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Cours
Polycopié 4/4
Introduction 1
1 Premiers exemples d'asservissements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
2 La manipulation de démonstration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2 La transformée de Laplace 11
1 Dénition mathématique de la Transformée de Laplace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2 Exemple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
3 Transformée inverse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
4 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
5 Exercice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
6 Remarque sur l'impulsion δε . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
7 Notion de fonction de transfert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
8 Notions complémentaires : la réponse impulsionnelle et la réponse en fréquence . . . . . . . . 14
9 Complément sur le produit de convolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
iii
iv TABLE DES MATIÈRES
6 Correction proportionnelle 45
1 Pour la rapidité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
2 Pour la précision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
3 Pour le rejet de perturbation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
4 Mais pas pour la stabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
1
2 INTRODUCTION
Cet asservissement dit en tout ou rien est le plus simple qu'il soit possible de concevoir. Il possède
toutefois déjà les composantes importantes que l'on rencontrera dans tous les dispositifs de contrôle que
sont :
le capteur,
la comparaison de la mesure avec la valeur désirée,
l'utilisation du signal d'erreur ainsi obtenu pour piloter le système .
Toutes les techniques d'asservissements reposent sur l'utilisation de cette rétroaction.
2 La manipulation de démonstration
Beaucoup de réalisations techniques utilisent des asservissements. Lors de la première séance de cours,
un dispositif d'asservissement en position d'un faisceau laser vous a été présenté.
Dans cette manipulation, un spot laser dirigé par des miroirs commandés suit les mouvements d'un mobile
muni d'une photodiode.
2. LA MANIPULATION DE DÉMONSTRATION 3
Source Laser
Capteur :
Photodiode 4 quadrants
et son électronique.
Correcteurs (Voie
X et Voie Y)
Miroirs de
déviation
(horizontale et
verticale) du
faisceau.
Boîtier Ils sont
d'alimentation positionnés
et de par des
commande des actionneurs
actionneurs électriques.
Conclusion
Dans tous ces exemples, on utilise un capteur qui permet de disposer d'une mesure de la grandeur à
asservir. Cette mesure est alors comparée à la valeur désirée (la consigne). Le signal d'erreur obtenu est
4 INTRODUCTION
utilisé pour mettre à jour la commande par le biais d'un correcteur. Le principe d'un asservissement fait
donc apparaître une boucle de rétroaction, schématisée de la manière suivante :
-
Mesure
Capteur
Le correcteur peut être réalisé par un programme informatique derrière une carte d'interface d'un ordi-
nateur, on parle alors d'asservissements numériques ou échantillonnés. La partie III présente une première
approche de tels dispositifs. La transformée en Z est l'outil mathématique dont on a besoin pour commencer
à analyser de telles boucles échantillonnées.
Première partie
5
Chapitre 1
1 Dénitions
Signal : grandeur physique évoluant en fonction d'un autre paramètre, souvent le temps.
Exemples :
1. Sur une expérience, on s'intéresse à diérents signaux évoluant en fonction du temps :
(a) vitesse de rotation de l'axe d'un moteur à courant continu,
(b) position du faisceau Laser,
(c) toutes les tensions : en sortie des diérents capteurs, en entrée et en sortie du correcteur, la
consigne,...
(d) signaux numériques de l'ordinateur.
2. Autres types de signaux : En optique, en traitement d'image, les paramètres dont dépendent les signaux
sont souvent les distances x, y. Une image est codée par une fonction de 2 variables :
(a) I(x, y) image optique
(b) I[i, j] matrice codant une image numérique.
Signal à temps continu : Signal évoluant continûment en fonction du temps. Son modèle est une fonction
f [n], n ∈ Z
Ce type de signal modélise les nombres manipulés par les dispositifs informatiques. Ces signaux peuvent
être issus de l'échantillonnage de grandeurs physiques.
x(t) y[n]
n
t 0 1 2 3
Figure 1.1 Allure respective des signaux à temps continu et à temps discret
Système : Ensemble physique (à temps continu) ou logiciel (à temps discret) xant le comportement
relatif de diérents signaux. On distingue en particulier les signaux d'entrée et de sortie. On note et
on représente un système de la façon suivante :
7
8 CHAPITRE 1. PREMIÈRES DÉFINITIONS ET CADRE DU COURS
Entrée Sortie
Système
e t / e [ n ] s t / s [n ]
À noter qu'il existe des systèmes physiques à temps discrets, par exemple celui qui régit le cours mensuel
de l'euro à la bourse de New-York... mais la plupart sont purement virtuels et correspondent à des séries de
chires dans un ordinateur (d'ailleurs, le contre-exemple précédent en est-il vraiment un ? !).
Exemples de systèmes :
1. Le moteur à courant continu, son signal d'entrée est la tension aux bornes de l'induit u(t) en V, son
signal de sortie est la vitesse de rotation ω(t) en rad / s .
2. Les capteurs : capteur de vitesse sur la MCC, son signal d'entrée est la vitesse de rotation ω(t), le
signal de sortie est une tension en Volt.
3. Les correcteurs : le signal d'entrée est le signal d'erreur en Volt fourni par le soustracteur, le signal de
sortie est la tension de commande en Volt appliquée à l'ensemble Alimentation +MCC.
2 Cadre du cours
Tous les signaux étudiés dans ce cours sont causaux, c'est à dire qu'ils sont nuls pour les temps
négatifs :
f (t) = 0, ∀t < 0
Ceci revient à dire que l'on prend t = 0 pour origine des temps.
Dans les deux premières parties de ce cours, on ne s'intéressera qu'à des signaux à temps continu. Les
systèmes physiques ainsi que les capteurs, correcteurs nécessaires à un asservissement analogique ne
font, en eet, apparaître que des signaux à temps continu.
On limite notre étude aux systèmes mono-entrée, mono-sortie.
Remarque sur les systèmes instables Dans les systèmes instables on distingue souvent les systèmes
très instables des systèmes à la limite de la stabilité comme les intégrateurs purs (le signal de
sortie pour une entrée constante est du type rampe ) ou les systèmes oscillants. On dit que aussi
que ces derniers sont stables au sens large et instable au sens strict.
Stable
hea t e t s t
Système
Cas limite
Instable
αn s(n) (t) + αn−1 s(n−1) (t) + ... + α2 s̈(t) + α1 ṡ(t) + α0 s(t) (1.1)
Les outils que l'on utilise permettent aussi de considérer les systèmes comportant un retard pur, l'équation
diérentielle se généralise alors :
De tels systèmes sont aussi appelés ltres linéaires, la relation (1.1) peut être réécrite à l'aide d'un produit
de convolution : Z +∞
s(t) = h ⊗ e(t) = h(u)e(t − u)du
−∞
4.2 Causalité
De plus, seuls les systèmes causaux sont d'un intérêt pour les asservissements. Un système est causal
si la sortie s(t) n'est dénie que par le signal d'entrée aux instants précédents e(θ), θ < t. Un ltre linéaire
est causal si et seulement si sa réponse impulsionnelle h(t) est causale.
La causalité implique que dans l'équation (1.1) les ordres relatifs de l'équation diérentielle soient tels
que n > m. Une dérivation pure n'est pas causale.
10 CHAPITRE 1. PREMIÈRES DÉFINITIONS ET CADRE DU COURS
Propriété fondamentale
La linéarité implique que l'on peut appliquer le théorème de superposition. L'invariance temporelle signie
que le comportement du système ne dépend du temps. La même expérience réalisée à des instants diérents
entraîne les mêmes résultats.
s(t) = S[e(t)] ⇒ s(t − τ ) = S[e(t − τ )]
Validité de ce modèle
Aucun système physique n'est rigoureusement linéaire et invariant. L'invariance sur des périodes relati-
vement courtes est facilement acquise. La non-linéarité peut être plus gênante mais on ne considérera alors
le fonctionnement du système qu'autour d'un point de fonctionnement. C'est une méthode très utilisée en
électronique (modèles petits signaux...) et susante pour des asservissements simples.
Remarque : Les systèmes physiques dont on souhaite asservir une grandeur seront donc considérés comme
linéaires et invariants dans le temps (LIT). De même, les capteurs, correcteurs, etc. sont des systèmes
LIT donc la boucle d'asservissement complète est elle aussi un système LIT.
Mesure
Capteur
Conclusion
Ce chapitre a permis de dénir la classe de systèmes que l'on allait considérer dans ce cours : les
systèmes linéaires invariants dans le temps. La stabilité d'un système, notion primordiale lorsque
on étudie de fonctionnement d'un système bouclé a été dénie.
Diérents outils permettent d'étudier ces systèmes. Le point de départ est l'équation diérentielle (1.1).
À partir des années 60, une méthode basée sur l'algèbre matriciel est utilisée : la représentation d'état,
voir les références [?] et [?] pour une présentation de cette méthode. Dans ce cours, nous n'aborderons pas
cette notion.
La voie que nous allons suivre pour étudier les asservissements est l'approche dite fréquentielle., basée
sur l'utilisation de la transformation de Laplace pour réécrire les équations diérentielles, cette écriture dite
aussi de calcul symbolique a été inventée au ...18ème siècle. Elle est très utile pour la classe de systèmes que
l'on considère dans ce cours. La représentation d'état, plus dicile à établir, permet d'étudier les systèmes
plus complexes (multi-entrées/sorties, non linéarités....).
Chapitre 2
La transformée de Laplace
Manipuler les équations diérentielles ne permet pas de déterminer aisément le fonctionnement d'un
système. L'idée mathématique est d'utiliser les propriétés des systèmes LIT pour réécrire les équations
diérentielles sous forme de polynômes.
En eet ces systèmes ont pour fonctions propres les fonctions exponentielles, c'est à dire que :
S[eat ] = Keat
Remarque : La notation complexe des grandeurs électriques utilise cette propriété avec des fonctions har-
moniques ejωt , mais elle n'est pas susante pour les asservissements car elle est limitée aux signaux à
croissance lente, et ne convient donc pas à l'étude des systèmes instables.
TL
x : R 7→ R −→ X : C 7→ C
+∞
Z
∀p ∈ D, X(p) = x(t)e−pt dt
−∞
À noter que la borne inférieure de l'intégration peut être ramenée à 0 si l'on ne considère que des signaux
causaux.
Condition d'existence : Pour un signal x(t) causal, on peut dénir une transformée de Laplace au moins
sur un domaine de dénition D restreint. En eet, une condition nécessaire pour que l'intégrale converge
est que :
x(t)e−pt t7→→
+∞
0
Ceci entraîne donc une condition sur la partie réelle de p. Le domaine de dénition de la transformée
de Laplace est donc une zone du plan complexe délimitée par des droites verticales, on parle de bande de
convergence.
