Stratégie Secteur Gouvernance
Stratégie Secteur Gouvernance
Stratégie Secteur Gouvernance
PROJET
Novembre 2015
Sommaire
SOMMAIRE ...........................................................................................................................................1
SIGLES ET ABREVIATIONS .............................................................................................................3
LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................................................7
RESUME EXECUTIF ...........................................................................................................................8
INTRODUCTION ................................................................................................................................13
CHAPITRE 1 : ETAT DES LIEUX ET DIAGNOSTIC DE LA GOUVERNANCE.....................18
1.1 CONTEXTE SOCIOECONOMIQUE .........................................................................................18
1.2 ETAT DES LIEUX .......................................................................................................................20
1.2.1 SITUATION DE LA GOUVERNANCE ............................................................................20
1.2.2 DISPOSITIF DE L’OFFRE DE GOUVERNANCE AU CAMEROUN .............................35
1.3 DIAGNOSTIC DE LA GOUVERNANCE ..................................................................................41
1.3.1 EVALUATION DES POLITIQUES MISES EN ŒUVRE .................................................41
1.3.2 ANALYSE DES PROBLEMES MAJEURS.......................................................................66
1.3.3 ENJEUX ET DEFIS ...........................................................................................................74
CHAPITRE 2: VISION ET OBJECTIFS DE LA STRATEGIE DE GOUVERNANCE .............76
2.1 FONDEMENTS POLITIQUES ET STRATEGIQUES ...............................................................76
2.1.1 LA VISION CAMEROUN 2035 ...............................................................................................76
2.1.2 LA STRATEGIE POUR LA CROISSANCE ET L’EMPLOI ...........................................................77
2.1.3 LE REGIME FINANCIER DE L’ETAT .......................................................................................78
2.1.4 LES DIRECTIVES DE LA CEMAC .........................................................................................78
2.1.5 LA DECLARATION DE PARIS ................................................................................................80
2.1.6 L’ETHIQUE DES AFFAIRES ET LA RESPONSABILITE SOCIETALE DES ENTREPRISES .............81
2.2 PRINCIPES STRATEGIQUES ....................................................................................................82
2.2.1 LE REGIME PRESIDENTIEL....................................................................................................82
2.2.2 LE REGIME POLITIQUE DE LA DECENTRALISATION ..............................................................83
2.2.3 LE ROLE ECONOMIQUE DE L’ETAT ......................................................................................83
2.2.4L’ADHESION AUX DROITS DE L’HOMME ..............................................................................84
2.3 VISION DE LA STRATEGIE DE GOUVERNANCE ................................................................84
2.4OBJECTIFS ET INDICATEURS DE LA STRATEGIE ...............................................................85
CHAPITRE 3: LA STRATEGIE ........................................................................................................87
3.1 PILIER 1 : ETAT DE DROIT ................................................................................................87
3.2 PILIER 2 : PARTICIPATION ................................................................................................93
3.3 PILIER 3 : TRANSPARENCE ET REDEVABILITE ...........................................................95
3.4 PILIER 4 : CLIMAT DES AFFAIRES ..................................................................................99
1. Contexte et Justification
L’élaboration de la stratégie nationale de gouvernance se situe en droite ligne de l’engagement
du Président de la République à moderniser l’État et l’Administration publique. Elle se fonde
sur la prise de conscience politique que le renforcement de la gouvernance est indispensable
pour accompagner la mise en œuvre efficace des politiques publiques. Cette stratégie s’inscrit
dans la volonté du Cameroun de « disposer plus que par le passé, d’un leadership responsable,
dynamique, proactif, anticipant sans cesse sur les évolutions conjoncturelles et structurelles »
et de mettre en place « à tous les niveaux de responsabilités, les principes de gestion axée sur
la recherche de la performance » (Vision Cameroun horizon 2035).
S’appuyant sur le DSCE, ainsi que sur les orientations des institutions internationales, le
concept de gouvernance est compris comme le processus par lequel les différents pouvoirs de
l’État (exécutif, législatif et judiciaire) se coordonnent pour créer un large consensus et réguler
l’ensemble des décisions et actes politiques dans la perspective de construire une République
exemplaire. La gouvernance est structurée autour de quatre piliers à savoir :
L’état de droit. Ce pilier englobe le cadre institutionnel et juridique, le système
judicaire, le système électoral, les droits de l’Homme, le maintien de l’ordre et la
sécurité ;
La participation. Elle se réfère à la démocratie participative et à la gouvernance locale ;
La transparence. Ce pilier a trois composantes. La première c’est la transparence des
politiques publiques, la deuxième est relative à la performance et qualité du service
public tandis que la troisième concerne l’environnement économique ;
La redevabilité. Elle fait notamment référence à l’obligation de rendre compte et se
traduit entre autre par la lutte contre la corruption et les détournements de deniers
publics.
2. Etat de la gouvernance au Cameroun
Malgré les efforts consentis, la manière dont les affaires publiques sont gérées au Cameroun ne
parvient pas encore à favoriser suffisamment la réalisation de l’objectif à long terme du pays
qui est celui d’être un pays émergent en 2035. Au contraire l’état actuel de la gouvernance
constitue un obstacle au développement du pays.
En effet, la quasi-totalité des ménages au Cameroun considère la corruption comme un réel
problème dans le pays et plus de la moitié d’entre eux situe ce fléau parmi les principales causes
de pauvreté. Par ailleurs, la perception de la gouvernance au Cameroun par les institutions
internationales n’est pas meilleure. L’institution CPIA de la Banque Mondiale qui note chaque
année tous les pays du monde en fonction de la qualité de leurs politiques et institutions
nationales octroie la note de 2,96 sur 6 au Cameroun pour ce qui est de l’état de sa gouvernance
et de sa gestion des institutions du secteur public. L’ONG Transparency International qui milite
en faveur de la lutte contre la corruption à travers le monde classe le Cameroun 136ème sur 174
pays en 2014 en ce qui concerne la perception de la corruption. L’indice Doing business de la
Banque Mondiale qui classe tous les pays du monde en fonction de l’état du climat des affaires
qu’ils entretiennent place le Cameroun au 172ème rang sur 189 pays en 2015, après l’avoir classé
Contexte et justification
Après avoir franchi en 2006 le point d’achèvement de l’initiative PPTE, à laquelle il avait été
admis en 2000, le Cameroun, qui sortait d’une crise économique de deux décennies, s’est donné
comme ambition, sous l’impulsion du Chef de l’Etat, de se reconstruire une économie forte et
durable, capable de porter le pays à l’émergence à l’horizon 2035. A cet effet, le Document de
Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE), première séquence d’opérationnalisation de
cette vision, notamment pour la période 2010-2020 a été élaboré. Cette stratégie poursuit quatre
objectifs majeurs à savoir :
- porter la croissance à une moyenne annuelle de 5,5% sur la période ;
Or l’amélioration nette de la gouvernance est perçue aujourd’hui par les plus hautes autorités
de l’Etat, comme une condition cruciale, un impératif pour une bonne exécution du DSCE en
vue de la réalisation de la vision.
L’organisation des Nations Unies (ONU), par le biais du Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD) propose une définition de la gouvernance susceptible de rejoindre des
réalités internationales en cours. Selon cette organisation :“the governance can be seen as the
exercise of economic, political and administrative authority to manage a country's affairs at all
levels. It comprises the mechanisms, processes and institutions through which citizens and
groups articulate their interests, exercise their legal rights, meet their obligations and mediate
their differences”.
La Banque mondiale quant à elle, grâce à une approche large de ce concept définit « la
gouvernance comme étant l’ensemble des traditions et institutions par lesquelles le pouvoir
s’exerce dans un pays avec pour objectif le bien de tous ».
Ces définitions sont intéressantes en ce sens qu’elles lient l’exercice du pouvoir à la recherche
du bien commun. Cette idée de l’intérêt général, du bien commun, est donc, dans ce cadre, au
cœur des préoccupations de différents Gouvernements et autres institutions. Il s’y trouve bon
nombre d’éléments centraux et caractéristiques de la gouvernance comme la régulation, la
responsabilité, la légitimité, la participation, l’intérêt de tous.
Il apparaît au regard de ce qui précède qu’on pourrait proposer que la gouvernance dans notre
pays est comprise comme le processus par lequel les différents pouvoirs de l’État (exécutif,
législatif et judiciaire) se coordonnent pour créer un large consensus et réguler l’ensemble des
décisions et actes politiques dans la perspective de construire une République exemplaire.
Ainsi, la gouvernance revêt quatre dimensions que sont : l’Etat de droit, la Participation, la
Transparence et la Redevabilité.
L’Etat de droit, qui renvoit à l’existence d’un cadre institutionnel et juridique aussi complet
que possible ; un système judiciaire indépendant et apte à assurer l’application cohérente et
uniforme de la loi ; un système électoral fiable et crédible ; le respect des droits de l’Homme ;
un climat des affaires attractif ; ainsi que la garantie de l’ordre et de la sécurité. Il concerne
aussi la conjonction d’autres éléments tels qu’un système d’état civil fiable et efficace et la
modernisation des secteurs du cadastre et des domaines.
La Participation, qui rend compte des demandes de légitimité et d’efficacité. Elle fonde en
démocratie la légitimité des régulations. Cette notion fait intervenir l’aspect de gouvernance
locale avec la mise en place de la décentralisation, à travers notamment l’implication citoyenne
à la gestion des affaires publiques et l’aspect démocratie participative qui consacre une place
importante à la société civile dans la prise de décisions.
La Transparence, qui porte principalement sur l’accès à l’information dans plusieurs secteurs,
sur la connaissance exacte des modes de régulation existantes, de leurs conditions d’application,
de suivi et de contrôle. Elle suppose d’un côté une communication complète et honnête par le
Gouvernement et les institutions qui lui sont rattachées, et de l’autre un accès des citoyens à
l’information concernant les modes de régulation et leur application.
Du point de vue des politiques publiques, la gouvernance est circonscrite à travers les contours
définis par le DSCE, à savoir : l’Etat de droit et de la sécurité des personnes et des biens ;
l’environnement des affaires ; la lutte contre la corruption et les détournements de deniers
publics ; l’information et le contrôle citoyen de la gestion des affaires publiques ; la
décentralisation ; et la modernisation de l’Administration publique.
Pour son opérationnalisation, la gouvernance a été segmentée en onze (11) composantes, selon
les quatre dimensions de la gouvernance sus-évoquées et dont l’organisation se présente comme
suit1 :
Dimensions
Composantes
Etat de droit Participation Transparence Redevabilité
Cadre juridique et
X
institutionnel
Système judiciaire X
Système électoral X X
Droits de l’homme X
Maintien de l’ordre X
Démocratie participative X X X
Gouvernance locale X X
Environnement économique X X
Performance et qualité du
X X
service public
Processus d’élaboration
Le présent document de stratégie de la gouvernance du Cameroun est le fruit d’une riche
concertation et d’un dialogue franc avec les partenaires au développement, les experts des
administrations concernées et les Organisations de la Société Civile. Cet exercice a mis en
évidence l’intérêt grandissant que les différents acteurs accordent à la promotion de la
gouvernance comme condition indispensable à toute stratégie de développement qui se veut
habilitante, responsable et participative, qui sous-tend de la cohérence de la célérité et de la
Structure du document
Le présent document est structuré en quatre chapitres.
- Le premier chapitre porte sur l’Etat des lieux et diagnostic de la gouvernance. Il
présente d’abord le contexte dans lequel s’inscrit la stratégie, ensuite aborde l’état des
lieux de la gouvernance au Cameroun et se termine par un diagnostic participatif.
- Le deuxième chapitre aborde la vision et les objectifs de la stratégie. Il présente les
fondements politiques et stratégiques qui orientent le processus, les principes majeurs
et se termine par la vision de la gouvernance et l’option retenue pour le développement
de la stratégie.
- Le troisième chapitre aborde la stratégie. Ce chapitre décline la stratégie selon l’option
retenue. Il ressort ainsi par composante : la situation, les problèmes à résoudre, les
enjeux de la gouvernance et décline les objectifs et les pistes d’interventions.
- Le quatrième et dernier chapitre porte sur le cadre de mise en œuvre et de suivi
évaluation de la stratégie. Il présente d’abord le cadre de mise en œuvre de la stratégie
en terme d’organes à mettre en place, ensuite décrit le dispositif de suivi évaluation de
la stratégie et enfin les mécanismes de financement de la stratégie.
L’élaboration d’une stratégie de gouvernance au Cameroun débute au préalable par une analyse
de la situation, la détermination des problèmes majeurs, des enjeux et des défis à surmonter.
Ces éléments sont nécessaires pour mieux comprendre la gouvernance au Cameroun, avant de
proposer des orientations à mettre en œuvre pour asseoir une bonne gouvernance. Tel est l’objet
du présent chapitre qui débute par une présentation du contexte dans lequel s’inscrit cette
stratégie.
Selon le milieu de résidence, on observe des variations assez nettes dans la structure par âge de
la population. Les enfants âgés de moins de 15 ans représentent 39,2 % de la population en
milieu urbain et 47,8 % en milieu rural. Les personnes âgées (60 ans et plus), qui représentent
(5,5 %) de la population totale du pays, sont particulièrement plus représentées en milieu rural
(6,5 %) qu’en milieu urbain (3,4 %).
Situation de la pauvreté. Les Enquêtes Camerounaises Auprès des Ménages (ECAM) de 2001
et de 2014 ont établi le seuil de pauvreté monétaire respectivement à 637 FCFA et 931 FCFA
par jour et par équivalent-adulte. Dans l’ensemble, l’incidence de la pauvreté n’a baissé que de
2,5 points entre 2001 et 2014 ; elle est passée de 40% à 37,5%. Toutefois, cette baisse de la
pauvreté est mitigée car elle recule en milieu urbain, tandis qu’elle augmente en milieu rural.
Par ailleurs, les grands défis pour la réduction significative de la pauvreté sont relatifs à la
pression démographique et à la redistribution des fruits de la croissance. En effet le nombre de
pauvres est passé de 7,1 millions en 2007 à 8,1 millions en 2014 ; Durant la même période les
disparités de niveau de vie se sont accentuées d’une part entre le milieu urbain et le milieu rural
et d’autre part entre les pauvres et les non pauvres.
