Yves Gustin. Le Guide. de La. Survie Dessins

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 24

Yves Gustin

Le guide
de la

survie
en 1500
dessins
LA-SURVIE-EN-BD_COR.indd 2 25/04/18 10:03
Yves Gustin

Le guide
de la

survie
en 1500
dessins

LA-SURVIE-EN-BD_COR.indd 3 25/04/18 10:03


POUR AMENER MON MATÉRIEL, IL FAUT
QUE JE PROCÈDE À UN PORTAGE. AU DÉBUT,
LE PORTAGE ÉTAIT UTILISÉ PAR LES PREMIÈRES
NATIONS D’AMÉRIQUE DU NORD. IL FUT ENSUITE
PRATIQUÉ PAR LES TRAPPEURS, VOYAGEURS
ET COMPAGNIES DE TRAITE DE LA FOURRURE
AUX XVIIIE ET XIXE SIÈCLES COMME CELLE
DE LA BAIE D’HUDSON.
LORSQUE LA RIVIÈRE N’ÉTAIT PLUS NAVIGABLE
POUR CAUSE DE RAPIDES OU DE MANQUE
D’EAU, IL FALLAIT PORTER LES MARCHANDISES
ET LE MATÉRIEL SUR UN OU PLUSIEURS
KILOMÈTRES SUR LA RIVE, AVEC EN PLUS
LE CANOT SUR LE DOS.

ME VOICI À L’ÉPOQUE OÙ J’ÉTAIS PLUS JEUNE


ET QUE JE SAUVAIS LES JEUNES ANIMAUX
BLESSÉS OU ABANDONNÉS, COMME CE PETIT
OURSON QUE J’AI PU NOURRIR. DEPUIS, IL VIENT
ME VOIR CHAQUE ANNÉE À LA MÊME PÉRIODE.
ATTENTION TOUTEFOIS À BIEN VÉRIFIER QUE LES
PARENTS NE SONT PLUS LÀ…

Remerciements à Anne Sasiela qui m’a aidé à continuer et persévérer


dans la réalisation de ce livre.

LA-SURVIE-EN-BD_COR.indd 4 25/04/18 10:03


AVANT-PROPOS
Nous avons tous lu dans notre jeunesse les romans passionnants de Fenimore Cooper
et d’autres livres historiques, qui nous donnaient une approche plus réaliste des Indiens
d’Amérique du Nord.
Ensuite, pour les plus anciens, il y a eu Coq Hardi avec son côté bande dessinée
et des aventures qui nous ont fait tant rêver.
Puis sont venues les lectures plus sérieuses avec les livres de Grey Owl, cet Anglais de bonne
famille qui réussit à vivre et à se faire passer pour un véritable Indien d’Amérique…
Paul Coze publia en 1928 le livre qu’il fallait lire à l’époque Mœurs et Histoire des
Peaux-Rouges, Cinq Scouts chez les Peaux-Rouges et en 1931 Quatre feux.
Ceci nous a forgé une imagination axée sur la vie dans la nature, les voyages, l’aventure
et l’observation de la faune et de la flore.
Ces récits et personnages fascinants pleins de rêves nous ont servis ensuite pour vivre
en forêt, monter un camp, faire un feu, se nourrir avec presque rien et surtout respecter notre
terre. Certains font du scoutisme, en général encouragés par les parents, d’autres partent seuls
à l’aventure mais il reste aussi ceux qui préfèrent voyager dans les livres.
C’est pour cette raison qu’avec le temps, j’ai décidé d’écrire cet ouvrage afin de transmettre
ce que j’ai appris depuis des années, à tous ceux qui voudraient faire leurs premiers pas vers
cette vie naturelle et surtout savoir survivre en cas de coup dur.
Ce livre n’est pas un manuel pour commandos ou aventuriers, non ! C’est un cahier de notes
de mes expériences de plus de 30 ans de vie « rustique », en compagnie de trappeurs
et Peaux-Rouges (Amérindiens) et aussi, bien que cela vous surprenne, d’habitants insolites
de la forêt : les Lutins.
Il vous permettra d’avoir une approche simple de la survie et d’appréhender le respect
de la vie sur cette planète, tout en subsistant dans un milieu que l’on appelle sauvage pour
certains, mais qui peut tout vous apporter. Comment peut-on ainsi vivre ou survivre en milieu
inconnu ?
Vous apprendrez à éviter les erreurs qui peuvent vous être fatales dès les premières heures
lorsque vous êtes perdu, que ce soit seul ou en groupe.
Comment allumer un feu, s’orienter, faire un abri, manger, confectionner un vêtement…
et surtout survivre, aussi bien moralement que physiquement.
Si vous le désirez, tournez ces pages en ma compagnie…
Et si vous êtes attentif, après avoir lu cet ouvrage, vous aurez plus de chance de vous en sortir.
Bonne lecture !
Yves Gustin

EN SURVIE, RESTEZ UNIS…

NE JAMAIS PARTIR SEUL !

LA-SURVIE-EN-BD_COR.indd 5 25/04/18 10:03


VOICI MA CABANE ET MON AMI INDIEN
QUI M’A DONNÉ QUELQUES CONSEILS…

LA-SURVIE-EN-BD_COR.indd 6 25/04/18 10:03


SOMMAIRE
Avant-propos......................................... 5 Le cuir cru............................................... 108
Psychologie de survie......................... 8 La banique, le pain de fortune........ 109
Préparation au départ........................ 9 Le panier en écorce............................. 110
Un peu d’histoire................................. 10 La colle naturelle.................................. 111
Le feu....................................................... 12 Utilisation de la colle......................... 112
L’amadou................................................ 13 Petit récapitulatif indispensable..... 113
Faire du feu............................................ 14 Le canot en écorce.............................. 114
Préparer le matériel............................ 15 Différents moyens de naviguer...... 120
Protéger le feu, le transporter......... 19 Les nœuds.............................................. 122
Les modes de cuisson........................ 20 S’orienter................................................ 125
Four en terre / four en fer................. 21 Se signaler.............................................. 126
Recette du pemmican........................ 23 Fils, cordages et tissage..................... 128
Le transport de matériel................... 24 Taille du silex, fabrication d’outils..... 132
L’eau, la récolte..................................... 26 Prenez soin de vous............................. 138
Les abris................................................... 30 Faire son savon..................................... 140
L’iglou (ou igloo).................................. 32 Lieux d’aisance..................................... 142
Le froid.................................................... 36 Les premiers soins............................... 144
Les raquettes, le traîneau.................. 37 Emmener un blessé............................. 145
Le tipi....................................................... 38 Le couchage........................................... 148
Petit aperçu d’un tipi fait Les maladies.......................................... 150
de peau de bison.................................. 39 Les plantes toxiques........................... 151
La tente................................................... 44 Autres plantes toxiques à éviter..... 155
Le four...................................................... 46 Descente ou escalade......................... 156
La nourriture.......................................... 52 Construire une cabane....................... 160
Les plantes sauvages.......................... 54 Les catastrophes imprévisibles....... 170
Quelques plantes sauvages Tailler une branche et son utilité..... 174
communes............................................. 55 Confectionnez un fil, une ficelle....... 178
Quelques autres plantes comestibles Fabrication d’un filet.......................... 182
que vous trouverez facilement....... 64 Chaussettes de survie........................ 183
Quelques plantes communes Récapitulatif global............................. 184
que l’on peut manger......................... 66 Petits conseils........................................ 186
Quelques plantes dangereuses Pour ceux qui aiment les Peaux-
à éviter !.................................................. 69 Rouges ou Amérindiens..................... 188
Les plantes exotiques comestibles. 70 Les plumes............................................. 190
Plantes de bords de mer................... 73 les perles................................................. 191
Les champignons................................. 75 Les piquants........................................... 192
Comment cueillir les fruits Les boîtes en cuir cru......................... 193
en haut des arbres............................... 76 La pipe sacrée ou de cérémonie..... 194
Les animaux sauvages........................ 78 Vivre en Indien...................................... 198
Connaître ce milieu sauvage............ 80 Les vêtements....................................... 199
Les ongulés............................................ 82 Les plumes qui parlent....................... 202
Les carnassiers et rongeurs.............. 84 Les parures............................................. 203
Les carnivores........................................ 86 Le repose-dos ou Backrest............... 206
Les coureurs de bois en Amérique Le tambour............................................. 208
du Nord au xviiie siècle....................... 87 Instruments de musique................... 209
Les oiseaux, les reptiles, les poissons, La danse.................................................. 211
les amphibiens, les invertébrés....... 88 L’amulette.............................................. 212
Les coureurs de bois en Amérique La couture.............................................. 213
du Nord au xixe siècle......................... 89 Le bouclier de guerre.......................... 214
Quelques dangers à éviter lors Le bouclier de danse........................... 214
de vos recherches de nourriture..... 90 Les armes................................................ 215
Quelques astuces pour attraper Les masques.......................................... 218
des animaux.......................................... 92 Les habitations..................................... 219
Pêche et pièges..................................... 94 Les berceaux des Papooses.............. 220
Petit récapitulatif................................. 95 Les coiffes............................................... 220
Petites recommandations pour La couverture........................................ 222
conserver la nourriture et l’utiliser.... 96 La chemise de style ancien.............. 223
Construction d’un abri de fortune.... 98 Quelques remèdes de nos
Tannez une peau.................................. 100 grands-mères........................................ 224
Fabriquez vos vêtements Le trekking ou trek............................... 226
en peau.................................................... 106 En conclusion........................................ 232

