Incendie

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S.T.S. C.M.

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Thème 3 : Protection des structures contre l’incendie incendie

SOMMAIRE

1 - LE PROBLEME GENERAL DE L’INCENDIE


1 - 1 Introduction

1 - 2 Le phénomène de l’incendie

1 - 3 Caractéristiques de l’acier

1 - 4 Le rôle des structures

2 - ASPECT REGLEMENTAIRE
2 - 1 Principes de la réglementation incendie française

2 - 2 Comportement au feu
La réaction au feu
La résistance au feu

2 - 3 Exigences réglementaires

2 - 4 Moyens de justification

3 STRUCTURES TRADITIONNELLES
3 - 1 Le D.T.U. « Feu-Acier »
3 - 1 - 1 La notion de température critique
3 - 1 - 2 L’échauffement des aciers nus
3 - 1 - 3 Les protections
3 - 1 - 4 Exemple d’application :

3 - 2 Procédés de protection

4 - STRUCTURES PARTICULIERES
4 - 1 Structures irriguées

4 - 2 Cas des éléments situés à l’extérieur des bâtiments

4 - 3 Eléments mixtes acier-béton


4 - 3 - 1 Les poteaux mixtes
4 - 3 - 2 Les poutres mixtes

5 - BIBLIOGRAPHIE
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Thème 3 : Protection des structures contre l’incendie incendie

1 - LE PROBLEME GENERAL DE L’INCENDIE

1 - 1 Introduction

Les exigences réglementaires de protection contre l’incendie sont fonction des types et
tailles des bâtiments concernés, mais concernent de la même manière tous les
matériaux et techniques de construction.

L’acier souffre d’une image de matériau difficilement compatible, lorsqu’il est utilisé
en structure, avec la sécurité incendie. En effet, les propriétés mécaniques de l’acier
diminuent au-delà de certaines températures, ce qui peut poser des problèmes de
stabilité de bâtiments.

Mais une série de techniques connues et éprouvées permettent d’appliquer les


dispositions de sécurité de façon extrêmement directes.

D’autres approches plus récentes , fondées sur une analyse scientifique de l’incendie
probable réel, et non théorique (selon la réglementation), ouvrent de nouvelles
directions pour les bâtiments sortant du cadre courant.

1 - 2 Le phénomène de l’incendie

Les mesures de sécurité ont deux objectifs : réduire les risques de déclenchement d’un
incendie et, en cas d’incendie déclaré, en minimiser les effets. Ceux-ci sont de deux
ordres :

- Sur les personnes : les gaz toxiques et l’élévation de température menacent


directement la vie humaine. En outre, les fumées entravent l’intervention des
équipes de secours.

- Sur les biens mobiliers et immobiliers : les biens mobiliers (matières premières ou
produits finis) seront soit carbonisés en alimentant l’incendie, soit altérés par les
températures atteintes lorsqu’ils ne sont pas combustibles. Lorsqu’ils n’ont pas une
fonction de résistance au feu, les biens immobiliers sont assimilables aux biens
mobiliers.

Notons que les décès dus aux incendies sont essentiellement dus à des asphyxies ou
des brûlures. Le manque de compartimentage ou d’issues de secours, ou encore
l’utilisation de matériaux dangereux (revêtements inflammables, toxiques...) sont alors
à incriminer, mais presque jamais l’effondrement total ou partiel du bâtiment.

Les pertes élevées en biens se rencontrent essentiellement dans les incendies de


bâtiments industriels et d’entrepôts.

D’après les statistiques des assurances, sur 100 entreprises touchées par le feu :

43% disparaissent aussitôt

28% dans les 3 ans qui suivent le sinistre.


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1 - 3 Caractéristiques de l’acier

• Conductivité thermique

C’est le principal inconvénient de l’acier, par rapport au béton par exemple. Il


atteint assez rapidement une température proche de celle du milieu ambiant, surtout
pour les éléments peu massifs.

