et une Cranion , Ce lieu, bien qu'en dehors de l'glise,
crypte**. Le titre officiel de l'ensemble du monu- est propre certaines crmonies. C'est l que
ment est Saint-Cranion, Saint-Calvaire''. Nan- donnent les grandes portes mridionales qu'Eu-
moins, rgli?e suprieure le prend quelquefois tychius nomme improprement portes do l'glise
pour elle seule, de mme que celui de Sainl-Gol- de Constantin, et qui furent brles par les musul-
qolha. (Jiianl au vocable de Saint-Sommet, f, 'Ayi'a mans en 938, en mme temps qu'une portion du
Kopu;p>i, nul autre point du Saint-Jardin ne saurait portique extrieur'-.
le lui disputer". Sur le rocher de hi crucifixion Kutychius n'ignore pas pourtant l'existence de
LXXXVI, 2176 ss. Baumstark. op. t.. p. 10. 7. Typic, I, 3, 4; II, 1. etc. C'ontin., >..
Typic, lil, I.
3. 8. Typic, m, 3.
4. M. PIPH., 2, 3. Typic, III, 2 iV, 2; V, 5, 6. ; 9. Arc, IV, 2.
5. Lettre de Grgoire II Lon l'Isaurien 10. Au XII* sicle, on se contente d'une quinzaine de mar-
Pontifices. :
JERTSALEM.
Tatriam {plaleoln chez Arculfe, l:tuXo<; t?{<ttoo chez Tandis qu'un Arculfe ne mentionnera que le tra-
Sophrone;, quil dsigne ailleurs trs correctement vail de Conslanlin pour le Marlyrium, un Pholius
par saAen el-Qimeh, esplanade de la Rsurrec- dans sa description du tombeau, ne pensera qu'
tion ou plus exaclemenl atrium de TAnastasis sainte Hlne. Nous avons dj remarqu la con-
En tout cas, qu'il s'agisse bien du portail mri- currence qui se manifestait ds le vi" sicle entre
dional de cet atrium, c'est ce qu'implique l'pilo- le nom de Constantin et celui de Marlyrium dans
gue de celte agression, le sac de l'endroit du - la dsignation de l'glise majeure. Au tx* sicle
Qranioun et de la Oimeh des deux sanctuaires etau del, le vocable du fondateur prvaut. Lors-
qui ont leurs ouvertures principales sur le m/ien*. qu'on lira 6 "Ayio; KwvaTavTvo, Sanclus Constan-
Au pied du Calvaire, nous retrouvons le souvenir lintis. Mal' Qostanfn^, il faudra entendre par l le
du sacrice d'Abraham et l'exdre du posl Crucem. Marlyrium. Deux titres sont encore signaler,
L'autel o faillit tre immol Isaac n'est plus re- qui sont comme un d'union avec le pass
trait :
prsent que par une grande table de bois sur A'atholik, quivalent de Veccesia majo?' d'thrie;
laquelle on recueille les offrandes des fidles en i-fj. 8<Ti).ixr', qui rappelle la terminologie de la
faveur des pauvres. Modeste a conserv la petite lettre de Constantin Macaire '.
salle adosse au Calvaire l'orient (lig. 122^, o De quelque nom qu'on le baptise, le Martyrium
jadis on adorait solennellement la croix le ven- est pour tous le sanctuaire de l'Invention de la
dredi saint et o se faisait une synaxe le soir du croix"'. C'est par un bel escalier que Sophrone
jeudi saint. Le calice d'argent deux anses et de (t. 13) se rend au lieu o h vnrable reii)e Hlne
la contenance d'un setier gaulois qui, probable- trouva le divin bois . Le moine piphane (t. 5)
ment, avait servi autrefois en cette dernire cir- signale au-dessous d'un local dit maison de Joseph
constance tait plac dans cette mme exdre o d'Arimathie un monument quatre colonnes,
le'S fidles venaient le vnrer comme <-alice de la TTpaxt&viv, o l'impratrice flt l'preuve des trois
Cne. Dans cours du vu* sicle, l'ponge, qui
le croix sur une jeune (llle. On peut considrer ce
)osqoe*li tait au Martyrium, fut mise avec le passage comme la plus ancienne mention de la
calice dans le post f'rucem; on la dposa dans la forme architecturah de la crypte de Sainte-Hlne,
coape mme de ce calice*. On ne s'inquita pas forme scrupuleusement respecte dans les restau-
de ce que Hyzance, au moins depuis 01 i, possdait rations postrieures. C'est aussi dans une crypte
anfi une sainte ponge que le patriarche de la du Martyrium qu'taient ensevelis les pontifes de
capitale exaltait avec la croix. Au vin' sicle, l'- Jrusalem*. Les rcits populaires de la dcouverte
pooge revient au Martyrium. de la croix, donnant au terme de Calvaire son
extension primitive, appliquaient aussi ce nom
3. Mnrhjrium. au lieu de l'Invention. De l vient que parfois le
Jl
staurateur est pesiie compltement sous silence. ges infrieures et en ranges suprieures ". Sur
les galeries hautes, qu'au temps de Modeste on ment, c'est le silence d'Arculfe sur la prsence de
dsigne sous le nom de daiubulaloire suprieur, la croix Jrusalem et mention qu'il
la fait de
s'ouvrent des chambres d'habitation'. La rpar- trois reliques de la vraie croix Byzance ''.
L'une
tition de l'dicc est celle qui, commande par la s'y trouvait depuis Constantin, la seconde avait
liturgie, se retrouve dans toutes les grandes basi- t prise Apame en 574, la troisime serait
liques de l'poque : abside avec trne pontilical celle de Jrusalem. Mais, primo aculso, non dficit
et banc des prtres, disposs contre la paroi semi- aller. La Ville sainte se trouve, mme aprs cette
circulaire; autel ou table sainte, Yia TpireCa, poque, encore nantie d'une relique insigne.
dress sous le grand arc qui ouvre la conque C'est indiqu sullisamment par la persistance du
absidale; esplanade du 8r,ua (nomm aussi tpa- rite de l'Kxaltation, par l'existence au ix'' sicle
TsTov, uaiaaxvi'piov) supportant les siges du clerg d'un custode de la croix par le portement de la '',
et l'autel, et qui, lev de plusieurs degrs au- croix prcieuse, le vendredi saint**. Depuis le
dessus de la nef, est Hmil par un cancel muni dpart d'IIraclius, la relique de la croix n'est
des trois portes saintes; solea, degr bas et large plus expose, semble-t-il, l'adoration prive des
s'tendant au pied de l'escalier du STjaa; ambon fidles. Le nouveau fragment est soigneusement
lev ^ l'est de la solea; stalles du choros des cach dans une exdre, connue sous le titre de ^
chantres; enfln naos o se groupent les simples NixYiTipio i\ 'AYye^iiTQ le cri de victoire angh-
fidles. Gomme partout ailleurs, la porte princi- que tir du cri de guerre des soldats byzan-
pale s'appelle C'est de chaque
Porte lioxjale^. tins : i^iaup VVt'xYixe la croix a vaincu! L'usage
ct de cette porte, dans des exdres, que l'on de porter la relique de la croix dans les combats,
montre plusieurs reliques. De mme qu' la p- usage que les Croiss adopteront, explique assez
riode prcdente, le pavillon mridional est con- comment il s'est fait qu'Hraclius ait pu repren-
sacr aux souvenirs du Rdempteur, et le pavillon dre fragment du saint bois Jrusalem et com-
le
l'arche chez les Philistins, la relique revient in- mpris? Dans un appartement suprieur (07rep<to^)
tacte dans son coffre encore scell, et le pote le roseau, la sainte lance, puis, plus tard, le calice
Sophrone, qui a clbr dans ses vers son retour de fiel et de vinaigre, le bassin du lavement des
glorieux, accourt avec exaltation la vnrer en se pieds, l'ponge, la couronne d'pines et le suaire
rendant au Mailyrium La Ville sainte va bientt
'. sont montrs au pieux visiteur ''.
Pour comm-
tre prive do ce trsor, si l'on en croit le cbrono- morer la dcouverte de sainte Hlne, troix croix
graphe Thophane. Kn (i33, crit-il, Hraclius, ont t riges contre la faade du Martyrium,
dbord par l'invasion arabe, remporta le saint sous l'auvent du portique; c'est dans une de ces
bois Constantinople, en quittant dlinitivement croix qu'au vu*' sicle on a insr la sainte lance *".
la Syrie "\ Ce qui parat confirmer ce renseigne- La fameuse icne de la Thotokos qui arrta
pellantur mediame, ex argento. Sous Conon (686) ad : 8. Typic, III, 2. Du Ca.ngk, Gtossar. med. Gra:c., vtxr,-
cnsiodiendas regias basiliae {Constanlinian). Sous xfipio; TO'j ffxaupoC wvrj.
Lon 111 (795) veta atba holoserica majora tria, qUcV
: 9. M. i'ii'H., 3. A ce propos, ce plerin silue la porle de
pendent uiite regias in introitii. Anastase Biklioth., PL., Sainl-Conslanlin enlre la Prison el la Crucilixion, ce qui
CXXVIII, 701, 882, 1223. CI. EnEnsoi-T, op. /.,p. 3. man(|ue de prcision, s'il s'ajit de la P(rle Rojale. Soi'uu.,
U. Anacronl., XVllI.
4. SoiMiK., 14.La Descr. armn., 1, lait erreur en plaant ces reliques
5. Thopuane, PG., CVIII, 692 'HpvtXeio; tyiv lupiav
: dans une chambre suprieure de l'AnasIasis.
xaxaXiJtwv, b; TteXuiffa, pa; xai Ta xt|xia OXa nh 'Ispouffa- 10. Arc, VI, 2. Willib., 1.
228 JERUSALEM.
Marie l'gyptienne, quand elle voulait entrer, prsid la reslauration du vu' sicle. Liturgie
malgr ses pchs, dans la basilique o l'on exal- et monument reposent encore sur les bases ta-
tait la croix, est toujours l'objet d'une grande v- blies au IV* sicle.
nration dans l'oratoire situ vers l'angle nord-
est du Martyrium'. Quant au baptistre, le j^l. Le service liturgique l'Annslasis.
^tiott'siovdu Ti/picouy il doit se trouver au mme Le feu sacr.
endroit qu'au iv sicle, en dehors du Martyrium
et de l'Anastasis -. Le dimanche des Hameaux, la vigile laite au
Au X* sicle, par suite dos explosions frquentes Martyrium est suivie d'une entre solennelle k
du fanatisme musulman, l'atrium oriental subit l'Anastasis. Le patriarche entour d'vques et
de graves modications. Vers 935, la moiti du de prtres se dirige vers l'dicule. L'ollice com-
vestibule dehliz) de la basilique constantinienne mence; aprs quelques antiennes on lit l'vangile
est transforme en mosque, sous prtexte que le de la Rsurrection, comme cela se pratique tous
calife Omar a pri sur l'escalier qui est la porte les dimanches. Un Iropaire, strophe potique
de de Mr Oo>tantin, du ct de l'orient ,
l'glise adapte la fle, est ensuite excut; puis l'on
le jour de la prise de Jrusalem en liSS^. La moi- fait une visite rapide au Calvaire. Revenus la
ti de l'atrium laisse libre par les musulmans est, rotonde, les chantres se rendent dans leurs stalles
en Mili, le thtre d'une scne de sauvagerie qui pour chanter des odes, ou cantiques tirs de la
fait dj prvoir la catastrophe de 1009. Musul- Bible, tandis que le patriarche se retire avec ses
mans et Juifs se runissent devant les portes de clercs aux catechumena. C'est peu prs ainsi
Saint-Constantin et les brlent. Le toit de la ba- qu'au Imps d'Klhrie se clturait l'ollice matu-
silique oimme
la coupole de la rotonde sont in- tinal ^.
cendis. Le patriarche Jean, trouv dans une Toujours lieu choisi pour l'action de grces,
citerne huile de l'Anastasis, o il a cherch un l'Anastasis ouvre ses portes au cortge sacr la
refoge, est saisi, massacr et brl sur le parvis, fin synaxe clbre Saint-Constantin. Tous
de la
aArn, de JMr Uostanlln *. Ces pisodes offrent les pntrent l'un aprs l'autre dans le
clercs
autant d'intrt au point de vue du monument tombeau, en commenant par les infrieurs, tan-
que sous le rapport historique. Ils nous permet- dis que chur excute sur l'ambon le konta-
le
tent de constater que l aussi rien n'a chang :
kion, qui rsume le sujet de la fte. Finalement la
atrium du Martyrium (dehliz, xalien), grandes collecte du renvoi et le renvoi , TroXooi;, missa.
portes orientales, escaliers descendant la rue, Cette crmonie se rpte le jour de Pques (I, 5).
nous retrouvons tons les lments de la construc- C'ot l'Anastasis qu'a lieu la synaxe des trois
tion primitive. premiers jours de la semaine sainte, une heure
assez avance de la nuit. Immdiatement aprs la
II. LES RITES. communion, le patriarche descend pour prsider
l'oflico nocturne (Trawu/), au cours duquel il
Noos n'avons, pour cette priode de 01 i 1009, encense le tombeau ainsi que toute l'glise de la
de renseignements prcis que sur les odices de Rsurrection et lit l'vangile du jour. De mme
la semaine lanieet de la semaine de l'qucs, et l'ipOpo, ce qu'lthrio appelle les hymnes mati-
sur le rite de l'Exaltation de la croix. Ils mritent nales, se chante auprs du saint Spulcre. Le
lootefoii d'tre passs en revue, soit cause des mercredi saint, au cours de cette heure canonique,
points de contact qu'ils oirenl avec le rituel d- se fait la lecture de l'vangile de la trahison do
crit par tbric, soit cause du dveloppement Judas, comme au iv' sicle. Prime, tierce et soxte
des traditions qu'ils impliquent. Il j aura re- se rcitent l'Anastasis. A prime, on chante l'van-
marquer ici, ce qui ressort dj do l'tude prc- gile avec cierges et encensement sur la solea
dente du monument, quoi ospnt conservateur a devant l'diculo. Ii'^pOpo< du jeudi saint s'accomplit
comme les autres jours TAnastasis et se termine de quinze prophties ouvre la grande vigile; aprs
par une station au Calvaire (II, 1-5). quoi patriarche et vques encensent le saint
Les rites des grands jours de la Passion se sont Spulcre l'extrieur en faisant trois fois le tour
dvelopps. Le vendredi saint vers midi, le patriar- de l'dicule, puis les autres parties du sanctuaire.
che prend de la pte bien ptrie et bien dlaye Enfin le clerg se masse sur le p^ua et le patriar-
et la porte k l'intrieur de l'dicule, o il l'arrose che commence la srie des fCyne eleison qui se
d'eau, de vin, et d'eau de rose pour signifier l'em- succdent longtemps et sans trve dans la bouche
baumement du Christ. Il l'tend ensuite en forme des assistants. Cependant, le patriarche, venu
de croix sur le fragment de la pierre qui fermait devant les portes du pvijji.a, se prosterne trois fois
jadis le tombeau (fragment transform alors en la face contre terre, priant avec larmes pour les
table d'autel) et lui imprime la disposition des pchs du peuple; l'archidiacre quelques autres et
scells que Pilate avait fait apposer au tombeau. membres du haut clerg l'imitent. Pntrant dans
Ceci termin, le patriarche ferme l'dicule et se l'dicule avec trois prostrations, il prend du feu
retire (III, 3). Dans la
avec son clerg au Oolgotha sacr, en donne l'archidiacre qui le communique
soire a lipu une procession du Calvaire l'Ana- au peuple et tous vont Saint-Constantin en pro-
stasis pendant laquelle on fait mmoire de la Vierge cession (IV, 1-3). Le 7'iipicon ne s'explique pas sur
affirmant sa foi au Christ, mme crucifi. On doit la faon dont le feu s'allume aux lampes du Spul-
se rappeler que prcisment auprs de la rotonde cre. En tout cas, dj vers l'an 800, le feu sacr (x
et en face du Calvaire existe une chapelle de Sainte- tyiov cpw) est considr comme c<Meste (opviov) '.
Marie. Arriv au Saint- Spulcre, le patriarche La croyance l'origine surnaturelle de ce feu est
bnit la pte et la distribue tout le peuple aprs fermement tablie en 870, lorsque le moine Ber-
l'oHice du soir et le lucernaire (^pw; tXapdv). Une nard raconte que le samedi saint aprs l'idAce on
fois la litanie diaconale et la collecte du renvoi chante le Kyne eleiaon jusqu' ce qu'un ange
acheves, le clbrant congdie l'assistance (irro- vienne allumer les lampes suspendues au spul-
>ust). La vigile du vendredi
samedi saint saint au cre^. Les musulmans sont aussi au courant de ce
se fait l'Anastasis, comme au temps d'thrie, fait qui, toutefois, les lai^se sceptiques. Pour les
elle comprend en plus une procession au Calvaire, chrtiens, crit Mas'odi en 943, ce feu descend
Saint-Constantin, la Sainte-Prison, se termi- du ciel parmi eux et ils en allument des lampes.
nant l'Anastasis o l'on pntre par la Porte des En ralit, ce feu est produit par un artifice habile
Myrrhophores (III, 4-()). dont ils gardent jalousement le secret^.
Le samedi saint la deuxime heure (huit Les rites du samedi saint se terminent par une
heures du matin), les clercs ou les femmes rem- oblation offerte suivant la liturgie de saint Jac-
plissant le rle de mijrrhophores viennent nettoyer ques, sur la Sainte Pierre dans l'dicule. Avant de
les lampes et les prparer en prsence des digni- se retirer, les myrrhophores encensent et parfument
taires ecclsiastiques. Quand ces lampes ont t le saint Spulcre, toutes crmonies connues de
dposes dans tombeau, on teint toutes celles
le Pholius. Tout le monde, la fin, est pri de sortir
de ferme l'dicule, dont il
l'glise et le patriarche et larotonde est ferme jusqu'au lendemain l'au-
prend la clef avec lui. A la neuvime heure (trois rore^. Le dimanche de grand matin, le cortge
heures de l'aprs-midi), le patriarche descend patriarcal arrive devant la Porte Royale de l'Ana-
l'Anastasis avec son clerg, sans lumires ni encens, stasis qui est close et il stationne quelque temps
et prside les vpres et le lucernaire. La lecture avant de pntrer dans la rotonde. Lorsque le
1. Le sabate Thodore, lu, vers celle date, vque d'- t publie de nouveau par M. Puocylids, Na Sion, 1911,
des&e, prend part aux crmonies de la semaine sainte avec pp. 226 ss.
les patriarches de Jrusalem et d'Anlioche. Il ne quille la 2. Bern., 2. Nul doute que le moine franc n'ait assist la
ville qu'aprs l'allumage des lampes de la sainte Anastasis crmonie telle que la dcrit le Typicon.
par le feu clesle : |xeT 8 xi^v oOpavtti) wtt 5Sou/av tv 3. Le Stkange, op. l., p. 203. Mas'odi bloque les trois
xavSiriXwv Tt^; ya; vad-cadea);, ay),XixoypY^ffa<; |XT Ttv ftes de l'Exallalion, des Ratncaux, et du samedi saint.
TtaTptntpxwv. La Vie de Thodore, compose par son neveu 4. Typic, V, 1. Phot., 1, 6.
Basile, vque d'mse, dite par Pomialowski en 1892, a
230 JRUSALEM.
cours de la liturgie, l'vangile est lu par un diacre continuer la psalmodie. A la procession des Ha-
sur la porte du Saint-Spulcre. Il se passe ensuite meaux qui partait de Bthanie pour se terminer
un fait qui nous ramne au temps d'thrie, sauf l'Anaslasis, il se faisait une importante station
qu'alors la langue du peuple tait le syriaque et devant le Saint-Cranion. On y tenait dress quelque
non de la lecture d'une
l'arabe. L'vangile est suivi temps un olivier que le peuple avait apport de
homlie de saint Jean Chrysostome sur la Pque. Bthanie et dont les branches imitaient vaguement
L'archidiacre la donne en grec, mais pour la con- la croix. Le continuateur d'Eutychius, Yahia d'An-
solation de ceux qui ignorent le romaique, l'un lioche, confirme en cela les renseignements du
des diacres une traduction arabe de cetle hom-
lit Typicon : C'tait, crit-il, la coutume des chr-
lie et une grande joie se manifeste dans
aussitt tiens chaque anne de porter un olivier la fle
l'assistance. Le baiser de paix clt la crmonie '. de l'Hosannah depuis l'glise qui est el-'Azareh
Produit spontan du sentiment populaire, les jusqu' l'glise de la Qimeh. Il y a entre elles
diffrentes formes de la dvotion prive que nous une longue distance, mais on occupe le chemin
avons releves dans la premire priode, se mani- jusqu' la ville par des lectures et des prires et
festent encore dans le haut moyen ge. Au dbut la croix est porte dcouvert. Le ouly du pays
du i\* sicle, Thodore le Sabate, devenu vque cheval avec une escorte accompagne les chrtiens
d'desse, traite la maladie d'un calife de Bagdad pour les Le lucernaire du dimanche
protger '.
avec une mixture de poussire prise au saint et l'opOpo; dospremiers jours de la semaine sainte
Spulcre et d'huile puise l'une des lampes du s'achvent au Cranion. Ce sanctuaire et ses abords
mme tombeau, mixture que le prlat conservait sont naturellement le thtre tout dsign des
dans on sachet*. Le monaslre de Farfa dans la crmonies dj trs dramatises du vendredi
Sabine possde toute une srie de sachets culo- saint. De l'glise Sainte-Sophie et du Lithostro-
gics provenant de Terre Sainte. Apportes en ce los, la procession de ce jour se rend d'abord
lien, avant les Croisades, par un plerin inconnu, VOmplialos, au centre du Saint- Jardin, et les
ces petites bourses sont munies d'une tiquette chants excuts en ce lieu rappellent de nou-
indiquant la nature de l'eulogie. Parmi ces reli- veau la condainniilion de Jsus, la dlivrance de
que on remarque /fe Ifrra sanguine Chrisli
: Barahbas, et de plus la source qui jaillissant du
madrfacta.
/)e monte Calvario. De pelra Christ arrose le jardin spirituel, rfiglise, et se divise
montii Otiveli.
/Je tepulcro /)ei. L'nc ampoule partir de \h sous la forme des <|uatre vangiles
de la mme collection contenait de l'huile du saint pour fconder le monde. La station suivante a liou
Spulcre, prise le samedi saint, la crmonie du ante Crurein. Elle consiste en une srie de lectu-
feu sacr : de oUo tanelo tabbalo de iehrm '. res vangliques coupes par des hymnes ^. Il ne
I. Tfpie.. V. 2*. (alvttiro ont circul nouk iIi'h roriii(>s In* varitTH. Elles oui
3. raoctuMw, op. /., p. m 9t6it^v, t( fifv <^v d'ailleurii abouti un pou pnrioul el celles qui furcnl ins-
TC CMo8tfx<v Tw. ywyNT t Cten iffi iiav^>a; v |uxf(rt re, ver* la coDilc inoilie du \' sicle, dans la reliure d'un
{MmmCw* 0Xcvt(^. De MncqtM tbrz CtaiLts Jci Hc)lbn|i., vanKllair n l'abtmye de Morienval (Oise) (cf. IC. Moi.i-
> te * . Kmtk.. 147 (Cdtf ff<( aUmw m4};), cf, qui niKN, Alonum... l'iot. II, IH05, p. 217, pi. xxvi), donnent
I iSM fa^rkfM 6m Ik|uI4, ^lMt^nn Ict l'Iiullo. {M'Hiier quB noiiH m iKiioroiiH une infinili*! d'autres analogues
1. Lmlsm^. IMrliom. darrhrot rhil., ri. Ampoule rpandue dans l'unitetH rlirlien. l. pieux usante de tulles
tml9l$M . U> IfMT da Lilraa (*oy I.aik*. Monum. ri mm. relique ae cunM*rve dailleura encore.
HU, XV. I9M.PP. Si. f, 136 M.) allcftlff que, du vf lu '. Yam-. {' *
S* Itels M
fmMetiku, cts rallque da Stlot-8|Hilcre et du b. Typic, III, I.
LE SAINT-SPUI-CRE DE 614 A 1009. 23i
se fait plus d'adoration de la croix, probablement qui a voulu tre crucifi face l'occident pour que
depuis que l'insigne fragment a t emport les adorateurs de sa croix se tournassent du ct
Constantinople. On la remplace par le portement de l'orient. Donc si nous adorons la croix, la lance,
de la croix. Le patriarche et l'archidiacre vont le roseau, l'ponge, le tombeau, le Golgotha, la
prendre dans son exdre, derrire le Golgotha, tunique, le suaire, les bandelettes, comme les in-
une relique de la croix que l'on possde encore. struments de notre Rdemption, pourquoi refuse-
Cette relique, enferme sans doute dans un reli- rions-nous d'adorer l'image de notre lldempteur?
quaire en forme de croix ', est mise sur les paules Si j'adore la forme de la croix, dois-je m'abstenir
du patriarche pendant que l'archidiacre lui passe d'adorer la figure qui y a t attache^?
au cou une tole au moyen de laquelle il le tire Au dbut de l'islam, avant que les populations
jusqu' la Sainte-Prison. Entr dans cette salie, orientales fussent fanatises, les musulmans eux-
le patriarche y reste enferm le temps d'un tro- mmes ne ddaignaient pas les sanctuaires ddis
paire et d'une prophtie. Pour les heures canoni- la Passion et la Rsurrection de Jsus-Christ,
ques, les moines de Saint-Sahas, de Saint-Chari- La Qimeh ne reut-elle pas la premire visite
ton, de Saint-Thodose et des autres monastres d'Omar et de ses compagnons leur entre dans
se tiennent dans la partie infrieure de l'glise du la Ville sainte qui venait de leur ouvrir ses portes?
Calvaire tandis que le patriarche et le clerg sont En 6.")8-050, raconte une vieille chronique syria-
assis dehors, devant le saint (olgotha. Le rituel que, beaucoup d'Arabes se runirent Jrusalem
suivi est celui qui est indiqu sommairement par et proclamrent roi Mo'wiah. Le calife monta au
thrie pour ce moment-l ^. Golgotha, s'y installa et y pria; il se rendit ensuite
Le Golgotha aussi bien que le Saint-Spulcre Gethsmani, au tombeau de la Vierge Marie, et
attirait toujours les dles que n'elfrayait pas l'in- y pria galement^. C'est encore Mo'wiah qui fit
scurit de la Palestine ou qui ne versaient pas dans donner aux chrtiens le linge qu'on croyait tre
l'iconoclasme. Dans ses traits sur les saintes ima- le suaire du Christ et qui se trouvait aux mains
ges (728-730), saint Jean Damascne met volontiers des Juifs "'.
source de notre rsurrection? Nous les adorons gne ici le Martyrium. Le jour des Rameaux, il s'y
parce que leur authenticit nous est garantie par fait une courte station. La procession y pntre
la tradition de nos pres. Les vangiles mention- aprs avoir franchi les portes orientales, quxsunt
nent le Cranion et
le spulcre taill dans le roc. de quintana parie, comme on et dit au temps d'-
Le apprend de son pre que ce Cranion et ce
fils Quand les musulmans eurent converti en
thrie*.
spulcre sont ceux que nous adorons. 11 en est mosque la moiti mridionale ' de l'atrium de
ainsi de beaucoup d'usages ecclsiastiques, comme, Saint-Constantin, l'entre des fidles devint dif-
par exemple, de prier vers l'orient. Bien plus ce ficile, soit qu'il leur fallt traverser la mosque,
rite nous est presque command par le Sauveur soit qu'ils dussent passer tout ct. Ce fut pr-
saints (II, 2). La conscration du saint chrme se en plus revtir une apparence de tristesse.
fait au Martyrium, le jeudi saint, si la difficult L'importance prise par le rite de l'lvation de la
des temps ne permet pas de la clbrer l'glise croix, et les malheurs de l'Empire d'Orient con-
du Sion. La crmonie du feu sacr se termine par tribuent en faire une sorte de vendredi saint
une procession aux flambeaux qui se dirige de renouvel, qui comporte des jenes, au moins dans
l'Anastasis Saint-Constantin. Il est dj nuit, le le monde monastique. Un typicon de la fin du
dernier acte de la grande vigile pascale va com- dont on a trouv un abrg dans la
viii' sicle,
mencer, mais auparavant le patriarche se rend au bibliothque du Sina, donne le dtail du rite de
baptistre pour confrer le baptme. La grande l'Kxaltation tel qu'il se pratiquait l'poque qui
sjmaxe a lieu, comme
au iv* sicle, dans l'glise nous occupe. Nous pouvons donc, grce ses ren-
majeure; elle est acheve par l'archi prtre, car le seignements, nous faire une ide de la crmonie
patriarche, aprs l'vangile, s'est rendu l'Anasta- qui se droulait Saint-Constantin, dans la basi-
tis pour faire l'oblation suivant le rite de saint lique de l'Invention de la croix, le 14 septembre :
Jacques. Ainsi, les deux messes sont simultanes, A la fin des Matines... pendant le quatrime et
tandis qu' l'poque d'thrie elles se succ- dernier tropaire, l'i'vque lui-mme, prcd de la
daient '. vraie croix et de l'encensoir, s'avance, monte
\j vogue des encnies se maintient encore l'ambon et fait trois mrttmies (prostrations) devant
longtemps aprs la conqute arabe; elles sont la croix... Aussitt le diacre entonne le h'i/rie elei-
devenues une pan^gyrie o le trafic et les affaires son et le chante trois fois avec le peuple suivant
scolires ont pris le pas sur les proccupations un mode admiratif, Oauuitemxto;-, en mme lemps
religieuses. Le 15 septembre, Arculfe voit arriver l'vque, tourn vers l'orient, bnit trois fois en
une multitude presque innombrable de gens venant silence avec la croix. Le peuple chante ensuite
de partout pour faire leur march. Les htelleries cent fois le Aj/ri'' eleison suivant un mode suppli-
regorgent de monde et les mes sont encombres L'voque lve alors lentement
tralif, iTapxXr,Tixa.
de bles de somme et de marchandises*. Mas'odi la croix des deux mains, commenant la hau-
signale encore cet(< fle. en plein x* sicle, sous teur de sa poitrine et la soulevant jusqu'au-dessus
le nom f> festival de l'glise de la Rsurrection *. de sa tte; puis il la redescend avec la mme len-
Celt foire, nanmoin*, est prcde de la 8olcn- teur, de faon terminer cette petite crmonie
nil relifn<*use qui. depuis le vu' sicle, pnrall avec le centime A'7/1/' rh'ison. Les quatre autres
ddouble. Ie 13 septembre est consacr h la lii/p*nsfiM se font exactement do la mme manire;
. Le Ht4i, op. I.. p. 303. il y eirear liant U Jtli* |N>ur orJKint* l'Intciilion dr In croix, tli'H clous. *li> la lance el
I & lUrlM, M
Um 4a I. (lu lllri : {i toOto iivT)Yupi(;o|iiv, t to i/ai y.pjitTO|j.ivov
&. 7)fpie0m li M. Maas (d. 4t ia77), p. il. Typicon de yiov nipvipMTai <Ti|Acp'jv. Tf II, lO.'i?. Syna.r. de CI'., I. I.
l'voque se trouve tourne vers l'orient comme Septante, est ainsi conu Et la gloire du Liban
:
la premire. Cette fois-ci on chante OauaaaTixw viendra vers toi, avec le cyprs, le pin et le cdre
les cinquante premiers A'ijrie eleison et -rrapaxXriTix pour dcorer mon lieu saint ^. Quanta l'huile de
les cinquante derniers. On entonne ensuite le ne s'obtient pas seulement par le con-
la croix, elle
konhikioii 'O 'IwOe'k; h im ffTxupw, qui se poursuit tact d'une ampoule avec le saint bos, mais elle
jusqu' ce que le peuple ait ador la croix ^ dcoule parfume des nuds des trois fragments
La nature du bois de la croix continue servir vnrs Constantinople. Au dire de tel plerin
de thme k des applications scripluraires. 11 ne enthousiaste, une seule gouttelette de cette
s'agit plus de noyer la croix s'est faite d'elle-: liqueur prcieuse suffit gurir n'importe quelle
mme de trois arbres; d'un cdre, d'un cyprs et maladie^.
t. lEKNADAKis, Lc cullc (Ic lu cioi.r clicz U's Grecs. lgende TAVPOi: TOV KVPIOV TPIQX ZIAN KTriAPiS-
:
qux vocunlur cypresaus, cedrus, pinus et buxus. Sed gnortim liquor quidam odorifer quasi in siniilitudinem
Ijuxus non fuit in cruce, nisi tabula de itlo ligno... in qxta olei expressus... Cujus videlicet liquoris si etiam parvula
conscripscrunt Jadwi tilulum : Ific est Ilex Judxorum. quicdam stiltula supra agrotanles imponatur. qualicum-
D'aprs coilains croquis de Willibald (Qi'\ui:smils. Elucid., quc languore vel morbo molestali plenam rcuprant sa-
|[, p. ;{41). la croix du Calvaire lail arcompagnft de celle nitatein.
Arcclfe (d'aprs Gem:. Itinera Uierosolymitana. p. 225. orare, et a vertice alicujus non brevis slatursB stantis bomi-
ss.; cilat. Arc). nis usque ad illius domuncula) camaram pes et semipes
mensuram alliun extenditur. Ilujus legurioli introitus ad
I. Uiversaruin gentiuui undique prope innuinera inuUi- orientem quod lotum extrinsecus electo tegilur
respicil,
tudo quindecima die mensis Seplcinhris anniversario more marmore, cujus exterius summum culmen auro ornatun>au-
in llierosoiyinis convenirc sojet ad cominercia... peragenda. ream non parvam sustentt cruccm. 4. In bujus tegurii
Unde lieri necesse est. ul pcr aliquot dies in eadein hospita aquilonea parte sepulcbrum Domini in eadem petra interius
civilate tiiversoruin hospilenlur lurba populorum, quorum excisum habetur, sed ejusdem tegurii pavimentum humilius
plurima camelorum et equorum asinoruinque nuuierositas... e*t loco sepulchri. Nani a pavimento ejus usque ad sepulcbri
per illas politanas plaleas siercorum ahoininationes pro- marginem lateris quasi trium mensura altiludinis palmorum
prioruin passim siernil quorum nidor non inediociiler civi- haberi dignoscilur. 5. Hoc in loco proprietas sive discre-
bus invehil molesliam. pantia nominum nolanda inler monumentum et sepulchrum.
II. De formul super sepulchrum Do-
ecclesia rolundse Nam supra meinoratum rotundurn tegurium alio
illud ssepe
mini ajdilicala et de ipsius sepuUhri (igura et ejus legurioli. nomine evangi-list;e monumentum vocant, ad cujus hostium
1. QucC ulique valde grandis ecclesia Iota lapidea mira advoiutum et ab ejus hostio revolulum lapidem rsurgente
rolunditale ex omni parte conlocala a tundamenlis in tribus Domino pronunliant; sepulcbrum vero proprie dicitur ille
consurgens parielibus inter unumquemque parielem et allc- locus in tegurio, lioc est in aquilonali parte monuinenti, in
rum lalum iiabcns spatium vi:c, tria quoquc altaria in tribus (|uo dominicum corpus linteaminibus involulum conditum
locis pariclis medii arlilice fabricatis : banc rolundam et quievit, cujus longitudinem Arculfus in seplem pedum men-
suminam ecclesiam supra memorata babcntern allaria, unum sura propria mensus est manu.
6. ... quod videlicet sepul-
ad meridicm respiciens, allerum ad aquilonem, lerlium ad cbrum non, ut quidam falso opinantur, duplex et quandam
occasum versus, duodecim miric inagniludinis sustentant de ipsa macerioiam petra babens excisam duo crura et fe-
columnse. 2. n<ec bis quaternales portas babel, Iioc est mora duo inlercidentem et separanlem, sed lotum simplex a
(jualtuorintroilus, per trs e regione interjcctis viarum spatiis vertice usque ad plantas lectum unius hominis capacem super
stabilitos parietes, ev quibus quattuor exilus ad vullurnum dorsum jacentis pra'bens in modurn speluncie, introitum a
spectant, qui et ccias dicitur venlus, alii vero quattuor ad latere babens ad australcm monument is partem e regione
eurum 3.
medio spalio bujus inlerioris ro-
re>"piciunt. In respicientem culmenque humile desuper eminens fabrefac-
tundiie donuis rotundurn inest in una eademque petra exci- tum, in quo utique sepulcbro duoden lampades juxta
sum tegurium, in quo possunt (ter) terni homines stantes nnmerum .\II sanctorum apostolorum semper die ac nocle
JRUSALEM. T. II. 30
334 JERUSALEM.
ardentei lucent, e\ quibus quatluor in imo illius lectuli in duas intcrcisuni est partes, quam simiiiter (o(a liicroso-
sepnlcbralis loco iaferius posil, alise vero bis qualernales Ivmitana frequentans osculalur et veneralur civilas.
saper margiaem ejus superius conlocat ad latus dexlerum 3. (Sudariuin Domini) ArculTus alla die de scrinio elevaluin
oleo nalrienle praefulgent.
7. Sed et hoc etiam notanduin vidit et inler popali multitudinein illud osculantis et ipse
mausoleum Salvatoris. hoc
esse Tidetar. qtiod est s<epe supra osculatus est in ecclesiiP cou venin, mensurain lonsilndinis
Bcaiontam t^oriam. speleum sire spelunca rccle Tocitari quasi oclenos habens pedes.
possit...
WiLun\i,n (d'aprs Tobleu Moi.imkk, Ilincra Ifieroso-
III. 1. Sed ialer bc de illo supra memorato lapide,
hjmilana, I, p. 263 s.: citt.
et
Wii.i.iit.}.
qai ad liosUun>.monuiuenli dominici post ipsius Domini se-
pnltioMm crncifixi rnultis trudenlibus viris adrolutus est, 1. Et inde venit ad Jrusalem in ilhim locum, ubi inventa
breriterinlimandum esse videtur, quem Arculfus intcrcisuni fuerat sancta crus Domini. Ibi est nunc ecclesia in illo loco.
et in doas dirisum parles refert, cujus pars minor ferra- qui dicilur Calvarie Iocug. Et hec fuit prius extra Jrusa-
menlis dolata quadratum allare in rolnnda supra scripta lem; sed Helena, quando invenit ciucem, collocavit illum
ecclesia anie hostiurn... dominici luonuinenli, stans constilu- locum intra Jrusalem. El ibi stant nunc trs cruces ligne
lom ceroitur major rero
: illius lapidis pars qne circumdo- loris in orienlali plaga ecclesie. secus parielem, ad memo-
Uta in orienlali ejasdem eccli-si<B loco quaiiran^tilum aliud riam sancte crueis Dominice et aliorum. qui cum eo crucilixi
alUre tob linteaminibus staliilitum exsial. 2. Illud domi- eranl. Illu non sunl nunc intus in ecclesia, sed foris slant
iei Momenti teguriuro nuilo intrinsecus ornatu toclum sub lecto extr.a ecdesiam. 2. El ibi secus est illo horlus.
aqae hodie per toUm ejus caTaturain ferramentorum osten- in quo erat sepulcrum Salvatoris. 3. Illud sepulcrum fue.
dit Te$ti)(ia, qaibu! dolalores sire excisores in eotlem usi sunl rat in petra excisum. el illa petra stat super Icrram, et est
opre; color vero illins ejusdem petr.v monuinenti et sepul- quadrans in imo el in summo subtilis. El stal nunc in sum-
rbri noa onas. ted duo |>ermiili videotur, rnb<>r utique et milate illius sepulcri crux, et ibi nunc super cililicata est mira-
8lbo4. unde eadem ostenditur pelra.
et hicolor bilis domus, el in oriental! pla^a in illa petra sepulcri est
IV. 1. un roloods ecclesia supra sa>pius memoralie, ostiuni faclum. per quod inlranl homines in sepulcrum orare.
i|iMe et Anaslasis. boc es! resorreclio. vocilatur... a dexlera El ilti est intus lectus, in quo corpus Domini jacebal. El ihi
lkmnl parle Morl;f Maria' malris Domini quadranitulala slant in lecto (|uindecim cratre auree cum oleo ardentes die
f fc i wia . 2. AUa vero pergramlis eccli^sia orienlem versus noclur|ue. Illi' lectus, in quo corpus Domini Jaceltat. stal in
in illo fabricata est loco, ifui hebraice GnI;;olha vocitatur, latere aquilonis inlus in petra sepulcri, el iiomini est in dcxlra
rujafttn soperioribos grandi* quasdam serea cutn lampadibus manu, quando inlral in sepulcrum orare. 4. El ibi ante
rola ia faaibus pendel, infra quam magna argenlea crut in- januam .sepulcri jacet iilc lapis magnus ([uadrans in simili-
fiiaslalalacs(eod>m in loco. ubi quoodam lignea crux, in qua ludine priuris lapidis, quem an<;eliis rcvolvit ah ostiola nio-
est liumani generis SalTaior, intixa sietit. 3. In numenli. 5. Et inde venil ilerum in Jerusaleu). el iulroiens
vero ecclesia qndam in {tra habelur excisa spe- in ecdesiam, ubi sancta crux Domini inventa fuerat, apcrii
lasca infra lorotn domiaicjB crueis, nbi super allare pro sunt oculi ejus el visionem recepil.
qaorandan honoralomm animabos sai-riticium oiertur,
EuiJiKH, De silu H'nisotiiii .. tirbis...(iU l-'ausliiiii (d'a-
qaoram eorpora intrim in platea Jaceolia |>onuntur anle
prs Kun, llineiti..., p. 12)); citai. l's.-EitJi.).
jaaaam ejaadeiii Golgotbana ecdesln-, u4|uequo finiantur
ill ff Ipafe dcfliselk saerosancta mjsleria. 1. Primum de locis sanelis pro condilionc plalcarum
V. 1. Haie eccleij in loco Cal fariir quadranKulala fabri- deverlendum est ad basilicam. qua> Martyriiim appellatur. a
ral> atraetora lapidea illa vicina orienlali in parle rohn-ret l'onstanlinu ma^ino cullu nupcr exlriiclam. Dcliinc colia>ren-
magno rolta a
liailica rege l'onslaolino contrurla, qun et lia ab occasu loca visunlur Ool;;ollia alfjue Anaslasis;
Martuian appellatur, in eo. ot feriur fabriratum loco, ubi 2. sed Ana^tasis in loco est resiirreclionis, Gol^otha vcro
rrat Deaiini caaa alii lalronum bini* cruribus ub terra mediuH inler Anaslasim ar Mailyrium locus est dominicie
peal dacenlorum WMII ryrio annoruui ipso Do- paiiuni, In quo eliain rupis apparel illa, (|n.-e (|uoi)(lnm
rtftrU eal. 2. Inler ha* Itaque duale* er- Ip^ani adfixo Domino crucem pcrinlil. Atque ha'c tameu
Hariaalllt bMMiswxarrit locu, in que Abrattam palriarcha extra montcm Sion |ioslla cerminlur. (|iio se ad aqniloiiem
alUrcapoMill... abi mot mens* halx-tur lignes mm parva, deiiciens loci Uimor porrcxit.
aper qaam ^optran aleeoKMf mr a populo ofTerunlur. de nmn Uet
CoitniftHoraloriuiii (Toiu.kii. Iliiii'iu...,
3 lnUfT Anaslaatai,... d basllieara roa*tanlini quti'dam palet
citai. Ctnniii.).
p. .101 ., :io:i;
plalela as^o td acflwla GotflolliaMni, In qua videlirci
plalMia di ac aorte aaaiprr laaipadasarilenl. 1. Primum In 8anrtu Snpulcrn Domini presinteri l.\, dia-
VI.
1. Inlar illam qaoque Golgolbanara batilirain et ronl \IV, subdlsronl VI, clerld cnnoiiid XMII, cuslodes,
MarlyrtaNi iartl rtedra, In qiiael raiit llomini. quem a e qun frngflUr vncaiil, Mil, inonndii XI, I, rpii cum cereJH
NaaiMMi prapH aMsa in rt^... a|ololU Iradidtt conti- anlrriMlunl patriarcham Ml, minislri patriarche XVII, prc-
fW/Otmt, nal a tp a iaa a ealit extarll fialliri mcnsuram lia |o*lli II, rotnpuinrii II, noiarii II, cuHlo<leK qui assidue pre-
Imh daa<|a aaals in ** et ulraque parte ronllnen coo- vident M'pnIrliriiin Dtriilni, prenhyteri II, in Kancio Calvario I.
patilas, la <|ih> nltque ralle illa ine*! ponRia, quam arelo ad rallreut DuminI II, ud tnnctnni crucem el Hudariuni II,
pMatfi kf*Pft circMNiponenl'* iKiminum rrarlAgmlet oblu- diaconu* I, Hyncellu, qui Mult palriarcha omiiia corriKit. I.
lcnialfl |M. a. Laarra millli*. m portleu Mliua Con- rellarll il, tbi4aurariuii I, qui tontes niHloilil I, porlarii l\.
aalM hkMk iaaefla babrior lartaca Mgnaa. rajas hasille flUAl In suinma OL, eiceplis lioftpllaliluiM III... De imiicrio
TEXTES RELATIFS AU CHAIMTHE Vlll. 23b
ilomini Caroli que ad sepulcrum Dornini serviunt Deo sa- 1. Thou wilt lind hre the faithful account of an eye-wit-
crale XVII, incliisa de Hispania I. 2. ... llla ecclesia de ness. The rockhewn totnb (grave) of the lile-giving Jsus
Se|)ulcro Dornini in gyro dexteros CVII, ilia alcuba LIV. is 1 '
i circuits oflhe arms(= '/2fal''oms)beyond the middle
l
A Sancto Sepulcio iisqiie ad sanctutn Calvariutn dexle- cupola of the holy liff-giving sepulchre. In the colonnaded
ros XXVIII, a sancto Calvaiio usqiie ubi sancla Criix inventa cupolashapedchurch(\vhich is buill) lOOellsin height and 100
fuit, dexteros XIX; inler Sanctutn Sepulcrum et sanctutn ells in breadth, on this and that side (are foundl (or stand)
Calvariuin et sanctutn Constanlinum, iiloruin lectuin in in- 12 coluinns below and 12 columns above. There in the upper
legrum iiabul in longo dexteros XCVI, in aJverso XXX. division (in Ihe chainber) are Ihe lance, sponge, and cup of
N\i), Le texte grec des rcils utiles l'iiie cCAnastase 'Axpexu); xe Xr.O);, ywuope xfxe-.
(le Sinate). 9. ZftEOv (lETopLaXv xe
2. On l'emmne au patriarche Modeste (j tj34) qui l'absout je tressaillerais d'aise. 7. Ah ! que je traverse l'atrium
et sSwxev avTfo xeXXiov et; tv vw TteptTtaxov xoO you Kwv- trois portiques tout entier revtu de prcieux marbres de
(iTavcivou, xa (Atv tov Xoitt'ov j^ovov t); wj; aOro, (Tj^oXwv
couleur, cour splendide, pour ramper vers le lieu du Calvaire.
T] Yia 'AvadTdsi... [8. Ocan de vie toujours vivante et de vritable
oubli,
la ckambrc Mprieare voir le roseau, l'fionce et U lance. I. 1. 'O 6 ffWTiip'.o; TOJ xo'.voj Ssctjiotoj xifo; n-/i (lv
10. Pais je coalempirrais une nouti-lle l>eaut. la basi- tf,; Ra).a-.3( 'lcpoy<7a).y.|i. (ioXiSt (ii ia(iTpo|ivo; t6;ou...
H^w o le dMMf dea moiaes cbanleni les bjrmncs noc- H |*tvTOi ye (laxapa 'EXivr,, te toI; 'lEpooo).ii[jiot; lizz^oixti^z
laraea. xi Tov Upov xtvov ywpov noXXr opwxm xat ^'jTtw avYX-
/(i>0|iivov vExdOr.pE, to-j naXaioO tei^ou; jtoXaSoffa xb Trp;
Le maiae trinuM (d'aprs Pli., 120. 260 s.: citt. tiiv ohiT^p-.ov xfov iovov naoEEXEtv T xi olxoS6nYi(xa xat
M. Inm.). T^iV niptox^iv xri; no).Efa>; eI; iTp!6o).ov 7rpiYpa(|;a|j.VT) [AEtova
IvSov xo iiipt6o>.ou xov xf,; !i<i)f,; <jvva7tx).i<E xiyov. 2. 'Ev
1. Mi' a A t4c 47(a soh<i; iti o ifio; tiyji xvj Kup-iou, (Il xal xt|Xvo; Upbv ISperxxo, pt'aov toO v oiaXaoaa xv
ai *jviwi tf6 tf irt'n 4 tk<>: roO Kp>tv (vd* tcTovptddr, xy,; (mv); xfov, fjiStdvo; tonov, si xat (x^i fotxtx't, iTixr,6U(7a(Ta
4 Xpr^t*;. ixr ti ^^ ^
p a ic, iK^w 9)i )c', OxextM <c ToOtcv iiTt-^ttv. '0; T^,v EaoS'jv xo; flou>.o|ivot; 6i xo uota-
t#x tMi>a w ; ltiv iss>i|ai v^ 'A<ti. ui 'ASi|i i Tf/(. OTTipou naptxtt. xai o-ix v ),),o; xt; t(T>.Ooi Tcp'o; xv xrj;
2. ksi lUaav aitir {-nu 4 xf.*<: r.O 'iMvq' xl itpo; 'Avs9tit<i): T^ov (t Ttpxsoov xo 8'jctaffxy,s(ou ciXOoi x;
|iyi
9Hf* tC ai^, iari* ii fvkan^,. cv r,v \p<t6: OnostiOsi?- nuX^a;. 3. 'A>X' f, y tlY^ t^; f,|it3v Oavaata;, xi-j;, lart
|ktv(. ai BatUi. - 3. ki |i<<9* t^.; v>x#,( xi t4|c orav-
piini i^i rtf* f v>i( taC tombeau salutaire de notre commun Mailre
i^^ k*nrtvf tv/v. <v > (vilnv I. 1. I.e
I tfal( ataafai.Kai ia*M t4c sv>n; ini f. It^^. xiitai Ma tA la Jrusalem antiijue d'une porte d'arc...
distant de
f4 aa f^^Mw faaw isr 4 Xpiatk t<> ^o: ai rr.v /otr.v... K(; Malt quand, au cours de sa visite Jrusalem, elle lit nel-
O w* aiviw fiM aalfai xi >ta%Mv 46 ivt^v i \p*t4 toO; tiiyer rn sain! lieu de la quantit dJ dcombres el d'im-
Ma: f^ imHtA* avtt^... 'Kvla astfai 4 iyyr,. xt i oh^y- moiidiccH qui y taient amoncels, la bienheureuse Hlne,
T*C aai 4 aisfMC. asi 4 9xif^m 4 H ss<Mv, xat 4 iv2vt, prenant partir du vieux mur au point o il avoisinail
^ aalaf U tvaa t#4 at^tac. tt (UU lhtfa 4 4k44to>:... lo spulcre du Sauveur, y ciujslruisit une rallonge el enve-
IP iaia* M Mi 4t t4 atpiapx^ i*M^v iv atfofx***^ lopiuinl Irlrndue de In \ille d Une plus grande enceinte,
<fbpntoAn l>a > (aa ta;... - 4. Kai tl; 4 4f9iip (iif< ell<' rompril dans te peribole le tombeau de la vie.
t< Ttav K mag<<<av lait* 4 tlmin t#,; <m(fa7ia< Htt4Rw, 2. C'est la i|u'ollii fonda un difice sacr, isolant au centre
4 Mit'iiaMaa t(^ 4a(ev Mai^ 1*6 iU(>^(* l; n aV tt r*A du temple le tombeau do la vie ot lo disposant du faijon
'r^m^tmi 1m$f- s. Kal lU t4 4(i(p'<v [ronjtet. <(io) a tenir lieu dambon, sunA qu'il soit pour cela nlfect A
N>^ l)i ta* Iwdk 4 aUa( aiwlsv 4 tC taw <ati ut^- cet usaite. Ceux qui veulent y accder ont A passer par lo
<4w. <* 4 Mmiatv It 4lfia '134. n i4 *ai t,; ii4pt(, ai anclualrr, rar personne ne sauinit pnlrer datiH le spulcre
Haaa m4; hU auwiak l>aii>M #, s4fn U ^afta<> de la liiSiurrection, san avoir au prniable Iranchi les petites
|rtes du sanctuaire. 3. Quant au lombenu, source de
TEXTES KELATIFS AU CHAPITRE VIII. 23-
(j.v /i6o; a'jTotj/,, vXuai xv ),i9ov ticpo-/ iroio'jirf Y/.y:pcTat vers l'occident.
6. Quant la pierre (jui, l'origine,
oi >,{8o; ? vaToXri; Tipo; Ttv ta; Y),ui; iau>.wvJ|()v. Kai fermait la bouche du spulcre, on dit ([u'elle fut jadis par-
yi>.i7.i'av (i.sv'v5pci; e; \j'!^o:i 8iyt-zixi xh yeyXyjJitivov, j:pb; s-jpo; tage en deux. L'un des fragments, encadr de cuivre, est
Se Ti/iv cv't vSp [i.vM ioSov -Jiiiyzi. T 5 [i^/.o; Tpiwv <jtiv situ prs du tombeau; l'autre, dpos dans la partie occi-
v TTsptov -liTZ'joy^ri. 4. "EctwOev 6s toO YeYX-j(Jiu.vou ).t6ou dentale du gynce, a aussi sa juste part d'honneur, expos
XXr;; Ti; oxTTtep^vaTtaffTai Ta; yXoa; Tixpa irapaXXii/ETtijtEw la vnration de tous. Le morceau (jue le cuivre enchsse
a/Y\aa.xi Tunou(Jivri /.ai vop; r|).ixc(v"TrtTi6[ivr,v S^aoai Suva- reoit de rarchevcpie une onction de saint chrme, et une
[lEvy), v (; T /^pavTov y.evo^xat CT7r&xixv c<ii)|ia, ntato; fois par an, spcialement la fte de la Passion du Sauveur,
xEvo; Tw(Tr;9 XyETai T6ixvat. 5. 'Jian Sa eVts ect&ov il lui sert de sainte table. Telle est la description du spulcre
Tt 6/,i xo),v (t) Tip Tv xifov, t <jx6p.ci loO Toisou, proprement dit.
6V nrjpaTo ).a^Oeiv 6 TX''ti;, rp; vatoX; v<7T0(jL(i)- II.
1. Voici ce (|ui fut dans la suite ajout au tombeau
(xv&v, xsl cu|xaivi TOt; xeiOev Trpodtoffiv ^ul SOaiv Tr,v par munificence, ou plutt par pit ce sont des colonnes :
7tpoaxvr,(Ttv TiotctiOat. 6. 'O 6 t ffT6(xa xoO xicu itaXiv de la hauteur d'un homme, fixes sur des bases et de nombre
)i8o; $ p-/?,; ;ti7;w,u.wv Six? /Y^^" ndiXai SnjpoOaf v.at xo gal gauche comme droite - cinq au nord rpondent
(xv aOxo /aXx; 7tpiXav, xal Tapxcixat 7tXr,<itov x& cinq situes au sud
elles ne dilTrent en rien les unes
;
xifu, xo Se [Xfi xivi xf,; yu^aixwvixtSo; :i&vViuxTi Ttpo; des autres (|uaut la forme et quant la grandeur. A l'extr-
3ya{J.; vxtioxeOiiavov xfj; 65eiXo[jivr, xal aOx x;|jr,; (Xxr/Ei, mit occidentale des deux ranges des susdites colonnes,
Ttfftv et; iTpo(ix'jvr,iTiv viiivov. Mvipictat (jlv oOv Xdi X*^"':' une colonne mdiale se tient entre les deux dernires; mais
vScOUfAvo; X;6o; xap xo p/'^psto; [iaXcy.ou rjytaapi'vov. il ne s'en trouve pas l'orient, car de ce ct l'ouverture
yvxat Si To vtavix&O fina? oixo:, ov
x"'^"'^''; xe' XtOo; X( du tombeau est laisse libre. 2. Sur les onze colonnes
pxtEp, (iXtaxa zax x ctox/pta TriOT) xrj; Up; xpaTty,;. en ((ueslion reposent comme des corniches disposes en
noTiX/ipiv xTjV -/piav. Ta (lv o-jv axo to-j xou xoiaOxa. ((uadrilatre, grce aux(|uelles les colonnes sont unies les
II. 1. "A Se xv xdtiov iXoxiptta iJiX)ov Se fi/oita xwv unes aux autres. Au-dessus des colonnes, par l'intermdiaire
EmyEycc.OTwv SaXapivEi, xov; eIctiv vSpofirjXEt; Til xoYjuiSwv toutefois des corniches
autant de celles <|ui sont au levant
ix/iptyiiEvoi piffXEpwv xal Stwv leroi x<;> 7rXr,6ii TtsvxE et au couchant (|ue celles du nord et du midi ~ se dressent
yp j-ipEiot x; voxt'ot; vxavidxavTat oOSi irp'o; xfjv )Xr;X(i)v des poutrelles qui forment au tombeau une sorte de toiture.
[Aoprjv xal t (xiyeOo; SEXcrcr&vTE;' eiv Jti (iv SaEi xo; Mais l'architecte, cartant toute ide de cintre, et (trfrant
xpoi; xwv py)|Xva)v xat TtapXXrjXov Oaiv (AcroXag xi'wv, un schme circulaire au plan d'un toit ordinaire, a resserre
Ttp; vaiX; Sa xo; 'xpot; ovSv TtapiiSEXriXai, XX' aTt (x, Id toiture en forme de chemine et l'a allonge en hauteur :
XO) (TX(>[xaTt xoj xd^ou a'JvavEwyjjvo"'. 2. 'Knixsixai os xo; il a dispos l'extrmit de la charpente de faon la rap-
p/,Ixvoi; IvSsxa xioaiv olv tivx ^EiTtijxara XExpXTXupov procher plus du sommet d'un cne <|ue d'un toit sym-
<J'/yi\>.'x 7:oiovia, 5t' wv XXjXoi; xrjv eruvE'.av ircooU'tv ot trique. Ce que nous venons d'crire jusqu' prsent sont
oTvXot, cit; ir' axv uixsvai tv yEtawiittov toC ts np; les renseignements <|ue nous tenons de ceux <|ui ont vcu
voxovxa y.Xiov xoit xo Trp; 6yo|x; TTpa(i(j.vou, o piiriv Se dans ce bienheureux endroit.
/.X xat ToO Pcpsiou xe xal oaa Ttpo; vtov TTovEui Tiav-
TxavTa; xtvs; <}/aX(8E; por.v ola (i.EXX{ii)oat xi\> xi;w' XX' Typicon de l'glise de Jrusalem (d'aprs P.vi'auoi'ollos-
TsxvixTi; EXEEV wffjTsp vaunaCTa; x PoXr,(ia xwv ij/Swv xal
Kerameus, Analecta, II, pp. 1 ss.; citt. Typic).
vil To pd?o-j xuxXixv nEpisixsvo; a/^ixa, exOev e; xaTtvo-
I.
1. nXrjpoOxai Se Traxpipxy); x xoj 'IspoO xo Ouijnuai
SdxTi; {i.[XYiii.a auvffftyE' xs xal n|xrixuvs xy;v po^r.v, xwvou
xal EtffsXGwv eI; x (rifia eO'j; Sixov.; < locpa ... Kal
(lXXov xopyyJ) rmxaixEvr) rj pof?) (jy|X[ASTp(o T-jva7tonEpxai<Ta;
lO* oOxti); Tiaxpipxr,; XyEi x Eayyiiov... Kal TtoXoutriv,
ta; -J/aXia;. 'A [xev oiv v xm xso); uap xwv xpiw; xv [xax-
xal ; '^x^tai vyvooffiv pauiXixp'.o; xo yio-j llaXou
piov xivov xTtov u.Xxr,v pt'ou itoiriaa[j.;'vu)v vE|ia6o|j.sv, xaToi
xyjv sTttoxoXi^v xriv Tip; 'Epatoy;, sw; o-j 'pxoviai ot l7:ou6(aioi)
cxiv.
xal 7i7povxai xf,; ypu^via; si; xrjv yav paatXtxrjv, xa6(>>;
TjTio; xar Kypiaxfi; fpurtvav... Kal eOO; xaxaavEi Tta-
noire immorlalil, c'est un bloc de pieriv nuUirel, f|ue le xpif>X'l ''-*' apx-Tai xv xavva lAEi xv xXvjpjv (= xo
travail des sculpteurs a amnag en tombeau. La pierre v.):f\^'i\>), ot iluouSaoi vaoavouijiv si; xrjv Heotxov xwv
est taille d'est en ouest et la cavit est plus longue que iTTOuSatwv xal i{//Xouv xe xv xavva xal nTav xiqv xoXo-j-
larKC.La cavit mesure en hauteur la taille d'un homme;
sa largeur permet le passage un seul homme la fois; 1. 1. (Dimanche des Rameaux). Le patriarche achve
mais trois ou quatre hommes peuvent s'y tenir sur l.i lon- d'encenser le sanctuaire (i*) et aussitt le diacre entrant au
fiueur. 4. A l'intrieur de la cavit prati(|ue dans la Bma s'crie : Sagesse! Puis le patriarche lit l'vangile...
l>ierrc, on a pour ainsi dire fait sortir du bloc rocheu.x Un prononce le renvoi et alors le basilicaire commence la
coups de ciseau un roc fa;onn en paralilipipdc et capable lecture de l'ptrc de saint Paul aux Hbreux, jus([u' ci'
(le recevoir une dpouille de taille humaine, sur lequel le que les Spoudtei survenant commencent la vigile dans la
lidle Joseph dposa, dit-on, le^ corps sans tache du Sei- Sainte Basili(|ue suivant le rite de la vigile du dimanche...
gneur. 5. L'entre ou la bouche du tombeau (i|uel (|ue Et ce moment le patriarche descend et commence le
soit nom le (ju'on veuille lui donner), par o le carrier canon (de l'office matinal) avec le clerg; quant aux Spoudiei,
commena vider la pierre,^s'ouvrc vers l'orient, en sorte ils montent la Tholokos des Spoudici pour y psalmodier
qu'il arrive ceux ([ui y pntrent de faire leur adoration le canon et tout le reste de l'office jusiju'au renvoi, suivant
238 JKLSALEM.
t^Bv n iMki{mtmt.], xt-^Ai <mv Tiixo; a-itwv. 2. Kai ey; txovo; i>.Yi) ti^v XTvr,v, eUa naxpiipx'l' '^^'iv
TW ipCrtsx xo * Avnj f. riii to-j Kupio-j" S-xatoi i*.T)ffovTat rJXr.v. Ka iXy^i;. 5. 'H dva^t; rr,; )iToupyia; xoy yiou
! otvrl . Tts slffsJirjVcTat Kaipiip/i^; xa'i cl ir.iffxorot xst 'Jaxwooy yi^ta' '; Tv vabv tC Y''"'^ KtovffTa-'Ti'vou, v f'o
I pcaf-jTsSt t r^ 'Ay: 'AviTaciv xai tiffipxovTat el; tov sOpr, Tt'uio; xai o)0i:oib; ffxupb; to Kuptoy... 'ra),),(5vTti)v
it ji y t ni tfxrri tCarT^'*^ yfluitiffijiov, xt ^i 'Ayt 'Aviarsat; T xotvw<cv Tv ).aov xaTa6avop.v t; tv ytov KtovoTvTvcv
Mtsn EfiBx^ vz |i4 T Atjr,, U ivrx )iYt. 3- Ka Ini Tf,v 'Ayiav 'AvaTTisiv, ;ioiovT; Xixt^v... Kai &x<d; eceXeu-
tiltb iirr, a n 'Ayiov Kpavtoiy, ij>lovT; aTi/r.pov f,xo./ Tfia r.jx; ot x).r,pixot et; xo KuptO'j xv Tsov xax xtv,
s)ay{ov ?'' " rr.sup^T
x*P* r, " 1^*' ivaoaiv'. iratpidtpxr,; pyopiEvoi 9j: xo; ia-ii'^rjM- ew; xov; npwxo'j;. Kai oxw;
ti; TftK 'Ayio^ r>To4ir tov ftuatiai, xai |iVi ipwTO Tt; -ox')..Oj|jiv). IIoio'J(tv Se o'jxw T;).tv xfi yia r,(ji'pa xoC
xtM V* Tw x3in^ '^iijsv 'v Tx; vj^tv irspite x; ta^x* xa^oxi xai arjuiEpov ol <l^j}.-:<x\. <}/i>.),oy(Ti x xovoixiov
;{t^pac... . Kai zAitti xxTs3t>i natoiip/.T;; xat y/zzat xo e; Tv ficova, iu; oy ;),r, x/.-^po; 5).o; x xbv "Ayiov
*IQi7,v (tf Hi; . xai icapajTixa itt, JTi tVjv 'Ayav Tov. E'j/T) xrjc KOAiEw:... Kai iT(5)u(ri;. 6. Eixa x
'AvMTaiv. Oi ''i/tat yupiovT'a*.) tov navytov xal JwoTioibv ^4i); D.apv ... Ka e-j; 6 tiitovo; cjvdTXXt, xai oixto;
Ts;4^, ; 0 itvjvcmti et; tov Xopv, xai dtpxovTat ^)>.eiv U6VX6; e; xo "Aytov Kpavtov 7t&t)(i.v ),tx(r,v), <{;),).ovx;
si rit* npiotaTtxf.v ]ltT(svr>>vT;)... (lixpt; o-H i>6u7iv et; Tf,v II. 1. Kai txovo; Tf,v axrjdiv, xal vs'6((oav) st; x
^wt>nr^ sikir' f^^ iT('>'<' Kw'VravTlvo-j xat Etvt).iacvTa( si; "Aytov Kpavtov '];/.XovTE;... Kat Et; x^,v (i' wpav txaxat 6 npto-
tin va* aol vtm iE>tv /tTavtv9U9iv iio; to '.Xyiou Kpxvto'j Tonan; /Xayjiivo; (lEx xo pxiSta'-voy Et; t() (Xj'(ffov) xfjv
sU tv 'JkTMw ki|KOv .. k 6 itxov; iffraxat iiicpovdiv tov aoXe'av |ix() o |Aavoui).ta xa o XTjpoj; xa Oujjitaxv. Ka
'Afmt kfM^Atu ' %f,n lt({in) ta rJaTTt^tov. }i7i oCtu;* Etna>- pXi2tixovo; -osta opOo , xai vaytvuxxxEi TiptoxoTiiTc; x
|U serre; cxtcvmc Kail dhcoxpivcTst 6 >a'o; ta < Kpte xat MaxOaov EayyXtov Xov. 2. T^ yta xai (XEyiXr,
On n ff ... Cv%i: i Scwnpdftoc t0 r-''^ ro).YoO tyct t Aeuxi'pa Rpa; (j/i'^oticv ttIv 0' wpav v xm vaw xo y{ou
atanAMw- Mets tt t4 hipeiMSiMu to c-3a'n7tov ipuEi 6 Xai; Kfa>v7xavx(vou ... Kai eO; xv loTt{pt/v)... EO; txo'.o;
IMp9, r^ 'Ei.ai^ i|efM^ tov 'Aifiou Kpavtou, xat Softa opOoi xai y'Etai eat-So;. ... Kai |iEx toxo yivtxai
pi p M i' <U i wnyA iim, tw* xvpw ^|iMv 'Ir.iroj Xpt<rroO- xat xaQSpa ... E6(;) t 4><3; IXapv ... E-ib; txovo; tiv
Umt rile. 2. Et loreqoe Iod romiiienrc dire Ceci : Enlin renvoi. - 5. La synaxc selon la lilur^it* di; saint
ot la forto m SeigMWr, les \nsie% entreront par elle <>, Jacques a lieu lans l'i^glLsc de Sainl-Constanlin, o fui
alan le plritfcke. Im ^r*\ur* rt les prtres i-ntrrnl dans trouve la croix prcieuse et vivilianlc du Seigneur... Au
to S*ial-AM*lMia dans le Tombeau du Soi-
et pntrent chant de Aujourd'hui la (;r;\ce le patriarche fait son
|acr. H lr*4iacye arK^lenl drfant le Tumlieau i|ui |*urle en!r(*e avec le clerji, cl les clianlrcs disent les anliphones
la tk. l'Mclildiacre dit la lilaoie. Bnsuile est lu lvaogile sur l'anihon... Aiissitl aprs la communion, nous nous
le la rMrrcclios. car la Sainte-AnasUsia, il ne e pasite rendons do Saint-Constantin la Sainle-Anaslasis on pro-
fm ii
< wcfce aaas qa on le dite, et on le lit m entier. cession. El ainsi nous pt^nlrons, nous, les clercs, dans le
~ 3. AaaailAl, ^focgaain B au Saint-Cranion, au citant du Tombeau du Seigneur, en ordre, commenant par les
en
ViTMt da 2* loode plagal Aujourd'hui la \f,tict . Kt le :
infrieurs |>our finir par les suprieurs. Nous terminons
falnarclM mosIc ar pour encenser et le Saint- Colgiitita de cette manire. I.c saint jour de Pii<|uos, nous faisons
lafcfciftMrt raato
baa avec le clerK pour chanter : la mme
chose ipraujourd'hui. Les chanires excutent le
iaal le Ha. lerra le maina... Le patriarche
Pw koninkion du iiaut de l'ambon (de l'Anasiasis) jus(|u'ii ce
mnm atailM rt calMioe Dieu, aja pilie de moi , :
ipie tout le clerKi' soit sorti du Sainl-Si'|iulcre. Oraison du
et Im^MiamarBl la praceaaios rcfieal la 9ainle.,\na- renvoi el renvoi. - 6. Puis on chanle << Luniiere ;iaie ...
cbaairaa calarMat le salt et fivi6aat puli re
laaia; le* Aussitt le diacre dit la litanie el ainsi soilanl du Saint-
|ai'a tg iialb aUaigM*! le Vbnmt. o<i lia se mettent a Craniun, nous taisons la procession au chant des versets
eUcaUr le* Ifoia caiii|Ma. Le patriarcbe et le rlerK<^ du KCcond mode plaai. ,. Le diacre dil la collecte et le
awalMl at < elerbMaeM (H y restent^, ju<M|u'au renol, prlre l'oraison et le renvoi.
4. A* relMir 4e Mtlbaalrj. Korlaat ausslti en prorra- il. 1. (Lundi saint). Le diacre dit la collecle el nous
aM 4e la PMlnili|, m atteint la Porte Ro)ale de Sainl- allons en procession au SainlCranion en chantant... El
ratMlaalto e Tm min daa lr|(lir. Puis Ion se remet la 2* lieure, larchiprlre en ornements sacrs se tient avec
m mmtk ioa^isau Naiat-Cranioa daaa le Halat-Jardin... l'arcbldiacre au milieu de la sola n\ant en main deux
I la 4larre aa leaaat 4cffaal k Htt -Craaloa dit aant cbandrliers avec deux cierges et l'encensoir. L'arcliidiucrc
b lactefa 4e l*taiiile IMsoaa toaa a*ec ardeur .
;
ayant dit : HaKCsae, debout I n l'art hiprtre lit tout lvnn
% fM le peu; '- -"-.- f r
Kyrie eleitea. AaaalMI le iralir file aelon Matthieu. ~ 3. Le Maint cl grand Lundi nu soir,
4a lalaMM. ,nll. AprlH ell ledara. le (uplr MOa alianInnH none dans le temple de .Saiiil Conslanlin...
Iw4 lafW. MifM-r. ift le |lMe) 4evasl le ^ '
mon. Attsaill pre, ofllre du soir (vpres, luccrnaire)... Knsiille,
ArMlallMi4enMliMMl4elliCf*.M|ati.< 'ial 00 s'aMled... Ausitiil Lumire gaie Le diacre dil sa
U
lacfe |f iiaiii iMe Ha la MMle et M iwIrlaiclM t raison litanie, apr<> laifuellc le prtre dit A haute voix
><...
: u Car
TEXTES RELATIFS Al' CHAPITRE VIII 230
atTr,(7tv, xal \xi' vry aty,CTiv 6 Ispe; itwvw; 'Ott Ttpnst cto'. ECayy.tov i' xax Mpxov (te', 43-47)" Tm xaipcp \v.zi.yta
Titra &?a . Kal Siixovo; 6 nl xoO 'A[;.6a)vo; /yct' 01 >,8)v 'iwjr,? rc 'AptixaOaia; ... EW eayys/iov ta' xax
y.aTrjXovaivoi ta; xa); ii-v tw Kupiw x).tvT , xal tepe-j; Iwv/Yiv i,t6', 38-42)' Tm xaipcp =xtvw v]piixT;Tev xv IlOtov
Tr,v jOx^i^ T'JTr,v... 3. EUa ).tT(T)) n(i) t/.v 'Ayav 'Avg-Taiiv 'Iw^Tj X. 2. Kal xt lie).e'j<ix(ai) 6 Taxpipyr,; xai
5( Tv-jV xotvwvtav... Kal evOjs; [;.T xriv xotvwvjav xata^avei s-^i8ix('>vo;) e; xr,v >'txr,xr;ptov xtiv 'Ayy/ixiv, Tt'jw xoO
itarpiip/r; xai 'lyD.zi t/jv r.awj/oa o-jtw;... Kal piei r 'Ayioy Kpavou, xal .a|J.6vi xbv xt(iiov axavpv ji' x8v,
ujuC^i tov "Aytov Tspov xal rj),'.v tov vav... E6'j; irarpip- o-jpptv Ini xb/ xpi^^r/ov a-jxoO. xal a'jp-t aOxv 6 p-/t5i/wv
y_i; T sOavyXtov ; Trjv 7tavvu;i(Sa TayTr,v... 'O Sixovo; to TCt xr.v 'Ayiav <luXax'/;v. Kal txoio'jjjlev ).tT-/,v iii'i xy,v 'Ayav
" KOpiE ciriTov u)5;'.xi; xal soXyei. 4. Kal 6 Sixovo; <l>'jXa'/criv ij^dXXovx' K'jp:, xaxxpivv (jt 'loucaot Savxw ...
T/iv atr.d'.v, xal c),9vto)v xax t io; et; t "Ayiov Kpavtov, Kal |AV! 6 Tiaxptdp-/irii; el; xt?)v 'Ayiav 4>uXaxr|V xal -iaet;
4'X).ovT{at ) (TTixripov v^you a'... Kal vaYivw<T/.t TpTo; tv [iitpou6cv a-jxo'j -yXXoixEV xb xpoTtptov xal 7rpor,Xiav... Kal
npeouTwv tb xat Mpxov eOayY'iov... {iet XTQpwv xal txovo; x'i^v xTvYjV xal noX-ji. 3. Kal xxe va6a;v5i
"j[iitaTO'j / (ii(i) x/i; (T'j/ia;, ixTtpoOev to-j 'Ayiou Tfou. .. TtaTpipxr. xal ot (iova/ol ol ixo'j(atoi) (}/X>ou((itv) Et; xr^'^
'IwvvYiv sOayyhov [i.npoCT8v xoij 'AY'O"- Kpavlo-j. lltXxo; nl xv Xt'ov xo'j [j.vi^|iaxo; xo-j you, xal cipayi^et
m. 1. EOOJ; 7toioO;jLv ).ixriv IkI xv 'OjAsa/riv, [as'oov xo ax(;) 6 natpip)(Ti; xal yiet axYiv, xal xXi(6vei) xbv "Ayiov
'Ayto-j KrjTtw, 4'i'Xo''''-' E-j9; xovSixiov si; x Mffov xr,; Tov xai ip-/(xai) av xt xXi^pw u.TxpoiOev xoO 'Ayo'j Kpavoy
y>!;... EJayyiXiov ' x xoO xax MaxOaov (x![', :i3-54)' T(T> 5i x xpo7t(pta). ri[j.atvei <r' pa. 4. 'OfetXtt oxw;
xatp xtvM /.Ovxe; ot dxpax'.wxat el; xtxov Xeytievov l'o/yo- y(v((T8ai)' v <Txr;xou(v) ol (Aova^ol xo-j 'Aytou Sa xal Xapi-
6v ... EOOy; >.tXY; k'(iTrp'j(j6ev xo'j 'Aytou Kpavioy ^w ... Kai xtovoc xai xoC 'Ayiou WEoSoaiou xai xv Xoiniv |iova(TTYiptu)v
v(yvw7i;) ix(pl) xr); Txa-jpuxrea);... EJayyXiov 6' ^x xo-j xat TwOev xo 'AyCou PoXyoS* {^iXXouv itpqieia oiv)' xai na-
'livvriv (i8', 25-37)' T(f> xaip) xevw Ecti/.'.dav Ttap xth xptpyT); xal XoiTcb; xXrjpo; ;w8ev, (i.itpo(i8ev to 'Ayou Kpa-
(Ttaupo) xo 'iTjao r, [Ai^xirip aJxoO ... EOW; xo; a'.voy;... vfou, '.'va xai T.ixsr; ^/)w[iEv a-ixSi... Kal e-JO; T'jvax8r;iovToi
toi esl due toute gloire . Ou haut de l'uiiibou le diacre Puis des hymnes... Dixime vangile tir de Marc : En ce
dit : Catchumnes, courlez vos ttes devant le Seigneur , temps-l tant venu Joseph d'Arinialhie ... Puis onzime
et le prlre rcite celte oraison... 3. Puis procession vangile tir de Jean : En ce lem|is-l Joseph demanda
la Sainte-Anastasis pour communion... Et aussitl aprs la Pilate... .
2- Et alors le patriarche sort avec l'archidiacre
la communion le palriarcbe descend et chante la vigile vers la Niktrios Anglique, derrire le Saint-Cranion pour
ainsi,.. Aprs ces anliphones on commence le ps. 50 Ayez
y prendre la croix prcieuse; il la porte lie sur ses ('panlcs.
piti, Dieu , et (le prlat) encense le Saint-Spulcre et Par une tole attache son cou, l'archiJiacre le tire jusqu'
toute l'glise... Le patriarche lit l'vangile de cette vigile, la Sainte-Prison. Et nous allons processionnellement la
le diacre dit douze l'ois Kyrie eleison el prononce le renvoi. Sainte- Prison en chantant Seigneur, les Juifs te con- :
4. (Mercredi saiul). Le diacre ayant dit la litanie, on se damnrent mort ... Et le patriarche reste dans la Sainte-
rend suivant l'usage au Saint-Cranion, en chantant un Prison pendant que nous chantons devant lui le tropaire et
verset sur le 1"' mode... Et le 3' des prtres lit l'vangile une prophtie... Le diacre dit la litanie et le renvoi. 3. El
selon Marc... avec cierges et encensoir, au milieu de la alors le i)atriarche gravit le Saint-Sommet o les Spoud;t'i
sola, tlevant le Saint-Spulcre (au retour du Craniou)... psalmodient les heures et les douze tropaires rapidement; il
Ensuite les vpres cl none se clhrent Saint-Conslanlin... doit redescendre. 11 doit prparer ainsi le saint levain : il
Ensuite procession la Sainle-Anastasis. 5. (Jeudi sainO. prend de la ple ptrie et bien dlaye, la dpose sur le Saint-
Le patriarche et son clerg font l'oflice de nuit la Sainle- S|)ulcre et l'asperge de vin, d'eau et d'eau de rose; il la fait
Anastasis, les Hagiosionites, dans le Cnacle de la Sainte- lever el la dispose en forme de croix sur la Pierre Sainte
Sion... Sortant vers le Saint-Cranion. nous chantons, et en imitant les scells que Pilate plaa sur la porte du saint
ain.si le 4" des prlres lit l'vangile selon Jean devant le tombeau. Ayant ainsi form des sceaux, le patriarche bnit
Sainl-Cranion. cette pte et ferme le Saint-Spulcre; il se rend enfin avec
III. 1. (Vendredi sainlj. Nous allons immdiatement en son clerg devant le Saint-Cranion pour les tropaires. Alors
I>rocession l'Omphalos, au milieu du Saint-Jardin, en sonne la sixime heure. 4. La crmonie doit se faire de
(dianlant... Aussitt konlakion au Centre de la terre.. celle faon les moines de Sainl-Sahas, de Cbarilon, et de
:
Septime vangile tir de Matthieu : En ce temps-l les Saint-Thodose et des autres monastres se tiennent l'int-
soldats sortant vers un lieu nomm Goigotha ... Aussitt rieur du Saint-Golgolha, oii ils psalmodient mi-voix tandis
procession devant le Saint-Cranion, l'extrieur; lecture que le patriarche et le reste du clerg sont dehors, devant le
sur la crucifi.xion. Neuvime vangile tir de Jean : En ce Saint-Cranion, pour psalmodier aussi... Ensuite les trois
temps-l, se tenaient prs de la croix de Jsus sa mre etc. ... dneurs se runissent en un seul grand chur, devant le
340 JRUSALEM.
xo).ouO{av Tv pv ayvTjiw;... Kai '.ixovo; Trjv atri^tv xat
ni ipjtei Jt oojiiaxo; to
'
.i;.. . Ka at towto :o'.o|1v Ro(),0t).Kai t6t xXeiSvsi 6 uarpio/r,; tv "Ayiov Tov xal
licx4* en T^* 'A-rixv 'A^irasv, :TaTp'.i?-/r,; xi 5)o; X'ij.o;, XaiiavEt x xXj'.^a") ixet' aOxo, xai xote ar,(Touv ta; xav5ir,/,a;
xxTp(i^/r.; ^xii) yii^i rf;v T:aw jjir.v xal (lupiasi xfjV xai 'Aysav 'Averraciv, vEu wxa4'ta(;) xai Oj(ji.iax(',0)" xal xote
;7^ 5-wirTiM;, tva <!/i>.b>;isv xbv Trpivv xai jiEt tv p$ouvT(a:) x i<7irpivv jtaOEv xo-j 'Ayiou Tov v ya/xr,-
iicxp(V>v tiAii cU ~0i 'Artov Tarov, yx ^oyEvif TfjV yiav vnjxi... Kai ftExi xoto eCi; EtaXOT, zaxptpyri; eI t "Ayiov
C'^ldp Xvt t >ft, Ti tv TavTT; t^ ^ia xai fuya/ T,(iipa o Bf,|xa xai poyE'jEt x 6yu.a|jia twv (jir,xpo7ro),txtv, xal ttktxtiwv
^ Ts]kt )4tT'oviT*'! 6^ "^i^ 'Ayav 'Ava<na<nv xat (lvov. xai itp(o6uxpwv), xal p^ouviat 6\;(it(Tiv aOx; xal ol
6l 'Ifftaxat i raTptivyr^ 5;; to 'Ayio^ Bijaa xai oi ^ X^?*'' pyiEpE; xal tsEt; |iex' aTOv 6y|Xtcou(v) xv vav JmOev to*j
b^rvxat MsK... EC^j; to yw; iXopv <... EJ; elffeXE-jffTai 'Ayiov Tiiou, xal xyx'/'Ouv aOxo y' o;' xal a-jxb; xsxXeti-
4 Kztptp}^,; E; Tov 'At'ov Tijov xai fo-.E'JEt ttiv fav yji^''" jAEvo;' jioifo; xal va; xpt; cpop. E06y; eeX'-vxtiv xal
xai rjfr^i TO Nvv xo>ii; y... 'Ev TavTr, i^ vuxxi Et; \r,^ va6ovoy(v) eI; xov "Ayiov royoOdv (lex xb OyjiiaEtv yitoO-v,
Aji** 'A>Tjiv E Etvat. 'Ep/o'-iai ol jiova^oi l7:ou6aoi xai uiow; xal xbv 'Ayi'-v Kf|T;ov xal xv 'Ayiov Kwvcxavxvov xa
f^rmi siiu TOw 'woxoio'J xai tavayto-J Tpou vu fuvr,;' xr,v 'Ayiav I>y>.axiv, j'o); ou XSaaiv si; xr;v itXiv xf,; 'Ayia;
UL* r mpTr.tt xai xp so/i'^ pSovrai... Kai tte koioc 'A.ocxoEO);, f, /aXExat ^ HXti xwv Mupofpwv. Txe napaXaji-
)r^ To 'Aftov Kpnrtov xai :ii t"-) 'Ayiov Kw.aTavtv&v xai voyjiv ot -JTtoStxovoi xo; ufiiaxo; ^x xwv p/iEpcov xai
t^ *Ay:f //x^, ^ijjvixti it ta ^povYpa|iiiva Tci/Tio" xai Ie'cov, xai E'.dE/E'jdovxai 5),oi e; xb Aytov Rr;(ia, xal p;(xai)
v/n*;, {; c!7t>%*9tv eI; tt.v IIO/ij-^ t(v Muso^opuv. 7ratpip/_yi; xb Kpte eXtjhov , hxv); xai xaxaTtaOaTu;"
IV. 1. 'Ap-^Ti xai A aTptapxTi airt t xr,p<>>, noioOaiv xai xote $/.6(t,) TraxptpyT); ix xoO pr,(jLaxo; auto; x xai
^(v*] (U to 'Ayir B/j^Sf xxi vax-vEi 6 icaTptp;(7i; et; to pyrtixo(vc;) xai itpwxoStdixw{v) xpaxociv
x X''P*
vCf*9v tmtau xoUBpa... Kai {v E'JTE'pa bj^.a Tf,; a^a; axo'j v6v xa evev xai TtpoxopEEiat (j.rpcoOiv aCxMV ()
ynt; %lip^ ipxotrrsi oi (-at) (i-jpof opot xal ipovxai nXuveiv <Tax).).iptO xal xo).oy^(e) ax< jriffu) 7rapa(jLo(v(ipio;) xal
fc BCv^o^ Hol ftvawv avTx; xai Gr.oov/ a:; EcwOev to xaoxpi'io;" xal xxe iiijixEt naxpipy); ixTrpocOfv xo 'Ayou
fCoo sol C*MOtu Tfw, RapvTo; toC xaTptdp-^ou xai to Br,|i.axo; nl 7:p6<7ci>Tov, Et; xb la;po;, xal Gr,6r; [lex. Saxp-jeov
iyptiwiwov xai toO ^vxEMipiOW xai xapa{iovapto'j...' xal v t xp xoC ).aoO yvorjpiTwv xal Ixxstvet x; y.Epa; aOxoO ipb;
9if|Ufv T^ IpT*" *i t*'"*?**?^-. ?")^ov V TOv xa \va) xoi iTiv xb {mJ/o;. lIoiErai ono; xp(;, xal ol ov ax(;> iioiw;* xal
ftaiiii-< r-inion rtlechrfdf chu-ur commence (lloireelc. ... heures... Le diacre dit la colleclo cl le renvoi. Le patriarche
Aprr cela aoui alluot en procrs!ion la Sainle-Anasiasis, le renne alors le Saint-Spulcre el pieiul les clefs avec lui. On
fttliMtthe, el tout le cli-rK'? cbanlant le konlakion : >< Venez teint alors toutes les lampes de l'glise, el le patriarche
IMH, BOo* clijnlcroa celui qui Tut crucifi pour nous; cjr inonl<> aux fatechuipena pour y psalmodier ses heures.
