Besm 1934 PDF
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SOfVlfVlAI~E
Pages
tCARTE DES GRANDS. TRAVAUX D'HYDRAULIQUE AGRI- 5° Production indigène :
COLE ET INDUSTRIELLE AU l\IAROC, par Moralisation de .certaines industries
J. DRESCH (hors texte). indigènes 0 ••••• 0.
~-
MISE EN VALEUR DE TERRAINS PAR WS
Mouvement de la production au Maroc. INDIGÈNES, par le commandant Brot. . 34:1.
UNE STATION D'ALTITUDE MAROCAINE :
ihv6Dtatre de l'économie marocaine en 1931 321 lFRANE, par J. Douard 345 0
, marocaines 340
t
0 ' 0 .
~j,. RAB,AT
"
I~
BU·LLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
publié trimestriellement par la
SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ÉCONOM'IQUES & STATISTf(~UES
CONSEIL DE DIRECTION
Président Henri Simeray ~
SOMMAIRE (sulte)
Paies Pagel
D. - Les prix.
Réductions et augmentations de capital. 380
Cours des prix de gros des principales
marchandises à Casablanca ••.•••.• 365 Mouvement des capitaux au cours du
2 8 trimestre Ig34 .......•..•..•.... 381
Cours des prix de détail dans les prin-
Résultats des sociétés ...•........•..• 38r
cipales villes du Maroc .•..•••..••• 866
Cours des valeurs marocaines . 383
. •de 20000650000
. kw • dt> 1000" 5.000 ~w
Le plan général d'électrification du Maroc a
Usines Therm1aues.{ _de 100 8 /.000 kw )( Inférii!urn 6 100 A-..
(~lé confié en 1924 à la société l( L'Énergie élec-
lrique du Maroc ». •
.
de 20. 000 iJ jo 000
kW • (en cons".!') tfe5.ooo.i 20000~w
. kw • de 100 a /.000'"''
Usines HydrauliQues.
A celle date, l'Énergie électrique aménagea
tl Casablanca une centrale thermique de 24.000 1 o• ln projet
de /. 000" 5.000
. kw
kilowatts, devant servir plus tard de secours et Usines Hydrauliques i • de : oooa ~.ooo kW
d'appoint aux centrales hydrauliques à aména- avec secours Thermique.l • /nferleu~J 4 100 .
ger. Barrages {II Il
[xist4nts } Les prinClptJux Joni
Elle réalisa, ensuite, l'usine hydraulique de de retenue. " Projetés
l' •
sot/tlqneJ en rOI/!Jt'
Sidi-Machou, d'une puissance de 21.000 kHo-
watts, qui fut mise en service en 1929.
Puis, devant l'accroissement de la demande
rI'énergie el l'extension du rayon d'action du
Barrages de dérivation.
li gnes de
60.000
=
1 fxist4nts
(onJtr!lJ!~J
ln rOfl,ftvdion
volts. { _._. En projet
réseau de distribution à 60.000 volts, établi pro- lignes de 2zooovolts. _ ExisttJntes
gressivement jusqu'à Fès, d'une part, et Marra-
Per;mélres J ~
kech, d'autre part, avec des dérivations jusqu'à
Oued-Zem et Safi, de nouvelles réalisations
irrigobles l ~
hydrauliques furent étudiées et mises en chan-
11er.
Ce sont:
La centrale de Fès, de 2.500 kilowatts,
actuellement en exploitation ;
La centrale d'EI-Kansera, sur l'oued Beth,
de 12.000 kilowatts, dont la mise en service est
prévue pour la fin de l'année 1934 ;
La centrale de Kasba-Zidania, sur l'Oum-er-
Rebia, de ;).000 kilowatts, dont la mise en ser-
vice est prévue pour la fin de l'année 1935.
Parallèlement au développement du réseau
à 60.000 volts,.l 'Énergie électrique du Maroc
aménageait un réseau à 22.000 volts principale-
ment destiné à l'alimentation en énergie des
régions agricoles et maraîchères.
Enfin, elle constituait dans le Maroc orien-
lai un centre d'électrification avec une usine
thermique de 3.600 C.V., à Oujda, et un réseau
à haute tension alimentant les Charbonnages de
Djerada et la région agricole des Triffa. EI'le ins-
tallait, également, une centrale thermique de
430 C. V. à Agadir, pour desservir la ville et
l'embouchure du Sous.
Par l'utilisation rationnelle et maximum des
forces hydrau liques du Protectorat, par ~a con-
sommation, résultant d'accords récents, du char-
hon des mines de Djerada à la centrale de Casa-
bianca, l'énergie électrique consommée au Maroc
est bien devenue, comme on se le proposait, un
produit marocain, tiré des ressources mêmes du
Protectorat.
cane 6iabU~ par Jean DRESCH, professeur agrégé au collège m1l8ulman de ~bat.
Dents consultés : . . i
ocum ge de M Georges Duval, docteur en droit, L'hydrauli;,ue au M
et
Carte d ouéevrapar la ~iété financière électrique. 1 a,.oc, 19S'.
. gén éra1e d es travaux pu hl'les (U
Carte . ress 18 fournis par la directIon
. ...• Chabert. ..•. .·.{·_.I obel d8bureau de' l'inB*-
.. ~...L...
Rense.lgnemen bel cbargé du contrOle de l'énergie électrique au MaI'OJ). ' lllRéll.iéUf I"-'J"~' '
nleur en c . <.\','. . .
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~. ,H,\;• .,,· ...,.~:I
Le Maréchal Lyautey, premier Résident général de la République
française au Maroc, est décédé le 27 juillet 1934.
Le Conseil de direction du « Bulletin économique :~u·~ Maroc »,
-i"
NOTE DE LA RÉDACTION
l't
r "activité commerc!al~ du ~aroc en 1933, ligner les inconvénients d'une absence d'orga-
35 4) révèle une restnctwn séneuse des entrées nisation défensive douanière nuisible non seule-
9~Pl'Oduits nécessaires à l'équipement du pays: ment aux intérêts français (Cf. L'interpellation
e' 66 tonnes de rails en 1933 contre 29.417 . ré~ente de ~ .. B3:bau.d-Lacroze au ~énat, 20 juin
On .1932, résultat de l'achèvement de la voie 19 34, sur 1 éhmmatIon des prodmts Jaitiera au
c U}da-Fès, 148.000 tonnes de ciment en 1932 Maroc. Cf. aussi l'Etude sur le commerce du
d~nt~e 102.000 en 1933, 1.129.000 quintaux beurre au Maroc, p. 353) mais à toutes les puissan-
e hUlles minérales en 1933 contre 1.431.000 ces qui entretiennent des relations commerciales
~n 1~32. Ce dernier chiffre dénote une évidente r,.égulières au Maroc (Cf. L'exposé du directeur
d:,tl'Lction dans l'activité des transports et l'usage des douanes au conseil du Gouvernement du
~racteurs agricoles. 23 juin)
.. .
,
...-. !.-
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
312
Après avoir eu recours aux pratiques admi- trimestre 1934 (p. 3/10), Cf. L'intéressante ré1t
1 1
nislratives de prolection sans droits protecteurs, lliull générale des superphosphatiers à h..houribgl
le Maroc, par le dahir du 4 juin 1!J::9, a dû fermer ell mai dernier), Jusqu'il maintenant importa-
sa porte aux blés étran!Jers, par celui du 2 sep- leur de vins, le Maroc se convertit en pays expor-
tembre 1933 aux céréales secondaires, par celui tateur. Hien que les plantations de vignobles S 1
du 2U novembre 1933 au bétail vivant, par celui développent moins vite que dans les autres pay'
du 25 avril 1Y34 il l'entrée des babouches méditerranéens, on peut escompter pour 1937 un
et d'autres mesures ont été préconisées au conseil excédent d'exportation SUI' la consommation
du Gouvernement de juin : taxatiun de la con- locale de 300.0UU à 4UO.000 hectolitres (RaP-
sommation du mazout pour protéger l'énergie port du directeur général de l'agriculture &Il
électrique locale, prohibition d'entrée des vins cOl~seil du Gouvernement du 23 juin), les exp~
et des huiles étrangères. latlOns d'animaux ont pris au début de If14
une certaine importance (coopérative consti~
Aménagement du marché intérieur marocain. sous.les auspices de l'Union ovine). ProgreSSio~,
aUSSL des exportations de conserves de poiss0Tl/',
Quels que soient les remMes aliportés à une 56.000 quintaux valant ;:6 millions 3,91.UOO fr~
situation critique : recours persistant aux substi- en 1933, contre 37.6'49 quintaux valant 17 mil-
tuts indirects de la protection douanière, relè- lions 125.000 en 1Y32. "-
vement tarifaire, ou accords de réciprocité, il
reste que le Maroc aurait tort de s'en remettre Encore faut-il souhaiter que l'exportati~
exclusivement il la garantie d'un système d'in- lIia/'ocaine tende peu à peu à se discipliner·:.
lerdictiuns, de défense ou de lirnitations. Conçu soit au point de vue de la date des expéditiO"," .
comme une création continue, il vit de mouve- (retards appo/'tés aux envois de tomates penW'f
ment et a trop anticipé sur l'avenir pour qu'on la dernière saison, gène o('(:asionnée aux ~
puisse enfermer son économie dans un cadre meUl'isles fl'tlnçais et algériens), soit au poital
rigide et procéder il un simple bilan statique de de vue de la <1 ualité (le con trôle de l'OfJM:l'
'sa situatiun. c,hérifien d'exportation qui s'étend peu à peu l
Les manifestations indigènes (incident de 1 ensemble des produits leur confère un véritable
Fès du lU mai dernier) ne funt que souligner la état civil, Cf. Les arrêtés viziriels du 21 juin),
nécessité d'une politique interne de vigoureux soit au point de vue de la destination des e:epf
appui" écunumique dont les efforts s'exercent ditions Ua délivrance des licences de blé sur I.a
déjà dans les sens les plus divers (Cf. Le rôle France comporte, pour les bénéficiaires, l'obb- i
assumé par l'administration des Habous,p. 384), galion d'un pourcentage d'exportation sur, le,
l'effort de travaux de secours des municipalités marché mondial, Cf. La note sur les modabtéS
marocaines (p. 34C)), en même temps que d'heu- d'~~oulement du blé pour la campagne 1934-
reuses initiatives d'officiers des affaires indigènes Ig,h).
(Cf. Les travaux de mise en valeur de 250 hec- La venle sur le marché mondial et les
tares de terres cultivables et irrigables à Berkine, accurds internationaux ne sauraient en effet.
dans la région de Taza, p. 342). L'intérêt de ces dissimuler l'importance des accords' intercollY
initiatives individuelles ne saurait faire oublier niaux dont la conférence intercoloniale tenfj8
quels éléments de force et de peuplement le Maroc au ministère des colonies va assumer l'étude,
doit retirer dans l'avenir d'un plan vigoureux de (Cf· La note de la chambre d'agriculture de Ra~al
développement et de coopération rationnelle de SUI' les exporlations de vins dans les colonlllll
ses diverses sources d' énerg ie (Cf. La carte de françaises, le marché passé par la coopérath'~
l'électrification au Maroc, l'étude des perspectives de Berkane, avec l'intendance indochinoise, (es
houillères de Djerada (p. 334) et la campagne de
financement adopté pour les recherches de com-
débouchés de fruits frais bières conserves. qat
l'Afrique occidentale peut ouvrir' au Maroc).
bustibles liquides (p. 339).
A l'intérieur même du cadre nord-africai!'a
Les chances d'exportation du Maroc. la communauté de points de vue s' affirme ~éJ 1
sur nombre de nécessités (Cf. La note de l'Un loV,
Mais, en dehors de l'extension du marché syndicale des mines marocaines sur l'aide a1J$
interne, l'exportation se révèle de plus en plus milles de plomb). Les distances s'atténuent égale-
t:omme une impérieuse nécessité locale, ne serait- lI/f'lIl. fA' .'!.3 mai dernier, S.M. le Sultan in arJ'
ce que liour justifier l'outillage maritime et sur- !Jurait la ligne Fès-Oujda, dont l'acllèvemerd
tout l'obligation de payer les charges d'emprunt réalisé va permettre de limiter à 26 heureS le
du pays. trajet Casablanca-Alger. A défaut d'extensio"
rapide des échanges commerciaux, il faut o."
Aussi bien les chances d'exlJortation se pré- moins signaler l'ampleur des échanges sais otl'
cisent-elles (Cf. Progression des ven tes de phos- niers de main-d~œuvre (Cf., p. 313, L'étude d'en'
phates de ~~5:L443 tonnes, pendant le deuxième semble de l'exode sliisonnier oes rifains ",et'
trimestre 1933, à 347.,904, pendant le deuxième l'Algérie) .
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC 313
Quand on parcourt l'Oranie, et même les rienne. Le chiUre des arrivants a pu variér, dimi-
régions algériennes situées plus à l'est,. on es~ nuer mème devant la concurrence de machines
frappé du nombre important de MarocalOs qUI agricoles de jour en jour plus perfectionnées
circulent sur les routes et s'emploient aux tra- ou sous 1ïufluence d'événements politiques, de
vaux auricoles ainsi qu'aux diverses entreprises mesures administratives ou de crises économi-
illdustl~{'lIes ou aux travaux publics. A l'exa- llues ; mais l'exode ne s'est jamais complètement
men, on relève uu mélange hétérogène de sujets anèté ct, mème pendant la récente guerre du"
rifains de la zone espagnole, de « Sahraoua » Hif, de nombreux effectifs de la zone espagnole
des régions tafilaliennes et, enfin, d'individus sc trouvaient encore en A l g é r i e . .
provenant d'autres régions du Protectorat fran- Ce n'est plus seulement 1'0ranie qui reçoü
çais, surtout du Maroc oriental. Ces travailleurs et utilise le flot marocain; on voit celui-Ci
saisonniers forment une population flottante s'étendre jusque dans le département d'Alger
numériquement importante, obéissant à des cou- d'où il était autrefois tenu éloigné par la pré-
tumes, encore mal connues de nous, qui leur senee d'une abondante main-d'œuvre kabyle.
permettent de se retrouver régulièrement, d'une II-- La main-d'œuvre marocaine est saisonnière,
, année à l'autre, en un mouvement déterminé c'est-à-dire qu'elle afflue au moment de certains
par la situation économique locale et le marché ITavaux agricoles (piochages, moissons, ~tc.),
algérien de la main-d'œuvre. mais ses courants n'obéissent à aucune règle éta-
4 Ce courant d'immigration remonte aussI blie de propos délibéré et on doit même avouer
loin que les souvenirs des générations actuelles. qu'elle a été utilisée jusqu'ici, sans qu'on se
On doit même penser qu'avant de venir chercher soit soucié de la connaître de bien près, ni, 'à
du travail en Algérie, les populations de l'ouest pl us forte raison, de la régulariser. C'est ainsi
et, principalement, les éléments montagnards des llu'on a encore conservé l'habitude, datant de
Beni-Snassen et du Rif, fournissaient des contin- l'époque à laquelle la France n'avait pas pris
gents militaires aux rois de Tlemcen ; il Y a là pied dans son Protectorat de l'ouest, de désigner
lin point d 'histoire qui ne parait pas avoir été indifféremment tous les travailleurs èn cause
fixé de façon précise. sous le nom de « Marocains )) (1) ou, parfoÏi, de
Mais c'ést surtout depuis la conquête fran- Beni-Snassen, comme cela se faÏ'sait vers 1900,'
çaise de l'Algérie que le mouvement est devenu bien qu'ils proviennent, les uns d'un Tafilalet
intense et soutenu, et qu'il a pris son caractère longtemps insoumis, d'autres, d'un Maroc hier
affirmé de contribution à la mise en valeur du encore dissident, ou d'autres, enfin, d'une zone
pays. étrangère. Les employeurs utilisent des Il Maro-
On sait, en effet, que le défrichement cains Il, et c'est tout ce qu'ils savent. Tout au
d'une grande partie des terrains de colonisation plus ont-ils conscience de la région d'origine
en Oranie a été commencé par la main-d'œuvre de leur main-d'œuvre, en raison de la spéciali-
-i sation connue de celle-ci : Tafilali pour les tra-
espagnole. Mais celle-ci s'est rapidement fixée
!o\ur des propriétés ainsi acquises par un travail vaux de puits ; Sahraoua pour les moissons et
," Opiniâtre et n'a plus fourni d'effectifs suffisants dépiquages; montagnards du nord pour les dures
"',- pour les travaux pénibles de la terre. D'autre entreprises de piochage, de défrichement, etc.
part, l'élément indigène local, souvent refoulé Il apparatt que, parmi ces contingents, l'élé-
par le flot européen, était peu résistant à la ~cnt originaire du Rif espagnol tient une place
lùche et n'y montrait aucun entrain, préférant Importante, sans doute proche de la moitié. C'est
vivre paresseusement des maigres ressources de l'existence, en Algérie, de cette main~d'œuvre
son élevalYc. C'est ainsi que les étrangers de étrangère, en provenance d'une zone dâns la-
l'ouest, c~ntonnés dans un pays sensiblement quelle la France a eu à poursuivre récemment
plus arriéré, sont venus demander un complé- des opérations de guerre ct aux- mouvements à
ment de moyens de subsistance à la colonisation venir de laquelle il n'est pas possible de ne pas
algérienne en effectuant, avec leur endurance prêter attention, qui est à l'origine de la rédac-
bien connue, les travaux manuels les plus péni- tioll du présent travail.
hIes. Sans pouvoir toujours faire nettement la part
D'après les témoignages des anciens colons de chaque élément en présence, on . stefforcera
d'Oranie, il y a une cinquantaine d'années au d'étudier plus particulièrement le phénOmène de
Illoins que lé défrichement et les moissons y la transni~gration rifaine en Algérie, en utilisànl"-'
Sont exécutés paF, des équipes de travailleurs
« marocains Il. Cette coutume s'est perpétuée, ~
..
BULLETIN ~CONOMIQUE DU MAROC 315
A remanlucr qu'au moment, encore tout par cxemple, ont utilisé un personnel assez nom-
proche, où l'exode vers l'Algérie était interdit, breux. Mais la crise économique a atteint très
les Beni-Snassen n'pn traversaient pas moins la tôt ks mill(,l'ais rifains, ct il a fallu la réalisa-
rl'Onli(~re, quilles, aprl's avoir amassé leur pécule tioll du programme de réseau routier pour com-
annuel, à venir se présenter aux autorités admi- peIIS('1' un peu la situation mauvaise qui en résul-
nistratives dont ils dépendaient, pour y répon- lait. Au début de 1932, la route de Melilla-San-
dre de leur faute. Jurjo avait été goudronnée jusqu'à Azib-de-Midar
Depuis plusieurs années, on remarque, en pt ('lait empierrép jusqu'à la passerelle de l'oued
outre, la présence parmi les saisonniers « maro- ~ekol', à travers le pittoresque djebel Bou-Alma,
cains » oe gens en provenance de la région de cc qui l'l'présente de nombreuses journées de tra-
Taza ou encore de la Moyenne-Moulouya jusque vail. En dernier lieu, on reprenait les travaux
vers Midelt. sur le tracé amenant jusqu'à Ajdir et on y pro-
cpdait à l'empierrement.
Les uns, venant du nord, peuvent être com-
parés aux ftirains quant aux aptitudes et aux Mais, sur l'ensemble de la contrée, il faut
coutumes; les autrl'S forment un élément inter- bi('11 dire que cc ne sont là que débouchés iIifimes
médiaire, dépourvu de caractéristiques mar- par rapport aux besoins de la population.
quantes ct qui fait nombre avec des autres sujets Pendant les années déficitaires, le Rifain se
originaires de la zone française du Maroc. laisse tenter par les. facilités de crédit offertes et
il emprunte le plus souvent en marchandises car,
avant tout, il s'agit de se nourrir. Le taux des
1 intérêts est, en général, très élevé : 15 douros
à rendre pour 10 prêtés pendant trois mois ou,
Causes actuelles de l'exode saisonnier rifain. en semoule, 8 mesures à rendre en été pour 5
1
0
Particularités économiques du Rif reçues en hiver; ou, encore, 8 mesures à tendre
oriental. - Avec ses zones montagneuses et ses au dépiquage pour fi reçues à l'époque des mois-
plateaux souvent rocheux, ou arides par suite sons (soit après deux mois). Et, pour assurer la
d'une pluviométrie insuffisante, le Rif est un rigoureuse rent.rée de ces prêts, tes mmiiers dis-
pays de production inférieure, qui ne peut nour- posent de mille artifices dont le meilleur est,
rir convenablement sa population. souvent, de prendre les chefs de douar ou de
fraction comme int.ermédiaires intéressés sur les
En ce qui concerne plus particulièrement le rentrées.
Rif oriental, on constate que la zone de Melilla
elle-même est pauvre ct que, par exemple, la 2
0
Les salaires. - Dans la 'périodç oon8i-
plaine qui s'étend de Tistoutine jusqu'au pied de dérée, les salaires moyens, au Rif, varient de 3
Midar offre un aspect désolé, assez semblable à à fi pesetas suivant la nature du travail fourni,
celui de notre Maroc oriental, entre Guerdf et pour descendre, dans certaines zones, à 2 ou
Taourirl. De bonnes récoltes ne semblent pou- 2 pesetas 1/2 et, exceptionnellement, atteindre
voir être obtenues qu'autour d'Azib-de-Midar, 8 pesetas pour I('s ouvriers très spécialisé8 des
gràce aux eaux de l'oued Kert, dans la basse villes (mécaniciens, etc.). En Algérie, la moyenne
vallée de l'oued Nekor et de l'oued Rhis, puis a été nettement supérieure et, malgré la mau-
dans la baie o'Alhucemas, près d'Ajdir. On re- vais(' situation économique de l'année, elle de-
marque, en outre et d'une façon générale, que meure encore favorable à l'immigrant. Du reste,
les cultures fruitières complémentaires (figues et celui-ci désire surtout trouver du travail, possi-
olives) n'y sont que peu - 0l.!- pas - pratiquées, bilité qu'il n'a pas chez lui et, tant qu'il peut
à l'encontre de cc qui sc passe en Kabylie algé- satisfaire ce désir, l'exode demeure pour lui une
riehne. entreprise avantageuse.
Les produits de la culture et de l'élevage En 1932, dans la région de Marnia, toute
indigènes étant insuffisants, il resterait aux proche de la frontière algéro-marocaine, le
autochtones, pour améliorer leur sort, la res- salaire quotidien variait de 6 à 8 francs, avec, en
source de s'employer dans les entreprises de la plus, la nourriture; aux environs de Tlemcen, le
colonisation espagnole. Mais on sait que cette taux était de 9 à 10 francs sans la nourriture ;
dernière est très hésitante et c'est tout juste si puis il atteignait 12, 15 et même 18 dans les
on trouve, aux environs de Melilla, quelques contrées plus lointaines et pour des travaux plus
petites exploitations appartenant à la « Compa- pénibles. Mais, en 1931 ct durant les années
gnie espagnole de colonisation )) et quelques antéri(,lues, la rémunération s'affirmait nette-
autres fermes entre Monte-Arruit et Azib-de- ment supérieure : 12 à 14 francs à Marnia ou
Midar ; les plus prospères semblent être celles Tlemcen, puis, dans les environs d'Oran et plus
qui se trouvent installées sur la rive gauche oe à l'est : 16 à 18 francs pour les travaux de pio-
la Moulouya où elles ont pu bénéficier de l'exem- chage, 18 à 20 pour les travaux de cave et 20
ple ('t de l'expérience d('s exploitations françaises à ?i">, parfois, pour les moissons ou des entre-
d'en face. prises plus pénibles. .~ .. ~.. 1
qllé phu, loin. La rémunération, pOlir un hf'c- Malgl'(~ tout, et même il salaire égal, l'Al-
tarf' de moisson, n'a guère dépassé 8n francs, ('n g(~l'ie eX(,l'ce sur )P Hifain une attirance profonde,
Ig:h ; mais dIe atteignait I:W frallcs, ct plus, grilcl' au prestige d(' sa colonisat ion ancienne et
au cours des années précédentes. Ce système per- ~orissanl~' aillSi qu'au confort de ses exploita-
met aux intér('ssps d'augmenter sensiblement tIOns agl'lcoles. Habitant un pays où la surveil-
leurs gains. lance administrative était, tout récemment en-
Si on ajoute que le Rifain se nourrit relati- e.ore, étroite ct sévère, l'intéressé quitte volon-
vement à peu de frais, on comprendra qu'à cer- tIers pour une courte période qui est pour lui
taines époques il ait pu réaliser des économies ur~e. véritable détente, ses paysages désolés et son
importantes d que la connaissance de cette situa- mIlIeu trop fermé. Quand on questionne un
\.ion, fi l'intérieur nes tribus, ait influé sur le TWain déjà habi tué à l'exode, on se rend bien
mouvement n'exode. Normalement, et pour une compte des mobiles qui le poussent vers l' Algé-
saison de travail (3 fiG mois), un ouvrier peut l'il' : travail certain pt hien rémunéré, bons trai-
. '
economlser 1.000 à 1.:)00
". f rancs; maiS,
' pour IJ;IlH'llts ()p. l~. part des employeurs et des auto-
celui qui se prive ou qui réussit à ne pas chÔmer l'Ités, posslbIlü(> dl' réaliser des économies en
au cours ne son séjour en Algérie, cc pécule est vue du retour au pays ; tous semblent très satis-
encore plus élevé. D'autre part, certains immi- faits de leurs déplacements antérieurs; ils s'éten-
grants néclarent avoir rapporté durant la période dent avec complaisance sur les conditions de la
des gros salaires, un capital de 3.000 à 4.000 vie. algérienne qui leur paraissent très favorables
francs. et, I~S se mon!rent heureux d'en rapporter un peu
d aIsance. Meme si le taux cles salaires leur cause
D'une façon générale, on peut admettre que une certaine déœption, comme c'était le cas en
le travailleur économise environ la moitié de son 19 32 , ils savent s'en contenter et bien peu ren-
salaire, l'autre partie étant dépensée pour la trent chl'z eux avant l'époque normale.
nourriture ct pour les déplacements d'un chan-
tier à l'autre (1):
Les économies sont rapportées, le plusfré-
quemment, par les intéressés eux-mêmes; il n'y n
a que très rarement des envois par la poste ; mais
des Rifains, choisis parmi ceux que l'on connait Conditions et mode de formation des contingents
comme solvables, sont parfois chargés, par leurs
compatriotes et à l'occasion d'un voyage de de saisonniers rifains,
retour, de servir d'intermédiaires entre les tra- 0
vailleurs et leurs familles. Ces courriers (req- 1 Origine et situation sociale des immi-
qâs) portent les nouvelles aussi bien que l'ar- grants. - Le contingent de travailleurs rifains
gent. Ce dernier est toujourF. conservé en billets l'st aliment.é, presque indistinctement, par toutes
français ('1, le change s'en fait généralement à l~s catégOrIes de la population, suivant la situa-
Selouan, Nador ou Melilla. tion ,du moment de chaque famille. Beaucoup
se disent propriétaires de divers morceaux de
Si l'on admet, comme cela sera exposé plus terrains exploités, en leur absence, par leurs
loin, que 30.000 à 3G.ooo individus viennent cha-
parents. Ils sont, indifféremment, mariés et
que année, faire une saison de travail en Algé-
chargés de famille, ou célibataires ; et ils entre-
rie, on peut conclure qu'une somme de 50 mil-
prennent ce voyage un peu à tout âge. Les vieux
lions environ entre dans le Rif oriental, chaque
sont assez rares ; beaucoup plus de jeunes âgés
année, pour en améliorer l'économie.
de 17 à 20 ans ou parfois moins encore . mais
la grande majorité est d'un âge moyen, ~orres
30 L'attrait de l'Algérie. - On peut donc pondant à la pleine vigueur de 1'homme.
poser que les immigrants rifains viennent tra-
vailler en Algérie, poussés par le besoin et le En ,consultant les renseignements statisti.
désir d'améliorer leur sort. ques qUI ont pu être recueillis au cours d'une
Pourquoi ces gens du Nord ne vont-ils pas :mné~ entière et sur un des points de passage des
demander une amélioration de leur sort à la zone Imml~rants, ~m constate que sont représentées,
française du Maroc ~ Effets d'une longue habi- parmi ceUX-CI, toutes les tribus situées à l'est
tude, sans doute, mais aussi besoins moindres d'Alhucemas et de l'oued Rhis. Le contrôle dont
de main·d'œuvre et salaires proportionnellement il ~'agit, n'ayant pu être opéré sur la totalité des
moin,s élevés. Toutefois, on peut signaler que vOIes d accès, et, d'autre part, chaque individu
c('rtams colom algériem ont acquis des domai- ve,nant et retournant fréquemment plusieurs
nes dans le Protl'ctorat voisin et que, habitués à fOlS, au cours de la même année, il est difficile
l'('('ourir ~ la main-cl' œuvre rifaine pour leurs de donner une valeur absolue aux chiffres.
travaux, Ils tentent actuellement de dériver le Cepen.dant, on peut établir que les tribus qui
courant d'exode vers leurs nouvelles propriétés, fourmssent le plus gros apport par voie de terre
dans la mesure de leurs besoins. sont les Beni-Touzine, les Metalsa et les Beni-
B~:m-Yahi ; viennent ensuite, souvent à peu de.
différence près, les Beni-Oulicheikh les Beni-
(1) On remarque que, d'une laçon presque absolue le Rltaln ne
procède à aucun achat en territoIre alltérlen avant de reg~gner son pays
Ouriaguel, les Ouled-Settout, puis le~ Kebdana
et qn '1\ dépense tnntes ses économies dans la zone espagnole. tout proches de la Moul9uya,
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
Population indigène du Rif oriental la durée du séjour en Algérie est, avant tout,
fonction des possihilités rencontrées pour s'y
employer et, Irès variable de l'un à l'autre, elle
(Extrait du recensement officiel espagnol apparaît comme le résultat cl 'un compromis
de J!P7-1928) entre le besoin de chacun de gagner de l'argent
et les moyens qui lui en sont laissés. Certains
CHIFFRE
individus s'emploient successivement à la série
ZONES TRIBUS
de la population (1)
complète des travaux saisonniers agricoles: pio-
chage des vignes, défrichements, moissons plll8
- ou moins précoces suivant la région, vendanges,
clc. D'autres, par contre, rentrent chez eux
Melilla Beni-Touzine .. 27.400
Metalsa . 11.300 après l'accomplissement d'un seul cycle, quitte
Beni-Saïd .. 19.800 à revenir à nouveau dans la même année. Le
Ouled-Settout . 5.900 caractère de chacun, ses besoins'propres, la situa-
Beni-Bou-Yahi .. 13.100 tion de sa famille et de ses récoltes en tribu sont
Beni-Sidel . 14.900 autant de facteurs qui règlent la conduite de
Beni-Oulicheikh . 10.500 l'émigrant rifain. Hahituellement, ces travail-
Beni-Bou-Urour . 8.800 leurs étrangers font en sorte qu'un membre de
Quebdana . 17.000 leur famille demeure au pays pour y diriger les
Temsaman . 21.900 travaux pendant leur absence; et c'est ce qui
Beni-Chikeur . 14.200
Beni-Bou-Gafar .. 5.900 permet à certains d'entre eux de prolonger Œeur
Mazouza . 18.100 séjour en Algérie jusqu'à huit ou dix mois ou
Tafersit . 5.200 de demeurer absents plus longtemps encore, s'ils
ont trouvé un embauchage qU'lis jugent oppor-
194.000 tun et avantageux de conserver.
