La Réponse À La Crise Dans Les Pays Émergents
La Réponse À La Crise Dans Les Pays Émergents
La Réponse À La Crise Dans Les Pays Émergents
Sommaire
Introduction Générale ............................................................................................... 3
Chapitre II :La répercussion du G20 à la crise dans les pays émergents : ........................ 16
Section 1 :Le sommet du G20................................................................................................... 16
Section 2: Le rôle du G20 après la crise dans les pays émergents :......................................... .19
Conclusion : ..........................................................................................................................23
Introduction Générale :
Le dernier sommet du G20, qui s’est déroulé à Toronto les 26 et 27 juin dernier, a fait couler
beaucoup d’encre, quoique certainement plus au Canada qu’à l’étranger. Rappelons en
premier lieu que le sommet tenu visait en premier lieu à trouver des solutions communes
pour endiguer la crise financière et relancer la croissance. Les autres priorités des dirigeants
présents à cette rencontre étaient de resserrer la régulation financière, coordonner les
politiques macroéconomiques à l’échelle mondiale ainsi que réformer les institutions
financières mondiales.
L’hypothèse d’un découlement de ce phénomène avec les économies des pays émergents :
hypothèse suggérée au début du processus : semble non seulement improbable mais déjà
contredite par les données statistiques (FMI, 2008) : les conséquences de la crise se sont
déjà fait sentir dans les économies émergentes, et encore ne s’agit-il que des premiers effets
d’une vague dont on mesure mal pour l’instant l’intensité autant que la durée. Néanmoins,
au-delà de ce premier constat, la situation mérite un examen approfondi.
L’ampleur de la crise de 2007-2009 se lit dans les statistiques et les comptes nationaux et a
été généralement reconnue par la littérature économique. Ainsi, Bordo et Lane (2010)
l’identifiant comme l’une des cinq grandes crises globales depuis le début de la révolution
industrielle, après celles de 1880, 1907, 1914 et 1929. Des travaux récents du Fonds
monétaire international (FMI) sur des indicateurs de stress financier montrent également
qu’elle est d’une magnitude très supérieure aux crises enregistrées depuis le début des
années 1980, notamment la crise asiatique de 1997 ( Giorgianni et Ramkrishnan, 2011). Les
effets de contagion sont comparables, dans leurs mécanismes et leur ampleur à ceux de la
crise de 1929 ( Allen et Moessner, 2011). Les responsables politiques et économiques ont
d’ailleurs pris eux-mêmes la mesure de la crise et de ses effets de contagion, en particulier
après la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008.
C’est dans ce contexte qu’il convient de restituer l’émergence du G20 et le rôle historique
qu’il a pu jouer pendant la crise et qu’il joue encore en sortie de crise. Se pose aussi la
question de savoir si ce forum peut rester le pivot de la coopération économique et
financière internationale après la crise. En d’autres termes, le G20, qui a pu tenir l’économie
mondiale dans la tempête, peut-il être aussi utile en régime de croisière ?
Problématique :
Alors qu’elle est la réponse à la crise dans les pays émergents après le sommet G20 ?
Pour répondre a cette problématique on a repartie notre travail a deux chapitre. Le Premier
chapitre est consacré la crise dans les pays émergents et le Deuxième pour la répercussion du G20 a
la crise dans les pays émergents .
Chapitre I : La crise Dans les pays
Emergents :
6 000 milliards de dollars : c’est le montant des capitaux privés internationaux qui sont Entrés dans
les pays émergents depuis la crise des surprimes (2008). Mais, depuis le printemps 2013, ces flux de
capitaux se sont inversés, une situation qui n’est pas sans rappeler les pires moments de l’histoire
financière récente de ces pays. Il y a quinze ans, les pays émergents d’Asie et d’Amérique latine
connaissaient en effet des crises financières successives d’une rare violence : crise mexicaine en
1995, crise asiatique en 1997-98, crise russe en 1998, crise brésilienne en 1999, crise turque en 2000
et, finalement, cessation de paiement en Argentine en décembre 2001.
Depuis lors, les pays émergents ont tiré les leçons de leurs erreurs passées. Ils ont tourné le dos aux
recettes néolibérales fondées sur la libéralisation financière et ont cherché à accumuler des
excédents courants et des réserves de change, tout en profitant d’exportations et de taux de
croissance en hausse. Résultat : ils ont de plus en plus pesé dans les relations internationales, à
commencer par les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), devenant même pour certains
analystes les nouvelles locomotives de l’économie mondiale. En effet, lorsque la crise mondiale a
éclaté aux Etats-Unis et en Europe, les seuls pays gardant la tête hors de l’eau furent les pays
émergents.
Malheureusement, ceux qui pensaient qu’ils pouvaient durablement rester insensibles aux
secousses économiques provoquées par la crise dans les pays occidentaux ont dû déchanter. Alors
que début 2013, le FMI considérait encore les pays émergents comme les principales lueurs d’espoir
dans le ciel sombre de l’économie mondiale, quelques mois plus tard, le ton avait radicalement
changé : alors que des pays comme l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud ou la Turquie faisaient face à des
fuites massives de capitaux et à une chute de leur taux de change, les pays émergents étaient
présentés comme les nouveaux talons d’Achille de la reprise mondiale tant espérée.
Doit-on dès lors s’attendre à un retour des vieux démons des émergents, à l’image du cataclysme
financier qu’ils ont connu dans les années 1990 ? Certes, le scénario semble à plusieurs égards
similaires : les entrées massives de capitaux ont, au cours des années précédentes, provoqué une
surévaluation des taux de change et des déficits courants, débouchant finalement sur des fuites de
capitaux et une chute difficilement gérable des taux de change et de la croissance. Toutefois,
contrairement aux années 1990, les pays émergents ont accumulé au cours des années 2000 des
réserves de change pour s’auto-assurer contre l’instabilité financière. Ils ont donc les moyens de se
défendre, contrairement à leur vulnérabilité passée. Il n’en reste pas moins que leur crise, qui
représente une nouvelle phase de la crise mondiale, ne fera qu’en postposer une nouvelle fois la
sortie.
