0 BP - Cours PDF
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1. Généralités
La résistance du béton à la traction est très médiocre, de l'ordre de 1/12 seulement de sa résistance à la
compression,
Dans la technique du béton armé, on remédie à ce défaut en disposant dans toutes les zones qui peuvent être
tendues des armatures d'acier, dirigées suivant la direction des forces de traction, et capables d'y résister.
Cependant, le matériau ainsi obtenu présente plusieurs défauts qui en limitent l'emploi:
le béton qui enrobe les armatures est tendu en même temps qu'elles, et ne peut subir leur allongement
sans se rompre,
il en résulte des fissures,
dont on peut limiter l'ouverture par un choix du diamètre des aciers et de leur contrainte,
mais dont on ne peut éviter la formation, sauf à n'admettre que de très faibles contraintes dans
le béton.
Par ces fissures, les armatures peuvent être en contact direct avec le milieu ambiant, d'où un risque de
corrosion: le béton armé convient mal aux ouvrages placés en atmosphère agressive;
D’autre part, le béton armé est lourd: les parties tendues du béton ne sont utilisées que pour enrober l'acier, et
leur poids constitue un handicap tel que pour les poutres de grande portée ou de grand élancement, la charpente
métallique se révèle souvent plus économique.
Il est donc logique de chercher à utiliser à plein la résistance du béton, en le comprimant à l'avance par le jeu de
forces internes, de façon telle que la variation de contrainte qui faisait naître des tractions, ne provoque qu'une
décompression du matériau. Exemple : tonneau, rayons d'une roue de bicyclette.
Dès le début du siècle, plusieurs ingénieurs avaient essayé de pré-comprimer des éléments de béton, de les
précontraindre, en les traversant de part en part par des barres d'acier doux filetées tendues par serrage d'un écrou;
mais ces essais n'avaient abouti qu'à des échecs, en raison de l'intervention du fluage et du retrait du béton: le
raccourcissement différé du béton, sensiblement du même ordre que l'allongement initial donné à l'acier suffisait
pour annuler la traction de la barre, et la précontrainte disparaissait ainsi au bout de quelques mois.
C'est à Eugène Freyssinet (1879-1962) que revient le grand mérite d'avoir mis au point et développé la technique
du béton précontraint. Dès 1908, il réalisait des tirants précontraints au moyen de fils d'acier dur, et à cette occasion,
il entreprenait une étude des déformations différées du béton. Il déposait en 1928 les principaux brevets relatifs à la
précontrainte.
Aujourd'hui, la plupart des ponts sont réalisés en béton précontraint, depuis une dizaine de mètres de portée
jusqu'à 150 m et plus.
Ce matériau est également très répandu pour la construction des poutrelles préfabriquées des planchers de
bâtiment.
On le trouve aussi dans de nombreux types d'ouvrages, parmi lesquels nous citerons: les réservoirs, les pieux de
fondation, certains ouvrages maritimes, les chaussées, pistes d'aviations, les barrages, les caissons de réacteurs
nucléaires et les plates-formes d'exploitation pétrolière en mer.
Considérons une poutre de section rectangulaire, désignons par b et h respectivement la largeur et la hauteur de
la section. Nous nous proposons d'étudier les contraintes dans une section donnée, sollicitée par un moment
fléchissant M.
En un point d'ordonnée y par rapport à cet axe, en supposant la poutre formée par un matériau homogène et
élastique, la contrainte normale s'exprime par:
= M.y / I
Compte tenu de la faible résistance du béton à la traction, il n'est pas possible d'employer ce matériau, non armé,
pour former une poutre qui supporte une flexion importante.
En revanche,
- supposons que la poutre soit précontrainte, grâce à une armature tendue, prenant appui sur le béton lui-
même à ses deux extrémités.
- Si nous fixons à 0 (diagramme II) la compression apportée par la précontrainte, le diagramme des
contraintes dans la poutre fléchie sera celui qui est représenté en III, et qui résulte de la superposition des
diagrammes I et II.
- Nous voyons ainsi que les contraintes de traction ont disparu, grâce l'introduction d'une force de
précontrainte:
P = 0.b.h = 6M/h
L'élimination des contraintes de traction n'a pu être obtenue, dans le schéma ci-dessus qu'au prix d'une
augmentation importante de la contrainte de compression, qui passe de 0 à 20;
en fait, la précontrainte, utile dans la partie inférieure de la section, se révèle donc inutile, et même nuisible,
dans sa partie supérieure.
L'idée vient alors à l'esprit d'excentrer le point d'application de P de façon à obtenir des compressions seulement
là où elles sont utiles.
Nous voyons donc tout l'intérêt que présente le réglage de l'excentrement de la force de précontrainte: en jouant
convenablement sur le couple de valeurs (P, e), l'on pourra obtenir les conditions optimales de répartition des
contraintes.
Cas pratique
Considérons maintenant le cas, très fréquent en pratique, d'une section de poutre soumise à un moment
fléchissant dû à des actions permanentes auquel peut se superposer un moment fléchissant dû à des actions
variables.
Sous la seule action des sollicitations extérieures la contrainte normale sur la fibre supérieure varie de G à G+Q;
l'existence d'une contrainte minimale G a une conséquence importante.
Sous l'action de la précontrainte seule, il est possible, sans obtenir de contraintes de traction dans la section,
d'avoir un diagramme tel que la contrainte au droit de la fibre supérieure soit négative, c'est-à-dire que le point de
passage de la force de précontrainte pourra être extérieur au noyau central de la section, le diagramme optimal est
alors le suivant:
La force P et l'excentrement e de la précontrainte nécessaires pour obtenir les contraintes définies par le
diagramme (II) se déduisent des deux équations ci-dessous:
P 6.P.e
G
b.h b.h 2
P 6.P.e
G Q
b.h b.h 2
Nous découvrons ainsi un avantage essentiel de la précontrainte, qui a fait dire parfois qu’ « en béton
précontraint, la charge permanente est gratuite ».
Cependant, cette affirmation ne doit pas être acceptée sans réserves car, nous le verrons plus loin, la valeur de e
déterminée par la deuxième équation (1) n'est pas toujours compatible avec la géométrie de la section
l'excentrement est limité, car l'armature doit rester intérieure au béton avec une épaisseur d'enrobage convenable.
Cet exemple simple nous montre que la précontrainte constitue un moyen extrêmement puissant mis à la
disposition de l'ingénieur pour tirer le meilleur parti des qualités du béton, et éliminer son principal défaut, qui est sa
faible résistance à la traction.
Le système, soumis uniquement à des efforts internes, est en équilibre, l'acier dont la section a une aire A, étant
soumis à une force de traction P, et le béton, d'aire B, à une force de compression de même intensité b= P/B.
Supposons maintenant la pièce soumise à un effort externe de traction N. l'état de contrainte résultant est le
même puisque du fait de la liaison de l'armature au béton, les deux matériaux subiront les mêmes déformations.
Le béton, qui, en l'absence d'efforts extérieurs, est soumis à une contrainte de compression égale à P/B pourra
supporter, sans être tendu, une force de traction dont la limite N1 est atteinte pour:
Dans le même temps l'acier subit une surtension d'intensité: p= n.N1/(B+n.A)
En revanche, au voisinage des appuis, le moment fléchissant diminue, et il est possible (et même souvent
nécessaire pour éviter des tractions dans la partie supérieure) de relever l'armature, pour aboutir à l'extrémité à un
niveau voisin de celui du centre de gravité des sections (fig. 5).
Près de l'appui, l'armature traverse donc obliquement la section formant un angle avec la fibre moyenne de la
poutre.
Si VG est l'effort tranchant dû aux actions permanentes et VQ l'effort tranchant maximal dû aux actions variables,
l'effort tranchant total, compte tenu de la précontrainte varie de :
VG - P.sin à VG + VQ - P.sin
P.sin = VG + ½ VQ
Il n'est pas toujours possible de réaliser cet optimum, car P et surtout, sont souvent déterminés par d'autres
conditions. Cependant, le gain dû au relevage des armatures reste toujours très important.
A ce gain, qui concerne la valeur des sollicitations, il faut ajouter à l'actif du béton précontraint un gain sur la
résistance même du béton au cisaillement: en effet, à effort tranchant égal, la compression apportée par la
précontrainte diminue la valeur des contraintes principales de traction, et retarde la fissuration. Sous réserve que la
compression reste modérée, l’on pourra donc admettre des contraintes de cisaillement relativement élevées, et
disposer moins d'armatures transversales que pour un élément de béton armé.
1. PRINCIPES DE SECURITE
Jusqu'au 19ème siècle, les constructions étaient dimensionnées empiriquement en tenant compte de l'expérience
acquise, ce qui constituait les "règles de l'art". La sécurité était donc vérifiée par la sanction de l'expérience.
La notion de limite de sécurité est apparue avec l'industrialisation et la pratique de la résistance des matériaux,
mettant en usage des vérifications "aux contraintes admissibles". Ce mode de raisonnement introduit un coefficient k,
appelé coefficient de sécurité tel que :
rupture
k et fixé de manière empirique, a priori, indépendamment du type de sollicitation.
admissible
CAQUOT (1925) a expliqué que la notion de contrainte admissible et le coefficient de sécurité qui lui est associé ne
permet pas, dans sa définition initiale, d'estimer de manière cohérente la sécurité réelle d'une structure dès lors que
cette dernière est soumise à des combinaisons d'actions susceptibles de varier de manière indépendante.
Soit une cheminée en béton encastré à sa base et soumise à son poids propre G et à
l’action du vent de résultante H situé à la hauteur h par rapport à cette base.
Cette méthode de calcul ne tient pas compte de la nature des charges et de leur risque de dépassement. Ainsi, les
charges permanentes ont très peu de chance d’être dépassées de façon importante. Il n’en est pas de même des
charges de vent, neige ou séisme compte tenu de leur caractère aléatoire et de la méconnaissance de leurs valeurs
maximum.
Un autre paramètre, non pris en compte, est le rapport des charges variables aux charges permanentes. Ainsi, les
toitures en charpente métallique, beaucoup moins lourdes que les toitures en béton, ont beaucoup moins bien résisté
que ces dernières au surcroît de charge dû à une épaisseur de neige exceptionnelle.
Afin de surmonter la définition contestable d'un coefficient de sécurité unique, les règles actuelles relatives aux
constructions en béton armé et précontraint font intervenir des coefficients de sécurité partiels tenant compte de la
diversité des actions, du type de sollicitation et des méthodes de calcul des sollicitations.
Pour tenir compte des difficultés d'appréciation des valeurs des actions et des résistances des matériaux à prendre en
compte dans les calculs, la réglementation actuelle s'est inspirée de l'analyse probabiliste.
Les actions et les performances des matériaux sont données par des valeurs -ou diagrammes - dites caractéristiques
définies comme associées à une probabilité acceptée a priori d'être dépassées dans le sens défavorable.
Le coefficient de sécurité partiel affecte la valeur caractéristique dans un sens défavorable et transforme cette
valeur en valeur dite de calcul.
La réglementation actuelle considère que les matériaux en présence -acier et béton- peuvent travailler au-delà du
domaine élastique: ce sont les règles dites de vérification aux états-limites ultimes. Des coefficients de sécurité
partiels s'appliquent aux diagrammes des lois de comportement.
La sécurité de la structure considérée n'est plus évaluée à partir de conditions portant seulement sur le niveau de
contraintes, mais à partir des valeurs limites des sollicitations :
- appliquées par les actions,
- correspondant aux valeurs de calcul des performances des matériaux.
Une instruction avait été publiée en 1971 et avait servi de référence à l'Instruction Provisoire relative au calcul des
ouvrages en béton précontraint (dite IP2) du 13/08/73.
- Définition des charges à prendre en compte (les actions et combinaisons d'actions ayant été définies dans
leur principe au niveau précédent). Il s'agit des :
+ Fascicule 61 titre II CCTG (conception, calcul et épreuves des ouvrages d'Art) ;
+ Norme NFP 06 001 (Bâtiments).
F =F1.F2
b) Combinaisons d'actions :
Ce sont des combinaisons pondérées des actions permanentes, variables et accidentelles décrivant un type de
chargement.
La réglementation propose des combinaisons qui sont considérées comme les plus défavorables. On distingue :
Ce sont les composantes des efforts internes sur les sections droites des poutres, des plaques et des coques.
On calcule les sollicitations selon les lois de la théorie des structures. Les résultats de ces calculs sont affectés d'un
coefficient F3 qui tient compte des simplifications introduites dans la description du comportement des structures
dans cette théorie.
d) Justifications
Elles consistent à vérifier pour l'ensemble de la construction et pour un certain nombre d'éléments de structures et de
sections :
o vis-à-vis de l'état-limite ultime d'équilibre statique, que la combinaison d'actions de calcul prise en compte
n'entraîne pas la rupture de l'équilibre de la construction ou de l'élément de structure étudié ;
o vis-à-vis des états-limites ultimes de résistance des matériaux, que les sollicitations de calcul à considérer ne
dépassent pas la sollicitation résistante de la section considérée ;
o vis-à-vis des états-limites de service, que les sollicitations de calcul à considérer ne provoquent pas le phénomène
qu'on veut éviter (ex. fissuration) ;
o vis-à-vis des états-limites ultimes de stabilité de forme, que, dans l'ensemble de la structure, existe une
distribution de contrainte équilibrant dans chaque section les sollicitations de calcul à considérer y compris celle
du second ordre.
