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Les amalgames
II.1 Dureté...................................................................................................................................... 12
II.4 Fluage...................................................................................................................................... 13
V.1.3 Condensation...................................................................................................................18
VI Annexes.........................................................................................................................................19
INTRODUCTION
C’est le français TAVEAU qui propose en 1836 l'amalgame d'argent (binaire argent-
mercure). Les performances sont médiocres.
En 1896, BLACK améliore cet amalgame et définit les limites de composition de l'alliage (65
% en poids d’argent, 29% d’étain, moins de 6% de cuivre) en parallèle avec les formes de
préparation des cavités.Jusqu’au début des années 60, cette composition a très peu évolué.
Ce sont des amalgames basés sur la composition définie par BLACK. Ils sont caractérisés
par une faible teneur en cuivre, toujours inférieure à 12% et le plus souvent inférieure à 6%.
● Composition
- La poudre d’alliage est constituée d'argent, d'étain, de cuivre et d’un peu de zinc.
L’argent (40 à 70 %) se combine avec le mercure pour former la matrice et procure la
résistance mécanique. L’étain (22 à 30 %) facilite l'amalgamation, donne une plus grande
plasticité, réduit l'expansion et le temps de prise. Le cuivre peut se combiner avec l'étain
l'empêchant de se lier avec le mercure. Le zinc (toujours inférieur à 2 %) a un rôle de
désoxydant durant la coulée.La poudre est le plus souvent sous forme de limailles, la
technique la plus simple pour obtenir une poudre métallique.
La poudre de type limaille est obtenue en versant le métal fondu dans des creusets,
donnant après solidification des lingots. Ces lingots subissent un traitement thermique
d’homogénéisation. Ils sont ensuite usinés mécaniquement par des fraises rotatives pour
donner des copeaux qui subissent également un traitement thermique pour supprimer les
contraintes. Ces copeaux ou limailles sont tamisés pour contrôler la granulométrie.
- Le mercure représente un peu plus de 50% en poids du mélange avec la poudre. Il doit
être utilisé très pur sinon une couche de contaminants en surface interfère avec la réaction
de prise.
Réaction de prise
● Microstructure
On obtient une structure polyphasée de type composite avec une matrice et des charges.
La matrice est constituée de gros grains équiaxes de phase γ 1 enveloppant les charges que
constituent les particules de phase γ résiduelle de forme et taille hétérogènes. La phase γ 2
apparaît sous forme de petits grains plus allongés.
La répartition des phases est proche de γ 1 = 70%, γ = 20% et γ 2 = 10% pour une proportion
de mercure de 50%. La quantité de mercure est un facteur essentiel, pour une proportion de
62% de mercure, la phase γ disparaît presque complètement.
● Propriétés
Ce ne sont pas les propriétés des métaux purs qui influent sur les propriétés des amalgames
mais bien celles des phases binaires. Les propriétés mécaniques, physico-chimiques et
biologiques sont dépendantes de la composition et du pourcentage des différentes phases et
de leurs propriétés.
Pour les propriétés mécaniques, plus il reste de phase g non consommé dans la structure
finale, plus l'amalgame est résistant (γ = 170 MPa, γ1 = 30 MPa, γ2 = 20 MPa en résistance à
la traction).
Pour les propriétés électrochimiques, les phases γ et γ1 sont stables dans le milieu buccal.
La phase γ2 est la plus faible mécaniquement et la moins stable électrochimiquement et
peut subir une forte corrosion spécialement dons les crevasses de la restauration.
Du fait de la présence importante de phase γ2, les amalgames conventionnels présentent
une faible résistance à la corrosion, un fluage élevé et des propriétés mécaniques
insuffisantes.
Type : New True Dentalloy (SSWhite)
Des tentatives ont été effectuées pour améliorer ces amalgames en modifiant le type de
poudre, la granulométrie et la quantité de cuivre, sans dépasser 12%, mais sans résultats
probants.
Les amalgames traditionnels démontrent des propriétés mécaniques faibles et une forte
tendance à la corrosion. Ils ne sont plus commercialisés.
● Composition
L'argent et l'étain des particules d'alliage Ag3Sn se dissolvent dans le mercure, l'argent des
particules d'Ag-Cu se dissout dans le mercure. Le mercure pénètre dans ces particules.
L’argent réagit préférentiellement avec le mercure pour former la phase γ 1. Au niveau des
particules d’eutectique, le cuivre se libère après l’argent. Ce cuivre va réagir avec l’étain
pour forme la phase η (Cu6Sn5). Une couche de cristaux de la phase η se forme ainsi autour
des particules d'Ag-Cu non consommées. La phase γ 1 se lie simultanément avec la phase η
et entoure les particules d'Ag-Cu couvertes de la phase η et les particules d'Ag3Sn. Comme
pour les amalgames à basse teneur en cuivre, la phase γ 1 représente la matrice.
Réaction de prise
● Microstructure
Le résultat correspond à la microstructure suivante : des particules γ pris dans une matrice
de phase γ 1 au sein de laquelle se trouve des particules d'eutectique entourées d'une
couche de η mêlée avec de la phase γ 1. On retrouve également des petits noyaux de phase
h dispersés dans la matrice.
● Propriétés
Le rôle favorable du cuivre démontré, l'évolution des amalgames à haute teneur en cuivre
s'est faite dans le sens d'une incorporation directe du cuivre. En 1974, ASGAR propose un
alliage sous forme d'une poudre homogène avec une haute teneur en cuivre.
La poudre est formée d'un seul type de particules à composition ternaire Ag-Sn-Cu. Le
cuivre est incorporé directement à l'alliage lors de la fonte du lingot.
