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MOTS-CLÉS
Hématologie clinique – Guide – Étudiant – Stage - Externat
JURY
Professeurs Assistants
À mes grands-mères :
Vous m’avez accompagné par vos prières, votre douceur et votre
affection. Puisse Dieu vous prête longue vie et beaucoup de santé et de
bonheur.
À tous mes chers oncles ; à toutes mes chères tantes, à mes cousins et
cousines :
Merci beaucoup pour vos encouragements. Je vous dédie ce travail à
travers lequel je vous exprime tout mon amour et affection. Je vous
souhaite tout le bonheur du monde.
À tous ceux qui me sont chers et que j’ai omis involontairement de citer.
OBJECTIF DU TRAVAIL 3
CONCLUSION 414
RÉSUMÉS 416
BIBLIOGRAPHIE 420
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
INTRODUCTION
-1-
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
Les études médicales associent une double formation : la première est théorique reçue
pendant les cours magistraux au sein de la faculté de médecine, la deuxième est pratique
acquise durant les stages hospitaliers dans les différentes structures de soins.
médecine. Ils représentent le garant de la formation d’un futur médecin capable de prendre en
charge ses patients correctement tant sur le plan diagnostique que thérapeutique en leur
Ainsi, au cours de son stage hospitalier, l’étudiant en médecine doit être muni d’une base
employer face aux cas réels des patients hospitalisés dans le service où il est affecté. Cette
de l’étudiant en médecine par ses supérieurs plus expérimentés afin de lui garantir une fluidité
du processus de l’apprentissage.
consultations, topos, gardes, urgences, aidé le plus souvent par l’ensemble de l’équipe médicale
et paramédicale.
continue et permanente des patients, l’étudiant stagiaire, quant à lui, se trouve parfois perdu et
La spécialité d’hématologie clinique n’échappe pas à cette règle. C’est ainsi qu’a surgi
l’idée d’élaborer ce présent guide afin que l’étudiant en médecine ait devant lui un guide
d’externat facile d’usage qui lui facilitera surement cette transition entre les connaissances
-2-
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
OBJECTIF
DU
TRAVAIL
-3-
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À l’instar du touriste, l’étudiant en médecine affecté dans un service hospitalier pour une
durée limitée, a besoin d’être orienté afin de tirer profit de son stage et d’en bénéficier le plus.
Ce guide est conçu pour aider et accompagner les étudiants tout au long de leur stage en
service d’hématologie, en leur fournissant les notions de base et les connaissances utiles dans la
résumée le plus facile, que nous avons répartie en plusieurs chapitres. Chaque chapitre est
facilité, dans son abord, par l’insertion de nombreux schémas, tableaux, clichés d’imagerie
- L’hématologie fondamentale.
- La thérapeutique en hématologie.
-4-
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Première partie :
Hématologie Fondamentale
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I. Définition
C’est un ensemble de tissus répartis dans différents organes. Sa fonction principale est
l’hématopoïèse, processus physiologique à partir duquel vont naître les éléments figurés du
sang. On distingue :
thymus,
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II. Embryologie
accessoirement splénique.
l’hématopoïèse.
Chez l’adulte, celui-ci se trouve uniquement dans le squelette axial (os du crâne,
clavicules, omoplates, sternum, côtes, vertèbres, os iliaques, sacrum) et dans les extrémités
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Elle occupe les cavités médullaires des os. C’est l’organe hématopoïétique essentiel de
sanguine s’effectue via cette couche à travers des orifices temporaires, d’ouverture très
À l’état normal, seules les cellules ayant achevé leur maturation passent dans le sang. Les
cellules immatures ne passent habituellement pas dans le sang en raison de leur plasticité très limitée.
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IV. Thymus
Il est situé dans le médiastin antéro-supérieur. C’est un organe impair et symétrique qui
atteint son développement maximal à la puberté. Il assure la lymphopoïèse pendant la vie fœtale
et la vie néonatale. Il produit les lymphocytes T qui migrent ensuite vers tous les organes
lymphoïdes. Il subit une involution à l’âge adulte. Par conséquent, seule une très faible
V. Ganglions lymphatiques
Ce sont des formations nodulaires dispersées le long des voies lymphatiques. Ils sont
particulièrement nombreux dans les territoires de drainage des organes. Ils interviennent de
façon prépondérante dans la réponse immunitaire, tant dans les réactions à médiation cellulaire
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VI. Rate
C’est le plus volumineux des organes lymphoïdes. C’est un organe allongé entouré d’une
capsule qui s’épaissit au niveau du hile. Il est situé dans la partie supérieure gauche de
immunocompétentes.
• Éliminer les substances particulaires, les globules rouges âgés ou anormaux et les
plaquettes.
Les muqueuses contiennent des formations lymphoïdes d’autant plus abondantes que le
contact avec le milieu extérieur est facile à travers l’épithélium amenant une exposition avec les
antigènes.
des formations lymphoïdes bien individualisées : MALT (mucosa associated lymphoid tissue)
notamment les amygdales (anneau de Waldeyer), les plaques de Peyer situées au niveau
de l’iléon et l’appendice.
intestinales et respiratoires.
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Chapitre 2 : L’hématopoïèse
I. Définition
Les cellules du sang circulant ont une durée de vie limitée et sont incapables de se
répondant à des niveaux de différenciation croissante : les cellules souches pluripotentes, les
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III. Progéniteurs
les progéniteurs des neutrophiles, des macrophages, des éosinophiles, des basophiles, les
IV. Précurseurs
faible pouvoir de prolifération. Cette dernière étape est marquée par une maturation de chaque
V. Microenvironnement hématopoïétique
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Les cellules souches hématopoïétiques (CSH) sont localisées dans la moelle osseuse au
sein d’une niche où elles établissent de multiples interactions avec leur microenvironnement
chimiokines).
• La thrombopoïétine.
• Les interleukines.
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Les facteurs de croissance hématopoïétiques interviennent par fixation sur des récepteurs
intracellulaire qui sera transmis vers les effecteurs nucléaires et cytoplasmiques. Les
modifications métaboliques et de synthèse protéique qui en résultent vont être responsables des
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I. Origine
Une cellule souche pluripotente va subir une différentiation (maturation) et des divisions
basophilie qui est remplacée par une acidophilie de plus en plus prononcée traduisant la
production d’hémoglobine.
globule rouge.
Figure 7 : Érythropoïèse
Les réticulocytes vont passer dans le sang où ils vont devenir des hématies après 24 à 48 h.
cellules produites est en fait inférieur par avortement intramédullaire (destruction précoce des
érythroblastes). En cas de besoins accrus, cette production peut être augmentée de façon
considérable pouvant être multipliée par 8. Par ailleurs le processus de maturation nécessitant
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Des facteurs exogènes sont également nécessaires à l’érythropoïèse. Les principaux sont
II. Morphologie
Le globule rouge a une forme de disque biconcave dont le diamètre est de 7,5 à 8 μ. Sur
le frottis sanguin coloré au MGG, il apparaît comme un disque rosé dont le centre clair
surface/volume est constant permettant au globule rouge une grande plasticité qui lui permet de
III. Composition
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1. Hémoglobine
2. Membrane
Elle est constituée principalement de lipides et de protéines. Les glucides s’associent aux
lipides pour constituer les glycolipides et aux protéines pour constituer les glycoprotéines. Les
IV. Métabolisme
L’hématie est une cellule spécialisée et hautement simplifiée. C’est une cellule anucléée
et respiration résiduelle.
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représenté par la dégradation anaérobie du glucose. Vu que le stock d’enzymes est non
l’hémoglobine.
• La voie du 2-3 DPG produit la molécule 2-3 DPG dont la fixation sur l’hémoglobine
entraîne une diminution de l’affinité de celle-ci pour l’oxygène au niveau des tissus.
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V. Physiologie
La principale fonction du globule rouge est le transport des gaz du sang : l’O₂ des
poumons vers les tissus et le CO₂ des tissus vers les poumons. Cette fonction est support
ée par
partielle en O₂ est de 100 mmHg. L’O₂ est éfixau niveau du fer de l’hème. Chaque molécule
d’hémoglobine fixe 4 molécules d’O₂. Le sang artériel de couleu r rouge vif va devenir de couleur
présence de CO₂ et du 2 -3DPG. Ces conditions se trouvent réunies au niveau des tissus ce qui
forme ferreux (Fe²⁺). L’oxydation du fer en Fe³⁺ (ferrique) donne naissance à la méthémoglobine
qui a une grande affinité pour l’O₂ ne permettant pas une lib
ération correcte de l’anhydrase
Le globule rouge a une durée de vie moyenne de 120 jours. Au cours de son
vieillissement, le globule rouge perd son capital enzymatique et devient vulnérable aux
du foie subir une glucurono-conjugaison. Après élimination biliaire et sous l’action de la flore
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stercobiline et urobiline. Ces dérivés sont éliminés en grande partie avec les selles. Une partie
Le fer est réutilisé pour la synthèse de nouvelles molécules d’hémoglobine alors que la
globine est scindée en acides aminés qui vont être utilisés pour la synthèse protéique.
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I. Définition
L’hémolyse est le phénomène irréversible par lequel les GR sont détruits. Le GR normal
glycolyse, avec pour conséquence une hyperhydratation avec perte de leur forme biconcave et
altération de la membrane.
Les hématies devenues sphériques sont piégées dans les capillaires de la moelle osseuse
et du foie où les macrophages les phagocytent. La rate n’est pas un organe prépondérant de
l’hémolyse physiologique.
L’hémolyse s’effectue dans 80 à 90% des cas en dehors des vaisseaux. Cette destruction
des GR a lieu principalement dans la moelle osseuse et le foie où les macrophages les
phagocytent.
Lorsque les macrophages phagocytent les GR, l’hémoglobine est libérée directement dans
les macrophages :
• La partie globinique de l’Hb (globine): est dégradée en acides aminés qui vont
• La partie héminique de l’Hb (hème) : est transformée en bilirubine qui sera libérée dans
le plasma sous forme de bilirubine libre (bilirubine non conjuguée). Cette dernière sera
fixée sur l’albumine et transportée vers les cellules hépatiques où elle sera conjuguée.
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Concernant le fer issu de la dégradation des GR: le ⅓ sera stocké dans les macrophages
sous forme de ferritine et d’hémosidérine ; tandis que les ⅔ seront libérés par les macrophages
dans la circulation où le fer va se lier à la transferrine pour être réutilisé dans l’érythropoïèse.
L’hémoglobine est libérée dans le plasma où elle sera captée par l’haptoglobine. Ce complexe
À l’état normal, la production des GR est équivalente à la quantité détruite chaque jour.
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I. Définition
essentiellement par les légumes verts, les fruits secs, les protéines animales, le
jaune d’œuf, les céréales. Ils sont très labiles et détruits par la cuisson prolongée.
Les besoins quotidiens en folates se situent aux alentours de 400 μg (ces besoins
intestinale, ceux-ci sont absorbés par un mécanisme actif, mais aussi passif. Dans le plasma, les
folates sont liés à des protéines (surtout l’albumine), sans protéine transporteuse spécifique. Les
• Les réserves des folates : sont faibles de l’ordre de 16 semaines (soit 4 mois). Elles
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essentiellement par les protéines d’origine animale surtout le foie, la viande, les
poissons. La vitamine B12 est absente du règne végétal. Les besoins quotidiens en
dimérise en fixant la vitamine B12 sur un site spécifique et qui assure son transport
jusqu’à l’iléon terminal. La vitamine B12 est alors absorbée à ce niveau après
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physiologique, constituant la seule source de vitamine B12 pour l’ensemble des cellules.
les cellules à renouvellement rapide et le système nerveux sont la première cible des
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L’organisme contient 4 à 5 g de fer. Les besoins quotidiens en fer ont été estimé à 1 à 2
mg/j pour l’homme contre 2 à 4 mg/j pour la femme. Ces besoins augmentent pendant la
apporte 10 à 20 mg de fer par jour. Certains aliments sont particulièrement riches en fer (viande,
2. Absorption du fer
Le fer d’origine animale est nettement mieux absorbé que celui d’origine végétale.
L’absorption du fer est facilitée par : l’acidité gastrique (Hcl), la vitamine C, et la forme
l’argile (géophagie).
3. Perte du fer
Les pertes du fer sont faibles. Elles se font par les urines, les selles, la sueur, la
Chez la femme ces pertes sont augmentées du fait des menstruations et de la grossesse.
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1. le fer héminique
C’est la transferrine (ou sidérophiline). Dans le plasma, le fer est presque exclusivement
lié à la transferrine (le fer n’est jamais à l’état libre, mais toujours lié à une protéine).
La transferrine est synthétisée et sécrétée principalement par le foie. Son rôle est de
transporter le fer aux cellules, sans être consommé lors des échanges.
Ces réserves se situent essentiellement dans les cellules du système des phagocytes
disponible).
lentement disponible).
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Pour être absorbé, le fer doit être libéré des protéines alimentaires grâce au pH acide de
l’estomac. Le fer est absorbé essentiellement sous forme de fer ferreux au niveau du duodénum
et du jéjunum proximal.
réserves. Une partie seulement du fer qui a pénétré dans la cellule intestinale est prise au niveau
du pôle vasculaire par la transferrine. L’autre partie du fer reste dans la cellule et sera éliminée
Elle joue un rôle hyposidérémiant entraînant une diminution de l’absorption du fer et une
stimulée par la surcharge en fer et l’inflammation ; alors qu’elle est inhibée par la carence en fer,
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l’organisme est utilisé pour la synthèse de l’hème dans les GR). Les érythroblastes sont capables
vient du compartiment circulant. Seul le fer lié à la transferrine peut être fixé par les
L’hémolyse physiologique libère la même quantité de fer que celle incorporée dans l’Hb.
entraînant la libération du fer de l’Hb. Ce fer rejoint le compartiment circulant où il est lié à la
transferrine.
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Chapitre 7 : Hémoglobine
I. Structure et fonction
L’hémoglobine (Hb) est une protéine dont la fonction principale est le transport de l’O 2
Elle est constituée de quatre chaînes identiques deux à deux : deux chaînes α et deux
(porphyrine qui contient 1 atome de fer). Chaque molécule d’Hb fixe donc 4 molécules d’O 2 sur
La transformation du fer ferreux (Fe²⁺) de l’hème, en fer ferrique (Fe³⁺) réalise une forme de
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existe plusieurs. Les transitions s’effectuent entre la vie embryonnaire et la vie fœtale et de cette
développement.
• Chez l’enfant et chez l’adulte, on trouve deux ou trois types d’Hb, dont les
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Les granulocytes (ou polynucléaires) sont produits dans la moelle osseuse sous le
moyenne.
La fonction principale des globules blancs est la protection contre les infections.
Les myéloblastes sont les premiers précurseurs des granulocytes reconnaissables dans la
moelle. Ils subissent ensuite des divisions et une maturation en myélocytes, en métamyélocytes
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lysozyme et collagénase.
cas de besoin, les PNN passent dans le secteur vasculaire grâce à leur propriété de
diapédèse.
- un pool circulant.
- un pool marginé où les PNN sont collés aux parois des vaisseaux. Ils repassent
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sang (pool circulant), le reste adhérant à la paroi des vaisseaux (pool marginé). Les PNN du pool
• Secteur tissulaire : Le passage tissulaire des PNN est très restreint en conditions
Une fois passés dans les tissus, les PNN n’ont plus la possibilité de revenir dans le
secteur vasculaire. La durée de vie des PNN dans le secteur tissulaire est de 1 à 3 jours.
caractéristiques :
• Mobilité : Le PNN est une cellule très mobile par mouvements amaeboïdes grâce à
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• Phagocytose : Ayant quitté les vaisseaux par diapédèse sous l’effet de chimiotactisme,
le PNN arrive dans les tissus. Il phagocyte en ingérant les corps étrangers qu’il inclut
contenu des granulations des PNN et le peroxyde d’oxygène H ₂O₂ bact éricide.
• Digestion : une fois la bactérie détruite et sa membrane lysée, elle est attaquée par
des hydrolases, très nombreuses, contenues dans les lysosomes, qui se déversent
Au terme de ce processus, les PNN meurent en libérant leur contenu. Ces cellules mortes
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I. Éosinopoïèse
Les PNE sont des cellules arrondies de 12 à 14 µ de diamètre, caractérisées par un noyau
le plus souvent bilobé, et surtout par l’aspect des granulations de coloration orangée.
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- Secteur médullaire.
- Secteur vasculaire : les PNE sont beaucoup moins nombreux que les PNN. La durée de
séjour des PNE dans le sang est de 12 à 24 heures avant leur passage vers les tissus.
- Secteur tissulaire : les PNE sont attirés vers les tissus cibles sous l’influence de
contact de l’environnement : poumon, tube digestif, peau. Leur durée de vie dans le
(helminthes). Les PNE ont une activité bactéricide faible par rapport aux PNN.
de l’histaminase.
• Ils ont aussi un rôle délétère dans de nombreux états pathologiques, lié à leur
hyperéosinophiliques).
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I. Caractéristiques morphologiques
15 µ de diamètre (le plus petit des polynucléaires). Son noyau est irrégulier, segmenté en 2 à 3
lobes. Les granulations sont volumineuses, de taille variable et de couleur foncée bleu-noire.
enzymes (trypsine…). La membrane du PNB est le siège de multiples récepteurs des IgE, des IgG,
des cytokines…
Malgré leur très faible nombre, ils jouent un grand rôle en conjonction avec les
Les PNB sont les moins nombreux des granulocytes ; ils représentent moins de 1% des
leucocytes sanguins. Ils deviennent matures dans la moelle osseuse, migrent dans le sang, puis
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Les mastocytes, également issus de la moelle osseuse, terminent leur maturation dans les
tissus où ils peuvent se multiplier et séjourner plusieurs mois. Ce sont des cellules uniquement
intra-tissulaires, présentes surtout dans les tissus lymphoïdes, le tube digestif, la peau et les
bronches.
Ces cellules jouent un rôle important dans les réactions d’hypersensibilité immédiate et
dans la défense antiparasitaire. Elles sont riches en histamine, porteuses d’un récepteur à haute
affinité pour les IgE, elles passent dans les tissus en cas de réaction inflammatoire.
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Le monocyte a une origine médullaire à partir d’un précurseur commun (CFU-GM) avec le
trouve que quelques heures dans la moelle : il n’y a donc pas à ce niveau de compartiment de
Les monocytes quittent le sang et se transforment dans les tissus en macrophages. Les
macrophages ont une survie prolongée (plusieurs semaines ou mois) et variable selon les sites.
Les macrophages sont des cellules phagocytaires qui, contrairement aux PNN, sont capables de
réparties dans l’ensemble de l’organisme dans de nombreux organes et tissus. Le SRE inclut : les
cellules de Kupffer du foie, les macrophages alvéolaires des poumons, les cellules mésangiales
des reins, les cellules microgliales du cerveau, les macrophages de la moelle osseuse, la rate, les
Les cellules du SRE se trouvent spécialement dans les tissus susceptibles d’être en
Le monocyte : est une cellule mononucléée de grande taille (15 à 20 µ). Son noyau est
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• Le macrophage : est une cellule plus grande (20 à 80 µ), avec un cytoplasme
selon sa localisation.
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L’érythrolyse normale par exemple est assurée par le macrophage médullaire qui
catabolise l’hémoglobine en bilirubine non conjuguée et recycle le fer dans l’érythropoïèse. Les
globules rouges anormaux sont captés par les macrophages de la rate et du foie.
maladies inflammatoires.
aux lymphocytes CD4. Ils possèdent aussi une activité anti-tumorale grâce à leur
cytotoxicité.
(TNFα).
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Chapitre 12 : Lymphocyte
I. Introduction
médiation cellulaire).
Il existe une troisième population, les cellules NK (Natural Killer), qui n’ont pas de
réarrangement des gènes du TCR ni des immunoglobulines, mais qui ont une activité cytolytique
vis-à-vis d’un grand nombre de cellules cibles, incluant les cellules tumorales et les cellules
Les lymphocytes sont caractérisés par des molécules de surface identifiées par leurs
déterminants antigéniques, reconnus par des anticorps monoclonaux. Ces molécules de surface
sont considérées comme des marqueurs de différenciation (ou marqueurs phénotypiques) des
lymphocytes et sont désignées par les lettres CD suivies d’un chiffre répertorié dans la
II. Lymphopoïèse
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
-La première étape a lieu dans les organes lymphoïdes centraux (moelle osseuse,
thymus), en l’absence de stimulation par les antigènes de l’environnement. Il s’agit d’une étape
La différenciation des lymphocytes dans les organes lymphoïdes centraux est caractérisée
par : des réarrangements génétiques aboutissant à l’expression d’un récepteur fonctionnel pour
Les lymphocytes B arrivent à maturité dans la moelle osseuse, tandis que les lymphocytes
-La deuxième étape a lieu dans les organes lymphoïdes périphériques (rate, ganglions,
Les lymphocytes B activés subissent une expansion clonale et une différentiation, soit en
inflammatoire.
C’est une cellule mononucléée, de petite taille (8-10 μm de diamètre) avec un noyau
l’immunomarquage.
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IV. Lymphocytes T
Les lymphocytes T différenciés à partir des précurseurs médullaires CD34 migrent dans le
Les lymphocytes T sont impliqués dans l’immunité à médiation cellulaire. Ils assurent
V. Lymphocytes B
Ils représentent 5 à 15% des lymphocytes circulants. Leur différentiation se poursuit tout
division (regroupe les cellules pro-B suivies des cellules pré-B), lymphocyte B immature
(exprimant des IgM de surface), lymphocyte B mature (exprimant des IgM, IgD de surface).
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
éliminés par apoptose. Les lymphocytes B matures quittent la moelle osseuse, passent dans la
circulation sanguine et vont coloniser les zones B des organes lymphoïdes secondaires formant
des follicules. En réponse à une activation par des antigènes de l’environnement, les
Les marqueurs de différenciation sont : CD10, CD19, CD20, CD21, CD22, CD40, CD79.
Les lymphocytes B sont impliqués dans l’immunité à médiation humorale. Ils ont pour
Ce sont des lymphocytes CD3-, CD16+, CD56+ qui n’expriment pas de récepteur
spécifique de l’antigène, mais divers récepteurs d’interaction avec des molécules HLA.
Ce sont des lymphocytes cytotoxiques capables d’induire la lyse des cellules cibles de
T et B.
Les cellules NK sont impliquées dans la réponse immunitaire non spécifique. Ils
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I. Introduction
Les immunoglobulines (Ig) représentent 20% des protéines plasmatiques. Elles sont
produites par les plasmocytes (cellules qui proviennent de la transformation des lymphocytes B),
Cinq classes d’immunoglobulines (IgG, IgA, IgM, IgD, IgE) ont été identifiées dans le
sérum humain sur la base de leur structure biochimique et antigénique. Les Ig sont retrouvées
également au niveau des sécrétions, dans les liquides extravasculaires et à la surface des
lymphocytes B.
homologues deux à deux reliées par des ponts disulfures : deux chaînes lourdes (H pour heavy)
Il existe cinq types de chaînes lourdes, désignées par des lettres grecques
γ (gamma), α
(alpha), μ (mu), δ (delta), ξ (epsilon) qui définissent les cinq classes d’immunoglobulines,
domaines d’environ 110 acides aminés stabilisés par des ponts disulfures.
Les domaines amino-terminaux sont notés VH (variable heavy) et VL (variable light). Les
autres domaines des chaînes légères et lourdes sont constants et notés CL (constant light), ou
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région constante de la molécule. Les fragments Fc possèdent les fonctions effectrices des
anticorps.
Les Ig sont définies par leur structure biochimique mais aussi par leur antigénicité. Trois
types antigéniques ont pu être mis en évidence sur les Ig, définissant les notions d’isotypie,
d’allotypie et d’idiotypie.
Ces fonctions sont liées à la structure des régions constantes des immunoglobulines en
1. Fixation du complément
Les IgM sont les molécules les plus aptes à fixer le complément, suivies des IgG3, 1 et 2.
Les IgG4, les IgD, les IgA et les IgE ne possèdent pas cette propriété.
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
Cette fixation permet en particulier le passage transplacentaire des IgG lors des derniers
présence de récepteurs pour le Fc des IgG. Les autres classes d’Ig ne traversent pas le placenta.
Les récepteurs des polynucléaires et des macrophages pour le Fc des IgG sont impliqués
D’autres cellules comme les monocytes et les basophiles ont des récepteurs pour le Fc
des IgE. Un allergène est capable de se fixer sur le site anticorps des IgE. Cette fixation
déclenche un signal qui aboutit à la libération de substances contenues dans les granules intra-
l’hypersensibilité immédiate.
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I. Mégacaryocytopoïèse
thrombopoïétine.
À l’état normal, les ⅔ de la masse plaquettaire circulent dans le sang et le ⅓ est séquestré
dans la rate. Les plaquettes âgées meurent et sont phagocytées par le système monocytaire
1. Microscopie optique
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2. Microscopie électronique
lesquels se trouve des molécules de cholestérol qui stabilisent et rigidifient la membrane. Les
tubulaire dense.
2.2. Le cytoplasme
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vasculaire, les plaquettes réagissent par une succession de phénomènes biochimiques rapides et
Les plaquettes jouent aussi un rôle dans la réponse inflammatoire par l’activation des
facteurs chimiotactiques.
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de l’endothélium des artères, des veines et de la microcirculation. Cette circulation se fait à l’état
En cas de lésion vasculaire, le sang doit rapidement activer les phénomènes permettant
de limiter sa perte. Un changement d’état physique du sang le rendant sous forme de gel puis
solide permet de combler la brèche vasculaire. Ce mécanisme est efficace s’il s’agit d’un petit
vaisseau. Au niveau des gros vaisseaux une hémostase mécanique est nécessaire.
consolidant l’agrégat plaquettaire) et la fibrinolyse (digestion des dépôts de fibrine, après qu’elle ait
rempli ses fonctions hémostatiques, permettant ainsi le maintien d’une bonne perméabilité vasculaire).
