Notes de Cours-Gravimetrie PDF
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1 Théorie 1
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Principes de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2.1 Lois de l’attraction universelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2.2 Champ gravitationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2.3 Potentiel gravitationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2.4 Équations du potentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Une référence pour la terre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3.1 Un ellipsoı̈de de révolution : le sphéroı̈de . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3.2 Le géoı̈de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.4 Densité des roches . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
i
ii Table des matières
3 Interprétation 45
3.1 Modèles simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
3.1.1 La sphère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
3.1.2 Le cylindre horizontal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
3.1.3 Le cylindre vertical . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
3.1.4 Le feuillet vertical . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
3.1.5 La plaque mince horizontale infinie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
3.1.6 Le prisme rectangulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.2 Modèles complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.2.1 Les méthodes graphiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
3.2.2 Méthode analytique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.2.3 Gravité 3-D . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
3.3 Excès de masse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
3.3.1 Calcul de l’excès de masse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
3.3.2 Unicité de la solution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
3.3.3 Considérations pratique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
3.3.4 Exemple de calcul de tonnage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
3.3.5 Exemple de calcul avec G-2 Marmora . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
4.2 Pétrole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
4.2.1 Formations récifales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
4.2.2 Dômes de sel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
4.2.3 Anticlinaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
4.3 Vallée alluvionnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
4.4 Batholite gravimétrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
4.5 Gisements métallifères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
4.6 Archéologie, travaux publics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
4.7 Autres Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
4.7.1 Prolongement et filtrage ; modélisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
4.7.2 Modélisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
4.7.3 Applications : Étude de cas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
5 Références 99
D Exercices 109
D.1 Correction de données gravimétriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
D.2 Corrections gravimétriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
D.3 Calcul modélisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
D.3.1 Collecteur d’égouts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
D.3.2 Produits toxiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111
iv Table des matières
1 Théorie
1.1 Introduction
Deux particules de masse m1 et m2 séparées par une distance r sont attirées l’une vers
l’autre par une force F telle que
Gm1 m2
F=− r (1.1)
r12
où F est la force appliquée sur la masse m2 , r le vecteur unitaire (voir figure 1.1), r1 la distance
entre les masses m1 et m2 , et G, la constante universelle de la gravité. Les termes r1 et G sont
données par
q
r1 = ( x2 − x1 )2 + ( y2 − y1 )2 + ( z2 − z1 )2
G = 6.6742 × 10−8 dyne cm2 /g2 [CGS]
−11 2 2
= 6.6742 × 10 N m /kg [SI] (1.2)
Il faut appliquer une force F à une masse m pour lui faire subir une accélération a. Ceci se
traduit par la relation
F = ma. (1.3)
1
2 1. Théorie
z
m2
r1
x
r
m1
y
F IG . 1.1: Deux masses dans un référentiel cartésien.
En utilisant les équations (1.1) et (1.3), on trouve que l’accélération d’une masse m à la surface
du sol s’exprime par
GMT
a=− 2 r=g (1.4)
RT
où MT est la masse de la terre (5.9736 × 1024 kg) et R T le rayon moyen de la terre (6370 km). g
est dite accélération de la gravité, ou simplement gravité, et vaut en moyenne 9.797 m/s2 .
En l’honneur de Galilée, on a nommé l’unité d’accélération gravitationnelle le gal avec :
La précision d’un gravimètre d’exploration est de l’ordre de 0.01 mgal (10−7 m/s2 ). Les
gravimètres pour les études géodynamiques ou géotechniques sont sensibles au µgal, soit
10−8 m/s2 , environ le milliardième de g.
Soit une particule immobile en un point A de l’espace. Toutes les particules se trouvant
autour de la masse m du point A subissent une accélération (voir figure 1.2). Chaque point
de l’espace est alors caractérisé par un vecteur accélération qui point vers A et qui est pro-
portionnel à l’inverse de la distance au carré. L’ensemble de ces vecteurs constitue le Champ
Gravitationnel de la masse m.
Le champ gravitationnel est un champ conservatif, c’est-à-dire que le travail fournit pour
déplacer une masse dans ce champ est indépendant du chemin parcouru. Il n’est fonction que
des points de départ et d’arrivée. Donc, si on revient au point de départ, le bilan énergétique
est nul.
1.2 Principes de base 3
a
a
A a
m
F IG . 1.2:
La force qui engendre un champ conservatif peut être obtenue par le gradient de la fonction
du potentiel scalaire U par
F
∇U = g = , (1.5)
m2
où l’opérateur ∇ est donné par :
∂U ∂U ∂U
∇U = i+ j+ k. (1.6)
∂x ∂y ∂z
Si l’on a une distribution continue de masse dans un volume V extérieur au point (voir fi-
gure 1.4), le potentiel U au point P est
Z
ρ
U=G dv, (1.9)
V r
ds dr
O r
m2
R P
m1
z P(x,y,z)
V
dv
S
x
y
F IG . 1.4:
1.3 Une référence pour la terre 5
où S est la surface qui enveloppe le volume V, et gn est l’accélération normale à S, positive
vers l’extérieur. Si le volume V est vide de masse, ∇ · g = 0 et, en vertu de l’équation (1.5),
nous avons
∇2 U = 0, (1.11)
qui est l’équation de Laplace. Si le volume contient une masse m, et que la surface S est une
sphère centrée sur m, alors
Gm
Z
4πr2
gn ds = − 2
S r
= −4πGm.
Le signe négatif signifie que l’attraction est dirigée vers le centre de la sphère. Si la surface S
contient plusieurs masses et que leur total vaut M, alors on peut montrer que
Z Z
∇ · g dv = gn ds = −4πGM.
V S
∇ · g = −4πGρ,
où ρ est la densité de cet élément de volume. Toujours en vertu de l’équation (1.5), nous trou-
vons
∇2 U = 4πGρ, (1.12)
qui est l’équation de Poisson.
Des équations (1.11) et (1.12), il découle que le potentiel sur une surface donnée peut être
produit par des distributions de masses différentes. Ce fait peut être la source d’ambiguı̈tés
lors de l’interprétation des données.
Pour prédire le champ gravitationnel de la terre en tout point, sa forme et ses variations
de densité doivent être connus. À cause de sa rotation, la terre n’est pas sphérique. Sa forme
peut être approximée par une ellipsoı̈de de révolution quelques fois appelée sphéroı̈de et ca-
ractérisé par son coefficient d’aplatissement
Req − R po 1
f = = , (1.13)
Req 298.257
6 1. Théorie
Rpo
R
Req
Sphère Ellipsoïde
F IG . 1.5:
os
φ
2r c
ω
r ω2r
φ
Req
où Req est le rayon de la terre à l’équateur (6378.137 km) et R po le rayon de la terre au pôle
(voir figure 1.5).
Sur l’ellipsoı̈de, la gravité de référence go pour un point de latitude géodésique φ est (for-
mule WGS-84) :
1 + 0.00193185265241 sin2 φ
gth (φ) = 9.7803253359 q (1.14)
1 − 0.00669437999014 sin2 φ
La valeur de la gravité ainsi obtenue est celle qui serait observée au niveau de la mer sur une
terre de forme sphéroı̈dale (approximant de près sa forme réelle) et dont la densité ne varie
qu’en profondeur et non pas latéralement.
La différence de 5186 mgals entre la valeur aux pôles et à l’équateur est causée par :
2. La différence entre le rayon équatorial et le rayon polaire, i.e. le rayon étant plus petit
au pôle, la gravité y est plus forte. Cet effet est cependant atténué par la distribution de
masse plus importante à l’équateur.
La différence de 5186 mgals se répartie environ 2/3 pour l’accélération centrifuge et 1/3 pour
l’aplatissement.
1.4 Densité des roches 7
Excès Océan
de masse
1.3.2 Le géoı̈de
La formule de gth donnée précédemment suppose (1) que le niveau des océan est lisse et
(2) que la densité ne varie qu’en profondeur. Or, il n’en est rien dans la nature. On sait que
cette surface présente des rehaussements et des dépressions de plusieurs dizaines de mètres
en certains endroits, et que la densité peut varier suivant toutes les directions. Ceci nous amène
alors à définir le concept de géoı̈de que l’on définit par la surface équipotentielle correspondant
à la surface des océans aux repos. Sur les continents, le géoı̈de correspond à la surface définie
par l’eau contenue dans un canal étroit reliant les océans de part et d’autre du continent. Par
définition, le géoı̈de est partout perpendiculaire à la verticale telle qu’indiquée par le fil à plomb. Le
géoı̈de et le sphéroı̈de ne coı̈ncident pas en tout point. Il existe des cartes de la hauteur de
géoı̈de par rapport au sphéroı̈de. Les deux plus grandes variations sont au sud de l’Inde (-
105m) et en Nouvelle-Guinée (+73m).
Jusqu’ici, aucune interprétation reliant les lignes de contour du géoı̈de à la surface du globe
(frontières océan-continents, rides mid-océaniques, etc) ne s’est avérée possible. On a émis
l’hypothèse qu’elle pourrait être expliquée par des hétérogénéités du manteau inférieur.
La densité des roches est fonction de la nature des minéraux les composants, et de la po-
rosité. Les tableaux suivants donnent des valeurs de densité pour un grand nombre d’entre
elles.
8 1. Théorie
TAB . 1.4: Densités des minéraux non-métalliques et des minéraux divers (g/cm3 )
Roches Ignées
Roche Nb échan. Intervalle
Granite 155 2.516-2.809
Granodiorite 11 2.668-2.785
Syénite 24 2.630-2.899
Diorite 13 2.721-2.960
Norite 11 2.720-3.020
Gabbro 27 2.850-3.120
Diabase 40 2.804-3.110
Péridotite 3 3.152-3.276
Dunite 1 3.289
Pyroxénite 8 3.10-3.318
Anorthosite 12 2.640-2.920
Valeurs tirées de :
“Handbook of Pysical Constants”,
édité par Francis Birch,
Geological Society of America, Special Paper 36, 1942.
