Cours Les Jonctions

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LES JONCTIONS

= la prononciation liée des mots dans la chaîne parlée ou l’enchaînement


syntactique, afin de réduire l’effort d’articulation/prononciation et de fournir une
cohérence syntactique dans la prononciation. Cela permet l’organisation des
groupes rythmiques, des groupes accentuels et des groupes de souffle, ayant des
conséquences sémantiques et morphosyntaxiques positives (ou négatives en cas
de mauvaise structuration) sur le langage.
Types de jonctions

L’élision

= la réduction à une seule syllabe de deux syllabes provenant de mots différents


qui initialement actualisent entre eux le phénomène d’hiatus. Pour éviter
l’alourdissement de la prononciation à la suite de la rencontre de deux voyelles
(finale du premier et début du second), le français opère la suppression de la
voyelle appartenant à des unités du discours monosyllabiques, sans valeur
syntaxique dans l’enchaînement phrastique, finies en [a], [e], [i] et suivies par un
mot commençant par voyelle ou h muet : prédéterminant défini (le, la),
prédéterminant démonstratif (ce), conjonction de subordination (si, que) :

unités Syllabation des élision syllabe


mots isolés
La amitié [la a-mi-tje] L’amitié [la-mi-tje]
La émotion [la e-mo-sjɔ]̃ L’émotion [le-mo-sjɔ]̃
La héroïne [la e- ʁo-in] L’héroïne [le- ʁo-in]
Le éléphant [lə e-le-fɑ̃] L’éléphant [le-le-fɑ̃]
Le oncle [lə ɔ-̃ kl0] L’oncle [lɔ-̃ kl0]
Le homme [lə ɔm] L’homme [lɔm]
Si il vient [si il-vjɛ]̃ S’il vient [sil-vjɛ]̃
Que il voit [kə il vwa] Qu’il voit [kil-vwa]
Que elle a cru [kə ɛl a-kry] Qu’elle a cru [kɛl-a-kry]

Cas particuliers

- Non élision du [ə] dans presque, quelque + adj./adv. (presque uniforme,


quelque élégant qu’il soit) presqu’île
- Elision avec entre – forme à apostrophe (s’entr’aimer) ; sans apostrophe
(entrouvrir) ;
L’élision ne se produit pas toute les fois que la liaison est interdite (voir plus loin).
L’enchaînement

= la prononciation liée, sans heurt, de deux mots, apportant des modifications


syllabiques entre la dernière syllabe du premier mot et la première du second.
Types d’enchaînement :
- Vocalico-vocalique – prononciation liée de deux voyelles fermes du timbre
identique ou différent, appartenant à une chaîne de mots ; pas de cassure
entre les deux ou plusieurs voyelles :
Il y a eu aussi une autre affaire
Il a habité à Amiens.
Tu as écouté à une heure le journal radio ;
On parle du même type d’enchaînement entre un mot fini en :
a. e muet [ə] et un h aspiré ouvrant le second terme ;
b. une voyelle quelconque, ferme, et un h aspiré ; la liaison et l’élision sont
interdites :
a. Le hibou ; le hasard ; Une hauteur ; Il le harcelait, cette hache ; la
Hollande, la hache.
b. Tu es hâté ; il est hardi, des héros, Le prix, on l’a haussé. Elle s’est heurtée
à une auto.
Conséquences : modifications syllabiques et de la valeur du phonème. Une
voyelle pleine peut se transformer en semi-voyelle :
Tu as écouté…([ty-a-e-ku-te] devient [tɥa-e-ku-te]
Sans dénasalisation avant un h aspiré. La voyelle finale du premier mot est
enchaînée à celle du second :
On hâte les choses [ɔ-̃ ɑt-le ʃoz] ;
Maximilien attire les ennuis [*ma-ksi-mi-ljɛ-̃ a-tiʁ-le-zɑ̃-nɥi]
Quand – adverbe en position accentuée – enchaînement (pas liaison) avec la
voyelle du second terme, toujours en position accentuée forte.
‘Quand ‘as-tu fini le livre ? ‘Quand ‘ont-ils écrit la lettre ?
Quand il est en classe, il écoute
- Vocalico-consonantique – constituée en général entre la voyelle finale du
premier mot et un groupe consonnantique (muta cum liquida) du second :
un cri [œ̃-kʁi] ; je crois [ʃkʁwa]
Mais :
Sans enchaînement si la seconde consonne du groupe est différente de la
liquide :
Un standard ; tu es spectaculaire ; il est svelte.

