Redresseur Commandé
Redresseur Commandé
Redresseur Commandé
Sommaire
1 Généralités ............................................................................................................................. 33
2 Montages mixtes .................................................................................................................... 33
2.1 Généralités ...................................................................................................................... 33
2.2 Etude du montage PD2 ................................................................................................... 34
2.3 Etude du montage PD3 ................................................................................................... 36
3 Montage tout thyristors .......................................................................................................... 40
3.1 Etude du montage PD2 ................................................................................................... 40
3.2 Etude du montage P3 ...................................................................................................... 41
3.3 Etude du montage PD3 ................................................................................................... 43
3.4 Réversibilité des montages tout thyristors...................................................................... 44
4 Groupement des redresseurs commandés .............................................................................. 47
4.1 Généralités ...................................................................................................................... 47
4.2 Etude d'un cas particulier de groupement série .............................................................. 48
4.3 Groupement en antiparallèle des montages tout thyristors............................................. 49
5 Utilisation des redresseurs commandés − Problèmes posés par les systèmes réels .............. 50
5.1 Dimensionnement de l'inductance de lissage ................................................................. 50
5.2 Choix et couplage du transformateur − Dimensionnement des redresseurs .................. 51
5.3 Chutes de tension − Rendement...................................................................................... 51
5.4 Comportement vis à vis du réseau d'alimentation .......................................................... 51
5.5 Conclusion − Critère de choix ........................................................................................ 53
5.6 Remarque au sujet de la commande des thyristors......................................................... 54
RE 33
B Redressement commandé
1 Généralités
La méthode d'étude est analogue à celle utilisée pour le redressement non commandé. Après
avoir, dans un premier temps, fait une étude théorique d'un certain nombre de montages, on
s'intéresse à quelques points particuliers liés à l'utilisation des redresseurs réels. Par contre,
nous n'envisagerons pratiquement aucune application ici, car les montages redresseurs com-
mandés sont essentiellement employés dans les variateurs de vitesse, auxquels nous consacre-
rons un chapitre particulier.
Les montages peuvent, de même, se classer en parallèle, parallèle double et série. Les carac-
téristiques de chaque type de montage étant similaires à celles obtenues en redressement non
commandé, nous ne ferons donc plus leur étude systématique. Par contre, on distinguera les
montages tout thyristors, qui ne contiennent que des redresseurs commandés, des montages
mixtes, qui comportent également des diodes, car, comme on le verra plus loin, il existe des
différences assez sensibles entre les deux types de montages redresseurs.
En ce qui concerne les notations utilisées, nous désignerons par α l'angle de retard à l'amor-
çage des thyristors, compté à partir du moment où une diode, placée au même endroit que le
thyristor, s'amorcerait ( certains auteurs parlent de "commutation naturelle" pour désigner cet
instant ). D'autre part, on affecte d'un indice "prime" les valeurs moyennes des tensions, ce qui
permettra de les distinguer des valeurs moyennes en redressement non commandé et de les ex-
primer en fonction de ces dernières. De même, on notera f's et f'p les facteurs de puissance et
on les exprimera en fonction des facteurs fs et fp correspondants.
2 Montages mixtes
2.1 Généralités
Ces dispositifs comportant des diodes et des thyristors, il existe diverses structures possi-
bles, même pour un type donné de montage. Les résultats obtenus étant similaires, nous n'étu-
dierons de façon systématique que le cas des montages parallèle double symétriques, consti-
tués par l'association d'un montage parallèle à diodes et d'un montage parallèle à thyristors.
Dans ce qui suit, nous supposerons que c'est le montage à cathode commune qui est constitué
de thyristors ( Cf. figure 1 ), mais ceci n'est pas impératif, les résultats sont identiques avec un
dispositif comportant des thyristors à anode commune. Seuls des impératifs technologiques,
comme par exemple l'utilisation possible d'une commande de gâchette non isolée pour les
thyristors, peuvent faire préférer la première solution.
RE 34
Remarque 1: Cette méthode très rapide de recherche des intervalles de conduction ne s'appli-
que qu'aux montages symétriques car il faut que tous les éléments d'un même montage parallè-
le soient identiques. Pour les montages dissymétriques, où ce n'est pas le cas, il faudra effec-
tuer une étude plus détaillée du fonctionnement de chaque partie.
