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CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
CRISTAL DE CaO
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CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
SOMMAIRE
PREAMBULE........................................................................................................................................ 7
2.4. Essais et analyses réalisés par le laboratoire de l’entreprise LHOIST (Belgique) ................................. 23
2NDE PARTIE.................................................................................................................................... 68
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CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
7.1. Le domaine Prékabyle (Deleau, 1937, Raoult, 1974 ; Vila, 1980) ....................................................... 77
7.1.1. Lithostratigraphie (Fig. VII. 3) ...........................................................................................................78
7.1.1.1. Au paléozoïque ............................................................................................................................78
7.1.1.2. VII.1-1-2) - Au jurassique .............................................................................................................78
7.1.1.3. Au Crétacé (Fig. VII.3). ................................................................................................................79
7.1.1.4. Au Tertiaire ..................................................................................................................................80
7.1.2. Tectonique et paléogéographie : (Fig. VII. 4) ...................................................................................81
9.1. Applications aux calcaires de la carrière de DJENDEL (Oued N’Khal, Arcelor-Mittal). ...................... 122
9.1.1. Etat de la carrière en 2011 .............................................................................................................122
9.1.2. Echantillonnage et examen des échantillons .................................................................................123
9.1.3. Résultats des analyses et traitement statistique ...........................................................................124
9.2. Applications aux calcaires de la carrère de Ben Azzouz (Si Messaoud)............................................. 126
9.2.1. Etat de la carrière en 2011 (Photo IX.5 ; IX.6) ...............................................................................126
9.2.2. Echantillonnage et description des échantillons : ..........................................................................127
9.3. Applications aux Carrière de calcaire de l’Oum Settas- (El Khroub- Constantine, ENG) .................... 130
9.3.1. Etat de la carrière au moment de l’échantillonnage (2007) ..........................................................130
9.3.2. Echantillonnage, examen des échantillons ....................................................................................130
9.3.3. Analyses chimiques, traitement statistique et interprétation .......................................................137
9.3.3.1. Traitement des données chimiques ..........................................................................................138
9.3.3.2. Interprétations ...........................................................................................................................138
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CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
10.2. Tests d’essais physiques sur calcaires de DJENDEL et du KHROUB ................................................... 151
10.2.1. Préparation des composites, types d’essais ..................................................................................152
10.2.2. Analyses chimiques des échantillons composites ANB 19, ANB 20 et ANB 67 ..............................152
10.2.3. Coefficient d’absorption d’eau (WA) .............................................................................................153
10.2.4. Tests de porosité et de masse volumique apparente des calcaires ...............................................154
10.2.5. Réactivité à l’eau de la chaux vive..................................................................................................154
CONCLUSION ..................................................................................................................................161
BIBLIOGRAPHIE ...........................................................................................................................164
ANNEXES ………………………………………………………………………………..
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CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
PREAMBULE
Parmi les géomatériaux, le calcaire et à un degré moindre la dolomie ainsi que les chaux qui
en dérivent occupent une place prépondérante dans diverses activités de la vie courante en
raison des nombreuses applications qu‟ils permettent. Si de tels matériaux sont connus et
surtout utilisés depuis longtemps dans le secteur de la construction; l‟industrie de la chaux
quant à elle, s‟est considérablement développée ces derniers temps, résultat d‟une meilleure
connaissance de ce produit aux qualités innombrables…
Le pays ne produit qu‟une à deux variétés de chaux destinées à couvrir à peine les besoins
actuels de la sidérurgie alors qu‟il dispose de ressources naturelles suffisantes voire
abondantes notamment dans sa région nord-est. Ces ressources, sont affleurantes, donc faciles
à extraire, mais nécessitent pour la plupart des cas un complément d‟investigations afin de
mieux les valoriser.
La technologie de fabrication de la chaux a beaucoup évolué dans les pays avancés. Il est
possible de trouver sur le marché des qualités de chaux très élaborées, répondant à des
applications de plus en plus fines. Mais pour les variétés de base, cette technologie, voisine de
celle des ciments, reste maitrisable. C‟est de tels produits qu‟il faudra viser dans un premier
temps. De plus, par effet d‟entrainement, l‟activité est pourvoyeuse de main d‟œuvre…
Dans le cadre de cette étude, quatre carrières sont choisies. Leurs matériaux sont testés et
servent même, pour la plupart, de matières premières à la fabrication actuelle de chaux. C‟est
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CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
avec des exploitations aux qualités similaires mais comportant des potentialités encore plus
appréciables que de nouvelles applications industrielles peuvent être envisagées…
Au départ, calcaire, dolomie et chaux sont examinés sous divers aspects les caractérisant,
avec en rappel quelques titres de publications et ouvrages consacrés. L‟accent sera
particulièrement mis sur le contexte géologique, aussi bien général que régional et local, point
de départ fondamental à l‟étude de ces substances. L‟aspect économique, le marché de tels
géomatériaux sera succinctement abordé dans le cadre de cette contribution.
Quelques données obtenues à partir de chacun des sites retenus, de leurs matériaux
respectifs sont traitées aux fins de caractérisations diverses. Ce qui pourra aider à mieux les
connaitre sur le plan qualitatif et à servir de modèles à d‟éventuelles projections de
réalisation. Produire de tels matériaux et répondre aux besoins d‟un marché appelé à plus
d‟expansion, c‟est aller dans la perspective d‟un développement économique durable.
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CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
1ère PARTIE
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CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
CHAPITRE 1 : GENERALITES
1.1. INTRODUCTION
Le calcaire et la dolomie, ces roches sédimentaires carbonatées utilisées pour bâtir divers
ouvrages, édifier des remparts ou des barrages, mettre en place des enrochements ou encore
pour fabriquer de nombreux objets dont des outils, des armes…sont aussi à l‟origine de la
chaux… Leur usage indifférencié remonte à l‟âge de la Pierre.
Quoique très ancienne par son utilisation, il est difficile d‟établir une chronologie linéaire de
son évolution à travers les âges. En Syrie, dans des sites archéologiques du début du 6eme
millénaire avant notre ère, des vestiges ont contenu de la vaisselle blanche de chaux et parmi
les ruines, des pans de murs étaient chaulés (Martinet et Souchu - 2009).
Les égyptiens aussi ont utilisé la chaux, il y a de cela plus de 6000 ans. Elle a d‟ailleurs
servi comme mortier pour lier les gros blocs de calcaire constituant les pyramides.
Un peu plus tard, les romains construisirent les premiers fours pour la fabriquer par
calcination. A Rome, elle connut même des applications médicales en solution dans l‟eau.
Elle servait aussi pour l‟assainissement des terres agricoles ou pour assécher les terrains
humides et sceller des pierres en sol.
D‟autres civilisations antiques sans relation avec les égyptiens ou les romains comme celles
des incas ou des mayas utilisaient, il y a près de 5000 ans, divers mortiers en chaux. Certains
étaient curieusement préparés à l‟aide de chaux éteinte, d‟orge hydratée, de sable ou même de
sang animal! (Claude-1994).
La durabilité des ouvrages réalisés grâce à cette chaux ou à ses mortiers reste liée à la mise
en œuvre et au bon dosage des ingrédients incorporés.
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CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Les usages de la chaux mis en place par les romains se sont prolongés dans l‟histoire
jusqu‟au-delà du moyen âge chrétien, en se diversifiant, s‟améliorant techniquement mais
restant symboliques de l‟époque. L‟exceptionnelle qualité des mortiers des édifices romains
qui ont traversé le temps jusqu‟à la renaissance en occident, a fait naître - à cette époque - la
légende d‟adjonctions secrètes au mortier de chaux (Martinet, Souchu-2009). Ces usages ont
toutefois largement précédé la connaissance rationnelle des mécanismes de sa fabrication et
de sa prise.
Il n‟y a pas longtemps, plus près de nous, dans différents endroits du nord comme du sud
algérien, la chaux fut produite dans des fours traditionnels près de Constantine (Chettaba,
Hamma Bouziane) et commercialisée dans cette ville jusque dans les années 2000. De même
à Ghardaïa dans le M‟zab. Elle fut beaucoup utilisée pour l‟assainissement, comme charge
pour les peintures à eau traditionnelles (« Nila» ou peinture à l‟eau, bleue, utilisée dans les
vieux quartiers de Constantine et d‟autres villes) et dans le domaine de la construction…
Il est important de noter qu‟à cette époque et même au delà de 1791 le terme chaux doit être
pris dans son sens large car pouvant provenir de calcaire pur ou, plus ou moins dolomitique
ou carrément de dolomie. Pour ce dernier matériau, (Bourrouilh Le Jan-1996) dresse un
historique assez exhaustif sur son origine, ses usages…
Jusqu‟au XIXe siècle, ce sont donc les savoirs empiriques qui ont guidé les pratiques des
chaufourniers, bâtisseurs et autres artisans. C‟est durant cette période que les savants Vicat,
Debray et Le Chatelier (Claude-1994) complèteront leurs travaux, en déterminant toutes les
données physico-chimiques du produit et en décrivant différents processus et usages
possibles.
C‟est sans doute grâce au développement considérable de la sidérurgie, qu‟au début du XXe
siècle, apparurent pour les besoins de cette industrie, de gros centres de production de chaux,
aux Etats Unis et en Europe notamment.
La chaux apparait aujourd‟hui comme l‟élément fondamental d‟une gamme toujours plus
étendue d‟applications industrielles débordant largement le secteur des géomatériaux. Ses
propriétés et qualités d‟usage sont déclinées en fonction de chacune d‟elles de façon toujours
plus précise et adaptée. Cette spécialisation est le résultat de recherches associées à la longue
expérience acquise par les gros producteurs de ce secteur (monde occidental, Chine, Japon,
Russie…).
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CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Deux approches sont proposées, à titre indicatif. Elles ne sauraient être exhaustives car des
omissions, forcément involontaires, seront sans doute commises. Le but poursuivi est
seulement d‟orienter vers des lectures en relation avec le thème étudié…
L‟une d‟elles se rapporte aux carbonates naturels en tant qu‟entités géologiques, examinés
sous tous les aspects induits par cette importante discipline scientifique. Elle englobe les
données pétrographiques, minéralogiques, paléontologiques, sédimentologiques…de ces
formations, de leur évolution spatio-temporelle…Quelques auteurs et des ouvrages de
référence sont cités en bibliographie. Les travaux de Bathurst (1975); Tucker et Wright
(1990)… en sont des exemples.
L‟autre approche est plus tournée vers les applications, plaçant les carbonates parmi les
géomatériaux et à l‟amont d‟applications dans divers domaines industriels. La documentation
est relativement abondante, appuyée par des revues professionnelles, des brochures et articles
spécialisés émanant de chercheurs universitaires ou affiliés aux grands producteurs sectoriels
(Lhoist, Carmeuse…). Retenons là aussi quelques auteurs comme Boyton (1980) ; Oates
(1998) et beaucoup d‟autres, publiant seuls ou en collaboration, ayant pour la plupart
contribué dans des revues spécialisées telles que Industrial Minerals…
Mis à part le secteur des granulats, le domaine des géomatériaux est relativement nouveau.
La documentation est rare en Algérie. Sans doute que des traditions de publications restent à
établir ici.
Un peu plus tard, les travaux successifs de Vila, s‟appuyant sur les synthèses de M. Kieken
(1960, 1962) et de M. Durand-Delga (1969). Les explorations géologiques étaient réalisées
pour la SONATRACH par une équipe de géologues composée de Basseto, Gonnard, Guellal,
Paris et la collaboration de l‟université de Constantine (Coiffait, Lahondère, Vila…). Elles ont
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CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
La thèse de doctorat de Vila (1980), relativement plus récente, présente les principaux
résultats enregistrés sur l‟ensemble de la chaine alpine d‟Algérie nord orientale, basée sur une
synthèse d‟abondantes sources de documentation. D‟autres travaux plus récents dont une
synthèse due à Wildi (1983) ainsi que de nombreuses thèses et publications d‟universitaires
nationaux sont consacrées à des aires géologiques plus ou moins limitées de cette région.
Tous ces auteurs, que je ne saurai citer ici, avec le concours de Sonatrach, ont contribué à
enrichir la base encore lacunaire des données géologiques autant régionales que nationales.
Par ailleurs, d‟autres travaux de recherche sur les potentialités minières y compris sur les
carbonates ont été dirigés depuis 1966 par la SONAREM [Société Algérienne de Recherche et
d‟Exploitation Minière, qui donnera naissance plus tard à l‟ONIG (Office de l‟Information
Géologique) remplacé aujourd‟hui par l‟ORGM (Office de Recherche Géologique et
Minière)] avec au départ l‟appui de géologues venant surtout d‟Europe de l‟est. La
documentation y est très peu éditée voire inédite.
Les calcaires et les dolomies forment la majorité des roches carbonatées qui représentant
environ 20% des ensembles sédimentaires. Elles sont composées de plus de 50% en poids de
calcium (Ca) et de magnésium (Mg). Ces roches ont des éléments constitutifs qui se sont
accumulés à la surface de la croûte terrestre et plus particulièrement dans les eaux, surtout
marines. Les différents types de milieux marins vont produire des sédiments aux
caractéristiques très variées telles que : lagune boueuse et sur-salée, récif corallien, dépôts de
mer profonde, plage sableuse…
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CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Les sédiments carbonatés se sont bien souvent transformés après leur dépôt, rapidement, par
diagenèse à des températures (T) et pressions (P) relativement basses [T inférieure à 150°C et
P inférieure à 1.5 Kilo-bar (Kbar)].
Cependant, ces roches carbonatées peuvent subir aussi des conditions de (T) et de (P) bien
plus élevées au point d‟atteindre divers degrés de métamorphisme. Ce qui les transformera
en « marbres » montrant des recristallisations et l‟apparition de minéraux caractéristiques.
Enfin, de très rares roches carbonatées ont une origine magmatique : ce sont les
carbonatites...
Lorsqu‟elles sont exposées aux conditions météoriques, les roches carbonatées subissent
des altérations caractéristiques dont des dissolutions, liées notamment à leur solubilité élevée.
Les phénomènes engendrés par ce type d‟altération peuvent être regroupés sous le terme de
« karstification ».
Le dépôt de sédiments calcaires est contrôlé par différents processus surtout de nature
biogénique, souvent simultanés mais d‟importance variable, (Burnotte-1995). Citons :
- l‟apport de grains de carbonates formés ailleurs (Allochems) et transportés jusqu‟à
l‟endroit du dépôt: fragments de roches calcaires (intraclastes), fragments d‟organismes à
squelette carbonaté (bioclastes : coquilles, foraminifères,…) boue calcaire (micrite), etc.
- l‟action d‟animaux fixes qui retiennent le calcium dans leur squelette et édifient des
constructions (bioconstructions : cas des coraux, éponges, algues…) et autres phénomènes
surtout observés dans les mers chaudes et peu profondes.
- La précipitation chimique en grains de taille variable : (oolites ou sphérules à couches
concentriques, concrétions algaires, bactériennes, boues de cette origine…). Cette
précipitation est souvent favorisée par la présence d‟organismes qui modifient le pH ou la
concentration de l‟ion HCO3- et donc la solubilité de CaCO3. Exemple des foraminifères
planctoniques, des coccolithophoridés (à l‟origine de la craie), des constructions algaires ou
cyanobactériennes comme les stromatolites (Claude, 1994).
- L‟apport de matériaux non carbonatés :
= soit détritiques (fragments solides issus de l‟érosion d‟autres roches : grains de quartz, de
feldspath, boue composée de minéraux argileux),
= soit liés à une précipitation chimique (gypse, sel,…), eux même pouvant être encore
d‟origine biochimique (silice, hydrocarbures,…).
Dans tous les cas, le processus de formation de ces carbonates est au moins ponctuellement
lié à la concentration et au dépôt de CaCO3 contenu et fixé à l‟intérieur ou à l‟extérieur des
organismes par l‟activité biologique. D‟où le fait que les calcaires soient souvent fossilifères,
surtout ceux formés en milieu marin (König, 2006)
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CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Ces carbonates regroupent en général des calcaires francs, des calcaires dolomitiques et des
dolomies voire des roches franchement magnésiennes. Lorsque l‟on dispose d‟analyses
chimiques, on peut distinguer plusieurs termes en fonction du rapport Ca/Mg comme le
montrent les diagrammes suivants (Fig.I.2-1).
Les roches carbonatées peuvent aussi contenir de l‟argile et former des calcaires marneux,
des marnes, des marnes calcaires…
En général, un calcaire pur est relativement cassant, alors qu‟une marne est plus friable.
L‟introduction d‟argile dans le calcaire facilite aussi l‟apparition de la schistosité et la
formation de nodules diagénétiques.
Certains calcaires peuvent être durs, d‟autres plus tendres comme les craies. Ces différences
sont dues au degré de consolidation acquis lors de la diagenèse.
Cette lithification des carbonates induit souvent la cimentation des grains qui se sont
accumulés, ce qui entraine une réduction de la porosité et une cohésion plus grande de la
roche. Un phénomène diagénétique fréquent est la dolomitisation des calcaires, par
remplacement dans la structure de la calcite d‟un atome de calcium sur deux par un atome de
magnésium, ce qui entraine la formation du minéral dolomite suivant la réaction :
2CaCO3 + Mg++ → CaMg(CO3)2 + Ca++ (1)
Le Mg est apporté par des eaux très minéralisées. Plusieurs hypothèses génétiques
concernant les influences réciproques Ca-Mg sont apportées par les géologues.
Si l‟on peut distinguer à l‟œil ou à la loupe sur cassure fraiche des calcaires grenus et des
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CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
calcaires fins, une analyse pétrographique sur lame mince est souvent nécessaire pour obtenir
une bonne description de ces roches (Boulvain, 2011).
Les minéraux constitutifs les plus importants sont d„abord les carbonates (Voir aussi
Chapitre III, figure III. 2) :
Remarque : Dans les conditions de surface, la calcite, thermodynamiquement plus stable, est
nettement plus abondante que l‟aragonite.
D‟autres minéraux sont présents dans les roches carbonatées et sont la source des
« impuretés » détectées par les analyses et indésirables pour la fabrication des chaux. Les
plus importants sont : d‟autres carbonates (sidérite : FeCO3, rhodochrosite : MnCO3), des
silicates (quartz, feldspaths, argiles : kaolinite, illite, chlorite, micas, amphiboles,…), des
oxydes et hydroxydes (hématite, goethite, pyrolusite…), des sulfates (gypse, anhydrite,…),
des sulfures (pyrite, marcassite,…), des phosphates (apatite)...
[Pour FOLK matrice ou micrite, ciment ou sparite et grain ou « allochems » regroupe : grains,
corpuscules, éléments figurés]. Quoique plus ancienne, la classification de Folk (1959) reste
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CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
d‟actualité et possède également ses adeptes (Boulvain, 2011). Elle est représentée en figure
I.2-2 :
Fig.I.2-2 Schéma de classification des roches carbonatées selon Folk (1959). (In Boulvain,
2011)
Pour la plupart des sédimentologistes la classification admise comme la plus commode est
celle proposée par Dunham en 1962 et complétée par Embry et Clovan en 1972 puis par
Tsien en 1981 ; elle est représentée en figure I.2-3.
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CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Fig. I.2-3- Classification des roches calcaires selon Dunham (1962) et Embry & Klovan
(1972). (In Boulvain, 2011).
• La définition des calcaires et dolomies inclut souvent leurs caractéristiques les plus
facilement observables, c‟est à dire la faible dureté [rayée au couteau mais variable d‟un
calcaire (ou dolomie) dur à une craie friable] et l‟effervescence à l‟acide chlorhydrique dilué
pour le calcaire et l‟absence de cette réaction vive pour la dolomie. Ces deux caractéristiques
sont liées aux constituants majeurs de ces roches : la calcite et la dolomite.
Le calcaire et la dolomie sont des roches fissurables, souvent rigides mais cassantes, les
mouvements qui les affectent les brisent et créent des fissures ou diaclases. L‟eau s‟infiltre
facilement et circule par l‟intermédiaire de ces fissures. Les paysages formés par ces roches
sont souvent perméables.
• La porosité correspond au volume total des vides contenus dans la roche. Elle s‟exprime le
plus souvent en pourcentages. Dans un calcaire, celle-ci peut varier de 0 à 50%.
Alors que les fissures ou fractures sont des vides à deux dimensions, les pores sont des vides
à trois dimensions. La porosité des pores est plutôt initiale mais elle peut se former lors d‟une
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CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
phase diagénétique secondaire (dissolution). Cette porosité est mesurable en laboratoire pour
les besoins d‟applications dans le domaine des travaux publics et du bâtiment.
Elle différencie les porosités liées à la nature du calcaire : morphologie des grains,
croissance des ciments…, des porosités indépendantes du ciment initial : fractures,
karst…Toute une terminologie nuance les différents types de porosités : intergranulaires,
intragranulaires, intercristalines, stylolitiques, karstiques…
L‟étude fine du microfaciès d‟un calcaire et l‟analyse de ses composants sédimentologiques et
diagénétiques donnent de nombreuses indications qualitatives sur la porosité.
Les dolomies aussi font l‟objet d‟examens détaillés en relation avec les paramètres de
perméabilité, de porosité et leurs variabilités.
Paramètres qui, pour ces matériaux, ont une importance de premier ordre dans l’étude des
aquifères et des réservoirs encaissants d’hydrocarbures ou de minéralisations métalliques.
D‟autres propriétés et caractères seront envisagés en rapport avec les principales utilisations
de ces matériaux crus (bâtiments, travaux publics, carbonates…) ou transformés (liants dont
la chaux et ses dérivés). Elles seront évoquées dans les parties appropriées.
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CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
c. Données chimiques
La dolomie ne fait pas effervescence avec l‟acide chlorhydrique dilué et à froid (elle le fait
un peu lorsque cet acide est chauffé à plus de 40°C), contrairement au calcaire. Ce dernier est
très faiblement soluble dans l‟eau pure [environ 15 à 20 mg par litre à 25°C mais soluble dans
l‟eau chargée de gaz carbonique (CO2)]. Ce gaz est d‟autant plus soluble que la pression du
milieu augmente (mais moins lorsque la température augmente, sauf si le calcaire est en
présence d‟acides générés par des végétaux!)…Conditions qui peuvent être réunies,
expliquant certains phénomènes naturels comme les karsts ou autres jeux de dissolution-
précipitation.
Les carbonates sont aussi connus pour leur réactivité, leur caractère fortement basique.
Qualités somme toute appréciées, qui se répercutent favorablement sur les produits qui en
dérivent comme les chaux.
Les calcaires et les dolomies ne sont pas toujours utilisables s‟ils ne répondent pas à des
spécifications déterminées. Pour l‟industrie des carbonates et de la chaux, ces spécifications
sont plus rigoureuses que celles admises dans le génie civil ou le Bâtiment. Par exemple, l‟on
recherchera comme matière première les roches carbonatées les plus pures chimiquement et si
possibles les plus calciques (pour les chaux calciques) ou les plus dolomitiques (pour les
chaux magnésiennes) c'est-à-dire que les impuretés présentes dans les minéraux non
carbonatés (SiO2, Al2O3, Fe2O3…) sont à éviter au maximum. Idéalement, un calcaire pur
composé uniquement de calcite (100% CaCO3) aurait comme composition chimique,
(exprimée en oxydes) 56.0% CaO et 44.0% CO2. Une dolomie pure (100% de dolomite
CaMg(CO3)2) aurait 30.4% CaO, 21.9% MgO et 47.7% CO2).
Suivant les applications, certains éléments sont à éviter, même à de faibles concentrations
(Claude, 1994) :
Chaque application préconise des limites de tolérance aux impuretés. Le tableau I.2-5 en
donne des exemples pour la dolomie.
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CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Tab. I .2- 5- Applications de la dolomie – seuil de tolérance en impuretés, (in Lauwers 1992).
On recherchera aussi les roches les plus cohérentes, car après abatage et concassage il y a
forcément production de « fines » qui sont indésirables lors de la cuisson. Cette proportion
dépend en grande partie de la résistance mécanique de la roche… et les calcaires compacts et
cohérents produiront moins de ces fines donc plus de « granulométries enfournables » que les
calcaires tendres ou fragiles. La résistance à la compression du calcaire est souvent utilisée
pour caractériser cette résistance mécanique. De grandes variations sont observées suivant les
roches : elles vont de 10 à 190 méga Pascal (MPa) …
Une propriété de certains calcaires cristallins est leur fragilisation par l‟échauffement.
Connu sous le nom de décrépitation, ce phénomène a aussi de l‟influence sur l‟efficacité du
four et la solidité des chaux produites (chaux en roches d‟application en sidérurgie). Les
calcaires métamorphiques sont de ce fait moins propices (Burnotte, 1995)
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CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
De nombreux documents, ayant rapport avec les carbonates naturels, leurs transformations
en chaux, ont été consulté. Parmi ceux-ci, il y a des:
- cartes topographiques, cartes et rapports géologiques divers, comptes rendus de
prospections, analyses et essais réalisés, rapports périodiques de production, articles,
thèses…
- Ouvrages et articles divers sur les carbonates;
- Ouvrages et articles divers sur la chaux : ses propriétés, sa fabrication, ses usages, les
essais et normes spécifiques…Documentation d‟entreprise (LHOIST, ENG,
ALGRAN, ARCELOR-MITTAL…)
- Consultations en ligne : nombreux et variés sites Internet.
La plupart de ces références est signalée en bibliographie.
- Visites des sites avec pour chacun : observation, compréhension du terrain, ses
formations, sa structure, les faciès en présence…
- Etat actuel des lieux : l‟exploitation, sa progression, les contraintes rencontrées, les
projections envisagées…
- Prélèvement d‟échantillons
L‟opération-type a été réalisée selon un ou plusieurs profils, traversant autant que possible
perpendiculairement, la stratification et les fronts de taille tout en allant dans le sens de
progression de la carrière. Le prélèvement, assez sommairement cartographié, comporte un
nombre d‟échantillons variable selon les possibilités de chaque site. Dans le cas de conditions
d‟affleurement favorables, comme celles rencontrées à l‟Oum Settas, une cartographie plus
précise a permis d‟effectuer un prélèvement d‟une séquence en banc par banc.
En tout, près de 200 échantillons ont été prélevés.
Nota : les échantillons sont des composites, ils représentent la variabilité des faciès
rapidement reconnus, pris sur un rayon de 2 à 3 m autour d‟un point central. Les fragments (3
à 5 par sachet numéroté), sont de taille décimétrique. Ils sont frais, sans fractures et
débarrassés d‟encroûtements et de parties altérées…Ces échantillons ont été divisés en deux
parts. Une part a subi diverses préparations en vue d‟analyses, d‟essais et tests divers. L‟autre
part est conservée comme témoin.
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CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
- Préparations de sucres et de lames minces (nombre selon site), pour observations à la loupe
binoculaire et au microscope.