Situation de l’emploi. D’après l’Enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel menée par l’INS
en 2010, le taux de chômage au sens du BIT2 se situe à 3,8% chez les personnes âgées de 10
ans ou plus. Ce taux varie selon la région d’enquête et selon le milieu de résidence le sexe et
l’âge. En effet, Yaoundé (10,0%) et Douala (9,1%) enregistrent les plus forts taux de chômage
relativement aux autres régions d’enquête. Le milieu urbain (8,1%) est plus touché que le milieu
rural (1,4%). En outre, ce phénomène touche essentiellement les personnes âgées de 15 à 34
ans et les femmes sont plus concernées que les hommes dans la mesure où le taux de chômage
dans les deux populations se situe respectivement à 4,5% et 3,1%.
Selon la même source, 63,7% de la population active occupée (soit environ 5,7 millions de
personnes) gagnaient un salaire inférieur au SMIG qui était de 28 500 FCA en 2010. Cette
situation qui décrit le sous-emploi invisible se manifeste plus dans le secteur informel et est
plus prononcée en milieu rural. Par ailleurs, 12,3% de la population active travaille
involontairement moins de 35 heures par semaine ; et ce sont les travailleurs du secteur public
(28,5%) qui sont le plus concernés par cette situation.
2
On définit le chômage au sens du BIT comme le fait de n’avoir pas travaillé (ne serait-ce qu’une heure) au cours
des 7 derniers jours précédant l’enquête, mais recherchant activement le travail et étant disponible pour toute
opportunité d’emploi qui se présenterait.
Stratégie Nationale de Gouvernance Page 19
Dans le cadre des grands projets de développement, un plan de promotion des emplois
nationaux et de transfert des technologies a été défini en partenariat avec les responsables
d’entreprises. Par ailleurs, le lancement effectif des projets structurants (construction des
barrages réservoir de Lom Pangar, Memve’ele, Mekin, Centrale à gaz de Kribi, Port en eau
profonde de Kribi, Limbé, etc.), permettent d’entretenir l’espoir d’absorption des jeunes sans
emploi. Les statistiques de 18 projets font état de plus de 130 000 emplois directs ou indirects
à créer.
Aspect genre. De 2001 à 2010, l’indice de parité filles/garçons dans l’enseignement primaire
a sensiblement progressé dans l’ensemble du pays. Il est passé de 94 filles scolarisées pour 100
garçons en 2001 à 99 filles pour 100 garçons en 2010. Cette progression s’observe plus en
milieu rural où l’on a enregistré une hausse de 7 points contre une baisse d’un point pour le
milieu urbain. La parité est presque atteinte dans toutes les régions du pays, sauf dans le Nord
où le déséquilibre scolaire fille/garçon persiste avec seulement 74 filles scolarisées pour 100
garçons.
Dans l’enseignement secondaire, cet indice est resté stable au cours des 10 dernières années sur
l’ensemble du territoire national, avec 93 filles de 12-18 ans scolarisées pour 100 garçons de la
même tranche d’âge. Dans la partie septentrionale du pays et à l’Est, l’indice de parité
fille/garçon se situe en deçà de la moyenne nationale.
En mettant en rapport la bonne tenue de cet indice pour le primaire dans ces régions, il se dégage
le phénomène de déperdition scolaire des filles. Les pesanteurs socioculturelles (mariage
précoce et/ou forcé, la préférence de scolarisation des garçons, etc.) pourraient en être les
causes.
Le taux d’alphabétisation des femmes par rapport aux hommes (15-24 ans) a connu une légère
baisse au niveau national. Cela traduit une dégradation du niveau d’alphabétisation des femmes
de cette tranche d’âge. L’égalité homme-femme en matière d’alphabétisation est pratiquement
atteinte en dehors des régions septentrionales et de l’Est où des efforts importants restent à faire.
On note tout de même un progrès sensible pour les régions de l’Adamaoua et de l’Extrême-
Nord respectivement, au contraire du Nord où la situation déjà peu favorable s’est dégradée en
2007 et 2010.
L’administration
En 2013, la Fonction Publique Camerounaise comprend :
- 37 administrations ministérielles ;
- 5 niveauxde services (centraux, déconcentrés, extérieurs, rattachés et sous tutelle);
- 9 445 postes ;
Stratégie Nationale de Gouvernance Page 20
- 15 rangs.
En outre, on dénombre 267 cadres répartis dans 52 corps. Sur les 197 953 personnes que compte
l’administration publique camerounaise, 56,12 % sont fonctionnaires et la répartition par
catégories est la suivante.
Pour ce qui des fonctionnaires des greffes et autres fonctionnaires, on dénombre un total de
2 751, répartis selon les différents grades. Le tableau suivant ressort la répartition de ce
personnel par grade et par sexe.
Tableau 3 : Effectifs des fonctionnaires des greffes et autres fonctionnaires par grade et par
sexe
Grade Hommes Femmes Total
Administrateurs Principaux des Greffes 15 06 21
Administrateurs des Greffes 100 45 145
Greffiers Principaux 210 98 308
Greffiers 347 285 632
Greffiers-Adjoints 758 867 1625
Informaticiens 36 05 41
Autres 31 05 36
Total 1497 1311 2 808
Source : MINJUSTICE Avril 2016
Les affaires pénales représentent plus de 66% des affaires enrôlées et plus de 61% des
affaires jugées, ce qui montre l’importance du pénal par rapport au civil, commercial
et social.
Le taux des affaires jugées par rapport aux affaires enrôlées est de 49%, alors qu’il était
de 58% en 2013.
Par rapport au total d’affaires jugées, la Cour d’Appel représente 4.5%, la Grande
Instance quant à elle représente 13 %, la première instance représente 82.82 %.
Il faut noter que le nombre d’affaires enrôlées et / ou jugées est en baisse par rapport à 2013.
Car en 2013 ils étaient respectivement de 274 471 et 161 043.
Population carcérale.
L’état récapitulatif des effectifs des détenus dans les prisons du Cameroun en
septembre 2015 se présente comme suit :
Tableau 6 : Répartition des détenus dans les prisons du Cameroun en septembre 2015
Catégories
PREVENUS CONDAMNES TOTAL
Types
HOMMES 14 233 10 560 24 793
FEMMES 414 268 682
MINEURS 679 176 855
ETRANGERS 1023 555 1578
TOTAL 16 349 11 559 27 908
Sources : Minjustice 2015
3
Source : Barreau du Cameroun, octobre 2015
4
Source : Direction des Professions Judiciaires MINJUSTICE (31 décembre 2015)
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Au 31 décembre 2015, 705 charges de Notaire sont opérationnelles dont 21 dans la
Région du Centre (16 à Yaoundé), 28 dans la Région du Littoral (16 titulaires et 02
intérimaires à Douala), 44 Premiers Clerc en attente de charge 41, 160 Clercs postulants
inscrits.
1.2.1.2 Participation
La notion de participation renvoie à l’aspect démocratie participative qui consacre une place
importante à la participation aux échéances électorales, aux collectivités territoriales
décentralisées, à la société civile, à la diaspora et aux partenaires techniques et financiers dans
la prise de décisions.
Nombre d’électeurs. En ce qui concerne les inscriptions sur les listes électorales, on constate
un manque d’engouement de la population en âge de voter. En effet, malgré l’augmentation de
la population en âge de voter, le taux d’inscription sur les listes électorales est en baisse quel
que soit le scrutin considéré sur la période 1992-2013.
Le tableau ci-après présente pour chaque scrutin la population en âge de voter, les inscrits, le
taux d’inscription ainsi que le taux de participation aux élections qui varie d’un scrutin à un
autre.
Nombre de partis politiques. Les Partis politiques sont au nombre de 291 officiellement
enregistrés par le MINATD. Seulement sept (07) de ces partis sont représentés à l’Assemblée
Nationale et au Sénat.
5
Source : Direction des Professions Judiciaires MINJUSTICE (31 décembre 2015)
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Les conseillers municipaux. La tranche d’âge 45/55 est largement représentée, et il y a un
besoin d’une plus grande féminisation de ces fonctions.
Les personnels communaux. Compte tenu des marges d’erreur on peut aujourd’hui estimer le
nombre de personnels locaux à 10 000 personnes environ, soit un « taux d’administration
locale » qui se situe à 1,7 agent pour 1000 habitants. La composition des effectifs est également
largement dominée par les personnels d’exécution avec un niveau d’encadrement très faible.
En ce qui concerne les niveaux de formation des Secrétaires généraux et des Receveurs
municipaux, ils paraissent relativement équilibrés entre avant BAC et après BAC, avec
néanmoins une grande diversité.
S’agissant de la masse salariale et des rémunérations du personnel, il existe des disparités très
fortes dans la rémunération des agents locaux tant sur le plan de la rémunération principale que
de ses accessoires ; il n’y a aucune corrélation entre niveau de ressources et lieux d’exercice
des fonctions. Aucune tendance ne prédomine et les situations sont disparates.
La société civile. Actuellement au Cameroun, la Société Civile est en phase d’émergence. Elle
est composite dans ses structures et catégories. Elle est en quête de reconnaissance. Les OSC
actuelles souhaitent participer davantage aux débats sur les enjeux de société. Pour ce faire la
galaxie des OSC est entrée dans un processus de structuration par secteurs d’activités et par
thèmes.
Tableau 9 : Situation des associations au Cameroun.
Type d’Association Nombre
Partis politiques légalisés 2013 291
Organisations Non Gouvernementales agréées par le MINATD 20
Organisations Non Gouvernementales Unipersonnelles agréées par le MINATD 11
Associations religieuses légalement reconnues 47
Associations étrangères autorisées 293
Congrégations religieuses catholiques légalement reconnues 80
Syndicats professionnels des Fonctionnaires 08
Associations déclarées auprès des Préfets Env. 65 000
Source : MINATD
La participation des femmes à la sphère politique et économique s’est sensiblement accrue ces
dernières années. Entre 2001 et 2015, le nombre de femmes membres du gouvernement a
augmenté continuellement pour passer de deux à dix. Sur 180 députés, le nombre de femmes
est passé de 19 à 25 entre la législature 2002-2007 et la législature 2007-2013, puis à 55 depuis
les élections législatives de 2013. Pour ce qui est de la participation au patronat, le recensement
général des entreprises mené par l’INS en 2009 établit que 1 promoteur/dirigeant d’entreprise
sur 3 au Cameroun est une femme.
Toutefois, la participation des femmes à la vie publique ou économique n’est pas suffisamment
règlementée. Bien que le Code électoral consacre la notion de genre, ce concept reste sujet à
diverses interprétations susceptibles de diluer la volonté progressiste du législateur de renforcer
la participation de la femme à la vie politique. En outre, la difficulté d’accès des femmes au
crédit et à la terre constitue un obstacle à leur participation à la vie publique.
Les partenaires techniques et financiers. Ils interviennent pour la plupart dans le cadre du
Comité Multipartenaires (CMP) et en appliquant les principes de la Déclaration de Paris. Le
CMP ne regroupe pas les activités de coopération des pays du Sud ou émergents. Il faut
distinguer l’activité des institutions dites de Bretton-Woods, FMI et BM, qui accordent une
attention particulière à la situation de la gouvernance (gouvernance financière et évaluation de
la politique des institutions nationales : CPIA). Elles contribuent à des secteurs liés à la
gouvernance sous l’intitulé « Gouvernement et Société Civile » qui regroupe : Bonne
gouvernance, Finances publiques, Justice et Appui à la décentralisation.
Les principaux projets concernent l’appui à l’Etat de droit et la réforme judiciaire (France, UE,
BAD), le système électoral (UE, Etats-Unis), la défense et la promotion des Droits de l’Homme
(PNUD, France, UE), la lutte contre la corruption (PNUD, France, Etats-Unis, BM), et le
soutien à la modernisation des finances publiques (BAD, UE, France, Canada., FMI et BM).
1.2.1.3 Transparence
S’agissant des ressources nationales, le Cameroun a adhéré à plusieurs conventions qui prônent
la transparence sur l’exploitation des ressources naturelles telles que :
- L’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE : C’est une
initiative mondiale qui vise la gestion transparente des revenus issues de
l’exploitation des ressources extractives (pétrole, gaz, mines…). Le Cameroun y a
adhéré depuis 2005 et a élaboré régulièrement les rapports mis à disposition du
public, tous les revenus que l’Etat encaisse et gère en provenance des compagnies
extractives ;
- L’accord de partenariat volontaire de l’initiative « Forest Law Enforcement
Governance and Trade » (FLEGT) qui signifie « application des règlementations
forestières gouvernance et échanges » signé et ratifié par le Gouvernement avec
l’Union Européenne en 2010 dans le cadre de l’amélioration de la gouvernance
forestière, et de la gestion durable des forêts. Cet accord vise à mettre un terme à
l’exploitation forestière illégale et au commerce qui y est associé. L’un des
indicateurs de bonne gouvernance forestière est la transparence avec pour corollaire
l’accès aux informations forestières autrement dit la mise à disposition du public de
ces informations. La transparence vise donc à renforcer l’image des produits
forestiers camerounais sur le marché international et contribuer à la participation des
citoyens dans la gestion des forêts.
1.2.1.4. Redevabilité
Les élus et responsables des institutions publiques doivent rendre compte de leurs actions aux
citoyens desquels ils détiennent leur autorité. Cela se manifeste par des contrôles.
Les contrôles. La redevabilité du Président de la République et celle du Parlement s’exercent
en démocratie représentative à l’occasion des élections qui permettent au peuple d’exercer un
contrôle politique. Mais à côté du contrôle politique, il existe un contrôle de régularité du
Pouvoir exécutif et de son bras séculier : l’Administration Publique. Au sein du contrôle de
régularité, le contrôle des finances publiques revêt une importance toute particulière, compte
tenu de son enjeu : les deniers publics. De même, la lutte contre la corruption occupe une place
toute particulière, en raison de son caractère endémique.
Le contrôle du Pouvoir exécutif et de l’Administration publique s’opère suivant plusieurs
formes au Cameroun. Et pour chacune d’elles, il existe des Institutions de contrôle qui sont en
charge de leur mise en œuvre. Ces institutions effectuent, selon le cas, deux types de contrôle,
à savoir :
- Un contrôle interne qui est effectué par un organe interne, propre à l’entité vérifiée, ou
par des salariés de celle-ci ;
- Un contrôle externe qui résulte de l’action de vérification d’une Institution externe à
l’entité à auditer, ou des experts qui sont indépendants de cette entité.
On n’aura garde d’oublier de mentionner le contrôle sur les finances publiques qu’exercent les
PTF ou les OSC d’envergure internationale. En effet il y a un contrôle de régularité et de
performance que les PTF peuvent exercer par l’intermédiaire des conditionnalités de nature
politique qui peuvent accompagner certains Plans d’aide. Elles peuvent être complétées par des
enquêtes et audits, concernant tels ou tels projets ou programmes. La mise en place d’une Aide
Budgétaire Globale, dont l’octroi témoigne à la fois de la transparence en matière d’utilisation
des Fonds publics et de l’existence de mécanismes de redevabilité, se traduit pas des contrôles
a posteriori, des modalités d’utilisation de l’aide accordée.