Section 1 : La crise financière mondiale de 2008
La crise financière mondiale de 2007-2008 est une crise financière marquée par une crise de liquidité
et parfois par des crises de solvabilité tant au niveau des banques que des États, et une raréfaction
du crédit aux entreprises. Amorcée en juillet 2007, elle trouve son origine dans le dégonflement de
bulles de prix (dont la bulle immobilière américaine des années 2000) et les pertes importantes des
établissements financiers provoquées par la crise des subprimes. Elle s'inscrit dans le cadre de la «
Grande Récession » amorcée en 2008 et dont les effets se font sentir au-delà de 2010.
La crise financière de l'automne 2008 amplifie le mouvement et provoque une chute des cours des
marchés boursiers et la faillite de plusieurs établissements financiers. Pour éviter une crise
systémique, les États doivent intervenir et sauver de nombreuses banques ce qui provoquera une
crise de la dette publique en Islande d'abord puis en Irlande. Par ailleurs, elle provoque une récession
touchant l'ensemble de la planète. Les finances publiques ont été lourdement sollicitées pour
résoudre cette crise. Le déficit public s'est creusé dans de nombreux pays, après un recul du produit
intérieur brut mondial de 2,2 % en 2009.
Sérieusement affectées par leurs erreurs de gestion, les banques françaises sont conduites à une
restructuration notable, avec l'aide financière de l'État.
Cette crise provoque un mouvement en faveur d'une meilleure régulation du système bancaire et
financier. Aux États-Unis, sous la pression de l'opinion publique et d'experts tel Paul Volcker est
adoptée la règle Volcker destinée à éviter qu'une crise du même type ne se reproduise. Il est douteux
que les mesures adoptées aient amélioré la sécurité bancaire collective, notamment dans l'Union
européenne.
D'autant que la crise perdure. Dans certains pays comme la Chine, les prêts bancaires ont fortement
progressé. Aussi, début 2010, l'afflux de liquidités fait craindre l'éclatement de nouvelles bulles dans
l'immobilier chinois, les bourses, les emprunts d'États et les métaux. En Europe la crise de la dette
publique a souvent, notamment dans le cas irlandais, la crise financière en toile de fond.
La crise des subprimes s'est déclenchée au deuxième semestre 2006 avec le krach des prêts
immobiliers (hypothécaires) à risque aux États-Unis (les subprimes), que les emprunteurs, souvent de
condition modeste, n'étaient plus capables de rembourser. Révélée en février 2007 par l'annonce
d'importantes provisions passées par la banque HSBC, elle s'est transformée en crise ouverte lorsque
les adjudications périodiques n'ont pas trouvé preneurs en juillet 2007. Compte tenu des règles
comptables en cours, il est devenu impossible de donner une valeur à ces titres qui ont dû être
provisionnés à une valeur proche de zéro. En même temps, les détenteurs ne pouvaient plus liquider
leur créance. La défiance s'est installée envers les créances titrisées (ABS, RMBS, CMBS, CDO) qui
comprennent une part plus ou moins grande de crédits subprime, puis envers les fonds
d'investissement, les OPCVM (dont les SICAV monétaires) et le système bancaire susceptibles de
détenir ces dérivés de crédit.
La crise s'étend à l'ensemble des banques en relations avec les banques américaines, notamment les
banques françaises et européennes.
1-Les causes :
Mode d'emploi simplifié de la crise financière mondiale en 6 étapes.
La crise débute à l'été 2007 à cause des "subprimes", des prêts hypothécaires consentis à la classe
moyenne américaine. En temps normal, un particulier qui souhaite acquérir un appartement peut
emprunter en fonction de son salaire et de sa capacité à rembourser. Inconvénient du système :
l'emprunt est proportionnel au salaire. Si vous ne gagnez pas beaucoup, vous ne pouvez pas
emprunter beaucoup, donc vous ne pouvez pas acheter.
Les Américains ont donc créé des subprimes : vous empruntez ce que vous voulez (même si le salaire
n'est pas très élevé) mais c'est la maison qui est en garantie. En clair, si vous ne pouvez pas
rembourser, la banque récupère la maison et la vend. Mais quand les prix de l'immobilier baissent,
les banques paniquent ! Cas de figure classique : un emprunteur ne rembourse plus, la banque
décide donc de vendre sa maison et de tout récupérer. Mais comme les prix de l'immobilier ont
baissé, la banque perd de l'argent sur la vente. C'est la crise des subprimes : certaines banques qui
avaient eu trop recours à ce type de prêt se sont retrouvés dans une situation financière critique. Et
plus de 2 millions de personnes se retrouvent ruinées aux Etats-Unis, faute de pouvoir rembourser
les emprunts.
Pour tenter de limiter les risques de ces crédits d'un nouveau genre, les banquiers ont eu recours à la
titrisation. Ils ont transformé ces emprunts en titre sur les marchés boursiers. Concrètement, si un
particulier emprunte 1000 euros, il doit en rembourser 1200 euros à la banque avec les intérêts. Pour
gagner plus rapidement de l'argent, les banques ont émis des titres de dette, c'est-à-dire un papier
donnant droit à ces 1200 euros. Ces titres de dette se sont échangés sur les places boursières.
Quel est l'intérêt pour les acheteurs de ces titres ? Si l'acquéreur achète son titre à 1100 euros, il sait
qu'il a la garantie de recevoir 1200 euros. Or, à partir du moment où celui qui doit rembourser
l'emprunt pour l'achat de sa maison ne peut plus payer, le titre n'a plus aucune valeur. Ce sont ces
montages financiers complexes qui expliquent la chute de la bourse car toutes les banques
étrangères, notamment européennes, se sont aperçues qu'elles possédaient des titres de subprime
qui ne valaient plus rien. Tout le monde en avait mais personne ne savait vraiment combien.
Etape 3 : Les banques se méfient et ne se prêtent plus d'argent
Dans un premier temps, les banques étrangères se sont voulues rassurantes. En France, le directeur
de la BNP a d'abord affirmé que la banque n'avait pas procédé à des placements risqués de ce type.
