Code Civil Ga

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JOURNAL OFFICIEL

DE LA RPUBLIQUE GABONAISE

CODE CIVIL

PREMIRE PARTIE

dit par la Direction

des Publications Officielles

BR 563 Libreville Tl. 76.20.00

septembre 1995.

1
TITRE PRLIMINAIRE
Chapitre I
De la force obligatoire des lois et ordonnances, des actes administratifs, des traits et accords internationaux.

Section 1

Des lois et ordonnances

Article premier : Les lois acquirent force excutoire en vertu de la promulgation qui en est faite par le Prsident de
la Rpublique.

Article 2 : Les lois ne deviennent cependant obligatoires sur ltendue de chaque District que sept jours francs aprs
larrive la sous-prfecture, du Journal officiel qui les contient, arrive qui sera constate sur un registre spcial
tenu par le Sous-prfet du District.
Cette disposition sapplique aux ordonnances prises par le Chef de lEtat, conformment larticle 42 de la
Constitution.

Article 3 : En cas durgence et sans prjudice de leur publication au Journal officiel, les lois et ordonnances
deviennent obligatoires dans ltendue de chaque Province, aprs leur affichage dans les panneaux des actes
administratifs, ou sept jours francs aprs leur publication dans un priodique dannonces officielles et lgales agr.
Les dates daffichage de la publication de ces lois et ordonnances doivent tre portes sur un registre spcial tenu par
le Gouverneur.
Toutefois, sauf impossibilit rsultant dun cas de force majeure, les textes des lois et ordonnances ainsi
rendus obligatoires doivent tre, ds leur adoption, ports la connaissance du public au cours de trois missions
radiodiffuses successives.

Article 4 : Les lois et ordonnances, lexclusion de celles qui ont une porte purement territoriale, deviennent
obligatoires lgard des gabonais domicilis ou rsidant ltranger sept jours francs aprs larrive constate au
Consulat du Journal officiel qui les contient et, lgard des gabonais rsidant dans les pays o le Gabon na pas de
Consulat, quinze jours francs aprs leur publication au Journal officiel.
En cas de publication selon la procdure durgence, ces textes entrent en vigueur ds leur affichage dans les
locaux du Consulat du Gabon ou de leur reprsentation diplomatique du Gabon.

Article 5 : Les lois individuelles sont obligatoires le lendemain du jour de la notification individuelle qui en aura t
faite aux intresss.
Toutefois, la publication dans les formes prvues aux articles 2 et 3 vaut notification individuelle dans le cas
o cette procdure est rendue ncessaire en raison du nombre des intresss ou des circonstances particulires. Cette
publication est ncessaire pour que les lois individuelles soient opposables aux tiers.

Article 6 : Les dispositions dune loi ou dune ordonnance dont le texte publi nest pas conforme au texte adopt
sont dpourvues deffet.

Article 7 : Les rectificatifs une loi publie au Journal officiel sont dpourvues deffet s ils nont pas fait lobjet
dune promulgation spciale, moins quils naient simplement pour objet de rparer une erreur purement matrielle,
de combler une omission vidente ou de mettre le texte publi en conformit avec le texte promulgu.

Article 8 : La loi ne peut tre abroge ou modifie en tout ou en partie que par une ordonnance ou une autre loi, sous
rserve des dispositions prvues par la Constitution.
La prsente disposition sapplique galement aux ordonnances.
Le juge qui refusera de juger, sous prtexte du silence, de lobscurit ou de linsuffisance de la loi, pourra
tre poursuivi comme coupable de dni de justice.
Il est dfendu aux juges de prononcer par voie de disposition gnrale et rglementaire sur les causes qui
leur sont soumises.
On ne peut droger, par des conventions particulires, aux lois qui intressent lordre public et les bonnes
moeurs.

Section 2

Des actes administratifs

Article 9: Les dcrets et actes rglementaires gnraux deviennent obligatoires dans les conditions prvues aux

articles 2 et 3 ci-dessus.

Article 10: Les autres actes rglementaires, lexception des dcisions prises conformment larticle 2 de a

Constitution, deviennent obligatoires un jour franc aprs affichage dans les panneaux des actes administratifs, ou sept

jours francs aprs leur publication dans un priodique dannonces officielles et lgales agr.

Les dates daffichage et de publication sont constates dans les conditions prvues larticle 3.

Article 11: Les dispositions dun dcret ou dun autre acte rglementaire dont le texte publi nest pas conforme au

texte adopt sont dpourvues deffet.

Article 12: Les rectificatifs un acte rglementaire publi au Journal officiel sont dpourvus deffet sils nont pas

simplement pour objet de rparer une erreur purement matrielle ou de combler une omission vidente.

Article 13: Les actes administratifs individuels sont soumis aux dispositions de larticle 5.

Toutefois, les actes administratifs individuels, pour tre opposables aux tiers, peuvent faire lobjet, avant
leur publication au Journal officiel, dune insertion dans un journal dannonces lgales agr, soit la demande de
lautorit administrative, soit la demande des intresss eux-mmes et leurs frais. Cette insertion fait courir,
compter de sa date, le dlai de lopposition, lorsque celle-ci est ouverte.

Section 3

Des traits et accords internationaux

Article 14: Les traits et accords internationaux acquirent force excutoire par laccomplissement de formalits

prvues par la Constitution.

Ils ne deviennent obligatoires quaprs leur publication au Journal officiel de la Rpublique gabonaise.

Article 15: Toute dnonciation dun trait ou dun accord international par le Gabon est publie par dcret insr au

Journal officiel.

Il en sera de mme lorsque le Gouvernement gabonais estimera quun trait ou accord international a cess
de produire ses effets.
Le dcret pris dans ces conditions doit indiquer la date laquelle ledit accord cesse de produire ses effets
entre les Etats contractants.

Chapitre II

Du conflit des lois dans le temps

Article 16: La loi ne statue que pour lavenir ; elle ne peut avoir effet rtroactif sans une manifestation expresse de la
volont du lgislateur.
Toutefois, les lois dinterprtation ont, par elles-mmes, effet rtroactif. Le caractre interprtatif ne peut
tre reconnu une loi sil ne ressort pas manifestement de ses dispositions que le lgislateur a entendu lui attribuer ce
caractre.
Sauf dispositions contraires, la rtroactivit des lois dinterprtation ne peut porter atteinte aux effets des
transactions intervenues ou des dcisions passes en force de chose juge.

Article 17: Une loi nouvelle ne modifie ni les conditions dtablissement dune situation juridique antrieurement
cre, ni les conditions dextinction dune situation juridique antrieurement teinte. Elle ne modifie pas non plus les
effets produits par une situation juridique au temps o la loi prcdente tait en vigueur.

Article 18: Lorsque les conditions de cration ou dextinction dune situation juridique peuvent et doivent tre runis
des poques diffrentes, la loi nouvelle ne sapplique qu celles de ces conditions qui ne sont pas encore
dfinitivement runies. Elle peut exiger les conditions nouvelles pour la formation ou lextinction de cette situation.

Article 19: Les lois qui allongent les dlais sappliquent immdiatement aux dlais en cours; il en est de mme de
celles qui les abrogent.

Article 20: Sauf drogation expresse du lgislateur, les lois nouvelles qui dterminent les effets des situations
juridiques non contractuelles s appliquent immdiatement aux situations tablies avant leur entre en vigueur.

Article 21: Les lois antrieures continuent rgir les effets des contrats en cours, sauf drogation expresse ou tacite
du lgislateur.
Lapplication de la loi nouvelle aux contrats en cours ne peut modifier les effets produits par ces contrats
sous lempire de la loi prcdente, sauf drogation expresse du lgislateur.

Article 22: La preuve en justice est soumise la loi en vigueur au jour o la dcision dfinitive est rendue.
Toutefois, les preuves prconstitues et les prsomptions lgales sont rgies par la loi qui gouverne les faits ou les
actes prouver.
La procdure dadministration de la preuve est rgie par la loi en vigueur au jour o cette preuve est
rapporte.

Article 23: Lorsque la dcision du jugement est constitutive et non dclarative de droit, elle est soumise la loi en
vigueur au jour o elle est rendue.

Chapitre III

De lexercice anormal des droits

Article 24: Tout acte ou tout fait qui, par lintention de son auteur, par son objet ou par les circonstances dans
lesquelles il est intervenu, excde manifestement lexercice normal dun droit, nest pas protg par la loi et engage
ventuellement la responsabilit de son auteur.
La prsente disposition ne sapplique pas aux droits qui, en raison de leur nature ou en vertu de la loi,
peuvent tre exercs de faon discrtionnaire.

Chapitre IV

De la condition des trangers, des conflits internationaux des lois et des effets au Gabon des jugements rendus en

pays tranger

Section I

De la condition des trangers

Article 25: Ltranger jouit au Gabon des mmes droits que les nationaux, lexception de ceux qui lui sont refuss
expressment par la loi.
Mais ltranger ne jouit au Gabon daucun droit politique, sauf drogation expresse du lgislateur.

Article 26: Lorsque la jouissance dun droit est subordonne la rciprocit, la liste des tats dans lesquels cette
rciprocit existe effectivement est dresse par arrt publi au Journal officiel, pris conjointement par le Garde des
Sceaux et par le Ministre des Affaires trangres.

Article 27: Sauf dispositions contraires ou lection de domicile au profit dun tribunal tranger, et sauf les cas
dimmunit de juridiction dtermins par la loi, ltranger, mme non rsidant au Gabon, pourra tre cit devant les
tribunaux gabonais, pour les obligations par lui contractes au Gabon ou en pays tranger envers les gabonais, pour
les obligations dcoulant du mariage, de lunion libre, de la paternit relle ou fictive, de la tutelle ainsi que pour les
atteintes aux droits de la personnalit. Il en sera de mme en cas de rparation du dommage caus par un dlit ou un
quasi dlit, si les faits constitutifs de ce dlit ou quasi dlit se sont produits au Gabon.
De mme, un gabonais pourra tre traduit devant un tribunal du Gabon pour les obligations par lui
contractes en pays tranger.
En cas de besoin, une loi particulire dterminera les matires qui sont de la comptence exclusive des
tribunaux gabonais.

Article 28: Sous rserve des conventions passes entre le Gabon et les autres Etats, ltranger demandeur ou
intervenant doit, en matire civile et commerciale, fournir au dfendeur gabonais qui len requiert la caution
juricatum solvi, moins quil ne soit domicili au Gabon ou quil ny possde des biens de valeur suffisante pour
assurer le payement des frais et dommages intrts rsultant du procs.

Section 2

Des conflits internationaux des lois

A) Dispositions gnrales
Article 29: A moins que la loi gabonaise ne soit comptente, toute situation juridique cre ltranger en vertu
dune loi trangre qui se reconnat comptente produit ses effets au Gabon.

Toutefois, si la loi trangre ne se reconnat pas comptente, il doit tre fait application de la loi gabonaise.

Article 30: Sont applicables au Gabon, toutes les dispositions des lgislations trangres qui heurtent lordre public.

Article 31: Nul ne peut se prvaloir dune situation juridique cre en application dune loi trangre qui na t
rendue comptente que par une fraude la loi gabonaise.

B) Etat et capacit
Paragraphe I

Dispositions communes

Article 32: Ltat et la capacit des individus sont soumis leurs lois nationales.

Peuvent nanmoins tre rgis par la loi gabonaise, les nationaux des Etats trangers qui y ont leur domicile depuis

plus de cinq ans.

Article 33: La loi qui tient lieu pour un apatride de sa loi nationale est celle du lieu de sa rsidence habituelle.

Paragraphe 2

Mariage, divorce

Article 34: Les conditions de validit du mariage autres que celles relatives aux formalits ou la clbration, sont
rgies pour chacun des poux par la loi qui rgit son tat.
Toutefois, ltranger qui acquiert la nationalit gabonaise sans perdre sa nationalit dorigine ne peut opter
pour la polygamie si elle nest pas admise dans sa premire patrie ou si, tant admise, il y avait renonc.
Dautre part, ltranger devenu gabonais et ayant perdu sa nationalit dorigine ne peut, sil tait mari
avant lacquisition de la nationalit gabonaise et tant que dure son mariage, prendre une seconde pouse si la
polygamie ntait pas admise dans sa patrie dorigine ou si, tant admise, il y avait renonc.

Article 35: Lorsquune ou plusieurs des conditions de validit dun mariage soumis normalement une loi trangre
sont cartes pour des raisons dordre public, le mariage ne pourra tre clbr au Gabon que si les conditions de
validit du mariage exiges par le prsent code sont remplies.

Article 36: Les effets du mariage et du divorce sont soumis, lgard des deux poux, la loi gabonaise, lorsque
ltat de lun des poux est rgi par cette loi.

Article 37: Sont soumis la loi gabonaise, les effets du mariage, le divorce ou la sparation de corps des poux,
lorsque le mariage, clbr valablement au Gabon, nest pas reconnu pour des raisons de fond ou de forme dans le
pays tranger dont la loi rgissait normalement leur tat lpoque de la clbration du mariage de ces poux.

Paragraphe 3

Filiation, tutelle et protection des incapables

Article 38: La filiation lgitime ou naturelle est rgie par la loi gabonaise lorsque ltat de lun des auteurs ou de
lenfant est soumis cette loi.
Lorsque cet tat nest pas rgi par la loi gabonaise, la filiation lgitime ou naturelle est soumise la loi
trangre applicable ltat de lenfant.

Article 39: La loi gabonaise rgit la tutelle et les diverses mesures dont ltat et la capacit demeurent soumis cette
loi.

C) Lois de police, dlits civils, lois de publicit


Article 40: Les lois de police rgissent tous les faits qui se produisent sur le territoire.

Article 41: La responsabilit dlictuelle est soumise la loi du lieu o le fait dommageable sest produit.

Article 42: Lenrichissement sans cause, le paiement de lindu, la gestion des affaires sont soumis la loi du lieu o
ils sont intervenus et, si cette loi ne peut tre dtermine, la loi du domicile du dbiteur.

Article 43 : Les mesures de publicit prescrites dans un but de police par les lois dun Etat sappliquent tous les
faits qui se produisent et tous les actes qui sont passs sur le territoire de cet Etat.

D) Biens
Article 44: Les biens corporels sont soumis la loi du lieu de leur situation.

Article 45 : Les oprations concernant les titres de crance sont soumises la loi du domicile du dbiteur.
Toutefois, si le titre est nominatif, la loi applicable est celle du lieu o se trouve le registre des transferts,
dfaut, la loi du sige de ltablissement qui a mis le titre.
Si le titre est au porteur ou ordre, la loi applicable est celle du lieu o ce titre est situ au moment desdites
oprations.

Article 46: Les lois ci-dessus vises rgissent le rgime de ces diffrents biens et notamment la possession, la
proprit, les droits rels, lindivision, le partage en tant qu il met fin lindivision ainsi que les diverses mesures de
publicit.

Article 47: Les privilges portant sur les biens corporels et sur les fonds de commerce sont soumis la loi du lieu de
la saisie et, plus gnralement, la loi du lieu o ils sont exercs.

E) Faillite et liquidation judiciaire


Article 48 : La loi gabonaise rgit la faillite et la liquidation judiciaire de tout commerant domicili au Gabon ou y
possdant soit un tablissement commercial et industriel, soit des lments dactif.

F) Rgimes matrimoniaux
Article 49 : Le rgime matrimonial des poux qui se sont maris sans faire de contrat est soumis la loi gabonaise
en vigueur lpoque du mariage.
Dans le cas o les poux se marient devant un agent diplomatique ou consulaire, le rgime matrimonial est
soumis la loi du pays dont relve cet agent.

Article 50 : Les dispositions du contrat de mariage relatives aux biens son t soumises la loi gabonaise.

Article 51 : La loi qui rgit le rgime matrimonial lgal ou conventionnel dtermine si les poux peuvent, au cours
du mariage, apporter des modifications ce rgime.

Article 52 : Les poux trangers qui acquirent lun et lautre la nationalit gabonaise au cours du mariage ont la
facult, sous rserve des droits des tiers, dapporter, dans lanne de cet vnement les conventions matrimoniales
prvues par le prsent code.
Une mention de ce changement de rgime matrimonial doit tre, leur requte, faite en marge de leur acte
de mariage sils se sont maris devant une autorit gabonaise et, dans le cas contraire, sur un registre spcial tenu la
Mairie du premier Arrondissement de la capitale.
A dfaut de la publicit qui les prcde, les nouvelles conventions matrimoniales sont inopposables aux
tiers.
Si les poux qui navaient pas fait de contrat de mariage nont pas us, dans le dlai vis lalina premier,
de la facult prvue au mme alina, le rgime lgal du prsent code se substitue de plein droit, pour lavenir et sous
rserve des droits des tiers, leur rgime antrieur.

G) Les successions
Article 53 : Les successions sont soumises:

1) En matire immobilire, la loi de la situation des immeubles;

2) En matire mobilire, la loi du dernier domicile du dfunt.

Toutefois, les successions relatives aux fonds de commerce sont soumises la loi du lieu du principal
tablissement.

Article 54 : Lorsquune succession comporte des biens situs au Gabon et en pays tranger, mais que sur ce pays,
lun des cohritiers gabonais ait t dsavantag raison de sa seule qualit dtranger, il peut prlever
pralablement toute rparation, sur les biens mobiliers ou immobiliers situs au Gabon, une part quivalente celle
dont il a t ainsi priv.

H) Contrats

Article 55: Sous rserve des dispositions de police et de sret, les contrats sont soumis, en ce qui concerne leurs
conditions de fond et leurs effets obligatoires, la loi que les contractants ont choisi dans un intrt lgitime.
Faute par les contractants dy avoir exprim clairement leur volont, les contrats sont soumis la loi du lieu
de leur conclusion, lexception des contrats relatifs la constitution ou la transmission dun droit rel sur un
meuble ou dun immeuble, lesquels demeurent soumis la loi du lieu de la situation du bien.
Les modifications de la loi comptente aprs la conclusion du contrat, sappliquent celui-ci conformment
aux rgles de solution de conflits de lois dans les temps auxquels cette loi est soumise.

Article 56 : En ce qui concerne les rgles de fond qui ont pour but dassurer la protection des hritiers du donateur,
les donations sont soumises la loi qui rgit la succession.

I) Forme des actes authentiques


Article 57 : La loi qui rgit les conditions de fond dun acte dtermine si cet acte doit tre pass, soit pour sa validit,
soit pour sa preuve, en la forme authentique ou en la forme sous-seing priv.
Elle dtermine galement les formes sous-seing priv qui doivent tre observes.

Article 58 : Les formalits exiges pour la constitution ou la transmission dun droit rel sur un meuble ou un
immeuble sont soumises la loi du lieu de la situation du bien.

Chapitre V

De la comptence des autorits gabonaises et trangres

Section I

Actes dresss au Gabon

Paragraphe I

Actes dresss par les autorits gabonaises

Article 59: Doivent tre dclars ltat-civil gabonais les naissances et dcs survenus sur le territoire gabonais,
quel que soit la nationalit des intresss.

Article 60 : Les trangers peuvent se marier et reconnatre des enfants naturels dan les mmes formes que les
Gabonais.
Un tranger peut se marier au Gabon devant un Officier de ltat-civil, bien que la loi applicable son tat
subordonne la validit de son mariage une clbration religieuse.
La reconnaissance des enfants naturels par un tranger devra tre faite par acte notari, avec laccord de la
mre et de ses ascendants.

Article 61: Peut tre dclar nul, le mariage dun tranger au Gabon conclu dans une intention de fraude aux rgles
essentielles de publicit prescrites par la loi applicable son tat.

Article 62 : Les actes authentiques concernant les trangers peuvent tre dresss par les notaires et autres autorits
gabonaises qualifies cet effet. En ce cas, les formes exiges par la loi gabonaise doivent tre observes.

Paragraphe 2

Actes dresss au Gabon par les autorits trangres

Article 63 : Est valable, le mariage clbr au Gabon par un agent diplomatique ou consulaire dun pays tranger,
dans les formes en vigueur dans son pays, si les deux poux ont la nationalit dudit pays.

Article 64 : Les actes notaris passs entre trangers devant un agent diplomatique ou consulaire dun pays tranger
nont, au Gabon, que la force probante ; leur force excutoire est subordonne une ordonnance du Prsident du
tribunal de grande instance dans le ressort duquel lexcution desdits actes doit tre poursuivie.

Section 2

Actes dresss en pays trangers

Paragraphe I

Actes dresss par es autorits trangres

Article 65 : Sont valables, les actes de ltat civil dresss en pays tranger par les autorits locales qualifies, quelle
que soit la nationalit des intresss.

Article 66 : Les actes notaris concernant des Gabonais ou des trangers dresss en pays tranger par les autorits
trangres qualifies nont, au Gabon, que la force probante : leur force excutoire est subordonne une ordonnance
du Prsident du tribunal de grande instance dans le ressort duquel lexcution desdits actes doit tre poursuivie.

Paragraphe 2

Actes dresss en pays tranger par les autorits gabonaises

Article 67 : Les actes notaris dresss en pays tranger dans les formes gabonaises, par des agents diplomatiques et
consulaires du Caban ou par telles autres autorits gabonaises qualifies, possdent la mme force, y compris la force
excutoire, que s ils avaient t dresss au Gabon.

Section 3

Tutelle

Article 68 : Est soumise lautorit gabonaise, laquelle doit pourvoir son organisation selon les rgles du droit
gabonais, la tutelle de tout incapable tranger soumis la loi gabonaise dans les conditions prvues aux articles 32 et
33 ci-dessus.

Article 69 : Si la tutelle du mineur tranger rsidant au Gabon, soumis sa loi nationale, nest pas organise par les
autorits de son pays, elle peut ltre titre provisoire par les autorits gabonaises, et selon les rgles du droit
gabonais.

Article 70 : Lorganisation de la tutelle des interdits lgaux relve de lautorit gabonaise ds linstant quelle
concerne un individu frapp dune peine prononce par un tribunal gabonais.

Chapitre VI

De leffet qu Gabon des jugements rendus en pays tranger

Article 71 : Les dcisions trangres gracieuses ou contentieuses, rendues en matire civile y compris celles qui

manent dune juridiction rpressive de droit commun statuant sur la rparation civile dun crime ou dun dlit, ne

peuvent donner lieu au Gabon des mesures dexcution sur les biens ou de contrainte lgard des personnes que,

si elles ont t revtues de lexequatur par le tribunal de grande instance de la capitale.

Article 72 : Un jugement tranger ne possde au Gabon, en toute matire, lautorit de la chose juge que sil a t

revtu de lexequatur.

Article 73 : La partie qui invoque lautorit dune dcision judiciaire ou qui en demande lexcution doit produire :

a) une expdition authentique de ladite dcision,

b) loriginal de lexploit de signification de la dcision ou de tout acte qui tient lieu de signification,

c) un certificat du greffier de la juridiction ayant rendu cette dcision et constatant quil nexiste contre elle ni

opposition, ni appel.

Article 74 : Le tribunal ne peut faire droit une demande dexequatur quaprs avoir vrifi :

1 si la comptence pour connatre du litige nappartient pas un tribunal gabonais et si le tribunal tranger qui a

statu tait comptent daprs les rgles suivies dans le pays concern,

2 si la procdure a t rgulire et si le dfendeur a t mis en situation de prsenter ses moyens de dfense,

3 si le litige a reu une solution exacte en ce qui concerne les faits de la cause de linterprtation des rgles de droit

qui leur taient applicables:

4 sil nexiste pas en la cause une dcision gabonaise ou si un tribunal gabonais nest pas dj saisi du litige,

5 si la dcision ne contient rien de contraire lordre public gabonais.

Le tribunal qui dispose cet gard dun pouvoir de contrle illimit, ne peut quaccorder ou rejeter la
demande dexequatur, sans pouvoir apporter des modifications la dcision, ni ltendre dautres parties que celles
ayant figur linstance en pays tranger.
Toutefois, le tribunal peut naccorder lexequatur qu certains chefs de la dcision. Il peut galement
rduire le montant de la condamnation.

Au cours de linstance en exequatur, chacune des parties peut invoquer lappui de sa demande, les
moyens, exceptions et fins de non-recevoir postrieurs la dcision.

Article 75 : Ne peuvent obtenir lexequatur au Gabon, les jugements rendus dans des pays o les dcisions des
tribunaux gabonais ne peuvent tre rendues excutoires.

Article 76: Le jugement qui a obtenu lexequatur a la mme force excutoire et bnficie des mmes garanties
dexcution quun jugement gabonais.
Le dfaut de rciprocit ne peut tre invoqu que sil est constat dans la forme prvue larticle 26.

Article 77 : Les dispositions de la prsente section ne sappliquent quaux jugements rendus par les juridictions des
pays qui nont pas pass avec le Gabon des conventions particulires.

LIVRE I

DES PERSONNES

TITRE I

DES PERSONNES PHYSIQUES

Chapitre I

Des droits de la personnalit

Article 78 : La personne humaine est sujet de droits partir de sa naissance et jusqu sa mort.
Elle a la jouissance et lexercice de tous les droits privs, sauf disposition contraire.
Toutefois, celui qui pour exercer un droit, fait valoir quune personne donne vit ou vivait une certaine
poque ou quelle est dcde, ou a survcu une autre personne, doit prouver le fait quil allgue. Jusqu cette
preuve, il sera dclar non recevable en sa demande.

Article 79 : Toutes les fois que son intrt lexige, lenfant simplement conu est sujet de droit, pourvu quil naisse
vivant et viable.
Lenfant est rput conu dans la priode comprise entre le 180me et le 300me jour prcdent sa naissance.

Article 80 : Toute personne physique jouit des droits de la personnalit et des liberts affirms ou raffirms par la
Constitution gabonaise.
Sous rserve des lois et dcisions prises pour maintenir lordre ou assurer une bonne administration de la
justice, toute imitation apporte lexercice des droits et liberts prcits est nulle si elle nest justifie par un intrt
minemment social.

Article 81 : Une personne peut toujours refuser de se soumettre un examen ou un traitement mdical ou
chirurgical, moins quelle ny soit tenue en vertu dune disposition de la loi ou dun rglement dadministration
publique.
Toutefois, si lexamen ou le traitement auquel on lui demande de se soumettre ne comporte aucun risque
anormal, elle perd, en cas de refus, le droit de se prvaloir de la maladie ou de linfirmit que le traitement aurait pu
ernpcher, supprimer ou attnuer.

Article 82 : Lorsquune personne refuse de se soumettre un examen mdical ne comportant aucun danger srieux
pour le corps humain, les juges peuvent considrer comme tablis les faits que lexamen avait pour but de constater.

Article 83 : Lorsqu une personne a, de son vivant, exprim formellement sa volont de se soustraire toute autopsie
et tout prlvement, ces mesures ne peuvent tre pratiques que sur dcision du Procureur de la Rpublique, du
Magistrat instructeur ou du Prsident du tribunal statuant en rfr.
Les mmes rgles sont applicables lorsque, aprs le dcs dune personne, son conjoint ou ses parents se
sont opposs ces mesures.
Un dcret dterminera les drogations qui pourront tre apportes au prsent article en cas de pril
imminent pour la salubrit publique.

Article 84 : La dissection ne peut tre pratique au cas o une volont contraire a t manifeste soit par le dfunt
lui-mme, soit par son conjoint, ses parents, soit par les personnes qui sont charges des funrailles.
En aucun cas la dissection ne peut tre pratique moins de vingt-quatre heures aprs le dcs.

Article 85 : Est sans valeur au regard de la loi civile, lacte par lequel une personne dispose de tout ou partie de son
corps, lorsque cet acte doit recevoir excution avant le dcs du disposant et sil a pour effet de porter une atteinte
grave lintgrit et la vie du corps humain.
Il nen est autrement que si lacte est justifi par les rgles de lart mdical.

Article 86 : Est toujours recevable, lacte par lequel une personne dispose de tout ou partie de son corps, que cet acte
doive recevoir excution du vivant de son auteur ou aprs son dcs.

Article 87 : La photographie ou limage dune personne ne peut tre expose dans un li, ni reproduite, ni mise en
vente sans le consentement de cette personne.
Toutefois, ce consentement nest pas ncessaire lorsque la reproduction de la photographie ou de limage
est justifie par la notorit de cette personne ou par la fonction publique quelle occupe, ou par des ncessits du
service judiciaire ou de police, ou par un intrt scientifique, culturel ou didactique, ou lorsque la reproduction de
limage est faite en liaison avec des faits, vnements ou crmonies dintrt public ou qui ont lieu en public.

Article 88 : En dehors des cas viss larticle prcdent, toute personne dont limage a t expose, reproduite ou
mise en vente sans son consentement, peut demander qu y soit mis fin ; et les juges peuvent, en rparation du
prjudice subi, lui allouer des dornmages-intrts.
Lorsque la personne de qui limage est expose ou mise en vente est dcde ou hors dtat de manifester sa
volont, et si cette exposition ou cette mise en vente est de nature porter atteinte la considration de cette
personne, les droits prvus lalina prcdent reviennent son conjoint et ses enfants et, dfaut, ses frres et
soeurs ou lascendant le plus proche.

Article 89 : Lengagement pris par une personne de ne pas se marier ou de ne pas se remarier est sans valeur au
regard de la loi civile.
Il en est de mme de lengagement pris par une personne de divorcer ou de ne pas divorcer.
Les dispositions du premier alina du prsent article ne sappliquent pas aux Ministres des cultes.

Article 90 : Le destinataire dune lettre missive confidentiel ne peut en divulguer le contenu sans le consentement de
son auteur.
Il peut toutefois la produire en justice sil justifie dun intrt lgitime.

Article 91 : Les droits de la personnalit sont hors commerce. Tout limitation volontaire apporte lexercice de ces
droits est nulle et si elle est contraire lordre public.

Article 92 : Toute atteinte illicite la personnalit donne a celui qui la subit le droit de demander quil y soit mis
fin ; les tribunaux peuvent, en outre, lui accorder des dommages intrts.

Chapitre II

Du nom

Article 93 : Tout Gabonais doit avoir un nom, auquel sajoutera celui de son pre et ventuellement, un ou plusieurs
prnoms.

Article 94 :
a) lenfant lgitime ou naturel reconnu par le gniteur a le nom de son pre, si ce nom est hrditaire ou si le pre en

dcide ainsi ;

b) dans le cas contraire, lattribution du nom se fait conformment la coutume ;

c) en cas de dsaveu, le nom de lenfant sera choisi conformment larticle suivant ;

d) tout enfant lgitime ou naturel reconnu, n de pre tranger, devra porter un nom gabonais donn par la mre,

adjoint celui de son pre.

Article 95 : lenfant naturel non reconnu par le gniteur portera le nom de la mre, si ce nom est hrditaire ou si

celle-ci en dcide ainsi.

Dans le cas contraire, le nom de lenfant sera choisi conformment la coutume.

