Equilibrage Des Rotors Rigides Et Flexibles PDF
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et flexibles
l est connu qu’une pièce « qui ne tourne pas rond » génère des efforts
I tournants dus aux balourds installés d’autant plus élevés que la vitesse de
rotation augmente :
Force centrifuge (N) = Masse (kg) · Rayon (m) · Vitesse de rotation 2 (rad/s)
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1. Rotors et balourds
1.1 Rotors
■ Un rotor est composé d’un arbre sur lequel sont montées les
parties actives (roues, bobinages, engrenages, etc.). Il est maintenu
dans le stator par des liaisons tournantes (des paliers radiaux et une
butée axiale) ; les tourillons sont les parties de l’arbre en regard des
paliers. Un accouplement en porte-à-faux transmet le couple
d’entraînement.
Les figures 1 (schéma d’une machine électrique) et 2 (rotor d’alter-
nateur) montrent des rotors entre paliers avec la partie active située
entre les tourillons. Les figures 3 et 4 montrent une configuration
en porte-à-faux d’un rotor de puissance d’une turbine à gaz indus-
trielle (disques à l’extérieur des tourillons). Les parties statoriques
ne sont pas représentées. Bien sûr, il existe d’autres configurations Figure 1 – Schéma de rotor entre paliers
(rotors composites, en plusieurs tronçons, concentriques, sur un
nombre plus élevé de paliers, etc.), mais cela ne change pas la nature
du problème de l’équilibrage.
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■ Le rotor est soumis, entre autres, à un ensemble d’efforts station- 1.2.1 Géométrie des pièces tournantes
naires radiaux de fonctionnement, comme le poids, une réaction de
denture pour un engrenage, une attraction magnétique pour une Le centre de masse des roues de pompes centrifuges se déplace
machine électrique, des forces hydrodynamiques ou aérodyna- avec la dispersion des volumes internes des canaux, liée aux
miques pour des turbomachines, la résultante des paliers et de la tolérances de fonderie (il se déplacera encore lorsque les canaux
butée, etc. seront pleins d’eau). Pour les rotors monoblocs forgés possédant
L’arbre se déforme sous l’effet de ces forces et chacun de ses des disques usinés dans la masse, les écarts d’usinage modifient
tronçons tourne autour d’une position d’équilibre statique la position des centres de masse locaux (figure 6). Les ailettes de
constituant la ligne de rotation (figure 5). Cette ligne change avec turbine ont une dispersion naturelle de masse qui donnera un
les conditions de fonctionnement, mais, en aucun cas, elle ne balourd fonction de leurs positions relatives de montage...
représente une distribution de balourd par rapport à la droite
passant par les centres des tourillons. Bien sûr, cette déformée a
des effets induits par ailleurs (fatigue de l’arbre, modification des
charges des paliers), mais pas sur la répartition de balourd.
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Dans le même ordre d’idée, il faut être très vigilant sur le rôle 1.2.3 Conditions de service
dans l’équilibrage des éléments d’assemblage tels que clavettes,
vis, etc. Dans certains cas, des demi-clavettes doivent être fabri- Il a déjà été cité (§ 1.2.1) le cas des roues de pompe moulées où
quées pour pouvoir reproduire le comportement des pièces dans la présence d’un liquide dans des canaux non parfaitement uni-
leur service réel. formes provoque un balourd naturel, même si le rotor était parfai-
tement équilibré.
1.2.2 Assemblage de pièces On citera aussi tous les problèmes d’origine thermique. Un rotor
de turbine à vapeur, plus chaud sur une génératrice à l’arrêt parce
que le stator présente des dissymétries thermiques azimutales (boîte
L’assemblage des pièces tournantes sur l’arbre déplace naturel- à soupapes d’admission chaude à la partie supérieure, condenseur
lement leurs centres de masse. On pense en particulier aux turbines froid à la partie inférieure), va se cintrer à l’arrêt et devra subir un
avec les tolérances de fabrication des gorges de fixation des ailettes virage à basse vitesse pour homogénéiser sa température avant de
(figure 7). C’est également le cas des machines électriques avec des pouvoir redémarrer la machine. Une usure ou une érosion non axi-
barres montées dans des encoches ou des bobinages assemblés sur symétrique, une relaxation des contraintes apportent également des
des pôles saillants. balourds évoluant dans le temps. Les balourds stationnaires cor-
Il faut insister sur le procédé d’assemblage lui-même qui fait respondants peuvent alors être corrigés par un rééquilibrage in situ
de deux pièces parfaitement équilibrées un ensemble balourdé. ou en usine.