Remarque 2: Tout ce qui vient d'être dit reste valable pour les montages série, qui ne diffèrent
des montages parallèle double que par le type de couplage des tensions d'alimentations.
1 π 1 π E 2 π E 2
U'C =
π ∫0
udθ =
π ∫α E 2 sin θdθ =
π
[ − cos θ] =
α π
(1 + cos α)
E 2 U
En remarquant que est égal à C ( UC étant la valeur moyenne en redressement non
π 2
commandé ), on peut écrire le résultat sous la forme
U'C = UC
(1 + cos α )
2
RE 36
2.2.2.4 Remarque
2π 4π
Posons e1 = E 2 sinθ, e2 = E 2 sin(θ − ) et e3 = E 2 sin(θ − ). L'étude des intervalles
3 3
RE 37
figure 6
u α
vT1 T3 T1 T2 T3 T1
D'2 D'3 D'1 D'2
u32 u12 u13 u23 u21 u31 u32 u12
e1 e2 e3
π π+ α π 5π + α θ
6 6 2 6
iT1
IC
iD'1 θ
IC
is1 θ
IC
π+ α 5π + α θ
6 6
−IC
figure 7: α = π/6
En comparant cette figure avec la suivante, on voit que le phénomène de roue libre n'appa-
raît que pour α supérieur à π/3. D'autre part, comme pour le montage PD2, le problème du dé-
faut de blocage peut se poser aux valeurs élevées de α. Ici, seule la solution de la diode de roue
libre est possible. Là encore, la présence de cette diode ne modifie pas les allures de u et de is1.
RE 38
u α
vT1 T2 T3 T1 T2 T3
D'2 D'3 D'1 D'2
u32 u12 u13 u23 u21 u31 u32 u12
e1 e2 e3
π+ α π +π6 θ
6
iT1
IC
iD'1 θ
IC
is1 θ
IC
π+ α π +π6 θ
6
−IC
figure 7 bis: α = 2π/3
Quel que soit α, la période de u est égale à 2π/3. Vu ce qui précède, il semble a priori qu'il
faille considérer deux cas. En réalité, il n'en est rien car, si on raisonne en termes d'association
de deux montages parallèle, on constate que π/3 n'est une valeur critique pour aucun des deux
montages ( pour le redresseur à diodes, c'est évident, pour celui à thyristors, on peut se référer
à l'étude faite ultérieurement pour le montage P3 ). Il suffit donc de faire le calcul dans le cas
le plus simple, soit α ≥ π/3, pour lequel on a u = u13 sur l'intervalle [π/6 + α;π + π/6] et u = 0
ensuite. Compte tenu de ceci, on a
π
π π+
1 π+ 2π 3 6E 2π 6
U'C =
2π ∫ π
6
6
+α
E 6 cos θ − dθ =
3
sin
2 π
θ −
3 π +α
6
3
RE 39
3 6E π π 3 6E
soit U 'C = sin − sin α − =
(1 + cos α)
2π 2 2 2π
3 6E 1 + cos α
d'où, en faisant apparaître UC = , U'C = UC
π 2
On retrouve la même expression que pour le montage PD2. Ceci est d'ailleurs une règle
générale. Pour tous les montages mixtes fonctionnant en courant ininterrompu, la valeur
1 + cos α
moyenne de la tension de sortie peut se mettre sous la forme U'C = UC .
2
π
π 1 π+ 1 2 π π α
α≥ :
3
I s21 =
2π
2 ∫ π α I dθ = π I
6
+
6 2
C C π
+ − + α
6 6
⇒ Is = 1 − IC
π
U 'C I C 3 6E 2 α
De f ' = , avec U'C = (1 + cos α) et I s = I C ou I s = 1 − I C suivant le cas, on
3EI s 2π 3 π
3 6E 3 6E
(1 + cos α) I C 3(1 + cos α) (1 + cos α ) I C 3(1 + cos α )
déduit f ' = 2 π = ou f ' = 2 π = , soit
2 2π α α
3E I C 3E 1 − I C 6π 1 −
3 π π
π 1 + cosα π 1 + cos α
α ≤ : f '= f α ≥ : f '= f
3 2 3 α
6 1−
π
is θ soit, finalement,
IC
2 2E
U 'C = cos α = UC cos α
α π +α θ π
−IC toujours en faisant apparaître la valeur moy-
figure 9
enne en redressement non commandé.