Si la filiation, dabord tablie lgard de la mre, lest ensuite lgard du pre, le Prsident du tribunal peut, sur

simple requte du pre, autoriser ce dernier soit substituer son nom celui de lenfant, soit lajouter au nom donn

par les parents maternels de ce dernier, toutefois, le consentement de la mre de lenfant est ncessaire.

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La dcision ainsi prise par le tribunal nest susceptible daucune voie de recours, sauf sil y a eu fraude ou
vol. Mention en est faite en marge de lacte de naissance de lenfant la diligence du Procureur de la Rpublique.

Article 96 : Lenfant lgard duquel aucune filiation nest rgulirement tablie prend le nom qui lui est attribu
par lOfficier de ltat civil qui la naissance ou la dcouverte de lenfant a t dclare.

Article 97 : Ladoptant peut, sil a un intrt lgitime, tre autoris ajouter son nom celui de ladopt.

Article 98 : La femme marie conserve son nom patronymique. Toutefois, elle peut porter ou adjoindre au sien le
nom de son mari.
Le dcs du mari ne prive pas la femme du droit de porter le nom du dfunt ou de ladjoindre au sien, sauf
en cas de remariage. Toutefois, ce droit disparat en cas de divorce.
Le jugement qui prononce la sparation de corps peut, pour des raisons graves, interdire la femme
dutiliser le nom de son conjoint, ou lautoriser ne pas le porter.

Article 99 : Le ou les prnoms de lenfant seront dclars par le pre ou la mre de celui-ci, ou par les reprsentants
des pre et mre ; ceux de lenfant dont aucune filiation nest tablie seront donns par lOfficier de ltat civil qui
la naissance ou la dcouverte dudit enfant a t dclare.

Article 100: Les Officiers publics peuvent, sans restriction, recevoir des prnoms autres que ceux consacrs par les
us et coutumes.

Article 101 : Le changement de nom dune personne peut tre autoris, sil y a juste motif, par dcret du Chef de
lEtat pris aprs avis de la Cour suprme.
Dans les six mois qui suivent la publication du dcret au Journal officiel, tout intress peut exercer un
recours devant la Cour suprme statuant en rfr.
sil ny a pas eu oppositions dans ce dlai de six mois, ou si celles qui ont t faites nont point t admises,
le bnficiaire du dcret ne pourra faire usage du nouveau nom quaprs rectification des actes de ltat civil le
concernant.

Article 102 : Le bnfice du changement de nom accord un individu stend de plein droit, sil y a lieu, aux
mineurs de celui-ci, sous rserve toutefois de la rectification des actes de ltat civil les concernant.

Article 103 : Le changement de prnoms ou ladjonction dun prnom pour une personne peut tre autoris par le
Prsident du tribunal du domicile du demandeur, sil y a eu juste motif.
Mention de ce changement ou de cette adjonction doit tre faite en marge de lacte de naissance de
lintress.

Article 104 : Le nom ou le prnom ne sacquiert ni ne se perd par prescription.

Article 105 : Toute convention relative au nom est nulle et sans effet, sous rserve des rgles relatives aux noms
commerciaux, aux enseignes et aux marques de fabrique.

Article 106 : La preuve du nom et des prnoms rsulte des actes de ltat civil.

Article 107 : Tout fonctionnaire ou officier public ou ministriel doit dsigner les personnes, dans les actes,
expditions ou extraits quil rdige, par leurs tirs noms et prnoms rguliers.
Le ministre public est comptent pour demander au tribunal dordonner la rectification des actes
irrguliers.

Article 108 : Toute personne a le droit dexiger dtre dsigne sous ses nom et prnom rguliers. En cas datteinte
ce droit, elle peut demander, outre la cessation du trouble, des dornmages-intrts en rparation du prjudice subi.

Article 109 : Lusage de son propre nom par une personne dans lexercice dune activit professionnelle ne doit pas
avoir pour but ni pour effet de porter atteinte, laide dune confusion dommageable, au crdit ou la rputation
dun tiers.
Les rgles relatives la concurrence dloyale et la diffamation sont, lorsquil y a lieu, applicables en cette
hypothse.

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Article 110 : Le porteur dun nom peut sopposer ce quil soit utilis de faon abusive ou usurp par un tiers titre
de nom, de surnom ou de pseudonyme.
Il peut, en outre, demander des dornmages-intrts sil justifie dun prjudice.
Le mme droit appartient, aprs son dcs ou sil est hors dtat de manifester sa volont, son conjoint et ses
descendants lgitimes, naturels, mme sils ne portent pas eux-mmes ce nom, ainsi qu ses enfants adoptifs.

Article 111 : Toute personne notoirement connue sous un prnom, un surnom ou un pseudonyme, peut sopposer
ce que ce mode de dsignation soit utilis par une autre personne, sil peut en rsulter une confusion dommageable.

Chapitre III
Du domicile

Article 112: Le domicile de toute personne physique est au lieu o elle a, en fait, sa rsidence principale.
Toutefois, le Gabonais qui fixe en pays tranger sa rsidence principale ne perd pas son domicile au Gabon
sil exerce hors du territoire une fonction officielle qui lui a t confre par lEtat dans un organisme international,
priv ou public.

Article 113: Lorsque la rsidence principale ne peut tre tablie avec certitude, le domicile dune personne est le lieu
o cette personne a tabli le sige principal de ses affaires et de ses intrts.

Article 114: La femme marie a le domicile de son mari, tant que dure le mariage.
Elle peut, avec lautorisation du Prsident du tribunal, avoir un domicile qui lui soit propre sil y a juste
motif.
Toutefois, mme sans autorisation du tribunal, la femme marie de nationalit gabonaise acquiert ou
conserve son domicile au Gabon si elle y remplit personnellement les conditions prvues aux articles 112, 113, et
116, encore que son mari soit domicili dans un autre tat.

Article 115: Le domicile du mineur non mancip est le mme que celui de la personne qui exerce sur lui le droit de
garde.
Le domicile de linterdit est le mme que celui de son tuteur.
Toutefois, le mineur qui possde au Gabon un domicile le conserve sil continue y rsider de faon
principale, bien que la personne qui exerce sur lui le droit de garde ny soit plus domicilie. Il en est de mme de
linterdit dont le tuteur cesse de rsider au Gabon.

Article 116: Toute personne qui exerce une profession a, en ce qui concerne cet exercice, un domicile professionnel.

Ce domicile est au lieu o elle exerce cette profession.

Article 117 : Le changement de domicile ne sopre que par le transfert en un autre lieu, de la rsidence principale

ou, le cas chant, de lactivit professionnelle principale.

Article 118 : Toute personne dont le domicile actuel, au sens des articles 112 et 113 ci-dessus, ne peut tre

dtermin avec certitude est rpute domicilie au lieu de son dernier domicile ou, si lexistence dun domicile

antrieur ne peut tre tablie, au chef-lieu de la circonscription administrative o elle est ne.

Article 119 : Les individus frapps dune peine privative de libert sont rputs avoir conserv leur domicile

antrieur.

Article 120 : Il peut tre fait lection de domicile en vue de lexcution dun acte juridique ou de lexercice dun

droit en justice.

Chapitre IV
De labsence

Section I

De labsence proprement dite

Sous- section I

De la prsomption

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Article 121: Sil y a ncessit de pourvoir ladministration de tout ou partie des biens dune personne qui, sans
avoir laiss de procuration cet effet, a cesser de paratre son domicile ou sa rsidence, et dont on na plus de
nouvelles, il y sera statu par le tribunal civil, en chambre du Conseil, la requte des parties intresses.
Le tribunal comptent est, dans ce cas, celui du lieu o le prsum absent avait son domicile ou, dfaut, sa
rsidence, ou encore celui du lieu o sont situs ses biens.
Le tribunal autorise les mesures dadministration qui sont ncessaires et dsigne la personne qui est charge
dy pourvoir, dans les conditions quil fixe.
Il peut nommer pour une ou plusieurs affaires un administrateur spcial.
Sil lestime justifi, il peut galement confier ladministration provisoire de lensemble des biens du
prsum absent, soit son conjoint, soit ses hritiers prsomptifs, ou lun deux.

Article 122 : Le Ministre public est spcialement charg de veiller aux intrts des absents et prsums absents.
Il est entendu dans toutes les demandes qui les concernent et peut requrir doffice lapplication ou la
modification des mesures prvues au prsent chapitre.

Article 123 : Le tribunal, la requte de la partie la plus diligente, commet un mandataire spcial pour reprsenter le
prsum absent dans les inventaires, comptes, liquidations et partages.
Quand il y a opposition dintrts entre les prsums absents et ladministrateur spcial, celui-ci est tenu,
sous sa responsabilit, de provoquer la nomination dun mandataire spcial pour reprsenter les intrts du prsum
absent.

Article 124: Ladministrateur provisoire a les obligations dun mandataire.


Le tribunal fixe, le cas chant, le montant de la rmunration qui peut lui tre alloue en raison de sa
gestion.
En garantie de cette gestion, ladministrateur provisoire peut tre astreint par le tribunal donner caution ou
des srets quivalentes.

Article 125: Avant dentrer en fonction, ladministrateur provisoire doit procder linventaire des biens mobiliers
du prsum absent.
Il peut requrir, pour sa sret, quil soit procd la visite des immeubles par un expert dsign par le
tribunal.

Article 126: A la requte du Ministre public, de ladministrateur provisoire ou des parties intresses, le tribunal
dtermine comment, par prlvement sur les revenus et ventuellement sur les biens confis ladministrateur
provisoire, il sera pourvu aux charges dont le prsum absent tait tenu du fait de son mariage ou de ses liens de
famille, ainsi qu ltablissement de ses enfants.

Article 127: Ladministrateur provisoire ne peut aliner ou hypothquer les immeubles quavec lautorisation du
tribunal.
Il ne peut aliner ou donner en gage, sans cette autorisation, des objets prcieux, les valeurs mobilires, les
fonds de commerce, ni, dune manire gnrale, les meubles dont la vente ne constituerait pas un acte
dadministration.

Article 128: A la requte du Ministre public ou dune partie intresse, le tribunal peut, tout moment, rvoquer la
mission de ladministrateur provisoire et le remplacer par un autre administrateur.
Article 129: En labsence de toute rvocation, les pouvoirs de ladministrateur provisoire cessent du jour de la prise
de possession effective des biens par les ayants droit ou, ventuellement, au retour du prsum absent, moins que
celui-ci, en donnant de ses nouvelles, ny mette fin auparavant en rvoquant le mandat de ladministrateur provisoire,
ou en donnant procuration un autre mandataire.
Les cautions ou autres srets quil a fournies en garantie de cette gestion cessent davoir effet un an aprs
lapurement des comptes.

Sous-section 2

De la dclaration dabsence

Article 130 : Lorsque deux ans se sont couls depuis les dernires nouvelles du prsum absent, les parties
intresses peuvent demander que son absence soit dclare par le tribunal du lieu de son domicile ou du lieu de sa
dernire rsidence.

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La requte est rendue publique par les soins de la partie intresse qui en fait insrer un extrait dans deux
journaux dannonces lgales diffuss au lieu o labsent avait son domicile ou sa dernire rsidence.

Article 131 : Pour constater labsence, le tribunal peut ordonner quune enqute soit faite contradictoirement avec le
Ministre public, partout o besoin sera, et notamment dans larrondissement du dernier domicile et au lieu o sa
prsence a t pour la dernire fois signale.

Article 132 : En statuant sur la demande, le tribunal aura gard aux motifs de labsence, au fait que le prsum
absent avait laiss un mandataire pour grer ses biens et aux causes qui ont pu empcher davoir de ses nouvelles.
Le tribunal doit fixer son jugement le jour o ont eu lieu les dernires nouvelles de labsent.

Article 133 : Le tribunal peut surseoir un dlai qui ne peut excder deux ans son jugement ou dcider que le
jugement dclaratif dabsence ne produise effet quun an aprs avoir t rendu.
Si la disparition est survenue en temps de guerre, le jugement de dclaration dabsence ne peur tre rendu
que six mois aprs la date lgale de la cessation des hostilits.

Article 134 : Si les preuves recueillies par le tribunal tablissent dune faon certaine que labsent est dcd, ledit
tribunal, bien que saisi dune demande en dclaration dabsence, peut rendre un jugement dclaratif de dcs.
Article 135 : Les frais de la procdure, en cas de succs de la demande, sont prlevs sur le patrimoine de labsent.
Ils sont, dans le cas contraire, la charge du demandeur.

Article 136 : Le Ministre public envoie, ds quils sont rendus, les jugements dclaratifs dabsence au Garde des
sceaux. Ministre de la Justice, qui en fait publier un extrait au Journal officiel.

Sous-section 3

Effets de labsence

Article 137 : Aprs que le jugement dclaratif soit devenu dfinitif, les personnes qui des droits subordonns au
dcs de labsent peuvent les faire valoir, comme si labsent tait dcd.
Ces personnes peuvent, toutefois, tre astreintes par les juges fournir, pralablement leur entre en
jouissance des droits leur appartenant, une caution ou autre sret pour les choses susceptibles de restitution.

Article 138 : Les personnes qui ont les obligations subordonnes la condition de vie de labsent cessent de devoir
excuter ces obligations.
Toutefois, ces personnes peuvent tre astreintes par les juges fournir une caution ou autre sret pour le
cas o labsent serait encore en vie.

Article 139 : Le testament de labsent, sil en existe un, est ouvert la demande de tout intress.
Les personnes qui auraient t appeles succder aux biens de labsent, dans le cas o il serait dcd au
jour des dernires nouvelles, peuvent entrer en possession de ces biens et se les partager.
Toutefois, elles peuvent tre astreintes par les juges fournir pralablement leur entre en jouissance, une
caution ou autre sret pour les choses susceptibles de restitution.
Dans tous les cas, elles sont tenues de jouir de ces droits en bon pre de famille.

Article 140: Si une succession souvre au profit dun individu qui se trouve en tat de prsomption dabsence, ses
intrts doivent tre reprsents par un mandataire spcial, conformment larticle 123.
La part lui revenant est mise en rserve pour tre conserve et administre dans les conditions fixes par le
tribunal. Les biens meubles compris dans cette part, peuvent tre alins charge demploi ou daffectation du prix
au rglement des droits de succession et des autres charges hrditaires.

Article 141: Sil rsulte ultrieurement dune dclaration dabsence ou de dcs, que lexistence de labsent au
moment de louverture de la succession ne peut tre tablie, la part mise en rserve son intension est rpartie entre
les ayants droit la succession.

Article 142: Le mariage de labsent peut tre dissout, la demande de lautre conjoint, aprs que le jugement qui
dclare labsence soit devenu dfinitif.

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Article 143 : Si lautre conjoint vient son tour disparatre pendant les priodes dabsence ou de prsomption
dabsence, la tutelle des mineurs issus du mnage sera organise titre provisoire. Il en sera de mme si un conjoint
tant dcd, lautre vient disparatre.
Cette tutelle sera organise dune faon dfinitive si, pendant la priode dabsence dun conjoint, lautre
conjoint vient dcder ou tre dclar en tat dabsence, ou sil se trouve dans les cas prvus larticle 515 du
prsent code.

Article 144 : Les mmes rgles sont observes en ce qui concerne les enfants issus dun prcdent mariage de
lpoux absent, mme en cas dexistence du nouveau conjoint.

Sous-section 4

Fin de labsence

Article 145: La dclaration dabsence cesse davoir effet :

a) si labsent rapparat ;

b) si son existence est prouve pendant la dure de lenvoi en possession ;

c) sil est prouv quil est mort une date diffrente de celle fixe par le jugement comme tant la date des dernires

nouvelles ;

d) en cas de dclaration judiciaire du dcs de labsent.

Article 146: Si labsent rapparat ou si son existence est prouve pendant la dure de lenvoi en possession, la

dclaration dabsence cesse davoir effet.

Labsent recouvre ses biens dans ltat o ils se trouvent, ainsi que le prix de ceux qui ont t alins et les
biens acquis en emploi de ses capitaux.
Toutefois, les revenus des biens de labsent demeurent acquis aux hritiers ou lgataires qui ont perus ses
revenus.
Est rserv, le recours de labsent contre ses hritiers ou lgataires et contre ceux qui sen sont ports cautions, dans
le cas o ils ont contrevenu leurs obligations ou commis une fraude.

Article 147 : Sil est prouv que labsent est mort une date diffrente de celle fixe par le jugement comme tant
celle des dernires nouvelles, sa succession est ouverte, du jour de son dcs, au profit des hritiers les plus proches
toute poque et ceux qui ont joui des biens de labsent doivent les restituer, lexception des revenus de ces biens
qui leur restent acquis.

Article 148 : Lorsque dix annes se sont coules depuis la dclaration de labsence, le tribunal peut, la requte des
parties intresses, prononcer la dclaration judiciaire de dcs en ayant gard aux circonstances et la dure de
labsence.

Article 149 : Si, dans le cas prvu larticle prcdent, le tribunal estime quil est encore prmatur de dclarer le
dcs de labsent, soit en raison des circonstances de sa disparition, soit en raison dindices trs graves permettant de
prsumer son existence, il a la facult dajourner sa dcision pendant un dlai qui ne peut excder deux ans compter
de la requte prsente cette fin par les intresss.

Article 150: En cas de dclaration judiciaire de dcs, ceux qui ont t envoys en possession des biens de labsent
peuvent dsormais se comporter en titulaires du droit qui a justifi leur envoi en possession.
Les cautions ou srets fournies sont dans ce cas libres.

Section 2

Des non-prsents

Article 151: Lorsquune personne dont lexistence est certaine se trouve momentanment loigne du sige de ses
affaires et que, du fait des circonstances, elle est dans limpossibilit matrielle de pourvoir elle-mme ou par
lintermdiaire dun reprsentant qualifi aux actes indispensables pour ladministration de ses biens ou pour la
protection de ses intrts, le tribunal, statuant en chambre du Conseil la requte des intresss et sur les conclusions
du Ministre public, peut charger un mandataire de justice dy pourvoir comme en matire de prsomption
dabsence, dans les conditions et es limites fixes par le jugement.

Section 3

De la disparition

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Article 152 : La disparition est le fait, pour une personne, de ne pas reparatre par suite de circonstances de nature
mettre sa vie en danger lorsque son corps na pu tre retrouv, et qui rendent le dcs certain ou, du moins,
infiniment probable.
En cas de disparition, le dcs pourra tre judiciairement dclar dans les conditions et selon la procdure
prvue par le prsent code, sous la section des actes de dcs.

Chapitre V

De la preuve de ltat civil et de lidentification

des personnes physiques

Article 153 : Lidentification dune personne peut se faire par tout moyen de preuve.
Toutefois, les naissances, mariages, reconnaissances et dcs sont prvus au moyen des actes de ltat civil.
Ils peuvent galement tre prouvs dans les cas admis par la loi, au moyen de la possession dtat ou dacte de
notorit.

Section I

Dispositions gnrales concernant les actes de ltat civil

Article 154 : Les actes de ltat civil doivent tre crits lisiblement et avec une encre indlbile ; ils noncent
lanne, le jour, le lieu et si possible lheure o ils seront reus ; les prnoms, noms, professions, domiciles et, si
possible, les dates et lieux de naissance de tous ceux qui y sont dnomms.

Article 155 : LOfficier de ltat civil ne doit relater que les indications prescrites par la loi.

Article 156 : LOfficier de ltat civil donne lecture des actes aux comparants et tmoins. Il est fait mention, dans les
actes de laccomplissement de cette formalit.

Article 157 : Lacte est sign de lOfficier de ltat civil qui la reu, des comparants et des tmoins. Si ces derniers
ne peuvent ou ne savent signer, il en sera fait mention sur lacte.

Article 158 : Les actes de ltat civil sont inscrits dans chaque centre dtai civil, sur un ou plusieurs registres
pralablement cots et paraphs par le Prsident du tribunal civil et tenus en triple exemplaires. Lun de ces
exemplaires sera dpos au greffe du tribunal de grande instance, le deuxime exemplaire sera conserv la mairie
ou, dfaut, au chef- lieu
du district, et le troisime au Ministre de lIntrieur. Pour les registres tenus par les agents diplomatiques ou
consulaires du Gabon, au Ministre des Affaires trangres qui en assure la garde et en dlivre les extraits.

Article 159 : Les actes de ltat civil concernant les Gabonais et dresss hors du Gabon par les autorits publiques
trangres sont transcrits, soit doffice, soit sur la demande des intresss, par les agents diplomatiques ou
consulaires du Gabon territorialement comptents, sur les registres de ltat civil tenus par ces derniers.
Une mention sommaire en est faite en marge du registre, la date de ces actes.
Lorsque, par suite de la rupture des relations diplomatiques ou de la fermeture du poste diplomatique ou
consulaire territorialement comptent, la transcription ne peut tre faite conformment aux alinas prcdents, lacte
est provisoirement dpos au Ministre des Affaires trangres qui en dlivre lexpdition. Ds que les circonstances
le permettent, ce Ministre fait procder la transcription de lacte comme il est dit ci-dessus.

Article 160 : Sous rserve de ce qui sera dit au sujet des actes de naissance, toute personne a le droit de se faire
dlivrer soit une copie intgrale dun acte de ltat civil, ainsi que les mentions portes en marge, soit un extrait de
cet acte, dans les conditions prvues par dcret du chef d lEtat pris aprs avis de la Cour suprme.

Article 161 : Les actes de ltat civil font foi jusqu inscription de faux de ce que lOfficier de ltat civil a
personnellement fait ou constat, et seulement jusqu preuve du contraire de la vracit des dclarations reues par
lui.
Il en est de mme pour les copies intgrales et extraits de ces actes, pourvu quils soient revtus de la
signature et du sceau de lOfficier qui les dlivre.
Les ordonnances, jugements et arrts intervenus en matire dtat civil sont opposables tous, dans les
mmes conditions que les actes quils rectifient.

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Article 162 : En cas dinexistence, de perte ou de lacration des registres, ou lorsque ces registres prsentent des
lacunes, la preuve en est reue tant par titre que par tmoins. Dans ces cas, les mariages, naissances, dcs et autres
faits peuvent tre prouvs tant par les registres et papiers domestiques que par tmoins.
Toutefois, la reconstitution des actes de ltat civil ou ladjonction des mentions omises ne peut tre
effectue que sous le contrle et aprs jugement du tribunal civil du lieu o cette reconstitution ou adjonction doit se
faire, et, pour les actes dresss ou transcrits par les agents diplomatiques ou consulaires du Gabon, par le tribunal de
grande instance de la capitale.
Les dcisions ainsi prises sont transcrites leur date sur les registres de ltal civil du lieu o lacte aurait d tre ou
bien a t transcrit, mais prsentent des lacunes ; mentions en marge en est faite la date de lacte omis.

Article 163: Lorsque la transcription dun acte de ltat civil ou dune dcision judiciaire en matire dtat civil ne
peut tre effectue sur les registres prvus par la disposition qui lordonne, cette transcription est faite sur les
registres du lieu du domicile, ou dfaut, sur ceux de la mairie du premier arrondissement de la capitale.

Article 164 : Ds quun jugement rendu en matire dtat civil sera devenu dfinitif, le Prsident de la juridiction qui
a statu en dernier ressort en adressera un extrait lOfficier de ltat civil intress, aux fins de transcription de son
dispositif sur ses registres.
Les dispositifs des jugements suppltifs dacte de ltat civil devenus dfinitif seront transcrits doffice sur
les registres de lanne en cours par lOfficier de ltat civil o lacte a t ou aurait d tre reu.
Les dispositifs des jugements de reconnaissance denfant, dadoption ou de rvocation dadoption, de
divorce et de changement de prnom ou de nom, seront transcrits doffice en marge des actes de naissance et de
mariage des intresss.

Article 165 : Les registres de ltat civil sont tenus sous la surveillance des Procureurs de la Rpublique ou de leurs
dlgus ou, dfaut, des Prsidents des tribunaux de grande instance ou de leurs dlgus.

Article 166 : La dsignation des Officiers dtat civil, la tenue des registres, les conditions douverture ou de
fermeture des centres dtat civil, ainsi que leurs comptences sont rgis par les lois, ordonnances ou dcrets
rglementaires.

Section 2

Des actes de naissance

Article 167 : Lacte de naissance nonce la date, le lieu et si possible, lheure de la naissance, le sexe, les prnoms et
noms de lenfant. Les prnoms, noms, ges, lieux de naissance, professions et domicile des pre et mre et, sil y a
lieu, les noms, prnoms, professions et domicile du dclarant.

Article 168 : Lacte de naissance porte en marge les mentions prescrites par le prsent code et par les lois spciales.

Article 169 : Les dclarations de naissance sont faites lOfficier de ltat civil dans les trois jours de
laccouchement pour les enfants ns dans les communes et chefs-lieux de district et, dans les autres, dans le dlai
dun mois.

Article 170 : A dfaut des pre et mre ou de leur reprsentant, les dclarations de naissance peuvent tre faites par
le mdecin, la sage-femme ayant assist la naissance. Toutefois, sauf mandat exprs du pre ou de la mre quant
lnonciation des noms et prnoms, ces derniers ne peuvent indiquer lOfficier de ltat civil que le sexe, la date,
lheure et le lieu de naissance de lenfant. Et, dans la mesure du possible, le nom de la mre.
Les chefs des agglomrations rurales veilleront ce que les naissances survenues dans leurs circonscriptions
soient dclares au centre dtat civil le plus proche, dans les dlais prvus au prsent code.

Article 171 : Toute personne qui aura trouv un enfant nouveau-n est tenue den faire la dclaration lOfficier de
ltat civil du lieu de la dcouverte. Elle lui remet les vtements et autres effets trouvs avec lenfant et dclare toutes
les circonstances de temps et de lieu o il aura t trouv.
Il est dress un procs-verbal dtaill qui, outre les indications prvues larticle 154 du prsent code,
nonce la date, lheure, le lieu et les circonstances de la dcouverte, lge apparent et le sexe de lenfant, toute
particularit pouvant contribuer son identification, ainsi que lautorit ou la personne laquelle il est confi. Ce
procs-verbal est inscrit sa date, sur les registres de ltat civil.
A la suite et sparment de ce procs-verbal, lOfficier de ltat civil tablit un acte tenant lieu dacte de
naissance. En plus des indications prvues larticle 154, cet acte nonce le sexe de lenfant, ainsi que les pr noms

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et nom qui lui sont donns ; il fixe une date de naissance pouvant correspondre son ge apparent et dsigne comme
lieu de naissance la localit o lenfant a t dcouvert.
Si lacte de naissance de lenfant vient tre dcouvert, ou si la filiation de ce dernier est judiciairement
tablie, le procs-verbal de dcouverte et lacte provisoire de naissance sont annuls la requte du Procureur de la
Rpublique ou des parties intresses.
Si la date et le lieu de naissance de lenfant viennent tre connus, mention en sera faite en marge de lacte
tabli, conformment au deuxime alina du prsent article, la diligence du Procureur de la Rpublique.

Article 172 : Si la naissance dun enfant na pas t dclare dans le dlai lgal et sous rserve des dispositions
prvues larticle prcdent, lOfficier de ltat civil ne peut la relater quen transcrivant un jugement du tribunal
civil contenant, dans la mesure o elles peuvent tre tablies ou prsumes, les nonciations prvues larticle 167
du prsent chapitre.
Le tribunal et lOfficier de ltat civil comptents sont ceux du lieu de naissance de lintress. Si ce lieu est
inconnu, le tribunal comptent est celui du domicile du requrant et ce tribunal dcide le lieu o le jugement sera
transcrit.
Si la date de naissance est certaine ou prsume, mention du jugement est faite cette date en marge des
registres de ltat civil.
Mention du jugement est faite galement, sil y a lieu, en marge des procs-verbaux de dcouverte ou des
dclarations prvues par les articles prcdents.

Article 173 : Le jugement ordonnant que lenfant adopt cesse dappartenir sa famille dorigine tient lieu de
jugement dclaratif de naissance. Il doit contenir, dans la mesure o elles sont connues ou prsumes, sans violation
du dcret de lorigine, les nonciations prvues larticle 167 du prsent chapitre.
Sous rserve des peines prvues par le prsent code ou par les lois spciales, aucune copie ni extrait de
lacte de naissance originaire ne peuvent tre dlivrs par lOfficier de ltat civil sans autorisation du Prsident du
tribunal civil dans le ressort duquel lacte a t dress, ou du domicile de lenfant. Le Prsident statuera sur simple
requte.

Article 174 : En cas de naissance survenue dans un navire de la marine gabonaise ou dans un aronef gabonais, il en
est dress acte par les commandants de ce navire ou de cet aronef.
Les actes doivent tre ensuite remis pour transcription lOfficier de ltat civil du premier arrondissement
de la capitale.

Article 175 : La copie conforme de lacte de naissance ou du jugement en tenant lieu ne peut tre dlivre qu la
personne concerne, au mandataire de cette dernire, ainsi quau Procureur de la Rpublique, et pour les mineurs,
leur pre et mre ou tuteur. En cas dabsence ou aprs la mort dune personne, la copie conforme de son acte de
naissance ou du jugement en tenant lieu peut tre galement dlivre au conjoint, aux ascendants ou descendants en
ligne directe.
Tout autre intress ne peut obtenir cette copie quen vertu dune autorisation dlivre sans frais par le
tribunal dinstance de la localit o lacte a t reu, et sur la demande crite de lintress. En cas de refus du
tribunal dinstance, le Prsident du tribunal de grande instance statue sur le recours qui peut tre exerc en la forme
du rfr.
Les dpositaires des registres sont tenus de dlivrer tout requrant des extraits indiquant, sans autre
nonciation lanne, le jour, lheure et le lieu de naissance, le sexe, les prnoms et le nom de lenfant tels quils
rsultent des nonciations de lacte de naissance ou des procs-verbaux, dclarations et jugements en tenant lieu,
ainsi que des mentions faites en marge de ces actes.
Les extraits prcisant, en outre, les nom, prnom, profession et domicile des pre et mre, ne peuvent tre
dlivrs que dans les conditions prvues pour les copies conformes, moins que la dlivrance nen soit demande
par les hritiers du disparu, ou par une administration publique.
Les extraits prvus aux deux alinas prcdents ne doivent pas mentionner la source des nonciations quils
renferment, ni faire apparatre de diffrence entre celles qui sont tablies et celles qui sont simplement prsumes.
Les nonciations faisant dfaut ne doivent faire lobjet daucune mention.

Article 176 : Lacte de reconnaissance dun enfant naturel est inscrit sur les registres sa date.
Sil na pas t dress par un Officier de ltat civil, la transcription en est faite la diligence de lOfficier
public qui la reu.
A cet effet, lacte est signifi dans un dlai de 15 jours lOfficier de ltat civil dpositaire de lacte de
naissance de lenfant. Toutefois, la reconnaissance faite par testament peut, la demande du testateur, ntre
signifie que dans un dlai de 15 jours compter du jour o lOfficier public a connaissance du dcs.

