Meziani Hakima
Meziani Hakima
Meziani Hakima
MÉMOIRE DE MAGISTER
SPÉCIALITÉ GÉNIE MÉCANIQUE
OPTION SCIENCES DES MATÉRIAUX
THÈME
PRÉSENTÉ PAR
MEZIANI HAKIMA
Année 2012-2013
Remerciements
Je tiens à exprimer toute ma gratitude et mes plus vifs remerciements ainsi que
ma sincère reconnaissance à Monsieur le Professeur AZEM Saïd de m’avoir proposé
ce sujet et consenti tant d’efforts et de temps pour diriger ce travail.
MEZIANI Hakima
Dédicaces
Je dédie ce travail à :
Ma famille
Conclusion générale………...…………………………………………...…………92
Références bibliographiques……………………………………….……..……...94
Annexes …………………….…………………………….…………..……………100
Liste des symboles
MDP : métallurgie des poudres
CMM : Composite à Matrice Métallique
CMMp : Composites à matrice métallique à renfort particulaire
γ sl / γsg : Tensions interfaciales solide-liquide / solide-gaz (N/m)
γ sg : Tension superficielle solide-gaz (N/m)
θ : Angle de mouillage (°)
MIM : Moulage par injection de poudres métalliques
HIP : Pressage isostatique à chaud (Hot Isostatic Pressing)
W : Volume d'usure (m/s)
K : Coefficient d'usure
L : Charge appliquée (N)
S : Distance de glissement (m)
H : Dureté
MEB : Microscopie Electronique à Balayage
RX : Rayons X
Liste des figures et tableaux
Figure V.3 : Micrographie MEB du WC non broyé infiltré par le cuivre ..................58
Figure V.12 : Diffractogrammes du WC broyé et non broyé infiltrés par le cuivre ..68
Tableau II .1 : Caractéristiques des renforts discontinus utilisés dans les CMM ...…14
Tableau II.2 : Caractéristiques des renforts continus utilisés dans les CMM ……….15
Tableau II. 3 : Les alliages de magnésium utilisés comme matrice pour CMM …...16
Tableau III.1 : Principales applications des matériaux composites à base de cuivre .32
Tableau IV.1 : Composition de la poudre de cuivre ……………………………...…43
Tableau V.1 : Composition chimique des zones analysées de l’infiltré non broyé…63
Tableau V.2 : Compositions des zones analysées de l’infiltré WC-Cu broyé …...….65
Introduction générale
Notre mémoire est organisé en deux parties qui sont divisées en 6 chapitres.
La première partie porte sur la synthèse bibliographique comportant des généralités sur
la métallurgie des poudres, les méthodes d’élaboration des composites à particules et
les carbures cémentés WC-Cu. Les techniques expérimentales ainsi que les résultats et
discussion font l’objet de la deuxième partie.
Le premier chapitre a pour objectif de positionner la métallurgie des poudres
dans un contexte général. Ce contexte expose le procédé d’obtention des poudres, de
mise en forme et de densification. Le deuxième chapitre est consacré aux composites
à matrice métallique à renfort particulaire, leur propriétés et applications ainsi que les
méthodes d’élaboration. Dans le troisième chapitre, sont présentés les cermets
Carbure de tungstène-Cuivre, leurs propriétés ainsi que les résultats de travaux sur
leur élaboration par les procédés d’infiltration et de frittage en phase liquide.
Les techniques d’élaboration et de caractérisation utilisées au cours de ce travail
sont décrites au chapitre IV. Le cinquième chapitre a porté sur la densification des
poudres WC broyé et non broyé par la technique d’infiltration à 1120°C et la
caractérisation des composites obtenu par diffraction des rayons X et microscopie
électronique à balayage. Dans le sixième chapitre, nous avons étudié le frittage des
mélanges WC-20%Cu et l’effet de la granulométrie ainsi que l’ajout du nickel sur le
frittage en phase liquide. Notre travail est terminé par une conclusion générale et des
perspectives.
3
Première partie: Synthèse
bibliographique
Chapitre I : Généralités sur la
métallurgie des poudres
Chapitre I Généralités sur la Métallurgie des poudres
I.1. Introduction
3
Chapitre I Généralités sur la Métallurgie des poudres
4
Chapitre I Généralités sur la Métallurgie des poudres
5
Chapitre I Généralités sur la Métallurgie des poudres
I.5. Frittage
Le but du frittage est la consolidation des pièces à vert suite à une élévation de la
température, ce qui a pour effet de densifier le matériau et de rehausser ses propriétés
mécaniques. L’opération consiste à chauffer le comprimé à une température telle que
les grains de poudre se soudent entre eux par des déplacements d’atomes à l’état
solide, ou par une sorte de brasure lorsqu’il existe une certaine quantité de liquide dans
le comprimé au cours de l’opération.
Les pièces frittées sous air sont exposées à l’oxygène et à la vapeur d’eau ce qui
altère considérablement les propriétés physico-chimiques des produits frittés par
l’inclusion des oxydes qui sont souvent fragiles et altèrent les propriétés mécaniques.
6
Chapitre I Généralités sur la Métallurgie des poudres
Par contre une atmosphère neutre (ex : azote ou argon) protège la composition d’une
corrosion à haute température durant le frittage mais les oxydes existant avant le
frittage restent dans le fritté.
7
Chapitre I Généralités sur la Métallurgie des poudres
Figure I.3: Représentation schématique des trois grandes étapes du frittage en phase
liquide
9
Chapitre II : Elaboration des
composites à particules
Chapitre II Elaboration des Composites à particules
II.1. Introduction
Des nombreuses technologies modernes font appel à des matériaux dotés de
propriétés que ne peuvent offrir les matériaux traditionnels (métaux, céramiques et
polymères), les matériaux résistants sont souvent relativement denses et une
augmentation de la résistance et la rigidité fait généralement diminuer la résilience.
