Dissertation Et Culture Générale ENA PDF

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L'épreuve de dissertation de culture générale : quelques recettes

L’épreuve de dissertation de culture générale est une épreuve classique des concours
de catégories A et B d’entrée dans la fonction publique. Elle a pour objectif de vérifier,
outre des connaissances générales, si le candidat est capable d’ordonner, autour d’un
plan, une discussion argumentée et illustrée, sur une question, un thème, une citation
ou un sujet précis. Comment la réussir ?

La réussite d’une telle épreuve suppose le respect de plusieurs phases. On peut


d’ailleurs en distinguer principalement quatre : l’étude du sujet, la recherche des idées,
l’organisation de celles-ci autour d’un plan et la rédaction de la dissertation
proprement dite. La relecture de l’ensemble du devoir, pouvant s’analyser logiquement
comme une cinquième étape, n’appellera pas de commentaires spécifiques.

Première étape : l’étude du sujet


Il faut lire le sujet jusqu’à la compréhension globale de la problématique, étudier les
mots-clefs (recherche éventuelle de synonymes), la syntaxe, le rapport qui lie les mots-
clefs (opposition, restriction, concession…) et reformuler le sujet dans son vocabulaire
personnel ; que me demande-t-on vraiment ? Qu’est-ce que j’en pense ?

Deuxième étape : la recherche des idées


Il faut noter toutes les idées sans rechercher d’ordre ; en partant de la reformulation du
sujet, reprendre l’énoncé de départ pour vérifier que l’on n’a pas oublié de notions
importantes, vérifier que toutes les idées répondent au sujet (il ne faut pas hésiter à
abandonner une idée qui semble à la limite du hors sujet, même si elle est séduisante)
et chercher des exemples. Pour préparer le développement de chaque idée générale,
utilisez autant de feuilles que d’idées générales, en les partageant horizontalement en
deux. Sélectionnez les idées directrices et les exemples les plus pertinents. Cherchez

1
éventuellement d’autres réflexions pour étoffer une idée générale peu développée.

Troisième étape : l’organisation des idées autour d’un plan


Il s’agit ici de regrouper les idées autour des deux ou trois grands axes - ou idées
directrices - que vous aurez trouvées(e)s. Ensuite, il faut organiser les idées en partant
de la moins importante pour arriver à la plus riche. En effet, il faut ordonner les idées
directrices en allant de l’argument le plus faible au plus convaincant et les relier, en
explicitant leur rapport logique par un terme d’articulation. Par ailleurs, il ne faut pas
hésiter à abandonner une idée qui ne s’inscrit pas aisément dans votre raisonnement
(voyez d’abord si elle ne peut pas servir d’ouverture à votre conclusion). Privilégiez
les transitions en recherchant systématiquement l’articulation logique pertinente entre
les paragraphes et entre les parties. Afin d’aboutir à un développement continu,
rédigez une transition entre chaque idée générale. Procédez ainsi : tracez tout d’abord
un bilan très rapide de l’étape qui s’achève, posez ensuite des questions pour faire
rebondir le débat et annoncez l’idée générale suivante.

Lors de cette phase, une question préalable et importante se pose : où voulez-vous en


venir ? Quelle est l’idée fondamentale que vous cherchez à mettre en valeur ? Avant
de rédiger une discussion, une dissertation, il faut donc prévoir la structure du
développement, c’est-à-dire le plan. Le plan doit établir une progression d’ensemble. Il
faut à cet effet, choisir un ordre valorisant l’opinion à défendre. Le point de départ de
la discussion doit permettre de clarifier les termes du débat. Ainsi, lorsque l’énoncé
expose une thèse, il faut expliquer et illustrer celle-ci, avant de la discuter ; sinon,
exposez d’abord un point de vue très répandu. Le point d’arrivée de la dissertation doit
développer la position la plus pertinente, la plus solide. Cette étape contiendra donc les
analyses les plus complexes, sinon les plus originales.

Quatrième étape : la rédaction de la dissertation


Lorsque vous avez mis au propre votre plan, prenez le temps d’en juger la cohérence,
la pertinence par rapport au sujet de départ. Ce plan doit alors être rigoureusement
respecté. C’est lui qui vous évitera les digressions, les hors sujets, les répétitions… Le

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plan est, en quelque sorte, votre garde-fou. Cette phase nécessite le respect de certains
conseils. Tout d’abord, il faut, à partir de la première idée directrice, commencer à
rédiger en respectant les articulations logiques que vous avez préalablement mises en
place. Puis rédigez la conclusion qui doit se présenter comme une réponse à la
question posée par le sujet et écrivez ensuite l’introduction qui présentera la question
que vous allez résoudre et les grands axes de votre raisonnement. Évitez les phrases
trop longues afin de ne pas alourdir l’ensemble, utilisez un vocabulaire que vous
maîtrisez en cherchant toutefois des synonymes aux termes les plus fréquents, soignez
bien sûr la présentation : écriture, retour à la ligne en fin de paragraphe, saut de ligne
en fin de partie, retrait pour la première ligne… Le leitmotiv de cette phase est le
suivant : mener progressivement et logiquement à la conclusion. Il ne faut pas se
contenter de dresser un catalogue d’idées, se contredisant parfois de façon flagrante
(untel a raison, untel a tort). Il faut élaborer un raisonnement confrontant les différents
points de vue à examiner : préciser les rapports logiques liant les idées générales et
résumer la démonstration en deux ou trois phrases bien enchaînées.

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L'EPREUVE de CULTURE GENERALE

PREPARATION-MINUTE

Premier outil : D’abord, j’ai recensé dix thèmes qui " tombent " régulièrement. Ce
sont les suivants :

1. La délinquance

2. La démocratie

3. L’enseignement

4. L’environnement ; l’écologie

5. L’Europe

6. La mondialisation

7. L’éthique ; la morale

8. Les pauvres

9. La sécurité

10. La télévision

Chaque thème est présenté selon le même plan : une grille de 11 questions :

1.- Histoire des techniques

2.- Histoire des idées politiques

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3.- Histoire politique

4.- Histoire juridique

5.- Histoire économique

6.- Histoire sociale et évolution des sociétés.

7.- Actualité : l’état des lieux en chiffres

8.- Actualité : les paradoxes

9.- Actualité : les drames

10.- Actualité : les solutions institutionnelles

11.- Actualité : les solutions culturelles.

Les fiches pourront être complétées par des textes d’auteurs célèbres portant sur le
thème étudié, et venant l’illustrer.

Second outil : un plan passe-partout qui, moyennant quelques aménagements


personnels, peut pratiquement servir à présenter n’importe quel sujet, pour peu que
l’on puisse retenir un plan du type " Histoire / Actualité " ou encore " Hier /
Aujourd’hui ".

Ce plan est le suivant :

I) Historiquement, les conditions nouvelles ont permis des progrès.

A) Les conditions nouvelles

1) les avancées techniques

2) les idées politiques

5
B) Les progrès

1) au plan juridico-politique,

2) au plan économique et social.

II) Aujourd’hui, les nouveaux problèmes appellent des tentatives de solutions.

A) Les problèmes actuels

1) les paradoxes,

2) les drames.

B) Des tentatives de solution

1) les solutions institutionnelles

2) les solutions culturelles.

Observons que chacun des huit paragraphes appelle un développement d’un maximum
de soixante secondes, c’est à dire qu’il doit être composé de 3 éléments (faits
exemples), ce qui fait, en tout, 24 éléments. Ceux-ci, ajoutés à l’introduction, aux
articulations du développement et à la conclusion suffisent bien pour " tenir " 10
minutes, tout en intéressant le jury.

Troisième outil : Je vous propose enfin un texte-canevas pré-rédigé qu’il vous est
loisible d’apprendre par cœur, après l’avoir – si nécessaire – adapté à votre propre
style d’expression :

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TEXTE

Ce canevas " occupe " à lui seul 2 minutes 30 secondes.

Bien sûr ! les mots et les signes en petits caractères

italiques rouges ne doivent pas être prononcées.

Phrase d’attaque : à choisir parmi les exemples les plus marquants de la fiche.

Thème : La question de ... est un thème récurrent de l’histoire et de l’actualité.

Définitions : Il importe de définir préalablement les termes ...

Problématique : Le problème naît, comme souvent, de l’affrontement de groupes


sociaux qui ne partagent pas la même culture, et qui n’ont pas les mêmes intérêts ...

Annonce de plan : Historiquement, l’émergence de conditions nouvelles a autorisé de


substantiels progrès ; mais aujourd’hui, les problèmes nés de cette évolution exigent la
mise en oeuvre de nouvelles réformes.

**

I) Historiquement, l’émergence de conditions nouvelles a autorisé de substantiels


progrès.

A) Il faut entendre, par conditions nouvelles, des avancées scientifiques et techniques.


Il faut aussi entendre, corrélativement, la réaffirmation d’idées politiques qui semblent
soudain devenues réalisables.

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- Parmi les avancées scientifiques et techniques les plus notables, il faut sans doute
retenir ....

- Souvent dans le droit fil de la pensée des penseurs antiques, de nombreux auteurs ont
entrevu de nouvelles possibilités pour organiser les sociétés humaines ...

B) Les historiens ont enregistré de notables progrès dans les domaines juridique et
politique, mais aussi au plan économique et social.

- Dans le domaine juridique ... Dans le domaine politique ...

- Au plan économique ... Au plan social ...

C’est évidemment dans le domaine social que subsistent les problèmes les plus
douloureux. Il n’y aura pas de fin de l’histoire tant que ...

**

II) Aujourd’hui, les problèmes nés de l’évolution exigent la mise en oeuvre de


nouvelles réformes.

A) L’évolution enregistrée a révélé certains paradoxes, quand elle n’a pas engendré
des drames.

- Les observateurs contemporains, philosophes et hommes politiques, rapidement


suivis par les journalistes, ont souligné certains paradoxes ...

- La presse et la télévision se font sans cesse l’écho de drames ...

B) C’est le lot de tout groupe social organisé que de devoir faire face à d’éternels
problèmes. Depuis toujours, on sait que les solutions sont de deux ordres : ou bien il
apparaît utile de créer de nouvelles institutions, ou bien, le salut ne semble possible
qu’au prix d’un changement de mentalité.

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- Au plan institutionnel ...

- Au plan culturel ...

En conclusion ...

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THEMES REVISITES

TERRORISME

DEFINITION

Le terrorisme est essentiellement une stratégie destinée à déséquilibrer un pays ou un


régime en utilisant la subversion et la violence sur un milieu ou une institution en
crise, afin de contribuer au désordre. Il est une déviation de la lutte politique; il en
constitue la forme primitive, le stade inférieur.

Le but visé n'est pas de tuer des hommes, ni de détruire des biens , mais de frapper
l'opinion publique .

LES DONNEES EXPLICATIVES

Elles sont de trois ordres :

1. Les données politiques : le terrorisme serait lié à la structure politique de certains


pays. Ainsi, en Italie, le PCI, associé au pouvoir, avec le "compromis historique",
n'aurait plus joué le rôle de canalisateur des mécontentements. L'inexistence d'une
opposition aurait alors favorisé la création d'organismes extrémistes.

2. Les données socio-économiques : l'importance du chômage qui frappe surtout les


jeunes favoriserait le recrutement d'exécutants par les groupes terroristes.

3. Les données psychologiques : un certain dégoût devant une société qui ne propose
plus à ses membres d'objectifs, d'efforts, de renoncements pour une grande cause ; et
l'écroulement des valeurs traditionnelles sans valeurs de remplacement auraient
favorisé des positions et des engagements extrêmes.

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DES FINALITES DIFFERENTES

- Le terrorisme qui vise à faire triompher une cause déterminée. Ce peut être pour la
création d'un Etat (ex : les palestiniens).

- Le terrorisme qui lutte contre un "occupant" (l'IRA en Irlande du Nord),

- Le terrorisme qui tente de renverser le pouvoir établi afin de le remplacer par un


autre (la guérilla en Amérique latine).

DIVERS COURANTS DE PENSEE

- Doctrines qui évoquent la violence salvatrice contre l'Etat oppresseur. Georges


SOREL fait l'apologie de la violence entendue comme destruction de l'ordre social et
imposé par la force. C'est le mythe de la grève générale.

- Le courant nihiliste russe avec comme chef de file NETCHAIEV.

- L'anarcho-syndicalisme de la fin du XIXe siècle, qui inspira de nombreuses actions


terroristes. C'est la "propagande par le fait", c'est à dire la pose de bombes, l'assassinat
et les grèves insurrectionnelles.

CITATIONS

- "I1 faut donner un sens immédiat à l'individu sans espoir et multiplier les attentats,
non par une organisation, mais par une idée : faire renaître des martyrs" (A.
MALRAUX).

- "Le terrorisme est beau, terrible, irrésistiblement fascinant, car il réunit les deux
types de la grandeur humaine, le martyr et le héros" (STEPNIAK).

- "I1 fallait que le terrorisme devint une mystique" (A. MALRAUX)

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LA DEMOCRATIE

DEFINITIONS

* Larousse :

1. Régime politique où le peuple exerce la souveraineté : Périclès, nous dit-on,


organisa la démocratie à Athènes.

2. Classes populaires.

3. Démocratie chrétienne, mouvement visant à concilier les impératifs de foi et de la


morale chrétienne et les principes démocratiques.

4. Contraires (théoriques) : Aristocratie, Monocratie, 0ligarchie, Théocratie.

* Littré :

1.z Gouvernement où le peuple exerce la souveraineté.

2. société libre et égalitaire où l'élément populaire a une influence prépondérante.

3. Régime politique dans lequel on favorise les intérêts des masses.

4. Le Parti démocratique, la partie démocratique de la nation.

* Robert :

1. Demos = peuple. Cratos = force, puissance.

2. Doctrine politique d'après laquelle la souveraineté doit appartenir à l'ensemble des


citoyens.

3. Organisation politique (souvent, la République) dans laquelle les citoyens exercent


cette souveraineté.

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PRINCIPES.

- La démocratie antique, grecque : la démocratie repose sur le respect de la liberté et


de l'égalité des citoyens.

- Démocratie directe : où le peuple élit des représentants. "le suffrage universel est
donc la démocratie elle-même" (Lamartine).

- Démocratie parlementaire, présidentielle, socialiste.

- Etat pourvu d'institutions démocratiques.

- Etat organisé selon les principes démocratiques. (Démocraties libérales, démocraties


autoritaires, représentatives. Les démocraties populaires se réclamaient de la doctrine
marxiste).

ORGANISMES NATIONAUX ET INTERNATIONAUX.

Démocratie Chrétienne Française - Club Démocratie et Université - Parti socialiste


Démocrate - Fédération Nationale des Clubs Démocratie Nouvelle - Club Droit et
Démocratie.

PERSONNALITES.

Périclès (démocratie grecque), Alain, Aristote, Mill, Valéry Giscard d'Estaing, Hayek,
Proudhon, Rousseau, Spinoza, Tocqueville, Von Mises, Adenauer, etc.

CITATIONS, IDEES.

- "Croire en la démocratie implique que l'on croie d'abord à des choses plus hautes que
la démocratie". Von Mises cité par Hayek in "droit, législation, et liberté". Page 5 T.
III .

- La démocratie "fournit une méthode pour adapter pacifiquement la conduite du


pouvoir à la volonté de la majorité". Von Mises cité par Hayek D.L.L. P.215. T.III.

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- "Loin d'être opposées par leur essence, la démocratie politique et la démocratie
sociale se complètent au contraire : on peut penser que la démocratie véritable ne sera
réalisée que par leur conjonction". M. Duverger - les régimes politiques - PUF.

- La démocratie en tant qu'elle tient pour valeur suprême, non pas l'organisation, mais
la liberté de la personne pose bien la question de savoir si, en la repoussant ou en
l'adoptant, l'humanité se veut puissante ou morale".

- Une méthode d'organisation sociale dont la fonction est d'assurer la défense de la


liberté de chacun contre les empiétements de tout pouvoir arbitraire". Hayek cité par
Lepage "demain, le Libéralisme" p. 437.

- La démocratie dégénère soit dans l'anarchie, soit dans la tyrannie - Platon "La
République".

- La biologie moderne a découvert la sélection naturelle, la démocratie égalitaire est


donc condamnée par la science. Critique du principe de l'élection : "le suffrage
universel est conservateur". Maurras "Mes idées politiques".

- "Démocratie est un mot fictif qui signifie amour du peuple, amour des enfants, mais
non pas gouvernement du peuple" - Proudhon (La révolution sociale démontrée par le
coup d'Etat).

- "Par démocratie... en un mot, j'entends le système social et politique le plus favorable


à la dignité et au perfectionnement de l'homme, à l'ordre public, au respect des lois et
au bonheur de tous les citoyens, en lui donnant pour fondement l'éducation et le
travail" - Cabet (Histoire populaire de la Révolution Française de 1789 à 1830).

- "Il n'y a pas de séparation entre socialisme et démocratie. Il s'agit du "démocratisme"


socialiste. La démocratie repose sur l'illusion de l'égalité des votes". Jean Jaurès.

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LE DESARMEMENT

NB : Les mises à jour sont en bleu.

DEFINITIONS :

- Vient du mot arme (du latin arma "armes, outils, ustensiles").

- Armement : ensemble des armes et de l'outillage technique propre aux opérations de


guerre.

- Course aux armements : rivalité entre deux Etats (ou deux groupes d'Etats) pour la
possession de l'armement le plus puissant.

Désarmement :

- Mesures tendant à restreindre volontairement, voire à éliminer totalement les


armements et les forces armées existants, en vue de prévenir les conflits.

- Ensemble des méthodes et moyens permettant d'empêcher ou de limiter la fabrication


ou l'emploi d'armes, ainsi que la constitution ou le développement de forces armées.

- Porter un coup d'arrêt à la course aux armements.

- Désarmement nucléaire surtout.

- Interdiction et destruction des stocks.

- Limitation générale des armements sous un contrôle international strict (importance


cruciale de la vérification).

HISTOIRE :

Les 3 phases du désarmement :

1. Volonté de désarmement général et complet (de la SDN jusqu'aux premières années


de l'ONU)

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2. Politique et maîtrise des armements (arms control) = Régulation de la course aux
armements nucléaires (à partir des années 1960)

3. Désarmement et limitation des armements = préoccupations accrues et élargies pour


les questions du désarmement (depuis 1978 : session extraordinaire de l'Assemblée
générale des Nations Unies)

LES ACCORDS :

(Beaucoup de conférences, de convention, d'accords : l'assurance de la destruction


mutuelle des deux grandes puissances les ont amenées à la discussion).

* Traités et accords :

- 1947 : Traités de paix : clauses de non-prolifération des armes nucléaires.

- 1954 : Accords de PARIS : idem

- 1961 : Déclaration ZORINE-McCLOY : manifestation de convergence soviéto-


américaine pour la maîtrise des armements.

- Juillet 1963 : Traité de MOSCOU sur l'interdiction partielle des essais nucléaires.

- 1963 : installation du Téléphone rouge (pour éviter l'éventualité d'une escalade


nucléaire entre les deux grands, à la suite d'un malentendu).

- 1968 : Traité de non-prolifération des armes nucléaires.

- 1972 : Accords de MOSCOU : SALT I (Strategic arms limitation talks).

- 1972 : Traité ABC (Atomiques, bactériologiques, chimiques).

- Accord bilatéral du 22 juin 1973, qui consacre les USA et l'URSS comme "super-
conseil de sécurité" dans le domaine nucléaire.

- 1979 : Accords de Vienne : SALT II (non ratifiés).

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* Conférences (pour ne citer que les plus importantes):

- Protocole de GENEVE de 1925.

- Février 1932 : Conférence du désarmement.

- L'ONU et ses nombreuses conférences.

- La conférence d'HELSINKI en 1975. "Maîtrise des armements (Arms Control)".

- La Conférence de REYKJAVIK en 1986.

- 1981 : OPTION ZERO (FNI : Forces Nucléaires Intermédiaires).

- 1984 : Conférence du désarmement : organe multilatéral pour discussion technique et


proposition.

- OPTION DOUBLE ZERO : Moyenne et Courte Portée.

- Abandon de l'IDS en 1986 (conçue en 1983 - Initiative de défense stratégique, du


président D. REAGAN).

- JANVIER 1989 : Conférence à Paris pour l'interdiction de l'arme chimique.

LES DEBATS AUTOUR DE LA NOTION DE DESARMEMENT.

- exigences morales : pacifisme / régularité des combats,

- impératif de sécurité : individuelle / collective,

- souci d'indépendance : souveraineté / défense nationale,

- volonté d'égalité : l'armement est facteur d'équilibre entre les puissances.

- intérêt : la production militaire crée des emplois et permet des exportations /


diminution des budgets militaires et assistance au développement.

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- Les armements les plus contestés :

- les Euromissiles, fusées de portée intermédiaire installées en EUROPE de part et


d'autre du rideau de fer se composent du côté occidental de PERSHING-II et des
missiles de croisière déployés dans le cadre de l'OTAN, et du côté soviétique, des SS
20.

Dangers :

- Prolifération et dissémination de l'arme nucléaire.

- Derrière certaines commandes de centrales nucléaires, derrière les livraisons d'usines


de retraitement des déchets nucléaires, se dissimule mal le désir de certains pays de se
doter, à leur tour, de cette arme.

- Problème des ventes d'armes à l'étranger.

- Dépenses militaires très lourdes.

- Inégalité de l'armement dans le monde.

Obstacles :

- Techniques : contrôle / droit de l'Etat au secret en matière de défense nationale,

- Défaut de volonté politique : le désarmement suppose un climat de confiance,

- Incertitude conceptuelle : place du désarmement dans le maintien de la paix.

(Suite à intégrer)

Axe de la politique visant à réduire la production des armes et les stocks


existants.

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Si l’idée de la promotion de la paix par le désarmement est débattue dès la fin du 19e
siècle, c’est l’apparition de l’arme nucléaire qui place la question de la maîtrise des
armements et du désarmement au cœur des relations internationales.

Ainsi sont signés à partir des années 60 les premiers accords limitant la course aux
armements nucléaires. Il faudra toutefois attendre les années 80 et la fin Guerre Froide
pour que de véritables traités de réduction effective des armements, nucléaires ou
conventionnels, soient signés et mis en œuvre.

-- Les tentatives visant à limiter les armements sont presque aussi anciennes que
la guerre elle même.

Ainsi , au Moyen Age, l’Eglise catholique s’efforce d’introduire un certain nombre de


règles humanitaires dans la guerre et fait proscrire certaines armes, jugées trop
meurtrières, comme l’arbalète. Les traités de paix contiennent souvent des clauses de
désarmement partiel ou le démantèlement de certaines fortifications.

-- C’est cependant au XIX siècle qu’apparaît l’idée que le désarmement est


favorable à la paix.

Dès lors, les pacifistes s’en font les plus ardents partisans. Le mouvement pacifiste
international obtient ainsi la réunion des deux conférences de paix, à la Haye, en 1899
et 1907. Elles aboutissent aux premières interdictions d’armes jugées déloyales
(poisons, balles dum-dum ), mais ne parviennent pas à engager un véritable processus
de désarmement.

-- La première Guerre Mondiale apporte un vrai démenti à ces espoirs de paix


par le désarmement. Après le conflit, la SDN s’efforce de promouvoir le
désarmement.

.La SDN obtient un grand succès: le protocole de Genève de 1925, que interdit
l’emploi des armes chimiques, même s’il se place plus dans la logique humanitaire que
dans celle du désarmement au sens strict du terme, puisqu’il n’impose pas la
destruction des stocks.

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Après plusieurs années de réunions préparatoires, la SDN institue également, en 1932
une Conférence Générale du désarmement qui s’installe à Genève, mais n’obtient pas
de résultats concrets; le retrait, en 1933 de l’Allemagne hitlérienne de la Conférence
aboutit finalement à l’abandon des négociations. En dehors de la SDN, une initiative
américaine conduit à la signature du traité naval de Washington (1922), limitant
temporairement les forces navales des grandes puissances. De fait, ce traité
s’apparente à la logique de la " maîtrise des armements ", et consacre la supériorité
anglo - américaine sur les mers. Il suscite ainsi plus de rancœurs que d’espoirs.

Malgré le traumatisme de la Première Guerre Mondiale, les années 1920 et 1930


ne parviennent pas à engager un véritable processus de désarmement. En outre,
l’augmentation des tensions internationales anéantit rapidement les efforts
entrepris.

