Les SERRE-c4145
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DOCUMENTATION
07/10/2008
Serres
1. Fonctions.................................................................................................... C 4 145 - 2
1.1 Définition ...................................................................................................... — 2
1.2 Historique ..................................................................................................... — 2
1.3 Données économiques................................................................................ — 2
1.4 Données techniques .................................................................................... — 2
1.4.1 Constitution......................................................................................... — 2
1.4.2 Calcul des serres................................................................................. — 4
1.4.3 Normalisation des serres ................................................................... — 7
2. Schéma et caractéristiques volumétriques...................................... — 7
2.1 Articulations internes .................................................................................. — 7
2.2 Articulations externes ................................................................................. — 7
2.3 Caractéristiques géométriques................................................................... — 7
2.3.1 Dimensions globales .......................................................................... — 7
2.3.2 Dimensions modulaires ..................................................................... — 7
3. Caractéristiques climatiques................................................................ — 8
3.1 Température ................................................................................................. — 8
3.1.1 Rôle ...................................................................................................... — 8
3.1.2 Effet de serre ....................................................................................... — 8
3.1.3 Lutte contre les températures trop basses ....................................... — 9
3.1.4 Lutte contre les températures excessives ........................................ — 12
3.2 Lumière......................................................................................................... — 13
3.2.1 Rôle ...................................................................................................... — 13
3.2.2 Éclairement naturel ............................................................................ — 13
3.2.3 Éclairage artificiel ............................................................................... — 13
3.2.4 Calcul des installations....................................................................... — 14
3.3 Eau ................................................................................................................ — 14
3.3.1 Rôle ...................................................................................................... — 14
3.3.2 Actions sur l’eau ................................................................................. — 14
3.4 Dioxyde de carbone (CO2 ) .......................................................................... — 15
3.4.1 Rôle ...................................................................................................... — 15
3.4.2 Concentration...................................................................................... — 15
3.4.3 Enrichissement ................................................................................... — 15
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. C 4 145
5 - 1993
vapeur d’eau, dioxyde de carbone et produits néfastes) pour les rendre plus favo-
rables à la production.
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Figure 1 – Surface des serres en France selon le recensement de 1989 (d’après [1])
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1.4.1.1 Charpente L’espace compris entre les quatre appuis au sol de deux cadres
successifs constitue l’élément technologique de base, appelé
C’est un assemblage de cadres porteurs reliés par des pannes et
module. L’ensemble des cadres porteurs admettant une même ligne
des pièces de triangulation (contreventement).
de faîtage définit l’unité fonctionnelle, appelée chapelle (figure 2c ).
■ Cadres porteurs Une serre peut comporter une seule chapelle (serre unichapelle), ou
plusieurs accolées parallèlement aux lignes de faîtage (serre multi-
Ils sont de deux types principaux (figure 2a ) correspondant aux
chapelle). L’association des tunnels se limite généralement à deux
deux grandes familles de serres :
(bitunnel, figure 2d ). L’espace compris entre deux alignements
— les serres à vitrages plans (figure 2b ), dont les cadres porteurs successifs de cadres porteurs est appelé travée. Le module est donc
sont constitués de poteaux surmontés d’une ferme (ou pseudo) à l’intersection d’une chapelle et d’une travée.
arbalétriers droits ;
— les serres recouvertes de matériau souple (film) ou cintrable On désigne par chapelle double l’ensemble de deux chapelles
à froid, dont les cadres porteurs sont généralement des arceaux accolées, avec suppression du poteau intermédiaire et renforce-
reposant soit sur des poteaux verticaux comme précédemment, ment corrélatif de la poutre jouant le rôle d’entrait. Ce type d’asso-
soit directement sur le sol (serres tunnels, figure 2b ). ciation va jusqu’à quatre.
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Concernant les charges, les différences aux Règles NV 2.2 Articulations externes
concernent :
— les charges elles-mêmes (figure 4b ) ; Elles varient avec le type de culture, l’importance de l’exploitation
— la hauteur d’application de la pression dynamique : prendre la et son niveau de perfectionnement.
hauteur du milieu du rempant pour les serres à vitrages plans et
L’approvisionnement, les expéditions, la mise en œuvre des
celle du faîtage pour les autres ;
matériels nécessitent que la serre dispose de portes de grandes
— les coefficients de pression.
dimensions donnant sur des aires extérieures permettant l’évolution
de camions de gros tonnage ou de grand volume, ainsi que de stoc-
kages souvent volumineux.
