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PREFACE AUX MODULES DE FORMATION DE BASE
PREALABLE AU DEPLOIEMENT
Contexte
Les modules de formation de base préalable au déploiement réunissent toutes
les connaissances essentielles que doivent posséder les personnels de
maintien de la paix, militaires, de police et civils, pour que l’opération de
maintien de la paix des Nations Unies fonctionne avec efficacité. Ces modules
constituent les documents de base de toute formation préalable à un
déploiement de l’ONU. Ils remplacent les modules de formation générique
normalisée précédemment diffusés par le Département des Opérations de
maintien de la paix (DOMP) des Nations Unies.
Les Modules de formation générique ont été revus et mis à jour dans le cadre
de la Stratégie de formation au maintien de la paix des Nations Unies qui a été
adoptée par le Comité de direction élargi du DOMP et le Département de
l'appui aux missions (DAM) en mai 2008. La stratégie, ainsi que l’Évaluation
subséquente des besoins stratégiques de la formation au maintien de la paix
du mois d’octobre 2008, ont révélé qu’il était nécessaire d’actualiser les
modules de formation pour qu’ils reflètent plus précisément les politiques
récemment élaborées au sein du DOMP et du DAM, et plus proches des
tâches des effectifs de maintien de la paix sur le terrain. Comme l’ont indiqué
essentiellement les états membres au cours de l'évaluation des besoins, il
fallait rationaliser les modules de formation générique pour les associer à des
informations plus spécialisées, opérationnelles et spécifiques aux différentes
missions, et à des indications plus claires destinées aux états membres quant
aux exigences en matière de formation préalable au déploiement. 1
1
Voir le Rapport stratégique d’évaluation des besoins de formation au maintien de la paix du
DOMP, octobre 2008, pp. 78.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au deployment, 1e éd. (2009)
2 Introductionaux modules pour la formation de base préalable au déploiement
En conséquence, le Service intégré de formation (SIF) de la Division des politiques,
de l'évaluation et de la formation du DOMP a entrepris de diffuser des Normes
exhaustives de la formation préalable au déploiement de l’ONU pour les différentes
catégories de personnel, dont font partie les présents modules de formation. Ces
normes fournissent des orientations sur les objectifs de formation et les résultats
pédagogiques, et sur la façon dont les modules de formation préalable au
déploiement doivent être articulés avec les documents pertinents de formation
spécialisée au cours de la formation préalable au déploiement. Le contenu des
modules de formation de base préalable au déploiement a été rationalisé de façon à
pouvoir être dispensés en une semaine et à laisser suffisamment de temps pour
couvrir la formation spécialisée en plus des questions spécifiques à la mission et
opérationnelles, le cas échéant. Les modules contiennent également des conseils
pour aider les instructeurs à trouver des informations complémentaires, de la
documentation de référence, des exemples spécifiques aux missions fondés sur des
outils de gestion de la connaissance du DOMP, et des astuces pour intégrer des
informations spécifiques à des missions dans le cours. Le contenu a été également
actualisé pour refléter les changements de politiques et de législations au sein du
DOMP, du DAM, du système des Nations Unies et les exigences de formation fixées
par les résolutions du Conseil de sécurité depuis la dernière mise à jour des modules
de formation générique normalisée en 2006. Lors de l’actualisation du contenu, le
DOMP a été guidé par son expertise substantielle, celle du DAM et celle du système
plus large des Nations Unies, afin de garantir que ces supports de formation soient
un reflet fidèle des Nations Unies dans leur globalité.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au deployment, 1e éd. (2009)
Introductionaux modules pour la formation de base préalable au déploiement 3
Présentation générale du contenu
Les modules de formation de base
préalable au déploiement sont conçus
pour donner à tous les personnels de
maintien de la paix (forces armées,
police et civils) une perception
commune des principes, directives et
politiques fondamentaux du maintien
de la paix de l’ONU de façon à assurer
le fonctionnement efficace et cohérent
des opérations de maintien de la paix
des Nations Unies.
La structure d’ensemble de cette formation suit généralement les trois niveaux
d’autorité, de commandement et de contrôle des opérations de maintien de la
paix multidimensionnelles des Nations Unies : stratégique, opérationnel et
tactique. (Remarquons qu’il s’agit de termes spécifiques à l’ONU, qui sont
employés également en tant que tels dans les quatre modules.) Si les
instructeurs ont toute latitude pour changer l'ordre des modules, ils doivent
néanmoins être conscients des liens qui existent entre eux, et faire ressortir
l’interdépendance des questions de niveaux stratégique, opérationnel et
individuel.
· Le module 1 aborde les questions de niveau stratégique et présente les
définitions fondamentales et la raison d’être des activités des Nations
Unies en faveur de la paix et de la sécurité, tout en faisant connaître aux
participants les principes fondamentaux du maintien de la paix de l’ONU.
· Le module 2 passe du niveau stratégique au niveau opérationnel,
expliquant sous quelles modalités le Conseil de sécurité établit le mandat
des opérations de maintien de la paix des Nations Unies et comment
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au deployment, 1e éd. (2009)
4 Introductionaux modules pour la formation de base préalable au déploiement
cellesci sont concrétisées par le Secrétariat de l’ONU et les hauts
responsables de la mission. Il présente également aux participants des
éléments essentiels du commandement et du contrôle au sein des
structures de maintien de la paix de l’ONU et de gestion des missions.
· Le module 3 traite des questions interdépendantes que tout le personnel
de maintien de la paix doit connaître pour exécuter son mandat au niveau
opérationnel afin d’assurer une paix durable et un éventuel transfert de
responsabilités en faveur des acteurs locaux et de l’équipepays de l’ONU.
· Le module 4 aborde les politiques et procédures en rapport avec les
membres individuels du personnel de maintien de la paix. (Les problèmes
de niveau tactique seront traités essentiellement lors du programme
d’initiation car ceuxci sont spécifiques à chaque mandat.)
Présentation des modules
Notes de préparation : chaque module comprend des « Notes de
préparation » suggérant comment en traiter les différentes parties. Ces notes
incluent des informations sur l’objectif global de la session, les résultats
pédagogiques escomptés, l’enchaînement, la durée de la session et les
méthodologies. Elles contiennent en outre des conseils sur le profil des
instructeurs recherchés, la préparation d’ordre général (y compris les
documents et le matériel) ainsi que la préparation des informations spécifiques
à la mission.
Symboles : Au début de chaque module se trouvent les légendes des
symboles utilisés tout au long du document. Situés dans la marge gauche, ils
permettent d’attirer l’attention sur des aspects tels que des points à aborder,
des remarques à l’instructeur, des exemples et des moments propices à
l’insertion d’informations spécifiques à la mission.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au deployment, 1e éd. (2009)
Introductionaux modules pour la formation de base préalable au déploiement 5
Diapositives : Des présentations PowerPoint sont fournies pour tous les
modules de formation de base préalable au déploiement. Comme les modules
euxmêmes, elles se trouvent sur le site Internet des meilleures pratiques du
DOMP : http://peacekeepingbestpractices.unlb.org (Version française non
disponible) Une image de chaque diapositive est reproduite dans le manuel
directement audessus des points à aborder dont elle traite. Les principaux
points de la diapositive sont signalés en bleu dans le texte du point à aborder.
Points à aborder et remarques à l’instructeur : Les points à aborder sont
prévus pour accompagner la transmission du contenu normalisé ; toutefois,
les instructeurs sont encouragés à utiliser la formulation qui leur plaît et leurs
propres exemples plutôt qu'à lire le texte.
Activités pédagogiques : Les conseils concernant les activités
pédagogiques de base figurent dans le corps du texte. Les activités
facultatives éventuelles sont placées à la fin du module (ou sont intégrées au
module). Les instructeurs expérimentés sont encouragés à utiliser leurs
propres activités et documents. (Veuillez également consulter les remarques
cidessous concernant la « Boîte à outils ».)
Contrôle des connaissances : Les questions de contrôle des connaissances
et les réponses qui leur correspondent se trouvent à la fin de chaque partie
des quatre modules. Les instructeurs peuvent choisir d'utiliser toutes ces
questions ou certaines d’entre elles seulement, et de procéder à un contrôle
des connaissances écrit formel ou à une évaluation informelle avec le groupe
tout entier. Les questions de contrôle des connaissances et les réponses
correspondantes se trouvent à la fin des diapositives PowerPoint ainsi que
dans le texte.
Questions fréquemment posées : Des instructeurs ont apporté des
contributions concernant les questions qu’on leur pose le plus fréquemment.
Ces questions et les réponses correspondantes se trouvent à la fin de chaque
élément des modules. Le Service intégré de formation (SIF) souhaite
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au deployment, 1e éd. (2009)
6 Introductionaux modules pour la formation de base préalable au déploiement
poursuivre le développement de ces sections et, si les instructeurs ont des
contributions à apporter sur les questions qui leur sont fréquemment posées,
ils peuvent les envoyer à : peacekeepingtraining@un.org. (Veuillez préciser
clairement l'objet de votre courriel.)
Ressources complémentaires
Boîte à outils : Reconnaissant la nécessité que les modules de base soient
aussi rationnels que possible, une « Boîte à outils » en ligne a été créée pour
conserver des documents et supports complémentaires. C'est une base de
données de documents et de supports auxquels les instructeurs peuvent
accéder aux fins d’intégration dans leur formation préalable au déploiement.
Vous y trouverez, entre autres, des photos, des activités pédagogiques, des
scénarios et des films. Pour obtenir des informations sur les modalités d’accès
à la Boîte à outils, veuillez envoyer un courriel à : peacekeeping
training@un.org
Communauté de pratique en ligne : Une communauté de pratique en ligne
est en cours de développement, sous la forme d’un forum sur lequel les
instructeurs de formation préalable au déploiement peuvent poser des
questions, échanger des idées et partager des documents et supports. Pour
obtenir de plus amples informations sur cette communauté de pratique,
veuillez envoyer un courriel à : peacekeepingtraining@un.org
Profil des instructeurs
Au début de chaque module, vous trouverez des informations relatives aux
antécédents et aux connaissances que doivent posséder les instructeurs pour
dispenser la formation de façon adéquate. Pour faciliter la préparation, elles
sont également fournies cidessous :
Il est préconisé de confier la présentation du module 1 à un instructeur qui
possède des connaissances générales de l'histoire, de l'objet et des principes
des opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Il conviendrait
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au deployment, 1e éd. (2009)
Introductionaux modules pour la formation de base préalable au déploiement 7
également que cet instructeur ait déjà pris part à une opération de maintien de
la paix de façon à pouvoir contribuer son expérience concrète d'une mission
aux discussions en classe.
Il est préconisé de confier la présentation du module 2 à un instructeur qui
possède des connaissances générales du fonctionnement du Conseil de
sécurité et du Secrétariat, et qui a également une expérience personnelle
d’une opération de maintien de la paix des Nations Unies à l’État major de la
Mission.
La présentation du module 3, partie 1, conviendra mieux à un instructeur qui
possède des connaissances solides en matière de droit humanitaire
international et de droits de l’homme, notamment en ce qui concerne le droit
des femmes et des enfants. Dans la mesure du possible, il/elle aura une
expérience concrète en matière d’application des droits de l'homme,
notamment des droits des femmes et des enfants dans une opération de
maintien de la paix des Nations Unies.
La présentation du module 3, partie 2, conviendra bien à un instructeur qui
possède une expérience personnelle au sein d’une opération de maintien de
la paix des Nations Unies ainsi que des connaissances solides concernant sa
structure, sa composition et les relations de travail qui prévalent.
L'enseignement du module 4, partie 1 devrait être confié à un homme et à
une femme (si des femmes participent à cette formation) qui pourront
encourager des questions et la participation des stagiaires des deux sexes.
Le(s) instructeur(s) devra(ont) avoir acquis une expérience des opérations de
maintien de la paix dans le contexte des Nations Unies, notamment en
matière de gestion des actes d'inconduite et plus particulièrement des affaires
d'exploitation et d'abus sexuels.
Il est aussi conseillé que l'instructeur/les instructeurs soi(en)t fortement
sensibilisé(s) aux conséquences diverses des fautes graves, notamment dans
les cas d'exploitation et d'abus sexuels. Lorsque ce n'est pas possible, il est
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au deployment, 1e éd. (2009)
8 Introductionaux modules pour la formation de base préalable au déploiement
vivement préconisé de solliciter la contribution d'un expert extérieur en matière
d'exploitation et d'abus sexuels pour les deuxième et troisième parties de ce
module.
En fonction du type de participants à l'atelier, il convient d'inviter un haut
responsable civil/militaire de haut rang/responsable de la police pour assister
au début de la session afin d'envoyer un message fort quant à l'importance de
la déontologie et de la discipline dans les opérations de maintien de la paix
des Nations Unies.
Le module 4, partie 2 comporte des aspects pratiques et il convient mieux
qu'il soit assuré par un instructeur qui connaît les grands principes relatifs au
VIH, l'incidence du comportement personnel sur les risques et les dangers
que présente le VIH pour la société. Il/elle doit se sentir à l'aise pour aborder
des questions liées au sexe et aux relations sexuelles, y compris l'emploi du
préservatif, ainsi que sur la consommation occasionnelle de drogue.
Le module 4, partie 3, comporte des aspects pratiques et il convient mieux
qu'elle soit assurée par des instructeurs dotés d'une expérience personnelle
du travail avec des personnes issues de cultures distinctes dans un contexte
de maintien de la paix. Si cela est possible, cette session sera dans l’idéal
animée par deux personnes en mesure d’offrir des perspectives et des
exemples représentatifs d'antécédents variés et complémentaires.
Module 4 – Partie 4
Les Notions de base et avancées de sécurité sur le terrain représentent une
formation à suivre en ligne qui ne nécessite pas l'intervention d’un instructeur.
S’il est envisagé de compléter le cours proposé en ligne, ou si des
informations spécifiques à la mission sont fournies aux unités de police
constituées ou aux contingents, il est préférable que cette formation soit
assurée par un instructeur doté d’expérience dans une opération de maintien
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au deployment, 1e éd. (2009)
Introductionaux modules pour la formation de base préalable au déploiement 9
de la paix de l’ONU après la création du Département de la sûreté et de la
sécurité (DSS) à la fin de 2004.
Il est préférable que la sécurité routière soit présentée par quelqu'un ayant
une expérience pratique de la conduite et, dans la mesure du possible, des
dangers de la circulation dans le cadre d’une opération de maintien de la paix.
Les Dispositions en matière d’immunisations, de prophylaxie et les
informations afférentes doivent être traitées par un fournisseur de soins de
santé certifié, telle qu’un(e) infirmier/infirmière ou un médecin. De la même
façon, s’il est prévu de dispenser une session sur les premiers secours, elle
devra être assurée par un professionnel certifié.
Si ce sujet est prévu, la gestion du stress devra être assurée par un
professionnel certifié ou, à défaut, les instructeurs peuvent utiliser le cours en
ligne présenté dans le texte.
Actualisations futures
L’objectif des modules de formation de base préalable au déploiement étant
de procurer à tous les personnels de maintien de la paix un même corpus
d’information sur les principes, directives et politiques fondamentaux du
maintien de la paix de l’ONU, le Service intégré de formation (SIF) veillera à
ce qu’ils soient régulièrement actualisés de façon à refléter l’évolution des
politiques et directives des Nations Unies relatives au maintien de la paix.
Toutes les mises à jour affectant des modules ou des sections différentes
seront postées et expliquées sur le site du pôle Ressources du maintien de la
paix de l’ONU (http://peacekeepingresourcehub.unlb.org) (Version française
non disponible) Les instructeurs sont donc encouragés à consulter
régulièrement ce site. Tous les deux ans environ, le Service intégré de
formation entreprendra un examen complet des normes de la formation
préalable au déploiement de l’ONU, des modules de formation de base
préalable au déploiement et des modules de formation spécialisée pour
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au deployment, 1e éd. (2009)
10 Introductionaux modules pour la formation de base préalable au déploiement
s’assurer qu’ils répondent aux besoins identifiés dans les Évaluations des
besoins stratégiques de la formation au maintien de la paix.
Remerciements
Le Service intégré de formation (SIF) remercie les nombreux personnels des
instituts nationaux pour la formation au maintien de la paix qui nous ont fait
part de leurs réactions et réflexions au cours du processus d’actualisation, et
qui ont piloté les projets de modules de formation de base préalable au
déploiement, souvent avec de fortes contraintes de temps. Sans leur
professionnalisme et leur engagement envers la formation au maintien de la
paix, la finalisation de ces documents n’aurait pas été possible.
Le contenu des modules de formation de base préalable au déploiement a été
essentiellement élaboré par les experts pertinents en la matière, en
collaboration avec le Département des opérations de maintien de la paix et le
Département de l’appui aux missions ainsi que du système plus vaste de
l'ONU. Le Service intégré de formation souhaite adresser ses remerciements
au Bureau du HautCommissaire des Nations Unies aux droits de l'homme
(OHCHR), au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH), à
la Campagne des Nations Unies contre la violence sexuelle en temps de
conflit, aux bureaux pertinents du DOMP et du DAM, notamment le Bureau
des affaires militaires et la Division de la police, à l’Équipe consultative pour
l’égalité des sexes, au conseiller à la protection de l'enfance, à l’équipe
consultative sur le VIH/sida, au coordonnateur pour les questions de sécurité
ainsi qu’au Groupe Déontologie et discipline pour leur collaboration
constructive, qui a contribué à assurer que les modules de formation reflète
les positions de l’ONU dans son ensemble. Le Service intégré de formation
souhaite également remercier le Comité international de la CroixRouge
(CICR) pour ses conseils et remarques.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au deployment, 1e éd. (2009)
Introductionaux modules pour la formation de base préalable au déploiement 11
Les éléments pédagogiques, la conception, la structure et le format convivial
des modules de formation de base préalable au déploiement ont été élaborés
avec l’aide précieuse de Paula Beltgens. Le SIF souhaite enfin remercier les
membres de son groupe consultatif central (David Caceres, Farooque
Choudhury, Patrick Duah, Hawaa ElTayeb, Lucie Jean, Theresa Kambobe,
Bela Kapur, Vanessa Kent, Lisa Kurbiel, Sebastien Lapierre, Fred Mallya,
Quynh Tran, Karla Witte et Katja Hemmeric, responsable du projet) qui ont
fixé la direction stratégique du projet.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au deployment, 1e éd. (2009)
MODULE 1 : PRESENTATION GENERALE DE NIVEAU
STRATEGIQUE DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES
NATIONS UNIES
Table des matières
Module 1 : Présentation générale de niveau stratégique du maintien de la paix des Nations
Unies............................................................................................................................................i
Module 1 – partie 1 : Introduction au maintien de la paix des Nations Unies................................ 1
Introduction............................................................................................................................ 8
La raison d'être des Nations Unies ....................................................................................... 11
Principaux organes des Nations Unies intervenant dans le maintien de la paix ..................... 13
Départements du Secrétariat intervenant directement dans les opérations de maintien de la
paix ............................................................................................................................... 19
L'éventail des activités de paix et de sécurité.............................................................................. 22
Prévention des conflits ......................................................................................................... 24
Rétablissement de la paix .................................................................................................... 26
Imposition de la paix ............................................................................................................ 27
Maintien de la paix ............................................................................................................... 30
Consolidation de la paix ....................................................................................................... 34
Différents types d'opérations de maintien de la paix de l'ONU..................................................... 35
Maintien de la paix « traditionnel » ....................................................................................... 37
Maintien de la paix multidimensionnel .................................................................................. 39
Autorité de transition ............................................................................................................ 41
Missions politiques spéciales ............................................................................................... 42
Module 1 – Partie 2 : principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix de l'ONU 51
Principes fondamentaux ............................................................................................................. 52
Consentement ..................................................................................................................... 53
Impartialité ........................................................................................................................... 56
Non recours à la force sauf en cas de légitime défense et pour défendre le mandat ............. 58
Autres facteurs de réussite ......................................................................................................... 62
Crédibilité............................................................................................................................. 62
Légitimité ............................................................................................................................. 63
Promotion de l'appropriation nationale et locale.................................................................... 65
Les qualités essentielles d'un soldat du maintien de la paix ........................................................ 69
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 1
MODULE 1 – PARTIE 1
INTRODUCTION AU MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS
UNIES
Notes de préparation pour les instructeurs
But
Permettre au personnel de maintien de la paix de se familiariser avec :
· Les principaux organes des Nations Unies (ONU) intervenant dans le
maintien de la paix de l'ONU
· Les différents types d'activités et de missions de maintien de la paix
· Les grands principes et idéaux du maintien de la paix de l'ONU et leurs
modalités de mise en pratique
· Les qualités que doivent posséder les personnels de maintien de la
paix de l'ONU
Résultats d’apprentissage
Au terme du module 1 partie 1, les participants pourront :
1. Dresser la liste des principaux organes intervenant dans le maintien de la
paix de l'ONU
2. Indiquer les cinq types d'activités de paix et de sécurité utilisés par le
Conseil de sécurité
3. Expliquer les principales différences qui existent entre les opérations de
maintien de la paix « traditionnelles » et multidimensionnelles
Au terme du module 1 partie 2, les participants pourront :
1. Dresser la liste des grands principes régissant les opérations de maintien
de la paix de l'ONU
2. Expliquer ce qu'on entend par « la crédibilité et la légitimité de la mission
de maintien de la paix de l'ONU » et les modalités selon lesquelles le
personnel de maintien de la paix peut les appuyer dans la pratique
3. Expliquer ce que signifie l'appropriation par le pays et pourquoi elle est
importante pour la réussite des opérations de maintien de la paix de l'ONU
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
2 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
4. Dresser la liste des qualités que doivent posséder les personnels de
maintien de la paix de l'ONU
Séquence pédagogique
Le début de la formation préalable au déploiement est le meilleur moment
pour présenter les parties 1 et 2 du module 1. Le module 1 procure aux
participants les grandes lignes relatives aux opérations de maintien de la paix
des Nations Unies.
Durée
Méthodologie
Les points suivants présentent les grandes lignes de la méthodologie
préconisée. Les instructeurs expérimentés qui le souhaitent peuvent choisir
des méthodes et des activités distinctes pour présenter le contenu et les
messages clé de ce module.
Partie 1 :
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 3
· Activité pédagogique facultative concernant les principaux organes de
l'ONU (p. 78)
· Exposés basés sur les présentations Powerpoint fournies
· Activité pédagogique obligatoire sur les mandats des missions (p. 44)
· Séances informelles de questionsréponses (à déterminer par
l'instructeur)
· Questions de contrôle des connaissances à la fin de la partie 1*
· Films facultatifs (pp. 90 et 92)
Partie 2 :
· Exposés à l'aide des présentations Powerpoint fournies
· Séances informelles de questionsréponses (à déterminer par
l'instructeur)
· Questions de contrôle des connaissances à la fin de la partie 2*
· Activité facultative sur les concepts présentés dans les parties 1 et 2
(p. 82)
· Films facultatifs (pp. 90 et 92)
* Remarque : L'établissement d'enseignement peut utiliser les questions de
contrôle des connaissances lors d'une séance informelle de questions
réponses ou les poser par écrit sous forme de questionnaire. Dans les deux
cas, il est conseillé de fournir les réponses justes à la fin du contrôle des
connaissances afin de s'assurer que les participants ont bien compris les
messages clés.
Profil des instructeurs
Il est préconisé de confier la présentation du 1 er module à un instructeur qui
possède des connaissances générales de l'histoire, de l'objet et des principes
des opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Il conviendrait
également que l'instructeur ait pris part à une opération de maintien de la paix
de façon à pouvoir contribuer sa propre vision et son expérience concrète
d'une mission aux discussions en classe.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
4 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
Préparation de l'instructeur
Lectures obligatoires
· Charte des Nations Unies
· Principes et Orientations, Opérations de maintien de la paix des
Nations Unies (également connu sous le nom de Doctrine
fondamentale)
· Étude des mandats des missions de maintien de la paix utilisées dans
l'activité pédagogique (veuillez vous reporter à la préparation spécifique
à la mission qui suit.)
Préparation d'ordre général
Matériel
1. Ordinateur et diapositives correspondant à la session
2. Projecteur et écran pour montrer les diapositives
3. Lecteur de DVD et hautparleurs dans le cas où des films seront présentés
Documents
1. Exemplaires des Principes et orientations des opérations de maintien de la
paix des Nations Unies, (un par participant). Pour obtenir des exemplaires,
veuillez contacter peacekeepingtraining@un.org ou télécharger le fichier
électronique à :
http://www.un.org/fr/peacekeeping/documents/capstone_doctrine_fr.pdf
2. Concernant la section sur l'éventail des activités de paix et de sécurité, les
instructeurs sont encouragés à utiliser des exemples spécifiques d'activités
issues de leur expérience personnelle. D'autres exemples se trouvent
également dans les mandats de nombreuses missions
multidimensionnelles dont la liste est fournie dans la rubrique Opérations
en cours à http://www.un.org/fr/peacekeeping/
3. Les participants apprécient également de disposer d'un exemplaire des
présentations PowerPoint. S'il est possible de les imprimer, il est conseillé
de le faire en format « polycopié », avec 3 diapositives par page de façon à
laisser aux participants de la place pour prendre des notes.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 5
Préparation spécifique à l'activité pédagogique relative aux
mandats
Si la mission du déploiement est connue :
1. Téléchargez les mandats de la mission sur le site du DOMP à
http://www.un.org/fr/peacekeeping/ (cliquez sur Opérations en cours et sur
le site de chaque mission où vous trouverez un lien vers le mandat de la
mission).
2. Prévoyez une copie du mandat de chaque mission par participant à la
formation.
Si la mission du déploiement est inconnue :
1. Décidez du nombre de groupes dans lesquels vous répartirez les
participants. Ceci vous permettra de connaître le nombre de mandats de
mission nécessaires.
2. Téléchargez un mandat de mission par groupe. Par exemple, si vous avez
4 groupes, choisissez 4 mandats différents. Sélectionnez des mandats qui
représentent les différents types d'opérations de maintien de la paix
(traditionnelle, autorité de transition ou multidimensionnelle).
· Parmi les opérations traditionnelles, on compte : le Groupe
d´observateurs militaires des Nations Unies dans l´Inde et le Pakistan
(UNMOGIP), la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un
référendum au Sahara Occidental (MINURSO) ou la Force des Nations
Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP).
· Parmi les missions de maintien de la paix multidimensionnelles, on
compte : la Mission des Nations Unies en République démocratique du
Congo (MONUC), la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), la
Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH)
ou la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS).
· Parmi les exemples d'autorités de transition, on compte : la Mission
d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) ou
l'Administration transitoire des Nations Unies au Timor Oriental
(ATNUTO) qui a duré de 1999 à 2002, année de l'indépendance du
Timor Oriental, pour être remplacée par une opération
multidimensionnelle de maintien de la paix des Nations Unies.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
6 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
3. Prévoyez assez d'exemplaires de chaque mandat de mission pour tous les
participants à la formation (par ex., s'il y a 24 participants, imprimez 24
exemplaires de chaque mandat).
4. Si possible, distribuezles aux participants la veille de la session pour qu'ils
puissent les consulter.
Préparation des participants
1. Dans la mesure du possible, il est vivement recommandé aux participants
d'étudier les documents suivants avant la présente session :
· Principes et orientation des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies (également connu sous le nom de Doctrine
fondamentale)
· Les mandats distribués par l'instructeur (sinon, vous pouvez prévoir un
moment durant le cours pour permettre aux participants de les étudier)
Documents supplémentaires
· Handbook on United Nations on Multidimensional Peacekeeping
Operations (Manuel des opérations de maintien de la paix
multidimensionnelles des Nations Unies, disponible sur :
http://peacekeepingresourcehub.unlb.org (Version française non
disponible)
Sources consultées dans ce module
· Principes et orientations des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies (2008)
· Directives politiques du DOMP/DAM sur l'autorité, le commandement
et le contrôle dans les opérations de maintien de la paix des Nations
Unies (2008)
Légende des symboles
Remarque à l'instructeur (références à consulter)
[ Points à aborder (Les principaux points à traiter sur le sujet. Dans l'idéal,
l'instructeur présente les points à aborder dans ses propres termes au lieu
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 7
de les lire aux participants. Veuillez noter que le texte des points à aborder
est mis en relief en caractères bleu gras sur les diapositives
correspondantes.)
Spécifique à la mission (un point qui gagnera à être expliqué avec des
informations spécifiques à l'opération)
Exemple (des cas qui illustrent un point ou un message clé)
Questions types (une liste de questions possibles à poser aux participants)
¥ Polycopié (indique qu'il y a un document à distribuer aux participants à ce
stade du cours)
¸ Film (un film proposé comme activité obligatoire ou facultative)
Activité pédagogique obligatoire (activité qu'il est vivement recommandé
d'intégrer au cours)
Activité pédagogique facultative (une activité qui peut être effectuée s'il
reste du temps et si elle convient à ce groupe de participants. Les
indications concernant ces activités se trouvent à la fin du module ou de la
partie, comme indiqué dans le texte.)
Ñ Points clé à résumer (messages clé qui méritent d'être répétés à la fin
de la session. L’instructeur peut également demander aux participants de
citer les principaux messages qu'ils ont retenus de la session. Il pourra
alors compléter avec les points qui auront été omis.)
Remarque : une liste des questions fréquemment posées par les
participants durant cette session se trouve à la fin de ce module.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
8 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
Notes de session
Introduction
Diapositive
1
Diapositive
2
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 9
Diapositive
3
[ Vous rejoignez l'ONU en tant que soldat du maintien de la paix et, à ce titre,
vous représenterez les Nations Unies dans le pays dans lequel vous
serez déployé. S'il est probable que vous ne vous rendrez jamais au Conseil
de sécurité du Siège de l'ONU à New York, vous êtes néanmoins en train
d'exécuter des décisions qui y ont été prises. C'est pourquoi, vous devez
savoir qui prend les décisions qui influent en dernier ressort sur votre travail
de soldat du maintien de la paix et connaître les principes fondamentaux du
maintien de la paix qui éclairent ces décisions.
[ Le module 1 est principalement axé sur la présentation des modalités selon
lesquelles les Nations Unies prennent des décisions de niveau stratégique
en matière de maintien de la paix. Par « niveau stratégique », on entend les
décisions politiques au plus haut niveau et la gestion des opérations de
maintien de la paix de l'ONU par les organes pertinents des Nations Unies à
New York. Cette section explique ce que sont ces organes et leur
fonctionnement.
[ Même si cela peut sembler éloigné de vos tâches en tant que soldat du
maintien de la paix individuel, vous verrez dans les modules 2 et 3 comment
la prise de décision de niveau stratégique vous affecte sur le terrain.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
10 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
Diapositive
4
Remarque à l'instructeur : débutez la session en présentant aux
participants les objectifs du module et les résultats attendus de cette partie 1
(comme montré sur les diapositives 2 et 3). Vous pouvez aussi présenter les
grandes lignes de la partie 1.
Les instructeurs des instituts nationaux pour la formation au maintien de la
paix qui le souhaitent peuvent également ajouter un objectif pédagogique et
des informations relatives à l'histoire de la participation de leur pays aux
opérations de maintien de la paix de l'ONU. Ainsi, vous pouvez donner une
explication du bienfondé de la participation à des opérations de maintien de
la paix de l'ONU, les effectifs des contingents militaires et de police déployés
et citer les différentes missions auxquelles ont été affectés des personnels.
Dans la mesure du possible, les instructeurs sont encouragés à utiliser des
vidéos provenant des contingents ou fournies par des soldats du maintien de
la paix.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 11
La raison d'être des Nations Unies
Diapositive
5
[ L'Organisation des Nations Unies est une organisation internationale unique
qui a été fondée après la Seconde guerre mondiale. Elle a pour objet de
maintenir la paix et la sécurité internationales, de développer entre les
nations des relations amicales et de promouvoir le progrès social, de
meilleurs niveaux de vie et le respect des droits de l'homme.
Diapositive
6
[ L'Organisation des Nations Unies est composée de 192 Etats Membres
souverains. Elle est l'instrument de tous ses Etats Membres, qui se
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
12 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
réunissent pour débattre de problèmes communs et prennent des
décisions en votant sur les grandes questions.
[ L'ONU est une organisation impartiale au sein de laquelle des Etats du
monde entier sont membres à part entière. L'impartialité et l'universalité de
l'ONU constituent des éléments essentiels de sa légitimité.
Définitions générales :
Impartialité : sans faveur envers ni préjudice à l'égard des parties
Universalité : ouvert à tous, s'applique à chacun
Légitimité : considéré comme crédible et digne qu'on y participe
Remarque à l'instructeur : ces définitions générales sont simplement
fournies comme support à l'instructeur qui peut s'en servir le cas échéant en
fonction de son public et du cours. L'instructeur doit également bien
connaître la différence entre les termes « impartialité » et « neutralité »,
comme expliquée dans les Questions fréquemment posées à la fin du
module 1.
Diapositive
7
[ Les Etats Membres de l'ONU sont unis par les principes de la Charte de
l'ONU. Cette dernière est un traité international qui fixe les droits et les
devoirs des Etats Membres en tant que membres de la communauté
mondiale.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 13
[ La Charte de l'ONU est le document fondateur qui guide tout le travail
de l'ONU, y compris ses activités de paix et de sécurité. Les parties
spécifiques de la Charte qui sont importantes pour les mandats des
opérations de maintien de la paix seront abordées ultérieurement dans cette
formation.
[ Film facultatif : The United Nations: It’s Your World (L'ONU : c'est votre
monde, 6 mn 52) (http://www.youtube.com/user/unitednations) (Version
française non disponible)
Remarque à l'instructeur : l'ONU est constituée de nombreux organes
distincts et travaille sur une vaste gamme de questions qui s'étendent du
désarmement au développement économique et social. Bien que cette
formation soit axée sur les éléments de l'ONU qui sont liés au maintien de la
paix afin de préparer le personnel de maintien de la paix aux travail qu'il
devra réaliser en mission, le maintien de la paix ne constitue pas la seule
fonction que remplit l'ONU. Si le temps le permet, l'instructeur qui le souhaite
peut utiliser la vidéo cidessus pour illustrer ce point auprès des participants.
Principaux organes des Nations Unies intervenant dans le maintien
de la paix
Diapositive
8
[ La diapositive 8 présente les principaux organes de l'ONU intervenant
dans les opérations de maintien de la paix de l'ONU ainsi que les liens
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
14 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
qu'ils entretiennent. Nous évoquerons ces organes tout au long de la
formation.
Remarque à l'instructeur : cette formation est strictement axée sur les
organes de l'ONU qui ont une incidence directe sur le maintien de la paix.
Les instructeurs qui souhaitent présenter des informations supplémentaires
sur d'autres organes de l'ONU peuvent consulter :
http://www.un.org/aboutun/untoday/unorg.htm(http://www.un.org/french/abou
tun/abc/)
Diapositive
9
[ Dans le système de l'ONU et aux fins de cette formation, nous utilisons les
définitions qui suivent pour les termes : stratégique, opérationnel et
tactique.
[ Stratégique : la prise de décisions politiques au plus haut niveau et la
direction d'une opération de maintien de la paix de l'ONU à partir du
Siège de l'ONU.
[ Opérationnel : on considère que la gestion sur le terrain d'une opération
de maintien de la paix à partir de l'étatmajor de la mission est de niveau
opérationnel.
[ Tactique : la gestion des opérations militaires, de police et civiles à un
niveau subalterne à l'étatmajor de la mission, et la supervision de
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 15
chaque membre du personnel relève du niveau tactique. Cette gestion est
confiée à différents niveaux aux commandants subordonnés des
différentes composantes et aux dirigeants civils de niveaux inférieurs à
celui de l'étatmajor de la mission.
[ Dans les diapositives qui suivent, nous étudierons les organes de niveau
stratégique. Dans les modules 2 et 3, nous examinerons les niveaux
opérationnel et tactique, sans oublier les relations qu'entretiennent les
différentes composantes à ces niveaux.
Remarque à l'instructeur : après avoir défini les termes stratégique,
opérationnel et tactique dans ce contexte, il peut être utile de revoir la
diapositive 8. Il peut aussi être utile de montrer à nouveau la structure de
gestion aux participants avant de passer à la diapositive 9. Il convient
également que l'instructeur garde à l'esprit que les termes et définitions
expliqués ici sont spécifiques aux opérations de maintien de la paix de
l'ONU. Il est possible de d'autres pays et institutions les utilisent
différemment. Toutefois, les personnels de l'ONU devront utiliser cette
terminologie conformément aux définitions cidessus et telle qu'elle est
présentée dans les Directives politiques sur l'autorité, le commandement et
le contrôle lorsqu'ils travailleront pour les opérations de maintien de la paix
de l'ONU.
Diapositive
10
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
16 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
[ L'Assemblée générale est composée de représentants de tous les Etats
Membres de l'ONU. Ils discutent et prennent des décisions sur tout
l’éventail des questions internationales abordées dans la Charte. Ceci
s’étend des domaines du développement, humanitaire, social et des droits
de l'homme à la finance, notamment l'approbation du budget des missions
de maintien de la paix de l'ONU.
[ Chaque Etat Membre dispose d'une voix à l'Assemblée générale.
[ L'Assemblée générale se réunit chaque année en session ordinaire mais
elle peut tenir des sessions extraordinaires ou extraordinaires d'urgence
en fonction des besoins.
Diapositive
11
[ Le maintien de la paix et de la sécurité internationales est l'une des raisons
d'être des Nations Unies. En vertu de la Charte de l'ONU, le Conseil de
sécurité est l'organe qui a la responsabilité principale du maintien de la
paix et de la sécurité.
[ Le Conseil de sécurité peut enquêter sur tout différend et
recommander les termes de règlement pacifique qu'il juge appropriés
afin de l'empêcher de dégénérer.
[ Dans les situations où le Conseil de sécurité estime que le différend
constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales, il peut
prendre des mesures plus coercitives. Ces dernières peuvent ou non
supposer le recours à la force.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 17
[ La base légale qui autorise le Conseil de sécurité à enquêter et prendre les
mesures appropriées se trouve dans les Chapitres VI et VII de la Charte des
Nations Unies. Ces derniers seront abordés ultérieurement dans les
modules 1 et 3.
[ Le Conseil de sécurité est également compétent pour collaborer avec des
organisations ou des accords régionaux pour régler des différents pour le
maintien de la paix et la sécurité internationales (en vertu des dispositions
du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies) pourvu que ces accords ou
ces organismes et leur activité soient compatibles avec les buts et les
principes des Nations Unies. Ce type de coopération devient plus en plus
courant dans les opérations de maintien de la paix. Pour exemple, citons
l'Opération hybride Union AfricaineNations Unies au Darfour (MINUAD) ou
la coopération entre l'OTAN et la Mission d'assistance des Nations Unies en
Afghanistan (MANUA).
Remarque à l'instructeur : en fonction du groupe, les informations
suivantes peuvent aussi présenter de l'intérêt.
· Le Conseil de sécurité se compose de 5 membres permanents (la
Chine, les EtatsUnis, la France, la Fédération de Russie et le
RoyaumeUni)
· et de 10 membres non permanents élus par l'Assemblée générale. Ces
derniers siègent pour un mandat de deux ans. (voir
http://www.un.org/sc/members.asp
(http://www.un.org/french/sc/members.asp pour savoir qui sont les
membres actuels). Le Conseil de sécurité se réunit à New York.
· Chaque membre du Conseil de sécurité dispose d'une voix. Les
décisions sont prises par un vote affirmatif d’au moins 9 des 15
membres. Si un membre permanent du Conseil de sécurité vote contre
une résolution, celleci n'est pas approuvée.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
18 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
Diapositive
12
[ Le Secrétaire général est « le plus haut fonctionnaire de
l'Organisation » des Nations Unies. Il est nommé par l'Assemblée
générale sur la recommandation du Conseil de sécurité. Son mandat,
renouvelable, est d'une durée de cinq ans. Il est habilité à soumettre au
Conseil de sécurité toute situation qui, selon lui, pourrait menacer la paix et
la sécurité internationales. Le Conseil de sécurité demeure toutefois habilité
à décider si la situation constitue une menace pour la paix et la sécurité
internationales.
[ M. Ban Kimoon, de la République de Corée, est l'actuel Secrétaire général
des Nations Unies. C'est le huitième.
[ Dirigé par le Secrétaire général, le Secrétariat est l'organe administratif
de l'ONU. Il est composé d'un large éventail de départements et de bureaux
qui s'acquittent de toutes les tâches afférentes au mandat de l'Organisation
des Nations Unies. Il emploie des fonctionnaires recrutés sur le plan
international qui travaillent directement pour l'ONU. Ces fonctionnaires ne
sont pas des diplomates au service de leur pays.
[ Les diapositives qui suivent expliquent le rôle que remplissent les
départements associés le plus directement aux opérations de maintien de la
paix de l'ONU.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 19
Départements du Secrétariat intervenant directement dans les
Opérations de maintien de la paix
Diapositive
13
[ Le Département des Opérations de maintien de la paix (DOMP) : le
Secrétaire général délègue la responsabilité générale de la conduite et de
l'administration de toutes les opérations de maintien de la paix de
l'ONU au Secrétaire général adjoint aux Opérations de maintien de la paix. Il
est souvent désigné comme le « Secrétaire général adjoint du DOMP ».
[ Au Département des opérations de maintien de la paix à New York, le
Secrétaire général adjoint du DOMP :
· Dirige et supervise les Opérations de maintien de la paix de l'ONU.
· Élabore des politiques et des directives opérationnelles fondées sur les
résolutions du Conseil de sécurité (à savoir les mandats des missions).
· Prépare les rapports du Secrétaire général au Conseil de sécurité
concernant chaque opération de maintien de la paix. Ces rapports
comprennent des observations et recommandations appropriés.
· Conseille le Secrétaire général sur toutes les questions liées à la
planification, la préparation et la conduite des opérations de maintien
de la paix des Nations Unies.
· Sert de point de convergence entre le Secrétariat et les Etat Membres
qui recherchent des informations sur des questions liées à des
missions de maintien de la paix des Nations Unies.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
20 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
· Est responsable devant le Secrétaire Général, auquel il rend compte,
d'assurer que les missions sur le terrain dirigées par le DOMP
répondent aux impératifs du Système de gestion de la sécurité des
organismes des Nations Unies.
Remarque à l'instructeur : pour de plus amples informations sur le DOMP,
allez à : http://www.un.org/Depts/dpko/dpko/dpko.shtml
(http://www.un.org/french/peace/peacekeeping/dpko.shtml)
Diapositive
14
[ Au nom du Secrétaire général, le Secrétaire général adjoint du Département
de l'appui aux missions (DAM) et le Département de l'appui aux missions
sont responsables de tout l'appui apporté aux opérations sur le terrain,
notamment les opérations de maintien de maintien de la paix et les
missions politiques spéciales.
[ Ceci comprend spécifiquement : le personnel, les ressources financières,
les achats, la logistique, les communications, la technologie de
l'information et d'autres questions de gestion administrative et
générale.
Remarque à l'instructeur : pour de plus amples informations sur le DAM,
allez à : http://www.un.org/Depts/dpko/dpko/dfs.shtml
(http://www.un.org/french/peace/peacekeeping/dfs.shtml)
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 21
Diapositive 15
[ Le Département des affaires politiques (DAP) établit le cadre de travail
des Missions politiques spéciales (MPS) grâce à ses analyses de
fonds.
Définitions
Missions politiques spéciales : (voir p. 37) peuvent être des bureaux
politiques sur le terrain, des envoyés spéciaux ou des
groupes d'experts chargés de surveiller l'application des
sanctions.
Substantif : relatif à un domaine ou un sujet particulier.
Bons offices : rôle politique indépendant du Secrétaire général pour
prévenir ou servir de médiateur dans des conflits entre
Etats et plus récemment, à l'intérieur des Etats.
[ Le DAP est également un partenaire des opérations de maintien de la paix.
Dans certains cas, ses divisions régionales assurent l'élaboration de
rapports analytiques et peuvent diriger des démarches de médiation et de
bons offices.
Exemples : à Chypre, une opération maintien de la paix (Force des Nations
Unies chargée du maintien de la paix à Chypre ou UNFICYP) travaille de
concert avec un Conseiller spécial qui assume les fonctions de bons offices du
Secrétaire général.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
22 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
De même, en République démocratique du Congo (RDC), un Envoyé spécial
responsable de la RDC orientale cohabite avec la mission de maintien de la
paix (la Mission d'observation des Nations Unies en République démocratique
du Congo, ou MONUC).
[ Le DAP collabore également avec les opérations de maintien de la paix
de l'ONU pour appuyer ou organiser des élections dans les pays sortant
d'un conflit.
[ La Division de l'assistance électorale du Département des affaires politiques
appuie également les opérations de maintien de la paix en matière
d'évaluation des besoins, de conseils politiques ou de déploiement de
personnel spécialisé.
Remarque à l'instructeur : pour de plus amples informations sur le DAP,
allez à : http://www.un.org/depts/dpa/ (http://www.un.org/french/Depts/dpa/)
L'éventail des activités de paix et de sécurité
Diapositive
16
Remarque à l'instructeur : comme montré dans la figure cidessus, les
activités de paix et de sécurité ne sont pas organisées selon un ordre
prédéfini. De façon générale, la prévention des conflits, le rétablissement de
la paix et l'imposition de la paix (le cas échéant) passent avant le maintien
de la paix. En fonction de la situation, le Conseil de sécurité a recours à
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 23
différents instruments, à différents moments et dans différents pays. Seules
les opérations de maintien de la paix et d'imposition de la paix sont
susceptibles de recourir à l'emploi de la force.
Il arrive que de nombreuses opérations de maintien de la paix se
superposent quelque peu avec celles de rétablissement de la paix ou
d'imposition de la paix lorsqu'on y a recours. De telles opérations de
maintien de la paix chevauchent aussi de façon significative les initiatives de
consolidation de la paix. Les précisions qui suivent montrent comment les
activités de prévention des conflits, de rétablissement de la paix, d'imposition
de la paix et de consolidation de la paix appuient le maintien de la paix et y
sont liées. Ces informations visent à aider le personnel des opérations de
maintien de la paix à mieux comprendre son rôle dans le cadre de la
stratégie plus vaste de résolution des conflits établie par le Conseil de
sécurité.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
24 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
[ En cas de conflit, le Conseil de sécurité peut autoriser toute une gamme de
mesures pacifiques et coercitives. Le maintien de la paix est seulement
l'une de ces mesures, qui est souvent liée à, ou se superpose à la
prévention des conflits, au rétablissement de la paix, à l'imposition de
la paix ou à la consolidation de la paix.
[ Si les opérations de maintien de la paix de l’ONU sont généralement
déployées pour appuyer un cessezlefeu ou un accord de paix, elles jouent
aussi souvent un rôle dans les efforts de rétablissement de la paix. Elles
peuvent également faire partie des activités préalables de consolidation de
la paix.
[ Il est donc important que le personnel de maintien de la paix comprenne de
quelle façon ces activités sont articulées. En effet, leur travail de maintien de
la paix aura également une incidence sur les efforts de prévention des
conflits, de rétablissement de la paix et de consolidation de la paix.
Prévention des conflits
Diapositive
17
[ La prévention des conflits va de pair avec le recours à des mesures
diplomatiques ou à d'autres instruments pour empêcher les tensions
interou intraEtat de dégénérer en conflit violent. La prévention d'un
conflit a lieu avant le début d'un conflit. Il s'agit généralement de mesures
pacifiques adaptées à la source spécifique du différend ou de la tension. Les
activités de prévention des conflits peuvent comprendre le dialogue, la
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 25
médiation, des recherches pour trouver les sources du désaccord ou des
mesures de renforcement de la confiance.
Définitions générales
InterÉtats : entre deux pays ou davantage
Intraétatique : au sein d'un seul pays
[ Les « bons offices » du Secrétaire général pour entamer le dialogue avec les
différentes parties constituent une mesure courante en matière de
prévention des conflits. Ce dialogue peut chercher à faire décroître les
tensions, à soumettre à médiation un désaccord ou à contribuer à la
résolution du différend.
[ En fonction de la situation, différents organes des Nations Unies et de la
communauté internationale, notamment des organisations régionales,
peuvent prendre différentes mesures de prévention des conflits.
Exemples : comme exemple de telles mesures, l'instructeur pourra
mentionner l'initiative de médiation en 2008 de l'ancien Secrétaire général Kofi
Annan au Kenya, suite aux élections présidentielles contestées du 27
décembre 2007.
Autre exemple, le Conseil de sécurité a eu recours à l'autorité qui lui était
conférée par le Chapitre VII de la Charte pour établir le Tribunal spécial pour
le Liban. Ce Tribunal pénal international a été mandaté pour juger les
personnes suspectées d'avoir assassiné l'ancien Premier Ministre libanais
Rafiq Hariri en février 2005.
Remarque à l'instructeur : l'instructeur peut télécharger la résolution 1757
du Conseil de sécurité (2007) à
http://www.un.org/Docs/sc/unsc_resolutions07.htm
(http://www.un.org/french/docs/sc/2007/cs2007.htm) pour de plus amples
informations.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
26 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
Rétablissement de la paix
Diapositive 18
[ Le rétablissement de la paix suppose de prendre des mesures pour
résoudre des conflits existants.
[ Il fait souvent intervenir des initiatives diplomatiques dont l'objectif est
d'amener les parties adverses à négocier un accord. Ceci peut inclure
des activités directes des Nations Unies pour concourir à la négociation d'un
accord de paix, ou bien l'envoi par les Nations Unies de négociateurs de
paix ou d'autres acteurs régionaux ou internationaux pour faciliter le
rétablissement de la paix, par exemple en fournissant un terrain neutre de
négociation ou en présidant des séances de négociations.
[ Le Conseil de sécurité peut demander au Secrétaire général des Nations
Unies, ou à d'autres conciliateurs tels que des organisations régionales, de
prendre des mesures. Dans le même temps, le Secrétaire général, ou des
organisations régionales, sont également habilités à prendre des initiatives
de rétablissement de la paix, telles que l'emploi de ses « bons offices » pour
contribuer à la résolution d'un conflit.
[ Les conciliateurs peuvent également être des envoyés, des gouvernements,
des groupements d'Etats des organisations régionales ou l'Organisation des
Nations Unies. Des initiatives de rétablissement de la paix peuvent
également être entreprises par des groupes officieux et non
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 27
gouvernementaux, ou encore à l'initiative personnelle d'une personnalité de
premier plan.
Exemples : l'un des premiers exemples d'une initiative de rétablissement de
la paix de l'ONU est la nomination en 1948 du comte Folke Bernadotte,
diplomate suédois, en tant que médiateur de l'ONU en Palestine, dont les
bons offices ont été employés pour favoriser un ajustement pacifique de la
situation future en Palestine. (Résolution 186 de l'Assemblée générale du 14
mai 1948).
Parmi les exemples plus récents d'initiatives de rétablissement de la paix, on
compte :
· la nomination du médiateur conjoint Union AfricaineNations Unies au
Darfour par le Secrétaire général des Nations Unies et le Président de
l'Union Africaine en 2008
· La nomination d'un Envoyé spécial du Secrétaire général pour les
zones les plus touchées de l'Armée de résistance du seigneur (LRA)
rebelle en Ouganda en 2006.
Imposition de la paix
Diapositive 19
[ L'imposition de la paix suppose l'emploi d'un ensemble de mesures
coercitives, telles que des sanctions ou des blocus. En dernier ressort,
l'emploi de la force militaire peut être autorisé.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
28 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
Définition générale
Coercition : recours à l'autorité ou à la force pour contraindre un individu
ou un groupe à faire ou arrêter de faire quelque chose
[ Dans la mesure où elles impliquent l'emploi de la force, les mesures
coercitives sont uniquement prises avec l'autorisation du Conseil de
sécurité.
[ Dans tout cas où le Conseil de sécurité juge que le différend constitue une
menace pour la paix, une rupture de la paix ou un acte d'agression, il peut
prendre de telles mesures. De façon générale, des mesures coercitives sont
employées lorsque les autres (prévention des conflits, rétablissement de la
paix, maintien de la paix) ont échoué ou ne sont pas faisables.
[ Le Conseil de sécurité peut autoriser des mesures pour imposer la paix
sans le consentement des parties au conflit s'il est convaincu que le
conflit représente une menace pour la paix et la sécurité internationales
ou à des fins humanitaire et de protection. Ceci peut se produire dans
des situations où les civils souffrent et où aucun accord de paix n'est en
place, ni de processus de rétablissement de la paix qui semble avancer.
[ L'imposition de la paix se distingue du maintien de la paix dans la mesure où
il n'y a ni processus de paix ni consentement des parties belligérantes.
Toutefois, le chapitre VII de la Charte des Nations Unies fournit toujours la
base légale d'une telle opération ou action.
[ L'Organisation ne s'implique pas ellemême dans l'imposition de la paix.
Lorsque c'est opportun, le Conseil de sécurité peut autoriser des
organisations régionales à se charger des actions d'imposition de la paix (en
vertu du chapitre VIII de la Charte).Il convient que les actions d'imposition de
la paix confiées à des organisations régionales soient toujours entreprises
avec l'autorisation du Conseil de sécurité, non à leur propre initiative.
[ L'ONU peut se livrer à des opérations de maintien de la paix « robustes ».
C'est là qu'une opération de maintien de la paix de l'ONU est déployée avec
le consentement des principales parties au conflit et avec un mandat fort
pour employer la force si nécessaire afin de dissuader les fauteurs de
troubles er d'assurer que l'accord de paix est appliqué de façon appropriée.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 29
Définition générale
Robuste : fort, puissant, capable de relever les défis
[ Si la différence entre le maintien de la paix et l'imposition de la paix
« robuste » peut parfois sembler floue, d'importantes différences les
distinguent.
· L'imposition de la paix suppose l'emploi de la force à un niveau
stratégique, sans le consentement des parties au conflit.
· Un maintien de la paix « robuste » suppose l'emploi de la force au
niveau tactique et requiert le consentement du payshôte pour l'emploi
de la force à ce niveau.
· L'imposition de la paix comme le maintien de la paix « robuste »
nécessitent que le Conseil de sécurité autorise l'emploi de la force
Remarque à l'instructeur : faites savoir aux participants que le recours à la
force sera traité plus en détail dans la partie 2.
Exemples : parmi les exemples d'opérations d'imposition de la paix
autorisées par le Conseil de sécurité, mais mises en œuvre par des
organisations ou coalitions régionales, on compte :
· La Force de maintien de la paix dirigée par l’OTAN (FOR) autorisée en
1999 à établir un environnement sûr et sécurisé au Kosovo par la
résolution 1244.
· La Force d'Intervention Unifiée (UNITAF), une force multinationale,
organisée et dirigée par les EtatsUnis qui, en décembre 1992, avait été
autorisée par le Conseil de sécurité à employer « tous les moyens
nécessaires » pour établir un environnement sûr et sécurisé pour les
opérations de secours humanitaire en Somalie dans la résolution 794
du Conseil de sécurité.
· Conformément à la résolution 1497 du Conseil de sécurité,
l'établissement en 2003 d'une Force multinationale au Libéria sous la
direction de la Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest
(CEDEAO) pour contribuer au maintien et à l'établissement de la
sécurité après le départ du président Charles Taylor (connue sous le
nom d'ECOMIL et ultérieurement remplacée par l'opération de maintien
de la paix de l'ONU, la MINUL).
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
30 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
Maintien de la paix
Diapositive
20
[ Le maintien de la paix est un dispositif conçu pour préserver la paix
lorsque les combats ont cessé, et concourir à mettre en œuvre les
accords obtenus par les conciliateurs.
[ Ainsi, les opérations de maintien de la paix de l'ONU sont déployées dans
des situations où les principales parties à un conflit ont montré leur
engagement envers un cessezlefeu ou un processus de paix. Il convient
également de s'assurer de leur consentement à collaborer avec les Nations
Unies pour jeter les bases d'une paix durable.
[ Au cours des années, le maintien de la paix a évolué, du traditionnel modèle
essentiellement militaire consistant à observer les cessezlefeu et à
séparer les forces en présence après des guerres entre Etats à une
dimension intégrant un modèle multidimensionnel complexe auquel
participent l'armée, les civils et la police.
Remarque à l'instructeur : la différence entre le modèle militaire
traditionnel et les modèles multidimensionnels de maintien de la paix seront
abordés ultérieurement dans la partie 1. Les différents types de personnels
composant une opération de maintien de la paix multidimensionnelle seront
abordés dans le module 3.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 31
Les opérations de maintien de la paix dans le cadre des
chapitres VI et VII
[ Bien que le maintien de la paix ne soit pas spécifiquement mentionné dans
la Charte de l'ONU, la base légale des opérations de maintien de la paix se
trouve dans les chapitres VI et VII de la Charte de l'ONU.
[ Historiquement, ces deux chapitres constituent un « abrégé » qui permet de
faire la distinction entre les opérations de maintien de la paix traditionnelles
(considérées comme des missions relevant du chapitre VI) et les opérations
multidimensionnelles, davantage axées sur des actions d'imposition
(considérées comme des missions relevant du chapitre VII).
[ Dans la pratique, le Conseil de sécurité ne se réfère pas à un chapitre
particulier de la Charte de l'ONU lorsqu'il autorise une opération de maintien
de la paix de l'ONU. En fait, il n'a jamais spécifiquement invoqué le chapitre
VI dans une quelconque résolution autorisant une opération de maintien de
la paix de l'ONU.
[ Ces dernières années, le Conseil de sécurité a entrepris d'adopter la
pratique d'invoquer le chapitre VII de la Charte de l'ONU dans certaines
résolutions autorisant des opérations de maintien de la paix de l'ONU. Le
personnel de maintien de la paix doit considérer cette mention du chapitre
VII comme un signe de l'engagement politique du Conseil de sécurité. Elle
peut aussi s'interpréter comme un rappel aux Etats Membres de l'ONU aux
parties au conflit que les résolutions du Conseil de sécurité sont
contraignantes.
Remarque à l'instructeur : comme ce sera expliqué plus en détail dans le
module 2, partie 1, les tâches, les capacités et l'autorité à employer la force
dans certaines circonstances d'une opération de maintien de la paix sont
régies par la formulation spécifique du mandat décrit dans la résolution du
Conseil de sécurité. Elle est également guidée par le concept des opérations
de la mission, les règles d'engagement et les directives concernant l'emploi
de la force.
L'évocation d'une opération de maintien de la paix de l'ONU en tant
qu'opération « au sens du chapitre VI ou VII » pour les besoins de la
planification opérationnelle, de l'application du mandat ou de la formation
serait à la fois inexacte et trompeuse. Il convient d'éviter de telles références.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
32 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
Les capacités de la mission et/ou son mandat pour recourir à la force ne sont
pas essentiellement guidés par une mention du chapitre VII dans la résolution
en définissant le mandat. Il est possible que l'instructeur ait besoin de clarifier
les malentendus à cet égard.
Exemples : Exemples types d'opérations de maintien de la paix de l'ONU qui
suivent le modèle essentiellement militaire d'observation du cessezlefeu ou
de séparation des forces :
· Le Groupe d´observateurs militaires des Nations Unies dans l´Inde et le
Pakistan (UNMOGIP)
· La Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre
(UNFICYP)
· La Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au
Sahara Occidental (MINURSO)
· La Mission d'observation des Nations Unies en Géorgie (MONUG)
· La Force des Nations Unies chargée d'observer le dégagement
(FNUOD)
Exemples de missions complexes de maintien de la paix
multidimensionnelles ayant recours à l'armée, aux civils et à la police à des
titres divers :
· La mission d'observation des Nations Unies en République
démocratique du Congo (MONUC).
· La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti
(MINUSTAH)
· L'Opération hybride Union AfricaineNations Unies au Darfour
(MINUAD)
· La Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad
(MINURCAT)
· La Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS)
· L'Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI)
· La Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL)
Parmi les exemples d'autorisation par le Conseil de sécurité d'accords
régionaux pour le maintien de la paix, on compte :
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 33
· l'autorisation d'une force multinationale en 1999, l’INTERFET, dirigée
par l'Australie et qui avait reçu le consentement du gouvernement
indonésien pour restaurer la paix et la sécurité au Timor oriental, pour
faciliter les opérations d'assistance humanitaire et prendre toutes les
mesures nécessaires pour s'acquitter de son mandat. Le Conseil de
sécurité soulignait qu'il faudrait remplacer l’INTERFET le plus tôt
possible par une opération de maintien de la paix des Nations Unies
(résolution 1264 du Conseil de sécurité), ce qui a débouché sur
l'établissement de l'Administration transitoire des Nations Unies au
Timor oriental (ATNUTO) en 1999.
· De même, le Conseil de sécurité a autorisé une Force multinationale
intérimaire d'urgence (Opération Artémis) le 30 mai 2003 (Résolution
1484 adoptée par le Conseil de sécurité), dirigée par l'Union
européenne, à se déployer dans l'est de la RDC pour prendre les
mesures nécessaires à la sécurisation de l'aéroport et à la protection
des personnes déplacées et des civils tandis que la mission de l'ONU
(la MONUC) recevait des renforts de troupes.
· En 2007, le Conseil de sécurité a autorisé l'Union européenne à
déployer une force militaire aux côtés de la Mission des Nations Unies
en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT) pour une durée
d'un an, à laquelle a succédé une composante militaire de l'ONU sous
l'égide de la MINURCAT en 2009 (résolutions 1778 et 1861
respectivement du Conseil de sécurité).
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
34 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
Consolidation de la paix
Diapositive
21
[ La consolidation de la paix comporte toute une variété de mesures dont le
but est de réduire le risque de dégénation ou d'enlisement dans un conflit.
Les capacités nationales à gérer les conflits pour édifier les bases d'une paix
et d'un développement durables sont renforcées à tous les niveaux. C'est
pourquoi nombre d'opérations multidimensionnelles de maintien de la paix
sont également impliquées dans la consolidation de la paix lorsqu'elles ont
reçu mandat d'aider les autorités nationales à reconstruire un Etat.
[ La consolidation de la paix est un processus complexe et à long terme de
création des conditions préalables à une paix durable.
[ La consolidation de la paix s'attaque aux causes profondes et
structurelles des conflits violents de façon exhaustive.
[ Les activités de consolidation de la paix se penchent sur des questions
essentielles qui ont une incidence sur le fonctionnement de la société et de
l'État. Elles ont pour but de renforcer les aptitudes de l'Etat à gouverner avec
efficacité.
[ Parmi les exemples d'initiatives de consolidation de la paix, on compte : la
réforme du secteur de la sécurité, l'aide à la reconstruction de
systèmes judiciaires, l'appui à la création d'institutions nationales de
défense des droits de l'homme ainsi que d'autres activités visant à
renforcer les structures des Etats.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 35
Exemples :
· La Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo
(MONUC) est mandatée pour conseiller les autorités de transition sur la
législation fondamentale et la réforme du secteur de la sécurité,
notamment en matière de formation et de surveillance de la police afin
d'assurer qu'elle se comporte démocratiquement et dans le plein
respect des les droits de l'homme.
· La Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) est mandatée, en
coopération avec des partenaires internationaux, pour aider le
Gouvernement de transition à rétablir le fonctionnement des structures
administratives à l'échelle nationale et locale dans tout le pays.
· La Mission intégrée des Nations Unies au TimorLeste (MINUT) a reçu
mandat d'assister le gouvernement de la République démocratique du
TimorLeste à réaliser une étude complète du rôle futur et des besoins
du secteur de la sécurité (forces armées, ministère de la Défense,
services de police et ministère de l'Intérieur) de façon à renforcer ses
capacités institutionnelles.
· L'établissement de tribunaux internationaux pour combattre l'impunité
et demander justice pour des violations des droits de l'homme, des
crimes contre l'humanité et des crimes de guerre perpétrés au cours du
conflit, constitue une autre mesure de consolidation de la paix que le
Conseil de sécurité peut autoriser. Le Conseil de sécurité a établi le
Tribunal pénal international pour l'exYougoslavie (TPIY) en 1993
(résolution 827 adoptée par le Conseil de sécurité) et le Tribunal pénal
international pour le Rwanda (TPIR) en 1994 (résolution 955 adoptée
par le Conseil de sécurité) en tant qu'organes indépendants et distincts
de toute opération de maintien de la paix.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
36 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
Différents types d'opérations de maintien de la paix de l'ONU
Diapositive
22
[ Comme antérieurement expliqué, les opérations de maintien de la paix de
l'ONU constituent un moyen concret d'assurer le maintien de la paix et de la
sécurité, qui a connu des évolutions dans le temps. Ainsi, différents types
d'opérations de maintien de la paix de l'ONU ont vu le jour.
[ Ces opérations ont évolué pour répondre aux changements du contexte
politique international et aux types différents de conflits dans lesquels le
Conseil de sécurité devait intervenir.
[ Lorsque l'ONU a commencé à s'engager dans le maintien de la paix après la
Seconde guerre mondiale, elle était confrontée à des conflits qui tendaient à
concerner des différends frontaliers ou territoriaux. Depuis la fin de la Guerre
froide, le Conseil de sécurité s'est penché de façon croissante sur des
guerres civiles qui présentaient une menace à la paix et à la sécurité,
particulièrement lorsque la souffrance humaine est considérable et lorsque
le conflit risque de se propager dans les états voisins.
[ Les différents types d'opérations de maintien de la paix se répartissent en
trois grandes catégories : le maintien de la paix traditionnel, le maintien
de la paix multidimensionnel et l'autorité de transition. Ces désignations
seront expliquées dans les diapositives suivantes. Un autre type de mission
sur le terrain, la Mission politique spéciale, intervient souvent en matière de
prévention des conflits, de rétablissement de la paix ou de consolidation de
la paix. Elle sera aussi expliquée.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 37
Maintien de la paix « traditionnel »
Diapositive
23
[ Initialement, les opérations de maintien de la paix de l'ONU jouaient un rôle
de « maintien de la paix traditionnel ». Elles ont été déployées pour la
première fois pendant la Guerre froide.
[ La mise en place d'une opération de maintien de la paix traditionnel
constitue une mesure intérimaire (provisoire) prise pour contribuer à gérer
un conflit. Elle crée également des conditions plus sûres pour que les autres
acteurs puissent s'atteler aux autres activités de rétablissement de la paix.
[ Les opérations de maintien de la paix « traditionnelles » ne jouent pas
habituellement un rôle direct dans les initiatives politiques qui visent à
résoudre le conflit. D'autres acteurs, des diplomates ou autres représentants
d'Etats individuels, d'organisations régionales, ou des envoyés spéciaux des
Nations Unies sont susceptibles d'œuvrer à des solutions politiques à plus
long terme, ce qui permettra le retrait de l'opération de maintien de la paix.
[ Ainsi, certaines opérations de maintien de la paix « traditionnelles » sont
déployées pendant des décennies avant que les parties ne parviennent à un
règlement politique durable.
[ Les tâches affectées aux opérations de maintien de la paix
« traditionnelles » par le Conseil de sécurité sont principalement de
caractère militaire et sont susceptibles de comprendre les activités
suivantes :
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
38 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
· Observation, surveillance et comptes rendus – par l'intermédiaire
de postes fixes, de patrouilles, de survols et d'autres moyens,
avec l'accord des parties.
· Supervision des cessezlefeu et soutien aux mécanismes de
vérification
· Interposition (affectation) pour faire tampon et mesures de
confiance
[ Les grandes lignes de ces tâches seront présentées dans le mandat de la
mission établi par le Conseil de sécurité. Les missions « traditionnelles »
étant de caractère principalement militaire, elles peuvent également être
dirigées par un personnel militaire. A l'opposé, les opérations de maintien de
la paix multidimensionnelles sont dirigées par un personnel civil.
[ A la différence des autorités de transition ou des opérations de maintien de
la paix multidimensionnelles, les opérations de maintien de la paix
« traditionnelles » n'assurent pas de fonctions réservées à l'Etat ni ne se
livrent à des activités de gouvernance ou de renforcement des capacités.
Par conséquent, les types d'activités mentionnés cidessus ne seront pas
indiqués dans le texte du mandat.
Exemples : plusieurs opérations de maintien de la paix de longue date des
Nations Unies correspondent au modèle « traditionnel » :
· Le Groupe d´observateurs militaires des Nations Unies dans l´Inde et le
Pakistan (UNMOGIP)
· La Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre
(UNFICYP).
· La Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au
Sahara Occidental (MINURSO).
· La Force des Nations Unies chargée d'observer le dégagement
(FNUOD) sur les hauteurs du Golan en Syrie.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 39
Maintien de la paix multidimensionnel
Diapositive 24
[ Depuis la fin de la Guerre froide, les opérations de maintien de la paix
multidimensionnelles sont devenues le type le plus courant d'opérations de
maintien de la paix de l'ONU.
[ Elles sont habituellement déployées dans la période dangereuse qui fait
suite à un conflit intérieur violent, à savoir dès qu'un accord de paix, même
fragile, est en place. L'opération s'efforce d'établir un environnement sûr et
stable tout en collaborant avec les autorités et les acteurs nationaux pour
assurer l'exécution de l'accord.
[ Ces missions sont déployées dans le cadre d'un effort international plus
large visant à aider les pays sortant d'un conflit à gérer la transition vers une
paix durable. Ceci suppose parfois que l'opération de maintien de la paix
collabore avec d'autres acteurs ou à l'extérieur de l'ONU pour appuyer ou
promouvoir activement le dialogue national et la réconciliation entre les
différents groupes et assurer la pérennité de l'accord de paix. De cette
façon, les opérations de maintien de la paix multidimensionnelles sont
généralement impliquées davantage dans le rétablissement de la paix que
dans un maintien de la paix traditionnel.
[ Elles ont recours à un mélange de capacités militaires, policières et civiles
pour appuyer la mise en œuvre d'un accord général de paix.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
40 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
[ Elles soutiennent l'établissement d'institutions de gouvernance légitimes et
efficaces ainsi que de l'état de droit. Elles appuient également la restauration
de la capacité de l'Etat à maintenir la sécurité dans le plein respect des
droits de l'homme.
[ L'opération de maintien de la paix multidimensionnelle procure aussi un
cadre permettant d'assurer que les Nations Unies et d'autres acteurs
internationaux travaillent de façon coordonnée à l'échelle du pays. Dans la
pratique, ceci est souvent difficile car il y a une multitude d'acteurs de l'ONU
et d'autres organisations internationales. C'est pourquoi le personnel de
maintien de la paix doit savoir ce que ces autres acteurs font et de quelle
façon ils coopèrent avec l'opération de maintien de la paix de l'ONU.
Remarque à l'instructeur : dans le module 3, nous aborderons les
différents acteurs d'une opération de maintien de la paix de l'ONU et les
modalités selon lesquelles ils peuvent appuyer le travail les uns des autres.
Parmi les exemples d'opérations de maintien de la paix multidimensionnelles,
on compte :
· La mission d'observation des Nations Unies en République
démocratique du Congo (MONUC)
· La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti
(MINUSTAH)
· L'opération hybride Union africaineNations Unies au Darfour
(MINUAD)
· La Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad
(MINURCAT)
· La Mission préparatoire des Nations Unies au Soudan (MINUS)
· L'Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI)
· La Mission des Nations Unies au Libéria(MINUL)
Remarque à l'instructeur : si l'instructeur souhaite montrer une carte
mondiale de toutes les opérations de maintien de la paix administrées par le
DOMP, il est possible de télécharger la version la plus récente à :
http://www.un.org/Depts/dpko/dpko/bnote010101.pdf
(http://www.un.org/french/peace/peace/pdf/bnotepkf.pdf)
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 41
Autorité de transition
Diapositive25
[ Autorité de transition : dans de très rares circonstances, le Conseil de
sécurité a également autorisé des opérations de maintien de la paix
multidimensionnelles des Nations Unies à assumer (être responsables)
temporairement les fonctions législatives et administratives de l'Etat.
[ Cette mesure est prise dans les buts suivants :
· Résoudre des questions de souveraineté, telles que :
· l'appui au transfert de responsabilités d'une entité souveraine à une
autre, ou
· en attendant que les questions de souveraineté soient réglées de
manière définitive (c'est le cas des administrations de transition),
· ou afin d'aider l'Etat à créer des structures administratives qui
n'existaient pas auparavant.
Exemples : les Nations Unies ont seulement autorisé des autorités de
transition dans les trois cas suivants :
· l'Autorité provisoire des Nations Unies au Cambodge (APRONUC) de
mars 1992 à septembre 1993
· l'Autorité provisoire des Nations Unies au Timor oriental (ATNUTO)
d'octobre 1999 à mai 2002
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
42 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
· la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo
(MINUK) établie en juin 1999
Missions politiques spéciales
Diapositive26
[ Hormis les trois types d'opérations de maintien de la paix de l'ONU évoqués
précédemment, l'Organisation peut également déployer une « Mission
politique spéciale ».
[ Le terme « mission politique spéciale » couvre :
· les missions politiques sur le terrain
· les envoyés spéciaux
· Les groupes d'experts pour surveiller l'application des sanctions du
Conseil de sécurité
[ Les missions politiques spéciales sur le terrain sont extrêmement variées de
par leur mandat, leur taille et leur durée. Généralement, elles tendent à
intervenir dans la prévention des conflits, le rétablissement de la paix et la
consolidation de la paix.
[ La différence majeure entre une opération de maintien de la paix et une
mission politique spéciale sur le terrain a trait au personnel en uniforme.
Dans les missions politiques spéciales sur le terrain, on trouve très
peu ou pas de personnel en uniforme.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 43
[ Les missions politiques spéciales sur le terrain pouvant être déployées à des
fins de prévention de conflits, de rétablissement de la paix ou de
consolidation de la paix, elles peuvent être établies en parallèle avec des
opérations de maintien de la paix, ou encore avant ou après le déploiement
d'une telle opération. Tout dépend du contexte.
Remarque à l'instructeur : si l'instructeur souhaite montrer une carte du
monde de toutes les Missions politiques spéciales de l'ONU, il est possible
d'en télécharger une à : http://www.un.org/Depts/dpko/dpko/ppbm.pdf
(http://www.un.org/fr/peacekeeping/documents/ppbmf.pdf)
Exemples :
· L'envoyé spécial du Secrétaire général sur le statut futur du Kosovo
fournit l'exemple d'un envoyé spécial affecté en même temps que
l'opération de maintien de la paix (autorité de transition) a été établie au
Kosovo.
