Solaire Thermique 4 Causes Recurrentes de Desordres

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LES RÈGLES D’INSTALLATION


Les prescriptions générales pour l’installation des capteurs solaires thermiques sur des toitures inclinées sont définies dans :
• la norme NF DTU 65.12 Installations solaires thermiques avec des capteurs vitrés (décembre 2012) ;
• Cahier du CSTB n° 1827 « Cahier des prescriptions techniques communes aux capteurs solaires plans à circulation de liquide faisant l’objet d’un
Avis Technique » (janvier/février 1983) ;
• Cahier du CSTB n° 1612 « Recommandations générales de mise en œuvre des capteurs solaires semi-incorporés, incorporés ou intégrés sur une
couverture par éléments discontinus » (novembre 1979).
MISE EN ŒUVRE PATHOLOGIE

SOLAIRE THERMIQUE

QUATRE
CAUSES
RÉCURRENTES
DE DÉSORDRES

TEXTE : PASCAL POGGI Le retour d’expérience acquis sur les installations


PHOTOS : ARMACELL, CITRIN SOLAR, DR,

solaires thermiques met en lumière quatre principales


ROTO, SOLARWORLD, TISUN, WAGNER

sources de pathologies : le surdimensionnement, la surchauffe d’été, les


erreurs à l’installation et une mauvaise exploitation. Pour autant, il est
relativement simple de les éviter.

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PATHOLOGIE MISE EN ŒUVRE

Photo DR

1 En solaire thermique, isons-le tout de suite, en proportion des Dimensionnement :


le mieux est l’ennemi du bien.
Les installations de
production d’ECS doivent
être dimensionnées pour
couvrir 40 à 50 % des besoins,
pas davantage, à moins que les
puisages ne soient prévisibles,
importants et réguliers.
D millions de m2 de toitures équipées de so-
laire thermique depuis une quarantaine
d’années en Europe, les sinistres avérés
liés aux panneaux et autres composants
des installations sont très peu nombreux. Ceci étant,
comme la RT 2012 rend obligatoire l’emploi d’éner-
gies renouvelables en maison individuelle et que de
le mieux est l’ennemi du bien
Le surdimensionnement et la surchauffe d’été sont
étroitement liés, la deuxième étant généralement
la conséquence du premier. Dans le cas d’un Chauffe-
eau solaire individuel (Cesi) et plus encore s’il s’agit
d’un système collectif, le surdimensionnement est
l’ennemi de la performance. Le bon rendement
2 Tous les accessoires
nombreux fabricants de pompes à chaleur, de chau- d’une solution solaire dépend d’un puisage régu-
dières ou spécialisés dans le solaire ont mis au point lier. Si le stockage est surdimensionné par rapport
d’un primaire solaire doivent
être en mesure de résister des «kits» solaires thermiques pour répondre aux aux besoins, le rendement chute et les pertes aug-
à de hautes températures de exigences de cette réglementation, le taux de crois- mentent, dans la mesure où l’échange de chaleur
fonctionnement. Ce purgeur sance du nombre d’installations solaires thermiques ne s’effectue plus dans les meilleures conditions
en point haut appartient à la va sans doute s’accélérer. Des études terrain sur des entre le ballon et le primaire solaire. Par nature, un
gamme solaire de Caleffi : bâtiments sinistrés conduites par Franck Cheutin, Cesi sous Avis Technique (ATec) est dimensionné avec
il résiste à une exploitation l’un des référents techniques pour le solaire ther- précision puisque l’ATec couvre l’ensemble stockage
continue à plus de 100 °C,
avec des pointes à 200 °C.
mique au CSTB (1), montrent que certains désordres + capteurs + accessoires: il suffit de respecter les
semblent récurrents et qu’il est relativement facile règles de choix indiquées par le fabricant en fonc-
de les éviter. La prévention consiste pratiquement tion du nombre de personnes et de salles de bains,
toujours à respecter les Règles de l’art pour la de la nature de leurs équipements (baignoire,
conception et la mise en œuvre, à suivre les spéci- douche, etc.) pour déterminer le Cesi adéquat. La
fications techniques des fabricants pour la pose, et démarche est différente lorsque l’installateur ou le
enfin… à faire preuve de bon sens. Franck Cheutin bureau d’études conçoit lui-même le système à l’aide
a identifié quatre pathologies principales: le sur- de composants disponibles chez les grossistes –cap-
dimensionnement dû à une mauvaise conception; teurs, ballons, circulateurs, vase d’expansion, etc.
la surchauffe d’été, conséquence notamment du Chaque fabricant de système en éléments séparés
surdimensionnement; les erreurs à l’installation; propose des outils de dimensionnement. L’Ines
et une mauvaise exploitation, souvent liée à la (Institut national de l’énergie solaire) et le CSTB
complexité des circuits hydrauliques et à un recensent sur leur site Internet(2) les outils utili-
manque de formation des installateurs. sables pour le dimensionnement des installations