Alhucemas (2) •• Belli-Ouriaguel . 45.700 Les départs du douar s'effectuent, soit iso-
• Gueznaïa . 19.300 lément, ou, plus souvent, par groupe .de deux,
trois et plus et, quelle que soit la s8.ison, grâce
65.000 au mouvement incessant de va-et-vient entre Rif
et Algérie, les intéressés se trouvent bientÔt en
nombre pour poursuivre leur voyage. Ce mou-
(1) Chiffres arrondis.
vement leur permet, d'autre part, d~être ren-
(2) Du secteur du Rif. seignés progressivement sur l'état du marché
de la main -d'œuvre et le développement de 'la
Ces indications sont données sans tenir l'1aison del'1 travaux, au moment considéré, et,
f°lD.pte du fait que les travailleurs saisonniers de souvent, d'avoir del'1 indications sur tels de leurs
a Zone immédiate de MeliUa s'embarquent dans contrihutes les ayant devancés. Ce n'est do~c pas
Ce port, directement pour Oran, et il est probab~e àl 'aveuglette que les ouvriers rifains se pré-
lue les effectifs fournis par le~ Mazuza, les Ben~ sentent en Algérie ; et ce sont, sans doute, les
Sfrour , les Beni-Sidel les Bem-Gafar et les Bem- renseignements ainsi échangél'1 en cours de route
1aid sont du même ~rdre de grandeur. ~ar ail- qui lel'1 aiguillent de préférence vers telle ou telle
eUrs, si on compare le nombre des émIgrants région algérienne. D'une année à l'autre, en
~hnt il s'agit avec le chiffre,?e la popula~ion de effet, les intéressés ne reviennent pas systéma-
aque tribu, on peut étabhr que certames de tiquement chez lel'1 mêmes employeurs, ni, dans
Celles_ci envoient, approximativement, le quart 'les mêmes communes. Ce cali ne se produit,
Ou le cinquième de leur population totale cher- généralement, que s'ill'1 sont attachés à un
cher du travail en Algérie; cela paratt être le cas, Il chef)) demeuré sur place.
not~rnment, des Oulad-Settout, des Metalsa et. des A signa'ler encore que pour sa nourriture
eenI·Oulicheikh, pour ne parler que des trIbus et son transport en cours de voyage, le travail-
tnpruntant plus volontiers la route terrestre et leur saisonnier a besoin d'une certaine avance
SUI' lesquelles des détails plus précis ont pu être en argent. Quand il ne la possède pas, ce qui
reCueillis. n'est pas rare, il est obligé d'avoir recours à
2
0
Circonstances du départ. - Depuis si l'emprunt auprès des usuriers juifs dont il a déjà
été parlé.
d~ngtemps que se renouvelle le phéno~ène
d e:tode saisonnier, nul n'ignore, dans les trIbus
U Rif, les possibilités de gain offertes par la ~o Conditions générales des déplacements.
COlonisation algérienne. Aussi est-ce spontané- - Les multiples voie!\ empruntée!! par ~es saison-
~e~t, au gré de l'état d'esprit de chacun et des niers, au départ de leur douar, convergent vers
lCflCultés économiques familia'les du moment, des itinéraires principaux, couloirs d'allées et
que tels individus se décident à émigrer. venues déterminés par l'expérience des anciens
D'une façon générale, on ne peut pas dire et fixés par la coutume, sous réserve, cepen.dant,
~e les émigrants quittent leur pays avec l'idée des modifications récentes résUltant de la vulga-
a êtée d'acquérir un capital déterminé pour, n.sation des transports automobiles et de la sou-
USlIitÔt, rentrer dans leur tribu. Au contraire, mission à l'Espagne.
BULLETIN ~CONOMIQUE DU MAROC
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Mai 1931 1.017. 1.512 4052 578 786 52 2140 53 27 313 » 610 6405 181 6.~
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Sl'plembl'C - . .. . 138' 163 202 165 81 212 24040 122 14040 138. 152 » 82 4 1.8401
Octobre -. . •• 308 i 122 70 189 122 311 205 3340 2406 280 1406 840 1740 » ll.691
Novembre -. ... 4048 1 260 93 199 212 99 2840 193 385 209 67 203 277 12 2.~
Décembre - . . .. 4097 Hl 173 176 2240 640 537 211 180 263 57 1 2640 348 » S.l....
Totai de 1931.. S.5404 3.284 1.532 2.215 2.537 1.213 2.364 1.341 1.315 1.593 761 1.415 2.0651---s36 --;:;5 1
Janvier 1932 .... 287 163 183 137 265 96 228 281 1 511 S16 62 284 266 » 3.0,!!
Février 65 72 68 48 76 1340 740 86 1 243 39 81 140 55 » 1.0....
Mars 133 46 112 137 80 79 148 50 1 265 160 68 62 940 » 1.40340'1
Avril 403 1S 96 240 58 90 73 51 141 83 » 69 217 29 98
Mal 1.7400 339 4036 57 166 252 909 132 229 1.279 44 632 1.397 719 8·~l
Juin 130 29 101 29 62 87 54 109 137 66 42 17 79 » :::
JUIllet 83 3 100 30 19 64 77 119 286 60 56 41 33 12 ~'u
Août 77 95 154 138 126 16 S16 289 290 222 20 137 171 99 2. ~
Septembre 138 241 90 640 67 204 179 111 185 260 72 227 68 71 l,II~:
Octobre 162 2 70 31 408 124 64 87 117 238 120 56 159 46 1.S.....
Novembre 602 42 341 » 32 238 221 238 154 411 148 292 659 108 3.4086
lIécembre 622 62 700 3 16 296 569 112 134 457 220 246 427 172 4.036
Total de 1932.. 40.082 1.lO7 2.ID 698 1.015 1.670 2.91211.665 2.692 '3.591 933 2.077 3.625 1.256 ;;::;;
1
C'est ainsi qu'autrefois,. un courant non ports automobiles, les points principaux de raS'
négligeable empruntait le territoire de la circons- semblement sont : Melilla, Nador puis Selouatl
cription de Taourirt, pour suivre, ensuite, lIa et, par les divers renseignements recueillis, o~
grande artère médiane aboutissant à Oujda. Il peut évaluer leur importance à la moitié, en"li
s'agissait alors de tribus non soumises aux Espa- ron, du chiffre total des émigrants empruntaJl
gnols. Le chiffre des passages par Taourirt a la voie terrestre. L'autre moitié est composée
diminué considérahlement, pour se fixer vers de ceux qui préfèrent recourir au voyage à pied,
3 à 400 en 1930-1931 ; et ~l porte sur des Metalsa mode de locomotion sans grand avantage éconO"'
et des Beni-Bou-Yahi, dont les territoires sont, mique, car on perd, en temps et en nourriture,
en quelque sorte, orientés géographiquement l'équivalent du prix de transport en autobU'
vers cette région du Protectorat français. (12 à 15 fr., de Melilla à Oujda). Aussi peut-OP
A l 'heure actuelle, on peut affirmer que la supposer que, ce faisant, les intéressés se don'
quasi-totalité des immigrants rifains recourant à nent, avant tout, comme but d'échapper pl~s lS
la voie de terre nous parvient par la Basse-Mou- sûrement aux formalités du contrôle admin n'
louya, qui est franchie au pont international de tratif instauré pour la traversée de la zone fra '
'la route de Berkane ou aux multiples gués situés çaise et la pénétration en Algérie.
en amont 011 en aval. Une partie du contingent n existe encore un autre mode de voyage
de saisonniers voyage, en effet, à pied et tra- pour les saisonniers rifains ; c'est le transpoii
verse le Maroc oriental français en coupant au par mer, utilisant la liaison directe établie en~
plus court ; les autres utilisent les autobus qui Melilla et Oran. Ce courant est assez important,
circulent dans la zone voisine et dont les itiné- on peut l'évaluer, dans ces dernières années, ~u
raires établissent des liaisons parallèles à la côte, quart, environ, de l'immigration totale. Le p~
nrainant tout 'le Rif oriental de Dar-el-Kebdani moyen de la traversée est de 50 à 60 francs. C' le
à Nanor, par exemple, puis, encore, de Midar là une somme bien plus élevée que pour
ou de Tafersit à Selouan, D'autres services, qui voyage sur route ; mais les intéressés y retrOdU-
effectuent régulièrement le trajet Melilla-Oujda vent l'avantage d'être déposés au cœur même e
par le pont international et Berkane, collectent l'Oranie,
ensuite tous ces courants latéraux. Avant de quitter le Rif, l'émigrant ne man-
On peut ainsi avancer qu'en ce qui concerne que pas, cependant, de se munir auprès dei
les usagers de la route et des moyens de trans- bureaux « d'intervenciones li d'un passeport noJl
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
Par
~
Par
- en
Algérie
1
à Oran Total Total
i à Berkane Berkane Oran
1
1
.4nnée 1931 1
Année 1932
Janvier ...... , .. ' . 3.079 1.209 4.288 1.662 157 1.819 + 2.489
1.055 546 1.601 4.504 226 4.730 - 3.129
Février ........... 4.251 - 1.781
Mars ........... · . 1.434- 1.026 2.460 4.038 213
1.577 3.630 327 3.957 - 2.294
Avril ............ 987 590
9.500
Mai .............. 8.331 2.794 11.125 1.456 174 1.630 +
942 540 1.482 2.598 323 2921 - 1.439
Juin ••••• * ••••••• 668 6.576 - 5.197
Juillet ........... 973 419 1.392 5.908
3.149 2.474 871 3.345 - 196
AoiH ............. 2.150 999
1.220 4.783 - 2.199
Septembre ....... 1.977 607 2.584 3.563
2.022 3.278 789 4.067 - 2.045
Octobre .......... 1.324 698
Novembre ........ 3.486 1.136 4.622 1.328 401 1.729 + 2.893
Décembre ........ 4.036 704 4.740 891 195 1.086 + 8.654
41.042 35.330 5.564 40.894
Total de 1932 .. 29.774 11.268
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BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
lffinne également, dans cet ordre d'idées, que deux pays en présence, a som/ent dépendu de
es cars espagnols \l'nant du Rif s'arrêtent fré- la situation politique dans le Hif et des événe-
luemment, aprc's avoir dépassé Martimpre), et ments militaires de la pacification. Les opéra-
iébarquent leur monde au milieu de la route afin lions de 19:~1t-19:1:-) et 19:16, par exemple, ont
,1u'il puisse se dispen:er dans la campagne et provoqué une telle raréfaction de travailleurs
:ranchir la frontière à sa guise. C'est ce qui ri fai ilS en .\ Igérie, que les colons d 'Oranie ont
lXplique, comme le font ressortir diverses éva- manqu(; de la main-d'œuvre qui leur était néces-
luations, que le quart, seulement, de l'effectif saire ct qu'il en était résulté une hausse fantas-
~ntrant en Algérie par la voie de terre parvienne liqne des salaires jonrnaliers, lesquels purent
,ans le périmètre d'Oujda où il lui est difficile de alors, atteindre 30 francs. En ce temps-là, de~
,e SOustraire au contrôle sanitaire. émissaires-recruteurs étaient envoyés d'Algérie,
afin de ramener les équipes qui faisaient défaut
d' 4° Les effectifs et leurs variations. - On doit dans les exploitations.
Ire, tout d'abord, qu'il a été assez difficile de
raSsembler des éléments numériques sûrs pour Cette période troublée avait, du reste, amené
Une statistique de l'immigration rifaine. Comme il prendre des dispositions spéciales à l'égard des
~n l'a vu, en effet, les intéressés se souslraient intéressés, anssi bien du côté français 'que du
tout contrôle dans la large mesure où ils le côté espagllol ; mais, depuis, et en ce qui con-
peuvent et, sur les chantiers algériens, on cons- cerne la zone voisine notamment, il semble
.ate que les emploveurs commettent des erreurs qu'aucune entrave ne soit apportée a,u libre jeu
Incroyahles dans' 'l'appréciation de l'origine de l'exode saisonnier. Les autorités· du Rif' ne
e~hnique rIe leurs ouvriers. Sous le terme géné- sont pas, en effet, sans se rendre compte des
tique de « Marocains », on confond les Rifains hienfaits réels apportés par ce mouvement à
aVec les ressortissants français et il a fallu une l'économie de leur zone. Les chefs indigènes le
application soutenue et une grande prudence favorisent nettement et certaines personnalités
Pour aboutir aux chiffres dont fait état ce tra- le représentent même, volontiers, comme une
Vlil. soupape de sûreté pour les périodes de crise
économique.
Jusqu'à ces dernières années l'exode rifain,
el} p1us des facteurs économiques propres aux (A suivre.) Louis Mn.L10T.
C'est ainsi que les huiles de soya, pures ou mélan- Organisation des débouchés.
gées avec toute autre huile comestible, sont frappées d'un
droit qui ne peut, en aucun cas, être inférieur à a) Marché intérieur. - La consommation des fruits
15 7 fI'. [Jo par quintal ; les huiles alimentaires d'ara- frais el consenés du Maroc doit pouvoir être augmentée.
chides d'un droit de ,3 francs; les huiles alimentaires Il convient de noter, à cet égard, que nous sommes
de lin d'un droit de 88 francs. encore importateurs de :
Des taxes analogues et du même ordre de grandeur En 1932 En 1933
Ont été établies au Gabon par le dpcret du 10 mars
1934. Citrons, oranges, manda-
rines . 1.500.000 kg. :1.450.000 kg.
Enfin, le Gouvernement général de l'Algérie, pour Raisins frais . 46.000 :19.000
ehn~ourager les producteurs il améliorer la quali.té de leurs Pommes et poires . 1.600.000 2.517. 000
ulles d 'oliyes accorde, cette année, une pnme de 20 Pêches . 31.000 36.000
francs par quintal d'huile d 'oliyes pure titrant moins de Melons et pastèques . 60.000 »
~n degré d'acide oléique, extraite des olives fraîches par Bananes . 2.800.000 3.250.000
es moyens mécaniques et n'ayant suhi aucun traite- Fruits divers . 343.000 :136.000
Illent chimique. itaisins secs . 236.000 187.000
Amandes . 38.000 80.000
Pruneaux . 158.000 136.000
Conserves : confi ture et
gelée . :168.000 365.000
LA PRODUCTION MARAICIlÈRE
b) Marché français. - Le contingent, pour les pri-
ET FRUITIÈRE MAROCAINE. meurs, est de 137.000 quintaux; il est possible que des
discussions prochaines permettent, au Gouvernement
marocain, de le faire augmenter. Mais, il n'en demeure
pas moins vrai qu'il ne sera pas extensible à l'infini et
. La comparaison des produits hruts des deux der- que pour donner toutes satisfactions nécessaires aux pro-
rières années fait apparaître, d'une manière tangihle, ducteurs de la mélropole et de ,l'Algérie, le Maroc se
a place que ces productions tiennent dans l'économie verra uaisemblablel1lent réclamer, d'une part, des con-
Illarocaine : tingents par nature de produits el, d'autre part, des
19 33 interdictions d'expédition à certaines époques
L'administration a, autrefois, il est vra.i, accor~é Ces débouchés sont sans doute extrêmement limités.
son aide pour la création d~ ca~es coop~rilt1\eS, ma~s Ils existeut cependant ; l'exl'mple fourni par la Cave
la construction de ces caves n a faIt que sUivre la constI- coopémtive de Berkane, qui vient de vendre 5.000 hecto-
tution des vignobles. litres de vin au corps d'occupation d'Indochine, le
prouve bien.
Par ailleurs, poursuivant dans toules les br~nches
de la production agricole. une polit.iqu,e de qualIté, le Il ne semble pas, par ailleurs, que les producteurs
Gouvernement ne pouvaIt se. ~éslIlteresser du. seul métropolitains puissent prendre ombrage des efforts
moyen qu'avaient le~ petits \I.tI~~I.teurs de fabrIquer que nous pourrons faire pour conquérir des marchés
des vins bien constItués et YllIlfIes selon les règles tels que ceux de l'Afrique occidentale et de l'Afrique
œnoloaiques modernes sans lesquelles, en Afrique du (''luatoriale françaises, dont le ravitaillement exige des
Nord, "on ne peut obtenlr que des breuvages innom- vins à haute teneur alcoolique qui, précisément, ne
mahles. peuvent être produits en France.
(Juels ont été les résultats d'une telle politique ?
La Belgique, la Suisse, pour ne citer que les pays
Alors que dans certains pays, dans .le Midi ~e la les plus proches, peuvent et doivent nous accorder, de
France et surtout en Algérie, les plantatIOns de VIgnes même qu'aux autres nations, les contingents de vins
prenaient dans les années. qui sui.viren.t la, guerre, directement proportionnels :. la valeur des produits
l'allure d'une véritable fohe colleclive, Il n en a, à (lU' elles nous ycnden t. fO
aucun moment, été de même ilU Maroc.
Il est certain, par ailleurs, que les bruits de prohi- Mais, de telles exportations ne seront possibles que
bition qui ne cessent de circuler dans le pays, ne sont si nous parvenons à produire à bas prix des vins d'excel-
pas étrangers à la recrudescence des plantations cons- lente qualité courante.
tatée depuis trois ans.
Quoi qu'il en soit, nous assistons, aujourd'hui, IMPORTATIONS DES VINS
sur le marché local à l'élimination des vins étrangers
par les vins du pay's et, cela, au prix seulement d'un ( en hectolitres)
droit de douane extrêmement faible (7 I/~ % ad valorem).
C'est un résultat intéressant: il serait, en effet, malaisé
de citer une autre branche de la production marocaine
qui puisse, dans les circonstances présentes, se contenter PAYS 1930 1931 1982
d'une protection aussi faible.
1
A moins d'un renversement bien improbable de SUISSE. - Vins en f11ts : 170 francs jusqu'à J3 0 •
la situation métropolitaine, c'est sur les marchés colo-
niaux et surtout sur les marchés étrangers que les viti- ,Les importations qui bénéficient des autorisations
culteurs marocains seront dans l'obligation de placer spécial~s créées par l'arrêté du
4 novembre 1933 , payent
leurs excédents de vins. un drOIt de 117 fr. 60 seulement.
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
Travaux en cours ou à exécuter Jusqu'au début de 1936. Fcdala. - Les travaux destinés il l'accl's ct il la récep-
tion des pétroliers sent il peu prt's terminés. Il reste à
Routes. - Les dépenses d'établissement des routes achever ou à faire des travaux intéressant surtout la
principales et secondaires s'élèvent, au 31 décembre 19 33 , pèche, notamment une cale pour sardiniers, un quai pour
il fa20 millions environ pour une longueur totale de 6.fauo chalutiers, et à parfaire l'éclairage électrique.
kilomètres envircn. Elles ont été couvertes par : Le total des dépenses au ICI' janvier 1934 est d.e
35 millions et demi environ et il reste à dépenser enVI-
Budget ordinaire, :15 millions; ron 1 million et demi, soit au total 37 millions, dont
Emprunts, 161 millions ; 14 mil. 3 de capital-aeLions ou obligations de la Com-
Fonds de réserve, 180 millions; pagnie du port, 8 mil. 3 fournis par un emprunt à la
Caisse spéciale, 36 millions. Caisse des dépôts et consignations, 9 millions de sub-
vention du Gouvernement chérifien et 5 millions environ
Les ressources restant disponibles en 193/, et 19 35 d'avances diverses de la compagnie, remboursables avec
sont d'une vingtaine de millions. ou sans intérêt.
Principaux travaux qui pourro~t êtr.e terminés au
lJébut de 1936 avec les ressources dIspombles : Casablanca. - Les travaux de la jetée Delure sont
Houte de Ksiri à Ouezzane ; maintenant arrêtés. I.a jetée a une longueur de 2.450
Plateforme de la route de Meknès il Petitjean par la mètres qui est suffisante pour les besoins actuels.
vallée du R'Dom (manquera l'empierrement d'une di- A l'enracinement de la jetée transversale, on termine
zaine de kilomètres); les murs de quai. Le nouvel outillage de manutention
des charbons est prêt à entrer en service. On poursuit
Route du Zegotta aux chantiers du TseHat ; l'installation d'un parc à goudrons, permettant la récep-
Amélioration de la route de Fès à Ain-Aicha et au tion des produits en vrac.
Haut-Ouerrha ; Les ressources disponibles permettront l'exécution
Route de Fès à la Haute-Moulouya jusqu'à l'ain des travaux ou fournitures suivants jusqu'à la fin de
Merja ; 1935.
Route de Fès à Imouzzèr, dans la partie en plaine; 1° Achèvement de l'aménagement du môle du Com-
Route d'Ifrane à Azrou ; merce, qui sera pourvu de dix nouvelles grues électri-
Construction d'un pont sur l'oued Serrou, entre ques, de 5.000 mètres carrés de nouveaux magasins,
d'un hangar aux primeurs, d'un magasin aux alcocJs,
Khenifra et Tadla ; de la bouverie du lazaret vétérinaire, de bâtiments pour
Route de Marchand à Khemissèt sauf les ponts sur le parc aux inflammables, d'une bascule charretière,
les oueds Grou et Bou-Regreg et l'empierrement sur une d'ulle bascule wagonnière et d'égouts complémentaires.
quinzaine de kilomètres entre Merzaga et le Bou-Regreg ; L'éclairage électrique sera sensiblement renforcé et amé-
Route de Tiflèt à Oulmès sauf les quatre derniers lioré.
kilomètres et l'empierrement sur une douzaine de kilo- 2° Installation d'un nouveau port de pêche et, no-
mètres; tamment, d'une halle aux poissons.
Route de Rabat au Tadla, sera terminée en plate- 3° Continuation, jusqu'à fin 1935, des travaux de
forme jusqu'à Fquih-ben-Salah ; un pont sera construit déroctage et dragage complémentaires avec deux piIcn-
sur l'Oum-er-Rebia, à Sidi-Aissa ; neuses, une drague et deux pontons à benne preneuse.
Route de Chichaoua vers Chemaia jusqu'au pont de 4° Installation du radiophare d'El-Hank.
Khelouat sur l'oued Tensüt ; Le total des dépenses faites au 1er janvier 1934, pour
Route de Marrakech à Taroudant par le Tizi-N'Test, le port de Casablanca, est de 583 millions et il reste à
sauf empierrement et chargement de certaines sections ; dépenser, en 1934 et 1935, une quarantaine de millions,
Route de Marrakech à Ouarzazate; soit au total 623 millions presque entièrement fournis
par des emprunts du Gouvernement chérifien.
Route d'Agadir à Tiznit (sauf empierrement de quel-
ques kilomètres). Mazagan. - Construction d'un hangar métallique,
J'ajoute que l'élargissement à 7 mètres et le repro- déroctages et dragages.
filage de la chaussée de la route de Casablanca à Rabat, Les dépenses faites au 1er janvier 1934 s'élèvent à
déjà exécutés sur la moitié de la longueur de la route, 17 millions,. auxquels s'ajoute 1 million de dépenses à
seront terminés dans un an environ. faire en 1934-1935.
.-
Safi. - On poursuit la construction des quais et
terre-pleins, et l'outillage de ces quais, ainsi que les dra-
PORTS. - Port-Lyautey. - Les jetées de Mehdya sont gages d'approfondissement et divers aménagements inté-
terminées. Il reste il poursuivre l'amélioration des fonds rieurs (appontement pour les pêcheurs, cale de halage,
du Sebou par calibrages et dragages, et divers aménage- ouvrage de protection contre les crues de l'oued Pacha,
ments dans le port (chaussées, électrification, clôture défense du terre-plein sud).
douanière, voies ferrées, cale de halage). Les dépenses faites au 1er janvier 1934 s'élèvent à
I.es dépenses faites au 1er janvier 1934 s'élèvent à 147 millions; celles à faire en 1934-1935 à 18 millions,
263 millions et il reste à dépenser, en 1934-1935, 15 à soit au total 165 millions dont 8:1 fournis par des em-
di millions, soit au total :180 millions dont :170 fournis prunts du Gouvernement chérifien, :17 par la caisse spé-
directement ou indirectement par le Protectorat. ciale ou le fonds de réserve et 56 par l'O.C.P.
Rabat-Salé. - Il reste à renforcer et prolonger quel- Mogador. - Les dépenses faites au 1er janvier 1934
que peu les digues basses, à construire divers bâtiments s'élèvent à II millions plus 1 million en 1934-1935. .
(recette des douanes, magasin aux inflammables, parc à Agadir. - On achève de monter l'outillage et d'équi-
bestiaux), à faire quelques aménagements pour les chaus- per les carrières pour entamer les travaux de prolonge-
sées et voies d'accès et à établir des installations pour la ment de la jetée qui commenceront au début de 1935.
pêche. Les dépenses faites au 1er janvier 1934 s'élèvent à
Le total des dépenses faites au 1er janvier 1934 est 16 millions et il reste à dépenser, en 1934-1935, environ
de 117 millions et il reste à dépenser, en 1934-1935, 7 millions, soit au total :13 millions.
1\ millions, soit au total 1:11 millions dont II6 fournis Pour l'ensemble de son équipement portuaire, le
directement ou indirectement par le Protectorat. Maroc aura dépensé, fin 1935, I.:lSo millions.
BU LLETIN f;CONOMIQUE DU MAROC
HYDHAULIQUE ET ADDl'CTlONS n'EAU. - Le barrage du ;-)0 Les déficits d'exploitation du Maroc oriental, du
Beth est, à peu de chose près, achevé. Le canal principal Fès-Oujda el du Benguerir - Louis-Gentil, soit ~~ mil-
~Ie dérinltion est fait sur 22 kilomètres et sera prolongé lions.
JUsqu'à l'oued Tihili, au déhut de 1935. Au début de 1936, les dépenses d'établissement des
Le hal'rage du N'Fis Sl'ra achevé au pI'Ïntemps 1935. chemins de fer (autres que le T.-F.) atteindront donc
LI' canal de dérivatiou dl's l'aux de l'Oum-er-Hebia, près de ~.500 millions, dont:
entre Kasha-Tadla et Kasva-lidania, est en cours de cons- 320 millions foul'nis par les compagnies;
truction sur presque toute sa longul'ur et sera terminé 41 millions fournis par les mines de Bou-Arfa
fin 19 35. 2. 140 millions fournis par le Protectorat.
Tarifs de l'énergie électrique. (Je signale en passant que les tarifs de Berrechid,
qui sont les plus élevés de ceux des centres ruraux, vont
Les larifs moyens de vente de l'énergie électrique en êlre scnsihlement abaissés à partir du 1er juillet.)
France élaiellt, en 1931, de :
Du poillt de vue des usagers, ces tarifs supportent
Pour l'éclairage : aisément la comparaison ayec ceux de France et d'Al·
1 fI'. (iD dans les villes de plus de 100.000 habitants; :.:éric.
1 fI'. (;4 Ù 1 fI'. 68 dans les villes de 10.000 à 100.000
hahitan ts ; Néanmoins, je me préoccupe d'obtenir des abaisse-
2 fI'. :w dans les villes de moins de 10.000 habitants
ments en ce qui concerne la force motrice, en obtenant
qlle les diminutions de dépenses de l'E.KM. et des prin-
1'0111' la force molrice : cipales sociétés distrihutrices aient comme contre-partie
, frallc dans les grandes villes; ulle réduction des tarifs, non pas générale - j'insis~e
1 fI'. ()~ il 1 fI'. '9 dans les villes de 10.000 à 100.000 sur ce mot pour ne pas ('veiller de vains espoirs - malS
habitants; consentie - dans toute la mesure où le permettent les
, fI'. 21l dans les villes de moins de 10.000 habitants ; contrats de concession - sur les tarifs force motrice pour
Ces tarifs ont baissé, de 1931 à 1934, de 4 % en l'énergie livrée ù certains consommateurs notamment
moyenne pour l'éclairage ct 5 % à 6 % pour la force de moyenne puissance. '
motrice (hasse tension). .J'espère ainsi arriver à des réductions qui, dans
En Algérie, les prix de vente pratiqués en 1932 certains cas, pourront être de l'ordre de 8 à 10 %.
yariaienl : , En. même temps, je proposerai au Gouverneme~t
Pour l '4dairage, de 1 fI'. 50, dans les environs d établir, dans les seuls centres bénéficiant d'une dIS-
d'Alger, il 3 fI'. 14 dans les petits centres; t~ihuticn d'énergie électrique, une taxe de consomma:
Pour la force motrice, de 1 fI'. 23 à 2 fI'. 28. tl~n sur les huiles combustibles analogue aux taxes qUI
eXistent depuis 1930 sur les autres produits pétrolifères:
Au Maroc, les tarifs appliqués actuellement sont 11 est anormal, en effet, que le mazout _ produit quI
Pour l'éclairage : sera peut-être marocain un jour, mais qui pour le
Villes principales: 1 fI'. 45 à 1 fI'. 93 (1); momenl est entièrement étranger - bénéficie d'un
Centres ruraux: 2 fI'. 70 à 2 fI'. 93 avec une moyenne régime de faveur et, à la faveur de prix extraordinaire-
de 2 fI'. 80 ; ment bas faits par certains fournisseurs de matériel
également étranger, et aussi de promesses alléchantes
Pour la force motrice : sur les consommations et les frais d'entretien de ces
Villes principales : 0 fI'. 70 à 1 fI'. 17 (2); moteurs - promesses que l'avenir ne ratifiera peut-êt~e
Centr(,s ruraux: 1 fI'. 32 à 1 fI'. 55 avec une moyenne pas - que le mazout, dis-je, concurrence l'énergte
de 1 fI'. 43. électrique, produit presque exclusivement marocain et
français.
(1) Le. 1"'lx moyens de venlo du kwh. (tarlrs ménagers) sont moins Bien entendu, cette taxe ne serait pas appliquée dans
élovét d'onviron 15 % ot en baisse de 23 à 45 % depuis 1930. les centres ol' les huiles combustibles constituent la
(2) En baisse de 23 à 50 % depuis 1930. seule source d'énergie possible.
1. - PRODUCTION AGRICOLE
MODALITÉS D'ÉCOULEMENT DU BLÉ campagne précédente. Les licences revenant aux divers
POUR LA CAMPAGNE 1934·1935. exportateurs, sur la part globale attribuée au commerce.
sont distribuées suivant le même principe.
