III - 4 Le Tissu Sanguin
III - 4 Le Tissu Sanguin
III - 4 Le Tissu Sanguin
Le sang est un tissu mésenchymateux dont la matrice, le plasma, est liquide. Les cellules
constitutives sont appelées les éléments figurés du sang.
Les éléments figurés sont représentés par des cellules nucléées, les leucocytes (globules
blancs), et par des cellules anucléées, les hématies (globules rouges) et les plaquettes.
Rappels :
- le plasma représente la phase totale liquidienne du sang ; le sérum est la fraction liquidienne
qui se sépare du caillot, après coagulation (=plasma dépourvu de fibrine et des facteurs de
coagulation)
- Les leucocytes circulent dans le torrent sanguin mais n’acquièrent leurs propriétés
fonctionnelles qu’en le quittant et en passant dans les tissus avoisinants.
NOTA : cet exposé n’est qu’une approche succincte dans le cadre de l’histologie générale.
D’autres notions seront développées dans d’autres cours : angiogenèse et hématopoïèse,
organes hématopoïétiques
Les cellules souches primordiales sont capables de donner toutes les lignées. Ce sont les CFU
(Colony Forming Unit), Les CFU ont la morphologie de petits lymphocytes (voir plus loin).
Elles peuvent quitter la moelle et 1 p. 100 des lymphocytes circulants seraient en fait des CFU.
Mais rapidement une différenciation se produit avec les divisions successives. Des marqueurs
membranaires spécifiques apparaissent sur la surface des cellules (mis en évidence par des
anticorps monoclonaux). Ces marqueurs sont appelés cluster de différenciation (CD). On
aboutit ainsi à des cellules souches spécialisées pour une seule lignée. Ces cellules entameront
elles-mêmes de nouvelles étapes de différenciation et de maturation pour aboutir aux cellules
du sang circulant.
Ce processus fait intervenir des facteurs de croissance, les CSF (Colony-Stimulating Factors)
modulant des facteurs de transcription qui favorisent la bascule de différenciation vers des
lignées spécifiques (par exemple leucocytes/hématies).
Ces mécanismes sont régulés par bien d’autres facteurs de croissance (cytokines) qui
interviennent à tous les stades de l'hématopoïèse, en association avec des molécules de
membranes (intégrines, sélectines, récepteurs, et les facteurs de différenciation de type CD).
Il n’est pas possible dans ce cours d’insister davantage. Ces notions seront reprises plus tard en
histologie spécialisée, en hématologie et en immunologie.
La formation des hématies (ou érythropoïèse) est résumée sur le tableau ci-dessous. Au stade
de l'érythroblaste polychromatophile II, le noyau se condense et est expulsé de la cellule pour
former le réticulocyte qui contient encore quelques traces d'organites cytoplasmiques.
Le réticulocyte quitte la moelle en s'aidant de mouvements amiboïdes pour devenir une hématie
qui perd rapidement toute mobilité active. La durée de l’érythropoïèse est de 1 semaine. La
durée de vie de l'hématie dans le sang circulant est de 120 jours, avec un taux normal de
réticulocytes circulants de 1 à 2 p. 100.
Rappelons par ailleurs que la régulation de l'érythropoïèse se fait sous l'action prépondérante de
l'érythropoïétine (Epo), glycoprotéine élaborée essentiellement par le rein. Les androgènes ont
également une action positive qui explique en partie la concentration sanguine en hématies plus
élevée dans le sexe masculin.
- activation : de nombreuses substances activent les plaquettes, mais le collagène est le plus
efficace. Lorsqu’il y a rupture vasculaire les plaquettes seront immédiatement au contact du
collagène du stroma conjonctif
- agrégation les plaquettes nouvellement activées viennent se fixer sur celles qui ont déjà
adhéré. Le processus dépend de récepteurs de surface qui viennent se lier au fibrinogène (la
thrombospondine est la molécule qui se fixe sur les molécules de fibrinogène). La masse de
plaquettes agrégées va s'opposer au saignement.
- Les grands lymphocyte ont un cytoplasme plus abondant et sont plus riche en lysosomes. Il
s'agit de cellules souches hématopoïétiques ou de cellules NK (Natural Killer).
