Algrel
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Laporte LMS
I. Introduc tion
Dans une base de donnée relationnelle, les données sont enregistrées dans des tableaux à 2
dimensions, appelés relations ou tables. La première dimension est représentée par les lignes et la
deuxième dimension par les colonnes. La manipulation de ces données est basée sur la théorie mathématique
des ensembles. Vous allez étudier le modèle relationnel en détail en cours de DAIGL.
Mais représenter et implanter les données est une chose : il faut aussi savoir interroger les tables car la
mémorisation de données n'a de sens que si l'on peut extraire certaines informations .
L’algèbre relationnelle est la base théorique sur laquelle la construction des langages d’interrogation de
base de données relationnelles s’est construite. Il existe plusieurs langages mais aujourd’hui le plus utilisé
est SQL. Sous certains SGBDR grand public comme Access, les utilisateurs débutants utilisent aussi QBE
(query by exemple), qui est un langage de requête visuel, basé sur l’algèbre relationnelle .
Pour mieux comprendre SQL et pour mieux construire des requêtes SQL, il est nécessaire d’étudier l’algèbre
relationnelle. Il en est de même pour une utilisation intelligente de QBE.
L’algèbre relationnelle permet donc de manipuler les données des tables d’une base de données à l’aide de
requêtes (query en anglais). Elle prépare la conception de requêtes qui seront traduite en SQL.
VIN BUVEUR
• En appliquant des règles de passages (vues en DAIGL) on aboutit à un modèle relationnel dont on
représente la structure ainsi (en intention):
Une clé
• On fait une représentation tabulaire (ou en extension) de ce Modèle logique de données :
VIN
N°vin Cru Millésimé Degré
v1 Chablis 1976 13
v2 Bordeaux 1997 12 Ligne ou n-uplet
v3 Beaujolais 1998 12,5
v4 JP Chenet 1998 12
BOIRE
MATRICULE N°vin Quantité bue
DUP71 v1 1
DUP71 v3 2
GRA72 v3 2
GRA72 v2 2
GRA72 v4 1
VAI73 v4 3
VAI73 v2 2
BUVEUR
MATRICULE Nom Adresse
DUP71 DUPONT 10, rue des Près - MACON
GRA72 GRAVIER 2, avenue J. MOULIN - LYON
VAI73 VAILLANT 1, rue d'Ulm - PARIS
Vocabulaire utile :
Degré : nombre d'attributs (de colonnes) d'une table.
Cardinalité : nombre de lignes (enregistrements) d’une table
On peut aussi cla sser les opérateurs selon qu’ils s’appliquent à une ou à plusieurs relations (tables).
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S. Laporte Algèbre relationnel LMS
Appliquée sur
donne
Une relation (table) résultante
Parfois, pour parvenir à extraire les données voulues, il faut effectuer plusieurs opérations. Dans ce cas, le
résultat de la première opération est utilisé dans la deuxième opération, et le résultat de la deuxième opération
peut être utilisé dans la troisième opération, …
Nous verrons tout d’abord les opérateurs ensemblistes, avant d’étudier les opérateurs spécifiquement
relationnels puis quelques opérateurs de calcul.
A. Rappels mathématiques
Les opérateurs ensemblistes sont les mêmes qu’en mathématiques, dans la théorie des ensembles.
A A A
B
x x B
x
x
x x x
x
x
x
x x
x
x x
x
x x
x
B
Intersection 3 2 0
R=A ∩B
Union 5 6 8
R=A ∪B
Différence 2 3 5
R=A - B
Différence 0 1 3
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S. Laporte Algèbre relationnel LMS
R=B - A
R = A ∪ B → card(A) + card(B) - card(A ∩ B)
R = A - B → card(A) - card(A ∩ B)
R = B - A → card(B) - card(A ∩ B)
Attention : les opérateurs ensemblistes se font uniquement sur des relations ayant la même description,
cad 1) même nombre d'attributs,
2) les attributs ont le même domaine : même nature des valeurs (longueur et
type de données).
L’union de deux tables est l'ensemble des occurrences qui appartiennent soit à la première table,
soit à la deuxième, soit aux deux tables. C’est la traduction du OU logique.
Formalisme :
R = R1 U R2 ou R = UNION (R1 , R2)
BUVEUR
MatriculeB NomB AdresseB
DUP71 DUPONT 10, rue des Près - MACON
GRA72 GRAVIER 2, avenue J. MOULIN - LYON
VAI73 VAILLANT 1, rue d'Ulm - PARIS
PROPRIETAIRE
MatriculeP NomP AdresseP
GRA71 GRAVIER 2, avenue J. MOULIN - LYON
HUB72 HUBERT 12, rue Gambetta - PARIS
JOU73 LOUVET 84, avenue Martin - SENS
Ex : Donnez la liste des personnes qui sont soit buveurs soit propriétaires de vin.