- Le concassage ainsi que le broyage sont réalisés en partie à la faculté des Sciences de la terre,
université Mentouri- Constantine. Le concassage est opéré au moyen du concasseur à
mâchoires et le broyage dans le broyeur excentrique à anneaux et cylindres dont est équipé
l‟atelier du département Sciences de la Terre. Un nettoyage systématique des appareils, opéré
avec soin, est effectué à la fin de chacune de ces opérations afin de minimiser la
contamination des échantillons. Ces opérations répondent à diverses granularités adaptées
aux besoins des essais et analyses.
- D‟autres préparations de conditionnement, des mises en solution d‟échantillons sont
effectuées par le laboratoire central de l‟entreprise LHOIST en Belgique, à partir de fragments
concassés ou broyés.
Pour essais granulométriques.
Broyage fin pour analyses chimiques : spectrométrie d‟absorption atomique (AAS),
spectrométrie de fluorescence X (XRF) ou par quantométrie à plasma. Cette opération a
concerné la totalité des échantillons.
Broyage grossier et fin pour quelques échantillons destinés à des essais de cuisson et
des analyses Thermiques.
NOTE : L‟obtention d‟une variété donnée de chaux ne saurait être ciblée ici. Seuls des essais
semi-industriels voire industriels permettront-sur de grosses quantités de matériaux-
d‟atteindre un tel objectif.
Des analyses Thermiques ont été effectuées sur des échantillons de dolomie provenant
de la carrière de Téioualt.
Des analyses par diffraction des rayons X (XRD) ont été effectuées sur poudres
désorientées provenant des massifs du Safia, de l‟Oum Settas et de Téioualt. Pour ces derniers
sites, des minéraux friables, contenus parfois dans des poches karstiques rencontrées dans ces
carrières, ont pu être identifiés.
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CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Les passages dans diverses unités ont permis de suivre les processus de transformation
depuis le poste de prélèvement de la matière première venant de la carrière jusqu‟à l‟atelier de
conditionnement des produits finis ou destinés aux opérations ultérieures. Ainsi des visites
guidées ont eu lieu à :
- l‟unité de chaux intégrée au complexe sidérurgique d‟El Hadjar où des explications ont été
données à propos du processus de transformation du calcaire (et de la dolomie) en chaux.
Rappelons que LHOIST, est une entreprise spécialisée dans la préparation des calcaires et
dolomies crus ainsi que leurs transformations en chaux. Elle en est l‟un des leaders mondiaux
si ce n‟est le leader dans ce secteur d‟activité. La visite au centre de recherche basé à Nivelles
(Belgique) a permis de passer dans différents ateliers bien équipés en matériels et
appareillages pour des préparations, des analyses d‟échantillons, des essais et tests routiniers
ou de performances, d‟améliorations et d‟élaboration de nouveaux produits provenant des
unités de l‟entreprise réparties à travers le monde et destinés à une clientèle de plus en plus
variée et exigeante…
24
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
porosité, masses volumiques, tests de coloration, de blancheur ainsi que des analyses
chimiques élémentaires…
Des approches statistiques sur les données chimiques ont été menées pour les sites offrant
des conditions d‟applications favorables avec notamment un nombre suffisant d‟observations
(échantillons). Elles s‟appuient sur le logiciel en ligne EXCELL et sur le logiciel
« STATISTICA » version 2006.
25
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
La chaux est un matériau courant. Il fait partie de notre quotidien, car utilisé en de
nombreuses occasions vu l‟étendue de ses rôles et de ses capacités. Nous croyons bien le
connaitre car à priori simple mais sa richesse nous échappe. Il n‟en n‟est pas moins un
matériau complexe, à la fabrication de plus en plus fine et « scientifique », constituant
indispensable de bien des domaines industriels. C‟est la chaux, sous des formes à chaque fois
adaptées, que l‟on retrouve comme « fondant » en sidérurgie, comme réactif dans la
fabrication de l‟aluminium, pour améliorer les qualités routières des sols ou encore pour
traiter les eaux usées et les fumées… (Claude, 1994)
C‟est que la chaux, connue et utilisée depuis plusieurs millénaires souffre d‟un problème de
terminologie car il y en a plusieurs variétés et il apparait indispensable de préciser les
définitions et les acceptions traditionnellement utilisés dans la profession. Les principales
distinctions reposent sur des critères de constitution chimique.
La chaux est, d‟une façon générale, obtenue par calcination d‟un calcaire à une température
supérieure à 900°C. Le carbonate de calcium, constituant essentiel du calcaire, se dissocie à
cette température pour donner de l‟oxyde de calcium (chaux vive) et du gaz carbonique :
Les chaux grasses obtenues à partir d‟un calcaire très pur doivent leur nom à l‟onctuosité
qu‟elles donnent aux mortiers, lorsqu‟elles sont utilisées en construction. Autrefois avec des
calcaires un peu moins purs on fabriquait aussi des chaux maigres. Lorsqu‟elles sont utilisées
en construction les chaux grasses et les chaux maigres font prise en se recarbonatant en
contact du gaz carbonique de l‟air. Elles sont donc appelées chaux aériennes. Elles peuvent
être vives ou, comme nous le verrons plus loin, ou éteintes.
Dans certains calcaires et dans les dolomies, le carbonate de magnésium est associé au
carbonate de calcium. Il se dissocie de la même manière mais à une température inférieure,
pour donner de l‟oxyde de magnésium (magnésie) et du gaz carbonique :
26
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
La calcination des calcaires magnésiens et des dolomies donne ainsi des chaux
magnésiennes contenant à la fois chaux et magnésie. Mais on utilise aussi le terme de chaux
dolomitique pour désigner les chaux issues de dolomies.
Les oxydes de calcium et de magnésium réagissent avec l‟eau pour donner des hydroxydes
de calcium et de magnésium. Cette réaction est appelée extinction ou hydratation.
56 g 18 g 74 g
On fabrique aussi des chaux à partir des calcaires qui contiennent de 15 à 20 % d‟argile.
Dans ce cas il se forme au cours de la calcination des silicates et des aluminates de calcium en
quantités suffisantes pour donner à ces chaux la propriété de faire prise sous l’eau. On a alors
affaire à des chaux hydrauliques et plus précisément à des chaux hydrauliques naturelles. Il
existe en effet des « chaux hydrauliques artificielles » qui ne sont pas à proprement parler des
chaux et qui résultent du broyage simultané de clinker de ciment et de matériaux inertes
(pouzzolanes, scories de hauts fourneaux…). Ce sont les ciments Portland artificiels ou CPA.
Nous nous attachons à décrire les propriétés et les utilisations des chaux aériennes, dont
l‟usage est le plus répandu et le plus général.
Dans la seconde catégorie, nous citerons par la suite d‟autres normes et leur équivalent, qui
sont, en fait, des adaptations au contexte national.
27
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Fig. 3. 1-Réactivité ou temps mis par la chaux (calcitique) pour atteindre 60°C (Claude, 1994).
28
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
mesurer la réactivité de la chaux broyée par extinction avec de l‟eau. Pour mesurer la
réactivité de la chaux en morceaux. La réactivité de la chaux dépend de différents paramètres
liés aux matières premières et au procédé employés. Ces paramètres sont :
la température et la durée de cuisson,
la structure cristalline du calcaire,
les impuretés présentes dans le calcaire,
le type de four et de combustible.
Fig. 3.2- Morphologie de la chaux douce, moyenne et dure. Image MEB (x 5000), [in BREF, 2010].
29
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Fig. 3.3: Evolution de la réactivité en fonction de la température de cuisson et du type de calcaire [In BREF-
2010]
Lorsque sa réactivité est faible, la chaux est souvent qualifiée de moyenne, dure et surcuite.
La baisse de réactivité s‟accompagne d‟une réduction de la surface et de la porosité de la
chaux, un phénomène appelé frittage.
La chimie et la réactivité de la chaux sont les principaux paramètres qui gouvernent le
marché d‟un tel produit (BREF, 2010).
Des données concrètes sur cet important caractère seront présentées dans la partie
« applications » (Chapitre 10).
Cette propriété est utilisée pour des assèchements de toute nature (agriculture, constructions
routières…).
Par ailleurs, contrairement à la chaux vive, la chaux hydratée est capable de fixer le gaz
carbonique de l‟air, en atmosphère humide, pour donner du carbonate de calcium selon la
réaction : Ca(OH)2 + CO2 → CaCO3 + H2 O , (5),
C‟est la recarbonatation (la chaux « revient » en quelque sorte à son état calcaire d‟origine).
Cette propriété induit l‟usage de la chaux comme mortier dans le bâtiment, mais aussi comme
« absorbeur » de gaz carbonique propice à la fabrication de sucre et à l‟adoucissement des
eaux calcaires.
L‟oxyde de calcium, pur, cristallise dans le système cubique (maille élémentaire: a = 4.8 Å).
Les particules de chaux éteinte sont microcristallines ou de taille colloïdale, et peuvent
cristalliser dans le système hexagonal (a = 3.58 Å, c = 4.9 Å). (Fig.3.4)
30
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Le poids spécifique de la chaux vive (à porosité nulle) varie de 3,25 à 3,38 ; celui de la
chaux hydratée est moindre, sa valeur calculée étant de 2,24. (Herrier G. et Al, 2010).
La densité apparente des particules de chaux vive est comprise entre 1,6 et 2,8 selon le
degré de porosité ou, à l‟inverse, de frittage* des particules (* traitement thermique). La
réaction d‟hydratation entraine une diminution de la densité apparente. Les chaufourniers
définissent une autre densité : La densité apparente en vrac… (Herrier G. et Al, 2010).
La porosité des grains est dépendante à la fois, de celle du calcaire de départ et des
conditions de sa calcination. Elle peut varier en pourcentages dans une gamme de 25 à 55 %.
31
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
3.2.4. Solubilité et pH :
Comme la plupart des sels de calcium, la chaux est peu soluble dans l‟eau (un peu plus de
1g/litre) et sa solubilité décroit avec la température. Si l‟on mélange chaux et eau de façon à
dépasser le seuil de solubilité, la chaux en excès passe en suspension pour devenir de l‟eau de
chaux puis « lait de chaux » pour des concentrations plus élevées (30 à 150 g/l de chaux
éteinte). Lorsque cette teneur est augmentée de 40 à 60 %, on obtient une pâte malléable
constituant un excellent mortier pour l‟industrie du bâtiment et pour les façonnages en
sculpture.
D‟autre part, lorsqu‟on met de la chaux dans une solution apte à la formation de sels de
calcium, leur très faible solubilité dans l‟eau les fait précipiter : leur élimination devient ainsi
très aisée. Ce phénomène se produit ainsi en présence des phosphates et des métaux lourds
contenus dans les eaux usées, ce qui favorise leur séparation. Le diagramme de la figure 3.5
montre les domaines de précipitation de certains métaux en fonction du pH. (Claude, 1994).
pH
3 4 5 6 7 8 9 10 11
Métal
Aluminium
Cadmium
Chrome
Cobalt
Cuivre
Fer
Plomb
Manganèse
Mercure
Nickel
Argent
Zinc
Fig.3.5- pH et précipitation de sels de quelques métaux par la chaux.
Comme pour le calcaire, la présence de calcium fait de la chaux une base forte (sa
dissolution dans l‟eau provoque une augmentation de pH jusqu‟à 12.4 (dans les conditions
normales à 25° C). Cette propriété la rend apte à neutraliser des acides ou à jouer le rôle de
réactif chimique dans diverses opérations (traitement des eaux, des sols, industries chimiques
et papetières, valorisation des minerais…). Elle induit aussi un caractère caustique important,
d‟où de nombreuses applications de désinfection connues depuis longtemps.
32
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Elle effectue des réactions pouzzolaniques avec plusieurs matériaux comme les basaltes,
l‟argile ou les cendres, en formant avec eux les silicates ou aluminates de calcium qui
durcissent comme un ciment (assises de chaussées, traitement de sols, réactions avec le laitier
des hauts fourneaux…) (Claude J., 1994 ; Herrier G. et Al, 2010).
Les chaux se reconnaissent par leur teinte, généralement blanche. Elles peuvent être
légèrement teintées en présence d‟impuretés. La blancheur est déterminante pour certaines
applications (papeterie, industrie pharmaceutique).
Leur odeur est à peine terreuse et non agressive.
La chaux vive peut avoir des réactions chimiques avec divers composés :
- des réactions avec les gaz acides (acide chlorhydrique, composés sulfurés…) à
températures élevées, avec les métaux, avec le carbone… (Herrier G. et Al, 2010).
- la chaux hydratée provoque, de son coté, la neutralisation d‟acides en solution
aqueuse, la neutralisation de gaz acides, des réactions avec les carbonates alcalins, avec la
silice et l‟alumine, des réactions avec divers métaux et avec le chlore…,
- la chaux possède ainsi diverses propriétés, aux multiples facettes et dont les
utilisations dans de nombreux domaines ne sont pas encore épuisées.
Les différentes catégories de chaux commerciales sont définies par certains paramètres
physico-chimiques dont les plus importants sont la réactivité, la teneur en oxydes disponibles,
la densité apparente, la solubilité, la basicité, les teneurs en composants associés. S‟ajoutent
également l‟appréciation de caractères tels que la perte au feu, la finesse de la chaux hydratée
ou encore l‟essai de la teneur en chaux disponible et autres essais particuliers pour le
domaine de la construction (Herrier G. et Al, 2010)…paramètres que nous considérerons
ultérieurement dans le chapitre 10.
33
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
La chaux magnésienne présente des caractères proches de ceux des chaux calciques,
caractères prolongeant eux-mêmes - ceux de leurs roches mères respectives : la dolomie et le
calcaire. Evoquons quelques réactions fondamentales (Lauwers, 1992).
_ Si pCO2 < 100 mm Hg sous vide partiel ou total ; (p : pour pression partielle),
ou chaux dolomitique
(723 thermies/T)
Remarque : en comparaison, la production d‟1 T de chaux CaO requiert environ 770 thermies.
• à T1 550 – 765°C :
• à T2 900 – 960°C :
b)-Hydratation
1 kg 0.37 kg 1.34 kg
c)-Frittage
Le frittage est une phase de traitement thermique dans laquelle le CO2 émis pendant la
décarbonatation diffuse au travers de la couche de CaO formée, entrainant la modification de
la porosité, la croissance de grains de chaux… (Fig. 3.6)
Fig. 3.6- Représentation schématique du processus de frittage dans une chaux CaO -
« Le frittage est, en fait un processus de transport de matière des parties riches vers des parties
déficientes (telles que des joints de grains et via, par exemple, les lacunes dans le réseau
cristallin de l‟oxyde de calcium) par un processus de minimisation de l‟énergie de surface du
grain de chaux » … (Lauwers A., 1992 ; Herrier G. et Al., 2010). Il se déroule comme suit :
Chaux dolomitique (ou d.d.) Dolomie frittée (ou dolomie cuite à mort),
En conséquence, on constate :
• une densification accrue : La masse volumique apparente (MVa) passe de 1.48 g/cm3
à 3.20 - 3.30 g/cm3 alors que la MVa de la dolomie crue varie entre 2.75 et 2.90 g/cm3,
(Fig.3.7).
Fig. 3.7- Courbe d‟évolution de la MVA d‟une dolomie cuite pendant 2 heures (Lauwers).
(*) Mais, souvent de fait, la température de frittage est rabaissée à 1400 – 1600°C en présence
d‟impuretés chimiques (pierres, cendres du combustible, ou ajout volontaire).
Remarque : Le frittage est souvent réalisé aussi sur certains calcaires et dolomies lors des
processus de fabrication de leurs produits réfractaires (briques réfractaires et liants
appropriés).
d)-Recarbonatation
1 : dolomie décarbonatée :
36
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
PCC (**)
(**) La plus grande partie du PCC est fabriquée à partir de lait de chaux Ca(OH)2
recarbonaté.
Ainsi, à chaque type de chaux apparu dans le commerce est associée la gamme de ces
paramètres, qui en détermine précisément cadre et modalités d‟utilisation. Le PCC est
essentiellement utilisé dans l‟industrie papetière.
3.5.1. Généralités
37
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
et adaptées à ces usages. Cette fabrication passe par de étapes. Une fois le site retenu, la
première phase va de l‟exploitation à la préparation de la roche à l‟enfournement. La suivante
concerne la calcination proprement dite de la pierre fragmentée dans des fours. La dernière
permet l‟élaboration et le conditionnement du produit final avant chargement pour expédition.
La roche qui répond aux critères de fabrication est extraite du sol puis acheminée vers la
chaine de traitement pour être réduite aux dimensions souhaitées par le chaufournier. Elle est
généralement débarrassée des impuretés par criblage préalable (voie sèche) ou lavée si
nécessaire et ne doit contenir qu‟un minimum de particules fines. D‟ailleurs, les particules de
dimensions inférieures à 10 mm sont considérées comme « difficiles » à traiter en raison de
problèmes qu‟elles occasionnent dans les fours, dont le colmatage. Elles peuvent être utilisées
pour d‟autres usages (agriculture, routes...).
Un four à chaux est un réacteur dans lequel des morceaux de calcaire (ou de dolomie) sont
portés, pendant une durée déterminée à une température appropriée, dépassant les 800°C. Le
processus de cuisson parait simple mais Il ne se déroule pas sans poser quelques problèmes
car il faut traiter des tonnages importants et fabriquer un produit de très bonne qualité.
Selon la granulométrie de la pierre mais aussi selon les usages industriels, deux catégories
de fours sont utilisés : les fours verticaux et les fours rotatifs. Sans aborder les détails des
processus mis en jeu lors de la cuisson (thermodynamique, cinétique des réactions,
transformations minéralogiques…), les fours, dans l‟une ou l‟autre de ces catégories,
comportent en simplifiant une zone de préchauffage, une zone de calcination et une zone de
refroidissement (Claude-1994 ; Lhoist (1992,1996…). On retrouve une zonalité équivalente
dans les fours rotatifs à ciments.
Dans les installations modernes, la cuisson se fait en flamme continu. Les parties exposées
aux températures élevées sont généralement protégées par un garnissage de briques
réfractaires dont la durée de vie est de 2 à 3 ans; leur rôle est de protéger la virole métallique
externe et de limiter les pertes de chaleur par rayonnement des parois.
L‟air réchauffé et les gaz de combustion circulent à contre courant dans l‟enceinte du four et
assurent la décarbonatation du minerai. Toutes les opérations sont de nos jours entièrement
automatisées ; des instruments de mesure, de contrôle et de régulation permettent de suivre à
distance le bon fonctionnement de l‟ensemble.
La fabrication industrielle de la chaux a débuté avec ce type de fours. Ils étaient surtout
destinés à traiter de gros calibres, l‟échange de la réaction matière-chaleur y est appréciable.
Ils peuvent travailler avec de petits calibres, mais le rendement diminue. Le temps de séjour
moyen de la matière est de l‟ordre de 24 heures. Il existe plusieurs variantes dénommées :
38
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
fours à cuve (ou fours droits), fours annulaires (ou Warmestelle) et fours à flux parallèles. Les
deux premiers peuvent être regroupés par batteries de quatre (Herrier G. et Al, 2010).
Enfin, lorsque le refroidissement est suffisant, la chaux est évacuée en partie basse. Cette
extraction s‟opère en simultané avec l‟introduction d‟une quantité équivalente de calcaire au
sommet. Les fours modernes, qui permettent de grosses productions allant jusqu‟à 600 t/jour
et plus, utilisent le fuel ou le gaz naturel. Ces combustibles sont alors injectés par des lances
aux deux tiers environ de la cuve ; ils s‟enflamment et provoquent ainsi la combustion
nécessaire dans la zone de chauffe de la cuve. Ce procédé, mis au point et constamment
amélioré par la nature du combustible et son mode d‟introduction, a l‟avantage de répartir de
façon homogène le combustible, et donc la chaleur dégagée par sa combustion, dans la masse
de calcaire. Le bilan énergétique de l‟opération s‟en trouve nettement amélioré (moins de
1000 thermies par tonne produite), un minimum de calories étant ainsi perdu. La qualité de la
chaux s‟en trouve également améliorée du fait de la plus grande homogénéité de la cuisson.
(Claude, 1994)
Il convient de signaler l‟existence de variantes à ces fours verticaux parmi lesquelles le four
à cycles alternés (fig.3.9) qui permet d‟optimiser le rendement énergétique de la fabrication et
39
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
la p
La charge est, avant tout, cuite suivant un flux parallèle et l‟air de combustion est
préchauffé par récupération. Un tel processus de cuisson est possible grâce au concours d‟au
moins deux cuves, dont le chauffage et le courant gazeux sont périodiquement inversés. Les
fours du fabriquant Mears, parmi les plus performants actuellement, sont de ce type. Ces
modèles ainsi que les fours annulaires sont les plus fréquemment rencontrés, figure 3.10a et b.
40
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Ils sont inspirés des fours servant à fabriquer du ciment, mais fonctionnant à des
températures de l‟ordre de 1000 à 1300° C. Leur principe de fonctionnement est assez proche
de celui des fours verticaux, en ceci que le calcaire effectue un chemin inverse de celui du
mélange air/combustible dans le four et diffère en cela que l‟opération s‟effectue presque
horizontalement. Au niveau du préchauffage et du refroidissement des grilles tournant en
boucle assurent l‟avancée du calcaire et de la chaux ; au niveau de la combustion, une légère
pente associée à la rotation du four garantit l‟écoulement naturel de la chaux. L‟air frais est
soufflé par le bas, via des grilles situées au niveau du refroidisseur (Fig. 3.11).
Fig. 3.11- Schéma simplifié d‟un four à chaux rotatif (Claude, 1994)
• la possibilité d‟utiliser de petits calibres de minerai moins gênants que dans les fours
verticaux,
Par contre, leurs rendements caloriques sont moins bons (≥ 1200 thermies/tonne produite).
41
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Nous citons pour mémoire l‟existence d‟autres types de fours, beaucoup moins répandus
que les précédents, comme les fours type « Calcimatic » à soles tournantes ou les fours
« cascades », allusion faite à la descente du minerai par paliers de cuisson…
D‟une manière générale, de nos jours les fours à chaux font l‟objet d‟améliorations
continues afin d‟augmenter leurs performances et de les adapter à une production de plus en
plus variée.
Pour résumer, le tableau ci-après (Tableau. 312) résume les principales caractéristiques des
fours les plus répandus.
Total 597 - -
Tab. 3-12- Types et tailles de fours à chaux en service en U.E (BREF-2006) avec granularité
des pierres à l‟alimentation.
d)- Récapitulation sommaire
Rappelons aussi que la bonne conduite de la calcination des calcaires nécessite une
connaissance aussi complète que possible :
÷ de la pierre,
÷ de l‟outil de cuisson et de son combustible,
÷ du mécanisme de décarbonatation,
÷ des tests de caractérisation des produits…
3.5.4. Conditionnement de la chaux
Ces chaux peuvent être commercialisées telles quelles, ou acheminées vers les ateliers de
broyage ou d‟hydratation.
Broyage, certaines applications nécessitent des calibres plus fins. On parle de « chaux
broyée » (< 2 mm), ou « pulvérisée » (<200 µm), ou « moulue » (< 90 µm) selon la
granulométrie finale.
Selon la dureté de la chaux et la finesse désirée, les broyeurs sont à marteaux, à meules ou
éventuellement à boulets. Le tamisage du produit broyé se fait par des séparateurs
dynamiques qui assurent une coupure granulométrique acceptable et évitent la présence de
particules grossières qui pourraient être préjudiciables pour les utilisateurs.
Dans l’hydratation par voie sèche : la chaux vive, de calibre inférieur à 10 mm avec une
quantité d‟eau suffisante et, au besoin ajustée, pour assurer l‟hydratation et l‟évacuation de la
chaleur dégagée par la réaction, sont introduites dans l‟hydrateur. Certaines particules de
chaux ne réagissent pas à l‟hydratation : il peut s‟agir d‟impuretés, mais aussi de particules de
calcaires non transformés en chaux vive ( les « incuits ») ou inversement des particules de
chaux vive trop cuite (les «surcuits »). Cet ensemble forme ce qui appelé le « grappier » qui
est éliminé après broyage de ses éléments grossiers. A la sortie de l‟hydrateur, la chaux éteinte
est introduite dans un sélecteur où elle subit une sélection granulométrique (Herrier G. et Al,
2010).
43
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Dans l’hydratation par voie humide : la chaux vive est hydratée avec un excès d‟eau, on
obtient soit de la pâte à chaux, soit du lait de chaux lorsque la concentration en matière sèche
est inférieure à 45 %. La pâte à chaux peut être obtenue par hydratation de chaux en roche. Le
lait de chaux peut découler de la mise en suspension de la chaux hydratée dans l‟eau.
Dans tous ces cas de préparation la qualité de l‟eau utilisée est primordiale.
Ils sont nécessaires, depuis la carrière, afin d‟assurer une qualité constante au niveau des
impuretés.
Bien qu‟étant une réaction très simple, la décarbonatation du calcaire est un processus
complexe de par le grand nombre de paramètres, tant physiques que chimiques et thermiques,
susceptibles d‟influencer son déroulement et modifier les propriétés du produit final (Herrier
G. et Al, 2010).
44
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Ici, la gamme entière des carbonates - allant de la dolomie au calcaire plus ou moins
marneux - est utilisée à l‟état brut, sous forme de blocs et morceaux (dimension d‟envergure
dépassant 125 mm et masse n‟excédant pas les 15 tonnes) secs, ou plus ou moins associés à
des liants pour former des enrochements de digues, retenues, gabions et autres édifices. Mais
ses qualités telles que résistance, dureté peu élevée en font une pierre de taille servant à
réaliser diverses constructions, des murs de façade d‟extérieur et d‟intérieur, ou même des
sculptures. L‟aspect décoratif, ornemental peut être recherché lorsque l‟on rencontre des
variétés diversement teintées et qui présentent un bon poli.
Par ailleurs, les calcaires plus ou moins marneux, associés à des quantités variables d‟argile
(près de 20 %) servent à fabriquer des liants hydrauliques tels que le ciment « Portland »
artificiel (CPA) et d‟autres variantes.
Toujours à l‟état naturel, le calcaire plus ou moins dolomitique, de bonne cohésion, peut
être transformé, après un broyage adéquat, en granulats utiles dans le domaine de la
construction, du génie civil...Ses dimensions maximales n‟excèdent pas 125 mm. S‟il est pur
et plus finement réduit il formera une catégorie appelée « carbonate de calcium », (ou
« carbonate de magnésium » si la roche de départ est une dolomie pure), connue pour ses
nombreuses applications…La fiche technique suivante (Fig. 4.1) présente l‟un des carbonates
de calcium (ici l‟UF-5 commercialisé par l‟unité ENG du Khroub). Des données physico-
chimiques et quelques usages de ce carbonate de calcium ultra fin y figurent.
45
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
46
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Il s‟agit des granulats provenant de masses carbonatées naturelles. Ces roches dures sont
débarrassées des éléments nuisibles (comme les argiles), préalablement ou en cours de leur
passage dans l‟atelier de fragmentation. Les appareils de fragmentation comportent
généralement plusieurs stades de réduction permettant de ramener le produit aux dimensions
ou classes granulométriques souhaitées. Pour certaines applications ces produits naturels
peuvent être mélangés à des granulats artificiels (laitier de hauts fourneaux, bétons de
démolition…). Les mélanges sont régis par des normes appropriées.