A côté des indices qui sont établis par les ONG transnationales, selon des méthodes qui ne sont
pas toujours clairement explicitées, l’Enquête Camerounaise auprès des Ménages (ECAM 3)
réalisée en 2007 par l’Institut National de la Statistique sur un échantillon de près de 12 000
ménages, avec un module spécifique de 4000 ménages sur la corruption greffé à la demande de
- 14% des ménages ont été victimes de corruption au cours des 12 derniers mois dans
un des secteurs : police (51% de ménages impliqués), éducation (28%), santé (26%),
gendarmerie (22%) et impôts (17%).
Outre la corruption, les données d’ECAM 3 permettent d’analyser d’autres aspects de la
gouvernance à travers l’appréciation des populations sur le rôle de l’Etat dans la sphère
économique.
Les résultats révèlent « une adhésion importante de la population à l’interventionnisme de l’Etat
dans la gestion des affaires économiques, plutôt qu’au libéralisme pur ».
De l’avis de la population, «l’Etat a un rôle important à jouer dans la gestion des affaires
économiques et l’implication de la population dans la gestion des affaires publiques, y compris
à travers la décentralisation, devrait permettre l’amélioration des conditions de vie des
communautés ».
Classement CPIA
La Banque mondiale publie chaque année un rapport sur la « Demande de bonne gouvernance »
qui s’articule sur les dimensions suivantes.
- transparence (médias et accès à l’information)
- redevabilité (lutte anti-corruption, environnement politique et libertés publiques)
- participation (OSC, investissement civique et vote et processus électoral)
- environnement socio-culturel (genre et groupes minoritaires, identité, relations et
attitudes)
- résultats du développement.
Les notes obtenues par le Cameroun sont dans la moyenne. La rubrique où le Cameroun fait
mieux est le Cadre macro-économique où le pays obtient une note de 4,92/6. Par contre, il fait
moins en termes de performance dans les rubriques Politiques structurelles, Mesures
Dans les quatre groupes la note du Cameroun se situe donc au-dessus de la moyenne dans 3
secteurs sur quatre. Seul le domaine de la gouvernance et la gestion et institutions du secteur
public reçoit une note de 2,96 sur 6. De plus, contrairement aux autres groupes où la note du
pays augmente de manière continue depuis 2011, la note attribuée à ce secteur est en constante
diminution.
Tableau 10 : Indicateurs CPIA pour le Cameroun de 2009 à 2011 selon les secteurs
Résultats CPIA pour le Cameroun 2012 2013 2014
A – Gestion macroéconomique 4,60 4,83 4,92
Politique budgétaire 4,8 4,33 4,67
Politique de la dette 4,5 4,17 4,50
B – Politiques structurelles 3,8 4,17 4,39
Commerce extérieur et facilitation du transit 4,5 5,0 5,17
Secteur Financier 3,5 3,83 4,17
Environnement de la réglementation des affaires 3,5 3,67 3,83
C – Mesures d'inclusion/ d'équité sociale 3,2 3,76 3,83
Egalité de Genre 4,0 4,33 4,50
Egalité d’accès aux ressources publiques 3,3 4,0 4,2
Développer les ressources humaines 3,1 3,67 3,67
Protection sociale et du travail 2,6 2,63 2,63
Politiques de réglementation de l'environnement 3,6 4,17 4,17
D – Gouvernance: gestion et institutions du secteur public 3,2 3,15 2,96
Droits de propriété et Règles de Droit 3,2 3,75 3,38
Qualité de la Gestion budgétaire et financière 3,6 4,08 4,00
Efficacité dans la mobilisation des recettes publiques 3.5 3.5
Qualité de l’Administration Publique 2,00 1,75 1,63
Transparence, Responsabilité et Corruption du Secteur public 3,00 3,00 2,83
Source : Banque Mondiale
L’ensemble des indicateurs compilés dans le rapport de la Banque Mondiale sur la « Demande
de bonne gouvernance » et les tableaux graphiques : « Governance at a glance »6 composent
un profil contrasté de la gouvernance au Cameroun :
(i) La note globale calculée par Global Integrity (GI) est de 55 / 100 à comparer avec
61 pour l’ASS (Afrique sub-saharienne), et 50 pour les pays du même niveau de
développement dits pays à revenus intermédiaires faibles.
Sous l’entête « Transparence » on constate deux résultats contradictoires :
(ii) Plutôt positifs dans le domaine des médias : «les médias sont-ils des sources
d’information crédibles ?» Oui à 65 % pour le Cameroun contre 60 pour ASS et 47
pour LMI (Source : Global Integrity) ; et pour la liberté de la presse : Oui à 44,30
% contre 31,31% (ASS) et 41,40% (LMI) (Source : Reporters sans Frontières) ;
6
Global Integrity : http://www.globalintegrity.org/report ; Economic Intelligence Unit Democracy Index :
http://graphics.eiu.com/PDF/Democracy_Index_2010_web.pdf ; Open Budget Index
: http://www.internationalbudget.org/what-we-do/open-budget-survey/research-resources/data ; Reporters Sans
Frontieres/Reporters Without Borders : http://en.rsf.org/press-freedom-index-2010,1034.html; Bertelsmann
Transformation Indexwww.bertelsmann-transformation-index.de/en/bti/
Stratégie Nationale de Gouvernance Page 32
(iii) En revanche, les notes sont très mauvaises dans le domaine de l’accès à
l’information publique : indice Open budget : 2 / 100. Accès aux processus et
documents législatifs : 17/100 (Source : Global Integrity).
(iv) En ce qui concerne la Lutte contre la corruption et Etat de droit : note GI = 69/100
(71 pour ASS et 68 pour LMI)
(v) Dans le domaine des libertés publiques : indice très faible EIU (Economic
Intelligence Unit Democracy Index) 3.82/10 et 4/10 pour la liberté d’expression,
mais très positif pour les OSC : note générale 82/100, 75/100 pour la capacité des
Institutions Supérieures de Contrôle anti-corruption à travailler librement, et une
note maximale 100/100 à la Question 5 « Les activistes de la Société Civile peuvent-
ils lutter contre la corruption en toute sécurité ? ».
Parmi les cinq régions géographiques d’Afrique, l’Afrique centrale (incluant ici la République
Démocratique du Congo) occupe la dernière place pour les quatre catégories. Au classement
général de 2015, le Cameroun occupe le 37ème rang sur 54 pays, avec un score de 45,9/100
contre 83/100 pour le pays le mieux classé qui est l’Ile Maurice.
Concernant la sécurité et Etat de droit, le Cameroun est classé 39ème /54, avec un score de
44,2/100. Le pays est en régression continue depuis 2006, mais affiche toutefois un indice
supérieur à la moyenne continentale pour la Sécurité Nationale (tensions frontalières,
implication du Gouvernement dans un conflit armé, guerre civile, réfugiés politiques,
déplacement de populations).
Pour ce qui est du Développement humain, le Cameroun occupe le 21ème rang avec un score
de 59,8/100. Sa position et son score dans ce domaine sont en nette progression. Les indices
sont soit supérieur à la moyenne du continent, en matière de Bien-être (protection sociale,
services sociaux – santé et éducation, équité d’usage des services publics, accès à l’eau,
politique environnementale) ; et proches de la moyenne en ce qui concerne les sous domaines
de l’éducation et de la santé.
Le rang occupé par le Cameroun pour le classement 2016 est présenté à travers le graphique ci-
dessous.
Raccordement à l'électricité;
Exécution des contrats;…
113/189
Obtention de prêts;
Paiement des taxes et impôts; 126/189
180/189 Protdes des investisseurs
minoritaires; 134/189
Le Cameroun occupe un rang peu honorable dans l’ensemble des dix domaines qui composent
l’indice Doing business. En effet, le pays est classé après la 113ème place pour tous les dix
domaines et occupe même la 185ème place pour ce qui est du commerce transfrontalier. Le rang
occupé pour ce qui est du paiement des impôts est également très préoccupant. Les meilleurs
domaines du Cameroun sont le raccordement à l’électricité pour lequel le pays occupe la 113ème
position et le règlement de l’insolvabilité pour lequel il occupe la 118ème place.
Transparency International est une organisation de la société civile qui milite en faveur de la
lutte contre la corruption. Elle publie chaque année un classement des pays en fonction de la
perception de la corruption dans ces pays.
Le Cameroun est classé 126ème sur 174 en 2014 en ce qui concerne l’indice de perception de la
corruption de Transparency International. Le rang occupé par le Cameroun de 1998 à 2014
pour cet indice figure dans le tableau suivant.
Le rang du Cameroun a évolué en dents de scie depuis 1998. Toutefois, la tendance générale
est à la baisse en ce qui concerne les performances du pays.
Le dispositif d’offre de gouvernance résulte des dispositions de la Constitution, ainsi que des
lois et règlements de la République. Il ressort de la constitution que : la République du
Cameroun est un Etat unitaire décentralisé. Elle est une et indivisible, laïque, démocratique et
sociale. Elle reconnaît et protège les valeurs traditionnelles conformes aux principes
démocratiques, aux droits de l’homme et à la loi. Elle assure l’égalité de tous les citoyens devant
la loi. La souveraineté nationale appartient au peuple camerounais qui l’exerce soit par
l’intermédiaire du Président de la République et des membres du Parlement, soit par voie de
référendum. Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice. Les
autorités chargées de diriger l’Etat tiennent leurs pouvoirs du peuple par voie d’élections au
suffrage universel direct ou indirect, sauf dispositions contraires de la constitution.
Ce dispositif d’offre est décrit à travers les différents acteurs du domaine, qui peuvent être
classés en quatre (04) groupes, à savoir :
- les acteurs étatiques ;
Le Président de la République promulgue les lois dans les conditions prévues à l’article 31 de
la Constitution. Il saisit le Conseil constitutionnel dans les conditions déterminées par la
Constitution, exerce le droit de grâce après avis du Conseil supérieur de la Magistrature, exerce
le pouvoir réglementaire. Il crée et organise les services publics de l’Etat. Il nomme aux emplois
civils et militaires de l’Etat, confère les décorations et les distinctions honorifiques de la
République.
Le Président de la République peut, lorsque les circonstances l’exigent, proclamer par décret,
l’état d’urgence qui lui confère des pouvoirs spéciaux dans les conditions fixées par la loi. Il
peut, en cas de péril grave menaçant l’intégrité du territoire, la vie, l’indépendance ou les
institutions de la République, proclamer, par décret, l’état d’exception et prendre toutes mesures
qu’il juge nécessaires. Il en informe la nation par voie de message.
Le Président de la République nomme le Premier Ministre et, sur proposition de celui-ci, les
autres membres du Gouvernement. Il fixe leurs attributions, met fin à leurs fonctions et préside
les conseils ministériels.
Pour mener ses actions, la présidence de la république dispose des services rattachés.
Les services rattachés à la Présidence de la République : Ce sont les institutions qui ont un
rôle stratégique en matière de gouvernance et qui sont rattachées à la Présidence de la
République. Il s’agit des Services ou Ministères ci-après :
- les Services du Premier Ministre, avec des organismes rattachés : la Haute Autorité de
la Fonction Publique ; le Conseil National de la Communication (CNC) ; le Programme
National de Gouvernance (PNG) ; le Conseil National de la Route (CONAROUTE) ;
une multitude de comités interministériels ;
- le Ministère des Finances ;
- le Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire ;
- le Ministère de la Justice ;
- le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation ;
- le Ministère de la Communication ;
- le Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative ;
- le Ministère des Marchés Publics ;
- le Ministère des Mines, des industries et du Développement Technologique.
Les autres administrations qui agissent comme acteurs dans le cadre de la mise en œuvre des
actions de gouvernance respectivement dans leur domaine de compétence. Il s’agit entre autres :
des Collectivités Territoriales Décentralisées ; du Fonds Spécial d’Equipement et
d’Intervention Intercommunale (FEICOM) ; du Conseil de Discipline Budgétaire et Financière
(CDBF) ; de l’Agence Nationale des Technologie de l’Information et de la Communication
(ANTIC) ; de l’Agence Nationale d’Investigation Financière (ANIF), de l’Agence des Normes
et de la Qualité (ANOR), de l’Agence de Promotion des Investissements (API) ; etc.
Le Pouvoir Législatif
Il est exercé par le Parlement qui légifère et contrôle l’action du Gouvernement. Il comprend
deux chambres : l’Assemblée nationale et le Sénat.
L’Assemblée Nationale : Elle est composée de cent quatre-vingts (180) députés élus au
suffrage universel, direct et secret pour un mandat de cinq ans. Elle est constituée d’un Bureau,
d‘un Secrétariat Général et d’une Conférence des Présidents. Le Bureau est élu au début de
chaque année législative. Ce Bureau est constitué de : un Président ; un Premier Vice-président ;
cinq Vice-présidents ; quatre Questeurs ; douze Secrétaires.
Le Pouvoir Judiciaire
Selon les dispositions de l’article 37, alinéa 2 de la loi n° 96/06 du 18 janvier 1996 portant
révision de la Constitution du 02 juin 1972, « Le pouvoir judiciaire est exercé par la Cour
Suprême, les Cours d’Appel et les Tribunaux. Il est indépendant du pouvoir exécutif et du
pouvoir législatif ». D’autres institutions ou administrations peuvent aussi être mentionnées
dans ce cadre puisqu’elles concourent à rendre la justice.
La Cour Suprême exerce les attributions du Conseil Constitutionnel jusqu'à la mise en place de
celui-ci :elle statue souverainement sur les décisions rendues en dernier ressort par les
juridictions inférieures ; elle veille à la bonne application de la loi ; elle statue sur les comptes
publics et ceux des entreprises publiques et parapubliques ; elle statue comme troisième degré
de juridiction en matière pénale et civile en cas de cassation ; elle juge du contentieux de
l’exécution de ses propres décisions ; elle connaît en appel du contentieux des élections
régionales et municipales.
La Haute Cour de Justice : Elle est compétente pour juger les actes accomplis dans l'exercice
de leurs fonctions par le Président de la République en cas de haute trahison, le Premier
ministre, les autres membres du gouvernement et assimilés, les hauts responsables de
l'administration ayant reçu délégation de pouvoirs, en cas de complot contre la sûreté de l'État.
(Art. 53).
La Cour de Sureté de l’Etat : Créée par la loi n°90/060 du 19 décembre 1990, elle est
compétente pour connaître des infractions contre la sûreté extérieure de l'Etat.
