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Toute l’algèbre
de la Licence
Cours et exercices corrigés
4e édition
Avant-propos XI
PREMIÈRE ANNÉE
III
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5.1 Introduction 73
5.2 Un peu d’histoire 74
5.3 Structure de R -espace vectoriel 75
5.4 Exemples fondamentaux 77
5.5 Précisions sur les corps 78
5.6 Sous-espaces vectoriels 79
5.7 Exemples de sous-espaces vectoriels 80
5.8 Combinaisons linéaires et espace engendré 81
5.9 Somme de sous-espaces 83
Exercices 84
6.1 Introduction 89
6.2 Famille génératrice 89
6.3 Famille libre 90
6.4 Base d’un espace vectoriel 92
6.5 Dimension 94
6.6 Exemples de bases 96
6.7 Retour au rang 98
Exercices 99
IV
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Chapitre 8 • Matrices
Chapitre 10 • Dualité
V
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DEUXIÈME ANNÉE
Chapitre 11 • Groupes
11.1 Introduction 193
11.2 Généralités 194
11.3 Exemples 196
11.4 Sous-groupes 197
11.5 Homomorphismes de groupes 199
11.6 Étude des groupes de permutation 201
11.7 Signature d’une permutation 204
11.8 Groupe linéaire 206
11.9 Centre du groupe linéaire 207
11.10 Générateurs du groupe linéaire 208
Exercices 209
Chapitre 13 • Polynômes
13.1 Introduction 243
13.2 Polynômes sur un corps K 244
13.3 Degré, division euclidienne 246
VI
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Chapitre 14 • Déterminants
Chapitre 16 • Orthogonalité
VII
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TROISIÈME ANNÉE
VIII
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IX
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Bibliographie 677
Index 681
X
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AVANT-PROPOS
L'enseignement des mathématiques et, plus généralement, des matières scienti-
fiques, pose problème à nos sociétés en mutation. Alors que la recherche se déve-
loppe partout dans le monde, autant fondamentale que pour des applications
extraordinairement nombreuses et diversifiées, l'enseignement des bases des mathé-
matiques est déstructuré et appauvri.
Qu'on étudie pour devenir chercheur ou enseignant de mathématiques ou pour se
diriger plus tard vers d'autres domaines, l'étude des mathématiques a un sens qui
s'est obscurci et qu'il faut sans doute redéfinir.
Ce livre a différents aspects profondément liés qui, je l'espère, contribueront à
lutter contre ces dérives. La plus grande partie du livre est consacrée à la présenta-
tion des notions d'algèbre linéaire et d'algèbre de base, comme beaucoup d'autres
livres actuels, en cherchant à me mettre à la portée des étudiants de tous niveaux. Je
cherche à en montrer la beauté et l'efficacité et à donner plein de plaisirs à mes lec-
trices et lecteurs. Je donne des éclairages, mathématiques ou anecdotiques, de divers
moments de leur construction au cours du temps. Je donne enfin des applications
récentes.
On devrait pouvoir penser aux mathématiques comme on pense, je donne
quelques exemples parmi mille, à des tableaux de Rembrandt ou de Nicolas de
Stael, des films de Lang ou Mizogushi, des textes de Rimbaud ou Perec, des
musiques de Mozart ou Stockhausen, etc. (remplacez ces noms par ceux de vos
artistes préférés), et je serais heureux si ce livre pouvait y contribuer.
La première édition de ce livre, en 2002, correspondait à deux années d'études
après le baccalauréat. La mise en place d'une harmonisation des études au niveau
européen, m'a conduit a ajouté cinq nouveaux chapitres pour couvrir la troisième
année de licence, en apportant les modifications et corrections nécessaires aux 17
premiers chapitres. Le choix des thèmes de ces cinq nouveaux chapitres n'a pas été
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
évident, chaque université ayant ses sujets favoris ; j'en ai développé quelques appli-
cations et j'ai dû renoncer à bien des idées, faute de place.