(1) Franck Cheutin, de la division Evalie, direction clos et couvert au CSTB (Centre scientifique et technique
du bâtiment), anime des formations sur les pathologies du solaire thermique (programme des
formations du CSTB sur www.cstb.fr).
(2) www.ines-solaire.org/france/DT1279185878/page/Logiciels.html, rubrique « Solaire thermique » et
www.cstb.fr.

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solaires thermiques, tant pour la maison indivi-


duelle que pour le collectif, tant pour l’eau chaude
“Si le volume de stockage disponible ne permet pas d’éva-
cuer la puissance thermique collectée dans les cap-
sanitaire que pour les systèmes combinés (eau surdimen- teurs, ce qui provoque dans le primaire solaire une
chaude +chauffage). On y trouve notamment Logiclip, montée en température au-delà des paramètres de
le logiciel du fabricant Clipsol destiné au dimension- sionnement fonctionnement prévus. Bien sûr, toutes les instal-
nement des installations de production d’eau chaude
solaire, ainsi que le logiciel TranSol (site du CSTB).
est souvent lations solaires thermiques correctement réali-
sées et bien dimensionnées sont capables de ré-
Selon Franck Cheutin, le dimensionnement cor- la conséquence sister à des montées en température qui surviennent
rect pour une production d’eau chaude sanitaire en nécessairement au cours de l’exploitation, en fonc-
maison individuelle est de l’ordre de 50 l de stockage d’une mauvaise tion des conditions de puisage et d’ensoleillement
pour 1m2 de capteur, sans appoint électrique ou avec extérieur. Dans une installation correctement réa-
appoint par échangeur de chaleur, et de 70 l/m2 avec conception, lisée et bien dimensionnée, en cas de faible puisage
un appoint électrique en heures creuses. Cette re-
commandation est conforme au guide pratique du
il peut aussi et d’arrêt de l’échange thermique par surchauffe du
stockage, les capteurs plans montent en tempéra-
CSTB Chauffe-eau solaire individuel: conception, mise être dû à un ture jusqu’à un seuil d’environ 200 °C. Si l’installa-
en œuvre et entretien (3). Elle est également très tion est correcte – capacité de vase d’expansion bien
proche du dimensionnement réel des Cesi sous Avis changement calculée sur le primaire solaire, etc. –, elle peut at-
Technique, tant pour les solutions à thermosiphon
que pour les systèmes avec circulateurs. Dans les
dans l’utilisation tendre que la température baisse avant de redeve-
nir opérationnelle. En revanche, une vaporisation
ATec, on remarque tout de même pour les Cesi les
plus petits, un dimensionnement plus important du
de l’installation” trop fréquente et trop longue, due à un surdimen-
sionnement de la surface de capteurs par rapport au
volume de stockage par m2 de capteur. Par exemple, stockage et aux usages de l’ECS, aboutit à l’ouver-
l’ATec n°14/12-1815, révision de l’ATec n°14/07-1204 ture de la soupape de sécurité sur le circuit primaire,
(chauffe-eau à thermosiphon KSHde la société Jacques et à l’échappement du fluide vaporisé dans l’atmos-
Giordano Industries), indique un dimensionnement phère. Partiellement vidé, le primaire solaire ne
de 187 l pour 2 m2 de capteurs (93,5 l/m2); 282 l pour tourne plus. La solution d’appoint –résistances élec-
4 m2 (70,5 l/m2); 375 ou 470 l pour 6 m2 (62,5 et triques dans le stockage ou générateur extérieur –
78l/m2) et 565l pour 8m2 (70,6l/m2). L’ATec n°14/08- prend alors le relais et génère des surconsomma-
1292 (Cesi avec circulateur Atlantic Solerio Classic tions d’énergie. La surchauffe raccourcit également
de Sate) affiche un dimensionnement de 101 l/m2 la durée de vie des matériels: affaiblissement des
pour le plus petit Cesi de la gamme, puis des valeurs joints, blocage des vannes et purgeurs, vieillissement
variant entre 50,5 et 75 l/m2, à l’exception de deux des capteurs, etc. Si le surdimensionnement est
modèles pour lesquels le ratio monte à 103 et 105l/m2 (3) Disponible sur souvent la conséquence d’une mauvaise concep-
(ballon de 389 ou de 395 l et 3,76 m2 de capteurs). http://boutique.cstb.fr/fr. tion, il peut aussi être dû à un changement dans l’uti-
Le danger peut venir aussi d’une surface de capteurs lisation de l’installation, si par exemple le nombre
trop importante par rapport au volume de stockage, de personnes habitant le logement diminue et que
entraînant des problèmes de surchauffe d’été: le l’installation reste identique. 

