Maths Appliqués À La Gestion
Maths Appliqués À La Gestion
Maths Appliqués À La Gestion
Mathématiques
financières
Chapitre
Les intérêts simples 7
1 L’introduction
A – Les généralités
Il est parfois intéressant, dès qu’une certaine liquidité d’argent est disponible, de déposer son argent sur
un compte qui rapporte un intérêt. Il est parfois nécessaire d’avoir besoin d’argent frais pour effectuer
un investissement et de contracter un emprunt qui nous obligera à payer un intérêt.
Nous voyons ainsi apparaître la notion d’intérêt qui peut être considéré comme la rémunération d’un
placement (ou d’un prêt).ou comme le prix payé par un emprunteur pour utiliser un capital pendant un
temps donné. L’intérêt peut donc être considéré comme le loyer de l’argent prêté.
Au niveau théorique, un prêt et un emprunt sont des notions similaires et symétriques : s’il y a prêt,
c’est qu’il y a emprunteur. Tout problème financier peut donc se résumer par une relation entre une
partie prêteuse et une partie emprunteuse.
t0 t1
X intérêt Y
La valeur acquise est donc, comme la valeur nominale, associée à une date (désignée ci-dessus par t1).
•G
96 M ATHÉMATIQUES APPLIQUÉES À LA GESTION
La valeur actuelle pour un capital, au contraire, se détermine avant sa date origine et est égale à sa
valeur nominale diminuée de l’intérêt qui prend dans ce cas le nom d’escompte. Le schéma financier
devient donc :
t -1 t0
Y escompte X
La valeur actuelle est donc, comme la valeur nominale, associée à une date (désignée ci-dessus par t-1).
Nous pouvons alors constater que la valeur acquise, comme la valeur actuelle, sont des valeurs d’un
capital à une date choisie encore appelée date d’évaluation. La valeur d’un capital est donc, en géné-
ral, supérieure à la valeur nominale si la date d’évaluation est postérieure à la date origine et inférieure à
la valeur nominale si la date d’évaluation est antérieure à la date origine.
Dans tous les cas, l’intérêt, ou l’escompte, sera proportionnel à la valeur nominale et augmentera avec
la durée séparant la date origine de la date d’évaluation.
C – Le taux d’intérêt
Il est courant, pour pouvoir effectuer des comparaisons, que l’intérêt s’exprime par une valeur de base
appelée taux d’intérêt : c’est l’intérêt rapporté par un capital égal à une unité monétaire placé pendant
une unité de temps. En France, et si rien n’est précisé, l’unité monétaire est l’euro (€) et l’unité de
temps est l’année. Nous désignerons souvent ce taux d’intérêt, dit taux annuel, par la lettre i.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
Il faut également savoir qu’il est courant en comptabilité de considérer qu’une année est composée de
12 mois de 30 jours (année commerciale). Attention, car même dans ce cas, si les durées sont données
de date à date les mois doivent être obligatoirement décomptés pour leurs durées respectives. Il est en
effet difficile d’affirmer que le mois de février ou le mois de juillet ont une durée de 30 jours.
2 Les intérêts simples
Chapitre 7 • Les intérêts simples
•G97
A – Le principe
Nous avons vu dans l’introduction que l’intérêt est proportionnel à la valeur nominale. En intérêts sim-
ples, celui-ci est également proportionnel à la durée de placement et au taux d’intérêt.
Si nous désignons par X la valeur nominale (en euros), par n la durée de placement (en années), par i le
taux d’intérêt annuel et par I les intérêts rapportés par ce placement, nous arrivons à la relation de base
suivante :
I=Xxixn
La valeur Y acquise par ce placement n années après son commencement sera alors égale à :
Y=X+I
Un petit problème se pose cependant pour la détermination du taux d’intérêt journalier. En effet, si
nous considérons que l’année est divisée en 12 mois de 30 jours, soit 360 jours, nous arrivons au taux
i
journalier commercial proportionnel au taux i annuel égal à , alors que si nous considérons
360
que l’année est divisée en 365 jours (366 jours pour les années bissextiles), nous arrivons au taux jour-
i i
nalier civil proportionnel au taux i annuel égal à ou .
365 366
À noter • Si aucune précision n’est donnée, le taux d’intérêt sera annuel et la procédure sera celle de
l’intérêt commercial.
N’oublions pas que, même dans ce cas, si la durée est donnée de date à date, les mois doivent être
décomptés pour leurs durées respectives.
•G
98 M ATHÉMATIQUES APPLIQUÉES À LA GESTION
Nous arrivons ainsi à un résultat peut-être gênant : si vous placez un capital de X euros à un taux d’inté-
rêt annuel i pendant un an, celui-ci vous rapportera un intérêt égal à Xi = I. Si le même capital est placé
dans les mêmes conditions du 1er janvier au 31 décembre de la même année non-bissextile (soit une
durée de 364 jours), l’intérêt rapporté suivant la procédure commerciale sera de :
X × i × 364
I′ =
360
et celui rapporté suivant la procédure de l’intérêt civil sera égal à :
X × i × 364
I′′ =
365
Nous constatons alors que I″ < I < I′. Par soucis de justice et dans ce cas, l’intérêt rapporté sera égal à I.
C – Une remarque
Cette procédure des intérêts simples concerne principalement les opérations financières à court terme.
À noter • Le choix de l’unité « mois » évite les problèmes intérêt civil - intérêt commercial.
3,6 % t0 n mois t1
5 000 75 5 075
Par convention, les dates et la durée se mettront au dessus de l’axe du temps et les capitaux, ainsi que
l’intérêt (différence entre « valeur de fin » et « valeur de début ») iront sous cet axe.
Il faut donc résoudre l’équation :
5 000 × n × 0, 036
5 075 − 5 000 = 75 = ⇒ n = 5
12
La durée du placement est alors de 5 mois.
Chapitre 7 • Les intérêts simples
Trois capitaux sont placés à intérêts simples le 5 mai de l’année N mais à des conditions diffé-
rentes :
- le premier : 2 500 € à 2,50 % jusqu’au 15 juin de l’année N ;
- le deuxième : 1 500 € à 4,40 % jusqu’au 10 juillet de l’année N ;
- le troisième : 2 200 € à 3,60 % jusqu’au 8 août de l’année N.
Calculer le taux moyen applicable à ces trois placements, c’est-à-dire le taux unique qui, appli-
qué aux trois capitaux et pour leurs durées respectives de placement, donnerait le même mon-
tant d’intérêt total.