On peut remarquer que les allures des courants sont identiques, au décalage de α près, à
celles obtenues en redressement non commandé. Ceci, qui est valable quel que soit le montage
tout thyristors, nous permet d'écrire directement les résultats.
RE 41
IC IC
I TC = IT = Is = IC
2 2
L'expression de U'C montre que, pour α supérieur à π/2, la puissance P = U'CIC change de si-
gne, le montage redresseur fournissant alors de l'énergie au réseau au lieu d'en recevoir ( nous
reviendrons plus loin sur ce point ). Le facteur de puissance étant, a priori, défini pour un ré-
cepteur, nous le calculerons ici par f' = P/S pour éviter d'avoir à distinguer les deux cas.
2 2E
cos αI C
2 2E π 2 2
f' = U'CIC/EIs, avec U'C = cos α et Is = IC entraîne f ' = = cos α ,
π EI C π
soit f ' = f cos α
La relation finale est analogue à celle obtenue dans le cas du montage PD2. En fait, on
constate que, quel que soit le montage tout thyristors fonctionnant en courant ininterrompu, on
a U'C = UCcosα ( de même qu'on avait U'C = UC(1 + cosα)/2 pour les montages mixtes ).
u α
vT1 T3 T1 T2 T3
u12 u13
e1 e2 e3
π+ α 5π + α θ
6 6
iT1
IC
ip1 θ
2nIC
3
− nIC θ
3
figure 11
IC IC 2 nI C
b) Courant dans le transformateur I sC = Is = Ip =
3 3 3
3 6E
cos αI C
U 'C I C 2π 18 3
Au secondaire f 's = = = cos α ,soit f 's = cosα = fs cosα
3EI s IC 2 π 2π
3E
3
RE 43
3 6E
cos αI C
U 'C I C 2π 3 6 3 3
Au primaire f 'p = = = cos α , soit f 'p = cosα = fp cosα
3UI p E 2I C 2π 2 2π
3 n
n 3
e1 e2 e3
π+ α π+ α θ
6 2
iT1
iT'1
IC
is1 θ
IC
θ
−IC
figure 13
RE 44
π π
1 +α 3E 6 +α 3E 6 π π
De même U'C =
π ∫ 6
π
− +α
6
E 6 cos θd θ =
π
[ sin θ ] 6
π
− +α
6
= sin + α − sin − + α
π 6 6
3
3 6E
ce qui donne, après regroupement des termes en sinus, U'C = cos α = UC cos α
π
2
b) Courant dans le transformateur Is = IC
3
Nous avons déjà signalé que, pour α supérieur à π/2, U'C pouvait devenir négatif. Avant
d'envisager ce cas, revenons quelques instants sur le fonctionnement pour α inférieur à π/2.
Tant que la condition α < π/2 reste vérifiée, la puissance U'CIC fournie par le montage re-
dresseur est positive. Celui-ci fonctionne donc en générateur. En fait le redresseur ne sert que
RE 45
d'intermédiaire, c'est en réalité le réseau d'alimentation qui fournit la puissance absorbée par
la charge. On peut résumer ce fonctionnement par le schéma de la figure 14, sur lequel figu-
rent la polarité réelle de la "tension continue" U'C et le sens du transfert de puissance.
+ IC
P
Réseau Charge
P
[GENERATEUR] [REDRESSEUR] [RECEPTEUR]
− IC
figure 14: α < π/2 marche en redresseur
Pour α supérieur à π/2, U'C devient négatif. Les thyristors imposant le sens du courant, IC
reste positif ce qui entraîne que la puissance U'CIC est négative et que le montage redresseur
fonctionne en récepteur. Mais, là encore, il ne sert que d'intermédiaire et transfère sur le réseau
la puissance reçue. Cette puissance ne pouvant provenir que du circuit de charge, celui-ci
devra pouvoir fonctionner en générateur, donc répondre à certaines conditions sur lesquelles
nous reviendrons. Ces conditions étant supposées vérifiées, on peut résumer ce fonctionne-
ment par le schéma de la figure 15.