En réalité ces phénomènes hémostatiques in vivo sont concomitants, ils agissent tels ‘
les musiciens d’un orchestre’, à un moment précis, par une action spécifique.
Il est également fondamental que ce système soit finement régulé pour empêcher une
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I. Introduction
correspond à l’ensemble des interactions complexes entre la paroi vasculaire, les plaquettes et
1. La paroi vasculaire
1.1. Endothélium
surface. Les mécanismes de cette thromborésistance sont multiples : sécrétion par la cellule
1.2. Sous-endothélium
de facteur tissulaire. C’est une surface sur laquelle les plaquettes peuvent adhérer et s’activer.
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2. Les plaquettes :
Les plaquettes circulent dans le sang à l’état non activé. Elles sont douées d’une
membrane contenant des granules, des systèmes canaliculaires, et des protéines contractiles.
plaquettes au sous-endothélium via la GPIb plaquettaire, d’une autre part il joue un rôle
du facteur VIII.
Sa taille est régulée par une métalloprotéase, l’ADAMTS13, surtout en intervenant pour
3.2. Fibrinogène
Il joue un rôle important dans l’hémostase primaire, puisque c’est le cofacteur qui, par
fixation à la membrane plaquettaire sur les GPIIbIIIa, permet, en présence de calcium (Ca²
⁺), la
plaquettaire), les plaquettes sont alors activées (activation) et sécrètent leur contenu granulaire
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caillot plaquettaire qui sera renforcé par la formation de fibrine à la surface des plaquettes. Le
1. Vasoconstriction
Le vaisseau lésé se contracte de façon réflexe. Cette vasoconstriction est entretenue par
les amines vasopressives libérées par les plaquettes (sérotonine, adrénaline). Elle contribue à
2. L’adhésion plaquettaire
Les plaquettes n’adhèrent pas aux cellules endothéliales normales car elles ont une
surface non thrombogène. Quand les cellules endothéliales sont lésées et que leur protection a
facteur von Willebrand, le collagène, la fibronectine… L’adhésion des plaquettes aux structures
3. L’activation plaquettaire
perd son aspect discocytaire lisse, et devient échinocytaire. Elle sécrète alors une grande partie
Elle est liée à l’élévation brutale du taux du calcium dans la cellule. Les granules sont
expulsés vers l’extérieur avec tous les éléments qu’ils contiennent : l’ADP et l’épinéphrine
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5. Agrégation plaquettaire
Ce phénomène est défini par la faculté des plaquettes à s’agréger entre elles sous l’effet
L’agrégation est dans un premier temps réversible. Dans une seconde phase, sous
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Chapitre 17 : La coagulation
I. Introduction
Les différentes étapes sont finement régulées par des mécanismes d’amplification (effet
coagulation. Une protéine membranaire présente dans la tunique externe du vaisseau, le facteur
tissulaire, est l’élément déclenchant le processus de coagulation quand une lésion vasculaire
Ce sont des protéines plasmatiques qui ont des noms qui leur sont propres, mais sont
pour la majorité d’entre elles, désignées dans la nomenclature internationale par des chiffres
romains ; exemple : prothrombine = facteur II. Une fois activés, les facteurs de coagulation
portent leur nom suivi du suffixe « a » ; exemples : facteur Xa désigne le facteur X activé.
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Tous les facteurs de la coagulation, sauf les facteurs III et IV sont synthétisés par
l’hépatocyte.
absent du sérum après coagulation. Ce sont les facteurs I, II, V, VIII, XIII.
5. Facteurs contact
Ce sont les facteurs XII et XI. On les appelle ainsi pour signifier que c’est leur contact avec
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1. Voie endogène
Elle est appelée aussi voie intrinsèque puisque les protéines nécessaires à cette voie se
La première étape est appelée phase contact. Elle fait appel à 3 facteurs : XII (Hageman),
Elle est initiée par le contact du facteur XII avec une surface électronégative (Verre,
Le facteur XIIa active alors le facteur XI. Celui-ci active le facteur IX en présence de
calcium. Le facteur IXa forme un complexe avec le facteur VIIIa, en présence de calcium et une
2. Voie exogène
Le facteur tissulaire est une protéine membranaire exprimée par la plupart des tissus. Ce
facteur induit l’activation du facteur VII qui va à son tour activer le facteur X.
3. Voie commune
du fibrinogène.
complexe formé par le facteur Xa, le facteur Va, le calcium et les phospholipides plaquettaires.
Le facteur XIII activé par la thrombine va agir sur le caillot pour le rendre insoluble par la
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Les facteurs de la coagulation sont présents en excès dans le sang. Étant donné le
avec leurs enzymes cibles. Elles incluent l’antithrombine, le cofacteur II de l’héparine et plus
-Le tissue factor pathway inhibitor (TFPI) appartient aux inhibiteurs qui se présentent
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Chapitre 18 : La fibrinolyse
I. Introduction
La fibrinolyse est un processus physiologique dont le rôle principal est d’éliminer in vivo
les dépôts de fibrine. C’est un système de contrôle ultime de l’hémostase qui permet de détruire
le caillot une fois qu’il a cessé d’être utile, et donc de restaurer la perméabilité vasculaire.
Elle fait intervenir une enzyme protéolytique : la plasmine, formée par l’activation du
1. Plasminogène et plasmine
Le plasminogène a une forte affinité pour le réseau de fibrine. La plasmine est donc
formée au contact de ce réseau et détruit préférentiellement la fibrine, mais elle peut aussi
Ceci explique la nécessité d’une régulation très précise de la fibrinolyse dont l’activation
2. Activateurs de la fibrinolyse
tPA est synthétisé et libéré par les cellules endothéliales de nombreux tissus. Sa structure est
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faite de : deux domaines impliqués dans la liaison du t-PA à la fibrine et jouent un rôle
produite par les cellules rénales. Cette enzyme a été secondairement mise en évidence dans le
fixe pas à la fibrine. Elle a, en revanche, la possibilité de se fixer aux plaquettes et aux GB par
prékallikréine pour la transformer en kallikréine ; cette dernière est capable à son tour d’activer
la pro-urokinase en urokinase.
3. Inhibiteurs de la fibrinolyse
Ils correspondent à deux classes de médicaments, ceux qui se fixent sur les sites de
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1. Activation du plasminogène :
Le plasminogène et le t-PA, qui possèdent une haute affinité pour la fibrine, se fixent à la
surface du caillot pour former un complexe ternaire (plasminogène, t-PA, fibrine). Le t-PA ainsi
La plasmine est une enzyme protéolytique dont le substrat naturel est la fibrine qu’elle
successive des différents sites de clivage présents sur les monomères de fibrine aboutit à la
formation de PDF.
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I. Généralités
Il existe une grande variété de groupes sanguins et tissulaires (26 identifiés à ce jour) ;
Les groupes sanguins du globule rouge sont des ensembles d’antigènes allotypiques de
Les enzymes ABO sont des glycosyltransférases capables de fixer certaine unité
glucidique sur des radicaux sucrés présents à la surface des cellules. Les patients de phénotype
O sont déficients pour les enzymes susceptibles de fixer les sucres capables de conférer un
phénotype A, B, ou AB. La transmission héréditaire de ces caractères suit les lois de Mendel.
l’autre sont présents. Un sujet possède dans son sérum les anticorps dirigés contre les antigènes
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- Naturels, c’est-à-dire retrouvés dès les premiers mois de vie en dehors de toute
des motifs antigéniques voisins des antigènes A et B). Ces anticorps sont des IgM
- Réguliers : ils sont constamment présents chez tous les individus dépourvus de
l’antigène.
clinique courante :
allèles.
allèles.
Ces antigènes sont uniquement présents sur les hématies, définissant ainsi un système
de groupe sanguin.
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- immuns car ils résultent d’une allo-immunisation par transfusion antérieure ou par
aux groupes ABO et Rh. Ces antigènes sont en règle moins immunogènes mais peuvent parfois
La compatibilité transfusionnelle doit être respectée chez les patients ayant acquis un
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I. Définition
ainsi une coopération cellulaire pour la réponse immune (CMH de classe II) ou la réaction
immunitaire cellulaire (CMH de classe I), et sur le plan expérimental et médical à des
Il est formé d'une série de gènes étroitement liés qui codent pour des protéines
membranaires (molécules HLA) qui fixent et présentent les peptides antigéniques aux récepteurs
gènes, partagés en trois classes : système HLA de classe I, de classe II et de classe III.
• Le système HLA de classe II est constitué d'un ensemble de familles de gènes dont
• Le système HLA de classe III est sans relation avec l’histocompatibilité. Ils n’a pas
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et constituent un haplotype.
- HLA identique (25% des cas) : les deux frères ou sœurs ont reçu le même haplotype
paternel et le même haplotype maternel. Ils sont donc identiques pour HLA A, B, C,
- HLA semi-identique (50% des cas) : ils n’ont entre eux qu’un seul haplotype
Ceci est important car, pour une transplantation de rein ou une greffe de moelle osseuse,
la meilleure solution pour un receveur est d’avoir trouver un frère ou une sœur HLA identique.
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Le typage HLA est largement utilisé en médecine pour la sélection des donneurs et
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Deuxième partie :
L’Abord Du Malade
En Hématologie
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L’examen clinique d’un patient permet d’identifier la maladie à partir des plaintes du sujet.
La réflexion amène à choisir le ou les diagnostics les plus probables et à discuter les
examens complémentaires les plus utiles pour éclairer le diagnostic et trancher entre les
hypothèses.
jugement diagnostique.
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L’étudiant peut parfois se sentir ‘intimidé’ et manquer d’assurance lorsqu’il va parler avec
s’il lui dit qu’il est « un étudiant en médecine travaillant dans l’équipe du docteur X ».
Il est indispensable que l’étudiant se présente au malade, lui explique pourquoi il est
venu le voir, prendre sa permission pour lui parler et l’examiner. Tout cela doit se faire dans un
L’étudiant découvrira que certains patients fournissent une liste de signes, petit à petit,
concernant des événements apparemment sans lien les uns avec les autres, situation que
l’étudiant estimera tout d’abord complètement hors de propos. Pour le malade, ces
L’étudiant ne doit pas se laisser influencer par le diagnostic du patient, d’un parent ou
malade. Il doit apprendre aussi à clarifier certains détails que le malade a oubliés. Il doit aussi
Les patients sont souvent très différents. Certains exposeront une liste chronologique,
extrêmement détaillée de tous leurs symptômes ; d’autres citeront divers symptômes mineurs
La plupart des patients ne seront pas offensés si l’étudiant les interrompe poliment (pour
mettre fin à des détails sans importance), il doit juste leur faire comprendre que leurs problèmes
l’intéressent.
L’étudiant doit également garder un contact visuel avec le malade car ceci l’aidera à
établir une relation de confiance avec le patient et renforcer l’impression que l’on s’intéresse à
lui. Il doit prendre des notes pendant que le malade parle, ces notes serviront d’ossature pour la
L’étudiant doit toujours faire connaître au médecin traitant toute nouveauté que pose le
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I. Confidentialité
L’étudiant doit accéder au dossier médical, le lire, écrire des notes dans le respect total
du secret professionnel. Il est tenu au respect de la vie privée et des droits du patient.
sans bruit dérangeant ou interruption quelque soit sa nature afin de discuter avec le patient dans
un climat de confiance.
L’étudiant doit s’assurer que l’heure choisie pour voir le patient est appropriée, en dehors
Le jugement que porte un patient sur l’étudiant qu’il voit pour la première fois est
L’étudiant doit porter une blouse blanche propre. Sa tenue vestimentaire doit être
respectueuse et son hygiène corporelle doit être correcte. Le port du badge est obligatoire et son
comportement doit être irréprochable envers les malades et envers l’ensemble de l’équipe.
L’étudiant fait partie de l’équipe soignante, il doit participer à toutes les activités du
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Les bases de la communication avec le patient nécessitent des mécanismes et des temps
possible dans les deux sens. Cette communication est à la fois verbale et non verbale.
Chaque patient a une personnalité différente à laquelle l’étudiant doit s’adapter dans la
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I. Principe
L’observation doit être écrite aussitôt que possible. Elle doit être rédigée en termes clairs,
La description des principaux symptômes doit tenir compte des caractéristiques clefs :
patient.
antérieures.
organes.
• Conclusion : elle doit résumer en quelques lignes tous les éléments précédents,
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son pronostic quand c’est possible, indiquer le traitement initial s’il y a lieu et les
L’évolution clinique est rapportée : régression des signes, apparition de nouveaux signes,
Les résultats des examens complémentaires sont rapportés dans l’ordre chronologique
Lorsque la sortie du malade est décidée, l’étudiant notera la date de sortie, l’état clinique
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I. Présentation du malade
Il précisera la raison qui a amené le malade à consulter ou à être hospitalisé. Il est souhaitable
qu’il y ait un seul motif d’hospitalisation : fièvre, douleur, dyspnée, fatigue généralisée…
1. Antécédents personnels
1.1. Médicaux
toujours préciser la date de début, les noms des médicaments, la posologie, les effets,
présentes au domicile.
Les maladies de l’enfance telles que la rougeole, la rubéole, les oreillons, la varicelle, le
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1.2. Chirurgicaux
autre ; tout en mentionnant pour les interventions lourdes, la date, le nom du chirurgien, le nom
1.3. Toxiques
1.4. Gynéco-obstétricaux
Il précisera la date des premières règles, le cycle menstruel (durée, abondance, douleurs…),
1.5. Psychiatriques
2. Antécédents familiaux
Parents et fratrie : état de santé, âge, cas similaire dans la famille et cause de décès.
L’étudiant laisse d’abord le malade expliquer spontanément les troubles qui l’ont amené
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Dans un deuxième temps, il faut préciser les signes en posant des questions dans un
1. Signes généraux
mais persistant au repos, (à l’inverse de la fatigue qui est un état physiologique qui
Elle doit être distinguée d’autres symptômes avec lesquelles les malades la confondent
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
2. Signes fonctionnels
peuvent être expliqués par une hypoxie cérébrale secondaire à une anémie.
• Dyspnée : C’est une difficulté respiratoire survenant pour des activités usuelles qui,
des anémies, la dyspnée est expliquée par une hypoxie secondaire à un taux bas
d’hémoglobine. L’anémie est caractérisée par une dyspnée à l’effort puis au repos.
intermittentes), le siège, avec ou sans irradiation, leur réponse aux antalgiques. Ils
multiple, drépanocytose…
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
I. Examen général
l’état général du malade (bon ou mauvais, valide ou grabattaire, conscient, obnubilé, comateux…).
Une échelle de performance (Performans status) permet d’évaluer l’état de santé général
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1. Examen de la peau
• Pâleur cutanée : coloration de la peau plus claire que d’habitude. Elle doit être
recherchée au niveau des paumes et des plantes. Les anémies s’accompagnent d’une
pâleur généralisée, expliquée par la baisse du taux d’hémoglobine, pigment coloré qui
donne sa couleur rouge aux hématies. La pâleur est très variable d’un patient à l’autre
• Ictère cutané : coloration jaune, plus ou moins intense de la peau et des muqueuses ; due
à l’imprégnation des tissus par la bilirubine. Il peut être secondaire à une hémolyse.
niveau du visage et des paumes. Elle est expliquée par une polyglobulie.
hématies hors des vaisseaux. Il se présente sous forme de tâches rouges pourpres,
membres inférieurs et les régions déclives, mais peut siéger au niveau de toutes les
régions du corps. Des lésions d’âges différents peuvent coexister, prenant les diverses
teintes de la biligénie.
- en vibices : fait de traînées linéaires siégeant au niveau des plis de flexion (coudes,
genoux).
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érythémateux, fissuraire et macéré. C’est une lésion douloureuse qui entraîne une
Figure 37 : Perlèche
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rouge vif, luisante, dépapillée (lisse). Elle accompagne les carences en fer, vitamines
B9 et B12.
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Les troubles de phanères peuvent s’installer suite à une carence martiale (hypoxie).
• Ongles : ongles cassants, Koïlonychie (anomalie de la forme des ongles lui donnant
Figure 41 : Koïlonychie
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plus de 1cm.
Une hypertrophie modérée < 1 cm est banale en particulier pour les ganglions cervicaux
Une adénopathie (ADP) peut résulter d’une réponse immunitaire physiologique par
anormale dans le cadre de maladie auto-immune ; d’un envahissement ganglionnaire par des
lymphoblastique) ; d’une prolifération locale des cellules lymphoïdes dans le cas des lymphomes.
territoire inguinal (hernie inguinale ou crurale, kyste du cordon spermatique, anévrisme artériel,
ectasie veineuse), tous les territoires : lipome, kyste sébacé, fibrome, neurinome, abcès.
Toutes les aires ganglionnaires doivent être palpées. Il est de bon usage, lorsqu’il y a
plusieurs ADP de faire une représentation schématique du corps avec indication des différentes
localisations.
Devant chaque ADP, il faut préciser la taille (de quelques millimètres à plusieurs
non), la consistance (molle, ferme, dure), l’aspect inflammatoire (rougeur, chaleur, douleur), la
présence ou non de fistulisation, la mobilité par rapport aux plans superficiel et profond, la
Une ADP douloureuse, inflammatoire et mobile fait évoquer une étiologie infectieuse. Par
contre, une ADP dure, pierreuse, indolore, fixée est évocatrice d’une pathologie maligne.
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
Quand il existe une ou plusieurs ADP dans le même territoire ganglionnaire, l’examen du
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rate augmente de volume, elle déborde du rebord inférieur costal gauche vers la fosse iliaque
gauche. Normalement, la rate n’est pas palpable. Toute rate palpable est pathologique et
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Patient en décubitus latéral droit : le patient soulève le bras gauche derrière la tête. La palpation
débute en bas, dans la fosse iliaque droite, pour détecter les splénomégalies volumineuses. Puis elle
profondément. En cas de splénomégalie le pôle inférieur vient buter contre les doigts de l’examinateur
car la rate est mobile à l’inspiration. Son bord antéro-interne crénelé est caractéristique.
métaplasie myéloïde de la rate (la rate peut retrouver une capacité à générer des cellules
immunitaire de la rate).
l’hypochondre gauche fait discuter : un gros rein tumoral ; une tumeur de la queue du pancréas,
Dans les splénomégalies volumineuses, le pôle inférieur peut atteindre la fosse iliaque et
dépasser l’ombilic.
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V. Examen du foie
Rechercher une hépatomégalie dont il faut mesurer la flèche hépatique, et préciser les
souffle systolique, frottement, signes d’insuffisance cardiaque droite et gauche. Rechercher les
Examiner les pouls périphériques, chercher les signes de thrombose veineuse (diminution
du ballottement des mollets – membre inférieur chaud et douloureux – signe de Homans positif),
collatérale.
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X. Examen neurologique
Il faut donc apprécier les fonctions supérieures (conscience, langage, orientation), force
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traumatismes minimes).
Thyroïde (examinateur placé derrière le patient, doigts placés sur le cou du patient, index
en dessous du cartilage cricoïde, la glande thyroïde est mobile avec les mouvements de
Inspection des globes oculaires et des paupières ; aspect des pupilles ; mobilité des
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Troisième partie :
Examens Complémentaires
En Hématologie
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I. Introduction
L’hémogramme est une analyse à la fois qualitative et quantitative. Elle est réalisée en
routine par des automates. Elle étudie les éléments figurés du sang : globules rouges, globules
blancs et plaquettes.
C’est un examen qui permet de déterminer le nombre absolu par unité de volume de
sang (en giga/l) de chaque type d’éléments figurés du sang en suspension dans le plasma.
II. Indications
- un syndrome hémorragique ;
thrombose.. ;
- un ictère…
- un état de choc,
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III. Prélèvements
souvent dans une veine périphérique, plus rarement par prélèvement capillaire (pulpe du doigt).
La procédure de réalisation est simple mais doit être parfaitement respectée pour éviter
les incidents, aussi bien pour le patient que pour le préleveur, et assurer une analyse de bonne
Cette étape préanalytique est sous la responsabilité du biologiste, même si elle est
doit donc en connaître tous les pièges pour distinguer, lors de la validation, les anomalies de
pathologie.
On prélève 5ml de sang. L’anticoagulant de choix est l’EDTA (acide éthylène diamine
Si le malade est perfusé, on prélève le membre opposé. Lorsque le prélèvement est fait
Le ou les tubes doivent être identifiés (étiquetage) immédiatement (nom, prénom, numéro…).
Les informations (sur une feuille de demande par exemple) doivent accompagner le
Les tubes doivent être placés dans des sachets en plastique et acheminés au laboratoire à
- 98 -
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IV. Méthodes
1. Méthodes classiques
2. Méthodes automatiques
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Cependant, elle nécessite un contrôle de qualité et les méthodes manuelles restent les méthodes
de référence.
- Le volume plaquettaire moyen (VMP) qui oriente vers l’origine centrale (augmenté)
- Des messages et des alarmes qui doivent être précisés sur le frottis sanguin.
Ces méthodes automatiques peuvent exécuter jusqu’à 100 examens par heure. La
formule est entièrement automatisée avec les automates de dernière génération type Coulter
3. Le frottis sanguin
L’analyse fine morphologique des éléments figurés du sang (GR, Pq, GB) ne peut se faire
que sur un frottis sanguin : étalement de sang sur une lame de verre coloré au May Grunwald
Giemsa (MGG).
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hématimétriques et de déterminer d’autres anomalies des GR, des GB et des Pq non révélées par
les automates.
Les automates ne permettent pas une étude fine de la morphologie des GR, GB et des
plaquettes. Aussi, le médecin devra spécifier dans sa prescription le frottis sanguin en cas de
recherche particulière.
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nécessitent une coloration particulière (le bleu de crésyl brillant) sur un frottis sanguin étalé sur
lame de verre.
réticulocytes.
La numération des réticulocytes ne fait pas partie de l’hémogramme, elle doit faire l’objet
d’une demande spécifique. Elle permet de différencier l’origine centrale ou périphérique d’une
V. Interprétation de l’hémogramme
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
1. Principes
Pour bien interpréter un hémogramme, il faut connaître les valeurs normales et savoir
Dans le sang, les cellules à compter sont en suspension dans le plasma à l’intérieur d’un
système vasculaire clos. Il s’agit de déterminer la proportion de chaque catégorie cellulaire dans
le sang. Chaque valeur obtenue dépend du nombre absolu de ces cellules et du volume
plasmatique. Dans certains cas, il peut y avoir de fausses variations de numération imputables
Le prélèvement doit être fait avec un anticoagulant solide afin d’éviter de fausser le
lignée par lignée, du point de vue quantitatif et qualitatif (frottis) : la lignée érythrocytaire (GR,
Hb, VGM, TCMH, CCMH, IDE), les plaquettes, les GB avec interprétation de la formule leucocytaire
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L’interprétation se fait selon le sexe, l’âge (taux d’Hb différent chez l’homme, la femme,
- des chiffres absolus et non des pourcentages des granuleux, des lymphocytes,
monocytes et réticulocytes ;
- du contexte clinique.
En cas d’anomalies, un frottis sanguin s’impose. Il faut par ailleurs, éliminer les artéfacts
tels que :
- les fausses macrocytoses : en cas d’autoagglutination donnant des VGM très élevés.
comptés comme GB. Il faut penser à les retrancher du nombre des GB.
L’hyperchromie (CCMH>36 g/dl) est très rare, évoquant en premier lieu une erreur de
l’hémogramme automatisé (le plus souvent liée à la présence d’une agglutinine froide
perturbatrice des mesures), plus rarement une « hyperchromie vraie » (sphérocytose héréditaire).
Les valeurs limites d’un hémogramme normal sont fondamentales à retenir. Les valeurs
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Les valeurs de référence normales sont répertoriées dans le tableau V. Ces valeurs
peuvent changer aussi d’un laboratoire à un autre, donc toujours interpréter la valeur obtenue
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1.1. L’anémie
a. Caractérisation de l’anémie :
Le VGM définit :
réticulocytes tient compte du taux de l’Hb ; plus le taux de l’Hb baisse, plus le taux des
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c. Frottis :
À l’état normal tous les GR ont sensiblement la même taille, la même forme et la même
coloration (cellule arrondie avec un centre clair). Toute modification traduit un phénomène
pathologique et peut orienter l’étiologie d’une anémie. Ces anomalies sont signalées par le
laboratoire après examen d’un frottis sanguin. Les appareils automatiques ne sont capables de
déceler que les anomalies les plus grossières, ils ne décèlent pas par exemple les sphérocytes,
les drépanocytes, les schizocytes, les cellules cibles, les inclusions cytoplasmiques.
Ces anomalies permettent d’orienter vers l’étiologie d’une anémie. La morphologie des
GR doit toujours être analysée. Pour tout hémogramme, si elle n’est pas précisée c’est qu’elle est
normale.
Le frottis peut mettre en évidence des érythroblastes ; ils sont comptés en plus pour 100
1.2. La polyglobulie
plus souvent les polynucléaires neutrophiles (PNN) qui peuvent être inférieurs à 2000/mm3
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Plus rarement, la baisse porte sur les lymphocytes qui sont au dessous de 1500/mm3
monocytopénie.
physiologique) avec une tendance à une leucocytose plus élevée jusqu’à 15000. Le passage à la
l’enfance).