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PATHOLOGIE MISE EN ŒUVRE

Quand le surdimensionnement, quelle que soit son Les régulateurs des systèmes solaires thermiques
origine, est avéré, le remède consiste, soit à trouver jouent un rôle important dans la lutte contre les
de nouvelles utilisations pour l’énergie produite conséquences d’une surchauffe, aussi bien nor-
(par exemple le chauffage d’une piscine), soit à réduire male qu’exceptionnelle. En fonction de l’évolution

Photo Armacell
la surface de capteurs. Franck Cheutin déconseille des conditions extérieures et des températures
sur ce point d’augmenter le volume de stockage: dans l’installation, le régulateur décide de mesures
certes la surchauffe sera évacuée, mais cette sur- successives de plus en plus radicales, le but étant
capacité engendre deux nouveaux risques. 3 de limiter la température maximale du primaire
Premièrement, tous les ballons, même les mieux iso- solaire pour éviter la décomposition du mélange de
lés thermiquement, perdent de la chaleur. Du coup, glycol et sa ventilation dans l’atmosphère. Tous les
le surdimensionnement du ballon ou l’ajout d’un se- Cesi sous ATec offrent un régulateur préprogrammé,
cond ballon en série ne fera qu’accroître ces pertes avec une faible marge de possibilités de paramé-
de chaleur en dehors des périodes de surchauffe, trages, pour bannir au plus les potentielles erreurs
et le bilan énergétique sera lourdement affecté. de programmation. Si l’installateur compose lui-
Deuxièmement, si l’on ajoute un nouveau ballon en même son Cesi, il doit assurer une programmation
série, il faut le faire correctement, ce qui n’est pas correcte du régulateur retenu, sans oublier aucune
si facile. Dans le cas d’un appoint hydraulique, le des fonctions qui lui sont liées, ce qui n’est pas si
ballon d’origine comporte deux échangeurs: l’un issu simple.
du primaire solaire, l’autre alimenté par le moyen Prenons l’exemple du Cesi Atlantic Solerio Classic
de réchauffage d’appoint. L’idéal en cas d’augmen- face à une surchauffe du primaire solaire. Premiè-
tation de la capacité est de répartir ces deux échan- ner rement, lorsque le ballon est chargé jusqu’à sa
geurs entre l’ancien et le nouveau ballon, désormais température de consigne Cbalmax, le régulateur ar-
Wag

montés en série. L’échangeur sur le primaire so- rête le circulateur solaire, et continue de surveiller
Photo

laire reste dans le ballon amont de manière à ce 4 l’installation. S’il observe que la température du cap-
qu’une surchauffe solaire puisse se répartir dans teur Tcap dépasse 120 °C, il passe alors outre à la
les deux ballons et être absorbée par la capacité température de consigne Cbalmax et remet en route
accrue. Cela suppose que le plombier ait posé une le circulateur solaire pour permettre l’échange
recirculation forcée entre le ballon aval et le ballon avec le stockage et faire baisser la température dans
amont, déclenchée par une sonde de température les capteurs. Il maintient le circulateur en fonction-
placée dans le haut du ballon amont: de cette ma- nement jusqu’à ce que la température du capteur
nière, lorsqu’une surchauffe solaire sature la ca- baisse de 10 K; ce faisant, l’échange de chaleur va
pacité du ballon amont, un circulateur se met en élever la température du ballon au-delà de sa tem-
route et organise un circuit fermé entre les deux pérature de consigne Cbalmax. Si malgré cela,
ballons pour refroidir le ballon amont, réchauffer l’élévation de température dans le capteur se
Photo Citrin Solar