47
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Il peut être utile dans certains cas d'écrire la classification suivante (généralement admise pour
tous types de granulats carbonatés ou non), présentée dans le Tableau B.1 annexé
Remarque : Par souci d‟homogénéisation des normes, la dimension inférieure des fines
admise aujourd‟hui dans beaucoup de pays est 0.063 mm (-200 mesh dans la classification
américaine) au lieu de 0.08 mm.
Les granulats calcaires satisfont aux exigences techniques de la demande courante : bétons
hydrauliques et viabilité. La plupart donne de bons matériaux routiers mais leur emploi pour
la réalisation des revêtements de chaussées reste limité parce qu‟ils sont sensibles au polissage
et cela d‟autant plus que leur pâte est plus fine et que leur pureté est plus grande.
Elle exprime un caractère géométrique décisif car permettant d‟ajuster la compacité d‟un
mélange en jouant sur les volumes de particules de tailles différentes à introduire dans ce
mélange. Ce paramètre influence nombre de propriétés des bétons hydrauliques et des
produits routiers parmi lesquels la teneur en liant. En outre, une proportion importante de
fines dans un mélange augmente sa sensibilité à l‟eau, ce qui réduit se résistance mécanique et
sa résistance au gel-dégel.
48
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
particules peut être préjudiciable dans certaines applications comme au niveau des enduits
superficiels.
L‟essai de référence (norme NF EN 933-3) consiste à séparer par tamisage successifs (tamis
et grilles à fentes) les particules plates de chaque fraction granulométrique contenue dans la
masse initiale de l‟échantillon et d‟en déduire par calcul le coefficient d‟aplatissement FI
en%. Plus FI est faible, meilleur est le granulat. Ce coefficient peut aussi être mesuré par
méthode optique.
Cette qualité est mesurée à l‟aide des essais d’équivalent de sable ou de bleu de méthylène,
effectués sur des sables non lavés.
Essai d’équivalent de sable (ES) : il est réalisé sur environ 120 g de la fraction 0/2
mm de sables et graves ni lavés, ni séchés. Il consiste à faire sédimenter l‟échantillon dans
une solution floculante de chlorure de calcium pendant un temps donné (20 mn), de mesurer
les hauteurs de sédimentation (sédiment et sédiment + floculat) et d‟en déduire par le rapport
de ces hauteurs le coefficient ES (en %). La qualité des fines d‟un sable est d‟autant
meilleure qu‟elles sédimentent, donc que cette valeur ES est élevée. Toutefois, cet essai a
l‟inconvénient de pénaliser les sables à haute teneur en fines naturelles largement utilisés dans
les matériaux de construction, fines qui n‟ont pas la même nocivité que celles des argiles.
Essai de valeur de bleu (MB) : il est plus sélectif que le précédent vis-à-vis des
argiles. L‟essai est réalisé sur la même fraction granulaire et consiste à doser l‟adsorption du
bleu de méthylène par l‟argile contenue dans du sable mis en suspension dans de l‟eau
distillée. La valeur de bleu MB s‟exprime en cm3 de bleu de méthylène par gramme de sable.
Plus cette valeur MB est faible et moins les fines du sable sont nocives.
Ces deux essais qui mesurent la propreté des sables sont régis par les normes NF EN 933 8
et NF EN 933 9.
Les caractéristiques mécaniques mesurées sur les granulats sont liées aux contraintes qu‟ils
subissent durant toutes les étapes qu‟ils traversent jusqu‟à leurs utilisations. Les
caractéristiques chimiques des granulats sont liées à la présence de substances comme la
49
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
silice, des sulfates solubles ou encore des chlorures qui se sont avérés nuisibles dans certaines
applications. Enfin, les caractéristiques thermiques et d‟altérabilité se limitent à la résistance
au gel-dégel. Une mauvaise résistance au gel peut entrainer une fissuration et une nouvelle
division du granulat en petits morceaux.
Cet essai consiste à appliquer un cycle d‟usure par attrition en présence d‟eau à deux
éprouvettes contenant chacune une quantité déterminée de gravillons calibrés. Les gravillons
de chaque éprouvette sont tour à tour introduits dans un récipient cylindrique tournant autour
de son axe, en présence d‟eau et d‟une charge de billes abrasives (Dupont et Al., 2010).
L‟appareillage et quelques paramètres relatifs à l‟essai sont indiqués en annexe B.2.
Cet essai caractérise la résistance au choc d‟un granulat. L‟échantillon est préparé de façon
presque analogue à celui de l‟essai précédent. Mêlé à des corps broyants, il est soumis à un
broyage à sec dans un cylindre tournant autour de son axe dans des conditions appropriées
(rappelant les broyeurs à boulets (Schéma de l‟appareillage et quelques paramètres de mise en
œuvre, indiqués en annexe B.3)…
Comme précédemment, le tamisât est pesé et le coefficient LA est déduit par calcul. Un
granulat résiste d‟autant mieux à la fragmentation par choc que ce coefficient LA est faible.
L‟essai est régi par la norme NF EN 1097-2.
Cet essai mesure la résistance au polissage des gravillons. L‟essai consiste à soumettre
successivement deux séries d‟éprouvettes de gravillons à deux cycles de polissage simulant
l‟effet du trafic, puis à mesurer la rugosité résiduelle des gravillons à l‟aide d‟un pendule de
frottement …Un granulat résiste d‟autant mieux au polissage accéléré que cette valeur PSV
est élevée. Ce coefficient est régi par la norme NF EN 1097-8. Il existe toutefois une
procédure de polissage alternative appelée résistance au polissage accéléré ou essai RPA,
50
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
(Norme XP P 18-580), moins contraignant dans sa mise en œuvre et ses délais que le
précédent.
D‟autres caractères peuvent être mis en évidence, ils sont physiques (masse volumique
réelle ou apparente, absorption d‟eau, compacité, porosité, résistance au gel/dégel…) ou
chimiques (réactivité aux alcalis, teneur en sulfates solubles,). Ils sont nécessaires, voire
obligatoires pour certaines applications.
Quant à la dolomie crue, broyée, elle trouve des applications en sidérurgie dans les unités
d‟agglomération, dans le traitement des eaux potables et industrielles, ou en agriculture dans
la fabrication des engrais calco-magnésiens ou encore en construction comme ajout pour la
fabrication des moquettes…
51
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Les applications de la chaux sont innombrables, quelques unes ont été évoquées avec les
spécifications précédemment énoncées. Pour la plupart des pays développés, la sidérurgie
consomme à elle seule près de la moitié de la chaux fabriquée. Cinq secteurs viennent ensuite
dans un ordre qui peut légèrement varier d‟un pays à l‟autre. Ce sont: l‟agriculture, les
industries chimiques, les routes, le traitement des métaux non ferreux et la lutte contre la
pollution (traitement des eaux, des fumées, des déchets) qui consomment à eux seuls plus de
80% du reste. Les autres utilisateurs sont la papeterie, la construction, les exportations (cas
des pays développés) auxquels vient s‟ajouter une très grande variété de débouchés.
4.4.1. En sidérurgie
Rappelons que le calcaire ou castine est préalablement utilisé dans les hauts fourneaux
comme fondant et purifiant du minerai de fer.
La chaux est diversement utilisée, faisant appel dans chaque cas à l‟une ou l‟autre de ses
propriétés (Claude., 1994).
- dans la production de l’aluminium : la chaux est utilisée pour produire une « lessive »
concentrée de soude permettant la mise en solution de l‟alumine (Al2O3) à partir de la
bauxite (minerai d‟aluminium). Alumine pure qui servira à produire par électrolyse de
l‟aluminium métal dans le procédé Bayer et autres variantes.
- Dans la production du magnésium : la chaux intervient dans le procédé électrolytique qui
consiste à extraire le magnésium à partir de l‟eau de mer suite à diverses réactions utilisant
« le lait de chaux ». Elle intervient aussi dans un autre procédé (le procédé Pidgeon) où la
magnésie (MgO) est réduite par du silicium (sous vide et à haute température) en présence
de chaux vive.
- La chaux permet aussi d’isoler le calcium. Cette application a montré des limites.
- La chaux est utilisée en flottation des minerais renfermant le cuivre, le plomb, le zinc ou
encore le nickel ou l‟uranium. Elle agit comme régulateur de pH, ajustant la valeur de
celui-ci y compris pour certains cas d‟extraction de métaux précieux (Herrier et Al, 2010)
52
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
a) dans le domaine des eaux de ménage : la chaux est surtout utilisée pour décarbonater
les eaux dures ou « eaux calcaires » en éliminant les bicarbonates de calcium et de
magnésium qu‟elles contiennent. Signalons le côté paradoxal d‟un tel usage, qui se sert d‟un
dérivé calcaire-la chaux- pour éliminer les composés calcaires présents dans l‟eau ! (Claude-
1994). La figure 4.3 donne un schéma-type de la préparation de l‟eau à usage domestique ou
industriel.
En réalité, l‟apport de chaux transforme les bicarbonates dissous dans l‟eau en carbonates
insolubles qui précipitent et que l‟on peut éliminer. La « dureté » de l‟eau peut provenir aussi
de la présence d‟autres sels de calcium (sulfates, chlorures) auquel cas il faut associer à la
décarbonatation un traitement au carbonate de sodium ou un adoucissement sur échangeur
d‟ions pour précipiter les sels de calcium et les éliminer.
pas d'inconvénient pour la santé, bien au contraire. Il n'y a donc pas de teneur maximum
réglementaire.
b) La chaux intervient à d‟autres titres pour abaisser l‟acidité, pour clarifier les eaux qui
contiennent des matières en suspension, pour éliminer des micro-organismes pathogènes ou
pour précipiter des substances nocives ou encore pour « reminéraliser » une eau trop douce
c) dans le domaine des eaux industrielles : la décarbonatation joue un rôle
prépondérant. Elle empêche la formation de tartre dans les chaudières et les circuits
thermiques.
d) dans le domaine des eaux usées : l‟épuration de ces eaux fait appel à trois catégories de
procédés :
• les procédés mécaniques qui permettent d‟éliminer les particules solides encombrant
grâce à des grilles de filtrage, des bassins de décantation, des cuves de flottation ou
autres…
• les procédés biologiques qui font appel à des micro-organismes à savoir des bactéries
aérobies pour dégrader les matières organiques contenues dans les eaux usées.
• les procédés physico-chimiques qui permettent de séparer les matières en suspension
et les sels dissous dans l‟eau par précipitation, floculation ou coagulation.
En raison des exigences en matière de qualité d‟épuration, la chaux joue un rôle beaucoup
plus actif que celui permis par les autres méthodes car elle agit :
●> d’abord comme agent de coagulation et de floculation, seule ou en association avec
d‟autres produits. Ce qui permet d‟agglomérer les particules organiques en suspension
dans l‟eau,
●> ces mêmes traitements permettent d’éliminer les phosphates issus de détergents
modernes et limitent aussi la prolifération des algues dans les réseaux et installation de
distribution des eaux,
●> elle détruit ou inactive la plupart des bactéries et virus. Ce rôle de désinfectant
efficace est lié à sa forte alcalinité,
●> cette même alcalinité lui permet d‟ajuster le pH afin de rendre l‟eau compatible
avec des traitements ultérieurs,
●> elle agit sur les effluents industriels en éliminant les produits toxiques et les sels de
métaux lourds…
54
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Les polluants retirés des eaux potables ou des eaux résiduaires se concentrent en fin de
parcours dans des boues dont il faudra se débarrasser dans des conditions à la fois hygiéniques
et économiques. Ils doivent subir une série d‟opérations : déshydratation, stabilisation,
stérilisation grâce à l‟action de la chaux qui les valorisera au point de leur trouver quelquefois
des utilisations. Les boues riches en chaux peuvent servir comme amendements de sols soit
directement, soit après compostage avec les ordures ménagères solides. Elles peuvent aussi
être calcinées pour régénérer la chaux utilisée dans le traitement.
La chaux intervient dans la désulfuration des rejets gazeux industriels nuisibles qui sont à
l‟origine des pluies acides (surtout si les gaz proviennent du fuel et/ou du charbon). Elle
développe une grande surface spécifique et un volume poreux important qui lui permettent la
captation des composés acides contenus dans ces rejets et leur transformation en solides pour
être évacués dans les installations de dépoussiérage. Sont concernés les composés tels que le
dioxyde de soufre, l‟acide chlorhydrique ou l‟acide fluorhydrique. La chaux est soit injectée
sous forme de lait de chaux, soit sous forme de chaux éteinte pulvérulente. Parmi les grands
producteurs de chaux, le groupe LHOIST (Belgique) a développé différents procédés (à sec,
semi-sec, semi-humide, humide…)
des cas, l‟acidification des sols est une tendance naturelle qu‟il faudra corriger tôt ou tard car
pouvant entrainer une diminution de la fertilité vis-à-vis des cultures.
La chaux efficace à plus d‟un titre que le calcaire ou la magnésie (Claude, 1994) permet de
restaurer l‟équilibre des sols et favoriser ainsi la vie microbienne. L‟autre avantage est celui
d‟améliorer la structure des sols argileux ou limoneux devenus lourds, plastiques et
difficilement « travaillables » au cours du processus d‟acidification. Le calcium et le
magnésium apportés par la chaux sont aussi des éléments nutritifs, indispensables à la
croissance des plantes, qui compensent les carences du sol naturel.
► comme enduit ou mortier de construction, où elle retrouve son rôle historique essentiel ;
► comme élément constitutif du verre, dans la verrerie ; ainsi que pour élaborer les fibres de
verre textile et d‟isolation ;
► comme constituant des revêtements pour améliorer la qualité des sols naturels ou afin de
les stabiliser. Un premier rôle est celui d‟assécher assez rapidement les sols (permettant aux
engins d‟accéder aux chantiers en saisons pluvieuses) et surtout de constituer des assises de
chaussées durables, avec des caractéristiques routières intéressantes. Ici outre l‟assèchement,
la chaux peut apporter une amélioration de la porosité, de la structure à la suite de réactions
complexes.
Les emplois déjà mentionnées sont les plus importants. Il en existe beaucoup d‟autres, qui ne
représentent pas toujours un tonnage considérable mais où la chaux joue un rôle essentiel. Il
ne peut pas être question de les mentionner tous étant donné leur nombre et leur diversité.
Citons en seulement quelques uns (Herrier et Al., 2010) :
56
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
● Dans les industries alimentaire et sucrière : dans l‟industrie laitière et en sucrerie pour
réduire l‟acidité et coaguler des impuretés, dans l‟industrie pâtissière (préparation de
gélatines), pour la conservation des fruits et légumes, pour la purification de l‟acide
citrique…
● Dans l’industrie pétrolière, elle sert dans le processus de fabrication des produits pétroliers
comme adjuvant dans la composition des huiles de raffinage. En cours de forage, elle est
utilisée pour décarbonater les eaux de forage ; elle rentre aussi dans la composition des boues
de forage.
● Dans la tannerie et la mégisserie, en ajout dans des bains pour débarrasser les peaux brutes
de leurs poils. Ici sont mis en jeu les caractéristiques caustiques et floculantes.
● La chaux est un désinfectant connu et apprécié pour son efficacité depuis longtemps ; ses
usages domestiques sont variés et loin d‟être négligeables…
Cette énumération des applications est loin d‟être exhaustive, des détails tant sur la chimie
des carbonates, sur les technologies de leurs transformations en chaux et sur leurs usages sont
donnés par de nombreux auteurs. Parmi ceux-ci citons en particulier Boyton., 1980 ; Harben-
1991; Harben et Al.- 1996, 2001 ; Oates-1998 ; Guedras-1957)… ou des ouvrages collectifs
tel que Calcium carbonate - 2001 ; (des sites web : www.BREF – 5/2010) ; www.Ineris-fr.) à
côté d‟articles dans les revues spécialisées dont certains sont cités en bibliographie.
57
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Les calcaires et à un degré moindre les dolomies, sont utilisés sous des formes
granulométriques diverses en gravier, moellons ou broyés, (carbonates moulus, micronisés).
Ils sont aussi utilisés après cuissons en différentes chaux dont les formes chimiques les plus
courantes sont les chaux vives et les chaux éteintes. Ces produits naturels ou transformés sont
consommés en quantités variables selon les secteurs d‟utilisation. Par exemple pour obtenir
une tonne de chaux vive marchande il faudra 1.4 t à 2.2 t de pierre à chaux.
Pour certaines utilisations, donnons quelques chiffres qui sont des ordres de grandeur de
consommation :
Un logement demande 100 à 300 tonnes (t) de granulats. Un lycée demande de 2000 t à
4000 t de granulats et 1 km d‟autoroute environ 30000 t.
- Les charges inertes qui permettent d‟économiser sur les coûts en substituant
partiellement aux substances principales, des substances neutres moins chères, sans diminuer
les qualités d‟ensemble en deçà des normes fixées.
- Les charges fonctionnelles, pour bonifier des qualités existantes rhéologiques et autres
(viscosité et onctuosité, masse, couleur, résistance mécanique, etc… ou d‟apporter des
qualités particulières (rôle de fondant, isolation thermique ou électrique etc…) en tel cas, on
peut obtenir en même temps une qualité améliorée et un coût diminué (BRGM, 2000).
01 tonne de papier contient 250 kg à 300 kg de calcaire micronisé (variété GCC), dont l‟un
des aspects apparait en agrandissement sous le microscope électronique à balayage – MEB
(Fig. voir Chapitre.3.-2) pour faire en particulier la couche de finition. Les PVC (principal
consommateur des carbonates de calcium) contiennent de 17 % à 40 % de ces carbonates et
il y a plus de 60 % dans les dalles de sol. Les peintures consomment de 10 % à 40 % de
carbonates et les mastics jusqu‟à 85 %.
Pour l’environnement (traitement des eaux, des boues, des fumées, des déchets ménagers) :
58
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
En industrie chimique
59
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Fig.4.5- Récapitulation d’utilisation des calcaires, des dolomies et de leurs dérivés (LHOIST).
60
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
ECONOMIE
Cette chaux est fabriquée principalement dans les pays développés et-maintenant- de plus en
plus -dans certains pays émergeants à forte croissance économique (Chine, Inde, Brésil…). Le
graphe ci-après (Fig. 5. 1), indique les parts des principaux pays producteurs à fin 2008.
Au cours des années 2000, la production de chaux a fortement augmenté dans le monde,
surtout durant la période 2005-2007, stimulée par une forte demande dans les principales
industries consommatrices. Cette augmentation a ralenti considérablement en 2008 suite à la
crise connue dès cette année sur les marchés européens et américains (sidérurgie, industrie du
papier et autres…). La Chine, qui n‟a pas connu de ralentissement à cette époque, se place
déjà au premier rang des producteurs. En 2008, elle fournissait plus de 60% de la production
mondiale. Le graphe ci-dessous (Fig. 5.2) indique les principaux pays producteurs, L‟union
européenne se placerait en 2ème position.
61
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Fig.5.2- Principaux pays producteurs de chaux dans le monde. (US Geological Survey).
Dans le reste du monde et particulièrement dans les pays développés : Europe, USA-
Canada, Japon, le marché est organisé entre des producteurs régionaux, chacun au service de
ses clients consommateurs spécialisés mais locaux. En exemple, le Canada (Fig.5.3)
Ce qui fait qu‟il y a relativement peu d‟échanges mondiaux car la chaux est facilement
disponible partout dans ces régions. Cette situation contribue à réduire le coût du transport à
la livraison. (US Geological Survey)
De plus, le ralentissement connu dans les pays occidentaux, est lié en partie aux restrictions
environnementales imposées depuis le milieu des années 1960, entrainant la fermeture
d‟installations ne pouvant pas se conformer à de telles restrictions. Dans beaucoup de cas, le
coût de mise à niveau des équipements de production et ceux pour le respect de
62
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
l‟environnement est devenu prohibitif en raison de la vétusté des uns et de l‟absence des
autres.
Notons que dans les pays émergeants-surtout ceux qui connaissent un niveau de
développement notable- l‟industrie de la chaux peut s‟inscrire dans des programmes de
développement durable. Dans les cas où les matières premières adéquates, l‟énergie et des
ressources financières sont disponibles, l‟industrie de la chaux est génératrice d‟activités de
transformations de plus en plus nombreuses, se plaçant à son aval. Le développement de
toutes ces activités est indicateur d‟une croissance économique appréciable.
De plus, cette industrie, pour ne pas être polluante, doit consacrer un investissement
supplémentaire pour installer des équipements de lutte contre les effets des pollutions dues
aux poussières et aux gaz de cuisson émis. Sans compter qu‟il faudra veiller à réhabiliter les
sites à la fin de l‟exploitation.
Rappelons qu‟outre les investissements liés à la mise en place des infrastructures de base,
les frais de fonctionnement d‟une unité de fabrication de chaux peuvent être ramenés- en
simplifiant-à quelques centres de coût. Parmi ces derniers, citons : les frais d‟acquisition de la
matière première, les frais de fonctionnement (main d‟œuvre, entretien, consommables,
acquisitions diverses…), et autres charges directes et indirectes… Dans beaucoup de pays le
coût de l‟énergie atteint et dépasse les 50% des frais de fonctionnement.
Mais les avantages liées à l‟ensemble des activités que procure ce pôle industriel l‟emporte
sans doute sur les inconvénients qu‟il génère mais qu‟il faudra maîtriser.
63
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Dans le détail et à titre d‟exemple, aux Etats-Unis, le maximum de production a été atteint,
en 2006, avec 21 millions de t. La production est assurée dans 73 usines par 31 sociétés dont
10 avec une production captive (par les moyens propres de l‟utilisateur) destinée à la
purification du sucre ou à la sidérurgie. En 2009, sur une production totale de 15,8 millions de
t, la chaux vive a représenté 11,8 millions de t, la dolomie calcinée, 1,8 million de t, la chaux
éteinte, 1,7 million de t, la dolomie éteinte, 0,3 million de tonnes. L‟importance de ce pôle
industriel, véritable moteur de développement économique n‟est pas à démontrer.
Faute de données sur les pays émergeants, citons les plus grands groupes industriels
producteurs de chaux dans le monde occidental :
Carmeuse, groupe d'origine belge qui possède dans le monde 90 sites de production mettant
sur le marché 33 millions de t/an de calcaire et 13 millions de t/an de chaux. C'est le premier
producteur américain, avec la société Carmeuse Lime & Stone, qui exploite 12 carrières de
calcaire et 15 usines de chaux. Le groupe exploite 13 sites en France avec une production de
1,6 million de t.
Le groupe belge Lhoist exploite 89 usines en Europe et est le second producteur américain
avec la société Lhoist North America. En France, le groupe Balthazard & Cotte, filiale de
Lhoist, exploite 12 sites et par ailleurs, Lhoist, exploite directement 4 sites dans le Nord et
l'Est de la France.
La production totale des ces dernières années fluctue autour de 200000 t [(220000 t en
2009 ; Ministère Energie et Mines (MEM)]. La commercialisation de ce produit est
relativement récente. Le marché se met en place progressivement avec l‟apparition de
nouveaux utilisateurs dans les domaines pharmaceutiques, cosmétique, d‟alimentation
animale, de peinture, de l‟épuration des eaux de lutte contre la pollution. …Cette filière est
appelée à connaitre plus de croissance.
- La chaux est fabriquée dans de petites unités artisanales, implantées dans quelques
anciennes cités algériennes à des dates plus ou moins reculées. La véritable production (à
partir de calcaire et de dolomie) n‟a démarrée qu‟avec la réalisation du complexe sidérurgique
d‟El Hadjar (Annaba) au milieu des années 1970. A ce jour, il en est le principal
consommateur, l‟unité chaux étant implantée à l‟intérieur même du dit complexe. Les variétés
fabriquées sont des chaux calcitiques et des chaux magnésiennes dont une partie excédentaire
est commercialisée comme charge, pour des besoins d‟hygiène, d‟épuration, d‟assainissement
ou de construction.
La production de chaux connait des fluctuations. Elle suit en fait plus le rythme de
fabrication des produits sidérurgiques que celui des autres utilisations encore marginales.
En 2010, l‟Algérie a importé 34000 t de chaux éteinte à 47% (Société Chimique de France).
Calcaires et dolomie sont livrés sous forme de castine, c'est-à-dire en produit de dimensions
comprises entre 20 mm et 50 mm.
Ces deux matériaux sont contrôlés à leur arrivée au complexe, pour leurs compositions
chimiques et leurs granulométries.
65
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Une partie de la castine est introduite dans le haut fourneau, en alternance avec le minerai
de fer. Elle sert de fondant à ce dernier et permet de récupérer dans les scories les phases
indésirables lors de la transition minerai-fonte.
L‟autre partie est destinée à la cuisson- dans des fours rotatifs- pour obtenir de la chaux vive
destinée aux aciéries et de la chaux éteinte.
Le processus simplifié de fabrication de chaux dans cette unité est illustré par la figure (5.5)
ci-après :
66
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
De la même manière, la dolomie, cuite à température adéquate, également dans des fours
rotatifs, produira de la chaux magnésienne.
Dans les aciéries, ces deux types de chaux accompagnent l‟épuration de la fonte en acier en
retenant les phases indésirables non éliminées au cours de l‟élaboration de la fonte. La chaux
magnésienne sert aussi à protéger les garnissages réfractaires des fours et convertisseurs
d‟acier.
Au départ, une connaissance suffisante, tant du point de vue qualitatif que quantitatif, des
dolomies et surtout calcaires, à utiliser pour la production de carbonates ou pour la fabrication
de la chaux (une ou plusieurs variantes) est primordiale. L‟exploration de sites devra être
menée avec soin, depuis l‟examen du contexte géologique régional jusqu‟à la reconnaissance
détaillée du (ou des sites) potentiellement favorable. Ces matières premières sont
relativement abondantes et affleurantes mais ne répondent que rarement aux critères retenus
pour les productions envisagées. Si la nature n‟offre pas toujours les conditions recherchées,
il est quelquefois nécessaire d‟envisager- quand cela est permis- une exploitation sélective,
des carrières. La matière moins favorable servira à produire des agrégats.
Ces aspects géologiques et miniers seront abordés dans les chapitres qui suivent.
67
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
2nde PARTIE
68
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Dans le nord-est algérien affleurent divers massifs carbonatés répartis souvent dans des
terrains à contextes géologiques bien distincts et assez complexes.
Deux secteurs sont considérés ici. Le premier, de faible extension, se trouve au nord près de
la côte méditerranéenne, dans la région de Skikda; ce sont les massifs du Safia qui font partie
du domaine pré-kabyle (Raoult, 1974).
Le second, plus étendu, appartient à la région de Constantine. Dans ce dernier et parmi les
formations en présence, il y a au nord, le massif de l‟Oum Settas près du Khroub et au sud, le
massif de Téioualt plus près de Téleghma que de Aïn M‟lila. Ce secteur fait partie de
l‟ensemble appelé « néritique constantinois » (Vila - 1980) ; il apparait en détail sur la carte
géologique au 1/200000 (Sonatrach – 1977).