Visualisons le problème sur un schéma financier (sur ce schéma, les inconnues choisies sont définies) :
41 jours
05/05 = n1 jours 15/06
2,5%
= i1
2 500 I1 V1
= C1
66 jours
05/05 = n2 jours 10/07
4,4%
= i2
1 500 I2 V2
= C2
95 jours
05/05 = n3 jours 08/08
3,6%
= i3
2 200 I3 V3
= C3
C1 × n1 × i1 + C2 × n2 × i2 + C3 × n3 × i3 = [C1 × n1 + C2 × n2 + C3 × n3 ] × i
•G
100
D’où :
M ATHÉMATIQUES APPLIQUÉES À LA GESTION
C1 × n1 × i1 + C2 × n2 × i2 + C3 × n3 × i3
= i
C1 × n1 + C2 × n2 + C3 × n3
En remplaçant les inconnues par leurs valeurs respectives, nous obtenons un taux moyen de 3,5183 %.
À noter • Le fait de ne pas chiffrer les intérêts partiels et de travailler d’une manière littérale nous
indique que l’appellation « taux moyen » pour i est exacte : ce taux i est la moyenne des taux i1, i2
et i3 pondérée par des coefficients qui sont les produits des capitaux par leurs durées de placement
respectives en jours (C1 n1, C2 n2 et C3 n3). Ces coefficients sont encore appelés « Nombres ».
5,0% 0 5 ans 5
1 875
Le précomptage des intérêts sur deux ans signifie que cette personne reçoit à l’avance, c’est-à-dire au
moment de son placement, les intérêt de deux ans soit 150 €
Tout revient donc à dire que le capital effectivement placé n’est plus le nominal du bon de placement
mais prend une valeur inférieure au nominal (il est diminué de 150 €). Bien entendu, le capital remis en
fin de placement sera inférieur à celui ci-dessus (il sera également diminué de 150 €).
Le schéma financier correspondant est donc :
ib 0 5 ans 5
Le taux effectif de placement brut est donc le taux ib qui permet à un capital de 1 350 € d’acquérir
•G
101
in 0 5 ans 5
Tout revient donc à ce que cette personne a déboursé 1 395 € et récupéré 1 657,50 € au bout de cinq
années de placement.
Le taux effectif de placement net est donc le taux in qui permet à un capital de 1 395 € d’acquérir
une valeur de 1 657,50 € au bout de 5 ans.
Ce taux est solution de l’équation : 262,5 = 1 395 x 5 x in ⇒ in = 0,037634
Ce placement rapporte donc en réalité, effectivement, 3,7634 % d’intérêts simples par an plutôt que
5 % comme annoncé nominalement.
Le résumé
à intérêts simples 8
1 La présentation
A – Le problème posé
Aujourd’hui, 9 février 2005, Sylvie vient d’avoir une envie subite et achète un bouquin de mathémati-
ques à Julien. Ce bouquin de Mathématiques coûte actuellement 46 € et Sylvie n’a pas d’argent, aussi
négocie-t-elle cet achat.
Elle demande à Julien si elle peut prendre tout de suite son bouquin de Mathématiques et le lui payer
seulement le 15 juin de la même année. Julien, bon prince, accepte mais fait quand même signer une
reconnaissance de dette à Sylvie (on ne sait jamais). Cette reconnaissance de dette, ou effet de com-
merce, se présente sous la forme suivante :
Montant nominal de la dette
RECONNAISSANCE de DETTE
Tout se passerait ainsi sans problème si Julien n’avait pas un besoin urgent d’argent le 1er avril 2005.
Le 1er avril Julien va donc trouver Sylvie et lui demande de verser ce qu’elle lui doit mais celle-ci lui rétor-
que qu’elle n’a toujours pas d’argent et que, de toutes façons, elle a signé une reconnaissance de dette
stipulant que cette dette serait réglée le 15 juin (soyez gentil !).
Julien, ayant toujours son besoin de liquidité, va donc trouver Marie, en lui montrant la reconnais-
sance de dette signée par Sylvie et lui demande si, par hasard, elle ne pourrait pas lui avancer les 46 €
•G
104 M ATHÉMATIQUES APPLIQUÉES À LA GESTION
en échange de cette reconnaissance de dette. Marie accepte à condition que Sylvie lui paye les 46 €
comme prévu le 15 juin et de ne verser que 44,50 € à Julien qui devra s’estimer payé.
Le 1er avril s’appelle date de négociation de l’effet et les 44,50 € représentent la valeur actualisée
au 1er avril des 46 € payables le 15 juin. La différence entre les 46 € et les 44,50 €, 1,50 €, prennent
alors le nom d’escompte.
B – Les définitions
L’escompte, pour le juriste, peut être défini comme l’opération par laquelle un banquier met à la dis-
position de son client le montant d’un effet de commerce avant son échéance sous déduction d’un
intérêt.
Un effet de commerce, dont le rôle est de reconnaitre une dette, est caractérisé par sa date de
création, sa date d’échéance (ou d’extinction) et sa valeur nominale (ou montant payable à
l’échéance).
Cet effet de commerce peut être escompté (ou négocié) à toute date comprise entre sa date de créa-
tion et sa date d’échéance. La date où cet effet a été remis à l’escompte prend alors le nom de date de
négociation.
Le jour de la négociation, le banquier indiquera à son client, la valeur compensatoire (ou valeur actuelle
ou actualisée) de son effet et le taux d’escompte à la date de remise. L’intérêt prélevé par le banquier
prend le nom d’escompte.
La valeur actuelle à la date de remise d’un effet est égale à sa valeur nominale diminuée de son
escompte.
C – L’escompte rationnel
Normalement, le schéma financier correspondant à ce problème d’escompte doit traduire le fait que la
valeur nominale C d’un effet est égale à la valeur acquise par sa valeur actuelle Ar à la date d’échéance,
soit n jours plus tard :
Date de négociation Date d’échéance
Ar n jours C = Ar + er
L’escompte er représente donc l’intérêt produit par un capital Ar placé pendant n jours.
Si nous désignons par i le taux d’intérêt (ou d’escompte), nous avons alors :
Arni A ni 360C Cni
er = et C = Ar + r d’où Ar = et er =
360 360 360 + ni 360 + ni
Nous constatons ainsi que, pour calculer Ar, il faut effectuer un calcul relativement compliqué.
D – L’escompte commercial
Chapitre 8 • L’escompte à intérêts simples
•G
105
Pour simplifier le calcul ci-dessus et comme la valeur nominale est indiquée sur l’effet, le banquier, tout
en gardant le même schéma, préfère considérer que l’escompte est l’intérêt calculé, non pas sur la
valeur actuelle, mais sur la valeur nominale.
En désignant par ec l’escompte commercial et par Ac la valeur actuelle commerciale, nous arrivons a :
Date de négociation Date d’échéance
Ac n jours C = Ac + ec
Nous pouvons remarquer que, non seulement le calcul est plus facile, mais, qu’en plus l’escompte com-
mercial est supérieur à l’escompte rationnel.