· Le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en
Sierra Leone (BINUCSIL) et le Bureau intégré des Nations Unies au
Burundi (BINUB) sont des exemples de missions politiques spéciales
sur le terrain qui ont pris le relais des opérations de maintien de la paix
de l'ONU dans ces pays.
· La Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) et la
Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) sont
deux exemples de missions politiques spéciales sur le terrain au sein
desquelles les fonctions de maintien de la paix de l'armée et de la
police sont remplies par des coalitions ou des alliances régionales avec
l'autorisation du Conseil de sécurité.
Remarque à l'instructeur : l'instructeur trouvera des informations
complémentaires au sujet des missions politiques spéciales à
http://www.un.org/Depts/dpko/dpko/pk1.shtml
(http://www.un.org/french/peace/peace/political.shtml)
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
44 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
Activité pédagogique : Discussion en groupes sur les types
de missions
L'objet de cette discussion en groupe est de permettre aux participants de se
familiariser avec les mandats des missions.
Cette activité sera particulièrement intéressante si la mission du déploiement
est connue. Toutefois, si ce n'est pas le cas, un échantillonnage de missions
existantes peut être utilisé à des fins de discussion.
Temps nécessaire à la lecture préalable :
15 minutes minimum pour étudier les mandats. Cette
tâche peut être affectée la veille pour ainsi permettre
de gagner du temps au cours de la session. Ceci
donnera aux participants davantage de temps pour se
familiariser avec les mandats.
Temps nécessaire à l'activité pédagogique :
10 minutes pour la présentation de l'activité et des
consignes
15 minutes pour la discussion en binôme ou en groupes
20 minutes pour la discussion entre l'ensemble des
participants
Durée totale : 45 minutes (la durée totale dépend de la taille du
groupe) ou 60 minutes au total si le temps de lecture est
compris dans la session
Préparation : veuillez vous reporter aux notes de préparation et relatives au
téléchargement des mandats de missions dans les notes de « Préparation »
au début de ce module.
Indications concernant l'activité :
Si la mission du déploiement est connue :
1. Demandez aux participants de se joindre à d'autres du groupe qui se
déploie dans la même mission qu'eux. Si tout le monde participe à la
même mission, demandez aux participants de se répartir en petits groupes
ou de travailler en binômes.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 45
2. Distribuez à chaque participant des copies papier du mandat de la mission
dans laquelle chaque participant est déployé. (Mieux vaut le faire la veille
si possible.)
· Remarque : s'il y a plus d'une mission de déploiement, fournissez
également à chaque participant des exemplaires des autres missions.
De cette façon, chacun pourra s'informer sur les différents mandats
pendant que les autres groupes feront leur compterendu.
3. Si les participants n'ont pas eu le temps de lire le mandat avant l'activité,
prévoyez 15 minutes maintenant.
4. Demandez aux participants de discuter avec leur binôme ou en petit
groupe pour déterminer si le mandat concerne une mission traditionnelle,
multidimensionnelle ou d'une autorité de transition. Demandez aux
participants d'être prêts à rendre compte de leur choix et de le justifier à
l'ensemble du groupe.
5. Option : s'il reste du temps, demandez aux participants d'étudier au moins
l'un des autres mandats, de débattre dans leur petit groupe du type de
mission dont il s'agit, puis de justifier leur choix.
6. Après 15 minutes de discussion, demandez aux groupes de rendre compte
de leur choix et de le justifier à l'ensemble du groupe.
· Remarque : il est utile de demander aux participants de désigner la
formulation spécifique qui les a aidés à déterminer le type de mission.
· Si un groupe est en désaccord sur le type de mission, demandezlui
d'en présenter les raisons au groupe dans son ensemble.
· S'il reste assez de temps, vous pouvez demander aux autres groupes
s'ils sont d'accord avec le choix du groupe qui rend compte (à condition
que les participants aient des exemplaires du mandat).
Si la mission du déploiement est inconnue :
1. Répartissez les participants en groupes ou demandezleur de se mettre en
binômes, en fonction de la taille du groupe dans son ensemble. (Veuillez
vous reporter aux notes de préparation au début de ce module.)
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
46 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
2. Affectez un mandat de mission différent à chaque groupe. (à savoir, s'il y a
3 groupes, vous aurez besoin de 3 mandats de missions différents).
3. Fournissez à chaque participant des copies papier du mandat de la
mission dont ils discuteront. (Mieux vaut distribuer les mandats la veille si
possible.)
4. Si les participants n'ont pas eu le temps de lire le mandat avant l'activité,
prévoyez 15 minutes maintenant.
5. Demandez aux participants de discuter avec leur binôme ou en petit
groupe pour déterminer si le mandat concerne une mission traditionnelle,
multidimensionnelle ou une autorité de transition. Demandez aux
participants d'être prêts à rendre compte de leur choix et de le justifier à
l'ensemble du groupe.
6. Option : s'il reste du temps, demandez aux participants d'étudier au moins
l'un des autres mandats puis de débattre du type de mission dont il s'agit.
7. Après 15 minutes de discussion, demandez aux groupes de rendre compte
de leur choix et de le justifier à l'ensemble du groupe.
· Remarque : il est utile de demander aux participants de désigner la
formulation spécifique qui les a aidés à déterminer le type de
mission.
· Si un groupe est en désaccord sur le type de mission, demandezlui
d'en présenter les raisons au groupe dans son ensemble.
· S'il reste assez de temps, vous pouvez demander aux autres
groupes s'ils sont d'accord avec le choix du groupe qui rend compte
(à condition que les participants aient des exemplaires du mandat).
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 47
Ñ Résumé des principaux messages
Remarque à l'instructeur : présentez les principaux points qui ont été
abordés au cours de cette session.
· Les Nations Unies ont le mandat internationalement reconnu de
maintenir la paix et la sécurité internationales.
· Dans la mesure du possible, le Conseil de sécurité œuvre à obtenir un
règlement pacifique des conflits.
· Le maintien de la paix n'est que l'un des instruments dont disposent le
Conseil de sécurité et la communauté internationale pour maintenir la
paix et la sécurité internationales. Le maintien de la paix se superpose
souvent avec la prévention des conflits, le rétablissement de la paix,
l'imposition de la paix et la consolidation de la paix.
· Il sert à préserver et à édifier une paix durable quand un cessezlefeu
est en vigueur ou un accord de paix a été conclu et lorsque les parties
au conflit consentent au déploiement d'une opération de maintien de la
paix.
· Le maintien de la paix « robuste » se distingue de l'imposition de la
paix. Cette dernière suppose l'emploi de la force au niveau stratégique,
sous l'autorité du Conseil de sécurité mais sans le consentement des
principales parties au conflit.
· Le Conseil de sécurité doit autoriser l'emploi de la force.
· Tous les soldats du maintien de la paix doivent avoir une idée claire du
type de mission dans laquelle ils seront déployés et de la nature du
mandat de cette mission. En effet, le mandat de la mission sera
traditionnel, multidimensionnel, ou il concernera une autorité de
transition.
· Pour ces trois types de mission, il incombe au Conseil de sécurité de
donner l'orientation stratégique et les directives politiques de haut
niveau correspondantes.
· Le Secrétaire général adjoint du DOMP gère ces trois types
d'opérations de maintien de la paix et en assure la direction
administrative.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
48 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
Module 1 – partie 1 : Contrôle des connaissances
Les questions suivantes peuvent être posées de façon informelle au groupe dans
son ensemble à la fin de la session ou bien par écrit. A la fin du module et/ou à la fin
de la formation, l'instructeur peut revenir sur certaines des questions ciaprès.
Questions
1. Qui sont les membres des Nations Unies ?
a. Le Conseil de sécurité
b. Les 192 Etats Membres
c. Le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP), le
Département des affaires politiques (DAP) et le Département de
l'appui aux missions (DAM)
2. Quel est le traité international qui fixe les droits et les devoirs des Etats Membres
des Nations Unies ?
3. Au sein des Nations Unies, quel est l'organe principal responsable de la paix et
de la sécurité internationales ?
4. Quelles sont les cinq principales activités de paix et de sécurité que peut autoriser
le Conseil de sécurité en cas de conflit ?
5. Quelles sont certaines des tâches d'une opération de maintien de la paix
« traditionnelle » ?
6. Quelles sont certaines des tâches que doivent assurer les personnels militaires,
de la police et civils d'une opération de maintien de la paix
« multidimensionnelle » ?
Réponses :
1. b) Les 192 Etats Membres (des pays souverains qui appartiennent aux Nations
Unies)
2. La Charte de l'ONU
3. Le Conseil de sécurité
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies 49
4. i) le maintien de la paix ii) la prévention des conflits iii) le rétablissement de la
paix iv) l'imposition de la paix v) la consolidation de la paix
5. Le maintien de la paix « traditionnel » constitue une mesure intérimaire visant à
contribuer à la gestion d'un conflit et à créer les conditions nécessaires pour que
d'autres acteurs puissent entreprendre des initiatives de maintien de la paix.
6. Les personnels des opérations de maintien de la paix « multidimensionnelles »
sont chargés des tâches suivantes :
· Créer un environnement sûr et stable
· Peutêtre jouer un rôle dans le cadre des efforts politiques pour promouvoir le
dialogue dans l'objectif de résoudre le conflit
· Appuyer l'établissement d'institutions de gouvernance légitimes et efficaces, et
l'état de droit.
· Procurer un cadre permettant aux Nations Unies et aux autres personnels des
opérations de maintien de la paix de travailler de façon coordonnée à l'échelle
du pays
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
50 Module 1 – partie 1 : Introduction aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des Nations Unies 51
MODULE 1 – PARTIE 2 :
PRINCIPES FONDAMENTAUX DES OPERATIONS DE
MAINTIEN DE LA PAIX DE L'ONU
Notes de session
Diapositive
1
Diapositive 2
Remarque à l'instructeur : débutez la session en présentant aux
participants les objectifs pédagogiques de cette 2 ème partie (comme montré
sur la diapositive 2). Vous pouvez aussi en présenter les grandes lignes.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
52 Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies
Veuillez vous reporter aux notes de préparation au début de ce module.
Principes fondamentaux
Remarque à l'instructeur : les principes ciaprès sont présentés dans
Opérations de maintien de la paix des Nations Unies, Principes et
Orientations (également connu sous le nom de Doctrine fondamentale).
Document de référence en matière de doctrine pour les opérations de
maintien de la paix de l'ONU, il fournit des explications détaillées sur ces
principes.
Pour obtenir des copies papier ou électroniques de ce document, veuillez
vous reporter à la partie « Préparation » au début de ce module.
Diapositive
3
[ Comme évoqué précédemment, les opérations de maintien de la paix de
l'ONU sont une mesure d'ordre pratique pour contribuer à contenir des
conflits armés et à la résolution des différends par l'intermédiaire du dialogue
et de la négociation pacifiques. C'est devenu l'une des principales activités
des Nations Unies pour maintenir la paix et la sécurité internationales.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des Nations Unies 53
[ Les principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies qui suivent ont évolué avec l'expérience qui a été acquise et
les leçons qui ont été tirées.
1. Consentement
2. Impartialité
3. Non recours à la force excepté en cas de légitime défense et pour
défendre le mandat
[ Ces principes procurent une véritable aide à la navigation, une boussole, à
l'intention des personnels de maintien de la paix, tant sur le terrain qu'au
Siège des Nations Unies. Il est important que quiconque qui prend part à
des opérations de maintien de la paix des Nations Unies connaisse ces
principes dans la théorie et dans la pratique. Ils s'appliquent en effet à tous
les aspects de la planification et de la conduite d'opérations de maintien de
la paix.
Consentement
Diapositive
4
[ Il convient que toute opération de maintien de la paix de l'ONU soit
déployée avec le consentement des principales parties. En effet, ceci
permet d'assurer que la mission bénéficie de la liberté d'action politique et
physique dont elle a besoin pour accomplir les fonctions prévues par son
mandat. Le consentement à une mission de maintien de la paix est accordé
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
54 Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies
au Conseil de sécurité durant la phase de planification par les représentants
ou négociateurs majeurs représentant les principales parties au conflit.
[ Une action du Conseil de sécurité entreprise sans le consentement des
parties est typiquement une mission d'imposition de la paix et non de
maintien de la paix. Faute de consentement, une opération de maintien de la
paix des Nations Unies court le risque de devenir partie au conflit. Elle risque
également d'être entraînée dans des activités d'imposition de la paix et de
s'éloigner de sa vocation première de maintien de la paix.
[ Le retrait total du consentement à la mission de maintien de la paix d'une ou
de plusieurs parties remet en cause le bienfondé de l'opération. Dans cette
situation, il est probable que la communauté internationale devra revoir sa
stratégie et que le Conseil de sécurité sera contraint de procéder au retrait
de l'opération de maintien de la paix.
[ Le consentement peut se révéler incertain ou peu fiable dans certains
contextes. La méfiance qui persiste entre les parties au conflit peut
provoquer le blocage par une ou plusieurs de ces parties de certains
aspects du mandat de la mission de maintien de la paix.
[ Une structure de commandement et de contrôle faible au sein des parties au
conflit peut révéler des divisions internes entre les niveaux de
commandement central et local. Des fauteurs de trouble, échappant à tout
contrôle des principales parties au conflit, peuvent aussi avoir un intérêt à
entraver le processus de paix.
Exemple : l'expérience de la Mission des Nations Unies en Ethiopie et en
Erythrée (MINUEE) illustre l'importance du consentement ou, plus important
encore, les raisons pour lesquelles les opérations de maintien de la paix ne
peuvent pas fonctionner sans consentement. En juin 2000, après deux ans de
combat motivés par un différend frontalier, l'Ethiopie et l'Erythrée ont signé un
accord de cessation des hostilités au terme de pourparlers organisés sous les
auspices de l’Algérie et de l’Organisation de l’Unité Africaine. En juillet, le
Conseil de sécurité a créé la MINUEE dans le but de maintenir la liaison avec
les parties et de mettre en place le mécanisme qui permettra de surveiller et
de vérifier l'application du cessezlefeu. En Septembre 2000, le Conseil a
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des Nations Unies 55
autorisé la MINUEE à surveiller le respect de la cessation des hostilités et à
favoriser le respect des engagements des parties en matière de sécurité.
Le 30 juillet 2008, le Conseil de sécurité a mis fin au mandat de la MINUEE à
compter du lendemain. Sa décision est intervenue en réaction à des
restrictions handicapantes que l'Erythrée lui imposait, notamment de
l'approvisionnement en carburant, ce qui empêchait l'opération d'assurer les
fonctions prévues par son mandat et menaçait la sûreté et la sécurité du
personnel de l'ONU.
Que peuvent faire les soldats du maintien de la paix ?
[ Toute mission de maintien de la paix (ses composantes civile, militaire et de
la police de façon égale) a pour tâche d'analyser l'environnement du
maintien de la paix de façon continue. Le personnel de maintien de la paix
doit surveiller la situation et être prêt à empêcher toute érosion du
consentement au niveau local comme central.
[ Lors de l'exécution de son mandat, l'opération de maintien de la paix des
Nations Unies a pour rôle de mener à bien le processus de paix tout en
préservant le consentement de toutes les parties au conflit.
[ C'est pourquoi tous les personnels des opérations de maintien de la paix de
l'ONU doivent posséder des connaissances approfondies de l'histoire, des
coutumes et de la culture de la région de la mission. Ils doivent également
être en mesure d'évaluer et de rendre compte de l'évolution des intérêts et
des motivations des parties.
Remarque à l'instructeur : les formateurs doivent faire savoir aux
participants qu'ils devront se familiariser avec le Dossier d'information
préalable au déploiement en sus des informations spécifiques à la mission
qu'ils auront reçues au cours de cette formation. Ce dossier présente des
informations concernant la mission et le contexte local. Il peut être
téléchargé à http://peacekeepingresourcehub.unlb.org (Version française
non disponible)
Les participants doivent également savoir qu'ils devront prendre part à un
programme d'initiation et d'orientation obligatoire pour tous les personnels
arrivant en mission. Ce programme leur fournira des informations
complémentaires au sujet de l'histoire, des coutumes et de la culture de la
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
56 Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies
région de la mission, du rôle de la mission ainsi que des règles et procédures
en vigueur au sein de la mission.
Impartialité
Diapositive
5
[ Une opération de maintien de la paix doit s'acquitter de son mandat sans
faveur envers ni préjudice à l'égard de l'une ou l'autre des parties au
conflit. L'impartialité est essentielle pour préserver le consentement et la
coopération des principales parties.
[ Une opération de maintien de la paix peut s'apparenter à un bon arbitre qui
est impartial mais sanctionne les fautes. Ainsi une opération de maintien de
la paix ne doit pas tolérer que les parties commettent des actes en
violation des activités du processus de paix ou des normes et
principes internationaux que fait respecter une opération de maintien
de la paix des Nations Unies.
[ Ainsi, l'impartialité des opérations de maintien de la paix de l'ONU entraîne
l'adhésion (l'observation) aux principes énoncés dans la Charte et aux
objectifs du mandat de la mission, qui sont aussi profondément ancrés dans
les principes de la Charte.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des Nations Unies 57
[ Pour autant, ce type d'impartialité ne doit pas se confondre avec la
neutralité. Elle se distingue également de l'égalité de traitement de toutes les
parties, dans tous les cas et à tout moment, ce qui peut s'apparenter à une
politique d'apaisement. Dans certains cas, les parties comprenant
localement des agresseurs et/ou des victimes indéniables, il est possible
que le recours à la force par l'opération de maintien de la paix soit non
seulement justifié d'un point de vue opérationnel, mais qu'il constitue
également une obligation morale.
Que peut faire le personnel de maintien de la paix ?
[ Si la mission décide de prendre des mesures parce que le processus de
maintien de la paix est ébranlé, il convient qu'elle s'assure de bien définir ce
qui justifie son action. Ses raisons d'agir et l'intervention adéquate
doivent être clairement communiquées à tous.
[ Ceci permettra de diminuer tout possible retour de bâton à l'encontre de la
mission. Afin de respecter le principe d'impartialité, il est important que
l'opération soit perçue comme un acteur équitable, ouvert et transparent.
Remarque à l'instructeur : si les participants demandent ce qui distingue
l'impartialité de la neutralité, veuillez vous reporter aux Questions
fréquemment posées à la fin de ce module.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
58 Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies
Non recours à la force sauf en cas de légitime défense et pour
défendre le mandat
Diapositive
6
[ Le principe initial selon lequel les opérations de maintien de la paix de l'ONU
doivent uniquement recourir à la force en cas de légitime défense a évolué
pour comprendre aujourd'hui l'emploi de la force pour défendre le mandat.
Ainsi, même dans le cas où l'opération de maintien de la paix de l'ONU n'est
pas un instrument d'imposition de la paix, elle est autorisée à employer la
force au niveau tactique.
[ Le recours à la force peut uniquement se produire avec l'autorisation du
Conseil de sécurité et seulement si elle est employée en cas de légitime
défense et/ou pour défendre le mandat. La légitime défense s'entend
généralement comme la défense du personnel et des biens des Nations
Unies.
[ Dans les contextes qui se caractérisent par la présence éventuelle de
milices, de bandes criminelles et d'autres fauteurs de trouble qui cherchent
activement à perturber le processus de paix ou qui constituent une menace
pour la population civile, le Conseil de sécurité aura tendance à accorder un
mandat de mission « robuste ». (Les mandats robustes ont été présentés
précédemment dans la partie 1.)
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des Nations Unies 59
[ Un mandat robuste autorise l'opération de maintien de la paix à « recourir à
tous les moyens nécessaires » afin de dissuader toute tentative de
perturbation du processus politique par la force. Il prévoit également de
protéger les civils sous la menace imminente de violences physiques ou
d'aider les autorités nationales à assurer le maintien de l'ordre. Dans de tels
cas, il est jugé que l'emploi de la force est utilisé pour défendre le mandat.
[ Même lorsque le Conseil de sécurité spécifie un mandat robuste, une
opération de maintien de la paix des Nations Unies doit employer
uniquement la force en dernier ressort, après avoir épuisé toute autre
méthode de persuasion.
Que peut faire le personnel de maintien de la paix ?
[ Il convient d'employer la force minimale nécessaire pour obtenir le
résultat tactique souhaité tout en maintenant le consentement à la mission et
au mandat. L'opération de maintien de la paix doit faire preuve de retenue
dans l'usage de la force et s'assurer qu'il est précis, proportionnel et
approprié au contexte local.
[ Lorsqu'elle a recours à la force, une opération de maintien de la paix de
l'ONU ne doit jamais oublier la nécessité d'une désescalade rapide de la
violence et d'un retour à l'emploi de moyens de persuasion nonviolents. En
effet, le but ultime du recours à la force consiste à influer sur les fauteurs de
trouble pour les dissuader d'entraver le processus de paix ou de chercher à
nuire aux civils. Il n'est pas d'obtenir leur défaite militaire.
[ C'est pourquoi la décision de recourir à la force doit prendre en compte tout
un ensemble de facteurs, notamment les implications politiques, les
capacités de la mission, la perception du public, l'impact humanitaire, la
protection de la force militaire, la sûreté et la sécurité du personnel et
l'impact qu'elle peut avoir sur le consentement à la mission des parties à
l'échelle nationale et locale.
[ Le personnel de maintien de la paix doit se familiariser avec les documents
pertinents qui présentent les grandes lignes de l'emploi de la force. En
vigueur pour l'ensemble de la mission, les règles d'engagement pour la
composante militaire et les directives relatives à l'emploi de la force
pour la composante de police d'une opération de maintien de la paix des
Nations Unies déterminent les différents niveaux de force qui peuvent être
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
60 Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies
employés en différentes situations et les autorisations que les commandants
doivent obtenir.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des Nations Unies 61
Remarque à l'instructeur : des informations plus détaillées sur les règles
d'engagement et les directives relatives à l'emploi de la force seront fournies
dans le module 2.
Comme remarqué dans la partie 1, l'instructeur devra peutêtre dissiper la
perception erronée selon laquelle l'autorité d'employer la force d'une
opération de maintien de la paix serait liée essentiellement à une référence
explicite au chapitre VII de la Charte de l'ONU dans le cadre du mandat du
Conseil de sécurité. Des pays fournissant des contingents peuvent penser
que la mention du chapitre VII par le Conseil de sécurité procure une
importante couverture politique et juridique, dans le contexte de leurs
compétences nationales, permettant à leurs contingents militaires déployés
dans une opération de maintien de la paix de l'ONU d'employer la force.
Comme il sera expliqué dans le module 2, quel que soit le chapitre invoqué,
un mandat du Conseil de sécurité formulé de façon appropriée procure les
véritables fondements de l'emploi légitime de la force par les contingents
engagés dans une opération de maintien de la paix de l'ONU. Ce sont les
règles d'engagement, les directives relatives à l'emploi de la force et le droit
humanitaire international qui déterminent les modalités d'emploi de la force
dans le cadre du mandat.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
62 Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies
Autres facteurs de réussite
Crédibilité
Diapositive
7
[ Dans l'idéal, pour être crédible, une opération de maintien de la paix des
Nations Unies doit être dotée d'un mandat précis et réalisable assorti des
moyens correspondants.
[ L'expérience démontre que le déploiement efficace et rapide d'une
présence crédible peut contribuer à dissuader les fauteurs de trouble. Il
permet aussi de réduire la probabilité qu'une mission soit contrainte de
recourir à la force pour s'acquitter de son mandat.
[ La crédibilité de l'opération de maintien de la paix est une fonction de
l'efficacité d'une mission et de son aptitude à gérer et satisfaire les
attentes engendrées par l'intervention du Conseil de sécurité.
Que peut faire le personnel de maintien de la paix ?
[ Dans la réalité, les mandats de mission peuvent être influencés par des
considérations politiques au sein du Conseil de sécurité ; c'est pourquoi le
déploiement de personnel ou de matériel peut prendre plus longtemps que
prévu. Ainsi, il est d'autant plus important que la mission s'emploie à
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des Nations Unies 63
maintenir une posture confiante, capable et unifiée. Dans le module 3,
nous examinerons de façon plus détaillée dans quelles modalités les
différentes composantes d'une mission peuvent collaborer et appuyer les
fonctions les unes des autres.
[ Le déploiement d'une opération de maintien de la paix des Nations Unies
crée de fortes attentes parmi la population locale en ce qui concerne son
aptitude à répondre à leurs besoins les plus pressants. Si la population
estime qu'elle n'a pas satisfait ces attentes, si peu réalistes soientelles, une
opération de maintien de la paix de l'ONU risque de devenir l'objet du
mécontentement populaire ou, pire encore, de susciter une vive opposition.
[ Le personnel de maintien de la paix doit toujours se garder de faire de
fausses promesses, si bien intentionnées soientelles.
Légitimité
Diapositive 8
[ La légitimité internationale constitue l'un des plus grands atouts d'une
organisation de maintien de la paix des Nations Unies.
[ Au départ, une nouvelle mission tend à bénéficier de légitimité car elle a été
établie par un mandat émanant du Conseil de sécurité de l'ONU. Elle est
renforcée par le fait que c'est le Secrétaire général de l'ONU qui la dirige. Ce
dernier est reconnu comme une personnalité internationale impartiale.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
64 Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies
[ La mission est également légitimée par la large représentation des
nombreux Etats Membres qui contribuent des contingents, du matériel et
des ressources financières à l'opération de maintien de la paix.
[ Toutefois, les perceptions de la légitimité d'une opération de maintien de la
paix de l'ONU peuvent évoluer en fonction de la fermeté et de l'équité avec
lesquelles la mission exerce son mandat. Les modalités selon lesquelles
l'opération emploie la force, la discipline qu'elle impose à son personnel, le
respect qu'elle témoigne pour les coutumes locales, les objets culturels, les
institutions, les lois et la politesse avec laquelle sont traitées les populations
locales contribueront à la façon dont la mission sera perçue.
Que peut faire le personnel de maintien de la paix ?
[ La perception de la légitimité d'une opération de maintien de la paix de
l'ONU est directement liée à la qualité et à la conduite de son personnel
militaire, policier et civil. Le maintien et le comportement de tous les
membres du personnel doit être de premier ordre. En effet, leurs actes
doivent être à la hauteur des lourdes responsabilités qui sont confiées à une
opération de maintien de la paix des Nations Unies. De fait, le comportement
du personnel de maintien de la paix doit répondre aux normes de
professionnalisme, de compétences et d'intégrité les plus hautes.
Remarque à l'instructeur : l'instructeur qui le souhaite peut revenir sur les
points concernant l'impartialité et l'universalité des Nations Unies qui sont
abordés dans la partie 1. Les questions de légitimité seront également
abordées dans le module 4, dans la partie traitant de la conduite et de la
discipline.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des Nations Unies 65
Promotion de l'appropriation nationale et locale
Diapositive
9
[ La promotion de l'appropriation nationale et locale suppose que le
personnel de maintien de la paix s'efforce d'améliorer la vie de la population
locale, étant entendu qu'une fois l'opération réalisée, cette population
reprendra une grande partie du travail que la mission aura exécuté. Ainsi, il
convient d'intégrer les perspectives locale et nationale concernant ce qu'il
est nécessaire de faire et les meilleurs moyens d'y parvenir.
[ Nous avons abordé dans une diapositive antérieure l'importance que revêt le
consentement, un des principes fondamentaux du maintien de la paix de
l'ONU. De façon générale, ce degré de consentement est apparenté à celui
des principales parties au conflit, à savoir les personnes au pouvoir.
L'appropriation nationale est un concept plus démocratique qui comprend
l'inclusion de toutes les composantes du pays, et pas seulement les forces
au pouvoir ou qui possèdent des armes.
[ Il convient de déployer tous les efforts possibles pour promouvoir
l'appropriation nationale et locale de façon à encourager la confiance et la
coopération des acteurs nationaux et locaux. C'est une démarche
essentielle au succès de la mission.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
66 Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies
[ Des approches efficaces de l'appropriation nationale et locale renforcent la
perception de la légitimité de la mission et appuient l'exécution du
mandat.
[ Les opérations de maintien de la paix qui ont étroitement collaboré avec les
acteurs locaux pour construire des relations solides avec eux sont plus à
même de passer le relais à la population locale pour remplir les tâches de la
mission lorsque l'opération se retirera. Ainsi, l'appropriation nationale
contribue aussi à assurer la pérennité du processus de consolidation de
la paix après le retrait de la mission.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des Nations Unies 67
Exemple : promouvoir l'appropriation nationale tout en encourageant le
consentement de la population locale
Dans sa première année, la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en
Haïti (MINUSTAH) a bénéficié d'une coopération limitée de la population
locale dans la capitale. Ceci s'explique principalement par le fait que la
population craignait les bandes de criminels qui sévissaient dans les quartiers.
Ces bandes étaient les « fauteurs de trouble » du processus de paix.
En 2005, après avoir rétabli la sécurité dans le quartier de Bel Air, la
composante militaire de la MINUSTAH a entamé un travail avec la population
civile et lancé des projets à effet rapide. Par exemple, les soldats de la paix de
l'ONU ont commencé à retirer des rues les montagnes d'ordures qui avaient
servi de barricades aux bandes. Ces détritus étaient devenus un symbole de
la présence hostile de ces bandes et de la pauvreté urbaine, mais ils étaient
aussi une source de maladie.
Immédiatement après avoir éliminé la menace des bandes à Bel Air, lorsque
les militaires ont nettoyé des rues, dans tous les sens du terme, la population
s'est sentie en confiance avec eux et peu après, est venue les aider à faire le
ménage. Cet épisode illustre concrètement de quelle façon la mission a
obtenu le consentement de la population visàvis de sa présence. C'est ce
consentement qui a contribué à empêcher les fauteurs de trouble de revenir
dans le quartier.
Que peut faire le personnel de maintien de la paix ?
[ Dialoguer avec les habitants au sujet de leurs diverses opinions sur les
causes premières du conflit et dans quelles modalités ils peuvent contribuer
à les confronter.
[ Il est important que le personnel de maintien de la paix dialogue avec tous
les secteurs de la société de la nature de leurs besoins et de la façon dont
le travail de la mission peut apporter des améliorations à leur vie. Ce sont
donc les responsables locaux, mais aussi les organisations non
gouvernementales, les différents partis politiques, les associations de
femmes, la jeunesse et les organisations d'étudiants. Il est nécessaire
d'écouter et de comprendre toutes les opinions et perspectives.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
68 Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies
[ Il est également essentiel de posséder des connaissances de l'histoire, de la
culture et des valeurs locales. Il faut que le personnel de maintien de la paix
consulte continuellement différentes personnes et groupes de la
communauté pour dialoguer sur leur travail afin de s'assurer qu'il répond à
leurs besoins de façon adéquate.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des Nations Unies 69
Les qualités essentielles d'un casque bleu
[ Quel que soit le niveau auquel ils travaillent, tous les personnels de maintien
de la paix (militaires, civils, police) jouent un rôle critique pour représenter
l'opération de maintien de la paix dans leur travail et leur vie quotidienne.
[ C'est pourquoi ils doivent mettre en pratique les principes fondamentaux du
maintien de la paix de l'ONU et comprendre dans quelle mesure leur travail
contribue à la réussite de la mission.
[ Les qualités essentielles que doit posséder le personnel de maintien de la
paix se résument donc par les points dont la liste se trouve dans les
diapositives 10 et 11.
Diapositive 10
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
70 Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies
Diapositive
11
Le personnel de maintien de la paix de l'ONU :
· Répond aux normes d'efficacité, de compétence et d'intégrité les plus
élevées
· Est impartial
· Est conscient de la nécessité d'accorder la priorité aux solutions
pacifiques
· A des connaissances de l'histoire, des coutumes et de la culture locales
· Est capable d'analyser son environnement opérationnel et d'en rendre
compte
· Agit avec discernement et est capable de justifier ses actes
· Est à même de gérer les attentes locales et d'expliquer le mandat de la
mission
· Fait la promotion de l'appropriation nationale et locale tout en restant
ouvert à tous et impartial.
Ñ Résumé des principaux messages
Remarque à l'instructeur : présentez les principaux points qui ont été
abordés au cours de cette session.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des Nations Unies 71
· Trois principes fondamentaux guident les opérations de maintien de la
paix de l'ONU. Il s'agit du consentement, de l'impartialité et du non
recours à la force sauf en cas de légitime défense et pour défendre le
mandat.
· La perception de la crédibilité et de la légitimité de l'opération de
maintien de la paix constitue un facteur critique de réussite. Le
personnel de maintien de la paix soutient la légitimité des principes
fondamentaux du maintien de la paix de l'ONU en les mettant en
pratique.
· La promotion d'un sentiment d'appropriation nationale et locale permet
d'assurer que l'opération de maintien de la paix répond aux besoins du
pays et que la population locale sera en mesure de poursuivre le travail
après le départ de la mission. Il est essentiel que toutes les
composantes de la société prennent part aux débats concernant ce qui
est nécessaire et comment satisfaire au mieux ces besoins.
· Lorsqu'il représente l'opération de maintien de la paix, le personnel de
l'opération doit faire preuve de plusieurs qualités (dont la liste figure sur
la page précédente).
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
72 Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies
Module 1 – partie 2 : Contrôle des connaissances
Les questions suivantes peuvent être posées de façon informelle au groupe dans
son ensemble à la fin de la session ou bien par écrit. A la fin de la formation,
l'instructeur peut revenir sur certaines des questions ciaprès.
Questions
1. Quels sont les trois principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix
de l'ONU ?
2. Veuillez expliquer ce qu'on entend par le principe du « consentement ».
3. Veuillez expliquer ce qu'on entend par le principe de « l'impartialité ».
4. Dans quelles circonstances l'emploi de la force estil autorisé dans une opération
de maintien de la paix ?
5. Quelles sont certaines des qualités essentielles que doit posséder un membre du
personnel des opérations de maintien de la paix de l'ONU ?
Réponses
1. 1) Le consentement 2) L'impartialité 3) Le nonrecours à la force sauf en cas de
légitime défense
2. Pour qu'une opération soit désignée comme « opération de maintien de la paix »
de l'ONU, elle requiert le consentement des principales parties. Ceci permet
d'assurer que la mission dispose de la liberté d'action politique et physique pour
accomplir les tâches prévues par son mandat. Les opérations sans consentement
sont désignées comme des opérations « d'imposition de la paix ».
3. Le principe de « l'impartialité » suppose que les opérations de maintien de la paix
doivent s'acquitter de leur mandat sans faveur envers ni préjudice à l'égard de
l'une ou l'autre des parties au conflit. Ceci est essentiel pour préserver le
consentement et la coopération des principales parties.
4. L'emploi de la force est uniquement autorisé dans des situations de légitime
défense ou pour défendre le mandat de la mission de maintien de la paix. Il doit
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des Nations Unies 73
faire l'objet d'une autorisation du Conseil de sécurité. Le recours à la force étant
une mesure de dernier ressort, il convient de toujours employer la force minimale
nécessaire pour obtenir le résultat tactique souhaité. Lorsqu'ils emploient la force,
les casques bleus doivent rester sensibles à la nécessité d'une désescalade de la
violence dès que possible et d'un retour à l'usage de moyens de persuasion non
violents.
5. Parmi les qualités essentielles d'un casque bleu, on compte :
a. Répondre aux normes d'efficacité, de compétence et d'intégrité les plus
élevées ;
b. Etre impartial ;
c. Etre conscient de la nécessité d'accorder la priorité aux solutions
pacifiques ;
d. Avoir des connaissances de l'histoire, des coutumes et de la culture
locales ;
e. Etre capable d'analyser constamment son environnement opérationnel et
d'en rendre compte
f. Agir avec discernement et être capable de justifier chacune des mesures
prises ;
g. Etre à même de gérer les attentes locales et d'expliquer le mandat de la
mission
h. Faire la promotion de l'appropriation nationale et locale tout en restant
ouvert à tous et impartial.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
74 Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies
Questions fréquemment posées par les participants
Questions possibles Réponses possibles
1. Quelle est la différence entre une Le chapitre VI de la Charte de l'ONU aborde le
mission de maintien de la paix « règlement pacifique des différends » tandis
relevant du chapitre VI et une que le chapitre VII contient des dispositions
mission de maintien de la paix relatives à « l'action en cas de menace contre
la paix, de rupture de la paix et d’acte
relevant du chapitre VII ?
d’agression ».
Les opérations de maintien de la paix des
Nations Unies sont traditionnellement
associées au chapitre VI de la Charte.
Toutefois, le Conseil de sécurité n'a pas besoin
d'invoquer un chapitre particulier de la Charte
lorsqu'il vote une résolution autorisant le
déploiement d'une opération de maintien de la
paix de l'ONU. Il n'a jamais invoqué (recouru à)
le chapitre VI.
Sur le terrain, les mandats spécifiques de la
mission et les règles d'engagement sont
d'une importance critique. Ces dernières
années, le Conseil de sécurité a entrepris
d'invoquer le chapitre VII pour témoigner de sa
détermination politique et comme instrument
pour rappeler aux parties impliquées dans les
conflits leur obligation de donner suite aux
décisions du Conseil de sécurité.
2. Qui a élaboré le document Le Département des opérations de maintien de
Opérations de maintien de la paix la paix (plus précisément la Section des
des Nations Unies, Principes et pratiques optimales de maintien de la paix de
la Division des politiques, de l'évaluation et de
Orientations (également connu sous
la formation) a établi les Principes et
le nom de Doctrine fondamentale) ? Orientations des Opérations de maintien de la
Quelles agences spécialisées ont paix des Nations Unies après des consultations
contribué à ce document ? intensives de haut niveau avec toutes les
parties prenantes dans le monde entier y
compris les Etats Membres, des agences de
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des Nations Unies 75
l'ONU et des ONG, entre autres. Les
consultations se sont tenues pendant plus
d'une année sur tous les continents.
3. Quelle est la différence entre En tant que principe des opérations de
l'impartialité et la neutralité ? maintien de la paix de l'ONU, l'impartialité
suppose que l'opération traite avec toutes les
parties au conflit de façon équitable et juste et
que ses actions sont axées sur l'exécution de
son mandat en toute équité. Les acteurs
humanitaires emploient aussi les termes
d'impartialité et de neutralité, quoique dans un
sens quelque peu différent. Pour le Mouvement
international de la CroixRouge et du
CroissantRouge, en particulier, l'impartialité
signifie être guidé uniquement par les besoins,
sans faire de discrimination sur la base de la
nationalité, de la race, du sexe, de la classe
sociale ou des convictions religieuses ou
politiques, tandis que la neutralité suppose de
ne pas prendre position dans les hostilités ni
de s'impliquer, à quelque moment que ce soit,
dans des controverses de nature politique,
raciale, religieuse ou idéologique.
Il s'agit là d'une question de légitimité. Le
4. Qui d'autre peut prendre des
Conseil de sécurité jouit de la plus grande
décisions afférentes à la paix et à la
légitimité en matière de paix et de sécurité.
sécurité si les membres permanents
Toutefois, dans des circonstances
du Conseil de sécurité font usage de
exceptionnelles et dans de très rares cas,
leur droit de véto ?
l'Assemblée générale a déjà autorisé des
opérations de maintien de la paix. D'autres
centres de pouvoir peuvent aussi exercer une
influence, par exemple des organisations
régionales telles que l'Organisation du Traité
de l'Atlantique nord (OTAN), ou encore l'Union
Africaine (UA), ont décidé de prendre des
mesures. Pour assurer que leurs actes
revêtent la plus grande légitimité, de telles
organisations cherchent à obtenir l'autorisation
du Conseil de sécurité pour leurs actes en
vertu du chapitre VII de la Charte de l'ONU. De
tels actes, particulièrement lorsque
l'autorisation du Conseil de sécurité est
sollicitée après les faits, ont soulevé des
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
76 Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies
interrogations quant à la légitimité de
l'opération concernée.
5. Sous quel calendrier une opération La décision par le Conseil de sécurité de l'ONU
de maintien de la paix de déployer une opération de maintien de la
multidimensionnelle commencetelle paix multidimensionnelle est motivée par la
à remplacer une opération de nature du conflit plutôt que par un calendrier
maintien de la paix traditionnelle ? spécifique. Les opérations de maintien de la
paix multidimensionnelles n'ont pas remplacé
les opérations de maintien de la paix
traditionnelles en tant que telles ; depuis la fin
de la Guerre froide, les conflits armés intérieurs
constituent la vaste majorité des guerres
actuelles, ce qui explique le déploiement
d'opérations de maintien de la paix
multidimensionnelles. Par exemple, le Conseil
de sécurité de l'ONU a réagi à la guerre entre
l'Ethiopie et l'Erythrée en déployant une
opération de maintien de la paix traditionnelle
(la MINUEE), longtemps après la fin de la
Guerre froide.
Le Conseil de sécurité est l'ultime autorité en
6. Le Conseil de sécurité de l'ONU
matière de paix et de sécurité dans le monde.
peutil intervenir dans un conflit d'un
S'il identifie l'existence d'une menace à la paix
pays qui n'est pas membre de
et à la sécurité impliquant un Etat nonmembre,
l'ONU ?
il peut décider d'intervenir conformément à son
pouvoir et aux principes et aux objectifs de la
Charte de l'ONU. La Charte stipule que tout
Etat, s'il est partie à un différend examiné par
le Conseil de sécurité, est convié à participer
aux discussions relatives à ce différend (art.
32). Tout Etat qui n'est pas membre des
Nations Unies, s'il est partie à un différend,
peut également solliciter l'intervention du
Conseil de sécurité ou de l'Assemblée
générale, à condition qu'il se soumette par
avance aux obligations énoncées dans la
Charte concernant le règlement pacifique des
différends.
7. Depuis combien de temps les Ils sont en vigueur depuis que les opérations
principes et directives fondamentaux de maintien de la paix ont commencé ;
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des Nations Unies 77
concernant les opérations de toutefois, leur récente mise à jour en a
opérations de maintien de la paix de confirmé la validité et a permis de les affiner.
l'ONU sontils applicables ?
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
78 Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies
Activité pédagogique facultative 1
Présentations dirigées par les participants sur les opérations de
maintien de la paix de l'ONU
(au niveau stratégique)
Cette activité a pour objet de permettre aux participants de diriger leur apprentissage
et d'échanger des informations entre collègues sur le système de maintien de la paix
des Nations Unies. Ils étudient seuls ou en petits groupes les principaux aspects de
l'ONU en relation avec le maintien de la paix. Ultérieurement, ils présenteront les
résultats de leur travail à leurs collègues.
Remarque : les instructions relatives à cette activité ne concernant que les principaux
organes qui participent aux opérations de maintien de la paix de l'ONU au niveau
stratégique, vous pouvez en ajouter d'autres s'ils sont susceptibles de
particulièrement intéresser le groupe de participants qui suit cette formation. Veuillez
tenir compte du fait que les structures de commandement et de contrôle et les
partenaires de la mission au niveau du terrain sont traités dans le module 3. La
désignation d'agences à ce niveau trop tôt dans la formation peut prêter à confusion.
Une possibilité consisterait à effectuer un exercice semblable avec les acteurs au
niveau du terrain.
Moyens pédagogiques :
Cette activité convient à de petits groupes de participants (de 5 à 20) qui disposent
de suffisamment de temps avant le début de la formation pour effectuer les
recherches requises. Ils devront également pouvoir accéder à l’Internet pour se
procurer la documentation nécessaire.
Remarque : cette activité nécessitant de faire des recherches individuelles, elle ne
peut être effectuée au cours d'une seule session. Prévoyez de présenter l'activité un
jour et de faire faire les exposés un autre.
Temps nécessaire à l'activité pédagogique :
1520 minutes pour la présentation de l'activité et les
consignes
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des Nations Unies 79
>60180 minutes de recherche individuelle (peut
s'effectuer sur plusieurs jours)
90 minutes pour les présentations en cours (5
minutes par présentation plus la
discussion)
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
80 Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies
Préparation : réfléchissez à la façon dont vous affecterez les différents
éléments du travail à faire, par ex., à des individus ou à de petits groupes. C'est
une bonne occasion de donner à chaque stagiaire du temps pour participer à un
travail d'équipe. Si vous avez un groupe très peu nombreux, vous pouvez
transformer cette activité en un travail individuel. Une autre possibilité consiste à
faire des groupes pour leur affecter plusieurs éléments à étudier
Indications concernant l'activité :
1. Donnez à chaque participant ou petit groupe un domaine d'étude tiré de la
liste suivante.
a. Les Nations Unies (bref historique et responsabilités en matière de
maintien de la paix et de la sécurité)
b. Les Etats Membres de l'ONU
c. La Charte des Nations Unies (histoire et objet)
d. L'Assemblée générale
e. Le Conseil de sécurité de l'ONU
f. Le Secrétaire général
g. Le Secrétariat de l'ONU (peut être associé au point f)
h. Le Département des Opérations de maintien de la paix
i. Le Département de l'appui aux missions
j. Le Département des affaires politiques
2. Demandez aux participants d'étudier les responsabilités premières de l'organe
qui leur est affecté en matière de maintien de la paix (ou dans le cas de la
Charte, son histoire et son objet).
3. Informezles qu'ils disposeront de 5 minutes au plus pour effectuer leur
présentation (sauf dispositions contraires).
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des Nations Unies 81
4. Ils peuvent choisir d'utiliser n'importe quel outil de présentation (par ex.,
tableau à feuilles, photos, graphiques, démonstrations, présentations
PowerPoint, etc.). S'ils font des présentations PowerPoint, les participants
devront prévoir d'enregistrer leur fichier sur l'ordinateur pour pouvoir projeter
leur présentation lorsque leur tour viendra.
5. Suivez le travail des équipes et fournissezleur un appui le cas échéant durant
la phase d'étude et de préparation de leur présentation. Assurezvous que les
principaux points sont couverts pendant la phase de préparation (comme
montré dans la première partie du module 1 de ce document). Vous devrez
peutêtre faire un peu d'accompagnement pédagogique.
6. Avant les exposés, expliquez clairement que chacun devra respecter le temps
de parole imparti de façon que tout le monde ait le temps de faire sa
présentation.
7. Prévoyez du temps pour les questions puis récapitulez les principaux points le
cas échéant.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
82 Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies
Activité pédagogique facultative 2
Jeu des correspondances sur les principaux concepts
et définitions présentés dans le module 1
Cette activité a pour objet de passer en revue les concepts abordés dans le module
1. Pour cela, on distribue aux groupes de participants des morceaux de papier
comportant des mots clé et des définitions. Le groupe aura pour tâche de trouver
pour chaque mot clé la définition qui lui correspond (ou inversement).
Il est possible, le cas échéant, de diviser cette activité en deux parties en distribuant
les définitions étudiées dans la partie 1 à la fin de la première session et les autres à
la fin de la partie 2.
Moyens pédagogiques :
Cette activité convient à des groupes de participants qui peuvent se scinder en petits
groupes de 6 personnes au plus. Il incombe à l'instructeur de fixer le nombre de
groupes, tout en gardant à l'esprit qu'il faudra prévoir un ensemble de définitions par
groupe.
Temps nécessaire à l'activité pédagogique :
10 minutes pour la présentation de l'activité et les
consignes
1520 minutes de travail sur les définitions en petits
groupes
1520 minutes pour la discussion et les questions entre
tous les participants
Durée totale : 60 minutes (la durée totale dépendra de la durée de la
discussion)
Préparation :
1. Faites des copies de tous les termes des principaux concepts et de leurs
définitions (voir page 84) puis découpez les feuilles en petits papiers. (à savoir
un concept ou une définition par morceau de papier)
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des Nations Unies 83
2. Préparez autant de jeux de concepts et de définitions que vous avez de petits
groupes.
3. Remarque : si vous prévoyez d'effectuer régulièrement cette activité lors de
formations ultérieures, pensez éventuellement à utiliser du papier cartonné ou
à plastifier les morceaux de papiers.
Indications concernant l'activité :
1. Répartissez les participants en petits groupes.
2. Expliquez que l'exercice consiste à faire correspondre chaque concept à sa
définition.
3. Distribuez un jeu de concepts et de définitions par groupe.
4. Prévoyez environ 15 à 20 minutes pour la réalisation de l'exercice. Prévoyez
du temps pour des questions une fois l'activité terminée.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
84 Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies
Concepts et définitions pour le jeu des correspondances
Si vous préférez des caractères plus gros, vous pouvez faire des copier/coller dans
un autre fichier et augmenter la police. Des caractères plus gros peuvent faciliter le
travail en petit groupe.
… une organisation internationale unique
fondée après la Seconde guerre mondiale.
Elle a pour objet de maintenir la paix et la
Les Nations Unies sécurité internationale, de développer entre
les nations des relations amicales et de
promouvoir le progrès social, de meilleurs
niveaux de vie et le respect des droits de
l'homme.
… 192 Etats souverains, qui se réunissent
Les Etats Membres pour débattre de problèmes communs et
de l'ONU voter sur les grandes questions. Ils sont liés
par la Charte de l'ONU.
… un traité international qui fixe les droits et
les devoirs des Etats Membres en tant que
La Charte de l'ONU membres de la communauté mondiale.
Certaines parties de la Charte sont
importantes pour les mandats de maintien
de la paix.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des Nations Unies 85
… l'organe de l'ONU qui a la responsabilité
Le Conseil de principale du maintien de la paix et de la
sécurité de l'ONU sécurité. Il peut enquêter sur tout différend
et recommander des termes de règlement
pacifique. Dans les situations où il estime
que la paix et la sécurité internationales sont
menacées, il peut prendre des mesures plus
coercitives.
… est le plus haut fonctionnaire de l'ONU. Il
Le Secrétaire est nommé par l'Assemblée générale sur la
général recommandation du Conseil de sécurité.
Son mandat, renouvelable, est d'une durée
de cinq ans.
Le Département … est dirigé par le Secrétaire général adjoint
des Opérations aux Opérations de maintien de la paix.
de maintien de la Assure la direction administrative et la
gestion de toutes les opérations de maintien
paix
de la paix.
… est responsable de l'appui apporté aux
Le Département opérations sur le terrain de l'ONU, parmi
de l'appui aux lesquelles les missions de maintien de la
missions paix et les missions politiques spéciales.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
86 Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies
Cet appui comprend : le personnel, les
ressources financières, les achats, la
logistique, les communications, la
technologie de l'information et d'autres
affaires de gestion administrative et
générale.
… établit le cadre du travail des missions
Le Département politiques spéciales avec des analyses de
des affaires fond. Collabore avec les missions de
politiques maintien de la paix en tant que partenaire,
particulièrement pour ce qui est de l'analyse
politique et de l'assistance électorale.
… suppose le recours à des mesures
La prévention des diplomatiques ou à d'autres instruments
conflits pour empêcher les tensions inter/intraEtat
(entre ou à l'intérieur des Etats) de
dégénérer en conflit violent.
… suppose de prendre des mesures pour
Le rétablissement résoudre les conflits existants. Il fait souvent
intervenir des initiatives diplomatiques pour
de la paix
amener les parties adverses à négocier un
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des Nations Unies 87
accord.
... se traduit par l'emploi d'un ensemble de
mesures coercitives, telles que des
L'imposition de la sanctions ou des blocus. En dernier ressort,
paix l'emploi de la force militaire peut être
autorisé. Des mesures coercitives sont
uniquement prises avec l'autorisation du
Conseil de sécurité.
… une démarche conçue pour préserver la
paix lorsque les combats ont cessé, et pour
concourir à mettre en œuvre les accords
obtenus par les conciliateurs.
Le maintien de la
paix … les opérations sont déployées dans des
situations où les principales parties en
conflit ont montré leur engagement envers
un cessezlefeu ou un processus de paix.
… comporte toute une variété de
mesures dont le but est de réduire le
risque de dégénation en conflit ou
d'enlisement dans un conflit. Les
capacités nationales à gérer les conflits
La consolidation de pour édifier les bases d'une paix et d'un
la paix développement durables sont renforcées
à tous les niveaux.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
88 Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies
… un processus complexe et à long
terme de création des conditions
préalables à une paix durable.
… constituent une mesure intérimaire
(temporaire) visant à contribuer à la
Les opérations gestion d'un conflit. Il crée également des
traditionnelles de conditions plus sécurisées pour que les
maintien de la paix autres acteurs puissent œuvrer aux
autres activités de rétablissement de la
paix.
… ne jouent pas habituellement un rôle
direct dans les initiatives politiques prises
pour parvenir à un règlement du conflit.
… sont habituellement déployées dans la
période dangereuse qui fait suite un
conflit intérieur violent, à savoir dès qu'un
Les opérations accord de paix, même fragile, est en
multidimensionnelle place. L'opération s'efforce d'établir un
s de maintien de la environnement sûr et stable tout en
paix collaborant avec les autorités et les
acteurs nationaux pour assurer
l'application de l'accord.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des Nations Unies 89
Toute opération de maintien de la paix de
l'ONU doit être déployée avec le
______________ des principales parties au
Consentement conflit.
Une action du Conseil de sécurité
entreprise sans le ________ des parties est
typiquement une mission d'imposition de la
paix et non de maintien de la paix.
Une opération de maintien de la paix doit
s'acquitter de son mandat sans faveur
Impartialité envers ni préjudice à l'égard de l'une ou
l'autre des parties. __________ est
essentielle pour préserver le consentement
et la coopération des principales parties.
Nonrecours à la Un principe fondamental que le personnel
force sauf en cas de maintien de la paix doit garder à l'esprit,
de légitime notamment dans des situations avec un
mandat « robuste ».
défense et pour
défendre le
mandat
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
90 Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies
Film facultatif : Courage for Peace (le courage de faire la paix)
¸ Durée : 7 min. 30 ¸
Questions possibles de discussion
Questions d'ordre général
1. Qu'estce qui vous a intéressé ou vous a frappé le plus dans ce film ?
2. Quels sont les principaux éléments que vous avez appris en regardant ce
film ?
Questions spécifiques au contenu
3. Mr. Guéhenno, ancien Secrétaire général adjoint aux Opérations de
maintien de la paix et narrateur du film, évoque trois « fronts » (à savoir
des domaines de fond) sur lesquels intervient le maintien de la paix. De
quels fronts s'agitil ?
· Réponse : les forces armées et la police (le maintien de l'ordre), le
front politique et la reconstruction et le développement.
4. Quelles trois caractéristiques importantes chez un casque bleu M.
Guéhenno atil mentionné ?
· Réponse : le courage, l'humilité (vous êtes l'invité d'un autre pays) et la
persévérance (le maintien de la paix ne s'obtient pas en un jour).
5. Quels deux grands partenaires du maintien de la paix mentionnés dans le
film collaborent aux opérations de maintien de la paix de l'ONU ?
· Réponse : l'Union Africaine (UA) et l'Organisation du Traité de l'Atlantique
Nord (OTAN).
6. Qui finance les initiatives de maintien de la paix une fois que le Conseil de
sécurité a autorisé une mission ?
· Réponse : les Etats Membres
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des Nations Unies 91
7. Quels exemples peuton donner de pays contributeurs de contingents aux
opérations de maintien de la paix ? (Les exemples peuvent être tirés du
film ou de vos propres connaissances)
· Réponse : l'instructeur trouvera la liste à jour des pays contributeurs de
contingents et de forces de police à :
· http://www.un.org/Depts/dpko/dpko/contributors/
(http://www.un.org/Depts/dpko/peacekeeping/contributors/)
Remarque :Site Internet en français, version anglaise)
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
92 Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies
Film facultatif : In the Cause for Peace (Participer à la cause de la
paix)
¸ Durée : 13 min. ¸
Ce film est accessible sur le site de YouTube sur l’Internet :
http://www.youtube.com/watch?v=rqYuRh78_4 (Version française non disponible)
Questions possibles de discussion
Questions d'ordre général
1. Quels sont les principaux éléments que vous avez appris en regardant ce
film ?
2. Qu'estce qui vous a surpris ?
3. Sur quoi avezvous encore des questions ?
Questions spécifiques au contenu
4. Les fondateurs des Nations Unies avaientils anticipé que le maintien de la
paix deviendrait une fonction majeure de l'ONU ?
· Réponse : non, le maintien de la paix est devenu une réponse de
circonstance pour donner « de la marge de manœuvre » aux parties.
La Charte de l'ONU n'inclut pas de mention spéciale concernant le
maintien de la paix.
5. D'après le film, comment la fin de la Guerre froide atelle eu une incidence
sur les opérations de maintien de la paix de l'ONU ?
· Réponse : avec la fin de la Guerre froide, on a pensé que l'ONU
pourrait jouer un rôle plus fort dans le maintien de la paix ; on a
également assisté à un accroissement des opérations de maintien de la
paix de l'ONU qui se sont accompagnées d'une implication plus forte
dans les conflits internes (pas seulement les conflits entre Etats) ;
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 1 – partie 2 : Principes fondamentaux des opérations de maintien de la paix des Nations Unies 93
même dans les cas du Kosovo, du Cambodge et du Timor oriental,
l'ONU a assumé un rôle d'autorité de transition.
6. Quelle est la première opération de maintien de la paix hybride établie par
les Nations Unies et l'Union Africaine, qui est mentionnée dans le film ?
· Réponse : l'opération hybride Union AfricaineNations Unies au
Darfour (MINUAD)
7. A combien s'élèvent les coûts des opérations de maintien de la paix de
l'ONU par rapport aux dépenses militaires dans le monde ?
· Réponse : à moins de 0,5 % des dépenses militaires mondiales.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation de base préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 1
MODULE 2 : ETABLISSEMENT ET FONCTIONNEMENT
DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DE L'ONU
Table des matières
Module 2 : Etablissement et fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l'ONU.... 1
Notes de préparation pour les instructeurs....................................................................................2
Module 2 partie 1 : Module 2 : Etablissement et fonctionnement des opérations de maintien
de la paix de l'ONU.....................................................................................................................8
Notes de session..........................................................................................................................8
Introduction ..................................................................................................................................8
La décision de déployer une opération de maintien de la paix de l'ONU................................ 11
Mise en œuvre de mandats, transition, retrait....................................................................... 18
Exercice : connaissance des mandats ........................................................................................ 23
Traduire les mandats du Conseil de sécurité en cadre opérationnel...................................... 28
Module 2 – partie 1 : Contrôle des connaissances ...................................................................... 38
Notes de session........................................................................................................................ 40
Introduction ................................................................................................................................ 40
Composantes d'une opération de maintien de la paix ................................................................. 42
Autorité, commandement et contrôle dans les opérations de maintien de la paix de l'ONU.......... 46
Autorité de niveau stratégique.............................................................................................. 47
Chef de mission ................................................................................................................... 49
Structures de gestion dans les opérations de maintien de la paix de l'ONU................................. 54
Comprendre l'importance du travail des autres composantes...................................................... 56
La composante militaire ....................................................................................................... 58
La composante police .......................................................................................................... 63
Les composantes civiles ...................................................................................................... 66
Module 2 partie 2 : Contrôle des connaissances....................................................................... 73
Questions fréquemment posées par les participants................................................................... 74
Exercice facultatif : Table ronde sur les fonctions liées aux missions.......................................... 79
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
2 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
Notes de préparation pour les instructeurs
But
L'objectif du module 2 est d'informer le personnel de maintien de la paix sur la
manière dont les missions de maintien de la paix de l'ONU sont établies et
déployées par le Conseil de sécurité et le Secrétariat de l'ONU :
Plus précisément, ce module permettra au personnel de maintien de la paix
de se familiariser avec les sujets suivants :
· processus du Conseil de sécurité pour établir et surveiller le travail des
opérations de maintien de la paix
· documents dont se sert le Secrétariat des Nations Unies pour traduire
les mandats du Conseil de sécurité en cadres opérationnels pour les
opérations de maintien de la paix
· autorité, commandement et contrôle dans les opérations de maintien de
la paix de l'ONU
· structures de gestion de la mission
· rôles des diverses composantes dans une opération de maintien de la
paix de l'ONU
Résultats d’apprentissage
Au terme du module 2partie 1, les participants pourront :
1. Décrire comment le Conseil de sécurité établit un mandat pour une opération de
maintien de la paix et surveille sa mise en œuvre
2. Expliquer pourquoi les effectifs de maintien de la paix doivent bien connaître le
mandat de leur opération
3. Citer au moins trois documentsclé qui opérationnalisent les mandats du Conseil
de sécurité
Au terme du module 2—partie 2, les participants pourront :
1. Expliquer la relation qu'entretiennent les composantes de soutien et les
composantes organiques avec les bénéficiaires du mandat.
2. Enumérer au moins quatre principaux postes de responsabilité au sein d'une
opération onusienne de maintien de la paix.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 3
3. Expliquer le rôle majeur des diverses composantes militaire, policière et civile
dans les opérations de maintien de la paix de l'ONU.
Séquence pédagogique
Les sessions du module 2 doivent être dispensées après le module 1 et avant
les autres sessions du module 3. Des sections du module 4 peuvent se placer
avant cette sessionci.
Durée
Les durées indiquées ciaprès sont les durées minimum recommandées.
D'autres activités et discussions peuvent s'y ajouter si le temps le permet.
Méthodologie
Les points suivants présentent les grandes lignes de la méthodologie
préconisée. Les instructeurs expérimentés qui le souhaitent peuvent choisir
des méthodes et des activités distinctes pour présenter le contenu et les
messages clé de ce module.
· Exposés basés sur les diapositives PowerPoint fournies
· Activité pédagogique obligatoire sur les mandats des missions
· Séances informelles de questionsréponses (à déterminer par
l'instructeur)
· Questions de contrôle des connaissances à la fin des parties 1 et 2*
* Remarque : L'établissement d'enseignement peut utiliser les questions de
contrôle des connaissances lors d'une séance informelle de questions
réponses ou les poser par écrit sous forme de questionnaire. Dans les deux
cas, il est conseillé de fournir les réponses justes à la fin du contrôle des
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
4 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
connaissances afin de s'assurer que les participants ont bien compris les
messages clés.
Les instructeurs sont encouragés, s'ils en ont connaissance, à ajouter des
exemples et des informations spécifiques à la mission et liées au déploiement
des participants.
Profil de l'instructeur
Il est préconisé de confier la présentation du module 2 à un formateur qui
possède des connaissances générales du fonctionnement du Conseil de
sécurité et du Secrétariat des Nations unies ainsi qu'une expérience
personnelle au quartier général d'une opération onusienne de maintien de la
paix.
Préparations de l'instructeur
Lectures obligatoires
· Charte des Nations Unies
· Principes et Orientations, Opérations de maintien de la paix des
Nations Unies, (également connu sous le nom de Doctrine
fondamentale)
· Politique du DOMP/DAM en matière de commandement et de contrôle,
2008
· Revue des mandats de maintien de la paix utilisés pendant l'activité
pédagogique (Prière de consulter cidessous les préparations liées
spécifiquement à la mission.)
Préparation d’ordre général
Matériel
1. Ordinateur et diapositives correspondant à la session
2. Projecteur et écran pour montrer les diapositives
Préparations spécifiques à l’activité pédagogique relative aux
mandats
Matériel
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 5
1. Des exemplaires de mandats de maintien de la paix sont requis pour faire des
comparaisons pendant l'exercice.
3. Télécharger les mandats de mission sur le site du DOMP :
http://www.un.org/fr/peacekeeping/ Cliquer sur Opérations en cours et sur le lien
de chaque mission ; vous trouverez le lien vers le mandat de mission.)
4. Les participants apprécient également de disposer d’un exemplaire des
présentations PowerPoint. S'il est possible de les imprimer, il est conseillé de le
faire en format polycopié avec 3 diapositives par page de façon à laisser aux
participants de la place pour prendre des notes.
Remarque : Il est possible que l'exercice du module 1 contienne déjà des
exemplaires des mandats en question.
Préparation des participants
1. Dans la mesure du possible, il est vivement recommandé aux participants
d’étudier les documents suivants avant la présente session :
· Principes et orientations des opérations de maintien de la paix des
Nations Unies (également connu sous le nom de Doctrine
fondamentale)
· Les mandats distribués par l’instructeur (sinon, vous pouvez prévoir un
moment pendant le cours pour permettre aux participants pour qu'ils
puissent examiner les documents en classe)
Documents de référence pour ce module
· Charte des Nations Unies
· Principes et orientations des opérations de maintien de la paix de
l'ONU (Connu également sous le nom de Doctrine fondamentale)
· La Politique du DOMP/DAM en matière de commandement et de
contrôle, 2008
· DPKO Guidelines for United Nations Police Officers on Assignment with
Peacekeeping Operations (Directives du DOMP pour les policiers de
l’ONU en mission dans les opérations de maintien de la paix), 2007
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
6 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
· DPKO Policy on Functions and Organisation of Formed Police Units in
UN Peace Operations (Politique du DOMP relative aux fonctions et à
l’organisation des unités de police constituées), 2006
· DPKO Guidelines for the Development of Rules of Engagement (RoE)
for United Nations Peacekeeping Operations (Directives du DOMP pour
la mise au point de règles d’engagement applicables aux opérations de
maintien de la paix des Nations Unies), 2000
· United Nations Integrated Missions Planning Process (IMPP)
Guidelines Endorsed by the SecretaryGeneral in 2006 (Processus de
planification intégrée des missions : directives approuvées par le
Secrétaire général en 2006).
· DPKO Policy on JOC and JMAC(Orientation du DOMP sur le JOC et le
JMAC), 2006
· DPKO/DFS Mission StartUp Field Guide for Senior Mission Managers
of United Nations Peacekeeping Operations, 2008 (version 1.0)(Guide
pratique du DOMP/DAM sur le démarrage des missions pour les
responsables de mission de maintien de la paix des Nations Unies,
2008 (version 1.0))
Documents supplémentaires
· Model Memorandum of Understanding (MOU) between the United
Nations and Troop Contributing Countries (A/C.5/60/26) and
subsequent amendments (Protocole d’accord cadre entre les Nations
Unies et les pays contributeurs de troupes (A/C.5/60/26) et
amendements ultérieurs (A/61/19 Part III)
· United Nations Integrated Missions Planning Process (IMPP)
Guidelines Endorsed by the SecretaryGeneral in 2006. (Processus de
planification intégrée des missions : directives approuvées par le
Secrétaire général en 2006)
· Model Status of Forces Agreement for United Nations Peacekeeping
Operations (Accordcadre de Statut des forces pour les opérations de
maintien de la paix de l’ONU)(A/45/592)
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 7
Légende
Remarque à l'instructeur (références à consulter)
[ Points à aborder (Les principaux points à traiter sur le sujet. Dans l’idéal,
l'instructeur présentera les points abordés dans ses propres termes au lieu
de les lire aux participants. Veuillez noter que le texte des points à aborder
est mis en relief en caractères bleu gras sur les diapositives).
Spécifique à la mission (un point qui gagne à être expliqué avec des
informations spécifiques à la mission)
Exemples (des cas qui illustrent un point ou un message clé)
Questions types (une liste de questions possibles à poser aux participants)
¥ Polycopié (indique qu'il y a un document à distribuer aux participants à ce
stade du cours)
Activité obligatoire (activité qu’il est vivement recommandé d’intégrer au
cours)
Activité pédagogique facultative (une activité qui peut être effectuée s’il
reste du temps et si elle convient à ce groupe de participants. Les
indications concernant ces activités se trouvent à la fin du module ou de
partie, comme indiqué dans le texte.)
Ñ Points clés à résumer (messages clé qui méritent d'être répétés à la fin de
la session. L’instructeur peut également demander aux participants de citer
les principaux messages qu'ils ont retenus de la session. Il pourra alors
compléter avec les points qui auront été omis.)
Remarque : une liste des questions fréquemment posées par les participants
durant cette session se trouve à la fin de ce module.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
8 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
MODULE 2 PARTIE 1 :
MODULE 2 : ETABLISSEMENT ET FONCTIONNEMENT
DES OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DE L'ONU
Notes de session
Introduction
Diapositive 1
Définition
Opérationnaliser : rendre opérationnel, dans le cas présent, par
l'intermédiaire de plans et directives écrits qui expliquent les
modalités d’exécution par les opérations de maintien de la
paix des tâches mandatées et les moyens dont elles peuvent
se servir.
Note à l'instructeur : A titre d’introduction, les instructeurs doivent
expliquer aux participants pourquoi ils ont besoin de comprendre le
processus d'établissement et d'opérationnalisation des mandats du Conseil
de sécurité relatifs aux opérations de maintien de la paix. Les instructeurs
peuvent expliquer cela directement suite aux messages à communiquer ci
après ou procéder à une discussion avec les participants et discuter de la
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 9
manière dont les travaux du Conseil de sécurité à New York influent sur
leurs tâches quotidiennes pendant la mission.
Diapositive
2
Diapositive
3
Note à l'instructeur : Demandez aux participants la raison pour laquelle
ce sujet est important pour le personnel de maintien de la paix. Prenez
note des réponses fournies et soulignez les points suivants :
[ Les directives écrites que vous recevez décrivant les tâches et
objectifs qui vous sont confiés dans cadre de la mission sont
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
10 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
directement liées au mandat du Conseil de sécurité pour
l'opération de maintien de la paix.
[ Les mandats du Conseil de sécurité sont souvent vagues ou
sujets à interprétation ; par conséquent, le Secrétariat de
l'ONU et les responsables de l'opération de maintien de la
paix fournissent également des plans plus détaillés. Ces plans
interprètent le mandat et décrivent les rôles et attributions de
chacune des composantes de la mission dans l'exécution des
tâches mandatées.
[ Le Conseil de sécurité suit les progrès des opérations de
maintien de la paix dans la mise en œuvre des mandats. Les
rapports que vous allez écrire pendant votre mission seront
pris en compte dans le rapport général soumis par le
Secrétariat au Conseil de sécurité dans le cadre du processus
de suivi.
[ Tous les effectifs de maintien de la paix doivent se familiariser
avec le mandat et les documents contenant les directives
pertinentes qui définissent leurs attributions.
[ Le mandat du Conseil de sécurité fournit une légitimité
internationale à la présence d'une opération de maintien
de la paix dans un pays bien donné. Il se peut que les
populations locales demandent aux casques bleus ce qu'ils
font dans le pays. Vous devez être en mesure d'expliquer
clairement les raisons de la présence d'une opération de
maintien de la paix dans le pays ainsi que la nature de son
mandat et ses fonctions.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 11
Diapositive
4
Note à l'instructeur : Annoncez aux participants les résultats
pédagogiques escomptés pour cette section et indiqués dans la
diapositive cidessus. La session a pour objet de permettre aux
participants de répondre à chacun des points cidessus.
La décision de déployer une opération de maintien de la paix de
l'ONU
Diapositive
5
[ Comme l'explique le module 1, c’est le Conseil de sécurité qui
détermine quand et où une opération de maintien de la paix
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
12 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
de l'ONU sera déployée. Le Conseil de sécurité traite chaque
crise au cas par cas en vue de trouver la réaction la plus
appropriée pour la situation en question.
Note à l'instructeur : La diapositive sur les activités de paix et de
sécurité a été incluse ici pour rappeler aux participants les diverses
réactions possibles.
[ En cas de crise ou de différend entre pays, l’un des membres
du Conseil de sécurité ou le Secrétaire général peut
demander au Conseil de sécurité d'étudier la situation en
question. Si le Conseil de sécurité considère que cette
situation pose un risque à la paix et à la sécurité
internationales, il peut demander au Secrétaire général
d'engager des mesures de prévention du conflit ou de
rétablissement de la paix par l'ONU ou il peut opter pour une
surveillance de l'application des mesures déjà prises par les
autorités régionales.
[ En fonction de l'évolution de la situation, le Conseil de sécurité
peut envisager le déploiement d’une opération de maintien de
la paix par les Nations Unies.
Diapositive
6
[ Comment le Conseil de sécurité décidetil s'il convient ou non
d'autoriser une opération de maintien de la paix pour un pays
donné ?
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 13
[ Le Conseil de sécurité demande au Secrétaire général de lui
donner, sous forme d'un rapport écrit, des conseils sur
l'éventuel déploiement d'une opération de maintien de la paix
et sur les tâches qu'elle aurait mandat d’accomplir. Les
conseils dans le rapport du Secrétaire général font état des
facteurs suivants :
· La situation représente une menace à la paix et à la sécurité
internationales
· Un cessezlefeu est en place et les parties sont engagées dans un
processus de paix
· Un mandat précis assorti d'un objectif politique réalisable peut être
établi pour une opération de maintien de la paix
· La sûreté et la sécurité du personnel de l'ONU peuvent être
raisonnablement garanties
[ En pratique, cela signifie que le Secrétaire général prend en
compte les questions stratégiques expliquées dans le module
1, notamment le consentement des parties au déploiement
d'une opération de maintien de la paix. Si cellesci ne sont pas
disposées à accepter une opération de maintien de la paix, le
Secrétaire général n'en recommandera pas le déploiement.
[ Si le Secrétaire général recommande le déploiement d'une
opération de maintien de la paix, il présentera également,
après une évaluation stratégique de la situation, des
recommandations spécifiques quant au mandat, aux fonctions
et aux tâches éventuelles de l'opération de maintien de la paix
de l'ONU.
[ L'information et l'analyse de l'éventuel mandat et des
capacités d'une opération de maintien de la paix relèvent non
seulement du DOMP et du DAM mais également de tout le
système onusien, y compris les acteurs de l'ONU déjà
présents dans le pays et les Etats membres qui contribuent
des troupes, des forces de police et de l'argent. Les
opérations de maintien de la paix de l'ONU dépendant des
fonds, troupes et forces de police que contribuent les Etats
membres, ceuxci doivent également prendre part au
processus de planification.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
14 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
[ Comme on le verra au module 3 partie 2, les opérations de
maintien de la paix de l'ONU ne disposent pas de toutes les
ressources ou de toute l'expertise qu'il faut pour s’acquitter de
chacun des aspects de leur mandat (par exemple dans les
domaines tels que le Désarmement, la démobilisation et la
réintégration (DDR), la réforme du secteur de la sécurité
(RSS) ou l'établissement de l'état de droit). L'opération de
maintien de la paix devra compter sur l'assistance d'autres
organes, fonds et programmes de l'ONU pour assurer une
paix durable ; par conséquent, ces derniers prennent
également part au processus de planification.
Note à l'instructeur : Pour les cours destinés aux commandants de
haut rang, aux officiers de l'étatmajor ou aux civils, il est recommandé aux
instructeurs qu’ils ajoutent des informations relatives au processus par
lequel le Secrétaire général compile (voir ciaprès) ces informations en
provenance de tout le système onusien.