2 Les données gravimétriques
Afin d’obtenir les variations du champ gravitationnel dues à des causes géologiques, il est
nécessaire de corriger nos lectures de toutes les autres causes extérieures pouvant les influen-
cer (dérive de l’appareil, marée, ellipticité de la terre, . . .).
Par cette correction, on tente d’éliminer l’influence apportée sur les mesures par les marées
(figure 2.1) et la fatigue de l’instrument.
Dans ce but, il est nécessaire de suivre un certain cheminement entre les stations de lec-
tures. Dans la pratique, on fait une série de mesures en suivant un cheminement en boucle : la
série débute habituellement en un point donnée et se termine à ce même point (figure 2.2). Le
point de départ de la boucle est normalement relié à une station de base.
En général, les mesures du début et de la fin à la station de base ne sont pas semblables.
Cette différence, appelée dérive, est due en partie au gravimètre, en partie au marée lunaire.
Les valeurs mesurées sont donc entravées d’erreurs puisqu’une de leurs composantes provient
de la dérive et ne reflète pas un changement dans la valeurs de g dû à des hétérogénéités du
sous-sol.
La correction est faite en supposant que la dérive est linéaire dans le temps. Donc, si on est
passé à la station de base, aux temps t1 et t2 et que les valeurs mesurées étaient respectivement
v1 et v2 , le taux de dérive ∆0d est défini par
v2 − v1
∆0d = . (2.1)
t2 − t1
Lorsque la dérive est positive, c’est que les mesures ont été surestimées, il faut donc les dimi-
nuer. La correction de dérive sera négative. Inversement, dans le cas où la dérive est négative,
11
12 2. Les données gravimétriques
les mesures sont sous-estimées et la correction devra être positive. Ainsi, toute valeur v prise
au temps t (où t1 ≤ t ≤ t2 ) est corrigée par la formule suivante :
Exemple
Lecture
5 6 v2
7
Différence
4
observée
3 8 m2
Dérive
réelle
2
Diff.
9 v1
1 10
m1
Stn1 Stn2
Base Base
Temps
t1 t2
Donc, pour la lecture de la station 4, prise 16 minutes après la 1re lecture de la station 1, la
correction est de :
16 × (−0.022) = −0.352 div. ' −0.4 div.
( m2 − m1 ) − ( v2 − v1 )
vcor (t) = vlu (t) + × ( t − t1 ) + ( m1 − v1 ). (2.4)
t2 − t1
Exemple
Station lecture
BL1 1030.1
BL2 1032.0
BL3 1031.7
BL4 1032.4
14 2. Les données gravimétriques
Cette correction tient compte des variations de g avec la latitude dues à la rotation de la
terre et à son aplatissement. À partir des mesures géodésiques mondiales, on sait que la terre
est un ellipsoı̈de de révolution presque parfait. Sur cette surface, le champ gravitationnel peut
être décrit par l’équation suivante (WGS-84) :
1 + 0.00193185265241 sin2 φ
gth (φ) = 9.7803253359 q (2.5)
1 − 0.00669437999014 sin2 φ
où gth (φ) est la valeur du champ au point de latitude géodésique φ. La correction ∆ L pour un
déplacement l suivant un méridien est donc
∂gth
∆L = · l, (2.6)
∂l
avec
dl = R(φ)dφ ≈ Re dφ, (2.7)
où Re est le rayon équatorial de la terre (6378.136 km). Finalement, si l est en mètres, on peut
simplifier l’expression à
N
-0.030 mgal
25 m
-0.015 mgal
0 (48°44'N)
0.015 mgal
0.030 mgal
F IG . 2.4:
équatorial. La première, qui est la plus courantes sur les cartes, est l’angle entre la normale à
l’ellipsoı̈de de référence et le plan équatorial. On montre en annexe B la relation entre ces deux
latitudes.
L’équation est linéaire (i.e. φ = cte) sur une distance d’environ 1.5 km. Puisque gth est
plus élevée aux pôles qu’à l’équateur, il faut additionner ∆ L (correction positive) pour un
déplacement vers l’équateur. Notez que pour obtenir une précision acceptable, on doit cher-
cher à positionner les différentes stations avec une précision d’une dizaine de mètres (par
exemple à partir de photos-aériennes). Pour une précision recherchée de 0.01 mgal, il faut
connaı̂tre à environ ± 10 m la distance entre deux stations séparées de 100 m si φ =45˚. Il est
à noter que les corrections sont positives lorsque les stations se localisent au sud de la ligne
de référence et négative pour celles se situant au nord. Aucune correction de latitude n’est
apportée pour un cheminement est-ouest.
Dans un levé local, les corrections ne sont pas calculées pour chacune des stations à par-
tir de la formule générale, mais sont plutôt déterminées à partir d’une grille proprement
graduée. Par exemple, supposons qu’un levé de gravimétrie a été effectué autour de la latitude
géodésique 48˚44’N. L’échelle des cartes de travail est de 1 : 2000 (20m/cm) et nos stations de
mesure sont espacées de 25 m. On a φ =48˚44’, ce qui donne en décimales 48.7333˚. On trouve
alors la correction de latitude correspondante, soit :
Ainsi, chaque déplacement de 1.25 cm du nord vers le sud (N→S) sur la carte au 1 : 2000
entraı̂nera une correction de 0.015 mgal (0.000614 × 25). La grille peut donc être graduée en
multiples de 0.015, la correction zéro étant affectée aux stations se trouvant à la latitude 48˚44’N
(voir figure 2.4).
Afin de pouvoir interpréter les données en fonction du sous-sol, celles-çi doivent être rat-
tachées à une référence équipotentielle unique pour le levé. Or, les lectures d’un levé gra-
vimétrique ne sont pas forcément prises au-dessus d’un terrain plat. Ainsi, plus on se rap-
proche du niveau de référence, plus g augmente car on se rapproche du centre de la terre. Les
16 2. Les données gravimétriques
mesures obtenues présentent donc des variations qui ne sont dues qu’à la position de la station
de mesure et non pas à des hétérogénéités du sous-sol. Il faut donc corriger les mesures.
On sait que
Gm
gr = , (2.9)
r2
où r est le rayon de la terre au niveau de référence. Si on se déplace d’une hauteur h par rapport
à ce niveau de référence, alors
Gm Gm
gh = 2
= 2 . (2.10)
(r + h ) r (1 + 2(h/r ) + (h/r )2 )
Gm(1 − 2h/r )
gh = = gr − 2hgr /r (2.11)
r2
et donc
gh − gr = −2hgr /r. (2.12)
En prenant r comme rayon moyen de la terre, la correction d’altitude (aussi nommée cor-
rection d’air libre) est donnée par (h en mètres, positif vers le haut)
Donc ∆h est positif si on est au-dessus du référentiel et négatif si on est en-dessous. Pour une
précision d’environ 0.01 mgal, il faut connaı̂tre à ± 3 cm la hauteur de la station par rapport
au référentiel.
∆ p = 2πGρ B h (2.14)
où ρ B est en g/cm3 et h en mètres. Comme pour la correction d’altitude, il faut connaı̂tre
précisément l’élévation du gravimètre à chaque station (h = ±10 cm si la précision recherchée
est de ± 0.01 mgal).
2.1 Corrections et références 17
z station P en trop
référence
Si la mesure gravimétrique est faite sous terre (dans une mine ou un tunnel), la tranche
fictive ajoutée entre la station de référence (à z1 ) et la station souterraine (à z2 , plus bas que z1 )
exerce une attraction vers le bas à z1 et vers le haut à z2 . La correction est doublée, et devient
4πGρ(z2 − z1 ).
De façon courante, on combine la correction d’altitude et la correction de plateau pour
obtenir ce que l’on appelle alors la correction de Bouguer (attention, ceci n’est pas l’anomalie de
Bouguer) :
∆hB = (0.3086 − 0.04191 ρ B )h mgal ; (h > 0). (2.16)
zo
Z
∆gt = G∆ρ dv. (2.18)
V ( xo2 + y2o + z2o )3/2
Pour les morceaux en trop, zo et ∆ρ sont positifs et pour les morceaux manquant, zo et ∆ρ
sont négatifs. Ainsi, la correction de relief est toujours positive. Par exemple, considérons un
volume de roche au dessus de la station. Ce volume génère une attraction vers le haut, de sens
contraire à l’attraction terrestre. Il a donc pour effet de réduire g et il faut additionner le terme
de correction pour éliminer son effet.
En général, l’intégration se fait numériquement au moyen d’un ordinateur, en utilisant des
cartes topographiques numérisées. Pour simplifier les calculs, on peut discrétiser le terrain en
cylindres creux concentriques, ces mêmes cylindres eux-mêmes scindés en morceaux dont les
sommets sont ajustés à la topographie moyenne (voir figure 2.6).
18 2. Les données gravimétriques
Topo
Station
hi
h
Référence
r1
r2
où ∆ti est l’attraction du ie secteurs du cylindre, hi la hauteur du morceau de cylindre par
rapport à la station, ρ la densité du cylindre et N le nombre de secteurs par lequel le cylindre
a été divisé. La correction totale pour le cylindre entier est :
N
∆T = ∑ ∆ti . (2.20)
Par ailleurs, au lieu d’utiliser la formule donnée précédemment, il est possible d’utiliser un
réticule (voir figure 2.7) que l’on supperpose aux cartes topographiques et des tables préparées
par Hammer (et complétées par Bible). Ces tableaux (2.1 et 2.2) nous donnent, pour différentes
valeurs de h, les corrections en mgal qu’il nous faut apporter pour chacun des secteurs du
réticule.
Les différentes étapes à exécuter pour effectuer la correction sont :
1. Localiser la station à corriger sur une carte topographique assez précise.
2. Centrer le réticule sur ce point.
3. Déterminer l’élévation moyenne de chacun des secteurs de l’abaque.
4. Prendre la différence positive ou négative entre l’élévation de la station considérée et
chacun des secteurs.
5. Pour chacun des secteurs, à l’aide de la table de Hammer, calculer la correction à apporter
(la correction est toujours positive).