Pour avoir une combinaison entre ces propriétés une gamme de propriétés des
matériaux disponibles s’étend au rythme du développement de la famille des
matériaux composites dont les propriétés sont plus intéressantes que celles des
matériaux qui les constituent.
10
Chapitre II Elaboration des Composites à particules
11
Chapitre II Elaboration des Composites à particules
des aciers durs. Les particules de carbure donnent du tranchant à ces outils, mais elles
sont très fragiles et ne peuvent donc supporter seules les contraintes dues au frottement
avec la pièce à usiner. En les incorporant à une matrice métallique ductile, qui les isole
et empêche la propagation des fissures d’une particule à l’autre, on obtient un
composite plus tenace.
La matrice et la phase particulaire doivent être suffisamment réfractaires pour
résister aux températures élevées résultant du frottement entre l’outil et la pièce à
usiner, qui est généralement très dure.
Le choix de l’association matrice-particules dépend des propriétés souhaitées.
Par exemple, des inclusions de plomb dans des alliages de cuivre augmenteront leur
facilité d’usinage. Des particules de métaux fragiles tels le tungstène, le chrome et le
molybdène, incorporées dans des métaux ductiles augmenteront leurs propriétés à
températures élevées, tout en conservant le caractère ductile à température ambiante.
Les renforts qui sont généralement des céramiques tels que les carbures (SiC,
TaC, TiC, WC, B4C), les nitrures métalliques (TaN, ZrN, Si3N4, TiN), les oxydes
métalliques (ZrO2, Al2O3, ThO2) et les borures métalliques (TaB2, ZrB2, TiB2, BM),
présentent des modules de Young, des contraintes de ruptures et des duretés assez
élevés, en plus d’une bonne résistance à l’oxydation et à la corrosion à hautes
températures. Ils offrent des propriétés très attrayantes avec la matrice métallique :
module d’Young très élevé, très bon comportement en fatigue thermique, très bonne
résistance à l’usure et un très bon rapport résistance mécanique/densité [13].
Les principales propriétés mécaniques et physico-chimiques des céramiques
techniques et leur classification par domaine d’application sont données par C.
Palmonari et G. Timellini [14]. Les diagrammes d’Ashby [15] illustrent les
performances mécaniques des céramiques comparées à celles des autres classes de
matériaux.
12
Chapitre II Elaboration des Composites à particules
Renfort discontinu
Les renforts dont toutes les dimensions sont très inférieures aux dimensions du
composite. Trois types de renfort discontinu utilisés dans les composites à matrice
métallique, renfort de particules, de trichites, de fibres courtes (Fig II.1). Les
caractéristiques de ces renforts sont rassemblées dans le tableau II.1.
• Renfort à particules
Les particules sont toutes les morphologies de renfort quasi isotropes (facteur I/d
(longueur/diamètre) compris entre 0,2 et 1). Ces morphologies peuvent être de type
sphérique ou aciculaire de taille moyenne des particules variant entre 5 et 50 µm. Pour
les renforts de particules, les fractions volumiques varient généralement entre 10 et 50
%. Les particules peuvent être directement associées au métal sous forme dispersée par
mélange, ou préparées en préformes et imprégnées ultérieurement par le métal.
• Renfort de trichites
Les trichites sont des fibres discontinues monocristallines, elles ont des propriétés
mécaniques très élevées. Pour les CMM, généralement les trichites utilisées sont
(carbure de silicium, nitrure de silicium et le titanate de potassium) de diamètre
moyen varie entre 0,1 et 0,5 µm, leur longueur entre 20 et 100 µm. Les fractions
volumiques de trichites dans les CMM sont comprises entre 15 et 25 %.
• Renforts de fibres courtes
Les fibres courtes sont des fibres polycristallines ou amorphes d’alumine ou de
mélanges d’alumine et de silice. Les caractéristiques de ces fibres sont inférieures à
celles des trichites, leurs fractions volumiques comprises entre 5 à 25 %. Le diamètre
moyen des fibres courtes varie entre 3 et 5 µm, leur longueur entre 100 et 600 µm.
13
Chapitre II Elaboration des Composites à particules
Renforts continus
On distingue deux types de renforts continus : les Mèches multifilamentaires, les
Monofilaments (Fig II.2), leurs caractéristiques sont données dans le tableau II.2.
• Mèches multifilamentaires
Ces renforts sont présentés sous forme de mèches de 300 à 10 000 filaments unitaires,
de diamètres varient entre 5 et 20 µm. Les plus utilisées sont en SiC, alumine,
carbone et en acier.
• Monofilaments
Ils s’agit de produits à rigidité élevée, Les renforts présentent des diamètres de 100 à
300 µm. Les fibres de bore et de SiC sont élaborées par dépôt chimique en phase
vapeur sur un monofilament de tungstène ou de carbone. Elles sont les plus utilisées.
a) Multifilamentaire b) monofilamentaire
Figure II.2 : Morphologie des renforts continus
14
Chapitre II Elaboration des Composites à particules
Tableau II.2 : Caractéristiques des renforts continus utilisés dans les CMM [16].
15
Chapitre II Elaboration des Composites à particules
• Matrice de magnésium
La combinaison de propriétés mécaniques, module de Young et la densité ainsi
que leur basse température de fusion les rend très utiles pour des applications comme
matrice de matériaux composites. Ils sont à renforts de particules SiC ou d’alumine ou
de graphite. Le renfort de particules de SiC permet d’augmenter les modules
d’élasticité et les propriétés statiques (Rm , Rp0,2) et le renfort de particules d’alumine
permet d’accroitre la résistance à l’usure [16]. Les alliages de magnésium les plus
utilisés comme matrice pour CMM sont donnés par le tableau II. 3.