le ballon aval et ainsi répartir la surchauffe sur la poursuit (ou si sa baisse de température n’est pas
totalité de la capacité amont + aval. Il faut aussi suffisante), le régulateur coupe la circulation du
naturellement vérifier l’asservissement du circu- primaire solaire quand la température du ballon
lateur de ce bouclage et éviter qu’il fonctionne en atteint 85 °C, afin d’éviter les brûlures lors d’un pui-
permanence. L’échangeur d’appoint, quant à lui, doit 5 sage et l’endommagement des composants de
être monté dans le ballon aval. En effet, s’il restait l’installation. Si la température du capteur continue
3 Une installation solaire
en place dans le ballon amont, cela signifierait que toujours de monter, le régulateur décide alors de
l’on réchauffe la totalité de la capacité du ballon aval thermique doit présenter profiter de la nuit et d’un abaissement de tempé-
une cohérence dans ses divers
lorsque l’appoint se met en route, source de sur- rature extérieure pour améliorer la situation
composants. Si les vannes du
consommation inutile. De plus, il est indispensable circuit primaire et les capteurs thermique de l’installation: dès que la température
de bien positionner la sonde de température qui thermiques résistent à de très du capteur est inférieure de 2 K à celle du ballon,
déclenche la mise en route de l’appoint, c’est-à-dire hautes températures, le circulateur solaire est remis en marche et les
schématiquement plutôt en partie haute du ballon les canalisations du circuit capteurs sont utilisés durant la nuit pour dissiper
aval de manière à ménager un volume chaud suf- primaire doivent avoir les mêmes une partie de la sur-chaleur du ballon. Ce qui re-
fisant, tout en évitant des relances trop fréquentes. caractéristiques. constitue les capacités de charge du ballon pour
Si jamais cette sonde est mal placée, l’appoint se 4 L’un des attraits des solutions le prochain cycle diurne, si jamais une surchauffe
met en route pour réchauffer un volume d’eau dont thermiques en thermosiphon pour réapparaît le lendemain. Ce refroidissement du
on n’a pas l’usage, engendrant des pertes de cha- la production d’eau chaude solaire ballon à travers les capteurs est stoppé dès que
leur supplémentaires, des surconsommations réside dans leur extrême la température du ballon atteint sa valeur de
d’énergie et un surcoût d’exploitation annuel. S’il simplicité (4 raccordements consigne Cbalmax.
est techniquement bien posé, tout ce dispositif as- seulement) et dans leur haut Le régulateur du Solerio Classic est aussi capable
rendement en l’absence de
sure correctement sa mission d’absorption des de gérer une absence prolongée des utilisateurs (des
circulateurs.
surchauffes solaires, mais au prix d’une complexi- vacances par exemple), et les surchauffes qui
fication de l’installation, d’un surinvestissement 5 Pour réduire les risques peuvent se produire durant cette période. L’utilisa-
notoire et aussi d’une surconsommation d’énergie d’erreur dans les montages teur renseigne la période d’absence durant laquelle
due à l’augmentation des volumes d’eau stockés. hydrauliques, les fabricants aucun soutirage n’interviendra. Le régulateur dé-
C’est pourquoi, insiste Franck Cheutin, il est beau- incorporent la panoplie sactive en premier lieu les appoints. Comme il sait
hydraulique du solaire
coup plus simple, efficace et moins coûteux de ré- qu’il ne peut compter sur aucun puisage pour ré-
thermique directement sur leurs
duire la surface de capteurs, plutôt que d’augmen- ballons de stockage. duire la température du ballon en cas de surchauffe,
ter le volume de stockage. il radicalise sa stratégie de lutte contre 

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Photo Roto

MARQUES DE QUALITÉ
ET OBLIGATIONS
Lors de la conception, Franck Cheutin, éléments séparés (NF EN 12976-2), liquide caloporteur utilisé doit avoir reçu
référent technique pour le solaire performances des capteurs (rendement de la Direction générale de la santé (DGS)
thermique au CSTB, insiste sur optique, coefficients de perte, coefficient l’approbation de son classement en liste
l’importance de retenir des matériels de déperditions thermiques, surface « A » des fluides caloporteurs pouvant
bénéficiant d’attestations de qualité, équivalente de captage – NF EN 12975-2). être utilisés dans les installations de
pour s’affranchir de risques inutiles. La certification Solar Keymark, quant à traitement thermique des eaux destinées
Les performances d’une solution solaire elle, atteste de performances vérifiées à à la consommation humaine (1),
thermique sous Avis Technique et l’origine, sans qu’existe par la suite un ce que l’on n’exige pas pour un fluide
certifiée CSTBat ou certifiée NF CESI contrôle par essais de suivi des caloporteur utilisé dans d’autres
sont vérifiées à l’origine puis dans le productions. D’ailleurs, la pose d’un Cesi applications, comme par exemple le
temps par prélèvements aléatoires et est éligible à l’attribution de certificats remplissage d’un circuit de capteurs
test de produits en usine, au Laboratoire d’économie d’énergie si le Cesi ou les enterrés.
d’essais des procédés solaires du panneaux solaires ont reçu une Les fluides caloporteurs sont également
CSTB de Sophia-Antipolis : résistance certification CSTBat, Solar Keymark (ou soumis – ce que les installateurs ne
mécanique intrinsèque des capteurs aux équivalente lorsqu’elle repose sur les savent pas nécessairement – au
charges de neige, à la grêle selon la normes NF EN 12975 ou 12976), et si la Règlement européen 1907/2006 Reach
norme NF EN 12975-2, vérification de la pose est assurée par un professionnel sur l’enregistrement, l’évaluation,
résistance au vent (NF EN 12179), de signataire de la charte Qualisol ou l’autorisation et les restrictions des
l’étanchéité à l’eau d’un ensemble de titulaire d’une qualification appropriée. substances chimiques, entré en vigueur
capteurs muni de ses fixations (testé à la Il faut également veiller à la qualité le 1er juin 2007. Cela se traduit en
soufflerie du CSTB de Nantes selon le spécifique du liquide caloporteur du principe par un enregistrement Reach
protocole interne validé par les experts primaire solaire, dans la mesure où apposé avec une date et un numéro
en la matière), performance thermique il est utilisé dans une installation de (ou un « pré-enregistrement » avec la
des chauffe-eau solaires individuels à traitement thermique des eaux destinées date lorsque les instances enregistrantes
thermosiphon, auto-stockeurs ou à à la consommation humaine. De fait, le sont en retard). ■

