Macqueron Obligations PDF
Macqueron Obligations PDF
Macqueron Obligations PDF
du
CENTRE d'HISTOIRE INSTITUTIONNELLE et CONOMIQUE
de l'ANTlQUIT ROMAINE
LE DROIT ROMAIN
par
Jean MACQUERON
Professeur Honoraire la Facult de Droit de
V Universit d'Aix-Marseilh
HOMMAGE
DE L'AUTEUR
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h
fin
AX-EN-PROVENCE
Facult de Droit et de Science Politique
1971
PUBLICATIONS Xi- n-.
du
CENTRE d'HISTOIRE INSTITUTIONNELLE et CONOMIQUE
de l'ANTIQUIT ROMAINE
LE DROIT ROMAIN
par
Jean MACQUERON
Professeur Honoraire la Facult de Droit de
l'Universit d'Aix-Marseille
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AIX-EN-PROVENCE
Facult de Droit et de Science Politique
1971
000
confus de ne pouvoir satisfaire nos collgues et amis
de tous les pays qui rgulirement nous demandent de leur procurer le "po-
lycopi" d'Histoire des Obligations en Droit Romain de notre matre Jean
Macqueron, et ne voulant aucun prix prter notre exemplaire personnel (on
ne nous le restituerait bien entendu jamais) nous avons dcid d'en assurer
une plus large diffusion.
Nous n'avons avec lui qu'un seul dsir, que ce cours, limpide et
complet, donner de nombreux tudiants le got du Droit Romain, dont l'-
tude n'est pour nous pas un signe d'appartenance une lite culturelle,
mais un moyen de comprendre la vie de l'homme vivant en socit.
C.H.I.E.D.A.R.
il *!
V f. p"-,
^ 7 >
N T R O D U C T I ON X^' "
1 - DEFINITION DE L'OBLIGATION
A/ Vini{lum .iuris :
1) L'obligation est un "lien de droit"
a) Tandis que le droit rel procure son titulaire une jouissance fmmdla-
:' te, l droit de crance ne procure au crancier la prestation dsire
;. i qu'aprs une certaine activit du dbiteur et seulement s'iI l'accomplit.
L'obligation repose sur l'ide de confiance faite au dbiteur : c'est la
forme juridique du crdit; les mots creditor, credere sont cet gard
significatifs : credere signifie "croire, faire confiance" (tymologle :
cor dce - donner son coeur ?).
b) Tandis que le droit rel est durable, le droit de crance est fait pour
s'teindre : son but est d'obtenir du dbiteur l'excution de ses enga-
gements et lorsqu'il excute; Il "se libre", le lien se dnoue.
c) Le titulaire d'un droit rel peut "suivre" la chose en quelque main qu'el-
le passe (droit de suite). Son droit est opposable tous ceux qui ont
obtenu sur la chose des droits postrieurs aux siens (droit de prfren-
ce). Le crancier, par contre, n'ayant qu'un droit sur la personne de
son dbiteur, n'a ni droit de suite, ni droit de prfrence, pas plus
l'gard de la chose due qu' l'gard des lments que le dbiteur fait
sortir de son patrimoine, ft-ce postrieurement la naissance de
dette (1).
B/ ^eqeesitqs L
C/ La prestation :
(1) JULIEN D.46.1 - 16 4- : "nom liaet minus proprie debere dicantur ... per
abusionem intetligi possunt debitors et qui ..."
ULPIEN D. 15.1 - 41 : "sed aum eo verbo (deberi) butimur ..."
A l'poque classique l'obligation dpourvue de sanction n'est pas une
vritable obligation. Par contre dans le droit de Justinien les obliga-
tions naturelles occupent une assez grande place; aussi parat-il singu -
lier que les compilateurs aient conserv une dfinition de l'obligation
qui, en insistant sur la -sanction, semble exclure les obligations natu-
relles. C'est encore un indice qui nous conduit penser que cette d-
finition n'a pas t invente par eux ou par des juristes de Basse poque.
5 .
A/ Ih#orj:es!de_==ijiE___-__.a!_=__i! . :
(1) Sur les applications au Droit Moderne : POPA, thse Paris 1935 : "Les
notions de Schuld et Haftung et leur application en Droit Franais Mo-
derne".
. 7 .
Ses arguments :
Evolution du Droit
d'aprs cette doctrine
(1) Pour l'expos et la critique de cette doctrine : MAILLET, thse Aix 1944
"La thorie de Schuld et Haftung en Droit Romain".
La distinction "devoir-engagement" utilise par de nombreux auteurs (Mo-
nier) est nergiquement repousse par PASTORI : Profilo dogmatioo e stc-
riao dell ' obligazione romana. Milano 1951.
. 8 .
Critique
de cette doctrine
Tout ce que l'on peut concder, c'est que les mots obligatio-
obligare, surtout l'poque archaque, avalent conserv un sens trs pro-
che de leur tymologe et veillaient bien plus l'ide d'un lien, d'un as-
sujettissement que celle de dette. Ce mot, dans la langue ancienne, tait
employ dans divers cas d'assujettissements qui n'ont rien de commun avec
les obligations proprement parler : chose donne en sret d'une dette
{rem obligare), individu coupable d'un dlit (ou noxiae se obligare), ou
qui s'est li envers les dieux par un voeu {obligare oaput votis).
Le fait que les vieux Romains aient choisi une telle expression
pour dsigner l'obligation ne prouve pas qu' leurs yeux elle ne comportait
qu'un engagement indpendant de toute ide de dette : cela indique simple-
ment qu'ils avaient t surtout frapps par l'aspect "contrainte" de l'obli-
gation.
B
^ tiS99fi0j_d I = i_PSonne_et = J ! e_ij?fym :
- Addiotio :;
En prononant une addiotio, le magistrat duai jubet : Il autorise une per-
sonne emmener puis tenir enchane chez elle une autre personne iad-
diotue). On rencontre cette addiotio dans la procdure de la martus in-
geotio, exerce notamment contre un adversaire dj jug (judieatus) et
qui ne pale pas le montant de la condamnation.
- Les praedes :
Les crances de l'Etat talent garanties par des praedes : ces cau-
tions de Droit Public rpondaient sur leur personne et sur leurs biens
l'excution de ce qu'une autre personne devait fournir l'Etat (excution
d'un march de Droit Public ou paiement de l'enjeu du saoramentum par exem-
ple).
- Le nexum ;
1) Forme du nexum :
(1) On trouvera dans l'article de NOAILLES R.H.D. 1940 et 1941 la liste im-
pressionnante des ouvrages et articles qui concernent le nexum. Depuis
l'article de NOAILLES, la liste s'est encore allonge ! (cf. VON L0BT0W
Z.S.S. 1950, p. 112; SCHONBAUER : "Manoipium und Nexus" dans Iura, 1.1950
p. 300; IMBERT : VFides et Nexum" : Studi Aranzio Ruiz 1.1952, pp. 339-
363; WESTRUP : "Sponsio et Nexum" 1950 et c.r. R.H.D. 1951.
11
b) Nunaupatio :
2) Nature juridique
et effets du nexum :
a) yt^e_du_neaum;contrat :
(1) Mais nous croyons peu vraisemblable le dbut du. discours que Schnbauer
fait tenir au crancier : "de ce que tu me dois tant de livres de mon
airain (aeris mei) ...
13 .
Ce systme qui a joui pendant un temps d'un grand succs, est ac-
tuellement peu prs abandonn. L'hypothse selon laquelle le nexum
aurait t sanctionn au moyen de la manus injectio est indfendable.
Rien n'autorise croire que la nuneupatio comportait les mots damnas
esto. C'est une hypothse toute gratuite de prtendre que toute darnna-
tio entranait une manus injeotio. La loi des XII Tables parat n'avoir
prvu cette vole d'excution que dans deux cas : celui de \%aes judioa-
tum et celui de Ixaes aonfessum : jugement et aveu in jure. Il n'est
nulle part question d'une manus injeatio pour I'aes nexum.
b) Systeme_du_^OT^-manc2pat|on :
(1) Les partisans de cette doctrine ne sont pas d'accord sur l'objet de cette
sorte de mancipation : pour les uns, le dbiteur donne en gage son corps
14 .
c) Le nexum -
0i_20r_Qi_m2DiP!i20 :
Selon Noailles, cet acte per aes et libram servait du moins l'o-
rigine raliser le prt : l'airain pes tait primitivement remis
I'emprungeur, comme objet du prt. La nuncupatio du crancier prcisait
le sens de l'acte : Il dclarait que l'airain ne devenait pas la propri-
t de l'emprunteur. A l'appui de cette hypothse, Noailles fait remar-
quer qu'en Latin classique, une dette s'appelle encore aes alienum, ce
qui, au pied de la lettre, signifie "airain d'autrui" (2). Il tait donc
(Lenel, Luzzatto), pour les autres, le dbiteur met seulement son activi-
t la disposition du crancier, il mancipe ses operae (PFLOGER), ce
qui parat plus conforme aux textes anciens.
(1) LEVY-BROHL : "Nexum et Mancipation" (Problmes de l'ancien Droit Romain,
1934) -" SCHONBAUER ("Iura" 1950) n'admet pas non plus l'hypothse d'une
auto-mancipation.
(2) L'explication de NOAILLES sur ce point est trs discutable. SCHONBAUER
;
fait remarquer juste titre que l'emprunteur a besoin d'obtenir la pro-
prit de l'airain pour pouvoir en user. L'aes alienum pourrait bien
tre le petit lingot, employ symboliquement et remis l'emprunteur
pour qu'il le conserve jusqu'au jour du paiement, sans en devenir le
propritaire.
. 15
Le crancier ajoutait enfin "que cet homme soit nexus envers moi
en vertu de cet airain et de cette balance". Cette dclaration plaait
le nexus dans une situation voisine de l'esclavage. Comme le dit Varron,
le nexus offrait suas opras in servitute. L'effet du nexum est trs
diffrent de celui d'une mancipation : l'homme libre mancip est in mon-
oipio, soumis une puissance qui entrane pour lui une oapitis deminu-
tio. Aucune puissance n'est tablie sur la personne du nexus, mais ses
biens et son activit (operae) sont mis la disposition du crancier.
Il est dans une situation voisine de l'esclavage, bien que son status
ne soit pas affect et qu'il reste un homo liber.
Ainsi prsent l'acte per aes et libram que nous appelons nexum
n'est ni un contrat ni une sorte de mancipation. Ce n'est pas une manci-
pation, aucune puissance comparable au manaipium n'est tablie sur le ne-
xus. Mais ce n'est pas non plus un contrat : un contrat n'a d'autre ef-
fet que de faire natre une obligation la charge du dbiteur, sans mo-
difier pour cela sa condition juridique. Le nexum produit un effet tout
diffrent, il place le nexus dans une condition voisine de la servitude.
b. Pour I'avenir,
cette loi prononait l'abolition
du rgime des nexi :
Etendue
2_2-X2Em..i9iJ.ive. :
La., loi Poetelia Papiria, quoique cela ait t discut, ne semble
pas avoir modifi le sort des adicti, de ceux qui talent envoys dans
une prison prive, non la suite d'une convention, mais en vertu d'une
adiotio prononce par le magistrat (judicatus et fur manifestus).
Nous savons qu' partir d'un certain moment, Il ne fut plus permis
de tuer (si cela a jamais t permis) ni mme de vendre comme esclave, le
dbiteur qui subissait la manus injeatio. Faut-Il attribuer la loi Po-
etelia Papiria cet adoucissement des effets de la manus injeotio ? Ce
que nous savons de cette loi par Tite-Live n'autorise gure cette suppo-
sition : elle concernait les nexi, mais ne prtendait pas modifier la
procdure de la manus injeotio. On peut simplement supposer que l'am-
lioration du sort des nexi a pu, par contre-coup, conduire les Romains
humaniser galement le rgime de la manus injeotio.
(1) Que durent exactement jurer les nexi pour obtenir leur libration ? L'ex-
pression bonam oopiam employe par Varron (7.105) est obscure; nous avons
adopt l'explication de Berger ("Studi Arangio Ruiz" II 1952, p. 117) :
c'est un serment d'insolvabilit, qui resta dans les usages romains. Mais
l'insolvable subissait certaines incapacits (lex Julia Municipalis, 1.
213).
. i18 .
C) Actes pourvus
d'une sanction religieuse :
SB^saBaBasaa'aBssdss^saBassa
-' ; ,. t ' '
A l'poque archaque,. les Romains n'taient pas encore parvenus
distinguer le jus et le fas : droit et religion se confondaient. A d-
faut d'actes gnrateurs d'obligations proprement parler, on connais-
sait des rites qui entranaient une sanction religieuse pour celui qui
ne tenait pas sa parole.
C'est sans doute aussi par un appel cette desse qu'tait primi-
tivement valide la fiducie : celui qui recevait une chose en "fiducie"
s'engageait la restituer et cet engagement tait plac sous le couvert
de la fides.
1 / Oppofere :
La loi des XII Tables (ml)Ieu du V s. av. J.C.) a procd une
lacisation du droit : la sacralIt ne fut conserve que dans quelques hypo-
thses exceptionnelles (cas du patron qui fait tort son client, cas des
leges sacras). A la place des sanctions religieuses, la vieille loi tablit
des sanctions juridiques, des procdures, qu'elle rglemente : ce sont les
actions de la loi.
2/ Modes de formation :
Les actes susceptibles de faire natre des obiigations taient en
nombre limit : la loi ne reconnaissait un opportere, sanctionn par une ac-
tion in personam, que dans quelques cas prcis. Les obiigations pouvaient
dcouler soit de certains actes formalistes, trs peu nombreux (la sponsio)
soit encore de certaine clause Insre dans les testaments (fegs pev damna-
tionem). On peut aussi considrer le jugement portant condamnation (le ju-
dicatum) comme une source ancienne d'obiigations, l vrit trs particu-
lires.
Ces actes juridiques faisaient natre des obligations compltes,
jecveux dire par l des obligations comportant la fols un "devoir" et'un
"engagement" la charge du dbiteur.
Trs souvent, le crancier avait des droits, non pas sur un seul
dbiteur, mais sur plusieurs : la sponsio se faisait d'ordina.jre avec plu-
sieurs promettants qui devenaient des codbiteurs sol Ida ires. L'utiIit de
: ce procd est vidente : la dette contracte par un sponsor, comme nous le
verrons plus loin, s'teignait sa mort; aussi tait-!I prudent de faire
assumer la dette par plusieurs personnes. C'tait aussi une-sorte de garan-
tie, antrieure la pratique du cautionnement proprement dit : le crancier
avait la facult de choisir, entre ses dbiteurs, celui qu'il croyait le plus
solvable, pour lui demander paiement. Mais cette pratique ancienne de la so-
lidarit n'a rien de commun avec le rle que les partisans de la thorie de
Sahuld et Eaftung font jouer aux primitifs "garants", selon eux seuls exposs
aux rigueurs de l'engagement.
3/ Effets :
Les anciennes obiigations au point de vue d leurs effets, prsen-
tent deux caractristiques : a) elles sont de droit strict , b) elles psent
sur la personne physique du dbiteur.
A/ Mode.de.formalion :
a) Contrats :
b) Quasi-contrats :
B/ ffets=djs_obn gtions :
(1) Sur la formation du jus gentium, voir les tudes de FRZZA et de GROSSO
dans Mel. de VISSCHER 1949.1. (R.I.D.A. II) pp. 259 et 395, rsums dans
Iura I pp. 569 - 572.
(2) PIGANIOL : "Venire in fidem" dans Ml. de VISSCHER IV. 1950 p. 339 -
IMBERT : "Fides et nexum" Ml. ARANGIO-RUIZ 1952 p. 339.
25 .
(1) Ds avant la loi Aebutia, le prteur, dans des cas de ce genre, a bien
organis des procdures de sa propre autorit (judicia imperio oontinen-
tia) au moyen d'une formule d'action. On ne voit pas comment le prteur
prgrin aurait pu faire autrement.
/:o
b) Le patrimoine du dbiteur
rpond de la dette :
Le. principe que " j e dbiteur rpond de la dette sur son corps"
ne fut jamais compltement abandonn, puisque l'excution sur la personne
se conserve, sous une forme adoucie, il est vraie - jusqu' 'T fin du Droit
Romain. Mais peu aprs l'introduction de la procdure formulaire l'excution
sur les biens, sous le nom de venditio bonovum* fut organise par le prteur :
elle devint ds la fin de la Rpublique le mode d'excution le plus usit,
parce que plus commode et plus efficace que l'emprisonnement du dbiteur.
Mais avec cette nouvelle procdure prtorienne, ce n'est plus la personne
mais le patrimoine entier du dbiteur qui, en dfinitive, rpond de la det-
te- .'.-.".
La venditio bonorum contenait en germe une Ide qui tait bien sus-
ceptible de bouleverser toute la conception romaine de l'obligation, si on
l'avait pousse jusqu' ses extrmes consquences. Les Romains ne l'ont pas
fait et nos lgislations modernes elles-mmes n'ont pas encore dduit de cet-
te conception nouvelle toutes les consquences qui devraient logiquement en
dcouler.
>:r D ^ > v
J Paul COLL:^?:T y
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*<:--.
28
PREMIERE PARTIE
LA.LASSmATiON.DE^OBUGA^
CONTRATS ET DELITS
:
1/ Lf_SDtC|
En Droit Romain, ce mot a fini par avoir un sens trs prcis, as-
sez troit : un contrat n'est pas un acte juridique quelconque : c'est une
convention, faite dans les conditions ou les formes requises par le Droit
CivlI, en vue de donner naissance des obigatons.
2/ y||=dnt| :
rites et par les mmes moyens que les actions ordinaires entre particuliers,
en se servant de la procdure civile. Les dlits privs furent rangs parmi
les sources d'obligations : on pouvait en effet considrer que le dlit ren-
dait son auteur dbiteur d'une certaine poena en argent, envers la victime,
tandis que celle-ci tait titulaire d'un droit de crance, sanctionn par
la procdure inter privatos, comme toutes les crances.
Cette classification, qui oppose les contrats aux dlits, n'a pas
t Invente par GaTus, mais en la reproduisant, il tint compte d'une doc-
trine nouvel le.
2) Et si nous nous plaons au point de vue des effets des obligations, rien
de plus justifi que cette classification : les obligations dllctuel-
Ies, sanctionnes par des actions dites pnales ont un aspect trs par-
ticulier.
INSUFFISANCE
DE LA CLASSIFICATION BIPARTITE
N'est-II pas alors singulier que GaTus, dans ses Instltutes (III.
88), affirme que "toutes les obligations naissent d'un contrat ou d'un d-
lit", et nous prsente cette classification comme complte (surrma divisio) ?
Si l'on ne veut pas accuser GaTus d'une erreur assez grave, il faut
accepter l'explication propose par M. Van Oven (1) :
Il fait remarquer que les unes sont sanctionnes par des actions
de bonne foi, les autres par des actions de droit strict, comparables
celles qui concernent les obiigations contractuelles : ce sont des hypoth-
ses dans lesquelles "on est tenu comme en vertu d'un contrat" ("quasi ex
aontvactu tenetur").
Cl) Le sens du mot causa dans ce texte a t discut. ARANGIO RUZ (Ml.
Cornil, I p. 83) lui donne. lef sens de "procs" (comme on dit : plaider
une cause) et y voit une classification des actions. Le' sens de cause
efficiente (source de l'obligation) parat beaucoup plus vraisemblable
(cf. BETTI ; Arch. Giur. 1925 p. 267).
. 33 .
3 - LA CLASSIFICATION QUADRIPARTITE
JUSTINIEN RECONNAT
4 SOURCES D'OBLIGATIONS
(1) ARANGIO-RUIZ (Studi Bonfante I p. 493 et Inst. p. 294) pense que deux
paraphrases distinctes des Institutes de Gaus ont t composes la bas-
se poque : les "Res ccttCdianae" et les "Aurea"\ l'une proposait la clas-
sification tripartite (conserve au D. 44.7.1) l'autre la classification
quadripartite (adopte par les Inst. de Justinien).
. 34
CRITIQUE
DE CETTE CLASSIFICATION
SON INFLUENCE
SUR LE DROIT MODERNE
et Ripert (Trait Elem. Il N 806 et sv.) n'admettent que deux sources d'o-
bligations : le contrat et la loi (les quasi-contrats, d'aprs ces auteurs,
se ramnent l'enrichissement injuste, lequel n'est qu'un cas de quasi-d-
lit; or les dlits et les quasi-dlits font natre des obligations lgales).
Demogue (Ml. Chironi I p. 105) a propos une lgante classification base
sur le rle de la volont : il distingue les obligations qui naissent d'un
concours de volont, celles qui proviennent d'un acte du dbiteur (dlit),
ou d'un acte du crancier (grant d'affaire); enfin celles qui naissent In-
dpendamment de la volont du crancier ou du dbiteur (enrichissement in-
volontaire, obligations alimentaires).
Pour notre tude des obligations d'aprs leurs sources, nous adop-
terons la classification que nous avons trouve dans les "Res Cottidianae"
contrats, dlits, sources varies. Deux titres seront consacrs l'tude
des contrats : les divers contrats, puis thorie gnrale des contrats.
TITRE PREMIER
=LiS=_DJ.FFER|NTES_=SgRTES=_DE=_gNTRATS=
1) Les textes distinguent souvent les contrats "propres aux citoyens romains"
et ceux du jus gentium, dont les prgrins peuvent valablement se servir
(GaTus II1.93).
36
Ils ne. font natre d'obligations qu' la charge d'une seule des
parties. Par exemple, dans la stipulation, celui qui stipule devient
crancier, celui qui promet devient dbiteur : chacune des parties
joue un rle distinct. Et si une contreprestation est envisage par
les parties, elle n'entre pas en ligne de compte et n'est pas indique
dans le contrat. On exprime cette ide en disant que les contrats
unilatraux sont "abstraits".
4) On peut aussi classer les contrats d'aprs le genre d'actions qui les
sanctionnent : contrats de droit strict (sanctionns par des actions de
droit strict) et contrats de bonne foi (sanctionns par des actions de
bonne foi).
INEFFICACITE DU PACTE NU
PRINCIPES GENERAUX
2/ es_gn+ra+s_son+_yn|J_atrayx
Ils sont combins de telle sorte que chacune des parties y joue
un rle bien dtermin : l'un y figure comme crancier, i'autre comme
dbiteur. Ce sont des "corps simples" : Il n'en dcoule pas d'obliga-
tions rciproques. Si le dbiteur compte obtenir une contreprestatlon
en change du sacrifice qu'il consent, elle ne figure pas dans le con-
trat et n'a, en principe, aucune influence sur sa validit.
3/ Qes_contrats_sont_de_droj[t_str|t :
Ils sont tous sanctionns par des actions de droit strict : oon-
diotio aertae pecuniae, oondiatio oertae rei, action ex stipulatu (pour
la stipulation d'un inaertum). Dans ces sortes de contrats, l'obliga-
tion rsulte des formalits employes : le sens et les consquences de
ces formalits sont dfinis l'avance par le Droit Civil. En cas de
contestation, le juge n'exerce que des pouvoirs limits : son rle se
borne constater que les formalits ont t rgulirement remplies et
a en tirer les consquences que la loi y attache.
A/ LA SPONSIO
SES ORIGINES
(1) Doctrine de MITTEIS, dveloppe par CORNIL (Ancien Droit Romain p. 93) :
d'aprs ces auteurs, en Droit ancien, le dbiteur, en offrant son cr-
ancier un garant appel sponsor, se librait compltement, et. le sponsor
seul restait oblig.
. 42 .
Selon M. Magdelain, c'est la loi des XII Tables qui, tout en fai-
sant disparatre le systme de la sacralt, aurait faTcis la sponsio
pour en faire un acte du jus civile, sanctionn par une legis actio.
SES DESTINEES
fait avec les trangers, puisqu'il s'agit l d'un trait entre Rome et une
puissance trangre; mais comme le remarque finement GaTus, ce n'est pas une
exception la rgle, car la sponsio du droit international et la sponsio
ordinaire appartiennent deux catgories juridiques diffrentes, comme ce-
la ressort de leurs sanctions : celle-ci est sanctionne par une action en
justice, tandis que celle-l n'a d'autre sanction que la guerre {jure bel-
le res vindicatur : G. III.94).
B/ LA STIPULATION
PROPREMENT DITE
C/ FORMES UTILISEES
EN MATIERE DE CAUTIONNEMENT
D/ CLAUSES
QUI MODIFIENT LA STIPULATION
c) C'est un dialogue :
Un contrat par demande et rponse. La partie qui dsire devenir
crancire parle la premire : elle prend l'initiative du contrat, en
choisit les termes. Aussi, en cas de doute sur ie sens les termes em-
ploys, on doit prfrer l'Interprtation la plus favorable au dbiteur;
il appartenait au crancier de s'exprimer plus clairement.