1.4.3 Normalisation des serres
La circulation des personnes demande une surveillance visuelle
Outre celles de stabilité mentionnées ci-avant, d’autres normes depuis le bureau du responsable.
ont été établies. Une liste est donnée en [Doc. C 4 145]. La surveillance à distance (surtout la nuit) des paramètres clima-
À noter qu’une normalisation européenne est en cours. tiques extérieurs et intérieurs et du fonctionnement des équipements
utilise de plus en plus téléphone, minitel, radio.
3mL5m
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La tendance est aussi à l’agrandissement. définie pour l’homme par Missenard, une « température résultante »
La pente des toitures est, très généralement, d’environ 0,40, en du feuillage est donnée de manière approchée par Cormary [3] :
accord avec la norme. θ paroi + θ sol
θ air + --------------------------------
2
2.3.2.2 Serres à couverture souple θ feuillage ≈ -------------------------------------------------
2
■ Serres multichapelles : étant à vocation essentiellement maraî-
chère, leurs dimensions dérivent souvent de celles des Venlo
précédentes et évoluent parallèlement vers l’agrandissement : 3.1.2 Effet de serre
6 m 10 m .
■ Serres tunnels : La température spontanée résulte de l’effet de serre qui conjugue
deux phénomènes, l’un radiatif, l’autre convectif.
— modèles étroits : = 3 à 6 m environ ;
— grands modèles : = 7 à 10 m . ■ Effet radiatif
La hauteur au faîtage reste inférieure à 4 m. La paroi des serres est, en principe :
— très perméable au rayonnement solaire [visible et infrarouge
■ Les bitunnels dérivent directement des précédentes. (IR) court : 0,38 à 2,5 µm] ;
— faiblement perméable au rayonnement IR long (2,5 à 50 µm)
émis par les corps terrestres, y compris l’atmosphère libre.
3. Caractéristiques climatiques De jour, les corps abrités par la serre absorbent le rayonnement
solaire, s’échauffent et émettent davantage d’énergie radiative, sous
grande longueur d’onde. Cette énergie est absorbée par la paroi qui
■ Facteurs à prendre en compte. Leurs interactions la réémet par ses deux faces ; elle est ainsi conservée pour moitié
L’enveloppe de la serre modifie les échanges d’énergie et de dans la serre.
matière entre l’atmosphère libre et le milieu abrité. Le climat En revanche, le rayonnement atmosphérique étant lui aussi
« dérivé » qui s’établit spontanément dans ce dernier ne convient absorbé par les parois, une moitié seulement est réémise vers les
généralement pas aux objectifs de production et doit être corrigé. cultures.
Les paramètres climatiques sont : température, lumière, eau, CO2 . Globalement le bilan énergétique est favorable.
Ils sont interdépendants ; par exemple, une augmentation de De nuit, le rayonnement IR long est seul présent et l’interposition,
lumière entraîne une augmentation d’énergie et de température mais au-dessus d’une culture, d’une paroi l’absorbant ou le réfléchissant
une diminution de la teneur en eau. réduit les déperditions radiatives nettes et, là encore, la température
Les réactions des plantes à chacun d’eux varient beaucoup selon est plus élevée qu’en plein air.
l’espèce, la variété, le cultivar, ainsi qu’avec le stade de développe- L’effet radiatif de serre dépend donc essentiellement du compor-
ment et enfin le niveau des autres facteurs. tement des matériaux de couverture à l’égard du rayonnement IR
La fixation de la valeur de consigne d’un facteur doit tenir compte long.
de l’ensemble des paramètres : beaucoup de serres ne sont équipées On distingue :
que pour l’aération, l’irrigation, le chauffage. Le pilotage de ce
dernier dépendra, outre de la température extérieure, du niveau a ) les matériaux absorbant totalement l’IR long (ils constituent
d’éclairement naturel. la référence) : verre, polyester armé de fibres de verre, poly-
carbonate, PMMA.
Lorsque les serres disposent aussi d’un éclairage artificiel et d’une
possibilité d’apport de CO 2 , la détermination coordonnée de À signaler le verre à faible émissivité, dont une face est traitée
l’ensemble des consignes, pour un résultat économique pertinent, de façon que son facteur d’émission soit fortement réduit (ε ≈ 0,3).
est beaucoup plus délicate et ne commence à être maîtrisée, partiel- Il résulte de cette dissymétrie une réduction sensible des déperdi-
lement, et grâce à des ordinateurs climatiques, que par quelques tions radiatives nettes, pour peu que le revêtement puisse faire son
producteurs, pour quelques cultures (tomates, concombres, par effet (propre et sec) ;
exemple). b ) les matériaux à transmission IR limitée (de 20 à 40 %) :
Les paramètres doivent cependant être étudiés individuellement. — PVC ;
— polyéthylènes « améliorés » :
• PE IR : avec charges absorbant les IR longs,
3.1 Température • EVA : copolymère PE/acétate de vinyle (VA) : 4 % < VA < 14 %,
• PE thermiques ou EVA chargés : PE + VA + charges IR.