2.1 Corrections et références 19
TAB . 2.1: Tables de Hammer pour la correction de relief ; densité : ρ = 2 g/cm3 ; Zones B à H ;
Correction : ∑ ti ∗ 0.01 mgal
Zone B C D E F G H
Secteurs 4 6 6 8 8 12 12
Rayon 2 à 16.6 à 53.3 à 170.1 à 390 à 895 à 1529 à
16.5 m 53.3 m 170.1 m 390 m 895 m 1529 m 2615 m
ti ±h en m ±h en m ±h en m ±h en m ±h en m ±h en m ±h en m
0 0.0 à 0.3 0.0 à 1.3 0.0 à 2.4 0.0 à 5.5 0.0 à 8.2 0.0 à 17.6 0.0 à 22.9
0.1 0.3 à 0.6 1.3 à 2.3 2.4 à 4.1 5.5 à 9.1 8.2 à 14.0 17.6 à 30.5 22.9 à 40.0
0.2 0.6 à 0.8 2.3 à 3.0 4.1 à 5.3 9.1 à 12.0 14.0 à 18.3 30.5 à 39.3 40.0 à 51.5
0.3 0.8 à 0.9 3.0 à 3.5 5.3 à 6.3 12.0 à 14.3 18.3 à 21.6 39.3 à 46.6 51.5 à 61.0
0.4 0.9 à 1.0 3.5 à 4.0 6.3 à 7.1 14.3 à 16.2 21.6 à 24.4 46.6 à 52.7 61.0 à 68.9
0.5 1.0 à 1.1 4.0 à 4.4 7.1 à 7.8 16.2 à 17.7 24.4 à 27.0 52.7 à 58.0 68.9 à 76.0
1 1.1 à 2.0 4.4 à 7.3 7.8 à 13.1 17.7 à 29.6 27.0 à 45.0 58.0 à 97.0 76.0 à 126
2 2.0 à 2.7 7.3 à 9.8 13.1 à 17.0 29.6 à 38.3 45.0 à 58.0 97.0 à 125. 126. à 163
3 2.7 à 3.5 9.8 à 11.9 17.0 à 20.2 38.3 à 45.4 58.0 à 68.0 125 à 148 163 à 193
4 3.5 à 4.2 11.9 à 13.8 20.2 à 23.1 45.4 à 51.8 68.0 à 77.0 148 à 158 193 à 219
5 4.2 à 5.0 13.8 à 15.6 23.1 à 25.7 51.8 à 57.6 77.0 à 86.0 158 à 186 219 à 242
6 5.0 à 5.7 15.6 à 17.4 25.7 à 28.1 57.6 à 62.9 86.0 à 94.0 186 à 202 242 à 263
7 5.7 à 6.5 17.4 à 19.1 28.1 à 30.4 62.9 à 67.8 94.0 à 101 202 à 213 263 à 283
8 6.5 à 7.3 19.1 à 20.8 30.4 à 32.6 67.8 à 72.4 101 à 108 213 à 233 283 à 302
9 7.3 à 8.2 20.8 à 22.6 32.6 à 34.7 72.4 à 76.8 108 à 114 233 à 247 302 à 320
10 8.2 à 9.1 22.6 à 24.4 34.7 à 36.7 76.8 à 81.1 114 à 120 247 à 260 320 à 337
11 ... 24.4 à 26.1 36.7 à 38.7 81.1 à 85.3 120 à 126 260 à 272 337 à 353
12 ... 26.1 à 27.9 38.7 à 40.6 85.3 à 89.3 126 à 131 272 à 284 353 à 368
13 ... 27.9 à 29.7 40.6 à 42.6 89.3 à 93.2 131 à 137 284 à 296 368 à 383
14 ... 29.7 à 31.6 42.6 à 44.5 93.2 à 97.0 137 à 142 296 à 308 383 à 397
15 ... 31.6 à 33.5 44.5 à 46.4 97.0 à 100.8 142 à 147 308 à 319 397 à 411
20 2. Les données gravimétriques
1 100 à 164 169 à 280 206 à 341 252 à 416 307 à 507
2 164 à 213 280 à 361 341 à 441 416 à 537 507 à 655
3 213 à 253 361 à 427 441 à 521 537 à 636 655 à 776
4 253 à 287 427 à 485 521 à 591 636 à 721 776 à 880
5 287 à 317 485 à 537 591 à 654 721 à 797 880 à 978
6 317 à 344 537 à 584 654 à 711 797 à 867 973 à 1058
7 344 à 369 584 à 628 711 à 764 867 à 932 1058 à 1136
8 369 à 393 628 à 669 764 à 814 932 à 993 1136 à 1210
9 393 à 416 669 à 708 814 à 861 993 à 1050 1210 à 1280
10 416 à 438 708 à 745 861 à 906 1050 à 1104 1280 à 1346
Jusqu’à présent, nous avons admis que la surface de référence est le géoı̈de (cote 0). En
réalité, pour réduire le caractère imparfait de la correction de Bouguer, on sera souvent amené
à donner à la surface de référence la cote zo de la station la plus basse de l’étude. Dès lors,
l’épaisseur des tranches de terrain intéressées par la correction de Bouguer sera réduite de la
quantité zo , et le rayon à donner à la zone extérieure pour effectuer les corrections de terrain
se trouvera également diminué. Ce procédé est d’ailleurs plus justifié, pour une prospection
d’étendue limitée, que celui consistant à adopter systématiquement le géoı̈de comme surface
de référence.
Considérations pratiques
Nous avons vu que l’influence des défauts et des excès de masse était de même sens ; il
convient, en conséquence, de traiter de manière particulière les compartiments du réticule
présentant à la fois des altitudes plus élevées et plus faibles que celle de la station. Le plus
souvent, il sera possible d’éviter une telle disposition par une rotation appropriée du réticule
(bien entendu, ce dernier doit conserver le même azimut pour tout le calcul relatif à une même
zone), conduisant par exemple à placer la courbe de niveau de cote Z le long d’un rayon vec-
teur. Si la chose est impossible, on devra (pour chaque compartiment présentant cette par-
ticularité) déterminer séparément l’altitude moyenne des terrains de cote supérieure à z et
celle des terrains de cote inférieure, puis calculer la moyenne des deux valeurs absolues des
différences avec z, pondérée en fonction des surfaces occupées dans chaque cas.
Remarques : Le calcul de la correction d’une station est assez long et peut prendre entre
22 2. Les données gravimétriques
Zones D E F G H I J K
h en mètres ± 13 ± 30 ± 45 ± 97 ± 126 ± 164 ± 280 ± 341
30 minutes et une heure dépendant de la topographie. Ce temps peut être réduit à 15 minutes
grâce aux remarques qui suivent :
1. De faibles irrégularités dans la topographie n’ont que peu d’effet sur la gravité et peuvent
être négligées. (Moins de 1/20 de la distance à la station, par exemple moins de 0.1 m
d’élévation à l’intérieur d’un rayon de 2 m autour de la station).
2. Afin de simplifier les corrections de terrain, l’emplacement des différentes stations doit
être judicieux : éviter les ravins, les pieds de montagne, etc, car ce sont les dénivellations
les plus près de la station qui ont le plus d’influence.
Le tableau 2.3 résume, pour les différentes zones, les élévations de la topographie qui en-
traı̂nent une correction inférieure à 0.01 mgal lorsque la densité du terrain vaut 2 g/cm3 :
Pour la correction de Bouguer, il est important d’essayer de définir la densité ρ B avec une
précision de 0.1 g/cm3 . En ce qui concerne la correction de relief, le rôle joué par ρ B est moins
considérable. En effet, on observe rarement une différence d’un milligal entre stations voi-
sines ; une variation de 0.2 sur la densité n’introduira dans ces conditions qu’un écart de l’ordre
de 0.10 mgal sur une valeur qui n’est souvent définie qu’avec une moins bonne approximation.
La densité ρ B peut être déterminée à partir d’échantillons prélevés sur le terrain et repré-
sentatifs de la géologie, pour lesquels une mesure est faite en laboratoire. Elle peut également
être déterminée à partir des données gravimétriques même. Une fois la correction d’altitude
appliquée, l’anomalie offre une corrélation très forte avec la topographie du terrain. La méthode
de Nettleton consiste donc à représenter, sur une même figure, un profil topographique et les
profils de l’anomalie de Bouguer qui lui correspondent, calculés pour plusieurs densités (voir
figure 2.9 pour un exemple). On choisit une région au relief assez accidenté pour que le rôle
de la correction d’altitude soit déterminant vis-à-vis de la forme des profils de gravité. Parmi
ceux-ci, une partie reflétera assez fidèlement les irrégularités topographiques (groupe des den-
sités de 2.4 à 2.8) et une autre donnera une image inversée du relief (groupe des densités de
1.8 à 2.2).
Dans les deux cas, il existera une certaine corrélation entre les formes topographiques et
gravimétriques ; le profil le plus satisfaisant sera évidemment celui qui se situera entre les
deux groupes précédemment définis, et pour lequel, visiblement, la corrélation entre le relief
et l’anomalie de Bouguer sera la moins nette. Un certain nombre de profils de ce genre, ju-
dicieusement distribués sur toute l’étendue prospectée, conduiront à différentes valeurs de
densité. Si ces valeurs ne sont pas trop dispersées, leur moyenne pourra être retenue comme
caractérisant au mieux la région, et les corrections d’altitude et de relief seront calculées en
utilisant cette valeur.
L’emploi de cette méthode repose sur une hypothèse rarement rencontrée dans la nature,
en tout cas invérifiable : définir comme le plus probable le profil gravimétrique reflétant le
24 2. Les données gravimétriques
1.8
1.9
2.0
2.1
2.8 2.2
2.3
2.4
1.8 2.5
2.6
2.7
2.8
moins l’allure de la topographie, c’est admettre implicitement qu’il n’y a pas à l’aplomb de ce
profil d’anomalies d’origine géologique dont la forme soit en relation avec le relief.