B/ JURISPRUDENCE CLASSIQUE
C/ LA STIPULATION ECRITE
La cautio
C'est une petite phrase ajoute la fin d'un acte crit dans
l'espoir de procurer une plus grande validit toutes les dispositions
qu'iI contient.
2) Elle ne contient rien qui permette de savoir s'il s'agit d'une sponsio,
u d'une fidepromissio, d'une Tpvomissio.
Tout ce qui peut faire l'objet d'une obligation peut tre promis
par stipulation (dore, facere, pra.estare). La stipulation a t employe
largement, non seulement l'poque ancienne, mas encore au Bas-gmplre :
c'tait une sorte d'estampille juridique dont on pouvait facilement munir
les conventions les plus diverses pour les valider.. On s'en servait pour
assurer la restitution d'un prt, le paiement des Intrts, .pbliger le ven-
deur fournir une garantie l'acheteur, raliser une donation, une cons-
titution de dot, obliger le mari restituer la dot en cas de dissolution,
etc ... La stipulation est le procd dont on se servait pour raliser la
solidarit active et passive, le cautionnement, la novatlon.
(i) Cf. notre "Travail des Hommes Libres", pp. 119 & 129, et J.N. LAMBERT
"Les opevae liberti", th. Paris 1934, p. 128.
56 .
B/ DICTIO DOTIS :
LE CODEX
Mais tous les mois les oprations consignes sur les adversaria
taient reportes au net sur un registre, qui tait tenu avec le plus grand
soin : le codex. GaTus distingue deux sortes d'critures qui taient por-
tes sur ce codex : les arcaria nomina et les transcripticia nomina.
ARCARIA NOMINA
TBANSCRIPTICIA NOMINA
B/ LA TRANSCRIPTIO A RE IN PERSONAM
Nous verrons plus loin qu' une poque antrieure celle de Ga-
Tus, le contrat litteris ne servait pas uniquement oprer ces sortes de
novations; on pouvait s'en servir dans les hypothses o II n'y avait pas
de dette prexistante entre les parties. "Qu'on li'utilise dans un but ou
dans un autre, ce contrat requiert, pour tre valablement conclu, certa-ins
lments essentiels que nous allons prciser.
ELEMENTS ESSENTIELS
DE VEXPENSILATIO
EFFETS ET SANCTIONS
(1) ARANGIO-RUIZ : R.I.D.A. 1.1948, pp. 9-25, et dans "Parola del passato"
1946, pp. 381 et 384 = T.H. III et X. Dragomir STOJCEVIC : "Les tablet-
tes d'Herculanumret Vexpensilatio", IURA 13.1962, p. 53 s.
62
Il est de droit strict et comme son objet ne peut tre qu'une certa
p&oimia, sa sanction est la condictio aevte pecuniae.
2 - DOMAINE D'APPLICATION
DU CONTRAT LITTERIS
(1) 8.2.2.
. 63 .
ces une femme qui avait eu pour lui des complaisances, dissimula cette
libralit immorale sous couleur d'un prt qu'il aurait reu de cette per-
sonne : il consentit figurer comme dbiteur sur le oodex de son amie.U)
L'expensilatio prsentait dans un cas de ce genre l'avantage d'tre un con-
trat abstrait qui dissimulait, derrire la fiction d'un prt, la cause v-
ritable de l'obligation : une inscription au oodex tait aussi discrte que
serait aujourd'hui la remise d'un chque pour raliser une donation immora-
le.
1) Le contrat littevis ne pouvait avoir pour objet qu'une oevta peounia, tan-
dis qu'on peut stipuler toutes sortes de choses et mme des services.
(1) Cf. sur ce texte : MACQUERON : "Cause illicite", thse Paris 1924 et
GALLET : R.H.D. 1942 p. 35.
64
La litteparum cbligatio
iiBlcfQCiQin-a
par la vertu du chirographe, sans qu'il ft besoin d'y ajouter une stipula-
tion crite. Passs sous la domination romaine, les Orientaux ont continu
se servir des chirographes et des syngraphes comme sources d'obligations.
GaTus, on le comprend aisment, prouve un certain scrupule reconnatre de
telles pratiques : "obligatio videtur fieri" = "il semble qu'une obligation
puisse dcouler" et il conclut en disant que ce n'est pas du Droit Romain,
mais du Droit prgrin.
La littercum obligatio
d|-JytiDlD-i
LA CONCEPTION REALISTE
CLASSIFICATION
DES CONTRATS RE
SECTION LE MUTUUM
1 - ORIGINE DU MUTUUM
A notre sens le mutuum, plus ancien que cette thorie, lui a ser-
vi de point de dpart : vers la fin de la Rpublique, il a pu se trouver
ainsi englob dans la thorie de l'enrichissement Injuste. Certaines ques-
tions, cependant, comme par exemple celle de la capacit de s'obliger, se
posaient son sujet d'une autre faon que pour les autres cas d'enrichisse-
ments injustes. Lorsqu'au dbut du 11 s. la notion de contrat se prcisa,
on en vint constater que le mutuum tait un contrat; sa base en effet,
il n'y avait pas simplement un fait matriel, la remise d'une chose - mais
aussi une convention. Le mutuum se spara alors nettement de l'obligation
quasi-contractuelle de restituer l'enrichissement injuste.
A/ LA CONVENTION DE PRET
Modalits
commettrait une plus petitio tempore. Il peut tre convenu que l'emprun"
teur remboursera "qua die petierit", le jour o le crancier le voudra
(= premire rquisition); cf. F Ira 111.123.
Question
d_!ncapabies :
L=i.i_Madonjen :
B/ LA MUTUI PATIO
1/ Qbjet=de_J.a3OTutMi_^to :
GaTus (111.90) dfinit ainsi les choses qui peuvent tre prtes
par mutuum : "ce contrat concerne ... les choses qui se dterminent
par le poids, le nombre ou la mesurey comme une certaine somme de deniers,
du vin, de Mhile, du bl, de l'airain, de l'argent, de l'or, etc ...
2/ Elle consiste
Q=y2-Eofc=d_PC2Prii :
Ce transfert
se fait par tradition
a) Or l'objet du mutuum est toujours une res neo manaipi (les choses de
genre sont toutes neo manaipi).
3/ Conditions de validit
^m^JWit'i.-4^ti.Q.-i
Celui qui donne en prt une chose qui appartient autrui ne de-
vient pas crancier en vertu d'un mutuum : le mutuum est nul, parce que
la tradition n'a pas pu rendre I } aocipiens propritaire de ce qu'il a
reu.
72
4/ Diffrentes faons
^|_|i.i|rag|_C^ti.Qn :
Tradition effective
et sa preuve :
(1) Cf. deux contrats de l'anne 162 reproduits dans Textes Girard, pp. 845
sq.9 dans FIRA III n 122/123, MACQUERON : "Document de la pratique",
pp. 39-+7.
. 74 .
(1) DELL'ORO : "A proposito del reg. classico ... dlia obi. re et verbis"
Milan 1950 et IURA 1952 p. 407.
. 75 .
Pour faire le prt, cette personne pourrait aller chez son ban-
quier et lui demander la somme ncessaire, ou bien attendre que le dbi-
teur ait fait le paiement attendu; mais il est plus simple et plus rapi-
de de raliser le prt par intermdiaire; cette personne prend ses dispo-
sitions pour que la somme d'argent soit verse entre les mains de l'em-
prunteur, par le banquier ou par le tiers dbiteur.
b) Lorsque pour faire un prt, on veut utiliser l'argent que doit verser
un tiers dbiteur, on adresse celui-ci l'ordre (.jussum) d'avoir
se librer entre les mains de telle personne - celle qui l'on d-
sire consentir un prt. On peut aussi, sans avoir besoin d'informer
le tiers dbiteur, donner mandat l'emprunteur d'exiger paiement de
celui-ci.
. 76 .
Mutuum
par translation
d'une valeur :
2) Cette datio porte sur une chose de genre, puisque c'est une chose de
..genre que l'emprunteur a reue. Il en rsulte que la perte fortuite
de la chose due ne I ibre pas l'emprunteur, car les choses de genre
prissent toujours aux risques de celui qui les doit, en vertu de la
rgle "gnera non pereunt".
La limitation lgale
du taux de l'intrt :
ssese3B38asse=ss=ass
Les textes nous font savoir que ds une poque trs ancienne,
le lgislateur romain s'tait dj souci de limiter le taux de l'intrt,
en cas de prt d'argent. Cette mesure, souvent attribue aux XII Tables,
semble en ralit avoir t prise un peu plus tard par une loi Duilia Men-
nia, plbiscite vot l'instigation des tribuns de la plbe entre 357 et
352 av. J.C.
(1) Un taux plus bas : 10 % avait t dict peu avant Cicron, par une loi
Pompeia, vote l'instigation de Sylla (FESTUS V "Lex Unoiavia").
81 .
Les sanctions
:sss3S3==:
les XII Tables) organisaient contre les usuriers une action populaire -
(c'est--dire ouverte quiconque voulait se porter accusateur) - aboutis-
sant frapper l'usurier d'infamie et lui faire payer une peine pcuniai-
re au profit de l'accusateur; cette peine tait fixe au quadruple des in-
trts perus en trop.
5 - LE NAUTICUM FOENUS
sait les mers porte le nom de trajeot-toia gecunia : il n'y avait pas le
rembourser s'il sombrait avec le navire.
2) Les intrts n'ont pas besoin d'tre stipuls : un pacte suffft pour
qu' i Is soient ds.
3) Le taux de l'intrt n'est pas limit (sauf dans le droit de" Justinien,
12 %).
1 - LA FIDUCIE
1/ Formation du contrat :
a) Dans le droit des biens, GaTus (11.60) signale deux varits de fidu-
cies : l'une avec un crancier (ewm creditore), l'autre avec un ami
(cum amiao). Il est probable qu' l'origine il n'existait pas de dif-
frences entre ces deux catgories d'applications, mais la fiducie
pum creditore s'est, au cours des sicles, enrichie d'un paotum de plus
en plus favorable au"crancier", au point de donner cette fiducie
une physionomie bien' diffrente de la fiducie cum miao.
a) L fiducie cum cteditore est une faon d'offrir une sret relle
son crancier : le dbiteur lui transfre la proprit, par exem-
ple d'un esclave. Quand la dette sera paye, le crancier devra
restituer au dbiteur la proprit de cet esclave. Le Droit Romain
connat une sret relle qui ncessite beaucoup moins de complica-
tions : le pignus, qui se.fait en remettant au crancier la simple
possession du gage, et qui a mme pu se faire sans dplacement de
la possession, par convention. La fiducie a subsist ct du pi-
gnus, parce qu'$n accordant au crancier la proprit1de la chose
donne en garantie, elle est plus avantageuse pour lui.
3/ Effets de la fiducie :
a) Au point de vue
b) Obiigtions
c
iyI_^2yin_e._i._i!yle.
B/ H||toire=de=ia_fiducie :
1/ Or i g i ns :
2/ L'action fiduoiae :
:
3/ Disparition de la fiducie :
a) Pourquoi : la fiducie
a-t-elle cess d'tre en usage ?
et__que_Me_poque_?
b) Sources utilisables
H^sto.re :
(1) WUBBE : "Gaus et les contrats rels" TR. 35 1967 p. 50Q, propose une
explication ingnieuse mais discutable de cette omission. Il parat
plus simple de supposer que Gus a reproduit un auteur plus ancien qui
s'occupait des obligations re(et non des contrats, notion alors incon-
nue; cf. sup. p. 23) une poque o l'dit ne prvoyait pas encore une
formule in jus pour le dpt et le commodat.
,-'-''"' -r' (- n r ^ As.
X-'.S
93
if f. - -
A/ Modes de formation :
- Ces trois contrats se forment re.
- Ils ont pour objet des choses d'espce ispecies), envisages dans leur
individualit propre : I r accipiens doitrestituer la chose mme qu'il
a reue.
- Pour que ces contrats se forment, il faut que la chose ait t remise
{'accipiens (dpositaire, commodataire, crancier gagiste); cette remi-
se se fait sans forme, par simple tradition : c'est pourquoi ces con-
trats sont accessibles aux prgrins : ce sont des contrats du jus gen-
tium.
- Cette tradition, mme si elle a :pour objet des Tes nec mancipi (par
exemple de l'argenterie, des bijoux) ne rend pas \*accipiens propri-
taire; dpt, commodat et gage ne sont pas des justae oausae traditio-
nie.
- En consquence pour dposer, prter usage, donner un gage, il n'est
pas ncessaire d'tre propritaire de la chose : ainsi un simple dten-
teur peut valablement faire un dpt d'une chose dont il n'est ni pro-
pritaire ni mme possesseur au sens strict du mot.
B/ Effets
a) Au point de vue
du droit rel :
b). Obligations
quj, dcoulent de ces contrats
Caractres particuliers :
saasBssasaa' sssasesescs - . .
A/ Dpt :
Le dpositaire n'a pas droit aux fruits que ,1a chose peut produi-
re pendant qu'il la dtient : il n'a pas non plus le droit de s'en servir;
s'il use de la chose dpose, Il commet un vol d'usage (furtum usus), et
/.,: tombe sous le coup des peines prvues contre les voleurs.
B/ Commodat
ou prt usage :
C/ Pignus ou gage :
(1) PASTORI : "Il corrmodato" 1954; FAHRI ABOU SEIF MABROUK : "Le prt usa-
ge''en Droit Romain et en Droit Musulman", thse Aix 1968.
. 96
DATE D'APPARITION
CARACTERES COMMUNS
a) Que ces contrats peuvent se faire entre absents, distance (le consente-
ment peut se manifester par une lettre, ou par l'intermdiaire d'un nun-
tius).
b) Qu'ils peuvent tre affects de toutes sortes de modalits; ces contrats
peuvent comporter un terme ou une condition; aucune exigence formaliste
ne s'y oppose.
2/ Ces contrats
sont synallagmatiques
3/ Ces contrats
sont tous de bonne foi
DEUX GROUPES
1/ La vente et le louage :
2/ Le Mandat et la Socit :
SECTION I : LA VENTE
A/ VENTE-TRANSFERT
(1) D'aprs une doctrine assez rpandue (DE VISSCHER, MONIER, MEYLAN contra
ARANGIO-RUIZ) la mancipation, l'poque ancienne, ne transfrait pas
la proprit, mais n'avait pas d'autre effet que d'obliger le vendeur
'' fournir l'ouctoritas, c'est--dire garantir l'acheteur contre toute
prtention, en attendant qu'il devienne propritaire par usucapion. Il
existe un lien certain entre usucapion et auctoritas (dlai, expression
usus-auctoritas). Mais VARRON (R.R. 2.10.4) reproduisant un vieux trai-
t de Droit, cite dj la mancipation parmi les modes d'acquisition du
bminium. Quant la tradition des res nec mandpxme doctrine (B0N-
FNTE) prtend qu'elle ne transfrait pas primitivement la proprit,
pour la bonne raison qu'il n'y avait pas de dominiian possible pour ces
sortes de choses, pas d'action en revendication et seulement "Lyactio
furti. Ce qui est contredit par le texte de Gaus (M-.17) o il est ques-
tion de l'emploi du sacramntum in rem pour revendiquer des res nec man-
cipi. Mancipation et tradition sont des modes d'acquisition du onrnium
lorsque cette notion se dgage de celle, plus ancienne, de mancipium,
une poque probablement un peu postrieure aux XII Tables.
tt
B/ VENTE-CONTRAT
Types intermdiaires
de ventes-contrats :
ssssaassassasesBsssa
Vente-contrat re :
Vente consensuelle
sortie directement
de ta vente-transfert
c) Mais c'est, notre eens, faire fausse route, que de chercher les
origines de vente consensuelle du ct de la mancipation : la ven-
te consensuelle est un contrat du jus gentium; elle n'oblige pas
le vendeur transfrer la proprit qui ri ta ire. C'est une opra-
tion qui se rattache plutt la tradition et une opration ne de
la pratique des affaires avec les prgrins.
Date d'apparition
des actions empti et venditi :
sassesssesssvnasssseassssas
A quel moment a-t-on substitu I'arbitrium, des,actions civiles
et de bonne foi ? A quel moment la convention de vente a-t-el le t re-
connue et sanctionne par 1^ Droit de la Cit ?
A/iL'OBJET DE LA VENTE
On peut vendre une chose dtermine (un esclave, une terre), mais
aussi une universalit de biens (une hrdit ouverte, un pcule).
Impossibilit matrielle :
Mais les parties peuvent dsirer faire urte venditio rei speratae :
vente d'une chose espre. Si l'espoir ne se ralise pas, l'acheteur
n'a pas de prix payer. Le contrat s'analyse comme une vente sous
condition suspensive : elle est conclue sos la condition que la chose
naisse et si elle ne nat pas, la vente ne se forme pas.
106 .
ImpossbiIit juridique :
a
^ l}2_b2!l_y_2!!!!!!-2e. :
C'est un principe impos par la logique mme des choses que tout
contrat dont l'objet est hors du commerce est radicalement nul. En
matire de vente, si la chose est hors du commerce, le vendeur ne
peut pas en faire livraison, pas plus d'aiI leurs que l'acheteur ne
pourrait en recevoir livraison.
b) hoses_j_naJ_]nabJ_es :
d) Validit de la vente
de la chose d'autrui :
Si cet acheteur est de bonne foi (s'il crot acheter du vrai pro-
pritaire), il acquiert rapidement la proprit par usucapio En
attendant, Il peut dj revendiquer la chose au moyen de l'action
publcienne, mais ses chances de succs sont limites : c'est un
. 110 .
Enfin cet acheteur risque fort, tant qu'il n'a pas usucap, d'tre
vinc par le vrai propritaire. Si ce dernier intente l'action en
revendication, I'acheteur n'a aucune exception lui opposer et perd
fatalement le procs. L'acheteur peut alors se retourner contre
son vendeur. Celui-ci, comme nous l verrons, doit garantir l'ache-
teur contre l'viction; moins que la vente n'ait t faite "sans
garantie", genre de vente auquel les parties songeront normalement,
quand elles sauront que la chose vendue appartient un tiers.
B/ LE PRIX
c
^ L_PCix_d2l_ICe._.ein. :
d) En principe,
il n'est pas ncessaire
C/ CAPACITE
ET CONSENTEMENT DES PARTIES
. Capac t :
La vente, pour tre valable, doit tre contracte entre des per-
sonnes capables de s'obliger : pour vendre, comme pour acheter, le pu-
pille et la femme (1) ont besoin de I *auctovtae de leur tuteur.
Vices du consentement :
a s a a a a a a = a s s a a c: a a s s s
(1) De. nombreux actes de vente nous sont parvenus : les tablettes d'Hercula-
num (N 59-64) sont du 1 s. Les triptyques de Transylvanie (11 s.) et
d'autres actes plus tardifs (descendant jusqu'au VII s.) sont runis
dans FIRA III N 87-90 et 132-142. Le papyrus publi dans The Journal
of Papyrus 1948, p. 115, concerne la vente d'un petit ne.
114 .
1. La vente sans crit qui, selon les principes du pur Droit Romain,
continue se former solo aonsensu, ds que les parties sont d'ac-
cord .
2. La vente par crit qui n'est conclue qu' partir du, moment o l'acte
crit est perfeetum.
Cette pratique, connue aussi bien des Romains que des Grecs,
n'tait pas utilise dans J e mme but Rome et en Orient.
Conception romaine :
Conception orientale :
Pratique
connue en Droit Romain :
Cette conception est trs diffrente de celle que nous avons ren-
contre chez GaTus. Le Droit Romain cependant n'ignorait pas tout fait
cette faon d'utiliser les arrhes. Il tait possible en Droit Romain
d'introduire dans le contrat de vente une clause appele lex commisso-
ria aux termes de laquelle il tait convenu qu'il y aurait rsolution
du contrat, si telle date l'acheteur n'avait pas pay compltement le
prix; on pouvait joindre cette clause le Versement d'arrhes et conve-
nir qu'en cas de rsolution du contrat pour non paiement du prix, le ven-
deur conserverait les arrhes; il tait permis aux parties de donner ain-
si aux arrhes le caractre d'une indemnit forfaitaire, prvue au profit
du vendeur, pour le cas o la lex oonmissoria entrerait en action. Mais
pour atteindre ce rsultat, il faI lait insrer dans la vente des clauses
spciales. Ces clauses, les jurisconsultes les connaissent : Cervidius
Scaevola, jurisconsulte du 11 s., particulirement g u courant des usa-
ges orientaux, donna plusieurs fois des consultations leur sujet (D/
18/3-6 pr et 8). Il en est question galement dans une constitution de
Caracalia de 216 (C.J. 4.54*1).
Droit de Justinien :
Les textes de Justinlen tant ainsi compris, les rgles qu'ils ta-
blissent paraissent aboutir aux solutions suivantes :
j:auses=part].uiire|. :
Les effets essentiels sont ceux que l'on ne saurait carter sans
anantir la vente ou la transformer en acte juridique diffrent. Si par ex-
emple il est convenu que le vendeur n'exigera pas de prix, il ne s'agit plus
d'une vente.
Les effets naturels sont ceux qui se produisent sans que les par-
ties aient besoin d'en parler dans le contrat. Mais ils peuvent tre modi-
fis et mme carts par des clauses particulires. Ainsi les risques sont
en principe pour l'acheteur, mais on peut convenir qu'ils seront supports
par le vendeur.
(1) Cette distinction n'est pas classique. Ce sont les juristes de la Basse-
Epoque qui se sont proccups de savoir ce qui tait essentiel, naturel
ou accidentel dans les actes juridiques et dans de's actions en justice.
^
119 .
B/ L^ob^gat|on_de_diiyrane :
a) La chose vendue :
Ce qui fait partie de la chose est vendu avec elle : les juris-
consultes ont cherch dterminer ce qu'il fallait entendre par pars
aedium ou pars fundi (ce qui fait partie d'une maison, ou d'ur domai-
ne) : ils considrent que les tuyaux installs de faon dfinitive
sont pars aedium, le fumier entass non pour tre vendu, mais pour
fumer le domaine est pars fundi. Les principes qui ont t poss en
Droit Romain propos de l'objet de la vente ont t utiliss par nos
vieux auteurs pour arriver notre thorie moderne des immeubles par
destination, ce quoi n'avaient pas pens les jurisconsultes romains
en rdigeant ces textes.
. 122 .
Les jurisconsultes dclarent par contre que les choses qui consti-
tuent l'quipement d'un domaine (btail, esclaves, instruments aratoi-
res), ne sont pas pars fundi : ces sortes de choses ne sont comprises
dans la vente du fonds que si le contrat prcise expressment que le
fonds est vendu "tout quip"; ce qui rsulte de I'emploi de la clau-
se fundum instruction.
b) Le vendeur r
" d o i t livrer les accessoires :
La dlivrance consiste
tradere vaaua^jpQssessionem :
Sauf ces clauses spciales, dont les effets ont pu tre discuts,
le vendeur devait simplement procder une tradition. Cette tradi-
tion doit procurer l'acheteur la possession, c'est--dire le mettre
dans une situation telle qu'il puisse, en cas de troubles, bnficier
de la protection des interdits possessoires. Cette possession doit
tre paisible et durable : le vendeur doit faire en sorte que l'ache-
teur n'ait pas craindre des prtentions fondes sur des droits sup-
rieurs aux siens.
Dlivrance
_CDfeC=d_PC2Pit =
(1) Le texte de CELSUS a t tudi par MEYLAN dans R.I.D.A. 1918 pp. 133-
152 (rsum dans IURA 1 p. 608) : le savant romaniste de Lausanne ne pen-
se pas que la clause obligeant le vendeur transfrer la proprit puis-
se suffire enlever au contrat le caractre d'une vente. CELSUS n'envi-
sage pas une vente avec une clause de ce genre, mais une hypothse dans
laquelle on a commenc par faire une datio peouniae^ en vue d'obtenir en-
suite une datio Stiaki : or les Romains ont connu l'origine une vente
dans laquelle l'acqureur obtenait la chose avant de payer le prix; l'opi-
nion de CELSUS serait une survivance de cette ancienne conception, selon
laquelle il ne s'agit plus d'une vente si l'on commence par payer avant
d'obtenir la chose.
124
La garantie
dans la vente-transfert =
La garantie
dans la vente-contrat :
1) Auotoritas :
Si, en excution du contrat, les parties procdaient la mancl-
pation, la chose vendue tant res mancvpi, l'acheteur bnficiait
de la garantie lgale, mise en oeuvre au moyen de l'aetio auctorita-
tis, aboutissant, en cas d'viction, une Indemnit du double du
prix. Cette garantie subsista aussi longtemps que la manclpation :
Il en est encore question dans les Sentences de Paul (2.17.1); la
compilation de Justinen n'en parle plus. Lorsque les parties dsi-
raient faire une vente sans garantie, elles ne mentionnaient dans
la mancipaton que le prix fictif d'un denier (manclpatlon nummo
uno).