Marie le CMlemple etc. - 6. El ainsi nous arrivons sur Je 2. Lorsque arrive la neuvime heure, le patriarche el le clerg,
Saial-BiM; le paIrUrche entre, bnit le saint levain cl le vtus de blanc, descendent la $ainle-.\nastasis, .^ans lumi-
parfane. Il <ort npidemcnt afin que nous rt'ritions vt^pres: res ni encensoir. Dn commence alors les vpres derrire le
aprr* Ira vpre*, il rentre dan le Saint-Spulcre, (lour dis- Sainl-Spulcrc 1res (loiiremenl... Et aprs cela, le patriarche
tfilMer le aaiat levain tout le peuple, car dans ce grand el entre aussitt au Saint- Itma et distribue l'encens aux mtro-
liai JMir. (M M doit pas clhrer la liturgie (la uicsse) polites, aux vques etaux prtres, el lui-mme, ainsi
l'Aalai*; oo ne fait que ce
Le patriarche se rite. 6. qu'vqucs el prtres se mcllcnl encenser de concerl l'glise
IleaC tmr le ftainl-Bma rt le* deut churs d'ici el de la... hors du Saint-Tombeau, en faisant trois fois le tour du tom-
ASMitl Lamire gaie ... Fui* le patriarche entre dans beau ferm: ils font pareillement trois fois le lourde l'glisc.
le IIiatH|Nilcre et dtalribue le uint !cvain el aussil'>l le , Sortant tout de suite, ils gravissent le Saint-Ciolgotli aprs
flume dkmUli. Celle nult-U, il faut w trouver dans la avoir encens en bas, el vonl encenser galement le Saint-
Mal^AMaUMi. Lm moior* Sfiottda viennent et romnicn- Jardin, Saint-Constantin el la Sainle-Piison, jusqu'il ce qu'ils
le \tk% ainl et vivifiant Spulcre vois basse. arrivent In porle de la Sninle-Anaslasis i|ui esl appele
Il rt avec Rrande crainte... |>uU il en vont en pro- Porte des Uyrrliopliiircs. Les soiis-dineres prennent alors les
Sailli CraiikNi, Saint Contanlin, la Sainte- encenolra des vques et des prtres il tons rentrent au
Yt'tttm, eliaalanl |e verset* indiqu*, et ainsi jusqu' ce Sainl-Hma, el le patriarche commence le Kjrie eleison,
qa Ha alleiincal la Porte dea Myrrhophorcs. continu et kons trve. Le patriarche Korl alors du llmn,
IV. 1, (Saiaerfi 1^ patiiarrlie roimm-nre avec
aaint,. avec rarchidiacre el le premier diacre (|ui lui tiennent les
M clrr. lia bal lear ealre au Salot-Hma, et ! |>alriarche main* d'un cot et de l'autre; devant eu\ s'avance le Ir-
aMMteaa IrAM al il jr a ea^ion. A la deuxime heure de . orier et derrire marchent le gardien de l'glise el le gar-
re Mial )ear, eieaaMl le* mfrrliopbore qui ae mettent a laver dien des insignes. Le patriarche tombe alor sur sa face,
le lampm, ft le* prparer e( A le* dpoter dao le Irf* saint devant le Saint-Bma, sur le sol, et prie avec larnu'H pour
H S^irre. ea pi^eace du patriarche, de i'archl-
vitiftaal les prhH du jieuplei puis il lve les mains vers le ciel.
iktif.m da gardien iln lnIiAe...; pendant quelle*
vcirr, Il fail ain*! Iroi* foU, de mme i|ue ceux qui sont avec lui,
ImI lear eavrace, ea duiaU rpi4cMeal le caaon et offlre de* 1 pendant que la foule dit \ limite voix el sans cesse : Kyrie
TEXTES HEKATIFS AU CHAPITRE VIII. 241
)a; T KOpte XiTov {l wv iaXEtnTw:. Kal tte v TtaxpipxT); xal pxt8t*x<(v) Et; tv "Ayiov Taov, ol 8q
iw l(T>Oev :raTptpxY); elc tv "Ayiov Tov xal ol (iet' ato, xal (lvov, xai ot ( al) (xypo>p(oi) lixa(vat) (nt^0T9ev to-j
TTiiTTEi Ttl irpii^iwnov Tpli; xat 5Er;6(^) xal TtapaxaXe Tispl a'JTO 'Aytou Tsou' xal xxe ilS{r\) Traxptpx'n; irpo; aTv xal
TE xoLi TO ).ao* xai xdtE S^j/ct Ix to viov ; xal SiEi ek Xe'ycI avxat; XaipEXE, XptTx; vs'ixT) n. Tote TttTtxouitv ol
t(v) pxtS(ixovov), xat pxttxovo; toi XacT)' xat (lETa toOto ( al) ijLVipoppol Et; xo'j; 7t65a; axoy, xal vtTxi(A=vat xal
eyvEi TTaxptpx'i']; xal ol av aT(T>, <^iy\o\-:{) azi-/y\p}j^ 6ju.tfllT0'jv Tv rtarptpx^'' **' itO'UXpovtouatv aOi;) xal Ttay-
^yo'^ a'. E XiTT^ eI tv "Ayiov KwvaTavTtvov. l>wTt!;ou, vouiiv Et; TOV xJTov Tou ttIv Io; va (rxi^xtodiv xal xt
cuToy ^ va 'lEpou(Ta).if)(Ji y.tX... 3. Eha SiSei eO-^tiv 6 itarpip- pxETai iraxptpxt); xov xavva, IffxfAEvo; aOx; puipodsv
-/ri; xal vpyExai v to) <l>a)Tt(TTTipt<j), t'va panTiori, xal TtiXiv xoO 'Ayou Tdou, x*?*"^'? cpwv^. 3. 'EXEaovxat ol P'
(7to<rTpiEi Ei Tov "Aytov KwvaTavxtvov xal p^Exai tj XEiToypyia. Stxovoi (l x 9u|iiax xal jiro'tixovot p' [l x p (jiavoyXta
V. 1 . Kal T^TE 6pi(Ti TcaTptpxT); to) jrpto>T07t{a)7r() Ttite- |i7rpoa9v axv, eco; (TeXO(TovTat e; x ^'^ix.a xal cTaOwdtv
Xev ttJv ).EiT(oy)p(Ytav) xol xaTaaivEt itatpipxii;, tva >.Et- (laov XTjv ffoXa' ^ioo; xal al p' [lupoopoi EdEXoaai oniaM
io\jpyritn;i Et; xv "Aytov Tov, e^w^ev, itl xov 'Aytov At6ov. xwv P' ctaxovwv, xaxE'xouoai x xpioxXta... xal 0x11x00101 oCtw;
Kal rdx elTE),(TExai Traiptp/yi; xal pxtixovo; Et; xv f\ (lia Et; x 8ESia xoO ^woKotoy Tou xal tj xpa e; x pt-
"Aytov Tov TttXcXEv xfjv XEixoupYav 'laxojoou... Kal xav ffxepov xal 6u(i.t![ouv, w; nXrjpOJr) x ytov EaYYEAiov .. Kal
it).r,p)[Xv xi^v OEiav ).etT(o'jpYtav) izi xc>(v) "Aytov AtOov xal E6; axpipx'i'i; Toxaxat e; x ffv6povov, xal p/tixovo;
7toX(w(XEv), itoij.'vovv 8 c/l ( al) (A-jpoopot, >66vxc; eI; xov Xs'yei Mi(jy(iiit.v' , xai eO; apostat vaYtvwaxEtv xoxo
tavaYiov xal jwoTioi'ov Tov, xal 8y(it^ouv xal jiupoyv axv. UEYaX wv^' < To ... 'Iti)-.voj toC .\p\;CTO(jx(i'>"j, X^yo; Et; x
xal TE $E/66vxi; xeiOev xal n; Xa; ex xov vav, xXei ytovniya . \LW ot); (lExaipffEt aOxv xv Xoyov 6 P' xv
86vou(v) xrjv vav xal ox 7:o(AvEi xe o'i>S Et, xal (lvei Snxvuv E; paixrjv yXiioiav, jtxe ixapaxXT)6i^iO'Xat o (Xiq
vab; ouTw; xXEi8a)|iv(o:), ew; oj xaxaatvEi 4 itaxptpxTl owv eIxe; vaYtvw(ix(tv) pwixixa, xal yivsxat x*P* **' ^1 yaXXiaat;
T(7) xXipo) ppou PaEo;. 2. EU xv pOsov ouviYExat 6 xal EpoaOvT) navxl xw Xao), |iixpo te xal (lEyiXo-j. 4. Kal
xXjpo; Xo; Et; x IlaxptapxEtov, e; x Sxfexov xal '*li^ti i ol (J/Xxai vaatvouaiv wl xv a!A6wv3t, dXXovxE; x vxipwva
iraxptdpxT); xal xXrjpo; ixoXa Xeuxd... AixavE-jOvx(ai) iii\ rry y' ... Aev yi^^tOTuti'i, 8x1 Ei/t Ttaxpipxi'i; vaYtvwuxEiv
'Aytav 'AviTxactv... xal otw;, ew; o X0(i>[1.ev e; x9|v ^aatXtXYjv T EaYY)tov ToyTO v tw a-jvOpvw axoO, xal pxt8t(ixwv nl
IIXr,v xf,; 'Ayta; 'AvaaxiEw;, xal axT] x-xXeterjivi... E06; Tv |j.6(i>va' xal et xi XyEi iraTpto/T];, Xyi aJT xal
voCyovxai xal eliEAE-jffExat TtaxptpxT); <jv X() xX^pw eI; tov pxt8tx(ovo;) ew; tXou; to EayyeXiou... Kal |AET ti?|v eOxi^v
vadv, ^6i\'),o\i{ei) x XptaT; vCTTY] . Kal E'J6y; 'toe/ceTat TaTT)v TaTavTai ot <^i'k-:M Jtl to-j afiuvo;, '{XXovte; t El
eleison. En entrant dans le Saint-St^puicrc le patriarche se et l'archidiacre pntrent immdiatement dans le Saint-S-
prosterne, de mme que ceux qui l'accompagnent, trois fois pulcre, tous les deux seulement, pendant que les myrrhopho-
sur sa face, priant et invo(|uaiit pour lui-inme et le peuple. res se tiennent devant le saint tombeau. Le patriarche
Et alors il prend du feu sacr et en passe l'arcliidiacre qui sortant alors, et s'avancant vers elles, leur dit : Rjouis-
en donne au peu|)le. Le patriarche sort ensuite avec ceux sez-vous, le Christ est ressuscit . Alors les myrrhophores se
qui l'accompagnent, chantant un verset du 1" mode. Aus- jettent ses pieds; puis, se relevant, encensent le patriarche
sitt, procession Saint-Constantin : Illumine-toi, illu- longtemps et s'en vont enfin leur place habituelle. Le
mine-toi, nouvelle Jrusalem, etc. . 3. Puis le patriarche patriarche se tenant devant le Saint-Spulcre commence le
prononce l'oraison et s'en va au Baptistre pour confrer canon, avec une voix qui rjouit. 3. Arrivent deux dia-
le baptme; il revient de nouveau Saint-Constantin, o la cres avec les encensoirs et deux sous-diacres portant deux
liturgie commence. chandeliers devant eux; entrent au Bma et s'arrtent ils
V. 1. (Pdques.) Et alors le patriarche fait achever la au milieu de la sola. Derrire les deux diacres entrent ga-
liturgie par l'archiprlre tandis qu'il se rend au Saint-S- lement les deux myrrhophores tenant des pupitres, et s'arr-
pulcre pour y clbrer, l'intrieur, sur la Pierre Sainte. Le tant l'une droite, l'autre gauche du vivifiant Spulcre...
patriarche et l'archidiacre entrent dans le Saint-Tombeau On encense jusqu' ce que le saint vangile soit achev...
pour y dire la messe de saint Jacques... Et quand nous avons .\ussilt le patriarche se tient debout au sijnlhronoii et l'ar-
achev la divine liturgie sur la Pierre Sainte et que nous chidiacre dit Attention et il se met
: immdiatement !
avons t congdis, les myrrhophores, pntrant dans le trs lire ceci voix trs haute Sermon de Jean Chrysostome :
saint et vivifiant tombeau, l'encensent et le parfument. Lors- sur la sainte Pque . Ensuite le second des diacres inter-
(|u'elles en sont sorties et que tout le monde est hors de l'- prte le sermon en langue arabe, pour la consolation de ceux
glise, elles la ferment. Personne n'y reste et le temple qui ne connaissent pas le roinaque et il se manifeste alors
demeure ainsi ferm jusqu' l'heure trs matinale o le de la joie, de l'exultation, de l'allgresse parmi tout le peuple,
patriarche et les clercs descendent. 2. Au matin, tout le chez les petits comme chez les grands. 4. Et les chantres
clerg se runit au Patriarcat, dans la sacristie, o le montent l'ambon, en chantant les trois antiphones... 11 faut
patriarche et les clercs prennent des ornements blancs... On savoir que le patriarche doit lire cet vangile sur son trne
se rend en procession la Sainte-Anastasis... jusqu' ce que et l'archidiacre sur l'ambon, et tout ce que lit le patriarche,
nous arrivions la Porte Royale de la Sainte-Anastasis, et l'archidiacre le lit aussi, jusqu' la fin de l'vangile... Et
cette porte est ferme (plusieurs chants devant la porte)... aprs cette oraison les chantres se tiennent sur l'ambon et
Aussitt on l'ouvre le patriarche et le clerg entrent dans
: excutent le morceau : Quand mme lu es descendu au
l'glise, chantant Le Christ est ressuscit . Le patriarche
: tombeau ; tout le clerg entre alors dans le Saint-S-
JRUSALEM. T. II. 31
242 JERUSALEM.
xai vTzM xoTpiftE; ' elaOsavcai 6 ).^po ).o; ; tv "Ayw pulcre, en commenant par les derniers et en finissant pur le
TiOv, i^|ivo so Twv r/ittov iw; tov kocStov xat e'JO'j; premier, et aussitt aprs, le renvoi. 5. (Lundi de Piiues.)
jrini,>->r.
5. "H 6i siTOupifia TsXsTai el; Tr.v "Ayav La divine liturgie se clbre la Sainte-Anastasis. Il faut
'AvTcafRv... 'OeOsi ii pov ft -r yi t^' uji'iar) xat porter avec les offrandes sacres douze encensoirs et la croix;
TK>v- xai St3 effill>*nv xi via ; tb Bf,(xa xal yivETat et lorsque les dons sacrs sont introduits au Bma et que le
iaxxTfiib;. fwyvoM*iv i?' Stvxovoi ji^ " {^-^iLici-z xat) yatou^v) baiser de paix a eu lieu, douze diacres sortent avec les en-
icpwTov T' 'Ayt'iv Tov xai tv vav ).ov, xai tv ro>.To6v censoirs et encensent d'abord le Saint-Spulcre et toute
xai TV 'Xtnot Kjxov xai tv 'Artov Kwv(rcavTtvov xai tt^v 'Aytov l'glise, puis le Golgotha, le Saint-Jardin, Saint-Constantin
^\acKi^. Ka tov 6i<rt<nv kIii et; t( Bf.iia) ).a|ifltvov{v) el la Sainte-Prison. Et lorsiiu'ils sont revenus au Hina, les
xti- 6. Iloiovtiv /.tTT.v, norptpxr. trjv Tib x)f,pti), t t^v sous-diacres prennent les encensoirs, etc. 6. Nous faisons
'ATfav 'Aviffro^tv ti; t 'A"jtov Kpviov xai el; tv 'Ayiov procession, patriarche et clercs, de la Sainte-Anastasis au
KMWTavTvov xai tU "^ 'Aytov 4u/axT;v xai el; tv "Aytov Saint-Cranion, Saint-Constantin, la Sainte-Prison, au
K^xov, CMC T^v 'Ayav Siv. 7. 'Kv TaCTr, t^ vuxtI yt'vetai Saint-Jardin, jusqu' la Sainle-Sion. 7. (Mercredi de
TQfWKvix eU TTjv 'Aytov 'AvioToaiv nap itvttov tv v 'lepo- Piques.) Durant cette nuit la vigile est clbre la Sainle-
aa]L]j|io<4 itovoxM'- .Anaslasis par tous les moines de Jrusalem.
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(^ crJ^^ Oy-f, ly^ l^^lilj yy_^\ \:ij>-j^ ^XA\ :>y, S^-^ ^j-
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VI, pp. 217 s. .JifrU t^>lj Jb-Vj.- JlIjj ^Ij _^ : ^^ <J JLo-J .dUJb jUtl V j^wUjJl
3. Lorsque, aprs avoir dtruit et incendi les glises de l'glise de Saint-Constantin, il en prouva une grande
de Jrusalem, y avait au mo-
les Perses se furent retirs, il joie et remercia Modeste de ce qu'il avait fait.
nastre de Douks, c'est--dire de Saint-Thodose, un moine IL 1. Ds que la porte fut ouverte, Omar erftra dans la
du nom de Modeste qui tait suprieur du couvent. Lorsque, ville avec ses compagnons et vint s'asseoir dans l'atrium
donc, les Perses se furent retirs, il se rendit Ramieh, (sahen) de l'Anastasis (Qiineb). Lorsque le moment de lu
Tibriade, Tyr et Damas pour (|uter auprs des chr- prire fut arriv pour lui, il dit au patriarche Sophrone :
tiens et leur demander de prter leur concours la recon- Je veux prier. Le |)atriarche lui rpondit Emir des
:
struction des glises de Jrusalem ruines par les Perses. croyants, prie au lieu o tu te trouves. Je ne prierai
Grce leurs dons, il runit des ressounies abondantes et pas ici, rpliqua Omar. Alors le patriarche le conduisit
revint Jrusalem, o il btit l'glise de la Rsurrection l'glise de Constantin et tendit pour lui une natte au
(el-Qiineh), le Spulcre, le lieu du Cranion, et Saint-Con- milieu de l'glise. Mais Omar lui dit Je ne prierai pas :
stantin. C'est la construction qui existe encore aujouid'hui. icinon plus ; et il sortit sur l'escalier qui se trouve devant
Apprenant que Modeste relevait les glises renverses par la porte de l'glise de Saint Constantin, l'orient. II pria
les Perses,Jean l'Aumnier, patriarche d'Alexandrie, lui en- tout seul sur l'escalier. Puis, s'tant assis, il dit au patriar-
voya mille bles de somme, mille sacs de froment, mille che Sophrone Sais-tu, patriarche, pourquoi je n'ai
:
sacs de lgumes, mille jarres de poissons sals, mille jarres pas pri l'intrieur de l'glise? Prince des croyants,
de vin, mille rotols de fer, et mille ouvriers. 4. [A son lit le patriarche, je l'ignore. Si, rpondit Omar, j'avais
arrive Jrusalem, Hraclius fut reu avec de l'encens par pri l'intrieur de l'glise, celle-ci et t perdue pour toi
les moines de Sq et les habitants de la ville parmi lesquels et et chapp ton pouvoir; car aprs mi mort, les musul-
se trouvait Modeste.] Quand il entra dans la cit, il fut extr- mans te l'auraient enleve, s'accordanl dire : Omar a pri
mement aillig la vue d(! ce que les Perses avaient ravag ici. Mais donne-moi une feuille de papier pour (jue je t'-
et incendi. Mais lorsqu'il vil ce que Modeste avait recon- crive un trait. El Omar rdigea un dcret en ces termes :
struit de l'glise de la Rsurrection, du lieu du Cranion et Les musulmans ne prieront pas sur l'escalier, si ce n'est
-
U JRUSALKM.
dUi^ l^ lyjlj ^Ull l^**>-3 \j^\ U l^ l-^y t^Lr -W^ <>:-'j ^j-^^^ ^" <i=^-H->
VII, p. 19 .^.^ A:>c--* lyL-J (j^s^c^ <S \y>j ^-^^ y' ^J^lj ^ >^ ^i jyC^^ \y\^j
eal i la foi*. Mais on ne %'j runira pas pour la prire Ifin. Il y avait un homme fort riche, nomm ilakm,
pvMiqa* tflMMCe |*ar la ois du muezzin, u Aprs avoir originaire de Heit-Bourch en Kgyple. Ce Halidin lit offrir
r4if(i ce trait, il le donna au patriarche. Thomas, patriarche de Jrusalem, une somme d'argent
3. A Mrtfe poqoe, les musulmans ont enfreint ledit considral)lc pour l'assister dans la restauration de la cou*
tOmn fU de Kbattb ils ont, : en effet, arrach les ple, le priant de ne rien accepter de personne autre,
i iil H B W de l'arcade (de l'Klise de Bethlem), |K>ur y car. il avait hesoin de ressources plus considrables, c'est
cfke ce qa'ils ont roala: ils *'j ont runis |)Our faire la lui qu'il devrait s'adresser. 2. Le patriarche Thomas,
pffrc cl ib 7 ool fait rap|l rituel (rdhn). IIh en ont ski dmolissant la coupole peu peu, introduisait les poutres
mtm A rcsealierqui est a la (wrte de l'Klise de Con- et btiNgait par-dessus. Le patriarche Thomas vil en songe
flMMia. Mr lA^MlOMar atatl pri^. Ils se sont empars, en sortir dune dcH coh)nnes qui supportent la coupole de l'A-
Mllt, d la MotU du testibule (dehilz) de lglise pour
y
nasIasiH quarante hommes (|ui cette coupole
soutinrent
Mllraw woa fe qa'ils ont appele c moM|u d'Umar *.
i pour l'empcher du tomber (Je veux dire de l'une des co-
III.
i. Ucwipeie( yM
n b)derglUedelARttrrertion
A iffwMlem tait eodommAiie poiat de menacer rtiiiie.
lonnes infrieures de l'glise). Il s'cria, son rveil
quarante homuies qui soutenaient la coup(de, ce sont les
Ces :
A r#tle Ipoqae svit en Palr*iine et Jrusalem une famine Quarante .Martyrs , et il introduisit sous la cou|M)le quarante
affrfvae. accnM par larrlve de nues de aulerelles. Iteau |*outres, chacune de la grosseur d'une brasse, suivant le
Mf 4a ya w ea aM Moarorenl de fatm. et les muulmant, nombre des Quarante Martyrs. La colonne en question est
mmt aa pUt aoMikrt, aenrairml de Jrusalem A cause de celle qui est situe en face de l'ambon, auprs de l'autel
la ram da f tvffa Tbofaas. psiriarciie de Jt^rusalem. connu du ct mridional. Chaque lois qu'arrive la fte des Qua-
aaaa la aaai de Taavlq, profila de I abaadon de U ville par rante Martyrs, on la <:lrbre prs de cette colonne. Lorsque
laa mmmtmtmt yomt envoyer couper en Chypre clnr|iianle le patriarche eut achev la rparation (~. jLc!) de la cou-
iraMi da aadias a( da pias qa'il ut Iraaaporttr A Jrasa- pole au moyen des poutres cl qu'il les cuF recouvertes d'eu-
TEXTKS KELATIKS AU CHAPlTHI VIII. 245
VII, p. 78 .^LaJl ^- j^l^V^ [^J d^;i;ia ^1^^^ fc.J'lS J^j *^-^ (*-*l5 ^"^"^J -</=^' ^
^j^Jl ^ Jy[ ^yj^^ Ji^l ^-*^J 2. PC tat ce qui avait t ruin. Il s'appelait 'Aly ben Soudr,
connu sous le nom de Ben el-IIammr; ce fut lui qui btit la
coupole de la Qimeh. Il tait avec le Turc ITtakin d'el-'Ir<(,
I. 1. Alors (les musulmans) se runirent devant les lorsque celui-ci s'empara de Damas. C'tait un homme trs
portes de Saint-Constanlin et les incendirent, ils pn- riche et de grande iniluence. 11 fut tu dans la droute
trrent ainsi jusqu' l'Anastasis qu'ils trouvrent ferme. au cours de la(|uelle Iftakin fut mis en fuite. Ceci se passa
Ils en incendirent les coupole de l'Anastasis
portes, la avant lu'il et achev la Qimeh. Syncelle, connu sous le
s'effondra, et pntrrent ainsi dans l'glise o ils pill-
ils nom de Sadqa ben Basar, fut alors prpos (aux travaux)
rent tout ce qu'ils purent. La bande se tourna ensuite de la Qimeh, sous l'administration de Joseph et d'Ureste.
vers l'glise de Sion ([u'elle brla et pilla ce mme jour, et 11 refit les deux basiliques (ou les doubles porliiiues
ceci eut lieu le lundi avant la Pentecte, 23 mai de l'an ^-J^-iIJ' [?]), acheva ce qui restait et le termina, sauf
4 JERUSALEM.
_ P. 201 'o"j-v53
lrMldeftiiilXowUtio, parce qu'il tait Iropomsldrable. iiioi de Safar, l'an 400. On lit main l).isse sur lotit ce (|ui
aai 4awN'f-MI tf^ooavert. Lor)U{ue Ars^nios, palriarclie restait des biens moulk et ouo(/ouf el l'on em|)orta tout
4'Aleia4rie, aprs la fuite de on Tr^re On-6t(> Constan- le mobilier et toute l'orfvrerie. 6. Moufradi bcn Uiarniii
lMOf>lc adfliiaiUra le aiege de JruMiern, il fit \f loit de obli(;ea les chrtiens reconstruire de la llsur-
i"e;;lise
Hai^-C ilMtia et le ramena a son tat primilir. L'glise reclion Jrusalem et il tablit patriarche de la cil sous
fatadkevc entirement avant la destruction linalr i|uiut lieu le nom de Thophile celui qui s'occupa de la con.slruclion,
fers le MeUd> Ha ar. environ l'an 400 Ae l'hKin*. 4. Kl il i^ savoir l'vque de la ville de I.labAI nomm niiibn Tho-
(VAheai) crivit en Srie a iUrurh, qui tait Kainleli, de phile. Ce patriarche f^ouverna huit ans et mourut. Moufradj
JAIfaIffi Tgiiae tl U Rsurrcrtion jusqu' imi faire dis|m- ben DjurrAh aida la construction de la Uiiuch el y lit
raltra Im Iraeaa et de s'rfforrrr d'en arracher U-s fonde- leH r|taralions suivant son pouvoir et ses facults.
eU UbMtfM. Barurh envoya on (ils Yousef et i.(ouM>in II. - 1. Aprrs la mort de Thophile, patriarche de Jru-
b P^ar rtOu/ln rt leur ad|oii:nil Ab' el-i'aouAris o.l-
salem, I.IAkem lit, par son iiilluence, nommer patriarche de
plf. CMa-d 'iparrrent donc de l>Klise et de m-s d|M-n- Jrusalem un prtie menuisier, is>u de (Irecs esclaves,
4MMM, tl rtfctttirtal totalement, Muf re dont la dcinoli- nomm Nirphore, lequel avait travaillt^ dall.^ son chAlrau
liM fralt m 4lflcalt. Il* dmolirent le Cranion, et iiux dessioA pour la menuiserie. Il avait un (ils et une lille.
l'ii^iM Mat-CoMiaaIln et tout re qui se ttouvait contenu Il Hi- rendit Aelia, ut y fut consacre le dimanche, lo ilo
tess la Iteaita tf r^gllae, et II* s'aqdiqurent a en faire Tammouz I3:it, qui est l'an tll de l'hgire. Tout h; suite
4afttr*tlr Um iwIm ";"' acharna a
aera. Ibn Alil Mcephore retourna en Kgypte,
aprs, oii il exposa i\ IJAkem
lAfn l laial Towbw et * en elTacer la trace, et, de comment une trou|Ht de musulmans s'tait ameute contre
Ml, Il m
iM|l ne (rwida partie qu il enleva. Il 7 avait lui et contre les chrtiens qui se runinsaieiil |>our lu prire
4Ma le talalMiia
cMircul de femme*, connu sous le dans l'enreintn de bi (Jiitmeh, et leur hostilit <>nvers lui.
wmm m Dstr m
tnj (m Herb;, qui fut aus*i dtruit. La Il lui ileinanda avec instance un edit pour la |iroleclioii,
im tm H J M
MMMtia It tmtl, ds^ jour avant la lia du la garde 0I U cooaervatiun des glises qui restaient Jrii-
TEXTES RELATIFS AU CIIAPITKE VIII. 247
c
^^ ^jUaJI y^ Jlj ^
p. 270. ^^\ ^% J c5^^ ^!>^^ ^'L<)i
nOQs laissons la responsabiliU* do son opinion, forcer d'en arracher les fondemenls. Haruch en-
les Juifs d'Occident exploitrent ce mouveniont voya son (ils Yousef et Housein, (ils de l.>her cl-
ponr veiller la dflance du fantasque calife Hi\- Ouazzn, et leur adjoignit Ab el-Fuouris ed-huif.
kem. Ils auraient fait provenir le princo que Ceux-ci s'empnrorenl donc de l'glise et de ses
s'il ne se btait de renverser le temple auguste dpendances ot raballirenl lot.ilcmeul, sauf ce
des ebrCien)!, ils ne tarderaient pas s'emparer dont la dmolition olVrail des diilitulls. Ils dmo-
Mn-moMa de son royaume et le dpouiller de lirent le (Jnhiioun ot l'glise de Miir (Jdstanttn ot
loua IM bonnoun' . ('Mrf'nun *>*{ plus vraisem- tout ce qui se trouvait contenu dans les limites do
blable en attribuant don cauttoa futiles la pers- l'glise et s'appli({urenl en faire disparailn; les
cution dirige contre les chrtiens par un calife rentes sacrs. Ibn Abi L)t\her s'acharna dtruire lo
dont la folie cruelle est demeore lgendaire chez saint tombeau ivmijharat el-tiinui/tnh/dstih] et h en
li> auteurs arabes. Ifkem Inanirura la 'rie de ofliKcr l.i trarc, 't. de fait, il en lailhi mu grande
I. T.. I. . Lm InlM i|Mi foet Ire ril^ d Ya^ia 3. Raoul (Waiikii. //<</., III, 7. P. ,., CXUI, 05H.
mtmM timnH * la 4a ehp. prcdent, pp. Ji m. Ijt 4. Vai;., (>. lut. Il inlorJit le port (Ick pnlmos m^inc
pslrtswsl d'ArsnlM rooiMMKS H l'H en tMk. l'inUrieiir le IVKlitc.
t. Ctmt kuvT. TtMw. et f Orient taltn. I, p. 34, n. II. h. IHt. dt Jrunalem et d'Ilhron, Iriid. Smv viiik, p. 07.
LA RESTAUKATION DE CONSTANTIN MONOMAQUE. 249
partie qu'il enleva... La destruction commena le plus grande partie avait t renverse. Allah con-
mardi, cinq jours avant la fin du mois de Safar, nat mieux la vrit '^.
l'an 400. On
main basse sur tout ce qui restait
fit Comprenant fort bien que l'objet principal qui
des biens nioulk et des ouaqouf et l'on emporta avait suscit de si beaux difices tait le tombeau
tout le mobilier et toute l'orfvrerie ^ du Christ et que la pit des chrtiens le plaait
C'est en ces quelques lignes que Yahia ibn Sa'id au-dessus de toutes les splendeurs de l'art, les
raconte la disparition des ditices conslanliniens dmolisseurs s'y attaqurent avec un acharne-
qui, en dpit de nombreuses -vicissitudes, se dres- ment particulier. On en brisa les parois rocheuses
saient encore firement l'aurore du xi sicle. avec des instruments de fer. Le chroniqueur arabe
Ce texte important mrite qu'on en pse un un exprime cette action par le verbe naqar,JiJ, qui
les lments. Si l'on met en parallle cet acte de s'applique au travail du tailleur de pierre. De son
vandalisme avec l'incendie allum par les Perses ct Raoul Glaber dit nettement qu'on tenta de
en G14, on sera forc de reconnatre que cette fois casser le monument creux du spulcre avec des
la destruction a t bien plus radicale. Ce n'est marteaux de fer, ferri tuditibus'^. Mais le bon
plus une flambe qui anantit tout ce qui est bois moine de Cluny s'imagine que la tentative n'eut
et toffe sans entamer la btisse ; c'est une entre- aucun rsultat, ne pouvant se faire l'ide que le
prise de dmolition froidement calcule et syst- Saint-Spulcre ait disparu. Assurment Yahia est
matiquement excute. Il est remarquer toute- plus dans le vrai quand il dit qu'il en fut bris
foisque les dmolisseurs ont affaire non une une grande partie dont les dbris furent enlevs.
bicoque mais aune puissante construction romaine Cela revient dire qu'il ne resta gure du tom-
qui offre une rsistance sans laquelle peut-tre ils beau que la partie infrieure des parois et le lit
ont compt. Les toitures sont abattues, les murail- spulcral, comme nous en serons informs par
les sont dcouronnes de leurs assises suprieures. des attestations postrieures.
Mais, mesure que l'on descend, la besogne de- Quant la date de la dmolition, Yahia se
vient si dure qu'on l'abandonne. On renonce recommande encore entre tous pour sa prcision.
desceller les blocs de la rotonde qui s'adossent Le cinquime jour avant la fin du mois de Safar
au rocher, que les assises infrieures des
ainsi de l'an 400 de l'hgire quivaut au 18 octobre
autres difices. Nous avons encore ici un de ces 1009, qui tombe justement un mardi, jour not
nombreux exemples de rcit de destruction par notre annaliste. Le dbut de l'anne 400 de
l'orientale : On dmolit, dit notre chroniqueur, l're musulmane concidant avec le jeudi 23 aot
tout jusqu'aux fondements, sauf ce dont la de- 1009, l'quivalence ne souffre aucune diflicult''.
struction tait difficile, ^^Xs> jjj (^>^| et sauf, Dans son histoire rdige vers 1044, Raoul Glaber
ajoute un de ses manuscrits, ce dont l'arrachement tient aussi pour 1009^, et en donnant pour date
tait pnible, ixJi ^.^^-j^^^s:;.^]^. Moudjir ed-Din dira l'ordre destructeur de Hkem le mois de Safar de
plus tard la mme chose en d'autres termes, 400 de l'hgire, Makrizi n'y contredit pas ^. Enfin
propos de la restauration subsquente du sanc- cette date est pleinement confirme par les don-
1. Yaii., I, 4 (ci-dessus, p. 246). post prae fatum millesimum, ecclesia, quae apud Ilierosoly-
2. Op. t., p. 8. mam sepulcrum continebat Domini ac Satvatoris nostri,
3. L. l. : Qui venientes fecerunt ut eis fuerat impera- eversa est funditus jussu principis Babylonis.
tum. Ipsum qnoque concavum sepulcri tumulum ferri 6. De Sacv, Chrestom. arabe, I, p. 60. Le Strance, Pa-
tudilibus quassare (entantes minime valuerunl. Guill. T., lest. under the Mosl., p. 204, identiGe grosso modo 400 de
I, 1, i)arat avoir connu le rcit de Yahia. Chez lui, Barucfi l'hgire avec 1010, quoique cette anne-l empite beaucoup
de Ramleh devient Hyaroc, par suite de la confusion des sur 1009. Ibn el-Athr, suivi par Moudjir ed-Din, anticipe de
points diacritiques. deux annes en indiquant 398 (1007-1008), qui marque plutt
4. Safar ayant 29 jours, le 5* jour avant l'achvement du le dbut des grandes vexations de Iliiera l'gard des chr-
mois sera le 25, qu'il faut compter dans le total des cinq tiens de Palestine.
jours. Cf. Art tic vrifier les dates, p. 21. 7. PG., CXXII, 189 : Indiction VIII, an du monde 6518.
5. Hisl., III, 7 : Eo quoque tempofe, id est anno nono L'anne civile de cette re dbutant en septembre, l'anne
JRUSALEM. T. U. 32
SO JRUSALEM.
nomm Moufradj ben Djarrb, pour au faire pice livre d'or, lalampe d'o lait sorti le feu sacr '.
de H&kem poar obtenir de lui un dit de protec- au dbut de 1034, un pouvantable tremblement de
tion. S'tanl rendu en Egypte, il exposa au prince terre eut renvers les glises de la Ville sainte,
Ic4 atlenlals dont lui et les fidles runis dans causant la mort d'un grand nombre de personnes".
l'eoceinle de la Qimeh taient continuellement Gomme les ressources ne rpondaient pas au rve
Tobjcl de la part des musulmans. D'aprs le rescrit que l'on faisait d'une somptueuse restauration,
du calife, provoqu par cette dmarche, la prire les choses tranrent en longueur jusqu' l'avne-
publique et prive suivant n'importe quel rite ou ment de Constantin Monomaque (1042). Un noble
n'importe quelle croyance tait permise aux chr- de Byzance, relire Jrusalem, Jean Garianitis,
tiens dans l'enceinte dite de l'glise de la Qimeh s'entremit alors pour obtenir du lise imprial les
et tur sei ruines^. Il est loisible de s'imaginer cette subsides y russit la grande
ncessaires. 11
Prison, Invention de la croix, etc.) vnrs par regretter le joug des Katimites, le Saint-Spiil-
les plerins qui escaladent des amas de dcom- cre fut frquemment menac d'une nouvelle
bres. Tel tait le Saint-Spulcre que visitrent ruine. Heureusement, l'Occidcnl (inil par s'mou-
les foolef d'Occident vers l'an mille dt; la Passion voir du danger que couraient lo tombeau du
(1033 de notre re), et voque d'Orlans,
oii 1 Christ et les chrtiens qui vivaient son ombre.
Odoiric, assista la crmonie du grand sabbat Ce furent donc les dillces de Monomaque qui
el acheta du patriarche do Jrusalem, pour une reurent les larmes de joie et les chants do
MIS MUMM M
Mf4. 100, qui nt tuMi le point de di';- 2. Yav.. Il, I. 2.
fwt 4 nadkllM VIIL Doac octobre imoo mn|ilil lu eii- 3. naoul ('i.Aiir.H, llis(., I\ . Proltalilcincnl |inr siiilu d'iim)
geacM ffcfoesIsglfiM C4rMM. ou ul hiilorien ftit confuition avec (|ii<'|(|uc niitic prinl, le ('liroiii(|ii('tir doiini!
cnwr, c'eel lorM|a'il alIrllNM b dMlrucUoa du .Sainl-S4|)ul- ici au palriaiclic I nom iln Jourdain.
'Aiin, frOre 4c VUM t 'ACiOx '^ uh 'It^ooivnm 4. v*v., |i. 'l'a. ciiMiiiMs. l'a., r,\xii, nu.
6. Ag., II. 3. 4.
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ii JERUSALEM.
triomphe des Croiss victorieux, le 15 juillet 1099. un cne tronqu dont la section suprieure est
Sanctuaires de la Passion et de la Rsurrection, ciel ouvert. L'glise de la Rsurrection ne reoit
ces difices se divisent logiquement en deux cat- le jour que par cette ouverture qui mesure six
gories, le Saint-Spulcre et ses annexes, le Gol- mtres de diamtre environ, tant, du fait de sa
gotha et ses dpendances. situation mme, dpourvue de fentres. A l'ext-
rieur, le toit est recouvert de plomb '.
du vin*, il se trouve que ses applications sont du meilleur got avec ses marbres multicolores,
maladroites. Il n'a pas vu que le compendiuni dont ses ornements et ses sculptures. A l'intrieur,
il s'est servi pour prparer son voyage distinguait l'glise est partout dcore de brocarts o sont
nettement entre Martyrium, Anastasis et Golgo- brods des sujets en fil d'or. On a reprsent Jsus
tba*. Le Martyrium n'a jamais t relev depuis paix soit sur Lui ! qui apparat parfois
M dmolition en 1009 Swulf lui-mme, parlant
; mont sur un ne. 11 y a aussi des peintures figu-
de ce qu'il a vu, nous certiGe sa ruine. Il ne doit rant d'autres prophtes, comme, par exemple,
plus en tre question dsormais comme d'une Abraham, Ismal, Jacob et ses enfants paix soit
quantit existante. Au reste, il ny a l qu'une sur eux tous! Ces peintures sont recouvertes d'un
erreur d'appellation. La rotonde est toujours pour vernis d'huile de sandars. Devant chaque por-
lesOrientaux comme pour les Occidentaux l'glise applique une glace trs fine d'une trans-
trait est
de la colonnade dans la rotonde constant! nienne. pareil celui-ci. Dans cette glise se trouve un
Le form entre la colonnade circu-
collatral ainsi grand nombre de prtres et do moines qui lisent
laire et le mor extrieur de l'glise supporte un l'Kvangilc et disent des prires; les uns et les
tage qui donne l'intrieur de la rotonde par autres se livrent jour et nuit celte occupation".
ooe srie d'arcades r>posant sur seize colonnes L'ornementation de la iiouvollo Anastasis com-
00 ploU'U sur huit colonne et huit piliers 3. Cette prend donc des tentures et dos mosaques sujets, ii
galerie suprieure, toujours appele calechumena, car il est vident que par sa nave description de
0et toriDonlc d'un tambour orn de fausses peinture vernisse elsous verrofin, NAsirarinten-
iBBIret sur lequel porte la toiture. Celle-ci con- tion do dpeindre le procd (1(> iubriculion de la
Ifte en une charpente dispose do faon former mosaque. Si nous l'entendons bien, on avait dj&
Cette dernire nous est galement indique par La rotonde du saint Spulcre s'ouvrait l'orient
l'higoumne Daniel en 1107 sous le nom d'exal- par quatre portes^. Deux ouvertures latrales la
tationd'Adam, dans le grand autel , c'est-- mettaient, de plus, en communication avec deux
dire dans l'abside orientale de la rotonde. Lors- splendides chapelles, dont l'une, situe au nord,
que le chur des Croiss sera bti et que cette faisait pendant l'autre leve au sud. Ddie
abside devra disparatre pour laisser une commu- la Vierge, la chapelle septentrionale avait t con-
nication entre la rotonde et le nouveau sanctuaire, struite pour remplacer l'oratoire de la Thotokos,
ce mme sujet sera transport dans l'abside du visit jadis par les plerins proximit de la faade
chur. Nous verrons plus loin que le travail des du Martyrium, et ruin avec cette basilique. Aussi
mosastes, suspendu durant la seconde moiti du conservait-on, fixe sur la face extrieure occiden-
xi'' sicle, reprendra avec une grande activit ds tale de la nouvelle chapelle de la Mre de Dieu,
les premires annes de l'occupation franque. l'image miraculeuse rendue clbre par la vision
Plac directement sous l'ouverture bante de la de sainte Marie l'gyptienne. La chapelle mri-
coupole, le tombeau du Christ tait expos la dionale tait consacre saint Jean l'Aptre. Marie
pluie. Aussi l'avait-on entour d'une solide con- et Jean, qui, l'heure du crucifiement, s'taient
struction*. A la vrit, il restait peu de chose de tenus de chaque ct de la croix, se tenaient main-
la grotte rocheuse, de la spelunca d'lhrie, du tenant de chaque ct du spulcre. Tmoins de la
monolithe d'Eusbe. Ce que le marteau des sbires Passion, ils avaient mrit d'tre les tmoins de
de Hkem ^vait pargn se rduisait une saillie la Rsurrection. Telle tait la pense dvote qui
de roc au midi, et au lit funraire, probablement avait donn symtrique de
lieu la disposition
aussi trs entam, situ au ct nord. Aprs l'acte ces btiments^ Mre du Dieu saint et trs saint,
de vandalisme de 1009, le premier soin des restau- disait un tholokion du vendredi de la semaine
rateurs avait t sans doute de refaire en maon- de Pques, toi qui l'as vu mourir volontairement
nerie caveau sur l'emplacement et dans les
le et ressusciter des morts, tu es remplie d'all-
proportions du premier, au moyen de matriaux gresse! La croyance que Jsus ressuscit tait
qu'ils trouvrent leur porte dans les ruines. Sur apparu tout d'abord sa mre courait depuis
les cts et au-dessus de cette chambretle on leva longtemps dans les milieux chrtiens; bien plus,
ensuite une forte construction, autant pour mettre on pensait que Marie avaitassist la rsurrection.
le tombeau l'abri d'un coup de main que pour Toi seule, chantait-on, le jeudi aprs Pques,
le garantir des intempries. toi seule avant les autres femmes, tu as contempl
Derrire l'dicule, l'occident, fut dress l'autel le Christ clatant de beaut la sortie du tombeau ;
paroissial. Le Martyrium n'tant point relev, toi seule, toute sainte, tu reus ses salutations-',
(A-nap-b ou O.iTapi,) a souvent le sens de sanctuaire comme MvY] Ttp Twv X),a)V ct Yuvatxwv Tsaffai Xptdtfjv
6u(na(7Ti^oiov.
x Toy {xviiJiaToc wpatov ffxpTTOVTa, rj [xv) itavayta
3. An. Voc, I.
naxouaada t x^^'P^-
4. S*W., III, 1, 2. Typic, p. 157 :
Cf. pp. 214, 215, 2l9, 223, 231, 239, 241. Mtaphraste,
'II Yvr, napvo; xal (lvy] Bsot^xo; ov x& TtapOvw 15 aot, PG.. CXV, 555.
33i JERUSALEM.
Ainsi, il est 1res vraisemblable qu'on ait eu le des- vert de faon montrer les fentes merveilleuses :
sein de commmorer rapparition de Jsus sa Ensuite, crit Swulf, on gravit le mont Cal-
sainte Mre en rigeant sur le flanc nord de TA- vaire, o le patriarche Abraham, ayant construit
nastasis la chapelle de Sainte-Marie. un autel, se disposa sacrifier son fils, sur l'ordre
A la chapelle de Saint-Jean tait contigu l'- divin, et o plus tard le Fils de Dieu, dont il tait
glise de la Sainte-Trinit o se trouvaient les fonts la gure, fut oflert en sacrifice son Pre pour
baptismaux. rige sur l'emplacement probable lerachat du monde. Le roc lui-mme du monticule
du baptistre de l'poque constantinienne, cette tmoigne de la Passion du Seigneur, tant fendu
glise avait reu son vocable de la triple immer- prs du trou o la croix fut plante, car il ne put
sion et de la formule baptismale qui mentionne les supporter, sans se rompre, la mort de son cra-
trois personnes divines. Sur le ct mridional de teur^. Le pav de la chapelle tait en marbre
celle glise s'levait une autre chapelle ddie prcieux. La chapelle ayant deux portes, on devait
saint Jacques, premier vque de Jrusalem. Tous y accder par deux escaliers d'un quinzaine de
ces oratoires, disposs sur une mme ligne, ainsi degrs chacun. Aucun contemporain ne mentionne
que la rotonde et la chapelle Sainle-Marie, et com- de croix commmorative; le tableau de mosaque
muniquant entre eux par des ouvertures latrales, en tenait probablement lieu. Neuf lampes d'argent
formaient une enlade ininterrompue de sanctuai- pendaient dans le sanctuaire.
res s'ouvrant l'un dans l'autre de telle sorte qu'en La chapelle infrieure en partie creuse dans
se plaant dans l'axe d'une porte extrme, on le roc du monticule est appele Golgotha, du
apercevait les cinq glises d'un seul regard*. Il moins par les Occidentaux. Les Orientaux pr-
de jeter un coup d'il sur un plan actuel
suffit frent appeler Ci'anion cette chapelle pour r-
do Saint* Spulcre pour saisir immdiatement la server l'oratoire suprieur le vocable de Gol-
minutieuse des4.-riplion de Siewulf dont tous les gotha. Bien qu'en dfinitive Golgotha et Crnien
objets, sauf quelques modifications de dtail, soient tout un, puisque ces deux mots de langues
existent encore (fig. 1^; cf. pi. XIII'. diffrentes dsignent le mme objet, le terme
Cranion (russe : IxpaiiieBO M'fccTO :-^ to'tto; tou
g '.i. /^ t'ahaiir </ vv dt'pendanccx. Kpavi'ou) rappelait nettement l'esprit des plerins
la lgende du crne d'Adam, arros d'une faon
Lo Calvaire est toujours signal l'orient de providentielle par le sang du Rdempteur. Les
l'glise de la Rsurrection ', suivant la mme Occidentaux, pour qui cette tradition tait encore
fixation approximative que nous avons releve sujette caution, n'avaient point la mme raison
dans les priodes prcdentes de l'histoire de ces de se ranger une terminologie si prcise. S.ewulf,
taoctuaires. Il forme un petit difice part, en par exemple, oppose l'autorit de saint Augustin
deborf de la grande glise du Saint-Spulcre^. en faveur de la spulture d'Adam llbron. Une
l/oraloire suprieur qui recouvre le rocher de la dtermination excessive des hic, amenant le d-
cmdQxion est orn de belles mosaques qui rcpr- doublement d'un mme lieu, devait ncessaire-
MOlenl le Christ crucifl ayant gauche sa mre ment aboutir des confusions qu'au iv* sicle on
0t droite saint Jean. D'un ct, Longin perce avait vites en laissant h l'onomastique toute
de atlaoee le flanc de Jsus, tandis que de l'autre, son ampleur et son imprcision primitives. La
on soldat prsente au bout d'un roseau l'ponge chapelle d'Adam (puisqu'il faut l'appeler par son
ifflbibt de vinaigre. Le sujet est entirement en- nom) tait orne de mosaques et pave de beaux
evirdadetts lignes de grec. Il occupe la muraille marbres ".
de l'est *. Le sommet du rocher est laiss dcou- Les restaurateurs du xi" sicle n'avaient pas omis
I. flKii., tll, I. MouoUrimm pMt sfolr, MunM wwutigr, 3. hyn'*., lUnn dk Von , 'Jt.
Is MM 4'^Im m i chapelle. 4. li. U\r*., Il, .1. THiiolionic. A cniiHf dn l'inHcription touln
2 H. Dam . U tnU 4t NorolT,
Il, S. |>. IM ; Le crael- eo grM, nnii* itlKnon ru Irnvbil nu temps dt; Moiiotnariuo.
tMal m Idgawr par rapport U IUurrerlioa Mt 6. Sw.. Il, I. II. Dan., Il, .>, .). PiKiinK 1)., !>. An. Vikj., 2.
rOftaal , I Mrs Id prsAnble * cdai de M" KlillroHo. n. Skw., Il, 2. II. II\N., Il, i. PiKiiiiK I)., .').
LA RESTAURATION DE CONSTANTIN MONOMAQUE.
de relever la chapelle de Sainte-Marie que la de- plante de mon pied sert de mesure pour le ciel
scription crite et graphique (Gg. 122) d'Arculfe et pour la terre ^. Certains esprits, avides de
plaait peu de dislance du pied du Calvaire, localisations prcises, prtendaient situer en cet
l'occident. Prs de l'endroit du Calvaire, dit en endroit l'apparition de Jsus Marie-Madeleine '.
effet Saewulf (II, 3) en 1103, se trouve Tglise Le ct oriental de Varea tait clos par une galerie
Sainte-Marie au lieu o le corps du Seigneur de- couverte, faite probablement, comme la galerie
scendu de la croix fut embaum et envelopp d'un que nous trouverons au nord, de matriaux em-
linceul ou suaire. La restauration de cet oratoire prunts aux ruines. Cette galerie, que rdificalion
tait d'autant plus facile qu'on avait alors renonc du chur des Francs fera disparatre, abritait
reconstruire l'enceinte gnrale des sanctuaires trois petites chapelles. La plus rapproche du
ainsi que les portes mridionales. Mais il en fut Calvaire rappelait la division des vtements {ve-
tout autrement lorsque les Croiss eurent conu le slimenti divisio) celle du centre, le couronnement
;
projet de runir tous les lieux sacrs sous un d'pines {spinis coronatio)\ la troisime, o l'on
mme toit et de refaire le portail mridional de montrait une colonne de la flagellation, tait con-
l'ancien tmnos constantinien. Plac immdiate- sacre la flagellation de Jsus (Jlagellatio) ^. On
ment aprs les portes principales de l'difice, peut expliquer l'origine de ces sancluaires par
l'oratoire de la Vierge fut jug d'un fcheux effet, l'impossibilit o l'on fut, durant certaines poques
puisqu'il devait masquer le chur lgant qu'on troubles, de clbrer les divers souvenirs de la
voulait lever et attnuer ainsi la bonne impres- Passion dans les autres Lieux Saints de la ville.
taux appelaient Compas. II tait reprsent par Et dans ma main droite ils ont mis un roseau
Pour que je les brise comme le vase du potier.
une sorte de ciborium o l'on voyait le Christ
reproduit en mosaque avec cette lgende La :
Vient ensuite le verset (tt-j^oi;) : Ils ont par-
lag entre eux mes vtements et ont jet le sort des fidles aux sicles byzantins. Et mme, et-on
sur mes habits , suivi d'une ode o l'on relve pens h la rdifier, l'autorit musulmane se serait
ces vers : probablement oppose l'excution de ce projet
LIotaDgible est saisi ; il est li
cause de la proximit de la mosque leve au
Celui qoi a dlirr Adam de la serritade. x*" sicle dans l'atrium de Saint-Constantin. Cette
Olui qui sonde les reins et les curs est interrog. mosque existait toujours, portant grav sur une
Il et enferm dans ane prison celui qui a ferm
pierre de sa faade cet avis significatif :
[l'abme '.
avant 1000, peu prs l'angle nord-est de l'an- et d(en garantir) la fontlalion, dfense d'y laisser entrer
cien atrium *. Ainsi tous ces oratoires, chelonns aucun ((-hrlien jouissant) de la dhimna, (soit) pour..., soit
pour (tout) autre (motif). Que l'on se garde de contrevenir
de la Prison au Calvaire, forment une sorte de voie
cette (dfense), et que l'on se conforme la teneur de
douloureuse en raccourci offrant une grande com- l'ordre relatif, s'il plait Dieu *.
modit la pit prive et la liturgie du temps.
De la Prison l'Anastasis court un autre pas- Malgr sa disparition, la belle basilique conti-
sage couvert qui ferme l'area du ct nord. Fait nue vivre dans le souvenir des gnrations.
de pices et de morceaux, comme on est encore A peu de dislance de la Prison, Swulf (t. I, 3)
mme d'en juger ifig. 79 ss. et pi. XVI), il donne signale le lieu o la sainte Croix et les deux
Tillusion d'un portique colonnes, tel point que autres croix ont t trouves, et o ensuite une
tous U plume de certains plerins, l'espace exis- grande glise avait t construite en l'honneur de
tant entre la rotonde, le Golgotha et les petits la reine Hlne, glise qui finalement fut dtruite
oratoiref garde le nom d'atrium du Saint-Spulcre. fond par les mcrants Quelques annes aprs .
Cette galerie du nord et celle de l'est ont leur la conqute de Jrusalem par les Francs, le Russe
raison d'tre autant dans les exigences du rituel Daniel (t. III, 2) mentionne son tour le lieu de
que dans le dessein de faciliter aux plerins la l'Invention de la Croix 20 ou 30 sagnes du Cal-
visite mthodique des sanctuaires, mi'me par les vaire. On y avait bti, ajoute-l-il, une trs grande
intempries, sous le soleil ou sous la pluie. 11 glise toit en charpente, et maintenant il n'y a
Mifflt d'indiquer ici que tel itinraire conduisait l qu'une petite glise. Il faut entendre par cette
son homme de l'Anastasis la Prison, de la Prison petite glise une restauration de la crypte, sans
an Golgotha en passant aux stations interm- doute dans colonnade septentrionale
le got de la
diaires; que tel autre, se conformant aux rubriques de l'atrium o tout est fait de pices rapportes.
de la liturgie, prfrait conduire de la rotonde La cration du clotre des chanoines au-dessus
au Golgotha, du Golgotha la Prison, de la Prison de ce sanctuaire amnera bientt une modilica-
to rotonde, c'est--dire suivant un ordre in- tion dans la toiture. Depuis le 15 juillet lODO,
verae'. Dans n'importe quel cas, la visite s'cf- la mosque de l'atrium oriental demeure hors
foctoait en circulant suus les passage couverts. d'usage. Les grandes portes constantinienues do
Le Martyrium ou glise de Suint- Constantin n'a la farade que sa prsence a sauves en partie
pas t relev, comme nous l'avons dj dit, des atteintes des dmolisseurs do 1001) sont l'objet
prfl la <>n ordonne par ll&kcm.
'!
Lo de la visite des plerins, (jui gagnent la ruo cen-
nombre t ..,.:as ayant diminu Jru.salom trale en franchissant leur seuil vnrable, comme
Q cours de l'occupation arabe, on n'avait pas au temps do la domination impriale. A l'orient,
prouv le besoin de reb&tir la grande glisp pa- poursuit Daniel (II, ('r, se trouve la grande porte
rolaalale. qui sufTUaii .'i pr-inn contenir l'aniuonco que vulail franchir Mario l'^gyplionno pour
baiser la Croix... Elle sortit par cette mme porte sicle, le culte et le souvenir de la Croix sont
pour se rendre dans le dsert du Jourdain. On rests intimement lis la basilique du Mar-
montre, prs de cette porte, l'endroit o sainte tyrium. Mme dmolie, mme rduite aux pro-
Hlne reconnut la vraie Croix qui ressuscita une portions que l'on connat, elle voque toujours
vierge dcde. Par' consquent, jusqu'au xi" ce souvenir.
ad sinistram nobis eunlibus ad Templuin. Ecclesia Sepulcri Dominus noster Jsus Christus post traditionem incarceratus
rutunda est salis pulchre fabricata, et habut quatuor portas fuit, testantibus Assiriis; deinde paulo superius locus apparet
que aperiuntur contra solis ortuin. Sepulcrum vero Domini ubi sancta crux cum aliis crucibus inventa est, ubi poslea
est in medio ejus salis bene munitum, et decenler ordina- in honore regin Helene magna constructa fuit ecclesia, sed
tum.
2. Deloris etiain a parte orientali est Calvarie poslmodum a paganis funditus est detrusa; inferius vero
locus, ubi fuit Dotninus crucifixus, et ibi ascenditur per
non longe a carcere columpna marmorea conspicitur ad quam
sedecim gradus, et ibi est magna rupis, ubi Crux Chrisli Jsus Christus Dominus noster in prelorio ligatus flagris af-
fuit erecla. Sublerius est Golgola, ubi sanguis nigebatur durissimis; juxla est locus ubi Dominus noster a
Cliristi per
mdium petre deorsum mililihus exuebatur ab indumentis; deinde est locus ubi in-
stiliavit, et ibi est altare in honore
S. Dei genitricis. 3. Deforis quo contra ortum solis est duebalur veste purpure a mililibus et coronabatur spine
locus ubi beata Helena Sanctam Crucem invenit, et ibi
coron, et diviserunt vestimenta sua.
edificatur magna ecclesia. IL
1. Poslea ascenditur in montem Calvarium, ubi
Abraham patriarcha, facto altari, prius (ilium suum jubente
PiERHE Diacre (d'aprs Geyer, Itinera Hierosol., p. 107 ;
Deo sibi immolari voluit, ibidem poslea filius Dei quem ipse
citt. Pierre D.).
prefiguravit, pro redemplione mundi Deo patri immolatus
1. Sepulcrum vero Domini, de quo supra retulimus, est est hoslia : scopulus autem ejusdem montis passionis Domi-
fabricatum in medio templi, templum vero in mdia civi- nicae teslis, juxla fossam in qu Dominica crux fuit atlixa
late contra aquiionem non longe a porta David. 2. Post multum scissus, quia sine scissurd necem fabricatoris suf-
resurrectionem autem est ortus, in ([ua sancta Maria cum ferre nequivit... 2.
Subtus est locus qui Golgotha vocatur,
domino locula est. Foris ecclesiam rtro est medietas orbis, ubi Adam a torrente Dominici cruoris super eum delapso
de (juo loco dicit David : Operalus es salutem in medio dicitur esse a mortuis resuscilatus...; sed in sententiis beati
terrae. Alius etiam propheta dicit : ista est Hierusalem in Augustini legitur eum sepullum fuisse in Hebron...
medio genlium posui eam. 3. In Golgotha autem est 3. Juxtalocum Calvarite, ecclesia sanct Mariae in loco ubi
pars ligni saluliferse crucis, in qua confixus est dominus, corpus Dominicum, avulsum a cruce anlequam sepelirelur,
et titulum, quod est repositum in locello argenteo. Est illic fuit aromatisatum, et linteo sive sudario involutum. 4. A
et cornu, unde ungebantur reges, et annulum Salomonis. caput autem ecclesiae Sancti Sepulchri, in muro forinsecus
4. Non longe autem a medietale mundi est carcer; ibi non longe a loco Calvariae, est locus qui Compas vocatur,
vero est ailigatio, ibi prope est flagellatio ibique prope et ubi ipse Dominus noster J. G. mdium mundi,
propria manu,
spinis coronalio, ibi prope est dispolatio et vestimenti divi- esse signavit atque mensuravit, psalmisla testante Domi- :
sio. 5. In Calvaria autem, ubi crucifixus est Dominus, nus autem rex noster ante secula; operalus est salutem in
est mons scissus, et in ipso monte Calvariic ascenditur per medio terr. Sed quidam in illo loco Dominum Jesum
gradus decem et septem, et ibi pendent lampades novem Chrislum dicunt apparuisse primo Mari^ Magdaien, dum
cum singulis nappis argenteis. Subtus vero est Golgotha, ipsa flendo eum queesivit et putavil eum hortulanum fuisse...
ubi cecidit sanguis Chrisli super petram scissam. Ista oratoria sanctissima conlinentur in atrio Dominici sepul-
chri ad orientalem plagam.
S.EwuLF, d'aprs d'Avezac (corrig sur l'dition de Michel
et Wright, pp. 27 ss. citt. S ew.).
;
III, 1. In lateribus vero ipsius ecclesiae duae capellae sibi
adhserent prclarissimaj hinc inde, Scae Mariae scilicet Scique
L 1. Introilus civilatis Jerosoljmam est ad occidentem Johannis in honore, sicut ipsi participes Dominicae Passionis
sub arce David rgis, per porlam qu dicitur porta David. sibi in lateribus conslilerunt hinc inde. 2. In muro autem
Primum eundum est ad ecclesiam Sancti Sepulchri qu Mar- occidentali ipsius capellae sanctae Mariae conspicitur imago
lyrium vocatur, non solum pro condilione platearum sed ipsius Domini genitricis perpicla exlerius, quae Mariam Egyp-
quia celebrior est omnibus aliis ecclesiis. 2. In medio au- tiacam olim loto corde compunclam... mirifice consolaba-
tem istius ecclesi est Dominicum sepulchrum muro fortis- tur.
3. Ex altra vero parte sancli Johannis ecclesiae est
simo circumcinclum, et operlum ne dum pluit, pluvia ca- monaslerium sanct Trinitatis pulcherrimum, in quo est
derepossit super sanctum sepulchrum, quia ecclesia desuper locus baptisterii, cui adhret capella sancti Johannis apostoli,
JRUSALEM. T. II. 33
258 JRUSALEM.
qoi primam calhedram pontificalem Jerosolimis obtinait ; ila cifiement de Notre-Seigneur et jusqu'au l)0ut. Cet endroit,
et ordinato omnes, ut quilibet in ultim stans tourn vers (= situ ) l'orient, est sur un roc arrondi en
lae qoinqae ecclesias per$picere potest clarissiine petit monticule plus haut qu'une lance. Au milieu, sur le
per osUen ad MUam. sommet du roc, est praticjue une fente d'uue coude de pro-
fondeur et de moins d'un pied l'entour; c'est l que fut
Higoamae Da.mel (d'aprs M"* de Khitrowo, Itinraires rige la Croix de Notre-Seij;neur. Au-dessous de ce roc g!t le
en Orient, p. 12 &$. citt. H. Daii.}.
; crne du premier homme Adam;
lors du crucifiement... ce roc
s'entr'ouvrit au-dessus du crAne d'Adam et le sang et l'eau
I. 1. L'glise de la Rsurrection est de forme circulaire qui sortaient du ct du Christ se rpandirent par cette cre-
et reoferme douze colonnes monolithes et six en pierre; pave vasse sur ce crne, et lavrent les pchs du genre humain.
et tr belles dalles en marbre, elle a six entres et des Cette fente existe sur le roc jusqu' ce jour et on voit ce saint
Iriboaet avecsdie colonnes. Sous le plafond, au-dessus des signe droite du Lieu du crucifiement. 3. Une muraille
IfftaMt, les saints prophtes sont reprsents en mosaque entoure celte sainte pierre, ainsi que le Lieu du crucifie-
mmmit sVs taient rivants; l'autel est surmont d'une image ment du Seigneur, et une btisse orne de merveilleuses
dn Christ en mosaque. Dans le grand autel on voit une mosaques la recouvre. Sur le mur tourn vers (silu )
exaltation d'.4dam en mosaque, et la mosaque de la Tote admirablement reprsent en
l'orient, le Christ crucifi est si
l'Asceasioo de Notre-Seigneur. Une Annonciation mosaque qu'il est comme vivant, mais d'une grandeur et
|oe occape les deux piliers placs aux deux cts de d'une hauteur plus que naturelles; sur le mur du midi est
l'aotel. La coapole de l'glise n'est pas ferme par une vote aussi merveilleusement peinte la descente de la Croix. Il y a
de mais se compose de poutres en bois en guise de
pierre, deux portes; on monte sept marches jusqu'aux portes et
ckarpeale, de sorte qae l'glise est dcouverte par le haut. autant aprs.
4. Des dalles en trs beau marbre recou-
2. Le Saimt-Spulere est plac sous cette coupole dcou- vrent le sol. Sous le Lieu du crucifiement, l o e.'^l le
verte; voici la description dn Saint-Spulcre. C'est une crne, est installe une petite chapelle orne de belles mosa-
petite grotte taille dans le roc, ayant une entre si basse ques et pave de beau marbre cet endroit se nomme Cal- :
qa'aa kammtt pent i peine j pntrer genoux et en se vaire, ce qui signifie le Lieu du crt'inc. La partie suprieure
eeaikut; la haateor en est minime cl les dimensions, gales o se passa le crucifienimt se nomme Golgotha. 5. Du
ca l onga e nr et eo largeur, ne sont que de quatre coudes. crucifiement au Lieu de la descente de la Croix, il y a cinq
Lan^aoa a palr dans cette grotte par
la p>tite entre, on sagnes. Prs du Lieu du crucifiement, du ct nord, se
vil droite mm capee de banc
dans le roc de la grotte,
taill trouve l'endroit o l'on a partag les vtements de Notre-
ef c'est sar ee beac sacr, actuellement recouvert de dalles Seigneur, et, ct, celui o l'on mit sur sa tctc la couronne
es aarfcrc qae reposa le corps de Noire-Seigneur Jsus- d'pines, et o du Manteau de pourpre de dri-
il fut revtu
CML Cette pierre sacre, que loa les chrtiens baisent, sion. 6. Prs de l d'Abraham... A la
se trouve V Autel
a'aperfOit par trois petites ouvertures rondes pratiques distance d'environ deux sagnes est l'endroit o le Christ,
cMd. Claq paadca lampes 4 huile, brlant continuellement notre Dieu, fut frapp au visage. A trois sagnes de l est le
ah d Joar, soet toapeadoes dans le spulcre de Notre-Sei- Saint Cachot o le Christ fut enferm et o il passa quel-
gaear. Le baoe sacr sar lequel reposa le corps du Christ a que temps, pendant (juc les Juifs prparaient et rigeaient la
ifatn ttmim de long et deux de large ; sa hauteur est d'une Croix... Tous ces saints lieux sont sous le mme toit l'un
t amie. 3. Devant l'entre de la grotte, trois ct de l'autre et tourns vers le (situs au) nord (du Calvaire).
4e distance, se trouve la pierre sur laquelle tait assis On compte vingt-cinq sagnes du cachot du Christ au lieu
l'AafC^ Fenmea et leur annonra la rsurrec-
apparut aux o sainte Hlne dcouvrit la sainte Croix, les Clous, la
Ifaa en La sainte grotte est revtue extrieurement
Ckrist. Couronne, la Lance, l'ponge et le Roseau.
4e keea aurbre ceaiaM an ambon, et e^t entoure de douze m. 1. Non loin sur une lvation, est l'endroit o la
pareil. Ella est surmonte d'une Mh sainte Vierge arriva la hte la suite du Christ... Cet en-
or m pilirrs et se terminant par une droit est la distance d'environ cent cinquante sagnes vers
feeoaverte i'eailles eo argent dor et qui porte sur l'occident du Lieu du crucifiement et se nomme Spoudi, ce
le Iffnre de Christ en argent, d une taille au- <|ui veut direpromptitude de la Vierge. Il y a l actuelle-
:
de rordiaaire; cela a t fait par les Francs. Cette ment un couvent dont l'glise toiture en char|iente est con-
loardle,4|ai e tiaave jatte sou* la coufioie dcouverte, a trois sacre la sainte Vierge.
2. l/endroil o .sainte Hlne
pvftea fagAaleMeaMat travailles en treillage crois; c'est retrouva la sainte Croix est vingt .sagnes de distance vers
f caa pafici ^'aa paHre dan le Haint-Spulcre. l'orient, prs du Lieu du crucifiement. On y avait hti une
4. L'egttae de le Reanacllea est ronde et a trente sagnes trs grande glise toit en charpente, et maintenant il n'y a
alMl fM
4a iMgacar. Rlle poaade haut de m \h qu'une pt-tile glise, A orient se trouve la grande porte
I
WlMMSU
4MMarc le petriarrbr. Il ; a douze que voulait franchir un jour .Marie l'Kgyiitienne p(Uir baiser
u
it U m low lHiM juviuau mur du grand autel. la Croit,.. On montre prs de cette porte l'endroit o sainte
n. ^
i. Derrtkra f'ealel, A i'etterieur du mur, se trouve Hlne reconnut la vroie Croix qui ressuscita une vierge
romkUie Im Urr* al cal faeeavert d'aae peUte eoaatruc dcde.
Uaa. aa dasias de lef adle la CbfUi eal repriaeaU en mo- IV, 1. (L'hlgoumne n obtenu du roi llaudouiu la per-
eHae eet celle lfniJc ; U
plante de mon pied sert de mission de d|HMer sa lampe dans le Saint-Spulcre pour
iifiM le cM I poar la terre . a. Il y a douxe recevoir le fou sacr; il dcrit la presHo qui a lieu dans la ro-
gHM4afla tfhnMit et le ferre )aaqu au Litu dn cru- tonde et aux environs et le cri mille fuis rpt du hyrie
TEXTES RELATIFS AU CHAPITRE IX, 259
eleison. Puis, en compagnie des moines de Saint-Sabas, il autem ideo fecisse dicitur, ut sua) perfidiae populis infide-
se rend avec le roi la crmonie). Nous atteignmes ainsi libus daret argumentum. Objiciebatur enim ei Christiani-
la porte occidentale de l'glise de la Rsurrection mais une ; tatis titulus, eo quod ex matre Christiana natus esset
foule si compacte en obstruait l'entre que nous ne pmes (liv. I, c. 4). 2. Prdicto enim principe nequara rbus
y pntrer; alors le prince Baudouin commanda ses soldats humanis exempto, cessavit ex parle quassatio, filio ejus,
de disperser la foule et de nous ouvrir un passage, ce qu'ils Daher nomine, regnum obtinente. Hic siquidem, ad peti-
firent en frayant une ruelle jusqu'au Tombeau... Nous arri- tionem domini Romani, imperatoris Constantinopolitani...
vmes la porte orientale du S. Spulcre du Seigneur; et le pra3dictain ecclesiam redificandi fidelibus concessit pote-
prince vint aprs nous, et occupa sa place droite, prs de statem. Qua concessa, cognoscens plebs fidelium, qu Hiero-
la cloison du grand autel, en face de la porte orientale du solymis habitabat, quod ad tanti operis restaurationem
Tombeau; c'est la que se trouve une place leve destine eorum vires non sufTicerent, missis nuntiis ad prdicti
au prince. Le prince commanda l'bigoumne de Saint- Romani successorem, dominum Constantinum Monomachuin,
Sabas de se placer, avec ses moines et les prtres orthodoxes, qui tune agebat in sceptris, precibus porrectis, humiliter
au-dessus du Tombeau; quant moi, infime, il m'ordonna significanl inquanto mairore et in quanta desolatione post
de me mettre plus haut, au-dessus des portes du Saint-Spul- ecclesiam dirutam populus consedisset; orant affectuosissime,
cre, en face du grand autel, de sorte que je pouvais voir tra- ut ad resedificationem ecclesife iraperialis munificentiee libe-
vers les portes du Tombeau ces portes au nombre de trois
; ralem porrigeret manum. 3. Procurabat autem eorum
taient scelles du sceau royal. Quant aux prtres latins, ils legationem quidam Joannes, cognomento Carianitis, Con-
se tenaient dans le grand autel... A la fin de la neuvime stantinopolitanus natione, nobilis quidem secundum carnem,
heure... un petit nuage, venant de l'orient, s'arrta soudain sed moribus raulto nobilior. Hic poslposita seculi dignitate,
au-dessus de la coupole dcouverte de l'glise, et une petite Christum secutus, religionis assumpto habitu, Hierosolymis
pluie tomba sur le Saint-Spulcre et nous trempa ainsi que pauper pro Christo habitabat. Missus ergo, dbita instantia,
tous ceux qui se tenaient au-dessus du Tombeau; ce fut sollicitudine non pigra, apud eumdem Dominum imperatorem
alors que la sainte lumire illumina soudain le Saint-Spul- fideliter elaborans, obtinuit, ut, ad opus praedicti aedificii
cre... L'vque, suivi de quatre diacres, ouvrit alors les de proprio fisco, idem Deo amabilis Augustus, suraptus
portes du Tombeau, et y entra avec le cierge qu'il prit au necessarios et suflicientes ministrari pr<eciperet. Impetrata
prince Baudouin, pour l'allumer le premier cette sainte ergo pro voto fidelis populi postulatione, Isetus Hieroso-
lumire; il vint ensuite le remettre aux maius du prince... lymam reversus est...
4. Prerat autem eidem ecclesiB
Tout le peuple se tient donc avec les cierges allums et r- tum vir venerabilis Nicephorus patriarcha. Sic ergo obtenta
pte... Kyrii eleison...
:
2. Le troisime jour aprs la licentia, et suraptibus de imperiali rario ministratis, eam
Rsurrection... je me rendis, la messe finie, chez le gardien quco nunc Hierosolymis est, saiictic Rsurrection! s difi-
du Saint-Spulcre et lui dis : Je voudrais reprendre ma caverunt ecclesiam, anno ab Incarnatione Domini MXLYHI,
lampe. Il m'accueillit avec affection et me fit pntrer tout ante urbis liberationem annis LI, tricesirao vero septimo
seul dans Tombeau... Je lui offris, selon mes moyens,
le postquam diruta fuerat (liv. I, c. 6).
mon petit et pauvre don le gardien des clefs voyant ma d-
; II. 1. In eodem quoque (monte Syon), sed in devexo
votion pour le Saint-Spulcre, repoussa la dalle qui recouvre quod ad Orientem respicit, sita est sanctcB Resurrectionis
la sainte Tombe l'endroit o tait la tte [du Christ], d- ecclesia, forma quidem rotunda; quae, quoniam in declivo
tacha un petit morceau de cette pierre sacre, et me la donna prdicli montis sita est, ita ut clivus eidem eminens et
comme bndiction, en me conjurant de n'en pas parler contiguus ecclesiic pne superet allitudinem, et eam reddit
Jrusalem. Ayant encore salu la Tombe du Seigneur et le obscuram, tecium habet, erectis in sublime trabibus, et
gardien, et pris ma lampe remplie d'huile sainte, je sortis, miro artificio in modum coronae contextis, apertum et per-
plein de joie. petuo patens, unde lumen ecclesise infunditur necessarium;
sub quo hiatu patulo Salvatoris positum est monumentum.
Guillaume de Tyr {Recueil des historiens des Croisades, 2. Porro ante nostrorum Latinorura introitum, locus
Occid., I; citt. Guill. T.). dominicse passionis qui dicitur Galvariie sive Gulgatha, et
ubi etiam vivificse crucis lignum repertum fuisse dicitur,
I. 1. (Hequen calipha) ecclesiara Dominic Resurrec- et ubi etiam de cruce deposilum Salvatoris corpus unguentis
tionis, quae per venerabilem virum Maximum, ejusdem loci et aromatibus dicitur delibutum et syndone involutum,
episcopum, praecipiente domino Constanlino Auguste, aedi- sicut mos erat Judis sepelire, extra praediclae ambitum
ficata fuerat; postea per reverendissimum Modestum, tem- erant ecclesiae, oraloria valde modica; sed, postquam nostri,
pore domini lieraclii, reparata, funditus dejici mandavit. opitulante divina clementia, urbem obtinuerunt in manu
Cujus prceiiti rescriptum quidam ejus procurator prses forli, visum est eis praedictum nimis angustum aedificium ;
videlicet Ramulensis, Hyaroc noinine, ad se direclum susci- et, ampliata ex opre solidissimo et sublimi adiuodum ec-
piens, piiedicta ecclesia usquc ad solum diruta, jussionem clesia priore, intra novum aedificium veteri continuo et
regiam effectui mancipavit. Prerat vero ea tempestate inserto, mirabiliter loca comprehenderunl praedicla (liv. VIll,
cidem ecclesia vir venerabilis, Orestus nomine, ejusdem c. 3).
nequissimi rgis avunculus, matris ejusdem frater. Hoc
CHAPITRE X
cbcrar k l'Anastasis, abriter le Calvaire, le lieu de part et d'autre l'ouverture de l'abside orien-
de rOoctioD, l'accs de Tlnvcntion de la Croix, et tale. Ce changement, caus par la suppression de
mme les petits oratoires votifs situs l'est du cette abside, porte h quatorze le nombre des co-
Sftint'iardin, riger un clocher, telle fut en gros lonnes du portique infrieur do la Rsurrection,
l'cnirre latine qui subsiste encore quoique dfor- mais laisse intact le total dos six piliers carrs
me. Et, la considrer sans parti pris, on ne mentionns dans le monument avant les travaux
saurait assex admirer l'art avec lequel l'architecte des Croiss*. Dcompte fait des deux contreforts
do m* sicle a sa, sens en rompre l'harmonie, du grand arc, la galerie suprieure a huit colonnes
dapter le plan de son difice aux accidents du rondes et dix piliers carrs. On a donc ajout vers
lemUn et tox soovcnirs pieux diittribus h travers l'orient deux piliers, l'un au nord-est, l'autre au
tadtn atrium de la Croix. Pour nous n^ndre sud-est'. De plus, afin d'adapter plus parfaite-
compte da dtail de celte uvre, nous allons ment la rotonde au nouvel difice, on a fait dis-
I. U Bactn, Foy*f mm Uvant, II, p. 212 ; L Dme de ct /i rraixis murmorcit columnis, quibus IS arcui in-
rttttw flt oalesa fr ? ia^l cotoaacs, doal il rn a
y ils rumbiint, Lnn liiiU plliern iln Tiriouonic, II, I, roinproiinonl
tfmnm fatlM 4* groMM ^ntn potAm ! univ ur Icn vraiMMnblnbleinnnt Icn doux |)II<>h du grand arc, cl son
aeliet I ^mt0m roedM qui mwI du srlirc Horn, rhiATre XVI ronrrriinnl U'% colonncrt ronduH doit ^Iro lu XIV.
lekmfr., f. IS Imftrior porlieiu... fmIcUur C parasUiU* '/, Lk itRVVR, /. /. . DoMUH r<>|li>ii-l il y <-ii a dix-huit
LE SAINT-SEPUI.GRE DES CROISADES. 261
paratre en mme temps que la portion du mur au nord, les aptres tenant en main des bande-
extrieur contigu au Saint -Jardin les quatre roles o du Nouveau Testa-
se lisaient des versets
portes orientales de l'Anastasis. ment relatifs aux mystres de la vie du Christ.
Les Croiss ne paraissent pas avoir modifi la Chacun des aptres avait son nom crit en latin
dcoration du bandeau situ entre les arcades du autour de sa tte. .\u milieu de leur groupe se
portique infrieur elle soubassement du portique tenait sainte Hlne en costume imprial et dsi-
suprieur de l'glise ronde. Il y a l, en effet, une gne par l'inscription bilingue :
SCA HELENA,
grande inscription grecque qui fait le tour de la H AriA GAeNH \ Treize prophtes, ayant en
rotonde il est prsumer que, si les Latins
^
; main une de leurs paroles inspires crites sur un
eussent t les inspirateurs de celte dcoration, rouleau dvelopp, faisaient, du ct S., pendant
l'inscription se ft prsente tout au moins bilin- aux aptres. Constantin figurait dans leur groupe,
gue. 11 est possible toutefois qu'il n'y ait dans ce portant le globe et la croix, accompagn de son
fait qu'une concession faite lartiste grec oprant nom CONSTTINVS IM-|^ATOR. O
:
A- KON-
sous la direction du clerg latin. C'est ainsi qu' CTANTINOC. Ces personnages avaient le visage
Bethlem on relve dans les mosaques excutes tourn vers l'Enfant Jsus de l'arc triomphal;
au milieu du xii^ sicle des textes entirement leurs prophties faisaient allusion la rsurrec-
rdigs en grec. Voici les sujets en mosaques que tion, la consolation des chrtients d'Orient,
l'on pouvait contempler sur les murs de l'glise l'tablissement du nouveau royaume de Jrusa-
de la Rsurrection l'poque des rois latins de lem*. La frise des prophtes tait spare de celle
Jrusalem. des aptres par un fulgurant saint Michel, repr-
Au tympan de l'arc triomphal qui met en com- sent l'occident ''.
munication la rotonde avec le chur tait repr- Quelle est dans toute cette dcoration la part
sent le buste d'un gracieux Enfant Jsus; dans qui revient aux Occidentaux? Il est certain qu'a-
l'coinon de droite figurait Marie, dans celui de vant 1099 l'Anastasis de Monomaque tait orne
gauche l'archange Gabriel. Les paroles de la Salu- de mosaques reprsentant ici les prophtes, l le
tation angliciue en grec et en latin encadraient la Christ et l'Exaltation d'Adam. La description de
figure du Sauveur"^. La scne de l'Ascension d- l'higoumne Daniel qui visita Jrusalem sept ans
corait l'intrados de l'arceau triomphal^. Dans les aprs la conqute franque, ne fait qu'expliciter,
niches ou fausses fentres du mur circulaire qui semble-t-il, les naves impressions du persan
surmontait le second ordre de colonnes, on voyait, Nasir-i-Khosrau (10-47). Au-dessus des tribunes,
qui vont autour de la galerie, dix desquelles sont quarres, 5. Quaresmius a relev quelques-unes de ces inscriptions
et les huit autres rondes. HoitN, p. 45^ inclut dans son dans cette teneur zch., 37, 9 :Ihcc dicit Dnus Dsus : :
total {Testudines fulciuntur 12 parasiafis et 8 columnis a quatuor vends veni sps, et insuf/la super interfectos
Diarmoreis) les deux piles du grand arc, si l'on en juge par ut reviviscant. Daniel, 12, 2 : Multi de fiis qui dormiunl
son plan. p. -46. in putvere evigilabunt : alii in vilain eternam, alii in
1. TnoDORic, II, 2. obbrobrium. Ose, 13, 14 : O mors
mors tua, morsus ero
2. TiiODORic, 11, 2. Nous parlons ici de la gauche et de la tuus ero inferne. Jol, 2, 27 Dominus Deus vester
: ljo
droite du s|)ectateur. II. Dan., 1, 1. Le sujet a d'troites etnon est amplius et non confundelnr populus meus in
analogies avec certaines parties des mosa'iques de Saint- eternum. Amos, 9, Il In die ilta suscitabo labernacu-
:
Dmtrius et de Sainte-Sophie Salonique (voir Diehl et lum David, quod cecidit et reediflcabo aperturas muro-
Le Tourneau, Monuments Piot, XVI, 1909, p. 49 ss. XVIII, ;
rum eius. Abdias, 17 et 21 : In monte Sion erit salvatio
1911, p. 230). et erit ses et erit Domino regnum.
3. H. Dan., 1, 1. Quaresmils, Elucid., Il, p. 282, lisait Les prophtes des mosaques de Da|)hni (xi sicle) avec
encore, vers 1620, l'inscription accompagnant ce sujet :
leurs noms et leurs banderoles devise donnent une ide
Viri Calilei quid statis aspicientes tn clttm, A-.8pai; Ta- exacte de cette dcoration. Cf. Millet, Le monastre de
).iO),atoi TV ErsTi\y.a.-tx'. pXeTcovte; et; tov oupavov et Actes, 1, 11, Dapftni, pi. Vll-L\.
peu |)rs en entier o avaXr](i8i;... A Sainte-Sophie de
: G. Ilquelque confusion dans Thodoric sur la position
j a
Salonique, l'Ascension se voit dans la coupole (Diehl et Le respective personnages-, nous l'avons corrig par des
des
ToiiRNEAu, op. t., XVI). descriptions plus techniques. Sainte Hlne tait au nord,
4. Qlarksmius, p. 281, lisait encore les noms suivants : au-dessus du gynce. Cf. IIonorius d'Aulun, PL., CLXXII,
S. Thomas, S. Jacobus Alphei, S. Matheus Ev., S. linr- 589 Feminx vero in Iloreali parle slant. In ecclesia
:
crit-il, les saints prophtes sont reprsents en rcentes par Thodoric relativement l'Enfant-
mosaque comme s'ils taient vivants ; l'autel est Jsus de rarchivolte, occupaient l'espace compris
snnnont d'une image du Christ en mosaque. Il entre la cymaise du milieu et la cymaise sup-
est permis de voir dans cette image l'Enfant Jsus rieure, c'est--dire le tambour situ entre les
de l'archivolte, que Thodoric, en 1170, qualifie de tribunes et la naissance de la coupole; c'tait l
travail ancien, eodem opre, sed antiquo. Le plerin prcisment que figuraient prophtes et aptres
russe signale ensuite l'Exaltation d'Adam, c'est-- avec banderoles latines, saint Michel, Constantin
dire la Descente de Jsus aux enfers, qui dcore et sainte Hlne avec leur nom bilingue.
l'abside de la rotonde, et enfin l'Ascension de l'in- La marqueterie de marbre qui forme le pave-
trados et l'Annonciation encadrant l'Enfant Jsus ment de la rotonde et du Calvaire au xii^ sicle
du tympan. Que l'ornementation dcrite par l'hi- remonte la restauration de Monomaque. L'Occi-
goumne Daniel date de Monomaque, cela est fort dent, qui semble avoir perdu la tradition artistique
plausible; elle est tellement dans le got byzan- relative ce mode de dallage, n'en a repris l'usage
tinde l'poque ',et son excution trouve difficile- que depuis une trentaine d'annes lorsque Jru-
ment place dans les sept premires annes du salem tombe au pouvoir des Croiss. Le chroni-
royaume latin. Ce point une fois tabli, il n'en queur du Monl-Cassin, dans la description qu'il
reste pas moins vrai qu'elle a subi des modifica- fait de la basilique commence par l'abb Didier
tions an cours du xii' sicle. en 1066, et dcore par des ouvriers mands de
Quand on crut le nouvel tat fermement assis Constantinople, avoue que ce genre de pav consis-
et que les mauvaises dispositions des souverains de tant en une multiplicit de pierres tailles
Byzaoce l'^rd des Croiss parurent s'affirmer tait jusqu'alors inconnu dans la rgion^. La mosa-
comme une ligne de conduite invariable, on jugea que et les placages de marbres multicolores ren-
bon de donner la dcoration de l'glise du Saint- trent aussi dans la dcoration de l'glise
du Cassin
Spolcre une forte empreinte latine. Les dgts confie aux Byzance. Les piliers de
artistes de
qoe le Cuneox tremblement de terre de 110.*) ^ avait l'Anastasis tincellent galement sous leur revte-
d causer l'uvre antrieure autorisaient sans ment de marbres multicolores'. Les rparations
doute celte restauration ; branls par les secous- que ncessitrent au xii" sicle l'norme allluence
ses du tableaux de mosaque taient des-
sol, les des plerins, les intempries contre lesquelles l'in-
tins une prompte ruine que des soins vigilants trieur de l'glise tait mal protg, dos accidents
prrinrenl. Il est probable que l'on profita de la tels que la foudre de lliO, furent excutes dans
mise en train des travaux de dcoration du le mme que le premier travail. D'ailleurs,
style
diorar rcemment construit pour excuter les dans Jrusalem mdivale, il y avait demeure
la
moialqaes de la rotonde, d'autant plus que la sup- des architectes et des entrepreneurs qui ne man-
preation de l'abside de l'Anastasis ncessite par quaient ni de matriel, ni do main-d'uvre. Leurs
radjoocUon du nouveau cbur entranait de ateliers taient abondamment pourvus. Lorsque
srieni diangements dans la partie orientale de les Francs durent quitter la ville reprise par Sala-
la rotonde. Tbodis qu'on reportait dans la conque din, ils y laissrent, suivant un chroniqueur arabe,
du nooTeao cbceur la scne de l'Exaltation d'A- 'une grande quantit do marbre qui n'avait pas
dam, on renouvelait l'Ascension et l'Annonciation .son pareil et qui consistait on colonnes, en tablettes,
de Tare triomphal que des inscriptions latines et en petits cubes (pour forniordos mosaques), etc. " .
graeqoM aocompaynrent. l>es mosaques, juges Par ces tablettes il faut onl(>ndro les plaques de
I. Lis sasloiiw pniaHm ca foel la prcuvr, oir elle en mme temps leur arl dci gfn du inonastrc tiuoniam :
revtement et les polydres de formes et de cou- cune de ces ouvertures regardait un des points
leurs varies destins aux pavs de marqueterie. cardinaux. Entrs par la porte du nord, les ple-
Pour rexcution de ces divers ouvrages on avait rins devaient, leurs dvotions faites, sortir par
recours l'habilet d'ornemanistes byzantins ou celle du sud. La porte orientale, situe vis--vis
d'artisans forms leur cole. On peut encore du chur, tait rserve aux gardiens du spulcre,
admirer quelques dbris du pavement mdival chargs du service d'ordre aux heures o se pr-
dans l'un des rduits amnags dans les bas-cts sentait la foule des plerins. La dvotion ptu-
de la rotonde (g. 59, I). Jadis ces bas-cts, vo- lante de ces derniers les obligeait d'excuter sv-
ts, formaient entre la colonnade et le mur d'en- rement leur consigne : ne pas admettre moins de
ceinte un promenoir trs propice aux volutions six personnes et plus de douze la fois, et faire
touches. La restauration du xi" sicle avait vis pierre qui ferma jadis le
la solidit plutt qu' l'lgance. Il est prsumer tombeau du Sauveur^. On
toutefois qu'on avait ds lors rendu au tombeau avaitdonc soustrait la
sa couronne de colonnettes et sa couverture de destruction de Hkem(ou
marbre qui parurent dans la suite assez dfrachis du moins pensait-on l'a- lig. l-2i. L'dicule au
centre de la rotonde.
pour que le chapitre ait jug propos de les voir fait; la fameuse Pierre
Sceau des cbanoiue.'t du Saiut-
remplacer en 1H9 par des lments analogues sainte des priodes ant- Spulcre, d'aprs de VooUk,
Lei gliset..., p. 184.
mieux ouvrags-. Les Croiss, en vrit, n'avaient rieures, laquelle onavait
pas attendu celte date pour ajouter la parure rendu sa situation et sa
de ce morceau de roc pour lequel ils avaient destination primitives. Au-dessus de l'ouverture
affront tant de prils et endur de si grandes fati- de la chambre spulcrale, le vestibule se terminait
gues. Les bnces abondants accords au Saint- par un cul-de-four orn d'une mosaque qui re-
Spulcre par Godefroy de Bouillon pouvaient ais- produisait les scnes combines de la spulture
ment couvrir les frais de ces travaux dispendieux ^. du Sauveur et de la venue des saintes femmes au
Ds IIOG, les Occidentaux avaient dot l'dicule tombeau. Une inscription latine rythme suivait
d'un lgant ciboriura. Plus tard, tandis que le la courbe de l'hmicycle, dclarant que le Christ
revtement extrieur tait remani, l'intrieur avait eu pour tmoins de sa rsurrection le lieu et
s'enrichit de trs belles mosaques. les gardes du monument, l'ange et le suaire, et
On conserva l'dicule son plan traditionnel : que la Rdemption (ou bien la dlivrance du
le tombeau arrondi au dehors, rectangulaire au de- Saint-Spulcre) corroborait ce tmoignage. Les
dans, prcd d'un vestibule (fig. 125) Le vestibule . autres parois du vestibule ou chapelle de la
taitform par une petite chapelle carre dont trois Pierre sainte taient galement recouvertes de
portes permettaient l'accs et qu'une quatrime mosaques*.
mettait en communication avec le tombeau. Cha- De cette chapelle on pntrait dans le tombeau
1. Fabhi, Evagat., I, p. 342 : Hic transilus supra est lem dans la seconde moiti du xi s., voir F. 6, 10. il; VIF,
par un passage si bas, que, pour le franchir, il de marque, et moyennant un don honorable^.
fallait se traner sur les genoux. Lorsqu'on a Encore devons-nous remarquer qu' la veille de
pntr, ajoute l'higoumne Daniel (t. I, 2), dans l'occupation franque la sainte roche avait t
celle grotte par la petite entre, on voit droite notablement rduite. Dans la crainte que la dvote
une espce de banc taill dans le roc de la grotte. arme des Croiss, alors en marche, pousse par
et c'est sur ce banc sacr, actuellement recouvert une religieuse avidit, ne ravt les signes de la
de dalles de marbre, que reposa le corps de Passion, savoir le bois de la Croix et le Saint-
Noire-Seigneur Jsus-Christ, Cette pierre sacre, Spulcre, le patriarche grec Simon, d'accord avec
que tous les chrtiens baisent, s'aperoit par trois un vque syrien, du nom de Samuel, avait fait
petites ouvertures rondes pratiques de ct. enlever la portion de rocher o le corps du Sei-
Cinq grandes lampes huile, brlant continuel- gneur avait t dpos, et l'avait enterre avec la
lement nuit et jour, sont suspendues dans le relique de la vraie Croix. Les deux prlats s'taient
spulcre de .Notre-Seigneur. Le banc sacr sur au pralable appropri d'insignes fragments dont
lequel reposa le corps du Christ a quatre coudes ils distribuaient des parcelles leurs amis. Aprs
de long et deux de large, sa hauteur est d'une leur arrive, les Croiss, qui avaient eu vent de
coude et demie. Entre le banc de marbre et l'affaire, se Grent dlivrer le morceau de roc enfoui
le mur mridional de la chambrette, l'espace libre qu'ils jurrent de garder avec toute la vigilance
pouvait contenir cinq hommes genoux tourns possible '. marbre ne recouvrait-il
Ainsi le banc de
vers le banc sacr*. En dpit de la substitution du monolithe prserv par
plus qu'un faible reste
de parois en maonnerie aux anciennes parois de Constantin. Ce que le marteau des musulmans
roc qu'elle avait d subir au xi^ sicle, la avait pargn fut donc en grande partie dpec
chambre spulcrale conserve chez les plerins comme Le fragment recouvr
l'avait t la Croix.
son vocable antrieur de am^Xiov et de spelutico, avait probablement t replac sous la dalle de
terme qu'ils appliquent parfois au vestibule lui- marbre, car vers 1100 rhigoumne Daniel signale
mme'. Les fragments de roc laisss visibles leur encore le banc rocheux d'une coude et demie de
faisaient croire que le spulcre primitif tait hauteur. Vers 1170, il n'atteint plus qu'une coude;
encore intact. Le rcit de Haoul Glabcr, nous mais en compensation la couche glorieuse du
l'avons TU, montre suffisamment qu'on tait loin Christ a t revtue d'or sur le pieux dsir de
de se rsigner la pense de la disparition presque Manuel Comnne "'.
totale du Saint-Spulcre. Le got effrn des re- Tandis que le vestibule affectait les dehors d'une
liques qui caractrise le plerin mdival con- maisonnette carre, le tombeau proprement dit
tribua diminuer ce qui restait du noyau rocheux tait circulaire l'extiicnr. Dix colonnes dis-
du tombeau de Jsus. Le gardien des clefs ne se poses en cercle et supportant la retombe d'l-
faisait pas scrupule de dtacher des parcelles de gants arceaux cintrs entouraient le monument,
la sainte roche & la demande de quelque plerin mais non le vestibule. Au-dessus se dveloppait
fias Ma 4m doalM urKir partir du xiv* ticle sur la [Symeon) lummo formidabat timor, ne signa passionis
CMMcrvallMi da tsmbeau de Ifolre-Scigneur. Chriiti, pretiotissimum videliret Cniris lignum et Sepul-
3. H- Dm.. IV, 7. la II&7, Eudca du ChAti'Buroui, v- chrum dominicum, a devoto superveniente exercitu reli-
^9 4 TmoUm, ratoya e Vitrrbe au cliapiire de Neuvy gioia avidUatc, vel oinnino, vel maximn auferrenlur ex
frapMdl tfa lombesa do chrUt. Leckaonk. I.e Saint-S- parte. VI e.njo C/nisH initjnia xervarentur in loro i/iio
fltf H l CrwUii au Maine, p. Ci. Kn un, W comte de I pnsiits eut, iniit ci)n\itium pradictux pnlriaichn, ciim
f^ d nd Baadoaia d intKnr* rclii|ur du .Soiiil- quodam Samurle. Syrorum episcopo... enil.sot/ite de Se-
eft. da la frai* Crois, do corp de ainl Ctotvfi*. Hon pulrhro interioii lapide, i/ui reeeptaruliiin corpori.t
Airftasdra m obltcal au**i (|uel<|ae>unea. nev. Chriiti fueral, ciiin Cruce ipslua, trrr.t infodientes al/s-
ror. tMi.. ui. Ura d U dMleaca de la t*a*l-
XI. p. conderunt, toltentei Mibiinde aliquux porlione..,
llfMda MMNii f'4Mia es iw7i, o pUet ptrml Ica relique* de t>. Piioc, /. /.
une corniche portant en lettres sculptes et dores atteintes de l'extrieur, terminait lgamment
cette phrase de saint Paul : Christus resurgens l'ensemble du comprenait une
petit difice. Il
ex mortuis jam non illi ultra non morilur. Mors belle coupole recouverte d'caills en argent dor,
dominabilur, quod enim Deo A cha- vivit, vivil . pose sur douze colonnettes accouples, relies
cune des arcades pendaient deux lampes et l'on entre elles par six arceaux. Au sommet se trou-
avait peint sur tous les arcs des bouts-rims latins vait en 1106 la figure du Christ en argent, d'une
dont voici la traduction en partie : taille au-dessus de l'ordinaire; cela a t fait par
de temps est sullisant pour justifler les premires ciborium surmont d'une croix dore sur la-
tait
marques de cette dgradation. quelle reposait une colombe galement recouverte
Le mur extrieur de l'dicule, divis par les d'or ^.
colonnes en arcades aveugles, tait revtu de Les Occidentaux conservrent l'autel paroissial
marbre; des lames de cuivre dor recouvraient sa situ contre l'dicule l'ouest. Ils l'appelrent le
surface suprieure dispose en terrasse. Au centre Cavet (de caput) en raison de sa position par rap-
de celte toiture, une sorte de chemine avait t nommaient le Monument,
port l'dicule qu'ils
pratique afin de permettre l'air du tombeau de conformment l'expression de l'vangile, monu-
se renouveler et la fume des lampes de s'chap- mentum. Au chevez de cel monument, crit le
per. Un ciborium, garantissant cette ouverture des continuateur de Guillaume de Tyr, comme au
y.aToatvs t Sytov cpi. NiccOL D.V POGCIBONSI, p. 101 E, per Vita mori volait et in hoc tumulo requievit
:
la (ineslra sopra detta, io viddi venire una colomba, la Mors, quia vita fuit, nostram victrix abolevit.
quale si pos sopra la cappella del sanlo Sepolcro : e stando Nam qui confregit infertia, sibique subegit,
cosi, euno lume grande apparve dentro al sanlo Sepolcro. Ducendoque suos forlis dux ipse cohortis
Plus probablement ne faut-il voir dans l'usage de ces cou- Atque triumphator hinc surrexit leo forlis.
poles ajoures qu'une rminiscence inconsciente du prin- Tarlarus inde gmit, et mors lugens spoliatur.
cipe du sanctuaire hyptre antique laisser la divinit que : NiccoL, p. 60. Fabri, Evagat., I, 33'
JRUSALEM. T. II. 34
966 JRUSALEM.
chief de Tautel par deforz a un autel c'on apele Croiss maintinrent l'ancien autel, situ. sous l'arc
Caret. La chantoit l'en chascun jour messe au triomphal, en faveur des Grecs. Cet autel est le
point del jour*. Cet autel, dont la chapelle premier objet que signalent les contemporains en
actuelle des Coptes occupe l'emplacement, tait passant de la rotonde au chur Aprez vers :
enferme dans un sanctuaire en grilles de fer oriant estoit li cuerz del Spulcre, la ou li cha-
forg, recouvert d'un toit en bois que bordait une noinne chantoient, si estoit lonc. Entre le cuer ou
balustrade en cyprs peinte de diverses couleurs. li chanoinne estoient et le monument si avoit .1.
