Investissements Chinois en Afrique
Investissements Chinois en Afrique
Investissements Chinois en Afrique
http://www.marketing-etudiant.fr
Attention
Ce document est un travail d’étudiant,
il n’a pas été relu et vérifié par Marketing-etudiant.fr.
1
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT REPUBLIQUE DE COTE
SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE D’IVOIRE
SCIENTIFIQUE
2
4e Année DESMMA / ICE / IMOL
10 Février 2009
Les investissements chinois en Afrique
Exposé de Géopolitique
CONTEXTE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
3
CONTEXTE
Couramment appelé le géant asiatique, la Chine est le pays le plus peuplé
au monde avec environ 1.360.445.010 habitants. Il est également l’une des
grandes puissances au monde.
Seul le marché africain est resté un véritable débouché pour les produits
chinois car accepté par celui-ci à cause de ses produits bon marché. Cela a
favorisé la naissance du partenariat sino-africain où chacun est sensé gagner
dans la partie. Le principe est simple : la Chine investit et fait du profit et le pays
bénéficiaire se voit développer avec les constructions (ex : la maison des députés
de Yamoussoukro, le palais de la Culture en Côte D’Ivoire) et la recrudescence
des entreprises de toutes sortes.
Dans notre étude, il sera question de vous donner les motifs et la nature
des investissements chinois, d’expliciter le processus de ces investissements et
enfin d’en présenter les avantages et les inconvénients pour chacun des
protagonistes.
4
I- LES RAISONS POUR LESQUELLES LA CHINE
INVESTIT EN AFRIQUE
La Chine pourrait "sauver" l’Afrique. En effet l’augmentation des cours
de matières premières, poussée par la consommation chinoise, ainsi que l’arrivée
des investissements et des flux d’aides chinois laissent présager un
accroissement des flux de capitaux vers l’Afrique.
5
au Nigeria et au Kenya que se rendra le président chinois Hu Jintao à la fin du
mois d’avril, après avoir visité en 2004, l’Égypte, le Gabon et l’Algérie.
Si la relation entre les deux superpuissances américaine et chinoise est
essentiellement porteuse de sujets de rivalités et de tensions, la relation sino-
africaine quant à elle se nourrit de plusieurs éléments d’interdépendance qui lui
garantissent un avenir prometteur. Une analyse incomplète pourrait laisser croire
à une relation déséquilibrée, justifiée par le seul besoin de « l’Empire du Milieu
» de s’approvisionner en matières premières. A y regarder de plus près on y voit
au contraire le moyen, à la fois pour le continent africain et le sous-continent
chinois, de s’enrichir mutuellement en esquivant les pièges classiques du
dialogue nord-sud parfois trop pollué par l’histoire coloniale et le biais de
l’approche par l’aide au développement.
Les besoins phénoménaux de la Chine en matière énergétique couplés au
retard que celle-ci a pris face aux Etats-Unis dans la sécurisation de ressources
au Moyen-Orient expliquent certes une partie de son intérêt pour le continent
noir. Dans la course à la diversification de ses ressources, la Chine entend voir
plusieurs pays africains occuper une place stratégique : Nigeria, Angola, Guinée
équatoriale, Congo, Gabon, Soudan, Zambie, Afrique du Sud sont autant de
fournisseurs en hydrocarbures, cuivre, et autres charbon dont la Chine ne peut
plus se passer pour nourrir sa croissance de près de 10 % l’an, faisant ainsi
monter les enchères et contribuant au renouvellement de l’intérêt du monde pour
une zone trop longtemps délaissée.
Mais la relation est loin d’être à sens unique. Si la Chine enlève des
matières premières en Afrique, encouragée par une stabilité politique et un
risque moyen africain en amélioration, elle s’intéresse aussi au continent pour
son marché. A un moment où le marché européen commence à saturer,
équipements électroniques, médicaments, produits textiles, construction,
centrales, produits mécaniques, acier, etc., composent la palette type proposée
par les industriels chinois aux consommateurs africains, du Maghreb à l’Afrique
Australe. De 2003 à 2005, les exportations de la Chine vers l’Afrique ont connu
une croissance annuelle moyenne de plus de 35 %. Le volume des échanges
commerciaux aurait atteint fin 2005 le niveau record de 37 milliards de dollars.
Pendant les dix premiers mois de 2005, le montant des exportations de la Chine
vers l’Afrique était de plus de 15 milliards de dollars, celui des importations de
près de 17 milliards de dollars avec un objectif des échanges à moyen terme de
100 milliards de dollars.
Comme tout phénomène nouveau, celui-ci a commencé par inquiéter les
commerçants locaux craignant une forte concurrence de produits vendus parfois
6
5 à 6 fois moins cher. Rapidement, le consommateur africain se rend compte que
l’arrivée des produits chinois représente une démocratisation sans pareil de
produits de consommation courante créant une forte augmentation du pouvoir
d’achat. Au fil du temps un ajustement devra se faire pour que les commerçants
locaux investissent des secteurs dans lesquels l’immigration chinoise aura un
avantage concurrentiel plus faible et les commerçants chinois apprendront à
utiliser les ressources humaines locales pour développer leurs activités.
En plus de sécuriser ses approvisionnements et d’assurer la stabilité de ses
exportations en Afrique, la Chine est aussi un investisseur direct sur le continent.
En 2006, plus de 800 entreprises chinoises sont présentes en Afrique. De Janvier
à Octobre 2005, le montant des investissements chinois en Afrique s’est élevé à
175 millions de dollars. Entre autres exemples, on trouve dorénavant les
opérateurs chinois dans la compétition pour les licences de téléphonie sur le
continent et les entreprises chinoises sont sponsors dans les exploitations
pétrolières.
Enfin, encouragée par le rendez-vous dorénavant régulier du sommet
Chine-Afrique, la collaboration sino-africaine se veut aussi diplomatique.