LA-SURVIE-EN-BD_COR.indd 7 25/04/18 10:03


PSYCHOLOGIE DE SURVIE
Deux cas se présentent :
LA PANIQUE •• Vous êtes seul : le risque est de ne pas pouvoir supporter
Si vous essayez de mettre en pratique les méthodes décrites la solitude. Pour vous occuper, écoutez d’abord autour de vous.
dans ce livre, vous aurez de grandes chances de sortir gagnant Rester attentif à tous les bruits suspects est déjà une occupation.
de votre aventure. Attention, vous êtes tout seul pour prendre les décisions.
La panique et la peur seront vos pires ennemies. Sachez que •• Vous êtes en groupe : ce peut être un plus, mais cela comporte
la peur nous contraint à faire des erreurs aussi des risques dans certaines circonstances. Quelques-uns
et, parfois même, elle vient à bout deviennent fous et sont un fardeau pour le groupe ; d’autres,
de toute volonté de s’en sortir. maladroits, se blessent et nous devons nous en occuper. Il faut soit
En cas de survie, demandez-vous devenir le chef ou en nommer un. Répartissez les tâches de chacun,
quelles seraient vos faiblesses : comme couper du bois, aller chercher de l’eau, surveiller le camp,
•• La peur ou l’angoisse ? construire un abri, trouver des secours… Tout cela en prenant
•• Le froid ou le chaud ? en compte les capacités des personnes présentes.
•• La soif ou la faim ? Le soir, près du feu, remontez le moral de tous et préparez
•• La solitude ou le planning de chacun pour le petit matin.
le groupe ?
Leur ordre dépend Tout objet trouvé peut être un élément positif, tenez-le-vous pour dit !
de l’endroit où vous Si vous ne possédez rien avec vous, ce n’est pas grave, car dans
vous trouvez ! le livre nous aborderons comment fabriquer ou confectionner
Classez-les en priorité. un outil, une arme… Si vous décidez de partir de votre point
PAS DE PANIQUE !
SURTOUT, RESTEZ CALME… de perdition, il est impératif de vous fabriquer un sac (à dos ou autre)
pour récolter tout ce que vous pouvez trouver sur votre passage.

NE PAS SE PERDRE Le respect de la nature n’est pas


Attention, ne quittez jamais une piste un système d’éducation, juste
et ne vous éloignez pas d’une rivière, surtout LA SURVIE EST LE PRINCIPE un « savoir vivre » sur notre terre.
en pleine forêt. DE RESTER VIVANT, ET CE N’EST
Combien se sont perdus en s’écartant PAS SI FACILE ! MILIEU IMPRÉVISIBLE
du chemin, juste pour soulager quelques Lorsque vous vous perdez dans la brume,
envies. vous n’avez plus d’orientation.
Ne quittez jamais de l’œil vos amis Rappelez-vous d’où vous venez, prenez des
ou la piste où vous vous trouvez. repères et évaluez la distance de votre point
En général, en entrant dans le bois, vous de départ. Si la nuit tombe, il est préférable
vous enfoncez un peu et quand vous vous de vous préparer un abri et de faire un feu,
retournez, vous ne savez plus d’où vous ce qui vous réconfortera et éloignera certains
êtes venu ! prédateurs.
À partir de ce moment, c’est déjà la panique, Si vous êtes perdu à la suite d’un accident
vous vous affolez et vous courez. Mais plus de voiture ou d’avion, il est préférable
vous allez dans tous les sens, plus vous de rester très proche de cet habitacle
risquez de vous perdre. qui vous protégera de tous risques.
Un seul conseil : lorsque vous vous apercevez Dégagez autour pour vous faire
que vous êtes perdu, arrêtez-vous repérer du ciel en cas de recherche.
et attendez. Cherchez dans le véhicule ou l’appareil
Écoutez, peut-être vos amis vous appellent-ils ? tout ce qui peut vous servir tels que sac
Vous pouvez aussi appeler à l’aide de votre côté. de survie, nourriture, allumettes, briquet,
Mais ne bougez pas, ne paniquez pas ! torche, récipient, hache, couteau…

TOUJOURS PRÉVOIR IL POURRA


UN CARNET SERVIR PLUS
DE VOYAGE POUR TARD POUR
NOTER JOUR APRÈS SAVOIR CE QUI
JOUR CE QUE VOUS EST ARRIVÉ.
VOUS FAITES…

FAITES UN ABRI
DE BRANCHES ET ALLUMEZ
UN FEU AVANT LA NUIT…

8 • Le guide de la survie

LA-SURVIE-EN-BD_COR.indd 8 25/04/18 10:03


PRÉPARATION AU DÉPART
AVANT TOUT DÉPART VOUS VOULEZ PASSER QUELQUES
Il est bien entendu qu’une petite préparation JOURS DE VACANCES DANS
est nécessaire mais en général, on ne prévoit LA NATURE ?
jamais de se perdre ou d’avoir un accident UN PETIT CONSEIL !
Préparez-vous un minimum. Les accidents
dans un endroit loin de tout. Bien sûr, une SI VOUS PARTEZ EN CAMPING
sont souvent dus à la non-préparation
préparation physique sera la bienvenue, OU EN RANDONNÉE, QUE CE SOIT
À PIED OU EN VOITURE, AYEZ
ou à la négligence. Lorsque vous êtes
mais sachez que seul quelqu’un qui saura dans un milieu sauvage et naturel, votre
TOUJOURS AVEC VOUS UNE TROUSSE
garder son sang-froid aura une chance comportement doit être en harmonie avec
DE SURVIE, QUE L’ON TROUVE
de survivre. celui-ci. Comportez-vous avec respect.
FACILEMENT DANS LE COMMERCE.
Lorsque le moral lâche, vous êtes dans une Entraînez-vous déjà dans votre jardin
situation de détresse et tous les efforts que ou à la campagne, en fabriquant un abri,
vous faites seront encore plus fatigants. une tente ou un tipi. Nous verrons cela plus
L’épuisement, les crampes, le froid tard dans le livre.
ou le chaud vous feront perdre tout désir Ensuite, il vous faudra apprendre à vous
de vaincre cette situation et d’aller plus loin. nourrir, vous vêtir, vous abriter… À rester
vivant, quoi !

Lorsque vous êtes perdu, faites aussitôt


le compte de ce que vous avez dans vos
N’OUBLIEZ PAS poches et dans votre sac. Commencez très
Si vous êtes en situation de survie dans tôt à vous rationner. Consommez d’abord
une zone dite désertique, vous aurez besoin les denrées périssables, conservez les autres
de sel, d’eau et de nourriture. en dernier recours. Protégez-vous du soleil
Le sel est très difficile à trouver dans ou du froid car ils vont vous faire perdre
le désert, il faut donc se procurer des des forces.
aliments qui peuvent le remplacer. Gardez votre calme, respirez et repensez aux
L’eau peut se trouver dans certaines conseils enseignés dans ce livre !
plantes ou bien en la recueillant lors
des pluies. On cherchera à se nourrir
grâce aux plantes et à quelques animaux
qu’il faudra boucaner afin de conserver
la viande.
Si vous utilisez ces éléments, vous avez
déjà une chance !

UN GROS BOBO PEUT S’AVÉRER


GRAVE EN SURVIE ! UNE BONNE PIQÛRE
FERA L’AFFAIRE…

TROUSSE DE SURVIE
La mallette de secours comporte un désinfectant, des bandes de gaze, des ciseaux, une
pince à épiler, une aiguille, du fil, des pansements, du ruban adhésif, du savon… Ceci vous
sera utile, vous verrez.
UN CONSEIL
Ayez aussi avec vous des allumettes
enduites de paraffine, un allume-feu,
un briquet, un silex, un miroir, une
boussole, de la ficelle, un couteau…
Et bien entendu, dans votre coffre
de voiture : une pelle US pliable,
une hachette, une scie, un marteau,
une lampe (elles existent
aujourd’hui solaires ou à dynamo).
Vous possédez aussi sûrement
un téléphone portable, à éteindre dans
des régions perdues et à allumer pour
savoir s’il capte évitant ainsi
d’en décharger la batterie.

