Recettes Pour Réaliser Un Scénario

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Recettes pour écrire un SCENARIO

de Court Métrage
avertissement :
Ces recettes ne sont certainement pas exhaustives

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Pour commencer 2 conseils importants :

« II faut trois choses pour faire un bon film :


primo, une bonne histoire,
secundo, une bonne histoire,
tertio, une bonne histoire. »
(Jean Gabin à Lino Ventura)

« écrire, c’est ré-écrire.»

Le scénario est la base sur laquelle va reposer tout votre film, d’où la nécessité de
prendre le temps de bien faire.

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Présentation du sujet

 D’abord, une remarque d’ordre générale :

En court-métrage, le temps presse.

Il faut donc mettre tout de suite votre personnage dans l’action,

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aller à l’essentiel et entrer rapidement dans le vif du sujet.

 Quelques règles de base pour bien commencer son histoire :

Les premières questions qu’il faut se poser sont les suivantes :

Pourquoi voulez-vous parler de ce sujet ? Qu’avez-vous à DIRE ?


Essayez de répondre à cette question par une seule phrase.

Quel est en un mot, le thème de ce film ?

Quel genre choisissez-vous ? (comédie, drame...)


Et quel est (là aussi en une phrase) le message que vous souhaitez faire passer ?

 A partir de votre projet de scénario,

Choisissez lesujet / thème et le genre de votre film,


décidez de votre « message ».

Une fois que vous avez répondu à toutes ces questions, vous avez choisi une
direction et vous êtes déjà sur le chemin de la mise en situation de votre héros ou
anti-héros.

L’étape suivante consiste maintenant à imaginer ce que sera la fin de votre film.
Car, en pensant à la fin, vous irez droit au but et vous serez sûr de ne pas vous
perdre en cours de route dans ce que vous voulez raconter.

 A partir de votre projet de scénario,

Imaginez la fin de votre film

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Le synopsis

Maintenant que vous tenez votre histoire, il est temps de la résumer en quelques lignes.

C’est ce qui s’appelle faire un synopsis :


une des étapes 1es plus difficiles dans l’écriture, mais elle est essentielle.

Le synopsis doit donner envie de se plonger immédiatement dans le scénario.

5 à 6 lignes maximum (voire une


Pour un court-métrage, il doit faire

demi page) et être accrocheur.

Pour cela, il faut faire des phrases simples, d’action (audiovisuelles),


avec si possible une seule information par phrase.

Ces phrases doivent être courtes et, très important, toujours au présent.

Certains synopsis dévoilent la fin, d’autres non, notamment


quand le court-métrage comporte une chute.

 A partir de votre projet de scénario,

Ecrivez un synopsis

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La caractérisation des personnages

Avant de partir vraiment dans l’écriture du scénario,


il est important de définir et de cerner au mieux la psychologie de son ou de ses
personnage afin d’ éviter des incohérences psychologiques contradictoires dans le
film.

Autre point important : c’est le personnage qui doit être le moteur de l’intrigue ; il faut
donc lui donner un objectif qui va le mettre dans l’action.

Et ce qui permet le plus de caractériser


un personnage, ce sont justement
ses actions (ou son inaction), ses choix mais aussi ses
gestes, ses tics.

 Un personnage se caractérise par son action


 A partir de votre projet de scénario,

Ecrivez une psychologie sommaire de moins de 10 lignes pour chacun de vos


personnages.

Pourquoi ?
Parce que le présent se nourrit nécessairement du passé.

Voici les toutes premières questions que vous pouvez vous posez pour chacun d’eux :

Quel âge a-t-il ?

Ou vit-il ?

Que fait-il dans la vie ?

Quels sont ses rapports avec sa famille ?

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Vous pouvez ensuite résumer en quelques lignes son passé antérieur, c’est à dire
une sorte de condensé de sa vie jusqu’à aujourd’hui.
Travaillez sa richesse, ses failles, ses doutes, son tempérament...
Sachez toutefois que pour un court, vous ne pourrez utiliser et donc développer qu’un
seul trait de caractère majeur.

Puis, vous écrirez son passé immédiat.


Le passé immédiat correspond à ce que vous imaginez que votre personnage vient juste
de faire avant que vous ne le plongiez dans l’histoire que vous voulez raconter.
Le passé antérieur et le passé immédiat de votre personnage vont donc vous permettre
de rester ancré dans la logique et la psychologie de celui-ci.

Vous pouvez aussi vous poser la question :


« Et si j’étais dans la situation, qu’est ce que je ferais ou dirais ? »

Par ailleurs, pensez à vous jouer (avec modération toutefois) du paradoxe. Cela
consiste à dire ou penser quelque chose et à faire exactement le contraire.
C’est d’ailleurs souvent le paradoxe qui permet le
déclenchement du conflit.
Enfin, recherchez le contraire des évidences, le côté « qui aurait cru

que... ». Cela fonctionne en général plutôt bien car vous surprenez votre spectateur
en ne lui donnant pas ce à quoi il s’attend.