Remarque : La transformée de Laplace n'est donc dénie que pour la classe de signaux dits exponentiels
c'est à dire :
x : R → R ∃ (t0 , N ) ∈ R+2 tq ∀t > t0 , |x(t)| ≤ eN t
2
Les signaux qui n'admettent pas de transformée de Laplace sont, par exemple : et , tt ...
11
12 CHAPITRE 2. LA TRANSFORMÉE DE LAPLACE
2 Exemple
On considère le signal x(t) = eat hea(t),où a désigne un nombre réel, hea(t) désigne l'échelon d'Heaviside :
hea(t) = 0 ∀t < 0
hea(t) = 1 ∀t ≥ 0
x(t)
a>0
a<0
t
0
3 Transformée inverse
La transformée inverse est dénie par une intégrale curviligne de la variable complexe selon l'expression
suivante : I
1
x(t) = X(p)ept dp
2jπ ∆
4 Propriétés
Linéarité : D'après la linéarité de l'intégration, on obtient facilement que :
∀ (α, β) ∈ C2 , TL[αx(t) + βy(t)] = αX(p) + βY (p)
Dérivation : Par intégration par parties, on montre que :
+∞
Z
TL[ẋ(t)] = ẋ(t)e−pt dt = pX(p) − x(0+ )
0
5 Exercice
Calculer les transformées de Laplace des signaux suivants :
1. L'échelon d'Heaviside hea(t),
1
pour 0 ≤ t ≤ ε
2. δε (t) = ε .
0 sinon
Que devient la transformée de Laplace de cette fonction quand ε tend vers 0 ?
3. La fonction rampe : t · hea(t)
δ(t) = 0 ∀t 6= 0
+∞
Z
∀f (t) intégrable, f (t).δ(t).dt = f (0)
−∞
+∞
R
On notera qu'en particulier δ(t).dt = 1 et que sa transformée de Laplace ∆(p) = 1.
−∞
On représentera cette 'fonction' par une èche de longueur 1 :
On peut alors écrire comme un fraction de polynôme de variable p, la relation liant les signaux d'entrée
et de sortie :
S(p) αn pn + αn−1 pn−1 + ... + α1 p + α0
H(p) = =
E(p) βm pm + βm−1 pm−1 + ... + β1 p + β0
Cette fonction est appelée fonction de transfert du système. Son expression permet de connaître le
fonctionnement dynamique du système. Pour l'étude des asservissements, on représente le système par sa
fonction de transfert selon la gure 2.4.
Fonction de
transfert
E p S p
H p
Dénition 2 : Quand elle existe, la fonction de transfert réduite à l'axe imaginaire soit :
+∞
Z
H(p = jω) = h(t)e−jωt dt
−∞
dénit la réponse en fréquence du système (c'est à dire le diagramme de Bode...). (La réponse en
fréquence est la transformée de Fourier de la réponse impulsionnelle.)
t h t
1
t t
t h t
t t
n=+∞
X
e(kε) ≈ εe(nε)δε (kε − nε)
n=0
n=+∞
X
s(kε) ' εx(nε)hε (kε − nε)
n=0
+∞
Z
s(t) = h(t − θ)e(θ)dθ
−∞
Conclusion
Les outils mathématiques que l'on va utiliser dans la suite de ce cours ont été dénis dans ce chapitre :
à l'aide de la Transformée de Laplace ont peut dénir une fonction de transfert qui est liée aux notions
de réponse impulsionnelle et de réponse en fréquence.
Dans le chapitre 3, l'utilisation de ces outils pour la modélisation des systèmes est présentée.
16 CHAPITRE 2. LA TRANSFORMÉE DE LAPLACE
Chapitre 3
i(t) i(t)
R
Couple (N.m)
u(t) u(t)
L t = K 2 i t
e t =K 1 t
Vitesse (rad/s)
17
18 CHAPITRE 3. MODÉLISATION DES SYSTÈMES
R
U (p) = K1 Ω(p) + (Jp + f ) Ω(p)
K2
Ω(p) 1
G(p) = =
U (p) (Jp + f ) KR2 + K1
G
G(p) =
1 + τp
G ( ici en rad/ s / V) est appelé gain statique , τ en s est la constante de temps du système. Ici :
K2
G =
K1 K2 + f R
JR
τ =
K1 K2 + f R
L'expression de la fonction de transfert obtenue est celle d'un système du premier ordre. Un rappel sur
le comportement de ces systèmes est proposé au paragraphe suivant.
L'objet de ce paragraphe est de rappeler le comportement temporel et fréquentiel des systèmes d'ordre 1
et 2, les plus couramment rencontrés.
2. RAPPEL SUR LES SYSTÈMES DU PREMIER ET DU SECOND ORDRE 19
Comportement temporel
La réponse impulsionnelle d'un tel système s'écrit :
G −t
h(t) = TL−1 [H(p)] = e τ u(t)
τ
En pratique, on préfère caractériser un système par sa réponse indicielle. (Il est plus facile réaliser un
signal carré qu'une impulsion.). La réponse indicielle est dénie par hind (t) = s(t)|e(t)=hea(t) elle se calcule à
partir de la fonction de transfert :
Pour calculer cette transformée de Laplace inverse, on décompose en éléments simples pour aboutir à des
expressions connues :
G G
hind (t) = TL−1 − +
1 + τp τp
t
= G(1 − e− τ )hea(t)
G
T p =
1 p
G
95%0.9 G
0.8
0.7
0.2
0.1
0
0 τ 2τ 4τ 5τ
t r =3
À noter que la valeur du temps de réponse à 5% est environ égal à 3 fois la valeur de la constante de
temps (e−3 ≈ 0.05).
Comportement fréquentiel
On rappelle l'allure du diagramme de Bode de la réponse en fréquence H(p = jω) sur la gure 3.3.
20 CHAPITRE 3. MODÉLISATION DES SYSTÈMES
20 log (G)
Module en dB
-5
pente
-20dB/décade
-10
1
-15 BP −3dB Hz =
2
-20
-1
10
Phase en degrés
0
-20
-40
-60
-80
soit réelle : p
p1,2 = −zω0 ± ω0 z2 − 1
Le comportement de ce type de système varie beaucoup suivant la valeur du coecient d'amortissement.
Remarque : Le cas z < 0 correspond à un système instable.
Comportement temporel
La réponse indicielle se calcule après décomposition en éléments simples de la transformée de Laplace :
Dans le cas où z < 1, les deux racines étant complexes conjuguées, on montre que la réponse indicielle
peut s'écrire
he (t) = G 1 − eσt cos (ρt + ϕ)
√
La réponse indicielle fait donc apparaître des oscillations amorties, ρ = ω0 1 − z 2 est appelé pseudo-
pulsation.
Dans le cas z ≥ 1, il n'y a pas d'oscillations sur la réponse indicielle.
3. EN PRATIQUE ? 21
z=0,2
z=0,4
1.2
z=0,6 z=0,8
G
0.8 z=1
0.6
0.4
0.2
1
0
0
Figure 3.4 Allure de la réponse indicielle d'un système du second ordre en fonction du coecient d'amor-
tissement
Comportement fréquentiel
La réponse en fréquence s'écrit :
K
H(jω) = 2
1+ 2zj ωω0 − ω
ω0
K
|H(jω)| = s
2
2 2
ω ω
1− ω0 − 4z 2 ω0
2
K ω
= p avec x =
1 − 2x(1 − 2z 2 ) + x2 ω0
√
2
La réponse en fréquence fait donc apparaître un pic de résonance en x = 1 − 2z 2 si z < 2
R = 1−2z 0
2
20 log (G)
10
Module en dB
pente
-40dB/décade
-20
Pulsation en rad/s
Phase en degrés
1
-90
-180
0 Pulsation en rad/s
3 En pratique ?
Dans la pratique,
soit on connaît assez bien les phénomènes physiques qui régissent le système, on peut donc écrire les
équations diérentielles, et ainsi en déduire la fonction de transfert,
22 CHAPITRE 3. MODÉLISATION DES SYSTÈMES
soit, et ce n'est pas exclusif, on réalise des essais temporels ou fréquentiels pour la déterminer.
Dans tous les cas, on est amené à ne considérer qu'une version approchée de cette fonction de transfert.
Plus on approfondit le fonctionnement d'un système, plus la fonction de transfert le décrivant est d'ordre
élevé. Par exemple, lors de la modélisation de la MCC du paragraphe 1, la prise en compte de l'aspect
inductif de l'induit de la machine aurait amené à modéliser le système non plus par une fonction de transfert
du premier ordre mais du second ordre.
Habituellement, une modélisation d'ordre 1 ou 2 sut au plus d'ordre 3. Les modèles d'ordre supérieur
ne sont que rarement utilisés pour les asservissements courants. Lors de la conception de l'asservissement, il
faudra donc être conscient de ne disposer que d'une description approchée du fonctionnement du système et
être prudent dans les choix des paramètres, an d'assurer la robustesse de l'asservissement.
p E p
S p
+ Correcteur Système
Co p
C p T p
-
M p Capteur
B p
5 Exercices d'application
Exercice 1 : On souhaite réaliser l'asservissement de vitesse décrit au paragraphe 1, page 17. On dispose
d'un capteur de vitesse délivrant 6V pour 1000 tours/mn et dont on négligera la constante de temps,
notée τ1 , très rapide devant la constante de temps de la machine.
On place un correcteur de type proportionnel, c'est à dire de fonction de transfert :
C(p) = KC
Conclusion
Une boucle d'asservissement se modélise à l'aide de la transformée de Laplace, la notion clef est celle de
fonction de transfert vue au chapitre 2.
Établir la modélisation d'un asservissement se fait en plusieurs étapes : tout d'abord, il faut choisir une
modélisation pertinente du système dont on souhaite asservir une grandeur. Cette étape cruciale, présen-
tée dans ce chapitre, nécessite de réaliser les bonnes approximations pour décrire le système susamment
précisément en sachant que l'on ne pourra pas être exhaustif.
À partir de cette modélisation, on peut maintenant dénir les performances attendues d'un asservisse-
ment. Le chapitre suivant donne les dénitions mathématiques des critères de performances vus au chapitre
de présentation.
24 CHAPITRE 3. MODÉLISATION DES SYSTÈMES
Chapitre 4
p E p
S p
+ Correcteur Système
Co p
C p T p
-
M p Capteur
B p
1 Précision
An de quantier la précision d'un asservissement on s'intéresse au régime permanent du signal d'erreur
ε(t). On dénit deux grandeurs :
Dénition 1 L'erreur statique (ou erreur de position) est, quand elle existe, la valeur limite du signal
d'erreur quand le signal de consigne est de type échelon d'Heaviside.