2) Stipulation de garantie : ;
(1) La table de Btique (FIRA N 92), formulaire d'une fiducia aum oredito-
re, prsente une clause par laquelle le crancier se rserve la facult
de vendre le gage sans garantie; ?a clause prcise qu'il pourra faire
la mancipation nummo uno, qu'il ne fera pas les stipulations de garan-
tie, ni la satisdatio seoundum manoipium, ni la promesse au simple ou au
double. Les actes de la pratique ne nous ont donn jusqu' prsent au-
cun exemple de stipulation habere lioere i Par contre VARRON (R.R. 2.2
5.3 5.4- 5) reproduit les termes prcis de cette stipulation pro-
pos de vente d'animaux nec-manaipi et les jurisconsultes en parlent quel-
N quefois.
(2) Selon MEYLAN (RHD.1948 p. 1) cette stipulation n'aurait rien voir avec
l'viction mais~bligerait le vendeur qui a fait mancipation mettre l'a-
cheteur effectivement en possession. Cette doctrine a rencontr peu de
partisans^ elle a contre elle la table de Btique o notre satisdatio est
indique a propos des garanties contre l'viction qu'un vendeur dsire ne
pas fournir.
. 128 .
(1) BESELER : ZSS 43 p. 554; KASER : ZSS 54, p. 1657. Contra ARANGIO-RUIZ :
"Compvavendia" 1954, p. 338.
(2) Comme en droit moderne le porte-fort.
(3) COUDERT : "Stipulations et promesses pour autrui" 1957, pp. 104 sq., ad-
met que le texte d'Ulpien est, pour le fond, classique, et indique une
volution au sujet de cette stipulation.
129
Garantie
dcoulant :de le vente
ssasssBai
Points communs :
Pi ffrences :
Droit de Justinien
C/ La garantie
2Q = i_vies_ahs :
Ancien droit :
(1) Les Sentences de PAUL dclarent que cette action "crot au double contre
celui qui nie" : c'est une erreur, provenant d'une confusion commise par
un annotateur tardif de PAUL. Cette action, comme le dit CICERON (l.c)
tait donne au double contre celui "qui infitiatus esset"3 c'est--dire
qui, au moment de la mancipation n'avouait pas la contenance vritable.
L'annotateur, mal inform, a cru qu'il s'agissait d'une infitiatio faite
au dbut du procs et a ainsi donn, fautivement, cette action, le ca-
ractre d'une action litiscrescence.
. 134
La garantie
dans la vente consensuelle :
HB8S3SBSS8S85BSS8BBB8BaSS
vendeur. Le juge fut d'avis que le vendeur qui avait connu la mena-
ce et ne l'avait pas fait connatre, devait rparer le prjudice subi
par I'acheteur.
Mais pour faire jouer cette garantie, l'acheteur doit tablir que
le vendeur a commis un dol : il faut qu'il prouve que le vendeur avait
connaissance du vice au moment du contrat, et qu'il l'a cach. Cette
preuve n'est pas toujours facile apporter. Au surplus ne serait-il
pas bon que l'acheteur puisse avoir un recours, mme au cas o le ven-
deur serait de bonne foi ?
Les dispositions prises par les diles figuraient dans deux dits
distincts : l'un concernait les ventes d'esclaves (dit de maneipis);
l'autre les ventes de btail (dit de jumentis).
a) Edit de manoipis :
b) Edit de g'umentis :
Par contre, Il est certain que dans les ventes d'esclaves faites
entre particuliers, on reproduisait volontiers la stipulatio duplae qui
figurait dans I'dt des diles (FIRA. III N 87); certains actes ren-
voient mme purement et simplement cet dit (ainsi l'esclave est d-
clar "sanum ex edioto" FIRA III N 132; ou l'on promet la somme prvue
"ex imperio aedilium cuvulium ita ut adsclet hoc anno de manoipiis man-
ais ..." (tab. Herc. N 60).
Principe
d_i_simuitanit=d|excutIon :
Evolution du droit
Hypothses
dans lesquelles
i c PiflDQ_Piy_!C!_J9yCQ# :
C/ Ls_risqyes_dan| j.a_yente :
La rgIe
"vesjperit emptori" :
a asa a s s a s s a*s a a a a a
Cette solution est passe dans notre droit franais (art. 1138 CC).
Mais elle s'y justifie bien plus aisment qu'en droit romain : dans no-
tre droit, en effet, la vente opre Immdiatement transfert de la pro-
prit; il est normal que l'acheteur, devenu propritaire depuis le jour
du contrat, subisse la perte, conformment la rgle "oasym sentit do-
minus".
Par contre en droit romain, tant que la livraison n'est pas effec-
tue, l'acheteur est simplement crancier de la chose; or, contrairement
ce qui se passe ordinairement dans les contrats synallagmatlques, l'a-
cheteur, crancier de la chose, en supporte la perte : en matire de
vente, "res pevit areditori". C'est une solution tout fait anorma-
le.
144
QgQd].tlgQS_d^appiiaton :
Cette rgle
lii_is|qye ?
Nous ne croyons pas que cette doctrine puisse tre retenue : les
textes de la compilation o l'on trouve des applications de la rgle
"res prit emptori", sont trs nombreux : certains d'entre eux prsen-
tent peut-tre des traces de remaniements qui touchent la forme, plus
qu'au fond (les textes les plus suspects sont : D.. 19.5-20.1; 43.24-11.
12; 47.2- 14 pr); par contre nombreux sont ceux dont l'interpolation
ne parat nullement prouve (notamment le texte de Labon, p_. 19.1-32.
33, qui envisageant le cas o l'esclave est mort avant d'tre livr,
oblige l'acheteur rembourser au vendeur les frais de: maladie et les
frais de funraiI les).
D/ Les garanties
y=pi-d.y_o;yn
1) Vente au comptant :
a) L'effet de la tradition
s._s.Hs.e.ns!y_i
SI la chose est livre par tradition, celle-ci n'opre pas tout
de suite le transfert de la proprit; l'effet de la tradition est
suspendu jusqu' ce que le vendeur ait obtenu pleine satisfaction.
Tant que le prix n'est pas pay, le vendeur conserve la proprit
de la chose, mme s'il en a fait la dlivrance; Il peut par cons-
quent la revendiquer contre quiconque la dtient, l'acheteur ou des
tiers. On ne peut imaginer plus belle garantie.
Malgr tout, ce que Justinien dit des XII Tables pourrait bien
tre, dans une grande mesure, exact : sans doute l'poque ancien-
ne cette rgle ne pouvait pas concerner toutes sortes de choses,
comme dans le droit de Justinien, mais seulement les ves neo man-
cvpi qui, seules, pouvaient tre alines valablement par tradition.
Si Gaus n'en parle pas, c'est parce qu' son poque le droit
prtorien avait en fait compltement ruin la rgle des XII Ta-
bles. Tant que l'acheteur n'avait pas pay, le vendeur conservait
jure eivili, le dominium sur le chose qu'il avait livre, mais le
prteur de son ct reconnaissait l'acheteur I'"in bonis haber
re". Si le vendeur se permettait d'invoquer la loi des XII Tables
et revendiquait la chose, l'acheteur lui opposait l'exception rei
venditae et traditae, et jamais le prteur n'a subordonn le suc-
cs de cette exception au paiement pralable du prix.
b* 2C2l_^_EDi2D :
La rgle des XII Tables ayant t en fait carte l'poque clas-
sique, la jurisprudence vint au secours du vendeur non pay en
l'autorisant conserver la chose "en guise de gage" jusqu' par
fait paiement : ce droit de rtention est admis par des jurlscon^'
suites du II0 s.
2) Vente crdit :
A/ In diem addiotio :
ssoasssassacaisas
(attribution dans un certain dlai)
B/ Paotum disvlioentiae :
s: a s: s ss s: s s s ss*sz S I st sa sa s= a s ss rs
C/ La_LeK_ommi8Sorig :
Elle est d'une poque plus tardive : c'est la clause par laquelle
le vendeur se rserve le droit de reprendre la chose vendue, si le prix ne
lui est pas.vers dans un certain dlai. En droit romain, la rsolution de
la vente pour non paiement du prix n'existait pas de plein droit : c'tait
une garantie conventionnelle que le vendeur se rservait au moyen d'un pac-
te joint au contrat de vente.
INTERPRETATION
DE CES CLAUSES
EFFETS
A/ Pndente aqndtzqne :
B/ Qnditio_deicit :
C/ onditio_existt :
tions ? Les Proculiens proposaient une action in faotum; les Sablniens sou-
tenaient au contraire qu'on pouvait se servir de l'action mme du contrat;
puisqu'il s'agit d'un pacte adjoint un contrat consensuel, le pacte fait
partie du contrat et rlc.it bnficier de sa sanction. Justinjien, selon les
cas, provot une action > n faction ou l'action du contrat et plus souvent
l'action praescriptis vevbis, parco qu'il voit :ians le pacte :ie rsolution
un contrat innom.
EFFET REEL
DE LA CONDITION RESOLUTOIRE
- Les jurisconsultes qui considrent qu'il s'agit d'une vente sous condi-
tion suspensive, professent que la tradition faite a l'acheteur condition-
nel ne peut pas le rendre propritaire, parce que faite sans juste cau-
se; si la condition ne se ralise pas (par exemple dans.le cas de lex com-
missoria si le prix n'est pas pay) l'acheteur n'a jamais t acheteur :
le vendeur,peut employer l'action venditi ou une action in faotum pour re-
prendre facilement la chose, mais n'ayant jamais abandonn la proprit,
Il pourrait aussi exercer l'action en revendication.
- Par contre si nous considrons qu'il y a une vente ferme, accompagne d'un
pacte de rsolution, la tradition faite l'acheteur l'a rendu propritai-
re ou lui a permis d'usuaper. Si le pacte entre en vigueur 11 n'en rsul-
te pas autre chose qu'une obligation : obligation de restituer la propri-
t au vendeur, et que le vendeur met en oeuvre par une action in faotum
ou I y actio venditi, selon les jurisconsultes.
SECTION II : LE LOUAGE
1 - UNITE OU TRICHOTOMIE
DU LOUAGE
1/ Le louage de_choses
(locao rei) '
issassasascse::
2/ Le louage de services
(looatio qperarum) :
s n e s s s s s s s 1 ' a sa a as sa
3/ Le louage d'ouvrage
(looatio operis faoiendi) :
Une personne, le looator, remet une chose une autre (le aonduo-
tor) pour qu'elle ralise sur cette chose un opus, un ouvrage dtermin;
par exemple nettoyer le vtement qui lui a t confi, faire un vtement
avec l'toffe qui lui a t apporte. Dans ce type de louage, c'est le
aonduotor (et non plus le looator) qui a droit la rmunration (meroes)
en contrepartie de l'avantage qu'il procure au looator en lui nettoyant
son vtement ou en lui taillant un vtement. Les applications de ce lou-
age sont varies : est "oonduator" l'entrepreneur qui se charge de cons-
truire une maison, ou d'excuter de gros travaux agricoles forfait. Est
encore aonduotor l'armateur qui se charge de transporter des marchandises
pour le compte d'un chargeur. La plupart des romanistes pensent actuel-
lement que sous cette dnomination de looat-o-oonduat-io, Il s'agit non
pas de trois contrats distincts mais d'applications varies d'un seul et
mme contrat (1). Il est de fait que les jurisconsultes ne paraissent
voir aucune diffrence entre ces trois sortes d'applications et passent
de l'un l'autre avec la plus grande facilit. Dans les trois cas, les
mmes termes techniques sont employs, les mmes formules d'action sont
(1) DESCHAMPS : "Sur l'espression looare opras", Ml. Grardin 1907 p. 163;
THELOHAN : "De la stipulatio operarum", Etudes Girard 1912.
. 158 .
c) Est-M possible
de faire entrer dans ce mme cadre
: le louage d'ouvrage ?
2 - HISTOIRE DU LOUAGE
trs parti culier on ne voit pas quelle procdure le vieux droit romain au-
rait pu mettre la disposition de ceux qui faisaient entre eux une simple
convention de louage.
contrats conclus avec un partiarius, artisan que l'on paie en lui abandon-
nant une partie des produits fabriqus (CATO : Agr. 16 et 137) ou avec ce
politor (ibid. 136) qui nous parat bien tre un moissonneur (cf. VON LUB-
TOW : "Catos legesn) pay en nature.
Enfin un fait important pour l'histoire du louage ne doit pas
tre perdu de vue : l'origine vente et louage sont souvent confondus et
sont confondus encore par Caton (la location d'un pr pendant l'hiver de-
vient chez lui vente du fourrage d'hiver, op. cit., chap. 149) (1).
3 - ELEMENTS CONSTITUTIFS
A/ Objet :
B/ La rmunration
ssaas3=x
A/ Lqaqtio_rei_:
1/ Praestare rem :
B/ Loaatio operarum :
Bien que le salaire soit pay des dates convenues, il n'en est
pas moins d au jour le jour en contrepartie des operae effectivement
fournies : le salaire n'est pas d pour les journes o l'ouvrier pour
une raison quelconque n'a pas'travail-l; selon les principes dj vus,
dans le louage les risques sont pour le locator : dans le louage de ser-
vices, Ils sont pour l'ouvrier. Mais la jurisprudence, envisageant le
problme non plus sous l'angle des risques, mais de la responsabilit
contractuelle, tait arrive une solution plus favorable au travail-
leur (D. 19.2-38) : il a droit au salaire si la non excution des operae
est due une cause qui ne lui est pas imputable. Mais les contrats de
travail de Transylvanie nous montrent que dans la pratique, les emplo-
yeurs pouvaient expressment carter cette jurisprudence : en cas de ces-
sation injustifie du travail, l'ouvrier non seulement perd son salaire,
mais doit payer une forte pnalit; il s'engage fournir des operae d'hom-
me valide, autrement dit, s'interdit d'tre malade; enfin il est express-
ment convenu que l'ouvrier n'aura droit aucun salaire pour les jours o
il ne pourra pas travailler cause de l'inondation de la mine (ce qui est
cependant un cas de force majeure qui ne lui est pas Imputable).
. 166 .
5 - LA RESPONSABILITE CONTRACTUELLE
EN MATIERE DE LOUAGE
1 - ORIGINE
Mais l'poque des XII Tables, la socit ercto non cito est de-
venue plus fragile, le rgime qui en rsultait a t tendu en dehors
de la famille, en raison des avantages qu'il prsentait. Les nouveaux
fragments de GaTus nous font savoir en effet ceci : des personnes qui
n'taient pas cohritires et n'avaient aucun lien de parent pouvaient
tablir entre elles une socit. Imite de celle qui existait entre fr-
res cohritiers, "cpepta legis aatione", c'est--dire en accomplissant
devant le magistrat les formalits d'une action de la loi. Elles deman-
daient au magistrat d'exercer sa juridiction gracieuse, en accomplissant
les formalits d'un procs fictif, dont le rsultat tait de les placer
fictivement dans la situation de frres cohritiers rests dans l'indi-
vision.
Cette socit ercto non eto est trs diffrente du contrat clas-
sique de socit :
1. GaTus prcise que cette antique socit est "particulire aux cito-
yens romains"; tandis que le contrat de socit est du "eus gentiian".
2. Cette antique socit est une institution familiale; prvue pour les
frres cohritiers, on l'a tendue d'autres personnes, mais celles-
ci se mettent fictivement dans la situation de frres. Le contrat de
socit n'a pas pour but de faciliter la gestion d'un patrimoine fa-
milial, mais de faire des affaires.
B/ Premires manifestations
dy_2QC_d_9ci_l_
2 - ELEMENTS CONSTITUTIFS
A/ Consensus :
Il suffit que les parties manifestent leur volont d'tre associes pour
que le contrat se forme : c'est un contrat "consensuel". Mais cette vo-
lont est indispensable : en cela la socit se distingue de l'indivision
qui rsulte du seul fait qu'il n'y a pas eu de partage.
B/ Les apports :
(1) A comparer avec la conception romaine du mariage qui repose sur une af-
feotio maritalis permanente : ds que l'intention d'tre uni tel con-
joint disparat chez l'un des poux, plus forte raison chez les deux,
c'est le divorce.
(2) Certains auteurs ont soutenu que dans la coupure du palimpseste de Vro-
ne (GAIUS III. 15.4-) Gaus devait parler d'une socit-contrat vet forme
par constitution d'apports. La dcouverte du "nouveau Gaus" a complte-
ment ruin cette hypothse, puisque nous savons maintenant qu'en cet en-
droit Gaus s'occupait de la vieille socit "evcto non oito" et non d'u-
ne prtendue socit "ve contracta". ' '
. 173 .
3. Socit en commandite
Tandis que l'un des associs apporte des capitaux, l'autre apporte
son activit et ses connaissances techniques pour l'exploitation d'un
commerce, d'une banque ou d'une Industrie ou des talents artistiques
d'un esclave acteur. Q. Mucius Scaevola contestait la validit de ce
genre de socit. Servus Sulpicus l'admet, car "il arrive que le
travail fourni vaille de l'argent" (GAUS 111.149).
C/ iQ_O(DmyQ ux_socis :
4 - EXTINCTION DE LA SOCIETE
SECTION IV : LE MANDAT
1 - ORIGINE
Le mandataire n'est pas un homme qui fait mtier de grer les af-
faires d'autrui. Il ne reoit aucun salaire. Le mandataire est un ami qui
rend un service gratuit.
2 - ELEMENTS ESSENTIELS
CONDITIONS DE VALIDITE
B/ Alina gratia :
Ces deux sortes de mandats sont valables (1). Par contre, nous
dit GaTus, le mandat tua. gratia est nul : c'est un mandat dont l'objet
ne concerne que vous, \e mandata ire : je vous demande de grer vos pro-
pres affaires. C'est superflu, car vous n'avez pas besoin de recevoir
un mandat pour administrer vos biens : vous le faites comme bon vous
semble.
Une autre entorse fut faite aux principes dans le cas de la pro-
Quratio in rem suam, qui est un moyen dtourn-de procder une cession
de crance. Le cdant donne au cessionnaire mandat d'exiger en justice
ce que lui doit le dbiteur cd. Ce mandat d'agir en justice est donn
dans l'intrt du seul mandataire : tel point qu'aprs avoir obtenu
paiement, il en conserve pour lui tout le bnfice, sans avoir de comp-
Aussi bien par ses origines qu' cause de l'Ide d'amiti qui est
sa base, le contrat demandt s'oppose au louage d'ouvrage.
L'homme libre qui loue ses services fournit des crpevae comparables
celles que l'on pourrait attendre d'un esclave et qui ont une valeur
marchande : l'ouvrier a droit un salaire, prix de son travail. Le man-
dataire au contraire remplit une mission qu'on ne confierait pas un es-
clave : il rend un service d'ami, qui n'est pas apprciable en argent.
3 - EFFETS DU MANDAT
A/ Qbiigation^du_mandata]_re :
B/ Obligation du mandant :
Charg par exemple d'acheter tel immeuble pour 100, il l'a pay
150. Le mandataire ne peut videmment rclamer 150 du mandant, alors
que celui-ci lui avait donn mission d'acheter pour 100. Le mandatai-
re peut-II au moins contraindre le mandant accepter l'opration dans
les limites par lui prvues ? Les Sabinens en pareil cas refusaient
compltement l'action mandati au mandataire, parce qu'il avait agi "en
dehors du mandat". Les Proculiens au contraire considraient que le man-
dant devait ratifier l'opration dans la mesurio elle est conforme aux
instructions qu'il avait donnes. Cette solution finit par prvaloir.
4 - EXTINCTION DU MANDAT
mandat comme objet un acte qui ne doive tre accompli qu'aprs la mort
soit du mandant, soit du mandataire. Le mandat qui doit tre excut
post mortem mandatarii, aprs la mort du mandataire, par ses hritiers,
est certainement nul : GaTus l'affirme (111.158). Le mandat post mor-
tem mandatoris, c'est--dire pour aprs la mort du mandant, tait-Il va-
lable ? C'est une question trs discute (1).
dAPiI8E_gyAIRiEME_i_LES_PAIES
LA NOTION DE PACTE
(1) BONFANTE("Scrit. Giu." 3.263) considre comme interpols tous les tex-
tes qui admettent la validit du mandat post mortem mandatoris. ARANGIO-
RUIZ s'est ralli cette doctrine. Mais en sens contraire : SANFILIPPO
dans "Studi Solazzi" 1949 p. 554 et son compte-rendu de l'ouvrage d'ARAN-
GIO-RUIZ dans IURA 1950 p. 493. SANFILIPPO soutient la validit du man-
dant post mortem mandatoris sur la base du passage deGaus II1.117 o
1''adstipulator excute un mandat donn par un dfunt. En ralit ce man-
dat a t excut du vivant du mandant (1'' adstipulatio a t faite du vi-
vant du stipulant mandant et 1'adstipulator doit des comptes aux hritiers
de son mandant. Que le mandat post mortem mandatoris ait t considr
comme valable ou non par les jurisconsultes, ce genre de mandat tait con-
nu dans la pratique : nous renvoyons aux documents que nous avons signa-
ls dans notre commentaire du Testament d'Antonius (RHD. 1945, p. 154).
. 185 .
ce lien. C'est en ce sens que la Loi des XII Tables emploie le verbe pa-
oeve dans une disposition concernant le dlit de coups et blessures : la
vieille loi dispose que le dlinquant doit tre expos au talion, "ni cum
eo paait" , " moins qu'il ne fasse un arrangement avec la victime". Le
paotion c'est l'accord par lequel la victime renonce son droit de vengean-
ce, et fait la "paix", avec le dlinquant.
(1) La rgle ex paoto actionem non nasoi tait passe en adage, comme l'in-
dique une constitution d'Alexandre Svre (CJ.2.3-10 : "quod dici so-
let ...". Cette constitution rappelle d'ailleurs que la rgle ne con-
cerne que le paotum nudum : "hoo jure utimur cum paotum nudum est".
186 .
qui n'entre pas dans les cadres du droit civiI >et .laquelle aucun autre
lment ne s'ajoute est un paatvm nudum, ,un pacte nu, qui en principe est
;
dnu d'effets positifs. : >
Mas pour qu'un pacte puisse produire un, effet, ngatif ou posi-
tif, il est Indispensable qu'il remplisse certaines conditions gnrales.
ORIGINE
CLASSIFICATION
DES PACTES ADJOINTS
1 - PACTES ADJOINTS
A DES CONTRATS DE BONNE FOI
2 - PACTES ADJOINTS
AUX CONTRATS DE DROIT STRICT
a) En matire de mutuum :
Les pactes ajouts au bas d'un acte de prt ne sont pas tous valables :
si la clause concerne l'objet mme du contrat, modifie l'tendue de l'o-
bligation, elle est sans valeur. Celui qui a emprunt 100 ne peut pas,
par une clause, s'engager rendre 110. Si le crancier dsire toucher
des Intrts en plus du capital, Il faudra recourir un contrat verbis
en bonne forme, une stipulation d'intrts. Par contre si le pacte
concerne une modalit, on peut le considrer comme Incorpor dans la con-
vention de prt : si par exemple on joint au mutuum un pacte ad minuen-
dam accordant au dbiteur de se librer par des versements successifs,
le crancier commettrait une plus L-etitio en rclamant le remboursement
du capital en une seule fois. Le pacte tablissant la solidarit entre
co-emprunteurs (pacte ad augendam) permet au crancier d'agir pour la
totalit contre l'un des dbiteurs (D. 46-1-71 - itp ?).
b) En matire de stipulation :
Un texte clbre de Paul (D. 12.1-40 : la loi leota, qui est une orux
juvis) parle d'une affaire qui fut porte devant: Papinien, prfet du
prtoire. Par stipulation, un dbiteur avait promis le remboursement
d'un capital telle date, et en cas de non paiement cette date des
Intrts 1 % par mois. Puis sous, les stipulations, l'acte crit men-
tionnait un pacte, accordant au dbiteur la facult de se librer en 50
versements mensuels de 300 deniers. Le dbiteur n'avait rien pay. Si
l'on s'en tenait aux stipulations, Il devait les Intrts sur l'ensemble
du capital partir du jour du prt. Par contre Paul soutient que le
pacte a transform le contrat en une stipulation de 50 mensualits et
que les intrts ne sont ds que pour chacune des mensualits non payes.
Le texte attribue Paul le principe gnral "le pacte joint in continen-
ti une stipulation est cens en faire partie". M est peu vraisembla-
ble que Paul ait soutenu pour la stipulation une doctrine qui n'tait
admise de son temps que pour les contrats de bonne foi. Le texte est
trs suspect : cf. RICC0B0N0 : "Stipulatio et instrumentum", Z.S.S.43 1922
P.345, et R0USSIER : "Le pacte adjoint in continenti la stipulation"
In "Studl Bett" 1962, IV p. 3.