R3
Matricule Nom Adresse
DUP71 DUPONT 10, rue des Près - MACON
GRA72 GRAVIER 2, avenue J. MOULIN - LYON
HUB72 HUBERT 12, rue Gambetta - PARIS
LOU73 LOUVET 84, avenue Martin - SENS
VAI73 VAILLANT 1, rue d'Ulm - PARIS
Remarque : élimination des doublons.
Opération :
R1 = BUVEUR
R2 = PROPRIETAIRE
R3 = R1 ∪ R2 ou R3 = UNION (R1, R2)
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S. Laporte Algèbre relationnel LMS
L'intersection de 2 relations est l'ensemble des occurences qui sont présentes dans les
deux relations . C’est la traduction du ET logique.
Formalisme :
R3 = R1 ∩ R2 ou R3 = INTERSECTION (R1, R2)
Ex : Donnez la liste des personnes qui sont à la fois buveurs et propriétaires de vin.
R3
Matricule Nom Adresse
GRA72 GRAVIER 2, avenue J. MOULIN - LYON
Opération :
R1 = BUVEUR
R2 = PROPRIETAIRE
R3 = R1 ∩ R2 ou R3 = INTERSECTION (R1, R2)
La différence entre deux table est l'ensemble des occurences qui appartiennent à une
table sans appartenir à la seconde . Attention, cette opération a un sens.
Formalisme:
R = R1 - R2 ou R = DIFFERENCE (R1, R2) G attention au sens
Ex : Donnez la liste des personnes qui sont buveurs mais non-propriétaires de vin.
R3
Matricule Nom Adresse
DUP71 DUPONT 10, rue des Près - MACON
VAI73 VAILLANT 1, rue d'Ulm - PARIS
Remarque : partant d'une relation R1, on ne garde que les lignes qui ne sont pas dans la relation R2.
Opération :
R1 = BUVEUR
R2 = PROPRIETAIRE
R3 = R1 - R2 ou R3 = DIFFERENCE (R1, R2) G attention au sens
Ex 2 : Donnez la liste des personnes qui sont propriétaires mais non-buveurs de vin.
R3
Matricule Nom Adresse
HUB72 HUBERT 12, rue Gambetta - PARIS
LOU73 LOUVET 84, avenue Martin - SENS
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S. Laporte Algèbre relationnel LMS
Opération:
R1 = BUVEUR
R2 = PROPRIETAIRE
R3 = R2 – R1 ou R3 = DIFFERENCE (R2, R1) G attention au sens
E. Produit cartésien
Formalisme :
R = R1 * R2 ou R = PRODUIT (R1, R2)
BUVEUR
Matricule Nom Adresse
DUP71 DUPONT 10, rue des Près - MACON
GRA72 GRAVIER 2, avenue J. MOULIN - LYON
VAI73 VAILLANT 1, rue d'Ulm - PARIS
Ex : En supposant que tous les buveurs ont bu un peu de chaque vin, donnez la liste des vins et
leurs buveurs (les n°vin, cru, millésimé, degré des vins et les matricule, nom et adresse des
buveurs).
R3
N°vin Cru Millésim Degré Matricule Nom Adresse
é
v1 Chablis 1976 13 DUP71 DUPONT 10, rue des Près - MACON
v1 Chablis 1976 13 GRA72 GRAVIER 2, avenue J. MOULIN -
LYON
v1 Chablis 1976 13 VAI73 VAILLANT 1, rue d'Ulm - PARIS
v2 Bordeaux 1997 12 DUP71 DUPONT 10, rue des Près - MACON
v2 Bordeaux 1997 12 GRA72 GRAVIER 2, avenue J. MOULIN -
LYON
v2 Bordeaux 1997 12 VAI73 VAILLANT 1, rue d'Ulm - PARIS
v3 Beaujolais 1998 12,5 DUP71 DUPONT 10, rue des Près - MACON
v3 Beaujolais 1998 12,5 GRA72 GRAVIER 2, avenue J. MOULIN -
LYON
v3 Beaujolais 1998 12,5 VAI73 VAILLANT 1, rue d'Ulm - PARIS
v4 JP Chenet 1998 12 DUP71 DUPONT 10, rue des Près - MACON
v4 JP Chenet 1998 12 GRA72 GRAVIER 2, avenue J. MOULIN -
LYON
v4 JP Chenet 1998 12 VAI73 VAILLANT 1, rue d'Ulm - PARIS
Remarque : On multiplie chaque ligne de la relation R1 par le nombre de lignes de la relation R2.
Opération :
R1 = VIN
R2 = BUVEUR
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S. Laporte Algèbre relationnel LMS
A. Projection
La projection d'une relation consiste en la mise en place d'une nouvelle relation en ne retenant
que certaines colonnes(attributs) et en supprimant les occurrences en double.