· Pour veiller à ce que le Secrétaire général présente une vision
stratégique commune des Nations Unies, le Secrétariat se sert d'un
« Processus de planification intégrée des missions (PPIM)». Le PPIM
rassemble tous les départements et organes de l'ONU intéressés ainsi
que l'équipe de l'ONU déjà présente dans le pays en question pour
fournir une évaluation stratégique de la situation.
· Ils évaluent, entre autres, l'engagement des parties belligérantes à
respecter le cessezlefeu ou l'accord de paix et l’existence d'un objectif
politique réalisable pour une opération de maintien de la paix de l'ONU,
objectif en fonction duquel un mandat précis peut être établi. Ils
évaluent également dans quelle mesure la sûreté et la sécurité du
personnel de l'ONU peuvent être raisonnablement garanties.
· Le PPIM fixe et propose les éventuelles tâches dont une opération de
maintien de la paix de l'ONU devra s'acquitter ; cellesci figurent dans le
rapport que présente le SG au Conseil de sécurité. En outre, les
Départements des opérations de maintien de la paix et d'appui aux
missions collaborent étroitement avec les pays contributeurs de troupes
et de forces de police et les pays donateurs pour s'assurer que l’on
disposera des ressources nécessaires pour permettre à une mission de
maintien de la paix de s’acquitter des tâches dont l’inclusion dans le
mandat est préconisées.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 15
Diapositive
7
[ Les membres du Conseil de sécurité examinent le rapport du
Secrétaire général. Ensuite, le Conseil de sécurité arrive à
une décision officielle d'autoriser ou non l'opération de
maintien de la paix de l'ONU et fixent les tâches qu'elle aura
mandat d’exécuter. Si le Conseil décide de déployer une
mission de maintien de la paix, cette décision et le
mandat sont précisés dans une résolution du Conseil de
sécurité.
Diapositive
8
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
16 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
[ Les tâches dont une opération de maintien de la paix doit
s’acquitter figurent dans la résolution du Conseil de
sécurité relative au mandat. Dans certains cas, le Conseil
de sécurité peut amender (modifier) ou ajouter d'autres
éléments au mandat initial dans des résolutions additionnelles
liées à l'opération de maintien de la paix.
[ Le mandat varie d'une situation à l'autre en fonction de la
nature du conflit et du genre d'opération de maintien de la paix
que le Conseil de sécurité a convenu d'autoriser (autorité
traditionnelle, multidimensionnelle ou de transition).
[ Les opérations de maintien de la paix étant normalement
déployées pour appuyer l'application d'un cessezlefeu ou
d'un accord de paix, les mandats du Conseil de sécurité
prennent en considération la nature et la teneur de ces
accords. Ainsi, chaque mandat d'une opération de maintien de
la paix de l'ONU est adaptée à une situation de conflit bien
particulière et aux accords de paix existants.
[ Les mandats du Conseil de sécurité pour les opérations de
maintien de la paix reflètent également les préoccupations de
la communauté internationale sur des problématiques ou
thèmes bien précis. Pour ce qui est des opérations de
maintien de la paix de l'ONU, le Conseil de sécurité se
préoccupe particulièrement des domaines suivants :
· Les femmes, la paix et la sécurité (le Conseil de sécurité a adopté
deux résolutions sur ce sujet, les résolutions 1325 et 1820 en 2000 et
2008, respectivement) ;
· Les enfants et les conflits armés (le Conseil de sécurité a, à ce sujet,
adopté la résolution 1612 en 2005) ;
· La protection des civils en conflit armé (le Conseil de sécurité a, à
ce sujet, adopté la résolution 1674 en 2006).
[ Les mandats pour la quasitotalité des opérations
multidimensionnelles de maintien de la paix vont, pour cette
raison, inclure des tâches spécifiquement liées à la protection
des femmes, des enfants et des civils.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 17
Note à l'instructeur : Le module 3 partie 1 permettra aux effectifs de
maintien de la paix d'avoir une bonne connaissance des aspects majeurs
de ces résolutions et de la manière dont ils doivent les appliquer pendant
les opérations sur le terrain. Des exemplaires de ces résolutions et
d'autres documents de référence peuvent être téléchargés à l'adresse
suivante: http://peacekeepingresourcehub.unlb.org (Version française non
disponible)
Diapositive
9
[ Tous les effectifs de maintien de la paix doivent disposer
d’une compréhension approfondie du mandat de
l'opération de maintien de la paix dans laquelle ils sont
engagés. Pendant leur déploiement, il est important qu’ils
soient informés de toute modification du mandat autorisée par
le Conseil de sécurité. Le mandat du Conseil de sécurité
donne sa légitimité à votre présence dans le pays. Il s'agit
d'un document public qui peut être mis à la disposition des
populations locales. Vous devez être en mesure d'expliquer
clairement à quiconque dans le pays pourquoi l'opération de
maintien de la paix y est présente et ce qu'elle y fait.
Comme on le verra plus tard au cours de cette session, il
existe d'autres documents qui traduisent le mandat du Conseil
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
18 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
de sécurité en tâches plus spécifiques pour les différentes
composantes de l'opération de maintien de la paix. Ces
documents se fondent sur le mandat du Conseil de sécurité
mais sont destinés à l'usage interne de la mission.
Mise en œuvre de mandats, transition, retrait
Diapositive
10
[ Après avoir autorisé une opération de maintien de la paix, le
Conseil de sécurité surveille constamment la mise en
œuvre du mandat par le Secrétariat et l'opération de
maintien de la paix. Ce suivi se fait par l'intermédiaire des
rapports sur la situation du pays que le Secrétaire général
doit régulièrement soumettre au Conseil. Le Conseil de
sécurité détermine la périodicité à laquelle ces rapports
doivent être soumis.
[ Le Soussecrétaire général des opérations de maintien de la
paix prépare ces rapports pour le compte du Secrétaire
général, en se servant des informations qui lui ont été fournies
par l'opération de maintien de la paix, y compris des
informations figurant dans les comptesrendus quotidiens,
hebdomadaires et mensuels que celleci transmet au siège.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 19
[ En se fondant sur les informations contenus dans ces rapports
et l'évolution de la situation, le Conseil de sécurité peut
ajuster ou modifier le mandat de l'opération de maintien
de la paix. Toute modification au mandat doit être
communiquée par une résolution du Conseil de sécurité.
[ Les effectifs de maintien de la paix doivent être informés de
toute modification ou tout ajout à la résolution de mandat
initiale.
Diapositive
11
[ Tout comme pour le déploiement des opérations de maintien
de la paix de l'ONU, le Conseil de sécurité prend des
décisions concernant le retrait ou les transitions des
opérations de maintien de la paix sur la base des conseils
et recommandations du Secrétariat présentés dans les
rapports du Secrétaire général.
[ Pour certains cas comme les missions traditionnelles,
l'indicateur de succès d'une mission est clair: une mission
traditionnelle a terminé son mandat avec succès une fois que
les Etats conviennent d'un règlement pacifique de leur conflit.
[ Pour les missions multidimensionnelles complexes, il est
souvent beaucoup plus difficile de savoir à quel moment
l'opération de maintien de la paix a terminé son mandat avec
succès. Par l'intermédiaire des rapports du Secrétaire général
et des résolutions du Conseil de sécurité, l'ONU tente de fixer
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
20 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
certains paramètres ou indicateurs de succès pour chacune
des opérations de maintien de la paix mais cela se révèle
souvent difficile.
Diapositive
12
[ Il n'existe pas de « liste de pointage » standard d'indicateurs
s'appliquant à toutes les situations. Les indicateurs appropriés
sont adaptés à chaque situation. Le choix d'indicateurs est
fonction des causes sousjacentes du conflit et de sa
dynamique. Il se peut que les indicateurs soient modifiés au
fur et à mesure que la situation évolue.
[ Des exemples d'indicateurs majeurs comprennent, sans s’y
limiter, ceux qui figurent dans la liste suivante:
· L'absence de conflit violent et de violations importantes des droits
de l'homme et le respect des droits des femmes et des groupes
minoritaires;
· La capacité des forces armées et de la police nationale à assurer
la sécurité et l'ordre publics sous la direction des autorités civiles
et dans le respect des droits de l'homme ;
· Des institutions politiques légitimes comme, par exemple, une
assemblée législative, ont été établies et commencent à fonctionner
suite à la tenue d'élections libres et équitables au cours desquelles
femmes et hommes ont les mêmes droits de voter et d'être élus.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 21
[ Tous les effectifs de maintien de la paix doivent avoir une
bonne connaissance des conditions ou indicateurs de retrait,
approuvés par le Conseil de sécurité, qui s'appliquent à leur
propre opération ;
Exemple : Même si chaque opération de maintien de la paix de l'ONU ne
dispose pas de conditions ou indicateurs de retrait clairement définis, la
Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) est un bon exemple de la
manière dont le Conseil de sécurité peut employer des indicateurs détaillés
pour mesurer le progrès et déterminer quand l'opération a rempli son mandat
avec succès.
Sur conseil du Secrétaire général, le Conseil de sécurité suit, entre autres, les
indicateurs suivants :
· progrès en matière de sécurité illustré par l'élaboration d'une stratégie
de sécurité nationale par l'Etat libérien et la mise en opération d'unités
militaires et de police dans tout le pays ;
· réintégration d'excombattants ;
· revitalisation économique du pays et rétablissement de l'autorité de
l'Etat sur les ressources naturelles ;
· progrès en matière de gouvernance et de primauté du droit, y compris
la réforme du système judiciaire, la promotion et la protection des droits
de l'homme et l'établissement d'une commission anticorruption ;
· établissement d'infrastructures et de services de base, y compris la
rénovation de 39 écoles et la construction de 41 nouvelles écoles.
Pour de plus amples renseignements sur ces indicateurs, les instructeurs sont
invités à télécharger les rapports du Secrétaire général du 8 août 2007
(paragraphes 66 et 67 du document S/2007/479) et du 19 mars 2008 (Annexe
I de S/2008/183) en cliquant sur les liens appropriés à l'adresse suivante :
http://www.un.org/fr/peacekeeping/missions/unmil/minul.htm
Il convient de noter que les indicateurs sont devenus plus détaillés entre les
rapports du Secrétaire général de 2007 et 2008 et en 2008, ils englobent tous
les aspects du mandat des opérations de maintien de la paix et ne se limitent
pas aux tâches liées à la sécurité.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
22 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
Exemple : De même, sur conseil du Secrétaire général, le Conseil de sécurité
a établi certains indicateurs pour surveiller le retrait de la Mission d'assistance
des Nations Unies en Sierra Leone (MANUSIL) dont le mandat a pris fin en
2005. Parmi les indicateurs retenus par le Conseil de sécurité, il convient de
noter :
· le renforcement des capacités de l'armée et de la police
· Réintégration des anciens combattants
· Rétablissement de l'autorité de l'Etat sur les mines de diamant
· Consolidation du pouvoir de l'Etat sur l'ensemble du pays
· Assurer le progrès pour mettre fin au conflit au Libéria voisin
Pour de plus amples renseignements sur ces indicateurs, les instructeurs sont
invités à télécharger le rapport du Secrétaire général du 5 septembre 2002
(S/2002/987) au site suivant : www.un.org.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 23
Exercice : connaissance des mandats
L'objectif de cette activité est de donner aux participants une bonne
connaissance des mandats du Conseil de sécurité, notamment les éléments
majeurs du texte et la lecture qu'il faut en faire. Cette activité est un
prolongement de l'exercice du module 1 au cours duquel les participants ont
examiné les mandats des opérations de maintien de la paix de l'ONU afin de
déterminer si une opération était traditionnelle, multidimensionnelle ou de
transition.
Pour les stages où l'on connait par avance le genre de mission où les effectifs
de maintien de la paix seront déployés, cet exercice vise également à initier
les participants au mandat de leur propre opération.
Les participants, séparés en petits groupes, recevront des exemplaires de
différents mandats d'opérations de maintien de la paix de l'ONU et seront
chargés de trouver et de comparer des parties spécifiques du texte liées à une
série de questions proposées par l'instructeur.
Les instructeurs peuvent décider de fournir aux participants des copies du
mandat la veille de cette session pour que ces derniers puissent avoir plus de
temps pour le lire. Si cette option n'est pas possible, il faut accorder aux
participants du temps supplémentaire pendant la session pour qu'ils puissent
relire les mandats.
Durée : 5 minutes pour présenter l'exercice et donner des
consignes
20 minutes pour les discussions en petits groupes
25* minutes pour les comptesrendus (prévoir 5 minutes
par groupe)
10 minutes pour le débriefing et la conclusion
Total : 60 minutes *Cette partie peut durer plus longtemps s'il y
a beaucoup de petits groupes
Préparations :
1. Imprimez 3 à 4 mandats différents pour chacun des groupes, y compris
leur mandat de mission de déploiement, s'il est connu. Les instructeurs
peuvent trouver les mandats des diverses opérations de maintien de la
paix de l'ONU à l'adresse suivante : http://www.un.org/fr/peacekeeping en
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
24 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
cliquant sur Opérations en cours, puis sur le nom de la mission et ensuite
sur le lien Mandat
Pour les stages dont les participants ne savent pas encore dans quelle
opération de maintien de la paix ils seront déployés, les instructeurs sont
encouragés à sélectionner une grande variété de mandats tant pour des
opérations multidimensionnelles que des opérations traditionnelles. Par
exemple, les instructeurs peuvent décider de se servir des missions
suivantes : MINURSO, UNMIL, MONUC, UNOCI, UNMIS, UNOMIG,
UNMIT, MINUSTAH.
2. Les instructeurs peuvent choisir une partie ou l'ensemble des questions
cidessus pour que les participants puissent en discuter par rapport aux
mandats qu'ils ont reçus pour l'exercice. Chaque groupe doit répondre à
une série de questions différentes pour éviter les répétitions pendant les
comptesrendus. Imprimez un exemplaire de la série différente de
questions pour chaque groupe.
Il faut environ 20 minutes pour quatre ou cinq questions. Notez que
certaines questions demandent plus de temps de réponse que d'autres et
tenezen compte pour fixer la durée de l'exercice.
a. Quels sont les mandats qui font référence de manière spécifique à un accord de
paix ou à un cessezlefeu ?
b. Quelle phrase indique éventuellement que l'opération de maintien de la paix de
l'ONU peut avoir recours à la force pour protéger le personnel ou les biens de
l'ONU ? Le Conseil de sécurité emploietil la même formulation dans chacun des
mandats où l'on en fait état ?
c. Yatil une phrase qui montre que l'opération de maintien de la paix peut avoir
recours à la force pour protéger les civils ? Estce la même formulation dans tous
les mandats où l'on en fait état ?
d. Lesquels des mandats font référence à l'assistance humanitaire ou au droit
international humanitaire ?
e. Dans chaque mandat, combien de fois faiton référence aux femmes et aux enfants
? Yatil un mandat qui ne fasse pas référence aux femmes et aux enfants ?
f. Yatil un mandat qui ne fasse pas référence aux droits de l'homme ?
g. Lequel des mandats fait référence au désarmement, à la démobilisation et à la
réintégration (DDR) des combattants ?
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 25
h. Lesquels des mandats font référence aux élections ? Dans combien d’entre eux
l'opération de maintien de la paix estelle mandatée pour organiser ellemême les
élections ?
Recommandations pour l'exercice :
1. Séparez les participants en petits groupes. Si vous avez un petit
nombre de participants dans votre classe, vous pouvez les séparer
en groupes de 2 ou de 34. Pour cet exercice, il est conseillé que les
groupes ne dépassent pas 8 personnes. Pour les stages où les
participants savent pour quelle mission ils seront déployés,
constituez des groupes en fonction de la mission.
2. Expliquez qu'ils vont travailler ensemble pendant environ 20
minutes pour comparer les mandats de différentes opérations de
maintien de la paix qu'ils ont reçus et discuter les réponses aux
questions.
3. Distribuez à chaque groupe des exemplaires des 34 mandats (y
compris leur mission de déploiement) et les différentes séries de
questions. Les participants peuvent, si nécessaire, se mettre par
deux pour lire ensemble les documents. Veillez à ce que chacun
dans un groupe dispose des mêmes documents.
4. Annoncez aux groupes qu'ils vont « présenter » leurs réponses
devant toute la classe.
5. Demandez si tout le monde a bien compris la tâche et répondez aux
demandes éventuelles d’éclaircissements.
6. Rassemblez tous les groupes au bout de 20 minutes et demandez à
chaque groupe de faire son compterendu. Si certains groupes ont
le même mandat, il convient de leur demander de répondre à des
questions différentes plutôt que de leur faire répéter les mêmes
réponses. Demandez aux autres groupes s'ils sont d'accord avec
les réponses fournies par le groupe qui fait son compterendu.
7. Résumer les points soulevés et renforcer les messages clés de
cette section, y compris la diversité dans la présentation des
mandats.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
26 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
Note à l'instructeur : S'agissant des questions cidessus, soulevez les
points suivants pendant le débriefing :
a. Les mandats des opérations multidimensionnelles de maintien de la
paix font tous nommément référence à un accord de paix spécifique
puisque le mandat de la mission est d'appuyer la mise en œuvre de
cet accord de paix. Les mandats d'opérations traditionnelles ne font
souvent pas mention d'un accord de paix puisque celuici n'existe
pas encore. Un cessezlefeu peut, en revanche, être en place et
mentionné dans le mandat.
b. Le libellé relatif à l'usage de la force varie souvent d'un mandat à
l'autre. Il n'existe pas de formulation consacrée ; le libellé a évolué
au fil du temps. Il se peut, pour des raisons politiques, que la
formulation soit vague. Il est utile que les instructeurs soulignent le
manque de clarté qui peut exister au niveau politique et qui fait que
des documents additionnels (expliqués plus loin par des
diapositives) sont nécessaires pour opérationnaliser les mandats.
c. Comme dans le cas de la question b), la formulation est souvent
différente ou vague quand il s'agit de la protection des civils. Même
au niveau du système des Nations Unies, il n'existe pas de
définition unanimement acceptée de l’expression « protection des
civils ». Comme dans le cas de l'usage de la force, la formulation
qu'emploie le Conseil de sécurité a évolué. Récemment, le Conseil
de sécurité a indiqué que « sans préjudice à la responsabilité du
gouvernement », les opérations de maintien de la paix de l'ONU
doivent protéger les civils en situation de menace imminente (voir
par exemple le mandat de la MINUAD).
d. Les opérations multidimensionnelles de maintien de la paix sont
souvent mandatées pour faciliter l'assistance humanitaire. Le rôle
de la mission est, d'ordinaire, d'assurer la sécurité ou d'appuyer les
acteurs humanitaires extérieurs à l'opération qui apportent une aide
humanitaire. En général, Les opérations de maintien de la paix
n'apportent pas une aide humanitaire directe.
e. En particulier, les mandats d'opérations multidimensionnelles de
maintien de la paix comportent une ou plusieurs références aux
femmes et aux enfants car le Conseil de sécurité reconnait que ce
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 27
sont ces derniers qui souffrent le plus en période de conflit. Les
sections 2.4 et 2.5 vont traiter davantage de ces questions.
f. Les mandats de toutes les opérations multidimensionnelles de
maintien de la paix comprennent des tâches spécifiques que la
mission doit accomplir pour la promotion et la protection des droits
de l'homme.
g. La quasitotalité des opérations multidimensionnelles de maintien de
la paix comportent une référence au DDR.
h. De nombreuses opérations multidimensionnelles de maintien de la
paix sont mandatées pour aider les gouvernements à organiser des
élections nationales ou locales. Dans certains cas, elles peuvent
également être mandatées pour observer les élections. Il est moins
courant que l'opération de maintien de la paix soit mandatée pour
organiser ellemême les élections. Différentes tâches peuvent être
attribuées à différentes composantes de la mission et de l équipe
pays de l'ONU. Par exemple, les composantes militaires et
policières peuvent aider à assurer la sécurité alors que les
composantes civiles peuvent, en collaboration avec le Programme
des Nationsunies pour le développement (PNUD), aider l'Etat à
inscrire les électeurs ou à organiser les élections. Les Services
intégrés d'appui aux missions peuvent fournir le soutien logistique
en collaboration avec, ou en appui au, personnel électoral civil des
missions ou des organismes de l'ONU. Dans certains cas, la
mission peut être mandatée pour apporter un soutien logistique au
gouvernement qui conduit les élections. Les tâches mandatées et
liées aux élections relèvent souvent de diverses composantes,
illustrant ainsi la raison pour laquelle différentes composantes de
l'opération et l'équipepays de l'ONU doivent collaborer.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
28 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
Traduire les mandats du Conseil de sécurité en cadre opérationnel
Diapositive 13
[ Comme l'exercice précédent l'a démontré, les mandats du
Conseil de sécurité sont assez vagues. Ils sont simplement
censés donner une direction stratégique de haut niveau à
l'opération de maintien de la paix. Des cadres
supplémentaires doivent être mis en place pour rendre
opérationnel le mandat du Conseil de sécurité. Ces cadres
apportent un éclairage quant à l'interprétation du mandat et
aux rôles et responsabilités des diverses composantes dans
l'exécution des tâches du mandat.
[ Comme l'explique le module 1, le Conseil de sécurité délègue
l'autorité opérationnelle de la direction des opérations de
maintien de la paix au Secrétaire général qui, à son tour,
délègue cette autorité aux Soussecrétaires généraux du
DOMP et du DAM ainsi qu'au chef de mission. Une fois que le
Conseil de sécurité émet un mandat, ces sections du
Secrétariat s'en servent pour établir le cadre opérationnel de
l'opération de maintien de la paix.
[ Parmi les aspects majeurs du cadre opérationnel, il faut noter
:
· Un plan stratégique pour le terrain (ce document peut porter plusieurs
noms selon la mission, notamment le plan stratégique du mandat ou le
cadre stratégique intégré (CSI)
· Concept des opérations (CONOPS)
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 29
· Règles d'engagement (RoE)
· Directive sur l'usage de la force
[ les diapositives suivantes proposent une brève définition de
chacun de ces termes.
Note à l'instructeur : Pour les cours où sont également présents des
participants civils, de hauts responsables ou des militaires, (y compris des
officiers de l'Etatmajor, il est recommandé aux instructeurs d’inclure une
référence aux Accords de statut de la mission ou de statut des forces
(SOMA ou SOFA), le Protocole d'accord entre les pays contributeurs de
troupes et le budget basé sur les résultats de la mission. Il s'agit là d'autres
documents majeurs qui opérationnalisent le mandat.
Une autre diapositive contenant des informations sur ces documents a
été ajoutée à la fin de la présentation PowerPoint et peut être, au besoin,
placée plus avant dans la présentation. La diapositive et les informations
qu'elle contient se trouvent après le résumé du message clé du module 2
partie 1, page 37.
Diapositive
14
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
30 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
[ En vue de clarifier davantage la stratégie de l'ONU pour la
mise en œuvre du mandat du Conseil de sécurité et exécuter
les tâches spécifiques requises dans le cadre de cette
stratégie, les opérations de maintien de la paix de l'ONU
disposent généralement d'un document de planification
stratégique axé sur le terrain. Il porte plusieurs noms en
fonction des missions et s'appelle d'habitude Plan de mise en
œuvre du mandat ou bien Cadre stratégique intégré (CSI).
Ce document est une stratégie opérationnelle globale et
détaillée pour l’exécution du mandat du Conseil de
sécurité. Il précise les chronogrammes, les rôles et
responsabilités des différentes composantes de la mission
(dans certains cas, les organismes de l'ONU qui travaillent
dans le pays). En général ces documents de planification sont
d'abord élaborés par l'équipe d'évaluation stratégique ou
technique, puis finalisés par les hauts responsables de la
mission en collaboration avec le siège des Nations Unies à
New York.
[ Le Plan de mise en œuvre de la mission ou CSI donne une
vue d'ensemble des tâches que chaque composante de
l'opération de maintien de la paix est censée accomplir pour
s'acquitter de sa partie du mandat et optimiser l'utilisation des
ressources. Dans les cas où la mission est « intégrée » à
l'équipe de l'ONU dans le pays, les cadres stratégiques
intégrés servent à définir les chronogrammes, les résultats,
les rôles et les responsabilités pour toutes les tâches
essentielles à la consolidation de la paix par l'ensemble du
système de l'ONU. Dans ce contexte, on entend par
« ensemble du système de l'ONU » l'opération de maintien de
la paix et l'équipepays de l'ONU.
[ Les composantes militaire et policière auront chacune son
Concept des opérations (CONOPS). Le CONOPS est un
document de planification stratégique qui définit les objectifs
majeurs de sécurité, les exigences et les tâches que les
composantes militaire et policière doivent remplir pour
respecter leurs obligations au titre du mandat du Conseil de
sécurité.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 31
[ Le CONOPS militaire, préparé par le Service de planification
militaire du DOMP, est un document interne de l'ONU. Dans la
plupart des missions, le Chef de la composante militaire peut
également émettre un plan d'opérations militaires (souvent
connu sous le nom « d'ordre opérationnel militaire ») pour
compléter le CONOPS. Il s'agit là de la directive officielle
écrite que le Chef de la composante militaire adresse à sa
composante et qui est conçue pour appuyer directement la
stratégie et les priorités du CONOPS.
[ Le CONOPS type de la composante police est préparé par la
Division police du DOMP et comprend les dernières
informations sur la situation, les directives venant du
Conseiller de police de l'ONU, les programmes à mettre en
place, et les résultats escomptés pour les opérations et
activités de police dans le cadre de la mission. Le CONOPS
fournit également des indications générales sur le
commandement, la coordination, l'administration et la
logistique, y compris la taille mandatée pour la composante
police.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
32 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
Diapositive
15
[ Les Règles d'engagement définissent l'autorité du personnel
militaire armé de l'ONU à user de la force pour mettre le
mandat en œuvre. En outre, elles annoncent clairement les
circonstances dans lesquelles le personnel militaire armé de
l'ONU ne peut pas user de la force. Les règles d'engagement
s'appliquent à tous les effectifs et unités militaires de la
mission et sont adaptées au mandat spécifique de la mission.
Elles ont force de loi et sont des documents internes des
Nations Unies.
[ La Directive sur l'usage de la force (DUF) s'applique à tous
les effectifs et unités armés de la police dans la mission. Elle
indique si les agents de la police de l'ONU sont armés et
quand ils ont l'autorité légale d'user de la force pour appliquer
le mandat. Chaque directive liée à l'usage de la force
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 33
s'applique à une mission bien particulière et est spécifique à
son mandat.
[ Tous les effectifs armés de maintien de la paix doivent
connaître à fond les règles d'engagement et directives
relatives à l'usage de la force qui s'appliquent. Il incombe aux
éléments militaires ou policiers de l'ONU en poste de
commandement de veiller à ce que les effectifs sous leur
commandement connaissent à fond les règles d'engagement
et les directives relatives à l'usage de la force.
[
Note à l'instructeur : S'il y a, parmi vos stagiaires, des
éléments militaires ou policiers qui seront armés pendant leur
déploiement dans le cadre d'une mission de maintien de la paix
de l'ONU, il convient de leur indiquer qu'une formation
approfondie sur les règles d'engagement et la Directive sur
l'usage de la force fera partie de leur programme d'orientation et
de formation avant le déploiement. Il importe que les
instructeurs et les commandants de contingent et d'Unité de
police constituée (FPU) consacrent le temps nécessaire à une
telle formation et dispensent une formation détaillée sur tous les
éléments des règles d'engagement et directives sur l'usage de
la force spécifiques à la mission.
Le Département des opérations de maintien de la paix organise des
briefings à l’intention des missions permanentes (la
représentation diplomatique d'un pays auprès des Nations
Unies) à New York et fournit des exemplaires de documents
clés dont le CONOPS, les ROE et la DUF. Si l’organisation
d’une telle formation exige une version mise à jour des RoE ou
de la DUF pour une mission bien précise, les instituts de
formation au maintien de la paix doivent contacter leur mission
permanente auprès des Nations Unies à New York. Pour
obtenir d'autres conseils techniques sur la formation en matière
de RoE ou de DUF, ils peuvent contacter le Service de
formation intégrée (ITS) à l'adresse suivante: peacekeeping
training@un.org
Pour un aperçu plus général des Règles d'engagement, les
instructeurs peuvent télécharger un exemplaire de l'ouvrage :
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
34 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
« Guidelines for the Development of Rules of Engagement
(RoE) for United Nations Peacekeeping Operations » au site
suivant: http://peacekeepingresourcehub.unlb.org (Version
française non disponible) ou contacter peacekeeping
training@un.org pour obtenir un exemplaire.
Ñ Résumé des messages clés
Note à l'instructeur : Résumer les principaux points traités pendant la
session.
· Le Conseil de sécurité établit, par résolutions, les mandats pour les
opérations de maintien de la paix ; ces mandats peuvent de temps à
autre faire l'objet d'amendements.
· Le Secrétariat de l'ONU opérationnalise les mandats du Conseil de
sécurité par l'intermédiaire du Plan de mise en œuvre du mandat ou du
Cadre stratégique intégré (CSI), du Concept des opérations
(CONOPS), des Règles d'engagement (ROE) et de la Directive sur
l'usage de la force (DUF).
· Le Conseil de sécurité suit le progrès de la mise en œuvre du mandat
en demandant au Secrétaire général de soumettre régulièrement des
rapports.
· Le Conseil de sécurité se sert de ces rapports pour déterminer quand
une opération de maintien de la paix a terminé son mandat et décider
quand une opération doit passer à la phase de transition ou se retirer.
· Tous les effectifs de maintien de la paix doivent se familiariser avec le
mandat de leur opération et avec les indicateurs ou les conditions par
lesquelles leur progrès est mesuré.
Pour les stages avec des militaires ou policiers, les instructeurs doivent
souligner que les militaires doivent avoir une connaissance approfondie
des Règles d'engagement et les agents de la police de l'ONU de la
directive sur l'usage de la force.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 35
Diapositive optionnelle
Diapositive
facultative
1
Note à l'instructeur : Pour les cours où sont présents des participants
civils ou de hauts responsables ou des militaires (y compris des officiers de
l'étatmajor), les instructeurs sont vivement encouragés à inclure cette
diapositive. Pour les cours où ne sont présents que des officiers
subalternes de la police de l'ONU ou de l'armée, les instructeurs peuvent
décider de se passer de cette diapositive.
[ Il existe trois autres documents qui peuvent sembler obscurs mais qui
jouent des rôles importants en permettant à une opération de maintien de
la paix de l'ONU d’exécuter le mandat du Conseil de sécurité. Les cadres
moyens et supérieurs des opérations de maintien de la paix (civils,
militaires ou police) doivent connaître ces documents qui sont intitulés :
· Accord sur le statut des forces (SOFA) (ou Accord sur le statut de
la mission (SOMA) pour les missions sans personnel armé)
· Protocole d'accord (MOU) entre les pays contributeurs de troupes
et les Nations Unies
· Budget annuel basé sur les résultats (RBB)
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
36 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
[ Pour les missions de maintien de la paix de l'ONU avec
personnel armé, les Nations Unies concluent un Accord sur le
statut des forces (SOFA) avec le pays hôte, accord qui
s'applique à tout le personnel de la mission (militaires, civils,
policiers). Pour les opérations de maintien de la paix (ou
missions politiques spéciales) où il n'y a que du personnel
nonarmé, les Nations Unies concluent un Accord sur le statut
de la mission (SOMA) qui s'applique également à tout le
personnel de la mission.
[
Ces accords sont des accords juridiques qui veillent à ce que
tous les effectifs de maintien de la paix, y compris les militaires
et agents de police qui ne sont pas des employés de l'ONU,
bénéficient, à l'instar des fonctionnaires de l'ONU, d'une
« immunité fonctionnelle » en vertu de la Convention
internationale sur les privilèges et immunités. Ces accords
définissent, entre autres, le statut et les dispositions juridiques
régissant l'usage par l'ONU d'installations, d'équipement de
transport et d'autres équipements, de moyens de
communication, sa liberté de mouvement dans le pays et
établissent un mécanisme par lequel les désaccords sur ces
questions doivent être réglés par l'ONU et le pays hôte.
[ Le Protocole d'accord (MOU) est un accord juridique qui
définit les modalités suivant lesquelles l'ONU va rembourser
aux gouvernements leurs contributions en troupes, unités de
police constituée ou en équipement mis à la disposition de
l'opération de maintien de la paix. Le MOU détaille également
les obligations de l'Etat contributeur à garantir la qualité
appropriée de ces effectifs et équipements. (Comme
l'expliquera le module 4 partie 1, le MOU décrit également
en détail les obligations des pays contributeurs de troupes,
celles des commandants de contingents et des troupes elles
mêmes quand il s’agit de prévenir l’exploitation et les abus
sexuels dans les opérations de maintien de la paix de l'ONU).
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 37
[ Le Budget basé sur les résultats (RBB) est le mécanisme
budgétaire par lequel l'opération de maintien de la paix
sollicite et obtient des fonds de l'Assemblée générale de
l'ONU pour remplir ses fonctions. Ces fonds comprennent
ceux destinés aux activités, au personnel, à l'équipement, aux
fournitures et aux installations. Il importe que les chefs de
service des opérations de maintien de la paix, qui gèrent le
personnel ou dont les activités nécessitent des installations et
de l'équipement, s'assurent que leurs besoins sont pris en
compte dans le budget annuel basé sur les résultats ; sinon, il
n'y aura pas de fonds pour prendre en charge ces effectifs,
installations ou équipements.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
38 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
Module 2 – partie 1 : Contrôle des connaissances
Questions
1. Qu'exige le Conseil de sécurité pour pouvoir suivre le progrès d'une opération de
maintien de la paix ?
2. Citer trois documents clés dont le Secrétariat général de l'ONU se sert pour
opérationnaliser le mandat du Conseil de sécurité pour une opération de maintien
de la paix.
3. Quels sont les deux documents qui définissent comment et quand les soldats et
les policiers de l'ONU peuvent légitimement avoir recours à la force pour
s'acquitter de leur mandat ?
4. Citez une condition qui permet généralement de savoir quand une opération
multidimensionnelle de maintien de la paix de l'ONU s’est acquittée avec succès
de son mandat.
Réponses
1. Le Conseil de sécurité exige du Secrétariat général qu'il lui présente
régulièrement des rapports écrits sur le progrès accompli dans la mise en œuvre
de chaque opération de maintien de la paix de l'ONU.
2. Toute combinaison de trois des documents suivants : plan de mise en œuvre du
mandat (cadre stratégique intégré), Règles d'engagement (RoE), Directive sur
l'usage de la force (DUF), ou Concept des opérations (CONOPS) ; (s'il s'agit d'un
cours avec des civils ou des officiers supérieurs militaires ou des policiers, les
participants peuvent également énumérer l'Accord sur le statut des forces ou
l'Accord sur le statut de mission (SOFA/SOMA), le MOU entre les Nations Unies
et les pays contributeurs de troupes, ou le Budget basé sur les résultats (RBB).
3. Les Règles d'engagement définissent l'usage justifiable de la force par le
personnel militaire de l'ONU. La Directive sur l'usage de la force définit le recours
justifiable à la force par la police de l'ONU.
4. Chacune des réponses parmi les suivantes :
· Absence de conflit violent et d’abus généralisés des droits de l’homme
· Achèvement du processus de désarmement, démobilisation et réintégration
(DDR) d'excombattants
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 39
· Les forces armées nationales et la police nationale sont en mesure d'assurer
la sécurité et l'ordre publics sous la direction des civils et en respectant les
droits de l'homme ;
· Des institutions politiques légitimes comme, par exemple, une assemblée
législative ont été établies et ont commencé à fonctionner suite à la tenue
d'élections libres et équitables au cours desquelles femmes et hommes ont eu
les mêmes droits de voter et de se présenter au scrutin.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
40 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
Module 2 – partie 2:
Fonctionnement des opérations de maintien de
la paix de l'ONU
Notes de session
Introduction
Diapositive
1
Diapositive
2
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 41
Diapositive 3
[ En tant que membre du personnel de maintien de la paix de
l'ONU, vous faites partie d'une opération composée de
centaines, souvent de milliers d'éléments.
[ Chaque individu a une contribution importante à apporter mais
ce n'est que lorsque tous les éléments œuvrent de façon
efficace et cohérente vers le même objectif que l'opération de
maintien de la paix peut avoir un impact.
[ Pour cette raison, tous les éléments doivent comprendre
leur propre rôle, mais également savoir comment ils
influent sur le travail des autres composantes de la
mission et quel est l’impact des autres sur leurs activités.
Qui plus est, tous les éléments de maintien de la paix
doivent comprendre les structures d'autorité, de
commandement et de contrôle ainsi que les structures de
coordination et d'administration qui dirigent et guident
leur travail.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
42 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
Diapositive
4
Note à l'instructeur : Commencez la séance en informant les
participants des compétences à acquérir dans la 2 ème partie (Voir la
diapositive cihaut). Vous pouvez également décider de présenter les
grandes lignes de la 2 ème partie.
Composantes d'une opération de maintien de la paix
Diapositive
5
[ Comme on l'a vu dans le module 1, il existe trois grandes
catégories d'opérations de maintien de la paix des Nations
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 43
Unies : les opérations multidimensionnelles, les opérations
traditionnelles et, dans de rares cas, les autorités de
transition. Cependant, il peut exister des différences dans la
structure de ces opérations. Par exemple, toutes les
opérations traditionnelles ne sont pas structurées de la même
manière. Cela s'applique également aux opérations
multidimensionnelles et de transition.
[ Ces différences viennent du fait que la structure de l'opération
est établie par rapport à chaque mandat autorisé par le
Conseil de sécurité. Le mandat luimême est axé sur la
situation particulière du conflit dans le pays en question.
[ Par conséquent, il n'existe ni une structure standard pour une
opération de maintien de la paix de l'ONU ni un organigramme
standard pour une opération de maintien de la paix
traditionnelle ou multidimensionnelle. Chaque mission de
maintien de la paix est différente.
¥ Polycopié : Le polycopié à la page 37 contient davantage de détails que la
diapositive cidessus.
[ Quelle que soit la structure précise de l'opération de maintien
de la paix, toutes les missions ont une composante de
soutien et une composante organique qui doivent travailler
ensemble pour les bénéficiaires du mandat (personnes ou
groupes que la mission est mandatée à assister). Comme le
montrent la diapositive cidessus et le polycopié à la page
suivante, les composantes de soutien à la mission fournissent
des services aux composantes organiques (militaires, civils,
police). Ces composantes organiques, à leur tour, fournissent
des services aux bénéficiaires locaux cités dans le mandat.
[ Le polycopié montre qu'il existe un grand nombre d'unités et
de bureaux au sein des composantes de soutien et des
composantes organiques. Dans le cas particulier des
composantes organiques, ces différentes unités ne seront pas
toutes présentes à chaque missiontout dépend de la nature
de la mission (multidimensionnelle ou traditionnelle) ou de
l’intégration éventuelle de ces tâches dans le mandat. Par
exemple, les mines terrestres ne posent pas problème au
TimorLeste, et par conséquent, la MINUT, certes une mission
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
44 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
multidimensionnelle, n'a pas de mandat de déminage ; par
suite, aucune unité de d’action antimines ne participe à la
mission. La MINUT est, en revanche, mandatée pour donner
son appui au gouvernement dans l’organisation des élections
et dispose donc d'une Unité d'affaires électorales.
[ Pour toutes les opérations de maintien de la paix de l'ONU, il
peut être difficile de garantir que toutes les composantes et
unités travaillent ensemble de façon efficace et cohérente.
Pour cette raison, les opérations de maintien de la paix
exigent des structures claires de commandement et de
contrôle pour veiller à ce que les décisions soient
effectivement communiquées du chef de mission jusqu'aux
composantes compétentes. Cela signifie également que les
opérations de maintien de la paix exigent de solides structures
d'administration au niveau de toutes les composantes pour
s'assurer que cellesci utilisent les ressources de façon
efficace. En outre, il faut, sur l'ensemble de la mission, que les
effectifs comprennent la contribution des autres composantes
et sections à la réussite de la mission et l'importance de la
collaboration au niveau de toute la mission. Par conséquent,
le module 2 partie 2 est axé sur le commandement et le
contrôle, les structures de gestion et l'importance de
comprendre le travail des autres composantes.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 45
Organigramme d'une opération de maintien de la paix sur le terrain
Directeur d'appui aux missions / Représentant spécial du Secrétairegénéral
Chef d'appui aux missions ou Chef de mission (SRSG/HOM)
(DMS/CMS)
Composante
organique
fournit des services fournit des services
à aux
Source : UN DPKO/DFS Mission Startup Field Guide for Senior Mission
Managers of UN Peacekeeping Operations, février 2008
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
46 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
Autorité, commandement et contrôle dans les
opérations de maintien de la paix de l'ONU
Diapositive
6
[ Les trois niveaux d'autorité, de commandement et de
contrôle des opérations de maintien de la paix de l'ONU sont
présentés dans la diapositive.
[ Le niveau stratégique, le plus élevé, porte sur l'autorité et les
attributions du Conseil de sécurité, du Secrétaire général et du
Secrétariat de l'ONU. Il comprend également le Chef de
mission. Le niveau opérationnel est axé essentiellement sur la
mission et recoupe les niveaux stratégique et tactique.
[ Comme vous le constatez, les différents niveaux d'autorité ne
sont pas aussi distincts que dans la plupart des organisations
militaires et seront donc expliqués avec plus de détails dans
des diapositives ultérieures.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 47
Autorité de niveau stratégique
Diapositive
7
[ Comme l'explique le module 1, le Conseil de sécurité confère
l'autorité juridique pour toutes les opérations de maintien de la
paix de l'ONU et autorise le Secrétaire général à établir une
mission de maintien de la paix. Dans le module 2, nous avons
discuté de la manière dont le Conseil de sécurité délègue au
Secrétaire général et au Secrétariat de l'ONU la responsabilité
d'établir et de conduire une opération de maintien de la paix et
celle de mettre en œuvre son mandat.
[ Plus précisément, le Secrétaire général délègue la principale
responsabilité de la gestion et de la direction stratégiques
des opérations de maintien de la paix au Soussecrétaire
général du Département des opérations de maintien de la
paix. L'actuel Soussecrétaire général du Département des
opérations de maintien de la paix est M. Alain Le Roy dont la
photo figure sur la diapositive.
[ Dans l'exercice de ces fonctions, le Soussecrétaire général
est assisté par d'autres départements de l'ONU qui sont
responsables de la gestion financière au niveau stratégique,
de la sûreté et de la sécurité et de l'appui logistique et
administratif.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
48 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
[ En vertu de cette responsabilité d'établir, d'orienter et de gérer
les opérations de maintien de la paix, l'ONU dispose « d'une
autorité opérationnelle » sur tous les effectifs militaires et
policiers qui participent à ses opérations de maintien de la
paix. L'autorité opérationnelle se définit comme suit :
«L’autorité conférée par les Etats membres à l'ONU pour que celleci
se serve des capacités opérationnelles de leurs contingents militaires
nationaux, unités de police formées et/ou effectifs militaires et policiers
pour entreprendre des missions et des tâches mandatées. L'autorité
opérationnelle sur ces forces est confiée au Secrétaire général sous la
tutelle du Conseil de sécurité. » 1
[ Cela veut dire que :
· Les Etats membres retiennent toujours, envers leurs effectifs militaires
et policiers, les obligations nationales telles que soldes, indemnités et
promotions.
· Cependant, les gouvernements ou les autorités militaires ou policières
de ces Etats membres ne sont pas autorisés à ajuster ou influencer un
plan, une décision ou une quelconque opération tactique dirigée par les
chefs de composantes militaires ou policières dans la zone de la
mission.
[ Une telle disposition permet d'éviter la confusion dans la zone
de la mission ; les Etats membres peuvent communiquer, au
Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) à
New York, toute préoccupation ou tout intérêt qu'ils peuvent
avoir par rapport aux opérations tactiques.
[ Les règles et réglementations nationales régissant la conduite
et la discipline des unités militaires et policières continuent de
s'appliquer quand cellesci sont déployées dans le cadre
d'une mission de maintien de la paix de l'ONU. Les règles et
réglementations de l'ONU vont également s'appliquer. Ces
règles sont expliquées de façon plus détaillée dans le module
4 de cette formation préalable au déploiement et lors des
sessions d'orientation à la mission.
Note à l'instructeur : L’expression « Autorité opérationnelle » est un
terme général qui n'est pas censé être l'équivalent d'un quelconque statut
de commandement dont se servent couramment les forces militaires de
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 49
par le monde. Voir la note au bas de la page précédente indiquant la
source de la définition fournie. Les instructeurs doivent également savoir
que, même si la définition de l'autorité opérationnelle indique que les
questions de discipline relèvent des autorités nationales, les Nations Unies
peuvent, conformément au protocole d'accord cadre révisé (A/61/19 part
III), prendre soit des mesures administratives contre les fautes de conduite,
y compris le rapatriement des éléments de contingents militaires et
d'officiers de l'étatmajor, soit, conformément aux directives de l'ONU
concernant les questions de discipline ayant trait aux agents de police
civile et aux observateurs militaires, des mesures de discipline à l'endroit
des militaires ou policiers déployés en tant « qu'experts de mission ».
Prière de consulter le module 1 partie 1 pour de plus amples
renseignements sur la conduite et la discipline.
Chef de Mission
Diapositive
8
[ Le Chef de mission d'une opération de maintien de la paix
nommé par le Secrétaire général. Le Chef de mission exerce
une « autorité opérationnelle » sur tous les effectifs civils,
militaires et policiers employés dans le cadre de la
mission de maintien de la paix de l'ONU. Cette autorité a
été confiée au Chef de mission, une fois nommé, par le
Secrétaire général et le Soussecrétaire du Département des
opérations de maintien de la paix. Cette autorité signifie que le
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
50 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
Chef de mission détient, sur le terrain, l'ultime autorité
d'orienter la manière dont la capacité de toutes les
composantes de la mission sera utilisée pour s'acquitter du
mandat.
[ Quand il s'agit d'une opération multidimensionnelle de
maintien de la paix, le Chef de mission est toujours un civil,
qui porte le titre de Représentant spécial du Secrétaire
général ou, pour abréger, RSSG. Le RSSG est le plus haut
responsable de l'ONU dans le pays.
[ Le Chef de mission d'une opération de maintien de la paix
traditionnelle est souvent, mais pas toujours, un officier
supérieur des forces armées qui joue le double rôle de « Chef
de mission » et de « Chef de la composante militaire ».
Exemple : Les chefs de mission du GOMNUIP (observateur militaire en chef),
de l'ONUST (chef de cabinet), de la FNUOD et de la FINUL (tous deux connus
sous le titre de « Commandant de la Force ») sont tous des officiers
supérieurs qui remplissent le rôle additionnel de « Chef de la composante
militaire ».
Le Chef de mission de la MINURSO, une mission traditionnelle, est un
Représentant spécial du Secrétaire général (RSSG), un civil, qui est assisté
par un chef de composante militaire qu'on désigne également par le titre
« Commandant de la Force ».
Note à l'instructeur : Vérifiez l'exactitude continue de l'information sur
les missions et les postes de responsabilité cités dans les exemples. Cette
information est disponible sur le site Internet du DOMP :
http://www.un.org/fr/peacekeeping/ . Pour trouver les noms et titres et
parfois les photos des chefs de mission, cliquez sur le nom de la mission
sous la rubrique Missions en cours et ensuite cliquer sur Faits et chiffres à
gauche de la page.
Autres postes d’autorité
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 51
Diapositive
9
[ Pour maintenir l'intégrité des chaînes de commandement
militaire ou policier, le Chef de mission ne peut exercer une
autorité sur les effectifs militaires et policiers que par
l'intermédiaire des chefs respectifs des composantes militaire
et de police.
[ Le Chef de la composante militaire rend compte au Chef
de mission et exerce « le contrôle opérationnel de l'ONU »
sur tous les effectifs et unités militaires affectés à la mission.
Cette autorité permet au chef de la composante militaire de
déployer et d'orienter les forces pour accomplir des tâches
spécifiques limitées dans le temps, la fonction et/ou
l'emplacement.
[ Le Chef de la composante militaire peut également déléguer
le contrôle tactique de l'ONU sur des effectifs et unités
militaires à un commandant militaire subordonné. Cette
disposition est utile pour les missions ou tâches tactiques
parce qu'elle permet un commandement local des effectifs.
[ Le Chef de la police rend compte au Chef de mission et
exerce, dans une opération de maintien de la paix, « le
contrôle opérationnel de l'ONU » sur toute la police de
l'ONU, qu'il s'agisse de la police onusienne proprement dite
ou d'unités de police formée.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
52 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
[ Cette autorité permet au Chef de la composante police
d'affecter, au besoin, des tâches séparées à des agents
donnés et à des Unités de police formée. Le Chef de police
peut, pour des raisons spécifiques, déléguer cette autorité
à des agents de police subordonnés.
[ Le Chef de la composante militaire est le principal conseiller
du Chef de mission sur les questions militaires alors que le
Chef de la composante police est son principal conseiller sur
les questions liées à la police.
[ Les Chefs des composantes militaire et de police
maintiennent, par l'intermédiaire de rapports techniques, des
liens avec le siège de l'ONU, le Conseiller militaire de l'ONU et
le Conseiller de police de l'ONU respectivement.
[ Ces rapports garantissent que les aspects techniques des
opérations militaires et policières sur le terrain soient exécutés
en conformité avec les politiques et normes des Nations
Unies. Ils sont également utiles au siège de l'ONU qui est, en
définitive, responsable de toutes les interactions officielles
avec les Etats membres liées à l'emploi opérationnel des
soldats et policiers sur le terrain.
Note à l'instructeur : Pour une description complète des termes de
l'ONU en matière de commandement, consulter UN DPKO/DFS Policy;
Authority, Command and Control in UN Peacekeeping Operations
(Politique du DOMP/DAM : autorité, commandement et contrôle dans les
opérations de maintien de la paix de l’ONU), du 15 Février 2008, section D,
pages 3 et 4.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 53
Diapositive
10
[ Le Directeur ou Chef d'appui à la mission est, au sein de la
mission, le plus haut fonctionnaire de l'ONU qui est autorisé à
dépenser des fonds de l'ONU associés au budget alloué à la
mission. Par conséquent, cette fonction est d'une extrême
importance dans toute opération de maintien de la paix.
[ Le Directeur ou Chef d'appui à la mission peut également être
assisté par deux responsables civils subordonnés : un Chef
des services administratifs ou un Chef des services d'appui
intégré.
[ Les opérations de maintien de la paix de l'ONU comptent
également un Chef de cabinet pour la mission qui travaille en
étroite collaboration avec le Chef de mission. Le Chef de
cabinet remplit une fonction de cadre supérieur et de
conseiller auprès du Chef de mission et des hauts
responsables de la mission. Même si son rôle varie d'une
mission à l'autre, il est généralement responsable de la
gestion efficace et intégrée de toutes les activités de la
mission en harmonie avec la vision stratégique et l'orientation
données par le Chef de mission.
[ Le Chef de cabinet coordonne également la politique et les
activités de planification parmi les diverses composantes de la
mission, y compris le Plan de mise en œuvre du mandat ou
cadre stratégique intégré et cadre RBB.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
54 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
[ Le Chef de la composante militaire et parfois le Chef de la
composante police ont souvent un chef de cabinet militaire
pour s'occuper de questions semblables au niveau de leur
composante.
Note à l'instructeur: Les titres de Directeur ou Chef d'appui à la
mission ont remplacé les termes Directeur de l'administration ou Chef
administratif.
Structures de gestion dans les opérations de
maintien de la paix de l'ONU
Diapositive
11
[ Diverses structures de gestion existent pour permettre au
Chef de mission de gérer le travail de ces différents éléments
et veiller au progrès de l'exécution du plan de mise en œuvre
du mandat ou cadre stratégique intégré. Ces structures
existent au niveau du siège de la mission. Pour les grandes
missions, il peut y avoir des structures de gestion régionales
pour coordonner le travail de différentes parties de l'opération
de maintien de la paix dans cette région donnée.
[ Les principaux chefs des diverses composantes de l'opération
de maintien de la paix sont regroupés au sein de l'Equipe de
direction de la mission, un forum de prise de décisions au plus
haut niveau. Cette équipe est le principal forum de décisions
administratives qui appuie la prise de décisions intégrées
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 55
entre les différentes composantes et dans le cadre de
« missions intégrées » par rapport à l'équipepays de l'ONU.
[ L'équipe de direction de la mission établit et communique
également la vision stratégique commune pour exécuter le
mandat. L'équipe de direction se compose généralement d'un
ou de plusieurs Représentants spéciaux adjoints du
Secrétaire général (DSRSG) qui représentent, d'habitude, une
variété de composantes civiles et, en cas de mission intégrée,
l'équipepays. Le Directeur ou Chef d'appui à la mission, le
Chef de la composante militaire et le Chef de la composante
police font également partie de l'équipe de direction.
[ En outre, la quasitotalité des opérations de maintien de la
paix, notamment celles de plus grande envergure, sont dotées
d'un Groupe de hauts responsables (SMG) qui est un forum
plus large de gestion, de planification et de coordination. Le
SMG a tendance à inclure les membres de l'équipe de
direction aussi bien que les chefs des diverses composantes
civiles de la mission. Le schéma de la diapositive montre
quelques exemples de ces composantes, à savoir les affaires
politiques, les droits de l'homme et l'information publique pour
ne citer que celleslà. Il se peut que beaucoup de ces
composantes ne soient pas présentes dans une opération de
maintien de la paix traditionnelle et, par conséquent, le SMG y
sera considérablement plus restreint par rapport à celui d'une
opération multidimensionnelle dotée d'une grande variété de
composantes.
Note à l'instructeur : « Equipe de direction de la mission » et
« Groupe des hauts responsables » sont de nouvelles expressions
provenant de l'édition 2008 de Politique sur l'autorité, le commandement et
le contrôle. Au quotidien, certaines missions utilisent encore, de façon
informelle, l'ancienne terminologie.
Dans le schéma, DSRSG/RC/HC veut dire Adjoint RSSG/ Résident
Coordinateur /Coordinateur humanitaire. Le RésidentCoordinateur
représente et coordonne le travail de tous les organismes, fonds et
programmes onusiens au niveau de l'équipepays. Le poste de
DSRSG/RC existe dans les « missions intégrées » et constitue le
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
56 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
mécanisme par lequel la mission et l'Equipepays sont intégrées. Dans les
missions intégrées qui couvrent également une urgence humanitaire,
l'ONU peut nommer en plus un Coordinateur humanitaire. Parfois, le
Coordinateur humanitaire est en même temps le DSRSG/RC. Le module 3
partie 2 explique davantage comment les missions collaborent avec
l'équipepays de l'ONU et les organisations humanitaires.
Comprendre l'importance du travail des autres
composantes
Diapositive
12
[ Tous les effectifs de maintien de la paix doivent
comprendre en substance l'importance de la contribution
et de la fonction de chacune des composantes au sein de
la mission. Dans une mission, chacun a une importante
contribution à apporter à l’exécution du mandat et du Plan de
mission.
[ Comprendre l'importance des contributions des uns et des
autres est primordial dans les opérations de maintien de la
paix multidimensionnelles. Ces missions ont des mandats
complexes et se déroulent dans des milieux difficiles. Le
travail de chaque composante affecte et influence les tâches
des autres composantes.
[ Pour qu'une quelconque opération de maintien de la paix de
l'ONU remplisse son mandat, elle doit se servir, de façon
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 57
stratégique, des capacités de ses composantes militaire,
policière et civile au moment opportun. Les grandes lignes de
cette démarche sont décrites dans le Plan de mise en œuvre
du mandat ou Cadre stratégique intégré.
[ Pour mettre cela en pratique, il faut que chacun des éléments
de l'opération de maintien de la paix comprenne l'essentiel
des principales tâches et fonctions des différentes
composantes d'une mission. Cela signifie également que
les éléments d'une opération de maintien de la paix
doivent savoir quand et comment s'entraider pour remplir
le mandat.
[ Toutes les composantes d'une opération de maintien de la
paix de l'ONU fonctionnent en vertu du même mandat,
rendent compte au même Chef de mission, partagent le
même budget et dépendent des mêmes services d'appui
intégré. Il existe, cependant, d'importantes différences
culturelles. Il s'agit là de différences nationales,
institutionnelles et professionnelles. De telles différences se
manifestent aussi bien au sein des composantes qu'entre
elles.
[ Un grand nombre d'organisations civiles et étatiques
fonctionnent fréquemment dans une ambiance de grande
tolérance de l'ambiguïté (flou, incertitude). Elles peuvent
également se servir de modèles hautement flexibles de
gestion. Militaires et policiers minimisent l'ambiguïté en
procédant à des présomptions informées dans le cadre d'une
culture de haute planification.
[ Les effectifs de maintien de la paix doivent œuvrer pour
rapprocher ces « cultures institutionnelles » divergentes. Dans
le même temps, il importe de ne pas étouffer la diversité
culturelle et institutionnelle qui constitue l'une des grandes
forces des Nations Unies.
Note à l'instructeur: Des différences culturelles de tout genre seront
explorées plus en détail au module 4 pendant la session sur le respect de
la diversité.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
58 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
Les diapositives suivantes donnent un aperçu des fonctions majeures des
composantes civile, militaire et policière. Nous allons également explorer
les structures intégrées dans lesquelles cellesci peuvent collaborer.
La composante militaire
Diapositive
13
[ Les composantes militaires jouent un rôle déterminant dans
les opérations de maintien de la paix de l'ONU. Dans les
opérations de maintien de la paix traditionnelles, la
composante militaire regroupe généralement des
observateurs militaires non armés ou des contingents
légèrement armés qui accomplissent des tâches de
surveillance ou d'observation. La composante militaire
exécute les tâches mandatées pour surveiller ou superviser
tout arrangement militaire dont les parties au conflit sont
convenues pour la durée du processus de paix.
[ Au fil des ans, les tâches des composantes militaires sont
devenues de plus en plus complexes. Les conflits dans
lesquels ils interviennent ne sont plus uniquement entre
armées nationales mais peuvent inclure des forces
irrégulières, des factions d'une guérilla, voire des gangs
criminels armés.
[ Par conséquent, la capacité militaire sous le commandement
de l'ONU a évolué et n'est plus l'intervention légèrement
armée, typique des 40 premières années des opérations de
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 59
maintien de la paix de l'ONU, qui visait à séparer les forces
armées nationales.
[ Dans les opérations multidimensionnelles de maintien de
la paix, la fonction majeure de la composante militaire est de
créer un environnement sécurisé et stable pour que
d'autres aspects du processus de paix puissent être mis
en œuvre. Par exemple : surveillance du respect des droits
de l'homme, réconciliation nationale et distribution de
l'aide humanitaire. En fonction du mandat, il peut s'y ajouter
des tâches liées à la surveillance d'un cessezlefeu ou de
certaines frontières. Dans de tels cas, la composante militaire
peut accomplir ces tâches en collaboration avec d'autres
composantes, notamment les responsables civils chargés des
affaires politiques.
[ Dans les opérations multidimensionnelles de maintien de la
paix, il importe particulièrement que la composante militaire
fonctionne en étroite collaboration avec les autres
composantes de la mission. En effet, le succès de ces
missions ne se mesure pas simplement par rapport à
l'absence de conflit. Le rétablissement et le développement de
solides institutions ainsi que le respect de l'Etat de droit sont
également d'importantes conditions de succès qui ne peuvent
pas être remplies uniquement par la menace ou le recours à
la force militaire. C’est pour toutes ces raisons que la
composante militaire doit collaborer avec tous les autres
partenaires dans ce contexte élargi en vue de consolider la
paix et la sécurité.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
60 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
Diapositive
14
[ Il existe trois grandes catégories d'effectifs militaires dans
les opérations de maintien de la paix de l'ONU.
[ La majeure partie des effectifs militaires de l'ONU sont
déployés dans des unités ou contingents militaires
constitués. Il s'agit d'unités complètement fonctionnelles de
soldats armés avec leur propre structure de commandement
correspondant aux formations militaires classiques :
compagnies (environ 120150 soldats), bataillons (500
1.000 soldats) ou brigades (4.00010.000 soldats).
[ Les opérations traditionnelles et multidimensionnelles de
maintien de la paix ont toutes, en outre, une fonction
semblable à celle de « l'expert militaire de mission ». Il s'agit
de militaires non armés qui ont des fonctions spécifiques
d'observateur ou de conseiller définies dans le mandat. Leurs
titres, notamment Observateurs militaires de l'ONU,
Officiers de liaison militaires, Conseillers militaires et
Contrôleurs des armements, varient en fonction du mandat
de la mission.
Note à l'instructeur : Il vous est recommandé de demander aux
participants s'ils connaissent les acronymes pour désigner les divers
experts militaires. Si vous leur avez distribué des polycopiés de la
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 61
diapositive, recommandez aux participants qu'ils notent tous les
acronymes mentionnés pendant la session.
[ Toutes les opérations de maintien de la paix comptent
également des officiers d'étatmajor qui sont des officiers
militaires déployés individuellement pour remplir des
fonctions spécialisées au quartiergénéral de la mission
ou dans des structures conjointes de la mission.
[ Toutes les catégories d'effectifs militaires dans une opération
de maintien de la paix relèvent du Chef de la composante
militaire. Dans de grandes opérations de maintien de la paix
avec unités militaires armées, le Chef de la composante
militaire est un officier militaire en fonction nommé au titre
fonctionnel de « Commandant de la Force » au grade d'officier
général « deux étoiles » ou « trois étoiles » (équivalent de
majorgénéral ou général de corps d'armée).
[ Dans des missions plus réduites qui ne comptent que des
effectifs militaires non armés, le Chef de la composante
militaire peut porter le titre fonctionnel de Chef observateur
militaire ou Chef officier de liaison militaire au grade
équivalent à celui de « Colonel » voire même de général
« deux étoiles » (majorgénéral).
Parmi les exemples de bonnes pratiques de collaboration entre les
composantes militaires et les autres composantes des opérations de maintien
de la paix , il convient de noter les suivants :
· Pendant les élections de 2006 en République Démocratique du Congo,
la composante militaire de la MONUC a contribué au succès des
élections en fournissant des escortes pour la distribution et la collecte,
par le personnel électoral de l'ONU et les autorités nationales, de
matériel électoral dans 12 000 centres de vote.
· En 2006, la MINUL et l'Etat libérien ont établi un Groupe de travail sur
les plantations de caoutchouc pour normaliser la situation dans les
plantations instables ou informellement exploitées (occupées) et, à
terme, augmenter les recettes que l'Etat tire de la production et du
commerce de caoutchouc. La MINUL était représentée au sein du
Groupe de travail par des éléments des composantes militaire et
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
62 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
policière, du DDR, des unités des Affaires civiles, des affaires
judiciaires, des droits de l'homme et de l'environnement. Le premier
projet du Groupe de travail était de régler la situation d'une plantation
exploitée par un groupe d'ex combattants qui s'étaient emparés de la
plantation pendant la guerre. Il s'agissait d'une opération conjointe au
cours de laquelle la force de la MINUL avait appuyé les sections civiles
organiques dirigées par la section DDR. La Force de la MINUL avait
également insisté qu'elle ne déploierait pas ses troupes à moins que la
police de l'ONU et la Police nationale libérienne ne soient prêtes à en
faire autant. C’est ainsi qu’a été mise en place une série de projets
d'impact rapide qui ont contribué immédiatement à l'amélioration des
conditions de vie des habitants de la plantation.
· Entre 2004 et 2005 environ, des groupes armés contrôlaient des
secteurs de la capitale auxquels ni la MINUSTAH ni la police ou les
autorités nationales ne pouvaient accéder pour aider sans danger les
populations. En fin 2006, les contingents militaires de la MINUSTAH ont
employé des tactiques de combat urbain pour venir à bout de la
résistance agressive et organisée des bandes armées, la police de
l'ONU jouant un rôle de renfort en fournissant une capacité de force en
attente et utilisant des méthodes nonlétales pour arrêter les gangsters.
Au fur et à mesure que la composante militaire de l'ONU sécurisait ces
quartiers, la police de l'ONU pouvait y accéder et, en collaboration
avec la Police nationale haïtienne, rétablir l’ordre public, ce qui a permis
aux civils (les chargés d'affaires civiles de la mission ainsi que les
organismes onusiens, les ONG humanitaires et les agences de
développement) de rétablir les services publics. (Les instructeurs se
servant de cet exemple peuvent également décider de montrer la vidéo
Ponte Forte qui se trouve dans la Boîte à outils sur le Hub de maintien
de la paix à l'adresse suivante :
http://peacekeepingresourcehub.unlb.org (Version française non
disponible) ou contactez peacekeepingtraining@un.org).
· Au sein de la MONUC, des observateurs militaires de l'ONU (UNMO)
ont été détachés à la Section Désarmement, démobilisation et
réintégration (DDR). Les observateurs militaires ont assuré une
excellente liaison entre l'unité DDR et le reste de la composante
militaire, ce qui a permis à l'unité DDR de tirer parti de la couverture
sécuritaire fournie par la composante militaire et d'accéder à des
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 63
zones et à des groupes armés locaux qui lui seraient autrement
inaccessibles.
La composante police
Diapositive
15
[ En général, la Police des Nations Unies est déployée dans
des opérations multidimensionnelles de maintien de la paix
puisqu'elle joue un rôle critique dans l'instauration de la
sûreté publique ainsi que dans la prévention de la
criminalité et facilite l'imposition de l'Etat de droit. Dans
ce cadre, elle travaille avec la police du pays hôte et a des
relations d'étroite collaboration avec des composantes
civiles telles que les droits de l'homme, les affaires
judiciaires et civiles et les services pénitentiaires. La
police de l'ONU est parfois sollicitée pour des missions
traditionnelles afin de remplir des fonctions d'observateur
comme dans le cas de la surveillance de la zone tampon à
Chypre.
[ La police de l'ONU se compose d'habitude d'agents de police
ou d'autres services de l'ordre, en fonction dans leur pays, qui
sont provisoirement détachés à une opération de maintien de
la paix. Le détachement dure normalement entre six mois et
un an.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
64 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
[ De plus en plus, on rencontre deux catégories de policiers de
l'ONU z : les agents de la police de l'ONU qui sont
déployés individuellement et les Unités de police
constituée (FPU).
[ Une FPU est une unité autonome d'agents de police issus du
même pays. Ces unités se composent généralement de 140
agents. Leur rôle est de fournir un appui en matière d'ordre
public à l'opération de maintien de la paix.
[ Toutes les catégories d'unités de la police onusienne relèvent
du Chef de la composante police. Le Chef de la composante
police est un officier supérieur de police en fonction. Il ou elle
est normalement nommée « Commissaire de police » de la
mission.
[ Le rôle de la composante police varie d'une mission à l'autre
et, par conséquent, le Commissaire de police est sélectionné
sur la base des compétences spécifiques au mandat de la
mission. Parmi ces compétences, il convient de noter :
l’expérience du renforcement des capacités de la police
nationale, le mentorat et le suivi des agents de la police
nationale ou administration de la police pendant une période
de transition allant de la supervision internationale à
l'installation d'un nouveau gouvernement national.
Sources potentielles de malentendus
[ Les agents de police viennent de divers pays dont les
systèmes juridiques et les structures opérationnelles de la
police sont différents. Les pays à tradition juridique anglo
saxonne ont tendance à suivre le système de la « Common
Law » alors que d'autres pays à tradition juridique continentale
ou napoléonienne ont tendance à suivre le Code civil. Cela
peut entraîner des démarches différentes sur les mêmes
sujets qui parfois, peuvent causer des malentendus à propos
des systèmes juridiques locaux.
[ Ce qui est important pour la police de l'ONU et ceux qui
travaillent avec elle, c’est d'arriver rapidement à comprendre
l'essentiel des lois locales, notamment en matière
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 65
d'arrestation, de détention, de fouille, de saisie et de droits
constitutionnels.
[ Une autre source de malentendus est liée au rôle de la police.
· Dans certains pays, notamment ceux qui appliquent code
civil, la police fait partie du pouvoir judiciaire alors que
dans les juridictions de Common Law, elle fait partie du
pouvoir exécutif.
· Dans certains pays, la police relève de l'autorité militaire
alors que dans d'autres, elle en est séparée. Cela peut
entraîner des difficultés dans les relations militaro
policières, notamment entre perssonnes qui n'ont pas les
mêmes expériences ou les mêmes traditions.
Quelques exemples de la manière dont la police de l'ONU facilite le travail
des autres composantes de la mission :
· Pendant l'Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB) qui s'est
déroulée entre 2004 et 2006, l'unité en charge du DDR et de la
Réforme du secteur de la sécurité (RSS) a bénéficié du soutien de la
police de l'ONU dans la recherche de fonds auprès des donateurs et
d'équipement pour la Police nationale burundaise (PNB). En
collaboration, la police de l'ONU et l'unité DDR/RSS ont pu persuader
les donateurs à prendre en charge l'achat de 34 véhicules (4x4 HILUX)
et 35 camions, d'équipement de communication et de blocs de
logements qui feraient fonction de centres de formation. La police de
l'ONUB a apporté une assistance matérielle et technique pour l'usage
de cet équipement, contribuant ainsi à l'objectif général de l'unité
DDR/RSS et au mandat général de la mission. (Prière de noter qu'en
2006, l'Opération des Nations Unies au Burundi (ONUB) a été
remplacée par le Bureau intégré des Nations Unies au Burundi
(BINUB).
· Au cours du premier tour des élections présidentielles au TimorLeste
en 2007, la police de l'ONU a joué un rôle de premier plan pour assurer
la sécurité pendant les élections en fournissant, par exemple, des
escortes quand les bulletins de vote étaient acheminés vers les districts
par les autorités nationales en collaboration avec la section civile
d'assistance électorale, et en ayant une présence visible à tous les
bureaux de vote. Au cours de la campagne présidentielle, 131 activités
de campagne ont eu lieu et des incidents de sécurité mineurs n'ont été
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
66 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
signalés que pour 18 de ces manifestations. On a fait état
d'intimidations présumées dans 12 de ces manifestations mais les
enquêtes ont conclu qu'aucune d'entre elles n'a eu des effets tangibles
sur les électeurs.
Les composantes civiles
Diapositive
16
[ Les opérations de maintien de la paix de l'ONU comportent une grande
variété de composantes et de fonctions civiles, organiques ou de
soutien
[ Le type de composantes civiles organiques présentes dans une
opération de maintien de la paix est fonction du mandat de la mission.
Les opérations de maintien de la paix traditionnelles sont
essentiellement des opérations militaires et disposent donc d'un
nombre limité de composantes civiles organiques. Les opérations
multidimensionnelles de maintien de la paix de l'ONU présentent une
grande diversité de composantes civiles organiques
[ En général, une partie ou l'ensemble des composantes civiles
organiques énumérées ciaprès sont présentes dans la plupart des
opérations multidimensionnelles de maintien de la paix de l'ONU :
affaires politiques, affaires civiles, droits de l'homme, genre,
information publique etc. Le polycopié donne un aperçu de certaines
des tâches majeures typiquement attribuées aux composantes civiles
organiques dans les opérations multidimensionnelles.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 67
[ Il n'existe pas de voie hiérarchique uniforme ou commune à ces
composantes civiles organiques bien que, en définitive, elles relèvent
toutes du Chef de mission.
[ Comme on l'a déjà expliqué, le Directeur ou Chef d'appui à la mission
est un civil dont la fonction est de veiller à ce que l'appui logistique et
administratif nécessaire soit apporté à la mission. Des effectifs
civils assurent les services administratifs tels que le paiement des
salaires des employés de la mission ainsi que d'autres services comme
la santé et la sûreté ou bien les TIC et télécommunications, qui sont
autant de domaines essentiels au fonctionnement de toute opération de
maintien de la paix.
[ Bien que les unités responsables de l'appui logistique soient dirigées
par des civils, ces services sont, en fait, assurés par des structures
intégrées ou conjointes (les Services d'appui intégré ou Centre conjoint
d'opérations logistiques) qui regroupent des effectifs militaires, policiers
et civils. Ces structures intégrées sont elles aussi sous les ordres du
DMS/CMS. La diapositive suivante propose une brève définition des
principales structures intégrées ou conjointes qui sont courantes dans
les opérations de maintien de la paix de l'ONU.
Note à l'instructeur : Comme on le verra au module 3 partie 2, les
opérations de maintien de la paix ne sont que très rarement appelées à
fournir une aide humanitaire. L'aide humanitaire est généralement
fournie par d'autres organismes de l'ONU ou des organisations non
gouvernementales (ONG) nationales ou internationales et non par
l'opération de maintien de la paix ellemême. Par conséquent, la quasi
totalité des opérations de maintien de la paix de l'ONU ne sont pas
dotées d'une unité civile responsable de l'assistance humanitaire. Dans
certains cas, il peut y avoir un personnel humanitaire qui travaille dans
la mission avec le DSRSG/RC/HC pour appuyer les efforts de
coordination de l'aide humanitaire et faire fonction de liaison entre les
services humanitaires et l'opération de maintien de la paix.
Quelques exemples de la manière dont diverses composantes civiles
peuvent faciliter le travail des autres dans une opération de maintien de
la paix de l'ONU:
· Pendant les élections présidentielles de 2007, la MINUT a été
mandatée pour aider le gouvernement, notamment par un appui
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
68 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
logistique. Cela a demandé une forte collaboration entre la Division de
l'assistance électorale, les Services d'appui intégré, la Police de l'ONU
et les Forces de sécurité internationales (des forces militaires
régionales de maintien de la paix qui ne relevaient pas de l'opération de
maintien de la paix de l'ONU). Des briefings fréquents pour échanger
des informations et une planification conjointe ont permis d'agir avec
une flexibilité maximale, ce qui a permis à la MINUT de réagir
promptement quand il s'est révélé que le nombre de bulletins distribués
n'était pas suffisant. La MINUT a apporté un appui logistique
déterminant pour transporter les bulletins de réserve par hélicoptère et
voiture, de la capitale à sept des treize districts. Les Forces de sécurité
internationales ont livré des bulletins à quatre autres districts. Sans ces
efforts, les élections auraient échoué.