Les précurseurs des lymphocytes se trouvent dans la moelle osseuse hématopoïétique, mais la
plus grande partie de ces cellules se forment lors de la réaction immunitaire dans les formations
lymphoïdes périphériques. Les cellules souches des lymphocytes sont très difficiles à isoler,
elles sont très mal connues.
2 - 4 LIGNÉE MONOCYTAIRE
Voir aussi le chapitre histiocyte ou macrophage dans le cours sur le tissus conjonctif lache.
Le monocyte est la plus grande cellule du sang. Il mesure 15 à 18 µm de diamètre.
Son noyau est réniforme ou encoché, atteignant parfois les bords opposés de la cellule (aspect
caractéristique en drapeau). L’organisation de la chromatine confère souvent au noyau un
aspect « peigné ».
Le cytoplasme est gris-bleu avec les colorations standards utilisées et il contient quelques
granulations azurophiles. En phase quiescente les organites cytoplasmiques sont peu
développés.
Le monocyte se déplace grâce à des voiles cytoplasmiques ondulants.
2 - 5 LIGNÉE GRANULOCYTAIRE
Les granulocytes ou polynucléaires du sang possèdent de nombreuses granulations
cytoplasmiques et un noyau plurilobé. Ce sont des cellules très mobiles qui jouent un rôle
essentiel dans les défenses de l'organisme.
La nature des granulations permet d’en distinguer 3 types : granulocytes neutrophiles,
éosinophiles et basophiles.
2 - 5 - 1 GRANULOCYTE NEUTROPHILE
Cellule de 10 à 12 pm de diamètre, sphérique dans le sang circulant, le granulocyte neutrophile
s'étale sur les frottis et paraît ainsi plus grand. Son noyau possède deux à cinq lobes bien
individualisés, dont le nombre augmente au cours du vieillissement de la cellule.
Le cytoplasme contient plusieurs types de granulations (trois). Parmi elles :
Les granulocytes ne restent que quelques heures dans le sang circulant. A leur sortie de la moelle, ils
sont emportés par le courant sanguin (pool circulant), et “rampent” alors sur la surface des parois
vasculaires (granulocytes marginés ; la cortisone provoque le passage des granulocytes du pool
marginé au pool circulant).
Les granulocytes quitteront les petits vaisseaux en passant entre les cellules de la paroi (diapédèse),
lorsqu'ils ont été stimulés par des substances activatrices chimiotactiques, les kinines, libérées depuis
un foyer inflammatoire.
2 - 5 - 2 GRANULOCYTE EOSINOPHILE
Il est légèrement plus grand que le granulocyte neutrophile et possède un noyau bilobé et des
granulations nombreuses et volumineuses colorées en rouge orangé sur les frottis. En microscopie
électronique, elles apparaissent comme une vésicule oblongue contenant un cristalloïde typique.
Elles secrètent de nombreux facteurs de croissance (IL-2, IL-4, GM-CSF, et bien d’autres cytokines) ainsi
qu’une peroxydase.
Les granulocytes éosinophiles ont une activité de phagocytose dirigée contre les antigènes reconnus
par les immunoglobulines E. Ils jouent ainsi un rôle modulateur sur les mastocytes et des granulocytes
basophiles.
Leur nombre est augmenté dans le sang des sujets allergiques et dans les parasitoses. En effet, ils
sécrètent des protéines actives contre les vers parasites.
2 - 5 - 3 GRANULOCYTE B ASOPHILE
Le moins abondant des granulocytes sanguins. Son noyau est moins segmenté que celui des autres
granulocytes. Les granulations sont basophiles, métachromatiques, très volumineuses et recouvrent le
noyau
Les granulocytes basophiles contiennent les mêmes substances actives que les mastocytes. Comme
eux, ils sont riches en récepteurs pour les IgE et leur rôle dans la réaction d'hypersensibilité immédiate
est identique, bien que ne dérivant pas de la même cellule souche.
2 - 5 - 4 GRANULOPOÏÈSE
Elle est résumée sur le tableau ci-dessous montrant une origine différente des 3 types, alors que le
mode de maturation est ensuite similaire
Par ailleurs la lignée du granulocyte neutrophile et du monocyte proviennent de la même cellule
souche GM (voir 1er tableau du chapitre 2)
3 - TISSU RETICULÉ
C’est le tissu conjonctif spécifique,
- des processus de multiplication et de différenciation des cellules sanguines : à ce titre il
constitue la trame de la moelle osseuse hématopoïétique
Tissu myéloïdes et lymphoïdes sont donc basalement identiques, même si les structures qui les
contiennent sont ensuite diversifiées
C’est un tissu conjonctif spécialisé, à prédominance cellulaire, particulièrement favorable aux
migrations cellulaires et à la diffusion de facteurs de signalisation.