Tableau II. 3 : Les alliages de magnésium utilisés comme matrice pour CMM
[13].
designation composition chimique
WE54 Mg, 3.0% terres rares, 5.1%, 0.5%Zr
AE42 AE42 Mg, 4.2%Al, 2.5% terres rares, 0.3% Mn
AZ31 Mg, 3%Al, 1%Zn
AZ61 Mg, 6%Al, 1%Zn
AZ91 Mg, 9%Al, 0.6%Zn
QE22 Mg, 2.5%Ag, 2.0%Nd, 0.6%Zr
ZC63 Mg, 6%Zn, 3%Cu
ZE41A Mg, 4.2%Zn, 1.2% terres rares, 0.7%Zr
• Matrice de titane
Les alliages de titane présentent des caractéristiques mécaniques spécifiques
élevées à l’ambiante et à chaud, mais leur module d’élasticité est de l’ordre de 120
GPa, Ils sont néanmoins fragiles. L’intérêt des composites à matrice titane est donc
d’augmenter la rigidité sans dégrader les caractéristiques mécaniques de la matrice
[16]. Les composites à matrice d’alliage de titane sont renforcés principalement par
les borures et les carbures de titane (TiB, TiC) .
Les propriétés mécaniques à haute température des composites à matrice
d’alliage de titane sont plus élevées par rapport à celles des aciers qui résiste à la
chaleur. La figure II. 3 montre la limite d’élasticité des CMTi renforcé par 10% TiB
16
Chapitre II Elaboration des Composites à particules
en volume à une température de 810°C. Ces composites sont prévus pour fabrication
des soupapes d’admission et d’échappement et des billes de moteurs à combustion
interne et les engrenages [13]
Figure II. 3 : La limite d’élasticité des CMTi renforcé par 10% TiB en volume
à une température de 810°C [13].
• Matrice réfractaire
Sont des matériaux à haute température de fusion comme le cuivre, les aciers,
les superalliages à base de fer, de nickel et de cobalt. Pour toutes ces matrices la fibre
continue utilisée est un monofilament de tungstène ou d’alliages de tungstène (W-
ThO2, W-Re, W-Hf, W-Re-Hf) [16]. Les composites à matrice de cuivre présentent
ainsi de très bonne propriétés mécaniques et une conductivité électrique relativement
importante. Les CMCu sont souvent élaborés par métallurgie des poudres [18].
Les composites Cu-W ont une grande importance pour l'usage commercial,
Caractérisés par leur conductivité thermique élevée, faible dilatation thermique,
résistance à l'usure élevée et une excellente conductivité électrique. Leurs applications
sont envisagées pour les moteurs de propulsion spatiale [19] [16] [20]. Les matrices
d’alliages intermétalliques sont aujourd’hui très étudiées. Citons le cas du composé
FeAl utilisé comme matrice pour un CMM à particules de TiC ou de WC [21, 22].
17
Chapitre II Elaboration des Composites à particules
II.5.1.1. La fonderie
La facilité de mise en œuvre des procédés de fonderie les rend intéressants en
termes de productivité. Ils permettent l’obtention de CMMp sous forme de pièces
moulées présentant leur forme quasi-définitive. Le principe consiste à l’incorporation
des particules dans l’alliage liquide. Ensuite, la coulée en lingots qui seront refondus
pour la mise en forme ultérieure. Toutefois, les procédés de fonderie rencontrent
certaines difficultés lors de l’introduction du renfort dans la matrice en fusion. En
effet, la différence de densité entre le renfort et la matrice et la mauvaise mouillabilité
peut poser des problèmes d’agglomération ou de sédimentation, ces deux phénomènes
augmentent la difficulté à obtenir une répartition homogène du renfort au sein de la
matrice [12, 17]. Le brassage lors du mélange qui s’effectue sous atmosphère
protectrice (vide ou gaz neutre) permet une meilleure répartition des particules de
renfort dans le métal fondu, Il existe plusieurs technologies de brassage :
Le brassage mécanique (développé par Alcan) ;
Le brassage électromagnétique (utilisation d’un four à induction) ;
Le brassage électromagnétique assisté par ultrasons. [17]
18
Chapitre II Elaboration des Composites à particules
température. Pour une densification incomplète, un temps prolongé est bénéfique mais
l’augmentation de la température fait diminuer le temps d’infiltration.
20
Chapitre II Elaboration des Composites à particules
(b) Mouillabilité
La mouillabilité est l’aptitude d’un liquide à s’étaler sur la surface d’un corps
solide et d’occuper le maximum de place en se réduisant à un film mince. La mesure
de la mouillabilité se fait par pose d’une goutte de liquide sur un solide horizontal
(figure II.7) . Aux interfaces entre ce liquide et le solide, d’une part et le gaz d’autre
part, sont associées deux tensions interfaciales notées γ sl et γlg , respectivement. Au
point de contact entre le solide, le liquide et le gaz, l’équilibre entre ces forces de
tension interfaciale et la tension superficielle du solide (γ sg) est donné par l’équation
suivante :
γsg = γsl+γlgcosθ (01)
Où θ est l’angle de mouillage
Figure II.7 : Mouillabilité d’une surface plane (a)bonne mouillabilité, (b) mauvaise
mouillabilité
21
Chapitre II Elaboration des Composites à particules
point important est que certains matériaux mis en forme ont des caractéristiques de
tenue à haute température particulièrement élevés comme le cas des cermets.
