These FONTELA Finale
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DE DISTRIBUTION EN PRESENCE DE
PRODUCTION DECENTRALISEE
Miguel Angel Fontela Garcia
THESE
par
le 10 juillet 2008
Titre :
JURY
Je viens de relire les remerciements des quelques collègues ingénieurs, d’ailleurs, déjà Docteurs de
l’INPGrenoble et il m’est venu à l’esprit que je ne suivrais pas le schéma formel employé dans la plupart des
thèses, par contre, certainement le lecteur pourra trouver un rapprochement à l’auteur.
Mon chemin en France à commencé en l’an 2000 quand je suis arrivé en échange ERASMUS ou SOCRATES,
selon la dénomination, entre l’Université d’Oviedo en Espagne et l’Institut National de Polytechnique de
Grenoble en France, plus précisément l’Ecole Nationale Supérieurs des Ingénieurs Electriciens de Grenoble.
En fait, je suis venu finir mes études espagnoles et en même temps je poursuivais ma connaissance de la
langue française ébauchée à l’Alliance Française à Oviedo, Espagne. C’est là que j’ai connu le professeur
Nouredine Hadjsaid pendant des TD d’Electrotechnique. J’ai été sans doute séduit, comme beaucoup
d’autres élèves, par la clarté de ses explications (c’est toujours génial rendre évidentes les notions qui ne le
sont pas), sa gentillesse et surtout sa magie, qu’il garde toujours. Vous penserez que ceci peut être banal, bien
au contraire, c’est cette magie et cette façon de toucher les gens (bien que personne ne soit aimé par tout le
monde dans la même mesure) qui m’ont fait m’enrôler dans ce travail de thèse.
Les résultats de cette année d’échange étaient satisfaisants et l’école me donnait la possibilité de continuer
afin d’obtenir le double diplôme et même le DEA double cursus en Génie Electrique du Laboratoire
d’Electrotechnique de Grenoble. C’est au cours du DEA, sous la direction de Nicolas Retière et Raphaël
Caire, que j’ai entendu dire des merveilles de Seddik Bacha. Seddik a toujours accueilli la colonie basque
au labo (coencadrés souvent par Daniel Roye) et ses derniers m’ont vivement encouragé à travailler avec lui.
Puis, la collaboration dans le projet européen CRISP accordait au sujet « Réseaux de Transport et Production
Décentralisée » une touche spéciale et une porte ouverte à la collaboration avec des partenaires industriels et
universitaires internationaux : Schneider Electric (puis IDEA), ABB, Sydkraft, BTH (Blekinge Technik
Högskola), ECN ou ENECO.
Au cours des travaux dans le projet CRISP, j’ai eu l’occasion de travailler avec Christophe Andrieu
(Schneider Electric), et réaliser une mobilité chez BTH (avec le soutien d’une bourse EURODOC de la
Région Rhône-Alpes). C’est à cette occasion que j’ai pu travailler avec : Rune Gustavsson, Björn Törqvinst
et Per Mëllstrand. Les résultats de cette collaboration se sont traduits par une maquette de tests et quelques
articles, bien que nos domaines de compétences soient bien différents et des efforts de compréhension
réciproque des systèmes électriques et de télécommunication ont été nécessaires pour nous mettre dans une
même direction.
Ensuite, tout au long de la durée de la thèse, j’ai rencontré des collègues avec une grande qualité
intellectuelle et humaine : les basques (Ion Etxeberria, Ianko Valero, Luis Garcia, Haizea et Amaia), les
roumains (Bogdan et Octavian Enacheanu, Stefan Sterpu et Constantin Surdu), les bulgares (Delcho,
Maria et Vanya), les vietnamiens (Ha et Duc) et bien sûr les français (Nicolas, David, Alexandre…).
Avec ces parcours et expériences, je tiens, donc, à remercier l’Ecole Nationale Supérieure des Ingénieurs
Electriciens de Grenoble et le Laboratoire d’Electrotechnique de Grenoble, notamment l’équipe SYREL
(Système et Réseaux Electriques) et ses directions (James Roudet, Jean Pierre Rognon, Yves Brunet, Gérard
Meunier, Jean Paul Ferrieux, Seddik Bacha, Daniel Roye, Roland Vidil, Max Ginier-Gillet, Jerôme Mars…
la liste est longue) qui m’ont donné la possibilité de poursuivre mes études académiques en France.
Je tiens à remercier les membres du jury et les rapporteurs de ma thèse, en particulier ceux que je n’ai pas
encore cité:
Je tiens aussi à remercier mes encadrants et intervenants tout au long de cette thèse : Nouredine, Seddik,
Raphaël, Christophe, Bertrand et Rune. A part toutes les notions techniques dont on a discuté, ce que je
retiens le plus ce sont leurs qualités humaines et le soutien qui m’ont accordé à tout moment. C’est la leçon
plus précieuse (la magie de Nouredine, l’humanité et le savoir-faire-être de Seddik, l’amitié et la loyauté
infatigable de Raph, l’efficacité vers les objectifs de Christophe, la vision de la vie et la relativité des
Suédois, Quel grand pays ! la Suède…) que j’ai pu apprendre et que j’essaie de transmettre aux personnes qui
travaillent avec moi aujourd’hui chez PSA Peugeot Citroën.
Je remercie IDEA dont j’ai fait partie directement ou indirectement, et les intervenants et employés : Jean
Christophe Kieny, Christophe Andrieu, Tuan Tran-Quoc, Bertrand Raison, Florence Martin et Julie Laur.
IDEA apporte une grande richesse (intervenants industriels) et une énorme valorisation de la formation
réalisée qui ne reste pas purement académique.
Je remercie les doctorants et élèves du laboratoire et de l’école, la bonne ambiance de travail dans le plus
grand labo de l’univers se doit en grande partie grâce à eux. Les élèves ERASMUS que j’ai retrouvé : Jordi
(Valerie, leurs petites et ses parents), Pi, Sara, Marta, Rocco, Riccardo… quand on est à l’étranger, ces amis
sont la famille proche que l’on a.
Finalement, je tiens à remercier vivement ma famille : Maximina, Antonio, Marcos, Mari Cruz, Carla, Sergio
et Almudena qui m’accompagnent toujours et c’est bien grâce à son courage que cette vache espagnole écrit
ces lignes.
Description du document
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION.............................................................................................................. 13
CHAPITRE 2 : RESEAUX ELECTRIQUES, PRODUCTION DECENTRALISEE ET INCIDENTS
MAJEURS...................................................................................................................................................... 17
2.1.-L’HISTOIRE DU SYSTEME ELECTRIQUE EN BREF..................................................................................... 18
2.2- RESEAUX ELECTRIQUES ........................................................................................................................ 22
2.2.1.- Composition des réseaux électriques ........................................................................................... 22
2.2.2- Stabilité des réseaux électriques ................................................................................................... 25
2.3.-PRODUCTION DECENTRALISEE .............................................................................................................. 29
2.3.1.- Définition de la Production Décentralisée................................................................................... 29
2.3.2.- Production Décentralisée et Production Centralisée................................................................... 29
2.3.3.- La Protection de la Production Décentralisée ............................................................................. 31
2.3.4.-La Capacité de Black-Start de la Production Décentralisée......................................................... 32
2.3.5.- Impacts de la Production Décentralisée ...................................................................................... 35
2.4.- LES INCIDENTS MAJEURS ...................................................................................................................... 37
2.4.1.- Le système électrique : une infrastructure critique ...................................................................... 37
2.4.2.- Le dispatching du système : l’absence du risque zéro.................................................................. 39
2.4.3.- Mécanismes de formation des incidents majeurs ......................................................................... 40
2.5.- SOLUTIONS TECHNIQUES CONTRE LES BLACK-OUTS ............................................................................ 45
2.6.- L’APPORT DE LA PRODUCTION DECENTRALISEE : ADAPTABILITE, FLEXIBILITE, OU ROBUSTESSE ......... 47
CHAPITRE 3 : ROBUSTESSE, INDICES DE ROBUSTESSE ET TAUX LIMITE D’INSERTION DE
LA PRODUCTION DECENTRALISEE .................................................................................................... 49
3.1.- LA ROBUSTESSE DU SYSTEME ELECTRIQUE .......................................................................................... 50
3.1.1.- Définition de la robustesse........................................................................................................... 50
3.1.2.- Méthodologie d’étude de la robustesse : indices de robustesse ................................................... 54
3.1.2.1.- Indices de robustesse................................................................................................................. 56
3.2.- EVALUATION DES INDICES DE ROBUSTESSE .......................................................................................... 63
3.2.1.- Cas d’étude................................................................................................................................... 63
3.2.1.1.- Insertion de la production décentralisée dans le cas d’étude ................................................... 71
3.2.2.- Scénarii d’étude ........................................................................................................................... 74
3.2.2.1.- Scénario 1 : Avec protection de découplage instantanée.......................................................... 75
3.2.2.2.- Scénario 2 : Sans protection de découplage ............................................................................. 83
3.2.2.3.- Scénario 3 : Avec intermittence de n’importe quel type de production..................................... 92
3.2.2.4.- Scénario 4 : Inhomogénéité de la production (« cas du Danemark »)...................................... 96
3.3.- TAUX LIMITE D’INSERTION DE LA PRODUCTION DECENTRALISEE : UN CRITERE DETERMINISTE ......... 101
3.4.- CONCLUSIONS .................................................................................................................................... 108
CHAPITRE 4 : PRODUCTION DECENTRALISEE CONTRE LES INCIDENTS MAJEURS :
ILOTAGES INTENTIONNELS ................................................................................................................ 111
4.1.- INTRODUCTION .................................................................................................................................. 112
4.2.- ILOTAGE DU SYSTEME ELECTRIQUE .................................................................................................... 114
4.2.1.- Description des phases de constitution des zones ...................................................................... 115
4.2.2.- Procédure d’étude de la faisabilité des îlotages intentionnels................................................... 117
4.2.3.- Limites d’insertion de l’énergie intermittente dans les îlotages intentionnels : variation des
indices de robustesse pour les îlotages.................................................................................................. 125
4.3.- SIMULATIONS DES ILOTAGES INTENTIONNELS .................................................................................... 126
4.3.1.- Etude de faisabilité des îlotages intentionnels ........................................................................... 126
4.3.1.1.- Cas 1 ....................................................................................................................................... 126
4.3.1.2.- Cas 2 ....................................................................................................................................... 133
4.3.2.- Evaluation des indices de robustesse pour les îlotages intentionnels ........................................ 143
4.4.- CONCLUSIONS .................................................................................................................................... 146
CHAPITRE 5 : LA REGULATION DE L’ENERGIE EN PRESENCE DE LA PRODUCTION
D’ENERGIE DECENTRALISEE ............................................................................................................. 149
5.1.- INTRODUCTION .................................................................................................................................. 150
5.2.- LA NOUVELLE PHILOSOPHIE DE LA REGULATION DE L’ENERGIE ......................................................... 155
5.3.- NOUVELLE ORGANISATION DU SYSTEME INTERCONNECTE ................................................................. 157
5.3.1.- Fonctionnement de Régulation de l’énergie proposé................................................................. 157
5.3.2.- Production Décentralisée participante à la Réserve Primaire .................................................. 158
5.4.- CONCLUSION ...................................................................................................................................... 161
CHAPITRE 6 : COMMUNICATIONS POUR LES SYSTEMES ELECTRIQUES : APPLICATION
DES NOUVELLES TECHNOLOGIQUES DE LA COMMUNICATION ET DE L’INFORMATION
....................................................................................................................................................................... 163
6.1. -INTRODUCTION .................................................................................................................................. 164
6.2.- DEFINITIONS DES NTICS .................................................................................................................... 165
6.3.- DESCRIPTION DU SYSTEME DES COMMUNICATIONS DU SYSTEME ELECTRIQUE ................................. 168
6.4.- PROJET CRISP : TESTS DES NTICS .................................................................................................... 174
6.4.1.- Implémentation des composantes NTIC pour la détection et localisation des défauts............... 178
6.4.1.1.- Composants NTIC associés aux IPD directionnels (Indicateurs de Passage de Défauts) ...... 178
6.4.1.2.- Composant NTIC associé à un enregistreur de Défauts (ED) ou système de protection ........ 179
6.4.1.3.- Composant NTIC associé aux disjoncteurs (DI) ..................................................................... 179
6.4.1.4.- Composant NTIC associé à l’outil d’aide à la décision HTFD............................................... 180
6.4.1.5.- Rôle de l’opérateur.................................................................................................................. 181
6.4.1.6.- La Maquette BTH-IDEA.......................................................................................................... 182
6.4.2.- Implémentation des composantes NTIC pour les îlotages intentionnels des réseaux de
distribution ............................................................................................................................................ 185
6.4.2.1.- Composant NTIC dans les générateurs................................................................................... 187
6.4.2.2.- Composant NTIC dans les charges interruptibles................................................................... 188
6.4.2.3.- Composant NTIC dans les protections .................................................................................... 188
6.4.2.4.- Composant NTIC dans les interrupteurs................................................................................. 189
6.4.2.5. - Composant NTIC IODI (Islanding Operation Distributed Intelligence): Outil principal...... 189
6.4.2.6. – Agents intelligents pour l’opération en îlotage ..................................................................... 190
6.5.- AMELIORATIONS AVEC L’INSERTION DES NTICS POUR LA PRODUCTION DECENTRALISEE ................ 192
CHAPITRE 7 : CONCLUSION................................................................................................................. 197
CHAPITRE 8 : EUROPEAN PHD - ENGLISH SUMMARY ................................................................ 203
8.1.- INTRODUCTION .................................................................................................................................. 204
8.2.- ELECTRIC NETWORKS, DISPERSED GENERATION AND MAJORS EVENTS ............................................ 205
8.2.1.- Dispersed Generation definition ................................................................................................ 205
8.2.2.- Electric Power Networks and Dispersed Generation................................................................. 205
8.2.3.- Majors Events............................................................................................................................. 209
8.2.4.-Contribution of Dispersed Generation: flexibility and adaptability ........................................... 213
8.3.- ROBUSTNESS INDEX ........................................................................................................................... 214
8.3.1.- Robustness definition.................................................................................................................. 214
8.3.2.- Study of Robustness: Method and Index..................................................................................... 216
8.3.2.1.- Robustness indices................................................................................................................... 217
8.3.2.2.- Evaluation of robustness indices and methodology ................................................................ 223
8.3.2.3.- Appropriate amount of Dispersed Generation Insertion......................................................... 227
8.4.- DISPERSED GENERATION AGAINST MAJOR EVENTS: ISLANDED OPERATION IN DISTRIBUTION NETWORKS
................................................................................................................................................................... 229
8.5.- ENERGY REGULATION WITH DISPERSED GENERATION ....................................................................... 232
8.6.-INFORMATION AND COMMUNICATION TECHNOLOGIES APPLIED TO ELECTRIC NETWORKS................. 233
8.6.1.- ICT definition ............................................................................................................................. 233
8.6.2.- ICTs in EPS ................................................................................................................................ 234
8.6.3.- CRISP Demonstrator................................................................................................................. 237
8.7.- CONCLUSIONS .................................................................................................................................... 242
CHAPITRE 9 : BIBLIOGRAPHIE........................................................................................................... 247
ANNEXES.................................................................................................................................................... 255
ANNEXE A .................................................................................................................................................. 257
ANNEXE B .................................................................................................................................................. 265
ANNEXE C .................................................................................................................................................. 267
ANNEXE D .................................................................................................................................................. 271
ANNEXE E .................................................................................................................................................. 277
ANNEXE F................................................................................................................................................... 283
Chapitre 1 : Introduction
Chapitre 1 : Introduction
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Chapitre 1 : Introduction
L
e système électrique a évolué de façon permanente depuis son apparition à la fin du XIXème
siècle. A cette époque, des mini réseaux à courant continu se multipliaient, pour alimenter les
charges, près des centres de consommation, selon le système Edison. Ces systèmes ont
progressivement passé le relais aux systèmes à courant alternatif avec transformateurs, c’est le
système Tesla-Westinghouse. Puis, d’autres innovations sont, de manières chronologiques :
- l’interconnexion des systèmes à courant alternatif pour favoriser la solidarité entre systèmes
nationaux et internationaux,
- l’uniformisation des vitesses des machines pour établir une fréquence commune de fonctionnement,
- le développement des grandes centrales hydrauliques,
- les améliorations technologiques des centrales thermiques et enfin
- l’apparition des grandes centrales nucléaires ont marqués les jalons les plus importants.
Dans les dernières années, les principaux changements observés sur les réseaux de l’UCTE sont liés aux
nouvelles lois européennes et aux préoccupations environnementales pour réduire les émissions de gaz à effet
de serre (Protocole de Kyoto) et favoriser les énergies dites propres, vertes ou moins polluantes. Dans ce
cadre, les technologies des énergies déjà connues depuis longtemps comme l’éolienne (XIXème-XXème siècle),
l’énergie solaire ou en développement comme les piles à combustibles (PAC), ont été encouragées par ces
nouvelles directives européennes.
D’un autre côté, les problèmes socio-économiques liés à la multiplication des grandes pannes électriques qui
causent d’abord l’arrêt des activités quotidiennes d’un pays et comme corollaire, la perte de confiance des
utilisateurs voient leur fréquence augmenter. Malheureusement, les pannes se manifestent d’année en année
malgré les retours d’expérience et les innovations techniques et autres adaptations. Une des solutions
envisageables pour les réduire pourrait venir de l’utilisation locale de centres de production permettant la
survie de sous-systèmes actifs de puissance. Dans ce sens, la production décentralisée devient un acteur
potentiellement majeur.
Des grands projets d’insertion de production non centralisée (ou décentralisée) ont été lancés, comme
l’énergie éolienne en Allemagne, en Espagne ou au Danemark. Toutefois ces nouvelles productions ne sont
pas sans effets négatifs sur les réseaux de distribution auxquels ils sont interconnectés et qui n’ont pas été
conçus à cet effet [CAI-04], [CAN-00]. D’ailleurs, les impacts de la production décentralisée peuvent
s’étendre jusqu’aux réseaux de transport laissant la place à une nouvelle perception d’un système en
évolution continue. Cette interaction entre les réseaux électriques et les insertions de productions
décentralisées sera étudiée dans ce travail de recherche afin de trouver des éléments qui permettront de
définir une insertion et une démarche optimales et robustes vis-à-vis du bon fonctionnement global.
Le chapitre 2 donne une vision globale des concepts classiques, des réseaux électriques, qui restent toujours
d’actualité comme les cheminements de l’énergie électrique, les types de production centralisée ou
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Chapitre 1 : Introduction
décentralisée, les mécanismes de formation des incidents majeurs ainsi que les solutions techniques qui
peuvent être envisageables pour faire face à la propagation des grandes pannes électriques.
Ensuite, le chapitre 3 présentera une vision novatrice de la robustesse apportant une définition originale via
des critères définis à cet effet. La définition de la robustesse est accompagnée d’une méthodologie d’étude
s’appuyant sur ces différents indices de robustesse qualifiant la gravité de la situation du système face aux
perturbations , ces perturbations pouvant amener le système à des points de fonctionnement non souhaitables
et/ou peu robustes.
La robustesse du système, par une adaptation voulue et donc dirigée, est aussi améliorée en gérant des
fonctionnements « dégradés » comme les îlotages intentionnels (voir chapitre 4). Ces modes de
fonctionnement ne peuvent pas échapper aux règles de tenue de fréquence et de profil de tension ; ceci amène
à des études de faisabilité d’îlotage accompagnées par des critères de robustesse spécifiques.
Le chapitre 5 s’intéresse aux nouvelles possibilités apportées par l’insertion massive de la Production
Décentralisée. Cette insertion massive pourrait ainsi faciliter la gestion du réseau par un apport
supplémentaire de Réserves Primaires, ces réserves pouvant être une plus-value économique pour les
producteurs. Une proposition est donc faite : ces réserves devront être contractuelles et de ce fait disponibles.
Une partie du projet européen CRISP (Critical Infrastructure for Sustainable Power) [CRI-03] a
partiellement fait l’objet de travaux développés dans cette thèse . En effet, dans ce contexte européen, un
séjour de 6 mois au sein de BTH (Blekinge Institut of Technology, Suède) a été effectué afin d’explorer et de
tester l’apport Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTICs) pour accompagner
notre démarche de type « réseaux ». Le chapitre 6 restitue cette démarche.
Un résumé en anglais (voir chapitre 8) est inclus dans ce mémoire pour l’obtention du label européen.
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Chapitre 1 : Introduction
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
Dès son origine, l’électricité a joué un rôle primordial dans la mise en place des systèmes de communication
et de transport. Ainsi, la première utilisation technique du courant électrique a été le télégraphe puis les
débuts de l’éclairage ou des piles thermoélectriques et enfin la cogénération à partir de la combustion du bois.
Les prix excessifs des services et des équipements nécessaires ont induit une lenteur dans sa mise en place.
Comme toute nouvelle technologie, elle avait besoin du développement des composants et des applications
pour s’implanter.
Aujourd’hui, l’électricité est largement étendue. Deux types de systèmes de nature différente sont
présents dans nos réseaux électriques :
• Les systèmes électriques à courant continu : le flux des électrons se produit toujours dans la même
direction (DC, Direct Current). Le courant continu a été initialement utilisé pour la génération
d’électricité avec un but commercial à la fin du XIXème siècle. Il a été abandonné à cause des
nombreux avantages des systèmes à courant alternatif, plus appropriés au transport de l’énergie sur
de longues distances via des tensions plus élevées. Il y a actuellement un regain d’intérêt pour les
connexions sous marines, le couplage de réseaux différents ou encore le transport à très longue
distance, du fait notamment des évolutions dues à l’électronique de puissance. D’autres réseaux
comme ceux embarqués sont également concernés par le courant continu (véhicules légers,
bâtiments de surface entre autres).
• Des systèmes électriques à courant alternatif : le flux des électrons se produit avec un changement
répétitif d’amplitude et de direction. Idéalement, le signal est sinusoïdal (AC, Alternating Current).
Le choix du système a donné lieu à un réel conflit entre Thomas Alva Edison d’une part et Nikola Tesla et
George Westinghouse d’autre part. Le premier système de distribution de l’électricité a été développé par
Edison sur la base du courant continu. Puis, l’utilisation du courant alternatif a provoqué une forte dispute
entre les partisans des deux systèmes. En fait, Edison voulait faire valoir les royalties qu’il avait sur les
génératrices DC. Il en est arrivé au point de faire la promotion de la chaise électrique ! Il voyagea à travers
les Etats-Unis pour démontrer le niveau de dangerosité que l’Alternatif avait face au Continu aux mêmes
niveaux de tension (ce qui est bien sûr faux) !
D’un point de vue technique, le courant continu posait un problème de changement de niveau de tension, ce
qui rendait le transport, sur longues distances, problématique. Pour palier à ce problème, Edison avait déjà
émis l’idée de la production décentralisée en produisant l’électricité sur les lieux de consommation.
L’alternatif, en revanche, au vu d’une technologie de transformateurs mature n’a pas rencontré ce genre de
limitations, ce qui, par la suite, a favorisé son développement spectaculaire.
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
Beaucoup plus tard, les systèmes AC existants fonctionnaient en poches de différents fréquences : 16 2/3 Hz
(réseaux ferroviaires), 50 Hz, 60 Hz entre autres. Les différents pays ont dû faire un effort de normalisation
pour travailler à une même fréquence. Ainsi, l’Europe continentale a opté pour 50 Hz tandis que l’Amérique
a préféré conserver ses 60 Hz du fait déjà accompli et des changements par trop onéreux pour être effectués.
Le développement des structures existantes a donné lieu à l’apparition d’interconnexions internationales dans
un temps où le réseau n’était pas maillé. Ces interconnexions couvraient bien les régions aux frontières car, il
fallait chercher des consommateurs proches des nouvelles centrales construites, par exemple : l’exploitation
de l’énergie hydraulique en Suisse avec les interconnexions Suisse-France, Suisse-Autriche et Suisse-
Allemagne. Plusieurs problèmes techniques ont du être résolus [TI-02] par la marche en parallèle des
alternateurs, le réglage de la puissance et de la fréquence ou la maîtrise des transits de puissance entre autres.
Ces problématiques techniques n’ont pas été les seules à devoir être résolues dans un système soumis à une
évolution constante : développement des nouvelles technologies pour les centrales nucléaires et thermiques,
dotation des centrales hydrauliques dans les années 60-70, nouvelles directives européennes pour la
libéralisation du marché de l’électricité et la réduction des émissions polluantes [EU-96], [EU-01].
La génération d’énergie est normalement réalisée à l’aide de grandes centrales basées sur le thermique à
flamme, le nucléaire ou bien encore l’hydraulique. Aujourd’hui, ceci n’est plus le cas car des systèmes non
conventionnels à base de renouvelable ou d’énergie fossile sont mis à contribution. Ces nouvelles injections
d’énergie font partie de la production décentralisée raccordée au réseau électrique à différents niveaux de
tension selon le niveau de la puissance nominale. De façon générale, il est possible de dire que, en France, les
groupes de plus de 12 MW sont raccordées au réseau de répartition (90 kV, 63 kV) et les groupes de moins
de 12 MW vont se raccorder au réseau de distribution (20 kV, 0.4 kV).
Grandes centrales: nucléaires,
thermiques, hydraulique
Poste source
Système de TRANSPORT
Poste source
Poste source
Cogénération,
Système de REPARTITION Parcs éoliens
Poste source
Poste sources Petits producteurs:
Éolien,
Système de DISTRIBUTION Diesel,
µturbines
Concernant la production décentralisée, les systèmes à base d’énergies fossiles font référence aux micro-
turbines à gaz, aux groupes Diesels et autres systèmes de cogénération. Les systèmes à base d’énergies
renouvelables ou non conventionnelles font référence à l’énergie éolienne, hydraulique, photovoltaïque et à
la biomasse, entre autres. Notons que les piles à combustibles en tant que vecteur énergétique peuvent faire
appel à une énergie comme à une autre selon le processus de genèse du carburant.
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
Toutes les sources d’énergie renouvelables sont perçues comme des dispositifs prometteurs pour accomplir
les obligations dérivées des accords internationaux comme les directives européennes ou le protocole de
Kyoto. Une estimation d’insertion d’énergie renouvelable a été apportée par l’ETSO (European
Transmission System Operators) [ET-03]. Cette figure montre la tendance à l’installation de la nouvelle
production décentralisée ; l’énergie hydraulique est la source qui contribue le plus à une énergie renouvelable
installée.
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
Figure. 2.3.- Données EWEA sur la puissance éolienne installée pour l’année 2007 [EWEA-08]
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
Figure. 2.4.- Architecture traditionnelle des différents sous-systèmes des réseaux électriques : de la
génération à la distribution de l’énergie en passant par le transport et la répartition.
La distinction des différents sous-systèmes se base, non seulement dans une différence de niveau de tension
mais aussi dans les fonctions que chacun doit assumer :
• Transport et lignes d’interconnexion : Ces réseaux lient les principaux centres de production avec les
zones de consommation. La tension dépend du pays, mais usuellement, le niveau de tension pour le
transport est établi entre 220kV et 800 kV. Les distances géographiques entre les centres de
consommation, la variabilité ou la versatilité de la charge et l’impossibilité de stocker l’énergie en
grande quantité ont créé le besoin d’un système électrique capable de transmettre l’énergie électrique sur
de longues distances. Ces lignes de transport et d’interconnexion peuvent avoir des milliers de
kilomètres. Le réseau français en compte, à lui seul, 100000 km. Les missions des réseaux de transport
sont : le transport de l’énergie, l’interconnexion nationale et l’interconnexion internationale pour
échanger des puissances et favoriser la solidarité des systèmes en cas d’urgence. Le niveau de la tension
doit être élevé car les pertes Joules sont inversement proportionnelles au carré de la tension (p= k/U2)
avec U la tension du réseau et k une constante qui dépend des lignes. Le transport d’énergie électrique
est réalisé avec des liaisons à courant continu (DC) ou à courant alternatif (AC). Les lignes AC pour les
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
longues distances ont des inconvénients liés aux problèmes de stabilité et de compensation de l’énergie
réactive pour conserver un bon niveau de tension. Les liaisons à courant continu n’ont pas ces
problèmes et ont même un coût plus bas sur des distances suffisamment longues. Par contre, ils
nécessitent l’utilisation de convertisseurs AC/DC et DC/AC. Enfin, les réseaux de transport sont plus ou
moins maillés, avec les sections des lignes variant de 570 à 1200 mm2.
• Répartition : Le but de ces réseaux est d’amener l’énergie du réseau de transport aux centres de
consommation d’énergie les plus importants. Ces centres de consommation sont publics ou privés (plus
de 10 MVA), essentiellement des industries de l’acier, des produits chimiques, le chemin de fer, pour ne
citer que les plus importants.
Leur niveau de tension, est souvent compris entre 45kV et 160 kV. Il est organisé normalement sous
forme de boucle et avec un transit de l’énergie souvent bidirectionnel. La structure de ces réseaux est
essentiellement aérienne. Par contre, lorsqu’ils sont proches des villes, les lignes deviennent des câbles
enterrés.
• Distribution : Les réseaux de distribution acheminent l’énergie électrique du réseau de répartition (ou de
transport) aux clients résidentiels et aux petits clients industriels. Les tensions des réseaux de distribution
sont comprises entre 230V à 400V pour la basse tension et 4kV à 45 kV pour la moyenne tension. La
structure des réseaux de distribution est bouclable et exploitée en radial. Néanmoins, certains pays
disposent de réseaux maillés et avec la possibilité d’une exploitation en boucle fermée [D11-02].
La conduite et l’exploitation d’un tel type de système, aux fins d’assurer, à tout instant, l’équilibre
consommation/production aux pertes près, passe par la prévision des charges et la mise à disposition des
consignes de génération nécessaires pour faire face à la demande d’énergie. La variabilité de la charge avec
les contraintes sociales et environnementales comme la variation de la charge avec la température (exemple
1200MW/°C), l’augmentation de la charge à cause des retransmissions sportives, programmes spéciaux ou
autres, font que le gestionnaire du réseau de transport doit planifier non seulement les générations d’énergie
pour couvrir la demande prévue mais aussi les réserves pour fournir l’énergie des aléas et incidences
possibles.
Les réserves dont un système électrique dispose normalement sont présentées dans les sections suivantes.
Dans la figure 2.5, le cas du RTE (gestionnaire du réseau de transport français) [RTE-02] est illustré. Elles
peuvent être classifiées selon différents critères :
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
génératrices. Le réglage secondaire permet de revenir au 50 Hz une fois que la réserve primaire a été
utilisée pour encaisser un transitoire important. Ce réglage secondaire tient compte de la capacité
des centrales à changer leurs points de consignes.
Les réglages manuels répondent plutôt aux contraintes d’optimisation économique et technique et du
point de fonctionnement du système. Ces réglages manuels incluent les réserves tertiaires et les
puissances de groupes mobilisables au-delà de 30 minutes.
• Nature de la gestion pour la gestion en temps réel ou pour une gestion en prévisionnel (groupes
mobilisables au-delà de 2h) :l’équilibre de la charge et de la demande doit être assuré pour garantir
les conditions nominales de qualité de l’énergie en temps réel. Une gestion, doit donc être effectuée
dans deux échelles de temps, à court terme et à moyen terme. Les objectifs des gestions sont
toujours la qualité et la sécurité mais les optimisations ne tiennent souvent pas en compte les mêmes
objectifs, disponibilité de producteurs et coûts.
Page 24
Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
Ce sous-chapitre présente un résumé des différents critères pour évaluer la stabilité d’un système électrique
selon la nature de l’étude et des phénomènes étudiés.
La stabilité d’un système électrique de puissance est définie comme la capacité du système à maintenir un
état d’équilibre pendant et après d’éventuelles perturbations et de récupérer un nouvel état d’équilibre qui
peut être différent de celui du départ. La stabilité est un problème basé sur les facteurs suivants :
• La nature physique de l’instabilité ;
Dans un réseau électrique, il existe deux classes principales de stabilité : la stabilité angulaire et la stabilité de
tension. Ces deux types de stabilité sont plus ou moins reliés et définis dans des situations extrêmes :a) un
générateur synchrone raccordé au réseau infini par l’intermédiaire d’une ligne de transport est utilisé pour les
études de la stabilité des angles et b) une charge raccordée au réseau infini par l’intermédiaire d’une ligne de
transport est utilisée pour les études de la stabilité de tension. La figure 2.6 montre une classification des
différents types de stabilité [KUN-94].
Ainsi, différents types de stabilité peuvent être énumérés : stabilité de tension, stabilité de fréquence, stabilité
en petits signaux, stabilité des angles, stabilité transitoire, stabilité à moyen terme, stabilité à long terme.
• Stabilité des angles : la stabilité des angles est liée à la capacité des machines à maintenir le
synchronisme du réseau, elle nécessite l’étude des oscillations électromécaniques. Le paramètre
principal est la puissance en sortie de la machine synchrone qui varie comme la vitesse de son rotor.
La stabilité des angles peut être classée en deux catégories :
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
STABILITE
du
SYSTEME ELECTRIQUE
STABILITE STABILITE
à à
MOYEN TERME LONG TERME
STABILITE STABILITE
des de
ANGLES TENSION
STABILITE STABILITE
STABILITE de de
TRANSITOIRE TENSION TENSION
à à
GRANDE PETITE
PERTURBATION PERTURBATION
STABILITE
PETITS
SIGNAUX
INSTABILITE INSTABILITE
NON-OSCILLATOIRE OSCILLATOIRE
o Stabilité transitoire : c’est la capacité d’un réseau électrique à maintenir le synchronisme suite
aux grandes perturbations. Le système est instable à cause d’une grande excursion de l’angle
rotorique du générateur. Ce type d’instabilité dépend de l’état initial de fonctionnement du
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
• Stabilité de la tension : c’est la capacité d’un réseau à maintenir en permanence des tensions
acceptables pour tous les nœuds à la suite d’une perturbation. Le problème de l’instabilité de tension
du réseau électrique est dû à la non maîtrise de la puissance réactive et à la chute progressive de
tension à la suite des perturbations tels l’augmentation de la charge ou le changement du régime de
fonctionnement. Le paramètre principal de cause d’instabilité de tension est l’incapacité du réseau à
fournir une puissance réactive suffisante. La chute de tension est généralement due à une
accumulation de transit des puissances active et réactive sur les lignes d’un réseau. Un réseau est dit
stable en tension si l’amplitude de tension augmente avec l’augmentation de puissance réactive
injectée dans le même nœud. Il est instable en tension si l’amplitude de la tension d’un nœud, au
moins, diminue avec l’augmentation de la puissance réactive injectée. Autrement dit, le réseau est
stable en tension si la sensibilité dV/dQ est positive pour tous les nœuds, et instable en tension si au
moins un nœud dans le réseau a une valeur de sensibilité dV/dQ négative. Comme pour la stabilité
des angles, la stabilité de tension peut être classée en deux sous-catégories :
o Stabilité de tension dynamique : c’est la capacité d’un réseau électrique à contrôler la tension
aux différents nœuds, à la suite à de perturbations sévères comme des courts-circuits, la perte
des groupes de production ou de lignes. Cette capacité est déterminée par les caractéristiques
de charge du réseau et les dispositifs de régulation et de protection. L’analyse de la stabilité
aux grandes perturbations nécessite la prise en compte de la non linéarité des équations
dynamiques des dispositifs de réseau comme le transformateur avec régleur en charge et les
limiteurs de courant d’excitation du générateur. La durée d’étude de cette stabilité est
typiquement de quelques secondes à quelques dizaines de minutes. Le critère de stabilité en
grande perturbation consiste à garder la tension de tous les nœuds du réseau dans des valeurs
acceptables suite à une grande perturbation et suite aux actions de réglage du réseau.
o Stabilité de tension statique : c’est la capacité d’un réseau électrique à contrôler la tension
aux nœuds suite à des perturbations comme l’augmentation progressive de charge ou de petits
changements du réseau. Cette forme de stabilité est déterminée par les caractéristiques des
charges et les dispositifs de régulation et de protection à l’instant étudié. Ce concept est utilisé
pour déterminer comment la réponse en tension évolue en fonction de petites modifications du
réseau à n’importe quel instant. Les analyses statiques peuvent être utilisées pour calculer la
marge de stabilité, identifier des variables influençant la stabilité et examiner l’état du système
dans un grand nombre de configurations. Le critère de stabilité aux petites perturbations est
satisfait s’il y a l’augmentation de l’amplitude de tension d’un nœud quelconque du réseau lors
de l’augmentation de la puissance réactive injectée dans ce même nœud.