Exemple : un arbre, de diamètre 150 mm et de longueur 2 m, peut
présenter une excentricité locale de 0,01 mm par rapport à la ligne de
rotation ; le disque de 80 kg, équilibré avec un balourd résiduel de 1.3 Rotors rigides et flexibles
80 g · mm, constituera un balourd total de 800 g · mm une fois monté
sur l’arbre, soit 10 fois celui de la pièce seule.
Ce balourd n’est dû ni à la qualité de l’usinage de l’arbre (dans 1.3.1 Dynamique de rotors
la tolérance), ni à la qualité d’équilibrage de la roue, mais il n’en
reste pas moins trop élevé pour le rotor et devra être corrigé. Cela Les arbres ont leurs caractéristiques propres de masse et de
concerne toutes les pièces à assembler sur l’arbre (rouets, disques, raideur ; les éléments rapportés ont leurs propriétés inertielles et
accouplements, entretoises, collets de butée...) et est un phénomène sont soumis aux effets gyroscopiques ; les paliers ont leurs proprié-
très courant (figure 8). tés dynamiques (que l’on peut désigner par le terme d’impédance),
comportant raideurs et amortissements. Dans une turbomachine, le
rotor tourne dans un fluide en mouvement qui interviendra aussi
par des effets de masse ajoutée et d’impédance (interactions fluide-
structure) au niveau des roues et des étanchéités.
Cela conduit à la modélisation matricielle d’équilibre dynamique
du rotor en flexion [relation (1)], avec une formulation de type aux
éléments finis (poutres à 4 degrés de liberté par nœud, 2 déplace-
ments radiaux et 2 pentes de la déformée, le déplacement axial et
la rotation n’étant pas considérés ici) :
[M ] {X }’’ + [C ] {X }’ + [K ] {X } = {F (t )} (1)
avec [M ] (kg et kg · m 2) matrice de masse et d’inertie,
[C ] (N · s/m et N · m · s/rad) matrice d’amortissement,
incluant les termes gyrosco-
piques,
[K ] (N/m et N · m/rad) matrice de raideur radiale et
angulaire,
{X } (m et rad) vecteur des déplacements
nodaux, avec 2 translations et
2 pentes par nœud,
Figure 7 – Rotor de turbine à vapeur industrielle (doc. THERMODYN) {F (t )} (N et N · m) vecteur des efforts nodaux,
avec 2 forces radiales et
2 moments transversaux aux
nœuds.
On retiendra ci-après deux éléments relatifs à la simulation numé-
rique et particulièrement utiles à l’équilibrage.
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Les fréquences propres dépendent de la vitesse de rotation par 1.3.1.2 Réponse à un balourd
les effets gyroscopiques et les impédances des paliers. Elles devien-
L’excitation par le balourd [second membre de l’équation (1)] est
nent vitesses critiques s’il y a coïncidence avec une fréquence d’exci-
définie sur les quatre degrés de liberté par l’équation (4) :
tation et si leur amortissement est faible.
∑ m ⋅ a ⋅ ω ⋅ cos ( ω t + ψ ) Translation horizontale
Les déformées modales tournent autour de la ligne de rotation 2
en raison des effets gyroscopiques. Pour des paliers isotropes, les
Translation verticale
{ F ( t ) } = ∑ m ⋅ a ⋅ ω ⋅ sin ( ω t + ψ )
2
trajectoires sont circulaires, sinon elles sont elliptiques. La figure 9 (4)
montre la schématique des modes propres. Si un rotor travaille Pente verticale
0
en dessous de son premier mode propre de flexion élastique (mode Pente horizontale
à 2 nœuds), on dit qu’il a un fonctionnement rigide, sinon le 0
fonctionnement est supercritique.
avec m·a (kg · m ou 10–6 g · mm) balourd,
En équilibrage, on s’intéresse à la position des fréquences
propres par rapport à la vitesse de fonctionnement et aux vitesses m (kg) masse,
d’équilibrage, ainsi qu’à la position des plans de correction par rap- a (m) excentricité,
port aux nœuds (figure 10, § 3.1.1).