Sur la corniche de cet oratoire, une inscription autel la ou li Griex chantoient. Mes entre closture
latine disait : avoit entre .11. si en i avoit une porte par o l'en
aloit de l'une l'autre '. Lorsqu'on avait laiss
Ici U nort est dtraite et la Vie noas gurit. Une
l'autel derrire soi et franchi la grille du chur,
boctie agre est offerte; l'ennemi tombe, la faute est lave.
Le ciel te rjoait. le Tartare pleure, la Loi est renouvele. on retrouvait le fameux Compas, VOmphalos de la
Ceci, Christ, nous apprend que ce lieu est saint -. terre, toujours la mme place. Mais au lieu d'tre,
comme auparavant, au centre d'un espace dcou-
ment construit dans la suite par les Francs. Tel soigneusement dcrite en 1346 par Niccol daPog-
est le dbut de la description du chur des cha- gibonsi au-dessus du dme, il remarque un petit
:
noines, chorus dominorum, dans le prcieux libel- ciborium (civoretto) dress sur six colonnes de
lut du moine allemand Thodoric (t. III, 1). A vrai marbre de deux pieds et demi chacune; sur ce
dire, U ooavelle construction comprenait plus ciborium se tient une colonne de marbre, haute
que le cboeiir; c'tait une vritable glise dont l'ad- de deux pieds, termine par une pomme. Ainsi le
jonction la rotonde avait ncessit le remanie- motif damortissemont de la coupole du chur
ment de la partie orientale de celle-ci '. L'architecte tait un belvdre domin par une pomme de pin
avait dress son plan de faon, tout en satisfaisant ornementale'"'. En 1400, on voyait un lustre
m traditions liturgiques, recouvrir sous un pendre l'intrieur de la coupole " au-dessus du
nme toit la surface entire de l'antique atrium nombril terrestre; nous ignorons s'il faut en attri-
de U Croix et de l'Anastasis, devenu le Saint- buer l'installation aux Occidentaux. U est certain
Jardin o s'panooissait toute une floraison de que le luslre tait d'un usage courant au xu" sicle.
sonveniri. Les liturgistcs de l'poque nous ont laiss sur la
La appresion de l'abside orientale de l'Anasla- corona, compose ordinairement d'or, d'argent, de
sis et le transfert dans le nouveau chur de bronze et de fer, toute une explication symbo-
tallea du cbapitre et du trne patriarcal dcgag- lique : dcorer et illuminer l'glise, rappeler la
rmt singulirement l'dlcule, qui acquit de la sorte lumire de la joie et la couronne de vie, ligurcr la
on relief plus aaisisftant ^
! mt, par un son- Jrusalem cleste, telle tait la raison d'tre de
limant dlicat, dont il fa' ir !<avoir ;;r, lr>s la rinirtnitii''^ .
I. MKC OtexH., Il, p vt'j i*.\n %u%t., \t. lin, nommr ji. t.tbro (/ ititinmnrc, XV, Del liiogo dore slo il mezzo
rl Mtl atlort ad tautmm teputchrum. (Cf. fig. IM, C). det mondo, p. 7'). Un 'calier oxlt^riciir que re|ircsi>nlc In
Encore timide en H 03, la localisation de l'appa- taches indlbiles l'empreinte de ses pleurs. Marie
rition du Christ sainte Madeleine au lieu mme Madeleine avait laiss ce trsor phse lors-
de VOmphalos parat plus ferme vers 1165 '. On se qu'elle s'en tait alle Rome accuser Pilate et
souvenait encore que ce point faisait partie du les Juifs de leur infamie. Mais en 1169, l'empereur
Saint-Jardin. Les Chrtiens, crit en 1173 le Manuel Comnne fit prendre la prcieuse dalle
musulman Ali de Ilrat, ont aussi en ce lieu le le chemin de Byzance o, depuis des sicles,
jardin de Joseph, surnomm le Juste, qui est aboutissaient toutes les reliques de l'Orient''.
beaucoup visit par les plerins ^. Si l'apparition La translation fut trs solennelle le basileus :
;\Madeleine avait eu lieu dans le jardin, n'tait-ce lui-mme voulut porter la pierre sacre sur ses
pas l galement que le corps de Jsus avait t paules fait dont un office rythm perptua la
:
embaum? En vertu d'une association d'ides fort mmoire''. A partir de ce jour c'est Constantino-
comprhensible, VOmphalos marquait de plus ple que les plerins russes vnrent la pierre de
l'endroit de VOnction. Un petit autel mont sur l'Onction*^. Cet vnement a fait un tel bruit, la
colonnetles et entour d'une grille, au-dessus du- relique est si estime, que Jrusalem aura, dans le
quel une croix grave dans un cercle conservait ce sicle qui suit la conqute de Saladin, sa pierre de
souvenir, occupait le centre du monde ^. Contigu l'Onction'. On en fixera une, taille sur le modle
cet autel se trouvait le pupitre du sous-diacre : El du prototype de Byzance, au pied mme du Cal-
mi leu del cuer aus chanoinnes avoit .1. letrun de vaire, l'occident, situation privilgie qui lui
marbre que l'en apeloit le Compas; lassuslist l'en permettra de ravir l'autre son authenticit.
l'Epitre. La translation du souvenir de VOnction Entre les faisceaux de colonnes sur lesquels
n'avait pas suivi immdiatement la suppression reposaient les pendentifs de la coupole taient
do l'oratoire Sainte-Marie situ l'occident du ranges les stalles desdoms, ou chanoines du Saint-
Calvaire. La Descente de croix des Grecs, qui Spulcre. Le presbyterium o se dressait le matre-
rpond VOnction des Latins, se maintint sur autel dominait de deux degrs le sol du chur. Au
l'emplacement de cet oratoire jusqu' l'dification fond de l'abside, sept gradins de marbre formaient
de la nouvelle glise. Le dgagement de l'entre contre l'hmicycle un petit amphithtre dont le
del basilique, l'adaptation parfaite des bas-cts trne patriarcal occupait le centre. Au-dessus du
du nouveau chur au dambulatoire de l'Anasta- trne on voyait une grande icne de Notre-Dame,
suffisamment ce transfert. Nous de-
sis justifiaient et, de part et d'autre, les images de saint Jean-
vons noter qu' la fin du xii'' sicle le souvenir de Baptiste et de l'archange Gabriel. La conque absi-
l'embaumement de Notre-Seigneur ne se concr- dale tait dcore d'une magnifique Exaltation
tise pas dans un objet prcis. La Pierre de l'Onc- d'Adam ou Descente aux Limbes, en mosaque,
tion n'est pas Jrusalem; elle est phse, elle sujet connu dans l'iconographie byzantine sous le
esta Constantinople. Les Byzantins du moyen ge nom A' Anastasis^ Au \v\t sicle, Quaresmius
.
ne sont pas en reste de renseignements propos pouvait encore lire au-dessus de la tte du Christ
de cette pierre o la Mre douloureuse avait d- l'inscription fragmentaire H ANAC[TACIS]. en
pos le corps inanim de son Fils, et qui portait en mme temps qu'il distinguait la Mre de Dieu, les
reticutorum ferreorum concatenatione in modum altaris s. NiczTXS CuoyiATES, Manuel Conn., VII, 7, PC, CXXXIX,
designalus, infra qiias tabulas iti pavimento, orbiculis .573.
quibusdam factis, meditullium terrx dicunt designatum... 5. Pai'Ad. Keramels, Analecta, V, pp. 180 ss.
In eodem quoque loco post resurreclionem dicitur Domi- 6. KiiiTROWo, Itinr. russes, pp. 137, 102.
nus apparuisse beatx Marix Magdalemv... 7. DosiTHE, patriarche de Jrusalem, 1669-1707, conclut
2. Le Strance, Palestine under the Moslems, dans son ouvrage Uspl twv v 'Iepoao).'j(i,o'? TcaTptapxEyffavttov,
p. 208.
3. TuoDORic, III, 2. Innomin. VII, Tobler, p. loi : in p. 790, que la pierre de Jrusalem n'est qu'un fac-simil :
medio chori, est mdius mundi, ubi Dominus fuit positus. favepv 8' vTEEv ti AtOo; wv vv et; Tr)v 'TtoxaOyiXaxitv
Jean Wurz., p. l'iO, semble indiquer que la nouvelle loca- (TTV ; XTTOV ToO TCptOTOTli TtOU , xal Oj^l a'jX; 7rpWT(TU7tO.
lisation ne fut pas gole de tout le monde : in eodem quo- 8. TuODORiCj III, 1. Jean Wurz., pp. 150 s.
que loco quidam asserunt, quod Joseph corpus Jesu a
368 JRUSALEM.
Aptres et les anges dans le ciel, tenant en main pacte qui assige les issues de la rotonde et emplit
des banderoles avec les paroles du irisagion*. Au- l'glise^. Cette porte mnage, lors de la restaura-
dessous du tableau courait cette inscription latine : tion monomachienne, dans le mur des galeries
Atcendens Christus in alium captivam dnxit car- suprieures, exactement dans Taxe est-ouest de
nem, ddit dona hominibus. On lisait un peu plus l'Anastasis, est aujourd'hui mure (cf. fig. 04, A').
bas le long de l'hmicycle : Elle fut en usage durant tout le mi sicle. Le plerin
qui venait de la porte de Jaffa, aimait s'engager
Loaez 1 Crucifi dans sa chair, glorifiez l'EnseTeli pour
dans celte baie pour jouir de la vue d'ensemble de
dotez le Ressuscit de la morl >.
la rotonde. Vous entrez par une porte l'extr-
Le Pre Nau distinguait encore, en 1674, sur la mit ouest, crit Idrsi en 1134; l'intrieur de l'-
maraille des deux costez de T Autel, les images de glise occupe l'espace central d'une qoubbeh qui
saint Pierre et de saint Paul. Celle de saint Pierre, recouvre le monument en entier. C'est une des
ajoQte-t-il, estdu cost de TEvangile, et celle de merveilles du monde. L'glise se trouve en contre-
ainl Paul du cost de TEpistre, avec cette inscrip- bas par rapport cette baie et vous ne pouvez pas
tion en lettres latines Grati Dei sum id quod :
y descendre de ce ct^. Du moins, ne pouvait-
tum, et gratta ejtts in me vacua non fuit. Saint on y descendre directement cette poque. Pour
Pierre la vieille mode en tenait aussi une, mais gagner le sol de la rotonde, il fallait chercher l'es-
elle est tombe, ou bien on l'a enleve' . On calier situ vers les portes mridionales*. Mais en
ran ddi saint Pierre et l'autre au protomartyr sant sur des colonnettes, apparente cette entre
nint Etienne'. avec les doux baies de la Mestre Porte de la
Sept ans environ aprs la prise de Jrusalem par Elle appartient d'ailleurs aux dpendances de ce
les Croifs, l'lise de la Rsurrection est acces- palais,connu depuis Saladin sous le nom de
sible du cAl de l'occident. C'est par la porte occi- Khnqah Sali.ilyoh. Une inscription rolcvo sur le
dentale que le roi Baudouin pntre dans l'gliso linteau bande clave d'une porte inlricurc de la
afin d'assister au feu Pour arriver l'entre
iacr. Khnqah (flg. 120) aide dater ce monument au
de Tdieule, il doit suivre les pas do ses soldats moins d'une faon approximative. C'est l'hoxamtre
qui Ini frav-rii un passage trayers la foule com- i
Ar]nulfus pdlriarcha domu[m] qui coudiilil islum'K
I. Etmeid., V, |>. 2U. H. l-AiiHi, Evagat., I, p. :\V). : Super illam aiitem lestu-
. Thimsu.. I. /. dinem olim erat cirruhiris ItansHus communis, et altaria,
%. fwf/f m wu wmi . f. 177. Cl QoAKtsan:s, /. I. ri jujln portant ttmpli est nxci'nsus per lapideinii (jra-
h. HmssU * rMlt., op. t., p, 79. duin fid tiiprriord. A'mmc vrro sutil siiperiiis haltHacula et
6. JtA WiBs., f. IM. Cartut. du H. 8p., a* 138, d. r/iiiri, prr intmiiedios muros dii'isi in ijuibus Christiani
Ita ll wms , p. tM. Us ftiulnrt 6t l'ffliss A'Alfou Chi, de nun officia prrogunt.
aliti ritibui
nintm pm pvts tm l mim tmnp*. fourniralral ce 9. R. GCRMiH-DuRAMn, doiiR Ir Hi'cueil... de M. Ti.-
I>.
^(c kMgrtfM^aaMMMitsad uJo^ie. aerall donc Il Oamnkai;, III, |i. bO. A c<l hciuinlrc ri^pontlnil un ticcond
ItMSMi * ssiikalUr 4M
uiIImIs reUv dr M.
tes le vers qui pu tro rricv. Aujourd'hui te texte sciiililf
n'a
caMs 4* rtellsl fMSMH paMMs. avoir diiparui (wu aprn ta (liW-ouvcrlc en I8UH, lo innfli
S, Kmfomt,, fH^rim. n$$4, p. 7i. Cf. Kosorr. p. 123. la lit, dit on, inartrlrr coininn un litre d<< propritM/^ K^^nanl.
7. La afRAJtes, op I . p. Ml. L'n croqui* Mimmairo (lin. 12*1; o pu <*lrr pris n In d^rolM'c,
LE S\INT-SKPULCRE DES CROISADES. 269
fondements. Remont sur le sige de saint Jac- mdivales connues aujourd'hui sous le nom de
ques en H
1:2, il y demeura jusqu'en 1 18, malgr 1
en mai 1911, avec l'obligeante connivence d'un tnra. Il semble Surianoruin, in qua sanclain crucem habent repositam.
autoriser l'espoir de ressaisir le texte sous ce grattage, le nia est porta, ad quam Maria jEgyptiaca stetit... Bur-
jour o il serait possible de dgager le linteau des coli- ciURD, Laurent, p. 72 Ante ostium occidentale hujus
:
fichets qui l'oflusquent et de s'attarder avec plus de libert ecclesix foris est locus, ubi Maria Jjyptiaca, orans ante
en cette pice malheureusement trs prive. imaginem beatx Virginis... consolationem per responsum
1. CoNTiNUATEtu de GuiU. T., Vil, RHC, Occid., II, p. 500. becUee Virginis recepit. Anon. grec de 1400, PG., CXXXIII :
pas dans la direction de l'orient amenaient noire relique tait porte dans les armes en campagne
plerin la tte d'un escalier d'une quarantaine par le patriarche ou quelque vque dsign pour
de marches, aboutissant au porche de la susdite cet oflice. Les auteurs contemporains font une
chapelle des Grecs
(flg. 90). Au pied de cet esca- mention frquente de la prsence de ce palladium
lier qui se trouvait ciel ouvert, le visiteur pou- au milieu des troupes franques aux prises avec
vaiton bien pntrer dans la rotonde par l'entre les Sarrasins. Ce fragment, probablement celui
pratique dans Tabsidc nord, ou encore gagner que le patriarche Simon avait cach avant de se
la chapelle des Grecs en poursuivant sa marche retirer Chypre, fut dcouvert le 5 aot 1099,
directement vers l'est. Celte porte de l'Anastasis, sur les indications d'un indigne''. L'oratoire
qui est devers bise , est encore en usage; mais franc de la Croix est actuellement occup par une
elle ne conduit plus qu'aux dpendances imm- partie de la sacristie franciscaine. Les anciens
diates de la rotonde. Le porche est occup par le plans portent en cet endroit une absidiole oriente
rfectoire des religieux Franciscains et par le qui fut durant plusieurs sicles aprs le rgne de
passage qui amne la citerne que recouvraient Saladin au pouvoir des Nestoriens *. Elle est signa-
Parmi les
jadis les degrs infrieurs de l'escalier. le au xiV sicle l'orient de Tune des deux
dbarras dont ce passage est encombr on remar- grandes dalles rondes du pavement mdival qui
que une cuve baptismale de porphyre rouge, rel- marquaient alors le lieu o Jsus apparut sainte
gue en cet endroit aprs que l'efTondrement de Madeleine. coutons fra Niccol da Poggibonsi
la coupole du baptistre au xvi* sicle l'eut mise (1345) pour qui toute abside est une tribune :
bon d'usage. I>a citerne, d'assez grande capacit, Dinanzi alla detla pietra, da levante, si una
est fort ancienne; elle est contemporaine des tra- piccola trebuna, con uno muro, e con una piccola
vaux de Constantin, si elle ne leur est pas ant- porta'. Cette absidiole, qui figure encore dans le
rieure. On y lit encore cette inscription byzantine : plan de Quaresmius (1616) comme saccllurn sanclx
fMwJi Kwstow ix\ TMV tsTMv, la M>ix du Seigneur sur Maii.x' Magdalcnie, a disparu vers 1720 pour lais-
tes eaux. Quant la chapelle o les Grecs du ser une issue la chambre concde aux Latins
XII* sicle tenaient leur prcieux reliquaire de la comme sacristie. Ainsi l'oratoire merveilleuse-
Croix, elle n'est autre que l'oratoire de Sainte- ment dcor de mosaques o
Occidentaux les
Marie, cr en 14K, remani par les constructeurs venaient vnrer la Croix n'est plus qu'un sou-
mdivaux lort de l'rection du nouveau chur, venir (voir flg. 123, d).
et qui, desservi aujourd'hui par les Pres Fran- Poursuivant sa visite mthodique, notre ple-
ciscains, cons4;rve le souvenir de l'apparition de rin se dirige vers la Sainte-Prison s'ouvranl en
Jsus ressuscit sa sainte Mre. contre-bas vingt pas de l". L'trangct du ba>-
A
peine sorti de celte chapelle par la porte ct qu'il traverse ne peut manquer de le frapper.
mridionale qui existe encore, le plerin, poussant Les piliers de l'glise romane s'enchevtrent
tonjonn vers l'est, rencontrait un oratoire o les dans une galerie plus ancienne qu'ils sont venus,
latin avaient un autel ddi h la sainte Croix pour ainsi dire, prolger et soulager. L'architecte
dont ils gardaient en ce lieu mme un gros frag- franc s'est fait un scrupule de conserver ces restes
ment'. fCnferme dans une riche cassette, celle byzantins o se retrouvent dos matriaux de la
clMfds mMI 9dr b Miole vraie (roif, qui fu trove et 5. (tp. /., p. 72. La localisalion de rappariliim i\ sainio
l1Mt 4 JVaaln 0mm qui ptrU Marie l'Kgyptioe et la Madeleine en ce point de lY^lise rcinnnto au moins au xir si-
CMVtrti. D'MrtfW rabUona opt 40 degra, plu de 30 ou 30. cle elle etl en concurroncc avec la localisation <|ue nous
;
I. TaiOMMe, V, I, X Itun weu., p. tbi ex oppotUo : avona releve l'Ombilic. Contin. de Guill. T., \ La en : <<
basilique primitive, dt la rgularit de son plan plus haut qu'au ix" sicle leur fte se clbrait
en ptir. C'est l'ombre de ces antiques colonnes, dans l'abside mridionale de l'Anastasis. Au
(ig. 132 s.
Les restaurations sont indiques en hachures.
SOUS lesquelles le vulgaire les croit ensevelis, que wi'' sicle, aprs la chute de la couverture du
l'on fte, chaque anne, le 9 mars, les si popu- clocher, leur mmoire sera honore dans la partie
laires Quarante Martyrs'. Nous avons constat infrieure de la tour. Il paratrait, d'un ensemble
I. JiNiNOM. Il, p. 120. Aprsla mention du carcer : sub V noscuntur, quod eoruin soUemnilas celebralur VIII id.
columnis ecclesiae XL Martyres sepulli sunt, qui per hoc Maria.
2T2 JRUSALEM.
de circonstances, que leur intercession avait pour du xviir' sicle en ont altr l'ancien plan. Au
efficacit particulirede maintenir la solidit des moyen on y pntrait en passant entre deux
ge,
constructions. piliers qui n'taient point relis aux antes des
La Prison du Christ a t soigneusement con- parois; l'intrieur du rduit deux colonnes ga-
serve par les Croiss, qui aimaient y faire leurs lement isoles soutenaient le plafond. Au fond,
dvotions. Les guides populaires se gardaient appuy contre la paroi orientale, se trouvait un
bien d'en omettre l'indication : A seneslre partie autel mont sur colonnettes, sous lequel une croix
del cuer estoit la chartre (carcer) Notre-Sei- grave marquait le point vnrer-'. Quelques
gneor*. Les offrandes qu'on y dposait faisaient plerins font remarquer que la chapelle tait
partie des bnfices du chapitre -. taille dans le rocher^.
L'anciennet plusieurs fois sculaire de ce sanc-
tuaire ne le met pas compltement l'abri de
sous le nom
de l'archidiacre d'Antioche, Frtel-
Aprs avoir quitt la Prison, le plerin s'enga-
los, dclare nettement de carcere vero, et medio
:
La soi-disant prison tait alors comme de nos Rpgarde, passant qui fus In cause de ma douleur. Ainsi
jourt on rduit trs sombre; mais les rparations j'ai souffert |M)ur toi, pour moi vite les fautes'-'.
1. C&rtml^t dm S.-Sp., * 128. d. Uc Hozii:iie, p. }3t : 5. TiioKHiic. V, 3. .Nir.(;()i.<l ii\ Poc;iii., p. 74. Voir les
mnnm fy H alltre cmm omnibus, que ibidem offe- plans de Kernardino Amico et de Quahksmus compars h celui
rmlvr. du V. Ilorn. Ce dernier rciirsenle peu prs l'tal ncluel.
a. 9. lamn
IM AiU aUler de eod*m $enliunt loeo. r. l'Anni. h'vatjat., I. 2\)0 : capcUam ... qur eral in prtra
Html ^M99nM omdM. rxcitn, ri nullnin habuil feni'slritm. J\(:.ii:s iik Vkiione,
4.hUUMimm fMf emm mei itpulcri IHtroaotymitani Revue de lOr. lut., III, p. IH8 duclus /uit in loco illo in :
ifara tm Uttm e^ulermm de corlo ^m 9tUtc Pochm de- unn caverna Jirr in una rupc experlans, (/nod foramen
mmdtf, H Hdifmftortm ... taiM ituretrtum fuite flrn-t in inonlr Cnlvarie. Louis hk Uochkciioiiaut, Hcv. ilr
tmlm, Immi tm/UH tamris iub eerlo pretio non tint l'Or. lai.. I, p. ^50 Antit/uihiii polcrat e.isc spelunco parvn,
:
ifmomimim diHmi wmiml PtmaUm ejponunt. terum qui 7. TiiAiUMiNic, V, 4. C{. Mo.NAtiiii Littouknsjs, De Iranaln-
t^imimu. mt pro ipo ItM/uamuft mrmdario noilro non tlonr Magnt .\ieolni..., lUlC , Occid., V, pp. 253 8.; Atira-
tmdiftt, mmdamiu qtuilrmmi prttumptionrt hujumodi rula, pp. 2H7 M.
de rmtf pfkttms ttUtmlori Annale* reele. auelorr
... i N. H. Ame:!, p. :(i il plan. Qdarkhmii h, Ktucid., Il, p. :t()i.
Le clotre des chanoines lait au centre de leur Arnoul en 1114 et tente par son prdcesseur
couvent, La position Gibelin de Sabran
respective de leurs en 1111. Jusqu'
btiments ressort cette poque, les
nettement de ce vingt chanoines at-
texte du continua- tachs au Saint-S-
teur de Guillaume pulcre par Godefroy
deTyr:Toutausinc de Bouillon, imm-
comme li chanoinne diatement aprs la
issoient del Spul-
conqute de Jrusa-
* i"
cre, a main senes-
lem en 1099, vi-
tre estoit leur dor-
vaient leur guise,
touerz, et a main dans des maisons
destre leur refrai-
j/
prives et souvent
lorz, et tenoit a d'une faon peu di-
mont Escalvaire. fiante. Gibelin cri-
Entre ces IL offici-
vit au roi Baudouin
nes estoit leur clo-
qu'il avait manifest
trez et leur praiaux.
aux chanoines son
Elmileudecelprael dsir de les voir em-
avoitune grant ou- brasser la vie com-
verture, dont l'en mune suivant l'u-
veoit en la chapele
sage des bonnes
Sainte Helainne, glises, en particu-
qui desouz estoit,
lier de celles de
->
car autrement n'i
Lyon et de Reims,
veist on gote '
.
et qu'il sollicitait du
Les restes trs re-
roi, en tant que d-
Uf
connaissables du fenseur et protec-
clotre, prau
le
teur du Saint-Spul-
avec la coupole de
cre, son concours
Sainte-Hlne au dans cette affaire 2.
centre, le rfectoire
encore existant au
J Gibelin tant mort,
ce fut Arnoul
sud-est du Calvaire,
qu'incomba de me-
les salles mdiva-
ner terme l'entre-
les du et uvent copte
prise. Dans une
au nord-est, tout cet
charte de 1114, ce-
ensemble facile lui-ci fait part du
reconstituer peu dessein arrt de
prs intgralement concert avec le roi
confirme l'exacti- de renouveler l'-
tude de cette an- glise du Saint-S-
cienne description.
Kig. 128. Clotre des chanoines. Arcades Tangle nord-ouest
(/ du plan, tig. 127). pulcre, de renova-
L'rection de ces lione ecclesie Sancti
lieux rguliers doit tre en corrlation avec la r- Sepulcri. Ce renouvellement consistera imposer
forme introduite dans le chapitre par le patriarche tout le chapitre la rgle de saint Augustin,
X.RHC, Occid., II, p. 49G. P. 495 : Au chevez du cuer clnes a main dsire.
avoit une porte par ou li chanoinne entroient en leur offi- 2. Cartul., n" 42 Voluntalem meam sic plenissimc
JKUSALEM. T. II.
35
274 JRUSALEM.
liminer les membres qui se refuseront adopter tuaire ^. Du moins est-elle dcrite de la sorte au
celle rgle, doter la communaut de revenus XV* sicle. Au temps des Croisades il n'est gure
snffisaol lui procurer le vivre et le vtement '. question que ou d'un
d'une grant ouverture
Mais ne demande-t-elle pas des
la vie rgulire magnum stiperno unique jour de
foramen comme
locaux propres en assurer le fonctionnement? la ciyple L'autel principal rig dans celle cha-
'"'.
Pour amener ces clercs grands seigneurs pren- pelle tait ddi sainte Hlne. Celui de gauche,
dre la rie commune, il s'imposait de leur crer de moindre importance, gardait la mmoire de
une rsidence en conformit avec leurs prten- Judas Cyriaque, le Juif lgendaire auquel les apo-
tions. On dut donc y penser ds il 10, et Ton peut cryphes font jouer un si grand rle dans la d-
croire que si le patriarche se montra si nergique couverte de la Croix. Le lieu de l'Invention de la
en m
4, c'est que, le local tant prt, rien ne croiz, des clos, du martel et de la couronne
s'opposait l'adoption de la rgle. Ainsi la con< se montrait comme aujourd'hui dans la fosse
struction des dpendances canoniales du Saint- rocheuse o l'on descendait par onze degrs. Le
Spulcre serait peu prs contemporaine de celle fond tait pav de belles dalles. Le lieu prcis de
de la rsidence des patriarches, de la Khnqah. la dcouverte tait marqu par un autel creux
Si nous redescendons par la porte claustrale plac dans l'angle le plus resserr de la grotte. Du
dans le dambulatoire de l'glise pour nous atta- ct oppos se trouvait un autel en l'honneur de
cher de nouveau aux pas du plerin mdival, saint Jacques ^. Les archologues de l'poque,
nous arrivons aussitt devant une chapelle rayon- s'inspirant d'un texte de saint Jrme, prten-
nante situe juste dans l'axe longitudinal de l'ab- daient qu'au temps de la Passion, il tait d'usage
side du chur lig. 127, F). Son vocable est chez de jeter dans cette fosse les corz des larronz,
les Grecs AuyufJoav-co parce qu'elle rappelle la quant il esloient cruceez, quant on les pandoit,
Division des rtemenls '. Elle nous est dcrite au ou quant on leur coupoit ou pi ou poing, ou
xv sicle comme un oratoire trois fentres ob- leste, ou l'on en faisoil aucune justice, en la l'uisoit
straes *. el mont Kscalvaire * . Pour Burchard, celle cavit
Feu aprs, faisant pendant la porlr claustrale, dans le roc paraissait appartenir aux anciens fos-
s'ouvre l'entre de la crypte de Sainte-Hlne [G]. ss de la ville ^.
Elle donne presque immdiatement accs un Une remont de la crypte dans le dambu-
fois
escalier d'environ trente marches ^ Arriv au bas latoire, le plerin du moyen ge pouvait, comme
des d^rs, on constate que la toiture de la celui d'aujourd'hui, examiner sous l'aulol de la
chapelle souterraine est soutenue par quatre co- chapelle rayonnante du sud-est le gros fraymenl
lonnes de marbre; elles deviendront clbres dans de colonne que l'on exposait depuis Monomaquo
le folk-loro du Saint-Spulcre. Cette toiture est conmie la colonne dt la ilagollalion '". On aura re-
une coupole amnage pour l'clairage du sanc- marqu que l'ordre des oratoires byzantins exis-
mferui, ml ei per obedUiitiam flrmiter preeiperein quale- 6. Fahki, Evdijat., y. 2<J3. Les colonnes, disait-on ulors,
M Htami fwunmt iecundum bonarum ecclesiaruni, |)i'ovpnaicnl du pnMoire o J'>.siis fui condamn.
fteimUm i Mtm uUti rrl Hemeiui contuHudimm. i. HIIC, Occid., IL p. i'JG. TiionouK.. VI, 1.
I. It* V
Htmbam enim ut cominuniter vicmlrs vitani
; 7. Innom. Il, p. IIU. TiiKoiHHiic, VI, t (il compte ce se-
fittiemm Ufurrmlur et pro regulit beati Augutlini cond ccali)T AT vel paulo plus gradus). Nic.c.oi.6 ii\ Pot;-
wUm mnm camomie r0rttur. niii., p. 8U. Jacqiks dk Vkronk, p. 187. l.oiu dk Uocnic-
1. Ajmh. frae 4a lloo. MO. CIIOt'AIIT, p. 'iUO.
a. Famh, Mt,. l, p. 9t0. 8. nue, Occid.. Il, pp. 406 .
4mm mi covloir. umK llll#r iagl-neuf inarcJies condulMnl iltiic trnntUitii de dinno Pilait ... c.W aulem de Iti/nde por-
M \m. M MHfMt * fdNclK, fi irnate boc |niad coloone phirilicn mbnigto, hiihem nineulnn ruliens nnhirntiler,
Ml f4wf>, wyyrto! U totc, de lM|iitll< la ros* eoaln ijiiaM en-dit vulgut tineluras e.isr siinijuina Clirt.sli.
-
Voirli. M.
LE SAINT-SPULCRE DES CROISADES. 275
tant antrieurement la nouvelle construction a trade. C'est l que se tenaient les gardiens du Cal-
t interverti dans la rpartition des chapelles vaire, chargs de rgulariser la circulation des p-
rayonnantes destines les remplacer. 11 n'y avait lerins aux jours d'aflluence extraordinaire^. De ce
cela plus grand in- vestibule, on pntrait
convnient; la cause dans la chapelle haute
de cette modication par une belle porte
peut tre cherche sculpte. Aujourd'hui
dans la rpartition du cette porte est mure,
sanctuaire entre mais le vestibule existe
les divers rites. encore sous le nom
d'oratoire de Notre-
V. LK CALVAIRE ET Dame des Francs, o
LA SPULTURE DES l'on aperoit quelques
ROIS. restes de la dcoration
mdivale. Quant
Un escalier de dix- l'escalier du nord par
huit marches, inter- lequel le plerin, entr
rompu aprs la dixi- au midi, descendait
me par un palier, dans l'glise, ses dvo-
amenait du dambu- tions faites, les mal-
latoire la chapelle heureuses retouches
haute du Calvaire. Un de 1810 l'ont fait dis-
autre escalier, situ paratre. On lui a sub-
sur le flanc nord ga- stitu alors, pas la
lement, mettait en mme place prcis-
communication le Cal- ment, le casse-cou ac-
vaire et le chur des tuel.
chanoines \ en fran- La chapelle du Cal-
chissant le dambula- vaire (fig. 78) tait re-
toire sur une sorte de couverte de quatre
pont. Cet escalier, r- votes d'artes repo-
serv probablement sant sur de larges pi-
au personnel de l'- liers^; le pilier du
glise, comptait quinze centre, pivot do tout
marches 2. Mais l'en- l'difice, la divisait en
tre principale de la Fig. MO. Clotre des chanoines Dtail d'une arcade occidentale
,
deux compartiments
chapelle haute tait au (r du plan, (ig. 127). V ue de face; cf. lig. 130.
que nous al-
distincts
midi (cf. pi. XXV). lons passer succes-
Quinze degrs partant du parvis et appuys contre sivement en revue. Tous les anciens itinraires
la faade de la basilique donnaient l'accs un s'accordent clbrer la splendide ornementation
petit vestibulerichement dcor de mosaques et de ce sanctuaire mosaques ne laissant nu
: les
de peintures, surmont d'une coupole et recevant pas un pilier, le pav
pas un mur, ni une vote,
le jour par une grande baie munie d'une balus- de marqueterie jonchant le sol de dessins admi-
rbles*. Rien D'avait t mnag pour aboutira retrouve la trace travers les temps modernes.
une uvre solide et durable autant qu'lgante. La paroi orientale de la nef du nord, qui s'le-
C'est ce dont on
convaincu en lisant ces lignes
est vait derrire le rocher, tait orne d'une mosaque
de Grefiin Affagart (1533;, crites quatre sicles reprsentant le Christ en croix, accost de Longin
aprs ces travaux On voyt l-dessus ceste
: avec sa lance et d'un autre soldat tenant le roseau
butte, une belle chapelle grande de douze espaces et l'ponge ; la sainte Vierge et saint Jean se te-
en car dont le pav y est fort beau, faict de naient galement de chaque ct de laCroix; une
petites pices de marbre de diverses couleurs, phrase grecque expliquait le sujet du tableau*.
de paphire et albastre, en faczon de eschiquier, et Sur la vote de la premire trave de cette nef se
autres gures bien sumptueusement dresses^. voyaient quelques anges. L'arc septentrional qui
Le Calvaire, avons-nous dit, se divisait comme enjambait l'entre portait la ligure du prophte
de nos jours en deux nefs comprenant chacune Amos avec ces paroles : 'AttSovto pypto tov Sixaiov,
deux traves. La nef septentrionale, celle o ils ont livr le juste pour de l'argent'-'. David et
aboutissaient Tescalier des bas-cts de Tglise Salomon flguraient sur l'intrados de l'arc saillant
neuve et le passage qui montait du chur, tait qui sparait les deux traves David tenant ce :
de beaucoup la plus vnrable. C'est son extr- verset du Psaume xl Qui edebat panes meos ma-
:
mit orientale que Ton montrait le trou o fut gr.i/icavit super me subplanlacionem, Salomon ce
plante la Croix, au milieu d'un banc de marbre, texte des Proverbes : Sapiencia edificavit sibi do-
haat d'environ deux pieds, qui recouvrait en cet mum, columnas septem. La vote de la se-
excidit
endroit ie rocher du Golgotha. Le trou tait assez conde trave avait pour dcoration des rinceaux
grand pour que les plerins pussent y introduire de feuillages et de fleurs; l'arc qui la limitait au
ou y enfoncer tout le bras par dvotion.
la tle, nord abritait deux prophtes en mosaque, Isae
Bieo ne sormontait le banc de marbre sur lequel disant Vere languores nostros isie lulit et dolores
:
les fidles dposaient leurs offrandes, l'autel prin- nosti'os isle portavit, iste autem vulneralus propter
cipal se trouvant adoss au pilastre oriental in- iniquitales nostras et livore ejus sanati sumus, et
termdiaire entre les deux nefs, au lieu occup Habacuc avec ce passage de son cantique Splen- :
aujourd'hui par l'autel de la Madone. Devant le dor ejus ut lux erit. Cornua in mauibus ejus, ibi
baoc de marbre, lgrement sur la droite, tait flx abscondita est fortitudo ejus, an te faciem ejus ibit
on tronon de colonne d'un pied et demi, qui, mors. Sous l'arc transversal terminant la nef
selon quelques topographes du temps, marquait l'occident se tenaient llraclius et sainte Hlne en
le Tritable point de l'rection de la Croix. A l'ex- habits impriaux, la tle aurole, ayant dans une
trmit sad du banc de marbre, on pouvait con- main le globe surmont d'une petite croix et dans
templer U saillie rocheuse laisse dcouvert; l'autre une grande croix rouge double traverse.
1m plerins araient
l'habitude d'y planter de Deux inscriptions les dsignaient :
GRACLIVS
de bois apportes de leur pays, mais
petites croix IMPERATOR et HELENA REGINA- ! Horn a Ko
pour riter une accumulation considrable, les relev, vers 17-25, ces deux personnages qui figu-
custodes brlaient ces ex-voto tous les samedis. rent dans son prcieux ouvrage..
Plos leve que le banc de marbre, cette sail- Passons maintenant aux deux arcs interm-
lie de roc portait la fente merveilleuse clbre diaires qui parlentdu pilier central. Celui do l'est
depuis le ir Le sommet du Golgotha
sicle*. taitagrment de la scne du sacridce d'Abraham ;
est maintenant tout au mme niveau; il a t rien n'y manquait, ni les serviteurs laisss au pied
ainsi raval par une suite de vandalismos dont on do la montagne, ni l'ange, ni le blier dans lo
f . TkSWMUc. thui. c^/ttj pavimmla nmnujrni) mnr- <li'\unt l'atitcl (11* la Criirintion (cf. iit{. 78 e).
mort tfrtfi contraln. Amw. gre 4 1400, /. /. Kal to 2. Urlutitin ilr Tvire Snintr, p. 8.
M*f( tC r)tTiM Wm int^Mfkm |Ut4 \^tmUt vTifknou. :<. TiittttHtuu:, VII, 3. Jkan i)k \\(iii7.., |). ik'. Niccou't da
JACicas MVlMM (im), Uvu dt tOrUnt latin, ill. l'oi;i.iii., p. Hl. Nau, Voyage nouveau. \i. i:>\),
^ ISS i lllt 1mm Celiarte tsi vU
w4*Mtut ei orna- 4. Ttii.diioiiir., VII, 4.
tiu, kh$t y epirw wiaw sfwrv m^ififfee /etum et volta b. A mot, 2, 6.
m^r *9mr9ttu. Il tmht/f s mck boa frifiMat
LE SAINT-SPULCRE DES CROISADES. 277
Deux scnes de la vie du prophte lie taient de l'Anastasis. De plus, la cration d'un tage au-
reprsentes sous Tare qui spare les deux traves dessus de la chapelle dut ncessiter le remanie-
de nef mridionale. D'un cl, le prophte
la ment de son plafond et la construction des votes
recevant d'un corbeau son pain miraculeux; le du mur situ l'est sauva
d'artes. Si le maintien
texte affrent : Corvi deferebant, elc. (III Reg. xni, lesmosaques du xr" sicle, le Christ en croix et
6) et l'inscription grecque en lettres latines : probablement la Descente de croix, la rfection de
AYHOS HELIAS lencadraient. De l'autre ct, la couverture et la perce de l'entre mridionale
lie enlev au ciel en prsence d'Klise, accom- amenrent ncessairement le renouvellement de
pagrn d'une lgende explicative : Helias raptus in la dcoration des votes et de la paroi enserrant
cxlum. Heliseus recepit pallium. le sanctuaire au midi. Une sorte de parapet suivait
Des guirlandes de feuillage et de fleurs tapis- les bords de la plate-forme l o les murs fai-
saient la vote de la seconde trave. Une Cne, o saient dfaut. Elle est mure de grandes pierres,
le Sauveur tenait l'extrmit de la table, et o d'un pont affin que l'on
dit Affagart, en la faon
tous les convives taient demi couchs la n'y tombe pour ce que vers celles parties la
,
mode antique, occupait le mur mridional, s- montaigne a est trenche jusques au pav'^.
pare de la Mise au tombeau par la porte sud de L'autel fut galement rdifi sous le titre de la
la chapelle, .\u-dessus des disciples on lisait : Passion du Soigneur, qui tait le vocable de la
Hstc esl cena Donni. Enn l'are occidental pr- double chapelle suprieure du Calvaire^.
sentait Abdias et Sophonie. Le premier avait sur .\u-dessous de cette chapelle, les plerins visi-
sa banderole Polabunt omnes gnies vinum et
: taient toujours la crypte d'Adam, laquelle les
eruni (fuasi non estent, in monte vero Syon erunl Occidentaux rservaient le nom de Golgotha.
in salutem, le second Timeat a fade Domini,
: Desouz est li leuz de Golgata ou li sanc Nostre-
quia prope est dies Domini, qnoniam paravit victi- Seigneur chei par mi la roche. La disoit-on que li
wuim $unm, cocavil optimales suas '. chiez Adan fut trouvez aprs le dluge '. On y
Avant les travaux des Croiss, la chapelle du vnrait beaucoup la fissure du roc, quoique l'in-
Calvaire, formant un sanctuaire isol, tait en- vention du chef d'Adam en ce lieu, accueillie trs
tjirrement close de murailles. A l'achvement de favorablement du vulgaire, trouvt une grande
l'glise neuve, on Gt disparatre la paroi occiden- opposition dans l'esprit des lettrs*', car on n'en
tale et la moiti de la paroi septentrionale qui avait rien par escripture auctenticquo . L'autel
n'avaient plus leur raison d'tre. La chapelle re- rig en cet endroit tait ddi au Prcieux Sang,
cevait ainsi une lumire plus abondante et re- ad satictum sanguinem. La moiti de la chapelle
prenait en mme temps sa
physionomie des temps tait pratique dans la roche du Calvaire. La
comtantiniens. Abrite sous le bras mridional partie antrieure tait couverte d'une vote d'a-
do transept de l'glise romane elle faisait corps , rtes. L'ouverture de ce sanctuaire infrieur se
dsormais avec l'ensemble de l'diflce, comme trouvait sur le mme plan vertical que l'ouverture
jadis die avait appartenu intimement l'alrium correspondante de la chapelle haute. De mme la
Kit bttm tmigm Cutwnria atuttis fmbtlur aoxi lunie. K ivi Snlatnonc fere mettere il ntrpo (i'Adnnio,
fm mft, fm firtH4>. prtt erme; pro Inro. e indi fti vedc, conio il monte ai divise da capo iniino dap-
f<mf0 Jnm eruor ti limlm, ocra torporU unda piede.
LE SAINT-SEPULCRE DES CROISADES. 279
salle vote qui supportait la nef mridionale de de Jrusalem, et ce fut de 1146 1157. Reste
la chapelle haute, se trouvant sur un plan paral- dterminer la date de la ddicace dans ce laps de
lle la chapelle d'Adam, avait une baie pareille douze ans; le moyen nous en est offert dans
l'ouverture de celle-ci. Un dessin de Jean Co- les bribes de ce texte pigraphique que Quares-
tovic (1598) fait saisir d'un coup d'oeil l'agence- mius s'est donn la peine de relever. Aprs le
ment symtrique des diverses parties du Calvaire. nom un peu estropi du patriarche, il transcrit :
Sur la corniche extrieure de la chapelle haute cujus lune quftrtus Pntriarchalus [emt annus]. La
et de la chapelle basse courait une inscription on quatrime anne de ce patriarcat tant 1149, la
Vue prise du nord-ouest, sur des buttes monastiqaes abyssines vigibles en 1*' plan. Au milieu, les arcades de la paroi mdivale. En
les terrasses
haut, par-dessus le dbris de la terrasse gazoune, le petit dme neuf du temple vanglique du Saint-lldempteur (ano. Sainte-Marie- Latine) ;
cf. t. I''', pi. III. Au bord, droite, amorce de la paroi occidentale du rfectoire et terrasse au chevet de la basilique.
hexamtres, trs importante pour la date de l'- date prcise de la conscration est donc le lo juil-
glise btie par les Croiss. Les cinq premiers let 1149 *. On avait ainsi fait concider la crmo-
vers nous sont donns par le diligent Thodoric nie avec le cinquantime anniversaire de la prise
(VII, 6). Ils disaient: de Jrusalem sur les infidles. C'est pourquoi
chaque anne pareille date, la
partir de 1149,
Ce saint lieu a t consacr par le sang du Christ, et
notre conscration n'ajoute rien sa saintet; mais l'di- premire messe clbre au Saint-Spulcre tait
fico lev tout autour et au-dessus de ce sanctuaire a t de recuperalione iirbis Jrusalem, et la seconde, de
consacr le quinze juillet par le patriarche Foucher et d'au- la ddicace ;
et, ajoute Jean de Wiirzbourg, ce
tres prlats...
mme jour on consacra aussi dans cette glise
Un seul prlat de ce nom occupa le sige quatre autels, savoir : le maitre-autel, l'autel
suprieur du Calvaire, et les deux qui sont sur les tangulaire, borde d'un mur peu lev qui for-
cts de relise l'oppos, l'un en l'honneur de mait un petit vestibule la chapelle du Golgotha
saint Pierre, l'autre en l'honneur de saint Etienne, ou d'Adam. En effet, Godefroy fut, daprs Guil-
premier martyr' . Nous sommes donc pleine- laume de Tyr, enseveli sous le lieu du Calvaire,
ment autoriss tenir le 15 juillet 1149 pour la o souffrit le Seigneur; c'est l qu'un lieu a t
date du complet achvement des travaux des rserv pour la spulture de ses successeurs jus-
Croiss au Saint-Spulcre. Le gros uvre pouvait qu' ce jour ^ . Raoul de Caen dit avec prcision :
cre qu'en H 42 par le lgat Albric, quand on eut princes affectaient la mme forme : un sarcophage
mis la dernire main la dcoration. rectangulaire plac directement sur le sol, sur-
Le 16 juillet, lendemain de la ddicace du Saint- mont d'un en prisme triangulaire
bloc taill
Spulcre, on clbrait la commmoration des sol- allong, port sur quatre ou cinq colonnettes torses.
dats tus lors de l'occupation de la ville; enfin, Une croix patte ornait les deux tympans. L'pi-
l'anniversaire de la mort de Godefroy de Bouillon taphe tait grave sur l'un des cts obliques du
(18 juillet 1100) terminait ce glorieux triduum. prisme. Celle de Godefroy, telle qu'elle a t rele-
La spulture du vaillant duc au pied du Calvaire ve par les plerins du xiv" au xix sicle, disait :
Le roi Baudouin, second Judas Maccabe, espoir de la pa- et de Foulques se trouvaient l'entre de la
irie, vigueur de l'filise, force de l'une et de l'autre, auquel
chambre contigu la chapelle d'Adam au midi,
Cdar et l'Egypte, Dan et l'homicide Damas apportaient en
sur une mme ligne que ceux de Godefroy et de
tremblant leurs dons et leurs tributs, douleur, est enferm
dans cet troit tombeau '. Baudouin I*"" Leur emplacement est occup au-
'.
Spes iKitrim, vigor ecclesi, vii-tus utriusquc. 4. L'Anonyme rhnan confond Baudouin II et Baudouin lil
Quem formidabant, cui dona, tribula ferebant quand il indique, JtHC, Occid., V, p. 516, juxla murum
Cedar et Eyyptus, Dan ac hotnicida Damascus chori comme lieu de spulture du premier. L'ordre de Tho-
Proh dolori in modico clauditur hoc tumulo. doric (VI, 4) est clair
: du nord au sud, Baudouin I, Gode-
2. XIII, 28 : in domum
clomini patriarchx, quia loco froy, Foulques, Baudouin II.
domimrx resurrectionis erat vicinior, se transferri prx- 5. GuiLL. T., XVIII, 34, se contente de la mention : in
cepit...Sepultus est autem inter prdecessores suos pix ecclesia Dominici sepulchri ante Calvarix locum,... fiono-
recordalionis reges, sub monte Calvarix, ante locum qui rifice inter suos prx lecessores sepulturx traditus est.
JKUSALEM. T. II. 36
282 JRUSALEM.
tombeaa du roi Amaary, frre et successeur de l'antienne Christus resurgens, le Vespere auiem
Baudouin III '. Immdiatement au sud de son pre suivi du Magnificat^.
Amaury, on ensevelit en 1 185 Baudouin IV le m-
siaux, qui fut bientt rejoint par son neveu, le VI. LES PORTES ET LES ANNEXES MRIDIONALES
tout jeune Baudouin V -. De tous les spulcres nu SAINT-SPULCRE.
royaux, le sarcophage de ce dernier tait le plus
rapproch de la tombe du Sauveur. Son pitaphe, La situation de l'entre principale du Saint-S-
encore lisible au x\iii* sicle, disait : pulcre et du parvis est clairement indique par
ce vieux texte De la droiture de l'Ospital estoit
:
DoBS ce tombeaa est dpos le septime roi, Uaudouin, n la mestre porte del Spulcre. Devant cel porte
e tuig rojal, qoe le sort enleva de ce monde ds la premire
del Spulcre avoit une moult ble place et pave
InucHe pour loi faire possder les rgions paradisiaques ^.
trait la manire byzantine et accompagn des monumentale comprenait le double portail encore
deux sigles IC XC. Ces dtails furent probablement existant de nos jours et dont les deux baies, offrant
ce qui sauva durant de longs sicles ce sarcophage l'une et l'autre un libre passage, taient munies
de la destruction sournoise qui s'attaqua aux de battants de bois dur revtus de bronze Pour "'.
autres tombeaux. Il tait en outre orn de conques la distinguer de la porte Sainte-Marie, Idrsi donne
et de colonnettes doubles entrelaces qui rappel- cette entre le nom de Porte de la Gruciflxion ^.
lent beaucoup certaines crdences de la mosque De la description minutieuse de fra Niccol da Pog-
d'Omar. Plus ou moins dtriores dans la suite gibonsi, il ressort qu'en 1340 le linteau sculpt de
des iges par une malveillance qui cherchait se la porte encore en exercice est indemne de toute
dissimaler derrire des prtextes canoniques, les lacune (cf. pi. XXIX). Il y voit en effet corne Crislo
spultures des rois francs furent ananties lors de monte in sull'asina, e '1
poledro allato ail' asina ,
la restauration goujate de IHIO. scne mutile au xv" sicle et dont M. Clermont-
Ainsi donc l'espace situ entre les grandes Ganneau a eu la bonne fortune de retrouver le
portes et le chur formait un vestibule dont deux fragment enlve **. Comme autres sujets le mme
cits, l'oriental et le seplenlrional, taient occups auteur signale la rsurrection de Lazare, les enfants
par les tombes royales. A l'ouest s'ouvraient les prenant des palmes, la Cne et le baiser de Judas ".
bas-c^ls circulaires de la rotonde faisant suite au De plus, il croit reconnatre dans la mosaque
dainbolatoire du chur. C'tait sous ces votes assez dtriore qui garnissait le tympan de la
nouvelles comme
sous les anciennes galeries qu'a- mme porte la Madone avec l'Knfant Jsus. Ce
vait lieu tous les dimanches, dans la nuit, de qu'il y a d'assur, c'est la prsence, au xii'" sicle,
Pques l'Aveot, une procession o l'on chantait dans le tympan de l'une des deux baies, d'une
fru frotrtm, ineadem tmea, ante torum Calvarix. et rlausdi ninbitiim (c'est--dire
iiitra en dehors du :
JM lild9imiu Htum dt lamguinr nalu v>. TiiMionn:. VII, I. Anom. rcc dr 1400, PC, nXXXIII.
^Mw Irnltl mmmdo ton primm nmiUHoHt UH2 : 'llii aX)at; Svo npat; tov vao-j tlvou npb; |xiari|x6piav,
VI p^rmdfUtte ice pnidal ngiont. xai Ixovv xoX^vai; ?', xal Ropf upalc Y 'i )(*l *Nt xal ta iw6^h<x
tisissis V Ml mt eaas acfKiaM roi parce qur Go-
M^ ftll liAM emtflm cowm tel. Hur cm tombe* 7. Lk Htnanck, Palnline uiuler the Muslemx, p. 207.
Arrhivfi dti inr. lai., 11. p. 401. pi. ii; cf. Airli. Iles.,
ftyslM eir OvAsaMODS, II, p, M&; UttM, pp. U) m.; Di 8,
VmM. u fUm la T. M., pp. tvu m.; Akcrijni, /.< I, 113 M. Fariii, Hnigalnrium. I. p. :<t4.
1. TiiKODonic, Vlir, 1. Jean oe Wiin/., p. 14y. suprieure du sacrifice d'Abraham capella pulchra, vario
2. Jean de Wuuz., p. 15i. FotcuEii de Chartres, c. 30. et polito marmore slrata, super monlem Calvarix sita,
3. On relve chez eux des ex|)ressions comme celles-ci : ad lalus crucis rupis, extra tamcn ecclesix septa et
Moult ble place pave de marbre ; quoddam prxtorium prs de l une autre belle chapelle en l'honneur de Melchi-
quadrangulum , quudratis lapidibus conslruclum ; una sdek.
bella piazza; ii yta aOXr) toj yio-j xqjoy [j.ao[iapw7tXaxofj.vTf]. 5. Thodoric, VIII. 2.
4. TiioDORic, VIII, 2. Fabiu, I. p. 318, visite la chapelle <>. Innominvtls II. Tfieod. libellus, \). 120.
284 JRUSALEiM.
la Trinit renfermait le baptistre, ce qui lui m- les cloches du Saint-Spulcre durent se balancer
vocable de Saint-Jean-Baptiste. Btie
ritait aussi le sous un abri provisoire ou dans quelque tourelle
sur un plan carr, elle tait recouverte d'une cou- peu leve que l'on fit disparatre lorsque la
pole, et enrichie de mosaques'. C'est l'emplace- matresse tour fut compltement rige. Un exa-
ment de l'oratoire Saint-Jean, le plus proche de la men, mme rapide, du monument, permettant de
rotonde, qui servit de base au clocher mdival. constater que la dcoration et l'appareil de la
qu' leur arrive. Albert d'Aix est assez explicite primitif du restaurateur mdival; en tout cas, il
cet gard : Ainsi, crit-il, le service divin n'est pas du mme jet que le reste du monument.
dcemment restaur par le duc catholique (Gode- Le souci de conserver la chapelle byzantine de
froy) et par les princes chrtiens, ceux-ci Drenl Saint-Jean qui flanquait la rotonde au midi peut
fabriquer des cloches d'airain et d'autres mtaux tre cause de cette prtention. D'ailleurs l'uvre
qui donneraient aux frres (attachs au Saint-S- des Croiss a d se faire par intermittences, et la
pulcre; le signal de la psalmodie et de la messe, construction du clocher a bien pu tre confie
et inviteraient le peuple venir y assister. Avant un architecte d'une cole laquelle l'architecte de
ces jours-l, en effet, on n'avait Jrusalem ni la faade n'appartenait pas. Le distingu prieur
entendu de tels sons ni vu de tels signaux^. du Saint-Spulcre, Pierre de Barcelone, H36-H i6,
En 1101, lorsque le feu sacr, aprs s'tre long- aurait remis l'excution de ce campanile l'un de
temps fait attendre, finit par se manifester dans ses compatriotes, qu'il n'y aurait pas lieu de s'en
l'dcule, son arrive fut salue par les voles tonner. Dans cette hypothse, le caractre nar-
joyeuses de toutes les cloches et carillons de la bonnais de la tour s'expliquerait naturellement.
ville. De plus, ce monument
pouvait tre achev lors de
La grosse cloche du Saint-Spulcre, cnmpann la ddicace de l'ensemble de l'difice en 1149.
major, ne se contentait pas de chanter aux solen- L'absence d'un campanile aux portes d'une belle
nits; veillant la scurit de la commune, elle gliseromane, comme celle que l'on difiait, dut
donnait, comme la cloche des beffrois, le signal paratre sans retard une lacune regrettable. Dans
d'alarme aux citoyens menacs. Lorsque, par l'Europe occidentale, il poque
tait rare cette
exemple, camp Hamieh, o il s'apprtait qu'une glise n'et pas vers son entre une ou
soutenir le choc du sultan d'Egypte, en 1105, le deux tours'. D'autre part, les proportions inqui-
roi Baudouin dpcha un messager Jrusalem tantes que prenaient les difices de l'Hpital, situs
pour arerlir la ville du danger imminent, pour en face du Saint-Spulcre, ne furent probablement
lever des tub<ides et faire prier dans les glises en pas trangres l'excution du clocher monu-
ne du soccf , ce fut la grosse cloche qui convoqua mental dont on avait fini par concevoir le projet.
la nation ao Saint-Scpulcrc afin qu'elle y apprit Pour faire pice, en effet, au patriarche et au cha-
les dffrt de son prince* *. pitre du Saint-Spulcre, les Hospitaliers s'taient
Dam les premiers temps de l'occupation franque, mis btir grands frais dos monuments dont
W4i oui amt igna visa vel audita unl nnte. hot dlei in nam majitrvm sunari ri ijrninn nnlv se totam ndiinari.
IktrUmUm. Le* doebcs m
farml introduite dan le niunde 6. l'ar ('i'iii|ilc, l'i-^liKc iln l'aHsin ItAtic en I0(i(i : //> vjns
kyuatta ipi'M * sld*. A celte poque, Jrutalrm tait rliam frontir propr, de (/iiadrntis
balvns mnjttris ('(rh'si.r.
44 MNM le ioag d Maftalmana, qui probibalcot ca loatra* ri maximis nixii tniri/icam arvem qux vutgo raiiipana-
NPaU 4ft* ler emplfe. rlum nunrupatur erexU . Chronic. Catsin,, III, 2(1. Voir
I. QUu ftMtpnim. 49 : Unlnnabula iuuqur per AU tiijet dci clochers 11. ik LAaTK\niic, l.'archit. relig.,
Msm mrbm pwUata tifnum iimf4 fmiuUi tt esultationi pp. 3(11 .
?
l'lvation n'avait d'autre raison que d'craser la bordure crnele, surgir les ctes d'une coupole
l'glise rivale, la basiliquedu Saint-Spulcre. Il polygonale qui mrita d'tre compare un dia-
arrivait mme que, pendant les sermons du pa- mant facettes. L'impression gnrale de cette
triarche, les Hospitaliers mettaient en branle toutes uvre est assez bien rendue par Niccol da Pog-
les cloches de l'glise Saint-Jean pour troubler le gibonsi, en 1346 : 11 detto campanile si quadro.
prdicateur et son auditoire. A cette querelle do
mieux rpondre que
clocher, le chapitre pouvait-il
par un campanile colossal'
Prenant pour l'emplacement de sa tour la chapelle
mitoyenne au baptistre et la rotonde, l'archi-
tecte en consolida la btisse trop menue par de
solides piliers disposs sur un plan rectangulaire
(voir fig. 03). On peut encore juger de la pre-
Cet auteur signale, en effet, au-dessus de la porte Ttavaoov wcaitaTov, etc. PouF
plerin grec, de qui le
mridionale, dite porte de la Crucixion, le kam- sont ces dernires paroles, campanile apparais- le
groupes des dices paroissiaux. Une antique de- Le premier monument de Jrusalem qui se mani-
scription en langue vulgaire place droite en feste Fabri, toutes les fois qu'il revient de
sortant de l'glise li closchiers del Spulcre. Et Bthanie, c'est la haute tour de pierre blanche
si avoit une chapele que l'en apeloit Sainte Trinit. annexe au Saint-Spulcre"'.
La dgradation du clocher commena en 1545.
Un tremblement de terre abattit alors sa coupole
polygonale, son diamant taill, qui, dans sa chute,
fit effondrer la coupole du baptistre. Le campanile
H. M). , tayUc X^D. de* FnitoiL e, minaret de I* de clocher. Elle est d'une riche architecture, et on
te t-'OmmHff (cf. t. I", pi. III) et roiiMs dee roadn occi-
4aMa 4e rUftL La tm eti priM a ad.eBt. y distingue trois tages, qui sont ouverts de tous
costez de grandes fenestres, et orns de quantit
Cel cbapele estoit moult grant. Car l'en i espousoit de colonnes de marbre blanc. On m'a dit que les
toutes lei Cames de la cit. Et la estoient les fonz Mahomtans ont souvent tent d'en faire un Ma-
on Ken btptizoit les enfanz' . Ces locaux, on Ta den. c'est--dire le lieu o ils font leurs cris de
vu an chapitre v, existent encore avec la mme jour et de nuit, pour avertir de prier Dieu... Ceux
destination sur le ct ouest du parvis. qui ont os y monter, et profaner ce sacr clocher
Ko 1187, le clocher devint muet : Saladin tii de leur voix impie, ont t sur l'heure mme mira-
aolaver la croix qui le surmontait et briser les culeusement chtiez, et la punition dont Dieu les
cloebet, dont on voyait encore au xv sicle l>s restes a frappez, a t si rude, que d'autres n'ont pas eu
ospeodas aux Iniverscs '. Il respecta toutefois la la hardiesse de l'entreprendre *. >
eoMtroetioo qui demeura intacte jusqu'au second Le vent et la pluie, s'engouflrant librement dans
tior* do xvi* aiclc. Aussi durant celte priode la tour prive de toiture, finirent lu longue par
la beaut de la tour est clbre dans toutes les en compromettre la solidit et achevrent l'uvre
laaglMf : Bello il campanile pinaculum in nfaste des secousses du sol. Mn I7I!>, le d''labre-
worfi m lurris puirherrimum il y a ung beau mont lail tel que la chute du clocher menaait
cloocliier et haull do pierre, mes il n'y a nulle srieusement l'existence de la rotonde clle-mmc.
car tes Sarrazins no le voullent K|a- On (tut dmolir alors deux tages otdcmi, selon le
1. Le Hf.%i,c, l'iilelinf under Ifie Moilrnit, p. 207. 3. M. Antonin, llisl., Il l>arl., Ut. 17, r.np. \), lH l.-> d'aprK
2. Vcmv*. de Gaill. T., t. nitC, Omd., Il, p. 4U4. I a Qt ARKaait a, Klurid., Il, 4:l.^.
fmU awliill tm fHapdlW ca nioimuniralina llrerle avec 4. Anom. grec di^ I40<), l'a., (XXXIII, 072.
la nt tm t. Kl cria cksfcto U e*loll tnanx au Hrpulcre al
5. Kvagntorium, I, p. S'id.
fM 11 I staii M foiu par tm i'n eairnit et mouatier . s. Voyarjr nouvi'ou, \t. \ft(\. ('cl tat ont furl hicii rendu
par un fac-simil que |K)iiadc le Huthans iV K\\v,\w\\Tg.
LE SAINT-SPULCRE DES CROISADES. 287
P. Ladoire, qui fut ml ces travaux ^ Les Grecs tenait vraisemblablement au groupe des diflces
s'adjugrent une bonne part des matriaux pro- patriarcaux*'.
venant de la dmolition. On peut encore voir dans Quant aux crmonies qui se droulaient sous
la chapelle de Saint-Constantin, contigu aux les votes du nouveau chur ou sous la coupole
galeries suprieures de la rotonde, quelques belles de la rotonde, elles taient en gnral celles de la
lesbtiments du Patriarcat grec, qui parat avoir brait lamesse des prsanctifis. Le patriarche latin
occup depuis fort longtemps les abords immdiats prsidait la crmonie du feu sacr. Des gens
du Saint-Spulcre au sud-ouest. Au ix sicle, le pieux taient chargs d'aller constater si la lumire
moine piphane signalait au bas du Patriarcat une du ciel brillait dans les lampes, aprs des milliers
glise sans trne. Cette glise est videmment la de Kyrie eleison vocifrs par la multitude et aprs
chapelle du baptistre ^ Au dbut du xii" sicle, une procession autour de l'dicule avec la relique
mme. L'glise de la Rsurrec-
la situation est la de galement emprunte au ti/picon
la vraie Croix,
plerin, 150 sagnes du Calvaire, l'occident, dans le dambulatoire, la rotonde, aux fonts
comme l'endroit o Marie et les saintes femmes baptismaux, l'Invention de la Croix en des cir-
s'taient tenues pendant le cruciement, appar constances dtermines.
1. L\noiRE, Voyage fait la T. S., p. 131. (Tr,(ie!ii>(i,a irepc toO TtaXawj tiaxoTTEiou 'lpO(ToX(Udv, dans la
2. Elles sont signales comme
dans le Proskyiieta-
telles Na Sion, \, p. 455.
rion de H. Johannids, p. 242. Jadis, les voyageurs pouvaient 5. KniTRowo,
Ilin. russes en Orient, p. 14.
lire sur une des pierres de la tour le nom de son auteur, G.Peut-tre est-ce l'oratoire actuel de Panagia Melsena
Jourdain Jordanis me fecit. Aujourd'hui l'inscription a
: qui remplace le Spoudi du moyen ge.
disparu sous le badigeon. 7. KoiiLEK, In rituel et un brviaire du Saint-Spulcre,
3. UODOKIC, VI, 'i. dans ROL., VIII, pp. 411-423.
i. M. pii'H., 3. Cf. Chrys. Papadoi'OL'LOS , Toitoypaixbv
ab Ilelena regina constat esse fundata, cujus exterior murus ratur. Denique super os ipsius spelunccB, quod rtro ipsum
(|uasi per circuli circuinferentiam traductus ipsam eccle- altare silum est, ab cisdem per picturam luusivi operis
siain facit esse rotundam. 2. Locus autem dominici corpus Domini sepullurii; mandalur, adstanle domina nostra,
sepulchri vicem centri in ipsa ecclesia obtinet, cujus dispo- ejus matre, et tribus Mariis bene ex evangelio notis cum
dis est opus super ipsuin sepulchrum erectum et rnar-
silio aromatum vasculis, supersedente etiam angelo ipsi sepulchro
moreo tabulatu decenter ornatum. Non integram circuli et lapidem revolvenle aliiuc dicenle Kcce locum, ubi posue-
:
habet circumferenliam, sed ex ipso circulo versus orientem runt eum. Inter ipsum qiioque foramen et ipsum sepulchrum
duo parvi parieles procedentes et tertium recipientes tria linea per hemicyclum in longum porrigitur hos continens
in se continent ostiola, trs in latitudine, seplera in alli- versus :
Hjbc omoia masiro opre pretiosissimo sont depicta, quo XVI colamnis fulcitur.
2. Cyraatium inferius, quod per
opre toi* illa domancala est decorata. Utraeque Tero janua totam ecclesiam circulariter traductum est, gr;vcis liKeris
acerrimos habent caslodes, qui non minus quam sei, nec descriptum est par lotura. Spatiuin vero mri, quod medio
pins qaam daodecira simul introniiltunt nec enim plures ; atque superno cymatio interjacel, musivo opre incomparabili
loci capit angaslia. Per aliam, postquam adoraverint, januam specie pra^fulget, ubi in fronte chori vel supra arcum
exire eompellontar.
3. Ipsum antem os spelunca nonnisi sanctuarii, eodem quidem opre, sed anliquo, gralissimo
reyeado craribus qnislibet vult intrare, quod pertransiens Tullu puer Jsus refulgens umbilico tenus ccrnitur ipso
Oflabilem Ihesaurum inventt, sepulchrum ridelicet, in quo depictus, ad sinislram vero ipsius manum maler sua, ad
beaigaissinios Dominus noster Jsus Christus triduo requie- dextram aulem Gabriel archangelus illam notam depromens
Tit, iwrio marmore, auro et lapidibus preliosis mirifice salutationem : Ave Maria, gratia plena etc.. ILtc salutatio
decoratom. Tria in latere rotunda babet foramina, per qna> tam latine, quam grce circa ipsum Dominum Chrislum
ipi lapidi, in qoo Dominos jacait, oplata [)eregrini porri- descripta est. 3. Ullerius quoque ad dextram partem XII
gOBtar oscol, duos et semis pedes in lalitudine, cubitum apostoli per ordinem eodem opre sunt dtipicli, habenles
virilem et pedem habens in longitudine. Planities rero singuli eulogias Christi mysleriis comptentes in manibus
inter ipsam sepulcbrum et muram posita tanlum oblinet suis. In medio autem eorum Constantinus imperator pro eo,
IMtii, ut qaioqoe homines rersis ad sepulcbrum capilibus quod una cum maire Ilclena ipsius ecclesiic fundator oxstilit,
looun habeaat geniculatim orandi. 4. Eilrinsecus igitur in feneslra niuro non profunde imposila regali munilicentia
cim ifCTW opus decem columna* sunt disposit^e, quo sibi trabeatus consistit. Post apostolos ([uoque sanctus Michael
iaipoMlM gestantes arcus cancellatum efliciunt circillum, cui archangelus mirilice decoratus effulget. 4. Sequltur ad
Inbw sopfiotus est, banc aareis litteris insculptam con- sinislram ordo XIII prophelarum, qui omnes ad ipsum
liaen scriptoram : Christns resurgens ex rnortuis jam non spei'iosum puerum versas habenles facis et prophetias oliin
norilor. Mors illi ultra non dominabitur, quod enim vivit, ab ipso eis inspiratas manibus pricferentes venerabiliter
firit Oeo. Cseterom ad rapat ipsius, |uod ad occidentem loculi sunt. In quorum medio e regione sui lilii sancla Helena
veiMM fuit, altare ferreis parietibus et januis atque seris regina magnifie decorala consislit. 5. Ipsi deindc muro
CtrcBBMptuin conlinetor cancellis cypressinis varia pictura teclum plumbeum cypressinis laqueariis susientatum incum-
iflconlii et tecto ejusdem gen-ris sirailiter decorato ipsis bit, habens grande et rolundum in supremo foramen, per
arirtltni iacambeale. 5. Tectum ipsius operis ex tabulis quod immissum superne lumen totam ecclesiam perlustrat;
mprcb decoratis ronsistil, in medio foramine rotundo exi- nec aliam fenesiram habet.
tcate, drca quod coluiunellie in circuitu constituta et ar- III.
1. Prlerca sancluarium vel sancla sanctorum, a
iaifOkUo* testantes saperposilum tectum simile ciborio Francis poslea opore mirifico conslructum, hujiis ecclesise
I. Bayer tectum quoque ipsum crux deaurata et corpori adjunclum est, qui etinm divinas in oa Inudcs die ac
wctm eotomba continetur simililer deaurata. Intcr nocte delectissime clbrant, scilicel canonicis horis prope
dsM ! ColUBoellas soperius ab arcubus, in singuiis
(ursum virginis Maria* ... Principale altare nomini et honori
saU icahai, siagala lampades de[>endent in rircuilu. Domini salvatoris arliculatum est, reiro quod palrinrohalis
6. SiaiUlcr qaaqae inter inferiores columnas [>er circuitum sedes sita esl, sujira quam icona domina) noslra- pcrmaxiina
Ma* Imtfe* dcpeadeat. Circa ipsos rero arcus inTeriorcs et reverendissima; simul et icona beali Johannis Haplislo),
ifirenat fa aaoqaoqoe arcu descripti sunt, quos nequa- nec non et tertia icona paranymphi sui sancii Gabrielis ab
aaaai fnptet eeloram in quibusdam altolilionem lgre arcubus {^anctunrii dpendent. In ipsa autcm sanctuarii cn3la-
patalara*; aas Umem sex in tribus arcabus tanlum ad pla- tura ipsc Dominus nosler Jt>sus Christus, in sinistra crucem
aaai t aluiniu conprebeodere :
Terens, dextra Adam Icncns, cirlum impcrialiter intucns,
giganten passu sinistro pedc Icvato, dextro adhuc in terra
Tealt la boac loculum, qui condidil antca sxclum.
gjas adla toaialum. cito far. ut sis mihi Icmplum.
posito, clos peneirni, circumstanlibus bis : sua scilicet ma-
Ccraere gfsUia qanacupii agnum concio pairum,
i |
Johanne et omnibus apostolis. Sub cujus
ire et bealo baplist.i
ialaw, cal fwmiW taperposiU sunt, linca per circuitum rcsurgcntcmquc a niorlc adoralc.
MvaMra ay>ck wU i lait saat coostrata. Ipsa vcro rcriesia ciim de rruce ileponilum ibi depoHuerunl ad lavandiim.
ydratli ilaaMiU VIII, qa* focaotur ptlaria. l XVI ro- 3. Ante oslium vero ipHius rliori altare non inedioere habe-
taadk coiamaU da aao lapide etistratlbus inferius suslen- lur, quotl d Murianoriim tanlummodum wpiT.lat oflicium.
talar, mfttiu* tttn, quoin larriu rt saperlus sicut c- I)nnli|ue, peracti a l.aliniH quolidie ditinis ofllciis, Suriani
art, octo slmtlitcr pllariis l vri ibidem anie ehorum Ki\e in ali(|iia eeclesiie abside (li\ino.s
TEXTES UELATIFS AU CHAPITRE X, 289
decanlare soient hymnos, qui etiam plura in ipsa ecclesia 4. Item post ipsara capellam altare in bonore sancti Nicolai
babent altariola nullorumque nisi suis usibus apla vei con- existit. Debinc porta claustralis, qua in claustrum intratur
cessa. Hae sunt professiones sive sectae, qu in ecclesia bie- canonicorum, quod circa sanctuarium est conslilutum. Post
rosolymilana dlvina peragunt officia, scilicet Latini, Suriani, claustralis autem arabitus circuitionem ex alla parte eccle-
Armenii, Graeci, Jacobini, Nubiani. Hi omncs tam in conver- siara intrantibus occurrit imago cruciiixi supra ipsam clau-
satione, quara in divinis ofGciis suas quisque babent diCTeren- stralem portara ita depicta, ut cunctis intuentibus magnara
tias. Jacobini in suis feslis Hcbra3orum more lubis utuntur. infrt corapunctionem, circa quam isti versus descripti
IV. Moris est in ecclesia sancli sepulcbri, in sabbalo sunt.
sancto paschu) oriente sole tam in ipsa ecclesia, quam in Aspice, qui transis, qui tu mihi causa doloris.
cunctisaliis per civitatem constitutis ecclesiis, matcriale lu- Pro te passus ita, pro me lu noxia vila.
men esstinguere et lumen clilus venturum expeclare, ad
quod lumen recipiendum una ex lampadibus argenteis, VI. 1. Debinc
versus orientera XXX et amplius gradus
quarum ibi septem dpendent, ante ipsum sepulcbrum pr- ad venerabilera beata) Ilelen regina) capellam extra ipsam
ecclesiara sitara descenditur, ibi in ejus bonore altare vene-
paratur. Totus deinde clerus et populus in magna et anxia
exspectatione constitutus, donec Deus manum suam de alto
randum babetur. Hinc iterum ad dextram parlera per XV vel
paulo plus gradus in subterraneum specum descenditur, ubi
emittat, prslolantur, spius, aliis adjunclis precibus, Deus
in dextro specus ipsius angulo cavura altare et sub eo crux
adjuvet et sanctum sepulcbrum alta vociferatione non sine
paviraento irapressa cernitur, in quo loco ipsa regina cru-
lacrymis inlonanles. Intrim tam patriarcba sivealii episcopi,
qui ad susceptationem sacri ignis conveniunt, quam et alius
cem dominicam reperisse narratur : ubi altare in honore
clerus cura cruce, in qua maxima portio ligni dominici conti- sancti Jacobi babetur. Ipsa quoque capella nullam habet
netur, nec non et aliis sanclorum reliquiis spius orandi aliara fenestrara nisi magnum superne foramen. 2. Ex
alia nibilominus parte ecclesi vel in dextro rtro chorum
causa visitare ipsum sepulcbrum soient, lustrantes etiam, si
Deus adliuc luminis sui gratiara vasi ad boc constituto immi- altare dcorum existit, in quo pars magna coluronse, circa
sepulcbrum, aliquando ad lemplum Domini, nonnunquam lyraorum nomine Baldewini, secundura rgis Baldewini, fra-
tris ducis Godefridi, super quod taie script ura est epita-
ad sanctum Jobannem solet venire. Ip^a vero die, qua nos
phiura
pauperes eum aliis peregrinis in ipsius sancti ignis eramus :
exspectatione, stalim post hotiB nonae tempus sacer ille igais Hic est Balduwinus aller Judas Macliabxus,
advenit, cum ecce concrepantibus ecclesiaslicis signis munia spes palria;, decus ecclesi, virtus utriusnue.
missalis officii per totam civitatem persolvebanlur, bapti- Quem rormidabani, cui dona, tributa ferebaut
Cedar et .Egyptus, Uaii el lioiuicida Damascus.
steriis et cieteris officiis antea peractis. Mox vero ut sacer
Proli dolor inmodico claudilur hoc tumulo.
ille ignis ;idvenerit, aliquis suam candelam prter
antequam
patriarcbam accendat, aJ templum Domini solet reprijesentari. Deinde lertium sepulcbrum fratris est ipsius, ducis Gode-
V. 1. Ab occidentale fere enim parte in exitu ecclesiie fridi, qui ipsara civitatem Hierosoiymam... recuperavit...
ipsius, quo per gradus amplius quam XX\ ad plateara ab Quartura sepulchrura patrisestistius rgis scu Eraairici; quin-
ecclesia ascenditur, ante ipsum exitum capella in bonore tura patris abbatissa; sancti Lazari. 5. Iterura fere ad
bealic Maria; liabctur, cui presunt Armenii. 2. Item ad meridiem janua paret, per quam in capellam intratur sub turri
sinistram ecclesijo a septentrionale i>arte capella in bonore carapanaria constitutam, et ex illa in aliara capellara reve-
sanctiu Cl ucis cxistit, ubi etiam ipsius venerabilis ligni magna rentia plenam, bonori beati Johannis Baptistiu adscriptam
portio auro et argento inclusa tenetur, qucO sub Surianorum transitur, in qua etiam baptisteriura exstat. Et ex ipsa rur-
custodia consistit. Rursus ab eadem parte juxta ipsam capei- sus in tertiam capellam pervenitur. De prima autem gradi-
lam versus orientera summe venerabilis habetur capella, in bus XL vel plus ascenditur ad plateam.
qua altare reverendum honori sanctte crucis arliculatum et VII. 1. Restt nunc de monte Calvaria dicere, qui sicut
ejusdem beali ligni maxima |)ars auro, argento et lapidibu- oculus in capite, ita ipsa in illa resplendet ecclesia, unde
pretiosis, ita ut videri apte queat inclusa summa cum res per Dei mortem et sanguinis elTusionem lux et vita
lilii
Tcrentia in loccllo speciosissimo observatur, quod etiam salu- nobis proveaiet .eterna. Ante ipsius ecclesi introitum sive
tare signum adversus paganos in bello, cum ncessitas exigit, januara solido re indutam, quiu etiam duplex esse digno-
gestare soient cbristiani. Hc etiam capella musivo opre scitur, gradibus fere XV ad quoddam parvum, sed cancella-
mirabiliter est decorata. Hanc autem crucem lleraclius, ro- tum et picturis decor=Jtuiu ascenditur consislorium, cujus
raanus iinperator,... cbristianis restituit. 3. Juxta ipsam desuper adslantes custodes et januas observantes, quantos
quoque capcllam versus orientera ad obscuram quaradara \olunt peregrinos intrare, permitlunt, ne forte ex magna
capellam per XX fere gradus inlratur, ubi altare itidem vene- corapressione, quae spius ibi solet accidere, oppressio aliqua
randum exislit, sub cujus pavimento cruciola cernilur im- sive periculum mortis eveniat. 2. JJe illo quoque vesli-
pressa. In quo loco Dominus noster Jsus Christus reclusus bulo per aliud ostium tribus ascenditur gradibus in capel-
fui.sse perbibelur, quando de judicio Pilali ad locura passio- lam veneratione et reverenlia cunctis sub sole locis supere-
nis diutius e.vspectavit, donec ei et facis velaretur et in minenlem, quiu quatuor fornicibus grandi robore prditis
Calvaria crux constitueretur, ut in ea posset appeadi. erecta subsislit, cujus pavimenta omnigeno raarmore egregie
JliRUSALEM. r. 11. 37
290 JRUSALEM.
coatnla, testodo vero sire cslalara ipsius prophetis, David capellani,'' quio Golgatha vocatur, reverendam quidem, sed
sciJicet. Salomone. Isaia et qaibasdam aliis, scripta passioni obscuram pervenitur, rtro quam leneslra profuiula ex-
Christi consonantia mana geslanlibas, musivo opre in ea stat, quae flnem scissur, qiue Calvaria illo desrenderat,
depictis nobiliftsime est adornata, ita at illi operi nullum sub intuentibus demonstrat. In quo loco sanguis Christi, qui per
ccrio posset quari, si tantum clare posset videri. Nam propter scissuraia illuc cucurrerat, restitisse perhibetur. 6. Prae-
circamstantes fabricas Iocds idem aliquantulum obscura- terea super arcum ipsara Golgathain concludenlem vel in
tnr. 3. Locus autem, ubi crux ipsa stetit, in qua salra- Iatere Calvarise versus occidenlem constituto tabula qudam
lor loortem pertiilit, rersus orientem alto gradu elatus, pario in pariete depicta perspicitur, in qua hi versus aureis lltteris
et DObUissimo mannore ex sioistra parle constratus, foramen descripti esse videntur :
testalor. In rojas summilate peregrini cruces, quas de ter- chirographum porrigit hos versus continens :
ris sais secorn illo adduxerint, soient deponerc, quarum Quid mulier ploras? Jamjam quem qu.ncris adoras.
|
magwwi ibi copiam ridimus, quas omnes custodes Calvaria) Me dignum recoll, quem jam vivum tu modo tangere noli.
ia sabbtto igoibus soient exurere. 4. Altare venerandum
1
ia ea habetor, et in parasceve ornne diei illius odiciuiii 2. Exeuntibus ccclesiam versus meridiem ocurril quod-
a patriarcha et clerc ibidem percelebralur. In sinislra al- dam prtorium quadrangulum, quadratis lapidibus conslruc-
taris parte, io marc ipsius, crucifixi imago mira; puU-hri- tum, ad cujus sinistram partem juxta Golgatha exterius
taAaia cit depicta. adstante ad dextram Longino cum lancea capella trium Mariarum in honore habctur, quam Lalini
blat pBCte, a sioistra Siephaton cum spongia et arun- tcnent. Ulterius quoque ad meridiem alla capella cxslal, cui
diae aretam oiTerente, adstante rliam ad sinistram matre, pnesunt Armenii. Inde ulterius parvula quaedam exislit
a4 dextram Johaone, |*er rirruitum rero ipsius duo grandes capella. In ovitu vero ejusdem planiliei ad sinisiram platea
portiffnalor liae* lilleris gracis prr totum descript. Ad tcsludinata occurrit rbus referla venalibus. A fronle ccclc-
dextram qaoqne ipsius aJtarls jam mortuum Christum Nico- siic ipsum forum vcnalium rerum se repr.esentat. In qua
demas et Joseph de rmce depOQunl, ubi etiam hoc est de- fronte sex colunmic superius arcuata) consistunt, ubi e\
MTiptam : llescensio Doraini nostri Jesu Christi de cruce. teiiqilo versus meridiem ecclesia cl hospilale beat! Johannis
5. Ilioc per XV gradus io ecclesiam descenditur et ad Baptista* oflerlur.
CHAPITRE XI
en raison de sa premire destination. vers cette date quelques Franciscains sont aussi
La trve signe avec Malek el-Qmel, en 1229, demeure dans la mme glise; ils y sont certai-
Frdric II se couronne lui-mme dans la basilique nement installs en 1345. Les Musulmans dtien-
du Saint-Spulcre, sur laquelle l'interdit vient nent les clefs de la basilique et de l'dicule. La
d'tre lanc par l'archevque de Csare, au nom visite des plerins et l'installation des divers rites
du patriarche de Jrusalem. Durant la crmonie ne se font qu'au prix de grosses sommes d'argent.
onques n'i ot prlat, ne prestre, ne clerc qui i Ds la fin du sicle prcdent, la pierre de l'Onction
1. Sources : Recueil des Histor. des Croisades, Occid., II, pulture et l'pitaphe de Philippe d'Aubigny la porte du
pp. 70, 374, 5G3; Orient., IV, pp. 338, 340; III, pp. 293, Saint-Spulcre : Hic : iacet : P/tilippus : de Aubingni :
321 ; V, p. 64; II, p. 198. Moudjr ed-Dn (Sauvaire), pp. 77- cvius anima : requiescat : in pace : Amen. Cette pitaplie,
79. DosiTHE , Ilepl tOv v 'lEpo<To)u[iot; itaTpiap/euavTwv, dcouverte par M. Mauss en 1867, chappa au vandalisme
!>. 80'(. S. Antonin, Hist., II Part., Ut. 17, cap. 9, g 15 : des Orientaux, grce sa position sous un banc de pierre qui
Capta Jerosolyma, oinnes ecclesiarum campanas, mal- servait aux gardiens musulmans du Saint-Spulcre, quand
teis confringi fecil. Vidl ego in campanili sancti sepul- ils percevaient le droit l'entre des plerins. La taxe ajant
chri adhuc campanas confraclas ; quas usque in diem t supprime en 1831 par Ibrahim Pacha, ce banc n'avait
hodiernum, in vituperium chrislianorum, saraceni sus- plus sa raison d'tre.
pensas tenent . Burchard du Mont Sion, p. 71. Ricoldo 3. Sources : Jacques de Vrone, Revue de l'Orient Latin,
DE Monte Crucis, p. 112. Wilbrvno de Oldenbokg, p. 185. III,pp. 184 ss. Niccoio DA PoGGiBONSi, Libro d'Oltramarc,
Ces trois auteurs d'aprs l'd. Laurent, Peregrin. medii pp. 68-70, 86 s., 93-108. Ignace de Smolensk (Kliitrowo),
xvi quatuor. pp. 149 s. Grthnios, pp. 170-174. Anonymk grec de 1400,
2. C'est probablement de celte priode que datent la s- PC, CXXXIII, 976, 980
292 JRUSALEM.
a t transfre devant la grande porte, et l'on nie du feu sacr se clbrent en commun, malgr
montre nne colonne de la Flagellation en pierre la diversit des langues. En ces circonstances, la
ronge diffrente de celle qui se trouve sous l'autel basilique est ouverte tous les chrtiens du pays.
des Impropres. Cette seconde colonne prend S'il favorise la conservation du monument, le
place dans une niche de la chapelle Sainte-Marie, huis clos impos le reste de Tanne au Saint-S-
droite de l'autel. pulcre aide la naissance du folk-lore mystrieux
Les mosaques de l'abside de Sainte-Marie, o et l'extraction intempestive des reliques. Ici,
clbrent les Mineurs, et celles des chapelles grec- l'humidit qui suinte sur les colonnes de la cha-
ques situes pelle de Sainte-Hlne devient des larmes verses
au pied du sur la Passion du Christ e dicesi che sempre
:
sc'ne de la
dil assez loog, si on l'applique aux autres rites : ils possdent aussi un autel sur le Calvaire et sur
Dieo est avec nous, sachez-le, nations, et cdez le lieu de l'Invention do la Croix. Le chur et la
la place .A rle des Grecs et des Latins, on voit Prison sont aux Grecs. Au Calvaire, les Gorgiens
encore olOcier sur les divers autels de la basilique supplantent les Armniens. Les Jacobites ont la
le Gorfiens oo Ibres, les Armniens, les Jaco- pierre do l'Onction; les Syriens, l'autel adoss au
bitea, les Coptes, les AbysinH, les Chrtiens de la Saint-Spulcre. Les Abyssins, dont les rites sau-
ceiotora >. La prooeesiondes Hameaux et la crmo- vages tonnent les Occidentaux, ont la chapelle des
I. Miallars 4'ao m*. le U liibllotb(;<|ue palriarule orttio- porti'K oricntalcH en ruine ont luciles reconnuitrc.
4m, aBCalre. Le mm. mI ao rceodl bsjtiographique el lltur- duc k l'aiinal>Ie obliRoancc do M. le prof.
Plt(itKra|iliie
fll^M IrM Unllf, Msie groopeal de* documeol l*raucou|i (. ArranitakiK, du Coin!.
H** de. Vff IssMfedcs latcrile* lur U miniature. 'f..Source Le Seigneur itic Caiimont, Voyaige d'OuUre-
:
M pH l tntn drive de r Aaosjine grec de t4()0. mrr, pp. Vi m. Loi ih w. Hociikciiouaut, Voyaije Jrma-
r le SMM psIe i v* Ui Mtt<vi) 6 Jftev fOc, psr ici Irm, danH Itrvue tir lOnml Lntm, I, pp. Wi-TA. V. Kaiihi,
MtmiUtm aacf (cf. mpra, p 366, n. 3). Aa^detaon : Evnyatoriutn, I, pp. 'iKl-SM. CI. Ai((>n\mk rer. le l-ioo,
0uaU, M IaH . U UaUiqM , t^ Mft)i^. le 082. CoinKT, Notice hittorhiue sur l ordre du SainlSc-
CeltslM. l r^TeM et U Miale porU , 41 kiU lUftm pulcrt de Jrutatem, pp. 230 m.
LE SAINT-SKPULCRK, Dl' XII" SICLE A NOS JOURS. 293
Impropres et une hutte de nattes sur le parvis. rieure o se trouve un regard donnant l'intrieur
La chapelle de Sainte-Hlne est dtenue par les de la rotonde. Nulle rparation de l'glise ou des
Syriens qui vivent aux abords de la basilique sous difices adjacents n'est autorise, sauf quelques
la tente. Chasss du Calvaire, les Armniens ont retouches l'dicule.
achet du Soudan une partie des tribunes de la
rotonde o ils ont tabli un chur et des habita- 4. XVI' sicle^.
tions.
La visite du sanctuaire se fait en procession sui- A la suite de la reprise de Jrusalem par les
vant l'ordre de la procession quotidienne. On fait Sarrasins et des dprdations
des chevaliers du Saint-Spulcre. Aprs une veil- de la horde kharesmienne,
le de prires dans l'glise, le candidat entend la l'dicule n'a pas t sans subir
messe dans l'dicule; un chevalier, invit par lui, quelques retouches. Les mu-
confre ensuite les insignes suivant le rite de la sulmans eux-mmes n'ont pas
chevalerie au postulant qui prte finalement le lard murer la porte nord
serment d'usage. Le Seigneur de Caumont, passant et la porte sud
Rhodes dans son plerinage Jrusalem, prend de la chapelle
l'dicule est rendu difficile par l'paisse couche Fig. 137. L'dicule du Saint-Si>ulcre depuis la
de suie rsultant de fume des lampes et des
la restauration de 1555.