3.1.1 Rôle Ces polyéthylènes sont en mono, bi ou tricouche ;
c ) les matériaux à transmission IR élevée (60 à 80 %) :
Elle intervient directement dans tous les phénomènes biologiques — polyéthylène basse densité (PE bd).
(photosynthèse, morphogénèse, respiration, alimentation hydrique
À noter que l’eau, qui se condense normalement sur les films,
et minérale), la vitesse des réactions croissant avec elle, dans une
absorbe le rayonnement IR long.
plage allant, selon les plantes, de quelques degrés au-dessus de 0 oC
(zéro physiologique) jusqu’à 30-35 oC environ ; mais aussi indirec- ■ Effet convectif (ou effet « d’abri »)
tement, par son action sur l’état hydrique de l’atmosphère et du
Par suite de l’échauffement d’origine radiative, l’air, devenant
substrat ainsi que sur l’activité des êtres vivants associés, de façon
moins dense, tend à être remplacé par de l’air froid. L’étanchéité de
favorable ou non, à la culture : micro-organismes (champignons,
la serre réduisant cette convection accroît l’effet « positif » de serre ;
bactéries...), prédateurs (pucerons...), auxiliaires (abeilles...).
mais elle peut, dans certains cas (rayonnement intense des nuits
La température la plus importante est celle du végétal lui-même, claires), provoquer une inversion de température (température inté-
mais, devant la difficulté de sa mesure, et par analogie avec celle rieure plus basse) préjudiciable aux cultures lorsque le stade végé-
tatif est critique (floraison).
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■ En définitive l’effet de serre est parfois favorable (en saison des gaines de répartition d’air chaud réalisées en film plastique
froide, de nuit), parfois néfaste (par fort ensoleillement), et des inter- transparent et disposées parallèlement aux rangs de culture (sou-
ventions sont nécessaires pour contrôler la température en jouant vent en leur sein). L’expérience a montré que la longueur ainsi
sur les apports et les déperditions. chauffée devrait rester inférieure à 100 m.
Notons enfin que les systèmes à air chaud :
— étant purement convectifs, favorisent les déperditions par les
3.1.3 Lutte contre les températures trop basses parois et réchauffent très mal le sol ;
— étant à faible inertie, sont bien adaptés aux climats variables.
3.1.3.1 Réduction des déperditions
Par ces deux caractères, ils conviennent bien aux climats
Elle est toujours essentielle : pour les serres « froides », elle est méditerranéens.
le seul moyen d’intervention et, pour celles chauffées, elle permet
de substantielles économies (pouvant dépasser 50 %). ■ Les chauffages à eau chaude se différencient par la tempé-
rature de l’eau.
On distingue les déperditions par rayonnement et les déperditions
à travers les matériaux des parois. — Dans les installations traditionnelles (dites à thermosiphon),
cette dernière approche 100 oC (en période de besoins maximaux)
■ Déperditions par rayonnement : elles sont diminuées par des et circule dans des tuyaux métalliques (acier surtout) disposés
matériaux de paroi absorbant ou réfléchissant le rayonnement IR souvent au-dessus des cultures ; les déperditions élevées qui en
long (verres, films « thermiques » à base de PE, PVC), ou par des résultent ont conduit à leur régression au profit des suivantes.
matériaux à émission différentielle (verre à faible émissivité) ou — Dans les systèmes à eau tiède, de l’ordre de 30 à 50 oC, celle-ci
encore double paroi. circule dans des canalisations offrant une surface (par m2 de serre)
■ Déperditions à travers les matériaux des parois : vu la très très supérieure aux tuyaux précédents et disposées le long des
faible épaisseur de ces dernières, les échanges superficiels (convec- planches de culture ou des tablettes, au voisinage immédiat des
tion) jouent un rôle prépondérant par rapport aux échanges à travers plantes, éventuellement sur toute la hauteur de celles-ci, y compris
le matériau lui-même (conduction). les racines (substrat).