Nouvelle locomotive dans plusieurs régions africaines, la Chine brise un tête-à-
tête empreint de complexes entre les métropoles européennes et leurs anciennes
colonies et s’aventure avec un certain succès dans l’aide au développement des
pays les plus nécessiteux. En consacrant à l’Afrique près de 45 % de son aide au
développement, elle se démarque des organismes comme le FMI en ne liant pas
ses aides à des conditions politiques, à l’exception claire toutefois du sujet
épidermique de la reconnaissance de Taiwan. Elle se différencie également
d’autres pays en se désintéressant pour le pire et le meilleur des affaires
intérieures des pays partenaires.
Notant les hésitations de ceux qui auront craint le « péril jaune » et le
caractère non regardant de l’approche chinoise, l’histoire retiendra peut-être
aussi que les commerçants et investisseurs chinois ont identifié un marché
porteur et des opportunités de profits là où beaucoup ne voyaient que de la
misère. Elle retiendra éventuellement que les officiels chinois ont cherché à
établir des partenariats commerciaux gagnant-gagnant, là où d’autres se limitent
frileusement au renouvellement d’un système d’aide vieillissant.
Se présentant pour l’occasion à la fois comme le plus grand pays du tiers-monde
et une ancienne colonie, la Chine, quatrième puissance économique mondiale a
indiscutablement beaucoup d’atouts pour se faire des amis en Afrique… pour
son propre bénéfice mais peut-être aussi finalement pour celui des Africains.
7
II- LES DIFFERENTS INVESTISSEMENT CHINOIS EN
AFRIQUE
En Afrique, les Chinois diffèrent des autres car ils bénéficient d'une
réputation de payer bien et dans le temps. Les Chinois, avec leur politique
d'investir sans conditions préalables, ont été accueillis à travers tout le
continent (africain). Les crédits chinois viennent en échange de peu de
demandes, de conditions de base ainsi que de recommandations sur l'évaluation
du risque et de l'impact environnemental.
Quant aux problèmes existant dans le commerce et l'investissement
chinois en Afrique, ils existent aussi pour d'autres pays. L'imagination de
l'Occident sur l'incapacité des Africains à traiter leurs problèmes et l'obsession
de l'Occident de considérer la Chine comme un mauvais facteur sont à l'origine
des critiques de l'Occident à l'égard du nouveau rôle de la Chine en Afrique.
Les investissements chinois en Afrique ont atteint 5 milliards de dollars en 2007,
révèle la Banque mondiale dans son rapport. Presque 70 % des investissements
chinois sont concentrés en Angola, au Nigeria, en Éthiopie et au Soudan.
Ces investissements s’orientent vers de grands projets d’infrastructures
sur le continent de plus en plus financés par des pays émergents comme le
Brésil, l’Inde et quelques pays du Golf. Ce rapport souligne également que les
engagements d’investissement « ont grimpé, passant de moins d’un milliard de
dollars en 2004 à 8 milliards de dollars en 2006 et 5 milliards de dollars en
2007. »
Trente cinq (35) pays africains ont reçu des financements chinois dans le
domaine des infrastructures tandis que Pékin a engagé 3,3 milliards pour dix
8
projets dans la génération potentielle d’hydroélectricité de l‘ordre de 30 % ou 6
000 mégawatts de capacité installée.
La Chine finance la réhabilitation de 1 350 kilomètres de lignes de chemin
de fer et la construction de 1.600 kilomètres de nouvelles lignes de chemin de
fer à travers la région. C’est le signal, d’une tendance croissante d’une
coopération au sein des économies en développement, avec la construction de
ponts, la Chine affine son rôle de "financier de l’Afrique subsaharienne".
«En travaillant ensemble, nous pouvons créer des partenariats gagnants-
gagnants», a affirmé Obiageli Katryn Ezekwesili, vice-président de la Banque
mondiale pour la région Afrique. Selon lui, l’Afrique est confrontée à des défis
de taille pour améliorer ses infrastructures.
9
noir. Dans la course à la diversification de ses ressources, la Chine entend voir
plusieurs pays africains occuper une place stratégique : Nigeria, Angola, Guinée
équatoriale, Congo, Gabon, Soudan, Zambie, Afrique du Sud sont autant de
fournisseurs en hydrocarbures, cuivre, et autres charbon dont la Chine ne peut
plus se passer pour nourrir sa croissance de près de 10 % l’an, faisant ainsi
monter les enchères et contribuant au renouvellement de l’intérêt du monde pour
une zone trop longtemps délaissée.
Mais la relation est loin d’être à sens unique. Si la Chine enlève des
matières premières en Afrique, encouragée par une stabilité politique et un
risque moyen africain en amélioration, elle s’intéresse aussi au continent pour
son marché. A un moment où le marché européen commence à saturer,
équipements électroniques, médicaments, produits textiles, construction,
centrales, produits mécaniques, acier, etc., composent la palette type proposée
par les industriels chinois aux consommateurs africains, du Maghreb à l’Afrique
Australe. De 2003 à 2005, les exportations de la Chine vers l’Afrique ont connu
une croissance annuelle moyenne de plus de 35 %. Le volume des échanges
commerciaux aurait atteint fin 2005 le niveau record de 37 milliards de dollars.
Pendant les dix premiers mois de 2005, le montant des exportations de la Chine
vers l’Afrique était de plus de 15 milliards de dollars, celui des importations de
près de 17 milliards de dollars avec un objectif des échanges à moyen terme de
100 milliards de dollars.
10
pétrolières.
Ce serait l'une des explications de fond à l'envolée des cours des matières premières
depuis des mois, comme à l'éclatement des «émeutes de la faim» en début d'année : les
besoins gigantesques d'une Chine jamais rassasiée. Avec une économie au bord de la
surchauffe et une croissance annuelle à deux chiffres (plus de 11% en 2007), le pays est
devenu l'un des tout premiers importateurs nets de matières premières au monde.
Pour faire ses courses, la Chine s'est tournée vers l'Afrique. Cuivre (Zambie, Afrique
du Sud), alumine (Guinée), pétrole (Soudan, Guinée), cobalt (Afrique du Sud, RDC), métaux
ferrugineux (Mauritanie)... Citons une poignée de chiffres pour prendre la mesure de ce
mouvement de fond, véritablement enclenché au tout début des années 2000 : le commerce
régional entre les deux régions a explosé, multiplié par 50 de 1980 à 2005, et par 5 entre 2000
et 2006, pour s'établir à 55 milliards de dollars. La barre des 100 milliards devrait être
dépassée en 2010.