· Au niveau de la MONUC, l'unité de Désarmement, démobilisation et
réintégration a, en 2008, collaboré avec le Chargé d'information
publique (PIO) pour produire une vidéo qui a contournée les chefs des
groupes étrangers armés pour jouer sur le mal du pays dont souffraient
leurs subalternes et encourager ceuxci à participer au programme de
DDR.
· Dans le cadre du mandat de la MINUS qui consistait à appuyer la
restructuration de la police nationale pour qu'elle soit conforme aux
principes de la police en démocratie et à élaborer un programme de
formation et d'évaluation de la police, l'Unité de l'ONU chargée de la
réforme et de la restructuration de la police a établi une base de
données conviviale pour les services de police du Sud Soudan qui
contenait toutes les données pertinentes sur les effectifs de la police,
leur formation, habilitation, recrutement, service militaire et autres
détails pertinents. Avec l'aide du Service de technologie de l'information
et de la communication (CITS), la police de l'ONU a pu améliorer le
tableur Excel initial et développer une base de données SQL
informatisée dans laquelle plus de 21.000 agents de la police nationale
ont été inscrits et dont les informations servent dans le processus de
sélection et d'homologation.
¥ Polycopié : Les instructeurs peuvent, s’ils le souhaitent, décider de distribuer
les polycopiés suivants aux participants. Ces derniers donnent un aperçu des
différentes fonctions des composantes civile, policière et militaire dans les
opérations multidimensionnelles de maintien de la paix ainsi que des
bénéficiaires de leurs services.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 69
Fonctions et activités d'une mission multidimensionnelle de maintien de la paix
Composante Fonctions et activités
Civile · Elaboration de programmes de Désarmement,
démobilisation et réintégration en collaboration avec des
organique partenaires militaires, humanitaires et de développement
· Assistance électorale
· Intégration du facteur genre
· Justice et prison
· Assistance déminage
· Relations publiques et communications
· Renforcer les droits de l'homme et l'état de droit
· Renforcement des capacités du gouvernement du pays
hôte
· Appui à l'émergence d'institutions politiques légitimes et
aux processus participatifs
Civile · Services administratifs
· Veiller à la santé et à la sûreté du personnel de la mission
Appui à la mission · Communications
· Soutien financier: préparation et exécution du budget de la
mission, payer les employés et les fournisseurs
· Soutien logistique à toutes les composantes
· Recrutement, formation et valorisation professionnelle
· Suivi de la conformité de la mission aux lois locales et
respect des privilèges et des immunités de l'ONU ainsi
qu'accords sur le statut des forces ou de la mission
Militaire · Secteur de la sécurité
· Créer un environnement sécurisé en:
o effectuant des patrouilles
o établissant et faisant fonctionner des postes de contrôle
o sécurisant les grandes routes pour faciliter les
déplacements
o sécurisant les principales installations (hôpitaux,
centrales électriques, postes de recrutement de la
police, etc.)
Police · Rétablissement de l'état de droit
· Réforme de la police du pays hôte
· Sélectionner, former et encadrer les agents de la police du
pays hôte
· Assurer l'ordre public et réagir aux problèmes de sécurité
publique en assurant:
des postes de garde fixe et à la garde rapprochée des
dignitaires
o Patrouilles et postes de contrôle préventifs
o Appui tactique pour des opérations à haut risque
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
o Sécurité pour les manifestations
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
· Etablissement de services de police de la mission (en
l’absence d'un cadre établi de police nationale)
70 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
Diapositive
17
[ Afin d'assurer une meilleure intégration et une meilleure
utilisation des ressources et actifs, les opérations de maintien
de la paix de l'ONU se servent de structures conjointes ou
intégrées
[ Toutes les missions sont dotées de Services d'appui intégrés,
d'un Centre conjoint d'analyse de la mission (JMAC) et d'un
Centre opérationnel conjoint (JOC).
[ Tous ces centres conjoints sont dirigés par un civil et
regroupent des spécialistes civils, militaires et de la police
pour s'assurer que l'information, les actions et les ressources
sont efficacement utilisées par l'ensemble des composantes
de la mission.
[ Les Services d'appui intégrés (ISS) sont chargés d'apporter
un appui logistique à toutes les composantes de la mission, y
compris au niveau régional ou sectoriel. Par conséquent, ils
contrôlent toutes les ressources de la mission (y compris les
moyens logistiques qui appartiennent à l'ONU, ceux qui sont
soustraités et ceux des militaires ou bien des unités de
facilitation telles que les unités de génie civil et de
maintenance, les unités médicales, de contrôle de
mouvement, de fournitures et de moyens de transport etc.).
Cela signifie que le Chef des services d'appui intégrés a
l'autorité de gérer tous les effectifs militaires et les ressources
placées sous la tutelle des Services d'appui intégrés. Ces
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 71
derniers incluent notamment les unités de facilitation, les
unités de transport et de mouvement telles que les
hélicoptères de transport militaires. En revanche, les unités de
combat telles que les unités d'aviation de combat ou les
ingénieurs de combat et de terrain ne relèvent pas de cette
direction et reçoivent leurs ordres de mouvement du Chef de
la composante militaire.
[ Dans les opérations de maintien de la paix dotées d'unités
logistiques militaires que l'on appelle « unités de soutien »
dans le langage de maintien de la paix, un Centre conjoint
d'opérations logistiques (JLOC) est établi au sein des
Services d'appui intégrés. Le rôle du JLOC est de fournir à
toutes les composantes de mission et aux autres instances
onusiennes ou nononusiennes un seul point de coordination
pour tous les aspects d'appui logistique dans la zone de la
mission.
[ Il existe également des structures conjointes qui traitent des
aspects de fond de la mission. Le Centre conjoint d'analyse
de la mission (JMAC) aide le Chef de mission à recueillir et
comprendre l'information provenant de diverses sources de la
mission et du pays afin de produire une analyse à moyen et à
long terme sur les menaces réelles et potentielles à la mise en
œuvre du mandat.
[ Le Centre opérationnel conjoint (JOC) aide le Chef de
mission à rester informé sur la situation opérationnelle dans le
secteur de la mission. Le JOC est en mesure de produire
régulièrement des rapports opportuns sur tous les aspects des
opérations intégrées de la mission. Pendant une crise, le JOC
devient la cellule de gestion de crise du Chef de mission.
Note à l'instructeur : Particulièrement pour les cours qui regroupent
des commandants de contingent et/ou des officiers d'étatmajor, les
instructeurs peuvent décider d'ajouter des informations supplémentaires
sur la répartition des tâches au niveau des diverses structures de la
mission. Cette information se trouve aux pages 15 et 16 de UN
DPKO/DFS Policy; Authority, Command and Control in UN Peacekeeping
Operations, 15 février 2008.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
72 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
Ñ Résumé des messages clés
Note à l'instructeur : Résumer les principaux points soulevés pendant
la session.
· Les principales composantes d'une mission de maintien de la paix sont
les composantes militaire, policière et civile.
· Tous les effectifs de maintien de la paix doivent comprendre, en
substance, les importantes contributions que chacune des
composantes apporte à l'accomplissement du mandat et du plan de
mission. Il importe également de savoir comment soutenir le travail des
autres composantes de la mission.
· Il existe un risque de malentendu entre composantes et au sein d'une
composante en raison des différentes cultures nationales,
institutionnelles et professionnelles. Il est important de prendre le temps
de comprendre les rôles et intérêts de chacun.
· Il existe des niveaux d'autorité stratégique et opérationnelle pour les
opérations de maintien de la paix. Le Chef de mission joue un rôle
majeur pour établir des liens entre les niveaux stratégique et
opérationnel.
· Chaque opération de maintien de la paix est différente et aura
différentes structures de gestion, de commandement et de contrôle.
Toutes les missions ont en commun les postes de Chef de mission, de
Chef de composante militaire et de Chef de composante police. Ces
postes peuvent également partager d'autres attributions. Il existe
d'autres postes : Chef d'appui à la mission et Chef de cabinet.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 73
Module 2 partie 2 : Contrôle des connaissances
Les questions suivantes peuvent être posées de façon informelle à tout le groupe de
participants à la fin de la session ou faire l'objet d'une interrogation écrite. A la fin du
module et/ou à la conclusion du CIT, les instructeurs peuvent choisir de nouveau
certaines des questions suivantes et les passer en revue.
Questions
1. Quel est le rôle majeur des composantes militaires dans les opérations de
maintien de la paix traditionnelles ?
2. Quel est le rôle majeur de la composante militaire dans des opérations de
maintien de la paix multidimensionnelles ?
3. Quel est le rôle majeur de la composante police ?
4. Quelles sont certaines des composantes civiles organiques dans une OMP
multidimensionnelle ?
5. Qui est principalement responsable de la gestion stratégique de toutes les
opérations de maintien de la paix?
6. Quel est le poste d'autorité le plus élevé dans une mission de maintien de la
paix?
Réponses
1. Dans des opérations traditionnelles de maintien de la paix, la composante
militaire est généralement constituée d'observateurs militaires non armés qui
remplissent les tâches mandatées pour surveiller ou superviser tout arrangement
militaire auquel les parties dans un conflit sont convenues pour la durée du
processus de paix.
2. De rétablir l'état de droit et de renforcer l'application de la loi.
3. Chacune des composantes organiques suivantes : droits de l'homme, état de
droit, affaires civiles, affaires publiques, genre, affaires politiques, VIH/SIDA, action
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
74 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
antimines, affaires électorales, désarmement, démobilisation et réintégration,
affaires juridiques, retour, réintégration et relèvement, protection, protection des
enfants. D'autres composantes peuvent s'y ajouter en fonction de la mission.
5. Le Soussecrétaire général du département des opérations de maintien de la paix.
6. Le Chef de mission.
Questions fréquemment posées par les participants
Exemples de questions Exemples de réponses
1. L'Assemblée générale peutelle autoriser 1. La Charte des Nations Unies confère au
une opération de maintien de la paix ou bien le Conseil de sécurité la responsabilité
Conseil de sécurité estil seul à pouvoir le faire ? première du maintien de la paix et de la
sécurité internationales et, partant, de
l'autorisation d'une opération de maintien
de la paix. Cependant, conformément à la
résolution 377 V(1950) de l'Assemblée
générale, une exception a été faite à cette
règle générale pour que « … si le Conseil
de sécurité, en l'absence d'une unanimité
de ses membres permanents, ne parvient
pas à honorer son obligation de maintenir la
paix et la sécurité internationales dans toute
situation où semble se manifester une
menace à la paix, une atteinte à la paix ou
un acte d'agression, l'Assemblée générale
examinera immédiatement la question en
vue de faire les recommandations
appropriées aux Membres pour des
mesures communes, y compris, en cas de
violation à la paix ou acte d'agression, le
recours, au besoin, à la force armée pour
maintenir ou restaurer la paix et la sécurité
internationales ».
En vertu de cette résolution, l'Assemblée
générale a autorisé une opération de
maintien de la paix, la Première force
d'urgence des Nations Unies (UNEF I).
Depuis lors, toutes les opérations de
maintien de la paix ont été autorisées par le
Conseil de sécurité conformément à la
pratique générale. C'est la raison pour
laquelle le module 2 porte sur le processus
suivi par le Conseil de sécurité.
2. Comment l'ONU décidetelle de la Il n'existe pas de structure ou
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 75
structure d'une mission de maintien de la d'organigramme standard pour une mission
paix ? de maintien de la paix des Nations Unies.
La structure de chaque opération de
maintien de la paix est conçue en fonction
du mandat du Conseil de sécurité. En
général, il incombe à la Mission
d'assistance technique (MAT), envoyée
dans le pays, de préparer le rapport par
lequel le Secrétaire général donne son avis
au Conseil de sécurité sur l'opportunité du
déploiement d'une opération de maintien de
la paix, et d'y faire des recommandations
quant à la structure de la mission.
5. Où déclareton clairement si oui ou non Cela figure dans la Directive d'usage de la
les policiers sont armés ? force spécifique à une mission bien donnée
et à son mandat.
6. Pourquoi désigneton les Chefs des Le titre attribué à un Chef de composante
composantes militaires par des titres militaire dans une mission de maintien de la
différents comme Commandant de force paix est censé refléter le rôle fonctionnel
(FC), Chef observateur militaire (CMO) ou envisagé lorsque la mission a démarré. Le
Chef de liaison militaire(CMLO)? rôle peut bien changer au fil du temps mais
le titre peut rester (par exemple, on peut
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
76 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
parler de « commandant de la Force » de la
MINURSO qui ne compte plus d'unités
armées.)
8. Les règles et réglementations nationales Oui. Militaires et policiers sont également
régissant la conduite et la discipline des tenus de respecter les règles et
militaires et des policiers s'appliquentelles réglementations de l'ONU régissant la
toujours quand ceuxci sont au service conduite et la discipline des effectifs de
d'une mission de maintien de la paix ? maintien de la paix.
9. Qui élabore les Règles d'engagement Les Règles d'engagement sont élaborées
et/ou la Directive sur l'usage de la force ? par le Bureau des affaires militaires et la
Directive sur l'usage de la force par la
Division Police du DOMP à New York et
ces deux documents sont approuvés par le
Bureau des affaires juridiques des Nations
Unies.
10. Pourquoi l'usage de la force par les Militaires et policiers ont recours à la force
militaires et l'usage de la force par les pour des raisons différentes dans le cadre
policiers sont régis par deux documents des opérations de maintien de a paix. Les
juridiques différents ? militaires se servent de la force pour
dissuader ou neutraliser une menace
sécuritaire posée par des forces ou des
groupes armés alors que les policiers s'en
servent pour arrêter des civils et lutter
contre la criminalité. L'usage de la force par
les militaires et par les policiers est, par
conséquent, gouverné par différents
aspects du droit (les militaires sont régis par
le droit humanitaire et la police par les
droits de l'homme et le droit pénal local.)
11. Les militaires et les policiers ontils Oui. Bien que le CONOPS de la police et
toujours des CONOPS séparés? celui des militaires soient élaborés au siège
du DOMP à New York, ils sont des
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 77
documents séparés confiés,
respectivement, au chef de la composante
police et au Chef de la composante
militaire.
12. Les commandants de contingent et/ou Le CONOPS est uniquement destiné au
les commandants de secteur reçoiventils Chef de la composante militaire. Ce dernier
un exemplaire du CONOPS militaire ou s'en sert pour concevoir son ordre ou plan
conçoiventils leur propre CONOPS pour opérationnel qui vise les commandants de
leur secteur de responsabilités ? contingent ou de secteur qui sont ensuite
tenus de concevoir leur propres plans pour
leur secteur en se fondant sur l'ordre ou le
plan opérationnel du Chef de la
composante militaire.
13. Quand les soldats ou les policiers de Non. L'ONU n'exerce son autorité
l'ONU sont mandatés pour travailler opérationnelle que sur les soldats ou
directement avec les forces nationales de policiers qui ont été affectés directement à
sécurité du pays en question, l'ONU exerce une opération de maintien de la paix de
telle une autorité opérationnelle sur les l'ONU. Dans ces rares cas où l'ONU a une
forces de sécurité locales ? autorité de police, les policiers peuvent
éventuellement exercer une autorité
opérationnelle ou affecter à des tâches les
agents de la police locale. Dans de tels cas,
le degré et les limites de l'autorité
onusienne seront spécifiés dans un accord
séparé avec le gouvernement du pays.
14. Comment sélectionneton les militaires Les spécialistes militaires et de la police qui
et les policiers qui travaillent dans des servent au JMAC, au JOC et au JLOC sont
structures conjointes ou intégrées ? sélectionnés suite à un processus
compétitif sous la direction du Département
des opérations de maintien de la paix
(DOMP) et du Département d'appui aux
missions (DAM) au siège de l'ONU à New
York.
15. Les officiers d'étatmajor peuventils Dans certaines des plus grandes missions
être également déployés en dehors du avec un nombre important de bureaux
siège de la mission ? régionaux ou sectoriels, les officiers de
l'étatmajor peuvent également être
déployés dans les régions. En général, les
officiers d'étatmajor travaillent au siège de
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
78 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
la mission.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU 79
Exercice facultatif : Table ronde sur les fonctions liées aux
missions
L'objectif de cette activité est de permettre aux participants de se familiariser
avec les rôles, expliqués dans la partie 2, des hauts responsables en matière
de commandement, contrôle et de gestion dans les opérations de maintien de
la paix de l'ONU et comment ils se servent des documents décrits dans la
partie 1.
Il est recommandé aux instructeurs qu’ils invitent deux ou trois personnes qui
ont récemment occupé divers postes de responsabilité dans une opération de
maintien de la paix de l'ONU à participer à une table ronde sur les tâches
« explicites et implicites » des hauts responsables. L'interaction avec le
panéliste qui partage son expérience permet aux participants d'avoir des
informations de première main au sujet de la complexité qui marque la mise
en œuvre des mandats de maintien de la paix et la gestion au quotidien de la
mission.
Durée : 10 minutes pour introduire l'activité
10 minutes pour chacune des présentations des panélistes
30 minutes pour discuter et poser des questions aux panélistes
5 minutes pour conclure l'activité
Durée totale : 75 minutes (s’il y a 3 panélistes ; le temps imparti à
l'exercice peut être ajusté s'il y a moins ou plus de
panélistes)
Préparation :
1. Identifiez et invitez deux ou trois personnes qui ont
récemment occupé des postes de responsabilité dans divers
domaines d'une opération de maintien de la paix (par
exemple : Commandants de contingent, Chef de composante
militaire ou Chef de composante police ou leurs adjoints ou
Chefs de cabinet, des civils qui ont fait fonction de RSSG,
AdjointRSSG, Chef de cabinet ou Chef d'une composante
civile) à participer à une table ronde. Dans la mesure du
possible, il serait utile d'avoir un groupe mixte de
responsables civils, de la police et des forces armées.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
80 Module 2 –partie 2 : Fonctionnement des opérations de maintien de la paix de l’ONU
2. Demandez aux panélistes de donner un bref aperçu (10
minutes) des fonctions explicites et implicites qu'ils avaient à
ce poste. En ce qui concerne les tâches explicites, demandez
aux intervenants d'identifier les documents et/ou directives
qu'ils ont reçus à leur prise de fonctions.
Demandez leur également leur interprétation des autres
tâches qui devaient aussi être exécutées pour atteindre leurs
objectifs mais qui ne leur étaient pas forcément explicitées. A
cet égard, demandezleur également d'identifier ce qu'ils ont
tiré comme leçon sur la manière dont on peut mieux
collaborer avec les autres composantes (militaire, civile ou
police, par exemple).
Recommandations
1. Présentez l'activité et les panélistes
2. Accordez 10 minutes à chaque panéliste pour sa présentation et
ensuite encouragez les participants à poser des questions aux
panélistes
3. Préparezvous à poser aux panélistes des questions qui vont aider à
faire ressortir les messages clés du module 2.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
MODULE 3 : MISE EN ŒUVRE EFFICACE DES MANDATS
Table des matières
Module 3 : Mise en œuvre efficace des mandats .............................................................................i
Module 3 – partie 1 ...........................................................................................................................1
Notes de préparation pour les instructeurs ............................................................................. 1
Notes de session ................................................................................................................. 13
Module 3 – partie 1a : Droit international applicable aux opérations de maintien de la paix...... 16
Droit international humanitaire.................................................................................................... 18
Qui est protégé par le droit humanitaire international ? ......................................................... 18
Qui est lié par le droit humanitaire international? .................................................................. 23
Droit humanitaire international .................................................................................................... 24
Définition des droits de l'homme........................................................................................... 24
Exercice : Réflexion de groupe partie 1 .............................................................................. 27
L'application du droit international relatif aux droits de l'homme ............................................ 30
Droit des réfugiés et principes directeurs sur les personnes déplacées à l'intérieur de leur pays
(PDIP) ........................................................................................................................... 33
Module 3 partie 1b : Protection des droits de l'homme dans les opérations de maintien de la
paix de l'ONU............................................................................................................................ 35
Liens entre droits de l'homme, sécurité et développement .................................................... 39
Politique des Nations Unies sur les droits de l'homme dans les missions intégrées .............. 41
Appliquer les droits de l'homme dans le maintien de la paix.................................................. 42
Exercice : réflexion de groupe partie 2 ............................................................................... 44
Ce que le personnel de maintien de la paix peut faire................................................................. 46
Rôles des droits de l'homme dans le contexte des opérations de maintien de la paix.................. 47
Autres composantes de mission qui contribuent aux droits de l'homme....................................... 49
Police de l'ONU et droits de l'homme.......................................................................................... 52
Soldats de la paix et droits de l'homme................................................................................. 54
Module 3 – partie 1c : Femmes, paix et SECURITE : le rôle des opérations de maintien de la
paix ........................................................................................................................................... 57
Explorer les rôles des hommes et des femmes........................................................................... 58
Exercice pédagogique.......................................................................................................... 58
Effets des conflits sur les femmes et les hommes ....................................................................... 65
Exercice pédagogique : effets des conflits............................................................................ 65
Ce que les effectifs de maintien de la paix peuvent faire ............................................................. 67
Evolution des responsabilités ............................................................................................... 67
Réintégration des combattants............................................................................................. 68
Déplacement........................................................................................................................ 71
Violence sur les civils et violence sexuelle............................................................................ 72
Effondrement de l'ordre public.............................................................................................. 75
Effondrement des services et infrastructures publics................................................................... 76
Module 3 partie 1d : Protection de l'enfant : le rôle des opérations de maintien de la paix de
l'ONU......................................................................................................................................... 80
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Film: Les enfants en situation de conflit armé dans un monde en mutation ........................... 80
Enfantssoldats .......................................................................................................................... 86
Exercice pédagogique : à quoi ressemble un enfantsoldat ?................................................ 86
Ce que le personnel de maintien de la paix peut faire................................................................. 89
Module 3 – Partie 1 Contrôle des connaissances ................................................................ 93
Questions fréquemment posées par les participants............................................................. 98
Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission......................................... 101
Notes pour la session......................................................................................................... 101
Introduction .............................................................................................................................. 101
Partenaires de la mission ......................................................................................................... 103
Avantages de la coopération avec l'équipepays....................................................................... 104
« Approche intégrée » et opérations multidimensionnelles de maintien de la paix ..................... 107
Partenaires nationaux............................................................................................................... 112
Partenaires internationaux et régionaux nononusiens.............................................................. 114
Collaboration avec la communauté de l’aide humanitaire.......................................................... 116
Ce que le personnel de maintien de la paix peut faire............................................................... 124
Module 3 – partie 2 Contrôle des connaissances............................................................... 127
Questions fréquemment posées par les participants........................................................... 129
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 : Mise en application efficace du mandat 1
MODULE 3 – PARTIE 1
Notes de préparation pour les instructeurs
But
L'objectif de ce module est de donner aux effectifs de maintien de la paix un aperçu
général de la manière dont les missions peuvent efficacement mettre en oeuvre leurs
mandats en :
· appliquant, dans leurs tâches quotidiennes, les règles, principes et
politiques liés au droit international humanitaire et aux droits de
l'homme ;
· collaborant avec les partenaires de mission nécessaires.
La partie 1 définit la position de l'ONU (formulée dans les résolutions du
Conseil de sécurité et la politique des Nations Unies,) selon laquelle un conflit
ne peut être géré efficacement que lorsque les opérations de maintien de la
paix veillent au respect du droit humanitaire international et du droit relatif aux
droits de l'homme, y compris les droits des femmes et des enfants en situation
de conflit. Elle fournit ensuite des outils utiles dont les effectifs peuvent se
servir au quotidien dans leur travail pour pouvoir remplir leurs fonctions
efficacement et conformément aux politiques et directives de l'ONU.
La partie 2 permet aux effectifs de maintien de la paix de se familiariser avec
les partenaires clés avec lesquels ils doivent traiter pour une mise en œuvre
efficace de leur mandat. Ces partenariats veillent à ce que la consolidation de
la paix se poursuive même après le retrait de l'opération de maintien de la
paix.
Résultats d’apprentissage
Au terme du module 3 – partie 1a, les participants pourront :
1. Citer les règles fondamentales du droit international humanitaire
2. Définir et donner des exemples des droits de l'homme protégés par le droit
international
3. Identifier qui est protégé et qui est lié par le droit international relatif aux
droits de l'homme et le droit international humanitaire
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
2 Module 3 : Mise en application efficace du mandat
Au terme du module 3 – partie 1b, les participants pourront :
1. Reconnaître et identifier les violations ou abus des droits de l'homme qui
ont lieu dans la zone de la mission pendant la période de conflit ou de
postconflit
2. Discuter des politiques de l'ONU en matière de droits de l'homme qui
s'appliquent aux situations de maintien de la paix
3. Décrire la pertinence pratique des droits de l'homme dans leur travail et les
moyens de promouvoir et de protéger les droits de l'homme dans le cadre
de leurs tâches
4. Expliquer l'importance de la coordination des actions liées aux droits de
l'homme avec la composante droits de l'homme de la mission
Au terme du module 3 – partie 1c, les participants pourront :
1. Expliquer les différentes incidences des conflits sur les femmes/filles et les
hommes/garçons
2. Expliquer comment les femmes sont à la fois victimes des conflits et
partenaires clés dans le cadre des activités de maintien et de consolidation
de la paix des opérations de maintien de la paix de l'ONU
3. Donner des exemples de la manière dont les effectifs de maintien de la
paix peuvent aider à protéger les femmes et soutenir l'égalité des sexes au
quotidien dans leur travail
Au terme du module 3 – partie 1d, les participants pourront :
1. Donner la définition du mot « enfant » dans le droit international
2. Expliquer comment le droit international protège les enfants affectés par
les conflits armés
3. Décrire l'incidence des conflits violents sur les enfants
4. Expliquer ce que les effectifs de maintien de la paix peuvent faire pour
promouvoir la protection de l'enfant et les droits de l'enfant dans des
conflits armés
Au terme du module 3 – partie 2, les participants pourront :
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 : Mise en application efficace du mandat 3
1. Expliquer les avantages d'une approche intégrée de la part de l’opération
de maintien de la paix et de l'équipepays de l'ONU
2. Expliquer pourquoi les acteurs nationaux sont des partenaires clés pour les
opérations de maintien de la paix de l'ONU
3. Citer les trois principes humanitaires
4. Expliquer le rôle de l'opération de maintien de la paix dans l'acheminement
de l'aide humanitaire
Séquence pédagogique
Il est préférable que le module 3 soit placé après les modules 1 et 2 puisque
ceuxci fournissent des informations de base sur lesquelles repose le module
3.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
4 Module 3 : Mise en application efficace du mandat
Durée
Le temps imparti sera 4560 min.
fonction du contenu à
couvrir
Méthodologie
Les points suivants proposent à titre indicatif une méthodologie. Les
instructeurs expérimentés peuvent choisir d'autres méthodes et activités pour
présenter le contenu et les messages clés du présent module.
Partie 1 :
· Présentations avec diapositives PowerPoint
· Exercices de réflexion de groupe et études de cas
· Séances informelles de questionsréponses (au gré de l'instructeur)
· Des questions de contrôle des connaissances à la fin de la partie 1*
Partie 2 :
· Présentations avec diapositives PowerPoint
· Séances informelles de questionsréponses (au gré de l'instructeur)
· Des questions de contrôle des connaissances à la fin de la partie 2*
· Une étude de cas facultative
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 : Mise en application efficace du mandat 5
* REMARQUE : Il incombe à l'établissement de décider si les questions de
contrôle de connaissance seront posées au groupe de façon informelle ou
sous forme d'interrogation écrite. Dans les deux cas, il est recommandé de
fournir les bonnes réponses à la fin de l'interrogation pour s'assurer que les
participants ont compris clairement les messages clés.
Profil des instructeurs
Il est recommandé que la partie 1 du module 3 soit présentée par un instructeur qui
connaît à fond le droit international humanitaire et le droit international relatif aux
droits de l'homme, y compris les droits des femmes et des enfants. Dans la mesure
du possible, l'instructeur doit avoir une expérience pratique dans l'application des
droits de l'homme, y compris les droits des femmes et des enfants, dans les
opérations de maintien de la paix de l'ONU.
Il est recommandé que la partie 2 du module 3 soit présentée par un instructeur qui a
une expérience personnelle d'une opération de maintien de la paix et une solide
connaissance de ses structures, de sa composition et des relations de travail.
Informations de référence pour les instructeurs
Préparation de l'instructeur
Lectures requises
· Résolutions 1325 (2000) et 1820 (2008) du Conseil de sécurité sur les
femmes, la paix et la sécurité (S/RES/1325 et S/RES/1820)
· Résolution 1612 (2005) du Conseil de sécurité sur les enfants affectés
par les conflits armés (S/RES/1612)
· Résolution 1674 du Conseil de sécurité sur la protection des civils
(S/RES/1674)
· « The Geneva Conventions: The Core of International Humanitarian
Law » « Les conventions de Genève : Le fondement du droit
international humanitaire » au site :
http://www.icrc.org/web/fre/sitefre0.nsf/html/genevaconventions
· International Bill of Human Rights (Charte internationale des droits de
l'homme) disponible à : http://www2.ohchr.org/french/law/
· DPKO/DFS Policy on Gender Equality in UN Peacekeeping Operations,
2006 disponible à : http://peacekeepingresourcehub.unlb.org (version
française non disponible)
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
6 Module 3 : Mise en application efficace du mandat
· (Il est recommandé que les formateurs de la police lisent également les
orientations du DOMP/DAM sur L'intégration de la perspective Genre
dans le travail de la police dans les missions de maintien de la paix,
2008)
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 : Mise en application efficace du mandat 7
Préparation générale
Equipement
1. Ordinateur et diapositives pour la session
2. Projecteur et écran pour diapositives
3. Un lecteur de DVD et des hautparleurs pour la projection éventuelle de
films
4. Tableau à feuilles ou tableau blanc et marqueurs
Matériel
1. Partie 1d – Protection des enfants : si vous séparez les participants en
petits groupes, constituez des jeux de 4 à 5 photos qui présentent une
combinaison de rôles et responsabilités que les enfants peuvent assumer
dans des zones de conflit, y compris des photos d'enfantssoldats. Des
exemples peuvent être téléchargés à partir de la « boîte à outils » du
formateur au site suivant :
www.peacekeepingresourcehub.org (Version française non disponible).
(Par ailleurs, vous pouvez utiliser la diapositive à la fin du module 3)
2. Partie 2 – Collaborer avec les partenaires de la mission : si possible,
imprimez pour chacun des participants les documents à distribuer qui sont
décrits à la page 108.
3. Les participants apprécient de recevoir des exemplaires des présentations
PowerPoint. S'il est possible d'imprimer cellesci, il est recommandé de le
faire sous format polycopié avec 3 diapositives par page pour que les
participants puissent avoir suffisamment d'espace pour prendre des notes.
Remarque : Les dernières diapositives de chaque présentation PowerPoint
contiennent les questions et réponses pour les contrôles de connaissance. Il
n’est pas nécessaire de les imprimer.
Préparation spécifique à la mission
Si la mission de déploiement est connue :
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
8 Module 3 : Mise en application efficace du mandat
1. Si la partie 1 du module est présentée pour préparer les participants à une
mission bien précise de maintien de la paix de l'ONU, il convient de se
procurer des informations sur la situation des droits de l'homme dans le
pays en question au site du Bureau du Hautcommissariat aux droits de
l'homme (HCDH) : (http://www.ohchr.org/FR/Pages/WelcomePage.aspx)
2. L'information dont on fait état au module 3partie 2 au sujet de l'équipe de
l'ONU présente dans le pays peut s'obtenir à partir du dossier d'information
de prédéploiement au site suivant :
http://peacekeepingresourcehub.unlb.org (Version française non
disponible)
3. Des informations, spécifiques au pays, ayant trait à la réaction humanitaire
internationale sont disponibles sur Relief web à : http://www.reliefweb.int
(Version française non disponible)
Ressources additionnelles
· OHCHR, The Core International Human Rights Treaties (HCDH : Les
principaux traités internationaux relatifs aux droits de l’homme)
http://www.ohchr.org/EN/PublicationsResources/Pages/ReferenceMate
rial.asp
· OHCHR, New Core International Human Rights Treaties, (Les
nouveaux principaux traités internationaux relatifs aux droits de
l’homme)
http://www.ohchr.org/EN/PublicationsResources/Pages/ReferenceMate
rial.aspx
· Pour de plus amples renseignements ou une assistance sur le volet
droits de l'homme de ce module, les instructeurs peuvent contacter
l'Unité de méthodologie, de l'éducation et de la formation du HCDH à
Genève : Metu@ohchr.org.
· Lignes directrices et références du Comité permanent interinstitutions
(IASC) pour les situations d’urgence complexes, janvier 2009,
disponible à : http://www.humanitarianinfo.org/iasc/ (Version française
non disponible ) (et cliquer sur le lien “Products”)
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 : Mise en application efficace du mandat 9
Documents cités dans ce module
Voir cidessus et consulter :
· Charte des Nations Unies
· Déclaration universelle des droits de l'homme
· SecretaryGeneral’s Bulletin Observance by United Nations forces of
international humanitarian law (ST/SGB/1999/13 Secrétariat 6 août
1999) http://www.un.org/peace/st_sgb_1999_13.pdf Note : La version
française du site est http://www.un.org/fr/peace/ mais le document est
en anglais
· Convention de 1951 relative au statut des réfugiés(disponible à :
http://www.unhcr.org/protect/3c0762ea4.html)
· Guiding Principles on Internal Displacement (principes directeurs sur
les déplacements internes) (disponible à :
www.reliefweb.int/OCHA_OL/pub/idp_gp/idp_fr2.htm )
· DPKO/DFS Policy Directive on Quick Impact Projects (QIPs),(Directive
politique du DOMP/DAM sur les projets à effet rapide, 2007
· DPKO/DFS Guidelines on Joint Operational Initiatives: UN
Peacekeeping Operations and the World Bank, (Directives du
DOMP/DAM sur les initiatives opérationnelles conjointes : opérations
de maintien de la paix de l’ONU et Banque mondiale), 2007
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
10 Module 3 : Mise en application efficace du mandat
Légende
Remarque à l'instructeur (références à consulter)
[ Points à aborder (Les principaux points à traiter sur le sujet. Dans l'idéal,
l'instructeur présente les points à aborder dans ses propres termes au lieu
de les lire aux participants. Veuillez noter que le texte des points à aborder
est mis en relief en caractères bleu gras sur les diapositives
correspondantes.)
Spécifique à la mission (un point qui gagnera à être expliqué avec des
informations spécifiques à l'opération)
[ Exemples (des cas pour illustrer un point ou un message clé)
Questions types (une liste de questions possibles à poser aux participants)
¥ Polycopié (indique qu'il y a un document à distribuer aux participants à ce
stade du cours)
Film (un film proposé comme activité obligatoire ou facultative)
Activité prédagogique obligatoire (activité qu’il est vivement recommandée
d'intégrer au cours)
Activité pédagogique facultative (une activité qui peut être effectuée s'il
reste du temps et si elle convient à ce groupe de participants. Les
indications concernant ces activités se trouvent à la fin du module ou de la
partie, comme indiqué dans le texte.)
Ñ Points clé à résumer (messages clé qui méritent d'être répétés à la fin de
la session. L’instructeur peut également demander aux participants de citer
les principaux messages qu'ils ont retenus de la session. Il pourra alors
compléter avec les points qui auront été omis.)
Remarque : Une liste des questions fréquemment posées par les participants
figure à la fin de parties 1 et 2 du module.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 : Mise en application efficace du mandat 11
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 13
Notes de session
Diapositive
1
Diapositive
2
Note à l'instructeur : En guise d'introduction, les instructeurs doivent aider les
participants à comprendre pourquoi la connaissance du droit international
humanitaire et des droits de l'homme, y compris les aspects liés à la protection des
femmes et des enfants en conflit, est importante pour tous les effectifs de maintien
de la paix. Les instructeurs sont encouragés à procéder à une séance de réflexion
approfondie avec les participants pour faire ressortir les points soulevés ciaprès.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
14 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
Diapositive
3
[ Tous les effectifs de maintien de la paix doivent, en principe, promouvoir,
protéger et respecter les droits de l'homme durant leur service dans une
opération de maintien de la paix. La promotion des droits de l'homme pour
tout le monde, sans discrimination, est l'un des objectifs majeurs de la
Charte des Nations Unies.
[ Le Conseil de sécurité mandate précisément les opérations de maintien de
la paix pour promouvoir et protéger les droits de l'homme, y compris les
droits de l'homme des femmes et des enfants qui sont souvent affectés par
les conflits.
[ Le Conseil de sécurité se préoccupe également de la protection des civils et
du respect du droit international humanitaire pour toute situation de conflit.
[ Tous les éléments de maintien de la paix sont censés protéger les enfants
de la violence, notamment de leur recrutement illicite comme enfants
soldats dans les forces armées. Le Conseil de sécurité a donné des
directives aux opérations de maintien de la paix pour qu'elles s'efforcent
davantage de protéger les enfants des effets des conflits, notamment leur
recrutement comme enfantssoldats.
[ Le Conseil de sécurité et les politiques du DOMP/DAM exigent des effectifs
de maintien de la paix qu'ils fassent la promotion de l'égalité des sexes
dans le cadre de leur travail. Le Conseil de sécurité a également donné
des directives au personnel de maintien de la paix pour qu'il s'efforce
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 15
davantage de faire participer les femmes à des activités de paix et de
sécurité et de protéger femmes et enfants des violences sexuelles en
situation de conflit.
[ La Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité et les politiques du
DOMP/DAM font spécifiquement référence à cette obligation car il est
entendu que le respect du droit international humanitaire et la protection des
droits de l'homme vont limiter les effets négatifs de la guerre et mener à une
paix plus viable et plus durable. Ces droits comprennent spécifiquement les
droits des femmes et des enfants en situation de conflit.
Diapositive
4
[ Tout le personnel de maintien de la paix se conduit en exemple. Vous êtes
un « ambassadeur » des Nations Unies et de votre pays dans toutes les
actions que vous menez en tant qu'agent de maintien de la paix et vous
devez respecter les normes les plus élevées de conduite et d'intégrité.
[ Les effectifs de maintien de la paix ne peuvent, en aucun cas, prendre part,
d'une manière ou d'une autre, aux violences ou à l'exploitation sexuelle des
femmes, des enfants ou des populations locales. Les effectifs de maintien
de la paix ne doivent pas commettre de violations des droits de
l'homme ou du droit international humanitaire.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
16 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
MODULE 3 – PARTIE 1A :
DROIT INTERNATIONAL APPLICABLE AUX OPERATIONS
DE MAINTIEN DE LA PAIX
Diapositive
5
Diapositive
6
Note à l'instructeur : Présenter le module 3 partie 1a et les résultats
pédagogiques (voir diapositives cidessus).
[ Comme on l'a vu dans le module 2, le Conseil de sécurité a adopté plusieurs
résolutions qui soulignent ses préoccupations au sujet de trois thèmes
majeurs, particulièrement pertinents quand il s'agit d'opérations de maintien
de la paix. Ces résolutions sont les suivantes :
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 17
· Résolutions 1325 et 1820 du Conseil de sécurité sur les femmes, la
paix et la sécurité (adoptées en 2000 et 2008 respectivement) ;
· Résolution 1612 du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits
armés (adoptée en 2005) ;
· Résolution 1674 du Conseil de sécurité sur la protection des civils
en conflit armé (adoptée en 2006).
[ Ces résolutions sont fondées sur le droit international et lient les Etats
membres. Elles condamnent aussi vigoureusement que possible tout acte
de violence ou d'abus, notamment ceux qui figurent cidessous, à l'endroit
des civils dans des situations de conflit armé
· Torture
· Violence liée au genre et violence sexuelle
· Violence faite aux enfants
· Recrutement et exploitation d’enfantssoldats
· Traite de personnes
· Refus intentionnel d'apporter une aide humanitaire
[ Ces résolutions appellent également les effectifs de maintien de la paix à
s'informer sur le droit international humanitaire et le droit relatif aux droits de
l'homme et aux droits des réfugiés ainsi que sur la manière de les appliquer
conjointement avec les dites résolutions du Conseil de sécurité en vue de
prévenir la violence faite aux civils et de gérer son impact là où elle a été
commise.
[ La partie 1 du module 3 explique les éléments clés du droit international
humanitaire, du droit relatif aux droits de l'homme et aux droits des réfugiés
et contient des chapitres détaillés à propos des moyens par lesquels les
effectifs de maintien de la paix peuvent promouvoir et protéger les droits de
l'homme, intégrer le facteur genre, protéger les droits des femmes et des
enfants affectés par les conflits armés. L'envergure des efforts
qu'entreprend une opération de maintien de la paix de l'ONU pour
promouvoir le respect du droit international, y compris de la part des effectifs
euxmêmes, est un facteur important pour maintenir sa légitimité dans le
pays.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
18 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
Droit international humanitaire
Qui est protégé par le droit humanitaire international ?
Diapositive
7
[ Le droit international humanitaire est également connu sous le nom de
droit de la guerre ou droit des conflits armés. Il s'agit de lois qui s'appliquent
en période de conflit armé, aux niveaux national et international.
[ Le droit international humanitaire est un ensemble de règles qui visent, pour
des raisons humanitaires, à limiter les effets négatifs des conflits armés
et réduire la souffrance en période de guerre.
[ Les règles majeures du DIH figurent dans les Conventions de Genève et
leurs protocoles additionnels.
[ Le DIH protège les personnes qui ne participent pas (ou ne participent
plus) aux hostilités comme, par exemple, les civils, les blessés, les
prisonniers, le personnel médical et les travailleurs humanitaires.
[ Le DIH impose des restrictions aux moyens et méthodes de guerre.
L'usage de certaines armes telles que les armes incendiaires (des armes qui
provoquent des incendies) parce qu'elles causent des souffrances
démesurées.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 19
[ Le DIH interdit certaines méthodes de guerre comme, par exemple, l’acte de
se faire passer pour un employé de la CroixRouge ou du CroissantRouge
pour tromper l'ennemi.
Diapositive
8
[ Les diapositives 8 et 10 résument les règles fondamentales du droit
international humanitaire que tout le personnel de maintien de la paix doit
retenir.
[ Les parties à un conflit doivent à tout moment différencier les populations
civiles des combattants afin d'épargner les civils et leurs biens. Ni la
population civile dans son ensemble ni des civils pris individuellement
ne peuvent faire l'objet d'attaques. Les attaques ne peuvent viser que
des objectifs militaires.
[ Tous ceux qui ne participent pas ou ne peuvent plus participer aux hostilités
doivent être respectés et traités humainement sans aucune distinction
défavorable de quelque nature que ce soit.
[ Les civils et combattants qui se sont rendus sont protégés. Il est interdit de
tuer ou de blesser un adversaire qui se rend ou qui ne peut plus prendre
part au combat.
[ La torture est toujours interdite quelles que soient les circonstances.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
20 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
Diapositive
9
[ Toute personne, civil ou combattant, qui s'est rendue ou qui a été capturée a
droit à un procès équitable et ne peut pas être torturée ou traitée de façon
cruelle ou inhumaine. Les combattants et civils capturés doivent être
respectés et protégés des actes de violence ou de représailles. Ils ont le
droit de communiquer avec leurs familles, de recevoir de l'aide et de
bénéficier de garanties judiciaires de base.
[ Les attaques indiscriminées et démesurées sont interdites. Il s'agit là
d'attaques qui doivent causer des morts parmi les civils ou des dégâts aux
biens civils excessifs par rapport aux objectifs militaires concrets de
l'attaque. Ni les parties au conflit ni les membres de leurs forces armées ne
jouissent d'un droit illimité de choisir des méthodes et des moyens de
guerre. Il est interdit d'employer des armes ou des méthodes de guerre
susceptibles de causer des blessures excessives ou d'inutiles
souffrances. Le droit humanitaire a, par conséquent, interdit l'usage de
plusieurs armes, notamment des cartouches explosives ou des armes à
laser aveuglantes.
[ Les blessés et les malades doivent être récupérés et pris en charge par
la partie au conflit qui les détient, peu importe s'ils sont ses ennemis ou non.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 21
Diapositive
10
[ Le personnel médical et les établissements médicaux ainsi
que leurs moyens de transport et équipements doivent être respectés
et protégés.
[ La croix rouge ou le croissant rouge sur fond blanc est le symbole distinctif
indiquant que les personnes et objets qui lui sont associés doivent être
respectés.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
22 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
Diapositive
11
[ Le droit international humanitaire impose à toutes les parties dans un
conflit l’obligation de respecter et de faire respecter les règles du DIH.
[ Le DIH prévoit des mesures pour prévenir ou punir les crimes de guerre.
Les crimes de guerre constituent de « graves atteintes » aux Conventions de
Genève et à leurs Protocoles additionnels ainsi que des violations majeures
du droit international humanitaire. Quelques exemples de crimes de guerre :
attaques contre les civils, recrutement d'enfants comme soldats,
torture des prisonniers et violence sexuelle.
[ Ceux qui sont responsables de violations doivent être sanctionnés, si
possible, par des juridictions nationales, sinon dans des juridictions
internationales comme la Cour pénale internationale (CPI). L'ONU a établi
des tribunaux pénaux ad hoc pour l'exYougoslavie et le Rwanda mais il
incombe principalement à chaque Etat de prévenir et de poursuivre en
justice les crimes de guerre.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 23
Qui est lié par le droit humanitaire international?
Diapositive
12
[ Toutes les parties à un conflit sont liées par le droit international
humanitaire. Ce droit ne s'applique que dans les situations de conflit armé ;
il ne couvre pas des tensions ou perturbations internes comme, par
exemple, des actes isolés de violence. La loi s'applique seulement après
l'éclatement du conflit et, équitablement, à toutes les parties, peu importe
celle qui a ouvert les hostilités.
[ Les règles et principes du droit international humanitaire sont
également applicables aux forces des Nations Unies. Le Secrétaire
général a explicité ce principe dans les règles de l'ONU et a indiqué que les
soldats de l'ONU qui violent le droit international humanitaire sont
passibles de poursuites judiciaires dans les juridictions de leur pays.
[ Les documents tels que les Règles d'engagement et la Directive sur l'usage
de la force sont toujours élaborés en conformité avec le droit international
humanitaire. De même, dans les accords SOMA ou SOFA conclus entre les
Nations Unies et le pays dans lequel la mission de maintien de la paix se
déroule, il est précisé que les forces de maintien de la paix de l'ONU vont
agir conformément aux règles et principes du droit humanitaire international.
Note à l'instructeur : Les obligations, par rapport au DIH, des effectifs de maintien
de la paix de l'ONU sont explicitées dans le bulletin du Secrétaire général
ST/SGB/1999/13, du 6 août 1999. Notamment pour les cours où sont présents des
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
24 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
commandants de contingent, les instructeurs doivent envisager de distribuer aux
participants un exemplaire du bulletin du Secrétaire général téléchargeable au site
suivant : http://peacekeepingresourcehub.unlb.org. (Version française non
disponible)
Droit humanitaire international
Définition des droits de l'homme
Diapositive
13
[ Le droit international relatif aux droits de l'homme s'applique à tout
être humain aussi bien en période de guerre qu'en période de paix.
L'universalité des droits de l'homme est soulignée dans la Charte des
Nations Unies qui engage les Etats membres à promouvoir et à encourager
le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous,
sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion. La Charte des
Nations Unies est ellemême un traité international contraignant.
[ Les droits de l'homme sont dus à chaque personne en sa qualité d'être
humain. Les droits de l'homme sont universels parce que chaque être
humain y a droit quels que soient sa race, sa couleur, son sexe, sa langue,
sa religion, ses opinions politiques ou autres, son origine nationale et
sociale, sa propriété, sa naissance ou autre statut. Ce principe de non
discrimination est un principe clé dans le concept de droits de l'homme.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 25
[ Nul ne peut retirer à une personne ses droits de l'homme. Les droits de
l'homme d’une personne peuvent être violés et le sont souvent mais cela ne
veut pas dire qu'on les a retirés à la personne en question.
[ Un autre principe clé est que les droits de l'homme sont interdépendants
et d'une égale importance. Cela signifie que la réalisation (l'exercice) d'un
droit de l'homme est liée à celle des autres. Par exemple, pour que les
citoyens puissent exprimer une réelle opinion politique par le vote, ils doivent
avoir accès à une quantité suffisante d'informations pertinentes.
[ Au fil des ans et grâce au combat des uns et des autres, les revendications
portant sur le respect de la dignité humaine se font non plus dans l'arène de
l'éthique mais dans celle du droit et les droits de l'homme ont fini par être
protégés aussi bien par les lois et constitutions nationales que par le droit
international. Du fait que les droits de l'homme sont établis dans le droit
international, ils ont force de loi et sont garantis au plan international.
· L'Assemblée générale a adopté la Déclaration universelle des droits de
l'homme le 10 décembre 1948. Conçue comme « l’idéal commun à
atteindre par tous les peuples et toutes les nations », la Déclaration
universelle des droits de l'homme a été, au fil du temps, généralement
acceptée comme étant la norme fondamentale des droits de l'homme
que chacun doit respecter et protéger.
[ Des traités additionnels (également appelés conventions, pactes ou
accords), des déclarations, directives, principes directeurs etc. ont été mis
au point depuis la déclaration universelle et détaillent le contenu des droits
de l'homme et les obligations des Etats à promouvoir, protéger et appliquer
ces droits spécifiques.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
26 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
Diapositive
14
[ La Déclaration universelle des droits de l'homme, pierre angulaire des
normes internationales en matière de droits de l'homme, souligne que les
libertés fondamentales et les droits de l'homme (civiques, culturels,
économiques, politiques et sociaux) sont universels et garantis à tout le
monde. La DUDH, le Pacte sur les droits économiques, culturels et
sociaux ainsi que le Pacte sur les droits politiques et civiques
représentent ensemble la Charte internationale des droits de l'homme.
A cette charte s'ajoutent des traités additionnels sur les droits de l'homme
portant sur des domaines spécialisés tels que la prévention du génocide et
de la torture, les groupes minoritaires et les personnes handicapées. La
protection des droits des femmes et des enfants est également un thème
majeur du droit international relatif aux droits de l'homme.
[ Exemples de droits civiques et politiques :
· le droit à la vie
· le droit de ne pas être torturé
· le droit d'être protégé de la discrimination
· la liberté d'expression
· le droit à un procès équitable
· le droit de ne pas être réduit à l'esclavage
[ Exemples de droits économiques, sociaux et culturels :
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 27
· le droit d'adhérer à un syndicat
· le droit à l'éducation
· le droit à la nourriture
· les droits au logement et aux soins médicaux
· les droits à la sécurité sociale et au travail
· le droit à un salaire égal pour un travail égal
[ Comme vous le voyez dans ces exemples et dans la diapositive, le droit
international relatif aux droits de l'homme vise à protéger certaines
catégories de droits de l'homme ainsi que tout groupe de personnes qui
peuvent avoir besoin d'une protection spéciale à cause de leur vulnérabilité
ou de la discrimination qu'elles subissent de façon disproportionnée. Les
femmes et les enfants représentent deux de ces groupes et les mesures de
protection spéciale qui leur sont garanties seront expliquées en détail dans
les parties 1c et 1d.
[ Parmi les groupes dont les droits de l'homme peuvent être particulièrement
en péril dans les situations de conflit, il faut noter :
· les minorités groupes ayant en commun des caractéristiques
ethniques, religieuses ou linguistiques différentes de celles de la
majorité de la population ;
· les détenus personnes en détention soit parce qu'elles attendent
d'être jugées soit parce qu'elles purgent une peine;
· les personnes handicapées personnes qui ont été blessées ou
mutilées ou qui ont des handicaps physiques ou moteurs innés ou
acquis ;
· les réfugiés ou les personnes déplacées à l'intérieur de leur pays
(PDIP) personnes qui ont fui leur domicile suite à un conflit armé, une
persécution, des violations systématiques des droits de l'homme ou des
catastrophes naturelles (les réfugiés traversent une frontière
internationale alors que les personnes déplacées fuient leur domicile
mais restent dans leur pays de résidence).
Exercice : Réflexion de groupe partie 1
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
28 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
Les droits de l'homme les plus fréquemment menacés dans des
situations de conflit et de postconflit
L'objectif de cet exercice est d'explorer la définition et le sens des grands
droits de l'homme qui sont le plus fréquemment en danger dans une situation
de conflit et qui peuvent nécessiter une attention plus urgente de la part des
effectifs de maintien de la paix.
S'il s'agit d'un stage où les participants ont déjà connaissance de la mission à
laquelle ils seront déployés, cet exercice peut servir à les familiariser avec
certaines des problématiques liées aux droits de l'homme dans le pays hôte.
Durée : 15 minutes
Préparation :
1. Installez un tableau à feuilles pour noter les idées. Vous pouvez également
vous servir d'un tableau blanc ou d'un tableau noir.
2. Si l'on sait dans quelles missions les participants seront déployés,
l'instructeur doit se servir des plus récents rapports sur les droits de
l'homme publiés par le Secrétaire général, le Hautcommissariat des
Nations Unies aux droits de l'homme pour identifier les violations majeures
des droits de l'homme qui doivent orienter la discussion. Pour télécharger
les rapports, les instructeurs doivent aller au site suivant :
http://www.ohchr.org/FR/Pages/WelcomePage.aspx et cliquer sur le lien
pertinent.
Lignes directrices relatives à l’exercice :
1. Demander aux participants de donner des exemples de la manière dont les
conflits peuvent influer sur les droits de l'homme. Poser également la
question spécifique de savoir lesquels des droits de l'homme sont le plus
fréquemment en danger dans des situations de conflit et de postconflit. En
se servant des exemples fournis par les participants, expliquer les
définitions de certains droits de l'homme clés énumérés ciaprès :
Définitions de droits de l'homme clés mis en danger dans les situations
de conflit et de postconflit
· le droit à la vie (veut dire que l'Etat a l'obligation de protéger les
personnes des tueries arbitraires ou indiscriminées, y compris celles
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 29
commises par des agents de l'Etat, ou commises à cause de la guerre,
d'un génocide ou de la violence en masse ; l'Etat a également un devoir
particulier de prévenir la mort de toute personne arrêtée et d'empêcher
la condamnation à mort des personnes de moins de 18 ans).
· interdiction de la torture et du traitement cruel, inhumain et
dégradant (la torture est définie comme étant des actes commis par
des agents de l'Etat pour infliger, à dessein, une grande douleur ou
souffrance physique ou mentale pour un but bien précis comme, par
exemple, l'extorsion d'une information ou d'une confession ou la
punition, l'intimidation ou la discrimination envers une personne).
· interdiction de l'esclavage (l'esclavage peut être considéré comme
tout acte lié à l'acquisition, l'échange, le commerce ou la vente d'une
autre personne).
· interdiction des actes de violence contre les femmes (ces actes
sont définis comme toute forme de violence physique, sexuelle et
psychologique commise dans la communauté, dans la famille (violence
au foyer) ou par des agents de l'Etat).
· interdiction des arrestations ou des détentions arbitraires (cela
veut dire que les agents de l'Etat ou des personnes qui semblent
exercer des fonctions officielles ne peuvent pas confiner quelqu'un
dans une prison ou un centre de détention sans une raison valable et
légale. Plus précisément, ces actes sont considérés comme arbitraires
quand ils ne sont pas fondés sur la loi, ne suivent pas les procédures
légales, sont disproportionnés par rapport aux objectifs, discriminatoires
ou sans juste raison.)
· le droit à un procès équitable (ou « le droit à la défense » qui veut
dire qu'une personne accusée d'un délit a droit à un procès équitable
avec des garanties minimum)
· interdiction de la traite des personnes (la menace ou le recours à la
force, à la coercition, à l'enlèvement, à la fraude, à la tromperie ou à
l'abus de pouvoir pour recruter, transporter ou garder des personnes en
vue de les exploiter)
· le droit à la nourriture
· le droit à l'eau
· le droit au logement/hébergement
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
30 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
· la liberté de pensée, de conscience et de religion (le droit de
vénérer, d'observer, de pratiquer et d'enseigner la religion ou la
croyance de son choix)
· liberté d'expression (la liberté de rechercher, de communiquer et de
recevoir des informations et des idées)
· liberté d'assemblée et d'association pacifiques (le droit de préparer,
de conduire ou de participer à une assemblée ou manifestation
pacifique)
L'application du droit international relatif aux droits de l'homme
Diapositive
15
[ La qualité d’être humain nous confère automatiquement des droits
spécifiques (c’est a dire les droits cités dans la Déclaration universelle des
droits de l'homme et dans de nombreux documents internationaux relatifs au
droit international humanitaire et aux droits de l'homme.) Un certain nombre
de principes et règles tels que l'interdiction de la torture et le droit à un
procès équitable ne nécessitent pas un traité et sont obligatoires pour tous
les Etats. Cela signifie qu'ils s'appliquent à toutes les personnes dans
toutes les situations et ne peuvent pas être suspendus.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 31
[ Les droits de l'homme qui sont codifiés dans des traités ne s'appliquent
qu'aux Etats qui ont ratifié ces traités. Par la ratification d'un traité, les Etats
assument l'obligation juridique d'agir pour protéger et promouvoir les droits
couverts dans ces documents. Chaque Etat membre des Nations Unies a
ratifié au moins un traité relatif aux droits de l'homme.
Définition
La ratification d'un traité est le processus par lequel le gouvernement ou
l'assemblée législative d'un pays adopte ou cautionne officiellement un traité
international et, partant, accepte d'y être juridiquement lié.
[ Les Etats qui accueillent chez eux des opérations de maintien de la paix ont
tous ratifié un ou plusieurs traités internationaux de droits de l'homme et ont
donc entrepris de protéger et de promouvoir les droits inclus dans ces
traités. En outre, les accords de paix prévoient, de plus en plus, l'obligation
des signataires à se conformer aux traités et normes internationaux en
matière de droits de l'homme.
[ Un Etat honore ses obligations en matière de droits de l'homme par
l'intermédiaire des actions d'acteurs comme les parlementaires, les juges, la
police, les forces armées, les ministères et d'autres autorités locales. Il
incombe à ces derniers de protéger la population et de veiller à ses besoins.
Les acteurs qui ne font peutêtre pas partie officiellement du gouvernement
ou de l'appareil d'Etat mais agissent en son nom ont également des
obligations en matière de droits de l'homme.
[ Dans des cas exceptionnels, un Etat qui a ratifié un traité sur les droits de
l'homme peut, dans des périodes d'urgence publique qui menacent la vie de
la nation et avec des conditions très strictes, décider la suspension
provisoire de certains droits de l'homme. L'état d'urgence doit être
officiellement déclaré et le public doit en être informé. Les dérogations
doivent être strictement fonction des exigences de la situation et ne doivent
pas être la source de discrimination liée à la race, la couleur, le sexe, la
langue, la religion et l'origine sociale.
[ Les opérations de maintien de la paix des Nations Unies doivent être
menées dans le respect total des droits de l'homme et œuvrer à
promouvoir et protéger les droits de l'homme dans l'exécution de leurs
mandats. Les effectifs de maintien de la paix de l'ONU, qu'ils soient
militaires, policiers ou civils, doivent agir conformément au droit
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
32 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
international relatif aux droits de l'homme. Ils ne doivent en aucun cas
commettre de violations des droits de l'homme et doivent respecter les droits
de l'homme dans leurs relations, en public ou en privé, avec leurs collègues
et les populations locales.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 33
Droit des réfugiés et principes directeurs sur les personnes
déplacées à l'intérieur de leur pays (PDIP)
Diapositive
16
[ Un autre ensemble important de lois que les effectifs de maintien de la paix
doivent connaître est le droit des réfugiés. Ce droit définit le réfugié comme
étant une personne qui a fui son pays et qui vit dans un autre pays sans
pouvoir retourner chez elle et bénéficier de la protection de son pays à
cause d'une crainte fondée de faire l'objet d'une discrimination en raison de
sa race, sa religion, sa nationalité, son opinion politique ou son
appartenance à un groupe.
[ Le droit international sur les réfugiés garantit aux réfugiés leurs droits
de l'homme et définit les obligations des Etats à protéger les réfugiés
vivant dans leur territoire.
[ Dans la quasitotalité des situations de postconflit, les effectifs de maintien
de la paix auront à traiter avec les personnes déplacées à l'intérieur de leur
pays (PDIP). Ces PDIP sont des personnes qui ont également fui leur
domicile sans pouvoir y retourner mais qui n'ont pas, contrairement aux
réfugiés, traversé une frontière internationale.
[ Un grand nombre d'opérations de maintien de la paix sont mandatées pour
faciliter le retour, en sécurité, des réfugiés et des personnes déplacées à
l’intérieur de leur pays. Le Conseil de sécurité, dans sa résolution 1674 sur
la protection des civils, réaffirme que, quand la situation s'y prête, les
opérations de maintien de la paix de l'ONU seront mandatées pour créer
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
34 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
« des conditions propices au retour volontaire et définitif, en toute sécurité et
dans la dignité, des réfugiés et personnes déplacées ». La résolution 1674
encourage également les opérations de maintien de la paix, dans le contexte
de leurs mandats, à prendre toutes les mesures possibles pour assurer la
sécurité dans les camps de réfugiés et de PDIP et dans leurs alentours.
[ Le droit international relatif aux droits de l'homme, le droit des réfugiés et le
droit international humanitaire peuvent être techniques et parfois
compliqués. Il y a toujours des experts juridiques dans les missions (les
chargés des droits de l'homme et des affaires judiciaires, les conseillers
juridiques des forces armées et de la police) ainsi que des employés des
organismes onusiens tels que le Hautcommissariat des Nations Unies pour
les réfugiés (HCR) qui peuvent donner des conseils quant à la meilleure
façon de traiter une question de droit.
[ En tant qu'agents de maintien de la paix, nous devons quand même nous
familiariser avec les aspects essentiels du droit international relatif aux droits
de l'homme et du droit international humanitaire qu'il nous « faut connaître »
pour pouvoir exécuter nos tâches et guider notre conduite. Les sections
suivantes vont détailler la manière dont le personnel de maintien de la paix
doit œuvrer pour protéger les droits de l'homme et assurer la protection des
femmes et des enfants en suivant les consignes des résolutions du Conseil
de sécurité sur ces questions.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 35
MODULE 3 PARTIE 1B :
PROTECTION DES DROITS DE L'HOMME DANS LES
OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DE L'ONU
Diapositive
17
Note à l’instructeur : présenter le module 3 partie 1b et les résultats pédagogiques
(voir diapositive cidessous)
Diapositive
18
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
36 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
Diapositive
19
Diapositive
20
[ Les opérations modernes de maintien de la paix multidimensionnelles
intègrent les droits de l'homme dans leur mandat et leur structure.
Etant donné que la violation des droits de l'homme est la source de
beaucoup de conflits modernes, l'attention portée aux droits de l'homme est
essentielle pour trouver des solutions et, partant, pour assurer le succès des
opérations de paix.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 37
[ Par conséquent, les opérations de maintien de la paix de l'ONU et chacun
des employés de la mission doivent adopter une position progressiste par
rapport à la promotion et à la protection des droits de l'homme. Il est
nécessaire que les membres du personnel de maintien de la paix qui
occupent des postes de responsabilité ou de commandement soient au
courant des politiques de l'ONU en matière de droits de l'homme dans
le maintien de la paix.
[ Les effectifs de maintien de la paix et les organismes de l'ONU qui
travaillent avec les opérations de maintien de la paix doivent être en
mesure de reconnaître les violations ou abus des droits de l'homme et
être préparés à réagir comme il faut dans les limites de leur mandat et de
leur compétence.
Définitions générales :
Violation des droits de l'homme : terme qui indique que les droits de l'homme
ont été violés par l'action (ou l'omission) d'un responsable ou agent de l'Etat, par
exemple un agent de police, un soldat, un juge, un administrateur local ou un
parlementaire dans l'exercice réel ou présumé de ses fonctions.
Abus des droits de l'homme : terme plus général qui englobe les abus des droits
de l'homme commis par des acteurs non affiliés à l'Etat tels que les groupes
rebelles, les personnes morales etc.
[ Tous les agents de maintien de la paix ont une responsabilité individuelle de
protéger, respecter et promouvoir les droits de l'homme et doivent connaître
les dispositions relatives aux droits de l'homme dans le mandat de leur
opération.
[ Outre la composante droits de l'homme qui joue le rôle de chef de file et de
coordinateur en matière de droits de l'homme, d'autres composantes des
opérations de maintien de la paix de l'ONU jouent un important rôle dans la
protection et le renforcement des droits de l'homme.
[ Il se peut que les effectifs de maintien de la paix qui viennent de diverses
régions du monde pour travailler dans le cadre d'un mandat de l'ONU aient
déjà connaissance des droits de l'homme qui sont stipulés dans la législation
de leur pays et mis en pratique chez eux. Ils doivent également se
familiariser avec le concept et la définition des droits de l'homme qui ont été
promulgués par la communauté internationale à travers une série
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
38 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
d'instruments. C'est ce concept de droits de l'homme qui doit guider l'action
des effectifs de maintien de la paix et que ces derniers sont tenus de
respecter et de promouvoir pendant qu'ils sont au service d'une opération
mandatée par les Nations Unies.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 39
Liens entre droits de l'homme, sécurité et développement
Diapositive
21
[ L'ONU a la ferme conviction qu'une paix et une sécurité solides, durables et
équitables ne peuvent être établies que si elles reposent sur les droits de
l'homme. Comme l'ancien Secrétaire général, Kofi Annan, l'a déclaré devant
l'Assemblée générale à l'occasion du 60 ème anniversaire de l'ONU : « Nous
ne jouirons pas du développement sans sécurité, nous ne jouirons pas de la
sécurité sans développement et nous n'aurons ni l'un ni l'autre sans respect
des droits de l'homme ». La position de l'ONU est que le développement,
la sécurité et les droits de l'homme sont interdépendants.
[ La protection et la promotion des droits de l'homme sont donc des éléments
clés de toute la gamme d'activités de paix et sécurité (prévention des
conflits, rétablissement de la paix, maintien de la paix, imposition de la paix
et consolidation de la paix). La position de l'ONU est que les processus de
paix doivent attaquer les racines du conflit et ne pas se limiter aux
conséquences. Les processus de paix doivent tenir compte du sort des
groupes les plus marginalisés dans une société affectée par le conflit. La
recherche de la justice, l'octroi de réparations ou de dédommagement
peuvent être un important moyen de trouver des solutions au malheur des
communautés et individus affectés par le conflit.
Définitions générales :
Dédommagements : terme qui fait référence aux réparations ou recours juridique
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour rendre justice ou apporter des indemnisations aux victimes d'une violation de
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
droits de l'homme.
40 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
[ C'est la raison pour laquelle le Secrétaire général a déclaré que l'ONU ne va
pas cautionner, soutenir ou reconnaître des amnisties pour crimes de
guerre, crimes contre l'humanité ou graves violations des droits de
l'homme ou du droit international humanitaire (par exemple, si de telles
amnisties figurent dans un accord de paix négocié entre gouvernements ou
groupes rebelles.)
Note à l'instructeur : L'ONU a, depuis 1997, élaboré plusieurs documents clés sur
la réforme qui ont souligné le lien entre les droits de l'homme et la sécurité.
Le premier est le rapport de 1997 du Secrétaire général intitulé « Rénover les
Nations Unies : un programme de réforme »(A/51/950) et qui fait valoir de façon
explicite que les droits de l'homme touchent à tous les domaines d'intervention
majeurs de l'ONU ( à savoir 1. Paix et sécurité, 2. Affaires économiques et sociales,
3. Coopération pour le développement et 4. Affaires humanitaires.)
En 2000, un rapport historique du Groupe d'étude sur les opérations de paix de
l'ONU déclare qu'il est essentiel que « le système des Nations Unies, dans tous les
aspects des activités concernant la paix et la sécurité, se conforme aux…
instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme et au droit international
humanitaire, et en favorise l’application ». (A/55/305 S/2000/809)
En 2004, Le Groupe de personnalités de haut niveau sur les menaces, les défis et le
changement a non seulement souligné le lien entre développement, sécurité et droits
de l'homme mais également indiqué que la communauté internationale avait la
responsabilité de protéger les populations dans des situations de violations
flagrantes des droits de l'homme. Les recommandations du Groupe ont été reprises
par le Secrétaire général dans son projet de réforme présenté à l'Assemblée
générale, à l'occasion du 60 ème anniversaire des Nations Unies, dans un rapport
intitulé « Dans une liberté plus grande » (A/59/2005).
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 41
Politique des Nations Unies sur les droits de l'homme dans les
missions intégrées
Diapositive
22
[ En 2006, le Secrétaire général a également établi une politique sur les droits
de l'homme dans les missions intégrées qui définit les responsabilités en
matière de droits de l'homme dans les opérations de maintien de la paix de
l'ONU.
[ Cette politique fait valoir que les droits de l'homme sont une
préoccupation transversale pour toutes les composantes d'une
mission intégrée et doivent, par conséquent, être entièrement intégrés
à de telles opérations. Toutes les entités de l'ONU sont responsables de la
promotion et de la protection des droits de l'homme.
[ Il incombe au RSSG d'appliquer la loi relative aux droits de l'homme dans la
mise en œuvre du mandat de la mission et de veiller à ce que tous les
effectifs de maintien de la paix (militaires, policiers et civils) ont
connaissance du droit international relatif aux droits de l'homme et du droit
humanitaire et les respectent.
[ La politique fait également valoir que le RSSG devra avoir un conseiller
« droits de l'homme » qui est également le chef de la composante
« droits de l'homme » de la mission. Cette composante coordonne toutes
les fonctions liées aux droits de l'homme que la mission de maintien de la
paix est chargée d'exécuter. Le conseiller « droits de l'homme » du RSSG
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
42 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
fait également fonction de représentant du haut Commissariat des
Nations Unies aux droits de l'homme dans le pays et de membre de
l'équipepays. Ainsi, le Secrétaire général s'assure que toutes les parties du
système de l'ONU ont une politique cohérente en matière de droits de
l'homme et travaillent efficacement avec le Haut Commissaire aux droits de
l'homme à Genève et son bureau.
Définitions générales :
Le Haut Commissaire aux droits de l'homme est le principal responsable des
droits de l'homme à l'ONU. Son mandat lui est conféré par l'Assemblée générale.
Le Conseil des droits de l'homme, établi le 15 mars 2006 par l'Assemblée
générale dont il relève directement, a remplacé la Commission des Nations
Unies aux droits de l'homme, en fonction pendant 60 ans, comme principal organe
intergouvernemental de l'ONU en charge des droits de l'homme. Composé de
représentants des Etats, le Conseil est essentiellement un corps politique doté
d'un mandat exhaustif en matière de droits de l'homme et un forum habilité à
prévenir abus, iniquité et discrimination, à protéger les plus vulnérables et à
exposer les auteurs de violations.
[ L'ONU a également comme politique d'exiger que des rapports publics
soient rédigés (soit par le RSSG et la mission, soit par le Haut Commissaire
aux droits de l'homme) sur l'état des droits de l'homme dans le pays où
évolue la mission intégrée.
Appliquer les droits de l'homme dans le maintien de la paix
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 43
Diapositive
23
[ Une opération de paix regroupe des militaires, policiers et civils venant de
nombreux pays pour exécuter le mandat de la mission. Leurs expériences
culturelles, juridiques et nationales sont différentes. Les normes en matière
de droits de l'homme, conçus dans le contexte onusien et dotés d'un
caractère universel, représentent un critère commun de performance et
de conduite pour tous ceux qui sont au service d'une opération de paix.
[ Le maintien de la paix doit s'effectuer dans le respect total des
principes, des normes et de l'esprit des conventions internationales
relatives aux droits de l'homme et d'autres instruments qui s'appliquent à
la conduite des effectifs militaires, policiers et civils.
[ Le personnel de l'ONU ainsi que le gouvernement hôte doivent
respecter les principes et normes des droits de l'homme. Comme on l'a
indiqué plus haut à propos du fondement juridique des droits de l'homme, la
Charte des Nations Unies engage l'Organisation à promouvoir le respect
universel des droits de l'homme pour tous sans discrimination. Les effectifs
onusiens sont tous pareillement tenus de promouvoir, protéger et respecter
les droits de l'homme pendant leur service dans une opération de paix. Le
gouvernement hôte assume les mêmes obligations : se garder de commettre
des violations des droits de l'homme, protéger les droits des populations
sous sa tutelle et favoriser leur progrès.
[ Tout agent de maintien de la paix doit être en mesure de reconnaître une
violation de droits de l'homme afin de s'assurer que sa conduite et celle de
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
44 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
ses collègues se conforment aux normes de droits de l'homme. Il doit
également pouvoir reconnaître les violations des droits de l'homme
commises par les acteurs locaux pour que l'opération de maintien de la paix
puisse prendre les mesures nécessaires et s'assurer qu'elle remplit son
mandat de promotion et de protection des droits de l'homme.
Exercice : réflexion de groupe partie 2
Comment les violations des droits de l'homme se produisentelles?
L'objectif de cet exercice est d'explorer les moyens par lesquels les violations
des droits de l'homme peuvent se produire : 1) par une action délibérée qui
viole les droits de l'homme ou 2) par une absence d'action ou une omission
qui fait qu'un droit de l'homme n'est pas exercé ou protégé.
Durée : 15 minutes
Préparation :
1. S'assurer que tous les participants peuvent voir les exemples déjà notés,
pendant l'exercice de réflexion de groupe précédent, sur le tableau à
feuilles, au tableau blanc ou noir.
2. Créer deux colonnes au tableau à feuilles ou blanc. Utiliser les titres
suivants : « Actions délibérées contre les droits de l'homme » et « Aucun
effort/très peu d'effort pour éviter les violations ». Demander aux
participants de classer, dans une colonne ou dans l'autre, les violations
notées précédemment. Vous pouvez également leur demander d'autres
exemples une fois que vous aurez fini de discuter les points de l'exercice
précédent.
3. Option : S'il s'agit d'un petit groupe, vous pouvez, au lieu de leur faire
donner de nouveaux exemples à haute voix, demander aux participants
d'écrire leurs idées, seul ou à deux, sur des feuilles de papier ou des
« postit » (si vous en avez en classe) et les classer dans la colonne qui
convient.
Recommandations :
1. Demander aux participants de passer en revue les exemples énumérés
pendant l'exercice précédent et d'examiner comment la violation des droits
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 45
de l'homme s'est produite. Les participants doivent réfléchir à la question
de savoir si la violation a eu lieu parce qu'un agent de l'Etat ou un membre
d'un groupe rebelle, d'une société etc. a entrepris une action spécifique qui
a débouché sur la violation ou si celleci a été commise parce que
quelqu'un n'a pas agi.