εs = lim [ε (t)]
t7→+∞
Co(t)=hea(t)
Dénition 2 L'erreur de traînage ( ou erreur de vitesse) est quand elle existe, la valeur limite du signal
d'erreur quand le signal de consigne est de type rampe.
εt = lim [ε (t)]
t7→+∞
Co(t)=thea(t)
25
26 CHAPITRE 4. PERFORMANCES D'UN ASSERVISSEMENT
co(t) εs
m(t)
co(t) εT
m(t)
Correcteur Système
C op S p
+ G
KC
1 p
-
Figure 4.3 Schéma bloc d'un asservissement simple avec retour unitaire
La fonction de transfert en boucle ouverte est
GKc
F T BO(p) =
1 + τp
La fonction de transfert en boucle fermée :
G0
FTBF(p) =
1 + τ 0p
τ
avec τ 0 = <τ
1 + GKc
GKc
et G0 = <1
1 + GKc
On constate que la FTBF est une fonction de transfert du premier ordre. Donc d'après le paragraphe
2, le signal de sortie lors d'un essai indiciel est donné par :
t
s(t) = G0 1 − e− τ 0 hea(t)
1 co(t)
G'
s(t)
t
τ'
G0 τ 02 τ0
1 1
s(t) = TL−1 = TL−1
G0
+ −
1 + τ 0 p p2 1 + τ 0 p p2 p
t
s(t) = G0 (t − τ 0 + τ 0 e− τ 0 )hea(t)
s(t) ≈ G0 (t − τ 0 ) quand t 7−→ +∞
co(t)
s(t)
t
2 Rapidité
Pour quantier la rapidité d'un système, deux grandeurs sont utilisées, le temps de réponse déni sur
un essai temporel et la bande passante, caractéristique fréquentielle.
Temps de réponse à 5% Il est déni lors d'un essai indiciel, il correspond au temps au bout duquel la
sortie se stabilise à ±5% de sa valeur asymptotique. Pour des systèmes du premier et du second ordre,
on a rappelé l'allure des réponses indicielles au paragraphe 2.
s t
±5%
t R5%
temps
Figure 4.6 Temps de réponse á 5% d'un système du 1er ordre mesuré lors d'un essai indiciel
28 CHAPITRE 4. PERFORMANCES D'UN ASSERVISSEMENT
s t
±5%
t R5%
temps
Figure 4.7 Temps de réponse á 5% d'un système du 2nd ordre mesuré lors d'un essai indiciel
Bande passante à -3dB C'est, sur le diagramme de Bode, la fréquence à partir de laquelle le gain reste
à 3db au dessous du gain statique (pour un passe-bas) ou du gain max (pour un passe bande ). Pour
les systèmes du premier et du second ordre, le relevé de la bande passante dans le diagramme de Bode
est schématisé gure suivante :
-3dB
Module (dB)
BP-3dB
Fréquence (Hz)
Figure 4.8 Diagramme de Bode en amplitude d'un système du 1er ordre. Bande passante à -3dB
-3dB
Module (dB)
BP-3dB
Fréquence (Hz)
Figure 4.9 Diagramme de Bode d'un système du 2nd ordre. Bande passante à -3dB
1 1 + GKc
BP−3dB = =
2πτ 0 2πτ
On peut remarquer sur cet exemple que plus le gain du correcteur est grand, plus l'asservissement est
rapide.
3 Le rejet de perturbation
Dénition : un signal de perturbation, est un signal qui intervient sur la boucle d'asservissement de
façon aléatoire et qui est gênant pour son fonctionnement. Exemples : couple de freinage sur l'axe du
moteur à CC dont on souhaite asservir la vitesse de rotation, déplacement brutal de la photodiode
pour l'asservissement en position du faisceau Laser,...
Ce signal apparaît généralement dans l'asservissement au niveau du système, an de la prendre en consi-
dération dans la modélisation, on obtient un schéma de la forme :
W p
S p
+ Correcteur
+
Co p T 1 p T 2 p
C p +
-
Capteur
B p
Figure 4.10 Schéma bloc d'un asservissement faisant apparaître une perturbation
La fonction de transfert du système est toujours T (p) = T1 (p)T2 (p), en l'absence de perturbation on
retrouve le schéma initial.
Pour quantier le rejet de perturbation, on examine alors le comportement en régime permanent du signal
de sortie lorsque un perturbation de type échelon intervient sur le système. On cherche donc à minimiser la
grandeur suivante :
lim s(t)
t7→+∞
Co(t)=0,w(t)=hea(t)
Exemple : On considère à nouveau l'exemple simple (gure 4.3) dans le cas d'une perturbation directe sur
la sortie, selon le schéma suivant :
W p
Correcteur Système
C op + S p
+ G
KC
1 p
+
-
On peut modier ce schéma, lorsque on considère une tension de consigne nulle selon :
W p
S p
+
-
Système Correcteur
G KC
1 p
30 CHAPITRE 4. PERFORMANCES D'UN ASSERVISSEMENT
S(p) 1 1 + τp 1 + τp
= GKc
= = Kw
W (p) 1+ 1+τ p
1 + GKc + τ p 1 + τw p
τ
τw = 1+GK
où 1
c
Kw = 1+GK c
L'allure du signal de sortie pour un signal de perturbation en échelon est obtenu par :
1 + τp 1
s(t) = TL−1 Kw
1 + τw p p
1 1 τ
= TL−1 Kw +
1 + τw p p 1 + τw p
t τ − τt
= K w 1 − e− τ + e w hea(t)
τw
→ Kw
t7→+∞
Le signal de sortie est donc perturbé d'une grandeur Kw en régime permanent. L'évolution du signal de
sortie est décrite gure suivante :
1 w(t)
Kw s(t)
Figure 4.11 Allure du signal de sortie pour une perturbation échelon unitaire à l'instant t = 0
Synthèse sur cet exemple L'étude faite sur ce même exemple dans les deux précédents paragraphes per-
met d'établir l'évolution du signal de sortie pour les cas où la consigne est de type échelon et il y a
apparition d'une perturbation :
Kw
1 co(t)
G'
τ'
4 La stabilité et la robustesse
Une première dénition de la stabilité a été présentée au chapitre d'introduction page ?? on a vu lors
de diérents calculs de réponse indicielle que l'allure du signal de sortie est directement liée aux racines du
dénominateur de la fonction de transfert, ces racines sont appelées les pôles de la fonction de transfert.
On montre que la dénition suivante est équivalente :
Un système est stable (au sens strict) si tous les pôles de sa fonction de transfert sont à partie réelle
négative.
La limite de stabilité (stable au sens large, instable au sens strict) est atteinte lorsque il existe des pôles
simples imaginaires purs.
Dans les autres cas le système est instable. :
il existe des pôles à partie réelle positive
et/ou des pôles multiples à parties réelle nulle,
4. LA STABILITÉ ET LA ROBUSTESSE 31
Exemples :
5
H1 (p) = 1+4p est stable (un pôle réel égal à −0.25),
50
H2 (p) = (1−2p)(1+4p) est instable ( un pôle réel égal à 0.5),
K
H3 (p) = p (fonction de transfert d'un intégrateur pur) est instable au sens strict mais stable au sens
large.
K
H3 (p) = p2 (1+2p) qui possède 1 pôle double égal à 0 est instable.
K
√ √
H3 (p) = (2+p2 ) qui possède 2 pôlessimples imaginaires purs ( p1 = j 2 et p2 = −j 2) est instable
au sens strict mais stable au sens large.
G K0
H(p) = p2
=
1 + 2z ωp0 + ω02
(p − p1 ) (p − p2 )
Réponse indicielle
Temps
Figure 4.12 Allure de la réponse indicielle d'un système du second ordre, cas σ > 0
Le système est clairement instable.
Si σ < 0, la réponse indicielle comporte des oscillations amorties, on peut montrer que pour toute
entrée bornée, la sortie est bornée. Deux réponses indicielles typiques sont représentées gure 4.13.
Temps
Figure 4.13 Allure de la réponse indicielle d'un système du second ordre, cas σ < 0
Si σ = 0, la réponse indicielle est oscillante. Sa réponse indicielle est un signal harmonique (gure 4.14).
32 CHAPITRE 4. PERFORMANCES D'UN ASSERVISSEMENT
Réponse indicielle
Temps
Figure 4.14 Allure de la réponse indicielle d'un système du second ordre, cas σ = 0
Le système est en fait instable au sens strict car une entrée sinusoïdale (donc bornée) à la fréquence
propre f0 = ω
2π va entraîner un signal de sortie divergeant. En eet la réponse en fréquence :
0
H(jω) → +∞
ω7→ω0
Si l'un des pôles par exemple p1 , est nul, la réponse indicielle devient :
elle est donc pas bornée. Le système est instable au sens strict.
Si les deux pôles sont nuls, on obtient :
he (t) = C 0 + A0 t + B 0 t2 u(t)
Remarques importantes
C'est le système formé de la boucle d'asservissement dont on souhaite garantir la stabilité, donc il faut
obtenir que les pôles de la fonction de transfert en boucle fermée soient à partie réelle négative. De
plus, une boucle d'asservissement dont les pôles ont des parties réelles négatives mais très proches de zéro,
sera instable en pratique. La dénition mathématique doit être interprétée et nuancée.
À la remarque précédente s'ajoute le fait que la modélisation que l'on fait du système est incomplète (cf.
3), donc pour s'assurer que la boucle d'asservissement est stable en pratique, il vaudra mieux prévoir que
sur le papier elle est très stable. C'est la notion de robustesse de l'asservissement.
Conclusion
Ce chapitre à permis de dénir précisément les performances des asservissements. Il est à remarquer que
ces critères portent sur le comportement fréquentiel et /ou temporel du système. Pour les dénir, on fait
donc appel soit à la réponse indicielle, soit à la réponse en fréquence, soit à la fonction de transfert....Il est
donc nécessaire de savoir passer de l'une à l'autre.
À l'issue de ce chapitre, on sait juger des performances d'un asservissement déjà réalisé. L'objectif de la
deuxième partie de ce cours est de donner quelques grandes règles de conception d'un asservissement. Il est
important de noter que cette conception se fait sur la FTBO, le chapitre 5 est donc consacré à la récriture
des critères de performances sur la FTBO.
Deuxième partie
33
Chapitre 5
1 Précision
La précision a été dénie à partie de l'erreur statique et de l'erreur de traînage au paragraphe 1 page 25. À
partir de cette dénition, ce paragraphe établit les propriétés que doit satisfaire la FTBO d'un asservissement
pour qu'il soit précis. La première étape est de exprimer la fonction de transfert liant la consigne au signal
d'erreur en fonction de la FTBO.
ε(p) 1
= (5.1)
Co (p) 1 + FTBO(p)
Or on peut obtenir le comportement en régime permanent d'un signal directement à partir d'une trans-
formée de Laplace.