Il y a donc lieu de préciser dans quel cas cette méthode offre le plus de chances de conduire
à un résultat convenable. Ce sera évidemment lorsque les conditions géologiques permettent
d’affirmer qu’il ne peut exister aucune relation entre la forme du relief et celle des couches pro-
fondes. Un très bon exemple de réalisation d’une telle condition est fourni par les dunes de
sable dont le relief, d’ailleurs variable, est déterminé avant tout par l’orientation et le régime
des vents. Ou encore, si le relief est assez accidenté pour que l’on observe un creux relatif au
voisinage du sommet d’une colline ou une ondulation au centre d’une colline ou une ondula-
tion au centre d’une vallée, il est assez probable que de tels mouvements secondaires, résultant
en général de l’action de l’érosion, n’ont pas une origine géologique profonde.
Le profil gravimétrique le plus probable sera donc celui qui “effacera” le mieux de tels
mouvements, même si son dessin doit offrir une certaine parenté avec la forme générale du
relief.
Remarque :
Le gravimètre ne donne pas une valeur absolue de g, mais bien une valeur relative.
ligne 15N
Stn : 10N-05W
ligne 10N
ligne 05N
Stn : 00-00
ligne 00
ligne 05S
ligne 10S
Stn : 15S-10E
ligne 15S
Au point ( x, y, z), on peut faire correspondre un point ( x, y, 0) sur l’ellipsoı̈de où la gravité
normale vaut gre f . En effet, gobservée et gre f ne sont pas comparables car ( x, y, z) et ( x, y, 0) ne
sont pas à la même altitude ni affectés du même relief. On fait donc subir à gre f les corrections
nécessaires pour l’emmener dans la position désirée et nous permettre de disposer d’une va-
leur théorique convenable de g en ( x, y, z). L’anomalie de Bouguer est donc attachée au point
( x, y, z) et non pas au point ( x, y, 0) comme on tend à le croire.
Suivant le genre de levé, le numérotation des stations pose plus ou moins de difficultés.
Dans un levé local, le long de traverses bien définies, les points de mesure portent habituel-
lement le numéro de la traverse et un numéro indiquant son ordre sur celle-ci. On aurait par
exemple la station 02 + 09 qui serait la neuvième station sur la traverse deux ou, comme in-
diqué sur la figure 2.10, la station ”10N-05W” qui serait la station située à 5 unité vers l’ouest
par rapport à la station de référence (station 00-00) sur la ligne à 10 unité par rapport à la ligne
de référence (ligne 00).
Dans un levé régional (par exemple pour toute la Gaspésie) les points de mesure seraient
principalement déterminés par leur longitude et leur latitude. Habituellement, on utilise de
plus une numérotation arbitraire pour les stations.
Recommandations :
– La représentativité de la station : il faut à tout prix éviter l’usage d’un même nom pour
deux stations différentes.
2.2 Levé gravimétrique 27
2.2.2 Nivellement
h h’
S2 surface
S1 h - h'
T2
T1 h[S3/T2]
S3
S1 h[S2/T1] h[S2/T2]
S2
F IG . 2.11:
faites suivant le second segment avec celles du premier. Un exemple est présenté sur la figure
2.11. En considérant la station S1 comme référence pour notre levé, le niveau de la station S2
est tout simplement donné par ∆hS2/S1 = h[S2/T1] − h[S1/T1]. Pour la station S3, il faut faire
l’opération en deux étapes. D’abord, calculer le niveau de la station S3 par rapport à la station
S2 : ∆hS3/S2 = h[S3/T2] − h[S2/T2], puis ramener cette mesure par rapport à la station S1 :
∆hS3/S1 = ∆hS3/S2 + ∆hS2/S1 .
Après avoir complété le levé et avant de ranger les instruments, il faut s’assurer d’avoir fait
un bon levé du niveau relatif des stations. Ceci signifie qu’il faut fermer la boucle du nivellement.
Pour ce faire, on réalisera un second levé topographique depuis la dernière station du levé
jusqu’à la première et ceci en utilisant un nombre reduit de position pour le théodolite (voir
figure 2.12). On obtiendra ainsi deux mesures distinctes de la différence de niveau entre la
première et la dernière station : l’une à l’aller et la seconde au retour. Un bon levé est bien
entendu un levé où les deux mesures sont identiques (∆e = 0). Néanmoins, il est fréquent
d’avoir une différence notable entre ces deux mesures. Il faut alors redistribuer cette erreur
sur les N stations de mesures, en supposant que le chemin retour est juste. Pour ce faire, on
corrigera chaque mesure de niveau de la quantité ∆e /N.
Pour les levés régionaux, il est possible d’utiliser des baromètres pour mesurer l’élévation
des stations gravimétriques. Le nivellement au baromètre peut avoir une précision meilleure
que 1.5 m aux conditions suivantes :
1. Utiliser des instruments de précision.
2. Faire usage d’un baromètre témoin (enregistreur).
3. Opérer les instruments seulement dans le cas de température favorable.
4. Revenir le plus souvent possible au point de base ou à un point dont l’élévation est
connue. (Boucle d’une heure au maximum).
5. Procéder au levé en évitant les longues boucles (grande distance entre les points).
2.2 Levé gravimétrique 29
aller
Stations
1 2 3 4 5 6 7 8 9
retour
F IG . 2.12:
6. Prendre un levé précis de la température de l’air en même temps que celui de la pression.
Les causes d’erreur les plus communes dans ce genre de levé sont dues principalement à :
1. Les variations périodiques et non périodiques de la pression atmosphérique.
2. La turbulence de l’air.
3. L’effet du vent.
4. Les variations dans la température de l’air.
Suggestions :
F IG . 2.13:
F IG . 2.14:
– Dérive : il faut repasser à un point de contrôle à toutes les 3-4 heures. Le cheminement
employé dépend du terrain sur lequel les mesures sont prises et le temps requis pour
faire ces mesures. Le plus important est d’établir un bon réseau de stations de base. Sur
une grille traditionnelle d’exploration, on établiera les stations de base sur la ligne de
base ou sur une des lignes de rattachement (voir figures 2.13 et 2.14).
– Positionnement des stations : il est souhaitable d’éviter le faire des mesures à proximité
des accidents topographiques, de façon à faciliter les corrections de relief.
– Personnel : une équipe de gravimétrie devrait être composée d’au moins deux per-
sonnes : l’opérateur du gravimètre et son aide. Ce dernier pourrait, lorsque les condi-
tions de terrain ne sont pas trop difficiles, faire les calculs nécessaires à l’obtention de la
carte de Bouguer.
– Véhicule : selon les terrains étudiés, il devrait avoir les qualités suivantes :
1. être tout terrain et avec treuil ;
2. être fiable ;
3. être ni trop gros, ni trop pesant ;
4. posséder une bonne manoeuvrabilité.
2.3 Instrumentation
Pendule
4π 2 I
g= (2.23)
T 2 mh
2.3 Instrumentation 31
F IG . 2.15:
Cordre vibrante
Le principe de la corde vibrante (voir figure 2.16) est de déterminer la fréquence de résonnance
entre d’une part la corde soutenant la masse m et le circuit (solénoı̈des) électronique, cette
fréquence étant proportionelle à g.
Les appareils reposant sur ce principe sont encore au stade expérimental.
32 2. Les données gravimétriques
F IG . 2.17:
Chute libre
Pour une précision de 1 mgal sur une chute de 1 à 2 m, le temps doit être connu à 10−8 s
et la distance à 0.5 µm. On a réussi à construire des appareils reposant sur ce principe grâce à
l’emploi de lasers (voir figure 2.17).
Pendule
lecture
lampe
miroir
plaques
reflechissantes
m m
h 2l
Alors,
∆T t2 − t1
∆g = −2g = −2g . (2.28)
T t1
Si la période T peut être mesurée à 1 µs, la précision sur ∆g sera de l’ordre de 1 µgal. Dans les
années 30, les appareils offraient une sensibilité de ∼ 0.25 µgal. Avec ces appareils, le temps
requis pour effectuer une mesure est d’environ 30 minutes.
Balance à torsion
La balance de torsion est l’ancêtre du gravimètre. L’apareil est formée par deux masses
égales séparées par une barre rigide de longueur 2l (horizontale) et une d’une hauteur h (ver-
ticale). Le système est suspendue en son centre par une fibre de torsion à laquelle est attachée
un petit miroir afin de mesurer la rotation d’un rayon lumineux fourni par une lampe (voir
figure 2.18).
A partir des variations du faisceau lumineux lues sur l’écran, mesurera le gradient (varia-
tion) horizontal de la gravité. On ne mesure pas gz car le mouvement n’est que rotationnel et
causé par de petites différences dans la composante horizontale de g agissant sur deux masses.
Les mesures sont données en Eötvös, égales à 10−6 mgal/cm.
Les gravimètres
Développés pour mesurer ∆gz sur le terrain (∼ 1930), le système correspond essentielle-
ment à une balance extrêmement sensible dans laquelle une masse est reliée à un ressort. Les
variations de la gravité se traduisent alors par une élongation du ressort amplifiée mécanique-
ment ou électriquement. Les gravimètres modernes utilisent deux ressorts : un dont la tension
correspond à une valeur moyenne pour la région et un autre plus sensible relié à une vis mi-
crométrique qui sert à faire la lecture.
On retrouve deux types de gravimètres : les gravimètres stables et les instables.
34 2. Les données gravimétriques
F IG . 2.19:
Ces gravimètres sont établis suivant le principe de la loi de Hooke. La variation de la gra-
vité est égale à la variation de la force exercée par le ressort (voir figure 2.19) :
k
∆g = ∆x (2.29)
m
où k est la constante du ressort, m la masse et ∆x l’élongation du ressort. Pour un ressort ayant
une période d’oscillation T, nous obtenons
4π 2
g= ∆x (2.30)
T2
où la période d’oscillation est donnée par
r
m
T = 2π . (2.31)
k
Pour détecter ∆g de 0.1 µgal, ∆x doit être de l’ordre de 10−7 cm. Il faut dont des ressort
extrêmement sensibles.