Préparation au départ • 9

LA-SURVIE-EN-BD_COR.indd 9 25/04/18 10:03


UN PEU D’HISTOIRE
La méthode de survie est apparue grâce à des personnages qui ont marqué l’esprit des petits
comme des grands, tel Baden Powell avec la vie en plein air des jeunes
au sport et le milieu naturel, mais aussi Grey Owl pour son existence
en harmonie avec les Indiens, la nature et les animaux…
Il est bon de connaître ceux qui nous ont influencés.
Bien évidemment, d’autres sont venus par la suite…
Attention, nous sommes seuls à prendre les décisions dans
des conditions que l’on appelle extrêmes ou qui sont différentes
de celles que nous avons l’habitude de connaître habituellement
ou lues dans un livre ou un documentaire.

LE SALUT DE L’ÉCLAIREUR
Les trois doigts levés rappellent les trois articles de promesse :
1 : Être loyal.
2 : Aider autrui.
3 : Obéir à la loi de l’Éclaireur.
Le pouce protège le petit doigt, ce qui veut dire que le plus fort
BADEN POWELL
doit protéger le plus faible.

Vous qui lisez ce livre, peut-être avez-vous fait Thompson Seton, né en 1860 en Angleterre
ou faites-vous même encore du scoutisme ? et décédé en 1946. Il suit ses parents au
Chez les Scouts, nous trouvons : Canada avant de partir à Londres, puis à Paris
•• les Louveteaux, qui ont de 8 à 12 ans. pour étudier l’art. Il sort un premier livre
Ils doivent développer le corps et l’esprit ; sur l’anatomie.
•• les Éclaireurs, qui ont de 11 à 17 ans. En 1904, il contacte Baden Powell pour
Ils développent leur caractère et leur sens lui faire part de ses études sur la vie dans
du service qu’ils doivent à leur prochain ; la nature avec les enfants. Grand amateur
•• les Rovers, qui ont plus de 17 ans. de woodcraft (pratique du bois), il est aussi
Ils pratiquent leur idéal d’éclaireur un peu à l’origine de l’Indianisme (l’art
ou de scout dans leur fonction de citoyen. de vivre au grand air et de penser comme
les Indiens d’Amérique).
Ce mouvement fut créé en 1908 par Baden Aux États-Unis, il avait créé des camps
Powell, né en Angleterre en 1857 et décédé où les jeunes vivaient dans des tipis
au Kenya à l’âge de 83 ans, en 1941. à la façon des Indiens d’Amérique. Il est
En revenant de la guerre en Afrique du Sud, un peu l’initiateur du scoutisme et écrivit
il s’aperçut que ses fascicules, destinés un excellent livre à l’époque The book of
au départ aux militaires, avaient un grand woodcraft and Indian Lore. Il utilise certaines
succès auprès de la jeunesse. Il s’inspire des techniques dites wildlife craft (l’art de la vie
expériences de Thompson Seton, et en 1907, sauvage). Connu comme auteur, artiste
il emmène un groupe de jeunes sur une île THOMPSON SETON et naturaliste, il avait un grand talent.
pour un camp expérimental qui fonctionne Ernest Thompson Seton rencontre
parfaitement et publie à la suite de cela et se lie d’amitié en 1883
Scouting for boys qui fut traduit ensuite en avec Daniel Carter Beard
français sous le nom d’Éclaireurs. Sa sœur, (1850-1941), fameux
Agnès, fonda les « Girls guides » en 1910. illustrateur naturaliste
Depuis, des millions de jeunes ont pratiqué qui participera à des
ce genre de vie dans la nature. Robert camps à tipis.
Stephenson Smith Baden Powell fut nommé
Chef Scout mondial et sur sa pierre tombale
on peut lire : « Fin de piste ».

DANIEL CARTER
BEARD

10 • Le guide de la survie

LA-SURVIE-EN-BD_COR.indd 10 25/04/18 10:03


Beaucoup d’entre vous ont certainement
lu et connaissent l’histoire de Grey Owl,
né à Hasting en Angleterre en 1888 sous
le nom d’Archibald Stanfeld Belaney. Un jour,
il s’embarqua pour le Canada sous la tutelle
de deux tantes.
Vivant de petits boulots, il adopta malgré
lui la vie des trappeurs et vécut près des
Amérindiens. Il voulut leur ressembler à tel
point qu’un beau jour il se fit passer pour
un véritable Indien d’Amérique du Nord.
Il reçut le nom de « Wa Sha Quon Asin »
par ses amis Objibways.
Sa vie tumultueuse et aventureuse
le mena ensuite à la défense de la nature
et des animaux, notamment des castors,
et aussi des Amérindiens, grâce à son amie
« Anahareo ». GREY OWL ET ANAHAREO
Il réalisa et participa à des films et des
conférences qui le firent connaître dans
le monde entier en tant qu’Amérindien
et protecteur des animaux et de la nature. LE CASTOR
Il décéda d’une mauvaise pneumonie mais Bâtisseur infatigable,
aussi de fatigue en 1938. Ce n’est qu’après protégé et ami
sa mort que l’on apprit sa véritable identité. de Grey Owl.
Son mode de vie contribua, pour beaucoup
d’entre nous, à non seulement respecter
la nature mais aussi à adopter le mode
de vie des Indiens d’Amérique en harmonie
avec celle-ci.

ON PEUT TROUVER, LORSQUE L’ON EST


PERDU DANS LES GRANDES FORÊTS,
DES LUTINS QUI ALLUMENT LE FEU
COMME NOUS…

LE BRIQUET
LE BOUFFADOU Fait d’acier forgé
Canne de bois percée pour venir frapper
en son centre pour le silex qui provoquera
ranimer le feu des étincelles.
en soufflant dedans.

LE SAC EN PEAU
Contient le silex
et la mousse sèche.

Un peu d’histoire • 11

LA-SURVIE-EN-BD_COR.indd 11 25/04/18 10:03


LE FEU
Nous allons aborder maintenant les quatre principes essentiels pour rester en vie :
le feu, l’eau, un abri et la nourriture.
Le feu est indispensable pour vous chauffer et vous sécuriser. La nuit, il vous apporte
du réconfort, il éloigne les bêtes « dites » sauvages, vous réchauffe en cas de froid et vous
apporte une présence. Il vous procure une occupation, ce qui est important pour ne pas trop
penser à sa peur. Il va aussi vous permettre d’élaborer des outils et des armes, de boucaner
la viande mais aussi, très important, de montrer votre présence aux secours qui vous
recherchent…
Comment le premier homme apprit-il à faire du feu ? Il dut s’apercevoir qu’en frottant deux
matières assez vigoureusement, elles s’échauffaient et qu’à la longue, il y avait une fumée,
donc du feu !
Nombreuses tribus primitives produisent du feu par friction provoquée par deux morceaux
de bois ou par éclats de silex. Notre civilisation moderne nous a enseigné la simplicité et sans
briquet ou allumettes, nous sommes perdus aujourd’hui.

LA PREMIÈRE FOIS QUE


J’AI APPRIS À ALLUMER UN FEU,
OUI, JE M’EN SOUVIENS !
C’EST AVEC TOI MON AMI, J’ÉTAIS ALORS
JE SUIS LÀ POUR M’OCCUPER
PERDU DANS CE BOIS, IL Y A FORT
DES AMADOUVIERS. JE LES CHOIE
LONGTEMPS. DEPUIS, J’AI TOUJOURS
ET LES CHOISIS POUR MES AMIS.
MON BRIQUET FORGÉ ET UN MORCEAU
TU VOIS, CELUI SUR LEQUEL
D’AMADOU SUR MOI…
JE SUIS ASSIS PEUT FOURNIR
DU FEU PENDANT UN AN DANS
MON VILLAGE !

Abordons ce chapitre important qu’est le feu.