35
36 CHAPITRE 5. TRADUCTION DES PERFORMANCES SUR LA FTBO
Z +∞
pX(p) = x0 (t)e−pt dt + x(0+ )
0
Z +∞
lim pX(p) = x0 (t)dt + x(0+ )
p7−→0 0
= lim (x(t))
t7−→+∞
Le passage à la limite dans le signe intégral est possible en raison des hypothèses faites sur le signal.
En raisonnant sur la réponse en fréquence, plus la FTBO possède un grand gain aux basses
fréquences, plus l'erreur statique sera petite. Mais on ne peut avoir une erreur statique rigoureusement
nulle que si la réponse en fréquence FTBO(jω) possède une asymptote tendant vers l'inni quand ω tend
vers 0.
Les fonctions de transfert les plus simples satisfaisant à cette condition sont les F T BO comportant une
intégration pure, du type :
1 αn pn + αn−1 pn−1 + ... + α1 p + α0
p βm pm + βm−1 pm−1 + ... + β1 p + β0
2 Rapidité
Hypothèses On considère ici le cas des asservissements ayant les propriétés suivantes :
La chaîne directe est de type passe bas de grand gain statique, c'est à dire
lim [|A(jω)|] 1
ω7→0
lim [|A(jω)|] = 0
ω7→+∞
Le capteur est un ltre passe bas plus rapide que la chaîne directe. Les diagrammes de Bode de tels
réponses en fréquence sont donnés gure 5.1.
2. RAPIDITÉ 37
20
10 A j
0
B j
Module en dB
-10
-20
-30
-40
-50
10-2 10-1 100 101
Pulsation en rad/s
1 FTBO(jω) 1
FTBF(jω) = · ≈ (5.2)
B(jω) 1 + FTBO(jω) ω7→0 B(jω)
1
FTBF(jω) = A(jω) · ≈ A(jω)
1 + FTBO(jω) ω7→+∞
On peut donc en déduire le diagramme asymptotique de Bode :
20
10 A j
1
B j
0
Module en dB
¿
-10
FTBF j
-20
-30
-40
-50
10-2 10-1 100 101
Pulsation en rad/s
On voit sur ces diagrammes de Bode, que la bande passante de la FTBF est d'autant plus importante
que :
En eet, ce deuxième point est illustré par la gure 5.3. Sur cette gure, on peut comparer les réponses
en fréquence de la boucle d'asservissement pour des gains de chaînes directes diérents.
20
A j BP améliorée
10
1
B j
0
Module en dB
¿
-10
FTBF j
-20
-30
-40
-50
10-2 10-1 100 101
Pulsation en rad/s
3 Rejet de perturbation
On rappelle que la perturbation peut en général être modélisée par un signal non prévisible intervenant
sur le système. Le schéma bloc obtenu est celui de la gure 5.4.
W p
S p
+ Correcteur
+
Co p T 1 p T 2 p
C p +
-
Capteur
B p
Figure 5.4 Schéma bloc d'un asservissement faisant apparaître une perturbation
On souhaite rendre le régime permanent du signal de sortie insensible aux perturbations de type échelon
ou rampe, c'est à dire que l'on souhaite que :
lim s(t)
t7→+∞
Co(t)=0,w(t)=hea(t)
4. STABILITÉ ET ROBUSTESSE 39
ou
lim s(t)
t7→+∞
Co(t)=0,w(t)=thea(t)
S(p) T2 (p)
=
W (p) 1 + FTBO (p)
Cette fonction de transfert est à rapprocher à celle obtenue lors de l'étude de la précision, fonction de
transfert (5.1) (page 35).
Rejeter des perturbations en échelon sera acquis si :
T2 (p)
lim =0
p7−→0 1 + FTBO (p)
La présence d'une intégration en amont de la perturbation garantit donc le rejet des perturbations en
échelon. (En eet, si l'intégration est présente en aval de la pertubation c'est à dire dans l'expression de
T2 (p), la propriété précédente n'est pas vériée.)
De même, la présence d'une double intégration en amont de la perturbation garantit le rejet des pertur-
bations de type rampe.
4 Stabilité et robustesse
4.1 Critère du revers
Intuitivement, obtenir que l'asservissement soit stable suppose que pour aucune fréquence le produit
A(jω)B(jω) ne soit réel négatif et supérieur à 1 en valeur absolue. Si il exactement égal à -1, l'asservissement
devient un oscillateur !
Si l'on trace la courbe que décrit FTBO(jω) (appelée diagramme de Nyquist) dans le plan complexe
quand ω croît de zéro à +∞, cette courbe ne doit pas couper l'axe réel pour des valeurs inférieures à −1 :
Im Im
1 1
0.8
0.6
FTBO(jω) 0.8
0.6
FTBO(jω)
0.4 0.4
0.2 -1 Re 0.2 -1 Re
0 0
-0.2 -0.2
∞
∞
-0.4 -0.4
ω→
ω→
-0.6 -0.6
-0.8 -0.8
-1 -1
-2.5 -2 -1.5 -1 -0.5 0 -2.5 -2 -1.5 -1 -0.5 0
0.5 0.5
La démonstration de ce théorème s'obtient à partir du Théorème de Nyquist, dont l'énoncé complet est
fourni dans le paragraphe suivant.
40 CHAPITRE 5. TRADUCTION DES PERFORMANCES SUR LA FTBO
K (1 − τ1 p)
F T BO(p) =
(1 + τ2 p) (1 + τ3 p) (1 + τ4 p)
ne possède aucun pôle à partie réelle positive (P = 0) or le lieu de Nyquist, tracé sur la gure suivante,
entoure -1 fois le point -1, la fonction de transfert en BF possède donc 1 pôle instable.
Im [ FTBO j ]
15
10
5
-1
0
Re [ FTBO j ]
-5
-10
-15
-10 -5 0 5 10
K
F T BO(p) =
p (1 + τ2 p) (1 + τ3 p) (1 + τ4 p)
Im [ FTBO j ]
1
0.8
0.6
K=K1
0.4
0.2
-1
0 Re [ FTBO j ]
-0.2
-0.4
-0.6
-0.8
-2.5 -2 -1.5 -1 -0.5 0 0.5
Si la valeur de K est augmentée, le diagramme (après une homothétie de centre O), devient :
4. STABILITÉ ET ROBUSTESSE 41
Im [ FTBO j ]
1
0.8
0.6 K=K2
0.4
0.2
-1
0
-0.2 Re [ FTBO j ]
-0.4
-0.6
-0.8
-2.5 -2 -1.5 -1 -0.5 0 0.5
Théorème de Cauchy Soit C1 un contour fermé (orienté négativement) du plan complexe et C2 l'image
de ce contour (orienté positivement) par une fonction holomorphe F. Si la fonction F possède P pôles
et Z zéros dans le domaine délimité par C1 , alors C2 entoure P − Z fois le point O dans le sens
trigonométrique.
Im C
[ 1]
15
[
Im FTBO C
1 ]
10
R
5
-1
0
Re C [ 1] -5
[ 1]
Re FTBO C
r
-10
-15
-10 -5 0 5 10
0
Figure 5.6 Critère de Nyquist. Les valeurs de la variable de Laplace p suivent la courbe du graphique de
gauche quand r tend vers 0 et R tend vers l'inni.
4.3 Utilisation
En pratique, l'utilisation du critère du revers est très souvent susant. On trace seulement l'allure du
diagramme de Nyquist de la réponse en fréquence FTBO(jω) à partir de son diagramme de Bode. On peut
détailler un peu la courbe autour du point -1 si nécessaire.
Re [ FTBO j ]
FTBO j
1
- 1 /
0
- 20
- 40
- 60
-80
Pulsation en rad/s
∣FTBO j ∣ 0 K
FTBO j 0 0
K
F2 (p) = (1+2p)p les diagrammes de Bode et de Nyquist donnent
Re [ FTBO j ]
-90°
-
FTBO j
-
-180°
Remarque Sur le diagramme de Nyquist, il y a une asymptote verticale pour ω → 0. En eet limω→0 (ReF2 (jω)) =
−1/2, mais en pratique il n'est pas nécessaire de préciser cette asymptote car seule l'allure de la courbe
sut. Un peu plus de précision est utile seulement autour du point -1.
Dans les deux cas précédents, d'après le théorème du revers, l'asservissement est toujours stable en
boucle fermée quelle que soit la valeur du gain K. En pratique, si on passe par exemple à 0.1% du point -1
l'asservissement sera tellement oscillant que le fonctionnement sera instable. Pour prendre en compte ceci,
ainsi que les incertitudes sur la valeur des paramètres du modèle dont on dispose ; on souhaite prendre des
marges de sécurité ou marges de robustesse. On souhaite donc faire en sorte qu'aucun point du diagramme
de Nyquist ne soit trop proches du point -1.
Diagramme de Nyquist
Im [ FTBO j ]
0.5
Re [ FTBO j ]
0 MG
-0.5
Mϕ
-1
ω→∞
-1.5
-1.5 -1 -0.5 0 0.5
20
MG
0
-20
-40
-60
-5 -4 -3 -2
10 10 10 10
FTBO j
-50
-100
-150
Mϕ
-180°
-200
-250
-5 -4 -3 -2
10 10 10 10
Figure 5.8 Marges de gain et de phase sur les diagrammes de Bode de la FTBO.
Assurer la stabilité eective d'un asservissement conduit à prendre :
44 CHAPITRE 5. TRADUCTION DES PERFORMANCES SUR LA FTBO
Conclusion
Dans ce chapitre, on a établi les caractéristiques attendues de la fonction de transfert en boucle ouverte
d'une boucle d'asservissement an d'améliorer ces performances.
Un correcteur a pour principe de corriger la FTBO an qu'elle satisfasse à ces critères.
Le correcteur le plus utilisé est le correcteur dit P.I.D.(pour Proportionnel, Intégrateur, Dérivateur) qui
est réalisé à partir de circuits à amplicateurs opérationnels. La forme générale de la fonction de transfert
de tels correcteurs est :
K2
C(p) = K1 + + K3 p
p
Les chapitres suivants présentent l'intérêt de chacune des ces trois actions et les grandes lignes pour choisir
les valeurs des paramètres K1 , K2 et K3 .
Chapitre 6
Correction proportionnelle
Le correcteur le plus simple est le correcteur proportionnel qui commande l'actionneur à l'aide d'un signal
proportionnel au signal d'erreur. Sa fonction de transfert est :
C(p) = Kp
Les paragraphes suivants montrent un résultat important : un correcteur même très simple comme celui-ci,
peut permettre d'obtenir de bonnes performances en terme de rapidité, de précision et de rejet de pertur-
bation. Plus le gain est grand plus ces performances s'améliorent....la limitation étant alors la stabilité avec
ses marges de sécurité.