Un exemple, le Gravimètre Gulf :
– Il mesure la rotation d’un ressort construit à partir d’un ruban métallique plat en s’étirant,
il engendre un mouvement relatif transmis à un miroir qui lui est fixé, la déflexion du
rayon lumineux est amplifiée puis lue ;
– sensibilité > 0.1µgal ;
– initialement 100 lbs, réduit à 25.
2.3 Instrumentation 35
F IG . 2.20:
F IG . 2.21:
Les Gravimètre astables sont plus précis que les gravimètres stables.
– La Coste - Romberg : développé en 1934 par J.B. LaCoste, il est basé sur le principe du
ressort de longueur zéro : la tension ∝ longueur du ressort (voir figures 2.20 et 2.21).
Son degré de précision est de ±0.01 mgal, voire mieux. Ils sont fabriqués en métal avec
faible extension thermique et sont isolés et thermostatés ±0.002˚C. Les premiers pesaient
environ 80 lbs (1940), maintenant, seulement 6 lbs.
– Worden (Sodin) : développé en 1948, il possède un mécanisme en quartz (très léger, le
mécanisme est gros comme un poing). Sa sensibilité aux ∆T et ∆P est réduite parce que le
mécanisme est sous vide. Il possède également un système de compensation thermique.
Le mouvement est similaire au LaCoste - Romberg (voir figures 2.22). Ses caractéristiques
techniques sont : ∼ 1000 de haut, 500 de diamètre, et environ 6 lbs. Le prospector de Sodin
36 2. Les données gravimétriques
F IG . 2.22:
F IG . 2.23:
F IG . 2.24:
38 2. Les données gravimétriques
∇2 UQ = −4πGρ (2.32)
Z
ρ
UP = G dv. (2.33)
V R
En isolant ρ, on obtient
Z
1 1
UP = − ∇2 UQ dv (2.34)
4π V R
qui devient, en utilisant le théorème de Green
Z Z
1 g
UP = dxdy (2.35)
2π x y Rs
La sphère
Sur la figure 2.26, on a superposé sur la moitié inférieure l’effet d’une régionale avec gra-
dient posistif vers l’ouest de 0.3 µgal/100m. La régionale a une valeur de 0.2µgal à 475 m au
nord du centre de la sphère.
Cylindre horizontal
Sur la figure 2.27, on a superposé sur la moitié inférieure l’effet d’une régionale avec gra-
dient positif vers l’ouest de 0.3 µgal/100m. La régionale a une valeur de 0.2 µgal à 1000 m à
l’ouest du centre du cylindre.
Faille verticale
Sur la figure 2.28, on a superposé sur la partie supérieure une régionale de gradient 0.3 µ
gal/100m vers l’est et dans la partie inférieure, une régionale de gradient 0.3 µgal/100m vers
l’ouest.
Autres exemples
Figure 2.29
La régional est estimée par une droite de pente négative. La résiduelle est calculée par
simple différence entre les valeurs mesurée (corrigées) et cette droite.
40 2. Les données gravimétriques
F IG . 2.26: Contours aux 0.2 µgal Rayon de la sphère 100 m ; Profondeur au centre de la sphère
85 m
F IG . 2.27: Contours aux 0.2 µgal Rayon de cylindre 100 m ; Profondeur au centre du cylindre
105 m
2.4 Traitements des données 41
F IG . 2.29:
42 2. Les données gravimétriques
F IG . 2.30:
F IG . 2.31:
Figure 2.30
La régionale est estimée par un plan (cas 2D) déterminer par le prologement de chacunes
des lignes de contours depuis les bordures vers le centre de la carte.
Figure 2.31
Différentes courbes sont calculées en calculant des moyennes sur 5 ou 11 points. Noter ici
que plus on prend un nombre important de points, plus on a tendance à éliminer les petites
variations pour obtenir presque une droite (cas 11 pts).
2.4 Traitements des données 43
F IG . 2.32:
Sur la figure 2.32, la sphère (1) est le corps le plus profond qui peut produire approxima-
tivement l’anomalie graviétrique présentée. Des corps plus superficiels et plus larges, tels que
(2) et (3), pourraient aussi produire des anomalies semblables. Tous auraient la même anoma-
lie de masse totale.
44 2. Les données gravimétriques
3 Interprétation
3.1.1 La sphère
L’anomalie d’une sphère peut s’écrire sous la forme (voir figure 3.1) :
Gm 4 3
gr = où M= πa ρ. (3.1)
r2 3
z 4 z
gz = gr cos θ = gr = πa3 Gρ 2 . (3.2)
r 3 ( x + z2 )3/2
4 z
∆gz = ( πa3 ) G∆ρ 2 . (3.3)
3 ( x + z2 )3/2
4 3 ∆ρ
∆gmax = πa G 2 . (3.4)
3 z
Examinons maintenant l’endroit particulier de la courbe où ∆g = ∆gmax /2 (voir figure 3.1)
définissant le point x = x1/2 (x1/2 est appelé la «demi-largeur» à la «mi-hauteur»). On a, en
45
46 3. Interprétation
posant V = 43 πa3 ,
∆g = ∆gmax /2
z 1
VG∆ρ 2 2 3/2
= VG∆ρ 2
( x1/2 + z ) 2z
z3 1
2
=
( x1/2 + z2 )3/2 2
" #3
z 1
2
=
( x1/2 + z2 )1/2 2
3
1 1
=
1/2
2
2
x1/2
1+ z2
x 2 3/2
1/2
1+ = 2
z
x 2 3
1/2
1+ = 4
z
la spère (∆M)
∆gmax · z2
∆M = (3.6)
G
et, si les densités de milieu encaissant et de la sphère sont connues, la mase réelle de la sphère
(M) est alors obtenue par règle de trois
ρsphère
M = ∆M (3.7)
∆ρ
où ∆ρ = ρsphère − ρencaissant
Si le cylindre est infiniment long (L > 10 z), alors l’équation se simplifie pour donner
2πGR2 ∆ρ
∆gz = (3.9)
z(1 + ( x/z)2 )
F IG . 3.3: Différence entre l’anomalie gravimétrique causée par une sphère et un cylindre hori-
zontal.
En utilisant ces derniers résultats et, de la même manière que pour la sphère, on a, au point
x = x1/2 , en posant C = 2πGR2
∆gmax
∆g =
2
C∆ρ 1 C∆ρ
=
z(1 + ( x1/2 /z)2 ) 2 z
1 1
x1/2 2 =
(1 + z ) 2
h x i2
(1 + 1/2 ) = 2
z
d’oz on tire
z = x1/2 (3.11)
La profondeur du cylindre est trouvée directement par la valeur de x1/2 . De plus, le cylindre
donne une amomalie plus large que celle d’une sphère (voir figure 3.3).
Dans le cas du cylindre vertical, on doit intégrer un petit élément dgz donné par
dgz = 2πGρdl sin φdφ (3.12)
pour φ allant de 0 à arctan( R/l ) et puis pour dl variant de z à z + l. Finalement, après quelques
calculs, la valeur maximum de l’anomalie ∆gmax est donnée par
h 1/2 1/2 i
∆gmax = 2πG∆ρ L + z2 + R2 − ( z + L )2 + R2 . (3.13)
Il est à noter ici que la correction de terrain fait par le réticule est donnée par intégration
sur une partie du cylindre
h i
∆gt = Gρθ (r2 − r1 ) + (r12 + L2 )1/2 − (r22 + L2 )1/2 . (3.14)
3.1 Modèles simples 49
Pour un feuillet vertical (voir figure 3.4), l’anomalie est donnée par
( h + l )2 + x 2
∆gz = 2Gt∆ρ ln . (3.15)
x 2 + h2
2 + h2
= 2
x1/2
2
x1/2
h2 =
z
ce qui donne
h = 0.7x1/2 (3.17)
L’anomalie pour la plaque mince horizontale infinie (voir figure 3.5) est
hπ x i
∆gz = 2Gt∆ρ + arctan (3.18)
2 h
50 3. Interprétation
où h est la profondeur au plan médian de la faille et non pas la profondeur au toit.
Certains paramètres de la plaque mince peuvent être trouvés à partir de l’anomalie qu’elle
produit. Ainsi, lorsque :
x → −∞ ∆g → 0
x → +∞ ∆g → 2πGt∆ρ
Ceci permet de déterminer un premier paramètre caratérisant la plaque, c’est à dire t∆ρ
∆gmax
t∆ρ = . (3.20)
2πG
∆gmax
∂g h
= 2πGt∆ρ 2 2
= . (3.21)
∂x x=0
h + x x =0 πh
∆gmax
h= (3.22)
∂g
π ∂x
0
L−x
x
∆gz = 2Gt∆ρ arctan − arctan . (3.23)
h h
3.2 Modèles complexes 51
L’anomalie pour le prisme rectangulaire (voir la figure 3.6 pour les différents paramètres)
est donné par
r1 r4 r4
∆gz = 2G∆ρ z2 θ2 − z1 θ1 + x ln + b ln (3.24)
r2 r3 r3
Si b → ∞, alors θ1 → ϕ1 , θ2 → ϕ2 et r3 → r4 . L’équation devient alors
r1
∆gz = 2G∆ρ z2 ϕ2 − z1 ϕ1 + x ln (3.25)
r2
(1 + x2 /t2 )1/2
x
x π
∆gz = 2G∆ρ ln + + arctan (3.26)
t x/t 2 t
Lorsque les corps étudiés ne peuvent raisonnablement être approximés par les formes
simples dont on connaı̂t analytiquement les réponses, il est nécessaire de recourir à d’autres
outils. Pour calculer l’anomalie, il existe les méthodes graphiques et les méthodes analytiques.
On peut utiliser des graticules pour calculer l’effet des corps. Un graticule est une série
de cellules de différentes formes et grosseur, chacune couvrant une surface correspondant à
une contribution connue (et généralement uniforme) à la valeur de gz au point de mesure en
surface. Il y a deux types.