À noter • Si dans un exercice rien n’est précisé, l’escompte commercial doit être utilisé.
2 La pratique de l’escompte
A – Le bordereau d’escompte
La remise d’effets à l’escompte dans une banque entraine non seulement la retenue de l’escompte,
mais aussi la retenue de diverses commissions et de la TVA. L’ensemble de ces retenues constitue les
agios.
•G
106 M ATHÉMATIQUES
Les éléments constitutifs des agios sont les suivants :
APPLIQUÉES À LA GESTION
– l’escompte calculé par le banquier avec, souvent, un ou plusieurs jours d’escompte supplémentaires
(dits jours de banque). Un minimum de durée d’escompte est même parfois éxigé ainsi qu’un mini-
mum d’escompte ;
– des commissions :
• commission de manipulation ;
• commission de service ;
• commission d’endos (prorata temporis) ;
• commission d’avis de sort ;
• commission de non-domiciliation ;
• commission de présentation à l’acceptation ;
• etc...
– la TVA dont sont éxonérés les escomptes et la commission d’endos.
0,15
er = Vr × 71× = 0,0295833 × Vr et Vr = 1 000 - er ⇒ 1,0295833 × Vr = 1 000
360
Cet effet subit donc un escompte commercial de 28,73 € et a donc une valeur actuelle commerciale
égale à 971,27 €.
0,15 0,15
1 540 - 1 540 × 51× + 1 230 - 1 230 × 66 × +
360 360
0,15 0,15
923 - 923 × 112 × = 3 693 - 3 693 × n ×
360 360
•G
108 M ATHÉMATIQUES APPLIQUÉES À LA GESTION
Cependant, dans ce cas, le nominal de l’effet de remplacement est égal à la somme des nominaux des
effets remplacés (1540 + 1 230 + 923 = 3 693).
L’équation à résoudre peut donc se simplifier.
1 540 × 51 + 1 230 × 66 + 923 × 112 = 3 693 × n ⇒ n = 71,24 soit 72 jours
À noter • Nous avons pu simplifier par le taux d’escompte, la donnée du taux d’escompte est donc
inutile dans ce cas.
Nous pouvons remarquer que si nous diminuons arbitrairement les nombres de jour d’escompte de x
jours, l’équation obtenue aura toujours la même solution :
La date de remplacement est donc inutile : nous pouvons choisir n’importe qu’elle date entre le 10 mai
et le 30 juin comme date d’équivalence.
Le commerçant préférera l’établissement le plus offrant, c’est-à-dire celui qui lui proposera la plus forte
valeur actualisée.
Chapitre 8 • L’escompte à intérêts simples
•G
109
Ce commerçant ira donc négocier son effet à la banque A si VA est strictement supérieur à VB, à la ban-
que B si VA est strictement inférieur à VB et choisira indiferemment la banque A ou la banque B si VA est
égal à VB.
Étudions le premier cas :
VA > VB ⇒
0,095 0,120
X - X ×n × - 0,030 × X × 1,196 > X - X ×n× - 0,025 × X × 1,196
360 360
D’où, en simplifiant par X (≠ 0), n > 86,112.
Le commerçant ira donc négocier son effet à la banque A si le nombre de jours d’escompte est supé-
rieur ou égal à 87 et à la banque B si le nombre de jours d’escompte est inférieur ou égal à 86.
À noter • Le nominal de l’effet n’influencera pas le choix du commerçant (nous avons simplifié
par X).
4 Le résumé
Escompte à intérêts simples
1 La présentation
A – Le principe
Aurélie est une personne très dévouée aussi a-t-elle l’habitude de prêter de l’argent à ses petits cama-
rades.
Dernièrement, elle a prêté de l’argent à Marie, argent remboursable en plusieurs années moyennant,
bien entendu, un petit remerciement sous forme d’intérêts payables annuellement.
De ce fait chaque année, Aurélie perçoit la valeur des intérêts produits par tous ses prêts et reprête
immédiatement et aux mêmes conditions le capital total qu’elle perçoit. Comme cela ses intérêts pro-
duits l’années n porteront eux-mêmes intérêts l’année n + 1 : c’est le principe des intérêts composés.
C – Le schéma de base
M ATHÉMATIQUES APPLIQUÉES À LA GESTION
Ce qui vient d’être écrit ci-dessus peut être schématisé de la manière suivante si nous désignons par C0
le capital initial et par Cn la valeur acquise par ce capital en fin de nième année de placement en suppo-
sant les intérêts à terme échu calculés au taux annuel i :
0 1 2 n-1 n
C0 C0 C1 Cn-2 Cn-1
+ + + +
i C0 i C1 i Cn-2 i Cn-1
= = = =
C1 C2 Cn-1 Cn
Nous constatons donc qu’il n’y a pas équivalence entre les deux modes de versement. Le taux d’intérêt
i
sera appelé taux périodique proportionnel au taux annuel i.
k
Pour avoir l’équivalence, et en désignant par ik le taux périodique correspondant, l’équation suivante
1
doit être vérifiée : (1 + ik)k = 1 + i d’où ik = (1 + i) k - 1
À noter • À partir de ce chapitre, et sauf indications contraires, les intérêts seront calculés suivant la
méthode des intérêts composés. Si aucune indication n’est donnée, la capitalisation sera considérée
comme continue.
5 430
?
Si la capitalisation n’est qu’annuelle, il nous faut travailler en intérêts composés sur les trois premières
années (qui sont entières) et en intérêts simples sur les quatre derniers mois.
La valeur acquise par ce capital au bout de trois ans est égale à 5 430 (1,09)3 = 7 032,01
0,09
Les intérêts produits sur les quatre derniers mois sont égaux à : 7 032,01∗ 4 ∗ = 210,96
12
Ce capital a donc acquis, dans ces conditions, une valeur de 7 242,97 € au bout de 3 ans et 4 mois.
•G
114
Ce capital a donc acquis, dans ces conditions, une valeur de 7 236,94 € au bout de 3 ans et 4 mois.
À noter • La valeur acquise par la capitalisation continue est plus faible que dans le premier cas.
12% 14% 9%
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
10 000
?
Les taux donnés sont annuels et la capitalisation est continue (aucune précision donnée).
À la fin des 5 premières années le capital de 10 000 € a acquis une valeur de
10 000 (1,12)5 = 17 623,42.
C’est ce capital qui portera intérêts à 14 % les 7 semestres suivants.
Donc à la fin des 7 semestres suivants, il aura acquis une valeur de 17 623,42 (1,14)3,5.