C'est presqu'essentiellement des résistances mécaniques, notées f, qui sont considérées dans la réglementation. La
valeur caractéristique fk, qui correspond à une probabilité acceptée a priori d'être dépassée dans le sens défavorable
est transformée en valeur de calcul par multiplication par un coefficient de sécurité partiel m. Les coefficients m sont
définis en fonction des risques (défauts localisés etc ...) de chute de performances du matériau, et de l'état-limite
considéré.
3- SOLLICITATIONS
Combinaisons fondamentales :
S ul S p .P m 1,35G max G min Q1.Q1k 1,3 0.Qik
i 1
P vaut 1 sauf cas particulier
Pm valeur probable de la précontrainte (Pm=P0-P ; P : pertes de précontrainte)
Gmax ensemble des actions permanentes défavorables
Gmin ensemble des actions permanentes favorables
Rm : un coefficient correctif de 1,07 est appliqué aux charges routières application du fascicule 61 aux BPEL
Béton précontraint Page 10
Combinaisons accidentelles
Lorsqu'elles ne sont pas fixées par les textes spécifiques aux actions accidentelles en cause, les sollicitations de calcul
peuvent être prises égales à :
S ul S P m F A G max G min 1.Q1k 2.Qik
i 1
FA est la valeur nominale de l'action accidentelle
1 .Q1k est la valeur fréquente d'une action variable.
2 .Qik est la valeur quasi-permanente d'une autre action variable.
1 e t 2 .sont précisés dans les tableaux II-1 et II-2.
Rm : un coefficient correctif de 1,07 est appliqué aux charges routières application du fascicule 61 aux BPEL
Combinaisons quasi-permanentes
S serv S P d G max G min 2.Qik
i
Avec Gmax ensemble des actions permanentes défavorables
Gmin ensemble des actions permanentes favorables
Rm : un coefficient correctif de 1,2 est appliqué aux charges routières application du fascicule 61 aux BPEL
Combinaisons fréquentes
S serv S P d G max G min 1Q1k 2.Qik
i 1
1 .Q1k représente la valeur fréquente d'une action variable.
représente l'ensemble des valeurs quasi-permanentes des autres actions variables.
2.Q ik
i 1
Rm : un coefficient correctif de 1,2 est appliqué aux charges routières application du fascicule 61 aux BPEL
Combinaisons rares
S serv S P d G max G min Q1k 0.Qik
i 1
représente l'ensemble des valeurs de combinaison des actions d'accompagnement.
0.Q ik
i 1
Rm : un coefficient correctif de 1,2 est appliqué aux charges routières application du fascicule 61 aux BPEL
Ces combinaisons sont à considérer lorsqu'on étudie les effets d'une seule occurrence de sollicitation mettant en
cause la durabilité de la construction.
Dans sa conception initiale le béton précontraint ne pouvait pas se fissurer: c'était même l'absence de fissuration
sous charge de service qui conduisait à la supériorité du béton précontraint sur le béton armé (plus grande rigidité
des pièces, poids mort réduit etc...).
A mesure du développement de la technique du béton précontraint, la conception initiale s'est élargie et la fissuration
du béton autrefois interdite est désormais admise, sous réserve d'être contrôlée. D'où une classification en trois
genres qui diffèrent essentiellement par la définition de l'état limite de service vis-à-vis de la fissuration du béton.
Genre I (classe 1)
- La contrainte de compression la plus forte devant elle-même rester inférieure à une certaine limite.
Ce genre correspond au béton précontraint dans sa définition initiale, il doit être réservé aux ouvrages nécessitant
une étanchéité parfaite: réservoirs, enceintes nucléaires etc...
- L'état limite de formation des fissures ne doit pas être dépassé: la contrainte minimale sous l'effet des
combinaisons rares doit être inférieure, en valeur absolue, à la résistance du béton à la fissuration.
- Sous l'effet des combinaisons fréquentes, il ne doit pas y avoir de traction dans les sections d'enrobage.
Ce type de fonctionnement est adapté aux ouvrages exposés aux intempéries: ponts, structures externes de
bâtiments, etc ...
- L'état limite de formation de fissures peut être dépassé: le matériau fonctionne donc en régime fissuré,
comme le béton armé, la fissuration étant contrôlée et limitée grâce à des armatures ordinaires dites
"passives", par opposition aux armatures de précontrainte qui sont dites "actives".
Ce 3ème genre de béton précontraint est utilisé pour la construction d'ouvrages protégés des intempéries ou peu
exposés (ossatures de bâtiments industriels par exemple).
Hypothèses de calcul : On doit donc abandonner pour les calculs correspondants l'hypothèse de comportement
élastique et prendre en compte les diagrammes efforts-déformations réels, ou modélisés, des matériaux. On fait alors
ce qu'on appelle parfois un calcul "à la rupture".
1.21 Résistances
a- Résistance en compression
Elle est caractérisée par la valeur caractéristique de la résistance à 28 jours notée fc28
Cette dernière est déterminée à partir d'essais normalisés sur cylindres" 16 x 32" (normes AFNOR NFP 18.400 et
18.406). La valeur choisie pour chaque béton, est fixée par le marché de préférence dans la série suivante (en MPa) :
30, 35, 40, 50, 60.
Contrôle : Lorsque la fabrication du béton et la régularité de ses composants sont contrôlées conformément au
Fascicule 65 les résistances moyennes du béton peuvent n'être supérieures aux valeurs caractéristiques que de 10%
environ.
f cm 1,1. f ck
Pour les sollicitations qui s'exercent sur un béton âgé de moins de 28 jours, on se réfère à la résistance caractéristique
fcj obtenue au jour considérée.
On peut admettre que pour j<28, la résistance fcj des bétons non traités thermiquement suit approximativement les
lois suivantes :
b- Résistance à la traction
Elle est conventionnellement définie par la relation ci-après, en fonction de la résistance à la compression :
ftj 0,6 0,06 fcj
ftj et fcj en MPa (valeur caractéristique)
a- Déformations longitudinales
Dans les cas courants, aux états-limites de service, on peut admettre pour la loi de comportement du béton
un modèle linéaire.
A défaut de résultats expérimentaux probants, on adopte pour le module de déformation longitudinale
instantanée du béton noté Eij , une valeur conventionnelle égale à :
b- Déformations transversales
Elles se déduisent des déformations longitudinales en prenant comme coefficient de Poisson :
= 0,2 en zones non fissurées
=0 en zones fissurées
Pour représenter la branche ascendante de la courbe, la loi adoptée doit tenir compte de ces caractéristiques:
Fig 2
et
k' un coefficient permettant d'ajuster l'allure du début de la branche descendante au diagramme réel.
Le coefficient k' peut être pris égal à (k-1) dans le cas des bétons de faible résistance, qui sont assez
ductiles. Il se rapproche de zéro pour les bétons de forte résistance, qui sont plus fragiles.
On pourra adopter :
k'=k-1 pour fcj < 30 MPa
k'=0 pour fcj > 55 MPa
k'=(k-1)(55-fcj)/25 pour 30 < fcj < 55 MPa
r (t ) r.r (t )
avec : r : retrait final du béton ; r(t): fonction du temps, variant de 0 à 1 lorsque t varie de 0 à
l'infini à partir du bétonnage.
A défaut de résultats expérimentaux, le retrait final r est donné, soit par les valeurs forfaitaires
suivantes:
r =1,5.10 -4 Climats très humide
r =2.10 -4 Climats lourds
r =3.10 -4 Climats tempérés sec
r =4.10 -4 Climats chaud et sec
r =5.10 -4 Climats très chaud ou désertique
soit par la relation ci-après, valable pour les bétons de ciment Portland:
s (s =As /B), rapport de la section des armatures passives longitudinales (et dans le cas de la
prétension des armatures de précontrainte adhérentes) à la section transversale de la pièce. Ainsi,
1
k s 1 20
s
0 dépend des conditions ambiantes et des dimensions de la pièce:
6
80
0 (100
h
).(6
10 3.r m
).10
t
La loi d'évolution du retrait s'exprime par : r (t ) t 9 où t est donné en jours, r m en cm.
rm
b- Fluage
Le fluage à l'instant t d'un béton soumis à l'âge de j = t 1- t0 jours à une contrainte constante 1 est exprimé
sous la forme :
fl ic.K fl (t1 t 0). f (t t 1)
avec : t0 date du bétonnage (généralement =0)
t1 date de la mise en charge
ic déformation conventionnelle instantanée sous l'effet de 1 égale à 1/Ei28
Kfl(t1- t0) coefficient de fluage dépend notamment de l'âge (t 1- t0) du béton à la mise en charge
f(t-t1) fonction de la durée du chargement (t-t1), exprimée en jours, qui varie de 0 à 1 quand cette durée
varie de 0 à l'infini.
Lorsque l'on désire une plus grande précision dans l'évaluation du fluage, le calcul doit être mené selon les
indications de l'Annexe 1 du B.P.E.L.
Dans le cas d'une contrainte 1 constante appliqué à l'instant t 1, la déformation de fluage qui apparaît dans
l'intervalle de temps (t1,t) peut être évaluée par:
K fl ks . ke kc .k (t1)
ks est une fonction identique à celle donnée pour le retrait
ke représente la limite inférieure du coefficient de fluage du béton non armé, lorsqu'il est chargé très vieux, il es t
pris égal à 0,40.
kc dépend des conditions ambiantes et du rayon de la pièce. Il peut être évalué comme suit :
120 h 100 h 2
kc .
20 rm 3
30
avec: rm en cm
h hygrométrie ambiante en %.
k (t1) dépend du durcissement du béton à l'âge de mise en charge. Il est donné par la relation:
100
k (t1)
100t1
La sécurité et la bonne utilisation des ouvrages devaient être garanties par des justifications aux
états limites ultime et de service.
a- Compression du béton
Pour toutes les classes de vérification les contraintes de compression du béton sont bornées à :
- 0,50 f c28 sous l'effet de la combinaison quasi-permanente;
- 0,60 f c28 sous l'effet des combinaisons rares et des combinaisons fréquentes;
- 0,60 f cj en cours de construction.
Remarques :
Si à la mise en tension j 3 jours, 0,6 f cj est ramenée à 0,55 f cj .
Pour des pièces industrialisées, homologuées et contrôlées on peut atteindre en construction 2/ 3
f cj .
Si l'on utilise dans les calculs aux E.L.S. P d = P m les valeurs des contraintes admissibles de
compression sont diminuées de 10 %.
b- Traction du béton
La valeur de calcul de la contrainte limite de
traction du béton est fonction du genre dans
lequel l'ouvrage est classé et de la zone de la
section considérée: dans la section d'enrobage
ou en dehors de celle-ci.
a) Résistance
L'utilisation d'acier à haute résistance est indispensable pour maintenir l'effort normal initial artificiel
permanent de précontrainte à un niveau convenable après les pertes différées sous l'effet du retrait et du
fluage du béton. Comme, de plus, le prix de l'acier c roit moins vite que sa résistance, ce choix sera
économiquement plus intéressant.
c) Adhérence
Les armatures actives doivent présenter une rugosité suffisante pour assurer l'adhérence la plus efficace
possible avec le béton d'enrobage. Cette qualité est particulièrement exig ée dans le cas de la
précontrainte par pré-tension.
d) Relaxation faible
Le phénomène de relaxation consiste en la diminution dans le temps de la contrainte normale de tension
dans une pièce maintenue après allongement à une longueur constante.
Ce phénomène ne se manifeste de manière sensible que si la contrainte de tension initiale dépasse, dans
le cas des armatures métalliques, 50 % à 60 % de la valeur de la contrainte de rupture, ce qui est toujours
le cas en béton précontraint.
La relaxation des armatures est donc une source de perte de précontrainte et on utilisera des aciers qui
présentent la plus faible relaxation possible.
2.2- LES DIFFERENTS TYPES D'ACIERS ACTIFS UTILISES DANS LA PRATIQUE DE LA PRECONTRAINTE
Les armatures actives se présentent sur le marché classées en trois catégories de produits :
- les fils ;
- les barres ;
- les torons.
Toutes ces armatures doivent satisfaire les conditions du CPC Fascicule n° 4 "Armatures en acier à
haute résistance pour constructions en béton précontraint par pré et post -tension".
a) Les fils
Ils sont obtenus par tréfilage à froid après laminage à chaud.
Leur diamètre maximal ne dépasse pas 12 mm : on trouve usuellement :
: 5, 7, 8, 12 mm ( 7 et 8 mm étant très utilisés)
Ils sont livrés en couronnes d'environ 200 kg.
Leur résistance à la rupture est de l'ordre de 1 700 à 1 800 MPa.
b) Les barres
Elles sont obtenues par laminage à chaud.
Leur diamètre nominal est compris en 18 et 32
mm.
Plus souples que les fils, ils conviennent bien aux tracés courbes, ils
possèdent, de par leur géométrie, de bonnes qualités d'adhérence,
mais leur relaxation est plus forte que celle des fils.
fig 6 – Section d’un toron
Par ailleurs, il convient de noter qu'en béton précontraint, comme en béton armé, les systèmes
d'armatures doivent être homologués par le Ministère concerné.
