Loi 2008-011 PDF
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portant
REPOBLIKAN’I MADAGASIKARA
Tanindrazana – Fahafahana – Fandrosoana
LOI n° 2008-011
modifiant certaines dispositions de la Loi n° 2004-004
du 26 juillet 2004 portant orientation générale du Système d’Education, d’Enseignement et de Formation à
Madagascar
L’expansion de l’économie formelle à Madagascar repose principalement sur la disponibilité de travailleurs ayant
une durée de scolarisation plus élevée. Une faible qualification de la population ne permet pas, en effet, d’augurer
un volume plus important d’investissement. La durée moyenne de scolarisation des adultes est de 4,4 ans en
2001, ce qui situe Madagascar parmi les pays avec une très faible qualification des adultes alors qu’il apparaît
que les pays qui ont plus de 6 années de scolarisation des adultes, montrent un montant nettement plus élevé
d’investissement.
Ainsi l’extension de la durée de scolarisation est plus que nécessaire et l’enseignement fondamental de 9 ans est
déjà fixé par la loi, même si les profils et les objectifs d’apprentissage restent à établir.
Cependant, le coût unitaire de l’enseignement secondaire est très élevé, presque 3 fois le coût du primaire pour
le secondaire 1er cycle et, 6 fois pour le 2nd cycle. Par ailleurs, le système actuel accentue les disparités sociales
car les plus pauvres ont peu de chance d’accéder au collège.
Par rapport à cette situation, le MENRS propose comme alternative l’extension du primaire dans le sens de la
mise en place d’un enseignement fondamental de 9 ans, comme défini dans la nouvelle loi d’orientation de
l’éducation à Madagascar.
Il est aussi important de mentionner que l’organisation du niveau d’enseignement primaire et secondaire varie
selon les pays. Les différents pays définissent la structure de leur système en fonction de la durée de
l’enseignement obligatoire et des objectifs du curriculum. Madagascar figure parmi les rares pays à disposer d’un
système d’enseignement primaire court de 5 ans.
LOI n° 2008-011
L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté en leur séance respective en date du 19 juin 2008 et du 20 juin
2008, la Loi dont la teneur suit :
TITRE PREMIER
PRINCIPES FONDAMENTAUX
Section 1
Droits à l’éducation et à la formation
Article premier : L’éducation est une priorité nationale absolue et l’enseignement est obligatoire à partir de l’âge
de six ans.
Art. 2 : La République de Madagascar, conformément aux droits et devoirs économiques, sociaux et culturels
énoncés dans la Constitution et fidèle aux engagements internationaux du peuple malagasy, reconnaît à toute
personne –enfant, adolescent et adulte – le droit à l’éducation, à l’enseignement et à la formation.
Art. 3 : L’Etat s’engage à instaurer un système d’éducation, d’enseignement et de formation capable d’assurer
l’épanouissement intellectuel, physique, moral, civique et artistique de chaque individu.
Certaines valeurs culturelles spécifiques au pays, telles que les notions de “ aina ”, de “ fanahy maha-olona ”, de
“ hasina ” ou de “ fihavanana ” sont prises en considération.
Art. 4 : L’éducation, l’enseignement et la formation malagasy doivent préparer l’individu à une vie active intégrée
dans le développement social, économique et culturel du pays.
Section 2
Pouvoirs et Compétences de l’Etat
Art. 5 : L’Etat garantit à toute personne, le respect et le bénéfice de ses droits à l’éducation, à l’enseignement et à
la formation.
Art. 6 : Le Ministre chargé de l’Education, de l’Enseignement et de la Formation définit et met en œuvre à travers
un contrat de résultat, la politique nationale en matière d’éducation, d’enseignement et de formation, adoptée en
Conseil de Gouvernement.
Les modes de relation entre les Ministères chargés de l’Education, de l’Enseignement et de la Formation et les
autres départements ministériels sont définis par voie réglementaire.
Art. 7 : Après les concertations d’usage, tant entre les départements ministériels qu’avec les partenaires et les
usagers, le Ministre chargé de l’Education, de l’Enseignement et de la Formation, en vue de répondre aux
besoins économiques et sociaux :
- définit les stratégies et les moyens ;
- assure en la matière le contrôle des qualifications ;
- délivre les diplômes et atteste l’équivalence des titres correspondants.