52 3. Interprétation
Premier type
Les compartiments trapézoı̈daux (voir figure 3.7) sont formés par des lignées horizontales
équidistantes coupant une série de lignes radiales séparées d’un même angle. L’effet des cel-
lules est
gz = 2Gρ(θ2 − θ1 )(z2 − z1 ). (3.27)
Puisqu’en général θ2 − θ1 = cst et z2 − z1 = cst, l’effet de chacune des cellules est le même. Il
s’agit alors de somme la contribution de chacun des compartiments pour obtenir l’anomalie.
Les compartiments (voir figure 3.8) sont formés par la rencontre de lignes radiales et d’arcs
de cercle. Leur contribution n’est pas uniforme mais est dépendante du nombre de points
qu’ils contiennent. Chacun des points représente une contribution constante à gz au point de
mesure.
Pour calculer l’effet gravimétrique d’un corps enfouis, le “Dot chart”, imprimé sur un
transparent, est superposé sur une section transversale, le vertex est placé sur la position de la
surface où l’effet gravimétrique est désiré.
3.2 Modèles complexes 53
Remarques :
Si les structures ne sont pas réellement 2-D, on peut appliquer des corrections pour les
effets de bordure. Dans le cas des structures 3-D, la méthode graphique s’applique aussi. Les
corps sont divisés en une série de plaques horizontales dont les effets sont calculés à l’aide de
graticules. Cette approche est compliquée puisqu’on doit introduire un facteur d’échelle pour
tenir compte de la profondeur de chacune des plaques. On voit donc que cette méthode s’ap-
plique bien mieux à l’aide d’un ordinateur (proposé par Hubbert en 1948, repris par Talwani
sur ordinateur en 1959 (2D) et en 1960 (3D)).
On peut montrer que g produit par un corps 2D de section quelconque est égale à une
intégrale de ligne autour de cette section
I
g = 2G∆ρ zdθ. (3.28)
Si la section est approximée par un polygone de n côtés (voir figure 3.9), l’intégrale devient
une sommation I n
zdθ = ∑ Zi . (3.29)
i =1
où Zi est l’intégrale de ligne pour le ie côté, qui est égale à
cos θi (tan θi − tan φi )
Zi = ai sin θi cos θi (θi − θi+1 ) + tan θi × (3.30)
cos θi+1 (tan θi+1 − tan φi+1 )
et où les différents paramètres sont définis par
zi
θi = arctan ;
xi
zi+1 − Zi
φi = arctan ;
xi+1 − xi
ai = xi+1 − zi+1 cot φi
xi+1 − xi
= x i +1 − z i +1 .
z i +1 − z i
En trois dimensions, on peut procéder de façon similaire, mais cette fois on coupe le volume
en tranches horizontales (figures 3.10 et 3.11). L’expression pour anomalie revêt la forme
rdrdθ
Z ZZ
∆g(O) = G∆ρ zdz
S (r 2
+ z2 )3/2
m
rdrdθ
Z Z
= G∆ρ ∑ Wj z j 2
. (3.31)
j =1 S j (r + z j )3/2
2
54 3. Interprétation
z
S1
R
y
x
S2 M
Supposons une masse M causant un champ gravitationnel g. Entourons cette masse d’une
demi-sphère présentant sa surface plane à z=0 (voir figure 3.12), et appliquons le théorème de
Gauss : Z Z
(∇ · g) dv = g · n ds. (3.32)
V S
où n est normal à la surface de la sphère. Or, g = −∇U. D’où :
Z Z
− ∇2 U dv = g · n ds (3.33)
V S
où M est la masse du corps causant l’anomalie. Le flux de la force d’attraction à travers toute
surface fermée située dans un champ gravitationnel est égal à 4πG fois la masse située à
l’intérieur de la surface. Notons que ceci est valide pour toute forme de surface et toute dis-
tribution de masse (volume, position, forme). On peut donc calculer la masse produisant une
anomalie gravimétrique à partir du levé sans connaı̂tre la forme ou la profondeur de la masse.
Dans le cas d’un levé gravimétrique, on connaı̂t ∆gz et on peut supposer que la surface de
mesure était plane, ce qui correspond à la surface z = 0 de la demi-sphère.
Sur le plan z = 0, on a (le signe (-) intervient parce que n pointe vers l’extérieur de la
surface) :
∆g · n = −∆gz (3.35)
Pour la surface r = R de la demi-sphère, on aura, en coordonnées sphériques :
∂U
∆g · n = −∇U · r = − (3.36)
∂r
3.3 Excès de masse 57
et donc Z Z Z
∂U
4πG∆M = − ∆g · n ds = ∆gz ds + ds. (3.37)
S S1 S2 ∂r
Si R → ∞, on aura
Z +∞ Z +∞ Z π Z 2π
∂U 2
4πG∆M = ∆gz dx dy + lim R sin θ dθ dϕ (3.38)
−∞ −∞ R→∞ θ =π/2 ϕ =0 ∂r
Pour R très grand, le potentiel n’est plus vu que comme celui d’une masse ponctuelle M à
l’origine, ce qui conduit à
G∆M
UR → ∞ = . (3.39)
R
Alors
Z +∞ Z +∞
G∆M
Z π
∆gz dx dy = 4πG∆M − 2π lim sin θ dθ
−∞ −∞ R→∞ π/2 R2
= 4πG∆M − 2πG∆M
= 2πG∆M (3.40)
Puisque nous travaillons avec ∆gz , ∆M est l’excès de masse du corps causant l’anomalie
et non pas sa masse réelle. Pour connaı̂tre la masse réelle du corps, il faut utiliser un facteur
correctif
ρM
M = ∆M (3.42)
ρ M − ρE
où ρ M est la densité de la masse et ρ E est la densité du milieu encaissant.
Nous savons que des corps de forme, volume et positions spatiales différentes peuvent
donner des anomalies gravimétriques identiques. On peut donc se demander si la détermina-
tion de la masse causant l’anomalie est unique.
Supposons deux masses M1 et M2 , produisant des anomalies ∆gz1 et ∆gz2 partout égales
sur le plan de référence. On aura donc :
Z Z
∆gz1 ds = 2πG∆M1
Z Z
∆gz2 ds = 2πG∆M2 (3.43)
qui est indépendant de la géométrie (forme, volume, position spatiale) des masses puisque
par hypothèse ∆gz1 = ∆gz2 . Les deux intégrales sont donc identiques et M1 doit égaler M2 . La
solution au calcul de l’excès de masse est donc unique.
58 3. Interprétation
où Tmin est le tonnage minimum en tonnes métriques, ρ M la densité de la masse (g/cm3 ), ρ E la
densité de la roche encaissante (g/cm3 ), ∆g l’intensité de l’anomalie (mgal), ∆S la surface (m2 )
où l’anomalie a la valeur ∆g et ∑ la sommation sur la superficie S du produit ∆g∆s. Puisqu’en
général la surface d’intégration S est finie, on doit appliquer un facteur correctif dépendant de
la géométrie de l’anomalie.
où T est le tonnage total, R le rayon de la superficie circulaire sur laquelle la sommation
est faite et h la profondeur du centre de gravité
√ de la masse. Si S n’est pas parfaitement
circulaire, on prendra le rayon moyen R = S/π.
2. Si l’anomalie est rectangulaire
π/2
T = Tmin × (3.46)
xy
arctan 1h √ 2
x + y2
Détermination approximative de h
1. Si l’anomalie est circulaire en plan et relativement aiguë, h = 1.3x1/2 , où x1/2 est la demi-
largeur à la demi-hauteur.
2. Si l’anomalie est au moins cinq fois plus longue que large en plan et relativement aigüe,
h = x1/2 .
3. Pour les longueurs intermédiaires, choisir un coefficient entre 1 et 1.3.
4. Si l’anomalie présente un maximum très plat, la valeur de h peut être beaucoup trop
grande et T sera une valeur maximum.
3.3 Excès de masse 59
• G1
• G2
• G3
Données :
– 1 po = 1 000 pi ; 1 po2 = 92903 m2
– 1 careau = 1/400 po2
– ρ1 = 4.00 g/cm3 ; ρ2 = 2.80 g/cm3
ligne Nb de carr.
1 8
2 13
3 7
60 3. Interprétation
F IG . 3.13:
3.3 Excès de masse 61
F IG . 3.14:
F IG . 3.15:
3.3 Excès de masse 63
Calcul de T min
Contours ∆g Nb ∆S ∆S ∆g × ∆S
(mgal) (mgal) div. po2 m2 (mgal m2 )
8.0-10. 9.0 28 0.0700 6 503 58 527
6.0-8.0 7.0 88 0.2000 20 439 143 073
4.0-6.0 5.0 118 0.2950 27 406 137 030
2.0-4.0 3.0 146 0.6150 59 135 171 405
0.0-2.0 1.0 262 0.6550 60 852 60 852
TOTAL : 742 1.8550 172 335 570 887
64 3. Interprétation
F IG . 3.16:
S
ρ1
ρ1 − ρ2 ∑
Tmin = 23.9 ∆g × ∆s
4.00
= 23.9 570 880 ≈ 45.5 × 106 (3.48)
4.00 − 2.80
Calcul de T
π/2
T = Tmin × h q i (3.49)
1 S x/y
arctan 2h 1+( x/y)2
2x ≈ 2.40 po 2y ≈ 0.75 po
F IG . 3.17:
Ainsi
π/2
T = Tmin ×
arctan(2.137)
= 63.1 × 106 tonnes métriques (3.52)
π/2
T = Tmin × (3.53)
xy
arctan 1h √ 2
x + y2
avec
1 xy 1 1.2 × 0.375
p = √ = 2.105 (3.54)
h x +y
2 2 0.17 1.22 + 0.3752
Ainsi
π/2
T = Tmin ×
arctan(2.105)
= 63.4 × 106 tonnes métriques (3.55)
Ce résultat n’est pas tellement différent du précédent. Ceci provient du fait que 2x × 2y ≈
S.
1
T = Tmin × (3.56)
1 − h/R
66 3. Interprétation
Comme l’anomalie n’est pas vraiment circulaire, il faut prendre, pour calculer T, la valeur
de R donné par : r r
S 1.855
R= = = 0.7684 (3.57)
π π
Ainsi
" #
1
T = Tmin × 0.17
1− 0.7684
= 58.4 × 106 tonnes métriques (3.58)
Ce dernier résultat est assez diférrent des deux précédent, mais beaucoup mieux que Tmin .