11
Selon les estimations les plus courantes,
entre 500.000 et 700.000 Chinois
vivraient sur le continent aujourd'hui.
Un petit millier d'entreprises ont été
recensées. La Chine avance en fait sous
une série de sigles plus ou moins bien
identifiés. CRBC (China Road and
Bridge Corporation), WEITC (Weihai
International Economic Technical
Cooperative), CNOOC (China National
Oil Offshore Corporation) : autant
d'entreprises en train de
s'internationaliser à toute vitesse sur le
continent africain, avant de devenir,
dans quelques années, des poids lourds
mondiaux de leur secteur.
Pour autant, la vision d'une Chine «pilleuse» du sol africain, régulièrement relayée à
Bruxelles ou à Paris, est réductrice. Les situations sont très variées. D'abord, les
investissements ne se limitent pas aux seules matières premières – la construction, le textile,
les télécoms sont également concernés. Et tous les pays africains ne sont pas logés à la même
enseigne (parmi les grands absents, la Libye).
Parfois, comme en Zambie, les activités chinoises sont très contestées et font l'objet
de prises de position des politiques sur la scène nationale. Dans d'autres cas, comme au
Soudan, c'est la communauté internationale qui gronde. La carte ci-dessous dresse un rapide
état des lieux, à travers la situation d'une dizaine de pays emblématiques.
12
facilité les choses.
«Les Africains ont été obligés par l'institution de Washington de soumettre leurs travaux
d'infrastructure à des appels d'offres. Et les Chinois gagnent à tous les coups, grâce à une
main-d'œuvre bon marché, à des économies d'échelle et sur les faux frais», résument Serge
Michel et Michel BEURET. Conséquence, depuis 2000, les entreprises chinoises sont en train
de construire plus de 6.000 kilomètres de routes, 3.000 kilomètres de chemins de fer et huit
centrales électriques, selon les chiffres du FMI.
La technique du «package»
Ce coup de pouce, bien involontaire, de la Banque mondiale a de quoi faire sourire,
quand on sait que Hu Jintao ne cesse, lors de ses voyages officiels en Afrique, de fustiger le
«consensus de Washington» prôné par le FMI et la Banque mondiale, pour mieux défendre
l'esprit des non-alignés, dans la droite ligne de la Conférence de Bandung de 1955... Un
discours qui rencontre un franc succès auprès des dirigeants africains comme des populations.
Si cela ne suffit pas, les Chinois ont une autre astuce pour l'emporter à coup sûr. Ils
recourent à la technique du «package». Des offres groupées, en somme : une autoroute + un
pont + une raffinerie + l'exploitation d'une mine. Parfois, si le contrat est vraiment important,
ils proposent de construire, gratuitement, de nouveaux bâtiments pour un ministère, voire un
palais présidentiel tout entier. Les profits dégagés par l'exploitation de la mine permettront, au
fil des ans, de rembourser ces investissements.
A chaque fois, ces «packages» sont financés par la même institution, l'EximBank
(pour Exportations/Importations Bank), lancée en 1994. En septembre 2006, le banquier avait
déjà prêté de l'argent pour la réalisation de 259 projets en Afrique, dans 36 Etats, dont une
grande majorité (près de 80%) pour la construction d'infrastructures.
Depuis quelques mois, les formes de la présence chinoise évoluent. En début d'année
2008, Pékin s'est pourvu d'un nouvel instrument, un fonds souverain doté de quatre milliards
de dollars pour faciliter l'implantation de ses entreprises sur le continent, le «fonds de
13
développement Chine-Afrique».
Mais l'opération la plus spectaculaire a été annoncée fin 2007 : l'achat de 20% de la
plus grosse banque d'Afrique, la Standard Bank, par ICBC (Industrial and Commercial Bank
of China), pour 5,46 milliards de dollars. Pour cette première incursion dans la finance
africaine, le géant bancaire chinois n'a pas hésité à casser sa tirelire, dépensant les bénéfices
engrangés lors de son entrée en Bourse de Hong Kong.
Depuis quelques mois, des travaux universitaires sont venus utilement nuancer les
analyses alarmistes formulées ici ou là. Comme le résumait Robert Pec coud, responsable du
département recherche de l'Agence française de développement (AFD), lors d'une conférence
le 14 mai, «si l'on fantasme sur la présence chinoise en Afrique, si tout cela nous semble
extraordinairement mystérieux, c'est tout simplement parce que les Chinois parlent chinois et
que rares sont les chercheurs à avoir fait du terrain».
Pour se défaire des images fantasmées qui font la part belle à l'«invasion» ou au
«tsunami» déferlant sur l'ensemble du continent noir, des experts invitent à développer une
approche plus locale et documentée du phénomène, en croisant sociologie et économie.
14
asiatique en Afrique. (...) A force de mettre l'accent sur les gros contrats énergétiques qui
mobilisent à juste raison les chancelleries, on tend à laisser hors de vue les multiples
entreprises chinoises qui ouvrent (et ferment, éventuellement) entrepôts ou manufactures sur
le continent, leur capacité à subsister dans un univers pour le moins étranger.»
Autre conclusion, plus polémique, à laquelle Mathilde Dupré et Weijing Shi sont
parvenues : les abus de certaines entreprises chinoises observés sur place (par exemple, le
non-respect de normes sociales ou environnementales) révèlent avant tout les failles
administratives et juridiques de nombreux Etats africains. Dans lesquelles s'engouffrent les
Chinois, mais également beaucoup d'autres entrepreneurs. Explication en 53 secondes, avec
l'exemple des impôts au Mali, que les Chinois sont accusés de ne pas payer.