Section 3
Pouvoirs et Compétences des Collectivités Territoriales
Art. 9 : Les Collectivités Territoriales administrent les affaires éducatives à elles dévolues par la loi.
Après les concertations d’usage avec les partenaires et les acteurs du système d’éducation, d’enseignement et
de formation de la collectivité concernée, elles élaborent et mettent en œuvre à travers un contrat de résultat, une
stratégie de développement en parfaite conformité avec la politique nationale d’éducation, d’enseignement et de
formation.
Les modes de relation entre le Ministère chargé de l’Education, de l’Enseignement et de la Formation sont définis
par voie réglementaire.
Section 4
Pouvoirs et Compétences des Partenaires
Art. 11 : L’Etat adopte comme règle dans l’exécution de sa politique d’éducation et de formation, le Partenariat
Public - Privé. En conséquence, est reconnu le rôle de partenaire à part entière, aux organismes publics et privés,
aux associations intéressées à la promotion et au développement du système d’éducation, d’enseignement et de
formation, notamment :
Les modes de relation entre le Ministère chargé de l’Education, de l’Enseignement et de la Formation et les
différents partenaires sont définis par voie réglementaire.
Art. 12 : Tous les partenaires privés agréés, dans les domaines de l’enseignement, l’éducation et la formation,
participent aux missions du Ministère chargé de l’Education, de l’Enseignement et de la Formation.
Dans le cadre d’une convention suivie d’un contrat de résultat, ils exécutent des tâches précises conformes à la
politique nationale d’éducation.
Les conditions d’attribution ou de retrait de l’agrément sont fixées par voie réglementaire.
Section 5
Des fonctions de l’école et des établissements
d’enseignement et de formation
Art. 13 : L’école, les établissements d’enseignement et de formation assurent des fonctions d’éducation, de
formation et de qualification.
Art. 15 : L’école, les établissements d’enseignement et de formation, veillent, dans le cadre de leur fonction
d’instruction, à garantir à tous les apprenants, un enseignement et une éducation de qualité qui leur permettent
d’acquérir une culture générale et des savoirs théoriques et pratiques, de développer leurs dons et leurs aptitudes
à apprendre par eux-mêmes et de s’insérer ainsi dans la société du savoir et du savoir-faire.
L’école, les établissements d’enseignement et de formation sont appelés essentiellement à donner aux
apprenants les moyens :
Art. 16 : L’école, les établissements d’enseignement et de formation veillent dans le cadre de leur fonction de
qualification, à développer des compétences et des savoir-faire chez les apprenants, en rapport avec leur âge et
selon le cycle d’études.
A cette fin, l’école et les établissements de formation et d’enseignement supérieur sont appelés à faire acquérir
aux apprenants l’aptitude à utiliser le savoir et le savoir-faire acquis pour la recherche de solutions alternatives
dans la résolution des problèmes auxquels ils peuvent être confrontés et ainsi à :
Section 6
Droits et obligations de l’élève/apprenant
Art. 18 : L’élève/apprenant a droit à une information diversifiée et complète sur tout ce qui a trait à l’orientation
scolaire et universitaire afin qu’il puisse choisir en connaissance de cause et avec conviction son parcours
scolaire et professionnel.
Art. 21 : L’organisation de la vie scolaire, de formation et estudiantine est fixée par arrêté du Ministre chargé de
l’Education, de l’Enseignement et de la Formation.
Le régime disciplinaire des établissements d’enseignement et de formation est fixé par arrêté du Ministre chargé
de l’Education, de l’Enseignement et de la Formation.
TITRE II
DE L’ORGANISATION DU SYSTEME D’ EDUCATION,
D’ENSEIGNEMENT ET DE FORMATION
CHAPITRE I
Principes et organisations
Art. 22 : La mission de l’Etat est d’assurer pour tous les Malgaches une éducation de qualité.
Art. 23 : La double cohérence interne et externe, les principes d’unité et de diversité, la garantie de continuité, de
complémentarité, d’interdépendance et de synergie, ainsi que le souci de performance et de progrès constants
fondent et structurent l’organisation du système d’éducation, d’enseignement et de formation malagasy.
Art. 24 : Des objectifs et des buts terminaux déterminent l’organisation des enseignements et des formations
dans les différents niveaux et types d’éducation, d’enseignement et de formation préalablement inventoriés.