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
• Stabilité à long-terme : fréquence du système uniforme, dynamique lente, temps d’étude jusqu’à
des dizaines de minutes.
Dans la figure 2.7, la dynamique des différents moyens du système et de différents types d’étude est
ainsi présentée.
Figure. 2.7.- Constantes de temps pour la dynamique de différents moyens et études du système électrique
[NOV-04]
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
2.3.-Production Décentralisée
2.3.1.- Définition de la Production Décentralisée
Le raccordement au réseau de nouveaux producteurs fait émerger de nouveaux concepts. Ainsi, pendant la
dernière décennie, les termes de Production Décentralisée, Production Distribuée, Génération d’Energie
Distribuée, Génération Dispersée, Ressources d’Energie Distribués ont envahi la littérature scientifique,
politique et économique du système électrique.
Il n’y a pas un seul critère pour définir la signification de chaque terme ; chaque association, groupe de
travail ou auteur a sa propre définition. Ainsi, le terme Production Décentralisée ne fait pas référence à tous
les producteurs raccordés au système électrique. Seuls quelques-uns remplissant certaines conditions font
partie de la Production Décentralisée. Généralement, le paramètre utilisé est le point de raccordement au
réseau. La Production Décentralisée est définie, dans cette thèse, comme toute source d’énergie raccordée au
réseau de transport, de répartition ou distribution et qui fait partie des énergies non conventionnelles
(éolienne, solaire, piles à combustible entre autres) ou conventionnelles de petite puissance < 200MW
(micro-turbines à gaz, cogénération, moyen de stockage de l’énergie entre autres), hors des grandes centrales.
Finalement, il faut retenir que la Production Décentralisée est représentée non seulement par les moyens de
génération d’énergie mais aussi par les moyens de stockage capables de fournir une certaine puissance. Les
technologies de stockage sont variées et vont des systèmes électrochimiques aux barrages hydro-électriques
en passant par les super capacités, volants d’inertie, supraconducteurs entre autres,
Historiquement, le renforcement des réseaux électriques a été effectué avec l’insertion des nouvelles unités
de production centralisées, la construction des nouvelles lignes électriques et l’extension de systèmes de
distribution traditionnels. Aujourd’hui, la libéralisation du marché de l’énergie encourage l’intégration de
nouveaux producteurs décentralisés. En comparant à la production centralisée, les avantages et inconvénients
de la production décentralisée sont les suivants :
• Les nouveaux petits producteurs sont souvent basés sur des énergies renouvelables. Ils constituent
des productions d’énergie moins polluantes que les centrales thermiques et nucléaires.
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
• Les grandes centrales ont besoin d’infrastructures spéciales comme des routes pour fournir les
équipements. Des lignes électriques dédiées sont quelquefois nécessaires pour fournir l’énergie
durant les travaux.
• Le risque des investissements est moins critique dans le cas de la production décentralisée due à
l’indépendance du prix des matières primaires, hors cogénération ; cela a d’ailleurs été confirmé
pendant la crise de 1979. Par ailleurs, la production décentralisée peut être placée là, où il y a un
besoin d’énergie et elle suppose donc une réduction des pertes et un risque financier réduit.
• Le temps pour mettre en service l’énergie est bien plus réduit que dans le cas de la production
centralisée parce que la capacité de régulation de la production centralisée est bien plus restreinte
Ainsi les centrales nucléaires ont une capacité réduite de régulation et ils doivent, de ce fait,
fonctionner dans une plage étroite par rapport à la puissance nominale, S > 85% Sn
• Toutefois, la production décentralisée ne peut être une alternative à elle seule car des impacts
négatifs peuvent apparaître (§ chapitre 4).
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
La législation française prévoit différents types de protection selon l’objectif final de celle-ci. Ainsi, trois
types principaux de protection peuvent être énumérés : la protection de découplage, les protections des
machines et les protections du réseau proprement dites.
• Les protections dans le réseau ont pour but l’élimination de défauts dans le réseau, c'est-à-dire la
protection des biens et des personnes. Cette tâche est normalement réalisée par des mesures du
courant (et mesures de la tension homopolaire).
• La protection entre le réseau et la production décentralisée (ou protection de découplage) est placée
au le point de raccordement de la production décentralisée et du réseau. Le but de cette protection
est de protéger les générateurs d’un mauvais état de fonctionnement dans le réseau,ou, les personnes
chargées de la réparation du réseau. Ainsi, lorsqu’un tronçon est déconnecté, il faut éviter que les
producteurs décentralisés n’électrocutent les agents responsables de la maintenance ou de la
réparation.
D - Disjoncteur
Dp - Disjoncteur de raccordement du producteur
HTB/HTA
OD - Ordre de déclenchement
TT - Transformateur de tension
Rame Réseau U - Tension composée
D
Distribution
Réglage
Dp tension
~
Charge
TT GED
P constant
OD
Relais
Mesure U
Protection
Les conditions anormales peuvent se produire lors d’îlotages non intentionnels et autres événements
qui provoquent une grande variation de la tension et de la fréquence. Dans la figure 2.8, un exemple
de protection de découplage est montré. Elle prend en compte la mesure de tension et à partir de
celle-ci, elle identifie la fréquence du réseau. Ensuite, les valeurs de tension et fréquence sont
comparées aux seuils qui détermineront le déclenchement de la protection. Ces seuils ne sont pas
uniques. En France et pour les réseaux de distribution, il en existe 5 types différents. Le choix du
type de protection à installer par le producteur relève de la responsabilité de la compagnie de gestion
du réseau de raccordement (soit le transport ou la répartition soit la distribution), [EDF-00].
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
Type 1.4
Paramètre Type 1.1 Type 1.2 Type 1.3 Type 1.4 Type 1.5
modifié
Déconnexion
Non Non Non Oui Oui Non
à distance
Vo max 10% 10% 10% 10% 10% 10%
(%Vnom) 100 ms to +500 ms to +500 ms to +500 ms to +500 ms to +500 ms
V max (%V 115% 115% 115% 115% 115% 115%
nom) 100 ms 100 ms 100 ms 200 ms 200 ms 200 ms
V min1 (%V 85% 85% 85% 85% 85% 85%
nom) 100 ms 100 ms t1+500 ms t1+500 ms t1+500 ms t1+500 ms
V min2 (% 25% 25% 25% 25%
V nom) 100 ms 100 ms 100 ms 100 ms
51 50.5 51
fmax(Hz) 51 51 50.5
t1+500 ms 100 ms t1+500 ms
47.5 47.5 49.5 47.5 49.5 47.5
fmin(Hz)
100 ms 100 ms 100 ms t1+500 ms 100 ms t1+500 ms
Tableau. 2.1.- Différents seuils de déclenchement selon le type de protection de découplage [EDF-00]
o Sont désignées comme protection des producteurs toutes les différentes protections
existantes pour assurer la sécurité des machines et turbines (survitesse, excitation,
surintensité, températures entre autres)
La procédure de reprise du système inclut l’ensemble des actions nécessaires pour reprendre le système
après un incident majeur ou black-out. Normalement, les législations obligent les différentes entreprises et
opérateurs à prévoir une procédure pour la reprise générale du système en cas de défaillance : la façon de re-
énergiser le système, l’ordre des synchronisations à réaliser, l’ordre des charges à réalimenter. Cette
procédure de reprise générale inclut différentes tâches telles que :
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
• La description des méthodes à appliquer pour le diagnostic et l’état des centrales comme première
étape avant de commencer la reprise globale.
• La description des accords pour entreprendre des actions coordonnées par rapport aux niveaux de la
tension, et des puissances active et réactive.
• La description de la séquence et de l’ordre des charges à récupérer dans les différents niveaux de
tension.
La capacité black-start de la production décentralisée peut être résumée dans le tableau 2.3 [VAR-01]:
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
La production décentralisée peut occasionner quelques impacts sur le système électrique. Ces impacts
peuvent être classés en deux groupes : les impacts sur la distribution et les impacts sur le transport.
D’un premier côté, les principaux impacts sur le système de distribution sont les suivants [CAI-04],
[CAN-00] et [AMP-00]:
• Impacts sur le sens traditionnel d’écoulement de l’énergie, le système électrique a été dimensionné
pour un flux de puissance du système de transport vers le système de distribution dans une dynamique
top-down. Ainsi, il est possible que l’énergie soit injectée à partir du système de distribution dans le
système de répartition et de transport. Ceci implique un besoin de bidirectionnalité dans l’équipement
mis en jeu.
• Impacts sur le plan de protection, dimensionnement des seuils des protections, sélectivité entre
protections et possibilité d’une mauvaise opération, déclenchements intempestifs, aveuglement des
protections.
• Impacts sur la stabilité du système à cause de l’insertion de machines synchrones qui changent le
temps critique d’élimination de défaut du système.
• Impacts sur la qualité de l’énergie (forme et valeur efficaces de la tension, déséquilibres entre autres).
• Impacts sur la planification du réseau, son contrôle et son exploitation. Ceci implique une nouvelle
observabilité des réseaux de distribution car ils ont été conçus comme un élément passif. Avec la
production décentralisée, ces réseaux deviennent actifs. La production décentralisée devrait être, dans
l’idéal, contrôlable par les compagnies électriques et les opérateurs de la distribution (DNO,
Distribution Network Operators), ce qui signifie une augmentation des données à acquérir par le
système SCADA (Supervisory Control and Data Acquisition).
• Impacts économiques sur les marchés de l’énergie : des associations et accords entre producteurs
décentralisés pourraient favoriser la concurrence et, au final,une baisse du prix de l’énergie (marché
journalier, mécanismes de compensations des équilibres, marché des réserves, services systèmes).
D’un autre côté, les principaux impacts qu’une grande quantité d’insertion de la production décentralisée
peut provoquer dans le système de transport, sont les suivants :
• Le risque de congestion dans des zones spécifiques : l’insertion des sources intermittentes est
normalement localisée dans des zones où les conditions climatiques sont plus appropriées. Ceci
provoque le besoin d’un renforcement local du réseau vu les possibilités de congestions locales.
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
• L’intermittence des sources d’énergie provoque une incertitude dans le système en terme de quantité
d’énergie générée et de la localisation de l’injection : le réseau électrique doit être prêt à accueillir
un nombre important de producteurs sans connaître a priori ni la position, ni la puissance qu’ils vont
débiter.
• Le changement des marges d’exploitation comme conséquence du besoin d’un système de suivi non
seulement de la charge mais aussi de l’intermittence des sources.
• L’apparition des flux d’énergie réactive inattendus dans le système de transport lorsque le flux de
puissance active est inférieur à la puissance naturelle de la ligne [AMP-00].
• La fermeture ou le non remplacement des grandes centrales à cause des raisons économiques et
environnementales.
• La perte de la production décentralisée par des conditions climatiques rudes, soit la déconnexion des
éoliennes par vents excessivement forts (> 25 m/s onshore ou 34 m/s offshore).
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
Dans ce paragraphe, le système électrique est défini comme une infrastructure critique pour les
activités des différents pays. Ces infrastructures critiques peuvent subir des incidents majeurs. Les incidents
majeurs peuvent être provoqués par des causes naturelles ou techniques, bien que les sabotages ou attentats
ne puissent pas non plus être rejetés comme causes initiales. Les principales attaques terroristes qui peuvent
être envisagés dans le système sont brièvement décrites. Les mécanismes d’origine naturelle donnant lieu aux
grandes pannes électriques et incidents majeurs sont ensuite détaillés. Finalement, quelques constats sur les
dernières grandes perturbations électriques dans le monde sont apportés. A partir de ces constats, des
nouvelles leçons peuvent être tirées et quelques solutions techniques peuvent être envisagées
La dépendance des sociétés vis-à-vis de l’énergie électrique est telle que les systèmes électriques
représentent des points sensibles dans la vie normale et la défense d’un pays et elle est nécessaire au
déroulement normal de la vie quotidienne. L’absence de service d’énergie provoque des problèmes comme le
manque de chauffage, d’eau chaude et froide, de communications et l’arrêt des opérations industrielles entre
autres. Les attentats du 11-S et 11-M (11 septembre 2001 et 11 mars 2004), ont fait découvrir que tout
pouvait arriver et qu’une éventuelle attaque terroriste au sein du système électrique pouvait créer des
conséquences néfastes tant civiles que militaires. Un exemple de l’importance du système électrique a pu être
constatée après l’attentat du 11-M à Madrid. Les toutes premières mesures prises par le gouvernement furent
la protection des réserves d’eau, des installations susceptibles de propager un attentat biologique ou chimique
et enfin celle des centrales électriques. Dans la figure 2.9, deux photos illustrent ce commentaire ; à gauche,
il est montré un de trains attaqués le 11-M ; à droite, des soldats qui sont chargés de la surveillance de la
centrale thermique du Narcea (Principauté des Asturies, Espagne ).
Figure. 2.9.- Attentat 11-M : surveillance de l’armée espagnole après l’attentat (Photo gauche : El Mundo :
Rapport du 11-M, le 8 avril 2004 ; Photo droite : La Nueva España, le 7 Avril 2004)
Les attaques au système électrique peuvent revêtir différentes formes [AMI-02], [JON-99], [JAM-96] et
[D16-04]:
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
• Attaques directes sur le système électrique : le réseau électrique peut être lui-même l’objectif
primaire des actions terroristes. Ainsi, il est relativement simple d’imaginer des actions sur les
centrales, ses lignes critiques, les principaux postes sources ou les transformateurs. D’autres attaques
pourraient frapper les communications et les marchés de l’électricité ; le pire des cas étant une action
sur une centrale nucléaire ou un incident majeur donnant lieu à un black-out généralisé.
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
Réseau
Transport Opérateur
Opérateur
Marché
Entreprises Transport
électriques
Offres de
consommation
L’opération journalière est organisée normalement la veille (J-1). L’opérateur du marché propose un
plan de production pour le lendemain. Ce plan est évalué par l’opérateur technique afin de déterminer sa
viabilité étudiée par rapport aux règles de sécurité : critère (N-1) et une étude de risque réduite du système
dans de telles conditions d’exploitation. Si le risque du dispatching est élevé, l’exploitant prend des mesures
pour diminuer ces risques. D’ailleurs, il accepte que le système soit sauvegardé dans certains points de
fonctionnement par des délestages car il y a des événements de probabilité plus faible : ainsi peuvent
apparaître des évènements aux conséquences sévères et pour lesquels le système n’est pas dimensionné. La
figure 2.11 [RTE-02] montre les différentes zones de risque auquel l’opérateur pourrait être confronté dans le
planning journalier. Il est donc évident que le risque zéro n’existe pas et que le système ne prévoit que les
incidences les plus probables.
Profondeur
coupure ZONE 1: zone des événements hors normes
potentielle
(MW)
ZONE 2: zone de conséquences inacceptables
Solution plus coûteuse si besoin
Seuil conséquences
ZONE 3: zone des risques inacceptables
inacceptables Solution plus coûteuse si besoin
(600 MW
pour un événement Courbe isorisque (risque maximal accepté)
simple en THT)
Courbe isorisque correspondant
ZONE 4: zonemaximal
au risque des risques acceptables
accepté
Evénenements
dimensionnés
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
Les incidents majeurs sont normalement provoqués à partir d’une cause initiale sur laquelle
viendront se greffer des évènements connexes qui conduiront jusqu’à la panne totale (black-out) ou partielle
(brownout).
Figure. 2.12.- Exemples des causes initiales donnant lieu à des incidents majeurs
Les causes initiales perturbatrices peuvent être classifiées selon leur nature :
• Naturelles : des conditions météorologiques adverses telles que tempêtes, ouragans, tremblements
de terres, tsunamis, chutes d’arbres, etc.
Les mécanismes des incidents majeurs résultent ensuite de la combinaison des différents évènements
tels qu’une variation de la charge, une perte d’une ou plusieurs lignes, de la perte de générateurs ou de
l’apparition des tensions basses dans quelques nœuds du réseau.
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
Une fois que les premières causes initiales apparaissent [TI-01], la perte du système survient dans
les secondes ou minutes qui suivent. Généralement, la perte totale du système est le résultat d’un ou plusieurs
mécanismes:
Variation Déconnexion
charge production
Événement
Le temps d’ouverture des protections de surcharges dépend de la sévérité de la surcharge. Ainsi pour
des surcharges légères, l’opérateur du système dispose d’un temps relativement suffisant pour
résoudre le problème en changeant la distribution des flux de puissances dans le système. Par contre,
si la surcharge est grave, le temps du déclenchement des protections de surcharges est très court, de
l’ordre de quelques secondes.
Page 41
Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
Variation
de la charge
SURCHARGES
Déclenchement
générateurs Type de phénomène
Événement
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
Réserves primaires
Variation insuffisantes
charge
SOUS-RESEAUX DEVIATION
FREQUENCE
Protection
groupes
Courts-circuits Déconnexion
production
Type de phénomène
• Perte du synchronisme : en état normal de fonctionnement, toutes les machines tournent synchrones,
par contre, suite à certaines perturbations, quelque machine synchrone peut subir une grande variation
d‘angle interne et donc, suivre une variation de vitesse provoquant la perte du synchronisme de la
machine. Dans la figure 2.16, il est montré le schéma qui peut donner naissance à la perte du
synchronisme d’une machine synchrone connectée au réseau.
Ouverture
Courts-circuits ouvrages
SOUS-RESEAUX
Déclenchement
production
Type de phénomène
Événement
Figure. 2.16.- Perte du synchronisme
Les incidents majeurs ne sont pas une nouveauté dans le fonctionnement des réseaux électriques, ils
frappent le système de temps en temps, provoquant souvent de graves conséquences sociales et économiques.
Dans les tableaux suivants quelques statistiques des derniers black-outs [LIN-04], sont présentées, comme
l’énergie non desservie, le temps d’interruption du service ou la quantité de population affectée.
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
Les incidents majeurs ne sont pas prévisibles à cause de leurs causes variables et non prévisibles et
de ce fait ne sont pas toujours évitables. Le dispatching journalier n’inclut que les évènements dits
d’apparition probable ; les évènements de petite probabilité d’apparition ne sont pas considérés et il faudrait
incrémenter sensiblement le prix du dispatching journalier pour en tenir en compte afin d’incrémenter la
sécurité du système.
En revanche, quelques solutions techniques contre les black-outs, visant le contrôle du système, peuvent
être envisagées pour éviter la propagation des perturbations. Les principales solutions possibles sont les
suivantes :
• Plans de défense nationaux : c’est l’ensemble des mesures basées sur la détection des évènements et
la mise en place des actions automatiques de contrôle de la fréquence (délestage de charges, arrêt de
générateurs…)
• Installation des liaisons à courant continu (HVDC, High Voltage Direct Current) [RET-04]:
Existing Interconnections
Cross Channel 2000 MW
Skagerrak 940 MW
Baltic Cable 600 MW
Kontek 600 MW
Gotl and 260 MW
Fenno Skan 500 MW
Konti Skan 550 MW
Vyborg 355 MW (B2B)
Moyle 2 x 250 MW
Swepol 600 MW
Planned Interconnections
UK-Netherlands 1200 MW
Iceland-UK 1100 MW
Finland-Estonia 350 MW
Ireland Wales 400 MW
Options
Euro Link 4000 MW (TEN Studies)
Great Belt 600 MW
Viking Cable 600 MW
NorNed 600 MW
Norway-UK 1200 MW
Figure. 2.20.- Liaisons à courant continu existantes et planifiées en Europe [RET-04]
Les bénéfices des liaisons à courant continu sont basées sur l’augmentation du contrôle de la tension et de la
puissance transférée, l’amortissement des oscillations, l’arrêt de la propagation des perturbations. Par contre,
il est un point négatif, c’est que les échanges de puissance en cas d’urgence sont prédéterminés. Des solutions
hybrides (AC + HVDC) sont aussi employées et prévues dans le cas de la Chine.
Page 45
Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
• Installation des moyens FACTS (Flexible Altenative Current Transmission Systems) [RET-04]: ils
représentent des moyens additionnels de contrôle et de renforcement du réseau de transport ou autre.
Leurs principales contributions sont : le contrôle de la tension et l’apport à la stabilité du système.
Différents types de compensations série et parallèle ou composés ont été développées. L’annexe B
résume les principales performances et types de systèmes implantés dans le monde.
Normal
Reprise
générale Alerte
In Urgence
extremis
Figure. 2.21.- Etats du système électrique sous différentes contraintes
Cette solution est basée sous la continuité du service de façon nationale, régionale ou locale.
L’opérateur du système en cas d’incident majeur pourrait sauver le système dans un état très critique « in
extremis » comme l’est l’îlotage intentionnel. Ensuite, ces îlots pourraient participer à la reconstitution du
réseau complet et améliorer la reprise générale.
Dans ce cas, la production décentralisée a un rôle important à jouer afin de favoriser les équilibres
locaux de puissance active et réactive. Par contre, les sources d’énergie intermittentes auront une
mauvaise influence dans la conduite des îlots créés. Le fonctionnement des zones autonomes « in
extremis » avec production décentralisée sera étudié en détail dans le chapitre 4.
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
La robustesse d’un système pourrait donc être améliorée en changeant quelques paramètres du plan
journalier à l’aide de l’arrivée de producteurs décentralisées, comme par exemple, l’augmentation des
réserves ou l’incrément des délestages de charge en cas d’urgence. Ces mesures semblent efficaces pour
diminuer le niveau de risque du système mais cela entraîne aussi des coûts additionnels coûteux et de plus,
ces mesures ne pourront jamais tout prendre en compte. Donc, en cas de défaillance du système la panne
partielle ou totale, n’est pas inévitable à tous les coups.
Faisons une digression avec la philosophie orientale, notamment le taoïsme [FAU-04], on découvre
que cette dernière propose comme solution aux problèmes de la vie quotidienne l’adaptabilité ou la flexibilité
de l’individu face aux situations et aux imprévus. Ainsi, les structures rigides ne seront pas un exemple à
suivre car, elles seront toujours vulnérables. En rendant le système plus robuste, on n’éliminerait point la
vulnérabilité puisque, comme pour beaucoup de choses, la dualité est à la base de ces concepts : dieu-diable,
bon-mauvais, bonheur-souffrance, robustesse-vulnérabilité, force-faiblesse…les dualités voyagent dans le
même train et dans certains cas il n’est pas possible d’avoir un terme sans l’opposé.
Dans le cas des réseaux électriques, on essaie de concevoir et de construire des systèmes plus fiables
et robustes, on ajoute des générateurs ou des lignes mais, la vulnérabilité est toujours latente et elle ne pourra
jamais être éliminée à cause des différents intérêts économiques des acteurs qui sont en jeu et de la nature
aléatoire et imprévisible des perturbations.
Par contre, l’amélioration de l’adaptabilité et de la flexibilité des réseaux électriques face aux
problèmes se propose comme la seule solution efficace pour limiter les éventuels problèmes aux zones
directement impliquées dans la panne. En acceptant donc l’impossibilité de tout empêcher [DJE-02] ce qui
est le Ying, l’acceptation de la souffrance [TOL-00], faire le maximum des possibilités des indiens toltèques
[RUI-97], on pourra fixer des points de départ pour reconstituer le système.
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Chapitre 2 : Réseaux électriques, Production Décentralisée et Incidents Majeurs
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
« Il faut faire le premier pas, le chemin s’occupe du reste du voyage, toutes les
victoires dans la vie et les grands changements commencent par un premier pas »
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
« La robustesse du système électrique peut être définie comme la capacité d’un système
électrique à garantir un état stable de fonctionnement face aux petites perturbations et aux incidents
majeurs sous différentes conditions de charge et de sollicitation » [KUN-94].
La robustesse inclut donc, des notions de systèmes électriques de différentes natures. De plus, elle
tient compte des études à la fois statiques et dynamiques. En effet, le bon fonctionnement du système doit
être garanti face aux nombreuses perturbations possibles. Voici les deux concepts principaux qui pourraient
synthétiser la robustesse :
La différence essentielle entre sécurité et équilibre du système est basée sur l’aspect de garantie de
services : la sécurité garantit la survie du système à l’aide de l’action des outils de contrôle et d’urgence, ce
qui pourrait modifier la demande d’énergie. Par contre, l’équilibre du système évalue le système en termes de
capacité à éviter les interruptions en s’adaptant aux variations éventuelles des flux de puissance.
ROBUSTESSE
SECURITE EQUILIBRE
SYSTEME
FIABILITE
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
Cette définition de la robustesse du système n’inclut pas directement la notion de la fiabilité (reliability).
En effet, la fiabilité est définie comme la probabilité de bon fonctionnement d’un élément du réseau
pendant une certaine période de temps. Autrement dit, la fiabilité fait référence à la probabilité de ne pas
avoir une défaillance dans le système. La défaillance d’un élément du système peut donc avoir un impact
direct sur la robustesse. Même si la robustesse implique une bonne fiabilité du système, sa bonne fiabilité
n’implique pas forcément une bonne robustesse. Ainsi, la fiabilité est une condition nécessaire mais pas
suffisante pour que le système soit robuste. Elle n’est pas située dans le plan de la sécurité et de l’équilibre.
Ces derniers sont, quand à eux, plus liés à des aspects contrôle-commande.
La fiabilité telle qu’elle est définie dans la littérature ne sera pas étudiée dans les travaux exposés dans ce
document. L’analyse de la robustesse est axée sur la sécurité et l’équilibre du système.
• La sécurité statique : limites des éléments du système en terme de : tension dans les noeuds, courant
dans les lignes, puissances apparentes, capacités nominales des transformateurs et des générateurs ;
• La sécurité dynamique : stabilité des angles, stabilité de tension, stabilité de fréquence, stabilité
transitoire ou stabilité dynamique.
Les méthodes d’évaluation de l’équilibre du système ou adequacy sont en général classés en deux
groupes différents selon la nature de la méthode : probabiliste ou déterministe. Quelques méthodes souvent
utilisées pour évaluer l’équilibre du système sont brièvement détaillées dans les paragraphes suivants [MIT-
99], [MAK-03]:
• Méthodes Probabilistes:
o LOLP (loss of load probability) : La probabilité totale que la charge ne soit pas satisfaite
est nommée LOLP et elle n’a pas d’unité. L’indice LOLP peut être exprimé comme il suit
pour une charge L et une capacité de génération CA et pour les j états possibles d’un
système avec N génerateurs (j =1,2…l avec l<2N). LOLP est donc le résultat de l’addition
pour les j états mentionnés de la probabilité que la capacité de génération (CA) soit égale à
Cj fois la probabilité que la demande ou charge L soit supérieure à la génération Cj :
LOLP = ∑ p(C
j
A ) (
= Cj ⋅ p L > Cj ) (Eq.1)
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
o LOLE (loss of load expectation) (unité: jours/année) : cet indice est normalement utilisé
dans les réseaux de transport. L’équation de l’indice est la suivante :
LOLE = ∑p
k
k ⋅ tk (Eq.2)
o LOEP (loss of energy probability) or LOEE (loss of energy expectation): c’est une
variation de la méthode LOLP en tenant compte de l’énergie. La mesure d’intérêt est la
quantité d’énergie non distribuée entre la demande totale d’énergie pendant un certain
temps. L’équation de l’indice LOEP est le suivant :
Ek ⋅ pk
LOEP = ∑k E
(Eq.3)
EUE = 8760 ∑ p ⋅ ΔL
j
j j (Eq.4)
o Le pourcentage de réserve d’énergie est une méthode qui consiste à définir une quantité de
réserves pour chaque système. Quelques valeurs représentatives sont 10 à 30 % de la pointe
ou crête de la demande et de 2 à 10 % en exploitation. Ce critère fait une comparaison des
besoins de réserves par rapport à la valeur crête de la demande.
o Un autre critère est aussi couramment utilisé : celui de réserver une quantité équivalente à
la capacité de l’unité la plus large du système plus une marge fixe par rapport à la capacité
dispatchée.
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
Dans le cas français (environ 114 GW de puissance installée) RTE préconise un mode de
fonctionnement avec une marge d’écart à la hausse entre la production maximale mobilisable à un instant t et
la prévision de la demande pour ce même instant [RTE-02]. Un niveau de risque est défini pour les différents
horizons de temps : la probabilité de faire appel à des moyens exceptionnels et actions de sauvegarde doit
être inférieure à 1% de la pointe du matin et à 4% de la pointe du soir. L’objectif est de disposer d’une marge
d’exploitation de 2300 MW à échéance de 2 heures. Lorsque la marge à 2 heures ou celle à 15 minutes ne
peut pas être respectée, un ordre « situation critique » est établi.
La définition de marge n’a de sens que si on considère une échéance de temps donnée. La notion de réserve
est plutôt utilisée pour des échéances courtes liées à la conduite du système. Néanmoins, les notions de
marges et réserves se confondent à court terme. La marge d’exploitation courante inclut les réserves
primaires (réglage automatique, mobilisables en quelques secondes), secondaires (réglage automatique,
mobilisables entre 2 et 15 minutes) et tertiaires (mobilisables entre 15 et 30 minutes). La marge
d’exploitation prévisionnelle fait appel aussi aux réserves dites différées (voir figure 2.5).
Les méthodes de contrôle et les critères utilisés pour assurer la bonne conduite du système varient d’un pays
à autre. Le tableau suivant montre les méthodes suivies en pratique dans quelques pays de l’UCTE (Union for
the Transmission of Electricity), [UCTE1-03] et [UCTE2-03]
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
Une fois que la robustesse a été définie, une méthodologie d’étude a été développée pour appliquer
le concept de la robustesse. Telle que la robustesse a été définie, celle-ci contient des études des réseaux
électriques de différentes natures. La robustesse constitue un critère qui repose sur d’autres critères, c'est-à-
dire un critère basé sur différentes contraintes.
La méthodologie d’étude de la robustesse [D13-04] se base sur l’évaluation de différents indices qui
déterminent le comportement du système face à une perturbation ou à un groupe de perturbations
(contingences prévues ou imprévues). Ainsi en découlent des informations concernant le niveau de risque du
système, ses limites et les défaillances fonctionnelles. Le niveau de risque du système est évalué en terme de
temps de survie. Les limites du système sont évaluées en terme de puissances transitant (dans les lignes, les
transformateurs, production d’active et réactive, entre autres) pour le point de fonctionnement choisi et les
défaillances attendues. La figure 3.2 montre le schéma d’étude de la robustesse d’un système.
.
Point de
Perturbations
fonctionnement
Niveau
du risque
Évaluation Limites
Indices de du système
robustesse
Défaillances
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
évènement déclenchant cette perte. L’ordre de grandeur du temps d’occurrence est de quelques
secondes. Typiquement une perte de stabilité dynamique peut se produire en moins de 10 secondes.
• Ecroulement de tension : la dynamique de ce type de phénomènes est variable mais dans tous les
cas c’est un phénomène qui peut être relativement rapide. L’ordre de grandeur de propagation de
l’écroulement de tension est de 30 secondes à quelques minutes.
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
⎧3 ⇒ Danger
⎪2 ⇒ Action
(RI ) = ⎪⎨ (Eq.6)
⎪1 ⇒ Alerte
⎪⎩0 ⇒ Normal
avec:
• SSS (Small-Signal Stability) qui est une évaluation de la stabilité du système en petits signaux.
• SPIR (Static Performance Indices Robustness) qui est une évaluation statique du système notamment
par rapport aux surcharges. Cet indice tient compte du flux dans les lignes, des limites de puissance
active et réactive des générateurs et des niveaux de tension dans les limites normalisées. Les deux
derniers indices SSS et SPIR devront être évalués avant et après l’apparition des contingences
sélectionnées.
• VCI (Voltage Collapse Indicator): il donne une idée de la marge de l’écroulement de tension à travers
la vérification de certains seuils de tension. L’écroulement de tension est un phénomène complexe et
la tension critique dans chaque noeud à partir de laquelle la chute généralisée de tension est initiée,
dépend de la charge et du type de système. Traditionnellement, les études de l’écroulement de tension
tiennent compte de chaque situation statique du système en évaluant différentes méthodes
mathématiques.
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
• RTM (Real Time Margins): le système doit aussi être évalué en terme de réserves disponibles par le
système pour un contrôle approprié en temps réel et en prévisionnel.
Les indices de robustesse caractérisent donc le comportement du système face aux incidents majeurs et
servent à comparer différents points de fonctionnement, avec et sans production décentralisée. Ils peuvent
prendre des valeurs discrètes, dans un intervalle. De ces valeurs résultent des alertes de situations de
différents niveaux de risque pour le système. De ces valeurs discrètes découle aussi la valeur de l’indice RI
(§ Eq. 6):
Ces indices représentent donc différents niveaux de risque correspondants aux effets produits lors de
l’apparition de contingences. Ainsi, le point de fonctionnement du système peut être classé en 4 états selon le
degré de déviation par rapport aux valeurs nominales du système (sévérité des violations des paramètres
appropriés). Ces états ne correspondent pas aux quatre états d’une estimation de l’état du système (normal,
alerte, urgence et restauration). Cette dernière classification est le résultat d’une analyse purement statique du
système (violations des limites techniques, absence de la règle (n-1)…. Les quatre états (analyses statique et
dynamique) du système suite à l’application de nos indices de robustesse, sont les suivants :
• Si RI est égal à 3, le niveau de risque est le plus élevé et le temps que l’opérateur pourrait avoir
pour entreprendre des actions de contre-mesures est très réduit, de l’ordre de quelques secondes.
• Si RI est égal à 2, le niveau de risque ne peut pas être négligé et si par exemple, c’est une cascade
de surcharges qui est en train de se produire, l’opérateur a de 1 à 10 minutes pour résoudre le
problème.
• Si RI est égal à 1, le système est en alerte du fait, par exemple, de surcharges légères. Le temps de
déclenchement des lignes par ces surcharges est de l’ordre de 15 à 20 minutes. Par contre, un
niveau de RI égal à 1 peut être produit par une chute de tension au dessous de 390 kV soit 0.975
pu et dans ce cas de figure, la possibilité d’un écroulement de tension devrait être évaluée car,
comme il a été dit, l’écroulement a une dynamique de l’ordre de la minute. Dans certains cas
critiques, cette chute tension de 2.5% pourrait être suffisante pour dépasser la tension critique du
nœud et déclencher ensuite une chute généralisée de tension.
Les différents termes qui forment l’indice RI sont décrits en détail dans les paragraphes suivants:
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
• Le terme SSS correspond à la stabilité à petits signaux, La méthode d’étude de la stabilité petits
signaux passe par l’évaluation des valeurs propres de la matrice d’état du système [KUN-94].
Cette matrice d’état est obtenue suite à une linéarisation du système autour d’un point de
fonctionnement. Si toutes les valeurs propres de la matrice d’état du système ont une composante
réelle négative, le système est stable aux petites perturbations ou en petits signaux. Si quelque
partie réelle est égale à zéro, le système est indéterminé, il n’est pas possible de dire quoi que ce
soit a priori par rapport au système. Par contre, si quelque partie réelle des valeurs propres est
positive, le système est instable en petites perturbations et il ne pourra pas être stable aux grandes
perturbations. La formulation proposée de l’indice SSS est la suivante:
⎧3 si Re(Eigenvalues) > 0
(SSS) = ⎪⎨1 si Re(Eigenvalues) = 0 (Eq.7)
⎪0 si Re(Eigenvalues) < 0
⎩
• L’indice SPIR vérifie que les capacités et les limites statiques des différents composants du
réseau ne sont pas dépassées. Ces limites statiques correspondent aux marges de puissances
maximales dans les lignes, aux réserves de puissance réactive des générateurs et aux tensions
dans le système.
o Le terme PII évalue la marge de surcharge dans les lignes sous forme de pourcentage de
courant transitant dans les lignes par rapport à la capacité maximale des lignes. La
sévérité des surcharges est classée suivant leur niveau et donc le temps de
déclenchement des protections de surcharge des lignes. Des surcharges plus importantes
impliquent des plus petits temps d’ouverture (§ chapitre 2, tableau du temps de
déclenchement des lignes pour différentes surcharges).
⎡ I ⎤
PII = ⎢ * 100⎥ (Eq.10)
1
⎣ Imax ⎦
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
Où I est le courant transitant dans la ligne et Imax est le courant maximal admissible en
régime permanent.
o PIP illustre la distance à la capacité maximale des lignes en puissance active dans les
lignes.
Cet indice PIP passe par l’évaluation d’un sous indice PIP1. Ce sous indice fournit le
pourcentage de la puissance réelle transitant la ligne par rapport à la puissance maximale:
⎡ P ⎤
PIP = ⎢ ⋅ 100⎥ (Eq.12)
1
⎣ Pmax ⎦
o L’indice PIV évalue la distance du niveau de tension aux valeurs normalisées à travers
le sous indice PIV1.