Le coefficient de transmission thermique globale est : La chaleur est émise, par ces canalisations aériennes, sensible-
ment à égalité par rayonnement et par convection.
hi he La grande homogénéité spatiale obtenue, surtout avec les eaux
K = -------------------
hi + he tièdes, résulte de la bonne répartition et plus encore de la grande
densité des canalisations dans toute la serre, ce que les matières
avec h i , h e coefficients de convection aux faces interne et externe. plastiques ont permis de réaliser à un coût acceptable. L’eau tiède
Elles sont amoindries par diminution des ponts thermiques (barres est produite sur l’exploitation :
à vitrage, ossature...), par abaissement de l’agitation de l’air au — soit par mélange d’eau chaude de chaudière classique et
contact de la paroi (brise-vent), mais surtout par accroissement de d’eau de retour (vannes 3 ou 4 voies) ;
la résistance thermique de la paroi obtenu principalement par dou- — soit directement par des chaudières spéciales, à condensation,
blement de celle-ci ; cela est réalisé de multiples façons, parfois en utilisant des combustibles exempts de soufre (gaz) et acceptant ainsi
permanence (films plastiques constituant une « double paroi des eaux de retour à basse température.
gonflable », matériaux alvéolés, double paroi en verre...), parfois Quelques exploitations utilisent des rejets industriels (centrales
temporairement (doublage par films, écrans thermiques, association EDF notamment) fournissant, selon les cas, eau tiède (surtout) ou
d’abris...). eau chaude.
■ Déperditions par « fuites » : le taux de renouvellement de l’air ■ Eau chaude et air chaud sont souvent associés pour une adapta-
diminue lorsque l’étanchéité de la serre augmente. tion fine au climat et à la culture.
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■ Calcul des déperditions mais sont aussi, souvent, directement rapportées au mètre carré
● Déperditions à travers les parois extérieures couvert :
n
— Toiture et faces latérales : d f = ---------------- h m ρ i ( H i – He ) (6)
3 600
Dp = ∑ Si Ki ( θai – θae ) (1)
avec D f (W) déperditions totales,
avec D p (W) déperditions pour l’ensemble de la serre, d f (W · m–2) déperditions par mètre carré couvert,
Si (m2 ) aire d’un élément homogène i de paroi, n (h–1) taux horaire de renouvellement de
K i (W · m–2 · oC –1) coefficient de transmission thermique l’air ; on peut adopter :
globale pour l’élément i. Ce coefficient a — bonnes serres verre récentes :
été déterminé expérimentalement et tient n = 1,
compte des différents modes de transferts — serres verre anciennes : n = 2 à 3,
y compris le rayonnement (tableau 1), — serres plastiques : n = 0,3 à 0,5,
θai , θae (oC) température des airs respectivement V (m3 ) volume de la serre,
intérieur et extérieur. h m (m) hauteur moyenne = volume par m2,
(0) ρ i (kg · m–3 ) masse volumique de l’air de la serre
(conservation de masse des airs
Tableau 1 – Coefficient de transmission thermique échangés),
globale K pour quelques matériaux (d’après [10]) H i , He (kJ · kg–1 air sec) enthalpie des airs intérieur (sortant) et
extérieur (entrant) ;
K (W · m–2 · oC –1) ( ρ i , H i , He sont donnés par le diagramme de l’air humide ; article
Paroi
Air humide [B 2 230] du traité Génie énergétique).
Ciel clair Ciel couvert
La relation suivante, approchée, est souvent utilisée :
Simple paroi
PE bd ............................................. 8,8 à 9 7,1 à 7,2 n
D f ( ou d f ) = ---------------- CV ( ou h m ) ( θ ai – θ ae ) (7)
EVA ................................................ 7,8 6,6 3 600
PVC ................................................ 7,6 6,4
avec C chaleur volumique moyenne de l’air (0,293 kcal · m– 3 soit
PE + VA + IR .................................. 7,1 à 7,3 6,2 à 6,3
1 225 J · m– 3 · oC –1), mêmes unités pour les autres grandeurs ; d’où :
Polyester ....................................... 7,2 6,2
Verre horticole (4 mm) ................. 6,1 5,5 D f (ou d f ) = 0,34 n V (ou h m) (θai – θae)
Double paroi
PE + PE .......................................... 6,4 4,2
Verre + PE...................................... 4,3 3,9 Remarques
PC 6 mm ........................................ 3,5 3,2 1. Il est habituel de faire apparaître les déperditions par unité
PC 10 mm ...................................... 3,2 de surface couverte et par unité d’écart des températures interne
PMMA 8 mm ................................. 3,4 3,0 et externe : elles sont, pour les serres de grande surface, de
PMMA 16 mm ............................... 3,0 l’ordre de 10 W · m–2 · oC –1.
Verre + verre ................................. 3,1 2,8 2. En thermique de serre, l’importance primordiale des
Conditions standard : θe = – 10 oC ; θ i = + 20 oC ; vent 4 m · s–1 ; ciel clair
échanges surfaciques a conduit à ne pas considérer les déperdi-
ou ciel couvert. tions par unité de volume (terme G des Règles Th - G).