18

La transcription est faite par les soins de lOfficier de ltat civil dans un dlai de 5 jours compter de la
signification, non compris les jours fris.
Il est fait mention de lacte de reconnaissance en marge de lacte de naissance, sil en existe un.
En cas de reconnaissance pendant un voyage maritime ou arien, il en est dress acte par les commandants
des navires et aronefs gabonais, dans les formes et conditions prvues par un rglement dadministration publique.

Section 3

Des actes de mariage

Article 177 : Lacte de mariage nonce :

1) les prnoms, noms, professions, ges, dates et lieux de naissance, domicile ou rsidence des poux ;

2) le consentement des pre et mre, aeuls ou aeules ou celui du conseil de tutelle, dans les cas o il est requis ;

3) la nationalit dclare par les poux, sur linterpellation eux faite par lOfficier de ltat civil ;

4) les prnoms, noms, ges, professions et domiciles des tmoins ;

5) le choix fait par les poux de la monogamie ou de la polygamie ;

6) le rgime matrimonial choisi par les poux et, sil y a eu contrat, la date de ce contrat, ainsi que les nom et lieu de

rsidence du notaire ou de lOfficier de ltat civil qui la reu.

Les poux doivent expressment et conjointement dclarer les choix viss aux paragraphes 5me et 6me ci
dessus, et lOfficier de ltat civil doit en faire mention dans lacte de mariage.
En cas de dsaccord sur ces choix, le mariage ne pourra tre clbr.
Sous rserve des dispositions des articles 178 et 311 du prsent code, ces choix doivent tre respects
jusqu la dissolution du mariage.
LOfficier de ltat civil rdige lacte de mariage immdiatement aprs sa clbration et en envoie copie aux
Officiers de ltat civil des lieux de naissance des poux.

Article 178 : Les poux peuvent, au cours du mariage, renoncer loption monogamique. Cette renonciation est

constate par une dclaration conjointe faite devant un notaire ou un Officier dtat civil qui doit auparavant,

entendre sparment les deux poux.

LOfficier de ltat civil qui clbre la seconde union doit, au moment de dresser lacte de mariage, faire mention de

la dclaration vise ci-dessus.

Il sera procd galement la modification du livret de famille tabli lors du premier mariage.
Dans le cas o le premier mariage tait soumis au rgime de la communaut, les poux devront procder
la liquidation et au partage de cette communaut.
La seconde union ne pourra tre clbre sans que soit prsente lOfficier de ltat civil copie dun
inventaire, dpos au rang des minutes dun notaire, contenant dtermination des biens dpendant de la communaut.
Au cas o la communaut ne comporte pas de biens, il en sera fait mention dans lacte de mariage.

Section 4

Des actes de dcs

Chapitre I

Rgles gnrales

Article 179 : Lacte de dcs est dress par lOfficier de ltat civil de la commune ou de la localit o le dcs a eu
lieu, sur la dclaration dun parent du dfunt ou sur celle dune personne possdant sur ltat civil du dfunt les
renseignements les plus exacts et les plus complets.
En cas de dcs dans les hpitaux, tablissements sanitaires ou denseignement, htels ou tablissements publics ou
privs analogues, les dclarations de dcs seront faites par les Directeurs de ces tablissements.
Le dcs dun militaire en activit de service doit tre dclar par le chef de lunit laquelle il appartient,
moins que le militaire ne vive avec sa famille ou que son dcs se produise au cours dun cong ou hors du lieu o
son unit est stationne.
Tout agent de lautorit qui, dans lexercice de ses fonctions, est amen constater un dcs, est tenu
denvoyer, dans les cinq jours, lOfficier de ltat civil du lieu de dcs, tous les renseignements noncs larticle
181 ci-aprs.

Article 180 : Lacte de dcs est dress au plus tard dans les vingt-quatre heures de la dlivrance du permis
dinhumer. Hors les cas prvus par les rglements de police, linhumation ne peut avoir lieu que vingt-quatre heures
aprs le dcs.

19

Lorsquil y a des signes ou indices de non violente, ou dautres circonstances qui donnent lieu de le
souponner, on ne peut faire linhumation quaprs quun Officier de police judiciaire, assist dun mdecin ou dun
chirurgien, ait dress procs-verbal de ltat du cadavre et des circonstances y relatives, ainsi que des renseignements
quil a pu recueillir sur les prnoms, nom, ge, profession, lieu de naissance et domicile de la personne dcde.

Article 181: Lacte de dcs nonce :

1 la date, le lieu et si possible lheure du dcs ;

2 les prnoms, nom, date et lieu de naissance, profession et domicile de la personne dcde ;

3 les prnoms, noms, professions et domicile de ses pre et mre;

4 les nom, prnoms, date et lieu de naissance du conjoint de la personne dcde, si ce conjoint est encore en vie, et

la date du mariage ;

5 les prnoms, nom, ge, profession et domicile du dclarant et, sil y a lieu, son degr de parent avec la personne

dcde.

Le tout, autant quon pourra le savoir.


Il nest donn, sur les registres, aucune indication des circonstances de la mort, sauf si lidentit du cadavre
est inconnue.

Article 182 : Il est fait mention du dcs en matire de lacte de naissance de la personne dcde.
Lorsquun dcs intervient ailleurs que dans la localit o le dfunt tait domicili, lOfficier de ltat civil
qui a dress lacte de dcs envoie, dans les huit jours, lOfficier de ltat civil du dernier domicile du dfunt, une
copie de cet acte, laquelle est immdiatement transcrite sur les registres.
Article 183 : En cas de dcs pendant un voyage maritime de longue dure dans un navire de la marine gabonaise,
lacte de dcs est dress par le commandant de ce navire.
En cas de dcs pendant un voyage arien ou maritime de courte dure, lacte de dcs est dress par
lOfficier de ltat civil du lieu o le cadavre a t dpos pour tre mis sous bire.

Chapitre II

Des jugements dclaratifs de dcs

Article 184 : Lorsquune personne a disparu dans des conditions telles que sa mort est certaine, bien que son cadavre
nait pas t retrouv, tout intress peut demander au tribunal de rendre un jugement dclaratif du dcs de cette
personne.
Le tribunal comptent est celui o la personne de qui le demandeur veut tablir le dcs avait son domicile
ou sa rsidence lors de son dcs, ou celui du lieu o sest produit lvnement ayant entran le dcs.

Article 185 : Lorsque plusieurs personnes ont disparu au cours dun mme vnement, leurs dcs peuvent tre
dclars par un jugement collectif qui est rendu par le tribunal du lieu de la disparition ou du port dattache du
btiment ou de laronef ou, dfaut, par le tribunal de grande instance de la capitale.

Article 186 : Lorsque le tribunal dclare le dcs, il doit en fixer la date, eu gard aux prsomptions tires des
circonstances de la cause et, dfaut, au jour de la disparition. Il peut galement ordonner une enqute
complmentaire sur les circonstances de la disparition ou du dcs prsum.

Article 187 : Les jugements dclaratifs de dcs individuel et les extraits individuels des jugements collectifs de
dcs doivent tre transmis aux Officiers de ltat civil des derniers domiciles des disparus pour tre transcrits leur
date.

Article 188 : Si celui de qui le dcs a t judiciairement dclar rapparat postrieurement au jugement dclaratif,
ce jugement dclaratif est annul sa requte ou celui du Ministre public, par le tribunal qui la rendu.
Mention de lannulation du jugement dclaratif de dcs est faite en marge de sa transcription et en marge
de lacte de naissance de lintress.

Section 5

De la rectification des actes de ltat civil

Article 189 : Les actes de ltat civil ne peuvent tre rectifis quen vertu dun jugement rendu par le tribunal du lieu
o lacte a t dress.
Il y aura lieu rectification dans les cas derreur, domission, de changement de nom ou de prnoms.
La rectification des actes de ltat civil dresss ou transcrits par les agents diplomatiques et consulaires
gabonais est ordonne par le Prsident du tribunal de grande instance de la capitale.

20

La rectification dune dcision judiciaire en matire dtat civil ne peut tre ordonne que par la juridiction
qui la rendue.

Article 190 : La demande en rectification peut tre faite par la personne que lacte concerne, par le Ministre public
ou par toute personne ayant cette rectification un intrt n et actuel.

Article 191 : Le jugement rendu par le tribunal, en matire de rectification dacte de ltat civil, peut tre frapp
dappel devant la juridiction comptente.

Article 192 : Les jugements ou arrts portant rectification sont transmis immdiatement par le Procureur de la
Rpublique lOfficier de ltat civil du lieu o se trouve lacte rectifi. Leurs dispositifs sont transcrits en marge
des actes rectifis dans un dlai de trois jours compter de la rception de lexpdition de ces jugements ou arrts.
Lexpdition de lacte ne peut plus tre dlivre quavec les rectifications ordonnes.

Article 193 : Chaque Officier de ltat civil tiendra un registre spcial o seront mentionns, dans lordre
chronologique de leur date, les jugements suppltifs ou rectificatifs dactes de ltat civil.

Article 194 : Si la solution lui apparat approprie, le tribunal peut ordonner lannulation de lacte quil y a lieu de
rectifier, et ltablissement sa place dun acte nouveau.
Dans ce cas, le dispositif du jugement est transcrit en marge de lacte annul, lequel acte doit tre barr au
travers du registre par deux traits diagonaux.

Section 6

Des sanctions relatives ltat civil

Article 195 : Toute contravention de la part des agents chargs de la tenue ou de la conservation des registres aux
dispositions des rglements pris pour leur application engage leur responsabilit, lgard de toute personne qui
prouve de ce fait un prjudice.

Article 196 : Si lOfficier de ltat civil ou son dlgu refuse de dresser un acte conforme aux dclarations qui sont
faites, tout intress peut exercer un recours contre ce refus devant les tribunaux.
Il en est de mme si un dpositaire refuse de dlivrer une copie ou un extrait dun acte de ces registres.
En cas de succs du recours, lOfficier de ltat civil ou son dlgu peut tre condamn une amende qui
ne peut excder 10.000 F.
En cas de rejet du recours, les frais de la procdure sont supports par celui qui a exerc le recours,

Article 197 : Sera puni dune peine de 5 jours 1 mois demprisonnement et de 2000 4000 francs damende, ou de

lune de ces deux peines:

1 lOfficier de ltat civil qui, tenu de rdiger ou denregistrer un acte de ltat civil, ne la pas fait dans le dlai

prvu par la loi ;

2 lOfficier de ltat civil qui, tant tenu de communiquer un acte de ltat civil un autre Officier de ltat civil, ne

la pas fait dans le dlai prvu par la loi ;

3 lOfficier de ltat civil qui contrevient aux autres dispositions du prsent chapitre.

TITRE II

DU MARIAGE, DU DIVORCE ET

DE LA SPARATION DE CORPS

Chapitre I

Du mariage

Section I

Des fianailles

Article 198 : Lacceptation rciproque de la promesse de mariage cre ltat de fianailles. Le fianc ou la fiance
qui romps abusivement la promesse de mariage accepte ou qui, par son fait, donne lautre fianc de justes motifs
de la rompre, peut tre condamn rparer le prjudice matriel et moral caus celui-ci ainsi qu ses pre et mre
ou aux personnes ayant agi en lieu et place de ces derniers. Le tribunal pourra, dans lvaluation de ce prjudice,
tenir compte des services rendus de part et dautre.

21

La mme rparation peut tre demande aux personnes qui, ayant autorit sur un mineur, ont incit ce dernier
rompre abusivement la promesse de mariage laquelle ils avaient consenti.

Article 199 : Les fiancs peuvent, en cas de rupture, rclamer les prsents quils se sont faits ou quils ont donns
leurs beaux-parents respectifs ; si ces prsents nexistent plus en nature, ce sera leur valeur en argent qui sera donne
la place.
Il ny aura jamais lieu restitution des prsents lorsque la rupture des fianailles est cause par la mort du
fianc ou de la fiance ou par une dmence non occasionne par lusage de lalcool ou des stupfiants.

Article 200 : La preuve de la promesse de mariage et du caractre abusif de la rupture incombe a celui qui rclame
des dommages-intrts. Elle peut se faire par tout moyen. Toutefois, les sommes dargent donnes aux beaux-parents
ne sont pas admises comme preuve de promesse de mariage et ne peuvent tre restitues.

Article 201 : Les actions fondes sur les articles 198 et 199 se prescrivent par une anne compter du jour o les
fianailles ont t rompues.

Article 202 : Aucune action ne peut tre accorde pour contraindre au mariage la fiance ou le fianc qui sy refuse.
Les peines conventionnelles qui auraient t stipules pour tre appliques en cas de refus de clbration de
mariage ou en cas de rupture de fianailles, ne peuvent tre excutes.

Section 2

Des conditions requises pour pouvoir contracter mariage

Paragraphe I

Conditions dge

Article 203 : Lhomme, avant dix-huit ans rvolus, la femme, avant quinze ans rvolus, ne peuvent contracter
mariage.
Nanmoins, le Prsident de la Rpublique ou, dfaut, le Prsident de la Cour suprme, peut accorder des
dispenses dge pour des motifs graves.

Paragraphe 2
Conditions supplmentaires requises pour les alins
Article 204 : Les alins interdits ne peuvent contracter mariage que dans un intervalle lucide, et la condition dy
tre autoriss par leur tuteur et aprs avis favorable dun psychiatre ou dfaut, dun mdecin.
Lautorisation du tuteur doit tre donne huit jours au moins avant le mariage, devant lOfficier de ltat civil du lieu
o doit tre clbr le mariage ou, dfaut, par acte authentique dress soit par notaire, soit par lOfficier de ltat
civil du domicile ou de la rsidence du tuteur. Le refus de celui-ci sera constat, sil y n lieu, dans les mmes formes
que lautorisation.
Lautorisation donne par le tuteur ou le refus oppos par lui peut don ner lieu un recours devant le
tribunal de grande instance ou dinstance du lieu o le mariage doit tre clbr. Le recours peut tre exerc par
toutes les personnes qui peuvent demander interdiction et aussi lorsquil sagit dun recours contre le refus, par
linterdit lui-mme.

Paragraphe 3

Du consentement

Article 205 : Mme si les conditions exiges par larticle 203 sont runies, le jeune homme ou la jeune fille qui na
pas atteint lge de 21 ans rvolus ne peut contracter mariage sans le consentement de ses pre et mre.
En cas de refus dun des pre et mre, le consentement dun seul des deux suffit. En cas de divorce ou de
sparation de corps, le consentement de celui qui a la garde de lenfant sera toujours exig.
Si lun des pre et mre est mort ou dans limpossibilit de manifester sa volont, le consentement de lautre
suffit, Il en sera de mme pour les enfants dont aucune filiation paternelle na pu tre tablie.

Article 206 : Si les pre et mre sont morts ou dans limpossibilit de manifester leur volont, ou dchus de leur
autorit, le consentement doit tre donn par le tuteur ou par le conseil de tutelle et, dfaut, par les aeuls ou aeules
les plus proches dans chaque ligne.
En cas de refus dun ou de plusieurs de ces aeuls ou aeules, le consentement des autres ou de lun deux
suffit.

22

Article 207: Lenfant adoptif ne peut contracter mariage avant lage de 21 ans sans le consentement de ladoptant.
Sil a t adopt par deux poux, les rgles prvues larticle 205 sont applicables.
Si ladoptant ou les adoptants sont morts ou dans limpossibilit de manifester leur volont, le consentement est
donn par le tuteur. Toutefois, si lenfant adoptif rentre dans sa famille dorigine, les dispositions prvues aux
articles 205 et 206 seront observes.

Article 208 : Lorsque le pre, la mre et les aeuls sont dcds, ou en tat dabsence, ou que, leur rsidence tant
inconnue, ils nont pas donn de leurs nouvelles depuis un an, lenfant mineur dpourvu de tuteur et dcid
contracter mariage doit faire une dclaration crite de ces faits devant le tribunal de grande instance du lieu o le
mariage doit tre clbr. Ce tribunal, aprs enqute, autorisera ou refusera la clbration du mariage projet.
Les fausses dclarations faites par lenfant dans les cas prvus au prsent article seront punies dun
emprisonnement de 3 mois 1 an et dune amende de 10.000 50.000 francs, ou de lune de ces deux peines
seulement.

Article 209 : Le consentement, hors les cas o il est donn par le Conseil de tutelle ou par le tribunal, peut tre
donn oralement au moment de la clbration du mariage ou par acte authentique dress soit par le notaire, soit par
lOfficier de ltat civil du domicile ou de la rsidence du tuteur ou de lascendant habilit donner le consentement.
Lacte de consentement, la dlibration du Conseil de tutelle ou la dcision du tribunal autorisant la
clbration du mariage projet doit contenir, peine de nullit, les noms, prnoms, dates et lieux de naissance et
domicile des futurs poux et de tous ceux qui ont concouru lacte, ainsi que leur degr de parent.

Article 210 : Lenfant mineur qui produit un acte de consentement dun ou de plusieurs de ses aeuls ou dun tuteur
ou qui fait intervenir ceux-ci au moment de la clbration du mariage, doit exhiber en mme temps, lacte de dcs
de ses pre et mre ou bien une dcision du tribunal ou un acte de notorit dlivr par le Prsident du tribunal
tablissant que ces derniers sont dans limpossibilit de manifester leur volont ou dchus de la puissance paternelle.

Article 211 : Chacun des poux doit consentir personnellement au mariage, au moment de sa clbration.

Article 212 : Le consentement nest point valable sil a t extorqu par violence et menaces, ou sil na t donn
que par suite dune erreur sur la religion du conjoint, sur son tat grave de sant au moment de la clbration du
mariage, ou sur la conformation physique dun conjoint qui ne possde pas les organes ncessaires la
consommation du mariage.
Lerreur sur la nationalit est considre comme erreur sur lidentit civile.

Paragraphe 4

Des empchements momentans

Article 213 : La femme ne peut contracter un second mariage avant la dissolution du premier. Il en est de mme de
lhomme qui a opt pour le mariage monogamique, sous rserve des dispositions de larticle 178 du prsent code.
Toute femme qui, tant engage dans les liens dun mariage, en aura contract un autre avant la dissolution
du prcdent sera punie dun emprisonnement de cinq jours un mois et dune amende de 2.000 francs 24.000
francs, ou de lune de ces deux peines seulement. En cas de rcidive, ces peines seront portes au double. Il en sera
de mme pour lhomme ayant opt pour le mariage monogamique, sous rserve des dispositions de larticle 178 ci
dessus.

Article 214: La femme divorce, veuve ou dont le mariage a t annul ne peut, moins de 300 jours aprs le divorce,
le dcs du conjoint ou lannulation du mariage, contracter une nouvelle union sans avoir prsent un certificat de
non-grossesse lOfficier de ltat civil du lieu de clbration.
Celle qui ne peut prsenter cette pice ne peut se remarier qu lexpiration dun dlai de 300 jours qui
commence courir du jour de lordonnance autorisant les poux avoir des domiciles ou rsidences spars, ou
dfaut, du jour o le jugement de divorce est devenu dfinitif; en cas de dcs du mari ou dannulation du mariage,
ce dlai commence courir du jour du dcs ou de lannulation.

Article 215: Le dlai de 300 jours prvu larticle prcdent prend fin en cas daccouchement.
Dautre part, le Prsident du tribunal civil dans le ressort duquel le mariage doit tre clbr peut, par
ordonnance rendue sur simple requte, abrger ce dlai lorsquil rsulte avec vidence que depuis 300 jours, le
prcdent mari na pas cohabit avec sa femme.

23

Enfin, le dlai de 300 jours ne peut tre exig dune femme dont labsence du mari a t dclare par le
tribunal.

Paragraphe 5

Des prohibitions et dispenses

Article 216 : Le mariage est prohib entre les ascendants et descendants dune mme ligne et entre frre et soeur,

oncle et nice, tante et neveu, cousins et cousines germains et issus de germain en premier degr.

Il est galement prohib entre ladoptant et ladopt, entre lun deux et le conjoint ou les descendants de lautre,

ainsi quentre les enfants adoptifs dun mme individu.

Il est encore prohib entre lhomme et la mre de ses anciennes femmes, concubines ou fiances, entre
lhomme et lancienne pouse ou fiance de son fils, entre lhomme et la fille de ses anciennes pouses ou
concubines nes dune autre union.
Il est enfin prohib entre beau-frre et belle-sur, cest--dire entre un homme et la soeur de sa femme,
moins que la personne qui a cr lalliance soit dcde.

Article 217 : En labsence dune filiation lgalement tablie, lexistence dun lien notoire de filiation suffit
entraner les empchements prvus larticle prcdent.

Article 218 : Le Prsident de la Rpublique peut lever, pour causes graves, les prohibitions de mariage prvues au
prsent paragraphe.

Section 3

Des formalits prliminaires du mariage

Article 219: Le mariage ne peut tre clbr avant la publication des bans faite, la requte des futurs poux, la
mairie ou au sige du centre dtat civil dans lequel le mariage doit tre clbr.
LOfficier de ltat civil procde cette publication par voie daffichage appose la porte de la mairie ou
du sige du centre dtat civil dans lequel le mariage doit tre clbr. Cette mairie ou ce sige sera la mairie ou le
sige du centre dtat civil dans le ressort de laquelle ou duquel lun des poux au moins a son domicile ou bien sa
rsidence tablie par un mois dhabitation continue la date de publication.
La publication prvue lalina prcdent sera refus si lun des futurs poux ne possde pas la capacit de
contracter mariage ou sil existe un empchement lgal.
Les futurs poux peuvent, sur simple requte, se pourvoir contre ce refus devant le Prsident du tribunal
dinstance ou de grande instance du lieu de clbration, lequel statuera par ordonnance.

Article 220 : Aucun Officier de ltat civil ne peut procder la publication prvue larticle prcdent, ni en cas de
dispense de publication, la clbration du mariage, quaprs remise par chacun des futurs poux dun extrait dacte
de naissance de lintress ou dun jugement en tenant lieu ; pour les mineurs, de lacte de renoncement de ses
parents ou de son tuteur, et pour le futur mari, de lacte de renoncement ou de non renoncement la polygamie.
Lacte de renoncement ou non renoncement la polygamie sera tabli par un notaire ou, dfaut, par un
Officier de ltat civil, en prsence de la future pouse laquelle il en sera donn lecture.

Article 221 : Lextrait de lacte de naissance ne doit pas avoir t dlivr depuis plus de deux mois, ou, pour les
extraits dlivrs par les agents diplomatiques et consulaires du Gabon ainsi que par les autorits publiques trangres,
depuis plus de six mois.

Article 222 : Celui des futurs poux qui est dans limpossibilit de se procurer cet extrait peut le suppler par un acte
de notorit tabli par le tribunal dinstance, le juge dinstance ou le notaire du lieu de naissance ou, dfaut, du
domicile de lintress.
Lacte de notorit contient les mmes mentions que celles prvues larticle 167 et doit tre sign de
lautorit qui la tabli et des tmoins qui se sont ports garants de lexactitude des faits qui y sont consigns. Les
tmoins ne sachant signer y apposent leurs empreintes digitales.
Lacte de notorit, une fois tabli, est ensuite prsent au tribunal de grande instance du lieu de clbration
du mariage. Ce tribunal, aprs avoir entendu le Procureur de la Rpublique, donne ou refuse lhomologation, selon
quil trouve suffisants ou insuffisants les faits mentionns et les causes qui empchent de rapporter lacte.

24

Article 223 : Laffiche mentionne lalina premier de larticle 219 noncera, peine de nullit, les noms,
prnoms, professions, domicile et rsidence des futurs poux, ainsi que loption du mariage monogamique ou
polygamique et le rgime matrimonial choisis.
Elle restera appose pendant dix jours et non compris celui de la publication.
Si laffichage est interrompu avant lexpiration de ce dlai, il en est fait mention sur laffiche qui aura cess
dtre appose.

Article 224 : Si le mariage na pas t clbr dans les 3 mois compter de lexpiration du dlai de publication, il ne
pourra tre clbr quaprs une nouvelle publication.

Article 225: Le Prsident du tribunal de grande instance ou dinstance ou dfaut, le sous-prfet de la


circonscription dans laquelle le mariage doit tre clbr peut, pour les causes graves, dispenser les futurs poux de
lobservation du dlai prvu lalina 2 de larticle 223, et mme de la publication.

Section 4

Des oppositions mariage

Article 226 : Le droit de faire opposition la clbration dun mariage appartient au pre et la mre et, dfaut des
pre et mre, aux aeuls et aeules et au tuteur. Toutefois, aprs main leve judiciaire dune opposition forme par un
ascendant ou par le tuteur, aucune nouvelle opposition forme par un autre ascendant ou par le tuteur nest recevable
et ne peut retarder la clbration.
A dfaut dascendants ou de tuteur, le frre ou la soeur, loncle ou la tante, les cousins et cousines germains,
majeurs, peuvent former opposition en se fondant uniquement sur ltat de dmence de leur parent ; mais cette
opposition ne sera reue qu la charge par lopposant de provoquer linterdiction et dy faire statuer dans le plus bref
dlai.
Le droit de former opposition appartient aussi, en cas de monogamie, toute personne lie par mariage
celle qui se propose den contracter un autre.
Le droit de former opposition appartient enfin au Ministre public, toutes les fois quun empchement
dordre public est port sa connaissance.

Article 227 : Lopposition doit tre faite par crit, avec signature lgalise. Les personnes ne sachant signer y
apposent leurs empreintes digitales devant lOfficier de ltat civil du lieu o est situ le domicile de lopposant ou,
dfaut, devant le commissaire de police ou le commandant de la brigade de gendarmerie.
Les commissaires de police, le commandant de la brigade de gendarmerie veilleront ensuite ce que lacte
dopposition nonce la qualit qui donne lopposant le droit de la former, ainsi que les motifs de lopposition.
Lopposition sera ensuite remise ou communique par voie postale lOfficier de ltat civil du lieu de
clbration. Celui-ci est tenu dcarter purement et simplement toute opposition qui nest pas fonde sur un
empchement lgal.

Article 228 : LOfficier de ltat civil portera immdiatement opposition reue et retenue la connaissance des
futurs poux.

Article 229 : Une opposition mariage ne peut tre prise en considration si son auteur nadresse pas au Prsident

du tribunal du lieu de clbration, dans le mme pli que son opposition et sous le couvert de lOfficier de ltat civil,

une demande en interdiction de clbration du mariage.

Le Prsident du tribunal statue par voie dordonnance. Cette ordonnance est susceptible dappel et la juridiction

dappel est tenue de statuer dans les dix jours qui suivent la rception du dossier.

Article 230 : En cas de rejet dune opposition, lOfficier de ltat civil est tenu de procder la clbration ou de
dlivrer un certificat de publication.
Le certificat de publication autorise les fiancs se marier dans le mois qui suit, devant tout Officier
gabonais de ltat civil.

Section 5

De la clbration du mariage

Article 231 : Le mariage est clbr publiquement dans la salle des mariages, en prsence de deux tmoins majeurs.

25

Il peut, en cas dempchement grave et sur autorisation du Prsident du tribunal, tre clbr au domicile de
lune des parties. Dautre part, lorsquil y a pril imminent de mort de lun des futurs poux, lOfficier de ltat civil
peut clbrer le mariage au lieu o se trouve le mourant et avant toute autorisation des autorits prcites.
Dans ce dernier cas, le mariage pourra tre clbr, mme si aucun des poux na une rsidence dun mois
dans le ressort du lieu de clbration. Mention des mariages ainsi clbrs sera faite dans les actes de mariage.

Article 232 : Aprs stre assur de la prsence des deux tmoins, lOfficier de ltat civil donne lecture aux futurs
poux, des articles 177, paragraphes 5 et suivants, 252, 253 et 259, alinas 1, 2 et 3 du prsent code.
LOfficier de ltat civil interroge ensuite successivement chacun des futurs poux sur son option
polygraphique ou monogamique du mariage.
Dans le cas o les futurs poux confirment leur option pour lengagement monogamique, lOfficier de ltat
civil leur demande alors de prciser galement le rgime matrimonial quils ont choisi, ou sils ont tabli un contrat
de mariage conformment larticle 306 du prsent code.
En cas domission de lOfficier de ltat civil, les poux sont prsums, sauf preuve contraire, stre maris
sous la forme polygamique et soumis au rgime lgal de la sparation des biens.
LOfficier de ltat civil demande enfin aux futurs poux sils veulent sunir par le lien du mariage. Aprs
leur rponse affirmative, il les dclare lgalement unis par le lien du mariage, en vertu de leur consentement mutuel.
Il dresse immdiatement lacte de mariage dont il donne lecture et dlivre copies sur-le-champ aux poux, ainsi
quun certificat de mariage et le livret de famille. Le mariage religieux ne peut avoir lieu que sur prsentation du
certificat de mariage.

Article 233 : Sans prjudice des peines disciplinaires, sil y a lieu, est passible dune amende de 2.000 24.000
francs et dun emprisonnement de 5 jours 1 mois ou de lune de ces deux peines seulement, lOfficier de ltat civil
qui a procd la clbration dun mariage alors quun empchement prvu par le prsent chapitre aurait pu lui tre
rvl par lexamen des pices qui ont t produites ou quil aurait d exiger des futurs poux.
Il en sera de mme de lOfficier de ltat civil qui aura procd la clbration dun mariage sans se
conformer aux prescriptions du prsent chapitre.
Les amendes prvues par le prsent article seront prononces la diligence du Procureur gnral, par le
tribunal dinstance ou de grande instance du lieu o le mariage a t clbr.

Section 6

De la preuve du mariage

Article 234 : Le mariage est prouv par lacte de mariage ou, dfaut, par la possession dtat dpoux ou par un
acte de notorit.

Article 235 : La possession dtat nest admise quen cas de perte, destruction, inexistence prouves des registres
dtat civil. Elle stablit par une runion suffisante des faits qui supposent lexistence du lien matrimonial. Les
principaux de ces faits sont :
- que lhomme et la femme portent le mme nom;
- quils se traitent comme mari et pouse ;
- quils sont reconnus comme tels par la famille et la socit.

Article 236 : Lorsquil y a impossibilit absolue de se procurer lacte de mariage par suite des guerres ou
dembrasements, la preuve de mariage peut tre faite, aprs autorisation du tribunal, au moyen dacte de notorit
dress soit par les agents diplomatiques et consulaires du Gabon, soit par les autorits publiques trangres.
Lacte de notorit devra indiquer la date depuis laquelle le mariage existe, sil y a lieu, la date laquelle il
a cess dexister.

Section 7

De la nullit du mariage

Article 237 : Linobservation des dispositions des articles 203, alina premier, 213, 216 du prsent code, ainsi que
lidentit de sexe, entrane la nullit absolue du mariage.
Le tribunal peut galement prononcer la nullit du mariage pour violation grave ou frauduleuse des articles
219 et 231.