(1) Conformément à la circulaire de la DGS du 2 juillet 1985 et après avis de l’Agence nationale chargée de la sécurité sanitaire de l’alimentation,
de l’environnement et du travail (ou de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), qui existait précédemment).

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PATHOLOGIE MISE EN ŒUVRE

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6 Pour éviter la pénétration la surchauffe en amplifiant les cycles de protec- leur grande facilité de mise en œuvre en usine lors
d’eau par les traversées de tion et provoque plus de refroidissements nocturnes de la fabrication des capteurs), et d’un absorbeur
toiture-terrasse, la crosse en cas de surchauffe diurne. Il s’agit pour lui de re- en tôle d’aluminium soudé à un serpentin en cuivre.
est une solution éprouvée constituer au maximum une capacité d’absorption La tôle est revêtue d’un traitement sélectif qui
et parfaitement efficace.
du ballon pour faire face à une éventuelle sur- accroît son absorption de chaleur et réduit la
7 En logements collectifs, chauffe du lendemain. Il décide donc de lancer réémission, donc les pertes de chaleur. Le coffre
des systèmes solaires l’inversion du primaire solaire la nuit dès que l’écart est refermé par une couverture transparente en
thermiques complexes de température entre le ballon et le primaire at- verre trempé qui garantit, en cas de bris de glace
et différents à chaque teint 1 K au lieu de 2 K en période normale (comme lors de l’installation ou de la manutention, un frac-
opération multiplient décrit plus haut), et maintient le refroidissement tionnement en petits morceaux, beaucoup moins
les risques d’erreurs de
du ballon plus longtemps. Le dernier jour de la pé- dangereux que les grands éclats.
maintenance, à l’inverse
de la répétition à l’identique riode d’absence renseignée, les appoints sont de Notons à ce sujet qu’en cas de bris, le rempla-
(ou presque) d’installations nouveau autorisés par le régulateur, de manière à cement du verre seul n’est généralement pas
solaires individuelles. garantir un bon confort d’ECS le lendemain en cas possible: le capteur doit alors être remplacé dans
d’insuffisance de la contribution solaire. son intégralité (c’est le cas pour le capteur Slimsol).
Lors du montage hydraulique des capteurs plans,
Une technologie tous les fabricants de capteurs plans – que ce soit
des panneaux fiable dans les ATec ou dans les notices techniques de
Il existe deux grandes technologies de capteurs so- leurs produits – recommandent l’emploi d’une
laires thermiques: les capteurs solaires plans – les contre-clef pour bloquer l’olive du raccord côté
plus répandus–, et les capteurs solaires à tubes sous capteur et éviter le vrillage de l’absorbeur lors du
vide avec ou sans circulation de fluide caloporteur serrage du raccord.
dans les tubes (deux tubes de verres concentriques Franck Cheutin n’a pas identifié dans ses retours
ou un seul tube et un absorbeur en métal au milieu). d’expérience terrain de technologie qui, par
D’autres technologies existent sur le marché, comme construction, générerait plus de pathologies. Nous
les capteurs solaires plans sous vide et les capteurs pouvons cependant mentionner que la technologie
solaires à concentrateurs, mais elles sont trop ré- de capteurs solaires à tubes sous vide avec absor-
centes et trop peu répandues pour avoir un retour beur plan comporte une soudure verre/métal, et que
d’expérience sur d’éventuels désordres. le comportement différent des deux matériaux à la
Un capteur plan classique, comme le capteur Slim- dilatation peut aboutir dans le temps à une perte
sol de Clipsol (ATec n° 14/12-1787), est un capteur d’étanchéité du tube de verre, donc à une baisse de
thermique à circulation de fluide. Il se compose d’un rendement des capteurs. Alors que les tubes
coffre (en aluminium, en acier voire en matériaux concentriques avec vide au milieu ne contiennent
de synthèse selon les marques), d’un isolant en fond pas de soudure verre/métal, et ne sont donc pas af-
de coffre (en laine de verre ou de roche, les autres fectés par ce risque. De même, si les capteurs à
isolants sont rares en raison de l’excellente tenue tubes sous vide sont livrés en tubes séparés et
à la chaleur des laines de verre et de roche et de assemblés sur chantier plutôt que pré-montés,