Ainsi, contrairement aux amalgames dispersés, chaque particule de poudre de cet alliage a
la même composition chimique, d'où le nom d'alliages à composition unique.
La poudre est de type limaille ou de type sphérique.
Une poudre de type sphérique est fabriquée par atomisation du métal fondu dans des
colonnes de pulvérisation sous gaz protecteur (argon) ou sous jets d’eau à haute pression,
d'où la formation de particules sous forme de gouttelettes (refroidissement rapide) ou de
sphères (refroidissement plus lent).
On peut contrôler avec cette technique la granulométrie de façon précise.
Des traitements thermiques d'homogénéisation sont effectués, ainsi que des lavages par
acide.
● Composition
● Réaction de prise
Après trituration avec le mercure, l'argent et l'étain de Ag-Sn se dissolvent dans le mercure.
La réaction de prise avec le mercure, entraîne la formation de γ l dans un premier temps.
Réaction de prise
● Microstructure
Les alliages ternaires de type sphérique (Tytin, Valiant) ont une structure homogène. La
teneur en cuivre varie de 13 à 28%. La part de phase e est élevée. La répartition spatiale
entre les phases γ et e est favorable et grâce à cette distribution, l'étain libéré de la phase γ
réagit directement avec la phase e pour former la phase η. La phase γ 2 n'apparaît à aucun
moment.
Les alliages ternaires de type limaille (Ana 2000) possèdent aussi une grande part de
phase e mais qui n'est pas distribuée aussi finement. Aussi, la formation temporaire de
phase γ 2 n'est pas entièrement évitée.
Les alliages ternaires de type sphéroïde (Oralloy) sont pratiquement identiques aux
sphériques.
Les amalgames de type HCSC sont les plus performants pour les propriétés mécaniques
et électrochimiques. Ils représentent le matériau de choix pour un résultat clinique
optimal, dans les secteurs postérieurs.
L’utilisation des amalgames s’effectuant dans les secteurs postérieurs, les propriétés
mécaniques sont un critère de choix déterminant.
II.1 DURETÉ
Dureté Vickers
Amalgame conventionnel 50
Amalgame HCSC 55
Résistance à la compression
Amalgame 50 250
conventionnel
II.4 FLUAGE
Le fluage est une déformation plastique progressive et irréversible qu'un corps subit dans le
temps, sous charge constante inférieure à la limite d'élasticité. Un facteur essentiel pour
l'amalgame est la température. Le comportement clinique de l'amalgame se fait à
température buccale (37°C) qui est relativement proche de la température du solidus de
certaines phases (γ 1).
Fluage
Fluage à 7j
Amalgame conventionnel 6%
En fait la phase γ 1 a le point de fusion le plus bas. Le fluage est corrélé au mouvement des
dislocations et aux glissements des grains constituant la matrice. Le rôle du cuivre est
primordial. Il y a formation de η au niveau des joints de grains formant un verrouillage qui
s'oppose au glissement. Au contraire γ 2 possède une grande aptitude à la déformation
plastique et favorise ainsi les glissements de γ 1.
L’amalgame est un matériau bien adapté aux restaurations en méthode directe dans les
secteurs postérieurs de par ses propriétés mécaniques élevées.
Si un amalgame à basse ou à haute teneur en cuivre contenant du zinc est contaminé par
l'humidité durant la condensation, une large expansion peut avoir lieu (un amalgame non
zinc contient moins de 0,01% de zinc). Cette expansion débute au 4ème-5ème jour et peut
durer plusieurs mois. Cette expansion retardée est en partie responsable des fractures
constatées à long terme sur les obturations volumineuses. L’utilisation de la digue est
primordiale pour limiter cet effet.
La conductivité de l'amalgame (0,023 J/s/cm2) est 13 fois plus faible que celle de l'or et 20
fois plus importante que celle d'une résine composite et 37 fois supérieure à celle de la
dentine. Cette conductivité élevée amplifie le facteur dilatation thermique.
Parmi tous les alliages étudiés dans le milieu buccal, les amalgames sont les plus
corrodables.
Les phénomènes d’aération différentielle (différence de potentiel entre zone aérée et non
aérée) amplifient la corrosion.
Les couplages galvaniques peuvent provenir d'associations entre amalgame et or mais
également entre amalgame conventionnel et HCSC ou encore entre amalgames d'âges
différents caractérisés par des potentiels de repos différents.
Le rapport de surface est important. Une surface cathodique (ex : or) importante associée à
une surface anodique (ex : amalgame) faible entraîne une corrosion plus rapide et plus
intense de l'anode.
Les phénomènes de micropiles existent également entre les différentes phases d’un même
amalgame.
La phase γ 2 a le potentiel le plus bas, c'est la phase la plus attaquée par piqûre, γ est peu ou
pas attaqué, γ 1 est la plus noble. Le traitement de surface a une influence importante sur le
comportement à la corrosion, le polissage réduit nettement l'attaque par corrosion.
Le Zn peut être un générateur de corrosion important en présence d'humidité et aboutit à
une expansion retardée.
Les produits de dégradation ont un pouvoir cytotoxique. Ils peuvent migrer en direction
pulpaire et entraîner une réaction immunitaire pulpaire.
V.1 SÉLECTION
V.1.3 Condensation
Il est obligatoire d’utiliser des amalgames non gamma-2 et sous forme de capsules
prédosées. Il est nécessaire de travailler dans des locaux ventilés (aération du cabinet
plusieurs fois par jour).
Le fraisage et le polissage doivent être réalisés sous refroidissement, aspiration chirurgicale
et champ opératoire. La pose et la dépose libérant beaucoup de mercure, il est prudent de
les éviter durant la grossesse et l’allaitement.
VI ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
● AFSSAPS : Le mercure des amalgames dentaires. Rapport 2004.