Il est important d’interpréter les taux leucocytaires uniquement en valeur absolue afin
- Ne pas parler de neutropénie dans le cas suivant : GB : 100 000/mm3, PNN : 5%, Lc :
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Les anomalies morphologiques identifiées sur le frottis sanguin sont très variées et
intéressent surtout les leucocytes. Elles sont particulièrement fréquentes dans les
Toute variation de la numération plaquettaire doit être contrôlée sur lame. L’agglutination
anormale in vitro des plaquettes autour des PNN en présence d’EDTA est une cause non
exceptionnelle de fausse thrombopénie décelée facilement sur le frottis sanguin et corrigée par
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a. Anémie
Elle se définit par un chiffre d’hémoglobine <13 g/dl chez l’homme et <12 g/dl chez la
femme.
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d’hémoglobine présente par dl de plasma. La définition simplifiée d’une anémie suppose que le
volume plasmatique total soit normal. Toute variation importante de ce dernier fait varier le taux
a.2. À l’inverse
b. Polyglobulie
la femme.
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rénale, tumeurs (foie, rein, cervelet, ovaire, utérus), maladie de Cushing, phéochromocytome.
Les hématies ont une forme discoïde. Elles apparaissent roses avec un centre plus clair
a. Anomalies de taille
médicaments.
Figure 57 : Anisocytose
b. Anomalie de teinte
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c. Anomalie de forme
dysérythropoïèse.
- 113 -
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d. Inclusions érythrocytaires
G6PD, Hb instable.
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a. Anomalies quantitatives
cutané à répétition.
• Infections.
• Cancers solides.
• Asplénisme.
- 115 -
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croissance (G-CSF).
Neutropénie
agranulocytoses.
• Une cause infectieuse : HIV, EBV, CMV, virus de l’hépatite C, virus de l’hépatite B,
leishmaniose…
ibuprofène, chimiothérapie…
• Un hypersplénisme.
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s’impose. S’il s’agit d’une anomalie stable et isolée, il faut évoquer une cause bénigne comme un
b. Anomalies qualitatives
Les PNN appartiennent à la famille des phagocytes polynucléés et jouent un rôle majeur
dans l’immunité antimicrobienne non spécifique. Leur noyau est polylobé et leur cytoplasme
(B12, folates).
a. Hyperéosinophilie
médicamenteuse… ;
- l’aspergillose broncho-pulmonaire ;
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Whipple;
taux de PNE reste supérieur à 1500/mm³ pendant plus de 6 mois. Aucune étiologie
n’est retrouvée. Une atteinte polyviscérale est souvent notée : asthénie, fièvre, prurit,
b. Éosinopénie
pouvant même égal à zéro. Ce taux n’est en rien inquiétant, et il n’entraîne absolument aucune
pathologie ou complication.
50/mm3. L’excès de polynucléaires basophiles est souvent rencontré, de façon modérée, lors des
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2.4. Lymphocytes
a. Hyperlymphocytose
L’hyperlymphocytose se définit par un taux de lymphocytes supérieur à 5000/mm3 chez
rickettsioses ;
- connectivites ;
- tabagisme ;
b. Lymphopénie
(histoplasmose, paludisme…).
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- aplasies médullaires ;
Wiskott-Aldrich…
et autres immunosuppresseurs.
2.5. Monocytes
a. Monocytose
de Crohn, sarcoïdose ;
- splénectomie ;
- carcinomes.
- 120 -
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b. Monocytopénie
2.6. Myélémie
d’érythroblastes.
a. Thrombocytoses
supérieur à 450000/mm3. Elles exposent à un risque accru de thrombose. Elles peuvent être :
- 121 -
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myéloprolifératifs ;
(thrombocytose d’entraînement).
b. Thrombopénies
faut penser à éliminer la fausse thrombopénie à l’EDTA, surtout s’il n’y a pas de purpura.
La démarche étiologique diffère selon qu’il s’agit d’un nouveau-né, d’un enfant, ou d’un
adulte. Une thrombopénie peut être de découverte systématique ou révélée par un syndrome
- il n’y a pas de risque hémorragique spontané tant que les plaquettes sont
d’environ 5%).
de cellules anormales dans la moelle osseuse) observée lors des leucémies aiguës, aplasies
être considérée comme potentiellement pathologique et faire proposer au minimum une enquête
- 122 -
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cellules anormales dans la moelle osseuse) observée dans les maladies auto-immunes (lupus),
- syndromes myéloprolifératifs.
4. Pancytopénie ou bicytopénie
Le taux des réticulocytes permet de distinguer une cause centrale d’une cause périphérique.
- 123 -
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- 124 -
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Chapitre 28 : Myélogramme
myélome multiple…), ainsi qu’à déceler la présence médullaire de cellules pathologiques non
Cette analyse consiste à prélever par aspiration quelques gouttes de suc médullaire riche
en cellules hématopoïétiques et de les étaler par frottis sur des lames de verre. Elle permet
immunocytochimiques.
Après coloration, les cellules sont analysées au microscope par un cytologiste, qui fournit
anomalies cytologiques.
II. Indications
- 125 -
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dans la moelle).
d’autres anomalies telles qu’un pic monoclonal, une splénomégalie ou le bilan d’extension
III. Prélèvement
Les deux principaux sites de ponction médullaire chez l’adulte sont le manubrium sternal
ponction se réalise à l’aide d’un trocart de myélogramme auquel est adaptée une seringue afin
Il est important de prélever un faible volume de suc médullaire (une à deux gouttes suffisent)
afin de ne pas provoquer de dilution de cellules médullaires par des cellules sanguines.
- 126 -
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Le frottis médullaire doit être réalisé rapidement sur des lames de verre afin d’éviter la
La date et l’identité du patient doivent être notées sur les lames et, une fois secs, les
Les renseignements concernant la dureté de l’os et une aspiration difficile doivent être
L’os est souvent mou dans les myélomes, très dur en cas de myélofibrose primitive, et
Une fois secs, les frottis sont colorés selon la coloration de May-Grunwald-Giemsa
(MGG).
En règle générale, deux à trois frottis sont choisis pour coloration parmi ceux qui
- 127 -
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d’un hémogramme avec formule manuelle de moins de 2 jours, ainsi que des renseignements
Elle doit être mentionnée sur le compte rendu du myélogramme. Selon les habitudes du
cytologiste, elle s’exprime en texte libre (désertique, richesse normale, hyperdense…) codé par
des chiffres de 1 à 5 (1 correspond à la plus faible richesse, 3 à une richesse normale, 5 à une
richesse fortement augmentée) ou codé par des croix (1 croix : +, 2 croix : ++, 3 croix : +++, 4
croix :++++).
Les mégacaryocytes, précurseurs des plaquettes, sont les plus grandes cellules présentes
dans une moelle normale. Ils se localisent principalement dans les grains situés au niveau des
franges du frottis : c’est là qu’il faut tout d’abord les rechercher. Ce sont des cellules de grande
taille au noyau volumineux, polylobé de forme variable. Leur cytoplasme rosé est d’aspect
finement granuleux.
- 128 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
On considère que les mégacaryocytes sont présents en nombre normal lorsque l’on
cellules anormales.
- 129 -
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Elles sont représentées sur le tableau VII. Chez l’adulte, la lignée érythroblastique représente
15 à 30% des éléments nucléés, la lignée granuleuse 60 à 70%, les lymphocytes 5 à 20%, les
plasmocytes 0 à 2%, les monocytes 0,5% à 2% et les blastes indifférenciés sont compris entre 0 et 2%.
- 130 -
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D’autres anomalies peuvent être observées telle la présence de corps d’Auer dans les
ostéoclastes, cellules métastatiques, dont il faut bien sûr toutefois signaler la présence).
Les cellules éclatées ou en mitose ne sont pas identifiables et ne doivent pas non plus
être comptées, mais signalées si elles sont présentes en nombre particulièrement élevé.
Dans l’idéal, il est conseillé de compter au moins 500 cellules sur des champs consécutifs
afin d’optimiser la représentativité du décompte. Dans les cas où la moelle est appauvrie, le
décompte peut ne se faire que sur 200 éléments, si possible sur plusieurs lames différentes.
Les variations quantitatives des lignées sont importantes en fonction de l’âge. On notera
Valeurs usuelles
quel que soit l’âge. Cependant, on notera des variations chez le nouveau-né, le nourrisson de 1
mois et le jeune enfant de moins de 3 ans concernant la lignée lymphoïde, ses proportions et sa
- 131 -
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Chez le nouveau-né (0 à 15 jours) la lignée granuleuse sera prédominante : 70% avec une
À partir de 6 ans et jusqu’à 12 ans les proportions des différentes lignées rejoindront
- 132 -
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anesthésie locale, des conditions d’asepsie très strictes ainsi qu’une étroite collaboration entre le
clinicien et l’anatomopathologiste.
Le prélèvement est réalisé dans une épine iliaque postérosupérieure avec un trocart
carotte osseuse est plongée dans un liquide fixateur, puis traitée par divers réactifs, incluse en
paraffine et finalement coupée en fines sections longitudinales (microtome) qui seront colorées
- 133 -
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une meilleure sensibilité pour la détection d’un infiltrat tumoral. C’est aussi le seul moyen
osseuses puis les espaces médullaires. La répartition de la moelle est évaluée ainsi
L’étude histologique de la moelle osseuse peut mener à des diagnostics très variés
médecine interne.
- 134 -
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- recherche de métastases.
- bilan d’une altération de l’état général, d’une fièvre prolongée, d’un syndrome
- 135 -
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La cytoponction ganglionnaire est un geste simple, non invasif et peu douloureux, facile à
Elle permet le plus souvent une orientation diagnostique rapide vers un contexte
réactionnel bénin ou vers une pathologie tumorale, hématologique ou non, imposant alors la
Ce geste consiste à introduire une aiguille fine dans le ganglion et à réaliser quelques
atypiques d’un lymphome malin non Hodgkinien : dans ces deux cas, on doit
de la prolifération.
.
une adénopathie. Elle permet d’orienter rapidement le diagnostic et peut être suffisante dans la
majorité des processus réactionnels, mais doit toujours être complétée par une biopsie
- 136 -
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Cet acte chirurgical doit être distingué du curage ganglionnaire qui est l’ablation d’une
chaîne ganglionnaire et qui est non justifié sauf indication carcinologique précise.
cytologique (selon l’orientation diagnostique), et le ganglion est ensuite recueilli dans un liquide
fixateur. Il sera inclus en paraffine et de fines sections seront colorées en vue de l’examen
anatomopathologique.
Toute adénopathie de plus de 1 cm évoluant plus d’un mois, d’étiologie inexpliquée, doit
rentabilité inférieure de la biopsie dans cette zone et du risque de lymphœdème définitif du membre.
chirurgien qu’une partie doit être acheminée rapidement dans une compresse stérile imbibée de
sérum physiologique pour congélation et l’autre partie dans un fixateur classique (formol
tamponné).
- 137 -
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Son rôle est de déceler les anomalies chromosomiques numériques et structurales dans les
clones cellulaires malins. Elle est fondée sur l’étude de quelques dizaines de cellules tumorales mises
en culture in vivo et dont le cycle mitotique a été bloqué au stade métaphasique par l’addition de
colchicine, ce qui permet l’étude des chromosomes individualisés (colorés par diverses méthodes
visualisant les bandes claires et sombres qui strient différemment chaque chromosome).
Figure 70 : Caryotype montrant une t(9 ;22) au cours d’une leucémie myéloïde chronique
- 138 -
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chromosomiques surtout quand l’anomalie à rechercher est très fine ou que les cellules ne se
divisent pas.
fusion, translocation) ou des anomalies sans corrélation cytogénétique (mutation). Très sensibles
(PCR), elles sont très utilisées pour le diagnostic et le pronostic des hémopathies malignes.
Les études sur l’ADN recherchent des mutations comme, par exemple, la mutation V617F
Les études sur l’ARN recherchent des transcrits de fusion, comme par exemple BCR-ABL
- 139 -
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Chapitre 33 : Immunophénotypage
C’est un outil qui nécessite une analyse pointue des données, en se basant sur des
caractère aigu ou chronique et selon sa nature lymphoïde ou myéloïde. Elle est aussi très
considéré.
- 140 -
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très utilement l’analyse cellulaire, surtout quand les cellules sont morphologiquement proches
(les diverses cellules lymphoïdes, les progéniteurs hématopoïétiques, qui possèdent chacun un
utilisées pour caractériser plus précisément les diverses cellules d’une lignée :
- 141 -
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(compartiment fonctionnel).
I. Ferritinémie
Elle reflète les réserves en fer de l’organisme. Une hypoferritinémie représente le signe le
plus précoce de la carence martiale. Son taux normal est compris entre 12 µg/L et 300 µg/L.
La ferritinémie est physiologiquement plus basse chez la femme que chez l’homme.
excessives. La ferritinémie est augmentée aussi dans les inflammations (protéine de la phase
Le prélèvement pour dosage du fer sérique doit être réalisé sur tube sec, entre 8h et 10h
du matin à jeun, et toujours à la même heure s’il s’agit d’un suivi. Le fer sérique présente en
effet d’importantes variations nycthémérales : maximale à midi, minimale à minuit, avec une
- 142 -
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maligne.
Le fer sérique est augmenté en cas de surcharge en fer, hépatite, cirrhose, alcoolisme
L’intérêt du dosage du fer sérique réalisé isolément est nul, vu que le fer sérique peut
être abaissé dans des circonstances qui n’ont rien à voir avec le métabolisme du fer
(inflammation, infection, chirurgie…), comme il peut être élevé dans des situations en dehors
orale.
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En cas de carence en fer : la CTF augmente. En cas de surcharge en fer : la CTF diminue.
En cas de carence en fer : le CST diminue. En cas de surcharge en fer : le CST augmente.
courante.
hépatopathies.
l’érythropoïèse inefficace.
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des principales hémoglobinopathies (anomalies qualitatives : HbS, HbC et HbE), ainsi que le
l’hémoglobine est biologique, qu’il s’agisse des syndromes drépanocytaires majeurs, des
Un bilan standard pour la recherche d’une hémoglobine anormale doit inclure 3 tests
phénotypiques distincts, dont au moins une technique électrophorétique avec interprétation. Les
non séparatives, mais mettant en évidence des propriétés spécifiques : test Itano (ou test de
choix pour l’étude de l’hémoglobine est un échantillon sanguin recueilli sur EDTA. Le
prélèvement doit être frais ou peut, à défaut, être conservé à +4°C pendant une semaine au
érythrocytaires voire analyse du frottis), bilan martial (au minimum la ferritine), notion éventuelle
de transfusion….
1. L’électrophorèse
Elle sépare les hémoglobines en fonction de leur différence de charge dans un champ
électrique.
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(Ligne 1 : contrôle, Ligne 2 : normal, Ligne 3 : drépanocytose SS, Ligne 4 : drépanocytose AS)
• L’électrophorèse à pH acide.
• L’isoélectrofocalisation.
• L’électrophorèse capillaire.
2. La chromatographie
échangeuse de cations.
3. La spectrophotométrie de masse
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• Le test Itano : il est essentiel pour confirmer la présence d’HbS et repose sur le
• Le test de falciformation de Emmel : elle met en évidence les drépanocytes sur lame
plusieurs gènes non fonctionnels, peut être mise en évidence après coloration supra-vitale.
couples à risque, pour affirmer ou simplement préciser le phénotype des cas index, de façon
- 147 -
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macrocytaire devant la suspicion d’une origine carentielle. Il doit être demandé avant toute
La valeur normale est de 200 à 400 ng/L. On parle de carence en vitamine B12 lorsque sa
concentration sérique est < 200 ng/L. L’abaissement du taux sérique de la vitamine B12 survient
en très faible quantité, est un indice très précoce de carence vitaminique (B12 et B9).
3. Test de Schilling
réalisé en routine.
- 148 -
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La valeur normale des folates sériques est entre 5 µg/L et 15 µg/L. L’abaissement du
taux de folates sériques se produit lorsque les réserves hépatiques sont épuisées (2 à 4 mois).
La valeur normale des folates érythrocytaires est > 200 µg/L. Les folates érythrocytaires
représentent le reflet des réserves tissulaires, alors que les folates sériques sont un reflet
instantané des folates circulants. Le diagnostic d’une carence en folates repose sur le dosage des
folates érythrocytaires.
- 149 -
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I. Groupage ABO-Rhésus
autant de groupes, présents simultanément chez le même individu. Les plus importants pour la
1. Groupe ABO
Le groupage ABO comporte obligatoirement deux épreuves qui doivent être concordantes
entre elles :
- Une épreuve sérique dite de Simonin, qui permet, grâce à l’utilisation de GR-tests A1,
- 150 -
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Le système A, B, O est défini par la présence à la surface des érythrocytes soit d’un
antigène A (groupe A), soit d’un antigène B (groupe B), soit des deux (groupe AB), soit encore
d’aucun d’entre eux (groupe O), ce qui permet de classer tout sang humain dans un des quatre
groupes A, B, AB, O. Le sérum d’un sujet donné contient l’iso-anticorps naturel (anti-A ou anti-
B) correspondant à l’antigène absent de ses érythrocytes. Lorsque l’hématie porte les deux
antigènes, le sérum ne contient aucun iso-anticorps. Le sérum contient les deux iso-anticorps
Il est obligatoire que les deux épreuves soient réalisées sur deux prélèvements différents
2. Groupe rhésus
d’un réactif témoin lui correspondant, ce réactif témoin étant de composition strictement
Le système Rhésus est un système complexe à plusieurs antigènes. Sur les hématies des
sujets dits Rhésus+ se trouve un antigène D ou Rh1 qui est absent chez les sujets Rhésus–.
D’autres systèmes peuvent être recherchés, d’intérêt variable : système Lewis, Kell, Duffy,
(a – b – ). Le système Kidd comprend deux antigènes Jka et Jkb et trois phénotypes Jk(a + B + )
- 151 -
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Appelée aussi recherche d’anticorps irréguliers, car les anticorps recherchés sont des
Ce sont des anticorps antiérythrocytaires dirigés contre des antigènes de groupe sanguin
autres que ceux du système ABO. Ils sont dits irréguliers car, in vitro, ils n’agglutinent pas
directement les globules rouges porteurs de l’antigène. Pour les mettre en évidence, il faut
traiter les hématies par des enzymes (papaïne, trypsine) ou les placer en milieu albumineux.
Il est appelé ainsi parce qu’il se fait en un seul temps, les hématies étant mises
Il met en évidence des anticorps (immunoglobulines) fixés à la surface des hématies par
une réaction d’agglutination réalisée au moyen d’antiglobulines humaines (des anticorps anti-
anticorps) : une antiglobuline polyvalente, une antiglobuline anti-IgG et une antiglobuline anti-
complément (C3d). L’anticorps est titré par dilutions croissantes du sérum antiglobulines.
- 152 -
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sensibilisation des GR du nouveau-né par les allo-Ac de nature IgG d’origine maternelle.
Figure 74 : Test de Coombs direct met en évidence des anticorps fixés sur la membrane du GR
sérum du malade. Il est dit indirect parce qu’il se pratique en deux temps :
- dans un premier temps, le sérum du patient est mis en présence d’un « panel »
d’hématies étrangères, de phénotype connu, afin que les anticorps se fixent sur les
- dans un second temps est réalisé un test de Coombs direct comme précédemment.
- 153 -
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- dans le cadre d’un titrage d’Ac irréguliers chez une femme en période d’activité
génitale.
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bout de 1 heure par le tassement des globules rouges dans un tube vertical. La mesure à 2
femme. Chez les sujets de plus de 50 ans, les valeurs normales peuvent atteindre 20 mm chez
plus élevée chez la femme que chez l’homme ; elle se majore avec l’âge et lors de la grossesse.
Ces variations sont liées à de nombreux facteurs : érythrocytaires (nombre des GR, taille et
La mesure de la VS n’a aucune spécificité et peut se trouver en défaut, qu’il s’agisse de faux
positifs (VS très accélérée au cours d’affections sans gravité) ou de faux négatifs (VS normale au
cours d’affections malignes). Il s’agit donc d’un test dont l’intérêt pratique est de permettre la
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connue. Son taux normal se situe en dessous de 4 g/L. Sa cinétique d’élévation est
- La protéine C réactive (CRP) est une protéine de la phase aiguë de l’inflammation dont la
synthèse hépatique débute dès la huitième heure, et atteint son maximum en 24 heures.
Sa valeur normale est < 10 mg/L. La CRP est un marqueur précoce mais non spécifique
précocement que la VS ; en fin d’inflammation, la CRP diminue plus rapidement que la VS.
Son taux s’abaisse lors d’inflammations liées à des pathologies à complexes immuns
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L’électrophorèse des protéines sériques permet d’étudier le profil des protéines sériques
Tableau XII : Valeurs normales des 5 fractions des protéines sériques de l’inflammation
Fractions Valeurs normales
Albumine 33 à 50 g/L
α1-globulines 1,5 à 4 g/L
α2-globulines 6 à 10 g/L
β-globulines 6 à 13 g/L
γ-globulines 7,5 à 16 g/L
- Une hypoalbuminémie peut être présente lors des syndromes inflammatoires sévères.
- L’augmentation isolée des β-globulines est le témoin d’une élévation des taux de
soit d’un processus infectieux chronique, soit d’une maladie auto-immune, soit d’une
- 157 -
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Les tests de l’hémostase sont utilisés pour le diagnostic étiologique d’un syndrome
frottis sanguin. En cas d’agrégats, un contrôle effectué sur tube citraté ou hépariné est
niveau d’une plaie cutanée superficielle. Il est réalisé selon la méthode d’Ivy qui consiste en une
bras, sous une pression de 40 mmHg maintenue à l’aide d’un brassard manométrique. La durée
médicaments.
- le TS est allongé aussi en cas d’anémie franche (si hématocrite < 30 %) ou en cas de
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plus simple à réaliser et moins invasif que le TS ; il n’est pas ou peu utilisé du fait du coût très
Le temps d’occlusion plaquettaire est très sensible aux déficits en facteur Willebrand.
qui quantifie le vWF par son antigénicité (vWF Ag) grâce à des anticorps spécifiques.
- une méthode fonctionnelle qui quantifie le vWF par son activité cofacteur de la
5. Autres tests
thrombopathie.
d’identifier certaines cellules après les avoir marquées avec des anticorps spécifiques.
Le prélèvement doit être de bonne qualité. Il est recommandé d’utiliser un tube adéquat
contenant un anticoagulant (tube citraté). Le tube ainsi que la seringue doivent être en plastique
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La ponction veineuse doit être franche (si on pique la veine plusieurs fois, on va prélever
la thromboplastine tissulaire qui va activer la coagulation), il ne faut pas trop serrer le garrot.
1. Tests globaux
le fibrinogène.
présence de calcium. Le TCA est dénommé TCK (temps de céphaline kaolin) lorsque le kaolin est
l’activateur utilisé.
Les résultats du TCA sont exprimés en temps de coagulation (en secondes) par référence
doit être définie dans chaque laboratoire. On considère que le TCA est anormal lorsque le
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Le TCA n’explore pas la composante plaquettaire, et n’est donc pas modifié en cas de
plaquettaire.
le complexe facteur VII-facteur tissulaire est directe et ne passe pas par le facteur IX.
Les résultats du TQ sont exprimés en temps de coagulation (en secondes) par référence à
improprement dénommé taux de prothrombine (TP), alors qu’il ne reflète pas seulement les
variations de la prothrombine.
(le facteur VII ayant la demi-vie la plus courte est le premier abaissé).
- s’il est associé à un allongement du TCA : un déficit isolé en FII, FX, FV ou un déficit
combiné affectant ces trois facteurs mais aussi le facteur VII, et parfois le fibrinogène.
Les dosages des facteurs de coagulation ne sont effectués que lorsque les tests de
dépistage (temps de céphaline activée, temps de quick) donnent des résultats anormaux.
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Le dosage fonctionnel du fibrinogène est très fréquemment réalisé car les déficits
congénitale). Dans certains cas on objective une anomalie qualitative, le fibrinogène étant
Le dosage des facteurs du complexe prothrombinique (FII, FV, FVII, FX) est fréquemment
demandé, cet examen ayant un intérêt dans le diagnostic des insuffisances hépatocellulaires
il est licite de doser les inhibiteurs de la coagulation afin de rechercher un déficit, notamment s’il
existe des antécédents familiaux thrombotiques. Tous les inhibiteurs peuvent être dosés par une
1. Tests globaux
- Test de lyse des euglobulines : valeur normale > 3 heures. Un temps de lyse des
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2. Tests indirects
d’hyperfibrinolyse. Le dosage des PDF est un examen non spécifique, puisqu’il ne différencie pas
Le taux des D-Dimères s’élève avec une bonne sensibilité chez les patients en phase
car les D-Dimères s’élèvent dans d’autres situations (cancers, traumatismes, âge avancé,
Actuellement, les D-Dimères ne sont utilisés que pour exclure le diagnostic de maladie
thromboembolique veineuse. Un taux des D-Dimères < 500 µg / L est un excellent facteur
interprétable, ce test est à réaliser avant toute instauration d’un traitement anticoagulant.
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Elle est performante pour analyser les organes pleins de la cavité abdominale (foie, rate,
pancréas…).
Couplée au Doppler, elle permet l’analyse des vaisseaux abdominaux artériels et veineux.
apprécier la taille de la rate et du foie, rechercher des lésions d’allure maligne ou infectieuse…
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Chapitre 42 : Tomodensitométrie
La tomodensitométrie (TDM) représente un outil d’imagerie incontournable en hématologie.
C’est un moyen de diagnostic performant et facile d’accès au sein des services d’imagerie.
Le scanner étudie la majorité des organes : cerveau, thorax, abdomen, pelvis, os… Il
recherche des anomalies qui ne sont pas visibles sur des radiographies standards ou à
l’échographie.