ω (rad/s) vitesse de rotation,
On utilise aussi en équilibrage la notion des balourds modaux,
t (s) temps,
qui correspondent à une décomposition de la distribution physique
de balourd sur la base modale. Le balourd modal relatif au mode ψ (rad) angle de calage du balourd
propre numéro n est obtenu par l’équation (3) : par rapport à la référence
angulaire du rotor.
Un = t {Φn } · {U } (3) La réponse du rotor à cette excitation permettra de calculer les
avec Un balourd modal d’ordre n, coefficients d’influence nécessaires à l’équilibrage. De plus, l’intérêt
t {Φ }
de la méthode aux éléments finis est que la réponse obtenue consi-
n nième vecteur propre transposé, dère aussi la distribution de balourd causée par la répartition de
{U } vecteur de distribution de balourd. masse et la déformée en flexion du rotor sous l’effet de la totalité
des forces tournantes.
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3. Techniques d’équilibrage
3.1 Installation de balourds correcteurs
On a dit dans l’introduction que l’opération d’équilibrage était la
recherche d’un compromis entre les effets de la distribution
inconnue du balourd physique du rotor et ceux d’un ensemble fini
de balourds correcteurs. Ces balourds correcteurs sont caractérisés
par leur intensité, leur position angulaire et leur emplacement axial Figure 10 – Rotor symétrique simple : dispositions types
sur le rotor. de balourds correcteurs
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Initial aucun
Tarage
plan A
Tarage
plan B
3.2 Méthode des coefficients d’influence
On insistera, ici, sur le fait que tout équilibrage nécessite : (c ) On calcule les coefficients d’influence. Pour chacun des
— la mesure d’un signal vibratoire ; balourds tests, la différence vectorielle des vibrations observées
— l’extraction de la composante synchrone de ce signal ; entre (b ) et (a ) est l’influence du balourd test sur la vibration au
— la définition de la phase de cette composante par rapport palier. Le coefficient d’influence C 1A , représentant l’influence sur le
à une référence angulaire du rotor (nécessité d’un top tour). palier 1 d’un balourd placé dans le plan A sur le palier 1, est défini
dans l’équation (7) comme le rapport vectoriel de la variation des
vecteurs vibrations synchrones au palier 1 par le vecteur balourd
(b ) On « tare » ensuite successivement chacun des deux plans placé au plan A ; il s’agit donc d’un nombre complexe, représenté
(A et B) avec un lancer par plan où l’on implante un balourd test ici comme un vecteur :
d’amplitude égale à plusieurs fois le balourd résiduel recherché.
∆V
On note l’amplitude et la phase des vibrations obtenues. C 1A = ------------1- (7)
B tA
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C 1A C 1BB cA V 1
⋅ = – (8)
C
C 2B B cB V
2A 2
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L’entraînement du rotor se fait par un moteur à vitesse variable Le critère d’équilibrage visé consiste alors à ramener le balourd
à courant continu, avec éventuellement une boîte de vitesses, puis résiduel de l’ensemble dans un cercle centré sur le balourd de
par courroie, comme sur la figure 13 , ou par accouplement l’outillage.
(figure 7).
■ Un entraînement par courroie (figure 13) amène peu de pertur-
bation sur la mesure, mais est réservé aux équilibreuses de petite
taille pour des rotors légers.
Les accouplements sont de deux types, soit avec des membranes
élastiques (dits « à flector » ), soit à cardan, ce dernier type étant des-
tiné à des rotors ayant plus d’inertie et nécessitant plus de couple
d’entraînement. Les accouplements apportent des erreurs systéma-
tiques dans l’équilibrage, dues à leur assemblage mécanique
complexe et à leurs masses. Il convient donc de choisir le meilleur
moyen d’entraînement en fonction du critère à atteindre.
■ Les paliers illustrés sur la figure 14 sont des ensembles de galets
réglables pour s’adapter à la géométrie du rotor ou de la pièce à équi-
librer (diamètres et entraxe des tourillons). Ils sont souvent extrême-
ment souples dans la direction horizontale (voire avec un montage
pendulaire), tout en restant raides dans la direction verticale pour
reprendre le poids.
Le balourd provoque un déplacement du palier dans la direction
horizontale, mesuré généralement par un vélocimètre. L’instru-
mentation est complétée par un top tour donnant la vitesse de
rotation, ainsi que la référence angulaire du rotor. Figure 13 – Équilibrage de rotor de moteur électrique entraîné
par courroie (doc. SCHENCK)
■ Les indicateurs de mesure (figure 15) traitent les signaux
vibratoires de chacun des deux paliers, les filtrent sur la vitesse de
rotation pour en extraire les amplitudes et phases par rapport au
rotor des composantes synchrones. En donnant, de plus, le type de
rotor et la distance entre les paliers et les deux plans de correction
choisis, l’affichage donne directement sur des diagrammes polaires
les balourds supposés exister dans ces deux plans.