Vous avez deux possibilités :
(A) Soit vous n’avez rien et c’est à vous de produire du feu comme je vais vous l’expliquer.
Là, il ne vous reste que des moyens primitifs comme l’archet, la friction…
(B) Soit vous avez quelques objets avec vous qui vous permettront d’allumer rapidement
un feu, comme une source électrique, une batterie de voiture, un silex, des allumettes,
une loupe, des produits chimiques…

12 • Le guide de la survie

LA-SURVIE-EN-BD_COR.indd 12 25/04/18 10:03


L’AMADOU
L’amadouvier (Fomes Fomentarius) est un champignon parasite qui
m’a beaucoup rendu service (même sauvé la vie) et que l’on peut
encore trouver dans de nombreuses forêts. Attention, il ne se mange
NOUS ALLONS VOIR ENSEMBLE pas, mais il permet de faire du feu !
LA FAÇON LA PLUS SIMPLE ET LA PLUS L’amadou était connu dès la Préhistoire et s’utilisait pour démarrer
FACILE D’ALLUMER UN FEU DANS un feu, par le contact de la percussion de pyrite ou marcassite (sulfure
LA NATURE. ENSUITE, NOUS ÉTUDIERONS naturel de fer), contre une roche très dure comme le silex. Plus tard, est
D’AUTRES MANIÈRES DE L’ALLUMER, apparu un briquet en fer forgé que l’on frottait contre un silex. Cette
EN FONCTION DE CE QUE L’ON PEUT pratique fut utilisée jusqu’à la fin du xixe siècle.
TROUVER À PORTÉE DE MAIN. MAIS
L’amadou, comme le dit la légende, est un « amoureux » qui
AVANT, APPRENONS À CONNAÎTRE NOTRE
s’enflamme facilement au contact d’une étincelle ou même d’un
AMI L’AMADOUVIER.
ON PEUT DIRE QUE L’HOMME
frottement rapide de bois dur contre du bois tendre. Il permet
A DÉCOUVERT LA FABRICATION DU FEU d’enflammer de la mousse sèche ou de l’herbe, qui vont ensuite
IL Y A AU MOINS 500 000 ANS. embraser des brindilles sèches que vous aurez préalablement fendues.
En pleine nature, vous pouvez utiliser un briquet en fer forgé comme
sur les différents exemples de la page suivante. Ils furent grandement
utilisés au Moyen Âge.
On peut aussi fabriquer des tresses d’amadou comme on pouvait
en trouver à l’époque de nos anciens.

Voici une recette que je pratique :


Après avoir ramassé quelques amadouviers, que vous aurez laissés
un certain temps dans un endroit frais pour qu’ils se ramollissent,
récupérez la partie dite spongieuse (3) qui se trouve entre la croûte
assez dure (1) et les spores de couleur plus foncée (4) que l’on peut
même utiliser. Coupez cette partie en tranches fines. Battez-les un peu
avec un maillet pour les ramollir sans les aplatir. Disposez-les dans un
récipient les uns sur les autres. Ajoutez-y de l’eau, une petite quantité
de salpêtre (moisissure blanche que l’on trouve sur les vieux murs
et qui sert aussi à la fabrication de la poudre noire). Faites bouillir
le tout en remuant une bonne demi-heure avec une cuillère ou une
baguette de bois. Retirez les lamelles et faites-les sécher au sec.
Battez-les bien pour les assouplir, c’est très important.
Bien entendu, il existe d’autres recettes, à vous de les adapter !

Autrefois, certains utilisaient directement de la poudre noire


et de la cendre mélangées à la cuisson. Mais là attention, je ne vous
le conseille pas, seuls les anciens étaient maîtres en la matière.
Il faut toujours garder au sec votre amadou et c’est la raison pour
laquelle chaque trappeur ou voyageur le conservait dans une boîte
à feu (voir l’exemple page suivante, que l’on peut encore trouver
dans des commerces de reconstitution historique).
L’amadouvier se trouve sur les feuillus vivants et morts. Il suffit
de se promener dans la forêt et de chercher sur les troncs ces sortes
1 de langues de bœuf ou sabots de cheval qui sont parfois très gros
et qu’il faut découper avec un bon couteau. On le voit surtout sur les
3 chênes, frênes, peupliers, saules…
Il faut aussi savoir que notre ami l’amadouvier fut utilisé
en pharmacopée, notamment en pansements ou compresses contre
les rhumatismes, les ulcérations et certaines brûlures.
4
Au xviiie siècle, il permettait d’arrêter les hémorragies, surtout en temps
de guerres, ce qui était primordial pour réussir des amputations. Coupé
en lamelles il était utilisé sous forme de pansement.
2 Vers 1840, l’amadouvier fut remplacé par des mèches de coton
trempées dans une solution d’amadou et de salpêtre, ou nitrate
L’amadouvier se compose : de sodium et chlorate de potassium (attention pour ces deux matières,
1 : d’une croûte dure que l’on enlèvera ; elles sont très explosives).
2 : d’une partie qui adhère au tronc et que Autrefois, les pêcheurs utilisaient des lamelles d’amadouvier pour faire
l’on supprimera aussi ; sécher leurs mouches (ceci pourrait vous servir un jour).
3 : de la chair ou amadou ;
4 : De la partie tubulaire que l’on gardera
avec la chair.

L’amadou • 13

LA-SURVIE-EN-BD_COR.indd 13 25/04/18 10:03


FAIRE DU FEU
DE LA MAIN GAUCHE (SI VOUS ÊTES DROITIER), PRENEZ VOTRE
SILEX ET POSEZ LE MORCEAU D’AMADOU DESSUS ; VOUS POUVEZ Y AJOUTER
UN MORCEAU DE TISSU PRÉALABLEMENT NOIRCI QUE VOUS AUREZ MIS
À CUIRE DANS UNE BOÎTE DE CONSERVE AFIN QU’IL DEVIENNE COULEUR
CHARBON. DE LA MAIN DROITE, TENEZ LE BRIQUET (OU STRIKER)
QUE VOUS BATTEZ CONTRE LE SILEX DE HAUT EN BAS JUSQU’À L’APPARITION
DE GROSSES ÉTINCELLES. SI VOUS N’EN AVEZ PAS, UTILISEZ
DE LA MARCASSITE (OU PYRITE) QUI EN PRODUIT DE BELLES ET QUE L’ON
TROUVE DANS LE COMMERCE SOUS FORME DE MINERAI. VOUS VERREZ,
SI C’EST UN PEU DIFFICILE AU DÉBUT, C’EST UN COUP DE MAIN FACILE
À PRENDRE AVEC UN PEU D’ENTRAÎNEMENT. LORSQUE VOUS AUREZ PERCUTÉ
LE SILEX PLUSIEURS FOIS, IL APPARAÎTRA UNE LÉGÈRE FUMÉE QUI SORTIRA
DE VOTRE AMADOU POUR LAISSER NAÎTRE UNE BRAISE. À CE MOMENT-LÀ,
SOUFFLEZ DESSUS. QUAND L’AMADOU BRÛLE, APPORTEZ AVEC LE TISSU
NOIRCI DE LA MOUSSE SÈCHE OU DES COPEAUX QUE VOUS AUREZ
PRÉPARÉS AU PRÉALABLE. CONTINUEZ À SOUFFLER DESSUS ET METTEZ-LE
SOUS VOTRE PRÉPARATION DE PETIT BOIS, FEUILLES SÈCHES, AIGUILLES
DE PIN, BRINDILLES OU BIEN DU PAPIER. CONTINUEZ TOUJOURS
À SOUFFLER ET AVEC UN PEU DE PATIENCE… LE TOUR EST JOUÉ !

Percutez le silex et l’amadou placé dessus


avec le briquet dans la main droite.
LA BOÎTE À FEU
Utilisée par les coureurs de bois et les trappeurs,
pour conserver le matériel dans leur sac.
E
F

A
Elle contient :
G
(A) le briquet forgé ; B
(B) l’amadou ;
Les briquets forgés datent (C) le tissu noirci ; C
D
du Moyen Âge. Une lame (D) le silex…
de couteau peut aussi faire (E) Son couvercle comporte une loupe (F) munie
office de percuteur sur un silex. d’un bouchon protecteur (G).

Une fois l’amadou allumé, MA FOI, IL A L’AIR


continuez à souffler dessus pour DE SAVOIR FAIRE…
qu’il ne s’éteigne pas. Ensuite, TANT MIEUX POUR LUI,
apportez-le doucement sous votre MAIS J’AVAIS DE QUOI
préparation de bois, mousse, copeaux LE DÉPANNER !
secs et papier (si vous en avez).