Le Conseil Constitutionnel comprend onze (11) membres désignés pour un mandat de neuf (9)
ans non renouvelable. Les membres du Conseil Constitutionnel sont choisis parmi les
personnalités de réputation professionnelle établie. Ils doivent jouir d’une grande intégrité
morale et d’une compétence reconnue.
On note aussi les cadres de dialogue et de concertation tels que le Comité Multipartenaires
(CMP) ; le Comité Sectoriel des Finances Publiques (CSFP).
Actuellement au Cameroun, la Société Civile est en phase d’émergence. Elle regroupe les
organisations syndicales et patronales (les « partenaires sociaux »), les organisations non
gouvernementales (ONG), les associations professionnelles, les organisations caritatives, les
Stratégie Nationale de Gouvernance Page 40
organisations de base, les organisations qui impliquent les citoyens dans la vie locale et
municipale, avec une contribution spécifique des églises et communautés religieuses. On peut
noter : la Coalition Nationale de Lutte contre la Corruption (CNLCC) ; la plateforme des
organisations de la société civile du Cameroun (PLANOSCAM) ; les Actions Solidaires de
Soutien aux Organisations et d‘Appui aux Libertés (ASSOAL) ; le Réseau National pour la
Protection des Défenseurs des Droits de l’Homme (RENAPDDHO).
Cette partie vise à dresser un diagnostic de la gouvernance à travers les onze composantes
thématiques relevant de celles-ci. Elle est structurée ainsi qu’il suit : (i) Evaluation des
politiques mises en œuvre ; (ii) Analyse des problèmes majeurs ; (iii) Enjeux et défis.
Les actions menées par le PNG portent sur les cinq axes prioritaires suivants :
- la mise en place d’une administration publique véritablement au service des usagers ;
- la consolidation de l’Etat de droit par l’instauration d’un environnement juridique et
judiciaire garantissant la sécurité des personnes, des biens et des investissements ;
L’exécution du PNG a permis des avancées dans plusieurs des secteurs ciblés, spécialement en
ce qui concerne:
- la réforme de l’administration publique : nouveau statut de la fonction publique, amorce
de déconcentration de la gestion des effectifs, formalisation des procédures ;
- la décentralisation : loi d’orientation générale et lois sur les communes et régions ;
- la réforme de la justice et de l’administration pénitentiaire : audit du système judiciaire,
nouveau code de procédure pénale, loi sur l’organisation de la chambre des comptes,
ouverture de nouvelles juridictions, rattachement de l’Administration Pénitentiaire au
Ministère de la Justice,
- l’amélioration de la gestion financière et macro-économique : amorce de libéralisation
de l’économie, réforme du cadre juridique et institutionnel des marchés publics,
assainissement et informatisation du circuit de la dépense publique ;
- l’amélioration du partenariat entre l’Etat, le secteur privé et la société civile par la
création des cadres et des structures de concertation tel que, le Comité Interministériel
Elargi au Secteur Privé (CIESP) , le Conseil du Partenariat Industriel (CPI).
Par ailleurs, il est utile de relever que le PNG n’a pas eu beaucoup d’impact sur l’état de droit
et l’efficience institutionnelle en raison des carences telles que :
- la faiblesse du dispositif de pilotage et de suivi évaluation ;
- l’implication insuffisante des ministères sectoriels ;
- l’insuffisante appropriation des enjeux par les citoyens.
L’évaluation des politiques mises en œuvre va se poursuivre selon chacune des composantes :
Composante 1 : Cadre juridique et institutionnel
Dans ce cadre trois principales politiques ont été mises en œuvre à savoir : (i) la politique
judicaire, (ii) la politique pénitentiaire ; (iii) la politique d’harmonisation du cadre juridique
avec le droit OHADA.
a. La politique judiciaire
La fragilité de l’appareil judiciaire a conduit les pouvoirs publics dès le début des années 2000
à mener des réflexions dans le but d’améliorer le système judiciaire.
En ce sens, un Document de Stratégie du Sous-secteur Justice a été élaboré en 2010. Cette
stratégie précise la politique judiciaire qui s’articule autour de trois axes majeurs qui sont : (i)
la consolidation de l’Etat de droit ; (ii) la protection des droits des citoyens ; (iii) l’amélioration
de la gestion et de la gouvernance dans le sous-secteur. Les actions suivantes ont été menées :
La loi N°2011/028 du 14 décembre 2011 portant création d’un Tribunal Criminel Spécial,
complétée et modifiée par la loi N°2012/011 du 16 juillet 2012.
En 2001, une réflexion a été engagée en vue de l’élaboration d’une nouvelle politique
pénitentiaire, qui devait résoudre les problèmes du système carcéral: surpopulation, déficit du
personnel pénitentiaire, vétusté et exigüité des prisons, conditions deshumanisantes de
détention. D’une manière générale, on peut noter la volonté politique de consolider le respect
des droits de l’Homme en milieu carcéral et ainsi de traiter les divers problèmes relatifs à la
gestion de la détention d’une part et, à son humanisation d’autre part. Les actions suivantes ont
été menées :
- La décision de rattachement de l’administration pénitentiaire au Ministère de la Justice
(décret n° 2004/320 du 8 décembre 2004 portant organisation du gouvernement) ;
Cependant cette politique n’a pas apporté d’améliorations sensibles aux conditions de
détention :
- L’encadrement insuffisant des détenus dans les établissements pénitentiaires ;
- La surpopulation des établissements pénitentiaires : les lenteurs judiciaires contribuent
significativement à la surpopulation carcérale: les 2/3 de la population carcérale étant
constitués de prévenus.
- La précarité des conditions sanitaires et d’alimentation des détenus ;
- L’atteinte aux droits des détenus ;
- Les évasions massives ;
L’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) est une
organisation qui vise à établir un cadre juridique uniforme en Droit des Affaires et des
mécanismes d’arbitrage de nature à renforcer la confiance des investisseurs dans le climat des
affaires, et à encourager l’activité économique. Le Cameroun y a adhéré en 1995. Le traité
poursuit les objectifs suivants :
Les réformes induites par le traité de l'OHADA ont eu pour objet d'harmoniser l'ensemble des
mesures prises relativement à la promotion et à la protection des investissements pour le
développement des Etats Parties, à travers la sécurisation juridique et judiciaire des activités
économiques dans chacun desdits Etats. Cette sécurisation s’est, dès lors, traduite par :
- l'adoption de textes dits «Actes Uniformes» dont la finalité est la consécration de
l'harmonisation du droit des affaires dans les Etats Parties ;
- l'élaboration et l'adoption des règles communes simples, modernes et adaptées à la
situation de leurs économies ;
- la mise en œuvre de procédures judiciaires appropriées ;
- l'encouragement au recours à l'arbitrage pour le règlement des différends contractuels.
Les actions suivantes ont aussi été menées ;
- Au plan judiciaire, la création, au sein des Cours d'Appel et des Tribunaux de Première
et de Grande Instance, des Chambres Commerciales par une loi du 14 décembre 2011
modifiant l'organisation judiciaire, participe également de la volonté des pouvoirs
publics de faciliter le règlement des litiges commerciaux ;
- Le souci de disposer de Magistrats spécialisés dans le règlement du contentieux des
affaires a conduit les pouvoirs publics à réaménager les programmes de formation
initiale à l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature(ENAM) et d'organiser à
leur intention des sessions de formation continue tant au Cameroun qu'à l'Ecole
Régionale Supérieure de la Magistrature (ERSUMA) créée par l'OHADA et basée à
Porto-Novo (Bénin).
Avec un classement moyen pour la région de 166 (sur 183), la région OHADA est la région du
monde où il est le plus difficile de faire des affaires. Elle est classée après le Moyen Orient et
l’Afrique du nord (93) et loin derrière les pays à revenu élevé, de l’Organisation de Coopération
et Développement Economiques (OCDE), dont le classement moyen est de 30. En effet, les
16 économies de la région sont classées dans le tiers inférieur des économies selon le classement
Le retour du Cameroun au multipartisme en 1990 a renforcé la place des élections dans la vie
démocratique, entraînant la mise en place d’une politique de modernisation du système
électoral. Cette politique a consisté en la réforme du système électoral visant à évoluer d’un
dispositif institutionnel complexe vers un système électoral moderne.
En 2006, est votée la loi créant « Elections Cameroon » (ELECAM) à qui incombe désormais
la charge d'organiser, de gérer et de superviser d'une manière indépendante l'ensemble du
processus électoral et référendaire en lieu et place du MINATD et de l’ONEL. Le 13 octobre
2010, le décret présidentiel n° 2010/319 a constaté la mise en place effective d'ELECAM.
Le Sous-secteur Justice se mobilise pour ancrer la culture des Droits de l’Homme dans le travail
quotidien des personnels judiciaires, pénitentiaires, des officiers de police judiciaire ainsi que
des auxiliaires de justice.
- les difficultés liées à la collecte des données statistiques ayant trait aux Droits de
l’Homme.
Lors des consultations participatives organisées par le Gouvernement pour obtenir l’opinion
des populations sur le bilan de la mise en œuvre du DSRP, l’insécurité grandissante et
généralisée a été relevée par les populations comme une des préoccupations majeures qui
freinent une réelle réduction de la pauvreté.
Le document « Etat des lieux et diagnostic du MINATD » relève qu’en matière de maintien de
l’ordre, on constate une recrudescence de l’insécurité (des vols, des braquages, crimes des
enlèvements des personnes et des demandes de rançons) et des troubles à l’ordre public.
Elle est le fait de la circulation incontrôlée des armes modernes et de traites. Cette situation
découle de l’insuffisance de contrôle de circulation de ces armes au niveau des zones
frontalières où on observe des mouvements des groupes armés qui sèment les troubles dans les
zones frontalières (plus particulièrement celles des pays en conflit), de la prolifération des
armureries clandestines, du laxisme dans le contrôle de l’usage des armes détenues légalement.
Les troubles à l’ordre public et les menaces à la salubrité publique sont également en
recrudescence. La responsabilité de cet état de chose est partagée entre l’Etat (allocations
insuffisantes des ressources humaines, financières aux autorités administratives) et les
opérateurs économiques : exploitants des salles de jeux ou de débits de boissons, promoteurs
des lieux de culte (incivisme notoire et faible capacité financière à assurer le fonctionnement
efficace de leur service).
Les contacts avec les pays voisins se font à travers 8 Régions, 24 Départements et 67
Arrondissements. La très forte porosité de la frontière due à l’absence d’obstacles naturels
notamment dans la partie septentrionale du pays prête à une grande activité transfrontalière
aussi bien formelle qu’informelle.
Face à ces enjeux, les pouvoirs publics ont créé des unités spécialisées, amélioré les conditions
de travail des forces de sécurité et mis en place des commissions mixtes pour la défense des
frontières.
La porosité des frontières et l’absence d’une véritable police des frontières sont des éléments
préoccupants. La persistance de l’insécurité aux frontières conduit à une perte de confiance des
populations menacées vis-à-vis des institutions censées assurer leur protection. Au nombre des
principales causes figurent : l’ignorance du tracé des frontières, l’absence des services publics
de base dans les zones frontalières et la faible concertation avec les pays voisins.
Les problèmes de démarcation et de sécurisation des frontières ont longtemps été épineux en
raison notamment :
- Le décret 2000/158 du 3 avril 2000 (fixant les conditions et les modalités de création et
d’exploitation des entreprises privées de communication audiovisuelle).
Malgré ces résultats, l’inexistence de la presse d’investigation au profit d’une presse à scandale ;
l’équilibre financier précaire des médias ; la transparence parfois contestée en matière de
délivrance de cartes professionnelles ou de licence d’émission ; défaut de statut des
professionnels de la presse et de code de déontologie sont autant de manquements que connaît
encore le paysage médiatique. Le niveau de professionnalisme très faible ; les communautés
ont les plus grandes difficultés à faire vivre les médias communautaires (au départ mis en place
avec l’aide de l’UNESCO), les médias sont au Cameroun « dramatiquement dépourvus de
moyens ».
Les indicateurs sur l’environnement des affaires au Cameroun sont souvent négatifs. En 2013,
le Cameroun a reculé de cinq places au classement de Doing Business : de 156 en 2012 à 160
en 2013 (sur 183 pays classés), à comparer avec un rang moyen de 140 pour l’Afrique Sub-
saharienne. La responsabilité des administrations et de leurs dirigeants est cruciale pour un
grand nombre d’indicateurs : la lenteur, la complexité des procédures administratives, comme
le comportement des responsables, ont incité le Gouvernement et le patronat à imaginer des
cadres de dialogue pour décider des mesures appropriées pour améliorer ce classement.
Créé par le Gouvernement camerounais avec l’appui d’IFC (Société Financière Internationale
du groupe de la Banque mondiale) en 2006, le Cameroon Business Forum (CBF) est rendu
opérationnel en 2009. C’est un « mécanisme de dialogue » entre le gouvernement et le secteur
privé en vue de l’amélioration du climat des investissements au Cameroun qui a vocation à se
transformer en plate-forme entièrement appropriée par la partie camerounaise à l’horizon 2015.
Destiné à appuyer le Gouvernement dans ses efforts en faveur d’une croissance économique,
son existence procède d’une volonté commune des parties prenantes d’améliorer le cadre
réglementaire à travers une mise en œuvre efficace des réformes, sur la base de
Stratégie Nationale de Gouvernance Page 53
recommandations spécifiques relatives aux chantiers ouverts. Les objectifs du CBF sont les
suivants :
- promouvoir un dialogue public-privé efficient ;
- lever les obstacles liés au monde des affaires, en appliquant les réformes en vue
d’encourager le secteur productif ;
- accélérer l’élaboration des reformes qui amélioreront le climat des investissements et le
rang du Cameroun dans le classement du rapport Doing Business ou autre agence de
notation ;
- favoriser le développement des investissements locaux comme étrangers au Cameroun.
- Un renforcement organisationnel est en cours, avec d’une part un renforcement du
secrétariat dans la perspective d’une appropriation complète du CBF par la partie
camerounaise prévue à l’horizon 2015 ;
- Un Protocole d’Accord est en voie de signature avec les principaux dirigeants du secteur
privé pour définir la structure, les missions et un échéancier de mise en œuvre ;
- La formulation d’une stratégie de développement du secteur privé (Livre blanc) « dans
le but d’apporter un réponse du secteur privé aux défis qui s’imposent à l’émergence de
l’économie en adéquation avec le DSCE et la vision du Cameroun en 2035 » ;
- La mise en place d’un Bureau de Mise à Niveau (BMN) des entreprises. Cependant, les
entreprises trainent à le rejoindre dans le cadre du renforcement des capacités des acteurs
non étatiques.