CHAPITRE II
De l’éducation non formelle
Art. 25 : L’éducation non formelle est constituée de toutes les activités éducatives et de formation mesurée en
dehors du système éducatif formel.
Elle est destinée à offrir des possibilités d’apprentissage et de formation à tous ceux qui n’ont pas bénéficié des
structures du système formel.
Elle doit permettre à des personnes de tous âges d’acquérir les connaissances utiles, les compétences
professionnelles, une culture générale et des aptitudes civiques favorisant l’épanouissement de leur personnalité
dans la dignité.
Elle doit permettre à tous les citoyens de s’intégrer dans la société où ils vivent, de leur donner les instruments
socio-culturels nécessaires pour la développer et vivre sans complexe dans toute autre société humaine.
Elle commence dans la famille et, est continuée dans les communautés de base, puis dans les structures
adaptées à chaque situation, dans les collectivités territoriales.
Art. 26 : L’éducation non formelle fait partie intégrante du système éducatif global et relève du Ministère ayant en
charge des activités d’éducation et de formation.
- l’Ecole infantile ;
- l’alphabétisation fonctionnelle ;
- l’Education à la citoyenneté et au civisme.
Section 1
L’ Ecole infantile
- les nurseries qui prennent en charge les bébés dès leur naissance jusqu’à l’âge de deux ans ;
- les jardins d’enfants qui s’occupent de la garde des enfants de deux et trois ans ;
- les écoles maternelles assurant l’éducation des enfants de trois à cinq ans.
Art. 29 : Les nurseries déchargent les parents de leurs bébés pour leur permettre de vaquer en toute confiance à
leurs obligations familiales et professionnelles.
Elles ont pour objectif la sécurité des bébés qui leur sont confiés : hygiène et soins, nourriture, jeux et
socialisation.
Art. 30 : Les jardins d’enfants ont pour vocation l’éveil et la socialisation des enfants par des activités sensorielles
et motrices, des activités de communication, d’expression orale, des chansons, des dessins et des récitations
pour enfants.
Art. 31 : L’école maternelle est une école à vocation d’éveil et d’ouverture aux activités socialisantes et
éducatives préparant au système formel : activités sensori-motrices, activités de communication et d’expression
orale et écrite, activités scientifiques et techniques.
Art. 32 : Le régime général de l’éducation et de la formation non formelle ainsi que l’organisation de toutes les
activités d’éducation et de formation de ce secteur sont fixés par voie de décret.
Section 2
L’Alphabétisation fonctionnelle
Art. 33 : L’alphabétisation fonctionnelle se donne pour objectif de favoriser la mobilisation des acquis en lecture,
écriture et calcul au profit de la vie quotidienne, familiale et communautaire.
Art. 34 : Des partenaires sociaux – Organisations Non Gouvernementales (ONG), organisations confessionnelles
et autres associations – exécutent le programme d’Alphabétisation Fonctionnelle en collaboration étroite avec le
Ministère de l’Education et de la Formation et avec les Collectivités Territoriales.
Art. 35 : Tout projet d’alphabétisation fonctionnelle doit se prolonger par la mise en place de programmes post
alphabétisation pour la maintenance et la capitalisation des acquis. Il doit contribuer à la création d’un
environnement lettré dans des structures d’apprentissage de proximité aux métiers de base.
Section 3
L’éducation à la citoyenneté et au civisme
- d’informer, de former et d’encadrer tout citoyen sur ses droits et ses devoirs comme membre d’une famille, d’un
village ou d’un quartier, d’une Collectivité Territoriale, d’une nation ;
- de développer la conscience et le respect des droits et des libertés de l’homme, la pratique de la démocratie et
la fierté de l’identité nationale ;
- de former le citoyen à la sauvegarde et à l’extension de l’environnement et du patrimoine national, tant culturel,
matériel qu’immatériel ;
- de compléter et de parfaire ses compétences et ses capacités pour en faire un citoyen poli, honnête, éclairé,
responsable et actif.
CHAPITRE III
De l’éducation formelle
- l’éducation fondamentale ;
- l’enseignement secondaire ;
- la formation technique et professionnelle ;
- l’enseignement supérieur et la formation universitaire.