Le contingent des Iro et 2 0 tranches, soit 1.045.000
1° Stock excédentaire de blé tendre à exporter sur quintaux est réparti après un recensement effectué le
le marché mondial. - Ce stock est de 186.916 quintaux 20 août chez tous les détenteurs de blé, dans les ports
et entièrement entr~ les mains des docks-silos. Il ne par- et bureaux de sortie, ainsi que chez les minotiers. De l.a
ticipera pas à la répartition des licences de la campagne part revenant à chaque attributaire est déduite celle qu'il
1934-1g35 et devra être exporté, dans le plus bref délai a . obtenue à titre provisoire sur la première tranche, la
possible, sur le marché mondial conformément aux enga- différence représentant les quantités à sortir sur la
gements souscrits. deuxième tranche.
2° Surexcédent de blé tendre. - Constitué par le Si le chiffre des licences définitives obtenues aU
reliquat de la récolte ancienne sans affectation spéciale, recensement est inférieur à celui des licences obtenUes
il est d'environ 320.000 quintaux, dont 280.000 appar- à titre provisoire, le bénéficiaire est tenu de parfaire la
tiennent aux docks-silos et tIO.OOO au commerce. Ce sur· différence. L'administration fera souscrire à cet effet des
excédent suivra le sort de la nouvelle récolte à l'exception engagements garantissant la régularité des opérations.
d'une fraction de 150.000 quintaux, qui fera l'objet de L~ troisième tranche, soit 455.000 quintaux, est.
licences accordées en priorité aux docks-silos, suivant les rép~rhe après un recensement effectué le 20 novem-
modalités indiquées au paragraphe suivant. bre dans les conditions habituelles.
3° Répartition des licences pour le contingent de blé
tendre de la campagne 1931,-1995 - Préalablement à 4° Exportation sur le marché mondial ou dénatura-
tion. - La délivrance des licences sur contingent de
toute répartition, il est prélevé 50.000 quintaux sur le France et Algérie comporte, pour les bénéficiaires, les
contingent de chacune des tranches trimestrielles pour obligations ci-après :
être attribués en priorité aux docks-silos. Pour le sur-
plus, les modalités de la répartition, au prorata des 1° Exportation sur le marché mondial ou dénatu'
stocks représentés aux recensements sont maintenues. ration, avec autorisation de 40 quintaux pour 100 quin-
Le contingent de la première tranche': 590.000 quintaux, taux de licences ; ,
donne lieu à une répartition provisoire entre le com· 2° • Blocage en vue d'un report sur la campagne
merce et les docks-silos, basée sur les opérations de la prochame de 20 quintaux pour 100 quintaux de licences·
~.- ......
L'exécution de ces obligations sera garantie par des ARRllTÉ VIZIRIEL DU 21 JUIN 1934
engagements souscrits auprès de l'administration des (8 rebia 1 1353)
douanes.
Ces proportions peuvent (ltre augmentées ou dimi- relatif à l'application du contrôle technique
nUées si les résultats du recensement d'aot1t le justi- de la production marocaine à l'exportaüon.
fient.
50 Avantages à accorder aux blés de qualité. - Un
a~antage sera réservé aux blés de qualité lors de la AUTICLE Pl\EMIlll\. - L'exportation hors de la zone
lilstribution des licences, par l'attribution à ces blés, française de l'Empire chérifien des produits soumis au
(~'un coefficient de majoration, étant entendu que les contrôle technique institué par le dahir susvisé du 21 juin
licences supplémentaires ainsi accordées ne permettront 1934 (8 rebia 1 1353) est subordonnée, dans tous les cas
de sortir que des blés de force. Il convient, en effet, de à la vérification préalable de la déclaration d'expéditio~
Poursuivre, par ce procédé, la politique de qualité dans et à la délivrance d'un certilica t d'inspection.
laquelle le Protectorat s'est engagé et que réclame la
Illétropole. Pour les expéditions faites sur la France et l'Algérie
Il y a lieu, tou tefois, d'éviter qu'une semblable au titre du contingent, l'exportation est subordonnée
Ill esure ait une répercussion fâcheuse sur les cours des en outre, au visa d'un certificat d'origine. '
blés indigènes. C'est pourquoi il est décidé de limiter
à .10 % la majoration ci-dessus envisagée. D'ailleurs, la ART. 2. - Les déclarations en douane relatives à ces
direction générale de l'agriculture devra définir aussi expéditions doivent indiquer, indépendamment du nom·
rbapidement que possible les conditions auxquelles les bre des colis,.et du p?ids des produits présentés, la qualité
lés de qualité devront satisfaire et apporter dans cette exacte et, s il y a heu, la catégorie de classement.
définition toute la rigueur nécessaire. Pour les expéditions faites sur la France et l'Algérie
au titre du contingent, elles doivent indiquer en outre
6° Taxe de sortie. - Le dernier conseil du Gouver- l'origine de la marchandise. "
nelllent a demandé que ces ~xes soient au moins dimi-
nUées et même supprimées sur les céréales secondaires. Des arrêtés du directeur général de l'agriculture, du
En la circonstance, il convient de tenir compte du commerce et. de la colonisation, pris en accord avec le
remboursement de l'emprunt effectué par la Caisse du chef ~u servIce du commerce et de l'industrie peuvent
blé et d'assurer à cette dernière des ressources suffi- préVOir des tolérances. dans l'indication du classement.
santes pour, éventuellement, accorder aux 186.916 quin- ART. 3. - La vérification des déclarations ci·dessus
~auJ( excédentaires la ristourne de 27 francs prévue pour
es blés destinés à l'exportation sur le marché mondial. est effectuée par les contrôleurs de l'Office chérifien '"
contrôle et d'exportation, délégués du directeur général
1 C'est pourquoi il est décidé, d'une part, de maintenir de l'agriculture, du commerce et de la colonisation.
a taxe actuelle sur les blés tendre et dur, et, d'autre
part, de diminuer seulement de 50 centimes la taxe AUT. 4. - Le service des douanes refusera l'auto·
iIllposée aux céréales secondaires à l'exportation. risation d'exporter pour les expéditions qui ne seraient
La taxe sur le riz est, par contre, élevée à 5 francs. pas accompagnées du certificat d'inspection' constatant
. Les chiffres seraient donc les suivants pour l'exer- qu'elles remplissent les conditions fixées par les arrêtés
cice 1934- 1935 : du directeur général de l'agriculture, du commerce et
de la colonisation, prévus à l'article 4 du dahir précité
Blé 4 francs du 21 juin 1934 (8 rebia 1 1353). '
Orge, avoine et seigle ,. . 1 fr. 50
Maïs et sorgho.............. 3 fr. 50 n en sera de même à l'égard des expéditions accom·
Riz 5 francs pagnées d'un certificat d'inspection qui ne leur serait pas
applicable.
70 Répartition du contingent de blé dur et des
Semoules pour la campagne 1994-1935. - Sur le contin- En ce qui concerne les produits à exporter sur la
g~nt de 150.000 quintaux de blé dur, la part des docks- Fra~ce et ~'~g~rie au titre du contingent, le visa du
silos est fixée à 34.000 quintaux à exporter comme certIficat d ongIne par le service des douanes ne sera
Suit: apposé que si le certificat d'inspection constate que les
Ire tranche : 24.000 quintaux (blé ancien) produits exportés sont d'origine marocaine.
2e tranche: 5.000 quintaux
3e tranche: 5.000 quintaux . ;\RT. 5. -. ~ contrôle technique institué par le dahir
precll~ .du 21 JUIn 1934 (8 rebia 1 1353) est applicable aux
La part de 116.000 quintaux revenant au commerce expédItIons :
e~t répartie entre les détenteurs de stocks d'après' les
r"sultats d'un recensement effectué le 20 septembre. la De blés tendres et durs;
.. Jusqu'à cette date, les sorties auraient lieu au plus 2.° D'orge, de seigle, d'avoine, de maïs de sorgho
dihgent sous le couvert de licences provisoires, avec d'al.pIste, de millet, de pois chiches, de poIs ronds, d;
COnsignation de 40 francs par quintal, ou soumission hancots secs, de lentilles de fèves de fenugrec de
~Utionnée garantissant un versement équivalent, en cas cumin, de coriandre et de lin ; ' ,
e non-accomplissement des engagements souscrits. 3 0 D'œuIs en coquilles;
Les sorties auront lieu comme ci-après
Ire tranche : 36.000 quintaux
40 D'oranges, de mandarines de clémentines, et
d'amandes décortiquées; ,
2° tranche : 40.000 quintaux
3e tranche : 40.000 quintaux 50 De tomates, de pommes de terre d'artichauls
de carottes, de petits pois, de fèves fraich~s de harico~
1 Les 60.000 quintaux de semoule sont répartis entre et de courgettes. '
es minotiers proportionnellement au montant dé leurs
abonnements de la campagne 1933-1934. Pour les sorties
S'tf la première tranche, ils seront tenus d'acheter . !,-RT',.6. -; Le taux de la taxe d'inspection est fixé
aInSI qu Il SUIt pour les différents produits soumis au
~il'OOo quintaux de blés anciens détenus par les docks-
Os. contrOle:
1° Blés tendres et durs; pois ronds:
80 Taxe de mouture. - La taxe de mouture fixée à
~ francs par quintal est ramenée à 2 fr. 50 par quintal Jusqu'à 5.000 quintaux: 0 fr. 15 par quintal;
t s'applique indifféremment aux blés durs et aux blé~ Au-dessu~ de 5.000 quintaux : 0 fr. 10 par quintal
~nd!es.. La limite à partir de laquelle les minoteries SOnt pO~Ir la totahté d,,! lot, avec minimum de 750 francs et
3s6uJettl~s au paiement de la taxe de mouture est fixée à sUlv~nt les quantités faisant l'objet d'une même véri-
• 00 qUllltaux par an. ficatlon;
330 BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
2° Orge, seigle, alJoine, maïs, sorgho, alpisle, millel, 1111 pourcentage (l'impurelés inférieur à 2 %, ne peuvent
pois cJliches, haricols secs, lentilles, fèlJes, feTlllflrcc, cependant pas t'tre cOIllpris dans l'une des deux catégo-
cumin, coria/l{!re el, lin : ries ci-dessus.
o fI'. JO par quintal; « Blés tendres ~laroc nO 4 n les blés tendres origi-
lia ires du Maroc dont le poids à 'l'hectolitre est compris
3° Œufs en cOlJuilies entre 7ü kilos et 77 kg. 999 et (lui contiennent au plus
2 francs par caisse de 1.~4o unités; :\ ~{) d'impuretés.
1 franc par caisse dl' 720 IInit(>s ; « Blés tendres !\Iaroc n° 5 n, les blés tendres origi-
4° Fruits: lIaires du Maroc dont le poids à 1'hectolitre est égal ou
supérieur à 7!' kilos et qui contiennellt au plus 5 %
Oranges, mandarines, clémentines. o fI'. :15 par colis d'impuretés.
Amandes décortiquées 1 l'l'. ;)0
(1 lllés tendres Maroc Il ° 6 )l les blés tendres origi-
5° Primeurs: naires du Maroc dont le poids à 'l'hectolitre est compris
Tomates, pommes de terre, haricots. 0 l'l'. 20 entre 70 kilos et 73 kg. 999 et qui contiennent au plus
;l 'la d'impuretés.
Artichauts, petits pois 0 t'l'. 15
Carottes, fèves t'miches, courgelles. () l'l'. IO
Blés durs
Lorsque les colis de fruits el primeurs sont réunis
en fardeaux, chaque fardeau est compté comme ne AnT ..1. -- SOIlI classés comme
représentant qu'un seul colis si son poids brut ne dépasse
pas les limites fixl'es par arJ'(~ll~ du directeur général « Blés durs \Iaroc nO 1 n, les blés durs originaires
de l'agricllllure, du commerce el de la colonisation, pris d,II 'Ial'Oc d?lIt le poids il l'hectolitre est égal ou supé·
en accord avec le chef dn sen iee du commerce et de l'Ie~lr à /lo kilos et qlli contiennent au plus 2 % d'imp~'
l'industrie. reles dont, % au maximum d'orge et 0,5 % au maXI-
mum de lene ou de pierres.
Tout fardeau d 'un poids supérieur aux limites fixées
est taxé d'après le nombre effectif de colis dont il est « l3lés durs Maroc nO 2 n, les blés durs originaires
composé. du "'!aroc dont le poids à l'hectolitre est compris entre
7~. kilos e~ 79 kg. 999 et qui contiennent au plus 2 %
Sont considérés comIlle réunis en fardeaux, les colis d JInpu~etes dOllt 1 % au maximum d'orge et 0,5 0/0
superposés 011 juxtaposés l'un 11 l'autre el fortement au ma\lIl1Unl de terre ou de pierres.
maintenus entl'e eux soit par une enveloppe commune,
soit par des liens de métal ou en bois. « Blés durs Maroc nO 3 n, les blés durs originaires
d.u !\Iaroc d0.nt le poids 1. l'hectolitre est égal ou supé-
Lorsque des fruits et primeurs sont expédiés en vrac l'leur ~ 78 kIlos el don t le pourcentage d'impuretés est
ou dans des emballages lion usuels, la taxe d'inspection eOlllpns entre 2 ct 3 %'
pent (1tre liquidée suivant les ladfs ci-dessus fixés, mais
en tenant compte, pour chaque catégorie de produits, Son.t ~ga!ement classés dans celle catégorie, les blés
des poids lIormaux des colis habituellement exportés. durs ongmalres du Maroc don 1 le poids à l'hectolitre
est égal ou supérieur à 78 kilos et qui, hien qu'ayant un
Les poids devant servir de base à la laxation sont pourcentage d'impllretés inférieur à 2 %, ne peuvent
indiqués par un arrêté du direclelll' général de l'agri- cependant pas ètre compris dans l'une des deux caté-
culture, du commerce et de la colonisation, après avis gories ci-dessus.
du chef du service du comnleree et de l'industrie.
« l3lés durs Maroc nO 4 n, les blés durs originaires
d~1 "';Iaroc dont le poids à l 'hectolitre est compris entre
CONTROLE DES BLÉS A L'EXPORTATION. 7~. kllos et 77 kg. 999 et qui contiennent au plus 3 %
(1 Impuretés.
« Blés durs Maroc nO 5 )l, les blés durs originaireS
ARTICLE PREMIEII. - Les blés tendres et durs doivent, du Maroc dont le poids à l'hectolitre est éaal ou supé-
11 lenr sortie du Maroc, être sains, loyaux et marchands rie~lr à 74 kilos et qui contiennent au plus 5 % d'impu-
cl enl l'cr dans l'une des catégories ci-dessous établies ,·etes.
(l'apr~s le poids à l'hectolilre et le taux d'impuretés. « Blés durs Maroc nO 6 n, les blés durs originaires
du "'.Iaroc don t le poids à 1'hectoli Ire est compris entre
Blés tendres Tl kilos et 73 kg. 999 ct qui contiennent au plus 5 %
d'impuretés.
ART. 2. - Sont class(\s comme:
« Illés tendres Maroc n" 1 l', les hlés tendres origi- Ali?'. 4. - Le poids à l 'hectolitre sera obligatoireme~t
naires du Maroc dont le poids à 1'hectolitre est égal ou délermlllé pour chaque lot au moyen de la trémie conI-
supérieur à 80 kilos et qui contiennent au plus 2 % que de 50'litres.
d'impuretés dont 1 % au maximum d'orge ct 0,5 % au Sont considérés comIlle impuretés : les criblures, les
maximum de terre ou de pierres. corps étrangers, les grains ou graines autres que le blé se
« Blés tendres Maroc nO 2 n, les hlés tendres Ol'lgl- rencontrant naturellement avec celle céréale.
naires du Maroc, dont le poids à l'hectolitre est compris
entre 7,8 kilos et 79 kg. 999 et qui contiennent au plus , ~n pl~s des pourcentages d'impuretés prévus à
:1 % d impuretés dont 1 % au maximum d'orge et 0,5 0/0
1 arlicle 2, 11 sera toléré un pourcentage de 3 o/c de blés
au maximum de terre ou de pierres. .
durs dans le blé tendre. °
(1 Blés tendres Maroc nO 3 n, les blés tendres origi-
De même, dans le blé dur il sera toléré une pro-
naires du Maroc dont le poids à l'hectolitre est égal ou portion de mitadins de 12 % a~ maximum.
supérieur à 78 kilos ct dont le pourcenlage d'impuretés
est compris entre 2 et -3 %. AnT. 5. - VarrNé du 22 mai 1934 portant classe-
ment des blés à l'exportation est abrogé. '
Sont également classés dans cette catégorie, les blés
tendres originaires du Maroc dont le poids à l'hectolitre AnT. 6. - Le chef de l'Office chérifien de contrôle et
est égal ou supérieur à 78 kilos et qui, bien qu'ayant d'exportation est chargé de l'exécution du présent arrêté.
BULLETIN l~CONOMIQUE DU MAHOC
MOYE"i"iE
t\N1\f:E 1933
CULTURES
d"s années 1927-1931
Surface
~------ ------ Surface
./-..........----------
Production
--------
Surface
- ------
Production
ProdUt'tion
~:i~~~e' ::::::::::::::::::::::::::::::::: 1
33.605
938
305.295
5.579
22.711
898
346.580
183.890
4.896
1.188.053
32.043
1.139
359.150
273.293
5.674
1.404.152
~~;hO"::::::::::::::::::::: ::::::::::: 1
262.178 1.449.110
95.988 360.079 85.667 242.841 85.443 297.665
~1i1 ................................... 11.275 54.242 10.155 38.827 7.001 12.762
Alpiste ................................ 9.765 54.033 12.607 65.816 3.826 10.580
Fèves .................................. 47.488 2fl7.767 47.559 239.259 55.920 226.296
Lentilles .............................. 6.716 30.305 6.058 15.062 5.160 17.523
Pois l'hiches ........................... 37.527 187.903 28.620 116.176 29.694 107.473
l'dits pois ............................ 8.541 45.024 9.683 46.856 15.599 76.734
Fenugrec ............................. 4.304 21.401 3.744 13.891 2.215 9.4.85
Lin ................................... 23.505 128.039 21.646 93.722 12.116 31.845
Coriandre ............................. 13.031 87.018 9.606 36.938 9.794 39.616
r.umin ................................ 4.702 15.829 3.470 3.132 1.470 1.031
Haricots .............................. 451 1.634 492 1.419 522 1.733
Cultures maralchères .................. 13.448 17.314 17.783
fourragères ......... ..........
, 14.458 17.791 30.097
industrielles ................. 1.062 704 980
~._. __._---- -- - _.-,-~--_.
------
Totaux généraux .•......•••• 2.896.870 3.077.864 3.486.869
Rf:GIO\S - -
-
EUl"opi'{'II~ Total
1
1
Indigi'lles
,
Enropl"('us Total
-
Indigènes Enropét'Ils Total Indigènes
! 1
Oujda .................. 3.742 1.733 5.475 11 2.115 2.156 1 41.462 17.124 58.586
Con fi Il:'i algt"i"l}·marocains. !U57 804:,7 n » 93.179 » 9:1.179
n
"2:17 1
5.27;; :l7L';73
Ta7..a. .................... 1.·lfl5.:a:J 1.881 1.407.221 237 1 369.298
Fb ...................... 4.500.135 67.618 4.567.75:1
"
2 1.174 1.176 1 1.91Ho4t;8 70.817 1.987.285
OUP/.l:lne ................ 1.063.998 455 1.064.4;;:1 » li
i
6
1
:192.980 4.550 397.530
:\Icknès .................. 2.0~916,'; ·~I.;;I!) 2.090.714 4 5.0112 5.00t; 307.415 138.752 446.167
Rhlrb ................... 176.623 9.3:10 185.95:1 1
1 "
1.0 Ir,
1
1.045 1
!
56.879 3UI7
24.654
94.196
Ralnt ................... 531.877 17.078 548.955 ~j 2.91:1 2.W38 5.662 30.316
Chaouïa ................. 345.977 24.93,'; 370.912 6 5.382 5.388 3.244 21.1.')t; 24.400
Taltla .................... 7.892 7:l.~ 8.626 " 78 78 1 263.026 2.489 265.515
Oued-Zem ............... 2.191 604 2.795 "
7 7 1 39 486 525
Doukkala ................ 4.607.058 16.453 4.628.511 "
288 288 1.803 1.005 2.808
.-\bda.Ahmar ............ 218.945 2.450 221.395 1 13 14 22.937 3.936 26.873
.\logador ................ 9640469 9.478 973.947 1 1 406.370 2.329 408.699
Marrakech ............... 394.869 23.873 418.742 2" 250 252 1.563.907 293.212 1.857.119
Agadir .................. 7..901 » 7.901 » » » 608.291 • 608.291
Totaux généraux •••• 16.288.642 218.171 16.506.813 51 18.541 18.592 6.052.960 SiS.IG2 6.67S.G~
1
1
, (1) Le nombre approché de. oliviers indigènes trop jeunes pour produire serait de 500.000. Le total des oliviers de toilt âge indigène
• établirait par suite à 6.552.960 ct le nombre total des oUviers au ~Iaroc à 7.176.000 envirou.
. (a) 29.689 exonérés (successiou de récoltes anéanties p.1r la fun.agiue. (h) 405.994 non laXt's (arbres trop jeunes pour produire en
prIncipe). (c) Les exonérations d'impôts auraient porté en 1933 sur 280.466 pieds dout 1.328 indigènes et 279.138 européens.
332 BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
1
ORANGERS FIGUIERS
1 PALMIERS NOYERS ET AMANDIERS
ET CITRONNIERS ET AUTRES ARURES
1- --
RtGIONS
Indlg. Europ. Total
-'---~/_-----
p.
,
1
1
~
1
__--
1 -------- ------1 1
Total
1 Indigènes I_Euro Total 1 Indlg. Europ. 1 Total : Indigènes Europ. 1
1----1-1-- 1 1
1
I----!-I-I---I-;---I
i 1 1
Oujda . 166.758 » 166.758 66.067 6.6601 72.727 32.948 1 26.435 59.38:1 49.648 7.667 57.315
Totaux généraux. 553.884 17004 [ 570.888 2.821.5~! 510.488 i 3.332.032 :1. 292.880 l, 339.086 631.966
1
: 1 1
MOYENNE
Année 1932 Année 1933
1927·1931
VIGNE
on production VIGNE VIGNE VIGNE
REGIONS .. TOTAUX
(4.' feuille à la 3' feuille à la 2- feuille de l'année
1.712,25
,
.
20,25
5.573,25
53,25
Mazagan
Safi
............................
.
.................................
........................
159 »
16 .. 252 D,
2,50
.•
50 D
1 .. . 3 » 1
461
22,50
.
.
Marrakech
Totaux ............
294
12.320,15
" ---
60
4.516,25
20
3.125,60
1
1
•
3.045,50
1
374
23.007,50
"
---
• N.B. - Les chitrres conœrnant ~larrakcch sont œux de 1933.
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC 333
- STATISTIQUE MÉTÉOROLOGIQUE..
.
2
»
7
•
1
3 6
2 o "ï
1 3
•
2
•
1·-
fi U L LET 1N I~ C() N ü M ](1 UE DU M A Hü C
2. - PRODUCTION MINIÈRE
LES CHARBONNAGES DE DJERADA. sud d'Oujda, soiL SOllS la dpllomillalioll dl' « Si-
lurien )J, soiL de « Primairl' d';'\gl' indéterminé)J.
1\1. le n{"idplll général Ponsol visite les installations honillères dt' lljera<!a.
Lorsque, en 1908, l'éminent géologue Louis sociéLés françaises, parmi lesquelles la Compa-
(;puLil avait parcouru les environs d'Oujda, il I-,mie minière de M'Zaïta, la Compagnie de Mokta-
a va it recueilli quelques fossiles carbonifères et el-Hadid, la Compagnie royale asturienne des
a vait laissé entrevoir l'existence possible du Mûs- mines, la Compagnil' métallurgique et minière
covien et peut-être même de l'Ouralien au-des- franco-marocaine, la Compagnie des rhemins de
sus de ces couches de base du carhonifère. fl'r du Maroc.
Le profcssl'lIr IJaug, qui avait déterminé des On compn'nd qUl', dl'vant cette compétitioIl:
fosHiles recueillis pal' Louis Gentil, a, en 191 l, le véritable inventeur du gisement était tenu [l
rappelé, dans son Traité de Géologie, les obser- pvilpl' toute information h;itivl' sur les résultats
vations du grand géologue marocain. qu'il obtenait, aussi longtemps que ceux-ci
n'étaient pas assez formels pour constituer une
Mais, depuis cette époque, les études géolo- base suffisante à la création d'une société d'eX-
giques, forcément assez sommaires, effectuées ploitation, capahle de mettre en valeur le gise-
dans la région, ont rangé tous les terrains au ment.
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
LOl'sqlll' Jp ~('I'vi('(' des mines eut connais- Djerada )J,au capital de 18 millions, dont :~
S,IIIl'('dt's 11I'('mit,l's n\slIllah obtenus par les rc- (;Iaif'nt souscrits en numéraire par le Bureau
c/t('I'clH's, il fit constat('[' l'intérêt que cette décou- millier et dont 3 lui étaient attribués, entière-
\1'1'11' sllscitait dalls le llIondl' des milH-urs et ment libérés, en rémunération de ses apports en
attira l'attention du (;OUVPJ'll('Illcnt sur la très nature.
g-randl' porlée qlll' pouvait avoir l'ouverture
d'un charbonnage pour l'(\collomie du Maroc, Les slalllts de celtc société, qui fut consti-
tur;t' le JO décembre 19:J9, prévoir-nt des dispo-
Le chal'boll ('st Ull élément trop vital pour sitions el sont accompagnés de conventions
la France, sa pn\scnce dans l'Afriquc du Nord, anncxes d('stinées il assurer la slabilité du con-
pays considéré jusqu'à préscnt pal' toutes les trôle du Bureau minier dans l'affaire.
sommilps scientifiqlH's comme dépounu de
charboll pconomiqlH'lIwnt cxploitable, est sus- )l('ndant qlle Sf' poursuivaient ces pourpar-
Cf'plible d'incidencf's trop profondl's pour que krs, les Ptudf's géologiques continuaient et, petit
les gou \(,1'Il('men t s responsa bks des dest inpes <lu il pf'til, le scepticisme initial à l'égard de la valeur
Protectorat fl'anc:ais puissent rester {>trangers ;1 probable des ind ices recueillis fit place à une
l'pg-ard df' la misf' en vah'ur du gisement de atmosphiore beaueollp plus favorable et les soeié-
Djerada, Tel fut l'avis concordant du minis\l-re Ir\s d(\(1'1I1 ricl's des pprmis en tourant ceux de la
frall~'ais (ks afTain's éll'angl'J'(-s {'\ de la Résidence Société d 'Ougrée-Marihaye et de ses associés ma-
généra le, nifestèrent l'intention d'entreprendrp des recher-
ches et de cOllslit uer des sociétés d'exploitation.
C 'r'st pou l'quoi, lorsque la Société d 'Ougrée-
Marihaye demanda, au dpbut <le I!l'~g, à trans- Ll's résultats que l'on commençait à con-
former en I)('rmis d'exploitation lill(- partie des naHre sur la naturl' des charbons du bassin de
pf'rmis de J'('C hel't' hf'S qu'PIle possédait et à cons- Djerarla. sur la présence des couches. leur régu-
tituer une sociptt; d'exploitation, le Gouverne- larilll , les conditiolls rI'exploitation et de trans-
nWnt du Protectorat, par le trllclH-ment du Bu- port curent tôt fail de montrer à la Société ché-
l'eau df' Hecherches et rie Participations minières, rifil'l1IH' des charbonnages de Djerada qu'en mul-
ohtint de la Société d 'Ougrée-Marihaye que celle- tipliant le nombre de sociétés d'exploitation,
ei présentât au Gouvernement des propositions, qui n'auraient pu réaliser qu'une exploitation
tendant à la fois, à la transformation immédiate fragmentaire du gisement, on arriverait fatale-
('II concessioll des permis de recherches obtenus ment ;\ étouffer toutes possibilités d'exploitation
par elle et à Ulle large participation du Protec- vraiment rémunératrice et ce fut l'œuvre du
torat au financement et aux bénéfices escomptés B.R.P,M., sous la direetion éminemment créa-
de la société en voie de constitution .. !riel' de son président, M. Eirik Labonne, de réa-
Ce sont ces propositions qui, à la suite de liser \lne entente finale entre toutes les sociétés
Inises au point au cours desquelles les promo- délr-nlri('es de permis. Elle a conduit à la forme
!eurs de la Société de Djerada rencontrèrent tou- actuelle de la Société chérifienne des charbonna-
.Jours auprès du Bureau minier le plus large ges de Djerada, au capital de 54 millions, dans
esprit de collaboration et de compréhension des laq~elle figurent, à côté du groupe Ougrée-
nécessités industrielles, constituèrent le statut de l\farrhaye et du B,R.P.M. qui a conservé la par-
la ( Société cbérifienne des charbonnages de ticipation de 33 % dans l'affaire, la Compagnie
336 BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
royale asturienne des mines, le groupe des socié- L'étude de détail de cet étage westphalien
tés patronnées par la Banque de Paris et ges a permis d'y distinguer trois parties :
Pays-Bas, la Compagnie métallurgique ct mi- Une partie inférieure, qui peut avoir environ
nière franco-marocaine, la Compagnie de Pen- :100 mètres d'épaisseur et que nous avons appelée
naroya. « II. 1 », est constituée par une succession de
Il n'est pas sans intérêt de rappeler que, lors schistes, avec quelques intercalations de ca,l-
de l'élaboration des stal uts de celle socÎ(çtl\ les schistes, qui en font une formation à caractère
participants ont été d'accord pour convenir que, presque exclusivement marin. Tout cet horizon
pendant une durée de dix ans, au moins, à datcr n'a aucun intérêt pratique et il faut arriver à la
dc la fondation, les titres ne seraient pas négo- seconde partie, dénommée <\ H. 2 » pour rencon-
ciables, la société désirant ainsi empêcher toute trer les formes lagunaires typiques et les pre-
spéculation sur ses actions, avant que le déve- mières couches de houille.
loppcment de J'exploitation n'ait peItnis aux On connaît, dans cet horizon, six couches
actionnaires d'avoir une idée absolument con- de houille d'épaisseurs assez variables ; dans
crète sut la valeur de l'affaire. certains endroits, ce ne sont que des veinettes
Au moment où la société était constituée, de 2Ci à 110 centimètres; dans d'autres, et spécia-
les études géologiques étaient déjà suffisamment lement dans toute la région sud du bassin, on
avancées pour que l'on se trouvât devant les ré- y trouve des couches de 60 à 80 centimètres d'oU-
sultats suivants : verture.
