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Effluents industriels
Tendre vers le rejet zero
des législations sur 6
rejets''qui saP~mfbrce
!i
e et la pression sur r&&wfceen eau, le
nt voire-sutmirnent Amfts reiets d'efflueiits
méthodes nou;élles à mettre en bu,
plutôt une ibfiexion poussée sur
Réalisé par Christian Lyon,
Technoscope
A BSTRACT
lndustrial effluents
Aiming for zero discharge.
JVith luzos o n disclza).ges becomiug stricte^, al1
over. the w o ~ l dand a n i~bc?~eased demand for
w a t e r resources, indzufl.ial companies a?-e
decreasing or even doing azoay entirely w i t l ~
theil. disclmrges of ej$uents. Dze~ea7.e no new
metlzods being used, but mthe?. a n in-deptlz
s t u d y of p?*ocesses and a level of engineellng
that usas existing solutio?zs in a n optiwzd man-
nu. Evapo7,ation-concaztratiolzis being develo-
ped in F?*a)zce.
raiter les effluents des industries ne d'ici 2030, l'utilisation rationnelle de l'eau t i o n a cela peut conduire a u s s i a u n e
va pas sans une réflexion sur la res- par les consommateurs et les industriels au moindre con.sonz??zationde réactvs et p w -
source en eau. Devenue plus rare, en travers de technologies économes pourrait duits en géné?.al» souligne Pierre Chantron
compétition avec les usages domestiques et réduire les consommations de 43 %. Éviter de Callisto. L'entreprise a donc beaucoup à
urbains, la ressource en eau devient chère. les surconsominations pour payer moins gagner sur un plan économique avant n-iême
Une étude européenne de 2007 indique que mais aussi pour moins rejeter. « Faire atten- de se justifier sur un plan écologique. On
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tion du traiteinent. Le mouvement est net
dans les grandes entreprises par leur straté-
gie de sous-traitance de tâches non directe-
ment productives. L'intérêt d'une solution de
prise en charge globale des différents
effluents sera dans la cohérence et la con-ibi-
naison des traitements allant jusqu'à une
gestion complète du cycle de l'eau. Mais
l'exploitation déléguée n'est pas réservée
aux grands intervenants. Certaines PMI spé-
cialisées proposent dans leur assistance de
tels contrats con-iine Callisto. « Depuis
maintenant six ans nous proposons à des
PMI ou des entités locales de grands
groupes des selvices et jusqu'à l'exploita-
tion déléguée. Nous avons été parmi les
premiers à proposel. cela à cette échelle »
rejettera d'autant moins que l'on mettra en confirmés par plusieurs industriels du traite- indique Pierre Chantron.
œuvre des recyclages courts au sein d'un ment des déchets rencontrés lors du dernier Les sites gros producte~rsd'effluents dispo-
procédé, ou une cascade d'utilisations Pollutec. Jean François Berenger, d'Actibio, sent de leurs unités propres. Pour les faibles
tenant compte de la dégradation de la qua- relève que « s'il est relativement aisé de quantités, quelques mètres cubes par mois
lité d'eau (à chaque usage sa qualité), pou- pawenir à du zéro ~"ejetsur des effluents ou par an, la solution la plus simple est la
vant aboutir à l'arrosage d'espace vert. cha,vés en ?nétaux et peu en orga,nique, il collecte en l'état. Une question se pose pour
Avant de traiter les rejets d'un site, la pre- est souvent utopique d'envisager u n rejet les sites produisant des quantités moyennes
mière démarche à mettre en œuvre est d'ac- z h o avec des efflumts organiques ». Gilles d'effluents. L'industriel doit optimiser son
quérir une bonne connaissance des flux en Estiot, directeur con-imercial de Fairtec- choix: ce peut-être la inutualisation d'une
quantité et qualité; souvent des mesures Suez, confirme la tendance des stations collecte entre plusieurs industriels pour
simples mènent à des économies substan- d'épuration urbaines à inoins
tielles sur les consonmations et les rejets. accepter d'effluent industriel.