Le principe général de la mise en forme des poudres consiste en l’élaboration
d’un matériau compact, de bonne tenue mécanique et de forme définie, à partir d’un
matériau granulaire. L’énergie nécessaire à la densification est délivrée sous forme
thermique et/ou mécanique.
22
Chapitre II Elaboration des Composites à particules
Figure II.8 : Procédé général d’élaboration des CMMp par métallurgie des
poudres
II.5.2.2. Incorporation des particules par alliage mécanique : (mechanical
alloying)
Le principe de ce procédé consiste à mélanger des poudres métalliques et
céramiques dans un broyeur rotatif avec des boulets d’alumine pour limiter les
interactions chimiques et l’oxydation. Dans le mouvement de rotation les boulets
obligent les particules à s’incorporer mécaniquement dans les poudres. Par
déformation plastique des poudres métalliques ductiles, les particules dures
s’introduisent dans la matrice métallique [12]. L’étape suivante est la mise en forme
par compactage puis l’opération de frittage.
L’avantage spécifique de ce procédé est de produire des alliages d'éléments
non miscibles qui sont difficiles à traiter par la méthode classique et permet d’obtenir
une répartition homogène des éléments [30]
23
Chapitre II Elaboration des Composites à particules
Il existe d’autres procédés de mise en forme de poudres déjà utilisés dans l’industrie.
24
Chapitre II Elaboration des Composites à particules
25
Chapitre II Elaboration des Composites à particules
Figure II.10 : Etat des poudres métalliques lors des différentes étapes du broyage
à haute énergie [38]
L’attriteur : constitué d’un bol cylindrique à l’intérieur duquel les billes sont agitées
par des bras liés un arbre central vertical tournant. Les billes sont parfaitement
calibrées de diamètre variant de 0,3 à 3mm, (figure II.11. b). Le broyage par attrition
en milieu liquide de poudres céramiques a été aussi développé [33].
26
Chapitre II Elaboration des Composites à particules
27
Chapitre III : Les cermets
Carbure de tungstène-Cuivre
Chapitre III Les cermets WC-Cu
III.1. Introduction
Les cermets font partie d'un groupe de matériaux à hautes performances
spécifiques dues aux propriétés intermédiaires entre celles des céramiques et des
métaux. Ils ont une excellente résistance à l'usure, à la déformation à haute
température, présentent aussi une dureté et une ténacité qui leur permettent une large
plage d’utilisation notamment pour l’usinage des métaux, le forage et l’usure,
Les composites carbures de tungstène-cuivre sont des cermets qui combinent la
haute conductivité électrique et la ductilité du cuivre et les excellentes propriétés
mécaniques et physiques des carbures de tungstène. Ces matériaux sont largement
utilisés dans les industries électroniques de contacts électriques, des électrodes de
soudage, en outre associé au Co dans les revêtements en couches minces comme une
couche abrasive ou de protection [40].
L’élaboration des composites WC-Cu a été recherchée intensivement au cours
des dernières années. La métallurgie des poudres reste la technique d’élaboration
préférée pour de tels matériaux vu les avantages techniques et économiques de ce
procédé.
III.2. Le tungstène
Le tungstène est un élément naturel qui, dans la plupart des milieux, est un
solide. Dans la nature, il se produit dans la roche et le sol comme minerai. Les sels
minéraux exploitables sont la scheelite CaWO4 (tungstate de calcium) et la wolframite
(Fe, Mn)WO4 tungstate de fer et de manganèse. Le tungstène peut être employé
comme un métal pur ou mélangé à d'autres métaux pour faire des alliages [41].
28
Chapitre III Les cermets WC-Cu
29
Chapitre III Les cermets WC-Cu
• Le monocarbure de tungstène WC
La structure cristalline du WC est hexagonale simple avec empilement de plans de
W et de C alternativement selon la direction [001] dans la position de la structure
compacte (figure III.2.a). Celle-ci donne aux monocristaux de WC leur forme
caractéristique facettée (figure III.2.b). Les grains de carbure de tungstène apparaissent
ainsi de forme triangulaire ou rectangulaire ou polyédrique lors d’observations en
microscopie à balayage [11].
Figure III.2 : (a) Structure cristalline hexagonale du carbure de tungstène et (b) forme
des monocristaux.
30
Chapitre III Les cermets WC-Cu
III.4. Cuivre
Le cuivre est le deuxième métal non-ferreux employé industriellement derrière
l'aluminium, à point de fusion relativement élevé (1083°C) de densité 8,9, sa
résistance à la corrosion est bonne grâce à une couche de corrosion constituée
principalement d’oxydes et de sulfates de cuivre. L'eau pure est sans action à toute
température. L'oxydation à l'air commence vers 500° C en plus de ses bonnes
propriétés de soudage et sa bonne flexibilité. La moitié des applications du cuivre sont
liées à son excellente conductibilité thermique et surtout électrique. La structure est de
type CFC (Figure III.3) ce qui le rend très ductile et très malléable [44].
Les alliages de cuivre possèdent des propriétés mécaniques intéressantes car ils
résistent bien à l’usure et à la corrosion. Il existe trois groupes d’alliages :
31
Chapitre III Les cermets WC-Cu
départ pour la fabrication de ce composite [46]. Cette étude montre que la formation
d’une couche CuO entre les grains d’une poudre W et Cu, permet d’améliorer le
mouillage de la phase W par Cu. L’adhérence de l'interface W-Cu améliore les
propriétés mécaniques et la conductivité thermique.