L’ONU ET LE DESARMEMENT

Après la Deuxième Guerre Mondiale, l’ONU fait du désarmement un objectif


concret (art. 8 de la Charte des Nations Unies).

Cette volonté correspond à 2 éléments:

- la course aux armements des années 1930 est jugée partiellement responsable de la
guerre.

- l’apparition de l’arme nucléaire modifie les conditions même de la guerre.

--En 1946, l’ONU institue une Commission de l’ Energie Atomique.

Dans ce cadre, les Etats Unis alors seuls détenteurs de l’arme nucléaire, proposent de
créer une autorité internationale chargée de contrôler les activités atomiques
internationales (plan Baruch – Lilienthal) pour s’assurer d’un usage pacifique. Rejeté
par l’URSS, ce plan est la première tentative de limiter les applications militaires de
l’énergie atomique et ouvre la voie à 50 années de négociations sur les armes
nucléaires. En 1947, les Nations Unies créent également une Commission des

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armements classiques qui fusionne avec la commission atomique en 1950 pour créer la
Commission du désarmement, ouverte à tous les membres de l’ONU. Malgré la
création d’organes plus restreints (Comité des Dix, puis Comité des dix-huit en 1961),
les Nations Unies demeurent un forum de discussion peu efficace.

Même si la " détente " entre Etats Unis et URSS progresse à partir de 1956 et
surtout à partir de 1962, le cadre onusien semble voué à l’échec, tant les positions
des deux blocs paraissent inconciliables: les Soviétiques refusant
systématiquement toute inspection qui vérifierait l’application des accords.

Par ailleurs, la non- militarisation de l’Antarctique et de l’espace extra-atmosphérique


est décidée par traité en 1959 et 1967.

Les Etats Unis et l’URSS négocient de façon bilatérale des mesures de confiance
(installation du téléphone rouge en 1963) et des accords de maîtrise des
armements nucléaires.

Ouvertes en 1969, les négociations SALT, (Stratégic Arm Limitation Talks) ou


discussions sur la limitation des armements stratégiques) aboutissent, en 1972, au
traité SALT 1 qui limite provisoirement le nombre d’armes nucléaires des deux
Grands. En 1979, les négociations SALT 2 sont conclues par la signature d’un
nouveau traité prenant en compte les progrès techniques et notamment le " mirvage "
(de Multiple Indenpendeulty [Targetable] Reentry Vehicle, qui consiste en
l’installation de têtes multiples sur les missiles). Ce dernier traité ne sera cependant pas
ratifié par le Sénat américain, du fait de la détérioration des relations Est/Ouest
intervenue en 1979.

Encore une fois, si ces traités ont marqué une rupture dans les politiques
d’armement nucléaire et freiné la course aux armements, ils sont plus
l’illustration d’un situation stratégique donnée (la détente et la parité nucléaire)
que d’une réelle volonté de désarmement.

21
Ils se contentent de limiter les arsenaux existants à un niveaux très élevé et
n’interdisent pas leur modernisation ; enfin, ils ne sont pas vérifiés par des procédures
d’inspection, chacun se contentant d’observer l’autre, le plus souvent par satellite.

En 1978, à l’ occasion de la première session spéciale de l’Assemblée Générale des


Nations Unies consacrée au désarmement, le système onusien, à l’initiative de la
France, est reformé dans le sens d’une plus grande pluralité et d’un certain
réalisme. Cette réforme conduit à la Conférence du Désarmement à Genève, qui
demeure le principal forum de négociations des traités multilatéraux. Le cadre onusien
reste néanmoins fortement tributaire des bonnes relations entre les grandes puissances.

LA MAITRISE DES ARMEMENTS : UN SUBSTITUT AU DESARMEMENT

Ne pouvant trouver un terrain d’entente en matière de désarmement, les deux


grands s’engagent sur la voie de l’Arms control. Celle-ci a pour ambition de
limiter le rythme de la course aux armements et ainsi d’encadrer l’équipement
nucléaire.

En pratique, les Etats Unis et l’URSS négocient des accords limitant leurs arsenaux.
C’est dans ce cadre que seront négociés une importante série de traités, entre 1959 et
1979. Ces accords peuvent être répartis en trois catégories:

• Traités multilatéraux, limitant l’acquisition et le déploiement des armes


nucléaires.
• Les engagements bilatéraux américano- soviétiques freinant la course aux
armements nucléaires.
• Les négociations portant sur les autres armes.

Les deux grands s’attachent ainsi d’abord à limiter l’acquisition des armes nucléaires
par des tierces puissances: c’est l’objet du traité de Moscou (1963) interdisant
partiellement les essais nucléaires à l’exclusion des essais souterrains et le traité de
non prolifération (TNP, 1968) qui entend interdire à de nouveaux venus l’accès au

22
" club " des Etats ayant déjà expérimenté le bombe nucléaire. Ceux-ci sont au nombre
de 5 : les Etats Unis, l’URSS, le Royaume Uni, la France et la Chine.

LES PROGRES DU DESARMEMENT DEPUIS 1985

Les négociations du désarmement toujours tributaires du climat des relations


internationales ont connu une phase d’atonie à cause de la détérioration des relations
Est/Ouest due à

• l’intervention soviétique en Afghanistan (décembre 1979).


• La crise des euro-missiles déclenchée par l’installation en URSS des fusées SS-
20 pointées sur l’Europe occidentale,
• L’intransigeance de la nouvelle administration américaine (Reagan) vis à vis du
régime soviétique.

A partir de 1985, les conditions diplomatiques évoluent avec l’arrivée de M.


Gorbatchev au pouvoir à Moscou.

La crise des euro- missiles est résolue par la signature du traité FNI (Forces
Nucléaires Intermédiaires) en décembre 1987. Ce traité marque un tournant dans
l’histoire du désarmement puisqu’il implique pour la première fois l’élimination
effective d’une catégorie entière d’armes nucléaires (en l’occurrence, les missiles
stationnés en Europe d’une portée dite moyenne de 500 à 5500 km)

L’AVENIR DU DESARMEMENT

Quels que soient les progrès accomplis en Europe et qui ne seront acquis que le jour où
tous ces accords auront été intégralement appliqués, il est cependant indispensable de
noter l’absence d’accords similaires dans la majorité des autres régions du monde. La
course aux armements se poursuit ainsi en Asie on au Moyen Orient.

L’avenir du désarmement passe donc par le signature d’accords régionaux, mais


sans doute aussi par de nouveaux progrès sur le plan international, comme
l’interdiction complète des essais nucléaires. D’une manière plus générale, le lien

23
indispensable entre sécurité et désarmement demeure. Mais si un certain désarmement
contribue à la paix et à la stabilité et permet de dégager des ressources financières
indispensables au développement, il n’est pas sûr que l’objectif traditionnellement
affiché du désarmement général et complet soit réaliste ou même souhaitable. En effet,
contrairement à l’optique traditionnelle qui voit dans le désarmement un facteur
d’extension de la paix, l’expérience a prouvé que seule la paix entre les Etats crée
les conditions du désarmement.

24
L'IMMIGRATION

DEFINITION (Petit Robert)

1768, latin : immigratio : entrée dans un pays de personnes, non autochtones qui
viennent s'y établir généralement pour y trouver un emploi.

CORRELATS

Assimilation sociale, acculturation, droit d'asile, chômage, démographie, emploi,


apatrides, politique du logement, racisme, réfugiés.

ORGANISMES, STRUCTURES ADMINISTRATIVES

En France, l'Office National d'immigration, créé en 1945, a le monopole des


opérations de recrutement, de transport, d'affectation des travailleurs étrangers. Depuis
1962, l'entrée des Algériens en France ne relève plus de l'ONI, mais d'un organisme
particulier. L'INSEE fournit chaque année des données sur la population étrangère en
France.

- OMI : Office des migrations internationales.

- OFPRA : Office français de protection des réfugiés et apatrides.

- Haut Conseil de l'intégration (installé en mars 1990 et présidé par M. Marceau Long,
ex-vice président du Conseil d'Etat, qui s'était fixé pour objectif de rendre compte
régulièrement de ses travaux consistant à améliorer le recueil des données).

CHIFFRES

- Estimation du nombre d'étrangers en France en 1990, selon les résultats du


recensement de 1990 : 3,6 millions contre 3,7 en 1982.

Le Haut Conseil à l'intégration explique cette relative "baisse" de la population


étrangère par le fait que les recensements sont toujours entachés d'erreur et que de
25
nombreux immigrés ont acquis la nationalité française depuis 1982, ce qui les range
dans la catégorie des simples citoyens français, même s'ils ont la double nationalité.

- Immigration clandestine : estimée à 1.000.000 de personnes étrangères non


recensées.

- Solde migratoire positif : + 96 000 à 120 000 personnes par an (1990-1991)

CITATION : "Le premier immigré demeure, sa vie durant, un homme de son pays
d'origine". A. Siegfried.

CARACTERES DE L'IMMIGRATION EN FRANCE

L'immigration de la population active n'est plus le facteur principal de variation du


nombre d'étrangers. Le facteur principal de l'immigration récente est l'immigration
familiale (60.000 entrées par an). Autres facteurs : le travail saisonnier (58.249
personnes en 1990), l'augmentation du nombre de demandes d'asile politique (55.053
demandeurs d'asile sont entrés en France en 1990), l'arrivée d'étudiants étrangers
(20.807 en 1990).

Augmentation du nombre de naissances d'enfants de parents étrangers : 85 000 par an.

Depuis 1960, immigration en provenance du Sud de la Méditerranée (64% de la


population étrangère totale en 1990 contre 46% en 1975).

Depuis 1975 : féminisation et rajeunissement de la population étrangère.

Concentration de la population étrangère dans les villes (Paris accueille 38% des
étrangers présents en 1990 contre 18% en 1946. Lyon et Marseille viennent en seconde
et troisième position après la capitale).

Population à fort risque d'exclusion sociale, parce que plus touchée par le chômage,
l'échec scolaire, par les problèmes et conditions de logement.

26
TRAITS DE LA POLITIQUE D'IMMIGRATION EN FRANCE

- En 1973 : un coup d'arrêt avait été donné à l'immigration algérienne et maghrébine.

- A partir de 1974 : à cause de la crise économique, politique de rigueur.

- En juillet 1974, l'introduction de travailleurs étrangers est suspendue.

- En 1977 : regroupement familial rendu plus difficile, aide au retour.

- 1980 : Loi BENET (10 janvier 1980) : mesures de fermeté à l'égard de l'immigration
clandestine.

- 1981 : abrogation de la Loi BENET, mais mise en place d'instruments similaires,


d'où réduction du nombre d'entrées, opérations de régularisation.

- 1987 ( Loi du 17 juillet 1987 ) : répondant aux revendications de l'Association de


Défense des Immigrés, les cartes de séjour et de travail sont regroupées en une seule
carte : le titre unique de séjour.

27
SCIENCE

DEFINITIONS

1. La définition de la science a beaucoup évolué depuis Aristote ("ce qui concerne le


nécessaire et l'éternel").

2. Aujourd'hui, dans une conception large et peu rigoureuse, la science recouvre toute
façon systématique et raisonnée d'appréhender le réel. Une définition plus étroite,
applicable aux sciences naturelles, sous laquelle veulent se ranger les sciences
sociales, suppose remplir certaines conditions : ensemble de connaissances, établi de
façon systématique, à référence universelle et susceptible d'être vérifié. (Lexique des
sciences sociales DALLOZ).

3. Si l'on admet que les phénomènes obéissent à des lois et que ces lois sont
connaissables, on peut dire que la science est l'ensemble de la connaissance des lois
des processus naturels.

4. la science est un mode de connaissance critique.(Encyclopedia universalis)

ETYMOLOGIE, NOTIONS VOISINES, CORRELATS.

Le mot science dérive du latin scire : savoir.

On peut y rattacher : scientisme (tendance à faire de la science empirique et


expérimentale l'absolu de la connaissance) progrès technique, recherche, raison (la
ratio latine ou le logos grec), épistémologie.

IDEES.

* Science et politique

- Platon dans la République avait rêvé d'une société où savoir et pouvoir seraient
réunis entre de mêmes mains : sous le règne des "rois-philosophes", la justice

28
triompherait enfin car les décisions politiques appartiendraient aux plus rationnels des
êtres.

- Découvrir quelque chose de nouveau, c'est toujours s'insurger contre quelque


autorité. Au Moyen-âge, la vérité suprême est d'ordre religieux, ontologique et
théologique. Le XVIIIe siècle marque une étape importante : Certains affirment la
mort de Dieu.

- Loin d'être le discours sans appel et sans attache de la vérité, la science est le lieu
d'un pouvoir autant que d'un savoir et doit à ce titre faire l'objet de la plus grande
vigilance critique. L'Etat moderne a lié politique et science (cf. : socialisme
scientifique). La IIe guerre mondiale a scellé l'alliance du Savoir et du Pouvoir (bombe
atomique).

- De même, pendant la guerre du Viêt-nam, ce sont les mêmes personnes qui, d'une
part se livrent à des travaux de recherche fondamentale et, d'autre part, conseillent leur
gouvernement sur la meilleure façon de faire la guerre (division JASON). Financée
principalement par l'Etat, la science voit ses options liées à la politique.

* Science et culture.

- Dès l'école, on impose aux enfants un clivage entre "scientifiques" ou "littéraires" de


façon quasi-définitive. Deux visions du monde s'affrontent ainsi, de l'école à
l'entreprise, entre lesquelles la société toute entière est sommée à chaque instant de
choisir. C'est une conception dangereuse de la science qui sous-tend cette "summa
divisio" : une science neutre et objective jouissant d'un privilège d'extra-territorialité.

* Science et progrès.

- Au fond, pour notre époque, progrès signifie Science et Industrie, découvertes et


inventions.

"Si l'on identifie le progrès avec la Science et la Technique, tout l'effort qui a créé le
judaïsme, le christianisme et l'islamisme aurait dû être nuisible ou invisible puisqu'il

29
n'a été qu'un progrès. Conclusion inadmissible !" (G. FERRERO "Pouvoir, les génies
invisibles de la Cité")

CITATIONS.

RABELAIS - "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme".

Jean ROSTAND - "La science a fait de nous des dieux avant que nous soyons des
hommes".

Martin HEIDEGGER - "La science ne pense pas".

Pierre THUILLIER - "Les savoirs sont ventriloques".

QUELQUES SAVANTS DU XXe siècle :

- EINSTEIN Albert (1879-1955) : considéré comme le plus grand savant du XXe


siècle. Par sa théorie de la relativité (1905-1916), il instaure dans la science
occidentale une rupture épistémologique à l'origine d'une foule de découvertes.

- JOLIOT-CURIE Irène (1897-1956) : prix Nobel de chimie avec son mari, Frédéric
JOLIOT (1935). Spécialiste de la radioactivité, a participé à la construction de la
première pile atomique française.

- Alexander FLEMING (1881-1955) : professeur de bactériologie, réussit en 1928 à


extraire la pénicilline à partir des moisissures.

30
TELECOMMUNICATIONS

DEFINITION

- Mot inventé en 1904 par Edouard Estaunié, ingénieur, inspecteur des Télégraphes,
romancier et académicien.

- "Ensemble des moyens de communication à distance."(Larousse)

- "On entend par télécommunications toute transmission, émission ou réception de


signes, de signaux, d'écrits, d'images, de sons ou de renseignements de toute nature,
par fil, radioélectricité, optique ou autres systèmes électromagnétiques." (Texte de la
Convention de l'Union Internationale des Télécommunications)

EVOLUTION HISTORIQUE

- Moyens primitifs permettant d'envoyer des informations au-delà de la portée de la


voix mais pas au-delà de la portée de la vue (sauf pigeons voyageurs utilisés par les
Arabes et les Chinois avant les Européens) : nuages de fumée des Amérindiens,
télégraphe aérien du Français Chappe, sémaphores, signaux lumineux en code
morse… La codification des messages se perfectionne.

- 1864, Etats Unis : Thomas Edison invente le télégraphe électrique qui permet de
communiquer sur de très longues distances en code morse.

- 1876, Etats Unis : Alexander Graham Bell invente le téléphone qui permet de
véhiculer la voix humaine. Ses principes avaient été découverts par le Français
Bourseul en 1854 et par l'Allemand Reiss en 1861.

"l'admirable féerie à laquelle quelques instants suffisent pour qu'apparaisse près de


nous, invisible mais présent, l'être à qui nous voulions parler et qui, restant à sa table,
dans la ville qu'il habite[…], sous un ciel différent du nôtre, par un temps qui n'est pas
forcément le même, au milieu de circonstances et de préoccupations que nous
ignorons et que cet être va nous dire, se trouve tout à coup transporté à des centaines

31
de lieues (lui et toute l'ambiance où il reste plongé) près de notre oreille, au moment
où notre caprice l'a ordonné." Marcel Proust, A la Recherche du temps Perdu.

- 1896, Grande-Bretagne : l'Italien Gugliemo Marconi invente le premier appareil de


télégraphie sans fil (à partir des travaux pionniers du Français Branly en 1890-1894 et
du Russe Popov en 1896). Augmentation des distances de radiodiffusion, naissance de
stations commerciales émettant bientôt de façon quotidienne, les hommes politiques
utilisent la radio pour faire campagne (Hoover, Roosevelt) ou pour la propagande
(Adolf Hitler, Charles De Gaulle), Orson Welles déclenche la panique aux Etats Unis
en annonçant sur les ondes de CBS une invasion de martiens.

- 1923, l'Anglais John Baird créé le "televisor" et l'Américain Wladimir Zworykin


l'"iconoscope". Ces appareils permettent de reproduire des images sur un écran par
modulation électronique de la lumière.

- 1926, Grande-Bretagne : Baird fonde la première société de télévision. La définition


des images s'améliore, la distance de transmission augmente, des émissions régulières
et des réseaux publics se mettent en place…

- 1969, Etats Unis : l'ARPA (Advanced Research Project Agency), fondée par le
Secrétariat d'Etat à la Défense, cherche à créer un réseau de télécommunications
capable de résister à une attaque nucléaire. L'idée est de mettre en relation des
ordinateurs sans passer par un ordinateur central (concept de réseau).

- 1970 : le réseau ARPANET voit le jour et se développe entre les universités


américaines.

- 1974 : Vint Cerf et Robert Kahn inventent le protocole TCP (Transmission Control
Protocol) permettant de relier tous les ordinateurs. Ils l'appelleront ensuite Internet
Protocol.

- Fin des années 70, Europe : des systèmes vidéotex (Prestel en Grande-Bretagne et
Minitel en France) familiarisent les populations avec les téléservices.

32
- Années 80 : Internet commence à se répandre à travers la société et dans le monde
entier.

- Années 90 : des sociétés de télévision utilisent les liaisons par satellite pour diffuser
leurs programmes et des sociétés de téléphonie pour créer des téléphones mobiles
(cette technologie, développée au début de la "guerre froide", n'avait jusqu'alors
connu que très peu d'applications commerciales).

NOTIONS TECHNIQUES

- terminal : appareil d'émission et de réception de l'information (téléphone, télévision,


ordinateur, télécopieur, fax…).

- canal : voie d'acheminement de l'information (câble téléphonique, faisceau hertzien,


liaison par satellites, etc.).

- numérisation : représentation de l'information sous forme de chiffres (0 et 1), ce qui


permet de faire circuler un grand nombre de données de toute nature par le même
canal. Si ces données sont analogiques, c'est à dire sous forme d'un signal continu et
modulé (comme le son ou l'image), la machine les transforme en données numériques
à l'émission puis les retransforme en données analogiques à la réception.

- compression : réduction du volume de données en supprimant les informations


inutiles ou redondantes (par exemple, les blancs sur une page) afin de faciliter le
traitement des données.

- commutation par paquets : technique de transmission qui consiste à diviser


l'information en paquets qui transiteront selon diverses voies et seront réassemblés à la
réception, le réseau des canaux est ainsi utilisé plus intensivement et l'information
circule plus vite.

-cyberespace : mot inventé par le romancier américain William Gibson, monde virtuel
constitué par les réseaux de télécommunication.

33
PROSPECTIVE

- Les moyens modernes de télécommunications sont en train de former des "autoroutes


de l'information"(expression du vice-président américain Al Gore) : sons, textes et
images animées circulent, en quantités toujours plus importantes et à une vitesse
toujours plus grande, sur les mêmes canaux.

- On observe donc un vaste de mouvement de concentration qui favorise et met en


concurrence deux types de terminaux (l'ordinateur et la télévision) et deux types de
canaux (le réseau téléphonique et la transmission par satellite).

- L'informatique domestique est actuellement dominante, mais la télévision interactive


est amenée à connaître un développement considérable.

- Un nouveau concept a fait son apparition : la Full Service Networks Télévision, la


télévision des réseaux de services complets. Le potentiel de ce nouveau "multimédia"
est immense : chaînes de télévision, stations de radio, banques de programmes, jeux
vidéo, services d'information, téléphone (et bientôt visiophone), courrier électronique,
accès aux sites d'Internet, tous ces services pourraient être gérés par de puissants
centres de production, de stockage et de distribution de données.

- Internet risque donc de disparaître dans le futur pour laisser place à un cyberespace
encore plus complexe : sa structure ne sera plus celle du filet (réseau dépourvu de
centre) mais celle de la toile d'araignée (réseau ordonné autour d'un centre) et son
contenu sera encore plus totalisant qu'aujourd'hui. Filet ou toile d'araignée, il reste à
savoir si nous serons capturés (et, en ce cas, par qui ?) ou si nous capturerons quelque
chose.

IMPLICATIONS

Implications politiques (stricto sensu) :

- la liberté : les nouveaux moyens de télécommunications offrent au simple citoyen


une capacité d'expression dont il n'avait jamais joui auparavant, du moins sous leur

34
forme actuelle de réseaux anarchiques, mais si les réseaux sont contrôlés par des
groupes oligopolistiques détenant la plus grande part de l'information et de la création
culturelle, les possibilités de manipulation et de conditionnement idéologique
atteindront une ampleur quasi irrésistible.

- la sécurité : les réseaux informatiques mondiaux sont le terrain d'une criminalité


transnationale qui laisse les polices et les justices impuissantes. En raison de l'habileté
des "hackers" ou "pirates informatiques", la confidentialité des informations et la
sécurité des transactions par télé-paiement ne sont pas encore garanties. Les
organisations criminelles ou terroristes se sont emparées de ces instruments pour
développer leurs activités.

- la démocratie : ces progrès techniques, tout en augmentant la liberté d'expression et


la liberté d'information, pourraient simplifier les procédures de consultation populaire
et ainsi faciliter la participation directe des citoyens à la détermination de la politique.
Par ailleurs, ils donnent à l'Etat des moyens de surveillance policière plus étendus :
l'espionnage de la vie privée trouve ici un champ d'action particulièrement prometteur,
grâce aux recoupements de fichiers et à la concentration des données personnelles.

Implications culturelles

Les moyens modernes de télécommunication donnent à chaque culture un


rayonnement mondial, amplifiant par-là les affirmations identitaires. Mais ces moyens
techniques imposent l'usage de l'anglais et assurent la diffusion de la culture
américaine, au détriment d'autres cultures et y compris dans ses manifestations les plus
vulgaires. Entre l'hégémonie sous-culturelle et le métissage, l'avenir de la culture sera
en grande partie influencé par ces technologies.

Implications militaires

Si la guerre électronique est déjà à l'ordre du jour, la prise en compte des techniques de
communication et d'information par les stratèges se poursuit. On passe de la guerre du

35
matériel où la destruction est le principal objectif, à la guerre de l'information où la
désorganisation est l'objectif principal.

Recherche du renseignement et sabotage des liaisons de l'ennemi sont devenus des


missions cruciales pour les armées et elles dépendent étroitement des innovations
réalisées dans ce domaine technique.

Implications juridiques

La territorialité du droit est remise en cause par les moyens de télécommunications. Un


nombre croissant d'activités sont pratiquées à l''échelle de la planète et par-dessus les
frontières. Les législations nationales sont alors dépassées. Le contrôle juridique des
réseaux suppose probablement la mise en place d'organes internationaux.

Implications économiques

Le télépaiement et le télécommerce en plein essor vont contribuer à accroître la


mondialisation, d'une part en intensifiant les échanges internationaux, d'autre part en
motivant de nouvelles délocalisations d'entreprises, notamment dans le secteur des
services où de nombreuses opérations peuvent être menées en temps réel. Le
divertissement est un élément prépondérant de cette téléconomie qui est surtout
destinée aux sociétés de consommation occidentales et aux classes sociales dotées d'un
pouvoir d'achat suffisant. Ce mode de fonctionnement économique post-industriel
pourrait avoir comme effets un creusement des inégalités entre le Nord développé et le
Sud sous-développé et l'exclusion des travailleurs ne maîtrisant pas ces techniques.