15
exportations ainsi que les privatisations des services publics ont toutefois suscité
l’arrivée de nouveaux acteurs. Nous passons en revue quelques entreprises
implantées dans les différents pays de la sous région Afrique Centrale :
Distribution de produits pétroliers : Total (tous les pays de la région) ;
BTP : Sogea Satom (Cameroun, Gabon, Guinée Equatoriale, RCA, Tchad
et République Démocratique du Congo); Bouygues (Cameroun, Guinée
Equatoriale et Tchad), China Constructor (Cameroun, RCA, Congo)
Agriculture d’exportation : Dagris (Cameroun et Tchad), Groupe Bolloré
(Cameroun, RCA, Congo), Compagnie fruitière (Cameroun), Xiang
Enterprise CO (Guinée, Gabon) ;
Sucre : Groupe Castel (Centrafrique et Gabon) ;
Boissons : Groupe Castel (Cameroun, Tchad, Congo, Guinée Equatoriale
et Gabon, RCA) ;
Banque : Société Générale (Cameroun, Tchad, Guinée Equatoriale et
Gabon), Crédit Agricole SA (Cameroun, Gabon et Congo), Groupe
Banque Populaires (Cameroun et Gabon) ;
Assurance : Gras Savoye (Cameroun, Gabon, Tchad et République
Démocratique du Congo), Axa (Cameroun et Gabon), AGF (Cameroun,
Tchad et République Centrafricaine) ;
Filière logistique et transport : Bolloré (Cameroun, République
Démocratique du Congo, Guinée Equatoriale, République Centrafricaine,
Tchad et Gabon), Air France-KLM (tous les pays de la région), la Société
les Abeilles et Chronopost (Cameroun) ;
Télécommunications et TIC : France Telecom (Cameroun, Guinée
Equatoriale, République Centrafricaine), Bull (Cameroun et Gabon),
CFAO Technologies (Cameroun et Gabon), China Accessor phone (RCA,
Guinée, RDC).
16
technologies partiales. D'autre part, elles sont restreintes et ne veulent pas
s'ouvrir dans l'agro-alimentaire et les industries de pointe. Cela inquiète certains
responsables africains. Car le continent est un drainer de l'économie mondiale.
Tous les secteurs sont porteurs et plus précisément le secteur de l'agriculture. Or
à cet effet, nous constatons que les quelques filiales étrangères et chinoises
implantées dans ce pôle s'orientent beaucoup plus vers l'agriculture
d'exportation. L'on se pose la question de savoir pourquoi ne pas transformer
une partie des matières premières sur place ?
Nous pensons que cette transformation serait l'idéale car elle favorisera la
créativité, la lutte contre la pauvreté, la réduction de sous alimentation et en
dernier essor l'éradication définitive voire complète de la faim dans ce bloc du
monde. Alors que se passe t-il concrètement ?
Globalement ces structures présentes dans cette plateforme, s'intéressent
beaucoup plus aux secteurs de service, de négoce. Nous constatons une absence
totale des industries.
Cette politique de main tendue ne pourra pas favoriser le développement
spectaculaire pour ne pas dire irréversible. En effet, dans les années 80, la chine
dépendait des autres pays industrialisés. Etant donnée la masse écrasante
(population absorbant deux continents), les industries européennes à la
recherche de gain de productivité, de synergie et de flexibilité se sont vite
intéressées par ce Goliath. Les avantages assignés pour les chinois sont
multiples, non seulement ils ont bénéficié de transfert des technologies
complètes, des installations des cellules d'ingénierie, des centres de
perfectionnement, des appels et autres. La somme de ces éléments a permis à la
chine de booster son économie et de tourner vers l'extérieur pour enfin les
inonder.
La sous région (CEMAC) a enregistré ces dernières années des
installations étrangères si petites que soit elle, occupant des espaces de
dimension restreinte (réaménagement des immeubles existants), faisant travailler
4 ou 8 personnes dans une agence commerciale, n'ayant pas de cellules
sophistiqués. Nous nous posons dans cette perspective la question fondamentale
de savoir si les occidentaux qui se sont implantées en chine avaient opté pour
une telle figure est ce que ces M. JING atteindront ce seuil de géant mondial ?
17
effective pour que les prix de denrées de premières nécessités qu'égorge la
bonne partie cet espace CEMAC arrêtent de flamber.
Les Chinois sont très présents en Afrique et n'hésitent pas investir en
masse. Le montant des investissements chinois sur le continent atteint 1 000
milliards de dollars, ce qui fait de ce pays un des premiers créditeurs du
continent.
Pour expliquer cet intérêt de la Chine à l'Afrique, il ne faut pas perdre de
vue que le pays est en pleine croissance et a besoin de ressources naturelles, ce
dont l'Afrique recèle.
C'est pourquoi certains secteurs intéressent Pékin en priorité : les
transports et les télécommunications et bien entendu l'extraction de matières
premières. Il faut savoir que l'Afrique fournit 1/3 du pétrole dont la Chine a
besoin.
L'aide chinoise est la plupart du temps une aubaine pour les pays africains
qui manquent d'infrastructures. D'autant que les investissements chinois se
voient tout de suite (construction de route, d'autoroute, de ports et de mines).
D'un autre côté et c'est ce qui inquiète le FMI : la Chine propose des prêts
aux pays africains, mais aux conditions très floues qui souvent les endettent
lourdement. Un problème notamment pour les pays les plus pauvres, alors même
qu'ils commençaient à venir à bout de leur dette envers les bailleurs
traditionnels. Selon le FMI, la Chine serait trop pragmatique dans sa relation
africaine. La preuve pour l'autorité financière : les Chinois financent en priorité
les plus riches en matières premières comme l'Algérie, le Nigéria, le soudan ou
encore l'Afrique du Sud. Le tout sans se soucier des droits de l'homme, ou des
répercussions sur l'environnement.
A l'issue du caucus qui s'est tenu début août, les pays africains ont admis
qu'il fallait établir des règles pour délimiter les prêts, les rendre plus transparents
et les répartir plus équitablement.
18
III- LE PROCESSUS DES INVESTISSEMENT CHINOIS
EN AFRIQUE
19
Les quinze pays de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de
l'Afrique de l'Ouest) se trouvent dans l'une des régions les plus pauvres du
monde, où le développement économique demande de nombreux capitaux et
technologies. Dans cette région, en général, les pays pratiquent le libre-échange
et les importations sont permises moyennant le paiement de droits douaniers.