V −1
PIV = (Eq.13)
1 ΔV
o Le terme QLI (Reactive Power Generator Limits) vérifie que les différents limites des
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
générateurs ne sont pas dépassées. Si jamais une limite est atteinte ceci ne constitue pas
forcement une situation de danger mais, une alerte doit être déclenchée pour signaler
l’absence de capacité dans le générateur pour augmenter l’injection de puissance
réactive. En effet, une absence locale de ressources de puissance réactive pourrait
conduire le système à une chute progressive de tension et, en final, à un écroulement du
réseau.
⎧⎪2 si max(QLI1 ) = 1
QLI = ⎨ (Eq.15)
⎪⎩0 si max(QLI1 ) < 1
où:
Qg l
QLI = (Eq.16)
1 Qg l limit
où Qgl est la puissance réactive générée par le générateur l et Qgl_limit fait référence aux
limites du générateur l pour produire ou absorber de la puissance réactive.
• L’indice VCI (Voltage Collapse Indicator) compare le niveau de tension dans les différents
noeuds par rapport à deux seuils TH1 et TH2. Il s’agit de deux alertes pour l’opérateur du système.
Le premier seuil TH1 est une alerte signalant le dépassement des seuils de 2.5% de variation de la
tension (390 kV) par rapport à la tension nominale, le deuxième seuil est placé à 360 kV soit 0.9
pu et il est cette fois-ci, un indicateur d’une sérieuse possibilité d’écroulement de tension, à 10 %
d’écart de la tension par rapport à la tension nominale. Les deux seuils TH1 et TH2 pourraient être
replacés par la tension critique de chaque noeud, point limite de la courbe V-P, qui est la tension
limite avant l’écroulement de tension.
⎧3 si min(Vnoeud ) < TH 2
⎪
(VCI ) = ⎪⎨1 si min(Vnoeud ) < TH1 (Eq.17)
⎪
⎪⎩0 si autre cas
• L’indice FD évalue la capacité du système à fournir une réponse dynamique correcte en termes
de puissance active. La valeur de FD dépend de l’indice FD1 et de la vérification de certaines
conditions qui sont exprimées dans l’équation de FD (voir équation 19).
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
[(PR ) + (IL )]
(FD1) =
[ALEA + (DG1)+ (DG 2 )] (Eq.18)
FD1 compare les actions d’urgence très rapides dont le système dispose pour faire face aux
déviations et déséquilibres de la fréquence. Ainsi, PR est la réserve primaire en MW et IL [CAS-
05], [PGE-04] et [SCE-04] est la quantité de délestage de charge en MW jusqu’à 49 Hz, DG1 (en
MW) est la quantité de production décentralisée dans le système équipée d’une protection de
découplage d’action très rapide (100ms) ou instantanée et ceci pour la tension, DG2 (en MW) est
la quantité de production décentralisée avec protection de découplage fixée à 49.5 Hz (ou selon le
cas d’étude 49Hz) instantanée ou temporisée. ALEA représente un évènement qui puisse se
produire dans le système: variation de charge, court-circuit entre autres. Si c’est possible l’ALEA
sera quantifié en terme de MW (comme pour une variation de charge ou de génération). Les
générateurs inclus dans ALEA (MW) ne devront pas être ajoutés à DG1 et DG2. Finalement, alea1
est un événement (court-circuit, variation de charge ou autre provoquant le déclenchement de la
protection de découplage de la production décentralisée, jusqu’à 49 Hz et 0.85 Un). L’influence
de la production décentralisée est caractérisée par son action à travers l’indice FD, car la
connexion/déconnexion de sources de production décentralisée peut provoquer le stress du
système et le rendre moins robuste.
FD1 apporte une bonne vue du système et quantifie le niveau de risque d’un système
caractérisé par une grande insertion de production décentralisée. Seuls les premiers outils du plan
d’urgence sont pris en compte, car la succession des perturbations peut rendre inutiles les
délestages à niveaux plus bas (48.5 Hz, 48 Hz et 47.5 Hz) ou aux réserves plus lentes
(secondaires, tertiaires, réserve à 2 heures ou différées). La dynamique des déclenchements est
rapide comme celle de la cascade de surcharge et donc, l’ordre de temps pour le déclenchement de
la production décentralisée est de quelques secondes.
Les indices FD et FD1 peuvent être évalués de deux façons au cas où le critère soit plus ou
moins conservateur et selon les caractéristiques du réseau. La production décentralisée peut être
évaluée pour le seuil de 49,5 Hz ou bien de 49Hz. Dans les deux cas, l’idée de fond est
l’évaluation de la déviation de fréquence suite au déclenchement des protections de découplage.
Dans le cas d’étude on a considérée le pire des cas, c'est-à-dire les protections avec des seuils à
49.5 Hz instantanées.
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
(LS) = ⎧⎨
3 si perte de synchronism e
(Eq.20)
⎩0 si aucun générateurs ne perd son synchronisme
⎧2 si RTM1 < 1
(RTM ) = ⎪⎨0 (Eq.21)
⎪⎩ si RTM1 > 1
où:
L’indice RTM prend une valeur 2 si le système ne compte pas assez de réserves en temps réel
(réserves très rapides : primaires et secondaires). Ceci est une alerte pour l’opérateur car des
situations critiques pourraient se manifester avec des déviations dans l’équilibre production
consommation. Les outils dont l’opérateur dispose pour garder cet équilibre ne s’arrêtent pas
seulement aux réserves de génération mais prenant en compte la possibilité de délestage accordée
par contrat à certains clients.
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
Les indices de robustesse ont été évalués dans un cas d’étude et pour quatre scénarii majeurs de
comportement de la protection décentralisée :
G G G
26 28
30 37 38
25 27
2 29
17
1 3 18 24
15 23
G 14 16
Gen1
4 19 21
39b 39
13
5 36
G
6 33 Gen7
9 G
Gen4
31 10 20 22
7
11
G
32 34 35
8
Gen2 G G G
Gen3 Gen5 Gen6
Le cas d’étude IDEA_CRISP_39noeuds est une adaptation du réseau IEEE New England 39 noeuds.
L’architecture de ce réseau IEEE est conservée. Par contre, les paramètres des différents éléments ont été
adaptés aux valeurs typiques européennes. Ainsi, le système de transport est établi à 400 kV et les
générateurs (GEN1 à GEN10) à 20 kV. La puissance installée des sources est de 9085 MVA et elle est
répartie dans trois types de générateurs :
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
Charges : la puissance installée est de 6230 MW dans 18 nœuds. Les lois d’évolution des puissances par
rapport à la tension des charges sont données dans les équations 23 et 24. Les consignes des générateurs sont
montrées dans la figure 3.4. Le modèle de charge correspond à un modèle de charge impédance, variation de
la puissance au carré des rapports de tension :
2
⎛V ⎞
P (V ) = P0 ⎜⎜ ⎟⎟ (Eq.23)
⎝ V0 ⎠
et
2
⎛V ⎞
Q(V ) = Q0 ⎜⎜ ⎟⎟ (Eq.24)
⎝ V0 ⎠
L’indice 0 fait référence à l’état initial du niveau de tension V0, la puissance consommée dans ces conditions 0
est P0 et la puissance réactive consommée est Q0.
9 632MW G 560MW
Gen4
31 10 20 22
7 680
234 9 11
G
32 34 35
8 572MW
522 Gen2 650MW G 508MW G 650MW G
Gen3 Gen5 Gen6
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
Paramètres GEN GEN GEN GEN GEN GEN GEN GEN GEN GEN
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Xd 2.43 2.43 2.43 2.57 0.8979 2.57 0.8979 2.57 2.57 0.8979
Xq 1.7 1.7 1.7 2.57 0.646 2.57 0.646 2.57 2.57 0.646
X’d 0.393 0.393 0.393 0.422 0.2995 0.422 0.2995 0.422 0.422 0.2995
X’q 0.815 0.815 0.815 0.662 - 0.662 - 0.662 0.662 -
X’’d 0.286 0.286 0.286 0.3 - 0.3 - 0.3 0.3 -
X’’q 0.307 0.307 0.307 0.301 - 0.301 - 0.301 0.301 -
T’d0 10.1 10.1 10.1 7.695 7.45 7.695 7.45 7.695 7.695 7.45
T’q0 0.736 0.736 0.736 0.643 - 0.643 - 0.643 0.643 -
T’’d0 0.044 0.044 0.044 0.061 - 0.061 - 0.061 0.061 -
T’’q0 0.27 0.27 0.27 0.095 - 0.095 - 0.095 0.095 -
Xl 0.22 0.22 0.22 0.219 0.2396 0.219 0.2396 0.219 0.219 0.2396
Ra 0.004 0.004 0.004 0.003 0.0001 0.003 0.0001 0.003 0.003 0.0001
H 41.66 6 6 6.3 5.15 6.3 5.15 6.3 6.3 5.15
(MW*s/MVA)
Un(kV) 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20
Sn(MVA) 1080 1080 1080 1000 615 1000 615 1000 1000 615
Tableau. 3.2.- Paramètres des différents générateurs
Régulateurs des générateurs: les générateurs ont deux types de régulation, une de tension et une de vitesse
ou fréquence
• Régulateur de tension: il s’agit d’une régulation IEEE de type A [AND-77]. La régulation prend en
compte la tension à la sortie du générateur et la compare avec le seuil du réglage primaire de
tension. La différence résultante est prise en compte pour générer la nouvelle tension d’excitation,
nécessaire pour récupérer l’équilibre entre la tension de consigne et la tension réelle en sortie de
centrale. Le système d’excitation de la machine (l’excitation) est un système à courant continu. Il est
représenté par un générateur de courant continu entraîné par l’axe de la machine synchrone, et est de
plus en plus remplacé par des systèmes à base d’électronique de puissance. Le système de contrôle
de l’excitation contient l’excitateur, le régulateur automatique de la tension d’excitation, le
stabilisateur du système d’excitation et l’amplificateur. Un schéma simplifié du système de contrôle
de l’excitation est donné à la figure 3.5.
Vmesurée + 1 + T1 s KA + 1 EFD
K
-
- 1 + T2 s 1 + sT VR sT E
A
-
VRmin
EFD*SE + KE
KFs
1 + TF s
Stabilisateur du système
d’excitation
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
9 1 5 6 7
2
-1
0. VRMAX VR EFD
1. 1. 1. KA 1.
1/TE
99 0. TC TA ^VR0 -1. _EFD
0. -1. TB ^YLL VRMIN -1.
0. 0. 0.
@VREF
^VREF 3
KE
10
13 EFD 11 15
VF 1.
KF
_EFD TF 1.0 AEX
BEX
0.
Le système d’unités relatives choisies pour le régulateur de tension est le système «à vide». Correspondant à
ce système, lorsque la machine tourne à vide, la tension d’excitation et la tension aux bornes de la machine
sont 1 p.u.
Paramètres du système de
régulation de tension
AEX 0.033
BEX 1.303 - TA, TB : constants de temps de compensation ;
B
Ka 50 - KA : gain ;
KE 0 - TA : constante de temps du régulateur ;
KF 0.2 - VRmax : la tension limite maximale du régulateur ;
TA 0.005 - VRmin : la tension limite minimale du régulateur ;
TB 1 - KF, TF : paramètres du stabilisateur du système d’excitation ;
- KE, TE : paramètres d’excitation ;
B
TC 1
TE 1 - AEX : paramètre de la fonction qui décrit la saturation ;
TF 1 - BEX : paramètre de la fonction qui décrit la saturation ;
VRmax 3.5
VRmin -3.5
Tableau. 3.3.- Données des régulations de tension
• Régulateur de fréquence: il s’agit d’une régulation de vitesse prenant en compte le statisme (4%),
ratio entre la variation de la puissance et la fréquence. Les puissances sont limitées selon le type de
centrale : 20% pour les centrales hydrauliques et 5% pour les thermiques à flammes nucléaires. Ces
limitations ont été imposées pour simuler une variation réaliste de puissance (MW/s) et limiter la
contribution à la réserve primaire de chaque unité.
Page 66
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
Pmax
fmes Cm
∆f
1/stat
∆P K 1 + sT1 Pme
1/Ω
K
1 + sτ 1 + sT2 c
fref Pmin
Figure. 3.7.- Le schéma du régulateur de fréquence
A partir du schéma du régulateur présenté ci-dessous, on construit le régulateur de fréquence dans l’Editeur
de modèle de Eurostag. Le schéma principal de ce régulateur est présenté à la figure 3.8. Les paramètres
retenus pour notre étude sont donnés dans le tableau 3.4.
^P1
7 6 3 2
1
Z ^P0MAX K 1/K CM
1 ALPHA*T5
-1 TAUX OMEGA
^P0 ^P0 T5 ^V1 ^PMB
^P0MIN 1.
5
0 0.
OMEGA
1/STAT
-1/STAT
Paramètres du régulateur
-stat : la pente de la caractéristique fréquence- puissance active ;
α 0.3
- Pmax, Pmin, les valeurs limites maximale et minimale au niveau du régulateur
PI du schéma. Au point de vue physique, Pmax, représente la réserve primaire de
K 0.5 puissance active de la machine ;
-τ : la constante du temps du correcteur PI. Au point de vue physique, cette
Pmax 20 ou 5 variable permet d’exprimer la pente du générateur
- T5 et αT5 : les constantes de temps du filtre passe bas ;
Pmin -20 ou -5 - Ω : la vitesse de la machine ;
- Cm : le couple mécanique de la machine ;
stat 0.04 - fref et fmesurée : la fréquence de référence et la fréquence mesurée ;
- ∆P : l’écart de puissance active ;
T5 0.1 - s : l’opérateur Laplace.
τ 1
Tableau. 3.4.- Données des régulations de fréquence
Page 67
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
Le courant maximal dans le système est de 900 A en été (1200 A en hiver) par conducteur de 570 mm². La
capacité des lignes est de 13.6nF/km. Le tableau suivant présente les valeurs des lignes de transport en pu
(base: 400 kV et 100MVA):
Tableau. 3.5.- Données des lignes de transport pour le cas d’étude IDEA_CRISP_39noeuds
Page 68
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
G G G
26 28
30 37 89 38
281
87
51
25 27
2 191 29
243 89 17 102
24
1 3 18 48 53 35
148 56 207 23
126 79 15
128 80
G
14 16 115
4 21
Gen1 19
39b 39 76 76 60
13
5 36
148 102 G
15
25 33 Gen7
6 G
9 66 83 57
54 49 Gen4 22
215 31 10 20
7
25
27 G
11
32 34 35
8
Gen2 G G G
Gen3 Gen5 Gen6
Figure. 3.9.- Longueur des lignes du réseau de transport retenu (en km)
• Réseau de répartition : une boucle à 63 kV est connectée entre les nœuds BUS11 et BUS13 du
réseau de transport pour inclure, dans le cas d’étude, le raccordement de deux réseaux de
distribution réels. La boucle de répartition est montrée sur la figure 3.10.
11 13
400/63 kV
B2 B3 B4
B1 B5
20 20 20 20
km km km km
63/20 kV 63/20 kV 63/20 kV
D1 D2
Figure. 3.10.- Réseau de répartition et distribution (D1 et D2)
• Réseaux de distribution : Deux réseaux réels français D1 et D2 on été choisis afin de pouvoir
réaliser la connexion de producteurs décentralisés [CAN-00]
Page 69
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
• Transformateurs :
Pour les transformateurs, on utilise une modélisation triphasée équilibrée. Pour cette application, on a retenu
un modèle simplifié à rapport de transformation fixe ; le schéma du transformateur est composé d’un
transformateur idéal, d’une impédance série prenant en compte les pertes correspondant au courant de charge,
et d’une admittance shunt représentant les pertes à vide. Dans notre étude les paramètres transversaux des
transformateurs sont négligés. Les paramètres des transformateurs du réseau sont présentés dans le tableau ci
dessous:
Tableau. 3.7.- Données des transformateurs des réseaux de transport, répartition et distribution de notre cas
d’étude
Page 70
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
Figure. 3.11.- Insertion des équivalents dynamiques (de DIST1 à DIST30) dans le cas d’étude et des réseau
de répartition et distribution (STN) ; En rouge, les charges en MW ;
Les équivalents dynamiques sont construits à partir de données et performances d’une machine type des
réseaux de distribution. On assimile le fonctionnement dynamique des réseaux de distribution avec
production décentralisée par des équivalents qui ont la même inertie et données dynamiques qu’une seule
machine simple et qui ont pour puissance l’agrégation de puissance présente sur le réseau.
Page 71
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
La comparaison des pertes enregistrées dans les différents cas de simulations est présentée à la figure 3.12.
Une importante réduction des pertes a été constatée. Cet effet est dû au rapprochement physique de la
génération au plus proche des charges et donc par la réduction des puissances transitant dans les lignes de
transport. Par contre, dans la répartition des production du 40%GED, il peut être constaté l’augmentation des
pertes au cas où le dispatching incrémente la puissance des transits. De façon globale, la réduction des pertes
est appréciable grâce à la diminution de la sollicitation du réseau de transport.
60
50
0%GED
40
1%GED
Losses(MW)
(Mw)
10%GED
30 20%GED
Pertes
30%GED
40%GED
20
50%GED
10
0
1 of DR insertion
Different cases
Cas d’insertion de production décentralisée (GED)
Figure. 3.12.- Comparaison des pertes avec différents taux d’insertion de la production décentralisée
Le dispatching des productions d’énergie parmi les unités centralisées et décentralisées et la souplesse du
système de transport qui en résulte rend le réseau moins contraint et, donc, à même de mieux supporter la
combinaison des incidences catastrophiques.
Comparaison
Comparison desofflux de puissances
power danstransmission
flow in the le transport
Sans et avec
lines50% de production
without DR anddécentralisée
With 50 %DR (GED)
7
6
5
Puissance
Power
4
(pu)
(pu)
3 50%DR
50% GED
1pu = 100 MW
1pu=100MW
2 0%DR
0% GED
1
0
1 5 9 13 17 21 25 29 33
Lignes de transport
Trnasmission lines
Figure. 3.13.- Comparaison des flux de puissance sans et avec 50% d’insertion de production décentralisée
Page 72
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
Le profil de tension est impacté par l’intégration de la production décentralisée, une augmentation de la
tension est ainsi constatée, les variations du profil de tension doivent être gérées par l’opérateur du système
afin d’assurer la bonne qualité de l’énergie et une réduction des pertes (OPF). De toute façon, l’exploitation
du système avec des tensions au plus proches de 420 kV a un effet favorisant la réduction des pertes joules,
car les courants sont plus faibles.
2.50
2.00
1.50
1.00
0.50
0.00
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39
Transmission buses
Nœuds de transport
Figure. 3.14.- Variation des tensions induite par l’intégration de 50% de production décentralisée
Ces résultats font partie des analyses statiques des cas d’étude. Dans le prochain sous-chapitre, les indices de
robustesse seront évalués avec la comparaison des réponses dynamiques.
Page 73
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
Afin d’établir une évaluation des indices de robustesse. On a fait une liste des scénarii d’insertion de
production décentralisée. Les principaux cas de comportement de la production décentralisée sont les
suivants :
Les évènements considérés pour étudier le comportement du cas d’étude sous les différents scénarii sont les
suivants:
Page 74
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
0%DG 30%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Perte de lignes (n-1)
1-2 0 0 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0
1-39 0 0 1 0 0 1 0 0 1 0 0 1
2-3 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
25-2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
4-3 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
3-18 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
4-5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
4-14 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
5-6/1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
6-5/1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
8-5 0 1 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0
7-6 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
6-11 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
7-8 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
8-9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
9-39 0 0 1 0 0 1 0 0 1 0 0 1
11-10 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
13-10 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
14-13 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
15-14 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
16-15 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
17-16 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
21-16 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
24-16 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
17-18 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
27-17 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
21-22/1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
22-23 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
24-23 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
26-25 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
26-27 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
23-24 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
Tableau. 3.7.- Scénario 1 : Cas 30% insertion de la production décentralisée - Perte de lignes (n-1)
Page 75
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
Le comportement dynamique face aux pertes de lignes (n-1) est acceptable dans le cas de 30% d’insertion de
la production décentralisée. Par contre, l’indice FD indique à l’opérateur que l’état actuel du réseau est
dangereux car trop d’ unités pourraient être découplées si un ALEA donne suite à une déviation de fréquence
ou de tension. Dans ce cas-ci, quand ALEA = perte de composants (n-1), l’indice FD est égal à 0
0%DG 30%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Perte GEN1 (n-1)
GEN1 0 3 1 0 0 3 0 0 0 3 0 3
Tableau. 3.8.- Scénario 1 : Cas 30% insertion de la production décentralisée - Perte de la plus grande centrale
GEN1
Le système est capable de supporter la perte du générateur de la plus grande centrale. L’opérateur devrait
faire face aux problèmes des tensions susceptibles d’apparaître. Dans ce cas-ci, quand ALEA = perte de
composants (n-1), l’indice FD est égal à 3.
• Variation de charge:
Si la variation de charge est très forte, le système n’est pas capable de résister à l’évènement, des pertes de
synchronisme sont constatées. La variation très forte de la charge provoque le déclenchement des protections
de découplages. Par contre, si la variation de la charge est classée seulement comme forte, le système n’est
pas sensible à ce type de perturbation sauf pour deux charges (BUS28 et BUS29).
0%DG 30%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Variation de charge
BUS-3; 1200MW 0 0 0 0 0 0 3 3 3
BUS-4; 1200MW 0 0 0 0 0 0 3 3 3
BUS-7; 1200MW 0 2 1 0 0 2 3 3 3
BUS-8; 1200MW 0 1 0 0 0 1 3 3 3
BUS-15;
0 2 0 0 0 2 3 3 3
1200MW
BUS-16;
0 0 0 0 0 0 3 3 3
1200MW
BUS-18;
0 1 0 0 0 1 3 3 3
1200MW
BUS-20;
0 3 0 0 0 3 3 3 3
1200MW
BUS-21;
0 0 0 0 0 0 3 3 3
1200MW
BUS-23;
0 0 0 0 0 0 3 3 3
1200MW
BUS-24;
0 2 0 0 0 2 3 3 3
1200MW
BUS-25;
0 0 0 0 0 0 3 3 3
1200MW
BUS-26; 0 0 0 0 0 0 3 3 3
Page 76
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
1200MW
BUS-27;
0 0 0 0 0 0 3 3 3
1200MW
BUS-28;
0 1 0 0 0 1 3 3 3
1200MW
BUS-29;
0 0 0 0 0 0 3 3 3
1200MW
BUS-31;
0 1 0 0 0 1 3 3 3
1200MW
BUS-39;
0 0 0 0 0 0 3 3 3
1200MW
BUS-3; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-4; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-7; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-8;500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-15; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-16; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-18; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-20; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 3 3
BUS-21; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-23; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-24; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-25; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-26; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-27; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-28; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 3 3
BUS-29; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 3 3
BUS-31; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-39; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Tableau. 3.9.- Scénario 1 : Cas 30% insertion de la production décentralisée – Variation de la charge
0%DG 30%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Court-circuit
(200ms, 3-phases)
Système de Transport
1-2 0 0 0 0 0 0 3 3
39-1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 3 0 3
3-2 0 0 0 0 0 0 3 3
25-2 0 0 0 0 0 0 3 3
4-3 0 0 0 0 0 0 3 3
18-3 0 0 0 0 0 0 3 3
5-4 0 0 0 0 0 0 3 3
14-4 0 0 0 0 0 0 3 3
6-5 0 0 0 0 0 0 3 3
8-5 0 0 0 0 0 0 3 3
7-6 0 0 0 0 0 0 3 3
11-6 0 0 0 0 0 0 3 3
8-7 0 0 0 0 0 0 3 3
9-8 0 0 0 0 0 0 0 0 0 3 0 3
39-9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 3 0 3
Page 77
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
11-10 0 0 0 0 0 0 3 3
13-10 0 0 0 0 0 0 3 3
14-13 0 0 0 0 0 0 3 3
15-14 0 0 0 0 0 0 3 3
16-15 0 0 0 0 0 0 3 3
17-16 0 0 0 0 0 0 3 3
19-16 0 0 0 0 0 0 3 3
21-16 0 0 0 0 0 0 3 3
24-16 0 0 0 0 0 0 3 3
18-17 0 0 0 0 0 0 3 3
27-17 0 0 0 0 0 0 3 3
22-21 0 0 0 0 0 0 3 3
23-22 0 0 0 0 0 0 3 3
24-23 0 0 0 0 0 0 3 3
26-25 3 3 3 3
27-26 3 3 3 3
28-26 3 3 0 0 0 0 0 0
29-26 3 3 0 0 0 0 0 0
29-28 3 3 0 0 0 0 0 0
19-20 0 0 0 0 0 0 0 0 0 3 0 3
Tableau. 3.10.- Scénario 1 : Cas 30% insertion de la production décentralisée – Courts-circuits dans le
système de transport
Le système initial a un temps critique d’élimination de défaut inférieur à 200 ms pour un court-circuit 26-25,
27-26, 28-26, 29-26 et 29-28. Un court-circuit sur le transport propage un creux de tension et donc, les
protections de découplage sont activées par le seuil de tension 0.85 pu. Néanmoins, la déconnexion des
quelques unités de production décentralisée dévie la fréquence au-dessous de 49.5 Hz ce qui implique un
découplage total de la production décentralisée.
• Perte de composants (n-2):
0%DG 30%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Evénements (n-2)
1-2; 2-3 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1-2; 3-4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1-2; 2-25 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
6-5/1; 6-7 0 2 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0
6-5/1; 4-5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
13-14; 27-17 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
6-5/1; 6-5/2 0 1 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0
4-5; 5-8 0 1 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0
Tableau. 3.11.- Scénario 1 : Cas 30% insertion de la production décentralisée - Perte de composants (n-2)
Page 78
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
0%DG 30%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Evénements (n-3)
6-5/1; 5-4; 7-6 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
5-4; 39-9; 7-6 0 3 1 0 0 3 0 3 1 0 0 3
5-4; 3-4; 7-6 0 1 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0
4-5; 5-8; 6-7 0 3 3 0 0 3 0 2 3 0 0 3
GEN4; 15-16; 16-
0 1 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0
21
15-16; 16-21; 10-
0 0 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0
11
Tableau. 3.12.- Scénario 1 : Cas 30% insertion de la production décentralisée - Perte de composants (n-3)
0%DG 30%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Evénements (n-4)
6-5/1; 6-5/2; 4-5;
0 3 3 0 0 3 0 2 3 0 0 3
6-7
5-4; 3-4; 7-6; 18-3 0 1 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0
GEN10;
GEN10B; 4-14; 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
6-5/1
GEN4; 15-16;
3 3 0 3 0 0 0 3
16-21; 16-24
25-26; 3-18; 4-14;
3 3 0 0 0 0 0 0
6-11
Tableau. 3.13.- Scénario 1 : Cas 30% insertion de la production décentralisée - Perte de composants (n-4)
0%DG 30%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Evénements (n-5)
5-4; 3-4; 7-6; 18-
0 2 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0
3;14-4
4-5; 5-8; 6-7; 13-
3 3 0 3 3
14; 10-13
6-5/1; 6-5/2; 6-7;
3 3 0 2 0 0 0 2
5-8; 8-9
6-5/1; 6-5/2; 6-7;
0 3 1 0 0 3 0 2 0 0 0 2
5-8; 4-5
6-5/1; 6-5/2; 6-7;
3 3 0 2 0 0 0 2
3-4; 4-5
Tableau. 3.14.- Scénario 1 : Cas 30% insertion de la production décentralisée - Perte de composants (n-5)
Page 79
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
0%DG 30%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Evénements (n-6)
11-10; 11-6; 6-7;
3 3 0 0 0 0 0 0
8-5; 9-8; 18-3
6-5/1; 6-5/2; 6-7;
0 3 0 0 0 3 0 2 0 0 0 2
3-4; 9-8
5-4; 3-4; 7-6; 18-
0 2 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0
3;14-4; GEN10
Tableau. 3.15.- Scénario 1 : Cas 30% insertion de la production décentralisée - Perte de composants (n-6)
La principale conclusion est le fait que la production décentralisée est découplée en cas de courts-circuits
dans le réseau de transport. Selon l’emplacement du défaut, une partie ou toute la production décentralisée
est déconnectée du système. Le système peut perdre le synchronisme ou bien rester dans un état moins
robuste si d’autres perturbations viennent ensuite à se produire (Court-circuit + Perte GED + Perturbation
finale). Face aux cascades de surcharges, le système se comporte de façon similaire ou mieux (normalement
les distances aux surcharges sont incrémentées grâce à la production décentralisée).
Page 80
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
Le principal problème montré dans le dernier cas de simulation était le comportement dynamique en cas de
court-circuit sur le système de transport. Cet évènement est celui qui a été étudié pour le cas où 10% des
charges sont alimentées par la production décentralisée. La réduction de production décentralisée au dessous
de la réserve primaire fait que l’indice FD est égal à 0 et donc le système n’est plus en état de risque
maximal.
0%DG 10%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Court-circuit
(200ms, 3-phases)
Système de Transport
1-2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
39-1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
3-2 0 0 0 0 0 0 3 3
25-2 0 0 0 0 0 0 3 3
4-3 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
18-3 0 0 0 0 0 0 3 3
5-4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
14-4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
6-5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
8-5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
7-6 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
11-6 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
8-7 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
9-8 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
39-9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
11-10 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
13-10 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
14-13 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
15-14 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
16-15 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
17-16 0 0 0 0 0 0 3 3
19-16 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
21-16 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
24-16 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
18-17 0 0 0 0 0 0 3 3
27-17 0 0 0 0 0 0 3 3
22-21 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
23-22 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
24-23 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
26-25 3 3 3 3
27-26 3 3 3 3
28-26 3 3 3 3
29-26 3 3 3 3
29-28 3 3 3 3
19-20 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Tableau. 3.16.- Scénario 1 : Cas 10% insertion de la production décentralisée – Courts6circuits dans le
système de transport
Page 81
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
L’évaluation des indices de robustesse n’est pas satisfaisante pour le 10% GED car ce sont les
délestages de charges à 49 Hz qui sauvent le système. Grâce à ces délestages de charges RI est égal à 0, du
fait de la réduction des charges et des sollicitations des composants du système.
Page 82
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
0%DG 30%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Perte de lignes (n-1)
1-2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1-39 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
3-2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
25-2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
4-3 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
18-3 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
5-4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
14-4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
6-5/1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
8-5 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
6-7 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
11-6 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
8-7 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
9-8 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
39-9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
10-11 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
13-10 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
13-14 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
15-14 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
16-15 0 0 1 0 0 1 0 1 0 0 0 1
17-16 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
21-16 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
24-16 0 0 0 0 0 0 0 3 0 0 0 3
18-17 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
27-17 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
22-21/1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
23-22 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
24-23 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
26-25 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
27-26 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Tableau. 3.17.- Scénario 2 : Perte de lignes (n-1)
0%DG 30%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Perte de GEN1 (n-1)
GEN1 0 3 1 0 0 3 0 0 0 0 0 0
Tableau. 3.18.- Scénario 2: perte de la plus grande centrale (GEN1)
Page 83
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
• Variation de charge:
0%DG 30%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Variation de charge (n-1)
BUS-3; 1200MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-4; 1200MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-7; 1200MW 0 2 1 0 0 2 0 0 0 0 0 0
BUS-8; 1200MW 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
BUS-15;
0 2 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-16;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-18;
0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-20;
0 3 0 0 0 3 0 3 0 0 0 3
1200MW
BUS-21;
0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 1
1200MW
BUS-23;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-24;
0 2 0 0 0 2 0 2 0 0 0 2
1200MW
BUS-25;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-26;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-27;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-28;
0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-29;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-31;
0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-39;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-3; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-4; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-7; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-8;500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-15; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-16; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-18; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-20; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-21; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 1
BUS-23; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-24; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-25; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-26; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-27; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-28; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Page 84
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
BUS-29; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-31; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-39; 500MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Tableau. 3.19.- Scénario 2 : Variation de la charge
0%DG 30%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Court-circuit
(200ms, 3-phases)
Système de Transport
1-2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
39-1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
3-2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
25-2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
4-3 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
18-3 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
5-4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
14-4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
6-5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
8-5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
7-6 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
11-6 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
8-7 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
9-8 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
39-9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
11-10 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
13-10 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
14-13 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
15-14 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
16-15 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
17-16 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
19-16 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
21-16 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
24-16 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
18-17 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
27-17 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
22-21 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
23-22 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
24-23 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
26-25 3 3 0 0 0 0 0 0
27-26 3 3 0 0 0 0 0 0
28-26 3 3 0 0 0 0 0 0
29-26 3 3 0 0 0 0 0 0
29-28 3 3 0 0 0 0 0 0
19-20 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Tableau. 3.20.- Scénario 2 : Courts-circuits dans le système de transport
Dans ce cas, l’insertion de la production décentralisée améliore la stabilité transitoire et le système est
capable de surpasser les courts-circuits triphasés dans les lignes 26-25, 27-26, 28-26, 29-26 et 29-28.
Page 85
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
0%DG 30%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Evènements (n-2)
1-2; 2-3 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
1-2; 3-4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1-2; 2-25 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
6-5/1; 6-7 0 2 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0
6-5/1; 4-5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
13-14; 27-17 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
6-5/1; 6-5/2 0 1 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0
4-5; 5-8 0 1 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0
Tableau. 3.21.- Scénario 2 : Perte de composants (n-2)
0%DG 30%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Evènements (n-3)
6-5/1; 5-4; 7-6 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
5-4; 39-9; 7-6 0 1 0 0 0 1 0 1 0 0 0 1
5-4; 3-4; 7-6 0 1 1 0 0 1 0 0 1 0 0 1
4-5; 5-8; 6-7 0 3 3 0 0 3 3 3
GEN4; 15-16; 16-
0 1 1 0 0 1 0 0 1 0 0 1
21
15-16; 16-21; 10-
0 0 1 0 0 1 0 0 1 0 0 1
11
Tableau. 3.22.- Scénario 2 : Perte de composants (n-3)
0%DG 30%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Evènements (n-4)
6-5/1; 6-5/2; 5-4;
0 3 3 0 0 3 3 3
6-7
5-4; 3-4; 7-6; 14-4 0 1 1 0 0 1 0 0 1 0 0 1
5-4; 3-4; 7-6; 18-3 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
GEN10;
GEN10B; 4-14; 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
6-5/1
25-26; 3-18; 4-14;
0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
6-11
GEN4; 15-16;
0 0 1 0 0 1 0 0 1 0 0 1
16-21; 16-24
Tableau. 3.23.- Scénario 2 : Perte de composants (n-4)
Page 86
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
0%DG 30%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Evènements (n-5)
5-4; 3-4; 7-6; 18-
0 2 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0
3;14-4
4-5; 5-8; 6-7; 13-
3 3 3 3
14; 10-13
6-5/1; 6-5/2; 6-7;
0 3 0 0 0 3 0 2 0 0 0 2
5-8; 8-9
6-5/1; 6-5/2; 6-7;
0 3 3 0 0 3 3 3
5-8; 4-5
6-5/1; 6-5/2; 6-7;
3 3 3 3
3-4; 4-5
Tableau. 3.24.- Scénario 2 : Perte de composants (n-5)
0%DG 30%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Evènements (n-6)
11-10; 11-6; 6-7;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
8-5; 9-8; 18-3
6-5/1; 6-5/2; 6-7;
0 3 0 0 0 3 0 2 0 0 0 2
5-4; 9-8; 8-5
5-4; 3-4; 7-6; 18-
0 2 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0
3;14-4; GEN10
Tableau. 3.25.- Scénario 2 : Perte de composants (n-6)
Le système, avec 30% de production décentralisée a en général un comportement meilleur face à la perte de
plusieurs composants et à la perte de la plus grande centrale qui est moins chargée. Le système est moins
chargé et résiste mieux aux cascades de pertes des éléments.
Les simulations effectuées pour le 60% d’insertion de production décentralisée ont démontré l’apparition de
problèmes de stabilité transitoire et la réduction des temps critique d’élimination de défauts. D’autres
problèmes pressentis peuvent être la fermeture de centrales (perte de réserve primaire) et le maintien d’un
plan de tension acceptable. Une réduction de la réserve primaire implique forcément une réduction de la
robustesse du système. A cause des problèmes de stabilité, l’évaluation des indices sous forme de tableaux
n’a pas pu être réalisée, le système ne surpassait pas certaines contingences.