Le massif de Djerada représente, à 43 kilo- L'horizon supérieur du houiller de Djerada
mètres au sud d'Oujda, le chaînon montagneux ou « II. 3 » est séparé du houiller « H. 2 1) par
reliant le Moyen-Atlas marocain au Tell algé- un horizon conglomératique formé de un, deux
rien. . ou trois bancs de conglomérat absolument cons-
La majeure partie de ce massif est constituée tant sur toute l'étendue du bassin.
par les calcaires jurassiques mais l'érosion a fait On trouve, dans l'horizon « H. 3 n, de nom-
apparaître à travers cette couverture, les terrains breuses veines de charbon, dont l'épaisseur varie
qui en constituent l'ossature: le trias, qui forme entre 20 et 70 centimètres, huit sont absolument
une auréole rouge à la base du jurassique, et le connues comme ayant plus de 40 centimètres
primaire. Celui-ci est traversé par la route d'épaisseur.
d'Oujda-Berguent où il apparaît dans une fenê- Le sommet du H. 2 et l'assise H. 3 appar-
tre de .4:) kilomètres de long et de 10 à 13 kilo- tiennent au Westphalien supérieur ; ses couches
mètres de large, c'est le houiller de Djerada. sont contemporaines de celles de Kenadza et se
Au point de vue géologique, ce houiller ap- rattachent, par leurs faunes et leurs flores, à la
partient au carbonifère moyen : les couches de zone de Bruay.
base sont dinantiennes, les formations plus éle- La répartition superficielle des trois étages •
vées représentent le Westphalien, c'est l'étage II. l, R. 2 et II. 3 résulte de l'allure tectonique,!"
qui, dans les bassins du Nord et du Pas-de-Calais, du bassin, celui-ci est formé de deux synclinauX.! ,
recèle les grim gisements houillers. séparés par une zone anticlinale. Il est orientl .
Les limites du bassin houiller ont été déter- Est-Ouest et son axe plonge vers l'ouest. Les
minées au nord et au sud par les affleurements résultats obtenus au sondage d'Rassi-Bellat prou-
de calcaires carbonifères; à l'est, près de la fron- vent que cet ennoyage se maintient vers l'ouest
tière algérienne, par les affleurements des schistes et on peut dire que l'épaisseur du houiller va
dinantiens ; à l'ouest., la limite était beaucoup encore en augmentant pendant plusieurs kilo-
plus difficile à précisei' étant donné que le houil- mètres de cette direction. Le versant sud des deuX
ler disparaît rapidement sous une épaisse cou- synclinaux est fortement redressé, les couches y
verture jurassique. A 3 kilomètres de la limite sont même renversées sur la verticale, les ver-
occidentale des affleurements du houiller, le son- . sants nord sont peu inclinés, 20 à 23 0 , et très
dage du Rassi-Bellat; exécuté par les Charbon- réguliers d'allure.
nages de Djerada, a recoupé 302 mètres de juras- Les deux synclinaux sont complètement ex-
sique et de trias avant d'atteindre le houiller, plorés, encore que les travaux de reconnaissance
et ce sondage n'a pas apporté d'indication pré- en. p.rofondeur et d'exploitation n'aient été pour-
cise quant à la terminaison occidentale du bas- SIlIVIS que dans le synclinal nord. Le bassin sud
sin. Il a fallu l'exécution, par le B.R.P.M. en a été simplement reconnu par des travaux de
compte à demi avec Djerada, de deux forages, prospection à faible profondeur et, non seule-
situés à 35. kilomètres à l'ouest des affleurements ment, on y a retrouvé toutes les couches connues
connus de' houiller, sur le prolongement des dans le bassin nord, mais on a pu déterminer
synclinaux productifs, pour vérifier la conserva- que ce b~ssin sud était nettement plus profond
tion du style tectonique et, en même temps, le que celUi du nord, qu'il contenait, par suite,
relèvement de l'axe du bassin, relèvement com- une réserve de charbon bien plus considérable
parable à celui que nous avons observé au voi- encore.
sinage de la frontière algérienne : l'un des fora- C'est donc dans le synclinàl- nord que les
ges a touch~, en effet, un horizon rattaché à couches du R. 3 ont été particuH~rement étudiéeS
l'assise du Chockier, situé, par conséquent, vers et c'est pour l'exploitation de ces couches qu'on
le sommet du H. 1. a aménagé le siège d'extraction n° 1.
'~'
sur les grilles des chaudières des centrales ther- Nemours, les possibilités d'expédition du Char-
miques. C'est ainsi que les résultats obtenus dans hon nage s('ront largement suffisantes pour per-
l'utilisation des fi nes d'anthracites sur grilles, Illettre it celui-ci de développer son extraction
ont permis, à ee eharhon marocain, de rempla- dans les limites capabks de lui permettre de
cer presque exclusivement les charbons étrangers rémunérel' les capitaux qu'il a immobilisés.
sur les grilles des chaudièn's de la grosse 'cen-
trale électrique de l'Energie électrique du Maroc, -Pour rattacher le siège d'extraction à la gare
à Casablanca. ' de Guenfouda du chemin de fer Oujda-Bou-
Arfa, les Charbonnages de Djerada ont construit, .
La fabrication des boulets, soit d'anthracite entièrement de leurs propres deniers, un téléfé-
seul, aggloméré au brai, soit d'un mélange d'an- rique, de 22 kilomètres de long, capable de trans-
thraeite ct de ,quelques pourcentages de charbon porter 100 tonnes de charbon à l'heure.
gras, a donné, des résultats fort intéressants et la
consommation des boulets sc développe dans le Les installations de manutention, de char-
Maroc oriental. ~('Illellt el
de déchargempnt au port seront com-
hi npes de façon à réaliser le prix de revient mini-
Après avoir réussi' à fabriquer des briquettes mum.
en mélangeant des charbons de Djerada avec des
eharhons gras du nord de la France, les Char- Un des éléments les plus importants dans
honnages ont poursuivi la mise au point de la la mise en exploitation du gisement de Djerada
fahrication de briquettes constituées par un mé- est la question de la main-d'œuvre.
lange de charbon gras de Kenadza et de charbon Le Maroc oriental est peu peuplé et sa popu-
de Djerada, par parties égales. Les résultats obte- latioll pst surtout constituée de nomades, qui se
nus sont très favorables et permettent d'envisa- déplacent suivant les saisons, qui, au moment
ger la création, à bref délai, d'une fabrique d'ag- des récoltes, vont travailler en Algérie. Elle ne
"lomérés consommant exclusivement des l'har- neut pas constituer une main-d'œuvre stable.
bons nor d-a f'
t'> .
rICaIns.
;
L'exploitation du eharbonnage demandant
C' (~st là un résultat de la plus haute impor- une population de ;)()() à Roa ouvriers par jour,
tance qui, tout en augmentant l'intérêt du bas-
il a fallu recruter du personnel indigène dans
sin houiller de Kenadza, permet de libérer, en cas
d'autres parties du pays.
de néecssité, les chemins de fer nord-africains
de toute dépendance des pays d'outre-mer. La main-d'œuvre arahe est peu apte au tra-
Il Disons enfin que l'utilisation des fines d'an- vail de la minè, mais, pal' contre, la main-
thracite est un problème qui s'est posé égale- d'n'uvre chleuh, qu'elle vienne du Moyen-Atlas,
ment dans d'autres pays ct que des solutions ou surtout du Sous et de l' Anti-Atlas, constitue
nombreuses sont déjà iritervenues pour faciliter lIne main-d'œuvre docile, qui s'est très facile-
l'emploi de ces charbons dans les chaudières, ment assimilée à la manutention des engins
dans les cimenteries; que, d'autre part, l'anthra- mécaniques d'abatage, qui s'est faite aisément à
cite de Djerada broyé en poudre très fine s'est la vie de la mine.
IF
montré, au cours d'essais récents entrepris par Une exploitation d'essai, qui a débuté par
les Travaux publics du Maroc, comme particuliè- ulle descellderip partallt d'une couche en affleu-
rement apte à constituer un produit de complé- J'('Illpll t, a IlPrmis d'éduquer un certain nombre
ment dans la composition du béton pour revê- d'ouvriers, qui constituent actuellement un
tement des routes. Iloyau de personnel instructeur très précieux,
La faible teneur en.cendres des anthracites étant donné le développement des chantiers.
marocains ct la facilité d'ohtenir des charbons Les rendements obtenus par les abatteurs
très purs permeth'nt d'utiliser ceux-ci dans la indigènes sont très comparables à ceux que l'on
fabrication des éleetrodcs. . ohtient dans les bassins du Nord.
En nous étendant assez longuement ici sur
l'utilisation des fines d'anthracite, nous avons Les Charbonnages ont construit, pour loger
voulu montrer comhien le point de vue écono- toute cette main-d'œuvre, des maisons ouvrières
mique avait été prédominant dans la préoccu- ct mettent à la disposition des ouvriers un éco-
pation de la Société des charbonnages de Dje- '. nomat où ils peuvent se ravitailler dans d'excel-,lt
rada. lentes conditions de prix et de qualité. .'/
La question de l'écoulement des classés est, En terminant cette étude sur les Charbon-
en effet, beaucoup plus simple, dès le jour où nages de Djerada, nous rappelerons quelques
la voie ferrée a relié directement Oujda à Casa- données statistiques qui montreront l'évolution
blanca, dès que le jour proche où elle atteindra de cette affaire depuis sa constitution :
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC 339
~
1934
1930 1 1931 1932 1933
(5 premiers mois)
1
Algérie
France
..............................
..............................
Personnel ouvrier occupé, moyenne
.
13,9 380,6
"
U56,5
511
1.238,430
631
670.620
90
par semaine :
........................... 38 32 43
Européens
Indigènes ...........................
37
218 245 3640 . 587
38
4098
La marche ascendante continuelle, que ces de 3.000 à 4.000 personnes, dans une région
chiffres montrent, est un indice probant du ré- saine, boisée, où il ne manquait que l'édifica-
sultat obtenu par la collaboration étroite du tion d' une industrie pour constituer un centre
Bureau minier, représentant le Gouvernement du de peuplement.
Protectorat, et les sociétés industrielles, surtout Quel que soit le sort des autres exploitations
si l'on songe que, jusqu'à présent, tout ce char- minières du Maroc oriental, l'exploitation des
hon a été transporté de la mine à la gare de Charbonnages de Djerada est donc appelée à
Guenfouda, c'est-à-dire sur 34 kilomètres, sim- jouer, dans l'économie de toute cette région plu-
plement par camions. tôt désertique, un rôle de premier plan, qui jus-
tifie pleinement l'intérêt avec lequel le Gouver-
On peut considérer que le premier stade du nement marocain suit le développement de cette
développement du Charbonnage, qui était con-
affaire.
ditionné par son isolement, est terminé.
Jules HARROY,
Dans quelques années, Djerada exportera Ingénieur A.I.L.G.,
annuellement 200.000 tonnes d'anthracite ; au- Membre du Comité technique
tour des puits se sera créée une agglomération de la Société de Djerada.
ÉTAT DES RECHERCHES PÉPROLIF'i:RES vous voulez croire à cette déclaration et vous vous
refusez à penser que le Gouvernement français puisse
DANS LE NORD MAROCAIN. se désintéresser du sort d'une des grandes industries
I. - Nombre de mètres forés (Sondages pétroliers) naissantes du Protectorat.
Il) Au cours de l'année 1933 : MÈTRES Production de minerais de manganèse.
Syndicat d'études eL de recherches pétrolières
au Maroc (S.E.R.P.M.) 0.. 5.407 Il La production de minerais de manganèse penUant
Société chéritienne des pétroles (S.C.P.).... 2.900 10 l'année 1933 s'est élevée à 4.800 tonnes environ contre
Compagnie française des pétroles du Maroc 4.000 tonnes en 1932. Elle comprend presque unique-
(C.FoP.M.) 0 00............. 122» ment du bi-oxyde et provient, à quelque 300 tonnes
Tizcroutine : près, d'un seul gisement.
Galeries et puits o. .. . . 366 10 En bref, aucune amélioration sensible sur la
Forages. . u1. 063 20
.. •
situation de l'année précédente. La production de man-
ganèse métallurgique est toujours rendue impossible
TOTAL année 1\133 •..... 9.858 40
par la concurrence soviétique et vos mines doivent rester
en sommeil, alors que la métallurgie française consomme
b) Au cours du 2" trimestre 1934 : des centaines de milliers de tonnes de minerais étran-
Syndicat d'études et de recherches pétrolières gers. .
au Maroc (S.EoR.P.M.). 0 .
Pour fixer les idées sur les quan tités de manganèse
Société chérifienne des pétroles (S.C.P.) 0 •• 162 10 nécessaires à l'industrie française, il n'est peut-être pas
Compagnie française des pétroles du Maroc inutile de préciser qu'en 1929 la fabrication de la fonte
(C.F.P.M.) •.........................•... en France a exigé 550.000 tonnes de minerais de man-
Tizeroutipe . 186 30 ganèse et qu'en 1930 il a fallu importer plus de 715.000
tonnes de ce minerai, représentant une valeur de
TOTAL 2" trimestre 1934 . 348 40 192 millions de francs.
Alors que la production métropolitaine et coloniale
II. - Production d'huile brute. de minerais de manganèse est à peu près inexistante,
a) Au cours de l'année 1933 : TONNES on peut s'étonner que le Gouvernement français ne
Syndicat d'études et de recherches pétrolières songe pas à favoriser l'exploitation des mines maro-
au Maroc (S.E.R.P.M.) . caines et à leur permettre de contribuer à l'approvi-
97 885 sionnement des usines françaises. Il serait temps que
Société chérifienne des pétroles (S.C.P.) .. 401 760
Compagnie française des pétroles du Maroc prît fin cette désaffection de la métropole envers les
(C.F.P.M.) . richesses de son sous-sol colonial.
4 395
Tizeroutine . 25 700 Production de minerais de molybdène.
TOTAL année 1933 ..•. Vous avez été heureux de constater que, malgré la
crise économique, un gisement de molybdène avait été
b) Au cours du 2" trimestre 11134 : TONNES mis en exploitation régulière dès les premiers jours de
Syndicat d'études et de recherches pétrolières l'année 1933.
au Maroc (S.E.R.P.M.) . La production s'est élevée l'année dernière à 120
Société chérifienne des pétroles (S.C.P.) . tonnes contre 26 tonnes en 1932. Elle aurait pu être
Comtê.f~~M~an.~.i~~ . ~.e.s.. ~~~~~l~~.•~~ ..~~~~~
plus importante si une société américaine, productrice
de ce métal, n'avait réussi à fermer, dans une large
Tizeroutine .................•.............. mesure, les marchés français et européens à la pro-
duction marocaine de molybdène.
TOTAL 2" trm,stre 1934........ 39 120 La quantité de molybdène que peut produire le
Maroc est suffisante pour assurer à elle seule l'approvi-
III. - Effectif utilisé (ouvriers). sionnement du marché national·; il serait à souhaiter
Il) Au cours de l'année 1933 : (moyenne) qu'avec le concours de l'Etat on adoptât certaines mesu-
Pour l'ensemble S.E.R.P.M., S.C.P. et C.F.P.M. res pour que la France ne recherche plus exclusivement
60 européens; 216 indigènes. à l'étranger une matière première rare et que son
Pour Tizeroutine : 10 européens ; 87 indigènes. empire peut lui apporter.
b) Au cours du 2" trimestre 11134 : Production de minerais de cobalt.
Pour l'ensemble S.E.R.P.M., S.C.P. et C.F.P.M.
36 européens; 227 indigènes. Les statistiques du Protectorat ne mentionnent pas
Pour Tizeroutine : 8 européens ; 60 indigènes. la production. de minerais de cobalt en 1933. On exploite
cependant d'Importants gisements de ces minerais et
les quantités extraites permettraient largement de libérer
la France de ses importatioris de minerais étrangers de
UNION SYNDICALE DES MINES MAROCAINES. cobalt.
Rapport présenté à l'assemblée générale
du 21 mars 1934. ornCE CHÉRIFIEN DES PHOSPHATES
Projet d'aide aw: mines de plomb et de zinc. Renseignements concernant le 2" trimestre t93t.
Vous pouviez espérer, au début de l'année dernière, Livraisons de phosphates (y compris le Maroc),
que le Gouvernement français ne tarderait plus à venir effectuées dans le courant du deuxième trimestre 1934,
au secours de votre industrie. Après de longues études, avec comparaison pour la même époque en 1933 et 1932 :
le ministre des travaux publics avait enfin signé un 1934 1933 1932
protet de loi et l'avait transmis pour approbation à son Avril . 120,786 1. 94,975 t. 77.254 t.
collègue du commerce. Contre toute attente, contre Mai . 129.720 t. 62.191 t. 88.523 t.
toute règle de bonne administration, ce projet, bien
qu'une année déjà se soit éco\Ùée, n'a pu encore recueillir
l'assentiment de toutes les administrations intéressées
et le Parlement n'en est toujours pas saisi. Pourtant,
Juin .
TOTAUX ..
97.398 1.
347-904 t.
95.277 t.
252.443 t. -
90.531 t.
256.314 t.
fait assez exceptionnel pour être souligné, les mines et Effectif moyen des centres de Khouribga et de Louis-
les fonderies, producteurs et consommateurs d'une même Gentil pour le deuxième trimestre 1934 :
substance - le minerai - sont d'accord sur ce texte Européens :............. 524
pourvu que certaines modifications lui soient apportées. ... Indigènes. . . .. •. . . . . . . . . . . . . . .. 2.564
On vous dit, il est vrai, que le dépôt du projet ne
sera plus longtemps diftéré. Malgré toutes vos déceptions, TOTAL 3.088
BULLETIN ECONOI\IIQUE DU MAROC 341
Il;; .. 1 i :J
"
1 ." ". ,g
premier trimestre de la présente année avait accusé une
aurrmentation d'environ un dixième sur la période corres-
.. >.."
""~.$ 8J po~dante de l'année précédente, est cependant moins duc
VILLES
.07:8
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El ""-
00""
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.0"=1 .!l".. "-:;;.." a LI ralen tissemen t général des affaires, qu'à la fermeture
El .s " " 8" z-"G) du contingent de 1933-1934, qui a été prononcée un mois
rn
... "
~O
0 " ..
;z; .. 8 avant l'échéance du 30 juin, au moment précis de l'in-
Agadir •••............
- 12 900 1
1 1
45R.500
tensification des départs en France. Ainsi se vérifie, UDf
fois de plus, J'insuffisancc du contingent de 30.000 mè·
tres carrés actroyé pour la première fois en 1921, et qui
Azemmour . 8 117 , 26.000
Casablanca . 291 52.095 378 1 18.114.000 n'a jamais pu être élevé depuis, à J'encontre de toutes les
~'edala •............... 6 863 12 1 299.000 démarches du Protectorat.
44 ! 2.671.900
Fès
Marrakech ......•....
. 61
18
7.893
4.342
i 1
26 1 1.915.100
Avec une surface de 9· I~ mètr88 carrés, les villes de
Mazagan ••.•••.•...•• 91 6.106 32 1 1.342.100 Rabat-Salé maintiennent a r productivité au même
Meknès ••.•.•.•••••.... 57 5.010 53 3.413.100 niveau, égale à peu près de la moitié de la production
Mogador .. 4 155 3 60.200 marocaine.
OUezzane . 12 1.081 5 336.200
Oujda •••............. 51 5.252 25 1.499.600
Nombre et métrage des tapis estampillés
Port-Lyautey " . 58 6.167 III 1.658.600 pendant le 2" trimestre 1934.
Rabat .. 123 19.215 144 6.261.900 _. - - - - . - - - - - - - - - - -
Sali . 18 6.606 17 1.672.300
Salé .. 22 3.027 37 908.100 LIEUX NOMBRE SURFACE
Serrou .. 14 1.201 5 352.200
Settat . II 770 9 149.000 d'estampillage de tapis en mq.
Taza . 17 480 4 185.000
-
0-3
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t:I.j,
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·0-""'" ~~, ~ ; •. 't.
344 BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
indivise pendant dix ans pour être ensuite par- Celte somme fut mise il la disposition du
tagée par parts égales entre tous les membres de ('apitll ine Le Da vay par M. le directeur général
la fraction. de l'agriculture, et permit de réaliser, d'après
les conseib et les directives de l'ingénieur du
Commencés en mai 1 9:~ l, les travaux de cap- génie rural, 'les travaux suivants :
tation des eaux étaient le,rminés quatre mois plus
tard. Hs comportaient trois harrages principaux - Captage de l'aÏn Maridja
représentant un total de 3:>.0 mètres cubes de -- Améliorlltion du barrage par un revête-
maçonnerie, et huit barrages secondaires destinés ment Cil ciment armé ; )
il briser la violence des crues. - Épaulement de l'ouvrage
Deux séguias furent aménaCTées. L'une domi- - Aménagement de la séguia ct pose de 550
nait un terrain de ;)0 hectares, l'autre Ull terrain mètres de buses dans le sable fin pour assurer
de I;JO hectares. Le débit était suffisant pour assu- l'étanchéité du canal d'amenée de l'eau.
rer l'irrigation de ces deux parcelles.
11 fut ainsi possible de procéder à une nou-
En décembre 1 9:~ l, les premières crues, velle l'épart i tion de terrains irrigables, et il ne
pourtant violentes, vinrent se briser contre les parail nullement exagéré d'estimer à 15 ou :;>,0
obstacles successifs, perdirent peu il peu de leur hectares la quantité qui pourra être attribuée cha-
force et eurent simplement pour effet de rem- que année. jusqu'au jour où la totalité du sol
hlayer et d'exhausser le lit de l'oued. Ce premier cultivable aura pu être mise en valeur. Chaque
résultat, fort encourageant, ne manqua pas de distribution donne lieu à l'établissement par le '
renforcer la confiance des indigènes dans l'œuvre lribunal coutumier cl' actes de propriété recon-
entreprise. Par. ailleurs, et grâce aux pépinières naissant les droits de chacün, tant sur le terrain
créées dans la région par les autorités de con- que sur l'eau. .
trôle, il fut possible de clôturer et d'aménager,
dès la fin de 19:11, une enclave de 30 hectares, Plus tard, il sera sans doute facile en créant
où 3.000 plants d'oliviers furent mis en place dès de nouvelles séguias, de mettre en valeur deut
le mois de janvier 193?. Ainsi se trouvait réalisée, autres parcelles dans la partie basse du bled
sans grands frais, l'olivette indivise prévue au Sehhah. l'une de Ilu hectares sur la rive gauche,
contrat passé devant le tribunal coutumier. el l'autre de 150 heclares sur la rive droite.
En fin de compte, c'est-à-dire vers 19/P, :les
En même temps, il fut procédé tl une pre-
mière répartition des terrains récupérés, et 8 hec- fractions intéressves disposeraient donc de /too
tares de terres, avec les droits d'cau correspon- hectares de cultures, y compris une olivette indi-
dants, furent distribués aux dOUZt familles les vise de 3.000 arhres. C'est dire qu'au moins deuX
plus méritantes des Beni Bou M'Sor. cents familles auraient leur subsistance assurée
dans des conditions heaucoup moins précaires
Enfin, ' 8 autres hectares purent être amé- qu'avant leur soumission.
nagés sur le trajet de la séguia supérieure, par
une autre fraction, !Ies Ah' Roboa qui, ell(~OU Sans doute, la remise en valeur de quelques
ragés par les résultats déjà obtenus, demandèrent l'entai nes d'hectares n'est pas de nature à modi-
à participer à l'entreprise. Cette dernière parcelle fier la situation économique du Maroc, mais il ,
fut plantée, au début de 19:n, de 360 arbres de est hien certain que le cas du bled Sehbab n'est 1
rapport. pas unique. II doit exister ailleurs des circons-
tanccs aussi favorables à des expériences analo-
C'est alors que le capitaine Turhet-Delof gues, et les services centraux se doivent de 'les
quitta Berkine pour un autre poste. encourager.
Son successeur, le capitaine Le Davay, se L'expos{> qui précède n'a donc d'autre but,
préoccupa aussitôt de poursuivre les travaux si cl cc sera notre conclusion, que de dégager les
heureusement amorcés. Il y fut d'autant plus chanccs de réussile qui s'attachent à ce genre
décidé que, grâce à l'intervention de M. Bour- d'entreprises, dont l'intérêt n'est pas contesta-
dier, ingénieur du génie rural, M. le directeur ble. Il faut qu'elles soient simples, pour inté-
général de l'agriculture avait eu son attention resser les indigènes, pt afin de pouvoir être aU
attirée sur cet.te affaire, et avait bien voulu mar- moins amorcéps par les autorités de contrôle aveC
quer l'intérêt qu'il y attachait en lui assurant les seuls moyens du bord. Elles doivent, par ail-
une aide à la fois technique et financière. leurs, présenter pour 1'avenir des avantages ..
vi~il)les et sÔrs pour que le concours des service~~1
En effet, les' travaux effectués rapidement,
avec des moyens et des matériaux de fortune, techniques soit justifié. Et. c'est, en fin de comp~
.. '~."':,''.
celle formule d'harmonieuse collaboration en~
s'étaient révélés insuffisants pour assurer le déve- les contrôleurs, les techniciens, et les indigèdé!'i:
loppement progressif du projet. qui est à retenir, parce <Ju'elle seule semble PQu~
L'étude des améliorations urgent~s à réali- voir assurer aux initiatives locales la réussitj:l èt
ser, poursuivie par l'autorité locale avec Ile con- la pérennité.
cours de l'ingénieur du génie rural, fit ressortir
que les crédits nécessaires en 1933 ~'élèveraient à Commandant BROT.
10.000 francs. de la direction des affaires indigènes .
.• ,""
'1-
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC. 349
RELEVÉ DES MUTATIONS DE FONDS DE COMMERCE
Enregistrées pendant. le 2" trimestre 1933 et 1934.
Safi . 1 50.000 Il J)
Mogador . » » II Il
Oued-Zem
Marrakech
, .
.
1
4
14.220
118.200
Il
6
Il
175.640
..•
Agadir . Il Il 1 500
FAILLITES (1)
LIQillDATIONS
JUDICIAIRES (1)
PRomrs (2)
1
"----------.....--------- -
-" -------..,...--....-....-----
co
- "
co
'"
~ ~co i8 .........
~
Il!-..
,!l,$
,,.
Casablanca :
Casablanca ........................ /
,.
1 2.520 1.828 9.616
2G 17 Hg ::1 6 33
.
1
Mazagan ....................•..... \ 1
1 135 139 495
.
1
1
Rabat :
Rabat ........................... "(1
Port-Lyautey ...................... \
7 11 1 42 1
9 9 34 ,
1
\
2.301
413
2.322
501
8.909 /
1.787
Oujda ................................... 9 6 ;M li 1
"
1.273 1.244 5.509
Marrakech :
M.ITaloch ........................ l 1
1
1
i
\ 469 475 1.M2
r
Safi ................................. 8 4 26 Il » 9 lO2 118 (64.
Mogador ........................... 86 25 341
Ft,~........................... )
\ 738
714
694
•
2.890
. Meknès ............................ 11 6 32 8 4 26 749 2.847
Taza ..•..•........................ ) ? 173 164 706
/--;-
_ _ 1_ _ _ _ _ _ ' _ _'
(1) Lee cbilfrea repr6lentent lea faillItes et liquidations Judiciaires déclarées dam le l'eISOrt du tribunal de premUlre instance.
(.) Lee chitrrea représentent lea protêts faits dans le ressert du tribunal de paix.
• •
350 BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
Nombre
PLATINE
........ ------------/
Nombre
OR
-
Nombre
ARGENT
_ ..
OBSERV ATIONS
d'objetA d'objets d'objets
présentés Poids présentés Poids Poids
présentés
au contrôle au contrôle au contrôle
1
263
.
2,095 5.460 1
12,460 322.310
B. - ADMISSION TEMPORAIRE
k. k. k.
Casablanca .•......•... 50 0,200 2.400 8,767 147 22,210
Fès ............•....• 54 0,218 1.395 6,979 257 2,340
C. - FABRICATlON LOCALE
Casablanca ............ 479 0,770 8.537 27,388 11.639 238,047
Fès .................. 4 0,017 9.423 47,118 18.673 597,720
Marrakech • • • • • • • • • • o. )) » 1.623 11,956 29.270 468,700
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Rabat ................ g.o.. ~.880 1.676 l.og4 10.630 Marques fran~s .. 449 51 38
Casahlanca ..... ....
~,~~ 18.,3, 13.043 5.065 •• lg5 .0.303
- américaines. 614 144 »
Mazagan ..............
Marrakech ............
••306
4,4.3
1.430
•.811
503
8,5
166
514
•. lg8
4.140
- anglaises .. 7 » 22
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BULLETIN :ECONOMIQUE DU MAROC 351
--
_'"'" ......'"co 1 ...
...
,..co ~ .-;::i~....-;;
" .5 ,,-
1 ~
PRODUITS Unités PRODUITS Unités f;I;J ,..0
< :il El
u'- '" El'"
1
1
"'"
/lill/es et SIle! vigitall>: (suite) Peau>: et pelleteries ouvries
Huiles volatiles ou essences : Peaux seulement tannées à l'ai·
i
1
100
~6e
23
Bois Pelloterles préparées ou on mol'· ..
Bois commUDS, ronds, brut.s,
non équarris .. 1.000 146
ceaus. cousus ................
Ollt'rages en mitau>:
· 20 2
Teintures et tanins
MM"" ...... "'M .... _-~
hé : Sièges ................
1
Ecorccll à tan moulues ou naD. •
·
1
5.000 5.000
Meubles autres qu'en bols cour- 200
1
74
Prodllits et dichets dive" hé autres que sièges, pièces
et parties isolées ............
Légumes IraIs . 135.000 10G.~85
Cadros en bols de toutes dimen-
Légumes salés, confits, léll'umos sions ....................... 20 1
conservés on bottes ou en ré·
ciplents hermétiquement clos Ouvrages de sparterie
ou ell rôts et légumos dessé· et de vannerie
ehés . 15.000 9.957 Tapis et nattes d'alfa et de jone.
Vannerie en végétaux bruts, al'·
• 8.000 H88
Poteries, verres et cristatlZ
t1c1es de vannerie grossière
Autres poteries en terre corn· en osier seulement pelé ; van·
mune, vernissées, émaillées, nerle en rubans de bols, van-
ou non ••.•.........•..••.. • 1.200 20~ nerie fine d'osier, de paille
ou d'autres fihres avec ou
Tissus
sans mélange de fils de divers
Tapis rovêiwl par l'Etat chéri-
fien d'une estampille garan·
to:dlles ......................
Cordages do sparte, de tilleul et · 550 20
tissant qu'Ils n'ont été tissés
qu'avec des laines soumises Il
des colorants de grand teInt. Mq. 30.000 30.000
de jonc ....................