En l'absence d'indications explicites sur la fiche d'agrément et à défaut de mesures précises, les
caractéristiques complémentaires ci-après peuvent être prises forfaitairement.
Deux types de courbes sont distingués selon que l'acier présente ou non un palier d'écoulement
plastique.
On prend conventionnellement le diagramme ci-après (figure 8) lequel est également à utiliser lorsque
la nature de l'acier est inconnue.
fig 8
c) Relaxation
La valeur de la relaxation finale à prendre en compte ( x ) est égale en valeur absolue à :
6
( x) 1000 ( 0 ) pi ( x)
100
pi ( x)
avec
f prg
0 étant un coefficient pris égal à 0,43 pour les armatures à très basse relaxation (TBR), 0,30 pour les
armatures à relaxation normale (RN) et 0,35 pour les autres;
pi(x)= 0 - pi(x)
tension au vérin
pertes de tensions instantanées
f prg = contrainte de rupture garantie de l'armature ;
1000 = % de la relaxation à 1000 heures;
10 7,5
3(1 ) k
( x, t ) k1.1000 ( t ) 4 .e 2 . ( x)
pi
1000
Avec : k 1 =6.10 -3 si 1000 2,5
k 1 =8.10 -3 si 1000 > 2,5
Remarque : Faute de fiches d'agrément ou de valeurs expérimentales, les caractéristiques réglement aires
relatives aux aciers passifs (ordinaires) seront relevées dans le règlement BAEL & BPEL.
d) Conditions complémentaires
Les aciers passifs, à l'exclusion des armatures de peau, doivent satisfaire les règles de l'article
A.4.5.33 du BAEL ; de plus en situation d'exploitation sous l'effet des combinaisons f réquentes, la
contrainte de traction ne doit pas dépasser 60 MPa dans la section d'enrobage.
La surtension des aciers actifs de précontrainte ne doit pas dépasser 0,10 fprg dans le cas de la
post-tension et le minimum de : 0,10f prg , 150MPa} dans le cas de la prétention.
Avant d’entamer les justifications de structures en béton précontraint, il est essentiel d’en connaître la
technologie. C’est en effet le développement d’aciers à haute limite d’élasticité et de matériels adaptés qui a
permis l’essor du béton précontraint.
Il existe deux méthodes de mise en tension des câbles dans une structure. A chacune de ces méthodes sont
associées des technologies de précontrainte spécifiques.
1. Pré-tension
C’est une méthode utilisée, essentiellement en usine, pour pré-fabriquer des poutres précontraintes destinées à
être incorporées dans des constructions en tant que « produits ».
Les câbles sont tendus préalablement au coulage de la poutre, sur un banc de préfabrication capable de
reprendre les efforts engendrés (ce qui nécessite des installations spécifiques, qui ne sont généralement pas
disponibles sur chantier). Ils sont généralement rectilignes d’un bout à l’autre du banc de préfabrication.
On coule ensuite des éléments directement au contact avec les câbles. Après prise du béton, les câbles sont
relâchés à leurs extrémités, et coupés à la sortie des poutres, entraînant la mise en précontrainte de la poutre
grâce à un transfert par adhérence de l’effort entre les câbles et le béton.
Les câbles ne sont pas gainés en partie courante, puisqu’ils doivent permettre une parfaite adhérence avec le
béton. Il est toutefois possible de gainer certains câbles à leurs extrémités, pour diminuer la précontrainte aux
abouts (elle peut en effet avoir des effets défavorables près des abouts).
La précontrainte par pré-tension est réalisée à l'aide de fils crantés à haute limite d'élasticité (HLE), ou de torons
constitués de 3 ou 7 fils élémentaires.
La pré-tension s’accompagne des autres techniques liées à la préfabrication : formulation adaptée des bétons,
étuvage des poutres pour accélérer la prise du béton et permettre un décintrement et une mise en précontrainte
rapide.
Béton précontraint Page 26
Fig 2
La méthode de préfabrication et de mise en tension suit généralement les cycles suivant (fig. 1) :
1. Nettoyage des moules (coffrages métalliques de grande longueur, articulés pour faciliter le
décoffrage);
2. Mise en place d'huile de décoffrage sur les moules pour empêcher le béton de coller aux parois du
moule;
3. Déroulement des armatures (fils non lisses ou torons) et blocage aux extrémités dans des plaques
d'ancrage. La longueur de tels bancs peut atteindre, voire dépasser 100 mètres;
4. Mise en place des armatures passives: cadres, étriers, armatures longitudinales pour reprendre les
efforts de traction (précontrainte partielle) ;
5. Mise en place des moules dans leur position finale, mise en place des masques d'extrémités des
éléments pour empêcher le béton de s'échapper hors du coulage
6. Mise en place des déviateurs éventuels;
7. Mise en tension des fils (ou torons) par des vérins situés à
une des extrémités. L'allongement des fils, pour une
longueur de 100 m, peut atteindre:
𝒍.𝝈
∆𝒍 = 𝑬𝒔 = 100x 1500/200 000 = 0,75 m
Cette phase de travail est particulièrement dangereuse car, si
un fil vient de casser, il peut tout balayer sur son passage par
enroulement. C'est pourquoi, on dispose des blindages en bois
très épais autour des points de travail derrière les dispositifs
d'ancrage;
Fig 3 Système de déviation d’un câble de précontrainte
prétendu
8. Mise en place du béton par pont-roulant ou grue, lissage de la partie supérieure à la règle pour assurer
une surface correcte;
9. Vibration du béton en général par vibration extérieure grâce à des vibreurs excentriques placés sur les
moules ou sous le banc;
10. Etuvage ou chauffage du béton pour accélérer son durcissement et un décoffrage rapide;
11. Décoffrage;
12. Dé-tension des fils aux plaques d'ancrages des extrémités du banc lorsque la résistance du béton est
suffisante pour supporter l'effort de précontrainte;
13. Découpage des fils situés entre deux éléments préfabriqués;
14. Manutention et stockage des éléments en prenant soin de ne pas les retourner, ni de les stocker avec
des points d'appui intermédiaires.
A défaut de construire des culées ancrées dans le sol qui sont coûteuses à réaliser et à démolir, on peut
«appuyer» l'effort de précontrainte sur le coffrage lui-même, quitte à le renforcer, ou sur un dispositif de
poutres extérieures de grande inertie pour éviter le flambement (poutres treillis, tubes de gros
diamètre...).
Les différentes étapes de travail sont alors les mêmes qu'en usine, mais dans des conditions moins
bonnes en général pour la qualité du produit fini et la rapidité.
2. Post-tension
La technique de post-tension consiste à prendre appui sur le béton déjà durci pour tendre le câble de
précontrainte.
L'élément en béton est donc coulé au préalable, avec des réservations pour le passage ultérieur de la
précontrainte. Lorsque le béton atteint une résistance suffisante, la précontrainte est enfilée et tendue à l'aide de
vérins.
Fig 6
Phases d'exécution
Nous décrirons le cas le plus courant de post-tension par câbles et gaines avec câbles réalisés sur le
chantier:
1. Mise en place du coffrage;
2. Mise en place des armatures passives : cadres, épingles, étriers, aciers longitudinaux, chaises de
support des gainés (espacés de 0,5 à 1 m suivant le diamètre des gaines);
3. Mise en place des gaines et fixation solide sur la cage d'armature pour éviter tout déplacement lors
du coulage du béton. Mise en place de l'étanchéité des gaines par collage de rubans adhésifs sur les
raccords ou trous accidentels faits lors des travaux;
4. Mise en place des plaques d'appui et des frettages adjacents aux extrémités des gaines sous
l'emplacement futur des ancrages;
5. Coulage du béton;
6. Durcissement du béton pour atteindre la résistance minimum spécifiée par le bureau d'études pour
autoriser la mise en tension;
7. Pendant le durcissement du béton, enfilage des câbles:
o fil par fil ou toron par toron pour les câbles réalisés sur le chantier.
On procède alors par poussage à l'intérieur de la gaine.
Un accrochage avec la gaine n'a pas grande importance car le béton extérieur servira, à
défaut de la gaine, de coffrage ou coulis d'injection;
o le câble en entier, par traction au moyen d'un fil pré-enfilé dans la gaine est attaché à une
«chaussette» en tête de câble pour en faciliter le glissement.
Ceci suppose que les câbles sont pré-assemblés en atelier.
Cette méthode permet d'avoir des câbles réguliers et évite les enchevêtrements et
croisements de fils.
8. Mise en place des plaques d'ancrage et des clavettes de blocage des torons (ou fils) dans le vérin
d'ancrage et dans la plaque d'ancrage.
9. Mise en tension (fig. 7) :
o d'un seul côté pour les câbles courts (un ancrage actif à une extrémité et un ancrage mort à
l'autre: moins de 50 m par exemple)
o ou des deux côtés pour les câbles longs (un ancrage actif à chaque extrémité).
Cela fait l’objet d’une feuille de mise en tension tenue par le chantier et ayant l’allure du tableau
suivant :
Pour s'assurer d'un bon début de mise en tension des câbles, on ne mesure pas l'allongement obtenu entre 0 et
10 MPa, car il correspond à une remise en ordre des torons ou fils et à une régularisation des tensions dans
chaque fil par rapport à la moyenne. On corrigera cet oubli en comptant 2 fois l'allongement de 10 à 20 MPa
(100 à 200 bars).
A la fin de l'opération, on procède de même pour bloquer les clavettes, remettre le vérin en position fermée
et enlever le vérin pour procéder à la mise en tension d'un nouveau câble.
Injection
Pour assurer une bonne protection des câbles de précontrainte contre la corrosion, on procède, dans un
délai maximum de deux semaines, à l'injection des câbles pour remplir le vide d'air compris entre le
câble et la gaine.
Un soufflage à l'air comprimé est ensuite effectué pour chasser l'eau et sécher la gaine.
Ce travail d'injection doit être fait très soigneusement, car trop de malfaçons sont constatées et des
radiographies exécutées a posteriori sur des ouvrages en exploitation ont réservé bien des surprises.
Le coulis d'injection utilisé est composé d'une pâte de ciment et d'eau qui peut avoir la composition
suivante:
o ciment classe CPA 55;
o eau dosée à 35 % du poids du ciment;
o plastifiant éventuel (2 % de SIKA « Y » par exemple).
La préparation de ce coulis est faite dans un malaxeur spécial disposé à côté des câbles à injecter.
On a disposé des évents (tuyaux en plastiques) aux points hauts et aux extrémités de la gaine pour
permettre au coulis de chasser tout l'air contenu dans la gaine.
La plasticité du coulis doit être telle qu'il s'écoule facilement dans les gaines (on mesure la plasticité au
moyen du cône de Marsh en adoptant comme critère qu'un litre de coulis doit s'écouler par l'orifice du
cône en 15 à 25 secondes).
La pression d'injection du coulis dans les gaines est de l'ordre de 0,6 à 0,8 MPa à l'entrée de la gaine.
Outre le rôle de protection des armatures contre la corrosion, le coulis d'injection permet également
une bonne adhérence entre les aciers et le béton.
Ce rôle est primordial pour satisfaire aux calculs sinon, le comportement d'armatures de
précontrainte non adhérentes est plus défavorable que celui des armatures adhérentes.
a- Conduits
Fig 8
Précontrainte intérieure au béton
Il s’agit le plus souvent de conduits métalliques. Lorsque les armatures sont enfilées sur chantier, ce sont :
o soit des tubes en acier laminé dont l’épaisseur est couramment comprise entre 1 et 2 mm ; ces tubes
sont cintrables sur machines ; l’assemblage entre éléments successifs se fait par emboîture ;
o soit des gaines rigides cintrables à la main ; elles sont en feuillard à enroulement hélicoïdal ou
cylindrique ; leur épaisseur est comprise entre 0,4 et 0,6 mm ; la nervuration, qui augmente la rigidité
et l’adhérence au béton, fait office de filetage grossier et permet le raccordement entre tronçons par
vissage d’un manchon de gaine de diamètre immédiatement supérieur.
o Dans le cas d’unités prêtes à l’emploi, on utilise des gaines enroulables, en feuillard plus mince (dont
l’épaisseur est comprise entre 0,2 et 0,4 mm). Pour les unités les plus courantes constituées de fils ou
de torons, les caractéristiques minimales des conduits sont précisées dans le tableau ci dessous.
Il arrive enfin que l’on ait recours à des conduits en matière plastique. C’est rare pour des câbles
constitués de plusieurs armatures (multitorons ou multifils), mais par contre fréquent dans le cas des
monotorons : on les utilise alors sous la forme de torons gainés protégés. Le toron sort d’usine muni de sa
gaine, généralement en polyéthylène, remplie de son produit de protection, graisse ou cire.
Ce type d’armature, qui fait l’objet d’une fabrication industrielle et qui permet de s’affranchir des
servitudes d’une injection au coulis de ciment sur chantier, est parfaitement adapté à la réalisation de la
précontrainte des dalles de bâtiment, de certains réservoirs ou des hourdis de pont.