− IC
P
Réseau Charge
P
[RECEPTEUR] [ONDULEUR] [GENERATEUR]
+ IC
figure 15: α > π/2 marche en onduleur non autonome
Pour illustrer nos propos, nous supposerons que le montage est de type PD2, mais ce qui va
être dit est évidemment valable quel que soit le montage tout thyristors.
RE 46
La condition primordiale pour que le fonctionnement en onduleur soit possible est que le
dipôle placé entre les bornes de sortie puisse se comporter comme un générateur avec le sens
du courant imposé par les thyristors. Ce dipôle doit donc être actif ( un débit sur un simple
circuit RL ne pourrait pas donner lieu au fonctionnement en onduleur ). Dans la pratique, il
comporte une f.é.m. branchée comme indiqué sur la figure 16,
T'1 T1 L
e où L matérialise l'inductance du circuit de charge ( ou l'induc-
vT1 tance de lissage additionnelle ). On peut noter que l'hypothèse
T'2 T2 R du courant strictement constant utilisé pour l'étude n'est pas
u
E' indispensable, il n'est même pas obligatoire que ce courant
soit ininterrompu ( c'est, cependant, en général le cas lors du
figure 16 fonctionnement en onduleur ).
La résistance interne globale R du montage étant toujours très faible, il peut apparaître, a
priori, d'importances surintensités en cas de variations brusques de E' ou de la tension d'ali-
mentation. Pour éviter cela, les montages sont équipés d'un dispositif de contrôle agissant sur
l'angle de retard à l'amorçage des thyristors pour que la valeur moyenne du courant débité reste
inférieure à une valeur ICM fixée ( dans un certain nombre d'applications, d'ailleurs, le dispo-
sitif fonctionne en permanence en limitation d'intensité ).
Signalons, pour terminer, qu'en dehors de la cause générale de défaut de blocage rappelée
ci-dessus, il en existe deux autres, spécifiques au fonctionnement en onduleur et qui sont:
− Un non-amorçage du thyristor suivant à cause, par exemple, d'un fonctionnement incorrect
de la commande.
− Une coupure, momentanée ou définitive, du réseau d'alimentation.
Dans tous les cas, il en résulte une modification de l'allure de u qui entraîne l'apparition d'une
surintensité contre laquelle le circuit de contrôle du courant ne peut pas réagir. En effet, ce cir-
cuit ne peut que modifier les instants d'amorçage des thyristors bloqués et est incapable d'agir
sur les thyristors passant. La seule protection possible contre ce type de défaut est donc l'em-
ploi de dispositifs à ouverture rapide ( disjoncteur ou fusible ).
RE 47
3.4.3 Applications
La plupart se situent dans le domaine de la variation de vitesse, que nous étudierons plus
loin. Nous citerons donc simplement ici une application particulière, l'utilisation dans le trans-
port de l'énergie électrique sous forme continue. Celui-ci présente les avantages suivants:
− possibilité de raccorder des réseaux de fréquences différentes
− disparition des effets capacitifs et inductifs ( parasites électromagnétiques, effet de peau ... )
− tension d'isolement plus faible.
Bien évidemment, ce mode de transport d'énergie présente aussi quelques inconvénients ( coût
de l'installation, pertes supplémentaire dans les redresseurs, ... ). Ceci limite actuellement son
emploi, soit à des lignes transportant une puissance importante à longue distance, soit à celles
imposant des contraintes particulières ( liaison continent-île, par exemple ).
4.1 Généralités
Comme pour les montages à diodes, on peut envisager le groupement en série ou en parallè-
le. Les montages pouvant, de plus, être, soit tout thyristors, soit mixtes, ceci conduit à un grand
nombre de réalisations possibles. Dans tous les cas, le but recherché est, principalement, d'a-
méliorer le comportement du dispositif vis à vis du réseau et, accessoirement, d'agir sur la pé-
riode et l'amplitude de l'ondulation de la tension de sortie. Deux exemples types de réalisations
sont constitués, d'une part, par l'équivalent à thyristors du groupement PD3 + S3 à diodes ( Cf.
paragraphe 5.1 du redressement non commandé ), d'autre part, par la mise en série de deux
ponts mixtes, dont nous dirons quelques mots.