14 • Le guide de la survie

LA-SURVIE-EN-BD_COR.indd 14 25/04/18 10:03


PRÉPARER LE MATÉRIEL
VOUS VOULEZ ALLUMER UN FEU Une encoche est faite sur la planchette,
MAIS VOUS N’AVEZ RIEN AVEC VOUS dans laquelle sera déposée l’étoupe.
Le trou se fera tout seul. La ficelle peut être PAUMELLE
Vous avez la possibilité de pratiquer
l’allumage à l’archet. réalisée avec de la liane, du lierre, des fibres
Il vous faut trouver un morceau de bois végétales, du tissu torsadé…
tendre (noisetier, bouleau, saule, lierre…),
pour faire la planchette, et un bois dur
(c’est simple, il est lourd) pour le bâton
DRILLE
tournant la drille. Une petite encoche pour
la rotation de la ficelle serait préférable.
Comme sur le dessin, coupez une baguette
de bois jeune et souple que vous transformez ARCHET
en arc avec un lien (lacet, tissu, lierre, fibre
végétale…). Placez une pierre ou un galet
un peu creux sur le haut du bois dur
puis manœuvrez en va-et-vient. Tournez
doucement au départ, puis augmentez
la vitesse petit à petit…
Lorsque vous commencez à voir un creux
se former et qui fume, à vous d’y approcher
de la mousse sèche, des feuilles et, si vous
avez pu en trouver, un morceau d’amadou
Dans la cavité, se trouve l’étoupe.
émietté. Vous verrez, en gardant votre
calme, à la fin de la journée, vous aurez très
certainement du feu.
Sachez que c’est long et qu’une fois le feu
allumé, il faut aussi savoir le garder APPUYEZ BIEN SUR VOTRE « DRILLE » ET ACTIVEZ L’ARCHET
et le transporter (voir page 19). Tenez votre planchette à l’aide de votre pied. Quatre éléments : la paumelle
en haut sert à appuyer, elle est faite avec un galet, un gros os, un bois très
SOYEZ TRÈS PATIENT, COMME NOTRE dur ; la drille ou forêt de bois qui tourne et chauffe ; l’archet monté en arc,
provoque la rotation et la planchette à feu d’où partira la braise.
LUTIN SECOURISTE !
Recommencez en partant du haut…
Si vous êtes en zone très humide, trouvez
un vieux bambou, grattez le bord et vous
verrez que dessous, c’est sec !
N’oubliez pas de proscrire les bois résineux
et gras. Pour la planchette : le lierre, le saule, ALLUMAGE D’UN FEU MANUEL (A)
le tilleul, le bouleau, le peuplier… Pour cela, prenez un bout de bois dur comme
Le bâton est fait de bois dur (drille). du chêne, frêne, acacia… Faites-y une petite
entaille qui contiendra de la mousse très
ALLUMAGE D’UN FEU AVEC sèche, de l’amadou si vous avez, et ayez
DES ALLUMETTES près de vous des brindilles de résineux
Avant tout départ, faites tremper vos ou des feuilles. Faites rouler entre vos mains
allumettes dans de la cire ou paraffine pour A le bâton dans la petite cavité et, à chaque
bien les protéger de l’humidité. Attendez aussi fois que vous tournez, appuyez très fort
que le vent ne souffle plus car il éteindrait et relâchez. Soyez très patient, recommencez
aussitôt votre allumette. Il est très important sans jamais vous énerver.
de bien protéger votre feu des intempéries.

Rappelez-vous : le bâton en bois dur,


MOINS PLUS la planchette en bois tendre.

ALLUMAGE D’UN FEU AVEC UNE BATTERIE (B)


Accident de bateau, de voiture, d’avion… Vous trouverez à tous les coups une batterie
électrique dans le moteur.
B
Là, c’est simple. Vous prenez de la mousse très sèche, des feuilles, des brindilles et avec l’aide
de deux fils métalliques que vous aurez branchés sur les bornes « plus » et « moins », vous
les approcherez pour obtenir une étincelle qui devrait, en recommençant plusieurs fois, vous
apporter un feu de joie.

Préparer le matériel • 15

LA-SURVIE-EN-BD_COR.indd 15 25/04/18 10:03


ALLUMAGE D’UN FEU AVEC
UNE LOUPE
Attendez que le soleil soit au plus fort
de la journée. Placez de la mousse, des
feuilles, herbes, brindilles sèches, du papier
tout cela très sec bien entendu. Ne bougez
pas et attendez que la chaleur noircisse
le tout. Soufflez doucement pour accélérer
le début du feu. Attention, dégagez votre
foyer de toute prise d’incendie !

Si vous n’avez pas de loupe, vous pouvez


vous servir de vos lunettes, de lentilles
de jumelles, d’un tesson de bouteille…

ALLUMAGE D’UN FEU AVEC UN SILEX COMBUSTIBLE


Si vous avez la chance de trouver un morceau de silex ou un gros L’étoupe est un des meilleurs combustibles pour allumer un feu.
caillou dur (il peut renfermer du silex), cassez-le en deux en le Il vous faut trouver des fibres de bois bien sèches, des fils de corde
frappant avec une autre pierre par coups secs (attention aux éclats). bien ouverts, des fibres de fleurs comme les chardons, ajoncs, chatons
Quand vous avez obtenu un éclat de silex, prenez votre couteau ou de noyers, noisetiers, bouleaux… bien gardés au sec, et des copeaux
une pièce en acier et frappez avec des mouvements secs et rapides la de résineux.Vous devez déjà en avoir dans votre sac, car vous aurez
pièce d’acier sur le silex jusqu’à obtenir une étincelle. À ce moment, auparavant fait la cueillette de tout ce qui brûle…
répétez l’opération mais en prenant entre vos doigts le silex et la Par temps de grand froid ou de neige, vous pouvez utiliser
mousse sèche avec des fibres de bois (genre résineux). Avec de la de la graisse animale.
patience, vous devrez pouvoir vous chauffer le soir !

Percutez le couteau (pas d’inox) contre


le silex.

Pour obtenir des fibres


de bois, cassez en deux
du bois mort bien sec
et refendez-le avec l’aide
d’une pierre et de l’autre
bout du bâton cassé…

ALLUMAGE D’UN FEU AVEC DU MAGNÉSIUM


Avant tout départ, munissez-vous d’une tige de magnésium et vous
serez surpris des étincelles produites sur une lame de couteau.
Là, vous n’aurez aucun mal à allumer un feu.
Lorsqu’il est fendu, brisez des fibres avec
la pierre et triez bien, des plus minces
aux plus grosses. Vous pouvez préparer
Tige de magnésium placée dans un bout votre feu…
d’andouiller pour en faire un manche.

ALLUMAGE D’UN FEU AVEC DE LA POUDRE NOIRE LA POUDRE NOIRE ÉTAIT COMPOSÉE DE SALPÊTRE,
Autrefois, les soldats allumaient leur feu avec de la poudre DE SOUFRE ET DE CENDRE DE BOIS DE BOURDAINE
à canon. Vous avez une pierre à briquet, un silex, de l’acier ? (AULNE) JUSQU’AU XIXe SIÈCLE.
À vous de disposer la poudre sur un petit morceau de tissu, On ne sait pas vraiment comment Roger Bacon, un moine anglais
avec de la mousse sèche autour et des brindilles prêtes à côté. qui vécut de 1214 à 1294, fit un beau jour l’expérience de mélanger
Vous actionnez votre briquet et à la moindre étincelle, le feu du salpêtre, du charbon de bois et du soufre, ce qui constitua
s’allume. un explosif. Le salpêtre ou nitrate de potassium fut ensuite très
Souffler aussitôt sur la zone qui fume pour accélérer réglementé et la récolte confiée à des salpêtriers pourvus
le processus de combustion. de commissions et placés sous la protection du Roi. Le monopole
du salpêtre prit fin en 1819.

16 • Le guide de la survie

LA-SURVIE-EN-BD_COR.indd 16 25/04/18 10:03


IL EXISTE DE BONS COMBUSTIBLES DANS LA NATURE
La cire d’abeille, la graisse d’animaux trouvés morts ou tués, la tourbe bien sèche, les crottes
sèches d’animaux que vous aurez prélevés sur votre parcours (on connaît les bouses
de bisons séchées que les Peaux-Rouges récoltaient pour en faire d’excellentes galettes
de feu pour l’année et surtout l’hiver).
Du bois refendu ou brisé à l’aide d’un gros caillou ou silex et réduit en fibres (voir page
précédente). Vous aurez bien entendu emmené avec vous tous papiers inutiles pour vous
en servir de combustible.
Évidemment, vous avez les herbes sèches l’été, les pommes de pin et aiguilles, les feuilles
sèches l’automne…

Attention, n’allumez jamais un feu dans un bois, mais dans un endroit dégagé et à l’abri
Protégez un feu de départ… du vent.
Profitez aussi des vents dominants !