Les gaines en feuillard ne peuvent donner satisfaction à cet égard. On utilise parfois des tubes métalliques
raccordés par emboîtement (l’étanchéité aux joints étant assurée par des manchons thermorétractables), ou
bien par soudure ou encore par sertissage, mais ces deux derniers types d’opérations sont délicats à réaliser
correctement à proximité d’une paroi.
Le plus souvent, on emploie des gaines en polyéthylène à haute densité (PEhd) dont les tronçons sont
assemblés par thermofusion (soudure au miroir ou colliers électrosoudables). Si l’on veut se réserver la
possibilité de remplacer ultérieurement un câble tout en l’injectant au coulis de ciment, le conduit, prolongé à
ses extrémités par des cônes d’épanouissement, est isolé de la structure par des tubes de réservation au
niveau des déviateurs et par des trompettes ou tromplaques coffrantes dans les massifs d’ancrage.
b- Vérins
Le vérin est un mécanisme constitué d’un cylindre et
d’un piston, délimitant une chambre à l’intérieur de
laquelle on peut injecter de l’huile, ce qui fait coulisser
les deux pièces l’une par rapport à l’autre. Le cylindre
prend appui sur le béton, alors que le câble est fixé au
piston dont le mouvement assure la mise en tension de
l’unité (Figure 10).
fig 11
o les ancrages actifs, qui permettent de bloquer le câble à l’extrémité par laquelle on effectue la mise en
tension ; une fois ce blocage réalisé, on peut dégonfler le vérin et le récupérer ; toute unité de précontrainte
comporte au moins un ancrage actif ;
Fig 13 - Mors d’ancrage : principe Fig 14 - Ancrage actif 12 T15 SEEE- FUC
Ancrages préfabriqués
o les ancrages fixes, qui interdisent tout mouvement significatif, par rapport au béton, de l’extrémité du câble
opposée à celle par laquelle se fait la mise en tension ; deux variétés d’ancrages fixes sont à distinguer :
les ancrages extérieurs, qui demeurent accessibles après bétonnage,
les ancrages incorporés au béton de la structure, qui se subdivisent eux-mêmes en ancrages
fonctionnant par butée et en ancrages par adhérence ;
Fig 18 - Ancrage VSL à boucle (12 T 15) Fig 19 - Ancrage VSL par adhérence (12 T 15)
o les coupleurs, qui permettent, dans le cas d’ouvrages construits en plusieurs phases, de réaliser la continuité
de deux tronçons de câbles, le premier tendu au cours de la phase n, le second au cours de la phase n + 1 ;
o les dispositifs de raboutage, qui assurent le raccordement de deux tronçons distincts d’armatures mis en
tension simultanément par l’une ou /et l’autre de leurs extrémités libres. Dans certains cas particuliers, on
peut avoir recours à d’autres types d’ancrages :
des ancrages intermédiaires pour ancrer provisoirement une armature en partie courante, dans le
cas des dalles de bâtiment ;
des ancrages de jonction, encore appelés ancrages par le milieu, pour réaliser la mise en tension
simultanée de deux tronçons de câble par leurs extrémités en regard.
fig 21
Les sociétés détentrices des procédés de précontrainte peuvent intervenir sur le chantier:
o soit en tant que fournisseurs de plaques d'appui, plaques d'ancrages et clavettes et loueurs de vérins et
de matériel d'injection.
o Les travaux de mise en place des gaines et des câbles, les opérations de mise en tension et d'injection
sont réalisées par l'entrepreneur;
o soit en tant que sous-traitant global de toute fourniture, mise en place et injection de l'ensemble de la
précontrainte du chantier;
o soit toute solution intermédiaire.
Il faut noter que les sociétés spécialistes de précontrainte ne souhaitent pas poser les gaines lors de la mise
en place des cages d'armatures passives.
Les études ne sont pas réalisées par l'exploitant du procédé mais par l'entrepreneur ou tout autre bureau
d'études spécialisé dans les problèmes de béton précontraint.
Les procédés de précontraintes font l'objet de brevet et sont fabriqués par leurs exploitants. Les principaux
procédés sont:
Exemple : Pour un effort en service de 1600 kN, on lit 9,6 torons T15 S, soit un câble 10 T15 S avec un
ancrage 12 T15 (d'après tableau 2).
Procédé Freyssinet
Le procédé Freyssinet utilise des câbles composés de torons T13, T13 S, T15 et T15 S.
La lettre T est remplacée par la lettre K (exemple : 12K15).
Les valeurs ao sont égales à I (ou J)* + 30 mm (* I ou J suivant l'orientation des plaques)
Les valeurs de b o sont données dans les tableaux 5 et.6, celles de I et J dans la figure 4.
Vérins
Certains phénomènes, qui n'avaient pas d'effet sur la contrainte de l’acier passif en béton armé, interviennent de
façon non négligeable sur le comportement des aciers de précontrainte, tels :
le retrait du béton,
la relaxation des aciers,
le fluage du béton.
Les trois premières pertes sont instantanées, les trois dernières sont des pertes différées, c'est-à-dire qu'elles
atteignent leur valeur maximale au bout d'un certain nombre de mois, voire d'années.
La mise en tension des câbles de précontrainte s'effectue grâce à l'action de vérins hydrauliques. Au point le plus
sollicité du câble, on évitera d'atteindre une valeur trop proche de la rupture de l'acier, c'est pourquoi on a fixé
réglementairement une traction maximale de mise en tension appelée tension à l'origine et notée p0.
Avec fPrg : contrainte de rupture garantie et fPeg: limite conventionnelle d'élasticité à 0,1 %.
Dans le cas de produits industrialisés en pré-tension et faisant l'objet d'un système fiable d'assurance -
qualité, cette valeur peut être prise égale à:
pour les barres, la tension à l'origine est prise égale à : p0 = 0,7 fprg.
Pour les tirants d'ancrage dans le sol (murs de soutènements, pieux...) on retiendra comme valeur de
mise en tension:
o pour les tirants provisoires: p0 = 0,75 f Peg
o pour les tirants définitifs: p0 = 0,60 f Peg
On dispose ainsi d'une marge de sécurité de 20 % sur la rupture d'un câble, d'un toron ou d'un fil pour
«couvrir» les incertitudes de mesures de pression du vérin.
Comme par suite des pertes, la contrainte de traction ne peut que diminuer dans le temps, l'épreuve de la
mise en tension est une garantie de résistance du câble en service.
Lors de la mise en tension, le câble tiré du côté du vérin est fixe du côté opposé (ancrage mort dans le cas
d'une mise en tension d'un seul côté).
Le déplacement du câble à l'intérieur de la gaine est gêné par sa c ourbure s'il n'est pas rectiligne (le câble
est « plaqué » sur le côté du centre de courbure), il en est de même en ligne droite, la gaine ni le câble ne
Supposons un élément de câble de longueur ds, de rayon de courbure r soumis à un effort de traction F.
d
d F F
soit: p F => p
ds r r
Cette formule est bien connue en hydraulique, elle donne la force de traction exercée par un liquide sur
son enveloppe circulaire F=pr.
Exemple:
Soit un câble parabolique de 40 m de longueur tendu à 2,0 MN et ayant une flèche de 1 m.
On trouve :
𝑥2 400
𝑦 = 400 soit 𝑟= 2
= 200 𝑚
d
f . p f .F
ds
qui s'intègre en F F0 .e f .
La valeur de à prendre en compte est représentée par la somme des variations d’angle du câble entre
l'ancrage et le point étudié.
On détermine en additionnant les angles du câble avec l'horizontale en chaque point d'inflexion, à
son extrémité et au point étudié.
Dans le cas d'un câble gauche, on pourra, par souci de simplification, prendre la somme des déviations
angulaires par rapport aux plans verticaux et horizontaux, parallèle à l'axe longitudinal de la poutre.
Au point B les deux paraboles 1 et 2 ont une même tangente nulle (raccordement est possible).
Pour que le raccordement des paraboles 2 et 3 soit possible, ils doivent avoir la même tangente au point d'inflexion I.
On aura donc:
La tangente commune au point d'inflexion des paraboles (2) et (3) est donnée par:
L’allure des diagrammes des contraintes dépend du mode de la mise en tension qui, selon la longueur de la pièce,
pourra être réalisée par une ou deux extrémités.
Pont-dalle
𝐹(𝑥) = 𝐹0 . 𝑒 −𝑓.𝛼(𝑥)−𝜑.𝑥
Ou en contraintes
𝜎𝑝 (𝑥) = 𝜎𝑝0 . 𝑒 −𝑓.𝛼(𝑥)−𝜑.𝑥
Par une approximation de quelques pour cent, on peut développer en série l'exponentielle et n'en prendre que le
premier terme. L'approximation réalisée ainsi n’est pas supérieure à l'incertitude existant sur les valeurs des
coefficients de frottement.
Les valeurs des coefficients f et varient suivant la nature du câble et la nature des ingrédients utilisés pour
améliorer le glissement.
Exemple: Considérons la section d'un câble située à 60 m de l'ancrage actif et une variation totale d'angle de
30° (cette valeur représente la somme de toutes les variations d'angle de point d'inflexion à point d'inflexion)
avec f= 0,18 et = 0,0020 nous obtenons par la formule exacte:
Béton précontraint Page 47
0,18. 0,002.60
F F0 .e 6 0,807.F0
et par la formule approchée:
F F0.(1 f . .x) 0,786.F0 soit 3 % de pertes de plus.
Valeurs numériques des coefficients de frottement en post-tension
Pour plus de précisions, on pourra prendre les valeurs données dans l'annexe 3 du BPEL reproduite ci-après.
Ces pertes correspondent à un glissement des torons ou fils dans les clavettes et des clavettes dans les
plaques d'ancrages lors de la dé-tension du vérin et du blocage des clavettes.
L'effort de traction exercé par le câble bloque par effet de coin les clavettes dans les ancrages. Ce glissement
prend des valeurs de 1 à 12 mm suivant la puissance de l'ancrage et le procédé de précontrainte utilisé. Il
figure dans la fiche d'agrément.
Ce mouvement qui a lieu en sens inverse de celui qui a été créé par la mise en tension, provoque un
frottement de signe opposé au précédent.
Dans le diagramme contrainte-abscisse, la droite représentative de la contrainte est de pente opposée à celle
qui représente le frottement. La pente de cette droite, en valeur absolue, représente la perte de tension par
unité de longueur.
En raisonnant sur un diagramme basé sur l'équation 𝜎𝑝 𝑥 = 𝜎𝑝0 (1 − 𝑓. 𝛼 𝑥 − 𝜑. 𝑥), la tension sous vérin
vaut 0, et après blocage des clavettes et glissement à l'ancrage 2.
𝜎0 − 𝜎2 = 2(𝜎0 − 𝜎3 )
A l'abscisse x, on a :
𝜆−𝑥
∆𝜎 = 𝜎0 − 𝜎2 .
𝜆
𝜆 𝜆
1
𝑔= 𝛥𝑑𝑥 = . 𝛥𝜎𝑝 (𝑥). 𝑑𝑥
0 𝐸𝑝 0
L’intégrale représente l’aire du triangle hachuré compris entre les diagrammes des tensions avant et après ancrage
du câble.
𝛥𝜎𝑝 𝑥 = 2. 𝜎𝑝0 − 𝜎𝑝0 (1 − 𝑓. 𝛼 𝑥 − 𝜑. 𝑥)
𝛥𝜎𝑝 𝑥 = 2. 𝜎𝑝0 1 − 1 + 𝑓. 𝛼 𝑥 + 𝜑. 𝑥
𝛥𝜎𝑝 𝑥 = 2. 𝜎𝑝0 𝑓. 𝛼 𝑥 + 𝜑. 𝑥
𝜆 𝜆 𝑔. 𝐸𝑝 𝜆
1 1
𝑔= . 𝛥𝜎𝑝 𝑥 . 𝑑𝑥 = . 2. 𝜎𝑝0 𝑓. 𝛼 𝑥 + 𝜑. 𝑥 . 𝑑𝑥 ⇒ = 𝑓. 𝛼 𝑥 + 𝜑. 𝑥 . 𝑑𝑥
𝐸𝑝 0 𝐸𝑝 0 2. 𝜎𝑝0 0
Si tracé parabolique : 𝛼 𝑥 = 𝐾. 𝑥
𝜆 𝜆
𝑔. 𝐸𝑝 𝜆2
= 𝑓. 𝐾. 𝑥 + 𝜑. 𝑥 . 𝑑𝑥 = 𝑓. 𝐾 + 𝜑 . 𝑥. 𝑑𝑥 = 𝑓. 𝐾 + 𝜑 .
2. 𝜎𝑝0 0 0 2
𝑔. 𝐸𝑝
𝜆=
𝜎𝑝0 𝑓. 𝐾 + 𝜑
Dans le cas général : méthode graphique
(x)
Supposons qu'une poutre soit armée avec plusieurs câbles de précontrainte. La mise en tension des câbles ne pouvant
s'effectuer que câble par câble, la mise en tension du deuxième câble va entraîner un raccourcissement de la poutre
et du premier câble; de même la mise en tension du troisième câble va entraîner un raccourcissement de la poutre et
les deux premiers câbles et ainsi de suite.