Soit une valeur de 10 000 (1,12)5 (1,14)3,5 = 27 877,71. (Remarquons que 7 semestres correspondent à
une durée de 3,5 années).
C’est ce dernier capital qui portera intérêts à 9 % sur les 1 an et 3 mois de placement qui restent soit
sur 1,25 ans de placement.
D’où, à la fin du placement, ce capital aura acquis une valeur de 27 877,71 (1,09)1,25.
Soit une valeur de 10 000 (1,12)5 (1,14)3,5 (1,09)1,25 = 31 048,47 €.
Chapitre 9 • Les intérêts composés
14% annuel
0 1 an 1
C C (1,14)1
i4 trimestriel
0 4 trimestres 4
C C (1 + i4)4
Nous avons désigné par i4 le taux trimestriel cherché (il y a 4 trimestres dans l’année).
Au vu du schéma financier ci-dessus, i4 et équivalent à i si le capital C a acquis une même valeur au
bout d’une année, soit si C (1,14)1 = C (1 + i4)4.
Si nous supposons que le capital C est non-nul, nous pouvons simplifier par C (le montant du capital est
inutile pour déterminer un taux équivalent).
1
Soit à résoudre : (1 + i4)4 = 1,14 ⇒ 1 + i4 = 4 1,14 = 1,14 4 = 1,033299
Le taux trimestriel équivalent à 14 % annuel est égal à 3,3299 %.
À noter • À partir de ce taux trimestriel, nous pouvons calculer le taux annuel payable trimes-
triellement équivalent à 14 % annuel, c’est le taux trimestriel équivalent multiplié par le nombre de
trimestres d’une année soit 4. Dans notre cas, ce taux, désigné par j4, est égal à 13,3198 %.
À noter • Nous venons de parler de taux équivalents, 14 % annuel, 13,3198 % annuel payable tri-
mestriellement, 13,1028 % annuel continu. Il est alors tentant d’oublier les adjectifs et de ne parler
que de taux annuels. Pour un placement le taux serait de 14 % et pour un emprunt le taux serait de
13,1028 %. Cela reviendrait au même mais le commercial aurait un avantage.
3 Le résumé
Intérêts composés
Valeur acquise Cn par un capital C0 placé au taux i par période pendant n périodes :
Cn = C0 (1 + i)n
i
Taux périodique proportionnel du taux annuel i :
k
i
Taux d’intérêt ik équivalent au taux annuel i : (1 + i) k - 1
Le taux d’intérêt proportionnel est supérieur ou égal au taux d’intérêt équivalent
Le produit k ik = jk est appelé taux annuel payable k fois par an
Chapitre
Les annuités 10
1 Les généralités
A – Le problème posé
Imaginons Monsieur Papy recevant Monsieur Nasser représentant en voitures automobiles et discutant
sur le coût de revient d’un crédit (prêt ou emprunt).
Le véhicule choisi par Monsieur Papy coute 16 900 € au comptant et Monsieur Nasser présente le plan
de financement suivant : 10 % à la livraison, soit 1 690 €, puis 36 mensualités de 500 €.
Monsieur Nasser veut prouver à Monsieur Papy que ce mode de financement n’est pas très cher et cal-
cule donc un coût de crédit sous la forme d’un taux annuel en faisant le raisonnement suivant :
Les 36 mensualités de 500,00 € valent 18 000 € et servent à rembourser un crédit de (16 900 – 1 690) €
soit de 15 210 €. L’écart 18 000 – 15 210 représente donc le coût du crédit qui s’élève ainsi à 2 790 €.
Cet écart représente les intérêts payés par Monsieur Papy sur un crédit portant sur un capital de
15 210 € remboursables en trois ans.
Le schéma correspondant à ce problème est donc le suivant :
0 1 2 3
Le taux d’intérêt serait alors tel que : 2 790 = 15 210 x 3 x i d’où i = 0,061144
Monsieur Nasser affirmera donc à Monsieur Papy que ce crédit lui coûte 6,1144 % par an.
Monsieur Papy fait alors remarquer à Monsieur Nasser que la procédure des intérêts simples est dépas-
sée et qu’il faudrait mieux prendre celle des intérêts composés qui donnerait un taux d’intérêt tel que :
18 000 = 15 210 (1 + i)3 soit i = 0,057745 d’où un coût de 5,7745 % par an.
Voilà donc déja deux taux qui permettraient à Monsieur Papy d’avoir une idée du coût de ce crédit qui
s’élèverait environ à 6 %.
•G
118 M ATHÉMATIQUES APPLIQUÉES À LA GESTION
Cependant Monsieur Papy a oublié que son remboursement n’était pas effectué en une seule fois mais
en plusieurs. Quelle est alors l’influence du fractionnement du remboursement d’un prêt sur son coût ?
Nous arrivons ainsi à la notion d’annuités.
B – Les définitions
Par suite d’annuités, nous désignerons une suite de réglements effectués à intervalles de temps égaux.
Cette suite de réglements (ou termes) constitue une rente pour celui qui en bénéficie.
L’intervalle de temps séparant deux versements est une période.
La rente est dite certaine quand le nombre de ses termes est fixé à l’avance (c’est le cas énoncé dans
l’introduction).
La rente est dite aléatoire quand le versement de ses termes peut être interrompu par l’arrivée d’un
événement qui ne peut être prévu à l’avance (c’est le cas d’achats en viager).
La rente est dite temporaire si le nombre de ses termes est fini. Dans le cas contraire la rente est dite
perpétuelle.
La rente est dite immédiate, ou à termes échus, si la date origine précède d’une période la date du
premier versement :
0 1 2
a1 a2
Date origine
La rente est dite différée si la date origine précède de plus d’une période la date du premier verse-
ment :
0 1 2
Date origine a1 a2
La rente est dite anticipée si la date origine précède de moins d’une période la date du premier verse-
ment :
0 1 2
a1 a2
Date origine
Chapitre 10 • Les annuités
Si la rente est anticipée d’une période, la date origine coïncide avec la date du premier versement et la
•G119
0 1 2
a1
a2
Date origine
1 a1 a1(1+I)
n-1
Si nous désignons par Vn cette valeur acquise, nous
n-2
obtenons :
2 a2 a2 (1+I)
Vn = a1(1 + i)n-1 + a2(1 + i)n-2 + ... + ap(1 + i)n-p +
n-p
... + an-1(1 + i)1 + an
p ap ap (1+I)
n
Soit : Vn = ∑ ap (1+ i)n−p
an-1 an-1(1+I)
1 p =1
n-1
Nous pouvons, par exemple, calculer la valeur actuelle d’une rente immédiate en utilisant le schéma
suivant :
0 V0
1 a1 a1(1+I) -1
Si nous désignons par V0 cette valeur actuelle, nous
2 a2 a2(1+I) -2 obtenons :
V0 = a1(1 + i)-1 + a2(1 + i)-2 + ... + ap(1 + i)-p + ... +
p ap ap(1+I) -p an-1(1 + i)-(n-1) + an(1 + i)-n
n
n-1 an-1
an-1(1+I)-(n-1) Soit : V0 = ∑ ap (1+ i) −p
p =1
n an an(1+I)-n
Valeurs des annuités actualisées à la date 0
B – La méthode de la tangente
Imaginons que nous ayons toujours à résoudre l’équation F(i) = 0 où F est une fonction monotone sur
son domaine d’étude et où F est en plus dérivable.