Article 238 : Laction en nullit fonde sur linobservation des dispositions des articles 213, 216, ou sur lidentit de
sexe, peut tre exerce par toute personne intresse et, du vivant des poux, par le Ministre public.

26

Laction en nullit fonde sur linobservation des dispositions des articles 203, alina premier, ne peut tre
exerce que par lpoux qui na pas atteint lge requis, par ses pre et mre ou tuteur, ou autres ascendants appels
consentir au mariage et, du vivant des poux, par le Ministre public. Le pre, la mre, le tuteur ou les ascendants qui
ont consenti ce mariage ne sont pas recevables exercer laction en nullit.
L action en nullit fonde sur les violations des dispositions des articles 219 et 231 ne peut tre exerce que
par les poux et par le pre, la mre, le tuteur, le ou les ascendants qui nont pas consenti au mariage et, du vivant des
poux, par le Ministre public.

Article 239 : Le mariage contract par des poux qui navaient point encore lge requis ou dont lun des deux

navait point atteint cet ge, ne peut plus tre attaqu :

1 lorsque lpoux ou les poux ont atteint cet ge ;

2 lorsque la femme a conu.

Article 240 : Lorsquil y a possession dtat continue et que lacte de clbration de mariage est reprsent, nul nest

recevable demander la nullit du mariage pour violation des articles 219 et 231.

Article 241 : Si, au cas de bigamie, les poux opposent la nullit du premier mariage, la validit ou la nullit de ce

mariage doit tre juge pralablement.

Article 242 : Laction en annulation fonde sur larticle 212 ne peu tre exerce que par celui des poux dont le

consentement na pas t donn.

Laction en annulation fonde sur larticle 212 ne peut tre exerce que par celui des poux dont le
consentement na pas t libre ou qui a t induit en erreur. Elle cesse dtre recevable toutes les fois quil y a eu
cohabitation continue pendant 6 mois depuis que lpoux a acquis sa pleine libert ou que lerreur a t par lui
reconnue.
Laction en annulation pour violation de larticle 202 ne peut tre exerce que par linterdit lui-mme, son tuteur et
les personnes qui peuvent demander linterdiction.

Article 243 : Tout mariage contract sans le consentement requis par les articles 205, 206, 207 et 208 peut tre
annul par le tribunal la demande de ceux dont le consentement tait requis, lorsque le mariage a t approuv
expressment ou tacitement par ceux dont le consentement tait ncessaire, ou lorsquil sest coul une anne sans
rclamation de leur part depuis quils ont eu connaissance du mariage. Elle ne peut pas tre intente non plus par
lpoux lorsquil a atteint la majorit matrimoniale.

Article 244 : Lorsque les deux poux ont t mis en cause, le jugement prononant la nullit du mariage possde
lgard de tous lautorit de la chose juge.

Article 245 : Le dispositif du jugement prononant la nullit fait lobjet de la transcription et des mentions prvues
larticle 287, et fait lobjet de la publication prvue par le code de procdure civile.

Article 246 : La nullit dun mariage ne produit ses effets qu partir du jour o la dcision prononant la nullit est
devenue dfinitive. Le mariage est rput dissout compter de ce jour.
Toutefois, en ce qui concerne les biens, la dissolution remonte, quant ses effets entre les poux, au jour de
la demande, mais nest opposable aux tiers que du jour de la transcription prvue larticle prcdent.
Cependant, toutes ces dispositions ne sopposent pas la validit dun nouveau mariage contract avant
lannulation du prcdent.

Article 247 : Si les deux poux ont t dclars de mauvaise foi par le tribunal, le mariage nul est rput navoir
jamais exist tant dans les rapports entre les poux entre eux que dans leurs rapports avec les tiers.
Toutefois, les enfants issus dun mariage dclar nul demeurent lgitimes, mme si leurs pre et mre
ntaient pas de bonne foi. La garde de lenfant sera dcide par le tribunal.

Article 248 : Si un seul des poux a t dclar de mauvaise foi, le mariage nul est rput navoir jamais exist son
gard.
Lautre poux bnficie des dispositions de larticle 244 du prsent code ainsi que des libralits consenties
par lpoux de mauvaise foi ou par les parents de ces derniers.

Section 8

Du mariage dun Gabonais ltranger

27

Article 249 : En pays tranger, le mariage entre Gabonais ou entre Gabonais et trangers est valable sil a t clbr
dans les formes qui y sont usites. Il doit nanmoins tre prcd dune publication faite au domicile des parents et
au lieu de naissance au Gabon de chacun des poux ou, dfaut, la mairie de la capitale.

Article 250 : Peut tre dclar nul, le mariage dun Gabonais ltranger conclu sans observation des dispositions
des articles 203, 204, 205, 206, 207, 208, 209 et 213 du prsent code.
Peut tre galement dclar nul, le mariage dun Gabonais ltranger contract en violation des articles
211 et 212. Il en est de mme lorsquil y a erreur sur lidentit de sexe.

Article 251 : La nullit du mariage dun Gabonais ltranger obit aux mmes rgles que celles prvues la
section VII du prsent chapitre.

Chapitre II

Des effets du mariage

Article 252 : Par leffet du mariage, le mari doit protection sa femme, la femme doit obissance son conjoint.
Les poux se doivent mutuellement fidlit, secours, assistance.

Article 253 : Le mari est le chef de famille. Il exerce cette fonction dans lintrt commun du mnage et des enfants.
La femme concourt avec le mari assumer la direction morale et matrielle de la famille, et la prosprit de
celle-ci, lever leurs enfants et prparer ltablissement de ces derniers.
La femme remplace le mari dans ses fonctions de chef de famille, si celui-ci est frapp dincapacit ou se
trouve en tat dabsence, ou sil est condamn pour abandon de famille. Il en est de mme si le mari abandonne
volontairement la vie commune ou sil est hors dtat de manifester sa volont en raison de son loignement ou de
toute autre cause.

Article 254 : Le choix de la rsidence de la famille appartient au mari ; la femme est oblige dhabiter avec lui, et il

est tenu de la recevoir.

Lorsque la rsidence fixe par le mari prsente pour la famille des dangers dordre physique ou dordre moral, la

femme peut tre autorise par le tribunal avoir pour elle et ses enfants une autre rsidence.

Les poux ne peuvent, lun sans lautre, disposer des droits par lesquels est assur le logement de la famille,
ni des meubles dont il est garni.
Celui des poux qui na pas donn son consentement lacte de disposition peut en demander lannulation ; laction
en nullit lui est ouverte dans lanne partir du jour o il a eu connaissance de lacte, sans pour autant tre intente
plus dun an aprs la dissolution du rgime matrimonial.

Article 255 : Le mariage ne porte pas atteinte la capacit juridique des poux, mais leurs pouvoirs peuvent tre
limits par le rgime matrimonial ou par la loi.

Article 256 : Un poux peut tre autoris par le tribunal passer seul un acte pour lequel le concours et le
consentement de son conjoint sont ncessaires, si celui-ci est hors dtat de manifester sa volont ou si son refus
nest pas justifi par lintrt de la famille.
Lacte pass dans les conditions fixes par lautorisation du tribunal est opposable lpoux dont le
concours ou le consentement a fait dfaut.

Article 257 : La femme a, sous tous les rgimes, le pouvoir de reprsenter le mari pour les besoins courants du
mnage, et demployer pour ces besoins les fonds quil laisse entre ses mains.
En application du prcdent alina, la femme peut, sur sa seule signature, faire ouvrir un compte courant
spcial pour y dposer ou en retirer les fonds rservs pour les besoins du mnage.
Louverture de ce compte doit tre notifie par le dpositaire au mari et la balance de compte ne peut tre
dbitrice quen vertu dun mandat exprs de ce dernier.

Article 258 : Chacun des poux est tenu des engagements contracts par lautre pour lentretien du mnage et
dducation des enfants.
Nanmoins, la solidarit na pas lieu pour des dpenses manifestement excessives, eu gard aux capacits et
au train de vie du mnage, lutilit ou linutilit de lopration, la bonne ou mauvaise foi du tiers.
La solidarit na pas lieu non plus pour les obligations rsultant dachats temprament, sils nont pas t
conclus par consentement des deux poux.

28

Article 259 : Si les conventions matrimoniales ne rglent pas la contribution des poux aux charges du mnage,
ceux-ci y contribuent proportion de leurs facults respectives.
Les charges du mariage incombent au mari, titre principal. Il est oblig, selon ses facults et son tat, de
fournir la femme tout ce qui est ncessaire pour les besoins de la vie.
La femme sacquitte de sa contribution en la prlevant sur les ressources dont elle a ladministration et la
jouissance, par ses apports en communaut et par son activit au foyer ou sa collaboration la profession du mari.
Si lun des conjoints ne remplit pas ses obligations, il peut y tre contraint, la requte de lautre poux, par
dcision du tribunal. Dautre part, les juges peuvent prescrire aux dbiteurs de lpoux dfaillant, deffectuer le tout
ou partie de leurs paiements entre les mains de lautre conjoint ; ils peuvent galement prescrire toutes les mesures
urgentes que requiert la sauvegarde des intrts de la famille, notamment en effectuant des saisies sur salaire.

Article 260 : Dans les mariages polygamiques, il est interdit dutiliser les revenus dune des pouses au profit des
autres.

Article 261 : La femme peut exercer la profession de son choix, moins que le mari demande au tribunal de lui
interdire, dans lintrt de la famille, lexercice de cette profession.
Elle peut toujours, pour les besoins de cette profession, aliner ou obliger seuls ses biens personnels en
pleine proprit.
Les engagements pris par la femme dans lexercice de cette profession sont inopposables au mari si celui-ci ny a pas
donn expressment son consentement. Les cranciers envers lesquels la femme sest oblige ne peuvent exercer
leurs poursuites sur les biens communs.

Article 262 : Lorsque la femme exerce une profession ou ladministration et la jouissance de ses biens personnels,
elle peut se faire ouvrir un compte courant en son nom propre.

Article 263 : Sous tous les rgimes, chacun des poux peroit ses gains et salaires, et peut en disposer librement
aprs stre acquitt des charges du mariage.

Chapitre III

De la dissolution du mariage et de la sparation de corps

Section 1

Dispositions gnrales

Article 264 : Le mariage se dissout :

1 par la mort de lun des poux ;

2 par le divorce lgalement prononc ;

3 par dcision de justice prononce aprs la dclaration dabsence.

Il se dissout galement quand il a t dclar nul.


En cas de dcs du mari, la femme continue habiter la maison commune jusquau moment o, aprs
arrangement entre les deux familles, elle rintgre ou non son foyer familial.

Article 265 : La rpudiation est interdite.


Toute rpudiation tablie dispense la femme de ses devoirs de cohabitation, dobissance et de fidlit et
emporte sparation des biens au jour de la rpudiation.

Section 2

Du divorce

Paragraphe 1

Des causes du divorce

Article 266 : Le divorce peut tre prononc la demande de lun des poux en cas :

1) dadultre du conjoint ;

2) de condamnation ferme de lautre poux une peine privative de libert gale ou suprieure un an pour crime

ou dlit volontaire de droit commun ;

3) dexcs, svices et injures graves rendant la vie conjugale intolrable ;

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4) dalcoolisme invtr ou dusage de stupfiants ;

5) de violation grave par le conjoint des devoirs rsultant du mariage;

6) de rupture de lengagement pris sur le choix du mariage monogamique prvu larticle 177, paragraphe 5 du

prsent code, sous rserve des dispositions de larticle 178 du prsent code.

Le divorce peut galement tre prononc la demande de lun des poux lorsque le conjoint mne une vie si

dshonorante que la vie commune devient insupportable au demandeur. Il en est de mme en cas dabsence dclare

conformment aux dispositions des articles 130 et suivants du prsent code.

Lorsque deux poux vivent spars de fait depuis au moins trois ans, le divorce peut tre prononc la
requte conjointe des deux poux ou la demande de lun deux, pour ce seul fait.

Paragraphe 2

Des causes empchant la demande en divorce de suivre son cours

Article 267 : La demande en divorce doit tre rejete en cas de rconciliation des poux survenue soit depuis que le
demandeur a eu connaissance des faits allgus dans sa demande, soit depuis cette demande.
Dans lun et lautre cas, le demandeur peut nanmoins intenter une nouvelle action pour cause survenue ou
dcouverte depuis la rconciliation et se prvaloir des anciennes causes lappui de sa demande.
Si le demandeur en divorce nie quil y ait eu rconciliation, le dfendeur en fera la preuve, soit par crit, soit
par tmoin.

Article 268 : Laction en divorce steint par le dcs de lun des poux survenu avant que le jugement ou arrt
prononant le divorce soir devenu dfinitif.

Paragraphe 3

De la procdure de divorce

Article 269 : Lpoux qui veut former une demande en divorce prsente, en personne, sa requte au Prsident du
tribunal ou le juge dlgu au divorce par le Prsident du tribunal.
Le Prsident du tribunal ou le juge comptent est celui du lieu de la rsidence effective du dfendeur.
En cas dempchement dment constat, le magistrat se transporte, assist de son greffier, au domicile de
lpoux demandeur.
En cas dinterdiction lgre, la requte fin de divorce ne peut tre prsente par le tuteur que sur la
rquisition ou avec lautorisation de linterdit.

Article 270 : Le juge, aprs avoir entendu le demandeur et lui avoir fait les observations quil croit convenables,
ordonne au bas de la requte que les parties comparatront devant lui au jour et lheure quil indique, pour
conciliation, et commet un agent dexcution pour notifier la citation.
La citation en conciliation doit tre signifie, peine de nullit, huit jours au moins avant la date de
laudition de conciliation, outre les dlais de distance. Elle est dlivre sous pli ferm.

Article 271 : Au jour indiqu, le juge entend les parties sparment, puis les runit afin de tenter une conciliation.

Si lune des parties se trouve dans limpossibilit de se rendre auprs du juge, le magistrat dtermine le lieu o sera

tente la conciliation ou donne commission pour entendre le dfendeur.

Les parties sont tenues de comparatre en personne, sans pouvoir se faire assister davocats ni de conseils.

Article 272 : En cas de non-conciliation ou de dfaut, le juge rend une ordonnance qui constate la non-conciliation
ou le dfaut et autorise le demandeur assigner son conjoint devant le tribunal.
Toutefois, avant dautoriser le demandeur assigner son conjoint, le juge peut, suivant les circonstances,
ajourner les parties pour une dure qui ne peut excder 6 mois. A lexpiration de ce dlai et sur une nouvelle
citation, le juge procde une autre tentative de conciliation. Il peut renouveler le dlai dajournement en une ou
plusieurs reprises, sans que sa dure totale puisse excder une anne.
Lordonnance tendue par le juge en matire dajournement ou de renouvellement nest susceptible ni
dopposition, ni dappel.

Article 273 : En cas de non-conciliation, de dfaut ou dajournement, le juge peut autoriser les poux rsider
sparment ou enjoindre lun deux de quitter la rsidence commune. Il statue, le cas chant, sur la remise des
effets personnels, sur les demandes relatives aux aliments pour la dure de linstance et sur les autres provisions.

30

Il peut autoriser lun des poux prendre des mesures conservatoires sur les biens de la communaut et sur
les biens dont lautre poux a ladministration ou la jouissance. Il peut notamment autoriser lapposition des scells
et nommer, sil y a lieu, un administrateur squestre de ces biens ou de certains dentre eux.
Les scells sont levs la requte de la partie la plus diligente ; les objets et valeurs sont inventoris et
priss, et lpoux qui est en possession en est constitu gardien judiciaire, moins quils ne soient remis
ladministrateur squestre.
Le juge peut galement, sur la demande de lun des poux, dun membre de la famille, du Ministre public
ou mme doffice, ordonner toutes mesures qui lui paraissent ncessaires dans lintrt des enfants mineurs. A cet
effet, il a la possibilit de commettre toute personne qualifie pour recueillir des renseignements sur les conditions
dans lesquelles vivent et sont levs les enfants, et sur les mesures prendre quant leur garde.

Article 274 : Les mesures prvues au prcdent article peuvent galement tre prescrites avant la comparution des

poux en conciliation par une ordonnance du juge, sur requte de lintress et charge den rfrer.

Aprs la comparution des poux en conciliation et en tout tat de cause, ces mesures peuvent, sil y a urgence, tre

ordonnes, rapportes ou modifies par le juge statuant en rfr.

Article 275 : Lordonnance qui statue sur les mesures provisoires est excutoire par provision. Elle est susceptible
dappel.

Article 276: Lpoux demandeur qui a t autoris assigner son conjoint doit user de cette autorisation dans un
dlai de vingt jours compter de lordonnance ; dfaut, les mesures provisoires ordonnes son profit cessent de
plein droit expiration de ce dlai.
Lorsque le tribunal est saisi, il peut ordonner, rapporter ou modifier les mesures provisoires prvues
larticle 273 du prsent code.
Sil y a lieu citation de tmoins, ceux-ci sont entendus par le tribunal et contradictoirement. A lexception
des descendants, les domestiques des poux peuvent tre entendus comme tmoins des parents.
Le tribunal ne peut prononcer le divorce sans avoir ordonn la comparution personnelle des poux.
Sauf empchement grave dment constat, le demandeur qui ne comparat pas est dbout de sa demande et
le dfendeur qui ne comparat pas, est condamne une amende civile qui ne pourra excder 20.000 francs.
Les dbats ne sont pas publics, mais le jugement est rendu en audience publique.

Article 277 : Le demandeur peut, en tout tat de cause, transformer sa demande en divorce en demande de sparation
de corps. La demande en sparation de corps ne peu tre transforme en demande en divorce.
Les demandes reconventionnelles en divorce peuvent tre introduites sur simple requte.

Article 278 : Encore que la demande soit bien fonde, le tribunal peut surseoir au prononc du jugement pendant un
dlai qui ne peut excder une anne. Sa dcision nest pas susceptible dappel.
Si. lexpiration du dlai fix par le tribunal., les poux ne se sont pas rconcilis, le tribunal prononcera le
divorce la diligence de lun des conjoints.

Article 279 : Lorsque lassignation na pas t dlivre la partie dfenderesse en personne et que cette partie fait
dfaut, le tribunal peut, avant de prononcer le jugement sur le fond, ordonner linsertion dans les journaux dun avis
destin faire connatre cette partie la demande dont elle a t lobjet.
Le jugement ou larrt qui prononce le divorce par dfaut, ainsi quventuellement le jugement qui
prononce lamende prvue larticle 276, est signifi par un agent dexcution ou un huissier de justice.
Si cette signification na pas t faite personne, le Prsident ordonne, sur simple requte, la publication dans les
journaux, dun extrait du jugement. Lopposition est recevable dans le mois de la signification, si celle-ci a t faite
personne, et, dans le cas contraire, dans les 8 mois qui suivent le dernier acte de publicit.

Article 280 : En cas dappel, la cause est dbattue en chambre de conseil. Larrt est rendu en audience publique.
Les demandes reconventionnelles peuvent tre formes en appel sans tre considres comme demandes
nouvelles.
La transformation dune demande en divorce en une demande en sparation de corps peut avoir lieu, mme
en appel.
Au contraire, une sparation de corps ne peut tre transforme en demande en divorce devant la juridiction
dappel.
Une demande reconventionnelle en sparation de corps peut tre forme en appel sur une demande
principale de mme nature, mais le demandeur en instance de sparation de corps est irrecevable demander
reconventionnellement le divorce.

31

Article 281 : Les dpens seront mis la charge de celui des poux, mme demandeur, contre lequel le divorce aura
t prononc, et pour moiti la charge de chacun des poux, si le divorce a t prononc leurs torts rciproques.

Article 282 : La reproduction des dbats par la voie de la presse dans les instances en divorce et en sparation de
corps est interdite. Quiconque contreviendra cette disposition sera puni dun emprisonnement de dix jours 3 mois
et dune amende de 10.000 francs 300.000 francs, ou de lune de ces deux peines seulement.

Article 283 : Quiconque aura, par tout moyen, tenu ou tent de tenir son conjoint dans lignorance dune procdure
de divorce ou de sparation de corps dirige contre ce dernier, sera puni dune peine demprisonnement dun mois
6 mois et dune amende de 20.000 francs 500.000 francs, ou de lune de ces deux peines seulement.
Sera punie des mmes peines, toute personne qui, par tout moyen, aura fait engager ou poursuivre une
procdure de divorce ou de sparation de corps.

Paragraphe 4

Des jugements de divorce

Article 284 : Sauf en ce qui concerne les mesures provisoires et la pension ordonne en application de larticle 292
du prsent code, les dlais dappel et dopposition sont suspensifs.

Article 285 : Le jugement ou larrt qui prononce le divorce nest pas susceptible dacquiescement, moins quil
nait t rendu sur conversion de la sparation de corps.
Article 286 : Le dispositif du jugement ou de larrt qui prononce le divorce doit noncer, le cas chant, la date de
la dcision ayant autoris les poux rsider sparment. Cette date doit figurer dans la mention marginale ou dans
la transcription faite en application de larticle 287 du prsent code.

Article 287 : Le dispositif du jugement ou de larrt prononant le divorce est transcrit sur les registres de ltat civil
du lieu o le mariage a t clbr.
Mention de ce jugement ou arrt est faite en marge de lacte de mariage et de lacte de naissance de chacun
des poux.
Si le mariage a t clbr ltranger, la transcription est faite sur les registres de ltat civil du lieu o les poux
avaient leur dernier domicile au Gabon et dfaut, sur les registres de ltat civil du premier arrondissement de la
capitale. En outre, mention du jugement ou de larrt est faite en marge de lacte de mariage et de naissance si ces
actes figurent sur un registre tenu par une autorit gabonaise.

Article 288 : Le jugement ou larrt prononant le divorce dissout le mariage du jour o il devient dfinitif, sous
rserve des dispositions de larticle 214 du prsent code relatif au remariage de la femme.
Toutefois, il nest opposable aux tiers que du jour de la transcription prvue larticle prcdent moins
quil soit tabli quils en ont eu connaissance. Dautre part, il remonte quant ses effets entre poux, en ce qui
touche leurs biens, au jour de la signification de la citation en conciliation.

Paragraphe 5

Des effets du divorce

Article 289 : Au cas de runion dpoux divorcs, une nouvelle clbration du mariage sera ncessaire.

Article 290 : Aprs le prononc du divorce, la femme cesse de porter le nom de son mari.

Article 291 : Lpoux aux torts duquel le divorce a t prononc perd tous les avantages que lautre poux lui avait
faits, soit par son contrat de mariage, soit depuis le mariage.
Lpoux qui obtenu le divorce conserve les avantages lui faits par lautre poux, encore quils aient t
stipuls rciproques et que la rciprocit nait pas lieu.

Article 292 : Si les poux ne staient fait aucun avantage, ou si les avantages stipuls ne paraissent pas suffisants
pour assurer la subsistance de lpoux qui a obtenu le divorce, le tribunal peut condamner le conjoint coupable lui
verser une pension alimentaire.
Cette pension peut tre modifie ou supprime en cas de changement survenu dans la situation du crancier
et du dbiteur. Elle peut galement tre supprime dans le cas dinconduite notoire du conjoint qui la obtenue.

32

Dans les mariages polygamiques, le montant de la pension ne pourra tre suprieur au quart du revenu du
conjoint, si celui-ci est mari deux femmes, au sixime sil est mari trois femmes, au huitime sil est mari
quatre femmes et, sil est mari plus de quatre femmes, au douzime de son revenu.
Indpendamment de toutes autres rparations dues par lpoux contre lequel le divorce a t prononc, les
juges peuvent allouer au conjoint qui a obtenu le divorce des dommages-intrts pour le prjudice matriel ou moral
lui caus par la dissolution du mariage.

Article 293 : Si le divorce a t prononc aux torts rciproques des poux, chacun deux perd les avantages que
lautre lui avait faits et ne peut se prvaloir des dispositions de larticle prcdent.

Article 294 : Les enfants sont confis celui des parents qui a obtenu le divorce, moins que le tribunal, sur la
demande de lun deux, dun ascendant, dun oncle, tante, frre ou soeur des enfants, ou du Ministre public, et au vu
des renseignements recueillis, nordonne, dans lintrt des enfants, que tous ou quelques uns deux seront confis
soit lautre parent, soit une tierce personne.
A moins que lintrt de lenfant ne sy oppose, les pre et mre conservent respectivement le droit de
surveiller lentretien et lducation de leurs enfants. Sous la mme rserve, ils jouissent galement du droit de visite
dans les conditions fixes par le juge.
Lorsque la personne laquelle est confie la garde de lenfant naura pas rempli ses obligations vis--vis de
celui-ci, lun des parents ou le Ministre public pourra demander la modification de la garde, sur requte adresse au
Prsident du tribunal.
Article 295 : Chacun des poux demeure tenu de contribuer lentretien des enfants, proportion de ses facults.

Article 296 : Le divorce ne prive les enfants daucun des avantages qui leur sont assurs par les lois ou par les
conventions matrimoniales de leurs pre et mre.

Section 3

De la sparation de corps

Article 297 : La sparation de corps peut tre prononce pour les mmes causes que le divorce.

Article 298 : Les dispositions des articles 267, 268 et 269, alinas premier, 2 et 3 du prsent code sont applicables
la sparation d corps.
Le tuteur dune personne judiciairement interdite peut, avec autorisation du conseil de famille, prsenter la
requte et suivre linstance fin de sparation de corps.

Article 299 : Entre poux, la sparation de corps fait cesser la vie commune et met fin aux pouvoirs prvus aux
articles 253 et 257 du prsent code.
Elle laisse subsister entre poux les devoirs de secours et dassistance. Mais lpoux contre lequel la
sparation a t prononce est tenu au devoir de fidlit.
La femme spare de corps cesse davoir pour domicile lgal le domicile de sort mari.
Toute signification faite un poux spar de corps relativement une question dtat doit galement tre
adresse lautre poux, peine de nullit.

Article 300 : La sparation de corps emporte toujours la sparation de biens.

Article 301 : Le jugement de sparation de corps produit ses effets du jour o il devient dfinitif.
Il nest opposable aux tiers que du jour de la transcription prvue larticle 287 du prsent code, moins
quil soit tabli que ceux-ci en ont eu connaissance auparavant.
Il remonte, quant ses effets entre poux en ce qui touche leurs biens, au jour de la signification de la
citation en conciliation.

Article 302 : Les dispositions des articles 291, 292, 293 et 294 du prsent code sont applicables la sparation de

corps.

Article 303 : La reprise volontaire de la vie commune fait cesser les effets du jugement de sparation de corps.

Toutefois, la sparation des biens et les dchances rsultant de larticle 291 du prsent code subsistent,
sous rserve du droit pour les poux de faire de nouvelles conventions matrimoniales, et de consentir de nouveaux
avantages.

33

Article 304 : Lorsque la sparation de corps a dur trois ans, le jugement est de droit converti en jugement de
divorce sur la demande forme par lun des poux.
Les dpens relatifs cette demande sont mis pour le tout la charge de celui des poux, mme demandeur,
contre lequel la sparation de corps a t prononce et pour moiti la charge de chacun des poux, si la sparation a
t prononce leurs torts rciproques.
Les dispositions du jugement de sparation de corps accordant une pension alimentaire lpoux qui a
obtenu le divorce et statuant sur la garde des enfants conservent leurs effets.

TITRE III

DES RGIMES MATRIMONIAUX

Chapitre I

Dispositions gnrales

Article 305 : Les poux sont placs sous le rgime de la sparation des biens tel que dfini aux articles 368 373 du

prsent code.

Toutefois, lorsquil y aura mariage avec engagement de monogamie, le rgime matrimonial est expressment choisi

par les poux lors de la clbration du mariage.

Ce choix portera soit sur le rgime de la communaut tel que dfini au chapitre II du prsent titre, soit sur le
rgime de sparation des biens, soit sur un rgime conventionnel fix par contrat, conformment larticle 306 du
prsent code.
LOfficier de ltat civil doit faire mention de ce choix dans lacte de mariage, conformment aux
dispositions de larticle 177 du prsent code.

Article 306 : Tout rgime matrimonial choisi en dehors de ceux prvus au prsent titre doit tre fix avant la
clbration du mariage, dans un acte dit contrat de mariage, dress devant notaire ou, dfaut, devant lOfficier de
ltat civil du lieu de clbration, en prsence et avec le consentement simultan de toutes les personnes qui y sont
parties ou de leurs mandataires.
Ce rgime, qui prendra effet partir du jour de la clbration, ne peut toutefois tre contraire aux bonnes moeurs ni
aux dispositions qui suivent.

Article 307 : Les poux ne peuvent droger, par convention, ni aux devoirs, ni aux droits qui rsultent pour eux du
mariage, ni aux rgles de lautorit des pre et mre, de ladministration lgale et de la tutelle.

Article 308 : Sans prjudice des libralits qui pourront avoir lieu selon les formes et dans les cas dtermins par le
prsent code, les poux ne peuvent faire aucune convention ou renonciation dont lobjet serait de changer lordre
lgal des successions.

Article 309 : Immdiatement aprs la signature du contrat, le notaire ou lOfficier de ltat civil comptent dlivre
aux parties un certificat sur papier libre et sans frais, nonant leurs noms, prnoms et domiciles ; les noms, prnoms,
qualits et demeures des futurs poux, ainsi que la date du contrat. Ce certificat sera remis par les futurs poux
lOfficier de ltat civil, avant la clbration du mariage.

Article 310 : Les changements apports aux conventions matrimoniales avant la clbration du mariage doivent tre
constats par un autre acte pass dans les mmes formes. Nul changement ou contre lettre nest, au surplus, valable
sans la prsence et le consentement simultans de toutes les personnes encore vivantes qui ont t parties dans le
contrat du mariage, ou de leurs mandataires.
Les changements et contre lettres relatifs un contrat de mariage seront, dautre part, sans effet lgard
des tiers sils nont t rdigs la suite de ce contrat de mariage; et le notaire ou lOfficier de ltat civil ne peut
dlivrer ni grosses, ni expditions du contrat de mariage sans transcrire la suite, le changement ou la contre-lettre.
Le mariage clbr, il ne peut tre apport de changement au rgime matrimonial que par leffet dun
jugement de sparation de corps ou dun jugement rendu dans le cas de larticle suivant.

Article 311 : Aprs la clbration du mariage, chacun des poux peut demander en justice le changement du rgime
matrimonial adopt lorsque lapplication des rgles de ce rgime se rvle contraire lintrt du foyer.
La demande est porte par voie dassignation, dans la forme ordinaire, devant le tribunal du domicile des
poux.
Cette demande est publie par extrait dans un journal dannonces lgales.