Eviter de traiter votre thème uniquement à travers les dialogues.


Vous risquez de rendre votre personnage principal « bavard » et statique.
Faites lui faire des choses ; il doit vivre et donc être dans l’action
pour nous les faire vivre par procuration, et nous permettre ainsi de nous identifier et
de nous émouvoir.

Enfin, notre personnage principal a besoin d’un antagoniste. L’antagoniste est le


personnage secondaire qui va s’opposer ; ils doivent donc être différents ou en tout

cas ne pas avoir le même point de vue sur la situation dans laquelle ils
se trouvent ensemble.

Pour finir, notre « héros » doit grandir, évoluer, …ou s’enfoncer.


L’essentiel est qu’il y ait une évolution.

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 « Caractérisez » vos personnages

 Jouez avec modération du paradoxe

 Mettez en place un antagoniste

 Faites évoluer vos personnages

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Le scénario et sa forme,
la structure de l’histoire

court comme son nom l’indique : il vous faut donc entrer


Le court-métrage est

rapidement au cœur même de l’action.

Notre héros va donc se mettre dans l’action (ou l’inaction) et rencontrer un problème
que l’on appelle en dramaturgie un conflit, qu’il va résoudre ou non.

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La structure de base de la dramaturgie veut que l’on découpe son histoire

en trois actes.

Dans l’ acte 1, vous exposerez l’intrigue (20 % du temps du film).


Dans l’ acte 2, vous développerez l’intrigue avec un ou deux conflits maximum
à résoudre pour un court-métrage (70 % du film).
Dans l’ acte 3, vous résoudrez le problème (10 % du film).
La résolution peut être positive ou négative.

assister à une évolution constante de


Le spectateur doit pour sa part

la tension dramatique

 Le conflit, élément majeur d’une histoire

 Structurer son film en 3 actes :

1.exposition
2.développement

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3. résolution.

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La première partie dite d’exposition se développe elle aussi en trois


sous-parties :

1 - on met notre personnage dans une situation que nous, spectateurs,


constatons dès les premières minutes
2 - puis, nous assistons à un incident déclencheur qui oblige le héros à prendre
une décision, à improviser dans l’instant, à s’adapter, avec tout ce que cela implique de
tension. L’incident déclencheur sert à lancer l’intrigue
3 - Notre personnage principal se retrouve face à un problème à gérer : que doit-il
faire ? Cela met en place un grand nœud dramatique et donne un
objectif à notre « héros ». L’incident déclencheur est souvent très proche du grand
nœud et parfois ils se confondent.

Notre personnage est en face d’un obstacle qui peut créer chez lui deux types de
conflits :
 soit un conflit intérieur (par exemple : une première émotion dominante : la
peur panique)
 soit un conflit extérieur (par exemple : se sortir au mieux de la situation
délicate dans laquelle on est et qu’on n’a pas voulu).

Les obstacles doivent être en liaison direct avec l’objectif du héros


et l’intrigue de départ doit être claire, forte et précise.

Nous devons pouvoir entrer immédiatement dans la situation (par identification)

sans avoir le moindre doute quant à l’objectif du héros.


Mais nous pouvons tout aussi bien nous identifier à une situation qui ne nous arrivera
jamais. C’est aussi à ça que sert le cinéma : nous faire rêver et nous faire vivre des
émotions par procuration.

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L’identification n’est toutefois possible que si
l’exposition / incident (conflit) / grand nœud (objectif)
sont habilement reliés et l’intrigue bien construite.

 Structurer son exposition en 3 sous-parties :

1. exposition
2. incident déclencheur (obstacle / conflit)
3. grand nœud dramatique (objectif)

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Le deuxième grand nœud dramatique

On recommande dans un court-métrage au moins deux conflits à résoudre.

Le deuxième grand nœud dramatique arrive souvent à la fin de la


deuxième partie, suite à un nouveau rebondissement,
au moment où on pensait notre « héros » tiré d’affaire.
Cette fois-ci, une nouvelle question se pose :
- il a réussi (ou non d’ailleurs) la première fois
- va-t-il y arriver cette fois-ci ?

Ce deuxième grand nœud est un accélérateur vers la fin du film :


il relance l’intrigue et la tension qui va avec ;
climax qui nous plonge
c’est le moment le plus intense, le duel final qu’on appelle aussi

ainsi littéralement et à grande vitesse dans le troisième acte qui est la chute ou la

résolution de l’intrigue.
Evitez les résolutions improbables.
Il faut que le spectateur reste en phase affective avec le héros, qu’il accroche et qu’il y
croit, jusqu’au bout ; que la fin claire et crédible pour le spectateur.

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Les dialogues
Les dialogues servent à faire passer une ou des infos et à faire avancer l’action.
Essayez néanmoins toujours de dire avec un geste, une action ou une réaction, en faisant
vivre au maximum les personnages.

Utilisez :

- les silences qui parfois en disent bien plus long que certains dialogues,

-la répétition dans les dialogues d’un mot ou de son synonyme installe une dynamique,

- les questions-questions ou l’idée de répondre à une question par une autre question.