La mise en tension du i ème câble entraine un raccourcissement l des i-1 câbles précédents.
b étant la contrainte dans le béton provoquée par l’effet des n câbles qui mettent en jeu le poids propre
de l’ouvrage. b doit être calculée au niveau du câble moyen
A titre de simplification, qui est justifiée par la faible valeur de cette perte de précontrainte et pour un
nombre élevé de câbles le BPEL retient cette formule :
1 𝜎𝑏 (𝑥) 𝐸𝑝
𝛥𝜎𝑝𝑛 𝑥 = . 𝐸𝑝 . 𝑎𝑣𝑒𝑐 =6
2 𝐸𝑏𝑖 𝐸𝑏𝑖
Pertes instantanées totales
Les pertes instantanées se produisent successivement, donc elles se cumulent :
𝛥𝜎𝑝𝑖 𝑥 = 𝛥𝜎𝑓 𝑥 + 𝛥𝜎𝑟𝑎 𝑥 + 𝛥𝜎𝑝𝑛 𝑥
Le retrait est un phénomène de raccourcissement du béton dans le temps, dû à une évaporation de l'eau
excédentaire contenue dans le béton et à des réactions chimiques. Ce retrait a lieu dans les premiers mois après le
coulage du béton.
Forfaitairement pour le calcul des pertes, le règlement BPEL admet de prendre les valeurs suivantes:
Retrait r en 10 -4
Climat très humide 1,5
Climat humide 2
Climat tempéré sec 3
Climat chaud et sec 4
Climat très sec ou désertique 5
𝑗 𝐵 𝑠𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛
𝛥𝜎𝑟 = 𝜀𝑟 . 1 − 𝑟(𝑗) . 𝐸𝑝 avec 𝑟 𝑗 = 𝑟𝑚 = ∶ 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑖è𝑐𝑒 (𝑒𝑛 𝑐𝑚)
𝑗 +9.𝑟𝑚 𝑈 𝑝é𝑟𝑖𝑚 è𝑡𝑟𝑒
La variation de la perte de précontrainte due au retrait au bout d’un temps t est donnée par:
𝛥𝜎𝑟 (𝑡) = 𝜀𝑟 . 1 − (𝑟 𝑡 − 𝑟 𝑗 ) . 𝐸𝑝
Le fluage est caractérisé par une augmentation de la déformation du béton dans le temps. Ainsi pour une
pièce comprimée qui subit un raccourcissement instantané i à la mise en charge, on constate que la
déformation totale dans le temps augmente et peut atteindre 3 fois la déformation instantanée .
Le raccourcissement des aciers de précontrainte vaut donc fl, ce qui entraîne une perte de précontrainte
fl:
𝐸𝑝
𝛥𝜎𝑓𝑙 = 2. 𝜎𝑏𝑐
𝐸𝑏𝑖
qui s’écrit : 𝛥𝜎𝑓𝑙 = 𝜀𝑓𝑙 . 𝐸𝑝
où bc représente la contrainte moyenne du béton au niveau du câble que l'on peut supposer calculée à un
temps infini.
La relaxation de l'acier est un relâchement de tension à longueur constante. Elle n'apparaît pour les aciers à
haute limite élastique utilisée en béton précontraint que pour les contraintes supérieures à 30 ou 40 % de
leur contrainte de rupture garantie.
Elle dépend de la nature de l'acier, de son traitement et l'on distingue des aciers:
- à relaxation normale, RN ;
- à très basse relaxation, TBR.
Compte tenu de la faible différence de coût existant entre ces aciers, l'économie réalisée sur les aciers par
une perte par relaxation plus faible, fait choisir en général les aciers TBR.
En général: l000= 2,5 % pour les aciers TBR et l000 = 8 % pour les aciers RN.
La perte de tension par relaxation de l’acier soumis à une contrainte initiale pi est exprimée dans le temps t par
l’expression suivante:
d r fl 5
6
Le coefficient 5/6 tient compte de la non-indépendance des pertes. La perte par relaxation diminue sous
l'effet du retrait et du fluage du béton.
.
La valeur probable finale est aussi appelée la tension moyenne
Valeurs caractéristiques de la tension dans un câble de précontrainte utilisés vis-à-vis des ELS
𝜎𝑝1 (𝑥) = 1,02. 𝜎𝑝0 − 0,8. ∆𝜎𝑝 𝑥 valeur caractéristique maximale
𝜎𝑝2 (𝑥) = 0,98. 𝜎𝑝0 − 1,2. ∆𝜎𝑝 𝑥 valeur caractéristique minimale
∆𝜎𝑝 𝑥
∆𝜎𝑝 𝑥
Le BPEL prend :
2% d’incertitude sur la valeur de la tension initiale ceci est justifié par le contrôle rigoureux effectué lors de la
mise en tension (Pression au manomètre et allongement réel comparé à l’allongement théorique).
20% d’incertitude sur les pertes vu quelles sont issues d’un calcul théorique basé sur plusieurs paramètres
empiriques.
Valeurs probable moyennes de la tension dans un câble de précontrainte utilisés vis-à-vis des ELU
𝜎𝑝𝑚 (𝑥) = 𝜎𝑝0 − ∆𝜎𝑝 𝑥
1- GÉNÉRALITÉS
Pour la justification des ELS d’une section fléchie, on est amené à faire:
La section est calculée en flexion composée, on doit s'assurer que les sollicitations agissantes restent dans le
domaine de sécurité.
Si l'on trace le diagramme d'interaction moment-effort, la courbe limite du domaine de sécurité a l’allure de la
figure 1.
La section sera vérifiée si et seulement si les points représentatifs des sollicitations appliquées sont à l'intérieur
de la courbe.
Pour un effort de précontrainte donné P, les moments appliqués à la section doivent être compris entre Mmax
et Mmin
On doit prendre en compte les moments maximum et minimum qui pour une poutre sur deux appuis simples,
correspondent aux cas souvent désignés par en charge pour le moment maximum et à vide pour le moment
minimum.
Pour la détermination de la précontrainte minimum P et l'excentricité eo, deux cas peuvent se présenter:
l'excentricité calculée est réalisable, c'est-à-dire que les câbles excentrés resteront à l'intérieur du béton.
Nous dirons que la section est sous-critique (fig. 2 a) ;
l'excentricité calculée est telle que le câble serait à l'extérieur du béton; on n'aurait pas l'enrobage
suffisant pour éviter la corrosion, la section sera dite sur-critique. L'excentricité sera alors limitée à la
valeur - (v' - d') (fig 2 b).
2. LA FLEXION EN CLASSE I
fig 3 Diagramme des contraintes sous Mmin fig 4 Diagramme des contraintes sous Mmax
On désigne par:
P la valeur de la précontrainte,
eo son excentricité, comptée positivement vers le haut,
v et v' la distance du centre de gravité de la section à la fibre la plus comprimée et la plus tendue,
I le moment d'inertie de la section par rapport à son centre de gravité,
B l'aire de la section,
Mmax le moment maximum Mmin le moment minimum.
Pour la valeur de la précontrainte de calcul suivant le BPEL, on doit considérer les deux cas de précontrainte
maximum P1 et minimum P2.
P M .y
B I
P e0 v P e0 v '
ou
I I
Nous représenterons l'état des contraintes en tout point de la section sous forme de diagramme de contraintes
(fig. 3).
P P e0 v M min v
ts 0
P P e0 v M max v
cs
B I I B I I
Dans le calcul précédent, nous avons pris en compte la section brute de béton sans tenir compte :
des évidements correspondant aux gaines qui, malgré le coulis d'injection, ne peuvent jouer un rôle
résistant à la compression,
ni de l'acier de précontrainte qui, une fois les gaines injectées, devient adhérent au reste du béton et
donc participe à la résistance de la section.
la section brute de béton qui est utilisée pour les calculs approchés;
la section nette correspond au cas de calcul des contraintes agissant avant l’injection des câbles,
c'est-à-dire sous l'action des charges permanentes existant lors de l'injection des câbles. Elle se
calcule en tenant compte des vides des gaines ;
la section homogène qui correspond à la section brute de béton moins les vides des gaines, plus
l'acier de précontrainte pris en compte avec un coefficient d’équivalence n. Cette section sera prise
en compte pour le calcul des contraintes appliquées après l'injection des gaines.
Fig 5
Cette résultante, qui équilibre les efforts extérieurs, est égale à la valeur de l'effort de précontrainte P.
Ainsi pour les différents diagrammes de contraintes de la figure 5, nous avons :
une contrainte constante (a) pour un centre de pression situé au centre de gravité de la section,
une contrainte nulle pour un centre de pression situé à la limite du noyau central (b).
Appelons c la distance du centre de pression au centre de gravité pour une contrain te nulle en fibre
inférieure et c' la distance du centre de pression au centre de gravité pour une contrainte nulle en fibre
supérieure.
P P.c I
0 d’où c .v
B I B.v'
v'
I
en posant rendement de la section.
B.v.v'
P P.c'
De même: 0 d’où c' .v'
B I
v
fig 6
La différence des moments résistants P.e2 – P.e1 est égale à ce moment extérieur M
M
soit: e e 2 e1
P
On retiendra que l'action d'un moment positif M relève le centre de pression de la valeur M/P.
2.2.3. Représentation graphique de l'action des moments extérieurs Mmax et Mmin (fig. 7)
fig 7
Sous l'action de la seule précontrainte, le centre de pression se trouve au niveau du câble moyen (excentricité e o,
positive vers le haut).
L'application du moment minimum Mmin va déplacer le centre de pression d'une valeur algébrique (positive vers le
haut) égale à Mmin/P .
Pour que la contrainte reste positive, on a vu que le centre de pression doit se situer au-dessus du point
d'ordonnée - c', ce qui se traduit par l'inégalité:
M min
e0 c '
P
De même sous l'action du moment maximum Mmax, le centre de pression doit rester en dessous du point d'ordonnée
+ c d'où l'inégalité:
La précontrainte minimale sera obtenue lorsque les inégalités précédentes deviennent des égalités, c'est-à-dire
lorsque les points d'ordonnée c et - c' sont atteints par le centre de pression.
M min
e0 c '
P
M max c M max M min c c'
e0
P P P
M
P M M max M min
Soit :
c c' avec
M
P
d’où la précontrainte minimum:
.h
2.2.5. Détermination de l'excentricité eo (sous-critique),
fig 8
M
Si P est déterminé par l'équation P ,
.h
M min M
on a alors: e0 c' c max
P P
fig 9
Si l'excentricité ainsi calculée est telle que le câble n'a plus l'enrobage minimum, la section est dite sur-critique,
l'excentricité vaut alors eo=-(v' - d') et la précontrainte à appliquer est plus importante que celle calculée
précédemment, car l'on doit compenser le manque d'excentricité par un accroissement de la valeur de la
précontrainte.
M max c
La valeur de la précontrainte sur-critique est obtenue à partir de l'inégalité e0 transformée en
P
M max c
égalité: e0
P
Dans la pratique, on calcule les deux précontraintes sous-critique et sur-critique et on retiendra la valeur
maximum des deux valeurs calculées.
La section sera dite sur-critique si la précontrainte sur-critique est supérieure à la précontrainte sous-critique.
Donc on retiendra que sous moment minimum, la contrainte minimum admissible n'est pas atteinte en section
sur-critique.
fig 11
𝛥𝑀 𝛥𝑀
𝛥𝜎𝑖 = 𝜎𝑐𝑖 − 𝜎𝑡𝑖 = 𝛥𝜎𝑠 = 𝜎𝑐𝑠 − 𝜎𝑡𝑠 =
𝐼 ′ 𝐼
𝑣 𝑣
𝐼 𝛥𝑀 𝐼 𝛥𝑀
d’où = 𝛥𝜎 = 𝛥𝜎
𝑣 𝑠 𝑣′ 𝑖
Si les contraintes admissibles sont les mêmes sur les fibres supérieures et inférieures, la section la plus
économique en sous-critique est une section symétrique.
𝑚𝑎𝑥 𝑀 𝑚𝑎𝑥 𝑀
et 𝑃 = 𝜌 .𝑣+𝑣 ′ −𝑑 ′ = 𝜌.𝑣−𝑒
0
donne 𝑀𝑚𝑎𝑥 = 𝑃. 𝜌. 𝑣 − 𝑃. 𝑒0
On obtient :
comme les contraintes limites peuvent être atteintes sur la fibre inférieure, on a de nouveau.
𝐼 𝛥𝑀
=
𝑣′ 𝛥𝜎𝑖
On constate que la détermination de I/v suppose la connaissance de P, , h qui elle même suppose la
connaissance de la section. On ne pourra alors que procéder par approximations successives.
La classe II diffère de la classe I par des contraintes de traction admissible non nulles. Le calcul de la section se fait
en supposant celle-ci non fissurée. Les formules que nous allons déterminer sont une extension des formules
précédentes.
On procèdera de la même façon que pour la classe I. Les inéquations à vérifier sont les mêmes que celles du
paragraphe 3-1 à savoir:
P P e0 v M min v P P e0 v M max v
ts cs
B I I B I I
3.2. Détermination de P et eo
Les mêmes équations que pour la classe I peuvent s'écrire à la seule différence que les valeurs c et c' ne sont plus
égales à v et v', mais supérieures à ces valeurs puisqu'elles représentent les bornes du noyau central.