190
i' A un certain moment les pactes de ce genre ont d tre fort nom-
breux : peu peu leur nombre s'est trouv rduit, parce que beaucoup de
ces pactes ont t rigs la dignit de contrats. Des oprations comme
le dpt, le commodat ont d'abord t des pactes, sanctionns par le pr-
teur au moyen d'actions in faction avant de devenir des contrats munis d'ac-
tions in jus et de bonne fol (GATUS IV.47). Les contrats Innoms ont t
des affaires sanctionnes par le prteur avant de devenir des contrats.
Sont restes pactes prtoriens les oprations suivantes :.:
1 - LE PACTE DE SERMENT
Dfinition :
Effets :
1/ Sanction ngative :
exoeptio paati conventi :
On emploie cette sanction lorsque le pacte doit produire un effet
ngatif : une personne s'est engage ne plus rien rclamer, si son ad-
versaire jure qu'il ne doit rien. Si cette personne, malgr le serment
prt par l'autre partie, persiste dans sa prtention et exerce une ac-
tion en justice, son adversaire lui opposera l'exception de pacte.
2/ Sanction positive :
action gusQurandi :
Droit de Justinien :
_2 - LE CONSTITUT
M QCi9iD_du_dfoJ_t_cj.auJ.qe :
Conditions de validit
Effe.t :
Droit de Justnien :
1/ Le constitut peut avoir pour objet tout ce qui pourrait faire l'objet
d'une stipulation. La constitution de 531 qui supprime l'action re-
oeptioia, donne au constitut un domaine d'application aussi large que
celui qu'avait le receptvm argenterii. Au Digeste, les textes relatifs
ce roeptwn sont passs au compte du constitut (D. 13.5-12, 26, 27
et 28).
195 .
3 - LE RECEPTUM
A/ Receptum cbitvii :
Le fait que I'dit ait employ le mot nautae indique qu'il est as-
sez ancien, remonte au temps o le commerce maritime de Rome ne connais-
sait pas encore de grands navires frts par de riches exercitores. Lors-
que ceux-ci sont devenus puissants, ils obtinrent un adoucissement du re-
oeptwn, avec l'exception dite Labonlenne, qui les dcharge des risques
de la navigation.
C/ Reoeptum _argentari' :
Une question trs discute est de savoir qui peut intenter con-
tre le banquier l'action receptici-a. Il ne semble pas que l'action
puisse appartenir au tiers crancier, car ce n'est pas avec lui que
le banquier a conclu le receptum, mais avec son client : c'est donc
celui-ci qul: doit pouvoir agir en excution du pacte. Mais si le
crancier n'a pas d'action contre la caution, ce cautionnement est
Illusoire. On peut supposer qu'iI y aurait le un engagement par
promesse unilatrale du banquier (cf. HILAIRE : RHD 1959)', ainsi
oblig envers le tiers crancier.
\
2 - PACTE DE DONATION / ^> V ^ B U C T r ^ G U t
t
1) La loi Cinaia (204 av. JC) avait prohib les donations Importantes,
sauf entre certains proches parents. Tant que la donation prohibe
n'tait pas excute, le donateur pouvait refuser de remplir sa pro-
messe de donation en opposant l'exception de la loi Cinaia. Mais une
fols qu'il avait excut, le donateur ne pouvait revenir sur ce qu'il
avait fait : la oondiotio lui tait refuse.
a. Bnfice de comptence :
La Constitution de 530 :
Depuis les recherches faites par Ph. Lvy sur la question (1), 11
semble qu'on doive apprcier tout autrement le sens et la porte de la
constitution de 530.
Doctrine traditionnelle
:S3B9===ss:
(1) "Essai sur la promesse de donation", Ml. de Visscher RIDA 1949, pp. 91-
136.
202
Justinien a sanctionn
une pollioitatio :
s s & ssks s a a B s a s a a B S Ss S
esi assois:
Il est certain que c'est bien ainsi que les constitutions de Bas-
se Epoque prsentent les choses : la donation n'est perfeota qu' partir
du moment o le donataire reoit tradition de la chose donne. Tant que
la tradition n'est pas faite, la promissio est une simple pollieitatio,
qui laisse toujours son auteur la facult de se repentir.
3 - PACTE DE DOT
Thorie
des contrats Innoms
SSSS3SSDS3SSSB-SSSS5
Terminologie
Comparaison
vec_J,es_ontrats=,re
Comme les contrats re, les contrats innoms ont besoin, pour se
former, de la ralisation d'un fait matriel : le fait qu'une prestation a
t effectivement fournie.
IKDans les contrats>e, celui qui a reu une chose doit restituer cette
ichosef0U: son quivalent, tandlsicjue, dans les contrats Innoms, celui
qui bnficie de la prestation effectue par son partenaire doit non pas
-. restituer mais excuter son tour la contre-prestation prvue sa char-
ge.
205
Classification
1. Do ut des : je vous donne une chose, pour que vous m'en donniez une autre.
2. Do ut facias : je vous donne une chose pour que vous me rendiez un servt-
ce.
4 Faoio ut des : je vous rends un service pour que vous me donniez une cho-
se.
Nous sommes par consquent Ici en prsence d'un principe d'une por-
te gnrale : toute convention synallagmatique que le droit n'a pas dj
rige en contrat devient un contrat efficace et valable ds que l'une des
parties excute.
1 - ORIGINE ET HISTOIRE
DES CONTRATS INNOMES
L : i atJ i on = eD I .restitution_(gwdietio) :
Lorsqu'une datio est fate en vue d'obtenir une contre-prestation,
s! celle-ci n'a pas lieu, l'Individu qui la datio a t faite et qui ne
donne rien en retour s'enrichit injustement.
206
L'action en excution
fes hypothses :
asss'bsesssss
2) Les auteurs qui ont pouss avec le plus d'audace la recherche des In-
terpolations (De FrancIsei-Bese1er) arrivent cette conclusion : le
principe que la prestation fournie en vue d'une contreprestation cre
la facult d'exiger celle-ci r est un principe propre au droit de Jus-
208
') M. Giffard (2) lui aussi pense que pour obtenir excution des conven-
tions synallagmatques qui n'taient pas des contrats connus, les
classiques en taient rduits recourir des expdients : l'action
doli, ou des actions in faotien accordes par le prteur dans divers
cas particuliers, en dehors des prvisions de l'dit (actions dcr-
ta les). M. Giffard, lui aussi, considre comme une invention de Jus-
tinien i'action en excution, civile et de bonne foi;, dite praeserip-
tis verbis.
') Plus modr est le systme propos par Collinet (3) en se basant sur
le texte d'Ulpien (p_. 2.14.7 dont nous avons donn plus haut la tra-
duction). Ds le dbut du II0 s. les jurisconsultes se sont soucis
d'organiser une action en excution, mais Ils n'taient pas d'accord
sur la forme qu'il convenait de lui donner : l o Julien tait d'avis
d'employer une action in faotum, Ariston prconisait une action civi-
le. Ce jurisconsulte du dbut du ll s. peut tre considr comme
le pre des contrats Innoms puisque c'est lui. qui, le premier, sou-
tint que le pacte bilatral faisait natre une vritable obligatio et
devenait par consquent un contrat ds que l'une des parties excu-
tait. / ;
A/ L'action en excution
praescriptis_verbis=:
B/ \=d_eondi:CtiC!.Qp.-P&=4Gti '
C/ L3_qqndiqtiqj>r^oj>terjpqenitenti(m :
1/ Aestimqtm :
2/ Fevmutatio
s=rsc3 = =c=!E = = ar=
(change)
3/ Prcaire :
:
4/ QSDi2Q_^_^?^g
5/ lansat]on :
La thorie des contrats innoms n'est pas passe dans notre droit
moderne : notre principe du consensualisme permet de valider les conventions
sans qu'il soit besoin d'attendre qu'une des parties ait excut.
TITRE SECOND
CHAPITRE=PREMIER=4=LA=CgNVENTI0N
DEFINITION
Ainsi dfinie, la convention est une notion trs large, une no-
tion "gnrale" comme le dit Ulpien.
DIVISION I : LE CONSENTEMENT
ET LES VICES DU CONSENTEMENT
INTRODUCTION
Une manifestation unilatrale de volont ne sufft pas pour faire
natre une obligation : il faut un accord de volont.
L_gQ|].iltati_gn :
1 ) En dro-ft publ le :
2) En droit religieux :
Le voeu (.votum) oblige son auteur envers les dieux. . Les romains
avalent transport dans leurs rapports avec les dieux les notions et
mme le vocabulaire du droit : l'individu qui promettait une offrande
217 .
3) En droit priv :
B/ QUALITES
QUE LE CONSENTEMENT DOIT PRESENTER ....
t) k_QQsentement_dgit_tre_exprs : .
.3) Le_onsentement_ne_do|t_pas_tre_simui :
une donation prohibe, passaient entre eux une vente fictive, ne fai-r : i
salent rien de valable. Mais il ne semble pas qu' l'poque classique
cette solution ait t admise en dehors du cas spcial des donations en-
tre poux. En principe l'acte apparent tait valable, sans qu'on ait
rechercher l'intention vritable des parties.
1 - L'ERREUR
. L'erreur de droit ; ne peut pas, en principe, tre invoque par celui qui
l'a commise : nul n'est cens ignorer la loi. Le droit romain se montre
cependant en cette question beaucoup moins rigoriste que notre droit moder-
221
ne : les mineurs, les femmes, les soldats ne devaient pas souffrir les con-
squences dommageables de leur ignorance du droit : ces personnes pouvaient
invoquer l'erreur de droit pour viter une perte; mais elles ne le pouvaient
pas pour raliser un gain.
1. Ce peut tre une erreur in negotio, portant sur la nature de l'acte ju-
ridique auquel on consent : par exemple on se figure recevoir une chose
titre du prt usage, alors qu'en ralit elle est remise en dpt :
il n'y a ni dpt ni commodat.
- Tout d'abord l'erreur sur certaines qualits fut considre comme por-
tant sur la nature mme de l'objet : ainsi l'erreur sur le sexe-de l'es-
clave que l'on achte est une erreur essentielle. Par contre II n'y s
pas d'erreur essentielle s l'on s'est tromp sur l'ge de l'esclave, ou
si l'on a cru vierge une femme esclave qui ne l'tait pas (ULPIEN : D.
18.1-1).
a) En matire de stipulation,
b) En matire de vente,
Mais il est fort possible que ces textes aient t remanis par
les compilateurs : dans le droit de Justinien en effet, plutt que
d'admettre la nullit de la vente, on prfre la dclarer valable et
accorder l'acheteur l'action empti pour qu'il obtienne des dommages
intrts en invoquant la thorie de la garantie contre les vices, com-
prise cette poque de faon trs large. ,^^-~^>.,
2 - LE DOL ET LA VIOLENCE
Principes gnraux
Celui qui contracte sous l'empire d'une contrainte n'est pas libre.
Celui qui contracte sous l'empire du dol est victime de manoeuvres trompeu-
224 .
ses. On peut prsumer que ces personnes n'auraient pas consenti, si leur
volont avait t libre et claire. C'est pourquoi le droit moderne voit
dans le dol et la violence des vices du consentement, et dict la nullit
relative des actes juridiques conclus par des personnes dont le consentement
a t ainsi extorqu.
Quant au dol, les vieux romains n'y voyaient qu'un bon tour jou
par un homme habile un partenaire trop naTf : la victime n'avait qu' s'en
prendre elle-mme d'avoir t assez sotte pour se laisser duper.
A/
Le=doj= :
. Dfinition :
Mais le dol dont nous avons nous occuper ici, comme vice du
consentement, est autre chose. Labon le dfinit ainsi : "toute su-
percherie, toute fraude, toute machination employes en vue de trom-
per, de dcevoir autrui" (D. 4.3.1.2).
Dol et erreur :
Si en contractant, une des parties est victime d'un dol commis par
un tiers, elle n'a aucun recours contre l'autre partie : il est pos-
sible que celle-ci ait profit du dol, mais si elle ne l'a pas com-
mis elle-mme, elle n'en est pas responsable. La victime en pareil
cas ne peut trouver dans le contrat aucun remde contre le dol. Mais
le droit romain considre que le tiers, auteur du dol, a commis un
dlit et cela peut justifier, au profit de la victime, l'exercice
d'une action trangre au contrat - l'action du dol - contre l'au-
teur du dol.
Dans les contrats de bonne foi, d'aprs les principes du jus ci-
vile, le dol ne rendait le contrat ni nul ni mme annulable. L'ide
que le dol puisse tre une cause de nullit est tout fait trangre
au droit romain classique et probablement au droit de Justlnien.
Systme prtorien :
! 0 ) Ation_don :
Enfin l'action doli, non seulement ne se cumule pas avec les au-
tres voies de droit qui appartiennent la victime, mais a mme un
caractre subsidiaire : le prteur ne l'accorde que si la victime
n'a pas d'autre moyen d'obtenir rparation du prjudice.
2) L'exception doli :
Elle a t tablie soit en mme temps que I'action, soit trs peu
de temps aprs sa cration. C'est une exception perptuelle et p-
remptore.
L'exception "de dol prsent" est une exception gnrale qui peut
tre utilise dans des hypothses trs diverses : elle remplace tou-
tes les exceptions particulires, car c'est commettre un dol qu'n-
. 230 .
tenter une action quand une exception particulire peut tre oppo-
se. Nous trouverons une application de cette exception doli en
matire de compensation : c'est aumoyen d'une "exception doli prae-
sentis" que le dbiteur peut, dans les actions de droit strict, con-
traindre le crancier oprer la compensation.
B/ La violence :
sssss&scssa
Le terme employ par Mdit n'est pas le mot vis (violence), mais
bien le mot metus = crainte inspire par la violence. Il peut s'agir d'une
contrainte physique, mais aussi de menaces. Le prteur ne tient compte de
la violence que si elle.est considrable, de nature branler un homme cou-
rageux ihomo oonstantissimus).
2) Exception metus :
Par l'action, la victime prend I'initiative d'attaquer l'acte qui
lui a t extorqu : par l'exception, au contraire, elle se dfend, si on
Veut l'obliger excuter sa promesse. L'exception de violence est perp-
tuelle et premptoire.
.3 - LA LESION
2. Les.majeurs ne peuvent attaquer, pour cause de lsion, que les actes sui-
vants :
Cette solution est passe dans notre droit moderne (lsion des
7/12 dans les ventes d'immeubles). Elle apparat dans des constitu-
tions de Diocltlen (285 293). Il est possible que la crise cono-
mique qui a conduit Diocltien protger les acheteurs en tarifant
les denres (dit du Maximum) - ait aussi incit cet empereur orga-
niser, en faveur des vendeurs d'immeubles, la rescision pour cause de
lsion.
Mais il est fort possible aussi que Justnien, qui a reproduit ces
constitutions, les ait interpoles (C. 4.44-2 14); Justinien a bien
senti le besoin, non pas, comme on l'a dit parfois,.de faire triompher
la doctrine chrtienne du juste prix - mais de protger les "hurnilio-
reeffqui, accabls par la misre, taient tents de vendre leurs ter-
res vil prix des "potentes".
234
(1) Telles sont les formules des actions depositi, empti, looati (cf. GAUS
. IV.Hl, IV.131 a). Pour les actions pro sooio et mandati, LENEL (dit.
108, 109) propose "Quidquid ... dare, faoere, praestare oportet"'. Si
oette reconstitution est exacte on devrait considrer les actions mandati
et pro sooio comme plus rcentes, ce qui est discutable.
236
. Species = chose d'espce, chose dont les parties ont envisag l'ndi-
vidualit.
3) L'objet peut tre certain ou incertain. Une stipulation peut tre cer-
ta ou inoevta selon son objet.
- L'obi igation qui consiste "dare rem" est certa ou incerta, selon
'que la ,fresf! est certa ou -inoerta: L'obligation qui a pour objet le
transfert de proprit de telle chose d'espce ou d'une chose de gen-
re dont on connat le quid, quale, quantum - est une obligation cer-
ta. Est encore certa l'obligation de constituer une servitude pr-
diale dtermine.
Si l'un des deux objets prit par cas fortuit, le dbiteur reste
tenu de fournir l'autre, aussi bien en cas d'obligation cumulative que
d'obligation alternative.
2 - CONDITIONS
QUE L'OBJET DOIT REMPLIR
Pour qu'un contrat soit valable il faut que son objet remplisse
plusieurs conditions :
1) L'objet doit tre le fait du dbiteur. Deux personnes qui passent entre
elles un contrat ne peuvent pas prvoir une obligation qui serait la
' charge d'un tiers. Les promesses pour autrui sont nul les, sauf accomo-
dements que nous verrons plus loin.
2) L'objet doit tre possible. Nous avons trouv des applications particu-
lirement intressantes de ce principe en matire de vente, avec la dis-
tinction de l'impossibilit de fait et de I'impossiblIit de droit. Il
s'agit l d'une rgle qui concerne toutes les obiigations : comme le dt
Celsus (D_. 50.17-185) : "impossibilium nulla obligtio"; l'obligation dont
l'objet est impossible est nulle.
3) L'objet doit tre licite. Nous l'avons constat pour la vente : c'est
galement vrai pour tous les autres contrats.
De mme, si dans une vente on dcide que le prix sera fix par un
arbitre, le contrat est nul si les parties n'ont pas choisi l'arbitre.
Par contre un contrat est valable quoique son objet soit Hnaev-
twi", s'il contient les lments qui permettent dans la suite de dtermi-
ner ce que le dbiteur doit fournir ou doit faire.
Si dans une vente le prix doit tre fix par un arbitre dj dsi-
gn dans le contrat, le prix est Inconnu le jour o le contrat est pass,
niais on connat dj les moyens qui permettront de le dterminer. De m-
mesi une femme se constitu une dot sans fixer le montant, elle est vala-
blement obi ige : le juge dterminera le montant de la dot en considra-
tion des ressources de cette femme et de la condition sociale du mari.
239 .
Les contrats de bonne foi ont tous pour objet un inoertum : ils
sont valables si les parties sont tombes d'accord sur les lments es-
sentiels du contrat (par exemple prix et chose dans la vente) car le ju-
ge est ainsi en mesure de dterminer l'tendue de toutes les obligations
qui sont susceptibles d'en dcouler.
Paul (Ci. 21.2-71) envisage le cas d'un pre qui dote sa fille avec
un immeuble qu'il vient d'acheter : ce pre peut faire valoir la garantie
contre l'viction car I a un intrt d'affection ce que sa fille soit
dote, mme si la dot ne doit jamais faire retour entre ses mains lui.
SECTION
(1) Sur la cause en droit romain : J. MACQUERON : "La cause illicite ou immo-
rale" 1924, et dans l'ouvrage de CAPITANT : "La Cause" 1927, l'expos his-
torique de M. LE BRAS.
241
xeption_de_do.[ :
Ls_gondi$iones :
La condictio esf une action que l'on peut exercer pour revenir sur
une datio que l'on a faite. Si la datio a t accomplie "sine causa", ou
pour une "causa turpis", la jurisprudence admet la possibiIIt de "rp-
ter" - de rclamer Ta valeur de la chose que I ';ri: a transfre. 'Celui
qui a reu est oblig de restituer, parce qu'il s'est enrichi Injustement,
c'est une obligation quasi-contractuelle.
1. Supposons d';abord une stipulation sans cause. Par exemple j'ai promis
10 parce que je comptais recevoir ces 10 titre de prt : ils ne m'ont
pas t verss. J'excute l'obligation rsultant de la stipulation, me
figurant avoir reu les 10.
Dans ce cas particulier, Aquilius Gai lus, comme juge, avait admis
la nullit du contrat litteris en raison du caractre immoral de sa
cause. Cette dcision tait assez peu conforme aux principes du
droit en vigueur et II est probable qu'elle resta isole.
(1) Sur ce texte, cf. thse MACQUERON, op. cit. - et GALLET : RHD 1942.
p. 48.
. 245 .
2 - LA CAUSE
DANS LES CONTRATS NON FORMELS
1) G20rats=re :
2) QDCl_iDD9m :
La situation est assez voisine de celle que nous trouvons dans les
contrats re.
dictio ob rem dati. Mais ce n'est pas Ici la cause d'une obligation,
mais d'une datio.
.- D'un autre ct, celui qui bnficie de cette datio doit ex-
cuter : il se trouve oblig, et son obligation a pour cause ta datio qui
lui a t faite : mais cette datio est en ralit cause efficiente, sour-
ce de son obligation, l'lment qui permet au contrat innom de se for-
mer.
:
3) G9D=20iDyfi
4) Pactes :
S S S S SES
INTRODUCTION
(1) La question des preuves est beaucoup trop nglige par les romanistes.
Nous signalerons la thse trs utile de M. KROELL : "Du rle de l'crit
dans la preuve des^contrats en droit romain" Nancy 1906 - La thse de M.
D V T8yHL hr L i tmoignage instrumentais en droit romain" Paris 1910 -
Pn. LEVY : "La formation Qe la thorie romaine des preuves" Studi Solazzi
1948 et "L'Autorit des Instrumenta publie confecta" Ml. Dumas Aix 1950-
"Lss actes d'tat-civil romains" RHD 1952 pp. 445 sq., "L'volution de la
preuve" Recueil de la St J. Bodn~XVII.9 1965.
248 .
EVOLUTION
DU REGIME DES PREUVES
1) Systme de la libert
2) y|(I!_des_preyyes_J.gaXes :
Pcyy_pc|sDiy| :
sont des moyens de preuve que les parties ont pris la prcaution d'ta-
blir avant toute contestation, le plus souvent au moment mme o le con-
trat a t conclu.
uer des tmoins judiciaires, qui viennent dposer devant ^es tribunaux.
ette terminologie (que M. LEVY-BRUHL a adopte dans sa thse) est discu-
table : les tmoins instrumenta ire. s, proprement parler, sont ceux qui
collaborent la confection^!un vnstmffnenvwn. c'est--dire,d"un document
crit : ce nom convient parfaitement aux tmoins qui, pour donner force
probante un acte ecrij, apposent leurs cachets sur des Tablettes, ou
qui participent la clture d'un testament ecrit> Par contre, il me pa-
rait abusifae designer de cette faon les cinq tmoins de la mancipation,
acte en soi oral.
. 251 .
A/ L_lDstrument|_de_type_|ass|que_romam :
. Les Tabulae :
(1) Les triptyques de Transylvanie (11 s.) : C.I.L. III pp. 924- sq.; les
Tablettes de Pompi (1 s.) : C.I.L. IV sup. n 3340. On trouve certains
de ces documents reproduits dans Bruno, Fontes ; Textes Grard, FIRA III;
les Tablettes d'Herculanum (T.H) du 1 s. (publies dans une revue napo-
litaine, "Pardla del passato", de 1946 1961; nouvelles Tablettes de
Pompi, en voie de publication (cf. BOVE, Rend. Ace. Napoli 1970, pp.
25 sq.); les tables trouves en Egypte ont t publies dans diverses
collections papyrologiques.
(2) Le terme "tabulae oeratae" est employ par les Anciens, alors mme que
la matire employe n'est pas de la cire : les tablettes de Pompi sont
en ralit revtues de gomme-laque (cf. AUGUSTI : "Les Tablettes de Pom-
pi ..." Archeologia 1966, p. 43).
. 254 .
De cette faon ce sont les marges de bois (le cadre) qui supportent
les pressions et frottements et non la cire, matire fragile. Elle
est si fragile qu'on doit toujours la protger, en plaant sur la face
cire une autre tablette : de sorte que les documents sur cire compor-
tent ncessairement au moins deux tablettes : ce sont des diptyques,
des triptyques, plus rarement des polyptyques (testaments). Sur les
faces internes du document se trouve la cire : l'criture y est gra-
ve au moyen d'un poinon (.graphium} stilus). Les faces externes sont
en bois nu : si l'on dsire y porter des critures, elles le seront
l'encre (.atramento.) (1).
Prcautions
pour assurer l'authenticit
des critures :
(1) On peut se demander pourquoi les Romains ne se sont pas contents d'cri-
re l'encre sur le bois des tablettes ? Ils auraient ainsi conomis
la cire; d'autre part l'exprience prouve que les critures "atramento"
sur bois se conservent mieux que les critures "graphzo" sur cire. Il
est possible que les Romains,'habitus voir le texte des lois grav
sur pierre ou sur bronze, aient, eu ce prjug qu'un texte grav, ft-ce
sur cire, tait plus digne de respect qu'un texte crit l'encre ? De
toute faon, par divers;progrs techniques, les Romains ont, dans leurs
tablettes, essay d'agrandir la partie cire et de rduire les critures
l'encre : triptyques prfrs aux diptyques, meilleure utilisation de
la page 4 des triptyques.
255
1. Les diptyques, avec 2 tablettes ont 4 faces ou pages : sur les pa-
ges 2 et 3, criture intrieure sur cire. Le fil de clture passe
sur la page 1, dans une petite rainure : les deux extrmits du fil
se rejoignent sur la p. 4, o est mnage une rigole o les "signa-
tores" mettent leur cachet, sur le fil : ils crivent leur nom l'en-
cre droite de leur cachet. A gauche de la rigole et paralllement
au fil, est porte, l'encre, l'criture extrieure qui, si elle est
longue, peut se terminer, galement l'encre, sur la page 1.