20
En outre, l'Afrique de l'Ouest est une région où règne le paludisme
entraînant un haut taux de mortalité. Chaque année, il faut importer environ 20
milliards de dollars de médicaments. L'utilisation abusive de médicaments a
abouti à une large réaction de résistance. Toutefois, les analyses montrent que le
médicament basé sur l'arteannium fabriqué par la Chine et apprécié du milieu
pharmaceutique international reste sûr et efficace. C'est le premier produit de la
première catégorie de médicaments autorisés pour l'exportation par la Chine et
aussi le meilleur médicament contre le paludisme. En outre, les matières
premières du médicament d'origine chinoise baissent le coût de revient. Le
fabricant chinois est encouragé à coopérer avec la CEDEAO dans la production
locale du médicament afin de débarrasser les habitants locaux de la souffrance
apportée par le paludisme et, d'un autre côté, de rapporter un rendement
économique.
21
S’il est un pays qui a su tirer profit de la mondialisation, c’est bien la
Chine. En marge de tous les débats politiques et philosophiques entourant ce
phénomène, c’est probablement l’Empire du Milieu qui en bénéficie le plus. Il
est devenu l’atelier du monde et surtout l’un des pays qui reçoit le plus
d’investissements directs étrangers (IDE) au monde. À titre d’exemple, le total
des IDE reçus en 2006 par la Chine représente plus du double de celui du
Canada. Le résultat est que, depuis plusieurs années, le pays a une croissance à
deux chiffres. De nombreux spécialistes de la Chine prévoyaient que vu le
nombre de Chinois, ce pays pourrait imposer ses idées au reste du monde une
fois qu’il aurait atteint un niveau appréciable au plan technologique.
22
L’arme discursive de Pékin se développe dans une volonté sans cesse réaffirmée
d’un échange équitable. C’est ce qui ressort par exemple des déclarations lors du
forum de consultation Chine-Afrique de Pékin en 2000. Le Premier ministre
Wen Jiabao affirmait alors que « la Chine entend travailler de concert avec les
pays africains pour renforcer leur partenariat d’un type nouveau, caractérisé par
la durabilité, l’égalité des avantages réciproques et la coopération globale et en
faire un exemple de la coopération Sud-Sud ». Cette phrase résume à elle seule
l’état d’esprit de coopération que la Chine entend mener avec l’Afrique. De plus,
elle consacre un discours nouveau en matière de coopération. Le discours
politique chinois a toujours été caractérisé par la modestie ; certains parleront de
mauvaise foi. Toujours est-il que la Chine n’a de cesse de se définir comme un
pays du tiers monde. De fait, de nombreux pays, y compris le Canada,
envoyaient encore de l’aide à la Chine tout récemment. Il a fallu attendre le 15
octobre 2003 avec l’envoi de la fusée Shenzhou et le premier Taïkonaute chinois
dans l’espace pour que certains pays occidentaux se rendent à l’évidence et
mettent fin à leur aide. Par ailleurs, le Chine revendique aussi sa position de seul
pays non blanc comme membre permanent du Conseil de sécurité. C’est
pourquoi, pour les pays africains, le soutien en provenance de leur continent est
une coopération d’une autre forme. C’est un partenariat où ils collaborent avec
un État pair, ce dernier les traitant en égal, ce qui change singulièrement du
paternalisme occidental. Lors d’une conférence de presse durant la conférence
France-Afrique, Omar Bongo – président du Gabon depuis maintenant plus de
quatre décennies, jamais avare de commentaires, déclarait que le charme de la
Chine est qu’elle ne se mêle pas des affaires internes des pays avec lesquels elle
coopère. Lors de sa tournée dans plusieurs pays d’Afrique en février 2007, Hu
Jintao, le président chinois, affirmait haut et fort la volonté du peuple chinois de
rester ami, partenaire et frère du peuple africain. Il promettait aussi que la Chine
n’imposera jamais son idéologie et son système social, ni son mode de
développement, aux autres.
Les dirigeants chinois ont appris des erreurs des autres, un point que
justement les Africains et les ONG participant au développement reprochent aux
Occidentaux qui emploient trop souvent une attitude condescendante et
23
moraliste. La Chine tente de s’offrir en alternative à ce type de discours.
Toutefois, au-delà du caractère discursif, il n’en demeure pas moins que la
coopération sino-africaine doit être analysée au regard d’intérêts beaucoup plus
terre-à-terre.
24
Le Soudan constitue un des meilleurs exemples de la diplomatie
énergétique chinoise et de son impact dans la sphère internationale. Lors de la
conférence organisée par le nouveau président français Nicolas Sarkozy, aucun
pays africain n’était invité, mais les organisateurs ont mis un point d’honneur à
ce que la Chine soit présente. Pour beaucoup, cette seule présence était plus
qu’un signe d’espoir. La présence de Chine au Soudan est d’une très grande
importance et prouve les limites de la diplomatie occidentale du bâton. De
nombreux analystes se demandent à quoi servent les sanctions si la Chine
continue d’évoluer en dehors de ce système et supporte les pays sanctionnés. En
effet, la Chine détient plus de 40% du consortium Great Nile Petroleum
Operating Company qui exploite le bassin du Muglad. Selon le New York
Times, les investissements chinois sont deux fois plus élevés que ceux de la
société canadienne Talisman qui y est aussi partenaire. La Chine s’avère ainsi
incontournable dans la résolution de la crise soudanaise puisqu’elle en constitue
aujourd’hui le principal soutien économique.
25
internationale et l’octroi du siège au Conseil de sécurité au détriment de Taïwan,
très peu de pays ont reconnu Taipei. Toutefois, il y a eu une offensive
diplomatique de Taïwan ; l’île n’a jamais hésité à mettre des sommes colossales
pour se faire reconnaître, essayant de jouer sur les exemples coréens et
allemands pour faire valoir une double reconnaissance des deux Chines, en 1993
notamment. De nombreux pays africains ont reconnu Taïwan : le Libéria
(octobre 1999), la Guinée-Bissau (mai 1990), le Sénégal (janvier 1996) ne sont
que quelques exemples. Les États africains, au fait de cette situation, n’ont pas
hésité à en tirer profit, surfant d’un bord à l’autre au gré des montants.