Section 1
L’éducation fondamentale : Mission – Organisation - Objectifs
Art. 39 : L’éducation fondamentale est dispensée sur une durée de dix ans et accueille les enfants à partir de
l’âge de six ans.
Art. 40 : L’éducation fondamentale a pour mission d’instruire les enfants et les jeunes et les initier à des savoirs
théoriques et pratiques essentiels à leur intégration positive dans l’enseignement secondaire ou dans la formation
technique et professionnelle ou dans la vie active.
Art. 42 : L’éducation fondamentale dispensée sur dix ans a pour objectifs spécifiques :
- l’acquisition des compétences clés dans les domaines cognitifs, sensori-moteurs et socio affectifs ;
- l’initiation aux valeurs civiques et de citoyenneté et aux exigences de vivre ensemble ;
- la maîtrise de l’environnement technique, temporel et spatial de proximité ;
- le développement chez l’élève des compétences utiles dans la vie courante : lire – communiquer oralement et
par écrit en langue nationale et maîtriser deux langues étrangères ;
- l’acquisition des connaissances et des aptitudes requises dans les domaines des mathématiques, des sciences,
de la technologie, des sciences humaines, des arts et des sports et ce, afin qu’il puisse poursuivre ses études
dans le cursus suivant ou qu’il intègre les filières de la formation professionnelle ou s’insérer dans la vie active.
Art. 43 : La fin du cycle de l’éducation fondamentale du 1er cycle est sanctionnée par un Certificat. La fin du cycle
de l’éducation fondamentale du second cycle est sanctionnée par un Brevet.
Art. 44 : L’organisation de l’éducation fondamentale, la répartition des cours, les programmes et les méthodes
d’enseignement, le suivi et l’évaluation de toutes les activités éducatives, le calendrier scolaire, sont définis par
voie réglementaire.
Section 2
L’enseignement secondaire
Art. 45 : L’enseignement secondaire est ouvert aux élèves ayant terminé les cycles fondamentaux.
Art. 46 : L’enseignement secondaire est d’une durée de deux ans. Il vise à doter l’élève, en plus d’une culture
générale solide, d’une formation approfondie qui lui donne la possibilité de poursuivre ses études dans le cycle
universitaire soit d’intégrer la formation professionnelle, soit de rentrer dans la vie active.
Art. 47 : Le baccalauréat est l’examen de fin d’études du secondaire, il permet la poursuite des études dans
l’enseignement supérieur.
La fréquentation du secondaire est certifiée par une attestation faisant état du niveau atteint. Le régime général
du secondaire, l’organisation de l’action éducative qui y est menée, ainsi que l’évaluation par le baccalauréat,
sont définis par voie réglementaire.
Section 3
La Formation Technique et Professionnelle
Art. 48 : La Formation Technique et Professionnelle a pour mission de former les jeunes et adultes, selon les
besoins réels et évolutifs de l’économie. Elle contribue au développement socio-culturel et économique de la
famille, de la région et de la nation.
Art. 49 : La formation technique et professionnelle permet à toute personne, jeune ou adulte, individuellement ou
en association :
- de favoriser sa promotion sociale pour l’accès aux différents niveaux de cultures professionnelles et de
qualifications par le développement de l’Apprentissage des Métiers de Base (AMB) ;
- d’acquérir des compétences de base techniques, technologiques et des compétences spécifiques liées à une
filière professionnelle dans une formation initiale ; la formation initiale permet soit de s’insérer sur le marché du
travail, soit de poursuivre dans la formation professionnalisante correspondant à toute catégorie d’emploi définie
par les dispositions légales et réglementaires en vigueur ;
- de se perfectionner, de s’adapter à l’évolution et au changement des techniques, des technologies aux
conditions de travail en vue d’une reconversion ou d’un pré emploi par l’intermédiaire de la formation continue.
Art. 50 : Le sous secteur de la Formation Technique et Professionnelle met en place une structure adéquate en
matière de :
Art. 51 : La structure, la mission, les attributions des centres, établissements, instituts et des groupements
d’établissements de formation technique et professionnelle publics et privés ainsi que le recrutement, le régime et
l’organisation généraux des examens et concours sont définis par voie réglementaire.
La fréquentation des centres et établissements de formation technique et professionnelle est certifiée par une
attestation faisant état du niveau atteint.