Pratiques mixtes :
Pour nous en tenir aux questions de forme, deux faits sont cons-
tater : 1. rdaction des_actes en grec, 2, emploi du papyrus.
\ \ Primi
C. Lucii 0 Titii
(criture 4i 'encre) 2 C. Lucii
- - ~
4
6
^ -~ - _
ou
I!;
l i t ii
h
" ""Titii*
criture
-~r*"ncr
STiiUw TjtfTi^-rwfTiirWTa>-
parfois h
_^^_-_-_-_r y '.------.- i
4
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Trou exig r
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,-^v.
par le-i~ ^
s.e. - ^-
' neronien 4 d u n triptyque
J
^- transylvanien
J
IL
. 258 .
B/ Lf-i2^?2]ta_y_Bas-Empi_re :
(1) FIRA. III N 121 de 153 p.C. Cet acte de prt est un chirographe en for-
me de lettre missive adresse par l'emprunteur au crancier. Cet acte
rdig en latin, est tabli comme une "homologie" de la pratique gyp-
tienne : le dbiteur reconnat qu'il a emprunt (fateor = le homolog
des actes grco-gyptiens). Cet acte latin n'est pas de la main du d-
biteur : celui-ci a ajout en grec sa sbscriptio : ce n'est donc pas un
chirographe vritable puisque l'criture n'en est pas olographe, mais
la sbscriptio l'est. En Egypte, lorsqu'on rdigeait un acte en latin
pour une personne qui savait mal cette langue, on ne manquait pas de lui
faire une "hypographie" (sbscriptio) en grec, par laquelle elle approu-
vait ce qui avait t crit en latin (ainsi dans le prt sus-indiqu,
de mme dans le testament d'Antonius Silvanus).
(2) FIRA. III N 95 de 295 p.C. : donation de Statia Iren.
(3) La constitution de Constantin (Fg.Vat. 249.6) envisage encore en 316
qu'un acte de donation puisse tre fait sur des tabulae. A la fin du V
s., les Tablettes Albertini ont des documents sur bois : leurs rdac-
teurs, faute de mieux, ont gratt et remploy de vieilles tablettes,
dpourvues de cire, et ils ont crit l'encre sur le bois, sans songer
raliser deux critures.
(<+) Ainsi dans les papyrus de Ravenne (VI s.) : cf. FIRA. I N 140.
259 .
signian, qui n'est plus un sceau imprim dans la cire, mais un simple si-
gne trac l'encre (1).
3) Enfin les empereurs ont mis sur pied une abondante lgislation sur la
faon de confectionner les instrumenta, sur leur force probante et les
contestations qu'Is peuvent soulever. La constitution la plus impor-
tante sur la forme des instrumenta est celle que publia Justinien en
528 (. 4.21.17).
a :
' LI_5_P!li
La constitution de 528 a"tabli des rgles gnrales qui concer-
nent aussi bien les actes privs que les actes rdigs par un ta-
bellion. Un acte ne peut tre pris en considration que s'il est
(1) Ainsi dans les Tablettes Albertini : le rdacteur de l'acte se fait par-
fois connatre et dclare y souscrire : "Ego Montius hune instrumentum
mea manu saripsi et subsaripsi" (acte III).
. 260 .
rdig "in mundum", mis au net : tant qu'il n'existe qu'un brouil-
lon Ischeda), l'acte est I'tat de projet, il n'est pas "perfec-
tion" et n'a aucune valeur.
D'aure part tout acte doit tre authentifi par des subscriptio-
nes; c'est une formule d'approbation que la partie de qui mane
l'acte doit crire de sa propre main. Des tmoins devront aussi
ajouter leur-subscriptio et Justinien exige trois tmoins pour tout
chirographe relatif une dette de plus de 50 sous d'or.
b. Ls actes
En plus des formalits que nous venons de signaler, l'acte est sou-
mis des rgles particulires s'il est- rdig par un tabellion. Les
tabellions avaient leurs bureaux istationes) sur la place publique
(forum); c'est pourquoi les actes faits par les tabellions portent
le nom de "scripturae forenses". Le tabellion peut faire prparer
l'acte par un de ses commis, mais l'acte au net, le mundum doit tre
prsent aux parties en prsence du tabellion lui-mme et les for-
malits qui authentifient l'acte se font devant lui.
c
- Lgs_act;es__[nsJ[nus :
(1) SATIER : "Recherches sur les Ecritures publiques dans le monde romain"
thse Droit Aix 1969, excellent travail d'approche de la question.
(2) Nous envisageons ici le cas o l'on procde l'insinuation "apud aata"
d'un instvumentum dj rdig. Mais l'autorit publique prtait souvent
son concours d'une autre faon. Certains actes ncessitaient son inter-
vention : actes de juridiction gracieuse (affranchissements, mancipa-
tions, adoptions) ou encore dclaration de naissance et ouverture de tes-
taments.. Dans les cas de ce genre l'autorit comptente coutait le plus
souvent les dclarations orales et faisait coucher l'acte par crit par
les bureaux, qui rdigeaient le procs-verbal. Cette faon de procder
a t connue, en ce domaine, ds l'poque classique.
. 262
(1) Fg.Vat 266 a nous apprend que dj en 229 on faisait des "professiones
donationis" (des promesses de donations) "apud aota".
. 263 .
A/ Contestations
yCa!lybQii_de_ilrit :
(1) LEVY, dans Mlanges Dumas. Annales de la Facult de Dr-bit d'Aix, 1950.
pp. 173 sq.
. 264
B/ Contestations
syr=ia_sinr|t_des_noniations :
Dans la'Novell 44, Justinien n'a rien chang cet tat de cho-
ses, et s'est content d'imposer aux tabellions certaines prcautions :
Il leur est ordonn, sous peine de destitution, de recevoir eux-mmes, en
personne, la dclaration des parties et d'tre prsents la oompletio
et I ' a b s o l u t i o . De cette faon, le tabellion, en cas de contestation,
sera en mesure de fournir un tmoigange susceptible d'clairer le juge.
II en est ai nsi :
2) Le dbiteur qui n'a pas exerc dans les dlais lgaux la querela non
numeratae peeuniae, ne peut plus contester le billet qu'il a souscrit.
Mais le systme de la querela prsente encore au point de vue de la
preuve de plus grandes singularits.
266
Origines :
Cette pratique pouvait donner lieu . des abus : les usuriers fai-
saient souscrire par leurs emprunteurs des billets qui Indiquaient des
sommes trs suprieures celles qui taient effectivement prtes : la
diffrence entre la somme porte dans l'acte et la somme rellement pr-
te constituait les intrts usurares, que l'usurier commenait par re-
tenir avant de verser l'argent l'emprunteur et sans que cela appart
dans le contrat.
(1) C. U.30.3.
. 267 .
nom 'exceptio non numeratae peouniae, bien qu'il ne s'agisse pas d'une
exception au sens prcis du mot; ce n'est certainement pas, comme nous
allons le voir, une exception insre dans une formule d'action.
E2Qgi2gQmQ :
(1) COLLINET : nLa nature des actions ..." 1946 - a bien montr que toutes
les "querelae" sont des procdures qui intressent la "cognitio" du ma-
gistrat "extra ordinem".
268 .
2) Condictio oautionis :
Si le crancier laisse passer les dlais de la quevela sans pour-
suivre le dbiteur, celui-ci ne peut plus opposer l'exception : aussi
est-iI ncessaire qu'il puisse, dans les dlais de la quevela, prendre
l'initiative d'une procdure; il exerce la quevela pour rclamer resti-
tution du billet qu'il a imprudemment souscrit : elle aboutit alors
l'exercice d'une oondictio, d'une action en restitution, ayant pour ob-
jet l'acte crit (oautio).
3) Contestat-ios denuntiatio :
Sans porter l'affaire devant la justice, le dbiteur peut, avant
d'tre poursuivi en paiement, protester contre le billet, en adressant
une dclaration au crancier, ou si celui-ci est un personnage consid-
rable et redout, au gouverneur de la province, ou au defensov oivita-
tis. Si le crancier exerce dans la rgion une trop grande influence,
Justinien autorise le dbiteur adresser sa protestation I'vque,
qui jouit, mme l'gard des plus puissants, d'une indpendance com-
plte. Si dans la suite, et mme aprs les dlais de quevela, le cr-
ancier vient rclamer paiement, le dbiteur peut encore se prvaloir
de la quevela, s'il a fait la denunt-iat-io dans les dlais lgaux. Cet-
te forme de quevela, connue sous Dioclten, n'a reu son organisation
dfinitive que sous Justinien.
269
Lgislation
:
<jj_Jystin_et_JystInien
1/ La oautio disoreta :
C'est le "billet caus", la reconnaissance de dette, avec Indica-
tion de la cause de la dette; ainsi le billet Indique que la somme a
t reue titre de prt.
2/ La oautio indisoreta :
C'est le "billet non caus" : un individu reconnat dans un acte
crit qu'il doit tel le somme, sans dire pourquoi. La constitution de
Justin considre qu'un billet de ce genre est suspect; le dbiteur peut
facilement anantir la force probante de ce billet en se servant de la
querela.
3/ Enfin une querela non numeratae dotie tait prvue dans l'Intrt du
mari qui avait reconnu avoir reu une dot qui, en fait, ne lui avait
pas t verse.
TITRE TROISIEME
.Li--=-2-l-k-i--l.
LA NOTION D'OBLIGATION DELICTUELLE
EN DROIT ROMAIN
1 - DELITS PRIVES,
DELITS PUBLICS
If existe bien dans notre droit moderne des obligations qui ont pour source
le dlit : l'auteur d'un fait iII ici te - dlIt pnal ou dlit cviI - est
obiig de rparer le dommage qu'il a caus : nous donnons cette obligation
t nom de.MresponsbiIit civle",
Les dlits publics sont des actes Illicites qui sont considrs
comme troublant I'ordre public, comme mettant en cause les intrts suprieurs
de la Cit : l'homicide volontaire d'un homme libre, la concussion, le faux,
taient des dlits publics.
Dans une tude des obligations, nous n'avons pas nous occuper
des dlits publics, mais uniquement des dlits privs, envisags comme sour-
ce d'une obligation tablie la charge du dlinquant et au profit de la
victime.
La loi des XII Tables se place une poque o les deux conceptions
coexistent : dans certains cas le vieux lgislateur parle encore du talion,
avec possibilit de l'viter, si la victime veut bien se contenter d'une ran-
on dont le montant reste discut entre parties. Mais pour la plupart des
. 273
3 - CARACTERISTIQUES
DES OBLIGATIONS DELICTUELLES
Les actions que la victime d'un dlit priv peut intenter pour ob-
tenir la poena laquelle elle a droit appartiennent toutes, quel que soit
le dlit, la catgorie des actions pnales.
1/ QiPse=|a_rparation :
La poena n'est pas une amende : l'amende (mulota) est perue par
le trsor public; la poena profite la victime. Mais ce n'est pas pour
cela une rparation du prjudice. Et ce qui le prouve bien, c'est que
. 274 .
cette poena est trs souvent bien plus leve que ne Je serait une ln,demni
t : la poena est souvent calcule au double, au triple, parfois mme au
quadruple du prjudice.
2/ Se_gymyIe_cgptrg=ifS_giigqygD|.:
3/ Se_umuJ:e_aye_d^aytres_agtj.ons :
4/ Modes_d^extint]on :
a) Il suffit d'un simple pacte pour teindre "jure oivili" la plupart des
obligations dlictuelles : un pacte de remise n'teint pas jure oivili
une obligation contractuelle, mas permet simplement au dbiteur d'op-
poser au crancier I'exception paoti oonventi.
d) L'exercice des actions pnales est souvent soumis des dlais qu'on
ne rencontre gure dans les actions rperscutoires : les actions p-
nales prtoriennes sont annales.
5/ paj_t_de_s2QMiger :
6/ Noxalit :
= =s = = !=e
Le fait qu'une action peut tre exerce dans la forme noxale est
un critre qui permet de la classer infailliblement dans la catgorie des
actions pnales.
L_nQQn-LinJia
Atteintes=_!a_persgnne=physique :
QyigD_dlhom||de :
' La loi des XII Tables prvoyait trois sortes de dlits contre la
personne (GAUS 223) :
1/ Memtoyimjpuptwn :
2/ Q8_ractTmjJel_ollisum :
Fracture ou luxation d'un os. Les XII Tables prvoyaient Ici une
peine fixe : 300 as si la victime est un homme libre, 150 as au profit
du matre, s'il s'agit d'un esclave.
. 279 .
3/ Injuria ;
Sous le nom Hnjuria, les XII Tables visaient les violences l-
gres qui prsentent un caractre injurieux, par exemple des soufflets :
une petite peine fixe de 25 as tait prvue au profit de la personne in-
jurie.
2 - SYSTEME PRETORIEN
EN MATIERE D'INJURIA
A/ iif9ifmD_d_l!_DeiQD_dligJ^^? '
Certains faits, trs svrement punis par la loi des XII Tables,
parce qu'ils correspondaient primitivement des pratiques magiques
malfaisantes, ont compltement perdu cet aspect avec l'volution des
moeurs : ce ne sont plus, dans l'dt du prteur, que des outrages,
des affronts considrs comme des dlits privs.
la Jurisprudence :
Condition du dlit :
En dpit de la varit des faits que l'on runit sous cette dno-
mination, I ' i n j u r i a prsente une certaine unit. On trouve, dans tous
les dlits d'injures, des conditions qui leur sont communes.
B/ L2stjmation=de_ia_pe|ne :
(1) LENEL (Edit. 190) propose une formule avec une demonstratio suivie
d'une clause estimatoire. La formule commenait certainement par "quod
A'' pugno mata dolo N'N' peroussa est''. Mais est-ce une demonstratio ?
Les actions in bonum et aeqtaan sont in faotum et comportent un expos
des faits qui tient lieu la fois dHntentio et de demonstratio.
\ 283 *.
noncer une peine pcuniaire dont ils devront tablir le montant en qui-
t "in bonum et aequum", sans dpasser un maximum qui leur est indiqu :
la formule contient en effet une taxatio. Ordinairement on reproduisait
dans ta taxatio la somme indique par le demandeur lui-mme, au dbut du
procs, comme montant de sa prtention. Cependant si IHnjuria tait par-
ticulirement grave (atrox), l magistrat prenait soin lui-mme de dter-
miner la taxatio, et les juges, par respect pour l'autorit du magistrat,
condamnaient cette somme. Une injuria tait atrox soit en raison de la
gravit objective des faits - soit en raison de la qualit de la victime -
soit en raison du lieu o le dlit avait t commis (paroles injurieuses
profres dans un lieu trs frquent).
3 - REFORMES LEGISLATIVES :
L'INJURIA DELIT PUBLIC
SyiB|=iiGQNQ- i _ LE JURTUM
- l'action "de tigno junato" (au double), contre l'individu qui utili-
se la poutre d'autrui pour btir sa maison (cf. MONIER, thse Paris
1924; MELLITO, Kapoli 1964);
L_DQi9D_inSiDD :
On pourrait tre tent de croire qu'en cas de vol flagrant les ro-
mains appliquaient des peines plus svres parce qu'en pareil cas on est sr
de frapper le vrai coupable. Mais la raison est autre : Il ne faut pas ou-
blier que la poena, par ses origines historiques, a le caractre d'une ran-
on paye par le dlinquant pour chapper aux mains de la victime, qui a un
(1) Le rapport qui existe entre les mots furtum et furtim (clandestinement) a
conduit HUVELIN ("Le furtum dans l'ancien droit" et Cours D.R. II 1929)
soutenir qu' l'origine le dlit de furtum englobait toutes sortes d'ac-
tes commis en cachette contre le bien d'autrui; en ralit dans les XII
Tables, le furtum est un vol par soustraction, notion assez troite (AL-
BANESE : "Le nozione del furtum fino a Nerazio", Palerme 1953, pp. 10 sq.
. 286 .
lDs_app|iabies :
1 - FURTUM MANIFESTUM :
A/ Vol flagrant
2mml_par_un_esiaye :
B/ Vol flagrant
onmls_par_un_homme_|]bre :
C/ Vol flagrant
omm|s_par_un=impubre :
D/ Vol flagrant
agmpagn_de_ironstanes_aggrayantes :
(1) b'elcn POMPONIUS, la disposition des XII Tables sur le voleur nocturne ou
qui "se telo dfendit" tait tombe en dsutude (Coll. 7.3.2 : "Pompo-
nius dubitat num haea lex non sit in usu"). La loi Cornelia sur le meur-
tre peut s'appliquer celui qui tue le voleur alors qu'il pouvait le re-
pousser sans danger (abus de lgitime dfense) : cf. Coll. l.c = D_. 9.2.5
pr et 48.8.9 (itp ?). Par une longue tradition notre Code Pnal (art.
329) admet une prsomption de lgitime dfense au profit de celui qui tue
l'individu qui s'est introduit la nuit dans une maison habite.
. 289 .
3 - LE RECEL
(1) Le demandeur prononait devant le magistrat des paroles que nous connais-
sons par CICERON ("De nat, deorum" 3.30.74); il est probable qu' l'poque
des XII Tables, elles, taient diffrentes, car les mots "ope oonsilioque
tuo" font tat, en matire de vol, d'un lment intentionnel (consilio)
que nous croyons tranger la notion originaire du furtum.
290 .
Mais GaTus nous apprend qu'il existait dans la mme loi des XII
Tables deux actions au triple concernant le recel : elles soulvent de s-
rieuses difficults.
ches de Huvelin sur le furtum (1), il est prouv que la loi des XII Ta-
bles ne connaissait et ne tolrait qu'une seule forme de perquisition :
celle qui se faisait nu, avec le pagne et le plateau. Huvelin accuse
GaTus d'attribuer aux XII Tables une action au triple qui serait plus
rcente : cette explication est bien hasardeuse, car GaTus connat bien
la loi des XII Tables. On peut songer l'explication suivante : si la
perquisition lance liaioque tait faite chez le voleur lui-mme, celui-
ci tait trait comme "voleur manifeste"; mais si cette perquisition
tait faite chez un receleur, celui-ci n'tait pas assimil au voleur :
la loi prvoyait contre lui une action au triple.
Ceci confirme ce que nous avons indiqu plus haut, propos des
impubres : en matire de vol, le trs vieux droit romain ne tenait au-
cun compte de l'intention dlictuelle. Cette constatation nous conduit
penser que l'action furti oblati tait accorde, sans distinction, aus-
si bien au dtenteur de bonne foi qu'au receleur proprement dit, du mo-
ment qu'ils avaient t obligs de payer la peine du triple.
(1) HUVELIN : "Etudes sur le furtum dans le trs a^ien droit romain", Lyon
1915.
292
1 - LA NOTION DE FURTUM
(1) Les "veteres" ont donn une grande extension la notion de furtum, com-
me le prouve l'tude d'ALBANESE (op. cit. p. 4-6, p. 163 : action furti
admise contre celui qui fait un acte qui prive une personne de son bien,
sans s'occuper de savoir qui en profite; et pp. 56 sq. sur le "furtum
fundi" (texte fondamental d'AULU-GELLE, N.A. 11.18.13).
. 293
1/ ontretqtio :
a) Le furtum rei :
Le furtum vei peut aussi avoir pour objet une personne (fils de fa-
mi I le, femme in manu, judiaatus, auctoratus: GATUS II1.199).
b) Le furtum possess-onis :
c) Le furtum usus :
Vol d'usage. Ce vol se ralise sans soustraction. Une personne
dtient la chose d'autrui dans des conditions parfaitement licites,
par exemple en vertu d'un dpt ou d'un commodat : cette personne com-
met un furtum si elle se sert de la chose alors qu'elle n'avait pas
le droit de le faire (cas du dpositaire), ou si elle s'en sert au-
trement qu'il tait convenu (cas du commodataire qui emporte en vo-
yage la vaisselle qu'on lui a prte pour donner un banquet chez lui).
Dans notre droit moderne, nous parlons, en pareil cas, d'abus de con-
fiance.
2/ Fraudulosa .
c c B s i aIsBa3iB
a) Il faut qu'elle soit accomplie sans droit : si par exemple une clau-
se du contrat de dpt autorise le dpositaire employer les de-
niers qui lui sont confis (dpt irrgulier) il ne commet pas un
furtum s'il les dpense. On ne commet pas de dlit quand on use de
son droit.
3/ La_omp_[|]_t=de_vo| :
A l'poque classique, par contre, les peines prvues contre les vo-
leurs s'appliquent indubitablement aux complices. Les romains semblent
avoir vit les complications qu'apporte dans notre droit franais notre
thorie de la "complicit dlit unique". Gaus a tout l'air d'envisager
(1) HUVELIN, ALBERTARI, JOLOWICZ et d'autres ont soutenu que les expressions
animus luori faoiendi (intention de lucre), animus furandi (intention de
voler), furti faoiendi causa (en vue de commettre un vol) seraient inter-
poles, les byzantins ayant introduit ainsi dans les textes des consid-
rations inconnues des classiques. Cette doctrine hypercritique a t
juste titre critique par BUCKLAND- Tijd. 1930, p. 135; THOMAS, "Animus
furandi" IURA 1968, pp. 1-32; ALBANE5 op.cit. pp. 164 sq. Nous signa-
lons notamment l) D. 41.1.5 : TREBATIUS (contemporain de CICERON) a crit
"eo animo ut ipsi luori faoeret'\ ce qui est bien voisin de "animus luori
faoiendi" ! 2) AULU-GELLE, NA. 11.18.20 (certainement pas itp ! ) , repro-
duit un passage de SABINUS (contemporain de TIBERE) ainsi conu : "alie-
num luori faoiendi causa sustulit". Quant Vanimus furandi, il n'est
pas prouv qu'il soit itp dans D. 47.43.5, et sont encore moins suspects
les textes qui parlent de "furti faoiendi causa" comme D. 47.2.50.4 (LA-
BEON ?). En ralit, ces expressions, loin de manifester des laborations
byzantines, me paraissent appartenir des jurisconsultes assez anciens :
de leur temps, la terminologie pour dsigner l'lment intentionnel (
part le mot aonsilio) n'tait pas fixe et ils employaient des locutions
qui envisagent les choses d'une faon assez concrte : plus tard,concse
servira volontiers de la notion plus gnrale, plus abstraite de "dolus
malus'\ comme le fait GAIUS (III.202).
. 296 .
la complicit comme une des formes possibles du vol, comme une des fa-
ons de commettre un vol : (G. 111.202) "Est tenu en vertu de l'action
furti galement celui qui n'a pas commis lui-mme le vol, tel celui par
l'aide intentionnelle de qui le vol a t fait". GaTus donne cet exem-
ple : une personne se promne, tenant la main des pices d'argent;
deux individus, pour voler cet argent, se rpartissent les rles : l'un
bouscule le passant pour qu'il laisse tomber les pices, et l'autre les
ramasse. Ce dernier commet le vol, en s'emparant des pices, mais l'au-
tre l'a commis "opev aonsilio", ayant apport son aide (ope) avec l'in-
tention (aonsilio) de faciliter le dlit.
A/ P|0|_dy_2i_diit_priy :
(1) Ope oonsilioque se rencontre dans les paroles du saaramentum employ pour
exercer l'action furti nec manifesti : l'action tait intente contre le
voleur. Ces mots ne peuvent pas concerner la complicit et signifiaient
"en fait et dlibrment" l'poque des actions de la loi. Par contre,
LABEON (contemporain d*AUGUSTE) emploie cette expression en matire de
complicit, et l'interprte "sepcatim" en faisant la distinction entre
"ope" (aide) et aonsilium malignum (intention dlictuelle), deux lments
qui doivent tre runis pour qu'il y ait complicit punissable (PAUL ci-
tant LABEON : D. 50.16-53.2).
. 297 .
c) Question du.recel.
:
B/ gnditions_d^exerie_de_PiQD_,f^*^
C/ Le_voJ_-dJit_pyb|i
(1) Constitution de 530, C. 6.2.22, analyse dans thse Fakhri MABROUK, Aix
(2) .pompte
Il ne faut.pas 'croire qu'avecdel'action noxalelel'esclave sons'en-tire bon
: al'esclave .suspecte vol.risquait pire,,: matre pouvait
J livrer la victime en vue de.lui faire supir la "auaeetlO ,1 torture;.
Celle-ci.pouvait trouver plus simpleede le geferer fi4Tpreret des, Vigiles,
qui infligeait facilemepir la peine Tmprt tcf.^POMFOlJiys fi. 12.4.,137 fi-
tes etudies^par H.S,.W0EF,? Fet. von LuStow^ 1070. pp. 532-sq. ; an.Ie
cas envisage^la victime ndu^r-ours
a pas respecte les\roifs^au
exercer,> matre et les nu? ^
risconsultes ,sToccupent 6u T
i il peut l'esclave ayant ete
excute par dcision du prfet. *- J
. 300 .