Cet équilibrage est a priori rustique, car on n’agit que sur le mode
propre de translation. Il n’en reste pas moins très adapté aux rotors,
pour lesquels la masse est pratiquement concentrée dans un seul
plan, et, surtout, pour des composants individuels avant de les
assembler sur un rotor.
4.2.1 Principe
Pour un rotor simple, la correction devra minimiser les deux Figure 14 – Palier d’équilibreuse sur un rotor de soufflante
signaux aux paliers, leur annulation rigoureuse n’étant théorique- (doc. SCHENCK)
ment pas possible. Cette situation est gérée par l’électronique des
machines à équilibrer.
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4.2.3 Procédure
4.3.1 Principe
P 1 1 – α γ B
⋅ iA
= (10)
P α 1 – γ B
2 iB
avec pour le rotor de gauche de la figure 17a ayant les deux plans
correcteurs situés entre les paliers :
a
α = ------------------------
a+b+c
c
γ = ------------------------ Figure 17 – Équilibrage de rotors rigides en deux plans
a+b+c
et pour le rotor de droite de la figure 17b ayant un plan correcteur Compte tenu de la répartition initiale de balourd du rotor, rame-
situé entre les paliers et l’autre en porte-à-faux :
née directement dans les plans de correction B iA et B iB en termes
a
α = --------------- de grammes-millimètres et position angulaire, on obtient directe-
a+b ment la valeur des balourds correcteurs à implanter :
–c
γ = ---------------
a+b B cA B iA 0
+ = (11)
B B 0
On remarque que l’écriture de ces systèmes statiques conduit cB iB
directement à la matrice des coefficients d’influence C I qui n’est fonc-
tion que de la géométrie du rotor et dont les termes sont alors réels.
B cA –1 ⋅
P 1
soit : = – [ C I ] (12)
B P 2
cB
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automatique de la matrice inverse des coefficients d’influence, pour — l’erreur systématique apportée par le moyen d’entraînement.
proposer directement les balourds correcteurs à implanter. Le premier type est une caractéristique de la machine, le second
aussi, bien sûr, mais dépend surtout du rotor à entraîner par
l’intermédiaire de l’accouplement à installer en fonction du couple
4.3.2 Équilibrage par retournement nécessaire.
L’erreur systématique est plus faible pour un entraînement par
Dans le cas d’équilibrage d’un élément long tel qu’un accouple-
courroie que pour un accouplement à cardan. En effet, le montage
ment, sur un outillage d’équilibrage, on procède à des retournements
du cardan sur le rotor apporte un balourd d’excentricité de la masse
de 180o ou de 120o comme expliqué pour l’équilibrage en un seul
ajoutée. Les excentricités entre moteur et rotor interviennent... On
plan (cf. § 4.2.2). La seule différence est que la recherche du balourd
remarque donc que le savoir-faire du constructeur et les procédures
propre à l’outillage est faite dans chacun des deux paliers (recherche
utilisées (retournement ou non des accouplements) influencent cette
du barycentre de la figure géométrique) et non plus en un seul.
valeur.
Une autre erreur systématique est constituée par le fait que, dans
4.3.3 Procédure certains cas, notamment dans le cas des paliers magnétiques actifs,
les tourillons eux-mêmes ne peuvent pas être utilisés directement
La procédure d’équilibrage est identique à celle décrite ci-dessus par la rotation sur les galets de l’équilibreuse et que l’on doit trouver
(cf. § 4.2.3), sauf que l’on traite les deux plans. sur des pistes voisines mais avec une excentricité non nulle.
Exemple : le diagramme de la figure 18 exprime le mode de véri-
fication avec douze positions angulaires d’un balourd égal à 10 U rmr
4.4 Équilibrage séquentiel placé sur un rotor normalisé, où la sinusoïde obtenue doit être inscrite
entre 8,8 U rmr et 11,2 U rmr .