- guider des ponctions d’organes profonds en cas de suspicion d’une néoplasie afin
.
Figure 83 : TDM thoracique montrant un aspect d’image
en grelot en faveur d’une aspergillose.
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L’imagerie par résonnance magnétique (IRM) utilise les propriétés magnétiques des
protons d’hydrogène. Elle se caractérise par sa haute résolution de contraste, sa haute résolution
Son application est courante pour l’étude de nombreux organes, incluant le squelette, le
En matière de lymphome, elle est utilisée pour sa haute résolution, comme examen
complémentaire, pour préciser une partie limitée du corps, mais n’a pas d’intérêt pour le staging
de routine.
moelle osseuse avec une bonne résolution anatomique, ainsi que les tissus mous adjacents.
C’est un examen obligatoire dans cette pathologie, que le myélome soit symptomatique ou qu’il
soit asymptomatique.
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
méthodes isotopiques apportent pourtant des informations très utiles, voire irremplaçables,
C’est un examen qui a pour but de quantifier le volume occupé par les globules rouges
technétium 99 et l’albumine marquée à l’iode 131. Ces deux techniques sont réalisables
simultanément.
Cet examen est utile devant un hématocrite élevé pour distinguer une augmentation du
volume globulaire et une hémoconcentration ou, au contraire, pour faire la part entre une
d’une vraie polyglobulie ; la mesure du volume total des globules rouges n’est alors pas
strictement indispensable.
Examen qui permet d’étudier la durée de vie des globules rouges et le lieu préférentiel de
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Cette méthode a pour but d’étudier la cinétique d’une dose traceuse de fer 59 lié à la
L’indication est réservée aux anémies de mécanisme indéterminé, à condition que le fer
macrophagique.
Elle permet de différencier entre les insuffisances médullaires quantitatives avec une
disparition ou une diminution de fixation des deux traceurs, et les insuffisances médullaires
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barrettes (4 à 64 barrettes).
clinique.
de la captation et de la consommation de glucose par les cellules tumorales par rapport aux
cellules normales.
La technique consiste à injecter au patient un sucré marqué qui est métabolisé de façon
préférentielle dans les cellules à renouvellement rapide. Le traceur permet de visualiser les
lésions évolutives. Cet examen ne doit pas être proposé aux patients diabétiques et de même
Les lymphomes sont constitués de nombreuses entités définies par leurs caractéristiques
Dans ces pathologies lymphomateuses, le PET-scan est un des examens les plus
sensibles pour le bilan d’extension initial, et pour mettre en évidence une maladie résiduelle
d’une pathologie lymphoïde. De plus, c’est un examen sensible pour juger précocement de
l’efficacité du traitement.
On mesure la positivité par la fixation anormale au niveau des ganglions et des organes
L’intérêt de cet examen en fait un des critères majeurs de réponse dans la pathologie
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Quatrième partie :
Les Hémopathies Bénignes
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I. Introduction
d’anémie nutritionnelle la plus commune. Elle affecte principalement les nourrissons et les
femmes en période d’activité génitale. Le diagnostic est simple, fondé sur la constatation d’une
II. Physiopathologie
taux de transferrine s’élève (ce qui se traduit par une augmentation de la CTF,
- Stade II : les réserves en fer épuisées ne peuvent plus satisfaire les besoins de
- Stade III : une anémie s’installe avec des globules rouges d’apparence normale, les
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
manifeste d’abord par une décoloration des muqueuses (à rechercher aux conjonctives et à la
Les autres signes sont en rapport avec une souffrance des parenchymes liée à la
D’autres signes ne sont retrouvés qu’au cours des anémies ferriprives anciennes et de
façon inconstante :
rarement symptomatique.
chez l’enfant.
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montre ni adénopathie, ni hépatosplénomégalie, sauf, parfois chez l’enfant, une pointe de rate
est observée.
1. L’hémogramme
Il existe une anémie, le plus souvent profonde dans notre contexte. La bonne tolérance
fait que les patients sont vus avec des taux d’hémoglobine bas, compris entre 4 et 10 g/dl.
Cette anémie est microcytaire, le volume globulaire moyen (VGM) est diminué, inférieur à
27 pg (hypochromie).
Les globules blancs sont normaux ou légèrement diminués ; les plaquettes par contre
sont soit normales, soit augmentées à des taux compris entre 400 000 et 700 000/mm3. Cette
La ferritine sérique est l’indicateur de choix en matière d’évaluation des réserves en fer.
Les valeurs normales sont fonction de l’âge et du sexe : homme 30-300 ng/ml, femme
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2.2. Autres
Le fer sérique est diminué (inférieur à 60µg/100ml), la CTF est augmentée (supérieure à
V. Diagnostic différentiel
C’est celui des autres anémies microcytaires :
1. Anémie inflammatoire
Elle réalise dans une forme très évoluée un tableau d’anémie microcytaire hypochrome
l’hémoglobine A2.
3. Anémies sidéroblastiques
Fer sérique est non diminué, le reste du bilan martial est normal, myélogramme avec
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1. Interrogatoire
obstétricaux (nombre de grossesses, dates des grossesses, rythme et abondance des règles,
fréquence des repas, leur composition en protéines animales, les régimes éventuels, les
troubles digestifs pouvant orienter vers une lésion saignante, une malabsorption (maladie
2. Examen clinique
Cet examen doit inclure un toucher rectal, et un examen génital chez la femme.
3. Explorations
Le bilan comportera deux examens pouvant être pratiqués : une fibroscopie oeso-
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4. Principales étiologies
Saignements provoqués (pathomimie) : chez des femmes exerçant le plus souvent une
profession de santé, sous le nom de syndrome de Lasthénie de Ferjol : par les soustractions de
Buveurs de thé.
VII. Traitement
1. Traitement étiologique
2. Traitement curatif
posologie est de 2 à 3 mg de fer/Kg par jour (soit au minimum 100 mg/jour) chez l’adulte.
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Il est souhaitable de prendre les comprimés en dehors des repas (pour augmenter
l’absorption) pendant une durée de 4 mois jusqu’à reconstitution des réserves (normalisation de
la ferritine).
Les effets indésirables fréquents : constipation, épigastralgies, coloration noire des selles.
Il est réservé pour une correction rapide souhaitée (pré-partum), mauvaise compliance ou
2 amp) deux à trois fois par semaine. Il existe une possibilité de choc anaphylactique.
3. Traitement préventif
4. Conseils
grossesse.
Il faut assurer chez les patients à risque de carence un apport alimentaire en fer suffisant
La transfusion sanguine n’a pas de place (sauf anémie très mal tolérée chez le sujet âgé).
Il faut surveiller la numération (Hb et VGM) et la ferritinémie à quatre mois après le début
Les causes d’échec du traitement peuvent être secondaires à : une erreur du diagnostic,
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I. Introduction
Appelée aussi anémie des affections chroniques, elle survient au cours des maladies
chroniques. Elle est très fréquente en pratique courante et constitue la 2e cause des anémies
acquises après les anémies par carence en fer. Son diagnostic est habituellement facile et sa
cause est évidente dans un grand nombre de situations. Parfois l’étiologie est beaucoup plus
II. Physiopathologie
Cette difficulté de mobilisation du fer à partir des réserves entraîne une diminution de
le fer disponible pour l’érythropoïèse. Le taux de la transferrine est aussi diminué, du fait de son
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
L’anémie est souvent cliniquement bien supportée car elle est d’installation progressive.
Dans une forme évoluée cependant, elle devient symptomatique : dyspnée d’effort, vertiges,
Un syndrome inflammatoire clinique peut dans certaines étiologies être au premier plan
(fièvre, sueurs, altération de l’état général). On note les signes propres à la maladie causale.
1. Hémogramme
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
V. Diagnostic différentiel
VI. Étiologies
VII. Traitement
s’avère possible. L’apport du fer est inefficace et illogique puisque les réserves en fer sont
normales.
La thérapeutique peut être représentée par une corticothérapie, une antibiothérapie, une
chimiothérapie… La transfusion est dans la grande majorité des cas tout à fait inutile.
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I. Introduction
Les anémies macrocytaires carentielles regroupent les anémies dues à une carence en
vitamine B12 (cobalamine) et/ou en vitamine B9 (acide folique). Elles s’accompagnent d’une
mégaloblastose médullaire.
Elles doivent être reconnues car elles sont curables et potentiellement responsables dans
II. Physiopathologie
croissante de ces mitoses anormales va en outre avorter : d’où la baisse des réticulocytes et du
taux d’hémoglobine).
1. Circonstances de découverte
Le début est le plus souvent insidieux. Les signes d’anémie apparaissent progressivement.
Parfois la carence peut être découverte lors d’une complication ou dans un contexte de maladie
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
2. Anémie
Elle se manifeste par une dyspnée d’effort, angor, vertiges et céphalées. Elle peut comporter
une note hémolytique avec subictère, due à un catabolisme exagéré de l’hémoglobine, lui-même
consécutif à un excès d’érythropoïèse inefficace dans la moelle osseuse. Une splénomégalie modérée
Les manifestations neurologiques les plus fréquentes sont les polynévrites, le plus
signe de Babinski. Parfois une dépression, psychose ou trouble du sommeil sont observés.
Elles sont dominées par les signes digestifs. La glossite atrophique de Hunter est la
manifestation la plus classique. La langue est dépapillée, sèche, lisse, avec une gêne
récidivants, l’atrophie vaginale et les infections urogénitales à répétition liées à une défaillance
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observés chez les enfants ayant des carences tissulaires. La carence en folates au cours de la
Une carence profonde en vitamine B12 et/ou folates est souvent associée à une
1. Hémogramme
Une anémie macrocytaire avec un taux de réticulocytes diminué est le caractère habituel
L’anémie est macrocytaire (VGM >100 fl) et on parle de mégaloblastose quand le VGM est
L’examen du frottis sanguin montre des anomalies morphologiques des globules rouges :
des corps de Jolly dans de nombreuses hématies témoignant d’un trouble de division cellulaire.
Une schisocytose est souvent présente, notamment dans les carences sévères en vitamine B12.
Les polynucléaires sont souvent hypersegmentés, avec un noyau de cinq lobes ou plus.
2. Myélogramme
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
3. Dosages vitaminiques
On parle de carence en vitamine B12 lorsque la concentration en vitamine B12 sérique est
inférieure à 200 pg/ml. Et d’une carence en acide folique si la concentration en acide folique est
4. Autres examens
Le taux de bilirubine non conjuguée est élevé. Il en est de même du taux de LDH sérique
qui atteint des valeurs élevées, surtout dans les carences profondes en vitamine B12.
V. Diagnostic différentiel
La première étape diagnostique devant une anémie macrocytaire est l’élimination des
l’hypothyroïdie. Une insuffisance rénale peut aussi donner une anémie macrocytaire.
Une anémie macrocytaire peut être révélatrice d’une myélodysplasie, d’une aplasie
Les anémies macrocytaires par hyperréticulocytose sont observées au cours des poussées
VI. Étiologies
La principale cause est l’insuffisance d’apport alimentaire. Les plus touchés sont les
éthyliques chroniques, les patients âgés et les femmes enceintes. La maladie cœliaque, les
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
- Maladie de Biermer :
Elle est rare, surtout rencontrée au-delà de 50 ans et chez la femme. Il s’agit d’une
indispensable à l’absorption intestinale de la vitamine B12. Elle est caractérisée par la présence :
L’évolution de la maladie est marquée, au long cours par le risque de développer des
VII. Traitement
(Exemple : Hydroxo5000® : une injection par jour pendant une semaine, puis une injection par
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
En ce qui concerne la carence en acide folique, une dose de 1 à 5 mg/j par voie orale
Il est exceptionnel d’avoir à transfuser les anémies mégaloblastiques car elles sont bien
équilibré reste le meilleur moyen pour prévenir la survenue d’anémie carentielle d’origine
nutritionnelle.
Il faut noter que la supplémentation en vitamine B12 provoque une coloration rouge des
urines.
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
Chapitre 49 : La drépanocytose
I. Introduction
falciformes, est une maladie héréditaire de l’hémoglobine très répandue dans le monde. C’est
une anémie hémolytique corpusculaire chronique. Cette pathologie se caractérise en effet par
une forme anormale des globules rouges, évoquant une faucille. Elle est transmise selon le mode
β-globine de l’hémoglobine, entraînant la substitution d’un acide glutamique par une valine sur
II. Génétique
La drépanocytose est une affection transmise selon le mode récessif autosomique. Les
l’hémoglobine C et la β-thalassémie.
Lorsqu’un sujet porteur de la drépanocytose contracte une union avec un sujet porteur de
thalassémiques.
III. Épidémiologie
La drépanocytose affecte surtout les sujets de race noire. Elle est très fréquente en
Afrique centrale et occidentale, en Amérique, aux Antilles. Elle existe également dans les pays du
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
En Afrique, les zones de forte endémie drépanocytaire coïncident avec les zones
d’infestation par le Plasmodium falciparum. Cette fréquence est le résultat d’une sélection
naturelle, le Plasmodium ne pouvant poursuivre son cycle dans des GR contenant de l’Hb S.
IV. Physiopathologie
falciformation (aspect en faucille de l’hématie). Cette falciformation peut être réversible, mais
La polymérisation et la falciformation
Elles dépendent :
augmentation du 2-3DPG).
n’est pas suffisante chez l’hétérozygote A/S pour induire une falciformation.
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
Occlusion vasculaire
obstruent les petits vaisseaux et sont des facteurs d’infarcissements tissulaires au cours des
crises vaso-occlusives.
ses crises (la distribution de l’Hb F est physiologiquement inégale d’un érythrocyte à l’autre).
Infections
Cette asplénie fonctionnelle rend compte d’infections graves impliquant en particulier les
V. Drépanocytose homozygote
Les signes cliniques de la maladie débutent dans les premiers mois ou les premières
1. Phases stationnaires
1.1. Clinique
L’anémie est constante (muqueuses et téguments pâles), l’ictère conjonctival est variable,
la splénomégalie est constatée dès les premiers mois de vie. Cette splénomégalie persiste
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
Les anomalies habituelles du squelette sont les suivantes : transparence des os des
métacarpiens élargis.
parfois importante des os du rachis avec un aspect concave des plateaux vertébraux réalisant la
600000/mm3.
2. Complications aiguës
Désignées sous le terme de crises vaso-occlusives, elles se caractérisent par leur grande
fréquence. Elles peuvent être spontanées ou provoquées par un facteur comme l’infection, le
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
a. Syndrome pieds-mains
L’enfant atteint est âgé de 6 mois à 2 ans. Il présente une tuméfaction douloureuse des
mains et/ou des pieds avec une difficulté d’immobilisation des membres. La fièvre peut être
présente. La radiographie standard n’objective dans un premier temps qu’une tuméfaction des
parties molles. Après une semaine d’évolution, l’os concerné, métacarpe, métatarse, phalanges
proximales des doigts ou des orteils, peut s’entourer d’une réaction périostée circonférentielle
douloureux et immobile.
Plus rarement, l’infarctus osseux peut concerner les vertèbres, les côtes et le sternum.
2.2. Infections :
Les méningites et les septicémies à pneumocoque sont les infections les plus graves chez
l’enfant car elles mettent en jeu le pronostic vital et laissent des séquelles (complications
neurosensorielles).
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
artères intracrâniennes par doppler transcrânien fait partie des examens qui doivent être faits
3. Complications chroniques
• Ulcères de jambe : Ils siègent dans les régions des chevilles et sont favorisés par les
• Nécroses osseuses : Les hanches et les épaules sont les principales articulations
intéressées. Ces nécroses sont d’abord asymptomatiques, puis elles sont responsables
aiguë.
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
La drépanocytose hétérozygote :
60% d’Hb A, 40 à 45% d’Hb S et 2 à 3% d’Hb A2. Ces sujets doivent être informés du risque de
L’expression clinique est assez variable. La plupart des patients sont anémiques, ont un
par hypersplénisme. Les crises douloureuses sont fréquentes. Les crises de séquestration
splénique aiguë peuvent aussi se voir chez l’adulte. Les drépanocytes sont rares sur le frottis.
Microcytose et hypochromie dominent. Les GR contiennent surtout de l’Hb S. L’Hb A est absente
ou représentée à 10-30%. Il est mis en évidence : 5-15% d’Hb F, 4-6% d’Hb A2.
complications y sont de moindre fréquence en général. Les patients n’ont pas d’ulcère de jambe
mais la rétinopathie est très fréquente. Le frottis sanguin montre des GR en cibles et
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Avoir un rythme de vie régulier, avec un sommeil suffisant, éviter les efforts intenses. Ne
pas s’exposer au froid, ne pas faire d’effort violent, de séjours en altitude, de voyages en avion
non pressurisé. Éviter le port de vêtements serrés. Ne pas consommer d’alcool ou de tabac.
Vacciner les malades par le vaccin anti-pneumococcique à vie, le vaccin contre l’hépatite B,
contre la méningite et vaccin antigrippal. Supplémentation en acide folique à la dose de 5 mg/j au long
ferritinémie, microalbuminurie.
Échographie abdominale, ECG, échographie cardiaque, consultation ORL, fond d’œil, EFR,
l’hyperhydratation 3L/m²/j.
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
Ils requièrent des échanges transfusionnels. L’objectif est de remplacer les hématies
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
7. Grossesse et drépanocytose
Situation à risque pour la mère et pour le fœtus. La prise en charge doit être
en dessous de 40%.
• Diagnostic anténatal
Il doit être expliqué à toutes les femmes à risque d’avoir un enfant drépanocytaire
L’analyse du sang fœtal in utero par ponction du cordon n’est pratiquée que lorsque
L’étude de l’ADN par biologie moléculaire à partir d’un prélèvement de villosités choriales
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I. Introduction
Les thalassémies sont des maladies génétiques qui se transmettent selon le mode
autosomique récessif. Elles sont secondaires à des anomalies des gènes de l’hémoglobine.
La thalassémie est transmise selon le mode autosomique récessif. Ceci nécessite que les
• α-thalassémie : 4 types
• β-thalassémie : 3 types
β-thalassémie hétérozygote
Dans la β-thalassémie homozygote, l’excès relatif des chaînes alpha précipite dans
l’érythroblaste et entraîne sa lyse par toxicité membranaire, ce qui est à l’origine d’une
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
à produire des réticulocytes et des globules rouges matures. Les hématies circulantes sont
microcytaires, déformées (poïkylocytose) et ont une durée de vie raccourcie. L’anémie est due à
de l’érythropoïèse.
L’expansion de ce secteur peut atteindre 30 fois la normale. Ceci a pour conséquence des
déformations osseuses intéressant les os du crâne, la région malaire, les maxillaires et les
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1. Signes cliniques
L’hyperplasie des os plats de la face confère aux enfants un aspect asiatique : les
malaires sont élargis, la base du nez aplatie, un hypertélorisme, une protrusion du maxillaire
supérieur. Le crâne peut prendre un aspect en « tour », avec des bosses dans les régions
frontales et occipitales.
Les arthralgies sont très fréquentes chez les adolescents et les adultes. Les articulations
les plus touchées sont les chevilles, les genoux et les hanches. Chez l’adulte, l’ostéoporose est
2. Signes radiologiques
moelle érythropoïétique épaissit la voûte crânienne, lui donnant un aspect en « poils de brosse ».
Elle entraîne aussi une ostéoporose généralisée, une trabéculation grossière, des corticales
Les corps vertébraux sont élargis. Une bradymétacarpie et une bradyphalangie sont
compression médullaire.
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3. Signes hématologiques
moyenne en hémoglobine inférieure à 26 pg). Les réticulocytes sont voisins de 100 000/mm3.
La moelle est très riche en érythroblastes. Le myélogramme n’est pas nécessaire au diagnostic.
de l’HbF est constamment augmenté (50% à 98%) et il persiste (β+-thalassémie) ou pas (β0-
thalassémie) de l’HbA (5% à 45%). Le pourcentage d’hémoglobine A2 est normal ou parfois élevé.
thalassémie.
V. Diagnostic différentiel
l’hypertension portale. À l’étape paraclinique, ce sont l’anémie par carence martiale et l’anémie
hémolytique auto-immune.
Elle est plus rare que la forme majeure. Elle atteint des sujets homozygotes qui
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spontanément un taux d’Hb entre 7 et 9 g/dl. L’hyperplasie médullaire est très importante.
Cette forme est caractérisée par une bonne tolérance clinique à l’anémie en raison de son
caractère modéré, une activité scolaire normale, une croissance staturo-pondérale normale.
atténuée. Elle réalise un tableau d’anémie hémolytique modérée pouvant s’aggraver en cas
homozygote. Cliniquement, elle est asymptomatique. Rarement une splénomégalie discrète est
l’adolescence.
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La forme majeure de la thalassémie doit être transfusée dès que le diagnostic est posé
Syndrome d’intoxication martiale : Il est lié au dépôt du fer dans les tissus.
La mesure de la toxicité du fer en pratique clinique préalable à toute chélation se fait par
Allo-immunisation : elle peut être responsable d’accidents graves et rendre les patients
difficiles voire impossibles à transfuser. Son traitement est préventif, il repose sur la transfusion
irrégulières et, lorsque les anticorps sont présents, le traitement repose sur la transfusion
- 206 -
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La chélation du fer doit être débutée lorsque la ferritinémie atteint 1000 ng/ml. Les buts
la défériprone et le déférasirox.
Le premier effet du traitement chélateur observé chez un patient surchargé en fer qui se
évident d’un traitement insuffisant est l’aspect gris métallique des téguments.
de relaxation T2*. La valeur seuil du T2* en dessous de laquelle on diagnostique une surcharge
1.3. Splénectomie
malade qui a une augmentation progressive des besoins transfusionnels d’année en année, avec
constatation parfois de cytopénies. Tout malade splénectomisé doit être soumis à une
2. Allogreffe de moelle
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3. Autres traitements
3.1. Vaccination
La vaccination contre l’hépatite B doit être réalisée dès le diagnostic de thalassémie posé.
Le conseil génétique ne peut être proposé que si le diagnostic des formes mineures de
thalassémie a été posé, ou après la naissance d’un enfant atteint d’une forme majeure.
Le dépistage des patients atteints de formes mineures est fondamental et sera complété
par l’étude du conjoint et l’identification des mutations. Les couples à risque doivent être
grossesse.
Deux méthodes de prélèvement de cellules ovulaires sont utilisées à l’heure actuelle pour
d’aménorrhée.
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I. Introduction
Le déficit en G6PD est une anémie hémolytique corpusculaire aiguë due à un déficit en
glycolyse érythrocytaire : la voie du shunt des pentoses. Les gènes codant cette enzyme sont
portés par le chromosome X : transmission récessive liée à l’X, ne concernant donc que les
hommes. Elle touche avec prédilection les sujets de race noire, les populations du pourtour
II. Physiopathologie
Le globule rouge est constamment soumis à des agents oxydants menaçant l’intégrité de
réducteurs appelée voie des pentoses. Les agents oxydants tels que O 2 - ou H 2 O 2 sont produits
par des facteurs exogènes (médicaments, infection) et aussi par interactions de l’hémoglobine
avec l’O 2 . La lutte contre ces agents se fait en permanence grâce au glutathion (GSH). La G6PD
Le degré d’hémolyse est corrélé au type de déficit enzymatique. Les GR déficients en G6PD
exposés aux agents oxydants (infection, médicaments, fèves) deviennent déficitaires en GSH.
infectieuses sont la cause de l’hémolyse. Le favisme est une étiologie fréquemment rapportée.
- 209 -
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Dans la plupart des cas, le déficit en G6PD se révèle par des accidents hémolytiques
aigus, plus rarement par une anémie hémolytique chronique ou une anémie néonatale.
Chez le sujet de race noire, le médicament responsable est souvent un antipaludéen, telle
la primaquine.
L’hémolyse se traduit par une asthénie brutale, un subictère, parfois des douleurs
abdominales. Les urines sont foncées. L’hémolyse s’arrête spontanément et l’anémie se répare
en 4 à 6 semaines.
constituée en majorité de GR jeunes, dont le taux de G6PD est voisin de la normale (les GR les
plus âgés dont l’activité enzymatique est très faible ont été détruits pendant la crise).
Chez le sujet méditerranéen, le cas le plus typique est celui d’une hémolyse survenant 24
Le tableau clinique est plus sévère (le déficit est plus profond et touche tous les GR) :
hémolyse aiguë intravasculaire avec douleurs abdominales ou lombaires, malaise général, fièvre,
émission d’urines foncées et parfois état de choc. Une anurie peut survenir.
Le diagnostic différentiel d’un déficit en G6PD en phase hémolytique aiguë est celui d’un
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Il s’agit d’une manifestation rare du déficit en G6PD. Le tableau est celui d’une anémie
3. Ictère néonatal
L’ictère néonatal par déficit en G6PD est fréquent dans tous les types de déficit. Il réalise
1. Hémogramme
blancs sont normaux ou augmentés éventuellement avec une myélémie discrète. Les plaquettes
2. Frottis sanguin
La morphologie des globules rouges est normale. Des sphérocytes peuvent se voir dans
les cas sévères. De nombreux corps de Heinz sont fréquemment retrouvés sur les colorations
vitales.
3. Biochimie
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méthode diagnostique de certitude. Il est perturbé (activité quasi normale : l’enzyme persiste en
quantité dans les réticulocytes et les GR très jeunes) en pleine crise hémolytique et après
V. Évolution et pronostic
Le pronostic général du déficit en G6PD est bon. Dans l’intervalle des crises, les sujets
déficients ont un taux d’Hb satisfaisant, et ils peuvent avoir une existence normale s’ils évitent
VI. Traitement
médicamenteuse est nécessaire. La consommation de fèves sous toutes ses formes est
transfusionnels importants.