Au lieu d'essayer de déterminer les nouvelles valeurs de c et c', il est plus aisé de partir des valeurs trouvées en
classe I en ajoutant l'influence de la contrainte admissible de traction.
fig 12
Au diagramme des contraintes obtenues en classe I, ajoutons le supplément de précontrainte apporté par les
contraintes de traction admissibles ti sur la fibre inférieure et ts sur la fibre supérieure (valeurs algébriques donc
négatives pour une traction).
𝑃 = 𝑃1 + 𝛥𝑃1 + 𝛥𝑃2
𝛥𝑀 𝐵
𝑃= + 𝑣. 𝜎𝑡𝑖 + 𝑣 ′ . 𝜎𝑡𝑠
𝜌.
Comme les valeurs de ti et ts sont négatives, l'effort de précontrainte nécessaire est plus faible qu'en classe I
Détermination de l'excentricité eo
Au diagramme des contraintes de classe I, sous moment maximum, s'ajoute un moment M induit par la
contrainte admissible ti tel que (fig. 14) :
𝛿𝑀 𝜎𝑡𝑖 .𝐼
𝜎𝑡𝑖 = − 𝐼 soit 𝛿𝑀 = −
𝑣′ 𝑣′
Sous l'action de ce moment le centre de pression remonte (si M est positif) de:
𝛿𝑀 𝜎𝑡𝑖 . 𝐼 𝜎𝑡𝑖
=− = − . 𝜌. 𝐵. 𝑣
𝑃 𝑃. 𝑣′ 𝑃
𝜎𝑡𝑖
donc la valeur c vaut: 𝑐 = 𝜌. 𝑣 – 𝜌. 𝐵. 𝑣. 𝑃
𝜎𝑡𝑠
de même pour la fibre supérieure: 𝑐′ = 𝜌. 𝑣′ – 𝜌. 𝐵. 𝑣′.
𝑃
En utilisant le même raisonnement que celui de la classe I la solution la plus économiq ue de béton est
obtenue lorsque les contraintes limites sont atteintes, soit :
𝐼 𝛥𝑀 𝐼 𝛥𝑀
= =
𝑣 𝛥𝜎𝑠 𝑣′ 𝛥𝜎𝑖
𝛥𝑀
𝛥𝜎𝑠 = 𝜎𝑐𝑠 − 𝜎𝑡𝑠 = 𝐼 en fibre supérieure
𝑣
𝛥𝑀
𝛥𝜎𝑖 = 𝜎𝑐𝑖 − 𝜎𝑡𝑖 = 𝐼 en fibre inférieure
𝑣′
fig 13
𝜎𝑡𝑖 . 𝐼
𝛿𝑀 = = 𝜎𝑡𝑖 . 𝜌. 𝐵. 𝑣
𝑣′
De la relation de la classe I, nous tirons:
𝑀𝑚𝑎𝑥 = 𝑃. (𝜌. 𝑣 + 𝑣 ′ − 𝑑 ′ )
𝑀𝑚𝑎𝑥 + 𝜌. 𝐵. 𝑣. 𝜎𝑡𝑖
𝑃=
𝜌. 𝑣 + 𝑣 ′ − 𝑑′
Détermination de la section de béton
fig 14
𝑀𝑚𝑎𝑥 𝜎𝑡𝑖 . 𝐼
𝑒0 + = 𝑐 = 𝜌. 𝑣 –
𝑃 𝑃. 𝑣′
𝑃 𝑀𝑚𝑎𝑥 + 𝑃. 𝑒0
𝜎𝑡𝑖 = +
𝐵 𝐼
𝑣
𝑃 𝑃. 𝜌. 𝑣 − 𝜎𝑡𝑖 . 𝐼/𝑣′
𝜎𝑐𝑠 = +
𝐵 𝐼
𝑣
1
avec 𝐵 = 𝜌.𝑣.𝑣′
𝑃. 𝜌. 𝑣. 𝑣′ 𝑃. 𝜌. 𝑣. 𝑣 𝑣
𝜎𝑐𝑠 = + − 𝜎𝑡𝑖
𝐼 𝐼 𝑣′
d'où:
𝑣 𝑃. 𝜌. 𝑣 𝑃. 𝜌. . 𝑣
𝜎𝑐𝑠 + 𝜎𝑡𝑖 = 𝑣 + 𝑣′ = +
𝑣′ 𝐼 𝐼
et
𝐼 𝑃. 𝜌.
=
𝑣 𝜎𝑐𝑠 + 𝑣 . 𝜎𝑡𝑖
𝑣′
La vérification de la section se fait en section fissurée c'est-à-dire en négligeant la résistance du béton tendu,
comme en béton armé.
On est donc ramené à l'étude de béton armé d'une section soumise à la flexion composée à la différence que
l'effort normal de compression augmente avec l'allongement.
On peut ainsi considérer l'effort de compression égal à l'effort de précontrainte augmenté de l'effort de
surtension correspondant au cas où la contrainte du béton au niveau du câble est nulle.
On prendra alors la surtension de l'acier correspondant à la traction du béton comme un effort résistant au
même titre qu'un acier de béton armé.
Comme il n'existe pas de limitation de contrainte du béton en traction pour le béton tendu fissuré, on procèdera à
deux types de calcul.
AP = armature de précontrainte
A'S = armature passive supérieure
AS = armature passive inférieure
fig 15
On négligera la résistance des armatures comprimées (qui d'après le BAEL doivent être tenues tous les 15 fois le
diamètre par des armatures transversales pour pouvoir être prises en compte en compression).
Le calcul est donc ramené à une vérification de béton armé, en flexion composée avec un moment Mmin, une
compression P' excentrée de eo et une section d'acier tendu As',
c, = contrainte du béton au niveau du câble sous l'action de la précontrainte et des charges permanentes
existant à la mise en tension.
𝑀𝑚𝑖𝑛
𝑐 = 𝑣 ′ + 𝑒0 + 𝑃′
fig 16
2. 𝑏1 3 𝑏1 3
6. 𝑛. 𝐴′𝑠 2
𝑞=− .𝑐 + 2 − 1 . 𝑐 − 1 − . − 𝑑′ − 𝑐
𝑏0 𝑏0 𝑏0
fig 17
Calculons le moment résistant M 1 de la section correspondant au cas où la contrainte de flexion du béton est
nulle au niveau du câble (fig. 18 a).
Si le moment Mmax est inférieur à M1, la section est non fissurée et à calculer en classe I ou II suivant le cas.
Si le moment Mmax est supérieur à M1, la section sera calculée comme en béton armé en flexion composée avec
un acier passif AS situé à la distance d de la fibre supérieure et un acier actif AP situé à (v - eo) de la fibre
supérieure.
Pour le cas particulier d'une section rectangulaire ou en Té, on pourra utiliser les formules suivantes (fig. 18) :
𝑀𝑚𝑎𝑥
𝑐 = 𝑣 − 𝑒0 −
𝑃′
3.𝑏 𝑏 6.𝑛.𝐴𝑠 6.𝑛.𝐴𝑝
𝑝 = − 𝑏 . 𝑐2 + 3 𝑏0
− 1 . 𝑐 − 0 2
+ 𝑏0
. 𝑑−𝑐 + 𝑏0
. 𝑣 − 𝑒0 − 𝑐
0
2. 𝑏 3 𝑏 3
6. 𝑛. 𝐴𝑠 2
6. 𝑛. 𝐴𝑝 2
𝑞=− .𝑐 + 2 − 1 . 𝑐 − 0 − . 𝑑−𝑐 − . 𝑣 − 𝑒0 − 𝑐
𝑏0 𝑏0 𝑏0 𝑏0
y est racine de l'équation du 3e degré: y 3 + py + q = o et la position de la fibre neutre est donnée par :
x=y+c;
𝑥. 𝑃′
𝜎𝑏𝑐 =
𝑏0 . 𝑥2 𝑏 − 𝑏0
+ . 0 . 2. 𝑥 − 0 − 𝑛. 𝐴𝑠 . 𝑑 − 𝑥 − 𝑛. 𝐴𝑝 . 𝑣 − 𝑒0 − 𝑥
2 2
Deux types d’aciers passifs sont à prévoir dans les ouvrages en béton précontraint.
les armatures de peau
les armatures dans les zones tendues
Pour toutes pièces dont la plus grande dimension transversale excède dépasse 40 cm, on doit disposer des
armatures de peau régulièrement espacées. La quantité est en fonction des dimensions de la pièce.
Pour la direction parallèle à la fibre moyenne d’une poutre, on dispose 2 à 3 cm² par mètre linéaire de
parement perpendiculaire à leur direction avec un minimum de 0.1% de la section de l’élément.
Pour la direction parallèle à la section transversale, on dispose 1,5 à 2 cm² par mètre linéaire de parement
perpendiculaire à leur direction.
Remarque : On peut prendre en compte les armatures actives prétendues (en précontrainte par pré-tension) dans le
calcul des armatures de peau si elles sont situées dans la zone périphérique de la section.
Avec :
Bt = la section du béton tendu
NBt = la force résultante de traction dans le béton.
fe = la limite élastique de l’acier passif
ftj = la contrainte caractéristique de traction du béton
Bt = la valeur absolue de la contrainte maximale de traction dans la section.
On doit noter que le calcul des contraintes permettant de déterminer Bt et NBt est effectué en section non fissurée
quelque soit la classe de justification de l’ouvrage.
Remarque :
Dans le cas où les armatures actives prétendues sont considérées comme armatures de peau, on peut en tenir
compte dans le calcul des armatures dans les zones tendues en utilisant l’expression suivante :
Les aciers de
précontrainte ne sont considérés comme armatures de peau
seulement lorsqu’ils sont placés à une distance inférieure au
fig 19
La section d’armature passive ainsi calculée n’est pas à cumuler avec les aciers de peau. Il faut donc, prendre la
valeur maximale des deux déterminations à condition qu’elles soient placées en zone périphérique de la section
du béton
6- CARACTERISTIQUES GEOMETRIQUES
Rendement géométrique
Il a souvent été fait appel à un paramètre =I/Bvv’ appelé rendement géométrique.
Plus ce coefficient sans dimension est élevé, plus la section est économique pour le calcul à la flexion, car elle
possède une grande inertie pour une faible section.
fig 20
Les justifications conduites aux ELS permettent de garantir le bon fonctionnement des structures en régime
normal,
mais ne visent pas le risque de rupture vis-à-vis d'un dépassement accidentel des charges de
service.
La sécurité vis-à-vis de ce risque de rupture ne peut-être appréciée que par les vérifications à l'ELU de
résistance des matériaux.
1.1- GENERALITES
Sous les sollicitations de service, le comportement des poutres précontraintes diffère totalement de celui des
poutres simplement armées (en BP le béton conserve son intégrité alors qu’en BA, le béton est fissuré),
Sous les sollicitations ultimes, il n'en est plus de même au voisinage de la rupture. En effet, à condition que
les armatures de précontrainte aient une adhérence suffisante, les comportements de deux types
d'association acier-béton deviennent voisins comme le montre la courbe charge-flèche de la figure n°1.
fig 1
A l'ELU, la section de béton précontraint comme celle de béton armé est fissurée.
Au moins un des deux matériaux constitutifs atteint sa limite de résistance que l'on traduit alors par
une limite de déformation.
Les principes de calcul et les hypothèses fondamentales seront identiques pour les deux types de matériaux.
le premier se produit par suite de l'allongement excessif des armatures (rupture dite "par l'acier");
l'écrasement du béton soit que ce dernier soit insuffisamment dimensionné (rupture dite "par le
béton"),
soit que l'allongement excessif de l'acier conduise à une courbure importante de la poutre et à
l'éclatement du béton en partie supérieure.
Les diagrammes des déformations d'une section droite de poutre en BP sont linéaires, en vertu de
l'hypothèse de NAVIER-BERNOULI,
à vide (1),
à la décompression du béton (2)
et en charge (3).
fig 2
La déformation des aciers passifs, s, a pour origine la décompression du béton (diagramme 2).
L'acier de précontrainte, au contraire, est déjà tendu avant l'application de la sollicitation ultime.
Les efforts extérieurs regroupent les effets des charges permanentes et variables.
La précontrainte est considérée indépendamment des autres actions et est prise en compte avec sa valeur
probable P m qui n'est soumise à aucune pondération. La section droite est ainsi sollicitée en flexion
composée.
Les efforts résistants sont les résultantes des distributions de contraintes normales dans les matériaux de la
section :
compression du béton : N b ;
tension des aciers passifs : N s ;
surtension des aciers actifs à partir de la valeur probable P m, due à la sollicitation ultime: Np;
Fig 3
2.1- DIAGRAMMES DES DEFORMATIONS ULTIMES DE LA SECTION: REGLE DES TROIS PIVOTS
Les déformations limites des matériaux constitutifs de la section sont définies comme suit,
réglementairement :
fig 4
La règle des trois pivots permet alors de tracer le diagramme ultime des déformations de la section : ce
diagramme, linéaire en raison de l'hypothèse de conservation de la planéité des sections droites, doit passer
par l'un des trois points A, B ou C, au moins, appelés "pivots" et définis sur la figure n°4.