Mais quelques jours plus tard, après analyse, la BNP réalise qu'elle possède des subprimes. Le jeudi 9
Août 2007, la BNP décide de geler la cotation de 3 fonds d'investissement. La panique gagne alors les
marchés car plus personne ne se sent à l'abri. A partir de là, les banques vont se méfier les unes des
autres et ne plus vouloir se prêter de l'argent entre elles. Cette crise de confiance des marchés
interbancaires va entraîner la faillite de certaines banques, malgré l'injection de milliards de dollars
de la réserve fédérale américaine. Vous n'avez rien compris ? Passez à l'étape suivante.
Pour comprendre comment les banques ont fait faillite dès 2007, il faut expliquer comment
fonctionne le système bancaire. Quand vous empruntez 100 000 euros à la Société Générale, celle-ci
augmente la masse monétaire de 100 000 euros. Elle crée donc 100 000 euros. Mais pour éviter que
la machine à billet ne s'emballe (créer de la monnaie sans contrôle), la Société Générale doit déposer
une partie de la somme créée sur un compte de la Banque Centrale Européenne. C'est ce qu'on
appelle les "réserves obligatoires". Si le taux de réserves obligatoires est de 1%, la société Générale
doit donc déposer sur le compte de la Banque Centrale Européenne 1 000 euros. Ce système là
permet à la banque centrale européenne de contrôler la création de monnaie.
Souvent les banques n'ont pas les liquidités nécessaires pour accorder des crédits (le flux entre
l'argent déposé par des épargnants et l'argent prêté aux autres n'est jamais équilibré à l'instant T).
Elles empruntent donc de l'argent à une autre banque pour pouvoir verser la "réserve obligatoire" à
la BCE afin de pouvoir accorder le crédit au client. C'est une pratique courante : les banques se
soutiennent et se prêtent de l'argent entre elles. Mais quand il y a une crise de confiance, c'est tout
le système qui s'enraye. Pour éviter un effondrement général et des faillites en cascade, la banque
centrale "injecte" des milliards, c'est-à-dire qu'elle permet aux banques de récupérer des liquidités à
très faible coût.
Malgré cela, certaines banques se sont retrouvées asphyxiées très rapidement : elles ont perdu des
sommes colossales avec les subprimes, et elles n'ont pas réussi à poursuivre leur activité de crédit car
les autres banques, méfiantes, ont refusé de leur prêter des liquidités pour faire face. De
nombreuses banques se sont donc retrouvées dans des situations difficiles : en Grande Bretagne, la
Northern Rock a dû être nationalisée, sous peine de disparaître.
La plupart des économistes pensaient que le gros de la crise était passé début 2008. Une fois que la
crise des subprimes est bien identifiée, que les banques ont revendu ces titres à risques, la crise
financière était sur le point de se terminer après un dernier soubresaut fin 2007. Mais la crise est
repartie de plus belle en février 2008 quand les banques ont arrêté leurs comptes annuels. Les pertes
se sont avérées plus importantes que prévu : entre la chute de l'immobilier, la crise des subprimes,
les soubresauts de la bourse qui ont fait chuter les cours, les pertes d'actifs se sont montées à
plusieurs dizaines de milliards de dollars pour certaines banques. C'est le cas de Citibank, qui était la
première banque mondiale jusqu'à cette crise.
Dès lors, la crise financière qui était d'abord une crise bancaire va se transformer en krach boursier. A
chaque mauvaise nouvelle ou publication des comptes d'une banque, le titre de la banque chute sur
les marchés financiers. Les banques ont alors des pertes colossales, et comme en 2007, peinent à
trouver des liquidités. Vue la situation de crise, comme en 2007, les banques ne se font plus
confiance et le marché interbancaire se grippe. Certains établissements de crédit ont donc vu leur
valeur boursière chuté en quelques semaines. Par exemple, AIG (numéro 1 de l'Assurance) a perdu
45% de sa valeur en une semaine et 79% sur un an. Lehman Brothers, la quatrième banque d'affaires
de Wall Street, a perdu 45% de sa valeur en une seule journée et 94% sur un an. Jamais des chutes
aussi vertigineuses n'avaient été constatées depuis la crise de 1929.
Face à ce qui s'apparente à une banqueroute généralisée, les banques centrales et les Etats tentent
de venir en aide à tous les établissements les plus fragiles pour éviter des faillites qui auraient des
conséquences très importantes sur l'économie réelle. Trois sorties de crise sont exploitées :
• Les banques centrales injectent de nouveau des liquidités pour que ces banques puissent
emprunter. Mais cette solution a des limites : la création monétaire doit être fortement
encadrée sinon, il y a un risque très élevé d'inflation. Les prix pourraient s'envoler et
accélérer ainsi la propagation de la crise dans l'économie réelle.
2-Les conséquences :
La crise économique de 2008-2009 touche l'économie mondiale depuis 2008 date où la plupart des
pays industrialises sont entres en récession suite à une crise financière qui a son origine dans des
prêts imprudents à l'habitat aux Etats-Unis. La crise des subprimes en 2007 a provoqué des pertes
importantes qui ont conduit à de très fortes tensions sur le marche interbancaire. La situation
financière déjà délicate a été rendue encore plus périlleuse pour une forte augmentation des prix du
pétroles et des produits agricoles.
La montée exorbitante des prix des actifs et celle associée de la demande sont considérées comme
une conséquence d'une période de crédit facile, de régulations et de supervisions inadéquates ou
d'inégalités croissantes . Avec la baisse des actions et des prix des maisons, de très grandes banques
aussi bien aux États-Unis qu'en Europe ont dû faire face à des grosses pertes. Devant les menaces de
faillite et de crise bancaire systémique, les États leur ont accordé des aides massives. Malgré tout, il
en a résulté une récession mondiale qui a conduit à un ralentissement du commerce international, à
une hausse du chômage et à une baisse des prix des produits de base. Les États-Unis sont entrés en
récession dès décembre 2007, plusieurs pays européens suivent au cours de l'année 2008 ainsi que la
zone euro dans son ensemble (la France n'entre comptablement en récession qu'en 2009). Cette
crise est considérée parfois comme la pire depuis la grande dépression.