Des chercheurs ont montré que la poudre nanocristalline W-Cu n'atteint pas
la densité maximale par le procédé de frittage en phase liquide en raison de la faible
solubilité de W dans le liquide Cu. Par ailleurs des auteurs ont montré que la densité
de mélange des poudres nanocristallines W-Cu augmente avec la température de
recuit et atteint sa valeur théorique à 900C°. Les pores ont presque disparu et la
surface spécifique a diminué en raison de la fermeture des pores [47].
33
Chapitre III Les cermets WC-Cu
34
Chapitre III Les cermets WC-Cu
35
Chapitre III Les cermets WC-Cu
36
Chapitre III Les cermets WC-Cu
répartition de porosités ont des conséquences évidentes sur les propriétés mécaniques
du matériau [2].
III.7.1. Usure
L'effet de la dureté sur la résistance à l'usure dans des conditions d'usure
abrasive est souvent discuté en utilisant la loi Archard, qui décrit la relation inverse
entre la perte de volume d'usure (W) et la dureté (H) comme indiqué par l'équation(1).
(1)
K : le coefficient d'usure ;
L : la charge appliquée ;
S : la distance de glissement.
37
Chapitre III Les cermets WC-Cu
38
Chapitre III Les cermets WC-Cu
L’indium permet d'améliorer les performances d'usure globale de 38% sous une
charge normale avec 10N d’un composite WC/alliage Cu, due essentiellement à l'effet
de renforcement de solution solide de l'indium dans la matrice en alliage de cuivre
[25].
III. 8 . Nanocomposites
Pour différentes applications, il est souhaitable de fabriquer des matériaux
nanogranulaires (dont la taille est comprise entre 1 et 100 nm), formés de grains
nanométriques dans une matrice métallique ou céramique. Les propriétés recherchées
seront très fortement dépendantes des paramètres (nano) structuraux.
39
Chapitre III Les cermets WC-Cu
III.9.Broyage de WC
Le spectre de diffraction des RX de poudres WC-Co17% en poids broyées ne
comprend que les pics de la phase cristalline WC sans traces de Co (figure III.5). Le
broyage à boulets pendant (2, 5, 10, 40h) conduit à un élargissement remarquable de
pics de diffraction de WC comme un résultat de deux effets (Figure III.5): affinement
de taille des cristallites WC ainsi que l’augmentation des microdéformations internes.
À la suite du broyage à boulets de WC les auteurs ont atteint facilement une structure
nanocristalline de 15nm pendant 40h de broyage. La figure III.6 montre une réduction
de taille des cristallites WC en fonction du temps de broyage [61].
41
Chapitre III Les cermets WC-Cu
Une étude du frittage par laser d’un cermet WC-Cu-Co montre que les grosses
particules de renforts en comparaison avec les caractéristiques des particules d'origine
sont dissoutes partiellement dans la matrice liquide, les particules WC nanométriques
sont complètement dissoutes avec d’autres particules affinées. Cela pourrait être
produit par le réarrangement rapide de particules solides sous l'influence des forces
capillaires [66].
42
Deuxième partie: Résultats
expérimentaux et discussions
Chapitre IV : Matières
premières et techniques
expérimentales
Chapitre IV Matières premières et techniques expérimentales
IV.1. Introduction :
Dans ce chapitre, nous présentons d’abord les matières premières utilisées ainsi
que les techniques d’élaboration et de caractérisation des matières premières (poudres
métalliques) et des produits élaborés, les modes opératoires ainsi que les paramètres
expérimentaux.
IV.2.1. Le renfort
43
Chapitre IV Matières premières et techniques expérimentales
IV.2.2. La matrice
Le liant utilisé est la poudre de cuivre pur qui a été analysé par DRX dont le
diffractogramme est porté sur la figure IV.2. L’analyse révèle uniquement les pics de
cuivre coïncidant avec la fiche JCPDS du cuivre.
44
Chapitre IV Matières premières et techniques expérimentales
IV.2.3. L’ajout
L’ajout utilisé est le nickel qui a été analysé par diffraction des rayons X dont le
spectre est représenté sur la figure IV.3.
Dans notre travail, nous nous sommes intéressés aux particules de tailles qui sont
comprises entre 80 et 50 µm et celles inférieures à 50 µm.
45
Chapitre IV Matières premières et techniques expérimentales
46
Chapitre IV Matières premières et techniques expérimentales
47
Chapitre IV Matières premières et techniques expérimentales
48
Chapitre IV Matières premières et techniques expérimentales
IV.4.3. Infiltration
La technique d’infiltration consiste à tasser la poudre de carbure de tungstène
dans un moule en graphite et déposer des morceaux de cuivre au dessus, l’ensemble
est placé dans le four tubulaire électrique sous atmosphère d’argon. A la température
de 1120°C l’infiltrant passe à l’état de fusion et s’écoule dans la porosité laissée par les
particules solides du carbure de tungstène. L’écoulement du liquide entre les particules
est favorisé par la gravité et le phénomène de capillarité. Un maintien d’une heure à
température permet une meilleure densification du matériau. Après refroidissement
jusqu’à l’ambiante, le cermet obtenu est démoulé puis analysé. Il est formé d’une
matrice de cuivre et de particules dures de carbure de tungstène (figure IV.8).
49
Chapitre IV Matières premières et techniques expérimentales
Pour observer les microstructures, les échantillons ont subi des opérations de
polissage au moyen d’une polisseuse mécanique (type STRUERS) tournant à 150 ou
300 tr/min. En raison de la grande dureté du carbure de tungstène, nous avons utilisé
un disque diamanté pour créer une surface plane sur chaque échantillon. Cette surface
est ensuite polie par des papiers abrasifs au carbure de silicium sous un courant d’eau
jusqu’à la disparition des rayures. Le polissage de finition est effectué sur un feutre
comportant une pate diamantée dont les granulométries des particules de diamant de
15, 9, 6, 3 et 1 µm). Les échantillons sont ensuite lavés et nettoyés à l’alcool puis
séchés.
appuyant sur START. Le pénétrateur est alors enforcé pendant 20 secondes dans la
phase laissant après son retrait une empreinte mesurable (les deux diagonales) par
déplacement de deux droites. L’appareil affiche les mesures effectuées et le
programme calcule alors la valeur de la microdureté correspondante.