Aujourd’hui, la bonne santé financière de la Chine fait en sorte que la plupart
des pays africains sont revenus dans son giron et ont rompu leurs relations
diplomatiques avec Taïwan. Toutefois, pour les autorités de Pékin, la vigilance
est de mise puisque la menace taïwanaise n’est jamais très loin.
Par ailleurs, les entreprises chinoises qui participent aux appels d’offres en
Afrique sont souvent trois fois moins chères que leurs consœurs occidentales et
françaises. Par contre, en termes de création d’emplois, les sociétés chinoises en
génèrent peu. Dans la majorité des cas, la plupart des employés viennent de
26
Chine.
Trente ans après avoir rompu avec un Angola devenu indépendant, mais
jugé trop proche de l’Union soviétique, l’empire du Milieu a largement réparé
son erreur initiale. L’ancienne colonie portugaise – dont il importe désormais 25
% de la production de pétrole – est devenue son deuxième partenaire
commercial sur le continent. Luanda envisage même de créer des vols directs
avec Pékin, et il serait question d’encourager la construction d’un quartier
chinois dans la capitale en vue d’accueillir les cadres asiatiques.
Octroyé avec un taux d’intérêt de 1,5 % sur dix-sept ans, le crédit contesté
aurait pu se révéler, à court terme, désavantageux pour Pékin. Il n’en permettait
pas moins aux entreprises chinoises de s’attribuer la majeure partie du juteux
marché de la reconstruction nationale. De quoi soulever l’inquiétude de la
population. « Selon les termes du contrat, 30 % du crédit alloué doivent être
attribués à des entreprises locales, explique notamment l’économiste
indépendant Jose Cerqueira. Mais cela signifie que 70 % ne le sont pas. Or le
secteur de la construction est l’un des seuls où les Angolais peuvent trouver du
travail ».
27
Anti-impérialiste et contrepoids à l’Occident, la Chine s’infiltrait dans les
territoires épargnés par les Etats-Unis et l’Union soviétique. Elle réservait ses
chantiers les plus ambitieux – tel celui de la construction du chemin de fer «
tanzam » reliant la Tanzanie à la Zambie – ainsi que les accords de coopération
militaire à ses amis idéologiques d’Afrique de l’Est (Ethiopie, Ouganda,
Tanzanie, Zambie, etc.) et aux pays non alignés les plus importants comme
l’Egypte. De 1955 à 1977, la Chine a vendu pour 142 millions de dollars de
matériel militaire à l’Afrique. Elle entrouvrait aussi ses universités : quinze mille
étudiants africains y ont eu accès depuis les indépendances.
28
D’ici la fin 2005, la Chine devrait devenir le troisième partenaire (après les
Etats-Unis, la France et devant le Royaume-Uni) commercial de l’Afrique.
Passée maîtresse dans le montage de projets avec la Banque mondiale, elle
chercherait même à élaborer, en Afrique, un « paradigme de la globalisation qui
la favorise ».
29
adjointe du département relations internationales de l’Institut des études
africaines de la faculté des sciences sociales de Pékin, « la protection des droits
de la personne ne saurait contraindre l’exercice de la souveraineté nationale. Il
ne fait aucun doute que les succès rencontrés par Pékin en Afrique ont bénéficié
de cette vision, même si ce n’est pas l’unique point commun [que la Chine
partage avec ses] partenaires africains ».
Dix ans après s’être installée sur les champs pétroliers alors inexploités de
Muglad (au Sud Soudan), elle importe 50 % du brut local. De la Compagnie
nationale de pétrole de Chine (CNPC) à la Zonggyuan Petroleum Corporation,
treize des quinze premières sociétés étrangères implantées au Soudan sont
chinoises. Le cynisme de Pékin est apparu au grand jour lors du vote, en
septembre 2004, de la résolution 1564 du Conseil de sécurité des Nations unies
(ONU) décrétant un embargo sur les armes à destination de ce pays. Sur fond de
massacres au Darfour, l’ambassadeur chinois auprès de l’organisation, M. Wang
Guangya, menaça d’y mettre son veto avant de s’abstenir. La résolution,
proposée par les Etats-Unis, était pourtant déjà bien édulcorée. Cet incident a
permis de mesurer la solidité des liens tissés entre Pékin et Khartoum.
De nombreux autocrates africains louent l’esprit de « respect mutuel » et
l’« attention pour la diversité »culturelle qui caractérisent le commerce et la
coopération chinoise – pour reprendre les mots du vieil ami de la Chine qu’est le
président gabonais Omar Bongo Ondimba. Mais ce « safari » dans « l’eldorado
»africain inquiète les transnationales qui gravitent traditionnellement autour du
continent « utile ». De même, une diplomatie américaine officiellement
soucieuse de « bonne gouvernance » commence à s’irriter des pratiques
économiques chinoises. M. Gal Luft, spécialiste en sécurité énergétique et
directeur exécutif de l’Institut pour l’Analyse de la Sécurité Globale (IAGS), un
think-tank néoconservateur, estime ainsi que « les Chinois sont enclins à mener
leurs affaires d’une manière que les Américains et les Européens commencent à
rejeter : payer des pots-de-vin et autres dessous de table. D’où l’intérêt de
certains pays africains à travailler avec des entreprises chinoises plutôt qu’avec
des compagnies occidentales dont les marges d’action se sont resserrées depuis
le lancement de campagnes telle que Publish what you pay (Publiez ce que vous
30
payez) visant à plus de transparence financière ».