- Consonatico-vocalique
a. Mot 1 fini par une consonne + voyelle du mot 2 : la consonne finale
passe dans la syllabe initiale du second mot :
il écoute [i-le-kut] ; ils écoutent
il monte au second [il-mɔ-̃ to-sgɔ̃] ;
un art inouï [œ̃-na- ʁi-nwi] un corps entier
b. Mot 1 fini par un groupe consonantique + voyelle initiale du mot 2 :
première consonne du mot1 reste dans sa dernière syllabe, la dernière consonne
du mot 1 passe dans la première syllabe du mot 2 :
un parc interdit [œ̃-paʁ-kɛ-̃ tɛʁ-dit]
une fresque admirable [yn-fʁɛs-kad-mi-ʁa-bl0]
c. Consonnes finales muta cum liquida passe dans la syllabe du second
mot :
un cable électrique [œ̃-ka-ble-lɛk-tʁik]
un fort ennui
- Consonantico-consonantique :
- cons. Finale+cons. Initiale : cons.
- Finale +groupe consonatique ;
- groupe cons. +cons. Initiale ;
- gr. cons.+gr. cons. : chaque consonne garde sa place et valeur dans le mot
d’appartenance :

- cinq maisons ;
- un parc central ;
- le théâtre roumain ;
- un risque spontané.

Conséquences : une série de modifications dues à la rencontre de deux


consonnes :
a. élision consonantique consistant dans la chute de la consonne finale dans
le cas de la combinaison des numéros cinq, six, huit, dix + consonne initiale
à l’intérieur d’un groupe structuré en unité accentuée+non-accentuée :

cinq garçons [sɛ(̃ k)garsɔ]̃


six pommes [sipɔm]
dix comédies
huit dangers [ɥidɑ̃ʒe] huit étudiants

Mais si les deux unités ont un accent fort, alors la consonne finale n’est plus
élidée :
- expression des dates, des précisions temporelles : le 10 [disnovɑ̃bʁə]
novembre ; le 5 janvier [sɛk̃ ʒɑ̃vje]
- expression des pourcentages : vingt-six pour cent [vɛs̃ ispuʁsɑ̃], cinq mois
avant [sɛk̃ mwaavɑ̃]
- Nous sommes six à table
- Nous sommes six étudiants en classe
b. Gémination : rencontre de deux consonnes identiques ; dans la
prononciation on entend « une seule consonne avec fléchissement de la tension
musculaire à l’intérieur et une détente unique à la fin » (Pierre Fouché, 1969,
Traité de prononciation française, Paris, Klincksieck, p. XLVI). Le phénomène
s’établit intra-mot et inter-mots.
1. A l’intérieur de l’unité individuelle, il est le résultat de :
- Une gémination externe au mot simple (radical), due à la dérivation
préfixale dans le cas des doublets ll, mm, nn où chaque consonne géminée
garde son identité, même s’il s’agit d’une certaine brièveté de la valeur de
la consonne pleine :
Illégal, illicite, illégitime ; immaculé, immonde, commémoration ; inné,
innombrable, innommable. Le phénomène est conservé aussi dans les
éléments de la même famille lexicale.
- Une gémination interne au mot, fruit de la chute du [ə] instable (visan,
2000) :
Honnêteté [o-net-te], netteté, là-dedans [laddɑ̃]
2. Entre les unités fonctionnant syntagmatiquement, dans l’enchaînement
phrastique interviennent des « modifications de nature » (Fouché, ibid)
dans :
- la valeur des consonnes (finale – initiale) de contact, qui sont prononcées
avec un léger allongement pour la première, fléchie dans la prononciation
et une détente pour la seconde, appartenant au second mot :

Un diplomate turc [œ̃-diplomattyʁk]