La lenteur de mise en place des réformes cruciales témoigne selon le patronat d’un manque
d’efficience certain de l’administration. Néanmoins, le code des incitations à l’investissement
annoncé par la Loi du 19 août 2002 portant Charte des investissements au Cameroun a
finalement été adopté en avril 2013 (Loi n°2013/004 du 18 avril 2013 fixant les incitations à
l’investissement privé en République du Cameroun). Le MINPMEESA a indiqué qu’un manuel
de procédure et un guide de l’usager des CFCE avait déjà été élaboré. De même, la vignette
sécurisée sur certains produits manufacturés est entrée en vigueur. Les magistrats ont été
désignés dans les chambres commerciales auprès des juridictions d’instances. Cependant
d’autres faiblesses persistent :
- La difficulté des administrations camerounaises à se coordonner pour mettre en œuvre
certaines recommandations ;
- Le manque de transparence du suivi : pas de responsables désignés, absence de point
focal à la Présidence de la République, échéances de réalisation pas annoncées ou pas
respectées ;
- Les obstacles rencontrés par l’administration ou ses réticences à l’égard du suivi de telle
recommandation ne sont pas exposés de façon transparente.
L’octroi du droit de vote à la diaspora représente une avancée certaine. Toutefois, les conditions
de vote dans les ambassades et consulats, à travers l’inscription biométriques des étrangers sur
les listes électorales et les campagnes de sensibilisation d’ELECAM devraient être améliorées.
Il reste à mettre en place un cadre permanent de concertation entre les pouvoirs publics et la
diaspora camerounaise. La diaspora continue de revendiquer la légalisation de la double
nationalité. Les responsables patronaux souhaitent une plus grande implication des
administrations camerounaises en charge de la facilitation des investissements et un
accroissement de leur connaissance du monde des affaires et des relations économiques
internationales.
Tous les pays africains ont inscrit dans leur cadre législatif, et ce jusqu’au niveau de la
Constitution la création de Collectivités Territoriales Décentralisées et les transferts de
compétences et de ressources correspondantes. La décentralisation politique consiste à
promouvoir la participation populaire dans le processus démocratique, sous les mots d’ordre de
démocratie participative et gouvernance locale.
La décentralisation doit participer à la réforme de l’Etat et à la modernisation de
l’Administration Publique ; contemporaine des plans d’ajustement structurels et des documents
de stratégie de réduction de la pauvreté, la décentralisation répond alors à la préoccupation
d’accroître l’efficience de la fourniture de services publics au niveau local en donnant plus de
possibilités de choix et d’expression aux populations et en rendant les autorités redevables de
leur gestion.
La politique de gouvernance locale connaît des avancées remarquables :
- Les lois spécifiques adoptées en 2004 organisant le régime des deux catégories de
collectivités territoriales décentralisées. Une loi-cadre également adoptée en 2004 fixe
le régime général des collectivités territoriales décentralisées et prévoit l’élaboration
d’une loi spécifique relative à leur régime financier.
- La mutation en 2005 du Ministère de l’Administration Territoriale en Ministère de
l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (MINATD), avec un Ministre
délégué en charge de la décentralisation. Le MINATD sera par la suite doté d’une
Direction technique chargé des questions relatives à la décentralisation, la Direction des
Collectivités Territoriales Décentralisées (DCTD).
- La promulgation en 2009 de deux lois dont l’une sur le régime financier des collectivités
territoriales décentralisées et l’autre sur la fiscalité locale. Cette décentralisation est
rendue effective au terme d’un décret signé par le Premier Ministre le 26 février 2010,
matérialisant le transfert et la gestion aux communes d’une partie du budget
d’investissement public de neuf départements ministériels.
D’autres avancées sont constatées en ce qui concerne le transfert des compétences et ressources
aux communes (17 ministères entre 2010 et 2012) et le renforcement des institutions qui pilotent
ce processus : restructuration du FEICOM , du CEFAM (en cours) ; fonctionnement du CND
et du CISL.
Seulement, des insuffisances demeurent telles que : l’absence d’une stratégie nationale de
décentralisation et d’une véritable fonction publique territoriale ; la non mise en œuvre des
principes de concomitance, l’absence d’une véritable fonction publique territoriale et d’un
statut de l’élu local. En dépit d’une publication continue de textes législatifs et réglementaires
(35 textes en 2011), les transferts juridiques de compétencesne sont pas accompagnés des
transferts de ressources financières et humaines
Les politiques menées dans cette composante ont touché plusieurs points :
a. L’opérationnalisation de la Vision
- des Circulaires présidentielles relatives à la préparation du budget qui, depuis 1999, font
obligation à tous les départements ministériels d’accompagner leur projet de budget
d’un document de politique et de stratégie sectorielle ;
Toutefois dans la mise en œuvre de cette politique, certaines faiblesses ont été relevées,
notamment :
Dans ce contexte a été mise en place une approche globale des réformes à partir des années
2000. La réforme de la gestion des finances publiques a été articulée autour de trois grandes
étapes, à savoir l’élaboration du diagnostic des finances publiques notamment sur la base en
externe de l’exercice PEFA mené en 2007, et en interne par les groupes de travail mis en place
au sein de l’Administration dans le cadre de la Plateforme de dialogue sur les finances publiques
- La révision du cadre législatif lancée en 2001 pour aboutir à l’adoption de la Loi portant
Nouveau Régime Financier le 26 décembre 2007 ;
- L’élaboration du Plan de Modernisation des Finances Publiques du Cameroun adopté
en décembre 2009.
L’année 2013 a consacré le lancement du budget programme. Cet évènement majeur a induit
d’importants changements dans la planification, la programmation, la budgétisation et le suivi
du budget de l’Etat.
La mise en œuvre du DSCE exige d’améliorer l’efficacité de l’Etat pour en faire un instrument
au service du développement. Ainsi, les finances publiques doivent relever un double défi
combinant, d’une part, la consolidation et la préservation des équilibres financiers et d’autre
part, la transformation du mode d’allocation et de gestion des ressources publiques afin de
promouvoir la croissance et l’emploi à un niveau plus élevé. Or on constate de graves défauts
en matière de gouvernance financière et notamment la mauvaise qualité de la dépense publique
qui est trop centralisée : 90% sont exécutés par les administrations centrales. On constate un
Toutefois dans la mise en œuvre de cette politique, certaines faiblesses ont été relevées. On peut
citer :
- La difficulté observée dans la répartition des tâches entre Chambre des Comptes (rôle
de conseil) et Parlement ;
- Le financement insuffisant fourni par les PTF (certains se retirent en cours de Plan) ;
Stratégie Nationale de Gouvernance Page 59
- La demande d’une ABS (Aide budgétaire sectorielle) par la DGB du MINFI ;
- Les ministères pas encore outillés, formés pour concevoir de véritables budgets
programmes ;
- Les capacités des Parlementaires à renforcer ;
- Les faibles capacités de la CEMAC : ses directives ont dû être réécrites plusieurs fois
avec l’aide d’AFRITAC / FMI (African Regional Technical Assistance Center).
Il convient de relever que le Plan de Modernisation des Finances Publiques n’a pas encore
atteint sa vitesse de croisière. Pour cause, le NRF s’avère plus lent que prévu à se déployer ; les
Concertations Gouvernement - PTF sont au point mort (pas de réunion 4 ans durant de la plate-
forme de concertation) ; les directives CEMAC non intégrées, ce qui obligera à une réécriture
de certains textes ; les systèmes informatiques peu performants.
Le pays a présenté au fil des années un système de gouvernance économique à réaction dont les
différentes orientations sont faites généralement pour rattraper ou corriger des distorsions
observées. Cette tendance semble avoir été révisée depuis l’adoption de la vision de
développement à long terme mais il se pose le problème de l’appropriation de cette ambition et
de l’alignement des cadres organiques, stratégiques et opérationnels sur ses objectifs.
D’une manière générale et en dépit des efforts et des engagements exprimés par les différents
acteurs, plusieurs acteurs expriment des préoccupations quant à la qualité de l’environnement
des affaires au Cameroun. Au niveau national, les chefs d’entreprises ne cessent, à chaque fois
qu’ils sont interrogés, d’évoquer les nombreuses entraves au développement de leurs activités.
En 2009, à l’issue du RGE, les principales récriminations soulevées par les chefs d’entreprises
ont porté dans l’ordre sur la fiscalité, la corruption, l’accès au crédit, les formalités
administratives, la concurrence déloyale, les infrastructures et les lacunes du dialogue
public/privé.
Ce constat a été confirmé à l’issue de la dernière enquête sur le climat des affaires (BCS)
réalisée sous la conduite du MINEPAT en 2011. Sur 1585 entreprises enquêtées sur le territoire
national, 67,6% des chefs d’entreprises ont déclaré que l’environnement des affaires est
globalement risqué.
Cette perception peu favorable des opérateurs internes va dans le même sens que l’évaluation
que se font les investisseurs étrangers et des organismes internationaux. C’est ainsi que le
Cameroun attire très peu les IDE et la majeure partie de tels investissements se consacrent dans
des activités de niches, notamment l’exploitation des matières premières comme le pétrole. Sur
la plupart des échelles de classement à l’international, le pays est mal noté et considéré comme
risqué. Sur le classement Doing Business de la Banque mondiale, désormais considéré comme
référence en la matière, les mesures prises au cours des trois dernières années n’ont pas permis
de faire évoluer positivement la position du Cameroun sur cette échelle. Il a même reculé de la
161ème à la 168ème place, soit une perte de sept rangs.
Pour les agences de notation de référence, le risque de non-remboursement d’une dette par
l’Etat, une entreprise ou une collectivité locale au Cameroun est en général préoccupant. En
dépit du niveau assez faible de l'endettement public depuis l'allègement opéré en 2006 dans le
cadre de l'Initiative PPTE, les agences de notation financière estiment que le pays n'arrive pas
à tirer complètement profit des nombreux atouts dont il dispose, en particulier dans le secteur
minier, le bois et l'agriculture. Cela serait dû à la législation sur les marchés publics, à un
environnement des affaires contraignant auquel se greffent un niveau élevé de corruption, ainsi
qu'à un système judiciaire inefficace et des infrastructures inadéquates.
Dans la mise en œuvre des différentes politiques menées en matière d’amélioration du climat
des affaires, les faiblesses relevées sont :
- le maintien de la logique de rente : incapacité des responsables économiques à s’en
extraire.
Dans leur programmation, les POE ont été élaborés en deux phases, à savoir :
- l’élaboration d’une Stratégie Générale d’Organisation des Ministères, (identification
des conflits de compétences entre départements ministériels) ;
- l’élaboration des plans d’organisation et d’effectifs.
La mise en œuvre des réformes engagées n’évolue pas toujours selon le rythme souhaité. C’est
notamment le cas de l’élaboration des cadres organiques, une mesure qui remonte aux Plans
d’ajustement structurels et qui participe à la maîtrise des effectifs et à la mise en place d’une
Fonction Publique de postes de travail. Comme indiqué plus haut, seules douze (12)
administrations sur trente-sept (37) disposent d’un cadre organique élaboré dans les règles de
l’art ; l’élaboration des Manuels de Procédures Administratives (MPA) prescrite par le Premier
Ministre, Chef du Gouvernement en janvier 2001 devait être achevée pour l’ensemble des
départements ministériels en décembre 2002. Seuls 11 départements ministériels sur 37
disposent en 2014 d’un MPA.
Le PNG dont le premier axe est la « Gestion efficace et transparente de l’Etat » inclut de
nombreuses propositions pour « Rendre la Gestion des Personnels de l’Etat plus flexible,
diligente et transparente ».
Que le PNG ait préconisé la mise en place d’un système d’évaluation aux résultats, a eu comme
conséquence l’élaboration des indicateurs de performance, des barèmes d’évaluation et des
normes de rendement pour l’ensemble de l’Administration qui sont au centre du Projet
d’introduction des Normes de Rendement dans l’Administration Camerounaise, en abrégé
PINORAC, lancé en 2008. Cet outil d’évaluation en est à sa phase d’expérimentation.
Quatorze (14) projets de textes portant code de déontologie des différents corps de métiers et
un texte portant code d’éthique de l’Administration Publique Camerounaise ont été élaborés et
transmis dans les Services du Premier Ministre.
De manière générale, on constate une inefficience des services publics camerounais à cause
d’une insuffisante appropriation des missions de l’agent public, telles qu’elles sont inclues dans
le Statut général de la Fonction Publique. Un certain nombre de fonctionnaires n’ont pas le sens
de l’intérêt général, ni celui de la chose publique, la « ResPublica ».
L’Administration camerounaise a hérité d’un système très lourd caractérisé par un respect quasi
religieux de la procédure, toute chose qui mobilise les énergies et les compétences au détriment
de l’accomplissement des missions.
Les règles de Gestion des Ressources Humaines des administrations existent mais ne sont pas
rigoureusement appliquées. Cette GRH est caractérisée par une certaine opacité, une inégalité
de traitements, l’octroi d’avantages et de privilèges sources de sentiment d’injustice, des modes
de recrutement qui n’apparaissent pas essentiellement fondés sur le mérite.
Par ailleurs, le niveau des salaires, qui a été réduit de façon drastique à l’époque des Plans
d’Ajustement structurels dans les années 1990 (moins 70%) n’a pas encore rattrapé son niveau
antérieur. Ce retard de rémunération par rapport aux salariés du secteur privé notamment, n’est
Initié par la signature d’une Convention en 2007 entre le Cameroun et ses partenaires au
développement, le Projet CHOC (Changer d’Habitudes, s’Opposer à la Corruption) qui s’insère
dans le cadre du Programme National de Gouvernance sous la coordination du Premier Ministre
et du PNUD pour les PTF, a pour objectif principal de contribuer à une réduction significative
de la corruption au Cameroun à travers un appui à la mise en œuvre des projets décrits dans la
composante « politique et lutte contre la corruption » du PNG, ainsi que du DSRP et à partir de
2010 du DSCE (Chapitre 5, composante 3).
La décision politique de lancer le Projet CHOC faisait suite d’une part à l’importance des enjeux
de l’amélioration de la gouvernance au Cameroun compte tenu de la position du pays dans les
divers classements des institutions (Banque Mondiale) et des ONG internationale (TI) et d’autre
part de la volonté du Gouvernement de lutter contre le phénomène. Les actions et mesures prises
ont été les suivantes :
Un des résultats les plus probants du Projet CHOC a résidé dans la mise en place de l’approche
par les résultats rapides (IRR : « Initiatives à résultats rapides ») : résultats d’envergure
susceptibles de créer un impact dans l’opinion à partir d’actions simples et peu onéreuses.