1 Pour la rapidité
L'analyse sur les diagrammes de Bode réalisée au paragraphe 2 page 36 permet d'assurer qu'en multi-
pliant la FTBO par un gain Kp > 1, on augmente la bande passante de la boucle d'asservisse-
ment. En eet, on a vu que, pour des systèmes de grand gain statique, l'allure de la réponse en fréquence
de la FTBF peut être approchée par :
1
FTBF(jω) ≈ ω7→0
B(jω)
FTBF(jω) ≈ ω7→+∞ A(jω)
20
A j BP améliorée
10
1
B j
0
Module en dB
¿
-10
FTBF j
-20
-30
-40
-50
10-2 10-1 100 101
Pulsation en rad/s
Correcteur Système
C op S p
+ G
KC
1 p
-
Figure 6.2 Schéma bloc d'un asservissement simple avec retour unitaire
La fonction de transfert en boucle fermée est donnée par :
G0
FTBF(p) =
1 + τ 0p
τ
avec τ 0 =
1 + GKc
GKc
et G0 =
1 + GKc
Le temps de réponse :
3τ
Tr5% ≈ 3τ 0 =
1 + GKc
La bande passante à -3dB est donnée par
1 1 + GKc
BP−3dB = =
2πτ 0 2πτ
Donc plus le gain Kc est grand plus l'asservissement est rapide.
2 Pour la précision
On a vu que par le théorème de la valeur nale, l'erreur statique est liée au gain statique de la FTBO :
1
εS = lim
p7−→0 1 + FTBO(p)
Donc plus le gain statique, déni par limω→0 [FTBO(jω)] , est grand plus l'erreur statique est petite.
L'ajout d'un correcteur de grand gain améliore donc la précision de l'asservissement si le système
ne comporte pas d'intégration pure.
W p
S p
+ Correcteur
+
Co p T 1 p T 2 p
C p +
-
Capteur
B p
Figure 6.3 Schéma bloc d'un asservissement faisant apparaître une perturbation
De la même façon que pour la précision, le comportement en régime permanent du signal de sortie lors
d'un perturbation dépend du gain statique de la FTBO :
lim s(t)
t7→+∞
Co(t)=0,w(t)=hea(t)
T2 (p)
= lim
p7−→0 1 + FTBO (p)
Exemple
On considère un asservissement comportant un correcteur proportionnel :
Correcteur Système
C op S p
+ Kc
K
1 p 12 p
-
Capteur
1
1capt p
Figure 6.4 Marges de phase et de gain pour une valeur Kp = Kp1 du gain de correction
L'expression de la fonction de transfert en boucle ouverte
Kp
FTBO(p) =
τ1 p (1 + τ2 p) (1 + τcapt p)
48 CHAPITRE 6. CORRECTION PROPORTIONNELLE
et l'allure des diagrammes de Bode et du diagramme de Nyquist de la réponse en fréquence est donné par
la gure ?? pour une valeur particulière Kp = Kp1 du gain de correction. On peut lire sur ce graphique une
marge de phase de 60◦ environ est une marge de gain de 20dB.
-20 Re [ FTBO j ]
0 MG
-40
-60
-5 -4 -3 -2
10 10 10 10
-0.5
FTBO j
-50 Mϕ
-100
-1
ω→∞
-150
Mϕ
-180°
-200
-1.5
-1.5 -1 -0.5 0 0.5
-250
-5 -4 -3 -2
10 10 10 10
Figure 6.5 Marges de phase et de gain pour une valeur Kp = Kp1 du gain de correction
L'augmentation du gain de correction à une valeur Kp2 > Kp1 modie ces courbes selon la gure 6.6.
La marge de phase est alors réduite (à 30◦ environ) ainsi que la marge de gain (à 10dB environ) pour une
augmentation (de 10dB) du gain de correction.
-20 Re [ FTBO j ]
0 MG
-40
-60
-5 -4 -3 -2
10 10 10 10
-0.5
FTBO j
-50 Mϕ
-100
-1
ω→∞
-150
Mϕ
-180°
-200
-1.5
-1.5 -1 -0.5 0 0.5
-250
-5 -4 -3 -2
10 10 10 10
Figure 6.6 Marges de phase et de gain pour une valeur Kp = Kp2 > Kp1 du gain de correction
Une plus grande augmentation de la valeur du gain de correction entrainerait l'instabilité de la boucle
d'asservissement.
4. MAIS PAS POUR LA STABILITÉ 49
G0
FTBF(p) = ,
1 + τ 0p
τ
avec τ 0 =
1 + GKc,
GKc
et G0 = ,
1 + GKc
le fonctionnement en boucle fermée conserve les propriétés d'un premier ordre même pour de grandes
valeurs de KC .
Ce qui semble un contre-exemple de la règle énoncée précédemment n'est en fait qu'un défaut de modé-
lisation. Le système restera stable dans la limite de validité du modèle du premier ordre. En eet, le modèle
réel d'un système fait apparaître des ordres supérieurs que l'on peut souvent négliger pour une première
étude (constante de temps du capteur, constantes de temps électriques dans un système électromécanique,
etc.). Un modèle plus précis du système serait par exemple :
GKC
FTBO(p) =
(1 + τ p) (1 + τ1 p)
où τ1 τ a pu être négligée dans un premier temps. La boucle fermée est donc du second ordre, le calcul
donne :
GKC GBF
FTBF(p) = = p p2
GKC + (1 + τ p) (1 + τ1 p) 1 + 2zBF ωBF + 2
ωBF
où :
GKC
GBF =
1 + GKC
r
1 + GKC
ωBF =
τ τ1
1 τ + τ1 1
zBF = √ √
2 τ τ1 1 + GKC
Augmenter le gain KC revient à diminuer la valeur du coecient d'amortissement zBF et donc à déstabiliser
l'asservissement.
Conclusion
Les performances d'un asservissement muni d'un correcteur proportionnel sont limitées par la stabilité.
Un grande valeur du gain améliore les performances de rapidité, de précision, de rejet de perturbations mais,
plus cette valeur augmente plus les marges de robustesse se dégradent.
C'est donc un correcteur très simple mais qui ne permet pas d'avoir de grandes marges de man÷uvre
dans le choix du paramètre.
Les chapitres suivants présentent des correcteurs qui permettent de disposer de plusieurs paramètres de
réglage et d'assurer des compromis entre les diverses performances.
50 CHAPITRE 6. CORRECTION PROPORTIONNELLE
Chapitre 7
1 Pour la précision
En eet, d'après le paragraphe 1 du chapitre , ajouter un intégrateur dans la boucle d'asservissement
améliore la précision. Si l'actionneur ne comporte pas déjà d'intégration, ce correcteur permet d'avoir une
erreur statique nulle. Dans le cas où l'actionneur possède déjà une intégration, il permet d'avoir en plus une
erreur de vitesse nulle.
Correcteur Système
C op S p
+ i G
p 1 p
-
Figure 7.1 Schéma bloc d'un asservissement simple avec retour unitaire. Correcteur intégrateur pur
La boucle ouverte a pour fonction de transfert :
ωI G
FTBO(p) =
p 1 + τp
donc l'erreur statique est nulle :
" #
1 1
εS = lim = lim =0
p7−→0 1 + FTBO(p) p7−→0 1 + ωI G
p 1+τ p
51
52 CHAPITRE 7. INTÉRÊT DE L'ACTION INTÉGRALE. CORRECTEUR PI.
Correcteur Système
C op S p
+ i K
p 1 T 1 p
-
Capteur
K capt
p p2
12z
0 20
Figure 7.2 Schéma bloc d'un asservissement comportant un système du premier ordre et un capteur du
second ordre
ωI K Kcapt
FTBO(p) = p2
p 1 + T1 p
ω02
+ 2z ωp0 + 1
1
εS = lim =0
p7−→0 1 + FTBO(p)
1 1 1
εT = lim =
p7−→0 1 + FTBO(p) p ωI KKcapt
Diagrammes de Bode
50 Module en décibel
-50
Sys
tèm
e+C
apt
-100 FT e ur
BO
c om
plè
te
-150
-200
-1 0 1 2 3 4
10 10 10 10 10 10
0 Phase en degrés
-100
-200
Système+Capteur
-300
FTBO complète
-400
10 -1 10 0 10 1 10 2 10 3 10
4
Pulsation en rad/s
La courbe d'évolution de la phase fait apparaître un déphasage important dès les basses fréquences.
Ceci n'est pas souhaitable car cela se traduit sur le diagramme de Nyquist (gure 7.4) par une courbe qui
s'approche du point −1 .
0 1
0.8
0.6
-5
ω→ Capteur
0.4
∞ Système+
-10
0.2
FTBO complète
-15
-0.2
Mϕ
-0.4
-20
-0.6
-5 0 5 10 15
BO
-0.8 FT
-1
-1.5 -1 -0.5 0 0.5
Pour avoir des marges de sécurité susantes avec un correcteur à intégration pure il est nécessaire de
réduire le gain de boucle, c'est à dire de diminuer la valeur de ωI , ceci au détriment des performances de
rapidité.
54 CHAPITRE 7. INTÉRÊT DE L'ACTION INTÉGRALE. CORRECTEUR PI.
3 Correcteur PI
Le correcteur Proportionnel-Intégrateur permet de réaliser un tel compromis entre la rapidité et la pré-
cision. La fonction de transfert d'un tel correcteur est :
K2 (1 + τi p)
C(p) = K1 + = Ki
p τi p
τi est la constante de temps,
où
Ki est le gain du correcteur
L'intérêt d'un tel correcteur apparaît sur son diagramme de Bode, donné gure suivante, l'intégration
est conservé pour les basses fréquences ω << τ1 (pour la précision) mais n'intervient plus dans les hautes
i
fréquences. En particulier, le déphasage de -90◦ qui, on l'a vu au paragraphe précédent, est gênant pour la
stabilité est limité aux basses fréquences.