Le raisonnement est basé sur le schéma ci-après nous montre que l’équation de la tangente à la courbe
représentative de la fonction F au point d’abscisse i1 est donnée par l’équation : y - F(i1) = F′(i1) (i - i1) et
que cette tangente coupe l’axe des abscisses au point de coordonnées (i2 ; 0) tel que :
F(i1)
0 - F(i1) = F′(i1) (i2 - i1) d’où i2 = i1 -
F′(i1)
Chapitre 10 • Les annuités
F(i n )
in+1 = in − ,
F′(i n)
F(i 1 )
F(i 2 ) i
i2 i1 i
0
i3
Il va sans dire que nous utiliserons cette méthode quand nous utiliserons du matériel informatique.
X 6 000
+
Y 6 000
+
Z 6 000
=
15 210
•G
122 M ATHÉMATIQUES APPLIQUÉES À LA GESTION
Le montant du crédit représente donc la valeur actuelle d’une suite de trois annuités égales 6 000 €. En
désignant par i le taux annuel de crédit, nous pouvons donc écrire, en actualisant à la date 0, que :
15 210 = 6 000 (1 + i)-1 + 6 000 (1 + i)-2 + 6 000 (1 + i)-3
En remarquant que le second membre de cette équation est une suite de trois termes en progression
géométrique de raison (1 + i) (quand on le lit de droite à gauche), nous pouvons encore écrire cette
équation sous la forme :
Pour illustrer la méthode de la tangente vue ci avant, nous allons introduire la fonction F telle que :
1 − (1+ i)−3
F(i) = 6 000 - 15 210
i
Nous pouvons alors remarquer que le taux de crédit est solution de l’équation F(i) = 0.
Nous avons :
3i(1+ i)−4 − 1 + (1+ i)−3
F′(i) = 6 000
i2
Nous pouvons également comprendre que cette dérivée est négative car si le taux augmente, pour les
mêmes montants d’annuités, le montant du crédit diminue (les intérêts augmentent), la fonction F est
donc monotone décroissante : la méthode de la tangente s’applique donc.
Nous partirons de i1 = 10 % et nous construirons le tableau suivant pour trouver la suite récurrente des
taux in qui converge vers le taux cherché :
1 − (1+ x)−36
F(x) = 500 - 15 210
x
a a a a a a
V0
Vn
En nous plaçant à la date n et en appliquant le principe « la valeur acquise par des placements est égale
à la somme des valeurs acquises par chacun des placements », nous arrivons à :
Vn = a (1 + i)n-1 + a (1 + i)n-2 + a (1 + i)n-3 + a (1 + i)n-4 + ... + a (1 + i) + a
En lisant la somme ci-dessus de droite à gauche, nous pouvons constater que nous calculons une
somme de termes en progression géométrique de n termes dont le premier terme est égal à a et la rai-
son égale à (1 + i). Cette raison est différente de 1 car le taux d’intérêt est certainement non nul.
•G
124
D’où Vn = a∗
(1 + i) n - 1
M ATHÉMATIQUES
= a∗
APPLIQUÉES À LA GESTION
(1 + i) n - 1
(1 + i) - 1 i
0 1 2 3 4 n -1 n
En nous plaçant à la date n et en appliquant le principe « la valeur acquise par des placements est égale
à la somme des valeurs acquises par chacun des placements (plus les intérêts » nous arrivons à :
X = a (1 + i)n-1 + a q (1 + i)n-2 + a q2 (1 + i)n-3 + ... + a qn-2 (1 + i) + a qn-1
En lisant la somme ci-dessus de droite à gauche, nous pouvons constater que nous calculons une
somme de termes en progression géométrique de n termes dont le premier est égal à a qn-1 et la raison
égale à q-1 (1 + i).
Deux cas sont à distinguer : le cas où la raison est non-nulle (q ≠ 1 + i) et le cas où la raison est nulle
(q = 1 + i)
n
q -1(1 + i) - 1
(1 + i) n - qn
Si q ≠ 1 + i Vn = aq n-1
× = a×
q -1(1 + i) - 1 (1 + i) - q
Si q = 1 + i, nous remarquons que tous les termes de la suite géométriques (donc des valeurs actuali-
sées à la date n des annuités) sont égaux entre eux.
La valeur acquise Vn est donc egale à n fois le premier terme : Vn = n a qn - 1
Pour trouver la valeur actualisée de la suite d’annuités à la date 0, il suffit d’appliquer le « À noter » de
1 D.
Chapitre 10 • Les annuités
Imaginons qu’une personne emprunte un capital V0 à un taux i annuel, capital remboursable par le
versement de n annuités en progression arithmétique de raison R. Nous désignons par a le montant de
la première annuité.
Le schéma financier est le suivant :
0 1 2 3 4 n-1
a a a a a a
+ + + + +
V0 (n –2)R (n –1)R
R 2R 3R
Vn
En nous plaçant à la date n et en appliquant le principe « le capital emprunté est égal à la somme des
valeurs actualisées des remboursements, nous arrivons à :
V0 (1 + i)n = [a] (1 + i)n-1 + [a + R] (1 + i)n-2 + [a + 2R] (1 + i)n-3 + [a + 3R] (1 + i)n-4 + ...+
[a + (n – 2)R] (1 + i) + [a + (n – 1)R]
En lisant la somme S ci-dessus de droite à gauche, nous pouvons constater que nous calculons une
somme de termes en progression géométrique de n termes dont le premier terme est égal à a et la rai-
son égale à (1 + i). Cette raison est différente de 1 car le taux d’intérêt est certainement non nul.
(1 + i) n - 1 (1 + i) n - 1
D’où S = a∗ = a∗
(1 + i) - 1 i
En remarquant que cette somme, en excluant le dernier terme, est une somme de termes en progres-
sion géométrique de premier terme 1, de raison (1 + i) et de n termes (nous lisons de droite à gauche).