• Températures de ruine

En fonction des nuances, la température de ruine de l’acier varie entre 470 et


700°C. A titre de comparaison, la partie « incendie » de l’Eurocode 4
(Constructions mixtes acier/béton) stipule qu’à 500 °C, le béton ne possède plus
que 60 % de sa résistance initiale, tandis que l’acier la conserve à 78 %. Le rapport
n’évolue que très lentement : à 700 °C, 30 % de sa résistance pour le béton, 23 %
pour l’acier.

Reste bien sûr que, comme on l’a dit plus haut, le béton possède une durée
d’échauffement plus importante.

• Caractère plastique de l’acier

Avantage de l’acier : celui-ci jouit d’une grande plasticité, pouvant subir des
déformations sans rupture, et retrouver ses propriétés mécaniques après
refroidissement. On a vu des bâtiments soumis à de très violents incendies garder
presque intacte leur structure (métallique), alors que solives, planchers et cloisons
de bois étaient partis en fumée.

• L’acier ne brûle pas

Pour atteindre des températures élevées, le feu doit être alimenté. De ce point de
vue, l’acier possède l’avantage d’être incombustible. Il n’alimentera donc pas
l’incendie et ne dégagera pas de gaz nocifs. Les incendies les plus spectaculaires
(par exemple le C.E.S. Pailleron) ont pris un caractère de gravité exceptionnelle
surtout à cause du choix des matériaux de second œuvre (cloisons, faux-
plafonds...) et des problèmes d’évacuation.

1 - 4 Le rôle des structures

On l’a vu, une structure en acier doit atteindre des températures supérieures à 500 °C
pour qu’un risque d’effondrement apparaisse. Elle ne peut donc présenter dans le local
incendié de risque supplémentaire pour les personnes et les biens, qui auront
immanquablement été soumis à des gaz chauds, toxiques ou corrosifs dommageables
pour leur survie.

En revanche, il est nécessaire que les structures aient été conçues pour qu’une
déformation dans la zone d’incendie n’engendre pas d’effondrement indirect dans une
zone non touchée. Ceci peut être obtenu en introduisant des redondances dans la
structure, par exemple en doublant les palées de stabilité.

Il faut également prendre garde aux désordres que peut engendrer la dilatation de
certains éléments (une poutre de 1m. de long soumise à une température de 100 °C
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s’allonge de 1,4 mm si elle n’est pas bridée). Ceci est d’autant plus important lorsque
l’acier est associé à d’autres matériaux. Par exemple, des poutres en acier scellées dans
des murs en béton peuvent, dans une première phase de l’incendie créer des désordres
dans ces parois et, dans une deuxième phase (refroidissement brutal dû à l’intervention
des pompiers), échapper à leurs appuis. Pour faire face à ces problèmes, il est
nécessaire d’étudier certains assemblages pour permettre la libre dilatation des
différents éléments de la structure.

2 - ASPECT REGLEMENTAIRE

2 - 1 Principes de la réglementation incendie française

Lorsqu’elles sont utilisées pour la construction de bâtiments, les structures métalliques


doivent très souvent répondre à des qualités de résistance au feu imposées par le code
de la construction et de l’habitation, la loi sur les installations classées, le code du
travail ou les décrets ou arrêtés qui en découlent.

Les qualités de résistance au feu sont exprimées en durée d’incendie, celle-ci variant,
selon les cas, entre ¼ h et 2 h, voir 4 h dans certains cas particuliers.

Pour démontrer qu’une structure métallique offre la durée de résistance au feu requise,
deux possibilités sont à la disposition des constructeurs :

- une approche expérimentale, en réalisant un essai dans un laboratoire agréé


français,

- une approche par le calcul réalisée à l’aide des règles de calcul officielles
françaises.

2 - 2 Comportement au feu

En matière de comportement au feu des produits de construction, la réglementation


française distingue deux notions :

• La réaction au feu

C’est la propension du matériau à servir d’aliment au feu. Les matériaux sont


classés en 5 catégories : M0, M1, M2, M3, M4.