Implications psychologiques

On peut craindre une tentation de la fuite dans le virtuel, mais la nouveauté essentielle
apportée par les télécommunications est la "multiplication des personnalités" rendue
possible par la multiplicité des échanges anonymes avec d'autres individus. A la
relation épistolaire caractéristique des XVIIIème et XIXème siècles, succédera la
relation par "e-mail" ou par "forum de discussion" qui met en contact des personnes

36
éloignées et des personnalités encore plus nombreuses ; des liens de sociabilité inédits
sont ainsi expérimentés.

37
ADMINISTRATION

DEFINITIONS :

- Institution publique qui assure l'application des lois et le fonctionnement des services
publics conformément aux orientations gouvernementales.

- Structure sécrétée par la société pour gérer les affaires publiques. En France, le
Consulat et l'Empire donnent naissance à l'Administration que l'on connaît aujourd'hui.
- Le terme "administration" existe dans la langue anglo-saxonne, désigne une activité
qui tend à organiser, à gérer et à mettre en oeuvre des moyens techniques et humains.

- Ensemble des activités qui, sous l'autorité ou le contrôle du gouvernement tendent au


maintien de l'ordre police) et à la satisfaction des besoins d'intérêt général (service
public).

CARACTERES :

- Fruit de l'histoire et de l'évolution,

- Miroir de l'organisation sociale, politique, économique et culturelle d'un pays.

- C'est une organisation fortement hiérarchisée, centralisée, stratifiée .

- Standardisation dans l'organisation des tâches.

- Tendance irrépressible à l'impersonnalité.

- Le régime administratif se caractérise par 4 principes :

1. principe de séparation des autorités judiciaires et des autorités administratives, lois


des 16-24 août 1790 .

2. principe d'émission d'actes unilatéraux

38
3. principe de légalité

4. principe de responsabilité.

- Les lois du service public (ou lois de ROLLAND) : mutabilité, égalité, continuité.

MOTS VOISINS

Bureaucratie - Fonctionnaires - Fonction Publique - Administration centrale


/territoriale / hospitalière - Administrés - Autorités administratives indépendantes -
Service public - droit administratif - Institutions administratives.

ORGANISMES

ENA (1945) - Conseil d'Etat - Collectivités locales - Grands Corps (Cour des
Comptes, Inspection des Finances...)

CHIFFRES

- 1987 : 2,6 millions de personnes employées par l'Etat.

(Multiplié par 4 depuis la première guerre mondiale.)

- 12 % de la population active.

- 40 % du budget de l'Etat.

- 1991 : 3,5 millions de personnes employées par l'Etat dont 1 million d'enseignants et
500 000 militaires.

-1997 : Total de 5,1 millions de personnes

IDEES

- L'évolution des missions de l'Administration : passage d'une administration


réglementaire à une administration dite "d'animation".

39
- Administration et société :

. le modèle centralisé français est incapable d'assurer une gestion satisfaisante.

. il diminue la capacité d'innovation de l'ensemble de la société qu'il gouverne.

. absence de communication entre fonctionnaires et administrés.

. problème de non-relation entre ceux qui ont le pouvoir de décider et ceux qui
disposent des informations nécessaires.

- L'Administration, un monde particulier : statut des fonctionnaires, structure,


comportements (endogamie et hérédité), état d'esprit, avancement, mode de
recrutement, isolement de l'Administration. - Les nouveaux rapports de la Haute
Fonction Publique avec le monde politique et le monde des affaires : question de la
politisation de la Haute Administration.

- Impact de la Communauté européenne sur les administrations nationales : l'impact de


la communauté sur l'élaboration des politiques publiques nationales.

- Méthodes d'évaluation des services et des politiques publics constituent un élément


de la modernisation de l'Etat et une meilleure connaissance de l'efficacité de l'action de
l'Administration (Institution de comités sectoriels (ex. 1988 - Comité d'évaluation
chargé d'apprécier les effets de la mise en oeuvre du RMI).

Appareil à la disposition de l'Etat pour faire prévaloir sa volonté dans l'ordre interne.

- Doté de prérogatives importantes, donc, création d'un droit administratif pour


contrôler l'action et protéger le citoyen.

- Interactions entre administration et politique.

40
LA NOTION DE BUREAUCRATIE

(Cf Max WEBER - Wirtschaft und Gestischaft).

- Les principes de la bureaucratie :

. Existence de services spécialisés, déterminés par la loi,

. Protection des fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions,

. Hiérarchie des fonctions,

. Recrutement sur concours,

. Possibilité d'avancement sur la base de critères objectifs,

. Séparation complète entre la fonction et de l'homme qui l'occupe.

- Le phénomène bureaucratique est ancien (ancienne Egypte).

Les anciennes bureaucraties avaient un caractère essentiellement patrimonial (vénalité


des charges).

- Critiques de la conception wébérienne : l'une des principales se réfère à la théorie des


dysfonctionnements avec l'apparition d'un esprit de caste, source d'inefficacité. De
plus, le concept de bureaucratie peut être perçu comme fondement d'un nouveau
pouvoir dont l'avènement aurait pour source de légitimité la compétence et la
technicité. (cf. pouvoir de la technocratie).

41
LA COMMUNICATION

DEFINITIONS

1. Petit Larousse : action de communiquer quelque chose (avis, message,


renseignement). Transmission de l'information. Idée d'inter-activité, d'échange, de
dialogue.

2. La communication est le processus par lequel les idées ou les données transitent
d'un individu ou d'un groupe à un autre.

3. La communication désigne un déplacement de données (ou d'éléments) entre deux


points caractéristiques de l'espace et suppose de fait la perméabilité des démarcations
ainsi qu'une modification de l'état des choses aux extrémités du parcours, source et
destination.

4. Communication de masse (ou mass media) : ensemble des techniques qui


permettent la diffusion de messages écrits ou audiovisuels auprès d'une audience vaste
et hétérogène - Ensemble des techniques contemporaines permettant à un acteur social
de s'adresser à un public extrêmement nombreux et hétérogène ; les principaux mass
media sont : la presse, les affiches, le cinéma, la radiodiffusion et la télévision.

HISTORIQUE

- Hermès chez les Grecs ou Mercure chez les Romains : Dieu messager des
Olympiens. Fils de Zeus et de Maia, guide des voyageurs et des âmes mortes, il est
surtout la personnification de l'habileté et de la ruse. Ses attributions sont multiples:
dieu du vol et du mensonge, patron des orateurs et des commerçants, inventeur des
poids et mesures, des premiers instruments musicaux, il est aussi le dieu berger et le
dieu de la santé.

- communication sous forme matérielle: courriers à cheval, navigation maritime et


fluviale, importance des voies naturelles de communication.

42
Cf la route de la soie: réseau de pistes caravanières qui, depuis l'Antiquité jusqu'à la fin
de la "paix mongole", assura les liaisons entre l'Occident et l'Orient. Au-delà du
commerce, elle permit la diffusion de l'hellénisme en Asie centrale et du bouddhisme
en Chine.

Presse écrite:

. 1438: invention de la presse à imprimer et d'une encre qui permettait l'impression des
deux faces du papier par Johannes Gensfleich Gutenberg (1400- 1468, Allemagne).

. 1631: La Gazette de Théophraste Renaudot

. 1660: premier quotidien allemand

. 1777: premier quotidien français

. Révolution française: la liberté nouvelle de l'individu suppose le choix à


l'information. Mobilisation des techniques de communication (brochures, livres,
journaux, orateurs).

. Puis développement de la presse d'opinion: Le Bien public de Lamartine, Le


représentant du peuple de Proudhon...

. Révolution de 1830: rôle important de journalistes.

. Entre 1800 et 1870, industrialisation de la presse: elle devient un moyen de


communication sociale à grande portée.

. Essor de la presse bon marché, lois de 1881 (liberté de publication et de diffusion).

. Entre 1871 et 1914: âge d'or de la presse.

. Entre 1919 et 1939: ère des grands journaux, succès des quotidiens illustrés,
diversification des contenus, apparition de périodiques.

43
. De la fin de la seconde guerre mondiale jusqu'à 1970: des journaux redeviennent des
maîtres à penser; naissance des hebdomadaires.

. 1970-1980: difficultés de la presse quotidienne

la radio

. 1920: retransmission de concerts en Grande-Bretagne, service quotidien


d'information aux Etats-Unis

. 1925: premier journal parlé en France.

. 1933: 1,4 millions de postes TSF en France.

. 1938: adaptation très convaincante à la radio de La Guerre des mondes d'Orson


Welles qui sema la panique aux Etats-Unis.

La télévision

. Premières expériences fin XIXe siècle; début XXe siècle: retransmission des images.

. 1938: premières émissions quotidiennes à partir de la Tour Eiffel.

. 1949: création de l'organisme de radiodiffusion-télévision française (RTF) sous la


tutelle du ministère de l'information et qui reçut le monopole de la radiodiffusion et de
la télévision française. La première chaîne de TV, puis la deuxième, créée en 1964,
connurent un succès grandissant, grâce à une programmation faisant une large place à
l'information, aux documentaires, aux magazines et aux dramatiques.

. en 1964, la RTF devient l'Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF). La


question des liens entre le nouvel organisme et le pouvoir suscita de vives tensions
entraînant une grève des journalistes en mai 68.

. en août 1974, l'ORTF fut démantelé en 7 sociétés distinctes: TF1, Antenne 2


(devenue France 2 en 1992); France Régions 3, issue de la 3e chaîne à vocation
régionale, créée en 1973 (France 3 en 1992); Radio France; la Société Française de
44
Production (SFP), Télédiffusion de France (TDF) et l'Institut National d'Audiovisuel
(INA).

- les Nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC):


combinaison d'ordinateurs, de logiciels, de réseaux et de banques de données
multimédias. Utilisation du code digital, série de 0 et de 1 en laquelle on peut traduire
tout message - textuel, sonore ou iconique. On parle de numérisation.

Evolution d'Internet:

. 1969: Arpanet est créé par le département de la Défense aux EU pr faire des
recherches sur la communication en réseaux.

. 1973: premiers liens européens: des bases de l'armée de l'air amér. sont reliées par
Arpanet en Angleterre et en Norvège.

. 1981: lancement du minitel en France pour l'annuaire électronique.

. 1982: création du terme "Internet"

. 1990: fin d'Arpanet.

. 1993: la Maison-Blanche est sur Internet: president@whitehouse.gov

. 1994: explosion du World Wide Web; dvpt des activités commerciales sur Internet.

. 1995: lancement de Microsoft Network (MSN)

. 1997: essor du commerce électronique et de la pub sur Internet.

. 1999 : tél portables avec messagerie internet; la net economy: fusions et acquisitions
en série; la capitalisation boursière des Internet Cies dépasse celle des grandes
entreprises indus traditionnelles; les start up.

On compte 25 millions d'ordinateurs connectés au réseau.

45
NOUVEAUX MOYENS DE COMMUNICATION

- vidéocassette, vidéodisque

- télétexte (Antiope) : service de communication de textes ou de graphiques sur un


récepteur de télévision et vidéotexte.

- l'utilisateur peut consulter des banques de données et faire des transactions


(messageries, achats). C'est le développement de la télématique, un terme inventé en
1978 par Simon Nora et Alain Minc dans un rapport sur "l'informatisation de la
société".

- mise en place de nouveaux réseaux de communication : 1982.

- le gouvernement opte pour un "plan câble".

- 1990 : satellites de télédiffusion directe.

- multiplication des outils de communication : nouveaux types d'échanges (messagerie


par Minitel)

- Autoroutes de l'information, Intranet (entreprises, administrations, etc.), Internet (e-


mail, discussions en direct, etc.), téléphones portables (avec de nouveaux réseaux par
satellites : on peut désormais appeler et être appelé de n'importe où sur la surface du
globe. Réception de fax, de messages électroniques).

* Communication animale (Konrad LORENZ et N. TINBERGEN) : Une stimulation


donnée déclenche chez les individus de la même espèce un comportement de forme
invariable ou peu variable ("fixed action pattern")

AUTEURS, THEORICIENS :

- Harold LASSWELL (1948) : Le champ de la communication peut être défini par les
cinq termes de la question : "Qui dit quoi, par quel canal, à qui et avec quels effets ?",
c'est à dire : émetteur, contenu, medium, audience, effets.

46
- M. WOLFENSTEIN et N. LEITES (1950) : Le contenu latent de la communication
fait appel à des données non quantitatives, par exemple d'ordre esthétique,
psychanalytique ou anthropologique.

- W. BREED (1955) : Etudes sur les prises de décision dans les mass media.

- Marshall Mac Luhan (1964) : "Le message, c'est le medium".

- P. FLICHY (1980) : Etudes sur l'économie des mass media.

- E. MORIN et H. POWDERMAKER : Standardisation du contenu culturel de la


communication de masse.

IDEES.

- Entre l'époque où les bêtes communiquaient avant l'apparition de l'Homme et notre


époque actuelle, les animaux nous sont devenus étrangers par suite de l'exaltation
métaphysique de notre différence linguistique : L'Homme estime que son langage est
la forme la plus aboutie de communication ; or, la communication animale était déjà
très développée.

- L'histoire de la communication humaine n'est pas seulement une rupture (entre une
communication matérielle et une communication informatique, etc.), mais le
développement accéléré d'un héritage.

- Deux faits semblent essentiels au XXème siècle : l'émergence croissante, comme


activité dominante et dominatrice, y compris dans l'industrie, du travail par signes,
ainsi que la mécanisation rapide de ce travail lui-même par des machines audio-
visuelles, linguistiques, logiques et mathématiques, grâce à la maîtrise de
l'électronique.

- Le terme de communication masque en réalité une propriété essentielle que dévoilent


la télécommunication et la télé-action : elles permettent de se dispenser

47
d'interlocuteurs et assurent l'unilatéralité, qui prévaut d'autant plus dans la diffusion de
masse que ses effets sont cachés aux détecteurs usuels.

- La communication n'est déjà plus seulement une affaire entre l'Homme et l'Homme,
mais entre des systèmes Homme-matériels. L'idée de communication comme
conversation ou concertation est en danger de prendre beaucoup de retard, à la fois
conjointement sur la diffusion et sur la robotique.

- La langue demeure, à tout prendre, le meilleur moyen de communication actuel.

- Mac Luhan : le "village planétaire"

- Communication politique : les dirigeants sont très attentifs à la façon dont ils sont
perçus.

- Ronald Reagan "le grand communicateur", Mikhail Gorbatchev "l'homme des


médias".

- Communication dans l'entreprise : Besoin de plus en plus impératif de communiquer,


société de communication.

- Vers une "idéologie de la communication", substitut aux idéologies politiques ?

- Plus on communique, moins on est informé : sur-information, d'où absence de


communication.

- Nouvelle culture technique liée aux pratiques de communication. Nouveaux clivages


sociaux.

- Avenir de la communication : pénétration de l'informatique dans les sociétés


industrielles occidentales, transformation du rnode de vie, nouvelles formes de gestion
des connaissances.

- Ces nouveaux usages vont-ils encourager un repli sur soi et une consommation
passive ?

48
- L'homme communicant sera-t-il victime des techniques ou une société meilleure va-
t-elle naître ?

- Rôle essentiel des leaders d'opinion, à la fois relais et interprètes.

- Thèse du two-steps flow ou flux à deux paliers de communication.

- Opposition aristotélicienne classique entre catharsis et mimesis, c'est à dire entre


deux types de "participation imaginaire" des récepteurs : projection et identification.

- Les régions en voie de développement sont en général caractérisées par une extrême
dissociation entre les réseaux de communication de masse et les réseaux traditionnels
de la communication. Les mass media y diffusent des messages élaborés en grande
partie dans les sociétés industrielles avancées (SCHRAMM, 1964).

- "L'élite sans pouvoir" désigne l'ensemble des vedettes et des idoles des mass media
qui fournissent des objets d'identification aux différents groupes sociaux. (F.
ALBERONI, 1963).

- les indus de communication, longtemps caractérisées par l'importance du contenu,


sont en train de devenir des industries du contenant. Ce qui compte désormais, au plan
industriel, c'est davantage le contrôle des contenants que celui des messages. Explique
que ces industries recherchent des alliances dans des secteurs voisins.

- la communication s'est hissée au rang de paradigme de notre temps, remplaçant le


paradigme du progrès. C'est la communication qui a mission de pacifier, d'exclure la
violence.

- rôle idéologique central : info, communication publicitaire et culture de masse se


confondent, emploient la même rhétorique, s'expriment en privilégiant la simplicité, la
rapidité et la drôlerie. "Les médias estiment qu'informer consiste à simplement nous
faire assister à l'événement. Qu'il suffit d'y être pour savoir. Qu'il suffit de voir pour
comprendre. Qu'il suffit de répéter pour démontrer. Qu'il suffit d'émouvoir pour
convaincre." Ignacio RAMONET

49
- problème de la désinformation

- C'est par la pensée que l'Amérique domine, au moins autant que par l'économie. La
domination économique ne pourrait s'accomplir sans la domination conceptuelle.
Preuve que ces technologies de l'esprit sont des technologies politiques. Lucien Sfez
(auteur de Critique de la communication, Seuil, Paris, 1992)

ENJEUX

- découvertes scientifiques : avancées technologiques.

- stratégique : utilisation militaire.

- firmes de la communication : Alcatel, France-Télécom, Thomson, Matra (a créé le


système RITA de communication militaire le plus performant aujourd'hui).

50
L'ETAT

DEFINITION.

- L'Etat est une société politique qui n'existe qu'à travers trois éléments : la population,
le territoire et un pouvoir politique.

- Nation ou groupe de nations, organisées et soumises à un gouvernement et à des lois


communes.

ETYMOLOGIE : Apparaît aux XII-XIIIème siècles, du latin : Status, de Stare, se


tenir debout.

Notions voisines :

- Etat-Nation

- Etats simples ou unitaires

- Etats composés (unions d'Etats, confédérations d'Etats, Etats fédéraux)

- Etat de type totalitaire, démocratique, aristocratique, républicain, monarchique.

- Etat de partis, Etat partisan.

- Etat libéral, socialiste, corporatif

Notons différentes ou contraires :

- Le clan, la tribu, la nation (qui sont des phénomènes naturels, alors que l'Etat est un
produit de l'intelligence humaine)

- Sociétés primitives, régime féodal,

- Anarchisme, communisme.

51
ORGANISMES.

- Nationaux :

- organes exécutifs (gouvernement, administration d'Etat, Grands Corps).

- législatifs (parlement)

- judiciaires

- militaires (armée)

- Internationaux :

- Organisation des Nations-Unies,

- Union européenne.

CITATIONS

- Max WEBER : "Il s'agit d'une institution dont la direction administrative dispose
d'un pouvoir normatif garanti par le monopole de la contrainte physique légitime, qui
s'exerce sur une population, dans un territoire limité".

- ENGELS : "L'Etat et sa structure sont les moyens dont se dote la classe possédante
pour garder ses privilèges et exploiter".

- CARRE DE MALBERG : "L'Etat est une communauté d'hommes, fixée sur un


territoire propre et possédant une organisation d'où résulte, pour le groupe envisagé
dans ses rapports avec ses membres une puissance suprême d'action, de
commandement et de coercition" .

52
IDEES.

- La place de l'Etat en Occident est remise en cause par un besoin de décentralisation,


de régionalisation, aussi bien économique que politique.

- Problème de la place de l'Etat souverain face à l'Europe. (CEE, puis UE).

- Dans les pays en voie de développement se pose le problème de l'exportation du


modèle étatique occidental comme, par exemple, en IRAN ou au LIBAN.

- On peut se demander si le concept d'Etat est adapté à tous les peuples, c'est-à-dire s'il
existe des peuples qui peuvent vivre sans le modèle étatique.

- Une société sans Etat est-elle possible, comme le préconisent les anarchistes ?

- L'Homme a inventé l'Etat pour ne pas obéir à l'Homme.

- L'Etat permet d'encadrer le pouvoir politique : il en est le support, l'alibi, l'arbitre (si
la Politique divise les hommes, l'Etat délimite le cadre de cet affrontement).

- L'Etat, c'est le pouvoir institutionnalisé.

- La notion d'Etat est conçue pour ennoblir le pouvoir en le détachant des passions
humaines, mais il peut n'être qu'un déguisement destiné à légitimer la domination du
gouvernant.

53
L'ARMEMENT NUCLEAIRE

DEFINITIONS :

- arme obtenue à partir de l'énergie qui se dégage de la fusion ou de la fission de


noyaux d'atomes d'uranium.

- armes nucléaires tactiques dites "du champ de bataille" ; portée inférieure à 500 km.

- forces nucléaires intermédiaires : portée de 500 à 5.500 km.

- armes stratégiques ; portée supérieure à 5.500 km.

- armes d'agression (Ière frappe)

- armes de représailles (2ème frappe)

- armes atomiques, à hydrogène, à neutrons (qui tuent les êtres vivants, mais laisse
intactes les infrastructures).

PERSONNALITES :

- Albert EINSTEIN

- GADDIS (The long peace) : armes nucléaires, facteur de stabilité des relations
internationales pendant la guerre froide.

- WALTZ, néo-réaliste américain :

1. la prolifération ne contredit pas la dissuasion.

2. apparition des "rough states", Etats rebelles aux normes internationales (ex : Corée
du Nord, Irak, Israël, Pakistan, ...)

- Général GALLOIS.

54
LIEUX (Etats possédant l'arme nucléaire)

- USA, Russie, Grande-Bretagne, France, Chine.

- Inde, Pakistan

Note : Ukraine, Biélorussie, Kazakhstan ont renoncé aux armes qu'ils détenaient après
l'effondrement de l'URSS.

HISTOIRE :

- USA : Projet Manhattan

- 6 Août 1945 (Hiroshima), 9 Août 1945 (Nagasaki).

- 1947 (plan Charioteer) et 1949 (Plan Trojan) : Destruction des principales villes
d'URSS.

A) course aux armements, principe de dissuasion (équilibre de la terreur)

- URSS : fin 1949

- DE GAULLE - Reggane - CEA - Plan calcul (Bull)

- France : bombe atomique (1960), à hydrogène (1966)

- Chine : bombe atomique (1964), à hydrogène (1967)

- Stratégies américaines :

. Foster DULLES (représailles massives)

. John KENNEDY (riposte graduée)

. Equilibre de la terreur - MAD (Mutual Assurance Destruction).

. IDS (guerre des étoiles) - R. REAGAN en 1983 - Abandon.

55
B) Concept de maîtrise des armes nuléaires (Depuis 1968)

1.- limitation de la course aux armements :

. rencontres bilatérales (USA - URSS)

. rencontres trilatérales (plus la GB)

. rencontres multilatérales

- mais l'OTAN repousse le plan RAPACKY (visant à interdire production et dépôt


d'armes nucléaires en RFA).

- 1963 : Téléphone rouge.

2.- Principe de non-prolifération - Traité de non-prolifération du 11 juil. 1968 : Les


Etats nucléaires s'engagent à ne pas aider les non-nucléaires à accéder à la possession
de l'arme.

. Cinq Etats nucléaires - traité discriminatoire.

. aucun moyen de coercition ou de contrôle.

3.- Conférences pour la sécurité et la coopération en Europe (Acte final d'Helsinki -


1973)

4.- Dénucléarisation de certaines zones :

. Antarctique (1 janvier 1959)

. espaces extra-atmosphériques,

. Lune et les autres corps célestes (27 janvier 1967),

. le fond des mers (1967),

. l'Amérique du sud (traité de --, 1967),

56
. le Pacifique-sud (traité de Rarotonga - 1985)

5.- Désarmement (en fait, limitation du volume des stocks d'armes) :

. SALT I (Strategic armements limitation talks) en 1972 (accords BREJNEV- NIXON)


: limitation des missiles défensifs.

. SALT II en 1979 (accords BREJNEV-CARTER) : limitation des missiles offensifs.

. SALT III : échec - invasion de l'Afghanistan.

. START (Strategic arms reduction talks) en 1986 (accords GORBATCHEV-


REAGAN) : limitation des missiles offensifs de 50, puis 30 %.

6.- Traité "cut off" : permettre de recueillir des informations sur les trafics de matières
fissibles.

7. Essais nucléaires :

- Traité de Moscou (5 juillet 1963) non signé par la France et la Chine.

- Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBT ou TICE)

ATTITUDE DE L'ONU :

- Assemblée générale : pour un désarmement général et complet.

(Rappel : résolution 2625 interdisant l'utilisation de la force armée)

- Conseil de sécurité : pour une limitation volontaire de leurs armements par les Etats.

ATTITUDE DE LA CIJ (Avis de 1995) :

57
- les armes nucléaires ne sont pas illicites dans leur principe.

- leur usage doit respecter les principes de légitime défense et de proportionnalité.

IDEES :

(Langage dynamique)

- élément du statut de grande puissance

- liée au domaine réservé des Etats,

- élément de la souveraineté.

- davantage des armes diplomatiques négociation, persuasion) que militaires.

- leur utilisation exige une responsabilité politique.

- échappent à toute codification du droit international

- armes de la guerre froide.

- bientôt perçus comme des "armes de non-guerre".

- obstacles au nouvel ordre mondial.

- ce sont des armes "disproportionnées" en ce sens qu'elles tuent aussi bien les
combattants que les non-combattants.

58
SUJET DE DISSERTATION

Sujet : Les armes nucléaires (ENA externe 1997 - Questions internationales).

59
ECOLOGIE

DEFINITION

- Du grec "Eikos, demeure" et "logos, science".

- Terme proposé, en 1866 par HAECKEL pour désigner la science qui étudie les
rapports entre les organismes et le milieu où ils vivent : c'est donc au départ une
discipline biologique dont les applications pratiques sont nombreuses :

. Utilisation des ressources naturelles,

. Lutte contre la pollution,

. Protection de la nature en raison de la dégradation croissante des équilibres naturels,

. Aménagement des territoires.

* Puis l'idéologie s'est emparée de l'écologie : Ecologie + Politique = écologie


politique

- 1968 : Passage d'un militantisme politique à un militantisme écologique (Le


développement industriel et ses conséquences). L'expression de la société contre le
monopole et la suprématie de l'Etat. Ce qui explique le militantisme du mouvement
écologiste : associations, coordinations et, pendant longtemps, pas de structure de
parti.

- 1971 : Les amis de la terre (B. LALONDE).

- 1974 : La France est la première nation à investir le champ politique. Le mouvement


écologiste est créé pour soutenir la candidature de M. René DUMONT à l'élection
présidentielle.

- 1982 : Le Mouvement d'Ecologie Politique devient un parti.

- 1984 : Le MEP devient le parti "Les Verts".

60
- 1988 : Aucun député écologiste à l'Assemblée Nationale (Conséquence du scrutin
majoritaire).

- 1989 : 29 verts élus au parlement européen, pour une Europe "écologisée",


démilitarisée, dénucléarisée.

* Aujourd'hui, transformation radicale de nos rapports avec l'environnement :

- Un changement d'échelle des enjeux :

. Ampleur sans précédent des menaces.

. L'environnement comme enjeu économique et diplomatique.

- Les défis à surmonter :

. Maîtriser le savoir et l'ignorance.

. "Ecologiser" l'économie.

. Intégrer le très long terme dans un nouvel art de gouverner.

. Concilier la démocratie avec une politique à très long terme.

- L'idée d'environnement ne saurait être que planétaire.

. L’environnement, un luxe pour les pays pauvres.

. Les dégâts du volontarisme communiste.

. Société d'abondance, abondance de déchets.

. Une planète surexploitée {eau, terre, arbre...recyclage).

- Gestion de l'environnement depuis 20 ans : un bilan médiocre.

. Manque de moyens financiers ;

61
. Un ministère "gadget".

- Droit de l'environnement : droit du compromis entre intérêts contradictoires, dont


l'homogénéisation est encore à faire, mal appliquée.

ORGANISMES

- ECOROPA

- GREENPEACE

- Organes spécialisés de l'ONU qui ont un programme (FAO - OMS - UNESCO)

- ONU : Conférence de Stockholm en 1972.

- Actions régionales : DIREN (Direction Régionale de l'Environnement)

- IFEN (Institut Français de l'Environnement).

PERSONNALITES

- René DUMONT

- Brice LALONDE (qui a été ministre de l'Environnement)

- Antoine WEACHTER

- Guy CAMBO (Secrétaire général des Verts).

CITATIONS

- "Riches et pauvres, nord et sud, est ou ouest, tous les pays sont à la fois responsables
et victimes de la destruction du milieu naturel" (G. RUFFOLO)

- "L'avenir du monde vivant doit passer avant l'exploitation aveugle de la terre" (V.
GISCARD D'ESTAING - 1984).

62
PROGRES

DEFINITIONS

* PETIT LAROUSSE ILLUSTRE - 1989

1. Amélioration, développement des connaissances, des capacités de quelqu'un : "faire


des progrès".

2. Changement graduel de quelque chose, d'une situation, etc... par amélioration ou par
aggravation.

3. Développement de la civilisation.

* Dictionnaire étymologique LAROUSSE.

- Progrès : du latin "progressus" proprement dit, "action d'avancer", de progredi :


avancer.

* Dictionnaire des synonymes LAROUSSE.

- Progrès : avancement. Progrès, qui est plutôt un terme didactique, s'emploie au


singulier et au pluriel ; enchérit sur "avancement" ; il suppose que le mouvement a lieu
par degrés, en suivant une marche naturelle et régulière.

* Nouveau LAROUSSE ILLUSTRE - 7 volumes - début du siècle : Développement


d'un être ou d'une activité selon une loi ou dans la direction d'un idéal proposé, d'une
fin plus ou moins nettement conçue.

(Musique) suite de fugues à partir du moment où les parties, ayant fait leur entrée,
commencent à se lier.

(Politique) développement de la civilisation.

REFERENCES.

63
* ENCYCLOPEDIE : L'idée de progrès semble avoir eu pour les anciens moins
d'importance que pour les modernes. L'idéal politique de PLATON et de beaucoup de
ses concitoyens était la stabilité ; le progrès dans la nature ne fut vaguement conçu que
par HERACLITE qui admit plutôt le changement incessant.

* ARISTOTE croit à des formes durables, sinon éternelles et immuables.

* Les STOICIENS ne concevaient qu'un retour à l'embrasement universel au terme de


la "grande année".

* LUCRECE n'a fait qu'esquisser dans son "De rerum natura" une théorie du progrès
naturel et social.

* PASCAL eut, au XVIIème siècle, la conception d'un progrès de l'humanité prise


dans son ensemble, considérée un peu comme un même être qui subsiste toujours et
apprend continuellement.

* Mais c'est surtout aux XVIIIème et XIXème siècles que l'idée du progrès universel a
fait son chemin :

- CONDORCET trace le "Tableau des Progrès de l'Esprit Humain", affirmant que


l'esprit humain améliore ses performances.

- GOETHE compare l'humanité à un coursier qui suit une spirale s'élargissant


continuellement.

- PRICE - PRIESTLEY - KANT - LESSING - SCHILLER - FONTENELLE -


SAINT-SIMON - TURGOT - PROUDHON - FOURIER - COMTE sont les ardents
propagateurs de l'idée de Progrès.

. Proudhon : "Le progrès, c'est la réalisation de la Justice";

. Auguste Comte : Le progrès, c'est le développement de l'Ordre".

64
- KANT et LAPLACE formulent leur théorie "de la nébuleuse", que COMTE adopte
et dont Herbert SPENCER fait la base de son système évolutionniste.

- Dans les sciences naturelles, LAMARCK et DARWIN lancent l'hypothèse de la


transformation des espèces vivantes.

QUESTIONS SOULEVEES PAR LE THEME DU PROGRES.

- Y a-t-il réellement progrès (au sens d'amélioration) ?

- Le progrès (s'il existe) est-il indéfini ? et, par définition, ne doit-il pas avoir un terme
assignable ?

- Le progrès est-il continu ? et toute période d'évolution positive n'est-elle pas suivie
d'une régression ?

- Le progrès moral suit-il nécessairement le progrès matériel ?

- Existe-t-il un progrès moral ?

- Progrès et éthique (question centrale).

- Limites du progrès

- Progrès et raison.

- Progrès et environnement, qualité de la vie, écologie.

- Progressisme contre conservatisme ;

- querelle des anciens et des modernes.

- Progrès et art : Existe-t-il un progrès en art ?

- Progrès de la culture, culture du progrès, culte du progrès.

- Progrès et sens de l'histoire.

65
- Progrès et Liberté ; existentialisme, déterminisme, fatalisme.

- Le progrès et le temps : du loisir gagné à l'acharnement thérapeutique .

- Progrès et cycles, décadences ; progrès et révolution.

NOTIONS VOISINES

- Progressisme : Doctrine affirmant le progrès naturel et inéluctable de l'homme ;


attitude caractérise la position de ceux qui dans un domaine particulier sont partisans
de réformes profondes.

- Conservatisme : tendance d'une personne, d'un parti ou d'une société, manifestant de


l'hostilité à certaines modifications des structures économiques, sociales ou politiques,
lorsqu'elles lui paraissent inutiles ou nuisibles.

- Rétrograde (péjoratif): opposé à toute forme de progrès.

- Civilisation, civilisé : progrès de la culture.

- Obscurantisme (péjoratif) : attitude d'opposition à l'instruction, à la raison, au


progrès.

- Philosophie des Lumières : XVIIIème siècle : foi aveugle dans le progrès (qui
subsiste largement aux XIXème et XXème siècles).

CITATIONS

- Auguste COMTE (La formule sacrée du positivisme) - "L'Amour pour principe,


l'Ordre pour base, et le Progrès pour but" (Système de politique positive).

- Benjamin CONSTANT : "Ne soyez ni obstinés dans le maintien de ce qui s'écroule,


ni trop pressés dans l'établissement de ce qui semble s'annoncer" (De l'esprit de
conquête).

66
- Victor HUGO : "Ni despotisme, ni terrorisme, nous voulons le progrès en pente
douce" (Les misérables).

- Gustave LEBON : "Le véritable progrès démocratique n'est pas d'abaisser l'élite au
niveau de la foule, mais d'élever la foule vers l'élite" (Hier et demain).

- Claude LEVI STRAUSS : "Chaque progrès donne un nouvel espoir, suspendu à la


solution d'une nouvelle difficulté. Le dossier n'est jamais clos" (Le cru et le cuit).

- Ernest RENAN : "Les vrais hommes de progrès sont ceux qui ont pour point de
départ un respect profond du passé (Souvenirs d'enfance et de jeunesse).

- VOLTAIRE : "Si les imbéciles veulent encore du gland, laisse les en manger, mais
trouve bon qu'on leur présente du pain" (Dictionnaire philosophique).

- LAMARCK : "Dans tout ce que la nature opère, elle ne fait rien brusquement"
(Philosophie zoologique).

67
INFORMATIQUE

DEFINITION : Théorie et traitement automatique et scientifique de l'Information.


(L’informatique a été développée à partir des recherches de VON NEUMANN).

ORIGINE : Mot français forgé de toutes pièces dans les années 60.

MOTS VOISINS :

- Numérique : Technique à la base de l'informatique, de codage des données sous


forme binaire (0 et 1)

- Ordinateur - machine automatique de traitement de l'information. Mot proposé en


1956 par le Français Jacques PERRET.

- Système informatique - matériel (HARDWARE) + Logiciel (SOFTWARE).

- Notion de réseau informatique.

- NTI : Nouvelles Technologies Informatiques (Bureautique, Télématique)

- Intelligence artificielle (IA).

- Assistance par ordinateur (AO) - E.A.O. (Enseignement) - P.A.O. (Publication) -


C.A.O. (Conception).

- Progiciels (logiciels très spécialisés destinés à une entreprise, catégorie de


professionnels, etc. )

PROBLEMES POSES :

Modification du paysage économique et social : ex : premiers troubles sociaux liés à


l'automatisation : fait penser à la révolte des canuts à Lyon.

68
Au plan culturel : Logique anglo-saxonne incorporée dans le matériel (ex : Hardware,
software). Les mots sont porteurs d'idéologie. Or, apprendre l'Anglais est quasiment
indispensable pour les techniciens : Cet impérialisme culturel engendre une politique
de défense de la langue française : (AGULF) Association Générale des usagers de la
Langue Française.

- Calcul binaire : simplification extrême de la pensée (Mode de pensée).

Au plan économique : Investissements à très court terme (Décision à haut risque).

Dommages informatiques (en majorité, des fraudes) : "Virus Informatique" : Loi du 5


Janvier 1988 relative à la fraude informatique.

Plusieurs grandes firmes ont été mises en cause pour piratage (1989 : TDF, Paribas ;
1990 : France Distribution Système (Groupe Bolloré).

Position commerciale monopolistique de Microsoft : Fin 1999, procès de Bill


GATES devant la justice américaine ; les résultats ne devraient pas être connus avant
la fin 2000, mais le juge américain Thomas Jackson a reconnu le 5 novembre 1999 que
Microsoft détenait un monopole sur les systèmes d’exploitation et qu’il en abusait pour
entraver le développement de ses concurrents.

Depuis l'affaire ATT (1982), la justice américaine n'avait plus engagé de bataille anti-
trust contre un des géants de l'industrie. A travers Microsoft, la justice s'attaque aux
nouveaux monopoles.

Mais la puissance de Microsoft est menacée sur les secteurs de l’Internet et des
produits domestiques connectés à Internet (agenda, téléviseurs, téléphones portables)
qui feront l’avenir des nouvelles technologies (cf unions AOL / Time Warner et
Vodafone / Vivendi)

Législation relative à Internet

69
Problème des réseaux pédophiles, de la pornographie, des trafics internationaux, de la
propagande néo-nazie, etc.

Questions sur la législation, la responsabilité des hébergeurs, la protection des


mineurs, etc.

Problème de la liberté individuelle. On ne trouve sur Internet que ce qu’on y cherche


(tout comme dans une bibliothèque ou à la télévision).

Protection des données sur Internet : Directive européenne (Octobre 1993) conçue
pour protéger les données sur les réseaux informatiques. Conflit transatlantique à ce
propos, puisque absence d'une solution de compromis. Les USA refusent un afflux de
poursuites judiciaires de la part de consommateurs européens en colère (ex : Des
Suédois poursuivent une grande compagnie aérienne américaine).

Développement de la surveillance des salariés, des lieux publics, grâce aux progrès
de l'informatique.

Informatique et libertés : Le développement de l'informatique permet de mettre en


mémoire de plus en plus d'informations, autorise les interconnexions entre fichiers et,
de proche en proche, permet d'encadrer et contrôler la personne, de la naissance à la
mort. Menace pour la liberté de chacun.

ORGANISMES.

- Loi du 6 janvier 1978 créant la C.N.I.L. (Commission Nationale de l'Informatique et


des Libertés).

- Protection des personnes fichées (Connexions interdites, droit de connaître le contenu


des fichiers, de les faire rectifier).

- 1981 : Création du Centre Mondial Informatique et Ressources Humaines, par J.J.


SERVAN-SCHREIBER, consacré aux applications culturelles et sociales de la micro-
informatique.

70
- ERAM (European Research Consortium for Informatics and Mathematics -1988)

- IIE - (Institut d'informatique d'entreprise, créé en 1968) : C'est une école publique
d'ingénieurs informaticiens en formation initiale.

- INRIA - Institut national de recherche en informatique et automatique (créé en 1967)

- SCSSI (Service central de sécurité des systèmes d'information)

SOCIETES

- APPLE "Macintosh" : Nouvelles normes contre celles d'IBM (second producteur


mondial de micro-ordinateurs).

- BULL (FRANCE) - Bien placé au départ (Brevet 1924) : Compétitive au niveau


mondial, mais normes utilisées supplantées par celles d'IBM. BULL s'est fermé les
marchés étrangers et français (Politique commerciale erratique) -12ème rang mondial -
ler européen. En chute libre depuis.

- FUJITSUN - ler Japonais - 8ème place mondiale.

- IBM - Leader mondial (60% du marché) - 1917 - Thomas WATSON - 1er fabricant
de micro-ordinateurs dans le monde - CA 1993 : 2447 Mds.F, soit plus du quart du
PIB de la France.

- MICROSOFT : Numéro 1 mondial des logiciels.

- 68 Mds de F de CA en 1997/98 (+ 31 %)

- 20,7 Mds de F de bénéfices en 1997/98 (+ 54 %)

- 1275 Mds de F de capitalisation boursière, dont 21 % détenus par Bill


GATES.

71
PROJETS ET TEXTES

- Rapport Nora-Minc (Juin 1978) "Informatique et société", sur le développement et la


vulgarisation de l'informatique.

- Loi du 6 janvier 1978 (art. 1er : "L'informatique ne doit porter atteinte ni à la vie
privée, ni aux droits et libertés de chacun").

- Projet européen - ESPRIT - Uniformisation des procédures informatiques (normes


ISO au niveau mondial).

- Enquêtes sur les pratiques culturelles des Français (cf. vulgarisation de l'outil
informatique) chaque année par les ministères de la culture et de la communication.

- Convention du 28 janvier 1981 du Conseil de l'Europe (applicable en droit interne


depuis 1985) garantissant le respect des droits et des libertés fondamentales de chacun,
notamment de son droit à la vie privée à l'égard du traitement automatisé de données à
caractère personnel.

- 1985 : Le Premier ministre, Laurent FABIUS, lance le plan "Informatique pour tous"
; échec : choix de THOMSON, firme française nouvellement nationalisée qui
abandonne brusquement la filière micro.

IDEES

- Enjeux politiques - Plan d'Etat de composants électroniques (Armée...) en France.

- Systèmes experts apparaissant aujourd'hui sur le marché ainsi que des logiciels qui
amplifient les capacités de raisonnement humain.

Stratégie Microsoft :

- Nom de code "Compétence 2000", objectif : imposer les logiciels de Microsoft dans
tout le système éducatif français.
72
- Programme "Graine de Multimédia" (écoles maternelles).

Développement d'Internet (250 millions d'utilisateurs ou "internautes" dans le monde


en 1999) et du WEB (réseau très convivial d'Internet ; littéralement, "toile d'araignée
mondiale"), popularisés aux USA en 1992, lors de la campagne électorale de Bill
CLINTON.

La micro-informatique en France (Enquête SVM, février 2000) :

1. Plus d'une personne sur quatre (26 %) vit désormais dans un foyer équipé d'un
micro-ordinateur.
2. La moitié des Français ne veulent pas d’ordinateur, mais 80% disent que tout le
monde va être obligé de "s’y mettre" !
3. Le taux d'équipement est supérieur à 60 % dans les milieux des cadres et
professions intellectuelles supérieures et dans les milieux les plus introduits
dans la vie culturelle
4. 10,7% des foyers sont connectés à Internet. (moyenne européenne 15,4%)
5. 3 internautes sur 4 sont des hommes ; 2 sur 3 habitent des villes de + de
100.000 habitants
6. les retraités et les sans-emploi représentent 24% des internautes, les cadres-
supérieurs 33%

Les "autoroutes de l'information" : Réseaux transmettant immédiatement n'importe


quels signaux de communication (voix, textes, films, données informatiques, etc.)
traduits en langage numérique, à n'importe qui, particuliers comme entreprises,
n'importe où - Réseau mondial.

Vers une réforme de la loi "Informatique et libertés" : Rapport de Guy


BRAIBANT (3 mars 1998) remis à Lionel JOSPIN, réclamant une harmonisation de la
législation française avec le droit européen, le renforcement des pouvoirs de contrôle
de la CNIL, ainsi que la limitation des formalités administratives préalables au
traitement des données à caractère personnel. But : faciliter la circulation des données

73
personnelles dans le cadre du droit européen, tout en protégeant la vie privée et la
liberté individuelle de chacun.

Le " bogue " de l’an 2000

Origine du mot : bug en anglais signifie cafard, en référence aux insectes qui créaient
des problèmes techniques dans les tous premiers ordinateurs. Le mot a été repris et
francisé.

Pour une question d’économie de mémoire certaines horloges internes ont été
programmés sur 2 chiffres au lieu de 4 donc on devait passer de 1999 à 1900.

Depuis le milieu des années 90, des milliards de dollars (400 à 600 milliards) ont été
utilisés pour résoudre ces problèmes.

Mais le scénario catastrophe attendu ( ascenseurs bloqués, feux de signalisation fous,


cartes de crédit englouties, PC hors-service, accident nucléaire ... ) n'a pas eu lieu,
même dans les pays en développement ou les pays en difficulté comme le Russie.

La facture payée par les clients et non par les vendeurs de logiciels, dont l'activité a
même bénéficié de ce sinistre attendu, devrait faire réfléchir les utilisateurs. Mais la
réaction de colère face au scandale n’a pas eu lieu.

Les fabricants informatiques et les pouvoirs publics se sont félicités de la bonne


préparation des entreprises et des particuliers (en France, 15% des entreprises –
seulement - disent avoir été victimes d’incidents mineurs).

74
JEUNESSE

DEFINITIONS

1. Période de vie humaine comprise entre l'enfance et l'âge mûr.

2. Fait d'être jeune, ou, pour un groupe, d'être formé de personnes jeunes.

3. Ensemble de traits physiques et moraux, propres aux personnes jeunes, mais dont
certains peuvent subsister chez celles qui ne le sont plus : vigueur ; verdeur.

- Jeunesses (nf pluriel) : Groupement de jeunes organisés en vue d'une certaine fin (ex
: mouvements de scouts, Jeunesses communistes, Jeunesses hitlériennes, Jeunesses
Musicales).

CITATIONS

- "La jeunesse montre l'homme comme le matin montre le jour"- J. MILTON.

- "Cédez moi vos vingt ans , si vous n'en faites rien" . Paul de LACRETELLE.

- "Jeune homme, réjouis-toi dans ta jeunesse, livre ton coeur à la joie pendant les jours
de ta jeunesse, marche dans les voies de ton coeur et selon les regards de tes yeux".
Ancien Testament (Ecclésiaste).

-"On met longtemps à devenir jeune". PICASSO

THEMES DE REFLEXION

- Jeunesse et société.

- Immaturité de la jeunesse.

- Jeunes de la rue.

- Jeunesse face au travail.

75
- Jeunesse et associations (ex : Jeunesse agricole chrétienne, Jeunesse française,
Jeunesse ouvrière chrétienne).

ARTICLES ENCYCLOPEDIA - THEMES.

A. De l'adolescence au rôle de la vie d'adulte.

B. Crise de civilisation.

1. La jeunesse de l'après-guerre.

2. L'incompréhension croissante des adultes.

3. Les jeunes mobilisés au service de la révolution.

4. Les jeunes, objets et sujets de la crise économique mondiale .

C. Les mouvements de jeunesse.

1. Groupements organisés par les adultes.

Mouvements laïques, politiques et confessionnels.

Analyse typologique : encadrement ou éducation.

2. Le problème de l'auto-organisation.

Le mouvement de la jeunesse : l'exemple allemand.

Le mythe de la jeunesse.

Parti de Jeunes ou jeunesses de parti ?

D. Les bandes de jeunes

Délinquance et culture juvénile de masse.

E. Les étudiants.

76
F. Les modèles culturels.

G. Littérature pour la jeunesse.

77
GUERRE

DEFINITIONS

- Lutte armée et homicide présentant une certaine amplitude, et se déroulant dans une
certaine durée de temps, entre des collectivités organisées ayant une autonomie
politique au moins relative. Par extension : toutes formes de conflits ou de luttes.

- Conflit entre deux forces égales. Sinon, on parle de pacification ou d'opération de


police (fort contre faible) ou de rébellion ou de révolution (faible contre fort)

Etymologie : Mot d'origine francique (donc barbare). Latin : "Bellum" (Casus belli,
belligérant, belliqueux).

Synonymes : conflit, lutte, belligérance, conflagration.

Contraires : paix, concorde, entente.

CLASSIFICATION DES GUERRES

- selon un critère politique :

. conflit supra ou super-étatiques.

. phénomènes inter-étatiques ou conflits classiques

. conflits intra-étatiques

- selon le critère des enjeux :

. conflit territorial,

. conflit ethnique, religieux.

- selon les techniques

- selon la localisation

78
- selon la finalité

- selon les causes (difficiles à déterminer)

FORMES MODERNES DE GUERRE :

Elles sont classées en catégories distinctes suivant la nature et la dimension des


groupes concernés, suivant leurs rapports politiques et aussi suivant les techniques
mises en oeuvre :

- la guerre économique (embargo)

- la guerre commerciale

- la guerre linguistique

- la guerre culturelle : sorte d'impérialisme pour imposer sa culture et son mode de vie
(cf. USA)

- guerres mondiales : guerres totales qui ont mis en jeu tout l'appareil politique,
économique, technique et militaire de nombreuses nations réparties en deux camps
(lère et 2e guerre mondiale)

- guerres plus limitées dans l'espace : affrontement armé de pays ayant entre eux des
querelles particulières mais souvent soutenus politiquement et économiquement par
des Etats plus importants (points chauds de la guerre froide).