34

Les poux peuvent galement convenir, dans lintrt de la famille, de modifier ou de changer entirement
le rgime adopt.
Dans ce cas, ils prsentent leur demande sous la forme dune requte conjointe tendant lhomologation dun projet
dacte labor par un notaire ou un conseil juridique, qui aura t publi dans un journal dannonces lgales un mois
avant le dpt de la requte.

Article 312 : Avant de statuer, le tribunal se procure les renseignements quil juge utiles et entend toute personne qui
en fait la demande et a un intrt moral et pcuniaire ce changement ; le jugement ne peut tre rendu quun mois
aprs la justification de la demande. Le tribunal statue par jugement motiv, le Ministre public entendu.

Article 313: Sil y a eu contrat de mariage, le dispositif du jugement est notifi par lettre recommande, lOfficier
public dtendeur de la minute de ce contrat. Cet Officier est tenu de faire mention de ce jugement en marge de la
minute dudit contrat et ne peut plus, peine de dommages-intrts, en dlivrer une grosse ou une expdition sans
reproduire la mention figurant en marge.

Article 314 : La dcision prononant ou homologuant le changement de rgime a effet entre les parties au jour du
prononc du jugement, et lgard des tiers trois mois aprs que mention aura t porte en marge de lacte de
mariage.
Toutefois, en labsence mme de cette mention, le changement nest pas moins opposable aux tiers si, dans
les actes passs avec eux, les poux ont dclar avoir modifi leur rgime matrimonial.

Article 315 : Le jugement prononant ou homologuant le changement de rgime matrimonial doit tre rendu public
par linsertion dun extrait dans un journal dannonces lgales ; en outre, si lun des poux est commerant, la
dcision est publie dans les conditions et sous les sanctions prvues par les rglements relatifs au registre du
commerce.
Les cranciers, sil a t fait fraude leurs droits, pourront former tierce opposition ce jugement dans un
dlai dun an compter de la publication prvue lalina premier du prsent article.

Article 316 : Le mineur habile contracter mariage est habile passer toutes conventions matrimoniales, la
condition quil soit assist des personnes dont le consentement est ncessaire pour la validit du mariage.
Si des conventions matrimoniales ont t passes sans cette assistance, lannulation en pourra tre
demande par le mineur ou par les personnes dont le consentement tait requis, mais seulement jusqu lexpiration
de lanne qui suivra la majorit accomplie.
Article 317 : Celui qui a t nomm un conseiller judiciaire ne peut, sans tre assist de ce conseil, passer des
conventions matrimoniales.
A dfaut de cette assistance, lui-mme ou son conseil judiciaire ne peut demander lannulation de ces
conventions que dans un dlai dun an dater du mariage.

Chapitre II

Du rgime de la communaut

Article 318 : Le rgime de communaut prvu larticle 305 est soumis aux rgles fixes dans les trois sections
suivantes :

Section I

De la composition active et passive de la communaut

Paragraphe I

De lactif de la communaut

Article 319 : La communaut se compose activement:

1) des revenus affects par les deux poux aux charges du mnage ;

2) des acquts faits par les poux, ensemble ou sparment, durant le mariage, et provenant tant de leur industrie

personnelle que des conomies faites sur leurs salaires ;

3) de tous les biens donns ou lgus conjointement aux deux poux, sauf stipulation contraire du donataire.

35

Article 320 : Tout bien, meuble ou immeuble, est rput acqut de la communaut sil nest prouv que lun des
poux en avait la proprit ou la possession antrieurement au mariage, ou quil lui est dchu depuis, titre de
succession, de donation ou legs.
En ce qui concerne le mobilier, cette preuve est tablie entre les poux comme lgard des tiers par titre ou
document propre justifier sa consistance ou valeur.
Le juge peut mme admettre la preuve par tmoignage ou prsomption sil constate quun poux a t dans
limpossibilit matrielle ou morale de se procurer un crit.

Article 321 : Les biens quun poux possde la date du mariage ou quil acquiert postrieurement au mariage par

succession ou legs demeurent la proprit personnelle de celui-ci.

Toutefois, lauteur dune libralit faite un poux peut stipuler que le bien donn ou lgu tombera en

communaut.

Article 322 : Sont galement propres chacun des poux, quand bien mme ils auraient t acquis pendant le

mariage, les vtements et linges usage personnel, les actions en rparation dun dommage corporel ou moral, les

crances et pensions incessibles, et plus gnralement, tous les biens qui ont un caractre personnel et tous les droits

exclusivement attachs la personne.

Il en est de mme, sauf rcompense sil y a lieu, des instruments de travail ncessaires la profession de
lun des poux, moins quils ne soient laccessoire dun fonds de commerce ou dune exploitation faisant partie de
la communaut.

Article 323 : Restent galement propres, sauf rcompenses sil y a lieu, les biens acquis titre daccessoire dun bien
propre ainsi que les valeurs nouvelles et autres accroissements se rattachant des valeurs mobilires propres.
Forment aussi des propres, par leffet de la subrogation relle, les crances et indemnits qui remplacent des
propres.

Article 324 : Le bien acquis en change dun bien appartenant en propre lun des poux est lui-mme propre, sauf
la rcompense due la communaut ou par elle, sil y a soulte.
Toutefois, si la soulte mise la charge de la communaut est suprieure la valeur du bien cd, le bien
acquis en change tombe en communaut, sauf rcompense au profit de lpoux propritaire du bien cd.

Article 325 : Lorsquun des poux acquiert, pendant la dure du rgime, une part dun bien dont il tait
copropritaire par indivis, la part ainsi acquise reste propre, sauf indemniser la communaut de la somme quelle a
pu fournir pour cette acquisition.

Article 326 : Le bien acquis par un des poux en emploi de deniers qui lui sont propres ou en remploi du prix de
biens propres, reste propre si, lors de lacquisition, il a t dclar que cette acquisition tait faite au moyen de ces
deniers ou d ce prix et pour tenir lieu demploi ou de remploi. A dfaut de cette dclaration dans lacte, lemploi ou
le remploi na lieu que par laccord des poux, et il ne produit ses effets que dans leurs rapports rciproques.
Quand le prix du bien acquis excde la somme dont il a t fait emploi ou remploi, la communaut a droit
rcompense pour lexcdent. Mais si le montant de la rcompense est suprieur la moiti du prix, le bien acquis
tombe en communaut, sauf la rcompense due lpoux dssaisi.

Paragraphe 2

Du passif de la communaut

Article 327 : Les dettes dont le recouvrement peut tre poursuivi sur les biens de la communaut sont :

1 les aliments dus par les poux et les dettes contractes par eux pour lentretien du mnage et lducation des

enfants ;

2 les dettes contractes par la femme en qualit de reprsentante de son mari, ou comme grante des affaires de

celui-ci ou de la communaut ;

3 les dettes des deux poux qui nont pas leur source dans un acte juridique ;

4 les dettes de la femme, postrieures la formation de la communaut, lorsquelles sont nes dans les conditions

prvues larticle 253, alina 3 ;

5 les dettes assumes par la femme avec le consentement, ou lacquiescement de son mari, ou avec lautorisation de

justice dans le cas prvu larticle 256 du prsent code ;

6 les dettes contractes dun commun accord pour lacquisition, la conservation ou lamlioration dun bien propre

ou dans lintrt personnel de lun des poux.

36

Article 328: Toutes les fois quil est pris sur la communaut une somme, soi pour acquitter les dettes ou charges
personnelles lun des poux, soit pour recouvrer, conserver ou amliorer ses biens personnels, et gnralement
toutes les fois que lun des poux a tir un profit personnel des biens de la communaut, cet poux en doit la
rcompense.

Article 329 : La communaut a droit aussi rcompense, dduction faite, le cas chant, du profit retir par elle,
quand elle a pay les amendes encourues par un poux, en raison dinfractions pnales commises par celui-ci, ou
quand elle a pay les indemnits, frais et autres obligations nes des dlits et quasi dlits commis par le mari ou la
femme.

Article 330: Les dettes auxquelles chaque poux tait tenu au jour de la clbration du mariage, ou dont se trouvent
greves les successions et libralits qui lui choient au cours du mariage, lui demeurent personnelles tant en
capitaux quen arrrages ou intrts.

Article 331 : Les cranciers de lun ou de lautre poux, dans le cas de larticle prcdent, ne peuvent poursuivre
leur paiement que sur les biens propres de leur dbiteur.
Ils peuvent, nanmoins, saisir aussi les biens de la communaut quand le mobilier qui appartient leur dbiteur au
jour du mariage ou qui lui est chu par succession ou libralit a t confondu dans le patrimoine commun et ne peut
plus tre identifi.

Article 332 : Lorsquune dette est entre en communaut du chef dun seul des poux, elle ne peut tre poursuivie
sur les biens propres de lautre.
Sil y a solidarit, la dette est rpute entre en communaut du chef des deux poux. Mais quand un poux
ne fait que donner son consentement lobligation de lautre, cest seulement du chef de celui-ci que la dette entre en
communaut.

Article 333 : Toutefois, les cranciers peuvent poursuivre le paiement des dettes que la femme a contractes avec le
consentement du mari, tant sur les biens de la communaut que sur ceux du mari ou de la femme, sauf la rcompense
due la communaut, ou lindemnit due au mari.
Si les dettes ont t contractes avec lhabilitation du tribunal, le paiement nen peut tre poursuivi que sur
les propres de la femme et sur les biens de la communaut.

Article 334 : La femme qui exerce une profession spare oblige ses propres et ses biens rservs par ses
engagements professionnels.
Le paiement de ces engagements peut aussi tre poursuivi sur lensemble de la communaut et sur les
propres du mari, si celui-ci avait donn son accord exprs lacte pass par la femme, ou mme, en labsence dun
tel accord, sil est ingr dans lexercice de la profession. Il en est de mme si, par une dclaration mentionne au
registre du commerce, il a donn son accord exprs lexercice dun commerce par la femme.

Section 2

De ladministration des biens de la communaut

Article 335 : Le mari administre seul la communaut, sauf rpondre des fautes quil aurait commises dans sa

gestion.

Article 336 : Le mari ne peut, toutefois, sans le consentement ou lacquiescement de sa femme :

1 disposer des biens communs entre vifs titre gratuit, mme pou ltablissement denfants communs ;

2 disposer titre onreux des immeubles, des fonds de commerce et exploitations dpendant de la communaut,

ainsi que des meubles affects la vie courante du mnage, ou lexercice de la profession commune des poux, ni

grever sur ces biens des droits rels, ni en constituer des srets relles;

3 percevoir les capitaux provenant des biens viss au numro prcdent;

4 donner bail un fonds rural ou un immeuble usage commercial, industriel ou artisanal;

5 disposer des meubles corporels dont lalination est soumise publicit.

Article 337 : Si le mari se trouve, dune manire durable, hors dtat de manifester sa volont, ou si sa gestion de la

communaut atteste linaptitude ou la fraude, son pouse, et dans les mnages polygamiques, lpouse marie la

premire, peut demander au tribunal lui tre substitue dans lexercice de ses pouvoirs.

37

La conjointe ainsi habilite a les mmes pouvoirs quaurait lpoux quelle remplace elle passe, avec
lautorisation du tribunal, les actes pour lesquels son propre consentement aurait t requis sil ny avait pas eu
substitution.
Le mari priv de ses pouvoirs pourra, par la suite, demander leur restitution en tablissant que leur transfert
lautre conjoint nest plus justifi.

Article 338 : Si lun des poux a outrepass ses pouvoirs sur les biens communs, lautre, moins quil nait ratifi
lacte, peut en demander lannulation.
Laction en nullit est ouverte au conjoint pendant deux annes partir du jour o il a en connaissance de
lacte, sans pouvoir jamais tre intente plus de deux ans aprs la dissolution de la communaut.

Article 339 : Chaque poux ne peut disposer par testament ou donation de biens venir, que de sa part dans la
communaut. Si le legs ou la donation porte sur un bien dtermin, le lgataire ou donataire ne peut le rclamer
quautant que ce bien, par lvnement du partage, tombe au lot des hritiers, le lgataire ou donataire a droit sur la
part des hritiers du disposant et sur biens personnels de ce dernier une somme gale la valeur du bien faisant
lobjet du legs ou de la donation.

Article 340 : Chaque poux a ladministration et la jouissance de ses propres et peut en disposer librement.

Article 341 : Si lun des poux se trouve, dune manire durable, hors dtat de manifester sa volont ou sil met en
pril les intrts de la famille, soit en laissant dprir ses propres, soit en dissipant ou dtournant les revenus quil en
retire, il peut, la demande de son conjoint, tre dessaisi par le tribunal des droits dadministration et de jouissance
qui lui sont reconnus par larticle prcdent.
A moins que la nomination dun administrateur judiciaire napparaisse, le tribunal confrera au conjoint
demandeur le pouvoir dadministrer les propres de lpoux dessaisi, ainsi que den percevoir les fruits qui devront
tre en partie affects par lui aux charges du mariage, et lexcdent plac, au nom de cet poux, dans un
tablissement de crdit dsign par la juridiction saisie.
Lpoux dessaisi pourra, par la suite, demander en justice rentrer dans ses droits, s il tablit que les causes
qui avaient justifi le dessaisissement nexistent plus.

Article 342 : Le mari nest point garant du dfaut demploi ou de remploi des biens propres la femme, moins
quil ne se soit ingr dans les oprations dalination ou dencaissement ou quil ne soit prouv que les deniers sont
reus par lui ou ont tourn son profit.

Article 343 : Si, pendant le mariage, lun des poux confie lautre ladministration de ses propres, les rgles du
mandat sont applicables. Lpoux mandataire est toutefois dispens de se rendre compte des fruits lorsque la
procuration ne ly oblige pas expressment.

Article 344 : Quant lun des poux prend en main la gestion des biens propres lautre, il est cens avoir reu un
mandat tacite, couvrant les actes dadministration et de jouissance, mais non les actes de disposition.
Si cest au mpris dune opposition constate que lun des poux sest immisc dans la gestion des propres
de lautre, il est responsable de toutes les suites de son immixtion et comptable sans limitation de tous les fruits quil
a perus, ngligs de percevoir ou consomms frauduleusement.

Article 345 : La communaut doit rcompense lpoux propritaire toutes les fois quelle a tir profit des biens
propres.
Il en est ainsi, notamment, quand elle encaisse des deniers propres ou provenant de la vente dun propre.
En cas de contestation, la preuve que la communaut a tir profit des biens propres peut tre administre par
tous moyens, mme par tmoignage ou prsomption.

Section 3

De la dissolution de la communaut

Paragraphe I

Des causes de dissolution de la communaut

Article 346 : La communaut se dissout:


1) par la mort de lun des poux ;
2) par le divorce;

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3) par la sparation de corps;

4) par la sparation des biens;

50) en cas de dclaration dabsence;

6) en cas de renonciation volontaire lengagement de monogamie dans les conditions de larticle 178 du prsent

code.

Article 347 : Il ne peut y avoir lieu la continuation de la communaut, sauf disposition contraire de la loi.

Si, par la faute de lun des poux, toute cohabitation avait pris fin entre eux ds avant que la communaut ne
fut rpute dissoute selon les rgles qui rgissent les diffrentes causes prvues larticle prcdent, lautre conjoint
pourrait demander que, dans leurs rapports mutuels, leffet de la dissolution fit report une date o ils avaient cess
de cohabiter.

Paragraphe 2

De la liquidation et du partage de la communaut

Article 348 : La communaut dissoute, chacun des poux reprend au pralable ses propres, sils existent en nature ou
ceux qui ont t acquis en remploi.
Il y a lieu ensuite la liquidation de la masse commune, quil prlvera.

Article 349 : Il est dress, au nom de chaque poux, un compte de rcompenses que la communaut lui doit et les
rcompenses quil doit la communaut, daprs les rgles prescrites aux sections prcdentes.

Article 350 : Si, balance faite, le compte prsente un solde en faveur de la communaut, lpoux en rapporte le
montant la masse commune.
Sil prsente un solde en faveur de lpoux, celui-ci peut, soit demander le remboursement la masse
commune, soit prlever des biens communs jusqu concurrence de la somme active ou passive.

Article 351 : Les prlvements sexercent dabord sur largent comptant, ensuite sur les meubles et, subsidiairement,
sur les immeubles de la communaut. Lpoux qui opre le prlvement a le droit de choisir les meubles et les
immeubles quil prlvera.
Les prlvements de la femme sexercent avant ceux du mari, sauf si, en cas de divorce, celui-ci est
prononc aux torts exclusifs de la femme.
Article 352 : Le mari ne peut exercer ses reprises que sur les biens de la communaut.
La femme, en cas dinsuffisance de la communaut, exerce ses reprises sur les biens personnels du mari.

Article 353 : Les rcompenses dues par la communaut ou la communaut portent intrt de plein droit du jour de
la dissolution de la communaut.

Article 354 : Les prlvements faits par les poux sur les biens communs ne leur confrent aucun droit dtre
prfrs au crancier de la communaut, sauf la prfrence rsultant, sil y a lieu, de lhypothse lgale.

Article 355 : Aprs que tous les prlvements ont t excuts sur la masse commune, le surplus se partage par
moiti entre les poux ou leurs reprsentants.
Si un immeuble de la communaut est lannexe dun autre immeuble appartenant en propre lun des
conjoints, ou sil est contigu cet immeuble, le conjoint propritaire a la facult de se le faire attribuer par
imputation sur sa part ou moyennant soulte, daprs la valeur du bien au jour o lattribution est demande.

Article 356 : Le partage de la communaut, pour tout ce qui concerne ses formes, la licitation des biens, les effets du
partage quant aux biens de toute nature, la garantie et les soultes, est soumis toutes les rgles tablies au titre des
successions, pour les partages entre hritiers.
Dans le cas o la dissolution rsulte du dcs, de labsence ou de la disparition de lun des poux non
cause intentionnellement par le conjoint survivant, ce dernier a la facult de se faire attribuer, sur estimation,
lentreprise commerciale, industrielle, artisanale ou agricole dont lexploitation tait assure par lui-mme ou par son
conjoint si, au jour de la dissolution de la communaut, il participait lui-mme effectivement cette exploitation.
Dans le cas o la dissolution rsulte dune des causes prvues lalina prcdent, le conjoint de lpoux
dcd, absent ou disparu, peut galement se faire attribuer, sur estimation, limmeuble ou partie dimmeuble servant
effectivement dhabitation aux poux, ou le droit au bail des locaux leur servant effectivement dhabitation.

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A dfaut daccord entre les parties, lestimation des biens viss aux deux alinas prcdents sera faite par
experts dsigns, soit dun commun accord par les parties, soit par le Prsident du tribunal de grande instance du
domicile des poux.

Article 357 : Dans le cas o la communaut est dissoute par le dcs de lun des poux survenu conformment
lalina 2 de larticle 356, le survivant a droit, pendant les six mois qui suivent le dcs, sa nourriture et son
logement, ainsi qu une indemnit de deuil, le tout aux frais de la communaut, en ayant gard tant aux facults de
celle-ci qu la situation du mnage.

Article 358 : Celui des poux qui aurait diverti ou recel quelques effets de la communaut est priv de sa portion
dans lesdits effets.

Article 359 : Les crances personnelles que les poux ont exercer lun contre lautre ne donnent pas lieu
prlvement et ne portent intrt que du jour de la sommation.

Paragraphe 3

De la contribution au passif aprs le partage

Article 360 : Si toutes les dettes de la communaut nont pas t acquittes lors du partage, chacun des poux peut
tre poursuivi pour la totalit des dettes encore existantes, qui taient et en communaut de son chef.

Article 361 : Chacun des poux ne peut tre poursuivi que pour la moiti des dettes entres en communaut du chef
de son conjoint.
Il nen est tenu, sauf le cas de recel, que jusqu concurrence de son molument, pourvu qu il y ait eu
inventaire et charge de rendre compte tant du contenu de cet inventaire que de ce qui lui est chu en partage ainsi
que du passif commun dj acquitt.

Article 362 : Linventaire prvu lalina prcdent doit tre dress contradictoirement avec lautre poux, ou leur
dment appel. Il doit tre affirm sincre et vritable par les deux poux devant lOfficier public qui la reu, et il
doit tre clos dans les neuf mois qui suivent le jour de la dissolution de la communaut, sauf drogation accorde par
le juge des rfrs.

Article 363 : Chacun des poux contribue pour moiti aux dettes de la communaut pour lesquelles il ntait pas d
de rcompense, ainsi quaux frais de scell, inventaire, vente de mobilier, licitation et partage.
Il supporte seul les dettes qui ntaient devenues communes que sauf rcompense sa charge.

Article 364: Lpoux qui a pay au-del de la portion dont il tait tenu par application des articles prcdents a,

contre lautre, un recours pour lexcdent.

Il na point pour cet excdent, de rptition contre le crancier, moins que la quittance nexprime quil nentend

payer que dans la limite de son application.

Celui des poux qui, par leffet de lhypothse exerce sur limmeuble lui chu en partage, se trouve
poursuivi pour la totalit dune dette de la communaut, a de droit son recours contre lautre pour la moiti de cette
dette.

Article 365 : Les dispositions des articles prcdents ne font pas obstacle ce que, sans prjudicier aux droits des
tiers, une clause de partage oblige lun ou lautre des poux payer une quotit des dettes autre que celle fixe ci
dessus, ou mme acquitter le passif entirement.

Article 366 : Les hritiers des poux exercent, en cas de dissolution de la communaut, les mmes droits que ceux
des poux quils reprsentent et sont soumis aux mmes obligations. Ils ne peuvent, toutefois, se prvaloir des droits
rsultant de larticle 367.

Paragraphe 4

Dispositions concernant les mnages polygamiques

Article 367: Abrog.

Chapitre III

Du rgime de sparation des biens

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Article 368 : Dans le rgime lgal de la sparation des biens, et sous rserve de larticle 306 du prsent code, chacun
des poux conserve ladministration, la jouissance et la libre disposition de ses biens personnels.
Chacun deux reste seul tenu des dettes nes en sa personne, avant ou pendant le mariage, hors le cas de
larticle 258 du prsent code.

Article 369 : Les poux contribuent aux charges du mariage suivant les conventions contenues en leur contrat; et sil
nen existe point cet gard, dans la proportion dtermine larticle 259.

Article 370 : Tant lgard de son conjoint que des tiers, un poux peut prouver par tous les moyens quil a la
proprit exclusive dun bien.
Les prsomptions de proprit nonces au contrat de mariage ont effet lgard des tiers comme entre les
poux, moins quil ne soit stipul autrement. La preuve contraire sera de droit et elle se fera par tous les moyens
propres tablir que les biens nappartiennent pas lpoux, que la prsomption dsigne, ou mme, s ils lui
appartiennent, quil les a acquis par une libralit de lautre poux.
Les biens sur lesquels aucun des poux ne peut justifier dune proprit exclusive sont rputs leur
appartenir indivisment, chacun pour moiti.

Article 371 : Si, pendant le mariage, lun des poux confie lautre ladministration de ses biens personnels, les
rgles du mandat sont applicables. Lpoux mandataire est, toutefois, dispens de rendre compte des fruits, lorsque la
procuration ne ly oblige pas expressment.

Article 372 : Quand lun des poux prend en main la gestion des biens de lautre, au su de celui-ci, et nanmoins
sans opposition de sa part, il est cens avoir reu un mandat tacite, couvrant les actes dadministration et de grance,
mais non les actes de disposition.
Cet poux rpond de sa gestion envers lautre comme un mandataire. Il nest cependant comptable que des
fruits existants pour ceux quil aurait nglig de percevoir ou consomms frauduleusement ; il ne peut tre recherch
que dans la limite des cinq dernires annes.
Si cest au mpris dune opposition constate que lun des poux sest immisc dans la gestion des biens de
lautre, il est responsable de toutes les suites de son immixtion, et comptable sans limite de tous les fruits quil a
perus, ngligs de percevoir ou consomms frauduleusement.

Article 373 : Lun des poux nest point garant du dfaut demploi ou de remploi des biens de lautre, moins quil
ne soit intgr dans les oprations dalination ou dencaissement, ou quil ne soit prouv que les deniers ont t
reus par lui, ou tourns son profit.

Chapitre IV

Dispositions transitoires

Article 374 : Les dispositions relatives aux rgimes matrimoniaux contenues dans la prsente loi ne sappliquent
quaux unions formes postrieurement son entre en vigueur lexception des articles 311 315 du prsent code.
Les mnages polygamiques disposent dun dlai dun an pour se mettre en conformit avec les dispositions de la
prsente loi.

Article 375 : Abrog.

Article 376 : Abrog.


TITRE IV
DE LUNION LIBRE ET DE LA LIAISON IRRGULIRE

Chapitre I

De lunion libre

Section I

Dfinition et preuve de lunion libre

Article 377 : Lunion libre est le fait, pour un homme et une femme, de vivre ensemble dans la mme maison
comme mari et femme, sans avoir contract mariage lun avec lautre.

41

Article 378: Lunion libre est prouve par la possession dtat.


Un homme et une femme ont la possession dtat de gens vivant en union libre lorsque, sans tre maris, ils
se comportent comme mari et femme et sont considrs par leurs familles et leurs voisins comme des gens maris ou
vivant foyer commun.

Section 2

Effets de lunion libre

Article 379: Lunion libre ne produit deffets juridiques que si elle a dur au moins deux annes conscutives, et si
ceux qui y sont engags ne sont pas maris dautres personnes.
Toutefois, ce dlai nest pas ncessaire si lhomme ou sa famille sest prsente aux parents de la femme
pour leur demander dtablir avec celle-ci une union libre.

Paragraphe I

Effets lgard de lhomme et de la femme

Article 380 : Lunion libre ne cre entre lhomme et la femme qui y sont engags ni la communaut de biens, ni les
devoirs rciproques. De lunion libre contracte avec les mineurs
Toutefois, les personnes engages dans une union libre se doivent, celle-ci a dur plus de deux ans,
assistance mutuelle en cas de maladie non contracte par livresse, lusage des stupfiants ou linconduite notoire du
conjoint malade. Mais cette assistance ne peut tre rclame si lunion a cess avant le dbut de la maladie de
lhomme onde la femme.

Article 381 : Lunion libre ne cre aucun droit de succession entre lhomme et la femme qui y sont engags.
Toutefois, sil y a eu acte de donation de la part du dfunt, le survivant ne peut prtendre rien dautre sur
des biens du de cujus.
Sil ny a pas eu donation, le survivant qui serait dans limpossibilit de subsister par ses propres moyens, pourra
prtendre a des secours.

Article 382 : Toute personne engage dans une union libre peut, en tout temps, mettre fin cette union.

Article 383 : Lhomme ou la femme qui, au cours de lunion libre, a travaill pour lautre sans tre rmunr peut,
en cas de cessation de lunion, demander au tribunal de condamner son ex-concubin lui payer une indemnit
destine rcompenser les services ainsi rendus. Cette indemnit ne peut tre accorde lorsque le travail fourni a
consist seulement entretenir le mnage commun.

Article 384 : Les dettes nes en la personne de la femme ou de lhomme vivant en union libre demeurent
personnelles chacun.

Paragraphe 2

Effets lgard des parents de lhomme et de la femme

Article 385 : Lunion libre ne cre aucun lien dalliance entre lhomme et les parents de la femme, ni entre la femme
et les parents de lhomme.
Toutefois, les dispositions relatives aux empchements mariage entre allis sont applicables dans le cas de
lunion libre.

Paragraphe 3

Effets lgard des enfants

Article 386 : Les enfants issus dun homme et dune femme engags dans une union libre sont lgitimes sils sont
lgalement reconnus.

Article 387 : La filiation des enfants issus des personnes engages dans une union libre sera tablie conformment
aux rgles prescrites au titre De la filiation du prsent code.

Section 3

De lunion libre contracte avec les mineurs

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Article 388 : Quiconque tablirait une union libre avec un mineur est passible des peines prvues larticle 259 du
code pnal.
La prsente disposition ne fait pas obstacle lapplication des articles 200, 265, 266 et 267 du code pnal.

Chapitre II

De la liaison irrgulire

Article 389 : La liaison irrgulire est le fait pour un homme dentretenir des relations sexuelles sans vivre dans la
mme maison.

Article 390 : La liaison irrgulire ne produit aucun effet juridique entre ceux qui y sont engags, sauf stipulation
contraire du lgislateur.

TITRE V

DE LA FILIATION

Chapitre I

De la filiation lgitime

Section I

De la lgitimit

Article 391 : Lenfant conu ou n pendant le mariage de ses auteurs est lgitime ; il a pour pre le mari de sa mre,
mme si le nom de ce dernier nest pas indiqu dans lacte de naissance, et quelle que soit la manire dont la filiation
maternelle est tablie.

Article 392 : Lenfant n pendant le mariage est lgitime ds sa conception, quelle que soit la date de celle-ci.

Article 393 : Nest pas lgitime, lenfant n plus de 300 jours aprs la dissolution du mariage, ou n aprs le
jugement dclaratif dabsence du mari de la mre.

Section 2

Des preuves de la filiation lgitime

Article 394: La filiation maternelle de lenfant lgitime se prouve par lacte de naissance.

Article 395 : A dfaut dacte de naissance, la possession continue de ltat denfant lgitime suffit.

Article 396 : La possession dtat denfant lgitime stablit par une runion suffisante de faits qui indiquent le
rapport de filiation et de parent entre un individu et la famille laquelle il prtend appartenir.
Les principaux de ces faits sont :
- que lindividu a toujours port le nom du pre dont il prtend tre issu;
- que le pre et la mre lont toujours trait comme leur enfant lgitime et ont pourvu, en cette qualit, son entretien
et son tablissement ;
- quil a t reconnu constamment pour tel par la famille et dans la socit.

Article 397 : Nul ne peut rclamer une filiation contraire celle qui rsulte de son acte de naissance, ou dune
possession dtat continue conforme son acte.
Toutefois, au cas o serait tablie la supposition ou la substitution, mme involontaire, de lenfant, quelle
fut antrieure ou postrieure la rdaction de lacte de naissance, la filiation de lenfant peut tre prouve dans les
conditions fixes par les articles 398 alina 2, 400.

Article 398 : A dfaut de titre ou de possession dtat continue, ou si lenfant, dpourvu de possession dtat, a t
inscrit, soit sous de faux noms, soit sans indication du nom de sa mre, la preuve de la filiation peut se faire par
tmoins.
Cette preuve ne peut cependant tre admise que lorsquil existe un commencement de preuve par crit ou
lorsque les prsomptions ou indices rsultants sont assez graves pour en dterminer ladmission.

43

Le commencement de preuve par crit prvu lalina prcdent rsulte des titres de famille, des registres
et papiers domestiques, ainsi que de tous autres crits publics et privs mans dune partie engage dans la
contestation, ou qui y aurait intrt si elle tait vivante.

Article 399 : La preuve contraire peut se faire par tous les moyens propres tablir que lenfant dont la filiation est
rclame nest pas lenfant de la mre quil prtend avoir, ou si la maternit est prouve, quil nest pas lenfant de
lhomme mari sa mre, lpoque de la naissance ou de la conception.