Ouvrages · 100 99
1.151
3
tionnés en tout ou parUe .... • 1.000 82 Autres ........................ • 10.000 73
.. '
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC 353
LE COMMERCE DES BEURRES AU MAROC. rents s'attaquaient au marché. Car c'est cette
même année que les maisons métropolitaines
perdaient, malgré le développement de leur
Bien que la consommation du beurre d'im- chiffre d'affaires, leur exclusivité jusqu'alors
Portation ait été en premier lieu presque stricte- presque complète ; en effet, l'Argentine com-
ment limitée à la production européenne, cette mençait à livrer pour 637.000 francs de beurres,
denrée trouvait au Maroc un débouché très inté- vendus au détail de 14 à 18 francs le kilo, alors
ressant. que les beurres français valaient de 22 à 26 francs
, La France fut pendant de longues années le kilo.
1unique fournisseur. C'est la région des Cha- Les maisons françaises comme le public
~ntes qui envoyait le plus gros contingent, soit marocain d'ailleurs crurent à des ventes occa·
~ beurres de table, vendus par petits paquets sionnelles et purement déficitaires d'un pays 011
d un quart, soit de beurres de cuisine, livrés en la crise venait d'éclater de façon aiguë. L'im-
moUes ou en seau.
pression était que cette concurrence ne durerait
Le tableau ci-après fournit une preuve indis- pas ; que l'été, les transports seraient rendus
C,utable de l'imponance des ventes françaises dans impossibles. Mais en 1931, les livraisons de
e Maroc. l'Argentine se poursuivent avec une intensité
-- IMPORTATIONS TOTALES/
de beurre au Maroc PART DE LA FRANCE
accrue. Les blocs, d'un volume un peu supérieur
à celui d'une tine de biscuits, arrivaient régu-
lièrement par bateaux spéciaux, munis de cales
A..~NtE8 ~ -~.
- frigorifiques, soit directement sur Casablanca,
Milliers Milliers soit après transbordement à Bordeaux. Les prix
-
Quintaux Quintaux
de francs de francs se maintenaient au taux de 14 à :r8 francs le
kilo et ces beurres éliminèrent rapidement les
1921 •••••• 1.209 1.795 1.104 1.704 beurres de cuisine français.
1922 ...... 1.701 1.828 l.483 1.632
1923 ...... 1.535 1.801
~924 ...... 1.572 2.150
1.520 1.784 En 1931, la France ne livrait plus que 3.863
1.566 2.U2
1925 ...... 2.258 3.326 2.235 3.312 quintaux valant :).210.000 francs sur une con-
926 ...... 2.419 4.517 U09 4.510 sommation totale de 7.232 quintaux valant
~927 ...... 2.826 5.170 2.819 5.158 R.824.000 francs. L'Argentine a elle seule ven-
928 ...... 3.845 i 6.209 1 3.808 6.172
i dait désormais presque autant en tonnage que
la France, puisqu'elle avait placé 3.148·tonnes
Pendant ces huit années (1921 à 1928), la pro- valant 3. :lOO.OOO francs.
~e8sion de la consommation fut constante, elle
8 expliquait par l'augmentation continue de la Le beurre de cuisine était ainsi éliminé du
rOpUlation européenne qui, dès 1925, dépassait marché marocain, mais nous tenons encore le
e chiffre de 100.000 habitants et vers fin 1928 marché du beurre de table.
atteignait presque 150.000. Les prix réels variè-
l'~nt relativement peu pendant cette· même pé-
Le public habitué aux marques fines, répu-
gnait li acheter du beurre argentin quijaOurtant
~lode, ils furent surtout fonction du mouvement
pouvait être consommé comme beurre de taMe;
Ufranc. D'une moyenne de 16 à 18 francs le kilo
Mais un hiver rigoureux en France entratna une
au détail, de 1921 à 1923, ils passèrent à 22 et
hausse saisonnière qui fit passer, au Maroc, le
24 francs en 1924 (date de la première chute du
prix: de détail du paquet de 125 grammes de
franc) pour s'élever progressivement ensuite à
:~ fI'. 73 à 4 fr. 50, au moment précis où l'Argen-
20 - 27 francs en 1925 ; 24-30 en 1926 ; 30-36
tine, fournissant un riouvet effort, ajustait ses
en 1927, 1928 et 1929. prix aux environs de 12 et 14 francs le kilo. Une
L'année 1929 est le point de départ d'une politique de compeuifttion bien comprise eut
l~emière tentative de concurrence étrangère. dicté aux fabricants de beurre une désolidarisa-
Amérique fournit pour 558.000 francs de tion des cours du Maroc d'avec ceux de la métro-
~eurre et les Pays-Bas pour 42.000 francs, mais pole, mais ayant une demande intéresssante en
es exportateurs français Jl'avaient nulle raison France à l'époque, ils négligèrent les avis que
aP~arente de s'inquiétel' a,e cette concurrence, leur firent parvenir les services officiels.
PUlstIu'ils .livraient 3.848 quintaux, valant
6h~85.000:francs, en progression même sur les Les ménagères les plus convaincues de la
c lffres préCédents. supériorité des marques françaises, qui répu-
gnaient d'abord à consommer du beurre argen.
L'année 1930 marqua l'apogée des ventes tin, se laissèrent gagner par la trop grande dif-
françaises, 5.640 quintaux,. valant 7.729.000 férence des prix, surtout à un moment où les
rancs, furent placés et dans la satisfaction de budgets familiaux commençaient à être touchés
Il. progression ininterrompue depuis 192 l, le8 par la crise ; elles firent des essais et constatè-
~aisons françaises ne se rendirent peut-être pas rent que malgré tout leurs appréhensions avaient
,le? compte que leur avance ll'était plus comme été exagérées, que la différence de qualité entre
radIS, en raison directe de l'augmentation de les deux beurres n'était pas si considérable. Aussi
: p.opulation européenne, de 140.000 à 150.000 quand, quelq'!es semaines plus tard, les prix du
ahltants, à cette époque, et que des concur- beurre frança.s se mirent à baisser et à r~Yenir
"
'-1
t:, ;;.~,r~ ..
. J.
354 BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
hYdraulique et 50.879 kw.h. d'origine thermique. L'année On note surtout l'élimination des anciens fournis-
précédente, ces quantités, reprises par origine, étaient seurs au profit du Japon, nouveau venu sur le marché.
r~SpectiYement 50.272.000 kw.h. et 48.058.000 kw.h. Les tissus de soie art ificielle jouissent d'une grande
Ainsi se dessine la période productive où les efforts de vogue et leur importation est en forte augmentation. En
lllise en valeur du Maroc donneront des résultats béné- '933, nous enregistrons l'entrée de 16.470 quintaux
ficiaires. valant 31 millions de francs. Ici encore, les qualités ordi-
Signalons dans cet ordre d'idées les proll"rès réalisés naires progressent au détriment des tissus de choix, les
Par la viticulture marocaine qui tend à éliminer les anciens fournisseurs se laissant distancer par le Japon.
apports de vins étrangers. Les importations de vins ordi- # Nous reviendrons plus loin sur les conséquences de
haires en futailles ne représentent plus, en 1933, que cet état de choses. Pour l'instant, nous noterons seule-
7O.26H hectolitres contre 238.290 hectos cn 1931. ment que si l'introduction sur le marché de marchan-
Le commerce des automobiles a été actif et en nette dises à bas prix a pu aider l'acheteur indigène à supporter
l'eprise sur l'année dernière. En 1933, il est entré 3.813 la délJrédation de son pouvoir d'achat, il n'en est pas
VoitUres de tourisme contre 3.137 l'année précédente. moins résulté des inconvénients tels que la dévalorisation
~s valeurs relatives ~ont en baisse. Il a été également des stocks du commerce, le chômage dans des industries
llnporté 150 camions contre 139 l'année précédente. Si locales, un déséquilibre plus accentué des relations com-
nous ajoutons à ces chiffres les importations de cars merdales du Maroc avec l'étranger et partant une plus
de transport en commun, nous arrivons, pour 1933, à grande difficulté à trouver des débouchés extérieurs à la
Un total de 3.99 2 voitures automobiles carrcssées valant production agricole et minière du Protectorat, à un mo-
64.561.000 francs, contre 3.298 voitures et 60.818.000 ment 011 cette question revêt une importance primor-
francs en 19 32 .. diale.
Si nous examinons la situation du marché indigène, AliX exportations. - 1.725.000 tonnes et 600 millions
nous assistons à une évolution marquée dans plusieurs de francs, - on remarque, par rapport à l'année pré-
taYons du commerce d'importation. La diminuticn du cédente, une augmentation de 78.000 tonnes, soit 4 %,
PoUvoir d'achat de la masse agricole touchée par la et une baisse de valeur de 85 millions de francs, soit
lllé.vente de ses produits, et aussi des no~bre,ux ouvriers I~ %'
qUI ont vu leurs salaires réduits quand Ils n ont pas été Le prix moyen de la tonne exportée ressort à 348
touchés par le chômage, a incité le client à se détourIl:er francs contre 416 francs en 1932, accusant une diminu-
des marchandises chères et à se rabattre sur les prodUits tion moyenne de 17 %. D'une année à l'autre, le prix
de qualité médiocre. moyen de la tonne de matières animales revient de 4.074
Les importatic,ns se sont maintenues gé~éraler.nent francs à 3.610 francs, soit une baisse de I I % ; la dimi·
en volume, mais les valeurs ont fortement baissé. Citons nution est plus sensible dans la section des matières
quelques chiffres : végétales où elle atteint 24 %, le prix moyen de la tonne
passant de 762 francs à 5110 francs. En ce qui concerne les
ft fi est entré Ih.859 quintaux de thé, valant 72.865.000 matières minérales, la dévalorisation a été moins accen-
ancs contre 81.412 quintaux et 91.616.000 francs en tuée, soit 10 %' Les fabrications accusent une hausse du
, 1932.
prix mO~'en de la tonne de 25 %. Mais cette indication
Le sucre accuse également une notable baisse de est faussée par suite de modifications intervenues dans
~leur : 121. 50 9 tonnes de raffiné valant 135.104.000 la nature des produits exportés. En effet, la proportion
"lIncs contre 131.97 1 tonnes et 171.280.000 francs en des superphosphates exportés est inférieure d'une année
'932. . à l'autre. Au contraire, est plus élevée celle des autres
En ce qui concerne les huiles, on note une évolution articles fabriqués dont la valeur à la tonne est supé-
à l:avantage de l'huile d'olive, très prisée de l'indigè~e rieure.
'lU, la préfère aux huiles de Il"raine dès que les prrx Lors du rapide examen des principaux produits d'ex-
deviennent abordables. En 1933, sur une importaticn pcrtation nous constaterons d'abOid une sérieuse amélio-
~otale de 104.674 quintaux d'huiles comesti~les, on relè~e ration de la section des matières animales qui avait
d~ 345 quintaux d'huile d'olive, 21.768 qumtaux d'hUile connu des années de régression persistante. En 1933
~rachide, 16.500 quintaux d 'huile de soya et 34.061 cette section a vu le tonnage et la valeur des exporta:
qUintaux d 'huile de lin. tions se relever sensiblement : 31.292 tonnes et 112.970
miIle francs contre 24.434 tonnes et 99.544.000 francs en
Pour les savons on observe une augmentation de
tonnage et une forte baisse de prix (60.504 quintaux et '9 32 .
&:57.000 francs contre 50.207 quintaux et 10.528.000 Si l'exportation des bovins devient de plus en plus
ncs en 1932). restreinte, représentant 832.000 francs, les ventes de
porcins et d'ovins progressent en nombre et en valeur.
h Des importations massives de chaussures en caou!- Il a été expédié, à destination de la France, 44.804 por-
C GUc, à très bas prix, ont inquiété fortement les fabrl-
cins valant 12.462.000 francs, correspondant à une aug-
~nts indigènes de babouches. Il est entré, en 1933 ,
.nt~tation de 7.339 têtes et de 3.927.000 francs. Egale-
S7 .000 kilos de ces chaussur~s valant ~.512.ooo fr~ncs. '. MI'!Rt à destination de la France et de l'Algérie le Maroc
0
lins doute, ces articles ne s adressent-ils pas touJours e1kporté 99· 141 ovins, valant 7.784.000 franc;. L'année
aux clients des fabricants locaux ; ce mouvement corn- adernière, il avait été vendu seulement 80.089 têtes valant
ltI~rcial toutefois semble indiquer que l'artisanat maro- 6.785.000 francs.
~In sc· trouvera contraint d'adapter sa fabrication à des
Cesoins et à des goûts nouveaux de la clientèle indigène. Grâce à la meilleure tenue des cours et aussi à la
. Pendant il y a lieu de ne pas perdre de vue la néces- réduction des droits intérieurs de porte et de marchés
Sité de n '~pporter aucune perturbation brutale dans le les ventes de laines et peaux accusent une amélioratior;
stat';'t économique traditionnel du pay,s. Des mesures notable. En 1933, il a été exporté 25.407 quintaux de
~ralent nécessaires dans le cas où des Importateurs ne peaux, valant 6.103.000 francs contre 18.292 quintaux et
~ndraient pas compte de la situation de l'industrie indi- 4.264.000 francs en 1932.
f ne et par leur concurrence aveugle risqueraient de
roubler l'ordre public. Le commerce des œufs de volailles a été marqué par
une augmentation des quantités qui n'a pas été suffi- .
d La situation du commerce des cotonnades appelle sante pour annuler la baisse des cours.
s~s observations analogues, réserve faite toutefois qu'il
c~git, dans ce cas, d'une question extérieure et ne tou- _ Les produits de la pêche ont donné lieu à un com-
ant qu'indirectement à l'intérêt indigène. m'tce très actif et en nette progression. Il a été expOrté
sur Franc~ et Algérie en presque totalité, 56.000 quin-
d .Les tonnages sont en lég~re réduction: Les entrées taux de pC;llssons conservés valant 26.391.000 francs oontre
d~ tIssus de coton blanchis, temts, moussehnes et grena- 37~49 qumtaux ~t 17·125.~00 francs l'année précédente.
,Ines se sont élevées à 93.426 quintaux en 1933, contre Les ventes de poissons fraiS de mer et de poissons tJeCS
.~9.347 quintaux en 1932. Les valeurs sont en baisse salés ou fumés ont représenté, en 1933 , une valeur de
..,nsible. 3.800.000 francs.
.'
"
BU LLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
Avre les mat ières végétales, nous abordons le meil- de régression: 6.513 tonnes en 1933 contre 7.727 tonnes
Il'ur ("I{'lu('ul de la production marocaine. Le volume des l'II1932 et 9.849 tonnes en 1931.
exporta 1ions ('st ('n augmenta 1iün, Ina is leur valeur glo- Les n'Iltes des articles de fahrication indigène,
hale est en diminution par suitl' de la haiss(' des cours tapb, babouches, maroquinerie, se sont maintenu~
qui il pa 1'1 icul ii,rement nl'feelé }e co III pnl·timen t des céréa- dans de hOllnes (·clulitiolls. Notons des sorties de tapIS
)('s. Cel 1(' s('ct ion comprend, ('n 1\)33, li02.000 tonnes et de laine pour :1.1'76.000 francs, de babouches poUf
:{49 millions de francs. contre 580.000 tonnes ct 442 mil- 2.:W5.ool) frallcs, de maroquinerie pour 2.440.000 francS.
1ions de francs l'annpe précédente. Celi(' industrie d'art indigène a pu être .menac~
Les ventes de hlé ont porté sur des quantités jamais pal' des importations d'articles étrangers grosslèrem en
alldntes jusqu';1 ce jour, soit 2.'7I.1t110 quintaux, d'une imihls. L'administration veille il protéger le caraclèf~
valeur de d:1.357.000 francs. La déflation des cours s'est original de la prod uel ion locale et des mesures seron
pGursuivie. La moyenne du prix du quinta~ de blé en prises <'t bref délai pour éviter la l'mude portant sUf
Ig:n ressort il un peu plus de 65 francs le qumtal contre l'origine des produits.
110 francs l'li 1932. Il Y a lieu de noter que plus de
380.000 quintaux de blés ont été exportés sur l'étranger
pal' suite de l'insuffisancc du contingent d'entrée en LA PÉNÉTRATION
franchise en France et en Algérie. Malgré l'octroi d'une
prime de 27 francs par quintal, la moyenne des cours COMMERCIALE JAPONAISE AU MAROC.
a (Ité sensihlement nhaissée.
l'OUI' l'orge et le mnïs, la France devient il peu près Ses prelll iers débuts datent de 1928. Le rapon n'OC'
)'uuique acheteur. Il a été exporté, en 1933, 1.515.000 cupait alors encore que la JOe place parmi les paYs
quintaux d'orge valant 61.754.000 francs et 481.273 quin- Il!l-portateurs dans "Empire chérifien, il s'assure la
laux de maïs valant 29.887.000 francs. D'une année il lie place en 1933 et se classe en 1931, au second ranS'
)'autre, les prix de l'orge ont sensiblement diminué Chiffrées il 3.511 tonnes représentant 40 millions e
(1.944.uoo quintaux ct 91.717.000 francs en 1932) tandis francs en 1932, les entrées japonaises atteignent 6.7)8
(lue ceux du maïs sc maintenaient et 'lue les quantités tonnes rliprésentant 65 millions u8.000 francs, en 19 3 '
atteignaient plus du double. La progression s'accentue en 1934 ainsi qu'il ressort du
Les primeurs ont ccntinué il progresser en quantités tableau ci-après des importations en 1933 et pendant les
el valeur. De Ib.400 quintaux valant JO millions de francs
Cil 1932, Ics sorties de légumes frais passent à 1I7.755
quintaux, Cil 1933, pour une valeur de 14.292.000 francs.
cinq premiers mois de 1934.
19340
-
La produclioll des usilles de cOllserves de légumes se déve- 1 1933 1
---1----
Sigllalons, il titre d'indice et comme élément d'un onnes 1 dl' Iranc' 1 de francs
importallt commercc d'exportation, la sortie de 4.191 hec-
lolitres de vills ordinaires représentant ulle valeur de
.l'lg.ouo francs. Les superficies plantées en vignes s'élè- Janvier 4025 40.171 1.0540 9.066
vent il environ 20.000 hectares dont J 5.000 hectares sur Février 1 40402 40.128 1.002 8.201
Mars , 40040 3.889 781 6.700
le point d'entrer en pleine production. La consommation
locale ne dépassant pas 450.000 hectolitres, le !\Iaroc sera Avril
Mal............
"l' 3740
697
3.569
6.729
9408
1.036
7.622
8.775
amené il exporter plusieurs centaines de milliers d 'hec- Juin ' 820 8.041
los. Celle quantité est trop faible pour inquiéter les Jumet .....••• 1 583 6.618
autres gros producteurs de vins ordinaires et sera néan- Aotlt i 4090 40.927
moins d'un utile rapport ponr l'agriculture européenne Septembre .•••. ' 526 40.937
t'l Ull Mément intéressant pour aider il équilibrer la Octobre .•••••. 1 - 588 5.228
halance commerciale du pqys. Novembre .••• '1- 6840 6.176 l'
Connue on peut le constater les cotonnades, tissus On peut estilller qu'en moyenne les produits japonais
divers, fils, etc... constituent environ 80 % des impor- de cette cat(~gorie sont de JO à 20 % moins chers que
tations du Japon. C'est dans cette branche que les l'eux de la concurrence la plus proche. Cette différence
progrès ont été les plus rapides. alleillt parfois et dépasse même 40 %.
D'abord introduits par l'intermédiaire de maisons Les foulards de Lyon en soie artificielle « bouricha n
d'Alexandrie les tissus japonais présentent des aspects valent 60 francs la douzaine au départ de l'usine,. l'article
classique : tissus de coton rayés, dénommés « doras n, japonais exactement semblable, vaut 36 francs la douzaine'
tulles et voiles, et arlicles en soie artificielle. Puis C .l.F. Casablanca.
vinrent les articles en satin de coton, dénommés « tou-
f:Is n et dont les Italiens détenaient précédemllient le Les « Lampas n, tissus lourds en soie artificielle,
('(\ntrÔle. v.dent '1 Lyon 6 francs le mètre, le ml'me article venant
Les tissus lourds de soie artificielle à grands ramages (III Japon est offert à 4 fr. 40 G.l.F.' Casablanca.
~( Lampas n, autre spécialité lyonnaise, sont également
Les chemises d'hommes, de qualité moyenne, valent
Imités par les Japonais. \0 francs la douzaine. .
Pour les articles de soie artificielle, les importations
'lu Japon ont passé de, 9.671.000 francs en 1932 à \u kilogramme la lingerie française cousue vaut en
T~.625.000 francs en 1933. , moyenne 35 francs ; la lingerie japonaise ,4 francs
seulement.
Mais c'est dans le domaine des cotonnades blanchies
(white shirting) que les progrès du Japon sont les plus ~o ,\rlides de qualité inférieure :
rapides. En 1932 les apports de l'Angleterre atteignaient Les arlicles japonais de cette catégorie sont entière-
la valeur de 64.887.000 francs et ceux du Japon 4,975.000 ment différents de ceux que pn\sentent les autres four.
francs sur une importation totale de 84.000.000 ; en 1933 nisseurs, allssi toute comparaison (le prix est-elle im-
Je Japon passe à 30.000.000 et pour le premier trimestre possible.
de 1934, nous trouvons 9 millions au Japon contre
'\ millions seulement à l'Angleterre, soit le triple. Nous noterons, à titre purement indicatif, quelques
chiffres concernant les marchandises les plus courantes :
Signalons que I"article « draps n, seul, n'a pas été
tOuché jusqu'ici par le Japon. Chaussettes : 6 francs et 10 francs la douzaine de
paires;
Bonneterie de coton. - Le Japon n'a pas tardé à Tricots de coton: ,4 et 18 francs la douzaine; ,:
prendre ici aussi la première place, cette fois au détriment
(~e l'Espagne. De 1.7,5.000 francs en 1932, ses importa-
Rohes enfants en percale imprimée : ,8 francs la
douzaine;
lions ont atteint 3.335.000 francs en 1933 et 641.750 francs
PClldant les trois premiers mois de l'année en cours Robes fillettes: 67 francs la rlouzaine ;'
coutre 381l.900 à l'Espagne et 170.000 à la France. Mouchoirs de coton: 3 francs la douzaine:
La France vend surtout au Maroc les articles de luxe Voile uni en 0,90 de largeur, ~5 francs la pièce de'
rour la clientèle européenne, les marchandises japonaises 1 m. 50 (ce voile reçu par les importateurs marocains
'U espagnoles ayant la faveur des indigènes. est t'nsuite envoyé à la broderie en Suisse) ; .
Lingerie cousue. - Les progrès japonais se déve- Chaussures toile et caoutchouc : 30 francs la douzaine
loppent surtout aux dépens de l'Espagne. C'est ainsi (h' paires ;
(IU'en 1932 la part de la France était de 7.178.000 francs Chaussures caoutchouc noir ou jaune : de 3 à
et celle de l'Espagne de 1.494.000 francs sur une impor- ;, francs la paire ;
tation totale de 10.598.000 francs ; le Japon ne figurait
que pour 543.000 francs ; en 1933, nous tnouvonll Un appareil téléphonique de table ou mural, copie
1"970.000 francs à la France, 661.000 francs seulement d 'un appareil allemand qui vaut 300 francs, revient à
(i;j francs ;
~ l'Espagne et 3.658.000 francs au Japon. Pour le premier
trimestre de 1934, la France est encore au premier rang Une bicyc' Jtte s'obtient pour 100 francs et les ten-
aVec 1.735.000 francs, suivie du Japon avec 1.100.000 dances générales sont à la baisse.
francs, l'Espagne ne figurant plus que pour 100.000 francs.
;'ious pourrions multiplier ces exemples. Les chiffres
'. Cllaussures en caoutchouc. - Les progrès s'accusent pn\cédents pratiqués à Casablanca, sont à peu près iden-
ICI aussi particulièrement importants. Les importations tiques sur les marchés de l'intérieur.
totales, en 1932, étaient de 1.912.000 francs dont 787.000
POur l'Espagne et 576.000 pour le Japon. Nous relevons
en 1933, sur un total de 3.512.000 francs, 2.559.000 francs
au Japon et 743.000 francs à l'Espagne.
L'ORIGINE DES MARCHANDISES II
Au cours du pren'lier trimestre 1934 la progression
s'accentue, la part du Japon est de 1.853.733 francs BASE DES STATISTIQUES D'IMPORTATION
.
Contre ,86.856 à l'Espagne sur 2.053.438.
Il convien t d'observer qu'il ne s'agit pas d'imitations DOUANIÈRE. '
de babouches, dont le Protectorat a, par avance, interdit
l'entrée au Maroc, mais de chaussures de forme normale
entièrement en caoutchouc imitant le cuir. L'indigène L'administration des douanes chérifiennes a réalisé
Il tendance à abandonner les « belghas n traditionnelles depuis le ,or janvier 1934, une importante réfoI;IDe dan~
Pour ces articles dont les prix ont constamment baissé. la présentation des statistiques du commerce extérieUl'. ,', >
,. t ,.1,/f ..
Thé. - L'indigène marocain, grand consommateur A 1.m~tar d a~tres pay~, notamment de la Francei ! ~'
de thé, n'a pas sacrifié ses goilts sur cet article aux prix les statIstIques d ImportatIon avaient été, jusqu'alors,
avantageux. Il ne retrouve dans le thé japonais ni l'ap- hasées sur la provenance des marchandises. Cette manière
parence ni l'arôme du thé de Chine auquel il est habitué. rie pro~éd.er reposait sur le principe en vertu duquel
Les maisons de Shangaï ont su s'adapter aux gol1ts divers les statistIques du commerce extérieur sont essellÜelle-
des indigènes marocains. suivant les régions, et ont ment des statistiques d'échanges. .'
créé autant de variétés très estimées.
f A la vérité, la notion de provenance avait été dîfirlle .
Prix pratiqués. - Les marchandises japonaises peu- .de telle façon q?'i! ravait le plus souvent concordance
Vent être classées, à ce point de vue, en deux catégories : entre le .p~ys d ongm~ et !e pays de provenance, bien
1° Articles de bonne qualité, comparables à ceux
que celUi-CI ne. flit q~ un heu de passage ou de transit.
~u 'offre la concurre[!ce, tels que : cotonnades, soieries, En ,.effet, des, Circulaires administratives avaient précisé'
Ingerie. qu II conv~n~lt de. rel?rendre les marchandises au compte
du pays d ou avait heu l'envoi initial à destination du
358 BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
Maroc, de celui, par conséquent, avec lequel était effee- EN FAVEUR DE L'AMÉNAGEMENT
1uée la transaction commerciale et où, par suite, la fac-
ture avait été établie. Pressentant, semble-t-il, l'orien- DU RÉGIME DOUANIER MAROCAIN.
tation nouvelle que pourrait prendre, dans un avenir
plus ou moins prochain, la politique douanière de
l'Empire fortuné, la direction des douanes avait appelé,
avec une particulière insistance, l'attention de son per- Les vœux du Comité central des industriels
sonnel d'exécution sur l'intérêt qui s'attachait à ee que du Maroc.
fût déterminé aussi exactement que possible le pays
au compte duquel les marchandises importées devaient 1. - Objet de la réforme. - Les mesures souhai·
('tre imputées. Ses directives étaient strictement suivies tées par l'industrie marocaine sont généralement
depuis trois ans. modestes.
Mais, rompant avec ses anciennes traditions, la Elles doivent avoir pour résultat, non pas d'éta?lir
France décidait, au mois.de novembre 1933, que les sta- des protections artificielles à l'abri desquelles pourr!l1e.nt
tistiques douanières d'importation feraient état, dans se constituer et se développer une floraison d'industrIes
l'avenir, non plus de la provenance des produits, mais nouvelles ou se maintenir des industries qui ne. sont
de leur origine. pas viables, mais seulement de rétablir une égalité
économique aujourd'hui compromise par la situati?n
L'administration métropolitaine faisait valoir que, spéciale de certains pays qui exportent leurs produIts
tant pour l'application du système des wntingents, quo vers le Maroc et dont la concurrence menace d'être
pour la préparation des accords commerci~l~x, les s~atis mortelle pour la production industrielle marocaine
Liques de provenance ne peuvent être ulihsées qu avec (Japon, pays de l'Europe centrale, Allemagne, Russie).
beaucoup de circonspection et qu'elles rendent très aléa-
toire le calcul des concessions qui peuvent être consentis a) Pour les industries travaillant pour la consom-
aux pays étrangers. Elle estimait, en outre, que ces sta- mation locale. - Ou celles·ci obtiendront satisfaction et
tistiques ne se prêtent pas à la recherche des. relations elles vivront et se développeront normalement, appor-
directes, susceptibles d'être établies entre la France et tant leur tribut aux charges publiques, faisant
les pays de production des marchandises dont elle a prospérer une main-d'œuvre importante, rémunérant
besoin. honnêtement les capitaux investis ; ou la réforme du
statut douanier du Maroc sera différée et beaucoup
La mesure ainsi décidée devait être appliquée dès le d'industries marocaines disparaîtront, entraînant par
J cr janvier 1934. leur déconfiture, non seulement le mécontentement et la
La question s'est aussitôt posée dans les douanes méfiance des capitalistes français, mais encore un désé-
chérifiennes de savoir si l'exemple de la France devait quilibre important.
('tre suivi. Il suffira, pour souligner ce risque, de se souvenir
Certains ont pensé que la réforme ne présentait pas que l'industrie européenne du Maroc fait vivre environ
50.000 ouvriers indigènes et distribue annuellement près
le même intérêt au Maroc, où les échanges internatio-
Ilaux sont régis par le principe de la porte ouverte et de 200 millions de salaires.
de l'égalité économique posé par l'acte d'Algésiras. On b) Pour les industries exportatrices. - Le Maroc,
s'est demandé également si les réceptionnaires des mar- parvenu à la maturité économique, doit rechercher à
chandises et leurs intermédiaires seraient en mesure de développer dans toute la mesure du possible ses expor:
connaître la véritable origine de produits ne présentant tations. Ainsi parviendra-t-il à atténuer le déficit SI
pas de caractère distinctif et ayant transité à travers important de sa balance commerciale et de sa balance
d'autres pays ou même y ayant été stockés, soit libre- des comptes, déficit qui risque d'aboutir présentement
ment, soit en entrepôt, et si les agents des douanes à une perte de substance pour le pays.
pourraient déterminer l'origine réelle, alors qu'ils ne
disposent pas, comme en France, du moyen légal d'exi- Le Comité central des industriels du Maroc ne doute
ger la déclaration de l'origine. pas, dans ces conditions, qu'entre quelques difficultés
diplomatiques aléatoires et une mesure d'autorité assU-
Ces considérations n'ont pas prévalu. rant l'équilibre économique ct social du Protectorat, le
Il existe, en effet, un intérêt certain à ce que le Pro- choix des Gouvernements français et chérifien ne soit
déjà fait.
lectorat suive le mouvement de ses échanges en appli-
Iluant les mêmes règles que la France, l'économie maro-
caine étant intimement liée à l'économie métropoli- II. - Modalités et répercussions générales de la
taine. réforme. - La modestie des protections demandées
démontre que tous les industriels du Maroc estiment
D'autre part, l'origine exacte des marchandises capital de maintenir dans ce pays une politique de vie
importées constitue pour les pouvoirs publics une indi- bon marché et de développer la capacité d'achat de la
cation infiniment plus précieuse que la provenance, à population européenne et indigène.