Page 87
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
40%DG 50%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Court-circuit
(200ms, 3-phases)
Système de Transport
1-2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
39-1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
3-2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
25-2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
4-3 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
18-3 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
5-4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
14-4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
6-5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
8-5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
7-6 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
11-6 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
8-7 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
9-8 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
39-9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
11-10 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
13-10 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
14-13 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
15-14 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
16-15 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
17-16 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
19-16 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
21-16 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
24-16 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
18-17 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
27-17 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
22-21 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
23-22 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
24-23 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
26-25 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
27-26 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
28-26 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
29-26 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
29-28 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
19-20 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Tableau. 3.26.- Scénario 2 : Courts-circuits transport
40%DG 50%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Perte de GEN1 (n-1)
GEN1 0 0 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0
Tableau. 3.27.- Scénario 2: Cas 40%-50% insertion de la production décentralisée – Perte de la plus grande
centrale
Page 88
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
• Variation de charge
40%DG 50%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Variation de charge
BUS-3; 1200MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-4; 1200MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-7; 1200MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-8; 1200MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-15;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-16;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-18;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-20;
0 3 0 0 0 3 0 3 0 0 0 3
1200MW
BUS-21;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-23;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-24;
0 2 0 0 0 2 0 2 0 0 0 2
1200MW
BUS-25;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-26;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-27;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-28;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-29;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-31;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-39;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
Tableau. 3.28.- Scénario 2 : Cas 40%-50% insertion de la production décentralisée – Variation de charge
Page 89
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
40%DG 50%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Evènements (n-3)
6-5/1; 5-4; 7-6 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
5-4; 39-9; 7-6 0 1 0 0 0 1 0 1 0 0 0 1
5-4; 3-4; 7-6 0 1 0 0 0 1 0 1 0 0 0 1
4-5; 5-8; 6-7 3 3 3 3
GEN4; 15-16; 16-
0 0 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0
21
15-16; 16-21; 10-
0 0 1 0 0 1 0 0 1 0 0 1
11
Tableau. 3.30.- Scénario 2 : Cas 40%-50% insertion de la production décentralisée – Perte de composants (n-
3)
40%DG 50%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Evènements (n-4)
6-5/1; 6-5/2; 5-4;
3 3 3 3
6-7
5-4; 3-4; 7-6; 14-4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
5-4; 3-4; 7-6; 18-3 0 0 1 0 0 1 0 0 1 0 0 1
GEN10;
GEN10B; 4-14; 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
6-5/1
25-26; 3-18; 4-14;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
6-11
GEN4; 15-16;
0 3 1 0 0 3 0 3 1 0 0 3
16-21; 16-24
Tableau. 3.31.- Scénario 2 : Cas 40%-50% insertion de la production décentralisée – Perte de composants (n-
4)
40%DG 50%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Evènements (n-5)
5-4; 3-4; 7-6; 18-
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
3;14-4
4-5; 5-8; 6-7; 13-
3 3 3 3
14; 10-13
6-5/1; 6-5/2; 6-7;
0 2 0 0 0 2 0 2 0 0 0 2
5-8; 8-9
6-5/1; 6-5/2; 6-7;
3 3 3 3
5-8; 4-5
6-5/1; 6-5/2; 6-7;
3 3 3 3
3-4; 4-5
Tableau. 3.32.- Scénario 2 : Cas 40%-50% insertion de la production décentralisée – Perte de composants (n-
5)
Page 90
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
40%DG 50%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Evènements (n-6)
11-10; 11-6; 6-7;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
8-5; 9-8; 18-3
6-5/1; 6-5/2; 6-7;
0 2 0 0 0 2 0 2 0 0 0 2
5-4; 9-8; 8-5
5-4; 3-4; 7-6; 18-
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
3;14-4; GEN10
Tableau. 3.33.- Scénario 2 : Cas 40%-50% insertion de la production décentralisée – Perte de composants (n-
6)
Les comportements dynamiques des systèmes 40% et 50% sont équivalents en terme de robustesse,
seulement des petites différences au niveau de la perte de composants (n-3) et de la perte de la plus grande
centrale peuvent marquer une différence entre eux. Les systèmes sont très robustes face aux perturbations
choisies et l’imperturbabilité des cas comparés est similaire. Donc, un taux de 50% de production
décentralisée est un taux robuste et à faible risque sur le réseau du cas d’étude. Dans notre cas, ce sera le taux
maximal simulé à cause des problèmes de profil de tension et de stabilités posées par le cas « 60% » qui
représente déjà un cas non robuste et à fort risque.
Page 91
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
L’étude des effets de l’intermittence a été faite avec l’insertion des générateurs asynchrones sur le cas d’étude
initial et avec 10% de production décentralisée, c'est-à-dire 6 équivalents dynamiques (voir figure 3.15). Les
générateurs asynchrones ont une distribution du vent qui dépend du point d’installation des turbines. Les
paramètres considérés pour chaque générateur asynchrone sont les suivants :
La variation du vent provoquer une variation de la puissance active et réactive produite par la turbine et donc,
de la tension au point de raccordement de la turbine [LAV-05]. La variation de la tension et de la puissance
au point de connexion amène parfois à des phénomènes de Flicker.
Figure. 3.15.- Insertion de parcs éoliens dans le cas d’étude avec 6 équivalents dynamiques (10 % de production
décentralisée)
Page 92
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
Les parcs éoliens ont été placés dans deux niveaux de tension différents : la répartition (composé par 9
équivalents machines asynchrones, 15,3 MVA) et le transport (composés par 10 équivalents machines
asynchrones, 17 MVA)
MW
11
12
10
11
9
10
8 9
7 8
7
6
6
5
5
4
4
3
3
2
2
1 1
0 s 0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 5
[crisp10E] MACHINE : GASIN2 VARIABLE : VENT
[crisp10E] PUISS. ACTIVE : LIGNE PARK -B3 -1 Unité : MW
Figure. 3.16.- Exemple de vitesse de vent (m/s) et puissance active à la sortie du parc éolien raccordé à la répartition
Les résultats des simulations menées nous ont permis de conclure que les effets de l’intermittence sont
principalement les variations de tensions locales selon la vitesse du vent. En termes généraux, l’effet de
l’intermittence est local car la vitesse du vent est différente d’un site à l’autre. Néanmoins, les variations de
tension sont propagées à travers les systèmes de distribution, répartition et transport.
Page 93
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
kV kV
65.0
20.7
20.6 64.5
s s
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 50
[crisp10E] TENSION AU NOEUD: HTA Unité : kV [crisp10E] TENSION AU NOEUD: B3 Unité : kV
kV
kV
408
20.50
407
20.45
406 s s
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 50
[crisp10E] TENSION AU NOEUD: BUS- 6 Unité : kV
[crisp10E] TENSION AU NOEUD: BUS- 31 Unité : kV
Figure. 3.17.- Variation de tension dans la distribution, la répartition, le transport et GEN2 (nœud de compensation, load
flow)
Les variations de tension sur le système de transport sont le résultat des superpositions des variations de
tension locales et propres à l’action de chaque parc éolien et les actions des régulations de tension et
fréquence. En fait, les régulations de tensions primaires vont modifier les puissances actives injectées aux
nœuds pilotes de la tension afin d’assurer les seuils de tension primaire imposés sur chaque nœud. D’un autre
côté, les régulations de fréquence vont agir pour compenser les variations de puissances générées par
l’intermittence.
Page 94
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
Hz
50.024
50.022
50.020
50.018
50.016
50.014
50.012
50.010
50.008
50.006
50.004
50.002
50.000
49.998
s
0 10 20 30 40 50
[crisp10E] MACHINE : GEN1 VITESSE Unité : Hz
Figure. 3.18.- Variation de fréquence dans le système
Dans ce scénario 3, les ressources du système en puissance active et réactive limitent l’insertion de la
production décentralisée (capacité d’établir un plan de tension et de conduite en temps réel). L’indice RTM
qui compare les réserves du système avec celles attendues est important pour une bonne conduite du temps
réel. Cet indice informe l’opérateur sur les états peu robustes du système. L’opérateur pourrait, ensuite, agir
pour mobiliser des énergies tertiaires.
Page 95
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
Le scénario 4 d’étude est un scénario qui dispose la plu partie des productions d’un côté et la charge
de l’autre côté. C’est le cas du Danemark avec un taux d’insertion de production décentralisée assez
important (40-50%). Le cas d’étude est montré sur la figure suivante avec la distribution de charges propre au
cas initial et la production repartie entre les 10 générateurs centralisés, la boucle de répartition et distribution
STN et 24 équivalents de puissance de la production décentralisée.
Gen10 Gen8 Gen9
250MW 540MW 830MW
G G G
26 28
30 37 38
DIST19, DIST20 139 DIST9 206
25 27
2 29
224 17 281 DIST18
DIST1
284 DIST15
1 3 18
DIST11
24 DIST16
Figure. 3.19.- Insertion des équivalents dynamiques (de DIST1 à DIST24) dans le cas d’étude et des réseaux
de répartition et distribution (STN) ; En rouge, les charges en MW ;
La méthode d’étude de la robustesse a été utilisée afin de comparer les comportements statiques et
dynamiques du système initial et celui incluant la production décentralisée.
0%DG 40%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Perte de GEN1 (n-1)
GEN1 0 3 1 0 0 3 0 0 1 0 0 1
Tableau. 3.35.- Scénario 4 : perte de la plus grande centrale
La plus grande centrale du système a été déchargée par l’opérateur lors de phase de planning et dispatching
du système. Ainsi, GEN1 est passé de 10 pu de puissance active dispatchée à 3 pu dans le cas du 40%. Donc,
le système surpasse cette incidence majeure non seulement pour la puissance injectée mais encore sur le plan
de tension du système.
Page 96
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
• Variation de charge:
0%DG 40%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Variation de charge (n-1)
BUS-3; 1200MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-4; 1200MW 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
BUS-7; 1200MW 0 2 1 0 0 2 0 0 0 0 0 0
BUS-8; 1200MW 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
BUS-15;
0 2 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-16;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-18;
0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-20;
0 3 0 0 0 3 0 3 0 0 0 3
1200MW
BUS-21;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-23;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-24;
0 2 0 0 0 2 0 2 0 0 0 2
1200MW
BUS-25;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-26;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-27;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-28;
0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-29;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-31;
0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
1200MW
BUS-39;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1200MW
Tableau. 3.36.- Scénario 4 : Variation de la charge
Le système est plus flexible et peut donc accueillir un très fort surplus de puissance. Le système est plus
déchargé et donc les surcharges SPIR sont équivalentes ou moins importantes comparées à celles d’un
système de puissance distribuée ; notamment, pour les surcharges dans les nœuds BUS 7, BUS 8, BUS 15,
BUS 18, BUS 28 et BUS 31.
Page 97
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
Dans ce cas, l’insertion de la production décentralisée améliore la stabilité transitoire et le système est
capable de surpasser les courts-circuits triphasés dans les lignes 26-25, 27-26, 28-26, 29-26 et 29-28. Les
comportements dynamiques sont fortement dépendants des seuils des protections qui ont été analysés dans
les scénarii 1 et 2.
Page 98
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
0%DG 40%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Evènements (n-2)
1-2; 2-3 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
1-2; 3-4 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1-2; 2-25 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
6-5/1; 6-7 0 2 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0
6-5/1; 4-5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
13-14; 27-17 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
6-5/1; 6-5/2 0 1 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0
4-5; 5-8 0 1 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0
Tableau. 3.38.- Scénario 4 : Perte de composants (n-2)
0%DG 40%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Evènements (n-3)
6-5/1; 5-4; 7-6 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
5-4; 39-9; 7-6 0 1 0 0 0 1 0 1 0 0 0 1
5-4; 3-4; 7-6 0 1 1 0 0 1 0 1 0 0 0 1
4-5; 5-8; 6-7 0 3 3 0 0 3 3 3
GEN4; 15-16; 16-
0 1 1 0 0 1 0 0 1 0 0 1
21
15-16; 16-21; 10-
0 0 1 0 0 1 0 0 1 0 0 1
11
Tableau. 3.39.- Scénario 4 : Perte de composants (n-3)
0%DG 40%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Evènements (n-4)
6-5/1; 6-5/2; 5-4;
0 3 3 0 0 3 3 3
6-7
5-4; 3-4; 7-6; 14-4 0 1 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0
5-4; 3-4; 7-6; 18-3 0 1 0 0 0 1 0 0 1 0 0 1
GEN10;
GEN10B; 4-14; 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
6-5/1
25-26; 3-18; 4-14;
0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
6-11
GEN4; 15-16;
0 0 1 0 0 1 0 3 1 0 0 3
16-21; 16-24
Tableau. 3.40.- Scénario 4 : Perte de composants (n-4)
Le comportement du système à 40% est meilleur en général face à la perte des composants (n-2), (n-3) et (n-
4). Par contre, les pertes de synchronisme peuvent survenir plus facilement pour le système avec les
équivalents dynamiques.
• Perte de composants (n-5)
Page 99
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
0%DG 40%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Evènements (n-5)
5-4; 3-4; 7-6; 18-
0 2 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0
3;14-4
4-5; 5-8; 6-7; 13-
3 3 3 3
14; 10-13
6-5/1; 6-5/2; 6-7;
0 3 0 0 0 3 0 2 0 0 0 2
5-8; 8-9
6-5/1; 6-5/2; 6-7;
0 3 3 0 0 3 3 3
5-8; 4-5
6-5/1; 6-5/2; 6-7;
3 3 3 3
3-4; 4-5
Tableau. 3.41.- Scénario 4 : Perte de composants (n-5)
0%DG 40%DG
INCIDENCE
SSS SPIR VCI FD LS RI SSS SPIR VCI FD LS RI
Evènements (n-6)
11-10; 11-6; 6-7;
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
8-5; 9-8; 18-3
6-5/1; 6-5/2; 6-7;
0 3 0 0 0 3 0 2 0 0 0 2
5-4; 9-8; 8-5
5-4; 3-4; 7-6; 18-
0 2 0 0 0 2 0 0 0 0 0 0
3;14-4; GEN10
Tableau. 3.42.- Scénario 4 : Perte de composants (n-6)
En général, le système avec 40% de production décentralisée a été construit avec la plupart de la production
d’un côté et la charge d’un autre côté. Ce type de système a des avantages par rapport au système sans
production décentralisée car le comportement dynamique est amélioré par la production décentralisée face
aux variations de charges, perte de la plus grande centrale, perte combinée de composants (n-5) et (n-6).
Page 100
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
Le critère déterministe proposé pour limiter l’insertion de la production décentralisée [FON-05] est basé dans
les indices de robustesse décrits précédemment, plus précisément, l’indice FD1
[(PR ) + (IL)]
(FD1) =
[ALEA + (DG1)+ (DG 2 )]
(Eq.25)
Cet indice compare la quantité de production décentralisée intégrée dans le système par rapport aux actions
immédiates qui sont en place en cas d’urgence. Les systèmes devraient supporter de grandes variations de
puissances à cause de la production décentralisée, ces variations de puissance injectée pourraient représenter
dans l’avenir (taux élevé d’insertion de productions décentralisées), une puissance plus grande que la centrale
la plus puissante d’un pays et donc, cela pourrait remettre en cause les critères d’adéquation que l’on trouve
couramment [MIT-99]. Ces aléas de puissance dans la production décentralisée pourraient être provoqués par
les conditions climatiques (par exemple : déconnexion des éoliennes par vitesse maximale du vent, ou des
erreurs dans la prévision) ou bien par de conditions altérées du réseau (événement initiateur puis déconnexion
de la Production Décentralisée) qui provoquent le fonctionnement des protections de découplage. Comme les
systèmes sont interconnectés et synchronisés, les variations ne sont pas restreintes aux systèmes nationaux et
la combinaison d’apparition d’évènements pourrait amener le système au black-out total.
L’indice FD1 tient compte des variations de la fréquence du système et évalue la capacité de réponse
dynamique du système face aux déséquilibres de puissance active. Une valeur de FD1 autour de 1 serait
indicatif d’un bon équilibre entre les évènements pouvant dévier la fréquence et les réserves instantanées et
actions de secours dont le système dispose.
Ainsi PR est la quantité de réserve primaire (en MW), IL la quantité de charge délestable qui est prévue au
dessus de 48.5 Hz (en MW), DG1 est la quantité de production décentralisée avec une temporisation très
rapide (elle déclenche soit en tension soit en fréquence) et DG2 est la production décentralisée avec
protection de découplage à 49.5 Hz temporisée. ALEA est la variation de charge ou de génération provoquée
par tout évènement impactant le réseau. ALEA peut être aussi un court-circuit ou autre incidence qui
provoque le déclenchement des protections de découplage jusqu’à les 49 Hz et 0.85 Un. Dans le terme ALEA
(en MW) ne doit pas être ajouté les puissances de DG1 et DG2. L’influence de la production décentralisée est
donc donnée à travers cet indice, notamment en termes de pertes de ressources et déclenchement de la
protection de découplage.
L’ajout dans DGx de la production décentralisée avec protection de découplage fixe (49 Hz) est une variation
du critère plus conservateur et rendrait un taux limite plus petit selon les conditions de réserve primaire et de
la production décentralisée intégrée.
Page 101
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
Pour limiter les effets de l’insertion de production décentralisée et accroître la robustesse du système
(ce qui se traduit par une augmentation de FD1) il existe différentes solutions :
1. Pas de délestage de charges suite à un court-circuit franc dans le réseau de transport. La
propagation d’un zéro de tension dans les réseaux de transport, répartition et distribution déclenche
les protections de découplage instantanées en tension ce qui a pour effet une déviation en fréquence
qui selon le taux d’insertion entraînerait aussi le délestage des charges à 49 Hz. Ce délestage ne
devrait pas être autorisé car il n’est qu’un élément du plan de défense nationale en cas de secours
ultime. Un seul court-circuit ne devrait pas être un évènement suffisant pour donner suite à un
délestage de charges et donc, il y a là une limite pour la production décentralisée avec ce type de
comportement dynamique. De plus, suite au délestage de charges le système reste dans un état
d’équilibre sans la possibilité de délestages à 49 Hz donc dans un état de vulnérabilité au cas où
d’autres évènements viennent se produire ensuite.
Dans ce cas-ci, la réserve primaire est la quantité qui limiterait le taux d’insertion de production
décentralisée avec protection de découplage instantanée. Un taux de production décentralisée
légèrement inférieure à la réserve primaire serait le taux d’insertion approprié de production
décentralisée par rapport à la capacité du système de fournir la demande à tout instant.
Court-circuit dans le transport de 150 ms triphasé ligne BUS4-BUS3 : un court-circuit dans le système
électrique est à l’origine de la perte de toute la production décentralisée à cause d’une chute de la tension.
Cette perte amène au délestage de charges à 49 Hz nécessaire pour surpasser l’incident.
Court-circuit
Transport
3phase 150 ms
Déconnexion
Protections Découplage
à 0.85 Un
Délestage
Charges (15%)
à 49 Hz
Figure. 3.20.- Réponse dynamique du cas d’étude (avec 11,3% de production décentralisée) face à un court-
circuit triphasé de 150 ms dans le système de transport
Page 102
Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
Variation de la charge : les variations des charges ont aussi un effet importante sur la courbe de la
fréquence. Si les variations de charge sont inférieures à la réserve primaire (731 MW dans le cas d’étude
IDEA_CRISP_39noeuds) l’échelon de délestage de charges à 49 Hz n’est pas atteint.
Figure. 3.21.- Réponse dynamique du cas d’étude (avec 11,3% de production décentralisée) face à une
variation de charge inférieure à la réserve primaire
Variation de
charge BUS 4
+ 900 MW
Déconnexion
Protection Découplage
À 49.5 Hz
Délestage
Charges (15%)
à 49 Hz
Figure. 3.22.- Réponse dynamique du cas d’étude (avec 11,3 % de production décentralisée) face à une
variation de charge supérieure à la réserve primaire
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
Le système récupère un état d’équilibre suite aux perturbations (figure 3.22). Par contre, si les
variations de la charge sont plus importantes, le système franchit les 49,5 Hz et une partie
importante de la production décentralisée est découplée. Ceci contribue à aggraver la perturbation et
par conséquence, le système franchit aussi le niveau des 49 Hz (possibilité de déclenchement
d’autres productions décentralisées, avec protection de découplage tarées à 49 Hz) et l’échelon de
délestage de charges à 49 Hz est appelé pour faire face aux perturbations et rétablir un état
d’équilibre
Perte Production
Décentralisée
-700 MW (DIST1 à DIST7)
Déconnexion
Protection Découplage
À 49.5 Hz
Délestage
Charges (15%)
à 49 Hz
Figure. 3.23.- Réponse dynamique du cas d’étude (avec 11,3 % de production décentralisée) face à une perte
de génération décentralisée inférieure à la réserve primaire
La perte d’une part de la production décentralisée (les équivalents dynamiques DIST1, DIST2,
DIST3, DIST4, DIST5 et DIST6 et DIST7, de 100 MW chacun) provoque le déclenchement des
protection de découplages à 49.5 Hz et ensuite, le délestage de charges à 49 Hz. Donc, on voit bien
un effet non acceptable sur le comportement du réseau de transport. Dans ce cas ci, la reprise des
productions décentralisées affectées par le seuil de 49.5 Hz serait envisageable mais la charge n’est
pas récupérée de façon instantanée, une reprise manuelle pourrait être inévitable et donc une
détérioration de la qualité de l’énergie fournie aux clients.
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
pas atteints, mais par contre les profils de tensions du réseau de distribution pourraient tomber en deçà des 19
kV réglementaires.
Perte
Production Centralisée
< RP (GEN2 = 337 MW)
Figure. 3.24.- Réponse dynamique du cas d’étude (avec 11,3% de production décentralisée) face à une perte
de génération décentralisée inférieure à la réserve primaire
Dans le cas où la perte de production centralisée est supérieure à la réserve primaire (figure 3.25), comme par
exemple la perte des groupes nucléaires GEN2 et GEN3 (887 MW), la production décentralisée est découplée
par le seuil de 49.5 Hz et le délestage de 49 Hz est actionné. Le réseau arrive à un profil de tension acceptable
mais les capacités pour la gestion des énergies réactives sont fortement réduites sur les niveaux du transport
et de la distribution.
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
Perte Production
Centralisée
> RP (GEN2 et GEN3)
Déconnexion
Protection Découplage
À 49.5 Hz
Délestage
Charges (15%)
à 49 Hz
Figure. 3.25.- Réponse dynamique du cas d’étude (avec 11,3 % de production décentralisée) face à une perte
de génération centralisée supérieure à la réserve primaire
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
PR + LS (49 Hz)
Perte de GED 50%
+ LS (48.5Hz) + LS (48 731 MW 928.35 MW 0.55
(= 3000 MW)
Hz)
Figure. 3.26.- Résultats de simulation avec 50% d’insertion de la production décentralisée sans problèmes de
protection de découplage
La limite dans ce cas est la robustesse du système, le système devrait être capable de
pouvoir établir une répartition des réserves entre les unités de production dispatchées et supporter la
perte d’une grande partie des productions décentralisées (erreurs dans les prévisions
météorologiques, déconnexion des éoliennes par des fortes rafales de vent, tempêtes, entre autres).
Le taux approprié d’intégration de production décentralisée se placerait pour des valeurs de FD1
proches à 1. Ainsi, les systèmes ne donneraient pas suite aux délestages importants de charge lors de
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
la perte de production décentralisée. Dans le cas d’étude simulé, le taux approprié de GED serait de
30% de la production totale.
3.4.- Conclusions
La production décentralisée a impacté les réseaux électriques ces dernières années jusqu’à un point
tel que la robustesse du système global a dû être réétudiée pour prendre en considération des nouveaux états
d’un système interconnecté qui peut se fragiliser si des nouveaux indices et critères ne sont pas prévus dans la
planification journalière. Ainsi les indices de robustesse ici présentés se proposent comme des éléments
d’analyse et d’alerte en cas de situations peu robustes. Ces indices prennent en compte des comportements
statiques et dynamiques car la perte du système survient suite à la combinaison des incidences.
Ces indices de robustesse sont des paramètres qui simplifient les variables à prendre en compte sur
une étude globale du système : génération, distribution et transport. Néanmoins, cette simplification n’est pas
facile à cause de la diversité des phénomènes et mécanismes possibles dans le fonctionnement du système.
Les seuils des indices mis en place peuvent être revus dans le cas d’étude pris en compte comme résultat des
retours d’expérience ou études approfondies des particularités et spécificités des cas.
Le cas d’étude où les indices de robustesse ont été évalués, a pu mettre en exergue le fait que les
systèmes peuvent affronter certains risques lorsqu’une grande partie de la production est déconnectée. En
effet, des états avec possibilité d’une grande déviation de fréquence sont néfastes pour la vie du système:
notamment les effets de la protection de découplage qui constituent des limitations claires et nettes à
l’insertion des énergies dispersées. D’autre part, la réserve primaire se place comme un chiffre clé au-delà
duquel les moyens de secours du système devraient opérer pour sauver le système des événements probables
comme un simple court-circuit sur le système de transport.
De manière générale, des changements dans la régulation de l’énergie sont envisageables dans
l’avenir tels la participation des énergies dispersées au réglage de la fréquence (voir chapitre 5), l’achat des
droits de réserves primaires sur les générateurs centralisés ou la modification des seuils des protections de
découplage. Dans de nouveaux cas de figure, les taux limites de production décentralisée seraient également
le résultat des analyses de faisabilités d’un état robuste du système dans les termes ou la robustesse a été
définie : comportements statique et dynamique dont les évolutions de tension et de fréquence Un critère pour
fixer le taux maximal de production décentralisée est proposé. Ainsi, le taux limite de production
décentralisée dépend des scénarii d’étude et des conséquences non acceptées par l’opérateur : niveau de
délestages admis en cas de perturbation.
L’apport majeur des travaux menés est justement la définition du concept de robustesse (différent de
la fiabilité ou la sécurité), l’originalité de la compilation des indices rebouclant les mécanismes de black-out
et la proposition d’une méthodologie d’étude de la robustesse des systèmes à n’importe quelle échelle.
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
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Chapitre 3 : Robustesse, indices de robustesse et taux limite d’insertion de la Production Décentralisée
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
« Quand rien ne va, il ne faut pas oublier d’où on vient et où on va, même quand on
ne comprend pas le chemin parcouru »
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
4.1.- Introduction
Les îlotages intentionnels sont une des mesures que les opérateurs pourraient utiliser pour empêcher les
pannes d’énergies généralisées. Ces types de points de fonctionnement ne sont que des états intermédiaires et
transitoires entre des situations prédéfinies du système interconnecté : l’état, Urgence, où le système est en
situation très critique et l’état, Reprise Générale, où le système est en phase de reconstitution ou récupération
de l’interconnexion totale suite à un black-out total ou bien à des îlotages intentionnels ( voir figure 4.1). Les
états d’urgence correspondent bien à des situations extrêmement critiques dans lesquelles, les opérateurs des
systèmes ont seulement la possibilité d’entreprendre des actions héroïques juste avant la perte totale du
système ou état In Extremis.
Normal Evenéments
Actions Actions
correctives correctives
Actions
Reprise correctives
Alerte
Générale
Actions
de
secours Evenéments
In extremis
Urgence
Ilotages
Figure. 4.1.- Etats du système électrique avec la possibilité des îlotages intentionnels
L’opérateur du système électrique se doit d’assurer la continuité du service sous certaines conditions de
qualité du service ad minima: niveaux de tension, niveaux de fréquence, taux d’harmoniques, équilibre et
stabilité face aux perturbations prévisibles tout en étant sur un état très dégradé de fonctionnement. Si ces
contraintes minimales ne peuvent pas être garanties par l’opérateur, les îlotages intentionnels n’auraient plus
de sens car le système serait alors difficilement gérable et de ce fait les clients connectés aux différents points
de fonctionnement le seraient sans garantie de qualité. Il faut donc que l’opérateur du système prenne en
compte certaines conditions et contraintes à imposer lesquelles sont basées sur des critères de faisabilité et de
robustesse.
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
Ce chapitre propose à cet effet une méthode d’étude de la faisabilité des îlotages intentionnels qui est basée
sur la vérification des indices de robustesses pour l’îlotage et des critères techniques à imposer aux îlots avant
formation. Ces indices et critères seront évalués pour des cas d’études, dont le cas d’étude
IDEA_CRISP_39bus.
Page 113
Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
La faisabilité des îlotages intentionnels passe par la possibilité de créer différents sous-systèmes au
sein des systèmes interconnectés et systèmes nationaux et ce, de façon à ce que cette méthode de division du
système en îlots fasse partie du plan national de défense contre la propagation des pannes généralisées ou
incidents majeurs.
L’idée principale est la détection d’un fonctionnement anormal dans le système interconnecté à
travers des mesures de tension et/ou fréquence du système qui permettrait de décider d’isoler un pays en îles
autosuffisantes et garantir la continuité du service des clients et éviter le zéro total de tension et d’énergie
fournie.
Cette méthodologie est quelque part incluse dans l’actuel plan national de défense français. Les
mesures d’une perte de synchronisme des centrales pourraient amener à la division du réseau français en
zones autonomes les unes des autres. La formation des zones dépend de l’unité ou des unités de production
qui présentent la perte de synchronisme [TI-01]. Néanmoins, l’îlotage intentionnel serait la dernière action à
choisir par les opérateurs afin de sauvegarder une partie du système. Il faut tenir compte aussi du fait que
l’îlotage intentionnel empêche la solidarité traditionnelle du système interconnecté au niveau du contrôle de
la fréquence et de la tension et donc, les nouveaux sous-systèmes sont en termes généraux moins robustes et
sûrs du fait de la topologie radiale de la distribution ; le critère (n-1) est difficilement tenu et respecté et en
définitif, les aléas que les sous-systèmes peuvent surpasser sont moins sévères que dans le cas d’un système
interconnecté. Donc, cette action est vraiment la dernière décision avant l’écroulement du système électrique.
Quelques recherches de l’EPRI ont proposées un critère pour la faisabilité de l’îlotage basé sur des
groupes cohérents de générateurs et d’équilibres de production - consommation. Les zones autonomes sont
commandées par des relais prenant en compte des informations locales et élaborant la décision de
déconnexion par rapport aux analyses de contingences. Dans le cas de graves déséquilibres, une stratégie de
délestage devrait être mise en place. Cette stratégie tient compte de la variation de la fréquence (évènements
mineurs) et de la variation de la dérivée de la fréquence (évènements sévères). La classification de la gravité
des évènements est obtenue à partir des analyses de la dérivée de la fréquence au début des perturbations.
Ainsi le délestage à appliquer est plus petit si l’incidence est plus légère et donc, un nombre plus important de
charges pourrait continuer à être connecté au réseau. De la même façon, si l’incidence est plus sévère, le
délestage de charges serait plus important et plus rapide [HAI-03].
Dans notre étude, on proposera des critères de formation (conditions nécessaires) pour établir les îlotages sur
deux points de vue:
• Les conditions du réseau qui seraient significatives des états très critiques ou d’urgence ;
• Les conditions à imposer aux sous-systèmes pour assurer un bon fonctionnement en zones :
indices de robustesse pour les îlotages intentionnels ;
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
Les phases impliquées dans les îlotages intentionnels peuvent être décrites dès la formation des zones jusqu’à
la reconnexion avec le système principal. Trois phases sont clairement identifiées :
• Phase 1 : Détection des conditions réseau donnant lieu à la possibilité de formation des îles ;
• Phase 2 : Evaluation des conditions de robustesse minimales pour un îlotage intentionnel maintenu ;
Formation
Îlotage Îlotages Intentionnels Maintenus
Intentionnels
Synchronisation
Sous-systèmes
La phase 1 ou formation des zones. Elle est décidée aux postes sources par l’opérateur du système de
distribution si certaines conditions techniques sont respectées telles que :
• Une mesure de tension au niveau du transformateur transport/répartition. Une tension trop basse au
primaire du transformateur transport/répartition pourrait être indicative de deux choses : un court-
circuit au niveau du transport ou la possibilité d’un écroulement de tension. Sur le réseau de
transport, la tension nominale de fonctionnement est plafonnée à 400kV avec un niveau limite de
380 kV, sur les indices de robustesse le niveau de tension de 360 kV était déjà indicatif d’une
urgence de niveau 3. Donc, au dessous de 360kV dans le réseau de transport est une valeur
d’urgence et donc, de possibilité de décider les îlotages.
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
• Une mesure de fréquence en dessous de 48 Hz avec un temps court de validation (100-200 ms). Si la
fréquence du système est suffisamment basse, l’îlotage devrait être décidé automatiquement, tenant
en compte que le système est proche d’un black-out total et en ayant l’objectif de continuer le
service d’une partie des clients de la distribution.
df
> 0,5Hz / s (Eq.26)
dt
La phase 2 ou contrôle et conduite des sous-systèmes formés. Un outil d’aide à la décision de l’opérateur,
placé dans les postes sources, est nécessaire. Ces outils devraient garantir les fonctions suivantes:
• Evaluation des indices de robustesse des îles afin de décider le passage en îles
• Contrôle des sous-systèmes isolés: Telecontrôle de la production décentralisée afin d’assurer les
contraintes de qualité sur la tension et la fréquence ;
La phase 3 ou synchronisation des différentes îlots afin de recomposer le système total. La synchronisation
est une phase clé et critique car elle requiert les mesures de tension, angle de la tension et valeur de la
fréquence. Les deux zones à synchroniser ensemble devraient avoir une faible différence dans les amplitudes
et les phases signalées au point d’interconnexion entre les zones :
• Différence de tension entre les deux nœuds frontaliers des zones à synchroniser : les deux sous
réseaux devraient avoir une petite différence de tension, de façon générale inférieure à 0.01 pu.
• Différence de l’angle de tension : une des conditions pour la fermeture d’une ligne entre deux nœuds
de sous-systèmes consiste en une petite différence dans l’angle de la tension : une différence de
phase ou d’angle trop importante pourrait engendrer des oscillations de puissance et une perte du
système. Normalement, les différences d’angles dans un système dépendent des niveaux de tension
et ils doivent être étudiés à travers des simulations dynamiques. Par exemple. 60 degrés pour 500
kV, 40 degrés pour 230 kV ou 20 degrés pour les systèmes à 115 kV [FREI-01]
• Différence des fréquences des deux zones : les deux sous réseaux devraient avoir une petite
différence de fréquence, de façon générale inférieur à 0.01 pu
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
L’objectif est de caractériser la faisabilité d’îlotage intentionnel d’une portion de réseau quelconque
en spécifiant les conditions requises et en fournissant les résultats essentiels présumés.
Cette procédure d’étude comporte plusieurs étapes, la succession logique de ces étapes est donnée
en vue de gagner du temps d’étude et pouvoir éliminer les cas impossibles sans avoir à en refaire l’étude. Le
titre de chaque étape correspond au nom de chaque bloc du schéma logique illustré par la figure 4.4 :
• Données nécessaires aux études des réseaux. Pour réaliser complètement une étude de faisabilité
de fonctionnement en mode îloté d’un réseau électrique local, il faut collecter le document
« Données nécessaires aux études de faisabilité d’un fonctionnement en mode îloté des réseaux
électriques de distribution » [ENA-04] :
Informations détaillées :
Machines synchrones : Capacité à contrôler la tension et la fréquence (statisme de
la machine, les paramètres et le schéma du régulateur de tension et fréquence, le
type de système d’excitation utilisé et les limites maximales de la tension
d’excitation, toutes ces données étant disponibles pour toutes les machines
équipées avec des systèmes de réglage) ; Puissance active nominale ; Puissance
apparente nominale ; les paramètres des machines (réactances transitoires,
synchrones, sub-transitoires, constantes de temps.
Machines asynchrones
type ;
puissance disponible ;
gestion du réactif ;
paramètres machine (les réactances statoriques, mutuelles, etc)
entre autres.
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
Onduleurs
type ;
puissance apparente ;
capacité à contrôler la tension et la fréquence
Paramètres machine
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
Section et L Iadmsible
type Sommet Sommet Rdirecte Xdirecte [kA]
conducteur Départ Arrivée [km]
* *
[ohm/km] [p.u] [ohm/km] [p.u]
Les valeurs de la puissance active et réactive consommées par chacune des charges, et
le niveau de tension de raccordement
Décrire le type de charge en donnant les valeurs des paramètres : alpha, bêta, gamma
et delta, qui permettent de décrire le comportement des charges lorsque la tension au
nœud de raccordement et la fréquence dans le réseau varient. Les formules utilisées
dans les études de stabilité, qui expriment la variation de la puissance active et réactive
en fonction de tension et de la fréquence sont données ci-dessous:
α γ
⎛U ⎞ ⎛ f ⎞
P = P *⎜
0
⎜ U ⎟⎟ ⎜ f ⎟⎟
⋅⎜
(Eq.27)
⎝ 0⎠ ⎝ 0⎠
β δ
⎛U ⎞ ⎛ f ⎞
Q = Q0 * ⎜
⎜ U ⎟⎟ ⋅⎜
⎜ f ⎟⎟
(Eq.28)
⎝ 0⎠ ⎝ 0⎠
Où :
P0 et Q0 – les puissances active et réactive issues après le calcul des répartitions des
charges ; U0 – la tension dans le nœud issue après le calcul des répartitions des
charges ; f0 – la fréquence de référence ; α, β, γ, δ – coefficients qui expriment la
dépendance des charges en fonction de la tension et de la fréquence.