D'aprs le dessin de Bernardiao Amico, la fin du xvr sicle.
cierges; on constate cependant que le roc en fait
la minime partie et que la maonnerie y entre pour
une grande part. Les mosaques de la rotonde gardent jalousement la clef durant de longues an-
tombent cube par cube; celles du Calvaire sont nes. Deux lucarnes seulement ont t mnages
trs obscurcies. Les Latins ne croient plus au feu la place des deux portes mures; elles seront
sacr. Les cierges qui ont brl un instant au Saint- dsormais maintenues dans les restaurations pos-
Spulcre sont rputs d'une grande efficacit dans trieures. Ouverte en 1435, puis en 1504, la tombe
les accouchements. Les Orientaux font des rem- du Christ l'est encore en 1555. Chaque fois les
des avec la roche de la grotte de Sainte-Hlne; religieux, autoriss enlever la dalle qui recouvre
musulmans et chrtiens ont l'habitude de dposer le Spulcre, se pourvoient d'abondantes reliques.
dans cette grotte des poils de la partie du corps En 1504, le Pre Maur de Saint-Bernardin trouve
qui les fait souffrir pour obtenir du soulagement. au fond du tombeau une dalle de marbre longue
Des chrtiens fort pauvres logent dans les ruines de trois pieds et large d'un pied. Le Pre Boniface
du couvent des chanoines. Les chapelles grecques de Ilaguse y voit, en 1555, un morceau de bois,
sises au pied du clocher sont fort dlabres. Les un reste de tissu d'or, et un parchemin avec ces
plerins du monde grec logent dans les salles du deux mots encore lisibles Belena Magni... Cette
palais des patriarches et dans la chapelle ext- trouvaille s'accorde difficilement avec les ouver-
1. Plus lard, le gardien du Mont Sion pourra confrer menlorum T. S., dit par le P. Gollhovich, pp. 70 s.; 108-
seul l'ordre du Saint-Spulcre, sans l'assistance d'un par- 114; 243-245. CoTOVic, Itiner. hierosol., pp. 172, 179 ss.
tores antrieures, si l'on prtend que ces objets qui est nomme, chez plusieurs de leurs autours,
remontent l'poque de Constantin. Quoi qu'il en temple de la Rsurrection, cause du'souvenir'de
soil, l'dicule du moyen ge est compltement l'apparition de Jsus sainte Madeleine qu'ils lo-
ras pour faire place une nouvelle construction calisent en cet endroit. Tandis qu'on se contente
en 1535. Le nouvel dicule (flg. 137), qui nous est de munir d'un chaperon les murs de la tour d-
ptrfiUteinent connu par les relevs de Burnardinu couronne, la chapelle demeure prive de sa cou-
Amleo etde QuaremtUH, et par lu description de pole jusqu' nos jours.
CoCaric, t'lre sur un plan barlong penlagoual. l'roQlant de la captivit des Franciscains, eu
L*dbtpell* de l'Ange est carre l'extrieur; mais 18.'I7, ou selon d'autres en 1571,
les Coptes lvent
e lemfai k l'intrieur par une absidiolc adosse contre la iaroi occidenlah' do l'dicule un dtes-
U ebmbre M'pulcrab:. Le mur extrieur do cotte table ri'duil qui dpare rordounauce di^ la ro-
cluuDbre est flanqu dr dix colonnes supportant tondo.
une rcature aveugle et uno corniche; im lgant Vax 1.*>HK, le cardinal Ferdinand do Mdicis fait
cibofiam urmont'* le tout. Sauf la Tormo polygo- excuter par lo dominicain Domonico Porligiaui,
Mle, on a ttiivi d'uss prs le plan mdival. & qui l'on doit une des trois portes de la primu-
OU ans auparavant, en 15i5, le clochor perd sa tialo do Piso, un autel le bronzo avec dos reliefs
coapole par uito d'un tremblement do terre. Dans trs artistiques reprsentant le crucilionionl, la
M diate, U toiloro du clocher enfonce la coupole mort, la dposition, rombauntcinent, la spulluro
de ! cliB|*ell o les Uroca ont leur haplislro et ol la rsurrection du Oliiist. L'uvre est envoye
\.E SAIN-SPULCKK Dl XII" SIECLE A NOS JOURS. 295
aux Pres Franciscains pour tre place sur la firme non seulement dans les restaurations qui
pierre de lOnction. Les Grecs s'opposent nergi- leur sont concdes, mais aussi dans le rle qu'ils
quement l'installation de cet autel, gagnant jouent lors des grandes crmonies. Autour d'eux
leur cause le cadi de la ville par des raisons ri- gravitent les Orientaux, unis de vieille date ou
dicules. Aprs avoir (H colloque en divers en- convertis de la veille : Maronites, Armniens,
Fig. 13!. La basilique Id lia du xvii" sicle. Vue intrieure prise d'ouest.
D'aprcJ le dessin do Lk Biil'yx, op. l., face p. 244.
Au 1" plan, le Compa; au centre, l'iconostase grectiue barrant la vue
de l'abside dont on n'apervoit que la galeiie et la conque; droite et gauche, les tribunes des collatraux.
droits, le palioito de fra Portigiani a Uni par Syriens et thiopiens. Le gardien du Mont Sion
occuper une place fort honorable. On peut le voir prside les oflices de la Semaine sainte, auxquels
aujourd'hui dans la chapelle du Calvaire, o il prend part une foule trs bigarre qui fait entendre
figure comme autel de la Crucifixion. Son origine quatre ou cinq idiomes. Les Latins prtent leurs
est clairement atteste par les armes du cardi- autels aux frres unis. Ainsi, les thiopiens cl-
nal duc et par l'inscription suivante grave sur brent au Calvaire la messe du Vendredi saint.
cuivre :
Ils portent ensuite en procession un Christ articul
FERD. MEDICES MAG' DVX ETR PIETATIS qu'ils dposent sur la pierre de l'Onction et sur
SIGNVM DD- MDLXXWIII. le tombeau du Sauveur, au milieu des larmes et
FRATER DOMINICVS PORTISIANVS CONVEN- des hurlements. Lorsque, vers la fin de ce sicle,
TVS SANCTI MARCI DE FLORENTIA. les thiopiens retourneront au schisme, les Fran-
ORD. PRAED. ROM. PROV. PROFESSVS FE- ciscains leur refuseront leurs autels et adopteront
CIT ANNO DOMINI NOSTRI MDLXXXVIII. la procession thiopienne du Vendredi saint. De
La situation privilgie des religieux latins s'af- plus, les galeries suprieures ou catechumenn
396 JRUSALEM.
apparliennenl en partie aux Latins, en partie aux custodes des autres rites. Pour une pitance, ils
Armniens. Les Grecs clbrent leurs offices dans soufflent l'orgue des Franciscains, balaient l'-
le chur; ils possdent aussi l'autel situ sous glise ou fourbissent les chandeliers. Les Syriens
l'arc triomphal de la rotonde, l'entre du chur. ont la chapelle contigu au tombeau dit de Joseph
An cours de ce sicle, une tertiaire de saint Fran- d'Arimathie, sans avoir toutefois le droit de de-
ois et deux Franciscains, pour avoir prch le meurer dans Avant 1074, les Grecs
la basilique.
Christ dans les mes ou dans la mosque d'Omar, ont acquis les immeubles en ruines qui forment
sont brls sur le parvis du Saint-Spulcre. aujourd'hui le couvent de Saint-Abraham, avec la
chapelle du Sacrifice d'Isaac. Jusqu'alors les Abys-
Les Grecs et les Armniens accroissent leur do- fectoire des chanoines, restaure aujourd'hui en
maine aux dpens des autres rites. Par suite de chapelle du Sacrifice d'Isaac, non sans quelque
l'extrme pauvret, qui ne leur permet pas de survivance du vocable antique chapelle des Ap-
payer au gouvernement la redevance exige des tres , La cour du clotre des chanoines est oc-
tenanciers de sanctuaires, les Gorgiens sont vin- cupe par un verger appartenant aux Coptes.
cs de la basilique vers 16i4, et les Abyssins vers Ds la fin du xvii" sicle, on pense srieusement
1668. Sans l'appui de Tambassade de France restaurer la coupole de l'Anastasis qui menace
GonstantiDople , les Latins eussent t, do leur ruine. La charpente de Monomaque a plus de six
c^t, chassa de Tdicule. sicles d'existence. Malgr l'autorisation octroye
Au dbut du xviir sicle, la rpartition des sanc- par la Porte en 1091, la chose trane en longueur
tuaires est peu prs celle qui existe de nos cause de l'opposition des Grecs, qui revendi-
jonn. Les Latins, cependant, sont plus avantags quent pour eux-mmes le droit de rparer ce
alors qu'aujourd'hui. Ils ont l'diculc du Saint- qui est en mauvais tat. Un guet-apens arrte
Spolore, la partie mridionale du Calvaire avec quelques annes les apprts de la restauration.
l'ancien festibule extrieur transform en cha- Finalement, en 1710, tandis que le patriarche
pelle, la pierre de l'Onction, la chapelle de TAp- Chrysanthos obtient do rduire le clocher dont le
parition, le lieu de l'Invention de la Croix, et la dlabrement est une menace constante pour los
majeure partie des galeries infrieures et sup- constructions avoisinantos et de rparer quelques
rieures de la rotonde. Outre le grand chur, o parties de ses possessions, le marquis de Bonnac,
Ut ont t longtemps confins, les Grecs poss- ambassadeur do France, se fait dlivrer, moyen-
dant la Prison, le chapelles de Saint-Longin et nant mise on libert de cent cinquante prison-
la
dea impropres, quelques rduits autour de la niers turcs, un tlrman, aux termes duquel les
rotonde et pra du Golgolha, la moiti nord du religieux Latins sont autoriss \ refaire la coupole
Calvaire et la chapelle d'Adam, achetes aux Gor- de l'glise de la Rsurrection et d'excuter d'au-
giens. Lns Armniens dtiennent Sainte-lllrne, tres rparations ncessaires. L'excution do ces
la fHvision des rtements et une partie des gale- travaux n'est pas sans soulever de grosses diffi-
ries foprieoretde la rotonde. La vilaine chapelle cults. A la vue des prparatifs, trois cents Mau-
adr>ss4'T au mur occidental de l'dicule avec un grcbins, descendants dos Maures de Grenade,
rduit sons lew portiques, tel ont l'apanage des s'ameutent contre les Frres Mineurs et los auraient
Coptes qui ont bien de la peine se maintenir. massacrs sans l'nergique attitude du gouver-
Le dMx gardiens coptet vivent de la charit des neur do la ville. Enfin, sous la protection do trois
I. ilofcw Rav. yoffa nouMou, pp. Itr* m. Maun- T. 8, (Dt tempto SS. Sepulrhri), pp. 18 m.; Appemlix hislo-
Muu<^ royf d'4l*p Jnuatfm en IC'J7, pp. 117 m. rira, pp. l'iU M., t>t le annotations avanlen do l'iWlitcur.
f^MM/M tf r*/ra/ir h'Abtirli. Il, rhap. Il, pp. 117 M. I.ADoiRK, Voijnge fiiit n la Terir Sniuir, |t{>. 7<) s. ; lo.'l as.
n. MMHLt, Fyef et la Terre Hatnlr. mplc inaaa*rri(. Noua no rilona pa< l<* nirinoirr il Ni<oimi\tk Ii* (3li.Y|*riole,
U9tnt. II. pp. 3| u. (ticc plaaclw*). IIokn, teUnovraphi* fourmille d'erreura groaairea.
LE SAINT-SKPLILCRE, DU XI SICLE A NOS JOUUS. 297
cents soldats, les travaux suivent leur cours. sommet coronal ou l'il de ladite coupe... Le 15
Aprs le dpart du vizir Osman, qui nous laissa du mois de Bcha et les Capigis
juillet (1719) le
trois cents hommesde ses troupes notre solde, du Saint-Spulcre, pour exa-
se rendirent l'glise
crit le P. Ladoire, ainsi que je l'ai dj dit, nos miner s'il toit ncessaire de faire abbattre les
ouvriers qui toient au nombre de cinq cents, com- maisons du Santon et la Mosque jointe ladite
mencrent de mettre coupe. Ayant consi-
la main l'uvre, les dr que cela toit n-
uns tailler les pier- cessaire, ils ordonn-
res, les autres ouvrer rent qu'on le ft inces-
le bois, les autres samment. . . Elles furent
faire les chafaudages. abbatus en moins
Les Grecs qui avoienl d'une heure, par la di-
1. Ladoire, op. /., pp. 130 ss. Cf. sa descriplioa dtaille cenlius Vincente, qui vint Jrusalem en 1700.
de la coupole, pp. 93 ss. Larcliitecle fut l'Avignonnais Vin-
JRl'SAI.EM. T. II. 38
298 JERUSALEM.
et demi, et d'paisseur un pied et demi; la cor- partie nord et celles du chur des Grecs dispa-
niche a de largeur deux pieds et demi et deux raissent sous un enduit de chaux.
pouces; dans tout le rond interne de la corniche Les Armniens surlvent le dallage de la
il y a quatorze niches qui sont comme de grandes chapelle Sainte-Hlne; dans les deux rduits qui
fentres rondes par le haut, obliques par les cotez, flanquent le grand escalier, ils emmagasinent leur
et mures moiti par le dehors . Les mosa- huile, et des matriaux de construction. Les La-
ques do tambour ont d ncessairement dispa- lins refont le pavage du lieu de l'Invention de la
ratre. Par la mme occasion, les autres, assez Croix et l'escalier qui y conduit. Les chapelles du
dlabres, sont enleves, et pendant plusieurs dambulatoire sont encore fermes par d'lgants
aones les marchands du parvis vendront aux grillages.
plerins de jolis cubes dors provenant de la d- Ds 1560, le trou de la Croix tait orn d'une
molition. A l'extrieur, la coupole est appuye idaque d'argent agrmenle de scnes on relief,
de quatre gros contreforts, l'un au midi, l'autre uvre ou don d'un moine ibre, comme l'indi-
au nord. Ia Mosque du Santon, ajoute le quait l'inscription courant sur l'encadrement :
P. Ladoire, qu'on a rebtie en mme-tems, sert Mv>iaOTiTi x(upt)e To SoXou tou Osou iraitS ilXa tepojAO-
de pilastre la partie qui regarde le couchant. vot/ou I^pou. 'KTeXeuOT)... A^l' X(pi(jTo)u. Cette pla-
Une maison dudit Santon sert aussi de pilastre que, qui rappelait trop clairement le sjour des
la partie qoi regarde le levant. Le tambour est Gorgiens aux Lieux Saints, est remplace, en
support par huit colonnes de marbre et dix pi- 170.'1, par une autre de mme
forme et de tra-
lastres qui forment la galerie suprieure. Le por- vail analogue, donne par les Cantacuznos de
tique infrieur comprend quatorze grosses co- Valachie. En mme temps, l'intrieur du trou
loiUMS de marbre et six gros pilastres do pierre de la croix est rcvtu de lames de mtal, sauf
de taille sans y comprendre les deux grands en un point o il reste possible de toucher la
piliers qui sootienncnt la grande arche qui est, roche.
comme je l'ai dj dit, l'entre du chaMir dos Le 14 mai 17:il8, l'diculo, toujours expos aux
fireca, et qoi sert de chur nos religieux lors- intempries, subit dos rparations. Le Pre Ei-
qu'ils chantrnt la Messe dans le Saint-Spulcre . zar Ilorn, qui assiste h ces travaux, dclare que
Pour C4rtte partie de l'glise ronde, les restaura- la chambre du Spulcre n'est pas de roc vif,
tions M' iiont biimes & la consolidation do quol- comme plusionrs so l'imuginont, mais do grosses
'\uot |.iliers et A un badigeon gnral compos pierres de tailli- rrllps nitro (llcs par dn ci-
1. fM M I roil qv'M 1810 U riri Comnlno iiifcrira ton oom cl la dite de sa rctlaurtlion.
LE SAhNT-SPULCKE, DL' XII SIECLE A NOS JOURS. 299
est ronde et lisse. On fait disparatre ce qu'il y a religieuses ne peuvent ne pas accepter le dvo-
de disparate dans celte ornementation en cou- ment de celui qui est pour elles xaXXtTgy^vixcoTaxo;
vrant, le Saint-Spulcre de tentures, du moins les paaiXu 'Ap-;(iTxTwv Ko[jLVTivo<;, compliment dmenti
jours de fte. Le ciborium qui surmonte l'dicule par son uvre. Les hommes du mtier sont plus
conserve sa forme traditionnelle sa petite cou- : prs de la vrit quand ils dclarent, comme
pole recouverte de plomb porte sur douze colon- M. Mauss, que le nom de ce Grec moderne mrite
netles accouples dont sept sont de porphyre et d'tre plac ct de celui d'rostrate , ou qu'ils
six de marbre blanc. Boniface de Raguse les lui dcernent, comme M. le marquis de Vogu, le
aurait obtenues des Grecs qui les avaient fait titre de maon .
venir du Sina. La restauration du xviii* sicle, il En juillet, les deux battants de la grande porte
faut le reconnatre, fut mene d'une fa<;on intel- d'entre sont remplacs par deux nouveaux bat-
ligente; en dpit du changement de matriaux, tants travaills par des artisans grecs l'intrieur
l'difice conserva sa physionomie antique. du patriarcat, puis on procde la rparation du
chur. Les anciens degrs de l'abside sont renou-
6. AIX" sicle 2. vels sauf deux rests intacts. On pose les fonde-
ments d'une nouvelle iconostase, on masque les
Dans la nuit du 12 octobre (30 septembre du faisceaux de colonnes mdivales par de lourds
vieux stylo) 1808, un incendie ayant clat dans la piliers en maonnerie, on lve des murailles entre
chapelle des Armniens situe dans la partie ces piliers, on btit les avant-murs du Calvaire en
mridionale de la galerie suprieure de la rotonde, 26 jours, tant on a hte d'effacer tout vestige com
le feu gagne rapidement les poutres de la grande promettant. Puis vient le tour du Saint-Spulcre.
coupole etles combles du chur de l'glise. La Malgr son tat de conservation reconnu par les
coupole ne tarde pas s'effondrer ainsi que le Grecs eux-mmes, il est ras jusqu'au sol, en octo-
tambour qui la supporte. L'ardeur du feu fait cla- bre 1809. Le moine Maxime Syme, qui surveille
ter colonnes et pilastres, soulve les marbres qui les travaux, consigne ce propos dans son jour-
revtent l'dicule et le dallage du sanctuaire. La nal des remarques intressantes sur l'tat du tom-
btisse de l'dicule, sa porte mme, en bois ouvrag beau. Il dclare que, lorsqu'on eut abattu l'ancien
P. lIouN, fchnographiie. 1. AruxTjTpidSi;, 'H 7iupit6)tri<ji to x?. e', pp. 183 ss. ; xs?. tt', pp. 203 ss. /Ve'a Sion, 1909, pp. 21 i
vao xrj; W^aamatta; xa to 1808. 11. 0{jLsXr,;, '11 xeXeuTata ss. Fr. LiviN DE Hamme, Guide-indicateur de la T. S.,
voixoS[iifi(Ti; TO vao Tf,<; 'AvaerrCTEw;, dans 'ExatovtaETipi;... 4 dit., I, pp. 230 ss.
300 JRUSALEM.
dicule dont le revtement avait souCfert de l'in- sordre. A la requte de Mhmet-Ali, les Grecs
cendie, il vit nu ce qui restait de l'ancienne durent rtablir la bicoque des Coptes l'ouest du
grotte, (ncT^iaiov. Il put constater qu'elle avait t Saint-Spulcre. Le Calfat s'est surpass dans l'ex-
pratique dans la pierre dure nomme malaky par cution de celle horreur. Plt Dieu qu'elle n'et
les gens du pays (Xo; (xsXexi, tjtoi ^xdiXix;). Les pas eu plus de dure que la qouhbeh dont il coiffa la
parois de roc n'existaient plus qu'au nord et au rotonde, qui ne put tenir plus de cinquante ans.
midi. Au levant et au couchant, la chambrette Signalons finalement la pose d'une nouvelle pierre
tait btie; elle avaitgalement un plafond con- de l'Onction en marbre rouge et la dmolition des
struit. Quant au sol, il tait form par le rocher tombeaux des rois Francs. Au cours des travaux
naturel tant dans le Spulcre que dans la chapelle furent extraites de copieuses reliques du sommet
de l'Ange. Cette chapelle tait tout entire en ma- de la roche du Golgolha et du noyau rocheux du
onnerie. Le tombeau proprement dit n'est plus Saint-Spulcre, destines rcompenser l'glise
on banc de roc, comme jadis (il serait difficile de Constantinople de ses bons soins dans l'obten-
qu'il en ft ainsi aprs toutes les dprdations tion des firmans. La ddicace de l'glise ainsi re-
exerces sur ce saint lieu travers les sicles); staure eut lieu le 13 septembre 1810.
c'est une auge dont trois cts sont forms par des Ds 1852, crit Victor Gurin,la grande cou-
plaque de marbre, et dont le quatrime seul, pole, bien que refaite depuis quarante ans
celui du nord, est constitu par la paroi de roc de peine, tait dj trs dtriore; dix ans aprs,
la chambrette. Il est mme k croire que les deux elle menaait ruine. A la suite de longues ngo-
parois tailles encore existantes ne s'lvent pas ciations, on commenai la reconstruire en 18G3;
trs haut au-dessus du sol. ce travail fut achev en 1868, aux frais communs
Ed mars de Tanne 1810, le nouvel dicule, -c de la France, de la Russie et de la Turquie, qui
lia* K4uoMi).tov, divinum Cubiculum, est achev. Il envoyrent chacune un architecte choisi par elles
apparat, an sortir des chafaudages, couvert d'in- pour mener bonne fin cette importante entre-
scriptions grecques tires de l'criture ou de la prise.
liturgie. Il est regrettable que le restaurateur ait La coupole que l'on voit maintenant est l-
teno peu compte des traditions architecturales
si gante, savamment conue, et fait honneur l'ar-
qui araient t gardes si scrupuleusement par chitecte franais, M. Mauss, qui en a dress le
tes devanciers. Mais ceux-ci taient des hommes plan. Les peintures qui l'ornent intrieurement
de got; ils eussent coup sr rpudi ce que sont gracieuses et dues j\ un autre Franais,
Pierre l/Oti appelle le grand kiosque de marbre, M. Salzmann. Malheureusement, je ne puis m'em-
d'un luxe demi barbare , qui se dresse aujour- pcher do regretter qu'elles n'offrent aucun airac-
d'boi foos la coupole. Non seulement les propor- tre religieux. Les trois gouvernements qui s'-
lioos de l'dicule ont t accrues, mais encore taient associs pour cette uvre voulaient sans
l'etpace de la rotonde a t rduit par les entre- doute, par cette absence d'emblmes religieux,
pts iostalls dans le dambulatoire infrieur. impose aux architectes et aux artistes, neutrali-
L'Aoaftasis a par suite beaucoup perdu de son an- ser en quelque sorte la coupole, ainsi que le saint
tiqoe OM^efl. Sous les votes des bas-cts o se dicule (lu'elle recouvrait '.
droulaient les pompeuses processions, vous avez Les peintures ne sont pas apprcies toujours
id on magasin de cierges et d'eulogies, l un avec l'impartialit de Gurin^. Quoi (ju'il en soit
amas do bidons d'huile, ici les bardes d'un gar- do 8on lgance, celte dcoration est dt>j;\ fort d-
dien plerole avec les raiforts et les concombres grade, comme si coupole soulTrail
le ciel de la
dont il (ait ses repas, ailleurs un grabat on d- do ne point parlicipor au dlabrement Rnral.
I OiteM. Jrultm, fip. 134 m. 3. cr. V. K. Dalhan, Paaslinqjahrbiicli, III, l'JoT, p. 54.
LIVRE TROISIME
CHAPITRE XII
GETHSMANI
I. DU 1" AU Xir SIECLE. vable. On ne voit pas trs bien la relation d'un
pressoir avec les signaux de la nomnie; d'autre
signification le pressoir des signaux serait gne. Il y a la base de cette seconde hypothse
rapprocher de l'usage, not dans le Talmud, d'in- une de ces adaptations prophtiques dont l'tude
diquer la nomnie au loin par des feux allums du Saint-Spulcre nous a fourni des exemples si
sur le mont des Oliviers''. Peut-tre serait-ce typiques.
une telle hypothse qu'il faudrait attribuer l'origine Il s'agit de l'apostrophe d'Isae (xxviii, 1, i) aux
de quelques commentateurs l'ide d'un rappro- gelh, propose par l'hypothse mise au dbut.
chement avec la Gethsmani vanglique. Au Ceci concd, nous rejetons g, aussi bien que
lieu de sur la cime de la montagne fertile, crit simni.
Eusbe propos de ce passage , Aquila traduit de La leon re6(nijjLvei est la mieux assure. L'or-
la valle des souillures, Symmaque de la valle des thographe quivalente ', releve dans reOffyiuLavTj
graisses,Thodotion de la valle des gras: l'hbreu certain groupe de manuscrits de la xoivr^ et chez
a Gethsmani, rTflanuanl. J'ai entendu un de mes quelques auteurs byzantins, ne prsente aucune
amis interprter ce nom du lieu que l'vangile diflicult pour la recherche de l'tymologie. Ra-
nomme Gethsmani r6T,u.avi', o le tratre abor- men une forme smitique, reOur.fxavs donne
dant le Sauveur avec sa couronne de honte, per- ^:2;:*"na, qui est pour '{"'JCUJTia. La chute du noun
ptra son forfait'. On aura remarqu que, pour
final, dans les pluriels indtermins, n'est point
tayer ce rapprochement, l'on a d modier l'or-
un fait isol dans l'aramen de Palestine*^. On
thographe du vocable isaen. Bien que le sens
obtient de la sorte le sens trs satisfaisant de
en ft modifi par le fait mme, on s'obstinait Pressoir des huiles , ou simplement Pressoir
conserver au mot sa signification premire. Pour
d'huile . H est de toute vidence que galh,
tre logiques, Eusbe et son ami auraient d
transcrit souvent par gelh, signifie pressoir'. Dans
adopter forme Gessemani: ce prix seulement
la
ses A'ovis hbraques, saintJrme ne manque pas
leur comparaison et t moins boiteuse. Saint
de l'expliquer par torcular. D'autre part, l'Ancien
Jrme tombe dans la mme inconsquence :
Testament dsigne gnralement l'huile sous le
Gethsmani crit-il dans son commentaire sur
,
laquelle le Sauveur fit asseoir quelque temps ses les versions traduisent Xaiov, olmm etc. Qu'un en-
disciples pour qu'ils attendissent son retour, pen- droit nomm pressoir d'huile se soit trouv sur
dant que seul il priait pour tous'. Dans son in- une montagne plante d'oliviers, rien de plus
terprtation d'Isae XXVIII, 1, il ne se donne pas naturel. Maint passage biblique nous apprend
toutefois le tort, comme Eusbe, de mal transcrire qu'il tait d'usage d'installer le pressoir dans la
sa tendance et sa recherche suffisent condamner. que les versions latines ont trs bien exprim par
Noos devons seulement reconnatre que l'explica- pr.rdium ou villa, et que la langue juridique et
tion du second lment de Getu-semam par l'h- appel strictement prdium rusticum, ou suhur-
breu innnim est bien fonde, de inme que la lianum. Toute villa ou ferme bien organise avait
rduction du premier lment l'hbreu gai h on son lorruliiriunt, dont les agr<noines ont d(HTit la
I. PC. XXIV. 3S5 : ... f^ tk'KtcCixh ^.*, l'TiOar.ixavt , i. Cf. SoiiEPC, Die Sr/iriften des .V. T., 1, 71(4, 137a. Mayskk,
S4fiZ<*. 'Om^ f,Mwi Ttvc tAv f;|UT(pv iyamiTv tcora-
Grammatik der griech. Papijri. 78.
5. Dai.man, op. laud., |>. 191. Cf. Jrusalem, I, GU s.
ftmgwU ima. kn ijua fu%tU dUdpulo eJere paulUpt-r et quif in suinino hujus nionlis fdfbanliir acrviisis /aribus.
M$p0elar rtdrmntrm, donee pro runcl tnlut Ituminus 7. Sp^r.ialcnirril |>rc>soir pour l<! vin. Mais il e.st vraiMein-
rarH. hlaltli- (|u<* Iniik I'uhiik*', en mut ail <Hi'i a|i|ilii|ii> au pressoir
%. fL., XXIV, fcIS iiv justa llebraicum MUprr vallem : A liiiilf. UaiiH la liltt^raluri! laliiiiidiqiie, lu pressoir ^ liiiiit!
pimumm, 4 eti fiettemanim : in qua rllam nomrn loci cat i|)pei bad, 12, cl le local o M ae trouve bcth-habt>ad
wtfmifkatmr, in (ju Jmlai /)omlnuin triitlidit. Dan l
12n r^a (uaauc coriKfrr par l'nral)e palcKlinicn moderne).
MMM fmtfgf. lanlMr tmi> a *illaK d i|ihr4in |K>iir
fMtl A idM Htm IUoa an lrili|up de% noint iifhrAUS I.^ mol T\i, Uf'ft>t *<'inlilt> n'Hcrv au presoir vin. Cf.
construction et les accessoires'. Ici la villa se r- peu, (Me, Mt.), un jet de pierre, wtiei Xiou
fjiixpv
duisait peut-tre au moulin huile et la plan- poX-/iv demande son Pre que cette coupe
(Le), et
tation d'oliviers. Caton demandait que le torcula- d'amertume passe loin de lui. Saint Luc ajoute
rium pourvu de lits l'usage des gardiens
ft
'^.
l'apparition de l'ange consolateur et la sueur de
D'aprs un papyrus du Fayoum, on voit un cer- sang. Cette scne se droule donc en trois points
tain Apollonius prendre en location un pressoir diffrents, peu loigns les uns des autres. Elle
huile, XaioupYov, avec les appartements de l'tage comprend : 1" le lieu o les huit disciples s'arr-
suprieur^; ce qui peut expliquer la prsence su- tent; 2" l'endroit oi Pierre, Jacques et Jean doi-
bite du jeune homme vtu d'un drap lors de l'ar- vent prier; T le thtre mme de l'agonie et de
restation de Jsus. l'oraison du Christ.
Mais ce qui attirait Jsus en cet endroit, c'tait En proie une agitation qu'entretient la pense
la on jouissait dans quelque coin de
solitude dont de son isolement, Jsus revient deux reprises
ce domaine, que saint Jean appelle un jardin, auprs des trois disciples qu'il trouve endormis.
x^TTo, hortus, terme qui peut s'appliquer un ver- Ses exhortations ne russissent pas les tirer de
ger, et dans le cas prsent une olivette. Il est leur torpeur; il s'loigne par deux fois encore pour
donc ais de s'imaginer Gethsmani comme un reprendre sa prire, s'abandonnant la volont de
grand bois d'oliviers, clos d'un mur de pierres son Pre. Aprs sa troisime prire, Jsus revient
sches, ayant l'une de ses extrmits une maison vers Pierre, Jacques et Jean. A ce moment. Judas
renfermant le moulin huile. Suivant les exi- qui connaissait cet endroit, parce que Jsus y
gences des rabbis, les arbres devaient tre loi- venait souvent avec ses disciples, arrive avec une
gns de la ville d'au moins vingt-cinq coudes '
;
bande arme de glaives et de btons, envoye par
quant aux jardins, il tait interdit d'en crer dans les prtres, les scribes et les anciens. Le tratre
Jrusalem cause de la mauvaise odeur prove- donne alors son Matre le baiser qui est le signal
nant des mauvaises herbes que l'on jetait par- convenu de l'arrestation. Dans le brouhaha, Simon
dessus les enclos et de l'engrais que l'on y met- Pierre tire son glaive et coupe l'oreille l'un des
tait^. Des Juifs achetaient le sang des victimes serviteurs du grand prtre nomm Malchus. Jsus
que des conduits amenaient dans le Cdron pour est emmen finalement par la troupe arme, la
fumer leurs jardins*"'. Le jardin de Gethsmani avait lueur des llambeaux, et les disciples prennent la
une situation qui satisfaisait toutes ces exi- fuite. La scne de la trahison et de l'arrestation ne
gences. peut pas se localiser loin du lieu o les trois dis-
C'est aprs avoir pntr dans la proprit de dormaient ^ D'aprs saint Marc, un
ciples prfrs
Gethsmani que Jsus dit ses disciples As- : jeune homme, rveill probablement en sursaut
seyez-vous ici pendant que je prierai l'cart. par le bruit, vient voir ce qui se passe. 11 fait quel-
Prenant ensuite avec lui Pierre, Jacques et Jean, ques pas derrire la foule, bien que n'ayant sur
qui, tmoins de la rsurrection de la fille de Jare et le corps qu'un drap. On le saisit mais lui, lchant ;
de la Transfiguration, devaient tre mieux arms le drap, s'enfuit nu". Une opinion assez rpandue
pour rsister au scandale que leur prsenterait le tient que le jeune homme en question tait Marc
spectacle de l'agonie, le Sauveur leur fait part de lui-mme; mais cela demeure dans le domaine de
sa tristesse et de ses angoisses et leur recom- la simple hypothse.
mande de veiller et de prier. Il s'loigne d'eux, un A s'en tenir aux seules expressions de saint Luc,
1. Geoponica, VI, 1, 3. Columelle, XII, 18, 62. Caton, De :>. Baba Qama, VII, ad finem [Talmud de Babijlone).
agri cultura, 12, 13, 18. 6. Yoma, fol. 52''. Liohtfoot, Horx Hehraicx, III, 414.
2. Caton, op. L, 13
in torcidarium in usu quod opiis
:
7. Du moins selon les Synoptiques. Saint Jean fait aller
est clavem lorculari l, lectum stratum ubi duo cu-
: ... Jsus au-devant du tratre et de la troupe : ily\kht^; on dirait
stodes liber i cubent (tertins servus una eu m {'acloribus mme qu'il sort du jardin o il est entr, e'. 6v dar}M\. Ce
uii cubet)... sont les donnes de saint Jean que suivra de prfrence la
3. Pop. Faijlm, 'J6 : Xatoypyov ... av toT ouat yTripCT-. premire tradition de Jrusalem.
Tonoi; Tffi. 8. LvGRVNr.E, vangile selon saint Marc, 361-371.
4. Babti Bathni, II, 7.
30i JRUSALEM.
presque au sommet de la montagne. Que l'on com- prtendons pas, cependant, qu' l'aide de toutes
pare XXI, 37, o il est dit que dans les derniers les donnes vangliques on puisse fixer avec une
jours de son ministre, Jsus passait ses nuits sur prcision mathmatique la position du lieu do
le mont des Oliviers, avec xxn, 39, o Jsus, sor- l'Agonie. Mais ce qu'elles laissent dans l'obscurit
tant du Coacle, se rend suivant sa coutume au recevra quelque lumire de l'tude de la tradition.
mont des Oliviers . Le quatrime vangile, Pendant le sicle qui suivit la passion du Sauveur,
xviii, 2, ne feit qu'accentuer celte confusion, sem- la du mont des Oliviers dut, comme
vgtation
ble-t-il, en insistant sur ce que Judas connaissait celle la campagne hirosolymitaine,
de toute
fort bien l'endroit,Jsus et ses disciples s'y tant ptir beaucoup des dvastations imposes par les
souvent runis. Toutefois, mis en regard des deux diffrents siges de la ville. Au cours du sige de
autres synoptiques, le texte de Luc xxi, 37 n'a plus 70, les abords de la ville furent compltement
qu'une porte gnrale; il implique dans le sjour dboiss pour la construction des a^/^/ere^ romains.
au mont des Oliviers aussi bien les heures passes On commena naturellement par les arbres plants
Bthanie, ou l'endroit d'o l'on dcouvrait le leplus prs des remparts. A la fin, le dnmentde
Temple que les moments de Gethsmani. L'inten- la rgion tait tel que les soldats devaient aller
tion du troisime vangliste n'est pas d'entrer jusqu' 90 et 100 stades pour trouver du bois. Les
dans le dtail topographique; il lui suffit d'indi- alentours de Jrusalem nagure si riants, avec
quer en passant l'habitude que Jsus avait de ne leur ceinture verdoyante d'arbres et de jardins
point coucher dans la ville, mais de se retirer la taient, au dire de Josophe,
(S'vSpEai xai 7rapSe(<jot;),
nuit en quelque endroit du mont des Oliviers. devenus absolument mconnaissables^. En dpit
D'^>rs Marc et Matthieu, les points prfrs de sa position au pied des murailles de la ville, la
taient Bthanie, un lieu xvavTi -co ttpoo, en valle de Cdron ne dut point chapper ces rava-
face du Temple , et le domaine de Gethsmani. ges. Si le mur de circonvallation passait vers le
Ces deux derniers endroits se trouvaient proba- sommet de montagne, les Romains n'en descen-
la
blemenl sur le chemin de Jrusalem Bthanie. daient pas moins les pentes quand il s'agissait de
Jsus el son entourage y devaient faire quelque dloger de la valle les assigs qui tentaient une
balte eo se rendant au village de Lazare, et parfois sortie^. La suppression des arbres leur tait impo-
y pMser toute la nuit quand le temps tait beau. se autant par les besoins de la tactique que par
Judas lavait peut-tre par quelques paroles saisies les ncessits du campement et de la poliorc-
dans la conversation que le Matre se rendrait tiquc. En faisant place nette autour de la ville
mat de saint Jean donnent, en elTet, ontendn; que porter au comble cette dsolation et l'tendre
I. S. ilMff*, Dialogue avec Tryphon, 90, m contente 12, 4 : iciXtv ^p/.(To x<Mkxwv, /XiTcdi; aCxtft Tf,; uXyi; nopiCo-
tf1tidii|Mf la protimit do nwnl des Oliriert par rapport au livTK. 'Il |iiv yp ittpl ti^v dhv ndaa to' 7tpoT<poi; Ipyoi; ix-
TMiifl* } pdC %iin f^oArixA* a/foO naoXaUn tU t'' po; xh x^Konto, ouvi9<ipoyv S'diXXYiv an* ivivy,xovT OTaiiuv ol oTpaTiw-
Ti ... VI, 1,1: *l*M|iaToi H xa(Toi TtoU ncpl ti?|v ty,; Xi;
WtXfM... Dmm la CtmtUMkon di Aptret, V, 14, 7 (Punk), 9viYxo|itiY)v TaXatnci>poO|Uvot. r /^t\t,cixa Sir,Yiipav pii^ xai ctxoai
I latte feftftiae m pfawite sImI : Ui^U^ U to fc tAv t\Upan, xcipavTc;, ; npoiipirtTai, ti^v nipi t6 axu x^pciv iit'
M Uta 4a Ipcf a pa Mfffl laiasae par ua AkAt d IomIIm- if' lxaT6v 9Tat('uc ^{tXfa>(i,iv(itv (!< tk nptcpov xc^JH^'X^'- Aupn-
Um pia* pnMM. rarant, V, 3, 'i, lou* lc vcrgnrA du nord do la \itlo avaient
t. Owem >lv. V, 6. a : ifc rnuwi ir/^ t icfi tifi t pour
iiiiiirliiii'H lainHcr In place lli>n>. Cf. VI, 2. 7.
toute la Jude '. On ne saurait dire si cette dso- dans laquelle s'ouvre la grotte de Gethsmani^.
lation aurait eu pour effet dfaire donner au Cdron que dans sa Catchse X, pro-
C'est ce lieu-l
le nom de valle de Josaphat. En tout cas, ds le nonce vers 317, saint Cyrille de Jrusalem fait
iv^ sicle le Cdron est tenu pour la valle du allusion, lorsqu'il prend tmoin de la vrit de
Jugement, C'est la valle de Gessemanlm d'Isae, l'vangile, aprs le palmier d'o l'on coupa les
oii le Seigneur esprit de justice dtruit la cou- rameaux, Gethsmani, qui fait voir Judas aux
ronne d'phraim, interprte des grands prtres esprits qui savent comprendre (T. III). Repre-
et de Judas le tratre 2; c'est la valle de Josaphat nant la mme pense dans sa Catchse XIII,
de Jol, o Dieu sigera pour juger les nations '';
Cyrille invoque nouveau le tmoignage de Geth-
c'est la valle de Ben Hinnom de Jrmie qui sera
appele valle du carnage ', c'est enfin la valle des
mj ^m-'
.
^
%A
lignes le lieu de la trahison de Judas et celui de
:
1. Dion Cassius, LXIX, 12. 5. Cf. sur ces localisations fig. 147, IV et t. I", pi. I et XI.
ii N Le
2. PG., XXIV, 284 s. PL., XXIV, 315 ss. ' 6. 38. de l'vangile nous oblige traduire le
rcit
3. JoEi,, 4, 2-12. S. Jume, sur ce passage, PL., X.XV, TTpocnfixovTo de saint Cyrille comme un imparfait de conatu :
983. PLERIN HE BOIIDEAUX. O'kw )Ya) T po; twv 'EXaiv, sv TtpoffjijjrovTo Tiapvxe
<.')
4. JRMi, 7, 31 ss. ; 19, 11-13, d'aprs l'interprtation v vuxt ... >Ivyi(ivU Twv v TeOairiiAav^ (la^aiptiv ).9ciy(Twv
viers. L encore maintenant, les fidles s'empres- dont l'empereur Thodose est le fondateur, n'est
sent de venir prier. Des termes d'Eusbe sont autre que le sanctuaire de VOraison du Christ.
rapprocher ceu.x de saint Cyrille on pourrait en : L'incise dans laquelle est le tombeau de Marie
:
conclure que le lieu de VOraison tait situ dj serait mettre sur le compte d'une confusion,
sur les premires pentes de la montagne, un peu assez comprhensible une poque o l'glise du
pins haut que la roche de la Trahison, qui se trou- tombeau de la Vierge clipsait tous les autres
vait an fond de la valle, dans la ^cayl. La faon sanctuaires de Gethsmani. Nous sommes, par
dont s'expriment ces deux auteurs ne parat pas consquent, assez fonds placer rdification de
impliquer l'existence d'une glise au lieu de la l'glise de l'Oraison entre 380 et 390.
prire du Christ Le rcit d'thrie a le grand avantage de fixer
Mais en va tout autrement l'poque o saint
il la position respective et le rle des Lieux Saints
Jrme traduit le trait topographique d'Eusbe de Gethsmani dans la liturgie hirosolymitaine.
(386-391). Sa notice prcise et complte tout la Aprs la vigile clbre l'lona, pendant la pre-
fois celle de son devancier. Gethsmani, dit-il, mire partie de la nuit du jeudi au vendredi saint,
est Tendroit o le Sauveur pria avant sa passion ;
toute l'assistance accompagne l'voque au sanc-
il est situ au pied du mont des Oliviers, ad radies tuaire de l'Ascension, vers l'heure de minuit. L
monlis Oliveti. Maintenant une glise y est rige se disent des leons, des hymnes et des oraisons.
(T. IV). L'expression ad radies nous interdit de Vers deux heures du matin, la procession repre-
rechercher ce sanctuaire trop haut sur la dclivit nant sa marche descend la rampe du mont des
de montagne. Quant au tutne, il est assez signi-
la Oliviers jusqu'au lieu o le Seigneur pria et fut en
flcaiif. Le traducteur se trouvant en face du texte agonie. En cet endroit, note la plerine, il y a une
d'Eusbe, s'aperoit que la situation n'est plus la glise lgante. L'voque y pntre avec tout le
m/^me : les fldles ne prient plus dans un champ peuple. L'oraison et l'hymne qui y sont dites,
en plein air; mais au moment o il crit, ce adaptes au lieu et au jour, sont suivies de la lec-
champ vnr des chrtiens est recouvert d'une ture de l'vangile de l'Agonie. De l, le cortge se
giue. Aussi ne nglige-t-il pas d'enregistrer le rend Gethsmani (Gessamani) o Jsus fut
changement sur^'enu. Donc, tout le moins, l'rec- arrt, pour y entendre le passage vanglique
tion de ce sanctuaire est fixer entre 33U et 390, relatif l'arrestation du Sauveur. Celte lecture est
les Persea ruinrent dans la suite '. Or, comme il Il n'est point ncessaire toutefois de la situer uu
est difiicile de dire remonter bien avant Juvnal, sommet ou mi-cte de la montagne, en dpit
d'une remarque d'I^lhric, qui exige d'tre inter- ciples forment un cercle en se donnant la main,
prte. De l (c'est--dire de
l'glise lgante), et Jsus, plac au centre, improvise des versets
au chant des hymnes, (tous) jusqu'au plus pelit d'une forte saveur gnostique, auxquels les assis-
enfant, descendent pied, avec l'vque, Geth- tants rpondent par Amen. Puis, comme il dispa-
smani, o cause de leur grand nombre et de la rait soudain, les disciples, semblables des gens
fatigue des veilles, de l'extnuation des jenes perdus et rveills en sursaut, s'enfuient de ct
quotidiens, et parce qu'il leur faut descendre une et d'autre. Saint Jean, lui, se retire dans une
si haute montagne, ils parviennent lentement au caverne du mont des Oliviers, o le Christ le fait
chant des hymnes [ Gethsmani]. L'incidente assister au crucifiement dans une vision docti-
relative aux fatigues des fidles fait perdre la que ^. L'auteur peut bien avoir eu en vue la grotte
bonne plerine le fll de son discours et amne des de Gethsmani. Chez Thodosius la tradition rela-
redondances. Mise dans son cadre, la remarque tive Gethsmani s'est accrue d'un nouvel l-
a une porte gnrale et s'applique toute la ment le repas du Christ et des Aptres dans une
:
marche de la procession. L'assistance doit aller grotte qui semble avoir t aussi le thtre de la
lentement parce qu'elle est accable de fatigues Trahison. L, crit-il, est la valle de Josaphat,
provenant des veilles, des jenes et de l'escarpe- o Judas trahit le Seigneur. L est l'glise de Notre-
ment de la montagne que l'on descend depuis Dame Marie, mre du Seigneur. C'est l aussi que
VImbomon ou Ascension. le Seigneur lava les pieds de ses disciples et qu'il
Nous devons tenir ferme la localisation hi- soupa. Il y a quatre accubita (siges de table) o
ronymienne ad radies^ la racine du mont des le Matre s'assit au milieu des Aptres et chacun
Oliviers. C'est l que se trouvent les antiques de ces accubita reoit trois personnes. Maintenant
restes d'une glise dcrire plus loin. Enferme ceux qui y viennent par dvotion aiment y pren-
actuellement dans l'enclos du potager des Pres dre leur repas, dont la viande est exclue on allume ;
Franciscains, au midi du Jardin des Oliviers, des flambeaux l o le Seigneur lui-mme lava
cette ruine est distante de la grotte qui avoi- les pieds aux Aptres, parce que ce lieu est dans
sine le spulcre de la Vierge, de cent mtres en une Deux cents moines y descendent
grotte.
ligne directe. Elle est un niveau sensiblement prsent ^T. VI). Si le style peu prcis de ce
suprieur celui de la grotte, de telle sorte que plerin laissait encore quelque doute sur l'identit
pour se rendre de l'glise de l'Oraison celle-ci, il du lieu de la Trahison et de la grotte o soupa
faut descendre dans la valle suivant la direction Jsus, lire l'Anonyme de Plaisance (.j70) on ac-
sud-nord. Nul doute que nous n'ayons l les restes querrait l-dessus une vritable certitude. Rien
de l'glise lgante d'thrie, situe vers le pied n'est plus susceptible de confirmer la notice de
du mont des Oliviers, tout en tant au-dessus du Thodosius que les termes suivants Descendus :
litdu torrent. Quant au lieu de la Trahison et de du mont des Oliviers dans la valle de Gethsmani
l'Arrestation, aucun monument ne parait y avoir (Gessemani), au lieu o le Seigneur fut livr, et
t rig; l'oHice marqu par thrie devait avoir o sont trois accubita o il s'assit, nous y prmes
lieu vraisemblablement dans la grotte susdite. place par dvotion (T. VIll).
A vrai dire, lamentionne
grotte n'est pas Ainsi ilque l'endroit tenu par la tradi-
est clair
expressment avant Thodosius, 530, moins qu'on tion primitive pour le thtre de la Trahison se
ne veuille en voir la mention dans les Acta Joan- trouvait tre la grotte, adapte en sanctuaire, et
nis, ch. 97. Avant d'tre trahi, raconte cet apo- que c'tait l que l'glise de Jrusalem faisait la
cryphe, Jsus invite ses disciples venir dans un station en mmoire de l'Arrestation de Jsus '.
lieu voisin chanter des hvmnes au Pre^ Les dis- La frquentation de Gethsmani par Jsus et
1. Bonnet, Acia Apostolorum Apocrypka, Acta Joannis, de [k. Smith Lewis, Ilor. semitic., IV, The mythological
94 : npv (x xeCvoi; 7rapa8o6r,vat u|Jivi(Tc)[jiev tov uaTpa xai Acls ofthe Apostles, p. 37) il est dit que les disciples aprs
OTW $).8w[XV Ttl XO 7[p0X|XV0V. l'Ascension taient runis Gethsmani avant de se disper-
2. p. 97 : iiy jjyyov et; tb po; twv Xatv xXacov ini xw ser par lemonde. La version thiopienne porte au tom-
av[jL6eTixdTt... xal dt xpi; {loy v {lirt}) to-j dTtYiXatou xai beau de Marie .
awTiffot; aT eIttev... Dans le Voyage de Jean fils de Zh- 3. Voir la localisation lig. i', iv, 21.
308 JRUSALEM.
son entourage a fait croire qu'ils y avaient pris Pour nous rsumer, constatons ici que selon la
souvent leurs repas. De l vient qu'Eutychius de premire tradition hirosolymitaine :
souper distinct de la dernire Cne, au cours du- dans un champ o l'on rige une glise entre
quel Sauveur aurait lav les pieds ses dis-
le .'80 et 390, et qu'il est sis au sud du chemin qui
ciples ; de l vient aussi que l'on montrait dans
' monte l'Ascension ;
Oliviers apparat comme la montagne de la rv- tion, notablement spar de celui de l'Agonie
lation gnostique, le sjour prfr des Aptres qui (suivant les donnes de saint Jean), se trouve dans
.Nicodme envoie secrtement un agneau au ^ar- Jsus, ayant laiss dans la grotte les huit disciples
tlinpour Jsus et ses disciples. I/agneau est mang qui ne tardent pas s'endormir, s'loigne avec
aprs le lavement des pieds dans une maison Pierre, Jacques et Jean dans la direction du sud,
proximit du jardin. Judas s'lant retir pour tra- sur les premires pentes de la montagne. Les trois
mer son noir dessein, le Christ sort dans le jardin Aptres prfrs s'arrtent leur tour, et non loin
o il se prosterne cent fois sur sa face. Mais d'eux, sous les arbres, Jsus exhale sa doulou-
rapproche des soldats que Judas amne, il se r- reuse prire. Puis l'approche de la bande con-
fagie prcipitamment dans la salle o les onze sont duite par Judas, il va au-devant de ses ennemis
endormis. Cest alors que, sur un ordre divin, (i;riXev) qui le cherchent dans la grotte o il a
quatre anges Gabriel, Michel, Hapbal et (Juriel l'habitude de se retirer. C'est l que Judas le livre.
enlrenl Jsus par la fentre tourne vers le midi Sous rinfluence de dductions exgliques peu
et le placent dans le troisime ciel. Judas se jetant fondes et des rcits apocryphes, la grotte devient
dans la salle prend tout coup les traits de Jsus. pour les uns le lieu de la dernire cne, et pour
Trompi^ par ces apparences, les soldats le garrot- d'autres, moins tmraires, une salle manger
tent et l'emmnent, croyant emmener Jsus. Ils o Jsus soupa en diverses circonstances avec ses
essaient de se saisir de Jean v^tu d'un simple disciples.
drap; celui-ci leur laisse le drap dans les mains et Telle est dans ses grandes lignes la situation de
s'enfuit nu '. Cette fois nous avons sans ambages Gethsmani l'heure de l'arrive des hordes per-
la cne Gethsmani; la valle de Josaphal est en sanes en 614. Silure hors do l'enceinlo de la ville,
cooeorrMice avec Sion, concurrence qui se niani- l'glise lgante do lAgonio dut tomber l'nno des
featora otai propos du sjour de Marie. premires sous les coups dos assigeants. Kuty-
I. Srmom imr la Vaque, l'd.. LXXXVI, 'i302 : T^Ui y* pp. 467 M. l/idenlilicntiun du j'tin*> Iioiiiiik; l*''^>reincii( v(Hu
ff Mnc t'A Kv^, MKi t'/ tOfO lliy.a ftaipov iccicoiv)x4t avec saint Jean a >((' |ir()|><).s<'M> aussi par a. Ainhroise cl
({UvifMv, t mai f(( t4<m; S4ff' l |iiv Iv r(0<n)|Mtvt. S . CliryHOttonic. Des dtMailM du ce n^cil ont |>ii lrc einprun-
*! 1W tiwiffrt (pif/(t 91& r^ ToC IttfAfifv f,[t.if>9n... Ce l quelque (^vauKilc de Nirodiiic dont les Arfa l'iluli no
twfm aarall ra lk l MOMdl ol la I^atiion. Voir >ur le Keralrnt qu'un frKi"'nt- Nour ne savons pas d'o I'aiiiu,
ffMia et Usit Mirt lad* eu Cnarle. Uvaijalorinm, I, p. 377, (ienl <pu' le dialogue de Jsus ver
7. Acta Jpamml. 91 The mythologiral Ael* of thr
1 Nicod^m( a eu lieu dans la Krolle le CelliMt^niani : Ail liiiiir
Ap^ttU. fp 0, 130. IM. 1(0. Dam am dernier* pttMges, iprrum venil yuodnnus noctr ad Doininnm Jrsiiin, cl
n I fimUH bit naatoo S U rotle de IKIAooa qa celle de ilinlttgum... cnnfirifhat. Il y a sous ces diverses Iradilions
un fond a|K>cr)piie qui doit ^(re Tort ancien.
S. I.>wai u rt !.. tUui, Th0 Goptt of Bamabs,
r.ETHSMANI. 309
chius dit bien que l'difice chrtien que les Perses Vierge, un peu plus haut cependant que celui-ci
ruinrent avant tous les autres fut l'glise de (T. IX, 2; XII). Le nom d'glise que le moine Ber-
Gethsmani \ Mais dans sa pense cette glise est nard (T. XIV) donne au lieu de la Trahison ne doit
le du tombeau de la Vierge, qui n'-
sanctuaire pas nous faire penser ncessairement une con-
chappa pas non plus la dvastation. Quel que struction quelconque; il peut simplement impli-
soit le monument vis ici par l'annaliste alexan- quer que la grotte a t transforme en oratoire.
drin, il n'en reste pas moins vrai que l'glise de Les plerins y vnrent toujours les tables et les
l'Agonie fut saccage comme les autres difices siges o Jsus et les Douze auraient pris fr-
chrtiens de Jrusalem. quemment leur repas. D'autres, comme piphane
l'IIagiopolite, leur attribuent une destination plus
La iradilion de 6/4 1099. releve : ce seraient les trnes d'o Jsus et les
3.
Aptres jugeront les douze tribus d'Isral la fin
Au cours de son plerinage en esprit aux Lieux des temps (T. XII).
Saints de Jrusalem et des environs, le mlode Derrire celui du Christ se trouve une ouverture
Sophrone ne trouve clbrer dans Tilluslre dont on ne voit pas le fond et que clt une petite
tmnos de Gethsmani que le tombeau de la porte. On raconte Arculfe que cette sorte de tun-
Mre de Dieu'^. Quant aux derniers vers de son nel s'enfonce trs avant dans la
montagne. 11 en
ode sur la Cne, ils n'ajoutent rien aux renseigne- sort comme
des rumeurs qu'on croit tre celles
ments de l'vangile ils disent que Jsus et sa
: des mes. Dans le pav de la grotte s'ouvre un
suite, chantant dos hymnes au Pre cleste, se ren- puits dont la profondeur est immense, ce qu'on
dirent sur la dclivit des Oliviers ^. Mais en lisant dit, ut fertur, car de mme
que le tunnel, le puits
Arculfe (T. IX), on a la surprise de constater un est toujours ferm (T. IX, 2; XII). Dans ces condi-
srieux changement survenu dans la localisation tions, le folklore peut aller son train, sans crain-
des faits relatifs l'Agonie. Une pierre encastre dre de dmenti. L'ouverture du prtendu tunnel
dans le mur du sanctuaire de la Sainte Vierge, n'a pas t, que nous sachions, retrouve; mais
voil ce que l'on montre comme le lieu o Jsus de la bouche du puits il reste une margelle,
pria dans le champ de Gethsmani. Les cavits maintenant dplace, qui est constelle de petites
naturelles qu'on y remarque deviennent les em- croix graves la pointe. Les tables, dont la forme
preintes des genoux du Sauveur. Cette pierre circulaire est affirme par le moine Bernard,
a-t-elle t apporte l de l'glise ruine de l'Ago- n'taient peut-tre que des meules de pressoir
nie et insre dans l'glise du spulcre de Marie ayant appartenu l'installation primitive de la
lorsque ce dernier difice fut restaur aprs le d- villa. Elles ont aujourd'hui disparu ainsi que les
part des Perses, ou bien n'est- elle qu'un bloc siges de pierre qui les accompagnaient. Au
d'appareil auquel des particularits de structure vil* sicle, la grotte tait ferme par une simple
ont valu cette attribution? La seconde allernalive porte de bois.
est plus probable. En tout cas le lieu de l'Oraison De mme qu' la fin de la priode prcdente,
et de l'Agonie se trouve de la sorte singulirement le souvenir de la spulture de la Sainte Vierge
rapproch de celui de la Trahison. prime tous ceux du voisinage. Son tombeau est
La grotte, en effet, est, comme dans la priode dans la villa mme de Gethsmani (T. XIII s.);
par Eulychius une source peu loigne des vnements. "AiJia T(j> svai 7tpor|>,0ov.
310 JRUSALEM.
dlivrez-nous du mauvais.
claire, tenant compte des exigences du rcit
vanglique. Le sicle fatal qui amena Jrusalem
Aprs quelques antiennes la Vierge :
tant bien que mal le sanctuaire de l'Agonie incen- c'est--dire le rcit de l'arrestation de Jsus dans
di par les Perses. Le moine Bernard en localisant le de la comparution devant Anne et
jardin,
la scne de l'Oraison du Christ sur la dclivit de la Caphe du reniement de Pierre. La thorie sacre
et
montagne ne contredit point les localisations de la descend ensuite du haut du mont des Oliviers
priode antrieure (T. XIV). 11 n'y a qu' se placer la Sainte Oraison, iiti xV 'Ayiav npo(T>tvr,ffiv, Les
dans du Cdron et lever les yeux vers le
le lit antiphones chantes soit en route, soit l'arrive,
jardin actuel de Gethsmani pour se rendre compte sont remplies d'allusions la trahison de Judas.
de la vrit de cette expression. Les documents La station s'achve par la lecture de l'vangile de
orientaux tels que la Description d' la Syrie du saint Matthieu xxvi, 57-7."), qui traite de l:i compa-
moine Epiphane et la Vie de Constantin et d'H- rution de Jsus devant le grand prtre et du triple
Une, tout en restant dans le vague, nous ramnent reniement de Pierre. Puis la procession se rend
aussi la situation de la priode prcdente. Tou- la Sdinte-Getlisvun , n\ T^' oL'fioLw reOffyiaavTiv, au
jours expditif, le moine (vlpiphane place ple-mle chant du psaume l\ m : Dlivrez-moi de mes ennemis,
dans la valle des Larmes le torrent de Cdron, la mon Dieu^. Les antiphones rappellent l'arresta-
valle de Josaphat et le jardin o le Christ fut du bon
tion de Jsus, le repentir de saint Pierre et
livr (T. XII;. La Vie de Constantin et d'//l>}ne, Larron, honteux march de Judas; on y retrouve
le
rdige vers le x* sicle, s'en rapporte aux guides aussi les paroles du Sauveur Veillez et priez :
1^ liturgie de la matine du vendredi saint com- On avouera que la distribution des hymnes et
pfirte k cette poque peu prs les luines sta- des vangiles aurait pu s'adapter plus parfai-
tioDtqo'au Uitnp* d'^thrie. I^e clerg et les fldles tement aux diverses stations. Nous no sommes
e trouvent d'abord au mont des Oliviers, vraisem- plus autoriss trouver alors les morceaux litur-
blablement dans l'glise de l'Knscignoment, l'iv- giques aptos lot'o, suivant l'expression d'Kthrio.
lona, qui est en train de devenir le Pater. Parmi Pourquoi cotte omission du rcit de l'Agonie
I. Tnlc II rrUUr A I'AmmsIm et iKItona. lin- ( f. le lieu de l'Oraliion eut indiqut^ par xaraSaCvoiAcv i% x yiov
HUJK L'UAUaf., Pfi.t CXX, MS Kl CU T^tv VTOV t^ov
: 4po; inX ti^v 'Atiav llpoaxvr.otv, laniliH quVnlre l'Oraison et
(froU* U GeCktAiMai) U Unb* lT><iTai. c i*l tAv la TrabiMin on hc contente de l'iiidication cCO; Xit9| dnl t^v
Mv^tf^^tM, aal Miniim 6r( XnpiinK In^K Ovp(^. ti &Y{9v r(Oan|U[vf)v, qui ne parait pan iinpliquer l'ide d'une
Bl M iMMt Mfoll y ecal radMes, eonoc aui Myr-
II forte derontr.
rWHMM, Ira aatr* Mylll Ittdlrtii* i^rUart fenlras . 3. Voir In texte du Typicon en appendice A l'histoire de
1. Il bal Umi mMiqucr que le lra)pl enlre t'ilona l'i rKll''onn, an rii \iv.
.
GETHSEMANI. 3H
dans ces Lieux Saints o l'on vient la comm- Enn une remarque qui n'est pas de nature
morer? Pourquoi cette faveur marque pour le diminuer la difficult, c'est qu' l'poque du ple-
rcitjohannique qui met en relief la force divine rinage du moine franc Bernard (870) nulle glise
l o les Synoptiques dpeignent l'angoisse et ne parat consacrer le souvenir de l'Agonie. On
l'abattement de l'humanit ? Craignait-on de mal montre au plerin sur la dclivit de la montagne
impressionner des chrtiens sollicits par l'Islam, le lieu de l'Oraison du Seigneur son Pre .
en leur montrant l'agonie du Messie? Quel qu'en Or, tandis que partout ailleurs Bernard ajoute au
soit le motif, nous avons encore signaler ici une locus la mention d'une glise, il l'omet dans le cas
autre difficult, celle-l d'ordre lopographique. prsent. Quant Y 'Ayi* npoff/cuvyjai du Tijpicon,
A partir du ix'" sicle, nous sommes en prsence elle n'implique pas ncessairement l'existence d'un
d'une opinion suivant laquelle le lieu de l'Agonie sanctuaire. Malgr l'immutabilit de la rubrique,
serait chercher vers le sommet du mont des l'glise de Jrusalem tait bien oblige de se
Oliviers; c'est ainsi que le Commmora tonum de prter aux circonstances. Si l'on fait tat de la
casis Dei signale,
au bout de l'escalier qui gravit le dmolition des sanctuaires impose par certains
mont, une Gethsmani distincte de la Gethsmani califes, de la prohibition de les restaurer ordonne
qui renferme le spulcre de Marie et la grotte de certaines poques, et aussi de la diversit des
la Trahison (T. XIII). Or, l'escalier en question races et des rites parmi les moines qui vivaient au
compte, d'aprs le mme document, 537 marches '
mont des Oliviers, on comprendra sans peine qu'il
La Description armnienne des Lieux Saints du y ait eu quelques ttonnements reprendre le fil
VII sicle donne un total de 800 marches jusqu' de la tradition. Dans la priode qui nous occupe,
l'Ascension^, de sorte que cette Gethsmani d'en la station de l'Oraison pouvait avoir lieu dans des
haut, distante de 263 degrs seulement de l'Ascen- ruines, en plein air. Mais sous la domination
sion, se placerait aux abords de l'lona. D'autre franque, l'poque o fut rdige la copie du Jy-
part, dans la relation de Willibald (vers 725) on picon que nous possdons, c'est--dire en 1122,
passe sous silence ce dernier sanctuaire pour ne la station avait lieu trs probablement dans l'glise
parler que d'une glise sur le mont des Oliviers, leve au pied du mont des Oliviers, laquelle
o le Seigneur pria avant sa passion. C'est de l les Occidentaux donnaient le titre de Saint-Sau'
que Willibald se rendit l'glise de l'Ascension. veur^. Telle tait T'Ayi* npooxuv/idK; du xii sicle.
II est se demander s'il n'y a pas l une confu- Avant de revenir se fixer ad radies mon lis,
sion entre le lieu de l'Oraison et celui de l'Ensei- n'a-t-elle pas auparavant err sur le fianc de la
gnement. On est d'autant plus autoris se poser montagne? En des temps troubls, n'a-t-on pas
cette question qu'en 808, le mont des Oliviers ne simplement clbr la prire du Christ agonisant
possde, d'aprs le Commemoratorium, que trois dans l'glise de l'Enseignement? La liturgie invi-
l'Enseignement et une glise
glises, l'Ascension, terait le croire. Confusion en liturgie, confusion
en l'honneur de sainte Marie, distincte de celle en topographie. Un texte du commencement du
du tombeau de la Vierge, qui appartient la xii" sicle nous fait saisir le double fil de la
valle de Josaphat. Ce que l'on appelle Geths- tradition antrieure et toucher du doigt le
mani au sommet de l'escalier, n'est alors que le dsordre qui en est rsult L mme (dans la :
groupement de trois cellules d'ermites o vivent valle du Gdron), jadis au temps du Christ, une
un Grec, un Syrien et un Gorgien. petite villa tait appele Gethsmani, o le Fils de
313 JRUSALEM.
Dieu fot arrt et saisi ; c'est l qu'il laissa ses la vigne et des oliviers. Gomme arbres on ne trouve
disciples appesantis par le sommeil pour s'loi- gure que de cette dernire espce^. L'tablisse-
gner d'eux un jet de pierre vers le mont des ment de Sainte-Marie-Latine possde au ix" sicle
Oliviers, en oblique, el prier; maintenant, en cet dans la valle de Josaphat des champs, des vignes
endroit, un oratoire est ddi au Sauveur. De l et un jardin-'. Ces cultures n'ont pas d souffrir
on gravit le mont des Oliviers qui, par sa hauteur, beaucoup du sige de 1099, en raison de la vn-
domine toute la rgion. En ce lieu-l le Seigneur ration que les Occidentaux portaient la sainte
avait coutume d'enseigner ses disciples et tous montagne. 11 y a cependant un dtail de Guil-
ceux qui venaient lui de la cit, et Ton raconte laume de Tyr relever ici, c'est le manque de bois
que l mme il apprit l'oraison dominicale ses aux abords de Jrusalem propre faire des chel-
disciples et adressa des prires son Pre aux les et construire des machines de sige. Les
approches df sa Passion * . Croiss finissent, sur l'indication d'un chrtien
Noos sommes donc obligs de reconnatre que indigne, par en trouver dans quelques valles si-
la donne du Commemoratorhtm n'est pas le seul tues six ou sept milles de la Ville sainte '. Si
lment perturbateur dans la srie des tmoigna- l'olivier n'est pas apte fournir de grosses pices
ges relatifs cette seconde priode, et qu'il y a de bois, il peut cependant tre utilis dans les me-
d'antres indices d'une dviation de la tradition. nues parties d'une chelle ou d'un engin de
Est-ce dire que le souvenir de l'Agonie et do guerre.
l'Oraison ait tout fait dsert l'endroit o la pre- Au cours de la procession autour des remparts
mire priode l'avait localis? Nous ne le pensons avant l'assaut final, les assigeants ne font, entre
pts, car ds l'aube du xii* sicle, l'ancienne posi- l'glise de l'Ascension et le Cnacle, d'autre
tion reprend promptement ses droits, grce au station qu'au Tombeau de la Vierge dans la valle
moDomeot malgr sa ruine, tmoignait en sa
qui, de Josaphat. Aucun autre monument ne parat
bveur. L'glise lgante, abattue en 61 1, a-t-elle avoir attir leur dvote attention dans ces pa-
t releve avant les Croisades? On ne peut ni l'af- rages"'.
firmer avec certitude ni le nier absolument. Mais Aussitt Jrusalem enleve uux Sarrasins, les
l'et-on restaure, le xi* sicle avec les folies de moines noirs s'installrent prs de l'illustre Tom-
Hkem, l'incursion turque, les sauvageries des beau dont la garde leur fut confie. Peut-tre
mosolmans inquiets de l'approche des Croiss, en quelque terre de Sainte-Marie-Latinc fut-elle le
aormit vu la tin. En tout cas, c'est avec ce sicle noyau de la fondation. Mais leur domaine, accru
que se termine la vie byzantine de ce sanctuaire. par la libralit des princes, comprit en outre la
grotte de Uetlismani et l'emplacement du sanc-
1. .1m .\//* Sii'rlc. dre le culte possible dans les Lieux Saints qui
;
leur taient dvolus, moyennant diverses amlio-
A du vu* sicle, la vgtation du mont
la fin rations auxquelles l'augmentation subsquente des
Olivet comprend do% crales, orge el fromcnl, de ressources apporta un dveloppement successif.
t. I,la f'rancorum Ihrrutalnn espunanltuin, c. :i3 . ti/fuit quidam fldclis vidiijrun, iwtioiie Syrim, i/ui in
..ttt Htrmente patilfihi tu.r arliculo prrcrs nd l'atrem valli's qudsdain seciTlion-x srx vt'l septnn nh urbe di-
fuUtt. (t. Innominatui I. ToMtxii, Theotlorici Hbellui, stantes miliaribus, (/uosdam de priiiciiiibiix dirciit, ubi
f. lift mon Oliveti eontptciur, ubi hominu Jetut atl
: arbores, rlst nvn ad ronreptuin opus aplas peiiilits, tamen
pminm r&9U k^ms : PaUr li flrri poletl et reUqua, el ad atiquem modum proccras inrencruiil pliires. Cf. (lesta
tmlmfiaPtrmatmrrtput, et mde ateenthi I" iiiium... yrancorum, c. 34 .s>(/ deerat nemus arti/icio opporlu-
:
1. Ak.. p. Itt. num. Neiiue enim in Iota regione illa sylva est ubi tignum
S. iu.. f. ai. vix quindevim pedum passil invcniri. Dr veteribus tamcn
%. HM., VIII, A lfuim(fit cirra id principes plena deli-
;
lignit redrinis et ripressinis, r/uiv in f/uodum spccu non
berarrmi talHrUmim*. mbi apin inUrumentU Hgntit repr- longe ab urtir rrpnla sutit, turrim.. composuerual
rtfi ptH malffia {am ndjnrrn* uMrerta regio nutlam U. Tuir.iKici'', De llierosolgmitano itincrc, XIV. :, tl'u-
k^twmmli n90hr pportumtatem mtnUtrare) casu |iri>t U lion la plut lUrolMiilo.
GETHSMAM. 313
Les Lieux Saints de Gethsmani se prsentent au veur une messe pour les vivants et une autre
xii" siclesous deux tats 1" (a) la grotte, d- : pour les dfunts, en faveur des confrres et des
pourvue comme auparavant d'un dice quelcon- autres bienfaiteurs dudit hpital '.
que, sert elle-mme d'oratoire; {b) la construc- 2 (a) Il suffit de parcourir chronologiquement
tion leve sur les dbris de Tglise byzantine de de l'abbaye de Notre-Dame de Josa-
les chartes
l'Agonie n'est qu'une modeste chapelle; 2 (a) une phat pour se rendre compte de l'accroissement
glise est rige devant la grotte, qui en de- progressif de ses bnfices et de ses revenus.
vient pour ainsi dire la crypte ;
[b] le sanctuaire Mais avec les donations, les charges s'imposaient,
de l'Agonie est refait, probablement avec des suivant les volonts des bienfaiteurs. De l l'em-
proportions plus considrables que nagure. bellissement, la dcoration et l'amlioration des
1 (a) La grotte [spelunca, cripta, oraculum quod- sanctuaires. La reine Mlisende se signala, vers
dnm, villula) est toujours regarde comme le lieu IIGO, par de copieuses largesses. D'autre part,
de la Trahison et de YArreslalion. C'est l aussi on sentit dans le cours du xii" sicle la ncessit
que les disciples se seraient endormis. Les accu- de fortifier et de consolider les difices situs hors
bila ne sont plus des siges de triclinium, comme des remparts. Les incursions des ennemis jus-
l'avait imagin la fantaisie des Byzantins; ils mar- qu'aux abords de la ville n'taient point une ven-
quent la place o Pierre, Jacques et Jean ont suc- tualit chimrique. Un fort parti de Turcs avait
comb au sommeil ^ La situation de cette grotte paru, en 1152, jusque sur le mont des Oliviers.
ne souffre aucune difficult elle est dix sagnes : Cette anne-l mme l'glise du Pater fut re-
(21 mtres 34) du Tombeau de la sainte Vierge, au staure. Bref, durant cette priode, Gethsmani
del du Gdron, au pied de la montagne des Oli- fut dote de nouveaux monuments. A droite de
viers'^, [b) A un jet de pierre de la grotte, un peu l'entre de Notre-Dame de Josaphat, les plerins
plus haut, vers le mont des Oliviers, non pas d'alors signalent une glise assez spacieuse o
directement sur la pente qui se dresse. l'orient, se trouvait un autel. De
on descendait dans l
mais en allant en oblique, vers le midi, se trouve une caverne souterraine qui n'est autre que la
le lieu o Jsus pria et fut en agonie. Il s'y lve fameuse grotte des accubita, de la Trahison et de
alors une petite glise {oraculum, quoddam oralo- l'Arrestation. On y montrait encore aux visiteurs
riwn, nepKOBb MaJia) sous le vocable de Saint- quatre places o les Douze, couchs trois par
Sauveur''^. trois, s'endormirent. C'est l que Jsus, quittant
Lors do la fondation de l'hpital de Sainte- le jardin trois reprises, vint dire aux disciples :
Marie de Josaphat en 1112, cette chapelle reoit Veillez et priez c'est l qu'tant venu au-
;
une attribution spciale. Elle devient en quelque devant du tratre, il fut livr. Des fresques peintes
sorte le centre spirituel de la confrrie de bien- sur les parois de la grotte reprsentaient ces di-
faisance pour assurer des ressources
fonde verses scnes. Cinq ou six trous dans la roche
l'hpital. Dans les statuts de cette association, dont de l'angle gauche de la caverne figuraient aux
firent partie Baudouin I"'", Bernard, voque de yeux du vulgaire l'empreinte des doigts du Christ
Nazareth, Guillaume de Buris, Jocelin de Cour- se retenant la paroi pour n'tre point emmen".
tenay, prince de Tibriade, il est stipul que toutes Cette glise se situerait assez naturellement
les semaines on chantera dans l'glise Saint-Sau- devant l'entre de la grotte, de manire que sa
1. Gesht Franc. Hier, exp., c. 33. Textes XVII, 1 XVIII, 1. ; nitate intraluri sunt et pro aliis benefactoribus et susten-
2. Texte III, 1. Grthnios, en 1400, corrige cette donne latoribus hujus sanclc helemosine.
en ces termes : elle est plus de dix sagnes du tombeau 5. Textes XIX- XXI. La compilation de Pierre Diacre
de Gethsmani. (1137) signale aussi une glise au-dessus de la grotte : irans
3. Gesla Franc. Iher. exp., c. 33. Textes XVII, 2 XVIII, 2. ; lorrentem Cedron est spelunca et super eam ecclesia in
4. Delaborde, Chartes de Terre Sainte provenant de eo loco, ubi quinla feria post cenam Salvatorem Judxi
l abbaye de .\.-D. de Josaphat, n" 19, p. 48 Sed et omni : comprehenderunl Si ce renseignement est puis bonne
.
tempore per unainquamque ebdomadam cantabilnr missa source, lglise de la Trahison remonterait par consquent
U7ia pro sainte vivorum, alla vero pro rcquie defuncto- avant 1137. Mais comme Pierre Diacre n'est point un tmoin
rvm in ecclesia Sanvti Salvaloris pro confra tribus supra- oculaire et qu'il ne signale pas de sanctuaire sur le lieu de
dkti hospitalis et pro omnibus qui in eadein lonfrnter- l'Agonie, il a pu commettre ici une confusion.
JnUSALEM. T. II. 40
314 JERUSALEM.
faade se trouvt du ct oriental de Tatrium ^ 2. Du XIII- au X/A' sv)de.
de Tglise du Tombeau de la Vierge.
[b) Quant l'endroit o pria le Christ, il se A. Maintien des localisations antrieui-i's.
maintient toujours, un peu plus haut que la grotte,
Au xiii'' sicle, demeurent ce
les localisations
vers le mont des Oliviers au midi. Il est entour,
qu'elles taient au La divergence
sicle prcdent.
dit Jean de Wiirzbourg, en 1165 (T. XIX, 2), d'une
que prsente la relation de Wilbrand d'Oldenborg
nouvelle glise, appele glise du Sauveur. A en
(1212) est le rsultat d'une confusion. Ce plerin
juger par les termes de Thodoric, in quo loco
nova nunc :edificatur ecclesia, il paratrait que cette
signale prs du Cdron une glise leve dans
le jardin o le Ciirist aimait se retirer avec ses
glise n'tait point compltement acheve vers 1172
disciples, suivant le tmoignage de saint Jean :
(XXI, 2). Il n'y a pas douter qu'elle remplat l'o-
Jsus sortit au del du torrent du Cdron... et
ratoirementionn par les plerins des premires
Judas connaissait ce lieu . Cette glise, ajoute
annes du xii' sicle. Une particularit qui n'existe
Wilbrand, est appele par le peuple Saint Pater
pas dans leurs relations, mais qui est signale par
les textes de la seconde moiti de ce sicle, ce sont
Nosier. Par contre, ce mme plerin voit au som-
met du mont des Oliviers deux glises ruines
les trois rochers bruts en saillie sur le pav du
dont l'une tait l'Ascension, et l'autre celle qui
sanctuaire. Ces trois rocs, dont l'un se trouvait
marquait le lieu o le Seigneur avait pri, selon ce
dans l'abside gauche, l'autre au milieu du chur,
texte : et factus est illic sudor eius etc. (T. XXlll).
le troisime dans l'abside droite, marquaient le
Cette confusion semble nous ramener la situa-
Heu prcis de chacune des trois prires du Christ
lion complique de la seconde priode du sanc-
agonisant. Les Orientaux eux-mmes restaient
tuaire (du vil*' au XII'' sicle). Mais, en fait, si Ton
attachs cette localisation. Phocas, comme son
derancier Daniel, place dans
compare ces singuliers renseignements ceux que
le naos situ un
nous tenons de la mme poque, il est ais de
jet de pierre de la grotte o les Aptres se sont en-
s'apercevoir que Wilbrand a t induit en erreur
dormis, le lieu o Jsus en prire prouva
la sueur
par son guide, ou par un dfaut de mmoire. 11
de sang'. Signalons cependant, aprs 1170, une
a tout simplement interverti le Pater et VAgonie.
tendance localiser la Trahison dans le jardin,
La description en langue vulgaire de Jrusalem
aux abords du lieu de l'Agonie; tendance favorise
telle que la trouva Saladin confirme les tmoigna-
par la lecture des Synoptiques.
ges du XII'' sicle. Devant l'glise de Notre-Dame,
En somme, la position respective des sanc-
au pi del mont d'Olivete avoit .1. moustier
tuaires de Getbsmani est encore en plein moyen
en une roche qu'on apeloit Gessemani. La fu
Age ce qu'elle tait au C-
iv' sicle. Une fois le
dron franchi, n'avait-on point alors sa gauche, Nostre Sirez priz. D'autre part, la voie, si comme
comme le Plerin de Bordeaux, le rocher de la l'en monte el mont d'Olivete, tant con l'en giteroit
Trahison? Quand on lit dans les relations mdi- une pierre, avoit .1. moustier qu'en apeloit Saint
vales que l'glise Saint-Sauveur est vertus mon- Sauveeur. La s'en ala Jhesu Criz orer la nuit qu'il
lem Oliveti, lUfH Toi< npvnoioi^ tov ^pou; twv Atwv, fu priz, el la dgota le suor do son corz ausi
li
peut-on se croire ailleurs qu'au point signal par comme de sanc' . On ne peut tre plus concis
et plus clair la fois. Mmo situation au temps
Eosbe et saint Jrme comme lieu do TOrai-
M>n, Mfhi 1^ ipt% TMv AaiMv, ad radie mon lis Oli-
du voyage do Hurchard (12H:J)='. Localisations
veli? identiques, en 132.'{, dans la relation du plerin
catalan, Joseph Pijoan trahison et arrestation '
:
laa4erUacc, l'Oralon <Um U grotl : 6 i' ivwOtv ittpoc 2. Continu \TKUii h; (iiiill. do Tyr, c. U. Cf. Textes XXV ks.
:). Teste X.XIX, pllli^ par Marinu Saiiiito.
i M t nikm ftafiMmt foikwfov. C plerin ne rr*
%f tmitf 4. Anuari Je l'Instiliit tt'vxludis rnfatans, ll)()7, p. 376 :
h iMie MMh|M. tUk II ne tarde pas A m rectifler pour llirucrUt c liai|iii lia J. roipi (|ii<' cm Iro en i|ii(> llicKiicriKl
MMf In itfnm i rl aw, ot tb cinOiv, de la manire tau lot .11]. dil can lo prciicrcn .
GKTIISMANI. 315
plus qu'au sanctuaire du tombeau de la Vierge. Trahison, on y fixa l'Agonie. Les anciens catalo-
S'il faut en croire notre plerin catalan, cette gues d'indulgences annexs aux itinraires de
glise de l'Oraison du Christ tait encore debout cette poque de transition, poque oi les Frres
en 1323, renfermant trois autels que desservaient Mineurs, s'installant dans les ruines du Cnacle,
les Armniens ^ Mais elle ne devait gure durer devenaient les guides attitrs de la Ville sainte,
plus longtemps, car Jacques de Vrone, en 1335, donnent une ide trs nette de la nouvelle situa-
omet de la mentionner, et Niccol da Poggibonsi, tion Indulgence plnire au Tombeau de la
:
en 1345, la trouve dserte et gte : la quale Vierge. Indulgence partielle dans la grotte o le
ora guasta . Christ pria son Pre et prouva la sueur de sang;
La grotte, de son ct, dut conserver quelque de mme dans le jardin de Gethsmani oit le Christ
temps encore son vestibule construit qui partici- fut pris et reut le baiser de Judas ^.
pait l'immunit du tombeau de Marie. Jusqu'au Prire et Agonie dans la grotte, Trahison et Ar-
second quart du xiv sicle, elle fut considre restation dans le Jardin : telle est encore la thorie
comme glise, comme tnouslier''. Mais elle finit olTicielle de la Gustodie de Terre Sainte.
bientt par tre transforme en table' et saccage Voici avec plus de dtails l'tat des lieux au d-
en mme temps que l'glise Saint-Sauveur. An- but de cette nouvelle phase de la tradition. C'est
ciennement, crit Jacques de Vrone, propos au pittoresque fra Niccol da Poggibonsi (1345)
de la grotte, il y eut l une glise, qui maintenant que nous les empruntons. Si l'on monte au mont
est dtruite. Profane, dtriore, prive de son des Oliviers, on a bientt sa droite un champ
avant-corps, la grotte perdit momentanment de clos d'un petit mur, appel le jardin fleuri, o le
son importance. Quoique le nom de Gethsmani Christ fut trahi par Judas et apprhend par les
lui ft alors rserv, elle n'tait plus gure consi- sbires du grand prtre. L se voient encore les
dre que comme l'endroit oij, arrivs du Cnacle, ruines d'une glise (jadis Saint-Sauveur) et deux
Jsus et ses disciples s'taient arrts quelques grandes pierres o le Christ et les Aptres juge-
instants avant d'entrer au jardin. Le jardin, situ ront le monde*. Le champ fleuri est encore une
un jet de pierre de la grotte, ajouta par cons- entit topographique dont s'est enrichi l'insatiable
quent au souvenir de l'Agonie qu'il conservait de- Cdron. Campus florunt chez Ricoldo, orto fiorito
puis l'origine, celui de la Trahison et de l'Arresta- pour Niccol, hortus floridus chez Jean Poloner,
tion (T. XXXIII). le jardin de Gethsmani est devenu ds la fin du
Ainsi, en 1335, les Occidentaux avaient extrait A douze pas de l'entre du sanctuaire de Sainte-
que del seu glorios cors isqueren gotes de sanc e ali li venc de Vrone. Voir la note de l'diteur, ROL., III, p. 150. Cf. le
langel del cel quil conforta, haqui mateyx ha .j. altar on dix catalogue de Nicolas de Marloni, 1394, et celui du seigneur
Ihesucrist als 1res apostols trislis es anyma uiea usque ad de Cauinont, 1418. Texte XXXVI. La localisation de l'Agonie
inortem, aqeste .iij. apostols foren sen Ihoan e sent lacm e de dans la grotte a donc eu lieu entre 1335 et 1345, si l'on met
Galicia e sen Pre. En aquest loc ha .iij. autars e ay .j. iglea en parallle Jacques de Vrone et Niccol da Poggibonsi.
fort bla que serveixen erminis. 5. Libro d'Oltramare, p. 180 E ivi fu fatla una chiesa,
:
Marie se trouve une porte monumentale en ruines ; ne fait que s'affermir chez les Occidentaux. Une
c'est sans doute la faade de l'avant-corps mdi- nouvelle reconstitution de la scne vanglique
val qui est en train de disparatre totalement. A aboutit la distribution suivante des lieux : Au
quatre pas de cette porte, on atteint la grotte qui midi, deux ou trois cents pas du jardin, gau-
s'appelle villa Gessemani, au-dessus de laquelle il che du chemin qui vient de Silo, vers le lit du
y a un jardin. Mais le jardin o fut trahi Jsus est Cdron, les fondements d'une maison ruine mar-
distant de la grotte d'une porte d'arbalte. C'est quent l'emplacement de la villa de Gethsmani o
dans la grotte, claire par une ouverture ronde les huit disciples s'arrtrent^; un champ qu'en-
pratique dans le haut, que le Christ fut en agonie toure un mur de pierres sches et que cultivent
et pria son Pre. Sur le plafond de la grotte on lit des indignes, contigu d'autres champs sembla-
celle inscription : Pater, si fieri potest, tr'anseat a bles, est donn comme le thtre de l'Arrestation
me verumlamen non mea voluntas, sed
calix isle; et de la Trahison'*. Comme vestige de l'ancienne
tua. Ce texte devait accompagner la fresque de tradition ou concession la tradition maintenue
l'Oraison alors efface, car nous savons que les chez les Orientaux, Jsus se serait prostern trois
diverses pripties de la nuit de Gethsmani fois avant de se livrer ses ennemis ''.
Mais ce n'est
avaient t reproduites, au xii* sicle, sur les parois plus le lieu de l'Agonie. Au xV sicle, les musul-
de la grotte. Toutefois la prsence de celte in- mans, par mpris pour les plerins, accumulent
scription n'implique en rien la localisation ant- des ordures l'endroit qu'ils vnrent (T. XLll),
rieure de l'Agonie dans la caverne. Rappelons-nous tandis qu'au xvi" sicle il semble qu'on ait mnag
que les murailles de la chapelle du Calvaire por- une enclave pour leur permettre de satisfaire leur
taient la dernire Cne et l'Ascension en mosa- dvotion sans pntrer dans le champ voisin o il
ques. Dans la partie gauche de la grotte on avait croit de beaux figuiers et des oliviers*"'. A quatre
alors dress un autel, c'est--dire au point prcis pas de l, un peu plus bas, contre un pan ruin
o l'on montre actuellement le lieu de la Prire de l'ancienne glise, Pierre a coup l'oreille
et de l'Agonie. On disait aussi qu'une fois arrt Malchus ^. Ces diffrentes pripties sont situes,
au jardin, Jsus avait t ramen la grotte avant par consquent, sur les dcombres de l'glise
d'tre conduit chez Anne et Caphe '. Saint-Sauveur. A peu de distance de l se voit le
Ainsi au cours du x\\* sicle, la grotte fut ren- rocher qui porte les empreintes des trois disciples
due au calle; de plus, en 1392, elle devint la pro- endormis. Les trois disciples laisss sur le rocher,
prit des Prs Franciscains '. le Sauveur s'est dirig un jet de pierre de l,
Au XT* sicle et dans la suite la nouvelle situation vers la grotte pour y prier et suer le sang".
/Mf ta empmm florum, ubi domus non est xdificala. Sur au Levant, 11, p. 190 : D'icy (du ciinelirc juif d'en l)as)
rMMliialloa de te cbamp avec Mambr, voir Confr. de nous vnmes aux fondements de la maison o Jsius-Chrisl
BtdtU-f.lienne, IMiO-ldlO, p. t6i. laissa huit de ses Disciples quand il alla vers le Jardin de
Ubro dOliramare, pp. 187 . C'est probablempnt l'une
1. (elhscman.
4e CM tnqmt qui a pa faire crire Pbocas que la prire 4. Inous DE ROCIIKCIIOUART, /. /.
m SdiiMvr avait eu liea dani la Krotle, opinion qu'il d- 6. Texte XLll. Cf. Kabatnik, ZDPV., Is98, p. 55 (1491),
mbI Amu oa Iroi ligne* plat loin. A qui les Franciscains monlrenl la place de la 2* et de la
2. Ctpra acte pronolga le 3i inara 13] : lirlutt; 3' prire de Jsus en dehors do la iiroll)*, dans io jardin.
UlUrainm etCome$$kmm ApoitoHearum ... Frater 6. Jacqiks I.K Saick, p. lin Vim petit plus bas se tourne
:
(ieraldu Cattrli Cuardianui Vont. Monlu Ston, 0. M. on a la ilite main senostre venant dudit mont comme dict
in tameta cirttale
Jerutalem ... rrcepH curporalem et rea- (kl, (-si le lieu ou nostre seii^nrur fut pris des viilains juifs;
tem poutkum tororum pnrdictomm, rid. Cappettx il n'y a que une rstroiele alle, riir on n mis des pierres
Sepuirhri B M. V. in callr Joniphat, ri favr, nperieitdo, lune sur laulre, allin qu'on no voie point au ganlin d'Olli-
et ri' .r'rtmm ktM Capprll.r rt locuiH dicta- Cave,
,
vel ne a laulre de ciiMtex. Toutesfois nous entrosmes et pris-
iiiff '
''Qreindo in Hijnum apprrhrntje potte$- me de ladite terre. Il y croit de heaus lij^ulers et olliviers.
**' '
"1 * / ... mnioni franccicane, I, 256.) 7. Loti i>K IlocHKcnouAKT, /. /. 'i'exie XLll.
a. I axMMtABT. ItOL., I, p. 244. Telle XUI. s. Cet ordre inTerte A ci'lui que nous avons remarqui^
Nav, l'eye^ NMiMan. p. 246 (Jaoa) fut aaivi de loua ae
: Juaqu'icI lient au concept que l'on se fuisail do la Vole de la
AfAUea, MMk U m
totaea m pertie dan le vlllaffa de (;elb- CaptlTlt^, r'rKt-A-dlre du rhemln pureonru par .lsiis du
iMMi. fl tAtM estlTM dent oa iroi cent* |>a dr I*. Cenarla A (w'IliK^innni, A l'aller, et de Celiisemani aux abords
ftf le MMy. H daaa m
drel pie baa. Le Hniin. Voyage du Cnacle, au retour, i'ultqu'on amenait Jsus par le rhe-
GETHSEMANI. 317
Les Orientaux, se gardant d'abord de toute de l'glise ruine qui leur est accessible en partie,
innovation, maintinrent les localisations que leur grce une enclave pratique dans le jardin ".
avait lgues le xii'= sicle. Les plerins russes, Par une aberration que nous exposerons en son
guids par les Grecs ou par les Gorgiens, aiment y mettent aussi le Paler nosler.
lieu, certains
parler de la grotte o Notre- Seigneur Jsus-Christ
fut livr aux Juifs par son disciple Judas , de la Description de la Grotte du Jardin.
3. et
grotte o le Christ fut saisi et li ^ . Dans la
relation de Daniel, mtropolite d'phse la fin Si nous passons aux conditions matrielles des
du xv" sicle, le titre ofQciel du sanctuaire est Lieux Saints de Gethsmani, nous remarquons
a grotte de la trahison du Seigneur , to airv^Xatov tout d'abord qu' partir du xv" sicle, c'est--dire
Ti Un guide grec du
SeaTtoTix^ jrapaodEtix; -. xvi^ si- de l'poque o l'on commence en donner des
cle indique encore au pied du mont des Oliviers descriptions dtailles, la grotte tait ce qu'elle
la grotte o Judas livra le Christ aux impies^ . est aujourd'hui : Une caverne de mdiocres
Toutefois la tradition grecque est sujette, dimensions, pouvant contenir quand mme plus
comme la latine, des variations. Au xvii" sicle, de cent personnes'. Sa figure est irrgulire,
la Trahison est situe tout prs de mais la grotte, crit le P. Nau mais approchante de la ronde ^.