Module en décibel (dB)
20dB
20 log K i
0
Phase en degré (deg)
-45
-90
1 Pulsation (rad/sec)
i
Pour garder le bénéce d'un tel correcteur par rapport au précédent (ne comportant qu'un intégrateur),
il faut placer la valeur de la constante de temps τi de telle sorte que le déphasage de -90◦ apporté par ce
correcteur ne s'ajoute pas à un déphasage déjà important apporté par le système seul. Il est donc important
de choisir cette constante de temps selon :
Toutefois, choisir une valeur trop grande pour cette constante va rendre l'intégration inopérante ou, du
moins, très lente. Un bon compromis est donc souvent de xer la constante de temps du correcteur selon :
τi ≈ τ
Correcteur Système
C op S p
+ 1i p K
Ki
i p 1 T 1 p
-
Capteur
K capt
p p2
12z 2
0 0
La réponse en fréquence de la FTBO obtenue avec un correcteur PI (τi = τ ) est donnée gure suivante
(pour KI = 1) :
Diagrammes de Bode
50 Module en décibel
FTBO complète
0 PI
-50
Sys
tèm
e+C
-100 apt
e ur
-150
-200
-1 0 1 2 4
10 10 10 10 10 10
0 3 Phase en degrés
Système+Capteur PI
-100
FTBO
-200
-300
-400
10 -1 10 0 10 1 10 2 10 3 10
4
Pulsation en rad/s
0 1
0.8
0.6
-5 ω→
∞
0.4
Capteur
Système+
-10
0.2
BO
0
-15
-0.2
Mϕ FT
FTBO
-0.4
-20
-0.6
-5 0 5 10 15
-0.8
-1
-1.5 -1 -0.5 0 0.5
Conclusion
L'intérêt de l'action intégrale est d'augmenter la précision de l'asservissement. Le correcteur PI possède
une telle intégration, et les performances obtenues en terme de rapidité sont meilleures que celles obtenues
avec un simple correcteur à intégration pure. Les correcteurs de type P.I. sont très utilisés, ils sont faciles à
mettre en ÷uvre et permettent d'obtenir des performances appréciables. Pour pouvoir encore améliorer la
rapidité d'un système, on peut alors rajouter un terme de dérivation.
Chapitre 8
1 Pour la rapidité
Une dérivation permet de déphaser la FTBO de +90◦ et donc de stabiliser le système. En eet, un
correcteur de type Proportionnel Dérivateur possède une fonction de transfert de la forme :
CP D (p) = KD (1 + τD .p)
et ses diagrammes de Bode font apparaître un déphasage positif pour les hautes fréquences (gure 8.1).
Module en décibel (dB)
20dB
20 log K D
90
Phase en degré (deg)
45
Pulsation (rad/sec)
0
1 Pulsation (rad/sec)
D
57
58 CHAPITRE 8. INTÉRÊT DE L'ACTION DE DÉRIVATION. CORRECTEURS PD - PID
Correcteur Système
C op S p
+ K
K D 1D p
1 T 1 p
-
Capteur
K capt
p p2
12z
0 20
K Kcapt
FTBO(p) = KD (1 + τD p) p2
1 + T1 p
ω02
+ 2z ωp0 + 1
1
Les diagrammes de Bode cette FTBO sont tracés sur la gure 8.3 pour un réglage du correcteur à τD = ω0
et KD = 1 :
Diagrammes de Bode
50 Module en décibel
0 PD
FTB
-50 O
Sys
tèm
e+C
-100 a pt
eur
-150
-200
-1 0 1 2 4
10 10 10 10 10 10
3 Phase en degrés
PD
-100
FTBO
-200
Système+Capteur
-300
10 -1 10 0 10 1 10 2 10 3 10
4
Pulsation en rad/s
La courbe de phase obtenue n'atteint -180◦ qu'aux fréquences élevées, les marges de phase et de gain
sont très élevées comme on peut le voir aussi sur le diagramme de Nyquist :
2. CORRECTEUR À AVANCE DE PHASE 59
0 1
0.8
0.6
-5
FTBO
ω→ 0.4
∞
-10
0.2
-15
-0.2
-0.4
-20
-0.6
-5 0 5 10 15
FTBO
-0.8
-1
-1.5 -1 -0.5 0 0.5
Il est donc possible de modier le réglage du gain à une valeur KD >> 1 an d'obtenir un asservissement
plus rapide. On choisit la valeur de KD de telle sorte que les marges de phase et de gain soit convenables,
on obtient les diagrammes de Bode et de Nyquist suivant :
0.8
0
FTB 0.6
O
-50
0.4
Syst
èm
e+C
-100 apte 0.2
ur
0
-150
-0.2
Mϕ
-200 -0.4
-1 0 1 2 4
10 10 10 10 10 10
3 Phase en degrés -0.6
PD
-0.8
BO
FT
0 -1
-1.5 -1 -0.5 0 0.5
-100
FTBO
-200
Système+Capteur
-300
10 -1 10 0 10 1 10 2 10 3 10
4
Pulsation en rad/s
Le fonctionnement de la boucle ainsi réglée sera beaucoup plus rapide. En eet, on a vu qu'un grand gain
de chaîne directe assurait de bonnes performances de rapidité.
1 + τD p
C(p) = KD
1 + ατD p
où α est un coecent réel <1. L'allure de ces diagrammes de Bode pour α = 10−4 est donnée sur la gure
suivante :
60 CHAPITRE 8. INTÉRÊT DE L'ACTION DE DÉRIVATION. CORRECTEURS PD - PID
20dB
Module en décibel
20 log K
90
Phase en degrés
45
1 Pulsation (rad/sec) 1
D D
3 Correcteur PID
L'expression d'un correcteur PID est donc :
K2
C(p) = K1 + + K3 p
p
20 log K
90
45
Phase en degré
-45
-90
1 Pulsation (rad/sec) 1
i D
Correcteur P Asservissement simple sans contrainte de précision (ou intégration déjà présente dans la
boucle) ni forte contrainte de rapidité.
5. RÉALISATION PRATIQUE 61
Correcteur PI Permet d'obtenir une bonne précision (gain statique nul), donc obtenir un bon rejet de
perturbation.
Correcteur PD Augmente la rapidité, à utiliser si il n'y a pas de contrainte de précision.
Correcteur PID Permet d'obtenir des bonnes performances à la fois en rapidité et en précision/rejet de
perturbations.
Pour le choix des paramètres, il n'y a pas de recette à appliquer partout mais des méthodes d'analyse
qui ont été données dans les chapitres précédents. On peut retenir toutefois que :
La constante de temps de l'intégration ne doit pas être trop rapide au risque de rendre instable l'as-
servissement, un bon compromis est souvent de choisir :
Enn, le réglage du gain K est la valeur maximale permettant d'assurer des bonnes marges de robus-
tesse :
MΦ = 45◦
MG = 6 dB
5 Réalisation pratique
Les correcteurs PID sont réalisé par des circuits électronique à base d'amplicateurs opérationnels.
5.1 Correcteur PI
Un schéma électrique possible d'un tel correcteur est donné par la gure 8.8.
R1 R2 C
Ve Vs
Vs (p) R2 1 + R2 Cp
=−
V e(p) R1 R2 Cp
Les valeurs de R2 et de C xent donc la constante de temps τi . La valeur de R1 permet d'obtenir le gain
désiré.
Vs (p) C1 1 + R2 C2 p
=
V e(p) C2 1 + R1 C1 p
62 CHAPITRE 8. INTÉRÊT DE L'ACTION DE DÉRIVATION. CORRECTEURS PD - PID
R1 C1 R2 C
2
Ve Vs
Conclusion
Les correcteurs PID sont des correcteurs très simples à réaliser. Le réglage des paramètres a été rapidement
présenté dans les chapitres 7 et 8. Chaque cas est toutefois particulier, les séances de travaux dirigés et le
polycopié d'exercices fournissent des exemples complémentaires.
La partie III du cours concerne les asservissements échantillonnés.
En conclusion des parties I et II
Après ces deux premières parties du cours, vous savez répondre à la question : comment conçoit-on une
boucle d'asservissement ? On peut résumer ainsi le résultat :
Première étape - Établir un modèle pertinent du système et du capteur, c'est à dire qu'il faut connaître :
Pour cela, on part de la documentation disponible, du modèle physique du dispositif et on complète par
des mesures : essai indiciel ou étude fréquentielle (Bode). À l'issue de cette étape, on dispose d'une
fonction de transfert pour le système et pour le capteur. De plus, on est déjà conscient des incertitudes
sur ce modèle mathématique.
Deuxième étape - Choisir le type de correcteur en fonction de l'application :
PI : pour la précision
D : pour plus de rapidité
et réglage des paramètres, un réglage "classique" étant :
constante de temps d'intégration de l'ordre de la constante de temps prédominante (la plus lente),
constante de temps de dérivation de l'ordre de la deuxième constante de temps,
le gain à augmenter jusqu'à ce que le comportement de la boucle soit trop oscillant pour l'application.
Les diagrammes de Bode et de Nyquist sont les outils pour l'étude précise : choix des constantes de
temps, calcul du gain optimal, prise en compte des enjeu de robustesse, marges de phase et de gain.
La troisième partie du cours concerne les asservissements échantillonnés. La première question que l'on
se pose est comment remplacer le correcteur analogique par un dispositif numérique piloté par un ordinateur
puis on s'intéresse aux conséquences de l'échantillonnage sur la boucle complète.
63
64 CHAPITRE 8. INTÉRÊT DE L'ACTION DE DÉRIVATION. CORRECTEURS PD - PID
Troisième partie
Asservissements échantillonnés
65
Introduction aux asservissements
échantillonnés
Les asservissements analogiques sont de plus en plus supplantés par des asservissements utilisant des
dispositifs numériques de correction. Le coût d'un dispositif à microprocesseur pour des grandes séries est
devenu très bas et ses avantages de plus en plus appréciés. En eet, le mode de correction peut -être facile-
ment programmé, et modié sans changer de composant. De plus, les techniques numériques de corrections
permettent de traiter les cas de systèmes multi-entrées et multi-sorties et de mettre en place des correcteurs
plus élaborés que des simples fonction proportionnelle, d'intégration et de dérivation.
Ce cours n'a pas l'ambition de présenter toutes les possibilités oertes par ces techniques numériques. La
plupart de celles-ci reposent en eet sur un type de modélisation des systèmes qui s'appelle la représentation
d'état. La modélisation par représentation d'état ne fait plus appel aux notions de fonction de transfert
et de réponse en fréquence. Les outils mathématiques sont ceux de l'algèbre linéaire et la représentation
matricielle.
Cette troisième partie a pour objectif de donner la démarche pour toutefois concevoir une boucle échan-
tillonnée simple en conservant l'approche par fonction de transfert qui a été utilisée pour les asservissements
analogiques.
Correcteur Système
C Op + E p
C p T p S p
Commande
-
Capteur
M p
B p
Module électronique de correction Mesure
Système
E p
T p S p
Commande
Capteur
M p
B p
Module informatique de correction Mesure
Réalisation pratique
La correction numérique consiste en un programme informatique qui, à partir des mesures numérisées,
calcule la loi de commande en temps réel. La réaction en temps réel est une particularité des dispositifs
67
68 INTRODUCTION
(cartes d'acquisition, carte électronique à microprocesseurs...) qui est une lourde contrainte technique. C'est
aussi une contrainte sur le programme informatique (rapidité et causalité).