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
Protections découplage des machines (type, valeurs des seuils et des temporisations) ;
Protections des machines (type, valeurs des seuils et des temporisations) ;
Protections des transformateurs (type, valeurs des seuils et des temporisations) ;
Protections des installations des consommateurs (type, valeurs des seuils et des
temporisations) ;
Protections réseau (type, valeurs des seuils et des temporisations) ;
Schéma de liaison à la terre ;
Seuils de délestage fréquence métrique (qui sont fixé pour le fonctionnement en
interconnecté) – donner les types, les valeurs des seuils et les temporisations ;
• Définition de l’état de charge à étudier. A partir des valeurs des charges maximales annuelles
données dans la première étape, pour une charge envisagée (ex : 85% où 100% de la charge
annuelle) et étant donné les possibilités actualisées de production, on vérifie s’il y a un équilibre
cohérent entre la production et la consommation d’énergie électrique. Pour obtenir cet équilibre, un
ajustement peut être réalisé sur la production comme sur la consommation : par exemple,
l’utilisation de moyen de production supplémentaire non programmé au préalable ou la modification
de la courbe de charge (possibilité de délestage de certaines charges par exemple). Une réserve
statique de puissance active est utile dans les deux sens (production et consommation) pour réagir
aux variations fréquentes des puissances à l’échelle du réseau local.
• Calcul de la répartition des charges. Pour le cas d’étude (équilibre production et consommation au
global), on fait le calcul de la répartition des charges pour déterminer la tension dans chaque noeud
du réseau (module et argument), les puissances active et réactive transitant sur les lignes et dans les
transformateurs, les pertes de puissance active et réactive dans le réseau. La tension dans chaque
nœud doit être dans les limites admissibles (par exemple pour Un=20kV, les limites admissibles sont
± 1 kV) et les courants circulant sur les lignes ne doivent pas dépasser les valeurs admissibles
(valeurs maximales thermiques). Si la tension ou le courant dépassent ces limites, une nouvelle
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
Cellule niveau 1
GED
GED
HT
HT
Poste source 2
Poste source 1
D
HT E
Les problèmes posés par l’îlotage concerne donc la sélectivité entre les diverses protections
possibles, la contribution effective des divers moyens de production au courant du défaut, le régime
de liaison à la terre du neutre au niveau des cellules (normalement le régime du neutre est imposé au
sein du poste source par un raccordement adéquat du neutre du transformateur HT/MT à la prise de
terre du poste source), l’adaptation du plan de protection pour diverses configurations et tailles du
réseau (système d’information de la cellule performant requis), la prise en compte au moment de la
planification du réseau du plan de protection et des phases de reconstitution progressive au sein de la
cellule (suite à un black-out par exemple), compte tenu de la valeur limitée de la réserve primaire de
chaque producteur et de ses capacités de démarrage en autonomie (black-start).
• Liste des évènements catastrophiques. Pour le cas d’étude avec possibilité de fonctionnement en
mode îloté au point de vue statique et au point de vue des protections, on analyse le problème
comme suit : on établit une liste des événements cohérents avec le réseau étudié (ex. : pertes des
lignes, des transformateurs, de charges, courts-circuits sur les lignes, dans les nœuds, variations des
charges, etc.) pour analyser la réponse du réseau à ces événements. Cette liste est réalisée à partir
des données présentées dans la première étape d’étude. Chaque évènement doit être vérifié pour voir
s’il constitue un événement clairement catastrophique pouvant conduire à l’arrêt du fonctionnement
du réseau.
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
• Recherche des situations critiques. Pour les événements considérés comme non catastrophiques
pour le fonctionnement du réseau, on garde principalement les événements jugés critiques. Pour
chacun de ces événements, des simulations sont lancées afin de vérifier l’état de criticité sur le plan
dynamique. Ainsi, la liste des évènements critiques et leurs caractéristiques sont susceptibles d’être
modifiées en fonction de ces simulations. Cette étape est donc bouclée avec l’étude de la stabilité
transitoire (étape suivante).
• L’étude de la stabilité transitoire. Pour étudier l’impact de chaque évènement retenu, on vérifie si
le système retrouve un point d’équilibre acceptable après la perturbation. Plus précisément, on
vérifie si les machines gardent le synchronisme entre elles et si la tension en chaque nœud du réseau
reste dans les limites acceptables. Dans le cas d’une seule machine sur l’îlot, une limite de fréquence
acceptable est définie (49<f<51 Hz). Si on trouve une situation d’instabilité aux grands signaux,
l’événement analysé s’ajoute à la liste des évènements catastrophiques. Il convient alors d’étudier un
autre évènement moins critique et de reprendre les simulations et l’analyse. Lorsque qu’il n’y a pas
(ou plus) de problème en ce qui concerne la stabilité transitoire, l’étude continue.
• Analyse du déclenchement intempestif. Compte tenu de la taille relative des producteurs par
rapport à la taille du réseau étudié, il est important de vérifier les conséquences de ces éventuels
déclenchements par simulation. A l’image de la boucle réalisée avec l’instabilité aux grands
signaux, une approche analogue est faite pour tenir compte de ces protections dans la liste des
évènements catastrophiques.
• Ilotage non remis en cause par cet événement. Pour le cas où un événement ne conduit pas au
déclenchement d’un élément du réseau, ou quand il conduit à un déclenchement non dangereux pour
le fonctionnement normal du réseau, on conclut que le réseau îloté peut faire face à cet événement.
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
START
Synthèse Délestage
des Approche statique :
résultats Définition de l’état ou les états de État de charge
charge à étudier (voir la demande en compatible NON
situation normale de fonctionnement, Production/
STOP consommation ?
la réserve statique indispensable)
OUI
Calcul du load flow pour le cas
étudié
Système de
OUI protection
incompatible avec la
configuration
analysée?
Pas de possibilité
de fonctionnement NON
en îlotage
L’étude de la OUI
stabilité aux petits Instabilité ?
Synthèse signaux
des NON
résultats
Approche dynamique :
Établir une liste des
événements cohérents
avec le réseau étudié
Pour chaque
événement de la
Recherche des NON liste tester si OUI
situations critiques pour « Clairement
le fonctionnement Catastrophique »
normal
NON
STOP
Figure. 4.4.- Schéma logique de la procédure d’étude de la faisabilité du fonctionnement en îlotage d’un
réseau électrique de distribution [ENA-04]
Page 124
Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
4.2.3.- Limites d’insertion de l’énergie intermittente dans les îlotages intentionnels : variation des
indices de robustesse pour les îlotages
Le schéma d’étude de la faisabilité de l’îlotage intentionnel reboucle bien les indices de robustesse qui ont été
présentés dans le chapitre précèdent (§ chapitre 3) sous forme d’organigramme. Néanmoins, l’événement de
perte d’une partie de la production intermittente a une influence plus importante à l’échelle des îlots de
distribution à cause de la distribution plus uniforme du vent dans les départs du réseau de distribution
(proximité géographique).
Donc, l’insertion de production intermittente devrait être limitée de façon à ce que l’indice FD2 (voir
équation 29) prenne une valeur proche de 1 et de cette façon, la perte de l’énergie intermittente (en particulier
d’origine éolienne) ne provoque pas une perte du système. Sur la base de l’indice FD1, on a construit l’indice
FD2 car les conditions du réseau ne permettent plus, de façon générale, le raccordement des sources d’énergie
avec protection de découplage très sensibles en tension et fréquence. Ce type de production décentralisée ne
pourra pas être comptabilisé comme participante à l’équilibre production-consommation dans les îlots. Il ne
faut pas oublier que les plages de variations de la fréquence pendant les phases d’îlotages vont plus loin que
celles propres au fonctionnement interconnecté et de façon générale l’intervalle [47,5 Hz, 51 Hz] doit être
retenu. Ces productions décentralisées très sensibles donneraient suite aux évènements de raccordement et de
déconnexion lors des déviations de tension et fréquence. Par contre, elles pourraient être utilisées comme des
réserves si les tensions et les fréquences sont contrôlées dans une plage de variation nominale avec le risque,
naturellement, d’effet domino et de découplage en cas d’alea (§ FD1).
De cette façon, l’indice FD2 compare la quantité de production décentralisée de nature intermittente, DGx
(MW) intégrée dans le système par rapport aux actions immédiates qui sont en place en cas d’alea : PR est la
quantité de réserve primaire (en MW), IL, la quantité de charge interruptible qui est prévue au dessus de 47,5
Hz (en MW) et ALEA est une variation de puissance active (MW) provoquée par un évènement.
Un taux trop élevé d’énergie intermittente qui puisse être perdue par variation météorologique serait
catastrophique pour l’îlot si celui ci ne dispose pas de réserves nécessaires pour faire face à une conduite
optimale du sous-système.
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
Les indices de robustesse proposés et la méthodologie d’étude proposée pour la faisabilité des îlotages
intentionnels seront évalués dans différents cas d’études pour montrer leur application. On a choisi des cas de
réseaux de distribution locaux pour évaluer les méthodes de faisabilité et ensuite le comportement des sous-
réseaux au sein du réseau IDEA_CRISP_39buses.
4.3.1.1.- Cas 1
Dans ce chapitre, on va suivre la procédure d’étude donnée précédemment pour analyser la faisabilité du
fonctionnement en îlotage du réseau décrit ci-dessous (figure 4.5). Le réseau contient au moins un générateur
permettant le réglage de la fréquence et de l’amplitude de la tension dans le réseau, on peut donc passer
directement à l’étape trois de notre procédure décrite, c’est-à-dire à l’approche de l’équilibre statique entre
production et consommation.
20 kV
5.5 kV SnT=20 MVA Icc=3.85 kA
0.4 kV ucc=15%
HTB/HTA Zbase=20 Ω Scc = 133 MVA
Xcc=3 Ω R=0.2*X=0.3 Ω
20 kV
R=0.0004 Ω
X=0.0008 Ω Dd
….. R=0.174 Ω
X=0.222 Ω
Barthome
R=0.348 Ω
Départs MT X=0.444 Ω
Plaisance
R=0.232 Ω
X=0.296 Ω
Les Sables
R=0.116 Ω
X=0.148 Ω
K1
Pizou
SnT= 0.6 MW
ucc= 6 %
Xcc = 6/100*(0.42/0.6) = 0.016 Ω R=0.174 Ω L1
T2
RT = 0.0004 Ω X=0.22 Ω
Soustre2
Pizou 04 K2
Fd Dp
T1
IT
Soustre ~
Dd – disjoncteur de départ Fd – fusible coupe circuit
Dp – disjoncteur producteur IT – interrupteur télécommandé
• Approche statique (étape 3 et étape 4). On considère que toutes les charges sont égales aux
valeurs maximales annuelles. A l’aide du logiciel Eurostag on calcule la répartition des charges dans
le réseau, les résultats sont donnés ci-dessous (§ tableau 4.5).
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
21
0,42
03
0,408
,0 9 86 83 82 0,404 0,404
,9
20,5
,9 ,9 ,9 0,4 0,397
20 19 19 19 19
0,396
0,4
20
0,38
19,5
18
SOUSTR2 PIZOU LES_SABL PLAISANC BARTHOME
Figure. 4.6.- Les tensions dans les nœuds déterminés par le calcul de load flow
0,35
0,3
courant [kA]
0,25
0,2
0,15
0,1
0,027 0,042
0,05 0,014 0,006
0
PIZOU-LES_SABL LES_SABL-PLAISANC PLAISANC-BARTHOME SOUSTR2-PIZOU
0.042
• Calcul des courants de court-circuit (étape 5). On calcule les courants de court-circuit pour les
situations de fonctionnement : interconnecté avec le reste du réseau et îloté. On considère deux
courts-circuits K1 et K2 (§ figure 4.5).
Page 127
Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
Paramètres calculés CC en K1 CC en K2
Icc(kA) 2.64 13.05
Tableau. 4.6.- Calcul des courants de court-circuit, Dd fermé
Paramètres calculés CC en K1 CC en K2
Icc(kA) 0.5 9.27
Tableau. 4.7.- Calcul des courants de court-circuit, Dd ouvert
• L’étude de la stabilité aux petits signaux (étape 6). A l’aide du logiciel Eurostag, on a simulé une
petite perturbation (augmentation de charge de 5 %--0.0058 MW -- dans le nœud Bartho04 MW) et
on a calculé les valeurs propres du système, les résultats sont donnés dans l’annexe D. Après le
calcul des valeurs propres, on conclut qu’il y a stabilité aux petits signaux, toutes les valeurs propres
ont la partie réelle négative. La valeur nulle pour l’une des valeurs propres calculées n’est pas
déterminante.
Page 128
Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
• Approche dynamique (étape 7).On continue l’étude du notre réseau avec une analyse dynamique.
A partir des données du réseau présentées, une liste des événements cohérents avec le réseau
considéré peut être dressée :
o La perte de la seule source sur le réseau ;
o La perte d’un transformateur du réseau (T1…T7) ;
o La perte d’une ligne du réseau (L1….L4);
o Court-circuit triphasée niveau MT ;
o Court-circuit triphasé niveau BT ;
o La perte d’un consommateur ;
o Variations de charge dans le réseau ;
Pour les protections du réseau et pour la topologie du réseau considéré, on peut évaluer les
événements clairement catastrophiques. Ces évènements correspondent à la perte de la machine,
perte du transformateur associé, perte de la portion de ligne Soustr2-Pizou, court-circuit sur la MT
quelque soit le point, variation de charge supérieure à 1,41 MW dans le nœud le plus éloigné de
source.
Les courts-circuits MT sont catastrophiques dans notre cas, car les protections machines du seul
producteur présent sur le réseau vont se déclencher.
Parmi les événements non catastrophiques, les situations critiques pour le fonctionnement du réseau
sont recherchées. Compte-tenu de la dynamique du réglage de fréquence et des types des charges
(variables avec la tension et la fréquence), une augmentation de 33 % de la charge totale (1,4 MW)
dans le nœud Bartho04 est critique et il s’agit du nœud le plus éloigné.
• L’étude dynamique pour les évènements non catastrophiques (étape 8). Pour les situations
critiques identifiées, une étude dynamique (y compris l’étude de stabilité aux grands signaux,
l’étude des déclenchements intempestifs des protections de découplage, etc) est faite avec le logiciel
Eurostag.
Page 129
Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
o Court-circuit triphasé dans le nœud S-A04 (BT) éliminé en 200 ms, par les protections
présentes dans l’installation concernée.
38 12
17
13.143 kV
50.2
36
200 ms
34 50.1
16
13.143
32 8
30 50.0
15
kV
14
28
s
26 200 202 204 206 208 210 212 4 13 s
199.9 200.0 200.1 200.2 200.3 200.4 200.5 200.6 200.7
24 [ret_ilot] MACHINE : SOUSTRE VITESSE Unité : Hz
[ret_ilot] TENSION AU NOEUD: SOUSTR2 Unité : kV
22
20 s 0 s
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 0 500 1000 1500 2000 2500 3000
[ret_ilot] MACHINE : SOUSTRE VITESSE Unité : Hz [ret_ilot] TENSION AU NOEUD: SOUSTR2 Unité : kV
L’analyse dynamique montre donc que, pour un court-circuit dans les installations des
consommateurs (en BT), les protections associées déclenchant en 200 ms, le système arrive
à trouver un nouveau point d’équilibre (la tension et la fréquence reviennent à des valeurs
acceptables). Pour tous les courts-circuits en BT, les résultats obtenus sont similaires, le
réseau continuant à fonctionner dans des conditions acceptables.
Hz
50
48
Hz
46
50.00
44
42 49.95
40
49.90
38
36
49.85
34
32 49.80
30
49.75
28
26 49.70
24 300 305 310 315 320 325
[ret_ilot] MACHINE : SOUSTRE VITESSE Unité : Hz
22
20
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
[ret_ilot] MACHINE : SOUSTRE VITESSE Unité : Hz
Figure. 4.9.-.La variation de la fréquence correspondante à une variation de charge active sur le réseau
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
0,2 0,42
0,15
0,408
0,404 0,404
0,4 0,397
0,4 0,396
0,1
0,05
0,38
0
PIZOU- LES_SABL- PLAISANC- SOUSTR2-
0,36
LES_SABL PLAISANC BARTHOME PIZOU
0,34
BARTHO04 LES_SA04 PLAIS04 PIZOU04 S-B04 S-A04
Figure. 4.10.- Les courants sur les lignes et les tensions dans les nœuds, pour une variation de la charge
active sur le réseau
Sur les figures 4.9 et 4.10, on peut constater que, pour une variation de charge de 33% de la
charge totale, le réseau trouve un nouveau point de fonctionnement (il n’y a pas de
problème de stabilité aux grands signaux), les courants sur les lignes et les tensions ne
dépassent pas les limites admissibles.
o La perte du tronçon de ligne Pizou-Les Sables. Parmi les évènements cohérents avec
notre réseau, un autre événement considéré comme critique est la perte de la ligne Pizou -
Les Sable. La perte de cette ligne apporte une perte de 21% de la charge totale (70% de la
réserve primaire). On peut observer sur la figure 4.11 que le système trouve un nouveau
point d’équilibre acceptable, après l’événement considéré, la tension et la fréquence restent
entre les limites acceptables.
kV Hz
50
0.38
kV
0.37
48
0.384
0.36
0.35
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
[ret_ilot] TENSION AU NOEUD: PIZOU04 Unité : kV
[ret_ilot] TENSION AU NOEUD: S-A04 Unité : kV 295 300 305 310 315 320 325
[ret_ilot] TENSION AU NOEUD: S-B04 Unité : kV [ret_ilot] MACHINE : SOUSTRE VITESSE Unité : Hz
Figure. 4.11.- La variation de la tension dans les nœuds consommateurs et de la fréquence correspondante à
la parte du tronçon de ligne Pizou-Les Sables
Page 131
Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
La reprise des autres charges par la fermeture de l’interrupteur IT2 sera faite par des blocs de charge
qui ne dépassent pas 1.4 MW.
Compte-tenu des caractéristiques de la régulation de la fréquence et des types des charges (la
dépendance des charges de la tension et de la fréquence), une variation de la charge dans le réseau
de 1.3 MW conduit à une diminution de la fréquence de 350 mHz.
Page 132
Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
4.3.1.2.- Cas 2
Dans cet exemple on considère un réseau plus complexe contenant trois sources. Le schéma du
réseau, les données du réseau, la description des régulateurs de tension et de fréquence utilisés, la description
des appareillages de coupure et les caractéristiques des protections sont donnés dans l’annexe E. Dans ce
réseau, deux sources permettent le réglage de la tension et de la fréquence dans le nœud de raccordement.
L’étude de la possibilité du fonctionnement en îlotage de ce réseau poursuit la procédure déjà présentée. La
première étape étant déjà vérifiée, on peut donc passer directement à l’étape trois de notre procédure.
Soustre 2 Soustre
Dp T1 GED1
Poste
~
les
e
20 kV
e
nc
om
Sab
HTB/HTA Icc
isa
rth
R=0.116 Ω K1 R=0.174 Ω
Pla
Les
R=0.174 Ω R=0.348 Ω R=0.232 Ω R=0.174 Ω
Ba
IT 1
X=0.222 Ω X=0.444 Ω X=0.296 Ω X=0.148 Ω X=0.22 Ω X=0.22 Ω
Dd L1
IT 2
SnT=20 MVA Icc=3.85 kA Icc
ucc=15% L5
Zbase=20 Ω Scc = 133 MVA
T10
Xcc=3 Ω R=0.2*X=0.3 Ω
Bosredon
K2
0.4 kV
Chèvre LesBigoussies
IT 4 LePeyrol
LaConq IT 3 Thomas
L8 L7 L6
• Approche statique. Comme dans le premier exemple, on considère que les charges sont égales aux
valeurs maximales annuelles. A l’aide du logiciel Eurostag on calcule la répartition des charges dans
le réseau, les résultats sont donnés ci-dessous.
Pertes actives 0.02 MW
Pertes réactives -0.4MVAr
Charge active 9.49 MW
Charge réactive 3.48 MVAr
Puissance Apparente 10.11 MVA
Energie réglante primaire 4.49 MW/Hz
Tableau. 4.9.- Résultats du load flow
Pour l’état de charge considéré, compte tenu de la capacité de production installée (10,9 MW, §
Annexe E), on peut établir l’équilibre entre production et consommation (Ptotale consommé= 87 % de la
capacité installé de production. Nous supposerons donc un taux de disponibilité de 100% de la
production installée pour la période concernée). Les valeurs des tensions dans les nœuds et les
courants sur les lignes sont données dans les figures 4.13 et 4.14.
Page 133
Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
20,5
0,42
20
0,4
19,5
0,38
19
0,36
18,5
0,34
18 BARTHO04 LES_SA04 PLAIS04 LACONQ04 LE PEY04 PIZOU04 LESBIG04 S-B04 S-A04 THOMAS04
SOUSTR2 LACONQ PIZOU LE PEY LES_SABL THOMAS BOSREDON PLAISANC BARTHOME LESBIGOU CHEVRE
Imax adm
0, 4 0, 35
0, 35
Imax adm
0, 3
0, 3
0, 25
courant [kA]
courant [kA]
0, 25
0, 2
0, 2
0, 15
0, 15
6
06
0, 1 0, 1
1
0,
04
7
6
9
02
0,
02
01
6
6
5
01
8
0,
01
00
0, 05
00
0, 05
0,
0,
00
0,
0,
0,
0,
0,
0
0
P I ZOU - LE S_SA B L- P LA I SA N C - SOU ST R 2- SOU ST R 2-P I ZOU LA C ON Q- LE SB I GOU -
B OSR E D ON - LE P E Y L E P E Y - T H OM A S T H OM A S- LA C ON Q
LE S_SA B L P LA I SA N C B A R T H OM E B OSR E D ON LE SB I GOU CHE V RE
Pour l’état de charge et de production considéré, le calcul de répartition des charges montre que les
courants sur le réseau restent dans les limites admissibles ainsi que les tensions aux divers points.
Du point de vue statique, le réseau peut fonctionner en îlotage.
• Calcul des courants de court-circuit (étape 5). Pour la configuration du réseau analysé, on calcule
dans deux points du réseau les courants de court-circuit pour les deux situations de fonctionnement :
interconnecté avec le reste du réseau et îloté. On considère les deux courts-circuits dans les points
K1 et K2 (§ figure 4.12). Comme dans le premier cas d’application, on considère deux situations de
fonctionnement :
o Interconnecté avec le réseau amont, le disjoncteur Dd fermé, l’interrupteur IT1, IT3, IT4
fermés et l’interrupteur IT2 ouvert (voir sur la figure 4.12).
o En îlotage, le disjoncteur Dd ouvert, les interrupteurs IT1, IT3 et IT2 fermés, l’interrupteur
IT4 ouvert.
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
contribution du système en amont (ligne rouge sur la figure 4.12). Alors, la valeur du courant
de court-circuit calculée dans le cas d’application traité antérieur, reste la même.
Pour la situation de fonctionnement en îlotage, les résultats de calcul des courants de court-circuit
sont présentés dans le tableau 4.10.
Paramètres calculés CC en K1 CC en K2
Icc(kA) 0.882 10.89
Tableau. 4.10.- Calcul des courants de court-circuit, fonctionnement en îlotage
Pour un court-circuit au niveau du réseau BT, le courant de court-circuit est 1.2 fois plus grand que
le courant pour la situation de fonctionnement isolé du réseau. Comme dans l’exemple précédant, ce
résultat montre aussi la nécessité d’un changement du plan de protection, pour certains cas, au
niveau du réseau BT.
• L’étude de stabilité aux petits signaux (étape 6). A l’aide du logiciel Eurostag, on simule une
petite perturbation (augmentation de charge de 2 %-0.006 MW- dans le nœud Plais04 MW) et on
calcule les valeurs propres du système, les résultats étant donnés dans l’annexe E. Après le calcul
des valeurs propres, on conclut qu’il y a stabilité aux petits signaux, toutes les valeurs propres ayant
la partie réelle négative. La valeur nulle pour l’une des valeurs propres calculées n’est pas
déterminante.
• Approche dynamique (étape 7). L’étude de notre réseau continue avec une étude dynamique. A
partir des données du réseau présentées dans l’annexe E, une liste des événements cohérents avec le
réseau considéré est dressée :
o La perte d’une source (GED1, GED2, GED3) ;
o La perte d’un transformateur du réseau (T1…T11) ;
o La perte d’une ligne du réseau (L1….L10);
o Court-circuit triphasée niveau MT ;
o Court-circuit triphasé niveau BT ;
o La perte d’un consommateur ;
o Variations de charge dans le réseau ;
Parmi ces événements, on peut évaluer les événements clairement catastrophiques pour le réseau.
o La perte des machines GED1 et GED2 ;
o La perte des transformateurs associés (T1 et T2) ;
o La perte des lignes L1 et L5 ;
o La perte de la charge Bosredon (2.135 MW) et Soustre2 (1.371MW) ;
o Court-circuit sur la MT quel que soit le point ;
Page 135
Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
La perte de la ligne L1 conduit à la perte d’une charge plus grande que la réserve primaire (1.421
MW) et le système perd le synchronisme. La perte de la ligne L5 conduit à la séparation du réseau en
deux parties : une partie qui contient la source GED1 et une partie qui contient les sources GED2 et
GED3.
Dans la première partie du réseau, la production est supérieure à la demande (5.89>4.19) et les
caractéristiques de réglage ne permettent pas le maintien du synchronisme dans le réseau (la
différence entre Pcharge et PconsigneGED1 est plus grande que la réserve primaire de la source GED1).
Dans la deuxième partie, la puissance produite par les deux sources est inférieure à la demande, la
différence étant supérieure à la réserve primaire de la source GED2. Sans un délestage
fréquencemétrique cette partie du réseau ne pourra pas trouver un point de fonctionnement
acceptable. Pour les événements considérés non catastrophiques, on cherche des situations critiques
pour le fonctionnement du réseau. Une variation de charge dans le réseau conduite à une variation
supplémentaire des charges dans chaque nœud due à la dépendance de la tension et de la fréquence.
Cette dépendance permet le maintien du synchronisme dans le réseau pour des variations de la
charge qui dépassent la réserve primaire totale du réseau. Dans l’étape suivante, on cherche via des
simulations avec Eurostag, la variation maximale de la charge acceptée au niveau du réseau qui
permette un fonctionnement acceptable.
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
Hz Hz
50
50
48
48
46 46
Hz
La perte du
44 50.0
44 synchronisme
42 49.9
42
40 49.8 40
38 49.7 38
36 49.6 36
34
34 49.5
298 300 302 304 306 308 310 312 314 316 318 320 322 324
s
32
32
30 s
30 s 0 200 400 600 800 1000 1200 1400
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
[2+1gen] MACHINE : SOUSTRE VITESSE Unité : Hz
Figure. 4.15. -La variation de la fréquence correspondante à une variation de charge de 13.75% de la charge
initiale sur le réseau (1.304MW, gauche) et pour une variation de 13.8% (droite)
20, 5
0, 42
20
0, 4
19, 5
0, 38
19
0, 36
18, 5
18 0, 34
BART HO04 L ES_SA04 PL AIS04 L ACONQ04 L E PEY04 PIZ OU04 L ESBIG04 S-B 04 S-A 04 T HOMAS04
SOUSTR2 L ACONQ PIZ OU L E PEY L ES_SABL THOMAS BOSREDON PL AIS ANC BARTHOME L ESBIGOU CHEVRE
Figure. 4.16.- Les tensions dans les nœuds pour le cas avec variation de charge (vert) et le cas sans variation
de charge (bleu)
Imax adm
0, 4
0, 35
0, 35
Imax adm
0, 3
0, 3
0, 25
courant [kA]
0, 25
courant [kA]
0, 2
0, 2
0, 15
0, 15
0, 1 0, 1
0, 05
0, 05
0
P I ZOU - LE S_SA B L- P LA I SA N C - SOU ST R 2- SOU ST R 2-P I ZOU LA C ON Q- LE SB I GOU - 0
Figure. 4.17.- Les courants sur les lignes dans le cas avec variation de charge (vert) et le cas sans variation de
charge (bleu)
On peut constater sur les figures 4.15, 4.16 et 4.17 que le nouveau point de fonctionnement
est acceptable. La tension dans les noeuds et les courants sur les lignes restent entre les
limites admissibles.
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
Si on considère que la variation de la charge est concentrée dans les nœuds d’extrémité du
réseau (les pertes de puissance et les chutes de tension seront différentes en comparaison
avec le cas antérieur): pour le nœud Bartho04, une variation de charge active de1.37 MW
(14.4% de la charge totale et 108% de la réserve primaire du réseau) est considérée comme
critique ; pour le nœud Chèvre, une variation de charge active de 1.296 MW (13.66% de la
charge totale et 102.8% de la réserve primaire du réseau) est considérée comme critique ;
Dans tous les cas, le réglage primaire de la fréquence est partagé entre les deux sources
conformément à leur statisme de réglage et leur réserve primaire.
o La perte du tronçon de ligne L6. On simule l’ouverture de la ligne située entre les nœuds
Bosredon – Le Peyrol. Le réseau initial est divisé en deux parties : une première partie qui
contient la source GED1 délimité par les consommateurs Barthomme et Bosredon (voir le
schéma du réseau) ; dans cette partie de réseau, la consigne de puissance active de la
source est 5.89 MW et la charge totale vaut 6.325 MW. La réserve primaire au niveau de la
source GED1 vaut 0.66 MW ; une deuxième partie qui contient la source GED2 et GED3
délimitée par les consommateurs Le Peyrol et Chèvre; dans cette partie de réseau la
consigne de puissance active de la source GED2 vaut 2.3 MW et celle de la source GED3
vaut 1.3 MW. La réserve primaire au niveau de la source GED2 vaut 0.6 MW et la charge
totale vaut 3.165 MW. Sur les figures suivantes, on retrouve les résultats des simulations
réalisées avec Eurostag.
Hz Hz
50
50
48
48
Hz
46
Hz 51.4
46
50.0
44 51.2
44
49.9
42 51.0
49.8
42 51.4 Hz
40 50.8
40
49.7 50.6
38
38
50.4
36 49.6
36
50.2
34 49.5 34
50.0
s s
285 290 295 300 305 310 315 320 325 330 295 300 305 310 315 320 325 330 335
32 32
30 s 30 s
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 0 200 400 600 800 1000 1200 1400
Figure. 4.18.- La fréquence dans les deux parties de réseau formées par l’ouverture de la ligne L6 (gauche –le
réseau qui contient la source GED1, droite – le réseau qui contient la source GED2 et GED3)
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
20, 5
0, 42
20
0, 4
19, 5
0, 38
19
0, 36
18, 5
0, 34
18
BARTHO04 L ES_SA04 PL AIS 04 L ACONQ04 L E PEY04 PIZ OU04 L ESBIG04 S-B 04 S-A 04 THOMAS04
SOUSTR2 L ACONQ PIZ OU L EPEY L ES_SABL THOMAS BOSREDON PL AISANC BARTHOME L ESBIGOU CHEVRE
Figure. 4.19.- La tension dans les nœuds après l’ouverture de la ligneL6 (avec rouge) et avant l’ouverture
(avec bleu)
o La perte du tronçon de ligne L7. On simule l’ouverture de la ligne située entre les nœuds
Le Peyrol.-Thomas Le réseau initial est divisé en deux parties : une première partie qui
contient la source GED1 et GED2 délimitée par les consommateurs Barthomme et Le Peyrol
(voir le schéma du réseau) ; dans cette partie de réseau les consignes de puissance active
des sources sont 5.89 MW pour GED1 et 2.3 pour GED2. La charge totale vaut 7.956 MW.
La réserve primaire au niveau du cette partie de réseau vaut 1.26 MW; une deuxième partie
qui contient la source GED3 délimitée par les consommateurs Thomas et Chèvre; dans cette
partie de réseau la consigne de puissance active de la source GED3 vaut 1.3 MW et la
charge totale vaut 1.534 MW. Par contre la source présente dans cette partie de réseau ne
dispose pas d’une régulation automatique de la vitesse. Après simulations, on peut
constater que la partie du réseau qui contient les deux sources GED1 et GED2 continue à
fonctionner, le nouveau point de fonctionnement étant acceptable (la fréquence, les
tensions dans les nœuds et les courants sur les lignes restent dans les limites acceptées. Par
contre, dans l’autre partie de réseau, la demande étant plus grande que la production, la
machine GED3 sera accélérée et le sous - système ne peut pas trouver un nouveau point de
fonctionnement stable (voir sur la figure 4.20, partie gauche).
Page 139
Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
Hz Hz
25000 49.8
49.5
49.2
20000 48.9 Hz
50.05
48.6
48.3
15000
La perte de la 48.0
50.04
47.7
stabilité 47.4
50.03
47.1
10000 46.8
50.02
46.5
50.01
46.2
5000 45.9
50.00
45.6 292 294 296 298 300 302 304 306 308 310 312 314
s
45.3
45.0 s
0 0 200 400 600 800 1000 1200 1400
s
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 [2+1gen] MACHINE : SOUSTRE VITESSE Unité : Hz
Figure. 4.20.- La fréquence dans les deux parties de réseau formées par l’ouverture de la ligne L7 (gauche – le
réseau qui contient la source GED3, droite – le réseau qui contient la source GED1 et GED2)
o Court-circuit triphasé dans le nœud S-A04 (BT) éliminé en 200 ms, par les protections
présentes dans l’installation concernée. On simule un court-circuit triphasé dans le nœud
consommateur S-A04 (niveau BT), éliminé après 200 ms pour analyser si le système est
stable vis-à-vis des grandes perturbations.
Figure. 4.21.- La tension dans les nœuds de connexion des sources GED2 et GED3 (gauche) et GED1 après un
court-circuit dans le nœud S-A04
Figure. 4.22.- La fréquence dans le réseau pour un court-circuit dans le nœud S-A04
Page 140
Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
b
Figure. 4.23.- La vitesse de la machine GED1 (rouge), GED21 (vert) et GED3 (bleu), dans le cas d’un court-
circuit dans le nœud La Conq04, éliminé après 200 ms (gauche) et après 100ms (droite)
En conclusion, l’analyse dynamique montre que en cas de court-circuit dans les installations des
consommateurs (en BT), les protections associées déclenchant en 200 ms, le système arrive à
trouver un nouveau point d’équilibre (la tension et la fréquence reviennent à des valeurs
acceptables).
Dans le cas d’un court-circuit dans le nœud La Conq04 on constate que la machine GED3 perd le
synchronisme. Si le temps d’élimination du défaut est plus petit (100 ms), la source GED3 ne perd
plus le synchronisme et le réseau continue à fonctionner dans des conditions acceptables.
Pour tous les autres courts-circuits en BT, le réseau continue à fonctionner normalement après
l’élimination du défaut.
• Caractérisation du réseau îloté (étape 13). La capacité de production (12.63 MVA) au niveau du
réseau est supérieure à la demande (Scharge = 9.49 + j 3.48 MVA), une augmentation de la charge
active dans le réseau égale à 103.5 % de la réserve primaire totale du réseau peut être couverte par
les sources dans des conditions acceptables. Une puissance active de 150 kW est disponible dans le
réseau et peut être utilisée pour une éventuelle connexion avec une autre partie de réseau (ex. par la
fermeture d’interrupteur IT4). La régulation de tension considérée au niveau des GED assure un plan
de tension acceptable au niveau du réseau. Pour l’état de la charge analysé et compte tenu des
limites du courant statorique de la machine synchrone, une puissance réactive de 3.91 MVAr est
disponible au niveau du réseau. Compte tenu de la configuration du réseau, des appareillages de
coupure et des courants de défauts, des événements catastrophiques sont identifiés : la perte des
sources GED1, GED2 et des transformateurs associés, court-circuit sur réseau MT, perte des lignes
L1 et L5 et variation de la charge dans le réseau supérieure à 1.304 MW.