51
Chapitre IV Matières premières et techniques expérimentales
L’identification des phases a été effectuée par diffraction des rayons X (DRX)
en utilisant sur un diffractomètre de type PANALATICAL.
La technique d’analyse par diffraction des rayons X repose sur l’interaction
élastique d’un faisceau monochromatique de photons X avec la matière cristallisée. La
source des rayons X est constituée d’un tube scellé à anticathode en cuivre (λ= 1.5406
Ǻ) couplé à un filtre en nickel. La tension appliquée aux bornes du tube est de 45 kV.
Le tube et le générateur sont régulièrement refroidis par un circuit d’eau maintenant la
température à 20°C.
Le diffractomètre est piloté grâce à un microordinateur comprenant les logiciels
de commande, d’enregistrement et de traitement des résultats. Pour nos analyses,
l’intervalle de balayage choisi est de 20 à 100° avec un pas de 0,02°, un temps
d’exposition de 1 seconde et la vitesse de rotation de l’échantillon est de 30 tr.min-1.
Le logiciel EVA permet l’identification des phases par comparaison aux fiches
JCPDS regroupées dans une banque de données installée sur le disque dur de
l’ordinateur ainsi que divers traitements des spectres obtenus (détermination précise
des angles et des intensités de diffraction, largeur des raies, surfaces des pics, etc).
La condition de diffraction, par une famille de plans (hkl) définie par une
distance interréticulaire dhkl , est donnée par la relation de Bragg :
2 dhkl sinθ = nλ
θ : angle des rayons X incidents ou diffractés avec le plan réticulaire,
52
Chapitre IV Matières premières et techniques expérimentales
équipé de quatre objectifs de grossissement 40, 100, 200 et 400 fois et de deux
oculaires de grossissement de 10 fois.
53
Chapitre V : Densification du
composite à matrice de cuivre
et renforts WC par infiltration
Chapitre V Densification du composite WC-Cu par infiltration
V.1. Introduction
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Chapitre V Densification du composite WC-Cu par infiltration
a) Monocarbure WC
b) Cuivre
c) WC broyé 50 heures
Figure V.1 : Aspect des particules des poudres utilisées.
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Chapitre V Densification du composite WC-Cu par infiltration
a) Poudre WC
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Chapitre V Densification du composite WC-Cu par infiltration
c) poudre de cuivre.
57
Chapitre V Densification du composite WC-Cu par infiltration
granulométrie inférieure à 50µm. Tous les échantillons sont infiltrés à 1120°C sous
atmosphère d’argon pendant un temps de maintien d’une heure.
WC
Cu
Porosités
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Chapitre V Densification du composite WC-Cu par infiltration
W2C
WC
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Chapitre V Densification du composite WC-Cu par infiltration
60
Chapitre V Densification du composite WC-Cu
WC Cu par infiltration
X
X
B
A
C
Y
D
Y
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Chapitre V Densification du composite WC-Cu
WC Cu par infiltration
montre les spectres des rayons X caractéristiques. Des analyses effectuées sur des aires
rectangulaires montrent la présence du tungstène dans la matrice et du Cu dans les
particules (taches sombres dans la particule WC : zone A) respectivement à 24,64 et à
22,84 % (tableau V.1).
Tableau V.1 Composition chimique des zones analysées de l’infiltré non broyé
63
Chapitre V Densification du composite WC-Cu
WC Cu par infiltration
De même, l’étude
’étude des spectres de dispersion en énergie des rayons X
caractéristiques de l’infiltré de carbure broyé (figure V.9)
V. ) montre que le point A de la
matrice contient le cuivre en quantité prépondérante (93,43% en masse) et une quantité
de tungstène (6,57%).
6,57%). Ce résultat traduit une diffusion de W dans la matrice de Cu.
A B
64
Chapitre V Densification du composite WC-Cu
WC Cu par infiltration
Pour mettre en évidence la répartition des éléments dans les différentes phases
du composite WC-Cu
Cu élaboré, une cartographie X a été réalisée et représentée sur la
figure V.10. Cette figure montre d’abord la micrographie analysée (figure V.10
V. a). Les
différentes phases apparaissent avec un contraste de couleur en fonction des éléments
qu’elle contient.
La figure V.10.b montre que le carbone en rouge initialement contenu dans les
le
particules présente une répartition assez homogène. Sur les
les figures V.10.c et V.10.d,
a) Zone analysée b) C K
65
Chapitre V Densification du composite WC-Cu par infiltration
c) Cu K d) Cu L
e) W M f) W L
66
Chapitre V Densification du composite WC-Cu par infiltration
a) Zone analysée b) C K
c) Cu K d)Cu L
e) W L f) W M
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Chapitre V Densification du composite WC-Cu par infiltration
les carbures apparaissent en noir avec des petits points jaune ou vert indiquant la
présence du cuivre dans les micropores des particules de carbure.
Les figures V.12.e et V.12.f mettent en évidence la répartition du tungstène qui
apparait avec les couleurs mauve et bleu sur les plages des carbures. Le tungstène est
plus concentré au niveau des particules WC avec une répartition homogène dans la
matrice de cuivre.