Dans l‟orogénie alpine, ces deux domaines se rattachent par leur affinité africaine aux
zones externes septentrionales de la chaîne des Maghrébides d‟Algérie Nord Orientale. Celle-
ci n‟étant elle-même qu‟un tronçon de la chaine alpine d‟Afrique du Nord, schématisé en
figure VI. 2). A l‟est mais plus au sud, il ya les séries de l‟avant pays constantinois et sétifien
qui se prolongent par les formations nord aurésiennes jusqu‟au pied de l‟atlas saharien…
Fig.6.2)- Schéma des ensembles litho-structuraux d‟Afrique du Nord et du Sud de l‟Europe avec
coupe montrant la disposition des zones internes et externes (Durand Delga et Fontboté, 1980)
70
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Figure 6.3)-: Rapports structuraux entre les différentes unités de la chaîne des Maghrébides
(modifiés d‟après Durand-Delga, 1969, les Bibans et les Babors qui étaient considérés comme
étant de l‟Autochtone font également partie des nappes telliennes)
L‟ensemble de cet édifice constitue une unité orogénique organisée sur une cassure
téthysienne prolongeant les Alpes (Aris - 1994) et comprenant du nord au sud; dans le proche
contexte des deux domaines cités plus haut :
- Les zones internes avec des formations cristallophylliennes paléozoïques ou socle Kabyle
et leur couverture sédimentaire mésozoïque à tertiaire ou Dorsale Kabyle, marquée par de
nombreuses lacunes lithostratigraphiques.
- La zone médiane avec des formations sédimentaires, pour la plupart d‟âge Crétacé,
correspondant à des flyschs appelés maurétaniens, massylien et numidien. La zone
« Prékabyle » en fait partie, et
- Les zones externes comportant diverses séries lithologiques et structurales. Ce sont les
nappes telliennes, à matériel essentiellement Crétacé et Eocène. La nappe néritique
constantinoise fait partie de cet ensemble.
Elément le plus ancien des Maghrébides, est constitué d‟un ensemble gneissique et
granulitique antécambrien et d‟un ensemble de phyllades. Les phyllades constituent une
couverture post- métamorphique de l‟ensemble gneissique qui comporte une granitisation
datée en Kabylie sur Zr (U-Pb) entre 270 et 455 millions d‟années (MA) et un
métamorphisme à 370 MA (Aris - 1994).
71
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Elle couvre l‟ensemble cristallophyllien qui comprend des formations paléozoïques et une
frange étroite de formations sédimentaires secondaires et tertiaires située à la bordure
méridionale de l‟ensemble et qui constitue la chaîne ou dorsale calcaire. En Petite Kabylie
(entre Jijel et Skikda), la couverture sédimentaire comporte souvent des dépôts détritiques
discordants (principalement molasses conglomératiques), d‟âge Oligocène supérieur-Miocène
inférieur, appelés Oligo-Miocène Kabyle (OMK).
Les massifs internes des Maghrébides ont donc constitué une zone haute de la fin du
Paléozoïque à l‟Oligocène supérieur. Le socle kabyle est bordé au sud par les unités
mésozoïques et cénozoïques de la Dorsale Kabyle appelée parfois « chaîne ou dorsale
calcaire » à cause de l‟importance du Jurassique inférieur calcaire. Ce domaine est
exceptionnellement étroit et ne dépasse jamais quelques km de largeur surtout dans le nord
ouest et le nord central algérien. Au nord est, la dorsale apparaît près de Constantine (Dj. Sidi
Driss) et on la suit sur 90 km jusqu‟au Sud d‟Annaba (Dj. Zit Emba). Elle se présente sous
forme d‟écailles impliquant des formations d‟âge Permo-triasique à Eocène moyen (Lutétien).
La dorsale kabyle a été subdivisée du Nord au Sud en trois unités qui se différencient par le
faciès et l‟épaisseur des calcaires : dorsale interne, médiane et externe. En général, les faciès
traduisent des conditions de sédimentation de plus en plus profondes lorsque l‟on passe des
formations de la dorsale interne (dépôts littoraux ou épicontinentaux) à celles de la dorsale
médiane (dépôts marneux et plus profonds du Crétacé à l‟Eocène) puis aux formations de la
dorsale externe qui montrent souvent des radiolarites au Dogger-Malm (Bouillin, 1986). Du
coté sud, un contact anormal sépare la dorsale kabyle du domaine des flyschs. Les formations
du domaine interne chevauchent le domaine des flyschs et le domaine externe tellien.
Elle est constituée par des nappes de flyschs crétacés-paléogènes qui affleurent dans les
zones littorales sur 800 km de long, entre Mostaganem et Bizerte (Tunisie). Il s‟agit
essentiellement de dépôts de mer profonde mis en place par des courants de turbidités. Ces
flyschs se présentent de trois manières :
(i) en position interne, superposés aux massifs kabyles, c‟est-à-dire rétrocharriées sur les
zones internes, et appelés flyschs nord-kabyles ;
(ii) en position relativement externe à la bordure sud de la dorsale kabyle (flyschs sud-
kabyle) et enfin ;
(iii) en position très externe, sous forme de masses isolées flottant sur le tell, charriées
plusieurs dizaines de kilomètres au sud.
La figure 6.4 en donne une représentation schématique.
72
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Fig. 6.4): Position des nappes de flyschs par rapport aux unités de la chaîne des Maghrébides.
(Durand Delga, 1969).
On distingue du Nord au Sud deux grands groupes de flyschs : les flyschs maurétaniens et
les flyschs massyliens auxquels s‟ajoutent un troisième groupe de flyschs plus récents : les
flyschs numidiens d‟âge Oligocène supérieur–Burdigalien inférieur. (Fig. 6. 5).
Fig. 6.5- Coupe générale synthétique des Maghrébides de l‟Est algérien (région
constantinoise). (Durand Delga, 1969)
sont relativement épais et occupent une position interne dans le domaine des flyschs. Ils sont
composés d‟alternances de bancs argileux, calcaires et gréseux. La série débute pas des
radiolarites rouges du Dogger-Malm et se termine par des niveaux conglomératiques du
Paléocène.
occupent une position externe dans le domaine des flyschs et comportent une série pélito-
quartzitique d‟âge Crétacé inférieur surmontée par une série pélito-micro-bréchique d‟âge
Crétacé supérieur.
73
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
De faible extension, cette zone particulière, apparait dans un secteur bordé au sud par le
sillon tellien et au nord par les flyschs kabyles (Raoult, 1974). Elle a une configuration
complexe où se superposent plusieurs nappes, d‟importance et de styles variés, laissant
apparaitre en fenêtre les séries du Safia et du Filfila. Ici, elle est individualisée. Mais elle peut
aussi être rattachée aux zones externes.
Elles comportant des formations bathyales au Crétacé et à l‟Eocène puis une série plus
détritique au Sénonien et à l‟Eocène. Ces nappes ne sont connues que dans l‟Est algérien et en
Tunisie. Elles présentent des caractères proches de ceux du flysch massylien. Elles
apparaissent dans une structure renversée et charriée. Le contenu lithostratigraphique est
marqué, au Crétacé, par la présence d‟abondants bancs de calcaires fins, micritiques et, à
l‟Eocène, par des marnes sombres et des calcaires noirs (Durand-Delga, 1969).
Elles affleurent sur de grandes étendues dans la région de Sétif, contenant des séries à
matériel essentiellement vaseux de teinte sombre, allant du Crétacé à l‟Eocène supérieur.
Plusieurs nappes y ont été identifiées :
Il s‟agit de la nappe de Djemila (Vila, 1980), des séries bibaniques (Vila et Leikine, 1976) et
de type Béni Abdallah (Glaçon, 1967 et Leikine, 1971), des séries de type Drâa et Arba-
Erraguène (Leikine, 1971), des séries de type Gouraya-Arbalou-Brek (Leikine, 1971 et Obert,
1974) et des séries de type Barbacha (Leikine, 1971), [in Farah, 1991].
Les unités de la nappe péni-telliennes apparaissent en lambeaux charriés sur les massifs
néritiques aux djebels Grouz, Kheneg et Chettaba et en fenêtres sous les marnes noires des
nappes telliennes au djebel Akhral (ou Akhal ; lire Ak-hal). Elles sont formées par une
séquence de carbonates et de vases, allant du Lias au Paléocène.
Pour les unités les plus méridionales une zone stratigraphique- attribuée au Sénonien-
apparait sous forme de lambeaux. Elle est associée à des formations éocènes riches en
nummulites qui sont disposées irrégulièrement au front des nappes telliennes (Vila, 1980).
Dans le domaine externe existe des unités encore plus externes et d‟allochtonie notable, plus
ou moins étendues, structurées au Miocène moyen qu‟on appelle séries de l’avant-pays
allochtone ou tellien et se placent entre les nappes telliennes au Nord et l‟autochtone ou para-
autochtone atlasique au Sud.
74
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Il s‟agit de massifs carbonatés, plus ou moins karstiques, mis en place entre le Jurassique et
un Sénonien transgressif. Ces massifs ont une histoire tectonique assez controversée (Vila,
1980). Ils correspondent à l‟un des témoins d‟une plateforme à sédimentation de haut fond.
Plateforme dénommée successivement « môle », « autochtone » puis « nappe » néritique
constantinoise. Ces terrains affleurent sous forme de horsts à partir d‟un ensemble de
formations marno-calcaires d‟âge fini Crétacé à Eocène.
Elles constituent un vaste ensemble d‟unités allochtones décrites par Vila (1980), il s‟agit :
Des unités allochtones sud-sétifiennes composées de matériaux carbonatés.
De l‟unité de Djaffa formée par une alternance de faciès marneux typique de la zone
des Sellaoua.
75
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Dans ce qui suivra nous considérons séparément les contenus et les dispositions relatives
des formations dans la zone prékabyle et dans le domaine néritique constantinois.
76
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Fig. 7. 1-Principaux éléments structuraux de la chaine calcaire et des flyschs dans le centre de la
chaine numidique [d‟après Vila, 1980].
C‟est dans les carbonates du Jurassique que quelques carrières mitoyennes ont été ouvertes,
parmi lesquelles celle de Djendel (Arcelor Mittal), celle de Ben Azzouz (ENG) que nous
étudions ici et la carrière alimentant la cimenterie de Hadjar-Soud (Ex ERCE). La photo (Fig.
7.2) indique leurs positions.
77
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
1Km
Fig.7.2 - Photo Google montrant les carrières étudiées de la série du Safia, (Google, 2012).
Deleau, (1937), auteur de la carte géologique de Azzaba (ex Jemappes, feuille numéro 32,
1/50000,) a été parmi les premiers à faire connaitre cette unité, fortement boisée, prolongeant
le massif du Filfila et qui n‟a pas livré tous ses secrets aux auteurs qui lui ont succédé.
7.1.1.1. Au paléozoïque
La série du djebel Safia débute par un complexe métamorphique schisteux (socle kabyle) à
niveaux quartzitiques et gréso-micacés, parfois fracturés, remontant au paléozoïque ; elle est
surmontée :
7.1.1.2. Au jurassique
Suit une série de calcaires massifs attribuée au Lias (50m à 300m) et comprenant de haut en
bas :
a)- Au Lias inférieur :
78
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
L‟ensemble forme ces reliefs calcaires dans le djebel Safia et les massifs avoisinants :
Chbibek, Abiod, et des îlots sur les schistes anciens du djebel Raout Lessoued.
7.1.1.3. Au Crétacé
des marno calcaires où s‟intercalent des lits schisteux (10 cm à 15cm) et où-
cinquante mètres plus bas - l‟on retrouve des niveaux fossilifères datant le Valanginien,
qui reposent en concordance sur :
des calcaires (50m) bien silteux, lesquels s‟appuient sur le Lias par une
discordance souvent masquée par des accidents tectoniques à la base du Valanginien,
un ensemble marno calcaire et des schistes du Barrémien, se rencontrent sur les
flancs sud du djebel Safia et de la forêt de même nom. Ces formations – d‟épaisseurs
variables- sont alternées mais les niveaux schisteux diminuent d‟épaisseur (métrique à
cm) en descendant dans la série.
Une reconstitution lithostratigraphique est donnée en figure 7.3.
79
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Fig.7.3- Log. Stratigraphique d‟un secteur méridional du Djebel Safia (Vila, 1980).
Il contient des schistes et marno calcaires, attribués à l‟Albo- Aptien (Deleau, 1937) et
qui auraient une épaisseur de 150m à 200m. Les schistes- épais de 4m à 5m, sont bleus ou
rouges, micacés, à filonnets de quartz. Dans la carrière de Ben Azzouz, ces schistes
affleurent sur quelques mètres seulement. Ils montrent des filonnets de calcite en forme de
boudins, biseautés cm et pluri cm (Photos 7a et 7b, Chapitre 8.). Les marno calcaires ont
des teintes bleues ou roses, avec des épaisseurs de 25 cm à 30 cm au djebel Safia.
Par la suite, ces flyschs ont été reconnu d‟âge Sénonien (Vila et Sigal, 1969)
7.1.1.4. Au Tertiaire
Des calcaires massifs, blancs, oolitiques, zoogènes datés du Lutétien, rencontrés dans les
revers nord et N-O du djebel Chbibek et à la cote 149 de l‟oued Zeer.
Un complexe calcaro-marno-schisteux apparaît au Lutétien Supérieur sur 150m à 250m. Il
comporte des schistes blancs, jaunâtres ou grisâtres à lie de vin avec des intercalations de
calcaires, psammites, conglomérats, grès, calcaires et brèches calcaires. Ce complexe est
visible généralement dans les vallées (oued Ouldja, Mesken, Zeer, Zani) et passe latéralement
aux assises calcaires plus massives, grossièrement détritiques des chaînons.
Le sommet du Lutétien contient des poudingues et grès calcaires grossiers souvent
glauconieux à éléments de calcaire compacts (Lias, Lutétien.)
Des grès calcaires qui présentent, en fait, un passage latéral des faciès qu‟ils surmontent.
Des brèches calcaires à éléments anguleux de calcaire jaune, gris, cristallin (Lias à
Lutétien supérieur) ; elles peuvent alterner avec des couches de marne bleues, de grès
calcaire…
Des poudingues gris bleu à débris de schistes lustrés, quartz, calcaire. Puis un complexe
marno schisteux.
Des poudingues de base du numidien, à galets de quartz, quartzite, schistes satinés,
gneiss unis par un ciment ferrugineux.
Des niveaux argileux, argilo schisteux, gréseux, pelitiques surmontent l‟ensemble sur des
épaisseurs dépassant parfois les 300 m.
Au nord-est de Ben Azzouz (1 km environ, à vol d‟oiseau) un monticule a connu un début
d‟exploitation dans une formation gréseuse de la couverture numidienne.
81
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
chevauche (Fig.7. 4). Sa partie orientale est recouverte par du quaternaire, alors qu‟au NO,
à l‟ouest et au sud, il s‟enfonce sous les phyllades paléozoïques du massif de petite Kabylie.
Il est par ailleurs affecté par un épi métamorphisme à effet décroissant en partant du
Filfila, donnant une roche carbonatée marmorisée, cristalline, dont la cassure au marteau
présente souvent un débit prismatique.
X
5
5
- Au centre
Près de Constantine, dans la région de Bou Nouara se trouve le massif de l‟Oum Settas. Il
est situé à quelques 6 km à l‟est du Khroub. Son altitude dépasse les 1000m, il est allongé
grossièrement E-O. Son flanc sud est facile à repérer, à cause des empruntes laissées par les
carrières exploitant les calcaires du Crétacé. Celle de l‟ENG, située au S-E, étant la plus
importante.
Ce massif surgit en horst comme la plupart des autres massifs de la nappe néritique
constantinoise.
82
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
- Au sud
A une quarantaine de km au SSO de Constantine et à quelques km à l‟est de Téleghma,
affleure le massif de Téioualt. Il est rattaché aux formations néritiques constantinoises
méridionales. Ce massif, allongé E-O, a des altitudes dépassant les 1000 m. Les gradins de
la carrière exploitant les formations dolomitiques du Néocomien sont visibles à partir de la
route joignant Aïn M‟lila, vers l‟est juste à la sortie de Téleghma.
7.2.1. Lithostratigraphie
Elle reflète les formations rencontrées dans les parties centrales et méridionales précédentes.
La figure 7. 5 représente la lithostratigraphie de quelques massifs apparaissant en figure 6. 1
et 6.2.du chapitre 6.
83
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Fig.7.5 - Corrélations
stratigraphiques dans quelques
massifs du néritique
constantinois
Les terrains les plus anciens du constantinois appartiennent au Trias qui est essentiellement
évaporitique. Ces terrains apparaissent en pointements diapiriques et en lames éjectées le long
des accidents. Parmi ces affleurements sont connus du Nord au Sud :
Le Jurassique affleure au nord et au sud d‟une bande E-O constituée par les massifs de
l’Oum-Settas, Felten et Grouz. Il apparaît au nord de Constantine (bordure du Kheneg et du
djebel Aakrab) et dans la région d’Aïn M’lila. Il s‟agit en général de dolomies et de calcaires
à silex dont la puissance peut dépasser les 600 m. Ces formations sont localement associées à
des calcaires massifs oolitiques et parfois à des marnes.
84
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Le massif du Chettaba contient une épaisse série de calcaires massifs (environ 100 m) dans
lesquels se reconnaissent des niveaux de calcaires fins à fossiles du Jurassique supérieur.
Dans les massifs qui entourent la ville et la plaine d’Aïn M’lila, le Jurassique correspond à
une puissante série de dolomies sombres surmontée localement par des marno-calcaires du
Jurassique supérieur (Fig.7. 6).
85
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Alluvions Quaternaires.
Conglomérats, marnes, calcaires du Pliocène.
Dolomies du Valanginien.
Jurassique.
Marnes et argiles du Trias.
A une dizaine de Km au Nord Ouest d‟ Aïn M‟lila, Vila et Lahondère, (1991) signalent dans
le graben du djebel Timetlass, l‟existence d‟une série jurassique représentée, de la base au
sommet, par des calcaires massifs à intercalations de bio micrites, des marnes vertes et rouges
et des calcaires à débris de coquilles. Cet ensemble est daté du Lias.
7.2.1.2. Le Crétacé
Il y a lieu de distinguer ici, les séries crétacées liées aux massifs néritiques constantinois et à
leur couverture, des formations crétacées qui sont situées en dehors du champ de ces séries
(Aris, 1994)
Les terrains autochtones affleurant dans la région de Constantine forment une série qui
débute au Néocomien par des faciès néritiques de plateforme carbonatée puis passent à des
ensembles marno calcaires dès le Turonien ou même localement dès l‟Albien. Ces marno
calcaires constituent la couverture de la série calcaire Jurassico-crétacée de la plateforme
constantinoise.
En dehors de ce champ, les séries sont moins calcaires, à faciès plus profond. Elles
caractérisent des bassins ayant le plus souvent un fonctionnement plus complexe. C‟est le cas,
à l‟est et au SE de Constantine, pour le bassin des Sellaoua qui, en fait, est le prolongement
occidental du sillon tunisien (Aris-1994).
Seuls les terrains en rapport avec le néritique constantinois seront examinés dans le cadre
de cette étude.
Les affleurements les plus anciens, connus dans la région, surmontent des dolomies
jurassiques à l‟ouest du djebel Friktia (S-O de Constantine). Ils correspondent à des lits
marno calcaires à ammonites pyriteuses d‟âge Valanginien. Au-delà du Valanginien, les
faciès deviennent essentiellement calcaires jusqu‟à l‟Aptien et même jusqu‟au Turonien.
Dans les massifs d’Ain M’lila les faciès de plateforme ne vont pas au-delà de l‟Aptien
supérieur. Les formations post aptiennes sont à faciès marno-calcaires et constituent la
couverture dite marno - calcaire de la plateforme constantinoise. (Aris-1994).
a)- Le Néocomien
Le Néocomien affleure dans les djebels Akral, Kheneg, Chettaba et dans les massifs du
Fortas et du Guérioun. Il s‟agit d‟une épaisse série de marnes, de calcaires argileux (djebel
Akral) et de marno-calcaires contenant des niveaux de marnes jaunes à Ammonites
pyriteuses. La série néocomienne se termine par des calcaires à silex d‟âge Hauterivien-
87
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Barrémien (probable) visible à l‟ouest du djebel Friktia et à une dizaine de Km plus au nord,
dans le massif du Kheneg.
b)- Le Barrémien
c) - l‟Aptien
Le sommet de cette série est marqué par une surface d‟érosion régionale (dite aussi surface
durcie ou « hardground »). Localement, au djebel Mazela (près du Khroub), l‟Aptien montre
des passées décimétriques de marnes jaune clair parfois à grains centimétriques de pyrite.
d) – L‟Albien et le Vraconien
L‟Albien ou l‟Albien-Vraconien décrit par Raven, 1957 (in Aris -1994) dans le massif de
l’Oum Settas, est constitué de marnes et de marno-calcaires glauconieux, légèrement
phosphatés et fossilifères au sommet, qui se terminent par un mince niveau conglomératique à
gangue marneuse. Les calcaires glauconieux livrent d‟abondantes Mélobésiées et Favusella
Waschitensis de l‟Albien. Dans le Djebel Friktia (S-W du Chettaba), l‟Albien est représenté
par une série épaisse de 40 à 50m constituée de marnes et de calcaires noduleux à ammonites
[Fourcade et Raoult, 1971 (in Aris, 1994)].
Au dessus d‟une surface durcie qui termine l‟Aptien, l‟Albien débute par quelques
décimètres de marnes noduleuses suivies de 4 à 5 m de marnes jaunâtres à serpules,
échinodermes, lamellibranches (Exogyra Latissima), bélemnites et à ammonites
(indéterminables) au dessus desquelles vient une barre calcaire épaisse d‟environ 1,50m avec,
à son toit, une surface durcie à encroûtements d‟huîtres.
L‟ensemble de la série peut être réduit à quelques mètres ou même disparaître sous l‟effet
de la transgression du Cénomanien.
88
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
e)- Le Cénomanien
C‟est un ensemble calcaire de 250m à 300m d‟épaisseur qui débute par des biosparites à
Rudistes dilacérées et Orbitolines roulés. Les 60 premiers mètres montrent des bancs massifs
incolores et localement rubanés. La série devient micritique vers le sommet avec des
calcaires quelquefois noirs fétides à abondante microfaune benthique : Chrysalidina gradata,
Cisalvéolina fallax … Le Cénomanien est nettement transgressif au djebel Oum Settas. Il
repose sur l‟Aptien par l‟intermédiaire d‟une surface durcie. (Aris -1994).
f)- Le Turonien
Les dépôts du Turonien sont souvent indistincts par rapport à ceux du Cénomanien; ils
correspondent à une grosse barre d‟environ 180m de calcaires blancs localement rubanés et à
cassure grise. Ce sont surtout des calcaires massifs, clairs à Rudistes : Radiolaridés,
Hippurites ; à minces intercalations de calcaires sombres. La microfaune contient des
Valvulammica, des Milioles…
7.2.1.3. Le Paléogène
Le passage entre le Maestrichtien et le Paléocène n‟est pas net. Cet ensemble comporte à la
base, une série marneuse parfois noire, épaisse d‟une centaine de mètres où s‟intercalent des
niveaux de calcaire à boules jaunes, lesquels sont suivis par des calcaires à concrétions
phosphatées et des marnes (Paléocène).
Ensuite viennent sur près de 200m : des marno-calcaires, des calcaires bitumeux à rognons
et lits de silex noirs puis des calcaires phosphatés se terminant par une puissante série de
marnes brunes à passées calcaires jaunes, parfois lumachelliques attribuées à l‟Yprésien-
Lutétien (Eocène).
Enfin viennent des marnes grises à verdâtres sur lesquelles reposent une cinquantaine de
mètres de grès parfois quartzifères. Les marnes ont livré une microfaune à Globigérina de
l‟Oligocène.
89
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Parmi les phases tectoniques qui ont affecté la région de Constantine se dégage la
chronologie suivante :
une distension N120°E, généralement E-O, d‟âge Albien-Vraconien ayant généré des
failles N45°-60°E (NE- SO) antérieures à la transgression sénonienne.
Une compression N-S sénonienne qui est à l‟origine d‟un plissement E-O, avec re-jeu
d‟anciennes failles NE-SO qui deviennent inverses et décrochantes. Ce plissement est associé
à la mise en place de surfaces d‟émersion.
Les structures résultant de ces deux épisodes tectoniques sont observées au niveau de
l‟ensemble Oum-Settas / Mazela.
Elle est à l‟origine d‟un important raccourcissement N-S, responsable des vastes
recouvrements anormaux selon une vergence Sud, confirmée par de nombreux auteurs. Cette
phase a généré des plis serrés associés aux accidents N45° et N60°E. C‟est la phase
tortonienne post nappes de charriages.
90
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Cette phase, où se poursuivent les grands chevauchements qui ont débuté antérieurement,
est considérée responsable du cisaillement général à la base des diverses unités. C‟est elle qui
est à l‟origine du désordre dans les structures de détail des nappes telliennes.
L‟empilement précédemment évoqué résulte d‟une suite d‟évènements qui se sont succédé
depuis le Lias ou même le Trias. Mais ce n‟est qu‟au Jurassique moyen et supérieur
qu‟apparaît une différentiation entre la plateforme carbonatée constantinoise et le domaine
atlasique où s‟opère une sédimentation pélagique et siliceuse. Le passage Jurassique -
Crétacé voit s‟accentuer la différentiation. Le domaine Péni-tellien et la bordure
septentrionale de la plateforme constantinoise voient s‟installer un régime bathyal à
Calpionelles. L‟essentiel du domaine néritique constantinois ne subit aucun changement et
voit se poursuivre une sédimentation carbonatée massive. A sa bordure méridionale s‟installe
un régime de hardground.
Le Sénonien permet de faire la zonation la plus complète; sur la plateforme néritique, ses
formations sont transgressives, assez incomplètes et minces. Le rocher de Constantine en est
la plus belle illustration.
91
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
La phase alpine a créé l‟essentiel des structures actuellement visibles. Tout le reste de
l‟évolution s‟est développé à une échelle plus vaste, continentale.
Au Mio – Pliocène et au Quaternaire, poursuite des dépôts continentaux portant des traces
de tectoniques verticales importantes et de compressions modérées.
En conclusion, la nappe néritique constantinoise est ainsi mise en évidence, avec quelques
indications sur ses relations avec un avant pays plus différencié que dans la région
occidentale voisine (région de Sétif). A l’Est, les formations néritiques disparaissent sous
d’autres charriages…
L’étendue d’un tel domaine, la complexité de ses structures font que les formations
rencontrées à l’Oum Settas et à Téioualt présentent des nuances que nous examinerons dans
les contextes respectifs de ces sites.
92
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Tel sont les cas, comme nous l‟avons vu en Algérie du NE, pour les calcaires de la série du
Safia (Jurassique) ou ceux de l‟Oum Settas (El Khroub) dont le dépôt exploité est daté
Cénomano-Turonien (Crétacé final)). Pour la dolomie, les dépôts du massif de Téioualt (Aïn
M‟lila) remontent au Néocomien voire à la fin du Jurassique.