•G
126
D’où iT = 1×
(1 + i) n - 1
M ATHÉMATIQUES
- n = 1×
APPLIQUÉES À LA GESTION
(1 + i) n - 1
- n ⇒ T =
(1 + i) n - 1
-
n
(1 + i) - 1 i i2 i
Nous arrivons ainsi à :
(1 + i) n - 1 (1 + i) n - 1 n
V0 (1 + i) n = S + R×T = a× + R× -
2
i i i
Soit encore :
(1 + i) n - 1 (1 + i) n - 1 nR
V0 (1 + i) n = a× + R× - =
i 2 i
i
(1 + i) n - 1 R nR
× a + -
i i i
1 - (1 + i) -n R nR
D’où : V0 = × a + - × (1 + i) -n
i i i
1 - (1 + i) -n R nR
V0 = × a + - × (1 + i) -n =
i i i
1 - (1 + i) -n R nR nR nR
× a + - × (1 + i) -n + -
i i i i i
1 - (1 + i) -n R nR
D’où : V0 = × a + + nR -
i i i
4 Le résumé
Chapitre 10 • Les annuités
•G
127
Les annuités
La valeur acquise par une suite d’annuités immédiatement après le versement de la dernière
est égale à :
n
Vn = ∑ ap (1+ i)n−p
p =1
La valeur actualisée d’une suite d’annuités une période avant le versement de la première
est égale à :
n
V0 = ∑ ap (1+ i)−p
p =1
1 − (1+ i)−n
V0 = a
i
Si les annuités sont en progression arithmétique de première annuité a et de raison R, nous avons :
1 − (1+ i)−n R nR
V0 = a + + nR -
i i i
Si les annuités sont en progression géométique de première annuité a et de raison q, nous avons :
1 Les généralités
A – La définition
Dans le chapitre précédent, nous avons vu que la théorie des annuités servait à calculer le montant des
versements qu’il fallait effectuer pour rembourser un emprunt.
Nous allons maintenant étudier comment fractionner chaque annuité en amortissement (rembour-
sement du capital emprunté) et intérêts. Ce fractionnement nous permettra de connaître l’état de la
dette après chaque versement d’annuité.
L’emprunt indivis est celui qui ne comporte qu’un seul prêteur : banquier, établissement financier,...
En général ce type d’emprunt porte sur un capital relativement faible.
B – Les principes
L’emprunt indivis entraine, pour l’emprunteur le service, au profit du prêteur, d’annuités divisées en
deux composantes :
- l’intérêt toujours calculé sur le capital restant dû ;
- le remboursement d’une partie de la dette : l’amortissement.
Chaque annuité remboursant un emprunt s’écrit donc sous la forme an = mn + i Rn-1 où an représente
la nième annuité versée, mn l’amortissement contenu dans cette annuité, Rn-1 le reste dû avant paie-
ment de cette annuité (donc après paiement de la précédente) et i le taux d’intérêt de l’emprunt.
Nous pouvons remarquer qu’aucune annuité remboursant un emprunt ne peut être nulle car il faut
régler au moins les intérêts. Différer, ou anticiper, un emprunt revient donc à augmenter, ou diminuer, le
montant effectif du capital emprunté.
Remarquons également que la somme des amortissements doit être égale au capital emprunté d’où :
n
∑ mp = K (K est le capital emprunté).
p =1
•G
130 M ATHÉMATIQUES APPLIQUÉES À LA GESTION
Bien entendu, si l’emprunt est remboursé par des annuités immédiates, son montant est égal à la valeur
actualisée par chacune des annuités une période avant le versement de la première d’où :
n
∑ ap (1 + i)−p = K
p =1
C – Le tableau d’amortissement
C’est un tableau donnant la décomposition de chaque annuité en intérêts et amortissements, ainsi que
le capital restant dû après le versement de chaque annuité.
Le tableau d’amortissement peut donc se présenter sous la forme ci-dessous :
Pour nous, les restes dûs seront les restes dûs après paiement de l’annuité correspondante.
D – Un exemple quelconque
Considérons un emprunt portant sur un capital de 100 000 € remboursable par le paiement de 5 annui-
tés calculées à 12 %.
Imaginons que nous pouvons choisir le montant de nos versements.
Par exemple : les 3 premiers amortissements sont égaux à 15 000 € et la 4e annuité égale à 39 600 €.
Pour construire le tableau d’amortissement, il faut procéder ligne par ligne et appliquer les principes ci-
dessus :
L’intérêt contenu dans la 1ère annuité est calculé sur le capital total emprunté : 100 000 x 12 % soit
12 000 €.
La première annuité est donc égale à 15 000 (1er amortissement) + 12 000 (1er intérêt) soit 27 000 €.
Le reste dû après paiement de la 1ère annuité est égal à 100 000 (capital emprunté) diminué de 15 000
(1er amortissement) soit 85 000 €.
L’intérêt contenu dans la 2e annuité est calculé sur le reste dû après paiement de la 1ère annuité :
85 000 x 12 % soit 10 200 €.
La deuxième annuité est donc égale à 15 000 (2e amortissement) + 10 200 (2e intérêt) = 25 200 €.
Le reste dû après paiement de la 2e annuité est égal à 85 000 (reste dû après paiement de la 1ère an-
nuité) diminué de 15 000 (2e amortissement) soit 70 000 €.
L’intérêt contenu dans la 3e annuité est calculé sur le reste dû après paiement de la 2e annuité :
70 000 x 12 % soit 8 400 €.
La troisième annuité est donc égale à 15 000 (3e amortissement) + 8 400 (3e intérêt) = 23 400 €.
Le reste dû après paiement de la 3e annuité est égal à 70 000 (reste dû après paiement de la 2e annuité)
diminué de 15 000 (3e amortissement) soit 55 000 €.
L’intérêt contenu dans la 4e annuité est calculé sur le reste dû après paiement de la 3e annuité :
55 000 x 12 % soit 6 600 €.
Chapitre 11 • Les emprunts indivis
La quatrième annuité étant égale à 39 600 € et le 4e intérêt égal à 6 600 €, le 4e amortissement est
•G
131
égal à 33 000 €.
Le reste dû après paiement de la 4e annuité est égal à 55 000 (reste dû après paiement de la 3e annuité)
diminué de 33 000 (4e amortissement) soit 22 000 €.
L’intérêt contenu dans la 5e annuité est calculé sur le reste dû après paiement de la 4e annuité :
22 000 x 12 % soit 2 640 €.
Le dernier reste dû doit être égal à 0. Cela signifie que le dernier amortissement doit être égal à l’avant
dernier reste. Le 5e amortissement est donc égal à 22 000 €.
La 5e et dernière annuité remboursant cet emprunt sera donc égale à 22 000 (dernier amortisse-
ment) + 2640 (dernier intérêt) soit 24 640 €.