Il comporte une charpente, constitué par un réseau tridimensionnel de fibres de réticuline, plus
dense autour des vaisseaux, laissant beaucoup de place disponible pour les cellules car la
substance fondamentale est fortement hydratée. Ce réseau soutient les cellules et les vaisseaux
(sanguins, lymphatiques).
Certaines cellules sont considérées comme fixes : ce sont les fibroblastes réticulaires,
directement dérivés des cellules mésenchymateuses originelles. Ils ont en outre des propriétés
contractiles. Ils sont responsables de la synthèse de la réticuline (collagène type 3). Ces
fibroblastes sont anastomosés entre eux au niveau de leurs prolongements par des jonctions de
type gap. Ils ont probablement un rôle de contrôle et de “nursing” des cellules de la lignée
hématopoïétique, mais surtout un rôle de contrôle des échanges vasculaires en modulant la
circulation sanguine dans le tissu réticulaire (en quelque sorte une fonction rudimentaire de
péricyte).
Les vaisseaux qui traversent majoritairement le tissu réticulé sont des capillaires sinusoïdes
(sera revu avec le chapitre angiogenèse/hématopoïèse). Ils ont des contours irréguliers et les
cellules endothéliales laissent entre-elles des interstices où s'insinuent les prolongements de
macrophages péri vasculaires qui font saillie dans la lumière. Les cytoplasmes des cellules
endothéliales, très minces, ménagent aussi des pores transitoires. L’ensemble de ces
déhiscences facilite les migrations cellulaires et les échanges cellulaires entre le secteur
vasculaire et le tissu réticulé.
On a longtemps pensé que les cellules endothéliales des capillaires sinusoïdes avaient un rôle
de phagocytose. En fait c’est la lignée des macrophages de proximité qui possède cette activité.
Dans le tissu myéloïde on retrouve aussi une forte composante en cellules adipeuses
(métaplasie adipeuse des fibroblastes réticulaires)
Pour simplifier, nous dirons qu’on peut distinguer 3 types de moelle osseuse :
- la moelle osseuse rouge. C’est la moelle hématopoïétique. Sur la toile de fond du tissu
réticulé que nous venons de décrire il faut ajouter au plan descriptif :
- un réseau artériel beaucoup plus développé où la pression sanguine est importante (accrue par
la nature incompressible de l’os lamellaire qui entoure le tissu myéloïde)
- Les diverses lignées de l’hématopoïèse décrites dans le chapitre 2 précédent. Sans décrire les
dispositions précises, signalons cependant que les différentes lignées n’ont pas une disposition
randomisée mais occupent chacune des positions électives, en amas plus ou moins denses et à
des distances variables, mais non au hasard, par rapport à la composante vasculaire.
- les cellules hématopoïétiques sont également en densité croissante à proximité du tissu
ostéoblastique de l’endoste.
- La moelle osseuse jaune. Elle se différencie chez l'adulte à partir de la moelle rouge par
prolifération de la composante adipeuse. Il s’agit d’un mécanisme adaptatif et de régulation : en
cas de besoin d’hématopoïèse accrue le tissu adipeux peut subir une métaplasie inverse et
reformer des fibroblastes réticulaires, surtout au voisinage de l’endoste, en ménageant des
espaces pour la prolifération des lignées sanguines.
- La moelle grise. Chez le vieillard, les cellules adipeuses régressent et la moelle est envahie
par un tissu de sclérose. L’hématopoïèse régresse considérablement. Elle devient peu efficace,
en particulier en cas de besoin de réactivation.
http://teaching.anhb.uwa.edu.au/mb140/CorePages/Blood/blood.ht
m
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3) Un homme de vingt ans sans antécédent particulier consulte pour une fièvre, une fatigue
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clinique évoque une anémie. Que montre l’hémogramme pratiqué chez cette patiente ?
7) Les monocytes:
A
B
C
D
E