• Les prix des matières premières ont connu un boum à partir de 2000 après une période de
prix bas sur la période 1980-2000. En 2008, les prix de nombreuses matières premières,
notamment le pétrole et les produits agricoles montèrent si haut qu'ils firent resurgir le
spectre de la . Ces hausses s'expliquent notamment par la spéculation. Le marché financier
étant orienté à la baisse, des spéculateurs se sont réfugiés dans le commerce des matières
premières, notamment le pétrole et les produits agricoles, amplifiant artificiellement la
hausse des cours.
• Le 2 janvier 2008, le prix du baril de pétrole dépassa 100 dollars. Ces prix élevés causèrent
une très forte baisse de la demande aggravée encore par la crise financière de 2008 qui a
conduit à une forte baisse des prix : le baril de pétrole coûtait moins de 35 dollars fin 2008.
Les problèmes pétroliers et ceux liés à la hausse des produits agricoles furent l'objet de
discussions au 34e sommet du G8 en juillet 2008.
• En 2009, seuls les produits agricoles devraient échapper à la récession. Selon la FAO, 973
millions de personnes souffriraient de sous-nutrition en janvier 2009 et le nombre de
personnes mal nourries aurait augmenté de 40 millions en 2008. Sur le pétrole, les experts
sont partagés. Pour l'Agence internationale de l'énergie (AIE) la production d'hydrocarbures
devrait croître jusqu'en 2030
Ils connaissent donc une période de rattrapage économique et pèsent de ce fait de plus en plus lourd
dans la création de richesses mondiale. Parmi eux, les BRICS sont les figures de proue, mais les MINT
constituent d'autres économies émergentes de premier ordre. D'autre part, la situation de pays
comme l'Argentine, ancien pays « riche », tout comme la situation très hétéroclite des pays dits « du
Sud », ne contribuent pas à éclaircir de manière simple le concept d' « émergence », beaucoup de
pays émergents étant confrontés à de l'instabilité financière .
la Colombie, l’Indonésie, le Pérou, les Philippines et le Sri Lanka bénéficient d’un climat des
affaires convenable , niveau similaire à celui des BRICS aujourd’hui.
le Kenya, la Tanzanie, la Zambie, le Bangladesh et l’Ethiopie sont soumis à un environnement
des affaires très difficile ou extrêmement difficile , ce qui pourrait être un frein à
l’exploitation de leur potentiel.
3.La crise économique et financière des pays émergents.
Depuis le mois d’août 2007, la crise financière dite des « subprimes » s’est transformée en une crise
économique majeure affectant d’abord l’économie américaine, puis peu à peu celle des autres pays
développés. L’hypothèse d’un découlement de ce phénomène avec les économies des pays
émergents – hypothèse suggérée au début du processus – semble non seulement improbable mais
déjà contredite par les données statistiques: les conséquences de la crise se sont déjà fait sentir dans
les économies émergentes, et encore ne s’agit-il que des premiers effets d’une vague dont on
mesure mal pour l’instant l’intensité autant que la durée. Néanmoins, au-delà de ce premier constat,
la situation mérite un examen approfondi.
La notion même d’économie émergente est complexe. La définition à partir d’un critère commun,
une forte croissance annuelle du produit intérieur brut (PIB) doublée d’un développement encore
partiel, est beaucoup trop vague. Il est souvent d’usage de mieux représenter cette réalité par les
BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine). Pourtant, sous l’apparence d’unité que laisse paraître l’acronyme,
symbole de la puissance nouvelle de cette économie qui fascine et inquiète à la fois, il se caractérise
surtout par de grandes dissemblances typiques de la disparité des situations. Les pays de rente
énergétique, comme la Russie, ont des problématiques bien différentes des économies centrées sur
des productions industrielles de masse (Chine) ou axées sur des technologies plus complexes (Inde).
Au total, cependant, se dessine la redéfinition d’un rapport de ces économies avec celles des pays du
Nord.
La représentation des effets de la dépression peut être récapitulée autour de trois phénomènes :
Les pays producteurs voient leurs revenus augmenter de manière considérable depuis plusieurs
mois. D’un point de vue général, une difficulté majeure provient de la complexité à gérer les
entreprises étrangères associées directement ou non à la fluctuation des prix. La réaction de certains
États pourrait s’expliquer par la modification des termes de l’échange entre les sociétés
d’exploitation étrangères et les pouvoirs publics locaux. En outre, l’impératif premier de toute
économie de rente est de transformer au plus vite les gains provenant de l’extraction de son sol en
investissements productifs à long terme.
La période n’y est pas forcément favorable en raison de l’atonie des partenaires potentiels des pays
développés qui pourraient être associés à de pareilles opérations. Pour l’éviter, il peut être tentant
de compenser l’augmentation des coûts d’achat par une diminution de la rémunération de la main
d’œuvre. Soudain, non seulement la mondialisation économique ne paraît plus porteuse de
développement, mais elle apparaît comme incontrôlable – y compris par ses acteurs les plus
puissants – et incapable de garantir le minimum, en l’occurrence la satisfaction des besoins vitaux
des populations.
Or, celle-ci est menacée par la deuxième répercussion ressentie de la crise : la forte baisse des
exportations en direction des pays développés. Hormis les matières premières, les économies
émergentes exportent en majorité leurs produits manufacturés et leurs services en direction des
pays riches. Le très fort ralentissement de la croissance commence à se traduire par des baisses de
chiffre d’affaires dans de nombreux secteurs, et ce, dans tous les pays. Le phénomène commence par
les pays les plus dépendants des États-Unis, comme l’Inde par exemple 3 , et positionnés sur les
secteurs touchés en premier lieu : le luxe, les loisirs, où les diminutions confinent parfois à la chute (-
40 à - 50 % de ventes en quelques mois). Les biens de faible valeur ajoutée sont touchés eux aussi,
mais dans un second temps et de manière plus progressive. Ainsi s’explique le maintien, l’inertie
pourrait-on dire, de la croissance chinoise. Pour le moment, les efforts commerciaux des entreprises
affectées se concentrent sur un redéploiement de leur clientèle en direction de marchés moins
sinistrés que les États-Unis, l’Europe, les autres pays émergents, l’Asie en particulier. Mais il est
évident qu’il n’est pas possible de faire une croix sur la locomotive de la consommation mondiale ; en
outre, si le ralentissement se propage et s’amplifie, la substitution de marché ne tiendra pas.