2. Au fur et à mesure qu'ils vous donnent leurs réponses, placezles dans la
colonne qui correspond.
3. Une fois que les participants ont couvert toutes les idées qui ont été
évoquées lors de l'exercice précédent, demandez d'autres exemples de
violations pour chacune des colonnes. Vous pouvez également vous servir
de quelquesuns des exemples suivants.
Exemples courants d'actions et d'omissions qui débouchent sur des
violations de droits de l'homme
Actions délibérées qui aboutissent sur des violations de droits de
l'homme :
· Arrestation ou détention d’une personne par un agent de police, sans
mandat d'arrêt ou raison valable
· Un détenu est torturé pendant qu'il est détenu par les policiers ou les
militaires
· Viols de femmes ou de filles par les soldats
· Un juge perçoit des potsdevin et garde les villageois en prison jusqu'à
ce qu'ils s'acquittent de leur dette
· Des policiers ou des militaires qui, sans raison, ouvrent le feu sur des
manifestants pacifiques
Violations qui se produisent à cause de l'inaction :
· Un gouvernement ne prend pas des mesures immédiates pour assurer
des droits et des services de première nécessité tels que la nourriture,
l'eau et un hébergement convenable à un groupe de PDIP.
· Un représentant local du ministère de l'Education ne prend aucune
mesure pour permettre aux filles d’aller à l'école comme les garçons.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
46 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
Ce que le personnel de maintien de la paix peut faire
Diapositive 24
[ Si les agents de maintien de la paix constatent des violations des droits de
l'homme, ils doivent :
Au minimum, prendre note des faits et préparer un compterendu
conforme aux procédures établies par la mission. Communiquer
immédiatement l'information par la voie hiérarchique ou la structure de
gestion et à la composante chargée des droits de l'homme.
En recueillant l'information ou rendant compte des violations de droits
de l'homme, veiller à ce que les renseignements sensibles sur l'identité
des victimes, des témoins ou des sources ne soient pas indûment
divulgués car cela compromettrait leur sécurité. Toujours consulter la
composante droits de l'homme pour ce genre de questions.
Si vous travaillez avec un traducteur local, assurezvous de son
intégrité, son profil et ses compétences pour les entretiens. (Ceci ne se
limite pas aux droits de l'homme).
Ne pas susciter des attentes irréalistes chez les victimes et les témoins.
Soyez franc ; expliquer votre mandat et vos limites.
Si la situation et le mandat le permettent, décider de l'intervention
appropriée pour mettre fin à l'abus. L'intervention sera fonction du rôle
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 47
de la composante et du mandat de la mission. Les effectifs militaires
peuvent mener une action militaire directe pour protéger les vies des
civils alors que les policiers de l'ONU peuvent intervenir sur ordre des
autorités policières. Dans tous les cas, il importe de coordonner l'action
avec la composante droits de l'homme de la mission. Le domaine des
droits de l'homme est très complexe et il faut être aussi prudent que
possible pour éviter que des interventions mal conçues ne fassent du
mal, plutôt que du bien, aux victimes des violations.
Continuer de suivre la situation en effectuant, par exemple, (dans le cas
des effectifs militaires) des patrouilles et des observations répétées.
Toujours informer les bureaux de droits de l'homme et autres
composantes intéressées des problèmes de droits de l'homme qui
nécessitent leur intervention ou assistance particulière.
Rôles des droits de l'homme dans le contexte des
opérations de maintien de la paix
Diapositive
25
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
48 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
[ La composante droits de l'homme de la mission dirige et coordonne les
efforts liés aux droits de l'homme dans le cadre de la mission. Parmi ses
fonctions majeures, il faut noter :
· Surveillance et investigations actives des violations et abus de
droits de l'homme
· Production de rapports internes et publics sur les problématiques et
activités liées aux droits de l'homme. (Les rapports internes sont
exclusivement destinés à l'usage et à la diffusion au sein de la
Composante droits de l'homme, de l'opération de maintien de la paix ou
du HCDH. Les rapports publics sont diffusés au grand public, y compris
les pays hôtes, les organes internationaux, les donateurs et les
médias.)
· Plaidoyer et intervention en matière de droits de l'homme qui vont de
la diplomatie tranquille à la condamnation publique
· Renforcement des capacités des acteurs locaux (gouvernement,
société civile, des organismes nationaux de droits de l'homme etc.)
· Coordination et intégration des droits de l'homme sur l'ensemble
des activités de l'opération de maintien de la paix, de l'équipe
pays de l'ONU et de l'équipepays humanitaire qui bénéficient des
conseils et de l'assistance de la composante pour une meilleure
intégration des droits de l'homme dans leur travail.
Note à l'instructeur : La partie 2 donne une explication complète des fonctions de
l'équipepays de l'ONU et de l'équipepays humanitaire.
[ Comme on l'a déjà vu dans les diapositives précédentes, l'ensemble de
l'opération de maintien de la paix a la responsabilité de veiller à la promotion
des droits de l'homme dans tous les mandats. Les diapositives suivantes
donnent des exemples de la manière dont diverses composantes
contribuent, dans le cadre de leur travail, à la promotion et à la protection
des droits de l'homme.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 49
Autres composantes de mission qui contribuent aux
droits de l'homme
Diapositive
26
[ La mission accomplit beaucoup de travail essentiel à la protection des droits
de l'homme et également à leur viabilité une fois que les effectifs de maintien
de la paix seront partis. Un grand nombre de bureaux civils d'une mission,
sinon tous, ont leur contribution à apporter à la protection des droits de
l'homme. Parmi les bureaux civils qui collaborent le plus étroitement avec la
composante droits de l'homme dans le cadre d'une mission, il faut noter les
suivants : état de droit ou affaires judiciaires, administration pénitentiaire,
genre et protection des enfants
Note à l'instructeur : En fonction de l'expérience du groupe, les instructeurs
peuvent décider de procéder avec les participants à un brainstorming sur le rôle des
divers bureaux civils ou simplement en donner un aperçu comme suit :
· Etat de droit/affaires judiciaires : Quand elle est présente, la
composante état de droit/affaires judiciaires aide à élaborer des
stratégies globales liées à l'état de droit et à la réforme du système
judiciaire. Les agents des affaires judiciaires ont, entre autres
responsabilités, celle de dispenser conseils et formation aux employés
du système judiciaire et de suivre les développements dans le domaine
de la justice. « L'état de droit » permet de jouir de ses droits de
l'homme, combat l'impunité et empêche les violations et pratiques
discriminatoires dans le contexte du système judiciaire.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
50 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
· Administration pénitentiaire : La section de l'administration
pénitentiaire s'occupe des aspects opérationnels liés au système de
prisons. Pour améliorer les choses, ce service donne des conseils sur
l'élaboration de politiques et de procédures qu'il importe d'harmoniser
avec les normes internationales de droits de l'homme en matière de
détention. La modernisation des cellules et des prisons, l’encadrement
et le mentorat du personnel carcéral national, notamment en ce qui
concerne le bon traitement des détenus, font également partie de leurs
tâches. L'une des fonctions majeures des composantes droits de
l'homme est la surveillance des centres de détention. La coordination
entre les deux composantes est essentielle.
· Conseiller genre : Ce bureau appuie l'établissement de lois, politiques,
institutions et pratiques qui assurent l'égalité des droits pour les
femmes et les filles et facilite la mise en application de traités de droits
de l'homme qui combattent la discrimination et renforcent la
participation des femmes à la société.
· Protection de l’enfant : Ce bureau identifie les besoins en protection
des enfants en mettant l'accent, par rapport aux droits de l'homme, sur
une variété de défis tels que la situation des enfants affectés par les
conflits armés, les abus sexuels, les enlèvements, le trafic et le travail
des enfants. Il surveille et rend compte des activités liées à la mise en
œuvre d'instruments internationaux pour les droits de l'homme
applicables comme, par exemple, la Convention relative aux droits de
l'enfant.
Autres services civils qui contribuent à la protection des
droits de l'homme dans les opérations de maintien de la paix
· Réforme du secteur de la sécurité (RSS) : Les composantes de la
mission de maintien de la paix chargées d'appuyer la RSS doivent
s'assurer que les réformes reflètent les normes et principes des droits
de l'homme. La formation en matière de droits de l'homme doit être
incorporée à la formation de base des nouvelles forces militaires et des
nouveaux services de police. Une sélection rigoureuse des nouvelles
forces et des mécanismes de responsabilisation au sein des services
de sécurité doivent faire partie des stratégies de RSS.
· Affaires civiles : Toutes les activités ayant trait à l'établissement de
l'administration publique, aux conseils et à la formation destinés aux
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 51
responsables civils doivent garantir que les institutions et leurs
responsables comprennent les principes des droits de l'homme et
comment ceuxci s'appliquent à leur mission de gérer un Etat et la
gouvernent.
· Section électorale : Le droit de voter et d'être élu est l'un des
principaux droits politiques. Les composantes électorales contribuent à
l'exécution du mandat de la mission sur les droits de l'homme en
s'assurant que les citoyens, qu'ils soient lettrés ou non, comprennent le
processus, ont l'occasion de s'inscrire et la liberté de voter sans
ingérence ni discrimination.
· Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) : Cette
composante veille, entre autres, à ce que les mineurs et les femmes
bénéficient d'une protection spéciale au cours de la démobilisation des
forces militaires et des groupes armés et qu'il y ait un programme qui
soit consacré à leur soutien et leur réintégration.
· Affaires politiques : Ce service suit les développements politiques du
pays, y compris dans la zone de conflit, et donne des conseils aux
dirigeants de la mission. Il joue un rôle capital dans la négociation ou
renégociation d'accords entre les parties belligérantes et il peut
favoriser l'inclusion des droits de l'homme dans ces pourparlers. Il
dispose d'informations liées aux disputes et conflits potentiels dans la
région et, en collaboration avec les partenaires des droits de l'homme,
peut prévenir les violations.
· le Bureau du RSSG : Le RSSG doit se conformer aux droits de
l'homme dans la mise en œuvre du mandat et leur donner une place de
choix dans l'élaboration des politiques et les discussions des hauts
responsables. Le RSSG doit être un exemple en matière de droits de
l'homme, afficher les engagements clairs de la mission à protéger le
droit international relatif aux droits de l'homme et le droit international
humanitaire et réagir aux violations de ces droits.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
52 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
Police de l'ONU et droits de l'homme
Diapositive
27
[ Veiller au respect des droits de l'homme est central au travail de la police de
l'ONU dans les opérations de maintien de la paix. Le mandat de la police de
l'ONU varie d'une mission à l'autre. Pour certaines missions, il est limité au
mentorat des services de police locale alors que, dans des missions plus
complexes, le mandat englobe la formation et le conseil, une contribution à
l'établissement des services de police du pays hôte et au renforcement de
la qualité de leur travail, et dans certains cas, l'exercice même de pouvoirs
de police. Dans tous les aspects de leur mission, les policiers de l'ONU
doivent tout faire pour se conformer aux normes internationales des droits
de l'homme.
· Mentorat : Les policiers de l'ONU sont souvent mandatés pour jouer,
au quotidien, le rôle de mentor des agents de la police nationale,
notamment dans les domaines suivants :
o procédures d'arrestation et de détention pour s'assurer que les
arrestations sont effectuées légalement, les droits des
personnes arrêtées sont respectés, que ces personnes sont
écrouées et traitées humainement
o conditions de détention dans les cellules de garde à vue de la
police pour s'assurer que cellesci répondent aux normes
minimales de l'ONU en matière de détention.
o enquêtes et interrogations pour s'assurer que les buts sont
légitimes et que les procédures sont respectées.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 53
· Sélection rigoureuse, formation et conseil, également dans le
contexte de la réforme du secteur de la sécurité. Souvent, suite à un
conflit ou à cause d'accords de paix entre forces gouvernementales et
forces rebelles, un programme de réforme du secteur de la sécurité
sera mis en place ; cela veut dire que les policiers de l'ONU peuvent
être chargés de sélectionner, former et conseiller une police locale
nouvelle ou restructurée. Il s'agit là d'une parfaite occasion pour
s'assurer que les principes de droits de l'homme sont incorporés dans
la formation de base du nouveau service de police et que tous les
agents les comprennent et les appliquent. Les composantes droits de
l'homme travaillent souvent avec les policiers de l'ONU pour dispenser
une formation en matière de droits de l'homme aux services de police
locale et leur donner des conseils à propos des procédures de
sélection.
· Enquêtes : Les policiers de l'ONU peuvent être appelés à se servir de
leur expertise pour aider les équipes de droits de l'homme à mener des
enquêtes sur de graves violations des droits de l'homme. Dans
certaines missions, des agents de la police de l'ONU ont été détachés
pour faire partie des équipes d'enquête de composantes droits de
l'homme.
· Comptesrendus : Les policiers de l'ONU travaillent généralement
avec les policiers nationaux dans tout le pays et, comme dans le cas
des effectifs militaires, doivent être les yeux et les oreilles de la
composante droits de l'homme. Ils doivent minutieusement documenter
toutes les violations présumées des droits de l'homme et partager cette
information avec leur composante droits de l'homme et d'autres
collègues (par exemple : protection de l'enfant, conseiller genre) pour
que ces derniers puissent procéder à une analyse et un suivi.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
54 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
Soldats de la paix et droits de l'homme
Diapositive
28
[ Les militaires peuventils contribuer aux droits de l'homme? Dans l'exercice
de leurs fonctions quotidiennes, les soldats de la paix peuvent contribuer de
plusieurs manières à l'application du mandat « droits de l'homme » de la
mission :
· Protection : Les effectifs militaires fournissent une protection, parfois
armée. Ils effectuent des patrouilles, contrôlent les frontières,
établissent des postes de contrôle et des cordons près des camps de
réfugiés/PDIP ou des secteurs caractérisés par les conflits. La
présence armée des soldats de la paix peut agir comme un important
facteur de dissuasion aux violations des droits de l'homme. Les
groupes et individus vulnérables peuvent améliorer leur niveau de vie
grâce à la sécurité renforcée.
· Contribution à la surveillance et aux comptesrendus sur les
droits de l'homme : Souvent plus larges que les autres composantes
et jouissant d'une présence opérationnelle élargie, les effectifs militaires
de maintien de la paix peuvent observer et surveiller les actions des
groupes armés ainsi que celles des populations civiles. Ils peuvent
recueillir d'importantes informations sur l'état des droits de l'homme et
les situations qui peuvent déboucher sur des violations. Cette
information, communiquée à la composante droits de l'homme de la
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 55
mission, permet à celleci d'analyser la situation et d'y réagir de
manière appropriée.
· Appui aux partenaires : Les effectifs militaires offrent des escortes
aux partenaires tels que les responsables des droits de l'homme et
échangent des informations avec eux. Ils discutent des problèmes liés
à un secteur bien donné et organisent des visites conjointes.
· Les soldats de la paix sont en contact avec divers groupes armés
réguliers ou irréguliers. Ils peuvent soulever les questions de droits de
l'homme avec leurs homologues, y compris des officiers supérieurs de
l'armée locale et des chefs de groupes armés. Dans certains cas, ils
peuvent contribuer directement à la formation et à la réforme des forces
armées locales. Ils peuvent servir à cellesci d'exemple d'une force
militaire qui respecte les droits de l'homme de la population qu'elle
protège.
· En protégeant les droits de l'homme, en prévenant les violations et en
établissant une norme de conduite militaire, les effectifs militaires
peuvent maintenir la crédibilité de l'opération de maintien de la paix aux
yeux de la population hôte et de la communauté internationale.
Ñ Résumé des messages clés
Note à l'instructeur : Résumer les points majeurs qui ont été traités pendant
la session.
· Tous les effectifs, qu'ils soient civils ou en uniforme, doivent bien
connaître les concepts, principes et normes des droits de l'homme.
· Il est nécessaire de comprendre les droits de l'homme pour mieux
comprendre le mandat de la mission et s'acquitter efficacement des
fonctions de maintien de la paix.
· Le personnel de maintien de la paix doit, à tout moment, respecter les
droits de l'homme.
· Le respect et la protection des droits de l'homme contribuent à la
crédibilité et à la légitimité de l'opération.
· L’intégration des droits de l'homme à tous les aspects des opérations
de paix pour que toutes les entités de l'ONU honorent leurs obligations
en matière de droits de l'homme constitue la pièce maîtresse de la
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pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
56 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
réforme de la politique onusienne des droits de l'homme. Il est essentiel
d'avoir une direction cohérente et une coordination par des experts des
efforts intégrés liés aux droits de l'homme.
· Rendre compte des violations est essentiel mais cette fonction est
délicate et le personnel de maintien de la paix doit entrer en contact
avec les experts des droits de l'homme pour se faire orienter.
· La responsabilisation est cruciale à la protection des droits de l'homme!
Les opérations de maintien de la paix doivent prévenir les violations et
abus des droits de l'homme et y réagir efficacement. Les victimes ont le
droit de demander réparation.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 57
MODULE 3 – PARTIE 1C :
FEMMES, PAIX ET SECURITE : LE ROLE DES
OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX
Diapositive
29
Diapositive
30
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
58 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
Note à l’instructeur : présenter le module 3 partie 1c et les résultats pédagogiques
escomptés (voir diapositive cidessus)
[ Le Conseil de sécurité et les politiques du DOMP/DAM exigent de tout le
personnel de maintien de la paix qu'il fasse la promotion de l'égalité des
sexes au travail. Le Conseil a également chargé le personnel de maintien de
la paix d'œuvrer davantage à faire participer les femmes aux activités de
paix et de sécurité et à protéger femmes et enfants des violences sexuelles
en période de conflit.
[ La section suivante montre comment le personnel de maintien de la paix de
l'ONU peut contribuer à la promotion de l'égalité des sexes et, partant, se
conformer à la politique du DOMP/DAM sur l'égalité des sexes dans les
opérations de maintien de la paix (2006).
Explorer les rôles des hommes et des femmes
· Note à l'instructeur au sujet des termes « genre » et « sexe » :
Beaucoup de langues n'ont pas d’équivalent littéral de « genre » qui est,
par conséquent, souvent intraduisible. Il importe d'expliquer qu'il faut faire
la distinction entre les différences biologiques de l'homme et de la
femme et ce que, dans leur enfance, la société leur apprend au sujet
de la conduite que garçons et filles doivent séparément avoir. Le mot
« genre » s'emploie pour décrire ce comportement acquis.
Exercice pédagogique
Différences entre hommes et femmes :
Biologiques ou imposées par la société?
L'objectif de cette réflexion de groupe est de permettre aux participants de
faire la distinction entre les différences hommesfemmes qui sont d’ordre
biologique et les stéréotypes ou rôles imposés par la société ou la culture.
Durée : 10 minutes
Préparation :
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pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 59
1. Mettre deux tableaux à feuilles au mur et écrire « Femmes/filles » en haut
de l'un d'eux et « Hommes/garçons » en haut de l'autre. Garder de côté
d'autres feuilles mobiles en cas de besoin. Au lieu du tableau à feuilles,
vous pouvez vous servir d'un tableau blanc ou d'un tableau noir.
Note : S'assurer que les deux tableaux sont suffisamment proches l'un de
l'autre pour que vous puissiez faire le vaetvient entre les deux et noter les
idées au fur et à mesure que les participants les formulent.
Option : Vous pouvez décider de demander à deux volontaires parmi les
participants de noter les idées au fur et à mesure qu'elles sont exprimées
un volontaire va s'occuper de la rubrique « hommes » et un autre de la
rubrique « femmes ». Si vous optez pour cette démarche, assurezvous
que toutes les idées proposées par le groupe sont notées sur le tableau
pertinent.
Recommandations :
1. Demander aux participants d'exprimer leurs idées au sujet de ce que
leur(s) propre(s) culture(s) attend(ent) des femmes/filles et des
hommes/garçons. Il n'est pas nécessaire qu'ils soient d'accord entre eux. Il
peut y avoir des différences culturelles dans la classe. Le but de l'exercice
est de capter toutes les expériences et idées.
Questions de la séance de réflexion de groupe :
· Quelles sont certaines des différences dans les attentes liées au
comportement des filles par rapport à celui des garçons?
· Quels sont les emplois que les femmes exercent le plus couramment?
Qu'en estil des hommes?
· Quelle sorte de restrictions sociales ou culturelles sont imposées aux
hommes et aux femmes?
· Demandez aux participants de compléter les phrases suivantes :
o « Les femmes et les filles ne doivent jamais… »
o « Les hommes et les garçons ne doivent jamais … »
o « Les femmes et les filles doivent toujours … »
o « Les hommes et les garçons doivent toujours … »
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
60 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
1. Notez tous les points soulevés pendant le brainstorming sous les rubriques
« femmes/filles » ou « hommes/garçons ». Au besoin demandez des
éclaircissements.
2. Une fois toutes les idées du groupe notées, reconnaissez toutes les
contributions et soulignez les points ciaprès. Certains de ces points ont
peutêtre déjà été soulevés pendant l'exercice et il suffit de les renforcer.
Diapositive
31
[ Chaque société crée certaines attentes par rapport à ce que les femmes
et les hommes peuvent et doivent faire, dire ou avoir comme conduite. En
tant qu'effectifs de maintien de la paix de l'ONU, vous devez préconiser
les normes onusiennes en matière d'égalité entre hommes et femmes.
[ L'histoire nous montre que ce qu'ont appris nos parents a évolué les
hommes et les femmes sont différents de leurs parents et de leurs grands
parents et agissent différemment.
[ Ce qui était, il y a quelques décennies, considéré comme un acte
inapproprié de la part des hommes et des garçons, comme, par exemple,
faire la cuisine ou s'occuper des enfants, a évolué dans beaucoup de
cultures et les hommes s'adonnent également à ces activités de nos jours.
[ Dans de nombreuses cultures, les femmes occupent maintenant des
emplois et ont des responsabilités qui, auparavant, étaient rares pour elles,
comme par exemple travailler avec un équipement lourd, gérer de grandes
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 61
entreprises ou combattre dans une armée. Ces activités auraient pu être
considérées comme étant inappropriées du temps de leurs mères.
[ Chaque culture est en perpétuelle évolution et les hommes et les femmes
évoluent en même temps.
[ Parfois, la guerre et le conflit occasionnent de rapides changements
socioculturels et des changements dans les façons d'agir et de penser des
hommes et des femmes. [Nous allons étudier ce sujet plus avant au cours
de cette session].
[ On entend souvent dire : « Nous ne sommes pas là pour changer la
culture ». Cela peut bien être vrai mais, de par sa présence même, une
opération de paix contribue au changement culturel. La culture est toujours
en évolution. Elle n'est pas statique. Le conflit accélère les changements
dans la culture. En tant qu'effectifs de maintien de la paix, votre rôle est
d'appliquer ce qui est équitable et juste conformément aux principes des
Nations Unies.
[ En tant qu'effectifs de maintien de la paix, vous devriez être au courant de
ces types de changement et soutenir les changements qui entraînent une
plus grande égalité entre hommes et femmes.
[ Les Départements de maintien de la paix et d'appui aux missions ont une
stricte règle selon laquelle les hommes et les femmes sont égaux et le
personnel de maintien de la paix doit préconiser l'égalité entre hommes et
femmes. Cette politique s'applique à tous les effectifs, qu'ils soient militaires,
policiers ou civils dans des composantes organiques ou de soutien ou qu'ils
travaillent sur le terrain ou au quartier général. Le personnel de maintien de
la paix doit appuyer des actions bien précises pour mettre fin aux lois,
politiques et pratiques discriminatoires qui empêchent les femmes et les
filles d'avoir accès à la plénitude et à l'égalité de leurs droits et d'en jouir
dans des sociétés de postconflit.
Note à l'instructeur : La Directive du DOMP sur l'égalité des sexes dans les
opérations de maintien de la paix de l'ONU (Novembre 2006) donne des indications
sur la manière dont les opérations de maintien de la paix doivent mettre en œuvre la
résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité (octobre
2000). La résolution 1820 du Conseil de sécurité portant sur les femmes, la paix et la
sécurité (2008) renforce la 1325 et qualifie explicitement la violence sexuelle de
tactique de guerre.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
62 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
Diapositive
32
[ Le module 1 a expliqué que, selon la Charte des Nations Unies, l'un des
objectifs majeurs de l’ONU est de promouvoir les droits de l'homme pour
tous. Le module 3 partie 1a a fait valoir que les normes internationales des
droits de l'homme n'autorisent pas la discrimination sexuelle envers
quiconque.
[ La quasitotalité des conflits modernes ont éclaté suite à des violations de
droits de l'homme. C’est la raison pour laquelle le Conseil de sécurité
mandate généralement les opérations de maintien de la paix pour
promouvoir et protéger les droits de l'homme, y compris les droits des
femmes et des enfants qui ont pu souffrir davantage pendant le conflit.
[ L'une des pires souffrances que subissent femmes et filles en situation de
conflit est qu'elles sont violées ou sexuellement agressées par les forces
combattantes. Dans certains cas, hommes et garçons peuvent également
faire l'objet d'agressions sexuelles mais, en règle générale, les femmes et
les filles sont visées lorsque le viol fait fonction d'arme de guerre. Pour cette
raison, le Conseil de sécurité a chargé les opérations de maintien de la paix
et les gouvernements d'œuvrer davantage à protéger femmes et filles de la
violence sexuelle dans les conflits.
[ Une autre raison pour protéger les droits de l'homme des femmes en
situation de conflit est que cela peut aider le processus de paix. Une société
qui a souffert de la guerre et de massives violations des droits de l'homme
ne peut se remettre en état que si tous ses membres, hommes et femmes,
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 63
estiment que justice est en voie d'être rendue pour les torts qu'ils ont
soufferts.
[ Souvent, les torts que les femmes ont subis ne sont pas considérés comme
étant aussi graves que ceux portés aux hommes. Faire abstraction des
violations commises contre les femmes peut ralentir la réconciliation et le
processus de remise en état et porter préjudice au processus de paix.
Diapositive
33
[ Outre votre obligation de promouvoir les droits de l'homme, vous devez
également vous rappeler qu'en tant qu'agent de maintien de la paix, vous
êtes un exemple pour les autres. Vous êtes, en quelque sorte,
« l'ambassadeur » des Nations Unies et de votre pays. Par votre
conduite, vous allez montrer si oui ou non l'ONU est sérieuse quand il s'agit
des principes d'égalité entre femmes et hommes et de nondiscrimination
sexuelle. Cela veut dire qu'au bureau ou dans la zone d’intervention de votre
équipe et dans vos relations avec les populations locales, vous devez
toujours traiter les femmes et les hommes avec respect.
[ Les effectifs de maintien de la paix sont puissants par rapport aux
populations locales. Ils ont de l'argent, les moyens de déplacement, l'accès
à la nourriture, à l'eau et à d'autres denrées. Ils ont également la capacité
d'user de la force. Cela crée un rapport de force inégale entre les effectifs de
maintien de la paix et la population hôte. Assurezvous d'user de ce pouvoir
pour faire du bien, favoriser la dignité et l'égalité entre femmes et hommes
comme vous le prescrit la Charte des Nations Unies.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
64 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
[ Les Nations Unies ne tolèrent pas l'exploitation des populations locales.
Vous ne devriez, en aucun cas, exploiter les femmes parce que votre poste
vous donne du pouvoir. Votre conduite peut avoir des répercussions
considérables sur le succès des opérations de maintien de la paix.
L'exploitation des femmes ou des enfants même par un seul élément de la
mission peut remettre en cause la légitimité de toute l'opération de maintien
de la paix.
[ Les Nations Unies ont des règles strictes selon lesquelles femmes et
hommes doivent être traités au même pied d'égalité. Par exemple, le
Département des opérations de maintien de la paix et le Département
d'appui aux missions ont une politique sur l'égalité des sexes dans les
opérations de maintien de la paix que vous devez suivre. Le reste de cette
section expliquera avec plus de détail la teneur de cette politique.
[ Il existe une stricte politique « tolérance zéro » qui interdit l'exploitation et
l'abus sexuel de la part des effectifs de maintien de la paix et qui vous sera
mieux expliquée au chapitre « Conduite et discipline » du module 4 partie
1.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 65
Effets des conflits sur les femmes et les hommes
Exercice pédagogique : effets des conflits
Pour qu'ils puissent normalement protéger les femmes, les effectifs de
maintien de la paix doivent d'abord comprendre les effets des conflits sur les
femmes et les filles.
L'objectif de cet exercice de réflexion de groupe est de permettre aux
participants d'avoir connaissance des divers moyens par lesquels les conflits
peuvent affecter les femmes, les hommes, les garçons et les filles.
Durée : 10 minutes
Préparation :
1. Comme pour l'exercice précédent, placez deux tableaux à feuilles au mur
et écrire « Femmes/Filles » en haut de l'un des tableaux et
« Hommes/Garçons » en haut de l'autre. Gardez de côté d'autres feuilles
mobiles en cas de besoin. Au lieu du tableau à feuilles, vous pouvez vous
servir d'un tableau blanc ou d'un tableau noir.
Recommandations :
1. Présentez l'exercice à l’aide des points suivants :
[ Le conflit a divers effets sur les femmes/filles et sur les hommes/garçons. Il
importe aux effectifs de maintien de la paix de savoir quelles sont ces
différences pour qu'elles puissent être prises en compte dans la planification
et la conduite des activités de maintien de la paix. L'intégration de ces
différences dans la planification et l'exécution peut énormément influer sur
les chances de réussite des activités de maintien de la paix.
2. Demandez aux participants d'offrir leurs idées sur les différents effets du
conflit sur la vie et le rôle des hommes et des femmes. Poser les questions
suivantes pour démarrer la séance de réflexion :
Questions de la séance de réflexion de groupe :
· Quels sont les aspects d'une situation de conflit qui vont poser le plus
de problèmes aux femmes et aux filles ?
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
66 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
· Quels sont les aspects qui vont causer le plus de problèmes aux
hommes et aux garçons ?
· Quel genre de choses pourraient arriver aux femmes/filles et aux
hommes/garçons ?
· Comment les rôles des femmes/filles et des hommes/garçons
pourraientils changer ?
· Quel genre de choses les femmes/filles et les hommes/garçons
pourraientils faire qu'ils ne pouvaient pas faire auparavant ?
· Quel genre de changements pourraitil y avoir dans la situation des
femmes et des hommes après le conflit ?
3. Notez tous les points soulevés pendant l’exercice de réflexion de groupe
sous les rubriques « femmes/filles » ou « hommes/garçons ». Demandez
au besoin des éclaircissements.
Exemples de réponses possibles :
· Les femmes ont plus de mal à se procurer, sans risque, nourriture,
combustible et eau
· Les hommes ont plus de mal à subvenir aux besoins de leurs familles
· Les hommes peuvent prendre les armes
· Les femmes peuvent avoir plus de personnes à leur charge
· Les femmes et les filles sont enlevées et violées et réduites à l'état
d'esclaves sexuelles ou d'épouses de brousse
· Les garçons sont enrôlés de force dans le combat
· Après le conflit, il se peut que les hommes ne soient pas en mesure de
travailler et de subvenir aux besoins de leurs familles
· Les hommes peuvent être désillusionnés et recourir à la violence
· les femmes et les filles qui ont été enlevées sont rejetées par leurs
familles et pourraient avoir du mal à trouver des partenaires
· Les femmes peuvent s'adonner à la prostitution pour s'en sortir
· Les programmes de DDR peuvent viser exclusivement les garçons et
les hommes qui sont considérés comme des excombattants et ne pas
tenir compte des femmes et des filles
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 67
4. Une fois toutes les idées notées, faites valoir les points suivants sur les
divers effets du conflit et ce que les effectifs de maintien de la paix peuvent
faire.
Ce que les effectifs de maintien de la paix peuvent
faire
Evolution des responsabilités
Diapositive
34
[ Responsabilités changeantes : Quand les hommes partent en guerre, les
femmes assument les responsabilités des hommes absents.
[ En tant que chefs de famille ou de foyer, elles subviennent aux besoins de
leurs familles et prennent toutes les décisions familiales. Cela veut dire
qu'elles vont trouver des moyens de gagner de l'argent pour leurs familles,
déterminer quand il est trop risqué de rester à la maison et, en cas de
danger, où et à quel moment s'enfuir. Certaines femmes peuvent devenir
des combattantes dans la guerre.
[ Cela veut dire que les femmes peuvent disposer de plus de pouvoir informel
de décision dans la communauté que vous n’imaginez. Les femmes peuvent
également avoir accès à d'importantes informations sur le fonctionnement de
la communauté, les combats ou la tension dans la localité ou les menaces
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
68 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
potentielles dans le secteur. Les combattantes peuvent avoir d'importantes
informations sur les forces combattantes.
[ Le personnel de maintien de la paix qui s'occupe d'évaluations de sécurité
ou d’évaluations politiques dans les communautés locales ou de
reconstruction d'institutions administratives ou communautaires locales (par
exemple, les observateurs militaires de l'ONU, les agents de sécurité, les
policiers onusiens, les chargés d'affaires politiques, les chargés de droits de
l'homme etc.) doit :
consulter aussi bien les femmes que les hommes sur la situation de
leur communauté, leurs besoins et leur perspective sur les menaces et
les effets du conflit.
séparément s'entretenir avec les femmes et les hommes et, peut
être, se servir d'une femmesoldat de la paix pour les entretiens
avec les femmes locales en vue d'encourager leur participation.
Inclure les informations recueillies auprès des femmes et des
groupes féminins dans les rapports envoyés au siège.
Réintégration des combattants
Diapositive
35
[ Les efforts de démobilisation et de réintégration en postconflit ne doivent
pas se concentrer exclusivement sur les anciens combattants de sexe
masculin. On néglige souvent le rôle des femmes pendant et après les
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 69
conflits. Lors d’ exercices précédents de démobilisation, les besoins des
combattantes étaient, en tout ou en partie, passés sous silence dans les
mesures d'incitation à la démobilisation dont bénéficiaient les ex
combattants. Les colis de démobilisation ne contenaient, peutêtre, que des
effets vestimentaires masculins ou des intrants qui ne servaient pas à grand
chose aux femmes. Le processus de DDR doit répondre aux besoins de
tous et doit prendre en compte les besoins des excombattantes.
[ Les activités de désarmement peuvent également être plus bénéfiques si
elles étaient axées aussi bien sur les femmes que sur les hommes. Par
exemple, les femmes savent souvent où se trouvent les caches d'armes et
sont très enclines à débarrasser leur communauté de ces armes.
[ Il importe, dans le cadre des activités DDR, d'inclure les femmes et les
personnes à charge des combattants. Les femmes et les filles sont
également enlevées pour faire fonction d'esclaves sexuelles des
combattants. Ces femmes et filles peuvent être rejetées par leurs
partenaires après la guerre. Si leurs familles refusent de les réadmettre, ces
femmes et leurs enfants peuvent être abandonnés sans ressources. Elles
ont besoin d'aide pour trouver du travail et nourrir leurs enfants mais il se
peut qu'elles ne puissent pas bénéficier des programmes DDR qui ont été
conçus en ne tenant compte que de la situation des hommescombattants.
Exemple : Au Libéria, les combattants pouvaient participer aux programmes
DDR s'ils rendaient une arme à feu. Cependant, beaucoup de combattantes
ou d’accompagnatrices de camp n'avaient pas leur propre arme à feu.
[ Quand le conflit modifie les responsabilités des femmes, il peut également
pousser les femmes à rejoindre les forces combattantes. En tant que
combattantes, les femmes peuvent faire l'expérience de l’égalité avec les
hommes qu'elle n'avait pas vécue dans la vie civile. En assumant ensemble
les risques et responsabilités du combat, les hommes et les femmes
combattants peuvent se considérer comme des égaux.
[ Certaines femmes ont peutêtre décidé ellesmêmes de rejoindre les
forces combattantes mais d'autres ont pu être enlevées et recrutées de
force. Hommes et garçons sont souvent enrôlés de force ou enlevés pour
servir dans les forces armées ou milices et faire face aux dangers du combat
et au risque de mort ou de blessures en combat. Les femmes et les filles
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
70 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
sont également forcées d'appuyer les combattants en jouant une variété de
rôles, notamment celui de messager, porteur, cuisinier etc.
Exemple : Au Nicaragua, environ 30 % des combattants du Front de libération
nationale sandiniste étaient des femmes.
Exemple : En Sierra Leone, le rôle des femmes comme combattantes
pendant la guerre pourrait se résumer par les propos suivants :
« Les femmes captives des commandants exerçaient un pouvoir
considérable dans les camps du Revolutionary United Front (RUF).
Ces « épouses » étaient essentiellement des filles. En l'absence du
commandant, elles étaient en charge du camp. Elles restaient en
communication avec le commandant et, au besoin, envoyaient des
troupes, des espions et du renfort. Ces filles et jeunes femmes
décidaient, au quotidien, qui dans le camp irait se battre, effectuer
la reconnaissance et mener des raids dans les villages pour obtenir
de la nourriture et piller. Certaines d'entre elles donnaient, à leurs
marisravisseurs, des conseils sur les stratégies de guerre, le
mouvement des troupes et les attaques à venir. »
[ Le personnel de maintien de la paix qui s'occupe de la réintégration des
combattants doit suivre les recommandations suivantes :
Le personnel de maintien de la paix doit consulter les femmes
séparément quand il s'agit d'interroger les membres de la communauté
au sujet des caches d'armes.
Les programmes de démobilisation doivent prendre en compte les
personnes à charge des combattants et d'autres accompagnateurs
de camp et s'occupent d'eux.
Le personnel de maintien de la paix peut s'assurer que les besoins
des femmes sont pris en compte dans les colis et services de
démobilisation.
Si possible, il faut fournir des informations sur les moyens d'accès aux
programmes et aux conseils psychosociaux.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
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Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 71
Déplacement
Diapositive
36
[ Déplacement : Les conflits, surtout internes à un pays, sont la source
d'énormes troubles sociaux et économiques. Dans les années récentes, les
civils, notamment les femmes et les enfants, ont été délibérément visés.
Beaucoup fuient leurs lieux de résidence à la recherche d'un abri sûr loin
des zones de conflit.
[ Les femmes et les enfants représentent la majorité des réfugiés et des
personnes déplacées à l'intérieur de leur pays (PDIP). Ils arrivent souvent
dans les centres d'accueil, traumatisés par les attaques subies avant et
pendant leur fuite. La nature des attaques peut varier en fonction du sexe
des victimes, qu'elles soient femmes ou filles ou bien hommes ou garçons.
Par conséquent, chaque groupe à des besoins particuliers en matière de
soutien et de remise en état.
[ Les femmes et les filles dans des camps de réfugiés et de déplacés peuvent
faire l'objet d'autres sévices, y compris sexuels, de la part d'autres résidents
du camp ou des responsables qui peuvent exiger des faveurs sexuelles en
échange de rations et d'autres avantages. Les hommes dans les camps de
réfugiés et de déplacés sont souvent frustrés par la perte de leur rôle
traditionnel de chef de foyer et protecteur de la famille et peuvent devenir
déprimés ou violents.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
72 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
[ Le personnel de maintien de la paix qui travaille avec les réfugiés et les
déplacés internes (par exemple, les agents de liaison humanitaire, les
policiers de l'ONU, les chargés d'affaires civiles et de droits de l'homme etc.)
doit :
Avoir connaissance du nombre de femmes, d'hommes, de filles et
de garçons parmi les réfugiés et les PDIP.
Evaluer les différents besoins et les différentes menaces auxquels
femmes et enfants font face en tant que PDIP ou réfugiés
Inclure dans les rapports le nombre de femmes et d'enfants et leurs
besoins
Veiller à ce que, au besoin, divers programmes ou activités soient
mis en place pour les hommes et les femmes de telle sorte qu'ils
puissent avoir le même degré de sûreté et de sécurité.
Violence sur les civils et violence sexuelle
Diapositive
37
[ La violence sur les civils, notamment la violence sexuelle, est un
aspect dominant des conflits actuels. Souvent, en l'absence d'hommes
pour les protéger, les femmes et les filles font face à des risques accrus
d'agressions physiques et sont vulnérables à l'exploitation sexuelle ou autre.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 73
[ Les femmes et les filles et parfois les hommes et les garçons aussi sont
torturés et sexuellement agressés avec impunité. La violence sexuelle sert à
humilier, terrifier et intimider les victimes et les personnes qui leur sont
chères. Elle sert d'arme de guerre.
[ Le Conseil de sécurité a condamné la violence sexuelle et a appelé à des
efforts plus soutenus pour mettre fin à la violence sexuelle dans les conflits.
Le Conseil de sécurité a demandé que le Secrétaire général inclue des
informations sur la manière dont le viol et la violence sexuelle sont utilisés
comme arme de guerre et sur les dates auxquelles ils ont eu lieu.
[ Les tentatives de communiquer des maladies sexuellement
transmissibles telles que le VIHsida sont parfois délibérées comme dans
le cas du Rwanda pendant le génocide de 1994.
[ Grossesse non désirée : Femmes et filles peuvent être victimes de viols
utilisés comme arme de guerre visant à leur faire porter les enfants de
l'ennemi. Ce fut le cas du conflit de l'exYougoslavie dans les années 90.
[ Rejet par la communauté : Il est plus probable que les communautés
réadmettent des garçons qui furent des combattants que des filles, surtout si
cellesci reviennent avec des enfants nés suite à un viol pendant la guerre.
Les femmes et les filles, violées pendant la guerre, sont souvent confrontées
au rejet de leurs familles et de leurs communautés à la fin des hostilités et
peuvent ainsi redevenir des victimes. Les hommes et les garçons, victimes
de violence sexuelle et de viol, hésitent d'en parler à cause de la honte liée à
ces sévices et, par conséquent, il est rare que ces cas soient mis en lumière.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
74 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
[
Diapositive
38
[ Face aux situations de violence sexuelle, le personnel de maintien de la paix
doit :
Fournir des informations aux chefs de la mission sur l'endroit et la
date où la violence sexuelle a été commise et sur les auteurs présumés
S'entretenir séparément avec les femmes et les hommes en se
servant d'une femmeagent pour interviewer les femmes
Se renseigner au sujet des organisations locales qui fournissent
une assistance médicale et psychologique en vue d'indiquer aux
victimes où elles peuvent aller pour se faire traiter.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 75
Effondrement de l'ordre public
Diapositive
39
[ Pendant les conflits, les restrictions normales placées sur les conduites
inacceptables, par l'intermédiaire des services officiels de justice et d'ordre
ou des mécanismes traditionnels informels, peuvent disparaître. Quand ces
restrictions culturelles, traditionnelles et juridiques disparaissent, cela signifie
souvent que les femmes perdent leur protection spéciale.
[ Par exemple, la pauvreté, le désespoir et la faiblesse de l'appareil judiciaire
peuvent permettre une montée considérable des délits de violence dans les
sociétés en postconflit, surtout dans les cas où armes légères et de petit
calibre se trouvent en abondance. Les femmes et les enfants sont
vulnérables aux délits de violence et deviennent parfois la proie du crime
organisé dans la mesure où elles subissent une pression croissante pour
gagner leur vie. Certaines peuvent être forcées à recourir à la mendicité et à
la prostitution. Le trafic des femmes et des enfants est également un aspect
de l'économie criminelle en situation de postconflit. Il est bien documenté
que la violence perpétrée au foyer par les hommes sur les femmes
augmente dans les sociétés en postconflit.
[ Les effectifs de maintien de la paix ne peuvent, en aucun cas, profiter de la
situation. L'exploitation et les abus des femmes et des enfants, surtout de
nature sexuelle, sont strictement interdits à tous les effectifs de maintien de
la paix.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
76 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
[ Les effectifs de maintien de la paix qui s'occupent du rétablissement de l'état
de droit dans les communautés ou les camps de réfugiés et de PDIP doivent
Avoir connaissance du nombre de femmes et d'hommes dans la
communauté
S'entretenir avec les femmes et les organisations féminines au
sujet des menaces à leur sécurité
Veiller à ce que les programmes de rétablissement de l'ordre
public mettent au même pied d'égalité les préoccupations des
femmes et celles des hommes
Encourager la parité femmeshommes dans les forces de sécurité
locales ou organisations communautaires qui s'occupent de
sûreté.
Effondrement des services et infrastructures publics
Diapositive
40
[ Le conflit détruit ou perturbe les services étatiques et sociaux tels que
l'éducation et la santé ; il cause des pénuries de biens et services. Les prix
des denrées de première nécessité peuvent monter et un marché noir illicite
de ces biens peut se développer.
[ L'infrastructure physique (routes, ponts, transport, câbles d'électricité et de
communications) est souvent gravement endommagée en période de conflit.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 77
Les femmes perdent également l'accès aux centres de santé reproductive et
aux écoles pour leurs enfants.
[ Le personnel de maintien de la paix trouvera que la période qui vient juste
après la guerre est volatile du fait que la violence peut y prendre plusieurs
formes nouvelles. Hommes et femmes sont confrontés à des défis différents
face à l'effondrement des services et infrastructures usuels et leurs besoins
et réactions face à ces défis, sont différents. Les effectifs de maintien de la
paix doivent être conscients de ces différences et en tenir compte dans la
planification et la mise en œuvre d'activités de maintien de la paix et doivent
également en faire état dans leur comptesrendus d'usage.
[ Hommes et femmes perdent souvent leurs emplois et pensions d'avant
guerre. Les terres qu'ils travaillaient d'habitude peuvent être minées ou les
cultures détruites. Les femmes qui, avant le conflit, avaient déjà, en toute
probabilité, un accès limité au travail et aux moyens de survie sont
particulièrement vulnérables dans cet environnement. Elles sont maintenant
peutêtre les chefs de foyer et le seul soutien de grandes familles élargies
avec enfants et parents âgés.
[ Les effectifs de maintien de la paix qui peuvent influer sur les opportunités
économiques (par exemple, les chargés d'affaires civiles, le personnel DDR,
le personnel de soutien qui octroie des marchés ou engage des employés
locaux pour le compte d'entreprises locales etc.) doivent :
Mener des enquêtes sur les difficultés d'accès aux services
sociaux
Veiller à ce que femmes et hommes aient accès égal aux biens
fonciers et à toute autre opportunité économique dans la société,
ainsi qu'aux emplois et marchés de la mission.
Enquêter sur les raisons pour lesquelles les femmes peuvent ne
pas avoir accès égal à ces opportunités
Collaborer avec des partenaires dans votre mission pour trouver
des solutions originales à court ou long terme, par exemple,
l’annonce des offres d'emploi de la mission dans des organes de
presse que les femmes sont plus susceptibles de voir ; rechercher et
collaborer avec des sociétés qui ont des pratiques d'égalité des
chances et d'équité dans l'emploi.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
78 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
Ñ Résumé des messages clés
Note à l'instructeur : Résumez les principaux points qui ont été couverts pendant la
session.
Une variété de tâches et d'activités d'une opération de maintien de la paix peuvent
avoir un effet direct et bénéfique sur la sûreté, la sécurité et l'égalité des femmes. La
liste qui suit présente une partie des tâches générales dont les effectifs de maintien
de la paix peuvent s'acquitter pour faire la promotion de ces divers domaines.
· Promouvoir l'égalité! S'assurer qu'en tant qu'agent de maintien de la
paix, toute assistance que vous fournissez, tout service que vous
assurez, tout emploi ou marché que vous créez présentera les mêmes
avantages aussi bien pour les femmes que les hommes.
· Observer attentivement! En patrouille ou dans le cadre de toute autre
activité, observer les différentes activités des hommes et des femmes,
où et quand ils les mènent. Tenir compte des questions liées à la
sécurité des enfants sur le chemin de l'école et les différents risques
que courent les garçons et les filles. Où les femmes se procurentelles
la nourriture, le combustible, l'eau ? Dans quelle mesure ces endroits
sontils sûrs ?
· Enquêter comme il faut ! Parler aussi bien aux femmes qu'aux
hommes pour avoir l'intégralité des faits. Ne pas présumer que les
hommes peuvent vous donner un tableau complet ou qu'ils savent ce
que pensent les femmes. Les femmes locales peuvent être plus à l'aise
dans des entretiens avec des effectifs féminins de maintien de la paix
ou en groupe.
· Rendre compte avec exactitude ! Veiller à ce que vos rapports
reflètent les réalités des femmes ainsi que celles des hommes.
Toujours employer une liste de pointage des questions que vous devez
couvrir dans vos rapports pour pouvoir inclure les faits pertinents sur la
situation des femmes et des hommes.
· Se conduire avec respect ! Les effectifs de maintien de la paix sont
puissants par rapport aux populations locales. Ils ont de l'argent, les
moyens de déplacement, l'accès à la nourriture, à l'eau et à d'autres
denrées. Ils ont également la capacité d'user de la force. Cela crée un
rapport de force inégale entre les effectifs de maintien de la paix et la
population hôte. Assurezvous d'user de ce pouvoir pour faire du bien,
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 79
favoriser la dignité et l'égalité entre femmes et hommes. L’ONU ne
tolère pas l’exploitation des populations locales. Votre conduite peut
avoir des répercussions considérables sur le succès des opérations de
maintien de la paix.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
80 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
MODULE 3 PARTIE 1D :
PROTECTION DE L'ENFANT : LE ROLE DES OPERATIONS
DE MAINTIEN DE LA PAIX DE L'ONU
Diapositive
41
Film: Les enfants en situation de conflit armé dans un monde en
mutation
¸ Durée : 7 minutes ¸
Recommandations :
1. Montrer le film documentaire sur les enfants en situation de conflit dans un
monde en mutation .
2. Lancer une discussion avec les questions suivantes .
Exemples de questions pour la discussion
1. Quels sont certains des effets de conflit sur les enfants que vous avez vus
dans le film ?
2. Quels sont les effets soufferts par les enfants qui étaient différents de ceux
soufferts par les adultes ?
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 81
3. Pourquoi estil important que les effectifs de maintien de la paix sachent
cela ?
Diapositive
42
Note à l'instructeur : Passer en revue les résultats pédagogiques escomptés
pour la partie 1d (voir diapositive cidessus).
Diapositive
43
[ Comme on l'a vu dans la partie 1d, tout être humain a des droits de
l'homme. Certains groupes tels que les enfants bénéficient également d'une
protection particulière en vertu du droit international.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
82 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
[ Le droit international relatif aux droits de l'homme, plus précisément la
Convention relative aux droits de l'enfant, énonce tous les droits de
l'homme des enfants, du droit d'aller à l'école au droit aux soins de santé
jusqu'au droit d'exprimer librement ses opinions.
[ Elle stipule également que tous les enfants ont le droit d'être protégés
contre la violence, les abus, l'exploitation, la négligence ou la cruauté.
Les actes qui mènent à la violence, aux abus, à l'exploitation ou au
traitement cruel des enfants sont interdits. Il est également interdit de ne pas
agir ou de fermer les yeux quand de tels actes sont commis.
[ Cela signifie, spécifiquement, que l'Etat et les adultes ont une obligation, y
compris celle de leur fournir une protection spéciale en période de guerre,
de protéger les enfants de l'exploitation économique, du travail nuisible, des
abus de la justice pénale, de toute forme d'exploitation sexuelle et d'abus,
de la violence physique et mentale.
[ Les effectifs de maintien de la paix doivent promouvoir les droits de l'homme
parce que l'un des buts majeurs des Nations Unies est la promotion des
droits de l'homme. Le module 1 a expliqué que, selon la Charte des Nations
Unies, l'un des objectifs majeurs de l’ONU est celui de promouvoir les droits
de l'homme pour tous.
[ Pour tout le personnel de maintien de la paix de l'ONU, toute personne
de moins de 18 ans est un enfant.
Diapositive
44
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 83
[ Les enfants sont, en outre, spécifiquement protégés en vertu du DIH soit
en tant que civils soit en tant que combattants
[ Autrement dit, ils bénéficient, en particulier, de toutes les dispositions liées
au traitement des personnes protégées et ne doivent pas faire l'objet
d'attaque. Ces dispositions font valoir le principe fondamental du traitement
humain, y compris le respect de la vie, de l'intégrité physique et morale, tout
en interdisant, entre autres, la coercition, les châtiments corporels, la torture,
les punitions collectives et les représailles.
[ Le Protocole additionnel 1 de la Convention de Genève établit le principe de
protection spéciale de l'enfant :
« Les enfants doivent faire l'objet d'un respect particulier et
doivent être protégés contre toute forme d'attentat à la pudeur.
Les Parties au conflit leur apporteront les soins et l'aide dont ils
ont besoin du fait de leur âge ou pour toute autre raison. »
[ Ces dispositions s'appliquent aussi bien aux conflits internationaux que non
internationaux.
[ Les Protocoles additionnels aux conventions de Genève présentent
également des dispositions plus détaillées sur la manière dont les enfants
doivent être protégés en période de conflit. Par exemple, ils exigent que les
enfants affectés par les conflits bénéficient des soins et de l'aide dont ils ont
besoin, notamment en matière d'éducation. Les enfants doivent être
protégés contre la participation aux hostilités et au cas où ils prennent
effectivement part à cellesci et sont capturés, auront toujours droit à une
protection spéciale en détention.
[ Le Droit humanitaire international interdit strictement le recrutement
d'enfants de moins de 15 ans dans une quelconque force armée ainsi
que leur participation aux hostilités (affrontements armés entre parties
belligérantes.) Le recrutement des enfants de moins de 15 ans ou
l'autorisation de leur participation aux hostilités est considérée comme crime
de guerre par le Statut de la Cour pénale internationale.
Note à l'instructeur : Pour de plus amples renseignements sur les mesures de
protection spéciale qu'exige le DIH, voir l'article 77 du premier Protocole additionnel
aux Conventions de Genève et l'article 4 du second Protocole additionnel.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
84 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
Les Conventions de Genève ainsi que la Convention relative au droit de l'enfant
déclarent que les enfants de moins de 15 ans ne devront pas être recrutés dans les
forces armées ou utilisés dans les hostilités. Le Protocole optionnel à la Convention
relative au droit de l'enfant traitant de la participation des enfants aux conflits armés
est le traité qui vise à élever à 18 ans l'âge de recrutement obligatoire et à la
participation aux hostilités. Le Protocole optionnel a été ratifié par 131 Etats à
compter d'avril 2009. Pour de plus amples renseignements, visiter le site suivant :
http://www2.ohchr.org/french/bodies/crc/index.htm
Diapositive
45
[ Les enfants sont, à tout moment, vulnérables mais surtout dans les
situations de conflit armé. La guerre viole chacun des droits de l'enfant:
le droit à la vie, le droit de vivre en famille et en communauté, le droit à
la santé, le droit au développement de sa personnalité et le droit d'être
entouré de soins et protégé.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 85
Diapositive
46
[ Privations des besoins essentiels : Un conflit perturbe souvent les circuits
d'approvisionnement qui répondent aux besoins essentiels de l'enfant, à
savoir nourriture, eau, santé, hébergement et autres. En outre, le conflit
armé entraîne d'habitude le nonfonctionnement des services sociaux de
base tels que les écoles et les centres de santé. Les répercussions socio
économiques à long terme des conflits agissent durablement sur l'accès des
enfants à l'éducation, aux services de santé, à l'emploi et à la richesse.
[ Mines terrestres, violence : En période de guerre, les enfants deviennent
des victimes des mines dans la mesure où ils sont exposés aux zones
minées en jouant ou en faisant leurs corvées domestiques. Les enfants sont
souvent témoins d’actes de violence tels que le meurtre de leurs parents ou
le viol de femmes adultes ou de filles plus âgées. Ils deviennent souvent
euxmêmes des victimes de la violence.
[ Réfugiés, personnes déplacées : Beaucoup d'enfants deviennent des
réfugiés ou personnes déplacées à l'intérieur quand ils fuient les zones de
combat et de violence. Certains d'entre eux sont séparés de leurs parents.
[ Sévices sexuels : En période de guerre les abus sexuels des enfants
augmentent considérablement à cause de l'absence générale de lois et de
l'effondrement des tabous sociaux et des mesures de protection en temps
de paix. Les enfants proches des combats sont ceux qui courent le plus de
risques: par exemple les enfantssoldats, les accompagnateurs et les filles
qui sont forcées de faire le ménage et la cuisine pour les soldats et de
devenir des « épouses de brousse ». Les filles sont particulièrement
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
86 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
vulnérables à l'exploitation sexuelle, aux violences familiales et
communautaires qui empirent dans les zones de conflit. L'égalité des sexes
doit être une préoccupation pour l'ensemble des effectifs de maintien de la
paix qui doivent porter une attention particulière à la vulnérabilité des filles.
Enfantssoldats
Exercice pédagogique : à quoi ressemble un enfantsoldat ?
L'objectif de cet exercice est de sensibiliser les participants sur les questions
relatives aux enfantssoldats et les divers moyens par lesquels on oblige les
enfants à faire partie des groupes armés. Plus précisément, l'exercice vise à
souligner aux participants qu'il n'est pas toujours facile, par un simple regard,
de savoir si un enfant est un soldat ou s'il est simplement affecté par le conflit.
Durée :
5 minutes pour regarder et discuter les photos
10 minutes pour une discussion générale
Durée totale : 15 minutes
Préparation : prière de voir les notes sur la préparation dans « Notes de
préparation » en début de module.
Recommandations :
1. Montrez aux participants 4 5 photos d'enfants en zones de conflit.
Options
a. S'il s'agit de petits groupes de participants, se servir de jeux de
photos comme indiqué dans les notes de préparation au début de
ce module.
b. Si le grand groupe n'est pas séparé en petits groupes, vous pouvez
vous servir de la toute dernière diapositive de la présentation
PowerPoint du module 3 (intitulée Children Associated with Armed
Groups Enfants associés à des groupes armés) ou d'une
diapositive que vous avez faite vousmême.
2. Demander aux participants d'identifier l'enfantsoldat dans les photos.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 87
· Dans certaines photos, ce sera évident et les participants seront tous
d'accord alors que pour d'autres photos, il ne sera pas très clair à tout
le monde si l'enfant est, en fait, un enfantsoldat.
3. Après la discussion sur les photos, faites valoir les points suivants :
[ Garçons et filles sont souvent forcés de devenir soldats ou bien ils
s'engagent dans l'une des factions en conflit comme meilleur moyen de
survie.
[ Les enfantssoldats ne sont pas simplement des enfants/garçons qui portent
des armes. Les groupes armés peuvent recruter et se servir des enfants de
plusieurs manières. Par conséquent, nous employons la formule « enfants
associés à des groupes armés » pour identifier tous les enfants affectés.
[ Les Principes de Paris de 2007 contiennent une définition largement
acceptée « d’enfantssoldats » :
Un « enfant associé à une force armée ou à un groupe armé » est toute
personne âgée de moins de 18 ans qui est ou a été recrutée ou
employée par une force ou un groupe armé, quelque soit la fonction
qu’elle y exerce. Il peut s’agir, notamment mais pas exclusivement,
d’enfants, filles ou garçons, utilisés comme combattants, cuisiniers,
porteurs, messagers, espions ou à des fins sexuelles ou de filles
utilisées comme concubines.
Le terme ne désigne pas seulement un enfant qui participe ou a
participé directement à des hostilités.
[ Les enfants représentent généralement de 10 à 50 % des effectifs des
forces armées ou groupes armés. En 2006, plus de 250 000 enfants ont été
recrutés ou employés par des groupes ou forces armées dans douze pays.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
88 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
Diapositive
47
[ Au cours de la décennie passée, on a de plus en plus compris que les
conflits ont des conséquences profondes et dévastatrices sur les enfants
et que la protection de l'enfant en situation de conflit est une importante
préoccupation en matière de paix et sécurité.
[ En 1999, le Conseil de sécurité a adopté sa première résolution
préconisant une meilleure protection des enfants affectés par les
conflits armés (Résolution 1261 du Conseil de sécurité). Dans cette
résolution, le Conseil de sécurité a entrepris, dans le cadre de ses actions
qui visent à promouvoir la paix et la sécurité, de porter une attention
particulière à la protection, au bienêtre et aux droits de l’enfant.
[ Depuis 2001, le Conseil de sécurité a introduit, dans les mandats de
maintien de la paix, des dispositions spécifiques liées à la protection de
l’enfant. Au moins 12 mandats de missions de maintien de la paix
comprenaient des dispositions spécifiques sur la protection de l’enfant.
Cela signifie également que les missions sont dotées d'un bureau chargé
de la protection de l'enfant dont l'objectif est de les aider à conseiller les
diverses composantes de l'opération de maintien de la paix sur la
meilleure façon de protéger, dans le cadre de leurs fonctions, les enfants.
[ Dans ses résolutions, le Conseil a préconisé à maintes reprises
l'intégration de la protection des enfants affectés par les conflits armés à
tous les aspects de rétablissement de la paix entrepris par les envoyés
spéciaux, les opérations de maintien de la paix ou toute autre entité.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 89
Ce que le personnel de maintien de la paix peut faire
Diapositive
48
[ Recueillir et communiquer des informations concernant les violations à
l'endroit des enfants, notamment :
le recrutement ou l'emploi d'enfantssoldats
les incidents de meurtre ou de mutilation d'enfants
le viol ou les sévices sexuels contre des enfants
l'enlèvement ou le rapt d'enfants
les attaques d'écoles ou d'hôpitaux
le refus aux enfants de l'accès à l'aide humanitairecomme par
exemple, refuser l'accès à la nourriture, à l'eau, intervention médicale
d'urgence …
[ La protection de l'enfant incombe à toute la mission et non seulement à la
Section protection de l'enfant. Chaque personne a un rôle à jouer. Que vous
soyez déployé en tant qu'observateur militaire, policier, civil ou autre, vous
devez promouvoir la protection de l'enfant.
[ Les sept questions clés à poser sont comme suit :
1. Que s'estil passé ?
2. Où cela s'estil passé ?
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
90 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
3. Comment cela s'estil passé ?
4. Quand (date/heure) cela s'estil passé ?
5. Pourquoi cela s'estil passé ?
6. Qui sont les victimes ?
7. Qui sont les auteurs présumés ?
[ Les informations recueillies en matière de protection de l'enfant sont
sensibles et doivent rester CONFIDENTIELLES
[ N'INTERROGEZ PAS LES ENFANTS VICTIMES. Notez simplement les
informations de base et communiquez les ensuite aux chargés de la
protection de l'enfant qui sont formés pour travailler avec les enfants.
[ NE PRENEZ PAS de photos des enfants victimes de violence et n'utilisez
pas ces rapports. Les chargés de la protection de l'enfant vous informeront
des modalités de partage d'informations sur le terrain, et vous diront qui
contacter et comment.
Diapositive
49
[ Les effectifs de maintien de la paix sont des exemples. L'intégrité de vos
actions influe sur la légitimité de l'ensemble de l'opération de maintien de la
paix. Cela est, par exemple, l'une des raisons pour lesquelles les opérations
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 91
de maintien de la paix de l'ONU ne vont pas déployer des soldats ou des
policiers de moins de 18 ans.
[ En leur qualité d’exemples, les effectifs de maintien de la paix doivent retenir
que :
[ Les activités sexuelles avec des enfants (des personnes de moins de 18
ans) sont interdites à tous les effectifs de maintien de la paix (militaires,
policiers et civils) SANS EXCEPTION AUCUNE.
[ Vous ne pouvez pas exploiter le travail des enfants dans votre lieu de
travail ou dans votre domicile.
[ Exemples de travail interdit pour les enfants :
· travail accompli sans interruption pendant toute la journée par des
enfants de moins de 15 ans
· travail qui EMPECHE LES ENFANTS d'aller à l'école
· travail dangereux qui peut causer des blessures physiques, affectives
ou mentales aux enfants
Diapositive
50
Ñ Récapitulatif des messages clés
Note à l'instructeur : Résumez les principaux points soulevés au cours de la
session.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
92 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
· Les enfants ont droit à une protection particulière en période de conflit.
Cette protection est prévue par le droit international relatif aux droits de
l'homme et le droit international humanitaire.
· Le Conseil de sécurité a chargé les opérations de maintien de la paix de
l'ONU à œuvrer davantage pour protéger les enfants de la violence, de
l'abus, de l'exploitation, de la cruauté et de la négligence.
· La protection de l'enfant est la responsabilité de toute la mission. Vous
êtes, par rapport à votre perspective et vos activités sur le terrain, les yeux
du service de la protection de l'enfant. Autrement dit, vous devez :
être observateur, prêter une attention particulière aux groupes
d'enfants qui sont rassemblés et vivent ensemble.
toujours tenir compte du meilleur intérêt de l'enfant dans la
planification d'une activité
rester en contact avec le Conseiller protection de l'enfant dans
votre secteur et lui communiquer l'information
TOUJOURS vous conduire correctement
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 93
Module 3 – Partie 1 Contrôle des connaissances
Les questions suivantes peuvent être posées de façon informelle à tout le groupe de
participants à la fin de la session ou faire l'objet d'une interrogation écrite. A la fin de
la formation, les instructeurs peuvent choisir de nouveau certaines des questions
suivantes pour les passer en revue.
Droit international Partie 1a
Questions
1. Quelles sont deux raisons pour lesquelles les effectifs de maintien de la paix
doivent avoir connaissance du droit international humanitaire et du droit
international relatif aux droits de l'homme ?
2. Les civils bénéficientils, en situation de conflit armé, d'une plus grande
protection que les combattants ?
3. Citez quatre des règles fondamentales du droit humanitaire international.
4. Citez trois groupes qui sont protégés par le droit international relatif aux droits
de l'homme.
5. Citez au moins trois exemples de droits de l'homme protégés en vertu du droit
international.
Réponses
1. Veiller au respect de ces lois fait partie du mandat des opérations de maintien
de la paix de l'ONU et les effectifs de maintien de la paix sont liés par le droit
international humanitaire et le droit international relatif aux droits de l'homme.
2. Oui, les civils ont droit à plus de protection que les combattants dans des
situations de conflit armé.
3. Toute combinaison de quatre parmi les réponses suivantes :
· Les cibles civiles ne peuvent pas être attaquées.
· Les civils et tous ceux qui ne participent plus aux hostilités doivent être
respectés et traités avec humanité.
· Ceux qui se rendent ou cessent de se battre (par exemple les blessés) ne
peuvent pas être tués.
· La torture est interdite à tout moment et en toute circonstance.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
94 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
· Les combattants capturés doivent être respectés et protégés.
· Il est interdit d'employer des armes ou méthodes de guerre susceptibles de
causer des blessures excessives ou d'inutiles souffrances.
· Les blessés et les malades doivent être récupérés et soignés.
· Le personnel médical doit être respecté.
· Les emblèmes de la CroixRouge et du CroissantRouge sont des
symboles de protection et doivent être respectés.
4. Toute combinaison de trois parmi les réponses suivantes : femmes, enfants,
minorités, détenus, personnes handicapées, réfugiés et personnes déplacées
à l’intérieur de leur pays.
5. Toute combinaison de trois parmi les réponses suivantes :
· droit à la vie
· droit de ne pas être torturé
· droit d'être protégé de la discrimination
· liberté d'expression
· droit à un procès équitable
· le droit de pas être réduit à l'esclavage
· le droit d'adhérer à un syndicat
· le droit à l'éducation
· le droit à la nourriture
· les droits au logement et aux soins médicaux
· les droits à la sécurité sociale et au travail
· le droit à un salaire égal pour un travail égal
Protection des droits de l'homme Partie 1b
Questions
1. Quelle est la différence entre une violation des droits de l'homme et un abus
des droits de l'homme ?
2. Pourquoi la protection et la promotion des droits de l'homme sontelles des
éléments clés des activités de paix et sécurité ?
3. Que doit faire le personnel de maintien de la paix si des violations ou des abus
des droits de l'homme sont constatés ?
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 95
Réponses
1. « Violation » de droits de l'homme veut dire qu'un droit de l'homme a été
violé suite à l'action ou à l'inaction d'un agent de l'Etat (par exemple, un
policier, soldat, juge, administrateur local etc.) dans l'exercice de ses
fonctions. « Abus » est un terme plus général qui englobe les abus des
droits de l'homme commis par des acteurs nonétatiques comme les
groupes de rebelles, les personnes morales etc.
2. La position de l'ONU est que le développement, la sécurité et les droits de
l'homme sont interdépendants.
Réponse bonus : L'ancien Secrétaire général Kofi Annan a très bien
formulé la raison : « Nous ne jouirons pas du développement sans
sécurité, nous ne jouirons pas de la sécurité sans développement et
nous n'aurons ni l'un ni l'autre sans respect des droits de l'homme. »
3. Si des violations ou abus sont constatés, le personnel de maintien de la
paix doit :
· noter les faits
· rendre compte immédiatement des violations
· prendre des mesures en accord avec le mandat, vos fonctions et la
situation
· coordonner avec la composante « droits de l'homme »
· suivre la situation
Femmes, paix et sécurité : le rôle des opérations de maintien de la
paix de l'ONU Partie 1c
Questions
1. Pourquoi estil important de comprendre le facteur genre dans le maintien de
la paix ?
2. Donnez deux exemples de la manière dont les femmes/filles et les
hommes/garçons sont affectés par les conflits.
3. Pourquoi estil important que les femmes prennent part à la consolidation de
la paix ?
4. Citez au moins trois activités que les effectifs de maintien de la paix peuvent
mener pour promouvoir l'égalité des sexes.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
96 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
5. La violence sexuelle estelle une préoccupation pour les effectifs de maintien
de la paix de l’ONU ?
Réponses
1. Il importe de comprendre le facteur genre dans le maintien de la paix pour
savoir que les femmes/filles et les hommes/garçons sont différemment
affectés par les conflits. Cela permet aux effectifs de maintien de la paix de
réagir comme il faut et de ne pas perpétuer la discrimination et les inégalités.
Comprendre les relations entre les deux sexes permettra aux effectifs de
maintien de la paix de comprendre que, souvent, la guerre et le conflit
entraînent de rapides changements socioculturels et des changements dans
les modes d'agir et de penser des femmes et des hommes.
2. Exemples de réponses : les hommes prennent part aux combats et sont donc
tués ou mutilés ; les garçons sont généralement recrutés de force comme
enfantssoldats ; les femmes et les filles sont enlevées pour faire fonction
d'esclaves sexuelles des combattants et font l'objet de violence sexuelle ; les
femmes et les filles sont également forcées de soutenir les combattants dans
une variété de rôles dont celui de porteur, de cuisinier, de messager etc.
3. Les femmes doivent participer à la consolidation de la paix parce qu'elles et
les hommes ont tous un rôle majeur à jouer et leurs points de vue doivent être
représentés. Il est important que femmes et hommes, filles et garçons
contribuent aux efforts de consolidation de la paix et bénéficient des efforts de
consolidation de la paix et de reconstruction.
4. Les effectifs de maintien de la paix doivent observer les différentes activités
des femmes et des hommes, où et quand ils les mènent, prendre en compte
les questions liées à la sécurité des différents groupes ; ils doivent mener des
enquêtes comme il faut en s'entretenant aussi bien avec les femmes que les
hommes pour avoir l'intégralité des faits et doivent rendre compte avec
exactitude en s'assurant que leurs rapports reflètent les réalités des femmes
ainsi que celles des hommes. Ils doivent également se conduire avec respect
envers la population hôte.
5. Oui. La violence sexuelle préoccupe les effectifs de maintien de la paix parce
que, dans certains cas, elle sert d'arme de guerre. La résolution 1820 du
Conseil de sécurité établit un lien entre la violence sexuelle comme arme de
guerre et le maintien de la paix et de la sécurité internationales.
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pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 97
Protection de l'enfant Partie 1d
Questions
1. Quand vous prenez part à une opération de maintien de la paix qui devez
vous considérer comme un enfant ?
2. Les enfants sont protégés contre la violence, les abus, l'exploitation et la
négligence en vertu du droit international relatif aux droits de l'homme. Vrai ou
faux ?
3. Le recrutement d'enfants de moins de 15 ans dans les forces combattantes
estil légal ou non selon le droit humanitaire international ?
4. Citez au moins trois violations des droits de l'enfant auxquelles les effectifs de
maintien de la paix de l'ONU doivent faire attention et dont ils doivent faire état
dans leurs comptesrendus.
5. Quand les effectifs de maintien de la paix de l'ONU sontils autorisés à avoir
des rapports sexuels avec les enfants ?
Réponses
1. Toute personne de moins de 18 ans.
2. Vrai.
3. Illégal. Il est considéré comme un crime de guerre.
4. Toute combinaison de trois parmi les réponses suivantes :
a. Recrutement ou emploi d'enfantssoldats
b. Incidents de meurtre ou de mutilation d'enfants
c. Viol ou sévices sexuels contre des enfants
d. Enlèvement ou rapt d'enfants
e. Attaques d'écoles ou d'hôpitaux
f. Refus aux enfants de l'accès à l'aide humanitairecomme par exemple,
refuser l'accès à la nourriture, à l'eau, à une intervention médicale
d'urgence …
5. Jamais. Cela est strictement interdit au personnel de maintien de la paix
quelles que soient les circonstances.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
98 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
Questions fréquemment posées par les participants
Exemples de questions Exemples de réponses
L'égalité des sexes ne veut pas dire que les
hommes et les femmes vont devenir pareils.
L'égalité des sexes veut dire que femmes et
hommes ont les mêmes opportunités : que
leurs droits, rôles et responsabilités ne sont
pas fonction de leur sexe de naissance.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 1 : Normes juridiques internationales 99
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
100 Module 3 – partie 1 : Cadre juridique et obligations des opérations de maintien de la paix
aux désavantages. Cela justifie l'attention
particulière accordée à la situation des
femmes et des filles lorsqu'on veut être
sensible au facteur genre. Cependant, la
prise en compte des besoins particuliers des
hommes et des garçons fait également partie
de la stratégie genre dans le cadre du
maintien de la paix.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission 101
MODULE 3 – PARTIE 2 :
COLLABORER AVEC LES PARTENAIRES DE LA MISSION
Notes pour la session
Introduction
Diapositive
1
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
102 Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission
Diapositive
2
Diapositive
3
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission 103
Diapositive
4
Note à l'instructeur : Discuter avec les participants l'importance de cette session et
les résultats pédagogiques escomptés (voir diapositive cidessus). Au terme de la
session, les participants pourront répondre à chacun des points cités plus haut.