Cependant quelques faiblesses persistent :
Il s’agit dans cette partie de présenter les forces, faiblesses, opportunités et menaces de chaque
composante ainsi que l’identification et l’analyse des problèmes.
Le tableau ci-dessous met en exergue les Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces (FFOM)
du secteur gouvernance. Les FFOM de la gouvernance sont présentées suivant les onze (11)
composantes thématiques à savoir :
- Insuffisance de capacités ;
- Cadre juridique solide ;
- Indépendance relative du Pouvoir Judiciaire ;
- Existence de la carte judicaire ;
- Inadéquation des structures et des moyens;
OPPORTUNITES MENACES
7
On recense aujourd’hui plusieurs dispositifs institutionnels internationaux de la responsabilité sociétale des
entreprises .par exemple on peut citer le Global compact (Pacte Mondial en français) initiative lancée en 1999 ;
Global Reporting Initiative (GRI) : le GRI est une organisation internationale privée dont le but est de promouvoir
la publication d’informations relatives au développement durable ;
La Certification ISO : l’International Standards Organisation est une fédération mondiale d’organismes nationaux
de normalisation.
Stratégie Nationale de Gouvernance Page 71
b. Identification et analyse des problèmes 8
Les problèmes centraux identifiés, leurs causes ainsi que les effets sont présentés par
composante ainsi qu’il suit :
Droits de l’Homme: Le problème central de cette composante est le faible développement des
droits de l’homme. Il est causé par : (i) la faible appropriation des droits humains (bénéficiaires
et acteurs) ; (ii) la visibilité limitée de l’action des structures étatiques chargées des droits
humains ; (iii) l’insuffisance des ressources humaines et financières, (iv) la faible intervention
des organisations de la société civile. Les conséquences qui en découlent sont : (1) la faible
jouissance des Droits de l’Homme (Droits civils et politiques et Droits économiques sociaux et
culturels).
Composante 5 : maintien de l’ordre et de la sécurité
Le problème central dans cette composante est le dispositif d’ordre et de sécurité inadéquat. Il
est causé par un dispositif de maintien de l’ordre civil inadapté et une couverture sécuritaire
insuffisante. Les effets immédiats de ce problème sont : le désordre civil ou urbain ;
l’accroissement de l’insécurité ; et la recrudescence du grand banditisme.
Le problème central au niveau de cette composante est le faible arrimage des politiques
publiques au système PPBS. Il a comme causes immédiates : (i) les stratégies sectorielles,
thématiques ou ministérielles non achevées ; (ii) la programmation budgétaire non arrimé aux
priorités du développement ; (iii) le système d’information des politiques publiques faible.
Les effets immédiats qui découlent de ce problème sont les suivants : (1) la faible visibilité des
politiques et programmes publiques ; (2) la difficile mise en œuvre du DSCE ; (3) la persistance
du budget des moyens.
Le problème central ici est la gestion inefficiente des services publics. Il a pour causes
immédiates : (i) le système de GRH inefficace ; (ii) la gestion budgétaire déficiente ; (iii) le
management global faible.
Les effets immédiats de ce problème sont : (1) le faible niveau de réalisation des programmes ;
(2) la mauvaise qualité des prestations ; (3) la prévarication et le détournement des ressources
publiques.
Pour ce qui est de cette composante, le problème central est la gouvernance économique peu
efficiente. Ce problème est causé par (i) l’accompagnement inefficient du secteur public au
secteur privé ; et (ii) l’environnement opérationnel peu favorable aux activités économiques.
Les effets immédiats sont : (1) la compétitivité pays qui est faible ; (2) les activités économiques
formelles et investissement interne ; (3) la morosité du climat des affaires.
L’atteinte de l’objectif de long terme du Gouvernement camerounais, qui est celui de faire du
Cameroun un pays émergent, démocratique et uni dans sa diversité à l’horizon 2035 est
étroitement liée à une gestion saine et transparente des affaires publiques.
Ainsi, les mutations du mode de gestion des affaires publiques qui devront être effectives à
terme, et sans la réalisation desquelles la concrétisation de la vision de développement du
Cameroun sera fortement compromise sont les suivants :
Les orientations majeures en matière de gouvernance ayant été d’abord énoncées dans le PNG,
programme initial et programme révisé, c’est dans le DSCE qu’ont été systématisées les
principales actions et mesures actuellement en vigueur. Ces orientations visent à promouvoir
la bonne gouvernance et améliorer l’environnement sociopolitique dans le but de rétablir la
confiance et la sérénité des citoyens et des investisseurs.
Pour ce qui est de la réforme du système judiciaire, il s’agit de faciliter l’accès à la justice, de
crédibiliser le pouvoir judicaire par le renforcement de son indépendance et l’amélioration de
la qualité de la justice.
En ce qui concerne la gouvernance locale, il sera question de conduire à terme dans les
meilleurs délais possibles le processus de transfert des compétences et des ressources aux CTD,
et de rendre celles-ci aptes à assumer leurs nouvelles missions. L’instauration systématique de
la planification locale servira de cadre de dialogue pour la mise en cohérence des actions de
l’état central avec celles des CTD.
En matière de transparence des politiques publiques, l’accent sera mis d’une part sur la
définition des orientations devant guider la politique économique et sociale nationale et ses
déclinaisons dans divers domaines de la vie publique, et d’autre part sur la systématisation de
la chaine PPBS.
L’amélioration des performances des services publics portera sur le recentrage de l’allocation
des ressources disponibles dans les secteurs prioritaires, ainsi que sur la généralisation des
instruments appropriés conçus dans le cadre du budget programme et de la gestion axée sur les
résultats.
Dans ce nouveau modèle, la gestion et le contrôle des finances publiques sont basés sur les
résultats attendus de l’action publique et l’optimisation des moyens mis en œuvre. En cela, le
nouveau régime financier est moderne, ambitieux, mais il est aussi prudent car il opte pour une
présentation budgétaire, combinant la logique de programmes (les crédits pour un ministère ou
une institution sont regroupés par programmes assortis d’indicateurs de résultats) et la logique
de moyens (le budget reste présenté et voté par ministère et institution).
Redevabilité : Les ordonnateurs ont une responsabilité accrue, dans le cadre de la budgétisation
par programmes assortis d’indicateurs de performance Les programmes permettront de
mesurer l’efficacité et les finalités des dépenses publiques grâce aux indicateurs de
performance.
Transparence : le principe de transparence est conforté par la clarté dans la définition des
intentions, de la formulation et de l’exécution des politiques, par la déconcentration du
processus budgétaire, par la facilitation de l’accès du public à l’information, par le rôle majeur
du Parlement dans le processus budgétaire, par un cadre de suivi et d’évaluation du budget, par
une comptabilité publique et une information financière permettant de rendre compte.
Les Directives du Cadre harmonisé de gestion des finances publiques en zone CEMAC, ont
pour objectifs:
- Aligner le système des finances publiques sur les bonnes pratiques et les normes
internationales;
Leur mise en œuvre intégrale est prévue à l’horizon 2021. Parmi les principales modernisations
introduites (à côté de la promotion de l’efficacité de la dépense publique, rénovation de la
gestion publique, amélioration de la transparence budgétaire) on trouve le Renforcement des
contrôles opérés sur les finances publiques, avec, outre le renforcement du contrôle citoyen, le
renforcement du contrôle interne et le renforcement du contrôle du Parlement, le renforcement
des compétences de la Cour des comptes : ISC (Institution Supérieure de Contrôle des
Finances Publiques) , elle est investie de 4 grandes missions : contrôle juridictionnel, contrôle
de la gestion des ordonnateurs, discipline budgétaire et assistance au Parlement. Elle jouit
également de la plénitude de juridiction.
Toutes les innovations des Directives sont adossées à un renforcement du rôle de la Cour des
Comptes avec : la plénitude de juridiction, l’élargissement de ses missions et des
responsabilités étendues à tous les agents publics assorties d’un régime de sanctions
appropriées.
La Cour des Comptes instituée dans chaque Etat-Membre doit assurer le contrôle juridictionnel,
le contrôle de la gestion des ordonnateurs et la discipline budgétaire.
Inscrit dans la continuité des conférences de Rome et de Marrakech, le forum de Paris a donné
lieu, en mars 2005, à un accord international signé par 91 pays dont le Cameroun, et 26
organisations internationales pour la solidarité et le développement. La finalité de cet accord
est de contribuer à la réforme des modalités d’acheminement et de gestion de l’aide au
développement.
Cet objectif justifie, d’une part, un accroissement des volumes d’aide et d’autre part, une
augmentation significative de son efficacité pour soutenir les efforts des pays partenaires.
Afin d’atteindre les objectifs sus mentionnés, des domaines d’intervention prioritaires ont été
identifiés avec des actions et des indicateurs à suivre, notamment :
L’Harmonisation est l’un des cinq principes de la Déclaration de Paris de 2005 qui définit les
conditions de l’efficacité de l’Aide au développement : « Les actions des donneurs sont mieux
harmonisées et plus transparentes et permettent une plus grande efficacité collective » :
procédures simplifiées et dispositifs communs (notamment dans le domaine du financement)
et complémentarité par une division du travail plus efficace.
Cette harmonisation s’entend entre donneurs, mais aussi entre ceux-ci et le pays partenaire, et
inclut, depuis le Forum à haut niveau d’Accra de 2008, les « Acteurs non étatiques ». Elle est
très étroitement articulée sur les autres principes. Elle doit permettre l’alignement des donateurs
sur les priorités et procédures du pays bénéficiaire ; elle doit être mise en place sous la direction
de ce pays dans un but d’appropriation ; elle implique la mise en place d’un cadre de dialogue
pour développer la responsabilité (redevabilité) mutuelle ; et elle se traduira par une meilleure
coordination des systèmes statistiques, de budgétisation, de planification de suivi et
d’évaluation pour une gestion axée sur les résultats.
Stratégie Nationale de Gouvernance Page 80
Le 4ème Forum à Haut Niveau tenu à Busan en 2011 a quant à lui souligné la diversité accrue
des acteurs qui doivent s’harmoniser : bailleurs émergents dans le cadre de la coopération Sud-
Sud, la coopération triangulaire, le secteur privé, celle-ci s’accompagnant d’une multiplication
des instruments de financement externe et des modalités de développement.
La vision « horizon 2035 » résulte d’une approche normative. Celle- ci traduit l’option prise
par les autorités dans un environnement donné. Elaboré dans un contexte balisé, il intègre des
choix majeurs qui peuvent garantir une certaine stabilité du système. Ces points qui ressortent
de la Constitution, ou de la vision, ont un impact dans le diagnostic et dans la formulation des
solutions aux problèmes identifiés. Il s’agit essentiellement de choix politiques ou
d’orientation économique ou sociale qui constituent des préalables.
La portée et le rythme de la décentralisation dépendent de l’Etat qui les module sur la base des
principes de l’équilibre et de la solidarité nationale. En effet d’après la constitution et les lois
relatives à la décentralisation:
Le rôle de l’Etat dans le domaine économique s’inscrit dans un paradigme d’Etat stratège et
pragmatique. Au regard des enseignements tirés des récentes évolutions idéologiques où le
mythe du marché tout puissant a progressivement reculé au profit d’une combinaison optimale
entre l’interventionnisme et le libéralisme, et compte tenu de l’ouverture des frontières, des
progrès technologiques, de l’imbrication étroite des économies, de la volonté croissante des
populations à influer sur la façon dont elles sont administrées, ce nouveau paradigme de l’Etat
se décline en trois axes : planification stratégique, régulation, interventionnisme proportionné
et ciblé.
L’appui et l’intervention visent à accompagner le secteur privé dans le cadre d’un partenariat
fertile. Ces appuis consistero²nt à lever les blocages opérationnels à travers : des appuis
financiers directs ou indirects, l’encadrement et l’accompagnement technique, l’appui à la
Dans le préambule de la Constitution, le peuple camerounais proclame que l'être humain, sans
distinction de race, de religion, de sexe, de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés.
Il affirme également son attachement aux libertés fondamentales inscrites dans la Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme, la Charte des Nations-Unies, la Charte africaine des Droits
de l'Homme et des Peuples et toutes les conventions internationales y relatives et dûment
ratifiées.
Cette proclamation solennelle induit des exigences dans la forme démocratique de l’Etat. Il
s’agit en particulier de la promotion de l’état de droit, l’efficacité du système judiciaire, la
fiabilité du système électoral, le respect des droits de l’homme, le maintien l’ordre et la sécurité,
la participation des citoyens ainsi que l’obligation de redevabilité des gouvernants.
La conjugaison de ces éléments peut au final aboutir àla non réalisation de la vision nationale.
Pour éviter une telle issue et assurer l’atteinte des objectifs de la vision, le Gouvernement entend
mettre en œuvre une politique globale de gouvernance dont l’orientation générale peut être
résumée par la formule :
Inclusive : Tous les citoyens doivent avoir une voix au chapitre en matière de prise de
décisions, tous les hommes et toutes les femmes doivent avoir la possibilité de maintenir ou
d’améliorer leurs conditions de vie.
C’est l'option intermédiaire (option 2) qui est retenue pour le développement de la stratégie.
Cette option vise un rattrapage des objectifs économiques et sociaux du DSCE à travers une
gouvernance qui dynamise les forces motrices avec une amélioration de l’existant. Elle s’appuie
sur une reformulation des politiques existantes et une amélioration des orientations du DSCE
sur la base des changements de la conjoncture. Cette option est inspirée des modèles du
Rwanda, du Ghana et de l’Ouganda.
Les détails de cette option ainsi que ceux des deux autres figurent en annexe 4.
En effet, il est question pour l’Etat de promouvoir un mode de gestion qui veille au respect de
l’intérêt général, qui implique toutes les composantes sociales et tienne compte de leurs
différents intérêts, et qui soit favorable au progrès économique et au développement humain.