Une cape pontificale
Une tasse sale [yntassal]
Un arabe blond
Une promenade désirée
Une grave violence
Vingt-trois [vɛt̃ tʁwa]
Mais, pour le numéral vingt il y a le phénomène d’enchaînement
consonantico-vocalique (vingt et un) ou consonantico-consonatique entre des
consonnes différentes (vingt-quatre [vɛt̃ katʁ0], vingt-six [vɛt̃ sis]). Les numéros
composés avec vingt ne font pas l’enchaînement (quatre-vingt-un [katrəvɛœ
̃ ̃ ],
quatre-vingt-trois [katrəvɛt̃ ʁwa], quatre-vingt-quatorze [katrəvɛt̃ katoʁz], quatre-
vingt-treize [katrəvɛt̃ ʁɛz])

c. Assimilation
= harmonisation consonantique entre une consonne finale et une consonne initiale
différente en fonction de leur valeur de sonorisation, produisant le phénomène de
sonorisation ou voisement et d’assourdissement ou dévoisement. Ainsi, « la
première consonne s’assimile à la seconde au point de vue de la sonorité : elle
devient sonore si la seconde est sonore et sourde si la seconde est sourde »
(Fouché, ibid) sans que les consonnes perdent leur identité, mais uniquement
s’adoucissant ou se fortifiant. Plusieurs catégories de consonnes, selon Fouché :

- Sourdes-fortes [p], [t], [k], [f], [s], [ʃ]


- Sourdes-douces [ḅ], [ḍ], [ġ], [ẓ], [ṿ], [ʓ]
- Sonores-douces [b], [d], [g], [v], [z], [ʒ]
- Sonores-fortes [ᶈ], [ᵵ], [ᶄ], [ᶂ], [ᶊ], [ᶋ] :

1. Même point et même mode d’articulation (de la même famille/paire


phonétique : [p]//[b], [f]//[v]…(sourde//sonore) – la sonore assimile la sourde,
affaiblissant la valeur de la finale en faveur de la sonorisation de l’initiale :
Sonore-forte + initiale forte : nappe blanche, carafe vide, chasseresse zélée
(effet de voisement)
Sourde-douce+initiale forte : robe propre, esclave furieux, bague cachée
(effet de dévoisement)
2. Point et mode d’articulation différent –les phonèmes appartiennent à
des familles différentes), mais ont la même sonorité – aucune modification de la
valeur :
Finale sourde – initiale sourde : une tomate pourrie, un sac très grand,
bouche fine
Finale sonore – initiale sonore : un rêve divin, une baignade magnifique, un
crabe géant
3. Point et mode d’articulation différent, sonorités différentes –
assimilation progressive ou régressive, soit assourdissement, soit sonorisation
Finale sonore forte + initiale forte – sonorisation ou assimilation progressive
où la voyelle moins forte anticipe la voyelle forte : entre les mots : baguette
magique, classe joyeuse ; à l’intérieur des mots : un cheval blanc [ʃval] variante
[ᶋval]
Finale sourde-douce + initiale sourde – assourdissement où la voyelle plus
forte est suivie par une voyelle plus faible : entre les mots : globe-trotter, une
vague promesse, paysage charmant, je trouve que [ʃ/ʓtruv] ; à ‘intérieur du mot :
assimilation régressive : médecin,

Différences enchaînement/vs/liaison

Selon Janeta Draghicescu (1980 : 33-35)