Les déperditions sont souvent rapportées au mètre carré couvert : ■ Calcul des émetteurs (puissance installée dans la serre)
Ces corps de chauffe sont déterminés, classiquement, à partir des
∑ Si Ki ( θai – θae )
d p ( W ⋅ m –2 ) = ------------------------------------------------- (2)
déperditions totales précédentes et de l’émission unitaire réelle de
Ss chacun d’eux en tenant compte des contraintes imposées par la
géométrie de la serre, la culture et le procédé de chauffage lui-même
— Sol : (par exemple vitesse maximale de l’eau dans les canalisations,
Ds = Ss λs (θai – θsp) (3) ∆θ admissible).
Pour l’émission unitaire des tubes et assimilés (bandes émet-
avec Ds (W) déperditions totales par le sol, trices), on peut adopter les valeurs de la figure 5 et du tableau 2.
Ss (m2) surface couverte par la serre, Pour les générateurs d’air chaud avec échangeur, la puissance
λs (W · m–2 · oC –1) conductivité du sol, réelle disponible est de l’ordre de 85 % de la puissance nominale.
θsp (oC) température du sol en profondeur. ■ Calcul de la chaufferie (fourniture d’eau chaude ou tiède)
Les déperditions du sol sont faibles relativement aux autres, ce — Dans la relation générale :
qui justifie l’adoption, pour λs et θsp , de valeurs très approximatives,
fixées généralement à 1,5 pour λs et 10 oC pour θsp (ou ∆θ = 10 oC). Puissance serre ( Ps )
Puissance générateurs = P = --------------------------------------------------------------------------
-
On définit aussi les déperditions au mètre carré : η transport η réglage η générateur
d s (W · m–2) = λs (θai – θsp) (4) les valeurs à adopter pour les rendements η sont de l’ordre de [8] :
● Déperditions par fuites (renouvellement d’air) η transport (ou distribution) d’un réseau isolé : 0,98
ηréglage (automatique) : 0,98
Elles sont calculées pour la serre entière : ηgénérateur (par rapport au PCI) : 0,75
n (0)
D f = ---------------- V ρ i ( H i – H e ) (5)
3 600
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Figure 5 – Émission calorifique des tubes lisses dans l’air ([12] pour les caractéristiques des tubes)
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Supposons en effet le flux d’air balayant longitudinalement les La photosynthèse n’est activée que par des radiations comprises
chapelles sur toute leur longueur (cas général), d’où L b = L longueur entre 400 et 700 nm [plage PAR (photosynthetically active
de la chapelle. radiations ), proche du visible] et exige un éclairement élevé : 5
Le débit horaire par m2, q, peut être exprimé : à 20 WPAR · m–2.
Nota : WPAR = watts dans la plage PAR.
— en fonction de la vitesse moyenne de l’air dans la serre :
La morphogénèse demande :
Q AU × 3 600 h b U × 3 600 h b U × 3 600 — des éclairements très faibles (0,15 à 0,4 W · m–2 ) ;
q = ------ = -------------------------------- = -------------------------------------
- = ----------------------------------
- (10)
S L L L — des radiations spécifiques souvent propres à l’espèce et au
stade végétatif, et situées dans la plage précédente élargie ;
— en fonction du taux de renouvellement : — parfois la modification des rythmes naturels jour-nuit
q = n hb (11) (photopériodisme).
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■ Éclairage d’appoint ou éclairage totalement artificiel Le plus souvent, et notamment en hors-sol, la plante ne dispose
— Éclairage d’appoint à la lumière du jour : celle-ci fournissant que d’un très faible volume de substrat dont, de plus, la teneur en
les radiations à effet morphogénétique, le complément peut être eau doit être maintenue dans des limites très étroites de tension
apporté seulement par des lampes à grande efficacité photo- (entre 10 et 100 cm de hauteur d’eau). Les apports d’eau sont en
synthétique, du moins lorsque cet appoint n’est pas de trop longue conséquence réalisés à doses très faibles mais très fréquentes
durée. (plusieurs fois par jour).
— Éclairage totalement artificiel : il doit couvrir toute la plage — Les besoins journaliers sont évalués à partir de l’évapotranspi-
des rayonnements actifs et associe des lampes des deux groupes ration potentielle qui exprime la demande climatique. Celle-ci
précédents. dépend essentiellement du rayonnement solaire global sous la serre,
la ventilation et le chauffage n’ayant qu’une faible incidence.