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l’installateur peut, en apportant trop de force dans la partie hydraulique. Malgré le développement
l’enfichage des tubes sur le collecteur, endomma- des qualifications spécifiques au solaire, un même
ger ces soudures. Ce type de collecteur comporte opérateur réunit rarement les deux compétences.
néanmoins, dans chaque tube, une cellule au ba- C’est donc un travail nécessairement collaboratif,
rium témoin de défaut de vide, qui blanchit au avec toutes les difficultés de coordination que cela
contact de l’air: cela permet, en cas de montage peut engendrer.
défectueux, de remplacer le tube en cause avant la La pose de capteurs solaires incorporés peut en-
mise en service. En revanche, si le défaut n’appa- traîner des défauts d’étanchéité des toitures, qui
raît que dans le temps, il ne sera détecté qu’à la se produisent à deux endroits: à la jointure entre
faveur d’une opération de maintenance. À noter: les solutions d’incorporation et le reste de la toi-
en ce qui concerne les tubes concentriques sous ture, ou à la pénétration en couverture des canali-
vide, l’installateur peut être assuré que le vide est sations du primaire solaire et des conduits élec-
maintenu si le tube extérieur est froid, et ce, même triques. On ne peut que recommander de mettre
exposé en plein soleil. Un tube chaud est, à l’inverse, en œuvre des solutions sous Avis Technique et fi-
le signe d’un défaut de vide. gurant sur la Liste Verte de la C2P de l’AQC (4), ob-
jets d’essais et intégrant les recommandations des
Les défauts fabricants pour la réalisation de la jonction entre
d’étanchéité en toiture le système d’encastrement et le reste de la toiture.
Toutes les solutions de panneaux solaires ther- Il faut notamment respecter l’adéquation, contenue
miques s’installent en surimposition de couver- dans les notices diffusées par les fabricants et
ture parallèlement à la pente du toit, sur châssis éprouvée par les ATec, entre la fixation utilisée et
métalliques en toitures-terrasses, ou encore, à le type de couverture. Les fixations sont en effet dif-
l’instar du photovoltaïque et par souci d’esthétique, férentes selon qu’il s’agit par exemple d’une toiture
en incorporation de couverture dans une toiture en en tuiles romaines ou en ardoises. Une erreur de (4) La Liste Verte de la C2P
pente, voire verticalement en façade pour les cap- système n’est pas nécessairement perceptible tout est accessible sur la page
teurs à tubes sous vide. Installer des panneaux en de suite: tout peut tenir à la mise en service, mais d’accueil du site www.
toiture fait toujours appel à au moins deux savoir- lorsque des contraintes apparaissent, comme du qualiteconstruction.com.
faire: couvreur dans le cas des toits en pente ou étan- vent, de la pluie, de la neige, le défaut peut occa-
cheur pour les toitures-terrasses, et plombier pour sionner un sinistre. 