Partenaires de la mission
Diapositive
5
La réussite de la mission de maintien de la paix est fonction non seulement de ses
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
104 Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission
effectifs mais également des relations de travail solides avec d'autres acteurs qui
évoluent dans le pays.
Ces acteurs peuvent être classés dans trois grandes catégories : l'équipepays des
Nations Unies, les partenaires nationaux ainsi que les partenaires régionaux et
internationaux. Nous allons, au cours de cette session, discuter de chacune de ces
catégories.
Avantages de la coopération avec l'équipepays
Diapositive
6
[ L'équipepays des Nations Unies se compose de tous les organismes, fonds
et programmes des Nations Unies qui ont des opérations dans le pays en
question
[ Cette diapositive montre quelquesuns des organismes onusiens qu'on
retrouve le plus souvent dans les pays où se déroulent les opérations de
maintien de la paix de l'ONU. Cette liste n'est pas exhaustive.
[ Pendant l'orientation à la mission, davantage d'informations seront fournies
sur les organismes qui vont travailler avec ladite opération de maintien de la
paix.
[ Certains de ces organismes tels que le Programme alimentaire mondial
(PAM) s'occupent essentiellement de l'aide humanitaire. Ils ont, d'habitude,
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission 105
des locaux ou des programmes plus larges lors de la phase de stabilisation
d'une opération de maintien de la paix.
[ D'autres organismes tels que l'Organisation pour l'alimentation et
l'agriculture (FAO) s'occupent de l'aide au développement à long terme et
ne vont intervenir dans le pays que lorsque l'opération de maintien de la paix
sera sur le point de passer à la phase de transition ou de retrait.
[ Cela étant, il y a d'autres organisations telles que le Fonds des Nations
Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Programme des Nations Unies pour
le développement (PNUD) qui, adaptant leurs programmes à mesure que
la situation évolue, s'occupent aussi bien de prévention de conflit et de
réhabilitation immédiatement après les conflits que de problèmes de
développement. Elles ont tendance à être présentes avant, pendant et après
l'opération de maintien de la paix de l'ONU et sont des partenaires clés dans
la stratégie de sortie de l'opération de maintien de la paix.
[ Les institutions financières internationales telles que la Banque mondiale et
le Fonds monétaire international (FMI) qui font partie de la grande famille
onusienne peuvent également être des membres à part entière de l'équipe
pays de l'ONU (par exemple au Libéria) même si, parfois, elles fonctionnent
plus indépendamment de l'équipepays et de l'opération de maintien de la
paix. Dans les deux cas de figure, ces institutions jouent un rôle
extrêmement important dans le développement et la reprise économique des
pays en postconflit. Par conséquent, le RSSG de l'ONU, l'adjointRSSG et
d'autres hauts fonctionnaires de l'ONU coordonnent, dans tous les cas, leurs
efforts avec ces organismes.
[ L'intervention des Nations Unies dans les pays qui sortent d'un conflit
commence rarement par le déploiement d'une mission de maintien de la
paix. Dans la quasitotalité des cas, un grand nombre des organismes
onusiens partenaires énumérés cidessus seront déjà en opération sur le
terrain bien avant le déploiement d'une mission de maintien de la paix de
l'ONU. Une bonne partie de ces partenaires vont rester bien après le départ
de la mission. La guerre éclate généralement à cause de l'absence de
solutions aux besoins humains et du nonrespect des droits de l'homme et
ces causes profondes ne peuvent être attaquées qu'avec le concours de
l'équipepays de l'ONU.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
106 Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission
Diapositive
7
[ L'équipepays de l'ONU représente une ressource importante à toute
opération de maintien de la paix parce qu'elle :
· est une source d'énormes connaissances au sujet du payshôte et
du conflit, notamment pour ces organismes qui étaient présents avant
l'arrivée de l'opération de maintien de la paix;
· peut aider à identifier les partenaires nationaux clés (autorités
nationales et locales ainsi que groupes de la société civile) et à établir
des relations avec eux;
· crée des mécanismes pour s'assurer que les activités de
consolidation de la paix démarrées pendant les phases de
stabilisation ou humanitaire se poursuivent dans la phase de
développement quand l'opération de maintien de la paix se retirera;
· possède, en matière de programme, des moyens financiers et une
expertise dont les opérations de maintien de la paix disposent
rarement.
Note à l'instructeur : Pour les cours où sont présents des civils, des officiers d'état
major ou des officiers supérieurs des contingents ou FPU, vous pouvez décider
d'indiquer que les opérations de maintien de la paix sont souvent dotées d'un budget
global très important mais qu'en général ces budgets ne prévoient pas de fonds pour
les projets de renforcement des capacités ou de reconstruction. Les budgets des
opérations de maintien de la paix peuvent inclure des fonds pour les projets à effet
rapide (QIP) conçus pour être des projets à court terme comme la reconstruction
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission 107
d'écoles ou de routes ou d'autres activités qui suscitent un soutien pour la mission et
instaurent la confiance dans le processus de paix. Les fonds alloués aux projets QIP
sont nettement inférieurs aux moyens financiers dont dispose l'équipepays pour
l'aide humanitaire à long terme ou la coopération au développement. Voir la Foire
aux questions pour de plus amples renseignements sur les arrangements financiers
et consulter DPKO/DFS Policy Directive on Quick Impact Projects (QIPs)(Orientation
du DOMP/DAM sur les projets à effet rapide (QIP) ou the DPKO/DFS Guidelines on
Joint Operational Initiatives : UN Peacekeeping Operations and the World
Bank(Directives du DOMP/DAM sur les initiatives opérationnelles conjointes :
opérations de maintien de la paix de l'ONU et Banque mondiale) pour obtenir
d'autres informations.
« Approche intégrée » et opérations
multidimensionnelles de maintien de la paix
Diapositive
8
[ Dans des opérations multidimensionnelles de maintien de la paix dont le
mandat est étroitement lié aux objectifs et programmes d'organismes
onusiens, les Nations Unies ont adopté une « approche intégrée » pour
toutes les entités du système qui évoluent dans le pays.
[ Autrement dit, l'opération de maintien de la paix de l'ONU et l'équipe
pays œuvrent toutes vers la même vision stratégique. Elles procèdent à
une planification conjointe et, en fonction du contexte, auront probablement
des projets conjoints dans des domaines clés. Il peut y avoir également des
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
108 Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission
bureaux régionaux de l'ONU en dehors de la capitale où le personnel de la
mission et celui de l'équipepays partagent les mêmes locaux.
[ Même si cela peut paraître évident, l'intégration présente un certain nombre
de difficultés. Les organismes onusiens partenaires sont régis par des
mandats, des structures de décision et des mécanismes de
financement différents de ceux des opérations de maintien de la paix.
[ Par exemple, les missions de maintien de la paix sont, en définitive,
comptables au Conseil de sécurité alors que d'autres organismes de l'ONU
le sont envers le pays hôte, les donateurs et d'autres structures onusiennes
de gouvernance en dehors du Conseil de sécurité.
[ Par ailleurs, les échéanciers des opérations sont différents. Les acteurs
humanitaires ont tendance à privilégier l'immédiat ; les opérations de
maintien de la paix suivent un calendrier politique et les organismes de
développement visent la durabilité dans leurs activités.
[ L'équipepays de l'ONU est, en outre, composée exclusivement
d'organismes et de programmes civils alors que les opérations de maintien
de la paix regroupent des composantes militaires, policières et civiles. Par
conséquent, il y a des différences de culture institutionnelle et de mode de
gestion.
[ Ces organismes peuvent, donc, avoir des rôles et des perspectives tout à
fait différents. Il peut sembler parfois que la mission et ses partenaires
onusiens œuvrent vers des objectifs opposés, que chacun suit son propre
mandat et ses propres principes au point que leurs objectifs se font
concurrence.
[ Cet état de fait pouvant inévitablement causer des désaccords, il importe
donc de garder à l'esprit que tous les objectifs peuvent et doivent, à terme,
contribuer au but général qui est d'améliorer la vie de la population hôte.
Note à l'instructeur : La section des questions fréquemment posés figurant à la fin
de cette section comprend des réponses aux éventuelles questions sur les
mécanismes de financement de l'équipepays, de l'aide humanitaire et/ou des
opérations de maintien de la paix.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission 109
Diapositive
9
[ L'adoption d'une approche cohérente et complémentaire ne veut pas
forcément dire que l'opération de maintien de la paix et l'équipepays doivent
physiquement travailler ensemble ou occuper le même bâtiment.
[ Il faut, en revanche, un partenariat stratégique efficace entre l'opération de
maintien de la paix et l'équipepays de l'ONU. Ce partenariat est sous la
direction du RSSG.
[ Ce partenariat doit reposer sur une vision que partagent tous les acteurs de
l'ONU au sujet des objectifs stratégiques de la présence onusienne dans le
pays. Cette vision doit reposer sur la même conception de l'environnement
opérationnel. Autrement dit, la planification doit toujours se fonder sur une
approche intégrée.
[ La décision de mener ou non, d'une manière intégrée, les activités ou
tâches individuelles requises pour atteindre les objectifs stratégiques est
fonction de la vraie valeur ajoutée et de l'amélioration des effets qu'une telle
approche apportera ou non à l'intervention des Nations Unies. Cette décision
est prise au cas par cas en fonction de la situation qui se présente, du
mandat, des moyens et capacités de la mission en question et de l'équipe
pays sur le terrain (voir exemples cidessous).
[ Par conséquent, une partie, et non l'ensemble, des opérations de maintien
de la paix multidimensionnelles peuvent être intégrées au niveau de l'adjoint
RSSG de la mission qui fait également fonction de Résidentcoordinateur de
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
110 Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission
l'équipepays de l'ONU. L'adjointRSSG peut également remplir les fonctions
de Coordinateur humanitaire au niveau des organisations humanitaires.
[ Cela veut dire qu'il ou elle porte le titre d'adjointRSSG/RC/CH et fait
également partie de l'équipe dirigeante de la missionla plus haute instance
de décision de l'opération de maintien de la paix.
[ Que votre opération de maintien de la paix soit officiellement considérée
comme une « mission intégrée » ou non, il importe que tous les effectifs
de maintien de la paix partagent les informations avec leurs
partenaires de l'équipepays et veillent à ce que leurs activités soient
dûment coordonnées pour assurer un effet maximal sur la population
locale.
Exemples : L'appui des Nations Unies aux élections est une tâche courante
pour laquelle les opérations de maintien de la paix et l'équipepays
fonctionnent de façon intégrée, peu importe si la mission est officiellement
intégrée ou non. En Afghanistan et également au TimorLeste, l'ONU avait
constitué des « équipes électorales intégrées » dans lesquelles des employés
des sections de la mission chargées des affaires électorales, des unités
logistiques et d'autres services ont travaillé dans la même équipe comme
agents d'organismes onusiens tels que le PNUD. Le but de ces équipes
intégrées était de présenter un front uni aux parties prenantes nationales ainsi
qu'aux donateurs pour ne pas donner l'impression que l'ONU était divisée et
en concurrence avec ellemême.
Le processus de DDR est une autre tâche pour laquelle l'ONU adopte
fréquemment une approche intégrée. L'opération MINUS fut la première où
une unité DDR intégrée a été créée en combinant des effectifs de la mission,
du PNUD et de l'UNICEF qui travaillaient tous dans le même bureau.
Au Népal, pendant la phase de démarrage de la Mission des Nations Unies
au Népal (MINUNEP), mission politique spéciale qui n'était pas officiellement
désignée comme mission « intégrée », le PNUD a commencé à inscrire les
combattants pour le processus DDR puisque les effectifs de la mission
n'étaient pas complètement déployés. Une fois la mission déployée, le PNUD
a confié ces tâches aux contrôleurs des armements de la MINUNEP mais
celleci et l'équipepays ont continué de collaborer étroitement pour s'assurer
que leurs efforts étaient complémentaires et que l'ONU parlait d'une seule voix
au Népal.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission 111
La Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL), une mission intégrée,
illustre quelquesunes des bonnes pratiques en matière de fonctionnement sur
le terrain de l'intégration. Le travail d'appui de la MINUL aux autorités locales a
son origine dans la résolution 1509 du Conseil de sécurité qui mandate la
mission, entre autres, pour réinstaurer l'autorité dans l'ensemble du pays, y
compris une structure administrative fonctionnelle aux niveaux national et
local.
En vue de maximiser l'impact de l'opération de maintien de la paix et de
l'équipepays sur tout le territoire, les équipes d'appui au pays, composées de
tous les acteurs onusiens présents dans le pays, ont été établies dans chacun
des 15 comtés en 2006. Le mécanisme de ces équipes d'appui est une
initiative conjointe de l'ONU qui vise à renforcer les capacités de
l'administration locale à assumer, de façon échelonnée, les responsabilités au
niveau du comté. Mécanisme de projet conjoint de l'ONU, l'équipe d'appui au
pays dispose, en outre, de fonds de projet, gérés par le PNUD, qui lui sont
directement rattachés.
Les équipes d'appui au pays constituent un mécanisme de coordination et
d'échange d'information avec les autorités du comté et entre les acteurs de
l'ONU. L'initiative des équipes d'appui au pays a également un volet projet qui
couvre :
· la modernisation et la construction des bâtiments administratifs du
comté et la fourniture de véhicules et de matériel de bureau et de
communication;
· le développement des compétences des responsables de comté par la
formation, y compris des programmes de formation organisés en
collaboration avec l'Institut libérien d'administration publique (LIPA).
· le renforcement des capacités de gestion de l'information dans les
comtés (par l'intermédiaire de la mise en place de dossiers
d'information pour le comté, Bureaux de gestion de l'information et
d'autres instruments).
Au niveau national, le travail des équipes d'appui est géré par un
comité directeur conjoint coprésidé par l'adjointRSSG/RC/CH et le
ministre de l'Intérieur.
Note à l'instructeur : Les instructeurs qui voudraient obtenir d'autres informations
sur cet exemple peuvent télécharger l'étude conjointe PNUDDOMP sur la
gouvernance locale au Libéria intitulée « The example of « County Support Teams »
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
112 Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission
as an integrated mission approach at the local level in Liberia » (novembre 2007) au
site suivant : http://peacekeepingresourcehub.unlb.org (Version française non
disponible)
Partenaires nationaux
Diapositive
10
[ Même si les diverses composantes de l'ONU ont du mal à travailler
ensemble, cela n'empêche pas que de nombreux effectifs de la mission
devront passer encore plus de temps à travailler avec des acteurs non
onusiens.
[ Même si la coordination au sein d'une mission de maintien de la paix et
l'intégration avec les autres organismes onusiens sont nécessaires au
succès de la mission, elles ne sont pas suffisantes. Des efforts doivent être
entrepris pour s'assurer que le gouvernement hôte, aussi bien au niveau
national que local, puisse mieux subvenir aux besoins de son peuple.
[ Le gouvernement hôte est, de loin, l'acteur nononusien le plus
important avec lequel une mission de maintien de la paix collabore. Il a le
plus d'enjeu dans la situation.
[ Les interactions entre la mission de maintien de la paix de l'ONU et le
gouvernement hôte se passent à plusieurs niveaux, des discussions
politiques de haut niveau entre le RSSG et le Président ou Premier ministre
aux fréquents contacts entre le personnel d'appui de la mission et ses
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission 113
homologues nationaux pour obtenir et sécuriser les locaux de l'ONU ou
faciliter l'appui logistique aux composantes de la mission.
[ Dans les opérations multidimensionnelles de maintien de la paix, les effectifs
des composantes organiques travaillent généralement avec les autorités
gouvernementales nationales et par leur intermédiaire pour organiser des
élections, mener des actions de déminage ou mettre sur pied des
programmes de désarmement, démobilisation et réintégration des ex
combattants. Cette approche se conforme au principe de consentement de
l'ONU en matière de maintien de la paix.
[ Les rapports de la mission de l'ONU avec la population hôte ne se limitent
pas à ceux qui passent par le gouvernement national. Il est souvent
essentiel d'avoir un contact direct et constant avec les partis politiques,
voire les chefs de faction.
[ Un dialogue régulier est engagé avec les chefs religieux, les associations
féminines et estudiantines, les universitaires, les organisations
professionnelles et les nombreuses autres composantes de la société
civile nationale dont le rôle dans la reconstruction de leur pays est
primordial. Ces contacts permettent aux effectifs de la mission de
comprendre la société dans laquelle ils travaillent et de l'aider à asseoir une
paix durable. Le dialogue avec les groupes de la société civile et divers
partis politiques est un élément important pour maintenir l'impartialité et
assurer une appropriation par le pays en vue de consolider le processus de
paix.
[ Comme on l'a vu au module 1, les partenariats avec les acteurs nationaux
doivent être conclus en tenant dûment compte des questions liées à
l'impartialité, la représentation élargie, l'inclusion et le genre. Les
missions doivent reconnaître la présence, dans le pays hôte, d'une grande
diversité de points de vue politiques et de groupes sociaux qu'il faudrait
considérer. Toutes les opinions et tous les points de vue doivent être
compris pour s'assurer que l'appropriation et la participation ne sont pas
limitées à de petites élites.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
114 Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission
Partenaires internationaux et régionaux non
onusiens
Diapositive
11
[ Outre les acteurs de la société civile nationale, les organisations non
gouvernementales internationales (ONG) font également partie de la
« société civile » et travaillent avec les opérations de maintien de la paix.
OXFAM, Save the Children et Concern sont trois exemples parmi tant
d'autres.
[ Parfois, les missions de maintien de la paix travaillent directement avec
plusieurs de ces groupes qui, par l'intermédiaire des organismes de
financement, font fonction de partenaires d'exécution des projets à effet
rapide (QIP) qui peuvent porter sur la réhabilitation de petites infrastructures
ou des activités d'emploi à court terme.
[ Dans beaucoup de pays, les missions de maintien de la paix assurent le
transport du personnel des ONG. Les services du BCAH et du PNUD
doivent être en mesure de fournir des renseignements sur les organisations
qui travaillent dans le pays, les projets qu'elles appuient et leur zone
d'intervention. De nombreuses ONG auront des opérations dans le pays
beaucoup plus longtemps que les Nations Unies et connaissent bien le
territoire. Sollicitez leur savoir sur le pays et faites preuve de modestie pour
éviter les frictions.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission 115
[ Les différents Etats membres qui fournissent à la mission de l'ONU son
mandat, ses soldats, ses policiers, ses fonds et son soutien politique
peuvent bien avoir leur ambassade ou mission dans le pays. Les hauts
responsables de la mission et le personnel des organismes doivent accorder
du temps et de l'attention aux diplomates pour continuer de bénéficier de
leur confiance et de leur soutien. Par ailleurs, nombreux sont ces pays qui
apportent une assistance technique et financière directe aux autorités
nationales par l'intermédiaire de leurs ambassades ou de leur agence
nationale de développement comme, par exemple, le Département
britannique du développement international (DFID), l'Agence japonaise de
coopération internationale ou l'USAID qui est basée au EtatsUnis. Une
étroite coordination est essentielle pour éviter les doubles emplois ou les
malentendus.
[ Il peut y avoir d'autres acteurs politicomilitaires régionaux ou
internationaux qui travaillent dans le pays hôte, notamment des organes
régionaux comme l'Union africaine (UA), l'Organisation des Etats américains
(OEA), l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), la
Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et
d'autres avec lesquels la mission de maintien de la paix va coopérer.
Exemple de partenariat entre l'ONU et les partenaires nationaux et
internationaux : Les Nations Unies ont collaboré avec les gouvernements
haïtien et canadien pour la restauration de l'infrastructure policière dans la
province du Sud. Le projet a eu comme résultat la réfection de 14 postes de
police et la livraison de 24 voitures et 22 motos. Du matériel de travail,
notamment des ordinateurs, chaises, imprimantes, radios et des trousses
d'enquête, a été distribué dans 21 postes de police. Le projet a
considérablement renforcé la capacité de la police nationale à exercer ses
fonctions.
Le projet a été financé par l'Etat canadien par l'intermédiaire du Groupe de
travail pour la stabilisation et la reconstruction (GTSR) et mis en œuvre par un
partenariat entre la Police haïtienne, le PNUD, la Mission des Nations Unies
pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et le Bureau des Nations Unies
pour les services d'appui aux projets (UNOPS). Le PNUD et l'UNOPS ont pu
faire bénéficier à la MINUSTAH, notamment à sa composante police, de leur
expertise en matière de gestion de projet, de levée de fonds et de dépenses
des fonds de donateurs, expertise que celleci n'avait pas. Puisque la
MINUSTAH a des policiers onusiens qui travaillent directement avec la Police
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
116 Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission
nationale Haïtienne dans leurs commissariats, ces derniers ont pu donner des
conseils techniques quant à la meilleure façon de dépenser les fonds des
donateurs pour en optimiser les effets.
Collaboration avec la communauté de l’aide
humanitaire
Diapositive
12
Note à l'instructeur : Surtout pour les cours auxquels participent des officiers d'état
major ou des officiers supérieurs des forces armées ou des membres de la police,
les instructeurs pourraient décider de compléter cette information par des indications
supplémentaires sur les relations civilomilitaires dans de complexes situations
d'urgence qui se trouvent dans « Directives et références pour urgences
complexes » du Comité permanent interagences (janvier 2009) disponible au site :
http://www.humanitarianinfo.org/iasc/ (version française nondisponible) (et cliquer
sur le lien “Products”).
[ Comme vous l'avez vu au module 2, le Conseil de sécurité mandate
beaucoup d'opérations de maintien de la paix pour faciliter
« l'acheminement, en toute sécurité, de l'aide humanitaire » ou « l'accès
humanitaire ». Il importe de noter, qu'en général, le Conseil de sécurité ne
mandate pas les opérations de maintien de la paix pour apporter
directement l'aide humanitaire car il vaut mieux que ce travail soit accompli
par des acteurs humanitaires impartiaux et neutres qui sont indépendants
par rapport à la mission.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission 117
[ Afin de comprendre l'élément humanitaire d'un mandat de maintien de la
paix, tous les effectifs de maintien de la paix doivent comprendre ce que
l'ONU considère comme étant des activités humanitaires. Les activités
humanitaires sont des activités qui visent à sauver des vies, protéger la
dignité humaine et atténuer la souffrance de la population civile locale.
Les activités humanitaires portent sur deux catégories de mission :
· Assistance : approvisionnement de fournitures ou services qui
permettent aux populations civiles d'accéder au minimum requis pour
continuer à vivre en dignité, par exemple l'accès à l'eau et aux
installations hygiéniques, à la nourriture, aux fournitures médicales ou
scolaires.
· Protection : veiller au respect des droits fondamentaux des populations
souffrantes. Par exemple, en faisant pression sur les gouvernements
ou groupes armés pour qu'ils protègent mieux les civils ou en aidant les
communautés locales à s'organiser pour réduire la violence à l’encontre
des civils.
[ A première vue, ces activités peuvent sembler identiques, voire chevaucher
les activités de développement ou de consolidation de la paix. Il y a,
cependant, des caractéristiques majeures qui indiquent si une activité est
humanitaire ou non.
[ Les activités humanitaires visent à atténuer la souffrance des populations
civiles et se mènent en fonction de trois principes fondamentaux :
· Humanité : Le seul objectif des activités humanitaires est de prévenir
et d'atténuer la souffrance humaine où qu'elle soit.
· Neutralité : L'aide humanitaire est fournie sans parti pris dans les
hostilités ou sans s'engager dans des polémiques de nature politique,
religieuse ou idéologique.
· Impartialité : L'aide humanitaire est fournie sans discrimination liée à
l'origine ethnique, au sexe, à la nationalité, à l'opinion politique, à la
race ou à la religion. Le secours est uniquement fonction des besoins et
la priorité est accordée aux cas de détresse les plus urgents.
[ Ces trois principes signifient que les activités humanitaires sont apolitiques
(autrement dit, elles n'ont pas de dimension ou d'aspect politique parce
qu'elles sont neutres, impartiales et axées sur les besoins les plus
pressants.) Par conséquent, elles sont séparées et distinctes des activités
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
118 Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission
onusiennes de rétablissement, de maintien ou de consolidation de la paix
qui sont des actions politiquement motivées qui, sur la base de l'autorité et
de la légitimité du Conseil de sécurité, visent à mettre fin à un conflit.
Note à l'instructeur : La définition humanitaire d'impartialité, conjuguée avec le
principe de neutralité, débouche sur une approche différente de celle qui résulte du
principe onusien d'impartialité dans le maintien de la paix expliqué au module 1. Le
principe onusien d'impartialité dans le maintien de la paix signifie que les opérations
de maintien de la paix n'affichent ni favoritisme ni préjugé envers une quelconque
partie mais elles peuvent prendre des mesures contre un perturbateur ou une partie
qui bloque le processus de paix. Les humanitaires ne s'occupent que de
l'acheminement de l'assistance là où le besoin se fait sentir et se gardent de jouer le
rôle « d'arbitre » ou de s'engager dans des polémiques.
Diapositive
13
[ Les activités humanitaires sont des activités civiles qui ne doivent être
appuyées par les militaires que dans des cas extrêmes. Cette perspective
découle des principes humanitaires de neutralité et d'impartialité. Certains
acteurs humanitaires s'inquiètent du fait qu'une association trop proche avec
les militaires risque de remettre en cause ces principes. Certains agents de
l’aide humanitaire estiment que ces principes peuvent être remis en cause
par une association avec l'ONU en général.
[ Par conséquent, quand il faut travailler avec les agents humanitaires, il
importe de reconnaître leur indépendance, de respecter leurs principes et
d'être sensible à leur volonté de neutralité et d'impartialité. Pour cette raison,
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission 119
les projets à effet rapide qu'entreprennent les opérations de maintien de la
paix, projets d'appui aux populations, et autres projets censés gagner « les
cœurs et les esprits » du public local, ne sont pas considérés comme de
l’aide humanitaire.
[ Les opérations de maintien de la paix ne sont donc pas, en général, des
acteurs humanitaires ellesmêmes, bien qu'elles puissent assurer un
environnement sécurisé et stable qui permette aux acteurs humanitaires
de mener leurs activités. Cette différenciation sera expliquée clairement
dans le mandat.
Note à l'instructeur : Les instructeurs doivent rappeler aux participants l'exercice du
module 2 qui consistait à examiner les formules liées à l'aide humanitaire. Dans
presque tous les cas, la mission se voit confier la tâche de « faciliter » l'assistance ou
l'accès humanitaire et non celle de la « fournir ». C'est la raison pour laquelle il
importe que les effectifs de maintien de la paix sachent qui est, en fait, censé
acheminer l'aide humanitaire puisque c'est à ces groupeslà que la mission doit
faciliter l'accès.
Note à l'instructeur : La diapositive montre clairement que si le pays hôte a la
capacité de démarrer, coordonner et d'acheminer l'aide humanitaire, la tâche doit lui
revenir. La diapositive montre également que si le pays n'en a pas la capacité, les
acteurs humanitaires internationaux et nationaux assumeront ces rôles. Noter que le
rôle de l'OMP de l'ONU est d'assurer un environnement sécurisé.
[ La responsabilité primordiale de subvenir aux besoins de la population
revient au pays hôte. Il a la responsabilité première de démarrer, de
coordonner et d'acheminer l'assistance sur son territoire. Les organisations
communautaires locales et les particuliers peuvent réagir en même temps.
La quasitotalité de l'aide humanitaire à coup sûr, la réaction la plus
rapide est locale.
[ Au cas où les capacités locales sont débordées, une variété d'acteurs
humanitaires nationaux et internationaux peuvent s'engager. Certains
de ces acteurs font partie des Nations Unies, d'autres sont indépendants,
d'autres des organisations nongouvernementales ou bien des représentants
d'organisations régionales. Chaque organisme humanitaire a son propre
mandat et est hautement autonome.
[ Un acteur important est le Comité international de la CroixRouge (CICR)
dont le mandat de protéger et d’assister les victimes de conflit armé est
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
120 Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission
spécifié dans le droit international humanitaire et reconnu par tous les Etats.
Il s'agit d'un acteur humanitaire neutre, indépendant, impartial, qui n'est ni
un organisme onusien ni une ONG. Le CICR fait partie du Mouvement
international de la CroixRouge et du CroissantRouge, à l’instar des
Sociétés nationales de la CroixRouge et du CroissantRouge et de la
Fédération des sociétés de la CroixRouge et du CroissantRouge.
Diapositive
14
[ Il y a trois grandes méthodes d'assurer les services humanitaires :
1. Soutien à l'Etat hôte assistance technique à un organisme
gouvernemental pour appuyer et renforcer les structures de service
étatiques
2. Mise en œuvre directe veut dire que l'organisme luimême livre
fournitures et services. Cette approche est adoptée par des organismes
humanitaires internationaux qui maintiennent une grande indépendance
comme, par exemple, le CICR ou Médecins Sans Frontières.
3. Soustraitance des services La livraison ou la distribution assurée par
d'autres organismes (en général, locaux). Par exemple, l'UNICEF peut
allouer des fonds à une ONG locale pour qu'elle fournisse de la nourriture
et des soins de santé à un certain nombre d'enfants dans une localité
donnée.
4. Appui aux programmes Octroi direct de fonds à un programme d'aide
humanitaire donné.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission 121
[ La méthode adoptée sera fonction de l'organisme humanitaire et de la
situation. De nombreux organismes de l'ONU préfèrent travailler directement
avec le gouvernement hôte ou passer par des partenaires tels que les ONG
ou des soustraitants privés. Ils peuvent également assurer directement les
services si des partenaires ne sont pas disponibles, par exemple dans des
zones très reculées ou non sécurisées.
Note à l'instructeur : Pour de plus amples renseignements sur les activités
humanitaires, les acteurs humanitaires et leurs approches dans des pays bien
donnés (y compris les appels de fonds), visitez le site suivant : www.reliefweb.org
(Version française nondisponible). Il s'agit d'un site Web pour les acteurs
humanitaires administré par le Bureau de coordination des affaires humanitaires
(BCAH).
Diapositive
15
[ Il n'existe pas de système de commandement et de contrôle parmi les
acteurs humanitaires. L'action humanitaire est coordonnéeautrement dit,
les décisions sont fondées sur le consentement et prises suite à
l'établissement d'un consensus. Les opérations de maintien de la paix
doivent également entrer dans cette logique et coordonner leurs efforts avec
les acteurs humanitaires.
[ La nature exacte des structures de coordination va varier d'un pays à l'autre.
Cependant, il y a quelques concepts fondamentaux qui soustendent la
coordination humanitaire.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
122 Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission
[ Tout d'abord, le gouvernement hôte a le droit et la responsabilité de
coordonner l'aide humanitaire parce qu'il lui incombe en premier d'apporter
l'aide humanitaire à son peuple. Cela peut signifier que le gouvernement va
créer un ministère ou un groupe de travail au niveau national pour
coordonner les activités humanitaires ou bien que les hauts responsables de
l'Etat au niveau régional se voient officiellement conférer l'autorité de
coordonner ces dites activités ou de participer aux réunions de coordination
à côté des acteurs humanitaires.
[ L'ONU ajoute, à la coordination des activités humanitaires par le
gouvernement, trois mécanismes pour s'assurer que les organismes
humanitaires onusiens et les acteurs humanitaires qui travaillent avec l'ONU
collaborent efficacement entre eux et avec le gouvernement.
[ Au début d'une situation d'urgence majeure, un Coordinateur humanitaire
de l'ONU (CH) est nommé pour le pays en question. Cette personne est,
d'habitude, le Résident coordinateur (RC) de l'équipepays de l'ONU. Cela
veut dire que dans le cas des « missions intégrées », il y a, pour veiller à la
coordination et à l'intégration efficaces des efforts, un adjointRSSG qui fait
également fonction de Résident coordinateur et de Coordinateur
humanitaire.
[ Un second mécanisme qu'emploie souvent l'ONU, en même temps qu'elle
nomme un coordinateur humanitaire, est celui d'établir une présence
régionale du Bureau de l'ONU pour la coordination des affaires
humanitaires(BCAH). Le bureau régional du BCAH appuie le travail du
coordinateur humanitaire et peut également avoir en son sein des officiers
de coordination civilomilitaire de l'ONU pour raffermir les relations entre les
humanitaires et la composante militaire de la mission de maintien de la paix
et/ou d'autres forces militaires dans le pays. La composante militaire de la
mission de maintien de la paix peut également avoir un officier de
coordination civilomilitaire parmi les officiers de l'étatmajor au QG de la
mission.
[ En troisième lieu, l'ONU organise souvent des groupes sectoriels de
travail qui regroupent tous les organismes humanitaires, y compris ceux de
l'ONU, des gouvernements et des ONG qui travaillent dans un secteur bien
donné. En fonction de l'urgence, il y aura des groupes de travail qui vont
couvrir des secteurs tels que l'éducation, la santé, la logistique, la protection,
l'hébergement, les télécommunications, l'eau, l'assainissement etc. En
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission 123
fonction du mandat de la mission et des diverses composantes, les effectifs
de maintien de la paix peuvent participer aux réunions des groupes
sectoriels pour s'assurer que leur travail est coordonné avec celui des
acteurs humanitaires dans le même domaine.
Exemple : Au Libéria, dans le Cadre de transition axé sur les résultats 2004
2005, le gouvernement avait décidé que toute assistance internationale, y
compris l'aide humanitaire, serait coordonnée par le ministère du Plan et de
l'économie. Il y avait dix groupes sectoriels de constitués et chacun d'entre
eux était dirigé par un ministre. Les organismes humanitaires onusiens ainsi
que les effectifs de maintien de la paix prenaient part aux réunions de ces
groupes sectoriels de travail.
Exemple : Au TimorLeste, le gouvernement avait désigné le ministère du
Travail et de la Solidarité comme principal coordinateur de l'aide humanitaire
destinée aux déplacés internes suite aux violences dans la capitale, Dili, en
avrilmai 2006. Des groupes sectoriels ont été constitués pour s'occuper, entre
autres, de la protection, de l'hébergement, de la santé et de la distribution
alimentaire. Certains groupes sectoriels étaient présidés par de hauts
responsables de l'Etat et d'autres par des organismes humanitaires de l'ONU.
Le groupe « protection » était coprésidé par le ministère du Travail et de la
Solidarité et le HCR, et ses réunions regroupaient également des chargés de
droits de l'homme et des policiers onusiens de la mission ainsi que des
officiers de coopération civilomilitaire des forces armées australiennes qui
opéraient indépendamment de la mission de l'ONU.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
124 Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission
Ce que le personnel de maintien de la paix peut faire
Diapositive
16
[ Tous les effectifs de maintien de la paix, notamment dans le cadre de
missions mandatées pour appuyer ou faciliter l'aide humanitaire, doivent :
Respecter les principes humanitaires d'humanité, de neutralité et
d'impartialité et le fait qu'ils guident le travail des acteurs
humanitaires
Ne pas qualifier les projets à effet rapide de la mission d’aide
humanitaire et cela pour éviter de confondre les principes
humanitaires avec les principes onusiens d'impartialité et de
consentement dans le maintien de la paix.
Retenir que l'aide humanitaire est essentiellement une activité
civile et que le rôle des militaires est de créer un environnement
sécurisé pour que l'aide humanitaire puisse être acheminée, et non
d'acheminer euxmêmes cette aide humanitaire
S'informer auprès des spécialistes de la mission en charge de la
coordination civilomilitaire, du Bureau du coordinateur humanitaire des
Nations Unies et/ou du BCAH au sujet des mécanismes de
coordination en place dans le pays pour leur mission et partager les
informations requises dans la transparence et le
professionnalisme.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission 125
¥ Polycopié : Les instructeurs peuvent décider de distribuer le Peacekeeping
Practice Note (PPNNotes pratiques de maintien de la paix) intitulé « An
Introduction to the humanitarian coordination system for UN Peacekeepers »
(Une introduction au système de coordination humanitaire de l'ONU pour le
personnel de maintien de la paix) notamment pour les cours qui regroupent
des civils ou des officiers supérieurs des forces armées ou de la police. Le
PPN peut être téléchargé au site suivant :
www.peacekeepingresourceshub.org (version française nondisponible)
Ñ Récapitulatif des messages clés
Note à l'instructeur : Conclure la session en soulignant les points clés suivants :
· L'équipepays de l'ONU est une ressource importante des opérations de
maintien de la paix parce qu'elle a des connaissances, de l'expertise et des
fonds et peut établir des mécanismes permettant un transfert fluide des
activités de consolidation de la paix une fois que la mission se retire.
· Les opérations multidimensionnelles de maintien de la paix doivent
toujours, sous la direction du RSSG, établir un partenariat stratégique
efficace avec l'équipepays de l'ONU fondé sur une vision et une
compréhension communes du théâtre des opérations.
· Hormis l'ONU, le gouvernement hôte et la société civile nationale sont les
partenaires les plus importants des opérations de maintien de la paix de
l'ONU.
· Les opérations de maintien de la paix de l'ONU doivent également établir
des relations de travail constructives avec la société civile internationale,
les milieux diplomatiques, les organisations régionales et/ou financières
telles que l'Union Africaine ou la Banque mondiale.
· Les opérations de maintien de la paix de l'ONU doivent coordonner avec
les acteurs humanitaires. Au plus haut niveau, les opérations de maintien
de la paix de l'ONU doivent travailler avec le Coordinateur humanitaire de
l'ONU qui peut également être le Résidentcoordinateur et l'AdjointRSSG.
· L'aide humanitaire est fournie conformément aux principes d'humanité, de
neutralité et d'impartialité.
· En règle générale, les opérations de maintien de la paix de l'ONU ne
fournissent pas directement l'aide humanitaire. Elles peuvent, cependant,
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
126 Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission
jouer un rôle capital dans la création d'un environnement sécurisé et stable
qui permette aux humanitaires civils d'apporter, sans risque, l'assistance.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission 127
Module 3 – partie 2 Contrôle des connaissances
Les questions suivantes peuvent être posées de façon informelle à tout le groupe de
participants à la fin de la session ou faire l'objet d'une interrogation écrite. A la fin de
la formation, les instructeurs peuvent choisir de nouveau certaines des questions
suivantes pour les passer en revue.
Questions
1. L'équipepays de l'ONU estelle généralement déjà présente dans un pays quand
l'opération de maintien de la paix démarre ?
2. Citez au moins deux raisons pour lesquelles l'équipepays de l'ONU est une
ressource importante à l'opération de maintien de la paix.
3. Citez, à part l'ONU, le partenaire le plus important des opérations de maintien de
la paix de l'ONU.
Réponses
1. Oui.
2. Toute combinaison de deux des réponses suivantes :
· L'équipepays est source de grandes connaissances du pays hôte et du
conflit, notamment quand il s'agit d'organismes présents dans le pays avant
l'arrivée de l'opération de maintien de la paix ;
· L'équipepays peut aider à identifier les partenaires nationaux clés (autorités
nationales et locales aussi bien que groups de la société civile) et à établir des
relations avec eux ;
· L'équipepays crée des mécanismes pour veiller à ce que les activités de
consolidation de la paix lancées pendant les phases de stabilisation ou
humanitaires se poursuivent dans la phase de développement quand
l'opération de maintien de la paix se retirera ;
· L'équipepays a des moyens financiers et une expertise en matière de
programme dont les opérations de maintien de la paix ne disposent pas
souvent.
3. Acteurs nationaux (gouvernement national et société civile nationale).
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
128 Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission
Note : ces questions et réponses figurent également à la fin de la présentation
PowerPoint.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission 129
Questions fréquemment posées par les participants
Exemples de questions Exemples de réponses
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
130 Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission
Le principal mécanisme par lequel la
communauté humanitaire (acteurs
humanitaires onusiens et nononusiens)
recherche des fonds est la « Procédure d'appel
global » ou PAG, qui fonctionne généralement
sur une base annuelle. Il s'agit d'un outil dont
se servent les organisations d'aide pour
planifier, exécuter et surveiller ensemble leurs
activités et organiser des appels de fonds
qu'elles présentent à la communauté
internationale et aux bailleurs de fonds (voir
http://ochaonline.un.org/humanitarianappeal (c)
pour de plus amples renseignements).
L'équipepays se sert du Plancadre des
Nations Unies pour l'aide au développement
dans la même optique pour planifier, exécuter
et surveiller ses activités de développement et
solliciter des fonds auprès de la communauté
internationale. Le Plancadre pour l'aide au
développement fonctionne en général sur un
cycle quadriennal et adopte une approche à
plus long terme. (voir www.undg.org (version
française non disponible) pour de plus amples
renseignements).
Un chargé d'affaires humanitaires, quand il fait
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission 131
partie d'une opération de maintien de la paix,
travaille généralement pour appuyer le
coordinateur humanitaire et fait fonction
d'agent de liaison entre les humanitaires et
l'opération de maintien de la paix pour
s'assurer que l'aide humanitaire est fournie
conformément au droit international
humanitaire et aux principes humanitaires. Les
chargés d'affaires humanitaires veillent au
respect des droits des civils, noncombattants,
prisonniers de guerre et toutes catégories de
personnes protégées par le droit international
humanitaire.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
132 Module 3 – partie 2 : Collaborer avec les partenaires de la mission
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 1
MODULE 4 : NORMES, VALEURS ET SECURITE DU
PERSONNEL DE MAINTIEN DE LA PAIX DE L'ONU
Table des matières
Module 4 : Normes, valeurs et sécurité du personnel de maintien de la paix de l'ONU................ 1
Notes de préparation pour les instructeurs ............................................................................. 3
Module 4 – partie 1a : Introduction à la déontologie et à la discipline .......................................... 10
Notes de session ................................................................................................................. 10
Introduction.......................................................................................................................... 10
Activité pédagogique : Règles fondamentales ...................................................................... 11
Normes de conduite............................................................................................................. 13
Définitions de l'inconduite..................................................................................................... 16
Dénonciation de l'inconduite................................................................................................. 21
Leadership et responsabilité de sa conduite ......................................................................... 24
Module 4 – partie 1b : Exploitation et abus sexuels..................................................................... 27
Notes de session ................................................................................................................. 27
Définitions de l'exploitation et des abus sexuels ................................................................... 27
Activité pédagogique : Définition de l'exploitation.................................................................. 28
et des abus sexuels ............................................................................................................. 28
Normes uniformes en matière d'exploitation et d'abus sexuels.............................................. 32
Questions fréquemment posées sur l'exploitation et les abus sexuels................................... 33
Activité pédagogique : Directives et interdictions en matière d'exploitation et d'abus sexuels 34
Module 4 – partie 1c : Les conséquences de l'inconduite........................................................... 36
Notes de session ................................................................................................................. 36
Activité pédagogique : Conséquences des actes d'inconduite dans les scénarios présentés. 36
Mesures et mécanismes de lutte contre les actes d'inconduite ............................................. 41
Module 4 – partie 1 ac : Contrôle des connaissances .......................................................... 47
Questions concernant les scénarios ..................................................................................... 56
Scénarios............................................................................................................................. 57
Réponses concernant les scenarios relatifs à des actes d'inconduite.................................... 61
Questions fréquemment posées par les participants............................................................. 66
Module 4 – partie 2 : VIHsida et opérations de maintien de la paix des Nations Unies ............ 68
Notes de préparation pour les instructeurs ........................................................................... 68
Notes de session ................................................................................................................. 72
Introduction.......................................................................................................................... 72
Définition du VIHsida .......................................................................................................... 74
Comment le VIH se propagetil ?......................................................................................... 75
Film : Hidden Risk (le risque invisible) .................................................................................. 75
Les règles d’or de la prévention............................................................................................ 79
Activité pédagogique : Démonstration de l'emploi du préservatif........................................... 83
L'importance du dépistage et de l'accès volontaires aux services de conseils....................... 86
Module 4 partie 2 : Contrôle des connaissances................................................................. 90
Module 4 – partie 3 : Respect de la diversité................................................................................ 92
Notes de préparation pour les instructeurs ........................................................................... 92
Notes de session ................................................................................................................. 95
Introduction.......................................................................................................................... 95
Qu'estce que la diversité ? .................................................................................................. 98
La diversité dans une opération de maintien de la paix......................................................... 99
Activité pédagogique 1 : Discussion spontanée sur la diversité et la culture au sein de la
mission .......................................................................................................................... 99
2 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
Cultiver une conscience de la diversité............................................................................... 102
Activité pédagogique 2 : L'iceberg de la diversité................................................................ 103
Valeurs fondamentales de l'ONU concernant le respect de la diversité ............................... 108
Différences courantes et pratique du respect...................................................................... 110
Activité pédagogique 3 : Etudes de cas .............................................................................. 119
Module 4 – partie 3 : Contrôle des connaissances.............................................................. 123
Activité pédagogique optionnelle : La ligne de la diversité................................................... 126
Notes de préparation pour les instructeurs
But
L’objectif du module 4 partie 1, est de s'assurer que tous les personnels de
maintien de la paix connaissent les normes de conduite en vigueur aux
Nations Unies, notamment en ce qui concerne l'interdiction de l'exploitation et
des abus sexuels, ainsi que les normes de comportement qui sont exigées
d’eux.
Cette 1 ère partie s'attache à présenter au personnel de maintien de la paix les
informations relatives aux conséquences de l'inconduite, à leurs devoirs et
responsabilités de dénoncer toute mauvaise conduite ainsi que le mandat des
principales entités pour traiter les problèmes de conduite et de discipline.
Résultats d’apprentissage
Au terme du module 4 partie 1, les participants pourront :
1. Dresser la liste des trois principaux principes qui régissent la déontologie
du personnel de maintien de la paix
2. Expliquer ce qui caractérise l'inconduite, la faute lourde et l'inconduite
étant évoquées
3. Présenter ce qui caractérise l'exploitation et l'abus sexuel, les normes
uniformes de respect attendues des personnels de maintien de la paix
étant évoquées
4. Présenter les grandes lignes des conséquences de l'inconduite, plus
particulièrement de l'exploitation et de l'abus sexuel, encourues par le
personnel de maintien de la paix, la population hôte et la mission.
5. Résumer l'approche en trois volets du Département des opérations de
maintien de la paix pour confronter l'exploitation et les abus sexuels
Séquence pédagogique
La partie 1 fait actuellement partie du module 4 (Normes, valeurs et sécurité
du personnel de l'ONU) Toutefois, vous pouvez traiter la partie 1 du module 4
(Déontologie et discipline) à tout moment dans la formation, y compris
immédiatement après le module 1 (Présentation de niveau stratégique du
maintien de la paix des Nations Unies) pour en faire le lien avec la légitimité et
démontrer la proéminence des questions de déontologie et de discipline.
4 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
Durée
Durée minimum de la
session
Total partie 1 15 min.
Méthodologie
Les points suivants proposent à titre indicatif une méthodologie. Les
instructeurs expérimentés peuvent choisir d'autres méthodes et activités pour
présenter le contenu et les messages clés du présent module.
Partie 1 :
· Présentations avec diapositives PowerPoint
· Séances informelles de questionsréponses (au gré de l'instructeur)
· Activité basée sur un scenario
· Des questions de contrôle des connaissances à la fin de la partie 1*
Ce module est divisé en trois parties distinctes. La première examine les
normes de conduite, les différentes catégories d'inconduite, la dénonciation
des actes d'inconduite et le rôle des directeurs/commandants dans le maintien
de normes de conduite les plus élevées. La partie 2 se fonde sur un ensemble
de scénarios qui couvre l'exploitation et les abus sexuels et les normes
uniformes en la matière. Enfin, la dernière partie examine les conséquences
des actes d'inconduite ainsi que les mesures mises en place à cet égard.
* REMARQUE : Il incombe à l'établissement de décider si les questions de
contrôle de connaissance seront posées au groupe de façon informelle ou
sous forme d'interrogation écrite. Dans les deux cas, il est recommandé de
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 5
fournir les bonnes réponses à la fin de l'interrogation pour s'assurer que les
participants ont compris clairement les messages clés.
Dans la mesure du possible, il est de vivement conseillé de recourir à
l'expérience des instructeurs et des participants pour renforcer les principaux
points de chaque partie de ce module.
Il est également préconisé de faire une brève pause entre les sessions.
Profil des instructeurs
L'enseignement de ce module doit être assuré par un homme et une femme
(si des femmes participent à cette formation) qui pourront encourager des
questions et la participation des stagiaires des deux sexes. Le/les
instructeur(s) doi(ven)t disposer d’une expérience des opérations de maintien
de la paix dans le contexte des Nations Unies, notamment en matière de
gestion des actes d'inconduite et plus particulièrement, des affaires
d'exploitation et d'abus sexuels.
Il est aussi conseillé que l'instructeur/les instructeurs soit/soient fortement
sensibilisés aux conséquences diverses de fautes graves, notamment dans
les cas d'exploitation et d'abus sexuels. Lorsque ce n'est pas possible, il est
fortement préconisé de solliciter la contribution d'un expert extérieur en
matière d'exploitation et d'abus sexuels pour les deuxième et troisième parties
de ce module.
En fonction du type de participants à l'atelier, il convient d'inviter un haut
responsable civil/militaire de haut rang/responsable de la police pour assister
au début de la session afin d'envoyer un message fort quant à l'importance de
la déontologie et de la discipline dans les opérations de maintien de la paix
des Nations Unies.
Préparation
Préparation d'ordre général
Equipement
1. Ordinateur et diapositives pour la session
2. Projecteur et écran pour diapositives
3. Tableau à feuilles ou tableau blanc et marqueurs
6 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
Documents
1. Faites des copies des documents suivants :
· Dix règles du code de conduite personnelle des casques bleus (pour
les participants en uniforme).
· Nous sommes le personnel des opérations de maintien de la paix de
l'ONU (pour le personnel militaire et issu de la police) (p. 44)
· Document de référence d'une page (pour les participants civils)
· Questions pour guider les scénarios (p. 48)
· Scénarios mettant en scène des actes d'exploitation sexuelle et d'abus
sexuels interdits commis par différentes catégories de personnel des
Nations Unies (pp. 49 à 51)
· Réponses aux questions relatives aux scénarios (pp. 52 à 55)
2. Préparez à l'avance les feuilles suivantes sur le tableau :
· Définition de l'exploitation et des abus sexuels (diapositive 14)
· Les conséquences de l'exploitation et des abus sexuels (p.32)
3. Les participants apprécient souvent également de disposer d'une copie
des présentations PowerPoint. S'il est possible de les imprimer, il est
conseillé de le faire en format « polycopié », avec 3 diapositives par page
de façon qu'ils aient de la place pour prendre des notes.
Préparation de l'instructeur
1. Familiarisezvous avec la Charte de l'ONU pour ce qui est de la
signification de termes tels que l'intégrité, l'efficacité et la compétence.
2. Familiarisezvous avec la définition de l'ONU des termes rétorsion et
représailles.
3. Vous devez parfaitement connaître les Dix règles du code de conduite
personnelle des casques bleus et la Circulaire du Secrétaire général sur
les « Dispositions spéciales visant à prévenir l'exploitation et les abus
sexuels ».
Préparation spécifique à la mission
1. Il convient de communiquer aux participants tout code de conduite
spécifique à la mission et de s'y référer tout au long de la session.
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 7
2. Prenez connaissance des mécanismes de dénonciation en place, si la
mission est connue
3. Recherchez et transmettez des informations relatives aux structures en
place dans la mission du déploiement qui traitent de l'inconduite, y compris
les informations de contact de l'équipe déontologie et discipline.
4. Evoquez, le cas échéant, les inquiétudes concernant l'inconduite ou des
affaires d'inconduite spécifiques à la mission.
Références
· Charte des Nations Unies, Articles 100 et 101 (3)
· Modèle révisé de mémorandum d’accord entre l’Organisation des Nations
Unies et les Etatsmembres contributeurs de contingents, y compris
l’annexe comportant « Nous sommes les casques bleus de l'ONU » issue
du compterendu à l’Assemblée générale de l’ONU du Comité spécial des
opérations de maintien de la paix et de son Groupe de travail sur la reprise
de la session de 2007 (A/61/19 Part 3)
· Règlement du personnel de l'Organisation des Nations Unies, tel que
stipulé dans la dernière Circulaire du Secrétaire général (actuellement
ST/SGB/2008/3)
· Statut du personnel de l'Organisation des Nations Unies, tel que stipulé
dans la dernière Circulaire du Secrétaire général (actuellement
ST/SGB/2008/4)
· Règlement financier et règles de gestion financière de l’Organisation des
Nations Unies (ST/SGB/2003/7)
· Conditions d’emploi des Volontaires des Nations Unies
· Conditions générales d’emploi des vacataires
· Circulaire du Secrétaire général sur les « Dispositions spéciales visant à
prévenir l’exploitation et les abus sexuels » (ST/SGB/2003/13), 9 octobre
2003
· Circulaire du Secrétaire général sur la « Protection contre les représailles
suite aux signalements de mauvaises conduites et de coopération avec
des auditeurs ou enquêteurs autorisés » (ST/SGB/2005/21), 19 décembre
2005
· Circulaire du Secrétaire général sur le « statut et [les] droits et devoirs
essentiels des fonctionnaires de l’Organisation des Nation Unies »
(ST/SGB/2002/13), 1er novembre 2002
8 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
· Circulaire du Secrétaire général sur le « statut et [les] droits et obligations
élémentaires des personnalités au service de l'ONU non fonctionnaires du
Secrétariat et des experts en mission » (ST/SGB/2002/9), 18 novembre
2002
· Circulaire du Secrétaire général sur les « statut et droits et obligations
élémentaires des membres du personnel national non fonctionnaire de
l'ONU » (ST/SGB/2002/13), 1er novembre 2002
· Circulaire du Secrétaire général interdisant « La discrimination, le
harcèlement, y compris le harcèlement sexuel et l'abus d'autorité »
(ST/SGB/2008/5)
· Circulaire du Secrétaire général sur «l’utilisation des technologies de
l’information et de communication et des données » (ST/SGB/2004/15), 29
novembre 2004
· Directives en matière disciplinaire applicables aux policiers civils et aux
observateurs militaires (DOMP/MD/03/0094)
· Les dix règles du code de conduite personnelle des casques bleus
· Nous sommes les casques bleus de l'ONU 1998
· Résolution de l’Assemblée générale sur la responsabilité pénale des
fonctionnaires et des experts en mission des Nations Unies (A/RES/62/63)
· Recommandations du Comité spécial des opérations de maintien de la
paix (A/59/19/Rév.1) adoptées par l'Assemblée générale (A/RES/59/300)
Légende des symboles
Remarque à l'instructeur (références à consulter)
[ Points à aborder (Les principaux points à traiter sur le sujet. Dans l'idéal,
l'instructeur présente les points à aborder dans ses propres termes au lieu
de les lire aux participants. Veuillez noter que le texte des points à aborder
est mis en relief en caractères bleu gras sur les diapositives
correspondantes.)
Spécifique à la mission (un point qui gagnera à être expliqué avec des
informations spécifiques à l'opération)
Exemples (des cas pour illustrer un point ou un message clé)
Questions types (une liste de questions possibles à poser aux participants)
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 9
¥ Polycopié (indique qu'il y a un document à distribuer aux participants à ce
stade du cours)
¸ Film (un film proposé comme activité obligatoire ou facultative)
Activité pédagogique obligatoire (activité qu’il est vivement recommandé
d'intégrer au cours)
Activité pédagogique facultative (une activité qui peut être effectuée s'il
reste du temps et si elle convient à ce groupe de participants. Les
indications concernant ces activités se trouvent à la fin du module ou de la
partie, comme indiqué dans le texte.)
Ñ Points clé à résumer (messages clé qui méritent d'être répétés à la fin de
la session. L’instructeur peut également demander aux participants de citer
les principaux messages qu'ils ont retenus de la session. Il pourra alors
compléter avec les points qui auront été omis.)
¸ Remarque : Une liste des questions fréquemment posées par les
participants figure à la fin de ce module.
10 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
Module 4 – partie 1a : Introduction à la déontologie
et à la discipline
Notes de session
Introduction
Diapositive
1
Diapositive
2
[ Cette section présente les grandes lignes du rôle des soldats du maintien de la
paix dans l'accomplissement du mandat de la mission pour aider les pays à se
relever des traumatismes d’un conflit et à protéger les droits de l'homme.
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 11
[ Plus important, vous serez à même de déterminer ce qui constitue de
l'inconduite, plus particulièrement l'exploitation et les abus sexuels.
L'exploitation et les abus sexuels se manifestent sous différentes formes dans
toutes les missions.
[ Des présentations, des discussions et le travail en groupe doivent permettre de
créer une session interactive.
Diapositive
3
[ Cette diapositive présente les objectifs pédagogiques de ce module.
[ Tout le personnel de maintien de la paix est dans l'obligation de respecter les
plus hautes normes d'intégrité et de conduite, notamment d'engendrer et
d'entretenir un environnement visant à éliminer l'exploitation et les abus
sexuels.
Activité pédagogique : Règles fondamentales
Cette activité donne le ton de la session et permet à l'instructeur/aux
instructeurs et aux participants de se mettre d'accord sur la façon dont ils
travailleront ensemble. Les règles fondamentales doivent encourager
l'interaction entre tous les participants tout en reconnaissant que les normes
de déontologie sont essentielles pour exécuter le mandat de la mission.
Temps nécessaire : 2 minutes pour présenter l'activité
7 minutes pour procéder à des échanges de vues
et se mettre d'accord sur les règles fondamentales
1 minute pour récapituler
12 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
Durée totale : 10 minutes
Préparation : il vous faut :
1. De quoi inscrire et illustrer les règles fondamentales (un tableau à feuilles,
des objets/symboles pour décrire une règle fondamentale particulière, par
ex. une montre pour minuter)
Indications concernant l'activité :
1. Expliquez que les sujets qui seront abordés, notamment en ce qui
concerne l'exploitation et les abus sexuels ainsi que le harcèlement sexuel,
pourraient susciter de vives réactions.
2. Reconnaissez la nature sensible de l'inconduite dans son incidence sur les
personnes (par ex. l'exploitation et les abus sexuels, la discrimination, le
harcèlement, y compris le harcèlement sexuel, et l'abus d'autorité) et
reconnaissez que certains participants auront vécu ce type d'expérience
directement ou indirectement.
· Demandez aux participants de réfléchir à la façon dont ils prévoient de
travailler ensemble au cours de la session.
· Expliquezleur qu'ils disposent d'environ deux minutes pour proposer
les règles fondamentales qui leur viennent à l'esprit.
· Ecrivez toutes les suggestions sur le tableau à feuilles à mesure
qu'elles sont proposées.
· Passez en revue la liste des suggestions avec les participants.
· Accordezleur 5 minutes au plus pour proposer une liste de règles
fondamentales sur lesquelles ils se seront mis d'accord.
· Soulignez que la session n'a pas pour objectif de révéler des cas
personnels ni d'identifier des auteurs présumés.
· Demandez aux participants de contribuer au respect des règles
fondamentales.
· Assurezvous que ces règles sont visibles pour tous les participants
pendant le reste de la session.
· Récapitulez en explicitant que si les participants souhaitent aborder des
cas particuliers ou des questions personnelles, l'instructeur peut leur
fournir les coordonnées de contacts adéquats une fois que la session
sera terminée.
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 13
Normes de conduite
Remarque à l’instructeur : cette session aborde les trois grands principes
qui soustendent les normes de conduite de l'ONU.
Diapositive
4
[ Les normes de conduite sont des principes généraux que tous les employés
des Nations Unies doivent observer.
[ Plusieurs documents de politiques composent les normes de conduite de
l'ONU. Certains s'appliquent à tous les employés de l'ONU tandis que d'autres
ont été développés pour des catégories spécifiques, telles que le personnel
civil, militaire ou de la police.
Remarque à l'instructeur : présentez la diapositive qui correspond le mieux
aux participants pour la définition de l'inconduite (diapositive 5 pour le
personnel civil, 6 pour le personnel en uniforme, police et armée)
La question suivante et la diapositive 5 peuvent être omises UNIQUEMENT
à condition que tous les participants fassent partie des personnels en
uniforme.
14 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
Sources des normes de conduite du personnel civil des
Nations Unies – (à omettre si aucun civil ne participe à la
formation)
Quels sont les principaux documents qui exposent les normes de
conduite du personnel civil ? Citez autant de documents que possible.
(séance de réflexion de groupe de 5 minutes)
Diapositive
5
Omettre si
aucun civil
ne
participe à
la
formation
[ Les réponses concernant les sources destinées au personnel civil sont fournies
à la diapositive 5.
[ Les Volontaires des Nations Unies (VNU), les consultants, les fournisseurs et
soustraitants font partie de la catégorie des civils. Les fournisseurs et sous
traitants peuvent être des personnes, des entreprises ou des institutions,
comme par exemple des partenaires d'exécution.
[ Des documents spécifiques traitent des normes de conduite qui s'appliquent à
cette catégorie de personnel. Toutefois, elles sont similaires à celles que
doivent respecter les fonctionnaires de l'ONU.
Remarque à l'instructeur : la question suivante et la diapositive 6 peuvent
être omises UNIQUEMENT à condition que tous les participants fassent
partie des personnels civils.
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 15
Sources des normes de conduite du personnel civil des
Nations Unies (à omettre si aucun membre du personnel en
uniforme ne participe à la formation)
Quels sont les principaux documents qui exposent les normes de
conduite du personnel en uniforme ? Citez autant de documents que
possible. (réflexion de groupe de 5 minutes)
Diapositive
6
Omettre si
aucun
membre du
personnel
en uniforme
ne participe
à la
formation
[ Les réponses concernant les sources destinées au personnel en uniforme sont
fournies à la diapositive 6.
Privilèges et immunités
Les privilèges et immunités supposentils que les employés des opérations du
maintien de la paix qui bafouent les normes de conduite peuvent le faire en
toute impunité ?
[ Non. Les privilèges et immunités sont destinés à permettre au personnel civil et
de la police, ainsi qu'aux observateurs militaires, de remplir leurs fonctions.
[ De la même façon, les militaires des contingents nationaux ont des privilèges
et immunités, conformément à la disposition de l'accord sur le statut des
forces, afin de pouvoir exercer leurs fonctions.
[ Toutefois, il est attendu de tous les employés de maintien de la paix qu'ils
respectent les normes de conduite de l'ONU les plus élevées.
16 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
[ Lorsqu'il y va des intérêts de l'ONU, le Secrétaire général peut lever les
immunités et privilèges, ce qu'il a déjà fait. Des personnes accusées de crimes,
par exemple, ont vu leur immunité levée et ont été poursuivis pour ces crimes.
¥ Lorsqu'il y a des membres des personnels en uniforme parmi les participants,
il convient de distribuer des exemplaires des Dix règles du code de conduite
personnelle des casques bleus.
¥ Lorsqu'il y a des membres des personnels en uniforme parmi les participants,
il convient de distribuer des exemplaires de Nous sommes les casques bleus
de l'ONU.
¥ Lorsqu'il y a des membres du personnel civil parmi les participants, il convient
de distribuer un document d'une page stipulant les directives.
Définitions de l'inconduite
Remarque à l'instructeur : cette partie de la session s'attache à définir
l'inconduite et la faute grave.
Présentez la diapositive qui correspond le mieux aux participants pour la
définition de l'inconduite (diapositive 7 pour le personnel civil, 8 pour les
membres de contingents nationaux et les officiers d'étatmajor, 9 pour les
membres de la police de l'ONU et les observateurs militaires)
[ Les diapositives suivantes fournissent des définitions de l'inconduite
pertinentes à votre situation.
Diapositive
7
Omettre si
aucun civil
ne
participe à
la
formation
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 17
Diapositive
8
Omettre si
aucun
membre du
personnel
en uniforme
(tel que
décrit) ne
participe à
la formation
Diapositive
9
Omettre si
aucun
membre du
personnel
en uniforme
(tel que
décrit) ne
participe à
la formation
[ L'inconduite est définie dans le Règlement du personnel des Nations Unies,
disposition 310.1 (ST/SGB/2008/3). Toutefois, les principes s'appliquent à tous
les employés des opérations de maintien de la paix.
[ Les conséquences des actes d'inconduite seront examinées ultérieurement
dans cette session.
18 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
Diapositive
10
[ A des fins administratives et pour la réalisation des enquêtes, deux principales
catégories d'actes d'inconduite existent : première catégorie et deuxième
catégorie
[ Les affaires à haut risque et complexes ainsi que les affaires de droit pénal
constituent des fautes graves qui relèvent de la première catégorie. Ces fautes
comprennent toutes les affaires d'exploitation et d'abus sexuels ainsi que les
actes criminels tels que des infractions à l'encontre de personnes, notamment
le viol et les infractions visant des biens, y compris la fraude.
[ Il convient davantage de confier les enquêtes sur des affaires relevant de la
première catégorie à des enquêteurs indépendants, ayant reçu la formation
adéquate et expérimentés.
[ Les infractions de la deuxième catégorie, ou de mauvaise conduite,
comprennent des actes tels que le vol mineur et les infractions au code de
la route, excès de vitesse, harcèlement sexuel et autre sur le lieu de
travail. Cette catégorie se rapporte principalement au processus administratif
et d'enquêtes prévu pour traiter ce type d’allégations.
[ It convient de remarquer que si la discrimination, le harcèlement (y compris
sexuel) et l'abus d'autorité sont classés dans la deuxième catégorie, de tels
actes peuvent être très bouleversants pour la victime.
[ Les enquêtes sur des actes relevant de la deuxième catégorie sont
habituellement traitées au sein des structures de la mission. Les enquêtes sur
les affaires de discrimination, de harcèlement, y compris sexuel, et d'abus
d'autorité font l'objet de directives spécifiques.
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 19
[ Lorsque des dénonciations d'actes d'inconduite sont faites, il convient de les
rapporter à l'attention des équipes déontologie et discipline dans les missions
correspondantes ou directement au Bureau des services de contrôle interne.
[ Les mesures prévues pour traiter les actes d'inconduite seront abordées
ultérieurement.
Les instructeurs qui le souhaitent peuvent donner d'autres exemples
d'inconduite qu'ils ont rencontrés dans des opérations de maintien de la paix.
Les participants peuvent également citer des exemples sans rentrer dans les
détails et en préservant l'anonymat.
Les affaires relevant de la première catégorie comprennent normalement :
· La fraude grave ou complexe
· L'exploitation et les abus sexuels
· D'autres actes ou activités de nature criminelle
· Le conflit d'intérêts
· Les affaires de mauvaise gestion caractérisée
· Le gaspillage de ressources importantes
· Toutes affaires impliquant des risques de décès pour les membres du
personnel ou autres, y compris des témoins
· Une violation substantielle de réglementations, de règles ou de
communications administratives des Nations Unies
Classées par le Bureau comme appartenant à la deuxième catégorie, les
affaires comportant des risques moindres pour l'organisation comprennent :
· Les enquêtes liées à des infractions au code de la route
· Les vols simples
· Les litiges contractuels
· Les litiges liés à l’organisation du bureau
· L'utilisation abusive de matériel ou de personnel
· Les problèmes de mauvaise gestion courante
· Les infractions aux réglementations, règles ou communications
administratives
· La simple fraude aux droits
20 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
Spécifique à la mission : lorsqu'il existe des informations à jour, il possible
de communiquer les informations de suivi sur les différents types d'inconduite
et leur aboutissement.
Les participants peuvent aussi se reporter au site Internet du Groupe
déontologie et discipline http://www.un.org/Depts/dpko/CDT/index.html
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 21
Dénonciation de l'inconduite
Remarque à l'instructeur : cette partie de la session présente les grandes
lignes du devoir des employés de l'ONU de dénoncer l'inconduite, de
coopérer aux enquêtes et de fournir des informations de bonne foi.
Diapositive
11
[ Tous les employés de l'ONU ont le devoir de dénoncer tout acte d'inconduite
soupçonné, de coopérer aux enquêtes et de fournir des informations de bonne
foi étayées par des preuves.
[ En vertu de la disposition de la circulaire SGB/2005/21, les employés ont le
devoir de dénoncer toute atteinte aux règles et réglementations de l'ONU, et de
coopérer à tous les audits et enquêtes dûment autorisés.
[ La Circulaire offre une protection à la personne qui fait une allégation de bonne
foi. Elle stipule que tout individu qui coopère de bonne foi à un audit ou à une
enquête a le droit d'être protégé de représailles. Ceci s'applique à tous les
employés.
[ L'équipe Déontologie et discipline de la mission est le premier organisme qui
reçoit les dénonciations d'actes présumés d'inconduite.
[ Parmi les autres possibilités, on compte le Chef de la mission, le commandant
de la force ou le chef de la police civile, le BSCI, le bureau de la déontologie et
l’Ombudsman.
22 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
[ L'équipe déontologie et discipline appuie également des mécanismes destinés
à traiter les cas d'inconduite, qui seront abordé dans la dernière partie de la
partie relative à la déontologie et à la discipline.
Préparation spécifique à la mission : les informations spécifiques à la
mission sur la dénonciation des actes d'inconduite soupçonnés sont à
communiquer à ce stade. Assurezvous que les exemples sont donnés dans
le respect de l'anonymat.
Diapositive
12
[ La diapositive 12 fournit une définition des représailles et fournit les grandes
lignes des dispositions prévues pour assurer la protection de quiconque
dénonce un acte d'inconduite de toutes représailles.
[ Il convient de remarquer que les allégations faites de mauvaise foi et la
propagation de rumeurs sans fondement ne sont pas protégées par les
dispositions de la Circulaire du Secrétaire général. Ce type d'allégations est
aussi traité comme un acte d'inconduite.
[ Les représailles bafouent l'obligation fondamentale faite à tous les employés de
faire respecter les normes les plus élevées d'efficacité, de compétence et
d'intégrité. Les représailles sont donc, en tant que telles, considérées comme
un acte d'inconduite.
[ Jusqu'à présent, nous nous sommes attachés aux normes de conduite, à la
définition de l'inconduite, à la dénonciation des actes d'inconduite et à la
protection contre les représailles.
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 23
[ Avant d'étudier le deuxième grand principe, celui de la tolérance zéro visàvis
de l'exploitation et des abus sexuels, nous allons examiner les responsabilités
du leadership.
24 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
Leadership et responsabilité de sa conduite
Remarque à l'instructeur : cette partie de la session présente de façon
générale le devoir des dirigeants de rendre compte et d'être responsable de
maintenir les normes de conduite les plus élevées, et de prévenir, de
surveiller et d'intervenir en cas d'inconduite. Elle concerne le troisième
principe clé qui étaye les Normes de conduite de l'ONU : la responsabilité du
commandement qui ne veille pas à l'application des normes de conduite.
Responsabilité du commandement / directeur en matière
d'inconduite, notamment d'exploitation et d'abus sexuels
[ Les dirigeants sont censés défendre les normes de conduite et prévenir,
surveiller et intervenir lors de tout acte d'inconduite. Normalement, lorsqu'un
acte d'inconduite se produit, la défaillance éventuelle du leadership est
également soulevée.
De quelle façon les dirigeants et les commandants peuventils s'efforcer
de prévenir et d'intervenir en cas d'inconduite ?
Pour les cas d'exploitation et d'abus sexuels, on citera plus
particulièrement les réponses suivantes :
· En connaissant bien le Plan d'action de la mission pour prévenir
l'exploitation et les abus sexuels.
· En organisant des campagnes ciblant des groupes particuliers (par
exemple une campagne de lutte contre la prostitution des enfants).
· En intégrant des objectifs de rendement dans le programme de travail
des cadres supérieurs concernant la prévention de l'inconduite, et les
évaluer par l'intermédiaire d'examens de leur performance.
· En rappelant au personnel le plus haut gradé ou de direction le rôle qui
lui incombe de « donner le ton » et de « commander par l'exemple ».
· En nommant des agents de liaison chargés des questions d'exploitation
et d'abus sexuels sur le terrain.
· En appuyant activement et publiquement les efforts de l'équipe
déontologie et discipline de la mission et des agents de liaison pour
lutter contre l'exploitation et les abus sexuels.
· En sensibilisant (briefings en assemblée, réunion avec des hauts
dirigeants, des personnels d'encadrement avec leurs employés, en
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 25
soulevant cette question lors de réunions importantes avec les
commandants de contingents, les responsables de bureaux, etc.)
· En assurant que tout le personnel sous votre responsabilité/votre
commandement, y compris les membres du contingent, suivent la
formation obligatoire en matière d'exploitation et d'abus sexuels.
· En intégrant une session sur l'exploitation et les abus sexuels dans les
briefings d'initiation.
· En prévoyant la visite des dirigeants principaux au début des sessions
de formation relatives à la conduite et à la discipline pour souligner
l'implication du leadership en matière de questions de conduite et de
discipline.
Parmi les réponses pertinentes aux mesures de prévention en particulier, on
compte :
· Donner le ton/servir d’exemple
· Fournir des installations sociales et de loisirs
· Rotation régulière des troupes dans les zones reculées
· Initiation et formation continue sur l'inconduite
Parmi les réponses pertinentes aux mesures de répression en particulier, on
compte :
· Etablissement de mécanismes internes de plainte
· Mettre l'accent sur le devoir de dénoncer
· Etablissement d’une politique de nonfraternisation, du couvrefeu, de
zones interdites, de patrouilles
· Coordination des enquêtes
·
Préparation spécifiques à la mission : les mesures de la direction
spécifiques à la mission peuvent être communiquées ici.
26 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
Diapositive
13
[ Les dirigeants peuvent procéder de différentes façons pour prévenir et réagir
en cas d'inconduite, en particulier pour les cas d'exploitation et d’abus sexuels.
[ La diapositive 13 offre une présentation générale des responsabilités des
dirigeants.
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 27
Module 4 – partie 1b : Exploitation et abus sexuels
Notes de session
Remarque à l'instructeur : la partie 1b de ce module met l'accent sur les
normes uniformes que le personnel est censé respecter, plutôt que sur la
façon dont les participants perçoivent l'exploitation et les abus sexuels. Des
réponses types à des questions fréquemment posées sur les
comportements interdits sont fournies pour assister l'instructeur (page 33).
Il est particulièrement important de bien gérer cette session et de ne pas
s'écarter du sujet.
Veillez à assurer la confidentialité et l'anonymat dans les exemples utilisés
au cours des discussions.
Veillez à ce que le harcèlement sexuel ne soit pas confondu avec
l'exploitation sexuelle et les abus sexuels. Le harcèlement sexuel est une
infraction commise sur le lieu de travail ; elle implique donc des employés ou
des personnels apparentés et non des membres du grand public.