AVANT DE FAIRE UN FEU,


PRÉVOYEZ UN ENDROIT ABRITÉ
Dans la neige, n’allumez jamais un feu
sous un arbre car lorsque celui-ci prend,
il réchauffe l’air au-dessus et la neige qui
se trouve sur les branches va tomber
et automatiquement éteindre le feu.
Par contre, un grand résineux vous fera
un excellent abri en grattant sous la neige
à son pied, si vous ne faites pas de feu :
la neige garde la chaleur.
Prévoyez un stock de bois pour la nuit
ou la journée. Les souches sèches, les
pommes de pin, l’écorce, la mousse seront
idéaux pour le démarrer.
Ne faites pas un grand feu si cela n’est pas
nécessaire et dégagez bien autour pour
ne pas provoquer un incendie. Chercher
dans vos vêtements, poches ou sacs si vous
ne trouvez pas du papier, de la ficelle,
un couteau… Même un vieux nid d’oiseaux
peut être utile pour faire prendre un feu.
Un conseil, lorsqu’il va bientôt s’éteindre
et qu’il fait trop noir pour aller chercher
du bois, recouvrez-le de cendres et dormez
à côté.
Le lendemain, vous trouverez en creusant
de la bonne braise prête à être rallumée !
Avoir un peu d’alcool avec soi peut
vous sauver la vie : allumer un feu, vous
désinfecter, vous redonner un petit coup
de fouet quand il fait froid aussi…

ALLUMAGE D’UN FEU AVEC DES PRODUITS ALLUMAGE AVEC DE L’ALCOOL


CHIMIQUES Je conseille toujours à mes amis de prendre une flasque ou une
Vous pouvez allumer un feu avec certains produits gourde de rhum ou autre alcool avant de partir. Il vous servira à vous
mais attention, c’est très dangereux ! désinfecter après une coupure ou une blessure et vous aidera même
Le chlorate de sodium (désherbant) et le sucre mélangés à allumer un feu.
peuvent, à température convenue, provoquer une explosion. Attention à l’alcool à brûler. Tenez bien le récipient loin de toutes
Quelques gouttes d’acide sulfurique que l’on trouve dans une sources de flammes. Imbibez un papier ou un chiffon pour faire
batterie de voiture peuvent devenir un explosif très puissant. On peut prendre le feu. Ce sera plus efficace, plus économique mais aussi
même trouver du chlorate de potassium dans certaines pastilles pour plus prudent.
la gorge. Il suffit d’écraser les comprimés. Mais je préfère arrêter là,
car vous allez faire des bêtises !
Donc, je vous le dis : « n’y touchez pas ! », à moins d’être un expert
et de l’avoir déjà pratiqué.

Préparer le matériel • 17

LA-SURVIE-EN-BD_COR.indd 17 25/04/18 10:03


ALLUMAGE PAR FROTTEMENT Vous pouvez aussi utiliser une liane
Si vous avez un ceinturon, bien que je vous et la frotter très rapidement sur un bois que
conseille de le garder (car votre pantalon va vous pressez par votre pied et coincé sur une
tomber et vous risqueriez d’avoir froid…), pierre pour que le mouvement puisse se faire.
vous pouvez procéder à la technique Naturellement, vous aurez préalablement
de la lanière. Il vous suffit d’en découper placé dessous mousse, amadou (si vous avez),
une et de la passer sous un bâton sec. Faites brindilles, copeaux, feuilles…
des mouvements de scie ou va-et-vient, Le frottement très actif provoquera une
la lanière va chauffer et avec l’étoupe que amorce de feu et avec beaucoup d’énergie
vous aurez préalablement placée en dessous, il devrait prendre.
le feu prendra…

(A) Plusieurs petits feux sont plus puissants


qu’un grand mais le risque est de vous B
enfumer. Choisissez bien votre emplacement
A
et avant toute chose, dégagez broussailles
ou herbes sèches autour. Mettez-vous à l’abri
des grands vents. Entourez votre foyer d’un
petit muret protecteur pour diriger la chaleur
vers vous (B).
Faites un réflecteur naturel avec des troncs
morts, des branches. Évitez les résineux Si vous trouvez une cavité ou une caverne,
car à la moindre braise qui saute, c’est faites votre feu près de la sortie car la fumée
l’embrasement. risquerait de vous étouffer.

UN PROCÉDÉ QUE LES INDIGÈNES PRATIQUENT EN ASIE ET TRÈS SIMPLE


Prenez un morceau de bambou, fendez-le. Sur le dos de l’un des deux demi-cylindres,
pratiquez une petite rainure. Frottez vigoureusement le deuxième morceau en va-et-vient
avec son bord comme une scie. Au bout d’un moment, une cendre brûlante va en sortir
et sera utilisée dans un nid d’étoupe formé d’herbes et de mousses très sèches. Ventilez
ou soufflez le feu dès que les flammes apparaissent…

EN PÉRIODE DE FROID
(C) Vous pouvez faire un feu avec de l’huile
animale. Il vous suffit de reproduire nos
vieilles lampes à huile. Une mèche est faite
avec une cordelette ou tissu torsadé que
vous tremperez dans un récipient (un verre)
où vous aurez placé une planchette
ou plaque métallique trouée. Il suffit Je vous conseille de vous entraîner à faire du feu.
d’allumer la mèche et vous aurez de la C Il est important d’apprendre à le faire par n’importe quel temps,
lumière et un peu de chaleur tant que l’huile même sous la pluie.
sera chaude. L’huile de moteur peut être Rappelez-vous :
utilisée aussi (toujours avec précaution) •• dans le désert : des herbes sèches, des fientes d’animaux…
comme lampe à huile. •• dans la neige : du bois, des graisses ou huile animale…

ATTENTION, L’ESSENCE
PRÉCAUTIONS
Économisez tout ce que vous pouvez car EXPLOSE !
vous ne savez jamais quand les secours L’utilisation de l’essence pour
D
viendront vous chercher. se chauffer est déconseillée.
Si vous n’avez rien d’autre,
Dégagez toujours le feu de tout ce qui je vous conseille de trouver un bidon
peut provoquer un incendie. Creusez ou de creuser un trou et d’y placer un chiffon
un trou, placez des pierres autour, évitez bien enterré imbibé d’essence, en ne laissant
ALLUME-FEU aussi de placer des pierres humides sortir qu’un petit bout. Allumez en vous
(D) Le soir, pour vous occuper, coupez une autour d’un feu car elles risquent éloignant. Mais je vous le déconseille, sauf
ou deux branches avec votre couteau, taillez d’exploser sous l’effet de la chaleur, en cas d’urgence vitale.
la tige en petites langues. ce qui risquerait de vous blesser. Ne jetez jamais d’essence sur un feu
C’est un excellent allume-feu, cela vous sera J’ai déjà vu cela ! à cause du risque d’explosion, j’en ai fait
très utile pour plus tard… la mauvaise expérience…

18 • Le guide de la survie

LA-SURVIE-EN-BD_COR.indd 18 25/04/18 10:03


PROTÉGER LE FEU, LE TRANSPORTER
TRANSPORT DU FEU
C’est bien beau de faire du feu, mais si l’on doit repartir le matin, il est dommage d’éteindre
ce que l’on a mis si longtemps à allumer. Nos amis de la Préhistoire et ceux que l’on nomme
primitifs transportent toujours leur feu avec eux.
C’est un Indien d’Amérique qui m’a montré leur technique car ils la pratiquent encore.
Le transport du feu est laissé au plus ancien (ou une femme) car cette tâche est indispensable,
pas très fatigante mais avec les distances parfois parcourues, il faut être très vigilant. Vous
disposez d’un éventail fait de plumes d’oiseau, de feuilles ou de bois et à vous de ranimer
ce feu tous les kilomètres au moins. Lorsque la cendre apparaît, faites-la tomber légèrement
à terre et éventez le feu, puis repartez. Ce petit tas de cendre vous permettra de retrouver
votre chemin ou aux secours de vous suivre à la trace. C’est comme cela que dans certaines
grandes forêts d’Amérique, on peut voir et suivre quelques petites tribus qui fuient
la civilisation.

ACCESSOIRES POUR
TRANSPORTER LE FEU
À vous de trouver ou fabriquer des lanières
faites avec du cuir, fibres végétales, lierre,
liane, que vous aurez
attachées à une sorte
de dessous-de-plat,
composé de trois branches
nouées solidement.
Creusez une pierre tendre,
un morceau de bois vert
ou faites une sorte de bol
d’argile que vous tapisserez
de sable ou terre évitant
ainsi de chauffer le récipient.
Dès le départ, mettez
bien vos braises dedans
et entretenez-le comme
cité ci-dessus.
Sinon, utilisez une boîte
de conserve vide et percée
sur le côté pour laisser passer l’air.