Une autre possibilité, que nous évoquerons également, consiste à grouper en anti-parallèle
deux montages tout thyristors. Ceci permet d'obtenir un système entièrement réversible, aussi
bien du point de vue de la tension que de celui du courant.
RE 48
b) UC/2 ≤ U'C ≤ UC
Les thyristors T'11 et T12 sont commandés en permanence à pleine ouverture ( α1 = 0 ). Le
réglage de la tension moyenne se fait en agissant sur l'angle correspondant α2 pour les thyris-
tors T'21 et T21. Tout se passant maintenant comme si on avait un pont à diodes en série avec un
pont mixte, on déduit de U'C = U'1C+ U'2C, avec U'1C = 2 2 E/π, que
ip 2 2E 2E 2E
2nIC U 'C = + (1 + cos α 2 ) = (3 + cos α 2 )
π π π
nIC
Pour la même raison, le courant ip présente l'allure ci-
α2 π θ contre. Sa valeur efficace se calcule par
−nIC
( nI C )
2
1 α2 π
∫ ( nIC ) ∫α (2nI ) (4π − 3α 2 )
2 2
−2nIC I p2 = dθ + C dθ =
π 0 π
figure 20 2
RE 49
UC
U ' C = (3 + cos α 2 )
Au total, on a donc 4
I = 4 − 3α 2 nI
p π
C
Cette association, destinée, comme dit en introduction, à créer un système totalement réver-
sible, se fait conformément au schéma de principe de la figure 22. Ceci permet le fonctionne-
ment dans les quatre quadrants indiqué sur la figure 23, qui met en évidence le redresseur
échangeant de la puissance avec la charge et son rôle en fonction du signe des valeurs moyen-
nes IC de i et U'C de u.
U'C
i 2 1
P1 P2
P2 onduleur P1 redresseur
Réseau Réseau
u1 u u2
IC
P2 redresseur P1 onduleur
3 4
figure 22 figure 23
Suivant le mode de commande des thyristors de chaque redresseur, on distingue deux types
de montages:
Chacun des deux redresseurs conduit en permanence. Les tensions à leurs bornes n'étant pas
égales en valeur instantanée, la mise en antiparallèle doit, comme pour le groupement de re-
dresseurs en parallèle, s'effectuer par l'intermédiaire de bobines interphases qui absorbent les
différences de potentiel entre les deux ponts. A titre d'exemple, on a représenté sur la figure 24
un schéma de branchement possible pour deux montages PD3.
RE 50
L'avantage de ce type de montage est que, comme les deux redresseurs conduisent en per-
manence, le passage d'un quadrant à l'autre se fait de façon continue, donc sans temps mort.
De ce fait, ce procédé est surtout utilisé lorsqu'on veut une inversion rapide du courant.
Seul le redresseur actif conduit, ce qui évite l'adjonction d'inductances supplémentaires. Par
contre, le passage d'un quadrant à un autre s'accompagne d'un temps mort, dû à la nécessité
d'attendre l'extinction du courant dans la charge ( donc le blocage effectif des thyristors ) avant
d'envoyer les impulsions de déblocage sur les thyristors de l'autre montage. Ce système est
donc un peu moins rapide en ce qui concerne l'inversion du courant.
5 Utilisation des redresseurs commandés − Problèmes posés par les systèmes réels
L'ondulation de la tension issue du redresseur pouvant devenir très élevée, on n'exige géné-
ralement pas un facteur de forme donné pour le courant, on se contente d'imposer que la self
de lissage assure un fonctionnement en courant ininterrompu pour tout débit supérieur à un
débit minimum que l'on caractérise par sa valeur moyenne IC0. Pour faire les calculs, on se
place donc dans le cas critique où le montage fournit le courant minimum et fonctionne, de ce
fait, à la limite du courant ininterrompu. Le courant débité présentant alors une ondulation très
importante, non sinusoïdale de surcroît, la méthode du premier harmonique n'est plus applica-
ble et la détermination devient nettement plus ardue. Nous n'insisterons donc pas davantage
sur ce calcul, nous contentant de donner les résultats pour les montages les plus usuels.