Suite à un défaut sur le réseau situé en amont d’interrupteur IT1, le fonctionnement du réseau peut
être repris avec IT1 ouvert (par exemple : la zone affectée par le défaut peut être isolée par
l’ouverture de cet interrupteur). La charge active pouvant être reprise représente 90% de la charge
totale. Après l’élimination du défaut, les charges situées en amont de l’interrupteur (entre le poste
source du réseau interconnecté et l’interrupteur IT1) sont récupérées par la fermeture de
Page 141
Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
l’interrupteur IT1, sachant que la taille de ces charges est plus petite que la réserve primaire du
réseau (ainsi la variation de charge induite par cette reprise ne pose pas un problème de stabilité
dynamique).
Suite à un défaut sur le réseau MT situé entre les deux interrupteurs IT1 et IT2, le fonctionnement du
réseau peut être repris avec IT2 ouvert .La charge active qui pourra être reprise par les sources GED2
et GED3 représente 39% de la charge totale (en gardant une réserve primaire au niveau de la source
GED2 de 0.6 MW). Après l’élimination du défaut, une synchronisation (angle, tension en module et
argument) entre la source GED1 et les sources GED2 et GED3 est nécessaire pour éviter les faux
couplages.
Suite à un défaut sur le réseau MT situé entre les deux interrupteurs IT2 et IT3, le fonctionnement du
réseau peut être repris avec IT2 ouvert et IT1 fermé.GED1 peut reprendre 44% de la charge totale.
Après l’élimination du défaut, des mesures de synchronisation (angle, fréquence et amplitude de
tension), entre la source GED1 et les sources GED2 et GED3, seront nécessaires.
Si le défaut niveau MT, est situé entre les interrupteurs IT3 et IT4 le fonctionnement du réseau peut
être repris par les sources GED1 et GED2, l’interrupteur IT3 étant ouvert. La charge qui pourra être
reprise représente 78% de la charge totale. Le calcul du courant de court-circuit pendant îlotage
montre la nécessité d’un seuil de protection plus faible qu’en situation interconnecté. Un court-
circuit dans le nœud La Conq04 devra être éliminé par les protections installées au niveau BT en
100 ms, pour éviter la perte de la stabilité dynamique au niveau du réseau ;
Compte-tenu des caractéristiques de la régulation de la fréquence et des types des charges (la
dépendance des charges de la tension et de la fréquence), une variation de la charge dans le réseau
de 1.304 MW conduit à une diminution de la fréquence de 500 mHz
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
Dans le cas d’étude IDEA_CRISP_39buses, on a simulé les conditions d’îlotages intentionnels dans le cas
d’insertion de 30% de GED à partir d’équivalents dynamiques, sans délestage de puissance au niveau de la
distribution.
• Phase 1 : Perte des centrales GEN1, GEN2 et GEN3, en totalité. La variation de la fréquence est de -
0,55 Hz/s et donc, l’îlotage intentionnel de deux réseaux de distribution est décidé.
Hz
Perte Production
(GEN1, GEN2 et GEN3)
Dérivée de fréquence
> |0,5 Hz/s|
Îlotage Intentionnel
Distribution
• Phase 2 : Suite à la décision opérateur, îlotage maintenu des réseaux de distribution communicant à
travers la boucle de répartition
Hz
Îlotage Intentionnel
Distribution Maintenu
Perte Production
(GEN1, GEN2 et GEN3)
Dérivée de fréquence
> |0,5 Hz/s|
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
Hz
Synchronisation
Transport-Distribution
Îlotage Intentionnel
Distribution
Hz
Synchronisation
Transport-Distribution
Îlotage Intentionnel
Distribution
Îlotage Intentionnel
Distribution
Variation de charge
04BORIE 0.5 MW
IL = 0MW et PR=1.32MW
Page 144
Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
• Perte de production décentralisée FD2 >1. Dans le sous-système formé par les réseaux de
distribution et la boucle de répartition, on perd une machine à 6 MW, ce qui a pour effet la perte de
synchronisme du système, car FD2 >1. Le système ne peut pas supporter l’incidence.
Perte de synchronisme
dans l’îlotage intentionnel
Îlotage Intentionnel
Distribution
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
4.4.- Conclusions
Les évolutions mondiales des systèmes électriques, avec les plans d’insertion d’une grande quantité
d’énergie renouvelable non conventionnelle pour les années à venir (éolien essentiellement) obligent les
opérateurs à adopter de nouvelles stratégies de contrôle et de conduite du système en cas d’incidents et
perturbations. Ainsi, l’intégration des nouvelles sources d’énergie facilite-t-elle la distribution des ressources
de puissances actives et réactives en créant des zones autosuffisantes ou autonomes. Ces zones sont
potentiellement des barrages à la propagation des incidents majeurs externes..
Il faudrait donc bien tenir compte des conditions techniques critiques et nécessaires pour planifier les îlotages
intentionnels. A terme, tels modes de fonctionnement pourraient être automatisés sous la forme d’une
intelligence distribuée, dans les principaux postes sources du transport à la répartition, et devenir ainsi des
moyens de sécurité. Néanmoins, de telles évolutions ne pourraient pas être mise en place sans les
investissements nécessaires pour déployer les outils d’intelligence distribuée qui permettent le contrôle à
distance des protections, charges, générations et de la configuration des îlots (synchronisation pour la reprise
du système interconnecté).
Le principal apport de cette étude concerne la définition des phases nécessaires à l’îlotage intentionnel et les
critères techniques à imposer aux sous-systèmes sous forme de schémas d’étude et l’indice de robustesse FD2
qui limite l’insertion de l’énergie intermittente. Ces études ont fait partie du projet européen CRISP et sont
les résultats d’une collaboration avec différentes personnes du Laboratoire d’Electrotechnique de Grenoble et
IDEA. Bogdan Enacheanu [ENA-04], [ENA-05] et Christophe Andrieu ont collaboré à cette étude par leurs
travaux de recherche sur la faisabilité de l’îlotage et les limites techniques que les protections existantes dans
le réseau actuel posent à de tels modes de fonctionnement.
L’avenir et l’évolution des systèmes vivants comme les réseaux électriques nous met à l’aulne de la pratique,
principalement au niveau de la distribution dans une perspective d’automatisation des postes sources et des
composants dispersés (interrupteurs, protections entre autres) et d’une nouvelle stratégie de planification des
départs de la distribution à forte pénétration de système distribués d’énergies distribuées.
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
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Chapitre 4 : Production Décentralisée contre les Incidents Majeurs : Ilotages Intentionnels
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Chapitre 5 : La Régulation de l’Energie en présence de la Production d’Energie Décentralisée
« Il faut être comme l’eau, elle s’adapte toujours dans n’importe quelle
circonstance. Etre comme l’eau, voila le chemin. »
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Chapitre 5 : La Régulation de l’Energie en présence de la Production d’Energie Décentralisée
5.1.- Introduction
L’apparition ces dernières années de la production décentralisée a signifié un changement dans le sens
traditionnel des systèmes de puissance et de l’énergie. Comme, on a pu constater dans le chapitre 2, la
production décentralisée a engendré différents impacts sur les systèmes interconnectés d’énergie ce qui n’est
pas toujours satisfaisant du point de vue de la robustesse du système globale : voir les difficultés qui peuvent
être entraînées sur le plan dynamique (réglage du système en fréquence et en tension, sélectivité des
protections dans les réseaux de distribution, etc).
Néanmoins, l’apparition de la production décentralisée pourrait offrir une opportunité dans le but de
changer les méthodes traditionnelles de conduite du système en effectuant des apports majeurs :
1) Augmentation des réserves primaires d’énergie : dans un marché d’énergie libéralisé, les
acteurs centralisés ou décentralisés doivent concourir dans des conditions équivalentes. Tous les acteurs
devraient apporter des réserves en proportion de leur puissance nominale. Donc, la limitation traditionnelle
de participation à la réserve primaire ne devrait pas être restreinte aux générateurs en deçà d’une certaine
puissance et toute la génération devrait y participer. En cas d’incapacité technique pour fournir une telle
énergie réglante, elle devrait être rachetée pour qu’à tout moment donné, cette réserve primaire soit
disponible. De cette façon, des niveaux minimaux de réserves primaires seraient garantis et l’intégration de la
production représenterait une augmentation de la réserve primaire globale donc une plus petite sensibilité de
la fréquence face aux aléas de puissance (voir chapitre 3).
Page 150
Chapitre 5 : La Régulation de l’Energie en présence de la Production d’Energie Décentralisée
3) Augmentation de la flexibilité du système : les énergies renouvelables pourront être les énergies
de base du système de telle façon que l’énergie hydraulique, réserves rapides, serait gardée pour ajuster
l’équilibre offre/demande.
Demande
d’énergie
Énergie hydraulique
Énergies thermiques
Énergies nucléaires
Énergies renouvelables
Temps
Figure. 5.1.- Ordre d’utilisation de l’énergie selon sa nature
4) Equilibres offre/demande par zones afin de constituer des îles autonomes : Générateurs
centralisés avec la mission de compenser les énergies intermittentes. La superposition des équilibres de
zones donne lieu aux équilibres nationaux et internationaux avec un système interconnecté et solidaire.
GENERATION
CENTRALISEE
TRANSPORT
GENERATION
DECENTRALISEE
Réglage de tension et fréquence
GENERATION
DISTRIBUTION
DECENTRALISEE
Réglage de tension locale
Rachat des énergies primaires
Énergies tertiaires mobilisables
CONSOMMATION
Figure. 5.2.- Génération centralisée compensatrice des énergies intermittentes au niveau du transport
Page 151
Chapitre 5 : La Régulation de l’Energie en présence de la Production d’Energie Décentralisée
Le concept des Générateurs dits de compensation correspond aux générateurs spécifiques, avec une certaine
puissance réservée pour compenser la production décentralisée utilisée en vue de régler soit la fréquence soit
la tension. Les réserves primaires, secondaires ou tertiaires doivent être constantes car l’interconnexion du
système l’exige. Par exemple : la France doit garantir une marge de réserve primaire de 750 MW. Les
réserves à l’échéance de 2 heures doivent être garanties pour assurer une marge définie pour des périodes de
2 heures (2300 MW). En outre, le réglage dans un système interconnecté est tel que en cas d’incident majeur
dans un des pays interconnectés, l’interconnexion augmente la robustesse globale du fait de la solidarité et du
partage de l’énergie réglante. Suite à l’incident, le pays où l’incident est apparu doit rétablir son équilibre
national afin de reconstituer les échanges internationaux. Donc, les méthodes de détermination des réserves
primaires devraient être reformulées pour faire face à un système plus complexe à cause de l’intégration de la
production décentralisée. Notamment, il faut prendre en compte les inconvénients que l’intermittence et les
protections de découplage présentent devant les excursions de la tension et la fréquence.
Du coup, la réserve primaire devrait être incrémentée pour tenir compte d’une marge spécifique de
compensation de la production décentralisée notamment avec les nouveaux aléas possibles avec
l’intermittence et le reste de la production décentralisée, plus précisément celle de grande puissance qui est
connectée aux réseaux de répartition et du transport.
• Méthode technico-économique pour allocation des réserves primaires : optimisation des coûts de
cette allocation
5) Interaction dynamique entre les différents générateurs : L’action des faibles inerties pourrait
empêcher une bonne régulation globale du système. C’est pour cette raison et pour les limites propres aux
sources intermittentes qu’il est proposé de mettre en place un marché de réserves primaires afin que
seulement les générateurs d’une inertie similaire contribuent au réglage global de la fréquence en cas de
difficulté technique. Sinon, la diversité des réactions dynamiques des générateurs pourrait provoquer un
mauvais comportement dynamique du système. Les générateurs ayant une faible inertie ont une réaction
Page 152
Chapitre 5 : La Régulation de l’Energie en présence de la Production d’Energie Décentralisée
dynamique très rapide qui pourrait donner lieu à des survitesses et des oscillations entre génération
centralisée et décentralisée.
Par contre, les producteurs centralisés sont taxés par rapport à leur taux d’émissions/résidus engendrés et ils
participent partiellement à la génération de l’énergie verte. Bien évidemment, les profits de ce type de
génération seront diminués de façon appréciable. Ceci pourrait provoquer deux effets :
• D’une part, les producteurs ne vont pas vouloir produire ou bien ils vont forcer les prix pour
continuer à conserver les mêmes profits. L’intervention des régulateurs semble nécessaire pour
empêcher les actions déloyales des acteurs.
• D’autre part, les entreprises seraient économiquement convaincues de passer à l’énergie verte. Les
opérateurs de transport paieraient les ajustements de la puissance dont les générateurs dits de
compensation. On pourrait retenir une proposition d’une nouvelle facturation des différentes
énergies en ajoutant le prix lié aux conséquences causées :
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Chapitre 5 : La Régulation de l’Energie en présence de la Production d’Energie Décentralisée
Conséquences sur
Type d’énergie Coût économique Prix réel
l’environnement
• L’efficacité énergétique
Ce n’est qu’une voie pour faciliter la vente de l’énergie. En fait, une entité ou centrale virtuelle produirait une
quantité d’énergie en respectant les contraintes d’exploitation du réseau (distribution, répartition ou
transport). L’inconvénient de ce type d’association est la complexité que telles agrégations pourraient
introduire aux opérateurs de la distribution ou du transport.
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Chapitre 5 : La Régulation de l’Energie en présence de la Production d’Energie Décentralisée
La production décentralisée devrait pouvoir donner de la souplesse au système de transport qui est
vieux et dans certains cas congestionné. Ainsi, la solution contre les incidents majeurs passe par faire un
système plus flexible et comme conséquence de cette flexibilité, plus robuste.
La robustesse d’un système pourrait être améliorée en changeant quelques paramètres du plan
journalier comme par exemple, l’augmentation des réserves ou l’incrément des délestages de charge en cas
d’urgence. Ces mesures semblent efficaces pour diminuer le niveau de risque du système mais sont coûteuses
et ne peuvent jamais tout prendre en compte. Donc, en cas de défaillance du système la panne partielle ou
totale est inévitable.
Si nous nous permettons une petite digression via la philosophie orientale, notamment le taoïsme, cette
dernière propose comme solution aux problèmes de la vie quotidienne l’adaptabilité ou la flexibilité de
l’individu face aux situations et aux imprévus. Ainsi, les structures rigides ne seront pas un exemple à suivre
car ils seront toujours vulnérables. En faisant le système plus robuste, on n’éliminerait pas la vulnérabilité car
comme pour beaucoup de choses, la dualité dialectique est à la base de ces concepts : robustesse -
vulnérabilité, force - faiblesse…les dualités voyagent dans le même train et dans certains cas il n’est pas
possible d’avoir un terme sans l’opposé. Changer ainsi la perspective et trouver le bon côté des évènements
est toujours une leçon d’actualité.
Dans le cas des réseaux électriques, on essaie de faire de systèmes plus fiables et robustes, on ajoute
des générateurs ou des lignes mais, la vulnérabilité est toujours latente et elle ne pourra jamais être éliminée à
cause des différents intérêts économiques des acteurs qui sont en jeu et de la nature aléatoire et imprévisible
des perturbations.
Par contre, l’amélioration de l’adaptabilité et de la flexibilité des réseaux électriques face aux
problèmes se propose comme la seule solution efficace pour limiter les éventuels problèmes aux zones
directement impliquées dans la panne. D’autres similitudes peuvent être établies entre les réseaux électriques
et le nouvel âge ou les philosophies orientales. Toutes les voies de recherche spirituelle parlent de la
recherche de soi même dans l’intérieur, et de l’indépendance du bonheur de soi par rapport aux conditions
extérieures. Donc, le chemin passe par être bien avec soi même et contribuer de cette façon à l’harmonie
globale de la planète. Et bien, quoiqu’il en soit, quoiqu’il en fasse, le soi intérieur est et ça c’est la façon de
dépasser l’inacceptable ou les graves perturbations extérieures ou obstacles qui ne sont que le miroir de la
personne. La similitude est évidente, la création des zones autonomes et l’indépendance énergétique par
rapport aux conditions extérieures sont une garantie de la vie et de la continuité des sous-systèmes. Le terme
« autonome » fait référence à quelqu’un ou quelque chose qui dicte ses propres règles, donc qui n’est pas
dépendant des directives ou de paramètres extérieurs. Ceci est le cas des différents opérateurs régionaux,
nationaux qui ne peuvent pas contrôler directement le fonctionnement des composants appartenant à d’autres
entités.
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Chapitre 5 : La Régulation de l’Energie en présence de la Production d’Energie Décentralisée
Indépendance des
Autonomie, Indépendance énergétique
conditions externes
Continuité de service,
Harmonie
Surpasser les perturbations
Intuition, Vibration Mesures de l’existence d’incident majeur
Colère, Peur, Angoisse… Incident, Perturbation à dépasser
Limites du système, Performances techniques
Résistances intérieures
à faire évoluer
Moment présent,
Acceptation des pannes partiales (Brownout)
Acceptation de ce qui est
Energie Courant électrique
Tableau. 5.4- Comparaison entre spiritualité et réseaux électriques : Les réseaux électriques comme être
vivants.
La flexibilité devrait donc se différencier d’autres concepts tels que la robustesse ou l’adaptabilité.
Ensuite, afin de bien marquer ces différences quelques définitions scientifiques sont établies selon la
littérature intellectuelle:
• Flexibilité : capacité de réponse aux évènements imprévus (non dimensionnés dans le planning du
système) au travers de changements ;
Donc, la conclusion de cette introduction est évidente, le système électrique sera amélioré dans la
mesure où il évolue dans le sens de la flexibilité, c’est à dire, en incrémentant sa capacité de réponse aux
imprévus. Et ça ne sera qu’en faisant un système flexible que le système deviendra plus robuste ou
imperturbable. Une des voies pour augmenter la flexibilité et à la fois la robustesse serait l’augmentation de
la réserve primaire du système.
Page 156
Chapitre 5 : La Régulation de l’Energie en présence de la Production d’Energie Décentralisée
Face à la simplicité de cette conclusion, il est néanmoins important de mettre en regard le coût réel de
l’énergie et la complexité du nouveau système. En effet, cette complexité est un élément clé : les systèmes les
plus simples sont souvent les plus robustes. Un système complexe devient imprévisible et peu faible. La
flexibilité est un atout, certes, sauf si elle entraîne une trop grande complexité, où si elle repose sur une
grande dépendance aux Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (voir chapitre 6).
• Marchés d’énergie primaire payante par l’opérateur du transport. L’opérateur de transport a entre
autres mission celle assurer la bonne conduite du système et pour ceci il doit contrôler les
paramètres propres à la qualité de l’énergie comme la fréquence et les niveaux de tension. Dans un
marché libéralisé comme le marché de l’énergie, tous les acteurs présents (distribution, génération,
transport) ont pour but l’augmentation des profits. Ainsi, l’opérateur du transport devrait payer à la
génération pour tous les services qui lui sont rendus entre autres les réglages ou contrôles.
• Marchés d’énergie secondaires et tertiaires : ils sont déjà payés dans beaucoup de pays à travers
différents mécanismes d’ajustement.
Page 157
Chapitre 5 : La Régulation de l’Energie en présence de la Production d’Energie Décentralisée
Pour comparer le comportement dynamique des systèmes avec et sans GED participant à la Réserve
Primaire, on a pris le cas d’étude du chapitre 2, c’est-à-dire, le système IDEA_CRISP39noeuds et on a
intégré les deux réseaux de distribution (STN) et 18 équivalents dynamiques à 100 MW, dont 30%
d’insertion de production décentralisée.
Figure. 5.3.- Cas d’étude pour l’étude de la participation de la Production Décentralisée à la Réserve Primaire
Pour ajouter une participation à la réserve primaire de la production décentralisée, on a mis une régulation de
vitesse du type de transport (CHRISM02), mais avec des limitations de puissances qui bloquent la
contribution des unités de production décentralisée à 2% de leurs puissances nominales. On a donc dans notre
système trois types de contribution à la réserve primaire : les nucléaires et thermiques (5%), les hydrauliques
(20%) et la production décentralisée (2%).
Dans les simulations, deux cas ont été comparés : GED avec et sans contribution à la réserve primaire. Les
systèmes ont été soumis aux différentes perturbations influant des déviations de fréquence : perte de
génération, variation de charge et courts-circuits dans le système de transport
Page 158
Chapitre 5 : La Régulation de l’Energie en présence de la Production d’Energie Décentralisée
Figure. 5.4.- Comparaison des systèmes sans et avec GED participant à la RP : variation de charge +500MW
• Court-circuit dans le réseau de transport. Le comportement dynamique lors de courts-circuits
dans le transport (ligne BUS3-BUS4) est similaire.
Hz
Figure. 5.5.- Comparaison des systèmes sans et avec GED participant à la RP : court-circuit dans le transport
Page 159
Chapitre 5 : La Régulation de l’Energie en présence de la Production d’Energie Décentralisée
• Perte de Génération. L’augmentation de la réserve primaire améliore la tenue du système lors des
déviations de puissance. Dans la figure 5.6, les comportements de deux systèmes avec et sans GED
sont comparés lors de la perte de GEN2 (- 233,6 MW et - 147,3 MVar).
Hz
Figure. 5.6.- Comparaison des systèmes sans et avec GED participant à la RP : perte de génération
Page 160
Chapitre 5 : La Régulation de l’Energie en présence de la Production d’Energie Décentralisée
5.4.- Conclusion
Ce chapitre a montré que le système peut être complètement changé dans les années à avenir. L’ouverture des
marchés de réserves dont les réserves primaires devraient faciliter une augmentation de la robustesse des
systèmes et une plus grande flexibilité face aux imprévus.
Par contre, les opérateurs du système qui nécessitent les réserves primaires des grandes centrales devraient
être prêt à payer les générateurs de compensation et les coûts liés à la conduite en temps réel. D’un autre côté,
les productions décentralisées devraient apporter au système une partie de la réserve primaire soit
directement s‘ils en ont les capacités techniques soit en rachetant aux grandes centrales leur contribution à la
réserve primaire globale et en la revendant à l’opérateur de transport.
Ces contributions ne sont pas négligeables, si on pense à l’éolien, par exemple : 10 GW représenterait 0,2
GW d’augmentation de la réserve totale donc une meilleure robustesse de l’interconnexion et une plus faible
déviation de la fréquence en cas de perturbation.
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Chapitre 5 : La Régulation de l’Energie en présence de la Production d’Energie Décentralisée
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
6.1. -Introduction
Les récentes évolutions dans les systèmes d’information et de télécommunication nous ont amenés à
réaliser des études sur ces systèmes plus communément nommés NTIC (Nouvelles Technologies de
l’Information et de la Communication). Depuis la démocratisation d’Internet, de nombreux services, que l’on
utilise dans nos vies quotidiennes, ont évolué. Ainsi, de nouveaux services d’achat ou de vente, de transfert
d’information ou de communication ont suivi l’évolution du « tout numérique ». Le système électrique,
vecteur d’une énergie indispensable pour tous ces systèmes doit suivre ces avancements technologiques. Il
doit donc évoluer pour proposer des améliorations pour ses clients et pour la société en général. Les
demandes sont multiples et concernent tout aussi bien des aspects sociétaux comme la maîtrise de la demande
de l’énergie et la possibilité d’accéder à notre consommations en temps réel depuis chez nous, mais aussi, des
aspects techniques comme, les nouvelles possibilités de fonctionnement du système (détection et localisation
automatique de défauts, îlotage intentionnels contre les grandes pannes électriques, accès des nouveaux
participants aux marchés de l’énergie entre autres).
Le terme NTIC est un terme assez général qui est employé très largement dans la littérature mais qui
doit être défini conceptuellement. Cette définition doit contenir une liste des opérations automatisées ou
semi-automatisées qui lui accordent un sens. Ces opérations seront détaillées dans ce chapitre mais, ils
peuvent être résumées dans trois axes principaux: acquisition et compilation de l’information, sa
communication et son traitement ou computérisation.
Bien évidemment, ces trois axes sont déjà utilisés dans les réseaux électriques et par extension, sur
le système électrique. Il nous a paru, donc, pertinent d’inclure un état de l’art des principaux NTICs liés au
système électrique et ceci sur le plan technique (composants d’un système SCADA, performances des medias
pour chaque application entre autres) plutôt que sur un plan commercial (fichiers EDI, communication entre
les acteurs du marché de l’énergie, pools de l’énergie entre autres).
Pour compléter cet état de l’art, deux NTICs proposés dans le cadre du projet européen CRISP sont
décrits pour les applications de détection et localisation de défauts et pour les îlotages intentionnels au niveau
de la distribution. Dans le cas de la détection et localisation de défauts, un outil d’aide à la décision a été
développé et une maquette de simulation des communications entre différents composants NTICs nécessaires
a été réalisée. C’est le résultat d’un travail de collaboration entre l’INPGrenoble et, IDEA (Christophe
Andrieu, Bertrand Raison, Delcho Penchov, Bogdan Enacheanu, Alexandre Martin et Miguel Angel Fontela)
et BTH (Rune Gustavsson, Per Mellstrand et Björn Törqvinst) au sein de ce projet européen CRISP. Le
concept d’autocicatrisation développé à ce moment là est poursuivi pas le même consortium au sein d’un
nouveau projet européen (STREP, 6ème PCRD) nommé INTEGRAL. Ce projet a pour but d’intégrer ces
fonctions d’autocicatrisation à des fonctions de gestion de la production décentralisée avec un objectif
commun : une meilleure utilisation des ressources locales pour le réseau de distribution.
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
Comme il a été dit, le terme NTICs est très largement utilisé pour beaucoup d’applications :
téléphones portables, internet, sites webs d’achat ou de vente de produits ou services, sécurité des personnes
et des biens. Cette ampleur d’application fait que le concept sous-jacent n’est pas très précis. Nous avons
donc tenté de trouver une définition de ce terme associé aux systèmes électriques. Les NTICs peuvent être
définis largement comme :
Ainsi, trois processus élémentaires se retrouvent dans les NTICs [TOR-01] et [FON-04] :
• L’acquisition de l’information,
Communication
Compilation
de Traitement
Données Computerisation
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de la Communication
La computérisation ou traitement des données consiste dans l’utilisation de l’information ou données déjà
disponibles afin d’analyser le système électrique. Elle devient un système d’aide à la décision pour
l’opérateur. La computérisation peut être menée localement (là où l’information est stockée) ou avec
communication avec une seconde entité qui traitera à distance ces données. Ce traitement inclut donc la
coordination des différents agents et acteurs. Elle est faite principalement sur des calculateurs ou encore des
logiciels qui peuvent être exécutés sur des PCs ou des automates.
Acquisition de
données
NTIC
Information chaque
2-4 s
Points de fonctionnement
basés sur:
Estimation d’état
NTIC chaque
Communication 10 s- 1 min
Limites techniques
des élements du système Contingences critiques Sensibilités du système Modes de focntionnement
Contraintes critiques Limites des centrales/charges
Ces trois concepts sont appliqués dans le domaine des réseaux électriques. Quelques exemples des NTICs
caractéristiques des réseaux électriques, montrés dans la figure 6.2, sont les suivants :
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
• Réseaux filaires comme les lignes téléphoniques et les réseaux de données de type Ethernet, LANs,
WANs et Internet.
• Réseaux sans fils terrestres qui incluent les téléphones portables GSM et ATM (Asynchronous
Transfer Mode), les systèmes à ondes radios, et les micro-ondes (signaux de radio entre l’intervalle
de fréquence 150 MHz et 20 GHz).
• Courants porteurs. C’est le media de communication souvent utilisé normalement pour les fonctions
de protection et de transmission du signal tarifaire, entre autres. Ce type de media n’offre pas la
possibilité d’une communication fiable pour les longues distances. De plus, la communication avec
des sites isolés peut ne pas être maintenue pendant les perturbations (courts-circuits entre autres).
• Réseaux des satellites. Ils représentent un autre segment des systèmes de communication qui
peuvent apporter des services supplémentaires au système électrique. Entre autres : images
détaillées d’un point géographique, synchronisation temporelle des signaux électriques par les
signaux GPS (Global Positioning System)
Les temps d’envoi des messages dépendent des liens physiques employés. Quelques exemples pour les
liens propres des réseaux de mesures entre longues distances (Wide Area Measurement Networks) sont
montrés dans le tableau 6.1 [NAD-02]:
Autre paramètre qui caractérise les performances des media de communication : la vitesse de transmission,
normalement mesurée en bip/s ou bps. Le tableau 6.2 montre quelques chiffres clés [QIU1-02]:
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
Bien que quelques opérations du système électrique, comme la re-synchronisation d’une partie du système,
pourrait prendre quelques heures même des jours, l’application des liens de communication à haute vitesse
est nécessaire pour les opérations en temps réel. Les besoins des informations en temps réel s’expliquent par
la nature physique du vecteur électricité : l’électricité peut être difficilement stockée et donc, à chaque
instant, l’opérateur doit s’assurer de l’équilibre Production - Consommation aux pertes près. Cela implique
des besoins en :
• Communications entre les différents sites, postes sources, centres de contrôle et acteurs du marché.
• Contrôle des moyens tels que les FACTS qui peuvent être responsables de l’amortissement
d’oscillations de puissance entre groupes de production
Ce sont quelques exemples en terme de besoin d’information pour la conduite en temps réel du
système électrique. Les systèmes de communications sont utilisés non seulement aux centres de contrôle, aux
protections mais aussi à la maintenance, la planification et même au relevé des consommations.
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de la Communication
Perturbation
Planning , Opération
Réponse non observable
Contrôle automatique Système
Protections électrique
Réponse Observable
Information
Centre de Acquisition
contrôle Temps réel d’information
Les différentes tâches qui doivent être effectuées dans un système de puissance ont des besoins différents en
terme de volume/quantité d’informations à transmettre. Le tableau suivant introduit les différents volumes de
données à traiter et le temps de réponse pour quelques actions significatives du système [AMI-01] :
Acquisition et
Haut Secondes
Transfert de Données
Reconfiguration du réseau Bas Minutes (en manuel)
Contrôle
Appareillages Moyen Secondes (en manuel)
(FACTS, Transfo…)
Enregistrement des
Moyen Minutes
Défauts
Contrôle des Générateurs Bas Secondes
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Afin d’illustrer plus précisément les besoins de vitesse de transmission et volume de données à envoyer pour
une tâche du système électrique, le tableau suivant montre les performances requises pour le système de
protection [QIU1-02]:
Le tableau 6.4 montre une comparaison des estimations des performances requises aujourd’hui et celles
estimées dans le futur avec des nouvelles applications. La différence en volume de données ne correspond
pas à une augmentation du nombre des données électriques à transmettre, mais à une estimation de
l’évolution des medias de communication pour transmettre des valeurs plus échantillonnées et plus précises
[KHA1-02]. Dans cette référence, les données du délestage des charges font référence seulement à la mesure
à point critique. En réalité, les données de délestage doivent être corrélées sur N points, donc le volume des
données doit être multiplié par ce facteur pour obtenir le volume total des données à véhiculer.
De plus, les postes sources deviennent de plus en plus complexes suite à la mise en place des nouveaux
services et automatismes locaux. L’information doit être transmise en deçà de quelques millisecondes afin
d’assurer un fonctionnement correct des protections et autres contrôles commandes. L’application de LANs
et WANs dans les postes sources est une tendance de plus en plus employée. L’utilisation des WANs (Wide
Area Networks) entre postes sources et entre les postes sources et le(s) centre(s) de contrôle permet
maintenant aux exploitants (utilities) le partage des données des différents sites et différents niveaux de
tension [CIG1-03], [KEZ-03]. Ceci entraîne logiquement l’augmentation des données transmises à travers le
système SCADA (§ Annexe F).
La transmission des données et informations doit être réalisée avec soin afin de prévenir l’intrusion des
agents externes malicieux qui pourraient menacer et mettre le système en danger. Les outils les plus
communs de sécurité pour garantir le fonctionnement normal du système (authentification, autorisations,
encryptage, firewalls…) dépendent des systèmes de base utilisés (UNIX, Java, Microsoft.NET…) des
serveurs et media de communication. Il est à noter que les utilisateurs de type banques ou opérateurs de
télécommunication ont un effort de recherche soutenu dans ce domaine et développent depuis quelques
années des solutions toujours plus performantes.
Un standard important pour les contrôles du système électrique et ses communications est le IEC/TR 62210
[IEC-04]. Il traite les applications de la supervision computarisée, du contrôle, des mesures et du système de
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
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protection informatique dans les entreprises électriques (utilities). Il traite aussi des points liés aux protocoles
de communications utilisés, les accès et l’utilisation des systèmes d’information et il balaye aussi les menaces
au système, sa vulnérabilité et les conséquences des attaques extérieures, les contre-mesures et actions
possibles afin de sécuriser la situation actuelle.
Un autre paramètre prépondérant dans les communications entre différentes entités est le choix des
protocoles. Ils sont la sémantique qui permet la communication entre les outils et ouvrages existants dans le
système. Malgré des efforts de normalisation importants (IEC 61850), on constate de nombreux protocoles
différents. ICCP, TCP/IP, Modbus, Profibus, X25, LON, UCA d’EPRI sont les plus repandus. Il existe
presque autant de protocoles que de fabricants de matériels. La plupart du temps, cette variété de protocoles
ne présente pas un grand problème car il existe des éléments qui traduisent les informations d’un protocole à
l’autre (Gateways) [MCD-01].
Dans le cas des communications entre RTUs et les IEDs, les protocoles les plus utilisés sont : DNP3,
Modbus, Modbus Plus, EPRI UCA2 comme le montre la figure 6.4
L’intégration des services avec un seul réseau de communications de type Internet est une possibilité
sérieusement envisagée pour minimiser les coûts de télécommunication et augmenter les flux d’information
entre les différentes applications de l’opérateur du système. Le point critique pour l’utilisation de ces réseaux
est la Qualité de Service (QoS).
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Besoins en terme
Type de service
de Communications
Délai de transmission < 5-10 ms
Télé-protection
Fiabilité, 99,99%
Télé-contrôle/SCADA Délai de transmission environ 1s
Téléphonie Haut niveau de disponibilité 99,99%
Tableau. 6.5.- Performances générales requises dans les applications des systèmes d’énergie
Différents études de la CIGRE Study Comitee 35 [CIG2-03], [CIG3-03], [CIG4-03] ont évalué l’utilisation
des NTICs dans un système électrique. Le tableau suivant montre les principales conclusions émises :
Basse (erreur
Fibre optique 5 µs/km << 1ms < 10 –6 > 64 kbps
humaine)
250-280 ms Données non Données non
GEO Satellites < 10 –3 > 64 kbps
(aller/retour) disponibles disponibles
Données non
LEO Satellites 10-30 ms (aller/retour) >> 1ms < 10 –3 > 64 kbps
disponibles
5 µs/km
Données non
ATM networks +7ms de traitement < 3ms < 10 –6 > 64 kbps
disponibles
, +0.5 ms/switch ATM
Pas déterministe; Sans
IP networks Sans garantie Erreur de routage < 10 –5 > 64 kbps
garantie
1-3 ms hub partagé
Ethernet 100 MB Quelques ms, Sans
< 1 ms switched hub Erreur des adresses < 10 –5 > 64 kbps
LAN garantie
6-12 ms WAN
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de la Communication
Dans le cadre du projet européen CRISP ; quelques tests et expérimentations ont été réalisés sur
l’application des NTICs dans les réseaux électriques. Ces applications vont des outils pour coordonner les
systèmes de protection (rendre les réseaux autocicatrisants) à la coordination des intelligences distribuées
pour faciliter la conduite future du système (par exemple : les îlotages intentionnels qui améliorent la
continuité du service et les processus de restauration du système interconnecté [HA-06]) ou encore au lien
entre la dynamique du marché de l’énergie et la dynamique technique des systèmes électriques.
Utility
Performance des Tests IP
NTICs issues Protocols
Intelligence
Coordination basée Distribuée
sur l’état du système (contrôle locaux,
aide à la décision)
Le principal objectif de ces tests a été la caractérisation des performances des NTICs sur des fonctions de
conduite du réseau de distribution en présence de production décentralisée. Les NTICs ont préalablement été
définis comme une composition des trois fonctions élémentaires : acquisition de l’information,
communication entre différents points et le traitement/computérisation. Les tests se sont focalisés sur les
communications au sein d’un réseau Internet de type IP. Ce réseau IP représente le réseau des NTICs qui
relie les différentes entités et unités d’acquisition des données de l’utility ou opérateur. Traditionnellement, la
communication a été effectuée avec des liaisons point à point. L’utilisation des liaisons basées sur les réseaux
IP chez les opérateurs implique la disposition de l’information et des données dans un réseau unique où les
chemins de passage des messages ne sont pas connus à l’avance et dépendent dynamiquement du niveau de
congestions des liaisons. La distribution de l’intelligence proposée avec l’insertion des réseaux IP devrait
améliorer le temps de traitement central de l’information en réalisant des calculs distribués. Il est ainsi plus
simple d’utiliser un programme pour estimer l’état d’une partie du système et ensuite, comparer les résultats
à certains nœuds. Le verrou majeur est la coordination des contrôles des différentes intelligences distribuées
afin d’améliorer le fonctionnement du système.