Le classement M0 concerne des matériaux dont le pouvoir calorifique est inférieur


à 2,5 MJ/kg, c’est à dire extrêmement peu combustibles. L’acier est dans cette
catégorie.

Les classements M1 à M4 attestent une progression croissante des matériaux à


servir d’aliment au feu et à assurer la propagation des flammes.
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• La résistance au feu

Caractérise le temps pendant lequel les éléments de construction peuvent jouer le


rôle qui leur est dévolu malgré l’action d’un incendie. Trois classements différents
peuvent être requis :

- la stabilité au feu (SF) qui concerne la stabilité mécanique des


éléments de construction n’ayant qu’un rôle structures (poutre, poteau,
tirant);

- le pare-flamme (PF) qui caractérise l’étanchéité des éléments de


compartimentage au contact desquels des matériaux combustibles ne sont
pas entreposés (porte, cloison vitrée, couverture...). Il est demandé que ces
éléments ne laissent passer, en cas d’incendie sur une de leur face, ni les gaz
chauds ni les gaz inflammables.

- le coupe-feu (CF) caractérise la résistance thermique des éléments de


compartimentage qu’ils soient porteurs ou non (cloison, plancher, mur...).
Les qualités pare-flamme, compte tenu d’une stabilité mécanique suffisante,
doivent être assurées, et l’élévation de température sur la face non exposée à
l’incendie doit être inférieure à 140°C.
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Les classements attribués sont exprimés en degrés directement liés aux durées
d’incendie (1/4h, 1/2h, 3/4h, 1h, 1h1/2...6h) pendant lesquelles les éléments répondent
aux critères.

Exemples : poteau classé SF 1h30


porte PF 1/2h
plancher CF 1h

Il faut toutefois savoir que l’incendie de référence pour établir ces classements est un
incendie conventionnel :

Un classement de stabilité de degré « 1 heure » ne signifie donc pas que l’élément


aura cette durée de résistance s’il est soumis à un incendie dans un bâtiment. En effet,
les incendies réels présentent des évolutions température-temps différentes de cette
courbe conventionnelle et conduisent donc à des sollicitations thermiques qui peuvent
être plus faibles (dans ce cas, la résistance de l’élément sera plus grande) ou plus
fortes. L’incendie conventionnel ne permet donc que de classifier les éléments entre
eux.

2 - 3 Exigences réglementaires

Selon la destination des bâtiments, les exigences réglementaires sont variables. On


distingue principalement :

- Etablissements Recevant du Public (E.R.P.)

Exemple : Un centre commercial sera classé en 1ère catégorie sur 5 (nombre


prévisible d’occupants > 1500) ; s’il comporte un seul étage (hauteur de
plancher le plus haut < 8 m), il devra satisfaire aux exigences suivantes :
- Structure : SF 1 h
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- Plancher : CF 1 h

- Habitations

Exemple : Un immeuble d’habitation collectif de moins de 28 m de hauteur


appartient à la 3è famille (sur 4) et devra satisfaire aux conditions :
- Eléments porteurs : SF 1 h
- Planchers : CF 1 h

- Immeubles de Grande Hauteur (I.G.H.)

Les exigences sont les suivantes :


- Structure principale : SF 2 h
- Planchers : CF 2 h
- Potentiel calorifique (mobilier et immobilier) inférieur à 680 MJ/m² de
plancher

- Installations classées

La loi vise la protection de l’environnement et, à ce titre, concerne des bâtiments


renfermant certaines activités présentant des risques d’incendie pouvant conduire à
des nuisances importantes pour le voisinage.