Réduire les volumes d'effluents, c'est de « Les industl.iels se toululmt
facto réduire la taille des équipements de vers des traitements e n
traitement (investissement et encombre- interne et des rejets a u
ment moindres) ou les coûts de collecte si milieu naturel, ce qui oblige
l'on réalise du traitement à l'extérieur. 11 est à faire des études d'impact
fini le temps où l'on mélangeait tous les d u ?.ejet e n fonction d u
rejets pour réaliser un traiten-ient global en milieu. Les techniques utili-
bout de tuyau. Une analyse fine des rejets sées sont alors très liées a,u
conduira à procéder à des traitements ciblés niveau de rejet possible, fonc-
par type de rejet (préalable à la mise en t i o n des arrêtés préfecto-
place des recyclages sur procédé), tra- mzu ». Patr-icia Sire du Cetim
vaillant au plus près des sources. va dans le même sens en pré-
Globalement, pour François Morier de Pro- cisant que « avec l'arrêté
serpol, « vis-à-vis des rejets toxiques et min,istériel de juin 2006 on
dangelmeux,les indust~ielsse tou~neyztde demande à l 'indust7iel d'être
plus en plus vers le rejet zéro. Pour ceux maître de son impact envi-
qui rejettent des effluents biodégradables- ?.onnemental ». Demande à la
dans des réseaux urbains, le développe- fois plus souple que le respect
ment du paiement de l'effluue~ztà la charge d'un chiffre unique mais aussi
polluante les incite à des prétraitements plus exigeante pour estimer le
plus pozissés az aztreprise pou?. rejeter au rejet et imaginer le traiten-ient
réseau ou au milieu. On observe également d'effluent idoine.
au niveau des rejets en milieu naturel une La demande du marché est
plus grande vigilance sur la présence de simple : des procédés fiables
bactélies ». Les traitements biologiques doi- et peu coûteux satisfaisant les
vent donc être bien menés pour ne pas ris- normes de rejet. À cela
quer de relarguer des bactéries. Des propos s'ajoute LUI souhait: la déléga-
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baisser les prix, un stockage temporaire en ment à travers la sache jusqu'au séchage
attendant le passage d'une unité n-iobile de total du produit. Le procédé est particulière-
traitement (cf. encadré ci-contre) voire une inent bien adapté pour traiter in-situ les
unité coi-iunune qui traitera de n-ianière plus faibles voluines de déchet (les utilisateurs
rationnelle que plusieurs petites unités dis- de la technologie traitent entre 1 in3et 85 ln3 accroît la surface d'évaporation en profitant
persées. par an d'effluents). La solution OsmofilmO du vent naturel ou d'une ventilation pouvant
Il existe des solutions rustiques et efficaces. fonctionne sans machine et sans utilisation être couplée à des échangeurs de chaleur,
Par exemple les boues issues de filtration ou d'énergie fossile. Les utilisateurs d'0smo- utilisant les énergies résiduelles (vapeurs
autre procédé peuvent être desséchées en film' ont au final entre 70 et 99 % de déchet d'eau, eaux cl-iaudes de process, biogaz).
bénéficiant des apports gratuits de chaleur en moins à détruire et réalisent entre 30 et Une solution qui ne s'applique pas à tout
e t de capacité d'évaporation si l'on dispose 80 % d'économies. Dispositif comparable effluent mais peu coûteuse pour évaporer 95
de place et de temps. C'est ce que propose avec le Geotube, ces "chaussettes" de Ten à 99 % de l'effluent en réduisant l'emprise au
Pantek avec Osmofilin@:boues plus ou Cate Geosynthetics conçus pour les boues sol. Les solutions biologiques coimne les lits
moins liquides, émulsions et effluents divers de lagune. L'évaporation naturelle peut être de roseaux cominencent à être utilisées
sont placés dans une sache spécifique de aidée coi-ime dans le procédé Nucleos pro- pour les effluents industriels (cf. le prix des
250 litres perméable placée dans une caisse posé par Imgaroni-ie: les effluents contenus techniques innovantes de Pollutec pour la
palette gerbable. L'eau s'évapore naturelle- dans un bassin de stockage sont pompés et phytoépuration sur boues industrielles de
l'IMEP, Institut méditerranéen d'écologie et
de paleoécologie).