D’autant que tous les pays émergents ont une autre raison de voir à court terme leur propre
croissance amputée :
la chute de leurs activités de sous-traitance. Encore une fois, il s’agit de la diffusion lente de la crise,
mais presque fatale. Dans un premier temps, les entreprises occidentales, confrontées à la baisse
forte de leurs profits, ont tendance à maintenir les solutions off shore leur permettant de limiter
leurs coûts de revient. En cas d’accroissement des difficultés, cependant, les restructurations ne vont
pas manquer de se produire. Elles se traduiront pour de multiples raisons, pas seulement
économiques, par des fermetures massives d’unités dans les pays émergents. À titre d’exemple, les
embauches, en progression radicale depuis de nombreux mois dans le secteur des technologies de
l’information, ont cessé brutalement. La courbe est à un point d’inflexion et tous les observateurs –
publics ou privés – craignent les réductions d’effectifs. C’est déjà le cas pour tous les programmes de
sous-traitance de l’industrie financière, délocalisés dans les pays émergents ; l’investissement en
provenance des pays développés a, de fait, toutes les raisons de se ralentir, voire de décliner.
La chute du dollar
Quelles qu’en soient les origines, la forte chute de la monnaie américaine par rapport aux principales
devises mondiales, et en particulier vis-à-vis de l’euro, a de très graves retombées sur le commerce
mondial.
Un dollar en faiblesse chronique et, de surcroît, en fluctuations incessantes forme les conditions d’un
dérèglement des échanges. On l’a déjà évoqué, la perte de référence provoquée par la monnaie
internationale est en grande partie à l’origine de l’embrasement des matières premières.
L’exportateur est doublement affecté : la baisse de la monnaie diminue le profit réel retiré de la
vente, le placement en monnaie américaine est de faible rentabilité, surtout en reprise généralisée
de l’inflation. Conséquence ? Il tente par tous les moyens de limiter la perte : il augmente les prix,
alimentant l’inflation et la spéculation ; il exige des paiements ultrarapides, asséchant encore la
liquidité mondiale ; il se dégage au plus vite de ses placements en dollars ; il convertit ses avoirs en
monnaie forte, accentuant encore le déséquilibre entre les devises. Comme, dans le même temps, la
politique de taux bas de la Federal Reserve accroît la tension, amplifiée par celle anti-inflationniste de
la Banque centrale européenne , la dégradation des parités s’accélère, le marché monétaire
international est pris dans une spirale que tous les acteurs – sans exception – contribuent à
augmenter.
Cette défiance généralisée entraîne le système économique né de la mondialisation vers le pire des
périls : le ralentissement significatif des échanges mondiaux qui pourrait alors généraliser la
récession dans les mois qui viennent. Pour éviter cela, tous les acteurs économiques liés aux pays
émergents cherchent encore toutes les solutions ; la meilleure est la couverture naturelle de la
dévaluation du billet vert, en utilisant sa seule contrepartie : l’euro. Les demandes de paiement en
euros augmentent sans pour autant être satisfaites : le débiteur non européen paie au prix fort le
changement de référence quand il doit convertir sa propre monnaie, dollar ou autre, en euros. Seuls
les Européens détiennent la clef d’une solution d’envergure. Ils sont en effet les seuls à disposer de la
capacité d’injecter de manière significative les euros en circulation, sans pour autant subir de pertes.
Comment ? En transformant massivement le paiement en dollars de leurs exportations.
La décision est compliquée puisqu’elle suppose : une concertation générale par exemple concernant
le total de la facture pétrolière de l’Europe ; une concertation avec les États-Unis qui verraient alors
leur propre monnaie perdre une part importante de son rôle international au profit des nations
d’Europe, sans pour autant que ces dernières en retirent bénéfice puisqu’il leur faudrait alors
renoncer à l’avantage que leur procure l’affermissement de leur monnaie dans le règlement,
notamment, de leur facture énergétique.
Néanmoins, s’il est une conclusion importante à tirer de la situation née de la crise des « subprimes
», c’est bien qu’il s’agit pour l’Europe d’un virage fondamental : contrainte et forcée, l’Union doit
encore augmenter sa part dans les échanges mondiaux. Cependant, la brutalité de la mutation
mériterait la mise sur pied d’un round majeur permettant d’établir les compensations attendues par
les uns et les autres avec – pour la première fois dans une telle situation – l’Union européenne dans
une position de force, certes, mais aussi avec une vraie responsabilité vis-à-vis de pays émergents qui
ne l’avaient jamais perçue jusque-là comme la puissance dominante. En attendant, l’ensemble
émergent est exposé au risque dollar, les plus pauvres comme les plus riches. Pour ces derniers, leurs
placements traditionnels sont pris au piège de la décote du dollar et des taux bas. La Chine, mais
aussi la Russie, tous les pays pétroliers, ne peuvent que constater la faillite d’un système qui leur est
imposé depuis presque vingt ans : s’obliger à épargner une partie des gains de son développement
pour financer la dette des pays riches, qui alimentent ainsi la consommation en biens produits dans
les pays émergents et la croissance qui en découle. La destruction de valeur de l’épargne en dollar
est devenue une sorte de rabais a posteriori, consenti sur une production vendue depuis longtemps.
Les conséquences ne sont pas encore totalement représentées. Là encore, il convient d’insister : la
crise de 2007-2008 sera nécessairement un tournant historique. La défiance définitive des pays
émergents vis-à-vis du modèle ancien de la mondialisation oblige d’ores et déjà à un changement
profond . La vraie question en suspens est de savoir quel choix vont faire les autorités politiques
concernées. Vont-elles aller au bout du mécanisme et convertir leurs créances en refinancement des
entreprises occidentales ? Les prises de participation de fonds souverains dans plusieurs grandes
banques pourraient le suggérer.
Terminer cette réflexion par plusieurs points d’interrogation pourrait être le meilleur résumé de la
situation actuelle des pays émergents. De nombreuses interrogations subsistent quant à la durée, à
l’intensité de la crise. Son occurrence est désormais manifeste, ses conséquences sont encore à
définir.