Cet objectif se décline en quatre (4) objectifs stratégiques, à savoir :
Objectifs stratégiques :
i. Raffermir l’état de droit
ii. Développer la participation citoyenne pour une dynamique inclusive
iii. Assurer l’imputabilité des agents et la performance des structures
iv. Assainir le climat des affaires
Tableau 13 : Présentation des niveaux de référence et des cibles des indicateurs d’impact et
d’effet
INDICATEURS D’IMPACT CONCERNANT L’OBJECTIF GLOBAL BASELINE CIBLES (2030)
Assurer une gouvernance saine, inclusive, transparente et efficace pour l’émergence
1. Produit Intérieur Brut par habitant (en $ US) $1 382 (2013) >$2,000
2. Taux de pauvreté (INS) 40% (2007) <28,7%
e
3. Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique 45 ; 36 /52 (2014) 65
27 ; 136e /174
4. Indice de perception de la corruption (Transparency Inter) 40
(2014)
5. Part des IDE dans le PIB (CNUCED) 20% (2012) 40%
3,66;116e/144
6. World economic forum index 4,25
(2014)
7. Indice Sexo-spécifique de Développement Humain (PNUD) 0,622 (2013) 0,850
INDICATEURS D’EFFET CONCERNANT LES OBJECTIFS STRATEGIQUES BASELINE (2014) CIBLES (2020)
Raffermir l’état de droit
16/10 000hab
8. Taux de criminalité (SED, DGSN) <10/10 000hab
(2014)
9. Pourcentage des ménages victimes de la corruption 14% (2007) 0%
10. Taux d’investissement global (% du PIB) 17,9%(2008) 33,2%
11. Taux de participation aux élections présidentielles 65,8% (2011) 100%
12. Pourcentage de propositions de lois faites par les parlementaires NR
Développer la participation citoyenne pour une dynamique inclusive
13. Taux de participation aux élections communales (ELECAM) 75,4% (2013) 100%
14. Nombre de plates-formes Etat-Acteurs de la société civile
fonctionnelles créées dans le cadre de la gestion des affaires AD9
publiques
15. Nombre moyen annuel de consultations publiques sur la gestion des
AD
affaires communales
Assurer l’imputabilité des agents et la performance des structures
16. Appréciation des ménages sur le fonctionnement et l’intégrité des
<37% (2007) >60%
Services Publics (INS)
17. Qualité de l’Administration publique (CPIA) 2,96 (2014) 4,5
18. Indicateur de qualité de la gestion du budget et des finances
3,5 (2007) 5
publiques (EPIN, PEFA)
Assainir le climat des affaires
50,3/148e/189
19. Indice Doing Business 60
(2014)
Sources pour la baseline : INS, CNUCED, PNUD, Banque Mondiale, ELECAM
9
AD : A déterminer à l’issue de l’enquête de l’INS et du FEICOM sur les indicateurs de développement communal
La stratégie ci-dessous sera déclinée autour des quatre (4) Piliers suivants :
Pilier 1: Etat de droit, dont l’objectif est de raffermir l’Etat de droit ;
Pilier 2 : Participation, qui consiste à développer la participation citoyenne pour une
dynamique inclusive ;
Pilier 3 : Transparence et redevabilité, qui a pour but d’assurer l’imputabilité des agents
et la performance des structures ;
Pilier 4 : Climat des affaires dont l’objectif est d’assainir le climat des affaires.
(i) Amélioration de la fonction régulatrice du parlement. Il est question de mener des actions
visant à :
renforcer les compétences du parlement dans l’initiative et le suivi de
l’application des lois ;
étendre les compétences du parlement dans les rapports avec la société civile et
le secteur privé
adapter l’organisation et les modalités de fonctionnement des deux chambres ;
rendre effectifs les mécanismes de contrôle de l’action du Gouvernement et
renforcer les capacités en la matière ;
développer les services d’appui interne et l’assistance parlementaire.
Certaines faiblesses empêchent cependant ce système judiciaire d’être stable et fort : ce sont
l’insuffisance en effectifs de magistrats et de personnels judiciaires, la non mise en place de
toutes les structures juridictionnelles prévues, l’insuffisance et l’inadéquation des moyens
matériels, logistiques et infrastructurels, la rémunération insuffisante des personnels judiciaires,
l’absence d’un système de Sécurité Sociale, le retard observé dans l’intégration dans le droit
interne des textes supra nationaux.
(ii) Renforcement de l’adéquation des structures et moyens. Il sera entre autres question de :
mettre en place l’ensemble des juridictions ordinaires et spécialisées
développer et améliorer les infrastructures judiciaires et pénitentiaires
mettre à niveau l’équipement et les moyens logistiques du système
développer les mécanismes de réinsertion sociale des détenus
Situation : L’existence d’un code électoral unique constitue le point central fort du système qui
par ailleurs fait face à d’importantes faiblesses : l’exploitation incomplète de la biométrie, la
régulation judiciaire par défaut en l’absence de l’institution compétente, la non transparence de
certains aspects du dispositif des élections, l'indépendance mitigée d’ELECAM, la mobilisation
insuffisante des acteurs électoraux.
Les principales menaces résident ici dans la faible maturité politique des acteurs dont les partis
politiques, l’influence du parti au pouvoir vis-à-vis d’ELECAM, et la régulation judiciaire à
parfaire.
Situation : L’Etat de droit consolide son assise sociale avec la reconnaissance des droits
humains dont il assure la promotion. Ceux-ci sont exercés à tous les niveaux sous la protection
de l’Etat. La protection sociale ainsi que la protection civile sont assurées.
La faiblesse des moyens des structures chargées de la mise en œuvre de ces droits, la faible
appropriation par les autorités comme par les populations desdits droits et le retard des réformes
majeures telles que le nouveau code pénal et le code de la famille. En outre, on note une
application mitigée des règles du code de procédure pénale.
Deux obstacles majeurs subsistent cependant dans ce sous domaine : ce sont d’une part la
persistance de la pauvreté qui entraine un accroissement de la vulnérabilité et la marginalité,
et d’autre part les considérations culturelles et traditionnelles qui relèguent la promotion des
droits humains à une préoccupation d’ordre exogène.
Enjeu : Il est question d’œuvrer pour une société inclusive, le développement participatif. Les
principaux défis consistent à développer la promotion et l’exercice des droits humains, à
systématiser la mise en œuvre des conventions internationales ratifiées, et à toiletter la
législation interne.
(ii)Renforcement des structures étatiques chargées des droits de l’homme. Pour ce faire, Il
faudra :
renforcer les capacités d’action des structures étatiques chargées des droits de
l’homme
accroitre les ressources humaines et financières qui concourent à la promotion
des Droits de l’Homme
renforcer les programmes étatiques du domaine des droits de l’homme
intensifier la coopération internationale pour la mise en œuvre des droits
économique et socioculturel
introduire la « class action » en cas de violation des droits humains
(iii) Renforcement des moyens des organisations de la société civile et des droits de l’homme.
Il s’agira de :
renforcer les capacités des organisations de la société civile ;
accroitre l’appui de l’Etat aux organisations de la société civile des droits
humains ;
faciliter l’accès à la coopération et au financement des organisations de la
société civile en matière des droits humains ;
densifier le partenariat Etat-Organisation de la Société Civile pour le
développement des Droits civils et politiques et des Droits économiques, sociaux
et culturels ;
favoriser l’intervention de la diaspora
Enjeu : L’enjeu ici est d’assurer la sécurité des personnes et des biens sur l’ensemble du
territoire.
(ii) Relance de la lutte contre le désordre et les nuisances civils. Il sera question de :
développer des stratégies de maîtrise des dynamiques urbaines
adapter les stratégies et modes d’intervention contre le vandalisme et le désordre
urbain
organiser et renforcer les capacités opérationnelles des polices municipales
intensifier l’éducation citoyenne dans le sens de l’ordre et la salubrité publics
Situation : Les acteurs civils (citoyens, OSC, ANE, PTF etc.) participent activement à la
gestion des affaires publiques ; le suivi participatif est effectif et permet d’atteindre des taux
d’efficacité élevés dans la réalisation des politiques, programmes et projets publics. Des
systèmes de proximité sont mis en place pour permettre aux populations d’accéder à
l’information sur la gestion des affaires publiques. La mise en œuvre du développement
participatif se généralise ; les besoins et avis des populations sont pris en compte dans les
politiques publiques.
Au Cameroun, le principe de participation est cependant mis à mal par l’absence d’une politique
de développement de la société civile, le difficile accès à l’information sur la gestion des affaires
publiques, le peu d’intérêt accordé par les citoyens à la gestion des affaires publiques, les
capacités d’intervention insuffisantes des organisations de la société civile, et l’absence d’une
loi régissant l’économie sociale.
La faiblesse des OSC, leur précarité ainsi que l’autogestion de l’aide publique au
développement par les partenaires techniques et financiers constituent les principales menaces
dans ce sous-domaine.
Problèmes à résoudre : Cette composante a pour problème central la faible implication des
acteurs civils à la gestion des affaires publiques. Il découle de : (i) le difficile accès à
l’information ; (ii) la faible capacité d’intervention des acteurs civils ; (iii) la faible
institutionnalisation de la participation. Les conséquences de ce problème sont : (1) la faiblesse
des processus participatifs ; (2) le monolithisme des choix publics.
(iii) Accroissement des moyens et capacités des acteurs civils. Il sera question de :
renforcer les capacités des Acteurs Civils au suivi de la Gestion des Affaires
Publiques
accroitre l’appui étatique
intensifier le partage de la vision
Situation : Le processus de décentralisation est effectif. Des moyens substantiels sont octroyés
aux CTD. La capacité des CTD à exercer les compétences transférées est accrue. Les
populations sont associées au développement local qui prend de l’envol et appuie le
développement national.
Problèmes à résoudre : Le problème principal que connait cette composante est la lenteur du
processus de décentralisation. Il résulte de : (i) la faiblesse des ressources et moyens transférés
aux CTD ; (ii) l’accompagnement inefficient ; (iii) la configuration et capacités inadaptées des
CTD. Comme conséquences, il en résulte : (1) le faible exercice des compétences transférées ;
(2) le faible développement des CTD ; (2) la faible application de la budgétisation
Enjeu : Il est question de relancer le développement local. Le défi à relever dans ce cadre est
de faire des CTD des vrais acteurs du développement local.
(i) Intensification des transferts de moyens et ressources aux CTD. Il sera question de :
Stratégie Nationale de Gouvernance Page 94
accroître et améliorer la mobilisation de la Dotation Générale de la
Décentralisation
renforcer la mise en œuvre de la fiscalité locale
accroître les transferts de moyens matériels aux CTD
accroître les dotations infrastructurelles patrimoniales et foncières des CTD
(ii) Renforcement des capacités des CTD face aux enjeux de la décentralisation. Il faudra :
mettre en œuvre les Plan d’Organisation et d’Effectifs communaux et transfert
effectif des ressources humaines aux communes
renforcer les capacités des cadres et élus locaux
rationnaliser l’organisation et le fonctionnement interne dans le sens de la
performance et de la redevabilité
Situation : Les politiques publiques sont alignées au DSCE. Leur lisibilité est accrue ;
l’application du budget programme est effective dans toutes les structures publiques ; la
programmation budgétaire est arrimée aux priorités du développement ; la chaine PPBS
fonctionne de façon satisfaisante à tous les niveaux. L’efficacité de la dépense publique est
améliorée ; les engagements contingents sont réduits à leur niveau minimum ; l’exécution du
DSCE est satisfaisante, les politiques publiques faisant l’objet d’une évaluation régulière.
L’existence d’une vision et d’un document de stratégie pour la croissance et l’emploi constitue
le point fort de cette composante dont les faiblesses essentielles sont : la mise en application
non complète de la chaîne PPBS, la faible budgétisation des stratégies. La maîtrise insuffisante
Enjeu : il est question pour les autorités d’assurer l’efficacité des politiques publiques.
Situation : Le Cameroun a la réputation d’être l’un des pays africains les mieux dotés en
ressources humaines qualifiées, qu’elles servent dans le public ou le privé.
Problèmes à résoudre : Le problème central ici est la gestion inefficiente des services publics.
Il résulte de : (i) le système de Gestion des Ressources Humaines inefficace ; (ii) la gestion
budgétaire déficiente ; (iii) le management global faible. Les conséquences sont : (1) le faible
niveau de réalisation des programmes ; (2) la mauvaise qualité des prestations ; (3) la
prévarication et le détournement des ressources publiques.
Enjeu : Il est question ici d’accroître la performance des services publics. Le défi majeur reste
l’application de la gestion axée sur les résultats et des outils modernes que constituent le budget-
programme, le PINORAC, le SIGIPES II (SIGIPES I + ANTILOPPE).
Problèmes à résoudre : Le problème central identifié ici est la gouvernance économique peu
efficiente. Ce problème est causé par (i) l’accompagnement inefficient du secteur public au
secteur privé ; et (ii) l’environnement opérationnel peu favorable aux activités économiques.
Comme conséquences : (1) la compétitivité pays qui est faible ; (2) les activités économiques
formelles et investissement interne ; (3) la morosité du climat des affaires.
Enjeu : Il est question d’améliorer le climat des affaires. Le principal défi concerne
l’accélération des reformes et la mise en œuvre complète de la Charte des Investissements,
pour améliorer l’attractivité économique du pays. Il s’agit de rendre plus favorable
l’environnement opérationnel des activités économiques et d’accroître l’efficacité de l’état au
service privé.
Pour assurer une bonne mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Gouvernance au Cameroun,
plusieurs hypothèses doivent être considérées et des risques éventuels doivent pris en
considérations. Ces hypothèses et risques sont les suivants :
Hypothèses
L’Etat doit être soumis au Droit. Tous les actes de l’Etat doivent être conformes à la loi,
c’est-à-dire que tous les actes pris par toutes les autorités, respectent et sont soumis à la
loi ;
Le pouvoir judiciaire doit être effectivement indépendant des autres pouvoirs. En
d’autres termes, les pouvoirs exécutif et législatif reconnaissent l’indépendance du
pouvoir judiciaire. Cela se traduit par un équilibre des pouvoirs, par une soumission du
pouvoir judiciaire aux grands principes généraux du droit, par la garantie du pouvoir
exécutif de son indépendance à travers l’inamovibilité des magistrats des Cours
supérieures ;
Une loi électorale consensuelle est adoptée. En d’autres termes, il s’agit de l’existence
d’un organe électoral indépendant regroupant les partis politiques représentatifs ; un
contentieux électoral garanti par le Conseil constitutionnel.
L’homme est au centre de toutes les politiques et stratégies de développement, les
libertés publiques sont respectées et les services publics sont véritablement au service
de l’usager ;
La volonté de l’Etat de transférer effectivement les pouvoirs aux CTD tels que prévu
par la loi sur la décentralisation et la diligence dans l’élaboration, la mise en œuvre et
l’évaluation des réformes économiques ;
La lutte contre la corruption et les atteintes à la fortune publique est une cause nationale ;
L’appropriation par tous les acteurs des objectifs et orientations stratégiques de la Vision
de développement à l’horizon 2035.
Risques
La bonne mise en œuvre de la gouvernance au Cameroun, peut être ébranlée par un certain
nombre de risques. Il s’agit notamment de :
La question de la transition politique. Depuis son indépendance, le Cameroun a connu
une seule transition politique à la tête de l’Etat, qui s’est faite de manière pacifique.