Des tableaux, établis conjointement par les constructeurs de
lampes et les organismes d’expérimentation, précisent, pour de En France, l’ETP (évapotranspiration potentielle) sous serre, à
nombreuses cultures, les modalités d’éclairement (intensité, échelle de la journée, est généralement calculée grâce à la relation
époque, durée...) en fonction de l’objectif. de De Villèle :
R gs R gs
ETP s = 0,67 ----------- – 0,2 ≈ 0,7 ----------- (15)
L L
3.2.4 Calcul des installations
avec ETPs (mm · jour –1) évapotranspiration potentielle sous
Outre l’aspect électrique (section des conducteurs, protection...) serre,
seulement rappelé, ce calcul vise à déterminer l’éclairement R gs (kJ · m–2 · jour –1) rayonnement solaire global sous serre,
souhaité, le nombre et la disposition des luminaires choisis, en
L (2 500 kJ · kg–1) chaleur latente de vaporisation de l’eau.
notant que :
— les éclairements à considérer sont ceux actifs sur les plantes ; R gs est soit directement mesuré, soit déduit du rayonnement
aussi, les fabricants de lampes, spécialistes du domaine, extérieur R ga , avec R gs /R ga :
indiquent-ils pour ces derniers leur émission PAR ; 0,75 pour les serres en verre ;
— les éclairements doivent être très uniformes sur toute l’étendue 0,80 pour les serres en PE simple paroi ;
de la culture éclairée : facteur d’uniformité (défini comme éclaire- 0,65 pour les serres en PE double paroi.
ment minimum / éclairement moyen) supérieur ou égal à 80 %, Le dimensionnement des installations tient compte, outre les
souvent 90 % ; besoins de pointe (juillet, en général, sous nos latitudes) et les moda-
— il est possible de jouer, dans les limites imposées par les dimen- lités de l’irrigation (aspersion, goutte à goutte...), du débit disponible
sions de la serre, non seulement sur l’écartement des luminaires, et de la surface totale à irriguer.
parallèlement et perpendiculairement à l’axe longitudinal des cha-
pelles, mais aussi sur leur hauteur au-dessus du toit de la végétation. ■ Drainage
La méthode générale de calcul est celle employée en éclairagisme. La protection contre les remontées de nappe dues à des apports
Retenons, comme ordre de grandeur pour les éclairages photo- extérieurs est à traiter de façon classique au moyen de fossés de
synthétiques, 1 lampe à vapeur de sodium haute pression de 400 W ceinture et éventuellement de drains profonds dans le sol de la serre.
pour 10 m2.
Dans ces apports extérieurs, on peut compter l’eau des pré-
cipitations reçues par la toiture de la serre elle-même et qu’il est
indispensable d’évacuer assez loin pour qu’elle ne nuise pas à la
3.3 Eau culture, mais aussi à la stabilité de la serre.
Un autre objectif du drainage est d’évacuer les eaux utilisées
3.3.1 Rôle pour débarrasser la zone des racines des sels en excès (lessivage).
Le drainage des substrats hors sol est assuré, d’une façon géné-
L’eau est indispensable à la plante pour assurer diverses fonctions. rale, par des orifices ouverts à la base des récipients de culture.
La consommation dépend essentiellement de l’évaporation jointe à
la transpiration. L’influence de ces phénomènes sur les échanges
3.3.2.2 Actions sur l’humidité de l’air
thermiques et la température ne se limite pas au végétal, mais
concerne l’ensemble de la serre et de son contenu. Par ailleurs, les Bien que les scientifiques se réfèrent de plus en plus au déficit
teneurs en eau de l’atmosphère et du substrat sont déterminantes de saturation de l’air (exprimé le plus souvent en grammes de vapeur
dans le développement des maladies, prédateurs et adventices. d’eau par kilogramme d’air sec), en pratique c’est l’humidité relative
de ce dernier qui est d’usage le plus courant, facilité par la mise sur
le marché, à coûts modérés, de capteurs d’humidité à réponse
3.3.2 Actions sur l’eau électrique, beaucoup plus précis et fiables que les hygromètres
classiques à cheveux.
Les interventions portent sur les deux milieux sus-mentionnés et L’humidité relative optimale pour les cultures varie avec la plante,
visent tant l’excès que l’insuffisance. Bien qu’elles soient spécifiques son stade de développement et l’objectif de production ; on admet
à chacun des milieux, des interactions existent. qu’elle est, en général, de l’ordre de 75 %.