“Installer des panneaux en toiture fait toujours


appel à au moins deux savoir-faire: couvreur ou
étancheur et plombier. Un même opérateur réunit
rarement les deux compétences”

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PATHOLOGIE MISE EN ŒUVRE

RISQUES LIÉS À LA POSE


ET À LA MAINTENANCE
L’INRS (Institut national de recherche et de liées aux températures de collectives permanentes : crochets de
sécurité) a édité en 2010 une fiche fonctionnement des panneaux et à leurs couvreurs pour la fixation d’échelles et de
pratique de sécurité ED 137 (1) sur la pose composants ; chemins de circulation, résistance
et la maintenance de panneaux solaires • les chutes d’objets. mécanique suffisante de la toiture pour
thermiques (et photovoltaïques) sur tous La fiche établit un tableau des risques et supporter à la fois les panneaux et les
types de bâtiments, depuis les maisons des mesures de protection à mettre en travailleurs intervenant sur les toitures
individuelles jusqu’aux hangars agricoles. œuvre pour trois types de bâtiments lors de la maintenance, mise en place
Les principaux risques identifiés par différents : maison individuelle et tout d’une signalétique abondante et explicite
l’INRS sont : autre bâtiment dont la toiture affiche une sur l’ensemble des éléments de
• les chutes de hauteur ; pente supérieure ou inférieure à 10 %. l’installation, et accès de plain-pied à tous
• les risques physiques liés à la L’INRS recommande au moins une les organes d’intervention (vannes, points
manutention ; maintenance annuelle des installations et de vidange et de remplissage du circuit
• l’électrisation due aux lignes électriques une mise en place de protections primaire solaire thermique). ■
aériennes au-dessus des chantiers ;
• les brûlures thermiques ou chimiques (1) www.inrs.fr/accueil/produits/mediatheque/doc/publications.html?refINRS=ED%20137

Concernant les pénétrations de couverture, il ne faut de consommation électrique pour le primaire so-
pas improviser et le plus simple consiste à utiliser laire, il faut très logiquement tenir compte du poids
les nombreux accessoires proposés par les spécia- du ballon en charge. À titre d’exemple, le système
listes de la toiture – comme les crosses avec leur thermosiphon THSY300 2H de Tisun, avec ses deux
solution d’étanchéité à l’eau pour toiture-terrasse capteurs et son ballon de 282 l, représente un poids
ou à faible pente –, ou des accessoires destinés à à vide de 270 kg et de 530 kg à plein… Ces systèmes
Photo Tisun

d’autres usages, mais bien connus des couvreurs: s’installent soit d’un seul tenant sur la toiture avec
chatières triangulaires ou demi-rondes pour toutes le ballon au-dessus des capteurs, soit de façon dis-
sortes de tuiles, pour toiture en zinc, ardoises, etc. sociée avec le ballon posé en combles sous la toiture.
(attention: il est interdit d’utiliser une chatière exis- 8 À noter: dans les deux cas, les ballons contiennent
tante pour le passage des canalisations – cela ré- des anodes sacrificielles pour éviter la corrosion.
Photo Citrin Solar
duirait la ventilation de la couverture). Il faut veiller Il faut donc prévoir une accessibilité facile des bal-
à ne pas dégrader les éléments en sous-face de la lons pour pouvoir changer ces anodes. Recomman-
couverture lors de la pose des capteurs, comme par der de tenir compte du poids d’un tel équipement
exemple l’écran de sous-toiture qui se pose sous la pour l’installer sur un toit existant ou dans des
couverture. combles non aménagés relève du bon sens. Mais
Hors les défauts d’étanchéité à l’installation, d’autres le CSTB a identifié quelques sinistres dont la cause
problèmes liés à la conception concernent les cap- manifeste était une surcharge insupportable pour
teurs: une orientation défavorable ou des effets de les toitures et charpentes.
masques. Si ces derniers sont produits par des arbres, Par ailleurs, il faut désormais tenir compte en
il est éventuellement possible de les étêter, en revanche 9 construction neuve, lors de l’étude d’un chauffe-eau
il n’y a pas vraiment de solution s’il s’agit d’éléments solaire à thermosiphon, de l’impact des nouvelles
8 Un ballon solaire
de construction (cheminée, mur mitoyen, etc.). règles de calcul sismique pour éviter une chute du
thermodynamique et ses capteurs ballon en cas de séisme. Les ATec concernant ces
représentent près d’une demi-
Vérification de la tenue tonne posée en toiture. Il faut équipements prennent en compte le risque sis-
mécanique des toitures donc s’assurer de la résistance mique ainsi que le risque incendie.
En construction neuve, l’installation de capteurs mécanique de la charpente.
solaires est envisagée dès la conception et le calcul 9 Ce ballon solaire de 3 000 l
Les difficultés d’exploitation
des charpentes tient compte de leur poids. En re- ne compte pas moins de 6 couples et de maintenance
vanche, dans l’existant, il faut vérifier attentivement aller/retour répartis sur sa hauteur. Le solaire thermique ne satisfait au mieux que 50
ce point: un module de 2 m2 pèse environ 35 kg (50 Cela permet de mener des stratégies à 60 % des besoins de production d’eau chaude
à 55 kg pour m2 dans le cas de capteurs plans). Si optimales de stratification sanitaire par an. Il est donc nécessairement accom-
verticale de température dans la
la technologie retenue est celle du chauffe-eau pagné d’une solution de secours – en général un ap-
cuve, mais requiert un vrai savoir-
solaire à thermosiphon, par ailleurs thermiquement faire lors de l’installation, de point électrique intégré au dispositif de stockage,
très efficace grâce à l’absence de circulateur, donc l’exploitation et de la maintenance. une chaudière ou une pompe à chaleur –, parfois

