Chapitre II - Equilibres Liquide - Vapeur
Chapitre II - Equilibres Liquide - Vapeur
Chapitre II - Equilibres Liquide - Vapeur
MORSLI
On rappelle dans ce qui suit quelques termes usuels inhérents à ces équilibres :
Distinction gaz et vapeur : les deux dénominations réfèrent strictement au même état
physique, l'état gazeux. On nomme gaz un corps pur existant seulement à l'état gazeux
sous 1 atm à 20 °C: le dioxygène et le dioxyde de carbone sont des gaz et non des
vapeurs. On parle par contre de la vapeur d'éthanol (état toujours gazeux) car dans les
conditions citées l'éthanol existe sous un état liquide (coexistant avec les vapeurs
d'éthanol).
Changement d'état: les différents termes sont donnés sur le diagramme ci-dessous.
On note l'utilisation du terme de liquéfaction pour un gaz et de condensation pour une
vapeur dans le cas d'un changement d'état liquide → gaz.
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Cours : Thermodynamique des équilibres L3-GP M.HADJ YOUCEF et A.MORSLI
Equilibre d'un système : dans cet état toutes les variables intensives décrivant le
système sont constantes dans le temps :
Température du système est uniforme (équilibre thermique).
Pression du système est uniforme (équilibre mécanique).
Composition chimique de chacune des phases du système est uniforme (équilibre
chimique).
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On en déduit que le système évolue toujours vers la phase avec le potentiel chimique le plus
faible.
A l'équilibre chimique, on a :
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- Les courbes de changement d'état délimitent les domaines de stabilité. Le point triple T
(0,06 atm et 273,16 K) est un point pour lequel coexistent les trois phases (solide, liquide et
gaz). La règle des phases indique une variance nulle pour ce point: il n'y a en effet qu'un
couple unique de conditions pour décrire cet état.
- La courbe de changement d'état liquide ↔ vapeur (qui nous intéresse dans ce chapitre)
est nommée courbe de vaporisation. Les points correspondant à cet équilibre (coexistence de
liquide et de vapeur) sont représentatifs d'un système à deux phases : la variance est égale à
1 dans ce cas. Ainsi pour caractériser un état de cet équilibre, la connaissance d'une pression
ou d'une température est suffisante. Cette démarche théorique (règle des phases) est vérifiée
expérimentalement par la courbe expérimentale : on observe qu'à une pression donnée
correspond effectivement une seule valeur de température de changement d'état.
- L'allure du diagramme de l'eau est généralisable aux autres corps purs sauf pour la courbe
de fusion qui est une fonction généralement croissante en fonction de la température.
La vapeur d'eau au-dessus du liquide est de la vapeur d'eau dite saturée. A une
température donnée la courbe de vaporisation du diagramme d'équilibre fournit
la pression de vapeur saturante. Elle est notée souvent P° ou P*: sa valeur n'a de
sens que si on précise la température T (P*T ).
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Définition :
L'enthalpie étant une fonction d'état, on peut imaginer une transformation réversible pour
effectuer le changement d'état. On obtient donc que :
avec vl et sl des grandeurs molaires. Sachant qu'on obtient la même relation pour ∆µv, on
obtient que :
Ceci constitue la relation de Clapeyron. On peut d'après cette relation, en considérant le signe
de L, déterminer la pente de la courbe de changement d'état dans un diagramme p = f(T),
sachant que L est positif lors du changement d'état d'un état ordonné vers un état moins
ordonné.
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Dans ce cas, le liquide est homogène (une seule phase) puisque les liquides sont miscibles.
Avec :
On obtient la relation :
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Nous obtenons :
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si le point se trouve entre les deux courbes, par exemple au point figuratif M, il y a
équilibre liquide-vapeur ( 2 ); les compositions des phases liquide et vapeur se lisent
sur les abscisses correspondant aux courbes d’ébullition (abscisse du point C) pour la
phase liquide, et de rosée (abscisse du point D) pour la phase vapeur. Le domaine bi-
phasique est ainsi séparé du domaine liquide par la courbe d’ébullition, du domaine
vapeur par la courbe de rosée.