Dans ce cas, il faut accepter TM = 63.1 × 106 tonnes métrique.
4 Signature des structures
géologiques en gravimétrie
Canada : Fig.4.1
F IG . 4.1: Carte d’anomalie gravimétrique du Canada. L’intervalle des lignes de contour est de
20 ; l’intervalle des lignes de contour de couleurs est de 40 mgal.
67
68 4. Signature des structures géologiques en gravimétrie
F IG . 4.3: Carte montrant les éléments géologiques majeurs observables sur la carte d’anomalie
gravimétrique.
4.1 Levés régionaux et tectoniques 69
F IG . 4.7: Gravimétrie de Bouguer du sud de la Vallée Owens en Californie ainsi que la relation
à la géologie de cette région. Les contours montrent un minimum fermé asymétrique avec son
axe au centre de la vallée. La gravité est faible dans les régions riches en aluminium, dont l’ori-
gine a été interprétée comme provenant d’une épaissse dépression sédimentaire (sédiments
clastiques). L’interprétation indique que le socle est faillé et est couvert au centre par presque
10,000 de sédiments.
4.2 Pétrole
Dans ce cas, on cherche des structures pièges : dômes de sel, anticlinaux, formations récifales
(“reef”) ou à connaı̂tre l’épaisseur des sédiments ou d’un bassin. Le pétrole a été découvert
dans des anciennes formations récifales de calcaire et on s’est intéressé à connaı̂tre leur signa-
ture en gravité. Ceci n’est possible que s’il y a contraste de densité ρ entre la formation récifale
et les roches sédimentaires qui l’entourent. Malheureusement, la densité et porosité du cal-
caire et du matériel de remplacement sont si variables qu’il n’y a pas de règles générales ;
seulement, dépendant du contexte et de la situation géographique, on peut développer des
signatures particulières.
72 4. Signature des structures géologiques en gravimétrie
Ce champ est situé dans le bassin de l’Illinois, recouvert de dépôts glaciaires lourds, d’al-
lure irréguliers, pouvant atteindre 30m d’épaisseur. Il n’y a pas de correction de relief, le pays
est plat. C’est un bassin primaire avec des couches de sel d’épaisseur variable dans le silu-
rien. Les formations recherchées récifales sont d’âge silurien. Le Précambrien donne de larges
anomalies de types type régional, dues à des variations de densité du socle.
Stations aux 300m ; Erreurs de nivellement < 15 cm ; Erreurs de planimétrie < 8 m
Anomalie positive due au calcaire récifal entouré de sel. Le recif silurien, noyé dans le
sel (Dawn,156) apparaı̂t décalé largement vers l’ouest. La résiduelle (fig 4.10) permet de le
localiser correctement. On savait aussi à l’avance que les récifs siluriens sont souvent alignés
et donnent des anomalies circulaires en Ontario. L’anomalie de gravité dans le cas précis peut
résulter :
1. Soit d’une accumulation de galets glaciaires.
2. Soit d’une variation de l’épaisseur de sel.
3. Soit de la présence d’un relief. La porosité d’une formation récifale pouvant beaucoup
74 4. Signature des structures géologiques en gravimétrie
Difficile à localiser sur l’anomalie de Bougeur à cause d’une forte régionale (fig 4.11), la
carte de la dérivée seconde (fig 4.12) donne une bonne image de l’anticlinal.
F IG . 4.12: Champ de Cement (Oklaoma). Dérivée seconde obtenue avec un pas de 1 km.
Le dôme de sel du Grand Saline à l’Est du Texas à son sommet à 250’ de la surface. Les
corrections d’air libre, Bouguer et de latitude ont été effectuées, mais il n’y a aucun ajustement
pour la direction de la régionale. Chaque unité gravimétrique est de 0.1 mgal, alors l’intervalle
entre le lignes de contour est de 1 mgal. L’anomalie est négative (fig 4.13). La zone pointillée
représente la position de la masse de sel.
4.2 Pétrole 75
Dômes (4) de sel sur la côte du Golfe du Mexique au Texas Fig.4.14 à 4.17
L’anomalie de Bouguer (fig 4.14) donne une image floue et la résiduelle (fig 4.15) qui
montre une anomalie négative ne permet pas de séparer les effets des diverses sources. Sur la
carte de la dérivée seconde (fig 4.16), calculée avec un pas de 1.8km, les 4 sources apparaissent
clairement. Ce traitement est à comparer avec l’exemple théorique des 3 sphères (figure 4.17).
76 4. Signature des structures géologiques en gravimétrie
F IG . 4.15: Résiduelle.
4.2 Pétrole 77
F IG . 4.17: Exemple téorique de la représentation par le calcul de la dérivé Baranov d’une ano-
malie provoquée par trois sphères pesantes.
78 4. Signature des structures géologiques en gravimétrie
4.2.3 Anticlinaux
F IG . 4.18: Bouguer de la région de cole Creek. Graduation tous les 0.5 mgal.
L’anticlinal à des flancs assez raides. Son expression est peu visible sur la carte de Bouguer
(fig 4.20) à cause de la régionale plane (gradient de 2.2 mgal/mile). La résidulle obtenue par
soustraction de la régionale N-S de l’anomalie de Bouguer marque très nettement l’anticlinal
(fig 4.21). Il s’agit d’un cas idéal : fort gradient des isogals, rentrant des courbes très accusé et
régulier. Les mesures ont été prises avec un gravimètre sensible à 0.03 mgal.
Le chapelet d’anticlinaux est bien dessinés par la résiduelle analytique (fig 4.24) sur une
Bouguer à fort gradient (fig 4.23). Il s’agit d’un chapelet d’anticlinaux, disposés NO-SE de-
4.2 Pétrole 81
puis Kettleman Nord, au nord jusqu’à Hills, au sud. Deux structures sont à l’aplomb d’un
maximum gravimétrique (+), une autre structure, qui appartient au même alignement cor-
respond au contraire à un minimum (-). Cette inversion est due à un changement de faciès
stratigraphique du nord au sud. à l’aplomb d’un minimum gravimétrique, on a des argiles à
diatomées, très légères, et vers le nord, des marnes plus denses. L’anticlinal occupe le volume
situé à l’aplomb d’un maximum de g. Des isobathes (obtenus par forage) (fig 4.25) tracés sur
la formation Temblor tous les 500’ (180m) montrent la très bonne corrélation entre la forme de
la structure et la carte de Bouguer.
F IG . 4.23: Bouguer du Chapelet d’anticlinaux de Kettleman Hills (Californie), contour tous les
0.5 mgal.
82 4. Signature des structures géologiques en gravimétrie
F IG . 4.25: Isobathes obtenus par forage, sur des horizons présentant des variations brusque de
densité. Chapelet d’anticlinaux de Kettleman Hills (Californie).
L’objectif ici est de déterminer la géométrie et l’épaisseur du remplissage d’une vallée par
les alluvions.
Il faut s’attendre à des anomalies aussi petites que 0.05 mgal économiquement intéressantes.
La précision dans les relevés de terrain doit être très élevée : c’est-à-dire des lectures précises
au gravimètre et au nivellement. Une erreur de 0.016 mgal est probable sur une simple obser-
vation.
F IG . 4.29: Cuba : Anomalie gravimétrique au dessus d’un dépot connu de chromite. L’in-
tervalle entre les lignes de contour est de 0.05 mgal. Les cercles blanc sont des stations gra-
vimétriques et les noirs sont des trous de forages.
Détermination de l’anomalie en gravité pour mieux évaluer le corps (cuivre, zinc). Il s’agit
d’un gisement de 2400’ de long, 20 à 150’ de large et de pendage de 65˚ à 70˚, avec 1, 800, 000 tonnes
à 2.5% de Cu et 780, 000 t à 8.15% de Zn.
88 4. Signature des structures géologiques en gravimétrie
Il s’agit bien souvent de caractériser d’anciennes galeries ou cavités (ex : port de Montréal,
Louis-Riel). Les mesures sont prises avec une très grandes précision. Il faut une précision
au cm sur l’altitude (2 à 3 µgal) et d’environ 10 cm sur la position. Le gravimètre doit être
également extrèment précis (5 µgals = 0.005 mgal) et sensible (1 µgal). Les contrastes de den-
sités sont forts (roche/air) et sont de l’ordre de 1.5 à 2.5 pour des cavités en travaux publics.
4.6 Archéologie, travaux publics 89
Carriere : Fig.4.31
F IG . 4.31: Anomalie gravimétique au-desus d’une carrière. Les courbes sont exprimées en 0.01
mgal.
90 4. Signature des structures géologiques en gravimétrie
Consulter : Hinze, W.J. (1985). The utility of regional Gravity and Magnetic anomaly maps.
SEG
F IG . 4.37: Interprétation d’une coupe EW passant dans le “Salt Basin Grabben” (voir fig 4.36)
F IG . 4.38: Interprétation d’une coupe SW-NE passant dans le “Delaware basin” et le “Central
basin platform” (voir fig 4.36)
4.7.2 Modélisation
Une des anomalie négative majeure du Canada poursuit le front du Grennville sur environ
1200 km (Voir article de Thomas).
94 4. Signature des structures géologiques en gravimétrie
F IG . 4.39:
4.7 Autres Exemples 95
F IG . 4.40:
96 4. Signature des structures géologiques en gravimétrie
F IG . 4.41:
F IG . 4.42: F IG . 4.43:
4.7 Autres Exemples 97
F IG . 4.44:
F IG . 4.45: F IG . 4.46:
98 4. Signature des structures géologiques en gravimétrie
F IG . 4.47: F IG . 4.48:
F IG . 4.49:
Articles à consulter
– V.K. Gupta and F.S. Grant, Mineral-exploration aspects of gravity and aeromagnetic sur-
vey in the Sudbury-Cobalt area, Ontario
– R.J. Whitelay. Geophysical case study of the Woodlawn Orebody New South Wales, Aus-
tralia.