;
min qui passe le torrent sur le pont situ vis--vis du tom- jet de pierre de cette grotte un arbre crot jusqu' ce jour;
beau d'Absalom, il tait assez naturel qu'on donnt aux v- on l'appelle olivier. C'est l que le Christ pria son pre en
nements la situation qui vient d'tre dcrite. PrimitiveraenI, secret (KmTROwo, pp. 179, 330). Daniel d'phse, op. t.,
lorsqu'on faisait venir le Christ par la porte orientale de la p. 526 : v To; Se^to; aToO fffmrjXaJou), e! Tvpo; ew TrtSot Tt;,
ville, l'ordre tait naturellfcmcnt inverse, car c'tait la grotte (offE Xi9oy po/^ >n.6; itti xai t(57:o;, v6a x^ vuxT't to-j
qui se prsentait en premier lieu et non le jardin. TtdOou;, uEXOwv Xp'.(T<5, TtpodTiOSaTo rp:;, v w xal va;
1. Textes XXXV, XXXVII, XXXIX. )xo6(5|AT)To. TcXyjv xai to'jtov -/povo; flfvtffe tXeov. Cf. note 4.
2. Cf. KOIKYLIDS et PlIOCYUDS, 'OSoiTlOptx fi TOOffXUVYlTCX- L'vque armnien Nicolas u'Acquirmann (1483) {Arch. de
f la TT,; yCa "ff,';, p. 526. l'Or. Lat., II, B, 401) voit la grotte o les Aptres s'endor-
3. Op. t., p. 540 : et; Tr)v iroSav toO pou; t'iv 'E).at)v etvat mirent; o Jsus-Christ se prosterna la face contre
la place
TO oJtiXaiov, nov TipdSwaev 'loSa; xv XptaTOv tt; vtxoi;. terre, et qui de la grotte que de la distance
n'est loigne
-i. Op. t., p. 557 : Ato evai y.a to <ntTi),atov, Sttou xp06r,- d'un jet de pierre . Mme tradition dans la Description
cav ol TTCTToXot 5i tov ov twv 'loyawv el; tov xatpov arabe publie par Balmstark, Oriens Chrisiianus, 1906,
Tri TtpoSoffta;. ID.riCTov 6 Toy <7nri)a:oy elvai xf|7to, rou pp. 238 ss., et qui n'est qu'une traduction d'un pros/iynela-
npSwCTEV 'loSa; tov
XpioTv xal jiapvw w; X6ou Po),y;v rion du xvii' sicle. Ellereproduit ici le texte grec de la
etvai TJio; ttou updEOysTov 6 Xpiax; ... Ce passage est tir note 4. Cf. B. Joanmds, op. I., p. 28i. Voir fig. 147, vi, c.
d'un npoffxuvYixapiov du xvii* sicle. Cf. texte XXXVIII. Louis DE RocHECHOUART, p. 244 H atitro mediocrUer
7. :
TrapSwxs tov Kpiov, xai 8i to-jto xaXeTat y* rifAJv Tito p. 526 : xwpov vT; lXecto twv xaxv vSpv.
TY) TTpOOCTa;. 8. Voyage nouveau, p. 247.
6. Grthnios A un jet de pierre de l (de la grotte),
: 9. Texte XLll. llpodx-jVTiTpiov 'Apaev-oy (1512-1520). 430 :
plus haut, sur le chemin, se trouve une grande pierre, sur (jiYiXaiov ... xuxXixv eI t of/rjua e; i(iETpov itoSpia ie'.
laquelle le Christ pria son pre. Basile Posniakov A un : 10. Texte XLII. Louis de Rochechouart, l. l. : Credo
318 JRUSALEM.
a k9 ontro furrunl ritrurti lajtuli'i, ijuthus tur.T, ri adlnic piclx slellx apparent in fornice.
t^kmlt fkrwml tillwto eircumndjacentet ut Orthiemani. Cl. Ihid. Cf. Nai ,p. 2'i8. ("es paroles sont tires en pnriie
Ohm m, timeai T. .. IV, U guoil potuU eue tel : lie Lr.,2\, .-(7; 22, h:>., 44.
ifmtekrwm, wi 9lm eltUma in agun ... tola in rupe La l'aleshna e le ... missioni francescane, I. ^M.
7.
3. Teste MUIVII. rtAti. op. I., p. 2iS. Q(;4aKaut, /. /. M. .NiccoLO i)A l*M;oni., p. IM8 : si > in terra una pietra, e
Ilpiwmt>>ti 'Aftttimi, 430 la Iva filwpt i t4 ttt
: ifl fa fallo une altare. Dom. i>k Rauusk, l.ib. d percn.
eultu, p. 133 : llir, pie rtillor, vides atlnre li'rreum, ri
f . KMmMMvo, tim. rwM n Oritmt, p. 3)0. lapideum, et columnam orientait in angulo posHnm. Jlwr
4. to<4M Ttrrt Mmtmt*, lua-IM. p. 106. tt diitantia, qu^v fuit inter Chnsdim ornnteiu, cl nntjr-
4. nf0am. *f9nim, f. 440 al 4 Ui*t tw t\n lfopii|U-
: lum euin rnnfurtaiitem. Cf. Ufn. 147, i, (j.
mia 4i4f^ {4i| Mn. giiUMBiii, L I. : trmU m pie- V \oy ge nouveau, p. 2%"!.
.
GETHSMAM. 319
La faon dont les plerins situent la grotte par 1710, explique ainsi la malpropret du sanctuaire :
terrain qui, ouvert dans la paroi mridionale, con- Ds 1598, un ouly musulman flanque le ct
duisait au jardin des Oliviers relve du folk-lore. sud du parvis de Notre-Dame de Josaphat. C'est le
Selon Quaresmius, une descente de neuf degrs petit enclos qui, actuellement, renferme le tom-
amenait de l'extrieur au sol de la caverne. Mais beau apocryphe d'un cheikh Mohammed quel-
on descendait quatre degrs avant de trouver la conque pour le vulgaire, ou la spulture de l'his-
porte *
torien Moudjir ed-Din el-llanbaly au gr des
Aux xvii'' et xviii" sicles, le droit de proprit savants locaux (fig. 147, iv, k)"'.
des Frres Mineurs sur la grotte parat avoir t Quant au jardin de Gethsmani, il est tout
fort prcaire; c'est ce que les faits suivants font d'abord le champ fleuri. Au xv" sicle, c'est un
ressortir. Comme on ne pouvait clore volont le champ clos d'un mur de pierres sches et plant
sanctuaire, les plerins risquaient d'tre inquits de quelques arbres". Louis de Rochechouart, en
dans leurs dvotions. En aot 1668, domini-
le 1461, remarque de trs vieux oliviers et autres
cain, frre Borrely, s'en fut dire la messe dans la arbres, que les Frres disent contemporains du
grotte de Gethsmani. Jugeons de ses transes : Christ, sur la pente du mont Olivet, plus haut que
a Pendant le temps que je disois l'vangile deux le rocher portant l'empreinte des trois disciples.
Turcs entrrent, et comme je voulois prendre le Toutefois proximit du lieu de la Trahison, il
Lavabo, celuy qui me servoit m'en donna advis, y a, au xvi* sicle, de beaux figuiers et oliviers'.
et me dit que souvent ils viennent allumer leurs Or, est-il noter (avec Greln Affagart, 1533)
pipes aux chandelles de l'Autel. Pourtant ceux-ci que en tous ces lieulx prdictz, le temps pass,
ne le firent point, de quoy je fus trs aise ^. De soulloyt avoir glises, mays maintenant tout y est
plus les musulmans sont froces sur le statu quo. que quelques pierres pour
term.in et n'y a plus
Le sol de la grotte tait encore couvert, en 1674, de mmoire. La montaigne et le jardrin s'appelle
terre, et personne n'osait le dblayer. On ne l'ose- d'Olyvet, pour ce que en ce temps et encore de
roit pas, crit le P. Nau, sans la permission du Turc, prsent y a plusieurs oliviers*. L'enclave res-
et il n'accorde ces sortes de permissions qu'avec serre la faon d'une impasse est alors tenue
de grandes difTicultez, et forc par de grosses pour l'ancienne entre du jardin des Oliviers'-'.
sommes d'argent, ausquelles seules il se laisse Avec Quaresmius la situation s'claire davantage :
vaincre ^. Mais o le sans-gne des infidles Ln face du rocher des Aptres se trouve le jardin
dpasse les bornes, c'est ici. Le Pre jLadoire, en de Gethsmani, rempli de nombreux oliviers trs
avant de trouver la porte. Elle est ovale, et a environ cin- 5. CoTovic, Itinerar. Hierosol., p. 264 ad lvam relicto :
(|uanle pas de circonfrence, et huit dix pieds dans sa plus horto quodam arex templi udluirenti, muro undique septo,
grande hauteur. Elle est obscure, et ne reoit du jour que par ac Turcarum messil ornalo, denuo montem Otivarum
une ouverture qui est dans sa vote naturelle. Il y a un adscendimus. Cf. gravure, p. 260. D'Arvieux, op. t., 179.
autel o les pres de la Terre Sainte disent la messe de tems <). Louis DE RociiECiiouART, p. 24i Ortus iste hodie exco-
:
en tcms. Ceux qui n'entrent point dans le Saint Spulcre lilur ab incolis, et est vallatus lapidibus siccis, et ceteri
pendant la semaine sainte, s'y enferment le mercredi, et se orti paritrr cotttigui. Franciscain anonvme, 1463, HOL., XII,
fouettent tout leur aise en mmoire du sang que Noslre- p. 23 ... in orto ville Gethsmani, qui nunc tantum cam-
:
Seigneur y a rpandu la nuit qu'il fut pris. On voit sur les pus est aliquiljus consilus arboribus...
murs quelques restes de peintures que sainte Hlne y fll 7. Jacques le Saice, p. 116.
faire. 8. Relation de T. S., p. 107.
2. D'aprs une copie manuscrite. 9. CoTovic, Itin. Hieros., p. 297 ipso monlis Oliveli
: m
i. \oyagc nouveau, p. 2h2. radie ostensa fuit maceria ntrimque angusta, instar
\. Voyage fait la Terre Sainte, p. 105. En 1632, le viculi, ingressum ad Vietnam pnebens Olivetum : olim
l'. Roger crivait dj Ce lieu est tellement prophan,
: adilum Horti Olivarum fuisse asserunt...
320 JRUSALEM.
gs, vnrs par les fidles comme par les infi- il nen de mme l'poque du P. Borrely,
tait pas
dles, car on les croit de l'poque mme du ni en 1609, au dire d'un Observantin qui crit de
Christ'. En 1632. on compte neuf oliviers qui ces oliviers Ils appartiennent nos religieux,
:
sont les vrays qui esloient de ce temps-l - . L'un qui payent pour cela de grosses sommes au
des neuf oliviers meurt peu avant 1668, comme Bcha ils entretiennent un Turc toute l'anne,
:
nous rapprennent ces quelques mots du Pre pour empcher qu'on n'y fasse aucun dom-
Borrely Noos fmes de cet endroit au jardin
: mage "'.
des olives, o nous ne vmes autour que huit ar- Longtemps les Pres de la Terre Sainte conser-
bres: mais qui sont d'une grandeur si prodigieuse vrent au jardin la physionomie rustique qu'il
que cela est presque incroyable; nous y trou- avait eue, tant que les indignes l'avaient possd.
vmes le pied d'un neufime qui toil tomb de Lamartine, en 1832, pouvait encore en donner
vieillesse depuis dix mois, ce qu'on nous as- cette image frappante Un petit mur de pierres :
seora; les chrtiens achapterent tout le bois pour sans ciment entoure ce champ, et huit oliviers,
faire des chappellets et des croix. Comme impt, espacs de trente quarante pas les uns des au-
le matre du Jardin ne paie que trente-six deniers tres, le couvrent presque tout entier de leur
pour chaque pied de ces arbres sacrs. ombre. Ces oliviers sont au nombre des plus gros
On dit gnralement que les Pres Franciscains arbres de cette espce que j'aie jamais rencontrs :
ont acquis le jardin de Gethst'mani en 1681. D'a- la tradition fait remonter leurs annes jusqu' la
prs les renseignements prcis du Pre Nau, ils le date mmorable de l'agonie de l'Homme-Dieu qui
possdaient certainement en 1674 Il reste, crit- : les choisit pour cacher ses divines angoisses. Leur
il, huit arbres forlunez du nombre, ce qu'on dit, aspect confirmerait au besoin la tradition qui les
de ceux qui toient l, du temps du Sauveur. vnre; leurs immenses racines, comme les ac-
Leur antiquit les rend exempts du tribut, que l'on croissements sculaires, ont soulev la terre et les
prend depuis plusieurs sicles en ce pays, de pierres qui les recouvraient, et s'levant de plu-
chaque pied d'arbre. Les Pres de la Terre-Sainte sieurs pieds au-dessus du niveau du sol, prsen-
ont achet le champ o ils sont, et ils les gardent tent au plerin des siges naturels,o il peut s'a-
comme an grand trsor. De leurs olives on lire genouiller ou s'asseoir pour recueillir les saintes
m one huile de bndiction et des noyaux on fait penses qui descendent de leurs cimes silencieu-
des chapelets trs recherchs. Il est, ajoute le ses. Un tronc noueux, cannel, creus par la vieil-
mme auteur, deiendu sous peine d'excommuni- lesse, comme par des rides profondes, s'lve en
cation, de couper des branches de ces Oliviers, large colonne sur ces groupes de racines et,
et d'en rien prendre. L'on accorda M. l'Am- comme accabl et pench par le poids des jours
basndeur' par une faveur Ires particulire d'en s'incline h droite ou h gauche et laisse pendre
(aire couper une branche. Pour einpescber les ses vastes rameaux entrelacs, que la hache a cent
Cbrtieni des nations hrtiques, qui n'apprehen- fois retranchs pour les rajeunir. Ces rameaux
dmt pas ces foudres de Komc,d'y porter la main, vieux et lourds, qui s'inclinent sur le tronc, en
las Perea y entretiennent un .Mahometan pour portent d'autres plus jeunes <pii s'lvent un peu
Fermier, qui itait faire payer si cher, ce qu'on en vers d'o s'chappent quelques tiges
le ciel, et
drobe, que personne n'ose y attenter '. Si, vers d'une ou deux annes, couronnes do quelques
1074, ces arbfos vnrables sont exempts de taxo, toulTes do feuilles, et noircies do quelques petites
I. Klurid. T. .. IV. - (II, p. 122) : A' rtgum. ,. nal;v Iv iii>iivi^iiic uliviiT le Getlisiiiaiii n (liHparu suiiii rojetun.
rmpu tst korlu (iethtemani, muUU vetustUsimitque oHpU }.. V. Iloi.itn, l.a Terre saimtr, p. '.m.
rff*rlm$,qua pluHmi fociunt tam fidelr$ quam infiilflei, 9. M. quu h; IVrc Nnu accoin|)aKnail.
le Noiiitcl
'imaniam arbilramtur huju rtlonis ineol,r eau e$e ex 4. loyatje mnivrau, p. 2ir>.
UH ifnm eramt itmport CkrUU. (onme il m( ilintrile di; 5. Hrliilinn fiilrlle du voifoije de In Terre Sainte par un
fM iii iislU sleaC riMpp U c4mi|m ricle du %\i-vfi dr rpli|(iciii (In .Siiinl KriinioiH MbHi'rvanlain, p. an. (t. I.Aitonii':,
TMa*. m
pMrt toalcfois adiMUre qn* cs olUler* provimumi /' / . p. Ift'i. AfTaKirl (p. I Ht) ^cril dr \'i\nvt de cch oliviors ;
m fMMM
9m m ladaci d ollvlfra coalrtn|Niraln<i du - r( dil-on par del i|u il/ hoiiI... du IcinpH di> N.-S. Il l<^
CMtL Mm
4|M niM !! dit <|u l'olivier Murl |m, m rroira qui touidrn -,
TRXTKS HELATfFS A[^ CHAPITRE Xll 321
olives bleues qui tombent, comme des reliques A ce jardin funbre o l'Homme de salut,
Abandonn du Pre et des hommes, voulut
clestes, sur les piedsdu voyageur chrtien ^
Suer le sang et l'eau qu'on sue avant qu'on meure'
C'est lseulement que le pote, pour ne point
Laissez-moi seul, allez; j'y veu\ senlir au.^si
sombrer dans l'amertume de son deuil, voulait Ce qu'il lient de douleur dans une heure infinie :
tre amen aprs la mort de sa fille Julia : Homme de dsespoir, mon culte est l'agonie;
Mon autel moi, c'est ici !
1. Voyage en Orient, II, pp. 163 s. En 1848, le jardin, donn par une dame espagnole. L^s terrains adjacents ont
maigrie la rsistance des Turcs, fui entour d'une muraille l acquis peu peu par la Cust')die, (larlir de 1878. Le
en maonnerie, qui vient d'(Mre amliore en 1911-1912. Une relief en marbre reprsentant l'Agonie, d au ciseau du V-
maison y a l leve par la mme occasion, l'angle nord- nilirn TorretH. mallre de l'illustre Canova, fui install en
est (fig. 147, IV, f). C'est en 1873 qu'on plaa le long de 1879 dans le petit oratoire qui dcore le cl oriental du jar-
la clture le chemin de croix qu'on y voit encore et (jui fut din (cf. fig. 147, e).
I. EusKitE, HEpl TwvT')ittx'vvo(JLTMv,Kloslermann, p. 74: ymnis usque ad minimus infans in Gessamani pedibus cum
reiTi|iavyi (Mattli. , 26, 36). ^(wpov, v6a ipb to TtiOou; 6 episcopo descend>nl, ubi pr^e Iam magna turba multitudinis
Xoiat; 7:po<Ti$aTO. y.sTai xal np; tm ose: twv Xaiv, Iv et fatigati de uigiliis et ieiuniis colidianis lassi, quia tam
(j) xal vjv x; eOy^; ot xtixot not(T6at areouSJoyaiv. magnum montem necesse habent desnendere, lenle et lente
cum ymnis uenilur in Ges.samani. Candelae aulem ecclesia-
II. Pki.kiu.n de Bokdeaux, Geyer, p. '>3 : Hem ab Hie- slicie super ducenlae parata; sunt propter lumen omni pojmlo.
rusalem eunlibus ad porta, quie est contra oriente, ut asceii- Cum ergo peruentum fuetil in Gessamani. fil primum oralio
datur in monte Oliueti, uallis quio dicilur losafath; ad apta, sic dicilur ymnus, item legilur ille locus de euangelio,
parlem sinistram, ubi sunt uinea), est et petra ubi ludas ubi comprebensus est dominus. Qui locus ad quod lectus
Scariotb Cliristum tradidit, a parte vero dexira est arbor fueril, tantus rugitus et mugilus lolius populi est cum flelu,
palinic de qua infantes ramos tulerunt et ueniente Christo ut forsitan porro ad ciuitatem gemilus populi omnis auditus
substrauerunt. Inde non longe quasi ad lapidem missum sunt sit. 3. El iam ex illa hora hilur ad ciuitatem pedibus
monumenta duo monubiles... cum ymnis, peruenilur ad porlam ea hora, qua incipil quasi
homo hominem cognoscere, inde tolum per mediam ciuita-
III. Cykille de JRL'SAi.eM, Catchse X, n" 19; PC, 33, tem omnes usque ad unum, maiores atqne minores, diviles,
col. 688 : 'O ovt? tn\ ttj; ipaYyo; (jiapT'jpe, x [xa Ttapa- pauperes, loti ibi parali, specialiter illa die nullus recedit
o/wv Ttatffl Toc Tote eyir]aoO(Ti' to FeOarijiv^ (tapTupst, Tov a uigiliis usque in mane. Sic deducilur episcopus a Gesse-
'lo'JSav (lovovo'jx"' Setxvov xi toi; vooyaiv. mani usque ad portam et inde per totam ciuitatem usque ad
crucem.
IV.
JRME, Onomasticon. KIostermann, p. 75 Gethse- :
mani locus ubi ante passionem siluator oravit, est aotem ad VI. TuKonosiis, Geyer, pp. 1V2 s. Ibi est vallis losaphal
:
;
radies inonlis Oliueti nunc ecclesia desuper difcata. ibi Uomnum ludas tradidil. Ibi est ecclesia domnio Mariae
raalris Domini; ibi et Dominus lavit pedes discipulorum,
Le pleritiaye dErnKiE, Geyer, p. 86 s. :1. .\c8ic
V. ibi et cenavit; ibi sunt quattuor accubila, ubi Uomnus cum
ergo cum cperit esse pullorum cantus, descenditur de Im- apostolis ipse mdius accubuil, qu<-e accubila ternos homines
bomon cum ymnis et acceditur eodem loco, ubi orauit Do- recipiunt. Modo aliquanli pro religiosilale ibi cum venerinl,
minus, sicut scriptum est in euangt-lio : El accessit quantum excepto carnis ibi cibaria sua comeJere deleclantur et ac-
iaclus lapidis et orauit et cetera. In eo enim loco ecclesia est cendent luminaria, ubi ipse Domnus aposlolis pedes lavit,
elegans. Ingreditur ibi episco|>us et omnis populus, dicilur quia ipse locus in spelunca est, et descendent ibi modo CC
ibi oralio apta loco et diei, dicilur etiam unus ymnus aplus monachi.
et legilur ipse locus de euangelio, ubi di&il discipulis suis :
Vigilale, ne inlretis in lemplationem. Et oinnis ipse locus VH. Breviarius de Hieroxolyma, Geyer, p. 155 : Et
perlegitur ibi et fit denuo oratio.
2. Et iam inde cum inde uenis ad iilam pinnam templi... Et ibi est basilica sanclie
JRL'SALE.M. T. 11. 41
322 JRUSALEM.
Xaris, et ibi est sepalchram eios. Et ibi tradidit ludas do- aOtoO, Ttp; vaTo).iQv dxtv i, ya r6ai(iavYi, Tao; Tyj
mioam nostruni lesam Cbrstnm. CctEpayia; eeoTOxou. "E<TTt g Ttvy paa.
i%x)-i\(7ia. Kat 7t)n<Jov
la eadem erio pelanca qaataor insunt lapidrie mens. los 8U0S Christus... tertia in honore sancte Marie... luxla
qsaram asa est iosta iniroituro spelunca> ab intus sila do- illam scalani, quando subis iii monlem sanctum, inclusi ij,
mioi Jeso, cui procal dabio mensul.- edes ipsius adhajrel, unus Grecus, aller Syrus; ad summam scalam in Grthse-
M enm doodenis apostolis imul ad alias mensas ibidem mane inclusi iij, Grecus et Syrus et Georgianus. In va/te
kabitas edentibo* et ipe convira aliquando recumbere losaphat inclusus j, monasteria puellarum xxvj.
MMib pfopiaa halteri raonslratur. Iluias speluncr portula xeuntes autem de lerusalem descendimus in vallem losa-
lifpM... coorladitor hoslio... phat que abesl a civilate milliario, habens villain Cethseuiani
cum loco nativitatis sancte Marie... In ipsa quoque villa
*- B^ VmbiAHi. Gejer. pp. 309-310 luxta mu- :
est ecclesia .Srt/ir^' 3/ar/e rotunda, ubi est sepiilcrum illius...
ICMpU vd HieroMli'm ab oriente Gchennon occarrit, In ipso eliam loco est ecclesia, in juo hominus tradilus est,
lirwalM t mmilm Ohreti. Kt in monte oliveli et nunc le Chriil et noire Dieu fut livr tait lA ainsi que le lieu
*^l*tt, ni DomimuM anir paAionrm aam urnhat, et dan* lequel le .Seigneur pria ta nuit o il fut livr. Texte
Alll JbdpalM :
non intrelit m
Viilatr ei nratf. ut grec n<n dile. Trad. N\d.
iMteftMMaa (Mllh , ae, !]. VA Inde tmll ad ereleiam
la Ipa* MMia. abi Domlnua aM-endil in relum. XVI. QunlUrr mIu ml
ciritas lerusalem, Tobler-Moli-
nier. p. 84H Inde nd
exituin rIvilalU ronirn orienlem est
- VHkOfotnt.
:
et oiius Gethsemani, ubi Doininus oravit cum discipulis in quibus dicitur Dominus orasse cum trina genullectione,
suis et ubi a condiscipulo suo luda Iradilore est tradilus. ad quos lapides fit veneratio et fidelium Christi oblatio
cum devotione maxima. Ad pra'dictam cavernam Dominus
XVII. Skwulk, d'AvezaCjp. 33 : l.Ibiest torrensCedron, noster noscens cum turbis Judam appropinquare, Judas
Gethsemani quo Doininus venit cum discipulis suis
ibi est et enim, aliis discipulis post cnam cum Domino renianentibus,
anle horam traditionis a monte Syon Irans torrenlem Ce- solus abiit ad Judaeos, tractans cum eis de traditione Do-
dron; ibi est oraculuni quoddam, ubi ipse diinisit Petrum mini, mercedem prodilionis triginta argenleis ab eis reci-
et Jacobum et Johannem dicens Suslinete hic et vigilate :
piens, cum turba jatn appropinquavit : hoc, inquam, sciens
inecum et progressus procidit in faciem suam et oravit et Jsus, in eadem caverna dicil discipulis suis : Surgite,
venit addiscipulos suos, et invenit eos donnientes; ibi ad- eanius; ecce appropinquavit etc. 3. Sic egressus Gelhse-
huc loca apparent, ubi discipuli obdorinierunt unusquisque mane, per osculura Jud cognitus, a cohorte transmissa est
per se. Gethsemani est in radie montis Oliveti, et torrens detenlus, vinctus et deductus. Verumlaihen in priefata ca-
Cedron inferius inler montera Syon et inonlem Oliveti, ac si verna ostendunlur quinque foramina in uno lapide, tanquam
sil divisio montium; planities aulein inter duos monles vo- quinque digitis raanus Domini impressa Domini, dico, jam :
calur vallis losaphath. 2. Pauio superius in monte (Ui- capti et a persecutoribus violenter tracli, veluti sese reti-
veli est oraculum in loro ubi Dominus oravit, sicut legitur nentis. Quidquid autem de hoc sit, nos procul dubio sci-
in passione El ipse avulsus est ab eis quantum jac-
:
raus, eura majoris polestatis et virtutis ampliora potuisse
tus est lapidis, et jactus [sic] in agoni prolixis orabat, et facerc.
factus est sudor ejus sicut gull sanguinis decurrentis in
terram. XX. Anon\me1I,
Tobler, Theodorici libeltus, p, 124 =
Vierge, se trouve la Grotte lapidis, est ecclesia in honore salvatoris, ubi ter oravit, et
o le Christ fut livr par Judas
aux pour trente sicles d'argent. Cette grotte est au
Juifs sudor sanguinis de ipso fluxil. Jnxla claustrura Josaphat
del du torrent de Cdron, au pied de la Montagne des currit torrens Cedroo.
Oliviers.
2. Non loin de cette grolle vers le midi, la
distance d'un jel de petite pierre se trouve l'endroit o le XXI. - TnKODoiiic, Tobler, p. 61 1. Progresso deinde ver- :
Christ pria son Pre, pendant la nuit o il fut livr aux sus montera Oliveti ad raeridieni non raodica tibi occurrit
Juifs pour tre crucili, et dit : Mon Pre, s'il est possible, ecclesia, Gethseraane nuncupata, ubi salvator, cum disci-
faites que ce de moi! (Malth., 26,
calice s'loigne 39). Une pulis suis ab horto veniens, intravit et ad eos dixit Sedete :
petite glise s'lve maintenant sur ce lieu. hic, donec vadara illuc et orera. Ingressus itaque in eam sta-
lira invenies altare venerandum, et ad sinistram in subter-
quanlura erat jactus lapidis, scilicet Gethseraane. Oravit ad mina 2. Et ipse avulsus est ab ils, quantum jactus es!
patrem suum, dicens Pater, si /ieri polest etc., ubi et ex
:
lapidis. Nain paulo altius versus montera Oliveti, ad raeri-
tremore carnis sudorem fudit quas sanguineum, et addisci- ,
(liera, trinara fecit orationera, in quo loco nova nuncdilica-
pulos suos reversus et inveniens eos donnientes, speciali- tur ecclesia. Est vero unus locus unius orationis in abside
ter Petrum increpavit, dicens Noa potuisli una hora :
sinistra, alius in raedio cbori, terlius in abside dextra.
vigilare mecum? et aliis discipulis Dormite jani et re- :
3. Inter Gethseraane aulera et loca orationum medio
(juiescite Sic vice terlia spatio, in latere raontis Oliveti ubi turbie Doraino eura ra-
etc. ab eis in eundera locuni
secedens et easdera preces Deo pat ri porrigens, tandem con- mis palraarura occurrerunt ex lapidibus locus altus factus
fortalus a ptre et a se ipso secundum quod Deus, tertio est, in quo in die palraarura a patriarcha palmte benedicun-
reversus ad discipulos, dixit tur. Circa loca, cum Jsus paveret et caderet,
hc itaque
Vigilate et orate. Istorum
:
locorura distinctio, videlicet, ubi discipuli remanserant, et adveniens Judas laternis et facibus et armis et ministri
ubi Dominus oraverat, manifeste in valle Josaphat apparet; Judseorum coraprehenderunt eura et angariaverunt et ad
nara juxta majorera atrium... Gaipho; perduxerunt...
ecclesiam, in qua se|)ultura bealie
MaricC Virginis... adhuc hodie in dexlra parle introitus sui
est capella cum caverna, in qua disci|)uli tristes et dormi- XXIi. Phocas, Pa., t. 133, col. 94. : 'O vcoOev gtspo
tantes remanserani, Domino ter secedenli ab eis et toliens vao ffU ffTTifjyaiov. cv w | AsiTTtotixri niotj t\j-/rr\ yyove, xat ol
redeunte. Hoc adhuc ibidera imiicat pictura exislens. TtnTO'-i rj> TTvi}) paouvre; /^uSov. Mcpt i Toy; npno''a;
2. Locus vero ubi Dominus oravit, circumdalus est nova pou; Twv 'E/ai'v, xji
TO'J \lbo\j po),i^; rcoOfi', xax t V.oy-
ecclesia, quje dicilur eccle>ia Salvatoris, in cujus pavimento y/i V, tpito; CiTtip/et vao;, sv w (xer to; iica-z^ov;
eminent trs non operati lapides, tamquam modic rupes : wveiicrat xv KOpiov t/j; faujiia; totwv svexa, nsXwv TtXiv
324 JRUSALEM.
spMmvfsro, tt xi t^MTe; a-JToO wai paoi ataotto; xaTp- Et prs de ce (temple de la Vierge), esl aussi une grotte o,
fem. *Ef avT tw xr,x xt f, npooffa "re'yovs, xti 'lo-jSa; aprs avoir reproch aux disciples de dormir au moment de
oJU'mc nw Ss/vmtr^ f^ixsaro, xxi tv 'IcuSztcov (j.i}.o; la trahison, Celui qui voit tout laissa l'empreinte de ses
xaxio^r* ovtov... 'rxep^ev tt,; rOi'.aavT;; xai tO'j vaoO doigts, en s'approchanl de la pierre, afin qu'elle ft visihle
fU x^o^ET^iC ^Tflu tS o; Ttiv 'E/.aiv Staipouivov. xa6(o; pour tous au lieu o il fut livr aux impies qui le cher-
lfi%, ixi Tf,; yt^ ic)i:, vx't xf.i toO 'Itoua xoi>8o; xai chaient.
-n ^pt{utp^ou T^ To x]icrj4|to xoiXzSo;.
le sommeil. 6'en>lormirenl. Vers le pied du mont des Oliviers. menrent cruiefier. La estoil li jar<linz ou Nostre Sirez re-
comine un jet de pierre de cet endroit, suivant l'vangile, pairoit. et en cel jardin fu il priz. La estoit la ville de
il se trouve une troisime glise (la l'* est celle lie la Jessemani, ou Diex laissa ses disciples, quand il ala orer
Vienne), dan laquelle, aprs avoir reproch ses aptres son pre et dist : Pater, si fieri pol"st, transeat a mecnlijc
ler fatbIesM, le Seigneur s'loi<!na [>our prier de nouveau, isfe. Et la avoit une esglyse. D'ilec au giet d'une pierre
lort^ae nsoeur coulait comme des gouttes de sang. Dans petite estoit li leuz o il sua, el chei la sueurz de li ausinc
'ce mme jardin eut lieu la trahison. Judas y salua traitreu- comme goules de sanc decourant en terre. En Jessemani
cment le Matre, et la bande des JuiTs l'y saisit... Au-des- mousirait-on une pierre ou li Juif loierent Nostre Seigneur
m de Gellimaoi et du sanctuaire de la Prire, se voit le quant il le pristrent. si comme on disoit.
mri des Oliviers, s|>ar, comme il a t dit, de la ville
saiate par la ralle de Josaphat, et le torrent de la valle .XXVjlI. /.es c/iemins el les plerinages de In Terre
du Pleur. Sainte, Michelanl-Raynaud, p. 185 : En aprs d'aqui est Getsse-
mani, le luoq on Dieus fu |)ris, el illuoq parent les dois de
XXIil. WaaRA^o d'Oloexb >bi:, Laurent, p. 187 : lste(lor- Nostre Sire en une pierre. Illuoq laicha Dieus ssainl Pierre
mw) esl. lohannes evangelista torrentem Cedron
qoRio et S. Jaques el S. Johan, quant ilh ala orar. Illuec tan
ffelUt. luita qnetn liodie sila est queJam ecclesia in eo corne le git d'une pierrt, est le lno(| on Dieus oret sson
Iko eJiicata.in quo tempore fiassionis Domini erat ortus, pre et ssuet les goles de ssanc degotani por tierra. Illuet|
iBi|aetnOonlaas can discipuliii suis Trequenter convenit, Tu mis saint Jaques et saint Ssymeon et Zaquarias.
fs^M edMB ipse osealom a Juda traditore accepit. De qui-
hm omaibas leslatnr lohaones, ubi dicit Egressus est :
X.\IX. HntcMAiin ni Mont Sion. O. P., Laurent,
JegUM trams torreniem Ceiron, ui erat ortus. in quem pp. 68 s. : Non longe ab ostio huius capelle (s. Mari.e), que
imtntirtt ipse et ditcipuli etu*. Sciebat aulem et Judas ducit ad ecclesiam contra orienlem, videlicel L peilihus, esl
kume Ucmm,qmi4i fregit^nter Jsus conuenerat iilur. Et ostium alterius ecclesie, que vocalur (ielhsemani, uhi erat
oratar ipsa ecclesia a populo Sametuin Pater Noster. ortus, quem inlroivit Dominus cum discipulis suis, in lalere
monlis, adhercns cuidam rupi concave de monte dpendent!,
XXIV. TNirm^M, Laurent, supplm., p. 27 Item in pede
: sub qua discipuli sedehanl, quando dixil eis Dominus :
MMlb Oliteli cMiIra orienlem tranCedron iactu sagitle Sedete hic, donec vadain illic el orein. Kl ostenditur adhuc
Clkrfsfas oravil ad l'atrem. Ihi eriam sanguinem sudavit. Ihi ibidem locus sessionis corum. Ibidem eliam ostenditur
ditit Prtro : Son potnisti una hora viyi/arf etc. locus, in quo tenlus fuit a lurbis, Judt eum oscuin tra-
lade r ggff ssas Ibesas Getseraani tenlus est a ludeis... denle. Et videtur impressio calvarie eius superius in rupe
dependente el liniamenta verticis el capillorum eius. Qunm
XXV. iLes peUrittain por ater en Ihrrusatem. Mirhc- impres.nionem dicitur fecisse rupem apprehendendo, cum a
laal-Rajaaad. p. 97 ... lecemani, le lieu on Dex Tu pris.
: turbis leneretur. Et nota, qund de ipso lapide nec puivis,
llorifaM p^rcsl 1rs .\. doit de Noiktre Si ignor en une pierre; ut ita dicam depnni polest, cum tamen iniillum lahoraverim
llMfMS \%\wm Mini Pierre ri saint Jaque ei les autrcK de- fcrreis instrument is. ut inde mecum ali(|uid portarem, el
dflM fftayo t frs, quant il ala orer * Dieu le pre, et iluec tamen plene vident ur in eo inq>rcssiones predicle, ac si de
laaIeoNimc le trail d'une pierre, el le lieu o Diet aoura h pastn esset rupes \p*n.
tUsm le frr, ri adoor soa il iouirs de sanc qui dcouroient lie (JetbHcmnni quantum iaclus est lapidis contra nuslrum
* terre, ri ilacc furml rai saini Pierre et saint Jaque el esl locus, ubi avuUus ab eis oravil, et factus esl sudor
saisi ttimam H Zacbarie le prophte. eius...Dbi etiaiii himilis lapis est, siinilcs impressiones
bsbens genuum et manuum eius.
XXVI. PmaicAs, Koikriida-Phurylids, *O0iii0MX&. Inter hune lorum et (iethsemnni ante eccleHinm bente
virginiH tranitit via, qua ascendilur in moiilem oliveti...
Tk (Ml4a< Crevuirf r^rt*. 4^ np^io^lti, Inde dencendenteH pcr vnllein Josaphnt venimus ad lociim,
ubi erat ortun, in quem introivit IIicmus. Et ihi invcnimus
locum, ubi oravil Mickiih, et ubi caplus fuit iuxtn orlum.
'Af' r Mri a aii lH i t i CitC Mb Avi^AH Kl nunc dicitur campus /lorum.
TEXTES RELATIFS Al CHAPITRE XII. 325
XXXI. M.VKi.No Sa.nlto, Hongars, p. 255 : De praediclo de lapide loci, ubi Cristus oravit, accepi, et ubi sudorem ad
sepulcbro (Josaphal) usq; ad locum oralionis Chris'i, ([uasi modum sanguinis expandit.
versus Seplenirionom, esl plus (|uam iaclus lapidis. El iiide Peregrinaliones el indulgenlie Terre Sanctc (Guide de
iilleris ad Aqiiilone ad iactutn lapidis onI Ectlesia dicla Jacques de Vrone, H. O. Z.., III. p. 16't) Ilcni valle Josaphal... :
Gethsemani : ubi esl orltis in (|uem introiuil lesiis el di- Ilem, ubi prope est (sepulch. H. M.) spelunca sub lapide, ubi
laleieinonlis Oliueli, adherens cuidam rupi
.scipuli eius, in Cristus patrera adoravil et sanguineuui sudorem sudavit.
concave de nionle pendenli sub qua rupe discipuli sede-
: Item ibi prope est ortus Gelbsemani, ibi Cristus captus
runt, quandodixil eis lesus, sedelf hic et orale ne iniretis fuit... Item prope locus, ibi dixit Crislus discipulis : Sedele
in lenlalionem : et oslendilur adhuc locus sessionis eorum. ft adorote...
Ibidem etiain oslendilur locus in quo dctenlus fuit a turbis,
Juda osculo eum prodenle et uidelur adhuc impressio
:
.X.V.XIV. de Sudueim, Archio. de l'Or, lutin,
Li;noi.PME
cabiariae eius in rupe descendenio, el uesligia capilis ac 11, B, pp. 354 eciam transit lorrens Cedron, aquis
s. : Ibi
capillorurn eius. Et in alio lalere apparet impressio digiln- pluvialibus sepe plcnus. Ibi prope est ortus, in quo caplus
rum eius, ac si in pasia Tacla fuissel : quam impressionein est Ihesus. Ibi eciam slnl ecclesia, ubi iiii|iii includunt sua
dicilur fecisse apprebi-ndcndo rupem cum tenerelur a tur- pecora. Ibi pro|>e est locus, ubi Ihesus adoravil Patrem...
bis. Et est inirurn quia experli recilanl quod eliain ferreis
insirumenlis, non modo parlein lapidis possunt absrindorc,
sed nec pulverem quidem possnnt elicere. In loco eliam ora- X.XXV. I(;nace de Smolensk, Khilrowo, p. 151 : Plus loin
lionis ubi factus in a^onia prolixiiis orauil. et faclus est vers l'uriciit se trouve le torrent de Cedron, que traversa
sudor eius sicut ;{ull<e sanguinis decurrcnlis in terram, Ji'sus avec ses disciples; au delfi du torrent se trouve le
conforniiler, impressio (jermum el manuum eius in lapide jardin el une grande grotte o N.-S. Jsus-Christ fut livr
l'acla est unde siiniliter nibil euelli polest. Inler liunc locum
:
aux Juifs par son disciple Judas; il y a 1>^ la pierre prs de
et Gelbsemani, anie Ecdesiam bealie Virginia, transit uia laquelle le Christ se tenait en appuyant sa main dessus, et
qua ascendilur in monte Oliueli. aussi l'endroit o la sainte mre de Dieu venait prier sur
une pierre.
XXXII.
OiioRic DE FHiotL, Laurent, p. 151 Cap. xx\ii.
Ni:oLVS
:
Deinde in pede monlis oliveti est villa Celseinani, ubi Do- .X.X.WI. OE Mvhto\i. Hee. de l'Orient lalia, Ul,
iiiinus fuit caplus a Judeis et a Juda osculatus, et ibi prope p. G14 : liera Do iiinus noster Yhesus Chrislus... oravit ter
oravit dicens : Paler, si possibile est Irnnseat etc. L'b! ad Palrcm dicens : Pater si fieri potest etc. Et est ibi
eciam est lapis, quem Dominas pro trislicia slrinxit, et in quedam dicta in loco dicte oralionis el ibi erant sancti aa-
inpressis digitis eius inclusit. geliad confortandum ipsuin. V(ndulgenlia).
ibi prope est locus ubi Chrislus ditnisit discipulos
Ilem
suos quando ivit ad oralionem dicens eis
.\XXI1I.
JAcytEs itE Vkuo.ne, Hev. Or. Lai., III, p. 198 s.:
x Suiitinete :
hic, etc. Y.
Prope ecclesiam V'irginis gloriose, in eadem valle Josaphal,
per XX.X brachia esl una caverna que dicilur Gelbsemani.
Item locus ubi Judey de nocle cum armis ceperunt Chri-
slum, dalo eis signo per Judam prodilorem... Y.
Hic est ille locus ad quem Cri-<lus dum in monte Syon in
Item est ibi prope loi'.u< ubi sinclus Petrus aposlolus...
cenaculo cenam fecit, rum discipulis suis descendit de monte
incisit auriculam famulo presidis. Y.
Syon et venil per vallem Josaphat et Iransivil lorr^ntem
Cedron, quod ille lorrens transit per vallem Josaphat, et
lune venil primo ad istiim locum Gelbsemani, et distat isle XXXVII.
GiiruiJNms, Khitrowo, p. 178 s. : Nous vim3S
locus a monte Syon e cenaculo per unum bonum miliare: la grotteo le Christ fiit saisi et li; elle est plus de dix
in islo loco intravi. Anliquits fuit ibi ecclesia una, sed est sagnes du saint tombeau de Gethsi^innni sur le Mont des
dirupta nunc. Oliviers, en face de la sainte Ascension. Elle a six sagMies
Prope locum Gelbsemani, in via que vadit in inontem de longueur sur quatre de largeur, et elle est taille ainsi
(Jlivarum el prope locum oracinnis, ubi Chrislus oravil, inter que trois colonnes, dans la montagne o le Christ s'assit
isla duo loca est caverna, ubi dicitur quod corpora, que avec ses disci|)les. Quand on vint contre lui avec des pes
resurrexerunt cum Crislo... reintraverunt in illa caverna et et des btons, le Christ, quittant ses disciples, se retira vers
ibidem quieverunt. l'occident de celte mme grotte etsecac'ii dans la miraille,
Prope locum Gelbsemani, quantum est jaclus lapidis, erat et l'endroit est visible jusqu' prsent; ils cherchaient avec
ortus et adhuc est, ubi Chrislus assumens Petrum, Jacobum des tUmbi'aux J<u* et ses disciples et ne les trouvaient pas;
et Joannem, ivit ad orandum et ipse avulsus ab eis, quantum alors Jsus vint a'i-devant d'eux el leur dit k Qui cher- :
jaclus est, et in eodem orto oravil, ei factus est ibi sudor... chez-vous.' Judas le baisa ... Dms la vote de
... et
In illo orlo, venit Judas inalediclus... In illo orlo, dum cette grotte se trouve une ouverture comme dans un four
Judei vellent capere Jbesum, dixit eis : Quem queritis? In chfiux. A un jet de pierre de l, plus haut, sur le chemin,
illo orlo, absidit Petrus auriculaui Malchi... In illo orto bea- se trouve une grande pierre, sur laiiuelle le Christ pria
lus Johannes evangelisla caplus fuit per pannos, sed rejectis son Pre; et sa sueur tait comme des g)ulles de sang, qui
pannis, nudus aul'ugit. In illo orlo, Dominus... mandalum coulaient jusqu' terre. Et un peu plus bas tait situe une
caritalis et dileclionis ddit discipulis suis. In illo orto, glise [au lieu] o le Christ apprit ses disciples Notre
captus fuit rex regum..., islum locum sepissime visitavi et Pre, qui es aux cieux .
326 JRUSALEM.
XXXVIII.
AnOAElZIS xEp TW 'UpoToXujuv, PC, 133, post ultimam cnam egressus Jsus de civitate trans torren-
col. 977 : A-Jtw (wjptv; Kotai;) ffUjWtXwv vai t l::r,).aiov tem Cedron, ubi erat hortus et in horlo specus, in quem inlro-
ixou f.TOr 6 X?x ji To; drpw; shtooroXo-j; xxpvfj.>i,vo;, xai gressus posills in terrain genibus oravit procumbens, seque
t^ rxtTl X:v5 !*#,> ; to# x^kov, xai 'loOSo; TrpoSotTi; proslernens lacriraabili voce diccns Abba, paler... Diclis :
xt 'lovosicov. xal ttaav tv Kvptov xai ergo oralionibus prscriptis locum, in quo Dominus Jsus
l^tfe. Tr,y OTCtioLi
^Ir/jii vTv e'xv- Xpt, Par,, Xireta'. , AiS- genua llexerat, deosculali sumus, et prominentcm rupeni de
azaXE... "Eto^** * ll'rpo; x wriov MiX/.ou. IlapEXc oXyov pariele cavernae, in quo anglus consolans Domiiuim credi-
TXDv ervBt 6 txo;, sou sKpoasCxe'rcv XfKTc;... 'A7;i7i t lur stelisse, eliam osculis venerali sumus...
Ttl^n^uacvii im tov -nov Tsof {iiXiov a . Spelunca iila est circularis ab inlra, et satis magna, in qua
sunt ali cavernre a parle sinistra, salis profund;e, in quibus
Prs de l est la grotte o le Christ tait cach arec ses aliquando discipuli, Chrislo oranle quiescebant non lanlum
aptres, et cette nait-l il se readit au jardin, et Judas le in nocle ullima cum eo inlus erant, sed quanlus esl jaclus
tratre amena la cohorte des Juirs (|ui apprchendorcnt le lapiJis,ab eosemoli eranl. In capile speluncexit de pariele
Stgattu. L'ajant bais, il dit : Salut. Rabbi, c'est--dire : petr rupes durissima, in quil anglus stans Cbristo appaniil.
Matre... Pierre coupa l'oreille Malchu.s. Non loin de l est Sub rupe altare est, in quo inlerduiu Miss.'o celebrantur.
le lieu ou le l'hrist priait... Gelhsinani est distante d'un Olim eranl parieles cavein depicli, sicut hodie diligenter
mille do Saint-Spulcre. inspicienti apparet. Paviineiituin quondam conlinebat vesli-
gia genuum Domini Jesu durissim.'e pelra3 iiiiprosa miracu-
.\X\IX.
Z-isiVE. Khiirowo, p. 212 De l nous allmes :
lamen amplius non videnlur, propter peregrinoruin
lose, qu;e
* GelksiMam... Un peu plus loin se trouve dans la Mon- abrasionem, qui de locis sanclis abscindunt parliculas. A
tagne dcM OlirUrs la grotte o le Christ se rfugia avec pavimenlo uscjue ad superpendt^nlem petram est alliludo cu-
c* dMcples. Et noos nous j proslernAups aussi. A un jet bitus cum dimidio. Lumen habet sufliciens specus ilie, quod
e pkfrr de la, ou le Christ, s'loignant de ses
est l'endroit iiniltilur peros ejus, per quod esl inlroilus, el per quandam
ditripifl, pria son Pre en ces termes Mon Pre, dtourne :
petrae scissuram inagnani in parle sinistra per superpenden-
eeUecoapede laoi > (Marc. 14, 36;. Deux pierre > sont pla- lem pelram...
ce* ca rt lien. Igilur de pra'fala spelunca ascendiinus, et ad latus clivi
monlis Olivcti ab ea discessimus in spalio, quanlus est jactus
XL.
JcAM Poio^iKR, Tubler, p. 23 < s. a cujus (eccle- :
lapidis... In iioc loco stelit Dominus Jsus cum tribus discipu-
te D. M.) jaaoa H passas versus orientem ad intruilum lis etco'pit Iristaii... dicens :tristis est anima mea us(|ue ad
Ktmut. qa est in pede monlis Olivfli sub rupibu., in mortem. Vigilale mccum... Et progrcssus pusillum venit in
qoa Domina* irsas, in agonia factus, guttas sanguinis suda- specum. Discipuli autcm 1res dormirc c(eperunl... Est cnim
l, Iriaam faciens oralionem ab hoc loco mieslilias versus
: in loco rupium elevalio a terra paululum, quibus homo se-
asslram. ad jartam lapidii forliter avulsi, in lalerc monlis dens in terra polest et dorso et brachio inniti, el quie-
ptmitH juita grandem rup*Mii sederunt trs discipuli, quos scere...
faveail dormieali^. Prope ibidem per oclo passus est hortus, l'Iterius processimus, cl ad locum vcnimus liurli, in (|iio
qoi Ouridas ca^aorninatur, terus lorrentem, cui direcle Dominus Jsus se capli\ure vulcnlibus ob\ lus venil, Iriiia
\U.
Bas.LS, Kbilrowo, p. 353 s. De l (du tombeau :
raceni nutem nobis invidenles coiniiiuniler locum stercoribus
de lit* Parr. aoas noalimes gturhe; l se trouve le
la
fo'dant et lapides, quas pcregrini soient deosculai i, immun-
ditiis perrundunt...
lira aa \tf rbril (clbra] la Minh- Ccne avrc hi-k disci-
pUs. la pirrr ou Jsas pria s'y trouve au%ki; et Judas y Inde conse>|ui-nter processimus parum infra ad lulus ma-
livra k Cbril aat Juif et nuus nous y prolernmeK. ceriii' liorli illiiis. i<apide signalus est ibi locus, nbi S. Pe-
trus Htetit, et videns Malclinm... exarsit /.elo...
XUI. yiu\ Fami. O. P., Ilassler. 1, p. 37fl s. : Conse- Deinde magis contra lonenten descendinius, el in locum
ifaralrr pfaiT'M* p*alalam in rlivo manti Mmli inler ma- (iellisnmiiiivenimus, in qiio manserunt oclo discipuli dor-
caffaa liarlaram vrnirau* a<l o* cujuMiara |ieluni'U! et rA^crna; mienteft, procedente Domino cum Iribiis nd locum oralionis..
tavaaiaa*. aaa <|aldw aria et manu farlum |>cr rupi inci- lula Levitarum, in quo pecora immolnndu in leinplo serva-
lioaam, Md a ttrA\\iof\9 ab inillo furmalum et di|MHilum, banlur. PohI ChrlHli liiwmpliiim KnperjiMlilicaveriint Cliri-
al aaal lora* orali'iai, mrditalluni rt ronlempiationi aplic- stiani eccleiiiam mngniim, el monasleriuiii monuclinrum
aNM H nUludiatMi dr*idpranti cooKruu*. ilunc (NTum multorum. (Joas omiiin juin nunt ad Holum deducta; videnlur
|laaia< Jr* rrrqnr|r aotiba* inlrabal. irn de rivi- tHiiien adhiic ibi muroriim exilia vcHligia.
lal... Ad haa^ lriitn rnil Mlr<Nlrmu nortr d Domliium ILbc quatuor loca jam prjiiicriptn aunt in nna hrevi cir>
llk aat lacaa ifaaai aciabat Jadaa... lu nucte ergu curarerentia |K)ila, itlbi propinqua, in eodem di.'ilriclo. in
TEXTES RELATIFS AU CHAPITRE XIT. 327
quo dislricto diicti fuimus ad rnpem quandam latam, con- parieli illidenli cessit sacerrimo cori>ori ipsa petra inollem
surgentem de leira, et facil quasi parietem laliirn, et non se praebens... in se retepit incidenti figuram secundum
mullutn altum, nec omnino ereclum sed declinatum. Sub lineamenta corporis, eo tnodo, que petr illius fuit... Est
ipso aulcrn rupis pariele est quc'edain planities, in hac aulem pelra illa adeo dura, quod iniisioni videtur inepta,
planilie Dominus Jsus slabat, quando Judi euin appre- cl iiullis ferramenli quidquid deponi polfst... Sic in veri-
hendere... accurrebant. .. Curnque iam irnpoturn in eum tate vidi in mea prima peregrinatione, et me ipsum in
facereiit et irruere conarenlur, expavil, et conlra pelr vestigia illa applicavi... Et de hoc facil monlionem Fialer
]>ariet(!m se vertens iinpeluosilali cedcre volens extensis Burcardus 0. P. qui anle ce. annos mullis Icmporihus in
brachiis in ipsum saxeum parielein incidit... Eo aulem sic sancla terra deguil.
CHAPITRE Xin
Les monuiK^nts qui consacrent, au Calvaire et tives et minutieuses; il lui suffisait d'voquer, au
au Sainl-Spiilcre, le souvenir de la mort r- pied de la sainte montagne, la scne de douleur
demplrice et de la rsurrection de Notre-Seijjneur, etde prire, au sommet les souvenirs groups de
ont subi de terribles vicissitudes. Cependant leur sublimes enseignements du divin Matre et de sa
squelette tout le moins s'est perptu, sicle triomphante Ascension. Le chapitre prcdent a
aprs sicle, jusqu' nous : tmoin mouvant et montr ce que l'on vnrait Gethsmani depuis
tmoin prcis de toutes les phases qu'il s'agissait le iV sicle; on verra dans un chapitre ultrieur
de recinslituer, pour s'efforcer d'atteindre, dans que l'unit initiale de commmoraison la cime
leur intgrit primitive, la roche qu'inonda le du mont, dans l're constanlinienne, se ddoubla
mag de Jsus en Croix et Sauveur
la tombe o le d'assez bonne heure en deux sanctuaires distincts :
reposa. Au mont des Oliviers, les premiers di- lona et Ascension, et que !' lona unique
fices chrtiens rigs en mmoire de l'Agonie de des origines devait finalement s'anantir dans un
l'Homme^Dieu et de sa glorieuse Ascension n'ont oubli presque absolu. Ce sont les trois monuments
laiss que des ruines longtemps oublies et d crs pour la glorification de ces lieux saints que
peine ramenes au jour, depuis d'assez rcentes nous avons maintenant tudier. L'ordre histo-
i\
annes, par d'heureuses et intelligentes fouillo?. ri()ue exigerait qu'ayant commenc par les ruines
Rt la nature aussi de ces sanctuaires n'tait p'us (le l'lona, cette tude se poursuivit par (leths-
tout fait la mme. Tandis qu'autour du liolgotha mani et se termint par l'Ascension. Un ordre
les constructions merveilleuses de Constanlin plus logi(jae suggre d'inaugurer l'enqurte c la
allaient tre comme l'crin des reliques les plus base de la sainte montagne pour la clore son
aiHpistes et les plus strictement localises, tout co point culminant. L'histoire rtablira le classement.
que l'on avait pu prtendre ici demeurait une
commrooraison. Sans doute elle ne se lixa pas I. r.ETIISMANI.
au baMrd en un point quelconque du sol aux I. AVr/Zwe.
?5
m**t parmi les fldles des premiers sicles, com- soins des RK. PP. Franciscains, voici quelques
ment indiquer, travers l'oliveraie de Hclbs- annes dj, dans l'enclos contigu au .lard in de <
roani, l'endroit dtermin o Jsus exhala sa (irtlismuni , h son extriuil mridionale. Il est
divine prinre dans la torture de son Agonie? Com- regrettable qu'on en soit rduit att!ndro encore
OMml cboiir, tu sommet de la montagne, le lieu la documentation arehologique au sujet de celte
tffet dfini que marqurriMit Ins derniers pas du dcouverte; celle (juo nous avons pu enregistrer
Sauveur sar la terre? Bl ausni bien U pit chr- ent loin le nqirsenter avec le dtail utde toutes
tienne aux premier* sicles paralt-(*lle n'avoir vis les inrt>rmnlions d'une Touille (|U(> nous n'avons
d'aoeone sorte de telles dterminalions posi- pan eu la chance d'tre admi.s h suivre '. Llle on
I. U 4* yfit<f U astaM de nm srapblqaflt requiifrl rp\|Nift(^ tuiccinr.l de Iciir tirixiiK- ri (I<*k |ilin<'s priii
LES SANCTIJAIRKS l'HIMlTIKS l)L MONT DKS OI.IVIKUS. 329
exprime nanmoins assez pour attester l'existence directeurs des travaux de dblaiement ne ngli-
d'un moimniont religieux considrable et plu- grent jadis aucun des nombreux lments pro-
sieurs fois remani. On peut se persuader que les pres clairer sur le caractre et l'poque de ces
cipales de la dcouverte. L'installation d'une fosse terreau anglais, du Nouveau Guide de Terre Sainle par le U. 1*.
derrire la hutte du gardien avait expos la vue des traces B. Meisiermann (1907, p. l76), ouvrage qu'un dcret cus-
fort nettes d'une conque absi Jale et d'un pavement en mosa< todial sign du R"'' p. Roberto Razzoli dclarait yoslra et :
ques. Ds l'automne de 1801, ces vestiges, qui proccuprent Venerabilis Discrelorii auctoritate concinnatum... Adden-
beaucoup notre curiosit de nophytes en archologie, furent tes S. Custodiam hoc unuin opus ralum habere tamquam
attribus par nos no mine Terrae
matres de l'cole Sanctae editum.
i!ne antique glise On ne pouvait sou-
en relation avec le haiterplus solennel
sanctuaire de l'Ago- retour la tradi-
nie. Sauf erreur, tion initiale et il n'y
ils furent signals avait qu' s'en r-
quelque temps jouir. A la demande
aprs par la revue renouvele alors
Saint Franois et d'tudier la ruine,
la Terre Sainte, ilfut rpondu que
puis retombrent lamonographie des
assez promptemenl fouilles tait en
sous la protection prparation. Cette
d'paisses couches prparation se pro-
de terreau. Leur longeant sans fin,
existence mmo au
je fis prsenter
colonne dite de lu Trahison du Judiis (cf. flg. 147, iv). d, entre de la proprit russe.
manqu de sugg- prparer pour J-
e, Dominus JleHt. /, glise russe. ;/, Kurm es-SapjJ.
transformations. Il ne sera fait lat ici que des trs grandiose figure. En contraste avec l'ampleur
donnes ronlrles sur le sol o elles demeuraient du trac, on s'tonne de n'avoir sous les yeux
crites, la Gn de mai 191. que d'assez pitoyables maonneries dans ces restes
Le plan d'ensemble n'offrirait pas la moindre de murailles massives, mieux appropries une
incertitude sans la pntration malencontreuse forteresse qu' une glise; les vestiges des sup-
du couloir mur qui enserrait le tronon de ports intrieurs prsentent des anomalies bizarres
colonne localisant, je crois, le site de la Trahison et ne semblent pas impliquer une conception bien
de Judas , dans les dsignations religieuses que savante ni trs hardie; le pavement est une mo-
consacre, de nos jours, un stalu quo fatidique. saque lamentable de pices disparates lambeaux :
Force tait bien de respecter cette enclave qui d'une splendeur vanouie, que le dnment ou
chevauche prcisment l'antique abside, non sans la hte ont fait assembler ainsi. De ces dtails
60 laisser, par fortune, dborder un peu le che- mmes, toutefois, se dgage vite la preuve des
vet '. El pour gnante qu'elle soit devenue aujour- remaniemenls successifs. Il n'importe pas que
d'hui, pour fantaisiste mme que puisse paratre nous n'ayons pu les discerner tous et les dlinir
sa dsignation, l'enclave ne sera pas tenue pour strictement avec les seules donnes encore acces-
exclusivement nfaste. N'esl-clle pas, en eQet, le sibles; trois phases nous ont paru indubitables et
tmoin permanent d'une vnration inaugure voici les grandes lignes de l'analyse d'o elles sont
aox premiers sicles de l're chrtienne et perp- dduites.
tue mme aprs les vicissitudes profondes qui L'abside centrale conserve et faisant corps
lui donnrent un objet tout autre que celui des avec le dernier tat des murailles si trangement
origines? Klle laisse, au surplus, dterminer avec paisses n'est videmment point l'abside primi-
la relative prcision ncessaire l'extension totale tive, puisqu'elle est en retrait sensible sur une
de r'iifice, sinon les proportions absolues et la autre abside dont elle couvre en partie les fon-
forme tout fait exacte de l'abside centrale. La dations '^.
L'excellent appareillage des parties
petit<Y abside visible an sud (Qg. iht s.) en appelle sauves en cette abside secondaire, pans coups
une aotr symtrique au nord. Le mur de faade extrieurs, implique des conditions tout autre-
est PO place, aras l'intrieur presque juste au ment favorables et prospres que ne les suggrait
niveau du pavement, haut encore de deux et trois le reste des maonneries dj signales. Kn reve-
asiie8 sur la Uce extrieure. Mme situation nant de plus prs sur leur exanipn, on s'aperoit
peu de choses prn pour les murs lat)'>raux. {^\\o\- que beaucoup de matriaux antiques y ont t
que la paroi septentrionale et l'angle extrme remis en uvre. Vers l'angle sud-ouest notam-
Dord-ou>sl n'aient pas t entirement dblays, ment, rt presque sur toute la longueur de la paroi
afin de ne point compromettre un bassin et la mridionale, ont l remploys, ct de pierres
cllure du Jardin , le plan complet du monu- bossage mdival fruste bien caractris, de
ment el retrouv. C'est un spacieux vaisseau rec- jolis blocs lisses orns d'un petit cadre lay plus
tangulaire, de 30 mtr<>s sur 17 en chiffres ronds, linement que le champ. Ce dressage soign est
orient d'est m ouest et divis en trois nefs par assez nettement dfini pour voquer le procd
deux 0le de up|>orts aligns sur les antcs de la identique observ en qut'l(|ues parties infrieures
grande abside. Avec de telles proporiioM!<, si l'di- de la rotonde du S.iint-Spulcro et en diverses
fitn ne se clasM pas d'emble parmi les plus im- murailles do hauti' porpin byzantine travers
porlaoles glises de Jrusalem, il surpasse nan- Jrusalem; nous le constaterons par la suite dans
moins de beaucoup chapelles et oratoires de la basiliqu*? do iKlona (llg. KW; cf. i:>l). Tout
Meood ordre et ceux qui le fondrent y attachaient HOt> inlrrt, (icthsmani, mais il est r!l,
iBaofliMlem<*ni un iiti/T^t religieux couKidcrable e*t dattesti'r qu'une construction do boimo priode
(llg. 143;. byzantine avait devanc l'dilh^e dont les fonda-
Au premier aspect ce. aquelelte ne fuit plu tions absorbrent ses ruines Ce dernier dillce
I. Ptoar k leralisaUoa voir Ig. 147, i 1 1. I". pi. I rt XL |up jVinprunterai aiii coiiiilalalionN de IN'.M-'2, n|<|iiiyi-(>H it)>
t. Ce Mall, il itlMwiit iBMBMilbia m I9ia. en i tcul diterKf obtcrvalloDit refailes durant Icn Irnvaux <lc uio.'iO.
EHLIS GE.THSEMANI
K I
byzantin
malivaz
eoeore quelques vestiges des deux pilastres f et protge, ce bloc serait une saillie rocheuse rgu-
f* de la premire trave orientale; les autres larise avec beaucoup de soin sur les cts, avec
ont t arrachs jusqu'en leurs fondements. C'est une surface conservant au contraire tonte sa na-
d'autant plus dt'plorcr qu' en juger par les tive ingalit; car il n'est gure possible de dis-
rettM des piliers ff\ il n'existe pas entre eux tinguer un sens quelconque, ni une ligne artill-
et Im puissantes bases octogonales de l'intrieur cielle, dans les sillons lgers qui la traversent.il
b correspondance troite qu'on attendrait. Pour y a l comme une miniature du grand rocher
minime une telle discordance deve-
qu'elle soit, <empreintes localisant, deux pas de l'glise,
>
nait trop profondment perturbatrice pour tre pour la plus grande commodit des plerins, le
oglife dans l'examen structural. Klle n'a trouv sommeil des Aptres durant la prire du divin
t. 99m m
H** mhnmWWt U din du plan aui rn- |iiUlri! engagea aui doux vslrinilt de clinqiio lili>, Il en
raN ea a Mld|i w^se saptitra*. os ' pss marqu lea va de mme pour les pllaalrra de* mura latraux.
r,ES SANCTUAIRES PRIMITIFS Dl MONT DES OLIVIERS. 33S
forme assoz trange de la petite abside sud, qui thoriques de l'hmicycle. D'o la pense que
n'aurait pas d'explication normale dans Ihypo- cette manire de gradin tait tout bonnement
thse d'un difice d'une seule venue, ramne l'entaille pratique pour enchsser solilement
l'examen du monument antrieur. dans la roche les fondations d'un mur recliligne
Pour maintenir le sol de cette abside (fig. 146) li Tante mridionale de l'abside. Kn vertu de
rement masquer. Mais ce gradin prexistait donc retour d'angle devait tre fix au pointe, sur la
sur l'axe de l'difice restaur. Il ne restait qu' constant pour les glises palestino-syriennes ds
prolonger l'axe du fameux gradin cc^ h travers la fin du iv*" sicle. A l'extrmit de ce vaisseau
cette abside pour constater qu'il s'alignait de une abside unique, un peu plus profonde que la
faon aussi satisfaisante que possible aux antes demi-circonfrence normale des premiers difices
334 JRUSALEM.
chrliens, mais embrassant peu prs exactement du IV* sicle, ainsi qu'en font foi thrie et saint
toute la nef centrale. Deux Aies de colonnes divi- Jrme'. Dtruite premire dans l'invasion
la
saient les nefs. Un module moyen de 0'",62 0'",64 brutale des Perses, cette glise ne le fut videm-
pourrait lre justiG par le dtail laborieux des ment point de plus radicale sorte que toutes les
observations qui l'ont suggr. Ce point est de autres de la Ville sainte, o svirent exclusive-
trop minime importance en notre tude pour ment un pillage rapace et l'incendie qui n'avait
ncessiter celte documentation. AGn de montrer gure prise sur le gros uvre de ces dices. La
nanmoins d'un coup d'il l'ordonnance normale tourmente passe, il est naturel qu'on se soit
du monument qui semblait si efTac, les colon- d'abord et surtout proccup de remettre en tat
nades intrieures ont t restaures (Gg. 143) en le Saint-Spulcre. Quand on put songer la re-
calculant pour les colonnes de ()'"A)^2 de diamtre stauration de Gethsmani, la modicit des res-
infrieur des bases de mtre carr, avec espace-
l sources n'autorisant point une reprise fondamen-
ment dans la proportion de 2 1, comme la tale des colonnades probablement disloques par
basilique de Bethlem par exemple. Los vestiges l'effondrement des charpentes durant l'incendie,
de mosaque observs nagure au sol de l'abside on dut se borner une consolidation telle quelle
suggrent que le monument tout entier en fut en enveloppant d'une maonnerie appareille un
orn. Les lambeaux de marbres prcieux encas- sur deux des anciens supports'-. L'ancien pave-
trs par la suite dans la minable marqueterie en ment en mosaque, dsagrg ou par trop mor-
partie conserve proviennent sans doute de somp- cel, ne pouvant tre refait, on lui substitua,
tueux revtements primitifs. Ils achvent de justi- moyennant une srie de rapiages, la pauvre
fier, ponr cette glise que tout autorise classer marqueterie partiellement conserve jusqu' nos
vers U fln du iv* sicle, l'pithte d' lgante jours. Sous cette forme plus humble se perptua
que lai dcernait lutherie. Sa situation d'autre le sanctuaire; mais travers son dlabrement et
part, assez haut dj sur la rampe du mont des sa vtust il ne paraissait plus, vers le x" sicle,
Oliviers, puisqu'elle domine d'une quinzaine de que l'ombre du monument des anciens jours.
mtres le lit du Cdron, s'harmonise bien avec les Pour le chroniqueur Kutychius il ne produira que
donnes incidentes de la Peregrinnlio. l'impression d'une ruine cause par les hordes
Entre ce premier diQce, d'une conception ar- farouches de Chosros. Peut-tre l'glise dut-elle
cbilecturale excellente en sa sobrit, et la splen- son trs misrable tat d'chapper la destruc-
dide re^ilauration latine du xii** sicle s'intercale tion systmatique des sanctuaires de Jrusalem
un remaniement tout pauvre de caractre
fait ordonne par le calife Mkem. Un sicle plus tard
artisUque. Il n'en subsiste pour toute trace que le .lrusalem commenait refleurir dans une re
groftier mo^aTquge et les lourdes piles octogo- brillante de prosprit artistique. A (^lelhsmani
nales; du moins est-ce par l qu'on s'en explique comme partout, les architectes occidentaux firent
le mieux la prsence et le rle dans l'histoire du preuve d'un scrupuleux respect du pass en adap-
anctuaire dont les vicissitudes sont maintenant tant leurs magniliques diGces ;\ l'ordonnance les
la gnfwll croissante des fidles et les lib- minime rtrcissement <|u'on a vu sur la longueur
nUti persvrantes du trsor imprial. (Juclle deldillce. Pour le reste, on suivit le trac primi-
qw toit la date prcise du sanctuaire de Oeths- tif,doublant seulement les murs antiques, except
mairi, on le troove en exercice ds avant la fln au chevot, o ramnagcment dos absidioles pro-
Q.if^M^^^L
I.
PLAN.
mtrs
L.H.\^CENT, O.P.
- /-- .-/
^1312- 1913.
5
IV_ 5CHMA TOPOG^HIQUE DE. GeIhsMANI .
I
I
10
I I '
I
I
metres.
I
fondes aa bout des nefs latrales dispensait de tel, le reste figure vaguement un ovale de 15'" 1'* X
renforcer avec la mme proportion le mur orien- en ses plus grands axes, avec des parois extrme-
tal. Une cloison ajoure ou une simple balustrade ment anguleuses. Six piliers disparates et dispo-
royaume latin lui-mme. Profane et ruine, sont au contraire en maonnerie et c, d, relis par
graduellement tomber en un si pro-
l'glise allait un petit arceau, doivent parer quelque disloca-
fond oubli que le souvenir auguste si longtemps tion accidentelle en cette partie presque centrale
consacr par elle devait tre transfr on un toul du plafond. Un grand regard quadrangulaire, /,
autre site dans cette grotte o avait t localise
: ajoure la caverne, qui reoit un notable suppl-
d'abord la trahison de Judas qu'un phnomne de ment de lumire par l'escalier d'accs, surtout aux
transposition bizarre attacha plus tard au site dernires heures de Taprs-midi, quand le soleil
oubli de l'glise. En formulant le vu que ceux dcline vers le couchant. Une autre ouverture, /r,
qui en dtiennent les lments archologiques aujourd'hui obture par Textrieur, se remarque
dtaills publient enfin une monographie com- dans le plafond au bout mridional du grand axe
plte de celte glise, ajoutons-y un souhait, fond nord-sud. On la pourrait prendre d'abord pour
sur U promesse du Guide ofliciel de la Custodie de une ancienne bouche de citerne, quoique sa situa-
Terre Sainte en !K)7 : puisse le vnrable sanc- tion peu normale et surtout sa forme trs pronon-
tuaire tre promplemcnt rendu son ancienne ce de rectangle lui donnent plutt l'air de quelque
entre roc et maonnerie. La forme primitive de larit que le sol, peu prs au niveau gnral do
rentre demeure donc indlennine. La caverne la grotte, est couvert de dalles alignes avec soin.
st d'ailleurs en trs gr.indo partie arlidciolle et Dans lo haut les angles de cotte ospei d'alcve
porte la trace de multiples remaniiMueuls. C'est ont une allure un pou arrondie, comme la courbe
une excavation dans la roche vive, dont le trac d'un grand arcosotium qui aurait t approfondi et
en quelque sort<* capricieux dlierait la description, vid jus(|u'au bas de la paroi. Los doux cuvils
mais n'exige, pour tre relev, qu'un peu do sans importance, t^, qui sont A observer au ct
pali**nce avec l'outillage appropri (flg. HT, i). mridional, no doivent tro que des sondages
Abira<'lion faite de l'enfoncement oriental, seule l'asKoz rcente date. Le dbris do gradin, m , jui
partie ennibk'ment r<''^ulire o Citt install l'au- subsiste au pied do cette mmo paroi sud rappelle
I. Im fi pmirrail i ttttt.i rn Uirr Miup^oaasr HS Stp- ciiliinru* nli(|iii' un* nuriin*! ronctioii nrcliili>('loiii(|ii<> en
UtaM, $. *f ri(||Je d l'Milel. Il tuOlt de mpoiter ta d'I rriilroil. Il |irioii'iit |ir()l)ublciaciil de ruiKiciiiie 'i;liie du
(Ig. I7, M) pou raeoaaaJtr* n simple trooofl de Toiiib-au (II- la Vier^(..
LES SANCTUAIRES PRIMITIFS DU MONT DES OLIVIERS. 337
singulirement le banc de roc peu prs invaria- peints dans la mme situation au cours du xii* si-
blement amnaj^ dans les vestibules des tom- cle.Les grandes toiles en particulier sont rap-
beaux. Lui non plus n'est pas sorti indemne des procher de celles dont tait constelle la crypte
transformations que la grotte a subies. Un gradin mdivale de l'glise (WAhoii Glis.
analogue, r r *, pourrait bien avoir exist l'ouest, De ce sommaire examen se dgagera sans doute
si maltrait nanmoins par la suite, dans le rava- suffisamment l'impression que cette caverne,
lement de qu'on n'ose s'assurer ferme-
la paroi, manifestement artificielle, n'a pas t creuse
ment aujourd'hui de sa nature originelle. Dans pour le but qu'elle remplit aujourd'hui. Par les
l'angle N.-O. cette saillie rocheuse la base du dtails qui s'y observent encore on croirait assez
mur est couverte des mmes cubes de mosaque volontiers quelque spacieuse spulture antique,
blanche dont il reste aussi des traces dans le sol de surtout considrer spcialement la zone orien-
la grotte en celte zone et autour du pelit cercle, u, tale. A l'extrmit oppose le bassin combl, u,
qui merge trs faiblement en manire d'ourlet le petit conduit exigu, v, la mosaquage appliqu
maonn avec soin autour d'un bassin combl, au rocher s'accorderaient mieux avec l'hypothse
dont la profondeur est ignore. Les pierres ajustes d'un pressoir mise nagure par M. le prof. Dal-
dans ce cercle sont couvertes de petites croix man. Il ne serait probablement pas impossible
graves par les pieux visiteurs d'antan, satisfaits d'aboutir une dtermination moins floue si l'en-
d'avoir inscrit en quelque endroit du sanctuaire qute archologique prcise devenait un jour ou
cette humble de leur ple-
et discrte attestation l'autre ralisable. Et cette dtermination aprs
rinage sans offenser de noms encom-
le lieu saint toutdemeure d'un intrt relativement minime.
brants. U est vrai que d'autres ont pris une large Tombeau, pressoir, citerne, la caverne a pu tre
revanche en des surfaces plus propices. Toutes les partiellement tout cela sans avoir plus de titres
couches superposes du crpissage portent le primordiaux la vnration et sans se distinguer
tmoignage de cette manie funeste, aussi vieille notablement d'excavations toutes semblables en
du reste et non moins universelle que l'instinct son voisinage. Il nous importe de la connatre
des plerinages. Le jour o quelque patient cher- pour autant seulement qu'un ensemble de circon-
cheur s'attacherait coUiger la srie des grafTites stances passablement fortuites l'ont mise en rela-
plus ou moins dchiffrables dansgrolte de la tion avec les souvenirs religieux de Gethsmani
Gelhsmani, son labeur ingrat ne serait pas dnu et l'ont mme substitue pour un temps au sanc-
de porte pour l'histoire du lieu saint; car un tuaire primitif de l'Agonie de Jsus.
examen assez superficiel nous y a fait remarquer
des noms et de dvotes formules en diverses lan- II. LELEOJNA.
gues et d'poques trs varies. Plus attrayante et
15 1. Lf site el les ruines (pi. XXXIV).
de plus concrte valeur aussi serait une tude
minutieuse et un peu technique des stucs peints Si l'on affronte, au sortir de Gethsmani, l'au-
dont le plafond en particulier fut successivement dacieux raidillon amorc l'angle nord-est du
orn; elle exigerait une certaine libert de mani- Jardin (fig. 147. iv, 11), aprs avoir long la pro-
pulation que nous devions nous interdire. Au coup prit russe, le Dominus flevit et le couvent des
d'oeil de surface on classe encore sans grande dif- Dames Bndictines, on dbouche promptement
ficult, aprs limination des badigeons plus ou sur la plate-forme du mont des Oliviers un nud
moins rcents, trois phases dcoratives. Je n'ai de chemins. Le plus large en droite ligne
fuit
produire aucun lment caractristique de leur l'orient, une partie du
franchit le col, traverse
composition intrinsque, ni d'une attribution village de Tour et redescend sur Bthanie un ;
chronologique pour les deux premires. La der- simple sentier coupe en charpe des terrains
nire est nettement classe au moyen ge latin vagues pour courir directement par nord-est au
par les dbris rythme qui s'y voient
.d'in''c'riplion mamelon que couronne la mosque de l'Ascen-
encore
en couleurs malheureusement un peu sion; la dernire voie tourne au sud, s'trangle
rafrachies
et par ses motifs ornementaux et pour se faufiler entre les nouvelles cltures et
ses teintes dominantes identiques d'autres stucs descendre un plan infrieur oi^i elle peut se dila-
JRUSALEM. T. II. 43
338 JRUSALEM.
ter pour conduire plus commodment vers la masures dont la seule signaler couvre une grande
pointe mridionale de la montagne. En quelques mosaque, C. A la hauleur de cette masure,
pas sur ce chemin on est la petite plaie-forme 38 mtres de l'entre A, un mur de soutnement
sur laquelle ouvrent l'ouest couvent des Bn- le barre la cour et une vole de marches conduit
dictines, Test l'enclos du Credo et le Carmel du une esplanade surleve de l'",40 c'est l'assiette :
Pater. L'enclos du Credo, o l'on accde par une du clotre neuf du Paler avec son lgant pavillon
troite rampe, A, est une esplanade lgrement projet en avant, mais pas tout fait au milieu de
; 1 \ clotre du Pater i ;
I i!i- (le 1 J.lcima. Vue cni^ralc pii^o ilc itud-uuest. Au preiiiiur plan, lorrassi; du (rmiit.
L'aK'Ioa t uua )i|iUna-lu ligiromeut releve wn l'orient.
rlTe rem rorieiit. U l'entre on passe sur la la terrasse (llg. 14Si. A force de soins et de terres
voAte d'uae petite chapelle restaure nagure par rapportes on tait parvenu tendre sur la par-
M"** la princesse de h Tour d'Auvergne et connue lie mridionale d( colto terrasse l'ombre douce
d*puis des sicles comme le sanctuaire du de quelques oliviers et de jolis amuiidiors, tandis
Cr*d9 . Au
del une cour presque plane, o que tout nord prsentait d'assez hautes et irr-
le
v^laieDl pnibl'*mr'nt quelques arbuston empri- guliros saillioK rocheuses limitant le passage qui
vmnH par des guirtaiid>M do romarins. Kn bor- introduit l'entre usuelle du Ptilrr et au couvent
dure ur celle cour, au nord, de petits murs sup- du Carmel. Le clotre ont un chnrinant dilicede
portaril de leves do Icrr-o sont piqun d'autro que s'tait
style ogival bien russi par l'architerle
arbu-lffs et quelques anioiireineut<( rochiux dans choisi M"" do La Tour d'Auvergne. Il est regret-
loa(|iiel s'enfoncent de vieilles cavernes furirai- table que l'exploration pralable du sol ait t
res: au ul riniiiiatioti ju gardien et diverses accomplie par dos ouvriers moins conscients de
,
t/LEONA. 339
leur mtier ou moins soucieux de leur devoir que avec nettet sur le fond et sur les parois de la
rarchitecle du sien. Le prau de ce clotre tait tranche par des adhrences du lit de mortier o
remplacement traditionnel du Pater. A rexlrniil on l'avait couch et tass jadis. S'il et t loisible
orientale s'attache l'glise du Carmel, tandis qu'au aux explorateurs de mettre nu d'un bout l'au-
milieu de la galerie mridionale, face la grande tre le rseau complet, ce trac s'offrirait claire-
entre, s'ouvre l'dicule qui renferme le cnota- ment au regard le moins exerc. Mais sans parler
phe de M""' de La Tour d'Auvergne, entre le sanc- des frais considrables qu'et fait peser sur leur
tuaire que sa pieuse munificence avait voulu gnrosit toute prive le dplacement d'un tel
long de la croie du mont des Oliviers, et lis par fruste du rocher qui s'incline au del sous le che-
un mortier gras et copieux. La solidit de ce con- min, 2 par l'absence de tout vestige de fonda-
glomrat massif est encore de nature dsesprer tion, 3 par la prsence d'un bloc d'appareil, i,
souvent un bras vigoureux arm des meilleurs demeur en place sur le retour d'angle de la fon-
outils; c'est ainsi manifestement que ces mat- dation. Ce n'est pas le bloc d'angle lui-mme, i'
riaux ont chapp en gnral la dilapidation qui dont on voyait cependant le lit de pose grce aux
faisait disparatre presque tout le reste au profit bourrelets de mortier plus fin que celui des fon-
des constructions nouvelles des alentours. Mme dations, mais un second bloc plac en front ext-
sur les points o ce blocage a pu cependant tre rieur de Tante avec ?a face occidentale finement
brch de vieille date, sa trace tait encore crite taille de mme main que les parements d'assises
1. HB., 1913, p|). 220 ss., 225 ss. Voir aussi l'article du R. P. L. Cr, Oriens Christianus, 1911, pp. 119-134.
3V* JRUSALEM.
en place sur d'autres points. Ce bloc est pris au- gardien. Un dtail va montrer le dveloppement
jourd'hui sous un contrefort intrieur de la mu- le plus authentique de la muraille primitive jus-
raille de clture et cette muraille intangible inter- qu' 62', 50 l'orient de Tante, par la tranche
dit de s'assurer si la suite de Tante est conserve dans le roc )') ".
On observe
hauteur de Tan- la
ou dtruite; sur quelques indices tnus je la crois gle sud-ouest du Pater une mosaque, E, dblaye
dtruite. En avant de celte mchante clture, sur une assez spacieuse surface. La fouille s'est
l'ancien mur par fortune, avec une
reparait et, arrte au sud pour ne pas endommager inutile-
assise appareille, m, engage en partie sous Tan- ment la vote de la minuscule citerne construite
gle moderne du Credo. Si mesquin que soit ce basse poque travers la ruine et qui pntre
dbris, on l'estimera prcieux en divers sens. Il un peu plus bas que la mosaque. Un diagramme
autorise d*abord la premire mesure exacte d'- (fig. li)) met sous les yeux l'agencement d'abord
paisseur de l'ancien mur la base et cette mesure un peu singulier de ce pavement avec la tranche
l*,42 retrouve quelques millimtres prs rocheuse et un bloc d'appareil d, peine dplac,
sur un tout s'il tait d-
autre point, plac, de sa
l'angle de pose pri-
la muraille inordialeau
III et de la moment o
grande tran- la fouille Ta
che X\\ fait appa-
devient un ratre. L'-
lment troite rela-
aussi solide tion entre
qu'utile cette mo-
dans l'ana* saque et la
ly <e du grande mu-
plan. Il Kig. It9. Raccord entre la mosaque et le mur appareille^. raille dont
foomit en on enfon-
s4>coDd lieu une base ferme pour dterminer non ait avec tant de soin le pied dans le roc est ren-
plus seulement l'orientation gnrale daxe dans due vidente par ce fait que l'architecte dessina-
one tranche de largeur variable, mais l'oriente- teur du pavement en rglait le trac la fois sur
menl strict d'une paroi de l'ancien difice. Il fixe une connaissance parfaite des fondations en
enfin la relation de ce qui est appel la crypte pleine roche et sur une exigence harmoni(|ue
du Credo arec le monument primitif, au moins entre ce pavement et la ligne du grand mur. H a
par l'exlrmili^ mridionale de celle crypte , eu soin en effet de ne commencer Torncinonta-
paiM|u; le mur qui la limite au sud et dans lequel tion relle que sur la lvre rocheuse de la Iran-
ont pratiqu en partie les escaliers modernes cho, satisfait d'un simple mosaquago nu assez
prol'jDge lool bonnement l'ancien mur '. grossier, r, entre la torsade (lcorativc a et le
Inutile de s'allard*T dcrire les vestiges d'une paremenl intrieur du mur. C.r (jui est arriv
//
citerne exigu, p, colle par la suite au flanc m- montre au vif la clairvoyance technique du vieil
ridional de Vante, ou de petites cavits dans le artiste -t sa conscience professionnelle. .luste sous
rocher, kuni^amnient exprimet par le plan. Il
//, la dt'rniro ligne </' du cadre s'est produit un
ne emil |i moins banal de prophliiier la d- allaissomenl do 15 millimtres en moyenne, pres-
couverte de la tranche dann lo roc avec sen dbris que rgulier d'un bout l'autre de la section con-
de maMve fondation danx la section m'-m\ lais- nue de celle mosaque; lu ligne (Toncadreiiienl
^ jusqu'ici inUcle l'orient do rhabllation du courant sur l'arlo mmo do la tranche dans le
I.
^1 Uwmitwm
Vr 4m M9.. 1911. fp.
l
m ., I
uHiifto prci* 4 ce
dUil d op4raltoni f.tl pour r|)iiti*(ir dr l'unliqu<* tniiraillo. Mme paUtour,
nctord at de l coin on t'en nouvienl, A la rotonde du S. -Spulcre (cf. p. ll.l, n. 2).