)=-QQnditio_urtivq :
1) Cette action n'est pas donne n'importe quelle victime d'un vol, mais
seulement la victime qui est propritaire de la chose le jour du vol
et mme encore aprs le vol : la victime se voit refuser ce recours si,
aprs le vol, elle perd la proprit par son propre fait, par exemple
en alinant la chose : et l'acqureur n'a pas non plus la oondictio,
parce qu'il n'tait pas propritaire au moment du dlit (ULP. D_. 13.1-
10.2). La oondictio furtiva est une action en restitution que la vic-
time exerce, soit la place de la revendication, soit dfaut de cel-
le-ci .
a) Il est d'abord tout fait anormal que l'on donne la victime une
action personnelle en restitution alors qu'elle a dj la revendica-
tion; anormal que l'on considre le voleur comme tenu de "dore rem'',
. 302
C'est un principe de bon sens que nul ne peut rclamer par oon-
diotio sa propre chose : "nemo potest rem suam oondioere".
Cette solution est passe dans notre Code Civil, art. 1302 : "la
perte de la chose vole ne libre pas le dbiteur".
La loi des XII Tables avait prvu diffrents dommages qui pouvaient
tre causs la proprit - surtout la proprit agricole. Elle faisait
preuve dans certains cas d'une grande svrit : l'individu qui mettait le
feu une maison tait brl vif (sorte de talion). Celui qui dtruisait
des rcoltes tait pendu l'arbre de Crs.
2) Dans notre droit moderne, le dommage fait natre la charge de son au-
teur une responsabilit civile : pour nous'servir de notions romaines,
nous dirons que l'action que l'on peut intenter sur la base de l'art.
1382 est une action reiperscuteire, tendant la rparation du prjudi-
ce. L'obligation que la loi Aquilia met la charge de l'auteur du dam-
num est au contraire une obligation dlictuelle, ayant pour objet une
poena. Ce caractre pnal de l'action legis Aquiliae est all en s'es-
tompant : il n'a jamais t compltement perdu de vue.
SECTION I : l^A0\==AQUILIA ;:
1 - DATE DE CE PLEBISCITE
A une certaine poque beaucoup de lois ont t votes par les co-
mices tributes sur l'initiative des tribuns : ce sont des plbiscites, mais
cela n'implique pas qu'il s'agisse ncessairement de mesures prises dans l'in-
trt de la plbe.
Les jurisconsultes nous font savoir que la loi Aquilia visait trois
catgories de dommages, dans trois chapitres distincts (GATUS 111.210-219 et
D. 9.2 2pr., ULPIEN : D. ht. 27.4 et 5).
(1) BISCARDI : "Sulla data dlia lex Aquilia", St. Giuffre I, 1967, p. 175,
soutient que la loi Aquilia doit tre antrieure 24-2, date de la cra-
tion de la prture prgrine, en se basant sur la fiction "si aivis es-
set" signale par GAIUS IV.37. A notre sens, c'est une supposition gra-
tuite. GAUS parle d'une fiction employe dans la procdure formulaire ;
rien ne prouve qu'elle ait t connue 1) dans les actions de la loi,
2) et avant la cration de la prture prgrine.
306 .
Le dommage dont il est ici question est trs diffrent de ceux qui
sont prvus dans les chapitres I et III. Le dlit du chapitre II concer-
ne la pratique de !'adstipulation. Au moment o l'on fait une stipula-
tion, le crancier peut s'adjoindre un crancier en second, appel "ad-
stipulator". Celui-ci est habilit poursuivre le dbiteur, recevoir
paiement, consentir une remise de dette, comme pourrait le faire le
crancier lui-mme. Ce procd prsentait un intrt pratique; si le
crancier s'absentait (ou mme dcdait), I *adstipulator tait encore
l pour faire valoir la crance.
qui dnotent un esprit juridique plus volu; tandis que les deux pre-
miers chapitres visent des hypothses particulires, ce chapitre III est
rdig en termes plus gnraux, susceptibles de recevoir une large in-
terprtation. Il peut de plus paratre singulier que le lgislateur,
aprs le chapitre deuxime, revienne nouveau, dans un chapitre troi-
sime, sur la question des dommages matriels causs des choses cor-
porelles, hypothses dont le chapitre premier a dj prvu des exemples
particuliers.
Les choses protges par cette disposition peuvent tre ainsi clas-
ses :
(1) Cetenm damnum faxit est fourni par GAlUS (aetero damno) : ULPIEN (Ht.
27.5) parle de oeterae res, et nous fournit "alteri damnum faxit".
(2) Les verbes "urere, frangere, rumpere", souvent comments, figuraient in-
dubitablement dans la loi.
. 308 .
(1) GlUS affirme que le mot "plurimi" (la plus haute valeur) ne figurait
pas dans le chapitre II et que c'est SABINUS qui a, le premier, propo-
s de l'interprter comme si ce mot tait sous-entendu.
. 309 .
5 - REGLES COMMUNES
AUX TROIS CHAPITRES
Les diffrents faits prvus par la loi sont punissables sans qu'il
y ait s'occuper'de l'intention de leur auteur : la loi exige simplement
que les actes dommageables aient t accomplis "injuria", Injustement. La
jurisprudence classique fera sortir de ce mot "injuria" l'Ide de faute {oul-
pa), mais elle n'tait pas dans la loi : celle-ci prvoyait des faits accom-
plis sans droit, ou contrairement au droit.
1 - CORPUS LESUM
(1) Faon de parler peu conforme au langage du droit romain : le mot darnnum
ne vise pas le dgt subi par la chose, mais le prjudice caus au pro-
pritaire (DAUBE : Cambridge law. G. 1939, pp. 40 sq.).
312 .
2 - PREJUDICE
Ne rpond du dlit de darnnum que celui qui accomplit les actes po-
sitifs prvus par la loi : celui qui a tu, brl, bris, dtrior.
4 - DIRECTEMENT
5 - L A FAUTE (CULPA)
b) Les jurisconsultes classiques ont greff sur le mot injuria une Interpr-
tation audacieuse : Ils sont arrivs soutenir que l'auteur du dommage
n'tait responsable que s'il avait commis une faute. La jurisprudence
a Introduit en cette matire la notion de "oulpa" qui n'tait ni dans le
texte ni dans l'esprit de la vieille loi.
(1) KUNKEL : "Exegetisohen Studien sur aquilisohen Haftung" Z.S.S. 1929, pp.
158 sq.
(2) ARANGIO-RUIZ : "Resp. cont." 1933 pp. 226 sq. - PERRIN : "Caractre sub-
jectif de iHnjuria aquilienne", St. Francisco 1 pp. 265 sq.
. 315 .
(1) Texte suspect car la gradation des fautes (lata, levis, levissima) est
une invention tardive. De toutes faons, si la phrase est d,TJLPIEN5 el-
le n'avait pas la porte gnrale que lui donne le Digeste : propos de
la. "patientia dorrrni" (en cas de dommage caus par un esclave) ULPIEN a
pu dire que le matre commettait une faute lgre en laissant son escla-
ve commettre un dommage.
. 316 .
_2 - MONTANT DE LA CONDAMNATION
3 - PROCEDURE
2) Mais, bien que pnale, cette action se comporte comme une action relper-
scutolre quand elle se trouve en concours avec d'autres actions : 1'ac-
tion de la loi Aquilia ne se cumule pas avec les actions relperscutol-
res. SI par exemple un commodatalre a dtrior fautivement la chose
qu'il a emprunte, le commodant peut exercer son choix l'action corn-
modati ou l'action legis Aquiliae : mais II ne peut exercer successive-
ment les deux. Le rsultat est obtenu en recourant des artifices de
procdure : on exige par exemple du demandeur qu'il fasse une sponsio
par laquelle II promet de ne pas exercer la seconde action (1).
(1) E. LEVY : "Konkurrenz" II, pp. 36 sq. - MONIER : "lianuel" II, p. 71.
n. 5.
318 .
(1) Contrairement LENEL nous pensons donc que les expressions aotio utilis
et aotio in faotum legis Aquiliae. correspondaient l'poque classique
des diffrences fondamentales. Ce point de vue, que nous avons soutenu
dans notre article "Etudes Dumas" est galement celui auquel est arriv,
par des voies diffrentes, M. ALBANESE ("Studi sulla legge Aquilia" Ann.
Univ. Palermo 1950).
. 320 .
tme du damnum injuria datum : le rapprochement avec la loi Aquilia nous pa-
rat avoir t opr seulement par Justlnlen : ainsi, comme exemple typique
de damnum ne oorpori, Justlnlen signale dans ses Instltutes le cas de I!In-
dividu qui, par piti, dtache I'esclave d'autru et lui permet de s'enfuir
(1nst. 4.3.16) : Justlnlen accorde au matre de l'esclave une action in fao-
tum - l'exemple de la loi Aquilia - contre l'homme trop charitable. Or
les classiques avalent dj examin ce cas d'espce : nous pouvons consta-
ter qu'ils parlaient, eux aussi, d'une action in faatum - mais pas sur le
modle de l'action legis Aquiliae -. Ils paraissent songer plutt une ac-
tion en extension de l'action doli (LABEON, cit par ULP1EN : D. 4.3.7.7).
tion des "ad Ediotum" d'Ulpien - faite au IV s. - et qui nous donne un pas-
sage du livre 32 ad Ediotum (en partie reproduit au D. 19.2.13.4) et o II
est question de l'accident arriv au fils apprenti : en cet endroit Ulplen
examine la- situation au point !de:vue des effets du contrat d'apprentissage,
et pour ce qui est de la loi Aquilia, renvoie ce qu'il a dit au livre 18;
renvoi qui ne donne aucune Indication sur ce qu'UlpIen pensait en ce livre
18 de l'application de la loi Aquilia en pareil cas. Mats en marge de ce
texte a t ajoute une glose, en grec, malheureusement peu lisible, mais
d'o 11 semble bien rsulter qu'Ulplen prconisait en pareil cas une action
utile de la loi Aquilia (1).
CHAPITRE IV : LA MPINA
csBinazecQaaoDBBaesEiaaa
. Origine :
(1) P.S. 11449 publi par ARANGIO-RUIZ, "Aroh. Giu." 93 (1957) pp. 140 sq.
(2) Coll. 1.11.2.
(3) MACQUERON : "L'intrt moral ou d'affection ...", Etudes Audinet, Aix
1968, pp. 177-188. Il en est encore ainsi en droit byzantin : Bas. 60.
2.3, avec glose du XIIe s.
323 .
Epoque Impriale :
' - Comme le vol, le dlit de rapina ne peut avoir pour objet que
des meubles (tandis que l'edlt de Lucullus trouvait s'appliquer en cas de
dvastation d'une ferme).
Comme l'action furti, elle peut tre Intente par quiconque a In-
trt ce que le vol n'ait pas lieu. Elle est Infamante.
1/ Elle est annale, parce qu'il s'agit d'jn dlit prvu par le prteur.
4/ Enfin dans le droit de Justlnlen - qui mit fin sur ce point aux hsita-
tions de la doctrine classique - I yaetio vi bonorum rccptorum ne se cumu-
le pas avec les actions relperscutores; c'est une action mixte et la
peine du quadruple contient une rparation du dommage.
324 .
Le prteur protgeait, par une mesure prale, son propre dlt con-
tre les Individus qui se seraient permis de dgrader ou lacrer son texte
(dlt de albo oorrupto).
1 - FONDEMENT
DU REGIME DE LA NOXALITE
. Explications rejeter :
b) On ne peut pas davantage fonder les actions noxales sur l'Ide d'une
responsabilit du pre pour dfaut de garde et sur une prsomption de
faute comme celle qu'admet l'art. 1384 de notre C.C. L'action noxale
en effet se donne non pas contre le pre qui avait le dlinquant sous
sa garde au jour du dlit, mais contre celui qui exerce la puissance
sur I } a l i e n i juris le jour o la victime intente l'action (au moment
de la litis contestatio).
c) On ne peut pas non plus penser une reprsentation du pre par I % dlie-
ni. juris; on ne peut pas parler de reprsentation relativement des
faits qui ont pu tre accomplis par l'esclave avant qu'on l'ait acquis
et alors qu'il appartenait a un autre matre.
Explication historique :
a s ' B B S s B s n B a s s n s s d a 'sa
Telle est l'action noxale que la vieille loi avait expressment pr-
vue en matire de furtwn neo manifestum, et pour divers dlits contre les
biens (noxia). Par contre elle ne prvoyait pas une action noxale en matl-
327 .
2 - CONDITIONS D'EXERCICE
DES ACTIONS NOXALES
Une action pnale ne peut tre exerce sous la forme noxale que si
les conditions suivantes sont runies :
1/ Il faut qu'il s'agisse d'un dlIt priv pour lequel le rgime de la noxa-
llt a t tabli en vertu des dispositions de la loi ou de l'dlt. Le
systme de la noxaIIt est compltement tranger la procdure criminel-
le, qui concerne les dlits publics. En ce qui concerne les dlits pri-
vs, le systme de la noxalit a fini par les concerner presque tous. A
l'poque classique l'action d'injures se donne noxaliter, quoiqu'en cet-
te matire subsiste encore une trace de l'ancienne conception : le chef
de famille peut viter l'action noxale en permettant la victime d'appli-
quer la "verbepatio" \ralieni juris.
6/ Il faut tenir compte enfin de l'Incidence que peut avoir sur l'action no-
xale la responsabilit personnelle du chef de famille.
3 - FONCTIONNEMENT ET EFFETS
DES ACTIONS NOXALES
L'action noxale est une forme particulire que peut prendre une
action pnale : la formule est rdige dans les termes prvus pour le dlit
envisag, mais avec deux modifications :
Nature de l'obligation :
(1) ALBANESE : "Sulla Resp. del dominus sciens" - B.I.D.R. 70, 1967, pp. 119-
186. - Il y eut divergence sur la notion de scientia : instigation par
les uns, simple "patientia" pour PAUL et ULPIEN (D_. 9.4.2 et *+).
. 330 .
L'abandon noxal :
aaaca&BBnaitBBita
S'il s'agit d'un esclave, l'abandon s'opre sans forme; c'est une
remise purement matriel le - qui ne transfre pas le dorninium - mais fait
dfinitivement chapper l'esclave la puissance de celui qui l'abandonne.
L'abandon d'un tre humain tait, dans l'esprit des Anciens, cho-
se trs grave, parce qu'ils attachaient une grosse Importance la spul-
ture donne aux morts. On conoit aussi que le chef de famille qui, dans
l'exercice de sa justice familiale, tuait le dlinquant, ait pu se lib-
rer envers la victime en abandonnant le cadavre.
Effet de l'abandon :
saanaBavaBnansasBa
Les fils de famille ont en effet cette poque une capacit patrimonia-
le : s'ils commettent des dlits privs, Ils en rpondent sur leurs biens.
Pour viter les consquences pcuniaires des dlits commis par son escla-
ve, le matre peut procder l'abandon noxal; mais dans le droit de Jus-
tlnlen, cet abandon est devenu un vritable transfert de proprit : le
matre cde la victime les droits qu'il a sur l'esclave. :
oi-ioo
o
TITRE QUATRIEME
A/ ORIGINES
B/ OBSTACLES
QUE CETTE THEORIE RENCONTRA :
Les seules obligations que cette action sanctionne sont celles dont
I'objet consiste "dore'rem" ou "dore oertam peauniam". Par cons-
quent, les seuls enrichissements Injustes qu'elle pourra atteindre sont
ceux qui proviennent d'une datio. Pour que l'on puisse employer la cen-
334
La oondiatio est avant tout une actio oerta : or cette action ten-
dant faire restituer la valeur d'un faaere, avait pour objet un in-
certain. Comme dans la oondiatio, \Hntentio tait in jus (oportere),
mais inoerta. La oondiatio est "abstraite", sa formule Indique l'obli-
gation sans en mentionner la source : la formule de cette actio inaer-
ti, au contraire, devait comme celle de I'actio ex stipuatu inaerti,
commencer par des "praesoripta verba" en guise de demonstratio, pour
faire connatre les faits qui justifiaient I"obIIgatlon de restituer.
La condemnatio tait rdige avec indication d'un maximum (taxatio) - .
en'ce'sens VILLERS : Stu. Doc. 1937; SCHWARZ : "Die Grundlege der Condic-
tio", 1952. M. Viilers est d'avis que cette formule figurait dans l'Edlt
- cf. "Observations sur l'enrichissement Injuste Incertain", In Ml. DE
VISSCHER, III. 1950, pp. 459 sq.
335
Negotium
7
contraction :
sa* s s B a s B s e a B R s a s s c
C/ LES CONDICTIONES
DANS LA COMPILATION
Ils ont, d'autre part, essay de classer les diffrents cas dans
lesquels cette thorie trouvait s'appliquer; Ils ont donn des noms
particuliers la condatio suivant les catgories d'enrichissements en-
visages. Certains de ces noms talent sans doute dj en usage a l'po-
que classique; d'autres ont t imagins par les juristes de la basse po-
que.
1) Condiatio causa data causa non secura, appele parfois "ob vem dati",
ou "ob oausam datorum" (D. 12.4).cf. "Contrats Inomms").
2) Condiatio ob turpem vel injustam oausam (. 12.5) (cf. "Cause dos obli-
gations").
3) Condiatio sine causa (p_. 12.7) (cas de datio faite en vue d'une cause
qui n'existe pas ou ne se ralise pas : dot constitue en vue d'un ma-
riage qui n'a pas Ieu).
. LA CONDICTIO INDEBITI
Celui qui reoit en paiement ce qui ne lui est. pas d, est oblig
de restituer, car II s'est enrichi sans raison. L'obligation de restituer
l'Indu est sanctionne par une .action personnel le, la aondiotio indebiti.
1 - CONDITIONS DE SUCCES
- Par contre celui qui paie une dette naturel le pale ce qu'il doit,
bien que le crancier ne puisse le contraindre. En droit romain on ne
peut pas revenir sur le paiement, mme fait par erreur, d'une dette na-
turelle ( la diffrence du C. Civil, 1235).
b
^ L'obligation est dj teinte :
4/ Il faut enfin que la dette ne soit pas de celles pour lesquelles la sanc-
tion est une action Iitlscrescence.
2 - EFFETS .
DE LA CONDICTIO INDEBITI
SECTION II : ^.GESTJQN^AFFA^RES
1 - ORIGINE ET HISTOIRE
DE LA GESTION D'AFFAIRES
telae. Les divers curateurs Interviennent toujours par "gestio" : les rap-
ports avec les personnes dont ils grent les biens ne seront rgls par une
action spciale dite "aurationis" qu' une poque tardive; l'poque clas-
sique, on appliquait \}aatio negotiorum gestorum. - 2 ) . II y avait galement
gestion d'affaires dans le cas du proaurator auquel une personne a confi
I'administration de ses biens : c'est une situation contractuelle. La pro-
auratio est entre dans les cadres du mandat au plus tt la fin de l'po-
que classique (111 s.) : antrieurement elle appartenait au domaine de la
negotiorum gestio : Il reste peu de traces au Digeste de ce rgime tout a
fait diffrent de la conception byzantine qui fait de la gestion d'affaires
un quasi-contrat.
(1) FRESE : Ml. Corail I, pp. 325 sq. - Stu. Bonfante IV pp. 398 sq.
Stu. Riccobono IV pp. 399 sq.
. 341
1) Au 1 s. av. J.C., apparat une action civile et de bonne fol, aatio ne-
gotionan gestorum, qui concerne ie proaurator omnium bonorum, mais aussi
le proaurator ad litem (judiciaire). Clcron parle de l'exercice de cet-
te action contre le proaurator. Nous ignorons quel recours ce dernier
avait contre le dominus.
2 - ELEMENTS ESSENTIELS
DE LA GESTION D'AFFAIRES
2/ Dans I'intrt du dominus ; celui qui agit; la fols dans son propre In-
trt et dans I'Intrt d'un co-proprltare, ou d'un co-hrltler, n'est
pas dans les cadres de la negotiorum gestio : les actions familiae ercis-
oundae ou communi dividundo rglent leurs rapports.
3 - EFFETS
DE LA WGOTIORUM GESTIO
A/ Obligations du gestor
I'gard du dominus :
B/ Obligations du dominus
l'gard du gestor :
C'est le cas du juge qui, sans excuse lgitime, ne vient pas si-
ger le jour convenu. C'est surtout le cas du juge qui rend un mauvais
jugement soit consciemment, soit par mprltle : c'est ce que certains
textes dsignent sous le nom d'"injuria gudicis". En vertu des disposi-
tions de l'dlt, le plaideur victime de l'Injustice du juge pouvait In-
tenter contre lui une action in faotum, tendant lui faire payer une
peine pcuniaire, estime en quit {in bonum et aequum), plus ou moins
forte selon que l'on reprochait au juge une Iniquit volontaire {dolo ma-
lo), ou une simple ngligence (oulpa).
2/ Les faits prvus par le prteur dans l'dlt "De effusis et dejeotis" et
dans l'dlt "De suspensis et positis" (deux rglements de voirie dicts
par le prteur).:
3/ Responsabilit particulire
des nautae. etc
Nous avons vu que les bateliers, les aubergistes, les loueurs d'cu-
ries, talent responsables contractuellement, en vertu du reoeptum, de la
disparition des choses apportes par leurs clients. D'autre part, ceux-ci,
. 346 .
en cas de vol ou de darnnum commis par des prposs, pouvaient selon les
rgles du droit commun, Intenter l'action fvti ou l'action legis Aqui-
liae contre les dlinquants : mas ceux-ci talent trop souvent Insolva-
bles. Le prteur prt une mesure trs avantageuse pour les clients : la
poena due en raison du dlit peut tre rclame au matre de l'tablisse-
ment, responsable du dlit, bien qu'il ne l'ait pas lui-mme commis, ni
comme auteur, ni mme comme complice : il rpond des dlits commis par
ses prposs, esclaves ou hommes libres.
2 - DEFINITION DU QUASI-DELIT
Tre explIcation :
. 2me explIcation :
II n'y a dlit proprement parler que l:o l'on trouve une In-
tention mauvaise. Les faits que l'on punit alors qu'on ne reproche
leur auteur qu'une simple faute ne sont pas des dlits, mais des quasi-
d] Its.
. 347 .
- C'est bien ainsi que Justlnlen semble entendre les choses : dans
le cas du judex, dit-il, Il y a quasi-dlit parce qu'on le punit alors m-
me qu'on ne lui reproche qu'une "imppudentia". Et Justlnten s'efforce de
trouver une faute dans le cas des bateliers, aubergistes, etc. : Ils sont
fautifs d'avoir choisi de mauvais prposs (oulpa in eligendo).
C'est encore de cette faon que notre droit moderne oppose les
dlits aux quas-dlIts.
Il semble bien qu'il s'agisse d'une fausse fentre, construite pour porter
quatre le nombre des sources d'obligations. On remarque que Justlnlen a
tenu avoir quatre sortes de contrats, quatre contrats aonsensu, et II si-
gnale quatre quasi-contrats alors qu'il serait facile d'en trouver d'au-
tres (par exemple l'action prtorienne contre le publlcaln qui s'est empa-
r abusivement d'une chose d'un contribuable : D. 39.4.1 pr).
ooo
o
349
000
L'obligation a pour effet de contraindre le dbiteur
fournir la prestation convenue. L'exercice de cette contrainte soulve de
nombreux problmes que nous grouperons sous deux titres : 1/ L'Inexcution
des obligations; II/ Personnes l'gard desquelles les obligations produi-
sent leurs effets.
TITRE PREMIER
1 - ORIGINE ET HISTOIRE
DES OBLIGATIONS NATURELLES
C'est une question trs discute : une chose est certaine, la no-
tion d'obligation naturelle tait Inconnue de l'ancien droit romain : l o
le crancier n'a pas d'action, il n'y a pas d'obligation : l'Ide qu'il puis-
se exister des obligations dmunies d'actions n'est apparue qu' une poque
plus ou moins tardive.
(1) Cf. BURDESE (op. cit.), la rfutation du systme de SIBER qui soutient
qu' l'poque classique ce qu'on appelle "obligations naturelles" sont
des obligations juris gentium (donc sanctionnes par des actions) et
considre comme interpols tous les textes qui parlent d'obligations
naturelles dpourvues d'action. Ce sont en ralit les byzantins qui
ont assimil les obligations naturelles aux obligations du jus gentium.
351
Elle a d'abord t admise pour donner certains effets, non pas aux
crances de l'esclave envers son matre, comme le fait Javolenus, mais aux
dettes contractes par des esclaves envers des extranei.
Divers cas
de "soluti retentio" :
s a ts o B s= si s e s =3 a a a a m zs tz s
5) Les actes nuls pour.vice de forme peuvent-ils faire natre une obliga-
tion naturel le ?
C'est par exemple une personne qui fournit des aliments un pa-
rent envers lequel elle n'est astreinte aucune obligation alimentaire
(D. 3.5.33), c'est aussi le cas de la mre qui dote sa fille (D. 12.6.32.