En fait, les carbonates les plus recherchés pour fabriquer de la chaux sont ceux dont le
contenu en CaCO3 [ou en CaMg(CO3)2] est très élevé tout en ayant un minimum d‟autres
éléments accompagnateurs (Lhoist, 1992 ; Claude, 1994…). Cette combinaison n‟est pas très
courante mais elle peut se trouver :
Soit parmi les calcaires construits en dalles ou en récifs par des polypiers, des rudistes,
algues, coquilles d‟animaux marins morts.
Soit parmi les calcaires bio-détritiques comme les craies, dus à la sédimentation
d‟organismes planctoniques et benthoniques (mollusques, oursins…) et rencontrés dans les
régions crayeuses.
Soit parmi les calcaires d‟origine biochimiques, issus de la précipitation directe de
carbonates de Ca (ou de Ca et Mg) en milieux divers. Ils sont dus à des facteurs physiques ou
biochimiques variés: calcaires lacustres, tufs, travertins des sources, concrétions…
Cette concentration majoritaire en CaCO3 [ou en CaMg(CO3)2] confère à ces carbonates de
nombreuses caractéristiques spécifiques dont les qualités se répercutent directement sur celles
des chaux produites (chaux aériennes surtout).
Ainsi la constitution géologique du carbonate est primordiale à la fabrication de la chaux.
Les sites étudiés n’ont pas eu tous, dès le départ, vocation à produire de tels
« géomatériaux ». Mais avec des qualités acceptables et des réserves suffisantes, la
production de chaux devient envisageable surtout si des explorations additives seront
menées, quelquefois en extension ou dans le prolongement de certains sites déjà exploités.
Si cette revalorisation des potentialités existantes n’est pas retenue, le choix d’un nouveau
site devra être fait avec une connaissance suffisante de la matière première en termes de
qualité, de distribution de cette qualité…. De plus, un minimum de 50 millions de tonnes de
réserves avérées et homogènes est un des préalables qui justifierait les investissements
destinés à l’implantation in situ de tels projets. Dans tous les cas, même si la taille est
93
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
conséquente, il serait utile de bien situer la distribution des impuretés, des accidents de
qualité avant de conclure à l’exploitabilité de tels gisements destinés à la chaux.
Sur la photo [Chapitre 7 Figure 2], apparaissent les trois carrières : (Djendel au N-O, Ben
Azzouz au centre et celle de la cimenterie au S-E). A vol d‟oiseau, elles sont distantes
d‟environ 3 km l‟une de l‟autre.
Comme les exploitations voisines, cette carrière est ouverte dans les affleurements
calcaires (Fig.8.1), au sommet d‟un dôme dominant les crêtes voisines du haut de ses 350 m
d‟altitude (à l‟ouverture des travaux). Le « carreau » de la carrière se trouve à environ 170 m
par rapport au niveau de la mer. Cette différence d‟altitude reflète inégalement la puissance
des formations carbonatées en cours d‟exploitation.
50m
Y = 902 Feuille n° 7- 8
94
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Les travaux ont démarré à partir du flanc SO et s‟acheminent vers le NE. Le site est assez
fortement boisé en chêne lièges et autres arbustes et herbes hautes. Il possède un réseau
hydrographique saisonnier. Le climat est de type méditerranéen : hiver doux et pluvieux, été
chaud et humide.
Plusieurs sondages ont été réalisé par So.na.rem (ex ORGM : organisme de recherche
géologique et minière) dès 1972. Deux sondages (S1 et S2) parmi au moins quatre réalisés sur
le site de Djendel, traversent la carrière (Fig.8.2)
95
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Fig.8.2) - Profil géologique E-O, passant par les sondages S1 et S2, DJENDEL.
Ces sondages révèlent- à des profondeurs dépassant les 250 m- la succession suivante avec de
bas en haut :
Des dépôts carbonatés calco-dolomitiques puis calcaires sur plus de 200m, montrant
au départ des calcaires fins, compacts gris plus ou moins foncés, finement mouchetés puis,
plus haut, devenant gris-rosâtres à rosâtres ou rose-beige à grain fin et grossier. Ces dépôts
admettent de petites couches de marnes roses à nuances brunâtres. Ils sont attribués au
Néocomien. Ils constituent la partie exploitée de la carrière.
Des formations de l’Aptien-Sénonien qui débutent avec des grès quartzeux, admettant
des lentilles d‟argile et d‟aleurolite, surmontent l‟ensemble précédent. Elles sont suivies par
des marnes calcaires et de dolomies presque noires rencontrées sur près de 100 m (signalées
96
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
dans la vallée de l‟oued El Hadjar). Plus haut, la série gréseuse de l’Aptien- Sénonien montre
des variétés bréchiques, des argilites avec des petites lentilles de dolomie noires. L‟ensemble
repose en discordance sur les dépôts du Jurassique. Le tout est recouvert par des alluvions
récentes, argiles...
Au niveau de la carrière, les argiles de couverture sont brunes mais surtout rougeâtres.
Elles pénètrent profondément dans les fentes et fractures ouvertes dans le calcaire karstifié et
l‟imprègnent fortement.
Les étages supérieurs, ouverts dans la partie N E de celle-ci, montrent sporadiquement des
bancs calcaires de stratifications d‟inégales épaisseurs (pluri dm à infra métriques).
Ces bancs amorcent, de part et d‟autre des niveaux d‟exploitation, les courbures de la
charnière de l‟anticlinal du massif et prennent sa forme.
Ces bancs, faillés, décalés voire déboîtés, disparaissent souvent, ce qui rend difficile leur suivi
sur de grandes distances.
Seuls quelques résultats d‟essais mécaniques réalisés en 1999 par le LTPE (laboratoire des
travaux publics Est, Constantine) sont disponibles. Le nombre d‟échantillons impliqués, leurs
provenances, le mode opératoire adopté ne sont pas indiqués. Donnons ces résultats à titre
indicatif dans le tableau (Tab.8.3) suivant :
Tab. 8.3- Résultats d‟essais physico-mécaniques sur Echantillons de Djendel (LTPE, 1999).
Des analyses sont effectuées sur de la roche concassée destinée à la sidérurgie (castine). Elles sont
données à titre indicatif (Tab.8.4). Ni les lieux de prélèvement, ni le mode opératoire utilisé ne sont
connus.
97
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
CaO(*) es date
Al2O3*
1997
2OO5
NOTE: les spécifications techniques recommandées pour la castine destinée à la sidérurgie (Arcelor-
Mittal, 2001) sont de recevoir un produit propre (sans argile ni sable), de composition idéale :
Chimie: CaO > 53%; PF < 43%; SiO2 <1%; MgO: traces; Al2O3: traces; Fe2O3 traces;
S <0.02%; Humidité < 4%.
Granulométrie: castine arrivée à l‟usine et transférée aux fours : 20-50 mm; humidité : < 7%.
La carrière apparait avec deux prises de vue : l‟une aérienne (photo Google, 2011) et l‟autre au sol ;
dirigée vers le sud-est (Photos 8.5a et 8.5b).
98
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Comme pour les massifs voisins la végétation à chêne liège et autres arbustes est dense. De nombreux
torrents traversent le monticule et peuvent rentrer en crue pendant les pluies d‟hiver ou de printemps.
Photo 8.5b- Carrière de Ben Azzouz, vue vers le SE (2007), avec gradins numérotés N 217…, Les
flèches indiquent le sens de l‟échantillonnage qui est aussi le sens de progression de l‟exploitation.
99
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
La prospection et des recherches préliminaires ont été menées par des équipes de la DREG
(Ancienne division de l‟ORGM) entre 1976 et 1977. A partir de travaux de surface (profils avec
puits et tranchées) et sondages, ces recherches concluent à l‟exploitabilité du site en estimant les
réserves de calcaires tous usages confondus à plus de 66 millions de tonnes. Ce « géomatériau »,
aujourd‟hui exploité par l‟ENG (Entreprise Nationale des Granulats) est surtout commercialisé
comme granulat mais il peut aussi présenter des qualités pour sa transformation en chaux. Le
complexe sidérurgique d‟El Hadjar l‟utilise comme appoint à celui de Djendel pour les besoins du
haut fourneau et pour ceux des fours à chaux.
Une série carbonatée, dolomitique à la base avec dolomies massives, parfois bréchiques,
puis calcaire avec une zone de transition calco dolomitique (signalée dans des sondages).
Cette série attribuée au Jurassique-Lias comporte des calcaires massifs aux litages peu
apparents dont les nombreuses diaclases et fractures donnent une pseudo-stratification
(DREG. 1977/78).
Les calcaires sont micros cristallins à cristallins, durs, présentant diverses teintes beiges,
grises, roses. Certaines variétés de ces calcaires sont fortement teintées en rougeâtres et
montrent des formes d‟altération et de fréquentes dissolutions de type karstique au nord de
l‟affleurement notamment (observations personnelles).
Au sommet du massif succède une couverture schisteuse, pluri métrique au sud-ouest, aux
teintes gris verdâtre, brun rose, brun bleuté (Observations personnelles-Photos. 8.7a et 8.7b).
Photo.8.7a- Photo Niveau schisteux (4m) Photo.8.7b- Photo Boudinage de calcite dans les
schistes
101
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Entre les plans de schistosité se répartissent quelques filons parfois pluri cm, étirés,
biseautés de calcite (photo 8.7b). Le contact de cette couverture avec les calcaires sous-
jacents montre une discordance apparente.
Le gisement de Ben Azzouz constitue une crête de calcaires liasiques alignés NO-SE qui
sont encadrés au NE et au SO par des schistes et calcschistes du Crétacé. Il s‟agit d‟un « faux
anticlinal » qui prolonge vers le SE l‟anticlinal du djebel Safia.
Notons que les couches de calcaires et schistes sont affectées d‟un pendage monoclinal de
20-35° vers le SO. La structure apparait comme un anticlinal déversé vers le NE et affectée
par des accidents tectoniques en divers compartiments. Les calcaires sont limités du côté NE
par une faille longitudinale qui met en contact anormal les formations jurassiques sur celles
du Crétacé. An prolongement SO de ce contact, se trouve une autre faille longitudinale. La
limite NO du gisement est marquée par une faille transversale. Au delà de cette faille, la
structure géologique est encore plus complexe. La stratification des couches est peu apparente
(SONAREM, 1977).
A partir de nos propres observations et des mesures effectuées sur les accidents cassants, au
moins trois familles de fractures ont été identifiées :
Remarque : ces niveaux argileux riches en oxydes de fer rencontrés dans les calcaires, les
noyant parfois et surtout les rendant impropres à presque tous les usages.
L‟échantillonnage, les analyses et essais réalisés en 1977, selon le mode opératoire adopté
par l‟entreprise SONAREM et utilisant les normes industrielles de l‟époque ont permis
d‟obtenir les données suivantes :
a) Essais physico-mécaniques : (Tab.8. 9)
Valeur PoidsVol (g/cm3) Poids Spécif. Absorption Porosité (%) Los Angelès Broyabilité
Tab.8. 9- Résultats des essais physiques sur le calcaire de Ben Azzouz (SONAREM - 1977).
103
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Remarque : Notons la grande variation dans les compositions. Cela est du à la présence de
fréquents intervalles dolomitisés, reconnus dans certains profils et sondages ainsi qu‟à celle
des calcschistes découverts dans les sondages S4 et S5.
Pour SONAREM (1977), l‟usage d‟un tel calcaire pour fabriquer de la chaux n‟était pas
recommandé. Les parties du gisement en exploitation contiennent des passées dolomitiques
significatives, qu‟il faudra contourner et, en tout cas, éviter de livrer à la sidérurgie.
Cette précaution était prise puisque jusqu‟à un passé récent, le calcaire de Ben Azzouz
dessert en partie le complexe d‟El Hadjar…
L‟importance et l‟homogénéité des dolomies sous les niveaux calcaires actuels restent à
prouver. Dans le cas favorable, elles assureront la pérennité de la carrière.
104
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
- La carrière géante du Khroub, exploitée par l‟Entreprise Nationale des Granulats (E.N.G.)
dont le siège est à Alger, se trouve à quelques 24 Km au SE de Constantine et à environ 8 km
d‟El Khroub (ou Le Khroub), dans le massif de l‟Oum Settas. Cette carrière est visible à la
sortie Est du Khroub à partir de la route menant à Guelma.
Avec une altitude dépassant les 1000m, le massif de l‟Oum Settas est allongé grossièrement
E-O. Le climat local est de type continental méditerranéen froid et humide en hiver, chaud et
sec en été. Il tombe en moyenne 700 à 900 mm d‟eau par an surtout en hiver et au printemps.
Le ruissellement est rare sauf en période de crue. Le couvert végétal n‟est pas dense.
Limitée au seul Crétacé, l‟étude des massifs de Bou Nouara, dont l‟Oum Settas, permet par
comparaison avec les autres massifs de la plateforme néritique constantinoise, de distinguer-au
sein de cet étage- quatre ensembles lithostratigraphiques d‟inégales importances (Aris-1994) :
un ensemble calcaire homogène d‟âge Aptien (E-I);
un ensemble calcaire marneux ou glauconieux à Ammonites daté Albien sup. à
Vraconien (E-II),
105
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Carrière
106
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Dans les dix derniers mètres, se rencontrent tantôt des Caprinidae et fossiles apparentés au
Cénomanien moyen et supérieur, tantôt et à quelques mètres latéralement d‟autres espèces
fossiles évoquant le Turonien.
L‟examen des premiers sondages réalisés dans l‟emprise du gisement, surtout près et dans la
zone à calcaires blancs (ORGM ex DREG- SNMC), considèrent que les roches carbonatées de
cet étage se subdivisent en deux séries (Fig.8.12):
une série inférieure (CM’) de calcaires gris foncés à grains fins. Cette série est
insuffisamment identifiée.
CM’’
CM’
107
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
une série supérieure (CM’’) représentée par des calcaires gris clairs à grain fin
« marmorisés ». Elle comporte des intercalations de calcaires gris foncé épais de 1 à 3m. La
puissance de cette série varie de 60 à 90m.
Ces deux derniers ensembles forment l’essentiel du flanc sud de l’anticlinal de l’Oum Settas,
où sont implantées la plupart des carrières en cours d’exploitation.
param.
statistiques
Tableau 8. 13- Résultats d‟essais physiques, 208 échantillons de l‟Oum Settas (ORGM-1978).
108
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
15 échantillons issus des sondages : 1, 2 et 8 ont été traités. Ils ont donné les résultats
consignés dans le tableau suivant (Tab. 8 14)
Param.
Statistiques.
Tab. 8.14 - Moyenne des paramètres d‟usure et de rendement d‟agrégat (ORGM- 1978).
Les résultats admettent une dureté et une compacité élevées. Les pertes de poids - en faibles
quantités lors des essais Los Angelès - ont permis de constater la bonne qualité des agrégats
de calcaire.
Analyses chimiques :
L‟analyse à 08 éléments est réalisée sur 15 échantillons issus des sondages S1, S2 et S8. Les
sondages n‟ont été foré que dans les calcaires CM „‟de la série supérieure. Les résultats
figurent dans le tableau (8.15) suivant :
Composant
chim.
SiO2 Al2O3 Fe2O3 CaO MgO SO3 K2O Na2O CaCO3 *PF
Param.
statistiques.
Moyenne 0,34 0,16 0,12 55,30 0,35 0,08 0,04 0,05 98,88 42,92
Ecart-type 0,33 0,21 0,14 0,81 0,42 0,04 0,04 0,01 1,05 0,37
Ces analyses indiquent un pourcentage élevé en CaO et une faible teneur en fer.
109
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
S21, S22, S23 et S24 et 02 destructifs DM25 et DM26). Ces sondages totalisent 345,65m ; dont
240m carottés.
La sélection de cette zone a été faite sur la base de sa position éloignée de toute fracture
tectonique, loin des zones oxydées et en s‟appuyant sur les résultats des analyses chimiques des
campagnes de prospections précédentes. Elle a une forme carrée de 600m de côté et qui totalise
jusqu‟à la cote 750m, un volume de 60 millions de tonnes de calcaire (+ou - 31000t).
Sur le terrain, cette zone se trouve à l‟est d‟un accident tectonique bien matérialisé sur la
carte géologique précédente (Fig. 8.12) coïncidant avec la zone du contact normal entre les
deux calcaires CM‟ et CM‟‟ et d‟une faille remplie d‟oxydes et d‟argile très plastique, de
direction NS, traversant l‟excavation 734-780. Cette dernière n‟est probablement plus visible
aujourd‟hui du fait de l‟avancement des travaux d‟exploitation entrepris depuis.
Le calcaire reconnu ici est massif, blanc à blanc grisâtre, très rarement traversé par des
fissures renfermant de la calcite et de la limonite. Cette zone a une structure monoclinale dont
le pendage est de 15° à 25° vers le S-O. L’épaisseur réelle de l’assise utile dépasse les 60m.
Degré de blancheur :
Le test de blancheur a été réalisé sur deux échantillons broyés à moins de 63µm, dans un
broyeur de laboratoire en céramique. Il a donné un taux moyen de 89% par rapport au sulfate
de baryum (BaSO4).
Analyses chimiques :
Le résultat des analyses effectuées à partir de 85 prélèvements sur les carottes de sondage est
donné ci-après (Tableau 8.16):
Composant
chim. (%) SiO2 Al2O3 Fe2O3 CaO MgO SO3 K2O Na2O CaCO3 *PF
Param.
statistiques.
Moyenne 0,34 0,16 0,12 55,30 0,35 0,08 0,04 0,05 98,88 42,92
0,33 0,21 0,14 0,81 0,42 0,04 0,04 0,01 1,05 0,37
Ecart-type
Ces données montrent clairement qu‟il s‟agit d‟un calcaire blanc titrant à plus de 98% de
CaCO3. Les chiffres sont significatifs car représentant un grand nombre d‟échantillons.
Notons que les valeurs moyennes de CaO et de PF sont quasiment les mêmes pour les deux
campagnes (1978 et 1991). Les valeurs des autres éléments analysés durant les deux campagnes
restent comparables sauf pour l‟oxyde de fer qui a donné des valeurs plus nuancées.
110
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Degré de blancheur :
Les mesures ont été effectuées sur la fraction de 100µm, prélevés des cuttings à chaque mètre
de sondage et cela pour les 35 sondages réalisés.
La valeur moyenne du degré de blancheur est de 82.95% avec un écart type de 1.77 -
Teneur en CaCO3
Des prélèvements provenant de 12 sondages seulement (sur 35) ont fait l‟objet d‟analyses.
L‟étude se donne pour objectif de bien connaître la partie du gisement riche en carbonate de
calcium afin de l‟exploiter au mieux de sa rentabilité tout en veillant à obtenir un produit de
grande pureté. Elle prend en compte les données des études précédentes.
Une démarche qui vise à établir un modèle géométrique du gisement par traitement
informatique de données pour proposer un schéma d‟exploitation minière et de contrôle de
qualité.
111
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
- Porosité (n) :
Les points de mesure montrent une grande dispersion autour de la valeur moyenne (n =
4,55%). Le calcaire est considéré comme peu poreux.
L‟évolution géochimique des éléments dosés en relation avec la profondeur apparaît dans
divers graphes. Les échantillons ont été prélevés à partir des six sondages réalisés durant la
campagne de 1991 (04 carottés et 02 destructifs) et de trois sondages carottés (S1, S2 et S8)
effectués en 1978.
- Teneur en alcalis :
Le graphe indique une grande stabilité des valeurs- plutôt faibles- obtenues par rapport à la
profondeur dans la plupart des sondages sauf dans les sondages S21 et S22 où ces valeurs sont
erratiques.
- Teneur en silice :
112
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
La distribution des points de mesures rapportés à la profondeur montre une même tendance à
la dispersion des valeurs dans les deux sondages S21 et S22.Ce qui conduit à admettre la
présence d‟une anomalie géochimique.
- Teneur en CaO
Les teneurs en CaO par rapport à la profondeur montre une tendance pratiquement constante
pour les sondages S23 et S24 mais variable dans les sondages S21 et S22. Entre les cotes 770m
et 810m l‟on prévoit une diminution de la qualité du calcaire (Fig.8.18).
Un premier groupe est formé par des valeurs très fortes de la teneur en Fe2O3 et en Al2O3
(sondages destructifs DM25 et DM26). Ce qui n‟est pas tellement conforme à l‟interprétation
des logs de ces sondages, bien que sur terrain l‟on observe de nombreuses fissures remplies
d‟oxydes de fer.
Notons que le résultat de lecture du log de sondage est très probablement lié au type de
sondage (destructif) qui ne restitue pas de manière fidèle l‟intégralité de la série lithologique.
Un deuxième groupe, formé par un ensemble de valeurs faibles et très stables de Fe2O3 (S1,
S2, S23 et S24) ; ce qui est conforme à la lecture des lithologies des sondages montrant un
calcaire gris clair à blanc, rarement fissuré.
113
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Un troisième groupe montre une évolution de même type que celle observée pour les autres
oxydes analysés auparavant, avec la même anomalie géochimique à la cote Z = 792m surtout
au niveau des sondages S22 et S21.
En analysant la lithologie des sondages S21 et S22, à la profondeur de l‟anomalie
géochimique, on s‟aperçoit que l‟on a un calcaire cristallin grisâtre, affecté de stylolithes à
taches noires de Mn et de fissures remplies d‟oxydes ferriques.
Paramètres de corrélation
Dans l‟étude de 1999, l‟auteur arrive à une distribution log normale des valeurs des teneurs
en Fe2O3, jugée conforme à la réalité observée dans beaucoup de cas... L‟histogramme (figure
8.20) illustre cette répartition.
114
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
L‟auteur propose des graphiques de corrélation mettant en relief les teneurs d‟éléments
significatifs par rapport à la profondeur, graphiques qui lui ont permis de proposer une
cartographie des zones (zonographie) délimitant les parties géochimiquement favorables à
l‟exploitation du carbonate de calcium de celles qui ne le sont pas. Leur établissement s‟appuie
sur la méthode géostatistique de krigeage.
Par exemple en tenant compte de la proportion de l‟élément colorant principal (Fe2O3) dans le
calcaire, la répartition qualitative suivante a été dégagée:
[0.04 % Fe2O3 (avec 0.12 % SiO2) est considérée valeur de référence du CaCO3 de REVERTE-
SA-Espagne: (Omraci-ENG)].
Ce secteur a été ainsi subdivisé en quatre zones de qualités en rapport avec les teneurs en fer
évoquées plus haut. Trois de ces zones seraient destinées à l‟exploitation du carbonate de
calcium.
Cette étude a sans doute permis à l‟exploitant « d‟élaborer un plan d‟exploitation à moyen et
long terme, disposant d‟une représentation graphique ayant une bonne apparence sur le plan
géologique des réserves et du matériau sélectionné pour une exploitation orientée future… »
(ENG - 1999).
au sud, en élargissant les plateformes des niveaux de base (Niveaux 752,765, 780m…) dès que
le sommet de l‟aptien (limite Nord de la carrière) sera atteint.
Pour assurer la pérennité de la carrière, de nouvelles prospections devront être menées dans
les niveaux carbonatés du Cénomano-Turonien encore affleurants dans les régions limitrophes.
Les travaux de prospection sur les dolomies du Téioualt ont été l‟œuvre de la SONAREM (Société
nationale de recherche et d‟exploitation minière : société étatique des années 1970) au cours
des années 1976-77. Durant cette campagne, un levé géophysique par méthode électrique
(SEV) ainsi que des prélèvements d‟échantillons (à partir de tranchées et de 09 sondages
profonds de 30m à 90m) ont été effectués. Ce qui a permis de configurer la structure du terrain
et d‟apprécier la qualité des dolomies exploitables.
Le pays constantinois est caractérisé par un ensemble de reliefs qui forment l‟unité néritique
constantinoise à laquelle appartient aussi le massif de l‟Oum Settas. Cette unité est composée
116
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Les mouvements ayant généré cette disposition remontent au Crétacé. D‟autres phases ont
suivi durant l‟Eocène (Lutétien Tardif) et au Miocène. Durant la phase alpine de grands
chevauchements ont été à l‟origine de désordre dans la structure d‟ensemble. Puis a succédée
une déformation tectonique compressive à la limite du Plio-Quaternaire qui est considérée
comme responsable de la topographie actuelle (Marmi et Giraud, 2006).
Lithostratigraphie
La Lithostratigraphie du secteur a été définie par Bär, C.B en 1957 à la suite d‟un sondage
(Synthèse en figure 6 du chapitre 7). L‟analyse de celui-ci a montré que le niveau basal de ce
massif est essentiellement constitué d‟une puissante série (700m) de dolomies noires
attribuées au Valanginien.
· Les dolomies sont surmontées par des biomicrites épaisses de 95m en bancs métriques bien
individualisés.
Au toit de cette série dolomitique, on observe 150m de calcaire en petits bancs métriques,
contenant une association de « coprolithes » marquant la limite Jurassique-Crétacé
(Schroeder et al.-1975).
· Au dessus, viennent des dolomies alternant avec des micrites, sur une épaisseur d‟environ 200
m. Elles sont attribuées à l‟Hauterivien.
· Une puissante série calcaire succède ; elle est très massive et représente le Barrémien sur
près de 420m d‟épaisseur. Dans le détail, elle comporte:
Θ suivi sur 45m à 50m par un niveau plus marneux à lamellibranches, qui est un niveau
repère connu, jusqu‟au Djebel Grar (à l‟est de Constantine près de Guelma), par sa micro
faune attribuée au Barrémien,
Θ au dessus il y a 240m de calcaires fins à algues alternant avec des calcaires oolitiques et des
calcaires à débris de rudistes, polypiers et autres débris de microfaunes marquant le sommet
du Barrémien ;
117
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
· La série se termine par 160m de calcaires bien lités correspondant à l‟Aptien. Ces calcaires
sont plutôt micritiques, riches en milioles, orbitolines et en débris de nature variée. L‟Aptien
terminal est daté par des niveaux à orbitolines et à alvéolines.
Fig. 8.22- Extrait de la carte géologique d‟Aïn M‟lila (1/50000); Bär-1957), légende partielle.
- Tectonique
L‟ensemble du massif est affecté par une tectonique cassante. Dans la partie orientale de
celui-ci, le réseau de fractures rencontré comprend essentiellement des failles N – S à NO –
SE (Fig.8.23). Localement, les failles ont joué en décrochement. La partie sud de ce
118
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Ainsi, pour la carrière actuelle plus de huit millions de tonnes de réserves géologiques en
dolomie ont été estimées (méthode des profils) et 2,5 millions de tonnes en catégorie C1 ou
prouvées (Sonarem, 1976-77). A la cadence de prélèvement adoptée à ce jour, il reste encore
en place des réserves appréciables auxquelles il est possible d‟ajouter les potentialités à
confirmer du massif voisin de Kef El Ahmar (Fig. VIII.23).