L'LONA. 341
roc n'a flchi nulle part et montre seulement quel- de cette coupure est couch un bton cyclopen,
ques dislocations qu'expliquent trop bien les vo- d'paisseur variable suivant la profondeur diverse
lumineuses pierres effondres sur la mosaque. du foss rocheux, sans s'imposer au surplus d'en
Au contraire, la bande blanche, tablie en porte-- niveler avec rigueur le sommet. Sur ce fondement
faux sur un blocage, e, de moellons presque sans est tablie ensuite la muraille appareille qui
mortier, a cd sous une pression quelconque. prend dsormais une largeur invariable de l'",42
L'insertion de ce blocage nglig entre la puis- et dbute par une assise de rgulation qui oscille
sante fondation en quartiers de silex ciments
/' entre 0'",4() et 0'",.")0 de hauteur. Cette paisseur
par un mortier de fer et le niveau de la mosa<|ue n'a rien d'exagr pour un soubassement d'di-
sur une hauteur sensiblement uniforme de 0'",75 fice important; elle tait probablement rduite
etune largeur actuelle maxima de ()'",45, entre d'ailleurs quelque peu la 3'' ou la as^^ise.
la le bloc d
paroi rocheuse et
ne pouvait man- Quoi qu'il en soit, la muraille appareille laissait
quer de crer une apparente anomalie. Deux ma- un petit vide entre son parement intrieur 66' et
nires si disparates de faire des fondations pou- le bord de la tranche d'o elle surgissait. Le
vaient-elles relever du mme constructeur? Ce moment venu de crer son pavement, l'architecte
point d'interrogation, qui rsultait de ma seule oblig de combler celte troite cavit, mais n'ayant
inadvertance aprs l'insertion de mosaque dansla absolument aucun poids lui imposer, ni aucun
le plan gnral, a subsist pour moi pendant de point d'appui prendre l-dessus, s'est content
longues semaines. Un jour, l'occasion d'tablir un d'un remplissage tel quel, et ce remplissage a
niveau est devenue celle de contrler l'oriente- flchi.
ment d'axe de la tranche F)'. L'encadrement La tranche semble se perdre en }" dans une
rectiligne de la mosaque se trouvant assez dve- sorte d'anfractuosit naturelle incompltement
lopp pour devenir la base d'un trac qui offrait dblaye. La fouille a toutefois tabli qu'il n'y
l'avantage d'une prcision suprieure celle que avait aucun prolongement de l'entaille artificielle
peut fournir le bord rocheux trop souvent chan- au sud, mais bien un retour d'angle sur
l'est ni
cr de la tranche, l'opration fut pratique sur le nord. Et pour qu'il ne subsiste aucune hsita-
cette nouvelle base. Alors seulement apparut le tion sur la nature de ce coude, une heureuse pro-
fait trs significatif que le cadre ornemental de la vidence a conserv l un splendide pan de mur,
mosaque E pos sur l'arte rocheuse se trouvait VI", identique d'aspect et d'excution Tante Y et
dans un axe parallle la section de muraille d- pos sur des fondations toutes semblables. Ce
crite tout l'heure avec 44 ou 45 centimtres de mur tombait perpendiculairement sur la grande
dplacement au nord, soit la largeur maxima muraille dont on vient devoir le trac; le point Y'
connue du mosaquage blanc en bordure alTuisse. qui marque l'angle d'intersection est par cons-
La mosaque tait donc bien ordonne au mur; quent l'angle sud-est du monument primitif, puis-
l'ingale solidit de son assiette dans la partie nue que au del disparaissent toutes traces de travail
tait donc un fait prvu, auquel on ne s'tait cepen- la surface trs fruste du rocher caverneux. Nous
dant pas impos de remdier; enfin le mur qui avons nglig, pour les retrouver plus tard, toutes
limitait au sud la mosaque E tait donc une mme les annexes dveloppes au sud de celte ligne YY'
unit architecturale sur les (i^ mtres connus jus- et quelques minuties dont l'explication s'offrira
qu' Tante occidentale. Il n'tait plus malais de d'elle-mme qui les remarquera sur le plan.
saisir le procd de structure adopt par le judi- La seconde ligne en importance, XX', est stric-
cieux architecte. Peu confiant dans la roche molle tement parallle YY' avec un cartement axial
de surface, il la fait entamer par une large tran- de 21 mtres. L'dicule qui protge l'abside du
che qu'on approfondit jusqu' la rencontre de Credo interdisait de suivre la ligne des anciennes
couches saines. La tranche elle-mme n'est pas fondations l'occident de X
sur la section X-X"^
minutieusement aligne malgr son assez parfaite chancre en sous-sol par Tabsidiole elle-mme.
correction, surtout au bord septentrional; c'est Un sondage au point X" et peut-tre rendu quel-
qu'on se rserve de prendre dans cet ample foss ques vestiges d'une ante analogue Y\ la diffi-
l'exacte largeur utile, au niveau voulu. Au fond cult de le pratiquer sans interrompre, ne ft-ce
34? JRUSALEM.
qne pour peu d'heures, la circulation publique dans cette nature explique bien l'anomalie d'une entre
cel tranglement du chemin est sans doule la qui affleure juste le pied de la muraille et la pr-
cause qu'il a t jusqu'ici diffr. Ajoutons que les cauiion prise de consolider par un pilier en ma-
chances sont minimes de retrouver des traces onnerie le plafond de la caverne : prcaution un
clairesde Tante originelle en ce point o la roche, peu insuffisante au surplus, car ce plafond dislo-
beaucoup plus leve qu'en }", n'est qu' une fui- qu par une pression suprieure sa rsistance
ble profondeur sous le niveau aciuel du chemin, a entran de notables craquelures dans le pave-
exposant par consquent mille causes de ruine ment de fine mosaque blanche tabli au-dessus,
une construction spcialement fragile comme l'est si mme il n'a pas t la cause de prjudices
toujours une ante. Il n'y a pas non plus beaucoup beaucoup plus nfastes la conservation du mo-
d'espoir qu'on ressaisisse un jour ou l'autre l'at- nument suprieur. La troisime brche, T-, esl-
tachedu mur II sur la ligne .V*-.V. Si elle avait elle aussi un vieux tombeau? elle n'a pas encore
chapp aux maons qui ont remani la cr3'pte t explore. Quelques dbris d'un stuc peint ob-
en diverses priodes antiques, elle aura probable- servs sous les dcombres aux angles de l'chan-
ment disparu dans l'rection du dernier diculo. crure ne suggrent pas ncessairement une petite
La crypte n'a pas l'air, sur ce ct, de s'adapter annexe l'difice tudi.
l'alignement du mur suprieur comme l'extr- L'extrmit orientale de la tranche -VA" chap-
mil mridionale ce qui sera dit plus loin mon-
: pait un dgagement total par l'impossibilil de
trera que sa relation avec ce mur doit cependant gner l'accs du Pater ou d'en bouleverser les
avoir t plus ou moins la mme. galeries. Alignements pris, un sondage fut tent
A partir de .V la tranche a t mise au jour dans le prau, en un point calcul pour rpondre
Sans interruption sur une longueur voisine de symtriquement l'angle mridional )'. Le trac
10 mt'tres. I^ fondation en silex est continue sur dtermin tel qu'on en voit l'indication pointille
iT mtres, entre les lignes transversales III et V, sur le plan permettait d'esprer, dans l'hypothse
et arec de notables restes de l'assise de rgula- d'un monument symtrique, la constatation du
tion. A une poque indtermine, mais post- bord mridional de la tranche. A la profondeur
rieure la ruine du grand mur, le basin rond M escompte, juste l'aplomb du mur neuf int-
et le dpotoir iV insn* dans une conduite d'eau rieur de la galerie nord, apparurent quelques ves-
avant son dbouch dans une citerne ont t tiges de la fondation de silex devenue familire,
appuys sur le vieux mur. Hn pntrant dans la mais pose ici sur une surface de roche plane
terrasse du Pater la tranche a coup d'anciens sans aucun indice de tranche. Hientt on avait
tombeaux c'est du moins le fait vident pour T,
: dgag la petite section VI de vieux mur un peu
dont elle n'a laiss subsister qu'une fosse ven- remani, mais dans la situation prcise qui en
tre longitudinalement par le milieu. La conser- faisait un rpondant, parfaitement inattendu alors,
Taiton de T\ qui se dveloppe en caverne spa- du beau tronon intact VI". La fouille, dveloppe
ctooM iotis l'aire mme de l'difice, portait h se l'est en suivant le sol de roc aplani, H', et
demander s'il ne s'agirait pa.s plutt d'une spul- encombr de dbris architecturaux, ne tarda pas
ture ultrieure amnage pour quelque personne conduire sur la ligne Vll-VII", dont rexlrmil
de considration '. A scruter de trs prs la situa- nord pntre sous la galeri( du clotre. Le plus
lion du caveau, la relation de son entre avec la sommaire examen du plan montre qu'au lieu do
muraille, on se persuade plutt qu'il est relle- se terminer h l'angle d'incidunco du mur VI, k la
ment antrieur, mais qu'on s'est donn le soin do mme hauteur (juo la ligne >')", la ligne .VA''
la eooienrer prciM'ment peut-tre en vue de l'u- doit se dvelopper de faon h recouper perpendi-
Ullr nouveau pour une spulture qu'on no culairement VII, reculant ainsi do i"',7t) l'aiiglo
pouvait pratiquer dans l'intrieur mmo do l'di- nord-est du monument. Nous aurons tenter plus
fie* tt que l'on dsirait pourtant insUiller autant loin de dcouvrir la raison d'tre de cette parti-
^M possible h son ombre. L'nc proccu[)nli(in de cularit. Ce dveloppement du nmi- septenlrional
vers l'est et la constatation de la gigantesque pourtant l'existence de cette caverne pour l'intel-
tranche VII-VII" n'avaient pas l'unique avantage ligence de la ruine entire, qu'il fallait lui donnei*
d'largir Taire du monument, c'est--dire d'aug- toute l'vidence possible, mme sans la vue di-
menter la tche dlicate de l'exploration ; il en recte de ses vestiges,au moyen de relevs dtail-
rsultait de plus sa limitation orientale certaine ls. Avant de les prsenter et de les dcrire, on
par ce barrage rocheux haut de l'",80 en moyenne passera en revue les autres lments intrieurs du
et au del duquel la crle du rocher demeurait plan gnral.
absolument fruste dans toute la largeur du prau. Entre les deux immenses parallles X^X' et YY',
L'tat prsent des fouilles ne laisse indtermin plusieurs lignes transversales d'in)portance varia-
que le raccord prcis de la tranche-limite Vil- VU' ble vont nous rendre, du premier au dernier, les
avec la ligne mridionale YY', c'est--dire l'angle caractres observs maintenant satit : ves-
sud-est extrme de l'diGce. L'interruption de la tiges de construction en grand appareil sur des
ligne sud constate en } '
exclut l'hypothse d'un fondations en volumineux quartiers de silex en-
recoupement angle droit qui se serait normale- chsss dans un foss plus ou moins profond
ment produit en 1 "entre le tombeau de M"" de La dans le roc suivant l'importance organique de la
Tour d'Auvergne et le jardin des Carmlites. S'il ligne ou sa situation sur le relief de la montagne.
et t praticable, un sondage dans la galerie du La ligne M", dcouverte au milieu du chemin
Paler et rsolu probablement assez vite le pro- moderne, est assez bas dj sur la dclivit natu-
blme par la dcouverte de quelque angle de la relle occidentale. D'autre part elle n'a visiblement
grande tranche vers le point VII''. jamais eu qu'un rle fort secondaire dans l'di-
Tranche n'est pas d'ailleurs ici, tout le moins fice : pour appui qu'un ourlet de
aussi n'a-t-elle
n'est plus le terme tout fait exact, puisque, sur roche haut de en moyenne, juste de quoi
O",.*]^
la longueur connue, cette entaille norme parat loger une assise usuelle de silex qu'elle a protge
n'avoir qu'une paroi de roc celle de l'orient. A
: contre le pillage rapace et les destructions acci-
l'ouest, au contraire, bien loin qu'on ait une limi- dentelles. Le bout mridional seul a t arrach,
tation rocheuse, petite ou grande, on dcouvre mais la trace en demeurait bien atteste par le
peu prs tout le long la roche en contre bas, du litde mortier en quelque sorte incrust au fond
reste artificiellement aplanie et domine par un de la tranche et sa limitation tait manifeste
alignement correct des fondations en silex parti- par l'encoche d, dans un massif de rocher, //, qui,
culirement massives en cet endroit. Dans la sec- aujourd'hui encore aprs le remblai, merge im-
tion mridionale, o ces fondations, curieuse- mdiatement au sud, afleurantle sol actuel de sa
ment hausses sur un socle de roche de O"',75,ont crte tout fait fruste. Au nord la ligne cesse en
cependant l'air de buter contre une petite abside blocs amincis dans une entaille rocheuse dimi-
en maonnerie, l'anomalie frappe moins; elle nue. Le bord un peu irrgulier de cette fondation
clate au nord, o la haute fondation totalement suggrerait quelque arrachement dont il a t im-
dgage, {)'",\0 au-dessus de ]V, produit une possible de saisir le plus lger indice ni contre les
impression trange tel un arbre qui au lieu
: blocs eux-mmes, ni la surface du roc entre I et
d'tre plant serait tout bonnement appuy contre la tombe a coupe au milieu par la tranche de
un remblai et balancerait au vent la moiti de ses fouille etau bord de laquelle vient mourir l'en-
racines. Il faut le temps de dcouvrir, vers le taille le roc I-P. Pose encore sur cette tombe
dans
milieu de cette ligne, un vestige heureux de la a du reste t trouve une dalle portant le nom
paroi originelle pour avoir la clef de l'nigme. Si quelque peu gauchement grav d'un dfunt in-
la tranche VIl-VII" n'a presque plus de paroi ro- connu. La physionomie seule de cette laconique
cheuse l'ouest, c'est qu'elle longeait de ce ct pitaphe trahit une poque difficilement ant-
une caverne aujourd'hui effondre, dont l'int- rieure au v'^'-vi' sicle, sinon plus basse encore
rieur tait sensiblement en contre-bas. Les gra- (fig.150). Ce simple mot devient pour autant une
phiques d'ensemble, plan et coupe, permettraient indication utile. Si le mur fond dans la tranche
au lecteur attentif d'aboutir de lui-mme une I-P tait postrieur l'humble spulture et s'tait
conviction raisonne de ce fait. Si capitale est dvelopp au-dessus, comment la fondation ne
Ui JHUSALEM.
pour le mur? Ce mur est donc antrieur la tombe ; entailles et tout au pied de la fondation, a t
mais alors, quand on venait, au v^-vi-^ s., plus ramass un Joli bronze de Constantin. Le bassin h,
lard si l'on veut, installer cette tombe en une rduction de .V auquel il est identique, empite
telle situation par rapport au mur, on avait donc sur le mur et n'a donc t construit qu'aprs sa
on intrt spcial rechercher ce voisinage imm- ruine; il clariQait les eaux pluviales avant qu'elles
diat et d'autre parton avait libre accs ce point, se dversent dans la citerne A peu prs en face
/..
car si l'on et brch le vieux mur pour creuser de ce dpotoir, on peut remarquer dans le mur
la jeune spulture, quelque vestige du mur ft de clture moderne plusieurs des beaux blocs
demeur perceptible ici comme partout ailleurs d'appareil de l'ancien diQce. En attribuant au
o les fondations ont t arraches. D'o il suit mur II-II" l'paisseur de l'",4:2 comme ailleurs,
qu'apparemment la ligne l-I* n'a jamais t plus on ferait concider son paiement intrieur ou
longue que la fouille ne l'a recouvre. Elle est oriental avec le bord occidental de la crypte ac-
d'ailleurs un peu tuelle du Credo. Et qu'il n'y ait point l une toule
trop recule gratuite hypothse, on en trouvera la suggestion
l'ouest pour se rac- dans ce lait que la ligne III-lIP encadre de mme,
corder thorique- et tout au plus avec un cart de ^5 30 centim-
ment aux lignes tres, l'autre paroi longitudinale de la << crypte .
en explorant c mur n'avaient ni pitaphe ni mo- et se rduit mme l'',30 aux deux bouts. Au
bilier, mais sont de mme caractre, sans doute point d'altiche de IV sur Ir mur septentrional, ou
0i de rnme date que a. peul voir a{)paremment en place une muraille en
De 1a ligne 11-11' le borl occidental seul a pu gr)S blocs mais peu lgamn>eiil appareills, et
lre fouill, avec l'interruption exige pour le large tout au plus de O*",'.):! sur mu; loiulation plus
ptlge au centre de toutes les ligueii, de II V nglig' rjut; partout Le foss rocheux
ailltMirs.
inclusivement. Quelques blocs appareilln sont s'largit un peu davantage au sud de
et se creuse
enrore en place l'extrmit xcptcntrionalo, <>t la petite tranche VIII- VIII". Au fond de ce tnu, O,
l'un d'eux* J, pr4>nte l'amorre d'une cavit trop appaniissaieut. au moment de la fouille, des ves-
frMl mal en situation sur la (lanche
et d'ailleurs tiges (lislo(|us de l'aucionn): foiulaliou de silex et
boriiofilaledu mur pHir faire songer un .snuil au bord gisait un bloc dplac, mais (|ue sa masse
de porte et qui serait beaucoup mi*'u\ ud.ipt h trop lourde a sauviMiu pillage sans (|u'oii ait eu la
rcMMlfvnMul de qufique lourde mase. Dans la facilit de
dpecer au fond de
le l'troite tranche.
Mctioo nridltffiftle. 11% la fondation recoupe Quelque cbone d'analogue est observer en O^
I/LKONA. 345
longitudinaux XX' et YY', non sans une insigni- ngales assises de gravats et de terre remblaye.
fiante asymtrie de placement qui repousse de L'paisseur de ces dbris striles est de 3'", 50. Au-
O^.So 0,40 au nord tout le groupe, citerne et
dessous une couche de 0"',85 O^jOO de dbris
tranches latrales. Celte citerne, qui mesure incendis: cendre, terre noircie, clats de pierres
11'",?.') X H'",4ri en surface, pntre S"", 70 sous calcines; l"",.50 ensuite de dbris empils ple-
la surface du roc la croise centrale de ses axes mle, fragments d'architecture, pierres d'appareil,
et pouvait contenir par consquent le volume morceaux de dalles; enfin une assise de 0,45 o
minimum imposant de.jOO mtres cubes d'eau. d'innombrables casseaux de vaisselle sont noys
Sur tous les points o les parois ont dj t d- dans une vase blanchtre, bien connue dans les
gages pour tablir le trac, elles ont montr un citernes abandonnes sur le mont des Oliviers.
enduit de chaux huileuse et jauntre et de brique Avec la ligne V-V*, nous retrouvons la plus con-
pile mle du sable fin le tout d'une imper-
: sidrable des tranches intrieures; elle ne le
mabilit absolue et d'une rsistance remarqua- cde en importance qu' la ligne VII, mais l'aspect
ble. Le jour o ce rservoir pourrait tre entire- primitif en est plus intgralement conserv. En
ment vid, ses dblais livreraient probablement face du plan comme devant la tranche en nature,
JRUSALEM. T. II. 44
3i JRUSALEM.
le regard est tout de suite attir par deux tran- que, s'est disloqu seulement aprs un instant
ches beaucoup plus petites perpendiculaires et d'exposition l'air. Pas la plus minime pice de
orienles l'est. Celle du nord, R, dblaye jus- mobilier funraire dans la ct^ndiv de ce tombeau,
qu' IVscalier neuf qu'on levait rpsppcler, s'en- ni un nom sur ses dalles. Tout aussi vides et tout
gage dessous. Le prolongemenl H' a t facile aussi muets sont tous les autres, dcouverts ce
retrouver juste en arrire de la vole de marches mme niveau et plus ou moins tasss les uns
et ce sondage a valu, en mme temps que la d- contre les autres en tous les points fouills sur la
couverU^ d'un chapiteau splendide et presque terrassedu Paler'-. Un seul fait exception, pas
intact', la constatation d'un dtail qui trouvera ce dnment absolu, mais cet universel mu-
plus loin tisme, pour livrer une pitaphe (g. 152] dont
V sa porte : l'humilit mme et l'inl^rance sont le principal
] l'existence intrt. semble avoir t peine corn par un
Il
d'une pe- mur iS, de belle ligure sur le plan, mais pitoyable
HKHKECA/ /
liteloge
dans le roc
dans l'assemblage de pierres disparates et de boue
qu'offre la ralil. Celte uvre de goujat semble
P D Y M D N
I laiyissanl tenir en l'air et ne se raccorde actupllement plus
/ rien. Peut-tre cependant lui doit-on raltachfir le
AZDNTDr/ r.;t:: blocage, un peu moins mauvais et certainement
en viro n moderne aussi, qui barre aujourd'hui en charpe la
sur O-^.SO tranche rocheuse C^, de tous points symtrique
rig. IVi. LVpiuphe de ta tonit>e S' sur le bord It/l. La symtrie est pousse jusqu'au dtail de
(eofiroo I/IV). consolidation de l'angle intrieur g, correspondant
mridio-
nal. Dans 7-' ici pourtant la roche, soumise l'preuve,
;
oelte loge, H, au fond de laquelle se pouvaient s'est trouve assez rsistante; l'videment com-
saisir de indices de l'ancienne fondation usuelle, menc a donc t interrompu et l'entaille bouche
arail t pos le chapiteau bien d'aplomb et dis- avec matriaux des fondations courantes. La
les
simul par un remplissage soign de terre et de correspondance ne laisserait absolument plus rien
menus dbris. Une tombe construite en dalles dsirer si l'on pouvait quelque jour dcouvrir sur
fmsles lassait d'un bord l'autre de la cavit pre- cette ligne une loge latrale de roc la hauteur de
nant appui sur le chapiteau, comme pour le sau- r- sur la ligne oppose.
ver de la deslmction et enfouir jamais cette glo- Dans le mur UU' dcouvert devant la faijado du
rieuse paTe du monument vanoui. On ignore Pnirr le seul bloc d'angle septentrional <i donne
Doore o se termine la petite tranche, et si l'impression d'tre en place sur une fondation qui
d'autres loges latrales y sont conserves. A l'an- serait primitive^. Les blocs helc, l'angle oppos,
gle intrieur de raccord sur V, la roche friable de lui sont, vrai dire, tout fait comparables; ils
I. n. &&V|I 7, ff. lUa U 1*1. WXVIII, 21 n r*i*- 2. l.r. |ilaii n cnri'Ki'^tr)' i|ur eux ilmil j ni |iii Hiiivri' t^^(/
*^ aNNMIrd* 49 air* I bec, ai 6 Ir |*|o, 31 c la ntuif coin|ilrtnii)'iil Im foiiilli-.
m MMMt 4a la aftoilla. 3. Blocii de tllei daiiH uiu^ cncurln- du roc.
I/LEONA. 347
pour ne compromettre ni la circulation ni le bti- menus dbris. Tout cela disparaissait sous un pais
ment voisin, n'a pu rvler assez fond ce lam- revtement en stuc peint dont les morceaux ont
beau d'difice. t ramasss par corbeilles. Ce lourd badigeon ne
Les sections VI et VI" ramnent au contraire se confond point avec un stuc antrieur trs fin
l'alignement et aux dtails de construction usuels. et de coloris lgant suggr ici par quelques
Il n'y a pas ici de ligne transversale continue, morceaux dtachs et qui sera retrouv en place
mais deux retours d'angle des grandes parallles ailleurs. Et ce stuc lui-mme n'tait peut-tre
longitudinales. Tandis que le pied de VI n'est pas qu'une dcoration de seconde main succdant
chauss de roc sur la paroi orientale, et n'a pas quelque revtement primitif en marbres prcieux
un dveloppement bien dtermin, VI* se pr- qui aurait t dilapid. Du moins est-ce un pla-
sente en superbe mur appareill enchss dans cage de cette nature que
une puissante tranche de roc avec un angle sr, suggre premire vue le
y, qui fixe avec prcision l'tendue de la face rseau dru et capricieux
extrieure. Au centre de ces deux sections et de crampons de marbre
limit l'orient par la ligne VII-VIl" dj dcrite, cals par des morceaux de
un groupe complexe de ruines, F, que nous ap- bronze qu'on observe sur
pellerons ds maintenant la crypte . toutes les surfaces de ma-
en reste sous nos yeux (pi. XXXV ss.) une
Il : onnerie ancienne ou sur
absidiole, g, de 3 mtres peine d'ouverture; des les vieux blocs remploys
parois de murs, b-f ei b'-f, perces d'ouvertures etjusque sur les parois du
et dveloppes non sans irrgularit pour s'adap- roc. Telle est cependant la
ter des fragments de parois rocheuses, ou s'in- densit du rseau de che- Fig. 153. Fragment du Pa-
ter en onciales latines
srer sous des lambeaux de plafond; une large villes, telle aussi sa rpar- (1/3 gr.).
entre montants taills dans le roc, aa! tition sur des surfaces con-
(cf. pi. XXXV, 4 s.]; un escalier h (pi. XXXVI, 2), caves et convexes ou des anfractuosits rocheu-
dont marches soignes s'engagent encore en
les ses qu'en fin de compte les trous de scellement
des murs i eij de la meilleure construction; enfin et leurs tasseaux de marbre pourraient bien avoir
quelques mtres d'un passage sous roche /t, pro- t destins faciliter l'adhrence et garantir
long par une trs pauvre maonnerie (pi. XXXV, 3) la stabilit du stuc peint '.
et dbouchant, par quatre petits degrs rapports, Outre les dbris de ce stuc, une quantit remar-
sur l'esplanade quadrangulaire enserre W quable de fragments de marbre moulurs, dalles
l'angle nord-est par les lignes XX\ VI et VII du et montants de cancels, lambeaux de fines sculp-
monument suprieur. Mieux que toute descrip- tures, tessons de vases en pierres rares et d'hum-
tion, photographies, plan et coupes large chelle bles lampes en terre cuite, sans parler de quelques
traduisent les nuances de ce rapiage, o s'amal- pices plus importantes, comme les n"** 11-14, 32,
gament les lments les plus disparates des pier- : 39 de XXXVIII, reprsente le butin acces-
la pi.
res stries mdivales dans les montants de porte soire de ce dblaiement assez dUcat. Parmi di-
extrieuredu tunnel (pi. XXXVI, 3); un claveau verses miettes d'inscriptions, il laut signaler un
d'arc X,remploy dans un jambage de la porte d, morceau de marbre bris sur tous les
dalle en
sans souci de la fausse arte et de l'instabilit cts, conservant cependant juste assez de lettres
qu'il y introduit (pi. XXXV, 2); quelques blocs pour qu'on y reconnaisse le texte latin du Pater
arrachs l'appareil ancien trs caractris des en onciales majestueuses qui s'enlvent bien sur
grands murs extrieurs (v. g. /, m, n, pi. XXXV, 5), la blancheur discrte du marbre (fig. 153); la
un fragment de dalle creuse en bassin avec canal petite dalle tait une lgante devancire des lar-
d'coulement (o, pi. XXXV, A), sans parler de plus ges carreaux maills qui exposent aujourd'hui
1. Ainsi qu'on l'a pratiqu, par exemple, dans le Qap- fixs avec des chevilles mtalliques se retrouve dans les
Fird'oun, Plra. 11 n'est videmment pas tortuil que ce parties le plus srement anciennes du Saiot-Spulcre et de
mme procd de scellement |iar des tasseaux de marbre la basilique de Bethlem.
348 JRUSALEM.
sur ce mme site la mme divine prire en toutes (pi. XXXIX, D); l'autre n'offre que des lignes de
les langues civilises. croix noires disposes sur le fond blanc de manire
On dplorera la dsinvolture des maons du encadrer un petit bassin maonn, aux parois
clotre qui ont maladroitement empt d'un simu- rases presque fleur de mais surleves
sol,
lacre de fondations toute la partie mridionale de jadis d'une assise tout le moins, puisqu'un bloc
la crypte, masquant des parois de murailles et dplac de celte assise gisait encore en travers du
emplissant des couloirs de roche dont il leur et bassin au moment de la fouille. L'intrieur mesure
t si facile alors de prciser la nature. Peul-ire jm y^ o^.T bien ciment, est inclin
et le fond,
le dgt est-il moindre en ralit qu'il n'y parait vers l'angle sud-ouest, o s'amorce un conduit
premire vue. Telle a t la nglig-ence de ces qui pntre sous la mosaque. La paroi orientale
ouvriers et leur vidf'nte proccupation du moin- de la chambre a totalement disparu ne laissant
dre effort, qu'on peut esprer retrouver, sous que des traces de stuc blanc la base taille dans
l'empltre dont ils les ont offusques, des parois le rocher. Le mur mridional, tout entier en ma-
de maonnerie ou de roche qu'ils ne se sont pas onnerie sans escarpe rocheuse, est conserv sur
impos de dtruire. Ainsi dj ont t recouvrs l'tendue complte, sous la muraille de clture de
tous les lments anciens bien nets visibles dans karm el-Kawrek, avec une hauteur moyenne de
les pi. XXXV. t et XXXVll, iO. Le jour o l'on I nilre. L'paisseur n'a pu en tre encore dter-
aurait la facult de sonder le pied mme du mur mine; on a seulement reconnu dans l'angle sud-
intrieur du prau et d'explorer la galerie mri- est une porte x (pi. XXXV), dont b; seuil bas est
dionale du clotre, ne retrouverait-on pas d'utiles prcd d'une marche descendant un plan inf-
complments d'information sur la crjpte primi- rieur avec des vestiges d'une plus grossire mo-
tire et la CAverne qui en a t l'origine? saque. Dans les montants de cette porle d'o le
De la dcoration du monument il ne reste en crpissage est tomb se rvle une maonnerie
place que divers morceaux de pavements en mo- assez pauvre qui contraste avec les lgantes pein-
saque. Une trs fine mosaque blanche parait tures do la paroi infrieure. Mme ruine peu de
n'tre dveloppe tout le long du grand mur sep- hauteur dans la paroi occidentale, mme dcora-
tentrional depuis la ligne VI presque jusqu' V; tion aussi, reproduisant dans le mme ordre une
un peu avant d'atteindre ce dernier mur, la srie de panneaux peints la dtrempe. Une con-
mosaque blanche cesse aujourd'hui devant un squence trs imprvue de cel-e symtrie a t
lambeao de splendide mosaque historie, // de fixer sur la longueur exacte de la paroi malgr
pi. XXXiX dont le niveau est plus lev. Inutile
, l'effritement de l'extrmit nord et de prouver que
de rappeler qu'il existe une autre mosaque histo- cette paroi venait s'attacher au mur matre )'}'
rie, d'un style plus simple et non moins clas- en un point m'' qui se place avec une heureuse
sique, A' ibid. cl pi. XXXlVj, dans la zone m- la ligne extrieure de ce grand mur
exactitude sur
ridionale de l'dilice. Les rares mais excellents tel que sa section occidentale mm a permis '
lments qui permettent de ressaisir une bonne ci -dessus de le calculer. Ce raccord sullirait
partie ^ superstru<*ture9 trouveront mieux leur lever le dernier doute s'il en pouvait exister sur
clairs etun roso gai'. La hauteur de la plinthe pavement D et peu prs strictement dans
blanc-crme est peu prs celle de l'videment mme axe que le canal du bassin, un second petit
dans la roche trs friable. Au-dessus la paroi sem- canal pntre avec un dveloppement jusqu'ici
ble n'avoir t qu'un hourdis suffisant pour sou- inconnu.
tenir le stuc peint dont on voulait revtir l'int- La dernire annexe, F, n'a plus d'autre cohsion
rieur et sans autre rle architoclonique. Ces apparente avec que le passage G,
l'difice principal
moellons mmes ont t arrachs et c'est prodige manifestement de seconde main puisqu'il s'em-
en vrit que le stucage ait pu se maintenir en branche sur une assise du grand mur ruin. Au
simple cloison haute encore de 30 50 centimtres contraire l'extrmit mridionale du passage, les
contrebutc maintenant par des gravats. Toute la restes de construction appareille r-s autour de la
chambre tait remblaye par des clats de stuc pice et son pavement en mosaque prsentent
peint et surtout par de magnifiques fragments de d'assez troites analogies avec les lments con-
mosaque ornementale. Un examen trs superflciel nus de l'difice voisin pour qu'on soit enclin
de quelques pices a fait reconnatre une bordure leur attribuer la mme origine et la mme date.
grands ramages voquant aussitt la belle pice La mosaque semble ruine l'extrmit occiden-
dcouverte nagure en place dans une situation tale,u du moins n'a-t-on pu encore en ressaisir
;
1. Le dessin quelque peu banal de ces panneaux, le pre- neuf dessine h vue et seulement pour mieux prciser la
mier en particulier avec son losange cantonn de disques siluation des vestiges antiques (pi. XXXI V).
dans les coinons,
se retrouve par exemple sur une paroi 3. On remarque! a sans douleque cette mme longueur
peinte dans l'glise de l'abb Jrmie Saqqara (Quibeix, multiple probable dtermin d'une unit mlrologique an-
F.xcav. al Saqqara, 1909, pi. XII). cienne se retrouve dans la citerne centrale. Et propos
2. .T'implore misricorde pour l'architecture du clotre de ces chitt'res, on me permettra de signaler que toutes les
350 JRUSALEM.
montagne, o se placent les lignes I-III, celle-ci ces grands murs, ou rciproquement, il y aurait
limitant pen prs la crte de la plaie-forme. entre eux et elle un raccord organique indispen-
Celte premire plate-forme s'encadre entre les sable qui n'existe pas, qui n'a jamais pu exister :
mnrs III-V et inclat dans son dveloppement de pour en faire foi, tandis qu'elles
les ruines sont l
24",90 tout le groupe des lignes secondaires IV, attestent non moins clairement une harmonie
VIII et IX, les traces de piliers symtriques 0-0 ^ d'un bien autre intrt entre le grand diflce et
et la citerne L. Dcompte fait des tranches-limites l'absidiole celle-ci est trace sur l'axe central de
:
latffl tM Mr le pUiM ne oot pt de* meinret bnilf romptc, une mesure inexacte il faut rppcndant des r.liifl're
;
ftUn mt U ffnalcr point tenu rt varUbliMi d'un ou plu- dn* Jeu relev* archoloKi(|iicH d avanl de d(^cr<>ler do nul-
lmf MalkBliw mt m
poial eoaliipi. C toat ! nn^en- lit tfux qu'un conlrAln HOiiitnnirr niinncerait n\ cl \h d'un
mt IM piM ppMfcas nkmkMm m noyto d'allpcaeni* ou pluKiiMirH rcntiiiiiUrRH dans une iIch Iraiir.liiN'N do roc, on
li rn0 mr m ttham
eMl ^ftloppi qo poMlblr. frra prudiMiiincnldr r<^il4^ri*r Ich pri^rniilionH prixrK tout le loriK
Lm htmm m hUmmU m
4 ilMpte aUer areliteloglque de CA labeur. A\Udu rcitle nux profi'HHlonneJH de rontroviTHt'
I ft MfvHIU ^M ItmU MMWi tkUMs Ml, in il m que le champ ara laUiui libre leurt atriieH rodoinonladcH.
L'LONA. 351
encore par le contraste d'un contexte archolo- tion criarde une fois limine, on demeure en
gique o tout est rocher, quartiers de silex, murail- prsence d'autres lments parasites non moins
les massives, on a l'impression de quelqu'une de faciles dissocier d'avec l'absidiole, malgr la
ces architectures en petits carrs de carton peint physionomie superficielle uniforme, et d'avec cer-
qu'rige et renverse son caprice une menotte tains dbris de maonnerie l'escalier h et les
:
d'enfant; on se prend redouter de voir dgrin- murs i-j. Plan et coupes talent satit les preu-
goler toute la pile d'assises si quelque pas trop ves les plus palpables de cette dissociation. Les
violent venait seulement branler le sol sa base. murailles b-e et b'-e' sont de pitoyables hourdis
Par fortune ce sol est ferme : c'est la roche, mme insrs sous un plafond rocheux qu'on voulait
un peu fruste, qu'on s'tait interdit de trop niveler sauver de l'effondrement et dissimuls du mieux
et qu'on avait protge par un dallage de marbre qu'on avait pu sous un pltras orn de peintures.
dont il reste ici ou l un dbris en place. Kt d'ail- Telle tait toujours l'vidente vnration inspire
leurs la pile d'assises elle-mme est beaucoup plus par la caverne ruineuse qu'on sacrifiait toute
stable qu'elle n'en a l'air, paule ainsi qu'elle commodit, toute lgance et toute symtrie
l'est encore en son point
le plus naturellement l'unique proccupation d'en conserver la plus large
faible par un considrable fragment de la paroi superficie possible et d'y laisser paratre de la
rocheuse contre laquelle on l'insra jadis. Entre le disposition premire tout ce qu'une ncessit trop
rocher sommairement dress et l'lgante con- rigide n'obligeait pas masquer. On sera recon-
struction plaque devant lui (pi. XXXV, 3 et naissant ces pauvres et ces humbles de leur
XXXVI, 1) la relation originelle se traduit d'elle- industrie quoiqu'un peu gauche et de leur pit
mme : ceci dcorait cela; en retour le rocher as- conservatrice : elles permettent d'atteindre aujour-
surait toute scurit la construction lgante et d'hui, sous leurs vestiges et grce leur protec-
frle.Rien qu' se laisser guider par des restes tion, l'tat primordial assez complet, du moins en
encore imposants, on ne saurait douter qu'un pla- toute la moiti septentrionale de la caverne. Exa-
fond rocheux ne se soit dvelopp sur toute l'ten- mine maintenant en cette seule partie septen-
due dj connue de la crypte. Pour attester son trionale limite par l'axe central de l'absidiole,
passage d'un bord l'autre de la chapelle qui cette caverne oflVait un dveloppement longitudi-
reprsente le remaniement le plus tardif les indi- nal un peu suprieur 7 mtres et un dveloppe-
ces surabondent; signalons exclusivement le plus ment en profondeur transversale de 4 mtres au
que la photographie exprime
expressif, celui aussi minimum, largeur qu'on peut actuellement mesu-
de faon permettre un contrle positif sans l'exa- rer entre la ligne d axe et le fond de l'anfractuo-
men direct de la ruine les cassures qui laissent
:
sit b. Au centre de la caverne, l'orient, avait t
voir, en h et b' (pi. XXX Vil, 10; cf. XXXV, 4 s.), rige l'abside en belles pierres, face une
deux sections correspondantes de la caverne pri- peut-tre double entre vide de la paroi de
mitive dans son extrmit occidentale de chaque roc l'extrmit oppose. Un escalier mettait la
ct de l'ancienne entre. L'absidiole apparat chapelle souterraine en communication latrale
aussitt comme une simple conque de revtement, avec l'difice suprieur et pour border cet escalier
blottie dans l'anfractuosit plus ou moins naturelle en mme temps que pourvoir le plafond d'une
de la caverne et destine encadrer un autel, au consolidation trs opportune avaient t rigs les
plus profond de cette caverne. deux excellents murs i elj. Un passage sous roche
Tout connu dans la partie septentrio-
le dtail conduisait dans quelque caverne annexe; ou plu-
nale de la caverne prend maintenant un sens. La tt, ce quia pris dsormais par le fait du prolonge-
leve de dcombres supporte par un parement ment en maonnerie un aspect de tunnel, /':, tait
(pi. XXXV, 1, zz, cf. 4) de blocs remploys et sans apparemment l'origine une de ces anfractuo-
liaison est une toute dernire limitation de la sits profondes ouvertes par la nature au pour-
crypte, qui acheva l'obturation de la porte occi- tour des grandes cavernes. Faisons abstraction
dentale, rduisit encore la chapelle ne lui laissant mme nord ngligeons
de cette extension vers le ;
d'autre accs que la petite porte construite l'ori- systmatiquement toute extension de la caverne
fice du vieux tunnel rocheux k. Cette superfta- gnrale au sud de la paroi b'-e' et mettons les
35* JRUSALEM.
chiffres leur cote la plus basse il reste une ca-
: lesquelles se dressaient les colonnades intrieures.
verne de 7" X
i^.oO qui serait, certes, plus que Le plus superficiel examen des relations rci-
suffisante pour devenir la crypte d'un trs monu- proques et symtriques enlre l'angle exlrieur trs
mental diGce. Et la caverne eut jadis manifeste- sr, y, de la section VI% et la tranche Q loin de
ment une largeur beaucoup plus considrable ; cela l vers l'ouest, ainsi qu'entre la tranche corres-
se dduit d'une considration technique lmen- pondante J(Jt au nord et la faade inr' du passage
taire : placement de l'absidiole sur une ligne
le qui conduit la crypie, fait souponner de suite
axiale qui exige un certain dveloppement pro- le rle des petits fosss dans le roc avec leur dbris
portionnel de la caverne au nord et au sud de de solides fondations et peut-tre une srie d'en-
celte ligne. Laissons au surplus quelque heu- foncements latraux comme r- dj mis au jour :
reuse fouille ultrieure de faire sur ce point une les coupures dans le roc sont le fondement d'une
vidence qui serait innimenl plus saisissante que plinthe courante largie aux intervalles voulus
tous les raisonnements et contentons-nous d'avoir pour asseoir les socles des colonnes. Plus claire-
eo quelque sorte sous les yeux une caverne plus ment que ces explications le diagramme insr
spacieuse dj qu'il ne serait requis pour autoriser dans un plan plus large (pi. XXXV, 1) tale au
la comparaison avec la plus auguste d<^s cavernes : regard ces raccords spontans. Du mme coup on
celle de de N.-S. Bethlem '.
la Nativit observe que l'escalier h de la crypte et ses murs
Ce long dtour, qui autorise dsormais parler anciens viennent buter prcisment la hauteur
ici de caverne transforme en cr^'ple dans un mo- de cette ligne thoricfue de la colonnade suprieure
nument religieux, nous ramne ce monument {iid., 2), tandis que les degrs rachtent peu
lui-mme et sa relation avec la crypte. Sans prs exactement la dilTrence de niveau entre le
ttonner davantage dans une dtermination qui sol de la crypte et la mosaque blanche qui pave
s'impose au point o nous sommes parvenus duns l'antique nef septentrionale. Du mme coup aussi
notre enqute, parlons d'glise suprieure si les on ressaisit des proportions vrifies ailleurs dans
lments que nous en possdons peuvent s'y le mme difice et parfaitement conformes aux
adapter. L'expression est encore choisie dessein traditions classiques de la grande architecture
p*>ur accuser avec insistance qu'avant d'tre pro- chrtienne 4'", 50 de largeur axiale pour les deux
:
pose cette interprtation a t patiemment mise bas-cts, ir.tiO pour la grande nef. Moyennant
A l'preuve de tous les faits acquis. Combien facile le retrait convenablechaque angle pour dgager
Mt devenue cette preuve, je n'ai plus d'autre l'abside et les piles qui supportaient les retombes
cxcosepour le dcrire que la bonne volont d'par- de l'arc triomphal, l'abside elle-mme est nces-
gner au lecteur le temps de repasser lui seul sairement rduite une ouverture moindre :
loof lea plans pour en coordonner le dtail. Le 8 mtres au maximum, chiffre adopt dans la re-
plaeement connu de l'absidiole de la crypte sufli- stauration hypotlirli(juo, en raison de la figure
rail suggrer d.'lui d'une abside dans l'dilice parfaite qu'il donne en sharmonisanl avec la pro-
Mtprieur. O'Ite abside rend compte de l'norme fondeur presque mathmati(jucment sre de cette
paisseur du mur VII et du soin apport sa l'un- abside. El par une concidence digne d'tre relo-
daliun. Il y a mieux du reste que cette di'duction ve, le trac rsultant de ce calcul fort simple
pour clairer sur les proportions gnrales do cette aboutit, avec un insignifiant cart, aux propor-
ahaide sa profondeur est fournie avec une sali:?-
; tions el la forme d'absilcs basili cales byzantines
faisante approximation par l'intervalle mesur authcnti({ucs celles de Saint-Etienne .lrusalem
:
entre la ligne extrieure de chevet VII- VII* et et de la Nativit Hethlom. Un dtail dnu de
laa deux retoom d'angle VI-VI* raccordant ce toute cons(|uenfo demeure seul iudtermir eu
cbtvel aux grand* inum latraux. D'autre part, cette partie du moruiment : la forme extrieure
Ma dimenvions dtermines de ces retours d'an- prcise do l'abside, encore qu'ici mme l'indter-
fla meilMit sur la piste dos lignes axiales sur mination soit bien restreinte, nuoi i|u'il en soit en
I, TI4f^*iMiil rMuitc a Mlnimuni ImoIii qu'oo fient Uele (1 ai intret carr<^i; ci>lle do Kclhlein en mesure 'ni uu
r illf*. I rfmf 4a meal 4m OU? ter* uffrirall un tuper* tnatimuin; cf. Bethlem, pi. il cl X.
,
L KLKONA 35 :<
ellet (lu dveloppement mridional exact du mur une cinquime marche ds maintenant constate
VII", ce mur ne recoupait point angle droit le sous les dcombres qu'on ne pourrait supprimer
mur longitudinal sud puisque celui-ci s'interrompt davantage pour le moment sans compromettre le
en y% et se replie par un angle indiscutable. A prcieux reste du plafond de roc amne cer-
vrai dire, on pourrait imaginer a priori un rac- tainement bien prs de cette mosaque. Abste-
cord angle droit aprs le nouvel angle, entre 7 nons-nous de toute hypothse d'escalier symtri-
et un point 7'; le trac pans coups suggr dans que dans la nef mridionale; mais le niveau de
le diagramme vite un inutile amas de maonnerie du pavement en mosa-
cette nef et la divergence
et ralise une figure qui peut s'autoriser de fr- que ornementale semblent crer une difTicult que
quents et trs bons exemples archaques. Si, au le lecteur aura depuis longtemps aperue. Avant
nord, le mur de chevet a l'air de se prolonger de la rsoudre, il faut attirer l'attention sur la
bien au del de l'abside et jusqu' la rencontre de srie des chiffres de nivellement qui impliquent
la paroi septentrionals, X', c'est que de ce ct le une relation entre la mosaque F nef mridio-
monument suprieur avait couvrir un dvelop- nale,
la mosaque B
nef septentrionale son
pement de la grotte souterraine. En ce cas le front extrmit ouest
et le grand bloc U", toujours
oriental du monument n'et pas offert au coup mystrieux, vers le centre de la grande nef dans
d'oeil une symtrie absolue; mais qui est-il n- le prolongement prcis du jambage a dans l'ou-
cessaire de rappeler que les anciens architectes verture de la caverne. L'cart entre des chiffres
n'avaient pas sur ce point les principes rigides de niveaux pris ainsi sur l'une des plus longues
auxquels nous ont accoutums les architectes de diagonales de l'difice peut tenir trop de causes
nos jours? et sans entreprendre ce sujet une et demeure trop faible 2"', 33
2", 31 pour
recherche assez vaine, je crois qu'on trouverait ;\ n'tre pas nglig, et le chiffre rond 2',30 sera
celte disposition mme de tout fait bons rpon- estim la plus suffisante approximation pour un
dants '. niveau gnral de la grande glise. Mais alors la
Il n'est pas jusqu' l'agencement des communi- mosaque blanche tablie i"',98 seulement? Il
cations entre l'glise suprieure et la crypte dans va de soi qu'on n'imaginera pas une variation de
le rocher qui ne soit rvl par l'tat prsent de la plan entre les nefs, ni surtout dans le mme bas-
ruine, grce la situation des portes de la crypte. ct nord. xVprs discussion tacite de mainte hypo-
Le rejet total de la porte occidentale aa' au nord thse, voici probablement la plus logique solu-
de la ligne d'axe ZZ' tendrait suggrer un se- tion. La dcoration intrieure d'un monument
cond passage analogue, au sud de cette ligne dans n'est presque jamais acheve quand ce monument
la partie encore inexplore de la caverne couverte est mis en exercice. Le gros uvre de la basilique
par l'angle du clotre. L'tendue prcise et la forme aussitt termin, on y aura inaugur le culte. Un
du passage l'occident de aa', ne sont que d'un pavement provisoire en mosaque nue, trs fine
intrt accessoire; des indices d'orientements d'ailleurs, permettait d'attendre le loisir et les
m'inclineraient assez l'hypothse d'un raccord ressources ncessits par une mosaque plus d-
entre cette ouverture et le bloc a estim en place corative. Le moment venu de l'excuter, on leva
sur sa base originelle dans lo mur de seconde p- quelque peu le niveau primitif, laissant subsister
riode UU\ devant
le pavillon occidental du Pater. plus ou moins de la mosaque premire. Quant
Avec on opre un raccord peu prs
l'escalier h, aux nuances de la nouvelle ornementation telle
vident (pi. XXXV, 2). Quatre marches totalement que la prsentent les fragments /? et A^ (pi. XXXIX)
dblayes produisent une hauteur de 0'",90 addi- ;
personne, coup sr, n'en voudra faire argu-
tionne au chiffre de nivellement de la crypte, cette ment contre l'unit de l'glise ainsi dcore, car
hauteur n'est que de 0'",28 infrieure au niveau de de trop nombreux exemples ont depuis longtemps
la mosaque blanche dans la nef septentrionale ;
attest des variations beaucoup plus saillantes et
1. V. g. l'glise syrienne des Archanges el-Anderin (But- varit dans la structure extrieure du chevet des glises
ler, Ancient Archilect. in Syria, II, B, fig. 51, p. 58), antiques. Elle se modifiait suivant les conditions du sol et
pour citer un seul de ceux qui me reviennent provisoirement le got de l'architecte.
\ l'esprit. 11 n'est besoin de rappeler personne l'extrme
JRISALEM. T. II. 45
354 JERUSALEM.
moins symtriques dans le mosaquage histori assurer la circulation dans la cour intrieure.
d'nn mme difice, religieux ou autre. Le schma Devant ce grandiose atrium commenait la
insr en pointill dans la coupe transversale sur brusque dclivit de la montagne. Pour se mna-
Tescalier de la crj^ite (pi. XXXV, 2) prsente, en ger l'espace d'un pristyle digne de tout son di-
mme temps que les repres exacts de tous les lice, digne aussi de l'incomparable panorama,
niveaux ', une restauration simpliste qui fera sai- la Ville sainte tale toute, presque porte de
vances monumentales qui en doublent le dve- un procd plus soigneux. Une masse ingale de
loppement. L'exceptionnelle puissance du mur remblai accumule sur cette pente du rocher,
V-V est juste ce que ncessite une faade, autre quoique maintenue par les murs qui l'encadraient,
lment qui requiert une spciale stabilit en tout demeurait expose des tassements irrguliers
difice. Le dispositif si soigneux de consolidation ou des dislocations la moindre secousse. Le
aax points r' et 7, en arrire de cette faade, n'a dallage du pristyle et ncessairement souffert
plus besoin de justification depuis qu'on a vu les de ces dislocations, sans parler du danger que
colonnades intrieures s'attacher prcisment en crait ce poids norme de remblai portant contre
ces points la faade. Le vaste quadrilatre dve- la base de la colonnade. On parait tous ces in-
lopp entre cette faade et la ligne 111 devient un convnients au moyen de pilastres appliqus con-
atrium aussi vident qu'on le puisse souhaiter, tre les murs II et lll et supportant une srie d'ar-
avec portiques couverts sur le pourtour et immense ceaux trs rapprochs, sur lesquels on faisait
citerne au centre, ainsi que le voulait un usage courir un dallage. Une note manuscrite de M. le
firqacmment attest dans les atriums des vieilles capitaine Guillemot, en date du 24 janvier 1801,
basiliques. On hsitera peut-tre ici sur le place- fournit ce sujet la plus positive et la plus pr-
ment des colonnades qu'on serait tent de rduire cieuse indication ^. Dans les fouilles sommaires
A une trs faible largeur pour les fonder dans les opres au Credo, M. (uillemot atteste
qu'il avait
tranches VIII et IX. Tout compte fait, le plus avoir reconnu en place plusieurs de ces pilastres
nsisemblable est de les situer, en dpit du rser- chargs encore de quelques vestiges des arceaux
voir coovert. dan l'axe des colonnades do l'- et d'un dallage recouvert par une cimentation
glise, c'esl-i-din* dans l'alignement requis d'ail- trs forte et une mosaque en gros cubes blancs .
leors par les trac^^x des piliers angulaires le rle ; Il en concluait que le souterrain actuel tait donc
plot teoal des petites tranches VIII et I X dut tre bien la crypte <> d'un ancien dillco: les faits
d'assojlir avc toute la solidit dsirable l'pau- nouveaux exigent qu'on y voie seulement une ca-
lement de multiples arceaux jets d'un bord vit de profondeur trs irrgulire entre deux
l'aotredu rservoir pour supporter le dallage de murs oi nivele par le procd qu'on vient de
fenDelore au niveau gnral des portiques et dire. Ajoutons tout de suite qu'aprs la ruine de
la basilique la conservation fortuite et au moins entoure d'une colonnade intrieure, puis la basi-
partielle de ce sous-sol construit servit de base lique proprement dite, comme celles
dispose de
ferme l'volution traditionnelle. Par le fait du Sainte-Agns et de Saint-Laurent, Rome .
malheur des temps, ce sanctuaire impromptu de- Le mme croquis restaur prsente une coupe
vint une citerne et, une fois les pilastres de maon- longitudinale rduite la mme chelle exigu,
nerie habills d'une paisse et uniforme enveloppe pour faire embrasser d'un coup d'oeil la relation
de ciment, la pit nave des plerins et le zle des niveaux. Fond sur l'tude du trac et l'ana-
Imaginatif de leurs ciceroni avaient trop beau jeu lyse patiente des fragments, ce diagramme sera
pour ne pas dcouvrir dans ces pseudo-saillies plus simple et plus expressif que de longues expli-
rocheuses l'image symbolique des douze Aptres cations pour montrer au lecteur la physionomie
pour s'arrter en si belle voie, ou s'attarder d'ensemble du monument impliqu par les ruines.
expliquer comment il n'en existe que 11 et 1/2. Aussi bien n'esl-il ncessaire de rappeler per-
Cette moiti d'aptre symbolique intervient sonne qu'un monument n'est pas un jeu de hasard
l'extrmit nord, parce que le relvement du roc et que des pices archologiques ne sont pas fatale-
est tel qu'il n'y avait pas eu besoin de mettre, ment des devinettes que l'imagination fantaisiste
partir de l jusqu'au mur nord, arceau ni pilastre des observateurs pourra rsoudre en des sens con-
aux jours lointains du premier diflce. Et cette tradictoires, au risque de tomber par hasard seu-
fois, c'est l'explication totale de l'nigmalique lement sur la vraie solution. A l'intention des gens
crypte , de sa vraie nature et de ses vicissi- du mtier, la planche XXXVllI (cf. XXXVIl) ru-
tudes essentielles. Cette humble construction a nit quelques-uns des morceaux tris un peu au
ralis mieux encore que sa destine premire : hasard dans un nombre peu prs double de cro-
aprs avoir, travers tant de sicles, servi d'ap- quis cots, rapports au jour le jour de l'lona.
pui positif une tradition enfin de compte pas Les plus importantes pices, celles qui fondent
simal informe, elle nous rend un lment utile une restauration prcise de l'ordre des colonnades
pour la connaissance complte du monument ori- intrieures (XXXVIII, 15), mritent une spciale
ginel. mention, en mme temps
que leur rapproche-
En avant du pristyle, sous peine d'imposer une ment justifi indiquera le procd d'analyse. La
entre en casse-cou, il fallait un perron et quel- fouille sur la terrasse du Pater livra un jour un
ques marches pour racheter l'ingalit de pente : clat de calcaire rouge moulur sur lequel se pou-
et voici point nomm le tronon de ligne I-P. Je vait mesurer seulement le profil d'un tore avec
n'ai pas su rsister la curiosit de rsumer toute l'amorce d'un listel et d'un cavet, le tout gure
cette adaptation en un croquis de plan, restaur plus grand que la main, assez grand toutefois pour
en tenant compte exact de toute restauration sans trahir une base. Compar la base mutile d-
appui positif actuel dans la ruine. Ce croquis couverte bien des annes auparavant en ce mme
(flg. 154), dont le raccourci accentue l'impression lieu et demeure travers la terrasse, le fragment
d'ensemble du monument, en dira plus long que se trouvait prsenterun profil identique aux l-
tous les mots. Si c'tait le lieu de lui chercher ments correspondants en cette base. Celle-ci, me-
des quivalents, on lui constituerait sans grand sure avec prcaution, se compltait avec une
effort une famille. Un seul exemple, mais il est facile exactitude exigeant une colonne de 0",64.j
'^,
topique, suffira parmi ceux qui s'offrent la m- de diamtre au lit de pose. Bien des semaines
moire : cette glise de Qanaout dans le I.Iaurn, aprs fut recueilli le fragment IG (pi. XXXVIII),
releve nagure par M. de Vogii '
qui la dcrit : tandis qu'on dgageait sur un autre point du chan-
une grande basilique du quatrime sicle, con-
tier le gros fragment 10 : tronon de colonne dont
struite suivant la tradition romaine avec des pro- la plus petite extrmit mesurait 0'",o9iJ. Ce chiffre
pyles ou portique extrieur, un atrium... ou cour tait assez voisin du diamtre infrieur attendu,
t. Syrie centrale : Architecture..., I, pi. 19, i et p. 59. 2. PI. XXXVIl, 3. Un petit d, attach la base, est trop
L'chelle des plans se trouvant la mme, rend la comparai- brch pour que la mesure exacte en ait t possible. Il a
son encore plus facile et plus saisissante. t nglig dans les graphiques de la pi. XXXVIII, 1 a, 0, c.
336 JRUSALEM.
I/LONA. 30"!
<V",()45,pour imposer le rapprochement avec la fragment mis l'essai comme tel complta au
base La proportion d'un ft de colonne se cal-
1. mieux la restauration totale de l'ordre des colon-
cule, on le sait, sur son diamtre infrieur; cha- nades prsent par la figure XXX VIH, 15-, et
cun se rappelle aussi qu' la meilleure poque insr dans le schma d'lvation (flg. 154). Qua-
chrtienne, tout imprgne des lois de l'architec- tre autres pices actuellement dans le cimetire
ture antique, le rapport le plus correct tait de 1 ont t recueillies dans la planche XXXVIIl : 4, 5,
cation du principe a t faite avec un rapport de que de membres d'architeclure calculs d'aprs
1 (> 1/4 et voici pourquoi. La juxtaposition du des lambeaux sortis de la fouille 40 en particu- ;
tambour 10 la restauration du ft, dans XXXVIIl, lier, avec ses rainures caractristiques, appelait
15, dtermine la position qu'il a ncessairement spontanment la restauration des anciens can-
occupe dans la colonne, et quelques autres cotes cels XXXVIIl, 38, et l'observation des mesures
inscrites sur ce ft montrent le galbe que sa hau- fera vite saisir comment les pices varies, mon-
teur entranait. Depuis de belles annes, quel- tants et dalles, venaient d'elles-mmes s'y encas-
ques vieux du village de Tour aimaient spcifier trer. Une discussion plus approfondie et surtout
avec prcision, dans un des cimetires juifs voi- le relev plus complet de tous ces dbris nous
sins, un lot de chapiteaux \ bases, tambours de entranerait loin et doit ressortir aux spcialistes.
colonnes, pierres d'appareil, socles de cancels, Ce qui en est prsent est suffisant toutefois pour
vendus comme
matriaux pour l'ornement des autoriser une apprciation gnrale et caractriser
tombes du terrain du Credo comme une
et enlevs le style du monument. Les splendides pices de
dpouille aussi lucrative que superflue pour les mosaque ornementale, trop fines sans doute pour
propritaires d'alors. Il manquait pourtant quel- un pavement ou d'une dcoration plus usite dans
que indice archologique l'appui de la courte et les mosaques murales (v. g. pi. XXXIX A et
trs affirmative tradition. Ds le premier essai de XX.XVII, 0), suggrent dans les parois hautes de
contrle, cette lacune fut comble. Plusieurs tron- la nef centrale une architecture et une ornemen-
ons de colonnes dans la srie en question rendi- tation analogues celles de la basilique de Beth-
rent prcisment la mesure O^joO adapte au frag- lem par exemple. Enfin le toit et ses charpentes
ment dcouvert dans la fouille ; un autre donna ont laiss leur trace en de nombreux fragments de
le diamtre O"",!)! et une tte de tambour, o tuiles parfois estampilles et dans la couche de
manquait peine l'astragale, prsenta la mesure dbris incendis observe en maint endroit de la
0'",573. En restaurant l-dessus le plus simple ruine, mais surtout dans le remblai de la grande
astragale, on ralisait juste l'assise O'",5)o exige citerne de l'atrium.
par deux exemplaires d'un mme chapiteau Au flanc de l'dice les annexes
mridional
(XXXVII, 1 et XXXVIIl, 3], presque intacts et ren- F, C, D une destination qui n'est pas
avaient
verss sur des tombes pour recevoir des pitaphes ! aussi claire, malgr leur intime relation avec le
Le croquis depuis longtemps oubli de la corne KJ, monument religieux dsormais certain. A se lais-
si pitoyable que soit ce dbris, venait fournir la ser guider par des analogies innombrables, on ne
restauration des cornes brises dans les deux cha- peut attendre ici que des chapelles secondaires,
piteaux du cimetire. EnOn, ct de la base 1, des chambres pour le mobilier cultuel et l'habita-
sur le terrain des fouilles, un fragment d'archi- lion des desservants, des tombeaux enfin. /"' en
trave d'excellent profil attendait de retrouver sa particulier, quelque peu dtach l'angle sud-
place. Compare la hauteur du chapiteau, O'",74o, ouest de l'atrium, pourrait n'tre qu'un pavillon
sa hauteur, 0'", 535, produisait de bien prs la plus de garde. On serait mme tent d'y voir une avan-
satisfaisante proportion pour une architrave. Le ce latrale couverte, o l'on serait venu du p-
1. Le P. Cr a publi nagure un de ces chapiteaux {La pliot. pi. XXXVII, 5 est cependant d'une dtermination
Crypte du Credo, p. (52]. assez facile, aussi bien pour sa hauteur intgrale que pour
2. La bande suprieure, quoique trs brche cf. la son profil au moins approximatif.
358 JRUSALEM.
ristyle ponr jouir plus Taise du panorama de rale des ruines si l'on avait une fois la hantise d'un
Jrusalem, sans la considration de son niveau baptistre chrtien dans cet ensemble de ruines.
UQ peu en contre-bas (cf. pi, XXXIV) et du pas- C'est prcisment pour chapper celte hantise
sage qui semble l'avoir mise en communication que je me suis impos dans les relevs et jusque
avec l'atrium. Kncore faut-il rappeler que le ca- dans la description faite plus haut d'accentuer tout
ractre des ruines en cet endroit, si comparable ce qui pouvait sembler de nature supprimer la
qu'il soit ce qui est le plus srement de la pre- relation des deux pices et le caractre spcifique-
mire poque, pourrait la rigueur dater d'un ment religieux de D. Tout m'y a ramen et, sauf
peu plus tard. La similitude impressionnante erreur, l'hypothse est du moins assez fonde pour
d'abord entre les mosaques F et celle-ci mriter les honneurs d'une considration loyale
l'intrieur de la basilique
s'attnue trs vite ou d'une discussion positive qui la montrerait en
l'observation des ingalits d'excution que le opposition avec les faits. Il faudrait l'espace d'une
dessin (pi. XXXIX) s'est efforc de traduire. Les monographie spciale qui dtaillerait fond cette
nuances de composition ne sont mme pas ngli- partie du monument et accumulerait pour chaque
geables et cette combinaison dcorative est d'un dtail des analogies aussi prcises que faciles
style si commun, aprs tout, quelle s'est per- multiplier. Que tout s'harmonise bien dans l'agen-
ptue des poques trs basses. Une chapelle cement pour le
et la dcoration, les faits sont l
funraire ou quelque salle reliant l'atrium un dire. J'ai cependant hte d'ajouter que je n'ai pour
monastre dvelopp au sud, dans le vignoble d'el- le quart d'heure aucun exemple authentique de
iCatcrek, sont en somme les plus vraisemblables baptistre vident qui reproduirait trait pour trait
possibilits. ce qu'on observe ici. Je n'ignore pas non plus les
C et f) constituent un groupe vident qu'on aphorismes en crdit sur le rite baptismal, d'a-
entreprendrait en vain de dissocier. Situation, dis- bord par immersion et plus tard seulement par
positif, ornementation en ^surtout excluront sans d'autres modes,
sur la forme proportionm-e
doute nombre d'bypothses que je n'ai ni le loisir des baptistres primitifs, sur leur situation par
ni mme l'intention de discuter. Informs comme rapport des glises ncessairement immenses
nous le sommes ce jour par la fouille, une seule en vertu d'une loi d'unit qui aurait li en cha-
interprtation rend compte de tout un baptis- : que localit le baptistre la seule glise princi-
tre. Le fait serait d'assez grosse consquence pale. Dj toute cette classification s'est modifie
archologique pour qu'on veuille bien faire dans les manuels consciencieux et les encyclop-
riiypothse l'honneur de l'estimer aussi rflchie dies informes. A la lumire des faits que l'explo-
que possible. Spontane ainsi qu'elle pouvait l'- ration scientifique accumule incessamment, il est
tre ds qu'apparut ce singulier bassin au milieu depuis des annes hors de doute que deux bap-
d'un pavement de mosaque .somptueuse o la tistres et plus encore se peuvent rencontrer dans
croix joue un rle intentionnel que je ne lui con- une localit mme assez peu importante, qu'on
nais en aucune autre mosaque palestinienne, l'hy- les trouve parfois en relation avec des glises trs
potbse a t tacitement repousse comme une petites, tout au plus des ihapclles ', ou avec des
MggetUon prilleuse dans l'interprtation gn- glises monastiques dans des villes qui en poss-
t. C Ml preM|M le propre* terme* fur Icaqurl M. U.C. pris au haurd dan ce dernier ouvrage, Uivis. Il, Sort. H,
diail U iUulkm l le (thiaence de* lia|t(iU-ri', p. 177 M. :deux bapIlHlrrcs i^ l)i\r Qild. une des villes en
rielrodoclim qu'il coa*ecre larcbileclurc hr^lienne iiiinialiire tliuin un inusnir inoiiln^neiix de In S\ric du
lebfjrtocealreleet eplpnlrioneie: l'ubUe.ofan Amrrir. Nord, en relation avec des ^k^'^o d'ingale importance dont
Artk.Ksp. t0 Mfftia . ArchkUrlure..., p. 22; lOOi. tl ie la principale et la plu ancienne (li){. IHti] n beaucoup d'ann-
eieaiplc* mmI l^glM dea le Ueu olume pour JUMlIBer logieN iivcc celle du mont des Olivier*, en plan, porporliouH
relie Kaerelitelioe ioUtele. lU m Mot tniilllplift encore et dcor, par ctemple le ciinpiteau fcuilIeH d'eau. M<^mo
i lalervelle elaei qu'on le pourre conilatrr rn tournant mulliplicallon CNt atlcHtre, je nuppose, dan* la petite cil(^
n plae recalee puMiceliom de M. Itullrr (/'Hn- lycaonionne rt^remmcnt explon^e pnr MisM Ukli. et Sir
0l9$nUfl rtk. Bip IMv II, Annent Archittcturr
, W. l(AM*.it, Thr thitumind and ont Churchrs, p. 72, 13.1 ,;
ta Jfrta, ^/k ecyl fludraiw pare* dapaU IM>7). Bxetnpie dru baplUlre* y *unl cerlaiD et peul-^tre plus.
I.'LONA. 3o9
daient sans doute par ailleurs '. A des poques tre les fonts baptismaux du mont des Oliviers?
mme aussi recules enfin que le tv" ou le v'' si- un bassin rond pos sur un sol qui parait orne-
cle on trouve, attachs en toutes les situations ment; dans le bassin deux catchumnes cachs
autour d'une glise, des baptistres souvent beau- peine mi-corps et aspergs par le ministre;
coup plus petits que celui du mont des Oliviers, devant le bassin l'indication d'une cavit rectan-
avec un bassin de forme varie cuve polygo- gulaire dans le sol. A cette cavit rpondrait notre
nale indpendante de l'difice ou construite pour bassin en maonnerie avec son canal d'coulement
faire corps avec lui, cavit ronde ou en simple dans une piscine sacre ". La cuve baptismale
demi-cercle, ici trs vaste et relalivement pro- aurait t appuye l-dessus plutt que place
fonde, l si diminue qu'un adulte a
troite et si ct comme le peintre archaque de la Puden-
quelque peine s'y tenir debout et n'y aurait de tienne l'a reprsent peut-tre par simple inexp-
l'eau que jusqu'aux genoux tout au plus^. Et si, rience de perspective. Sans pousser cette discus-
des monuments en nature, on passe aux repr- sion plus avant, l'interprtation en baptistre est
sentations figures, l'art chrtien le plus archaque, livre l'tude plus comptente des matres. On
le plus expressif aussi tmoigne tout entier dans ne perdra du reste pas de vue que cette hypothse
le mme sens. Qu'il suffise de se reporter par accessoire ne saurait infirmer, si elle devait tre
exemple, plus haut que la date de sculptures et de reconnue incorrecte, l'interprtation beaucoup
mosaques fameuses, aux peintures des catacom- plus positive des ruines principales.
bes. On en croira, je le souhaite, un juge non Pour tre complte, notre enqute archolo-
moindre que M'^Wilpert^ quand il affirmera la gique devrait maintenant s'attacher dduire du
simultanit du baptme par infusion ou sim- monument lui-mme sa date au moins approxi-
ple aspersion et du baptme par immer- mative. Il faudrait examiner les vicissitudes attes-
sion ds le milieu du second sicle. Si les images tes par la ruine, en classer les dbris aux p-
les plus irrcusables mettent sous nos yeux la riodes qu'ils requirent, mettre en vidence leurs
crmonie d'un baptme o le ministre rpand caractristiques, accentuer l'harmonie du plan, le
avec un petit vase l'eau sacramentelle sur la tte got et la sobrit de l'ornementation, la coh-
d'un catchumne debout dans un bassin o l'eau rence des proportions qui ont rgi toute la struc-
ne lui pouvait monter plus haut que les chevilles ^, ture : autant de dtails, et d'autres encore, dont
nous ne serons plus dans l'obligation de requ- la mise en valeur exigerait de longs dveloppe-
rir sans faute une profondeur voragineuse aux ments, tandis que la voie historique beaucoup
cuves baptismales. Et puisque nous en sommes plus rapide et dsormais non moins sre nous
venus aux reprsentations picturales antiques du mnera droit au but, dans un chapitre ultrieur.
baptme, telle peinture de la vieille basilique de Ayant constat en ce lieu une basilique splendide,
Sainte-Pudentienne, Rome "',
n'offrirait-elle pas rige sur une grotte vnre longtemps encore
la plus heureuse suggestion de ce que purent aprs que le monument eut t ananti, nul ne
1. Les plus importants exemples qui me reviennent la est groupe par M. C. F. Rogers, Baptism and Christian
mmoire sont ceux que dcrit M. A. Ballu aux monastres de Archaeology, Oxford, 1903, malheureusement avec de bien
Timgad [Bull, archol. du Comit des trav. hislor., 190y> pauvres dessins.
pp. 102 ss.) et de Tbessa {Le monast. byz. de Tbessa, 5. Souvent reproduite. On la trouvera par exemple dans le
p. 20, lig. 11 s. et pi. II). Par sa situation au liane de l'atrium, bon article de dom H. Leclkrcq, Baptistre, dans le Dict.
son exigut et la forme de sa cuve baptismale dispose au d'arcli. chrt., f&sc. xiii, col. 395, fig. 1317.
niveau du sol et partiellement dans le sol, ce baptistre est 6. Voir dans le cas du baptistre monastique de Timgad
particulirement intressant rapprocher de celui de l'- (Ballu, op. t., bassin hmisphrique
p. 104) certain petit
lona. en relation avec les deux cuves hexagonales . Comparer
2. Les seuls ouvrages gnraux de M. de Vogii et de M. But- aussi le cas identique du baptistre d"Am\v'd8 [RB., 1903,
ler oiTriront qui la dsirera une ample documentation, facile p. 586 ss.), exemple qui a l'avantage d'tre palestinien et
multiplier le jour o des preuves dlaiUes seraient re- d'offrir en outre une sacristie trs probable en avant de la
({uises. chapelle baptismale, dans une situation qui rpondrait bien
.3. Le Vltture dlie Catacombe romane, I, p. L>38; cf. les ce que prsente le groupe C-D de nos ruines; groupement
planches XXVII, 3; xxxix, 2; LvnetLviii; ccxxvui, 2; ccxl, 1. similaire se retrouverait sans grande recherche en maintes
4. Une importante srie de ces reprsentations antiques autres ruines chrtiennes.
360 JRUSALEM.
voudra rcuser qu'il ne s'agisse bien de l'glise de qui partagent, dans la tradition islamique, la
sur la caverne traditionnellement consacre par blotti au sud-ouest contre l'enceinte de la cour et
l'Enseignement de Jsus ! La lecture du texte
prolong lui-mme au sud par une petite annexe
o Eusbe a racont comment trois cavernes au- particulirement ruineuse, couvrant un caveau
gustes furent le point de dpart et le centre archi- creus en partie dans le rocher et connu sous le
tectural des fondations constantiniennes en Pales- nom de grotte de Sainte-Plagie parmi les
tine aura plus de poids qu'un long commentaire. chrtiens, tombeau de Rbe 'ah el-'Adaouyeh
Le Saint-Spulcre et Bethlem taient depuis tou- parmi les musulmans ^ Si les lments anciens
jours la joie et la consolation des dles; seul le attirent promptemenl le regard ds qu'on examine
monument constantinien du mont des Oliviers l'enceinte de la cour intrieure, on est vite dcon-
manquait vnrable trilogie
la le voil II est : cert par un trange amalgame de pices dispa-
bien le frre des deux autres, digne d'eux jusque rates, plus encore par l'extrme irrgularit de
dans sa dsolation par sa grandeur et son austre celte enceinte et surtout l'apparente impossibilit
beaut, empreinte sre de leur commune origine. d'enqute sur le circuit extrieur. Mme en es-
Le reconnaitra-t on ds l'abord, sous les outrages sayant d'affronter par le dtail cet indescriptible
qu'il a subis et dbarrass incompltement encore amoncellement de gourbis, quelques-uns fort
de son lourd suaire de dcombres? Mais quand on encombrs et difficilement ouverts aux curieux,
l'aura reconnu, on saura gr comme nous aux d'autres dserts et aux trois quarts effondrs, l'un
mains savantes autant que pieuses des Pres ou l'autre parfaitement ignoble, on a l'impres-
Blancs d'avoir cart enn les plis du linceul et sion dcourage de fragments trop restreints, trop
fait rapparatre les splendides restes de cette dgurs par les retouches pour se prter des
Elona qui, au dclin du iv* sicle, semblait u vrai- raccords en quelques alignements mesurs. 11 va
ment bien belle pulchra salis
la discrte de soi que les relevs rduits la seule cour int-
et spirilQclle tbrie. rieure et son dicule ne pouvaient offrir d'int-
rt qu' la condition d'avoir enregistr avec une
III. l'ascension. certaine minutie les dbris des constructions
varies qu'un diagnostic archologique relative-
g 1. Ktat actuel des ruines.
ment peut tablir; si de tels documents
facile
Le sanctuaire antique de l'Ascension de .Notre- existent, nous ont chapp. Kn 1896 M. l'archi-
ils
Seigneur est depuis de longs sicles une mosque tecte Schick ^ entreprit avec courage de combler
en grande vnration parmi les musulmans. Dans cette lacune; mais comprenant surtout qu'il
ce groape complexe de masures qui enserrent fallait largir le champ d'observations, il aborda
une spacieuse cour polygonale avec Pdicule de l'examen des sous-sols c^t du miissif d'difices en
l'Afcension ft peu prs au centre, il n'est pas facile son ensemble. Le rsultat de ce labeur fut une
de ressai<iir ds l'abord une ordonnance architec- srie de a restaurations du sanctuaire, aux di-
tarale, ni des vestiges bien expressifs du monument verses phases de son histoire, depuis la rotonde
ancien. l<e minaret, rajeuni depuis assez peu d'an- fort complique par laquelle Modeste aurait, on
nes, et l'dicule de la cour sont les seuls l- OU, remplac la basilique primitive , jusqu'au
ments qoi fassent une certaine figure, mais sans dernier bouleversement (jui a dfigur l'glise
aucune relation. La petite moKquc (Znnukl cl- mdivale. A vrai dire, l'analyse archologique
'
Xdftouhjeh) et le trs obscur cheikh el-'Alamy des vestiges accessibles restait fort insuffisante;
I. Voir b pbolofrafbto d'MMibi, t. I". \A. IV. l/onu- dterininoiiin leur ouvciilrA. La Iradition lilli^rnin; arulx'
Tntrtftrr dridroll mI |>eu clire. A t'en Irnir aiii incrlp* (!it encore |lii llouc.Itn^ou^b par exeinplt; (I, p. 32
Il)ii
<|lforUttili Mimd'0l''Attaoatyeh; la tomlieAU <lr rheikh Hbr.'ah el-nrilaouhjeti cl In dlslinniu' avec soin d'uno
ti-'kUnmy f
oeeape MalaMOil ud coia lout proche da IVn- lllualri! nabe'ah el-'Adnouiyrh. Main... Dieu Hnil iiiirnx la
Ire Mim tradlllon yafaU lat lutm*; il* ioutenl culetnent virile!
(|M la eavtriMP a mi4 l l loa^naa d'usm Hbt'ah mal 3. Quart. Slat., iW, pp. :ilO-3'J7 avec \ piuns.
,
LASCENSION. ;i6i
byzanhn . 2--
el- 'Adaodyeh mcUAva.
ELt'BEDD |
KySJ^ uiatiUrimtii, 1
^
ymheau suppf.
fic-iirfu cAeiin e&A&uiry
unei d'arpejitage
^
/^xMmm'M, LH-
"^
X^NCENT. .
JKCSLUM. . II. 46
39S JRUSALEM.
cependant on n'osait se flatter de pousser plus semble o nous visions simplement situor avec
arani le reler et le placement de ces vestiges, exactitude les dbris connus, et qui a fourni
et pendant plusieurs annes j'avoue n'avoir plus notre insu les donnes fort claires de la restaura-
r^eiM one aussi dcevante tche. tion. Nous exposerons donc brivement d'abord
On demeurait donc sous le coup d'une faillite. l'tat des ruines (Og. loo).
Les mines paraissant trop chtives pour que leur Il n'est que de jeter un coup d'il sur les parois
everse, l'orient,que par les pitoyables parois fort problmatique, on s'en rendra compte bien-
D^-F- qu'on a vues si mal attaches aux autres. tt; par ailleurs on n'arrive plus gure discer-
La position de l'dicule est prcisment de nature ner aujourd'hui, aprs des sicles de vnration,
souligner davantage encore l'anomalie de ces ce qui est naturel et ce qui est artificiel dans cette
parois; tandis qu'il est 12", 30 de moyenne dis- troite surface polie et patine l'excs. On sera
lance axiale de toutes les autres, il n'est qu' 7'" peut-tre frapp aussi qu'elle n'ofTre aucune sy-
de D-E'^ et n'a point d'axe perpendiculaire sur mtrie dplacement dans l'difice actuel. En rela-
E^F^. La conclusion trs nette de ces constata- tion troite avec l'empreinte est une superbe
tions est tout le moins de faire mettre en doute
le rle de ces parois orientales, perturbatrices du
plan. Quant ce plan lui-mme, avec les obser-
vations dj groupes on le peut classer une
poque antrieure aux Croisades, puisque les l-
ments caractristiques de la maonnerie mdi-
vale en Palestine sont superposs des assises
d'autre galbe. Et voici, au surplus, une indication
plus dcisive encore en ce sens. Personne, coup
sr, ne voudrait se mprendre sur l'origine mdi-
vale des bases faisceaux de colonnes qui demeu-
rent en place aux angles B,C,G,H {d. ^. 136 s.).
Or ds qu'on examine la structure des trois pre-
mires
qui ne sont du reste pas absolument
identiques
on s'aperoit qu'elles ont t insres
de seconde main dans la vieille maonnerie. On
n'imaginera point un architecte assez malavis i'Ig. 157. glise de l'Ascension. Un autre type des bases
de pilastres de la restauration mdivale (G du plan).
pour avoir trac d'abord et fait excuter des parois
(ta, assises antiques dfonces pour insrer la base.
sans prvoir aucune liaison pour les pilastres qu'il hb, appareil moderne.
364 JRUSALEM.
une assez grande cavit ronde dont le rle chappe }'; c'est la partie infrieure d'une colonne en beau
natorellement dans Ttat de choses actuel, et, sur marbre blanc, qui mesure l'",12') de diamtre.
le bord d'un ct long, une range de petits trous Avec le fragment d'architrave de pierre mutil
ronds et qnadrangulaires qui ont manifestement pour tre adapt dans une sorte de banc, Z, cette
scell quelque antique balustrade protgeant colonne est peu prs le seul vestige de nature
l'empreinte . Outre la transformation qui lui a rvler la somptuosit du monument primitif.
t inflige par l'obturation des arcades, l'dicule Deux citernes, Fet W, peu profondes, mais qu'on
(cf. fig. Itif) porte la marque assez apparente dit d'une assez grande capacit, se dveloppent
d'antres retouches; moins ce qui est peut-tre sous les extrmits nord et sud de la cour. On
le plus rraisemblable qu'il n'ait t construit n'aura aucune difficult croire au tmoignage
que relatTement tard dans le moyen ge, avec les qu'elles sont construites et non creuses dans le
malriaox d'un diGce analogue qui aurait t roc aprs avoir opr autour de l'enceinte le cir-
renTers. La brisure assez accentue des arcs, les cuit dont il nous reste indiquer les rsultats.
profib de moulures dans les archivoltes et le ban- Pour ne pas refaire une lche strile, nous
deo reliant deux deux les tailloirs des chapi- avons abandonn l'entreprise de relever en dtail
teaox. romementation un peu charge de ces cet lot compliqu de vulgaires masures, bien
chapiteaox pi. XL ss.), les socles cannels insrs exprim par le plan de M. Schick ^ adopt comme
tous les bases, sont autant de dtails techniques base de notre enqute et qui servira facilement
aptes fiiggrer, comme date la plus haute pos- de repre qui dsirerait contrler notre place-
sible, la fin da m* sicle. A tenir compte des in- ment des vestiges anciens.
de pose qui ont et
galits lA disloqu lgrement A quelques pas au nord du minaret, devant le
llHnDoote d'appareillage, et des inadvertances mur de faade qui prolonge son alignement occi-
qii oot isol des chapiteaux faits pour s'associer dental, une vole de marches descend un sous-
par paires et introduit d'autres anomalies de ce sol dont le nom familier dit assez la nature :
fMre, oo sl asaes enclin k cette hypothse d'une el-Bedd est, ou plutt a t en son temps, le
cerner qu'elle tait jadis appareille et ne se fon- massif sur plusieurs assises de hauteur. La base
dait point dans une autre paroi plus massive qui actuellement accessible au point est d'environ X '
court de sud-ouest en nord-est. La rgularit de 1"',20 sous le niveau moyen de l'dicule du sanc-
l'angle puissant, A ', et l'allure de ses deux bran- tuaire. Contre la paroi occidentale de l'angle, en
ches suggrent aussitt sa relation avec l'octogone A', vient buter une paroi d'aspect antique dont
suprieur. Un regard pratiqu dans une section trop peu de blocs demeurent visibles devant la
moderne de la vote vient fort propos seconder muraille neuve du caf pour autoriser un diagnos-
les oprations d'un placement qui ne va pas tarder tic bien positif.
prendre son rel intrt. Par le dtail de leur Ni par les terrasses, qu'on peut escalader avec
structure les deux parois superbes de cet angle la complaisance des habitants, ni dans leurs mai-
voquent avec prcision les fragments de maon- sons, ni dans les curies, magasins sous-sols de
nerie antrieure aux Croisades signals dans la destination varie qu'il faut patiemment affronter
cour intrieure. Quelques dbris l'Klona, mais pour n'omettre aucune chance de revenir aux
de plus intactes et considrables sections au Saint- parois de l'octogone, nous n'avons pu retrouver
Spulcre, dans les remparts byzantins et ailleurs un lambeau de muraille antique en tout le segment
travers la villenous ont assez familiariss avec nord-est. Telle muraille, dont la situation rapide-
cette manire de btir. Par leurs proportions, leur ment repre au fond d'un gourbis semblait
trac, l'appareil convergent de leurs lgantes promettre une relation avec l'enceinte du sanc-
conques, les deux absidioles sont encore plus sug- tuaire, se trouvait barde de crpissage ou d'autres
gestives d'une bonne poque d'architecture byzan- obstacles non moins malencontreux. La suite des
tine. Et les faits confirment cette apprciation, observations devait avantageusement dispenser
puisque l'uvre manifeste des Croiss se super- de s'acharner vaincre ces diflicults de dtail.
pose,ici comme dans l'octogone intrieur, celte Les trois petits couloirs parallles serrs les uns
remarquable construction. contre les autres avec deux tages de votes
Pour retrouver quelque chose d'analogue, il basses qui avaient dj intress M. Schick,
faut traverser le caf install au-dessus d'el-/iiuld, l'orient de la mosque, ont tout l'air de substruc-
ou aller, par un dtour, chercher la l"" ruelle tions anciennes; on les voudrait pouvoir examiner
indique sur le plan de M. Schick, pour atteindre mieux, car elles paraissent servir d'appui une
un rduit dont la vote depuis longtemps effon- paroi bien en situation pour se rattacher l'octo-
dre laisse apparatre un pan de vieux mur, H '. gone *
.
Ds qu'on l'a mesur, orient et scrut avec quelque Ce qui passe, dans les appellations courantes,
dtail, se rvle son troite similitude avec les au village de Tour, pour beit sitl;/ Touffh, ou
sections visibles dans le pressoir . 11 suflit tout bonnement la caverne , est un immonde
mme de le dgager quelque peu des boulis et cabanon, K. Il s'y cache nanmoins, pour la com-
des immondices qui en ont chauss la base pour pensation d! l'archologie, quelques jolies assises
dcouvrir un angle de conservation beaucoup ot un angle ferme, EK de la maonnerie classe
stater que cet intervalle, au moins la base, tait ce raccord; ils ont en effet le caractre bien net
1. Ce fragment (J du plan Hg. 1.55) est le seul qui ait t byzantin, sans contrle prcis de sa nature relle. Il n'inter-
adopt avec fermet dans le trac et trait comme dbris vient pas dans l'analyse de restauration.
.
366 JERUSALEM.
de transformations mdivales et prsentent un regret que nous laisse cette lacune est le contrle
alignement tout autre *. Mais voici reparatre utile des dires attestant,pour ce souterrain, une
dans l'enclos des Pres Franciscains, L, cette disposition identique ce que nous avons tudi
mme ligne antique, ef, en prolongement de ab. dans el-Bedd. Telle en est toutefois la vraisem-
Au point d, la paroi est chancre par une petite blance, telle aussi la fermet, que le plan prsent
baie cintre, lgrement bris et la
dont l'arc enregistre, tout le moins sous forme de restau-
slructare trahissent un remaniement par les Croi- ration, /', ce pendant bien normal de /. Un dtail
ss. A peu prs 0"',50 au-dessous du niveau de trs minime apparence, localis sans tre com-
moyen de la mosque, on peut observer dans le pris durant l'tude de la mosque et de son groupe
rduit -1/ la trace d'un dallage en belles pierres de cases, lui apporte du reste une conrmation
de 0*,25 environ d'paisseur qui rappellent plu- qui n'est pas ngligeable. Quelques blocs seule-
sieurs dalles utilises dans les autels
magniques ment demeurent visibles d'une ligne antique affleu-
de cour intrieure. Beaucoup de fragments
la rant peine le sol de la courette mridionale, au
divers gisent dans l'enclos latin et la masure ar- centre du harem. Report sur le plan d'ensemble,
mnienne et quelques travaux de dblaiement ce mesquin fragment, gf, s'est trouv correspondre
seraient aussi aiss que fructueux pour l'tude de avec un cart imperceptible la ligne septentrio-
rdice primordial, n'taient les dplorables exi- nale qui raccorde el-Uedd la paroi .V-IV. Une
gences de slalu quo et les comptitions de pro- telle analogie de raccord n'implique-t-elle pas
prit autour de la mosque. Le pied visible du l'analogie de structure entre I ei I ^'
vieux mur ef est de 4",:>0 plus bas que le niveau La terrasse sur laquelle ouvre aujourd'hui la
de l'dicule et nulle trace de rocher ne se rvle mosque est un remblai articiel; de sorte qu'au
aux abords sur la dclivit assez accentue de la pourtour entier de la cour octogonale on ne con-
eolUoe. Les substructions signales l'orient de J, state nulle trace de rocher, si ce n'est plusieurs
bien qu' un niveau plus relev, ne sont pas mtres au-dessous du niveau gnral actuel. 11 en
ooios dcisives contre rb}'pothse d'une espla- rsulte qu' moins de recourir l'hypothse bien
nade focbease constituant l'assiette de la mosque risque d'un videment artificiel, le bloc em-
et des monuments qui la prcdrent. preinte, dans l'dicule, ne saurait tre qu'une
Sur le front mridional, rserve faite de ce qui pice rapporte. Sans doute l'dicule est situ sur
pourrait tre constat dans les rduits A', dont les le mamelon culminant de la mais on
colline;
clefs n'ont pa tre obtenuesen aucune jus<{u'ici n'imaginerait pas sans dillicult un ravalement
de nos sances ritres autour de la mosque, plus ou moins profond dans le but de prparer
le roc n'est constat nulle part jusqu' plus d'un l'aire du monument construire sur ce site sacr.
mtre ao-dessous du niveau de la cour. Dans Il tait beaucoup plus avantageux et plus siiuplo
l'babitation des gardiens de la mosque et dans le raliser cette esplanade au moyen de sub-
la petit*; mosque annexe, l'exploration laborieuse structions en maonnerie ot nous en avons du reste
n'a gure d'autre fruit que celle observation sur signal des vestiges. C'estla forme du monument
l'allure du sol rocheux, grce aux diverses citernes lui-mme dont nous venons de visiter les paves
en particulier et aux soos-sols. Ceux du ouly qu'il faut maintenant analyser.
UOrn MOI naturellement demeure tout aussi
inaCMMiblet que nagure M. Schick. Peut-tre jJ 1. /.'l'ijUsc primordiale
4*afMS larges ressources eussent-elles triomph
4ef rpugnances et des susceptibilits la caverne ; Si IcH sections antiques demeures accessibles
adjacente de Sainte- Plagie s'ofTrant point pour Hont relativement restreintes et lamenlablomcnt
renteigner de manire satisfaisante sur I mou- obstrues, elles offrent du moins le prcieux avan-
veinent du rocher dana la ligne fatire do la tage d'une homognit qui serait absolue sans
eniline, on p<>uvait renoncer la visite des saintes les nuances d'une conservation plus ou moins
toniles musulmanes Jalousement gardes. Le seul parfaite suivant l'exposition. Durant les oprations
I i^er I ' pa faon Urt u dMal pour qu'h Mieal loUrH dtni In plan d'euMmblo.
L'ASCENSION 367
isoles pour suggrer sans hsitation un mur contrles sur les rayons intrieurs nC etnG, eux
plein de 2'",'i? Le plan fut construit avec la seule aussi presque fermes, c'est la cote 20"", 35 qui
esprance d'exprimer le polygone actuel de la offrait les meilleures garanties. Sur cette donne
mosque et de fournir un placement ferme des fut trace la circonfrence o devait s'inscrire l'oc-
vestiges antiques reprs tous sur une mme base togone de l'architecte byzantin. La longueur du
d'arpentage facile contrler le triangle CF- H,
: ct extrieur A'^'
15", 80 tant assez facile
dans la cour du sanctuaire. On aurait ainsi une relever sans mme recourir un calcul lmen-
base stable pour enregistrer les nouveaux dbris taire, la findu trac prenait un caractre aussi
que le hasard d'observations ultrieures ferait positif que simple, qu'il serait superflu de dcrire
constater. plus compltement *.
Ce squelette assembl rvla une figure assez A la manire dont les angles de l'octogone rel
dfinie, grceau paralllisme vident des lignes se comportent vis--vis de la circonfrence tho-
BC-F^G GiA*B*-E*F'. Elle et pu tre compl- rique fonde sur le centre de l'dicule actuel, il
te avec une grande vraisemblance par simple devient manifeste que ce centre a subi une lgre
empirisme graphique, en prolongeant toutes les dviation; le centre primitif est reporter de 12
lignes connues et en faisant intervenir sur cha- 15 centimtres en est-est-nord. Mais l'approxima-
que face l'paisseur mesure au nord, soit 2"',95. tion est, coup sr, bien satisfaisante. Inutile
Une voie bien autrement prcise supplait ce d'ajouter, au surplus, que l'insignifiant cart est
moyen de fortune. Puisque nous possdions deux dnu de toute porte, puisque l'dicule n'a pas
angles srs, A* et E\ et un troisime, B\ qui t construit sur les mmes calculs que l'octo-
l'et t la rigueur, en dpit d'une minime re- gone primitif. Celui-ci tant dsormais fix, la
touche dans la partie la mieux visible, il en fal- rectification de son centre n'est plus qu'un jeu
lait dterminer la relation et rechercher par quel par le recoupement des diagonales. Le rayon de
principe l'architerte les avait ainsi localiss. Bien 20'", oo qui a guid l'analyse devra tre augment
que l'dicule actuel ne soit plus ordonn l'di- de O'",lo et la circonfrence relle qui circonscri-
fice primordial, il tait assez naturel de penser vit cet octogone dans le trac du premier archi-
qu'il couvre le centre traditionnel du monument; tecte avait il", 40 de moyen diamtre.
sa relation avec les faces antiques nord et sud de Ces faits archologiques entranaient des con-
l'octogone intrieur corrobore l'hypothse si spon- squences assez graves pour justifier la minutie
tane en elle-mme. Elle n'tait pas moins solide- fastidieuse de leur expos. La premire glise ri-
ment appuye par cet autre fait qu'une diagonale ge sur le site traditionnel de l'Ascension n'tait
thoriquement trace entre les angles A' et E* donc ni la basilique hlnienne, retrouve d'ail-
1. Pour le concrtiser mieux tous les rej^ards et uion- les lignes de construction gomtrique sont traces sur le
Irer commeat s'y adaptent les vestiges demeurs en place, plan (lig. 155).
368 JRUSALEM.
historique tablira bientt que ce monument date pour les cts de l'octogone et le rayon 20", 70;
de la seconde moiti du iv* sicle; nous voyons la seule nuance est qu'au Haram ces chiffres
ainsi adopter dans la premire floraison de T ar- s'appliquent l'octogone intrieur. M. l'archi-
chitecture chrtienne, ct des deux plans clas- tecteMauss a dmontr nagure que le plan de la
siques par excellence, basilique et rotonde, la mosque d'Omar procde du carr -. L'ana-
forme mLxte du plan central avec enceinte ext- lyse qu'il en donnait guiderait aisment dans la
rieure polygonale, forme fconde aussi en cra- construction raisonne d'un plan o l'glise de
tions l^ntes et harmonieuses '. l'Ascension se prsenterait comme une rotonde
Ce que fut, en sa premire splendeur, ce mmo- deux bas-cts de forme octogonale, ingaux en
rial de l'Ascension, largeur. On ne lui peut donner, en llat prsent
les lments enre- dsinformations, absolument aucun appui positif.
gistrs n'en don- Il existe au contraire un document figur de va-
nent qu'une im- leur technique assez mince, il faut le reconnatre,
pression fort non tout fait ngligeable cependant, pour sug-
attnue. On ne grer des collatraux circulaires autour d'un
peut gure esprer dicule central de forme ronde : c'est le plan
que des fouilles d'Arculfe (fig. lo8). Pour faire droit cette indi-
mmes, si elles cation, si tnue qu'elle doive tre estime, une
devenaient jamais colonnade circulaire a t introduite comme hy-
ralisables, puis- pothse de restauration dans le plan des ruines
sent rendre les pi- actuelles, afin de donner un meilleur aperu de
rif. las. - Sdiaa de l'glise de ces essentielles l'ordonnance thorique du monument, fonde sur
r*MMik>a tf'kprf Areolfe (dans
Cents. Mmem^^ p. tM\ d'une restauration. un type que nous aurons indiquer bientt.
m, HtcL *, nac* d* lattras tarant \tt Du moins fixe- Cet emprunt au schma d'Arculfe a l'air d'im-
t, porUil.
raient-elles sans pliquer une contradiction en lui accordant, pour
doute le dtail de la reprsentation des lignes intrieures du plan,
son ordonnance qui peut se concevoir en effet de un crdit qui lui est refus pour le trac de l'en-
plofieiirs manires. Sans quitter Jrusalem, un ceinle extrieure ; aussi me garderai-je d'appuyer
moooinent byzantin fameux, quoique d'origine beaucoup sur la valeur de cette donne, encore
plus tardive, la mosque dite d'Omar ou de la que l'apparente contradiction se puisse justifier. La
Hocbe au Ijaram, fournirait une comparaison forme polygonale de l'enceinte extrieure est un
opportune. L'analogie semblera mme d'autant fait tangible, contre lequel un graphique aussi
plof suggestive d'abord qu'on retrouve la mos- manifestement sommaire que celui du vnrable
qoe d'Omar deux des mesures fondamentales plerin ne saurait prvaloir. On n'a plus la res-
nragislres l'Ascension : la longueur 15*", KO source d'attribuer l'octogone k la restauration du
I. OMtle poljgoof cooceolrique, colonnade circulaire reervc cx|>riiiit> par M. Dirlil (Mun. d'art byz., p. 88). l)ii
i'tolriear 4 ose eoceiate octofiMiile, ou linvcriM. d'autres exemple nusi caractrisi* que le inausoli^e de Diocllicii
VMtoUoM eaeofe : Ims ce* IhiMt oot t appliqus dans (cf. II:iih\iiii-Zkii.i.kii, Le palais de IHoclt'Iien SpaUito,
rewMUilBrs etwUcsM. Poar M. StrzyRowski, an terme pp. flU HH., tin, <.I5 SB.) n'embarrasse point M. StrzvKOWski,
#* eoye|il>le tma (baille (KMnaiien..., pp. 7uhs., attendu qu'on y peut rocunnaUrn mu; assez fort*' cmprciiilo
fl M 101 M., ttft). le plea oetofooal drierail en droite 'syrienne " hlcinasirn..., p. 1(17) A peu pri^s conciio par
(
N|pM rOHesl; c'est ei Mares orientales qu'auraient MM. ll^hrard et 'M\U>,r (^l.e palnis..., pp. 155 ss., 172). Mais
les ancMlert eoaaUallaieas et ceut de la priode peut-on atlrilMier rondement auAsi i\ ({uelque inlliience orieii-
Mifwite poor Csire tolaer ce type frquent t4le le leuiple koHo romain (>ctii){onal avec relln ocloKonale
MffMl f^
seplMlrloMle et e Aels MlMare. tho- U autsi di^cotiverl dnn<i teit rouilles d'Alise ou relui de Saiiil-
rie MreliMfe elatellewsat elw m dissipl taeel eetbou- ilflvrien (Nivre) A celln rttiide, pour ne citer (|ue ces deux
eieelea fw mImO. L. BtUpsr eiwip le (fAe Thomond and eiemplee (voir nullrtm nrch^otoy. du Comitv.,., lUIu,
M* Ckmrrkm, |f 43t .]. Il 11 eel t rai, U thorie off^
.
pp. 155 S., Hk. 3 et pi. Xl.VIt)'!' (T. un., 1910. pp. 4:>3 ss.
m ptesHee ntaOmim. Os elltra t/tuiefois 4r la rendre *. Mauss, Nota iur le Irnc du plan dr la iiiosq. rf'O-
lrf afteelM h alAMiif m ecealoerall eaeorc le diaote ...... ilHHH ( 1% ...1. \" \n llrV tiir/i.