Ces trois pivots permettent de distinguer trois zones dans lesquelles peuvent se placer les diagrammes de
déformation :
Zone 1 (pivot A) : l'acier a un allongement qui atteint sa valeur limite égale à 10.10 -3 au-delà de la
décompression.
Zone 2 (pivot B) : le béton a un raccourcissement en partie supérieure qui atteint la valeur limite égale à 3,5 10 -3
Zone 3 (pivot C) : le béton a un raccourcissement qui dépasse sur une hauteur importante de la section la valeur
limite de 2.10 -3.
Les relations entre contraintes et déformations de l'acier et du béton sont celles définies par les diagrammes
caractéristiques ( ,) de ces matériaux.
fig 5
Il est cependant possible de simplifier ce diagramme, dans le cas de diagrammes de déformations situés
dans les zones (1) et (2), en le ramenant à un tracé rectangulaire comme le montre la figure n°6.
fig 6
Les aciers, de précontrainte ou ordinaires, sont caractérisés soit par des diagrammes ( -) fournis avec la
fiche d'agrément, soit par des diagrammes réglementaires (aciers naturels, aciers écrouis). On utilis era dans
tous les cas des diagrammes de calcul déduits des diagrammes caractéristiques par affinité parallèle à la
tangente à l'origine, de rapport1/ (>1) défini réglementairement.
La justification de la section consistera à vérifier que cette sollicitation ultime est inférieure à la sollicitation
de ruine de la section.
Dans la plupart des cas, ces calculs se feront par approximations successives, en se fixant a priori un
diagramme de déformation de la section et en déduisant de celui-ci les valeurs limites N int et Mint et en
modifiant le diagramme le diagramme de déformation jusqu'à ce que N u = Nint.
Dès lors, sous la sollicitation ultime minimale on devra vérifier que M u≥Mint et, sous celle maximale, M u Mint.
Sous la sollicitation ultime maximale, le comportement d'une section quelconque peut être schématisé
comme l'indique la figure n°7.
fig 7
Fig 8
’p est la surtension des aciers de précontrainte qui accompagne la décompression du béton,
réglementairement prise égale à 5 bpm, bpm étant la contrainte de compression du béton
correspondante, due aux actions de longue durée y compris la précontrainte P m, calculée au niveau de
l'armature de précontrainte considérée;
p = ’p + ’’p est ainsi la valeur de la surtension prise en compte pour le calcul des efforts résistants
à l'état limite ultime.
N ul1
y
b( ). b ( ).d Ap . p As s
0
M ul1
y
b( ). b ( ).(hp ).d As . s .(hs hp )
0
Le diagramme de calcul du béton donnant b() en fonction de b() on peut donc calculer N ul1.
Si Nu1, valeur de calcul de la sollicitation normale à l'état limite ultime, est inférieure à N ul1, cela signifie que
l'effort normal obtenu avec le premier diagramme de déformation est trop important et qu'il faut donc
diminuer la zone de compression du béton.
Pour cela, il suffit de faire décroitre le raccourcissement en fibre supérieure bu, sans pour autant diminuer s
qui reste égal à 10.10 -3. On est ainsi placé en zone (1) comme le montre le diagramme de la figure n°9.
fig 9
Si Nul1, est inférieur à N u1, cela signifie que l'effort normal de compression du béton à mobiliser doit être plus
important que ce qui a été prévu dans la première hypothèse de diagramme des déformations. On doit alors
pivoter par le pivot B pour augmenter la surface de béton comprimé. Alors :
Fig 10
on calcule alors Mu-int et on vérifie que cette valeur est bien supérieure à celle du moment de calcul Mu à l'état limite
ultime.
Dans la plupart des cas les sollicitations de flexion et d'effort tranchant s'exercent simultanément sur les
sections droites des poutres.
Les calculs, relatifs aux justifications aux ELS & ELU en flexion doivent donc être complétés par ceux relatifs
aux effets de l'effort tranchant, qu'on appelle encore ’’sollicitations tangentes".
Les isostatiques de compression donnent la direction des fissures de traction qui pourront se produire
lorsque le béton aura été sollicité au-delà de sa résistance en traction et délimitent les "bielles de
compression" qui transmettent l'effort appliqué en milieu de travée jusqu'aux appuis.
On considère, par analogie avec le béton armé, que l'âme d'une poutre en BP résiste suivant un schéma de
treillis multiple:
o les diagonales comprimées sont les bielles de béton comprimées ;
o la membrure comprimée est la partie (supérieure) de béton comprimé la poutre ;
o la membrure tendue est l'armature active, en partie inférieure de la poutre.
Dans la zone B : seule l'âme est fissurée, mais la fissuration est alors très fine, l'état de contrainte en zone
fissurée différant peu de celui se produisant en zone non fissurée.
Dans la zone C : la membrure inférieure est fissurée sous l'action des contraintes normales de traction dues à
la flexion. Les fissures évoluent en s'inclinant plus ou moins dans l'âme, sur la direction des sections droites,
suivant la valeur de l'effort tranchant.
L'armature transversale, constituée par cadres et étriers passifs ou actifs, sera nécessaire dans ces trois
zones pour limiter l'ouverture éventuelle des fissures et renforcer les ancrages. Leur dimensionnement sera
conduit à l'aide de règles analogues à celles du béton armé.
L'intensité de l'effort tranchant à prendre en compte dans cette étude est celle de l'effort tranchant réduit en
fonction de l'inclinaison de l'effort de précontrainte due au relevage éventuel des câbles et de l'effet RESAL.
La réduction d'effort tranchant due à l'effet RESAL, qui intervient dans le cas de poutres de hauteur variable
en raison de la transmission directe d'une partie de l'effort tranchant par la membrure inférieure lorsque
celle-ci est comprimée, peut être prise égale à :
M dh( x )
V resal .
h( x ) dx
fig 3
D'où, au total :
Vréduit VG VQ P . sin Vrésal
On peut s'efforcer d'obtenir un effort tranchant réduit aussi faible que possible dans les zones voisines des
abouts des poutres (où l'effort tranchant est usuellement élevé) parce que le fuseau limite est généralement
suffisamment ouvert pour permettre de choisir l'inclinaison la plus favorable.
2.2- ETAT DE CONTRAINTE DANS L'AME DES POUTRES PRECONTRAINTES EN FLEXION-EFFORT TRANCHANT
a) Existence de contraintes normales de traction dans l'âme d'une poutre en BP cisaillée et fléchie
Nous tracerons au voisinage d'un appui de rive (moment de flexion nul au droit de l'appui) le cercle de Mohr
des contraintes dans le béton de l'âme en distinguant trois cas :
fig 4
Fig 6
En conclusion on peut dire que tant qu'il n'y a pas de précontrainte transversale, des contraintes de traction
se manifestent systématiquement dans l'âme de la poutre.
Les facettes sur lesquelles se produisent les contraintes maximales de traction sont plus ou moins inclinées
sur la ligne moyenne de la poutre, l'angle de 45 ° correspondant au béton armé (Cisaillement pur).
On pourra donc traiter le cas général des poutres en béton précontraint en admettant au voisinage des
appuis et même dans les zones courantes de l'âme l'existence de fissures d'effort tranchant.
Dans l'hypothèse de la théorie simplifiée du cisaillement d'effort tranchant des sections pleines, on peut
écrire :
S z ( y)
xy ( y ) V .
I z b( y )
V effort tranchant,
b(y) largeur de la section à l'ordonnée y considérée,
Sz(y) moment statique du domaine (o, y) par rapport à GZ,
Iz moment quadratique de la section par rapport à l'axe GZ.
L'allure des variations correspondantes de xy(y) est donnée sur la fig 7 ; les évidements de la section sont
pris en compte et ceci que les gaines soient injectées ou non.
Dans la pratique courante, on se borne à vérifier la résistance du béton de l'âme au centre de gravité de la
section nette non fissurée.
x, t, seront ainsi calculés par application de la théorie du cercle de Moh r , à partir des valeurs du couple
(,) au centre de gravité G.
P
Ainsi G
B
S z ( y) V réd
rédG V réd .
I z b( y ) G bn Z G
I
avec ZG
S ( y) G
Pour le dimensionnement ou la vérification d'une poutre en béton précontraint vis-à-vis de l'effort tranchant, il n'est
pas possible de dissocier comme on le fait en béton armé les contraintes tangentielles des contraintes normales, ces
dernières se combinant systématiquement aux cisaillements en toute section droite.
La théorie de la courbe intrinsèque de CAQUOT, dont nous admettons la validité, permet d'obtenir une
relation simple entre la contrainte tangentielle entraînant la rupture locale du béton et la contrainte
normale concomitante.
La courbe intrinsèque du béton est définie comme l'enveloppe des cercles de Mohr limites; cette enveloppe a
pour équation :
r3
p p0 2
r
2
r0
Avec p abscisse du centre du cercle de Mohr limite,
r rayon du cercle de Mohr limite,
p0, r0 constantes homogènes à des contraintes, (dont on peut trouver la signification physique dans les
traités usuels de mécanique des solides),
Cette vérification contraint le projeteur à positionner le cercle de Mohr complètement par rapport à la
courbe intrinsèque en calculant p et r. On peut lui substituer une vérification plus simple connue sous le nom
de "condition de CHALOS et BETEILLE".
On peut donner la condition que doivent remplir et x, composantes du vecteur contrainte en un point
donné de l'âme sur la facette d’unitaire i pour que le cercle de Mohr en ce point soit tangent à la courbe
intrinsèque :
F F
2. y 2. x x
x y
F(x,y)étant l'équation de la courbe intrinsèque.
Pour les bétons cette équation définit dans le plan ( ,) une courbe fermée, appelée "courbe
caractéristique': dont la forme est proche de celle d'une ellipse.
CHALOS et BETEILLE ont proposé de substituer à la courbe caractéristique une ellipse d'équation :
2 a. 2 b. c
a, b, c constantes qui peuvent être calculées à partir des valeurs de la résistance à la compression f c, de la
résistance à la traction ft et de la résistance au cisaillement pur f :
f
soit 2 ( f c ).( f t )
fc f t
La condition pour laquelle le cercle de Mohr des
contraintes au point considéré est intérieur à la courbe
intrinsèque s'écrit alors :
f
2 ( f c ).( f t )
fc f t
Sur la bases des études théoriques de CHALOS et BETEILLE, complétées par des travaux expérimentaux en
laboratoire et par des observations in situ, le règlement a prévu une double vérification :
Soient x, t et les contraintes normales et tangentielles calculées sur les facettes considérées:
o sur l'épaisseur nette de l'âme bn , obtenue en soustrayant de l'épaisseur brute la somme des
évidements se trouvant au niveau considéré, exception faite des conduits des armatures
injectées qui sont affectées du coefficient 0,5 , pour t ,
o sur l'épaisseur nette de l'âme, définie ci-dessus, pour qui, par ailleurs, est évaluée en tenant
compte de l'inclinaison de la précontrainte longitudinale et transversale (si cette dernière existe).
2
2 x . t 0,4. f tj . f tj ( x t )
3
correspondant à la résistance du béton à la fissuration;
et 2 x . t 2.
f tj
2
. 0,6. f cj x t . f tj ( x t )
f cj 3
correspondant à la résistance du béton à la combinaison compression-cisaillement.
Cette dernière condition est rarement prépondérante sauf dans le cas de fortes compressions
longitudinales.
3.2- JUSTIFICATIONS D'UNE AME DE POUTRE VIS-A-VIS DE L'ETAT LIMITE ULTIME DE RESISTANCE
On considère que la théorie du treillis multiple s'applique. On aura donc à vérifier le non-écrasement des
bielles de béton et à déterminer une section d'armatures transversales verticales ou obliques, passives ou
actives.
Si l'on désigne par xu, tu et u, les contraintes ultimes qui produisent la formation des bielles de béton par
fissuration dans l'âme, la théorie du treillis donne l'angle βu d'inclinaison probable par rapport à la ligne
moyenne de la poutre de ces bielles par :
2. u
tg( 2 u )
xu tu
(cet angle sera borné inférieurement à 30°).
On peut faire appel simultanément à des armatures ordinaires, passives, et à des armatures de
précontrainte, actives.
L'écartement des secondes est st', leur aire de section droite A't et leur inclinaison ’ (Fig 11).
Leur effort résistant, noté Ftu, est calculé comme le produit de A’t par la contrainte de calcul f prg/p
(avec p = 1,15). On peut écrire l'équilibre des efforts s'exerçant le long d'une fissure (Fig 12).