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Dans les diagrammes isobares, la courbe d’ébullition (ou courbe de bulle) est par
contre en-dessous de la courbe de rosée : on favorise la phase liquide en abaissant
la température :
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si le point se trouve entre les deux courbes, par exemple au point figuratif M, il y a
équilibre liquide-vapeur ( 2 ) ; les compositions des phases liquide et vapeur se lisent
sur les abscisses correspondant aux courbes d’ébullition (abscisse du point C) pour la
phase liquide, et de rosée (abscisse du point D) pour la phase vapeur. Le domaine
diphasique est séparé du domaine liquide par la courbe d’ébullition, du domaine
vapeur par la courbe de rosée.
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1) L'écart à l'idéalité des solutions (c.-à-d. dans le cas d’une solution réelle) peut
conduire à l'obtention d'azéotropes. La situation d'azéotropie est assez fréquente, et a
d'importantes implications pratiques.
est définie mathématiquement pour un constituant j par une égalité des compositions
liquide et vapeur (théorème de Gibbs–Konovalov):
ou xj = yj
les deux diagrammes présentent deux fuseaux (ou deux lentilles). La courbe
d’ébullition et la courbe de rosée présentent un extremum de même nature et
confondu au point azéotrope Az. Le liquide et la vapeur ont, en ce point, la même
composition.
Remarques :
Les deux courbes (sur le diagramme isotherme, par exemple : la courbe de bulle
(d’ébullition) reste toujours au dessus de la courbe de rosée,) ne se croisent pas en
fait, mais elles sont simplement tangentes l'une à l'autre (tangente horizontale).
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On parle d'azéotrope positif lorsque qu'il s'agit d'un maximum dans le diagramme
isotherme ou un minimum dans le digramme isobare (voir les deux figures ci-après).
Le mélange binaire présente une déviation positive par rapport à la loi de Raoult ; les
deux constituants ont tendance à se repousser en phase liquide. La température
d’ébullition de l’azéotrope est inférieure à celles des composés purs :
Diagramme isotherme pour une solution binaire réelle présentant une déviation positive
Dans ce cas les interactions entre les deux cosntituants sont moins favorables au mélange
que pour une solution idéale (faibles interactions), le diagramme est à azéotrope minimum.
C’est le cas du diagramme acétone / hexane à pression atmosphérique représenté sur la figure
ci-après.
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Diagramme isobare pour une solution binaire réelle présentant une déviation positive,
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On parle d'azéotrope négatif s'il s'agit d'un minimum dans le diagramme isotherme
ou un maximum dans le diagramme isobare (voir les figures ci-dessous). le mélange
binaire présente une déviation négative par rapport à la loi de Raoult ; les deux
constituants ont tendance à s'attirer en phase liquide. La température d’ébullition de
l’azéotrope est supérieure à celles des composés purs :
Diagramme isotherme pour une solution binaire réelle présentant une déviation négative
Dans ce deuxième cas de figure, les interactions entre les deux constituants ont pour
effet de stabiliser le liquide ( interactions plus fortes dans le mélange que dans les corps purs
séparés), il apparaît un maximum : le domaine du liquide seul est plus étendu que pour un
mélange idéal. Ce diagramme à azéotrope à maximum se rencontre pour le mélange
trichlorométhane (chloroforme) CHCl 3 / propanone (acétone) reproduit sur la figure ci-
dessous.
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Diagramme isobare pour une solution binaire réelle présentant une déviation négative,
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Il n'est pas possible de séparer les constituants d'un mélange azéotropique par
distillation liquide-vapeur : en effet, dans les conditions azéotropiques, les deux
phases ont la même composition, les deux constituants ont la même volatilité (la
même tendance à passer en phase vapeur)
dans le cas d'un azéotrope positif, le mélange azéotropique bout à une température
inférieure à la température de chacun des corps purs. On utilise parfois cette
propriété pour vaporiser un solvant à basse température, en rajoutant un constituant
avec lequel il forme un azéotrope.