Ont été inclus dans cette loi :


- les parcs de stationnement de plus de 6 000 m²,
- les entrepôts couverts de plus de 50 000 m3.
Exemple : Pour un entrepôt de plus de 10 m de haut :

SF ½ h pour l’ensemble, et SF 2 h pour la structure porteuse des planchers


intermédiaires

2 - 4 Moyens de justification

La justification de la résistance au feu d’un élément peut être obtenue à partir :

a) du résultat d’un essai au feu effectué sur un échantillon représentatif de l’élément


concerné

b) d’une analyse spécifique de résultats expérimentaux

c) d’un calcul conformément à un Document Technique Unifié (D. T. U.)

Seuls les laboratoires agréés par le ministère de l’intérieur (CSTB et CTICM) peuvent
fournir les justifications conformément aux cas a) et b). Par contre, les calculs selon
les D.T.U. sont praticables par tout ingénieur ou projeteur.

Pour les constructions métalliques, deux D.T.U. sont actuellement disponibles :

- D.T.U. Feu-Acier « méthode de prévision par le calcul du comportement au feu des


structures en acier »
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- D.T.U. Feu-Poteaux Mixtes « méthode de prévision par le calcul du comportement


au feu des poteaux mixtes.

Ces documents seront progressivement remplacés par les Eurocodes en cours


d’élaboration

3 STRUCTURES TRADITIONNELLES

3 - 1 Le D.T.U. « Feu-Acier »

La détermination de la durée de stabilité au feu d’un élément de structure en acier


nécessite de connaître :

- la température à laquelle l’effondrement risque de se produire : Température


critique.

- le temps nécessaire à l’élément pour atteindre cette température : Echauffement

3 - 1 - 1 Incendie réglementaire

Le feu est une équation à trois


éléments : combustible +
comburant (oxygène) + source de
chaleur. La combustion dégage de
la chaleur entre l’oxygène de l’air
et certaines substances solides,
liquides ou gazeuses.

Selon de mode d’inflammation et la nature du combustible, le développement de


l’incendie sera plus ou moins rapide. La sévérité du feu et la durée dépendent de
plusieurs paramètres :

Quantité et répartition des matériaux combustibles (charge incendie)

Vitesse de combustion de ces matériaux

Condition de ventilation (ouvertures)

Géométrie du compartiment

Propriétés thermiques des parois du compartiment

Un incendie peut être schématisé de la manière suivante, selon 4 phases.


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3 - 1 - 2 La notion de température critique

La stabilité au feu d’un élément de structure cesse d’être assurée lorsque, sous
l’effet de l’élévation de température, la résistance mécanique de cet élément devient
inférieure aux sollicitations auxquelles il est soumis. La température atteinte à cet
instant par l’élément de structure est appelée température critique.

La température critique dépend de plusieurs paramètres :


- nuance d’acier
- taux de contrainte (rapport de la charge appliquée à la charge ultime de
l’élément)
- conditions de liaison (isostatique ou hyperstatique)

Pour un acier doux (S 235 à S 355, anciennement E 24 à E 36), à défaut de calcul


précis, il est possible d’utiliser une valeur forfaitaire de la température critique : 470
°C pour les poutres isostatiques et les poteaux, 550 °C pour les poutres
hyperstatiques (DTU Feu-Acier, art. 4,22).

On détermine la température critique


d’un élément à l’aide de l’abaque
suivant pour un élément « à faible
empêchement de dilatation » (DTU
Feu-Acier Art. 4,22-1).

3 - 1 - 3 L’échauffement des aciers nus

Pour un incendie donné, la température des profils métalliques est principalement


fonction de leur massivité. Celle-ci est caractérisée par le facteur de massivité S/V
qui est le rapport du périmètre (S) exposé au flux thermique à la section (V) d’acier
à échauffer.
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Thème 3 : Protection des structures contre l’incendie incendie

Entre un poteau échauffé sur ses 4 côtés et une poutre supportant un plancher,
exposée sur 3 côtés seulement, le facteur de massivité sera donc différent (cf.
tableau ci-dessous).

L’abaque de droite permet de déterminer la température qu’atteindra le profil nu


après une exposition de ¼ h ou ½ h. Si cette température est inférieure à la
température critique, la stabilité au feu de ¼ h ou ½ h est alors assurée.