Algorithmes de correction
Pour programmer l'algorithme de correction, des logiciels diérents peuvent être utilisés (programmation
en C ou en assembleur d'un microcontrôleur, en C ou en Labview d'une carte d'acquisition, etc.). Écrire de
tels programmes n'est pas l'objet de ce cours. La description de la loi entrée/sortie du correcteur numérique
sera limitée à une équation du type :
m
X n
X
s[k] = αi e [k − i] + βj s [k − j]
i=−m j=−n
où e[k] est la valeur numérisée du signal d'entrée ; e[k] = e(kT e) où T e est la période d'échantillonnage. s[k]
est le résultat du calcul au pas k. On se limite donc ici aux algorithmes de correction linéaires.
De tels algorithmes linéaires ne sont pas réservés uniquement aux asservissements, ils sont aussi utilisés en
traitement du signal pour réaliser des fonctions de ltrage. Il est en eet possible de décrire le fonctionnement
de ces algorithmes en termes de fonction de transfert et de réponse en fréquence.
Le chapitre 9 présente cette approche dite fréquentielle des ltres numériques en général. Ensuite le
chapitre 10 s'intéresse au comportement en boucle fermée d'un asservissement corrigé par un correcteur PID
numérique.
Chapitre 9
m
X n
X
s[k] = αi e [k − i] + βj s [k − j]
i=−m j=−n
Le premier terme est appelé terme à moyenne mobile (MA : mobile average ) et le deuxième, terme
auto-régressif.(AR :Auto-regressive ). On parle aussi de ltre ARMA.
Causalité Si les signaux e et s sont des versions échantillonnées de signaux variant dans le temps s[k] =
s(kT e) la causalité est essentielle, on ne peut pas réaliser des dispositifs où s[k] dépend de s[n]où de
e[n] avec n > k ! Un ltre numérique causal s'écrit donc :
m
X n
X
s[k] = αi e [k − i] + βj s [k − j] (9.1)
i=0 j=1
e [n−3] 3 3 s [n−3]
e[n−2] 2 2 s [n−2]
e[n−1] 1 1 s [n−1]
e [n] 0 + s [n]
Entrée Sortie
Figure 9.1 Représentation schématique d'un ltre numérique causal. A gauche moyenne mobile, à droite
opération récursive ( "regressive").
69
70 CHAPITRE 9. FILTRES NUMÉRIQUES ET ALGORITHMES DE CORRECTION
Cas du ltrage d'image on parle aussi de ltre numérique pour des dispositifs qui réalisent une opération
similaire à deux dimensions dimension sur les pixels d'une image :
m
X
S [k, l] = αij E [k − i, l − j]
i,j=−m
en supprimant les termes "régressifs". Les coecients αij forment une matrice appelée noyau de convo-
lution.
2 Réponse impulsionnelle
La réponse impulsionnelle d'un ltre numérique est la sortie h[n] pour une entrée impulsion :
δ[n] = 1 pour n = 0
= 0 sinon
[n] h[n]
Filtre
numérique
n n
Cette représentation par convolution est une alternative à l'équation (9.1). On peut faire le lien entre les
deux représentations en remarquant que la réponse impulsionnelle peut s'écrire :
m
X n
X
h[k] = αi δ [k − i] + βj h [k − i]
i=0 j=0
Dans le cas particulier important où les termes récursifs sont nuls, c'est à dire le cas où ∀j, βj = 0, la réponse
impulsionnelle se réduit aux coecients de "moyenne mobile" :
h[k] = αk si k 6 m
= 0 sinon
3 Réponse en fréquence
Comme pour ltre (électronique) analogique, on cherche dénir la réponse en fréquence d'un ltre nu-
mérique en cherchant le comportement du ltre (gain et déphasage) pour des entrées harmoniques :
e [n] s [n]
n Filtre n
numérique
mais attention, toute entrée sinusoïdale n'entraîne pas une sortie sinusoïdale de même fréquence ! Le
phénomène de repliement spectral (aliasing) intervient dans un ltre numérique. Pour le formaliser plus
précisément :
on note le signal d'entrée :
s[n] = A cos(2πνn)
où ν est un nombre (sans unité) appelé fréquence réduite. Dans le cas d'un signal issu d'un échantillonnage
f
temporel ν = f avec f la fréquence du signal temporel (en Hz) et fe la fréquence d'échanillonnage (en Hz).
e
Le repliement spectral apparaît pour les fréquences réduites supérieures à 0.5, ce qui signie que la période
du signal est inférieure à 2 échantillons, pour lesquelles :
On formalise se phénomène en dénissant tout de même une transformée de Fourier de la réponse im-
pulsionnelle (au sens des distributions) et alors cette réponse en fréquence est périodique.
Cette notion de repliement spectral et les dénitions des transformées de Fourier pour des signaux à
temps discrets ont été traités dans le cours de Maths & Signal. Les gures 9.5 à 9.7 page 72 résument les
dénitions qui nous seront utiles par la suite.
x
TF au sens des fonctions
x t
ou des distributions
t
j2 t
x x t e dt
Figure 9.5 Le spectre d'un signal réel à temps continu est à symétrie hermitienne (Module pair, phase
impaire)
x
x t TF au sens des distributions
ou séries de Fourier
t
1/T
n
x xn
T T
t
1 T j2 n
T
xn x t e dt
T 0
x n
x
TF à temps discret
n
1
j2 n
x x ne
Figure 9.7 Le spectre d'un signal à temps discret est continu et périodique
x n TFDx m
TFD
n
mn
N j2
N
TFDx m 1
x ne
N points N points
Figure 9.8 La Transformée de Fourier Discrète est une version échantillonnée du spectre ( de plus, le
signal initial est tronqué).
Donc la réponse en fréquence d'un ltre numérique est la transformée de Fourier de la réponse impul-
sionnelle (au sens de la gure 9.7) :
X
h(ν) =
e h[n]e−j2πnν
n∈Z
Cette réponse en fréquence est périodique de période 1. Ceci traduit le fait que les fréquences réduites n'ont
un sens que pour des valeurs inférieures à 0,5.
h[0] = 1
h[1] = −1
h[n] = 0 pour tout n > 1
et sa réponse en fréquence :
h(ν)
e = h[0]e−j2π0ν + h[1]e−j2π1ν
= 1 − e−j2πν
e−jπν ejπν − e−jπν
=
= 2je−jπν sin (jπν)
La représentation graphique de cette fonction est donnée gure 9.9.Ces courbes mises en échelle logarithmique
donnent l'équivalent aux diagrammes de Bode pour les ltres analogiques (gure 9.10)
4. EXEMPLE DU DÉRIVATEUR "INTUITIF" 73
Zone d'intérêt
2
Module de la RF
1.5
0.5
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5
100
Phase en degrés
0
-100
-200
-300
-400
0 0.5 1 1.5 2 2.5
Fréquence réduite
Zone d'intérêt
Module de la RF en dB
20
-20
-40
-60
10-3 10-2 10-1 100 10 1
100
Phase en degrés
-100
-200
-300
-400
10-3 10-2 10-1 100 10 1
Fréquence réduite
Figure 9.10 Allure de la réponse en fréquence d'un dérivateur numérique. Echelles des diagrammes de
Bode
Ces diagrammes, au moins pour des valeurs de fréquence réduite assez basses, sont très proches de ceux
obtenus pour un dérivateur analogique. La réponse en fréquence d'un dérivateur analogique est en eet :
ν
h(ν) = j2π
e
ν0
soit un module qui croît de +20dB/décade et une phase constante égale à +90◦ .
(9.2) :
G(ν0 ) = 2 sin(πν0 )
et le déphasage par :
π π
ϕ (ν0 ) = − Φ (ν0 ) = − πν0
2 2
pour les fréquences réduites 0 < v0 < 1
5 Fonction de transfert
5.1 Motivations
Outre la réponse impulsionnelle et la réponse en fréquence, l'étude des ltres numériques (et en particulier
pour l'automatique) fait souvent appel à la notion de fonction de transfert. En eet, la notion de fonction
de transfert :
permet de réécrire la relation entrée/sortie sous forme d'un quotient de fonctions polynômiales,
est plus pertinente que la réponse en fréquence qui est périodique,
fournit un outil pour la dénition de la stabilité (comme pour les ltres analogiques).
Pour les dispositifs à temps discrets l'outil mathématique permettant de dénir une telle fonction de
transfert est la transformée en Z.
À noter que la borne inférieure de la somme peut être ramenée à 0 si l'on ne considère que des signaux
causaux.
Condition d'existence : Pour tout signal x[n] causal, on peut dénir une transformée en Z au moins sur
un domaine de dénition D restreint. En eet, une condition nécessaire pour que la somme converge
est que :
x [n] z −n n7→→
+∞
0
Ceci entraîne donc une condition sur le module de z . Le domaine de dénition de la transformée en
Z est donc une zone du plan complexe délimitée par des cercles centrés sur O, on parle d'anneaux de
convergence.
5. FONCTION DE TRANSFERT 75
Exemples
1 pour k = 0
1. La transformée en Z du signal x1 [k] = δ[k] = est la fonction dénie sur l'ensemble
0 sinon
du plan complexe x
c1 (z) = 1
1 pour k > 0
2. x2 [k] est le signal échelon x2 [k] =hea[k] = . Sa transformée en Z est la somme des
0 sinon
termes d'un suite géométrique :
n
X
−n 1 − z −1 1
x
c2 (z) = z = lim =
n7−→∞ 1 − z −1 1 − z −1
n>0
D
Re z
1
et sa condition d'existence est |z| > |e−a | le domaine de dénition est selon le signe du réel a :
Im z Im z
D
D
Re z Re z
1 1
a 0 a 0
b z = ej2πν , ∀ν
x
e(ν) = x
Dans l'exemple 3 du paragraphe précédent qui concerne un signal exponentiel la transformée de Fourier
n'existe que pour un signal qui tend vers 0, soit pour des valeurs de a>0. Dans ce cas, on retrouve bien que :
1 ea
c3 z = ej2πν =
x = =x
f3 (ν)
1 − e−a e−j2πν ea − e−j2πν
Par contre si a<0, le cercle unité n'est pas dans le domaine de dénition et la TF n'existe pas.