Le mélange azéotrope est une solution qui a l’apparence d’un corps pur lors de
l’ébullition et de liquéfaction mais dans la composition varie avec la température et la
pression.
Introduction : Nous avons considéré jusqu’à présent que les deux constituants étaient
totalement miscibles à l’état liquide. Ce n’est pas le cas de tous les mélanges binaires.
Nous allons donc maintenant étudier l’allure des diagrammes binaires dans le cas de
mélanges non-miscibles. Il existe deux types de mélanges hétéroazéotropiques qui
sont faciles à visualiser sur des diagrammes isobares simples selon la solubilité
partielle ou nulle des deux phases l’une dans l’autre.
Lorsque les liquides sont non miscibles totalement (c.-à-d. à miscibilité nulle) ,
chaque liquide est pur dans sa phase . La conséquence primordiale est qu’au
changement d’état, si on part d’un mélange des deux liquides, on aura 2 phases
liquides et 1 phase gaz soit une variance v = 1. Comme la pression est fixée, la
variance réduite est nulle. Ceci implique :
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- La courbe d’ébullition est scindée en deux et se superpose aux axes verticaux des
corps purs.
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Remarque :
Cette situation est assez courante en chimie organqie : l’eau et les molécules organiques sont
souvent totalement non miscibles. L’apparition d’un hétéroazéotrope va avoir des
conséquences importantes sur la distillation de tels mélanges.
Description :
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Diagramme général :
Soit un point M à l’intérieur du fuseau formé par les courbes d’ébullition et de rosée. La règle
des moments chimiques permet de savoir quels sont les nombres totaux de moles dans les
deux phases, liquide et vapeur, en équilibre.
Supposons avoir initialement n tot moles au total (de 1 et de 2) dans le système de
composition globale xM , composition exprimée en fraction molaire de (2).
La conservation du nombre de moles de 2 permet d’écrire, si l’on appelle nL et nV , les
nombres totaux de moles respectivement dans les phases liquide et vapeur :
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Soit :
Cette dernière expression est appelée règle des moments chimiques. Ce nom provient d’une
analogie avec une situation mécanique : pour obtenir un état d’équilibre sur la figure qui suit,
la relation suivante doit être vérifiée :
Cette relation est obtenue par égalité des moments des forces de pesanteur. Comme les deux
relations (chimique et mécanique) sont très analogues, la relation chimique a reçu pour nom
« théorème des moments chimiques ».
Le rapport nL /nV peut être calculé à partir des fractions molaires connues ou
graphiquement par mesure des segments LM et MV .
Par ailleurs :
On en déduit donc :
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la règle des moments chimiques s’applique en particulier aux points M 1 et M 2 de la Figure ci-
dessus :
Remarque :
Lorsque, sur le diagramme binaire, les compositions du mélange binaire sont exprimées en
pourcentages pondéraux (ou massiques) ou en fractions massiques, la règle des moments
chimiques s’applique avec mV et mL , masses totales des phases, liquide et vapeur.
Cette règle est générale et s’appliquera à tout système diphasé, quels que soient les types de
phases en présence (mélange liquide – vapeur, mélange liquide - liquide des deux phases de
deux constituants totalement ou partiellement non miscibles et mélange liquide - liquide
ternaire dans le domaine de démixtion) .
Conclusion :
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Théorème :
Pour déterminer la fraction molaire dans chaque phase, il faut tracer l’horizontale
correspondant à la température étudiée et lire les abscisses des points d’intersection avec la
courbe de rosée et la courbe d’ébullition.
Donc à T fixée :
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Un composé est d'autant plus volatil que sa pression de vapeur saturante est élevée c.-à-d.
que sa température d'ébullition est basse.
Exemple :
Remarques :
- Les composants les plus volatils ont les Ki les plus élevés.
- La détermination des valeurs des Ki, peut se faire soit expérimentalement soit
analytiquement en utilisant les modèles thermodynamiques appropriés.
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