Pour avoir commencé à apprendre les mathématiques dans des livres, je peux dire
que leur lecture est insuffisante. Je vous invite donc à parcourir autant qu'à lire ce
livre, à vous raconter cent fois ce qu'il contient, à en discuter avec d'autres, à le
confronter aux cours et exercices qui vous seront proposés (à l'Université pour beau-
coup d'entre vous), afin que les mathématiques et les histoires qu'il présente devien-
nent vôtres, que vous ayez quelques idées générales permettant de voir les choses
de plus haut, que vos efforts de mémoire ne portent pas sur des détails.
Ce livre comporte une sorte de petit roman, au chapitre 17, pour raconter la vie
d'un des plus grands scientifiques de tous les temps, Karl Friedrich Gauss (1777-
1855). Gauss est à l'origine de bien des idées étudiées ici.
Cette 4e édition, actualisée, s’enrichit de nouveaux exercices corrigés.
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Avant-propos
J'espère que tout cela vous donnera à tous envie de poursuivre l'étude des mathé-
matiques.
Mes remerciements vont aux éditions Dunod, toujours prêtes à vous écouter, à
Ghislaine Gueudet-Chartier, Michel Viallard, Françoise Guimier qui ont relu et cri-
tiqué des parties de ce texte, à Annette Houdebine-Paugam qui a tout relu… et tout
critiqué, et à tous les rennais et rennaises qui m'ont apporté des idées un jour ou
l'autre.
Les figures de ce livre ont été tracées à l’aide du logiciel fig4Tex développé par
Yvon Lafranche et Daniel Martin de l’Université de Rennes 1.
XII
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Première année
ÉQUATIONS
DIFFÉRENTIELLES
1
LINÉAIRES
Le but des quatre premiers chapitres est de présenter des situations où l’algèbre
linéaire est utile. Dans les chapitres suivants, on verra comment les notions d’algè-
bre linéaire permettent de les envisager dans un même cadre.
Bernouilli (1667-1748), qui le suit dans ce choix, précise en 1718 ce qu’il entend
par là : « On appelle fonction d’une grandeur variable, une quantité composée de
quelque manière que ce soit de cette grandeur variable et de constantes ».
3
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Notation. La notation f : A → B, apparue dans les années 1930, est celle que nous
utiliserons pour désigner la fonction f de source A et de but B. Pour ne pas alourdir
les notations, on utilisera aussi la notation x → f (x), par exemple x → −2x,
lorsque le contexte indique clairement la source et le but de la fonction.
Différences entre les deux définitions. Les différences entre les conceptions sous-
jacentes à ces deux définitions sont multiples. Jean Bernoulli, comme tous les
mathématiciens du XVIIIe siècle, ne pense, en fait, pour définir ses « quantités com-
posées », qu’à des formules algébriques comme des quotients de deux polynômes,
ou analytiques, comme des sommes infinies (on parle de séries). Ce sont des mathé-
maticiens comme Leonhard Euler (1707-1783) qui écrivent qu’il faut étendre la
notion de fonction à des correspondances quelconques, sans préciser ce que cela
veut dire exactement : cela « dépend de notre bon plaisir » (Euler a alors en tête de
donner les réponses les plus générales possibles à des problèmes de physique). Les
mathématiciens du début du XIXe siècle, comme Joseph Fourier (1768-1830) dans
sa théorie de la chaleur publiée en 1822, expliciteront cette idée : une fonction est
« une suite de valeurs données, assujetties ou non à une loi commune, et qui répon-
dent à toutes les valeurs de x comprises entre » les extrémités d’un intervalle. On
notait alors une fonction par f (x), φ(x), où x représentait la variable.