Bionis Environnement est par exemple spé-
cialisé dans le "traitement naturel" des eaux
usées avec les Taillis à Très Courtes Rota-
tion de saules. Ce procédé allie le pouvoir
épurateur du sol avec le pouvoir épurateur
des saules. Des installations ont déjà été réa-
lisées dans les industries agroalimentaires,
les communes rurales (de 160 à 1.000 EH),
les élevages bovins et porcins, les lixiviats
de compostage, l'équarrissage, la déshydra-
tation de sang, les sucreries, etc..
Les effluents chargés en matières orga-
niques peuvent être source d'énergie avec
un traitement anaérobie. Le renchérisse-
ment du prix de l'énergie devient un facteur
déclenchant pour l'investissement dans ce
genre de solution, d'autant plus que les pro-
cédés sont au point. Gilles Estiot constate
que la demande évolue: « le bioga,~b?ûlé
dans u,?zmoteur entra,ine un a,lte~nuteu~.
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plus s t ~ i c t e set d u coût de plus e n plus
important de traitement des déchets. Car
les pays d u nord de l'Europe ont déjà et
depuis longtemps imposés ces ?2017mespar
des coûts souvent exorbitants de retraite-
ment des déchets ».
Julien Brochier, directeur commercial chez
Vivlo, affiimie pour sa part que « les techno-
logies de recyclage des eaux existent depuis
15 ans, elles sont reconnues et obtiennent
des pe~fovnancesélevées e n t a m e s de qua-
lité ipuratoire et de réduction de volume d u
déchet final, plus que les systèmes dits clans-
siques. Malheu~.eusernent,ces technologies,
rarement préconisées Pa?, méconnaissance
alors qu'elles sont compétitives @z t a m e de
coûts (investissement et exploitation), ont
pour produi~ed u courant vendable sur le La distillerie de Thouarcé (37) a fait un f a i t leu?, preuve et obtiennent de b i e n
î-éseau. La c h a h r d u mot eu^ est utilisable choix analogue en alimentant ses chau- meilleu~srésultats épu~a~toires P.
pouls concentrer des efluents da,?zs un h a J - dières avec le biogaz produit par le digesteur
po~mteul: O n réalise ainsi de la cogénéra- construit clés en main par Proserpol. Concentrer et détruire
tion. Comme les primes à la cogénkation Chers ces traitements? 11s ont un coût cer- Le traitement des effluents se résume à trois
ont augmmté, on colzstate un regain d'in- tain. Mais force est de constater qu'en trai- grandes fonctions: concentrer par précipita-
tél-êt pour ces solutions. Une holution plus tant correctement ses effluents, on gagne tion (traitement physico-chimique) ou par
économique que technologique ». sur d'autres points: sans considérer l'évite- évaporation, filtrer pour séparer des parti-
ment d'amendes, le suivi des cules solides, détruire par un traitement bio-
rejets conduit bien souvent à un logique ou chimique. La réduction des
meilleur suivi de procédé avec teneurs dans les rejets pousse l'ingénierie à
des retours positifs sur la qualité utiliser chaque technologie de traitenient à
de la production et sa régularité. son optimunl d'efficacité avec bien souvent
Un retour difficile à quan-
tifier.
Pour Harold Mette, direc-
teur général de Equip'Hy-
dro, « L'a,pproche d e s
applications de 9,éutilisa-
tion des eaux résiduaires
implique un coût écono-
m i q u e q u i d a n s la plu-
pa,rt des cas est la pre-
m i è r e barrière a, f r a n -
c h i r ». Equip'Hydro tra-
vaille sur plusieurs projets
de réutilisation dont l'un
concerne les eaux de déta-
gage de wagons par traite-
ment physicochimique
classique et filtration sur
charbon actif. « E n
France, et de plus az plus,
les industriels ?.echer-
chent des solutiolzs de re-
use pour leurs ef$uents
souligne Harold Mette.