Ces essais sont réalisés à partir 09 échantillons, prélevés d‟intervalles ciblés de 05 sondages,
le mode opératoire n‟est pas indiqué. Les résultats figurent dans le tableau 8.24 (Sonarem,
1976-77).
119
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Les analyses chimiques sont effectuées sur de nombreux échantillons prélevés à partir de
saignées, tranchées de surface et de 09 sondages profonds de 33 à 90m…Elles ont donné les
résultats suivants: (Tableau 8.25):
Analyses CaO MgO SiO2 R2O3 P.A.F P2O5 SO3 Al2O3 Fe2O3 K2O Na2O
Min % 29,19 19,6 0,02 0,01 44,65 <0,04 <0,23 0,01 0,05 <0,05 <0,07
Max % 31,91 21,86 2,74 2,50 47,72 <0,04 <0,23 0,30 0,55 <0,05 <0,07
Moy % 30,87 21,13 0,36 0,60 46,64 n.a n.a n.a n.a n.a n.a
120
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
3ème PARTIE
121
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Prenons l‟ensemble des carrières depuis celles des massifs du Safia jusqu‟à celles de la
région constantinoise.
Ils montrent parfois des bancs de stratifications d‟inégales épaisseurs (pluri dm à infra-
métriques). Ces bancs amorcent, de part et d‟autre des niveaux d‟exploitation, les courbures
de la charnière de l‟anticlinal du massif et prennent sa forme, avec une pente de 5 à 15° vers
le SE.
A l’affleurement, les argiles de couverture sont brunes mais surtout rougeâtres. Elles pénètrent
profondément dans les fentes de dissolution et fractures ouvertes dans le calcaire et l’imprègnent
fortement.
122
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
La carrière a fourni, ces dernières années, une moyenne de 100 000 tonnes de tout venant
dont près de 80% en castine pour la sidérurgie.
Vers le nord, des accès sillonnent la colline qui surplombe le chantier actuel. Cette colline
n‟est pas encore exploitée. Son calcaire est très prometteur, car de qualité comparable à celui
qui est produit aujourd‟hui (l‟analyse effectuée par nos soins sur quelques échantillons
prélevés à ce niveau donne des résultats très encourageants).
Progression de
l’exploitation
123
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Ces calcaires sont durs, compacts, massifs, homogènes, finement cristallins à micro
cristallins; leurs teintes sont variables mais claires, délavées, allant du gris, au beige, au
rosâtre, au bleuté avec toutes sortes de nuances intermédiaires. Parfois un liséré plus foncé,
diffus, les parcourt. Ils ont un aspect fusionné, d‟où l‟appellation de calcaires « marmoréens ».
De plus, ils sont souvent traversés par des failles et diaclases assez rectilignes, parfois
entrecroisées, imprégnées d‟oxydes rouille. Les fractures sont parfois tapissées de cristaux
blancs de calcite à surfaces spathiques. Il y a rarement présence de dendrites de manganèse
sur les surfaces des échantillons.
De tels caractères se retrouvent dans tous les carbonates exploités du djebel Safia,
influencés sans doute par le métamorphisme ayant affecté le massif voisin du Filfila.
NB : Les exploitants locaux des carrières du Safia assimilent un tel calcaire à du marbre.
Les analyses chimiques des échantillons sont effectuées en Belgique, au laboratoire central
de l‟entreprise LHOIST.
a)- Analyses chimiques : Les résultats sont consignés dans le tableau suivant (tab. 9. 3).
Ces résultats montrent la grande régularité des teneurs qui sont élevées pour CaO et basses
pour les autres composants. L‟homogénéité de ces calcaires, leur bonne cohésion et leur
dureté élevée en font a priori une excellente pierre à chaux.
(Logiciel Excel) montrent des corrélations (ou tendances corrélatives) parmi les plus
significatives entre les différents composants de ces calcaires.
Les graphes (Fig.9.4) montrent quelques unes des relations binaires ou corrélations les plus
significatives révélées parmi les oxydes majeurs de ces calcaires.
L‟homogénéité de ces calcaires, leur bonne cohésion et leur dureté élevée en font a priori
une excellente pierre à chaux.
125
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Les parties dégagées (au N.O et au S.O) contiennent le même calcaire : cristallin, massif,
compact, dur, aux couleurs délavées….
Une nouvelle estimation provisoire porte les réserves exploitables à environ 50 millions de
tonnes de calcaire (estimation provisoire de l‟exploitant).
126
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
a-) Echantillonnage :
Il a été mené du bas vers le haut, sur la façade exploitée de la carrière (flanc Ouest),
perpendiculairement à la stratification pour autant que cette dernière était visible et que les
accès aux différents gradins le permettaient. L‟absence de repères a nécessité des
déplacements latéraux avec prélèvements d‟échantillons le long de chacun des niveaux. Ceci,
pour couvrir la variabilité des faciès due aux changements de teintes dans les calcaires et à la
présence assez fréquente de fractures et diaclases. 35 échantillons ont été collectés au départ,
des regroupements ont été opérés par la suite. Les échantillons situés approximativement sur
la même transversale, recoupant la stratification et présentant une similitude de faciès,
constatée de visu, ont été réunis dans un même lot. Cette logique de regroupement suit des
axes plus ou moins parallèles comme indiqué sur le croquis (Fig. 9.7) Le nombre
d‟échantillons a été réduit de la sorte à 23.
127
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Tab. 9.8- Données d‟analyses chimiques, Ben Azzouz- (Analyses Lhoist- 2007-2009)
NB : les échantillons BA021 à BA025 sont des composites (2 à 4 fragments, prélevés chaque
fois autour d‟un point central ou situés sur la même verticale).
128
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
b)- Interprétation
Les autres graphes font ressortir des tendances corrélatives analogues à celles rencontrées à
Djendel, notamment les incompatibilités CaO/MgO et CaO/Fe203.
Si une campagne de prospection complémentaire est retenue pour l‟avenir, il serait intéressant
d‟accéder aux niveaux dolomitiques sous jacents, signalés par de nombreux auteurs (Raoult,
Vila et prospecteurs de SONAREM). La diminution significative des teneurs de CaO en
faveur de celles de MgO rendrait valorisables de telles dolomies.
129
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
En tout, six itinéraires de prélèvements ont été suivis : (Traces en pointillés blanc sur photo
Google - Photo 9.10)
130
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Fig. 9.10- Vue panoramique du site de l‟Oum Settas (Ph.Google-2009) avec traces des profils
d‟échantillonnage (1, 2, 3, A, B).
Quatre partent à la base de la plateforme de la carrière (niveau 735). Ils se dirigent à quelques
écarts près du Sud vers le Nord, montant dans la topographie et traversant la stratification en
sens inverse des dépôts. (Echantillonnage de reconnaissance et Profils 1, 2 et 3).
Deux autres sont situés plus au nord. Ils sont plus ou moins parallèles et dirigés du Nord-Est
vers le Sud-Ouest, dans le sens ascendant de la stratification et assez perpendiculairement à
celle-ci. (Coupes A et B).
Parmi les quatre prélèvements de départ:
a) le premier est un échantillonnage de reconnaissance, réalisé en parcourant les
différents gradins. Il a permis de collecter des fragments dits de reconnaissance
(minéralogiques, paléontologiques…) qui montrent la variabilité des faciès rencontrés. Entre les
niveaux 765 et 780m, près des profils 1 et 2, se trouve un banc métrique montrant un calcaire
clair, blanchâtre riche en fossiles entiers et en débris parmi lesquels des rudistes de type
hippurites datant la fin du Crétacé (Photo 9.11).
131
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Photo 9.11- Hippurites, fragments de rudistes et autres débris de fossiles de la fin du Crétacé,
prélevés à hauteur des niveaux 765 et 795, près des profils I, II et III.
Par ailleurs, des préparations microscopiques ont été réalisées sur quelques échantillons
provenant du prélèvement de reconnaissance. Leurs observations en lumière naturelle a
permis de reconnaitre deux types de microfaciès :
Le milieu de dépôt de ces formations est celui d‟une avant barrière avec un niveau marin
relativement agité.
132
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
133
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
b)- Le second échantillonnage a été effectué le long de trois profils (I, II et III) situés côte à
côte mais distants- d'ouest en est- d'environ 200m l'un de l'autre:
Ils sont tous prélevés dans le Cénomano-Turonien indifférencié, les deux premiers profils
partent de leur surface de contact avec le Sénonien.
c)- Le troisième échantillonnage concerne deux profils plus ou moins parallèles, menés
presque perpendiculairement aux précédents et dénommés A et B. Les prélèvements sont
réalisés d'est en ouest :
La coupe A (ou 4° profil, figure 9.13) joint le sommet de l'aptien au cénomano-
turonien. Les prélèvements concernent les échantillons AG 47 à AG 53.
Les analyses chimiques de tous ces échantillons figurent dans les tableaux A.2 annexés.
134
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Fig.9.19 - Lithologie du profil A avec position et numéros des échantillons. [c1 : Cénomano-
Turonien ; n5 : Aptien] – (Observations personnelles).
la coupe B (ou 5° profil) concerne un levé d‟échantillons banc par banc. Elle débute
dans la formation aptienne et se poursuit dans celle du Cénomano-Turonien, en allant de l‟Est
vers l‟Ouest, perpendiculairement à la stratification. Les échantillons B1 à B 59 y ont été
prélevés. Chaque échantillon-pris au centre-représente un banc. Leur description (Annexe.A.1)
ainsi que leurs contenus chimiques sont donnés dans le tableau A.2.2 annexé.
La formation aptienne montre un calcaire fin, dur, sombre en surface et nettement plus clair à la
cassure. Ce calcaire contient des huîtres et fragments d‟huîtres de tailles pluri centimétriques. La
séquence se poursuit par une zone de transition marquée par des surfaces durcies, des joints
stylolitiques, des dépôts ferrugineux… comme il apparaît dans la séquence banc par banc (tab.9.20
et Fig.9.10). Le milieu de dépôt devient plus calme au début du Cénomano-Turonien mais toujours
riche en fossiles (huîtres, miliolidés…).
Dans l’ensemble, les faciès rencontrés attestent d’une sédimentation produite en milieu marin
peu profond.
Par ailleurs, du tableau A.2.2 en annexe (analyse chimique des 60 échantillons prélevés
banc par banc), les proportions de CaO, Fe2O3 et de SiO2 rapportées au milieu de chacun des
bancs et consignées dans le tableau 9.20, ont permis d‟établir le graphique (Fig.9.21) montrant
l‟évolution de ces derniers par rapport à CaO le long de cette séquence stratigraphique.
135
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX Intervalles
cumulés CaO SiO2 Fe2O3
m (%) (%) (%)
0 54,29 0,83 0,11
5 54,58 0,68 0,08
5,5 54,25 1,18 0,11
11,5 54,39 0,86 0,12
12 55,03 0,15 0,03
13 54,76 0,53 0,07
15,5 54,68 0,56 0,07
16 54,96 0,24 0,05
16,5 54,89 0,34 0,06
17 55,21 0,14 0,02
18 55,16 0,12 0,05
19,75 54,83 0,34 0,18
20,5 54,6 0,81 0,06
21 53,59 1,77 0,24
21,5 53,55 1,95 0,14
21,75 54 1,35 0,08
22 54,13 1,23 0,07
22,25 53,89 1,64 0,14
23 54,68 0,78 0,18
23,5 55,15 0,16 0,03
23,75 55,23 0,27 0,04
24,25 55,17 0,23 0,04
24,75 54,73 0,53 0,05
25,25 55,19 0,15 0,03
25,75 55,21 0,18 0,03
27,75 55,04 0,2 0,03
29 54,9 0,35 0,05
30 54,38 0,96 0,1
30,75 53,84 1,67 0,18
31,25 53,46 1,95 0,21
31,5 53,26 2,23 0,24
31,75 53,59 1,88 0,19
32,25 54,39 0,87 0,06
32,75 53,98 1,47 0,08
33,5 55,08 0,3 0,03
34 55,01 0,32 0,03
35 55,11 0,13 0,03
35,5 55,19 0,18 0,02
37 54,82 0,42 0,07
37,75 55,33 0,08 0,02
38,75 55,24 0,07 0,02
39,75 55,15 0,11 0,02
40,75 54,87 0,31 0,07
42,25 54,96 0,23 0,03
43,25 55,24 0,08 0,02
43,75 54,8 0,34 0,07
44,25 55,41 0,08 0,02
44,75 55,41 0,14 0,02
45,25 55,24 0,13 0,04
45,75 55,2 0,26 0,04
46,25 55,27 0,17 0,03
47,25 54,6 0,67 0,09
48,25 54,84 0,44 0,05
49,25 54,96 0,35 0,04
50,25 55,46 0,1 0,01
51,25 55,22 0,19 0,02
54,25 55,49 0,13 0,02
55,25 54,93 0,35 0,04
56,75 54,77 0,49 0,06
59,375 55,35 0,17 0,02
Tab.-9.20- Dosages de CaO, Fe2O3 et SiO2 par banc échantillonné (intervalles cumulés).
136
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Le graphique 9.21 montre le comportement contradictoire de SiO2 (et à un degré moindre, celui de
Fe2O3) par rapport à celui de CaO. En effet, dès que diminue le pourcentage de ce dernier,
augmentent ceux de SiO2 et de Fe2O3. Autrement dit l‟appauvrissement du carbonate se fait à la
faveur de phases plus ou moins tardives silicatées et ferrugineuses…
137
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
L’approche statistique réalisée au moyen du logiciel Statistica [Version 6], pour une
distribution normale des données, permet de relever plusieurs tendances corrélatives. En
retenant un taux de corrélation significatif (r>0.83 ; r : coefficient de corrélation). Les matrices
de corrélation figurent dans les annexes C.1 et C.2.
Quelques unes de ces tendances apparaissent dans les diagrammes binaires des variables
(ici les éléments chimiques). Deux cas de figure sont envisagés en fonction du nombre
d‟observations et de variables :
Pour le premier cas (107 observations et 08 variables),
Les corrélations obtenues pour les taux les plus significatifs sont indiqués dans les graphes ci-
après : (Fig.9.22)
)
Fig. 9.22- Graphiques des corrélations éléments majeurs (107 observations, 8 variables).
9.3.3.2. Interprétations
Notons que les oxydes Fe2O3, Al2O3 et SiO2, en proportions mineures dans ces calcaires, révèlent
entre eux des comportements convergents, alors que CaO et MgO sont à l‟opposé très divergents.
138
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
La synthèse des corrélations (positives et négatives) et leurs liens respectifs apparaissent dans
le graphe (Fig. 9.23) ci-après :
139
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Cette approche géochimique met en évidence des corrélations entre les éléments contenus dans
les calcaires de l‟Oum Settas et même certaines incompatibilités. L‟examen des données
d‟analyses montre par ailleurs la très faible présence d‟éléments chimiques autre que CaCO3 et
une grande régularité de leurs distributions dans l‟espace échantillonné (Tableau des données
annexé). La liaison du calcaire avec les argiles et autres impuretés associées est éphémère car
facile à rompre durant le broyage.
Cette pauvreté chimique et cette homogénéité de composition font du calcaire de l’Oum
Settas un matériau qui fournit un produit (le carbonate de calcium) d’excellente qualité. Si
l’on tient compte de la texture de la roche de départ, de sa blancheur et de son bon
comportement mécanique à l’écrasement, il y a là une somme des caractères indiquant aussi
sa bonne aptitude à produire de la chaux.
La carrière qui est située dans la partie NE du massif, est ouverte entièrement dans les
niveaux dolomitiques du Jurassique Supérieur, juste à leur contact avec les formations
néogènes. L‟exploitation se fait par gradins hauts de 12m chacun et progresse vers le sud
depuis le niveau 900m en direction de la butte d‟altitude 1061m (Fig.9.25 et photo en haut à
droite Fig.9.28). La stratification à ce niveau, quand elle est visible, s‟oriente est-ouest avec
une pente allant de 25° à plus de 30° vers le sud. Elle est parfois marquée par des joints de
stratification marno-argileux peu épais.
La plus grande des « fissures » est une vaste poche qui traverse au moins deux gradins. Elle apparaît
sous la forme d‟un karst rempli de sable ; ce qui pose d‟ailleurs quelques problèmes à la stabilité des
talus de la carrière. Pour accéder à la roche saine, il faut souvent curer les parties tendres.
Plus rarement, dans les zones karstiques de la carrière, les dolomies apparaissent assez
tendres et en boules pluri centimétriques. (Fig.9.26)
141
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Photo 9.26- Dolomie en boules présente dans les poches karstiques, Téioualt.
Ainsi, au démarrage des travaux d‟exploitation, plus de huit millions de tonnes de réserves
géologiques en dolomie ont été estimées (méthode des profils) et 2,5 millions de tonnes en
catégorie C1 ou prouvées (Sonarem-1976-77). A la cadence de prélèvement adoptée à ce
jour, il reste encore en place des réserves appréciables qu‟il est possible de valoriser
davantage.
La production de dolomie est assez variable ces dernières années et tourne en moyenne
autour de 100.000 tonnes par an de granulats dolomitiques tous usages confondus.
Les dolomies constituant le minerai sont des dolomies grises, d‟un gris plus ou moins
sombre, à grain plus ou moins fin, assez denses quoique poreuses et dures, montrant une
certaine « cavernosité ». Les pores sont souvent de forme ovale, allongés, avec des contours
de néoformation. ) A la cassure au marteau il se produit quelquefois une étincelle avec
dégagement d‟une odeur fétide.
142
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Fig.9.27 - photos de la carrière et du massif de Kef El Ahmar (Téioualt) indiquant les limites
d‟échantillonnages.
a) – Au niveau de la carrière
Une dizaine d‟échantillons a été prélevé : (Fig.9.27, photo du haut à droite)
08 échantillons, à peu près au milieu des gradins ouverts et à hauteur d‟homme en se
dirigeant vers le sud depuis le niveau de base (Altitude 900m) jusqu‟au gradin supérieur ;
puis plus au sud,
02 échantillons en surface, à 150m d‟intervalle au-delà du dernier gradin, en
direction de la butte 1061m.
143
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Ces échantillons sont prélevés dans les dolomies surmontant une alternance
calcaire/marnes/calcaire. Les marnes renferment des niveaux conglomératiques et les
calcaires sont à grains fins et nettement stratifiés avec une direction N 90°E et un pendage
de 35°S (cette orientation n‟apparaît pas dans les dolomies les surmontant).
Les prélèvements, tout comme ceux de la carrière, sont des composites (sains et
éventuellement débarrassés des encroûtements…) pris chacun à environ 2m de rayon autour
d‟un point central.
Plus au sud, TT8 est un échantillon de calcaire provenant d‟un gros banc, pluri
métrique à décamétrique orienté N80°-25°S et se prolongeant vers l‟est au delà du talweg.
Plus au sud encore, TT9 est un échantillon prélevé d‟une formation calco-dolomitique
épaisse d‟environ 100m, calée entre le banc précédent et un autre banc calcaire bien stratifié
et formant, une partie du toit Barrémo-Aptien du massif.
144
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
145
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
146
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Les résultats des analyses pour les deux sites figurent sur le tableau (Tab. 9.38) suivant,
TT8 non compris :
Analyses (%)
Site name Echantillon
CaO MgO Fe2O3 S SiO2 Al2O3 MnO
TT1 31,700 20,400 0,050 0,018 0,240 0,110 0,016
TT2 31,400 20,900 0,010 0,009 0,050 0,030 0,002
TT3 31,100 21,100 0,010 0,010 0,050 0,020 0,002
TT4 31,500 20,600 0,020 0,014 0,230 0,120 0,007
TT5 31,400 20,700 0,020 0,013 0,250 0,130 0,007
TT6 31,000 21,200 0,010 0,012 0,050 0,020 0,009
_Teio Kef_El_Ahmar
147
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
CaO
MgO
21,0 31,0
20,8 30,8
30,8 31,0 31,2 31,4 0,00 0,01 0,02 0,03
CaO S
MgO
21,0
(b)
MgO
20,4 20,4
19,8 19,8
30,5 31,0 31,5 32,0 32,5 0,000 0,010 0,020
CaO S
SiO2
20,4 0,1
19,8 0,0
30,5 31,0 31,5 32,0 32,5 0,00 0,10 0,20
CaO Al2O3
148
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
CAS D’APPLICATION
L‟ensemble de ces analyses et essais est réalisé dans le laboratoire central du groupe
LHOIST, à Nivelles, en Belgique.
10.1. Analyses thermriques (ATG et ATD). Cas de Téioualt
Les matériaux testés sont des poudres fines de granularité moyenne [0-50 µm], résultant
d‟une mouture dans un broyeur à disque oscillant (comme ceux destinés aux analyses par
XRF). L‟appareillage utilisé et les conditions opératoires sont ceux habituellement pratiqués
par ce laboratoire pour ce type de manipulation.
Les résultats de ces analyses apparaissent sous forme de graphes dans les figures
10.1(Composite1) et 10.2(Composite2) suivantes. Les principales conditions instrumentales
sont indiquées en marge de ces graphes. Notons en particulier les paramètres suivants :
149
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
150
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Dans ces graphes figurent différentes courbes. Chaque courbe exprime un paramètre.
Notons un premier pic plus marqué pour la dolomie du 1er lot « riche en fer » que pour celui
du 2° lot (pauvre en fer).
Trois lots d‟échantillons bruts sont sélectionnés pour être soumis à des tests de
caractérisation physiques et de cuisson ; les lots sont des composites à granularité moyenne
[5 ; 250mm] :
les troisièmes viennent du Khroub. ANB 67 est un composite prélevé du tas à l‟aval
du concasseur primaire de la carrière.
Chaque lot a subi une première fragmentation d‟où sont prélevées, en quantités égales, des
fractions [(5, 15 mm].
- De chaque fraction une quantité représentative est dégagée. Elle sera soumise à un
broyage dans un broyeur à disque oscillant. Cette mouture est destinée aux analyses
chimiques (permettant le dosage de trente deux (32) oxydes et éléments simples) par
spectrométrie de fluorescence des rayons X (XRF).
Des analyses par spectrométrie d’absorption atomique (AAS) sont effectuées en double
pour Fe2O3 et MnO.
Quelques fragments de ces calcaire servent à mesurer des paramètres physiques tels que :
absorption d‟eau,
porosité et masse volumique apparente des calcaires.
- Le reste des lots [5, 15mm] est soumis à un protocole de calcination atteignant quatre
niveaux de températures (ou paliers de référence) à 980, 1060, 1140 et 1200°C en vue de
déterminer les réactivités des chaux ainsi obtenues, comparées à celles provenant
d‟échantillons de référence - LHOIST, [A. et B.- sur les graphes 10.7 et suivants- donnés ici à
titre indicatif].
- Par ailleurs, des tests sont réalisés pour évaluer différents indices appelés indice de
délitage statique (SBI), indice de fragmentation à la chute (STI) et indice d’attrition (ATI)…
Ces paramètres, déterminés par des essais normalisés, mesurent des pertes de matière
occasionnées durant et surtout après la cuisson en cours de manipulation de la chaux produite.
Ces pertes, sous forme de particules fines, ne sont pas souhaitables si leur quantité devient
excessive.
Ces analyses révèlent la grande pureté de ces calcaires et leur pauvreté en éléments traces :
beaucoup d‟éléments sont en dessous des limites de détection.
Il faut noter la bonne convergence des analyses par XRF et par AAS pour Fe2O3 et MnO.
On pèse les échantillons de calcaire avant et après immersion dans l‟eau durant 24 heures,
selon un protocole défini par la norme EN 1097-6. Les résultats figurent dans le tableau 10.4,
y compris ceux des échantillons de référence :
153
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Il apparait clairement que nos échantillons sont peu avides d‟eau (WA/24H< 3), ceux de
Djendel nettement moins que ceux du Khroub.
Ces paramètres sont évoqués au chapitre III, leurs mises en œuvre obéissent à des normes
spécifiques. Les résultats figurent dans le tableau 10.5
Pour l‟échantillon du Khroub, la porosité plus élevée, explique la valeur relativement faible
de sa densité.
C‟est sans doute le test le plus significatif pour caractériser la qualité d‟une chaux vive.
Rappelons(Chapitre III) que sa mesure est destinée à connaître la quantité de chaleur mise en
jeu pour atteindre une température de 60°C qui correspond au temps nécessaire ou (t60)
pour que la température du mélange d’eau (600 ml) et d’une fraction fine de chaux vive [150
g à une granularité (0-1mm)] s’élève de 20° à 60°C. Le t60 exprimé en minutes est un
paramètre de référence.
L‟essai est réalisé dans un récipient type Dewar ; l‟élévation de température dans le
récipient est suivie en continu en fonction du temps : c‟est la courbe d‟extinction par voie
humide. La figure X.6 montre l‟appareillage utilisé pour cet essai, la courbe d‟extinction et
l‟expression des résultats.
154
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Notons que pour une chaux dolomitique, la valeur de référence du temps de réactivité est t70.
Remarque : La titration acide Wuhrer est une autre méthode utilisée pour caractériser la
réactivité des grains de chaux (en allemand référencée : Grobkorntitration). Elle consiste en
la neutralisation des grains de chaux par un acide fort (HCl, 4N) : 2OOOml d’eau à 40°C ;
50 g de chaux 1-10 mm (la fraction 0-1 mm tamisée et éliminée).
155
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Les résultats du test de réactivité obtenus pour les composites précédents et les étalons
internes de référence (A et B) apparaissent dans le graphe (Fig. X.7) à différentes
températures de cuisson.
Les courbes de ces graphes montrent les t60 atteintes par les échantillons pour chacun des
paliers de cuisson (980, 1060, 1140 et 1200°C). Ces courbes sont comparées à celles des
étalons (A et B).
Les t60 sont très vite atteints jusqu‟à environ 1140°C. A cette température - où sont cuites
la plupart des chaux commerciales – la réactivité est quasiment instantanée! Les échantillons
peuvent être considérés comme sensibles aux températures de calcination inférieures à
1170°C (t60 ≤.2mn). A 1200°C, cette sensibilité est nettement plus marquée pour El Khroub
[t60 à peine au dessus de 2 minutes (mn)] que pour Djendel (t60 dépasse les 5mn et même les
7mn…).
156
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Il est à noter que toutes ces chaux présentent des réactivités peu élevées aux basses
températures de calcination.
Les tests permettant d‟obtenir ces indices consistent à déterminer les proportions de fines
(<5, <4, <2 mm) provenant de chaux cuites aux températures de référence précitées. Ces chaux,
en quantités déterminées, proviennent elles mêmes de quantités appropriées des calcaires de
granularité (5 ; 15 mm). Les tests diffèrent par leurs mises en œuvre. Les graphes que nous
produisons pour les différents indices sont relatifs aux proportions de fines (<5 mm).
Les quantités de débris, pesés aux différents paliers de cuisson, sont le résultat de la seule
« fragilisation » ou effritement des échantillons survenu après calcination.
A titre d‟exemple, la figure 10.8 montre les courbes joignant les proportions de débris < 5
mm obtenus aux différentes températures de référence (les résultats obtenus avec les
échantillons de référence apparaissent également sur ces graphes).