L’équivalence des titres délivrés par les centres et les établissements de formation technique et professionnelle
est définie par voie réglementaire.
Section 4
De l’enseignement Supérieur et des Recherches Scientifiques
Art. 52 : Pour un développement rapide et durable, le pays doit se doter d’un enseignement supérieur moderne,
appuyé et alimenté par une recherche performante.
Art. 54 : Un processus contractuel entre les institutions d’enseignement supérieur et de recherches et les
opérateurs du secteur privé est établi afin de répondre aux besoins du marché de travail et de l’économie.
Art. 55 : Pour améliorer l’efficacité interne et externe des établissements d’enseignement supérieur, il est mis en
place un système leur permettant de disposer des ressources propres. La participation des bénéficiaires, au
financement de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique est encouragée.
La structure, la mission, les attributions des centres, établissements, instituts et des regroupements
d’établissement publics et privés d’enseignement supérieur sont définies par voie réglementaire.
TITRE III
DES ETABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENTS PRIVES
Art. 56 : Les personnes physiques et morales peuvent créer des établissements éducatifs et d’enseignement
privés et pourvoir à leurs dépenses après obtention d’une autorisation des autorités chargées de l’éducation, de
l’enseignement et de la formation. Les conditions d’octroi de l’autorisation sont fixées par voie réglementaire.
Le propriétaire ainsi que le Directeur effectif d’un établissement éducatif privé doivent être de nationalité
malagasy sauf autorisation spéciale délivrée par le Ministre responsable.
En outre, il est exigé qu’aucune des deux personnes concernées n’ait fait l’objet d’une condamnation judiciaire
pour crime ou pour délit intentionnel.
Art. 57 : Les établissements d’enseignement privés doivent recruter une partie de leur personnel enseignant à
plein temps. La proportion de ces enseignants est fixée par arrêté du Ministère chargé de l’Education qui prend
en considération la nécessité de disposer d’un personnel éducatif permanent. Ne peuvent être recrutées pour le
travail ou l’enseignement dans les établissements privés des personnes ayant fait l’objet d’une condamnation
judiciaire pour crime ou pour délit intentionnel contre des personnes ou des biens.
Art. 58 : Les établissements d’enseignement privés sont tenus d’appliquer les programmes officiels en vigueur
dans les établissements scolaires d’enseignement public.
Peuvent être créés des établissements éducatifs privés avec des programmes et des régimes d’étude
particuliers, après autorisation du Ministère chargé de l’Éducation.
Art. 59 : Les élèves des établissements éducatifs et d’enseignement privés peuvent intégrer les établissements
scolaires publics, et ont le droit de se présenter aux examens et aux concours nationaux, conformément à la
réglementation en vigueur.
Art. 60 : Les établissements éducatifs privés sont soumis à l’inspection pédagogique, administrative et sanitaire
des services des Ministères compétents en vue de vérifier l’application des conditions fixées par la présente loi et
par les décrets et arrêtés y afférents.
Art. 61 : En cas de manquement à l’une des obligations énoncées dans ce chapitre ou de non-respect des
bonnes mœurs et des règles d’hygiène et de la sécurité dans l’établissement éducatif, le propriétaire se voit
retirer, après son audition, l’autorisation citée à l’article 56 de la présente loi sans préjudice des sanctions prévues
par la législation en vigueur.
Art. 62 : En cas de retrait de l’autorisation prévue à l’article 61, l’autorité de tutelle peut, si l’intérêt des enfants ou
des élèves l’exige, demander au juge des référés territorialement compétent de nommer un gérant parmi les
membres du personnel éducatif, sur proposition de l’autorité de tutelle, qui dirige l’établissement pendant une
période déterminée ne dépassant pas l’année suivante.
La fermeture totale ou partielle momentanée ou définitive d’un établissement ne peut se faire sans l’accord du
Ministre de tutelle.
TITRE IV
LE PERSONNEL DU SYSTÈME D’ÉDUCATION,
D’ENSEIGNEMENT ET DE FORMATION
Art. 63 : Le personnel éducatif est constitué des enseignants, des formateurs, des inspecteurs, des planificateurs,
du personnel d’encadrement, des conseillers en formation et en orientation scolaire et universitaire, des
conseillers en éducation et en formation, des surveillants et agents administratifs et techniques.