UNE DRILLE À FEU TOUT EN BOIS


(A) Vous pouvez, si vous le voulez, fabriquer une drille copiée sur le même fonctionnement
que celles des bijoutiers pour percer sauf que celle-ci sera en bois. Cet ustensile fut utilisé
en Australie, au Canada (particulièrement chez les Inuits) et dans bien d’autres contrées dites
sauvages pour percer des pièces en os, ivoire, coquillage, bois et même pierre tendre.
L’archet n’est plus présent, c’est la main qui actionne par un mouvement de va-et-vient A
la rotation du fuseau ou foret. L’autre main peut tenir la planchette.
Je vous conseille de mettre une petite plaque d’écorce de bouleau sous l’encoche pour
y déposer l’amadou ou l’étoupe.
Le fuseau en bois dur comme le châtaignier, le frêne, le chêne, l’acacia, le charme, l’orme…
La planchette doit être en bois tendre comme le noisetier, le peuplier, l’aulne, le marronnier,
le bouleau, le saule, le platane, le sureau, le sapin, et tous les résineux. Cette drille peut être
déjà dans votre sac de survie et vous pouvez vous entraîner chez vous. Pour la planchette,
préparez plusieurs encoches l’une à côté de l’autre pour différents feux.
Lorsque vous actionnez cette drille, le foret, par frottement de va-et-vient, forme une sciure
chaude au contact du bois dur et du tendre. Cette poussière de bois au bout d’un moment
va s’enflammer et embraser l’étoupe ou l’amadou avec quelques mousses sèches. Tout cela
va produire une amorce de feu. À vous de retirer la petite plaque de bouleau avec le début
de feu et de souffler dessus pour attiser le tout.
On peut utiliser le même bois pour tout, du moment que celui-ci est suffisamment fibreux
comme le bois blanc.

Protéger le feu, le transporter • 19

LA-SURVIE-EN-BD_COR.indd 19 25/04/18 10:03


LES MODES DE CUISSON

Protégez toujours votre feu avec Feu abrité avec des troncs en forme Le système de cuisson le plus simple
des pierres placées autour, de la terre de tipi. Ils peuvent non seulement protéger et le plus rapide : la broche.
en motte ou autre matière. le feu mais vous-même. Vous pouvez même
boucaner votre viande dedans.

CHOIX DU FOYER POUR CONSERVER VOTRE POISSON OU VIANDE


Maintenant que votre feu chauffe, à vous Il vous faut le boucaner, c’est-à-dire, le faire sécher lentement près du feu. Vous pouvez
de choisir votre type de foyer. Il doit ensuite le couper en lamelles ou le piler. Il s’agit d’un des ingrédients du pemmican, aliment
être adapté à certaines situations : vous concentré que les Amérindiens et trappeurs emportaient avec eux lors de leurs voyages.
réchauffer, cuire de la nourriture…
Quel que soit le mode, ne laissez jamais
un feu en extérieur sans surveillance. A (A) Une ancienne méthode pour griller
Sachez aussi qu’il est bon de faire bouillir la viande sans matériel : enfiler les tranches
certaines viandes pour détruire les parasites dans des baguettes de bois et les placer près
ou germes que l’on trouve souvent chez les du feu comme sur le dessin. Tout va cuire
animaux ou au moins pour la ramollir. Pour doucement avec le jus qui coulera sur les
l’anecdote, les trappeurs faisaient cuire leurs morceaux du dessous.
vieux mocassins dans l’eau accompagnés Évitez de mettre dans votre feu des conifères,
de quelques lichens lorsqu’ils n’avaient plus houx ou autres bois résineux, toxiques pour
rien à manger. Cela leur procurait un ragoût des grillades ou cuisson à vif.
consommable, ainsi que des plantes. Mais
cela nécessite un récipient facile à récupérer,
comme une boîte de conserve. Vous pouvez
aussi, si vous n’avez pas de récipient, utiliser
un bambou creux, de l’écorce de bouleau
façonnée comme un gobelet ou un cône
et le remplir d’eau. Ou, comme nos amis
Peaux-Rouges, dans une panse de bison
ou autre animal.

(B) Poisson prêt à être boucané. Videz-le,


coupez la tête et la queue, ouvrez-le en deux
et enfilez une baguette pour le séchage.

Notre ami Peau-Rouge se fait cuire un délicieux poisson. Un conseil, il faut vider tous
les poissons que vous allez faire chauffer, à part les tout petits.

(C) Si vous êtes en terrain dangereux, ou dans un endroit protégé, C


je vous conseille de pratiquer un trou bien propre, de garder la motte
de terre avec son herbe et de faire un feu dans le trou. Le lendemain,
éteignez le feu, laissez-le refroidir (quitte à arroser le tout), ensuite
remettez la motte de terre dessus. Personne ne verra votre passage.

20 • Le guide de la survie

LA-SURVIE-EN-BD_COR.indd 20 25/04/18 10:03


FOUR EN TERRE / FOUR EN FER

A B

(A) Façon de fabriquer un four en glaise. Faites un moule en sable humide en forme (B) Dans un bidon abandonné, versez un fond
de demi-sphère. Recouvrez-le ensuite de glaise d’une épaisseur de 20 cm au moins. de terre, une fois celui-ci couché. Allumez
Vous pouvez le consolider avec une épaisseur de pierres. Laissez sécher et retirez le sable. votre feu. Il fera office de cheminée, poêle
Commencez d’abord par un petit feu pour tester le four. ou four si vous y ajoutez une porte une fois
le feu éteint.

C
TECHNIQUE POUR FAIRE UNE
CRÉMAILLÈRE AVEC DEUX BOIS RÉUNIS
Prenez une branche, coupez-la et inversez
les bois. Entaillez à mi-bois et ligaturez avec
D
du cuir, fil de fer, fibres…
(C) Faites un support assez solide avec une Vous pouvez aussi faire la coupe en biseau
branche et deux pierres. et y mettre une cheville (D) qui réunit
Notre ami lutin cuistot a choisi une coquille les deux parties fermement, ce qui
de noisette en guise de marmite. renforcera le tout par pression.

Il est indispensable de faire cuire


ou bouillir la viande car beaucoup
d’animaux sont porteurs de germes
ou parasites dangereux.
Les plantes, pour certaines,
ont besoin d’être blanchies
dans l’eau bouillante.
Pour d’autres, la cuisson
élimine l’amertume qui
peut être toxique.
Les tubercules doivent
être cuits dans l’eau
ou la cendre chaude.

(E) Une simple crémaillère faite avec (F) Vous pouvez fabriquer un récipient avec (G) Simple crémaillère fabriquée à l’aide d’un
un morceau de bois où une encoche a été un bambou ou un bois creux. L’eau évite qu’il morceau de bois en forme de fourche.
réalisée en laçant un bout de branche. ne brûle, mais ne le mettez pas au-dessus
des flammes, plutôt au-dessus des braises.

Four en terre / four en fer • 21

LA-SURVIE-EN-BD_COR.indd 21 25/04/18 10:03


VOUS N’AVEZ PAS DE RÉCIPIENT ?
Il suffit de s’inspirer du modèle des Peaux-
Rouges : la cuisson dans une panse de bison.
Une ancienne technique comme le faisaient
les Indiens d’Amérique du Nord.
La panse est attachée par Il vous faut une panse de bovidé (le bison
un cercle en bois, le tout est rare dans nos contrées), sur laquelle vous
maintenu au tripode. aurez cousue un cercle de bois (sinon prendre
une peau cousue en forme de récipient).
Remplissez-la d’eau avec des légumes
ou plantes comme pour faire une soupe
et de la viande si vous en avez (sinon ajoutez
Une ou deux branches, ou fourche du pemmican comme pour des cubes
en bois, peuvent faire office de pince de soupe).
pour prendre la pierre chaude. Accrochez-la tout près de votre feu sur
un tripode. Faites un trou dans la terre
et préparez votre feu dedans, votre bois
Dans le feu, pour le feu et les pierres par-dessus. Lorsque
des pierres qui celles-ci sont brûlantes, avec l’aide de deux
chauffent que bâtons, prenez une pierre délicatement
l’on prendra au et mettez-la dans la panse, doucement
fur et à mesure car elle va bouillonner au contact
de la cuisson. de l’eau. Attendez que celle-ci chauffe l’eau
lentement, enlevez la pierre dès qu’elle
Mettez une pierre chaude a refroidi et recommencez avec une nouvelle
et enlevez la froide. pierre chaude.
En quelques heures, vous aurez un bon
ragoût et une soupe.