- 212 -
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I. Introduction
Le déficit en pyruvate kinase (PK) est, après le déficit en G6PD, la plus fréquente des
non sphérocytaires. Il a été observé dans toutes les races. Les deux sexes sont également
touchés. Il est secondaire à un déficit enzymatique portant sur la PK, enzyme de la voie
II. Physiopathologie
fournit aux GR l’énergie dont ils ont besoin, sous forme d’ATP. L’insuffisance de production
énergétique retentit directement sur les fonctions membranaires : modification des échanges
Le déficit en PK donne lieu à des aspects cliniques de sévérité très différente depuis les
grandes anémies hémolytiques posant des problèmes immédiats jusqu’aux formes bien
compensées, révélées tardivement. Un tiers des cas débutant par un ictère hémolytique néo-
natal, 1/3 des cas par une hémolyse reconnue vers l’âge de 5 à 10 ans, 1/3 des cas est
diagnostiqué à l’âge adulte, souvent pris à tort pour une maladie de Gilbert.
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Cependant, un tableau analogue peut être constaté alors que l’enfant est hétérozygote :
dans ce cas, l’évolution est favorable : l’hémolyse s’atténue en 1 à 2 ans et par la suite disparaît
Dans les formes les plus courantes, l’hémolyse est de gravité moyenne. La splénomégalie
est presque constante. La lithiase biliaire est fréquente. Les ulcères de jambes sont plus rares.
1. Aspects hématologiques
Le degré d’anémie est très variable d’un cas à l’autre. Elle est normocytaire ou
macrocytaire, parfois une microcytose peut être observée ; des hématies à spicules sont souvent
présentes ; dans quelques cas très rares, les déformations érythrocytaires sont considérables,
La réticulocytose est souvent très élevée, surtout après splénectomie où elle peut
2. Diagnostic enzymatique
- l’autohémolyse des GR après 48 heures à 37°C : elle est augmentée, non corrigée
- 214 -
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V. Diagnostic différentiel
enfance au cours de laquelle l’hémolyse peut être très préoccupante et a pu, dans quelques cas,
entraîner la mort ; l’anémie est bien supportée : il y a peu de retentissement sur la croissance, et
la vie des malades est souvent normale à l’âge adulte. Les crises érythroblastopéniques se
VII. Traitement
peuvent survenir. Une prise journalière de 1 mg d’acide folique est recommandée pour prévenir
ces crises et assurer les besoins en acide folique dans le cas d’une stimulation de
l’érythropoïèse.
Les transfusions devront être pratiquées avec modération en n’utilisant que le minimum
- 215 -
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I. Introduction
hémolytique constitutionnelle liée à une altération des propriétés physiques de la membrane des
globules rouges. Elle touche indifféremment les deux sexes, elle est autosomale dominante et
II. Physiopathologie
membranaires et son expression clinique varie selon l’anomalie en cause. Il s’agit le plus souvent
d’anomalies de l’ankyrine (60% des cas), de la bande 3 (20% des cas) ou rarement anomalies
Les sphérocytes sont des GR rigides et déshydratés qui ont perdu leur capacité de
déformabilité. Ils sont mal adaptés aux conditions de circulation dans les petits vaisseaux et sont
séquestrés électivement par les capillaires de la rate. Cette stase splénique aggrave les
1. Circonstances du diagnostic
La grande majorité des patients atteints de sphérocytose héréditaire (60 à 70%) sont
Ainsi, en dehors du subictère et des complications, la maladie peut rester inconnue. C’est dire
que la sphérocytose héréditaire se révèle rarement en période néonatale. Par contre, c’est bien
- 216 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
L’hémolyse qui était fruste ou modérée chez le fœtus atteint de sphérocytose héréditaire
par opposition aux formes très sévères, augmente dramatiquement après la naissance. D’autre
part, l’érythropoïèse, très augmentée durant la vie fœtale entraîne une hypoplasie postnatale. Le
diagnostic de sphérocytose héréditaire est facile lorsqu’elle survient dans les familles où la
maladie est connue. Il est par contre souvent très difficile lorsque l’anémie néonatale est
absents. Le diagnostic est souvent d’exclusion après avoir éliminé les incompatibilités fœto-
En règle générale, le diagnostic est souvent envisagé devant un subictère persistant, une
4. Chez l’adulte
ou non : crise de déglobulisation, ulcère de jambe qui ne réagit à aucun traitement, lithiase
1. Tableau hématologique
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Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
Le VGM, la TCMH sont normaux, mais le pourcentage de cellules microcytaires (VGM <60
fl) est augmenté et leur nombre s’accroît avec la sévérité de la maladie (Bien que leur diamètre
ait diminué, leur VGM reste normal (le terme de microsphérocytes souvent employé est
D’autre part, le nombre de cellules ayant une TCMH élevée (>41 g/dl) est augmenté,
de coloration très foncée, sans pâleur centrale, souvent peu abondants (environ 10%).
Une érythroblastose sanguine modérée (<10%) peut se voir. Les réticulocytes sont
toujours élevés. Les GB et les plaquettes sont normaux. Le fer sérique est normal ou élevé. La
bilirubine libre est élevée. La LDH est augmentée. L’haptoglobine est diminuée.
2. Confirmation diagnostique
• La fragilité osmotique des GR aux solutions hypotoniques est augmentée. Ce test est
Le temps de lyse des GR du malade est beaucoup plus court que chez le sujet normal.
Mais ces tests ne sont pas spécifiques et ne peuvent servir qu’au dépistage.
• L’autohémolyse spontanée in vitro à 37°C est, chez le sujet normal de 0,2 à 2% au bout
de 48 heures. Ici, l’hémolyse est très augmentée, mais cette hyperdestruction est
corrigée par adjonction de glucose (qui permet le maintien d’un taux d’ATP
le test le plus précis mais il n’est disponible que dans quelques rares laboratoires
spécialisés.
- 218 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
Il est en général simple : c’est celui d’une anémie hémolytique avec un test de Coombs
-l’autohémolyse augmentée corrigée par le glucose, non corrigée par l’ATP, meilleur
fratrie.
L’identification des protéines de membrane susceptibles d’être mutées ou celle des gènes
plupart des cas, l’hémolyse reste modérée et le retentissement sur le mode de vie du malade est
faible. Les poussées d’hémolyse peuvent être favorisées par la fatigue et les infections.
- 219 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
surtout marquée par les complications lithiasiques et biliaires qui sont secondaires à
l’hyperproduction de bilirubine. Les calculs peuvent se former très tôt, même chez l’enfant. Une
lithiase est découverte ainsi chez plus de 50% des adultes. Le retentissement staturo-pondéral
VIII. Traitement
prise de biberons.
nouveau-né jusqu’à obtention d’un taux d’Hb stable et bien toléré cliniquement.
Une consultation est nécessaire une à trois fois par an en fonction de la sévérité de la
maladie chez les enfants avec un taux d’Hb <10 g/dl ; elle comporte une appréciation de la
données aux familles sur la maladie et ses complications potentielles : aggravation de l’anémie
et/ou survenue d’une anémie aiguë, pouvant nécessiter une transfusion ; survenue de lithiase
- 220 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
2. Traitements
de 5 mg/j après.
transfusionnels.
• Transfusion sanguine
Elle est indispensable dans les crises de déglobulisation qu’il s’agisse de crise
hémolytique ou crise d’aplasie, et nécessaire dans les formes sévères d’anémies, et surtout chez
l’enfant en particulier en période néonatale afin de maintenir un taux d’Hb autour de la normale
- 221 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
I. Introduction
Les anémies hémolytiques auto-immunes (AHAI) sont des affections acquises extra-
Il s’agit d’un syndrome aux tableaux cliniques variés et aux étiologies diverses où les
Le diagnostic d’AHAI peut se poser à tout âge, aussi bien chez le jeune enfant où
dominent les AHAI post-infectieuses, chez l’adulte jeune en particulier la femme avec lupus
malignes. Par ailleurs, les AHAI primitives souvent chroniques peuvent survenir à tout âge.
II. Physiopathologie
Les globules rouges sont détruits à la suite de la fixation sur leur membrane d’auto-Ac
dirigés contre des Ag normalement présents à leur surface, habituellement des substances de
Les auto-Ac anti-GR sont dits chauds, ou froids selon que leur température optimale
Les auto-Ac chauds le plus souvent rencontrés sont des IgG, polyclonales, tandis que les
auto-Ac froids les plus rencontrés sont des IgM ou des IgG biphasiques, polyclonales ou
Les auto-Ac IgG ne fixant pas le complément sont à l’origine d’une hémolyse
Les auto-Ac IgG et IgM fixant le complément sont à l’origine d’une hémolyse
- 222 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
Elle associe les signes cliniques d’anémie (asthénie, dyspnée d’effort, vertiges, céphalées,
angor).
subictère conjonctival, des urines foncées, des selles normales ou foncées avec une
Il s’agit de l’apparition brutale d’un tableau grave mettant en jeu le pronostic vital :
malaise général intense avec fièvre à 38-39°C, frissons, céphalées, vomissements, douleurs
lombaires et abdominales.
À l’examen clinique on note une pâleur intense et apparition d’un état de choc avec
collapsus cardio-circulatoire, les urines de couleur porto sont rares. L’ictère est franc.
- 223 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
150000/mm3.
des LDH.
Le diagnostic d’AHAI est affirmé dans la quasi-totalité des cas par la positivité du test de
Coombs direct. Ce test met en présence les globules rouges du patient et les antiglobulines
Ce test peut être parfois positif dans d’autres cas d’anémie hémolytique immunologique
Il ne signifie pas qu’il existe une hémolyse (il peut être positif sans qu’il n’y ait aucun
Soit le test de Coombs direct est positif de type IgG seules ou IgG+complément : il s’agit
d’auto-anticorps chauds.
Soit le test de Coombs direct est positif de type complément seul : il peut s’agir soit d’un
auto-anticorps chaud, soit d’une agglutinine froide. La recherche d’agglutinine froide est
systématique dans cette situation. Un titre d’agglutinine froide supérieur à 1/32e permet
- 224 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
2.3. Élution
Ce n’est pas un examen de routine. Elle permet d’isoler l’auto-anticorps par dissociation
Classification immunologique :
Ils représentent 80% des anémies hémolytiques. Ils sont définis par une fixation sur le
Ils représentent 20% des anémies hémolytiques auto-immunes. Les auto-anticorps froids
ou encore appelés agglutinines froides sont des auto-anticorps dont l’amplitude thermique de
Elle est exceptionnelle. C’est une IgG anti-p qui provoque l’hémolyse à 37°C en présence
Classification étiologique :
L’AHAI est soit idiopathique (30 à 40% des cas), soit secondaire à une maladie sous-
La LLC est la maladie la plus souvent associée à une AHAI. Rarement il s’agira d’un
Waldenstrom.
- 225 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
Le plus souvent ces AHAI sont de type auto-anticorps froids et ont une évolution aiguë
Au cours de l’infection VIH, le teste de Coombs direct peut être positif mais, à la différence
Les auto-anticorps sont des IgM monoclonales sans prolifération lymphoïde maligne, le
- 226 -
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Le diagnostic différentiel revient à envisager les caractères différentiels avec les autres
nocturne).
V. Traitement
1. Traitement étiologique
- arrêt de la méthyldopa ;
2. Traitement symptomatique
Il est trop classique de dire que la transfusion sanguine est inefficace car la survie des
Dans les cas de grandes hémolyses, une transfusion d’urgence doit être réalisée pour
éviter un décès par anoxie, sans attendre les troubles cardiovasculaires ou neurologiques.
2.1. Corticothérapie
- 227 -
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0,5 à 1 mg/Kg/j per os chez le sujet âgé en raison du risque rapide d’ostéoporose.
Il faut diminuer les doses dès que possible, dès le retour à la normale de l’hémoglobine,
• Dose d’entretien :
Elle est souvent nécessaire avec 0,2 mg/Kg tous les 2 jours, variable selon les sujets.
2.2. Splénectomie
prédominance splénique (test de Coombs IgG ou mixte), par l’étude de la survie des hématies
- 228 -
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I. Introduction
Les thrombopénies sont définies par un nombre de plaquettes inférieur à 150 000/mm3. Elles
peuvent être dues à un défaut de la production médullaire des plaquettes (thrombopénies centrales), ou
bien dues à une cause périphérique pouvant être en rapport avec une anomalie de répartition des
destruction immunologique par l’intermédiaire de la fixation sur leur membrane de complexes immuns.
membrane plaquettaire qui, se fixant sur la membrane des plaquettes, vont entraîner leur
« nouvellement diagnostiqué »,
- entre le troisième mois et la première année suivant la période du diagnostic, le PTI est
III. Épidémiologie
Il peut être aigu ou chronique. Les formes de l’enfant sont le plus souvent aiguës et
intéressent aussi bien les garçons que les filles alors que les formes de l’adulte sont le plus
souvent chroniques et touchent plus souvent les femmes que les hommes.
- 229 -
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IV. Physiopathologie
plaquettaire d’Ig, le plus souvent d’isotype G, qui l’altèrent et induisent sa destruction par le
V. Diagnostic
1. Circonstances du diagnostic
2. Interrogatoire
Il faut analyser de manière exhaustive les médicaments reçus dans les semaines qui ont
Il faut rechercher la présence de comportements à risque pour l’infection par le VIH, une
L’interrogatoire s’acharnera aussi à rechercher des signes orientant vers une connectivite
- 230 -
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3. Examen clinique
Il est pauvre, en dehors d’un éventuel syndrome hémorragique dont il faut apprécier
d’agglutination des plaquettes in vitro entrainant une erreur de compte par l’appareil
automatique.
présence de schizocytes en grand nombre associée à une réticulocytose orienterait vers une
microangiopathie thrombotique.
- 231 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
Un bilan d’hémostase (TCA, TP, fibrinogène) complété par une mesure des D-dimères et
Une sérologie du VIH doit être effectuée même en l’absence de facteurs de risque
évidents.
antinucléaires, anticorps anti-Ro (syndrome sec antigène A (SSA)), complété par un test de
Il se pose avec les thrombopénies d’origine centrale et les autres thrombopénies périphériques.
• Thrombopénies périphériques :
VIII. Évolution
Les PTI aigus sont observés surtout chez l’enfant. Ces formes guérissent en trois
- 232 -
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Les PTI chroniques sont la forme observée habituellement chez l’adulte. La maladie peut
IX. Traitement
1. Mesures symptomatiques
Repos au lit pendant la phase aiguë ; éviction des gestes invasifs, de sports violents, de
place dans le PTI que face à un syndrome hémorragique grave menaçant le pronostic vital.
2. Traitements spécifiques
Les patients qui ont une thrombopénie de plus de 30 000/mm3 et qui n’ont pas de
syndrome hémorragique n’ont pas besoin d’être traités. Une simple surveillance est préconisée.
pendant 3 semaines, puis dégression rapide avec arrêt à la 5e semaine. Elle doit être
et sans sucre.
Une ascension des chiffres des plaquettes est observée au cours de la première semaine.
- 233 -
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Elles sont indiquées en seconde intention en cas d’échec aux corticoïdes et en cas
d’urgence.
Elles permettent une augmentation des plaquettes dès le premier jour avec normalisation
du chiffre à J3 dans 85% des cas, sur une durée de 3 semaines (réponse transitoire).
-Splénectomie : son indication doit être posée dans un milieu spécialisé, après douze
mois d’évolution du PTI. Elle est efficace dans 60% des cas. C’est un traitement de 2e intention.
− Autres traitements :
Immunosuppresseurs, danazol, …
- 234 -
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Chapitre 56 : Hémophilies
I. Introduction
L’hémophilie est une anomalie constitutionnelle de la coagulation qui relève d’une triple
définition :
- Biologique : elle est due à l’absence ou à une anomalie du facteur VIII (hémophilie
II. Génétique
L’hémophilie est une maladie récessive liée au sexe : seuls les garçons sont atteints, les
Le type et la gravité de la maladie sont les mêmes au sein d’une même famille.
circoncision, une extraction dentaire ou tout autre acte hémorragique peuvent être également un
mode de révélation de la maladie. L’hémophilie peut être découverte lors d’un bilan
Les premières manifestations apparaissent vers l’âge d’un an dans les formes sévères.
- 235 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
1. Hémarthroses
Elles sont plus fréquentes lorsque la musculature est insuffisante. Elles touchent les
articulations peu protégées par les masses musculaires : genoux, chevilles, coudes, et les
La gravité des hémarthroses tient à leur caractère récidivant entraînant une arthropathie
hémophilique. L’échographie articulaire, la TDM mais surtout l’IRM peuvent détecter des lésions
à un stade précoce.
2. Hématomes
Ils entraînent des tuméfactions douloureuses et inflammatoires. Ils sont souvent post-
rarement de surinfection ou nécrose cutanée. Ils peuvent selon leur localisation engager le
Les hématomes profonds sont graves et dangereux soit par leur volume, soit par leur
V. Diagnostic biologique
temps de céphaline activé (TCA) (le temps de saignement, la numération des plaquettes, le
- 236 -
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Il est réservé aux formes sévères de la maladie. Les prélèvements comportent un risque
de perte fœtal de 1 à 3%. L’identification du sexe du fœtus est la première étape. Seuls les
Le diagnostic de l’hémophilie chez le fœtus est réalisable par obtention d’ADN du fœtus à
partir des cellules trophoblastiques à la 10e semaine d’aménorrhée (SA), de ponction de liquide
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IX. Traitement
1. Traitement préventif
L’hémophile devra avoir en permanence avec lui une carte d’hémophile où seront
sont interdits. Il faut une bonne hygiène dentaire, une mise à jour des vaccinations (par voie
sous-cutanée), une compression digitale continue d’au moins 10 à 15 minutes plus pansement
2. Traitement curatif
immédiate de facteurs antihémophiliques VIII ou IX. Divers produits sont disponibles sur le
marché. Ils sont soit purifiés à partir du plasma humain, soit fabriqués par génie génétique.
symptôme hémorragique. Les posologies varient de 20 UI/Kg pour les hémorragies mineures
circulant de 2%. Les injections peuvent être répétées 2 à 3 fois par jour en fonction de la demi-
- 238 -
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1%. Les injections peuvent être répétées 1 à 2 fois par jour selon la demi-vie du produit (12 à
rendre les sujets résistants au traitement habituel. Ces sujets bénéficieront alors de l’utilisation
mois.
4. Traitement prophylactique
Ce protocole thérapeutique est proposé pour les patients ayant une forme majeure. Il
phénomènes hémorragiques, plutôt que de les traiter après leur apparition. L’objectif est de
Les antifibrinolytiques sont surtout indiqués dans les hémorragies buccales et ORL. On
utilise habituellement l’acide tranéxamique (Exacyl®) à la dose de 15 à 20 mg/Kg trois fois par
jour.
- 239 -
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Les corticoïdes sont prescrits pendant 48 heures lors de l’installation des hématomes
compressifs.
hémophilique.
Le recours à la chirurgie est discuté selon les cas : synovectomie en cas d’hémarthroses
allongement des muscles et des tendons (pour corriger une déformation), prothèse de la hanche
X. Complications
insuffisamment traités.
appelé aussi inhibiteur. Cet anticorps est l’apanage de formes majeures. Lorsque le titre
antihémophiliques.
- 240 -
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I. Introduction
Willebrand (vWF). Elle touche les deux sexes. Son expression clinique et biologique est très
sur la coagulation.
s’expriment par des ecchymoses, des épistaxis, des gingivorragies, des ménorragies et des
La confirmation du diagnostic peut être difficile d’où la nécessité de répéter les tests et
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1. Tests de routine
• Temps de céphaline activé : allongé (un TCA normal n’élimine pas la maladie).
2. Tests spécifiques
V. Classification
de facteur VIII.
VII. Traitement
La majorité des patients ne nécessitent un traitement que de façon épisodique, soit après
un saignement post-traumatique, soit de façon préventive avant une chirurgie. Après extraction
- 242 -
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dentaire, il faut comprimer ou mettre des colles biologiques pour arrêter le saignement. Le
patient doit éviter tout traumatisme ainsi que la prise d’aspirine et d’AINS.
C’est un analogue de la vasopressine qui induit une libération de vWF et de facteur VIII. Il
secondaires sont la tachycardie, les céphalées ou un flush. La meilleure efficacité est observée
2. Traitement substitutif
Il est réservé aux patients ne répondant pas au traitement par DDAVP ou qui présentent
augmente le taux plasmatique de 2%. Une injection par 24 heures est suffisante.
3. Autres médications
Les antifibrinolytiques peuvent être suffisants pour contrôler les saignements modérés
épisodes hémorragiques.
- 243 -
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I. Définition
II. Physiopathologie
3-Anomalie auto-immune.
1. Signes cliniques
Le début est brutal, les signes observés sont en rapport avec l’insuffisance médullaire :
hémorragie rétinienne.
- 244 -
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2. Examens paracliniques
2.1. Hémogramme
-une neutropénie.
20000/mm3.
2.2. Myélogramme
La moelle est pauvre avec une atteinte quantitative de toutes les lignées, une absence de
ou même désert avec des logettes vides de tissu myéloïde et riches en adipocytes.
- 245 -
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V. Étiologies
1. Causes acquises
médullaire.
et taches « café au lait », retard staturo-pondéral, anomalies des voies urinaires (rein en fer à
Le syndrome malformatif est variable et est loin d’être constant ; son absence n’élimine
- 246 -
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Ce sont les critères de sévérité de Camitta : PNN <500/mm3, Plaquettes <10 000/mm3 et
VII. Traitement
1. Traitement symptomatique
irradiées.
2. Traitement curatif
Après traitement immunosuppresseur, environ 50% des patients ont une amélioration de
En cas d’aplasie sévère ou résistante au traitement médical chez des sujets de moins de
55 ans, on doit s’orienter vers la greffe de moelle allogénique s’il existe un donneur HLA
Les androgènes sont généralement proposés aux patients qui n’ont pas répondu au
traitement immunosuppresseur et qui ne peuvent être greffés (âge trop élevé, absence de donneur).
- 247 -
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Cinquième partie :
Les Hémopathies Malignes
- 248 -
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I. Introduction
Les leucémies aiguës (LA) constituent une variété d’hémopathies malignes caractérisées
les lignées myéloïdes (leucémies aiguës myéloblastiques : LAM) ou les lignées lymphoïdes
II. Épidémiologie
1. Incidence
Les LAM représentent 80% des LA de l’adulte et 20% des LA de l’enfant. Leur incidence
augmente avec l’âge, avec un âge médian de survenue aux alentours de 60 ans.
Les LAL représentent 80% des LA de l’enfant et 20% des LA de l’adulte, avec un pic de
2. Étiologie
- 249 -
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Lorsqu’un facteur de risque est identifié, la leucémie est dite « secondaire ». C’est
III. Physiopathologie
La leucémie aiguë est le résultat d’événements néoplasiques survenant dans l’un des
affectée donne naissance à une descendance qui ne se différencie pas, mais continue à proliférer
de façon incontrôlée. En conséquence, les cellules myéloïdes immatures dans la LAM ou les
progressivement la moelle osseuse, ce qui diminue la production des globules rouges normaux,
Cette perte de fonction de la moelle normale donne lieu aux complications cliniques
Avec le temps, les blastes leucémiques passent dans la circulation sanguine et finalement
IV. Diagnostic
1. Circonstances diagnostiques
• En rapport avec une insuffisance médullaire : Ce sont les infections (ORL, pulmonaires)
• En rapport avec l’infiltration des cellules blastiques : ce sont les douleurs osseuses,
- 250 -
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2. Signes cliniques
L’ancienneté des troubles est rarement supérieure à un mois et le début est en général
assez brutal. Avant de commencer l’examen clinique à proprement parler, l’évaluation de l’index
de performance selon les critères de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est un temps
- 251 -
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Il peut comporter des adénopathies superficielles qui sont mobiles, non douloureuses, de
hépatomégalie.
a. Localisation neuroméningée
nausées, vomissements, œdème papillaire au fond d’œil), atteinte des nerfs crâniens, syndrome
de la base).
Une atteinte neurologique existe au diagnostic dans 5% des cas. Elle est plus fréquente au
L’atteinte du LCR s’observe plus spécialement dans tous les types de LAL, et les LAM4,
- 252 -
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b. Atteinte osseuse
Elle est plus fréquente dans les LAL et beaucoup plus rare dans les LAM.
L’atteinte osseuse se traduit par des douleurs localisées aux os longs ou plus diffuses,
inaugurale, ces douleurs sont parfois faussement étiquetées douleurs de croissance, rhumatisme
inflammatoire, ostéomyélite…
L’examen radiologique réalisé est très évocateur lorsqu’il montre des bandes claires
c. Atteinte cutanéomuqueuses
non prurigineux, durs et indolores. Ils correspondent à une infiltration blastique du derme.
monoblastiques.
d. Atteinte gonadique
Elle est classiquement décrite au cours des LAL. L’atteinte du testicule (hypertrophie
indolore) est beaucoup plus fréquente que celle de l’ovaire. Il s’agit d’un tableau clinique
C’est une tumeur faite de myéloblastes de siège variable : os, peau, orbite, sinus, tractus
digestif ou génito-urinaire… Elle se rencontre jusqu’à 3% des LAM et peut soit précéder
macroscopique.