AUTRES TYPES DE GUERRE MODERNE

- guerre électronique : guerre qui vise à paralyser les moyens radioélectriques de


l'adversaire.

- guerre étrangère : guerre d'Etat à Etat, de nation à nation.

- guerre psychologique : mise en oeuvre systématique d'une propagande destinée à


influencer des populations ou des armées.

79
TYPOLOGIES DES GUERRES

- Guerre aristocratique, courtoise : "Messieurs les Anglais, tirez les premiers"


(Vicomte J. d'Anterroche, Fontenoy, 1745), "guerre en dentelles". Zoulous, indiens
d'Amérique.

- Guerre totale : guerre de masse, patriotique ("m.." de Cambronne, Waterloo, 1815)",


guerre d'extermination (aux temps bibliques), guerre d'anéantissement
(thermonucléaire).

La guerre totale serait née de la Révolution, toutes les classes sociales étant touchées
(et non seulement les pauvres).

- Guérilla : forme ancienne de guerre (Les jacqueries) de harcèlement, mais qui a pris
une importance stratégique aux temps modernes (décolonisation, socialisme).

FONCTIONS DE LA GUERRE

- processus de "rééquilibrage démo-économique"

- fonction économique

- fonction politique

- fonction sociologique et psychologique

- fonction culturelle

- fonction biologique (exutoire aux impulsions collectives ; fondements biologiques et


psychologiques situés dans l'agressivité de l'homme)

- fonction technique (nouveaux procédés)

CAUSES CONTEMPORAINES DES GUERRES

- multiplication des entités politiques,

80
- hétérogénéité du système international,

- développement des passions collectives.

- mise en place de frontières de façon irréfléchie (séparation de groupes liés par


l'histoire ou par l'assemblage ; les révoltes sont dès lors prévisibles - ex : l'ex-
Yougoslavie)

DROIT GENERAL DE LA GUERRE

Institutions et Droit de la guerre :

- Moyen Age : La trêve de Dieu , le droit des gens.

- 1865 : Convention de Genève (Croix Rouge).

- 1885 : Congrès de VIENNE réglementant les guerres coloniales.

- 1907 : IIIème Convention de La Haye : Déclaration de guerre (préalable) obligatoire.

- 1919 : SDN. (Société des Nations).

- 1925 : Convention de GENEVE (sur l'usage des gaz).

- 1928 : Pacte de Paris (BRIAND-KELLOG) vise à bannir la guerre.

- 1929 : Convention de GENEVE sur le traitement des prisonniers.

- 1945 : ONU, NUREMBERG : Les crimes de guerre.

- 1949 : OTAN.

- 1955 : Pacte de Varsovie.

Règles de droit international :

81
- sur le début de la guerre : ultimatum avec délai

- sur le déroulement de la guerre

- sur la conduite de la guerre

- sur la fin de la guerre

- sur les répercussions des hostilités sur les résidents ennemis, les biens ennemis et le
traitement des blessés et prisonniers.

Règles particulières aux formes de la guerre pour :

- la guerre maritime (liberté des navires de commerce pendant la guerre. Leur


destruction n'est admise que si les passagers peuvent être mis en sécurité),

- la guerre aérienne (restreint l'attaque aérienne à des "objectifs militaires"),

- la guerre atomique.

THEORICIENS :

- BOSSUET, J. de MAISTRE : La guerre est une "loi divine". Or, par définition, un
jugement de Dieu toujours juste.

- PLATON, ALAIN : "Les passions humaines (haine, vengeance) sont seules causes
de guerre".

- NIETZSCHE, MALTHUS : C'est une nécessité biologique, de sélection naturelle ;


elle rétablit l'équilibre démographique ; la guerre est source de progrès technique."

- K. MARX, J. JAURES : La guerre résulte des contradictions internes du capitalisme


et des conditions économiques (Guerre commerciale, coloniale).

- Karl VON CLAUSEWITZ, MAO TSE TOUNG, CHE GUEVARA : Théoriciens de


la guerre de résistance patriotique, de la guérilla et de la guerre révolutionnaire.

82
CITATIONS

- GROTIUS : "C'est le devoir de ceux qui ne sont pas engagés dans une guerre de ne
rien faire qui puisse renforcer la puissance de qui soutient une mauvaise cause ou qui
puisse entraver l'action de qui mène une juste guerre".

- Hippolyte TAINE : "La guerre est le coup de fouet qui empêche une nation de
s'endormir"- in "Les origines de la France contemporaine".

- Charles PEGUY : "Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre" in "Eve"
1914.

- Adage Latin : "Si vis pacem, para bellum" (Si tu veux la paix, prépare la guerre).

- K. VON CLAUSEWITZ : "La guerre est la continuation de la politique de l'Etat par


d'autres moyens".

"La guerre est un acte de violence destiné à contraindre l'adversaire, à exécuter notre
volonté".

"La guerre est une pulsion naturelle et aveugle du peuple, la libre activité de l'âme du
chef de guerre, le pur entendement politique du gouvernement".

"En aucun cas, la guerre n'est un but par elle-même. On ne se bat jamais,
paradoxalement, que pour engendrer la paix, une certaine forme de paix.

- Maréchal DE SAXE : "La guerre est une science couverte de ténèbres dans
l'obscurité desquelles on ne marche point d'un pas assuré. Toutes les sciences ont des
principes et des règles ; la guerre n'en a point".

- VON MOLTKE : "Sans la guerre, le monde sombrerait dans le nationalisme" .

- DE GAULLE : "La guerre se mène contre ses ennemis, la paix contre ses alliés".

83
- Roger CAILLOIS : "La guerre contribue à affaiblir ou fortifier les nations et à créer
les empires ou à les dissoudre".

IDEES BREVES.

- La guerre, lutte pour une domination entre deux ou plusieurs entités politiques, mais
aussi exorcisme des crises et dissensions que connaissent ces groupes sociaux.

- La guerre de masse, meurtrière, n'est-elle pas due à une incapacité de nos sociétés à
symboliser et à médiatiser la violence ? (MARCUSE : Société thanatocratique).

- Une armée moderne suréquipée perd le plus souvent, dans une guerre de résistance
patriotique (Décolonisation, Viêt-nam, Afghanistan). Observation : les deux contre-
exemples que sont la guerre des Gaules et la guerre du Golfe.

- La guerre ne suspend pas les relations entre Etats belligérants. Elle leur donne une
dimension supplémentaire : celle de la violence.

- Continuation de la politique par des moyens violents (cf. supra VON


CLAUSEWITZ)

84
LA FRANCOPHONIE

DEFINITION.

Larousse : Collectivité constituée par les peuples parlant le Français.

Origine : mot forgé en 1880 par ONESIME RECLUS, géographe qui avait eu l’idée
de classer les populations du monde en fonction de critères linguistiques. Apparu en
1962 dans la revue "Esprit", popularisé ensuite. Cela prouve que le mot comme la
notion sont récents.

CHIFFRES.

Le Français se situe au 9e rang des langues les plus utilisées. On compte aujourd'hui
un peu plus de 131 millions de francophones à travers le monde, soit 2,5 % de la
population mondiale. L'Europe regroupe 21 % de la population francophone,
l'Amérique 4 %, et l'Afrique 75 %.

En Europe, la France mise à part, les francophones se trouvent essentiellement en


Belgique (70 % de la population), en Suisse (20 % de la population) et au
Luxembourg. Au niveau de l'Union européenne, à laquelle il faut ajouter la Suisse, le
Français est la deuxième langue la plus parlée avec 67 millions de locuteurs, derrière
l'allemand (90 millions), mais devant l'anglais (61 millions).

En Amérique du nord, c'est au Canada que vit la plus forte minorité de population
francophone, soit 6,5 millions de locuteurs. Sur le reste du continent américain,
départements d'outre mer français (Guadeloupe, Martinique, Guyane) exceptés, les
communautés francophones sont présentes en Louisiane et en Haïti.

L'Afrique subsaharienne compte à elle seule presque 39 millions de francophones.


Avec plus de 25 millions de francophones au Maghreb (49 % des Tunisiens, 49 % des
Algériens et 30 % des Marocains), la Francophonie y est très présente.

85
Au Moyen-Orient, le Liban demeure le pivot de la Francophonie, avec environ
800.000 locuteurs.

Enfin, en Asie, c'est dans la péninsule indochinoise que les francophones sont les plus
nombreux (environ 500.000 au Vietnam et 5 % de la population au Laos).

Ainsi, on peut remarquer que l’usage de la langue française dépasse largement le cadre
de la France).

ORGANISMES.

Ils sont de plus en plus nombreux, avec des effectifs croissants et de nouveaux
domaines d'action. Cependant, malgré le regain d'intérêt pour la francophonie dont ils
témoignent, ils sont critiqués pour leur inefficacité. Ils seraient incapables de faire face
à la demande des pays francophones. La France cache mal son manque de volonté
politique, alors qu'elle devrait y jouer un rôle moteur. En voici une liste (non
exhaustive) suivant leur apparition dans le temps.

1. Association des écrivains de langue française (1926)

2. Union internationale des journalistes et de la presse de langue française (1950)

3. Association des universités partiellement ou entièrement de langue française


(Aupelf, Montréal, 1961)

4. Assemblée internationale des parlementaires de langue française {1967)

5. Agence de coopération culturelle et technique (1969)

6. Agence de la francophonie. Créée en 1970, elle rassemble 46 pays membres et


dispose d’un budget de 489 millions de francs (chiffre valable pour 1997)

7. Haut Conseil de la Francophonie (F. Mitterrand, Paris, 1984)

86
8. Sommets de la Francophonie (le premier en 1986, le dernier à Hanoï en 1997. 41
pays ont assisté au premier, 49 au dernier). C'est la réunion des chefs d'Etat
francophones.

9. Secrétariat d'Etat à la Francophonie ( 1986 , Paris , par le gouvernement Chirac).

10. Le prix littéraire de la Francophonie décerné par l'Académie Française. Créé en


1986 sur la proposition du gouvernement canadien, il récompense les efforts d’un
auteur en faveur de la langue française par un prix de 400.000 F.

11. Délégation générale à la langue française (créée en 1989, placée auprès du Premier
ministre mais rattachée au ministère de la Culture).

ACTUALITE et ORGANISATIONS INTERNATIONALES

Le regroupement des 21 États francophones qui ont créé l'organisation


intergouvernementale de la Francophonie (ACCT) en 1970 coopèrent régulièrement

Les institutions de la Francophonie multilatérale sont organisées autour de la


Conférence des chefs d'État et de gouvernement des pays ayant le français en partage,
aussi appelée Sommet de la Francophonie. Il existe également des instances de
décision (Conférence Ministérielle de la Francophonie, Conseil Permanent de la
Francophonie deux des trois organes principaux de l’ACCT) et les diverses structures
(L'Assemblée parlementaire de la Francophonie qui est consultative).

Depuis1986 une volonté politique s'est fait jour, au Sommet de Hanoi, en novembre
1997, M. Boutros Boutros-Ghali a été élu secrétaire général de la Francophonie. Il
reprend les attributions du président du C.P.F. et du secrétaire général de
l'Organisation intergouvernementale de la Francophonie, agissant en tant que
secrétariat des instances. Il sera, selon les termes du président de la République
française à Cotonou, "le visage et la voix" de la Francophonie qu'il représentera sur la
scène internationale et qu'il mènera en coordonnant l'action des différents opérateurs
(porte-parole politique et représentant officiel de la communauté francophone).

87
Les sommets de la francophonie (rencontre des chefs d’Etat et de gouvernements
francophones) ont été créés en 1986 (Paris) puis ont suivi Québec (1987), Dakar
(1989), Chaillot (Paris 1991), Ile Maurice (1993), Cotonou (1995), Hanoï (1997).

PERSONNALITES.

1. Afrique Noire : Léopold SEDAR SENGHOR, Poète et homme politique sénégalais.

2. Monde arabe : l'ancien président tunisien Habib BOURGUIBA, qui avait appelé en
1963 à la constitution d'un "Commonwealth à la française".

3. Asie : Le Prince SIHANOUK. Dès 1962, il plaide pour l'organisation générale des
"parlant français".

4. Amériques :

Caraïbes : Aimé CESAIRE, homme politique et poète martiniquais.

Québec : J.L. ROY, journaliste, écrivain, qui a pris part aux institutions francophones.

5. France : MALRAUX : il est considéré comme l'un des initiateurs de la


francophonie.

6. M. Boutros Boutros-Ghali ancien secrétaire général de l’ONU : secrétaire général de


la Francophonie.

CITATIONS.

" La mission de la France est de pratiquer la coopération avec les Etats du monde,
avant tout, ceux d'Afrique, dont nous sommes solidaires par l'idéal, la langue, la
culture. " C. De Gaulle, 1962. " Qu'est-ce que la francophonie ? Ce n'est pas une
machine de guerre montée par l'impérialisme français " L. Sedar Senghor, 1966.

" La Francophonie, c'est cet humanisme intégral " Idem.

88
IDEES

Si la Francophonie recouvre un aspect linguistique et culturel avec la défense et la


promotion du Français, mais plus généralement d'une identité, elle sert aussi de
prétexte pour renforcer des liens d'une autre nature. Lien privilégié des rapports
Nord/Sud, c'est grâce à elle que se met progressivement en place une coopération
multiforme pour aider au développement les pays les plus défavorisés, généralement
anciennement colonisés. Cependant, cette aide économique est liée aux progrès
politiques. Il y a une réelle volonté de faire de l'espace francophone un espace
démocratique.

Quel est l’avenir de la langue française ? Autrefois langue diplomatique, elle reste
encore aujourd’hui parlée par une population plus grande que celle des ressortissants
français. Mais la tendance est à la baisse, car son usage limité rend son apprentissage
irrationnel.

Ne reste-t-il pas une volonté d’impérialisme dans la notion de francophonie, datant de


la 3ème république (se souvenir des discours de J. Ferry) ?

89
LA TELEVISION

DEFINITION : Technique nouvelle de communication et de propagation de la culture


existante. C'est aussi un moyen d'expression permettant une ouverture au monde.

ORGANISATION

En France, on part d'un système d'Etat pour aboutir à un système mixte avec la loi de
juillet 1982 affirmant la liberté de communication audiovisuelle.

1984 : Création de Canal +

1985 : La Cinq et M 6

1986 : TF1 - privatisation.

1992 : Disparition de la Cinq et remplacement par ARTE, chaîne franco-allemande à


fonds publics.

1994 : La Cinquième, diffusion de programmes en journée avant ARTE, diffusée en


soirée seulement.

1997 : Multiplication des moyens de réception des programmes satellites en France (


TPS, Canal Satellite, AB Sat).

Organisme régulateur : trois expériences successives :

1. la haute Autorité de 1982 à 1986

2. la CNCL de 1986 à 1988

3. actuellement, le CSA.

LES NOUVELLES TECHNOLOGIES

90
La télévision peut être considérée comme un trait de la civilisation actuelle orientée
vers le progrès technique et le divertissement, la culture, le cinéma, la musique et les
arts, etc.

Le satellite (ex.: TDF 1) : ce mode de communication est appelée le "broadcast", en


pleine expansion pour la France.

Le câble ou "narrowcast", relativement peu développé en France.

LES MISSIONS DE LA TELEVISION1. Information2. Education3. Distraction

- Elle est un outil de démocratisation, mais cette communication culturelle (son et


image) n'exige pas la lecture et peut ainsi favoriser une forme d'analphabétisme, tout
comme certaines émissions ont une mission pédagogique qu'elles peuvent proposer
sous un aspect ludique.

- Elle transpose à la culture le modèle industriel (rendement, expansion, "dictature de


l'audimat"). Selon l'Ecole de Francfort : dissolution des caractères esthétiques d'un
produit par son insertion dans la société industrielle.

POLITIQUE ET TELEVISION

- Elle est un moyen privilégié de s'adresser aux masses, mais elle peut conduire à une
dépolitisation : logique commerciale et logique démocratique s'affrontent. La diffusion
des débats parlementaires en permanence sur les réseaux satellitaires peut être un outil
de communication en faveur de la repolitisation.

- La télévision possédant un public quasi illimité, la possession des centres d'émissions


est souvent liée au pouvoir. Mais, de plus en plus, ce pouvoir peut-être économique,
non seulement politique, par la puissance croissante des firmes à vocation
audiovisuelle ; on peut penser aux géants américains dans ce domaine.

91
- Son influence sur l'opinion publique est cependant critiquable (exposition sélective
aux médias, rôle des leaders d'opinions). Tout dépend finalement de la réaction du
téléspectateur ; la manière dont les émissions et leur contenu sont présentés devient un
élément très important dans l'étude de l'impact des images sur le psychisme des
individus (on cherche à les faire réagir dans un sens ou dans un autre).

92
LA POPULATION

DEFINITIONS

1. Ensemble des personnes résidant habituellement dans un pays, une province, une
ville, une zone géographique donnée.

2. Un des éléments constitutifs de l’Etat, avec le territoire et le pouvoir politique. Pour


certains auteurs, l’existence d’une population est impuissante à donner naissance à
l’Etat. Il faut que cette population prenne conscience des liens divers qui unissent ses
membres et qu’elle devienne de ce fait une Nation.

ETYMOLOGIE : du latin "populus", transmis par l'anglais.

EVOLUTION HISTORIQUE.

- Régime démographique classique : pendant 99% de l'histoire de l'humanité, le taux


de mortalité a été à peu près égal au taux de natalité.

- La transition démographique est le fruit de la révolution industrielle.

. lère phase : la baisse de la mortalité.

. 2ème phase : l'ajustement.

. 3ème phase : la maturité.

- Quelle transition démographique pour le tiers-monde, alors que seule la mortalité a


baissé ? Conférences de BUCAREST (1984) et de MEXICO.

THEORIES :

- MALTHUS : les ressources alimentaires augmentent à un rythme lent (suivant une


progression arithmétique), tandis que la population s'accroît selon une progression
géométrique. Il faut limiter le nombre des nouveaux arrivants au "banquet de la
nature".

93
- Thèse nataliste : le progrès technique repousse les limites de la rareté et le
dynamisme d'une population jeune stimule fortement la production.

- Thèse populationniste : favorable à un accroissement de la population.

IDEES ET PROBLEMES ACTUELS

- Pays occidentaux : "Croître ou vieillir" ?

- Tiers-monde : quelle transition ?

- Urbanisation et densité.

- Population totale et population active. Colin CLARK : Distinction des 3 secteurs :


primaire, secondaire, tertiaire.

- Juillet 1986 : 5 milliards d'hommes.

- Pyramide des âges : migration, réfugiés.

- Surpopulation, dimension géopolitique : rapports Nord-Sud.

- Famille nucléaire.

NOTIONS A CONNAÎTRE

Démographie : étudie l’état des populations et leurs mouvements. Le souci du


dénombrement des populations remonte très loin dans l’histoire, exemple :
recensements dans la Chine

ancienne ou l’Empire Ottoman. Pour les pays industrialisés, état civil et recensements
réguliers depuis le XIXè s. Pour la Chine moderne dès 1953 et la majorité des pays
d’Afrique à partir de la décennie 1975-1985.

1er recensement national en France : 1801. Fréquence ; tous les cinq ans jusqu’en
1936, puis tous les six à huit ans (1946/1954/1962/1968/1975/1982/1990/1999).

94
Service d’études démographiques en France : l’INED (Institut National d’Etudes
Démographiques) crée en 1945.

Recensement effectué en partenariat : INSEE, Ministère de l’Intérier, les 36000


communes et quelques 110.000 agents recenseurs. Il s’effectue dans le cadre de la
commune. Les individus sont classés selon 4 critères : population des ménages
ordinaires, âge, état matrimonial, nationalité (française de naissance, par acquisition,
étrangers qui ont leur résidence permanente en France).

Remarque : Le recensement est une opération longue, coûteuse et dérangeante pour le


public, contraint de répondre légalement aux enquêteurs. Il subsiste toujours une
marge d’erreur.

Au plan mondial : le Fonds des Nations Unies pour les activités en matière de
population rassemble et étudie les données au niveau mondial. Crée en 1967, siège à
New York.

Principaux indicateurs :

Taux de natalité : entre 10‰ (Italie) et 54‰(Kenya)

Taux de mortalité : entre 3‰ (Koweit) et 24‰ (Sierra Leone)

Taux de mortalité infantile : entre 5‰ (Finlande) et 17,2‰ (Afghanistan)

Indice synthétique de fécondité : entre 1,3 enfants par femme (Italie) et 8 ,5 (Rwanda)

Pyramide des âges : en général 3 groupes : les moins de 15 ans, les 15-65 ans, les plus
de 65 ans.

Sur le plan économique : étudier la population active, la répartition


socioprofessionnelle, la répartition par secteur, la féminisation de la population
active…

95
CITATIONS

Jean BODIN : "Il n'est de richesse que d'hommes".

L’Ancien Testament : " Faîte le relevé de toute la communauté d’enfants d’Israël selon
leur famille et leur maison paternelle, au moyen d’un recensement nominal de tous les
mâles comptés par tête. Depuis l’âge de 20 ans et au-delà, tous les israélites aptes au
service, vous les classerez selon leurs régions… " (IV, Livre de Moïse)

96
NATIONALISME

DEFINITIONS :

- Origines du terme : adjectif "nationalist" apparaît en Angleterre dès 1715, et


seulement à l'extrême fin du XVIIIe siècle en France : il désigne alors les excès du
patriotisme jacobin.

- ( Larousse ) - Doctrine qui se réclame essentiellement de la Tradition et des


aspirations exclusivement nationales.

- ( Robert ) - Distingue trois sens :

1 - Exaltation du sentiment national ; attachement passionné à la Nation à laquelle on


appartient, accompagné, parfois, de xénophobie et d'une volonté d'isolement.

2 - Doctrine fondée sur ce sentiment, subordonnant toute la politique intérieure au


développement de la puissance nationale et revendiquant le droit d'affirmer à
l'extérieur cette puissance sans limitation de souveraineté.

3 - Doctrine, mouvement politique qui revendique pour une nationalité le droit de


former une Nation.

- Difficulté d'approche : 2 éléments :

ambiguïté du vocable qui tend à opposer un nationalisme proclamé,


organisé et structuré, dont certaines doctrines et certains partis se font les
interprètes (c'est le nationalisme des "nationalistes") d'un nationalisme
diffus et inorganisé dont on peut retrouver des traces au-delà de ces
partis et de ces théoriciens.

Imbrication étroite de l'idéologie nationale dans un système plus


général de valeurs politiques et sociales : cette idéologie nationale se
trouve alors intégrée à d'autres idéologies > d'où difficulté pour
l'historien de déterminer un nationalisme pur.

97
MOTS VOISINS :

- Chauvinisme, patriotisme, "nationalitarisme" (néologisme forgé par l'Ecole d'Action


Française pour fustiger l'attachement aveugle et inconditionnel à l'idée de Nation),
populisme, pangermanisme et panslavisme, intégrisme (talibans), carbonarisme
(nationalisme italien du XIXe siècle), etc…

MOTS OPPOSES : Internationalisme, cosmopolitisme.

PERSONNALITES :

Maurice BARRES, Charles MAURRAS, Charles PEGUY, Benito MUSSOLINI,


Adolf HITLER, Charles DE GAULLE, Philippe SEGUIN, Jean-Pierre
CHEVENEMENT, Jean Marie LE PEN.

CITATIONS

- "Si vous avez résolu d'être patriote, vous serez obligatoirement royaliste, la
raison le veut" Charles MAURRAS.

- "Le peuple argentin a été choisi par Dieu pour porter aux nations la parole de
Dieu" Eva PERON.

NATION

DEFINITIONS

Etymologie : (du latin nascor, natum, naître)

LAROUSSE : Communauté humaine, le plus souvent installée sur un même territoire


et qui, du fait d'une certaine unité historique, linguistique, religieuse ou même
économique, est animée d'un "vouloir vivre commun". Personne juridique formée par
l'ensemble des individus régis par une même constitution , distincte de ceux-ci et
titulaire de la souveraineté .