D’autres facteurs de production importants sont aussi influencés
3.3.2.1 Actions sur l’humidité du substrat de culture par l’humidité de l’air, sans qu’il soit possible de fixer de valeurs
Les techniques et principes généraux d’irrigation et de drainage précises. Retenons que :
étant supposés connus ne sont précisés ici que les aspects — une humidité faible favorise le développement d’une faune
particuliers aux serres. souvent néfaste (acariens...) ;
— les humidités élevées sont préjudiciables :
■ Irrigation
• à l’état sanitaire, en favorisant les maladies cryptogamiques,
— L’absence de précipitations naturelles rend l’irrigation • à la qualité des produits, lorsque la condensation sur les
obligatoire. parois de la serre se fait sous forme de gouttes qui tombent
— Seules quelques cultures au sol ont un enracinement suffisam- sur le végétal, notamment sur les fleurs,
ment profond pour bénéficier d’une réserve en eau permettant des • à la tenue des matériaux de la serre, le bois surtout mais aussi
irrigations classiques à fréquence faible (plusieurs jours entre deux l’acier qui doit être durablement protégé (galvanisation),
apports). • au bilan thermique de la serre, par accroissement des
déperditions à travers les parois sujettes à condensation.
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______________________________________________________________________________________________________________________________ SERRES
■ Accroissement de l’humidité relative Légumes)] ont établi des tableaux de concentrations préconisées :
Les deux possibilités que sont le refroidissement de l’air et celles-ci sont généralement comprises entre 600 et 1 500 vpm. Il ne
l’enrichissement en vapeur d’eau sont généralement combinées, par suffit donc pas, alors, par simple aération, de maintenir une
exemple avec les pulvérisations très fines favorisant l’évaporation concentration voisine de celle de l’atmosphère libre, voisine de
des gouttelettes. 350 vpm, mais il faut faire des apports artificiels.
■ Réduction
L’élévation de la température et l’élimination de vapeur d’eau 3.4.3 Enrichissement
sont le plus souvent associées ici aussi.
En général, les apports dans la serre fermée (en principe) sont
Le procédé le plus courant consiste dans la combinaison de
réalisés à débit constant, calculé en fonction de la concentration à
l’aération et du chauffage.
maintenir. Le pilotage consiste à fixer la séquence d’apport dans le
Il met en œuvre les équipements existants et non calculés pour temps : il est fait à l’horloge ou mieux, par ordinateur, lorsque
cet effet particulier ; leur pilotage, empirique, s’appuie sur la certaines conditions d’éclairement, de fermeture des ouvrants, de
détection de la température et de l’humidité. concentration... sont réalisées.
L’utilisation de pompes à chaleur se développe, avec des modèles
spéciaux pour la déshumidification. 3.4.3.1 Débit
Il est souvent exprimé en grammes par mètre carré de serre et
par heure :
3.4 Dioxyde de carbone (CO 2) D = A + V n ρ (C i – C e ) (16)
avec D (g · m–2 · h–1) débit d’apport,
3.4.1 Rôle
A (g · m–2 · h–1) consommation des cultures
Matériau de base pour la photosynthèse, il est indispensable aux (A = 3 à 4),
plantes chlorophyliennes. Prélevé dans l’atmosphère ambiante, il V (m3 · m–2 = m) volume de la serre par m2 au
pénètre dans la feuille par les stomates ouverts. sol = h m , hauteur moyenne de la
serre,
n (h–1) taux de renouvellement horaire de
3.4.2 Concentration l’air de la serre,
ρ (kg · m– 3) masse volumique de l’air sec (≈ 1,3),
■ Unités
C i , Ce (g · kg –1 air sec)
concentration en CO2 des airs inté-
La concentration est exprimée de diverses façons :
rieur et extérieur,
— volume de CO2 par volume d’air sec :
D est de l’ordre de 5 à 10 g · m–2 · h–1.
• parties par million (ppm) en volume ;
— masse de CO2 par volume d’air sec :
3.4.3.2 Sources de CO2
• g CO2 par m3 d’air ;
— masse de CO2 par masse d’air sec : Il y en a trois.
• g CO2 par kg d’air sec, ■ Combustion d’un combustible carboné avec dégagement direct
• g CO2 par g d’air sec : densité, des fumées dans la serre
• parties par million (ppm) en masse.
Ces fumées doivent être exemptes de produits toxiques pour la
En pratique, et au risque de confusions fréquentes, « ppm » est culture ou le personnel, c’est-à-dire essentiellement de produits soit
souvent un rapport de volumes, d’où l’intérêt, dans ce cas, de la soufrés, soit résultant d’une combustion incomplète (monoxyde de
désignation « vpm ». carbone CO) : l’absence de soufre conduit à éliminer les fiouls au
profit du gaz du réseau GDF et des GPL : propane et butane ; la
■ Correspondances
combustion complète exige dispositifs de sécurité et réglages.