enchaînement liaison
Toute consonne et toute voyelle peut Seulement certaines consonnes peuvent
réaliser l’enchaînement intra- et inter- assurer la liaison : [z], [t], [k], [g], [p],
unités lexicales [ʁ], [n]
La valeur de la consonne ne change pas ; La valeur de la consonne de liaison (une
le son existe tel quel dans le mot et il est consonne latente dans le mot) change ;
prononcé même lorsque le mot est utilisé en position absolue ou devant h aspiré,
en position absolue, isolé du reste de la dans un mot isolé, la consonne qui fera
phrase ou du groupe rythmique. Le seul la liaison n’est pas prononcée. Elle sera
cas de changement : neuf ans ; neuf prononcée uniquement dans la chaîne
heures où [f] devient [v]. syntaxique (dans le groupe rythmique)
On peut faire l’enchaînement avec le La liaison – toujours avec la dernière
dernier, le pénultième ou consonne qui est écrite, mais non
l’antépénultième phonème qui est prononcée.
prononcé, non avec la dernières lettre qui
est écrite (ex. fort intéressant – avec r non
pas avec t) Réorganise la syllabe et modifie le son
Ne fait que réorganiser la syllabe, la
consonne d’enchaînement passant dans la
syllabe du second mot A une valeur grammaticale, marquant le
Marque du singulier pour les verbes (il pluriel (ils écoutent [ilzekut])
écoute [ilekut]) ; A la forme interrogative, ces verbes font
Si on fait un mauvais enchaînement, alors la liaison : Part-il en vacances ?
– malentendus : il part en vacances [paʁtilɑ̃vakɑ̃s] //pl. [paʁtətilɑ̃vakɑ̃s]
[ilpaʁɑ̃vakɑ̃s]//* [ilpaʁtɑ̃vakɑ̃s] – (Partent-ils en vacances ?)
transcription qui correspond au pluriel et Le h aspiré interdit la liaison : leurs
non pas à un sujet au singulier. hasards *[lœʁ-za-zaʁ]
Le h aspiré n’interdit pas
l’enchaînement : leurs hasards [lœ-ʁa-
zaʁ]

Les liaisons
Trace diachronique subsistant de l’ancien français où toutes les consonnes
finales étaient prononcées, la liaison se définit comme « la prononciation
occasionnelle d’une consonne finale » (Chigarevskaia, 1966 : 161 ; Draghicescu
1980 : 32 ; Visan 2000 : 196) devant une voyelle initiale d’un second mot.
Le phénomène se produit à l’intérieur du groupe accentuel, entre :
Mot non accentué + mot non accentué : des anciennes énigmes non
solutionnées [dezɑ̃sjɛnen’igmnɔ̃sɔlysjone]
- Mot non accentué + mot accentué : un petit intérêt [œ̃pətit’ɛt̃ eʁɛ] ; un
grand ennui [œ̃gʁɑ̃t’ɑ̃nɥi]
JAMAIS entre deux mots accentués ou un mot accentué + un mot non
accentué qui forment le centre de deux groupes rythmiques séparés : ce petit
//intéresse le monde.
EN fonction de la cohérence (forte ou faible) ou de la non cohérence entre
les membres du groupe rythmique (nominal, verbal, adverbial), on identifie trois
types de liaison : obligatoire (cohérence forte), facultative (cohérence faible) et
interdite (non cohérence).
Les consonnes de liaison :

S + Les étudiants ; ils arrivent ; les grandes œuvres, ces


voyelle/h habitudes
muet
[z] Z Chez elle ; donnez-en !
X Deux anciennes disputes, six autres joies, dix amis

[t] T + voyelle/h Sort-il ?


muet
D + voyelle/h Grand enfant ; second étage
muet

[n] N dénasalisé Un bon ami


[ʁ] R dans premier, dernier, Premier étage, léger ennui, dernier
léger, éclat
[p] P – en trop, beaucoup Trop important ; j’ai beaucoup aimé
[k] G Sang-impur
[g] G Un long intérêt ; un long hiver
[z], [t], [n] – d’habitude = des liaisons obligatoires
Le reste – facultatives

Les liaisons obligatoires

Traditionnelles = réminiscences de A valeur grammaticale = sert à


l’ancien français ; imposées par différencier grammaticalement les
l’école, le théâtre, les institutions mots des groupes rythmiques