98
- LITTRE : Réunion d'hommes habitant un même territoire, soumis ou non à un même
gouvernement, ayant depuis longtemps des intérêts assez communs pour qu'on les
regarde comme appartenant à la même race. Tous ceux d'une même nation qui vivent
en pays étranger.

- ENCYCLOPEDIA UNIVERSALIS : La nation est un phénomène non directement


observable ; elle ne se révèle que par les sentiments qu'on lui porte, les attitudes qu'elle
suscite. C'est l'idée que les individus se font de l'être que tous ensemble ils constituent.
En définitive, un mythe.

NOTIONS VOISINES : Etat, fédéralisme, internationalisme, nationalisme, peuple.

ORGANISMES

- ONU (1945) remplaçant la SDN (1919-1947) - UNICEF : Fonds des Nations Unies
pour l'Enfance (FISE) - H.C.R. : Haut Commissariat des Nations Unies pour les
Réfugiés (UNHCR).

IDEES

1. L'idée de Nation.

- Nécessité pour la nation de parfaire sans cesse l'image qu'elle veut donner d'elle-
même, sous peine de disparaître (faire preuve de sa supériorité - cf. : oeuvres, art,
droit, science).

- S'affirme parfois avec d'autant plus d'intransigeance que son assise concrète est
faible.

- L'idée de nation favorise son agencement politique en socialisant le pouvoir qui s'y
exerce. Ce pouvoir y trouvera sa légitimité et sa plus ferme assise.

- Le plus sûr élément de consensus.

- Continuer à être ce que l'on a été.

99
2. Toute construction nationale passerait par :

. La disparition des empires (cf. : Unité allemande 1871, italienne 1859-1870).

. Le refus du privilège ethnique.

. Le rôle de l'intelligentsia, le rôle des masses.

. Récupération du passé, de l'espace.

. Reconnaissance extérieure.

. Constitution du parti.

. Définition du rôle de l'Etat.

3. L'idéologie de la Nation-Etat

(cf. : XIVème siècle : Pierre DUBOIS, PETRARQUE, MACHIAVEL, Marsile de


PADOUE.

XVIII siècle : ROUSSEAU, FICHTE, HERDER.

XXe siècle : O. BAUER, K. RENNER, J. STALINE, V.O. LENINE.

4. Nationalisme.

Revendiqué (DEROULEDE, BARRES, MAURRAS) ou non revendiqué


(POINCARE, DELCASSE, PEGUY).

. Thèmes : souveraineté, unité, prétention à l'universalité.

Situation historique, motivation doctrinale et idéologique, attitude sociale, évolution


économique, civilisation et attitude religieuse sont autant de facteurs de différenciation
des multiples formes du nationalisme. ("émotif", "intégral", "totalitaire",
"personnalisé").

100
Conséquences : mutations sociales.

CITATIONS

1. "Quand la foi fléchit, quand la raison hésite, un pogrom ou une guerre restaure à
point l'unité menacée. Férue de son autonomie, la nation ne se confie qu'à une autorité
tirée d'elle". J. HAESAZERT (Essais de sociologie. 1939).

-"L'esprit donne l'idée d'une nation, mais ce qui fait sa force sentimentale, c'est la
communauté de rêve". André MALRAUX (La tentation de l'Occident).

2. Les nations ont été "créées graduellement sous des influences diverses, celles de
leur organisation originelle, du climat, du sol de la région, des lois, des coutumes, des
manières, des événements, accidents ou incidents extraordinaires de leur histoire et du
caractère particulier de leurs citoyens illustres" - DISRAELI - The Spirit of Wigghism
- 1836.

"Une nation est une âme, un principe spirituel ... C'est l'aboutissement d'un long passé
d'efforts, de sacrifices et de dévouements. Avoir des gloires communes dans le passé ,
une volonté commune dans le présent, avoir fait de grandes choses ensemble, vouloir
en faire encore, voilà les conditions essentielles pour être un peuple" - RENAN-
Qu'est-ce qu'une nation ? - 1882.

" La nation existe par elle-même ; (...) La royauté française avait été si hautement
nationale que le lendemain de sa chute, la nation a pu tenir sans elle." - RENAN.

101
EGALITE

DEFINITIONS

- Etymologie : Apparition au XIIIe siècle ; du latin acqualitas.

1. L'égalité suppose une comparaison.

2. Egalité : identité.

3. Egalité : proportion / parité.

4. En politique : mêmes droits et obligations.

5. Egalité mathématique

* EGAL

- D' Alembert dans l'Encyclopédie : "Le terme égal exprime, dit-on, un rapport entre
deux ou plusieurs choses qui ont la même grandeur, la même quantité ou la même
qualité. Les choses égales sont celles dont l'une peut être substituée à l'autre sans
aucune altération.

Je crois, pour moi, que toutes les définitions ne sont pas plus claires que la chose
définie et que le mot égal présente à l'esprit une idée plus précise et plus nette que tout
autre mot ou phrase synonyme qu'on voudrait faire servir à l'expliquer".

- Larousse : "Qualité de ce qui est égal, c'est-à-dire ne présentant aucune différence de


quantité, de dimension ou de valeur avec autre chose".

* EGALITARISME.

- Théorie qui affirme l'égalité des droits entre les hommes.

- Egalité comme principe politique et principe de société civile : conception


marxiste (supprimer les inégalités sociales).

102
* EGALITAIRE.

- qui vise à l'égalité politique, civile et sociale.

CORRELATS - NOTIONS VOISINES ET CONTRAIRES

1 - Egalité, isonomie, iségorie.

- isonomie : notion grecque de l'égalité dans le domaine politique : "égalité des droits
dans un gouvernement démocratique".

- iségorie (agora) : rapport horizontal de citoyen à citoyen - échange de la parole


égalitaire et réversible.

2 - Egalité et liberté

- Deux polarités qui s'opposent

- Liberté toujours hiérarchisante (le libre choix et la libre volonté de l'individu peuvent
s'opposer à l'égalité).

- Tocqueville (de la démocratie en Amérique) : Egalité sociale et plus seulement


politique (égalisation des conditions). Effet : mouvement vers uniformisation des
modes de vie et des niveaux de vie. Egalité comme menace pour la liberté.

3 - Egalité et individu

- L. DUMONT (Essai sur l'individualisme)

- Distinction entre sociétés individualistes (Egalité - besoins de l'individu prioritaires


sur besoins de la société) et sociétés holistes (Hiérarchie - prédominance des besoins
de la société).

4 - Egalité et inégalités

- Notion d'égalité : ancienne (Aristote)

103
- Notion d'inégalités : moderne

--> indique que les sociétés industrielles seraient caractérisées par un système de
stratification multidimensionnelle.

. Inégalités scolaires / égalité de chances

. Privilèges - prestige - statuts

. Rôle redistributif de l'Etat - solidarité - égalité devant l'impôt.

. Inégalités dans la détention des moyens de production - mode de


production capitaliste - classes sociales.

. Inégalité des sexes.

5 – Egalité et dignité

Propriété commune à tous les hommes (essence de l’Homme, universalité).

GRANDES INSTITUTIONS.

- Commission des Droits de l'Homme à l'ONU

- CEDH

- Ministère des Droits de l'Homme (1986 - 1988)

- Amnesty international

- UNESCO, UNICEF.

GRANDS MOMENTS – EVOLUTION DE LA NOTION

- Démocratie antique : l’égalité est le propre du citoyen. L’inégalité est condition de


définition de l’égalité.

104
- Christianisme : affirmation que tous les hommes sont fils de Dieu.

- Révolution française.

- La Révolution d'Octobre 1917 en Russie.

- Déclaration universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen du 10 décembre 1948.

- ONU et décolonisation.

- Mai 1968 et l'égalité des chances.

- L’égalité devient condition de définition des inégalités.

- Actualité : débat sur la parité hommes-femmes en politique, la question des


quotas et de la discrimination positive ( ex : Echec de la politique d’Affirmative
Action pour la minorité noire aux Etats-Unis).

105
LA PROTECTION SOCIALE

DEFINITIONS :

Ø l’Etat-Providence :

- Terme inventé par le député français Emile Ollivier au XIXème siècle.

- en anglais ‘ Welfare State ’ = état de bien-être.

- Conception de l’intervention de l’Etat, qui s’est imposée après la Deuxième Guerre


mondiale, selon laquelle l’Etat doit jouer un rôle actif dans la recherche du progrès
économique et social. Parfois, la notion d’Etat-Providence est utilisée de façon plus
restrictive pour désigner le seul système de protection sociale.

- Inspiration théorique keynésienne : la recherche du plein-emploi, les systèmes de


protection sociale et d’éducation participent au soutien de la demande et à l’entretien
de la force de travail tout en répondant à des besoins sociaux.

- S’oppose à la notion d’Etat-gendarme selon laquelle l’Etat reste cantonné dans des
fonctions non économiques avec toutefois un devoir de prise en charge des activités
non rentables.

Ø la protection sociale :

- Système collectif de prise en charge d’un certain nombre de risques et de situations


économiquement contraignantes. On peut parler de protection sociale à partir du
moment où l’Etat reconnaît la dimension sociale de certains risques encourus et où la
société admet le principe d’une solidarité minimale entre ses membres (entre bien et
mal-portants, actifs occupés et chômeurs etc. ).

- Les risques sociaux peuvent être décomposés en sept catégories :

- le risque santé (maladie, maternité, invalidité, décès)

- le risque accidents du travail et maladies professionnelles


106
- le "risque" vieillesse

- le "risque" familial

- le risque chômage (formation professionnelle)

- le risque "dépendance" centré sur les personnes âgées qui ont perdu
leur autonomie.

- les risques "divers" (prestataires RMI, indigents, délinquants,


alcooliques, toxicomanes, victimes de guerre, de catastrophes
naturelles...)

- Les systèmes de protection sociale les plus développés sont ceux des pays européens.

Ø La Sécurité Sociale :

- Ensemble des administrations dont l’objet est le versement de prestations sociales, à


partir des cotisations provenant des assurés. Les administrations se distinguent des
compagnies d’assurance par leur caractère non lucratif.

JUSTIFICATIONS THEORIQUES DE LA PROTECTION SOCIALE :

Ø Protection Sociale et Liberté :

- Au XIXème, les libéraux étaient opposés aux assurances sociales obligatoires.

- L’Etat a un comportement tutélaire envers les ménages, pas assez précautionneux


face aux risques. Les individus ne disposent pas d’informations sur les risques
auxquels ils sont soumis et même bien informés, ils pourraient choisir de préférer le
risque ou seuls ceux en situation de risque important s’assureraient (phénomène de
sélection adverse). Cette attitude peut avoir un effet collectif (ne pas soigner une
maladie transmissible par exemple).

107
- L’Etat force donc les individus à être prévoyants. Ce choix de société est organisé par
l’Etat, car lui seul dispose de la crédibilité et de la force nécessaire pour assurer
l’ensemble de la population.

- L’obligation de s’assurer devient condition de la liberté des individus face aux


risques.

= logique d’assurance de la protection sociale.

Ø Protection Sociale et solidarité :

- Les citoyens ne se protègent pas uniquement eux-mêmes : caractère redistributif de la


protections sociale.

- Existence d’une morale sociale qui oblige à venir en aide aux plus faibles. Nouvel
objectif de la protection sociale = corriger les inégalités par la solidarité entre membres
d’une société.

- La protection sociale devient facteur de la cohésion sociale : tous peuvent en attendre


un bénéfice.

= logique de solidarité de la protection sociale.

Ø Protection Sociale et justice sociale :

- En l’absence de toute intervention étatique, la distribution des revenus découle de la


distribution des dotations individuelles (capacités, patrimoine) et du système des prix :
cela peut être considéré comme injuste par une société qui refuse les inégalités.

- La Protection sociale atténue les inégalités par un système de transferts (justice


distributive).

GENESE ET DIFFERENTS TYPES DE PROTECTION SOCIALE

108
Ø Le modèle Bismarckien :

- Chancelier allemand Bismarck est un précurseur avec ses lois sociales votées dans
les années 1880 (pour contrer les députés social-démocrates élus au Reichstag en
1877) = loi pour l’assurance maladie (1883), loi pour l’assurance accidents du travail
(1884) et loi pour les assurances invalidité et vieillesse (1889).

- Ces assurances sont obligatoires et reposent sur des solidarités socio-


professionnelles, c’est-à-dire qu’elles sont financées par des cotisations partagées entre
employeurs et salariés.

Ø Le modèle Beveridgien :

- Rapport de Lord Beveridge publié en 1942 : "Social Insurance and Allied Services" :
nouvelle philosophie de la protection sociale (lutter contre l'ignorance, le taudis,
l'oisiveté, la maladie)

- Rejette assistance et assurances sociales réservées aux salariés et propose un système


universel, directement géré par l’Etat, financé par l’impôt et des contributions
forfaitaires.

- Inspiré par théories de Keynes, le but du système et d’éliminer la pauvreté et de


maintenir un niveau de revenu minimum pour assurer la demande.

- Règle des 3 U : universalité (toute la population doit être couverte), unité (une seule
assurance nationale gérée par l’Etat), uniformité (droits équivalents pour tous).

Ø Typologie de Gosta Esping-Andersen ( ‘The Three Worlds of Welfare Capitalism’,


Cambridge, Polity Press, 1990 ) :

- a dégagé trois types de régimes de protection sociale. L’auteur utilise un indicateur


de "démarchandisation" (protection sociale assure un haut niveau de
démarchandisation des individus quand il leur permet de bénéficier des services et des

109
prestations sociales comme d’un droit sans autre condition que la citoyenneté et la
résidence).

Régime libéral (privilégie marché plutôt que l’Etat pour allocation des ressources),

régime social-démocrate (régime universel qui assure égalité, cohésion et homogénéité


des groupes sociaux),

régime conservateur-corporatiste (organisé à partir des catégories professionnelles,


vise la conservation des statuts).

EN FRANCE : ATTEINDRE LES OBJECTIFS DE BEVERIDGE AVEC LES


MOYENS DE BISMARCK :

Ø Elaboration historique de la protection sociale française :

- Au XIXème, double mouvement : revendications ouvrières + volonté des employeurs


d’avoir une main d’oeuvre stable. Etat reste en retrait, observe initiatives des
partenaires sociaux : sursalaire familial, institutions patronales de secours et de
prévoyance, caisses mutualistes par secteurs professionnels.

- Premières lois sociales : loi sur les accidents de travail ( 1898 ), loi sur les assurances
sociales ( 1928 et 1930 ), loi sur les allocations familiales, financées par des
versements patronaux ( 1932 ).

- Après deuxième guerre mondiale : Pierre Laroque, conseiller d’Etat est maître
d’oeuvre du système français.

- Sécurité Sociale créée par l’ordonnance du 4/10/1945.

- Réforme Jeanneney en 1967 : séparation des risques par création d’une caisse
nationales pour chacun d’eux.

Ø Le financement :

110
- Prépondérance des cotisations sociales assises sur la masse salariale (80%) = 1760
milliards de F en 1995 (contre 672 en 1981).

- Impôts et taxes affectés ( 7% )

- Subventions publiques ( 13 % ) = 300 milliards en 1995.

- En 1990, poids du prélèvement social = 19.3 % du PIB. Budget de la Sécurité Sociale


> celui de l’Etat.

- Tendance continue à la hausse du prélèvement social ( C 2 en % du PIB depuis 1960


).

Ø Les prestations sociales :

- S’élevaient à 2300 milliards de F en 1995. Rythme de croissance très vif : + 6% / an


entre 1985 et 1993, 3.9% en 1995. Dépenses de protection sociale = 30% du PIB.

· Retraites : 1er poste de dépenses de la Sécurité Sociale ( 980 milliards en 1995, soit
42,7% des prestations sociales ). Système français = par répartition + régimes
complémentaires. Ce système = pacte social, solidarité entre générations. Nécessité de
réformer le système car blocage : vieillissement population ( 2050, 30% de la
population française sera senior ; 2020, on aura 1 actif pour 1 retraité )

Rapport Charpin alarmiste ( Commissariat au Plan ), rapport Teulade mise sur la


croissance économique ( Conseil Economique et Social ), Réforme Jospin attendue.
Acquis social de la "retraite à 60 ans" très important dans l’esprit des Français.

· Dépenses de santé : 760 milliards en 1995. 9% du PIB en 1992 = proportion des pays
européens ( 60% supérieures à celles de l’Angleterre. "Trou de la Sécu" = nécessité de
contrôler dépenses + objectif d’égalité des citoyens face à la santé n’est pas toujours
atteint. Plan Juppé (1996-1997) : Parlement vote une loi annuelle de financement de la
Sécurité Sociale qui fixe ONDAM (Objectif National d’Evaluation des Dépenses

111
d’Assurance Maladie), enveloppe annuelle de dépenses pour les médecins, filières de
soins, carte vitale, agences régionales hospitalières ).

· Famille : 220 milliards versés par CNAF (Caisse Nationale d’Allocations Familiales)
et 30 milliards au titre de la maternité. Erosion car baisse de la démographie.

· Chômage : 125 milliards en 1995 soit env. 8% des dépenses de Protection Sociale.
Assurance chômage créée par l’accord interprofessionnel du 31/12/1958 ( n’appartient
pas à la Sécurité Sociale ). Gérée au niveau national par Unedic qui regroupe
partenaires sociaux. Forte progression liée à l’augmentation du taux de chômage.

· Aide Sociale : = "Filet de Sécurité" pour non assurés et personnes à bas revenus.
"Héritière" de la charité, devoir de la collectivité envers les plus faibles. Financée par
l’impôt. Se compose d’une aide gérée par les collectivités territoriales ( aide médicale,
aide aux personnes âgées, aide sociale à l’enfance) et des Minima Sociaux.

Les minima sociaux sont :

1.- le Revenu Minimal d’Insertion (créé en 1988 ; 2552 F pour 1 pers.),

2. - l’Allocation de Solidarité Spécifique (pour chômeurs en fin de droits : 3362 F pour


1 pers.),

3.- le Minimum vieillesse (complémentaire, 3575 F max. pour 1 pers. de + de 65 ans),

4.- le Minimum invalidité (3575 F),

5.- l’Allocation Adulte Handicapé (2893 F en moy.),

6.- l’Allocation de Parent Isolé (4293 F max. pour un parent avec un enfant, 1073 F
suppl. par enfant),

7.- l’Allocation d’Assurance veuvage (dégressive sur 3 ans, 3144 F la 1ère année),

8.- l’Allocation d’Insertion ( pour chômeurs qui ne remplissent pas conditions de


l’allocation chômage, 1311 F).
112
- 3,3 millions de personnes perçoivent un des 8 minima sociaux ( 6 millions en vivent
).

Ø De nombreuses institutions sociales :

· L’Etat : Il est producteur de normes juridiques (Code de la Sécurité Sociale, Code de


la Santé Publique, Code la famille et de l’aide sociale, Code du travail, Code des
assurances), contrôle du service public hospitalier. Administration chargée de la
Protection Sociale récente : 1er ministère social = ministère de l’Intérieur de l’an VIII
chargé des hôpitaux, dépôts de mendicité, secours publics. Ministère du Travail naît en
1906, celui de l’Hygiène, de l’assistance et de la prévoyance sociale en 1924.
Gouvernement Jospin : Ministère de l’Emploi et de la Solidarité, Martine Aubry.

· Les collectivités territoriales : au niveau régional : Directions régionales des Affaires


sanitaires et sociales ou DRASS ( adaptées par décret du 14/03/1986 ), au niveau
départemental : Directions de l’Action sanitaire et sociale ou DDASS ( décret du 30
juillet 1964 ) : les missions de ces administrations sont étendues dans les années 80
avec l’adoption des lois de décentralisation ( lois du 22/07/1983 et du 06/01/1986 ), au
niveau communal : Centres Communaux d’action sociale ou CCAS ( loi du 6/01/1986
).

Depuis l'ordonnance Juppé du 24 avril 1996, rôle central des ARH (agences régionales
de l'hospitalisation)

· Domaine associatif : env. 100.000 associations dans secteur social : Secours


Populaire Français, Secours catholique, Emmaüs, Armée du Salut, Croix Rouge
Française, Restaurants du Coeur, Enfance et Partage, AIDES.

LA CRISE DE L’ETAT-PROVIDENCE :

Ø La crise financière des systèmes de Protection Sociale :

113
- En situation de crise économique : recettes du système diminuent ( car basées sur le
revenu du travail ) et prestations augmentent ® régime déficitaire ( - 42 milliards de F
en 1997 )

- Facteurs de l’alourdissement de la ‘ponction’ sociale et des prestations = données


objectives : vieillissement de la population, pas de renouvellement des générations,
progrès médical, apparition de nouvelles pathologies etc. mais aussi : gaspillage
(‘nomadisme médical’), opacité du système (apparaît autonome) entraîne une
déresponsabilisation des individus, absence d’évaluation des performances, de
contrôles...

Ø Protection Sociale et exclusion :

- René Lenoir : ‘Les exclus’ ( 1974) : naissance du mot exclusion. Rapport


Oheix(1981) et Wresinski (1987) : mesure de l’exclusion.

-Protection sociale a révélé inégalités nouvelles : absence d’intégration dans la vie


professionnelle prive l’individu de l’ensemble des avantages sociaux (échec de
l’universalisation de la protection sociale) : apparition d’une société duale, Protection
Social en échec pour protéger les plus vulnérables.

Ø Crise de légitimité de la Protection Sociale :

- ne parvient pas à maintenir cohésion sociale.

- P. Rosanvallon évoque une crise de solidarité : l’Etat-Providence, comme agent de


redistribution, se substitue au face à face des individus et des groupes = solidarité
mécanique, irresponsabilité et retrait social des citoyens, rejet des prélèvements
sociaux car système opaque.

REFORMER LA PROTECTION SOCIALE

- Ø Nouveaux modes de financement :

- = recherche d’efficacité + diminuation des charges sociales.

114
- Création de la Contribution Sociale Généralisée (CSG) par Michel Rocard en 1990 =
1er impôt direct qui pèse sur les ménages. 7,5% en 1998, a rapporté 353 milliards de F
en 1999. Avantages de la CSG : universalité (s’applique à tous les reveus : du travail,
de remplacement, de l’épargne..), et progressivité en fonction de ces revenus (équité) :
vise à subventionner prestations non-contributives, relevant de la solidarité nationale.

- Début de fiscalisation : taxes sur l’alcool et le tabac affectées à la protection sociale.

Ø De nouvelles politiques sociales de lutte contre la pauvreté :

- Protection se réoriente dans une certaine mesure vers protection des plus vulnérables,
lutte contre la précarité (pour compenser effets des assurances professionnelles) =
politiques d’insertion : RMI, politiques de la ville, politique d’insertion professionnelle
des jeunes, zones d’Education prioritaire etc.

- Mise en place de la Couverture Maladie Universelle (CMU) le 1/01/2000 : ouvre


droit d’accès au régime de base de la Sécurité Sociale aux 150.000 personnes qui en
étaient dépourvues. Consultations médicales, soins et forfait hospitalier pris en charge
à 100%.

- Discussion sur un Revenu d’existence = allocation universelle

- De l’autre côté, assurances sociales deviennent de plus en plus individualisés pour


une meilleure couverture : complémentaires, début de capitalisation etc.

- Certains avaient proposé privatisation complète de la Protection Sociale : il paraît


important de mettre certains secteurs à l’abri du marché et engager reflexion sur la
dimension globale de l’être humain.

- D’autres avaient suggéré que protection sociale se reconcentre exclusivement sur les
plus pauvres et que les frais augmentent pour les autres (nécessitant des assurances
privées) : cela est injuste (car ce sont les travailleurs qui financent le système) et
pourrait mettre en danger cohésion sociale.

115
CITATIONS

- "Messieurs les démocrates joueront vainement de la flûte lorsque le peuple


s’apercevra que les Princes se préoccupent de son bien-être" Bismarck.

- "Toute personne qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la
situation de l ’économie et de l’emploi, se trouve dans l’incapacité de travailler a le
droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence". Préambule de
la Constitution de 1946

- "Il importe de rétablir un équilibre nécessaire entre prestations monétaires, mesures


d’accompagnement des ménages (individus ou famille) et services collectifs".
Commissariat au Plan, 1993, Cohésion Sociale et Exclusion.

116
L'EMPLOI

DEFINITIONS

- Le mot emploi a trois sens différents :

1. Dans le sens courant et micro-économique, l'emploi désigne à la fois l'exercice d'une


activité économique et le poste de travail .