Chapitre II: la ré percussion du G20 à la crise
dans les pays é mergents :
En 1999, à la suite de la crise financière de 1997-1998 qui a frappé durement les pays
émergents, un nouveau groupe s’est formé à l’instigation de Paul Martin, alors ministre des
Finances du Canada, afin de promouvoir la stabilité financière internationale. Martin voulait
instaurer un lieu d’échanges fructueux entre pays avancés et pays émergents, ce que le G7 ne
permettait pas de faire, puisqu’il ne réunissait que les sept plus grands pays riches.
Le nouveau groupe comprend 19 grands pays, plus l’Union européenne, d’où son nom de G20.
On constate que les 15 plus grands pays en font tous partie, qu’ils soient individuellement
riches ou non. Le Canada, l’Australie, l’Argentine et l’Afrique du Sud se trouvent sur la liste.
L’Espagne n’est pas un membre du G20, mais elle est invitée aux réunions sur une base
permanente. Les chefs d’État du G20 se réunissent annuellement depuis 2008. Il y a aussi des
réunions de ministres des Finances, de dirigeants des banques centrales et de ministres de
l’Emploi et des Affaires sociales. Les questions économiques et financières occupent une
bonne partie des ordres du jour, mais d’autres enjeux globaux sont aussi en bonne place :
santé, climat, développement durable, éducation, migrations, égalité hommes-femmes,
corruption. L’organisateur du prochain sommet du G20 sera le président de l’Argentine,
Mauricio Macri. Il se tiendra à Buenos Aires en novembre prochain.
La contribution collective au PIB mondial des 19 pays qui sont représentés individuellement
dans le G20 a été de 73 % en 2017. Cette part n’a guère changé depuis 20 ans, le repli des
économies avancées ayant été compensé par l’ascension des économies émergentes
Définition du G20 :
Le Groupe des vingt (G20) est un groupe composé de dix-neuf pays et de l'Union
Européenne dont les ministres, les chefs des banques centrales et les chefs d'Etats se
réunissent annuellement. Il a été créé en 1999, après la succession de crises Financières dans
les années 1990. Il vise à favoriser la concertation internationale, en intégrant le principe d'un
dialogue élargi tenant compte du poids économique croissant pris par un certain nombre de
pays. Le G20 représente 85 % du commerce mondial, les deux tiers de la population mondiale
et plus de 90 % du produit mondiale brut (somme des PIB de tous les pays du monde) 1. Le 15
novembre 2008, pour la première fois de son histoire, les chefs d'État ou de gouvernement se
sont réunis. Le G20 se décline sous trois formes : les G20 regroupant des chefs d'État et de
gouvernement, les G20 finance regroupant les ministres des finances et les gouverneurs des
banques centrales et, depuis les 20-21 avril 2010, des G20 sociaux, réunissant les ministres de
l'emploi.
Qui est membre du G20 ?
Les membres du G20 peuvent décider chaque année d’inviter un nombre limité d’autres pays
(5 en principe, dont l’Espagne qui est invité permanent) et d’organisations régionales à leurs
sommets.
Pour mener à bien ses travaux, le G20 s’appuie sur l’expertise technique d’organisations
internationales, notamment du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale
(BM), de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), de
l’Organisation internationale du travail (OIT), de l’Organisation mondiale du commerce (OMC),
de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et du Conseil de stabilité financière (CSF).
La montée en puissance des pays émergents s’est traduite par une plus forte présence dans
les instances de régulation internationales, en particulier le G20. Ce dernier a vu son rôle
renforcé suite à la crise financière internationale de 2008. La présidence tournante annuelle du
G20 est assurée actuellement par le Mexique, qui succède à la France après le sommet de
Cannes tenu en novembre 2011. Lors de la présidence française du G20, six objectifs
prioritaires ont été fixés :
Pour les questions sociales, les conclusions de la réunion des ministres du travail et de l'emploi
du G20, organisée en septembre 2011, ont été entérinées par le sommet de Cannes en
novembre. Globalement, des avancées notables en termes de régulation financière et
monétaire ont été réalisées au plus fort de la crise financière et économique et ont permis
d'amortir le choc de la crise sur la croissance et l'emploi et de rétablir la confiance.
L’année 2009 a été celle de la grande peur, et d’une inquiétude sans précédent dans les pays du Sud.
Or, depuis la fin 2009, les peurs et les craintes ont été quelque peu apaisées par la reprise de la
croissance, particulièrement dans les pays émergents ; la Chine vient, par exemple, de renouer avec
son haut niveau de croissance d’avant-crise. Par ailleurs, on a assisté à une reprise de la demande, et
à un début d’amélioration sur le front de l’emploi. Ce retour à la croissance ne s’est pas limité aux
pays émergents ; dans les pays pauvres, et notamment en Afrique, les performances économiques
sont bonnes et les prévisions relativement optimistes.
En effet, si l’Afrique a pu maintenir une croissance positive de 3,7% en 2011, en dépit des fortes
turbulences de la crise, elle pourrait reprendre les chemins d’une croissance plus forte dès l’année en
cours, pour atteindre 4,5% en 2012 et 4,8% en 2013 Comment expliquer cette résurgence de la
croissance, après une année difficile ? Il y a, d’abord, les bonnes raisons, comme le rôle des politiques
contracycliques et de relance, mises en place par de nombreux pays africains pour faire face à
l’impact de la crise. Selon différentes études, ces politiques ont eu un effet positif, et ont contribué à
maintenir la croissance dans un contexte d’assèchement des sources externes (BAD, 2009-2012). Par
ailleurs, ces études soulignent que ces politiques n’ont pas creusé lourdement les déficits publics, ce
qui montre que les gouvernements africains disposent encore d’une marge de manœuvre, qu’ils
devraient saisir pour accentuer leurs efforts en matière de lutte contre la pauvreté.