Hne époque oill 'une des préoccupations gouvernementales
réside dans la recherche des relations directes suscepti- Sur le bénéfice de ces observations, le cadre général
hies d'être établies entre les pays producteurs et les pays de la réforme douanière semble pouvoir être défini ainsi :.
consommateurs et où peuvent être envisagés des accords 1° Un tarif général, maintenu si possible au tauX
commerciaux. actuel pour les produits manufacturés, non fabriqués
La direction des douanes a, dès lors, .décidé de faire au Maroc;
état, dorénavant, de l'origine des marchandises impor- 2° Un tarif maximum, pour les matières premières
Ipes.
,existant au Maroc et pour les produits manufacturés aU
Ainsi donc, depuis le 1 er janvier, les statistiques Maroc;
douanières, qui ont été publiées, sont établies sur cette 3° Un tarif minimum, pour les matières premières
base. et les produits manufacturés non existant au Maroc ;
n n'est pas sans intérêt que le public en soit 4° Un tarif réduit, pour les matières ou produits
informé. .. fabriqués qui, bien qu'existant au Maroc, sont importéS
pour être utilisés en vue de la réexportation.
Les produits destinés à être réexportés après trans-
formation ou utilisation bénéficieraient, même dans le
cas où les produits similaires seraien~ fabriqués au MaroC,
d'un tarif réduit.
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC 359
Cette disposition est demandée pour éviter une SECTION V. - Industrie du bois.
m~joration de prix de revient des produits de l'indus-
tne marocaine, susceptibles d'être exportés. Chapitre 26. - Meubles, excepté fauteuils et chaises
en bois courbé.
. Régime de réciprocité. - Pour les produits maro- 27· - Fauteuils et chaises en bois courbe.
cainS susceptibles d'être exportés, ilserait utile que les 28. - Caisses et emballages en bois.
a~cords de réciprocité s'inspirent du rapport « importa- 29· - Poteaux imprégnés.
tIon-exportation )) pour chaque nation, sans toutefois,
qUe l'application stricte de ce système aboutisse à inno- •
Ver au Maroc des barrières douanières qui, dans d'autres SECTION VI. - Industrie chimique.
pays, se sont révélées d'une efficacité fictive.
Chapitre 30. - Savons.
La réforme douanière doit tendre à l'établissement 31. - Huiles. comestibles raffinées, à
d'Un tarif spécifique, seul réellement efficace. l'&Xception des huiles d'olive.
32. - Bougies.
Régime spécial de réciprocité en faveur de la 33. - Cirages et encaustiques.
France. - Le Comité central se déclare d'accord pour 34. - Explosüs nitratés et chloratés.
a~corder à la France une situation privilégiée compa- 35. - Eau de Javel, lessives.
tIble avec l'équilibre économique du Protectorat. 36. - Produits concrets à base d'huiles
En contre-partie, le bénéfice des mesures accordées minérales (graisses consistantes).
par la France à la production marocaine, contingent, 37· - Peintures, vernis, mastics, blanc de
ete.), devrait être consolidé et étendu. zinc en pâte, couleurs broyées.
38. - Engrais organiques.
Régime spécial à l'entrée des colonies françaises. - 39. - Superphosphates.
Le Comité insiste pour que des facilités à l'entrée de
Ces pays soient accordées à l'industrie marocaine.
SECTION VII. - Industrie te:r:tile.
Contingents. - Pour les matières premières dont la
détaxe est sollicitée et pour les produits manufacturés Chapitre 40. - Tissus pour ameublement et déco-
que le Maroc ne serait pas en mesure de produire en ration.
totalité, le Comité serait d'avis d'envisager l'attribution 41. - Tapis.
de. contingent annuel permettant d'importer les pro- 42. - Laines renaissances par effilochage
d~Its qui font défaut, à condition que ses contingents 43. - Crin végétal. .
SOient accordés après accord des industriels. 44. - Peaux de chèvres tannées par pro-
Le Comité central des industriels a jeté les premières cédé végétal.
grandes lignes d'une tarification douanière qui s'inspi-
rerait d'une classification de l'industrie marocaine en SECTION VIII. - Industrie de l'énergie électrique
rr sections et 51 chapitres sur les bases suivantes et hydraulique.
SECTION 1. - Industrie alimentaire. Chapitre 45. - Pour mémoire.
Chapitre 1. - Minoterie.
2. - Pâtes alimentaires. SECTION IX. - Papiers, imprimeries, arts graphiques.
3. - Biscuits.
4. - Chocolats. Chapitre 46. - Imprimés commerciaux et publici-
5. - Sucres cuits et dragées. taires, registres, étiquettes, chm"
6. - Sucres raffinés. . mo.s, annonces, catalogues, etc...
7. - Bières. 46 bLf -Machmes et matériel d'imprimerie.
8. - Limonades, sirops, eaux de table. 47· - Carton 11 babouches et à embaI-
9. - Vins. lages.
10. - Conserves de fruits. 48. - Papiers et cartons pour emballages
1 1. - Consenes de poissons, légumes et ayant subi impression, découpage:
fruits. ou montage.
12. - Conserves de viandes et viandes fri-
gorifiées. SECTION X. - Industrie de la mer.
13. - Huiles d'olives..
Chapitre 49. - Bateaux de pêche et de plaisance.
SECTION n. - Industrie minière.
Chapitre 14. - Charbons. SECTION XI. - Industries nouvelles en cour,
15. - Pétroles et dérivés. d'organisation.
16. - Minerais métalliques.
Chapitre 50. - Verrerie, gobeleterie.
SECTION III. - Matériau:r: de construction. - 51. - Allumettes.
Chapitre 17. - Ciments, chaux, plAtres. . La p!'Otection sollicitée par les cinquante et un pro-
18. - Briques, tuiles, céramiques, pote- dUIts fims résulte du tableau ci-après :
ries pour la construction et la 50 % ad valorem et au-dessus......... 4
décoration, 11 l'exception des De 40 % 11 31 % ad valorem : II
réfractaires.
19. - Marbres sciés et ouvrés.
ge 30 ;:: 21 % .. 21
M~i~~i:~ d~ s~~:ut a~i~~i
2
20. - Emulsion de bitume. . 2
6
21. - Glaces et verres argentés et taçoI\- Industries ~xportatrices ne s~iù~iia'~i ~~.~~~~
nés.
21 bis. - Glaces et verres façonnés. protectIon ........................•... 6
Marchandises
- -- ..
-
i Impo,t'lion 1E'PO:" liO " Totaux Totaux
i
Importations
En tonnes:
!
1
.
1929 .................................. 10.705 288.677 566.177 155.241 1.020.800
1930 .................................. 9.509
1
En milliers de trancs :
1929 .................................. 88.291 773.227 333.270 U02.641 2.541.430
1930 .................................. 74.248 572.156 378.687 1.183.382 2.208.674
1931 .................................. 63.514 551.164 347.351 1.113.161 2.075.191
1932 .................................. 58.958 501.286 241.354 983.461 1.785.~
193:1 .................................. 55.996 408.298 212.931 855.191 1.532,416
1
Exportations
1929 ........ ~.~ .~~~~~.~ .............. I 28.568 673.301 1.591.286 25.742 2.318.897
1930 .................................. 1 29.860 284,288 1.788.021 16.128 2.118.297
1931 .................................. 25.458 571.658 971.446 11.877 1 1.580.~
1932 .................................. 24.434 580.480 1.032.651 8.869 1.646.'1'
1933 .................................. 31.292 602.356 1.083.059 8.09' 1.72'-801
En milliers de trana :
1929 ................................... 1
266.377 732.026 233.591 23.182 1.233.176
1930 .................................. 188.781 250.480 257.297 22.695 719.253
1931 .................................. 1 119.692 494,297 132.983 140410 761.382-
1932 .................................. 99.544 "2.592 131.116 11.713 6840965
1933 .................................. 112.970 349.557 126.350 13.354 600.231
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC
France 532.987 1
1933
640.365
1932 En + 1
-1-- - 1 - - -
En -
i 1OA33 345,094 1
1933 1 1932
483,081
--1- ---%---1--%--1
1
77,345
En + 1 En -
1
1933
67,59
i 1932
70,53
Algérie 96.945 \ 60,642 \ •
Afrique occidentale française. 2.134. 1 3.805 1 1.671 3,660 4.198" U38 1 0,60 0,70
Tunisie . .. .. .. .. . .. . .. .. 971 317 654 892 292 600" 0,15 0,04
Syrie· 1.198 a v. auto pays 829 aL aut. p a y s " " 0,13 av, auto pays
Colonies françaises non dé-
nommt~es·
Indochine
....•...•.••.•.•
Guadeloupe· .•.•...•.•.•...
.
o
2
o
id.
ill.
27 27
4
3
id.
id.
"
)
.
1)
0,01
0,01 i
Id.
Id.
1 20 • 19 0,001 0,01
Cameroun· .....••..••...•.. o av. auto pay, 1 av.aut.pays " » 0,001
1
l'Empire français :
68,50 1
Espagne .....•..•••••.••.... 321.853 340.440 " 18.587 43.775 61.880 7,29 9,03
• 18.105
Iles Canaries· ••••.•.••••... 20.676 av. auto pays " » 8.126 av. auto pays » » 1,36 av. auto pays
Pourcentage de l'Es-
pagne ct de ses
colonies : 8,65.
Italie . . . • . • . • • • • • • • • • .. . . . •• 231. 257108.906 122.351 31.525 20.609 10.916 3,00
5,25
Angleterre . 63.485 111.763 " 4.8.278 20.101 36.524 6.4.23 3,35 3,87
Union Sud-africaine· •••••• 43.644 av. auto pays » 4.973 av. auto pays 0,83 av. auto pays
Possessions anglaises de Médl·
terranée o ••••••• •••••••••• 4.114. 303 1.715 221 1.494. 0,28 0,03
Possessions anglaises en Amé·
rique· ..................• 50 av. auto pay, 45 av. :lUt. pay' 0,01 av. auto pays
Pourcentage total de
l'Empire brltannl·
que : 4,47.
Allemagne . 67.281 79.082 11.801 16.4.4.0 20.012 3.572 2,74 2,92
Pays-Bas .. 95.823 130.292 34.469 12.775 16.951 4.176 2,13 2,4.8
Danemark . 105.129 63.611 41.518 11.311 7.946 3.365 1.88 1,16
'Grèce .. 18.831 38 18.793 9.671 65 9.606 1,61 0,01
Belgique . 24..354 29.864 5.510 8.337 11.998 3.661 1,39 1,74.
Etats·Unis . 10,128 11.019 891 7.933 7.646 287 1,32 l,lI
Japon . 23.410 35.695 12.285 2.705 4.392 1.687 0,45 0,65
Portugal . 23.926 16.111 7.815 2.691 2.161 530 0,31
0,45
Norvège .. 12.510 7.04.9 5.461 1.726 1.089 637 0,28 0,16
Pologne . 7.100 352 6.748 1.587 263 1.324
·"
0,26 0,04
Yougoslavie
Suède
:"
.
3.790
1.616
271
247
3.519
1.369
731
556
169
160
562
396· »
0,12
0,09
0,02
0,02
·· ··
Irak· . 1.054 av. auto pays » » 548 a V. auto pays
··
» 0,09 av. auto pays
Turqul"· . 174 Id. » 309 id.
·
0,05 Id.
Canada· . 78 Id. 105 Id.
·
» 0,02 id.
Lettonie· .. 150 Id. » 84 Id. »
·
» 0,01 id.
Cuba· . 88 Id. 72 Id. »
"
·
» 0,01 id.
Autriche
Australie·
Esthonle·
..
.
.
101
67 id.
101
49 av. auto pay'
55
46
38
61
av. auto pays
id.
»· 6 0,01
0,01
0,01
0,04
av. auto pays
id.
Finlande· .. 62 id. 34 id. 0,01 Id.
Roumanie . 4.6 21 25 32 21 11 0,005 0,01
Egypte .. 24 75 51 21 145 124 0,004 0,02
Suisse .. 25 o 25 16 30
··
14 0,004 0,01
Lithuanie· .. 30 av. auto pays 15 av. auto pays 0,004 av. auto pays
Tchécoslovaquie ••..••.•.•••. 3 3 o 15 o 15 0,004
Chlll· .. 7 av. auto pays » 15 av. auto pays 0,004 av. auto pays
Pérou· . 3 id. » 8 Id. , 0,001 Id.
Bulgarie· . 5 id. 2 Id. 0,001 Id.
Venezuela· . 1 Id. 2 Id. 0,001 id.
Brésil . 1 806 805 1 224 223 0,001 0,03
Albanle·o . av. auto pays o 1 av. auto pays 0,001 av. auto pays
Autres pays d'Afrique· •... 8.991 Id. 908 Id. 0,15 Id.
Autres pays d'Amérique· •..
Autres pays d'Alle·
Russie
..
.
45
3
Id.
Id.
63 o 63
47
7
o
Id.
Id.
45
·
»
»
»
411
0,009
0,001
Id.
Id.
0,01
Uruguay . 5 o 5 o 3 3 0,01
Rubrique autres pays 1932 .• 176.378 65.761 10.617 16.123 14.161 2.062 2,743
Ditrér. Dltrér.
Totaux ........ 1724.797 en + 600.231 684.967 en -
78.383 84,736
• NOTA. - Les pays marqués d'un astérisque étaient repris en 1&32 sous la rubrIque « Autres Pays '. Pour ces pays il n'a pas été
possible d'établir une comparaison entre 1933 et l'année précédente.
BULLETIN f:CONOMIQUE DU MAROC' 363
IMPORTATIONS DANS LA ZONE FRANÇAISE DU MAROC PENDANT LES ANNÉES 1933 ET 1932.
- --1------ ---- % %
France • • . • •. 311. 450 1 364 0 '734.no 48,95 50,85
42.391 907.6.19 157.528
Algérie : 110.168\ . . 09 15.391
69 3.308 443 2.865 0,21 0,01
Tunisie 1.227 1
Il 1.296
Indochine • • .. . • . • . 2.102 1.2·.18 1 854 3.276 2.235 1.041 0,21 1 0,01
Colonies non dénommées· .. 1 455 jav. aut. pays 1 2.200 av. auto pays 0,14 a\ . auto pays
1.738 2.142 778 1.364 0,14 0,01
A.O.F. • ' 2.008 270 1
Cameroun·
Syrie·
880 lav.
141
a~t. pays
.d. ,
638 üv. aul. pays
440 id. ~:~~ [1 av. a::: pays
Martinique· 20 id. 1 111 id.
Pourcentage lotal dl'
l'Empire français :
40,74.
Angleterre ••••••.••••••••••. 94.419 162.726 1 9U:12 136.8.;;1 42.521 6,15 7,63
142 4.434 7.897 3.463 0,29. 0,40
Indes anglaises 1.592 1.450 1
Possessions anglaises en
2.454 av. auto pays 0,15 av. auto pays
Amérique· 4.510 al'. ant. pays 1
Union sud·africaine· 160 id. 948 id. 0,06 id.
Possessions anglaises en Mé·
diterranée . .. .. . . .. . . . . . . . 7 88 81 40 1.367 1.327 0,01 0,01
Irlande· 7 1av. auto pays 1 28 av. auto pays
Pourcentage total de
l'Empire hritanni-
que: 6.66.
Belgique . 171.290 203.778 :J2.488 85.780 102.698 16.918 S,59 5,83
. 10.871 8.962 74.403 84.377 9.974 4,86 4,67
Chine 1.909
4,60 5,44
E1als-I'nis . 12140 20.231
3.511
7.491 70.612
65.217
81.067
39.553
•
115.664
10.455
4,25 2,10
Japon . 6.796 3.285
Roumanie . 63.394 80.304 16.910 62.499 56.722 ,,5.777 4,07 3,18
].1.334 20.538 6.204 55.735 77.798 22.063 3,64 4,36
Italie .
48,488 50.546 2.058 28.377 3U05 5.728 1,85 1,91
Pays-Bas .
Po_sslons hollandaises en
16.179 av. auto pays 17.459 av.aut.pays 1,13 :lY. auto pay.
Amérique· ..
Indes hollandaises· ••••.•••. 6.620 id. 7.649 id. 0,50 id.
Pourcentage total
Pays-Bas et leurs'
possessions 3,4~.
"OTA. - Les pays marqués d'un astérlque étaient repris en '932 sous ta rubrique .Autres pays •.
Pour ces pays il n'a pas été po88lhlf. d 'tltabllr une romparalson entre '933 et l'anntle préctldente.
BULLETIN ÉCONUMIQUE DU MAH.üC
Pour les colonies de la Côte d'Ivoire et du Daho- Italie ..................... 9.923 17.661 6.128
mey : Autres pays .............. 1.008.401 464.906 288.338
Provenance française et étrangère : 320 francs par
hectolitre. Totaux (en litres) .. 11.759.494 7.785.901 8.803.632
En outre, ils ne peuvent être importés en Afrique
occidentale française qu'en bouteilles d'un litre. Valeur (en trancs) •• 43.919.784 29.658.756 30.913.085
En plus des droits d'importation et de surtaxe
perçus au profit du Gouvernement général, les vins sont
assujettis au profit du budget de la colonie importa· Non seulement le tarif douanier prohibe les impor-
lrice li. des laxes locales, diversement dénommées (taxe talions vinicoles marocaines, mais il y aurait lieu de
additionnelle à la patente des importateurs, taxe sur le réprimer en Afrique occidentale certains usages de falsi-
chiffre d'affaires, à taxe compensatrice, et dont le taux fication sur place dcs vins, de conlingcnlcr les impor-
est actuellement de 6,30 % au Sé.al, 3 % en Côte tations étrangères.
d'Ivoire, 2 % en Guinée, 5 % au Dahomey, 2,50 % au
Soudan. Les services dc l'intendancc en Afrique occiden-
Les importations de vins en Afrique occidentale tale absorbent à eux seuls 350.000 litres, ~oo.ooo en
française ont pour l'instant l'origine ci-après : f(\ts, 150.000 en bouteilles.
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAnoc 365
D. - LES PRIX
-
Sucre raffiné en pains ...................... Quintal
- ~05, 222 à 230 i 205, 222 à 230 205, 222 à 230
Bougies Fournier ............................ 4 C. 155 1
155 155
Thé vert Chun Mée, Ire qualité .............. Kilo 10 à 20 10 à 20 10 à 20
Café vert Rio na 7 ........................... Quintal 500 500 500
Huile d'arachide, 1re qualité ................ - 232 236 1 240
Huile de soya, 1re qualité .................... - 218 220 220
Savon ordinaire 72 % ........................ - 170ù 20'0 170 à 200 170 à 200
Vins d'Espagne 11 0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , Hectolitre 70 à 80 70 à 80 70 à 80
Essence tourismé ..................•......... - n5 115 120
Pétrole .. '.................................... - 135 130 115
Houille (tout venant) ...................... Tonne 200 200 200
Chaux hydraulique ....•••..•.•••..•••••••••• - 120 120 115
Ciment belge ................................ - 140 140 135
Fers ronds pour ciment .................... Quintal 75 à 85 75 à 85 72 à 80
~.adrier, sapin blanc 8 x 23 .................. Le mètre 4,69 4,60 4,60
ISSUS coton pur Merzaï ...................... La pièce 30 30 27
~ trimestre 193\. PRIX DE D~TAIL DFS PRINCIPALES DENR~FS ET PRODUITS DE CONSOMMATION CJ,;
0)
0)
(Cours de fin de mois)
DANS LES PRINCIPALES VILLES DU MAROC.
1 - P.wr DB PARJIlB T1lImRJl PATBS ALDOlllTAIRBS BIl' VlUC 1 BœUF - POITRINE -II MOUTON - GIGOT ŒUFS (qualité conrante)
1 LB DLO LB DLO 1 LB m..o LB KILO LA DOUZAnIB
1 i .... .: ,.m --1- A.ri' : Jo'_ TAn.. 1 : 1 J.m -1 'n" 1 :-1 -"""'-J-U-I-n-- - . . . . . : 1
Casablanca •••.• : 1.20 1.20 1.20! 3j4 2.50/3.00 2.50/3 1 6/8 i 617 1 ;'/6 7/I> 1 8/10 8ilO 2.50 2.50 3.,5
Mazagan ·.······1 1.30 1.25 1.25 1 4.50 4.25 4,;' 1 7.50 i 8 1 8 g.50 l, la la 3 3.50 3.50
iiaft : 1.35 1.35 1.35 Il 3.10 3 3 1
i '
5 i 5 5 8 1 7 7 2.,5 » " C:l
Mogador ........ ~
1
-
I. I. 0 . . .00 1 10 10 1:1 LiO 2 . .:10
trj
Marrakech ...... 1.35 1.30 1.30 3.50 4/1.50 3.50 i
,
6 5/5.50 4 8 i
.
8 7.50 2.15 2.20 2·75 t-3
Rabat .. 1.30 2 » 4 4 "1 8 8 "12/14 1 12j14 " 1.80 2.80 :z
Port·Lyautey 1.30 1.30 L';' 3/4 3n 3.;'0 1 6/7 617 617 la 1 la 8/10 3.50 3.50 3
t::j,
Meknès ,1.45 1.45 1.40 4 4 3/4 1 fi 1 6 5 12 12 10 4 4 4 n
Fès i 1.35 1.25 1.20 3 3.50 4 la 1 3.50 8 12!i la la 3 3 4 o
,
Il
:z
Taza : 1.45 1.35 • 2.50 2.50 "1 5.50 1 5 " 11 1 la • 3.60 ~ o
Oujda .....•.... 1 1)
PO..MSS DB TERRB
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LAIT FRAIS
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VINS
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n'DfPORTATlON 10'
-
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10
c:::
-1-=-=T:--
trj
LB DLO LB LlTRB LB UTRB LB KILO LB LlTRB
Agadir .. 0.75 r 0·75 ! 1 4/5 4/5 4/5 2 1 3 3 2.75 2.75 2.~') 1.60/3.50 1.60/3.50 1.60/3.50
, 1 1
Marrakech .•..•. 0.80 i
.
1/1.25 1 • 4 3.50 4 2
1
1.75/ 2.25 1.75 1 2.75 2.7 5 2.65 1.50 1.50i 2 1.75
Rabat . 0.75 Il 0.7 5 '1 . 4.50 3.50 • 1.25/3 1 1 •. 2.2" 2.25 • 1.50 1.50
Port-Lyautey •••. 1.7t./i 1/1.25 0.,5 3.75 3.75 3.50 2 i 2 1.75 2.55 2.55 ~.5o I..:IG 1.25 1.25
Meknès . 1 ! 1 i 1 3·7;' 3.75 3.75 3 1 3 2.50 2·75 2.7 5 2.~:, 1.50 1.50 1.50
Fès . l '1 0.75 \ o.go 5 4.50 5 2.50 1 1·7" 3 2.7 5 2.7 5 2·7" 2.50 1.50 I."j5
E. - LES TRANSPORTS
LONGUEURS
1 1
le plus notablement baissé.
La crise des phosphates, en effet, avait obligé
DE LIGNES 1
Produits l'Office chérifien à licencier un nombre impor-
Années ~ Recettes Dépenses 1
tant de mineurs indigènes, et à baisser le salaire
,o"ploilation exploitées 1 1 nets
de ceux qui restaient. D'autre part, la principale
-
1
~,odaot
aD 31 dèc. 'aonée
1
! 1
production du Tadla est l'orge, et cette céréale
n'avait pu trouver de débouchés suffisants, du
1923 .... 119 3.019.795 2.939.726 ' 80.068 fait surtout de la restriction de la demande alle-
1924 .... 264 264 20.460.170
1 17.064.684 1 3.395.486 mande.
1925.... 367 315,50 31.08404840 20.390.903 j 10.693.581
1926 .... 406 384 45.609.660 33.163.152 12.446.508
1927..... 406 1 406 59.4402.964 42.779.476 j 16.663.488 En dehors de cette relation, le nombre d'in-
1928 .... 579 1
421 68.691.0540 48.805.668 , 19.785.385 digènes transportés est en augmentation de
1929 .... 579 579 1 88.780.897 61.708.470 . 22.072.428
1930 .... . . 86.804.141 69.049.353 i 17.754.788
Casablanca à Marrakech : 20.240 billets en plus
. .
1
1931 .... , .. .. : 75.290.002 640.757.159 1 10.532.8402 sont délivrés en 1932 ; de Marrakech à Casa-
1932 .... ' 70.746.050 59.658.512 . 11.087.537 blanca : 39.533 billets; de Casablanca à Rabat:
:
2·994 ; de Rabat à Casablanca: 10.038 ; de Port.
Trafic des voyageurs Lyautey à Salé: 3.582 ; de Salé à Port-Lyautey :
3.467 billets.
Le trafic des voyageurs avait toujours été
concurrencé par les transports automobiles, et les Malgré ces résultats, le trafic total des voya-
Chemins de fer du Maroc n'avaient cessé de geurs (1) et surtout les recettes correspondantes
lutter contre cette concurrence en améliorant les ne cessent de décroHre depuis 19 31 :
horaires des trains, leur vitesse, leur confort, en
veillant strictement à leur régularité. (1) En 1933, cette baisse s'accentue. Compte tenu des réau1tata
de la ligne n' 6 (Oujda-FIls), le nombre des. voyageurs transportés .'6tablU
Ces efforts furent poursuivis en 1931 et en ainsi comparativement l celui de l'année 1932 :
1932 mais ils ne purent ramener une clientèle
qui resta entre les mains des transporteurs rou-
tiers dont les tarifs étaient d'ailleurs sensible-
r ::::::::::::::::::::
,.
~f:=
classe .... · .. · .. • ........ ·
1933
. .. .. .. . . . . . . . . . . . . .
1932
I:Ng~
261.0402
936.265
l~:gg~
275.105
1.049.5340
ment inférieurs à ceux des chemins de fer. Total 1.365.69' 1.4097.963
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAHUC
1
177.590
246.831
622.198
281.601
457.276
944.287
2.965.993
4.999.040 "
"
843.001 ,.
.
1927
1928
1929
......
......
......
406 "
421
579
"
"
1
HO.:105.:J94
77.927.970
122.606.138
18.001
31.748
31.760
56.711
109.438
108.691
209.426
237.842
2:15.(;11
1
1
424.969
648.487
1.018.991
701.107
1.027.515
1.395.053
9.869.855
12.123.597
17.283.830 "
" .
579 " 55.076 121>.181i !
1930 ...... 1 133.116.436 228.(;60 1.065.730 U.15.672 17.8:14.891
1931 ...... 579 " 132.877.312 3U93 129.580 2:J4.972 1.077.131 1.476.676 17.628.865
"
" 134.321.343 32.179 Il 7.806 "
1932 ...... 579
" i 218.fl41 1.010.137 1.378.763 16.632.613
"
i 1
Parallèlement à cette baisse du trafic le tations de phosphates ; tandis que le trafic pure-
nombre de trains de voyageurs diminue depuis ment commercial (en dehors du transport de
19 30 : phosphates) fut supérieur à celui de l'exercice
Nombre de trains de voyageurs 19 30 .
à toute distance L'issue favorable de la campagne agricole
192:1 1.040 permit aux Chemins de fer du Maroc d'atténuer
1924 1.342 légèrement les conséquences de la réduction du
1925 743 programme des phosphates. Ce furent surtout le
1926 1.460 port et la gare de Port-Lyautey qui en profitèrent.
1927 1.7 16
1928 5.585 Casablanca, par contre, accusa une baisse
1929 7. 29 2 importante de son trafic. La faiblesse des arri-
1930 6,945 vages de phosphates fut loin d'être compensée
1931 6.273 par les arrivages des céréales dont les exporta-
1932 6.549 tions par ce port furent encore inférieures de
20 % à celles de 1929 (251.781 tonnes en 1929
La légère reprise constatée en 1932 provient contre 213.413 tonnes en 1931 ).
surtout de la mise en marche d'un nombre plus
grand de trains spéciaux, notamment de trains Casablanca, en effet, est le débouché de la
de touristes. En effet, 39 trains spéciaux furent plaine du Tadla dont la production essentielle,
mis en circulation en 19:32, entre Casablanca et l'orge, avait fait l'objet de demandes restreintes
Rabat, tandis que 18 seulement l'avaient été en en 1931 ; tandis que Port-Lyautey, débouché de
1931. Le nombre de touristes transportés dans la plaine du Rharb, des régions de Meknès et de
ces trains fut de 6.524 contre 2.847 en 1931. La Fès, gros producteurs de blé, bénéficie du déve-
moyenne par train fut de 167 voyageurs CI). loppement de la colonisation dans ces régions.
Itn.....rés.\!.!!!é, baisse générale du trafic voya- Le trafic sur les lignes aboutissant au port
geurs en 1931 et 1gib, due surtout à la crise de Casablanca ne se ressentit pas seulement de
économique et aussi à la concurrence automobile la crise agricole et phosphatière, mais encore de
dont les assauts sont d'autant plus violents que la concurrence automobile.
le nombre de voyageurs à transporter décroH
rapidement. Le tonnage amené par fer à Casablanca ne
représenta, en effet, que 46 % des exportations
Trafic des marchandises qui s'élevèrent, en 1931, à 1.3~0.919 tonnes.
Mais c'est surtout en raison de la baisse du Par contre, à Port-Lyautey, le tonnage trans-
trafic des marchandises que s'accentua fortement porté p~r fer atteignit les 72 % du total des
en 1931 la régression qui s'était déjà manifestée exportations de ce port qui s'élevèrent, en 1931,
dans les résultats de l'exploitation des Chemins à 92.013 tonnes. Le chemin de fer fut victorieux
de fer du Maroc à partir du milieu de l'année à Fès et surtout à Meknès pour les expéditions
1930. La cause en est imputable avant tout à la des céréales principalement.
l crise économique et à la chute brutale des expor-
En dehors des phosphates et des céréales, les
chaux et ciments constituent le plus gros élé-
(1) Le transport des touristes par chemin de fer s'cst développé
en 1933. Le nombre tles trains spédaux mis en marche au cours de
ment du trafic des Chemins de fer du Maroc.
l'année 1933 s'est élevé à 60. Ce chiffre se caractérise par une aug· Le tonnage transporté de ces marchandises
mentatlon do 21. trains. sur l'année précédente et par le fait qu'il
comprend un tralD spéc.al sur Marrakech et deux trains sur Tanger, s'éleva notablement en 1931 et passa de 97.715
tour. au départ de Casablanca. Le nombre des voyageurs ainsi transportés tonnes 635 en 1930 à 176.538 t. 413, soit une
a été de 8.758, soit une augmentation de 2.254 sur l'année précédento
(Bulletin économique du Maroc, n' 3, janvier 1934, p. 185.86). augmentation de près de 80.000 tonnes.