A
DERNIÈRE TECHNIQUE DE FEU
(A) Frottez une baguette de bois dur très rapidement dans un sillon creusé dans une
planchette de bois tendre. Vous obtiendrez par frottement très rapide de la sciure qui,
en s’échauffant avec de la poussière d’amadou, va vous fournir un début de feu.
Ceci est très long mais fonctionne !

VOILÀ, NOUS AVONS


ABORDÉ LES MEILLEURES TECHNIQUES
POUR FAIRE DU FEU DANS LA NATURE :
PAR PERCUSSION SILEX CONTRE ACIER
OU SILEX CONTRE MARCASSITE ;
PAR ROTATION DE BOIS FROTTÉS
ET PAR FRICTION DE BOIS.
CES SYSTÈMES NOUS VIENNENT
DE LA PRÉHISTOIRE ET ONT SAUVÉ
DES VIES. AVEC UN PEU DE PATIENCE,
VOUS DEVRIEZ OBTENIR DU FEU !
BON APPÉTIT !
AMADOU DE SUBSTITUTION !
(B) Si vous n’avez pas d’amadou,
comme je vous l’ai déjà dit, ayez toujours
dans votre sac ou boîte à feu des petits
carrés de tissu carbonisés.
Comment les confectionner ?
Réutilisez une boîte de conserve munie
d’un couvercle percé de trous pour que
la fumée s’en dégage. Disposez des bandes
de tissu de lin ou coton à carboniser sur
un feu, votre gazinière ou même dans votre
four. Découpez-les en petits carrés qui B
pourront recevoir des étincelles de votre
silex contre acier.
Si vous n’avez pas de briquet en acier,
votre lame de couteau en acier fera l’affaire
(pas en inox).

22 • Le guide de la survie

LA-SURVIE-EN-BD_COR.indd 22 25/04/18 10:03


RECETTE DU PEMMICAN
La nourriture de base des Amérindiens Le pemmican est riche en protéines, vitamines
et plus tard des trappeurs et « coureurs des et graisse. La préparation se faisait tard dans
bois », était surtout la viande de bison l’année à cause des insectes. On découpait
(tant que ceux-ci n’étaient pas exterminés), des lanières longues que l’on pendait sur
puis d’autres petits animaux : « Après des perches au vent et au sec. Suivant les
la chasse, on dépeçait l’animal pour en conditions climatiques, la viande mettait
garder la peau. Une fois rassasiés, la viande plusieurs jours ou semaines pour sécher.
restante était gardée et séchée pour devenir Certains plaçaient même un petit feu
« pemmican ». Peu de nourriture a été plus dessous pour accélérer le séchage
respectée que le pemmican. Il était devenu en le fumant, ce qui changeait le goût
un grand commerce autant qu’un échange et détruisait certains acides. Cela rendait
tant pour les Amérindiens que les Blancs et la nourriture moins nutritive, mais ajoutait
Cuillère de bois ou de corne facile à faire que
ceci jusqu’au début du xxe siècle. Aujourd’hui un bon goût fumé (comme le lard). « Qui
l’on coince ensuite dans sa ceinture. Elle sert
encore, beaucoup de personnes vivant dans le n’a pas emporté quelques tranches de lard
aussi de dose à pemmican.
Nord se servent de cette nourriture de survie. ou même un jambon complet dans un camp.
Il se gardait bien car plus maigre que la Essayez de faire cuire dans une poêle avec
viande normale, et était souvent préparé quelques œufs, une tranche de lard, quelques
avec d’autres viandes d’animaux tels que minutes après, vous avez tous les amis
le cerf et dans les années rudes, de chiens. autour de vous qui salivent (hélas, le porc
Je me souviens d’un récit de voyageur qui, ne peut faire du pemmican car il est
entrant dans un camp indien et accueilli trop gras) ».
chaleureusement, passant près d’un tipi Lewis et Clark dans leur expédition
où se trouvait un petit chien. Il le caressa en Amérique du Nord en 1804, lors de leur
pour ainsi faciliter la relation avec l’Indienne Parflèche : boîte faite de cuir cru. reconnaissance en territoire de la Louisiane
cédée (vendue) par la France en 1803,
qui se trouvait à côté. Il se trouva stupéfait
vécurent principalement de pemmican
lorsque le repas venu, il vit dans la marmite
lorsque les temps étaient durs.
le petit chien bien mijoté. L’Indienne était
Une fois que la viande est débarrassée
sûre que ce mets plairait à l’homme blanc
de ses graisses et bien sèche, il faut la piler
vu qu’il l’avait choisi (sans le savoir).
en poudre à l’aide d’un marteau ou le dos
Bien entendu, il ne fallait pas refuser et notre
d’une hache sur une partie dure telle une
ami dut le « déguster » de peur d’être impoli.
grosse pierre ou une sorte d’enclume (sur
Naturellement la maîtresse du « tipi »
une souche ou l’embout d’un bois). Il s’agit
se sentit aussi obligée de dire à son hôte :
de casser les fibres. Il est vrai que le bison
« Allez, il faut finir ! »
ou le bœuf possèdent des graisses qui
Le pemmican était un mélange de viande
se conservent mieux. Le gras que l’on
découpée en fines lanières, séchées, broyées,
incorpore est mis dans une boîte ou marmite
accompagnées de baies sèches et d’une part posée sur le feu cuit à 250 °C. Il est versé
de graisse. La portion de viande et de graisse et mélangé vigoureusement à l’aide d’une
était très importante pour la qualité On fait sécher la viande en lanières
découpées sur un tripode placé au-dessus cuillère ou un bâton en bois. On y incorpore
du pemmican car les négociants et les Indiens des baies sèches (à la rigueur des fruits secs),
le reconnaissaient en trois catégories. La valeur d’un petit feu.
puis on laisse refroidir et durcir. Certains
commerciale dépendait des échantillons que ajoutent des épices pour améliorer le goût.
les traders proposaient et certains artisans Avec un peu de farine, on l’épaissit après avoir
avaient plus de réputation que d’autres. ajouté de l’eau. Attention, tout comme le lard,
Certaines tribus avaient la notoriété de faire si on met trop d’épices, on aura tendance
un bon pemmican qui se conserve (il peut à vouloir boire davantage et si l’on se trouve
se conserver très longtemps). La meilleure dans un désert, ce n’est pas conseillé.
catégorie était composée de viande pilée Le pemmican était conservé dans un sac
très fine comportant de la moelle d’os. en peau. Il était souvent coulé directement
La seconde catégorie comportait des intestins dans un parflèche (sac en forme de boîte fait
et de l’os, et la catégorie la plus basse était faite de peau dure). On cousait le couvercle avec
de viande médiocre. Seul le pemmican peut des tendons par la suite, pour le transport
se conserver, il est très nutritif, léger et la conservation. On le trouvait dans les
au transport et peut se reconstituer en plat prairies souvent en vente dans cet emballage,
copieux en ajoutant de l’eau. C’était une puis les traders le vendaient dans des bocaux
nourriture de grande valeur pour les Indiens en verre. Le pemmican est garanti deux
et voyageurs d’antan. années mais attention à l’humidité.
On peut le mâcher durant la piste, mais
À part les nourritures déshydratées que l’on on peut aussi l’ajouter à de l’eau chaude
trouve dans le commerce, les conserves n’ont comme un bouillon style « cube »
qu’une durée de vie très limitée. Sac à pemmican en peau. de nos jours.

Recette du pemmican • 23

LA-SURVIE-EN-BD_COR.indd 23 25/04/18 10:03


Cet ouvrage n’est pas un simple guide de sur-
vie, c’est le recueil de tous les conseils indis-
pensables à connaître pour faire face à toutes
les situations extrêmes auxquelles la nature
peut vous confronter.
Apprendre à faire du feu, se signaler auprès
des secours, repérer les plantes comestibles,
construire une cabane solide ou un moyen
de navigation, fabriquer des armes pour se
défendre ou se nourrir, se soigner… Ne laissez
rien au hasard afin de mettre toutes les chances
de votre côté en cas de besoin.

Proche de la nature, Yves Gustin s’intéresse


aux Indiens d’Amérique du Nord grâce à ses
nombreuses lectures d’écrivains du début du
xxe siècle. Depuis une quarantaine d’années, il
se rend dans des camps privés de reconstitution
historique avec Indianistes et Coureurs des Bois
d’Europe, costumé et revivant trois époques :
xviie, xviiie et début xixe siècle.
Mais c’est surtout dans les bois qu’Yves ­Gustin
a pu mettre en pratique toutes les techniques
abordées dans ce livre axé sur une pratique
­respectueuse de la nature à la manière des ­Indiens
d’Amérique du Nord.

www.rustica.fr
18,95 €  ttc
MDS : 46552

Vous aimerez peut-être aussi