Propriétés
Linéarité : D'après la linéarité de l'intégration, on obtient facilement que :
sb (z)
T (z) = TZ[h[n]] = b
h(z) =
eb(z)
Exemples
1. Le dérivateur intuitif (paragraphe 4) dont la relation entrée/sortie est :
1
TI (z) =
1 − z −1
h[n] = Kz1n−1
donc si |z1 | > 1, la réponse impulsionnelle est divergente, le ltre numérique est instable.
a (p) = K1 + K2 = Ki 1 + 1
CPI
p τi p
τi est la constante de temps,
où
Ki est le gain du correcteur
Le correcteur numérique ayant un comportement proche de celui-ci sera donc la somme de deux termes, un
gain et une intégration pure. La fonction de transfert d'un correcteur PI numérique est donc :
num (z) = Ki 1 + Te z
CPI
τi z − 1
En eet, une intégration peut être approchée sur un pas ∆T par la fonction de transfert :
∆T
1 − z −1
La relation entrée /sortie du correcteur :
num (z) = K τD + τi + Te 1 + τD 1 − z −1
CPID
τi τi 1 − z −1 Te
78 CHAPITRE 9. FILTRES NUMÉRIQUES ET ALGORITHMES DE CORRECTION
et la relation entrée/sortie :
Conclusion Introduction
Filtres numeriques et algorithmes de correction
Boucle echantillonnee
De nitions
Fonction de transfert
Algorithmes de correction PID
Conclusion
Pour résumer ce chapitre, on peut faire le parallèle entre les systèmes à temps continu et les ltres
Comparaison avec le temps continu
numériques dans le tableau :
R +∞
s (t ) = ∞ h ( θ )e (t θ) d θ s [n] = ∑k+=∞ ∞ h [k ]e [n k]
# p = j2πv # z = e j2πv
TF TF
! RF e
h (v ) ! RF e
h (v )
La RF 9 si systeme stable La RF 9 si systeme stable
Re (p^oles) < 0 jp^olesj < 1
L'axe Im 2 D Cercle unite 2 D
Figure 9.11 Comparaison des outils mathématiques pour l'étude des signaux à temps continu et à temps
Traitement du Signal et Automatique
discret
Chapitre 10
num z X z
Correcteur Système
C O num z CNA E p
C num z T p S p
Fe
+
-
Capteur
M num [ z ] CAN M p
B p
Fe
79
80 CHAPITRE 10. MODÈLE MATHÉMATIQUE D'UNE BOUCLE ÉCHANTILLONNÉE
En ce qui concerne la transformation inverse, la plupart des dispositifs de conversion fournissent des
paliers constants en tension, paliers d'une durée xe égale à la période d'échantillonnage :
x [k ] e t
X z E p
k CNA t
Fe
Te
1. x[n] x∗ (t) =
P
x[n]δ (t − nTe )
∗
2. x (t) e(t) par ltrage linéaire (bloqueur).
x∗t
t
x [k ] e t
k t
Bloqueur
X z X ∗ p E p
Te
1 − e−Te p
G(p) =
p
Remarque sur le bloqueur Les convertisseurs NA fournissant des tensions en paliers sont " à bloqueur
d'ordre 0". Il existe des dispositifs fournissant des tensions en "trapèzes". On parle alors de bloqueur
d'ordre 1. La fonction de transfert d'un tel bloqueur est alors :
1 − e−Te p
G1 (p) =
p2
3 Schéma-bloc de la boucle
Le schéma bloc de l'ensemble de la boucle est plus détaillé à l'aide des résultats précédents :
4. CALCUL DE LA FTBF 81
num z X z X ∗ p E p
Correcteur Bloqueur Système
C O num z
C num z G p T p S p
+
-
Capteur
M num [ z ] CAN M p
B p
Fe
4 Calcul de la FTBF
Voici comment dénir une FTBO puis une FTBF pour un tel asservissement
Mnum (z)
FTBO(z) =
εnum (z)
Mnum (z)
= Cnum (z) ·
X (z)
Pour obtenir l'expression de cette fonction de transfert, il faut revenir aux relations temporelles entre les
diérents signaux soit :
+∞
X +∞
X
x∗ (t) = x[n]δ (t − nTe ) = x[n]δnTe (t)
n=0 n=0
m(t) = (r ⊗ x∗ ) (t)
mnum [k] = m(kTe )
+∞
X
m(t) = x[n] (r ⊗ δnTe ) (t)
n=0
+∞
X
= x[n]r (t − nTe )
n=0
et ensuite la dernière fournit la relation recherchée entre les deux signaux à temps discrets :
+∞
mnum [k] =
X
x[n]r (kTe − nTe )
n=0
Cette expression est bien celle d'un produit de convolution à temps discret :
+∞
mnum [k] = (rnum ⊗ x) [k] = x[n]rnum [k − n]
X
n=0
82 CHAPITRE 10. MODÈLE MATHÉMATIQUE D'UNE BOUCLE ÉCHANTILLONNÉE
où rnum [k] = r(kTe ) est la version échantillonnée de la réponse impulsionnelle de l'ensemble Bloqueur+Système+Capteur.
La fonction de transfert recherchée est donc la Transformée en Z de rnum [k] .
Les étapes qui permettent d'obtenir cette fonction de transfert sont donc :
4.2 FTBF
Signal de sortie
On ne peut dénir une fonction de transfert qu'entre signaux de même nature (à temps continu ou à
temps discret). On peut toutefois exprimer le lien entre la consigne et le signal de sortie au moins aux instants
d'échantillonnage snum [k] = s(kTe ) sous forme d'une fonction de transfert :
Snum (z)
FTBF (z) =
COnum (z)
num z X z X ∗ p E p
Correcteur Bloqueur Système S num z
C O num z S p
C num z G p CAN
T p
+ Fe
-
Capteur
M num [ z ] CAN M p
B p
Fe
+∞
X +∞
X
x∗ (t) = x[n]δ (t − nTe ) = x[n]δnTe (t)
n=0 n=0
s(t) = (h ⊗ x∗ ) (t)
snum [k] = s(kTe )
5. UN EXEMPLE 83
où h(t) est la réponse impulsionnelle de l'ensemble bloqueur+système. H(p) = G(p)T (p). De la même façon
qu'au paragraphe précédent, on montre que :
Expression de la FTBF
La fonction de transfert en boucle fermée décrit le comportement du signal à asservir aux seuls instants
d'échantillonnage :
Snum (z)
FTBF (z) =
COnum (z)
A (z)
=
1 + FTBO (z)
Le comportement de la boucle fermée est donc décrite par l'expression de cette TZ. Le bloqueur intervient
au numérateur et au dénominateur dans cette expression.
5 Un exemple
On considère la boucle échantillonnée de la gure suivante :
num z X z X ∗ p E p
Correcteur Bloqueur Système S num z
C O num z S p
C num z 1− e −T e p
G CAN
+ p 11 p Fe
-
Capteur
M num [ z ] CAN M p K capt
Fe 12 p
Mnum (z)
X(z)
+∞
X +∞
X
x∗ (t) = x[n]δ (t − nTe ) = x[n]δnTe (t)
n=0 n=0
m(t) = (r ⊗ x∗ ) (t)
mnum [k] = m(kTe )
où
1 − e−T ep K Kcapt
R(p) =
p 1 + τ1 p 1 + τ2 p
1ère étape
on peut réécrire R(p) en faisant apparaître une fonction F (p), en mettant de côté le terme correspondant
au retard :
GKcapt
R(p) = 1 − e−T ep F (p) avec F (p) =
p (1 + τ1 p) (1 + τ2 p)
84 CHAPITRE 10. MODÈLE MATHÉMATIQUE D'UNE BOUCLE ÉCHANTILLONNÉE
et sa transformée en Z
Rnum (z) = 1 − z −1 Fnum (z)
2ème étape
Pour déterminer l'expression de Fnum (z) il est possible de rechercher dans les tables de transformées
'l'équivalent échantillonné' de la fonction de transfert F (p), après l'avoir décomposée en éléments simples :
KKcapt
F (p) =
p (1 + τ1 p) (1 + τ2 p)
1 τ1 τ1 τ2 τ2
= KKcapt + · + ·
p τ2 − τ1 1 + τ1 p τ1 − τ2 1 + τ2 p
z τ1 z τ2 z
Fnum (z) = KKcapt + · − ·
z − 1 τ2 − τ1 z − z1 τ2 − τ1 z − z2
1 τ1 1 τ2 1
= KKcapt z + · − ·
z − 1 τ2 − τ1 z − z1 τ2 − τ1 z − z2
avec Te Te
z1 = e− τ1 et z2 = e− τ2
En développant cette expression :
" τ1 τ2
#
(z − z2 ) (z − z1 ) + τ2 −τ1 (z − 1) (z − z2 ) − τ2 −τ1 (z − 1) (z − z1)
Fnum (z) = KKcapt z
(z − 1) (z − z2 ) (z − z1 )
αz + β
KKcapt z
=
(z − 1) (z − z2 ) (z − z1 )
τ1 τ2
où : α = z1 1 − + z2 1 + +1
τ2 − τ1 τ2 − τ1
τ1 τ2
β = z1 z2 + z1 − z2
τ2 − τ1 τ2 − τ1
Finalement l'expression de la fonction de transfert en boucle ouverte est :
1 − e−T ep K
H(p) =
p 1 + τ1 p
1 −τ1
KKcapt 1 − e−T ep
= +
p 1 + τ1 p
5. UN EXEMPLE 85
c'est la fonction de transfert d'un ltre numérique du premier ordre, la chaîne directe est donc :
1 − z1
A (z) = Cnum (z) · KKcapt
(z − z1 )
A noter que la FTBO elle, ne peut pas s'exprimer comme un produit de deux fonctions de transfert de ltres
du premier ordre.
Conclusion
La transformée en Z ne permet pas de décrire seulement les correcteurs numériques, elle fournit la fonction
de transfert de la boucle complète. Cette dernière ne décrit toutefois le fonctionnement de la boucle qu'aux
seuls instants d'échantillonnage. Le bloqueur est un élément déterminant dans son expression.
Lors du dernier TD l'approche présentée dans ce chapitre est appliquée au cas de l'asservissement en
vitesse du moteur à courant continu et la séance de TP permettra de simuler le fonctionnement de l'asser-
vissement en position du faisceau Laser dans le cas d'un correcteur numérique.
86 CHAPITRE 10. MODÈLE MATHÉMATIQUE D'UNE BOUCLE ÉCHANTILLONNÉE
Quelques transformées utiles
Domaine de Domaine de
Signal T Laplace Signal TZ
dénition dénition
1 z
hea(t) p Re(p) > 0 hea[k] z−1 |z| > 1
e−at · hea(t), a ∈ R 1
p+a Re(p) > −a e−ak ·hea[k] z
z−e−a |z| > e−a
1
ep1 t · hea(t), p1 ∈ C p−p1 Re(p) > Re(p1 )
1 z
t · hea(t) p2 Re(p) > 0 k·hea[k] (z−1)2
|z| > 1
87
88 CHAPITRE 10. MODÈLE MATHÉMATIQUE D'UNE BOUCLE ÉCHANTILLONNÉE