Article 400 : Laction en rclamation dtat ne peut tre intente que par lenfant, ses pre et mre, ou par ses
hritiers.
Lenfant peut lintenter pendant toute la vie.
Les pre et mre ne peuvent lintenter que pendant la minorit de lenfant.
Les hritiers ne peuvent lintenter que lorsque lenfant na pas rclam, et quil est dcd avant lge de 25
ans.
Toutefois, les hritiers peuvent suivre cette action lorsquelle a t commence par lenfant, mme ayant dpass
lge de 25 ans, moins quil ne sen ft dsist formellement, ou quil net laiss primer linstance.

Section 3

Du dsaveu et des autres contestations de la filiation lgitime

Article 401 : Le mari peut dsavouer lenfant conu pendant le mariage sil prouve que pendant le temps de la
conception, il tait, soit pour cause dloignement, soit pour une cause mdicalement tablie de faon certaine, dans
limpossibilit physique de procder.
Le dsaveu nest cependant pas recevable sil est tabli, par tous moyens de preuve, que lenfant a t conu
par voie dinsmination artificielle, soit des oeuvres dun tiers, avec consentement crit du mari.

Article 402 : Le mari ne peut fonder uniquement son action en dsaveu sur ladultre de la femme ; il ne peut
invoquer cet adultre que dans les cas prvus par les articles suivants.

Article 403 : Si la femme a dissimul la naissance ou mme simplement la grossesse son mari, celui-ci peut
dsavouer lenfant en tablissant tous les faits propres justifier quil nen est pas le pre. Il en sera de mme
lorsquil existera des prsomptions et des indices trs graves rendant suspecte la paternit du mari de la mre.

Article 404: Si la naissance de lenfant na pas t dclare lOfficier de ltat civil, ou sil a t inscrit soit sous de
faux noms, soit sans indication du nom de sa mre, le mari peut, sur la rclamation dtat de lenfant, ou mme avant
cette rclamation, le dsavouer en tablissant les faits prvus larticle prcdent.

Article 405: En cas de demande, soit de divorce, soit de sparation de corps, le mari peut, sans avoir de preuve
fournir, dsavouer lenfant n plus de 300 jours aprs lordonnance autorisant les poux rsider sparment, et
moins de 180 jours depuis le rejet dfinitif de la demande, ou depuis une rconciliation judiciaire constate.
Laction en dsaveu nest pas admise sil y a eu runion de fait entre les poux pendant la priode lgale de
la conception.

Article 406: Le mari peut galement, sans avoir de preuve fournir, dsavouer lenfant n avant le 180me jour du

mariage sauf:

1 sil a eu connaissance de la grossesse avant le mariage ;

2 sil rsulte dune manifestation de volont expresse ou tacite de sa part, quil sest considr comme le pre de

lenfant.

Article 407 : Dans tous les cas, le dsaveu est exerc par voie daction en justice.

Cette action est dirige contre lenfant ou, sil est dcd, contre ses hritiers, et contre la mre. Sil est
mineur, lenfant est reprsent par un tuteur ad hoc dsign par le Prsident du tribunal.

Article 408 : Le mari doit intenter laction en dsaveu dans les trois mois qui suivent, soit le jour de la naissance de
lenfant, soit le jour o il apprend cette naissance de faon certaine.
Les dispositions de lalina prcdent sappliquent laction prvue article 404 lorsque celle-ci est
exerce avant la rclamation dtat de lenfant.
Le mari peut, en outre, sil na pas t en cause dans linstance en rclamation dtat, agir en dsaveu dans
les trois mois qui suivent le jour o il a eu connaissance du jugement dfinitif statuant sur laction de lenfant.

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Article 409 : Si le mari est mort avant davoir intent laction en dsaveu et que le dlai lui accord par la loi pour
le faire nest pas puis, ses hritiers ont trois mois pour constater la lgitimit de lenfant compter soit du jour o
cet enfant sest mis en possession des biens du mari, soit du jour o ses hritiers sont troubls par lenfant dans cette
possession.

Article 410 : Nul ne peut contester la filiation lgitime de celui qui a une possession dtat continue conforme son
acte de naissance, sous rserve des dispositions de larticle 397, alina 2.

Article 411 : La filiation lgitime dun enfant dont lacte de naissance ne peut tre reprsent, dont la possession
dtat nest pas continue, ou dont lacte de naissance nest pas conforme la possession dtat, peut tre conteste
par tout intress, dans les conditions fixes par larticle 398.

Article 412: Celui dont la filiation est conteste peut tablir par tous moyens de preuve quil est bien lenfant de
celle qui tait considre comme sa mre.

Article 413 : Tout intress peut contester la lgitimit de la filiation en prouvant quau moment de la naissance de
lenfant, ses pre et mre ntaient pas maris.
Toutefois, aprs le dcs de ses pre et mre, la lgitimit dun enfant ne peut tre conteste sous le seul
prtexte du dfaut de reprsentation de lacte de clbration du mariage de ses parents, lorsque ces derniers ont vcu
publiquement comme mari et femme, et si la lgitimit est prouve par une possession dtat qui nest pas contredite
par lacte de naissance.

Chapitre II

De la filiation naturelle, adultrine et incestueuse

Section I

De la filiation naturelle

Article 414 : La filiation maternelle dun enfant naturel se prouve par lacte de naissance ou par la reconnaissance
faite par la mre.

Article 415 : La filiation paternelle dun enfant naturel se prouve par la reconnaissance faite par le pre.

- que la mre a trait cet individu comme son enfant naturel

Article 416 : La reconnaissance du pre avec lindication de lave de la mre a effet lgard de celle-ci.

Article 417 : La reconnaissance peut avoir lieu au profit des enfants naturels simplement conus ; elle peut avoir lieu
en faveur des enfants naturels dcds, qui ont laiss des descendants.

Article 418 : La reconnaissance est faite devant un Officier de ltat civil par celui qui reconnat lenfant, ou par un
mandataire muni dune procuration spciale et authentique. Elle peut galement tre faite par tout autre acte
authentique. Le pre peur la faire dans lacte de naissance.

Article 419 : La reconnaissance est irrvocable.

Article 420 : La reconnaissance produit effet compter de la conception.

Article 421 : La reconnaissance est sans effet si elle mane dune personne non doue de discernement, si elle a t
faite par un interdit en dehors dun intervalle lucide, ou si elle a t extorque par violence.

Article 422 : La reconnaissance faite pendant le mariage par lun des poux au profit dun enfant naturel quil aurait
eu avant le mariage dun autre que son conjoint, est licite. Il en est de mme de la reconnaissance faite pendant le
mariage par le mari dun enfant quil a eu pendant le mariage dune autre femme que son pouse ; toutefois, dans ce
cas, la femme demeure fonde invoquer larticle 266 pour demander le divorce dans les six mois o elle a connu
cette reconnaissance.
Lenfant reconnu dans ces conditions ne peut tre reu et lev au foyer conjugal quavec laccord du
conjoint de lauteur de la reconnaissance.

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Article 423 : Sauf dans les cas prvus aux articles 436 et 437 du prsent code, lenfant naturel reconnu
conformment aux dispositions de larticle 422 ci-dessus a, dans la succession de son auteur, les mmes droits que
lenfant lgitime.

Article 424 : A dfaut dacte de naissance portant indication du nom de la mre ou de reconnaissance faite par la
mre, la filiation maternelle dun enfant naturel se prouve par la possession continue de ltat denfant naturel.
Cette possession stablit par une runion suffisante de faits indiquant le rapport de filiation entre un
individu et la mre quil prtend avoir.
Les principaux de ces faits sont :
- que la mre a trait cet individu comme son enfant naturel ;
- quelle a pourvu ou particip, en qualit de mre, son ducation et son entretien ;
- que cet individu a t reconnu constamment pour tel par la socit.

Article 425 : La maternit hors mariage peut tre judiciairement dclare. La preuve en est admissible par tous
moyens.
Pendant la minorit de lenfant, laction est intente par son reprsentant lgal.
Les hritiers de lenfant peuvent suivre cette action dans les conditions prvues larticle 400, alina 5.

Article 426 : Laction en recherche de maternit est intente contre la mre prtendue ou contre ses hritiers, mme

renonant.

Article 427 : La paternit hors mariage peut tre judiciairement dclare lorsquil est prouv par tous moyens, soit

que le pre prtendu a eu commerce intime avec la mre pendant la priode lgale de la conception, soit quil a

avou expressment ou tacitement tre le pre de lenfant, notamment lorsquil a pourvu ou particip son entretien

ou son ducation en qualit de pre.

Article 428 : Laction en recherche de paternit nest pas recevable :

1 sil est tabli que, pendant la priode lgale de la conception, la mre tait dune inconduite notoire ou a eu un

commerce avec un autre individu, moins quil ne rsulte dune mthode mdicale certaine ou dindices graves que

cet individu ne peut tre le pre de lenfant ;

2 si le pre prtendu tait, pendant la mme priode, soit pour cause dloignement, soit pour une cause mdicale

tablie de faon certaine, dans limpossibilit physique de procrer.

3 si le pre prtendu tablit, par une mthode mdicale certaine ou par des indices graves, quil ne peut tre le pre

de lenfant ;

4 si celui dont il sagit dtablir la filiation a une filiation rsultant de son acte de naissance et corrobor par une

possession dtat conforme cet acte de naissance, et non encore annule judiciairement.

Article 429 : Pendant la minorit de lenfant, la mre, mme mineure, a seule qualit pour intenter, au nom de

lenfant laction en recherche de paternit.

Si la filiation maternelle nest pas tablie, ou si la mre est dcde, interdite, dchue de son autorit,
absente ou dans limpossibilit de manifester sa volont, laction est intente par le reprsentant lgal de lenfant.

Art 430 : Les hritiers de lenfant peuvent suivre laction en recherche de paternit dans les conditions prvues
larticle 400, alina 5.

Article 431 : Laction en recherche de paternit est intente contre le pre prtendu ou contre ses hritiers, mme
renonant.

Article 432 : Laction en recherche de paternit ne peut tre intente que dans les deux annes qui suivent la
naissance de lenfant ou, si la mre et le pre prtendu ont vcu en concubinage, ou si le pre prtendu a, pendant un
temps, contribu lentretien de lenfant, dans lanne qui suit soit la fin du concubinage, soit la fin de cette
contribution.
Si elle ne la pas t pendant la minorit de lenfant, celui-ci ne peut lintenter que pendant les deux annes
qui suivent sa majorit. Lenfant peut galement lintenter pendant les deux annes qui suivent le jour o le jugement
de dsaveu le prive de sa filiation paternelle, ou le jour o sa filiation maternelle est tablie.

Article 433 : Laction en recherche de maternit, tout comme laction en recherche de paternit, est dbattue en
chambre du conseil. Le jugement est rendu en audience publique.

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Article 434 : Tout intress peut, par tous moyens de preuve, constater la filiation naturelle rsultant dun acte de
naissance, dune reconnaissance ou dune possession dtat.

Section 2

De la filiation adultrine et incestueuse

Article 433 : Les dispositions de la section prcdente sappliquent la preuve de la filiation adultrine et

incestueuse.

Article 436 Lenfant adultrin, qui na pas t formellement reconnu, ne peut rclamer que des aliments celui de

ses auteurs qui tait mari au temps de sa conception.

Au dcs de cet auteur, laction alimentaire sexerce contre sa succession.

Article 437 : La filiation dun enfant incestueux ne peut tre lgalement tablie qu lgard dun seul de ses auteurs
duquel il bnficie des mmes droits que lentant naturel reconnu. A lgard de lautre auteur, lenfant dispose dune
crance alimentaire qui pourra galement sexercer contre sa succession.

Section 3

De la lgitimation des enfants naturels, adultrins et incestueux

Article 438 : Tous les enfants ns hors mariage, mme adultrins ou incestueux sont lgitims par le mariage

subsquent de leurs pre et mre, lorsque leur filiation a t lgalement tablie avant le mariage, ou lorsque leurs

pre et mre les reconnaissent au moment de la clbration. Dans ce dernier cas, lOfficier de ltat civil, qui procde

au mariage, constate la reconnaissance dans un acte spar.

Article 439 : Lorsquun enfant a t reconnu par ses pre et mre ou par lun deux postrieurement leur mariage,

cette reconnaissance nemporte lgitimation quen vertu dun jugement rendu en audience publique, aprs enqute et

dbat en chambre de conseil, lequel jugement doit constater que lenfant a eu, depuis la clbration du mariage, la

possession dtat denfant commun. Le dispositif du jugement est transcrit sur les registres de ltat civil du lieu de

naissance de lenfant.

Article 440 : Toue lgitimation est mentionne en marge de lacte de naissance de lenfant lgitime.

Cette mention est faite la diligence de lOfficier de ltat civil qui procde au mariage, sil a connaissance de

lexistence de cette lgitimation, sinon la diligence de tout intress.

Il en est donn avis, dans le mois, au juge dinstance du lieu de naissance de lenfant.

Article 441 : Les enfants dcds peuvent tre lgitims lorsquils ont laiss des descendants et, dans ce cas, la
lgitimation profite ces descendants.

Article 442 : Toutefois, la lgitimation prvue larticle 439 ne peut porter atteinte aux droits des hritiers dans les
successions ouvertes plus dun an avant que la demande en lgitimation ait t forme.

Chapitre III

Des conflits de paternit ou de maternit

et les actions relatives la filiation

Article 443 : La filiation paternelle dun enfant qui peut tre lgalement considr comme lenfant lgitime de deux
maris successifs de sa mre est celle qui rsulte des indications figurant son acte de naissance.
A dfaut de telles indications ou en cas de contestations, les tribunaux dterminent par tous moyens de
preuve la filiation paternelle la plus vraisemblable.

Article 444 : La reconnaissance par un tiers dun enfant ayant dj la qualit denfant lgitime est nulle. Celle dun
enfant n hors mariage dont la filiation est dj tablie est sans effet aussi longtemps que la premire filiation na pas
t dclare fausse.

Article 445 : Les tribunaux civils sont seuls comptents pour statuer sur les actions relatives la filiation.

Article 446 : Il ne peut tre statu sur action pnale contre un dlit qui porte atteinte la filiation, quaprs un
jugement dfinitif sur la question de la filiation.

47

Article 447 : Sous rserve des dispositions particulires chacune dentre elles, les actions relatives la filiation

sont soumises aux rgles de droit commun lorsquelles tendent la satisfaction dun intrt purement pcuniaire.

Dans les autres cas, elles sont imprescriptibles et ne sont susceptibles de transactions ni de renonciations.

Elles ne peuvent tre intentes par le Ministre public que dans les cas o lordre public est directement intress.

Article 448 : Les dcisions rendues en matire de filiation font preuve lgard de tous tant quelles nont pas t

prives de leurs effets par une nouvelle dcision rendue la demande de ceux qui nont pas t parties ou reprsents

dans la premire instance, les parties cette premire instance ayant t appeles en cause.

TITRE VI

DE LA FILIATION ADOPTIVE:

DISPOSITIONS GNRALES

Article 449 : Ladoption est une institution civile qui permet de crer artificiellement un lien de filiation entre un
individu appel adoptant et un autre individu appel adopt.

Article 450 : Ladoption ne peut avoir lieu que sil y a de justes motifs, et si elle prsente des avantages pour
ladopt.

Article 451 : Ladoption peut tre plnire, cest--dire avec rupture des liens de ladopt avec sa famille dorigine,
ou simple, cest--dire sans rupture des liens avec la famille dorigine.

Chapitre I

De ladoption plnire

Section I

Des conditions requises

Article 452 : Ladoption plnire ne peut tre demande que par une personne ge de plus de 35 ans.
Si ladoptant est mari et non spar de corps, le consentement de son conjoint est ncessaire, moins que
ce conjoint ne soit dans limpossibilit de manifester sa volont,

Article 453 : Ladoption plnire peut tre aussi demande conjointement, aprs cinq ans de mariage, par deux
poux non spars de corps, dont lun au moins est g de 30 ans.

Article 454 : Les adoptants doivent avoir 15 ans de plus que les enfants quils se proposent dadopter. Si ces derniers
sont les enfants dun conjoint, la diffrence dge exige ne sera que de 10 ans.
Cette diffrence peut tre rduite par dispense du Prsident de la Rpublique.

Article 455 : Ladoption nest permise queu faveur des enfants gs de moins de 15 ans, accueillis au foyer du ou
des adoptants depuis un an au moins.
Toutefois, si lenfant a t accueilli avant lge de 15 ans par des personnes qui ne remplissent pas les
conditions lgales pour adopter, ladoption pourra tre demande, quel que soit lge de lenfant, dans un dlai de
deux ans compter du jour o ces conditions auront t remplies.
Ladoption nest permise, en principe, que pour les enfants orphelins de pre et de mre.
Le mari peut adopter les enfants laisss par ses frres et surs ; la femme peut adopter les enfants orphelins
de ses frres et soeurs.
Dans les deux cas, le consentement de lautre poux est requis.
Les deux poux peuvent aussi adopter dun commun accord les enfants dont les parents ne peuvent pas
subvenir leurs besoins.

Article 456 : Ladoption nest permise quen labsence des descendants lgitimes.
Lexistence denfants adopts ne fait pas obstacle ladoption, non plus que celle dun ou de plusieurs
descendants lgitimes ns postrieurement laccueil au foyer des poux, de lenfant ou des enfants adopter.

Article 457 : Nul ne peut tre adopt par plusieurs personnes, si ce nest par deux poux.
Toutefois, en cas de dcs de ladoptant ou de deux adoptants, une nouvelle adoption peut tre prononce.

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Article 458 : Peuvent seuls faire lobjet dune adoption plnire :

1 les enfants dont les pre et mre sont inconnus ou dcds ;

2 les enfants pour lesquels les pre et mre ou le conseil de tutelle ont valablement consenti ladoption ;

3 les pupilles de lEtat ;

4 les enfants recueillis par un particulier, une oeuvre prive ou publique, dont les parents se sont manifestement

dsintresss depuis plus dun an.

Toutefois, dans ce dernier cas, ladoption doit tre autorise par le tribunal, aprs enqute sur la situation
des pre et mre, sur leurs possibilits et sur les motifs de leur dsintressement lgard de lenfant.

Article 459: Lorsque les pre et mre de lenfant sont dcds, ou dans limpossibilit de manifester leur volont, ou
sils ont perdu leurs droits de puissance paternelle, le consentement est donn par le conseil de tutelle, aprs avis de
la personne qui, en fait, prend soin de lenfant.
Il en est de mme lorsque la filiation de lenfant nest pas tablie.

Article 460 : Ladoption ne peut avoir lieu quavec le consentement du conseil de tutelle. Lorsque ce conseil refuse
abusivement de donner son consentement, la personne qui se propose dadopter peut demander au tribunal
comptent, dans les formes prvues par les lois et rglements, de donner lui-mme lautorisation ncessaire et de
prononcer ladoption.
Le tribunal ne peut prononcer ladoption quaprs enqute et audition des membres du conseil de tutelle.

Article 461 : Le consentement ladoption est donn par acte authentique, devant le juge dinstance du domicile ou
de la rsidence de ladoptant, ou devant un notaire, ou devant les agents diplomatiques et consulaires gabonais.

Section 2

Du jugement dadoption

Article 462 : Ladoption est prononce, la requte de ladoptant, par le tribunal de grande instance qui vrifie si les
conditions de la loi sont remplies et si ladoption est conforme lintrt de lenfant.
Si ladoptant dcde aprs avoir rgulirement recueilli lenfant, la requte peut tre prsente en son nom
par un conjoint ou lun de ses hritiers.
Le jugement prononant ladoption nest pas motiv. Le jugement rejetant la demande peut tre frapp
dappel par toute partie en cause.
Lappel doit tre interjet dans le mois qui suit le jugement. La cause est dbattue en chambre du conseil,
mais larrt est prononc en audience publique.

Article 463 : La tierce opposition lencontre du jugement ou de larrt de ladoption nest recevable quen cas de
dol ou de fraude imputable aux adoptants.

Article 464 : Un acte de naissance nonant lanne, le jour et lheure de naissance, le sexe de ladopt, ainsi que ses
prnoms, et indiquant comme lieu de naissance le sige du tribunal qui a prononc ladoption, est tablie la requte
du Procureur de la Rpublique.
Mention de ladoption, ainsi que du nouveau nom et, le cas chant, des nouveaux prnoms de ladopt, est porte en
marge de cet acte qui ne doit contenir aucune indication relative la filiation relle de lenfant.
Lacte de naissance originaire ou, le cas chant, lacte de naissance tabli en application de larticle 171 du
prsent code est, la diligence du Procureur de la Rpublique, revtu de la mention adoption et considr comme
nul.

Section 3

Des effets de ladoption plnire

Article 465 : L adoption produit ses effets compter du jugement ou de larrt la prononant.
Toutefois, si ladoptant est dcd avant le prononc de ladoption, celle-ci produit ses effets compter du
jour du dcs de ladoptant.

Article 466 : Ladoption confre lenfant une filiation qui se substitue sa filiation dorigine ; ladopt cesse
dappartenir sa famille par le sang, sous rserve des prohibitions au mariage vises aux articles 216 et 217 du prsent
code.

49

Article 467 : Ladoption confre lenfant le nom de ladoptant et, en cas dadoption par deux poux, le nom du
mari.
Sur demande du ou des adoptants, le tribunal peut modifier les prnoms de lenfant.
Si ladoptant est une femme marie, le tribunal peut, dans le jugement dadoption, dcider du consentement
du mari de ladoptante que le nom de ce dernier sera confr ladopt ; si le mari est dcd ou dans limpossibilit
de manifester sa volont, le tribunal apprcie souverainement, aprs avoir consult les hritiers du mari ou ses
successibles les plus proches.

Article 468 : Ladopt a, dans la famille de ladoptant, les mmes droits et les mmes obligations quun enfant
lgitime.

Article 469 : Ladoption plnire est irrvocable.

Chapitre II

De ladoption simple

Section I

Des conditions requises et du jugement

Article 470 : Ladoption simple, ou adoption sans rupture des liens avec la famille dorigine, est permise quel que
soit lge de ladopt.
Si ladopt est g de plus de 15 ans, il doit consentir personnellement ladoption.

Article 471 : Les dispositions des articles 452 454, 456 et 457, 465, 466 et 468, dernier alina, sont applicables
ladoption sans rupture des liens avec la famille dorigine.

Article 472 : Dans les trois mois de la dcision prononant ladoption simple, celle-ci est mentionne ou transcrite
sur les registres de ltat civil.

Section 2

Des effets de ladoption simple

Article 473 : Ladoption simple confre le nom de ladoptant ladopt ; ce nom sajoutera celui de ladopt.
Si ladoptant et ladopt ont le mme nom, aucune modification nest porte celui de ladopt.

Article 474 : Ladopt peut rester dans sa famille dorigine dans laquelle, mme sil demeure chez ladoptant, il
conserve tous ses droits, notamment ses droits hrditaires.
Les prohibitions au mariage prvues aux articles 216 et 217 du prsent code sappliquent entre ladopt et sa
famille dorigine.

Article 475 : Ladoptant est seul investi lgard de ladopt de tous les droits de puissance paternelle, y compris
celui de consentir au mariage de ladopt, moins quil ne soit conjoint du pre ou de la mre de ladopt. Dans ce
cas, ladoptant a la puissance paternelle concurremment avec son conjoint, mais celui-ci en conserve lexercice.
Les droits de puissance paternelle sont exercs par le ou les adoptants, dans les mmes conditions qu
lgard de lenfant lgitime.
Les rgles de ladministration lgale et de la tutelle de lenfant lgitime sappliquent ladopt.

Article 476 : Les prohibitions du mariage prvues larticle 216, alina 2, seront observes, sauf dispense du
Prsident de la Rpublique.

Article 477 : Ladopt et ses seuls descendants lgitimes ont, dans la famille de ladoptant, les droits successoraux
dun enfant lgitime, sans acqurir cependant la qualit de rservataire vis--vis des ascendants de ladoptant.
Si ladopt meurt sans laisser de descendants ni de conjoint, les biens reus par lui de la famille de
ladoptant ou de sa famille dorigine ou les biens qui y sont subrogs, retournent au donateur ou aux successibles de
ce dernier, sous rserve des droits acquis par les tiers.
Le surplus des biens de ladopt se divise par moiti entre sa famille dorigine et la famille de ladoptant ; il
y est rparti selon les rgles tablies au titre Des successions .

Article 478 : Ladoption peut tre rvoque pour des motifs graves, la demande de ladoptant ou de ladopt.

50

La demande de rvocation faite par ladoptant nest recevable que si ladopt est g de plus de 15 ans.
Lorsque ladopt est mineur, les pre et mre par le sang ou, leur dfaut, Les membres de la famille
dorigine jusquau degr de cousins germains inclus, peuvent galement demander la rvocation.

Article 479 : Le jugement rvoquant ladoption doit tre motiv.


Son dispositif est mentionn en marge de lacte de naissance ou de la transcription du jugeaient de
ladoption dans les 3 mois qui suivent le prononc de ce jugement.

Article 480 : La rvocation fait cesser pour lavenir tous les effets de ladoption.

TITRE VII

DE LOBLIGATION L ALIMENTAI

Article 481 : Sans prjudice des devoirs dfinis aux chapitres Des effets du mariage et De lautorit des pre et

mre, une obligation alimentaire existe :

1) entre poux dans les conditions prvues aux articles 259, alinas premier, 2 et 3, et 299, alina 2 du prsent code ;

2) entre les pre et mre lgitimes ou naturels et leurs descendants lgitimes ou naturels ;

3) entre ladoptant, ladopt et les descendants lgitimes de ce dernier;

4) entre les pre et mre lgitimes ou naturels et les conjoints de leurs descendants lgitimes ou naturels.

En dehors des cas o il y a eu rupture des liens entre ladopt et sa famille dorigine, lobligation
alimentaire continu dexister entre ladopt et ses pre et mre. Ces derniers ne sont toutefois tenus de fournir des
aliments ladopt que sil ne peut les obtenir de ladoptant.
Les pre et mre dun enfant adultrin ou incestueux sont tenus de lui fournir des aliments ; ils ne peuvent
en exiger de lui, moins quils ne justifient avoir pourvu, dans la mesure de leurs ressources, son entretien et son
ducation durant sa minorit, ainsi qu son tablissement.
Lenfant, en cas de divorce entre ses pre et mre, ou n hors mariage et lgalement reconnu par le pre, est
plac sous la garde de sa mre jusqu lge de 5 ans inclus. Pendant ce temps, le pre est tenu de lui fournir les
aliments. Le droit de visite du pre, sauf accord entre les parties, sera rgl par le Prsident du tribunal de grande
instance.
A partir de cet ge, lenfant rejoindra le foyer paternel. Sil y a opposition de la mre, il sera statu par le
Prsident du tribunal de grande instance comptent, sur la garde de lenfant.
La mre dun enfant n hors mariage ou, son dfaut, la personne ayant effectivement la charge de lenfant
dispose, contre le pre prtendu qui ne sacquitte pas de son obligation alimentaire, dune action tendant obtenir sa
condamnation contribuer lentretien et lducation de lenfant.
Laction ne sera recevable que dans les cas ci-aprs :
1) dans le cas de concubinage notoire du prtendu et de la mre pendant la priode lgale de la conception ;
2) dans le cas denlvement ou de viol, lorsque lpoque de lenlvement ou du viol se rapportera celle de la
conception ;
3) dans le cas de sduction accomplie laide dabus dautorit ou de promesse de mariage ;
4) dans le cas daveu du pre prtendu, soit exprs, soit tacite, lorsque son comportement lgard de lenfant a t
celui dun pre.
Laction sera porte devant le tribunal de grande instance du lieu du domicile de la mre ou de la personne
ayant effectivement la charge de lenfant. Elle devra, peine de dchance, tre introduite dans les trois annes qui
suivent laccouchement ou, si la mre et le pre prtendu ont vcu en concubinage ou si le pre prtendu a, pendant
un temps, contribu lentretien de lenfant, dans les trois annes qui suivent la fin du concubinage, soit de cette
contribution.
La procdure est gratuite. Pour lexcution du jugement, le bnfice de lassistance judiciaire est de droit.

Article 482 : Les enfants et autres descendants lgitimes ou naturels peuvent tre dispenss par le tribunal de fournir
des aliments leur pre et mre ou ascendants, lorsque ces derniers ont t condamns pour crime ou dlit par suite
de mauvais traitements sur la personne de lenfant, dfaut de soins ou manque de direction ncessaire ayant
compromis la sant, la scurit, la moralit ou lducation de leur progniture.
Il en est de mme lorsqu ils ont t dchus de lautorit dont ils sont investis en vertu de larticle 492 du
prsent code, ou privs de tout ou partie des droits qui se rattachent cette autorit.

Article 483 : Lobligation alimentaire entre les pre et mre lgitimes ou naturels et les conjoints de leurs enfants ou
autres descendants lgitimes ou naturels steint lorsque le mariage dont rsultait lalliance est dissout par le divorce.

51

Si la dissolution du mariage rsulte du dcs de lenfant ou du descendant, lobligation alimentaire subsiste


au profit ou la charge de son conjoint tant quil existe des enfants ou descendants issus de ce mariage, ainsi que
dans les cas o le conjoint a accept la succession du dfunt.
En cas de prdcs du mari, toute pouse, pourvu quelle soit apte lui succder, bnficie dun droit de
subsistance sexerant lencontre de la succession. Ce droit persiste jusquau dcs de lpouse. Il cesse en cas de
remariage ou de concubinage notoire de la bnficiaire.

Article 484 : Nul ne peut rclamer des aliments sil nest pas dans le besoin et si celui auquel il les rclame nest en
mesure de les lui fournir.
Le montant de la pension alimentaire est fix en tenant compte du besoin de celui qui la rclame et des
ressources de celui qui la doit.

Article 485 : Sil existe plusieurs dbiteurs tenus de fournir des aliments par application de larticle 481 du prsent
code, le demandeur peut intenter son action contre un ou plusieurs dentre eux. Les dbiteurs contre lesquels la
demande a t forme peuvent appeler en cause un ou plusieurs des autres dbiteurs viss au mme article.
Lorsque plusieurs dbiteurs ont t mis en cause, le juge fixe le montant de la pension due par chacun deux
en tenant compte de leurs ressources respectives et de leur degr de parent ou dalliance avec le demandeur.
Le juge peut galement dcider que plusieurs dbiteurs seront tenus solidairement au paiement de la
pension, soit pour la totalit, soit seulement jusqu concurrence dune certaine somme. Toutefois, aucun des
dbiteurs ne peut tre tenu, par leffet de cette solidarit, de payer une somme suprieure celle quil aurait t
oblig de verser, en application de larticle prcdent, sil avait t seul en cause.
Les dbiteurs qui ont t condamns payer la pension ont un recours contre ceux qui nont pas t mis en
cause. Le juge peut condamner ces derniers rembourser tout ou partie de la pension, compte tenu de leurs
ressources et de leurs degrs de parent ou dalliance avec le demandeur.