5 Références
• Adller, J.L. [ 1941 ]. Simplification of Tidal Corrections for gravity meter-surveys. An-
nual Meeting, Houston, Texas, Avril 1941.
• Blaricom, R.V. , [ 1980 ]. Practical Geophysics for the Exploration Geologist. Northwest-
Mining Association, Spokane.
• Bible, G.L. [ 1962 ]. Terrain Correction Tables for gravity. Geophysics, vol. 27, p. 716-718.
• Compagnie Générale de Géophysique , Prospection gravimétrique. Manuel. 2e édition,
tome II, Paris.
• Dobrin M.B. [ 1988 ]. Intoduction to geophysical propecting. McGraw-Hill.
• Grant, F.S. et West, G.F. [ 1965 ]. Interpretation theory in Applied Geophysics. McGraw-
Hill.
• Griffin, W.R. [ 1949 ]. Residuel Gravity in Theory and Practice. Geophysics, vol. 14, pp.
39-56.
• Hammer, S. [ 1945 ]. Estimating ore masses in gravity prospecting, Geophysics, Vol.
10(1), p. 50-62
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• Keary, P. et Brooks, M. , [ 1991 ]. An introduction to Geophysical Exploration. Blackwell
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• Schoeffler J. [ 1975 ]. Gravimétrie appliquée aux recherches structurales et à la prospec-
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• Telford, W.M., Geldart, L.P. et Sherif, R.E. [ 1990 ]. Applied Geophysics. Cambridge
University Press.
99
100 5. Références
A Correction de latitude
g( ϕ) = c1 1 + c2 sin2 ϕ + c3 sin2 2ϕ
(A.1)
Donc
dg
= c1 [2c2 sin ϕ cos ϕ + 4c3 sin 2ϕ cos 2ϕ]
dϕ
= c1 [c2 sin 2ϕ + 2c3 sin 4ϕ]] (A.2)
et donc
dg dg dϕ c
= = 1 [c2 sin 2ϕ + 2c3 sin 4ϕ] (A.4)
dl dϕ dl R
dg h i
= 8.137 × 10−4 sin 2ϕ − 1.813 × 10−6 sin 4ϕ
dl
= 0.081 sin(2ϕ) × dl mgal/100m (A.5)
101
102 A. Correction de latitude
B Obtenir la latitude géocentrique
par rapport à la latitude géographique
x2 y2
+ = 1. (B.1)
a2 b2
r2 cos2 ϕ r2 sin2 ϕ
+ = 1. (B.3)
a2 b2
et donc,
ab cos ϕ
x= q . (B.5)
b2 cos2 ϕ + a2 sin2 ϕ
De même, on a
bp 2
y= a − x2 (B.6)
a
Soit
dx b 1 −1/2 b x
= (−2x ) a2 − x2 =− √ (B.7)
dy a 2 a a2 − x 2
103
104 B. Obtenir la latitude géocentrique par rapport à la latitude géographique
Par conséquent
vu 2 −1
dx b ab cos ϕ ab cos ϕ
u
= − t a2 − q
q u
dy a
b2 cos2 ϕ + a2 sin2 ϕ b2 cos2 ϕ + a2 sin2 ϕ
v −1
a4 sin2 ϕ
b ab cos ϕ
u
= − u
q t q
a
2 2 2 2 2 2 2 2 2
b cos ϕ + a sin ϕ ( b cos ϕ + a sin ϕ)
q
b ab cos ϕ b2 cos2 ϕ + a2 sin2 ϕ
= −
a2 sin ϕ
q
a b2 cos2 ϕ + a2 sin2 ϕ
b2 cos ϕ
= − (B.8)
a2 sin ϕ
Il est donc maintenant possible de calculer ψ, qui est l’angle entre le plan équatorial et la
parallèle au plan de l’ellipse :
2
dx b cos ϕ
ψ = − arctan − = − arctan − 2 (B.9)
dy a sin ϕ
b2 cos ϕ
θ = π/2 + arctan − 2 (B.10)
a sin ϕ
Ainsi
b2 cos(θ − π/2)
ϕ = arctan − 2 (B.11)
a sin(θ − π/2)
ds = dxdy (C.2)
– Élément de volume :
dv = dxdydz (C.3)
– Gradient de φ :
∂φ ∂φ ∂φ
∇φ = i+ j+ k (C.4)
∂x ∂y ∂z
– Divergence de V :
∂Vx ∂Vy ∂Vz
∇V = + + (C.5)
∂x ∂y ∂z
– Rotationel de V :
∂Vz ∂Vy ∂Vx ∂Vz ∂Vy ∂Vx
∇×V = − i+ − j+ − k (C.6)
∂y ∂z ∂z ∂x ∂x ∂y
– Laplacien de φ :
∂2 φ ∂2 φ ∂2 φ
∇2 φ = + 2+ 2 (C.7)
∂x2 ∂y ∂z
105
106 C. Système de coordonnées et Théorèmes fondamentaux
– Élément de déplacement :
dl = drar + rdθa` + dzk (C.9)
– Élément de surface (cylindre d’axe Oz seulement) :
ds = rdθdz (C.10)
– Élément de volume :
dv = rdrdθdz (C.11)
– Gradient de φ :
∂φ 1 ∂φ ∂φ
∇φ = ar + a` + k (C.12)
∂r r ∂θ ∂z
– Divergence de V :
1 ∂ 1 ∂Vθ ∂Vz
∇V = (rVr ) + + (C.13)
r ∂r r ∂θ ∂z
– Rotationel de V :
1 ∂Vz ∂V ∂Vr ∂Vz 1 ∂ ∂Vr
∇×V = − θ ar + − a` + (rVθ ) − k (C.14)
r ∂θ ∂z ∂z ∂r r ∂r ∂θ
– Laplacien de φ :
1 ∂2 φ ∂2 φ
2 1 ∂ ∂φ
∇ φ= r + 2 2 + 2 (C.15)
r ∂r ∂r r ∂θ ∂z
– Élément de déplacement :
– Élément de volume :
dv = r2 sin θdrdθdϕ (C.19)
– Gradient de φ :
∂φ 1 ∂φ 1 ∂φ
∇φ = ar + a` + a’ (C.20)
∂r r ∂θ r sin θ ∂ϕ
– Divergence de V :
1 ∂ 2 1 ∂ 1 ∂Vϕ
∇V = 2
(r Vr ) + (sin θVθ ) + (C.21)
r ∂r r sin θ ∂θ r sin θ ∂ϕ
C.4 Théorèmes fondamentaux 107
– Rotationel de V :
1 ∂ ∂Vθ
∇×V = (sin θVϕ ) − ar +
r sin θ ∂θ ∂ϕ
1 1 ∂Vr ∂
− (rVϕ ) a` +
r sin θ ∂ϕ ∂r
1 ∂ ∂Vr
(rVθ ) − aϕ (C.22)
r ∂r ∂θ
– Laplacien de φ :
∂2 φ
1 ∂ 2 ∂φ 1 ∂ ∂φ 1
∇2 φ = 2
r + 2
sin θ + 2 2 (C.23)
r ∂r ∂r r sin θ ∂θ ∂θ r sin θ ∂ϕ2
Les données ci-jointes furent obtenues au-dessus d’un gisement de sulfures massifs près
de Noranda. A partir des données du tableau A on obtient la dérive de l’appareil à chaque
station de base en comparant la lecture corrigée établie dans la partie A et la lecture obtenue
lors de mesures subséquentes. La dérive aux autres stations est obtenue en interpolant entre
les valeurs de la dérive aux stations de base.
[A]
Corr. Lecture
Station Heure Lecture diurne corrigée
(div.) (div.) (div.)
1 +00 E 13h41 34.8 0.0 34.8
6 +00 E 13h53 39.3 -0.2 39.1
1 +00 E 14h02 35.1 -0.3 34.8
6 +00 E 14h16 39.8 -0.5 39.3
39.8 -0.6 39.2
12+00 E 13h31 22.6 -0. 8 21.8
6 +00 E 14h42 40.1 -0.9 39.2
12+00 E 14h50 23.2 -1.0 22.2
Complétez le tableau B des données en corrigeant les lectures de l’erreur de dérive. Cal-
culez les valeurs relatives de la gravité observée en multipliant les lectures corrigées par la
constante de l’appareil (K = 0.1074 mgals/div.).
109
110 D. Exercices
[B]
Corr. Lecture
Station Heure Lecture diurne corrigée ∆gobs
(div.) (div.) (div.) (mgal)
12+00 E 15h50 23.7 -1.7 22.0 2.3
11+00 E 15h53 24.3
10+00 E 15h57 27.2
9 +00 E 15h59 36.5
8 +00 E 16h03 49.4
7 +00 E 16h05 45.9
6 +00 E 16h10 41.2 -2.0 39.2
5 +00 E 16h13 40.0
4 +00 E 16h15 39.7
3 +00 E 16h17 38.5
2 +00 E 16h20 38.6 -2.2 34.8
1 +00 E 16h22 37.0
[C]
Corr. Anom. Anom.
Station ∆g Elev. Bouger Bouger résiduelle
(mgal) (pi) (mgal) (mgal) (mgal)
1 +00 59.3
2 +00 60.7
3 +00 60.2
4 +00 59.3
5 +00 56.5
6 +00 52.8
7 +00 50.5
8 +00 46.4
9 +00 34.0
10+00 21.5
11+00 17.3
12+00 15.0
Faire les corrections de dérive, latitude, altitude et plateau des données présentées dans le
tableau. Reportez dans le tableau la valeur de la correction et non pas la valeur de l’anomalie
corrigée. Calculez ensuite l’anomalie de Bouguer pour chacune des stations.
La latitude de la station 0+00 est 48˚45’10” et le profil est orienté suivant la direction N30E.
On utilisera une densité de ρ B = 2.67 g/cm3 .
On suppose qu’un baril contenant des produits toxiques est enfouis verticalement dans le
sol à une profondeur d’environ 4 m (profondeur du toit). Celui-ci aurait un rayon de 0.2 m
112 D. Exercices