Art. 64 : Tous les membres du personnel éducatif sont astreints, tout au long de leur carrière, à la formation
continue qui est une nécessité dictée par les mutations qui affectent le savoir et la société et par l’évolution des
métiers.
La formation des formateurs et la formation continue sont organisées au profit des membres du personnel
éducatif selon les exigences dictées par l’évolution des méthodes et moyens d’enseignement et de son contenu,
l’intérêt des élèves et de l’école, et les besoins liés à la promotion professionnelle.
Art. 65 : Les membres de la communauté éducative assument, dans la coopération et complémentarité avec les
parents, les tâches qui leur sont dévolues, dans le cadre des missions essentielles de l’école et des
établissements d’enseignement.
TITRE V
DE l’ EVALUATION, DES RECHERCHES
ET DU CONTROLE
Art. 66 : Dans le cadre du développement rapide et durable de l’éducation et de la formation et, dans l’unique
souci de l’intérêt général, les instances d’évaluation et de contrôle, de conseil et de planification sont au regard de
la Nation, parmi les garantes de l’efficacité et de la rentabilité du système d’éducation et de formation, ainsi que
de sa fidélité aux principes fondamentaux définis par la présente loi. Toutes les composantes du système éducatif
font l’objet d’une évaluation périodique et régulière.
Les différentes évaluations ont pour but de mesurer objectivement le rendement du système scolaire, celui des
établissements qui en relèvent et des personnels qui y exercent, ainsi que les acquis des élèves, de manière à
pouvoir introduire les correctifs et les aménagements nécessaires pour la réalisation des objectifs fixés.
Art. 69 : La recherche en éducation est organisée au sein d’institutions spécialisées et en collaboration avec les
centres de recherche et les institutions universitaires.
Art. 70 : Dans le cadre de la politique nationale de lutte contre la corruption et eu égard aux principes de la bonne
gouvernance, de la justice et de la transparence exigées pour le développement rapide et durable, il s’avère
indispensable que la fonction de contrôle ait une place primordiale dans la gestion des affaires de l’Etat.
Le Ministère chargé de l’Education et de la Formation ne déroge pas à ces principes. Il veille scrupuleusement à
la gestion stricte de son personnel, des fonds qui lui sont alloués, des matériels mis à sa disposition et, de
l’efficacité de l’éducation et de la formation des apprenants.
Art. 71 : Les contrôles hiérarchiques sont réalisés au niveau des différents organes du Ministère chargé de
l’éducation et de la formation. Ils sont assurés par toutes les autorités responsables d’unités éducatives ou
formatives, et par leurs supérieurs hiérarchiques.
Les contrôles hiérarchiques doivent se faire aussi au sein des services centraux et déconcentrés.
Art. 72 : Les contrôles – inspections comme les contrôles hiérarchiques, sont internes, sauf s’ils sont ordonnés
directement par le Ministre responsable.
Art. 73 : L’organe d’inspection est inscrit dans l’organigramme du Ministère chargé de l’Education et de la
Formation. Il est représenté jusqu’au niveau déconcentré.
Sa mission consiste à veiller à la bonne exécution de la politique nationale d’éducation et de formation en matière
de contrôle de l’excellence du travail du personnel de ce secteur et des organes rattachés ou sous tutelle,
indépendamment des audits externes.
Art. 74 : Les performances de chaque agent sont évaluées au regard des référentiels professionnels qui le
concernent d’une part et, comparativement aux indicateurs de qualité, d’efficacité et de résultats du travail de
l’unité où il exerce, d’autre part.
Les référentiels et les indicateurs sont portés à la connaissance de tous par voie réglementaire. Ils sont vérifiés
lors des contrôles et des inspections. A part les contrôles hiérarchiques, les contrôles – inspections sont assurés
par les spécialistes en la matière.
Art. 75 : La mise en œuvre des actions contrôles – inspections définies par la présente loi d’orientation exige la
présence des moyens humains, financiers et matériels adéquats.
TITRE VI
DISPOSITIONS DIVERSES ET TRANSITOIRES
Art.77 : Les modalités d’application des dispositions de la présente Loi sont définies par voie réglementaire.
LE PRESIDENT DU SENAT,
Yvan RANDRIASANDRATRINIONY