Fig. 10.8 - Graphique des indices d‟ “effritement ” ou Static Breakdown Index (SBI % < 5 mm).
Notons que les pourcentages de fines aux différents paliers de températures sont nettement
moins abondants pour les échantillons de Djendel et El Khroub (seulement 1% aux basses
températures et près de 4% à 1200°C) que pour ceux des calcaires de référence (près de 6% en
moyenne). Dans le premier cas, ces proportions augmentent modérément avec la température
157
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Cet indice sert à déterminer les pourcentages de particules fines (<5 mm) issues de la
chute-dans un récipient approprié-de fragments de chaux, sur une hauteur de 02 m. Fragments
obtenus à chacune des températures de référence (980, 1060, 1140 et 1200°C). L‟essai est
répété quatre fois par lot d‟échantillon et par palier de cuisson. Les résultats des pesées de
fines en fonction de la température sont portés sur le graphe (Fig. 10.9). Ceux des échantillons
de référence y figurent également.
Les indices d‟usure par attrition atteignent des valeurs comprises entre 6 à 8% pour les
chaux de Djendel. Les valeurs de ces indices fluctuent d‟une température de cuisson à l‟autre
et de plus, ces variations diffèrent d‟un échantillon à l‟autre avec une tendance à la diminution
aux hautes températures (Fig.10-9). Pour El Khroub, ces valeurs sont plus faibles et assez
constantes. Elles sont proches de 5% et arrivent même à 4.2% à 1200°C. Par ailleurs, ANB 20
s‟use de la même manière que le standard A jusqu‟à la température de 1140°C, puis diverge.
Plus généralement, l‟usure ne semble pas suivre la montée en température, même s‟il y a une
tendance à un léger fléchissement de cette usure vers 1200°C.
référence et soumis chaque fois à des rotations de 5 minutes dans un tambour cylindrique
normalisé. Les courbes des indices d‟usure pour les échantillons aux différentes
températures de cuisson ressortent sur les courbes données dans le graphe (Fig. 10.10) ci-
après.
Fig. 10.10- Graphe des indices d‟usure par attrition(ATI) aux différents paliers de calcination.
L‟usure mesurée par ce test est relativement faible et varie peu avec l‟élévation de
température. Elle se situe dans une fourchette limitée et comprise entre 5 et 7%, inférieure à
celle obtenue pour les échantillons de référence.
- Synthèse
Les analyses et tests physico-chimiques ainsi que les essais de cuisson réalisés sur des
échantillons prélevés de nos sites d‟étude donnent des résultats encourageants pour la
transformation des calcaires et dolomies en chaux.
Considérons les calcaires de Djendel (et ceux de Ben Azzouz, par extension).
Ces calcaires sont homogènes dans l‟ensemble quoique nécessitant quelquefois une
exploitation sélective pour éviter les zones d‟accidents tectoniques et les éventuelles
hétérogénéités dues aux matériaux de remplissage des fissures ou à l‟augmentation du taux de
SiO2 ;
159
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Ces calcaires ont une pureté chimique élevée : riches en CaO et pauvres en éléments
traces. Les tests effectués sur un composite du matériau provenant uniquement de Djendel ont
donné un faible coefficient d‟absorption d‟eau (WA/24h =1.06 à 1.11) et une porosité
moyenne (2.63 à 2.64g/cm3) ;
Les chaux obtenues par les tests de cuisson sont à réactivité moyenne à bonne et leurs
degrés de friabilité se situent dans des marges très acceptables du moins pour les applications
sidérurgiques.
Quant aux dolomies de Téioualt, leur faible rythme d‟extraction actuel est appelé à
augmenter dans le cas d‟une demande plus accrue dans le domaine de la sidérurgie. Le minerai
est d‟excellente qualité chimique et physico-mécanique y compris l‟aspect thermique comme
en témoignent les analyses chimiques effectuées sur des échantillons par l‟exploitant de la
carrière ainsi que nos propres données. Cette dolomie offre aussi les qualités de son utilisation
en verrerie, dans les boues de forage et surtout en sidérurgie. Mais le plus gros de la production
actuelle est juste transformé en granulats pour assurer un minimum de rentabilité à son
exploitant. Ce géomatériau de valeur connait actuellement un sous emploi faute du tissu
industriel approprié, en aval.
Tous ces sites ont des potentialités -sur place ou rapprochées- valorisables, demandant un
complément de prospection qui mettra en relief les secteurs ou zones les plus favorables à
l‟ouverture de carrières et le cas échéant à l‟implantation d‟industries de transformation
rentables, peu polluantes et pérennes.
Les résultats des analyses, tests et essais obtenus à partir de nos sites sont favorables à la
production de chaux. Ils ouvrent des perspectives au développement nécessaire de ce secteur et
au lancement de nouvelles variétés de chaux. Ces variétés auront l‟avantage de couvrir des
besoins vitaux (Traitement des eaux potables, des effluents et autres déchets) et diverses
industries utiles à des applications nouvelles à développer en marge de la sidérurgie…
D‟autres prospects restent à lancer dans les carbonates de la fin du Secondaire (Lias-
Néocomien) et dans ceux du Crétacé Supérieur (Cénomanien-Aptien), abondant dans le nord-
est algérien et au-delà.
160
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
CONCLUSION
Un rappel des usages les plus courants des carbonates naturels, mais surtout de la chaux
qui en dérive montre l’importance de ces géomatériaux dans la vie courante. De plus, pour
cette dernière, une attention particulière a été portée sur le processus de sa fabrication,
depuis les installations de cuisson, les précautions de leurs conduites jusqu’à l’obtention des
chaux commerciales (Chaux vives et chaux éteintes).
L’aspect économique est abordé dans un cadre global, mondial d’abord, pour donner un
aperçu sur la consommation, la structure et les spécificités d’un tel marché dominé par les
pays développés et quelques pays émergeants. Il faut retenir à ce niveau que la chaux,
produit aux usages de plus en plus en plus étendus, dont le degré de connaissance ne fait
que s’affiner au fil des jours, est un produit vulnérable. D’abord la durée de son stockage est
limitée, un peu comme le ciment, mais surtout il s’agit d’un produit à la fois pondéreux et à
faible valeur ajoutée. Sa fabrication et son usage sont donc forcément à portée locale. De
plus, sa fabrication rentable nécessite une matière première suffisamment abondante et
chimiquement pure. Ce qui n’est pas toujours offert par la nature! N’empêche que les
incidences positives de son champ d’application, compensent de tels inconvénients, surtout
dans les pays disposant d’un tissu industriel non négligeable.
La géologie régionale est abordée ici comme préalable à la démarche suivie. Elle concerne
surtout la description du domaine « Prékabyle » et celles des formations néritiques
constantinoises. L’accent est ensuite mis sur les carrières retenues et leurs environnements
respectifs, celles de calcaire-voisines- du massif de Safia : Djendel et Ben Azzouz dans le
premier contexte puis celles de calcaire du Khroub et, un peu plus au sud, celle de dolomie
de Téioualt qui font partie du second ensemble structural.
Pour chacune de ces carrières, des rappels sont faits sur les travaux de prospection réalisés
auparavant et leurs résultats ainsi que sur le déroulement des travaux miniers actuels. A des
périodes données, des prélèvements d’échantillons-adaptés à chaque site-ont été opéré en
vue de caractérisations physico-chimiques des matières premières en prévision de nouvelles
applications.
Les résultats des analyses et de différents tests et essais montrent qu’au-delà de leurs
utilisations comme granulats pour les besoins de la construction, le calcaire de Djendel,
utilisé cru et transformé en chaux pour la sidérurgie est conforme et bien adapté à cette
dernière application. De plus les potentialités des matières premières en place sont
suffisamment importantes.
Un résultat similaire peut être attendu à Ben Azzouz, mais des précautions sont à prendre
en raison de la fracturation. L’augmentation sporadique du taux de magnésium peut en être
associée. Le sous bassement du niveau exploité étant dolomitique. L’exploration de cette
assise dolomitique pourra devenir intéressante à l’avenir.
Pour la sidérurgie au moins les résultats obtenus pour la dolomie de Téioualt sont très
encourageants. La matière première est non seulement homogène mais de bonne qualité.
Elle pourra servir plus utilement à des applications industrielles qu’à servir de granulat
d’autant plus que ses réserves semblent très prometteuses moyennant un complément de
prospection.
Les résultats des analyses effectuées et des tests et essais réalisés sur les échantillons de
calcaire du Khroub ont donné les meilleurs résultats tant pour leur qualité chimique, que
pour leurs comportement thermiques durant les essais de cuisson en vue de leurs
transformations en chaux de différentes qualités. Toutefois, leur potentialités semblent bien
limitées d’où l’imminence de lancement de nouvelles prospections en direction des niveaux
calcaires prometteurs comme le sont ceux des formations cénomano-turoniennes
162
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
prolongeant le site actuel. Ils pourront être exploités tout aussi bien pour produire des
carbonates de calcium. Ce produit est d’un grand intérêt. Plus facile à produire, Il connait lui
aussi des applications croissantes dans un grand nombre de domaines. Le calcaire de qualité
pourra être transformé en chaux, du moins quelques variétés les plus maîtrisables et les
plus indispensables, si les conditions adéquates sont réunies. Un souci particulier sera porté
au choix de technologies les moins polluantes mises au point à ce jour. Limiter la pollution
sous toutes ses formes est une nécessité garante d’un développement durable.
163
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
BIBLIOGRAPHIE
NOTE : Les quatre premières parties de ces titres sont gracieusement mises à
disposition par le groupe LHOIST et largement consultées pour les besoins de cette
thèse, excepté certaines revues et les titres en langue germanique. Une documentation
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CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
ANNEXES -A-
A.1-Description macroscopiques des échantillons de l’Ooum Settas prélevés « banc par banc »
Du NNE vers le SSO, 59 échantillons ont été prélevés et décrits à la loupe. Les intervalles de
prélèvement figurent dans le tableau 9.21 à l’appui de la figure 9.20.
AG 54 : est un calcaire gris assez foncé, à grain fin, à fentes recristallisées, montrant de rares
pores et des fossiles type milioles.
AG 55 : est un calcaire gris moyen, à grain fin, fentes recristallisées avec traces d‟oxydation,
contenant quelques pores et des fossiles (milioles, bisériés et débris non identifiés).
AG 56 : est un calcaire gris, à grain fin, avec fentes recristallisées et traces d‟oxydation ;
quelques pores et de nombreux fossiles (milioles, orbitolines…).
AG 57 : est un calcaire gris foncé, à grain fin, à fentes recristallisées, montrant de rares pores
et de nombreux fossiles type milioles.
AG 58 : est un calcaire gris, à grain fin à moyen, avec fentes recristallisées et traces
d‟oxydation ; la partie à grain moyen est plus riche en fossiles (milioles et débris).
AG 59 : est un calcaire gris foncé, à grain fin, à fentes recristallisées avec quelques traces
d‟oxydation, et des fossiles type milioles.
AG 60 : est un calcaire gris, à grain fin, avec fentes recristallisées et traces d‟oxydation,
riche en fossiles (milioles et débris).
AG 61 : est un calcaire gris foncé, à grain fin, riche en fossiles (milioles, bisériés et débris
non identifiés).
AG 62 : est un calcaire gris foncé, à grain fin, avec traces d’oxydation, riche en fossiles (milioles et
débris).
AG 63 : est un calcaire gris assez foncé, à grain fin, avec micro pores et cristaux translucides,
montrant peu de fossiles.
AG 64: est un calcaire gris assez foncé, avec fentes recristallisées en calcite, quelques pores
et peu de fossiles.
AG 65: est un calcaire gris, à grain fin, montrant des joints stylolitiques avec ramifications,
oxydation, une faible porosité ; il est riche en fossiles (milioles et débris).
AG 66: est un calcaire gris assez foncé, à grain fin, avec fentes recristallisées, il montre un
aspect pâteux (granulaire à cristallin), quelques traces d‟oxydation et la présence de nombreux
fossiles (filiformes, arrondis de couleur miel variant du brun au blanc et de type milioles).
AG 67: est un calcaire gris foncé, à grain fin, avec fentes recristallisées perpendiculaires à la
stratification, quelques traces d‟oxydation. Présence de surfaces d‟érosion (surfaces arrondies) et
des fossiles : filiformes, arrondis de couleur miel et de rares milioles.
AG 68 : est un calcaire gris foncé, à grain fin, à fentes plus ou moins recristallisées, avec
traces d‟oxydation, riche en fossiles (milioles, débris et macro fossiles). Présence de surfaces
arrondies.
AG 69 : se subdivise en deux parties :
179
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
- AG 69a : est un calcaire gris foncé, à grain fin à moyen, avec fentes recristallisées, riche en
fossiles (milioles, débris et macro fossiles), odeur fétide à la cassure.
- AG 69b : est un calcaire gris foncé, à grain fin, à fentes plus ou moins recristallisées, avec
traces d‟oxydation, contient des fossiles (milioles, débris et des macro fossiles).
AG 70 : est un calcaire gris foncé, à grain fin, à fentes plus ou moins recristallisées, avec traces
d’oxydation contient des fossiles (milioles, débris et filiformes, arrondis)
AG 71 : est un calcaire gris foncé, à grain fin, à fentes plus ou moins recristallisées, avec traces
d’oxydation. Présence de nodules ferrugineux. Il est traversé par une surface stylolitique. Quelques fossiles.
AG 72: est un calcaire gris foncé, à grain moyen à grossier avec traces d‟oxydation, contient
des fossiles et une tache foncée à reflets ( ?) ; odeur fétide à la cassure.
AG 73: est un calcaire gris foncé, à grain fin ; il montre un aspect pâteux, de rares fentes
recristallisées et des traces d‟oxydation. contient des fossiles (milioles, débris et: filiformes,
arrondis…). Odeur fétide à la cassure.
AG 74: est un calcaire gris, à grain fin, il contient des pores superficiels avec traces
d‟oxydation et de nombreux fossiles (milioles et débris indistincts).
AG 75: est un calcaire gris foncé, à grain fin, à fentes recristallisées et des fossiles variés (milioles,
débris et: filiformes, arrondis miel…et cristaux en forme de fossiles ( ?)).
AG 76: est un calcaire gris, à grain moyen avec de rares traces d‟oxydation, riche en fossiles
(milioles, débris, filiformes et arrondis de teinte miel).
AG 77: à la base du banc: c‟est un calcaire gris clair, à grain fin à moyen, à rares fentes
recristallisées et traces d‟oxydation, riche en fossiles (milioles parfois perforés et filiformes bruns).
AG 78: au sommet du banc : c‟est un calcaire gris , à grain fin à moyen, à fentes en lignes
brisées rappelant des joints stylolitiques, présence de fossiles (milioles, débris, filiformes et
arrondis de teinte miel), odeur à la cassure.
AG 79: est un calcaire gris, à grain très fin qui montre un aspect pâteux ; présence de fossiles
(milioles, débris de macro fossiles : huîtres?).
AG 80: est un calcaire gris, à grain fin qui montre un aspect pâteux et des traces de clivage
(zone clair/zone sombre). Présence de joints stylolitiques avec parfois recristallisation en calcite
blanche, riche en fossiles (milioles parfois perforés et débris indistincts).
AG 81: est un calcaire gris, à grain fin qui montre un aspect pâteux ; traces d’oxydation, riche en
fossiles (milioles, débris, empruntes filiformes, courbes et arrondis parfois avec cils), odeur à la cassure.
AG 82: est un calcaire gris, à grain fin avec fentes recristallisées et traces d’oxydation, présence de
fossiles (milioles, débris et empruntes brunes filiformes).
AG 83: est un calcaire gris assez foncé, à grain fin à moyen, avec des fentes recristallisées et traces
d’oxydation ocre, poreux, riche en fossiles (milioles, empruntes brunes à miel filiformes et gros débris
d’huîtres), odeur à la cassure.
AG 84: est un calcaire gris foncé, à grain fin avec fentes recristallisées et traces d’oxydation, riche en
fossiles (idem que B-30 odeur à la cassure).
AG 85 : est un calcaire gris foncé, à grain fin avec fentes irrégulières recristallisées et riche en fossiles
(rares milioles, des empruntes brunes). Présence des concrétions ferrugineuses en surface (goethite).
180
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
AG 86: est un calcaire gris, à grain très fin avec fentes recristallisées, riche en fossiles (milioles, des
empruntes brunes longiformes ou à contours flous d’apparence cristalline).
AG 87: est un calcaire gris, à grain fin avec de rares traces d’oxydation, riche en fossiles (milioles,
débris et empruntes brunes-miel).
AG 88: est un calcaire gris, à grain fin qui montre un aspect pâteux ; avec fentes recristallisées, riche
en fossiles (milioles, empruntes longiformes brunes-miel et macro fossile en anneau?).
AG 89: est un calcaire gris, à grain fin qui montre un aspect pâteux ; avec quelques fentes
recristallisées, une oxydation diffuse et de nombreux fossiles (milioles, empruntes longiformes brunes-
miel).
AG 90: est un calcaire gris, à grain fin qui montre un aspect pâteux beige ; des traces d’oxydation, riche
en fossiles (rares milioles, des empruntes longiformes brunes-miel).
AG 91: est un calcaire gris, à grain fin qui montre un aspect pâteux beige ; avec fentes plus ou moins
larges. Il n y a pas de fossiles, présence de zones de broyage.
AG 92: est un calcaire gris, à grain très fin qui montre un aspect pâteux; riche en fossiles (milioles,
empruntes longiformes et arrondis brunes-miel et des débris pluri cm de valves d‘huîtres).
AG 93: est un calcaire gris, à grain moyen qui montre un aspect pâteux ; avec quelques fentes
recristallisées plus ou moins larges et de nombreux fossiles (milioles, et débris pluri cm blanchâtre de valves
d‘huîtres).
AG 94: est un calcaire gris, à grain fin, avec des fentes recristallisées et traces d’oxydation, riche en
fossiles (milioles, débris et empruntes brunes-miel).
AG 95: est un calcaire à grain moyen, à texture granulaire montrant des grains équivalents jointifs de
milioles ; il est parfois d’aspect pâteux et présente quelques fentes recristallisées, contient des fossiles
(milioles, débris indistincts).
AG 96: est un calcaire gris, à grain fin avec fentes recristallisées, l’une d’elles, irrégulière indique la
trace d’un joint stylolitique, contient des fossiles (milioles, débris indistincts).
AG 97: est un calcaire gris, qui montre un aspect pâteux, contient de nombreux fossiles (milioles et
empruntes longiformes et arrondies brunes-miel à blanches apparaissant quelquefois en rubans).
AG 98: est un calcaire gris, à grain fin qui montre un aspect pâteux, avec fentes recristallisées multi
directionnelles, de rares traces d’oxydation, riche en fossiles (milioles, empruntes longiformes et arrondis
brunes-miel à blanc).
AG 99 : est un calcaire gris, cristallin à micro cristallin, quelques pores contenant de rares traces
d’oxydation et présence de fossiles (fragments d’huîtres et débris indistincts).
AG 100: est un calcaire gris, cristallin identique à B-46, avec un contenu en fossiles équivalent.
AG 101 : est un calcaire gris, à grain fin montrant une transition entre un calcaire cristallin et un autre
pâteux. Ce dernier contient de rares traces d’oxydation et présente des fossiles (milioles et débris
indistincts).
AG 102: est un calcaire gris, à grain fin qui montre un aspect pâteux beige, avec fentes recristallisées,
de rares traces d’oxydation, riche en fossiles (milioles et empruntes longiformes et arrondis brunes-miel à
blanc).
181
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
AG 103: est un calcaire gris, à grain fin qui montre un aspect pâteux, avec fentes recristallisées multi
directionnelles et quelques fossiles (milioles et débris indistincts). Présence de surface durcie légèrement
ferrugineuse.
AG 104: est un calcaire gris, qui montre un aspect pâteux beige, avec fentes recristallisées, traces
d’oxydation et présence de fossiles (milioles et débris indistincts).
AG 105: est un calcaire gris, qui montre un aspect pâteux beige, avec fentes recristallisées, traces
d’oxydation et présence de fossiles (milioles et empruntes longiformes et arrondis brunes-miel à blanc).
AG 106: est un calcaire gris montrant quelques pores parfois tapissés de cristaux fin. Des empruntes de
milioles jointives donnent un aspect granulaire identique à B-42. Présence de fossiles (arrondis et
longiformes brunes-miel à blanc, ces derniers sont quelquefois rubanés).
AG 107: est un calcaire gris, qui montre un aspect pâteux beige, avec fentes recristallisées, traces
d’oxydation et présence de fossiles (milioles, empruntes longiformes et arrondis brunes-miel à blanc et
des débris de valves d‘huîtres).
AG 108: est un calcaire gris, qui montre un aspect pâteux beige, avec fentes recristallisées et des
fossiles (empruntes longiformes et arrondis brunes-miel à blanc, autres empruntes spongieuses et des
débris de macro fossiles à contours flous : valves d’huîtres ?)
AG 109: est un calcaire gris, avec fentes recristallisées, traces d’oxydation et présence de fossiles
(milioles, empruntes longiformes et arrondis brunes-miel à blanc, autres empruntes spongieuses et des
débris de valves d‘huîtres).
AG 110: est un calcaire gris, d’aspect granulaire, avec fentes recristallisées, de rares pores et présence
de fossiles (milioles et empruntes spongieuses). Il ressemble à B-56.
AG 111: est un calcaire gris clair, d’aspect granulaire, avec de rares traces d’oxydation et peu de
fossiles ( les empruntes longiformes et arrondis brunes-miel à blanc deviennent presque indistinctes, le
blanc y domine).
AG 112 : est un calcaire gris clair, d’aspect granulaire, contenant des fossiles (milioles, débris
indistincts et empruntes arrondis et longiformes blanc et miel; parfois ces derniers sont rubanés).