D’autres études expliquent ce retour à la croissance par la faible intégration des banques africaines
dans la mondialisation financière, ce qui leur donne une certaine immunité et leur permet
d’échapper aux turbulences et aux crises de la finance sans frontières. Il faut, par ailleurs, ajouter à
ces facteurs explicatifs le redressement du commerce international qui, après une chute brutale de
-11% en 2009, a augmenté en 2010 de 13,8% et aussi de 5% en 2011, ce qui s'est naturellement
traduit par une demande plus forte pour les exportations africaines (OMC, 2010-2011). Il faut, enfin,
noter que la baisse des transferts financiers des immigrés et de l’aide publique n’a pas été aussi forte
que prévue, ce qui a contribué au maintien de la croissance. Or, parmi les facteurs qui ont permis à
l’Afrique d’entretenir sa croissance figure la faible intégration de certaines économies,
particulièrement des pays les moins avancés, dans l’économie mondialisée. En effet, ces pays n’ont
pas été en mesure de diversifier leurs économies et sont restés fortement dépendants des
exportations de matières premières. L’effet de la crise sur ces pays a été moins important que sur de
plus grands pays comme l’Afrique du Sud, l’Égypte ou le Maroc, ou sur des exportateurs de pétrole
comme le Nigéria ou l’Algérie . L’autre question qui se pose est de savoir si la reprise est suffisante, et
si elle permettra à l’Afrique de lutter contre la pauvreté de manière efficace, et d’atteindre les
Objectifs du Millénaire. La réponse est négative, car bien avant la crise, on estimait que l’Afrique
devait enregistrer une croissance annuelle d’au moins 7% par an pour réduire sa pauvreté de moitié,
comme elle s’était engagée à le faire lors du sommet du Millénaire. Or, le continent africain n’a
jamais été en mesure d’atteindre cet objectif. À cela il faut ajouter les retards enregistrés suite à
l’impact négatif de la crise.
Tout ceci montre que les prévisions de croissance pour l’Afrique ne seront pas suffisantes pour
renverser la tendance lourde de la pauvreté et de la marginalisation. De surcroît, quelques motifs
d’inquiétude persistent encore. La première source d’interrogation pour les pays en développement
est liée à l’avenir de la reprise dans le monde développé. À ce niveau, il faut souligner que les plans
de relance mis en place par un grand nombre de pays développés ont contribué à la reprise, même si
elle reste faible et fragile. Or, le véritable problème qui se pose aujourd’hui concerne la
multiplication des appels pour mettre fin à ces stratégies de relance, au motif qu’elles sont à l’origine
d’un accroissement des dettes publiques et qu’elles peuvent générer une nouvelle bulle, qui risque
de mettre à mal l’économie mondiale. Pourtant, mettre fin de manière prématurée à ces politiques
risque, comme l'a souligné le FMI ou le NBER, d'accélérer le spectre de la déflation, du chômage de
masse et de l’embourbement des économies des pays développés (FMI, 2011 ; NBER, 2009). Cette
question a son importance, non seulement pour les pays développés, mais aussi pour les pays en
développement ou en émergence, dans la mesure où la vigueur de la reprise au Nord aura, toutes
choses égales par ailleurs, des effets positifs au Sud.
La coordination des politiques économiques de sortie de crise a d’abord visé à rétablir la confiance et
à réduire l’aversion au risque. Dans le cadre du G20, l’accent a d’abord été mis sur la « réparation »
d’un système financier largement globalisé qui est apparu comme l’origine et le principal vecteur de
la crise. Aux mesures visant à juguler la crise de liquidité se sont ajoutées celles visant à réviser en
profondeur le fonctionnement du système, notamment par l’élaboration d’un programme
coordonné de réformes de la régulation financière . Une politique de relance budgétaire globale a
constitué le troisième pilier de cette action.
« Nos banques centrales ont pris elles aussi des mesures exceptionnelles. Les taux d’intérêt ont
fortement été abaissés dans la plupart des pays et nos banques centrales se sont engagées à
maintenir ces politiques de relance tant que cela sera nécessaire, en recourant à tout l’éventail des
instruments de la politique monétaire, y compris des instruments non conventionnels. » .
Le système monétaire international (SMI) s’est finalement révélé assez résilient au cours de la
crise. La volatilité des changes a certes temporairement augmenté, mais pas dans des proportions
insupportables. Il n’y a pas eu de rupture, sinon très provisoire et localisée, des flux internationaux
de capitaux et de la capacité du système à assurer les financements transfrontières. Cependant, ces
observations ne peuvent occulter les failles et les dysfonctionnements de ce qui à certains égards
apparaît comme un « non-système ».
Une première difficulté est de faire durablement coexister des monnaies en changes flexibles et en
changes fixes (ou semi-fixes). Ainsi, en 2009, selon le FMI, seulement trente pays – essentiellement
parmi les pays avancés – avaient adopté un régime de free floating. Cette nature asymétrique du SMI
actuel a plusieurs inconvénients graves : elle accroît la volatilité des monnaies flottant librement et
introduit des « frictions » dans les ajustements de prix relatifs, qui ne s’opèrent qu’avec des
décalages plus ou moins importants. C’est là sans doute un facteur, même si ce n’est pas le seul, de
l’accroissement des déséquilibres mondiaux (qui ont atteint selon le FMI, en somme des valeurs
absolues, jusqu’à 3 % du PIB mondial avant la crise) et, corrélativement, de l’accumulation de
réserves internationales, elle-même considérée comme l’une des causes des conditions financières
excessivement accommodantes ayant favorisé la crise.
Au-delà de la question des déséquilibres des balances de paiement, le SMI est aujourd’hui
confronté à des risques accrus de gestion des effets de contagion entre des économies de plus en
plus interconnectées économiquement et financièrement, mais encore très hétérogènes sur
plusieurs points de vue : régimes de change bien sûr, ouverture économique et du compte en capital,
développement des marchés financiers, mais aussi potentiels de croissance et démographie
(cf. infra). La crise nous rappelle les risques extrêmes qu’un système monétaire et financier mondial
hétérogène et peu coopératif pouvait entraîner pour l’économie mondiale dans la mesure où,
comme le soulignent Allen et Moessner (2011), les grandes crises financières sont d’abord un
problème de coopération entre créanciers et débiteurs : « Le comportement des créanciers à l’égard
des débiteurs et l’évaluation de la valeur des actifs par les créanciers sont très importants. »
Enfin, la transition est déjà bien amorcée entre un SMI de facto fondé sur le dollar et un monde de
plus en plus multipolaire reflétant la dynamique du rééquilibrage des forces économiques et
financières mondiales au profit des grandes économies émergentes. Le rôle de leur monnaie est donc
amené à s’accroître au détriment des monnaies aujourd’hui dominantes à un horizon plus ou moins
proche. Une question centrale et encore non résolue est de savoir si (ou comment) ce monde
multipolaire peut déboucher sur plus de stabilité.