BULLETIN ÉCONUMIQUE DU MAROC 36 9
Pour toutes lës autres marchandises, le ca- Mais. la baisse est surtout sensible sur le
mion automobile fut victorieux et sa concurrence transport des céréales dont le tonnage accuse
vint aggraver les conséquences de la crise. une diminution totale de 71.000 tonnes sur
l'exercice 1931.
Le transport des vins et vinaigres, qui s'était
élevé à 14.010 1. 9~~::i en 1930, tombe à II.633 Pourtant, la campagne de 1932 fut compa-
rable à celle de 1931 ; mais le contingent maro-
tonnes 800 en 1931, alors que le total des impor-
cain d'exportations en franchise avait diminué.
tations pour les vins ordinaires seulement est
en augmentation et passe de 200.::i96 hectolitres En outre, la haisse des cours en France et
en 19 29 à 241. 8 17 hectolitres en 1930, et à 258.387 l'avilissement des prix des produits étrangers
hectolitres en 1931. De même, le transport des amena une chute des prix intérieurs marocains.
fontes, fers et métaux, qui avait atteint 64.09 5 Le blé tendre, qui en fin septembre 1931 avait
tonnes en 19 30 , tombe à 37.304 tonnes en 19 3 1. été coté 136 francs, tomba en septembre 1932
à 90 francs et II 82 fI'. 50 à la fin de janvier
Pour le transport des sucres, la concurrence Ig:B.
automobile ne désarme pas, malgré un aména- Les docks-silos restèrent pleins, et les che-
gement des tarifs ferroviaires et l'établissement mins de fer ressentirent d'autant plus vivement
des ristournes spéciales. Le tonnage transporté les effets de cette mévente que la concurrence
par voie ferrée s'élève bien de 15.945 1. 675 en automobile fut particulièrement vive sur ce genre
1930 à 19.013 1. 908 en 1931, mais aussi l'im- de trafic. Les camions dominèrent les chemins
portation de cette marchandise passe de 1. 271.17 1 de fer dans la plupart des relations et surtout
quintaux en 1930 à 1.361.260 en 1931, et le dans la région du Tadla où ils j'étaient déjà
service commercial des Chemins de fer du Maroc montrés particulièrement dangereux en 1931 et
évalue à plus de 12.000 tonnes le fret qui échappe dans la région du Rharb où, en 1931, les che-
, au rail. mins de fer avaient eu presque tout le trafic des
Même régression constatée sur le tonnage de céréales. Les tableaux suivants donnent une idée
poissons qui tombe de 25 1. 667 en 1930 à 0 de cette concurrence :
cn 19 31 ; sur les transports du thé et autres arti- Arrivage des céréales
cles d'alimentation dont le tonnage passe de (transportées par voie ferrée)
8.281 1. 915 en 1930 à 5.977 1. 891 en 1931, alors ,\lllll'l'S 1929 1930 1931 1932
qUe les importations totales de thé s'élèvent de (sauterelles)
classe
2-
classe
Longueur
de Iigoes
Tonnage Tonnage
Recettes
NOMBRE
de trains
à toute distance
U46
2.877
-
classe
11.600
9.401
- -
classe
23.772
33.619
classe
-
79.535 119.053
Années il kllomé- P.V. à 83.520 129.417
eXl'lolt,es brutes
daos l'mée loole dislaoce trique toute
distance
km.
Compagnie des chemins de fer du Maroc Compagnie des chemins de fer du Maroc oriental
Tronçon Taza-Oujda. (Oujda-Bou-Aria) .
EN PLUS EN MOINS
-
ANNEES MONTANT OBSERVATIONS
Janvier Ow • • • • • • 4.742.35992 4.371.158 74 3.080.947 60
Février ........ 4.437.89393 2.231.555 48 2.30U4231
1914...... 1.878.382 42 Mar. .......... 3.451.55805 1.318.977 69 U9U2555
1915...... 1.920.857 95
1916......
Avril .......... 2.775.50895 555.333 56 2.521.40720
1.570.914 51
1917......
1918......
1919......
1.575.001 13
1.883.153 31
3.017.540 60
Mal ............
Juin ...........
........
936.965
1.305.186
83 1.357.955 88
72 (1) 1.157.531 . 1.729.053 20
(1) 472.280 »
1920......
1921. .....
1922......
U7fU0923
5.761.670 63
7.614..957 65
Juillet
Aol1t ..........
Septembre .....
1.851.743
2.858.900
3.345.747
04
11
25
1.325.525 72
1.849.283 37 ··
1923...... 9.389.853 85 2.768.683 17 »
192L ....
1925......
1926 .•••••
10.868.536 97
14.173.888 67
18.738.463 04
Octobre ........
Novembre .....
U79.55501
2.714,66649
2.571.763 21
1.943.508 17 ··
1927......
19211 ......
1929••••••
28.198.783 38
39.246.214 89
51.104.10873
Décembre ••••••
Totaux ••••
2.017.971 08
34.518.056 38
2.175.229 28
21.311.443 27
·
1930...... 67.366.614 86
1931. ..... 99.681.589 37
1932...... 131.832.847 70
1933...... 148.U3.014 13 (1) ExcMent des remboursements sur les versements.
JHILLETIN ÉCON01\HQU E DU MAROC
F. - FINANCES
CRÉDIT PRIVÉ
Etat des hypothèques, mainlevées, mutations onéreuses, etc., consenties sur des propriétés en cours
1
d'immatriculation et sur des propriétés immatriculées au cours du 2e trimestre 1933 et
T_OT_A_U_X
_ _- .
-
1
.»
i
303
8
46
1
15.745,6941'1'
552.000
4.552.905 '
_ _ _ _1___
340 \
9
52
18.213.182
1.016.200
2.479.450
-
--- i
.. .. . .
HUI'.II,,. •..•.••...•.•.. 88 4.200.066 9 247.400 51 1.059.200 H8 5.506.66611 188! 9.596.182
~·Iixl('g •••••.•••••••.••• n » 1
Il
Il
.
66 1.698.099
29.952.417
il
i
75
604
5.747.012
36.378.672
571 1
trimestre 19 33 .
744 1 50.989.284
229! 8.H6.135
5 i 185.500
5 1 916.700
·· ·· ··
lIurale.
1 224.500 • 1
· i _ _'
Mixte..................
Lob de colonlsalion ....
Totaux ........
3
61
246.100
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246.100
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8.232.513
·_·61
1251
1.315.200
·_
10.494.900
-
Autres mutations consenties:
En cours d'iuunatrkubtion ........................••.... 28 58.413 2- 621.000
10~
1
Sur titres 1 106 8.174.100 9.873.900
·
131
1
406.700
20.000
419
1
3.222.190 l'
20.000 1
403
2
6.885.245
•
· 1-----1---,-----::---
·
Mixtes
Lots ,le colonisation .•.. 63 1.999.500 » 63 1.999.500 ,1 106 2.279.400
--- -- ,------
Totaux........ 649 13.328.206 114 4,279.230 286 i
40404.800 1.049 22.012.236 1.077 17.424.966
A ntres contrats consentis :
En cours d ·ilJlIll.llriculation ...•.•••.....•......•.••••••••
Sur titre . 9:~ 1
2.965.599
19.046.637
52
1.025
1.384,320
16.040.646
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
NA.TURE
~'-I-~ONT ANT AU 31 D~. DIFFfRE:'\CE
Avril
Mai
. !1l9·797.506
. 385.503.470
20
2G
Juin . 430.423.069 62
des coupure. i --. Juillet . 426.470.775 50
1 1932 1933 En plus En moins AolÎt . 406.053.469 ,5
------ -----1----- -----1-----1
,
Septembre
Octobre
. 369.398.550
. 376 .4"·7"
79
24
1) francs ••.• ! Novembre . 373.673.387 15
30.636.025 30.923.105 1 0.94. % Décembre . 380.765.104
10 1
% 68
20 - •• .. 1 32.323.360 31.132.150 3,70
42.855.660 39.827.280' 7,06 %
50 ••.• ' 80.018.450 76.667.500 4,19 %
100 • • • • 1 14.1.259.800 133.050.500 5,08 % d) Avances sur titres:
500
1.000 .... i 82.174..500 73.778.000 10,22 % 1p33 : c.
.... i 201.817.000 194..494.000 3,58 % FR.
1-
Tolaux..• 6-1-1.-08-4.-.7-9-5 1
-57-9-.8-7-2.-53-5 1
Janvier ... -, . 8.531.013 4,
5,11 % Février . 8'7 65 . 82 5 49
1 Mars . 9.°77.4,6 42
Avril .
'in ~'origine de cette diminution de la circulation doit ~Iai . 9·494.434
9.,87.47 1
7,'1
90
et SI être recherchée, tant dans un abaissement des prix Juin .
l'êtUne réduction de l'activité économique que dans l'ar- Juillet . 8.817.47 1 9°
e ,voire même dans une réduction de la thésaurisation Août . 9·367·88i 74
l!l billets : à 'ce dernier point de vue, notamment, Septembre :. 9'7 33 '°7° 17
r~ddition des grosses coupures de 500 francs et de 1.000 qctobre . 9'7 34.898
9.606.288
67
15
tu ncs principalement utilisées à cet elIet, est ramenée l'io\'embre ............................... 9·'" 4.073 8,
b:n
bI 31 décembre 1933, à 268.272.000 francs, chiffre sensi-
ent égal à celui qui avait été atteint au 31 décem-
Itec .'9 30, soit 265.181. 500 francs, alors qu'il s'était res-
Décembre ............................... 8'7'8'794 40
et Uvement élevé, à la fin de chacune des années 1931 e) Avances directes au GOlll!erncment marocain
193 2, à 289.281.500 francs et 283,991.500 francs. (zone française)
d'e (R.apport du Commissaire des comptes de la Banque 1933 :
FR.
tat du Maroc pour l'année 1999.) Janvier .
Février . 17.47 3 .797
Mars . 17.47 3.797
Avril . 17.47 3 '797
Mai . 17.473 .797
17.473.797
Juin . 17.473.797
Banque d'Etat du Maroc. Juillet .
17.473 .797
~OÛtt . 'b ::::::::::::::::::::::::: 17. 473.797
Oelo~m re . 17. 4 73.797
Situation mensuelle N~v~~~r~""""""" . 17. 473.797
Décembre . 17. 46 7. 239
des prlnolpaux comptes de la Banque d'Etat du Maroo. ................... - . 17.4 67. 23 9
a) Encaisse (métallique et devises or)
f) Billets en circulation:
l 1933 : 19 33 :
t;:::er . Janvier ............................... '"
FR.
~.:::':::::::::':::::::::::::::::::'
597. 198.225
Février . 595. 37°.29 5
Mars ••.................................. 59 2.943.005
Avril . 58 7,925.125
ÙÎei '
Jll . Mai ••.................................... 597.769.465
·~~Wlei······························ .. 614·935.110
~ .. :::::::::::::::::::::::::::::::: Août
.................. _
.
62 9.946.930
~bIn.bre . 63J. 545. 785
!'Gy re . Septembre . 621.035·77°
~re . Octobre . 607.708.17°
re . Novembre . 575 .127. 100
Décembre '" ......•.. '" 579. 8 7 2.535
BULLETIN F;CONOMIQUE DU MAROC
Année 1919
1
Année 1932
-
.
S~1ge
;"-'" ...
au 31 décembre 1932
, ~ ~
183.U6.329 92
AU 30 JUIN 1934
Sortie 1lll 1 j.tlH icr ••...••..•..•. 12.612.863 44.
flf
, EFFECTU~S AU TITRE DU BUDGET G~N~RAL
"t'r,sclUl'uts pendant l'annl'C .... 1 366.37l.428 45 1.551.309.959 65
1
i - (EXERCICE 1934).
1 1
Total ............ 378.984.291 89 1.734.756.289 57
1
Tertib ., . 94.355.000 . 1.295.558 71
Patentes , , •... 20.000.000 3.591.{j34 78
Taxe d'habitation ..... 3.700.000 390.86064
Crédit foncier d'Algérie et de Tunisie. Taxe urbaine .....•.... 16.000.000 1.f.j86.064 24
Prestations . 4.000.000 99.733 55
Taxe de vérification des
poids et mesures . 450.000 3W.17449
Zone du Protectorat du Maroc Droits de douanes . 144.700.000 66.737.286 04
Droits de consommation 227.480.000 104.912.432 81
Droits de marchés . 40.250.000 16.342.790 08
Prêts hypothécaires réalisés au 3t décembre t932. Droits d'enregistrement 44.672.000 18.800.204 59
Droits de timbre . 20.608.000 9.042.309 10
Prêts hypothécaires réalisés au Produits et revenus du
I cr janvier 1932 ..••....••.... 664 domaine. 15.600.000 6.166.107 48
Prêts réalisés en 1932 en partici- Produits de l'Office pos.. ;
pation avec le Crédit foncier tale ,.... 52.200.000 23,472.5!2 34
de France ········ 160 23.136.000 » Produits des monopoles
Prêts réalisés en 1932 par le Crédit et exploitations . 75.520.000 3.946.332 52
foncier d'Algérie et de Tunisie 101 22.843. 639 »
Produits divers du bud-
TOTAUX...... 925 13.4.603'74 6 39 get . 34.086.000 11.234.982 24
Remboursements à déduire II 2 25.482.053 36
TOTAUX. . . .• ••. 793.621.000 268.059.013 61
Solde des prêts 31 décembre 1932. 813 109.121.693 03
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAHOC
CAPITAUX DATE
SIEGE
de constitution
a) Commerciales
Société marocaine d'études et d'entreprises
commerciales . 250.000 Tanger 16 avril.
Compagnie chérifienne d'exclusivités industriel-
les commerciales (C.C.E.I.C.) . 125.000 Casahlanca 6 mai.
Compagnie commerciale de distribution . 100.000 Fès 16 mai.
Société marocaine d'exploitation et d'exporta-
tion (Samexport) . 500.000 Fedala lC" juin.
h) Financières
Sadub, holding de valeurs, brevets ou pro-
priétés . 1.000.000 'l'auger 29 Ilia i.
Marochel . F.S. 20.000 Tauger 8 juiu.
c) Immobilières
Société « Uyabd Il •••••••••••••••••••••••••• 450.000 Babat 1er mai.
1
d) Industrielles
Entreprise FougeroUe pour l'étranger . 2.750.000 Tanger 2ü aHil.
Maison Fougerolle frères pour l'étranger . 1.000.000 Tauger 26 auil.
So~iété françai~e de pêcheries et conserves du
~ud marocaIn . Goo.OOU Safi 9 ma i.
e) Transports
Société des transporleurs (lu Hharb . 900.000 Port-Lyautey lï mai.
Société des transporteurs de Fès . 500.000 Fès 4 mai.
f) Elect ricité
1
Réductions
Miues de Bou-Arfa . de 52.000.000 15. üOO. O()()
Compagnie générale de chauffage et plomberie . de 1.100.000 5;')0.000
Société « Fru ils et primeurs du Maroc )) . de ~.OOO.OOO 500.000
Société de placements immobiliets . de 1.000.000 500.000
Etablissements Hubert-Dolbeau . de 2.000.000 800.000
42.150.000
Augmentations
L'Imprimerie française . de 200.000 à 325.000
Office de chargement et de transport melmassi . de 100.000 à 2.000.000
Société d'études et d'initiative pour la mise en valeur
du Sous . de 1.000.000 à 10.000.000
Société foncière de l'Afrique du Nord . de 9.000.000 à 14.000.000
Société immobilière du Maarif . de 125.000 à 600.000
Société française de conserves de poissons . de 300.000 ;, 600.000
S.M.D . de 30.000.000 à 45.000.000
Compagnie fasi d'électricité . de 4.500.000 II 10.000.000
37.300.000
Société dissoute
Société immobilière « Mauléomarta Il ••••••••••••••••••••••.••••...•..•.••.•••••.•.••••.. Capital 1.500.000
BULLETIN I~CONOMIQUE DU MAROC 381
~coles ' » »
]2.3.000
3.500.000 » 3.500.000
F' merClales . 9ï5.ooo 1.750.000 » 650.000
~ncières . 1.098.000 » II » -l- 1.098.000
.ln obilières i 450.000 5.4ï5.000 500.000 1.500.000 + a.925.OOO
't.d';1striell es . 4.350.000 300.000 II » -~ 4.650.000
AUuères . » 9.000.000 36.400.000 l) 27.400.000
Tutomobiles . » » II li li
T ~ets multiples » » » li li
a acs et phosphates : II » » » »
----~
Agricoles
Domaine d'El-Moudzine i 1932-1933 1.400.000 + 62.485
Compagnie générale d 'entreprises el de cullures en
P.l Afrique . 1932-1933 ]5.000.000 1.080.375
Aarocaine de Sidi-Taïbi . 1932-1933 1.500.000 + 8.097
Dgricole du Tadla . ]933 5.000.000 678.715
omaine de Beni-Amal' : . 1933 6.800.000 + 178.006
Commerciales
Société bourguignonne de commerce au Maroc . 1932-1933 1.700.000 + 107.516
~. A. Electra . 1932-1933 2.250.000 + 467.470
Akron-Maroc . 1933 900.000 + 12.409
,~ciens établissements Emile Laport . 1933 2. 500. o<lo + 456.931
Cllllenteries-briqueteries réunies Maroc . ]933 1.000.000 + 162.674
Commerciale française au Maroc . 1933 1.440.000 + 188.275
Compagnie marocaine vinicole . 1933 2.700.000 + 382.074
tmptoir des mines et des grands travaux du Maroc . 1933 8.000.000 + 538.722
tablissements Maysonnier .. 1933 3.000.000 + 57.773
~tablissements mécanographiques du Maroc . ]933 575.000 + 88.881
P.ltablissements Parrenin . ]933 2.500.000 + 268.417
P.l~rocaine d'explosifs et d'accessoires de mines . 1933 3.000.000 + 734.416
V.lroiterie générale du Maroc . 193.1 600.000 + 3.997
AIgnoud et Cie ••••••..••.•..••..•.......••••.•.•••••.. 1933 1.500.000 32.714-
Am~ublement. Monterral . 1933-1934 350.000 163.316
4clens établissements Léon SlIa\'Ct . 1933-1934 2.053.374 116.380
vy-Nouveautés . 1933-1934 1.500.000 79.092
BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
~
Immobilières
--
Constructions d'immeubles au Maroc " . 1932-1933 3.000.000 12.101
Immobilière La Briqueterie . + 40.113
1932-1933 160.000 +
Immobilière de Kénitra . 19:12-1933 500.000 280.274
Immobilière Ville Haute . +
1932-1933 450.000 + 227.081
Société placements immobiliers au Maroc , 19:32-1933 2.600.000 29.085
Comptoir immobilier du Maroc ' 1933 7.414.812 1073.843
Constructions à bon marché de Meknès . + . 11.046
1933 200.000 +
Foncière et immobilière de Fès . ]933 1.472.500 113.085
Société franco-marocaine . 1933 4.000.000 450.920
Immobilière Casablanca et Maroc . 1933 16.000.000 16.265
+
Immobilière financière chérifienne . 1933 7.500.000 + ].513.297
Immobilière kénitréenne de terrains industriels . ]933 830.000 5.015
Immohilière au Maroc . + 122.591
1933 2.000.000 +
Marocaine d'entreprises immobilières Ed Diar . 193:3 600.000 + 112.298
Industrielles
Industrielle des bois au Maroc .. 1932-1933 1.100.000 170.355
Oléicole de Marrakech . + 11.942
1932-1933 2.500.000 +
Compagnie africaine des ateliers de construction
Schwartz-Hautmont . 1933 3.200.000 + 573.221
Conserveries algéro-marocaines . 1933 500.000 11.855
Les Conserves du Maroc . ]933
+ 58148
2.500.000
f:tablissements Abt . 193:l 1.000.000 + 8.843
f:tablissements Bernard Héguy . 1933 2.000.000 265.703
f:lablissements Cotelle et Foucher ..............•...•. 193:3 1.000.000 + 74.049
Marocaine de construction métallique . ]933 1.000.000 860.135
Tuileries et briqueteries de Marrakech . 1933
+
3.000.000 + 117.660
Vidal Maroc . 193:~ 1.000.000 12.1:J.'l
Huileries savonneries du Maroc . 193:3-1931
+ 677.503
2.500.000 +
Marocaine de conserves alimentaires Atlanta Maroc . 1933-1931 1.250.000 461.737
+
Banques
Banque d'Faat du Maroc . 1933 -IG. 200. 000 l!) .4 8:3.918
Banqlle foncière dll Maroc ,' . 193:3
+
9.889.:17;"; + UOIB&t
Crédit du Maghreb .............................•.... 1933 10.000.000 + 1i13.251
Financières
Compagnie financière marocaine 50.000.000 1.184386
Minières
Industrielle el minière des Glaoua 300.000 16.764
+
Automobiles
Marrakech-Auto .....•........•...........•............ 1932-l!J33 750.000 30.252
France-Aulo . 193:3 8.000.000 1.251.313
Marocaine pour la vente des automobiles Peugeot 1933
+
700.000 + 237.583
Transports
Transports automobiles du Sous . 1931-32-33 (1) 875.000 + 1044.594
Compagnie franco-espagnole des chemins de fer de Tan-
ger à Fès . 19:33 12.000.000 + 177.1~.
Compagnie des tramways et autobus de Casablanca 1933 6.000.000 + 329.8
1?lectricité
f:nergie électrique du Maroc . 1933 10.000.000 + 2.151.524
Régie
Office chérifien des phosphates . 1933 5
36.000.000 + 49.482.17
Objets multiples
Compagnie générale du Maroc - .. 1933 35.000.000 + 2.076.898
Bourse de Paris.
(:UUI'S c.r/l'èlllcS du 1er janvicr au 30 jUill 193//
Hernler
Pair +Haut +Ila. cours
Banque commerciale du Maroc . 250 110 86 99
Compagnie asiatique et africaine . 100 14 8 10,50
Auto-Hall . 100 70 51 56
Mines de Bou-Arfa . ;)00 96 57 84
Brasseries du Maroc . 100 390 350 356
Chaux, ciments, matériaux cie constructions au Maroc .. 100 125 102 124
Chemins de fer du Maroc .....................•...... 500 685 580 650
Chemins de fer de Tanger-Fès . 500 (1) 440 372 372
Compagnie marocaine . 500 314 246 237
Compagnie générale du Maroc . 500 445 325 378
Marocaine de construction métallique . 100 ]81 151 158
Marocaine de distribution . 250 1.275 945 1.231
Paris-Maroc ..•....................................... 100 10 4,75 6,50
Poliet-Chausson·Maroc . 100 40 37 40
Port de Fedala . 500 890 690 725
Ports marocains . 500 1.005 930 940
Superphosphates et produits chimiques du Maroc . 500 900 751 859
Tabacs du Maroc . 500 8.020 7.410 7.950
Moulins du Maghreb . 100 55 42 42,50
Compagnie des tramways et autobus de Casablanca . 100 112 100 100
Energie électrique du Maroc . 500 1.925 1.600 1.626
Hors cole.
+Haut + B,,,
Banque d'Etat du Maroc . 5.000 4.500
Chérifienne d'hivernage . 10 10
Comptoir immobilier du Maroc . 600 475
Etablissements industriels J. Lafon .. 200 100
Fès-Auto . 32 32
S.A.M.A . 26 20
Mines d'Aouli . 70 40
Minière des Gundafa . 7 6
Transports de Rabat-Salé . 275 275
BULLETIN ECONOMlQUE nu MAnoc
Leurs rôles économique et social. Les receLles atteignent, dès la première année (1332),
1.>'7°.000 francs et s'élèvent progressivement jusqu'à
Le habous est un ade juridiqu~ par lequel un Ili.loIoG.GOO francs en 1351. Elles donnent, en vingt ans,
musulman, en vue d'être a~réable à DIeu, affect~ à per- un total de 160 millions de francs qui, à l'exception de
pétuité un ou plusieurs blCns, généraleme~t lII~meu 1 millions versés au fisc au titre de l~ taxe urbaine et
bles, à une œuvre pieuse, à un but ou ut,! serVIce d ordre dll tertib, ont été entièrement utilisés au mieux des
religieux ou humanitaire 'lu 'il détermme. inl,;rèls de la communauté musulmane. ~
A l 'heUl'e actuelle, le patrimoine productif des fon-
Il revêt la forme d'une déclaration unilatérale de
dations pieuses se compose de : .
VOlOllté, elltièrement libre, qui cré~ U1~e n~uvelle forme '1:1.000 immeubles bâtis (dont 13.000 grevés de drOlt
de propriété, c'est-à-dire U~I patnmome m~épendant, de menfàa) éval ués à li/io millions, et
aulonome, capable de fOI,~cllo.nner.~n vue c!. une aff~c ~>'.()OO immeubles non b<1tis, éyalués à 230 millions.
laliun dUllTlée. Frappé d mahénablllté e~ d I~prescnp
tibilité, ce patrimoine est confié à un geslloIlIlaire chargé l'cn considérable, surtout si en le compare à celui
de l'administrer et d'en affecter l~s r~venus co~fo~mé de l'Égypte qui comprend 611. 203 feddane de terrain,
ment à la volonté du fondateur qUI, d après les Junst~s soit près de 1/8 de toute la superficie cultivée du pays,
musulmans, doit être respectée comme un texte de lOlo et 18.000 immeubles urbains dont le revenu global a
atteint, CIl 1929, plus de 2 millions de livres, soit 250
Il s'agit, en définitive, ?'.une fondatiun au sens millions de francs, ce patrimoine joue cependant, du
strict du mot, analogue à la Shftung allemande. point de vue économique et social, un rÔle important.
On peut, d'une manière .générale! group~r les b~ts
des fondations sous les rub~lques SUIvantes . entrelle~ Rôle économique des biens habous.
des édifices religieux, fonctlOnne~ent du culte, .ense~
gnement musulII!an, œuvres chanta?les et de blenfal- 1°Mise en circulation des biens habous. - Suppres-
innce adduction d'eau, etc. Les blCns affectés com- siOIl de la maillmorte. - Frappés d'inaliénabilité absolue
~rCll1;ent non· seulement des immeubles. de r~pport S()IIS l'ancien régime, les biens habous se trouvaient
de toute' nature, urbains 011 rll~aux, Inals aussI, une ainsi figés en une véritable mainmorte qui, à l'époque,
partie des eaux alimentant les VIlles telles que 1 oued ne présentait pas alors les graves inconvénients dénoncés
Bou-Fekrane à Meknès, des dérivations de l'oued Fès, des dans les pays occidentaux. Mais elle était de nature à
« khetlara Il ou canalisations souter~aines à Marrakech, gêner l'œuvre du Protectorat et, notamment, à porter
voire le monopole de la pêche à 1 al?se dan~ !e Bou- entrave à la création et au développement des villes
negreg. Il faut ajouter de nombreux hvres relIgieUX ou nouvelles dont l'assiette comprenait de nombreux ter-
de droit musulman. rains habous,
Après avoir atteint SOlI apogé~ sous les Almohades Aussi, dès 1913, 8.1\1. Chérifienne décide-t-elle que
ct les Mérinides, l'institution déclme, le~ revenu.s s~mt les biens des fondations pieuses pourront faire l'objet
détournés de leur destination, Les 10catlOns ordmarres de cessions par voie d'adjudication aux enchères publi-
se transforment en locations perpétuelles pour aboutir !fues, il charge de remploi. Les fondations pieuses, au
à de véritables démembrements de la propriété (droit. moyen de l'emplois judicieux, peuvent ainsi remplacer
de menfAa) au profit des particuliers tenus, dès l.ors, ceux de leurs biens improductifs de revenus par des
au paiement d'une infime redevance aux fondallons immeubles plus avantageux,
piéuses , les usurpations se font toujours plus nom- Depuis 1332 (1914), il a été consenti soit à des
breuses. . particuliers, soit II des services publics, 2.556 cessions
Ainsi au moment de la signature du traité de immobilières pour une somme globale de 52 millions de
protector~t qui stipule dans son article premier « le francs. Sur ces cessions, 48 seulement, ayant pour objet
« respect des institutions .religieuses, n<?tamment celle des terrains d'une superficie totalll de 4.550 hectares,
« des Hallous », la situatlOn très précaIre appelle des sont inteI'Yenues en faveur de l'État pour les besoins
réformes immédiates, de la colonisation, moyennant 3.150.000 francs.
Un grand nombre de biens ont disparu du patri. On mesure par là le caractère tendancieux de cer-
moine des Habous. Ceux qui restent entre les mains des taines campagnes Yisant à accréditer l'opinion que le
nadirs sont en piteux état. Leurs revenus atteign~nt à Protectorat a sacrifié les intérêts des Habous au profit de
peine une somme globale de 50.000 p.h. Par VOle de la colon isa tion.
conséquence, les œllvres pies prévues par les f?ndat~urs On peut ajouter que l'Etat n'a bénéficié d'aucune
sont en grande partie abandonnées ct dans ccrlames VIlles faveur ; les prix, déterminés par experts à la diligence
le service du cuIte ne peut nH'me plus être a~suré. Les des Habous, correspondaient à la valeur vénale des ter-
édifices religieux eux-mêmes, faute de réparatlOns, me- rains ali~nés qui, par le jeu des remplois, ont été rem-
IHICent rlline. placés immédiatement par d'autres immeubles d'un
Dès le début du Protectorat on décide de procéder revenu nettement supérieur.
Il la réorganisation complète de l'institution avec le con- Les 52 millions susvisés, provenant en grande partie
cours d'im personnel entièrement indigène, sous l'im- d'immeubles improductifs de revenus (terrains à bâtir),
pulsion et le contrôle, - à la fois étroit et discret, - ont déjà été remployés, à concurrence de 44 millions, à
de fonctionnaires français. On crée, au sein du Makhzen, l 'acha t de nouveaux biens et surtout à la réalisation
une direction générale des Hallous, plus tard érigée en d'lin yaste programme de construction.
vizirat et, en même temps, au secrétariat du Gouver-
nement chérifien, le service du contrôle des Habous, tous (1) Il sera uniquement question dans cet article des habou8 public8,
deux destinés à mettre fin à cette dilapidation des biens à l'exclu.lon des habou8 avec dévolution intermédiaire (habous de
habous en assurant leur productivité, une affectation ramille) 'lui, en raison de leur nombre trè8 réduit, jouent un rÔle
intégrale de leurs revenus à leur deStination.~ insignifiant au Maroc.