D’où le tableau d’amortissement :
À noter • Le dernier reste doit toujours être égal à 0. Le dernier amortissement est donc toujours égal
à l’avant dernier reste. Or cet avant dernier reste sert à calculer le dernier intérêt versé, qui est donc
égal au dernier amortissement multiplié par le taux d’intérêt. La dernière annuité remboursant un
emprunt est donc égale au dernier amortissement multiplié par (1 + i).
Nous pouvons vérifier que la valeur actualisée par la suite d’annuités remboursant cet emprunt une
période avant le versement de la première annuité est égale au capital emprunté :
En effet :
27 000 x 1,12-1 + 25 200 x 1,12-2 + 23 400 x 1,12-3 + 39 600 x 1,12-4 + 24 640 x 1,12-5 = 100 000
Les amortissements étant constants, chacun d’entre eux vaut 20 000, soit le capital total emprunté
divisé par le nombre d’annuités.
En appliquant les principes des emprunts indivis, nous arrivons au tableau d’amortissement ci-dessous :
Nous remarquons que le capital restant dû diminue de 20 000 à chaque fois, les intérêts diminuent
donc de 0,12 x 20 000 = 2 400
Les annuités suivent donc une progression arithmétique de raison égale à moins l’intérêts calculé sur un
amortissement.
Nous pouvons encore vérifier que la valeur actualisée par la suite d’annuités remboursant cet emprunt
une période avant le versement de la première annuité est égale au capital emprunté :
En effet : 32 000 1,12-1 + 29 600 1,12-2 + 27 200 1,12-3 + 24 800 1,12-4 + 22 400 1,12-5 = 100 000
Le premier membre de cette equation est une somme de termes en progression géométrique de raison
1,12 et de premier terme a 1,12-5 (nous lisons de droite à gauche).
1,125 − 1
D’où a 1,12 −5 = 100 000
1,12 − 1
1 - 1,12 -5
Soit 100 000 = a× ⇒ a = 27 740,97
0,12
Chapitre 11 • Les emprunts indivis
Si nous désignons par ap la pième annuité, par mp le pième amortissement, par Rp le pième reste dû et par
Ip le pième intérêt.
Nous avons : ap = mp + Ip = mp + Rp-1 x i (i représente le taux d’intérêt)
ap + 1 = mp + 1 + Ip + 1 = mp + 1 + Rp x i
Or Rp = Rp-1 - mp par conséquent ap + 1 = mp + 1 + (Rp-1 - mp) x i
Les annuités étant constantes, nous avons ap + 1 = ap d’où mp + 1 + (Rp-1 - mp) x i = mp + Rp-1 x i
Nous obtenons ainsi mp + 1 = mp (1 + i)
À noter • Si les annuités sont constantes, les amortissements sont en progression géométrique de
raison (1 + i).
Nous pouvons toujours vérifier que la valeur actualisée par la suite d’annuités remboursant cet emprunt
une période avant le versement de la première annuité est égale au capital emprunté :
En effet :
12 000 x 1,12-1 + 12 000 x 1,12-2 + 12 000 x 1,12-3 + 12 000 x 1,12-4 + 112 000 x 1,12-5 = 100 000
Nous remarquons que les 4 premières annuités sont nettement plus faibles que la dernière. Aussi est-il
peut-être utile de penser au paiement de la dernière annuité.
Cette dernière annuité se décompose en un intérêt (12 000 €) et un amortissement (100 000 €) égal
au capital emprunté.
Le fonds d’amortissement sert à payer le dernier amortissement. Se constituer un fonds d’amortisse-
ment revient donc à verser, dans notre cas, 5 annuités (nous les considérons constantes et égales à a)
de placement, ces 5 annuités devant avoir une valeur acquise de 100 000 € lors du paiement de la
dernière.
Nous devons donc avoir :
1,095 - 1
Soit 100 000 = a× ⇒ a = 16 709,25
0,09
Il faut donc verser 5 annuités de 16 709,25 € à 9 % pour se constituer un fonds d’amortissement de
100 000 €.
Nous obtenons alors le schéma financier suivant :
Emprunt 0 1 2 3 4 5
(départ)
12 000 12 000 12 000 12 000 12 000 +
100 000 100 000
0 1 2 3 4 5
Fonds
d'amortissement a a a a a
0 1 2 3 4 5
Emprunt
(au final) 12 000 12 000 12 000 12 000 12 000
100 000 +a +a +a +a +a
Pour se constituer son fonds d’amortissement et rembourser son emprunt, cette personne doit donc
verser annuellement un montant X égal à 12 000 + 16 709,25, soit 28 709,25 €.
Le taux effectif de placement i est donc solution de l’équation :
X (1 + i)-1 + x (1 + i)-2 + x (1 + i)-3 + x (1 + i)-4 + x (1 + i)-5 = 100 000
Chapitre 11 • Les emprunts indivis
•G
135
Par interpolation linéaire, nous trouvons i = 0,13399. Le taux effectif de cet emprunt est donc égal à
13,40 % (donc supérieur aux 12 % initiaux). Ce taux effectif aurait été inférieur au taux nominal si le
taux de placement du fonds d’amortissement avait été supérieur à 12 %.
3 Le résumé
Les emprunts indivis
n
∑ mp = K (K est le capital emprunté)
p =1
n
∑ ap (1 + i)−p = K (K est le capital emprunté)
p =1
Quelques notions sur Chapitre
1 Les généralités
A - La définition
Dans le chapitre précédent, nous avons vu qu’un emprunt indivis est une relation entre un emprunteur
et un seul prêteur, le montant des sommes empruntées (et donc prêtées) sont donc naturellement assez
faibles.
Si la somme empruntée est importante, il est rare qu’un seul prêteur puisse apporter le montant
demandé, ce montant demandé est apporté par plusieurs prêteurs ; l’emprunt prend alors le nom d’em-
prunt obligataire.
Chaque prêteur apporte une part du capital emprunté, cette part s’appelle une obligation.
A priori, les obligations peuvent être de montants différents mais, pour des raisons de commodités,
l’emprunt est divisé en obligations de même valeur, chaque prêteur pouvant apporter (acheter) une ou
plusieurs obligations.
La théorie des emprunts indivis s’appliquent donc en théorie mais il est convenu qu’une obligation est
remboursée ou ne l’est pas : l’amortissement contenu dans une annuité est donc obligatoirement un
multiple du montant de l’obligation.
B - La terminologie
Le montant théorique d’une obligation est sa valeur nominale ou pair.
Pour attirer les éventuels « acheteurs » d’obligations (porteurs), il n’est pas rare que la valeur d’émis-
sion d’une obligation soit inférieure au pair : les obligations sont alors dites émises en dessous du pair.