Formalisme :
R2 = PROJECTION (R1, colonne 1, colonne 2, …)
R2 est la table résultat, R1 est la table utilisée par la projection
Ex :
N°vin Cru Millésimé Degré
v1 Chablis 1976 13
v2 Bordeaux 1997 12
v3 Beaujolais 1998 12,5
v4 JP Chenet 1998 12
R2
Cru
Chablis
Bordeaux
Beaujolais
JP Chenet
Opération :
R1 = VIN
R2 = PROJECTION (R1, cru)
B. Sélection
Formalisme :
R2 = SELECTION (R1, critère(s) )
Critères de sélection :
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- opérateurs de comparaison : <, <=, =, >, >=, ? (entre un champ et une valeur)
Si la valeur est de type alphanumérique mettre des ‘simples côtes’ pour les valeurs
Ex :Donnez la liste des vins (n°vin, cru) qui ont un degré supérieur à 12.
R3
N°vin Cru
v1 Chablis
v3 Beaujolais
Opérations
R1 = VIN
R2 = SELECTION (R1, R1.degré > 12)
R3 = PROJECTION (R1, n°vin, cru)
C. Jointure
La jointure consiste à créer une nouvelle table à partir de deux tables ayant un champ commun (attribut) et
vérifiant un critère de jointure.
Formalisme :
R3 = JOINTURE R1, R2 (R1.attr._jointure op._ comparaison R2.attr_ jointure)
Ex : Donnez les noms, adresses des buveurs qui boivent le vin v3.
BOIRE
MATRICULE N°vin Quantité bue
DUP71 v3 2
GRA72 v3 2
2) On va rechercher les adresses de ces buveurs par l'opération produit cartésien + sélection des lignes qui
ont un numéro de matricule de la relation R2 identique à celui de la relation BUVEUR. Matricule de la
relation R2 et BUVEUR sont appelés attributs de jointure (attributs qui relient les deux relations).
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S. Laporte Algèbre relationnel LMS
R3
Matricule N°vin Qté bue Matricule Nom Adresse
résultat
DUP71 v3 2 DUP71 DUPONT 10, rue des Près - MACON
DUP71 v3 2 GRA72 GRAVIER 2, avenue J. MOULIN - LYON
DUP71 v3 2 VAI73 VAILLANT 1, rue d'Ulm - PARIS
GRA72 v3 2 DUP71 DUPONT 10, rue des Près - MACON
GRA72 v3 2 GRA72 GRAVIER 2, avenue J. MOULIN - LYON
GRA72 v3 2 VAI73 VAILLANT 1, rue d'Ulm - PARIS
Remarque :
Une jointure est un produit cartésien suivi d'une sélection. L'attribut de jointure doit correspondre à un
attribut de la relation R1 et à un attribut de la relation R2 qui ont le même domaine.
D. Division
La division permet de trouver les occurrences d’une table qui sont associées à toutes les
occurrences d’une autre table (qui le plus souvent est le résultat d’une sélection).
Formalisme :
R = DIVISION (dividende, diviseur) ou R = dividende/ diviseur attention au sens
2) On ne garde que la colonne n°vin (pas besoin des autres) è c'est le diviseur de la division.
R2 = PROJECTION (R1, n°vin)
R2
N°vin
v2
v4
3) On garde, dans la relation BOIRE, que les colonnes Matricule et n°vin (ensemble des consommateurs
de vin) è c'est le dividende de la division.
R3 = PROJECTION (R2, Matricule, n°vin)
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S. Laporte Algèbre relationnel LMS
R3
MATRICULE N°vin
DUP71 v1
DUP71 v3
GRA72 v3
GRA72 v2
GRA72 v4
VAI73 v4
VAI73 v2
R4
Remarque : Une division est le quotient d'une relation dite
MATRICULE
dividende sur une autre relation dite diviseur.
GRA72
VAI73
IV. Le s opé rate urs de c alc ul (ou agré gats)
A. Le compte
Il permet de dénombrer les lignes d’une relation qui ont une même valeur d’attribut. La relation résultante
ne contient que l’attribut et le compte.
Formalisme :
R2 = COMPTE (R1, nomattribut)
B. Le cumul
Il permet de faire la somme des valeurs d’un attribut A1 des lignes qui ont la même valeur d’attribut A2. La
relation résultante ne contient que l’attribut A2 et le cumul de l’attribut A1.
Formalisme :
R2 = CUMUL (R1, attributA, attributB)
On fait la somme de l’attribut B selon les valeurs de l’attribut
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S. Laporte Algèbre relationnel LMS
DUP71 3
GRA72 5
VAI73 5
Remarque : Certains auteurs accepent d’autres opérateurs de calcul tels que maximum.
V. Conc lusion
L’algèbre relationnelle est un langage de requêtes d’interrogation des données. C’est un langage
théorique comme l’algorithmique : il ne peut pas être compris directement par les SGBDR. Il faut le
traduire dans un langage supporté par le SGBD tel que SQL (le langage standard pour tous les SGBDR)
ou QBE sur Access.
On peut donc dire en quelque sorte que l’algèbre relationnelle est au SQL (partie interrogation), ce que
l’algorithmique est à la programmation.
Limites de l'algèbre relationnelle (en dehors du fait qu’il est théorique): il n'est pas possible de faire des tris
sur les relations et il n’existe que peu d’opérateurs de calcul.
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