Certaines questions de la Circulaire du Secrétaire général concernant
l'exploitation et les abus sexuels ont été interprétées de façons distinctes.
Veuillez noter qu'un guide est prévu pour clarifier les termes de la CSG.
Définitions de l'exploitation et des abus sexuels
[ Cette session traite de l'une des formes les plus répandues de mauvaise
conduite au sein des missions de maintien de la paix.
[ De nombreuses missions ont reçu des allégations d'exploitation et d'abus
sexuels qui auraient été commis par des membres du personnel des
opérations de maintien de la paix de l'ONU, de la BosnieHerzégovine et du
Kosovo dans les Balkans au début des années 1990, au Cambodge et au
TimorLeste en Asie du SudEst au début et à la fin des années 1990, en
passant par l'Afrique de l'Ouest et la République démocratique du Congo
(RDC) ces dernières années.
28 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
[ Les participants peuvent, s’ils le souhaitent, citer des cas d'exploitation et
d'abus sexuels qu'ils connaissent. Toutefois, la confidentialité et l'anonymat
devant être préservés, il convient de ne jamais citer de noms d'organisations,
de victimes ni d'auteurs présumés.
[ A la fin de cette section, il vous sera précisé où déposer des plaintes pour
mauvaise conduite.
[ Quelle que soit votre perception du problème ou la probabilité que des
épisodes d’exploitation ou d’abus sexuels ne se produisent dans votre mission,
TOUT le personnel de maintien de la paix a l'obligation d'engendrer et
d'entretenir un environnement permettant de prévenir l'exploitation et les abus
sexuels et de respecter les normes de conduite.
[ Quelle que soit la légalité ou les normes culturelles dans votre pays et/ou le
payshôte, l’Organisation des Nations Unies applique une politique de
tolérance zéro en matière d'exploitation et d’abus sexuels par son personnel.
Activité pédagogique : Définition de l'exploitation
et des abus sexuels
Cette activité permet aux participants, à l'aide d'exemples authentiques, de
comprendre ce que l'ONU entend par exploitation et abus sexuels.
Temps nécessaire : 5 minutes pour définir l'exploitation et les abus sexuels
et présenter l'activité.
10 minutes pour le travail en petits groupes
15 minutes pour permettre aux groupes de rendre
compte aux autres participants (la durée par groupe
sera fonction du nombre de petits groupes)
10 minutes pour la discussion dirigée
5 minutes pour récapituler les principaux points
Durée totale : 45 minutes
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 29
Diapositive
14
30 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
Indications concernant l'activité :
1. Demandez à un participant de lire, sur la diapositive 14, la définition de
l’exploitation et des abus sexuels.
2. Placez les définitions de l'exploitation et des abus sexuels que vous avez
préparées sur le tableau à feuilles dans un endroit visible pour qu'on
puisse s'y référer aisément.
3. Demandez aux participants de se répartir en petits groupes (de 8
personnes au plus). Expliquezleur qu'ils ont 10 minutes pour dresser une
liste d'exemples actes d'exploitation et d'abus sexuels qui se produisent
dans leur pays d'origine ou au sein d’opérations de maintien de la paix.
Expliquez que chaque groupe devra désigner un rapporteur pour présenter
ses exemples aux autres. Rappelez aux participants de ne pas donner de
noms.
4. Les 10 minutes étant passées, demandez à chaque groupe de présenter
ses exemples aux autres (le nombre d'exemples qui seront donnés
dépendra du nombre total de participants à la formation). (15 minutes au
plus)
5. Rectifiez les exemples qui ne relèveraient pas de l'exploitation ni des abus
sexuels mais, par exemple, du harcèlement sexuel et d’autres formes
d'inconduite.
Les exemples d'exploitation sexuelle et/ou d'abus sexuels peuvent
comprendre :
· Apporter assistance ou aide quelle qu’elle soit, y compris des denrées
alimentaires, des vêtements et un logement, contre des faveurs
sexuelles.
· Menacer de retirer une assistance ou une aide, quelle qu'elle soit,
contre des faveurs sexuelles.
· Acheter les services de prostituées, même lorsque la prostitution est
légale dans le payshôte.
· Forcer de jeunes garçons à pratiquer des actes sexuels
· Le viol
· Le trafic d'êtres humains à des fins de prostitution
· Fournir des prostituées à des tiers
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 31
6. Organisez une brève discussion dirigée autour des questions qui suivent.
Donnez les réponses cidessous si les participants ne les trouvent pas. (10
minutes)
Qu'estce qui rend les membres de la communautéhôte vulnérables ?
· Une économie effondrée dans laquelle beaucoup de gens luttent pour
leur survie dans des conditions désespérées
· L’ignorance de leurs droits et obligations
· Un passé de relations de pouvoir inégales qui peuvent être exploitées
· Une prévalence de la violence sexuelle et sexiste
Qu'entendton par pouvoir différentiel dans le contexte du maintien de
la paix ?
· Un déséquilibre entre les niveaux de développement économique,
social ou éducatif
· La dépendance visà vis de l'assistance d’un tiers pour subsister
· Avoir une position d'autorité sur autrui
Pourquoi estil important de ne pas abuser de la confiance des
populations ?
· Cela victimise encore davantage des personnes vulnérables
· Cela porte atteinte aux droits de la personne des victimes
· Cela perturbe les familles et les communautés
7. Récapitulez la discussion avec les principaux points suivants (5 minutes)
[ L'exploitation et les abus sexuels sont contraires au mandat de l'ONU en
général, et plus spécifiquement avec celui des opérations de maintien de la
paix
[ L'ONU applique une politique de tolérance zéro à l'égard de l'exploitation et
des abus sexuels, ce qui suppose leur classement comme inconduite grave et
qu'il incombe aux dirigeants/commandants de prévenir l'exploitation et les abus
sexuels, de veiller à l'application de cette interdiction et d'intervenir en cas de
violation.
[ L'exploitation et les abus sexuels portent atteinte aux personnes et à la
crédibilité de la mission de maintien de la paix
32 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
[ Les privilèges et immunités peuvent être levés, et l'ont déjà été, pour confronter
des actes graves d'inconduite, notamment d'exploitation et d'abus sexuels
[ Nous créons la demande... Nous faisons donc partie du problème.
Normes uniformes en matière d'exploitation et d'abus sexuels
Diapositive
15
[ La diapositive 14 présente les différentes interdictions telles que stipulées dans
la CSG sur les mesures spéciales de protection contre l'exploitation et les abus
sexuels. Ces mesures interdisent l’activité sexuelle avec des personnes âgées
de moins de 18 ans, l'offre d'une somme d'argent, d'un emploi, de biens ou de
services contre des relations ou des faveurs sexuelles, l'utilisation d'enfants ou
d'adultes pour offrir des services sexuels à autrui ; et elles déconseillent
fortement les relations sexuelles avec les bénéficiaires d'assistance.
[ L'activité pédagogique précédente et le récapitulatif des principaux points pour
définir l'exploitation et les abus sexuels doivent aider les participants à bien
comprendre POURQUOI les normes uniformes existent.
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 33
Questions fréquemment posées sur l'exploitation et les abus
sexuels
Remarque à l'instructeur : les réponses qui suivent sont destinées à aider
les instructeurs au cas où ces questions seraient soulevées au cours de la
session.
Questions fréquemment Réponses
posées par les participants
Des relations sexuelles Oui, et elles sont interdites.
consenties avec une prostituée
constituentelles
automatiquement un acte
d'exploitation sexuelle ?
Cela changetil quelque chose Cela ne change rien. Cette politique est applicable au
que l'exploitation et les abus personnel de l'ONU où qu'il se trouve.
sexuels aient lieu en dehors du
périmètre de la mission dans le
pays de l'agent (ou dans un
pays tiers) lorsqu'il est en
congés ?
Qui sont les bénéficiaires de Les bénéficiaires sont toutes les personnes qui
l'assistance ? reçoivent une assistance, comme des réfugiés, des
personnes déplacées ainsi que, en raison de la nature
du maintien de la paix, la population locale du pays
hôte. Ceci s'explique par le fait que le personnel de
maintien de la paix a de l’argent, de la nourriture et un
abri, tandis que la population locale est souvent très
vulnérable et n’a pas toujours facilement accès à ces
articles de première nécessité, ce qui crée un pouvoir
différentiel.
Un tel contexte renforce le risque d'exploitation
sexuelle, ce qui explique pourquoi les relations
proches entre le personnel de l'ONU et les
bénéficiaires sont fortement déconseillées.
Les normes de conduite de Que les normes de votre pays d'origine soient plus ou
mon pays sont différentes de moins élevées, les normes uniformes concernant
celles de l'ONU. Quelles sont l'exploitation et les abus sexuels sont les normes
les normes qui s'appliquent à minimum s'appliquant au personnel de l'ONU.
moi ?
34 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
Activité pédagogique : Directives et interdictions en matière
d'exploitation et d'abus sexuels
Cette activité permet aux participants de mettre en pratique leurs
connaissances des directives et des interdictions en matière d'exploitation et
d'abus sexuels en étudiant sept scénarios qui décrivent tous des situations
d'exploitation et d'abus sexuels.
Temps nécessaire : 5 minutes pour présenter l'activité
15 minutes pour le travail en petits groupes
20 minutes pour permettre aux groupes de rendre
compte aux autres participants (la durée par groupe
sera fonction du nombre de petits groupes)
5 minutes pour débattre et récapituler les principaux
points
Durée totale : 45minutes
Préparation : matériel nécessaire :
1. Du papier pour tableau à feuilles et des marqueurs
2. Des exemplaires des scénarios et des questions
Indications concernant l'activité :
1. Répartissez les participants en groupes de huit personnes maximum.
2. Distribuez les questions sur les scénarios (page 41) et les scénarios
d'exploitation et d'abus sexuels (pages 42 à 44).
3. Affectez à chaque petit groupe deux scénarios au moins (s'il y a moins de
cinq petits groupes, vous pouvez leur en donner davantage) et une feuille
de questions.
4. Donnez 15 minutes aux petits groupes pour lire les scénarios et répondre
aux six questions. Faites remarquer qu'ils peuvent inscrire les réponses
dans l'espace prévu à cet effet sur les scénarios.
5. Au bout de 15 minutes, rassemblez à nouveau le groupe dans son
ensemble.
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 35
6. Prévoyez jusqu'à 20 minutes pour que les participants donnent leurs
réponses sur les scénarios. S'il y a plus de cinq petits groupes (donc plus
de 40 participants au total), décidez de la façon la plus efficace de recueillir
leurs réponses, par exemple en demandant à chaque groupe de répondre
à une question seulement. S'il y a moins de cinq petits groupes (donc
moins de 40 participants), chaque groupe peut nommer un porteparole qui
donnera brièvement les réponses correspondant à chaque scénario.
7. C’est peutêtre une bonne idée de distribuer les bonnes réponses pour
chaque scénario (pages 52 à 55).
8. Récapitulez en résumant les principaux points suivants :
[ Tous les scénarios décrivent des inconduite grave et des actes interdits
[ Tous les scénarios représentent des cas d'exploitation sexuelle et d’abus, ou
tentatives d'abus, de position de vulnérabilité, de pouvoir différentiel et/ou de
confiance
[ La plupart de ces scénarios représentent des situations d'abus sexuels, qui
évoquent des situations, ou des menaces, d'intrusion physique de nature
sexuelle, par la force ou dans des conditions inégales ou coercitives.
[ Tous ces scénarios ont des conséquences néfastes pour les parties
impliquées.
Remarque à l'instructeur concernant les pauses : si vous n'avez pas
encore accordé de pause, c'est un bon moment pour le faire.
36 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
Module 4 – partie 1c :
Les conséquences de l'inconduite
Notes de session
Remarque à l'instructeur : en se basant sur les scénarios qui décrivent des
inconduite grave en matière d'exploitation et d'abus sexuels, la Partie 3 de
ce Module étudie les conséquences des actes d'inconduite et les mesures
prises par l'ONU pour s'attaquer à ce problème, l'accent étant mis sur
l'exploitation et les abus sexuels.
Toutes les informations spécifiques à la mission concernant l'aboutissement
des affaires d'inconduite et les mécanismes en place pour les traiter doivent
être abordées dans cette section.
Activité pédagogique : Conséquences des actes d'inconduite
dans les scénarios présentés
Cette activité de réflexion de groupe a pour objet de faire réfléchir les
participants aux conséquences des actes d'inconduite en utilisant les
scénarios étudiés dans l'activité précédente.
Veillez à ce que cette activité demeure brève car les diapositives seront
utilisées pour renforcer les principaux points.
Temps nécessaire : 2 minutes pour présenter l'activité
8 minutes pour permettre à l'ensemble du groupe
de faire part de ses idées (notamment pour souffler
aux participants si nécessaire)
Durée totale : 10 minutes
Préparation :
1. Choisissez l'un des sept scénarios parmi ceux de l'activité précédente.
Vous pouvez choisir un scénario préalablement à la session ou effectuer
votre choix en fonction de ce que vous avez entendu lorsque les
participants ont rendu compte de leur travail en petits groupes.
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 37
2. Sur le tableau, divisez la feuille en quatre parties à chacune desquelles
vous donnerez un titre comme montré à la page suivante.
Victime, famille de la victime, nouveau Population hôte
né
Auteurs (personnel de l'ONU) Opération de maintien de la paix
Indications concernant l'activité :
1. Présentez l'activité aux participants comme suit : « Nous allons maintenant
étudier les conséquences des actes d'inconduite, en nous appuyant sur les
scénarios que nous avons précédemment examinés ».
2. Montrez aux participants le tableau à feuille divisé en rubriques et
expliquezleur que vous allez le remplir avec les informations qu'ils
contribueront sur les conséquences.
3. Posezleur les questions suivantes :
38 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
En ce qui concerne (complétez avec le scénario spécifique), quelles sont
les conséquences de l'exploitation et des abus sexuels sur les quatre
groupes suivants ?
· Les victimes, les membres de leur famille et tout nouveau né suite à
une exploitation et des abus sexuels
· Les auteurs (personnel de maintien de la paix de l'ONU)
· La population hôte
· L'opération de maintien de la paix
1. Inscrivez les réponses de chaque participant dans la partie correspondante
sur la feuille du tableau.
2. Lorsque tout le monde semble à court d’idées, essayez de faire réfléchir le
groupe à des conséquences qu'il n'a pas abordées, telles que des
mesures disciplinaires, le risque de porter préjudice à la crédibilité d'une
opération de maintien de la paix, des dangers pour la santé, par exemple
la transmission d’IST, voire du VIH.
3. Récapitulez les idées évoquées et montrez la diapositive 15 sur les
conséquences des actes d'inconduite pour le personnel de maintien de la
paix. Laissez le tableau à feuilles de façon qu’on puisse continuer à le
regarder.
Diapositive
16
[ Voici les principales conséquences des actes d'inconduite pour le personnel de
maintien de la paix.
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 39
[ Lorsqu'une enquête de l'ONU établit par des preuves tout type d'inconduite, y
compris l'exploitation et les abus sexuels, l'Organisation peut prendre des
mesures disciplinaires à l'encontre des membres du personnel civil (par ex.,
le renvoi sans préavis.)
[ L'ONU ne peut prendre que des mesures limitées à l'encontre du personnel en
uniforme (par ex., le rapatriement et la révocation) et compte sur les Etats
Membres pour prendre des mesures disciplinaires et/ou engager des
poursuites criminelles à l'encontre des membres du personnel incriminés.
[ L'ONU effectue uniquement des enquêtes administratives. Dans le cas où un
soldat du maintien de la paix est présumé coupable d'un crime tel qu'un viol,
l'affaire est renvoyée à l'Etat Membre concerné afin qu'il puisse engager des
poursuites criminelles adéquates, après évaluation préalable de l'affaire par
l'ONU.
[ La détermination des conséquences est également fonction des privilèges et
immunités dont bénéficie le soldat du maintien de la paix. Le personnel en
uniforme encourt des mesures disciplinaires, voire des poursuites criminelles
pour les violations de son code de conduite national apparentées à des actes
criminels.
[Réf. : Modèle révisé de mémorandum d’accord entre l’Organisation des
Nations Unies et les Etatsmembres contributeurs de contingents] et résolution
de l’Assemblée générale sur la responsabilité pénale des fonctionnaires et des
experts en mission (A/RES/62/63)]
L'instructeur et les participants pourront peutêtre citer des exemples, en
préservant l'anonymat, de conséquences subies par le personnel de maintien
de la paix pour des d'actes d'inconduite.
40 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
Diapositive
17
[ Les inconduite grave, plus particulièrement l'exploitation et l'abus sexuel,
ternissent considérablement l'image et la crédibilité de l'ONU ce qui peut
ensuite porter atteinte à l'exécution du mandat de la mission.
[ Les actes d'inconduite sexuelle commis par des soldats du maintien de la paix
des Nations Unies peuvent également provoquer des représailles à l'encontre
de leurs auteurs, du contingent tout entier, voire de l'opération.
L'instructeur et les participants peuvent citer des exemples de conséquences
d'actes d'inconduite pour les opérations de maintien de la paix, tout en
préservant l'anonymat.
[ Les conséquences de l’incidence de cas, ou d'allégations, d’inconduite,
notamment en matière d'exploitation et d'abus sexuels, peuvent être
considérables :
· Cela peut faire obstacle à la mise en œuvre du mandat politique et
opérationnel de la mission. (Exemple : en RDC, la couverture des
médias a influé gravement à un moment sur la crédibilité de l'opération
et sur la réputation de l'ONU, à tel point que l'exploitation et les abus
sexuels ont semblé éclipser les efforts que déployait la mission pour
résoudre les questions politiques très critiques auxquelles était
confrontée la mission.)
· Cela peut nuire à la réputation de l'ONU et du pays qui vous envoie,
tant sur la scène internationale que dans le pays hôte.
· Le devoir de protection des soldats du maintien de la paix apparaît
comme une déclaration vide de sens, la population parle d'impunité et
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 41
de l'échec des Nations Unies à assumer la responsabilité des
souffrances causées aux victimes de ces actes.
· Cela peut en fait, et de façon très concrète, mettre en danger la
sécurité des soldats du maintien de la paix.
· Cela peut créer un terrain fertile à des allégations de toutes sortes
contre la mission et l'ONU.
[
Les membres du personnel de maintien de la paix doivent donner l'exemple.
[ Le respect des normes de conduite de l'ONU constitue la meilleure garantie de
sécurité et d’exécution du mandat de votre mission.
[ Le personnel de maintien de la paix doit être irréprochable 24 heures sur 24, 7
jours sur 7.
[ Ce sont les ambassadeurs des Nations Unies et de leur pays.
Mesures et mécanismes de lutte contre les actes d'inconduite
Remarque à l'instructeur : certains aspects de cette stratégie à trois volets
ont déjà été couverts dans des parties précédentes de ce module, par ex., la
formation et les normes de conduite, les normes uniformes (prévention), et
les mesures disciplinaires (répression).
Diapositive
18
[ Le dernier thème de cette section a trait à la stratégie en trois volets du
DOMP pour lutter contre l'exploitation et les abus sexuels. Les principes
42 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
relatifs à la prévention et à la répression sont également pertinents pour traiter
d'autres types d'inconduite.
[ La diapositive 17 présente la démarche du DOMP relative aux actes
d'inconduite, et plus particulièrement à l'exploitation et aux abus sexuels.
[ Le Département des opérations de maintien de la paix a mis au point une
stratégie d'ensemble pour lutter contre l'exploitation et les abus sexuels dans
toutes les opérations de maintien de la paix de l'ONU.
[Référence : adapté des recommandations du Comité spécial des opérations
de maintien de la paix (A/59/19/Rév.1) adoptées par l'Assemblée générale
(A/RES/59/300)]
Diapositive
19
[ Les mesures mises en place par le DOMP pour prévenir l'exploitation et les
abus sexuels incluent les normes uniformes concernant l'exploitation et les
abus sexuels, qui ont été étudiées antérieurement, ainsi que les codes de
conduites spécifiques à la mission.
Vérifiez si les participants se souviennent des normes uniformes sur
l'exploitation et les abus sexuels (pas d'activité sexuelle avec des jeunes de
moins de 18 ans, pas d'activité sexuelle avec des prostituées, interdiction
d'utiliser des enfants ou des adultes pour procurer des services sexuels à des
tiers et il est fortement déconseillé d'avoir des relations sexuelles avec des
bénéficiaires d'assistance).
Vérifiez si les participants se souviennent d'autres formes d’inconduite grave.
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 43
[ Formation : hormis cette formation préalable au déploiement, par exemple, il
existe une initiation et une formation continue relatives aux actes d'inconduite
et à l'exploitation et aux abus sexuels.
[ Information publique/diffusion : des mesures de sensibilisation parmi
lesquelles des campagnes par voie d'affiches, des briefings lors de réunions
ouvertes à tous, des sites intranet, des newsletters et des émissions
radiophoniques. Une démarche par anticipation concernant la diffusion
d'informations sur les actes d'inconduite, les accusations, les enquêtes et les
mesures de suivi en matière d'exploitation et d'abus sexuels.
[ Activités sociales et de loisirs : on a demandé aux missions d'améliorer les
installations sociales et de loisirs et il a été requis instamment des Etats
Membres qu'ils utilisent pleinement les fonds sociaux fournis par l'ONU pour
ses soldats.
M A ce stade, il est possible de communiquer les informations spécifiques à la
mission sur les mesures de prévention de l'exploitation et des abus sexuels.
Diapositive
20
[ Les mesures d'ensemble que le DOMP a mises en place pour faire appliquer
les normes de conduite comprennent les processus disciplinaires et
administratifs abordés antérieurement lorsque nous avons étudié les
conséquences des actes d'inconduite parmi les membres du personnel de
l'ONU.
44 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
Vérifiez si les participants se souviennent d'autres formes d’inconduite grave
(par ex., résiliation de contrat, rapatriement, accusation criminelle, etc.).
[ Mécanismes de dépôt de plainte/de dénonciation d’un acte d’inconduite
et suivi : les équipes déontologie et discipline et le BSCI (bureau des services
de contrôle interne) offrent le principal mécanisme de réception des plaintes.
Tout un éventail de dispositifs est en place, boîtes à lettres fermées à clé,
salles de réunions privées pour préserver la confidentialité, hotlines
téléphoniques, adresses de courriel sécurisées, agents de liaison
régionaux/pays, services de proximité pour la population civile, notamment
organisations locales de femmes, ainsi que le réseau local ONUONG d'agents
de liaison sur l'exploitation et les abus sexuels, pour acheminer les plaintes
reçues par d'autres organismes.
[ Enquêtes : si l’unité déontologie et discipline et les équipes déontologie et
discipline ne jouent pas de rôle officiel dans les enquêtes, il peut leur être
demandé d'évaluer les accusations avant que le dossier soit soumis pour
enquête.
[ Les procédures d'enquête pour les inconduite grave et les actes d'inconduite
ont été évoquées précédemment. Elles comprennent les enquêtes confiées
aux autorités nationales, concernant le personnel militaire, au BSCI et aux
organes de la mission (unité spéciale d'enquête, grand prévôt de l'armée et
l'unité de police de l'ONU). Les équipes déontologie et discipline veillent à ce
que les plaintes fassent l'objet d'une enquête.
[ Gestion des informations : les Equipes Déontologie et discipline des
missions enregistrent toutes les accusations qu'elles reçoivent concernant des
actes d'inconduite, y compris relatives à l'exploitation et aux abus sexuels,
qu'elles transmettent ensuite afin que l'ONU ou les autorités nationales
puissent mener leur enquête.
[ Le Système de suivi des fautes professionnelles est une base de données
mondiale de suivi réunissant les allégations et les affaires.
Sp A ce stade, il est possible de communiquer des informations spécifiques sur
les mesures de répression de l'exploitation et des abus sexuels et d'autres
actes d'inconduite.
Diapositive
21
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 45
[ Assistance aux victimes : les missions ont l'obligation d'envoyer les victimes
présumées aux services de soutien en place, à savoir les services médicaux et
psychosociaux.
[ Réparations : communication de l’issue des enquêtes à un public extérieur.
Des informations sont fournies sur les cas avérés et non avérés.
[ Briefings réguliers : ils sont organisés pour permettre la diffusion
d'informations sur des allégations d'actes d'inconduite, y compris d'exploitation
et d'abus sexuels, dont on estime qu'ils pourraient avoir un impact négatif
significatif sur l'image et la crédibilité de la mission ou sur les capacités de
celleci à accomplir son mandat.
A ce stade, il est possible de communiquer des informations spécifiques à la
mission concernant les mesures correctives relatives à l'exploitation et aux
abus sexuels et à d'autres actes d'inconduite.
46 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
Ñ Résumé des messages clés
Remarque à l'instructeur : présentez les principaux points abordés au
cours de cette session.
· Lors de cette session, nous avons évoqué les trois principaux principes qui
régissent la conduite du personnel de maintien de la paix. Ce sont : 1) Les
normes les plus élevées d'efficacité, de compétence et d'efficacité ; 2) une
politique de tolérance zéro à l'égard de l'exploitation et des abus sexuels ;
et 3) la responsabilité des dirigeants/du commandement qui ne veille(nt)
pas à l'application de ces normes de conduite.
· Nous avons étudié les principaux documents qui présentent les grandes
lignes des normes de conduite de l'ONU s'appliquant aux différentes
catégories de personnel, et nous avons débattu de ce qui constituait des
niveaux différents d'inconduite, du devoir de dénoncer toute suspicion
d'acte d'inconduite et de la protection contre les représailles en cas de
dénonciation d'actes d'inconduite.
· Nous avons examiné la responsabilité qui incombe au leadership d’assurer
le respect des normes de conduite les plus élevées.
· Enfin, nous avons explicité la définition d'exploitation et abus sexuels de
l'ONU, en étudiant des cas particuliers d'exploitation et d'abus sexuels, et
nous avons examiné les conséquences graves de tels actes pour toutes
les parties impliquées.
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 47
Module 4 – partie 1 ac : Contrôle des connaissances
Certaines des questions suivantes peuvent être posées de façon informelle au
groupe dans son ensemble à la fin de la session ou bien par écrit. A la fin du module
dans son ensemble et/ou à la fin de la formation, l'instructeur peut choisir à nouveau
d'examiner certaines des questions qui suivent.
Questions
1. Citez les trois principaux principes qui régissent la conduite du personnel de
maintien de la paix.
2. Donnez au moins deux exemples d’inconduite grave.
3. Donnez au moins deux exemples d'actes d'inconduite.
4. De quoi abuseton à des fins sexuelles, ou tenteton d’abuser, lors de
l'exploitation sexuelle ?
5. Dans quelles conditions l'abus sexuel se définitil comme une intrusion physique
ou une menace d'intrusion physique ?
6. Quelles sont les quatre normes uniformes concernant l'exploitation et les abus
sexuels ?
7. Veuillez fournir au moins trois conséquences auxquelles s'expose le personnel de
maintien de la paix en cas d'actes d'inconduite.
8. Veuillez fournir au moins trois conséquences de l’inconduite sexuelle sur la
victime et la population hôte dans son ensemble.
9. Veuillez fournir au moins trois conséquences des actes d'inconduite sur la
mission.
10. Quelle est l'approche en trois volets de l'ONU visàvis de l'exploitation et des
abus sexuels ?
Réponses
1. Citez les trois principaux principes qui régissent la conduite du personnel de
maintien de la paix
· Les normes d'efficacité, de compétence et d'intégrité les plus élevées
· Une tolérance zéro visàvis de l'exploitation et des abus sexuels
48 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
· Responsabilité du commandement qui ne veille pas à l'application des normes
de conduite
2. Fournissez au moins deux exemples d’inconduite grave
· L'exploitation et les abus sexuels
· La fraude grave ou complexe
· D'autres actes ou activités de nature criminelle
· Le conflit d'intérêts
· Les cas graves de mauvaise gestion
· Le gaspillage de ressources substantielles
· Toutes affaires mettant en danger la vie de membres du personnel ou autres,
y compris de témoins
· Un nonrespect considérable de réglementations, de règles ou de
communications administratives des Nations Unies
3. Fournissez au moins deux exemples d'inconduite.
· La discrimination, le harcèlement, y compris le harcèlement sexuel et l'abus
d'autorité
· Les infractions au code de la route
· Les vols simples
· Les litiges contractuels
· Les litiges liés à l’organisation du bureau
· L'utilisation abusive de matériel ou de personnel
· Les problèmes de mauvaise gestion courante
· Les infractions aux réglementations, règles ou communications
administratives
4. De quoi abuseton à des fins sexuelles, ou tenteton d’abuser, lors de
l'exploitation sexuelle ?
· De la vulnérabilité d'une personne
· D’un pouvoir différentiel
· De la confiance d'une personne
5. Dans quelles conditions l'abus sexuel se définitil comme une intrusion physique
ou une menace d'intrusion physique ?
· L’emploi de la force
· Des conditions inégales ou coercitives
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 49
6. Quelles sont les quatre normes uniformes concernant l'exploitation et les abus
sexuels ?
· L'activité sexuelle avec des enfants (personnes âgées de moins de 18 ans)
est interdite.
· L'offre d'une somme d'argent, d'un emploi, de biens ou de services en
échange de faveurs sexuelles, par ex., des relations sexuelles avec une
prostituée est interdite.
· L'utilisation d'enfants ou d'adultes pour offrir des services sexuels à autrui est
interdite.
· Les relations sexuelles avec les bénéficiaires d'assistance sont vivement
déconseillées.
7. Veuillez fournir au moins trois conséquences auxquelles s'expose le personnel
de maintien de la paix en cas d'actes d'inconduite.
· Des mesures disciplinaires
· Le rapatriement
· La résiliation du contrat
· Des poursuites criminelles
· La responsabilité financière
8. Veuillez fournir au moins trois conséquences de l'inconduite sexuelle sur la
victime et la population hôte dans son ensemble.
· Cela porte atteinte aux droits de la personne des victimes
· Cela traumatise encore davantage des personnes ayant peutêtre déjà vécu
des conflits/de la violence sexuelle, etc.
· Les victimes d'exploitation et d'abus sexuels risquent d'être stigmatisées dans
leur communauté
· Une grossesse non désirée
· Des infections sexuellement transmises (IST)
· Cela sape le crédit et la confiance en l'ONU
9. Veuillez fournir au moins trois conséquences des actes d'inconduite sur la
mission.
· Les actes d'inconduite sont contraires aux principes de l'ONU
· Ils bafouent les principes d'intégrité et d'impartialité
· Ils réduisent la crédibilité et l'image de l'ONU
50 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
· Ils menacent la sécurité
· Ils ébranlent l'état de droit et encouragent la criminalité
10. Quelle est l'approche en trois volets de l'ONU visàvis de l'exploitation et des
abus sexuels ?
1. Prévention
2. Répression
3. Mesures correctives
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 51
NOUS SOMMES LES
CASQUES BLEUS DE L'ONU
L’Organisation des Nations Unies incarne les aspirations
de tous les peuples du monde en faveur de la paix.
Dans ce contexte, la Charte des Nations Unies exige
que tout son personnel respecte les plus hautes normes
d’intégrité et de conduite.
Nous devons observer les Directives sur le droit
humanitaire international pour les forces chargées des
opérations de maintien de la paix des Nations Unies et
les articles applicables de la Déclaration universelle des
droits de l’homme, qui sont les fondements de nos
normes.
A titre de personnel de maintien de la paix, nous
représentons les Nations Unies et sommes présents
dans le pays pour l’aider à se relever des traumatismes
d’un conflit. Par conséquent, nous devons être
consciemment prêts à accepter des contraintes
particulières sur notre vie publique et privée pour faire le
travail et réaliser les idéaux de l'Organisation des
Nations Unies.
Des privilèges et des immunités nous seront accordés
par des accords négociés entre les Nations Unies et le
pays d’accueil, uniquement aux fins d’exercer nos
52 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
fonctions de maintien de la paix. Les attentes de la
communauté mondiale et de la population locale seront
considérables et nos actes, nos comportements et nos
paroles seront surveillés de près.
Nous nous engageons à toujours :
· nous conduire de manière professionnelle et disciplinée, en
tout temps ;
· nous consacrer à la réalisation des objectifs des Nations
Unies ;
· comprendre le mandat et la mission et respecter leurs
stipulations ;
· respecter l’environnement du pays d’accueil ;
· respecter les coutumes et les usages locaux en étant
conscients et respectueux de la culture, de la religion, des
traditions et des rapports entre les sexes ;
· traiter les habitants du pays d’accueil avec respect, courtoisie
et considération ;
· agir avec impartialité, intégrité et tact ;
· soutenir et aider les personnes infirmes, malades et faibles ;
· obéir à nos supérieurs des Nations Unies et respecter la
chaîne de commandement ;
· respecter tous les autres membres de la mission chargés du
maintien de la paix, quels que soit leur statut, leur rang, leur
origine ethnique ou nationale, leur race, leur sexe ou leurs
croyances ;
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 53
· favoriser et encourager une conduite convenable parmi nos
collègues des forces de maintien de la paix ;
· dénoncer tous actes d'exploitation et d'abus sexuels ;
· porter une tenue appropriée et se comporter de manière
convenable à tout moment ;
· rendre compte correctement de l’argent et des biens qui
nous sont assignés en tant que membres de la mission ; et
· prendre soin du matériel des Nations Unies qui nous est
confié.
Nous nous engageons à ne jamais :
· jeter le discrédit sur les Nations Unies ou sur nos nations, en
adoptant un comportement personnel inapproprié, en
négligeant d’exercer nos fonctions ou en abusant de notre
position de personnel de maintien de la paix ;
· agir d’une manière susceptible de mettre la mission en péril ;
· consommer excessivement de l’alcool, consommer ou nous
livrer au trafic de stupéfiants ;
· faire des communications non autorisées à des agences
extérieures, y compris des déclarations non autorisées à la
presse ;
· divulguer ou utiliser de manière inappropriée des
informations obtenues dans l’exercice de nos fonctions ;
· faire inutilement usage de violence ou menacer les
personnes sous notre garde ;
· commettre tout acte susceptible de causer des torts ou des
souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques à la
54 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
population locale, particulièrement aux femmes et aux
enfants ;
· commettre tout acte susceptible d'impliquer une exploitation
et des abus sexuels, une activité sexuelle avec des enfants
âgés de moins de 18 ans, ou l'offre d'une somme d'argent,
d'un emploi, de biens ou de services en échange de faveurs
sexuelles.
· engager des liaisons sexuelles susceptibles de nuire à notre
impartialité ou au bienêtre des autres ;
· nous montrer grossiers ou impolis à l’égard du public ;
· endommager ou faire un mauvais usage délibéré des biens
ou du matériel des Nations Unies ;
· utiliser un véhicule de manière inappropriée ou sans
autorisation ;
· collectionner des souvenirs non autorisés ;
· prendre part à des activités illégales, nous livrer à des
pratiques frauduleuses ou malhonnêtes ;
· tenter d’utiliser notre position pour en tirer des avantages
personnels, faire de fausses allégations ou accepter des
avantages auxquels nous n’avons pas droit.
Nous savons que le fait de ne pas observer ces
directives peut avoir pour conséquence de :
· miner la confiance à l’égard des Nations Unies ;
· mettre en péril la réalisation de la mission ;
· mettre en péril notre statut et notre sécurité en
tant que personnel de maintien de la paix, et
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 55
· déboucher sur des procédures administratives,
disciplinaires ou pénales.
56 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
Questions concernant les scénarios
Veuillez lire le(s) scénario(s) et répondre aux questions suivantes :
a. Les membres du personnel de l'ONU ontils abusé, ou tenté d'abuser,
d'une position de vulnérabilité à des fins sexuelles ?
Oui/Non
b. Les membres du personnel de l'ONU ontils abusé, ou tenté d'abuser,
d'un pouvoir différentiel à des fins sexuelles ?
Oui/Non
c. Dans ce scénario, les membres du personnel de l'ONU ontils abusé,
ou tenté d'abuser, d'une situation de confiance à des fins sexuelles ?
Oui/Non
d. Ce scénario metil en scène un/des acte(s) interdit(s) ?
Oui/Non
e. Quelles normes uniformes concernant l'exploitation et les abus
sexuels ont été bafouées ? Citez toutes celles qui s'appliquent.
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 57
Scénarios
EXEMPLE D'UN ACTE INTERDIT REPONSES
6. Darlene est membre de la police civile. Elle Oui Non b Oui Non
est toujours à l'affût de débouchés
commerciaux car elle doit subvenir aux besoins Oui Non b Oui Non
de sa famille restée au pays. Stanislas, lui
e.
aussi membre de la police civile, lui propose
de contribuer une partie de son indemnité de
subsistance pour rénover un bar en ville, contre
un pourcentage sur les bénéfices. Le bar lui
procure rapidement des revenus stables et
elle décide d’engager plus de personnel, y
compris des agents de sécurité.
Personnellement, elle ne se rend jamais au
bar, mais elle sait que c’est un lieu de
prostitution et que des soldats de la paix et
des membres de la police civile le
fréquentent. Toutefois, elle ne se sent pas
directement concernée puisqu'elle n'est pas
impliquée dans ces activités. Elle se félicite
simplement des revenus supplémentaires que
cela lui rapporte.
soir, Sven rentre d’une réception donnée en
l’honneur du commandant de la force qui est
en tournée d’inspection dans sa zone de
déploiement. Il est soûl. Cela fait huit mois qu'il
n'a pas eu de rapports sexuels. Il fait pression
sur Amanna pour qu'elle le rejoigne dans sa
chambre pour avoir des relations sexuelles
avec lui. Celleci a l'air très embarrassée et
tente de quitter la pièce. Sven est certain
qu'elle l'aime bien mais qu'elle n'ose pas. Sven
change alors de tactique et la menace de
déménager si elle se refuse à lui. Affolée à la
perspective de perdre sa seule source de
revenus, Amanna s'exécute. Ayant été témoin
de tant de violences, elle s’attend à ce genre
de comportements de la part des hommes
mais elle pensait que Sven était différent.
Elle avait tort.
Module 4 partie 1 : Comportement et discipline 61
Réponses concernant les scenarios relatifs à des actes
d'inconduite
Scénarios mettant en scène des actes d'exploitation sexuelle et d'abus
sexuels commis par différentes catégories de personnel des Nations
Unies
Les scénarios suivants fournissent des exemples d'actes interdits en vertu des
normes de conduite attendues de la part de toutes les catégories de personnel de
l'ONU (civils, police civile, observateurs militaires et membres militaires des
contingents nationaux) telles qu'établies dans le Statut et Règlement du personnel de
l'Organisation des Nations Unies et/ou les Directives disciplinaires du DOMP (y
compris les dix règles du code de conduite personnelle des casques bleus). Ces
actes bafouent aussi spécifiquement les normes dont la liste se trouve dans la
Circulaire du Secrétaire général ST/SGB/2003/13 sur les Dispositions spéciales
visant à prévenir l'exploitation et les abus sexuels et la Circulaire du Secrétaire
général ST/SGB/1999/13 sur le Respect du droit international humanitaire par les
forces des Nations Unies. N.B. Les allégations de harcèlement sexuel et les
dénonciations pour harcèlement sexuel font l'objet de procédures séparées détaillées
dans les circulaires ST/SGB/253 et ST/AI/379 (telles qu'amendées).
Les actes décrits ciaprès constituent des actes d’inconduite de nature à entraîner
des mesures disciplinaires et administratives telles que le renvoi sans préavis ou une
recommandation de rapatriement. De plus amples informations sur les procédures
pertinentes à suivre en cas d’inconduite grave présumée peuvent être obtenues
auprès des départements ou du siège des organismes concernés.
EXEMPLE D'UN ACTE INTERDIT EN QUOI CELA CONSTITUETIL UNE
INCONDUITE GRAVE ?
Celuici a promis de régler les frais scolaires Aux termes du paragraphe 3.2 b) de la
de Betty et de contribuer à ceux de ses Circulaire ST/SGB/2003/13 du Secrétaire
frères et sœurs. Les parents de Betty sont général, il est interdit à Johnson d’avoir une
soulagés et encouragent leur fille à activité sexuelle avec toute personne âgée
poursuivre sa relation avec Johnson. En de moins de 18 ans, quel que soit l’âge du
effet, toute la famille en a bénéficié et les consentement dans la région visée. Cette
enfants peuvent poursuivre leurs études. relation constitue également une exploitation
sexuelle au regard de la définition qu’en
donne le paragraphe 3.2 c) de la même
circulaire : Johnson a abusé de son pouvoir
pour obtenir des faveurs sexuelles contre de
l’argent.
Elaboré par l’équipe spéciale du Comité permanent interorganisations pour la protection
contre l’exploitation et la violence sexuelles
Remerciements : certains scénarios présentés cidessus ont été adaptés à partir d’éléments
contenus dans le guide du Facilitateur intitulé : Comprendre les responsabilités du travailleur
humanitaire : prévention de l’exploitation et les abus sexuels, élaboré par le Comité de
coordination pour la prévention de l’exploitation et de la violence sexuelles en Sierra Leone.
66 Module 4 partie 1 : Comportement et discipline
Questions fréquemment posées par les participants
Questions possibles Réponses
MODULE 4 – PARTIE 2 :
VIHSIDA ET OPERATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES
NATIONS UNIES
Notes de préparation pour les instructeurs
But
Cette section a pour objectif de procurer au personnel de maintien de la paix
des informations de base sur le VIH, notamment les modes de transmission
du virus et les mesures de prévention que chacun doit adopter pour se
protéger et de protéger les autres d'une infection par le VIH.
Ainsi, ce module a pour but de satisfaire les obligations faites à l'Organisation
des Nations Unies et aux Etats Membres de procurer une formation adéquate
au personnel de maintien de la paix, comme stipulé dans la résolution 1308 du
Conseil de sécurité sur le VIHsida et les opérations internationales de
maintien de la paix (2000). Cette formation est également guidée par les
politiques des Nations Unies, telles que stipulées officiellement dans les
circulaires du Secrétaire général concernant le VIHsida sur le lieu de travail
(ST/SGB/2003/18 et ST/SGB/2007/12)
Résultats d’apprentissage
Au terme du Module 4, partie 2, les participants pourront :
1. Expliquer le mode de transmission du VIH
2. Donner les règles d’or à suivre pour prévenir le VIH
3. Se servir correctement d'un préservatif
4. Expliquer s'il est possible d'affirmer que quelqu'un est infecté par le VIH en
le regardant
Séquence pédagogique
Cette formation peut avoir lieu à tout moment de cette formation de base
préalable au déploiement, après le Module 1. Il peut être judicieux de
dispenser cette session après celle qui a trait aux femmes, à la paix et à la
sécurité car certains des messages de ladite session permettent de jeter les
bases de celleci.
Module 4 partie 2 : le VIHsida et les opérations de maintien de la paix des Nations Unies 69
Durée
Les durées cidessous sont les durées minimum recommandées. Il est
possible d’ajouter des activités et discussions supplémentaires s'il reste du
temps.
Méthodologie
Les points suivants présentent les grandes lignes de la méthodologie
proposée. Les instructeurs expérimentés qui le souhaitent peuvent choisir des
méthodes et des activités distinctes pour présenter le contenu et les
messages clé de ce module.
· Un film suivi d'une discussion sur les points clés qu'il soulève
· Des exposés à l'aide des présentations Powerpoint fournies
· Des séances informelles de questionsréponses (à déterminer par
l'instructeur)
· Des questions de contrôle des connaissances à la fin de la section*
* Remarque : l'établissement d'enseignement peut utiliser les questions de
contrôle des connaissances lors d'une séance de questionsréponses ou les
poser par écrit sous forme de questionnaire. Dans les deux cas, il est conseillé
de fournir les bonnes réponses à la fin du contrôle des connaissances afin de
s'assurer que les participants ont bien compris les messages clés.
Les instructeurs sont encouragés à ajouter des exemples et des informations
spécifiques à la mission en rapport avec le contexte spécifique du déploiement
des participants, s'il est connu.
70 Module 4 partie 2 : le VIHsida et les opérations de maintien de la paix des Nations Unies
Profil des instructeurs
Cette session comporte des aspects pratiques et il convient mieux qu'elle soit
assurée par des instructeurs qui connaissent les grands principes relatifs au
VIH, l'incidence du comportement personnel sur les risques et les dangers
que présente le VIH pour la société. Il/elle doit se sentir à l'aise pour aborder
des questions liées au sexe et aux relations sexuelles, y compris l'emploi du
préservatif, ainsi que sur la consommation occasionnelle de drogue.
Préparation de l'instructeur
Lectures requises
Résolution 1308 du Conseil de sécurité sur le VIHsida et les opérations
internationales de maintien de la paix (adoptée en 2000).
Politique du DOMP/DAM sur les rôles et les fonctions des unités de VIHsida
dans les opérations de maintien de la paix de l'ONU.
Préparation d'ordre général
Matériel
1. Ordinateur et diapositives correspondant à la session
2. Projecteur et écran pour montrer les diapositives et le film
3. Lecteur de DVD et hautparleurs dans si le film est projeté
4. Des préservatifs masculins et féminins et le matériel adéquat pour en
montrer l'utilisation.
Documents
1. Film intitulé Hidden Risk (le risque invisible). Il est disponible au pôle
Ressources du maintien de la paix de l’ONU à
http://peacekeepingresourcehub.unlb.org (version française non
disponible) ou sur demande par courriel à peacekeepingtraining@un.org
2. Tableau à feuilles, marqueurs ou tableau blanc et marqueurs pour tableau
blanc
3. Si la formation est destinée à des soldats de contingents militaires, les
instructeurs doivent aussi prévoir un exemplaire du document sur la
Politique du DOMP/DAM sur les rôles et les fonctions des unités de VIH
Module 4 partie 2 : le VIHsida et les opérations de maintien de la paix des Nations Unies 71
sida dans les opérations de maintien de la paix de l'ONU pour le
transmettre à l'agent de liaison du contingent sur le VIHsida.
4. Les participants apprécient souvent également de disposer d'une copie
des présentations PowerPoint. S'il est possible de les imprimer, il est
conseillé de le faire en format « polycopié » avec 3 diapositives par page
de façon qu'ils aient de la place pour prendre des notes.
Préparation spécifique à la mission
1. Un briefing d'initiation spécifique à la mission sera organisé par le
conseiller VIHsida de la mission dès l'arrivée du personnel. Toutefois, les
instructeurs qui souhaitent fournir aux participants des informations
spécifiques à la mission trouveront des informations à jour concernant les
taux de prévalence, les stratégies de prévention et d'autres questions
importantes sur le site Internet d'ONUSIDA à :
http://www.unaids.org/fr/CountryResponses/Countries/default.asp
Sources utilisées dans cette section
· Politique du DOMP/DAM sur le rôle et les fonctions des unités VIHsida
dans les opérations de maintien de la paix de l'ONU.
· Circulaires du Secrétaire général concernant le VIHsida sur le lieu de
travail (ST/SGB/2003/18 et ST/SGB/2007/12).
· Résolution 1308 du Conseil de sécurité sur le VIHsida et les
opérations internationales de maintien de la paix.
Autres références
· Principes du DOMP relatifs à la cohérence entre la mise à disposition
des condoms et la politique de tolérance zéro dans les opérations de
maintien de la paix des Nations Unies, 2008.
72 Module 4 partie 2 : le VIHsida et les opérations de maintien de la paix des Nations Unies
Notes de session
Introduction
Diapositive
1
Diapositive
2
[ Les soldats de la paix en mission évoluent dans des milieux à haut risque.
Avec le déploiement, la probabilité que des membres du personnel de maintien
de la paix contractent ou transmettent l'infection par le VIH pendant une
mission s’accroît. Pour préserver leur propre santé ainsi que celle des
autres, tous les soldats de la paix, en uniforme et civils, doivent être
conscients de l'impact de la pandémie du sida.
Module 4 partie 2 : le VIHsida et les opérations de maintien de la paix des Nations Unies 73
[ Des opérations de maintien de la paix de l'ONU ont été accusées de propager
le VIH dans les pays d’accueil. Ceci est peutêtre discutable, mais dès lors que
l'accusation est faite, la légitimité et la crédibilité de l'opération de maintien de
la paix et de la mission sont remises en question. Comme nous l'avons vu dans
le Module 1, le maintien de la légitimité de l'opération de maintien de la paix est
un facteur essentiel de réussite. C'est pourquoi il est nécessaire que le
personnel de maintien de la paix agisse de façon responsable afin de prévenir
la transmission du VIH, non seulement pour se protéger mais aussi pour
protéger la légitimité de la mission.
[ C'est pour ces motifs que le Conseil de sécurité et le Secrétaire général de
l'ONU exigent que tout le personnel de l'Organisation reçoive une éducation
régulière concernant les méthodes de prévention de la transmission du VIH. La
présente session a pour objet de répondre à cet impératif ; par ailleurs, lorsque
vous serez en mission, un briefing plus détaillé sera assuré sur les aspects
spécifiques au pays de la pandémie du VIHsida.
Diapositive
3
Remarque à l'instructeur : étudiez les objectifs pédagogiques attendus de
cette section (comme montré à la diapositive cidessus) avec les
participants.
74 Module 4 partie 2 : le VIHsida et les opérations de maintien de la paix des Nations Unies
Définition du VIHsida
Diapositive
4
[ VIH signifie Virus de l'immunodéficience humaine. C'est le virus qui
provoque l'affaiblissement du système de défense immunitaire contre les
maladies. Le VIH est le virus qui cause le sida.
Diapositive
5
[ S signifie que la maladie est un syndrome. Un syndrome est un ensemble de
problèmes de santé qui désignent une maladie ou une pathologie particulière.
[ I, qui signifie immunitaire, se rapporte au système immunitaire du corps. Le
système immunitaire utilise des « cellulessoldats » qui protègent le corps des
Module 4 partie 2 : le VIHsida et les opérations de maintien de la paix des Nations Unies 75
maladies. Le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) attaque ces cellules
soldats pour les tuer.
[ D signifie déficience. Déficience signifie insuffisance ou absence de quelque
chose de nécessaire. Dans ce cas précis, le corps ne possède pas
suffisamment de cellules soldats pour se protéger des infections. Le VIH
pénètre dans le corps de façon insidieuse, demeurant caché pendant qu'il
affaiblit le système immunitaire. Avec le temps, une fois les cellules soldats
tuées, le système immunitaire, trop affaibli, ne peut plus protéger le sujet de la
maladie. Le porteur du VIH contracte alors la maladie du sida.
[ A signifie acquis. Ceci signifie qu'une personne a reçu la maladie d'une autre
personne infectée. (Elle l'a acquise.) Ce n'est pas une maladie génétique et
elle ne vient pas d’une mutation des cellules.
Comment le VIH se propagetil ?
Film : Hidden Risk (le risque invisible)
Réalisé par le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP), le
film Hidden Risk illustre les principales préoccupations concernant le VIHsida
et l'activité de maintien de la paix.
¸ Durée : 20 min. 20 sec. ¸
Remarque à l'instructeur : présentez le film et prévenez les participants
qu'une discussion suivra sur les principaux points soulevés par le film.
Passez le film puis montrez les diapositives suivantes. Elles comportent des
questions destinées à inciter la réflexion parmi les participants. Chaque
diapositive présentant une question est suivie par une autre avec les réponses
exactes.
76 Module 4 partie 2 : le VIHsida et les opérations de maintien de la paix des Nations Unies
Diapositive
6
Remarque à l'instructeur : demandez aux participants « Comment le VIH
se propagetil ? » C'est un thème couvert dans le film. Reconnaissez les
idées des participants et complétezles avec les points présentés dans la
diapositive suivante. Veillez à rectifier toute idée fausse sur le(s) mode(s) de
propagation. (La diapositive 9 montre des informations sur les façons dont le
VIH ne se propage PAS.)
Diapositive
7
[ Il existe quatre principaux modes de transmission du VIH à une personne :
· Relations sexuelles non protégées : rapports sexuels vaginaux,
anaux et buccaux s'il y a contact avec le sperme ou les fluides vaginaux
d'une personne infectée.
Module 4 partie 2 : le VIHsida et les opérations de maintien de la paix des Nations Unies 77
· Du sang ou des produits sanguins ayant été soumis à un dépistage
insuffisant du VIH peuvent contaminer par le VIH le sang utilisé pour des
transfusions.
· Transmission suite à l'utilisation d'instruments d'injection contaminés,
par exemple après avoir partagé des seringues pour injecter de la
drogue. L'emploi de seringues contaminées ou d'autres instruments
chirurgicaux peut également avoir pour résultat la transmission du VIH.
· Transmission de la mère à son enfant : transmission d'une mère
infectée par le VIH à son enfant pendant la grossesse, l’accouchement
ou l'allaitement au sein.
[ Quiconque est infecté par le VIH peut transmettre l'infection, qu'il/elle présente
des signes visibles ou non de la maladie, ait ou non été diagnostiqué(e) du
sida, et suive ou non un traitement pour cette infection du VIH.
[ Il est impossible de déterminer si une personne est atteinte d'une infection
sexuellement transmissible (IST) ou infectée par le VIH en se contenant de la
regarder.
Diapositive
8
Remarque à l'instructeur : demandez aux participants de donner des
exemples de façons dont le VIH ne se propage PAS. C'est un thème
également couvert dans le film. Reconnaissez les idées des participants et
complétezles avec les points présentés dans la diapositive suivante. Veillez
à rectifier les idées fausses.
78 Module 4 partie 2 : le VIHsida et les opérations de maintien de la paix des Nations Unies
Diapositive
9
[ Le VIH ne se propage pas à l'occasion de contacts ordinaires (non sexuels)
entre individus, comme en serrant la main, en touchant ou en prenant
quelqu'un dans ses bras, ou en mangeant de la nourriture préparée par
une personne atteinte par le VIH.
[ Les enfants qui jouent ou prennent un bain avec une personne séropositive ne
risquent rien. Le VIH ne se propage pas par le baiser, même profond.
[ La salive peut contenir le VIH mais en quantités tout à fait infimes. Personne
n'a jamais contracté le VIH en embrassant quelqu'un d'autre.
Remarque à l'instructeur : veillez à ce tous les points présentés sur la
diapositive soient abordés.
Module 4 partie 2 : le VIHsida et les opérations de maintien de la paix des Nations Unies 79
Les règles d’or de la prévention
Diapositive
10
Remarque à l'instructeur : demandez aux participants s'ils savent ce qui
est entendu par les règles d'or de la prévention du VIH (comme présenté
dans le film). Reconnaissez les réponses puis soulignez les points dans la
diapositive suivante.
Diapositive
11
[ L'abstinence constitue une méthode majeure de prévention du VIH ; certains
soldats de la paix sont susceptibles de pouvoir rester abstinents pendant la
durée de leur déploiement. Le personnel de maintien de la paix doit également
garder à l'esprit qu'il existe des règles strictes qui limitent les relations
sexuelles avec la population locale. L'offre de d'une somme d'argent, d'un
emploi, de biens ou de services en échange d'activité sexuelle, notamment de
80 Module 4 partie 2 : le VIHsida et les opérations de maintien de la paix des Nations Unies
faveurs sexuelles ou de toute autre forme de comportement exploiteur, est
interdite. Les relations sexuelles avec des prostituées ou quiconque âgé de
moins de 18 sont également strictement interdites.
[ Rester fidèle sexuellement avec un partenaire est sûr, à condition qu'il/elle ne
soit pas infecté et soit également fidèle. « Connaître son propre état
sérologique visàvis du VIH et être fidèle à son partenaire fidèle qui connaît
également son état sérologique » est une méthode importante de prévention
du VIH.
[ Si vous décidez d'avoir des rapports sexuels, utilisez un préservatif
(condom) correctement. Si des préservatifs sont disponibles dans les
missions, cela ne vous accorde pas pour autant le droit de bafouer les règles
de l'ONU interdisant l'avoir des rapports sexuels avec des prostituées ou
quiconque âgé de moins de 18 ans. Si vous avez des rapports sexuels avec
quelqu'un d'autre que votre partenaire habituel(le) séronégatif/ve, utilisez
toujours un préservatif.
Diapositive
12
[ Il y a des gens qui n’aiment pas se protéger avec un préservatif. Demandez
vous comment réagir face à un partenaire qui ne veut pas mettre de
préservatif. Il est essentiel de garder à l'esprit que vous avez le droit de vous
protéger ainsi que votre santé. II vous incombe également de protéger votre
partenaire.
[ L'emploi d'un préservatif procure des sensations différentes, et il y a beaucoup
d'idées reçues en concernant l'utilisation. D'aucuns affirment : « on ne mange
pas de chocolat avec le papier d'emballage » ou « on ne prend pas de douche
Module 4 partie 2 : le VIHsida et les opérations de maintien de la paix des Nations Unies 81
tout habillé ». C’est le genre de déclaration dont nul ne doit se sentir fier !
Utiliser un préservatif peut être une question de vie ou de mort.
[ D'après certains hommes, les préservatifs glissent trop ou ils compromettent
complètement le plaisir. Les rapports sexuels avec le/la même partenaire ne
procurent pas toujours les mêmes sensations. L'utilisation d'un préservatif
ajoute simplement deux dimensions supplémentaires au vécu, l'une relative à
la sensibilité, l'autre sur les émotions et les sentiments positifs ressentis à l'idée
que votre santé importe véritablement à votre partenaire. Ces ressentis sont
différents et les sensations ne sont pas identiques chaque fois qu’on a des
rapports, mais ces changements pourraient bien être pour le meilleur car ils
vous offrent la tranquillité d'esprit. Si le rapport n'est pas réussi, ce n'est pas
à cause du préservatif.
[ Certains hommes avancent que les préservatifs sont trop petits pour eux.
Pourtant, en réalité, un préservatif peut contenir jusqu'à 7 litres de fluide !
Diapositive
13
[ Encore une fois, vous devez vous souvenir que l'ONU interdit strictement à
son personnel d'avoir une activité sexuelle avec des prostituées ou
quiconque âgé de moins de 18 ans. L'ONU déconseille aussi vivement
toute relation sexuelle entre le personnel de maintien de la paix et la
population locale. Cette règle se justifie par le fait que la population locale est
bénéficiaire de l'assistance apportée par la mission, donc qu'une relation entre
un membre du personnel de la mission et quelqu’un du pays hôte se
caractériserait par un déséquilibre de pouvoir. Si les relations sont plus
équilibrées au sein des membres du personnel de maintien de la paix,
82 Module 4 partie 2 : le VIHsida et les opérations de maintien de la paix des Nations Unies
n'oubliez pas la politique de l'ONU pour lutter contre le harcèlement et les abus
sexuels.
Remarque à l'instructeur : veuillez vous reporter aux « Principes du DOMP
relatifs à la cohérence entre la mise à disposition des condoms et la politique
de tolérance zéro dans les opérations de maintien de la paix des Nations
Unies », 2008, pour des informations complémentaires le cas échéant.
[ Dans le cadre de leur politique d'hygiène et de sécurité visant à prévenir les
infections sexuellement transmissibles (IST), le VIH et les grossesses non
désirées, les opérations de maintien de la paix mettent des préservatifs
masculins et féminins à disposition en toute discrétion. Soyez prévoyant et
apportez vos propres préservatifs si vous pensez que vous aurez des rapports
sexuels. Ne comptez pas sur votre partenaire pour en fournir.
[ Il faut utiliser un préservatif pour chaque rapport sexuel, qu'il soit anal, vaginal
ou buccal, entre un homme et une femme ou entre hommes. Les préservatifs
doivent être utilisé pour chaque rapport avec pénétration, même si les
partenaires ne cherchent pas l'orgasme ni l'éjaculation.
[ Les préservatifs féminins sont à usage strictement vaginal.
[ Un seul doit être employé à la fois. Un seul préservatif procure davantage de
protection que deux. L'emploi de deux préservatifs provoque des frottements
qui à leur tour risquent de les déchirer. Ceci est vrai pour deux préservatifs
masculins et pour un préservatif féminin associé à un préservatif masculin.
Module 4 partie 2 : le VIHsida et les opérations de maintien de la paix des Nations Unies 83
Activité pédagogique : Démonstration de l'emploi du
préservatif
L'objet de cette démonstration est de s'assurer que tous les participants
sachent bien comment utiliser les préservatifs masculin et féminin
correctement et systématiquement.
Temps nécessaire : 8 minutes pour examiner chaque point
7 minutes pour les questions au cours de la
démonstration
Durée totale : 15 minutes (en fonction des questions et de la
discussion)
Préparation :
1. Prévoyez 2 préservatifs (ou davantage) pour la démonstration.
2. Remarque : si vous ne disposez pas du matériel nécessaire pour effectuer
la démonstration de l'emploi du préservatif féminin, mentionnezen
simplement l'existence.
Indications concernant l'activité :
1. Vous pouvez faire circuler quelques échantillons de préservatifs pour que
les participants puissent les voir pendant que vous parlez.
2. Abordez chacun des points suivants avec les participants, en en faisant la
démonstration le cas échéant.
3. Préservatif masculin
a) Vérifiez la date de péremption sur l'emballage et que ce dernier n'a pas
été endommagé ni percé. (Montrez aux participants où se trouve la
date de péremption sur l'emballage. Appuyez sur l'emballage pour leur
montrer la présence d'une poche d'air à l'intérieur, ce qui indique que
l'emballage n'a pas été altéré.)
b) Ouvrez l'emballage avec soin sur le bord dentelé sans abîmer le
préservatif ; ne le faites pas avec les dents, les ongles ni un objet
coupant afin de ne pas risquer de le déchirer. (Montrez comment ouvrir
l'emballage.)
84 Module 4 partie 2 : le VIHsida et les opérations de maintien de la paix des Nations Unies
c) Mettez uniquement le préservatif lorsque le pénis est en érection. Ne
vous adonnez à aucune activité sexuelle avec pénétration sans
préservatif.
d) Pincez l'extrémité du préservatif pour vider la poche d'air afin de laisser
de la place pour le sperme et placezle sur l'extrémité du membre en
érection. Attention avec les ongles longs qui peuvent le déchirer !
e) Déroulezle soigneusement sur toute la longueur du pénis en érection
jusqu'à ce qu'il soit totalement déroulé ou que le pénis soit entièrement
couvert. Vérifiez que le préservatif ne contient pas d'air.
f) Si vous avez besoin de davantage de lubrification, n'utilisez pas de
vaseline, d'huile d'amande douce, ni de lubrifiant à base d'huile car cela
peut attaquer la matière dont est constitué le préservatif. Utilisez plutôt
des lubrifiants à l'eau comme des gels ou liquides lubrifiants KY prévus
pour cet usage.
g) L'acte sexuel étant terminé, retirezvous alors que le pénis est encore
un peu en érection et tenezen la base pour assurer que le préservatif
ne glisse pas.
h) Retirez le préservatif en le faisant glisser tout en en tenant la base, en
prenant soin de ne pas vous mettre de sperme sur les mains.
i) N'effectuez pas de nouvelle pénétration après avoir enlevé le
préservatif, ne laissez pas votre partenaire toucher votre pénis sans
protection car il est susceptible d'avoir encore du sperme sur la peau
ou sur le gland.
j) Emballez le préservatif usagé dans du papier toilette ou un mouchoir en
papier et jetezle dans un endroit approprié de façon que des enfants
ne puissent le trouver pour en faire un ballon.
k) Ne le jetez pas dans la cuvette des toilettes, cela pourrait en boucher
les tuyaux d'évacuation. Respectez la règle d’or : mettre à la poubelle,
brûler ou enterrer.
4. Préservatif féminin
a) Vérifiez la date de péremption sur l'emballage et que ce dernier n'a pas
été endommagé ni percé.
Module 4 partie 2 : le VIHsida et les opérations de maintien de la paix des Nations Unies 85
b) Ouvrez l'emballage avec soin, en le déchirant le long de la flèche sur la
partie supérieure. Ne vous servez pas de vos dents, ongles ni d'un
objet coupant afin de ne pas risquer de le déchirer.
c) Introduisezle toujours avant la pénétration. Le préservatif féminin peut
être mis jusqu'à huit heures avant le rapport.
d) Pressez l'anneau interne à l'extrémité couverte puis introduisezle dans
le vagin. Mettez le doigt à l'intérieur du préservatif pour pousser
l'anneau interne aussi loin que possible confortablement contre le col
de l’utérus, derrière l'os pubien. L'anneau externe doit rester en dehors
du vagin.
e) En maintenant ouvert l'anneau externe, guidez de votre main le pénis
de votre partenaire de façon qu'il n'entre pas entre le préservatif et le
côté du vagin ni qu'il pousse le préservatif à l'intérieur du vagin en y
pénétrant. Lorsque le pénis pénètre dans le préservatif, il doit être
« entouré » par l'anneau externe.
f) L'acte sexuel étant terminé, tordez l'anneau externe sur deux tours
avant de le retirer, afin d'éviter tout contact avec le sperme.
g) Evitez toute nouvelle pénétration après avoir enlevé le préservatif, ne
touchez pas le pénis de votre partenaire sans protection car il est
susceptible d'avoir encore du sperme sur la peau ou sur le gland.
h) Jetezle dans un endroit approprié. Respectez la règle d’or : mettre à la
poubelle, brûler ou enterrer.
86 Module 4 partie 2 : le VIHsida et les opérations de maintien de la paix des Nations Unies
L'importance du dépistage et de l'accès volontaires aux services de
conseils
Diapositive
14
Remarque à l'instructeur : demandez aux participants comment on peut
savoir si on est porteur du VIH ou atteint du sida ou pas. C'est un thème
couvert dans le film.
Si les participants donnent des réponses, reconnaissez la bonne si elle vous
est donnée. Passez à la diapositive suivante qui donne la seule bonne
réponse.
Diapositive
15
[ La seule façon de savoir si on est séropositif est de faire un test de dépistage
du VIH.
Module 4 partie 2 : le VIHsida et les opérations de maintien de la paix des Nations Unies 87
Remarque à l'instructeur : demandez aux participants de réfléchir à
l'intérêt de faire un test de dépistage en soulignant les points qui suivent.
[ Connaître son état sérologique visàvis du VIH (c. à d. savoir si vous êtes
séropositif ou non) vous permet :
· de vous protéger. Si vous apprenez que vous êtes séronégatif, vous partez
sur des bases saines (car vous savez que vous n'êtes pas porteur du
virus). Un conseiller pourra ensuite vous expliquer comment pratiquer le
sexe sans risque, ce qui contribuera à vous permettre d'avoir une vie
sexuelle satisfaisante tout en demeurant séronégatif.
· de protéger les autres. Dans le cas où vous apprenez que vous êtes
séropositif, en discuter avec un conseiller vous aidera à éviter de mettre
les êtres qui vous sont chers et vos partenaires sexuels en danger de
contracter l'infection du VIH. Vous pourrez trouver des pratiques sexuelles
sans risque qui ne mettront pas vos partenaires en danger de contracter le
virus. Les personnes qui se savent séropositives peuvent prendre des
mesures pour éviter les grossesses ou pour réduire l'éventualité de
transmettre le virus du VIH à l'enfant.
· de planifier de changer de style de vie. Quand on s'aperçoit qu'on est
séropositif, c'est l'occasion d'adopter une vie plus saine, nécessaire pour
allonger l'espérance de vie et améliorer la qualité de vie. Vous pouvez le
faire en procédant à des changements dans votre vie, par exemple en
changeant vos habitudes alimentaires, en ayant une vie plus structurée
vous permettant de vous reposer suffisamment et en réduisant la
consommation d'alcool (la quantité ingérée).
· Considérations médicales. Il est également important d'envisager de suivre
un traitement, ou un traitement préventif, pour les nombreux types
d'infections qui peuvent survenir lorsque le système immunitaire est affaibli
(infections opportunistes). Il n'existe ni vaccin ni remède pour soigner
l'infection par le VIH ou le sida, mais les traitements antirétroviraux, s'ils
sont bien suivis, contribuent à ralentir la progression du sida chez les
personnes séropositives.
88 Module 4 partie 2 : le VIHsida et les opérations de maintien de la paix des Nations Unies
Diapositive
16
[ N'importe qui peut être infecté par le virus ! Très fréquemment, les
conséquences psychologiques et sociales de l'infection par le VIH résultant du
stigmate (déshonneur social) et de l'exclusion peuvent être aussi graves, voire
pires, que les effets de la maladie sur la santé. Le personnel de l'ONU a reçu
mandat d'assurer que les droits à la confidentialité, à l'égalité et à la non
stigmatisation des personnes vivant avec le VIH sont intégralement respectés.
Ñ Résumé des messagesclés
Remarque à l'instructeur : présentez les principaux points qui ont été
abordés au cours de cette session.
Dans cette session, nous avons étudié les façons de se protéger et de
protéger la population hôte du VIH dans le cadre des opérations de maintien
de la paix. Les principaux points dont il faut se souvenir sont :
· La transmission du VIH peut être évitée.
· Vous pouvez vous protéger du VIH en pratiquant l'abstinence, en
restant fidèle et en utilisant des préservatifs en cas de rapports sexuels.
· Il faut faire un test de dépistage pour savoir si vous êtes infecté(e) par
le VIH ou si vous avez le sida, et vous protéger et protéger votre
partenaire.
· N'importe qui peut être infecté par le VIH. Respectez les personnes
vivant avec le VIH et le sida.
Module 4 partie 2 : le VIHsida et les opérations de maintien de la paix des Nations Unies 89
· Les mesures de prévention ne sont pas seulement importantes pour
vous protéger mais elles sont également essentielles pour préserver la
légitimité de la mission de l'opération de maintien de la paix.
90 Module 4 partie 2 : le VIHsida et les opérations de maintien de la paix des Nations Unies
Module 4 partie 2 : Contrôle des connaissances
Les questions suivantes peuvent être posées de façon informelle au groupe dans
son ensemble à la fin de la session ou bien par écrit. A la fin du module dans son
ensemble et/ou à la fin de cette initiation, l'instructeur peut choisir à nouveau
d'examiner certaines des questions qui suivent.
Questions
1. On peut contracter le VIH par une piqûre de moustique. Vrai ou faux
2. Il est possible de contracter le VIH en ayant des rapports sexuels une fois avec
quelqu'un. Vrai ou faux
3. Il est possible de contracter le VIH en partageant des seringues ou des aiguilles
utilisées pour l'injection de drogue. Vrai ou faux
4. Quelles sont les règles d’or de la prévention du VIH ?
5. On peut dire si quelqu'un s'il a ou non le VIH simplement en regardant. Vrai ou
faux
6. Quel est le seul moyen de savoir que vous avez le VIH ou le sida ?
7. L'état sérologique visàvis du VIH de quelqu'un doit toujours être traité
confidentiellement, que la personne soit employée ou non par l'ONU. Vrai ou
faux
8. Une personne peut être infectée par le VIH depuis 10 ans ou davantage sans en
présenter les symptômes. Vrai ou faux
Réponses
1. On peut contracter le VIH par une piqûre de moustique. Faux
2. Il est possible de contracter le VIH en ayant des rapports sexuels une fois avec
quelqu'un. Vrai
3. Il est possible de contracter le VIH en partageant des seringues ou des aiguilles
utilisées pour l'injection de drogue. Vrai
4. Abstinence ; Fidélité ; Préservatif
5. On peut dire en regardant quelqu'un s'il a ou non le VIH. Faux
6. En faisant un test de dépistage.
7. L'état sérologique visàvis du VIH de quelqu'un doit toujours être traité
confidentiellement, que la personne soit employée ou non par l'ONU. Vrai
Module 4 partie 2 : le VIHsida et les opérations de maintien de la paix des Nations Unies 91
8. Une personne peut être infectée par le VIH depuis 10 ans ou davantage sans en
présenter les symptômes. Vrai
92 Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité
MODULE 4 – PARTIE 3 :
RESPECT DE LA DIVERSITE
Notes de préparation pour les instructeurs
But
Cette session a pour objectif de renforcer la sensibilité visàvis de la diversité,
notamment la diversité culturelle, qu'on peut rencontrer dans une mission de
maintien de la paix. Elle cherche également à réduire les occasions de
malentendus tout en renforçant les opportunités de communication claire et
positive.
Résultats d’apprentissage
Au terme du Module 4, partie 3, les participants pourront :
1. Expliquer ce qu'on entend par « diversité »
2. Décrire selon quelles modalités les différences culturelles et la grande
diversité sont manifestes dans l'environnement de la mission et dans le
pays hôte
3. Expliquer ce que suppose le respect de la diversité pour le bon
déroulement du travail dans l’environnement multiculturel d’une opération
de maintien de la paix
4. Enoncer des stratégies permettant de renforcer la communication
Séquence pédagogique
Cette formation peut avoir lieu à tout moment de cette formation de base
préalable au déploiement, après le Module 1.
Durée
Les durées présentées cidessous sont les durées minimales recommandées.
Des activités et discussions supplémentaires peuvent être ajoutées s'il reste
du temps.
Méthodologie
Cette session est interactive et comprend des activités avec l'ensemble du
groupe et en petits groupes. Elle comporte aussi de brefs exposés illustrés par
des diapositives.
Les instructeurs sont encouragés à ajouter des exemples et des informations
spécifiques à la mission du déploiement. Des questions sont proposées pour
permettre d'effectuer un contrôle informel des connaissances à la fin de la
session.
Profil des instructeurs
Cette session comporte des aspects pratiques et il convient qu'elle soit
assurée par des instructeurs dotés d'une expérience personnelle du travail
avec des personnes issues de cultures distinctes dans un contexte de
maintien de la paix. Si cela est possible, cette session sera dans l’idéal
animée par deux personnes en mesure de présenter des perspectives et des
exemples représentatifs d'antécédents variés et complémentaires.
Préparation
Préparation d'ordre général
Matériel
1. Ordinateur et diapositives PowerPoint correspondant à cette session
2. Projecteur et écran
Documents
1. Tableau à feuilles
2. Marqueurs pour tableaux à feuilles
3. Les participants apprécient souvent également de disposer d'une copie
des présentations PowerPoint. S'il est possible de les imprimer, il est
conseillé de le faire en format «polycopié » avec 3 diapositives par page
de façon qu'ils aient de la place pour prendre des notes.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
94 Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité
Préparation spécifique à la mission
1. Effectuez une recherche d'informations au sujet du pays d'accueil et soyez
prêt à présenter aux participants une introduction concernant les lois, les
coutumes et les traditions pertinentes. Parmi les domaines à envisager de
présenter aux participants, on compte :
· Les codes vestimentaires, y compris les concepts de pudeur et de
décence
· Les convenances
· Les pratiques religieuses, lieux de culte ou d'importance religieuse ou
historique pertinents
· Les règles de protocole et de courtoisie
· Les considérations sur les rapports hommesfemmes
· Les lois pertinentes et leurs conséquences (par ex., sur l'interdiction de
l'alcool, l'abandon de détritus, etc.)