2. Dans le sens courant et macro-économique, l'emploi est un élément de la


conjoncture économique. De ce point de vue, le volume de l'emploi s'appréhende par
les statistiques des effectifs occupés et la durée réelle du travail. Si toute la population
en âge de travailler exerce un emploi avec une durée de travail conforme à leur désir,
tout en respectant la durée maximum légale , le plein emploi existe .

3. Dans le sens comptable , l'emploi est une utilisation des ressources que sont les
biens et services.

NOTIONS VOISINES OU CONTRAIRES.

- POPULATION ACTIVE : population de plus de 16 ans ayant un emploi ou à la


recherche d'un emploi.

- CHOMAGE : (Définition du Bureau International du Travail) : inactivité forcée de la


main d'oeuvre d'une population sans emploi, effectivement à la recherche d'un emploi
et disponible.

- Il faut donc distinguer le chômage involontaire du chômage volontaire.

ORGANISMES :

- ASSEDIC - UNEDIC

- ANPE

117
- Ministère de l'emploi

- Organisation internationale du travail (OIT)

QUELQUES CHIFFRES.

- La population active, en France, est de 25,6 millions. La part de la population active


par rapport à la population totale est de 43 %.

- 86 % des actifs sont salariés.

- 31 % de la population active est constituée de fonctionnaires.

- Femmes : 10,7 millions de femmes travaillent (47,6 % de la population active) contre


13,7 millions d'hommes.

- chômage : contenu à grand peine depuis 1986, le chômage a repris à partir de mai,
puis de juin 1991 pour aboutir en décembre 1991 à 2,8 millions de personnes en
situation de chômage. 12,5 % en 1997 - Baisse en 1998.

- 1992 : 2.880.000 chômeurs,

- 1995 : 3.300.000.

- 1997 : 2.997.000.

Les inégalités devant le chômage :

- en fonction du sexe : les femmes sont plus "touchées" que les hommes (femmes :
14,4 % contre hommes : 10,7 %)

- en fonction de l'âge : les jeunes sont beaucoup plus "touchés" que les autres (1996).
Taux de chômage des :

. 15-24 ans : 24,3 %

118
. 25-49 ans : 11, 4 %

. plus de 50 ans : 9,1 % ()

- en fonction du diplôme ou de la catégorie socio-professionnelle (1997) :

6,4 % des cadres et professions intermédiaires sont au chômage,

15 % des ouvriers

NB : les chiffres reflètent une "tertiarisation" du marché du travail.

EVOLUTION DU MARCHE DE L'EMPLOI

1.- Effondrement du secteur primaire (4,8 % des actifs), stagnation puis baisse de la
part du secteur secondaire (25,4%) , essor du secteur tertiaire (69,8 %).

2.- L'inadéquation entre les besoins du marché de l'emploi et la formation entraîne une
pénurie de main d'oeuvre qualifiée dans certains secteurs.

3.- L'inadaptation des niveaux de diplômes avec les qualifications réclamées est
endémique ; mais, par ailleurs, chaque année, 120.000 jeunes des 800.000 qui arrivent
sur le marché du travail n'ont pas de qualification.

4.- Progrès technique et emploi : théorie de la compensation d'Alfred Sauvy : Si le


progrès technique peut être à l'origine de mutations dans les emplois, il entraîne
indirectement des créations d'emplois qui compensent les pertes initiales.

5.- Difficultés financières pour le régime d'assurance-chômage. Le déficit de


l'UNEDIC passe de 6 à 8 milliards de francs pour l'exercice 1991 et est évalué à 18
milliards en valeur cumulée, pour 1992.

119
6.- Segmentation du marché du travail : il existe un marché primaire (main d'oeuvre
qualifiée, stable, protégée) avec des perspectives de carrière, et un marché secondaire
avec des caractéristiques opposées.

7.- L'emploi n'est plus nécessairement synonyme d'un niveau de vie "acceptable" :
Emergence des "workings poors" (15 % des salariés en France () - L'emploi n'est
plus automatiquement un moyen d'intégration - Fracture sociale.

8.- La principale caractéristique du travail, aujourd'hui, est la PRECARITE.

- Alternance emploi/ chômage, mais le chômage doit être envisagé comme un temps
(fini) de l'existence de chaque individu et être géré comme tel. Dans ce contexte, le
seul vrai problème est le chômage de longue durée (39,1 % des chômeurs le sont
depuis plus d'un an, et 21,8 %, depuis plus de 2 ans) et ce d'autant plus qu'il touche des
catégories plus défavorisées.

- Au sein même de l'emploi, développement de la précarité :

. Dans le temps : 1) à court terme, "flexibilité" et annualisation - pas d'horaires fixes.


De plus, développement du travail à temps partiel (souvent subi). 2) à long terme,
plusieurs emplois dans une vie - Il faut envisager une reconversion. Une formation
professionnelle continue est donc indispensable.

. Dans l'espace : la mobilité est nécessaire pour obtenir / conserver un emploi.

9.- Répercussions sur la société :

- L'émergence des "working poors", mais surtout la réduction du temps de travail


remettent en cause l'emploi comme principale - sinon unique - valeur structurante des
sociétés modernes - Extension continue des loisirs et temps "libéré pour un
investissement personnel - XXIème siècle = société de divertissement (le
divertissement étant entendu comme moyen de cacher les vrais problèmes).

120
- Exacerbation des oppositions et clivages existants - Et ce, d'autant plus que certains
proposent comme solution au chômage la mise en place d'une politique de "préférence
nationale".

- Solution de M. FRIEDMAN (impôt négatif) visant à garantir à tous - qu'ils travaillent


ou pas - un revenu minimum - Remet en cause l'un des fondements principaux de nos
sociétés occidentales qui lie la rémunération au travail.

LES POLITIQUES DE L'EMPLOI.

- Politique de l'emploi : politique du plein emploi et du meilleur emploi. Elle doit


prendre en compte les contraintes structurelles : c'est à cela que répondent les
politiques d'éducation (formation professionnelle et formation permanente instituées
en 1972) ; les politiques d'aménagement du territoire, les politiques industrielles, les
politiques sociales d'aide aux victimes du chômage.

- La politique de l'emploi peut aller jusqu'à des politiques commerciales (mesures en


faveur de l'exportation, mesures protectionnistes...).

* Dans le cadre de la lutte contre le chômage, on distingue le traitement social et le


traitement économique :

1. le traitement social () : relèvement des allocations chômage ; contrats emploi-


solidarité (CES) pour les jeunes ; stages d'initiation à la vie professionnelle (SIVP) ;
stages d'insertion et de formation à l'emploi (SIFE) ; baisse de la durée de travail et
baisse de l'âge de la retraite. Son but est d'éviter l'exclusion dans des sociétés où le
travail reste le référent social principal.

2. traitements économiques :

- Politique libérale : toute la pensée libérale repose sur une hypothèse implicite de
plein emploi. Le chômage est une conséquence naturelle et temporaire du jeu de

121
marché. Ce déséquilibre se corrige de lui-même par les mécanismes automatiques du
marché. Il faut donc mettre en place les conditions d'un marché concurrentiel et
améliorer l'efficacité du travail.

- Politique keynésienne : politique active de l'Etat avec une relance de la


consommation et le soutien des investissements.

* Certains préconisent une troisième voie : la réduction du temps de travail et donc le


partage du travail (ce qui est différent de l'optique libérale selon laquelle la solution
résiderait dans le partage des salaires). La relance économique n'est plus perçue
comme un moyen de création d'emplois.

122
LA MONDIALISATION

Sommaire

• 1 Définitions
o 1.1 Mondialisation et globalisation
o 1.2 Mondialisation
1.2.1 Mondialisme
o 1.3 Conceptions de la mondialisation
1.3.1 Conception unitaire
1.3.2 Conception conflictuelle et pluraliste
• 2 Historique
o 2.1 Avant le XVIIe siècle
o 2.2 Le XIXe siècle : essor de la révolution industrielle
o 2.3 Les chaos du « court XXe siècle »[13]
• 3 Aspects de la mondialisation contemporaine
o 3.1 Aspects économiques
3.1.1 Pays riches
3.1.2 Nouveaux pays industrialisés
3.1.3 Pays pauvres
o 3.2 Aspects financiers
o 3.3 Aspects culturels
3.3.1 Une certaine marginalisation des États
3.3.2 Un rôle en devenir des acteurs transnationaux
o 3.4 Aspects humains et sociaux
3.4.1 Migrations
3.4.2 Inégalités de revenus
3.4.3 Tourisme
o 3.5 Aspects écologiques
• 4 La mondialisation au XXIe siècle
o 4.1 Échanges de biens matériels

123
o 4.2 Mondialisation de l'information
o 4.3 Changement de représentation
• 5 Notes et références
• 6 Voir aussi
o 6.1 Liens internes
o 6.2 Liens externes
o 6.3 Bibliographie

La Mondialisation

Le terme mondialisation désigne le développement de liens d'interdépendance


entre hommes, activités humaines et systèmes politiques à l'échelle du monde. Ce
phénomène touche la plupart des domaines avec des effets et une temporalité propres à
chacun. Il évoque aussi parfois les transferts internationaux de main-d'œuvre ou de
connaissances.

Ce terme est souvent utilisé aujourd'hui pour désigner la mondialisation économique,


et les changements induits par la diffusion mondiale des informations sous forme
numérique sur Internet.

Définitions

Le terme « mondialisation » apparaît dans la langue française en 1964 dans le cadre


de travaux économiques et géopolitiques; il signifie l'accroissement des mouvements
de biens, de services, de main-d’œuvre, de technologie et de capital à l’échelle

124
internationale.[1] . Il désigne initialement le seul mouvement d'extension des marchés
des produits industriels à l'échelle des blocs géopolitiques de la Guerre froide.
Longtemps cantonné au champ académique, il se généralise au cours des années 1990,
d'une part sous l'influence des thèses d'émergence d'un « village global » portées par le
philosophe Marshall McLuhan, et surtout par le biais des mouvements
antimondialistes et altermondialistes, qui attirent, par leur dénomination même,
l'attention du public sur l'ampleur du phénomène.

Dans le monde anglophone, la popularisation du terme globalization et son usage


comme terme fourre-tout a accentué le débat académique. Il est maintenant admis que
le terme désigne le développement de l'interdépendance au niveau mondial. À partir de
cette définition générale chaque grand courant académique met l'accent sur la
dimension qui lui parait la plus pertinente. Par exemple, certains universitaires comme
[2]
Manuel Castells se concentrent sur le lien entre les dimensions économiques et
[3]
sociales. D'autres, comme John Urry , mettent l'accent sur la complexité croissante
qui caractérise tous les échanges humains (économiques, culturels et politiques). On
peut aussi noter que le terme et sa popularité sont liés aux problématiques de
développement, comme le montre Jan Nederveen Pieterse[4]. Les polémiques qui
agitent le milieu universitaire anglophone reflètent l'existence d'un débat planétaire.
Urry est anglais mais Castells est espagnol et Pieterse hollandais.

Le lecteur de ces lignes doit donc garder à l'esprit que les termes globalization et
mondialisation et les sens qui leur sont attribués reflètent toujours le point de vue et le
courant de pensée des énonciateurs.

Mondialisation et globalisation []

La distinction entre ces deux termes est propre à la langue française. Le mot anglais
(US) original est globalization, repris par la plupart des autres langues. En Anglais, les
différentes approches globalization/mondialisation sont explorées par différent
courants de pensées. Le terme anglophone globalization couvre largement le même
débat que la différence sémantique francophone. Comme dans le monde francophone,
différentes personnes donneront différents sens aux termes, mettant l'accent sur la
125
dimension économique, culturelle ou politique, en fonction de leur appartenance,
consciente ou non, à tel ou tel courant de pensée.

D'un point de vue étymologique, monde (univers) et globe sont suffisamment proches
pour que mondialisation et globalisation soient synonymes dans leur emploi initial en
langue française (1964 pour le premier, 1965 pour le second).

Toutefois, la proximité de "globalisation" avec l'anglais et la particularité de


mondialisation a amené une divergence sémantique.

En français, le terme "globalisation" désigne l'extension supposée du raisonnement


économique à toutes les activités humaines et évoque sa limitation au globe terrestre.
Par contre le terme "mondialisation" désigne l'extension planétaire des échanges qu'ils
soient culturels, politiques, économiques ou autres. Dans ce cadre l'expression monde
peut désigner en outre l'espace proche de la terre, accessible par des moyens
aéronautiques ou spatiaux (satellites), ou prendre des significations propres à chaque
culture (le monde chinois…). En revanche, l'expression "globalisation financière" s'est
imposée pour désigner la constitution d'un marché mondial intégré des capitaux. Par
ailleurs, les problèmes d'environnement se posent désormais à l'échelle mondiale, par
exemple la déforestation ou la pollution due au développement des transports.

La différence sémantique peut s'envisager sous un autre angle. Certains voient dans le
terme globalisation la simple transposition du terme anglais en français, globalisation
étant synonyme de mondialisation. D'autres voient une différence de nature entre les
deux termes et considèrent la globalisation comme une étape après la mondialisation,
qui la dépasserait et consisterait en une dissolution des identités nationales et
l'abolition des frontières au sein des réseaux d'échange mondiaux.

Mondialisation []

Complètement générique, le terme mondialisation désigne un processus historique par


lequel des individus, des activités humaines et des structures politiques voient leur
dépendance mutuelle et leurs échanges matériels autant qu'immatériels s'accroître sur

126
des distances significatives à l'échelle de la planète. Elle consiste en l'interdépendance
croissante des économies et contribue à l'expansion des échanges et des interactions
humaines[5].

La genèse du terme explique que ce processus soit le plus souvent envisagé sous le
seul aspect de la mondialisation économique, développement des échanges de biens et
de services, accentuée depuis la fin des années 1980 par la création de marchés
financiers au niveau mondial. Toutefois s'y ajoutent :

• l'aspect culturel qu'apporte l'accès d'une très large partie de la population


mondiale à des éléments de culture de populations parfois très éloignés d'une
part et aussi la prise de conscience par les pays développés dans leur ensemble
de la diversité des cultures au niveau mondial[6].
• l'aspect politique que représente le développement d'organisations
internationales et d'ONG[7].
• l'aspect sociologique de la mondialisation résumé par Zygmunt Bauman,
sociologue et professeur émérite des universités de Varsovie et de Leeds : « La
mondialisation est inéluctable et irréversible. Nous vivons déjà dans un monde
d’interconnexion et d’interdépendance à l’échelle de la planète. Tout ce qui
peut se passer quelque part affecte la vie et l’avenir des gens partout ailleurs.
Lorsque l’on évalue les mesures à adopter dans un endroit donné, il faut
prendre en compte les réactions dans le reste du monde. Aucun territoire
souverain, si vaste, si peuplé, si riche soit-il, ne peut protéger à lui seul ses
conditions de vie, sa sécurité, sa prospérité à long terme, son modèle social ou
l’existence de ses habitants. Notre dépendance mutuelle s’exerce à l’échelle
mondiale (…) » [8].

En toute rigueur, il conviendrait ainsi de parler des mondialisations, afin de distinguer


le domaine considéré (économie, culture, politique) et la période historique envisagée.

127
Mondialisme

Si la mondialisation est un processus qui se traduit dans les faits, le mondialisme est
une idéologie. Celle-ci affirme le caractère inéluctable de la mondialisation et son
incompatibilité avec la structure de l'État-nation, son caractère inhérent à vouloir
apporter la paix définitive par l'instauration d'un gouvernement mondial passant par un
humanisme. Le mondialisme en tant que tel ne constitue cependant pas une idéologie
constituée. On le retrouve au sein d'idéologies plus vastes, allant du néolibéral à
l'internationalisme d'extrême-gauche.

Un glissement du sens du terme vers sa seule acception néo-libérale a donné naissance


aux termes d'antimondialisation et d'altermondialisation pour désigner des courants de
pensée visant respectivement à limiter le processus de mondialisation ou à en modifier
le contenu.

Conceptions de la mondialisation []

Aussitôt que la mondialisation s’est imposée comme phénomène planétaire, on a


cherché à la définir. Deux conceptions, qu’on peut dire « unitaire » et « conflictuelle et
plurielle » s’affrontent autour de l’explication de ce phénomène[9] [10].

Conception unitaire [modifier]

Selon la conception unitaire, la mondialisation évoque la notion d’un monde uni, d’un
monde formant un village planétaire, d’un monde sans frontière. Ceci dans une
approche géographique, idéologique ou économique. Cette conception est soutenue
par des organisations internationales ou institutions internationales (notamment le
FMI, l’OMC et autres), par le courant idéologique notamment le mondialisme. Elle est
également partagée par quelques analystes[11].

Définir la mondialisation comme l’unification du monde signifie que l’on parle de


l’interpénétration des cultures, des technologies et des économies (intégration dans
l’économie mondiale). De ce fait, les expressions comme culture mondiale ou

128
civilisation mondiale, gouvernance mondiale, économie mondiale, voire même citoyen
mondial sont de plus en plus utilisées.

Si l’approche unitaire de la mondialisation bénéficie des atouts du XXIe siècle (c’est-à-


dire le progrès et révolution de la technologie qui renforce l’intégration physique,
l’internationalisation et l’expansion des mouvements financiers ; et la position du
capitalisme, seul système économique et centre de l’économie mondiale), il est suivi,
cependant, par toutes les critiques fusant sur l’économie de marché ou le capitalisme.

La conception qui définit la mondialisation comme l’unification du monde contient par


ailleurs une position intellectuelle qui prône plus d’ouverture pour arriver à une paix
mondiale, une suppression totale des frontières. En revanche, même si cette conception
présenterait l’avantage de créer dans l’homme le germe de l’espoir, elle resterait
cependant restrictive dans la mesure où elle négligerait les autres manifestations de la
mondialisation.

Conception conflictuelle et pluraliste

Opposée à la conception unitaire, la conception conflictuelle et pluraliste considère la


forme actuelle de la mondialisation comme la source de nos problèmes. Elle met en
avant une approche de coopération plutôt que de mise en concurrence, qui est le
principe de base de la forme actuelle de la mondialisation. Les sympathisants les plus
farouches de cette conception sont les courants altermondialiste et antimondialiste.
Elle est également partagée par quelques analystes indépendants. Les problèmes que
pose cette approche de la mondialisation sont ceux de l'hétérogénéité, de
l'incompatibilité, de la fragmentation et de l'intégration, de l'ordre et du désordre, de
l'inégalité, de l'exclusion et de la solidarité, de la domination, de l'exploitation, des
affrontements idéologiques et des relations humaines qui sont souvent régies par des
rapports de force.

Cette conception présenterait selon ses tenants l’avantage d’appréhender un peu plus
clairement les éléments divers de ce phénomène aux multiples aspects alors que la
première s’articulerait autour d’un seul point. Du fait d’être défendue par les

129
altermondialistes, cette conception est généralement vue comme une théorie
économique et sociale proche du socialisme, notamment parce qu'elle prend la défense
des plus pauvres. La vision de l'altermondialisme est davantage de coopération que de
mise en concurrence des populations.

Historique

Voir aussi l'article mondialisation économique

Si le vocable « mondialisation » est récent, il désigne cependant différentes périodes


de l'Histoire, dont certaines anciennes [12].

Avant le XVIIe siècle

Les hommes du XVIIe siècle ou des siècles antérieurs avaient des représentations du
monde différentes des nôtres. La terre était peuplée de moins de 700 millions
d'habitants. On ne peut donc pas vraiment parler de mondialisation.

On constate pourtant que des évènements politiques et culturels majeurs ponctuent


l'Histoire :

• Extension de l'empire romain, unification de la Chine, grands mouvements de


population,

• Extension de l'empire byzantin à partir du VIe siècle (empereur Justinien),

• Formation de l'empire carolingien aux IXe siècle-Xe siècle, extension


musulmane,

• Ouverture de routes commerciales dès la fin du Xe siècle en Europe (cf. Pierre


Riché, le terme Europe n'était pas encore employé), (foires de Champagne au
XIIe siècle, à cette époque, la Chine est florissante avec empire Song.

130
• La Chine lançait entre 1415 et 1433 des expéditions vers l'Afrique (amiral
Zheng He) beaucoup plus audacieuses que les expéditions de Christophe
Colomb .

• La Renaissance au XVe siècle s'accompagne d'échanges maritimes en mer du


nord, en mer Baltique (Hanse), et entre la mer du nord et les ports italiens qui
contournent l'Espagne. Au XVIe siècle suivront les grandes découvertes.

Ces changements s'accompagnent d'une extension considérable de l'espace connu ainsi


que des échanges économiques, technologiques et culturels entre civilisations.

L'étude des échanges de biens de ces époques incite à penser que l'historiographie du
XIXe siècle a sous-estimé l'importance des échanges matériels et culturels entre
civilisations éloignées jusqu'à la fin du Moyen Âge. Par exemple :

• La Route de la soie existait bien avant le XIIIe siècle,


• La mise en évidence de liens commerciaux réguliers entre la région de la
baltique et Rome,
• La découverte en Chine de vases grecs accrédite l'existence de mouvements
mondiaux de biens et d'idées dès l'Antiquité,
• On peut également donner en exemple le rôle fondamental des routes
commerciales arabes sur l'islamisation de l'Afrique,
• Il y eut aussi des échanges entre l'Inde et l'Islam vers le IXe siècle, conduisant à
l'introduction progressive en Europe du système de numération positionnel
décimal à partir de l'An mil.

Aux XVe et XVIe siècle, le mouvement de la Renaissance entraîne un grand


bouleversement : l'imprimerie apparaît, on prend conscience de la rotondité de la terre,
les européens font de grandes découvertes.

Pendant le siècle des Lumières, la diffusion de la presse, la prise de conscience de


l'héliocentrisme, l'industrialisation et la colonisation entraînent d'autres types de
bouleversements, que Montesquieu analyse en ces termes : « Aujourd'hui nous

131
recevons trois éducations différentes ou contraires : celles de nos pères, celles de nos
maîtres, celle du monde. Ce qu'on nous dit dans la dernière renverse toutes les idées
des premières ».

Le XIXe siècle : essor de la révolution industrielle []

Le XIXe siècle marque véritablement l'essor de la révolution industrielle correspondant


à la période appelée contemporaine par les historiens. Le ressort essentiel du processus
est alors l'abaissement des coûts de transport, avec la généralisation de la machine à
vapeur et celui des coûts de communication avec le télégraphe. Ces deux éléments
permettent la mise en communication des différentes parties du globe et d'importants
transferts d'hommes, de biens et de savoirs en fonction des inégalités de peuplement,
de richesse et de pouvoir.

Le XIXe siècle (entendu au sens des historiens, il commence avec la Révolution


française et finit avec la Première Guerre mondiale) voit ainsi se dérouler des flux de
population à l'échelle planétaire. Alors qu'en Europe, la Révolution agricole éloigne les
paysans de leur campagne et que les villes absorbent avec difficulté la hausse soudaine
de la population du vieux continent (elle quadruple entre 1750 et 1900), les
occidentaux migrent massivement à travers le monde (Amériques, Australie,
Algérie…). Ces flux de population modifient en profondeur la répartition de la main-
d'œuvre au niveau mondial.

Au niveau économique, l'industrialisation rend possible le développement d'échanges


de produits manufacturés entre pays industrialisés et en cours d'industrialisation, tandis
que la colonisation entraîne des flux de matières premières depuis les colonies vers
l'Europe. L'impact économique de ces échanges est cependant faible au regard de celui
induit par les migrations mondiales.

La colonisation a également pour effet d'intégrer l'essentiel de la planète dans un


espace politique commun, et de favoriser des transferts financiers entre pays ainsi que
vers les colonies.

132
Dans le domaine culturel, la multiplication des récits de voyage ou des modes comme
le japonisme montrent la montée en puissance dans l'imaginaire européen d'autres
cultures, elles-mêmes souvent mises à mal par la colonisation. Jules Verne fait faire à
Philéas Fogg Le Tour du monde en quatre-vingts jours, grâce au génie technique
européen. À cette époque cependant, le mondialisme trouve sa première expression
d'ampleur sur le socle du marxisme avec la fondation des Internationales.

Les chaos du « court XXe siècle »

Les débuts du XXe siècle sont marqués par une méfiance croissante à l'égard des
échanges mondiaux, entraînant le repli de nombreux pays sur eux-mêmes au détriment
du processus de mondialisation.

• Le phénomène commence dans le secteur où les échanges étaient les plus


importants, celui de flux humains. En mettant en place de quotas à
l'immigration (1911 pour les asiatiques, 1921 pour les autres populations), les
États-Unis arrêtent brutalement le flux le plus important, tandis que les
révolutions russes privent l'Europe d'un important partenaire commercial et
financier.