A. Liaisons obligatoires traditionnelles


1. Assurent la cohérence forte à l’intérieur du groupe nominal :
a. Prédéterminant + GN (Adj. + N) = articles définis (les), indéfinis (un, des),
adjectifs démonstratifs (cet, ces), adjectifs possessifs (mon, ton son/mes,
tes, ses/nos, vos, leurs) + Nom/Adj.+N :
Les͜ investissements ; un͜ écolier ; ses͜ émotions ; ton͜ admirable discours
b. Déterminant/adv. + Nom : grand [t͜] hélicoptère ; second͜ étage ; premier͜
événement ; de grandes ͜[z] amitiés ; petits͜ enfants, premiers [z]͜
événements ; ils sont très͜ amis ;
c. Préposition (APRES, DANS, SOUS, EN, CHEZ) + GN/Pronom : chez͜ eux,
sans͜ elle(s) ; en͜ un͜ instant ; dans͜ un͜ avion ;
d. Dans les mots composés et les items figés pour assurer la cohésion
sémantique des éléments composants : avant͜-hier ; pot͜-au-feu ; les͜ Etats͜-
Unis ; des temps en temps, tout à fait, tout à l’heure, bien entendu, pas à
pas, par monts et par vaux, vis-à-vis, de plus en plus, c’est-à-dire, comment
allez-vous ?...
2. Assurent la cohérence forte à l’intérieur du groupe verbal : Pron.
sujet/complément/circonstanciel +verbe ; Pron.
Sujet+complément/circonstanciel +verbe : Vous͜ écoutez ; il les͜ a vues ;
en͜ y intervenant ; ont͜-ils raison ? en͜ en͜ offrant ; allez-vous͜-en ! en͜ avez-
vous besoin ? Nous͜ en͜ avons ! pensez͜-y !
3. Assurent la cohérence phrastique :
a. Après DONT + Sujet commençant par voyelle/h muet : La fille dont͜ il
admire la beauté ;
b. Après l’adverbe relatif-interrogatif QUAND en position non accentuée :
Quand͜ il arrive à la maison…//’Quand //‘arrive-t-il ?
c. Après les adverbes très, tout, plus, moins, tant, bien : plus͜ intéressant,
moins͜ idiot, tant͜ à faire, bien͜ instruit, tout͜ autre ;
d. Après RIEN en position non accentuée : Ils n’ont rien͜ inventé ;
B. Liaisons à valeur grammaticale – ont le rôle de faire des distinctions entre
le singulier (caractérisé par l’enchaînement) et le pluriel (attire la liaison
obligatoire) :
a. Prédéterminant possessif + Nom/Adj.+N :
enchaînement liaison
Leur͡ âme Leurs͜ âmes
Leur͡ immense intérêt Leurs͜ immenses intérêts

b. Adjectif indéfini ou relatif + Nom/Adj.+N :


enchaînement liaison
quel͡ infatué quels͜ infatués
quel͡ autre͡ intérêt quels͜ autres /͡ intérêts
quelque͡ idée quelques͜ idées

c. Vous êtes – pour faire la distinction entre « vous » de politesse (sans


liaison) et « vous » de personne multiple + Nom [+métier]/[+nationalité] :
enchaînement liaison
Vous͜ êtes // ingénieur ? Vous͜ êtes͜ ingénieurs ?
Vous͜ êtes // irlandais ? Vous͜ êtes͜ irlandais ?

d. Adj. Indéfinis CERTAIN(E)S, QUELQUES +Adj. +Nom – accord entre


Adj.+Nom puisque l’adjectif se trouve en position non accentuée et pour
marquer la différence par rapport au singulier qui fait l’enchaînement :
enchaînement liaison
Certaine règle͡ élémentaire Certaines règles͜ élémentaires
Quelque mesure͡ urgente Quelques mesures͜ urgentes

Effets de la liaison
- En général, aucun effet sur la voyelle précédente, qui garde toute sa valeur
- Mais : DENASALISATION dans le cas :
a. [ɛ]̃ + Adj. : moyen [mwajɛ]̃ /vs/ moyen âge [mwajɛnɑʒ] //moyenne
[mwajɛn] ; certain [sɛʁtɛ]̃ /vs/ certain âge [sɛʁtɛnɑʒ] //certaine[sɛʁtɛn]
b. [ɔ̃] dans l’adj. Bon : bon anniversaire [bonaniversɛr] ; facultatif dans les
̃ ami]// [monami]
autres cas : mon ami [mɔn
c. Dénasalisation exceptionnelle : Divin Enfant [divinɑ̃fɑ̃]