- 253 -
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f. Autres atteintes
D’autres organes peuvent être concernés par le processus leucémique : les plèvres, les
Il doit être évoqué devant une dyspnée et des troubles neurologiques dans un contexte
précéder un coma. Un fond d’œil peut visualiser une dilatation veineuse rétinienne avec un
V. Examens biologiques
une neutropénie avec un chiffre variable de leucocytes (normaux, diminués ou augmentés). Une
Parfois l’anémie et/ou la thrombopénie ne sont pas présentes notamment dans certaines
2. Myélogramme
- 254 -
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Les lymphoblastes se caractérisent par leur taille souvent petite (10 à 14 μ), leur noyau à
Les myéloblastes sont habituellement de plus grande taille, à noyau à chromatine lâche
La présence de corps d’Auer (fins bâtonnets de teinte rouge dans le cytoplasme) permet
d’affirmer la nature myéloïde. Leur absence ne permet pas pour autant d’affirmer la nature
- M0 : LAM indifférenciée.
- M3 : LA promyélocytaire.
- M5 : LA monocytaire.
- M6 : érythroleucémie.
- M7 : LA à mégacaryoblastes.
cas d’échec du myélogramme, notamment si la moelle est impossible à aspirer en raison d’une
- 255 -
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3. Cytochimie
frottis médullaires.
Une activité myélopéroxydase (MPO) présente dans les granulations des blastes affirme
leur nature myéloïde. Elle permet d’affirmer la nature myéloïde si plus de 3% de blastes sont
MPO positifs.
La présence d’un composant monocytaire (M4 ou M5) est recherchée par la présence
4. Immunophénotypage
5. Étude cytogénétique
Elle se fait par caryotype conventionnel ou par FISH (fluorescence in situ hybridation)
L’examen s’effectue sur la moelle ou sur sang périphérique s’il existe de nombreux
blastes circulants.
thérapeutique.
- 256 -
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Dans la LAM, les translocations t(8 ;21), t(15 ;17) et inversion du chromosome 16 sont
6. Biologie moléculaire
La translocation t(8 ;21) avec son équivalent moléculaire concernant la translocation entre
La translocation t(15 ;17) reflet de la translocation entre les gènes PML et RARα.
La ponction lombaire est impérative dans tous les cas de LAL, et lorsqu’il existe des
blastes sanguins sous chimiothérapie pour éliminer la possibilité de contamination du LCR par
- 257 -
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2. Radiographie du thorax
Elle recherchera une masse médiastinale, présente en particulier dans la LAL de type T.
elle recherchera également une atteinte pulmonaire de nature infectieuse pouvant compliquer la
maladie. Elle est obligatoire en cas de signes de leucostase en cas de forte hyperleucocytose.
3. Échographie abdominale
4. Dosages biochimiques
Un syndrome de lyse tumorale peut être présent au diagnostic mais il est surtout présent
après le début du traitement. Le bilan biochimique recherchera : Une augmentation des LDH, une
5. Bilan d’hémostase
les LAM3, mais tous les autres types de leucémies aiguës peuvent en comporter.
6. Bilan immunohématologique
en prévision de transfusions sanguines, ainsi qu’un typage HLA dans l’optique d’une possible
- 258 -
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7. Bilan microbiologique
En cas de fièvre, le patient doit subir des prélèvements selon les données cliniques
8. Bilan cardiaque
prescription d’anthracyclines.
9. Bilan hépatique
10. Sérologies
infectieuse, le tableau clinique peut être inquiétant quand il associe une asthénie profonde, une
de lymphocytes basophiles.
- 259 -
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Les syndromes myélodysplasiques se différencient des LAM par une blastose médullaire
VIII. Pronostic
IX. Traitement
1. Préparation au traitement
- 260 -
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Pose d’une voie veineuse centrale : elle permettra d’effectuer les transfusions sanguines,
parasitologie des selles…) et une radiographie du thorax doivent être aussi réalisés.
Le support transfusionnel en culots globulaires (si l’anémie est mal tolérée) et en culots
plaquettaires (si syndrome hémorragique et/ou plaquettes < 20 000/mm3) est indispensable.
Le traitement d’une CIVD, observée surtout dans les LAM3, LAM4, LAM5 et les leucémies
Chez les femmes en période d’activité génitale, il faut prescrire une hormonothérapie
ayant comme double objectif une efficacité anticonceptionnelle et le blocage des déperditions
- 261 -
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2. Moyens thérapeutiques
2.1. Polychimiothérapie
utilise aussi dans les LAL avec d’autres drogues plus spécifiques de cette maladie, comme la
2.2. Radiothérapie
neuroméningées.
Les cellules sont prélevées chez un donneur sain HLA familial génotypiquement identique
ou, en son absence, d’un donneur volontaire non familial HLA compatible ou d’une greffe de
cytotoxique, mais elle a également un effet curatif propre du fait de la réaction immunitaire
antileucémique du greffon. En revanche, elle est responsable d’une mortalité toxique élevée
(autour de 15%) et ne peut pas être proposée aux sujets trop âgés.
Dans certaines leucémies, on utilise des agents à visée différenciatrice (cas de l’acide
rétinoïque dans les LAM3) ou bloquant spécifiquement un signal intracellulaire dérégulé (cas des
3. Conduite du traitement
Le traitement d’une leucémie aiguë ne se conçoit que dans un centre spécialisé et suivant
- 262 -
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Toujours sous forme de chimiothérapie intensive entraînant une aplasie d’au moins deux
ou trois semaines, elle vise à obtenir un état de rémission, c’est-à-dire une disparition de tous
prévenir les risques de récidives. On utilise dans cette phase des traitements intensifs
Elle concerne surtout les LAM3 et les LAL, sur une période d’environ deux ans.
4. Résultats thérapeutiques
Pour les LAL de l’enfant : on obtient globalement plus de 90% de rémission complète et
Pour les LAL de l’adulte : le taux de rémission complète chez l’adulte jeune est de 80%
(beaucoup plus faible chez le patient âgé) mais les rechutes sont fréquentes avec seulement 20 à
Pour les LAM : on obtient en moyenne 70% de rémissions complètes (80% avant 60 ans,
- 263 -
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5. Surveillance post-traitement
Elle a comme double but la détection des rechutes et la mise en évidence d’effets
(cataracte favorisée par l’irradiation corporelle totale lors des conditionnements de greffes).
6. Les rechutes
Elles surviennent le plus souvent dans les deux premières années de rémission. Le taux
de nouvelle rémission est plus faible et la durée est plus courte que dans la première poussée.
- 264 -
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I. Introduction
C’est la plus fréquente des leucémies de l’adulte. Elle ne se rencontre pas chez l’enfant.
Sa cause est inconnue. Elle peut se transformer dans 3 à 10% des cas en lymphome de haut
Mais dans la majorité des cas, elle a une évolution chronique, et un nombre important de
II. Physiopathologie
L’origine de la maladie est inconnue, mais au sein des hémopathies lymphoïdes B, la LLC
cellules hématopoïétiques.
cours de la maladie.
Cette maladie est reconnue par son hétérogénéité clinique mais également pronostique
biologique (étude des séquences génomiques des parties variables des chaînes lourdes des
cytogénétiques).
- 265 -
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Les circonstances de découverte sont variables, et c’est le plus souvent au cours d’un
examen systématique qu’une lymphocytose sanguine est découverte chez un sujet en bonne
superficielles ou par des complications infectieuses, beaucoup plus rarement des complications
L’état général est le plus souvent conservé, ce qui permet au patient de mener une vie
normale. C’est seulement au cours des stades avancés, et en particulier lorsqu’il existe une
Les adénopathies sont présentes dans 80% des cas, intéressant souvent tous les
territoires superficiels. Elles ont un caractère le plus souvent symétrique, bilatéral et indolent, et
Une splénomégalie se voit dans 50% des cas, pouvant être associée ou non à des
Un schéma daté du siège et du volume des adénopathies sera réalisé (c’est important
1. Hémogramme
- 266 -
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Le frottis sanguin retrouve des lymphocytes de petite taille à chromatine mûre et dense.
Souvent il existe à coté de ces cellules, des cellules altérées donnant l’impression de noyaux nus,
Les anomalies des autres lignées (anémie et thrombopénie) sont rarement retrouvées et
2. Étude phénotypique
C’est l’examen essentiel pour confirmer le diagnostic. Il est réalisé sur des lymphocytes
circulants par technique de cytométrie de flux en utilisant des anticorps monoclonaux fluorescents. Il
et l’association avec le marqueur CD5 (normalement présent sur les lymphocytes T et sur une
portant un seul type de chaînes légères ; marqueurs membranaires négatifs (CD10 ; FMC7).
de LLC.
- 267 -
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4. Cytogénétique
Les analyses cytogénétiques classiques décèlent des anomalies dans 40% des cas, mais
La délétion 17p est de très mauvais pronostic, la délétion 11q est également associée à
L’électrophorèse des protéines sériques : soit elle sera normale (situation la plus
la plus fréquente quelques années après le diagnostic, qui favorise les infections à répétition).
V. Diagnostic différentiel
La LLC est en règle générale aisément distinguée des autres causes d’hyperlymphocytose.
- 268 -
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2. Hémopathies lymphoïdes B
immunologique est assez proche. Néanmoins, au contraire de la LLC, il existe le plus souvent
une négativité du CD23. Dans les cas difficiles, le recours à une analyse cytogénétique est utile
immunologique est également différent : le CD5 est négatif, le CD10 est positif. L’analyse
immunologique les différencient facilement. Certaines formes peuvent être associées à une
Cliniquement, on note une splénomégalie ; les adénopathies sont très rares. Il existe en
les cas difficiles, le phénotypage immunologique des lymphocytes permet d’établir le diagnostic.
3. Hémopathies lymphoïdes T
- 269 -
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• Le syndrome de Sézary.
• La leucémie pro-lymphocytaire
Les patients présentent une splénomégalie souvent isolée, associée à une importante
cytologique est différent : lymphocytes B d’aspect plus immature. Le pronostic est péjoratif.
Le décompte des aires ganglionnaires atteintes s’appuie sur l’examen clinique et non sur
Diverses classifications sont utilisées, elles tiennent compte de ces éléments. La plus
- 270 -
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L’évolution est très variable selon les patients, traduisant l’hétérogénéité évolutive des
1. Les infections
aspergillose, pneumocystose).
2. L’insuffisance médullaire
- 271 -
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Elle est responsable d’un syndrome infectieux, et/ou d’un syndrome anémique, et/ou
Elle se rencontre dans 15% des cas au cours de l’évolution. Elle aggrave le pronostic.
Dans la majorité des cas il s’agit d’anticorps chauds de type IgG + complément.
biopsie médullaire.
Elle peut être aussi associée à une anémie hémolytique auto-immune, réalisant un
syndrome d’Evans.
4. Syndrome de Richter
Il complique 10% des LLC. Le diagnostic doit être évoqué devant une augmentation rapide
du volume d’un ganglion, une altération de l’état général, une survenue d’une ostéolyse. Le
diagnostic est affirmé par la biopsie ganglionnaire. L’évolution est souvent défavorable.
5. Cancers solides
Les plus fréquents sont les cancers cutanés, mais toutes les localisations ont été décrites,
- 272 -
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IX. Traitement
de la cytogénétique.
La LLC reste une maladie incurable, d’évolution chronique mais de progression lente pour
une large majorité des patients : un tiers d’entre eux ne nécessiteront pas de traitement et
Pour les autres patients, qui présentent des comorbidités et qui nécessitent un
traitement, le choix doit se porter sur des thérapeutiques moins toxiques afin de préserver la
qualité de vie.
Les rechutes seront souvent traitées par la reprise du même protocole thérapeutique.
hématologique à un rythme biannuel. Ils ne seront traités qu’en cas d’évolutivité de la maladie
vers un stade B ou C.
- 273 -
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I. Introduction
touche surtout l’adulte jeune, caractérisé par une prolifération prédominante de la lignée
Philadelphie (Ph), ou son équivalent moléculaire, le réarrangement BCR/ABL, et par une évolution
II. Physiopathologie
Le chromosome Philadelphie (Ph1) ou translocation t(9 ;22) est une anomalie acquise de
La conséquence moléculaire de la t(9 ;22) est la formation d’un gène et d’un transcrit de
fusion entre les gènes BCR (situé sur le chromosome 22) et ABL (« Abelson », situé sur le
chromosome 9).
- 274 -
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1. Circonstances de découverte
Le plus souvent lors d’un hémogramme systématique ou, parfois, dans le cadre d’un
2. Examen clinique
Une splénomégalie est trouvée dans 50% des cas, souvent modérée, parfois associée à
une hépatomégalie. La splénomégalie est souvent isolée, le plus fréquemment indolore. Elle est
- 275 -
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1. Hémogramme
moins épaisse contenant les globules blancs et les plaquettes (buffy coat).
possible mais il n’y a pas de hiatus leucémique (La « pyramide » de maturation est respectée).
2. Myélogramme
riche avec 80 à 95% de cellules granuleuses, tous les stades de la maturation sont représentés.
3. Biopsie médullaire
Elle n’est pas utile en pratique. Elle a pour seul intérêt la recherche d’une éventuelle
fibrose.
- 276 -
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4. Examens cytogénétiques
4.1. Caryotype
20 métaphases. Le chromosome Ph1 est mis en évidence dans 95% des cas, soit isolément, soit
La t(9 ; 22) aboutit à la formation d’un gène hybride bcr/abl. Le Ph n’est pas retrouvé
chez 5% des patients alors que la plupart d’entre eux présentent l’anomalie moléculaire bcr/abl,
Les méthodes utilisées pour la détection du gène de fusion sont le Southern Blot,
Une hyperuricémie est habituelle qui peu se majorer au moment du traitement initial. Le
V. Diagnostic différentiel
clinique est très évocateur et la myélémie est discrète. Les circonstances sont variées : grands
- 277 -
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métastase médullaire des cancers. La basophilie sanguine est absente, l’hyperplasie granuleuse
une myélofibrose évolutive, une métaplasie myéloïde du foie et de la rate. Elle survient
après 40 ans et son pronostic est mauvais. Elle associe : splénomégalie, parfois
VI. Évolution
La LMC évolue naturellement en trois phases : une phase myélocytaire chronique, une
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plaquettaire.
rupture de la rate.
thrombose portale.
2. La phase d’accélération
Elle précède l’apparition d’une transformation aiguë. Ses signes sont : l’atteinte de l’état
Elle est affirmée quand le pourcentage de blastes dépasse 20% dans le sang ou dans la
VII. Pronostic
Des études statistiques effectuées sur un grand nombre de patients ont permis de
- 279 -
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Il s’agit d’un âge élevé, une importante splénomégalie, un pourcentage élevé de blastes
Une formule mathématique avec ces critères permet de définir le score de SOKAL.
VIII. Traitement
De nos jours, cinq ITK ont reçu une AMM dans le monde : l’imatinib mesylate (Glivec®)
depuis 2001, le dasatinib (Spyrcel®) depuis 2007, le nilotinib (Tasigna®) depuis 2008, le
Le premier d’entre eux, l’imatinib est toujours largement utilisé en première ligne, à la
dose initiale de 400 mg par jour par voie orale et bien toléré.
De nombreuses études suggèrent que les ITK n’éliminent pas la totalité des cellules
- 280 -
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• Une surveillance cytogénétique, imposant un caryotype sur moelle tous les six
Cette surveillance est en principe poursuivie à vie, même lorsque le taux sera
indétectable.
- 281 -
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I. Introduction
Les lymphomes non hodgkiniens (LNH) sont des proliférations clonales tumorales se
Ce sont des hémopathies lymphoïdes qui constituent un groupe hétérogène par leur
Ils s’observent à tout âge, et les formes de l’enfant sont toujours des formes agressives.
L’étiologie est le plus souvent inconnue, mais de nombreux facteurs peuvent jouer un rôle.
II. Physiopathologie
Chaque lymphome est développé à partir d’un équivalent normal de cellule lymphoïde B,
T ou, rarement NK. La transformation maligne est le résultat d’anomalies génétiques dont
contenant des cellules lymphoïdes (dont les organes lymphoïdes secondaires et, également, la
peau, les viscères) mais aussi ceux qui habituellement n’en contiennent pas (cerveau). De ce fait,
L’extension tumorale se fait par voie lymphatique, par voie hématogène ou par contiguïté.
Présentation clinique
Les tableaux cliniques sont plus hétérogènes compte tenu de la diversité des sites et des
- 282 -
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lymphome. Pratiquement n’importe quel organe du corps peut être touché par un lymphome non
Hodgkinien, et un mauvais fonctionnement de cet organe peut provoquer des symptômes qui
conduisent au diagnostic.
Syndrome tumoral
épanchement des séreuses, signes neurologiques, douleurs osseuses. Parfois il peut s’agir d’une
Tableaux d’urgence
lymphome de Burkitt chez l’enfant ou l’adulte jeune (douleurs abdominales, syndrome occlusif,
compression veineuse).
Signes généraux
Découverte paraclinique
cause.
- 283 -
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IV. Diagnostic
1. Diagnostic positif
Le diagnostic est histologique et repose sur une biopsie ganglionnaire (ou médullaire,
cutanée, hépatique…) réalisée au bloc opératoire sous anesthésie. La biopsie peut dans certains
t(14 ;18) des LNH folliculaires, t(8 ;14) des LNH de Burkitt, t(11 ;14) des LNH du manteau).
2. Diagnostic différentiel
1. Formes anatomopathologiques
- 284 -
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Richter).
ganglionnaire ou extraganglionnaire.
fréquente.
1.3. Lymphomes T
- 285 -
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2. Formes particulières
d’immunosuppression.
Tous les organes peuvent être touchés : cerveau, foie, sphère ORL, peau…
3. Formes de l’enfant
Les plus fréquents sont les LNH de Burkitt et LNH lymphoblastique. Le diagnostic peut
être fait par étude cytologique et/ou histologique de la tumeur primitive. Les localisations
1. Bilan d’extension
1.1. Clinique
Palpation des aires ganglionnaires en précisant leur, taille, leur siège (réalisation d’un
schéma daté) ainsi que la palpation du foie, de la rate et l’examen ORL (anneau de Waldeyer). Il
- 286 -
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faut aussi rechercher les signes fonctionnels d’organes atteints par voie hématogène (signes
fonctionnels pulmonaires, douleurs osseuses, examen neurologique) ainsi que l’examen cutané.
1.2. Paraclinique
de LNH agressif.
Les autres examens sont orientés par le siège du LNH, les anomalies de l’examen clinique
et du bilan biologique :
notamment.
thérapeutique ;
- 287 -
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cérébrale.
2. Bilan d’évolutivité
2.1. Clinique
- sueurs nocturnes.
- fièvre >38°C pendant plus de huit jours sans point d’appel infectieux.
2.2. Biologique
Tableau XVIII : Classification d’Ann Arbor pour les lymphomes non Hodgkiniens
Stade I Une seule aire ganglionnaire atteinte
Stade IE Un seul territoire extraganglionnaire atteint
Stade II Plus de deux aires ganglionnaires atteintes du même côté du diaphragme
Stade IIE Associé à une atteinte extraganglionnaire par contiguïté
Stade III Atteinte ganglionnaire de part et d’autre du diaphragme
Stade IIIE Associé à une atteinte extraganglionnaire localisée
Stade IV Atteinte digestive ou viscérale
- 288 -
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comparés aux LNH diffus ; il est meilleur pour les LNH à petites cellules
- le stade Ann Arbor, le nombre d’atteintes viscérales dans les LNH agressifs, le
nombre d’atteintes ganglionnaires dans les LNH de bas grade, une masse
Âge > 60 ans, PS >2, présence de signes généraux (fièvre, sueurs, amaigrissement > 10%
du poids du corps les six derniers mois), présence de signes biologiques d’inflammation,
comorbidité associée.
• IPI (index pronostique international) : pour les LNH diffus à grandes cellules
• FLIPI (follicular lymphoma international prognostic index) pour les LNH folliculaires
- Hb <12 g/dl.
- 289 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
Globalement, pour les LNH de bas grade de malignité, la durée de survie est longue (de
l’ordre de 10 ans), mais les guérisons sont exceptionnelles. Elles sont obtenues dans 50% des
• Biologie
-bilan prétransfusionnel (groupage sanguin, Rh, RAI), sérologies virales (VHA, VHB,
VHC).
• Imagerie
- électrocardiogramme.
- 290 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
postchimiothérapie et postradiothérapie.
d’extension et surtout des différents indices pronostiques. Elle est discutée en réunion de
• Chimiothérapie
• Radiothérapie
importante localisée.
• Intensification thérapeutique
Elle est réalisée sous couvert d’une autogreffe ou d’une allogreffe de cellules souches
- 291 -
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• Immunothérapie
• Traitements spécifiques
urgence.
Dans les lymphomes du MALT gastrique, l’antibiothérapie est indiquée pour l’éradication
• Abstention thérapeutique
Elle concerne certains lymphomes non hodgkiniens indolents (par exemple, lymphome
X. Complications et surveillance
- alopécie ;
- 292 -
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• Complications évolutives
doit être confirmé par l’anatomopathologie sur biopsie tumorale : elle montre la
XI. Pronostic
L’évolution des LNH de faible grade de malignité est très lente sur plusieurs années. La
Les LNH de haut garde sont rapidement évolutifs, mais répondent généralement bien aux
- 293 -
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I. Introduction
surtout chez l’adulte jeune, l’adolescent et le grand enfant. Elle est évoquée devant des
ganglions suspects. Cette hémopathie lymphoïde est de diagnostic histologique : elle est
osseuse..).
1. Présentation clinique
Le terrain est l’adulte jeune (mais la maladie peut se voir à tout âge).
- 294 -
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2. Découverte paraclinique
1. Étude anatomopathologique
permet d’orienter fortement le diagnostic lorsqu’elle retrouve des cellules de Sternberg mêlées à
Classification :
- 295 -
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2. Immunohistochimie
V. Diagnostic différentiel
• Formes du sujet HIV positif : surtout des stades avancés III ou IV.
thrombopénie auto-immune.
choix thérapeutique.
1. Bilan d’extension
1.1. Clinique
Il consiste en la palpation des aires ganglionnaires en précisant leur taille, leur siège
(réalisation d’un schéma daté) ; la palpation du foie et de la rate dont la taille est à préciser sur
- 296 -
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Il permet aussi de rechercher des signes fonctionnels d’organes atteints par voie
1.2. Paraclinique
profondes.
- PET-scan systématique.
- les autres examens sont orientés par l’examen clinique et le bilan biologique :
cérébrale.
2. Bilan d’évolutivité
2.1. Clinique
- 297 -
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- fièvre >38°C pendant plus de huit jours sans point d’appel infectieux.
2.2. Biologique
sédimentation évalue le syndrome inflammatoire et a un intérêt surtout dans les stades localisés
(I et II sus-diaphragmatiques).
3. Classification
La classification utilisée est celle d’Ann Arbor. Elle décrit quatre stades d’extension. Une
aire ganglionnaire est définie par une même aire de drainage. La rate est considérée comme une
aire ganglionnaire. On rajoute la lettre « S » pour le préciser (exemple : ganglion cervical et rate :
stade IIIS). Dans les stades I, II, III, une atteinte viscérale par contiguïté du ganglion est précisée
par la lettre « E » (on a donc des stades IE, IIE, IIIE) (exemple : ganglion cervical et ganglion du
À la classification d’Ann Arbor se rajoutent les lettres A/B, a/b selon les signes
- 298 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
• En cas de stade localisé (I et II), les autres facteurs de mauvais pronostic sont :
Âge >50 ans, VS élevée, Bulky (rapport médiastinothoracique > 0,35), plus de trois aires
ganglionnaires.
• En cas de stade disséminé (III et IV), les autres facteurs de mauvais pronostic sont :
Sexe masculin, âge >45 ans, stade IV, hypoalbuminémie <40 g/dl, anémie <10,5 g/dl,
1. Clinique
2. Biologie
• LDH, acide urique, phosphorémie, calcémie : recherche d’un syndrome de lyse tumoral,
surtout en cas de forte masse, mais il est très rare au cours de la maladie d’Hodgkin.
• Bilan hépatique : oriente vers une atteinte hépatique et vérifie les sérologies virales B et C.
- 299 -
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• β2-microglobuline.
• Sérologie VIH.
hypogammaglobulinémie.
3. Imagerie
• Électrocardiogramme.
X. Traitement
L’objectif du traitement est la guérison du malade tout en limitant les effets secondaires.
Le patient est inclus dans un protocole thérapeutique. Le traitement repose sur la chimiothérapie
associée ou non à la radiothérapie. La décision thérapeutique dépend du stade Ann Arbor et des
facteurs pronostiques.
1. Moyens thérapeutiques
1.1. Chimiothérapie
- 300 -
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1.2. Radiothérapie
toxicité thérapeutique par la restriction des indications, la diminution des doses de radiothérapie
et la restriction des champs d’irradiation aux territoires atteints (« involved field »).
lourde et très aplasiante de type BEAM. La réinjection de cellules souches périphériques permet la
sortie d’aplasie. Elle est indiquée dans les rechutes ou maladies réfractaires (RP ou échec). Elle
2. Indications
- Pour les stades IIIA, sans facteur défavorable, le traitement repose sur l’association
3. Évaluation thérapeutique
PET TDM).
des lésions.
- 301 -
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4. Les rechutes
initialement irradié dans les formes localisées. Les chances de guérison avec un
- les rechutes en territoires irradiés dans les formes localisées et les rechutes des stades
est une consultation tous les 3 mois pendant les deux premières années, tous les 4 mois
pendant la troisième année, tous les 6 mois jusqu’à la cinquième année, puis une fois par an.
thoraco-abdomino-pelvienne est réalisée une fois par an durant les deux premières années.
Après cinq ans, la surveillance est orientée vers la recherche d’une toxicité cardiaque
6. Principales complications
- 302 -
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Les patients au stade I et II ont un taux de rémission de 80 à 90%. Les patients avec un
stade IIIA ont un taux de rémission de 75 à 85%. Les patients avec un stade IIIB et IV ont un taux
de rémission de 50 à 60%.