number
(%) (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%) (%)
O.S.001 55,49 0,31 0,01 0,002 0,05 0,01 0,0016 43,94 0,0001 0,0119 0,004 0,0021 0,0007 0,0006 0,005 0,00076 0,0003 0,001
O.S.002 55,67 0,16 0,01 0,002 0,05 0,01 0,0012 43,92 0,0001 0,0134 0,0066 0,0029 0,0007 0,0006 0,0031 0,0006 0,00064 0,0012
O.S.003 55,16 0,37 0,05 0,01 0,33 0,14 0,0019 43,74 0,0001 0,0299 0,0118 0,0182 0,0301 0,00077 0,0055 0,0006 0,0018 0,0061
O.S.004 55,68 0,14 0,01 0,003 0,05 0,01 0,001 43,9 0,0001 0,0149 0,0056 0,0083 0,0023 0,0006 0,0027 0,00077 0,00038 0,0018
182
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
O.S.005 55,06 0,43 0,06 0,011 0,36 0,15 0,0021 43,73 0,0001 0,0284 0,0146 0,017 0,0321 0,0006 0,0053 0,00074 0,0033 0,0062
O.S.006 55,35 0,37 0,02 0,008 0,12 0,04 0,0027 43,89 0,0003 0,0171 0,0036 0,0042 0,0085 0,00089 0,0028 0,0008 0,00094 0,0033
O.S.007 55,32 0,37 0,03 0,008 0,15 0,05 0,0024 43,87 0,0002 0,0167 0,0039 0,0044 0,0115 0,0014 0,0056 0,00064 0,0011 0,0026
O.S.008 54,62 0,62 0,09 0,01 0,69 0,17 0,0022 43,6 0,0004 0,0293 0,0034 0,0093 0,0423 0,0006 0,0046 0,00121 0,0015 0,0078
O.S.009 55,57 0,24 0,01 0,006 0,05 0,01 0,001 43,93 0,0001 0,0189 0,0025 0,0055 0,0007 0,0006 0,0034 0,0006 0,00043 0,0015
O.S.010 55,72 0,12 0,01 0,005 0,05 0,01 0,0013 43,91 0,0001 0,0073 0,0046 0,0019 0,0007 0,0006 0,013 0,0011 0,0003 0,0009
O.S.011 55,73 0,11 0,01 0,002 0,05 0,01 0,0016 43,91 0,0002 0,0074 0,0115 0,0016 0,0007 0,0006 0,0025 0,00066 0,00049 0,0008
O.S.012 55,69 0,14 0,01 0,003 0,05 0,01 0,0016 43,91 0,0002 0,0096 0,0082 0,0054 0,0013 0,0006 0,0037 0,00097 0,00082 0,0009
O.S.013 55,65 0,16 0,02 0,006 0,06 0,01 0,0011 43,9 0,0001 0,0171 0,007 0,0089 0,003 0,0006 0,0032 0,0006 0,00073 0,0013
O.S.014 55,66 0,16 0,01 0,007 0,05 0,01 0,001 43,91 0,0001 0,0097 0,0027 0,0032 0,0018 0,0006 0,0038 0,00095 0,00092 0,0009
O.S.015 55,46 0,3 0,02 0,012 0,08 0,02 0,0012 43,91 0,0002 0,0151 0,005 0,0075 0,0053 0,0006 0,0046 0,00124 0,0042 0,0016
O.S.016 54,89 0,64 0,04 0,045 0,26 0,1 0,0012 43,83 0,0004 0,0233 0,0054 0,0189 0,0242 0,0006 0,0027 0,00141 0,0058 0,0052
O.S.017 55,65 0,17 0,01 0,005 0,05 0,01 0,001 43,91 0,0001 0,0129 0,0041 0,0026 0,0013 0,0006 0,004 0,00126 0,00064 0,0012
O.S.018 55,1 0,52 0,07 0,01 0,17 0,06 0,0077 43,87 0,0004 0,021 0,0477 0,0059 0,0173 0,0006 0,0029 0,00061 0,0031 0,004
O.S.019 55,68 0,15 0,01 0,005 0,05 0,01 0,002 43,91 0,0001 0,008 0,006 0,0015 0,0008 0,0006 0,001 0,0017 0,0008 0,0008
O.S.020 55,33 0,38 0,03 0,007 0,13 0,04 0,0022 43,89 0,0002 0,031 0,0029 0,0072 0,0144 0,0006 0,0023 0,0006 0,0013 0,0023
O.S.021 55,66 0,17 0,01 0,006 0,05 0,01 0,0015 43,92 0,0001 0,019 0,0025 0,0048 0,0014 0,0006 0,0037 0,00062 0,0008 0,0008
O.S.022 55,69 0,14 0,01 0,003 0,05 0,01 0,0011 43,91 0,0001 0,011 0,0022 0,0021 0,001 0,0006 0,0042 0,0006 0,0004 0,0008
O.S.023 55,69 0,14 0,01 0,003 0,05 0,01 0,0017 43,91 0,0001 0,012 0,0034 0,0022 0,001 0,0006 0,003 0,00095 0,0003 0,0008
O.S.024 55,75 0,09 0,01 0,002 0,05 0,01 0,0012 43,9 0,0001 0,007 0,0045 0,0013 0,001 0,0006 0,0084 0,00098 0,0004 0,0008
O.S.025 55,68 0,15 0,01 0,003 0,05 0,01 0,0016 43,92 0,0001 0,011 0,0059 0,0029 0,0013 0,0006 0,0033 0,0012 0,0006 0,0008
O.S.026 55,72 0,12 0,01 0,003 0,05 0,01 0,0019 43,91 0,0001 0,008 0,0053 0,0016 0,0008 0,00069 0,0029 0,0016 0,0005 0,0008
O.S.027 55,55 0,21 0,02 0,007 0,11 0,03 0,0021 43,88 0,0002 0,017 0,015 0,007 0,0061 0,0006 0,0024 0,0013 0,0019 0,0013
O.S.028 55,65 0,15 0,02 0,005 0,07 0,02 0,0009 43,89 0,0001 0,016 0,0078 0,0073 0,0032 0,0006 0,0019 0,0006 0,0008 0,0011
O.S.029 55,55 0,16 0,02 0,006 0,18 0,07 0,0013 43,82 0,0002 0,015 0,0074 0,0049 0,014 0,0006 0,0023 0,00097 0,0017 0,0025
O.S.030 55,66 0,15 0,02 0,007 0,05 0,01 0,0012 43,9 0,0003 0,019 0,0083 0,0049 0,0028 0,0006 0,0015 0,0006 0,0006 0,0009
O.S.031 55,72 0,1 0,02 0,005 0,05 0,01 0,0011 43,89 0,0001 0,01 0,0063 0,0044 0,0022 0,0006 0,0018 0,00098 0,0004 0,0008
O.S.032 55,7 0,13 0,01 0,004 0,03 0,01 0,0008 43,91 0,0002 0,01 0,0048 0,0024 0,0008 0,0012 0,0027 0,0006 0,0002 0,0066
0,000
O.S.033 55,71 0,11 0,03 0,009 0,03 0,01 0,001 43,9 0,0001 0,012 0,0058 0,0183 0,0006 0,0018 0,0006 0,0008 0,006
9
O.S.034 55,75 0,09 0,01 0,011 0,03 0,01 0,0006 43,9 0,0002 0,097 0,0053 0,014 0,0005 0,0006 0,0013 0,0006 0,0004 0,0074
O.S.035 55,72 0,11 0,02 0,004 0,03 0,01 0,001 43,9 0,0001 0,015 0,0039 0,0044 0,0009 0,0006 0,0016 0,0007 0,0005 0,0043
O.S.036 55,71 0,13 0,01 0,003 0,03 0,01 0,0016 43,91 0,0002 0,009 0,0034 0,0016 0,0006 0,0007 0,0019 0,00062 0,0008 0,0029
183
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
O.S.037 55,74 0,09 0,01 0,003 0,06 0,01 0,0017 43,89 0,0002 0,008 0,0127 0,0019 0,0015 0,0006 0,0022 0,0015 0,0004 0,0048
O.S.038 55,73 0,1 0,01 0,002 0,05 0,01 0,001 43,9 0,0002 0,009 0,0084 0,0015 0,0012 0,0006 0,0023 0,0007 0,0003 0,0065
O.S.039 55,72 0,1 0,01 0,002 0,06 0,01 0,0009 43,89 0,0004 0,01 0,0064 0,002 0,0015 0,0006 0,0026 0,0007 0,0005 0,0036
O.S.040 55,05 0,57 0,07 0,05 0,14 0,04 0,0016 43,88 0,0003 0,035 0,0074 0,0182 0,0165 0,0007 0,0039 0,00076 0,004 0,0058
O.S.047 55,29 0,29 0,11 0,005 0,25 0,09 0,002 43,76 0,0002 0,0176 0,0088 0,0088 0,0217 0,0006 0,0083 0,0008 0,0012 0,0032
O.S.048 55,15 0,42 0,05 0,016 0,28 0,1 0,002 43,79 0,0002 0,0307 0,0087 0,019 0,026 0,0006 0,0023 0,0011 0,0022 0,0037
O.S.049 55,72 0,1 0,03 0,002 0,05 0,01 0,002 43,89 0,0001 0,0116 0,0057 0,0051 0,0033 0,0006 0,0016 0,0006 0,0004 0,002
O.S.050 55,21 0,41 0,05 0,022 0,21 0,07 0,002 43,83 0,0003 0,0269 0,0084 0,0235 0,0225 0,0006 0,0024 0,0014 0,011 0,0038
O.S.051 55,27 0,31 0,04 0,013 0,29 0,11 0,002 43,77 0,0005 0,0145 0,0063 0,0083 0,032 0,0006 0,0026 0,0009 0,0057 0,0052
O.S.052 54,91 0,55 0,05 0,046 0,41 0,09 0,002 43,75 0,0004 0,0297 0,0058 0,0211 0,0284 0,0006 0,0024 0,0016 0,0041 0,0047
O.S.053 55,1 0,46 0,05 0,038 0,28 0,08 0,002 43,8 0,0004 0,0219 0,0057 0,0155 0,0266 0,0006 0,0017 0,0026 0,0079 0,0043
184
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
185
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
N = 47
CaO MgO Fe2O3 S SiO2 Al2O3 MnO PF BaO SrO P2O5 Na2O K2O Pb Zn Ni V TiO2
CaO 1,00 -0,98 -0,82 -0,70 -0,90 -0,88 -0,44 0,81 -0,63 -0,34 -0,23 -0,68 -0,93 -0,06 -0,08 -0,29 -0,63 -0,53
MgO 1,00 0,75 0,75 0,79 0,77 0,47 -0,66 0,62 0,33 0,25 0,66 0,84 0,09 0,06 0,28 0,64 0,46
Fe2O3 1,00 0,49 0,78 0,79 0,47 -0,80 0,48 0,29 0,35 0,60 0,83 -0,02 0,18 0,12 0,48 0,52
S 1,00 0,49 0,46 0,10 -0,39 0,58 0,37 0,03 0,75 0,58 -0,03 -0,10 0,45 0,71 0,42
SiO2 1,00 0,95 0,30 -0,97 0,56 0,29 0,13 0,58 0,95 -0,02 0,12 0,31 0,49 0,55
Al2O3 1,00 0,32 -0,95 0,50 0,31 0,20 0,63 0,97 0,02 0,14 0,21 0,53 0,58
MnO 1,00 -0,23 0,38 0,02 0,83 0,07 0,36 0,06 0,00 0,05 0,24 0,10
PF 1,00 -0,50 -0,29 -0,13 -0,57 -0,93 0,03 -0,12 -0,25 -0,44 -0,59
BaO 1,00 0,22 0,27 0,36 0,61 0,03 -0,20 0,29 0,60 0,49
SrO 1,00 0,05 0,55 0,33 -0,04 -0,15 -0,07 0,21 0,51
P2O5 1,00 0,10 0,21 -0,10 -0,06 -0,07 0,16 0,16
Na2O 1,00 0,68 -0,10 -0,11 0,22 0,69 0,56
K2O 1,00 0,00 0,08 0,29 0,64 0,58
Pb 1,00 0,10 -0,19 -0,10 0,18
Zn 1,00 -0,06 -0,11 -0,14
Ni 1,00 0,51 0,00
V 1,00 0,32
TiO2 1,00
186
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
ANNEXES B :
Annexe B.1 : Classes granulaires des granulats
187
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
188
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Fig. B.3– Essai de fragmentation Los Angeles (Ministère wallon de l‟équipement et des transports,
Belgique
189
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
190
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
191
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
NORMES CITEES
En marge des normes algériennes traitant surtout des granulats et citées par Gadiri
(2009- fichier internet), rappelons quelques unes utilisées en Europe :
192
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
193
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
194
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
2)- TABLEAUX
196
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
ملخص :
ِٛاد اٌجٕبءِٚ .غ رطٛس اٌحدشاٌد١ش ِٓ ٞاٌصخٛس األوثش اعزخذاِب ِٕز ألذَ اٌؼصٛسٚ،خبصخ فٟ
اٌجحٛس ف٘ ٟزا اٌّدبي٠ ،دذ رطج١مبد ِزٕٛػخ ػٍٔ ٝحِ ٛزضا٠ذ ف ٟػذد وج١ش ِٓ اٌّدبالد اٌّزؼٍمخ ثبٌح١بح
وً ٠ٚ .َٛ٠ؼزجش أزبج ِثً ٘زٖ اٌّٛاد ف ٟاٌجٍذاْ اٌّزمذِخ ِٓ ِؤششاد اٌزّٕ١خ االلزصبد٠خ ثٙب.
٠ ٚزُ اٌحصٛي ػٍٙ١ب ػٓ طش٠ك رؼش٠ط اٌىشثٔٛبد اٌحدش اٌد١شِ ٛ٘ ٞبدح و١ّ١بئ١خ ِؼذٔ١خ ثغ١طخ.
اٌطج١ؼ١خ إٌم١خ اٌ 1000 ٟدسخخ ِئ٠ٛخ ٟ٘ٚ ،ػجبسح ػٓ حدش اٌد١شٚ ٞاٌذ١ٌِٛٚذّ٠ٚ .ىٓ أزبج أٛاع
ِخزٍفخ ِٓ اٌد١ش ٚرٌه حغت ٔٛػ١خ اٌّبدح اٌخبَ ِٓ خٙخ ٚطش٠مخ اٌط ِٓ ٟٙخٙخ اخش.ٜ
٠ٚؼزجش اعزخذاَ ٘زٖ اٌّٛاد لذ ُ٠اٌؼٙذ ف ٟاٌدضائشٌٚ ،ىٓ ٠ؼٛد إٔزبخٗ اٌصٕبػ ٟاٌٛح١ذ ِٕز اٌغجؼٕ١بدِ ،غ
ثذا٠خ اٌصٕبػبد اٌحذ٠ذ٠خ ٚثشىً حصش ٞرمش٠جب ٌذػُ احز١بخبد ٘زٖ اٌصٕبػخٌٚ .ىٓ ٠جم ٟاعزؼّبٌٗ فٟ
اٌّدبالد االخش ٜخذ ِحذٚد .اْ ا ٞلطت صٕبػ ٟحذ٠ش ٠حزبج اٌ ٟاعزحذاس ٘زا إٌّزٛج ٚرٌه ٌزٍج١خ
االعزؼّبالد ف ٟاٌحبظش ٚاٌّغزمجً.
٘زٖ اٌذساعخ ِ٘ ٟغبّ٘خ خضئ١خ الثشاصخصبئص اٌّٛاد اال١ٌٚخ ِٓ خٙخ ٚاٌزؼش٠ف ثّصبدس٘ب ِٓ خٙخ
اخش. ٜاْ خصبئص ٘زٖ اٌّٛاد اال١ٌٚخ ٘ ٛاٌؼٕصش اٌٙبَ اٌز٠ ٞزحىُ ثصفخ اعبع١خ ثدٛدح إٌّزح ٌٚ .ىٟ
ٔذسط طج١ؼخ ٘زٖ اٌصخٛس اخزشٔب اسثؼخ ِحبخش ٚرمغ ٘زٖ اٌّحبخش فِٕ ٟطمزِ ٓ١خزٍفز ِٓ ٓ١ح١ش اٌجٕ١خ
اٌدٌٛٛ١خ١خ :
إٌّطمخ اال ٌٟٚا ٓ٠رزٛاخذ ِحدشح خٕذي ِٚحدشح ثٓ ػضٚص ٚرزٛاخذاْ فِٕ ٟطمخ عى١ىذح ح١ش ٠زُ
ايِٕطمخ اٌّغّبح اعزخشاج اٌحدش اٌىٍغ ِٓ ٟاٌزشو١جبد اٌدٌٛٛ١خ١خ (اٌٍ١بط) ِٓ خجً صبف١خ ة
» ٚ «prékabyleرضٚد ٘زٖ اٌّحبخش اٌحدبس ثبٌصخٛس اٌىٍغ١خ.
اِب إٌّطمخ اٌثبٔ١خ ا ٓ٠رٛخذ ِحدشح اٌخشٚة ٚػٍ١ٍِ ٓ١خ ثّٕطمخ "إٌ١ش٠ز "ٟاٌمغٕط . ٟٕ١االٚي٠ ٜغزخشج
ِٕٙب اٌحدش اٌىٍغ ٟ٘ٚ ٟػجبسح ػٓ صخٛس وٍغٟح راد خٛدح ػبٌ١خ ٚاٌثبٔ١خ ِ٘ ٟحدشح ربٛ٠اٌذ ثؼٓ١
ٍٍِ١خ ٠ٚغزخشج ِٕٙب اٌذ١ٌِٛٚذ ٟ٘ٚا٠عب رضٚد اٌحدبس ثبٌّٛاد اال١ٌٚخ .
٘زٖ اٌّحبخش رّذ دساعزٙب ثبالػزّبد ػٍ ٟاٌجحٛس إٌّدضح حٛي ِٛلؼٙب اٌدٌٛٛ١خ ٚ ٟإٌّدّ.ٟ
ثؼذ رٌه ،ثذءا ِٓ ِالحظبرٕب ٚ ،أخز ػٕ١بد ٌٍؼالخبد اٌّخزٍفخ خبصخ فّ١ب ٠زؼٍك ثزصٕ١غ اٌدٟس ٚاٌزحبًٌ١
اٌى١ّ١بئ١خ ٌؼٕ١بد االخزجبسِٚ ،خزٍف األٚصبف ٚاٌزدبسة اٌّخجش٠خ ِ ِٓ ٚدّٛع إٌزبئح اٌّحصً ػٍٙ١ب
رج ٓ١اْ ٘زٖ اٌصخٛس رّزبص ثطج١ؼخ ف١ض٠بئ١خ ٚحشاس٠خ ِٕبعجخ ٌصٕبػخ اٌد١ش ِ ٛ٘ ٚب رظٙشٖ صخٛس
ِحدشح خٕذي ٚثٓ ػضٚص ٘ٚزٖ االخ١شح رغط ٟاحز١بخبد لطت اٌزؼذ ٓ٠ثبٌحدبس.
197
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
ٚفِ ٟب ٠خص ٔزبئح دساعخ اٌحدش اٌىٍغٌٍ ٟخشٚة ٚرٛ١اٌذ ف ٟٙخذ ِشظ١خ خذاٚ .ثؼ١ذا ػٓ صٕبػخ
اٌصٍتٕ٘ ،بن رطج١مبد خذ٠ذح ِّىٕخِ :ؼبٌدخ اٌّ١بٖ ٚاالحز١بخبد األخشِ ِٓ ٜخزٍف اٌمطبػبد اٌصٕبػ١خ
ٌٚ.ىٓ ِٓ ح١ش اٌىّ١خ ٚإٌٛػ١خ فبٔٗ ٛ٠خذ اِىبٔبد ِٕبطك اٌز ٟرزطٍت ردبسة إظبف١خ ِزخصصخ
اٌّدبٚسح ٌٙزٖ اٌّٛالغ ٚاٌز ٟرظٙش ٔفظ اٌصفبد ٚاٌخصبئص اٌّزٛفشح ف٘ ٟزٖ اٌّحبخش اٌّذسٚعخ ٚ
اٌز ٟرزطٍت أ٠عب اٌّض٠ذ ِٓ اٌجحش ٚاٌذساعخ.
ِٓ خٙخ اخش ٜفبْ دصٕ١غ أٛاع ِخزٍفخ ِٓ اٌد١ش ع١ىٛٔ ْٛع ِٓ اٌزحذ ٞاٌصٕبػ ٟف ٟاٌزّٕ١خ
اٌّغزذاِخ.
ٚسغُ أْ ٘زااٌد١شِٕ٘ ٛزح ِحٍ ٟلبثً ٌٍزٍف ِغ وٍفخ ِبٌ١خ ِحذٚدح ،اال إْ ٌٗ اٌؼذ٠ذ ِٓ اٌفٛائذ.
ٚفّ١ب ٠خص اٌّٛاد اٌخبَ ٚخبصخ اٌحدش اٌد١شٕ٘ ٞبن اٌؼذ٠ذ ِٓ اٌّٛالغ اٌّزٛاخذح ف ٟاٌششق اٌشّبٌٟ
ٚ Jurassique اٌدضائش ٞاٌز ٟرغزٛخت إػبدح رمِٕٙ ُ١١ب اٌّدّٛػبد اٌىشثٔٛز١خ اٌؼبئذح ٌٍؼصٛس :
Crétacéاٌز٠ ٟجذ ٚأٙب االوثش ِالءِخ يإلعزغالي .
ػع ٞٛاٌز ٟرشعجذ فِ ٟح١ط ِبئ ٟظحً ٘ٚبدئٚ ،
ح ٠زٛخت ح ٓ١اٌجحش اعزٙذاف اٌذسو١جبد األوثش
راد ِىٔٛبد ِزدبٔغخ ٌُٚرزؼشض ٌحشوبد رىز١ٔٛخ شذ٠ذح .اِب ػٓ ٚحذاد اٌزصٕ١غ اٌّذسٚعخ ،ثبإلظبفخ
إٌ ٝاٌدٛدح٠ ،دت أْ رى ْٛاٌّٛاد اٌخبَ وبف١خ ٌعّبْ اعزذاِخ اٌّشافكٕ٠ .جغ ٟأْ رزٛاخذ ٘زٖ اٌّشافك ػٍٝ
لذس اإلِىبْ ػٍ ٝحذ عٛاء ثبٌمشة ِٓ ِٕبطك اإلعزغالي (اٌّحبخش) ِٚشاوض االعزٙالن ِٓ أخً اٌحذ ِٓ
رىبٌ١ف إٌمً.
كلمات مفتاحية :اٌىٍظ ،اٌذ١ٌِٛٚذ ،اٌدٌٛٛ١خ١ب ،اإلعزىشبف ،رطج١مبد ،اٌد١ش ،اٌششق اٌشّبٌٟ
اٌدضائش.ٞ
198
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Abstract
This study is a contribution work intended to make known the lime as well as its production
sources; limestone and dolomite.
Raw materials quality is a prerequisite to obtain a good and effective product. For this
purpose, four active quarries have been selected; these quarries are situated in quite different
geological environments of northeastern Algeria.
For limestone: Djendel career and terraced Ben Azzouz career, both located in the
“prékabyle” area near Skikda have been selected as well as Khroub quarry known for its
production of high quality calcium carbonate. For dolomite, Téioualt career near Aïn M‟lila is
taken into account. The last two careers are part of Constantine‟s neretic formations.
Such working sites are each discussed in the local geological and mining context. All their
products serve – currently Djendel and Teioualt - or have served temporarily, the lime plant of
El Hadjar steel complex.
Based on field observations and taken samples, several chemical analyzes, cooking tests and
other characterizations tests were carried out.
The results confirmed the adequacy of samples physico-mechanical and thermal properties
and their suitability for lime manufacturing. The obtained results validated Djendel and Ben
Azzouz ability to continue to fill the needs of steel industry. The limestone reserves; quite
abundant in Djendel; could allow, in case of qualitative failure to carry out a selective
exploitation. The Ben Azzouz‟s limestone bench overcomes a dolomitic sitting that could be
interesting to prospect...
For Khroub limestones and Téioualt dolomites, the results are even more conclusive. For
these substances, and beyond the steel industry, other uses are possible: water treatment and
other applications, this should be confirmed by specific feasibility tests ... But in terms of
quantity and in the eventuality limestone units will be selected, new possibilities should be
highlighted near these sites as long as the same qualities and the same basic material
homogeneity still continue. Appropriate assessment should be conducted in this way.
For raw materials, especially limestone, many north eastern Algerian sites should be
promoted. Carbonate sets from Cretaceous and Jurassic periods are most favorable for
investigations. The assessments should target rather organogenic formations of marine origin,
platform or reef type, whose deposits were held in quiet and shallow areas... as long as the
deposits are sufficiently thick, homogeneous and undisturbed by tectonic...
Produce some varieties of lime needed for the most critical current needs seems to be a
strategic choice within the scope of sustainable development...
199
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
Résumé
Cette étude est une contribution destinée à faire connaitre la chaux sous divers aspects
ainsi que le calcaire et la dolomie à l‟origine de sa fabrication.
La qualité des matières premières est un préalable requis pour l‟obtention d‟un produit
performant. Pour ce faire, nous avons choisi quatre carrières en activité, situées dans deux
contextes géologiques assez différents du NE algérien. Pour le calcaire : retenons la carrière
de Djendel et celle mitoyenne de Ben Azzouz, situées dans le domaine prékabyle, près de
Skikda. Une autre carrière de calcaire, celle du Khroub connue pour sa production de
carbonate de calcium de qualité. Pour la dolomie, l‟attention a porté sur la carrière de Téioualt
près d‟Aïn M‟lila. Ces deux dernières font partie des formations néritiques constantinoises.
De telles exploitations sont examinées chacune dans le contexte géologique et minier local.
Tous leurs produits desservent - ceux de Djendel et de Téioualt actuellement - ou ont desservi
temporairement l‟usine à chaux du complexe sidérurgique d‟El Hadjar.
Les résultats obtenus confirment les bonnes aptitudes tant physico-mécaniques que
thermiques de nos échantillons et leur comportement propices à la fabrication de chaux.
Résultats valables à Djendel et Ben Azzouz pour continuer à pourvoir les besoins de la
sidérurgie. Les réserves de calcaire- suffisamment abondantes à Djendel- permettent, en cas
de défaillance qualitative, de procéder à une exploitation sélective. A Ben Azzouz le banc
calcaire exploité surmonte une assise dolomitique à prospecter…
Ces résultats sont encore plus probants pour les calcaires du Khroub ainsi que pour les
dolomies de Téioualt. Pour de telles substances, et au delà de la sidérurgie, d‟autres
utilisations sont envisageables : traitement des eaux et autres applications, à conforter par des
essais spécifiques de faisabilité… Mais au plan quantitatif et pour les cas où des unités à
chaux seront retenues, de nouvelles potentialités devront être mises en évidence dans les
environs immédiats de ces sites pour peu que les mêmes qualités et les mêmes homogénéités
des matériaux de base se maintiennent. Des prospections appropriées devront être menées
dans ce sens.
Pour les matières premières, calcaires surtout, de nombreux sites du NE algérien restent à
valoriser. Les ensembles carbonatés du Crétacé et du Jurassique sont les plus favorables à des
investigations. Les prospections devront cibler des formations plutôt organogènes, d‟origine
marine, de plateforme ou de type récifal, dont les dépôts ont eu lieu en milieu calme et peu
profond… pour peu que ces dépôts soient suffisamment épais, homogènes et peu perturbés
par la tectonique…
Produire quelques variétés de chaux, nécessaires aux besoins actuels les plus vitaux, semble
être un choix stratégique rentrant dans le cadre du développement durable…
Mots clés : Calcaire, dolomie, géologie, prospection, applications, chaux, nord-est Algérie.
200
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
REMERCIEMENTS
Au terme de cette étude, il m‟est agréable de remercier tous ceux et celles qui, de près ou de
loin, ont contribué à sa réalisation en espérant que chacun trouvera ici, l‟expression de ma
profonde gratitude.
Mes pensées vont d‟abord à ce cher Professeur Jean VERKAEREN- aujourd‟hui en retraite-
qui m‟a accueilli voilà un peu plus de dix années maintenant, à l‟ex laboratoire de Géologie et
Minéralogie (GEM) dont il était le directeur, à l‟université catholique de Louvain (UCL) en
Belgique. Plein de gentillesse et de sollicitude, son souvenir restera longtemps gravé dans ma
mémoire, car son soutien est immense.
Au professeur BENABBAS Ch., qui m‟a apporté tout le long de ce parcours, appui moral et
matériel. Je le remercie beaucoup. Son agréable compagnie et son attention sont très
touchantes.
Au professeur BOUREFIS Ah., ce compagnon de longue date, porte un grand intérêt pour les
géomatériaux en général et les carbonates en particulier. Sollicité il y a plus près de deux ans,
pour donner son avis sur la rédaction de mes tous premiers chapitres, il m‟a fait part
d‟intéressantes remarques. Avec lui, des échanges de vue parfois fructueux sur les carbonates
et leurs applications ont eu lieu à plusieurs reprises
Alain LAUWERS, l‟autre géologue-formateur du groupe, est celui qui m‟a le plus donné
pour finaliser ce travail. Il n‟a ménagé aucun effort, depuis 2003, par l‟envoi de documents et
201
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
références se rapportant au sujet, pour prodiguer conseil et donner réponses à mes nombreuses
questions. Sa collaboration, son suivi attentif, l‟accueil que ses collègues dont Etienne
Burnotte, Nicolas, Jo… et lui-même m‟ont réservé en Belgique durant mes brèves visites chez
LHOIST ont été très touchants. Je lui dois toute ma reconnaissance et une grande marque de
sympathie.
Mes pensées vont aussi à l‟aimable personnel du groupe LHOIST au niveau du siège et dans
les unités que j‟ai eu le plaisir de visiter en Belgique. Ce sont les cadres, techniciens et tous
ceux qui m‟ont apporté diverses facilités ayant mené à la finalisation de cette thèse. Je citerai
en particulier MM. Crinière, G., Pelletier, M… et leurs équipes du centre de recherche du
groupe, basé à Nivelles, en Belgique.
Je n‟oublierai pas non plus le personnel de L‟ENG pour les facilités accordées lors de mes
passages dans les différents sites d‟étude. Je citerai en particulier Mr Filali C. actuel directeur
de l‟unité du Khroub, que j‟ai eu l‟agréable plaisir de connaitre auparavant comme directeur
de l‟unité ENG de Ben Azzouz. Ses accueils ont toujours été chaleureux et attentionnés. Je
remercie également Le personnel du laboratoire ENG du Khroub avec à leur tête Mr
Boubekeur aujourd‟hui en retraite. Pareillement mes salutations vont aux ingénieurs chargés
de l‟exploitation respectivement, Mr Baghoul à la carrière du Khroub ; Mr Hebhoub à la
carrière de Ben Azzouz ; Mr Khettab, à la carrière Arcelor Mittal de Djendel. Je remercie
aussi Mr Bouarab, l‟actuel directeur de la carrière de Téioualt en pensant particulièrement à
Mr Mehsès et Mr Sakher H., cadres à la société Algran filiale de l‟ENOF. Ce dernier, appelé à
d‟autres fonctions, m‟a apporté une aide précieuse.
Je ne remercierai jamais assez Mlle Aït Abdelouahab Djaouza, sa contribution sur terrain,
dans la préparation et l‟examen des lames minces ainsi que ses conseils sont immenses. Le
tout dans la bonne humeur. J‟ai beaucoup bénéficié de ses connaissances du milieu
sédimentaire. Je remercie aussi Mr Kacimi M. pour ses contributions.
Mes pensées vont également à l‟ensemble de mes collègues de la faculté des Sciences de la
Terre ; en souhaitant plein succès à ceux qui préparent leurs examens…tout en remerciant le
personnel administratif et de soutien de la faculté, chacun pour sa contribution …
Je ne terminerai pas sans remercier les étudiants qui m‟ont apporté leur soutien dans la mise
en forme et l d‟illustrations diverses. Je pense en particulier à Mr Nasri F.
202
CALCAIRES , DOLOMIES ET CHAUX
A ceux et celles que j‟ai oublié de citer, Je demande pardon. Ma reconnaissance leur est
adressée tout aussi chaleureusement.
203