1 000 vpm ≈ 1 520 ppm ≈ 1,520 g CO2 · kg–1 air sec À noter que cette combustion dégage aussi de la vapeur d’eau
≈ 2 g CO2 · m–3 air sec et de la chaleur, ce qui n’est favorable que si sa durée est faible :
un fonctionnement quasi permanent assurant un chauffage de forte
■ Concentration spontanée sous abri puissance (par exemple 300 W · m–2) conduirait à une concentration
excessive en CO2 (et en vapeur d’eau).
Par la respiration, le végétal rejette, en permanence, du CO2
dans l’atmosphère ; par la photosynthèse, il en absorbe, le jour, en On rappelle qu’en effet la combustion de 1 kg de propane pur
quantité croissante avec l’éclairement PAR. dégage 3 kg de CO2 , 1,64 kg de vapeur d’eau, 49 750 kJ (PCS)... et
consomme 15,7 kg d’air.
Il résulte du rapport de ces deux fonctions qu’en enceinte fermée
la concentration varie fortement : croissance pendant la nuit, jusque Ces appareils sont donc actuellement pilotés en fonction de la
vers 500 vpm, baisse depuis le lever du jour jusqu’à atteindre teneur de l’air en CO2 et non plus de sa température.
150 vpm, valeur proche de la limite où la respiration suffit juste à
■ Récupération du gaz carbonique des fumées des générateurs
satisfaire la photosynthèse (seuil de compensation, de l’ordre de
de chaleur, à fioul ou à gaz
100 vpm).
Mis à part les traitements que doivent subir ces fumées pour
L’enrichissement de l’atmosphère des serres est donc nécessaire
éliminer les mêmes produits toxiques que ci-dessus, cet apport est
à une photosynthèse très active.
gratuit, mais il ne correspond pas en permanence aux besoins.
■ Concentration souhaitable
■ Injection de gaz industriel pur
Elle varie selon les cultures et le niveau des autres facteurs, en
Stocké sous pression dans des bouteilles ou des cuves, ce CO2
particulier l’éclairement PAR.
est distribué dans la serre, à la demande, sans association, parfois
Les organismes professionnels [CNIH (Comité National Inter- antagoniste, avec le chauffage.
professionnel de l’Horticulture florale et ornementale et des pépi-
nières), CTIFL (Centre Technique Interprofessionnel Fruits et
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P
O
U
Serres R
E
par Pierre BORDES N
Ingénieur agronome (Grignon)
Professeur à l’École Nationale Supérieure d’Horticulture de Versailles
S
Données économiques
(0)
A
Coût des serres et de leurs équipements : ordre de grandeur pour une surface moyenne de 1 000 à 2 000 m2 (en 1992) (1) V
Serres
Serre verre lourde 12 m (2)....................................................................................................................................................................
Serre verre lourde > 12 m.............................................................................................................................................................................
300 à 350
350 à 400
F/m2
F/m2
O
Serre légère (type Venlo ) .............................................................................................................................................................................
Supplément pour doublage de parois.........................................................................................................................................................
Multichapelle plastique/double paroi gonflable.........................................................................................................................................
250 à 300
40 à 50
200 à 250
F/m2
F/m2
F/m2
I
Bitunnel ..........................................................................................................................................................................................................
Bitunnel avec aération automatique et double paroi gonflable ................................................................................................................
50 à 60
100 à 120
F/m2
F/m2 R
Tunnel............................................................................................................................................................................................................. 30 à 40 F/m2
Chauffage
Production
— Chaufferie au fioul domestique ou au gaz :
• 0 à 200 th/h.......................................................................................................................................................................................
• 200 à 600 th/h...................................................................................................................................................................................
250 à 300 F/th
180 à 220 F/th
P
• > 600 th/h..........................................................................................................................................................................................
— Générateur air chaud/chauffage air pulsé :
• 0 à 200 th/h.......................................................................................................................................................................................
140 à 160 F/th
P SERRES ______________________________________________________________________________________________________________________________
O
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3-83
3-82
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souples ou cintrables à froid.
Organismes
P ADEME Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie
L (ex AFME).
CEMAGREF Centre National du Machinisme Agricole, du Génie Rural, des Eaux
et des Forêts.
U CNIH
CTIFL
Comité National Interprofessionnel de l’Horticulture florale
et ornementale et des pépinières.
Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes.
S ENITHP
ENSH
École Nationale d’Ingénieurs des Travaux de l’Horticulture
et du Paysage (Angers).
École Nationale Supérieure d’Horticulture (Versailles).
ONIFLHOR Office National Interprofessionnel des Fruits et Légumes et de
l’Horticulture Ornementale.