3) ou du donataire qui, par reconnaissance, rend des services son dona-
teur (C. 8.55.10 pr de 530).
Raison d'tre
de cette Institution :
saaaasaaaBaassaasaaas
Le mot fraus prsente bien des sens : dans les textes les plus an-
ciens, fraus signifie dommage-peine {fraus capitalis = peine de mort),, puis
par une mtonymie frquente, Il prit le sens de dlit entranant une peine.
A l'poque classique on l'emploie pour dsigner une sorte de dol (fraus le-
gis = faon de tourner la loi tout en respectant la lettre). Dans l'dlt
du prteur nous trouvons deux dispositions qui concernent, sous le nom de
fraus, des actes accomplis en vue de frustrer certaines personnes de droits
qu'elles auront ventuellement exercer : le prteur prvoyait la fraus
oreditorum, mais aussi la fraus patroni. Cette dernire concerne l'hypo-
thse de l'affranchi qui dispose frauduleusement de ses biens pour rendre
Illusoires les droits de son patron sur sa succession.
Dans notre ancien droit, tout crancier muni d'un titre excutoire,
notari, bnficiait d'une hypothque lgale : ayant ainsi un droit de sui-
te, la plupart des cranciers n'avalent pas besoin de demander la rvoca-
359 .
. Origine :
. Hypothse de Girard :
Hypothse de Solazzl :
r
sa* ssssaacessccaascsa
(1) Dans les fragments de PAUL, dits "de formula Fabiana" (Textes Girard, p.
458, les mots "noxales sunt" que l'on peut lire aprs un passage mutil,
ne concernent pas ncessairement les actions Fabienne et Calvisienne.
361
blteur reste encore oblig envers eux pour la quote-part qu'ils n'ont
pas obtenue. Or le dbiteur, dont on a vendu en bloc tout le patrimoi-
ne, n'a plus rien offrir ses cranciers, moins qu'onne retrouve
d'autres biens, notamment des biens frauduleusement alins et qui n'ont
pas figur dans les venditio bonorurti.
Droit de la basse-poque
V9SBS<
seBaaasBBUBiiftaBaaBS1 Bt as
Dans le courant du III0 sicle de notre re se produisit une Im-
portante modification dans la procdure d'excution : la venditio bono-
rum fut remplace par la distractio bonorum. Dans la venditio bonorum
le patrimoine du dbiteur tait vendu en bloc un bonorum emptor, qui
ralisait un bnfice en revendant ensuite les biens au dtail. On trou-
va finalement prfrable de se passer des services de ce spculateur et
de faire profiter les cranciers des avantages de la vente au dtail.
Avec la distractio bonorum les biens du dbiteur sont vendus les uns aprs
les autres : c'est encore une procdure collective, en ce sens qu'elle se
poursuit dans l'Intrt commun de tous les cranciers, avec un curator.
Mais II n'y a plus de bonorum emptor.
les sont presqu'ntgralement passes dans notre droit civil actuel, part
quelques diffrences que nous ne manquerons pas de signaler.
b) L'action s'Intente ordinal rement contre des tiers qui ont bnfici
de la fraude. Le cas sur lequel II est le plus facile de raisonner
est celui d'une alination consentie frauduleusement par le dbiteur :
l'action paullenne s'Intente en ce cas contre le tiers acqureur. Il
n'est pas ncessaire qu'il dtienne encore la chose : il ne s'agit pas
en effet d'une action en revendication. Lorsque la chGse aline frau-
duleusement est passe successivement entre plusieurs mains, les cr-
anciers peuvent poursuivre soit le premier acqureur, soit les sous-
acqureurs, selon des distinctions que nous verrons plus loin (. 42.
8.9).
3/ Conditions de succs
saa&aBbattaBsaannsBat
b :
' i_2_2l_iE2_!T2i
Il existe en droit romain des actes Irrvocables : ainsi l'accep-
tation d'une succession. L'affranchissement est aussi un acte Ir-
rvocable : mais s'il est frauduleux, la loi Aelia Sentia le frap-
pe de nullit : les cranciers font tomber l'affranchissement frau-
duleux en Invoquant cette loi : Ils n'emploient pas l'action pau-
1lenne, qui serait Inoprante en pareil cas.
c) e_doj_t_tre_un_acte_d'appauvrissement :
b) La condamnation pcuniaire :
Son montant varie selon les circonstances.
- El le constitue une rparation Intgrale du prjudice subi par le
crancier lorsque l'action est Intente 1 dans l'anne qui suit la
distractio bonorum; 2 contre le dbiteur lui-mme; 3 ou un tiers
acqureur de mauvaise fol.
Le montant de cette condamnation peut dpasser l'enrichissement
que le dfendeur a tir de l'acte frauduleux.
- Mais la condamnation est limite l'enrichissement du dfen-
deur. 1) quand 1'action ist Intente aprs le dlai d'un an; 2) ou
contre les hritiers du dbiteur ou des acqureurs; 3) ou contre des
acqureurs de bonne fol (donataires).
. Position du problme :
ssssscEsasaasssasasBB
2/ Il faut par ailleurs que l'objet de l'obligation soit une chose d'esp-
ce. SI en effet la chose due est un "genus", par exemple une somme d'ar-
gent, le dbiteur ne peut jamais prtendre que 1'excution est impossi-
ble : pour parler d'une Impossibilit absolue, Il faudrait supposer que
toutes les choses du .mme genre, toutes les pices de monnaie, par exem-
ple, aient disparu de la surface du globe I C'est ce qu'exprime l'ada-
ge "gnera non pereunt". Le dbiteur d'une chose de genre est toujours
responsable du dfaut d'excution.
1 - EPOQUE CLASSIQUE
1) Elle n'est pas sans rapport avec la conception que l'on se faisait de
la aulpa l'poque classique, quand II s'agissait de dterminer la
responsabilit dllctuelle en matire de dcamum injuria datum. Nous
avons vu qu' l'poque classique la aulpa dont II est question pour l'ap-
plication de la- loi Aquilia est un fait positif qui a directement caus
un dommage.
373
1) La austodia :
(1) Sur la oustodia : PARIS, th. Nancy 1926. VAZNY :"Custodia" in Ann. Univ.
Palerme 12.1929, pp. 101 sq. ARANGIO-RUIZ : op.cit. pp. 62-179. LUZZA-
T0 : "Caso fortuito e forza maggiore" i, "Custodia" 1938; "Rioerohe sul-
la resp. oontrattuale" 1966. METRO : "L'obbligazione di custodire nel
diritto R." 1965; "Custodiam praestare" in Labeo 13, 1967. CANNATA : "Ri-
oerohe sulla resp. oont." 1966.
. 375 .
2) Le dolus :
3) La aulpa :
_2 - LA RESPONSABILITE CONTRACTUELLE
AU BAS-EMPIRE
(1) C'est uniquement en matire de rception que le Digeste admet une responsa-
bilit "sine culpa", sans faute, et les Compilateurs ont invent des rai-
sons bien surprenantes pour justifier cette exception la'rgle (D_. 4-.9
- 3.1).
379
^-e aa8US minor, ou cas fortuit, est un vnement dont les dbiteurs,
ordinairement, ne rpondent pas : c'est par exemple le vol commis par
des tiers. Mais les dbiteurs qui rpondent de la aulpa levissima
ne sont pas dchargs par le aasus minor : Ils ne sont dchargs de
toute responsabilit que par le aasus major, force majeure, dont per-
sonne ne peut rpondre (fait de guerre, Incursion des pirates, fou-
dre, tremblement de terre, etc . . . ) .
Cette thorie n'est pas romaine et elle n'a pas mme t exprime
par les Compilateurs. Critique par Le Brun et puis par Hasse, elle a
t compltement abandonne par le Code Civil. L'article 1137 oblige le
dbiteur apporter la conservation de la chose "tous les soins d'un
bon pre de famille". En principe le dbiteur, en droit moderne, est te-
nu de la "aulpa in abstraoto"; cependant, lorsqu'il rend un service gra-
tuit, des textes spciaux restreignent sa responsabilit (gestion d'affai-
re 1374; dpt 1927,1928; mandat non salari 1922).
ooooo
o
. 381 .
TITRE DEUXIEME
Le confIit
entre la logique juridique
e_i_Clli_l
1/ C'est une rgle de bon sens qu'exprime l'adage "res intev alios aata
aliis nea noaere neo prodesse potest"; un acte juridique ne peut nuire
ni profiter d'autres qu' ceux qui l'ont accompli. Admettre le con-
traire, ce serait admettre que nous puissions nous trouver obligs mal-
gr nous, notre Insu, par la fantaisie d'individus qui passeraient en-
tre eux des contrats notre dtriment ! Ce serait absurde et Intolra-
ble.
taient bien pour autrui ou la charge d'autrui : pour les valider, la ju-
risprudence eut recours des palliatifs et parfois des subterfuges d'in-
terprtation (cf. COUDERT : "Recherches sur les stipulations et les promes-
ses pour autrui", 1957).
Titius, qui n'a rien promis, ne doit rien. Si j'ai fait la pro-
messe avec son assentiment, cela ne change pas la situation : Titius, tran-
ger au contrat, n'est pas oblig.
Si Titius ne vous paie pas les 100 sesterces, vous ne. pouvez les
rclamer ni de lui, ni de moi, d'o le principe souvent rpt par les juris-
consultes : "nemo potest dlienvm faetum promittere" : nul ne peut promettre
le fait d'autrui.
A/ Expdients :
) Stipulatio poenae :
C'est une clause pnale jointe la promesse pour autrui : "Je pro-
mets que Titius vous fournira tel esclave : si Titius ne vous le four-
nit pas, je vous promets 100 sesterces".
384 .
2) Clause de porte-fort :
Par contre, dans les contrats de droit strict, le juge doit s'en
tenir ce que les parties ont exprim formellement : la clause de
porte-fort ne s'y prsume pas. Paul (p_. 45.1.83 pr) Interprte ce-
pendant de cette faon, pour les rendre valables, la stipulation "do-
lum malum abesse" et la stipulation "habere lioere" (garantie contre
I'viction : pour cette dernire, Ulplen, plus rigoriste, est d'avis
qu'elle ne vaut qu'en ce qui concerne le fait personnel du vendeur, a
moins d'y ajouter stipulation de peine (D. 4R.1.38 pr et 2 ) .
3) Subterfuges d'interprtation :
1) A l'poque classique :
Celui qui promet que son hritier donnera quelque chose, fait un
contrat sans valeur; c'est une promesse pour autrui. ; Il en est de m-
me si l'on promet pour aprs sa mort {post mortem), c'est encore promet-
tre pour l'hritier. Comme le dit GaTus (111.100) : "Il est Inlgant
de faire natre directement l'obligation :la charge de l'hritier".
2) Droit de Justinien :
EOdement_de_|a_nuilit
1) Stipulations de faaere :
(1) Les empereurs ont eu souvent s'occuper des difficults souleves par
ces clauses (cf. les constitutions runies au C I . 4- titres 54,56,57).
. 389 .
2i Les expdients :
a) Stipulatio poenae ;
B/ y|Iidi__2I9cd_dy_+ic_b|D|igiic *
sont parvenus ainsi valider l'assurance sur la vie, qui n'tait pas
chose Inconnue chez eux (cf. APPLETON : "Rev. Gn. Droit" 1926).
3) Cession au bnficiaire
de l'action du stipulant :
Dans les hypothses o le contrat pour autrui fait natre une ac-
tion au profit du stipulant, celui-ci peut tre contraint de cder cet-
te action au tiers bnficiaire, s'il existe entre eux un rapport de
droit qui l'y oblige en bonne foi : ainsi dans l cas sus-Indlqu du
crancier gagiste qui vend le gage en rservant expressment pour son
dbiteur une facult de rachat qu'il lui avait antrieurement consen-
tie : ce dbiteur, en vertu du contrat de gage tel qu'il a t conclu,
peut exiger que son crancier lui fasse cession de l'action venditi qu'il
a contre l'acheteur pour faire respecter la clause insre dans la vente.
De mme le locataire peut se faire cder par son bailleur l'action ven-
diti contre l'acheteur qui, contrairement la clause insre dans la
vente, ne respecterait pas les baux en cours.
a) Dpt_faj_t_par_un_dposItai re :
b) Donaton_avec_charge :, .
Une donation' est faite une personne, charge pour elle de trans-
mettre la chose donne un tiers. SI le donataire n'excute pas,
le tiers bnficiaire peut exercer contre lui une aotio utilis : cet-
te solution rsulte d'une constitution de Diocltien de 290 (frg.
Vat. 286 et C 8.54.3) : I'empereur ne fait pas mystre que c'est une
vritable entorse aux principes - une exception Introduite "bnigne
juvis interpretatione". Diocltien a tendu aux donations une solu-
tion dj connue en matire de fidicommis d'hrdit (o elle ne
faisait pas de difficult, puisqu'il s'agissait, non pas d'un con-
trat, mais d'un testament).
c
^ yD_^_9S9e :
Une femme qui se constitue une dot fait avec son mari une conven-
tion aux termes de laquelle le mari s'engage, en cas de dissolution
du mariage par dcs de s-a femme, restituer la dot la mre de
la constituante, sans que cette mre stipule elle-mme. Ou un grand-
pre maternel dote sa petite f!Me et stipule la. restitution au pro-
fit de cette petite fille, ou des enfants natre (les bnficiai-
res ne pouvaient pas stipuler).
_3 - PERFECTIONNEMENTS APPORTES
PAR LA LEGISLATION IMPERIALE
B/ La denuntiatio :
==3ssnsas3ssas
4 - MESURES HOSTILES
A LA CESSION DE CREANCE
5 -TRANSFERT DE DETTES
SECTION I : LA REPRESENTATION
PAR LES ALIENI JURIS
a s a a a i a s a s a s s s s s s s s ss'=
1 - REPRESENTATION
A L'EFFET DE RENDRE LE CHEF DE FAMILLE
CREANCIER (REPRESENTATION ACTIVE)
Mais avec cette ide que les dlieni juris sont des "instruments
d'acquisition" au profit du chef de famille, on n'arrive pas rendre celui-
ci dbiteur par leur intermdiaire. Le jus civile en est rest cette po-
sition : solution trs gnante car il est rare qu'une affaire nous procure
un avantage sans que nous ayons consentir un sacrifice : fils et esclaves
ne pouvaient devenir des agents d'affaire pratiquement utilisables que s'ils
pouvaient prendre l'gard des tiers des engagements opposables au chef de
famIle.
2 - REPRESENTATION
A L'EFFET DE RENDRE LE CHEF DE FAMILLE
DEBITEUR (REPRESENTATION PASSIVE) (1)
(1) GAIUS (IV.69 74 a - complt par PAP. 0XYR. 2103) fournit sur cette
question une trs prcieuse documentation.
. 400 .
. Lorsque la. dette a t: contracte par 1 %alieni juris avec son ap-
probation expresse ou prsume.
a
^ Action quod jussu :
Quand \yalieni juris a contract des dettes pour les besoins d'un
commerce maritime ou terrestre la tte duquel le chef de famille l'a
prpos. L'action exercitoria est accorde par le prteur contre I'e-
ercitor (l'armateur) qui a prpos un de ses alieni juyis au commande-
ment d'un de ses navires : si, pour les besoins du commerce maritime,
le capitaine de navire fait des dettes, les cranciers peuvent en exi-
ger le paiement intgral I } exeroitor. - L'action instiioria, conue
dans le mme esprit, concerne le cas de \%alieni juris que son chef de
famille a prpos comme boutiquier (institor) ou d'une faon gnrale
a mis la tte d'une affaire commerciale.
401 .
B/ ^t9^.dejpe^liq_qut_de_in_vem_versq :
a) Si I ralieni juris
n'est pas prpos un commerce
maritime ou terrestre :
b) Action tributoria :
Le chef de famille cesse d'tre autoris faire la dedutio pecu-
lii en sa faveur, lorsque I ' a l i e n i juris a contract des dettes en ex-
ploitant un commerce qu'il tient au su et vu du chef de famille, sans
y avoir t cependant prpos par celui-ci (car dans ce dernier cas,
Comme le remarque GaTus (.4.74 a), cette action tributoria est par-
fois moins avantageuse pour les cranciers que I'action de peculio aut
de .in rem verso : d'abord parce qu'elle ne permet pas de tenir compte
de \Hn rem versum .(! 'enrichissement) dont profite le chef de famille;
de plus, elle.ne porte pas sur tout le pcule (comme l'action de peau-
lio) mais seulement sur la.partie du pcule affect au commerce (merx
peoularis)
SECTION II : LA REPRESENTATION
PAR_DE S JEXTMNAEJ?ERSlAE
A/ Reprsentation active :
B/ Reprsentation passive :
(1) Sur ce point, trs judicieuse analyse du texte des I.I. 4.7.2, par VIL-
LERS, Prcis Dalloz, Obligations, p. 198, n 1.
404 .
C/ Reprsentation
par les tuteurs et les curateurs :
ooooo
o
405
. Aperu historique :
Mais les romains ne sont pas arrivs du premier coup une concep-
tion aussi naturelle des choses : avec le formalisme ancien, le simple paie-
ment ne suffisait pas pour librer le dbiteur, pas plus que le simple accord
de volont n'avait suffi pour l'obliger. Il fallait des formalits pour lier
le dbiteur; il en fallait d'autres pour le dlier.
1/ Tout d'abord les formalits qui avaient autrefois servi donner au paie-
ment sa force libratoire ne furent pas supprimes : on ne s'en servait
plus gure pour faire un paiement, mais pour librer le dbiteur sans
qu'il fasse paiement : ces vieilles formalits taient employes pour
oprer des remises de dettes et faisaient figure de "paiements fictifs"
(imaginariae solutiones).
Classification
des modes d'extinction
Lorsqu'une dette est teinte en vertu d'un mode civil, elle n'exis-
te plus et ne peut plus exister : l'extinction opre "ipso jure". Le d-
biteur, poursuivi en justice, peut, en tout tat de cause, s'en prvaloir;
s'il ne l'a pas fait in jure, il est encore temps qu'il l'oppose in judi-
cio, comme moyen de dfense au fond, devant le juge.
407
- Tandis que les modes civils jouent "ipso jure", les modes prto-
riens produisent leurs effets grce une exception : "exaeptionis ope".
Le dbiteur, pour en bnficier, doit s'en prvaloir in jure, au moment
o l'on procde la rdaction de la formule : il obtient que l'exception
soit insre dans la formule. De cette faon le juge est invit tenir
compte de l'extinction prtorienne. Mais il serait trop tard de l'oppo-
ser in judicio. SI la formule n'en parle pas, le juge n'a pas la facul-
t de s'en occuper.
2* i_H?2_iDy2l2DiCS *
qui fonctionnent en vertu des rgles du droit sans le concours des
parties.
. 408 .
Principes :
2/ La rgle que le dbiteur ne peut offrir aliud pro alio est carte :
et l'avoir paye avec l'argent qui lui tait d. Nos vieux com-
mentateurs tireront de ces textes l'adage "dare in solutum ven-
deve est" (donner en paiement, c'est vendre).
a) Pour tre valable, le paiement doit tre fait par une personne capable
de payer, une personne capable de donner quittance.
La femme peut aliner sans son tuteur les res ne manaipi : elle
peut donc faire sole certains paiements. A l'poque classique elle est
capable de recevoir paiement.
4 - PREUVE DU PAIEMENT
Les procds pour raliser la remise de dette sont les uns civils,
les autres prtoriens, les uns solennels, les autres non solennels.
Ss_o_iie_est_empJoye :
Forme :
sasss
La solutio per aes et libram est dcrite par GaTus avec assez de
dtails. Cet acte solennel ncessite' la prsence des deux parties, assis-
tes de 5 tmoins et d'un libripens : c'est, l'poque de GaTus, un simu-
lacre de paiement. On s'accorde reconnatre que primitivement c'tait
un paiement vritable : la somme due tait paye en lingots d'airain, que
l'on pesait en prsence de tmoins; ce mode de paiement ne pouvait videm-
ment concerner que des dettes ayant pour objet une certaine quantit d'ai-
rain. A l'poque de GaTus, le lingot ne figure plus, dans cette crmo-
nie, que comme un simulacre, et les jurisconsultes se sont efforcs de l'em-
ployer pour des dettes de choses de genre autres que de la monnaie (GATUS :
III.175).
(1) Il est en effet iLadmissible que dans une mme formule solennelle o le
mot "libra" figure deux fois, ce mot soit pris successivement dans le
sens de "balance" puis de "livre" : or la deuxime fois, le mot dsigne
de. faon non douteuse un lingot pesant une livre : "hana tibi libram pvi-
mam posteramque expendo"r.(cf. J. REINACH : 'R.H.D. 1947).
(2) Sur le sens de "hana prmam posteramque libram eoqpendo", MONIER : "Studi
Francisci" 1954, I, p. 33.
415
2 - ACCEPTILATIO
"Quod ego tibi promisi habesne acception ?" (Ce que je t'ai
promis, le tiens-tu pour reu ?)
Le crancier rpond :
"Habeo" (Je le tiens pour reu)
Conditions :
E5=OSS==33
Les seules dettes que l'on puisse teindre par ce procd sont
celles qui rsultent d'un contrat verbis, et mme plus exactement d'un
contrat comportant un dialogue; ce qui exclut la dictio dotis. Nous
trouvons ici une application trs nette du principe de:la concordance
de forme : on teint au moyen d'un dialogue les dettes nes d'un dialo-
gue.
cdote de Man-
populo sol-
416
:
Effetf
Les effets sont ceux d'un vrai paiement : la dette est teinte
exactement comme si le crancier avait (comme il le dclare) reu son d.
L'aaeptilatio produit donc l'effet libratoire le plus complet; reconnue
par le jus civile, elle agit Hpso jure".
La stipulation Aquilienne :
Ce procd tait trs commode pour apurer des comptes entre tu-
teurs et pupilles, mandataires et mandants : aussi eut-I un grand suc-
cs. La stipulation Aquilienne fut employe dans tout le monde romain et
mme en Orient : Justinen tmoigne de sa persistance dans le droit by-
zantin et des papyrus en mentionnent l'utilisation en Egypte encore au
VI1 s. de notre re (P. LOND : IV.2017; BELL : "Byz." Z.XXI1.393).
Contrarius consensus :
Le pacte :
1) C'est un procd reconnu par le plus ancien droit romain, et qui joue
ipso jure, pour teindre des dettes dIictuel1 es. Il a toujours t
permis la victime d'un dlit de "faire la paix" (.pacisci) avec le
dlinquant, de faire une transaction (darmum decidere), en fixant une
composition de gr gr. Cet arrangement amiable ne demande aucune
solennit, sa validit n'en est pas moins reconnue par le jus civile
pour la plupart des dlits privs : furtum, injuria. Par contre, en
. 419 .
2) Pacte de remise :
1 - ORIGINE
(1) B0NIFACCI0 : "La novatio net diretto romano" 1950 et cr. LEMOSSE : R.H.D.
1951, 103; WOLFF : IURA, 1951, 238.
. 421 .
(1) POMPONIUS (D_. 45.1.18) : "Qui bis idem promittit ipso jure amplius quam
semel non tenetur" = Celui qui promet deux fois de suite la mme chose
n'est oblig de plein droit (en vertu du jus civile) qu'une seule fois.
. 422 .
fert d'une dette antrieure dans une obligation nouvelle" (D_. 46.2.1 pr).
A l'poque classique la novation suppose toujours un "idem debitum" et II
n'y a pas de novaton par changement d'objet :.cela serait Incompatible avec
l'Ide mme que les jurisconsultes se font de la novation.
2 - CONDITIONS DE LA NOVATION
A/ Epgque_ciass|_qye
^ ObiIgation ancienne :
2) Obligation nouvel le :
E2!Ime. :
.Nover, c'est stipuler ce qui est dj d : la novation se ralise
au moyen d'une stipulation, la st!pulatlon~"novatoi re. C'est un
contrat verbis, auquel on donne pour objet la dette antrieure. Ce
procd exige la prsence des parties.
L'obligation nouvelle
n'a pas besoin
d'tre va iable :
AVy^uidjwvi :
a) Novation
par changement de_crancier :
b) Novation
par_changement de_db]teur :
c) Novation
par changement
de crancier et de dbiteur
a) Changement de_cause,
c'est--dire de la source de l'obligation. Ce qui par exem-
ple tait d en vertu d'un contrat de bonne fol, est d d-
sormais en vertu de la stipulation, contrat de droit strict.
Ou bien on transforme en obligation civile une obligation na-
turelle.
b) Adjonction ou suppression
d'un_terme_ou d'une condition :
3. Circonstances de fait
qui justifient la novaton
:
B/ QE2i = dg = JyiDiQ
3 - EFFETS DE LA NOVATION
4 - LA DELEGATION
Mais on peut envisager une delegatio debiti qui n'a pas pour but
de librer le dlgant, celui-ci n'ayant pas de dette rgler : A-se sert
de la crance qu'il a sur C pour prter de l'argent B, ou constituer une
dot (le dbiteur C en ce cas pourra employer la dictio dotis, sur le jussus
de la femme A qui se constitue une dot (G. : 111.95a) ou faire une donation
B.