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
Figure. 6.6.- Proposition de structure de télécommunication issue des études du Working Group IEEE 1615
L’architecture des tests du projet CRISP est composée des 3 parties distinctes pour les différentes
applications possibles :
• Architecture des réseaux des ordinateurs interconnectés et maîtrise des transits d’information entre
eux ;
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
Figure. 6.7.- Nouvelle architecture du système SCADA pour la communication et le contrôle commande
Dans le cas du système de protections, les entrées nécessaires pour les tests des NTICs sont les fichiers log
obtenus à partir du simulateur temps réel ARENE concaténés par des capteurs émulé par des PC et les
fichiers des outils d’aide à la décision. Diverses questions se sont alors posées :
• En ce qui concerne les protocoles: sur le protocoles TCP/IP, l’utilisation du protocole UDP a été
envisagée mais l’absence d’accusé de réception est gênante : les messages sont-ils bien arrivés à leur
destination ?
• Comment simuler les couches basses des protocoles : les différents media de communication
(ADSL, radio entre autres) qui ont leurs propres protocoles pour le transfert des données d’un point
à autre, donc la transmission des données. La simulation de ces medias a été faite comme il est
indiqué sur la figure 6.8:
1
PC simulateur
de l’ADSL
PC simulateur
des liaisons GSM
2
PC simulateur
des liaisons RADIO
3
Figure. 6.8.- Liaisons physiques simulés par des PCs entre nœuds du réseau IP (1,2,3…)
• La modification des performances du réseau de communication a aussi été réalisée grâce à ces PCs
intermédiaires (Performance-Protocols-Throughout (bytes/s) - Latency (s) - Pertes (losses) -
Congestions).
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
• La modification de la priorité des messages: insertion de numéros spéciaux dans les entêtes des
messages pour qu’ils puissent être reconnus par les routers et que le message soit transmis plus
rapidement.
• La simulation des Congestions des liaisons a aussi été réalisée : surcharge des réseaux IP. Ces
congestions pourraient avoir des effets négatifs en terme de temps d’envoi (latency) et en terme de
vitesse (throughout en bytes/second). Si la vitesse est réduite, le temps d’envoi est aussi réduit et
inversement. La réduction de la vitesse peut impliquer la perte des messages, ces pertes font que les
messages soient envoyés de nouveau jusqu’à sa réception et donc, le temps d’envoi est sérieusement
augmenté. Ces aspects (pertes, latency, throughout) sont les points critiques si les contraintes pour
les communications sont très strictes comme il est le cas des communications pour les systèmes de
protections des réseaux électriques.
Vitesse d’envoi
(Througout)
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de la Communication
6.4.1.- Implémentation des composantes NTIC pour la détection et localisation des défauts
Les différents besoins dans le domaine des NTICs pour l’utilisation des outils d’aide à la décision
sont décrits dans les paragraphes suivants [AND-01] et [AND-02]. Ces NTICs ont été implémentés en
langage C afin de les intégrer au sein des tests du projet CRISP.
Les NTICs associés aux IPD directionnels ont différentes fonctions à remplir. Ces fonctions peuvent se
résumer comme il suit :
Les composants NTICs vont prendre les informations des IPD, les traiter et les convertir au bon format pour
ensuite les envoyer à l’outil d’aide à la décision (HTFD, help tool for fault detection) qui sera chargé de
croiser toutes les informations. La communication devrait être basée sur une conception maître – esclave :
l’envoi des informations à un nœud existant sur le poste source. Le NTIC lié aux IPD aurait, dans ce cas,
juste un rôle de transmission de l’information à l’outil d’aide à la décision de l’opérateur pour que cet outil,
HTFD, puisse faire des analyses plus approfondies
Les fabricants de ce type de produits donnent un délai de plusieurs dizaines de secondes pour les produits
existants. Dans le futur, des temps plus réduits pour la compilation des données à partir de l’occurrence d’un
défaut, environ 100 ms sont attendus avec le développement des nouveaux appareils. Avec ce type futur
d’IPD, une validation spécifique des informations deviendrait nécessaire afin de valider l’état d’un défaut
permanent et éviter des fonctionnements inappropriés sur défaut non permanent.
Les communications sont supposées amener les fichiers dans les temps mentionnés ci-dessus. Une solution
possible est l’utilisation d’un réseau IP privé. Ceci permet aussi de définir une adresse IP à chaque IPD. Ce
réseau IP aurait comme avantages la résolution des congestions, le renvoi des messages en cas d’erreurs. Une
autre solution possible est envisagée : l’utilisation de courant porteur.
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
Le composant NTIC associé aux enregistreurs de défauts (ED) a ses propres fonctions qui peuvent être
résumées comme suit :
• Compilation des fichiers COMTRADE des protections numériques une fois que un défaut est
détecté (Standard IEC60255-24),
• Conversion le fichier COMTRADE dans un format de données approprié pour les computérisations
L’objectif des composants NTICs associés aux enregistreurs de défauts est double : d’un côté la
décentralisation du traitement des données et du type de défaut. Ce prétraitement permet d’estimer la zone en
défaut et d’évaluer des caractéristiques du défaut et, par ailleurs, la transmission des informations adaptées à
l’outil HTFD. Ce prétraitement décentralisée réduit le temps total du procès sur des axes: volume faible de
données à traiter et réduction des données à envoyer au HTFD. Une évaluation de la distance de défaut aurait
pu être réalisée mais semblait très coûteuse en ressource système et est donc réalisée par l’outil HTFD.
Le point le plus critique de ce composant NTIC est la conversion du format de données, le format
COMTRADE qui prend quelques minutes pour être créé. La quantité de données est un autre point critique
puisque on peut avoir besoin des trois tensions et des trois courants avec un échantillonnage à 1 kHz.
Le composant NTIC associé aux disjoncteurs a ses propres fonctions qui peuvent être décrites comme il suit:
• Compilation les états des disjoncteurs ou transmission du changement d’état des disjoncteurs
o Etat ON ou OFF (1 ou 0)
• Envoi l’état à l’outil HTFD (intéressé par l’état de du disjoncteur à ce moment donné)
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
La mise à jour des données peut être faite de façon asynchrone, ainsi, un changement d’état du disjoncteur est
constaté. Le temps attendu pour la mise à jour et transmission de l’information est d’environ 100 ms : temps
entre l’état connu par le NTIC local et l’état connu par le NTIC HTFD. La distance entre ces deux
composants NTICs peut être grande (jusqu’à environ 40 km). Le réseau peut être composé de quelques
dizaines de disjoncteurs contrôlés dans un réseau.
Le composant NTIC envoie aussi l’information relative aux changements de la topologie du réseau
(configuration du réseau). Un message d’alerte à haute priorité serait lancé pour attirer l’attention de
l’opérateur ou de l’outil HTFD par rapport aux changements apparus.
Le composant NTIC associé à l’outil HTFD est le plus complexe de ceux détaillés dans cette application de
détection et localisation de défauts. Il représente le cœur de la solution proposée. Le composant NTIC HTFD
croise les données et fait des analyses combinées. Il a besoin d’une interaction claire avec l’opérateur, en lui
fournissant les principaux résultats du diagnostic de défauts et compilant, pour lui, l’information la plus
importante par rapport aux caractéristiques de la topologie (mise à jour si nécessaire). Les actions principales
qu’il est supposé faire sont les suivantes :
• Proposer une réponse aux défauts permanents détectés (nouvelle configuration du réseau)
L’objet principal des composants NTICs HTFD est la compilation des informations des autres composants
NTICs. La compilation des données est réalisée sous un format spécifique de données qui peut être changé
pour mener les analyses propres des NTICs HTFDs. Donc, l’information cumulée par le NTIC HTFD doit
avoir des formats fixes pour garantir une bonne utilisation des données transmises. Avec ces informations, le
NTIC HTFD annonce la localisation du défaut sur le réseau et le type de défaut qui sont envoyés à
l’opérateur et aux autres NTIC HTFD pour reconfiguration du réseau pour isoler le tronçon impacté par
l’incidence au minimum possible.
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
Le composant NTIC HTFD a besoin des trois rôles des NTICs : information, communication et traitement
des données. Une unité microprocesseur, PLC (Programmable Logic Control) ou un ordinateur est nécessaire
pour faire tourner les algorithmes de localisation. L’utilisation d’un réseau IP spécifique semble être le choix
optimal pour ce type d’applications. Un placement correct peut être le poste source avec applications LAN
comme réseaux Ethernets de 100 Mbps ou plus. Ce système LAN devrait être suffisamment efficace pour
supporter l’arrivée de toutes les données sans problèmes. Néanmoins, la taille de la cellule pouvant impacter
le nombre d’objets communicants, une étude est nécessaire au cas par cas.
La communication avec l’opérateur est normalement développée avec un réseau WAN (Wide Area
Network), comme les réseaux IP
Le rôle principal des opérateurs est de prendre les décisions pour entreprendre les actions pertinentes si le
système électrique est en danger. Une des actions possibles est le changement des états des interrupteurs et
disjoncteurs dans le réseau. Le composant NTIC HTFD doit informer l’opérateur et lui proposer quelques
réponses possibles aux incidents en cours. Si le processus est réalisé en moins de 10 secondes, la séquence de
localisation du défaut pourrait être intégrée dans la séquence de re-enclenchement classique, réduisant le
temps de localisation et les pertes dues à l’énergie non fournie car le défaut serait isolé sur le tronçon
minimum de réseau. Dans cette perspective, le rôle de l’opérateur est vu comme s‘il s’agissait d’un
composant NTIC et permettait une action plus rapide de localisation de défauts et isolation de la partie du
réseau impacté.
• Compilation des données des HTFD : sections où on peut attendre la localisation du défaut, type de
défaut
o Procédure séquentielle en cas de choix sur la localisation du défaut
Dans le cas de plusieurs localisations possibles du défaut, la procédure à suivre est le test/essai des
localisations retenues en aveugle (situation à éviter autant que possible). A l’aide d’un outil de simulation,
l’opérateur pourrait étudier la cohérence des situations proposées par l’outil de reconfiguration du réseau
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
Les différents composants NTICs ont été intégrés dans un démonstrateur (voir la figure suivante) afin de
tester et vérifier leurs performances sur un réseau IP
Figure. 6.10.- Interface du démonstrateur pour les tests des composants NTICs sur un réseau TCP/IP
Le démonstrateur est un assemblage de PCs, certains fonctionnant comme émulateurs de capteur à des
noeuds et d’autres fonctionnant comme passerelles de communication (communications entre les serveurs,
les IPD communicants, les enregistreurs de défaut et les interrupteurs télécommandés) et l’outil d’aide à la
décision (HTFD). Les PCs ont comme système opérateur FreeBSD. Les performances des différentes liaisons
de communications telles que la latency ou le throughput sont émulés sur des PCs. Ils fonctionnent donc
comme des liens à travers dummynet de FreeBSD et la méthode de bridging.
Les outils de visualisation et de contrôle ont été implémentés en programmation C et exécutés dans un PC-
nœud du système. L’interface homme machine de la maquette est montré sur la figure 6.10.
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
Deux constantes de temps ont été évaluées lors des tests pour les séquences de communication : le
temps pour la transmission des fichiers de données et le temps nécessaire pour l’ensemble de (transmission +
communication). Sans baisse des performances du réseau de télécommunication et compte tenu des
caractéristiques du réseau électrique et du nombre d’organes communicants, le temps total de communication
est plus grand que le temps nécessaire pour le transfert des fichiers. Les fichiers transmis sont utilisables
avant que les messages d’acknowledgement entre PCs soient remis au destinataire.
Si la même machine a envoyé plusieurs messages dans un délai très court, les PCs restent connectés
et les messages sont successivement envoyés jusqu’à ce que le drapeau de fin du dernier message (FP) soit
passé.
Des valeurs typiques dans la vitesse d’envoi des données (Kbit/s) ont donné, pour la maquette, des
valeurs typiques de temps de latency ou temps d’envoi (TL). Ces résultats sont présentés au tableau 6.7.
L’envoi d’un fichier de données simple prend en total environ 5*TL pour toutes les séquences de
communication (de la synchronisation à la déconnexion). Par contre, le temps requis pour la transmission
d’un fichier type est d’environ 3*TL.
Tableau. 6.7.- Temps d’envoi (TL) mesure l’envoie d’un message à différentes vitesses (performances du PC
bridge/media émulés)
Dans la maquette, si aucun bridge n’est utilisé, le temps de latence trouvé est de 0,2 ms. Le lancement d’un
appel de communication ou une demande d’écriture des données dans un fichier prend environ 4 ms pour
chacun. Ce temps doit être ajouté au temps d’établissement de la communication. La figure suivante donne
les temps mesurés dans le cas d’envoi d’un ordre émis par l’outil d’aide à la décision (HTFD) à un
interrupteur du réseau électrique avec une liaison directe TCP/IP entre eux à 10 Mbits/s.
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
IT
Figure. 6.11.- Messages échangées pour envoyer les données de l’outil d’aide à la décision à l’organe de
manœuvre télécommandé avec une liaison à 10 Mbit/s
La figure suivante montre le même cas de test mais avec une liaison à 9.6 kbits/s (type modem minitel).
IT
Figure. 6.12.- Messages échangées pour envoyer les données de l’outil d’aide à la décision à l’organe de
manœuvre télécommandé avec une liaison ralentie à 9.6 Kbits/s
Le but de ce test était l’évaluation du temps total nécessaire pour la localisation du défaut. Comme il a été
mentionné la latency ou temps d’envoi pour la transmission du message réel peut être plus ou moins élevée
selon la capacité du processeur du PC qui émet et la fréquence de la liaison de communication. Dans le
déroulement des tests, les performances ces médias de communication semblent acceptables, pour cette
application, dans les utilisations industrielles de reconfiguration automatique après défaut avec la stratégie
retenue.
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
6.4.2.- Implémentation des composantes NTIC pour les îlotages intentionnels des réseaux de
distribution
Une deuxième application des NTICs a été soulevée lors du projet européen CRISP : les NTICs
nécessaires pour coordonner et échelonner les opérations lors d’îlotages intentionnels des réseaux de
distribution.
La description des NTICs pour l’opération en îlotage est faite à partir des différentes informations
nécessaires. Les niveaux plus bas servent à compiler les informations nécessaires et les transmettre aux
niveaux supérieurs pour leur analyse. Trois niveaux peuvent être différenciées dans le traitement de
l’information :
• Niveau 1 : Collection de l’information dans les éléments essentiels du réseau : générateurs, charges,
protections et interrupteurs télécommandés. Les transits de l’information sont bidirectionnels car ces
composants peuvent changer leur point d’opération au cas où ceci devient nécessaire pour le bon
déroulement du fonctionnement en îlot autonome.
• Niveau 3 : Composant NTIC principal qui veille à la formation initiale des îlots et analyse en temps
réel sa robustesse en alertant les contrôles à propos des opérations de restauration.
L’opération en îlotage n’est pas possible sans l’utilisation de certains moyens de communication et
d’information qui permettent la coordination du système et la décision de la formation des îlots afin de
garantir la robustesse en terme de continuité du service par zones (soit distribution, répartition et/ou
transport).
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
Les îlotages par zones devraient être conseillés par le gestionnaire du système de transport, car la formation
des îlots a une forte influence dans le fonctionnement du réseau de transport. En effet, il soulage le rôle de
tampon du réseau de transport pour les charges de la zone et diminue les appels de puissance lors de la
reconstruction du réseau. Une coordination entre le gestionnaire de transport et les gestionnaires de la
distribution semble nécessaire. En effet, ce sont ces derniers qui devront contrôler les zones îlotées dans la
distribution et bien se coordonner avec le gestionnaire du réseau de transport pour la création de ces îlots qui
pourraient partager des ouvrages communs de distribution, répartition et même transport.
Les composants NTIC ou intelligence distribuée qui paraît nécessaire pour l’îlotage sont les suivants :
• NTIC principal pour évaluer les conditions de formation des îlots à travers l’application des
méthodes d’intelligence artificielle [HA-06], les îlots devraient garantir différents critères
techniques tels que :
o Evaluation d’un critère de robustesse afin de garantir l’existence des réserves tournantes et
non tournantes pour l’opération en temps réel de l’îlot une fois créée et assurer
dynamiquement une part des aléas possibles (voir FD1).
Ce NTIC principal devra parcourir les différentes zones élémentaires du réseau de distribution (entre
deux organes télécommandés) en cherchant la vérification des critères exposés précédemment et donc
conseiller la formation des différents îlots. Il est chargé aussi du contrôle de la restauration locale de
l’électricité et de la participation à la restauration globale du réseau. Autres fonctions principales que ce
NTIC principal doit garantir sont les suivantes :
• Contrôle de la reconfiguration du réseau, adaptation des îlots pour sa formation, vérification des
critères d’interconnexion avec différents îlots pendant la restauration du système ;
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
Les générateurs constituent des éléments clé pour le réglage de la fréquence et de la tension. Donc, le transit
des informations devra être bidirectionnel. D’un côté, ils informent les niveaux supérieurs (contrôle de la
fréquence et de la tension) et d’autre côté, ils reçoivent des messages par rapport à des points de
fonctionnement optimaux pour suivre une prévision de charge ou d’aléa dans la production intermittente.
Les générateurs vont envoyer trois types de messages, un vers le contrôle de fréquence et de tension, un
second vers le contrôle des protections pour assurer un bon fonctionnement pendant l’opération en îlotage et
finalement un troisième vers le contrôle de la configuration pour informer de leur état.
• Messages pour les contrôles de tension et fréquence : envoi de puissances actives et réactives et des
capacité à ajuster (à la hausse ou à la baisse) sa puissance.
Les générateurs vont recevoir trois types de messages, un vers le contrôle de tension, un autre du contrôle de
fréquence et autre du contrôle des protections pour assurer un bon fonctionnement pendant l’opération en
îlotage.
• Ordres provenant du contrôle de la tension pour changer la tension imposée à la sortie des
générateurs PV, ce qui constitue une action suite aux contrôles secondaires ou tertiaires de la
tension.
• Ordres provenant du contrôle de la tension pour changer la puissance réactive imposée à la sortie
des générateurs PQ, ce qui constitue une action suite aux contrôles secondaires ou tertiaires de la
tension.
• Ordres provenant du contrôle de la fréquence pour changer la puissance active générée à la sortie
des générateurs, ce qui constitue une action suite aux contrôles secondaires ou tertiaires de la
fréquence.
• Ordres provenant du contrôle des protections pour adapter les seuils de la protection de découplage
au fonctionnement en îlots. La plage de variation de la fréquence n’est pas limitée à l’intervalle
normal du fonctionnement interconnecté (comme exemple la législation française prévoit une
variation de la fréquence entre 46-52 Hz en cas d’îlotage de la France par rapport au réseau UCTE).
En effet, une mauvaise disposition des protections de découplage pourrait empêcher le
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
fonctionnement en île si l’évolution de la fréquence souffre des longues excursions hors les
intervalles normales (49.5-50.5 Hz).
Les charges pilotables (interrumpible load, IL) sont des éléments qui peuvent jouer un rôle majeur
dans les contrôles de fréquence et de tension. Même s’il semble difficile, aujourd’hui, de contrôler et
visualiser toutes les charges d’un départ de la distribution et qu’il semble plus raisonnable d’ajuster la
génération en conséquence, un pilotage intelligent d’une fraction des charges pourrait aider au maintien en
équilibre des îlots.
• Le message des charges interruptibles inclut la puissance active et réactive des charges et le temps
nécessaire pour la déconnexion totale.
En données d’entrée, ils pourraient recevoir des données du type besoin en délestage pour des contraintes en
tension ou en fréquence :
• Ordre provenant du contrôle de la fréquence pour changer son état (déconnexion/ connexion) ;
• Ordre provenant du contrôle de la tension pour changer son état (délestage basé sur la tension en cas
d’absence des ressources pour la gestion du profile de tension) ;
Ce NTIC doit renvoyer les informations concernant les protections présentes dans le système. Une
classification est nécessaire pour différencier les différents types de protections (disjoncteurs, fusibles entre
autres). Les protections devront avoir aussi une capacité de communication bidirectionnelle.
• Informations sur les différents seuils d’enclenchement de chaque protection à être envoyé au
contrôle des protections dans le fichier;
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
• Ordres provenant du contrôle des protections pour changer les seuils des protections en tension,
fréquence et les différentes temporisations d’opération.
C’est le même message que celui de la détection de défaut. Ils doivent envoyer les états, ouvert ou fermé, des
interrupteurs ou switch et interpréter les ordres de reconfiguration provenant de l’outil principal.
6.4.2.5. - Composant NTIC IODI (Islanding Operation Distributed Intelligence): Outil principal
L’outil principal des composants NTIC nécessaires pour réaliser le fonctionnent en îlot est l’outil
IODI qui devrait évaluer tout d’abord les conditions techniques alertant d’un passage en fonctionnement en
îlotage pour sauver le système en sous-ensemble juste avant du blackout total. Une fois que les indicateurs
sur la fréquence ou sur la variation temporelle de la fréquence sont détectés, le IODI devra conseiller ou
décider (en cas d’automatisation) l’îlotage intentionnel. La robustesse des îlots devrait être aussi validée
avant de décider sa formation, il ne semble pas très utile de former un îlotage non robuste qui ne pourrait pas
être pérenne dans le temps. Il faut donc des analyses statiques et dynamiques, indices de robustesse des îlots
pour assurer leur robustesse face aux aléas pouvant venir les impacter. Les informations et conclusions des
analyses et évaluations des indices de robustesse devront sans doute permettre à l’opérateur de prendre les
actions pertinentes pour modifier la configuration des sous-ensembles et pouvoir générer des îlots robustes et
pérennes.
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
Le composant NTIC principal de l’opération en îlotage est IODI (Islanding Operation Distributed
Intelligence). Il a un rôle de conseil ou aide à la décision de l’opérateur en identifiant les différentes zones qui
vérifient le critère d’îlotage (basé sur l’existence des réserves nécessaires pour un fonctionnement correct
dans un intervalle de fréquence acceptable). Ce composant principale IODI peut être conçu avec une certaine
autonomie/automatisation par rapport à l’opérateur de distribution. Ainsi, il pourrait être mise sous la forme
d’un agent intelligent qui pourrait ordonner directement l’îlotage de la zone de distribution au cas certaines
conditions soient vérifiées. Pour ceci, l’IODI prendrait la forme d’un utility-based agent.
Ce composant pourrait travailler en anticipation pour valider ses décisions possibles. L’objectif de l’agent est
de quantifier, vérifier et surveiller que certaines conditions (utility condition) se remplissent (robustesse sous
forme des réserves pour garantir des bonnes fréquences et tensions dans les sous-systèmes). Il faut ajouter
que les agents ne sont ni plus, ni moins que du code implémenté dans un langage informatique et qui
contiennent les algorithmes et les instructions nécessaires pour agir automatiquement aux différents états
d’un environnement (ici le réseau électrique).
État Capteurs
Évolution
Situation actuelle
du
du Système E
système
N
V
Impacts Comment il serait
I
des actions si on fait l’action A
R
O
Satisfaction dans le N
Utility nouveau état
du système
N
E
M
Quelle action
entreprendre E
finalement N
T
Agent IODI
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
Coordinations nécessaires
TSO1 - TSOn
Restauration globale
TSOn - DNOn
DNO1 - DNOn
Figure. 6.14.- Différentes coordinations nécessaires dans la restauration du système avec l’utilisation des
agents IODI
Les agents des îlots de distribution adjacents doivent échanger des informations concernant les îlots à
fusionner automatiquement (réserves, évaluation de la robustesse du nouveau sous-système, FDx et RTM).
Soit les nouvelles îles sont contrôlées par un de deux IODI soit le contrôle passe à l’opérateur (DNO, TSO) :
ce type de changement (de IODI à DNO ou TSO) dans les contrôle pourraient affecter la stabilité du
système.
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
Les principales conclusions de l’insertion des NTICs dans les réseaux électriques sont énumérées dans les
paragraphes suivants :
o Interfaces des nouveaux centres de production avec le marché, les acteurs du marché et les
opérateurs des réseaux.
o Alarmes et transmission des alertes en cas d’incidence critique. Normalement, les générateurs
éoliens doivent supporter jusqu’à 25 m/s. En deçà de cette vitesse, les générateurs peuvent être
déconnectés du réseau afin d’empêcher des problèmes de casse mécaniques. Une perte
importante de production éolienne pourrait devenir, dans le futur, une incidence critique pour le
système électrique.
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
Cette mutualisation des générateurs a amené à la définition des « centrales virtuelles ». Une centrale
virtuelle peut être définie comme un groupe de générateurs d’une même zone géographique (ou non)
qui sont supposé produire ensemble une puissance donnée (active et réactive). Des optimisations
internes à cette association sont possibles afin de respecter les contraintes de raccordement imposées
par les opérateurs de transport ou de la distribution tout en minimisant, par exemple, le recours aux
énergies fossiles. La répartition des puissances entre les différents générateurs dépendra donc de leur
disponibilité et de l’optimisation économique au sein de la centrale virtuelle. Le concept de réserve
serait aussi obligatoire afin d’éviter des sanctions pour puissance non fournie. Ces réserves devraient
être considérées comme des capacités de réserves secondaires et tertiaires utilisables aussi dans
l’opération intra-journalière.
Les nouveaux aspects liés au contrôle sont liés à la décentralisation de l’intelligence qui implique
une distribution des possibilités du système de contrôle et de la contrôlabilité des sous-systèmes
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
L’intelligence distribuée pourrait être employée pour d’autres utilisations en temps réel : le contrôle des
centrales virtuelles, les optimisations locales (plans de tension, minimisation des pertes) pour changer les
consignes de la production décentralisée.
• Amélioration des niveaux supérieurs des SCADAs. La coordination des différents acteurs du
système électrique est critique. Dans le derniers blackouts, cette coordination des opérateurs
nationaux n’a pas fonctionné correctement. La coordination des niveaux supérieurs des SCADAs est
un verrou à lever [FON-02]. Dans le cas du blackout de l’Italie, la coordination (N-1) entre pays
était défaillante. Autre cas où la coordination entre TSOs n’a pas fonctionné : le blackout du Nord
Est des Etats-Unis en 2003, la propagation des blackouts aurait pu être arrêtée si les informations
avaient été partagées de façon efficace. Un bon outil pourrait être l’envoi de messages dans des
forums en cas d’urgence pour constater les problèmes des autres TSOs. Une chose est claire, les
nouveaux NTICs sont critiques et devraient permettre d’augmenter l’efficacité des coordinations.
Ces améliorations de la coordination sont nécessaires et devraient être étendues au niveau de la
distribution. Le télécontrôle de la production décentralisée peut permettre des nouveaux états du
système et modes de fonctionnement :
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
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Chapitre 6 : Communications pour les Systèmes Electriques : application des Nouvelles Technologies de l’Information et
de la Communication
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Chapitre 7 : Conclusion
Chapitre 7 : Conclusion
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Chapitre 7 : Conclusion
Les travaux de recherche inclus dans cette thèse ont fait partie des recherches menées dans le cadre
du projet européen CRISP (Critical Infrastructure for Sustainable Power) du 5éme PCRDT subventionné par
l’Union Européenne et les recherches au sein d’IDEA (Inventer la Distribution Electrique de l’Avenir) fruit
de la collaboration entre EDF, Schneider Electric et le LEG (Laboratoire d’Electrotechnique de Grenoble
renommé dernièrement le G2Elab : Laboratoire de Génie Electrique de Grenoble).
Les processus de changement de normes liées aux lois européennes pour la dérégulation ou
libéralisation de l’énergie et les accords internationaux pour la réduction des émissions polluantes, ont suscité
l’intérêt des acteurs industriels et académiques. Ainsi, la forte valorisation des énergies renouvelables et
énergies moins polluantes devraient influer vers une vraie et profonde évolution des systèmes électriques,
que cela soit dans la distribution, le transport, la génération et enfin dans la conduite et le contrôle
commande.
Dans ce contexte, cette thèse a eu pour objectif d’apporter une vision globale du système avec une
interaction pas toujours simple entre le transport, la distribution et la production décentralisée. Cette
interaction devrait être mise à profit pour aider à renforcer le système et l’amener à terme à un meilleur
comportement contre les pannes généralisées ou incidents majeurs. Des incidents majeurs qui ont affecté
maints pays ces dernières années comme les Etats-Unis, l’Italie, et la Suède ou encore l’Allemagne ont
montré la faiblesse qui est derrière les planifications des systèmes électriques. La connaissance des erreurs,
d’origine humaines entre autres, et l’apprentissage à travers les retours d’expérience constituent des éléments
essentiels pour aller plus loin et se perfectionner.
Pour évaluer justement la robustesse d’un système, une méthodologie d’étude a été proposée en
prenant en compte les principaux mécanismes iniateurs d’incidents majeurs. Cette méthodologie a été
accompagnée des quelques nouveaux indices de robustesse qui regroupent les principales alertes que les
opérateurs doivent observer lors de l’opération et de l’évaluation de l’état du système.
La production décentralisée devrait pouvoir donner de la souplesse au système de transport qui est
vieux et dans certains cas surchargé. Ainsi, une des solutions contre les incidents majeurs passe par un
système plus flexible et comme conséquence de cette flexibilité, plus robuste par le biais par exemple de
l’augmentation de la réserve primaire via la production décentralisée.
La robustesse d’un système pourrait être améliorée en changeant quelques paramètres du plan
journalier, comme par exemple l’augmentation des réserves ou l’incrément des délestages de charge en cas
d’urgence (§ indices FDx). Ces mesures se présentent comme efficaces pour diminuer le niveau de risque du
système mais ont un certain coût et ne pourront jamais tout prendre en compte. Donc, la défaillance du
système ou la panne partielle (ou voire totale) pourrait être inévitable.
Les îlotages intentionnels sont des outils pour les opérateurs en cas de panne généralisée, mais ils ont
besoin d’études approfondies (du cas par cas) pour bien décider sa réalisation. Des indices de robustesse
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Chapitre 7 : Conclusion
spécifiques sont envisageables pour prendre en compte les caractéristiques de la production décentralisée
(caractère aléatoire de l’intermittence et limites de seuils de protections de découplage rendant peu utilisables
certaines installations).
Finalement, les innovations proposées ne peuvent se passer des nouvelles technologies NTIC’s comme
vecteurs d’automatisation et d’intelligence distribué. A cet effet, la collaboration avec BTH (Blekinge Institut
of Technology), a pu mettre en exergue les améliorations obtenues dans les réseaux de distribution via les
réseaux IP pour des applications comme la détection et la localisation des défauts ou encore l’îlotage
intentionnel (un centre de contrôle sur le poste source avec différents algorithmes d’aide et un système
d’information pour compiler les données nécessaires).
Néanmoins, les travaux réalisés n’ont pas été tout à fait évidents et ils comptent quelques faiblesses.
Ainsi, les solutions proposées présentent certaines limitations qui méritent bien d’être commentées :
• Approximation des seuils de tension en cas d’écroulement de tension. Ce phénomène est compliqué
et on est resté sur des seuils d’alerte qui sont sans doute perfectibles.
• Les réserves disposées dans les dispatchings journaliers des opérateurs de transport ont sûrement un
rôle très important à jouer pour assurer la bonne conduite du système. Les indices de robustesse
intègrent cette notion de manque de réserve mais il peut être possible d’affiner et revoir la stratégie
des plannings en cas de très forte insertion d’énergie intermittente.
• Etude des interactions de différents types de régulations de tension et fréquence existants dans le
gabarit de technologies de générateurs. L’absence de données de réseaux réels et des régulations
associées constitue une limitation des études réalisées dans cette. Les approches statiques sont mises
en cause par le comportement dynamique des cas d’étude. Des études de cas par cas s’avèrent
nécessaires.
• Les études établies pour les tests des NTICs se sont réduites à la simulation des échanges à travers
de PCs, en première approche, qui pouvaient être implantable dans les laboratoires de BTH et au
G2ELab.
Pour compléter les recherches décrites, quelques perspectives sont envisageables à court et long terme afin de
poursuivre les travaux initiés:
• Application des indices de robustesse sur d’autres réseaux, si possible réseaux réels.
• Etude de l’impact du réglage secondaire de fréquence et de tension sur les niveaux d’alertes et le
fonctionnement en îlotage. Effet sur l’état final suite à l’apparition des incidences.
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Chapitre 7 : Conclusion
• Développement des NTICs basés sur la notion d’agents pour l’automatisation des opérations
d’îlotage.
• Tests sur des réseaux IP réels des flux d’information propres aux systèmes distribués : impact de la
perte de messages et du ralentissement des envois.
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Chapitre 7 : Conclusion
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Chapitre 7 : Conclusion
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Chapter 8: European PhD - English Summary
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Chapter 8: European PhD - English Summary
8.1.- Introduction
T
He electric system has evolved from the XIX century from micro-networks with DC (direct
current) systems, Edison systems, to the AC (Alternating Current) systems invented by Tesla and
Westinghouse. The interconnection of AC systems improved the support between sub-systems
and unified the speed of the machines. Then, hydro units were developed and thermal power
plants were installed, notably the nuclear power plants which represent a great amount of the energy
production in many countries.
In the very last years, evolutions in the European laws and new environment tendencies have tried to reduce
the Greenhouse Effect gazes (Kyoto Protocol) and have pushed the clean energies: wind energy (invented in
the XIX-XX centuries), Solar Energy or Power Cells.
The integration and effects of clean energies were already discussed in the eighties but, it wasn’t until the end
of the nineties when, the politic decisions and the available technologies were in the same direction: the
market liberalisation and the reduction of polluting energies. Thus, big projects of dispersed generation were
made, notably in Germany or Denmark. These new power injections had some impacts on the distribution
networks where, small units are normally connected [CAI-04], [CAN-00].However, the impacts of dispersed
generation are not limited to the distribution level and they go to transmission levels proposing new future
roadmap for the EPS (Electric Power System)
One of the main social problems, that are faced, is the increasing occurrence of major events which cause
important social impacts derivated from the loss of energy supply. Unfortunately, the major events knock
almost every year. One of the possible solutions to limit the propagation of the Blackouts could come from
the creation of local production centres which could allow standing the perturbations in regional areas (cells
or sub-systems).
New operating practices and innovation in the electric power system couldn’t be implemented without the
new Information and Communication Technologies (ICT). These subjects have been studied by European
propjets like CRISP Project (Critical Infrastructures for Sustainable Power). [D16-04]
This Ph.D deals with the interaction between dispersed generation and EPS and the new possibilities that DG
could enable in the future. Chapter 2 gives a whole view of EPS. Chapter 3 defines robustness and gives a
methodology to study any system’s robustness. Then, chapter 4 analyses the feasibility of islanding
operation, one of the possible solution to avoid the propagation of blackouts. Chapter 5 gives some ideas
about futures changes and improvements in energy regulation, notably the contribution of DG to primary
reserves, one of the ancillary services. Finally, chapter 6 shows the results of the collaboration with BTH
(Blekinge Institut of Technology, Suède) in order to develop some ICTs for EPS uses.
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Chapter 8: European PhD - English Summary
The connexion to the network of new producers has lead to new concepts in EPS. During the last
years, terms like Decentralised Generation, Distributed Generation or Dispersed Generation have appeared in
the EPS literature.
There isn’t one criterion to define each term, each association, group or author have each own
definition and from those definitions the research work is developed. Dispersed Generation is defined in this
PhD as every production, different than centralised units (smaller power), that is connected to the
transmission, sub-transmission and distribution systems which is based on non conventional energies (wind,
solar…) or conventional of small power (fuel cells, storage of energy…) with a power below 200 MW.
The generation of the energy is normally carried out in the transmission system, produced by means
of large power plant (700-1400 MW) based on thermal, nuclear or hydro energy. But, this is not the unique
power injection in the electric networks. There are other generation injections in the electric system, e.g. CHP
(Combined Heat and Power) generators and small local independent producers at the sub-transmission
system side, or even small dispersed generators at the distribution system side.
In France, the voltage level for the dispersed Generation depends essentially on the injected power
in the network. Thus, the 12 MW is the border value between the sub-transmission and the distribution
network connexion. For generators from 250 kVA to 12 MW the connexion is done on the MV (Medium
voltage) distribution network. Finally generators lower than 250 kVA are interconnected into the LV (Low
voltage) system, but this is not rigorous and one can find generators of less than 250 kVA that are connected
at the MV network because they are located near the MV network. From an economical point of view it is
cheaper to connect to the MV level.