Toutefois, le risque d’une instabilité de nature à remettre en cause la continuité des
institutions républicaines au cours du processus de transition politique existe.
Dans cette perspective, l’Etat stratège conçoit, dans une approche participative la
stratégie globale à mettre en œuvre ; il supervise la mise en œuvre de cette stratégie et
appuie les acteurs concernés.
L’ensemble des "actions de gouvernance" de tous les ministères est suivi par le PNG,
qui agrège et évalue les résultats enregistrés et recommande les actions correctives.
Pour une coordination efficiente, l’autorité et les capacités du PNG doivent être
renforcées. A cette fin, le cadre institutionnel de mise en œuvre et du suivi-évaluation
du programme doit être restructuré par la voie règlementaire qui sied.
Elles jouent un rôle important en apportant leur savoir-faire et leur expérience dans la
promotion de la bonne gouvernance et veillent à la mise en œuvre cohérente des
politiques et stratégies du domaine.
- un Comité de Pilotage ;
- une Coordination Nationale ;
- des Agences de Réalisation ;
- des Comités Consultatifs Sectoriels.
Les Agences de Réalisation sont chargées de la mise en œuvre effective des actions
programmées dans le cadre de la stratégie. A cette fin, elles internalisent, budgétisent,
programment et exécutent à leurs niveaux respectifs lesdites actions telles que décrites
par le cadre opérationnel de mise en œuvre du plan d’actions.
A chaque niveau, l’on s’intéresse au suivi des indicateurs clés, mais aussi au suivi
budgétaire et financier. Ce suivi concerne essentiellement :
- un manuel de procédures ;
- les tableaux de bord des indicateurs ;
- les fiches de Suivi-Evaluation de réalisation des activités ;
- les rapports annuels des activités ;
- les outils juridiques légaux ou règlementaires ;
- les rapports d’état de la mise en œuvre du plan d’actions.
Les fiches de suivi-évaluation sont élaborées aussi bien sur le plan macro (secteur
global, ministère) que sur le plan micro (programmes et projets). Elles servent de tableau
de bord aux activités de suivi-évaluation.
« African Media Barometer - Cameroon » (2008) Friedrich Ebert Stiftung (FES) –Media
Institute of Southern Africa. Windhoek.
Actes uniformes de l’OHADA
ADE (2010) Elaboration de la Stratégie de compétitivité. Rapport final.
AFD/CIVI.POL Conseil/IFORD (2007) Etude-diagnostic du système de l’état-civil au
Cameroun et faisabilité d’un programme d’intervention prioritaire, Rapport final.
Agence de Régulation des Marchés Publics (2012) Rapport annuel sur l’efficacité et la
fiabilité du système des marchés publics au Cameroun – Du 1er janvier au 31décembre
2011.
Agence de Régulation des Marchés Publics (2012) Rapport d’activités de la période du
1er janvier au 31 octobre 2011.
Banque Mondiale et SFI (2012) Rapport Doing Business 2013.
Banque Mondiale (2012) « Cameroun, vers une décentralisation des finances publiques
: Opportunités et défis ». Rapport Banque Mondiale n° 63369-CM.
Banque Mondiale (2012) “Vers une décentralisation des finances publiques :
Opportunités et défis” - Rapport Banque Mondiale n° 63369-CM.
Banque Mondiale et GIZ (2011) « Compte-rendu de l’atelier sur le suivi du budget
d’investissement public par la Société Civile à Mbalmayo (Cameroun) ».
BIKOKO Jean-Marc (2011) Le Suivi indépendant du C2D – Un outil au service du
contrôle citoyen. Atelier d’évaluation de la participation de la Société Civile au
COS/CD2D. Yaoundé 11 et 12 Novembre 2011.
Bureau Central des Recensements et des Etudes de Population BCREP (2010) Rapport
de présentation du 3ème Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH).
CADDEL – Zenü Network (2011) « La décentralisation : légitimité et gouvernance, un
processus de recomposition des pouvoirs locaux ». Rapport du Colloque Yaoundé 15 -
18 février. Version provisoire.
Cahiers économiques du Cameroun (2012) « S’ouvrir sur le Monde Point sur le
situation économique du Cameroun ». Bureau de Yaoundé.
Les pistes d’actions à mener dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de
gouvernance sont décrites ci-après pour les deux volets considérés sur le plan opérationnel, à
savoir :
- l’action spécifique « Gouvernance » ;
- la gouvernance sectorielle.
Ministères Structures
Sous domaines Activités de gouvernance
correspondants responsables
Production, évaluation de
Services du
Cadre institutionnel et l’application, et révision
Premier Ministre, DAAR/DL
juridique des textes législatifs et
MINJUSTICE
réglementaires
Système judiciaire MINJUSTICE
ELECAM
Système électoral
MINATD
Maintien de l’ordre et
DGSN, SED
sécurité publique
Positionnement des droits
humains dans les politiques
publiques ;
Suivi des questions des
DDHCI
Droits de l’Homme dans
MINJUSTICE, DSR
l’appareil
DROITS DE MINAS,
gouvernemental ;
L’HOMME MINATD,
Suivi de l’économie
CNDHL
sociale ;
Suivi des DESC
Service de
Activités sociales internes l’action
sociale
Elaboration du projet de
loi sur l’accès à
l’information publique
Production de l’information
MINCOM, sur la gestion des affaires
D/COM
DEMOCRATIE MINEPAT, publiques
DSR
PARTICIPATIVE MINATD, Facilitation de l’accès à
DAJ
CNC l’information sur la GAP
Représentation des acteurs
de la Société civile dans les
instances de décisions
Etat de droit
Champs
Pistes d’action Intervenants
thématiques
OBJECTIF INTERMEDIAIRE: Redynamiser la régulation
- renforcement des compétences du Parlement Parlement, Services
dans l’initiative, l’élaboration, l’adoption et le du Premier Ministre,
suivi de l’application des lois ; SG/PR
Réhabilitation de
- extension des compétences du Parlement dans Parlement, Services
la régulation
les rapports avec la Société civile et le secteur du Premier Ministre,
parlementaire
privé SG/PR
Parlement, Services
Responsable : - adaptation de l’organisation et des modalités
du Premier Ministre,
parlement fonctionnement des deux chambres
SG/PR
(AN+SENAT)
Parlement, Services
- renforcement des capacités dans le contrôle de
du Premier Ministre,
l’action du Gouvernement
SG/PR
Services du Premier
- redynamisation des structures ministérielles de
régulation (IG, DAJ, DSR) Ministre
Transparence et redevabilité
Champs
Pistes d’action Intervenants
thématiques
OBJECTIF INTERMEDIAIRE: Assurer le réglage systématique des politiques publiques au
système PPBS
Intensification de redynamisation des comités PPBS Tous ministères
l’élaboration des
stratégies renforcement des capacités en planification Tous ministères,
sectorielles, stratégique MINEPAT
ministérielles,
thématiques renforcement de la coordination
SG/PM
Responsable : gouvernementale de l’exercice de planification
MINEPAT
Renforcement et Tous ministères,
recentrage de la accentuation de la maturation des projets MINEPAT
programmation
aux objectifs du Tous ministères,
articulation des cycles planification-
développement (cf : MINEPAT, MINFI
programmation-budgétisation
PMFP)
Responsable : suivi de la mise en œuvre de la déclaration de
MINEPAT, MINFI
MINEPAT/MINFI Paris
Développement des mise en place et renforcement des dispositifs
Tous ministères, INS
systèmes statistiques
d’information des
politiques
Tous ministères,
publiques monitoring des politiques publiques
MINEPAT
Responsable :
MINEPAT/INS
Tous ministères,
Intensification du partage de la Vision
Généralisation de MINEPAT
l’évaluation Internalisation du DSCE
Tous ministères,
stratégique MINEPAT
Responsable :
Généralisation de l’auto évaluation : pratique des Tous ministères,
MINEPAT/MINFI
exercices de revue MINEPAT, MINFI
OBJECTIF INTERMEDIAIRE: Accentuer la rationalisation de la gestion des services publics
Modernisation de extension et intensification de la mise en œuvre
MINFOPRA
la gestion des des POE
ressources modernisation de la gestion des carrières MINFOPRA
humaines rationalisation des incitations normatives MINFOPRA
Composantes Dimensions
Etat de droit Participation Transparence Redevabilité
Cadre juridique et X
institutionnel
Système judiciaire X
Système électoral X X
Droits de l’homme X
Maintien de l’ordre X
Démocratie participative X X X
Gouvernance locale X X
Transparence des politiques X X
publiques
Environnement économique X X
Performance et qualité du X X
service public
Lutte contre la corruption et des X X
détournements des deniers
publics
Composantes Champs
- application de la constitution
- mise en place des institutions
Cadre juridique et - rapport/ équilibre des trois pouvoirs
institutionnel - production des règles : élaboration, adoption, vote, promulgation
des lois et règlements
- processus de régulation
- accès à la justice
- efficacité et qualité rendu de la justice
Système judiciaire - éthique et déontologie
- mise en place des juridictions adaptées
- un système carcéral adapté
- participation des citoyens (genre et minorités)
- code électoral
Système électoral - régularité et transparence des opérations
- liberté, équité et transparence du scrutin
- légitimité des élus
- Promotion des droits de l’homme (droits civil et politique, droits
économique, socio culturel, droit transversal, droit catégoriel)
- Protection des Droits de l’Homme (droits civil et politique, droits
Droits de l’Homme
économique, socio culturel, droit transversal, droit catégoriel)
- protection sociale
- protection civile
N-1
Concentration rétive de la
Immobilisme parlementaire : régulation au sommet de
Rôle régulateur peu effectif l’exécutif
Processus de régulation
pas clair
Régime : prédominance du PR
Fragilité de l’appareil
N=0
Judiciaire
Choix politique:
Relativitérelativité
du pouvoirdu pouvoir
judiciairejudiciaire
Dispositions discriminatoires
ou non équitables du code
*Fragilité de l’appareil Sécurisation
électoral
N-2 judiciaire informatique incomplète
Conservatisme politique
Accompagnement Environnement
inefficient du secteur opérationnel peu favorable
N-1 public au secteur privé aux activités économiques
Distanciation socio politique Accentuation de la Difficile mise en œuvre Dérive managériale des
N+2 non redevabilité du développement
programmes et projets publics
des SP participatif
Tutelle conservatrice
Dotation Générale de la Manque de ressources
Décentralisation transféré faible humaines de qualité
Inefficacité/bureaucratie
des structures Organisation interne
d’accompagnement inadéquate
Faible transfert des moyens
N-2 matériels, infrastructurels et
Défaillance des services Insuffisance des moyens
logistiques matériels, techniques et
déconcentrés de l’Etat
logistiques propres
Faible opérationnalisation de
Faibles dotations
la fiscalité locale patrimoniales
N=0
Gestion inefficience des
services publics
Opérationnalisation insuffisante
Faible contrôle des de la police de proximité
dynamiques urbaines
Faiblesse du renseignement
prévisionnel et de la surveillance
du territoire
Non répression de
Faiblesse du contrôle l’enrichissement
parlementaire sans cause
Contrôles supérieurs et
juridictionnel insuffisants
Faiblesse des
N-2 contrôles Faible coordination
administratifs et Dysfonctionnement de la chaine des OLCCDDP
dénonciation-investigation -
financiers internes
poursuite - sanction
Asymétrie d’information
-amélioration de la représentation de la
société civile dans les instances de
décisions
-renforcement des capacités des OSC
- développement du contrôle citoyen
« class action »
-facilitation de l’intégration de la
diaspora
-sensibilisation des administrations et
structures publiques
-Transfert des compétences et des
-élaboration d’une stratégie de mise en
moyens aux collectivités territoriales
œuvre de la décentralisation -transfert effectif d’une fraction
décentralisées (CTD)
-débudgétisation en faveur des CTD significative des recettes
-renforcement des capacités des élus et
-Accroissement de la dotation générale de budgétaires de l’Etat aux CTD
Gouvernance locale des techniciens locaux
la décentralisation -recentrage des activités du
-prise en compte de la décentralisation
-opérationnalisation de la fiscalité locale gouvernement central aux
dans les stratégies sectorielles
-appui à la maîtrise d’ouvrage des CTD domaines stratégiques de la vie
-élaboration et mise en œuvre des
-amélioration de l’organisation interne nationale
contrats plans et les contrats de ville
des CTD
Objectifs de la
Logique d’intervention Indicateurs Hypothèses et risques
stratégie
Assurer une gouvernance transparente, inclusive et efficace pour l’émergence. il est question pour l’Etat de promouvoir un
Objectif Global mode de gestion qui veille au respect de l’intérêt général, qui implique toutes les composantes sociales et tienne compte de
leurs différents intérêts, et qui soit favorable au progrès économique et au développement humain.
Objectif
Raffermir l’Etat de droit
stratégique 1
Redynamiser la régulation : L’Etat de droit a besoin d’une
Le cadre institutionnel prévu par la constitution est régulation régulière, basée sur des
- Nombre de textes en
Objectif mis en place et fonctionne convenablement ; organes fonctionnels et une procédure
attente produits
intermédiaire 1.1 : une régulation logique et efficace dynamise le jeu claire ;
- délai de production des
institutionnel et permet une mise à jour des lois et La constitution de 1996 a créé un
textes réglementaires
règlements qui donnent de la consistance au cadre régulateur : le conseil constitutionnel
juridique. non encore effectif;
Amélioration de la fonction régulatrice du Risque :
parlement : La persistance d’une régulation
Avec des pouvoirs renforcés dans : l’initiative des aléatoire remet en cause la crédibilité
lois, le mode de saisine du parlement, les possibilités du cadre institutionnel et juridique.
de collaboration entre les 2 chambres, l’ordre du jour Hypothèse :
- nombre de propositions
Axes 1.1.1 du parlement, les rapports entre le parlement, le Dans ce régime essentiellement régulé
de lois votées
gouvernement et la société civile, le parlement joue par le PR, l’hypothèse peut être celle
son rôle dans la production des lois et dans le d’une avancée démocratique assise sur
contrôle de l’action du gouvernement. une régulation normale ; mais la vraie
Le parlement devient un véritable pouvoir, préoccupation est celle du régulateur à
indépendant de l’exécutif inventer c'est-à-dire du formatage du
Objectif
Développer la participation citoyenne pour une dynamique inclusive
stratégique 2
Organe de supervision
La Cellule Opérationnelle
Membres :
Secrétariat Technique
Membres :
Cadres d’appui :