L'ASCENSION. 369
XII" sicle. La distinction criante des procds Un autre dtail encore exige rectification dans
structuraux, et surtout le fait que les bases de leschma d'Arculfe le placement des portes. A
:
pilastres des Croiss sont enfonces de seconde son tmoignage, l'difice n'aurait eu qu'une mo-
main dans des parois plus anciennes liminent numentale entre triple baie, situe au sud; on
cette chappatoire. Entre le plerinage d'Arculfe n'en peut gure douter en se laissant guider par
et les Croisades on trouverait bien difficilement la reprsentation telle quelle de l'autel l'orient
l'poque d'un remaniement architectural transfor- et des lustres l'occident, suivant l'indication trs
mant en octogone le sanctuaire de l'Ascension qui explicite du texte. 11 sufft nanmoins d'un coup
et t l'origine de forme ronde ^ Il y adonc eu d'oeil sur l'tat des ruines pour s'assurer que l'oc-
maldonne dans le trac d'Arculfe, et lui-mme ne togone avait son entre principale l'ouest, en un
probablement point sur
s'abusait la prcision de pristyle grandiose dont les massifs ^'S' et les
son plan, qualifi de vilis pictura dans sa propre sous-sols //' sont manifestement les substruc-
narration^. Toutefois, entre la confiance illimite tions. Sans recourir diverses hypothses plus ou
que les faits contraignent de lui dnier et le d- moins spontanes, modification des portes
dain radical, il est plus juste sans doute de traiter mmoire, ou
entre le iv" et le vu" sicle, erreur de
le document avec une critique circonspecte. Ce omission des autres ouvertures symtriquement
qui avait frapp le pieux visiteur, c'tait principa- pratiques aux points cardinaux, - on est enclin
lement la disposition intrieure du lieu saint : penser que le dessinateur a recul cette entre
l'aire centrale ronde soigneusement close de grilles vers le sud pour ne pas enchevtrer son trac
pour protger la miraculeusement permanente dans la reprsentation des lustres qui lui tenait
voie que Jsus avait suivie, l'autel l'orient sous massivit de l'octogone ? La clart et la brivet
un petit baldaquin, une troisime galerie circu- de l'enqute sur les ruines suggraient de traiter
laire encore, la profusion des lustres enfin et leur les lignes intrieures et extrieures du polygone
agencement devant les multiples fentres grou- comme simples faces d'une mme muraille. En
pes dans la zone occidentale face la ville, voil ralit, la muraille proprement dite est connue
ce qui demeurait imprim avec une vivacit parti- seulement par les sections BC, CD^ et F^G de
culire en sa mmoire. En train de dessiner vaille son parement intrieur; les sections antiques
que vaille cette ordonnance au profit de ses audi- A^B\ B^X\ E*fne sont que la paroi extrieure
teurs, Arculfe traait du mme tour de main un du soubassement. Malgr l'norme accumulation
quatrime cercle pour figurer le mur d'enceinte. des dcombres en cette rgion, quand on examine
Que cette enceinte ft ronde ou polygonale, peut- sa configuration topographique on discerne une
tre bien ne s'tait-il jamais avis de le remarquer lgre inflexion dans la ligne fatire du mont des
en ses frquentes visites au sanctuaire mais ; Oliviers, rduite une croupe troite. Un mame-
supposer mme que le saint vque gaulois ait eu lon exigu, peine prominent, couronn aujour-
pour son propre compte la moindre proccupa- d'hui par la mosque et son ddale de huttes rui-
lion architecturale, on ne le voit gure prenant neuses, marque un sensible dcrochement dans
souci de concrtiser laborieusement ses observa- l'arte qui tombe de plusieurs mtres et s'largit,
tions techniques au moment o il veut difier par au sud, dans le plateau d'el-Qa'adeh, plus loin
d'mouvants souvenirs moines hospitaliers
les que l'esplanade di'el-Kawrek jadis utilise pour
qui l'ont accueilli. Son graphique ainsi interprt la basilique de l'lona, premier et unique sanc-
garde un rel intrt et n'implique plus de con- tuaire de la sainte montagne. Lorsqu'il fut ques-
tradiction avec l'vidence archologique. tion de crer un second difice plus spcialement
1. M. Heisenberg {Grabesk., p. 147) imagine que cette indice archologique ou littraire? cf. RB., 1913, p. 533.
Iransforinalioii s'opra entre l'poque d'Arculfe et la seconde 2. g XXIV, dans Geyer, Itinera..., p. 249 ''*.
frence un ravalement du piton rocheux. 11 va faade mesure 3.')"', 1:2; la longueur axiale de l'oc-
de soi que ces maonneries ne pouvaient se limi- togone du mont des Oliviers avec murs de l'",i2
ter l'aplomb mathmatique des murs suprieurs; serait de (32',35-|-(l"',42x2) =) 35',19. On s'abs-
pour tre d'une efficace scurit elles devaient tiendra de pousser plus avant ces comparaisons
dborder sur le pourtour entier, et d'autre part proportionnelles, estimant que les analogies all-
se rgler sur les lignes mmes de l'diHce, puis, gues lgitiment l'hypothse d'un rapprochement
murs, un
qu'elles allaient constituer, la base des structural entre les plans du Saint-Spulcre et de
soubassement apparent sur une certaine hauteur : l'glise de l'Ascension. Adoptant les mmes don-
d'o les dimensions releves tout l'heure. A un nes mathmatiques, l'architecte du mont des Oli-
nlveao dtermin sur ce gigantesque massif, l'ar- viers les mit en uvre dans une analyse gom-
chitecte n'avait plus qu' planter symtriquement trique nuance que lui dictait la situation tout
l'difice dont il avait par avance arrt la mise en autre de son difice, en mme temps qu'un dsir
proportions. Et peut-tre dcouvrirait -on sans fort lgitime de ne pas limiter son rle une copie
trop de tmrii maintenant la base de son plan. servile. La colonnade intrieure destine sup-
Abstraction faite de l'dicule que nous avons vu porter la coupole trace avec le mme rayon de
quelque peu dplac, l'intcnralle entre les faces 10", 40 que celle du Saint-Spulcre fera saisir au
parallles intrieures de l'octogone est de 3i,.'{5. seul vu du plan (fig. 1 ').*) que la mme ordonnance
En attribuant aux murailles hausses sur le sou- intrieure s'harmonisait avec le trac modifi de
bassement une moyenne paisseur de 1 mtre, un l'enceinte gnrale. Au centre un dicule, rond
ftcile calcul tablit qu'on porte IH^.iO en chiffre lui aussi, correspondait celui du saint Tombeau.
rond le rayon de la circonfrence thorique dans Sans prjudice des portes qui pouvaient exister
laquelle serait inscrit l'octogone. Or nous savon aux trois autres points cardinaux ', l'entre princi-
par dmonstration technique de M. Mauss rap-
la pale tait, l'ouest, prcde, ainsi qu'on l'a sug-
pele ci-dessus que le plan octogonal byzantin gr tout l'heure, d'un spacieux pristyle et d'un
tait engendr par les intersections de deux carrs escalier monumental. probablement ce
C'est
inscrits dans une circonfrence: une circonfrence pristyle qu'appartenaient somptueuses el les
de I8*,40 de rayon est donc intervenue comme puissantes colonnes en marbre blanc dont il reste
lment gnrateur dans le trac de notre glibe. une pave dans la cour de la mosque. Un pour-
Ce cbifTff est trop voisin de I8*.28. rayon ext- rait concevoir aux extrmits du pristyle deux
rieor de la rotonde do Saint-Spulcre ^cf. Hg. 107), pavillons, suggrs par le dispositif des sous-
pour que le rapprochement soit une concidence sols //'. Autour do l'Dclogone une galerie utilisait
de hasard. Il est vrai que, pour comparer avec la crte du soubassement' et peut se raliser
rifiMor les daoi formules gomtriques, on de- de diverses manires suivant lo parti finalement
I. L'MMiw mmt am sas Tsafie MS8l f 1 les loeauraot 3 |)|r>d U hac Holt pou pros nllcs (ic liclli-
fil A reflMl J 's^HMralmt tri* Mm eoMiM np. lArin. Avrr ilm iiiurit iIa f.l'i il n<(c NciiifiiK'nt l'fHpnco
pmt i'm lutmu tfMl wm fHwt* orlMUla. T . (l'un priMnenoIr VIT iMliutrade liMuloiir d'oppiii. D'niiln'H
t. Af M * MiralIlM M Hyutml f i mlr* oa pourra |arlU iirnri*. muin lUiieU |N*ut-lrc i|n(>ii|ti RnliKrniHiitMH,
tfw rMMfS Un 1-^ i".io tt hm colonaAd* ont <on'ral>l<*,
L'ASCENSION 371
adopt pour l'paisseur des murailles de l'glise. seconde moiti du iv^ sicle, et tout le monde a en
Si trop d'lments ont disparu tout jamais, mmoire les noms fameux des deux Mlanies, de
ou se drobent encore l'investigation, pour qu'il Pinien, de saint Jrme, des saintes Paule et Eu-
soit possible de reconstituer l'pure de l'archi- stochie. Ildonc point surprenant qu'on ait
n'est
tecte, nous avons ressaisi du moins, au bout de pu tre renseign avec beaucoup de prcision,
ce fastidieux labeur, les donnes essentielles et dans la lointaine Rome, sur les traits caractris-
le canevas du plan. Au lieu de le Oxer plus expli- tiques des principaux monuments de la Ville
citement en un croquis restaur que chacun sau- sainte. Sous le pontificat de Sirice I", vers 390,
rait tracer dsormais d'aprs le plan des ruines, un mosaste de gnie entreprit de reprsenter au
comment ne pas prfrer mettre sous les yeux naturel, dans la conque absidale d'une basilique,
Fig. 159. Les sanctuaires du mont des Oliviers la fin du iv sicle, d'aprs la mosaque de Sainte-Pudentienne.
(Dtail agrandi d'aprs la phot. d'eiwemhle fl^. 177.) octogone de l'AscensioD.
a,
b, pavillon mridional du pristyle (cf. plan,
une silhouette du monument presque contempo- cette Nouvelle Jrusalem mre de toutes les
raine de sa toute premire splendeur? L'glise de glises . On peut voir ailleurs ^ avec quel succs
l'Ascension est, en effet, reprsente dans la c- il a exprim, dans la premire moiti de son
lbre mosaque absidale de la basilique de Sainte- tableau, legroupe constantinien du Saint-Spulcre ;
Pudentienne Rome (cf. fig. 117) c'est au R. P. : un rapide examen de la seconde moiti de ce
Gr que revient le mi-ite de l'avoir dmontr '. tableau va rvler, avec une gale valeur artis-
La dcouverte de l'lona conflrmait brillamment tique, un non moindre bonheur d'expression mo-
nagure sa dmonstration; la notion qui vient numentale.
d'tre acquise du sanctuaire spcial de l'Ascension Les dices que nous avons passer en revue
ne la corrobore pas moins et fait ressortir davan- se dveloppent 4 l'orient du Calvaire (fig. 159),
tage l'incomparable exactitude du document ro- au-dessus du portique symbolique o les Aptres
main. C'est grce aux libralits d'une matrone tiennent une assemble prside par le Christ
romaine, on le verra plus loin, que fut rige, interprtation sensible de l'Eglise cleste. Au
vers 370, l'glise de l'Ascension. De Rome Jru- premier plan un majestueux difice polygonal, a,
salem les plerinages taient frquents en cette faitpendant la rotonde du Saint-Spulcre. On y
1. Dans La Terre Sainte, XVIII, 1901, pp. 49-54, 70-76. 2. RB., 1913, pp. 534 S8., o l'on s'est efforc de dgager le
Cf. la noie de RB., 1913, pp. 531-539. caractre prcis de cette admirable composition.
372 JRUSALEM.
discerne avec toute la nettet possible trois faces avec de petites pierres comme un architecte avec
d'une construction qui ne saurait ds lors tre son crayon ou un peintre avec ses pinceaux. Et
conue autrement que sous forme d'hexagone ou c'est prcisment par l qu'il faisait preuve de
d'octogone; l'extrme difficult d'une perspective gnie, puisque, sous ces traits simplifis, il expri-
ralise avec les lignes rigides des cubes de mo- mait du monument avec une nergie
la ralit
saque ne laissait manifestement gure le jeu de telle que personne ne s'y devait mprendre. A
dfinir mliculeusement entre ces deux tracs. quinze sicles d'intervalle on ne s'y est pas m-
Une range de crneaux couronne ces parois et pris et les savants qui ont rappel l'attention sur
l'on s'tonne d'abord qu'elle paraisse n'tre point ce chef-d'uvre de l'art chrtien primitif ont
situe la crte des murs. Une observation plus peu prs tous reconnu en cet difice polygonal
attentive fait saisir l'admirable fidlit de l'artiste. coupole ajoure l'glise de l'Ascension. Pour
La paroi qu'il a imperceptiblement surleve, apprcier quel point document serrait de prs
le
rarrire de sa range de crneaux, porte un toit la ralit, il fallait avoir patiemment reconstitu
couverture de tuiles; c'est par consquent une blant des lambeaux dfigurs ou crass sous des
sorte de tambour en second plan \ qui ncessite gourbis modernes. Le dessinateur architecte qui
l'intrieur une ligne de supports. Le
de l'difice interprterait aujourd'hui, d'aprs le plan concret,
trait spcifique du monument est le petit regard une vue perspective du monument prise du mme
quadrangulaire pratiqu au sommet du dme. point que celle du mosaste, produirait un dessin
L'artiste y attachait visiblement une telle impor- o se superposerait aisment celui du mosaste.
tance qu'il lui a sacrifi l'harmonie lgante de Tout au plus ce dernier s'est-il trouv dans
son dessin, dformant la perspective du dme pour l'impossibilit d'exprimer les degrs du perron
mettre ce ciel-ouvert en plus saillante vidence. -cachs par son portique conventionnel et la co-
Qoi ne reconnatrait ce dtail la vole ouverte << lonnade du pristyle qui et masqu la faade et
vers les cieux par la triomphante Ascension de rendu presque inintelligible l'octogone essentiel
Jsus? et n'est-ce pas celui que les descriptions traduire.
littraires vont signaler l'envi travers les si- Et l ne se borne point l'intrt de ce document
cles? Trois grandes baies sont perces dans la face inestimable. Par un habile mouvement des lignes
occidentale du polygone et l'angle sud -ouest perspectives et une rduction trs sagace des pro-
s'attache un pavillon, b, dont on est libre de trou- portions, qui fait sentir la fois le recul et l'abais-
ver l'importance dmesure, mais qui n'est pas sement de plan, le mosaste a profil, au sud de
moins souhait pour figurer l'extrmit mridio- l'Ascension, le groupe constantinien de l'Klona,
nale dn pristyle. Si l'on n'observe aucun pavillon trait suivant le mme principe. Tout le monde
correspondant, au nord, c'est que dans la per- reconnatra maintenant l'angle extrme du pri-
ipective adopte par le mosaste il et t presque style, c, au bout de la terrasse du Crrdo, l'aile
f . Itmhimt t m a'oal pM l' plu* dHrlop|ir en bu- docutnrniolicin ariMoloKiqiM' pour le inotiionl n((-(>8Hil)lo
Ur pomt M
polal bovltvrrwr rtaiill>rr de U rofnpmlltoo nout ni'nlrrprfnlonii |K)inl un> riTonhliliition lrfl|i Inr^cinenl
rm >WfMt piM IkMl 4|M \ Isla mp
wkf tl m MUol, m coa]M(urale du nanrluaitr mnift (mi rliil nu xir sit'rlc. Ij>h
M
4m4 k rit, Ms tyw w m irsaflilet. Os Mraporten, drtrripltiint conli-iM|K)rainii <<t plun lanl U'. plan di'H ruines
pvM p f t t
cofrwtMMWl Ile tsn eh 'ecdoeasMe, M par UasrMinlui alU*tPiit (|uu Ha Hlruclurc K'^iu^raUi n'avait
h tm <rHtMc, tf$t9 117. pSS t profund^iiM'iit iiiodili(^c. Tuul et; <|u'(in poul tirer di*
S. Oa
MIS flteMMBl |M tarpris q'fc U mImc t mU en ujutre escellenuncnl nagure par
L'ASCENSION, 373
grouper en cette tude des sanctuaires si dis- ensemble, car ils furent les monuments essentiels
tants et si disparates : ils devaient tre prsents et la gloire de Jrusalem nouvelle.
M. DE Vo(;u, Les glises..., pp. 318 ss. et pi. XXIV. Plus sous les yeux du lecteur les lments de cette dcorai ion
positive et fort allachante serait l'tude approfondie de qu'ilsaura comparer en dtail celle du Saint-Spulcre
l'dicule et de sa dcoration sculpturale en particulier ; elle mdival et mainte autre production de la splendide et
doit ressortir aux liistoriens de l'art et il suffira au but fconde renaissance romane en Palestine.
de ce livre que des planches fidles (pi. XL-XLIl), mettent
CHAPITRE XIV
f . LktMAmM , tmsmfU uiton saint Marr, p. 3ll. Ifr., 13, tAv 'CXtnAv. *Op9pou ik iHiXiv icf iYtvc: tl; tb Up'iv.
S. Ml. 24. . 4. Il Sain., 15, .'iO; Xarh., 14, 'i; Mt-, 21, 1; 24, 3;
2. Me., li. II. 13. If. 27. Ml., ai. 17. 26. 30: .4/r.. 11,
13, 3, 14. 'm, Juh., 8,
I, 1.
ktwtma^aii (Mr ^ mmI des OUvisrs), nppriU Ml.. QA.tl lum. Kn gnrai llala el Vulg. oliveli. Snli. UAtl^UEri,
4|k*i* n i#c 4Amk (i; ^ <l i <s. m) i|v)iifi| lM(. JtuM
i roiivrrsie, Sjrr. iM k*i, lill^r. la iiiaiHon ilca ulivirrs ^
ivmmN m 1wf4 'tfu tinm Msllii, fwf. l.^piMMle d rollvcrair. Mr., 11, I d'apia h, k, r. Joaki'Iik, nl., VII,
U immm mUn, Jok.. ,1m. CMltcnl aiil U laenlioii
F/LEONA ET L'ASCENSION. 375
d'aprs le vieil usage franais le mont Olivet . et cela vous arrivera. Et quand vous tes debout
La bible africaine se contente de transcrire le vo- pour prier, si vous avez quelque chose contre
cable grec dans saint Marc : mons eleon\ usage quelqu'un, remettez-le, afin que votre Pre qui
qui parait avoir t assez courant, si l'on en juge est dans les cieu\ vous remette aussi vos fautes '.
par ce passage de Tertullien faisant allusion au Or, dans saint Matthieu, ce dernier logion sous
texte de S. Luc (xxi, 37) Ad noctem vero in Ebeo- : une forme un peu diffrente se trouve plac im-
nem secedebatenim Zacharias (xiv, 4) demon-
: sic mdiatement la suite du texte du Pater. Quant
slvdl : El slabunt pedes ejus in monte Elxone^. saint Marc, s'il ne reproduit pas l'oraison do-
Voil qui annonce dj le terme d'Eteona qui re- '
minicale, il se sert toutefois ici de la formule Tr-
vient si souvent sous la plume d'thrie. T/jp Oixwv iv To; opavo ?; ujxtv x TrapaTTwjxaTa ujjiwv,
L'enseignement donn par Jsus en cette cir- Pater vesterqui in clis est, dimittat vobis peccata
constance sur le mont Elxon comprend ce que vcslra. Gomme l'indique le contexte, cette in-
l'on convenu d'appeler l'apocalypse synop-
est struction sur la prire est donne par Jsus-Christ
tique dont les premiers mots mettent en garde les en passant sur le mont des Oliviers, le surlen-
disciples contre les faux christs Prenez garde : demain de triomphale Jrusalem. De
l'entre
qu'on ne vous induise en erreur. Viennent en- plus, en rapprochant cet ensemble de circon-
suite les signes avant-coureurs de la ruine de J- stances du rcit de saint Luc o le Pater est en-
rusalem, l'annonce des perscutions, la dtresse seign dans un endroit qui semble tre dans le
en Jude, la venue du Fils de l'Homme, com- la voisinage du village de Marthe et de Marie, on
paraison du figuier, l'heure inconnue, larecom- arrivera naturellement localiser, une certaine
mandation de veiller. Partant de cette recomman- poque, l'enseignement de l'oraison dominicale
dation, saint Matthieu ajoute ici les diffrentes sur le mont des Oliviers, au lieu mme o Jsus
paraboles qui ont trait la vigilance : le serviteur avait l'habitude d'instruire ses disciples.
fidle et prudent qui attend son matre, les dix
vierges, les talents, le jugement final o le pasteur 2. L'Ascension.
sparera les brebis des boucs ^. Quant i'ensei
gnement du Pater, il ne fait point partie de ce Sur le chemin du Cnacle (jiethsmani, Jsus
discours eschatologique. Matthieu le place dans la avait donn ses disciples un rendez-vous en
prdication galilenne, au cours du sermon sur Galile aprs sa rsurrection''. Cet avertissement
la montagne, tandis que Luc le raconte entre fut renouvel le jour mme de la sortie du tom-
l'pisode de Marthe et Marie et celui de Beelze- beau, par l'ange et par Jsus lui-mme. Allez,
boul, et le localise d'une faon trs tloue v ttiw dit d'abord l'ange aux saintes femmes, et dites
Tiv, en un certain endroit remarquer . 11 faut ses disciples et Pierre : Il vous prcde en Gali-
toutefois qu' propos du figuier maudit sur le le; l vous le verrez, comme il vous l'a dit^. Et
chemin de Btlianie Jrusalem, Marc rapporte Jsus s'adressant son tour aux mmes personnes :
ces paroles de Jsus Ayez foi en Dieu. En : Allez dire mes frres de se rendre en Galile;
vrit je vous dis que celui qui dirait cette c'est l qu'ils me verront {Mt., xxviii, 10). Fina-
montagne Enlve-toi et jette-toi dans la mer, et
: lement, Mt., xxviii, 16 montre les Aptres fidles
qui n'hsiterait pas dans son cur, mais croirait au rendez-vous Et les Onze disciples allrent
:
que ce qu'il dit arrive, cela lui arrivera. C'est en Galile, sur la montagne que Jsus leur avait
pourquoi je vous dis tout ce que vous deman- : dsigne. De l, le Matre les envoie dans le
derez en priant, croyez que vous l'avez obtenu, monde, instruire et baptiser les nations . 11 est
1. H. VON SoDEN, Dus taleinische Neue Testament in relatif la parousie. CC Lacrance, vangile selon saint
Africa c-wr zeit Cyprians, p. 6'i8, au mol eleon. Cf. IIB., Marc, pp. 329 s.
vident que dans le langage des vanglistes, le, 3 apparitions Jrusalem. En distribuant
Galile signifie, ici comme partout ailleurs, la celles qu'numre saint Paul suivant ces catgo-
prorince septentrionale de la Palestine d'o Jsus ries, on rangerait les manifestations de Jsus
tait venu. Ces saintes femmes qui l'on remet- Cphas et aux Douze parmi les premires; l'appa-
tait le soin d'avertir les disciples de rejoindre le rition aux cinq cents frres d'un seul coup, parmi
Ressuscit taient prcisment celles qui avaient les secondes; celles Jacques et tous les aptres
suivi Jsus depuis la Galile'. Pouvaient-elles parmi les troisimes-. Le rendez-vous de Galile
donc sous ce nom gographique entendre autre n'exclut point du tout les premires apparitions de
chose que leur petite patrie? D'ailleurs le qua- Jrusalem. Saint Augustin faisait dj remarquer
trime vangile fxxr nous a conserv le rcit que l'vangile ne disait pas Vous verrez Jsus :
d'une apparition du Ressuscit sur les bords du d'abord en Galile, ou vous ne le verrez que l, que
lac de Tibriade. Ce qui suflit montrer que la le temps du rendez-vous n'y tait pas exprim, et
premire tradition chrtienne ne voyait aucune que le procd littraire de saint Matthieu n'obli-
difficult k un retour de Jsus sur le premier geait pas regarder comme la premire de toutes
thtre de son ministre. les apparitions celle qu'il place sur la montagne
Il n'entrait pas dans le plan des deux premiers de Galile ^
vuiglistes de s'tendre sur les apparitions de Mais ce qu'il nous importe d'examiner ici, ce
Galile. Ils n'ontgure insist davantage sur les sont les circonstances de la dernire manifesta-
apparitions de Jrusalem. tion de Jsus Jrusalem, qui se termina par
Saint Luc, au contraire, muet sur le rendez- son Ascension. Aux approches de la Pentecte, les
vous de Galile, raconte l'pisode des disciples disciples sont revenus Jrusalem ils se tiennent ;
d'Kromas, signale l'apparition de Jsus Simon ensemble en un local qu'il est difiicile de dtermi-
Pierre et dcrit celle o le Matre demande aux ner. D'aprs l'vangile de saint Luc, la runion
disciples rassembls i manger quelque chose pour semblerait avoir lieu dans la ville, car Jsus fait
proover la ralit de sa rsurrection. Le rcit se sortir ses disciples pour aller vers Bthanie '. Les
termine de la sorte Jsus emmena ses disciples
: Actes indiquent recommandation de demeurer
la
jusque vers Bthane et les bnit en levant les Jrusalem jusqu' la venue de l'I'^sprit, puis,
mains; et ce Taisant, se spara d'eux (xxiv, 13-53 . mettant en scne ceux qui taient venus avec le
Les indications de temps du dernier chapitre Christ ou qui groups autour de lui, ot
s'taient
de saint Luc donneraient penser que tous ces ffoviXOvTf;, relvent une question analogue celle
faits se sont accomplis le jour mme et le len- que les disciples avaient pose propos de la
demain de la rsurrection. Mais dans Act., i, 3, ruine du Temple Seigneur, est-ce en ce temps
:
Lac rtablit une certaine perspective qui fait que tu n'tabliras le royaume d'Isral? VA Jsus
dfaul dans son vangile. Il parle de quarante de leur rpondre, comme nagure, que le seul
joors pendant lesquels Jsus se montra aux dis- Pre connat le moment fix pour la rnovation
ciptot, donnant des preuves de sa survie et par- lu monde (i, 6 s.). On conclura facilement de
tent da royaume de Dieu, ce qui laisse oiilondrc l'analogie de ces situations ({uo les disciples
qu'il y eut un grand nombre d'apparitions outre taient assembls au lieu mme o avaient t
ftes que l'criture rapporte. Ce laps de temps annonces la ruine de Jrusalem et la lin des
fltl Mttiftnl pour itituer les apparitions de Jru- temps, bien que cola ne soit pas do toute vi-
mImd narret par saint Jean et celles de Galile dence. L'interrogation des disciples a bien pu
dont il l question plus haut. avoir lieu sur la route do Jrusalem Hrthauio.
permis d'tablir un ordre dans ces dif-
S'il tait D'autre part, aprs l'Ascension, les Aptres n'viMi-
ffntut manifestations du Ressuscit, on pourrait nrnt W Jrusalem, la chambre haute d'o ils
les rptrtir ainsi au point de vue lopographir|uo : parnitiHent tre partis avec le Sauveur la sijite de
I* apparitions Jruiilem, T apparitiuns un (ali* la dorniro runion ''. Nous recoimaissons toute-
I. Ut., iB. kt. U.,99, . 4. Ix., 24, M : 'Rt^YY>^ ^^ atoO; V(d;npo; BriOavCciv.
1. 1 Cf.. M. s M. *. Art., 1, 12: Ti K4fftpi<{/v c{( 'lipou9aX%,.. Ttinv rr-
a. f roaM>iMit K9m$tfl., III, 2*. vrni tunt Jeroiolymain.
L'LONA ET L'ASCENSION. 377
fois que la premire tradition topographique de tres; ce repas a lieu sur le mont des Oliviers;
Jrusalem a plac sur le mont des Oliviers cette donc mission a lieu sur le mont des Oliviers.
la
dernire runion, l'endroit mme du discours D'autre part saint Matthieu place la mission sur
eschatologique. La runion tait un repas; prendre une montagne de Galile; donc la Galile est iden-
des aliments tait une des preuves que Jsus tique ici au mont des Oliviers. En consquence
aimait donner de la ralit de sa rsurrection. on supprime d'un trait de plume le rendez-vous
Dans le rcit vanglique, il mange du poisson dans la province de Galile et l'on situe toutes les
grill et du mieP. D'aprs les Actes, c'est au cours apparitions du Ressuscit Jrusalem et dans ses
d'un repas qu'il fait ses dernires recommanda- abords immdiats.
tions 2. Une ponctuation qui rattache xal auvaXi^- De mme que le Cdron, devenu le torrent, tu
(JI6V0, et convescens, la phrase prcdente a fait va//ee par excellence, dpouilla peu peu les autres
croire que ces repas pris en commun taient une torrents et valles bibliques de leurs prrogatives
habitude du Ressuscit et de ses disciples. Le dner et de leurs souvenirs, le mont des Oliviers appa-
d'adieu reparat dans la finale canonique de Marc : rut aussi beaucoup comme ta montagne biblique
Enfin il se manifesta aux Onze eux-mmes pen- par excellence et condensa sur son sommet plu-
dant qu'ils taient table, et il leur reprocha leur sieurs traditions flottantes. Nous verrons le ple-
infidlit et la duret de leur cur, parce qu'ils rin de Bordeaux y mettre, probablement par suite
n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu ressuscit. d'une confusion, la scne de la Transfiguration.
Ce dtail important noter cause de son
est D'autres y placrent les Batitudes. La remarque
influence sur la liturgie hirosolymitaine et dans de saint Jrme ce propos est trs suggestive :
esprits peu soucieux de faire la part des proc- Nous tions au sommet de la montagne quand
ds littraires des vanglistes, imagineront une les Frres nous firent voir un certain endroit
montagne de Galile proche de Jrusalem, iden- gauche qu'on appelle Galile. J'ignore pourquoi
tifieront avec celle-l l'un des sommets du mont les Frres Mineurs dirent que toutes les indul-
des Oliviers. Le processus est des plus simplis- gences qui taient en Galile avaient t transf-
tes : La dernire apparition se fait au cours d'un res ici sinon pour pargner des fatigues aux ple-
repas; ce repas est suivi de la mission des Ap- rins '. En 1600, le chevalier d'Arvieux tait non
1. Le, 24, 41, 42. Les faits sont prsents ici en rac- MER, Catenx in Acta, p. 4.
courci; il faut les replacer dans la perspective tablie par les 3. In Malth., 5. 1,2. PL, XXVI, 33 8. : Secundum litte-
Actes. SviiRE, d'aprs Cramkr, Catenx in evang. s. Lucx, ram, nonnulli simpliciornm fratruin putant eum beatitu-
p. 173 : TOTO 6 xpiQ voev y|ji; v tj (a' rijjLpa t^ |i.eT tt^v dines, et eu leva qux sequuntur, in Oliveti monte do-
vffxaov YEyovvat, xat t v ta Ilp^edtv l<rropTiHvov. "A cuisse, quod nequuquum ex prxcedentibus enim
ita est :
yp 7tiTe[i6vT; ol EaYYeXiaTai t\y\%a.(s\, xa-j-ra xi TiXtei t5; et sequentibus in Galilxa monstratur locus, quem puta-
IdTopia; aTrXoTai xa wayTivieTat. mus esse vel Tliabor, vel quemlibet alium excelsum
2. Act., 1, 4 : <7uva),i!;6;i.evo;. S. Chrysoslome l'entend bien montem. Denique poslquam finivit sermones suos, statim
d'un repas, >.X xal Tpnel^av TipoffSTOet, et rappelle ce su- sequitur : Cuin autem inlroisset Cupharnaum.
jet 10, 41 Dieu a ressuscit Jsus-Christ le troisime
Act., : 4. Rente de l'Orient Latin, I, pp. 245 s. Stanlibus :
jour et lui a donn de se manifester nous, dit saint Pierre, autem nobis in montis cacumine, ostenderunt nobis Fra-
ses convives aprs la rsurrection, fijiv orTtve; <TjvYO[j.v trs locum quemdam, ad sinistram, qui dicitur Gnlilen
xal ouve7tto(jLv ax) (jtet x vaaTrjvai aTv a. vexpwv. I'ha- Nescio qutire dixerunt Fratres Minores quia omtes in-
JtlItLiSAItM. 11.
378 JRUSALEM.
moins stupfait de tous les souvenirs rattachs au font de mme. L'auteur marque de cette faon
montes Oliviers Tous les environs, crit-il au
: nave que ces diffrents points sont loigns de
sujet de cette montagne, sont remarquables par Jrusalem d'une journe de marche au moins. Le
lesMystres qui s'y sont oprez. Je crois qu'on les lendemain au malin nos rabbis se mettent en route
a tons rassemblez en ce lieu, pour pargner la pour la Ville sainte; le surlendemain ils racontent
pit des Plerins de faire de plus longs voyages au Conseil qu'ils ont vu Jsus assis sur le mont
pour les visiter, et leurs conducteurs aussi. Mambr, instruisant ses disciples, qu'une luio
Qaoiqae ce ft une fraude pieuse, il y a eu de In brillante l'enveloppa lui et ses auditeurs, cnllu
prndence l'inventer '. qu'il s'leva au ciel pendant que ses disciples
Les tenants de la Galile du mont des Oliviers priaient la face contre terre "*.
font grand cas de l'appui qu'ils prtendent trouver 11 ressort clairement de ce rcit que l'auteur do
dans les Actes de Pilote^. Voici la trame de ce cet apocryphe a fabriqu son histoire avec des
conte Interrogs par les chefs de la synago-
: lambeaux aux finales de Malthieu et de Marc,
pris
gue, les gardes du tombeau du Christ rpondent en y ajoutant la mention du mont des Oliviers,
qae Jsus est en Galile, comme ils l'ont entendu emprunte aux Actes, sans se proccuper du
dire par l'ange. Quelques jours aprs, trois rabbis trouble que son amalgame pouvait apporter dans
descendus de la Galile Jrusalem racontent aux latopographie du sujet. Bien qu'il n'y ait rien de
mmes chefs de la synagogue ce qu'ils ont vu sur moins assur que le nom donn la sainte mon-
la montagne appele Mamilch. Une recension grec- tagne Mamilch, Manbich, Mambr, Malech, etc.,
:
que dont le plus ancien manuscrit est du \v^ sicle etc., nous voulons bien admettre que l'autour ait
porte en Galile sur la montagne des Oliviers.
: eu en vue le mont des Oliviers, dont certaines
La recension latine prsente une combinaison : recensions portent le nom en toutes lettres. Le
SOT le mont des Oliviers qui s'appelle Mambr ou nom importo peu l'auteur qui ne demande qu'une
Malech. Qu'ont-ils donc vu sur cette montagne? montagne en Galile o Jsus puisse runir ses
Ce que raconte la finale de Marc (.xvi, ir)-19). Le disciples el de l monter au ciel. Pour ce conteur,
grand Conseil fort perplexe adjure les trois rabbis la Galile est une rgion assez loigne de ,lru-
de ne raconter personne l'ascension de Jsus salem, qu'une longue marche permet d'atteindre.
dont ils ont f'*( tmoins. On leur donne boiro et 11 pense d'autre part que le mont des Oliviers s'y
4 manger, comme des gens qui viennent do trouve parce que Jsus a donn rendez-vous ses
loin; on les jette hors de la ville aprs leur avoir disciples en Galile et qu'il s'est lev au ciel en-
remis de l'argent et donn trois hommes pour les suite. Sa manie de bloquer en un seul fait des
reconduire en Galile, tellement on craint lu'ils circonstances parses le pousse mme donner i\
M rpandent ce bniit dans la rgion. Pendant l'Ascension les dehors de la Transfiguration. Vax
qu'ils s'en vont ^expression analogue Ml., xxviii, somme, ici, ce n'est pas le mont des Oliviers qui
11 1, se tient un conseil, o, sur l'avis de Nicodme, attire lui la (alile, c'est plutt lui qui migr
oo ordonne d'inspeeter toutes les montagnes et dans celte province, on attendant luo l'inverse se
ltttea les frontires d'Israt^l pour voir si Jsus no produise. Si nous accordons ces rveries une
erait pastomb en montant au Ciel. Vaines re- attention qu'on pourrait tenir pour exagre, c'est
dierebee. On so refont k mander les Uo'x* rabbis h. moins cause de liMir valeur intrins(|ue ([u'en
inuam. Lm matsagers qui leur sont d>pcli9 raison do leur iiillurncc dans l'closion des tradi-
mangent et coocbenl chez eux, comme puiss du tions hirosolymitaines.
Tojrage. Lee Joili envoys Arimalhie chez Joseph Pour nous, nou* distinguons le rendez-vous en
4mtmei fw tratU M CalUa MU tranlal iuni, ut mol M( Aun* la brochure Da GaliUla bei Jtrusalem {et.
fmrrmlmr tttbori ptrtgrtnormm. On MwtAfM Ici iiij< n' HH., toit, p. ITiH) ou l'on Iroiivn la liKiTaluri' al'icnle.
pmr<atmr... 1 m '! fr |>rKar, tic. llomANN, m
IMriA, avait il(^Ji\ nvaiici^ la iiir-iiii< llii'>i)ii(> dans
pays galilen et la dernire runion du Sauveur stades ou un mille environ; d'autres, se fondant
et de ses disciples, quels que soient le temps et sur Josu, III, 4, deux mille coudes^. Josphe
le lieu de la mission'. Cette dernire runion, met tantt six, tantt cinq stades entre le mont
commence en ville ou non, a son pilogue sur le des Oliviers et la ville ^. Vu l'incertitude du point
mont des Oliviers. Aprs avoir exhort ses disci- de dpart et du point d'arrive, toutes ces valua-
ples se montrer ses tmoins dans le monde, Jsus tions ne peuvent tre qu'approximatives. Le som-
est lev en leur prsence et une nue le drobe met du mont des Oliviers rpond, en somme,
leurs yeux. La finale de Marc reprsente le Christ d'une faon satisfaisante aux exigences du texte
comme enlev aux cieux par une force divine ; c'est inspir.
une assomption, vaXv)<|/i;. L'vangile de saint Luc En rsum : 1 Le lieu de l'Enseignement,
marque d'abord que Jsus se spare de son entou- c'est--dire de la rvlation de la ruine de Jru-
rage, avant d'tre emport au ciel ^. Comme il s'en salem et des signes de la fin des temps, se trouve
allait dans les rgions suprieures s'asseoir la assez haut sur le mont des Oliviers en face du
droite du Pre, les disciples fixaient le ciel de leurs Temple.
regards. Alors deux hommes vtus de blancs appa- 2" Le rendez-vous de Galile n'a pas eu lieu sur
la distance d'un chemin de sabbat ^. Dans son 4 S'tant loign quelque peu de cet endroit,
vangile saint Luc avait indiqu comme lieu de vers le haut de la montagne probablement, de l
l'Ascension les environs de Bthanie, d'une faon le Christ s'leva aux cieux.
assez vague, il est vrai. Bthanie tait situe sur
le versant oriental du mont des Oliviers, plus haut
3. La grotte sacre. L'Ascension.
cependant, c'est--dire plus proche du sommet Fondation des deux glises.
que le moderne village d'el-'Azaryeh, qui s'est
group autour du Lazarion^ ou tombeau de Lazare. Avant que Constantin se ft occup des Lieux
D'aprs Jean, xi, 18, elle tait distante de Jrusa- Saints de Palestine, le souvenir du discours apo-
lem de quinze stades, ce que saint Chrysostome calyptique de Jsus tait rattach une grotte
value deux milles *. Si l'on veut localiser qui s'ouvrait vers le sommet du mont des Oli-
l'Ascension au terme du chemin sabbatique, l'on viers. Ce culte des grottes dans les trois premiers
devra s'arrter peu prs rai-chemin entre Jru- sicles du christianisme est assez remarquable.
salem et Bthanie. Parmi les Pres, les uns esti- A dfaut des oratoires qu'on ne pouvait btir, les
ment la longueur du chemin sabbatique sept cavernes naturelles abritaient la dvotion des
1. s. CiiKYSosTOME, M Ascens., PG., LU, 783, dislingue les 5. Cf. sup. Origne, IIsp pxwv, IV, 17 : irEpl to dagoxou
deux apparitions : xaTov icl t po; Tf,; ra>.t),aac, vSiKaTov oxovxe; Tnov xfftij) Elvat ta^iXiou; 7ir-/Et;. C'est une
Tti xo po; Tv 'EXatwv. licence invente par les rabbins. S. Jrme, p. 121, PL.,
2. Cependant les mois xai vs^pETo eU i'o ojpavv ne fi- XXII, 1034 Barachibas, et Simeon, et Hellel magistri
:
gurent pas dans tous les rass. nostri tradiderunt nobis, ut bis mille pedes ambulemus,
3. Act., 1, 9-13. Ammonius dans Cramer, Catenae in Ad., in sabbato...
p. 10, value cette distance sept slades omi-/j.i oCiv w; (jlXiov
: 6. Bel. Jud., V, 2, 3. Antiq., XX, 8, 6 : po; t TtpoaaY-
v, Jiois oTaSiou; nt' yjTOt Toao-jtov nsXyvi w twv Tef/iv pu6|xevov 'EXaiv... 3 xfii; tiXeo); vxtxpu; xe({JLvov TxxEi
SiaTYjtia, (TOv crjv 'lou5ac(i) v ffaSxw TtEpntaTev, up t axia Les valuations de Tu. cdosius, Itin. Hieros.,
tvxe.
SoXE<TX'<O" (bffavei taxivovTa. il cite ensuite Origne comp- p. 140, concordent avec les donnes patristiques De Hier u- :
tant deux mille coudes pour le chemin sabbatique. salem usque in montem Oliveti, quod scribitur, stadia
4. In Joan. homil. LXII, al. LXI. PG., LIX, 3W : Tib septem miliario uno inde domnus ascendit
: in coelos;
exauvie ffTaCwv yjv t) Biriava, oTiEp ati yiuia 1\jq. ibi nunt fabricalas numro XXllll ecclesias.
380 JRUSALEM.
rJooiiMat des rrUtions qui leur sont faites '. Christ est venu au monde, il oppose l'antre mys-
1^ miracle de l'Ascension y donne lieu une scne tique du mont dos Oliviers d'o le mme (christ a
aMf (antaisiste : U 15 du mois do Tybi , la quitt lu monde. L c'est la grotte do la thopha-
pleine laoe (Il janirier), ima lumire-force proc- nio, du l'apparition do Diou; ici c'est la grotto de
I I Hcjiit k^niii'k
onatitekt ntkrifm, I. Uir
. oui d*m Codx Hntcianut, p. 'l'io.
f ''*** 'HUr, pp. , , 9, 110 . Cf. du 1. A. H. I.iiwi>, llor.r MemtUcv, n" IV. T/it> mythologieal
u.-,., w^-.^.^ tknf0n im Koptitktr npraehe Arli of the Apottlei, \>\\. 00, lir>, 120, 140.
L'LEONA ET L'ASCENSION. 381
sommet du mont des Oliviers les souvenirs des passs en revue jusqu' prsent. Tout en tant
prires du Christ, de la rvlation des arcanes et sur la ligne fatire de la montagne, ce monument
de l'Ascension ^ ne fait qu'approcher du sommet; il ne se trouve
fin
Observons-le maintenant faisant plutt uvre pas sur le point culminant du mont des Oliviers '.
d'historien. Il en est l'poque o sainte Hlne, De plus, il est dispos de telle faon que le temple
aprs avoir fond la basilique de la Nativit (326), proprement dit, ce que nous devrions appeler
pense construire un temple sur la montagne de l'oratoire, si ce terme n'avait pas dans notre lan-
l'Ascension. Au dbut de son paragraphe, l'auteur gue un sens diminutif, est rig au-dessus de la
a pris soin de nous prvenir qu'il s'agit de l'rec- grotte o depuis longtemps les fidles honoraient
tion de deux sanctuaires seulement celui de : la rvlation de la fin des temps faite par le Christ
Bethlem et celui du mont des Oliviers. Retrou- aux Aptres. Enfin, comme l'on pensait que Jsus
ver dans son verbiage pompeux la mention de avait quitt cette mystrieuse grotte o les disci-
deux sanctuaires sur le seul mont des Oliviers ples taient runis, pour remonter vers son Pre,
serait donc aller contre sa pense. Passant de le mme difice perptuait la mmoire de l'Ascen-
l'glise de la Nativit la sainte montagne qui se sion aussi bien que le souvenir de l'enseignement
dresse l'est de Jrusalem, Eusbe crit : u En apocalyptique (T. II, 1, 3).
outre, la mre du basileus exaltait par des con- Ainsi, objectera-ton, le point prcis, le hc d'o
structions superbes, sur le mont des Oliviers, le Jsus est mont au ciel fut donc d'abord laiss
souvenir du passage aux cieux du Sauveur de sans honneurs. Si l'on montrait dj ce point pr-
l'univers, en levant sur les sommets proximit cis, comme il est probable, peut-tre n'tait-il pas
de la cime de toute la montagne l'difice sacr admis de tout le monde. En tout cas, on avait
d'une glise, et en fondant un temple de prires jug plus convenable d'lever d'abord un monu-
en l'honneur du Sauveur qui aima sjourner en ment sur le lieu o le Christ avait sjourn, avant
ce lieu; car c'est l mme, dans la grotte prcis- d'enchsser dans un sanctuaire celui o il n'avait
ment que l'histoire vridique tient que le Sau- fait que passer rapidement. Le point culminant
veur de tous initia ses sectateurs aux mystres de la montagne, peu loign de l'glise rige
cachs .) (T. II, 2). sur la grotte, tait tout indiqu pour l'endroit de
Pour peu que l'on soit habitu la manire l'Ascension. L s'levait un mamelon qui s'offrait
d'Eusbe, on se contentera de conclure de cette de soi comme le pidestal du Fils de Dieu rentrant
priode enfle la construction d'une glise uni- dans la gloire. Lorsque le Plerin de Bordeaux
que sur le mont des Oliviers, glise dont toutes Lieux Saints en 333, c'est--dire sept ans
visite les
les parties (atrium, portiques, exdres, propyles, environ aprs la fondation de l'glise de sainte
bains, etc.) sont comprises sous le terme collectif Hlne, nous sommes on prsence de la situation
de lep; ouo, difice sacre, et dont l'lment essen- que nous avons tablie moyennant les donnes
tiel, le cur, est ensuite dsign par les mots vew d'Eusbe. Vous gravissez, crit-il, le mont des
7rpo(T6uxT>ipio;, temple o l'on prie. Le code de Justi- Oliviers, o le Seigneur, avant sa passion, ensei-
nien=^, comme nous l'avons dj remarqu pro- gna Aptres. L une basilique a t faite sur
les
pos du Saint-Spulcre, distingue galement parmi l'ordrede Constantin. A peu de distance est un
les portions d'un difice sacr le vao; eOiJcrz-^pto;, qui monticule o le Seigneur monta prier et o appa-
ne doit pas, aux termes de la loi, tre la seule rurent Mose et lie, quand il emmena avec lui
jouir du droit d'asile ^. Pierre et Jean. De l quinze cents pas vers
1. Texte 1. Cette mention de la prire, e$a|xivou, de Jsus distinction, qui spcifie la partie de l'difice rserve tout
contient en germe la tradition du Pater. spcialement au culte, et non ve; ou olxo simplement. Sur
2. Lib. I, tit. 12. Cf. ci-dessus, p. 192, n. 1 et lire l aussi cette terminologie d'Eusbe, cf. supra, p. 159, n. 7.
Lib. I . Voir la note de Valois, PC, XX, 1103, n 27. 4. Texte II, 2 : vw 7tp6; xptopetat; irap t/jv toj lavTo;
3. C'est l'adjectif exiipioi;, itpofftvxT^pto, qui marque la ipou; xopuV-
382 JRUSALEM.
l'orient est une ri7/a appele Bthanie (T. III). tt, crivait ce dernier d'aprs les dires de Paulin,
Vraisemblablement prend la Transfigu-
le plerin mettant profit les ressources de l'empire, elle
ration pour l'Ascension, moins que quelques-uns construisit des basiliques aux lieux de la Passion,
des simplieioresj dont parle Jrme, aient eu la de la Rsurrection et de l'Ascension du Sei-
fantaisie d'indiquer en fait le thtre de la Trans- gneur (T. VI s.).
Gguration sur le mont des Oliviers. Il demeure A ce propos, l'vque de Noie rapporte un fait
certain toutefois qu' cette date encore le mont merveilleux auquel l'histoire de Sulpice Svre
des Oliviers ne possde qu'une seule basilique, donnera une large diffusion. Lorsqu'on procda
celle qui fut fonde sur l'ordre de Constantin, par au pavage de rdicule de l'Ascension, il aurait t
les soins de sa pieuse mre, au-dessus de la grotte absolument impossible aux ouvriers de recouvrir
sacre. de dalles l'endroit o Jsus avait foul la terre
I^ mmoire de l'Ascension tend cependant pour la dernire fois; les marbres qu'ils tentaient
bientt devenir prpondrante parmi les souve- d'y apposer leur sautaient au visage. Bien plus,
nirs du mont des Oliviers. Saint Cyrille de Jru- la poussire de ce lieu portait toujours l'empreinte
salem invoque en faveur de la vrit chrtienne des pieds du Christ et ne diminuait jamais, quoi-
le tmoignage de ce mont sacr d'o le Sauveur que les plerins en prissent continuellement. En
est remont vers son Pre ^ 11 se dresse encore, ralit Pmenia avait eu l'heureuse ide de lais-
s'crie-t-il ailleurs (T. IV, 2), cet Elxon, mon- ser visible le sol de la montagne au centre de
trant jusqu' ce jour aux yeux des fidles et celui l'glise qu'elle fondait, comme il avait t fait
qui est mont sur la nue et la porte cleste de pour le rocher du Calvaire. La terre inpuisable
son Ascension, car si Bethlem il est descendu tait entretenue par les gardiens du sanctuaire en
des deux, c'est du mont des Oliviers qu'il les a quantit suflsante pour donner toute heure
rqiagns... tablissant ensuite un parallle entre satisfaction pit populaire. La mme pra-
la
les translations merveilleuses de certains person- tique, nous l'avons vu, tait en usage au Saint-
nages de l'Ancien Testament et l'Ascension du Spulcre.
Christ, le catcbte rappelle que Jsus est mont La persistance de l'empreinte des pas du Sau-
an 4 l'orient du Cdron, de mme qu'lie
ciel veur dans la poussire de la montagne tait g-
arait t enlev l'est du Jourdain. nralement considre comme la ralisation ma-
Le IV* sicle ne devait point s'achever avant triellede quelques textes prophtiques. Kn
que le monticule de l'Ascension, devenu l'objet pouvaient dclarer les plerins, nous avons
vrit,
de b vnration gnrale, ne ft dot d'un sanc- ador o se sont tenus ses pieds (T. VI). C'est lY
tuaire spcial. L'honneur de cette fondation qui ce } 1 du psaume cxwi que faisait allusion saint
eut lieu avant l'arrive de Mlanie l'Ancienne Augustin crivant Ses traces sont l; on les
:
Jrusalem, c'est->dire avant 378. revient une adore maintenant encore o il se tint en der-
rielie et dvote matrone du nom de Pmcnia ou nier lieu avant de monter au cieP. L'interpr-
Pomnia 'T. VIII). Ce renseignement et cette date tation littrale du passage de Zacharie, xiv, i :
cadrent bien avec les donnes historiques passes /j'/ sfs p'u'ds SI' Iv'mlronl, en r.o jour-l, sur le
en revue jusqu' prsent. Mais sainte Hlne tant mont (ici Oliviers, dut tre pour beaucoup dans
eooooe eomme fondatrice de l'glise bAtie au- la geuso do cette croyance populaire. Tho-
dew de 1 grotte da l'Enseignement, en m- dorot, par exemple, rapproche iinmdiatomont
moira aussi de la sainte Ascension, on ne larda le fuit do l'Ascension de ce dire prophtique*'.
pts loi aitriboer la cration du nouveau sanc- Il agit do mtne lors(|u'il commente r.zchiel,
tuaire. Telle tait dj la conviction de Paulin de XI, 33, o le voyant montre la gloire do Dieu
Noie et celle de Sulpice Svre quand ils esqnis- niigrant sur la montagne qui est vis--vis de
salaol grands traits le rle do l'Aogusta. llien- Jrusalem *.
! wt mmtw, M m09UHmt iUll, Muff atctndU in calintnant le la tnonttKne, noii* oouh en tenons la partie
tmimm. OcdiicoUlc.
L'LONA Et L'ASCENSION. 383
des Oliviers possde deux sanctuaires distincts, Imprcise, la dnomination seule l'est demeure,
celui de la grotte de l'Enseignement ou /'Jlona et mais non la localisation. Nous avons dj vu que
celui de l'Ascension. de bonne heure le souvenir du discours apocalyp-
Sous la plume d'hellnistes tels que Cyrille de tique de Jsus et celui de ses derniers entretiens
Jrusalem, Grgoire de Nysse et Basile le Grand, avec ses disciples furent rattachs une grotte,
le mont des Oliviers, ou le principal sanctuaire avrpov, awiiXaiov, et que ce fut le dsir de protger
du mont des Oliviers, est parfois dsign par le et d'honorer cet on Ire mystique qui porta Constan-
simple terme d'^/eon, b 'EXatwv*, dclin rguli- tin et sa mre difier la premire glise du mont
rement. En se servant de l'indclinable Eleona^, des Oliviers. Aussi bien devra-t-on noter l'troite
thrie parat adopter un usage hirosolymitain conformit des expressions d'thrie avec les ren-
d'aprs lequel le grec 'EXaioiv aurait t ordinaire- seignements que nous tenons d'Eusbe. L'Elona
ment affect de la finale dterminative a de l'ara- renferme la grotte, spelunca, o le Seigneur en-
men. A l'appui de celte formation ^Elcona, nous seignait o il avait coutume d'instruire ses dis-
pouvons invoquer les quivalences du dialecte ciples , et la grotte est dans l'glise mme .
judo-palestinien : Trachona NJIDin de Tpolyojv, Le mardi saint l'vque y lit le discours apocalyp-
nrchona n:1dis de a?x.o)v^. C'est au mme phno- tique selon saint Matthieu, dbutant par ces mots :
mne que l'on doit les formes releves dans les Videte ne quis vos seducat (T. V, '!). On y fait de
plerins de l'poque byzantine telles que Antlie- mme une station le jouro l'on commmore
dona, Ascalona,'Armona, SilonaK l'Ascension. Nous devons galement rapprocher de
Le nom d'Elona s'applique aussi bien la pre- la terminologie de la Peregrinatio la faon dont
mire glise btie sur le mont des Oliviers qu' la l'auteur de la Vie de sainte Mlanie la Jeune nomme
montagne elle-mme. Dans la narration d'thrie, ce sanctuaire : c'est la grotte dans laquelle le
ct des expressions l'Clona, c'est--dire Seigneur entretint ses disciples de la consomma-
au mont de l'Oliveraie ou simplement au mont lion du sicle" .
lona , on constate des indications ainsi formu- Le fait d'avoir t l'un des sjours prfrs de
les l'Elona, savoir l'glise qui est au
: Jsus et de son entourage valut cette grotte sa-
mot des Oliviers , et encore tout le monde se cre une nouvelle attribution, bien faite pour ton-
rend l'lona, dans cette glise oi se trouve la ner de prime abord. Ds la fin du iV sicle et au
grotte, etc. . Lorsque l'archidiacre convoque l'as- cours du v^, ou la tient gnralement pour le lieu
sistance l'lona, le peuple ne s'y trompe pas ; de la dernire Cne; en un mot elle n'est devenue
il monte sans hsiter l'glise de la grotte. Ce rien moins que le Cnacle du jeudi saint.
sanctuaire est par excellence l'glise qui est en Le crmonial de l'glise de Jrusalem pour
lona , une autre formule familire
suivant cette journe, tel qu'il est dcrit par thrie, ne
thrie, parce qu'il est rig sur un lieu que les laisse aucun doute cet gard. Dans la soire du
vanglistes se sont contents d'appeler tout court jeudi saint tous vont l'lona, cette glise
1. Cvn. H., Cat. XIV, 23. PG., XXXIII, 856 : "E<mixe [isxpt 4. Geyer, tin. Hieros., pp. 138 s., 14G, 179 s. En gnral,
ai^(iLEpov 'EXatiiv. Grec. Nys., ep. III, PG., XLVI, 1016 yi : cos noms restent indclins.
BT)6Xe(i, 6 roXyoOi;, 6 'EXaitiv, r\ 'Av<TTa(n;. Basil. M.V(;., ep. 5. Eic To po; twv Xaiwv.
258, 2. PG., XXXII, 949 : 'EitsffTsOajxEV ojv rj5in to; yaTt]- N" 49
6. et in spelunca, in qua cum discipulis suis
:
To; eXo:; Y)(i.)v, toT; xaTa tv 'EXattva... Paulo superius : Doininus de consummatione sxcuU disputavit; v t)
'EXatwvi Twv dsXtdv iffTairtv...
Ti^v sv Tti> (jTniXaw, v6a Iwrinp to yiot; a-JTo [AarjTa ieXyeTo
In Eleona, in monte. Eleona, ad k'ieona.
2. TTEpl Tri; ffuvteXsa; toO atwvo;, d'aprs les textes publis par
3. Cf. Dalman, Gramniatik des jidisch-palast. Ara- S. E. le Card. Rampolla. On voit combien la grotle est indis-
muisch, 2 d., |>. 186. solublement lie la basilique primitive.
384 JRUSALEM.
jour et au lieu, dire des leons, coupes par des cule de l'Ascension, prend chez thrie le nom
oraisons, et lire aussi les passages de l'vangile 'Inbomon ou Imbomon. Ce nom, qu'accompagne
que le Seigneur adressait aux disciples ce jour-l l'invariable glose c'est le lieu d'o le Seigneur
mme, assis dans cette mme caverne, qui se trouve monta au ciel , peut avoir pour origine le verbe
maintenant dans l'glise (T. V, 3). Ce rituel nous Eixaivo), entrer (au ciel), sinon vaai'vw, monter.
aide singulirement comprendre l'itinraire de Pour les tymologistes grecs, en ertet, pwixo; aurait
Pierre l'Ibrien, vers 481. Aprs l'avoir amen pour racine pavw^; mais il reste plus vraisem-
Gethsmani, son biographe le fait monter au C- blable de le regarder comme l'hellnisation du
nacle des disciples, puis la sainte .Ascension de l ; smitique bmah, naz, qui dsigne le haut-lieu,
Pierre se rend au sanctuaire de Lazare Le Cnacle '
. la hauteur, l'autel. Aussi se prsente-t-il cette
ou chambre haute des disciples dsigne videm- autre hypothse que Inbomon serait un substantif
ment ici la grotte de l'lona.nous Au vr" sicle, n de la locution h ptoaw et signifiant l'glise du
avons encore un cho de cette tradition dans la monticule, iu montiruh, ou l'glise du haut
priv de sa dsinence. Quant la mention de saint par lonsquent, occuper ce point culminant,
Jean, elle manque dans un manuscrit du ix* si- (jrce cette position avantageuse, l'imbomon
rieors. On se rend assez compte qu'un copiste ait des Oliviers et le faisait distinguer parmi les autres
l choqu de cette localisation du Cnacle si con- croupes du massif juden. De Teqo'a l'on voyait
traire aux donnes bibliques qui le situent l'in- briller la croix qui surmontait tout l'difice'.
de la ville. Dj au cours du vi sicle cette
lt'*rieur Dans l'tendard du salut s'lcvant ainsi en face de
localisation tait en baisse, l'avantage de (oth- la vieille des ruines du Temple,
Jrusalem et
mani dont une opinion largement accrdite saint Jrme un excellent argument
trouvait
Iraaii la grotte pour la salle manger du Christ d'apologtique^. Vers 4*0, peu avant le concile do
et de fM Cet diverses thories, qu'il est
disciples. Chalcdoine, la fameuse croix dut tre change.
ploi bcile de constater qoe d'expliquer ou de jus- Voici, d'aprs les Plruphories de Jean Hufiis, en
tifier, Snireot par disparatre le jour o le Cnacle quelles circonstances : La grande croix, objet
do Soo chrtien emporta l'assentiment gnral. de vnration, qui, depuis de longues annes,
f . Tttle VIfl. 2. U vomU ly^o^ Hb* rifoad u grec per TheeuatH nique Amo.%, rutilantem munlis Oliveti
Vrucrin aspirnm, de qtio Sdlvtitor asn'iidH ail Palrvin.
1. et ItOTATM. im llMd , p. 719. n : 'On 9|M} v S. In Eifch., li, 23 : Mirumque in nutduin iisque in
prtttentem divin ijltirin Ihtmini, qu.v dcsernit lempliim,
it'^umfiitti^wA'tmm.ci. jok e. A7, ao, 17. ,
tial tuptir munlrm (Hivrti, rt in rrucis signa nifilans.
a. Tnte V, I, s. %wtM 'i*o ou iiJMM) rtfpoad ^m ip0clat tftnplunt i/uondani Juilairum, in favillns et rin"-
um Im rirassi si***, rf, Ui C4A(.b. C/om. m, tait- ru dUtuliiluin. In Sop/ion., 1, l(i : Vongrctjtitur lurlm
mUmiu. % A*r a ft^MMMMal la
t. U ffpr mm mierorum, ri pnhhuln Ihtmint voruavnntv, ne rndiiinlv
4m to Ikwa* UlMt. B. mbir eollm. gravir unr tcii rjut, dr Olu'eti monte quoqne. crucis fiilgcnfi:
I. ^im imhfmiU, kh mmiImiI ! firroilrr*. ric. rllh, pli$ngi>rr ruinas tempU nui populinii niLttrum...
L'ELEONA ET I/ASCENSION. 385
brillait et tincelait dans l'glise de VAscension, d'autres monastres, aux trangers et aux pri-
fut tout coup consume par le feu et rduite en sons, grce aux fonds qui lui taient fournis par
cendres. Ce fait mit le trouble dans le cur de son fils et par ses propres intondants 2. Au temps
tous ceux qui craignaient Dieu, de telle sorte que de ces installations pieuses les moines taient dj
l'impratrice Kudocie qui craignait Dieu, pour en grand nombre sur le mont des Oliviers^. Les
consoler le peuple qui le lui demandait, fit mettre discussions thologiques amenaient entre eux de
la place de l'ancienne (croix) la croix d'airain que fcheuses discordes auxquelles des esprits aussi
l'on voit briller maintenant et qui renferme six pondrs que Basile le Grand se sentaient inca-
mille livres d'airain (T. IX, 1). pables de mettre fin '. L'vque de Csare pour-
Outre le nom d'imbomon, le sanctuaire portait tant resta en relation avec deux solitaires de la
encore ceux de Ascension du Seirjwur, glise de sainte montagne, Pallade et Innocent l'Italien,
l'Ascension du Christ, maison de la sainte Ascen- qui taient ses amis. Ceux-ci lui ayant envoy
sion, etc. '. Cette premire priode de l'histoire est quelques additions faire au symbole de Nice,
trs pauvre en renseignements techniques sur la relatives l'incarnation, saint Basile refusa de les
disposition des deux glises du mont des Oliviers. examiner, disant qu'il fallait s'en tenir la sim-
Nous savons seulement de l'lona qu'elle tait plicitde la foi et qu'en fait d'addition au symbole
assez belle, pulchra salis, et faite sur le type des on ne devait admettre que celle de la glorification
basiliques de l'poque. Quant l'glise de l'Ascen- du Saint-Esprit (/. /.). Ce n'tait pas la dernire
sion, les nous apprennent qu'elle
Plrophorics fois que le mont des Oliviers servait de thtre
tait prcde d'un portique auquel on accdait aux disputes sur le Symbole.
par des degrs (T. IX, 2). Au Pallade ami de saint Basile, succda au-
prs d'Innocent, qualifi de prtre de l'Olivet ,
avons vu accourir, avant 378, la vertueuse Pme- pch de jeunesse. A la mme poque, un moine
nia qui btit l'glise de la sainte Ascension et originaire de Tarse, Adolius, se faisait remarquer
l'entoura de constructions (T. VIII, 1). Prise par une ascse extraordinaire. C'tait un de ces
d'une louable mulation, Mlanie l'Aeule fondait, aputactites dont le rgime svre tonnait la ple-
en 378, sur le mont des Oliviers un couvent de rine thrie, surpassant mme ses confrres en
cinquante religieuses qu'elle gouverna pendant austrits. En carme, il ne mangeait que tous
vingt-sept ans; seconde par Rufin d'Aquile, elle les cinq jours et, le reste de l'anne, tous les deux
tint aussi un hospice o les plerins de passage, jours. L'abstinence et les veilles l'avaient rduit
vques, moines, vierges, taient hbergs. C'est l'tat de fantme. Tous ces ermites de la sainte
l qu'vagre de Pont, en 382, fut soign et guri montagne taient les spoudi des sanctuaires du
de la fivre, et qu'il prit l'habit monastique. La mont des Oliviers. Adolius s'tait charg de les
charit de sainte Mlanie s'tendit aussi aux glises, convoquer toutes les nuits aux vigiles dans les
1. Gard. Rampolla, Santa Melania Giuniore, p. 69, plurimos fralruin habere possum, qui in meis cellulis
N" 49 : if) 'Av).TiJ/i; to-j Kupiou, yi xxXTi<Jta t;; 'AvaXr.tJ'Ew; to manentes, in monte Oiiveti...
Xpierto. Vie de Pierre librien, p. 99 [x^^ l^'"^ Nau,
: ; 4. Basil. Macn., ep. CCLVIII (vers l'anne 377).
J'irophories, p. 27 :
\^f> \rs\r^r^ ts.^^. Cyrille de Scvthopous, 5. Hist. Laus., c. 44 : Ta xax tov (j.axpiov Twoxvttov tv
Sabx vila, 45 : eI tt;v yav vaXirnj/iv. npsdtepov TO-J 'EXaiwvo; uap tioXXmv (lv xi^xoa... ElfffjOev
2.Pallade, Hist. Lausiaque, c. 46, 38, 54. Cf. Goau, e; To [lapxpiov auToO wxoSottriXEi a-jT(5;, Iv /ei^'ava xaxa-
Sainte Mlanie, p. 97. xeTai 'Iwvvou to pairtidxo. Serait-ce l'origine du Saint-
3. Rufin, Apolog, II, 8. PL., XXI, 591 : eliam testes quam- Prcurseur des Armniens?
JKLALEH. T. U. 49
386 JRUSALEM.
maisons de prires '. Pendant que les frres gie romaine; on y priait Dieu comme Rome,
prenaient leur repos, de la tombe de la nuit on y chantait Dieu comme Rome. Les messes
jusqu'au premier chant du coq, Adolius montait prives qu'elle faisait clbrer devant elle taient
sur le tertre de l'Ascension et l, toujours debout conformes aux rites de l'glise de Rome. L'orga-
et immobile, qu'il neiget, qu'il plt ou qu'il nisation des psalmodies, telle que nous la d-
gelt, il chantait et priait. Vers le milieu de la crit Grontius, diffrait singulirement de celle
nuit, il heurtait les cellules avec un petit maillet que nous fait connatre, pour le sicle antrieur,
pour rveiller les moines qu'il rassemblait dans la Peregrinotio longtemps attribue sainte Sil-
les sanctuaires, chantant avec eux une ou deux vie; ni par le nombre des psaumes ni par le
antiphones. nombre et la monastre do
nature des leons le
Au cours du V* sicle, sainte Mlanie la Jeune Mlanie ne rappelait les autres couvents de Jru-
organisa la psalmodie Tlona et l'Ascension, salem; contrairement Tusage du lieu, d'aprs
faisanten sorte que la rcitation de Toflice divin lequel on ne disait tierce qu'en carme, Mlanie
dans les deux sanctuaires, laisse jusqu'ici Tar- tenait ce que cet oflce ft quotidien^.
bitraire des ermites, devint rgulire et quoti- Dure envers elle-mme, la sainte attnuait pour
dienne ^ ses surs les austrits de l'ascse; elle eut
Avant d'exercer parmi le personnel religieux cur que son monastre possdt un certain
de rOlivet cette grande influence, la noble Romaine confort inconnu jusqu'alors parmi les ermites
avait dbut comme recluse sur celte mmc palestiniens. Ainsi elle dota le couvent d'un bain,
montagne. Blottie dans une petite cellule de aux frais de Lausus, grand chambellan do la cour
planches que sa mre Albine lui avait fait dresser de Ryzance, pour viter aux religieuses l'occasion
sur le mont des Oliviers, elle fut durant douze d'aller en ville et de converser avec les sculiers *".
annes un de ces oliviers spirituels qui garnis- Bientt aprs, elle fit lever un oratoire (txTyipiov)
saient la sainte montagne'. Mais peu aprs la dans le monastre mme, o le vendredi et le
mort de sa mre (431), elle sortit de sa reclu ion dimanche de chaque semaine fut clbr lo sacri-
pour se mettre la poursuite des mes. Son fice eucharistique, aOn que les surs participas-
actrt fat telle qu'elle et pu bientt s'appliquer sent le plus souvent possible aux saints mystres.
ce Y du psaume cxxvii Tes fils sont comme: Pour consacrer cet oratoire, elle y dposa des
des plants d'oliviers autour de ta table Aide roliques du prophte Zacharie, de saint Etienne
de son mari Pinien, qui avait, lui aussi, embrass le prolomartyr, des Quarante Martyrs de Sbasle
la vie religieuse, elle russit k grouper quatre- et de quelques autres saints encore dont Dieu
Tngt-dix vierges dans un couvent bti par elle. sait les noms ^.
Le monastre de Mlanie se distinguait dans Mlanie rigea de plus une chapelle en l'hon-
Jrusalem par la fidlit qu'on y mettait per- neur des Aptres, un Aposlolion, o elle ense-
ptuer les utages romains et clbrer la litur- velit les dpouilles mortelles do sa mre Albine
. Vy 0 $&M0 MUmi. c. 37, 40 : llwpi* Ci >1 to valuation fail (rtitrndrn (|ii)* le inonnslcrt t-lnil vers lo koid-
wkUmt \ jiwpli I* tf IfM s* iatm ffin ii)iutN (mh tin ini>l de la inonla^nr. D'alllciirH la Vir de l'ieiro illu'rii'n,
T**4 % ptflfti, p. 38, plarfl li'n deux iiionastt'TflH, ^rn^ltH cl priiplH, ToiuN^s
4. et s. J4m. / Zarh.. 14. I /./ iptr mont Olipa- par Mi^lunir et Pliiien pour I<*h lioninics cl |i<iiir les rcintncH,
rmm tm qm tmmt padt% ttommt, rentra Jtrtttaltm ett et Mir le ntoni dm Olivier*, pri^K <li- U Htiiiilc Asc^enHioii, ^.3j.^.\>
et de son mari Pinien. Mais la srie de ses fon- abords de l'Ascension se trouvait dans le monas-
dations n'tait point encore close. Aprs cela, tre des hommes. La localisation des oratoires
crit son chapelain Gronlius, mue par un zle sert ainsi prciser la localisation des deux mo-
divin, elle dsira blir un monastre de saints nastres. Le nouveau Marlijrium fut consacr en
hommes qui se chargeraient, sans jamais y man- 438; parmi les reliques qu'on y dposa, il y avait
quer, de la psalmodie de nuit et de jour dans des restes des Quarante Martyrs de Sbaste et
l'Ascension du Seigneur et dans la grotte o le de saint Etienne, le premier martyr. L'impra-
Sauveur traita avec ses saints disciples de la trice Eudocie voulut assister cette ddicace;
consommation du sicle (c. 49). Un don provi- mais elle se foula le pied l'entre du monas-
dentiel lui ayant permis de raliser ce dessein, on tre. Peu aprs, elle fut gurie grce l'inter-
vit bientt se dresser proximit des deux grands vention du protomartyr que Mlanie avait im-
sanctuaires un monastre d'hommes, et la sainte plor pour elle ^.
eut la joie de voir de son vivant des offices r- Le mont des Oliviers ne fut point l'abri de l'a-
guliers clbrs l'Ascension et VAposlolion gitation dans laquelle les querelles monophysites
qu'elle avait fond non loin de la grotte des saints plongrent tout l'Orient. Une nonne appele Urbi-
Aptres, et o reposaient ossements de sa les cia eut l'annonce de ces troubles sur les degrs
mre et de son mari (ihid.). Ce fut dans ce monas- qui prcdaient l'glise de l'Ascension, une nuit
tre que Pierre l'Ibrien et son compagnon Jean monte, suivant son habitude, vers ce
qu'elle tait
s'initirent la vie religieuse sous la conduite de lieu saintpour y prier seule (T. IX, i). Pour une
Grontias '. Ce personnage, dont la vie fut si troi- monophysite, c'et t une grande faute que de
tement unie celle de Mlanie la Jeune, avait en se mler aux runions liturgiques des partisans du
main la diiection des divers monastres levs concile de Chalcdoine. L'histoire d'une Pamphy-
par la sainte. Il en tiit aussi le prtre. Souvent, lienne, qui s'tait retire avec ses filles sur le mont
surtout le dimanche, il clbrait trois fois : une des Oliviers, le montre sufiisamment. Une fois,
fois sur la sainte montagne, beluuro qdicho, une raconte Jean Kufus, qu'elle se rendit au saint lieu
deuxime dans le couvent dos hommes, et une de l'Ascension pour y adorer, il arriva qu'il y avait
troisime dans celui des femmes '^.
ce jour-l une assemble et que les portes furent
A son retour de Constantinople, o l'avaient ap- fermes son insu. Comme elle ne pouvait sortir,
pele d'importantes affaires, Mlanie conut le elle se tint cache auprs d'un pilier jusqu' la fin
projet d'lever prs de l'Ascension un oratoire, de l'assemble et elle retourna sa cellule prs de
un Martijriuin'-\ comme pour faire pendant ses filles ^. A son lit de mort, la Pamphylienne
VAposlolion qu'elle avait bti proximit de devait tre toute bouleverse au souvenir de cette
l'lona. Elli! disait Gronlius : Ceci est le lieu participation force aux mystres des Ghalcdo-
o se posrent les pieds du Seigneur, 11 nous faut niens. Les mesures de rigueur suivirent bientt les
donc y fonder un vnrable oratoire, pour qu'aprs querelles intimes. Urbicia formait avec son frre
mon trpas l'oblation soit clbre, en ce lieu, Euphrasius de Crte et l'vque piphane de Pam-
sans trve, pour mon me et celle de mon phylie une petite association, installe prs du
mari. De mme que VAposlolion faisait partie sanctuaire de l'Ascension, s'appliquant au bien
des dpendances de l'lona et tait annex au et assidue l'oflice de Dieu . Monophysites con-
couvent des femmes, ainsi le Marli/rium silu aux vaincus, ils reurent bientt la visite de l'archi-
1. Vie de Pierre l'Ibrien, pp. 28 s. de l'Ascension existant dj depuis longtemps, cet oratoire
2. P. 31. Par la sainte montagne on peut entendre ici ne fut pas lev sur l'endroit prcis des empreintes des pieds
l'glise de l'Ascension. Aujourd'hui, le village qui avoisine du Sauveur. Les expressions de sainte Mlanie ne sont dor.c
l'Ascension s'appelle le village de la montagne, kefret-Tour. pas prendre au pied de la lettre. Son Martyriiim ne s'le-
P. 28 :\^}t \^*Ji li^. vait pas plus sur le lieu de l'Ascension que Apostolion sur
3. Vie de sainte Mlanie, c. 57 : &Tepo; Oso aTriv tekt- la grotte de l'Enseignement.
pXTai ir9o;, xal pouXeCetat (lapTiipiov [Aixpv oxoo|i,riaai, 4. C. 58s. Cf. 64. Vie de Pierre l'Ibrien, p. 33.
XYO'jira... Out; anv -zizo;, v w '<jTi\<7aL^ ol Troe; to 5. Jean Rufus, Plrophories (Nal, P. 0., VllI), n" 80,
Kup'^u. Kx{<ia)(i.8v ouv svTaCOa (TEjivbv eOxriQpiov... Le sanctuaire p. 136.
388 JRUSALEM.
diacre de l'glise de l'Ascension qui leur adressa vit mort. Il en porta la nouvelle Jrusalem. Grand
des remontrances au nom du gouverneur de Jru- nombre de solitaires s'assemblrent : on rompit la
salem. Mais ni promesses, ni admonestations n'a- porte del cellule, et on tira le saint corps, qu'on
boutirent leur faire accepter la communion du mit, dit Jacques, dans un drap d'or enrichi do
pairiarche Juvnal. On dut finalement les expul- pierreries. Mais lorsqu'on voulut l'embaumer avec
ser '
. Gronlius, qui dirigea pendant quarante-cinq de la myrrhe, on reconnut que c'tait une femme,
ans les deux monastres de sainte Mlanie, fut et tout le monde rendit gloire J.-C. de cette
son tour chass du mont des Oliviers, en 484, merveille. La sainte pnitente fut ensevelie non
cause de son hostilit obstine l'endroit du con- loin de sa cellule, sinon dans sa cellule mme. Elle
cile de Chalcdoine ^. vcut au v" sicle.
Plus heureuse, sainte Plagie sut garder une On comprend aisment que les plerins occiden-
rclusion qui la mit compltement couvert des taux du VI" sicle fussent merveills la vue do
troubles du sicle. Comdienne habile et courti- l'incomparable floraison religieuse qui couvrait la
sane d'une beaut qui la rendait fumeuse dans sainte montagne. Thodosius nombre vingt-quatre
avait t convertie par l'vque
Antioche, elle glises sur le mont des Oliviers \ Outre la grotte
Nonnns. Peu de temps aprs son baptme, elle des disciples, il signale le sanctuaire dit Anconn
avait quitt la capitale syrienne, vtue d'un cilice o l'on montre une pierre portant l'empreinte dos
et d'un mchant mantenu, pour s'en aller secrte- deux paules du Christ, et l'glise de Belhphag.
ment Jrusalem. Elle se btit une cellule sur Le plerin de Plaisance est frapp de la multitude
la montagne des Olives, o elle s'enferma, pre- des reclus, hommes et femmes, qui habitent sur
nant le nom de Pelage, et se faisant passer pour les flancs et au pied de la montagne. Au som-
un moine eunuque '. Jacques, le diacre de Non- met, ajoute-t-il, au lieu d'o le Seigneur a fait son
nuK, ajani, quelques annes plus tard, demand ascension, nous vmes beaucoup de merveilles,
son rque la permission d'aller aux Saints entre autres la cellule o sainte Plagie resta
Lieoi, Nonnus. au fait du sort de Plagie, le enferme et o son corps repose. Sur la mme
bTgem de visiU'r le moine Pelage. Il n'y man- montagne se trouvent Jacques, Zbde, Clophas
qua pas, crit Tillcuiont dans le rsum de sa Vie. et beaucoup d'autres corps de saints (T. XII).
Plif^e lui ouvrit sa petite fentre, et le reconnut. Parmi les monastres restaurs par Justinien,
Mah o son extrme abstinence l'avait r-
l'lat figure le monastre de Sainte-Marie au mont des
dniti? fltlui, il ne la reconnut pas. Aprs
que, pour Oliviers^. Nous le retrouverons au ix" sicle. Dans
un pea d'entretien elle ferma sa fentre, et com- les notices hagiographiques du Pr spirifurl de
mena h chanter tierce. Jacques se mit de son Jean Mosch, il est question d'un reclus du mont
el en prire, et puis se retira plein de joie. Il des Oliviers nomm Thodore l'liote et de '^,
vbila ensuite les monastres, o il apprit l'estime l'abb Abramios, fondatcurdu couvent des Byzan-
que tout le monde faisait de Pelage. Il le retourna tins' dont le nom w' sicle.
subsistait encore au
donc voir; mais Pelage ne rpondant point, aprs .Nous relevons dans la liste <les cotivents arm-
a%iir ItiM^iPrnpH attendu, il |K>ussa la fentre et In niens dresse par Anaslase d'Armnie, le monas-
I. ru.,., tt' M, |>. M. in moHtrm Oliveli, quod scribitur, ttadia septcm milinrio
7. CtMUC OC BtntmmHU, Euthymii vUa, t. t2t. UNO, inde domnns asrentlil in co'lox ; ihi sunt fahrinitns
Cf. VAUJii, MperMn alphabtique det monolrei de numro WIIH vnlrnias.
Pmiiime;HOC, 1900. p. M. t. Hnocoi'K OK (;>ivniiK, Dv .ni if., V, 'J : t t^,; yCac
Juxamem, Mmoru pour rvir t'kUtotre eel$.,
a. .Mafia; <v Kfi ipii tJ>v i)at(2v.
IMM XII. f. tto. TlIlMMl Cdt laU Mf ibUlAln d mIoIc 0. C. 45 : 4 iMii H|ii2u>f<o; 6 'llXtun);, on y)' ti; lYxXetTTO;
HUgto ffsffMUe f llMwajrde 4tM b Me de Pr*s ri cl( T'i 6^; Tv *K)at(t^v.
i|M rl IfMfffia 1*/. LIIII,M34172. r>*l la Irsduclioniie
, 7. r. U7 : i iftC; 'ACpa|iiiO(... ixTil^tv t lavitoO (iovaatrifd&v.
! fit aalkemUmme cf ilr rsc |r Jacqurn dUcre. qui fut TI <m>(Y^(vO' TM> ltuCvTi(i)v. Moiicli connut Joan do ('y/.i(|ii(',
rktolelfe 4 Pil^. Pwir a Ubiiograpbi* bbdc es mona*l<>ro, niliio iiur le monl di'H Oliviers, r. IH7 :
itak U$ MMMIiHM kMkigrapU<|M UUm. intfX^M^'*^ 4|iv ini, Tifi; fim l'tOariiiavilc iv nfi &y' ^9*^
rteaUlt m eiloaklw au mut l'tlagta. tAv *K>uav, |/io->a<in^t6v hu toO 6f>A 'A6pa|A(ou inovo|j.iCo-
i. TaiflM.. G^jwt. tUm.. p. Xkli hr iltrrutaUm MfM* iuv<> ri AhrHinio* appartrnail au v\vrn ilo la ^a.
.
tre de Pande (Pantalon), nomm Saint-Prcur- II indiction ^. Une mosaque se trouve dans le
seur, situ vers l'orient sur le mont des Oliviers, mme terrain.
puis ceux des Quarante Saints, de Bte, de Saint- Nous sommes finalement trs porls croire
Georges, et celui des Cotayens, vers le mont des que le couvent de femmes fond par sainte Mla-
Oliviers, o Jsus enseigna ses disciples les nie la Jeune se trouvait dans la proprit des Car-
neuf batitudes '
. mlites et dans celle des Pres Blancs {karm el-
Kawrek), contigus l'lona l'orient et au
Le personnel, d'aprs midi. La grande citerne d'el-Kawrek pourrait bien
2. les dcouvertes
archo logiques avoir t creuse sur l'ordre de la fondatrice ^,
Les quelques dcouvertes archologiques faites vs dans le terrain des Bndictines, au-dessous
au mont des Oliviers, au cours de ces trente der- de l'lona, et dans le champ d'el-I/eloueh, situ
nires annes, apportent la documentation des au nord de ce terrain, de l'autre ct du sentier
textes un supplment d'information. rapide qui descend par le Duminus /levit. Le mo-
Dans le couvent des Carmlites du Paler, par nument le plus important de ce quartier est une
consquent aux abords de l'lona, un fragment chapelle de 5"',^0 de ct, termine par une absi-
de mosaque offre la formule bien connue qui diole et pave de mosaques trois couleurs.
marquait l'entre des glises et des chapelles : Deux tombeaux assez considrables, contenant les
C'est la porte du Seigneur, les justes g entreront ossements de trente cadavres environ, s'ouvraient
{Ps. ex vu, 20). sur les cts de l'absidiole^. Les restes mis d-
Que le Seigneur garde votre entre et votre sortie! couvert el-Heloueh taient ceux d'un difice l-
{Ps. cxx, 8) ^. gant et fort soign. Les murs, aujourd'hui dmo-
Aurions-nous l le veslige de l'un des oratoires lis par le propritaire du champ, taient en grosses
rigs par sainte Mlanie la Jeune? Deux pierres pierres d'appareil rgulires et tailles avec beau-
tombales mises jour dans les rcentes fouilles coupde fini. On pouvait observer sur un grand nom-
pratiques l'lona nous ont rvl les noms bre des traces de stuc peint, et, parmi les dcom-
d'un Isidore et d'un moine Csaire ^. Une pilaphe bres, abondaient les fragments du plus beau marbre
trouve lors de la construction du couvent du et d'autres pierres de luxe. Dans celte ruyie deux
Paler avait dj fait connatre Thophile, prtre et objets spcialement l'attention
attiraient une :
higoumne et le prlre lltomniste*. Il est re- volute de chapiteau corinthien et une petite
marquer que ledit Thophile avait les mmes vasque pave d'une mosaque assez lgante sur
dignits que Grontius, le chapelain de sainte laquelle se lisaient le chiffre du Christ |C XC et
Mlanie. AGO, occupant les cantons d'une croix *. Ces restes
C'est dans le terrain vague situ entre le Car- sont peut-tre trop distants de l'Ascension pour
mel du Paler et le Tombeau des Prophtes que avoir appartenu au monastre des hommes bti
l'on dterra l'intressante pierre funraire de la par Mlanie. Les attribuer aux fondations de M-
diaconesse Sophie, seconde Phoeb, servante et lanie l'Aeule (monastre de vierges et hospice)
fiance du Christ, qui mourut le 21 mars de la demeure encore une hypothse permise.
1. Archives de l'Orient lutin, II, B, 395 ss. La Iradition 5. PI. XLIII, \. L. Cu, RB., 19n'j, p. 2G2 : 'E-,6 x()tTat
des Baliltides sur mont des Oliviers est dj combatluc
le Y] 2o/.7i xa vixri to XpiutoO lopa y\ otixovo y) oEUTpa
par saint Jrme. Nous la retrouverons au sicle avec w l>o6/i xoi|nri6()(Ta v t)\'^r^^^^\ Tj xa'MapTou [lYivbi; h^. ta'...
Fabri et Poloner. 6. Vie de sainte Mlanie, c. 41 et ne ali(jua eis occn-
:
2. Germek-Duuand, HB., 1892, p. 585 : Avtr, r, [7tij).Ti Kuptou, sio egrediendi nasccrelur, intrinsecus lactiinfieri iubel, et
Stjxatoi El(jX[(i&vTai v] a.\ixri. K(ypto); 9u[Xaet ti^v E<ro]v omnia quxc unique corporis ncessitas excgisset, ipsa mi-
aou, xal Tr,v [^oov trou]. nistrari abundanter iubet, tanlum ut caverent aspeclus
3. RB., 1911, p. 235 : EifftSwpou ; p. 239 : t)/,xl Kcaapou virorum.
[xovi^ovTo;. Cf. supra, lig. 150 et 152. 7. P. SJOUKN, RB., 1896, pp. 274 ss. Celte dcouverte
4. Cleumont-Ganneai, Mission en Palestine en Ph-
et revient M. le comte de Piellat.
nicie, V rapport, p. IIG. Cf. RB., 1892, p. 570 : Mvf(|xa upea- 8. RB., 1908, pp. 122 ss. Cf. pi. XLIII, 3. La destination
6(u't )o\i Heo^Xou T|YOU(Avu, xat fc)eo|iVT)<iTou npECTuxpou... exacte de ce bassin n'a pu tre prcise.
.
390 JRUSALEM.
Aox abords de l'glise de l'Ascension signalons saient toutefois le lieu de leur spulture sur la
deux pitaphes : l'une de Domelihi, l'autre d'une sainte montagne, sur le flanc occidental de prf-
camn're impriale nomme Thodosia qui mou- rence, an de se trouver en bonne place dans la
nil 1res probablement en 592 aprs avoir fond valle de Josaphat au jour du jugement. Une in-
quelque inslallaliou monaslique l'orient de l'im- scription circulaire sur une mosaque trouve dans
bomon *. Plus importante est la dcouverte de le terrain la proprit des Bndic-
russe contigu
l'glise situe Test du couvent des Carmlites et tines porte le nom
de Kalistralos, sous-diacre de
an sud de la tour des Russes. Cet diGcc, main- la sainte Anastasis. Plus bas, prs de l'glise russe
tenant peu prs entirement disparu, mesurait de Sainte-Madeleine, s'ouvrent plusieurs tombeaux
23",60 sur 13*,i5. Les nefs taient paves de chrtiens. L'un deux avait comme pitaphe :
mosaques tandis que le sanctuaire avait un pave- Tombeau particulier de Thodule, qui fui portier
ment de marbre orn d'une jolie rosace en mar- de la sainte Anastasis du Christ; de Pierre son fils,
queterie. On
retrouva les colonnottes de l'autel, trs pieux portier de la mme (glise), et de tous les
on chandelier d'albtre et l'excavation qui dut leurs. Non loin tait ensevelie une famille parti-
contenir jadis les reliques des martyrs qui con- culire, Mumucalion, Jatius et leurs enfants ''. Une
sacraient l'autel. Attenante l'abside, une chapelle pierre tombale trouve prs du jardin de Geths-
funraire pave de mosaques prsente cette in- mani nous a rvl les noms do Pnid et de Tlto-
scription : pour le repos d'fSusbe prtre, de Tho- dosia.
ose diacre, iTEnij^ne, d" Elpide, d'Euphrnln, d\\- Dan? l'enclos de karni es-Sayydd, appel coni-
yathonique, moines*. Nous ne serions pas trs munuient \'iri GaliLvi ou Galile, se trouvent
loigns de voir dans ce sanctuaire la Bcthphag plusieurs tombeaux chrtiens groups autour
du Vf sicle, que Thodosius place dans un lieu d'une mosaque byzantine. La mosaque, (jui me-
dit Ancona, sur le mont dei Oliviers '. Non loin sure i"',H(J sur .")'", 30, sert de pavement une
de cet endroit, ce plerin signale l'glise o repose chapelle aujourd'hui ddie la Panagia. On lit
Tbecla, qu'il faut lire trs probablement Fflngia. dans un cartouche oreillettes, qui formait jadis
(H la spulture de Plagie est chercher sinon le seuil de la chapelle Christ, souvenez-cuus :
I. Caumtm-fHUAn; MB., INS, 72. rho d'Orient, l'JOS, crmonie des nain<>aui &t Tail l'Klona et ritnbomon.
f. Ssa. tM Ma nHtai m
laUeavc nr uo inoMii|uc 1^ il4th|>lijc urlui'lle coiiinicncir au ix* si'cle, autant que les
> l wt t4( i M ai i owliwaMtaytac. Ci..-tiA;!<iKAi:, Ar- UociiincnUp^'rnu'lU'nt (If. le conslalcr.
rkmml. lu.. I, p 3 .; cf. ZDtV.. IIM. p. 130 s. i. GKRHKIi-Dt N4ND, H/i., 1891, j. 671 : 'Vnp x*1 (*)
1. F. LftAc. nu., ISM. pp. M. M. Sn M. Ci -Gan- 4vaKavitK KsXtQTpeirov 0no?(ax(6vou) &t(^>0 *A\aatiitti);,
Mut, BO., \, Yf !'*> * BuM, t'^xraeatiomi al Jrruta- p. 508 : Mi%i\ Siafipcuva Hco^ua<(>, y(vo|i(v(() Oup(i>p(|i tij; yhi
Um, pp. 213 M. tre pbolognpW* 1 pU8ch n coule<ir . T0 Xcptvto)^ 'Avavtaiw;, xal lUrpc^t fitotjtiiKrtix^n) upoipt)
t4; aCtl); vI aTo. Kal vituv twv Sif(p6vTU)v) aT(r>(v),
H^Ki) flisf4fva MatisKoDiov, Tavbu xfaljtbiv Tix(v(i)v).
a Tvtia Kl. t. 4iiMM pml f air 4 ymin la eoarlMtrr, 0. Okrnm-Odna.mi, Hll., \\f., pp. 673 H. uvoc rccliflca-
b tmm, I fmm , tnm uam JasUl par la poatiea llona dan HU., ISU3, pp. 'JI3 a. Cf. Sciiick, //>/'F., XII.
lapagraplfM. Oa y va taMt m MCmimUm moI p. ni. QS., lUHl. p. I7W ; X(piTT) |ivriiO*)ti t*| oXt); oov
h^mm nami falMpNiiaMtll to p rnass d'aea iaiprsiala Xv(. - H^xi| TftO ivUku nsTpb; i,\Ltv Hioy(vou( Iniiax.