- 303 -
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I. Introduction
Le myélome multiple ou maladie de Kahler est une hémopathie maligne caractérisée par
sécrétion d’une immunoglobuline monoclonale complète ou d’une chaîne légère. L’âge moyen
II. Physiopathologie
-une insuffisance rénale, le plus souvent par précipitation dans les tubules rénaux,
-des lésions ostéolytiques par hyperactivité des ostéoclastes, pouvant être à l’origine
général, une fracture pathologique, une hypercalcémie, une insuffisance rénale, des
- 304 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
2. Signes cliniques
2.2. Signes généraux : l’altération de l’état général est fréquente (asthénie, anorexie,
amaigrissement) mais la fièvre "spécifique" est exceptionnelle et doit faire rechercher une origine
3. Signes radiologiques
Classiquement on réalise une radiographie du crâne de face (F) et de profil (P), bassin F,
nette, sans condensation périphérique, avec un contenu clair et homogène. Unique ou multiples.
- 305 -
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-Parfois des micro-géodes en grand nombre constituent un aspect mité ou moucheté de l’os.
fracture pathologique.
Elle est utilisée pour l’étude du rachis dorsolombaire en montrant des lésions osseuses
systématiquement.
4. Signes biologiques
monoclonal. Elle est souvent très augmentée, supérieure à 100 mm à la première heure.
Elle traduit une protéine monoclonale à fort taux par la présence fréquente d’hématies en
des cas). Elle est d’origine multifactorielle : infiltration médullaire, hémodilution secondaire à
insuffisance rénale.
- 306 -
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Une leuconeutropénie et/ou une thrombopénie sont rares en début d’évolution. Elles
(souvent >100 g/l). Elle se traduit sur l’électrophorèse des protéines plasmatiques
Il est effectué par la méthode d’immunodiffusion radiale de Mancini qui permet de doser
les IgG, les IgA et les IgM et montre fréquemment une diminution, voire un effondrement des
effectuée.
- 307 -
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la CRP.
tableau suivant :
- 308 -
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V. Formes cliniques
• Myélome à chaînes légères : Il est de mauvais pronostic. Seules les chaînes légères de
des protides sériques peut montrer la chaîne légère, mais ceci est inconstant. La chaîne légère
est découverte dans les urines. L’atteinte rénale est fréquente (tubulopathie myélomateuse).
• Myélome à IgD : rare et grave, s’accompagne d’une insuffisance rénale et/ou d’une amylose.
• Myélome non sécrétant : Il est rare, où il n’y a pas de production d’Ig. Il n’y a pas
(plasmocytome solitaire osseux), soit dans les parties molles (plasmocytome extra-
• Métastases osseuses
• Autres dysglobulinémies
- 309 -
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VII. Complications
aiguë et met en jeu le pronostic vital. Elle est fréquente, ses principales manifestations
• Insuffisance rénale : elle est soit chronique (de constitution progressive à diurèse conservée
par tubulopathie), soit aiguë oligo-anurique (précipitée par : une déshydratation, une
céphalées, vertiges, confusion, voire coma), visuels (baisse de l’acuité visuelle). Il nécessite un
• Les infections : Elles peuvent être révélatrices et sont une complication fréquente,
plasmocytaire dans l’espace épidural, soit liées à un tassement vertébral avec recul du
mur postérieur.
• L’amylose : elle complique 5% des myélomes. Ses principales localisations sont : la peau
Le diagnostic repose sur la biopsie avec une coloration spécifique au rouge Congo.
- 310 -
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sont de mauvais pronostic alors que les caryotypes normaux, l’hyperdiploïdie, la t(11 ;14)
• Âge : gravité de la maladie chez les sujets âgés (infection, mauvaise tolérance au
• Type immunologique : les myélomes à chaînes légères et les myélomes à IgD sont graves.
• Masse tumorale : elle est définie par le taux du pic, la calcémie, l’anémie, l’atteinte
(tableau XXI) et la classification internationale (ISS) de valeur pronostique basée sur les taux de
- 311 -
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Tableau XXI : Classification selon la mase tumorale proposée par Durie et Salmon
Stade I
Myélome de faible masse tumorale (< 0,6 x 1012 cellules/m2)
Tous les critères suivants sont présents :
1. Hémoglobine >10 g/dl
2. Calcémie <120 mg/l (3 mmol/l)
3. Absence de lésion osseuse ou de tumeur plasmocytaire
4. Taux d’Ig monoclonale faible :
-IgG <50 g/l
-IgA <30 g/l
-BJ urinaire < 4 g/24h
Stade II
Myélome de masse tumorale intermédiaire (entre 0,6 et 1,2 x1012 cellules/m2)
Absence de l’un des critères de stade I, mais aucun des critères de stade III n’est présent
Stade III
Myélome de forte masse tumorale (> 1,2x1012 cellules/m2)
Présence d’au moins un des critères suivants :
1. Hémoglobine <8,5 g/dl
2. Calcémie >120 mg/l (3mmol/l)
3. Lésions osseuses multiples
4. Taux élevé d’Ig monoclonale :
-IgG >70 g/l
-IgA >50 g/l
-BJ urinaire >12 g/24h
Sous-classification
Stade A : fonction rénale préservée (créatinine <20 mg/l = 160 μmol/l)
Stade B : insuffisance rénale (créatinine >20 mg/l = 160 μmol/l)
- 312 -
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IX. Traitement
1. Traitement spécifique
(inhibiteur du protéasome).
• Autogreffe de moelle : réservée aux sujets jeunes (<65 ans) en bon état général.
2. Stratégie thérapeutique
• Myélome symptomatique :
• Sujet jeune <65 ans : ils sont le plus souvent inclus dans des protocoles
• Sujet âgé >65 ans : Ils sont traités souvent par le protocole comprenant le melphalan
3. Traitement symptomatique
- 313 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
médullaire.
• Support transfusionnel
extrarénale en urgence.
- 314 -
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I. Introduction
II. Physiopathologie
C’est une polyglobulie primitive, clonale d’une cellule souche pluripotente avec une
production augmentée de globules rouges sans stimulation « extérieure ». Elle est presque
La polyglobulie est découverte sur un hémogramme, ou lors d’une érythrose, ou par des
splénomégalie est fréquente dans 50 à 70% des cas, dont le volume est le plus souvent modéré.
Il n’y a pas d’hépatomégalie, pas d’adénopathies. L’examen au fond d’œil doit être
systématique. Il montre souvent des signes liés à l’hyperviscosité (veines dilatées, violacées,
- 315 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
V. Signes biologiques
-GR>6 000 000/mm3 chez l’homme et GR>5 500 000/mm3 chez la femme.
- 316 -
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(hépatocarcinome sur cirrhose), pathologie rénale (cancer du rein, kystes rénaux, adénomes,
La mutation de JAK2 est retrouvée dans les autres syndromes myéloprolifératifs hors
VIII. Complications
• Thromboses artérielles et veineuses.
d’antiagrégants plaquettaires.
- 317 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
volume de la rate et l’apparition des cytopénies. Le diagnostic est fait par la biopsie
ostéomédullaire.
IX. Traitement
• Saignées : elles sont indiquées pour faire baisser rapidement l’hématocrite et le taux
d’hémoglobine. Une saignée de 300 à 400 ml sera pratiquée 2 ou 3 fois par semaine
• Traitements médicamenteux :
traitement peut débuter par une phase d’attaque jusqu’à normalisation de l’hémogramme
Le choix du traitement de fond doit mettre en balance les risques de thromboses, liés à
long terme.
Chez les sujets de moins de 60 ans : le traitement de fond repose sur les saignées répétées.
Chez les sujets de plus de 60 ans : le traitement de fond repose sur les
myélosuppresseurs.
• Traitements adjuvants :
L’aspirine à faible dose (100 mg/j) diminue les complications thromboemboliques chez les
- 318 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
I. Introduction
caractérisés par une ou plusieurs cytopénies dues à des anomalies de la cellule souche
hématopoïétique.
Ils sont caractérisés par la discordance entre une moelle hyper ou normocellulaire et des
II. Physiopathologie
Ces syndromes correspondent à une maladie clonale dont l’origine est une mutation de la
Dans la majorité des cas, la maladie est primitive et acquise. Cette hémopathie est
Le plus souvent, dans 90% des cas, le signe révélateur est un syndrome anémique. Rarement
la maladie est découverte à la suite d’un syndrome infectieux ou d’un syndrome hémorragique.
L’examen clinique est pauvre en rapport avec les signes d’insuffisance médullaire.
- 319 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
ou non régénérative. Elle peut être parfois microcytaire. Par ailleurs, une thrombopénie, une
Le frottis sanguin révèle des anomalies des globules rouges (macrocytose, anisocytose,
poïkylocytose, hypochromie, double population), des globules blancs (PNN avec un cytoplasme
La coloration de Perls peut mettre en évidence des complexes insolubles contenant du fer
(sidéroblastes en couronne).
Le caryotype est systématique. Des anomalies cytogénétiques sont retrouvées dans plus
de la moitié des cas. Ils ont une valeur pronostique. Les anomalies les plus fréquentes sont les
délétions de 5q, 7q, 11q, 12q, 20q, trisomies 8,21 ou des monosomies 5 ou 7.
V. Diagnostic différentiel
Il se pose avec les anémies carentielles (vitamine B12 et B9), l’alcoolisme, les aplasies
VI. Pronostic
- 320 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
VII. Traitement
1. Symptomatique
chélation en fer.
2. Traitement de fond
Les indications dépendent du score IPSS, de l’âge du malade et de son état général.
- 321 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
Sixième partie :
Les Grandes Urgences
Hématologiques
- 322 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
I. Définition
500/mm3 et une température supérieure ou égale à 38,3°C ou deux fois supérieure ou égale à
38°C dans les 12 heures. C’est l’une des principales causes de morbidité et de mortalité en
hématologie. Un patient neutropénique fébrile est un malade affaibli sur le plan immunitaire et
II. Physiopathologie
abords veineux centraux, les sondes et les ponctions constituent des portes d’entrée.
III. Étiologies
Les agents en cause varient selon l’écologie microbienne du service. La prévalence des
BGN est plus importante dans les pays en voie de développement. Les infections fongiques par le
- 323 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
buccale, la région péri-anale, les sites de cathéter veineux et la peau. L’examen clinique doit être
V. Examens paracliniques
Devant toute neutropénie fébrile, il est recommandé de faire des hémocultures sur voie
complémentaires seront orientées par les signes d’appel cliniques. En cas de suspicion
d’infection fongique, la recherche d’une atteinte pulmonaire et viscérale abdominale fera appel à
- 324 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
VII. Traitement
La neutropénie fébrile est une véritable urgence. Le bilan doit être fait immédiatement et
compte de la sensibilité des germes retrouvés dans l’institution. Elle doit être à large spectre.
fermée), limiter les visites, porter une surblouse, masque chirurgical, et laver les mains avant et
après chaque contact …). Les aliments donnés au malade doivent être suffisamment cuits.
- 325 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
I. Définition
secondaires à une lyse des cellules tumorales, avec libération massive des métabolites
essentiellement les hémopathies malignes et peut mettre en jeu le pronostic vital. Il peut
II. Physiopathologie
aboutie à une production de quantité excessive d’acide urique et à une hyperuricémie si les
possibilités d’épuration rénale se trouvent dépassées. L’acide urique a une faible solubilité dans
l’eau. Dans le tube distal le pH urinaire est de près de 5, la solubilité de l’acide urique ne
de troubles du rythme cardiaque. Le taux de phosphate dans les cellules tumorales est près de 4
fois celui des cellules normales. L’hyperphosphatémie peut ainsi rapidement s’installer lors de la
lyse tumorale massive et lorsque l’élimination urinaire se trouve dépassée, en particulier si une
insuffisance rénale est déjà installée. De plus, une hyperphosphatémie importante peut conduire
à une hypocalcémie. En effet, le phosphore se lie au calcium pouvant être à l’origine de dépôts
phosphocalciques en particulier au niveau des tubules rénaux. Ces dépôts peuvent être à
- 326 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
peut être spontané avant tout traitement. La gravité est fonction du type de tumeur, de la masse
tumorale, du degré de lyse tumoral spontanée et sous traitement et du terrain. Les formes
purement biologiques sont plus fréquentes que les formes à expression clinique.
L’expression clinique est corrélée aux troubles hydro-électrolytiques et devrait selon les
cas conduire à une hospitalisation dans une unité de soins intensifs avec des possibilités de
L’hyperkaliémie peut s’exprimer par des palpitations, des paresthésies ou une faiblesse
décès par arrêt cardiaque. L’ECG montre des anomalies très variées intéressant l’onde T, l’espace PR ou
le complexe QRS ainsi que des troubles du rythme pouvant aboutir à des blocs auriculo-ventriculaires
léthargie ou convulsions.
tumeur (il est plus fréquent au cours des LNH de Burkitt, LNH lymphoblastique, LNH à grandes
cellules, LAL et des tumeurs solides à fort taux de prolifération), la masse tumorale (Bulky (plus
- 327 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
V. Critères diagnostiques
Au moins deux critères sont requis pour le diagnostic du syndrome de lyse tumorale :
-acide urique ≥ 8 mg/dl (ou ≥ 476 μmol/l) ou supérieur à 25% du taux de référence.
VI. Traitement
- 328 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
I. Introduction
LAM4, LAM5). La viscosité et l’adhérence plus faibles des cellules matures au cours de la LMC,
LLC et LAL expliquent que des chiffres élevés de globules blancs puissent être observés sans
aucune conséquence.
rapide associée à une hypoxémie sévère. L’auscultation pulmonaire est en général normale.
- 329 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
IV. Traitement
Le patient leucémique hyperleucocytaire doit être transfusé très lentement avec une
grande méfiance en cas d’anémie par des culots globulaires en raison du risque d’augmentation
Il faut éviter les facteurs aggravant la détresse respiratoire (surcharge volémique) ou les
- 330 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
I. Définition
compression de la moelle et des nerfs par une lésion expansive. Elle peut avoir pour
conséquence une interruption des voies nerveuses provenant du cerveau et des voies sensitives
ascendantes. Des dommages médullaires tels que la congestion vasculaire, les hémorragies,
II. Étiologie
Elle est essentiellement due à une épidurite néoplasique avec deux causes principales :
Une compression médullaire doit être recherchée devant des signes radiculaires qui la
Ces signes sont parfois absents et ce n’est que devant une douleur rachidienne, voire une
hypotonie des membres inférieurs que l’on recherche des signes d’irritation pyramidale et des
est parfois difficile à apprécier cliniquement en cas d’épidurite étendue sur plusieurs niveaux.
- 331 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
ostéolyse, déformations…) mais doit être complétée par une IRM avec injection de Gadolinium.
En effet, l’IRM rachidienne et médullaire est à l’heure actuelle l’examen de référence à réaliser en
urgence dans ce contexte. Une numération formule sanguine et une vitesse de sédimentation
V. Traitement
Une intervention chirurgicale à visée diagnostique ou une biopsie percutanée guidée par
l’imagerie n’est nécessaire que s’il n’y a aucun élément d’orientation diagnostique. Elle est
Après avoir posé le diagnostic étiologique, l’attitude thérapeutique doit consister souvent
- 332 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
I. Définition
Le syndrome cave supérieur est une obstruction du retour veineux sur le système cave
L’urgence est liée au risque de thrombose étendue des troncs veineux supracardiaques.
partie supérieure du thorax et des épaules (œdème en pèlerine), une cyanose cervico-faciale,
une turgescence des veines jugulaires, une circulation veineuse collatérale thoracique. L’œdème
des structures profondes peut entraîner une dysphagie, une dyspnée, une toux, un épanchement
L’hypertension veineuse cérébrale peut engendrer des céphalées, une somnolence, une
sensation d’étourdissement, des troubles visuels, des nausées, des syncopes, des convulsions et
même un coma.
suggérant la complication par une thrombose complète de la veine cave supérieure ou de l’un
- 333 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
démarré après avoir éliminé une contre-indication. Dans les cas les plus graves, la pose d’une
L’étiologie doit être trouvée rapidement par ponction, biopsie, chirurgie thoracique. En
myélogramme.
obtenu le diagnostic. De même, il faut proscrire la mise en place d’un accès veineux central
- 334 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
I. Définition
II. Physiopathologie
vasculaire avec :
cellulaires.
III. Étiologies
- 335 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
nocturne.
• Morsure de serpents.
thrombotiques :
- 336 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
• Des lésions cutanées avec purpura nécrotique, gangrène des extrémités des
• Une atteinte pulmonaire avec troubles respiratoires voire détresse respiratoire aiguë ;
V. Signes biologiques
Il n’y a pas de test spécifique pour le diagnostic de CIVD. Le diagnostic est retenu sur des
- 337 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
décrites et qu’il faut corréler au contexte clinique : présence de schizocytes sur le frottis
cholestase (élévation des phosphatases alcalines) et/ou cytolyse hépatique (ASAT, ALAT),
Les tests biologiques doivent impérativement être répétés pour apprécier l’évolution de la
CIVD.
primitive aiguë.
VII. Traitement
intrinsèque (ex : évacuation rapide utérine, antibiothérapie…). On doit lui associer le traitement
correction d’une éventuelle anémie ou d’une éventuelle acidose, l’épuration extra rénale en cas
faibles doses est préconisé chez les patients présentant une expression thrombotique.
- 338 -
Guide d’hématologie clinique à l’usage de l’étudiant en médecine en stage hospitalier
I. Définition
C’est un syndrome qui est défini par des critères cliniques, biologiques et histologiques,
stimulation des macrophages. Il est potentiellement mortel par défaillance multiviscérale. Il doit
II. Physiopathologie
Un facteur initial ou une agression (lymphome, infection virale..) induit l’activation des
souvent le premier signe d’appel. Elle est associée à des sueurs, frissons et altération
de l’état général.
- 339 -
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• Atteinte cutanée : Elle est représentée par ictère, signes hémorragiques, œdème localisé ou
• Atteinte neurologique : Elle peut entraîner le décès. Elle comporte : irritabilité, troubles
visuels, confusion, ataxie, raideur de la nuque, hémiplégie, atteinte des paires crâniennes.
• Atteinte pulmonaire : Une dyspnée ou une détresse respiratoire aiguë sont possibles.
mais associe des stigmates d’anémie hémolytique intratissulaire avec érythroblastose, chute
Bilan d’hémostase : fibrinopénie isolée inférieure à 0,5 g/l. Une CIVD est aussi possible.
Bilan hépatique : L’élévation des transaminases peut être responsable d’une insuffisance
Autres bilans : Ils comportent une élévation des LDH, une hypertriglycéridémie, une
médullaire est utile pour mettre en évidence des pathologies associées sous-jacentes
(lymphome). Elle doit être réalisée de façon concomitante avec le myélogramme. L’image
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Récepteur soluble CD25 : Il est synthétisé par les lymphocytes T activés. C’est un
V. Critères diagnostiques
VI. Étiologies
Dans de rares cas, aucune étiologie n’est retrouvée : c’est le syndrome d’activation
macrophagique « idiopathique ».
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VII. Évolution
au niveau médullaire peut être plus tardive et persister plusieurs semaines ou mois sans que cela
VIII. Traitement
conditionné par l’étiologie ou les pathologies associées. La prise en charge doit être précoce.
immunoglobulines intraveineuses), voire en particulier dans le cas où l’EBV est impliqué, une
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I. Définition
d’une souffrance viscérale en rapport avec la formation de thrombi dans les vaisseaux de la
microcirculation.
II. Physiopathologie
Les microthrombi sont formés essentiellement de plaquettes avec peu de fibrine. La paroi
endothéliale est intègre. Les thrombi sont riches en vWF. Le bilan d’hémostase est normal.
Le facteur de Willebrand (vWF) est synthétisé par les mégacaryocytes et les cellules
endothéliales. Les multimères de très haut poids moléculaire ont une grande affinité pour les
GPIb des plaquettes. Ces multimères de très haut poids moléculaire sont normalement clivés par
Cette métalloprotéase est appelée ADAMTS13 qui est synthétisée par le foie. Cette
enzyme est fixée à la surface des cellules endothéliales, clive les multimères de haut poids
Habituellement cette activité est inférieure à 5%. Les plaquettes de passage vont adhérer aux
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- PTT acquis : PTT auto-immun, PTT secondaire à une prise médicamenteuse (ticlopidine,
À la phase prodromique, le malade peut présenter une fièvre et des signes digestifs. Le
début est en général brutal avec pâleur, douleurs abdominales, vomissements accompagnés
À l’examen clinique, il existe une pâleur, un ictère. Des signes hémorragiques avec des
lésions purpuriques, des ecchymoses et des hémorragies digestives basses liées à une colite
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flammèche’.
V. Examens complémentaires
Le test de Coombs est négatif. L’hémolyse est caractérisée par une bilirubine libre élevée,
est normal.
Différents autoanticorps peuvent être mis en évidence, comme en particulier les anticorps
La sérologie VIH est systématique chez l’adulte car une MAT peut révéler l’infection.
de MAT chez l’enfant, afin de ne pas méconnaitre un PTT héréditaire, dont la réponse à la
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thrombopénie périphérique.
normaux orientent vers une microangiopathie. Une HTA maligne ou un rejet de greffe rénale
peuvent associer une hémolyse modérée, une thrombopénie et une insuffisance rénale.
VII. Traitement
Le traitement repose sur les échanges plasmatiques, de manière assez bien codifiée et
avec une efficacité réelle dans les PTT, et de façon plus empirique dans les autres cas.
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Septième partie :
La Thérapeutique En
Hématologie
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I. Introduction
produits sanguins obtenus à partir de donneurs. Elle nécessite une organisation rigoureuse,
La transfusion sanguine est un acte médical, le plus souvent réalisé par le personnel
Ils sont conservés à 4°C durant 42j. La transfusion d’un CG élève en moyenne le taux
d’hémoglobine de 1g/dl et l’hématocrite de 2%. Ils sont indiqués en cas d’anémie cliniquement
mal supportée ou survenant sur un terrain à risque cardio-vasculaire (le taux d’hémoglobine
Les CG sont délivrés avec les mentions minimales du groupe ABO et Rh.
l’antigène K du système Kell. Ils sont indiqués chez les femmes (de la naissance jusqu’à
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- CG CMV négatifs : le donneur est séronégatif pour le CMV. Indiqués surtout en cas
post-transfusionnel.
Elle est indiquée en cas de phénotypes rares ou exceptionnels et chez les patients
en cas de greffe de moelle, chez les patients avec déficit immunitaire et pour la
À partir d’un don de sang, on recueille par centrifugation 1 unité plaquettaire (0,5x1011
plaquettes). La posologie requise pour une transfusion de plaquettes est d’une unité pour 10 Kg
de poids. On doit ainsi procéder à un « poolage » de 6 à 8 unités (donc 6 à 8 donneurs) pour une
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irradiation et déplasmatisation.
anticoagulant associé, ou une lésion digestive à fort risque de saignement, une ventilation
mécanique, une tumeur cérébrale, ou des antécédents hémorragiques graves, doit se voir proposer
Le culot plaquettaire est conservé entre 20°C et 24°C sous agitation lente et continue, au plus 5 jours.
Le plasma est obtenu à partir d’un don de sang total mais aussi par aphérèse. Il peut être
conservé 1 an à -25°C. Il doit être utilisé dans les heures suivant la décongélation.
- le plasma viro-inactivé : est obtenu après poolage d’une centaine de dons, soumis
à l’action virucide de solvants-détergents actifs sur les virus enveloppés (VIH, VHB,
VHC…) mais non sur les virus nus (VHA, parvovirus B19…).
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- le plasma sécurisé par quarantaine : le plasma recueilli lors du don est congelé et le
donneur est contrôlé 4 mois plus tard sur le plan viral. Si les tests demeurent
types de produits distribués auront pour origine le même don afin de réduire les
risques infectieux.
Le plasma doit être strictement réservé à quatre indications et celles-ci doivent figurer
sur la prescription :
coagulation,
- déficit congénital isolé d’un facteur de la coagulation pour lequel il n’existe pas de
Ils sont issus du fractionnement des protéines du plasma. Bien que d’origine sanguine, ils
Sa préparation comprend un chauffage prolongé et une extraction par l’éthanol. Elle est
indiquée dans les situations d’hypoprotidémie avec déficit oncotique (brûlures étendues,
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Les Ig polyvalents sont disponibles en préparation injectable par voie veineuse. Elles sont
obtenues à partir d’un « pool » de plasmas de nombreux donneurs, reflétant ainsi « l’immunité »
antibactérienne et virale d’une population adulte normale. Leur extraction suit un processus
Plusieurs concentrés sont disponibles : exemple concentré de facteur VIII (indiqué dans
l’hémophilie A), concentré de facteur IX (indiqué dans l’hémophilie B), concentré de facteur de
1. Don du sang
Lorsqu’un produit sanguin quitte le lieu de délivrance quel qu’il soit, il doit être transfusé
dans les 6 heures, étant entendu que toutes les procédures de conservation et de transport ont
été respectées.
Elle est indiquée en cas de pertes sanguines (anémie aiguë, choc hémorragique, en per
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évaluation clinique ainsi que des prélèvements de sang à visée diagnostique pour éviter les
Exemple : un sujet adulte qui pèse 80 Kg, qui a une Hb : 5 g/dl. En admettant que son
hémoglobine idéale est de 8g/dl. Le nombre de CG qu’il doit recevoir : (8-5) x 3 x 80 = 720. On
divise 720 par 200 ml (volume d’un CG) : 720/200= 3,6. Donc il doit recevoir 3 poches et demie
La présence d’une carte de groupage avec deux déterminations et résultat de RAI datant
La transfusion doit être lente les 15 premières minutes (moins de 5ml/min) puis augmentée
guetter les accidents hémolytiques ou infectieux aux premiers ml. Le diagnostic précoce de ces
cardiaque, la transfusion doit être lente et le recours aux diurétiques peut être nécessaire.