31
Le modèle chinois du « Win-Win » (gagnant-gagnant) – ce nouveau jeu
économique où, selon Pékin, il n’y aurait a priori aucun partenaire perdant – ne
serait-il, finalement, qu’une nouvelle forme de néocolonialisme drapé des
illusions d’un développement Sud-Sud ? Certains observateurs africains n’ont
pas manqué de s’interroger sur les limites de la politique commerciale chinoise
et sur la concurrence directe que font peser certains produits asiatiques – du
textile à l’acier – sur le tissu économique africain. Premier partenaire africain de
la Chine, l’Afrique du Sud, qui rompit en 1997 ses relations avec Taïwan pour
se rapprocher de Pékin, est confrontée tout à la fois « à une appétissante
collaboration et une terrifiante menace », note M. Moeletsi Mbeki, vice-
président de l’Institut sud-africain des affaires étrangères de l’université de
Witwatersrand, à Johannesburg : « En échange des matières premières que nous
leur vendons, nous achetons leurs produits manufacturés. Et cela ne peut
qu’avoir un résultat prévisible : une balance commerciale négative. N’assiste-t-
on pas à la répétition d’une vieille histoire ? » .
32
maintien de la paix, du Liberia à la République démocratique du Congo (RDC),
Pékin a envoyé en 2004 plus de 1 500 casques bleus sur le continent. Tout en
reconnaissant que la décision finale se trouve entre les mains de l’Union
africaine, le pays soutient par ailleurs publiquement les trois candidats africains
(Nigeria, Afrique du Sud et Egypte) – mais officieusement surtout le Nigeria – à
un siège de permanent au Conseil de sécurité des Nations unies.
33
Le stock d’investissement chinois en Afrique a été évalué de 6 à 7
milliards de dollars en 2007. Les sociétés chinoises s'implantent dans tous les
secteurs: télécommunications, bâtiment, transports, commerce, exploitation
pétrolière, mise en valeur des ressources naturelles... Cet intérêt de la Chine pour
l’Afrique n’est nullement idéologique, mais bel et bien économique. Ces faits
suscitent plusieurs questions à différents niveaux :
1) Prenons les entreprises de bâtiments: Elles concluent des contrats à des délais
de livraison de travaux qui sont plus courts que peuvent le concevoir les
standards africains, et préfèrent recruter pour cela des travailleurs chinois,
beaucoup plus habitués que leurs homologues africains à des conditions sociales
extrêmes, notamment en heures de travail. Les africains n y trouvent donc pas
forcement un créateur d emploi. De plus, des tensions culturelles se créent sur le
lieu de travail, le chinois voyant en l africain un paresseux, et l africain voyant
en le chinois un bourreau du travail ne vivant que pour le travail.
2) Par ailleurs, les investisseurs chinois sont montres du doigt comme consentant
des prêts aux gouvernements africains sans émettre de conditions claires pour
comment dépenser le prêt, ce qui mène inéluctablement a la corruption. De plus,
la Chine revendique son droit sur des mines ou une réserve forestière juste
comme cela, sans l avoir auparavant mentionne comme condition pour l’octroi d
un prêt.
De plus, l implantation d entreprises chinoises leader dans les secteurs
comme le textile peuvent pousser les entreprises africaines hors des affaires.
Plusieurs incidents suscitent de vives inquiétudes chez des associations
africaines: des accidents de travail ou plusieurs dizaines de zambiens trouvent la
mort mais paradoxalement aucun chinois, aucun recrutement de camerounais
pour la construction d infrastructures au Cameroun par des entreprises chinoises,
car celles ci ont amené leurs propres travailleurs.
L'investissement chinois en Afrique profite non seulement aux Africains,
mais aussi aux Européens et aux Américains, a estimé Bill Durodie, chercheur
de l'Institut royal des affaires internationales du Royaume Uni. Il a fait ces
remarques lors d'une conférence sur le "combat pour la Chine", qui s'est tenue
samedi dernier pour présenter un portrait équilibré de la Chine dans l'Occident.
La Chine finance des projets de développement en Afrique sous forme
d'investissement direct, ce qui intéresse peu l'Occident. Les économies africaines
qui ont connu une croissance annuelle de 5 à 6% au cours de la décennie
écoulée ont besoin de nouvelles routes, de nouvelles centrales électriques ainsi
34
que de produits manufacturés. L'investissement chinois aide ces pays africains à
construire des routes, des voies ferroviaires, des hôpitaux et des écoles, a noté
M. Durodie. En Afrique, a-t-il indiqué, les Chinois diffèrent des autres car ils
bénéficient d'une réputation de payer bien et dans les temps. Les Chinois, "avec
leur politique d'investir sans conditions préalables, ont été accueillis à travers
tout le continent (africain). Les crédits chinois viennent en échange de peu de
demandes, de conditions de base ainsi que de recommandations sur l'évaluation
du risque et de l'impact environnemental. Mais ils peuvent faire des choses", a
dit M. Durodie.
Quant aux problèmes existant dans le commerce et l'investissement
chinois en Afrique, le chercheur britannique a déclaré qu'ils existaient aussi
pour d'autres pays. Selon lui, l'imagination de l'Occident sur l'incapacité des
Africains à traiter leurs problèmes, ainsi que l'obsession de l'Occident de
considérer la Chine comme un mauvais facteur sont à l'origine des critiques de
l'Occident à l'égard du nouveau rôle de la Chine en Afrique.
35
mondiale pour la région Afrique. Selon lui, l’Afrique est confrontée à des défis
de taille pour améliorer ses infrastructures.
Les exportations en ressources naturelles de l’Afrique subsaharienne vers
la Chine ont augmenté de 3 milliards de dollars en 2001 à 22 milliards en 2006.
Le pétrole domine, représentant 80 % des exportations totales de la Chine.
Toutefois, la majeure partie des exportations de pétrole de l’Afrique va vers les
États-Unis et l’Europe, qui ensemble, reçoivent 57 % du total, comparé à
seulement 14 % vers la Chine.
«La Chine n’est pas le seul financier émergent en Afrique », souligne dans
son rapport la BM, citant l’Inde qui a investi 2,6 milliards de dollars depuis
2003, notamment au Nigeria, destination prisée des investissements indiens en
Afrique.
En outre, les Etats du Golfe riches en pétrole et des donateurs arabes
jouent un rôle substantiel dans les infrastructures en Afrique, en engageant une
moyenne de 500 millions de dollars par an durant ces sept dernières années,
selon le rapport de la BM.