Autour de 1900. Les mathématiciens de cette époque, à la suite de travaux de Vito
Volterra (1860-1940), de Ivar Fredholm (1866-1927), de Maurice Fréchet (1878-
1973) commencent à considérer les fonctions comme des objets mathématiques sur
lesquels on peut calculer, plus précisément comme des éléments d’un ensemble
muni d’une structure. Cela leur permet, par exemple, de définir une fonction,
notons-la F, sur l’ensemble E des fonctions continues de R dans R en associant à
x
f ∈ E, sa primitive valant 0 pour x = 0 : x → f (t)dt. Comment noter cette nou-
0
velle fonction ? Si on a noté f (x) comme Fourier, on devrait écrire F( f (x)), mais
c’est ambigu, puisque f (x) désigne aussi l’élément image de x par f ; si on consi-
dère la fonction comme un objet à part entière, c’est la notation f qui est adaptée et
son image par la fonction F se note naturellement F( f ). On écrira, par exemple :
x
F( f )(x) = f (t)dt. La nouvelle notation traduit donc un changement de point de
0
vue des mathématiciens vis à vis des fonctions que nous allons développer dans ce
livre.
Remarque : source et but. Soulignons qu’une fonction n’est pas seulement une
formule ou un procédé, mais aussi la donnée de l’ensemble de départ et de l’en-
semble d’arrivée de la fonction. Ainsi, la fonction f : R → R définie par f (x) = x 2
est-elle une fonction différente de la fonction g : [0,1] → R définie par g(x) = x 2
ou de la fonction h : R → R+ définie par h(x) = x 2 .
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Définition 3 : fonction vide. Ce qui est lié à l’ensemble vide est parfois utile pour
éviter d’avoir à distinguer, comme certains livres le font, des cas particuliers. Pour
tout ensemble B, l’ensemble ∅ ×B est encore l’ensemble vide ; on pose G = ∅ .
Comme G vérifie la condition 3 de la définition de fonction, G définit une fonction,
notée ∅ : ∅ → B et appelée fonction vide.
La notation ∅ vient d’une lettre norvégienne et est due à André Weil (1906-1998).
( f g)(x) = f (x)g(x)
Ces définitions se généralisent à des sommes finies et à des produits finis de fonc-
tions à valeurs dans R.
Tout ce qui précède se généralise également à des fonctions à valeurs dans le
corps C des nombres complexes ou aux fonctions à valeurs dans un corps K quel-
conque (pour la définition générale de corps, voir 12.5, définition 2).
Si a est un élément de R, notons ca : R → R la fonction constante définie par :
ca (x) = a pour tout x de R. Très naturellement, la somme f + ca est notée f + a et
le produit ca f est noté a f ; ce sont les fonctions définies, pour tout x de R, par
( f + a)(x) = f (x) + a et (a f )(x) = ax. La fonction a f est appelée produit de la
fonction f par le scalaire a.
Pour ne pas alourdir les notations, la fonction ca sera donc notée a ; c’est le
contexte qui permettra de savoir si a représente le nombre réel a ou la fonction
constante x → a.
Si a = −1, on pose a f = − f ; pour tout x de R, on a donc (− f )(x) = − f (x).
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
De même, pour noter un produit de deux fonctions comme x → −2x f (x), on écrira
simplement −2x f, sans chercher à donner un nom à la fonction x → −2x dont la
source et le but sont supposés être ceux de f.
Enfin, notons que les mots fonctions et applications sont aujourd’hui synony-
mes ; l’emploi de l’un ou l’autre est une question d’usage ou de circonstances.
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f −2f = 0 (E 1 )
ou
f − 3 f + 2 f = 0 (E 2 )
f − 2x f = 0
6
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temps : il s’intéresse à tous les sujets et innove dans tous les domaines ; son œuvre
mathématique est la plus considérable jamais écrite : elle comporte une centaine de
volumes.
Les idées d’Euler. C’est en 1743 qu’Euler expose, dans un article écrit en latin,
comment résoudre les équations différentielles linéaires à coefficients constants. Il
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
prend tout de suite le cas général de l’équation d’ordre n sans second membre :
(λ f )(k) = λ f (k) .
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Euler développe encore cette idée, en expliquant que, si f 1, f 2, f 3, etc. sont des solu-
tions de l’équation, alors λ1 f 1 + λ2 f 2 + λ3 f 3 + etc. est encore une solution de l’é-
quation pour tous réels λ1 , λ2 , λ3 , etc.