Il faut prendre les constantes du malade et les noter sur une feuille de surveillance avant
pour détecter une inefficacité transfusionnelle. De même, la réalisation d’une RAI à partir du 7e
Chez l’enfant, on retient que 3ml de CG/Kg de poids augmente l’Hb de 1g/dl.
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globules rouges du donneur ne doivent pas être reconnus par les anticorps du receveur) :
La compatibilité doit être étendue aux antigènes C, c, E, e dans les cas suivants : femme
3. Transfusion de plaquettes
accompagnées d’un saignement ou d’un risque hémorragique important. Elle peut être à visée
préventive ou thérapeutique.
On distingue les concentrés plaquettaires dits standards (CPS) provenant d’un don de
sang total et les concentrés produits par cytaphérèse (CPA). Ces concentrés peuvent être
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de 7 unités plaquettaires.
Le respect de la compatibilité dans le système ABO-Rh est souhaitable. Dans certains cas,
en situation d’inefficacité, le typage HLA, HPA et parfois une étude de la compatibilité sont
nécessaires.
4. Transfusion de plasma
Les principales indications du PFC sont les syndromes hémorragiques liés aux déficits
factoriels et des coagulopathies de consommation. Une unité de plasma frais congelé est d’un
anti-B :
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La décongélation du PFC est faite à 37°C. Une fois décongelé le PFC doit être administré
10 à 20 ml/Kg.
20x60=1200ml. On divise 1200 par 200ml (volume de la poche de PFC). Il aura besoin donc de
6 poches de PFC.
pronostic vital du patient. Les plus fréquentes sont les lésions pulmonaires d’ordre
5. Sécurité transfusionnelle
Le prescripteur reste le seul responsable de la transfusion et doit s’assurer que toutes les
conditions sont présentes pour que celle-ci se déroule dans les meilleures conditions.
S’il ne peut être présent lors de la transfusion, il transmet à un autre médecin les
consignes de surveillance pour son patient afin que ce dernier devienne responsable du bon
Elle repose sur le groupage réalisé à 2 reprises et étendu en cas de besoin, la RAI et le
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Contrôle ultime au lit du malade : Il a pour objectif de revérifier le groupe sanguin ABO
hématies du donneur et ceux du patient aux antisérums anti-A et anti-B desséchés sur la carte.
La compatibilité est déclarée si on obtient une image en miroir entre le compartiment dédié au
Elle repose sur l’éviction de tout donneur suspect, la réalisation d’un prélèvement dans les
a. La prescription
patient, son âge et son poids, les données de l’hémogramme, la pathologie sous-jacente ; le caractère
b. Le transport
Il doit être rapide dans une caisse isotherme contenant des accumulateurs de froid pour le
culot globulaire mais sans accumulateurs de froid pour les plaquettes et le plasma frais congelé.
c. La réception
Il doit être fait au lit du patient, pour chaque poche à transfuser, par la personne qui pose
la transfusion et ne doit concerner qu’un seul patient à la fois. La carte de contrôle doit être
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e. Pendant la transfusion
Surveillance du patient durant les 15 premières minutes puis toutes les demi-heures :
f. Après la transfusion
f.1. Traçabilité :
f.2. Efficacité :
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- arrêter la transfusion.
h. Dossier transfusionnel
Il regroupe l’ensemble des informations relatives à la transfusion. Il doit être ouvert lors
de tout acte transfusionnel. Il fait partie du dossier médical et permet la traçabilité des produits
sanguins administrés.
i. Hémovigilance
transfusionnelle.
Toute réaction observée au cours d’une transfusion sanguine est liée à cette transfusion
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1. Incidents immédiats
transfusion (jusqu’à 6 heures après) sans état de choc ; parfois associé à une éruption
Cette complication s’observe quand le receveur possède des anticorps anti-HLA contre
les plaquettes et les leucocytes du donneur. La conduite à tenir est l’arrêt de la transfusion et
Elles sont dues à des anticorps anti-IgA chez les sujets déficitaires en IgA ou à des
corticoïdes, adrénaline. Les transfusions ultérieures comporteront une prémédication par les
2. Accidents immédiats
sur les globules rouges transfusés) conduit à une hémolyse intravasculaire aiguë par activation
du complément.
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L’examen peut retrouver une chute de la tension artérielle, une tachycardie, une
polypnée, des sueurs, un syndrome hémorragique (en rapport avec une CIVD), une hyperthermie.
syndrome hémorragique.
poursuite du syndrome hémorragique, des urines couleur porto puis une anurie et enfin un
Les prélèvements à visée biologique doivent être réalisés : vérification du groupage sanguin,
test de Coombs direct, RAI, épreuve de compatibilité (examens à répéter quelques jours plus tard),
Ils peuvent être liés aussi à une mauvaise condition de conservation des produits
sanguins.
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est l’arrêt de la transfusion, les mesures de réanimation, l’antibiothérapie à large spectre, les
a. Surcharge circulatoire
Elle risque de survenir après une transfusion trop rapide et massive surtout chez un patient
pulmonaire associe : dyspnée, toux, cyanose et crépitants. Une transfusion lente (maximum 2 h par
culot) entrecoupée d’injection de furosémide et une surveillance régulière du patient (état général,
b. Surcharge en citrate
La surcharge en sels de citrate est liée aux produits anticoagulants présents dans les PSL qui
suscitent une chélation du calcium sérique. Elle se rencontre essentiellement lors de transfusions
massives, se manifestant par des crises tétaniques, voire des troubles du rythme cardiaque. La
prévention repose sur l’apport concomitant de gluconate de calcium par voie intraveineuse.
c. Complications métaboliques
2.4. Le TRALI
L’œdème lésionnel pulmonaire dit « TRALI » pour Transfusion Related Acute Injury, est un
accident rare mais grave pouvant mettre en jeu le pronostic vital. Il fait suit à une activation des
leucocytes du receveur par les anticorps anti-HNA ou anti-HLA des donneurs, éventuellement
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plaquettes. Il réalise le tableau d’une détresse respiratoire survenue dans les 6h suivant la
3. Accidents tardifs
Elle est liée à un anticorps irrégulier présent chez le receveur à un taux indétectable avant
la transfusion, entraînant une hémolyse quelques jours plus tard. Le tableau clinique comporte
un ictère (survenant 5 jours après transfusion). La bilirubine libre est augmentée, LDH élevées,
haptoglobine basse (tableau d’hémolyse intratissulaire). La conduite à tenir est de faire un test
Il survient environ 8 à 15 jours après transfusion (CG, Pq, PFC). Son mécanisme est mal
élucidé. Il survient chez les sujets de phénotype plaquettaire HPA-1a négatif ayant une
Toute personne ayant reçu des produits sanguins labiles doit bénéficier 3 mois plus tard
est prévenu par des mesures d’exclusion des donneurs ayant séjourné en zone à risques.
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Les prions sont des glycoprotéines ayant subit des modifications post-translationnelles.
La forme variante de la maladie de Creutzfeld-Jacob peut être transmise par voie orale et par la
transfusion. Il n’y a pas de teste de dépistage. Seule est préconisée l’exclusion des donneurs
3.6. Hémochromatose
L’accumulation tissulaire de fer au long cours apporté par les CG peut être à l’origine de
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Chapitre 76 : Chimiothérapie
I. Introduction
malignes. Elle a transformé le pronostic de la plupart d’entre elles. Son administration obéit à
des protocoles précis dont l’application nécessite une équipe de soin spécialisée.
Elle a pour but d’exercer une toxicité directe sur les cellules tumorales. Les cibles privilégiées
sont les cellules en activité (activité de synthèse, activité de division cellulaire), tandis que les cellules
quiescentes sont plutôt épargnées. Les cellules normales sont aussi les cibles des drogues
La croissance tumorale est variable d’une tumeur à l’autre. Elle passe par une phase
significatif (lié à l’inadéquation entre la disponibilité et les besoins métaboliques des cellules
aboutissant à l’anoxie et à la nécrose tumorale) une fois la masse tumorale ayant atteint un
volume critique.
Les médicaments antimitotiques ont un effet antitumoral d’autant plus prononcé que le
médicament.
Le traitement d’une hémopathie maligne fait souvent appel à plusieurs produits entrant
dans le cadre d’un protocole thérapeutique. Les produits utilisés ont des mécanismes d’actions
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Les antimitotiques interfèrent par des mécanismes variés sur la division cellulaire.
de mort cellulaire physiologique dans lequel la cellule se condense et se fragmente sans altérer
Le cycle cellulaire est séparé en quatre phases. Les phases de contrôles critiques, dans
lesquelles la cellule fait le choix entre réparation de l’ADN et continuer le processus de division
Figure 96 : Cycle cellulaire : phase S (synthèse ADN), phase M (mitose), Phases G (Gap) entre les
phases M et S. Les cellules qui sont en dehors du cycle mitotique sont dites en phase G0.
Selon leur mécanisme d’action, les antimitotiques sont classés en plusieurs groupes :
• Les agents alkylants : ils ont la propriété de transférer le groupe alkyl aux acides
incapable de synthèse du fait de cette alkylation. Ils ont donc une action toxique
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• Les anti-métabolites : ils interférent avec la synthèse de l’ADN et sont donc phase S-
dépendants. Leur activité est d’autant plus importante que la prolifération cellulaire est
rapide. Ils ont une action bloquante sur la synthèse de l’ADN et de l’ARN.
• Les « antibiotiques » : ils sont des dérivés de micro-organismes. Ils sont cycles
indépendants et sont efficaces dans les tumeurs à développement lent. Ils agissent
• Les poisons du fuseau : ils se fixent aux microtubules bloquant ainsi leur
assemblage. Ils sont phase M dépendants. Ils agissent donc en bloquant le fuseau
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La chimiothérapie est administrée selon des cycles permettant aux tissus normaux de
régénérer. Plusieurs cycles sont nécessaires pour contrôler la maladie. D’autre part, la disparition des
veut pas dire guérison puisque les rechutes sont possibles après rémission complète.
L’injection doit être lente et toute réaction suspecte (douleur, rougeur…) doit faire arrêter
l’injection immédiatement.
L’abord veineux central est le plus approprié pour l’administration au long cours de
médicaments anticancéreux. Les veines le plus souvent abordées sont la veine jugulaire et la
avec chambre implantable et les cathéters à partir d’une veine périphérique (PICC line).
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Ce traitement est conduit dans un centre spécialisé par un staff médical et paramédical
1. Bilan préthérapeutique
Il prend en compte :
- l’état général du patient, l’âge, les antécédents, les pathologies associées (diabète,
d’éjection systolique.
toutes lettres avec strict respect des posologies et des modalités d’administration (voie d’abord,
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Les nausées et vomissements sont prévenus ou traités par des antiémétiques puissants
en cas de risque de stérilité définitive), toxicité médullaire avec les risques infectieux et
protection précise (personnel entraîné, sous hotte aspirante, port de gants, lunettes, bavette).
Une surveillance de l’efficacité sur la maladie, de même que des bilans métaboliques
1. Hématologique
Elle est représentée par des cytopénies (neutropénie, thrombopénie, anémie) profondes
Les anthracyclines et les alkylants sont les principaux responsables de cette toxicité.
chimiothérapie permet de réduire la durée de la neutropénie (mais ils sont sans effets sur le taux
des plaquettes et des globules rouges), diminuant le risque infectieux et permettant de débuter
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2. Digestive
3. Hépatique
La cytolyse hépatique par toxicité directe est observée avec le méthotrexate et l’aracytine
à forte dose.
4. Muqueuse
Elle est souvent au premier plan, car la chimiothérapie s’attaque principalement aux
d’un antidote du méthotrexate (acide folinique) administré 24 heures après la perfusion afin de
prévenir la toxicité buccale par des bains de bouches à base de bicarbonate et de fungizone.
5. Pulmonaire
6. Cardiaque
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7. Rénale
8. Vésicale
faut la prévenir par une hyperhydratation intraveineuse et une hyperdiurèse facilitée par des
diurétiques. L’alcalinisation des urines par une perfusion de solutés de bicarbonates et une
9. Sexuelle
définitive), une diminution de la libido et une sécheresse vaginale (toxicité des muqueuses).
10. Neurologique
d’autres drogues : atteinte auditive avec la cisplatine, polynévrite observée avec la vincristine…
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Les hémopathies malignes sont chimiosensibles mais pas toujours curables. Les
anticorps monoclonaux constituent une avancée majeure dans la prise en charge thérapeutique
souvent d’obtenir des taux de réponse et des médianes de survie significativement augmentés.
Ils occupent une place de plus en plus importante en hématologie. L’anticorps le plus utilisé
actuellement est le rituximab (anti-CD20) qui fait partie du traitement de première ligne des
précis de ces anticorps ne sont pas toujours connus, mais il est admis qu’ils peuvent avoir trois
types d’action : un effet cytotoxique direct, une action médiée par les protéines du complément
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majeures dans leur prise en charge thérapeutique. La translocation t(9,22) est présente dans la
leucémie myéloïde chronique. Elle conduit à la fusion Bcr-Abl qui confère à la tyrosine kinase
une activité constitutive. L’utilisation depuis une dizaine d’années de l’imatinib, un inhibiteur de
tyrosine kinase capable d’inhiber la kinase Bcr-Abl, a révolutionné la prise en charge de cette
translocation t(15 ;17) caractérise les leucémies aiguës à promyélocytes (LAM3). Elle conduit à la
plus sensible à l’apoptose. Là encore ce traitement ciblé a transformé le pronostic des LAM3.
survie et/ou la prolifération des cellules malignes, des molécules ciblant ces voies de
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I. Introduction
placentaire.
On distingue l’autogreffe dans laquelle l’origine des cellules souches est le patient, de
osseuse du patient, la greffe de moelle osseuse est réalisée. Elle ne représente en fait qu’une
simple transfusion par voie veineuse de la moelle du donneur. Après cette transfusion, les CSH
vont regagner les os pour repeupler les cavités médullaires. C’est le phénomène de « Homing ».
II. Indications
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CSH ne dépassent pas 5% des cellules de la moelle osseuse chez l’enfant et l’adulte jeune. Les
CSH sont également présentes dans le sang mais il est nécessaire d’avoir recours aux techniques
Dans la greffe dite syngénique, le donneur est un jumeau ayant un système HLA
parfaitement compatible.
La greffe de CSH à partir d’un donneur HLA identique dans la fratrie, dite génoidentique,
est le meilleur choix d’allogreffe. En effet, dans cette situation, les complications liées à la greffe
La greffe à partir d’un donneur haplo-identique (parents, enfants, fratrie), dite également
mismatched, comporte un risque plus élevé de rejet et de réaction du greffon contre l’hôte (GVH)
moins de risques liés à la transmission d’infections virales. La période d’aplasie est plus longue.
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Dans le conditionnement myéloablatif, les objectifs sont une déplétion des cellules
une colonisation par les cellules souches de remplacement et éviter le rejet du greffon.
une prise de greffon avec des risques moindres liés à la chimiothérapie intensive et/ou à la TBI.
V. Prise du greffon
500/mm3. La durée de l’aplasie est fonction du nombre de cellules CD34 injectées, du régime de
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autologues ne possède pas la toxicité de la greffe allogénique puisqu’il n’existe pas de conflit
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tumeurs solides.
autotransfusion de cellules souches, prélevées, soit directement par ponctions médullaires, soit,
de plus en plus, dans le sang après chimiothérapie aplasiante et/ou facteurs de croissance
granulocytaires (G-CSF).
traitement très agressif notamment pour la moelle (souvent chimiothérapie et irradiation totale).
4 heures et permet de séparer les cellules mononucléées du sang, qui contiennent les
Le nombre minimal de cellules CD34 à prélever se situe à 2,5x106. Ce nombre peut être
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en azote liquide. La décongélation au moment de la greffe est rapide, par immersion dans un bain-
2. Conditionnement à la greffe
de la pathologie initiale.
Le greffon est réinjecté dans les 24 à 48 heures qui suivent la fin du conditionnement, et
de l’agranulocytose.
1. Principe
La réalisation d’une greffe allogénique dans une hémopathie maligne a un double intérêt.
immunosuppresseur réalisé avant la greffe. Ensuite, l’injection d’un greffon provenant d’un
donneur sain permet de remplacer le système hématopoïétique malade, mais aussi le système
Cet effet greffon vers le receveur est double : l’effet contre les cellules constitutives du
donneur est toxique, il est appelé effet GVH puisqu’il détruit les cellules somatiques du receveur.
Mais il existe également un effet bénéfique, c’est l’effet greffon contre leucémie (GVL), qui
traduit la reconnaissance par les cellules immunocompétentes du greffon des cellules tumorales
résiduelles du receveur.
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2. Choix du donneur
Les donneurs sont habituellement des frères ou sœurs porteurs des mêmes Ag du
complexe majeur d’histocompatibilité (système HLA classe I A et B, classe II DP, DQ, DR).
transfusionnelle
postchimiothérapie de conditionnement, les patients sont isolés en milieu protégé dès le début de
leur traitement dans des chambres à flux d’air laminaire ou à pression positive, et le personnel
soignant leur apporte tous les soins dans des conditions de stérilité les plus rigoureuses.
pendant la période d’aplasie. En cas de neutropénie fébrile, le malade doit recevoir en urgence
Les culots globulaires sont transfusés pendant cette période en cas de chute de l’Hb en
dessous de 8 g/dl, afin de prévenir les risques essentiellement cardiaques et rénaux de l’anémie
sévère.
pour prévenir l’allo-immunisation) sont transfusés lorsque le chiffre de plaquettes est inférieur à
10 000/mm3, ou en cas de saignement extériorisé, même minime, pour éviter les risques
500/mm3 deux jours consécutifs (elle se produit au plutôt vers le 15e jour postgreffe). Le reste
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greffe, mais peut être beaucoup plus tardive en cas de GVH aigue sévère (au-delà du 100e jour).
(plusieurs années).
5. Indications
Les principales indications sont : l’aplasie médullaire, les déficits immunitaires sévères,
6. Complications de l’allogreffe
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Huitième partie :
Orientations Diagnostiques
Arbres Décisionnels
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CONCLUSION
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document qui va lui faciliter la familiarisation avec l’hématologie, et le subvenir avec des
Nous espérons que les étudiants puissent y trouver une source de données leur
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RÉSUMÉS
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Résumé
essentielle en hématologie, qui lui sera utile et bénéfique au cours de sa formation médicale.
Le guide aborde de manière simplifiée les chapitres suivants : les bases physiologiques
des examens complémentaires demandés en hématologie. En outre, le guide met l’accent sur les
principales hémopathies aussi bien bénignes que malignes ; il expose également les modalités
Le tout est illustré par un ensemble de schémas, tableaux, clichés d’imagerie médicale et
arbres décisionnels.
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Summary
Our work consisted in the elaboration of a hematology guide intended for medical
Through this guide, we try to bring to the trainee student the essential information in
hematology, which will be useful and beneficial for him during his medical training.
The guide approaches in a simplified way the following chapters : the physiological basis
several complementary examinations and tests requested in hematology. In addition, the guide
focuses on the main malignant and benign blood diseases. It also exposes the therapeutic
modalities as well as the main emergency situations in hematology. The last chapter is devoted
All is illustrated by a set of diagrams, tables, medical imaging photos and decision trees.
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ﻣﻠﺨﺺ
ﺍﻟﻬﺩﻑ ﻣﻥ ﻋﻣﻠﻧﺎ ﻫﺫﺍ ﻫﻭ ﺇﻧﺟﺎﺯ ﻛﺗﺎﺏ ﺩﻟﻳﻝ ﻷﻣﺭﺍﺽ ﺍﻟﺩﻡ ﻣﻭﺟﻪ ﻟﻔﺎﺋﺩﺓ ﻁﻠﺑﺔ ﺍﻟﻁﺏ ﺃﺛﻧﺎء ﺗﺩﺭﻳﺑﻬﻡ ﺍﻹﺳﺗﺷﻔﺎﺋﻲ.
ﻣﻥ ﺧﻼﻝ ﻫﺫﺍ ﺍﻟﺩﻟﻳﻝ ٬ﺣﺎﻭﻟﻧﺎ ﺃﻥ ﻧﻘﺩﻡ ﻟﻠﻁﺎﻟﺏ ﺍﻟﻣﺗﺩﺭﺏ ﺍﻟﻣﻌﻠﻭﻣﺎﺕ ﺍﻷﺳﺎﺳﻳﺔ ﺍﻟﻣﺗﻌﻠﻘﺔ ﺑﻌﻠﻡ ﺃﻣﺭﺍﺽ ﺍﻟﺩﻡ ﻭ ﺍﻟﺗﻲ
ﺍﻟﺣﻣﻳﺩﺓ ﻭ ﺍﻟﺧﺑﻳﺛﺔ ٬ﻛﻣﺎ ﻳﻌﺭﺽ ﺍﻟﻁﺭﻕ ﺍﻟﻣﻌﺗﻣﺩﺓ ﻓﻲ ﻋﻼﺟﻬﺎ ٬ﺇﺿﺎﻓﺔ ﺇﻟﻰ ﺃﻫﻡ ﺣﺎﻻﺕ ﺍﻟﻁﻭﺍﺭﺉ ﺍﻟﻣﺗﻌﻠﻘﺔ ﺑﺄﻣﺭﺍﺽ ﺍﻟﺩﻡ.
BIBLIOGRAPHIE
- 420 -
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2. Hématologie tome 1
Albert Najman / E. Verdy / G. Potron / F. Isnard
Édition Ellipse ; 1998.
6. Aide-mémoire d’hémostase
Michèle Gouault-Heilmann
Édition Médecine-Sciences Flammarion ; 1999.
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47. Thrombopénies
B. Godeau, P. Bierling
EMC, 2012.
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55. Anémies hémolytiques dues à des déficits en enzymes érythrocytaires autres que la G6PD
H. Wajcman
EMC, 2014.
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ﺳﻡ ِﺑﺎ� ﺍﻟﻌَ ِﻅﻳﻡ
ﺃﻗ ِ
ﺃﺭﺍﻗﺏ ﷲ ﻓﻲ ﻣﻬﻧﺗﻲ.
َ ﺃﻥ
ﻭﻥ ﺣﻳﺎﺓ ﺍﻹﻧﺳﺎﻥ ﻓﻲ ﻛﺎﻓّ ِﺔ ﺃﻁﻭﺍﺭﻫﺎ ﻓﻲ ﻛﻝ ﺍﻟﻅﺭﻭﻑ
ﺻ َﻭﺃﻥ ﺃ ُ
ﻭﺍﻟﻣﺭﺽ
َ ﺳ ِﻌﻲ ﻓﻲ ٳﻧﻘﺎﺫﻫﺎ ِﻣﻥ ﺍﻟ َﻬﻼﻙ
ﻭﺍﻷﺣﻭﺍﻝ ﺑﺎﺫﻟﺔ ﻭ ْ
ﻭﺍﻷﻟَﻡ ﻭﺍﻟﻘﻠﻖ.
ﺳ ﱠﺭ ُﻫﻡ.
ﺳﺗﺭ ﻋ َْﻭ َﺭﺗ ُﻬﻡ ،ﻭﺃﻛﺗ َﻡ ِ
ﻛﺭﺍ َﻣﺗ ُﻬﻡ ،ﻭﺃ ْ ﻭﺃﻥ ﺃﺣﻔَ َﻅ ِﻟﻠﻧ ِ
ﺎﺱ َ
ﺍﻟﺩﻭﺍﻡ ﻣﻥ ﻭﺳﺎﺋِﻝ ﺭﺣﻣﺔ ﷲ ،ﺑﺎﺫﻟﺔ ِﺭﻋَﺎﻳَﺗﻲ ﺍﻟﻁﺑﻳﺔ ﻟﻠﻘﺭﻳﺏ ﻭﺍﻟﺑﻌﻳﺩ، َ
ﺃﻛﻭﻥ ﻋَﻠﻰ َ ﻭﺃﻥ
ﺍﻟﻣﺅﻣﻧﻳﻥ.
ِ ﺳﻭ ِﻟ ِﻪ َﻭ
ﷲ َﻭ َﺭ ُ
ﺍﻟﻠﺠﻨﺔ
ﺍﻟﺭﺋﻳﺱ ﻝ .ﻣﻬﻣﺎﻝ ﺍﻟﺳﻳﺩ
ﺃﺳﺗﺎﺫ ﻓﻲ ﺃﻣﺭﺍﺽ ﺍﻟﺩﻡ ﺍﻟﺳﺭﻳﺭﻳﺔ
ﺍﻟﻣﺷﺭﻑ ﺇ .ﺗﺎﺯﻱ ﺍﻟﺳﻳﺩ
ﺃﺳﺗﺎﺫ ﻣﺑﺭﺯ ﻓﻲ ﺃﻣﺭﺍﺽ ﺍﻟﺩﻡ ﺍﻟﺳﺭﻳﺭﻳﺔ
ﻡ .ﺁﻳﺕ ﻋﺎﻣﺭ ﺍﻟﺳﻳﺩ
ﺃﺳﺗﺎﺫ ﻣﺑﺭﺯ ﻓﻲ ﺃﻣﺭﺍﺽ ﺍﻟﺩﻡ ﺍﻟﺣﻳﻭﻳﺔ
ﺍﻟﺣﻛﺎﻡ ﺱ .ﺯﺍﻭﻱ ﺍﻟﺳﻳﺩﺓ
ﺃﺳﺗﺎﺫﺓ ﻣﺑﺭﺯﺓ ﻓﻲ ﻋﻠﻡ ﺍﻟﻌﻘﺎﻗﻳﺭ