Article 486: Le montant de la pension alimentaire peut tre modifi en cas de changement survenu dans la situation
du crancier ou des dbiteurs.

Article 487 : Sauf dcision contraire du juge, les arrrages de la pension alimentaire sont payables au domicile ou
la rsidence du crancier.

Article 488 : Tout arrrage qui na pas t peru ou rclam dans les trois mois qui suivent son chance cesse dtre
d, moins que le crancier ntablisse que cet arrrage est ncessaire son existence.

Article 489 : Les arrrages de la pension alimentaire sont incessibles et insaisissables.


Ils peuvent toutefois faire lobjet, mme avant leur chance, dune cession, dune dlgation ou dune
subrogation au profit des tablissements publics ou privs dassistance qui pourvoient aux besoins du bnficiaire de
la pension.
Ils peuvent galement tre saisis par les personnes qui ont fourni au bnficiaire de la pension ce qui tait
ncessaire son existence.

Article 490: Si la personne qui doit fournir des aliments justifie quelle ne peut payer la pension alimentaire, le
tribunal peut, en connaissance de cause, ordonner quelle recevra dans sa demeure, quelle nourrira et entretiendra
celui auquel elle doit des aliments.

Article 491: Le tribunal dcide galement si le pre ou la mre qui offre de recevoir, nourrir et entretenir dans sa
demeure lenfant qui il doit des aliments doit, dans ce cas, tre dispens de payer la pension alimentaire.

TITRE VIII

DE LA MINORIT

Article 492: Le mineur est lindividu de lun de lautre sexe qui na point encore lge de 21 ans accomplis.

Chapitre I

De lautorit des pre et mre

Section I

De ltendue et de lexercice de lautorit des pre et mre

52

I.-De ltendue de lautorit

Article 493 : Lenfant, tout ge, doit honneur et respect ses pre et mre et autres ascendants.

Article 494 : Les pre et mre, lgitimes ou naturels, sont tenus dentretenir et lever leurs enfants jusqu leur

majorit ou leur mancipation par mariage. Toutefois, les sommes ncessaires cet entretien et cette ducation sont

prleves en premier lieu sur les revenus des biens personnels de lenfant.

Article 495 : Jusqu sa majorit ou son mancipation, lenfant lgitime ou naturel se trouve sous lautorit de ses

pre et mre. Cette autorit comporte notamment les droits et obligations suivants :

1 assurer la garde de lenfant, spcialement, fixer sa rsidence, pourvoir son instruction et son entretien ;

2 faire prendre, en cas de besoin, lgard de lenfant, une mesure dassistance ducative dans les conditions fixes

aux articles 504 et suivants ;

3 administrer les biens de lenfant dans les conditions fixes au chapitre De ladministration lgale et de la

tutelle ;

4 consentir au mariage de lenfant dans les conditions prvues au chapitre Du mariage ;

5 consentir ladoption de lenfant dans les conditions prvues au titre De la filiation adoptive ;

6 lmanciper dans les conditions prvues au chapitre De lmancipation;

7 pour le survivant des pre et mre, exercer ladministration lgale et choisir lenfant un tuteur ventuel.

II - De lexercice de lautorit

Article 496 : Sauf disposition contraire, les pre et mre exercent conjointement leur autorit, et la dcision prise

ou lacte fait par lun deux est prsum lavoir t avec laccord de lautre.

Article 497 : Par drogation aux dispositions de larticle prcdent, perd en tout ou en partie, suivant les cas,

lexercice de son autorit, le pre ou la mre qui:

1 est hors dtat de manifester sa volont pendant le temps que dure cette impossibilit;

2 a fait abandon de tout ou partie de son autorit en vertu des dispositions de larticle 514 ;

3 est dchu ou priv de tout ou partie de son autorit.

Sauf dcision contraire du tribunal, le pre ou la mre condamn pour un


dlit dabandon de famille perd lexercice de son autorit sur les enfants lgard desquels le dlit a t commis,
mme si la dchance na pas t prononc ; il recouvre cet exercice partir du moment o il excute ses obligations
lgard des enfants victimes du dlit.

Article 498 : Lorsque le mariage est dissout par le dcs du pre ou de la mre, le survivant exerce seul lautorit.
Lorsque le survivant des pre et mre divorcs ou spars de corps navait pas la garde des enfants, il la
recouvre en mme temps que lautorit, sauf dcision contraire rendue par le tribunal la requte de toute personne
sintressant aux enfants.

Article 499: Lorsque le mariage est dissout par divorce ou lorsque les poux sont spars de corps, lautorit est
exerce par celui qui a la garde des enfants, sous les rserves prvues aux chapitres Du divorce et de la sparation
de corps , De ladoption, De ta tutelle.

Article 500: Lorsque les pre et mre sont dcds, lautorit est exerce dans les conditions prvues aux chapitres
De ladoption, De la tutelle .
Il en est de mme lorsque les pre et mre se trouvent lun et lautre hors dtat de manifester leur volont
ou lorsquils ont fait lobjet dune condamnation prvue larticle 497, alina 2.
Dans les cas prvus larticle prcdent, le tribunal peut, la requte de toute personne sintressant aux
enfants, ou du Ministre public, confier la garde des enfants une autre personne.

Article 501 : Le pre et la mre ne peuvent interdire lenfant, sans motif lgitime, dentretenir des relations avec
ses autres ascendants. A dfaut daccord sur les modalits de ces relations, le Prsident du tribunal, statuant en rfr,
tranche le diffrend.

Article 502: Lautorit sur les enfants ns hors mariage est exerce par celui des pre et mre lgard duquel la
filiation est tablie.

53

Elle est exerce par le pre et la mre lorsque la filiation est tablie lgard de chacun deux. Toutefois, la
garde des enfants appartient celui des pre et mre lgard duquel la filiation a t tablie en premier lieu; lorsque
la filiation a t tablie simultanment leur gard, la garde appartient la mre. Celui des pre et mre auquel
nappartient pas la garde a, nanmoins, le droit dentretenir des relations avec ses enfants et de surveiller leur
entretien et leur ducation.
Le tribunal peut, si lintrt de lenfant lexige, confier la garde celui des pre et mre qui nen est pas
investi par la loi.
Lorsque le pre ou la mre dcde ou se trouve dans lune des situations prvues larticle 497, lautre
exerce seul lautorit. Toutefois, si ce dernier navait pas la garde, le tribunal peut, la requte de toute personne
sintressant aux enfants, confier cette garde une autre personne.

Section 2

De lassistance ducative

Article 503 : Lorsque la sant, la scurit, la moralit ou lducation dun mineur sont compromises ou

insuffisamment sauvegardes en raison de limmoralit ou de lincapacit des pre et mre ou de la personne investie

du droit de garde, ou lorsque le mineur, par son inconduite et son indiscipline, donne ceux-ci des sujets de

mcontentement trs graves, ou les met dans limpossibilit dexercer leur direction, le tribunal peut doffice, sur

requte du Ministre public ou sur requte des pre et mre ou gardien, dcider que le mineur sera, pour une priode

qui ne peut excder lpoque de sa majorit, soumis la visite rgulire dune assistance sociale, ou plac sous le

rgime de la libert surveille.

Article 504: Le tribunal peut galement dcider que le mineur sera plac pour une priode qui ne peut excder

lpoque de sa majorit :

1 chez un autre parent ou une autre personne digne de confiance;

2 dans un tablissement denseignement scolaire ou professionnel ;

3 dans une oeuvre prive ou publique dassistance lenfance ;

4 dans un tablissement de soins ou un institut mdico-pdagogique ;

5 dans un tablissement ou une institution publique de rducation ou dducation corrective.

Article 505 : Les mesures prises en vertu de la prsente section peuvent, soit doffice, soit la requte du Ministre

public, soit la demande du mineur lui-mme, de ses pre et mre ou gardien, ou encore des tablissements auxquels

il a t confi, tre rvoques par lautorit judiciaire qui les a ordonnes.

Lorsque la requte mane du mineur, de ses pre et mre ou gardien, elle nest recevable qu lexpiration
du dlai dun an compter du jour o la dcision du placement est devenue dfinitive et nest renouvelable quun an
compter du jour o la dcision prcdente est devenue dfini ive.

Section 3

De la recherche de lautorit des pre et mre et du retrait

de tout ou partie des droits qui s y rattachent

I. Des conditions et des effets de la dchance et du retrait

Article 506 : Les pre et mre et ascendants sont dchus de plein droit lgard de tous leurs enfants et descendants,

de leur autorit et de tous les droits qui sy rattachent :

1 sils sont condamns par application de article 259 du code pnal ;

2 sils sont condamns, soit comme auteurs, coauteurs ou complices dun crime commis sur la personne dun ou de

plusieurs de leurs enfants, soit comme coauteurs ou complices dun crime commis par un ou plusieurs de leurs

enfants ;

3 sils sont condamns deux fois, soit comme auteurs, coauteurs ou complices dun dlit commis sur la personne

dun ou de plusieurs de leurs enfants, soit comme coauteurs ou complices dun dlit commis par un ou plusieurs de

leurs enfants ;

4 sils sont condamns deux fois pour excitation habituelle de mineurs la dbauche.

Article 507 : Peuvent tre dchus des mmes droits ou peuvent tre privs de tout ou partie des droits de leur autorit

lgard de lun ou de quelques-uns de leurs enfants :

1 les pre et mre condamns pour un crime ou un dlit, lorsque les faits poursuivis rvlent que ces pre et mre

sont incapables ou indignes dentretenir ou dlever leurs enfants ;

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2 en dehors de toute condamnation, les pre et mre qui, par de mauvais traitements, par des exemples pernicieux
divrognerie habituelle ou dinconduite notoire, compromettent la sant, la scurit, la moralit dun ou de plusieurs
de leurs enfants.

Article 508 : Lorsque la dchance nest pas laccessoire de lune des condamnations pnales numres larticle
506, laction en dchance ou en retrait de tout ou partie des droits et de lautorit des pre et mre est intente
devant le tribunal par un ou plusieurs parents du mineur jusqu un degr plus rapproch, ou par le Ministre public.
Lorsque la dchance est accessoire de lune des condamnations pnales numres larticle 507, le
Procureur de la Rpublique saisit le Prsident du tribunal ou le juge des enfants aux fins dorganiser la tutelle du ou
des enfants sil y a lieu, ou den confier la garde une tierce personne.
Article 509: Tout individu dchu de son autorit ou auquel a t retire la totalit de ses droits lgard de lun ou
de quelques-uns de ses enfants est incapable dtre tuteur, subrog tuteur ou membre dun conseil de tutelle.
En cas de retrait partiel des droits des pre et mre lgard de lun ou de quelques-uns de leurs enfants, le
tribunal peut dcider que celui qui fait lobjet du retrait sera frapp des incapacits vises larticle prcdent, ou de
certaines dentre elles seulement, lgard de tous ses enfants ou de certains dentre eux.

II. De la restitution de lautorit des pre et mre et des droits qui sy rattachent

Article 510 : Dans les cas prvus aux articles 504 et 507, premier alina, les pre et mre ne peuvent demander au
tribunal la restitution de leur autorit ou des droits retirs quaprs avoir obtenu leur rhabilitation.
Dans les cas prvus larticle 507, deuxime alina, ils ne peuvent demander cette restitution quun an
aprs le jour o la dcision qui a prononc la dchance ou le retrait est devenue dfinitive.

Article 511 : Le tribunal, saisi de la demande en restitution peut, compte tenu de lintrt et de lamendement des
pre et mre, faire droit la demande, la rejeter, ou naccorder quune restitution partielle des droits retirs, lgard
de lun ou de quelques-uns des enfants.
La restitution na pas deffet rtroactif.

Article 512 : Le tribunal, en prononant la restitution de lautorit ou des droits retirs, fixe, suivant les
circonstances, lindemnit due au tuteur ou la personne qui ont t dlgus les droits retirs, ou dclare quen
raison de lindigence des pre et mre, il ne sera allou aucune indemnit.

Article 513 : Lorsque la demande en restitution a t rejete en tout ou en partie, elle ne peut tre rintroduite avant
lexpiration dun dlai dun an compter du jour o la dcision de rejet est devenue dfinitive.

Section 4

De la dlgation des droits, de lautorit des pre et mre

Article 514 : Lorsquun service public, un tablissement ou une association rgulirement habilits ou autoris cet
effet, ou un particulier jouissant de ses droits civils, ont accept la charge de mineurs de 16 ans que les pre et mre
ou tuteurs autoriss par le conseil de tutelle leur ont confis, le tribunal peut, la requte des parties intresses
agissant conjointement, dcider quil y a lieu, dans lintrt du ou des enfants, de dlguer les droits dautorit la
personne physique ou morale gardienne de lenfant, sous le contrle du service de la protection de lenfance.
Dans ce cas, les pre et mre ou le conseil de tutelle conservent le droit de consentir au mariage de leur
enfant ou pupille.

Article 515 : Lorsque la garde dun enfant confi par ses pre et mre ou tuteur ou par dcision de justice, une
personne physique, est rclame par lesdits pre, mre ou tuteur, et lorsquil est tabli que celui qui la rclame sest
depuis longtemps dsintress de lenfant, le tribunal peut, en considration de lintrt de ce dernier, dcider que la
garde sera maintenue ce tiers, sous le contrle du service charg de la protection de lenfance, sauf, sil y a lieu,
dterminer les conditions dans lesquelles celui qui rclame pourra voir lenfant.

Article 516 : Si, avant la majorit de lenfant, la personne laquelle ce dernier avait t confi dans les conditions
prvues larticle 514 dcde, ou est reconnue indigne ou incapable dexercer les droits qui lui avaient t confrs,
le Ministre public ou toute personne sintressant lenfant peut demander au tribunal de statuer nouveau sur la
garde de lenfant, sur lattribution des droits de lautorit des pre et mre ou sur leur retrait partiel.

Section 5

Dispositions communes

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Article 517: Les enfants confis des particuliers, tablissements ou associations, en vertu des dispositions des
sections II, III et IV ci-dessus, ont placs sous la surveillance de lEtat, reprsent par le sous-prfet et par le service
charg de la protection de lenfance.
Les reprsentants de lEtat de la rsidence de lenfant, ainsi que le conseil de tutelle peuvent toujours se
pourvoir devant le tribunal afin dobtenir que, dans lintrt de lenfant, le particulier, ltablissement ou
lassociation soit dessaisi de tout droit sur ce dernier et que lenfant soit confi ou bien un autre particulier,
tablissement, association, ou bien un service public.

Article 518: Les dcisions qui ordonnent le placement dun mineur, ou qui prononcent sur la tutelle ou la dlgation,

des droits dautorit retir, dterminent la part des frais de justice et des frais dentretien et de rducation mise, sil y

a lieu, la charge des pre et mre ou des personnes auxquelles les aliments peuvent tre rclams.

Les dcisions qui ordonnent une mesure de surveillance lgard dun mineur, peuvent imposer aux pre et mre le

versement dune somme fixe forfaitairement.

Chapitre II

De ladministration lgale et de la tutelle

Section I

De ladministration lgale

Article 519: Ladministration lgale des biens dun mineur non mancip, lgitime ou naturel appartient celui de
ses pre et mre qui en a la garde. Celle des enfants lgitimes ou lgitims dont les parents ne sont pas divorcs
appartient au pre, mais elle passe la mre au dcs de celui-ci, ou lorsque le pre est hors dtat de manifester sa
volont en raison de son incapacit, de son loignement ou de toute autre cause, ou lorsqu il est dchu de lautorit
prvue au titre VII du prsent code.
En cas de divorce ou de sparation de corps, le tribunal peut remettre ladministration lgale celui des
parents qui na pas la garde du ou des enfants communs.

Article 520 : Ladministration lgale peut tre retire, pour cause grave, par le tribunal statuant en chambre du
conseil, la requte de celui des pre et mre qui nen est pas investi, dun parent ou alli de lenfant, ou du
Ministre public.
Elle peut aussi, la requte des mmes personnes, tre place sous le contrle du tribunal ou du juge des
tutelles.

Article 521: Ladministrateur lgal accomplit seul les actes que le tuteur peut faire seul, et avec son conjoint les
actes que le tuteur ne peut accomplir sans autorisation. Sil y a dissentiment, ladministrateur devra obtenir
lautorisation du Prsident du tribunal, statuant comme en matire de rfr.
Mais, mme bnficiant du consentement de son conjoint, ladministrateur lgal ne peut ni vendre de gr
gr, ni apporter en socit un immeuble ou un fonds de commerce appartenant au mineur, ni contracter demprunt en
son nom, ni renoncer pour lui un droit, sans autorisation du tribunal ou du juge des tutelles.
En dehors des actes que ladministrateur peut faire seul conformment lalina premier du prsent article,
lautorisation du tribunal ou du juge des tutelles sera toujours exige lorsque les pre et mre vivent en union libre,
ou lorsquils sont divorcs ou spars de corps, ou lorsque, tant maris, lun deux se trouve soit hors dtat de
manifester sa volont en raison de son incapacit, de son loignement ou de toute autre cause, soit dchu de lautorit
des pre et mre prvue au titre VII du prsent code. Il en sera de mme lorsque ladministration lgale sera place
sous contrle judiciaire.

Article 523 : Sil y a opposition dintrt entre ladministrateur et le mineur, il est nomm ce dernier un
administrateur ad hoc par le Prsident du tribunal statuant sur requte de lun deux, le Ministre public entendu.

Article 524 : Dans ladministration lgale sous contrle judiciaire, le tribunal ou le juge des tutelles peut, tout
moment, soit doffice, soit la requte des parents ou allis, ou du Ministre public, dcider douvrir la tutelle aprs
avoir entendu ou appel, sauf urgence, ladministrateur lgal. Dans cette hypothse, celui-ci ne peut faire, partir de
la demande et jusquau jugement dfinitif, sauf le cas durgence, aucun acte qui requerrait lautorisation du conseil
de tutelle, si la tutelle tait ouverte.
Le juge des tutelles peut aussi dcider, pour faute grave, douvrir la tutelle dans le cas de ladministration
lgale pure et simple.

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Dans lun ou lautre cas, si la tutelle est ouverte, le juge des tutelles convoque le conseil de tutelle qui
pourra soit nommer tuteur ladministrateur lgal, soit dsigner un autre tuteur.

Article 525 : Les rgles de la tutelle sont, pour le surplus, applicables ladministration lgale, avec les modalits
rsultant de ce que celle-ci ne comporte ni conseil de tutelle, ni subrog tuteur, et sans prjudicier, dautre part aux
droits que les pre et mre tiennent du titre De lautorit des pre et mre, notamment quant lducation de
lenfant et lusufruit de ses biens.

Article 526 : Ne sont pas soumis ladministration lgale, les biens qui auraient t lgus au mineur sous la
condition expresse dtre administrs par un tiers.

Section 2

De la tutelle

Article 527 : La tutelle des mineurs lgitimes, naturels et non mancips souvre lorsque le pre et la mre sont tous
deux dcds ou se trouvent dans lun des cas prvus larticle 516.
Elle souvre aussi lgard dun enfant naturel qui na pas t reconnu par aucun de ses pre et mre et
aussi dans le cas prvu par larticle 524 du prsent chapitre.

Paragraphe I

De lorganisation de la tutelle

Article 528 : La tutelle fonctionne sous surveillance du juge des tutelles et comporte un ou plusieurs tuteurs, un
conseil de tutelle, un subrog tuteur.

Article 529 : Les fonctions de juge des tutelles sont exerces par un juge appartenant au tribunal dinstance dans le
ressort duquel le mineur a son domicile et, dfaut, par le sous-prfet du lieu o se trouve ce domicile.

Article 530 : Si le domicile du pupille est transport dans un autre lieu, le tuteur en donne aussitt avis au juge des
tutelles antrieurement saisi. Celui-ci transmet le dossier de la tutelle au juge des tutelles du nouveau domicile.
Mention de cette transmission sera conserve au greffe du tribunal dinstance.

Article 531 : Le juge des tutelles exerce une surveillance gnrale sur les administrations lgales et les tutelles de
son ressort.
Il peut convoquer les administrateurs lgaux, tuteurs et autres organes tutlaires, leur rclamer des
claircissements, leur adresser des observations, prononcer contre eux des injonctions.
Il peut condamner lamende prvue par le code de procdure pnale, ceux qui, sans excuse lgitime,
nauront pas dfr ces injonctions.

Article 532 : Les formes de procder devant le juge des tutelles seront rgles par le code de procdure civile ou par
la loi.

Paragraphe 2

Du tuteur

Article 533 : Le droit individuel de choisir un tuteur nappartient quau dernier mourant des pre et mre, si celui-ci
a conserv au jour de sa mort lexercice de ladministration lgale ou de la tutelle. Cependant, il est loisible aux pre
et mre de choisir dun commun accord un tuteur au cas o ils viendraient disparatre simultanment.

Article 534: Cette nomination ne peut tre faite que dans la forme dun testament ou dune dclaration spciale chez
un notaire.

Article 535 : Le tuteur lu par les pre et mre ou par le dernier survivant nest pas tenu daccepter la tutelle sil
nest pas dans la classe des personnes pouvant tre contraintes daccepter cette tutelle.

Article 536: Lorsquil na pas t choisi de tuteur par le dernier mourant des pre et mre, la tutelle de lenfant est
dfre celui des ascendants qui est du degr le plus rapproch.

57

Article 537 : En cas de concours entre ascendants du mme degr, le conseil de tutelle choisit celui dentre eux qui
sera tuteur.

Article 538 : Sil ny a ni tuteur testamentaire, ni ascendant tuteur, ou si celui qui avait t dsign en cette qualit
vient cesser ses fonctions, un tuteur sera donn au mineur par le conseil de tutelle.
Ce conseil sera convoqu par le juge des tutelles, soit doffice, soit sur rquisition que lui en feront des
parents ou allis des pre et mre, des cranciers ou autres parties intresses, ou le Ministre public. Toute personne
peut dnoncer au juge le fait qui donne lieu la nomination dun tuteur.

Article 539 : Le tuteur est dsign pour la dure de la tutelle. Le conseil de tutelle peut nanmoins pourvoir son
emplacement en cours de tutelle si des circonstances graves le requirent, sans prjudicier des cas dexcuse,
dincapacit ou de destitution.

Paragraphe 3

Du conseil de tutelle

Article 540 : Le conseil de tutelle est compos de quatre six membres, y compt le subrog tuteur, mais non le
tuteur, ni le juge des tutelles.
Le juge les dsigne pour la dure de la tutelle. Il peut nanmoins sans prjudice des articles 541 et suivants,
pourvoir doffice au remplacement dun ou plusieurs membres en cours de tutelle afin de rpondre des
changements qui auraient pu survenir dans la situation des parties.

Article 541 : Le juge des tutelles choisit les membres du conseil de tutelle parmi les parents ou allis des pre et
mre du mineur, en apprciant toutes les circonstances du cas : la proximit du degr, le lieu de la rsidence, lge et
les aptitudes des intresss.
Il doit viter, autant que possible, de laisser lune des deux lignes sans reprsentation. Mais il a gard, avant
tout, aux relations habituelles que le pre et la mre avaient avec leurs diffrents parents ou allis, ainsi qu lintrt
que ces parents ou allis ont port ou paraissent pouvoir porter la personne de lenfant.

Article 542 : Le juge des tutelles peut aussi appeler pour faire partie du conseil de tutelle, des amis, des voisins, ou
toutes autres personnes qui lui semblent pouvoir sintresser lenfant.

Article 543 : Le conseil de tutelle est convoqu par le juge des tutelles, soit doffice, soit la demande du tuteur, du
subrog tuteur, de deux membres, soit la demande du mineur, pourvu quil ait dix-huit ans rvolus.

Article 544 : La convocation doit tre faite huit jours au moins avant la runion.

Article 545 : Les membres du conseil de tutelle sont tenus de se rendre en personne la runion. Chacun peut
toutefois se faire reprsenter par un parent ou alli des pre et mre du mineur, si ce parent ou alli nest pas dj, en
son propre nom, membre du conseil de tutelle. Le mari peut reprsenter la femme et rciproquement.

Article 546 : Si le juge des tutelles estime que la dcision peut tre prise sans que la tenue dune sance soit
ncessaire, il communique chacun des membres du conseil le texte de la dcision prendre en y joignant les
claircissements ncessaires.
Chacun des membres ainsi contracts mettra son vote par lettre missive dans le dlai que le juge aura
imparti, faute de quoi il encourra une amende de 1.000 francs.

Article 547 : Le conseil de tutelle ne peut dlibrer que si la moiti au moins des membres est prsente ou
reprsente. Si ce nombre nest pas runi, le juge peut soit ajourner la sance, soit, en cas durgence, prendre lui
mme la dcision.

Article 548 : Le conseil de tutelle est prsid par le juge des tutelles qui aura voie dlibrative et prpondrante en
cas de partage.
Le tuteur doit assister la sance ; il y est entendu, mais ne vote pas, non plus que le subrog tuteur dans le
cas o il remplace le tuteur.
Le mineur g de 16 ans rvolus peut, si le juge lestime utile, assister la sance titre consultatif. Il y est
obligatoirement convoqu, quand le conseil a t runi sa rquisition.
En aucun cas son assentiment un acte ne dcharge le tuteur et les autres organes de la tutelle de leurs
responsabilits.

58

Article 549 : Les dlibrations du conseil de tutelle sont nulles lorsquelles ont t entaches par dol ou fraude, ou
que des formalits substantielles ont t omises.
La nullit est couverte par une nouvelle dlibration valant confirmation.
Laction en nullit peut tre exerce par le tuteur, le subrog tuteur, les membres du conseil de tutelle ou par
le Ministre public dans les deux annes de la dlibration, ainsi que par le pupille devenu majeur ou mancip, dans
les deux annes de sa majorit ou de son mancipation. La prescription ne court, sil y a eu dol ou fraude, qu partir
de la dcouverte du fait. Les actes accomplis en vertu dune dlibration annule sont eux-mmes annulables de la
mme manire. Le dlai courra toutefois de lacte et non de la dlibration.

Paragraphe 4

Des autres organes de la tutelle

Article 550 : Le conseil de tutelle peut, en considrant les aptitudes des intresss et la consistance du patrimoine
administrer, dcider que la tutelle sera divise entre un tuteur la personne et un tuteur aux biens, ou que la gestion
de certains biens particuliers sera confie un tuteur adjoint.
Les tuteurs ainsi nomms seront indpendants et non responsables lun envers lautre dans leurs fonctions
respectives, moins quil nen ait t autrement ordonn par le conseil de tutelle.

Article 551 : Dans toute tutelle, il y aura un subrog tuteur nomm par le conseil de tutelle parmi ses membres, et
pris autant que possible dans la ligne, laquelle nappartient pas le tuteur.
Les fonctions de subrog tuteur consisteront surveiller la gestion tutlaire et reprsenter le mineur
lorsque les intrts de ce dernier seront en opposition avec ceux du tuteur.
Sil conteste des fautes dans la gestion du tuteur, il doit, peine dengager sa responsabilit personnelle, en
informer immdiatement le juge des tutelles.

Article 552 : Si le tuteur sest ingr dans la gestion tutlaire avant la nomination du subrog tuteur, il pourra, sil y
a fraude de sa part, tre destitu de la tutelle sans prjudice des indemnits dues au mineur.

Article 553 : Le subrog tuteur ne remplace pas de plein droit le tuteur qui est mort ou est devenu incapable, ou qui
abandonne la tutelle mais il doit alors, sous peine des dommages-intrts qui pourraient en rsulter pour le mineur,
provoquer la nomination dun nouveau tuteur.

Article 554 : La charge du subrog tuteur cessera la mme poque que celle du tuteur.

Article 555 : Si le tuteur pouse la personne charge de la subroge tutelle, il doit, dans le mois du mariage faire
nommer un nouveau subrog tuteur par le conseil de tutelle, sous peine dtre destitu et condamn des dommages
intrts envers le mineur.

Article 556 : Le tuteur ne pourra provoquer la destitution du subrog tuteur, ni violer dans les conseils de tutelle qui
seront convoqus pour cet objet.

Paragraphe 5

Des charges tutlaires

Article 557 : La tutelle, protection due lenfant, est une charge publique et personnelle.
Elle ne se communique point au conjoint du tuteur. Toutefois si ce conjoint simmisce dans la gestion du
patrimoine pupillaire, il devient responsable, solidairement avec le tuteur, de toute gestion postrieure son
immixtion.
Elle ne passe point aux hritiers du tuteur. Ceux-ci seront seulement responsables de la gestion de leur
auteur dans la limite de la quote-part de la succession reue par chacun deux et sils sont majeurs ils sont tenus la
continuer jusqu la nomination dun nouveau tuteur.

Article 558 : Bien que la tutelle soit une charge publique, peuvent cependant en tre dispenss, hormis les pre et
mre, ceux qui lge, la maladie, lloignement, des occupations professionnelles ou familiales exceptionnellement
absorbantes ou une tutelle antrieure rendraient particulirement lourde cette nouvelle charge.

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Article 559 : Excepts les pre et mre, peuvent galement tre dchargs de la tutelle, ceux qui ne peuvent

continuer sen acquitter en raison de lune des causes prvues larticle prcdent, si cette cause est survenue

depuis leur nomination.

Article 560 : Celui qui ntait ni parent, ni alli des pre et mre du mineur, ne peut tre forc daccepter la tutelle.

Article 561 : Si la tutelle reste vacante, le juge des tutelles la dfre lEtat.

Article 562 : Les excuses qui dispensent ou dchargent de la tutelle peuvent tre tendues au subrog tuteur et aux

membres du conseil de famille.

Article 563 : Le conseil de tutelle statue sur les excuses du tuteur et du subrog tuteur. Le juge des tutelles, sur les

excuses proposes par les membres du conseil de tutelle.

Article 564 : Si le tuteur nomm est prsent la dlibration qui lui dfre la tutelle, il devra sur le champ, et sous

peine dtre dclar non recevable dans toute rclamation ultrieure, proposer ses excuses sur lesquelles le conseil de

tutelle dlibrera.

Article 565 : Sil ntait pas prsent, il devra, dans les huit jours de la notification quil aura reue, de sa

nomination, faire convoquer le conseil de tutelle pour dlibrer sur ses excuses.

Article 566 : Si ses excuses sont rejetes, il pourra se pourvoir devant le tribunal de grande instance pour les faire

admettre, mais il sera, pendant le litige, tenu dadministrer provisoirement.