Il n’est pas rare non plus que les obligations soient remboursées au dessus du pair, c’est-à-dire que la
valeur de remboursement soit supérieure au pair.
Dans tous les cas, les intérêts sont calculés sur le pair, l’intérêt annuel rapporté par une obligation prend
alors le nom de coupon.
•G
138 M ATHÉMATIQUES
Chaque prêteur, ou obligataire, peut donc acheter E € une obligation de nominal égal à P €. Cette
obligation peut lui être remboursée R € n années plus tard.
Si le taux d’intérêt nominal est égal à i, le coupon est égal à c = iP.
Le taux effectif d’intérêt sera celui effectivement perçu par le prêteur.
Le schéma correspondant à ce prêteur est donc le suivant :
0 1 2 3 n-1 n
E c c c c c
+
R
Pour ce prêteur, le taux effectif de placement x est donc solution de l’équation (en nous plaçant à la
date 0) :
1 − (1+ x)−n
E=c + R (1 + x)-n
x
Or, si nous prenons un exemple chiffré, si nous considérons que les obligations de 1 000 € sont émises
à 980 € et remboursées à 1 050 €, nous constatons que, si le taux d’intérêt nominal est égal à 10 %,
le taux effectif pour un obligataire remboursé :
- à la date 1 est solution de l’équation : 980 = (1 050 + 100) (1 + x)-1 ⇒ x = 17,347 %
- à la date 2 est solution de l’équation :
980 = 100 x (1 + x)-1 + (1 050 + 100) x (1 + x)-2 ⇒ x = 13,549 %
Les taux effectifs de placement sont donc d’autant plus faibles que la date de remboursement est éloi-
gnée.
Les obligataires ont donc intérêt à être remboursés le plus tôt possible. C’est en partie pour cela que,
une année donnée, les obligations remboursées sont désignées par tirage au sort.
Les obligations amorties une année donnée ne sont pas tirées au sort directement chez l’emetteur, mais
leur nombre est réparti entre les banques dépositaires proportionnellement au nombre de titres ven-
dus par chacune d’elles, ces banques étant chargées de répartir ces titres par tirage au sort entre leurs
clients respectifs : c’est un tirage au sort au second degré.
Le schéma correspondant à ce principe de gestion est le suivant (imaginons que 50 000 obligations
d’un emprunt portant sur les 500 000 obligations émises soient amorties une année donnée) :
A A
150 000 15 000
B B
C C
100 000 10 000
Nombres d’obligations
n° Annuités Amortissements Intérêts amorties vivantes
Dans la colonne « Nombres d’obligations vivantes », nous indiquerons les nombres d’obligations non-
remboursées après paiement de l’annuité correspondante.
Si nous désignons par np, le nombre d’obligations amorties l’année p, l’amortissement contenu dans
la pième annuité est égal à npR et si nous désignons par Np-1 le nombre d’obligations non encore rem-
boursées avant le paiement de la pième annuité, l’intérêt contenu dans la pième annuité est égal à Np-1c
(rappelons que R est la valeur de remboursement d’une obligation et c la valeur du coupon).
•G
140 M ATHÉMATIQUES
À noter • Les calculs donnent, dès fois (et même souvent), des valeurs non entières pour np, ces
valeurs appelées nombres théoriques d’obligations amorties (remboursées)n l’année « p » ne
donnent pas les vraies annuités mais leurs valeurs, comme leur nom l’indique, théoriques. Ces valeurs
théoriques ne doivent pas figurer dans un tableau d’amortissement.
8
288
1 + 2 400
- 1
250 000 = n1 × ⇒ n1 = 20 325,71034
288
2 400
Chapitre 12 • Quelques notions sur les emprunts obligataires
Nb d’obligations amorties
théoriques réels
1 20 325,71034 20 330
2 22 764,79559 22 760
3 25 496,57106 25 500
4 28 556,15958 28 560
5 31 982,89873 31 980
6 35 820,84658 35 820
7 40 119,34817 40 120
8 44 933,66995 44 930
250 000
Nb d’obligations
Annuités Amortissements Coupons amorties vivantes
1 120 792 000,00 48 792 000,00 72 000 000,00 20 330 229 670
2 120 768 960,00 54 624 000,00 66 144 960,00 22 760 206 910
3 120 790 080,00 61 200 000,00 59 590 080,00 25 500 181 410
4 120 790 080,00 68 544 000,00 52 246 080,00 28 560 152 850
5 120 772 800,00 76 752 000,00 44 020 800,00 31 980 120 870
6 120 778 560,00 85 968 000,00 34 810 560,00 35 820 85 050
7 120 782 400,00 96 288 000,00 24 494 400,00 40 120 44 930
8 120 771 840,00 107 832 000,00 12 939 840,00 44 930 0
250 000
0 1
4 320
3 960 400
4 720
Le taux effectif de placement i pour un obligataire remboursé au premier tirage est solution de l’équa-
tion :
3 960 (1 + i) = 4 720 ⇒ i = 0,1919
b) Au second tirage
Le schéma financier correspondant est :
0 1 2
4 320
3 960 400
400
4 720
Le taux effectif de placement i pour un obligataire remboursé au second tirage est solution de l’équa-
tion (nous actualisons à la date 2) :
3 960 (1 + i)2 = 400 (1 + i) + 4 720
nous pouvons déterminer le nombre d’obligation théoriquement amorties en résolvant l’équation ci-
•G
143
dessous :
9
400
1 + 4320
- 1
750 000 = n1 × ⇒ n1 = 56 976,260349
400
4320
L’annuité théorique constante remboursant cet emprunt est donc égale à n1 x 4 320 + 750 000 x 400.
Son montant est donc de 546 137 444,71 €.
Le capital effectivement prêté par l’ensemble des obligataires est égal à :
750 000 x 3 960 = 2 970 000 000.
Nous pouvons considérer cet emprunt obligataire comme un emprunt indivis de 2 970 000 000 € rem-
boursé par le versement de 9 annuités immédiates constantes et égales à 546 137 444,71 €.
Le taux actuariel brut au réglement i (TAB) est le taux de cet empruntindivis, il est donc solution de
l’équation :
1 - (1 + i)-9
2 970 000 000 = 546 137 444,71× ⇒ i = 0,11466
i
1 - (1 + i)-9
2 895 000 000 = 546 137 444,71 × ⇒ i = 0,12136
i
Le taux de revient de cet emprunt pour la société émettrice est donc égal à 12,14 %.
•G
144
3 Le résumé
M ATHÉMATIQUES APPLIQUÉES À LA GESTION
n
∑ np = N (N est le nombre d'obligations émises) = N
p =1