· Les normes acceptables en public
· La signification de gestes courants, y compris les gestes ou attitudes à
éviter
Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité 95
Notes de session
Introduction
Diapositive
1
Diapositive
2
[ Les valeurs fondamentales de l'Organisation des Nations Unies sont
l'intégrité, le professionnalisme et le respect de la diversité. Lors de cette
session, nous allons nous attacher au respect de la diversité.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
96 Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité
Diapositive
3
Diapositive
4
Remarque à l'instructeur : demandez aux participants pour quelles raisons
ce sujet est important pour le personnel de maintien de la paix.
Reconnaissez les réponses données et soulignez les points suivants :
[ Une opération de maintien de la paix fait intervenir des soldats de la paix dans
une institution très mélangée, tant sur le plan culturel qu'en termes de
diversité des origines institutionnelles des militaires, des civils et des
policiers.
[ La réussite d'une opération de maintien de la paix exige aussi le respect de la
population locale qui possède ses propres normes et traditions
culturelles.
Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité 97
[ La capacité de la mission à bien se dérouler et à instaurer une collaboration
efficace avec le pays d'accueil dépend de l'aptitude de chaque soldat de la
paix à entretenir des relations respectueuses et à bien communiquer avec
autrui. Etre conscient des antécédents variés d'autrui et sensible aux
différentes façons de procéder aidera les soldats du maintien de la paix à faire
des choix responsables et en connaissance de cause dans tous les aspects de
leur travail.
Diapositive
5
Remarque à l'instructeur : étudiez les objectifs pédagogiques attendus de
cette section (comme montré à la diapositive cidessus) avec les
participants. Au terme de cette session, les participants seront en mesure de
répondre à chacun des points énumérés cidessus.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
98 Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité
Qu'estce que la diversité ?
Diapositive
6
[ Dans sa définition la plus simple, diversité signifie « variété ». La diversité
désigne des choses différentes les unes des autres.
[ Lorsque nous parlons de diversité dans un contexte humain, nous
évoquons des différences entre origines ethniques, races, antécédents
professionnels, convictions religieuses et politiques et bien davantage
encore.
Diapositive
7
[ La figure sur la diapositive montre une façon d'appréhender les nombreux
niveaux et éléments de la diversité.
Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité 99
[ Le noyau central de la figure représente notre personnalité, la partie qui nous
distingue de tous les autres.
[ L’anneau suivant (en bleu plus foncé) représente des caractéristiques
inhérentes à notre personne, telles que notre âge, notre race et nos aptitudes
physiques.
[ L'anneau suivant (en jaune) reflète notre situation personnelle et les choix
individuels que nous faisons, de lieu géographique, de méthodes de travail,
d'instruction, etc.
[ L'anneau extérieur représente les aspects organisationnels de la diversité.
Parmi ceuxci, on compte notre domaine d’activité, depuis combien de temps
nous avons intégré l'organisation et dans quelle partie de l'organisation nous
travaillons. D'autres aspects concernent les niveaux de classification ou
hiérarchiques. Dans certaines organisations, l'appartenance à un syndicat est
également une considération.
[ Quand on pense à la diversité, ces aspects organisationnels ne viennent pas
immédiatement à l'esprit mais ils font vraiment partie de la réalité et peuvent
compter considérablement dans nos rapports avec autrui, particulièrement
dans un environnement de travail comme une mission de maintien de la paix.
[ Comme cela a été abordé dans le Module 2, même si toutes les composantes
d'une opération de maintien de la paix des Nations Unies fonctionnent
conformément au même mandat, rendent compte au même chef de mission,
partagent le même budget et dépendent des mêmes services de soutien
intégrés, il existe des différences significatives au sein de la même mission.
Elles sont d'ordre national, institutionnel et professionnel. Ces différences se
trouvent à l'intérieur des composantes et entre elles.
[ Dans l'activité qui suit, nous allons étudier certaines de ces diversités.
La diversité dans une opération de maintien de la paix
Activité pédagogique 1 : Discussion spontanée sur la diversité
et la culture au sein de la mission
Cette activité de débat spontané vise à inciter les participants à réfléchir aux
types de diversité susceptibles d'exister dans une opération de maintien de la
paix, tant au sein de la mission que dans le pays hôte.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
100 Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité
Temps nécessaire : 23 minutes pour la présentation de l'activité et les
consignes
57 minutes pour la discussion spontanée
Durée totale : 10 minutes
Préparation :
1. Ecrivez, dans la partie supérieure d'un tableau à feuilles :
« Diversité/cultures dans une opération de maintien de la paix ».
Indications concernant l'activité :
1. Demandez aux participants de réfléchir aux types différents de personnes
qu'ils sont susceptibles de rencontrer, et avec lesquels ils sont
susceptibles de travailler, pendant qu’ils seront en poste dans le cadre
d'une mission de maintien de la paix. Faitesles se référer à la figure et à
leur propre expérience s'ils n'ont pas déjà participé à une mission de
maintien de la paix.
2. Fournissezleur des exemples évidents tels que : « nationalité » et
« militaire », ainsi que quelques exemples qui peuvent sembler moins
évidents comme « niveau d'éducation » et « revenus ».
3. Ecrivez les exemples et demandez aux participants de contribuer leurs
propres idées au sujet des types de diversités et de cultures susceptibles
d’exister dans la mission.
4. Prenez note de tout ce que disent les participants, en leur demandant
d'expliciter le cas échéant. Soyez prêt à leur souffler quelques idées s'ils
n'en donnent pas beaucoup.
Parmi les réponses possibles des participants, on compte :
Race Militaires
Sexe Civils
Religion Policiers
Antécédents professionnels Bavards/discrets
Age/génération Expérience du travail avec l'ONU
Revenus Expérience au Siège/sur le terrain
Niveau d'instruction Orientation sexuelle
Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité 101
Langue Végétarien
Personnel recruté sur le plan Aptitudes physiques
national Niveau de condition physique
Personnel recruté sur le plan Groupes ethniques parties au conflit
international
Diplomates
Personnel des ONG
Remarque à l'instructeur : reconnaissez les réponses et ajoutezen
d'autres tirées de la liste cidessus le cas échéant. Ajoutez d'autres éléments
qui vous semblent importants.
Activité pédagogique facultative : au terme de la partie 3, vous trouverez
des instructions pour effectuer une activité pédagogique facultative qui étudie
la diversité au sein du groupe des participants. C'est une activité dynamique
pour les participants qui prend de 10 à 15 minutes.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
102 Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité
Cultiver une conscience de la diversité
Diapositive
8
Remarque à l'instructeur : demandez aux participants s'ils ont déjà vu un
iceberg, en vrai, en photo ou dans un film (par ex., Titanic). Si un participant
répond, demandezlui d'en faire la description. Reconnaissezla et, le cas
échéant, complétez sa définition par les points suivants :
[ Un iceberg est un très gros bloc de glace qui flotte dans l'océan. Environ 10 %
seulement de l'iceberg est visible à la surface de l'eau, le reste étant caché.
[ La partie immergée de l'iceberg est invisible et sa forme inconnue. Il est beau
mais très dangereux pour les bateaux qui risquent d’entrer en collision avec sa
partie submergée parce qu'ils ne peuvent pas le voir.
[ La diversité est un peu comme un iceberg. Elle comprend des choses
facilement visibles chez les gens (la partie audessus de l'eau) et des
caractéristiques beaucoup moins évidentes (sous l'eau). Notre
méconnaissance des différences moins évidentes peut parfois déboucher sur
des malentendus, voire des conflits.
[ Lors de l'activité qui suit, nous allons étudier quels sont les aspects de la
diversité qui se remarquent facilement et quels sont ceux qui sont moins
évidents.
Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité 103
Activité pédagogique 2 : L'iceberg de la diversité
Cette activité de débat spontané vise à inciter les participants à réfléchir aux
différents niveaux de diversité, ses aspects qui sautent aux yeux et ceux qui
sont moins évidents. Elle permet de jeter les bases de discussions ultérieures
sur la pratique de la conscience en matière de diversité et de son respect
dans une mission de maintien de la paix.
Temps nécessaire :35 minutes pour la présentation de l'activité et les
consignes
10 minutes de réflexion de groupe (sans doute un peu
plus)
Durée totale : 15 minutes
Préparation :
1. Sur le tableau à feuilles, dessinez les contours d'un iceberg avec, vers le
haut, une ligne horizontale ondulée pour indiquer la surface de l'eau.
Laissez suffisamment de place pour pouvoir ajouter des notes dans les
parties supérieure et inférieure de l'iceberg. (voir les diapositives 911 pour
des exemples.)
Diapositive
9
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
104 Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité
2. Audessus de la surface de l'eau, écrivez « évident » et « voir, entendre,
sentir et toucher ». (Vous pouvez aussi écrire « explicite et conscient » si
cela est susceptible d'aider le groupe.)
3. Endessous de la surface de l'eau, écrivez « moins évident » et
« convictions, valeurs, attitudes, modes de pensées et vécus ». (Vous
pouvez aussi ajouter « implicite et inconscient » si cela peut aider.)
Indications concernant l'activité :
1. Reconnaissez que les participants ont donné des exemples de nombreux
types différents de diversités qui pourraient être présentes dans la mission
de maintien de la paix ; vous allez maintenant étudier quelles
caractéristiques sont évidentes et faciles à remarquer et quels aspects le
sont moins.
2. A partir de ce que vous avez précédemment écrit sur le tableau, citez
quelques exemples de différences évidentes pour « faire naître » (lancer)
la réflexion, que vous inscrirez dans la partie de l'iceberg située audessus
du niveau de l'eau. Parmi les exemples de caractéristiques assez
évidentes de la diversité et des cultures, vous pouvez citer la race, la
langue, l'âge et les différentes habitudes alimentaires.
3. Demandez aux participants de citer d'autres exemples de différences
évidentes.
4. Inscrivez les réponses des participants dans la partie de l'iceberg situé au
dessus de la surface de l'eau. Le cas échéant, précisez avec le groupe si
un point serait effectivement facile à repérer ou non. Si non, prévoyez de le
soulever à nouveau lorsque vous discuterez des aspects moins évidents
de la diversité.
5. Lorsque vous avez obtenu autant de réponses que possible sur les
caractéristiques évidents de diversités, affichez la diapositive 10 (montrée
cidessous).
Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité 105
Diapositive
10
6. Demandez maintenant aux participants de réfléchir à des exemples de
caractéristiques de la diversité et de cultures qui pourraient être moins
évidentes au premier coup d'œil (à placer sous le niveau de l'eau). Parmi
les exemples, vous pouvez donner les « pratiques de séduction » et «la
conception du temps ». Ecrivezles ou quelques autres dans l'iceberg en
dessous de la surface de la mer.
7. Demandez aux participants de donner d'autres exemples de
caractéristiques de la diversité et de cultures qui pourraient être moins
évidentes. (A ce stade, certains exemples cités précédemment
appartiennent peutêtre à cette catégorie et doivent donc être placés en
dessous du niveau de la mer.)
8. Inscrivez les réponses des participants dans la partie de l'iceberg situé en
dessous de la surface de l'eau. Le cas échéant, précisez avec le groupe si
un point spécifique doit se trouver audessus ou endessous du niveau de
la mer. Posezleur éventuellement des questions du type, « Estce qu'il
s'agit de quelque chose que vous remarqueriez rapidement ? Ou s'agitil
d'une information que vous découvririez au bout d'un certain temps, peut
être après avoir acquis de l'expérience avec cette personne (ou ce
groupe), voire même en travaillant ensemble ? »
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
106 Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité
Diapositive
11
9. Montrez la diapositive cidessus et ajoutez tout point supplémentaire sur le
tableau à feuille si souhaité. Veillez à ce que les points concernant la
hiérarchie, l'autorité et les modes de comportement entre
supérieurs/subordonnés sont inscrits endessous du niveau de l'eau (dans
les termes les plus évocateurs pour le groupe). Ces points feront l'objet
d'un suivi plus tard dans la session, pour évoquer les attitudes et positions
à adopter au sein d'une mission de maintien de la paix. Faites un
récapitulatif de l'activité avec les points suivants.
[ Nos antécédents culturels, notre vécu et nos préférences personnelles colorent
tout ce que nous voyons et faisons. Il n'est pas possible de faire totalement
abstraction de ces aspects lors de nos échanges avec autrui. Toutefois,
cultiver une conscience de la diversité de nos propres histoires et de notre
perception des choses contribuera à nous aider à comprendre davantage
comment nous interprétons les situations et les événements.
[ Etre conscients de nos perspectives personnelles nous permet également
d'envisager l'éventualité de l'existence d'autres façons d'appréhender une
situation. Ce qui nous procure alors l'occasion de faire des choix en toute
conscience plutôt que par réflexe.
Demandez aux participants s'ils ont déjà remarqué que des difficultés
avaient surgi à cause d'un manque de compréhension relatif à des
différences du type de celles qui se trouvent sous le niveau de l'eau. Si vous
avez le temps, demandez aux participants de vous donner un ou deux
exemples, ou encore donnez votre propre exemple.
Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité 107
Diapositive
12
[ En tant qu'être humain, nous avons tendance à faire des suppositions sur des
groupes de personnes ou des diversités dont nous ne savons pas grand
chose. De telles suppositions et généralisations peuvent mener à des
stéréotypes qui peuvent à leur tour déboucher sur des préjugés.
[ Les stéréotypes sont des convictions concernant toutes les personnes
d'un certain type. Par exemple, tous les grands ont confiance en eux et tous
les porteurs de lunettes sont intelligents. Les stéréotypes ne sont pas
forcément positifs ou négatifs mais, de par leur nature, ils peuvent engendrer
des conséquences négatives.
[ Les préjugés sont des jugements ou des opinions qui se forment sans
véritables connaissances ni examen des faits. Les préjugés sont
généralement négatifs. Citons, parmi les exemples de préjugés courants, les
pratiques de recrutement qui excluent des personnes en raison de leur âge, de
leur race ou de leur sexe. Ce type de pratique se fonde sur le préjugé que la
personne ne sera pas capable de s'acquitter aussi bien de ses tâches en
raison de ces caractéristiques.
[ Nous entamons un cycle de préjugés lorsque nous commençons à juger
d'autres cultures sur la base de notre propre ensemble de normes, qui sert
ainsi à définir le monde qui nous entoure. Les préjugés se fondent souvent sur
des informations incomplètes que nous passons par le filtre de nos
antécédents et de nos expériences. L'ignorance ou la réticence à apprendre
peut se traduire par des conflits involontaires ou des malentendus.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
108 Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité
[ Lorsqu’on travaille dans un environnement culturellement varié, comme une
opération de maintien de la paix, il faut être capable de remettre en question
ses propres convictions et attentes afin d'éviter la tendance au stéréotype, de
nourrir des préjugés à l'égard des autres et d'agir dans cet état d'esprit.
Demandez aux participants de réfléchir aux suppositions et aux stéréotypes
qui pourraient exister au sein d'une opération de maintien de la paix.
[ Par exemple, on suppose parfois que « toutes les personnes travaillant pour
l'armée sont, d'une certaine façon, (complétez) ». Pourtant, l'armée est en
réalité composée ellemême de nombreuses professions et cultures
organisationnelles distinctes. De surcroît, la culture professionnelle est
susceptible de varier considérablement d'un pays à un autre. Elle peut se
manifester de différentes façons, comme dans l'attitude visàvis de l'autorité et
de la hiérarchie. S'il peut être parfaitement acceptable dans un pays qu'un
militaire remette en cause la décision d'un supérieur, cela peut être impensable
dans un autre.
[ L’exemple suivant montre combien de nombreux facteurs entrent toujours en
jeu et combien les stéréotypes ne résistent pas souvent au test quand on les
examine de près. Ils peuvent engendrer de sérieux malentendus et nuire à
l’environnement de travail.
Valeurs fondamentales de l'ONU concernant le respect de la
diversité
Diapositive
13
Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité 109
Diapositive
14
[ Les valeurs fondamentales de l'Organisation des Nations Unies identifient
plusieurs façons de pratiquer le respect de la diversité. En vertu de ces
principes, le personnel de maintien de la paix doit :
· travailler de façon efficace avec des personnes de tous milieux
· traiter toutes les personnes avec dignité et respect
· traiter les hommes et les femmes de la même manière
· montrer du respect et de la compréhension visàvis des opinions
distinctes et manifester cette compréhension dans le travail et la
prise de décisions au quotidien
· examiner ses propres partis pris et comportements pour éviter les
réactions stéréotypées
· ne pas pratiquer de discrimination à l'encontre d'un individu ni
d'un groupe
Remarque à l'instructeur : soyez prêt à fournir un ou deux exemples
illustrant les points énoncés cidessus.
Demandez aux participants de réfléchir aux différents points stipulés par
'l’ONU pour tenter de fournir des exemples spécifiques illustrant la pratique du
respect de la diversité sur le lieu de travail.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
110 Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité
Différences courantes et pratique du respect
[ Les diapositives qui suivent illustrent certaines des différences les plus
frappantes que le personnel nouveau de maintien de la paix est susceptible de
rencontrer en mission et suggèrent des idées pour manifester son respect.
Diapositive
15
Attitudes relatives à l'autorité et à la direction
[ Comme précédemment évoqué, vous verrez probablement les gens
appréhender l'autorité et les postes de cadre ou de direction de façons
différentes A un extrême, une personne peut sembler servile/soumise tandis
qu’à l’opposé, elle peut donner l’impression manquer de respect. Souvenez
vous qu'il peut s'agir d'une différence culturelle.
[ Prenez le temps de comprendre ce qu'il se passe. Il est possible que la
personne soit issue d'une culture nationale ou professionnelle selon laquelle :
· On ne doit jamais contredire un supérieur
· On doit toujours exprimer son opinion, même si elle vient contredire
directement celle d'un supérieur
· Les opinions et les idées ne doivent pas être communiquées
ouvertement
· Les arrangements sont conclus hors des réunions publiques
Ajoutez d’autres exemples…
·
·
Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité 111
·
[ Envisagez les implications de cette façon de voir le monde. Tentez de
comprendre ce qui motive votre interlocuteur. Demandez conseil si nécessaire
à des collègues de confiance afin de déterminer les façons d'aborder des
situations problématiques.
[ Soyez clair et respectueux dans la façon dont vous communiquez et
exprimez vos attentes. Dans la pratique, une opération de maintien de la paix
étant une structure hiérarchique, il existe des protocoles qui régissent les
modalités de la communication.
Diapositive
16
Langage corporel et gestes
[ Le langage corporel communique beaucoup de nondits. Il est couramment
accepté que seulement 7 % de la communication est verbale tandis que le
reste provient du ton de la voix et du langage corporel.
[ Ajoutons à cela que les gestes ont différentes significations dans différentes
cultures et nous avons une situation qui abonde en possibilités de
malentendus.
[ Par exemple, dans certains pays, un signal avec le pouce (thumbsup)
équivaut à dire que tout va bien. Dans d'autres, c'est un geste grossier.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
112 Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité
[ Si serrer la main poliment est accepté dans de nombreuses cultures, ce type
de contact physique n'est pas le bienvenu partout. De plus, dans certaines
cultures, il est acceptable qu'un homme serre la main d'un autre, mais pas celle
d'une femme.
[ Dans de nombreuses cultures, les hommes marchent fréquemment en se
tenant la main, et les femmes en font de même, ce qui témoigne de leur amitié
et de leur confiance réciproque. Dans d'autres pays, néanmoins, on interprète
qu'un homme qui en touche un autre en public lui exprime peutêtre une
attirance physique.
[ La seule solution consiste à trouver ce qui est ou non acceptable dans le pays
hôte et dans les différentes cultures de vos collègues, et de mettre le respect et
la tolérance en pratique.
[ Prenez le temps d'observer et familiarisezvous avec ce qui est approprié
sur le plan culturel. Demandez conseil à vos collègues si nécessaire.
Diapositive
17
Religion
[ Les soldats de la paix doivent être sensibilisés aux convictions et aux
coutumes religieuses en vigueur dans la région de la mission. Vous
constaterez qu'il existe une grande variété de religions parmi les habitants et
les autres soldats de la paix. Veuillez respecter toutes les religions y
compris les objets religieux et les lieux de culte.
Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité 113
Diapositive
18
Famille et rôles
[ Les liens familiaux sont essentiels à une culture. Dans de nombreuses
sociétés, les anciens sont hautement respectés. En règle générale, vous ne
vous ne risquez pas de commettre d’erreur en présentant vos respects aux
anciens.
[ Il est également important de comprendre la nature des liens familiaux
existant dans la communauté locale. Les attentes et les responsabilités
peuvent varier considérablement par rapport à celles du pays d'où vous venez.
[ Prenez le temps de connaître les rôles et les traditions locaux des
hommes et des femmes du pays hôte. Ils peuvent varier considérablement
selon les endroits.
[ N'oubliez pas que le respect que vous témoignez pour les coutumes et les
traditions locales reflète l'image de l'ensemble de l'opération de maintien de la
paix.
[ Si vous avez besoin d'informations spécifiques afin de pouvoir effectuer votre
travail, discutez avec votre conseiller pour l'égalité des sexes ou responsable
de la coordination pour l'égalité des sexes de la mission.
Remarque à l'instructeur : les questions spécifiques aux femmes, à la paix
et à la sécurité sont couvertes dans le Module 3.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
114 Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité
Diapositive
19
Code vestimentaire
[ Le code vestimentaire est très variable en fonction des cultures et il est fondé
sur les coutumes, climats et traditions religieuses en vigueur. La sensibilité et
la capacité d'adaptation aux normes vestimentaires et aux principes de pudeur
locaux lorsqu'on est en public peuvent faire beaucoup pour manifester du
respect et pour encourager l'établissement de liens avec la communauté hôte.
Diapositive
20
Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité 115
Conception du temps
[ La conception du temps et la façon de le gérer peuvent différer selon des
critères très variés, que renvoient en partie les normes culturelles. Toutefois, il
est important de ne pas faire de suppositions ni de généraliser
excessivement en la matière.
[ D'aucuns considèrent que « le temps, c'est de l'argent » tandis que d'autres
adoptent une perspective plus souple et peuvent prendre ce qui peut sembler
longtemps à « passer aux choses sérieuses ». Il est possible que l'on accorde
une grande valeur aux relations sociales qui peuvent faire partie intégrante de
la culture des affaires. Ceci peut provoquer des malentendus et des rancœurs
lorsque l'une ou l'autre de ces perspectives est imposée comme étant la
« bonne façon » de procéder.
[ « Etre à l'heure » est relatif au contexte dans lequel on se trouve. L'armée
possède sa propre définition de la ponctualité, de ce que signifie « être à
l'heure », qui peut se distinguer beaucoup des pratiques dans le civil ou des
habitudes de la communauté locale. Etre en retard revêt des significations
culturelles distinctes et ne doit pas nécessairement être considéré comme un
signe de manque de respect ou de considération. Tentez de réserver votre
jugement concernant la signification de diverses attitudes et pratiques
visàvis du temps.
Diapositive
21
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
116 Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité
Processus de communication
[ Une langue est spécifique à sa culture. Le choix des mots est toujours porteur
de nuances culturelles.
[ La communication fait intervenir la parole et l'écoute. Lorsque nous délivrons
un message (intention originale), nous employons la langue et les idiomes
de notre propre culture. Notre message intègre également nos normes et
valeurs culturelles.
[ L'auditeur entend notre message par l'intermédiaire du filtre de sa langue, de
son emploi d'idiomes, de ses normes et valeurs. Ainsi, le message reçu n'est
peutêtre pas le même que celui que nous avions l'intention d'envoyer. Le
message passe par les filtres du destinataire, pour être traduit dans le
système de compréhension de celuici.
Diapositive
22
Pour mieux communiquer
[ Pour faciliter la communication, utilisez des mots courants et vérifiez que
vous êtes compris aussi souvent que possible. Evitez l'emploi d'idiomes et
d'argot autant que possible.
[ Pour vérifier votre propre compréhension d'une communication,
paraphrasez ce que vous avez entendu à l'attention de l'orateur. Si quelque
chose vous échappe, demandez à la personne de répéter ou reformulez ce
qu'elle a dit.
Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité 117
[ Prévoyez suffisamment de temps pour que les participants puissent
prendre la parole et créez des occasions, au cours des réunions et des
discussions, pour que ceux qui prennent moins la parole puissent le faire.
[ La communication entre des cultures distinctes peut être ardue. N'oubliez pas
de rester patient et de le manifester dans le ton de votre voix et dans votre
langage corporel.
[ Si l'humour est une bonne chose, soyez conscient qu'il ne traverse pas bien les
barrières culturelles et risque donc de ne pas revêtir le sens souhaité, voire de
causer la confusion ou de choquer. Attention lorsque vous faites de
l'humour.
Diapositive
23
Apprendre des autres
[ Votre plus grande ressource culturelle se trouve chez vos collègues issus
du pays où vous êtes. Tout comme les bénéficiaires de l'assistance d'une
opération de maintien de la paix, ils ont vu et vécu beaucoup d'événements au
cours du conflit. Faites preuve d'empathie, mais tirez partie de leurs
connaissances du milieu ambiant pour poser des questions afin d'acquérir une
perspective de l'intérieur.
[ Favorisez une ambiance de travail où le personnel national est encouragé à
examiner les programmes au travers d'un filtre culturel.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
118 Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité
[ Posez des questions au personnel national sur ce que les personnes
extérieures ne comprennent souvent pas concernant leur pays et sur les
erreurs couramment faites, et efforcezvous de manifester du respect et de la
compréhension.
[ Tentez de savoir s'il y a des réunions locales ou des manifestations culturelles
auxquelles vous pouvez assister avec vos collègues pour en savoir davantage
sur la culture et établir des liens.
[ Vous travaillerez également avec des collègues internationaux venus du
monde entier durant votre mission. Ils apportent une richesse de perspectives
et des idées pour les tâches que vous devrez accomplir. Ils peuvent aussi
peutêtre apporter une expérience de travail issue d'autres missions et
cultures. Ces personnes peuvent également constituer une source d'aide et
d'orientations.
Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité 119
Activité pédagogique 3 : Etudes de cas
L'objet de cette activité faisant intervenir des études de cas est de permettre
aux participants d’examiner le sens et les répercussions d'actes courants et
de malentendus.
Temps nécessaire : 35 minutes pour la présentation de l'activité et les
consignes
20 minutes pour la discussion en petits groupes
25* minutes pour faire les comptes rendus (en prévoyant
5 minutes par groupe)
10 minutes pour le débriefing et la conclusion de l'activité
Durée totale : 1 heure * peutêtre davantage pour les comptes rendus
s’il y a beaucoup de petits groupes
Préparation :
1. Imprimez des exemplaires des différentes études de cas pour chaque
groupe. (12 par groupe) Les études de cas sont à la page suivante.
Indications concernant l'activité :
1. Répartissez les participants en groupes de 3 ou 4, sans excéder 8.
2. Expliquezleur qu'ils travailleront ensemble pendant environ 15 minutes
pour débattre de l'étude de cas qui leur aura été attribuée et apporter des
réponses aux questions. Informez les groupes qu'ils disposent d'environ 5
minutes pour « rendre compte » de leurs réponses au groupe dans son
ensemble.
3. Distribuez un document par groupe (études de cas et questions). Affectez
une étude de cas à chaque groupe. Vous pouvez éventuellement donner à
chaque groupe une deuxième étude de cas dans l'éventualité où il
terminerait rapidement la première.
4. Répondez, si nécessaire, aux questions pour clarifier le travail à effectuer.
5. Réunissez à nouveau tout le monde au bout d'un quart d'heure pour rendre
compte de leur étude de cas et des réponses trouvées.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
120 Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité
6. Posez des questions, le cas échéant, pour clarifier les réponses et
prévoyez du temps pour les éventuelles questions d'autres participants.
Soyez prêt à ouvrir le débat sur les ramifications possibles de réponses qui
pourraient déboucher sur des difficultés ou aller à l'encontre des politiques
de l'ONU.
7. Récapitulez les points soulevés et renforcez les messages clé de cette
section comme montré cidessous.
Scénarios
Scénario 1
« Harmonie dans le contrôle des mouvements »
Un pays européen était responsable du contrôle des mouvements lors d'une
opération de maintien de la paix au cours des années 1960. Les sousofficiers
responsables étaient stricts dans l'exercice de leur autorité. L'un des caporaux
avait un jour insisté auprès du commandant de la force qu'il fallait respecter
les règles stipulées par les Nations Unies.
Au cours de la rotation d'un contingent issu d'un pays musulman contributeur
de troupes, le vol prévu pour le contingent avait pris du retard à l'aéroport de
Sarajevo. Comme c'était l'heure de la prière, les membres musulmans du
contingent se sont agenouillés pour prier en direction de la Mecque. Entre
temps, on a appelé pour l'embarquement et l’avion allait décoller bientôt. Le
caporal devait suivre un emploi du temps serré et ne comprenait pourquoi les
troupes n'embarquaient pas. Il les a brutalement interrompus en pleine prière,
ce qui a contrarié les soldats musulmans du maintien de la paix et provoqué
une dispute.
Discussion en groupe :
1. Qu'avezvous appris de cet épisode ?
2. Quelles mesures auriezvous dû prendre pour assurer que les objectifs
de contrôle des mouvements seraient atteints sans causer de conflit
culturel ?
Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité 121
Scénario 2
« Un honneur de marcher main dans la main »
Un commandant nous a écrit pour nous relater combien il avait contenu son
embarras mais s'était senti plus tard gratifié d'apprendre qu'il avait été
hautement respecté tout le temps par un autre contingent de la même
mission.
« Mon contingent est arrivé parmi les premiers au port de notre nouvelle
mission. Nous étions plutôt bien organisés et équipés, ce qui est un peu
inhabituel pour ma nation.
« Nous avons aidé les membres d’un autre contingent pour la manipulation du
matériel, en matière de sécurité et d'appui pour le transport, entre autres
choses, quand ils sont arrivés. Ils étaient très hospitaliers et nous ont invités à
partager leur repas et tout ce qu'ils avaient d'autre. J'ai aussi été invité à
visiter leur camp une fois qu'ils s'étaient installés.
« Lorsque je suis arrivé le jour convenu, j'ai été surpris d'être accueilli à
l'entrée par le commandant de leur bataillon, qui avait le grade de colonel,
alors que je ne suis que major. En plus, il m'a fait visiter tout le camp en me
tenant la main.
« J'étais assez embarrassé parce que dans mon pays, les hommes ne se
donnent pas la main. C'est quelque chose qu'on ne fait qu’avec une femme.
« Plus tard, j'ai appris qu'il m'avait fait un honneur insigne en laissant tout le
monde voir qu'il me tenait la main. »
Discussion en groupe :
1. Qu'avezvous appris de cet épisode ?
2. Comment auriezvous réagi si vous aviez été le major ?
3. Quelles peuvent être des conséquences possibles des différentes
façons de réagir ?
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
122 Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité
Ñ Résumé des messagesclés
Remarque à l'instructeur : dans cette section, nous avons étudié les
façons de mettre en pratique le respect de la diversité.
· Le personnel de maintien de la paix doit être conscient des diversités et
des cultures qui les entourent et être sensibles aux domaines de points
communs et de différences.
· Le respect de la diversité est une valeur fondamentale du système des
Nations Unies et des stratégies spécifiques ont été énoncées.
· Nous avons tous des filtres culturels. Nous pouvons pratiquer la
conscience de nos propres opinions et partis pris.
· Notre langue, nos normes culturelles peuvent influer sur la
communication. C'est pourquoi il est important d'assurer la
compréhension mutuelle.
Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité 123
Module 4 – partie 3 : Contrôle des connaissances
Questions
1. Qu'entendon par « diversité » dans ce contexte ?
2. Quels types de diversités et de différences culturelles seriezvous susceptible de
rencontrer dans une opération de maintien de la paix et dans le payshôte ?
3. Comment l'ONU attendelle que son personnel manifeste du respect pour la
diversité ?
4. De quelles façons spécifiques pouvezvous pratiquer le respect de la diversité ?
5. De quelles façons pouvezvous améliorer la communication dans un
environnement culturellement varié ?
Réponses
1. Dans ce contexte, le terme « diversité » se rapporte aux différences telles que
l'ethnicité, la race, les antécédents professionnels, les convictions religieuses et
politiques, etc.
2. Les réponses possibles comprennent : la race, l'ethnicité, la langue, le sexe,
l'apparence physique, les capacités physiques, les normes vestimentaires, les
habitudes et les préférences alimentaires, la religion, la conception du temps, les
méthodes de travail et les façons d’établir les priorités, le langage corporel et le
sens des gestes, la façon de communiquer, etc.
3. L’ONU attend de son personnel qu'il manifeste du respect pour la diversité des
façons suivantes :
· Travailler de façon efficace avec des personnes de tous milieux
· Traiter toutes les personnes avec dignité et respect
· Traiter les hommes et les femmes de la même manière
· Témoigner du respect et de la compréhension visàvis des diverses
opinions et manifester cette compréhension dans le travail et la prise de
décisions au quotidien
· Examiner ses propres partis pris et comportements pour éviter les
réactions stéréotypées
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
124 Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité
· Ne pas pratiquer de discrimination à l'encontre d'un individu ni d'un
groupe
Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité 125
4. Les manières spécifiques de pratiquer le respect de la diversité comprennent
(mais de façon non limitative) :
· Prendre le temps d'observer et de se familiariser avec ce qui est
convenable sur le plan culturel
· Respecter la religion des autres comme nous respecterions nos
propres convictions
· Respecter les anciens
· Montrer de la sensibilité visàvis des normes vestimentaires et des
principes de pudeur et de convenance de la communauté hôte
· Réserver notre jugement concernant la signification de diverses
attitudes et pratiques visàvis du temps
· Chercher conseil auprès de nos collègues issus du pays où nous nous
trouvons et de ceux qui ont l'expérience du travail international et dans
les missions de maintien de la paix
5. Les manières d'améliorer la communication comprennent (mais de façon non
limitative) :
· L'emploi de termes courants et simples
· Eviter d'employer de l'argot, du jargon ou des idiomes
· Vérifier sa compréhension
· Communiquer l’intérêt qu’on a à comprendre
· Vérifier si on est compris
· Prévoir suffisamment de temps pour que les participants puissent
prendre la parole et créer des occasions pour que ceux qui prennent
moins la parole puissent le faire
· Etre conscient de son langage corporel et de son ton de voix, ainsi que
de l'incidence que cela peut produire
· Faire preuve de prudence lorsqu'on fait de l'humour et en être
conscient
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
126 Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité
Activité pédagogique optionnelle : La ligne de la diversité
Cette activité a pour objet de permettre d'illustrer brièvement des points
communs et des différences, ainsi que de dynamiser la session.
Remarque : dans ce contexte, contrairement à certains exercices sur la
diversité, cette activité n'est pas prévue pour encourager l'introspection des
participants dans leurs expériences d'appartenance à un secteur particulier de
la diversité. Elle vise simplement à permettre aux participants de constater
qu'ils ont des points communs et des différences qui dépassent les
nationalités, les professions et les cultures ethniques.
Cette activité nécessite un espace suffisamment grand pour permettre des
déplacements aisés.
Temps nécessaire : 23 minutes pour la présentation de l'activité et les
consignes
57 minutes pour les déplacements
Durée totale : 10 minutes
Préparation :
1. Divisez la salle en deux par son milieu. Si vous le souhaitez, vous pouvez
marquer le milieu de la salle à l'aide de ruban adhésif ou de ficelle.
2. Préparez plusieurs exemples de différences/points communs que vous
pourrez citer. Veillez à choisir des exemples qui ne prêtent pas à
controverse pour éviter que les gens soient obligés de faire des choix
délicats sur ce qu'ils souhaitent révéler sur leur personne.
Indications concernant l'activité :
1. Pour commencer, demandez aux participants de se mettre tous d'un côté
de la salle.
2. Expliquez qu'il s'agit d'une activité rapide pour leur permettre de découvrir
des points communs et des différences entre eux.
3. Expliquez que vous allez faire des affirmations et que les personnes
auxquelles elles s'appliquent devront aller de l'autre côté de la salle.
Précisez que vous ne ferez aucune affirmation embarrassante ni délicate
et que les questions sont simples.
Module 4 – partie 3 : le respect de la diversité 127
4. Commencez en demandant de se déplacer de l'autre côté de la salle à
tous ceux qui : (complétez). Voici des exemples : « Que ceux qui aiment le
cricket aillent de l'autre côté de la salle. » « Que ceux qui viennent d'Inde
aillent de l'autre côté de la salle). Que ceux dont ce n'est pas le cas
restent de l'autre côté de la salle. »
Exemples possibles :
· Originaire de l'hémisphère sud/nord
· A déjà travaillé dans une opération de maintien de la paix
· Parle une langue spécifique (par ex., le français. Citez des langues
probables.)
· Est d'une certaine nationalité (citez des nationalités que possèdent des
participants)
· Aime pratiquer un sport (ou la lecture, le cinéma, ou un art quelconque,
etc.)
· Est végétarien
· Vient d'une famille nombreuse
· Est enfant unique
· Est marié/célibataire
5. Continuez à donner des exemples en demandant à chaque fois aux
personnes auxquelles ces énoncés s'appliquent de se déplacer de l'autre
côté de la salle. Faites en sorte de panacher les exemples de façon que
tout le monde ait l'occasion de changer de côté.
6. Faites entre 10 et 15 affirmations, en laissant chaque fois à chacun le
temps de voir avec qui il/elle se trouve.
7. Lorsque vous avez terminé, demandez aux participants ce qu'ils ont
remarqué. Certains vous diront peutêtre que par moment, ils se sont
trouvés dans un groupe, puis dans un autre, et qu'ils n'ont pas cessé de
changer de groupe. Ils remarqueront peutêtre qu'ils ont des points
communs avec pratiquement tout le monde.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
128 Module 4 – partie 4 : la sûreté et la sécurité
But
Cette session se distingue des autres dans cette formation de base préalable
au déploiement car elle ne fournit pas de thèmes de discussion spécifiques ni
de diapositives. Elle a plutôt pour objectif d'orienter les directeurs de cours et
les instructeurs sur les façons de préparer les sessions sur la sécurité et la
sûreté dans les activités de maintien de la paix (sécurité, sécurité routière,
santé et gestion du stress). Bon nombre de ces sujets nécessitent d'être
adaptés en fonction des participants, des installations de formation et du
matériel disponibles, des informations spécifiques à la mission et des
exigences nationales supplémentaires en matière de formation à la sécurité et
à la sûreté qui peuvent être plus strictes que celles de l'ONU.
Ainsi, cette partie vise à informer les instructeurs au sujet des principales
questions de sécurité (telles que la sécurité routière, la santé) et de sûreté (y
compris la gestion du stress) dans les opérations de maintien de la paix de
l'ONU, qu'il convient de prendre en compte lors de l'élaboration de sessions
relatives à la sécurité et à la sûreté. Les instructeurs doivent chercher à
concevoir les sessions de façon à informer tous les participants au sujet des
risques pour leur sécurité et leur sûreté ainsi que des outils d'atténuation de
ces risques (sécurité personnelle, sécurité routière, santé et le cas échéant,
gestion du stress) disponibles.
Résultats d’apprentissage
Les pages qui suivent procurent aux directeurs de cours et aux instructeurs
des conseils pour la conception des formations en matière de sûreté et de
sécurité routière, pour assurer l'accès aux informations relatives à la santé,
aux immunisations et à la médecine préventive préalable au déploiement, et à
toute formation complémentaire en matière de gestion du stress. La liste des
objectifs pédagogiques pour chaque section se trouve cidessous.
Conception de la formation en matière de sûreté
Au terme de cette session :
1. Les participants connaîtront le système de gestion de la sécurité de l'ONU,
notamment du système des phases de sécurité de l'ONU.
Module 4 – partie 4 : la sûreté et la sécurité 129
2. Ils se seront familiarisés avec les procédures d'habilitation de sécurité pour
l'affectation de personnel à une mission de l'ONU.
3. Le personnel admissible (obligatoire pour tous les civils et les militaires et
officiers de police déployés individuellement ; et recommandé pour les
commandants de contingent et d'unité de police constituée) auront suivi le
la formation en ligne* « Notions de base et avancées de sécurité sur le
terrain » (B/ASITF).
· *Lorsque les instituts de formation aux opérations de paix ne sont pas
suffisamment équipés en informatique, il suffit que le personnel
admissible soit informé de son obligation d'effectuer la formation dès
son arrivée en mission.
Conception de la formation en matière de sécurité routière
Au terme de cette session, les participants pourront :
1. Citer les quatre principales règles de l'ONU en matière de sécurité routière,
et
2. Expliquer que le personnel de maintien de la paix doit posséder un permis
de conduire de l'ONU pour conduire un véhicule de l'ONU et les modalités
pour en obtenir un.
Conception de la formation en matière de santé,
d'immunisation et de prophylaxie
Au terme de cette session, les participants :
1. Se seront familiarisés avec les mesures adéquates à prendre en matière
d'hygiène personnelle et alimentaire, et avec les comportements
personnels qui peuvent protéger leur santé au cours de leur mission.
2. Auront pris connaissance des vaccinations exigées et recommandées pour
leur mission, et les auront faites ;
3. Auront pris connaissance des mesures de prophylaxie exigées et
recommandées pour leur mission, et en auront bénéficié.
· (Si des sessions sont ajoutées sur les notions de base de premiers
secours ou la gestion du stress, qui doivent être dispensées par des
professionnels dûment certifiés, les instructeurs devront définir les
objectifs pédagogiques adaptés au public spécifique auquel ils
s’adresseront.)
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
130 Module 4 – partie 4 : la sûreté et la sécurité
Séquence pédagogique
Les sections cidessus peuvent être divisées pour être dispensées
séparément ou présentées comme un tout, en fonction de ce que l’instructeur
jugera bon. En principe, il convient mieux de présenter toutes ces sessions
après le Module 1, car la plupart des thèmes sont liés aux Principes
fondamentaux des opérations de maintien de la paix du Module 1, Partie 2.
Le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) reconnaît que
des sujets tels que la santé, et plus particulièrement, les dispositions à
prendre en matière d’immunisations et/ou de prophylaxie relèvent souvent de
la responsabilité d’organisations ou d’institutions autres que l’institut pour la
formation au maintien de la paix qui dispense la formation sur les autres sujets
relatifs aux normes de formation préalables au déploiement des opérations de
maintien de la paix. Ainsi, ces thèmes peuvent être abordés en un lieu et
place distincts de ceux où est organisé le reste du cours de formation
préalable au déploiement. Ce type d’enchaînement est acceptable à condition
que l’institut pour la formation au maintien de la paix soit en mesure de
prouver que tous les sujets de cette section sont traités efficacement et que
les politiques du DOMP/DAM cidessous sont correctement appliquées. Cette
documentation devra être fournie au DOMP par tout institut pour la formation
au maintien de la paix qui fait une demande d’habilitation à dispenser des
cours de formation.
Durée
Les durées présentées cidessous sont les durées minimales recommandées.
Des activités et discussions supplémentaires peuvent être ajoutées s'il reste
du temps.
La sécurité routière peut être présentée sous forme de briefing ou, lorsqu’il
existe des installations, elle peut comprendre des exercices pratiques de
conduite de façon à garantir que les participants soient en mesure de réussir
l’examen du permis de conduire en mission (comme décrit à la page 137).
La section relative à la santé comprend un panachage d’applications pratiques
liées aux immunisations et à la prophylaxie nécessaire à la mission où les
participants seront déployés, et de briefings et /ou de documents concernant
l’hygiène personnelle et alimentaire.
Profil des instructeurs
Notions de base et avancées de sécurité sur le terrain est une formation à
suivre en ligne qui ne nécessite pas l'intervention d’un instructeur. S’il est
envisagé de compléter le cours offert en ligne, ou si des informations
spécifiques à la mission sont fournies aux unités de police constituées ou aux
contingents, il est préférable que ce soit assuré par un instructeur doté
d’expérience dans une opération de maintien de la paix de l’ONU après la
création du Département de la sûreté et de la sécurité (DSS) à la fin de 2004.
Il est préférable que la sécurité routière soit présentée par quelqu'un ayant
une expérience pratique de la conduite et, dans la mesure du possible, des
dangers de la circulation dans les opérations de maintien de la paix.
Les Dispositions en matière d’immunisations, de prophylaxie et les
informations afférentes doivent être abordées par un fournisseur de soins de
santé certifié, telle qu’un(e) infirmier/infirmière ou un médecin. De la même
façon, s’il est prévu de dispenser une session sur les premiers secours, elle
devra être assurée par un professionnel certifié.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
132 Module 4 – partie 4 : la sûreté et la sécurité
Si ce sujet est prévu, la gestion du stress devra être assurée par un
professionnel certifié ou, s'il n'y en a pas, les instructeurs peuvent utiliser le
cours en ligne présenté à la page Error! Bookmark not defined..
Préparation
Préparation d'ordre général
La préparation dépendra en grande partie de la façon dont les instructeurs
auront conçu les sessions sur la sécurité, la sécurité routière, la santé et la
gestion du stress.
Pour les cours utilisant Notions de base et avancées de sécurité sur le terrain :
1. les instructeurs pourront choisir d’indiquer où et quand les participants
seront censés effectuer le cours dans le cadre de cette formation
spécifique. Si c’est le cas, il faudra en confirmer le lieu au préalable.
2. Les instructeurs peuvent accéder au cours sur Internet (en anglais,
français, espagnol, arabe, chinois et russe) à http://dss.un.org/bsitf
Remarque : cliquez sur la version française lorsque vous serez sur la page
du site)
Ces sites donnent le meilleur résultat sur Windows XP avec Internet Explorer
6 ou 7. S’ils rencontrent des problèmes pour y accéder, les instructeurs
peuvent faire une demande de CDroms à peacekeepingtraining@un.org.
4. Pour entrer dans le cours, l’utilisateur doit saisir son nom et mot de passe.
Le nouvel utilisateur utilisera le champ du mot de passe pour choisir le
sien. Si l’association nom/prénom est trouvée dans le système, celuici
vérifiera s'il correspond au mot de passe déjà entré et le cas échéant,
permettra à l'utilisateur de retourner au marquepage où il s’était arrêté
dans le cours. Si les mots de passe ne correspondent pas, il permettra à
l’utilisateur de a) réessayer ou b) de s’identifier comme nouvel utilisateur
(par ex., « Je suis un autre Jean Duval et je ne sais pas qui est cet autre
Jean Duval ». Et dans ce cas, il ouvrira un deuxième compte avec le mot
de passe saisi.
5. Les instructeurs devront également s’assurer que les participants
organisant leur propre déplacement en mission (ou l’institution ou bureau
Module 4 – partie 4 : la sûreté et la sécurité 133
qui organise le déplacement) ont fait une demande d’habilitation de
sécurité pour les déplacements du personnel militaire et de la police ainsi
que pour les civils. Les informations relatives à la procédure d'habilitation
de sécurité de l’ONU sont disponibles sur :
http://157.150.164.9/extranet/Tools/ISECT/tabid/59/Default.aspx
Remarque : préparation de la version française en cours
Préparation spécifique à la mission
1. Il convient que les instructeurs téléchargent les Dossiers d'information
préalable au déploiement pertinents à la mission de chaque participant et
de s’assurer qu’ils en ont reçu un exemplaire. Ceuxci peuvent être
téléchargés au pôle Ressources du maintien de la paix de l’ONU à :
http://peacekeepingresourcehub.unlb.org (Version française non
disponible).
Références
· Manuel relatif à la sécurité sur le terrain de l’ONU, janvier 2006
· Notions de base de sécurité sur le terrain : protection, santé et bienêtre
des fonctionnaires (ST/SGB/2003/19). Organisation des Nations Unies,
9 décembre 2003.
· Politique du DOMP sur l’applicabilité de l’arrangement du système de
gestion de la sécurité des Nations Unies au personnel militaire et de
police déployé individuellement dans des missions du DOMP ou
dirigées par le DAP. Mai 2008
· Manuel de transport de surface destiné au terrain, Département de
l'appui aux missions (DAM), Organisation des Nations Unies,
septembre 2007.
· Directives médicales pour les opérations de maintien de la paix du
DOMP/DAM Prophylaxie, diagnostic et traitement contre le paludisme,
2003
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
134 Module 4 – partie 4 : la sûreté et la sécurité
Notes de session
Veuillez noter : que toutes les remarques de la Partie 4 sont destinées à l'instructeur
alors que ce n’est pas le cas pour les points à aborder.
Introduction
Remarque à l'instructeur : le Module 4, Partie 4 procure aux directeurs de
cours et aux instructeurs des conseils pour la conception des formations en
matière de sûreté et de sécurité routière, pour assurer l'accès aux
informations relatives à la santé, aux immunisations et à la médecine
préventive préalable au déploiement, et à toute formation complémentaire
en matière de gestion du stress. Ces différents sujets peuvent être
dispensés séparément, au moyen de supports divers, des distributions de
documents et de briefings aux exercices pratiques pour vérifier que les
participants sont en mesure d'appliquer leurs compétences.
Il est vivement conseillé aux instructeurs de visiter régulièrement le site du
pôle Ressources du maintien de la paix de l’ONU
(http://peacekeepingresourcehub.unlb.org) Version française non disponible
pour trouver d'autres instruments de formation concernant ces soussections et
des informations complémentaires spécifiques à la mission sur la sécurité et les
questions de santé.
Conception de la formation en matière de sûreté
Remarque à l'instructeur : le Système de gestion de la sécurité des
organismes des Nations Unies impose des arrangements à l’échelle du
système de l’ONU pour la protection du personnel civil et des biens des
Nations Unies, pour la police des Nations Unies déployée individuellement,
les officiers d’étatmajor et les experts militaires en mission (observateurs
militaires, officiers de liaison militaires, des contrôleurs des armements, etc.).
Il ne couvre pas les contingents militaires ni les unités de police constituées
déployées dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies, qui
sont chargées d’assurer leur propre sécurité. Ainsi, dans le cadre de la
formation préalable au déploiement, il convient de personnaliser les
sessions de formation à la sécurité aux différents types de personnels
suivant la formation.
Module 4 – partie 4 : la sûreté et la sécurité 135
Mis à part dispenser une formation en matière de sécurité, dont les grandes
lignes suivent, les instructeurs doivent également savoir qu’il est exigé des
civils et des personnels militaires et de police déployés individuellement
d’avoir une habilitation de sécurité pour se rendre à leur mission. Les
centres de formation au maintien de la paix (et/ou toute institution pertinente
qui organise les déplacements des militaires et des officiers de police
déployés individuellement) doivent s’assurer que tous les personnels ont
reçu une habilitation de sécurité préalablement à leur départ en mission et
en faire la demande à leur homologue de l'ONU. Les civils et tout personnel
ayant déjà une adresse de courriel de l’ONU pourront faire une demande
d’habilitation de sécurité par voie électronique au Système intégré des
contrôles de sécurité et du suivi des déplacements (site du Département de
la sûreté et de la sécurité (DSS) de l’ONU à
http://157.150.164.9/extranet/Tools/ISECT/tabid/59/Default.aspx)
Remarque : version française en cours de préparation
Pour toute assistance concernant l’obtention des habilitations de sécurité, veuillez
prendre contact avec dsshelp@un.org.
Pour les cours de formation auxquels participent des civils ou des
militaires ou officiers de police déployés individuellement, il convient
que les instructeurs conçoivent la session relative à la sécurité en s’aidant
du cours Notions de base et avancées de sécurité sur le terrain (B/ASITF),
qui constitue la formation minimum requise pour les Nations Unies. Ces
cours B/ASITF permettent au personnel de se familiariser avec les
structures et fonctions du système de gestion de la sécurité de l’ONU, les
rôles du fonctionnaire chargé des questions de sécurité, les menaces
courantes à la sécurité et comment les confronter, les Normes minimales de
sécurité opérationnelle et les rudiments de gestion du stress.
Avant de partir en mission, les civils doivent suivre le cours B/ASITF. Dans
la mesure du possible, tous les personnels militaires et de la police déployés
individuellement doivent également avoir suivi les deux cours de formation
en ligne préalablement à leur déploiement. Dans le cas où le personnel civil
ou militaire déployé individuellement n’a pas d’accès à l’informatique, il
devra suivre les cours B/ASITF dès son arrivée en mission. Lorsque les
instituts de formation au maintien de la paix sont équipés du matériel
informatique adéquat, il convient que les instructeurs conçoivent la session
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
136 Module 4 – partie 4 : la sûreté et la sécurité
de formation à la sécurité de façon à permettre au personnel précédemment
cité d’effectuer la formation minimum requise en sécurité pendant la
formation préalable au déploiement. Veuillez vous reporter aux notes de
préparation au début de cette section pour de plus amples informations
concernant l’accès au cours B/ASITF.
Le personnel ayant suivi les cours B/ASITF est requis de conserver un
exemplaire du certificat attestant de cette formation. Il lui sera demandé de
le présenter à l’administration à l’arrivée en mission, voire même à d’autres
occasions au cours du déploiement.
Outre les cours B/ASITF, ou dans les endroits ne comptant pas
d’installations informatiques permettant de les suivre préalablement au
déploiement, les instructeurs devront fournir aux participants des
informations complémentaires sur le Système de gestion de la sécurité et le
Système de phases de sécurité de l’ONU dont les grandes lignes sont
présentées dans le chapitre 5 « Planification de la sécurité sur le terrain » du
Manuel relatif à la sécurité sur le terrain qui peut être téléchargé sur le site
du pôle Ressources du maintien de la paix de l’ONU à
http://peacekeepingresourcehub.unlb.org (Version française non disponible)
Les instructeurs qui le souhaitent peuvent compléter la formation B/ASITF
par des informations spécifiques à la mission ou par des formations
existantes pertinentes (par ex., pour les personnes dont le déploiement est
prévu dans des missions où les mines antipersonnel constituent une
menace, ils peuvent intégrer le cours de formation en ligne de sensibilisation
aux mines antipersonnel du Bureau de la lutte antimines des Nations Unies,
qui peut être téléchargé à partir de la boîte à outils du formateur à :
http://peacekeepingresourcehub.unlb.org) (Version française non disponible)
Il est conseillé aux les instructeurs d'adapter les cours de formation destinés
aux contingents militaires ou aux unités de police constituées avec des
informations spécifiques à la mission qui se trouvent dans les Dossiers
d'information préalable au déploiement qui sont disponibles au pôle
Ressources du maintien de la paix de l’ONU à
http://peacekeepingresourcehub.unlb.org (Version française non disponible)
dans leurs propres sources nationales et dans les exercices relatifs aux
leçons tirées de l’expérience.
Module 4 – partie 4 : la sûreté et la sécurité 137
En outre, il est recommandé que les commandants de contingents ou
d’Unités de police constituées et les agents de liaison et/ou de coopération
civilomilitaire (CIMIC) effectuent le cours de formation en ligne B/ASITF afin
de se familiariser avec le Système de gestion de la sécurité de l’ONU ; les
instructeurs peuvent également concevoir une session sur le Système de
gestion de la sécurité de l’ONU et le Système de phases de sécurité de
l’ONU comme expliqué dans le chapitre 5 du Manuel relatif à la sécurité sur
le terrain (téléchargeable à partir de
http://peacekeepingresourcehub.unlb.org )(Version française non disponible)
Il convient d’intégrer à la formation préalable au déploiement les éventuelles
exigences supplémentaires en matière de formation à la sécurité des
gouvernements nationaux aux normes minimales de formation en matière de
sécurité énoncées dans ce document. .
Conception de la formation en matière de sécurité routière
Les accidents de la route font partie des causes les plus courantes de
blessures et de décès du personnel de l’ONU sur le terrain, en raison de la
fréquence et de la sévérité des incidents impliquant des véhicules. Plusieurs
facteurs peuvent expliquer ceci, l'état des routes et de la circulation dans les
régions spécifiques des missions, ainsi que des facteurs climatiques et
l'expérience des conducteurs. Par conséquent, il faut respecter des règles,
des réglementations et des attentes lors de l’utilisation de véhicules fournis
par l’ONU et de leur maîtrise dans le cadre des opérations de maintien de la
paix des Nations Unies.
En utilisant les informations cidessous et le cas échéant, le Manuel de
transport de surface pour le terrain, les instructeurs doivent intégrer les
informations pertinentes sur la sécurité des conducteurs de façon à
s’adapter le mieux possible au public cible de participants. Cette session a
pour objectif de préparer tous les participants qui conduiront un véhicule de
l’ONU à réussir l’examen du permis de conduire de l’ONU dès leur arrivée
en mission. Les instructeurs souhaitant ajouter des informations plus
détaillées concernant les techniques de conduite défensive peuvent utiliser
le Module de sécurité routière de l’ensemble de Modules de formation
spécialisée destinée aux agents de police de l’ONU (cette documentation
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
138 Module 4 – partie 4 : la sûreté et la sécurité
peut être téléchargée au pôle Ressources du maintien de la paix de l’ONU à
http://peacekeepingresourcehub.unlb.org). (Version française non
disponible)
Le personnel de maintien de la paix qui devra conduire des véhicules de
l’ONU (police des Nations Unies, experts militaires en mission, civils et,
selon le contexte, membres de contingents) doit connaître les principales
règles de sécurité routière qui s’appliquent à toutes les opérations de
maintien de la paix des Nations Unies (par exemple par un briefing, un
document distribué, etc.). Ces règles se résument comme suit :
1. Le port de la ceinture de sécurité est obligatoire lors des déplacements
dans un véhicule de l’ONU
2. La conduite en état d’ivresse ou sous l’influence de drogues est strictement
interdite
3. Il est interdit aux conducteurs de véhicules de l’ONU d’utiliser des
téléphones portables alors que le véhicule est en mouvement
4. Les limitations de vitesse, telles que stipulées pas les autorités locales et à
l’ONU, doivent être respectées à tout moment.
Les instructeurs doivent également informer les participants que le
personnel de maintien de la paix assistera à un briefing sur le code de la
route et les règles et conditions de sécurité routière dès leur arrivée en
mission. En outre, ils devront réussir l'examen du permis de conduite de
l'ONU. Nul ne sera autorisé à conduire un véhicule de l’ONU sans être
titulaire d’un permis de conduire de l’ONU en cours de validité délivré
par la mission en question. Le personnel de maintien de la paix ne pourra
obtenir un permis de conduire en cours de validité qu’à condition d'être
détenteur d'un permis de conduire national/international/militaire en cours de
validité et d’avoir réussi l'examen de conduite de l'ONU dès l’arrivée en
mission. Les personnels doivent se munir de leur permis de conduire
national afin de pouvoir le présenter pour être autorisé à passer l’examen de
conduite de l’ONU.
Le personnel de maintien de la paix a le droit de se présenter au plus trois
fois à l’examen théorique et pratique du permis de conduire de l’ONU. Les
agents de police et les experts militaires de l’ONU en mission qui échoueront
Module 4 – partie 4 : la sûreté et la sécurité 139
à l’examen à la troisième tentative pourront être rapatriés dans leur pays
d'origine.
Il est vivement recommandé aux instructeurs de prévoir des exercices
pratiques de conduite dans leurs cours ; ils indiqueront le lieu et les
horaires de ces exercices.
Afin de préparer les exercices pour le lieu où les participants vont se
déployer en mission, les instructeurs devront s’informer en consultant la
documentation informative préalable à l’arrivée pour vérifier si la conduite est
à gauche ou à droite dans le pays. Dans l'ensemble, la plupart des missions
de maintien de la paix utilisent des 4 x 4 et les instructeurs peuvent utiliser
ces mêmes véhicules lors des exercices pratiques chaque fois que ce sera
possible. Il convient de concevoir les exercices de façon à ce que les
participants puissent pratiquer toutes les compétences qui seront examinées
pour le permis de conduire de l’ONU comme présentées dans le paragraphe
suivant.
Pour réussir l’examen du permis de conduire de l’ONU en mission, les
participants doivent savoir :
· Manœuvrer le véhicule dans la circulation en toute sécurité
· Changer de vitesse et maîtriser l’embrayage
· Démarrer et arrêter le véhicule en côte
· Utiliser correctement les clignotants et au moment opportun
· Respecter la signalisation et les feux de circulation routière
· Vérifier en temps opportun que la voie est libre dans toutes les
directions avant d’entreprendre de changer de file, de tourner ou de
doubler un véhicule
· Aborder les intersections/carrefours/rondspoints
· Tourner à gauche et à droite dans la circulation et faire un demitour en
trois temps
· Respecter les règles de dépassement des véhicules
· Négocier les virages en toute sécurité
· Se garer en toute sécurité et être capable de reculer pour se garer dans
une place de stationnement
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
140 Module 4 – partie 4 : la sûreté et la sécurité
· Effectuer un arrêt d’urgence maîtrisé
· Anticiper et réagir en cas de changement des conditions routières et
avoir conscience de la présence d’autres utilisateurs de la route, y
compris de piétons et de cyclistes.
Assurer l’accès à la formation en matière de santé, d'immunisation
et de prophylaxie préalablement au déploiement
Venant s’ajouter aux accidents de la circulation, les maladies, graves ou
non, constituent un autre danger courant pour la sécurité des personnels de
maintien de la paix. C’est pourquoi il convient d’inclure des briefings sur la
protection de la santé des personnels de maintien de la paix en mission et
de s’assurer qu’ils ont fait les vaccins appropriés et bénéficié d’une
médecine préventive (prophylaxie) préalable au déploiement.
Les instructeurs devront vérifier que tous les personnels de maintien de la
paix connaissent les mesures pertinentes à prendre en matière d'hygiène
personnelle et alimentaire ainsi que les comportements personnels qui
peuvent protéger leur santé. Ils peuvent également rappeler aux participants
les dangers du VIHsida, ou faire le lien avec la session prévue à ce sujet,
qui inclut également des informations sur les comportements personnels qui
minimisent les risques de contracter le VIH et d'autres infections
sexuellement transmissibles.
¥ Polycopié : il est conseillé aux instructeurs de distribuer aux participants les
Conseils pour assurer son hygiène personnelle et alimentaire dans
l’environnement d’une opération de maintien de la paix (voir page suivante). Si
vous fournissez ce document à des officiers subalternes ou des unités de
police constituées, il est préconisé de le faire traduire dans la langue locale ou
d’employer d’autres méthodes le cas échéant, afin d’assurer que tout le
monde en comprend pleinement le contenu.
Les instructeurs doivent également s’assurer que tous les personnels de
maintien de la paix connaissent les vaccinations obligatoires et
recommandées ainsi que la médecine préventive (prophylaxie) préconisée
pour leur mission, et que ces informations leur sont communiquées par un
professionnel de la santé certifié. Les informations concernant les
vaccinations obligatoires et recommandées se trouvent dans le Dossier
d'information préalable au déploiement spécifique à la mission qui peut être
Module 4 – partie 4 : la sûreté et la sécurité 141
téléchargé à partir de : http://peacekeepingresourcehub.unlb.org (Version
française non disponible)
En outre, les instructeurs doivent s’assurer que les Directives médicales
pour les opérations de maintien de la paix du DOMP/DAM : prophylaxie,
diagnostic et traitement du paludisme, sont suivies par le personnel ou les
unités se déployant dans des pays ou des régions où le paludisme est
courant, en particulier le paragraphe 3, qui stipule :
« En raison des impératifs opérationnels d’une mission de maintien de la
paix, tous les membres de la mission prendront un traitement
prophylactique, qui peut être administré sans danger pendant au moins un
an ».”
S’ils forment des contingents, les instructeurs doivent fournir au personnel
médical du contingent un exemplaire des Directives médicales pour les
opérations de maintien de la paix du DOMP/DAM : prophylaxie, diagnostic et
traitement du paludisme.
Le cas échéant, ils sont également encouragés à intégrer une leçon sur les
premiers secours qui sera dispensée par un professionnel certifié.
Lorsque les gouvernements nationaux ont des exigences médicales
supplémentaires, il convient de les intégrer également dans la formation
préalable au déploiement.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
142 Module 4 – partie 4 : la sûreté et la sécurité
Conseils pour assurer son hygiène personnelle et alimentaire dans
l’environnement d’une opération de maintien de la paix
Une bonne hygiène personnelle constitue le meilleur moyen
pour éviter de tomber malade !
Ayez toujours une bonne hygiène personnelle et lavezvous régulièrement
avec de l'eau non contaminée.
Mangez des aliments variés et sains.
Faites régulièrement de l’exercice.
Habillezvous de façon à vous protéger.
Vérifiez que votre peau ne présente pas de traces de piqûres ni de
morsures.
Aérez vos bottes et faitesles sécher régulièrement pour y empêcher la
prolifération de bactéries.
Si possible, repassez régulièrement tous vos vêtements pour tuer
microbes, insectes ou bactéries.
Soyez prudent lorsque vous consommez de l’alcool et évitez de prendre
des drogues à usage récréatif.
N’ayez aucun rapport sexuel sans préservatif.
Assurezvous toujours que ce que vous mangez et buvez est
sans danger !
Buvez uniquement de l’eau en bouteilles ou provenant de conteneurs
libellés « eau potable ».
S’il n’y a pas d’eau potable, faites bouillir l’eau pendant au moins 10
minutes, ou utilisez des comprimés de purification d’eau, en laissant agir
les comprimés suffisamment longtemps.
Ne conservez jamais plus de 6 heures des bouteilles de boissons
ouvertes.
La viande doit être bien cuite (et non saignante ou bleue).
Les œufs doivent être totalement coagulés avant d’être consommés.
Module 4 – partie 4 : la sûreté et la sécurité 143
Si vous entreposez de la nourriture, conservezla dans des récipients
hermétiquement fermés.
Mangez uniquement des aliments produits dans des installations non
contaminées ou homologuées et utilisez des ustensiles de cuisine
propres.
Pour limiter la propagation des rongeurs, mangez uniquement dans les
zones prévues à cet effet.
Entretien de votre « espace personnel »
Utilisez des écrans grillagés ou des moustiquaires pour couvrir les
ouvertures de portes et de fenêtres à tout moment.
Dans les zones de paludisme, de dengue ou de maladies dont les
moustiques sont les vecteurs, dormez toujours sous une moustiquaire.
Maintenez toutes les surfaces propres en les nettoyant régulièrement.
Ne mangez pas ou ne laissez pas de nourriture sur un lit ou à proximité
d'un lit afin de ne pas attirer de rongeurs ni d’insectes.
Si possible, aérez régulièrement votre couchage en plein soleil pour tuer
tous microbes, insectes ou bactéries.
Changez et lavez votre couchage régulièrement.
Entretenir une bonne hygiène dans l’enceinte et les espaces
communs
Maintenez les installations et les espaces communs propres et rangés à
tout moment.
Assurezvous de la bonne élimination des restes de nourriture.
Assurezvous de l’élimination sanitaire des déchets liquides et solides.
Maintenez toutes les pièces propres, suffisamment aérées et protégées
des rongeurs et des insectes.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
144 Module 4 – partie 4 : la sûreté et la sécurité
Eliminez les zones où peuvent proliférer les animaux ou insectes porteurs
de maladies comme par exemple, les bassins d’écoulement et les flaques
d’eau de pluie.
Gestion du stress
Remarque à l'instructeur : le cas échéant, les instructeurs qui le souhaitent
peuvent compléter la formation sur la gestion du stress qui se trouve dans
Notions de base et avancées de sécurité sur le terrain par leur propre
session sur la gestion du stress. Ils sont encouragés à élaborer leurs
propres sessions nationales en fonction du contexte et de leur expérience en
opérations de maintien de la paix de l’ONU. Ceux qui cherchent un modèle
de session pour l’adapter à leurs besoins peuvent se rendre sur :
www.unssc.org/web/programmes/LS/sm/WELCOME.HTM (Version
française non disponible)
Module 4 – partie 4 : la sûreté et la sécurité 145
Module 4 – Partie 4 : Contrôle des connaissances
Cette partie procure des conseils aux instructeurs concernant les
instruments de contrôle des connaissances qu'ils peuvent utiliser lorsqu’ils
concevront les sessions spécifiques de formation comme présenté
précédemment.
Sécurité
Notions de base et avancées de sécurité sur le terrain (B/ASITF) comprend un
contrôle des connaissances en fin de cours. Si les participants de réussissent pas le
test final, ils ne peuvent pas imprimer leur certificat. Le personnel arrivant en mission
sans certificat devra effectuer le B/ASITF à nouveau jusqu’à réussir le test, ce qui
permettra d’imprimer le certificat.
S’ils n’utilisent pas les cours B/ASITF, les instructeurs peuvent utiliser les questions
supplémentaires de contrôle des connaissances qui suivent :
Questions :
1. Qui est le plus haut fonctionnaire de l’ONU responsable des arrangements de
gestion de la sécurité du système des Nations Unies dans un pays spécifique ?
2. De quelle façon l’ONU s’assuretelle que les arrangements de sécurité sont
gérés et coordonnés de façon intégrée entre tous les organismes, les
programmes, les bureaux de l’ONU et les opérations de maintien de la paix dans
un pays ?
3. Citez les cinq phases de sécurité de l’ONU.
4. Pour quelles raisons l’ONU exigetelle une habilitation de sécurité pour les
déplacements ?
Réponses :
1. Le responsable désigné
2. Par l’établissement d’une équipe de coordination du dispositif de sécurité de
l’ONU.
3. Les cinq phases de sécurité de l’ONU sont :
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
146 Module 4 – partie 4 : la sûreté et la sécurité
· Phase Un Mesures de précaution
· Phase Deux Limitation des déplacements
· Phase Trois Réinstallation
· Phase Quatre Operations d’Urgence/
· Phase Cinq Evacuation
4. Pour que le responsable désigné et l’équipe de coordination du dispositif de
sécurité sachent qui est au lieu d’affectation à tout moment donné, tout
déplacement au lieu d’affectation lors de toute phase de sécurité déclarée
requiert une habilitation accordée par le responsable désigné. .
Sécurité routière
Les modules de formation spécialisés destinés aux agents de police comportent un
module sur la sécurité routière avec un contrôle des connaissances que les
instructeurs peuvent utiliser en association avec cette section des Modules de
formation de base préalable au déploiement. Les documents sont disponibles sur :
http://peacekeepingresourcehub.unlb.org (Version française non disponible)
Santé
Les participants saventils tous quelles sont les vaccinations obligatoires et
recommandées pour leur mission ?
Les participants ontils tous fait les vaccinations obligatoires et recommandées,
où sontelles déjà prévues préalablement au déploiement ?
Les participants saventils tous si une médecine préventive, telle qu'une
prophylaxie du paludisme, est requise pour leur mission ?
Un tel traitement préventif leur atil déjà été administré, ou le seratil
préalablement au déploiement ?
Module 4 : Questions fréquemment posées par les participants 147
Questions fréquemment posées par les participants
Module 4 – partie 2 : VIHsida et opérations de maintien de la paix
des Nations Unies
Questions possibles Réponses possibles
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
148 Module 4 : Questions fréquemment posées par les participants
Module 4 – partie 4 : Sécurité et sûreté
Questions possibles Réponses possibles
1. Quelles sont les relations entre le Le conseiller en chef pour la sécurité/chef
conseiller civil pour la sécurité de du service de sécurité de l’ONU est
l’ONU et les composantes militaire responsable du développement et de
et de police ? l'actualisation du plan de sécurité de la
mission, qui est autorisé par les dirigeants
de la mission appuyés par l’Equipe de
coordination du dispositif de sécurité. Les
membres des forces armées et de la police
de la mission se verront affecter des rôles
précis, particulièrement en situation de
crise, afin d'assurer la sécurité et la sûreté
de tous les membres du personnel. Le
personnel militaire et de la police sans
armes sera également guidé par les
mesures stipulées dans le plan de sûreté de
la mission.
2. Comment puisje me préparer à Vous recevrez les réglementations qui
l’examen du permis de conduire s’appliquent à l’utilisation des véhicules de
de façon à connaître le code de la la mission et/ou un « Manuel du conducteur
route en vigueur dans le pays de l’ONU » au plus tard 24 heures avant
hôte ? l’examen, ce qui vous permettra de prendre
connaissance des panneaux de
signalisation et des réglementations
internationaux et locaux applicables à la
zone de la mission avant de passer
l’examen/subir le contrôle des
connaissances. A cette fin, chaque mission
établit un Manuel du conducteur de l'ONU.
Vous devez en faire la demande à la section
du transport dès que possible après votre
arrivée.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)
Module 4 : Questions fréquemment posées par les participants 149
3. Que se passetil si je ne respecte Si vous enfreignez les règles de sécurité
pas les règles de sécurité routière routière, ou provoquez un accident par
stipulées par l'ONU ? négligence ou en conduisant
dangereusement alors que vous êtes au
volant d’un véhicule de l’ONU, vous ferez
l’objet de sanctions disciplinaires (voir le
Module 4 – Partie 1).
4. Toutes les opérations de maintien Toutes les opérations de maintien de la paix
de la paix des Nations Unies sont des Nations Unies comptent un service
elles dotées d'installations médical sous une forme ou une autre. Le
médicales ?
niveau de service pouvant être fourni aux
installations médicales de la mission seront
fonction de la taille de la mission, des
installations médicales et des services de
soins de santé existant dans le pays ainsi
que d’autres facteurs. Vous recevrez des
informations complémentaires concernant
l’unité médicale lorsque vous arriverez en
mission.
5. Que peutil se passer si j’arrive en Si cela vous inquiète, rendezvous à l’unité
mission sans avoir fait les vaccins médicale de votre mission pour vérifier
adéquats ni pris les produits quelles sont les vaccinations obligatoires et
pharmaceutiques appropriés ? recommandées et savoir si un traitement
préventif est également requis ou préconisé.
On pourra vous faire savoir si vous avez fait
les vaccins et pris les produits
pharmaceutiques adéquats et dans le cas
contraire, vous dire où les obtenir.
Normes de formation aux opérations ONU de maintien de la paix préalable au déploiement, modules
pour la formation obligatoire préalable au déploiement, 1e éd. (2009)