Fig 11 Fig 12
z
L est la longueur de la fissure,
sin u
st . sin
tf est l’espacement des cours d’armatures transversales passives le long de la fissure
sin( u )
L z . sin( u )
n
tf st sin u . sin est le nombre de cours traversant la fissure
At . f e .n At . f e z . sin( u )
N st
s s st sin u . sin
z . sin( ' u )
N p Ftu
s't sin u . sin '
Equilibre des efforts
Si l'on fait abstraction de la part d’effort tranchant qui pourrait être équilibrée par le béton seul grâce aux
efforts équilibrées par les bielles de compression, on obtient par projection des efforts s'exerçant sur la
fissure sur un axe vertical (parallèle au plan des sections droites):
N p . sin ' N st . sin V ul
Remarques
* Si l'on tient compte de la part d'effort tranchant équilibrée par le béton comprimé, il convient de rajouter au
terme u le terme complémentaire : ftj/3
* Si l’âme ne comporte que, des armatures passives orthogonales à la ligne moyenne et en tenant compte de la
part d'effort équilibrée par le béton comprimé, on doit vérifier la relation :
At . f e f tj
réd ,u tg u
bn .s t . s . 3
En plus de ces conditions de résistance, le règlement en impose certaines, forfaitaires, destinées notamment
à assurer la non-fragilité des pièces :
ainsi :
At . f e 1 F 1
. . sin tu . . sin ' 0,6 MPa
s .bn s t bn s' t
s t' 0,8.h
Fig 13
Cette bielle transmet un effort normal N b et dans une section quelconque, telle que AA', de la bielle il y a
équilibre entre N b et les efforts des armatures transversales coupant cette section AA' :
En désignant par b la contrainte normale dans la bielle de béton, nous aurons, sur AA' :
N b 1.bn . sin u . b
D'autre part, AA' est traversée par 1/st cours d'armatures passives équilibrant un effort F s chacun et 1/st’
cours d'armatures actives équilibrant F tu.
D'où, en projection sur l'axe orthogonal à la ligne moyenne :
1 At . f e 1
Soit . . sin .Ftu . sin ' b .bn . sin 2 u
st s s't
En calculant la valeur de b obtenue à partir de cette relation, les aciers étant sollicités à leur taux de travail
maximal, on obtient :
1 A.f 1
b . t e . sin .Ftu . sin '
bn sin u At . s
2
s't
qui est la valeur maximale admissible de cette contrainte b.
Dans le cas où les armatures transversales seraient surabondantes ( réd,u< dans a)), on minore la valeur de
b dans le rapport réd,u/.
Cette contrainte normale réduite devra être inférieure à la contrainte ultime admissible du béton en
compression prise égale à
2 0,85
. f cj
3 b avec b=1,5
Cette expression se simplifie lorsqu'il n'y a que des armatures transversales droites (orthogonales à la ligne
moyenne).
1
Le cas minimal enveloppe, correspondant à une inclinaison u de 30°, nous donne : réd , u . f cj
6
En pratique :
1
Si l'élément ne comporte que des armatures droites, on vérifiera directement : réd , u
. f cj
6
Si l'élément comporte des armatures passives et actives transversales inclinées de et ’ (respectivement)
sur la ligne moyenne de la poutre, la valeur précédente pourra être majorée par le coefficient :
1
1 cot H
2
avec : H min( , ' )
Les considérations précédentes nous conduisent à la définition de la section droite courante de l'ouvrage
et à celle de la précontrainte dans la section la plus sollicitée.
Les encombrements des plaques d'ancrage pour la précontrainte par post-tension nécessitent
généralement une augmentation des dimensions des sections droites dans les zones d'about, c'est le cas
notamment des poutres pour lesquelles il est nécessaire d'épaissir l'âme.
Le coffrage de la poutre étant totalement défini, il faut procéder au tracé des câbles sur toute la
longueur de l'ouvrage.
Dans un premier stade nous travaillons sur le câble moyen qui doit, pour que les contraintes normales
limites soient respectées tout au long de l'ouvrage, s'inscrire dans le fuseau de passage.
Généralement, le fuseau de passage est très étroit dans les zones avoisinant la section la plus sollicitée
et laisse davantage de possibilités au niveau des abouts.
Dans les zones d'extrémité, les contraintes de cisaillement sont généralement importantes, le tracé peut
de ce fait être guidé par le souci de minimiser l'intensité de ces contraintes.
Soit l'angle de relevage du câble moyen au niveau de l'appui d'extrémité, l'effort tranchant réduit est :
- sous l'effet minimal des charges
Vréd = Vm – P.sin
On constate que l'on peut agir sur l'angle de relevage pour ne pas créer de cisaillements excessifs.
Soit V l'effort tranchant limite que peut supporter la section d'appui. Une estimation satisfaisante de V
est donnée par la relation :
V= .bo.0,8.h
c'est-à-dire - V Vm - P sin
et VM - P sin V
VM V V V
1 Arc sin 2 Arc sin m
P P
La valeur minimale de V réd était obtenue pour :
VM Vm
P. sin
2
qui donne l'optimum théorique de l'angle de relevage :
1
Arc sin VM Vm
2.P
valeur qui n'est pas toujours réalisable.
En conclusion, le tracé du câble moyen sera obtenu en inscrivant dans le fuseau de passage un tracé
respectant, en section la plus sollicitée l'excentricité maximale autorisée, et sur appui un relevage
respectant les conditions établies ci-dessus, tout en essayant d'assurer une excentricité proche de la valeur
nulle au droit de l'appui de façon à minimiser localement le moment de précontrainte.
Les charges étant généralement uniformément réparties ou assimilables à des charges uniformément
réparties les frontières du fuseau de passage sont paraboliques, de ce fait, le câble moyen est composé de
paraboles et de droites.
REMARQUES :
- généralement pour limiter les calculs, on ne trace pas le fuseau de passage, mais on doit, par la
vérification des contraintes dans une série de sections droites régulièrement espacées, s'assurer qu'il n'y a
pas eu franchissement du domaine autorisé.
- pour tracer une parabole respectant un angle fixé au niveau de l'appui on peut utiliser la propriété
suivante :
Le câble moyen étant connu, le tracé de chacun des câbles ne pose aucun problème particulier. II faut
cependant veiller à :
Le respect de ces conditions peut conduire à modifier légèrement le câble moyen notamment à l'about, il
faudra alors veiller à ce que son nouveau tracé soit en accord avec les conditions définies précédemment.
Les dispositions constructives regroupent un certain nombre de conditions réglementaires ou d'usage courant
pour que l'ouvrage réponde aux exigences qu'on attend de lui, non seulement sur le plan de la résistance
mécanique, mais aussi pour la bonne tenue dans le temps et pour faciliter les conditions de mise en œuvre.
1- ARMATURES PASSIVES
En ce qui concerne les armatures de béton armé, on se reportera aux spécifications des règles BAEL*.
3.1- Tracé
Le tracé des armatures doit satisfaire aux conditions suivantes:
être clairement indiqué sur les plans avec une précision suffisante;
les conduits (gaines ou tubes) doivent subir le moins de déviations possibles, et dans un seul plan à la
fois (éviter les courbes gauches), les pertes par frottement seront ainsi limitées à leur minimum;
les rayons de courbure seront limités aux valeurs minimales définies par l’arrêté d'agrément ;
les conduits, au voisinage des ancrages, devront posséder une longueur rectiligne d'au moins 0,50 m ;
les dispositifs d'ancrages devront satisfaire aux arrêtés d'agrément (distance minimum entre deux
ancrages ou avec la paroi la plus proche, frettage sous ancrage...) ;
les ancrages devront être cachetés avec soin, avec utilisation de mortier à base de résine pour ceux qui
peuvent être soumis à des infiltrations d'eau. On évitera de réaliser des ancrages dont le cachetage est
difficile, en intrados de poutre par exemple;
des évents d'injection devront figurer sur les plans.
fig 1
Ces conditions sont nécessaires pour s'assurer d'un bétonnage satisfaisant et d’une adhérence gaine-béton suffisante.
Les conduits doivent être suffisamment bien arrimés pour ne pas subir de dégâts ni de changement de position lors du
bétonnage ou de l'injection.
Pour les pièces minces, dalles, voiles, âmes, l'entr'axe d des armatures doit satisfaire à la condition
suivante (fig. 3) :
Fp 0
d max 4.;
0,6.e. f cj
c = Max ( 3/4 a ; ; d)
avec:
d= 3 cm pour les ouvrages à l'abri intempéries,
= 4 cm pour les ouvrages courants,
= 5 cm pour les ouvrages soumis à une atmosphère agressive (prévoir également un
dosage élevé en ciment),
3.5. Coupleur
Pour des raisons de longueur de câble insuffisante ou plus généralement au droit des reprises de bétonnage, on
dispose des coupleurs, dispositifs destinés à associer deux câbles mis en tension en même temps ou à des moments
différents. On doit les disposer, dans des zones où la section brute de béton est surabondante pour tenir compte de
l'évidement dû au coupleur et des actions parasites engendrées par sa présence.
L'enrobage minimum (distance entre le nu de l'armature et le parement) doit être au minimum de 2,5 fois son
diamètre. Il doit d'autre part être supérieur à :
- 1 cm pour les parements coffrés situés dans des locaux couverts et clos et non exposés aux condensations
ou à des actions agressives;
- 3 cm pour les parements coffrés exposés aux intempéries, aux condensations, au contact d'un liquide;
- 3 et 4 cm pour les parements non coffrés correspondant respectivement aux deux cas précédents;
- 5 cm pour les ouvrages soumis à des atmosphères agressives.
Béton précontraint
Béton précontraint Page 92
L'ADHÉRENCE
Pour les aciers de béton armé, la rouille en accroissant la rugosité, améliore l'adhérence; par contre, en
béton précontraint, toute trace de rouille étant prohibée, l'adhérence ne pourra être valablement obtenue
qu'avec des aciers nervurés ou crantés, ou à la rigueur avec des torons. C'est pourquoi, il est interdit
d'utiliser des aciers lisses pour des armatures dites adhérentes par pré-tension.
En béton précontraint par post-tension avec gaines, on distinguera deux types d'adhérence:
- l'adhérence des torons ou fils au coulis d'injection;
- l'adhérence des gaines, d'une part au coulis d'injection d'autre part au béton situé autour de la gaine.
dF1 1 dm d ( P.e0 ) dM
dx z dx dx dx
or:
de0
tg ( x) pente du câble
dx
dM
V (x) effort tranchant
dx
mi 1 mi
v1
li
Fig. 3. Moment hyperstatique de précontrainte dans une travée de poutre continue
V étant l'effort tranchant dû aux actions extérieures, z le bras de levier du couple élastique = I/ ; on
remarquera que par rapport au béton armé, deux termes supplémentaires apparaissent:
P
tg dû à la précontrainte isostatique;
z
vi
dû à la précontrainte hyperstatique.
z
O n notera que le relevage d'un câble entraîne une réduction de l'effort tranchant P.tg , la valeur de tg
étant en général de signe contraire à celui de V.
Pour les armatures passives utilisées en béton précontraint plus spécialement en classe II et III, les prescriptions
à suivre seront celles du BAEL.
La jonction des aciers par recouvrement est assurée sur une longueur égale à l s
V
La contrainte d'adhérence d'entraînement vaut: s
p.z
3. ADHÉRENCE ACIER-BÉTON EN PRÉ-TENSION
Comme en béton armé, les aciers utilisés en pré-tension ont à satisfaire la condition d'entraînement, c'est-à-dire
de non-glissement dans la zone d'effort tranchant non nul. La contrainte, on l'a vu ci-dessus, vaut:
vi P.tg V
s
p.z
I
avec : z bras de levier du couple élastique;
vi : effort tranchant dû au moment hyperstatique éventuel de précontrainte ;
: angle d'inclinaison du câble sur l'horizontale;
V : effort tranchant dû aux charges extérieures.
On remarquera la différence entre cette courbe et celles de la figure 4 correspondant à des aciers de béton armé.
On peut expliquer cette forte contrainte d'adhérence près de l'extrémité libre, par le fait que, contrairement à
l'acier de béton armé qui voit son diamètre diminuer (effet Poisson) quand l'acier est tendu, l'acier de
précontrainte voit son diamètre augmenter près de son extrémité libre, car sa contrainte devient presque nulle lors
de la détension. Ce gonflement de l'acier augmente son adhérence avec le béton.
On pourra supposer par souci de simplification que la contrainte dans l'acier suit une loi de variation parabolique
ainsi que pour la contrainte de compression du béton (fig. 6).
lns
0,85
l cs 2(40 f cm )
pR
Où :
f prg
pR : tension des armatures avant relâchement ;
fcm: valeur moyenne de la résistance du béton au moment du relâchement des armatures, en MPa et plafonnée à
40 MPa ; on pourra prendre f cm=1,25.fcj
Le BPEL, pour tenir compte de l'adhérence existant entre gaine, coulis et acier de précontrainte admet de ne
retrancher que la demi-section des gaines.
Les coefficients d'adhérence s à prendre en compte éventuellement sont déduits de résultats expérimentaux.
4.3. Une parfaite adhérence acier-béton est supposée lors des calculs de flexion en état-limite ultime par la
prise en compte de la surtension des aciers (2 et 3) et par la compatibilité des déformations de
l'acier et du béton.
5. CÂBLES NON-ADHÉRENTS
La non-adhérence acier-béton, obtenue par graissage des aciers et injection de graisse dans les gaines, entraîne un
fonctionnement de la poutre fléchie comme une pièce en béton armé en flexion composée avec une compression P.
La valeur de P est égale à l'effort de précontrainte éventuellement majoré s'il y a une surtension de l'acier, c'est -à-
dire un allongement du câble. On ne peut prendre en compte la résistance de l'acier actif en état-limite ultime. On
peut classer dans cette catégorie de câbles non adhérents, les câbles extérieurs au béton.