KDsfiv ft. 'l'ap |ivt)(|a():) xal vanavoiio; TiiioOiou...
. C* Dm 4 (Mta* A 1 Mo pas rwasla* Jratslsai U
UMft <fM iWMli LwtrWiwji l pisdk 3,900. Oa a. 7. Commem. d Cosit het : in ItUnnteo nuta nnnilnn
irtala pa fa# la lasil 4rilllfW> |aa HHliplMi* as pdal Ot^ttH.
mmam laariaaiw pttkafcf la ta 4a ir* Mcl. caf la 1. UuM-.ii. r IM7 '
|v Ti.. Ami ti.>v ^V^x...'/
L'LONA ET L'ASCENSION. 39t
la lois, c'est--dire sur un sommet secondaire Le dimanche des Rameaux, vers une heure de
de la sainte montagne. Non loin de ce couvent l'aprs-midi, tout le peuple se runit l'lona
devait se trouver le monastre de Sainte-Marie pour y entendre le dbut de l'ofTice dont les paroles
restaur par Justinien. sont adaptes au jour et au lieu. A trois heures,
Les installations armniennes ne sont pas sans au chant des
les fidles gravissent l'espace hymnes
avoir laiss aussi quelques traces. Une inscription qui spare l'lona de l'Imbomon. L, toute l'as-
grecque trouve au mont des Oliviers mentionne sistance, sauf les diacres, s'assied et l'office suit
la trs sainte Charati, suprieure d'un couvent son cours jusqu' cinq heures. A ce moment a lieu
d'Armniennes ^ C'est un texte armnien qui ac- de l'vangile relatif l'entre triomphale
la lecture
compagne la superbe mosaque dcouverte en de Jsus Jrusalem, suivie aussitt de la pro-
187:2, en creusant les fondations du couvent russe cession qui doit se terminer l'Anastasis. La tho-
qui avoisine la tour. Il signifie : Ceci est le corps de rie sacre laquelle tout le monde prend part,
la bienheureuse Siisanne, mre d\\rtvan. Le i 8 de mme les enfants en bas ge, descend lentement
Hori'^. Un autre texte dans le vestibule d'un tom- la pente de la montagne. L'vque ferme la marche.
beau voisin est ainsi conu Ayant pour interces- : Tous ont en main des palmes ou des rameaux
seurs auprs de Dieu saint Isae et les saints presy d'oliviers et rpondent aux chants ecclsiastiques
moi, Walan, j'ai inr/ ce monument pour le pardon par ce refrain Bni celui qui vient au nom du
:
armnien du Prcurseur signal par Anaslase sur lez ce que personne ne vous sduise (T. V, 2).
le mont des Oliviers. La grotte de l'lona tant considre au iv*" et
au v sicle comme le lieu de la dernire runion
j; 3. Les rites. de Jsus et de ses disciples avant la Passion, c'est
l que la communaut de Jrusalem se rend le jeudi
Chacun de ces groupes monastiques clbrait saint six heures du soir. Les chants et les leons,
chez soi la psalmodie et la messe suivant son rite o les discours qui suivent la Gne dans le qua-
et sa langue. Grontius, par exemple, aprs avoir trime vangile tiennent une place prpondrante,
clbr la romaine devant sainte Mlanie, devait se prolongent bien avant dans la nuit. Vers minuit,
user du rite oriental l'glise de l'Ascension et pro- les fidles montent l'Ascension avec l'vque,
bablement aussi dans le monastre des hommes. A puis descendent l'glise de l'Agonie et Geths-
l'Imbomon et l'lona, il est croire que la psal- mani; on ne se spare qu'au Calvaire (T. V, 3).
modie otlicielle se faisait en grec. A ct du service On est galement persuad cette poque
monastique, il y avait, au mont des Oliviers comme Jrusalem que plusieurs des apparitions du Res-
au Saint-Spulcre, des offices ecclsiastiques ac- suscit ont eu lieu dans la grotte de l'lona,
complis par l'voque et le clerg de Jrusalem. puisque l'on y fait une station dans l'aprs-midi
1. Clermom-Ganneau, Mission en Palestine et en Plini- p. 335. Guthe, MuN.DPy., 1895, p. 51. La traduction la
cie^ p. 61,fac-simil. Archxol. Res., 1, p. 326. Gerher- plus salisfaisanle est celle-ci : tombeau du Sei-
Ceci est le
UURAISD, liB., 1892, p. 571. gneur Jacques, qiii a t fait sur sa demande. On pourra
2. PI, XLllI, 1. RiEss, ZDl'V., VIII, pp. 156 ss. Cl.-Gan- trouver quelques renseignements sur la fonograpiiie monas-
NKAD, Arcliol. fies., 1, pp. 329 ss. tique du mont des Oliviers dans l'article du R. 1^. Fder-
L Cl.-GAnnfal, uiv, Terre Sainte, WOl, pp. 21 ss. Les constructions mo-
3. RiEss, /. Arcfiol. fies., I, p. 334.
4. PI. XLIII, 2. fiB., 1893, pp. 241 s. Cl.-Gan>eau, op. t., dernes du village ont d'ailleurs t funestes aux luineg.
393 JRUSALEM.
Ville sainte se rendre, non au mont des Oliviers, Le plerinage au mont des Oliviers pouvait cepen-
mais Bethlem, dans la basilique de la Nativit. dant tre omis en raison des intempries. Une
U est assez vraisemblable que l'on voulait com- homlie attribue saint Jean Chrysostome con-
mmorer ainsi la venue, la descente du Sauveur tient en effet une prcaution oratoire assez sin-
en ce monde avant de clbrer son dpart pour les gulire pour calmer le mcontentement de cer-
:
cieox. L'opposition entre ces deux faits, que la tains de ses auditeurs, l'orateur s'excuse de ne pas
prdication se plaisait mettre en relief, dut in- avoir runi les fidles au mont des Oliviers; il en
spirer cette particularit liturgique. D'ailleurs on ne a t empch par la violence du vent et l'allluence
paraissait pas trs Qx alors sur le jour do l'Ascen- trop considrable des assistants -^ Ce sermon peut
sion. Saint Chr}'sostome se demande si elle n'au- appartenir un prtre hirosolymitain, mais rien
rait pas eu lieu un samedi, cause de l'indication ne s'oppose ce qu'il soit de Chrysostome, en
du chemin sabbatique dans les Actes '-.
grande partie du moins, car ce fameux homliste
En tout cas, d'aprs le rcit d'Ethrie, l'Ascen- est venu Jrusalem o, dit-il ailleurs, la mmoire
sitm se ftait Jrusalem le dimanche mme de la de l'Ascension se clbre avec grande solennit.
II. EusBE, Vie de Constantin, 111 (41), Heik^l , p. 95 : ternelle, l'impratrice Hlne, mre dvote d'un pieux em-
1. 'A7ro),ao)v ' vTau9ot X''>P* Tpa uiiv vTpoc |X'j(iTixot; pereur, les mystiques, comme la
leva sur deux antres
TeTt(Ar)(jiva;, ir),ou7ai; xal TaTa iXoTiixiaii; x'jjxfii" tw |xv preuve de ses pieux sentiments, au Dieu son Sauveur, avec
T>j; Tcpwiri; toO aojTripo; Eoyavea- vTSfi), v6i or) xai Ta xrj; l'aide des ressources impriales que lui fournil son fils.
vffpxou YeviTcw; TcsTTrj, x; xara/XriXo'j; vsjxwv xiii?, tw 3. Choisissant dans cette rgion-l trois endroits ayant l'hon-
TT) et; ojpavo; /a),ir4-'>; ^l'' ^t Trj; xptopEta; (i,'iQ(inv neur de possder trois grottes mystiques, il les orna de
ae[j.vjv()v. xai xaxa 8 tXox).w; Ixitia, x; aOxoy (xrixpd;, f, riches constructions, attribuant la grotte de la premire
xoaoxov yaOv xm tv v'^witwv Strixovidaxo pt(v, iaiwvi- apparition de Dieu la vnration qui lui tait due, honorant
wv xi^v (ivTQiXTiv. (43) : 2. AOrtxa S' ov xw 7tpo(Txyvr,6evTt eoj dans l'autre, sur les sommets, la mmoire de la dernire
yo vsw fipou, xv (iv 7tp6; X(p xrj; ^evasoi; vxpt)), xv S' ttI Ascension, exaltant dans la grotte intermdiaire les vic-
To Tr) vaXr,t}/E(i); 6pou:. xat y*? xi ^veoiv Ttoixevai fisO' toires dont le Sauveur couronna tout son combat. L'empe-
<i|Ji)v eo Si' r,[x; Tjvffyexo, xat xtio; axo xf,; vapxou reur embellit tous ces lieux faisant clater partout le signe
YEviiTew; ovoiAaffxi Tiap' 'Epitoi; fj BiejA Exripxxexo... JtXiv salutaire.
8'
^ (lv paitXw; (AixTip T/j; el; o-jpavoy; Tiopx; xov xcJv /wv
(TWTf,po; 7ii xo xwv XidlJv po'j? xrjv [AV/i|x-/iv ttTijivat; oixoSo-
III. PiaEuiN DE BonuEAUx, Geyer, Itinera..., p. 23.
oxtxtv 'EXe'vr) ayo^xa e) xi aJxrj; dwiript, beofiXo; paiiXu; IV. S. Cyiiule, Cal. IV, 14. Migne, PC, 33, 472.
eoiXi^; |xrjr,p, eoeo; xtxpii^pia SiaEoewc i'puxo, Seiv axfj 1. vuvl 5s v axayowOsi;, n x/j
... Tt) roYo8<f xotti)
paffiXtxr,; ouaa; xoO TtaiS; Ttapaa/oixvou. Tipb vaxoX; pou; xiv 'EXatv va6i6r,xev s't; xv opavv.
Pangyr/ue de Conslautin, 9, 17, Heikel, p. 2'il : 3. xpe; ... et maintenant celui qui a t crueili sur le Golgotha, est
' no/a)' v xrjSe "/wpa; xpiorlv vxpot; (iuaxtxo; xetiar.usva;, mont au ciel du mont des Oliviers qui se trouve l'orient.
TtXouffoii; xara; oxo8o[iLat; iv>j\ui, Xio (iv (tf);) Trpwxr,; Cat. XIV, 23. Ibid., 8C.
Oeocpavea; vxpw x xtj; xaxaXXi^Xou v(iu)v xtufj;, X() o xyj; 2. "LixrjXE |A/ii ij/,|jiepov 'EXaijv, xv eut vesXT); vaSvxa
oxixij; vaXr,<{;a); xr,v iri xf); xptopcta; iJ.vnnr)/ (T|xvv(i)v, hu To;; Tv Tttaxtiiv fftaXao; (lovovou/'t tix/viwv (x/pi oi^uLspov,
5s (xtw xoO Tta'Xo; yivo; x; awxrjpou; vuj/oiiv vtxa;. xaxa xat Tr;v oOpiviov xf, v5ou 7rJXr,v. Il su dre&se encore cet
) Ttivxa padiXe; xdo|Asi x awxf.ptov l; Ttxvtac vaxTjptxwv EliXon, montrant jusqu' ce jour aux yeux des lideles et
<Tr((xeov.
celui <|ui esl mont sur la nue el la porte clesle de son
Ascen^tion.
II. 1. Choisissant dans ce pays d'aulres endroits consa-
crs par des grottes inysli<|ue$, (Constantin) les embellit des V. ruKiE, Geyer, Itinera..., 83, II. 8 ss.
richesses de sa niagnilicence. La grotte de la premire iiiani-
1. Item (archidi;iconus) millet vocein... et dicet bodie :
qainU feria
3. Item omnes Tadent in Eleona in eccle- torum parle non potuit : siquidem quiecumque applicabau-
sU qo* est spelonca, in qua ipsa die Dominas cum
ea, io
lur, insolens humana suscipere terra respueret, excussis in
apoctolis fait. Et ibi asque ad hora noctis forsitan quinta ora apponenlium sa?pe marmoribus. Quin etiam calcali Deo
temper aot ymai, aat antiphon<e api diei et loro, simili- pulveris adeo pereiine documenlum est, ut vestigia impressa
etUa es de erangelio legantur, in quibas Doininus allocu- Domino calcata diripiat, damnum tamen arena non senlial :
las est discipalos eadem die sedens in eadem spelunca, et eadem adhuc sui speciem. velut iinpressis signala vesll-
qa 10 ipM eecksia est. Et inde jam bora noctis forsitan giis, terra custodil.
tantuui
i <liT
de quo in nule
ba-c quoi!
h\.^n\ ^h ^o rslx^au rdjxlcvAoJ
MirrftiM ae^m*t*l, raphram in sua crn* iliicrox caf.lt-
HvkJ
0t Irm mn*lra>m. iU M'ralu4 ditinis %eiliKii diritur, ut
aaMi>|ai Irni Murtoorr aul paviii reiepcril, KeiM|ier ecussis
1. Mais il y eut avant ces deux (Mlanie) une autre
mtmwtfmtuit, quje manu adurnandi studio tmlavil ap|io-
(matrone), cHt^hre par a race el sa rirlicssf, Iri^s pure cl
arftR. Il| i li4o bailii:JB spalio miIo in ku crspitis spc-
craignant Dieu. Son nom (Mail PumiiciiIh (PoiiiiiIh). Elle
c* irva* prrinanel. et iinprrMam difinorum ixriluiii eue-
imiiit A ib-meurer nu\ linix saints ri vonoraliles. Les deux
Uc palveri pcrspicua kimul
raliaacai calcat et atli^ua
Huslit(*s iniih'^reiit sa conduite et sa chartU^. ('c fui file qui
VMMraalIbM arMM coasarval, ui yett diri |ioitit ; adora h-
(-onKlruiHJt l'glise de la Sainte-Ascension et les liAliinents
mm mU tMtrmnt p9d9 fju* De Pierre se rendil) du
qui lenlourenl. 2. \i\ ^ i\ luli.se
HMlM pftaripi* Coalnliai, qum AuKUla cum lilio conre- le lieux ^aintM dcM environs il moula au Cnacle tics Dis-
gaabal, oim H iWtNOly wMia at(no*crre cunru(i|iirt, reporta ciples el de U la Sainle-AHcensiun. De lit A In maituii do
Ikas km Uf ONaiaic pa*ioai* ri rrsurrerlionis ri SMirn- IX, Jkais Hi n , l'Irophories, vi'n'wn cl iiadudion.
caaalllvtl IM4 mintin qiKMi locus ille iii quo po-
publie par Nal, /'. O., 8.
('' ... iri in rorlum Dominus
<M' iilo CUM rsliqua strs Mt t9%JLf |Lpl^|M M* ^1 IVA-.* ^*v^ ^-^j i
TEXTES RELATIFS AU CHAPITRE XIV. 39t
. d^> U' o^j ^{ ot\ w.O) ;-.k^ L)... .l^tojL^o |>0) w^ot .3 .1-)^ (Le..; -XI. Thodosb, Geyer, Itinera..., p. 145,11. 3 ss. et 146,
14 ss.
de Oli*'iers eurent beaucoup souffrir de l'inva- qu'il s'avance ensuite vers l'ouest pour contempler
sion persane d* 614. Les contemporains parlent Jrusalem du porche principal de l'glise Puis :
d*an massacre de quatre cents religieuses runies par le grand portail m avanant sur les degrs, je
dans la mme maison et de l'ensevelissement de verrai la beaut de la ville sainte qui s'tale l'oc-
douze cent sept cadavres retrouvs sur la mon- cident (T. Le spectacle lui arrache ce cri
I, 4). :
tagne aprs le >ige '. Ce fut aussi sur le mont des Comme il de Dieu, de contem-
est doux, ville
Oliviers que les Perses entassrent leurs prison- pler ta splendeur du mont dos Oliviers! (T. 1,5).
nier avant de le^ emmener en captivit et que le L'glise de l' Enseignement est donc toujours dans
palriarch^ Zacharie contempla avec douleur l'in- celte admirable position que nous ont indique
c-ndie qui dvorait les grands sanctuaires de la les historiens de l'poque rcdente. |
ville'. lla raclivilreslaiiralrice de Modeste, qui Nous devrons donc mettre sur le compte d'une
de relever ces ruines, s'tendit galement
'effora bvue d'Adamnanus la localisalion de ce sanc-
aux fameux temples de la sainte montagne, et tuaire au midi de Blhanie, quo l'on relve dans
parmi les rparations dues au nouveau Zorobabel son rcit compos sur les din-s d'Arculfe (T. IV, 7).
le moine Antiochus numre la Sainte-Ascension Mais il faut le reconnatre, pour l'attribution et le
et les autres vnrables maisons'. Sous cette vocable de l'glise, Adamnanus est parfait. Elle
vague dsignation finale il faut entendre les glises est fonde, dclare-l-il, l'endroit du mont des
qu'il passe sous silence, telles que l'lona. Oliviers o le Seigneur tint des discours ses dis-
ciples. Quels taient ces discours? se demande-t-il
I fi Un fut
ensuite. Ceux qui traitaiont de la consommation
des sicles, et qui dbutent par ces mots : Vidfle,
Dans sa pr " niysltqiic lo moino So- tn' quis vos scducat '. .\u iV sicle, la dsignation
leur rnootrant des abmes cachs (T. I. 3). A l'i- du mont des Oliviers, elle est aussi dsigne par le
mitation d'Eusbe, lo pote se ert pour uxprimor soiil nom de cette montagne. Si l'on disait hlona
cet eoseignement de la terminologie propre aux nu iV sicle, vers le x on appelait encore lo sanc-
Sr?toiM. Prhf de Jrutalrm par le* To IwTftpo:... xat ti^.v Ayi^v aOte divXif)<}tv, xil tox XotnoO;
Prrtf* lrl. 4 \intk\m. Calllac). p|i. IR. 4. Cf. fhinnir. cSa^iiiov; oUov;.
fuek . II.
,
*. Til IV, 7. Lfl pftniido-Kiinlior M nflrl do* iiimei
1. f^. I., pf 10 M. .
trriiH* (iirArcuIfff : in eo fundala Incn, in quo Dominus
1. A*fMai.. UUr* Bmtatke dAneyre, PO., LXXXIX. tiH tii%rpulo$ hnhuie termonem... trnditur. Ln conci-
dfSM Mt trop eiact pour Atro rorliille.
L'KLONA KT L'ASCENSION, DU VU- SICLE A NOS JOURS. 391
tuaire de la grotte, o l'on officiait le mardi saint, mitif, nous obtenons par l, du mme coup,
a le saint mont des Oliviers , x Syiov oco tv quelques notions sur la forme de l'glise rige
'EXatwv ^. par la fondatrice du iv* sicle, Pmenia.
En gravissant ce mont vers 870, moine Ber- le C'tait une rotonde avec des portiques concen-
nard remarquait entre du Christ
le lieu de la prire triques formant des galeries couvertes. D'aprs le
agonisant et le sommet de l'Ascension, un endroit plan sommaire qui accompagne la description
o les Pharisiens amenrent la femme adultre d'Arculfe,il semblerait que le portique le plus
au Sauveur. Ceci n'est point en conformit avec extrieur consistait en des pilastres adosss au
l'vangile, car Jsus avait quitt le mont des Oli- mur de la rotonde. Ainsi, les votes qui reliaient
viers et se trouvait au Temple lorsqu'on lui pr- cette range de pilastres et les deux colonnades
senta l'adultre. Mais les montreurs n'ont jamais de l'intrieur n'auraient form que deux passages
recul devant l'invraisemblance. Ils allaient mme courant paralllement l'enceinte de la rotonde ^
jusqu' faire voir une inscription grave sur mar- piphane n'est point en faveur de la pluralit des
bre comme ayant t trace par le doigt du Christ, portiques. Un dtail de Willibald laisserait tou-
quand il se pour loigner
mit crire sur la lerre tefois entendre que des colonnes, tout en tant
Elle est encore l'glise du sjour du Christ sur la qu'un arrivait passer entre ces colonnes et le
montagne' l'pisode de la femme adultre com- mur, il se croyait absous de ses fautes ^ La mme
mence en eflet par la mention de la retraite de Jsus pratique indulgentielle s'est retrouve plus tard
au mont des Oliviers retraite qu'il laissait le matin
'-^j chez les musulmans, notamment dans la mosque
pour aller au Temple. L'inscription n'est pas ce el-Aqsa o l'on voit encore deux couples de co-
que pense le naf Bernard ou son guide; elle ren- lonnes fort rapproches l'une de l'autre et uses
ferme le Pater, l'oraison dominicale que le Sau- par le frottement des fanatiques qui ?e sont ver-
veur aurait crite de sa main en hbreu sur le tus tenter ce tour de force. A l'Ascension, ce
marbre^. Nous avons vu dans la priode prc- passage impliquait les mmes dilTicults; c'est
dente que l'lona portait parfois le titre d'glise dire combien cette premire colonnade serrait de
des Disciples; chez le moine Bernard, ce titre est prs le tnur d'enceinte.
restreint saint Jean. Le centre de l'difice, dpourvu de toit ou de
vote, se trouvait compltement ciel ouvert,
2. Ascension. comme pour laisser visible tous les regards la
roule des cieux. Au
centre de Varea ainsi dcou-
Les descriptions de cette priode sont plus verte, se dressaitune sorte de tourelle d'airain de
explicites que celles de la prcdente sur la dis- la hauteur d'un homme. C'est l que l'on entre-
position gnrale du sanctuaire qui couronnait le tenait la poussire sacre que l'on distribuait aux
mont des Oliviers, et comme l'uvre de Modeste plerins comme une poussire foule par le Christ,
n'est gure qu'une restauration sur le plan pri- et portant perptuellement l'empreinte de ses pas.
1. Texte IX, 3. Il semble que Willibald place la prire et ittic fuit etiam edificata perputchra ecclesia, sed postea
l'agonie de Jsus l'lona. a paganis omnino destructa. Ainsi Saewulf se fait l'cho
'2. Ce dbut a suITi Taire naiire la fausse tradition rap- d'une tradition antrieure, en cours chez les indignes, mais
porte par le moine Bernard. Joh.. 8, 1. mal interprte par Bernard le moine.
3. Telle est la vraie |)orle du renseignement de Bernard 4. Texte IV,2. CI". Texte VIII, 1.
confront avec celui de Stewulf. Bernard ... ecclesiam in : 5. Texte V. Ce plerin compare l'glise de Nice ddie
honore sancti Johannis in qua servatur scriptura in aux Pores du Concile l'glise ronde de l'Ascension. La
lapide marmoreo, qunm Dominus scripsit in terra. description armnienne, Texte II, rapproche l'Ascension de
Saewulf Dominus noster scripsit orationem dominicam
: la rotonde de l'Anaslasis. Mais ce rapprochement n'implique
propriis digitis in marmore hebraice, Assyriis testanlibus ; pas une similitude parfaite entre les deux difices.
398 JRUSALEM.
Le distributeur de reliques, pntrant dans cet ne faites pas renverser la croix qui est place en
dicule par une petite porte mnage du cl oc- face du Temple, sur le mont des Oliviers, le Tem-
cidental, mettait les prcieuses parcelles dans la ple ne pourra tre bti. Cdant ces perfides
main que les fldles lui tendaient travers une insinuations, les musulmans renversrent non seu-
ouverture pratique dans le haut de la tourelle'. lement la croix de l'Ascension, mais aussi un
Au-dessus de la tourelle, suspendue par un sys- grand nombre de croix dans tout leur empire^'.
tme de poulies, une grosse lanterne bien close
renfermait une lampe qui brillait jour et nuit, par ^ 3. /.p service religieux A VJlonn
le beau et le mauvais temps-. L'autel, galement et r Ascension.
en plein air. mais protg par un ciborium ou par
on" petite toiture adapte une absidiole. tait L'affaiblissement de la vitalit chrtienne rsul-
situ l'orient de l'espace dcouvert, sur la bor- tant de l'occupation musulmane amena nces-
dure du portique le plus central '. sairement la diminution du monde monastique
La partie suprieure de la rotonde tait munie si largement install au mont des Oliviers dans la
l'occident de huit fentHres trs rapproches les priode prcdente. Les quelques cat;<ories de
unes des autres et faisant face la ville. A chacune reclus et de cnobites que l'on y retrouve au
de ces fentres tait adapt un fanal que l'on allu- ix* sicle font l'effet de pousses sorties de la ra-
mait chaque nuit. La clart proj'te par Ten- cine de gros arbres abattus. On comptait alors
emble des huit fanaux se rpandait non seule- parmi les ermites dissmins sur la montagne
ment sur la rampe occidentale de la montagne et les onze Grecs, quatre Gorgiens, six Syriens, deux
longs escaliers qui s'levaient de la valle de Jo- Armniens, cinq Latins et un Arabe, sans parler
laphat, mai;* aussi sur le quartier oriental de J- de deux Grecs, de deux Syriens et d'un Gorgien
rusalem T. IV, 5i. On et dit la rapparition de installs le long ou vers la cime de la voie degrs
la croix lumineuse que saint Cyrille avait vue s'- qui montait de la valle de Josaphat. Six Arm-
tendre du mont des Oliviers au Golgotha. I/glisc niens dtenaient encore leur couvent de Saint-Jean
de l'Ascension nscensio Domini, f, ayia 'AvctXT)']*t l'orient de l'Ascension Un important monastre
''.
se dressait en effet comme auparavant sur le de religieux latins observant la rgle de saint Be-
point culminant de montagne, au bout du grand
la noit continuait sur le mont des Oliviers les tradi-
montagne depuis le Cdron '.
escalier gravissant la tions des Mlanie. Gouvern par un abb, il tait
Modeste avait aussi replac au sommet du monu- parfois dsign sous le nom de congregatio de
roeot une grande croix qui signalait le mont des monte sancto Le Otiveli. nom de quelques-uns
de
Oliviers plusieurs lieues de distance. Mais elle ses membres trahit bien leur origine Dominique, :
tiens, les Juifs dirent aux musulmans Si vous : chrtient de Jrusalem et des environs \ Cits de-
I. TsU IV, t. Il Mmble. d'apr le Tette Vlli. i, que rendissimo Domino in Chrto Patri Leoni somma Ponti-
I'm m
Mfvait atl du ectl toardic eoraine d'aatrl. fici et universnii Papx sedis snnrt.r Apostoticr i/rAw
7. TctiM IV. h, V. Dsnt le Liber nominum tororum ex Rom.T, conijrt'ijdlio montis (tlivrti... /imit/nissimc Pater,
tti. fC, XXIII, 1303, fiUMMSMal aUribu<^ uinl iritme, nos, qui snmiis hic in snnrfii riritiite Jenisiilrin perei/ri-
MMi ^1 fl fralMMMaMMMM du vm^rtltle ll^idtt. on a i, ulluin liominem super lerrnm non ainiinius plus i/udm
CMMM m $iim 6f> Panlin de Noir et d'Adamnanaa. vos. et inr/uantum rnlrmiis in islis snnrlis loris pro vitbis
S. Telle IV, 7. VII. VIII, I. Cf. Ax. t&. die nortuifue Domino fumliiiius preres... Joannrs i/ui fuit
\ Telles I. I VII.i de monasterio snnrii Solir i/uem Tlieotlulus Igutnrnus
u. Utauu. LC HtMM. d. rbbot, II, p. Ut. Telle III. nenut rester sril, ipsr leralus est super nos dirniito i/uod
C. Tnto VI 4d Hamrtum lohannem, quod tenent Ar-
: t'rnnri i/ui sunl i/i monte (fliveti fi.rretiri sunt : et dixit
m0mi, firai r/. notiia quia oinnes t'ranti fi.rretiri estis et reproliat fidem
7. pttMm pttfByrlmnrum monnrhnrum dan* LK^virn, noslrnin... t'ommendnmun nos Doininirus, Theoilorus, Ari-
Oritm ekriiiamm ili f>f> r7 4a srifi/Ziinm/i m- tfif nitiiiilm t, rri/tiriiis, Juiinor\, I ni l'I oiiini^ loKim/iifio de
L'LONA ET L'ASCENSION, DU Vn SICLE A NOS JOURS. 399
vantle clerg de l'Anastasis, ils indiqurent sans triarche, clercs et peuple se rendent au saint mont
dtour leur dissentiment avec les Grecs. Dans le des Oliviers, c'est--dire l'lona afin de com-
Gloria Palri, les Grecs ne disaient pas sicut eral : mmorer l'entretien de Jsus et des disciples sur
in principio ,'
dans le Gloria in excelsis, ils ne di- la On des temps. Au cours de l'otTlce, le prlat lit
saient pas : lu solus Allissimus; ils n'ajoutaient les passages vangliques relatifs cet entretien,
pas Filioque au symbole, et ils disaient le Notre en particulier Matth., xxiv, 3 xxvi, 2, qui com-
Pre autrement que les Latins . Puis ayant '
mence par ces mots Jsus s'tarit assis sur le
:
rdig par crit leur profession de foi qui fut lue mont des Oliviers. Parmi les leons de TAncien
publiquement par l'archidiacre dans le Martyrium Testament, il est remarquer celle d'Isae, xl,
( Saint-Constantin) , ils apaisrent momenta- 0-17 : Monte sur haute montagne, toi qui vang-
la
nment les esprits. On pourrait se demander si lises Sion. Les strophes rythmes font allusion aux
cette abbaye bndictine ne serait pas identique paraboles des talents et des dix vierges et revien-
au monastre silu in fiisanleo prs du mont des nent souvent sur la pense du Jugement dernier.
Oliviers, et auquel le Commenioralorium donne le C'est l'Anastasis finalement qu'avait lieu la cl-
litre si occidental de Saint-Pierre et Saint- Paul -. ture de lacrmonie (T. IX, 3).
Bien que la visite assidue des sanctuaires et la Quoique la localisation du Cnacle du Christ au
psalmodie fussent la principale occupation des Sion chrtien ft admise de tous depuis long-
mctines, y avait en outre un clerg attach
il temps, la crmonie de la nuit du jeudi saint
chacune des glises du mont des Oliviers. L'Ascen- continuait par tradition s'ouvrir dans l'glise de
sion tait desservie par trois prtres ou clercs, l'lona. Mais le souvenir de la Cne, commmor
l'glisede l'Enseignement par trois moines et un dans la journe l'glise du Sion, faisait place
prtre, l'glise de Suinte-Marie par deux clercs". maintenant celui de la trahison, et le premier
Toutefois, les jours o la liturgie l'exigeait, le pa- vangile lu cette nuit tait celui qui dbute ainsi :
triarche et le clerg du Saint-Spulcre venaient ofli- Et Jsus avec ses disciples au del du
sortit
cier dans ces divers sanctuaires. La procession des Cdron. La station suivante se faisait au lieu de
Rameaux commence Bthanie d'o l'on rappor- l'Agonie (T. IX, 4).
tait un olivier, se dirigeait en premier lieu vers la Naturellement,la fte de l'Ascension, qui avait
Sainte-Ascension au chant du Impaire : liosanna fini par tre isole de celle de la Pentecte, se
dans les hauteurs, bni celui qui vient au nom du clbrait dans la rotonde du mont des Oliviers.
Seigneur! L^ le patriarche faisait la lecture de l'- Les fidles se trouvaient parfois incommods par
vangile selon saint Marc, \i, 1-H, qui dbute par les bourrasques que l'on peut encore constater
ces paroles : Lorsqu'ils approchrent de Jrusalem Jrusalem l'poque de ces ftes. La dvotion en
et qu'ils furent prs de Belhphag et de Btha- tait d'autant plus trouble que la rotonde n'avait
nie... L'innovation apporte l'antique crmonial point de toiture et que le vent s'engoufTrait en
fut la substitution de Bthanie l'lona comme tourbillonnant sous la galerie circulaire. Arculfe
point de dpart de la procession. Mais, ainsi que a signal ce vent imptueux qui se lve vers midi
jadis, on descendait ensuite directement Gelh- au jour anniversaire de l'Ascension mais il a ;
Le mardi saint, vers trois heures du soir, pa- mne se reproduit chaque anne jour fixe ^. Hap-
monle sanclo Otiveti... D'autres noms sont connus par la bndiclins en Orient, pp. 14 ss.
letlre de Leun il! Cliarleiiia^nc et par les Annales Franques 3. Texte VI. Nous revienilrons sur le sanctuaire de Sainte-
relatant la lg.ilion du caliTe et du patriarche Thomas au Marie propos du Tombeau de la Vierj^e. La lgende de l'ap-
ini*ine empereur. LEyiiEN, /. /.
parition de l'ange Marie sur le rnont des Oliviers quelques
1. 11ifelk-Lkclerc(j, Histoire des Conciles, lit, 1128. Cf. jours avant sa mort dut tre l'origine de ce sanrluaire. Une
VAII.H, Saint Michel le syncelle,
VI. pp. 3'Jt ss. ROC, pila|>he publie, en 11*03, par (!l.-Ganneai;, liAO., V, p. 164,
2. Connu., p. 302. L'inslalldlion latine aurait succd au est ainsi conue : A t enterr {le jour) de la Pentecte,
couvent des Byzantins > fond par Ahiamios. Elle compre- le juste Jospios, prtre du sanctuaire, nourellement
nait trente-cinq moines. On pourrait aussi la mettre fond, de l'Ange apparu. Cf. p. 182.
proximit de l'lona. Sur cette abbaye et son hi>toire, on 4. Texte IV, 6. Le patriarche officiait ce jour-l, T. VIII, l.
400 JRUSALEM.
peloDS-DOOs aussi ce propos le prdicateur qui litanies solennelles organises autour de la Ville
s'excusait sur le trouble de l'atmosphre de ne pas sainte. que Pierre l'Ermite et Arnoul,
C'est l
avoir donn son sermon sur le mont des Oliviers *. chapelain du duc de Normandie, exhortrent par
Malgr ces contretemps, l'illumination de l'glise, des discours enflamms le peuple la prire et la
la nuit de la fle, russissait toujours, grce aux contrition, et les chefs la concorde'. Malgr
Tananx bien clos que l'on ajoutait en grand nom- la diflicult des temps, des ermites logeaient encore
bre ceux qui brillaient d'ordinaire. Cette nuit- sur la montagne. Tancrde, venu seul en recon-
l, dit .\rculfe, le mont des Oliviers n'tait pas naissance sur le mont Olivet, avant le gros de
seulement clair, T. il paraissait en feu IV, G). l'arme, se fit montrer par l'un d'eux les princi-
Peu peu les musulmans envahissant la mon- paux Lieux Saints dans le panorama qui s'offrait
tagne firent beaucoup de tort aux lablisscments ses yeux \ C'est aussi un solitaire vivant dans
chrtiens. Au sommet, on montrait, au x' sicle, une tour antique du mont des Oliviers qui prodi-
une mosque btie en mmoire d'Omar qui avait gua aux Croiss les encouragements et leur prdit
sjourn quelques jours sur le mont des Oliviers le jour prochain de la victoire". Une fois matres
lors de la capitulation de la ville'-. Vers 638, la de la ville, les Francs s'occuprent de rendre aux
croix de l'Ascension fut abattue, mais l'glise Lieux Saints leur splendeur passe, en commen-
pargne tait encore debout en 985. Plusieurs ant par ceux qui taient tenus pour les plus
monastres armniens furent occups ou dmolis importants.
parles Arabes^. Ce n'tait qu'un acheminement
vers la ruine gnrale qui atteignit les sanctuaires A. Ascension.
au cours du xi* sicle.
A la longue, le souvenir de l'Ascension tait
devenu prpondrant sur le mont des Oliviers,
11. LES SA.XCTUAIRES DU MONT DES OLIVIERS,
Dt* XII* SICLE A .\US JOL'RS.
comme celui de l'Assomption dans la valle de
Josaphat. Rduite un rang secondaire, l'lona
vet avaient dj partag le malheureux sort des tait rtabli dans le sanctuaire renouvel de
^liset situes hors des remparts; ils taient rui- l'Ascension. Toujours juch sur le monticule du
ns (T. X. 2 Leur ruine toutefois n'avait pas t
. fin sommet de la montagne, ce sanctuaire tait
telle qu'il fussent mconnaissables et mme com- prcd d'un grand escalier d'une vingtaine de
pltement inutilisables. Dblaye d'abord sommai- marches^, au bout duquel on se trouvait sous
rement par les annes franques, dont un d<''ta- une galerie servant de vestibule l'entre qui
chemeiil occupait le mont des Oliviers, l'Ascension faisait face l'occident . Le mur extrieur s'le-
servit, durant le sige de 1090, de station aux vait comme auparavant sur un plan circulaire
I. Vr f. WL BatycUw. d<> son cM, racoola m l'an m't in clum. Albrrt d'Aii, V, 46, Occid., IV, p. 'i6'i : ad
et rMUra Ml ovrsfsa etlroriliiiira srriv a ^ji^ie le nioniein Olivrti t^entuni est : ubi etiam vironim forlium
iMr a Vktetmion. PG., CXI. liki. nistniliam /tn.iuerunl. Cf. |). '7'i.
7. ftn ta fUJktwt, Palrstinr under thu MoiUm, p. 3IN. b. Coiiliniialion le TuKB(ii-:t;K, 111, Ovcid.. II!, p. 'M 7.
Cl. HooMM ak-DIa (SaMfsire), p. 'lO. Ilioit iiK ( AKiM, lt:i, Occid., III, |>. r)H.'>.
3. A)iAf4M ft'A*MB, Arrkiee dr t Orient latin. Il, II, fi. Ai.Hi'.itT ii'Au, VI, 7, Occid., IV, |. 'i70 : visitni est pri-
p. WA. mnlihus ex consilio cpiscoporum cl cleri i/iii
ftopiili,
\. Gciu.. T., VIII, M ilUrmrit de llnlor. du froundei. itdernnt, ut comuirrrnt (lucndiim viriiin l>ci, ijui erat. in
itetd.. I. p %SV RttMo^ nActlLKM, XX. itrrtd.. III, iinlti/iin lurri procenv alhtinlinis iii iiionfc OUvarum
pm. f thrme XIV. %, ftcrd.. III, |*. I0; tnlUariii... lUu.i. T.. VIII, 17, Occid., I, p. \\W.
t/m0 r**0, I fum promnont tma aictHdrrunt 7. Trilc XII. :i; XVI, I; XXVII, a.
4 erlMiSM M'. '
'/ ,"., i,;(:hruiua*ten- H. Nii.roiA iiv l>i)(;(:iiti)KM, c. 73, p. lOH : Coinc no' in ('a|iu
H 4m eirlmm. f >' t,n,onr,n ,,(i frrit... Armutfu, IflU tli*lU iicala, Iruuvi una lomia, dinan/.i alln porlu dollu
mttudr mdo mi*tiordUim qmam Vttu Ckriimitii fteeral ailla cItieM... La porta al e vutla in orco, c. 6 voila ai
^mi rriU tMml eum fUjutd topidm tltuiu r t tfun nn enHtl ,,^i TiUi. XXVII, .1,
L'LONA ET L'ASCENSION, Ul] Vil- SICLE A NOS JOURS. iOJ
1. Textes X, 1; XII, 2. Niccol da Poctiin., /. /, 6. Textes XII, 4; XIII; XV; XVI, 2; XVIL
2. Texte XVI, 1. Une bande turque au mont des Oliviers 7. Textes X, 2; XII, 2 ; XIII ; XVI, 3; XVII. Le chiffre des
en 1153, Ciiix. T., XVlI, 20. sagnes donn par l'big. Daniel entre les deux sanctuaires
due porti. l'una al ponente, donde s'entra nella cappella, e nus discipulos suos et omnes ad se confluentes de civitalc
una a levante, che sta serrata. Mais au xn' sicle, cette der- docere. Ibique fertur orationem dominicain discipulis in-
nire porle devait lre ouverte. sinuasse.
JRUSALEM. T. U. 51
403 JRUSALEM.
l'iaspiration de Dieu ils avaient visite avec tant souvenir de l'Enseignement que l'on vnrait au
de dvotion, et de les ensevelir l . Lvque tant temps des thrie et des Mlanie. Maintes expres-
mort son tour, la dpouille des deux frres fut sions des Gesla Francorum ou de Thodoric sont
place l o il avait t convenu. Quant Tglise mettre en parallle avec celles de la Peregrinalio -.
pauvre et ruine, termine le chroniqueur, elle fut Ce que celle-ci dit de l'Iona, ceux-l le disent
rase et reconstruite du prix des aumnes qu'ils du Pdier. En dflnilive, le fll de la tradition pri-
avaient laisses. Le nouvel difice fut plus grand mitive n'est point encore interrompu, et il est
et plus beau que l'ancien. C'est l que reposent absolument certain que l'glise du Pater Noslcr,
leurs corps honorablement ensevelis. Ils mouru- construite par les Croiss entre 1102 et 110(,
rent le 30 mars 1152 *. s'levait surTemplacemenl de l'Iona. Si sa posi-
La localisation de l'enseignement de l'oraison tion relativement l'Ascension et son attribution,
dominicale au mont des Oliviers, motive par dont la transformation partielle s'explique ais-
des raisons que nous avons exposes dans l'tude ment, en sont de clairs indices, l'existence de la
des textes vangliques, tait antrieure l'arri- grotte sacre de l'Enseignement en est une preuve
Te des Croiss. uvre des chrtiens indignes, irrfutable. Or, tandis que sous le maitre-autel de
elle avait pris naissance dans l'Iona restaure l'glise du Pater une plaque de marbre offrait la
par Modeste. Graduellement, l'enseignement du dvotion des plerins le texte grav de l'oraison
Christ avait, dans l'esprit du peuple, chang d'ob- dominicale, il du chur de
se trouvait au-dessous
jet : l'enseignement eschatologique s'tait sub- la mme une grotte souterraine o le Sei-
glise
stitu celui du Pairr que l'on pensait avoir t gneur, aflirmail-on, avait souvent sjourn pour
compos sur le chemin de Jrusalem Bthanie. y instruire ses disciples' . Ainsi, la fusion des
D'autre part, par rapport l'auditoire du Sauveur, deux souvenirs est manifeste et rien ne fait mieux
celte transformation ne se heurtait aucune dif- saisir que la tradition de l'institution du Pater
ficult, car c'tait aux Aptres que s'adressait s'est tout simplement greffe sur l'ide de l'ensei-
l'oraisoD dominicale aussi bien que l'entretien sur gnement ordinaire du Christ rattach l'Iona
la coosommation des sicles. L, crivait le depuis l'origine '.
xtf sicle, l /''ii^r ait compIMemont ananti le Mais le sanctuaire tait trop important pour ne
tef orat. tm ifraMtoM Mnplisliqac* de l'biK. Dioicl d'un leste lyriatiue (Sk.w. : scripsit orulioncin (lominiann
paadMitrteMl4gllMtpMVMlf>roTCiiir d'unr rriouche /trophi diijilts m mannori' hcliraice). Poul-<^ln' y avail-
fmtMmn i m Uni qui, ki maut. omI pM tr^ Mur^ 11 auiKi un texte Rrec, au \ii* sit^clc, coinino d la hasse fxi-
1.OMtrn l^out. : in tfuo loro HiUlu erat iMtmnut dUrt- qur b>zanline. rf. Texte \V : grxris liflrris. Du milieu do
pmln tm... domrt. t/tWkMM im qua ipelunra iolebal
; l'gllM, selon Thodoric, on drKCi-nd ti la Krolle par ;I0 degrs
Oomimm* dottrt diseipmhi. TMoftoftU: Specmm... ubi tki- : peu prs. Aurun autre texte ne nous permet de contrler
m
mimmt Mpt r t m dieipulotoniiMptrMtlur. ttu. la valeur de rr i liilTre. MaiH il su peut liien (|ue, ((iinme pour
tm f M ptiwmem itdtm doetbmt Do$imu apoUloi. U priton du ( lirit au Suiiil-Spulcrc, il faille entendre par
i. Tlni XII, I XV. XVI. . tjradui non M'uleinmt le //</'.< de rescalier, mais aussi les
4. km cn dn UmW\ Ar VfU.Mm ntm om Mtol * pas que l'un doit Taire pour y arriver du milieu de la nef
f w> Ml toB 4 fragMMl ) portMl qorlqoM ll- <
rentrale.n medirtntr rcctfuir . I<es '.^^ ma relies que Thodoric
ttm m $>'" -f .- - i-... i.rd dr u iroiiTaltln
i (ompte pour derondre h la K^dle de letlilem sont aussi
mHtm* I' Ml, 4m 1 clolirr mIui-I qui un rlilftre rxaitr.
^^'^' .roMiitM. Amm nmlr qu il Hftpar niU., V p. :i. Texte XII.
r. '..
I/KLOXA ET L'ASCENSION, DU VU' SICLE A NOS JOURS. 403
pas tre dot bientt d'un collge de chanoines l'glise mre de la Rsurrection laquelle ils
rguliers l'instardu Saint-Spulcre, du Temple avaient fait affront, et il fut nettement dcid que,
et de Notre-Dame de Sion. Les blancs moines de mme en l'absence du patriarche, le chapitre du
Tordre de Saint-Augustin se btirent donc une Saint-Spulcre, prsid par son prieur, aurait le
rsidence contigu la rotonde de l'Ascension du privilge exclusif d'officier au mont Olivet le jour
ct mridional. Le sanctuaire fut desservi par de l'Ascension, de mme qu'au Temple pour la
eux'. Plusieurs des prieurs du mont Olivet nous Puriflcation, au mont Sion la Pentecte, Josa-
sont connus par leurs signatures au bas des chartes phat pour l'Assomption ^'.
du Saint-Spulcre et aussi par leurs dmls avec Ce privilge n'avait rien d'abusif; il tait fond
d'autres communauts. Foucher signe, en l'an sur la coutume immmoriale de l'glise grecque
1112, un acte d'Arnoul, patriarche de Jrusalem, de Jrusalem. thrie et le Tijpicon de l'Anastasis
et Laurent un diplme de Baudouin II en 1120-. nous ont dj suffisamment renseigns sur le rle
Ds 1130, apparat dans les actes le nomd'ffenricun jou par le clerg du Saint-Spulcre dans les sta-
montis Oliveti prior, que l'on relve encore dans tions solennelles qui avaient lieu dans les sanc-
des diplmes de 1 1 45^. Vers cette poque-ci, Guil- tuaires. Leurs renseignements et ceux du rituel
laume, patriarche de Jrusalem, termina un dift'- latin ont beaucoup d'affinits. Au xii sicle, l'A-
rend entre l'abbaye de Josaphat et le chapitre du scension se ftait de manire suivante Aprs le
la :
peuple runi au Temple vint sa rencontre dans assures. Mais jusqu'o fut pousse luvre de de-
la valle de Josaphat, sur une esplanade leve struction? Il est moins facile de le dcider. Nous
entre la grotte de Gethsmani et l'glise Saint- persistons croire que le gros uvre et les co-
Saoveur'. Si l'on en croyait Albert d'Aix, la con- lonnes restrent debout et que la restauration qui
scration du chrme et des saintes huiles
saint eut lieu durant la trve signe en 1229 conserva
aurait eu lieu au mont des Oliviers, du moins dans son entier cachet du \\f sicle. Aussi
l'difice
les premires annes du royaume latin-. Mais il avons-nous jug bon d'utiliser mme dos descrip-
semble bien qu'il y ait eu ici confusion entre mont tions postrieures ce temps-l pour prendre une
Sion et mont Olivet. Le rituel du jeudi saint mar- ide de l'uvre des Croiss l'Ascension.
que cette crmonie l'glise du Cnacle. L'dicule toutefois n'attendit pas la trve de
Frdric II pour tre rtabli. Vers 1200, un musul-
Lorsque Saladln eut conquis Jrusalem, il fit du lev, d'o procdent le repos et la source d'eau
terrain du mont des Oliviers un ouaqf (proprit pure* ? Dans leur visite au Berceau de Jsus,
inalinable) en faveur du pieux cheikh Waly ed- l'angle sud-est du Haram, les sectateurs de Maho-
Dln, et l'imam austre Abou'l-Hasan, par gale por- met rcitaient une prire que le Messie aurait pro-
tion entre eux. Cette donation qui devait, aprs nonce au moment o Dieu l'levait vers lui du
leur mort, appartenir leur postrit, fut consti- mont des Oliviers"'. La ken'iset cs-Salq, c'est--dire
tae par acte en date du 17 dbou'l-hi;jr^^eh de l'glise de l'Ascension, revient plusieurs reprises
l'anne 584 (O octobre 1 198) '. Cette main mise sous la plume des auteurs arabes*"'. Dans ces con-
dat Arabes sur le mont Olivet (Tor Zaita) ne pou- ditions le renseignement de Wilbrand, en 1212,
vait qu'lre prjudiciable aux tablissements chr- n'a rien de stupfiant : En cet endroit, de nos
tiens qoi parsemaient la montagne. En 1212, Wil- jours, un infidle Sarrasin s'est amnag un ora-
brand d'Oldenborg signale, an sommet du mont, toire en l'honneur de .Mahomet'. H et t plus
dena clotres di'truits, duo claustra detlrucla, dont vrai de dire en l'honneur do Jsus. Mais le mihrab
l'on tait rig sur le lieu de l'Ascension (T. XX). pratiqu par ce musulman du ct sud do la tou-
Que dans le premier accs de fureur des repr- relle ad drouter notre voyageur occidental. La
sailles, la rotonde et mme l'dicule aient eu constatation n'en est pas moins intressante. Elle
partager dans une certaine mesure la ruine du nous donne la clef de l'origine de la petite qoubbeh
nooaftre, cela parait trs vraisemblable. Dman- qui s'lve maintenant sur le lieu de l'Ascension.
crlMfoai. dimUluntur tertu et eantatur retp. Viri Ga- .'). MouDJiR BD-DiN (Sauvaire), p. 102.
htm* M mut fktrU potrarcha, unui epiieoput aut prior 0. <;lv i.k STHAN;i, Palestine tindcr (lie Moulrms, p. 211.
eelt MameU tpnUkri, vet cui ip$i iniungf.re voluerit. 7. Tvxin XX : i (/un nuur trmporis Sniidccinis iu/idelis
Qm fimUo imeiptimr t*reia... Cf. dk Hoziihk, op. t., n* m -.
<id honorent Maftiimrt suum oratoiiuin prepnravit. A|>i('g
pmtUmt tanete ae*iuUmi$ 4U, predecenorum noilro- 1187, II' lllnlairc dr IXAcciiKioii a non pins le rniiK do prieur,
rmm ritmm, fui al noj fuemnt, ied et patriarcharum tnaiit c-lnl d'altli. Un n<' iiniirail dire 8i |icndanl la trAvn ion
e0m*tUmli0mem pro pote notiro proquenti>i, cum o- inoiniM blanc rcvinrcnl daiiit Iriir rt^iidfnco ruine. En loul
tem^mi appcrafu proretioul* noitre aeenndum comuetu- eau, l'abbi^ du innnl Olivet, d coiicprl avec le doyen de
dmtm ad eeleeam Moni Otiveli renlmui, drbilam fa dit Jop|N^, Tut l'harK*^ par le patriarche non rt^silanl d'expilier
ta #a lmtUm*m mm pl^mario lertilto facturi. Qund If airaire de I'i-kIIm de Jerusniein. Du lt117.1i.1iK. Carlul. du
wi0mte etmomtri illim toci... rtttiterunt noIHs infatiem, S.-S^p., n- I7H. Voir Uv i'\Kti%, Les familles d'OiiIre-Mrr,
I. Eaauw, op. t., y. Wi. TnCommc. p. 2. p. HW. L'abl>^ portait mitre, crosHO et anneau U l'har^c de
>. VII. M. nue. tteeid., IV. p. MO. fournir i:>o lioinmci d'arinm.
F/LONA ET l/ASCENSION, 1)1' VII'' SII^ICLE A NOS JOURS. 40")
Le nouvel oratoire difi avec les matriaux labrait insensiblement, comme nous le lait saisir
de ldicnle chrtien apporta quelques modifi- celte rflexion du baron d'Anglure, cinquante ans
cations l'tat traditionnel des lieux. Le rocher plus tard 11 y a ung 1res bel lieu fait manire
:
marqu des empreintes des pieds du Christ fut d'une grant chapelle et semble par dehors eslre
dpec. Le fragment portant la trace du pied un vieil chastel mal retenu. En 1418, on y ac-
gauche demeura longtemps encastr dans lem- cde toujours par l'escalier dune vingtaine de
brasare de la porte orientale dfinitivement con- marches, mentionn au xii" sicle Mais, vers '.
damne, jusqu' ce qui! ft transfr dans la la fin du xv^ sicle, le vandalisme finit par s'a-
mosque el-Aqsa, o les imams le montrent en- battre sur la vnrable rotonde des marbres :
core aux visiteurs*. Le fragment rest en place du dallage et du revtement des parois furent
est ainsi dcrit la fin du xiv^ sicle Droit : arrachs, et des colonnes emportes. Toute la
ao milieu du pavement d'icelle chapelle, en une partie orientale, spare du reste de l'diGee par
pierre qaarre de marbre, est l'impression du un mur grossier, servit dsormais loger des
benoist pi de Nostre-Seigneur '. Ronde l'in- paysans et leurs troupeaux. L'dicule toutefois
trieur et rev>lue de placages de marbre, la tou- fut laiss intact '''.
Outre la vnration qu'ils pro-
relle affectait au dehors la forme d'un octogone, fessaient pour ce lieu saint, la redevance qu'ils
dont chacune des faces tait encadre d'un ar- percevaient des plerins chrtiens empcha
eeaa en tiers point et des deux colonnettes qui les musulmans de ruiner totalement ce sanc-
le supportaient'. La qouhbet el-Mi'rddj, ou ora- tuaire.
toire de l'Ascension de Mahomet, situe au nord- La crypte de Sainte-Plcif/ie continue exercer
onest de la mosque d'Omar, sur l'esplanade su- dans cette priode un grand atlrait sur les ple-
prieure, et qu'une inscription assigne l'an 597 rins. Quand on quitte l'Ascension, si Ton suit
de I*hgire '!i()0 de notre re), prsente une le mur extrieur dans la direction du midi, un
similitude frappante avec l'dicule de l'Ascension escalier de sept marches vous amne dans la loge
de Jsus, tel qu'il est dcrit par les plerins de du Sarrasin qui prlve un droit d'entre de douze
eette priode, et tel, d'ailleurs, qu'il existe encore deniers par tte. De l une huitaine de degrs
de no jours (6g. IGO) \ Enfin, une coupole ou- vous font aboutir la grotte qui renferme le
verte dans le haut surmontait le petit difice et : tombeau de la Sainte. Dans l'lroit espace qui
est le pertuis tout rond illec en ladite voltc de spare le tombeau du mur de
chambre spul- la
pierre . crale, les plerins de un tout rite se livrent
La grande glise rondo qui servait d'crin sport dvot que nous avons dj remarqu dans
rdicnle ne fut point abattue d'un seul coup. Elle l'glise byzantine de l'Ascension. Ceux qui rus-
ptralt mme avoir t respecte pendant plus sissent passer par ce couloir resserr s'estiment
de deux si'cles. En l'H.", on en pouvait encore exempts de tout pch mortel. Et cependant, note
admirer tous le dtails d'architecture et d'orne- malicieusement Burchard, j'en ai vu passer un
mentation. Mais faute de rparations, elle se d- bien grand nombre".
I. Trtl# XXI, I. ItKCoiA ftA l'ocfiR., p. if'j c ti A due; :>. De ("AtiioNT, Voynige (l'Oultremer. p. 'i9 : oX monte
ywU. l'aM ! poarale, doadc 'ratra nrlU capprlla, c una a l'en par XIX d'({r's do pierre.
Wfti tk0 fU MrnU... ad umxo una lavole di mamio, 0. Tmle XXVII. :, 0.
CM m ptilli. eoiM IIfotm \ due pirdi calzi; e indi 7. Textes XIX; de XXI & XXVIII. NincoK. i.a Pocoin.,
Imk rhatoai le^, r inonlo in tu un* allra pieira rotM. la p. 171. Pkmdicas. Pa., CXXXIll, U('>H. Anon. grec de l'tOO,
i|*M al foMi UcU dctia cpclla, * inuraU. On >ol par PG., op. t., 077. J. l'ouiMEH (ToiiLKii, Descn/it. T. S., p. 235).
Ik |'fMl tf'M Mriver * l'Ut dcrit ci-deMo*. il $'e*l Quelque p(*lerin confondent luiintc l'lagie avec Marie l'K-
ftomU f MlqsM rhMfiMiinU de dtail. Hyplienne ou infiie avec Marie, In pc'chere.s.se de i'l<'vanKile.
I. tTAnoAM. U taiiU 90i/aft de Jrtnalem, p. '?. De leur cAl<^ jeu inuAiilinanH reven(li(|uent re loinltenii coinine
t. Ktettoth M Poooa., p. lAS : al mcno ddia clijpta relui d'une dvote de leur ecle, Oumm el-Hhair Hdbv.'ah,
ttU... al * MM Mis eapHiA lada. eolonnaU (con XVI qui mourut en i:ir> on en Ih: de l'Iiegire [luiou SOI np.
4mm). f CM Ito cmU, ciMcano ranio 1 A due eolonoe, J. -('.), Moi hJiH :i-DlN, p. i,l. gnniit niix .luifi*. ils le pren-
M atr wm pafto, Mil ddl altra. nent |)our In tombeau de la pruplileNHo (luulilu. Cviimoi.^,
i. Cf. M VoM, U Ttmple..., pp. lot a. U9t, p. 311. ninr. de ta T. S., pp. 238, U'i\.
L'LONA ET L'ASCENSION, DU VIP SICLE A NOS JOLRS. 407
position du Symbole des Aptres vient se greffer mais il sutlit d'un peu de lecture pour constater
sur le souvenir du /'a/er. Dj en 1335, on montre qu'ils furent trs frquents cette poque. Les
dans une ecdesia parva (terme qui chez Jacques nouvelles crations de l'esprit populaire, en mul-
de Vrone s'applique un rduit quelconque, tipliant les lieux sacrs, occasionnrent plus d'une
grotte ou ancienne citerne) le lieu douze o les fois le dplacement des antiques traditions.
Aptres composrent les douze articles du Credo ^.
Dans les anciens catalogues d'indulgences que 3. Les p)leurs du Christ; la Galile;
l'on possde, le Credo est toujours signal ct la prdiction de la fin du monde.
du Paiera Mais au xv" sicle, supplantant le
Pater qui se voit oblig d'migrer vers quelque Ds du xiii sicle, on montrait sur la
la fin
ruine sur le flanc occidental du mont des dclivitdu mont des Oliviers le lieu o Jsus
Oliviers, le Credo s'implante dans les dbris de pleura sur la ville de Jrusalem. Malgr les con-
1. Texte XXI, 3, rpt l'aveufilelle par d'autres. Mais suerunt Credo. Item ibi prope, tocus ibi Cristits docuil
Louis de Rocbechouart, plus avis, crit : Circn lemplum oracionem primum.
directe conte mptando, ex monte Oliveti, est locus Beth- Kern locus ubi sancti aposloli fecerunt Credo
P. (>1j :
teem (= domits panis), in quo Jacob vidil scalam, etc. in Deum; alias hedificium magnum, habitationis,
fuit
ROL., 1, p. 245. nunc domus ipse sunt dirructe. Item sequitur locus ubi
'i. Niccoi.6 ux PoGGiB., p. 1G6 a parte destra, sopra la
: Dominus... fecit Pater noster.
via, si un muro, insu una cliiesa, ma ora si guasta, clie 5. J. Poloner, p. 236 A capelta prxdicla sanctx Pela-
:
non c' c se non i'amattoiiato. Di sotlo si c' una citerna, e al gix per A'.V passus est tocus, ubi apostoti vicissim compo-
ponente, in sul inuro, si c' una granda pielra, nella qualc suerunt duodecim articulas fdei. Ibidem videtur ecdesia
si vedea scritlo tutto il Pater nostro. Jacques de Vronk, beati Marci destrucla. Deinde per decem passus... Item
/. /. .
est una cisterna ad jactum lapidis (de l'Ascension). dectivius per 22 passus est locus signatus, quo Dominus
3. Texte XXIII, 'i. Le texte de Jacques de Vrone manque Jsus docuit discipulos orare, ut habetur Math. VI. Nota
d'ordre, compar d'autres. de lapide hebraice scutpto, quem sarracenus posuit in
i, ROL., 111, p. 165 lient tocus,
: ibi discipidi conipo- limine ostii. Textes XXVI, 3 XXVIl, 8. ;
JERUSALEM.
fusions ou interversions que l'on relve chez les grande vogue parmi les Orientaux auxquels les
premiers tmoins de cette tradition, il est croire Occidentaux emboitrent le pas, non sans protes-
qne ce lieu tait celui que l'on appelle encore ter parfois'. La prsence d'une ruine d'glise sur
aujourd'hui le Dominus /levit, du moins l'em- le sommet septentrional du mont des Oliviers
placement occup par les murailles ruineuses de contribua pour beaucoup h fixer en ce lieu celle
lamosque Afansourlyeh. Les plerins s'accordent tradition. Quelques esprits d'une simplicit rare
en effet parler du rocher plat et lisse sur le- taient tellement persuads que la Galile se trou-
quel cette mosque allait tre difie vers 1500'. vait au mont des Oliviers qu'ils croyaient logique
Pour quelques-uns, c'est non loin de l que Jsus d'y colloquer le village de Cana o Jsus convertit
aurait enseign les huit batitudes. Les rcrimi- l'eau en vin^.
nations de saint Jrme propos de cette loca- Oubliant les grands souvenirs qu'avait consacrs
lisation arbitraire taient donc restes lettre morte l'antique lona, on s'tait mis en qute du lieu
pour ces simpliciores attards. des apparitions du Ressuscit juste l'oppos des
En dpit du fondement que semblait lui fournir ruines de ce sanctuaire, et pour se faciliter la
la littrature apocryphe, la Galile du mont des comprhension de quelques passages vangliques
Oliviers mil longtemps se faire jour. Elle perce et la visite des Lieux Saints, l'on avait englob la
tout d'abord dans un manuscrit du xi sicle du plupart des apparitions dans la srie galilennc.
compendium connu sous le nom de Brevim-ius de Envisage sous cet aspect, la Galile n'est qu'un
Hierosolyma, qui, aprs avoir mentionn les deux lambeau du morcellement auquel furent soumis
basiliques du mont des Oliviers, ajoute Vous : les souvenirs de l'lona. Un autre lambeau tait
venez ensuite la (alile, o les disciples virent l'endroit o Jsus avait prdit la consommation
le Seigneur Jsus, aprs qu'il eut ressuscit des des sicles, que Latins et Grecs cherchaient sur
morts'. La montagne de Galile parait aussi diffrents points de la dclivit occidentale de la
dans la liste des couvents armniens de Jrusalem montagne". Rien ne nous fait mieux toucher du
attribue Anastase d'Armnie^. La cration de doigt les variations auxquelles les localisations
la Galiledu Cnacle arrta, au xii" sicle, l'essor sacres furent sujettes aprs le moyen ge que la
del Galile du mont Olivct qui attendit le milieu dispersion de l'enseignement eschatologique, des
dn xni* pour s'aflirmcr nettement. Le topographe rendez-vous du Christ avec ses disciples, de l'in-
pote Perdicas d'pbse place sur le sommet stilution du Potn-, chasss de leur emplacement
nord du mont des Oliviers lu Galile o les disci- lgitime ou traditionnel par dos superftations
plaa acconnis contemplrent leur crateur *. D'ori- telles (\ue la composition du Credo et le vocable
1. TnICS X\ll ; X\lll. 4. OooMr (UlRENT, p. 151) : El 180. GHTiii:r(tos Le mont de Galile est une colline rondo
:
tUlmrH, tt oslendetu Iherutalem fient super eam. Nic- actuellement ruine jus4|uc dans ses fondoments. .Nicolas,
cot* M
Poc^i., p. 1T7 lo... piglia' veno ponentr, cioi'
: l'V. armnien, Archives de l'Or. I.at., II, U, p. 4(il. Lidolphk
fn loTMre trrM JrraMlenii e MAtmo |er la IcUa via, m i>K Si'DiiKiM, eod. op., p. 3.55 Jn eodcm monte est villa
:
Iraetl
griade mmo la colore ligio. E pa<tan(Jo Cristo (iahjlea dicta, in qua discipuli hnbilahant. .UcyiiKS ii':
pcr farBo laoga,.. fiamm lopn quella cilU. J. l'ou>nEii, ViinoNE, HOL., III, p. W ... Gaiilea. Super qucm mon-
:
f. na -.Jmett lapis mamua in terra, tuper quem Chriilus lem sepius il/at Christus cum discijiHlis suis et ibi doce-
prtkmvU tt dorwtt... otlo beotHudinet. Faiiri, t'.cagnt., bal eos et ilii apparuit eis Chrislux posi resurreclioncm...
I, 400: profresti tn desren'su ad loruin venimus, in
f. NiccoL n* Po(;giii., p. 175. D'An:u iik, p. 71. Amtoink ni:
fo trmt fia, lala prtra et itlano obdutta, qunsi esset Chnoink, XDPV., XIII, p. ITiB, se permet d'idcntilier In
mmrmmrt parimtnlatn Galile avec le moni du Scandale. Textes XXVI, 1 X WII. ;
:>.
2. Tnl* \ Aa chp. it 6. AWON, rcc de l'iOO, /'(;., CXXXIII, '.m) : ivai f, l'aXiXaia,
a. 4rrAirr de I Or. Lat,, III. pp. aM S. 6 Iv Kv4 Y^^^--- AToO f,TOv xal vQt6(, xal ixiy*9t't.
Pti,. iXXXUX. MS ; 7. Pkaiiicah, /. /., entre la Galile et l'Ascension : xal XtOo;
Ovaip i |i4ft pi: p^ui (Ti* ^ rXt}(, 'IiTtfp xaOciOcl; l6(8soxt to( |ioTa(.
'Kw i t^p<r TH kMMf* 1 |t*l)1l Yi^ Kt11f)v l'ii'WiH (TouLKH, Drille Wandrrung, p. \o?.). I'"\iiiii, sur
'O <t i^ wagmhU (r' lAv >Xfv). le llnnr de li inontnKm*. Texte X.WII, lo.
-. KatfMwt, lltmraim ruM m OriMi, pp. ibi .,
L'LONA ET L'ASCENSION, Dl VII" SICLE A NOS JOURS. 100
Le lecteur nous permettra de ne pas insister sur Au centre rgnait un seul ordre de colonnes.
la demeure de Melchisdech, ni sur le sacrifire L'dicule chappe de nouveau aux destructions
d'Abraham au lieu nomm Alkafros {el-Kafr), de celte priode. L'animosit des Turcs l'gard
deux portes de flche de l'Ascension, ni sur les des chrtiens n'a pas russi teindre le reste do
divers souvenirs lgendaires qui gravitent autour vnration qu'ils prtendent avoir pour ce lieu.
de la spulture de la Vierge, tels que la chute de Je ne sais, pense Maundrell, si c'est par un vri-
la ceinture de Marie, l'annonce de sa mort pro- table principe de dvotion, ou par politique, pour
chaine et la rception de la palme, le repos de la tirer de l'argent des chrtiens qu'ils y admettent ,
Vierge, etc., dont il sera question dans l'histo- que ces gens-l gardent ce sanctuaire en leur pos-
rique de Notre-Dame de Josaphat. session-^. De seize, le nombre des colonnettes qui
flanquent l'dicule tombe qu'Sitorze'"'. En 1617,
i. Ascension.
trieure est nettoy, et pendant ces travaux on
dcouvre la citerne qui se voit encore contre le
Jusqu'en 1580 environ, V Ascension reste dans mur mridional de l'enceinte ".
l'tat dcrit par Fabri'. Mais vers cette date, elle Ds le xv" sicle, les chrtiens des diflerents
subit une dmolition complte; la partie occiden- rites eurent la facult de clbrer la fte de l'Ascen-
tale de l'glise mdivale partage le sort de la sion sur l'emplacement de l'ancienne glise^ o
moiti orientale. En ce lieu, crit Afagart en chaque rite finit par avoir son autel"; mais les
1533, soulloyt avoir une fort belle glise, mays Latins obtinrent le privilge d'oflicier sur un autel
prsent est toute ruyne, except une belle chap- portatif l'intrieur de l'dicule. L'office du jour
pelle toute ronde dont le pav est d'une grosse et de la nuit se chantait sur la sainte montagne.
pierre sur laquelle le Saulveur, montant au ciel, Aprs la messe, le gardien du mont Sion, prenant
imprima vestige de son pied aussi bien form
le en main le cierge pascal qui avait t bni au Saint-
comme on avoyt mys le pied sur la paste
si Spulcre, le samedi saint, s'approchait du vestige
molle 2. C'est sur les arasements des murs arra- du pied divin. L, ayant fait toucher au vestige le
chs que les archologues vont dsormais pilo- cierge pascal, il levait celui-ci au-dessus de sa
guer pour dterminer la forme du sanctuaire dis- tte en chantant Ascendo ad Patrem meum, et
:
paru. Aux yeux de Cotovic (1598), ces dbris Patrem vestrum, crmonie qui se renouvelait
accusent un contour sphrique^. Selon Quares- par trois fois '".
mius et Ladoire, la disposition des bases des Ce vestige que l'on pensait tre l'empreinte d'un
piliers et le pied des murailles encore existant pied du Christ s'tait la longue bien dform. Il
manifestent clairement une forme octogonale'. prsentait maintenant une cavit profonde o
1. Mme silualion chez Daniel d'puse. Koik\lids el circuilus circa ipsam; et interius porlicus erat, qu or-
PiiocVLlDKS, 'OSoiTtoptxa, p. 52G : sctti f, v Gt)0-(y\jy.on- dine une columnarum sustentabatur. Cette description est
i;... aTi 5 to [xv %ii(tu to-j TOto-jxoy vao-j xe-/a>.aa|ivov viv, accompagne d'un plan de la restauration de l'glise. La-
T Ttp; '( 6riXoTt. doire, Voyage de la T. S., p. 170 de figure octogone de :
pariefes eliamnum supersunt, sphxricam referentes figu- (J. Anon. grec du xvi" s., Koirylids el Phocyuds, op. /.,
ram. p. 341 : xal au' $a), yypov to xououxXoy, j^ei xo),d\e; t3',
remanserunt, ex quibus non obscure, qualis ejus magni- BoNiKACE DE Raguse, Liber de perenni cultu,
IC. p. 69.
jicentia fuerit dignoscitur. Octogeme erat figurx ejus Sur le rite de la visite ordinaire de ce lieu, p. 149.
JKLSAI.EM. T. 11. 52
410 JRUSALEM.
maint plerin jovial versait du vin qu'il lapait en- destins abriter des derviches, servirent aussi
suite par dvotion'. La passion des reliques ne longtemps ^ ensepulturer les Turcs qui sont en
pouvait ne pas s'attaquer ce morceau de rocher. Jrusalem, en rputation de saintet " .
chrtiens qui vont rendre leurs vux ces lieux a montr n'importe quoi, ou qui tait fortement
saincts l'ont racl, et ont rompu un peu de cette atteint d'amnsie, de mme que les Orientaux, qui,
sacre marque; dont les Turcs ayans est adverlis, oublieux des renseignements limpides de Daniel et
ont faictdeffense sur peine de que personne la vie, de Phocas, cherchaient le Pater Gelhsmani,
n'eost rompre ny ratisser aucune chose de ce pour nous en tenir aux Occidentaux dont les t-
lien. Outre que les Souverains Pontifes ont ful- moignages partir d'Afagart (1533) ont plus de
min analheme contre ceux qui en voudroient cohsion. Le Ci-edo se maintenait dans les ruines
prendre en quelque manire ou faon que ce de l'glise qu'on s'obstinait nommer Saint-Marc.
fosl*. L'empreinte de l'autre pied (droit ou Bientt le lieu prcis de la composition du Sym-
gauche, on ne savait plus le dire avec certitude) bole fut montr dans une longue citerne dess-
avait t place dans la mosque el-Aqsa^ che. Il y a eu autrefois, crit Doubdan, cha-
Pendant prs de trois sicles, les musulmans noine de Saint-Denis, une chapelle dilie, et
interdisent aux plerins l'accs de la grotte de prsent ruyne, n'y restant que les vestiges et fon-
sainte Plagie, sous les peines les plus svres. demens de grosses pierres de taille, et par deux
rn de Mhmel pacha, gouverneur, ces b&timents, contact avec les sources mdit'valos, indiquaient le
|K Ml. Os croyait Ko^tlinent, mai tort, que celle m- H. Qi AHCHMIis, h'Iurid. T. S., Il, p. '^.'io. |>. ItocKH, op. t..
fttkHt M tfoattll Um U tD(MU|tte d Oaur. Nai, op. /.. p. t'i'i : Continuant inonlor un peu vers !' inidy, on trouve
f.m. une voiUe dessous li>rrc de vinKl-^ix |>nA de lon^uiMir et six
^1 wt laladri, et I'm toII a* pelcft... La iroltl^meeal com|>oserent en ce lieu le Symbole de noslri- Kain(t(' foy. Voir
U piM MMlU Wi emi\k aa doele qoe Mlle UJuatn
. ci'deaaua, pp. 3&4 a.
L'LONA ET LASCENSION, DU VII- SICLE A NOS JOUKS. 411
lieu de l'institulion du Pater*. Les excavations voir gr aux Pres Quaresmius et Nau d'avoir,
rcentes nous ont rvl que les ruines recou- propos de l'Enseignement du Christ sur le mont
vrant le Credo et l'emplacement du Pater appar- des Oliviers, rappel la grotte et la basilique men-
tenaient la mme glise. Mais le moyen pour les tionnes par Eusbe. Il ne leur manquait pour
pauvres chercheurs d'autrefois de constater que tre guids dans leurs recherches que de conna-
les dbris proches du Credo taient ceux, d'un tre l'identit du Pater et de l'lona.
atrium et les restes du Pater ceux du vaisseau de L'lona, dont nous avons vu les ruines signa-
l'glise! Il tait plus naturel qu'ils les tinssent les par tous les plerins qui visitaient le Pater ou
pour deux oratoires diffrents. A lire Affagart, on le Credo, subit au milieu du xix* sicle une der-
se croirait revenu la situation du xiV sicle : nire humiliation. Les assises infrieures de ses
Item auprs de l il y a une grande place en la- murailles, ses derniers dbris de colonnes sont
quelle les Apostres requirent Nostre Seigneur qu'il vendus aux juifs. Eliamperiere ruinie! En 1851, de
leur enseignast prier Dieu; alors le Saulveur Saulcy assiste cette dbcle, en gravissant le che-
leur enseigna le Pater noster, comme il est escript min qui mne l'Ascension par le tombeau des
en l'Evangille. En ceste place convenoyt souvent Prophtes: Aune centaine de mtres en avant de
avecques ses disciples, les endoctrinant familire l'glise de l'Ascension, des fouilles toutes nouvel-
ment en ce lieu aussi la Sepmaine Saincte pour les ont faitdcouvrir une citerne, et les fondations
ce que en parlant de Hirusalem, leur avoit dict ainsi que les dbris d'un difice religieux, qui n'-
en parlant du (temple) que n'y demeureroyt pierre, tait probablement qu'une glise construite par
ilz l'interrogrent disans : Die nobis quando hec l'ordre d'Hlne ou de Constantin. Des dbris de
erunt ^... corniches, des chapiteaux corinthiens et des fts
Ainsi l'enseignement eschatologique et l'orai- de colonnes orns de moulures videmment ro-
son dominicale se trouvent de nouveau groups, maines, ne laissent pas de doute sur l'origine de
conformment l'histoire relle du sanctuaire. ce monument ruin. Les dbris sont charris h
Mais ce n'est que pour un temps, car la manie du grand'peine, du point o ils ont t dterrs,
ddoublement prenant le dessus, l'annonce de la vers le fond de la valle de Josaphat, o ils sont
fln du monde s'isole bientt auprs d'un tronon de vendus aux juifs pour tre dpecs par eux et de-
colonne et d'un olivier situs l'ouest de l'Ascen- venir des pierres tumulaires'. Les fouilles de
min, par o l'on monte l'glise de l'Ascen- les constructions de M. Guillemot (1873-75) ont
sion ^. Cette nouvelle localisation d'ailleurs s'est ajout aux dsolations dont le sanctuaire avait t
vanouie avec la disparition du ft de colonne qui l'objet antrieurement''. L'ignorance dans laquelle
l'avait fixe pour un temps. Il faut toutefois sa- depuis des sicles on se trouvait l'gard de l'-
1. QuAKESMius , ibid. .Un peu au-dessus paroissent les T). A. MoNBRiN, Curinel el Sanctuaire du Pater noster,
ruines de l'glise qu'on avoit baslie au lieu oii Notre-Seigneur chap. IV, V et vi. On apprend
et l quelques dtails qui
enseigna... l'Oraison Dominicale. CoTOvic, Ilin. Hieros., donnent penser qu'on a trait un peu cavalirement ce que
p. 2()8. QrARESMiis, op. Voyage nouveau,
/., p. 231. Naii, les travaux de fondations mettaient dcouvert. P. *J8 Les :
'i. Voyage autour de la mer Morte, II, |)p. 281 s. douter (que telle dalle provenait d'un monument beaucoup
412 JERUSALEM.
glise da mont des Oliviers o le Christ avait petite mousque, c'est--dire une petite glise-.
donn son enseignement, en fut la cause princi- Cette mosque, connue sous le nom de Mansoii-
pale. Mais deux choses nous consolent de ces f- rUjeh, doit dater de 1500 environ, car avant cette
cheuses entreprises: l'une est l'installation prs date, il n'est question que du rocher plat sur le-
du vnrable sanctuaire et de sa grotte sacre des quel Jsus aurait vers des larmes. Aucun monu-
religieuses Carmlites, qui y poursuivent l'uvre ment ne s'levait sur ce rocher avant la fondation
des Mlanie, interrompue pendant de longs de mosque, c'est bien tort que l'on a pr-
la
sicles; l'autre est la dcouverte des derniers ves- tendu que la Mansouryeh avait t prcde par
tiges de ce lieu saint, due l'activit opinitre et une glise.
claire des Pres Blancs de Sainte-.\nne. Reues par les Orientaux, les apparitions de
Voil comment, aprs mille vicissitudes, on a Jsus ressuscit la Galile du mont Olivet trou-
recouvr cette ^lise, premier diOce chrtien
le vent avec raison des adversaires srieu.x parmi les
do mont des Oliviers, avec lui au
s'identifiant Latins. Quoique le terme de Vin GnULvi, n au
point de lui avoir emprunt son nom. D'abord en xn* sicle, se soit rpandu dans l'usage courant,
harmonie avec le monument de l'Ascension, son on est gnralement d'avis que cette Galile de
pain, l'Iona Gnit par souffrir de ce voisinage Jrusalem tait une sorte de khn, o logeaient
paissant. Les circonstances aidant, elle arriva les Galilens qui montaient la Ville sainte pour
tre clipse par la rotonde qui la dominait et clbrer les ftes de la Loi 3. inutile de s'amusera
qui la destine fut moins cruelle. Rduite au sou- rfuter l'opinion de ceux qui plaaient en cet en-
venir du Pater, elle dut cder peu peu l'Ascen- droit le groupe des disciples au moment de l'A-
sion le titre d'glise du mont des Oliviers dont * scension du Sauveur, et l'admonestation des deux
eUe M parait l'origine, laissant apparatre ainsi hommes blancs : ]'iri Galiliei... Au xvii" sicle,
la sortede dchance laquelle le caprice des on y remarquait une belle maison btio do neuf
hommes et des vnements l'avait fait descendre. avec un jardin clos, une sorte de chastcau de
Noos dirons, pour terminer, quelques mots sur campagne. Une grande tour qui se trouvait dans
les lieux sainis d'ordre secondaire appels Domi- cette proprit fut abattue par un Turc en 1()9').
nu$ /fecit et Galile. Apres, crit Le Saige en Aujourd'hui les Grecs sont propritaires de cet
1518, noos descendant dadit mont, trouvasme le enclos connu chez eux sous le nom de Petite Ga
lieu on nostre seigneur plora pour Hierusalom. lih'e, it {xixpa l'aXiXai'a ', et chez les .\rabes sous
Les mores, c'est--dire les turcqs, y ont faicf une celui de h'(tnn "S'Sayynd, la vigne dos chasseurs.
) I eoaleaipUat direre rra^tmeali d'architraves BuNiFACK uc RAGtsE, Libev de pcrenni cuHit, p. 15(>.
3.
* iS wUft Wi de log nr autant
t de larRc, lesquels pro- QUAHESMUS. op. t., p. 2V't. NAU, Of. t., p. 271). UocKIt. Ld
vinani d'as amiameat aalrieur celtv poqut*. Terre Sainte, p. l'i'i. MAUNDHEi,t, Voyage d'Alep Jrusa-
I. km utojto kpf, i'AMieaaioD t'appelait couramment eccle- lem, p. 176.
i mtmtU Oiteeti. Cf. Cartulaire du S.-Sp. 'i. Anon. grec du xvii's., KoKM.iiii.s et I'iiocu.ioks, '08o-.-
7.rfoe. p. 114. XrrJkQAur, Teile XXVIII, 3 en ce lieu : noptxdt, p. r.'H. H. JoAN.MUKs, llpoaxuvTiTpiov tt, yla; yr^;,
latTarcaoal bici Of oratoire. giAKUaiis, Klvcid. T. s., p. 29(>.
II. p. nn.
7. 3S24. 'ti yhj%\j T.eXata. Xei; o^ov oypo;, vdetur, quamvis mons Sion ad montis Oliveli comparatio-
XptiTT ciOev [j-eSwv oCpavv Ssv '. nem in geometric dimensionibus, latitudinc videlicet el
longitudine, parvus et angustus esse videatur. Inter bos
1. De l'illustre dfil (valle du Cdron) gravissant les
duos montes vallis Josaphat... mdia inlerjacet a septem
degrs bien connus, je baiserai le mont des Oliviers d'o
trionali plaga in australem porreeta partem.
(le Christ) est mont aux cieux.
2. In toto monte Oliveli nullus alius locus altior esse
2. Aprs avoir exalt l'immense abme de la divine sagesse,
videtur illo, de quo Dominus ad clos ascendisse Iraditur,
par laquelle il m'a sauv, je courrai ensuite promptement
ubi grandis ecclesia stal rolunda ternas per circuitum
l
cameratas habcns porlicus desu|er lectas. Cujus videllcel
3. O Jsus initia ses vnrables compagnons aux choses
rotundie ecclesiae interior domus sine lecto et sine camra
divines en leur montrant des abmes cachs. Je me trouve-
ad caelum sub are nudo aperta patct, in cujus orientali
rai sous ce toit.
parte altare sub angusto protectum tecto constructum
4. Puis par le grand portail m'avanant sur les degrs, je
extat. Ideo itaque inlerior illa domus cameram supra collo-
verrai la beaut de la ville sainte qui s'tale l'occident.
eatam non habet, ut de quo postremum divina insti-
illo, in
5. Comme il est doux, ville de Dieu, de contempler ta
terant vestigia, cum in ca'lum Dominus in nube sublevatus
splendeur du mont des Oliviers!
est, via semper aperta et ad .elhera elorum direcla oculis
6. Passant ensuite au tombeau de Lazare, qui resta mort
in eodem loco exorantium pateat.
pendant quatre jours, je rendrai gloire au prince qui l'a
3. Nam cum biec... basilica fabricarelur, idem locus ve-
ressuscit.
stigiorum Domini, ut alibi scriptum repertum est, continuari
7. Ob! combien tu es douce, montagne leve d'o le
pavimentu cum rcli((ua stratoruni |iarte non potuit, si([ui-
Christ roi a vu les cieux!
dem quaecnmque adplicabantur, insolens humana suscipcre
II. IJescription armnienne des Lieux Sainis, trad. terra respueret in ora adponentium excussis marmoribus.
Nislet Hain, QS., 18'.6, 3i8. Quin etiam caleali deo pulveris adeo perenne documentum
Tbence 250 stone steps lead do>vn to tbe toiab (place of est, ut vestigia cernantur inpressa, et cum colidie confluen-
Gethscmane, and Ihencf
burial) of Ihe Virgin, in tbe Vale of tium lides a Domino calcata diripiat, damnum tamen arena
to Ihe Mounl of Olives, from wiienoe Ciirist ascended, non sentit et eandem adhuc sui s])eciciii veluti imjtressis si-
800 steps. gnala vestigiis terra custodit.
On the place of the Ascension is erccted, after likeness of 4. In eodem igitur loco, ul sanctns relert Arculfus
tbe Churcb of the Rsurrection, a very beaufiful cupola- sedulus ejusdem frequentafor, aerea grandis per circuitum
shaped building, 100" cils in widtii. Thciice are visible the rota desuper explanala collocata est, cujus altitudo usque
River Jordan, Mount Hor and many districts. ad cervicem haberi monstratur mensurata. In cuius medie-
late non parva patet pertusura, i)er quam desuper aperlam
m. Iukopham:, Chronogr., PG., 108, 700 TouTtp tm :
Altitudo autem ejus a>qualis esse altitudini Slonei montls anterior e regione posit simililer eadem inluminetur clari-
I. En ralit la strophe 7 prcde toutes les autres, car elle sollemnilate per omnes annos validissimi flaininis procella
termine l'ode XX dont l'ode XIX est la suite naturelle. Priuilti- meridianis horis post peracta in eadem basilica sacrosancta
vemenl les deux odes n'eu formaicnl qu'une. missarum Follemnia forli impetu inruere in tantum solet, ut
414 JRUSALEM.
allns hominom stare Tel etiam sedere in illa ecclesia et VI. Commemoratorium de Casis Dei, Tobler, p. 302.
Tidsis ei locis qooqao possit uiodo. !^d omnes tamdia in In sanoto monte Oliveti ecclesia; III : una ascensio Do-
terra proslratis vallibus superstrati jacent, donec illa terri- mini, inter presbytres et clericos III, alla, ubi docuit disci-
bilis procdla pertranseat. Hujas terrifici Oatus causa facit, ut pulos suos Christus, ubi sunt monachi III, presbyter I, terlia
illa pars domos habere canieram non possit, qua> supra in honore sanct;p Mari clerici II. Inclusi qui sedent per
lecan iiapressomm Doini restigioruiu. qui intra supra- cellulas eorum, qui grca lingua psallent, .\I, georgiani IIII,
4l H* ioUb medinm foramen aperte inonstratur. ad caeluiii syriani VI, armeni II, latini V, qui sarracenica lingua
leaper palefacta appareat... Sed et hoc eliam sancti rcuHi psallit I.
reblioae didicimus, qaod in eadeni rotnnda ecclesia ad con- VII. Bernard le Moine, Tobler. p. 316.
saetnni oclo sapra meraorataram nocta inlrinsecus refulgen-
Inde perreximus in montem Oliveti, in cuius declivio
tMB taceraanim prope ionamerabiles in festiva doniinic
ostenditur locus orationis Domini ad patrem. In latere autem
asccBsimiis alix adici soleant lampades, quarum terribili et
predicli mentis ostenditur locus, in quo Pharisei deduxerunt
aauiirabUl eoruscatione per ritreas fencstrarum ralvas ba-
ad Dominum mulierem in adulterio deprehensam, habens
boadaBler eflna nions Olireli non solam inluininari, sed
ecclesiam in honore sancti lohannis, in qua servalur scrip-
eliaia ardere totos videlur totaque ciritas inlustrari in hu-
lura in lapide marmoreo, quam Dominus scripsit in terra.
iliore et virino si ta loco.
In cacumine autem sepius dicti montis, milliario uno a
7. Decelebriore ecclesia ad australein Bethaniie
alia
valle losaphat, est locus ascensionis Domini ad patrem, ha-
prteiii eo monlis OliTeti loco Tundata, in quo Doini-
in
bens ecclesiam rotundam sine tecto. in cuius medio, hoc esl
MH ad discipalo* baboisse serrnonem dicitur, breviler in loco ascensionis Domini, habetur allare sub divo paens,
teriktmiatm arbitramur. Hinc non neglegenter inquirendum
in ({uo celebrantur sollemnia inissarum.
Crtt ^salem sennonem et quo tempore vel ad quas spc-
tUk pCTtimw discipulorum Doininus sit locutus. Qu tria, VIII. Le moim: pipha.ne, PG., 120, 2G8 : 1. "Eau Se xai
fi tsimm evaagdia Kriptorum aperire voluerimus, Matlbxi, T po; Twv 'EXaiwv, v6a v).iQs9r). "laTavtai 6 xtovs; xyx)>oet-
llaici, Lace, obis manifeste clarebunt, qui de sermonis 5>i, xal (lffox TpnEJIa. 'EwOsv Se xv xivwv (tt 7tena-j),ov
^aliUle coadMales loqaunlur; de loco ipsius conventionis tiapiiaptoTov. Ilpo; vato).r;v Tv xivwv w nb tauTrjijiaTo;
aoMO dabiUre poleril et de sermonis forma, qui Matthsei ciXYOv otI xoyxt. xat ("(XTaxai tpnea, v6a XeiTovpYs Tca-
aafBliaBi legit ab: de Domioo ipse conunemorat evange- tpiipxTj; el; tt.v T^iipav t); opxT5c Tf,; 'Ava),y;i|icw;. 2. 'Exeev
litta iiiCM : 8dcate aalcn eo soper montem Olireti acc&<;- o-jv irXiv ; - |ii),sr.u v; oriv xnoz, v (Ti xdiaev
cnnri ad caai diteipali tecieto dicentes ; Die nobis quando XpiOTc iizi ToO TiwXou. El; tov arv "tTtov (TTv aa ; i^;
tme rfaat?... ApcrtMf<Mteadilur Dominum in die quarto; xat' viaviTv xoTtxoyai x)5ov vx, 5i56vTe; Ttp ato-j t
iuim... tapra ceiiaewaralBBi sertdonera prolixum... fuisse T(i.r,|x.a, xac \u-za Xit;; effEpxo^T"" eU '^'^ irXiv *lEpo'jffaXri(i
la loea iUqaa babili illias sermonis superius inc- tr| f,[i(p^ x^ Uaoiopou. '.\7t Sa xj; XaCa; S'.epy(5(ji.voi (itXiov
b reeordaUoaem fundata erclesia in magna habetur v xaxpopov Ejpffxci; xr,v l{r,6aviav, xbv xov xo Aa^ipou.
boaarliccatia. 1. Il y a aussi le mont des Oliviers o (le Chrisl) a t
T. WitusAta, Hdponcon, \\i, Tobler, Descrip- enlev (au ciel). Des colonnes se tiennent en cercle, el au
litmn. ... pu as. milieu, une table (d'autel). En dehors des colonnes se trouve
une galerie circulaire |)av6e de marbre. A l'orient de la co-
Il fade [leeaa ontloals ante pats.] renit ad ecclesiam in lonnade, peu de dislance, il y a une abside; un autel s'y
If aMal, abi DoaUaas asceodlt in coilam. El in medio dresse, o le patriarche olllcie le jour de la fle de l'Ascen-
nrcliiiai liai da *re faclom srulptom ac speriosum, et est
sion.
2. De l, environ un mille esl le lieu o le Chrisl
^aadfiaa llled atat ia laedio ecclesia?, ubi Dominus ascen-
s'assit sur non. En cet endroit se trouve un olivier d'o
I
im bi ewlam. Kt ia BMdIo reo est faclum vitreum qua- l'on coupe chaque anne un rameau, moycnnanl une rede-
I. et iM est ia vitreo parrom ricindulum. et circa
vance, avant de se rendre dans la ville de Jrusalem le jour
cat iilain ilreum andiqoe clausum. Et ideo est
des Hameaux. Depuis l'olivier, si vous descendez un mille,
Mtwm, at leaipar ardere posait in pluvia, sed et
vous trouvez Ulhanic, le tombeau de Eaxare.
bi aala. nia atclitli ait detaper patula et sine tecto, et il)i
alaai m calaaM ialaa la ecclesia conira parietem aqui- IX. Typicon de l'Annsfasis, Papadopoulos-Kerameus,
bMit ti fmrtra parictcai naridialis plaga. ril;i- kuuI in nn'- Analecla, II, pp. Ut ss.
tOt ilPMiai doorom tirorum qui diierunt liri Le dimanche des Hameaux. 1. EO; x6 l'Aa. h loxoi;
faii' ttotlM tupicitnU in arluml' Kl ille bomo, Hi(;( . tl; xr,t )txy)v ?(> ei; llr,Oavtav i xi^v 'EXaav. E/t^
yai Ibi palaat ialcr pareteai et colamaM repre, liber esl a Xcyoiivif) ^iravb) xwv (latoiv xal xXJwv bn'u toO ixarpp^ou...
Kal CiOv; (^ifiti x pai'a xai xo; xXSou;, 6\Loiu; xat x xtpia
ttia. II. U4d., p. M