Liaisons facultatives
= réalisée pour des raisons de niveaux de langue, de style ou de débit de la
conversation. Peu fréquentes dans le langage courant, elles se conservent
pourtant dans certains langages familiers utilisés à des raisons emphatiques,
où dans le langage soigné/recherché ou pour des assurer le rythme d’un
discours, poème, pièce de théâtre, chanson…

1. Après tous les adverbes, y compris ceux en MENT, à l’exception de quand,


très (liaison obligatoire) et alors (liaison interdite) + adj./prép. à,
en/prédét./autre adv. : vraiment͜/ adorable, assez͜/ utile, beaucoup͜/ à lire,
pas͜/ ici, pas encore, après͜/ une minute…
2. Après les prépositions : après, mais depuis, avant, durant, devant,
pendant, suivant : depuis͜/ une année
3. Après les noms au pluriels, à l’intérieur du groupe rythmique : des
étudiants͜/ adorables, des prix͜/ élevés, des appartements͜/ à vendre ;
4. Après des auxiliaires +participe passé et semi-auxiliaires (verbes
modaux)+Infinitif : je suis͜/ allé, je vais͜/ écouter de la musique, il peut͜/
avoir cinq ans, je veux͜/ identifier le problème
5. Après des formes verbales simples ou composées + préposition : il vient͜/
en classe ; tu vas͜/ au musée ; ils chantaient͜/ avec leurs͜ amis ; aimer͜/ et
mourir
6. Après le sujet exprimé par nom au pluriel + verbe (d’habitude liaison
interdite) : Les femmes͜/ écoutèrent tout.
7. Dans la conversation familière – tendance à se passer de toute liaison,
même de celles obligatoires /vs/ conversation soignée – tendance à
multiplier les liaisons : Je vais/ aller/ à la mer/vs/ Je vais͜/ aller͜/ à la mer
8. Dans le style oratoire, poétique – toutes les liaisons possibles – registre
déclamatoire :
Tout͜ à coup des͜ accents͜/ inconnus͜/ à la terre…
Liaisons interdites
1. Devant un h aspiré : les │hérissons, les│ haches, les │hameaux, les │héros (h
aspiré par convention), en │haut, en │hâte ;
2. Après les conjonctions ET, VERS, ALORS : des roses et //encore d’autres
fleurs pareilles ; vers │une heure ; alors │on danse.
3. Devant les interjections commençant par voyelle (ah !, oh !, aïe ! ouf !...), des
citations, des numéros un/une, onzième, huit, huitième (exception : les
composés : dix-huit, dix-huitième, vingt-huit…), après cent : les │unes de ce
journal, le │huit que tu as reçu, ton│ onzième faute, cent │un, les │ah ! et les
│ouf ! des étudiants.
4. Après le pronom sujet/complément inversé dans un temps composé et le
participe passé de ce temps dans une interrogative /sujet inversé d’un verbe
modal + inf. : ont-ils │eu raison ? Vont-ils │avoir peur ? Voudraient-elles
│écouter la leçon ? prenez-en │une fois !
5. Entre le Nom singulier + Adjectif (l’absence de liaison est une marque de
singulier à l’oral) : un étudiant│ intelligent, appartement│ à louer, étudiant│
adorable ;
6. Après QUAND, COMMENT et COMBIEN en structure interrogative, car ils
se trouvent en position accentuée, devant une autre unité accentuée (le verbe) :
Quand │est-il rentré ? Comment │ont-ils fait ? combien │en voulez-vous ?
(exception : Comment allez-vous ? – avec liaison obligatoire)
7. Sans liaison entre deux groupes rythmiques accentués : souvent│ ils arrivent ;
maintenant │elle va passer │aux actes
8. Sujet exprimé par nom ou pronom autre que personnel + Verbe : Les étudiants
│ont fait un bon choix ; Le train│ arrive demain ; Quelqu'un│ est entré,
Vincent │est arrivé en avance.
9. Entre un verbe et son déterminant direct ou prépositionnel : Elle écrit │une
lettre, Elle tient │à Paul. Il part │avec sa copine.
10.A l’intérieur des mots composés et dans les structures figées : des arcs-│en-
ciel, corps│ à corps, du riz │au lait, du sud │au nord…

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