Il est important de citer ici une procédure d’équilibrage très utilisée
pour les rotors travaillant en régime supercritique, mais pour la pro-
duction desquels on ne dispose que d’une équilibreuse de rotor 4.5.2 Taux de réduction de balourd
rigide (dite alors à « basse vitesse », car inférieure à la vitesse critique
du premier mode propre élastique au-delà de laquelle la machine Une équilibreuse est caractérisée également par la justesse de son
va fonctionner). Cette procédure est citée dans la norme ISO 11342 instrumentation en termes de mesures d’amplitude et de phase des
(rotors de « type 2 ») et est recommandée par les codes relatifs aux vibrations. Cela s’exprime par la capacité de corriger une grande pro-
turbomachines pour l’industrie du gaz naturel et du pétrole. portion, par exemple 95 %, du balourd initial en un seul lancer.
Pour ces rotors, on commence par un équilibrage en rigide du Si un balourd résiduel plus faible que le balourd restant est requis,
rotor nu, sans aucun élément actif. deux lancers successifs ou plus seront réalisés. Le nombre de lancers
Ensuite, on monte les éléments sur le rotor par nombre maximal est donc fonction à la fois du balourd initial installé et du critère à
de deux éléments voisins. On pratique un nouvel équilibrage en rotor respecter. Plus cette capacité de réduction est élevée, plus le nombre
rigide, et en appliquant les corrections dans le plan de ces éléments. de lancers sera faible, et plus la machine sera productive (fabrication
On poursuit ensuite le montage en reproduisant cette procédure. en série).
Il s’agit donc ici d’une procédure très intéressante, qui permet de
réduire la distribution de balourd d’un rotor flexible, tout en ne
pratiquant que des équilibrages en rotor rigide, avec des moyens
moins lourds qu’un banc d’équilibrage sous vide à vitesse nominale.
4.5 Incertitudes
Les incertitudes de mesure sont de deux types. La norme ISO 2953
considère la sensibilité de mesure sous la définition de « balourd
résiduel minimal réalisable », et la justesse sous le terme de « capa-
cité de réduction de balourd ».
Cette norme définit de plus les procédures de vérification expé-
rimentale et d’étalonnage de la machine à équilibrer.
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Φ 1d k ⋅ Φ gAk 2
C 1A = ∑ δk ------------------------
j Ω – pk
Ω (14)
k
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Or t[C I] · [C I] est une matrice carrée, qui est inversable (dans la 5.8 Incertitudes
mesure bien sûr où les acquisitions étaient indépendantes (§ 3.2.2.3),
ce qui conduit au calcul des balourds correcteurs) :
Les incertitudes d’équilibrage sont liées aux éléments qui suivent.
[t [ C I ] ⋅ [ C I ] ]
–1 t
{ Bc } = – ⋅ [C I] ⋅ {V } (17)
■ Instrumentation
On peut également remplacer t[C I] par une matrice [A ] de même Les incertitudes sont liées à la construction des paliers de
taille, telle que : l’installation d’équilibrage, à la sensibilité des capteurs, à la sensi-
bilité de l’électronique de traitement (filtrage de la composante
{ Bc } = – [ [ A ] ⋅ [ CI ] ]
–1 t
⋅ [A] ⋅ {V } (18) synchrone et extraction de la phase), à la conversion analogique-
numérique, à la quantification numérique... dont les valeurs sont
Le choix de cette matrice [A ], plus général mais de même nature données par le fournisseur de l’installation.
que celui des coefficients de pondération, est un savoir-faire du
métier. Des procédures informatiques itératives existent pour choisir ■ Erreurs systématiques liées au banc
automatiquement cette matrice [A ], en minimisant les vibrations des Elles dépendent du montage de l’accouplement d’entraînement
critères à respecter. au moteur (pour des appareils comme les gyroscopes, on va réaliser
un entraînement en rotation par les moyens propres de la machine,
ce qui va supprimer cette erreur systématique), de l’emplacement
des capteurs (utilisation de capteurs relatifs de position sur une piste
5.6 Équilibrage modal différente des tourillons de paliers), ces éléments étant connus du
constructeur de la machine.
L’équilibrage modal est une variante de l’équilibrage en rotor ■ Tarage des plans de correction
flexible où l’on fait des acquisitions sur, ou près, des vitesses cri- Pour la définition des coefficients d’influence, il faut que la dif-
tiques afin de faciliter leur franchissement lors des démarrages- férence de mesure entre le lancer initial et le lancer de tarage soit
arrêts de la machine par l’application de balourds correcteurs spéci- suffisamment grande en amplitude et en phase pour que le coeffi-
fiques (cf. § 3.1.1 et figure 10). cient d’influence soit déterminé correctement.