58 Q U A L I T É C O N S T R U C T I O N • N ° 1 3 7 • M A R S / AV R I L 2 0 1 3
“L’Institut
national de
recherche et de
sécurité (INRS)
recommande
au moins une
maintenance
annuelle des
installations et
une mise en
place de
protections
collectives
Photo SolarWorld
permanentes”

Photo DR
deux solutions de secours dans des systèmes purgeur automatique sans vanne d’isolement, vanne
complexes qui associent des capteurs solaires, une d’isolement du purgeur automatique ouverte, pas
chaudière, une pompe à chaleur ou une récupéra- de manomètre sur le primaire solaire, raccordement
tion de chaleur sur les fumées d’un poêle, etc. Ces du primaire solaire directement à une vanne d’eau
solutions impliquent des panoplies hydrauliques froide, pas de vidange en point bas du primaire, sou-
sophistiquées, ainsi que des vannes motorisées, des pape de sécurité non raccordée à un réceptacle, fuite
sondes de température et des régulateurs pour sur le primaire, pression trop forte ou trop faible,
faire en sorte que l’ensemble fonctionne de manière absence de réceptacle du fluide caloporteur (ou ré-
harmonieuse et privilégient le solaire thermique tant ceptacle non vidé à la mise en service), pas de ren-
qu’il est disponible. seignement sur la marque et le type de fluide ca-
Si les fabricants, comme on l’a évoqué précé- loporteur, etc. Deuxièmement, si le système est
demment, tentent de minimiser les erreurs d’ex- équipé d’un automate de pilotage capable d’afficher
ploitation et de manipulation possibles via des la contribution solaire thermique au bilan énergé-
paramétrages préréglés et verrouillés, il peut ar- tique de la production d’ECS, le client final peut lui-
river facilement lors de la mise en service de mal 10 même vérifier le bon fonctionnement de son ins-
monter une vanne ou de ne pas la placer dans la tallation. Mais de tels régulateurs apportent un
10 La partie hydraulique des
bonne position d’ouverture ou de fermeture, de ne surcoût de l’ordre de 1000 à 2000 euros HT, fourni-
pas configurer correctement le régulateur, etc. Il est systèmes solaires collectifs est ture et pose comprises, en maison individuelle
souvent complexe, et nécessite
d’autant plus difficile pour l’utilisateur de se rendre (selon le nombre de générateurs présents).
des équipes d’exploitation et de
compte du défaut qu’il ne manque pas d’eau chaude, maintenance bien formées. Une fois en service, une installation solaire ther-
puisque les moyens de secours se mettent en route mique doit faire au moins l’objet d’une maintenance
et assurent la production d’ECS suffisante. Ce n’est périodique. C’est l’occasion de vérifier les diffé-
qu’à l’analyse de ses factures d’énergie qu’il peut rents paramètres de régulation évoqués plus haut,
être alerté. la position et l’état des organes de sécurité sur les
Deux préconisations complémentaires sont iden- circuits hydrauliques, d’examiner le réseau (isolation
tifiées par le CSTB. Premièrement, une réception thermique, protection contre les UV pour la partie
des installations, même individuelles, est impor- extérieure, corrosion, fuite sur certains raccords,etc.),
tante: vérification de tous les montages, du sens des les capteurs (propreté de la vitre supérieure pour
flux et des réglages, des composants installés et de les capteurs plans, absence de défaut de vide dans
leurs conditions d’installation. Cette réception sert les capteurs tubulaires) et leurs fixations (solidité,
aussi à déceler d’éventuels défauts d’installation ai- absence de corrosion, etc.). Il faut également véri-
sément rectifiables: calorifuge des canalisations du fier le fonctionnement et la température de réglage
primaire solaire absent ou endommagé à l’instal- du mitigeur thermostatique qui doit être monté en
lation, absence de protection anti-UV de l’isolation, sortie du stockage et réglé à moins de 50 °C, pour
absence de purgeur en point haut, présence d’un éviter tout risque de brûlure. ■

MARS / AVRIL 2013 • N° 137 • Q U A L I T É C O N S T R U CT I O N 59

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