36
37
IV- LES AVANTAGES ET INCONVENIENTS DE CES
INVESTISSEMENT CHINOIS EN AFRIQUE
Depuis quelques années, on assiste au grand retour de la Chine sur la
scène internationale, et tout particulièrement en Afrique, jusque-là « chasse
gardée » des Européens et, dans une moindre mesure, des Etasuniens. Motif
d’inquiétude pour les uns, opportunité pour les autres, la réalité de cette présence
chinoise en Afrique doit être ramenée à sa juste mesure. Au-delà des clichés et
idées préconçues, nous chercherons à en montrer ici les avantages, les
inconvénients, les opportunités et les limites.
38
importations chinoises ne représentant que 2,5 % des importations totales du
continent. Dans ce cas-ci, il s’agit principalement de produits manufacturés :
textile, chaussures, appareils électroniques, équipements de télécommunication
et, loin derrière, voitures.
39
aide tourne autour de 2 milliards de dollars par an, soit 10 % de l’aide totale
reçue par l’Afrique, ce qui ferait de la Chine l’un des principaux bailleurs de
fonds du continent, en passe même de devenir le premier, si effectivement les
montants doublent comme annoncé au dernier forum sino-africain.
Concrètement, cette aide finance essentiellement (environ 70 %) des travaux
d’infrastructure (routes, ponts, voies ferrées, etc.), mais également des bâtiments
de prestige, des écoles et centres de formation, des hôpitaux, etc. .
Notons cependant, pour commencer, que dans un cas comme dans l’autre,
derrière le voile de discours légitimateurs différents (et souvent opposés), les
acteurs chinois comme européens sont globalement mus par des intérêts
économiques semblables (accès aux ressources naturelles africaines, aux
marchés, etc.) et une même logique géopolitique (conserver ou augmenter leur
influence dans la région).
Plus intéressantes que les « discours légitimateurs » sont sans doute les
logiques d’intervention différentes qui caractérisent d’un côté l’Europe, de
l’autre, la Chine.
40
l’immigration non contrôlée. En l’absence de progrès en ce domaine, l’Europe
se réserve donc théoriquement le droit de couper le robinet du financement. En
Afrique, où l’ajustement libéral a eu des conséquences désastreuses, ces
conditionnalités économiques et politiques – dont sont assortis les accords de
coopération – sont mal perçues et considérées comme une imposition de type
néocolonial.
41
(stade, palais présidentiel) sont systématiquement « liés » à l’octroi de
concessions pétrolières ou minières (exemple récent de la RDC). Mis à part la
question de la main-d’œuvre chinoise, objet d’une forte tension entre population
et investisseurs chinois, la problématique de l’aide liée – critiquable dans son
principe – n’a toutefois que peu d’impact sur les règles de transparence dans
l’attribution des marchés publics, les entreprises chinoises étant régulièrement
les moins chères. De plus, soulignons le fait qu’il existe une proximité plus
grande entre les manières de faire de Chine et d’Afrique. Les opérateurs chinois
évoluent avec davantage d’aisance dans les environnements les plus difficiles où
prédominent les arrangements informels (en termes de procédures, normes, etc.)
et là où les investisseurs étrangers sont généralement absents. L’aide chinoise est
ainsi bien plus efficace et pragmatique.
42
étant donné que les ressources exportées sont pour une bonne part non
renouvelables) ? Mais l’Europe fait-elle mieux à ce niveau ? C’est en effet bien
elle qui a la responsabilité historique de la place de l’Afrique dans la division
internationale du travail, et d’après plusieurs experts de la société civile, la
signature prochaine des APE aura des effets délétères sur le maigre tissu
industriel africain et la préservation des ressources.
Sur ces deux plans, il faut bien admettre que les pratiques des
investisseurs européens, bien qu’inégales, sont en voie d’amélioration (montée
en force des principes de responsabilité sociale et environnementale, codes de
bonne conduite, etc.), notamment du fait qu’elles sont l’objet de contrôles et
pressions de la part des sociétés civiles européennes (campagnes internationales
à l’exemple de celle contre IKEA).
43
La dernière préoccupation enfin concerne, comme on l’a vu plus haut, le
renforcement de la démocratie que la Chine néglige totalement. Pire encore, elle
sape par ces relations avec des Etats peu recommandables les progrès dans ce
sens.
44
CONCLUSION
La présence de la Chine en Afrique constitue-t-elle un plus pour le
développement de l’Afrique ? Oui et non ! La politique africaine de la Chine ne
doit être ni diabolisée (médias et politiques occidentaux) ni idéalisée (discours
tiers-mondiste). La réponse doit être teintée de nombreuses nuances. Sous
certains aspects, cette politique est préférable aux politiques européennes en
matière de coopération avec l’Afrique, sous d’autres, elle est pire.
Reste les critiques selon lesquelles la Chine mine les efforts de l’Occident
visant à construire la transparence, les droits humains et le développement des
capacités. Sur ce point, il faut noter les évolutions en cours qui sont loin d’être
anodines. Ainsi la Banque d’investissement chinoise en Afrique, l’EximBank, se
montre actuellement de plus en plus soucieuse par rapport aux remboursements,
sur les questions de transparence et à la notion de risque pays. Par ailleurs, un
responsable Chinois a déclaré dernièrement que les entreprises chinoises
pourraient être sanctionnées en cas d’abus à l’étranger. A suivre l’évolution en
cours, il semblerait donc que la Chine tende de plus en plus à s’aligner sur les
critères de l’OCDE. Enfin – et c’est loin d’être négligeable – la Chine est le seul
pays à investir massivement dans l’infrastructure et la formation.
45
Breton Wood (Fonds monétaire international, Banque mondiale).
46
BIBLIOGRAPHIE
SITES INTERNET :
www.africamission.maf r
www.google.ci
www.wikipedia.org
www.jeuneafriqueeconomie.fr
LIVRES :
China returns to Africa
La Chinafrique (Grasset, 2008).
JOURNAUX :
Xinghua
47
Documents mis à disposition par :
http://www.marketing-etudiant.fr
Attention
Ce document est un travail d’étudiant,
il n’a pas été relu et vérifié par Marketing-etudiant.fr.
48