Il reste, bien sûr, à trouver des solutions de l’équation. Euler propose de chercher
a priori des solutions de la forme x → er x , où r est un réel, dont les dérivées suc-
cessives sont x → rer x, x → r 2 er x , etc.
Équation caractéristique. Dans le cas général, Euler obtient une équation polyno-
miale de degré n en r que nous appellerons équation caractéristique de l’équation
différentielle :
r n + an−1r n−1 + · · · + a0 = 0
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f + a f + b f = 0 (E)
où a et b sont des réels. L’équation caractéristique de cette équation différentielle
est :
r 2 + ar + b = 0
Notons S(E) l’ensemble des fonctions de R dans R solutions de E. On démontre
les résultats suivants.
Proposition.
1) Si a 2 − 4b > 0, l’équation caractéristique admet deux racines réelles distinctes
r1 et r2 et, si on définit f 1 et f 2 par f 1 (x) = er1 x , f 2 (x) = er2 x , on a :
S(E) = Vect ( f 1 , f 2 ).
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Commentaire. La réponse est finalement de la même forme dans les trois cas, ce
sont les fonctions f 1 et f 2 qui changent.
On dit souvent que la solution générale de l’équation E est λ1 f 1 + λ2 f 2 . Il faut
comprendre, par cette expression, que toute fonction de cette forme est solution de
E et que toute solution de E est de cette forme ; cela revient exactement à dire que
l’ensemble des solutions de E est Vect ( f 1 , f 2 ). Si on cherche une solution de E
satisfaisant à des conditions particulières, comme cela arrive dans les problèmes de
physique, par exemple, on écrit que λ1 f 1 + λ2 f 2 satisfait ces conditions, ce qui
permet de trouver λ1 et λ2 .
Peut-on faire mieux ? La présentation de l’ensemble des solutions peut encore sus-
citer une question. Ne pourrait-on pas avoir une présentation encore plus simple, de
la forme Vect (h) ? Autrement dit, toute solution de l’équation différentielle serait
de la forme λh. Ce serait alors le cas de f 1 et de f 2 ; mais f 1 = λ1 h et f 2 = λ2 h
impliqueraient, puisque λ1 et λ2 ne sont pas nuls, qu’il existe α non nul tel que
f 1 = α f 2 . Dans chacun des trois cas, c’est impossible (voir exercice 1.2). Par consé-
quent, on ne peut avoir une description de S(E) de la forme Vect (h).
f + a f + b f = g (E )
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➤ Si g = 0 (rappelons que 0 fait référence ici à une fonction), nous pouvons appli-
quer les résultats du paragraphe 1.5.
➤ Si g = / 0), la résolution de (E ) com-
/ 0 (c’est-à-dire s’il existe x tel que g(x) =
porte deux étapes tout à fait distinctes :
1) on résout l’équation différentielle sans second membre :
f + a f + b f = 0 (E)
associée à l’équation E et on obtient S(E) = Vect ( f 1 , f 2 ) d’après la propo-
sition du paragraphe 1.5 ;
2) on recherche une solution h (une seule suffit) de l’équation E .
Commentaire. On peut aussi dire que la solution générale de l’équation avec second
membre est la somme d’une solution particulière de l’équation avec second mem-
bre et de la solution générale de l’équation sans second membre.
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Principe de superposition
Quand la fonction g du second membre de (E ) est une somme de deux fonc-
tions : g = g1 + g2 , on peut appliquer ce qu'on appelle le principe de superposition
en cherchant des solutions particulières h 1 ,h 2 de (E ) avec les seconds membres
g1 ,g2 respectivement. Alors h = h 1 + h 2 est une solution particulière de (E ) avec
le second membre g. Le principe de superposition n'est qu'un vieux nom pour une
simple technique de résolution des équations linéaires, nous en reparlerons en 7.8.