68
Chapitre V Densification du composite WC-Cu par infiltration
carbure broyé. Par contre une diminution des raies de l’hémicarbure W2C a été
enregistrée par rapport au carbure non broyé. La formation de W pur est due
probablement à la décomposition de W2C sous l’effet de l’énergie du broyage. Les
atomes du W diffusent en plus grande quantité dans la matrice au cours du traitement
thermique.
Cette analyse nous montre également que l’intensité de la raie du cuivre est
relativement plus faible ce qui témoigne de la présence d’une quantité plus faible de
cuivre dans le composite contenant le carbure broyé. Ceci s’explique par une plus
grande porosité dans l’échantillon non broyé par rapport à l’échantillon broyé où la
compacité est relativement plus grande en raison d’une large répartition
granulométrique. Par conséquent la quantité de cuivre infiltrant la porosité est plus
faible dans le cas de la poudre broyée.
Dans le but d’estimer l’effet de cette interdiffusion des éléments sur la dureté
des phases, des micro-indentations ont été effectuées sur l’infiltré du carbure broyé.
La diffusion d’une grande quantité de W semble être la cause de la dureté élevée
(114HV0,2) de la phase liante, avec une dureté importante des carbures de tungstène
dont la valeur moyenne est de 2218 HV 0,2.
La répartition granulométrique de la poudre de carbure impose la quantité de
phase liquide qui influe sur la résistance du matériau [24]. En effet l’infiltré broyé
présente une grande dureté (280,33 HV) par rapport à l’infiltré non broyé qui
présente une dureté de 178,27 HV.
A travers ce chapitre nous avons montré qu’il est tout à fait possible d’élaborer
un matériau composite par infiltration de la poudre de carbure par un liant métallique.
La qualité du matériau infiltré dépend de la répartition granulométrique de la poudre
de carbure.
69
Chapitre VI : Elaboration du
composite à matrice de cuivre
et renforts WC par frittage
Chapitre VI Elaboration du composite WC-Cu par frittage
VI.1. Introduction
Ce chapitre regroupe les résultats portant sur l’élaboration et la caractérisation
microstructurale d’un composite à matrice de cuivre et particules WC et l’influence du
cobroyage , de la granulométrie et de l’ajout du nickel sur le frittage de ce composite.
70
Chapitre VI Elaboration du composite WC-Cu par frittage
VI.2.1. Composite C1
Le composite C1 a été élaboré avec la poudre WC non broyée mélangée à 20%
Cu et fritté à 1120°C sous atmosphère d’argon pendant une heure. A l’issue du
frittage, l’échantillon a subi un léger retrait. Après polissage il a été examiné au
microscope électronique à balayage.
Sa micrographie en électrons rétrodiffusés (fig. VI.1), permettant de distinguer
les phases par contraste chimique, montre de grosses particules WC (en clair)
incrustées dans la matrice de cuivre (zones sombres) et une rare porosité en noir. A
l’intérieur des particules WC apparaissent des points sombres qui semblent être du
cuivre et des fissurations remplies du cuivre. En effet les grosses particules de carbures
montrent des micropores internes.
Carbure WC Liant Cu
Porosité
VI.2.2. Composite C2
Le renfort utilisé pour élaborer le composite C2 est la poudre de WC obtenue
après tamisage de la poudre initiale avec des tamis de la taille des mailles 80 et
50µm pour garder des particules de tailles qui sont comprises entre 50 et 80 µm. La
figure VI.2.a est une micrographie obtenue par microscopie électronique à balayage en
mode électrons secondaires montrant l’aspect polyédrique et facetté des particules WC
tamisé. Cette poudre présente une répartition granulométrique monomodale de taille
92,09µm en raison des tailles allongées des particules WC. La courbe du volume
71
Chapitre VI Elaboration du composite WC-Cu par frittage
cumulé montre que La moitié du volume de la poudre est constitué des particules de
tailles inférieures à 90µm. (figure VI.2.b)
72
Chapitre VI Elaboration du composite WC-Cu par frittage
Cette figure montre les particules WC (en clair) réparties dans une matrice de
cuivre (en sombre) et une importante porosité (en noir). A l’intérieur des particules
WC apparaissent des zones filamentaires relativement sombres traversant les
particules. Elles semblent être des fissures remplies de cuivre. En effet, les particules
de WC en contact entre elles se fissurent sous l’action de la compaction initiale. La
mauvaise densification de l’échantillon est due à la répartition granulométrique
monomodale de la poudre WC.
Porosité
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Chapitre VI Elaboration du composite WC-Cu par frittage
C B
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Chapitre VI Elaboration du composite WC-Cu par frittage
VI.2.3. Composite C3
L’échantillon C3 de même composition a été élaboré dans des conditions
similaires aux précédentes, mais avec une poudre de WC broyée, de granulométrie
inférieure à 50µm.
Après le broyage, la poudre WC a subi des diminutions de la taille des
particules. Le broyage provoque les fractures successives qui s’initient à partir des
micropores et traversent entièrement les particules qui se fragmentent.
La figure VI.5 illustre la micrographie de l’échantillon C3 en mode d’électrons
rétrodiffusés montrant une meilleure homogénéité de répartition des particules de
carbures dans la matrice en raison de leur finesse. Les fines particules sont réparties
dans le volume laissé entre les particules relativement plus grosses. Les particules WC
(phase claire) présentent des points sombres, correspondant à du cuivre aspiré par les
micropores et une fine porosité répartie dans la matrice.
D’un autre côté, les particules WC sont collées les unes aux autres dans
certaines zones en formant des agglomérats qui engendrent une certaine porosité. En
effet, les tests de dureté effectués sur l’échantillon C3 donnent la valeur moyenne de
165 HV.
75
Chapitre VI Elaboration du composite WC-Cu
WC par frittage
indiqués sur les micrographies des figures VI.6 et VI.7 représentant deux différentes
zones de l’échantillon C3.. Les résultats d’analyses sont portés dans les
le tableaux VI.3
et VI.4.