Vous pouvez même mixer la répétition avec la réponse à une question par une question.
Ce procédé met en place un rapport de force, de la tension et une forme de conflit et
ce, à l’intérieur même des dialogues.

Evitez :

- la redondance qui consiste à dire quelque chose puis à le montrer ; le côté : « vous
voyez ce que je fais, eh bien, c’est ce que je dis... »,

- les longs monologues : le spectateur risque de vite décrocher,

- l’information donnée mais non exploitée car on risque de faire perdre le fil de
l’histoire au spectateur qui risquerait de se dire: « Mais pourquoi, il avait dit ça si
finalement cela n’avait aucune incidence plus tard dans l’histoire ? »

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Rédaction et mise en page


Le scénario

est aussi un outil de travail et une source d’information pour vos collaborateurs.
Il se doit donc d’être pragmatique.
En dehors de l’histoire, nous devons pouvoir y trouver des informations claires et
précises sur :
- les personnages pour le directeur de casting,
- le décor pour l’équipe de déco,
- la lumière pour le chef-opérateur / cadreur,
- le son pour l’ingénieur du son et le monteur son.

Voici quelques conseils pour la rédaction :


- Faites des phrases courtes : sujet – verbe - complément,
- Utilisez le présent narratif et la troisième personne.

Car, un scénario est une description objective de ce que l’on voit et de ce que l’on
entend : il est audio-visuel. Décrivez donc le plus simplement du monde ce que vous
voyez en utilisant les mots justes. Privilégiez toujours l’action à la description.

N’expliquez pas, ne racontez pas car un scénario n’est pas un roman et toute «
littérature » est à proscrire.

Par ailleurs, soyez positif dans vos descriptions, dites plutôt : « Louise est debout,
immobile » que : « Louise ne bouge pas » car dans la seconde phrase, aucune indication
ne nous est donné quant à savoir dans quelle position est concrètement le personnage de
Louise et c’est bien ce que les personnages font dans un scénario qui nous intéressent.

Enfin, réfléchissez d’ores et déjà dans votre rédaction, à votre découpage technique
(visualisation du récit et choix de la valeur de chaque plan de votre film). Posez-vous
donc dès maintenant la question de savoir comment chaque plan doit être filmé. Mais
évitez les termes techniques, car ils font sortir le lecteur de l’histoire et appartiennent
de toute façon au découpage.

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Les décors
Faites-en une description précise et concise. Les informations, quelles qu’elles soient,
doivent être utiles et servir la narration.

Les personnages
Dès la première apparition de vos personnages, donner leur un nom même si ceux-ci n’ont
pas été cités dans les dialogues. C’est plus simple pour tout le monde.
Puis, présentez-les brièvement (âge, physique).

Evitez : le piège du personnage qui ressent (il doit éprouver physiquement), une émotion
qui se voit dans l’instant à l’écran, les verbes d’intention et de pensée tel que : décider,
aller, penser...Faites faire les choses à vos personnages ; ils sont en vie, donc animez-les.

Les dialogues

Evitez les dialogues informatifs et explicatifs ;


pensez au sous-texte (ou non dit). Le sous-texte est un monologue intérieur. Il
regroupe des pensées, des émotions, des images non verbalisées qui traversent l’esprit
du personnage, l’anime et donne « du corps » aux dialogues.

Imaginez par exemple, un personnage à l’écran qui vous dit face caméra «je t’aime »
(dialogue) avec un regard de haine ou de dégoût (sous texte). L’effet est garanti
d’autant plus que le sous texte est en opposition avec le texte !

Le son et la musique

Décrivez les sons et nommez les musiques ; ne dites pas «on entend »

La mise en page

Mettez d’abord le numéro de la séquence, ensuite le temps (ou effet de lumière) enfin
le lieu où vont se dérouler les événements ; le tout en majuscules.

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Cela donne par exemple :

1. INT / JOUR - SALLE DE BAINS. Une séquence regroupe une unité de lieu et
d’action donc, ne sur-découpez pas votre scénario.

Si tout se passe au même endroit, vous pouvez par exemple utiliser le « Plus tard ».
Changez de séquence uniquement si l’action est vraiment nouvelle et différente de
la précédente ou s’il y a un changement de lumière ou de son majeur.
Vous pouvez ensuite décrire l’action avec des phrases courtes et au présent ,comme je
le disais précédemment, le tout en minuscules. Enfin posez les dialogues sans guillemets
et avec, si vous le souhaitez la possibilité d’y ajouter une intention de jeu (didascalies).
N’en abusez pas trop, il s’agit aussi pour l’acteur d’avoir un minimum de liberté pour «
interpréter ». Ces didascalies pourront elle, être présentées en italique.

Allez à la ligne à chaque changement d’action et donc, changement de plan.


Aérez votre présentation d’autant qu’on estime que dans une présentation correctement
aérée, une page équivaut à peu près à une minute. Cela vous permettra de faire d’ores
et déjà, un premier estimatif de la durée de votre film. Pensez à numéroter vos pages.

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