3 - 1 - 3 Les protections

Il est difficile d’obtenir des durées de stabilité au feu supérieures à ½ h avec des
profils métalliques non protégés et utilisés à des niveaux de contraintes habituels. Il
faut alors réduire l’échauffement des profils.

Ceci peut se faire soit en éloignant l’élément de structure du foyer d’incendie, soit
en interposant entre l’acier et le feu une protection thermique.

On rencontre 2 types de protections :

- les protections rapportées autour des éléments (peintures intumescentes, produits


projetés ou produits en plaques)

- les protections par écrans.

L’épaisseur de produit de protection à mettre en oeuvre dépend d’une part de la


durée souhaitée de résistance au feu, et d’autre part du facteur de massiveté de
l’élément.
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Thème 3 : Protection des structures contre l’incendie incendie

Pour chaque produit reconnu officiellement, des abaques établis par les laboratoires
agréés permettent de connaître les relations entre température d’acier, facteur de
massivité et épaisseur de protection pour différentes durées d’exposition à
l’incendie.

3 - 2 Procédés de protection

a) Les produits projetés (flocages)

Ils sont généralement composés de vermiculite expansée, de plâtre, de laitier ou de


fibres minérales, agglomérées par un liant.

Ils sont comparativement à d’autres produits relativement bon marché et efficaces


quant à la résistance au feu de façon typique, les épaisseurs vont de 15 à 50 mm.
Les applications peuvent être plus épaisses et certains matériaux peuvent nécessiter
une armature en grillage afin d’éviter les décollements en cas d’incendie.

Les produits à usage intérieur sont généralement mous et faciles à endommager.


Les produits à base de vermiculite peuvent être inacceptables d’un point de vue
poussières et microfibres.

Il existe également des produits à usage « extérieur » plus durs et plus durables
grâce à leur teneur plus élevée en ciment. Notons que le terme « extérieur » signifie
dans ce cas qu’ils peuvent être exposés aux intempéries, mais seulement sur une
courte période (avant que le clos et couvert soit achevé).

Enfin certains d’entre eux assurent, en outre, la protection contre la corrosion.

Des durées de stabilité au feu allant jusqu’à 4 h peuvent être obtenues.

Exemple : « ISOLUR-FIBRE » (Fab. : Laboratoire LURIE)

b) Les produits en plaques (panneaux)

Pratiquement tous les matériaux applicables par projection peuvent également


s’appliquer sous forme de panneaux rigides préformés. D’autres matériaux sont
disponibles sous cette forme et comprennent les plaques à base de plâtre (très bon
marché) ou de silicate de calcium (plus cher).

Les plaques forment un caisson autour du profil métallique. Elles sont fixées soit
mécaniquement (vis, agrafes...), soit par collage. Dans les deux cas, afin d’éviter
tout passage de gaz chauds, une mise en œuvre soignée des joints est nécessaire.

Cette technique est particulièrement employée pour des profils de section constante,
lorsque la propreté du chantier est recherchée, ou encore à des fins décoratives
(habillage des colonnes ou moulures utilisées à des fins architecturales).

Selon la nature et l’épaisseur du matériau, il est possible d’obtenir jusqu’à 4 h de


stabilité au feu.

Exemple : THERMAX - Type A (Fab. : ISOVOLTA)


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c) Laine de roche

L’utilisation de lés de laine de roche enveloppant une structure métallique et eux-


mêmes recouverts d’un film métallique est probablement la plus simple et la moins
chère des protections incendie. Ce type d’isolation est similaire à celui employé
pour les gaines de climatisation.

En général, cette méthode ne peut pas être employée si cela reste apparent, et les
coûts ne sont alors pas aussi bas que l’on pourrait le croire. De plus, il faut
conserver en mémoire les restrictions liées au contenu en microfibres.