BULLETIN J~CONOM1(lUE DU MAHOC
COlIsll'lIcli(}II.~. ~- l'OUI' remédier à la crise des loge- ].'adnlÎuislration des Habous se propose, en cc mo-
III/'ilis da us les nll"diuas, cousécutive au mouvement des n",ut, de c(lnstruire des 10genH'llts à bon marché et
it
's du IJil'l.l"ve!'s.I,l'~ graudl's villes, l'allministratiou des
IIlOus a deJa l'dIfll' :
de contribuer aiusi il la sUpPrt'ssion des « bidouvilles ",
dout les iucornénients et les dangers n'ont pas hesein
, :t Casilv/all("(l : tout un quartier iudigène, à proxi- d ',\tn' souligll"s. 1ine expérience sera faiLe dans cc sens il
:llItp.du palais du Sultan, compreuant :)18 maisons, 3H \lekllès, 011 l'ou b,lI inl procha inement, sur le plateau
k~uhqlll's, :l baius maures, ,~ foudouks, 3 fours, une d 'EI-Mers, lUit' cl'ntaiue de maisons au prix de 10.000
ISsaria, I l puits, 6 fontaines, Ulle mosquée, l'ensemhll' ,', I:!.OOO francs "t susceptihles d'ètre louées à raison de
représeutaut uue valeur glohale de 10 millions de francs; ~" 011 ;'" francs l'al' nlois. Si les résultats apparaissent
, \ !lavai: llll quartier indigi'ne, aveu ne de '1"<"nlara,
"IIl·olll'lgeauls. la fonlll,h~ sera sans doute étendue aux
<l''ec 161 maiS(lus. :c, boutiques. T haill maure, 1 fondouk, priucipal,'s viii.,,, dll \laroc.
:' four, :) puits, Ullt' école coranique, ulle mosquée, d'une Ces conslnl<'iiou s"ut e'J,,·tilt'es ail lllOYl'n de Illar-
aleur totale de 4.400.000 francs. Il a été, en outre, dll's ,', forfaits. l'al' ,oil' d'adjudication aux l'nchères
IOnstruit, dans la médina, 17 boutiques, 1 bain maure, puhliqlll'S, rl':-;(II'\t~P~ illl\ 1I111~llllllilll~.
1 fOur, ulle kissaria, uue bibliothèque, soit au total I.I'S maall"lIls entn'pn'nl'urs emploient unI' main-
Un capilal invesli de plus de :l millions : d 'll'lI\Te l'xc1usivenient ind igi'ne, même pour les spécia-
:1 F~s : toute la rue Iloukhessissat, soit 46 maisons l i!t"s ha hilllellement l'l'sc nées il tics Eurüpt'ens (coffreurs
et 106 boutiques, et, en outre, dans la médina, '"; mai- 1'1 ff'rraillt'urs de hMon arlllé, éleclricil'ns, plombiers.
'Ons, 5 boutiques, :l bains maurl's, 2 fondeuks, repré- l'IC.·i. lis occupenl et font "ivre des artisans marocains
sentant uue dt'pense globale de 3.llno.ooo francs : Il'ls '!Ul' ll's Zl'lIi~eurs l'l les sculpteurs sur pUtre dont
t ..1 Marrakech: 6 maisons, II boutiques, 2 bains mau- II' concours est rarement sollicité pour les constructions
es, 1 fondouk 1 marché, soit un capital in"esti de ,'ul'Opécnnes.
1. 200,Of)() francs:
Enfin, il l'exclusion Iles fers pour béton armé, des
, I)es constructions analogues ont été édifiées à Mek- fils et tulJPs pour les installations électriques et d'une
;~II(~s, il Salé. ~ Taz;~, ;'1 Oujda, à Ouezzane, il Kasba-Tadla. l'ill'lie importante de la quincaillerie, tous les matériaux
. ~[o\JlaY-ldns-du-Zerhoun, à ~lazagan, à Camp-Boulhaut, employés sont de provenance marocaine. Il en est ainsi,
~'It 1111' tetal de capital investi de 33 millions de francs notamment, pour la menuiserie et la charpente, exécu-
" Cc jour. tées exclusivement en bois de cèdre de l'Atlas,
POur l'année courantp, tles marchés ont déjà été En rléfinilive, l'administration des Habous emploie
IlHssés et sont en cours rI'exécution en permanence 400 à 500 ouvriers et contribue dans une
f. A Hahat, pour une somme globale d'environ 210,000 large mesure à la conservation et l'évolution des corps
,r'IIiCS ; il Casablanca, goo.O()() francs ; à ~laJTakech, de mM jel's pl rie l'artisanat indigène, tout en remé<liant,
t",n on francs ; il Salé, 534,000 francs ; à "eknès, pour UIIP part importante, au chômage.
r 0'000 francs ; à Fès, 300.000 francs ; à Sefrou, 2"0,000
U(;fJ(//'(/li()TI,~, - Dans cet ordre d'idées, il faut ajouter
ralles; à Taza, 5'";0.000 francs: à Oujda, 524.000 francs,
qu'eu dehors des travaux de construction, l'adminis-
va . Les maisons déjil construites, d'une valeur locative t ration des Habous procède, depuis vingt ans, à la res-
".rl~nt de 80 à 200 francs, par mois, sent occupées, en tauration dps édifices du cuIte et des immeubles de
~eneral, par' de petits agents des administrations publi- rapport en faisant uniquement appel à la main-d'œuvre
'tues, des artisans ou des petits commerçants. indigène, A celte fin, des sommes importantes ont été
;)86 BULLETIN ECONOMIQUE DU MAROC
prélevées tous les ans sur le montant des recettes, et zaouïas. Ces mosquées, avec leurs dépendances (roéd~
forment à cc jour un total de 17 millions de francs pour sas), constituaient, avant le protectorat, de peti~es Wf:6
les édifices du culle, ~1 millions pour les immeubles versi tés indépendan tes soumises 11 un régime SiroP
de rapport. il l'extrème.
Un effort considérable reste 11 accomplir pour la Les fJnrfcsseurs (oulémas). - En 1912, les P~
n'mise en état du patrimoine des Habous, soit une seurs dits « oulémas )l, assez nombreux dans l~s ()1l
dépense annuelle de l'ordre de 4 à 5 millions. du Maroc (207 11 Fès), recevaient des allocahonsalh-
secours cn nature servis, sans régularité, par le ~ tll
Loca/ions. - La formule de l'adjudication aux en- zen el, dans certaines villes, une faible mensuahté-a..
chères publiques, appliquée aux ventes, est également argt'nt concédée sur les revenus des Habous par Ol'P
V
de rigueur pour les locations. spécial du Sultan (tenfida). La retraite était un~ ch~
Le patrimoine rural, très morcelé, est loué presque inconnut'. Les oulémas conservaient leur titre JU~tt'
en entier aux indigènes, suivant l'année agricole. Cepen- leur moI'! et continuaient 11 percevoir leurs aJ?~ÜIt
dant, une soixantaine de parcelles, d'une superficie menls llll'me si, en raison de leur âge ou d'innn..•
totale de 700 hectares environ, sont détenues, en vertu ils ne sc rendaient plus à la mosquée. u
de baux 11 long terme de 10, ~o, 30 ans, par des Eurc- Dans le hut de donner une impulsion nouvelle ~e
péens qui ont eu la possibilité de créer des exploitations haut ensdgncment musulman et surtout de releve~cJ6,
agricoles intéressantes, ne nécessitant aucun apport im- prestige dt' l'Université de Qaraouyine 11 Fès, il fut déCi
médiat de capitaux pour l'achat du fonds. d/'s '!J14, d'attribuer des traitements fixes aux ouléJr18l
Industrie des nattes. - L'industrie des nattes occupe divisés en quatre classes et d'en faire supporter la ch_~ ,J.
un personnel assez important de maallems et de jeunes aux H!1bous, l'f;tat restant simplement tenu de v~,';
apprentis, surtout 11 Salé et 11 Marrakech. Elle vit en une clla (allocation) à l'occasion des principales xe- l
grande partie des livraisons faites aux Habous pour musulmanes. ' ;'
renouveler, quand elles sont usagées, les nattes garnis- Ces traitements, peu importants au début, ont IIlt'
sant toutes les mosquées du Maroc, au nombre de ~.ooo 1'olljet de multiples augmentations, surtout en faveuX'
environ. Un crédit de 500.000 11 600.000 francs est affecté (les oulémas qui faisaient régulièrement leurs court,
tous les ans 11 cet objet. Leur total, de ~~.ooo francs en 133~ (1914), s'est éleY .
Rdle social. - Malgré les efforts méritoires du vizi- 11 ~06.ooo francs en 1348 (19 30).
rat pour assouplir la règle de l'affectation stricte suivant En 1931, la réorganisation de l'Université de
la volonté des constituants, les dépenses d'ordre exclu- Qaraouyine aboutit à :
sivement religieux, ajoutées à celles de gestion et aux la Diviser l'enseignement de Qaraouyine en uoi'
frais indispensables d'entretien des immeubles de rap- cycles :
port, représentent un total de plus de 13 millions sur un Enseignement supérieur, confié à huit professeurt
budget de 15 11 16 millions. La différence est affectée 11 divisés en trois classes, au traitement de 18.000
l'enseignement musulman et à des œuvres de bienfai- 11 ~4.000 francs par an ;
sance. Enseignement secondaire, confié à douze pror-;
seurs divisés en trois classes, au traitement d
Enseignement musulman. - Comme dans tous les 15.000 à ~I.OOO francs par an ;
pays d'Islam, au Maroc, l'enseignement musulman est Enseignement primaire confié 11 douze professeurt•
donné dans les mosquées principales et dans quelques au traitement de l~.OOO 11 18.000 francs ;
BULLETIN l~CONOMIQUE DU MAROC
2° ~tablir un prorrramme d'études sanctionné par t~n gros efforf a été fait par les Habous. Dès 1914,
des eXamens ct des règles de discipline tant pour le le total des crédits affectés aux tolbas était porté à 59,000
corps enseignant que pour les étudiants. francs. Il s '{,lève à l'heurc actuclle à ~(,8.00o francs
cnviron.
Les professeurs sont recrutés dans le corps des oulé- .\1<'sids OU écoles coralli(jucs. -- Ces écoles ouvertes,
Illas qui continueront à enseirrner suivant les errements dans toutcs les villes, aux enfants en bas âge qui y
anciens, sous la direction d 't1'n surveillant des cours et apprenlll'nt le Coran par Cc"lIr, sont dirigées par des
du cOllseil de perfectionnement de j'Univcrsité. Les maitrcs, payés uniquement au moyen de dons et gratifi-
oulémas dits « bénévoles)) ont bénéficié d'ailleurs d'une cations conscntis par lcs parents. Lcs Habous se bornent
nOUvelle augmentation de leurs traitements qui ont été à founlir gratuitement les locaux.
Portés à :
Iiiblio/hèques, ~ La plupart des grandes mosquées
IGo francs par mois pour les oulémas de I ro classe; du Maroc sont dotées de bibliothèques d'une réelle
100 francs ~" classe; valeur.
75 francs 3" classe ; Li\TCS ct manuscrits étaient entassés pêle-mêle, sans
50 francs 4" classe. ciassclncll! el sans inventaire dans des pièces humides et
III Cette profonde réorganisation a entrainé une aug- sombrcs dépcndant des mosquées et ont été tro-p sou-
f entation considérable \~oo.ooo francs par an) de l'ef- ,,'nt d{~l"'riorés par les rats, les vers ou l'humidité,
lort financier exigé des IIabous. Il atteint actuellement Fanle de moyens appropriés, le vizirat ne pouvait
e chiffre de 700.000 francs par an. aboutir :, illstaurer d'efficaces moyens de conservation.
Ainsi l'administration des Habous pourvoit aux Ces mo)"ens lui ont été heureusement offerts, depuis
Charges d'un véritable service public et cependant il quelque temps, par 1\1. le conservateur de la Bibliothè-
~'eXiste aucune fondation spécialement affectée à ce que générale du Protectorat. Grâce à ce précieux con-
ut. cours, les livres et manuscrits seront désinfectés, puis
catalogués et placés en des locaux propres et aérés sous
. Etudiants ou tolbas. - Au début, la plupart des étu- la direction d'agents compétents, formés à Rabat.
diants (toi bas) étaient des citadins, qui, ';lne fois les La réforme a déjà été réalisée, à la satisfaction de
C()urs terminés rentraient dans leurs fam111es. Par la la population musulmane, pour la bibliothèque de l'Uni-
~Uite, les jeun~s gens des tribus. manifestèrent le ?ésir versité de Qaraouyine. Elle est en voie de réalisation pour
se profiter de l'enseignement dIspensé dans l~s vI~les, Uuezzane.
1Urtout à Qaraouyine, et, pour leur donner satIsfactIon,
es sultans firent édifier des médersas, Œuvres de bienfaisance, - Secours aux indigents.
- L'aclion de l'administration des Habous, en cette
Ce ne sont pas des collèges, mais plutôt des hôtel- matière, a soulevé maintes critiques. Sans raison appa-
leries où les étudiants sont logés et nourris gratuite- rente, l'opinion s'est formée dans tous les milieux
Illent,
qu'elle était avant tout une véritable institution de bien-
i . En 191~, le montant des .revenus ?es .médersas ét~it faisance chargée de soulager la misère des malheureux.
rI'
nSlgnifiant et suffisait à peme de distrIbuer un pam
jour à chacun des tolbas logés dans les médersas
200 à t'ès et 15 à Marrakech).
Partant, en présence du trop grand nombre de mendiants
qui circulent dans les rues, on lui a fait grief de man-
quer à ses obligations.
388 BULLETIN eCONOMIQUE DU MAROC
Opinion manifestement contraire à la vérité. L'ad- revenus. II hû a été possible ainsi d'augmenter t~~
ministration des Habous doit se borner à gérer et à ans les cr{>dits destinés aux œuvres charitables qUl. tette
exécuter les diverses fondations conformément à la vo- gnent, à cc jour, le total de 800.000 francs. Sur ul
lonté des constituants et au but assigné par eux. Or, somme, les subventions suivantes sont accordées a
les fondations destinées à la bienfaisance et 11 la charité sociétés de bienfaisances musulmanes : . ~
sont peu nombreuses. A Fès, 339.000 francs ; à Sefrou, 4.000 francs ~ ~
Des patrimoines relativement peu importants sont Meknès, 85.000 francs ; à Casablanca, 15.000 francs .' ~
immobilisés à Fès et Meknès en faveur des Maristane Marrakech, 15.000 francs ; à Salé, 13.000 franCS ~ ~
de Sidi-Frej el Sidi-Abdallah et en vue d'assurer aux Mogador, 5.000 francs ; à Tanger, 15.000 francs ,
pauvres des distributions de pain et de vêtements; à Oujda, 18.DOO francs. , l
Marrakech, les revenus des Habous de Sidi-bel-Abbès Il parait difficile de faire un plus gros effort d au~
permettent de venir en aide à environ 5.000 aveugles ; llue les recettes, l'II augmentation progressive et COjsSe
il Moulay-ldris-du-Zerhoun, des constitutions existent tante jusqu'à 135 l, accusent depuis deux ans un~)ladei
au proti t des indigents. Mais dans les autres villes, les sensible, en raison de la crise et de la diminutIon
fondations de bienfaisance sont, ou bien inexistantes loyers.
comme à Mazagan, Azemmour, Casablanca, Safi, Sefrou,
***
Ouezzane, ou bien d'une minime importance, comme à
Salé et Rabat.
Avant le protectorat, les sommes affectées aux mal- Ce rapide exposé permet de conclure que l'insti\:;
heureux sur les revenus des Habous, ne dépassaient pas tion des Habous au Maroc, entièrement rénovée, a u
quelques milliers de francs, et même en 1914, date à s'adapter aux exigences et aux besoins du nouVÊÛe
laquelle les recettes atteignaient déjà le total de près de régime, tout en restant dans son cadre traditionnel. lU-
~ millions, elles s'élevaient à peine à :l.ooo francs pour est un auxiliaire précieux de l ':f:tat chérifien pour la Pni'
le fonctionnement des Maristane de Fès et de Meknès part des questions intéressant la communauté mUS
et à 98.000 francs pour l'ensemble des secours en nature mane. éCOlI'
destinés aux indigents (nourriture et vêtements). En Mais il serait imprudent et dangereux de m '.
dcoil strict, le vizirat était fondé à maintenir cet état naître ses possibilités et d'exiger d'elle un effort quJ,
de choses, les actes constitutifs d'immeubles ont dis- excéderait ses ressources.
paru, en sorte qu'il est impossible, à l 'heure actuelle,
de savr>ir leur affectation exacte. Partant, c'est le vizirat LUCCIONI, . 1
qui a toute faculté pour déterminer l'affectation de leurs Chef du contentieux des HabOrJ$' •
~ I:i~ ~~ ~
Leur effectif moyen est de 'j00 à 800 détenus.
A Ali-Moumen est annexée une « maison de réforme
et d'éducation professionnelle » pour jeunes détenus.
Un groupe pénitentiaire à Ifrane (Moyen-Atlas) qui
i
oS 1 ~ -< <OIl
f
~
:;
~%
est une sorte de pénifencier volant et compte 700 indi-
vidus. S<-ri,' mathématiques .. - : - - ; - - : - - - : -
La maison centrale de Port-Lyautey, en voie d'achè- philosophte 1 143 137 76 60 Ü
v"ment. Elle est destinée à l'exécution des peines correc- .\ .. : 23 23 12 11 50%
tionnelles et de la réclusion pour les individus condam- .\ prlIne ...•.•.• 1 as 142 38 32 22 %
nés par les tribunaux français, prévue pour 500 détenus; Il " . . . . . . . . . . . . . 128 118 52 45 35 %
l'11e doit être ouverte en Ig35. 1--------
Totaux [ 477 456 194 163
La superficie du domaine d' Ali-~loumen est passé,
de 200 hectares, en Ig17, à 325 hectares, en Ig2g. La
valeur de la production agricole s'est chiffrée en 19 28 , . Le nombre total des candidats au baccalau-
honne année moyenne, à près de 'jOO.OOO francs (pour rl'a~ ~u M~roc s'est ainsi élevé pour la session
les céréales, les légumineuses et les fruits frais seule-
Inent). de .JUIll 1934 ~ 477 inscrits et 456 examinés. Ces
Le programme de culture des légumineuses pour la chiffres constItuent une diminution légère par
campagne 1932-lg33 se présentait comme suit : rapP?rt à. ceux de juin 1933. Le nombre des
Fèves : 60 hectares ; lentilles : 30 hectares ; pois : can~ldats IIlscrits l'an dernier avait atteint 505,
80 hectares ; haricots : 5 hectares. - Total : 175 hectares. celUI des examinés : 484.
Le programme céréalier comme suit : .
Orge : 30 hectares ; blé tendre : 26 hectares ; avoine : La propo~tion des candidats admis par ~ap
5 hectares ; blé dur : IO hectares ; maïs : 20 hectares ; port aux candidats examinés est légèrement plus
sorgho : 1 hectare. - Total : g2 hectares.
Le régime disciplinaire comporte une large huma-
forte pour. la sec~nde partie, soit 75 admis sur
nité, ainsi qu'il ressort de l'état comparé des effectifs : 73 examlIlés, e est-à-dire un pourcentage de
~I f<.. en 1934 contre ,un peu moins de 44 %
0
<'t des évasions reproduit par M. Jean Leblanc.
Détenus
EFFECTIFS
Evadés
en 1933. Pour la première partie le pourcentage
e"t de 31 % en 1934 contre 29 % en 1933. .
Igl6 .............. 220 24
'917 .............. 200 Ig
'g'8 .... , ......... 300 12
'g'g ............ " , 380 14 RÉSULTATS DES EXAMENS DE DROIT
Ig20 .............. 450 17 AU MAROC.
Ig21 .............. 520 14
.............. 550 3
19 22
19 23 .............. .. 400 5
'9 24 ..... ......... 450 6 Session de juin 1934.
'9 25 .............. 475 4
.............. 500
'g26
'9 27 .............. 550 ,2 Licence en droit
Ig28 .............. 580 1 . Les candidats à la licence examinés ont at-
Ig2g ......... . .... 550 1
Ig30
'
Il y a eu 40 examinés, 25 admissibles et
21 admis, soit un pourcentage légèrement supé- •••
r:eur à 51 %. Si le nombre des chÔmeurs a diminué à Casablanca,
depuis l'an dernier, le nombre des bénéficiaires de l'assis-
Si l'on compare les résultats globaux en tance-chÔmage"n'a pas sensiblement changé.
licence et en capacité, on aboutit aux chiffres
suivants: Actuellement, il y a, en moyenne, 450 chômeurs
secourus. En novembre dernier, il y en avait 400. Au
1934 187 examinés, 119 admissiLles, 97 ad- cours de l'hiver, il y en a eu jusqu'à 52f. Au mois de
mis; mai, les Français représentaient 43 % ùes chÔmeurs
secourus.
193:~ 187 examinés, 114 admissibles, 96 ad-
En général, cette main-d'œuvre est difficile à placer
mis. parce qu'elle n'est pas assez spécialisée. Sur 350 chô-
meurs assistés, ~4I le sont depuis plus de"six mois, une
centaine l'est depuis plus d'un an et une cinquantaine
Certificat d'études juridiques l'est depuis plus de deux ans. Sur ces 350 chômeurs
assistés, 107 ont dépassé l'âge de 50 ans et ne trouveront
Le nombre total des examinés s'est chiffré plus que très difficilement à se replacer.
à 24 en 1934 contre 29 en 1933. En 1934, sur
:;14 examinés il y a eu 18 admissibles et 15 admis, Il y a là un état de choses qui doit retenir notre
atlentio~ car certains chômeurs finissent par considérer
soit environ 60 %' En 1933, sur 29 examinés, les secours qui leur sont alloués comme un moyen cl 'exis-
16 admissibles et 14 admis, soit un peu moins tence normal et permanent.
de 50 %.
9 indigènes ont été examinés en 1934, 6 ont
pté admissibles et 3 admis, soit 33 %.
•••
A Rabat, pour des effectifs moins importants, la
situation du marché du travail est à peu près la même
qu'à Casablanca. On ne signale plus de licenciements
LE CBOMAGE AU MAROC (1) importants, mais les travailleurs non qualifiés sont très
difficiles à placer. Dans l'industrie du bâtiment, il n'y
a presque plus de chômage. Tous les ouvriers peintres et
Il semble résulter des renseignements fournis, depuis plombiers, qui étaient sans travail il y a quelques temps,
quelques semaines, par les principaux bureaux de pla· ont été placés. Une reprise sensible est constatée dans
cement du Protectorat que, dans l'ensemble du pays, le l'industrie du bois. Le chômage persiste dans les indus-
chômage a atteint le sommet de sa courbe. tries du fer (serruriers, forgerons, mécaniciens), chez les
chauffeurs et les employés de bureau. Une centaine
A Casablanca, capitale économique du Maroc, il sem· d'employés de bureau sont en chômage, dont une quin-
ble que la période des licenciements massifs touche à sa zaine de femmes.
fin et que l'on entre dans une phase d'adaptation. Les
chefs d'établissement sélectionnent, d'une manière de Le nombre total des chômeurs est d'environ 4:10.
plus en plus attentive, les agents qu'ils désirent con·
server. Le personnel européen qui n'est pas nettement Il y a, en moyenne, 43 chômeurs assistés.
spécialisé devient, de jour en jour, plus difficile à
placer.
Cependant, .certaines corporations, celle du bâtiment **
•
par exemple,. sont moins touchées qu'il y a six mois. A Fès et à Marrakech, la situation n'a pas beaucoup
D'autres, par contre, telles que les professions libérales, varié au cours des derniers mois. S'il n'y a pas d'amé-
sont toujours très atteintes. Le placement des agents, lioration sensible dans l'état du marché du travail, on
de toutes professions dans le commerce, reste extrême- n'enregistre pas d'aggravation durable. Le chômage est
ment difficile. plus ou moins important suivant l'époque de l'année.
~ A Fès, le nombre des chômeu~ est d'un peu plus
(1) Rapport pr4lculté au Conl!eU de Gouvernement du 23 luln 1934 de 300; le chantier municipal de chômage occupe
par M le chef du servile. de l'administration générale, du tPavall ct de
l'assfstanc.c. 78 ouvriers. Celui de Marrakech en occupe :l:l.
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC 39 1
HTIONALlTF.S
- A ~
- A
.
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75
22
33
Porluzals ................ 30 1
" 33
................... 1 5 6 6 6 7 5 12
Suh,se~
1 "
Autres nationalités ....... i 1 5 13 2 15 17 3 20
----
Totaul<, .. , .. · ... 76 47 123 153 7 160 229 54 283
1 1
BULLETIN f:CONOMIQUE DU MAROC
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Casablanca . 40:1 !:W 238 432 1.499 590 130 5 72.'\ 33 3 134 '" 1 218
Fès . 41 1.140 17 ~51 1.649 170 1.1:39 24 98 1.431 16 20 15 51 56
3 15 1 27 46, 82 188 13 42 325 2 2
Marrakech . 6
)Ieknès . 162 8 Il 10 1 191 24 57 23 4 lOS 2 4
82 , 2.098 43 31 2.254 41 23 7 5 76 10 4 6 6 26
::Juill .. 57
Rabat .. 85 li:! 20 119 337 358 11 66 435 1 10 9 24 H
1
7 1" 8 142 32 1 li.'; l " "
Bureaux annf>'(I'''; . _ _ • _ _ : 1 ' , _ _ ,
1
1 _ _ , _ _ · - - -----1--
Totaux . 776 :1807 :J31 1.070 5.984 1 1,4,07 1.580 139; 149 3.275 74 36 183 73 366
.'W:
BULLETIN ÉCONOMIQUE DU MAROC: 39 3
Il est probable que l'auteur précité a été insuffisam- A l'occasion de la ledure du li" 4 du Bulletin éco-
ment iD'&mé, puisque depuis lrois ans la société maro- Iiomi <J U e
du M aruc. je me permets d'attirer votre
caine « L'Engrais organique », établie au kilomètre 5 attenlion sur la li uestion des prix et statistiques au
de la route de Rabat à Casablanca, s'est spécialisée dans sujet du bétai!.
la question de la fabrication des farines ct engrais de
poisson cp utilisant à cet effet les déchets el les rebuts le lIl'occupe de la Coop{'rative d'élevage du Rharb ;
de poisson des nombreuses fabriques de conserves et et, j'ai sou\'ent occasion de me rendre compte combien
des h;Ùles au poisson de Casablanca. nous aurions besoin, pour la défense de l'élevage, de
pouYOir nous appuyer SUl' des chiffres exacts et abon-
Il était en' effet irrationnel et regrettable de voir dants. Les mercuriales, pour le bétail et pour la viande,
jeter à la mer des produits pouvant donner par stérili- ne reflètent pas toujours la physionomie exacte du
sation et dessication des farines et poudres riches en marché, ainsi actuellement on voit encore dans les
matières protéiques, en acide phosphorique et en chaux journaux et dans les diverses publications des prix de
de provenance animale. 2 fI'. 50 et 3 francs pour la première qualité en bovin ;
alors, qu'il y a plus de un mois et demi que ces prix
Pour l'élevage, des expériences déjà anciennes attri- sont tombés il r fr So, 2 francs.
buent le grand succès des farines de poisson pour
l'alimentation des vaches laitières, des volailles et Je sais, pal' expérience, qu'il est difficile d'a voir .
l'engraissement des pOl'CS non seulement aux matières des prix exacts ; mais en faisant un effort général dans 't
azotées'qu'elles contiennent, mais surtout aux subslances tout le Murol', tant par le service de l'élevage que par ~
..minérales et ma Lières grasses et qui, de provenance les a1>alloirs municipaux, les coopératives et associations
animale, sont' de cc fait facilement assimilables, rIes colons, on de\Tait pouvoir arriver à mieux. Je vais
r ro grammes de farine de poisson contiennent la même de Illon côté essayer de réunir quelques éléments et
qantité de chaux que 9 kilos de grains divers. je vous les ferai parvenir au fur et à mesure, cherchant
sllrtout il indiquer des prix traités et non nominaux.
C'est aussi pour les cultures ma~aîchères el,
notamment, celles des environs de Casablanca qu'il était Page 286, dans le tableau des prix de détail et prin-
nécessaire de conserver un produit qui, à l'état de pou- cipales denrées de produits de consommation, je vois
dre sèche et deshuilée, constitue un engrais organique q, ~ l'on a pris comme base pour le bœuf, la poitrine,
de premier ordre, il incorpore au sol une substance qui el pour le mouton, le gigot; je ne m'explique pas cette
est nécessaire pour y entretenir la vie microbienne, qui, différence, le gigot étant viande de première catégorie
on le sait, est le facteur le plus important pour l'élabo- et la poitrine viande de troisième catégorie. D'autre
ration de la matière vivante. part, à Port-Lyautey, la poitrine de bœuf est cotée en
janvier-février-mars 6 à -; francs, alors qu'en janvier-
De tout temps c'est au fumier que les agricUlte~rS fénicr elle n'a pas été vendue ici plus cher que 4 franc~
ont eu recours, pour entretenir la présence de l'humu à 4 fI'. 50 et en mars 3 fr. 50 à 4 francs, je vous en parle
nécessaire à ces formations de réserves qui constitue sciemment ayant une boucherie.
la vic des plantes.
Je vous signale, en outre, le gros intérêt qu'il Y
On sil.it qu'elles se résument ainsi : .J aurait pour le marché du bétail et de la viande à ce
Any~ride carbonique + cau = glucose + oxygène. que soit publié, au fur et à mesure, les prix d'adjudi-
Glucose - eau = amidon. cation des fournitures à l'armée et à toutes les adminis-
trations procérlant par adjudication hôpitaux, pri-
GEORGES CARLE. sons, etc.
Je m'excuse de vous importuner avec cette question
••* qui n'est sans doute pas de votre ressort; mais, sachant
tout l'intérêt que vous portez aux questions économiques
du ~Iaroc, j'ai cru utile de le faire.
JEAN MONZŒS.
Le gérant: E. LAGRANGF:.
SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ÉCONOMIQUES ET STATISTIQUES
DU MAROC
Vient de paraître
Revenus et niveaux de vie indigènes au Maroc, par René HofTherr et Roger Moris, avec la
collaboration de Christian Funck-Brentano, Jean Dresch, Jean Lecomte, Olivier
Marin et Henri Mazoyer. 4 cartes et plusieurs graphiques.
Vient de paraître :
TOME X. - Le Problème dee traneportl au Maroo, par Marcel Boull8er, docteur en droit, avec
préface de Georges Hardy, recteur de l'Université d'Alger.
TOME XI. - Le droit aommercial maritime du M.oo franval., par René Bayssière, docteur
en droit, avec préface de M. Bonnecase, professeur à. la faculté de droit de Bordeaux.
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