Si A veut employer une donation que va lui faire C pour faire lui-
mme une donation B, iI dlgue son donateur C son donataire B : Il n'y
a ici ni extinction ni cration d'obligations; mais une seule dation (de C
B) ralise deux donations qui auraient d normalement ncessiter deux da-
tions, de C A, puis de A B.
Forme :
Effets :
(1) Ce Jussus doit maner d'une personne capable : le pupille doit obtenir
1 ' a u o t o r i t a s de son tuteur pour faire une dlgation (D. 46.3.66).
430
CHAPITRE IV : LA COMPENSATION
(1) SOLAZZI : "La compensazione net diritto romano", Napol 1950 et c.r.
KRELLER : IURA 1951, 216-223.
431
1 - LA COMPENSATION CONVENTIONNELLE
2 - LA COMPENSATION JUDICIAIRE
C'est une chose que Snque, au 1er sicle de notre re, constate
en: termes trs clairs {"De benefioiis" 6.5.5); envisageant le cas d'un dpo-
sitaire qui a t victime d'un vol commis par le dposant, Il dclare que le
dpt, et le vol ne peuvent se compenser entre eux :
. 432 .
A/ La compensation judiciaire
vf Q-Mar-AurJe^
GaTus, qui a crit ses Institutes vers 160, nous permet de conna-
tre avec prcision l'tat du droit avant la rforme Introduite par Marc-
Aurle (161-180). GaTus (IV.63.68) s'occupe de la compensation propos
de la procdure.
- Le juge peut oprer cette compensation entre des dettes qui portent
sur des objets diffrents, car il entre dans ses attributions d'es-
timer en argent les droits des parties. Cette compensation est pos-
sible "ex dispari speoie", entre dettes non fongibles.
- Mais cette compensation est facultative : elle n'est pas lgale, el-
le ne joue pas automatiquement. Le juge refusera certainement de
faire entrer en compensation une crance nen encore exigible.
433 .
a) Compensai[on_de_llargentarius :
Le banquier qui intente une action de droit strict contre son cli-
ent, doit lui-mme rduire sa demande en oprant compensation en-
tre ce que lui doit son client et ce qu'il lui doit. En somme le
banquier ne peut poursuivre ses clients que pour leur rclamer le
solde-passif de leur compte en banque.
B/ La compensation judiciaire
aprs le rescrit de Marc-Aurle :
:
- Ce rescrit se situe entre 161-180 (et comme II n'est pas question
de Verus, entre 169-180).
- Eil^est^judjcj^re :
Au dbut du procs, le demandeur est invit faire compensation,
sous menace de perdre son procs.
C/ La compensation
dans = ]_e a dro]_t = de_Just| i nj[en :
C/ La prescription :
PCSC* ES K SB IS ESr =S=SS=S
1) L'Ide que les obligatons puissent s'tetndre par l'effet du temps est
tout fait trangre au droit ancien : les actions civiles, qui sanc-
. 439 .
2) Par contre les actions tablies par les magistrats taient souvent sou-
mises de courts dlais : ia plupart des actions prtoriennes sont an-
nales. Les actions prtoriennes ne sont gure perptuelles que lors-
qu'elles se substituent des sanctions civiles perptuelles (ainsi
l'action furti manifesti). Les actions dilltiennes en matire de vi-
ces rdhibitoires s'teignent trs rapidement (2 mois, 6 mois).
(1) C. 5.7.39.3 : bien qu'insre au C.Th. 4.14.1, puvli en 438 pour l'Occi-
dent, elle n'est pas encore applique en Gaule en 449 comme le prouve Si-
doine APOLLINAIRE (Ep. 8.6). Une novelle de Valentinien III imposa en
Occident le systme de la prescription trentenaire (Nov. Val. 26 de 449).
. 440 .
ooooo
o
. 441 .
QUATRIEME PARTIE
TITRE PREMIER
LES MODALITES
000
Selon Paul (D. 44.7-44 pr) Il y aurait quatre sortes de
modalits : modus, aaaessio, dies, conditio.
Modus :
Acoessio :
e =2 ss r: 3= == ES ss
soit mol-mme, soit Titlus ?" (mihi aut Titio). TItIus ne peut pas
agir, mais peut recevoir paiement : il est "adjeotus solution-l gvatia".
Nous avons vu que c'est un procd employ pour valider la stipulation pour
autrui.
Accessio rei :
aaasisBSssscs
Certains actes juridiques, par leur nature mme, sont affects d'une
modalit de ce genre : la constitution de dot comporte toujours la condltl-on
tacite que le mariage ait lieu; le prt Intrt suppose un terme.
J_ - TERME SUSPENSIF
(DIES A QUO)
:
Effetf
2 - TERME EXTINCTIF
{PIES AD QUEM)
CHAPITRE II : LA CONDITION
. NOTIONS GENERALES
. Dfinition
: s sa =2 = = 3 =
Caractres requis :
1) Possible.
2) Licite et morale :.
Il faut considrer moins la condition elle-mme que l'ensemble du
contrat : ainsi il est licite de ne pas pouser telle personne; mais
promettre une peine pcuniaire au cas o l'on n'pouserait pas, c'est
faire une stipulation sous condition Illicite, parce que contraire au
principe de la libert matrmoniala.
, Classification :
nascasaBSessss
- Casuelle :
- Potestatve :
- Mixte :
1 - CONDITION SUSPENSIVE
A/ Vend&nte oonditione :
= sa =s s =; s= SE ss =: =s = s SE S a = a es a
(1) Il faut tenir compte en cette matire des textes concernant.les legs
conditionnels : une obligation conditionnelle rsulte souvent d'un tes-
tament qui oblige l'hritier excuter tel legs si telle condition se
ralise (legs per damnationem sous condition).
449
a) L'obligation
n'existe pas encore :
b) Mais iI y a dj un vinculum ;
(1) Thorie expose dans I.J. 3.14.2.5. Les textes du Digeste qui parlent
de "spes obligationis" paraissent tre interpols (GAlUS : D. 35.2-73.
1; ULP. : D. 50.16.54).
450
C/ Conditio existit :
aBssassssssseasa
2 - CONDITION RESOLUTOIRE
ooo
o
. 452 .
TITRE SECOND
Principe
de la division
des dettes et crances :
1) Obligations Indivisibles';
2) u|gations corrales :
3) 2!l9i2D_j!r2?_i?l<^!2? :
1 - CORREALITE ACTIVE
. Forme :
csaas
Effets s.:
ssBsns
II y a donc :
1
> Pluralit de Mens :
2) Unit de prestation :
2 - ADSTIPULATIO
tio (fraude contre laquelle la loi quilia avait prvu une sanction).
A cet gard, I} adstipulatcr a des droits comparables ceux d'un cr-
ancier corral.
1 - LA CORREALITE PASSIVE
(solidarit conventionnelle)
Forme :
' Ce procd formaliste est encore mentionn par Justinien dans ses
Institutes (3.16 pr). Mais ds l'poque classique, Il tait possible d'-
tablir la solidarit par un simple pacte joint aux contrats de bonne fol.
Papinlen parle mme d'une solidarit rsultant d'une simple clause annexe
une stipulation crite (D. 45.2.11.1).
Effets :
Bsscasxs
A/ Rapports
entre le crancier
et les co-dblteurs solidaires :
1)
Plyrii-de_!!ens. :
(1) C'est ainsi que le C.C. comprend la solidarit passive : elle comporte
un cautionnement rciproque sans bnfice de division (art. 1203) mais
avec facult de division reconnue au crancier (art. 1210).
(2) Sur l'tXXnXeyYUf ou mutua fidejussio : COLLINET : "Etudes historiques sur
le droit de Justinien" 1,1912, pp. 124- sq. ; Eva CANTARELLA : "La fidejus-
sione veoipvoca" 1965 et c.r. BOULVERT : R.H.D. 1967, pp. 304 sq.
L'XXnXeYY^I apparat dans la pratique gyptienne l'poque Prolmaque :
elle fut trs employe l'poque romaine, surtout au 11 s..de notre re.
C'est un cautionnement rciproque : les co-dbiteurs se portent garants
les uns des autres; leur situation est diffrente de celle des co-dbi-
teurs corraux du droit romain : chaque co-dbiteur est d'abord dbiteur
principal pour sa part virile, mais aussi caution des autres dbiteurs :
le crancier peut donc agir pour le tout contre un des dbiteurs (en lui
rclamant sa part de la dette, puis le reste, comme caution), mais il peut
aussi, s'il y trouve intrt, ne rclamer chaque co-dbiteur que sa
part : l'XXnXeyYtfn lui laisse cette facult de division.
Au 11 s., les jurisconsultes romains n'ignorent pas cette institution
orientale et Papinien, qui lui donne le nom de "mutua fidejussio", cons-
tate l'existence de cette facult de division.
Justinien, dans la novelle 99, tend aux AXXnXeYYtiov le bnfice de di-
vision; ils peuvent forcer le crancier diviser ses poursuites entre
les co-dbiteurs solvables. Les co-dbiturs solidaires la faon ro-
maine (covvei dbendi) continuent, d'aprs les textes du Digeste, ne
pas.pouvoir exiger du crancier la division des poursuites, mais ne peu-
vent s'opposer cette division si le crancier le prfre (facult de
division reconnue par D. 19.2.47, texte de MARCELLUS itp.).
. 459 .
2 :
^ yoi-^-PCiS!]
"Una res vertitur". La chose promise par tous les co-dbteurs
n'est due qu'une fols.
B/ Rapports
entre les dbiteurs corraux :
2 - OBLIGATIONS IN SOLIDUM
(solIdarlt lgale)
(1) Justinien est arriv donner la solidarit passive les traits qu'elle
a dans le Code Civil franais :
a) art. 1204- : les poursuites faites contre l'un des dbiteurs n'empchent
pas le crancier d'agir ensuite contre les autres (plus d'effet extinc-
tif de la litis oontestatio),
b) la solidarit comporte une part de cautionnement mutuel, d'o (art.
1203) : les co-dbiteurs solidaires ne peuvent pas opposer au crancier
le bnfice de division, mais (art. 1210) le crancier peut, s'il le d-
sire, diviser la dette l'gard de l'un des co-dbiteurs.
. 461
Sources :
SSSSSBB
. Effets :
s a s t s s s s as
ooooo
o
. 463
CINQUIEME PARTIE
LES S U R E T E S
000
Le droit de crance est dpourvu d'efficacit si le d-
biteur est Insolvable; le crancier peut se prmunir contre ce risque en se
faisant donner des garanties. Elles sont de deux sortes.
Les romains ont d'abord donn toutes leurs prfrences aux srets
personnelles : au dbut de l'Empire les srets relles n'taient encore em-
ployes que comme un pis aller, quand on n'arrivait pas trouver de cau-
tions. Mais la pratique du cautionnement s'avra de plus en plus diffici-
le : primitivement il existait des liens assez troits entre les membres de
certains groupes sociaux : il tait difficile de refuser un parent, un
voisin, l'appui de son crdit. Quand ces Itens se relchrent, le caution-
nement demeura encore d'usage courant parce que les moeurs politiques de la
Rpublique amenrent les hommes Influents se crer une clientle en cau-
tionnant, l'occasion, les dettes de leurs lecteurs.
TITRE PREMIER
sLES=SyRETES=PERS0NNEtLES_4_LE=AyTlQNNEMENT=
1 - SPONSIO ET FIDEPROMISSIO
Forme
et conditions
de va I d i t
ssssaaaasssa:
Effets :
seasee
Comme des oovrei debendi les cautions sont obliges pour le tout :
le crancier peut demander la totalit de la dette soit au dbiteur, soit
l'une des cautions : Il a la facult de choisir (electio). Les cautions
n'ont aucunement. l'poque ancienne un caractre subsidiaire : leur enga-
gement est sur le mme plan que celui du dbiteur : au point de vue des
effets, I'engagement des cautions valait " titre principal".
(1) FLUME : "Studien zur Akzessoriett ..." 1932; FEENSTRA : "Le caractre
accessoire des diffrents types de cautionnementverbis ", Etudes Macque-
ron, Aix 1970, pp. 301 sq.
(2) Cf. supra, p. 323, n. 1.
467
Cette lot ne concerne que les sponsores : elle date sans doute
d'une poque o le cautionnement par fidepvomissio n'tait pas encore
connu : elle semble se situer vers la fin du II'0 s. avant J.C.
2/ Loi Appuleia :
( f i n du l i r - d b u t du 11 s. av. J.C.)
Elle concerne l'hypothse o plusieurs sponsores ou fidepromisso-
res garantissent la mme dette. Celle des cautions nul a t oblige
de payer toute la dette peut, grce cette loi, exercer un recours con-
tre les autres cautions, pour exiger de chacune sa contribution. SI
l'une des cautions est Insolvable, ce n'est pas le crancier qui en souf-
: fre, mais les autres cautions, le partage de la dette se faisant entre
moins de personnes.
4/ Loi Cioereia :
E. Lvy prtend que c'est avec cette loi que l'on a commenc dis-
tinguer nettement les cautions des dbiteurs correaux : la loi oblige le
crancier h rpartir les rles entre des co-dtlteurs qui sont tous pr-
sents devant lui; Il faut qu'il dclare quel esu le dbiteur, quelles
sont les cautions. Des lois ayant dj organts' un rgime spcial pour
les cautions, Il devenait utile que le crancier fasse savoir quels taien"
parmi les co-dblteurs, ceux qui pourraient profiter de ces lois.
Cette hypothse est ingnieuse, mais suppose qu'il n'y avait aucune
diffrence de forme entre la stipulation principale et celle qui enga-
geait ls cautions, ce qui ne nous parat pas dmontr. A notre sens,
aucune explication satisfaisante n'a encore t donne de l'utilit de
cette "praedictio" Impose au crancier.
5/ Loi Covnelia :
2 - LA FIDJUSSIQN
Forme :
- Fides :
La caution donne sa parole en des termes qui sont susceptibles
d'engager des prgrins.. La fldjussion appartient au jus gentium.
- Jubere :
(1) En se basant sur GAIUS (3.116), on a souvent fait remarquer que le spon-
sor promet idem, tandis que le fidjusseur promet "id", et on a voulu y
voir une diffrence essentielle entre les deux procds de cautionnement
mais c'est une illusion : il arrive que le fidjusseur promette idem -
(Triptyque de Transylvanie de 142. Textes Girard, p. 844).
472 .
Conditions de validit :
sssasBss&aaaaBSsseaaaa - -
Mas II faut qu'il y ait une dette principale valable : sur ce point
la fidjussion s'carte encore de la sponsio et de la fidepromissio: l'enga-
gement du fidjussur a un caractre accessoire trs net. La dette princi-
pale peut tre civile ou prtorienne, pure et simple ou sous condition : on
peut mme se contenter d'une dette naturelle : mais II faut une dette prin-
cipale pour qu'on puisse accepter un fidjussur.
Effets :
scssaa
A/ Droits du crancier
en prsence d'un fidjusseur unique :
Cette libert de choix fut finalement assez mal vue : les juriscon-
sultes considrent que le crancier agit de faon Injurieuse pour le d-
biteur s'il s'adresse la caution alors que le dbiteur est solvable :
l'action d'Injures peut tre en ce cas exerce par le dbiteur contre
le crancter ().
(1) GAUS (J). 4-7.10.19) : les jurisconsultes ont ainsi donn une porte juri-
dique ce qui, au temps de Cicron, tait dj une rgle de biensance,
comme nous l'avons signal propos de la sponsio.
. 47,4
Nous verrons plus loin que Justinlen mit fin toutes les difficul-
ts Issues de la litis eontestatio, en abolissant purement et sim-
plement son effet extlnctif : Il devenait alors ais de donner au
cautionnement un caractre subsidiaire. C'est ce que fit Justinlen
en crant le bnfice d'ordre ou de dlscusston, par la Novelle 4 de
535.
B/ Droits du crancier
en prsence de plusieurs fldjusseurs
Bnfice de division :
2) D'autre part, il s'agit d'un bnfice : une faveur que les cautions
doivent demander si elles dsirent en profiter : tandis qu'avec la
loi Furia, la division s'oprait de plein droit.
C/ Recours accords
au fldjusseur qui a pay :
Le Bnfice
:
^_i2D_l2l2!2
Un recours bien plus efficace consiste subroger le fldjusseur
dans les droits et actions du crancier auquel II a donn satlsfac-
477
(1) BORTOLUCCI ; B.I.D.R. 27, 1914, pp. 129 sq,; CONSTANTAKY : th. Paris
193i; ARANGIO-RUIZ : "Il mandato" 1949, pp. 118 sq.
. 41%
. Caractres :
S3SSSSBSBS
. Effets
A/ Droits du crancier :
B/ Recours du mandator :
Mais une fois l'engagement pris par pacte de constitut, peut Impor-
te ce que devient la-dette principale : la litis aontestatic avec le iJfelteur
ne libre pas la caution. Celle-ci n'est libre que par le
(1) L'existence du constitut dbiti alieni est atteste par les SemtcEces de
PAUL : S.P. 2.2.1, mais le texte parat envisager ur tnii"iLiiiH par subro-
gation plus qu'un cautionnement.
481
1 - UNIFICATION DU DROIT
C/ Bnfice de division :
s s a B S S s s a a a ^ s a s a s s a a s
TITRE SECOND
= LES=jyRETES_sREELLES=
1 - LA FIDUCIE
2 - PIGNUS
tuer, quand II aura reu paiement : le pignus est a cet gard un contrat
que nous avons signal parmi les contrats re.
Comme-la fiducie, le gage puise en: une seule fols tout Je crdit
que le dlteur peut tirer de la chose. D'autre part, le dbiteur ne peut
plus se servir de la chose. Peu avantageux et gnant pour le dbiteur, In-
commode pour le. crancier qui n'y trouve mme pas un moyen de satisfaction,
le pignus tait une forme de garantie trs dfectueuse.
3.- HYPOTHEQUE
Cette garantie relle est beaucoup plus savante que les deux pr-
cdentes.
(1) Nous avons constat que le cautionnement avait t, lui aussi, d'abord
compris de' cette faon (p. 466).
. 485 .
1/ Pour le crancier :
Le crancier est nanti d'un droit rel opposable aux tiers qui ont
acquis la chose postrieurement la constitution de l'hypothque. Et il
se paie sur la chose, sans craindre le concours des autres cranciers.
L'hypothque est la fois une garantie et un procd de satisfaction in-
directe.
2/ Pour le dbiteur :
De plus, il n'puise pas son crdit d'un seul coup : car il peut
hypothquer la chose plusieurs fois, en offrant au crancier hypothcai-
re n second un droit sur le reliquat de la vente que fera ventuellement
le premier crancier. Si l'on procde a la vente de la chose hypothque,
le produit de cette vente profite aux cranciers hypothcaires successifs,
selon la rgle "pvior tempore pviov jure".
Caractre classique
C2S3a&33aS3SC&E=
(1) Sur ce point, on peut consulter avec fruit l'ouvrage ancien d'un profes-
seur aixois : JOURDAN : "L'hypothque", 1876.
(2) FEHR : "Beitrge zur Lekre von rmischen Pfandrecht", Uppsala 1910.
. 486 .
Origine :
L'hypothque, romaine n'est pas autre chose qu'un pignus sans tra-
dition - sans dplacement Immdiat de la possession (1).
Le jus distrhendi :
C'est vers cette poque (fin 11 s.) que l'on commence se servir
du mot hypothque pour dsigner ce pignus d'un genre trs spcial.
(1) L'expression "aotio quasi Serviana", employe par Justinien (I.J. 4.6.7)
et dans deux textes du Digeste, est suspecte, mais l'extension donne a
l'action Serviana, sous un nom ou un autre, n'est pas douteuse.
(2) En droit franais, l'hypothque ne peut avoir pour objet que des immeu-
bles.
. 488 .
Succs de l'hypothque
SCSBRBBS3BB3Q
o
o o
o o o
o o
o
. 489 .
page
1 : DEFINITION DE L'OBLIGATION 1
2 : ORIGINE
DE LA NOTION D'OBLIGATION 6
3 : CLASSIFICATION QUADRIPARTITE 33
page
r FORME DE VEXPENSILATIO 57
2 DOMAINE D'APPLICATION . 62
3 DESTINEES 64
SECTION I LE MUTUUM 67
1 : ORIGINE . . , , . . . . 67
2 : ELEMENTS ESSENTIELS 68
3 : EFFETS 77
5 : NAUTICUM FOENUS 82
. . . . 1. LA.FIDUCIE .i 84
SECTION I LA VENTE 99
page
3 : EFFETS 118
1/ Obiigattons du vendeur 119
A) Responsabilit contractuelle 119
...... B) Dlivrance 121
C) Eviction 125
D) Vices cachs 132
2/ Obligations de l'acheteur 139
Les risques 142
. Garanties du vendeur 147
4 : VENTES SOUS CONDITION RESOLUTOIRE 151
page
. 4 : EXTINCTION. 183
2 CONSTITUT 192
3 RECEPTUM . . . 195
. Arbitrii 195
. Nautarum . 196
. Argentarii- 197
1 COMPROMI S 199
2 DONATION 199
3 DOT 203
page
. PolIIcltatlon 215
... Les vices du consentement 220
1 ERREUR 220
3 LA LESION 232
page
(DAMNUM) 303
:
SECTION IV : LES EXTENSIONS "-
DE L'ACTION LEGIS AQUILIAE 318
3 : EFFETS 329
page
1 : ORIGINE ET HISTOIRE
DES OBLIGATIONS NATURELLES 350
2 : PRINCIPAUX CAS
DES OBLIGATIONS NATURELLES .. '............... 354
3 ' : EFFETS
DES OBLIGATIONS NATURELLES 356
2 : BAS-EMPIRE 378
page
3 PERFECTIONNEMENTS , 395
CHAPITRE I : LE PAIEMENT
(SOLUTIO) 408
ISCS3DOS
2 : ACCEPTILATIO 415
3 : REM I SE DE DETTE
LITTERIS 417
page
2 : CONDITIONS 422
3 : EFFETS . . . 427
4 : LA DELEGATION 428
CHAPITRE IV : LA COMPENSATION
3S32 S3S Wt
.......... 430
1 : SUSPENSIF 443
1 : SUSPENSIVE 448
2 : RESOLUTOIRE 451
2 ADSTIPULATIO 455
. 498
page
S 2 FIDEJUSSION- v . v . . . . . . . . . 471
CHAPITRE I I I : CAUTIONNEMENT
DANS LE DROIT DE JUSTINIEN
i s B O s a s s a s s E s a s B c s B a s B a s a :
481
3 : HYPOTHEQUE 484
o
o o
o
IL_ALPHABET|gyE
Bonorum emptor 361, 363, 432; >. distraotio 363, 364; b. venditio 26,
358 361
Casus 302, 314
Cause 240
Cautio 48; c. disoreta269
Cession de crances 393
Chlrographe 61, 250
Clause de dol 373, 384; stlpulatore 51
Colon 164
Commendatio 94
Commodat 95>-294, 299 /:--..=-
Compensation 430
Completio 260
Complicit 295
Compromis 199
Conoilium 294, 296
Concours d'Infractions 274
Condamnation in bonvxa et aequum 283; au quanti ea res erit 306; au quan-
ti interest 298, 309, 316; au quanti plurimi 306, 309, 316
CondioUo 39, 53, 55, 62, 77, 78, 106, 110, 123, 194, 205, 209, 242, 332;
G. furtiva 301, 333, 460; a. ex lege 199; o. inoerti 209, 334;
o. indebiti 373; o. ob rem dati 206, 209
Condition 445, rsolutoire 151, 449; suspensive 447
Confusion 437
Constltut 152, 387
Contrarius aotus 405
Contractus 22, 29, 67
Contrats 35; aonsensu 96; litteris 56; re 66; verbis 40; Innoms 203;
unilatraux 36, 39, 61; synallagmatlques 36, 97; Imparfaits 94,
182; intuitu personae 98, 172; du .jus gentium 22, 35, 44, 93, 98,
103, 170; solennels 38; de travalI 155, 157, 162
Convention 203, 214
Corrallt 452
Culpa 309, 313, 372, 315, 311
Curator bonorum 361, 364
Custodia 95, 120, 167, 298, 373
Table alphabtique (3)
Subsoriptiones 258
Tbulae 253
Tmoins 250
Terme 442, 443
Testatio 256
Tradition 71 74, 100, 122, 148
Transaction 213
Transfert de dette 398
Usureceptio 87
VadCmonium 9
Vend-tio spei 105
.Vente 99 155
Vices 136
Vindex 384
Violence (cf. metus)
ooooo
o
ERRATA ET ADDENDA