Malheureusement, l’utilisation de lés de laine de roche pour la protection incendie


n’a pas fait l’objet de Procès-verbaux d’essais français.

d) Les peintures intumescentes

Ces produits se présentent sous l’aspect d’un film de peinture de 0,5 à 4 mm


d’épaisseur. Ils ont la propriété, lorsqu’ils sont chauffés entre 100°C et 200°C, de
gonfler et de se transformer en une mousse à l’aspect de meringue dont l’épaisseur
peut atteindre 30 à 40 mm. Il en résulte une isolation thermique retardant
l’échauffement de l’élément métallique.

L’application de ces peintures se fait très classiquement à l’aide d’un pistolet ou


d’une brosse.

Certaines peintures disposent d’abaques officiels qui rendent possible l’emploi de


ces produits pour des degrés de SF de ½ h, 1 h, voire 1 h ½ dans certains cas.

Les produits intumescents sont généralement peu stables aux conditions


atmosphériques ce qui limite leur utilisation en intérieur.

Pour des usages extérieurs, des résines intumescentes plus épaisses sont disponibles
qui procurent à la fois de très longues durées de résistance au feu ainsi qu’une
protection totale aux conditions atmosphériques.

Ce type de protection, qui permet à l’acier de conserver son esthétique et sa


légèreté, est très apprécié.

Exemple : THERMOVIGOR 60 (Fab. : TOTAL)

e) Les protections par écrans

Il s’agit soit de plafonds suspendus, soit de panneaux de cloisons qui, par


interposition entre le foyer et l’ossature en acier, ralentissent l’échauffement de
cette dernière.

Une grande attention doit être apportée au mode d’assemblage et de fixation, et


particulièrement aux jonctions entre panneaux.

En combinant les fonctions de protection, de cloisonnement, d’isolation thermique


et phonique, d’esthétique, ces écrans offrent l’avantage d’un coût réduit.
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Thème 3 : Protection des structures contre l’incendie incendie

L’utilisation d’écrans horizontaux ou verticaux nécessite que le produit ait subi un


essai approprié de résistance au feu. Pour les plafonds suspendus, les procès-
verbaux officiels donnent le degré de résistance au feu pouvant être obtenu, alors
que pour les cloisons, les avis ne sont donnés que ponctuellement, à la demande des
fabricants.

4 - STRUCTURES PARTICULIERES

4 - 1 Structures irriguées

Ce procédé est employé avec les profils creux. Les profils sont remplis en permanence
d’eau qui pourra ou non circuler entre les différents éléments.

La température de l’eau n’excède jamais 110°C à 120°C (température d’ébullition de


l’eau sous pression), de sorte que l’acier se trouve à 200-300°C au maximum, une
température bien inférieure à sa température critique.

Ce procédé est employé, entre autres protections, dans les poteaux du Centre Georges
Pompidou, à Paris.

4 - 2 Cas des éléments situés à l’extérieur des bâtiments

Les éléments situés à l’intérieur d’un bâtiment sont entourés par des flammes et par
des surfaces échauffées (murs, plafonds...). Les éléments à l’extérieur des bâtiments ne
sont exposés, pour leur part, qu’au rayonnement et à la convection des flammes sortant
par les baies, et au rayonnement de ces baies. Par ailleurs, ils sont soumis à des
échanges de chaleur avec l’air ambiant, qui tend à les refroidir.

L’échauffement de tels éléments dépend donc de leur emplacement vis à vis des
ouvertures ; ainsi, un poteau suffisamment éloigné d’une baie vitrée pourra se passer
de protection.

Un méthode a été mise au point pour déterminer la température maximale atteinte par
les éléments de structure extérieure en cas d’incendie.