■ Équilibrages in situ
Il y a incertitude dans le cas où tous les plans d’équilibrage ne
5.7 Équilibrage in situ sont pas accessibles, mais cela affecte plus la qualité d’équilibrage
final que l’incertitude de mesure elle-même.
Dans un équilibrage in situ , la méthode ci-dessus est totalement On remarquera que les opérations d’équilibrage de rotor flexible
appliquée, avec la seule restriction que tous les plans de correction considèrent à la fois des balourds tests ou correcteurs mesurés et,
d’équilibrage ne sont pas accessibles, car cela demanderait trop de d’autre part, des vibrations mesurées aux paliers. Cela est un fait
temps de démontage. Mais on insistera à nouveau sur l’importance important pour comparer le résultat obtenu avec son incertitude de
fondamentale de ce type d’équilibrage, car c’est uniquement dans mesure au critère défini, que celui-ci soit exprimé en terme de
ces conditions que l’on peut équilibrer certains groupes qui ne sont balourd résiduel ou de vibration admissible.
assemblés définitivement que sur les sites (accouplements rigides
■ Excentricités
à plateaux boulonnés). Généralement, les rotors auront déjà été équi-
librés auparavant individuellement à vitesse nominale en utilisant Si les mesurages des vibrations se font avec des capteurs de posi-
les techniques précédemment décrites. tion d’arbre, il y a lieu de tenir compte de l’excentricité des pistes
de mesure par rapport aux tourillons des paliers (harmonique 1 du
faux-rond). La procédure consiste à faire un relevé à très basse
vitesse de rotation, caractérisant l’excentricité et à soustraire vec-
toriellement cette valeur du signal mesuré à la vitesse d’équilibrage.
Cette opération, absolument nécessaire, introduit obligatoirement
une incertitude.
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Équilibrage des rotors rigides R
et flexibles
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N
par Jean-Marc PUGNET
Ingénieur Arts et Métiers, ingénieur automaticien de l’Université de Grenoble
Chef du département recherches et développement de FRAMATOME - THERMODYN
S
Expert principal du groupe FRAMATOME
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(1992). de conférences, Journée du 30 mai 1996 à Senlis.
P
L
Fournisseurs de matériel d’équilibrage U
Machines à équilibrer
IRD Mechanalysis France SA
c) De nombreuses autres sociétés et organismes ont ou diffusent des logiciels
d’équilibrage par la méthode des coefficients d’influence. On ne peut pas être
ici exhaustif, mais on citera :
S
REUTLINGER France
— BERTIN & CIE
SCHENCK SA — CAMPAGNA & IND
— CETIM Établissement de Senlis
Logiciels d’équilibrage
— EDF Direction des études et recherches
a) Voir les trois compagnies ci-dessus — Laboratoire de mécanique des structures de l’INSA de Lyon
b) ETS VIBRO-METER France — METRAVIB RDS
etc.
7 - 1997
NF E 90-600 10-1985 (1re édition) Vibrations et chocs mécaniques – ISO 8821 1989 (1re édition) Équilibrage – Convention relative aux
Critères d’équilibrage des rotors en état rigide. clavettes d’arbres et aux éléments rapportés.
ISO 1940/1 1986 (1re édition). Vibrations mécaniques – Exigences ISO 2953 1985 (2e édition)
en matière de qualité dans l’équilibrage des rotors ou NF E 90-601 04-1986 Vibrations et chocs mécaniques – Machines à équi-
rigides. Partie 1 : Détermination du balourd rési- librer – Description, caractéristiques et possibilités.
duel admissible.
N
Congrès internationaux et recueils
de conférences correspondants
S a) ASME – TURBO EXPO (alternativement années impaires aux USA, années
paires en Europe)
c) Conférences internationales sur les vibrations des machines tournantes orga-
nisées par l’IMechE (Institution of Mechanical Engineers) tous les quatre ans
au Royaume-Uni (1976 - 1980 -1984 -1988 -1992 à Bath - 1996 à Oxford, etc.)
A ASME (American Society of Mechanical Engineers) et IGTI (International Gas
Turbine Institute)
Renseignements : ASME – Atlanta Georgia – USA
Renseignements : Institution of Mechanical Engineers. London
d) Conférences internationales sur la dynamique des rotors organisées par
I
R
P
L
U
S