➤ Vers le chapitre 2
Le but de ce chapitre était de se familiariser avec la linéarité dans les résolutions
d’équations différentielles linéaires. Le but du chapitre 2 est de développer la
même idée pour les suites récurrentes linéaires.
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Exercices et solutions
Exercices
d) f − 2 f − f + 2 f = e x
(E 4)
f − f − 2 f = ex + e3x
e) (E 5)
f) f − a f = b (E6) où a et b sont des réels.
Solutions
1.1 a) La réponse est oui pour toutes les fonctions.
b) On voit que − f est impaire, f g est paire, f + g, a f et toutes les fonctions de
Vect ( f,g) sont impaires.
Exemple de rédaction détaillée : si f et g sont des fonctions impaires, pour tout x
réel, on a :
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Solutions
1
En posant h 1 : x → − ex , on trouve S(E 1 ) = h 1 + S(E 1 ) .
2
1
Autrement dit, S(E 1 ) est l’ensemble des fonctions de la forme x → − ex
2
+λ1 e−x + λ2 e2x où λ1 et λ2 sont réels.
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SUITES
RÉCURRENTES
2
LINÉAIRES
Notion de suite. La notion de suite est liée à l’idée d’énumération : une suite a un
premier terme u 1 , un second u 2 , etc. La suite peut être finie ou infinie. Souvent, le
premier terme de la suite est noté u 0 , le second u 1 , etc., son n-ième terme est alors
le terme d’indice n − 1 : u n−1 .
Il est important de savoir que les suites ne sont pas des objets mathématiques
nouveaux ; ce sont simplement des fonctions. Par exemple, la suite infinie de nom-
bres réels notée u = (u n )n∈N est une fonction u : N → R. Avec la notation des
© Dunod. Toute reproduction non autorisée est un délit.
fonctions, son premier terme devrait être noté u(0), son second terme u(1), etc.,
mais l’usage est de noter ces termes en utilisant des indices : u 0 , u 1 , …, u n , etc., ce
qui cache un peu la nature fonctionnelle des suites. Nous utiliserons cependant la
notation n → u n , par exemple: n → 2n + 3 × (−1)n − 3 . Le terme u n est appelé
terme général de la suite u.
Si la suite u est finie et possède p termes u 1 , …, u p , c’est en fait une fonction
u : {1,. . . , p} → R. Dans la suite de ce chapitre, l’ensemble d’indices sera toujours N.
Sommes et produits de suites. Puisque les suites sont des fonctions, on peut en
faire la somme et le produit comme on l’a expliqué dans le chapitre 1.
La somme des suites u = (u n )n∈N et v = (vn )n∈N est donc la suite notée u + v
dont le terme d’indice n est (u + v)(n) = u(n) + v(n) , autrement dit :
(u + v)n = u n + vn .
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De même, le produit de ces deux suites est la suite notée uv dont le terme d’indice
n est (uv)(n) = u(n)v(n) , autrement dit :
(uv)n = u n vn .
Si a est un réel, la suite au est la suite définie par (au)n = au n , appelée produit de
la suite u par le scalaire a.
2n + 1
Par exemple, si u et v sont définies par u n = 2n 2 − 3n + 4 et vn = , on a
3
(u + v)4 = u 4 + v4 = 27 , (uv)4 = u 4 v4 = 72, (5v)4 = 5v4 = 15.
Une suite de la forme λ1 u + λ2 v avec λ1 ,λ2 réels est appelée combinaison
linéaire des deux suites u et v ; son terme général est donc λ1 u n + λ2 vn . L’ensemble
des combinaisons linéaires de deux suites se note Vect (u,v). On peut généraliser
cette notion à un nombre quelconque de suites.
Nous étudierons dans ce chapitre les suites définies par des relations de récur-
rence linéaires.
On dit qu’une suite satisfait une relation de récurrence linéaire si le terme d’indice
n est lié aux termes d’indice inférieur par une relation de la forme
u n − a1 u n−1 − . . . − ak u n−k = vn (R )
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