Article 567: Les diffrentes charges de la tutelle peuvent tre remplies par toute personne, sans distinction de sexe,

mais sous rserve des causes dincapacit, exclusion, destitution ou rcusation exprimes ci-dessous.

Article 568 : Sont incapables des diffrentes charges de la tutelle:

1 les mineurs, except le pre ou la mre;

2 les interdits, les alins et les personnes pourvues dun conseil judiciaire.

Article 569 : Sont exclus ou destitus de plein droit des diffrentes charges de tutelle :

1 ceux qui ont t condamns une peine afflictive et infamante, ou qui lexercice des charges tutlaires a t

interdit par application d larticle 42 du code pnal. Ils pourront toutefois tre admis la tutelle de leurs propres

enfants, sur avis conforme du conseil de tutelle.

2 ceux qui ont t dchus de lautorit des pre et mre.

Article 570 : Peuvent tre exclus ou destitus des diffrentes charges de la tutelle, les gens dune inconduite notoire,

et ceux dont limprobit, la ngligence habituelle ou linaptitude aux affaires aurait t constate.

Article 571: Ceux qui ont, ou dont les pre, mre et conjoint ont avec le mineur un litige mettant en cause ltat de

celui-ci ou une partie notable de ses biens, doivent se rcuser, et peuvent tre rcuss, des diffrentes charges

tutlaires.

Article 572 : Si un membre du conseil de tutelle est passible dexclusion, de destitution ou de rcusation, le juge des

tutelles prononcera lui-mme, soit doffice, soit la rquisition du tuteur, du subrog tuteur ou un Ministre public.

Article 573 : Si la cause dexclusion, de destitution ou de rcusation concerne le tuteur ou subrog tuteur, le conseil

de tutelle se prononcera.

Article 574 : Le tuteur ou subrog tuteur ne pourra tre exclu, destitu ou rcus quaprs avoir t entendu ou

appel.

Sil adhre la dlibration, mention en sera faite, et le nouveau tuteur ou subrog tuteur entrera aussitt en
fonction. Sil ny adhre pas, il lui sera loisible de faire opposition suivant les rgles fixes par le code de procdure
civile, ou le texte en tenant lieu ; mais le juge des tutelles pourra, sil estime quil y a urgence, prescrire sance
tenante des mesures provisoires dans lintrt du mineur.

Section 3

Du fonctionnement de la tutelle

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Article 575 : Le conseil de tutelle rgle les conditions gnrales de lentretien et de lducation de lenfant, en ayant
gard la volont que les pre et mre avaient pu exprimer ce sujet.

Article 576 : Le tuteur prendra soin de la personne du mineur et le reprsentera dans les actes civils, sauf les cas dans
lesquels la loi ou lusage autorise les mineurs agir eux-mmes.
Il administrera ses biens en bon pre de famille et rpondra des dommages et intrts qui pourraient rsulter
dune mauvaise gestion.
Il ne pourra ni acheter les biens du mineur, ni les prendre loyer ou ferme, moins que le conseil de
tutelle nait autoris le subrog tuteur lui en passer bail, ni accepter la cession daucun droit ou crance contre son
pupille.

Article 577 : Le tuteur administre et agit en cette qualit du jour de sa nomination, si celle a t faite en sa prsence,
sinon, du jour quelle lui a t notifie.
Dans les dix jours qui suivent, il requerra la leve des scells, sils ont t apposs, et en fera procder
immdiatement linventaire des biens en prsence du subrog tuteur. Expdition de cet inventaire sera transmise au
juge des tutelles.
A dfaut dinventaire dans le dlai prescrit, le subrog tuteur saisira le juge des tutelles leffet dy procder, peine
dtre solidairement responsable avec le tuteur de toutes les condamnations qui pourraient tre prononces au profit
du pupille. Le dfaut dinventaire autorisera le pupille faire la preuve de la valeur et de la consistance de ses biens
par tous les moyens, y compris la commune renomme.
Si le mineur doit quelque chose au tuteur, celui-ci devra le dclarer dans linventaire, peine de dchance
et ce, sur la rquisition que lOfficier public sera tenu de lui en faire, et dont mention sera porte au procs- verbal.

Article 578 : Dans les trois mois qui suivent louverture de la tutelle, le tuteur devra convertir en titres nominatifs ou
dposer un compte ouvert au nom du mineur et ponant mention de sa minorit, chez un dpositaire agr par le
gouvernement pour recevoir les fonds et valeurs pupillaires, tous les titres au porteur appartenant au mineur, moins
quil ne soit autoris les aliner conformment aux articles 583 et 594.
Il devra pareillement, et sous la mme rserve, convertir en titres nominatifs ou dposer chez un dpositaire
agr, les titres au porteur qui adviendront par la suite au mineur, de quelque manire que ce soit, et ce, dans le
mme dlai de trois mois partir de lentre en possession.
Il ne pourra retirer des titres au porteur qui auraient t dposs conformment aux prcdents alinas, ni
convertir en titres au porteur des titres nominatifs, moins que la conversion ne soit opre par intermdiaire dun
dpositaire agr par le gouvernement.
Le conseil de tutelle pourra, sil est ncessaire, poser un terme plus long pour laccomplissement de ses
oprations.

Article 579 : Le tuteur ne peut donner quittance des capitaux quil reoit pour le compte du pupille quavec le
contreseing du subrog tuteur.
Ces capitaux seront dposs par lui un compte ouvert au nom du mineur et portant mention de sa minorit,
chez un dpositaire agr par le gouvernement pour les fonds et valeurs pupillaires.
Le dpt doit tre fait dans le dlai dun mois dater de la rception des capitaux ; ce dlai pass, le tuteur
est de plein droit dbiteur des intrts.

Article 580 : Lors de lentre en exercice de toute tutelle, le conseil de tutelle rglera par aperu, et selon
limportance des biens rgis, la somme annuellement disponible pour lentretien et lducation du pupille, les
dpenses dadministration de ses biens, ainsi quventuellement les indemnits qui pourront tre alloues au tuteur.
La mme dlibration spcifiera si le tuteur est autoris porter en compte les salaires des administrateurs
particuliers ou agents dont il peut demander le concours, sous sa propre responsabilit.
Le conseil de tutelle pourra aussi autoriser le tuteur passer un contrat pour la gestion des valeurs
mobilires du public. La dlibration dsigne le tiers contractant en considrant sa solvabilit et son exprience
professionnelle, et spcifie les clauses du contrat. Malgr toute stipulation contraire, la convention peut, tout
moment, tre rsilie au nom du pupille.

Article 581 : Le conseil de tutelle dtermine la somme laquelle commencera, pour le tuteur, lobligation
demployer les capitaux liquides du mineur ainsi que lexcdent de ses revenus. Cet emploi devra tre fait dans le
dlai de six mois, sauf prorogation par le conseil de tutelle. Pass ce dlai, le tuteur est, de plein droit, comptable des
intrts.

61

La nature des biens qui peuvent tre acquis en emploi est dtermine par le conseil de tutelle, soit davance,
soit loccasion de chaque opration. En aucun cas, les tiers ne seront garants de lemploi.

Article 582 : Le tuteur accomplit seul, comme reprsentant du mineur, tous les acte dadministration.
Il peut aliner, titre onreux, les meubles dusage courant et les biens ayant le caractre de fruits.
Les baux consentis par le tuteur ne confrent au preneur, lencontre du mineur devenu majeur ou
mancip, aucun droit de renouvellement et aucun droit se maintenir dans les lieux lexpiration du bail, nonobstant
toutes dispositions lgales contraires. Ces dispositions ne sont toutefois pas applicables aux baux consentis avant
louverture de la tutelle et renouvels par le tuteur.
Les actes qui, pour la gestion des valeurs mobilires du pupille, doivent tre regards comme des actes
dadministration entrant dans les obligations et les pouvoirs soit des administrateurs lgaux et tuteurs, soit des
dpositaires agrs, sont dtermins par dcret pris aprs avis de la Cour suprme.

Article 583 : Le tuteur ne peut, sans tre autoris par le conseil de tutelle faire les acres de disposition au nom du
mineur.
Sans cette autorisation, il ne peut, notamment, emprunter pour le public, ni aliner ou grever de droits rels
les immeubles, les fonds de commerce, les valeurs mobilires et autres droits incorporels, non plus que le meubles
prcieux ou qui constitueraient une part importante du patrimoine pupillaire.

Article 584 : Le conseil de tutelle, en donnant son autorisation, pourra prescrire toutes les mesures quil jugera utiles,
en particulier, quant au remploi des fonds.

Article 585 : La vente des immeubles et des fonds de commerce appartenant un mineur se fera publiquement aux
enchres, en prsence du subrog tuteur, dans les conditions prvues par le code de procdure civile ou les textes en
tenant lieu.
Le conseil de tutelle peut, toutefois, autoriser la vente lamiable soit par adjudication sur la mise prix
quil fixe, soit de gr gr, aux prix et stipulation quil dtermine. En cas dadjudication amiable, il peut toujours
tre fait surenchre, dans les conditions prvues par le code de procdure civile ou les textes en tenant leu.
Lapport en socit dimmeuble ou dun fonds de commerce a lieu lamiable. Il est autoris par le conseil
de tutelle sur le rapport dun expert que dsigne le juge des tutelles.
Les valeurs mobilires qui sont inscrites une cote officielle sont vendues par le Ministre dun agent de
change.
Les autres valeurs mobilires sont vendues aux enchres par le Ministre dun agent de change ou dun
notaire dsign dans la dlibration qui autorise la vente. Le conseil de tutelle pourra nanmoins, sur le rapport
dexpert dsign par le juge des tutelles, en autoriser la vente de gr gr, aux prix et stipulation quil dtermine.

Article 586 : Lautorisation exige par larticle 583 pour lalination des biens du mineur ne sapplique point, au cas
o un jugement aurait ordonn la licitation, la demande dun copropritaire par indivis.

Article 587 : Le tuteur ne peut accepter une succession chue au mineur que sous bnfice dinventaire. Toutefois, le
conseil de tutelle pourra, par une dlibration spciale, lautoriser accepter purement et simplement cette
succession, si lactif dpasse manifestement le passif.
Le tuteur ne peut rpudier une succession chue au mineur sans une autorisation du conseil de tutelle.

Article 588 : Dans le cas o une succession rpudie au nom du mineur naurait pas t accepte par un autre, elle
pourra tre reprise, soit par le tuteur autoris cet effet par une nouvelle dlibration du conseil de famille, soit par le
mineur devenu majeur, mais dans ltat o elle se trouvera lors de la reprise, et sans pouvoir attaquer les ventes et
autres actes qui auraient t lgalement faits durant la vacance.

Article 589 : Le tuteur peut accepter sans autorisation les donations et les legs particuliers advenus au pupille,
moins quils ne soient grevs de charges.

Article 590 : Le tuteur peut, sans autorisation, introduire en justice une action relative aux droits patrimoniaux du
mineur. Il peut, de mme, se dsister de cette instance. Le conseil de tutelle peut lui enjoindre dintroduire une
action, de sen dsister ou de faire des offres aux fins de dsistement, peine dengager sa responsabilit.
Le tuteur peut dfendre seul une action instruite contre le mineur, mais il ne peut y acquiescer quavec
lautorisation du conseil de tutelle.
Lautorisation du conseil de tutelle est toujours requise pour les actions relatives des droits qui ne sont point
patrimoniaux.

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Article 591 : Le tuteur ne peut, sans autorisation du conseil de tutelle, introduire une demande de partage au nom du
mineur; mais il pourra, sans cette autorisation rpondre une demande en partage dirig contre le mineur, ou
sadjoindre la requte collective fin de partage, prsente par tous les intresss, conformment aux prescriptions
de la loi ou du code de procdure civile.

Article 592 : Pour obtenir lgard du mineur tout leffet quil aurait entre majeurs, le partage devra tre fait en
justice selon les dispositions lgales prvues cet effet.
Toutefois, Le conseil de tutelle pourra autoriser le partage, mme partiel lamiable. En ce cas, il dsignera
un notaire pour y procder. Ltat liquidatif, auquel sera jointe la dlibration du conseil de tutelle, sera soumis
lhomologation du tribunat de grande instance.
Tout autre partage sera considr que comme provisionnel.

Article 593 : Le tuteur ne pourra transiger au nom du mineur quaprs avoir fait approuver par le conseil de tutelle
les clauses de la transaction.

Article 594 : Dans tous les cas o lautorisation du conseil est requise pour la validit dun acte du tuteur, elle peut
tre supple par celle du juge des tutelles, si lacte quil sagit de passer porte sur des biens dont la valeur en capital
nexcde pas une somme qui sera fixe par dcret.
Le Juge des tutelles peut aussi, la requte du tuteur, autoriser une vente de valeur mobilire aux lieu et
place du conseil de tutelle, sil lui apparat quil y aurait pril en la demeure, mais charge quil en soit rendu
compte dans le plus bref dlai au conseil qui dcidera du remploi.

Section 4

Des comptes de la tutelle et des responsables

Article 595: Le tuteur est tenu de remettre chaque anne au subrog tuteur un compte de gestion. Le compte sera
rdig et remis, sans frais, sur papier non timbr.
Le subrog tuteur transmet le compte, avec ses observations, au juge des tutelles, lequel, sil y chet,
convoque le conseil de tutelle.
Si le mineur a atteint lge de dix-huit ans rvolus, le juge des tutelles peut dcider que le compte sera
remis.

Article 596 : Dans les trois mois qui suivent la fin de la tutelle, le compte dfinitif sera rendu, soit au mineur lui
mme devenu majeur ou mancip, soit ses hritiers.
Si le tuteur vient cesser ses fonctions avant afin la fin de a tutelle, il rendra un compte rcapitulatif au
nouveau tuteur, qui ne pourra laccepter quavec lautorisation du conseil de tutelle, sur les observations du subrog
tuteur.
Dans tous les cas, les tats de situations et compte de gestions sont rdigs et remis sans frais sur papier non
timbr, et sans aucune formalit en justice.
Toutes les pices justificatives doivent y tre jointes. Outre les indemnits prvues larticle 580 du prsent
code, il sera allou au tuteur toutes dpenses suffisamment justifies et dont lobjet est utile.

Article 597 : Le mineur devenu majeur ne peut approuver le compte de tutelle quun mois aprs que le tuteur le lui
aura remis contre rcpiss, avec les pices justificatives. Toute approbation intervenue avant lexpiration de ce dlai
est nulle.
Est de mme nulle, toute convention passe entre le pupille devenu majeur ou mancip et celui qui t son
tuteur, si ladite convention a pour effet de soustraire celui-ci, en tout ou en partie, son obligation de rendre compte.
Si le compte donne lieu des contestations, celles-ci seront poursuivies et juges comme les autres
contestations en matire civile.

Article 598 : Lapprobation du compte ne prjudicie point aux actions ou responsabilits qui peuvent appartenir au
pupille contre le tuteur et les autres organes de la tutelle.
LEtat est seul responsable lgard du pupille du dommage rsultant des fautes commises, soit par le juge
des tutelles ou son greffier, soit par ladministrateur public charg dune tutelle vacante, sauf son recours, sil y a
lieu, contre ces derniers.
Laction en responsabilit exerce par le pupille contre lEtat est porte, dans tous les cas, devant le tribunal de
grande instance.

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Article 599 : La somme laquelle slvera le reliquat d par le tuteur portera intrt de plein droit, compter de
lapprobation du compte et au plus tard, trois mois aprs la cessation de la tutelle.
Les intrts de ce qui sera d au tuteur par le mineur ne courront que du jour de la sommation de payer qui
aura suivie lapprobation du compte.

Article 600 : Toute action du mineur contre le tuteur, les organes ttulaires ou lEtat, relativement aux faits de la
tutelle, se prescrit par cinq ans, compter de la majorit, lors mme quil y aurait eu mancipation.

Section 5

De la tutelle simple et de la reprsentation des parents

Article 601 : Si le mineur na pas de bien, la tutelle sera simple, cest--dire compose uniquement du tuteur. Dans
ce cas, il ny aura point de compte rendre au mineur devenu majeur ou mancip.
Cette situation prendra fin en cas dacquisition par le mineur de biens au cours de sa minorit. Le tuteur est
alors tenu de provoquer la dsignation du subrog tuteur et des membres du conseil de tutelle, peine dtre
condamn payer au mineur devenu majeur des dommages-intrts dont le montant peut tre gal la valeur des biens
recueillis par le mineur, telle quelle aura t tablie par tous les moyens, y compris la commune renomme.
Toutefois sous rserve des dispositions des articles 595 599 du prsent code, si les revenus des biens
recueillis par le mineur couvrent tout juste les frais occasionns par son ducation et son entretien, le juge des tutelles
peut surseoir la nomination du subrog tuteur et des membres du conseil de tutelle.

Article 602 : Les biens et revenus acquis par le mineur grce au produit de son travail, seront grs directement par
celui-ci sil a atteint lge de 18 ans rvolus. Toutefois, il ne peut les aliner quavec lautorisation de son
reprsentant lgal.

Article 603 : Lorsque le pre, la mre ou le tuteur du mineur demeurent loin de la rsidence de ce dernier, ils
peuvent dsigner parmi leurs parents, allis ou connaissances, sous rserve de laccord de la personne dsigne, un
mandataire, appel reprsentant des parents, pour assister le mineur dans tous les actes civils ou dans ceux
limitativement numrs par eux.
Cette reprsentation peut tre retire tout moment par celui ou ceux qui lont donne, sans avoir besoin de fournir
des explications.
Dautre part, le reprsentant lgal dsign par le pre, la mre ou le tuteur na point de compte rendre ces
derniers.

Chapitre III

Des actes du mineur

Article 604 : Les actes patrimoniaux accomplis par le mineur seul, alors quils auraient d ltre par son reprsentant
lgal ou avec lassistance de celui-ci, sans autre formalit, ne sont rescindables que sils entranent une lsion ne
rsultant pas dun vnement casuel et imprvu.
Ils sont toujours annulables si lune des formalits lgales na pas t observe.

Article 605 : La nullit des actes accomplis irrgulirement par le mineur ou son reprsentant lgal est une nullit
relative, qui est soumise aux rgles tablies en la matire.

Article 606 : A partir de lge de 16 ans, le mineur conclut son contrat de travail et le romps avec lassistance de son
reprsentant lgal.
A partir de lge de 18 ans, il peut conclure et rompre seul ce contrat.
A partir de lge de 18 ans, il dispose librement des produits de son travail. Toutefois, lorsquil ne contribue
pas raisonnablement son propre entretien, celui de ses parents ou reprsentant lgal qui la en charge peut
demander au tribunal dordonner la saisie son profit dune partie du salaire du mineur.

Article 607 : Lorsque le mineur a dpass lge de 16 ans, il peut, en se faisant assister dun avocat, introduire une
action en rparation du dommage subi par lui la suite des dlits commis contre sa personne ou ses biens par un
tiers.
Il peut, avec lassistance de son reprsentant lgal, introduire une action contre son employeur, en vue
dobtenir le paiement des indemnits rsultant de la rupture dun contrat de travail. Toutefois, partir de lge de 18
ans, cette assistance nest pas ncessaire dans ce dernier cas.

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Article 608 : Lavocat qui, dans le cas prvu larticle prcdent, assisterait le mineur dans un procs intent par ce
dernier sans autorisation de son reprsentant lgal, ne peut exiger de ce dernier le paiement de ses honoraires et des
frais dbourss par lui.

Article 609 : Lavocat qui abuserait de linexprience du mineur pour lui prendre des honoraires excessifs, eu gard
la cause dfendue ou aux dommages-intrts et indemnits obtenus, encourt la radiation ou lexclusion temporaire
du barreau au Gabon, sans prjudice des dommages-intrts qui pourraient en rsulter pour le mineur.

Chapitre IV

De lmancipation

Article 610 : Le mineur est mancip de plein droit parle mariage.

Article 611 : Le mineur non mari pourra tre mancip par ses pre et mre, lorsqu il aura atteint lge de 18 ans
rvolus.
Cette mancipation soprera par la dclaration conjointe des pre et mre, reue par le juge des tutelles
assist de son greffier.
Si lun deux est mort, dchu de son autorit ou dans limpossibilit de manifester sa volont, la dclaration
de lautre suffit.
A dfaut daccord entre les parents, celui des deux qui a la garde de lenfant peut demander au juge des
tutelles de prononcer lmancipation. Aprs avoir entendu lautre parent, le juge prononce lmancipation, sil y a de
justes motifs.

Article 612 : Le mineur rest sans pre ni mre pourra aussi, lge de 18 ans accomplis, tre mancip si le conseil
de tutelle len juge capable.
En ce cas, lmancipation rsultera de la dlibration qui laura autorise et de la dclaration que le mineur
est mancip, quaura faite dans le mme acte le juge des tutelles en sa qualit de Prsident du conseil de tutelle.

Article 613 : Lorsque, dans le cas de larticle prcdent, aucune diligence nayant t faite par le tuteur, un membre
du conseil de tutelle estimera que le mineur est capable dtre mancip, il pourra requrir le juge des tutelles de
convoquer le conseil pour dlibrer ce sujet. Le mineur lui-mme pourra demander cette convocation.

Aride 614 : Le compte de ladministration ou de la tutelle, selon le cas, est rendu au mineur mancip dans les
conditions prvues aux articles 594 et suivants.

Article 615 : Le mineur mancip est capable, comme un majeur, de tous les actes de la vie civile.
Il doit nanmoins, pour se marier ou se donner en adoption, observer les mmes rgles que sil ntait point
mancip.

Article 616 : Le mineur mancip cesse dtre sous lautorit de ses pre et mre.
Ceux-ci ne sont pas responsables de plein droit, en leur seule qualit de pre ou de mre, des dommages
quil pourra causer autrui postrieurement son mancipation.

Article 617 : Le mineur mancip peut faire le commerce comme un majeur, sil y a t autoris spcialement selon
les formes prescrites par le code de commerce ou par la loi.

TITRE IX

DES INCAPACITES TENANT LTAT MENTAL

Chapitre I

De linterdiction

Article 618 : Tout individu alin peut, pour la protection de sa personne et de ses biens, tre lobjet dun jugement
dinterdiction rendu sa demande ou la demande de son conjoint, dun de ses parents, de son tuteur ou du
Procureur de la Rpublique.
Aprs ce jugement, la personne concerne est assimile un mineur, pour sa personne et pour ses biens ; les
dispositions prvues pour la tutelle des mineurs sappliqueront alors celles des interdits.

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Article 619 : Toute demande en interdiction sera porte devant le tribunal de grande instance du domicile de lalin,
ou du lieu de son internement.

Article 620 : Le demandeur doit articuler par crit les faits sur lesquels il se fonde, prsenter lappui les pices
justificatives et indiquer les tmoins, sil y a lieu.

Article 621 : Le Prsident du tribunal ordonne ta communication de la requte au Ministre public et commet un
mdecin pour faire un rapport jour indiqu. Aprs ce rapport, il peut, en tout tat de la procdure et sil y a urgence,
et aprs avoir entendu, si possible, lintress ou son conseil en chambre du conseil, designer un administrateur
provisoire pour prendre soin de la personne et des biens de lalin.

Article 622 : Si lintress nest pas intern dans un tablissement public dalins, ou dans un tablissement priv
habilit par lautorit administrative pour recevoir des alins, le tribunal ordonne que le conseil de famille, form
conformment aux articles 538 et suivants du prsent code, donne son avis sur ltat de la personne dont
linterdiction est demande.

Article 623 : Ceux qui ont provoqu la procdure ne peuvent faire partie du conseil de tutelle ; cependant, lpoux ou

lpouse et les enfants de la personne concerne peuvent y tre admis sans y avoir voix dlibrative.

Article 624 : Aprs avoir reu lavis du conseil de tutelle, le tribunal interrogera lindividu prsum alin en

chambre du conseil ; si celui-ci ne peu sy prsenter, il sera interrog dans sa demeure, soit par le Prsident du

tribunal, soit par un juge commis cet effet, assist dun greffier. Dans tous les cas, le Procureur de la Rpublique,

dans les juridictions o il en a, sera prsent linterrogatoire.

Article 625 : Le tribunal peut ordonner une enqute sil estime que linterrogatoire et les pices produites sont
signifiantes. Cette enqute peut avoir lieu, si les circonstances lexigent, en labsence de la personne concerne.

Article 626 : Le jugement sur une demande en interdiction ne peut tre rendu qu laudience publique, les parties
entendues ou appeles.

Article 627 : En cas dappel dun jugement en interdiction, la juridiction dappel, si elle le juge ncessaire, peut
interroger de nouveau ou faire interroger par un conseiller, la personne dont linterdiction est demande.

Article 628 : Tout arrt ou jugement dfinitif portant interdiction sera, la diligence des demandeurs, lev et signifi
partie ; un extrait sommaire de cette dcision sera, en outre, affich dans la salle de lauditoire et dans les tudes
des notaires du district o se trouve le tribunal qui la rendu et transmis, dans les dix jours, au greffe du tribunal du
lieu de naissance de linterdit pour tre mentionn dans un registre spcial tenu cet effet. Toute personne peut
prendre communication de cette dcision ou se faire dlivrer copie.

Article 629 : Linterdiction produit effet compter du jour du jugement. Tous actes passs postrieurement par
linterdit sont nuls, de nullit relative, sans que le tribunal ait apprcier sils ont t ou non accomplis en tat
dinsanit desprit.

Article 630 : Les actes antrieurs linterdiction peuvent tre annuls, si la cause de linterdiction existait
notoirement lpoque o ils ont t faits.

Article 631 : Aprs la mort dun individu, les actes par lui faits ne pourront tre attaqus pour cause de dmence,
quautant que son interdiction aurait t prononce ou provoque avant son dcs.

Article 632 : A la suite de la dcision dinterdiction, il se pourvu la nomination dun tuteur et dun subrog tuteur
linterdit suivant les rgles prescrites au titre de la minorit . Ladministrateur provisoire cessera ses fonctions et
rendra compte au tuteur, sil ne lest pas lui-mme.

Article 633 : La tutelle dun alin interdit est toujours dative, nul, lexception du conjoint, des ascendants, nest
tenu de la conserver au-del de 5 ans.

Article 634 : Les revenus dun interdit doivent tre essentiellement employs son entretien et sa gurison.
Selon le caractre de sa maladie et ltat de sa fortune, le conseil de tutelle peut dcider que linterdit, non
intern au jour du jugement, sera trait dans son domicile, ou quil sera plac dans une maison de sant, et mme
dans un hospice.

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Article 635 : Les donataires consenties un enfant de linterdit en vue de son tablissement en mariage,
lavancement dhoirie et les conventions qui sy rapportent, ne peuvent tre faites sur les biens de linterdit, quavec
lautorisation du conseil de tutelle.

Article 636 : Lorsque les causes qui ont dtermin linterdiction ont cess, la mainleve ne peut tre prononce
quen observant les formalits prescrites pour parvenir linterdiction, et linterdit ne pourra reprendre lexercice de
ses droits quaprs le jugement de mainleve.

Chapitre II

Des alins interns et non interdits

Article 637 : Linternement dun alin a lieu conformment aux dispositions prvues par une loi particulire.
Cette loi dterminera galement les mesures prendre quant aux biens de lalin, sil nest pas interdit.

Article 638 : Les actes faits par une personne non interdite, pendant son internement dans un tablissement

dalins, peuvent tre attaqus pour cause dinsanit desprit, conformment aux dispositions sur les nullits

relatives.

Toutefois, le dlai de prescriptions de cinq ans de laction en nullit ne court, lgard de la personne interne,

quaprs sa sortie dfinitive de la maison dalins, et partir de la signification qui lui a t faite de lacte, ou de la

connaissance quelle en a eue.

A lgard des ayants droit de la personne interne, le dlai court aprs la mort de cette personne, dater de
la signification qui leur a t faite de lacte, ou de la connaissance quils en ont eue. Lorsque le dlai a commenc
courir contre la personne interne, il continue de courir contre ses ayants droit.

Chapitre III

Des alins non interns ni interdits

Article 639 : Les actes dun individu qui nest ni intern, ni interdit, ne peuvent tre annuls pour cause de dmence
que sil est dmontr quils ont t accomplis en tat dinsanit desprit.
Du vivant de lauteur de lacte, la nullit peut tre demande par celui ci, son conjoint, ses ascendants et
descendants ou, dfaut deux, par ses frres et soeurs.
Aprs le dcs de lauteur de lacte, la preuve de linsanit desprit ne peut tre apporte par ses ayants droit
que si la dmence rsulte de lacte mme, si une procdure dinterdiction tait en cours au moment du dcs ou si
lauteur de lacte a fait lobjet dune mesure dinternement dans les trois ans qui ont prcd ou suivi lacte
considr.

Chapitre IV

Des majeurs en curatelle

Article 640 : Tout prodigue ou tout individu dont ltat mental ne justifie pas une interdiction, mais qui est atteint
dune dficience physique ou mentale le mettant dans lincapacit dexercer ses droits dune manire normale, peut
tre pourvu dun curateur sa demande ou la demande de son conjoint, dun de ses parents, de tout intress ou du
Ministre public, par un jugement rendu dans les mmes conditions quun jugement dinterdiction, soumis la mme
publicit et produisant effet compter du jour o il est devenu dfinitif.

Article 641 : Le curateur assiste le prodigue ou le majeur dficient dans la gestion de son patrimoine. Le jugement
peut, en outre, le charger de veiller sur la personne de ce dernier.

Article 642 : Les fonctions de curateur sont attribues par le jugement une personne qualifie. Leur acceptation
nest pas obligatoire, et elles peuvent comporter une rmunration qui est dtermine par le tribunal. Elles prennent
fin par un jugement de mainleve, rendu la demande de lintress, du curateur ou dune des personnes qui tait
qualifie pour provoquer la mise en curatelle.
Au cas dopposition dintrt entre le curateur et lintress, le tribunal dsigne un curateur ad hoc.

Article 643 : Le majeur en curatelle peut faire, sans lassistance du curateur, les actes quun tuteur peut faire seul,
lexception de la rception et de lemploi des capitaux.
Tous autres actes caractre patrimonial ne peuvent tre accomplis quavec lassistance du curateur, peine
de nullit relative, demande par le majeur en curatelle ou par le curateur.

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En cas de refus dautorisation de la part du curateur, un recours est possible devant le tribunal statuant en
chambre du conseil.

Article 644 : Les dbiteurs de revenus peuvent valablement sacquitter entre les mains du curateur qui doit affecter
ces revenus lentretien de la personne ou des biens du majeur en curatelle.

Article 645 : Des dcrets pris en Conseil des Ministres fixeront les modalits dapplication de la prsente loi.
La prsente loi sera excute comme loi de lEtat.

Fait Libreville, le 29 juillet 1972.

Parle Prsident de la Rpublique,


Chef du gouvernement
Albert Bernard BONGO

Le Garde des Sceaux,


Ministre de la Justice
Jean-Rmy AYOUNE.

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