La coopération internationale, comme l’a souligné King (2011), devrait s’attacher à un concept
élargi au système monétaire et financier international. Cela ne rend pas le défi moins complexe. Il
faut en effet s’entendre sur de nouvelles « règles du jeu », mais un jeu à plusieurs dimensions – la
question du régime de change n’est que l’une d’entre elles – et avec des joueurs dont les intérêts,
pour être convergents à long terme, peuvent être distincts sinon antagonistes à court terme. On se
limitera ici à quelques remarques faisant écho aux récents travaux du G20
la stabilité des changes n’étant pas un objectif en soi, l’important est que les régimes de
change soient suffisamment flexibles pour permettre sans délais excessifs les ajustements
conformes aux dynamiques de croissance et de prix des différentes zones économiques. Il
revient aussi au G20, avec l’aide du FMI, d’assurer une surveillance multilatérale ferme,
ciblée et transparente pour prévenir les dérives macroéconomiques et limiter les effets
potentiellement négatifs des spillovers, liés en particulier aux politiques monétaires, sur
l’économie mondiale ;
le G20 s’approche d’un consensus sur la définition et la mise en œuvre d’instruments macro
prudentiels spécifiques, ciblés et transitoires que pourraient mobiliser, en complément des
instruments de politique économique, les pays en butte à des flux massifs de capitaux,
trouvant en partie leur rationalité dans les pays d’origine plus que dans les pays d’accueil. Il
est admis que des mesures unilatérales de contrôle des capitaux engendrent des externalités
négatives et que des flux de capitaux non maîtrisés comportent des risques importants de
stabilité financière ;
dans cet exercice, l’équilibre reste naturellement précaire, entre l’intérêt collectif, la gestion des
biens publics communs, en particulier la stabilité monétaire et financière internationale, et de
légitimes intérêts nationaux. Définir des objectifs communs et cohérents à terme comme ceux
du Framework, en particulier, autorise et peut même impliquer des « prescriptions » différenciées.
Pour l’illustrer, il est possible de « revisiter » une fois de plus le triangle d’incompatibilité de Mundell
(1960). Dans le cas de la Chine qui affiche ses intentions d’évoluer vers une politique monétaire plus
autonome et s’apprête à ouvrir son compte de capital, la prescription serait de passer à un régime de
change flexible. Dans le cas du Brésil, dont le taux de change est flexible, le compte de capital ouvert
et la politique monétaire indépendante, mais aujourd’hui soumise à d’importants spillovers
internationaux, introduire des « frictions » limitant les effets pervers des flux de capitaux paraît
justifié. Enfin, dans le cas des grandes économies avancées, en régime de change flexible « pur » et
dont le compte de capital est totalement ouvert, l’indépendance de la politique monétaire pourrait
s’accompagner d’une coopération plus étroite des politiques monétaires et macro prudentielles (ce
qui, du point de vue des banques centrales, suppose sans doute une convergence préalable sur les
objectifs fondamentaux et particulièrement sur la stabilité des prix)
Bien qu’au cours des trois dernières décennies, la globalisation ait eu pour effet de réduire les
différences structurelles entre les grandes économies mondiales et que le rattrapage des grands pays
émergents se soit accéléré au cours des dix dernières années, les disparités et notamment la ligne de
fracture entre économies développées et économies émergentes restent fortes. Ainsi, le PIB en PPA
par tête des pays émergents est inférieur au tiers de celui des pays développés et, dans leur
ensemble, les pays émergents ne sont pas confrontés aux effets sur la population en âge de travailler
du vieillissement de la population . Le rattrapage additionné à des situations démographiques très
différentes induit également de fortes divergences de croissance potentielle. En outre, la crise a
accentué d’autres divergences structurelles, notamment les niveaux d’endettement public et
extérieur.
Globalement, les pays avancés sortent de la crise avec un endettement externe et surtout public plus
élevé . La crise n’a réduit que temporairement les déséquilibres globaux dont la réduction a pour
l’essentiel reflété la chute du commerce international lors de la récession de 2009-2010
cf. graphique. D’une part, le principal pays déficitaire, les États-Unis, n’a eu jusqu’à présent, du fait
notamment du rôle dominant de sa monnaie , qu’une faible pression des marchés et de ses
créanciers pour s’ajuster. D’autre part, les pays excédentaires, émergents ou avancés, pour des
motifs qui peuvent être différents, rechignent à abandonner ou même à infléchir un modèle de
croissance tirée par les exportations.
Le G20 dispose sans doute aujourd’hui des clés pour apporter des solutions coopératives à ces
problèmes complexes et potentiellement conflictuels afin de traiter durablement les déséquilibres
excessifs et pas seulement de balance des paiements. L’instrument du Framework, comme cadre
permanent de coopération économique et financière, fondé sur la surveillance mutuelle et intégrant
les contraintes de moyen terme, semble de ce point de vue bien adapté.
Conclusion :
Une autre conséquence notable des discussions ayant eu lieu au G20 porte sur la réforme
des institutions financières internationales, notamment du FMI, qui s’est vue accélérée. La
question de la distribution inégale des quotes-parts est en grande partie réglée, les
participants au Sommet de Pittsburgh ayant accepté le déplacement de plus de 5 % des
droits de vote vers certains des pays émergents sous-représentés. Le FMI a aussi vu ses
ressources triplées, en plus qu’a été créé une ligne de crédit modulable. On ne peut au
surplus passer sous silence la reconnaissance de la Chine en tant que puissance mondiale.
Le G20, qui fonctionne par consensus, se verra en effet vulnérable à n’importe qui prêt à
émettre un refus catégorique, se qui pourrait nuire à son efficacité et à sa diligence.
Table Des Matières :
Introduction General :
1-les causes
2-les conséquences
1- Définition du G20 :
Conclusion :
Bibliographies:
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https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles/2016/08/29/comprendre-le-g20