• La plupart des pays érigent alors d'importantes barrières douanières dans le but
de protéger leur économie. Ce brusque cloisonnement des échanges matériels et
financiers est un facteur essentiel de la crise des années 1930, qui marque le
point d'arrêt quasi-total de la mondialisation.

• Le rejet de ce processus dépasse alors le simple plan économique pour s'étendre


à la politique, avec l'effondrement de la Société des Nations et un refus des
cultures étrangères et des étrangers eux-mêmes qui tourne souvent à la
xénophobie.

133
La mondialisation militaire vue des États-Unis : répartition géographique du
commandement Interarmées de Combat. Cette présence globale permettant la
projection de la puissance armée, sous la forme la plus adaptée à l'action requise par la
géostratégie et la tactique, forme la base de l'ensemble des interventions militaires
depuis 1947. Ce déploiement contribue pour beaucoup pour l'opinion publique
mondiale dans la perception d'un Empire américain.

Si le début du XXe siècle freine la mondialisation, la deuxième moitié du XXe relance


et accélère ce processus. Après 1945, celui-ci reprend, de manière très inégale en
fonction des domaines. La reconstruction de l'Europe ainsi, la mise en place du bloc
soviétique puis les décolonisations limitent la portée des échanges de biens et de
services. La mondialisation s'inscrit alors plutôt dans la création d'organisations
internationales, ONU, Banque mondiale, FMI ou GATT, ainsi que dans la
généralisation des produits de la culture des États-Unis, en particulier le cinéma.

Alors que le terme est déjà utilisé, ce n'est que vers 1971 que les échanges de biens
retrouvent, en part du PIB mondial, leur niveau de 1910 et que reprend véritablement
la mondialisation économique. Appuyée sur la baisse des coûts de transport, celle-ci
désigne essentiellement le développement des échanges en biens manufacturés entre
pays riches et nouveaux pays industrialisés (Corée du Sud, Taiwan, Brésil,
Argentine…), qui représentent 80% du commerce mondial. Au sein du COMECON, la
planification favorise de même d'importants échanges de biens, largement en isolation
vis-à-vis du reste du monde.

134
Au début des années 1980, de vastes zones géographiques (Afrique, essentiel de
l'Asie) ainsi que les secteurs primaire (agriculture) et tertiaire (services) restent hors du
processus de mondialisation économique, tandis que les flux de population restent
faibles. Par ailleurs, l'amélioration des flux d'information ainsi que l'assouplissement
des lois portant sur l'investissement étranger favorisent la mise en place de marchés
financiers d'échelle internationale.

Aspects de la mondialisation contemporaine

Aspects économiques
Article détaillé : Mondialisation économique.

L'évaluation des conséquences de la mondialisation économique comprend plusieurs


volets, très contrastés selon la richesse du pays considéré.

Pays riches [modifier]

Pour les pays riches, la mondialisation économique comporte deux bénéfices


essentiels. Le premier profite au consommateur, qui a accès à un éventail plus large de
biens (diversité) à un prix plus faible que s'ils étaient fabriqués dans le pays même.
Quantitativement, cet effet est considérable, et peut être appréhendé en additionnant
les gains des consommateurs à l'achat de produits textiles chinois. Le second bénéfice
profite aux détenteurs du capital, qui obtiennent un meilleur rendement de leurs
capitaux.

Les pays riches souffrent en revanche de la délocalisation de leurs industries intensives


en main-d'œuvre peu qualifiée, ainsi que de la concurrence accrue entre pays riches
eux-mêmes. Quantitativement peu importants, ces effets posent cependant des
problèmes du fait qu'ils sont localisés, touchant particulièrement certains individus ou
certaines régions, alors que les gains sont répartis sur l'ensemble de la population. Ceci
dit, la part de la population active en concurrence avec la main-d'œuvre peu qualifiée
des pays en voie de développement n'est seulement que de 3%.
135
Cependant, les niveaux scientifique et technologique de la Chine et de l'Inde se
rapprochent très vite des standards occidentaux, et la qualité des télécommunications
font que la concurrence directe des populations actives concerne maintenant les classes
moyennes (délocalisation des call centers par exemple), et les ingénieurs (tous les
grands groupes de logiciels ont une antenne en plein essor en Inde).[réf. nécessaire]

Certaines études quantitatives économétriques tentant d'évaluer ces deux aspects


seraient arrivées à la conclusion que les gains des pays riches à la division
internationale du travail sont supérieurs aux pertes (délocalisations,
désindustrialisation). Le problème des pays riches face à la mondialisation
économique serait donc avant tout un problème de répartition de gains afin de pouvoir
indemniser les perdants en leur accordant une part des gains proportionnée à leur perte.

Toutefois l'objectivité de ces études est actuellement remise en question, la plupart


d'entre elles étant réalisées par des organismes internationaux prônant eux-mêmes la
mondialisation lorsqu'ils n'en sont pas eux-mêmes les artisans (Banque mondiale,
Fonds monétaire international, OMC)[14].

Durant ces deux dernières décennies, la mondialisation n'a pas été porteuse de
croissance en Europe. Elle aurait plutôt été génératrice d'iniquités et de dégâts
environnementaux. Malgré cet échec, le dogme néo-libéral sur les vertus du libre
échange continue à être relayé par la plupart des économistes comme si la théorie des
avantages comparatifs de Ricardo s'appliquait au monde actuel.

La mondialisation économique incite également les pays riches à se faire concurrence


en matière de réglementation, de protection sociale, de fiscalité et d'éducation. Le bilan
de cette concurrence est actuellement impossible à établir. Selon les opinions, elle
conduit à un moins-disant dans divers domaines, ou elle privilégie les États les plus
efficaces à maîtriser leur train de vie, ou enfin elle met en évidence les inefficacités
des différents modèles sociaux et certains vont jusqu'à parler alors de dumping social.

Les mouvements sociaux ne pouvant réellement s'exprimer de manière efficace qu'au


niveau de l'État-nation, face à un pouvoir politique de proximité, la mondialisation

136
empêche la lutte des classes et risque à terme de détruire les protections sociales mises
en place dans les États développés.

Nouveaux pays industrialisés

Jusqu'à la crise asiatique, les nouveaux pays industrialisés semblaient les grands
gagnants de la mondialisation économique. Profitant d'une main d'œuvre qualifiée et à
faible coût, ils ont bénéficié d'investissements très importants en provenance des pays
riches comme l'aide financière apportée au Japon par les États-Unis après la seconde
guerre mondiale, ce qui leur a permis de construire une économie moderne et un
système de formation solide, de sortir de la pauvreté. La crise asiatique a cependant
montré l'étendue de leur dépendance à l'égard de marchés financiers prompts à
l'emballement spéculatif comme à la panique.

Le bilan de la mondialisation économique pour ces pays est ainsi très contrasté, avec
d'un côté des pays, comme la Corée du Sud ou Taiwan définitivement classés parmi
les pays riches, d'autres, Thaïlande, Philippines, ont du mal à se remettre de la
volatilité des investissements, et d'autres encore bénéficient très largement de la
mondialisation au niveau du pays, mais avec une répartition très inégale de ces gains
(Brésil, Chine).

Pays pauvres

Au niveau économique, les pays les plus pauvres restent largement en dehors du
processus de mondialisation. Celui-ci requiert en effet des institutions stables, un
respect du droit, de la propriété privée, une absence de corruption ainsi qu'un certain
développement humain (santé et éducation) que ne présentent pas la plupart de ces
pays. Leur ressource économique principale, l'agriculture, reste dominée par les
stratégies protectionnistes des pays riches, sauf pour les cultures propres aux pays
pauvres.

Aspects financiers
Article détaillé : Mondialisation financière.

137
Après la deuxième guerre mondiale les marchés financiers étaient réglementés
nationalement et cloisonnés. Sous l'influence des différents acteurs mais aussi du FMI
et de la Banque Mondiale ("consensus de Washington") les marchés ont subi une triple
évolution dite "les trois D": déréglementation (abolition des contrôles des changes et
des restrictions aux mouvements de capitaux) , désintermédiation ou accès direct des
opérateurs aux marchés financiers sans passer par des intermédiaires et
décloisonnement (éclatement des compartiments qui existaient). À partir de la fin des
années 1970 un marché intégré des capitaux s'est peu à peu mis en place à l'échelle
mondiale.

Au-delà des aspects géographiques c'est donc une nouvelle logique financière qui s'est
instaurée, c'est pourquoi les spécialistes parlent plutôt de "globalisation" financière que
simplement de mondialisation. On peut dire qu'aujourd'hui une sphère financière
globalisée existe eu sein de l'économie mondiale.

La mondialisation introduit une explosion sans précédent dans l'Histoire des flux
financiers à l'échelle du monde, qui est engendrée en grande partie par les facilités
d'échanges informatiques sur la Toile.

La globalisation financière a favorisé le financement des entreprises et celui des


balances des paiements. En supprimant les obstacles à la circulation du capital elle a
donné une impulsion sans précédent aux marchés financiers. Force est cependant de
constater que les vrais gagnants au jeu de la finance internationale moderne sont
surtout les firmes multinationales, les Trésors publics, les établissements de crédit et
les investisseurs institutionnels.

Les risques liés au développement des marchés financiers sont nombreux :

• Contrairement à la logique industrielle la logique financière privilégie le court


terme ;

• La volatilité des marché s'est accrue, entraînant une instabilité des taux
d'intérêts et des taux de change ;

138
• Les risques systémiques engendrés soit par des pertes économiques importantes
ou par une perte de confiance se transmettent plus facilement à l'ensemble de
l'économie (théorie des dominos) provoquant alors des difficultés financières,
des faillites, l'effondrement du prix de certains actifs, etc.

La globalisation financière a donné naissance à des risques nouveaux en engendrant


des instabilités nouvelles. La question de la maîtrise de cette globalisation se pose
aujourd'hui avec acuité car les États et les institutions (FMI, Banque mondiale...) ont
montré leur impuissance lors de crises importantes.

Une régulation mondiale semble pour l'instant inaccessible : faut-il mettre en place une
taxation comme le préconise James Tobin ? Peut-on réformer les institutions
internationales ? Faudra-t-il une crise systémique majeure pour que les États trouvent
un terrain d'entente ?

Aspects culturels

L'accès d'un nombre croissant d'individus à des réseaux d'information et de


communication communs conduit à deux effets :

• Le premier est une prise de conscience accrue de la diversité culturelle et de


l'interdépendance de l'ensemble des individus. Du fait de la multiplication des
sources d'information, cela s'exprime par une meilleure connaissance de
l'environnement et des enjeux mondiaux. Le patrimoine culturel mondial
change de visage : L'Unesco en dresse une image plus documentée (liste
Mémoire du monde) et plus vivante (patrimoine oral et immatériel de
l'humanité). Des cultures minoritaires (amérindiens, bushmen) ont ainsi pu
trouver une visibilité nouvelle, tandis que les questions à dimension
internationale voient la montée en puissance des ONG comme acteurs de
premier plan. De même, le fort brassage des courants religieux et
philosophiques a stimulé l'œcuménisme et le dialogue inter-religieux. Mais
inversement, des communautarismes identitaires fondés sur un refus du

139
relativisme et l'affirmation de la supériorité d'une culture sur les autres, se sont
développés de manière concomitante.

La catégorie Rayonnement culturel contient d'autres articles sur le sujet des types de
rayonnement culturel.

• Le deuxième est l'émergence d'une sorte de « culture commune » marquée


notamment par le recours à un « anglais de communication » (parfois appelé
globish, pour global english), version appauvrie de la langue anglaise, des
références culturelles américaines ou occidentales portées par des produits
culturels (cinéma, musique, télévision) ou des modes de vie (sports
occidentaux, cuisine italienne, chinoise…). Certains y voient un risque
d'appauvrissement de la diversité culturelle, voire la domination d'une certaine
conception des rapports économiques et sociaux. Le terme de civilisation
universelle est en soi objet de polémique.

La mondialisation, accordant dans son mode de régulation un primat à l'international


sur le national, peut être lue comme une accélération d'un phénomène mondial
d'intégration économique commencé dès le XVIe siècle, processus inégal sur le plan
géographique et progressif à l'échelle temporelle. Elle crée de nouveau défis
d'organisation institutionnelle et de répartition des pouvoirs politiques à l'échelle du
monde.

Une certaine marginalisation des États

Les outils traditionnels de la politique publique, fiscalité et réglementation, perdent de


leur efficacité dans un environnement mondialisé. Leur application demande alors la
coopération de plusieurs États, toujours délicate à obtenir et à maintenir.

La mondialisation génère des agents économiques, des moyens d'information et des


flux financiers dont l'ampleur échappe au contrôle de la structure des États-nations. De
ce fait, la plupart des gouvernements déplorent leur impuissance face à ces

140
phénomènes tant que les relations internationales ne sont pas réglées par d'autres règles
que l'intérêt des États.

Au niveau européen, il faut noter l'existence d'une certaine volonté d'harmoniser les
comptabilités nationales, en vue de définir une typologie normalisée des agents
économiques en unités institutionnelles et en secteurs institutionnels.

Un rôle en devenir des acteurs transnationaux

L'accélération récente de la mondialisation entraîne une diversification et une


autonomisation des acteurs transnationaux. Elle impose aux organisations
internationales (Banque mondiale, FMI, OCDE, Forum de Davos, G8) de redéfinir
leurs discours et leurs actions[15].

Des ONG (organisations non gouvernementales) tentent de combler ce vide, mais elles
manquent de légitimité pour prétendre représenter les citoyens du monde, et sont
souvent marquées par des idéologies partisanes.

De leur côté les syndicats ont compris l'intérêt d'aborder la question du travail selon
une approche mondialisée, en se regroupant dans une Confédération syndicale
internationale.

Aspects humains et sociaux [

Aujourd'hui, 4% de la population mondiale vit en dehors de son pays de naissance.

Migrations
Article détaillé : migration humaine.

Les flux humains de migration permanente sont les grands oubliés de la


mondialisation. Même si en 2002, les États-Unis accueillaient le nombre d'immigrants
le plus important de son histoire, ce nombre était faible au regard de sa population en
comparaison de cette proportion au cours des années 1920. Dans l'ensemble du monde,
les mouvements de population sont quantitativement faibles. La mobilité internationale

141
durable reste le sort des plus défavorisés, déplacés par les guerres, ou l'apanage des
mieux formés à la recherche de la meilleure rémunération pour leurs compétences.

Inégalités de revenus
Article détaillé : Inégalités de revenu.

La mondialisation met en évidence des inégalités de revenus à l'intérieur des pays


développés (dirigeants / employés) et entre pays développés, pays en développement et
pays pauvres[16].

Encore, cette inégalité de revenus ne doit pas cacher le fait qu'elle reflète le plus
souvent des différences considérables dans les modes de vie.

Tourisme
Article détaillé : tourisme.

La hausse de niveau de vie et la baisse des coûts de transport ont largement contribué à
l'extension du tourisme international, qui passe de 25 millions de personnes en 1950 à
500 millions en 2000. Toutefois, le tourisme international est essentiellement composé
de ressortissants de pays riches visitant d'autres pays riches (les pôles récepteurs et les
pôles émetteurs). Le tourisme en direction des pays pauvres est le plus souvent
concentré sur un petit nombre de localisations, avec un effet assez faible sur le
développement d'ensemble du pays d'accueil.

Aspects écologiques

Les risques écologiques sont également en partie globalisés et menacent les grands
équilibres. Certains aspects des crises écologiques prennent une dimension mondiale,
notamment le changement climatique et ses différentes caractéristiques : effet de serre,
risque de perturbation des courants marins, perte de biodiversité, déforestation, etc.

La prise de conscience de la crise écologique a poussé les scientifiques à penser


l'écologie globalement, selon la formule de René Dubos (« penser globalement, agir
localement ») : les experts de l'écologie globale parlent d'écosphère, de biosphère,...

142
Poussés par les ONG, les dirigeants du monde se réunissent lors de sommets de la
Terre pour définir des politiques de développement durable. Ces politiques ont des
transpositions sur les territoires et les entreprises, cherchant à croiser les trois aspects
que sont l'environnement, le social, et l'économique.

Certaines approches tendent à appréhender les risques globalement selon leurs


caractéristiques écologiques, sociales et économiques : normes sur les risques globaux
(se traduisant par des normes sur les données employées sur la Toile) [17], protocole de
Kyoto, etc.

La mondialisation au XXIe siècle

La forme actuelle de la mondialisation repose sur deux facteurs essentiels [18] :

• la faiblesse des coûts de transport au regard des écarts des coûts de production
(au sens économique du terme), qui touche les biens matériels,
• la baisse des coûts de communication au niveau mondial, qui touche la
diffusion sous forme numérique des informations.

Échanges de biens matériels

Le premier facteur explique la mise en place d'une division internationale du travail,


puisqu'il peut être rentable de faire fabriquer une marchandise dans un pays pour la
transporter et la vendre dans un autre. La généralisation de ce procédé à l'ensemble du
processus de production (un bien est fabriqué en plusieurs étapes correspondant à
autant de pays différents) entraîne la croissance d'interdépendances économiques
d'autant plus fortes que les échanges le sont. La France et l'Allemagne en sont un
exemple. Ce phénomène constitue essentiellement une continuation de ce qui avait été
amorcé au XIXe siècle.

Ce processus trouve sa contrepartie dans la volonté des pays les plus riches de
diminuer les droits de douane existant entre eux ainsi que ceux portant sur leurs
produits dans les pays moins industrialisés. Les négociations du GATT puis de
l'Organisation mondiale du commerce voient ainsi une diminution considérable des

143
barrières douanières ainsi que l'élargissement de ce processus à l'agriculture et aux
services.

Mondialisation de l'information

La grande nouveauté de la mondialisation du début du XXIe siècle est la mise en place


de technologies de l'information (TIC), en sources ouvertes ou fermées, elles aussi à
l'échelle mondiale. Avec l'accès à ces outils, la mondialisation touche autant les
individus que les États ou les entreprises, avec une perception très variable selon les
individus.

Le premier effet de cette mutation technologique est la financiarisation de l'économie


et le développement des entreprises multinationales et transnationales. La meilleure
information sur les différences de coûts entre les pays permet en effet aux capitaux de
circuler sans l'intermédiation des banques en permettant l'établissement de marchés
financiers intégrés au niveau international.

La prise de conscience de l'unicité de la planète face aux problèmes écologiques est


une caractéristique fondamentale de la fin du XXe siècle et du début du XXIe.
Plusieurs évènements ont en effet marqué ce début de millénaire sur le plan écologique
et sociétal. Les questions écologiques engagent désormais la responsabilité des
entreprises. Elles trouvent leur expression dans le développement des Organisations
non gouvernementales (WWF, Médecins sans frontières, etc.), qui deviennent des
interlocuteurs des entreprises, parmi d'autres parties prenantes.

Ces enjeux de globalisation entraînent la nécessité de politiques d'innovation, dans


lesquelles la gestion des connaissances et la propriété intellectuelle ont encore plus
d'importance que les outils de communication pure.

Contrairement aux facteurs purement financiers, la mondialisation des technologies de


l'information du type web, internet et autres medias touche directement les individus.
L'exposition à des produits culturels étrangers (dessins animés japonais, cinéma

144
indien, danses d'Amérique du Sud…) n'est plus le privilège d'une élite. Elle fait
prendre conscience de la diversité des cultures au niveau mondial.

Changement de représentation

On perçoit confusément que la mondialisation, qui s'accompagne d'enjeux de


développement durable, correspondrait au début d'un nouveau cycle historique.

Le philosophe Michel Foucault parle d'épistémè pour une conception du monde. Notre
époque correspondrait selon lui à un nouvel épistémè, qu'il qualifie d'hypermodernité.

L'historien René Rémond pense qu'il existe des cycles dont les caractéristiques sont le
changement des représentations du monde, conduisant à de nouvelles représentations
sociales, le changement des modes de diffusion de l'information et de la connaissance,
la lecture scientifique des textes fondamentaux, et la remise en honneur de la culture
antique…

Par exemple, la Renaissance du XIe siècle fut une période de remise en honneur des
auteurs grecs et latins et de changement de conception du monde (rotondité de la
terre) ; la Renaissance des XVe et XVIe siècles étendit la redécouverte de la culture
antique à l'art et aux techniques, et apporta l'imprimerie. Le siècle des Lumières vit un
changement important de représentation du monde avec la fameuse « révolution
copernicienne ». Notre époque voit aussi apparaître des représentations du monde
différentes avec les nouvelles théories cosmologiques, l'apparition d'internet, etc.

Notes et références

1. ↑ L'industrialisation, ses ressorts réels et son idéologie stimulent la


mondialisation de certains marchés et la lutte entre les «marchés» occidentaux
et les «marchés» soviétiques (PERROUX, Écon. XXe s., 1964 p.286), cité par
le Trésor de la langue française informatisé
2. ↑ http://en.wikipedia.org/wiki/Manuel_Castells
3. ↑ http://en.wikipedia.org/wiki/John_Urry
4. ↑ http://en.wikipedia.org/wiki/Hybridity

145
5. ↑ La mondialisation : faut-il s'en réjouir ou la redouter?
6. ↑ (voir Culture, Diversité culturelle, Culture et mondialisation)
7. ↑ La mondialisation comporte enfin des dimensions culturelle, politique et
environnementale plus vastes... La mondialisation : faut-il s'en réjouir ou la
redouter ?
8. ↑ Le Nouvel Observateur – 24/30.05.07>>
9. ↑ Cet article traite de ces théories "conceptionelles"Mondialisation : deux
expressions contradictoires
10. ↑ Le monde : pluriel et singulier
11. ↑ Mondialisation : deux expressions contradictoires
12. ↑ La mondialisation -- processus qui donne, selon la définition des
dictionnaires, aux diverses activités et aspirations une "extension qui intéresse
le monde entier" -- a commencé depuis bien longtemps. Des milliers d'années
avant que n'apparaisse la racine du mot -- "monde" ou "globe"... Qu'est-ce que
la mondialisation? Cet article est conseillé pour la datation du phénomène
13. ↑ Eric Hobsbawm, l'Âge des extrêmes : le court XXe siècle (1914-1991), 1994
14. ↑ Voir les dossiers de la mondialisation parus dans Le Monde diplomatique de
janvier-février 2007.
15. ↑ Mondialisation : les mots et les choses - Éclairages politiques
16. ↑ Si la mondialisation a créé des richesses sans précédent, les laissés-pour-
compte ont été pareillement nombreux. Ceux qui ont tiré le plus grand profit de
la mondialisation sont les pays industrialisés... Le fossé s'est également élargi
entre pays riches et pays pauvres, de même qu'entre nantis et indigents d'un
même pays.Qu'est-ce que la mondialisation ?
17. ↑ Voir par exemple : Management du risque. Approche globale. AFNOR. 2002.
18. ↑ La diminution du coût des communications et des transports a favorisé l'essor
de la croissance économique…Qu'est-ce que la mondialisation ?

La catégorie Altermondialisme contient d'autres articles sur le sujet de


l'altermondialisme.

Généralités et aspects historiques

146
• Monde (univers)

Sur les aspects philosophiques et sociétaux

• Mondialisme
• Hypermodernité | Épistémè | Michel Foucault ;
• Hypermonde
• Universalisme ;
• La Crise mondiale aujourd'hui (livre de Maurice Allais), la Mcdonaldisation de
la société (livre de George Ritzer), La grande confusion

Sur la mondialisation financière

• Mondialisation financière ;
• Organisation mondiale du commerce (OMC) ;
• Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) ;
• Libéralisme ;

Sur les échanges internationaux

• Mondialisation commerciale
• Libre-échange ;
• Organisation des échanges internationaux
• Internationalisation ;
• Hyperglobalisme ;
• Protectionnisme ;
• Mercantilisme ;
• OMC;

Sur les aspects institutionnels, politiques, territoriaux

• Mondialisation institutionnelle ;
• Mondialisation démocratique ;
• Économie géographique ;

147
Sur les mouvements anti / altermondialistes

• Antimondialisation ;
• Altermondialisation ;
• ATTAC ;
• CADTM.

Les effets dont certains accusent la mondialisation

• Inégalités des richesses dans le monde | Pauvreté | Solidarité | Exclusion ;


• Effets de la mondialisation sur l'environnement ;
• Immigration;
• Restructuration

148
NOTE DE CULTURE GENERALE

Préparation ENA

149

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