Les résultats étant donnés en fonction de la grandeur usuelle UC, on constate en particulier
qu'à l'inverse du monophasé, le filtrage en triphasé est plus facile avec un pont tout thyristor
qu'avec un pont mixte. La raison en est que l'ondulation de la tension de sortie du montage
PD3 mixte est de 3f0 ( f0, fréquence du réseau ), alors que celle du pont tout thyristor est de 6f0.
Comme précédemment, on distingue la chute de tension due au seuil des redresseurs, qui ne
dépend, ni du courant débité, ni de l'angle de retard à l'amorçage, des chutes résistive et induc-
tive. Ces dernières sont indépendantes de α pour les montages tout thyristors, mais décroissent
avec l'angle de retard à l'amorçage pour les montages mixtes. Globalement, la caractéristique
en charge U'C1 = f(IC) pourra donc se mettre sous la forme
U'C1 = UC − nV0 − K I C
avec nV0, chute de tension due aux seuils, et K, coefficient indépendant de IC, mais pouvant
dépendre de α, qui englobe les chutes résistive et inductive.
P
Le rendement se calcule comme habituellement par la relation η = , compte tenu
P + ∑ pertes
du fait que P dépend de α. A même courant débité, les pertes sont constantes pour les monta-
ges tout thyristors ( les différents courants efficaces ne dépendent pas de l'angle de retard à
l'amorçage ), alors qu'elles décroissent ( mais moins vite que P ) pour un montage mixte. Au
total, quel que soit le montage, le rendement diminue avec P, mais, dans les mêmes conditions
de puissance fournie à la charge, le rendement du montage mixte est meilleur que celui du
montage tout thyristors. Signalons d'autre part qu'en fonctionnement onduleur, P désigne la
puissance fournie par le circuit de charge.
Pour les montages tout thyristors, l'allure du courant en ligne est identique, au décalage de α
près, à celui obtenu en redressement non commandé. On se reportera donc à la discussion faite
RE 52
Pour les montages mixtes, l'allure du courant dépend, en plus, de l'angle de retard à l'amor-
çage. L'amplitude de ses harmoniques évoluera donc également avec α. A titre d'exemple,
nous avons regroupé ci-dessous les résultats correspondants aux montages PD2 et PD3, en
faisant figurer en regard ceux correspondants aux montages tout thyristors ( N.B.: le terme I1,
qui sert de référence, correspond au fondamental obtenu en redressement non commandé ).
harmonique 1 2 3 4 5
α I1 3α I1 5α
mixte I1 cos 0 cos 0 cos
2 3 2 5 2
PD2
tout I1 I1
I1 0 0
thyristors 3 5
α I1 I1 I1 5α
mixte I1 cos sinα 0 sin(2α ) cos
2 2 4 5 2
PD3
tout I1
I1 0 0 0
thyristors 5
Dans ce qui suit, on admet que le courant dans la charge est parfaitement lissé. On note i le
courant en ligne, v la tension simple correspondante ( ou la tension d'alimentation dans le cas
du monophasé ), i1 le fondamental de i, I'1 sa valeur efficace et ϕ1 le déphasage entre i1 et v.
b) Montages mixtes
α
ϕ 1 =
2 1 + cos α α U CI C
⇒ Q = U CI C tan soit, finalement, Q= sinα
P = UCI C 1 + cos α 2 2 2
2
Q A titre de comparaison, on peut tracer les caractéris-
montage tout thyristor
UCIC tiques Q = f(P) pour une valeur donnée de IC. Vu les ex-
pressions en fonction de α de ces grandeurs, les cour-
bes sont des arcs de cercle, comme indiqué ci-contre,
où on s'est limité, pour les montages tout thyristors, au
UCIC montage mixte
2 cas du fonctionnement en redresseur ( pour le fonction-
nement complet, on obtient un demi-cercle de rayon
UCIC centré sur l'axe vertical, du moins si on ne tient
pas compte de la butée onduleur ). On en déduit que, du
point de vue de la consommation de puissance réactive,
UCIC P
figure 26 le montage mixte est, de loin, préférable.