C'est cwtainement le fa,it
de normes de plus e n
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des traitements en cascade. Sur chaque de réacteur, l'insen-
fonction de nombreuses technologies sont sibilité à la dénitrifi-
disporubles. cation et le risque de
On note une intensification des procédés qui bactéries filamen-
conduit à des unités plus coinpactes souvent teuses contourné.
moins gourmandes en énergie. Le traitement Veolia Water STI pro-
physico-chiinique reste un grand classique pose le Biosep avec
mais il faut ensuite décanter et filtrer, opéra- des cassettes mem-
tions optimisées par exeinple dans des équi- branaires inmergées ;
pements conme Delreb de Stereau pour la les concentrations en
décantation lamellaire à raclage rotatif des boues sont élevées:
boues après précipitation, Actiflo Turbo un 12 g/l au lieu de 4
décanteur pour eau de procédé développé d'où des bassins plus
par Veolia Eau Solutions & Technologies compacts. Coinpacité
(VWS) etc. En matière de procédé plus appréciée lorsqu'il
intense, Ondeo IS a développé pour l'indus- s'agit d'accroître la
trie le Bioforo, bioréacteur aérobie à bacté- capacité d'un site
ries f ~ é e sur
s un matériau spécifique (Bio- déjà encoinbré
lite) placé en lit fixe inmergé traversé par coilune chez Cooper1
un flux ascendant d'eau et d'air (utilisé par à Lamballe. L'abattoir a connu deux exten- réacteurs en polyéthylène pour une installa-
exemple en polissage d'eflluents de raffine- sions successives en 2004 et 2006 de 18 et tion et des extensions faciles tout en rédui-
rie avant rejet en ildieu naturel sur un débit 12 t/DCO seinaine, absorbées par des Bio- sant les coûts d'investisseinent.
de 10.000 rn3/jour). sep. C'est un avantage des membranes
Les bioréacteurs à membranes relèvent du d'agrandir des installations plus facilement. Réduire les volumes
même souci de conipacité. Ils peuvent être Un paramètre important des réacteurs aéro- par évaporation
de deux types: un bioréacteur classique bies est l'apport d'oxygène. À Pollutec, DAS Une tendance très nette est la réduction de
dont le milieu de culture passe dans une (Allemagne) présentait pour la première fois volume des effluents aqueux par évapo-
unité de filtration externe ou des mem- un bioréacteur à ruissellement pour le traite- concentration dont on voit se multiplier
branes immergées dans le milieu de culture. ment intensif des eaux usées industrielles. l'offre; les coûts de collecte sont ainsi forte-
Leurs perforn~ancespeuvent être élevées Pour accroître la surface de contact et les ment diminués. On concentre toutes sortes
tout comiiîe la qualité de l'effluent en sortie: cinétiques d'échange de matière entre l'air, de fluides : solutions salines, émulsions,
MES inférieures à 2 m a , DCO inférieure à les bactéries et l'eau à épurer, celle-ci ruis- fluides de coupe etc. Il est rare d'aller jus-
10 nzgll, phosphore inférieur à 0,5 nzg/l selle gravitairement sur UII matériau de gar- qu'au résidu sec, car un liquide même vis-
coinnze le revendique Ondeo IS pour ses nissage à petits grains; de plus, un ventila- queux se déplace facilement par pompage.
équipements. Performances coii-iparables teur assure une circulation forcée d'air à La France a u72 g~osretard sur cette tech-
affichées par les installations de Proserpol contre-courant. La circulation des flux nique Lawement utilisée e?2 Allemagne et
qui souligne des avantages comme la consomme peu d'énergie. Là encore le prin- en Italie. Pourtant Les tanps de retounssont
moindre production de boues à volume égal cipe de modularité est employé avec des parfois très C O U T ~ S 12ota~mment
, sur les
effiuatts toxiques » précise Philippe Ride1
.
de Ride1 Environnement. Avis partagé W
par
.
1 Biocarburants: un nouveau type d'effluents à traiter Julien Brochier de Vivlo, société q t propose
des équipements de 200 l/j à 300 m3/j.
~
Maîtrise d'œuvre
technologies propres