4 - 3 Eléments mixtes acier-béton

4 - 3 - 1 Les poteaux mixtes

Outre sa résistance intrinsèque au feu, un des avantages du poteau mixte est que sa
section transversale peut être adaptée aux variations de la charge sans modification
de ses dimensions extérieures, en faisant varier l’épaisseur du profilé en acier, la
nuance d’acier, les qualités du béton et le pourcentage d’armatures. A charges
égales et résistance au feu égales, les poteaux mixtes présentent des sections très
sensiblement réduites par rapports aux poteaux en béton armé. De plus le poteau
mixte est une technique bien adaptée à la préfabrication.

Il existe trois types différents de poteaux mixtes, qui font l’objet du D.T.U. « Feu-
Poteaux mixtes » (règles FPM 88) :
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Thème 3 : Protection des structures contre l’incendie incendie

• Les profilés enrobés de béton

C’est le plus ancien type de poteau mixte. Le béton et ses armatures n’y ont pas
une charge prépondérante dans la reprise de la charge ; celle-ci est assurée par le
profilé, qui bénéficie d’une bonne protection thermique, donc d’une capacité
portante durable en raison d’un échauffement lent.

• Les profilés bétonnés entre les ailes

Ce type de poteau peut être dimensionné pour toute durée de stabilité au feu
depuis ½ h jusqu’à 2 h.

Le béton contient des barres d’armatures longitudinales qui contribuent à


supporter les charges, des étriers ou des goujons sont soudés à l’âme de la poutre
pour assurer la solidarisation avec le profilé en acier.

• Les profilés creux remplis de béton

Les profils creux en acier, par une utilisation judicieuse du volume intérieur qu’ils
délimitent, offrent une solution aisée pour la réalisation de poteaux mixtes.

Les expériences de résistance au feu ont montré l’intérêt de la présence d’une


armature minimale pour ce type de poteau, du moins pour une tenue au feu
supérieure à ½ h. Par ailleurs, il est nécessaire de prévoir des orifices d’évacuation
de la vapeur d’eau dans les parties supérieure et inférieure du poteau.

• Le D. T. U. « Feu-Poteaux Mixtes »

Ce document permet d’appréhender par le calcul 2 types de poteaux mixtes :

- Les profilés laminés en H partiellement enrobés de béton

- les profilés creux à sections circulaires ou carrées remplis de béton avec ou sans
armature.
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Thème 3 : Protection des structures contre l’incendie incendie

Le dimensionnement à chaud des poteaux peut se faire soit par un calcul précis
prenant en compte la température de l’acier et du béton et la réduction de leurs
propriétés mécaniques, soit au moyen d’un des abaques donnés en annexe 1 du
DTU FPM.

Exemple d’application :
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Thème 3 : Protection des structures contre l’incendie incendie

4 - 3 - 2 Les poutres mixtes

On trouve essentiellement les solutions suivantes, que nous ne détaillerons pas :

- Les profilés laminés en H connectés à une poutre de béton armé, classique ou


sur bacs en acier collaborant. Pour augmenter la stabilité au feu, il faut réduire
l’échauffement de l’acier en ayant recours à des protections rapportées ou
surdimensionner les sections.

- Les profilés en H bétonnés entre les ailes, selon le même principe que pour les
poteaux. Ces poutres pourront être indépendantes ou connectées à la dalle, ce qui
permet de réduire leur dimension.

- Les profilés en H noyés dans l’épaisseur d’une dalle béton, pour les planchers
épais, de grande portée ou devant supporter une charge importante.

- Les poutres à âme partiellement enrobée dans l’épaisseur du plancher, les


éléments de planchers reposant sur des cornières soudées sur l’âme de la poutre.

5 - BIBLIOGRAPHIE

• Construire en Acier Ed. LE


MONITEUR

• Revue CONSTRUCTION METALLIQUE : n° 2 - 1993 ; n° 1 - 1994


CTICM

• D. T. U. Feu-Acier (Revue CM n° 3-1982)


CTICM

• D. T. U. Feu-Poteaux Mixtes (Revue CM n° 3-1988)


CTICM

• Exemples d’applications de l’ingénierie de la sécurité incendie J. KRUPPA


CTICM

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