Les expressions de f' ont été données au fur et à mesure pour les différents montages. On se
contentera donc de signaler que, exception faite du montage PD3 mixte pour α < π/3, pour un
couple de valeurs U'C et IC donné, le facteur de puissance des montages mixtes est toujours su-
périeur à celui des montages tout thyristors. Ceci est dû au fait que pour un débit fixé, la valeur
efficace du courant fourni par le réseau d'alimentation est plus faible dans le premier cas. Si,
de plus, on impose la même valeur de U'C, la puissance de sortie est identique et f' = P/S est
forcément plus proche de l'unité pour les montages mixtes.
Le choix d'un redresseur commandé est, a priori, un peu plus complexe que celui d'un
redresseur non commandé. En effet, d'une part, il faut opter pour une structure ( parallèle,
parallèle double, série, voire groupement de redresseurs ), d'autre part, une fois la structure
retenue, il reste à choisir entre le montage mixte et celui tout thyristors.
b) Redresseurs alimentés en triphasé: Le choix est moins évident, car certains paramètres
sont meilleurs pour le montage mixte, d'autres le sont pour le montage tout thyristors. En prin-
cipe, aux faibles et moyennes puissances, on opte pour le montage mixte, moins coûteux et
plus facile à commander. Aux puissances élevées, où le problème le plus important est celui
des harmoniques du courant en ligne, on utilise le montage tout thyristors, bien que la réversi-
bilité ne soit pas exigée. Notons également que, comme ce dernier est plus intéressant en ce
qui concerne le filtrage du courant de sortie ( Cf. discussion du paragraphe 5.1 ), il arrive très
souvent qu'on l'emploie à la place du montage mixte dans le cas des puissances moyennes.
Le fonctionnement interne du thyristor fait que celui-ci peut être amorcé par des signaux de
gâchette de très courte durée. La commande d'un certain nombre de montages se fait donc par
une impulsion unique, dont la durée ne dépasse habituellement pas une centaine de microse-
condes. L'inconvénient de ce mode de commande est que, si le thyristor n'est pas encore pola-
risé positivement au moment où arrive l'impulsion ( ce qui peut se produire par exemple en
régime transitoire dans un variateur de vitesse ), l'amorçage ne peut pas se produire. Pendant
vGK une ou plusieurs alternances du réseau, le
es Commande brève redresseur restera donc bloqué et on assiste-
ra à une anomalie de fonctionnement. Lors-
α θ que ce défaut est susceptible de se produire,
on utilise, à la place de la commande brève,
vGK une commande longue qui consiste, soit à
Commande longue
es alimenter la gâchette jusqu'à la fin de la
demi-alternance, soit à répéter les impul-
α θ sions ( Cf. figure 27 ). Dans ce cas, la com-
mande sera encore présente au moment où
vGK Commande par train le thyristor peut redevenir passant, ce qui
es d'impulsions élimine le problème signalé précédemment.
α Il faut cependant noter que, dans ce cas, l'a-
θ
morçage est régi par des conditions internes
de fonctionnement et ne dépend plus for-
figure 27 mellement de la commande.
L'utilisation des circuits habituels de commande brève conduirait à une répartition temporel-
le des signaux de commande comme indiqué ci-dessous.
α e1 e2 e3 e1
T'1 T1
θ
T'2 T2 vGT1
vGT'1
vGT2 π/3 θ
T'3 T3 vGT'2
vGT3 θ
vGT'3
θ
figure 28
A cause de cette répartition, la mise en conduction du pont est impossible. En effet, celle-ci
suppose que deux thyristors soient amorcés simultanément ( par exemple T1 et T'3 ), donc qu'il
y ait coïncidence d'arrivée des impulsions de commande, ce qui n'est pas le cas ici. Pour y
remédier, deux solutions sont possibles:
− Utilisation d'une impulsion de confirmation
Chaque thyristor reçoit une première impulsion, normalement retardée de α, suivie d'une
deuxième, retardée de α + π/3, qui coïncide donc avec la première impulsion de commande du
vGT1 thyristor de l'autre montage parallèle ( Cf. sché-
Impulsion de confirmation
ma partiel ci-contre ). Ce procédé est répété pour
α α + π/3 θ
vGT'3 tous les thyristors, car, lors d'un fonctionnement
en courant interrompu ( cas qui est loin d'être
vGT2 θ
exceptionnel ), le problème se repose à chaque
θ nouvel amorçage d'un thyristor.
figure 29