B
A
.
Tableau VI. 3. Compositions des zones analysées
analysé de l’échantillon C 3 (zone I)
76
Chapitre VI Elaboration du composite WC-Cu
WC par frittage
A
B
C
D
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Chapitre VI Elaboration du composite WC-Cu par frittage
Les courbes montrent une forte proportion du tungstène et une faible quantité en
cuivre dans la particule. Au niveau de l’interface (point Z) nous remarquons une légère
inclinaison de la courbe de représentant la proportion de tungstène, ce qui est dû à la
dissolution en faible quantité du tungstène dans la phase liante. Le profil montre que le
tungstène existe dans la phase liante au voisinage de l’interface et diminue
progressivement à mesure qu’on s’éloigne de l’interface vers la phase liante.
78
Chapitre VI Elaboration du composite WC-Cu
WC par frittage
E F
Z
VI.2.3.33 Cartographie X
Une cartographie X est effectuée sur la surface observée au MEB. Ceci permet
de montrer la répartition des éléments sur les différentes phases de la structure. La
figure VI.9 révèle cette répartition. Nous observons une répartition du tungstène
principalement sur les particules de WC (fig. VI.9 e et f). Par contre le cuivre est
présent en forte proportion dans la phase liante et se retrouve en des zones ponctuelles
au sein
ein des particules de WC ce qui confirme une aspiration de la phase
ph liquide dans
les micropores existants dans les particules de carbure.
a) Zone analysée b) C K
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Chapitre VI Elaboration du composite WC-Cu par frittage
c) Cu K d) Cu L
e) W L f) W M
80
Chapitre VI Elaboration du composite WC-Cu par frittage
VI.3.1 Echantillon C4
L’opération de cobroyage assure un recouvrement des particules de WC par le
cuivre et pendant la compression les particules de WC sont séparées par un film de
cuivre qui assure une meilleure densification à froid. L’observation au microscope
électronique en modes d’électrons rétrodiffusés met en évidence un enrobage des
petites particules (figure VI.10).
Particules
enrobées
Particule non
enrobée
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Chapitre VI Elaboration du composite WC-Cu par frittage
A
B
C
D
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Chapitre VI Elaboration du composite WC-Cu par frittage
83
Chapitre VI Elaboration du composite WC-Cu
WC par frittage
a) Zone analysée b) C K
c)Cu K d)Cu L
e) W L f) W M
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Chapitre VI Elaboration du composite WC-Cu par frittage
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Chapitre VI Elaboration du composite WC-Cu
WC par frittage
C
B
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Chapitre VI Elaboration du composite WC-Cu
WC par frittage
dans tout l’échantillon. Le cuivre (en vert), comme dans les cas précédents, se retrouve
aspiré par les pores des grosses particules de WC (Figure VI.16)
a) Zone analysée b) C K
c) Cu L d) W M
87
Chapitre VI Elaboration du composite WC-Cu
WC par frittage
N
M
Pour une complémentarité des résultats, une analyse par diffraction des rayons
X a été également réalisée sur les échantillons C3 et C5.
• Analyse par diffraction des rayons X
La superposition des diffractogrammes des différents frittés est illustrée par la
figure VI.18 montrant une légère augmentation des intensités
sités de diffraction de WC et
dans le composite WC-20%
20% Cu cobroyé 4h en présence du cuivre. Par contre, une
disparition quasi-totale
totale des raies de l’hémicarbure W2C et une légère augmentation de
celles du tungstène sont observées par rapport au composite WC-20%Cu
20%Cu broyé.
broyé Cette
réaction semble être favorisée par le cobroyage.
88
Chapitre VI Elaboration du composite WC-Cu par frittage
89
Chapitre VI Elaboration du composite WC-Cu par frittage
Les électrons rétrodiffusés, nous ont permis de distinguer deux phases par
contraste chimique qui sont : une phase sombre (Cu), une phase moins sombre (WC)
ainsi qu’une porosité en noir. La répartition des phases dans cet échantillon semble
moins bonne que dans le cas de l’échantillon C5.
L’analyse par DRX de l’échantillon révèle l’existence des carbures de tungstène
WC, W2C, du tungstène W et du cuivre. Une nouvelle phase qui est le carbure mixte
FeW3C a été identifiée (figure VI.21). Les pics de WC et de W2C coïncident
respectivement avec les raies des fiches JCPDS 25-1047 et 35-0776. Par contre les
raies expérimentales du cuivre sont décalées à droite par rapport à celles du cuivre pur
90
Chapitre VI Elaboration du composite WC-Cu par frittage
(JCPDS 004-0836). Le décalage des raies résulte d’une dissolution du nickel dans le
réseau du cuivre. En effet, le rayon ionique du nickel est plus petit que celui du cuivre
ainsi le paramètre de maille de la solution solide Cu-Ni sera relativement plus faible
que celui du cuivre pur.
La formation du carbure mixte FeW3C est le résultat d’une réaction chimique
entre l’hémicarbure W2C et le fer qui provient des éléments de broyage. Ce type de
carbure est indésirable dans le matériau en raison de sa très grande fragilité.
En présence du nickel, La dureté est nettement meilleure que dans les cas de
l’échantillon C3. La valeur moyenne mesurée est de 176,94 HV.
2θ(°)
91
Conclusion générale
Conclusion générale
Conclusion générale
92
Conclusion générale
93
Références bibliographiques
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Annexes
Fiches JCPDS
Annexes
100
Annexes
101
Annexes
102
Annexes
103
Annexes
104
Annexes
105
Annexes
106