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Chapter 8: European PhD - English Summary
Substation
Transmission lines
Substation
Substation
CHP generators,
Sub-transmission lines Small local independent
Producers
Substation
Substation
Small distributed generation:
Distribution lines Wind, diesel motors,
Micro-turbines…
• Combustion micro-turbines: They are small combustion turbines with a power of 30 kW to 250 kW.
They can work with different fuels. These generators are designed to little commercial uses of CHP.
The interface to the network is normally made by an equipment of power electronics (AC/DC
converter and DC/AC converter). These converters adapt the fast speed of the turbine to the grid
frequency. The integration voltage level is 400 Volts.
• Gaz motors: They are used to CHP uses and the power interval is from 5kWe to 5 MWe. The first
utilisation of these motors was the safety and back-up groups but, today the tendency is to use them
in production and CHP. The voltage level of integration in the network is 400 Volts with an electric
efficiency around 25-30% and a CHP efficiency of 90%.
• Diesel motors: The power range is around 100 kW to 25 MW. They are used in CHP and as back-up
or emergency groups. The mechanical efficiency is about 35 to 50 %. The integration on the grid is
made at MV or LV. The diesel motor is relay to a generator (asynchronous, direct current motor,
synchronous).
Page 206
Chapter 8: European PhD - English Summary
• Steam turbines: They can use every kind of fuel; i.e: sources of renewable such as biomass or
geothermal energy. The disadvantage is the installation costs, the complexity and the weight. The
grid integration is normally done at HV (high voltage) or MV.
• Stirling motors: the pre-commercial interval of power is about 5 to 50 kWe. It can be possible to
generate energy from biomass sources, fossil fuels. They are also employed to the CHP uses. The
motor is relay with a permanent magnet and it works at a constant speed and the integration on the
grid is direct.
• Fuel cells: there are different offers in the market from 1kW to around 1 MW (it depends on the type
of fuel cell). They are in a research step of development and the integration voltage level is LV (230
V). The fuel cells convert the chemical energy to a direct electric energy. So, the power electronics
interface is necessary to insert the fuel cell on the grid. The fuel cell voltage level is low some volts,
so a DC/DC converter is necessary to rise the voltage to the voltage of the DC/AC converter. A
storage element is usually placed in the DC bus in order to ensure a power level (the variation of
power caused by variations of fuel supply are avoided). In this way, the behaviour of the fuel cell
will be that one of a PQ bus.
Between now and 2010, renewable energy's share of electricity generated should rise to 22%, thereby
doubling. This is provided for in the EU Directive on Electricity from Renewable Energy Sources, which was
approved by the European Parliament on 3rd July 2001. Most of the renewable energy sources are expensive
or they are in a research evolution, but in anyway important efforts are being done by the EU states to
increase their utilisation and so reduce the polluting emissions. Some of the renewable energy sources are
detailed in the next paragraphs:
• Micro-hydraulic power plants: from some kW to 500kW. There are different types of turbines:
Pelton, cross flow (action turbines, Pentry = Pexit high height), Francis, Kaplan (reaction turbines, P
entry >P exit, lower height). The generator machine can be: asynchronous, synchronous machine or a
direct current motor. Generally for Pexit < 50 kW it is used an induction machine (asynchronous), for
Pexit > 50 kW a synchronous one.
• Wind turbines: there are two main types of generators used in wind energy: asynchronous and
synchronous. The connection of the generators to the grid can effectuated:
o Directly, the frequency is conserved by the adjustment of the pales angle. They have a
STATCOM or a SVC in order to improve the power factor and the voltage level and
behaviour faced to a perturbation.
o With a power electronics interface: AC/DC converter and DC/AC converter
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Chapter 8: European PhD - English Summary
o Double exit asynchronous generator (Spanish system): the speed variation is larger; the
power is around some hundreds of kW. This system reduces the noise and helps us to
improve the energy quality.
Sometimes, the wind turbines are associated with other sources of energy, e.g. a diesel motor or a
storage element in order to avoid the intermittence of the generated power caused by the variations
on the primary fuel.
The next major development in wind energy is the offshore installation. There are already small
offshore wind farms located rather shallow waters off Denmark and Holland. However the new
wind farms now being considered will be large, typically 50-100 MW and may be located many
kilometres offshore. The advantages of offshore installations include: reduced visual impact, higher
mean wind speed, reduced wind turbulence but they have some disadvantages: higher capital costs,
access restrictions in poor weather, submarine cables required.
The integration of offshore wind farms with distribution networks poses a challenge due to the size
and its remote location. A serious consideration is being given to using voltage source HVDC (high
voltage direct current) transmission to bring the power ashore and so avoid the problems associated
with long AC high-voltage submarine cables.
The tremendous difficulty in storing electricity in any large quantity has shaped the technology of power
systems. Various options exist for the large-scale storage of energy which may be converted into electricity
but all of them are expensive and care must be taken in the economic evaluation. There are different kinds of
energy storage: pumped storage, batteries, super capacitors, flywheels, chemical and gazes storage…one
particular case is the batteries power plants that can generate 120 MW.
• Pumped storage: it consists on an upper and a lower reservoir and turbine-generators which can be
used as motor-pumps. The upper reservoir has sufficient storage usually for 4-6 h of full-load
generation with a reserve of 1-2 h. The sequence of operation is as follows. During times of peak
load on the network the turbines are driven by water from the upper reservoir in the normal way.
The generators then change to synchronous motor action and, being supplied from the general
power network, drive the turbine which is now acting as a pump. During the night the energy is
cheaper, and it is the moment to reload the water from the lower to the upper reservoir.
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Chapter 8: European PhD - English Summary
• Compressed-air: air is pumped into large receptacles during night and used to drive gas turbines for
peak; day loads. The compressed air allows fuel to be burnt in the gas turbines at twice the normal
efficiency. One of disadvantage is the much of the input energy to the compressed air manifests
itself as heat and is wasted.
• Heat storage: No large scale storage involving heat has yet evolved. Water has many advantages as
heat storage.
• Superconducting magnetic energy stores (SMES): continuing development of the called high-
temperature superconductor, where the transition temperature can be around 60-80° K has led to the
possibility to store energy in the magnetic field produced by circulating a large current (over 100
kA) in an inductance. For a coil of inductance L in air, the stored energy is given (0.5 L I2) which
can provide 100 MW for several seconds with a coil diameter of around 20m. Initially it is expected
that commercial units will be used to provide energy for sensitive loads to guard against voltage
sags or to provide continuity while emergency generators started. Another use in transmission
networks would be to provide fast response for enhanced transient stability and improved power
quality.
• Flywheels: A flywheel, in essence is a mechanical battery - simply a mass rotating about an axis.
Flywheels store energy mechanically in the form of kinetic energy. They take an electrical input to
accelerate the rotor up to speed by using the built-in motor, and return the electrical energy by using
this same motor as a generator.
• Supercapacitors: the interface between an anode and cathode in an electrolyte has a very high
permeability; this property can be exploited in a capacitor to produce a 25 V with a capacitance of
0.1 F. Many units in series and parallel would have the capability of storing many MWh of energy,
which can be quickly released for transient control.
• Batteries plants: One example is the Regenesys system that has been developed in the United States
and in Great Britain. The operation principle is the reload of the batteries between the night
(cheaper energy) and the generation of energy during the peak hours (higher demand of energy,
more expensive energy price). The interest of this installation is essentially economic but, it can help
to control and supply the peaks of energy. So this power plant could be as a back-up plant that it is
ready to produce when it would be necessary.
The major incidents in the electric power system are usually the result of the combination of several single
events (natural or technical events): a load variation, loss of lines, loss of generators, low voltages in certain
buses of the system. These losses of elements can be provoked by the protection disconnection of some
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Chapter 8: European PhD - English Summary
component of the system after a short-circuit or other disturbance in the EPS. A brief description of the most
important major incidents is presented by the following points [TI-01]:
• Cascading lines tripping: it consists on the tripping of lines, it starts for an initial disturbance (i.e:
load variation, loss of a generator, low voltages in some bus or a short-circuit) that provokes an
overload and the disconnection of the overloaded line. This disconnection can change the power
flow between the different lines and so it can lead to other overloads and then the successive line
tripping. The main consequences of the cascading lines tripping are: the loss of synchronism of the
system, voltage collapse (it is not possible to supply correctly a zone in active and/or reactive
power) and/or the creation of sub-networks in the tripping sequence.
Loss of generators
Load evolution
Type of phenomena
Event
Figure. 8.2.- Cascading line tripping initial events and consequences
• Voltage collapse: the main initial cause of the voltage collapse is the insufficient reactive power
production. Some incidents like the loss of a generator or the loss of some line in the system can
provoke a drop in the voltage of the transmission system and therefore, a drop in the distribution and
sub-transmission voltages. In order to avoid the drop in the voltage supplied to the loads at the
distribution and sub-transmission system, the distribution and/or sub-transmission tap changer are
going to change the tap automatically and, in this way, they are able to maintain the load voltage (63
kV or 20 kV). However, there is a negative impact on the transmission system, because at each
change of tap, the reactive power needed by the sub-transmission and distribution system is
increased and so the voltages at the transmission system are decreased. The main consequences of
the voltage collapse can be: line tripping (lower voltage, higher currents in the lines), disconnection
of generators (undervoltage protection) and/or the loss of synchronism of the generators (not able to
produce more reactive power). The dynamic of the voltage collapse is in the range of the minute, the
variations of the tap are every 10s max.
Page 210
Chapter 8: European PhD - English Summary
Load evolution
LINES
TRIPPING
Loss of generators
Type of phenomena
Event
Figure. 8.3.- Voltage collapse initial causes and consequences
• Frequency decrease: the frequency in the system is the result of the balance between the power
generated and consumed, so, a balance between production and consumption. The frequency can
change as a consequence of a load or generation variation. In order to limit the variation of the
frequency, the operators use the primary reserve to keep the frequency in an adequate range of
values. However, if the primary reserve is not sufficient the frequency drop can reach the system to
abnormal values. The solutions to a frequency decrease are: the load shedding and the increase of
the produced energy: storage and back-up units. The dynamic of the frequency drop is in the range
of the second.
Not enough
Load evolution primary reserve
SUB-NETWORKS FREQUENCY
DECREASE
Generator
Protection
Short-circuits Generator
disconnection
Type of phenomena
Event
Figure. 8.4.- Frequency decrease initial events
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Chapter 8: European PhD - English Summary
• Loss of synchronism: In normal state of the system, each group works in synchronism with other
generators of the system; but after an incident in the network, it is possible that a generator or a
group of generators could change its frequency, working at other frequency different to the
synchronism frequency.
Lines
Short-circuits tripping
ISLANDED
SUB-NETWORKS
Low Voltages LOSS Of
SYNCHRONISM
Generator
Protection
Generator
Disconnections
Type of phenomena
Event
Figure. 8.5.- Loss of synchronism
In the last years, several major events have happened in the world, some of them are the next ones:
Page 212
Chapter 8: European PhD - English Summary
The integration of high amount of Dispersed Generation could propose a chance to solve the
blackouts effects through the decentralisation of the production and the creation of self-healing and
autonomous areas (see chapter 8.4)
Dispersed Generation could give flexibility and adaptability to the EPS and as a consequence of this,
the EPS would be more robust. These concepts are different:
Page 213
Chapter 8: European PhD - English Summary
« The robustness of a EPS (Electric Power System) can be defined as the capacity of a EPS in
order to ensure a stable operating point faced to small and major events under different conditions».
The robustness includes different concepts and it takes into account static and dynamic studies. In
fact, the normal control of the system should be ensured faced to different perturbations. The main concepts
that summarized the robustness are the next ones:
The main difference between security and adequacy is based on the guarantee of services: the
security ensure the life of the system after perturbation with the use of actions and control tools (variation of
supplied energy). On the other hand, the adequacy sees the system about the ability to maintain the supplied
energy after events.
ROBUSTNESS
SECURITY ADEQUACY
RELIABILITY
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Chapter 8: European PhD - English Summary
This robustness definition doesn’t include directly the concept of reliability. In fact, reliability is defined
as the probability to have a normal operating point during a period of time. So, reliability is the probability to
have a fault in the system. The fault of a component has a direct influence in the robustness. So robustness
implies reliability but reliability is only a necessary condition to have robustness.
The reliability isn’t analysed in this document. Otherwise, the robustness analyses are dedicated to
security and adequacy.
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Chapter 8: European PhD - English Summary
One possible method to study the robustness is the next one [D13-04]: from an operating point or
photo of the system. Then, a group of major events or contingencies is selected and the state of the system
after the major events give us information about the robustness (risk, limits, expected faults) of the system in
that operating point.
Operating
Contingencies
point
Risk
Robustness
Limits
index
Faults
The risk in the system depends on the effects that the contingencies could cause in the system and it
depends on the required time to take actions in order to keep the system in a controllable way. The resulted
system after the contingencies shows us also the limits and the possible faults that the system could have if
the contingencies appears. This gives the operator valuable information to decide actions before the
catastrophic effects.
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Chapter 8: European PhD - English Summary
In order to quantify the operating point in terms of robustness, a robustness index (RI, robustness
index) has been developed, it is composed of different indices (SSS, SPIR, VCI, FD, LS and RTM) that
determines the behaviour of the system regarding the 4 perturbations which lead to the blackouts. The
equation that relies the different indices is the next one:
⎧3 ⇒ Danger
⎪2 ⇒ Action
(RI ) = ⎪⎨ (Eq.33)
⎪1 ⇒ Attention
⎪⎩0 ⇒ Normal
with:
• SPIR (Static performance indices robustness) : static evaluation of the system, notably regarding the
overloads: current in lines, active and reactive generator power limits, voltage levels.
• VCI (Voltage Collapse Indicator): it gives us an idea of the distance to the voltage collapse
phenomenon. The critical voltage point in each bus depends on the system and the load.
• FD (Frequency Deviation): it defines the behaviour of the system regarding the frequency variations.
It takes into account the primary reserve, the load shedding up to a level (i.e:49 Hz) and the amount of
Dispersed Generation that is disconnected from the network very fast in case of abnormal networks
conditions.
• LS (Loss of Synchronism): it defines the behaviour of the system regarding the loss of synchronism
after a perturbation.
• RTM (Real Time Margins): the system should keep a given level of available reserves to be
controllable.
So, the robustness indices show the system behaviour faced to major events and they are useful compare
different operating points and systems (with and without dispersed generation). They can take a discrete
Page 217
Chapter 8: European PhD - English Summary
range of values. From these values it is generated the value of RI and the risk level (§ Eq.33):
• If RI is equal to 3, the risk level is the higher one and the time in which the system shut down is
reduced, in the range of some seconds.
• If RI is equal to 2, the risk level can not be neglected and cascading failure could occur if the line
overloads are not solved by the operator; the expected available time for operator action is around
one minute to 10 minutes.
• If RI is equal to 1, the system is in alert because some lines could be lightly overloaded and the
maximal time to solve the overloads is around 15 to 20 minutes. On other hand, the voltage profil
should be optimized in order to not exceed the TH1 fixed value (390kV-0.975 pu- 2.5%
deviation). The possibility of voltage collapse should be evaluated immediately because the
voltage collapse can appear from some minutes to 10 minutes; the operator should compute and
visualize the critical voltage at the buses and particularly at the low voltage buses
• If RI is equal to 0, the system is in normal operation in the state post-contingence, all the
parameters are in the expected intervals and no special critical state is probable under these
conditions.
The different terms which form the RI index are described in detail in the next items:
• The term SSS must be evaluated from the linear state-space matrix of the system [KUN-94], the
small-signal stability is guaranteed if all the eigenvalues have a negative real component. If this
real component is equal to zero, neither the stability nor the instability can be confirmed and so
this state constitutes an alert state by the incertitude of the system behaviour. Finally, if some real
component of the eigenvalues is positive the system is unstable to small-signals and so it is
unstable to major events. The formulation of this index is expressed as follows:
⎧3 if Re(Eigenvalues) > 0
(SSS) = ⎪⎨1 if Re(Eigenvalues) = 0 (Eq.34)
⎪0 if Re(Eigenvalues) < 0
⎩
• The SPIR term must be evaluated to define the capacity of the system when faced to overloads
caused by the loss of elements in the system (mainly loss of lines). The SPIR term is composed
of the evaluation of the technical limits of the system : power in lines, reactive limits in
generators, current in the lines and voltage in the normal interval
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Chapter 8: European PhD - English Summary
o The PII term evaluates the distance to the lines overload in terms of current on the lines,
the severity of the overload defined different levels on danger depending the available
time for operator’s action to solve the overload.
⎡ I ⎤
PII = ⎢ * 100⎥ (Eq.37)
1
⎣ Imax ⎦
Where I is the current in each line and Imax is the maximal current for each line
o The PIP illustrates the distance to a defined maximal active power on the lines (thermal
limit) :
This index PIP depends on PIP1 which gives the percentage of the power regarding the
maximal power in each line.
⎡ P ⎤
PIP = ⎢ ⋅ 100⎥ (Eq.39)
1
⎣ Pmax ⎦
where P is the active power flowing the line and Pmax is the maximal power in each line.
o The index PIV shows the distance of the voltage levels to normalised values through the
index PIV1.
V −1
PIV = (Eq.40)
1 ΔV
where V (in pu) is the voltage in each bus of the system. The range of voltage deviation
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Chapter 8: European PhD - English Summary
depends on the sub-system. In transmission systems 5% deviation is accepted and for this
reason this deviation is taken into account ΔV= 0.05pu .
o The index QLI (Reactive Power Generator Limits) verifies that the limits on reactive
power in the generators aren’t exceeded. A local lack of reactive power could lead to a
problem in the voltage control.
⎧⎪2 if max(QLI ) = 1
QLI = ⎨ 1 (Eq.42)
⎪⎩0 if max(QLI ) < 1
1
where:
Qg l
QLI = (Eq.43)
1 Qg l limit
where Qgl is the reactive power injected by each generator and Qgl_limit its limits.
• The index VCI (Voltage Collapse Indicator) compares the voltage level in each bus of the
transmission system with two thresholds TH1 and TH2. They constitute two alerts for the
operator: TH1 at 2.5% deviation or 390 kV from the nominal voltage, and TH2 at 360 kV or 0.9
pu or 10 %. Both TH1 et TH2 could be replaced by the critical voltage point in each bus:
⎧3 if min(Vbus ) < TH 2
⎪
(VCI ) = ⎪⎨1 if min(Vbus ) < TH1 (Eq.44)
⎪
⎪⎩0 if other case
• The index FD (frequency deviation) integrates the system’s ability to supply a dynamic response
in terms of active power. The FD value depends on the index FD1.and the existence of some
conditions (§ Eq.46)
[(PR ) + (IL)]
(FD1) =
[ALEA + (DG1)+ (DG 2 )]
(Eq.45)
FD1 compares the emergency actions that the system disposes in order to stand deviations and
unbalances in terms of frequency. In this way, PR, primary reserve, is the amount of primary
reserve and IL, intentional load shedding, [CAS-05], [PGE-04] et [SCE-04] is the amount of load
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Chapter 8: European PhD - English Summary
shedding in MW up to 49 Hz, DG1 (in MW) is the amount of dispersed generation with a very fast
(< 100 ms) or instantaneous disconnection protection for undervoltage conditions, DG2 (in MW)
is the amount of dispersed generation with a disconnection protection fixed at 49.5 Hz (49 Hz
depending the nature of the study case) instantaneous or delayed. ALEA or alea is quantified in
terms of MW and, it is an event or contingency which causes an active power variation, i.e: load
variation, short-circuit or others. The generators to be included in ALEA (MW) mustn’t be
included in DG1 or DG2 to not duplicate the amount of power; otherwise the value of FD1
wouldn’t be right. Finally, alea1 is a contingency (short-circuit, load variation ou other which
shoot the disconnection protection, 49 Hz and/or 0.85 pu). The influence of dispersed generation
is measured by the index FD because the connection/disconnection of dispersed generation units
which can stress the system and make it less robust. The condition alea versus alea1 measures if
alea is an event which causes the shot of the disconnection protection if alea > alea1 or if only
causes some effects (in MW) in case of alea < alea1.
FD1 give us a good view of the system and quantifies the risk level for a system with a high
dispersed generation insertion. Only, the first actions in emergency actions are taken into account
because the combination of the events could make unuseful the load sheddings and actions down
to 48.5 Hz and the slower reserves (secondary, tertiary, etc). As it was shown the dynamic of
disconnection and contingencies is very fast and the time magnitude to be taken into account is
from some seconds to one or two minutes.
The index FD and FD1 could be calculated in two ways according to operator’s point of view
ant the network’s performances. Dispersed generation could be taken into account until 49.5 Hz or
49 Hz. In both cases, the main point is the frequency deviation and the amount of dispersed
generation which could be disconnected from a network under disturbances
In the simulations, it was considered the worst case of 49.5 Hz instantaneous protection (§
chapter 3).
• LS is an indicator to show if the system losses the synchronism after the selected contingency.
The loss of synchronism is a very fast phenomenon. So, the resulting system after the disturbance
shows as the state of system relating this phenomenon.
(LS) = ⎧⎨
3 if loss of synchronism
(Eq.47)
⎩0 if all generatorsare in synchronism
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Chapter 8: European PhD - English Summary
• RTM wants to be an indicator of the ability to have a correct system control. The operation
margins are disposed to control the system in real time. The RTM equation is the next one :
⎧2 if RTM1 < 1
(RTM ) = ⎪⎨0 RTM > 1
(Eq.48)
⎪⎩ if 1
where:
(RTM1) = Expected
Real Time Reserves
Reserves
(Eq.49)
The index RTM takes a value of 2 if the system don’t have enough reserves in real time (very fast
reserves: primary and secondary reserves). This RTM = 2 is an alert to the operator because it
could be in critical state to follow the load in case of reserves unavailability.
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Chapter 8: European PhD - English Summary
The robustness methodology and the robustness indices have been applied to a study case under 4 main
scenarii:
G G G
26 28
30 37 38
25 27
2 29
17
1 3 18 24
15 23
G 14 16
Gen1
4 19 21
39b 39
13
5 36
G
6 33 Gen7
9 G
Gen4
31 10 20 22
7
11
G
32 34 35
8
Gen2 G G G
Gen3 Gen5 Gen6
The transmission is established at 400 kV and generators (GEN1 to GEN10 at 20 kV). The installed power is
9085 MVA and it is shared in 3 types of generators:
• 4 themal units: 1000 MVA each one (GEN4, GEN6, GEN8 and GEN9);
• 3 hydro units: 615 MVA each one (GEN5, GEN7 and GEN10);
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Chapter 8: European PhD - English Summary
The dynamic load behaviour corresponds to an impedant one (square dependency with voltage magnitudes, §
Eq.23 and 24) and the supplied energy is 6230 MW distributed in 18 buses.
9 632MW G 560MW
Gen4
31 10 20 22
7 680
234 9 11
G
32 34 35
8 572MW
522 Gen2 650MW G 508MW G 650MW G
Gen3 Gen5 Gen6
Figure. 8.9.- Generators and load values (in MW) in IDEA_CRISP_39buses study case
A sub-transmission system was considered at 63 kV connected to the transmission level between buses 11
and 13. This sub-transmission system is used to supply two real French distribution networks (§ figure 8.10)
[CAN-00]
11 13
400/63 kV
B2 B3 B4
B1 B5
20 20 20 20
km km km km
63/20 kV 63/20 kV 63/20 kV
D1 D2
Figure. 8.10.- Sub-transmission and distribution levels (D1 et D2)
From the IDEA_CRISP_39bus topology, it was added the sub-transmission and distribution systems
(STN) and several DG dynamic equivalents under 100 MW synchronous machines (the dynamic equivalents
to a simple machine were built with the same inertia and dynamic parameters that the simple synchronous
machine and an aggregated active power). These dynamics equivalents inject active power into the
transmission system in order to create different DG insertion by the total supplied energy: 10%, 20%, 30%,
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Chapter 8: European PhD - English Summary
40%, 50% and 60%. In the case of 50% DG insertion, the figure 8.11 shows the localisation of the distributed
injections.
Figure. 8.11.- DG Dynamic equivalents (de DIST1 à DIST30) insertion in the study case and sub-
transmission and distribution (STN) connection to IDEA_CRISP_39buses topology; loads in MW (in red
colour);
The selected contingencies in order to study the study case robustness under the 4 different scenarii were the
next ones:
• Lines tripping (n-1) ;
• The biggest power plant disconnection (GEN1 = 1080 MVA) ;
• Load variation: strong (500MW, 8 % of supplied energy), very strong (1200MW, 20% of supplied
energy) ;
• 3-phases 200 ms short-circuit in transmission lines;
• Lines tripping (n-2) ;
• Component’s tripping (n-3) ;
• Component’s tripping (n-4) ;
• Component’s tripping (n-5) ;
• Component’s tripping (n-6) ;
1) Scenario 1: The main conclusion is that the DG is disconnected in case of transmission lines shorts-circuits
or frequency deviations, a negative impact. Depending on the short-circuit localisation, only some generators
or all the generators are disconnected (undervoltage propagation). On other hand, the system can loss the
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Chapter 8: European PhD - English Summary
synchronism or remain in a less robust state if other disturbances appear (Short-circuit + DG disconnection +
Fatal final disturbances). Generally, the distances to lines tripping are improved by the distribution of the
dispatching with DG integration.
2) Scenario 2: The 60% DG insertion simulations demonstrated the incidence of transient stability problems
and reduction of the critical time to eliminate faults in the system. Difficulties to find a system with a right
voltage profile and constant primary reserves value were found taking into account the cloture of some
centralised units. Due to these stability incidents, the robustness methodology couldn’t be applied.
The 40% and 50% DG insertion systems were equivalents in terms of robustness; they have only small
differences in component’s tripping (n-3) and biggest power plant disconnection. Both systems are robust
face to the selected major contingencies and their performances are very similar. So, 50% DG insertion
without problems in disconnection protection is robust and the system has a low risk level in our study case.
3) Scenario 3: the active and reactive resources of the system limit the DG insertion, because of the
complexity to have a normal voltage profile and real-time control. The index RTM (Real Time Margins)
could inform the operator about less robust system’s states.
4) Scenario 4: The 40% DG insertion system was built with the most generation in one area and the load in
other part. This type of system had better dynamics with DG in case of load variation, biggest power plant
disconnection and component’s tripping (n-5) and (n-6). In general, the problems in such systems should be
the overloads in the inter-areas lines and the local voltage control, but in our study case, no one of these
problems were found and DG had a favourable impact.
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Chapter 8: European PhD - English Summary
The deterministic criterion proposed to limit the DG insertion [FON-05] is based on the robustness indices
described in chapter 3, notably the index FD1 :
[(PR ) + (IL)]
(FD1) =
[ALEA + (DG1)+ (DG 2 )]
(Eq.50)
This index compares the amount of DG integrated in the system with the immediate actions in case of
emergency. The system should stand big frequency deviations because of DG, these power variations could
be higher than the biggest power plant in the each system and, so the classical deterministic criteria aren’t
enough secure and efficient [MIT-99]. The power variations could be caused by the weather conditions (i.e:
wind turbines disconnection because of high wind speed) or abnormal network conditions (initial event and
then DG disconnection). As it is known, the systems are interconnected and synchronised by areas and so, the
effects and impacts of the power variations are propagated to other countries (each country is supposed to
repair its national unbalances and incidences, secondary and tertiary controls). In conclusion, the combination
of contingencies could lead to a total black-out or extended brown-out.
A index FD1 value around 1 is representative of a right balance between the contingencies which can appear
and happen and the very fast emergency actions defined in the system.
The deterministic criterion consists to limit the DG insertion according to the technical performances
which are normal in Electric Power Systems (EPS):
In this case, the primary reserve is that amount which would limit the DG insertion with
instantaneous disconnection protection. A slightly amount down to the primary reserve would be the
appropriate amount regarding to the performances of the system.
4. If the DG abscense of problems is considered: the technical conditions to limit the DG are two: in
one hand, the feasibility to have a right voltage profil and real-time control; in other hand, the ability
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Chapter 8: European PhD - English Summary
of the system to stand a lack of generation by weather events. In the 50 % DG insertion is taken into
account, this would be the maximal amount of DG insertion regarding the robustness index.
PR + LS (49 Hz)
Loss of GED 50%
+ LS (48.5Hz) + LS (48 731 MW 928.35 MW 0.55
(= 3000 MW)
Hz)
Table. 8.1.- Simulation results for 50% DG insertion without problems in the disconnection protection
The limit is fixed because the system should be able to share the reserves between
dispatched units and stand a very strong lack of generation. So, the appropriate amount of DG
insertion would be placed for FD1 around 1 and, in this case, the systems wouldn’t need an
important amount of load shedding in case of DG lack. In conclusion, in our study case, the most
appropriate amount of DG insertion would be 30 % DG insertion for the total supplied energy.
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Chapter 8: European PhD - English Summary
The intentional islanded operation is one of the decisions that an operator could use to avoid the propagation
of blackouts. This type of system’s state isn’t a permanent state but a transient state between two defined
situations of the system: the Emergency state where the system is in a critical point and the Restoration state,
where the system is reconfigured towards the whole interconnection (§ figure 8.12)
Normal Events
Correctives Corrective
actions actions
Corrective
Global actions
Alert
Restoration
Emergency
actions
Events
In extremis
Emergency
Islands
The EPS operator must ensure the continuity of the energy supply under normal quality conditions: voltage,
frequency, harmonics, stability faced to events and this in a normal or in extremis operation mode. In this
quality condition can’t be respected, the islanded operation doesn’t have any sense.
The needed phases involved in the islanded operation can be described from the creation of islands to the
reconnection to the main system. Three phases are clearly identified:
• Phase 1 : Detection of the network conditions which allows the creation of islanding by self-healing
areas ;
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Chapter 8: European PhD - English Summary
Islanding possibility
Islands Robustness
Intentional
Intentional Islanded Operation
Islands
Synchronisation
Sub-systèmes
The phase 1 consists on the creation of autonomous areas. This is decided on the substations by the
distribution operators if the some technical conditions are respected:
• A measure of frequency below 48 Hz with a short validation time (100-200 ms). If the frequency is
low enough, the islanded operation must be automatically taking into account that a system is close
to the blackout.
df
> 0,5Hz / s (Eq.51)
dt
The phase 2 consists on the control, sustainable and normal operation of each sub-system. A help tool to the
operator should be placed in the main distribution substations. This tool should perform the next functions :
Page 230
Chapter 8: European PhD - English Summary
The phase 3 consists on the synchronisation of different islands in order to restore the whole system. The
synchronisation is a tough task and different measures are needed: voltage, phase angle and frequency. The
sub-networks to be synchronised should have a light difference in the interconnection buses:
• Voltage difference between two border buses to synchronise: the networks to synchronise should
have a small difference (< 0.01 pu. )
• Phase angle difference: one of the conditions to close a line in both sides is a small angle difference
because a big angle difference would lead to power oscillations and the lost of the system.
Generally, the phase angle in a system depends on the voltage level, i.e: 60 degrees in 500 kV, 40
degrees in 230 kV or 20 degrees in 115 kV [FREI-01]
• Frequency differences: both sub-networks should have a small frequency difference (< 0.01 pu)
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Chapter 8: European PhD - English Summary
The dispersed Generation could open new tendencies in the reserves strategies. Thus the classic concepts of
ancillary services should be reformulated and it could be possible to include the Dispersed Generation into
the bag of Primary Reserve in a open-market with actors in equal conditions. This would represent
improvements in the system robustness regarding to FDx indices. The main innovations would be the next
ones:
• Primary Reserves Markets paid by the Transmission System Operator (TSO). In order to
ensure the control of the transmission system, the TSO should pay the services of each
generator. If Dispersed Generators do not have enough capabilities to primary reserves, they
could come to this market to buy them.
• Secondary and Tertiary Reserves Market. They exist in many countries in order to pay the services
and follow the load.
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Chapter 8: European PhD - English Summary
New era of information and communication technologies (ICT) is changing traditional works and
solving challenges for human activities. Progress and advances in different fields are being carried out in
order to improve the quality of operations and perform automations. EPS are not an exception for these
advances. Thus, information and communication technologies introduce new ways to develop EPS tasks.
However, this is only possible if the EPS special requirements on ICT are met (notably in terms of reliability
and timing constraints).
Three processes are involved inside the ICT definition: information acquisition, communication of the
information between different entities and information computerization (it includes information analysis,
storing and visualization).
Communication
System
Information Information
System System
Communication is the fact of transmitting information between two or more points/agents of the system. The
information and communication processes are related very closely. The information system is responsible of
obtaining or measuring the parameters/variables that the systems need to control for a normal operation. So,
at this step the information exists and can be transmitted from this point of measure to other points of the
system for further utilization.
The communication system is responsible of this transmission and different communication media are used
to transfer the information. The information transformed into different signals (analogue or digital) is
transmitted by the communication media to different centers where these signals are converted into other
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Chapter 8: European PhD - English Summary
formats (data formats exploitable by the centers) and finally the communication process is finished when
these data (information) are stored.
The computerization consists in the use of the information or data in order to analyze the system or to
establish a help for taking conclusions and so, elaborating decisions. The computerization can be carried out
there where there is the information (with or without communication between two entities because a same
entity can obtain the information and computerize it). This computerization system includes the coordination
between different agents and actors and refers mainly to the different computer tools and operating systems
that can be applied in a computer, PLC or Control unit.
The use of communication media in SCADA (Supervisory Control and Data Acquisition) systems or EMS
(Energy Management Systems) for EPS depends on different factors such as the nature of the media,
possibility of interference or electromagnetic distortion, investment cost for installation or the requirement of
special licenses
.
Figure. 8.15.- Some Standards of Electric Power System Communication
The main component of the EPS communication system is the SCADA system. Basically, it is the
architecture to acquire, store and process the parameters needed to control the system. The SCADA of TSOs
or utilities is normally composed of several types of communication systems such as [FIN-00]:
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Chapter 8: European PhD - English Summary
• Wireless networks including cellular telephones and wireless ATM (Asynchronous Transfer Mode),
radio systems, microwave (radio signals operating on the 150 MHz to 20 GHz frequency range)
• Power line carrier is the most commonly used communication media for protection function.
However, this medium does not offer a reliable solution for wide area data transmission.
Communication with remote sites can not be maintained during a disturbance.
• Computer networks including various dedicated LANs, WANs, and the Internet.
• The satellite network is another segment of the communications system that can provide important
services which are difficult to carry out with normal communication techniques. These services
include detailed earth imaging, remote monitoring of dispersed localizations and time
synchronization using signal from GPS (Global Positioning System).
The delays or latencies and data rate of such communication media differ from a system to another. In table
8.3 a comparison is carried out in the case of wide area measurement networks [NAD-02]:
Table. 8.3.- Communication delays of some communication in wide area measurement networks
The different data rate of the currently media used in the power system are compared in Table 8.4 [QIU1-02],
[FON-04], [CIG3-03]:
Future applications on ICT components to develop traditional and new functions in EPS can be carried out
with Internet or with Virtual Private Networks (VPN). Internet presents the advantages in terms of
availability through telephone lines; but, the security questions are not cleared and as EPS is a critical
infrastructure for societies, the use of Internet for EPS should be limited for non-critical issues. Thus, the
option of VPN seems to be more adequate.
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Chapter 8: European PhD - English Summary
This VPN could be physically established through IP networks. The utility IP network could be used to unify
the different activities inside the SCADA (communication between SCADA components, measurements…).
An example of this case is shown in figure 8.16.
One practical example of these VPN uses is used by REE (Red Eléctrica Española), Spanish Transmission
System Operator, in order to establish a strategy to interrupt loads if needed in the control of the transmission
system [REE-04].
We propose the use of a TCP/IP network for a fault localization speed-up with a new localization algorithm
[D14-03]. The applicability of such algorithm in real practice is closely related to the total timing processing
(including the three ICT components: information acquisition, communication and computerization).
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Chapter 8: European PhD - English Summary
One possible use of the intelligence distribution for EPS purposes are the Intentional Islanded operation
(agents concepts) or Faults Localisation. In this case, the distributed intelligence is a help tool to fault
diagnostic (HTFD). This HTFD contains the fault localization algorithm and needs to evaluate different
information (from EPS devices such as fault passage indicator (FPI), switch (SW) and fault recorder (FR)) to
indicate to the operator the probable fault placement in the network. After these indications, the operator
could isolate the faulted section in a reduced time delay and continue to supply so many customers as
possible [AND-02].
The tool proposed represents an additional function to the existing protection system. The main existing
information systems are taken into account in the proposed tool, the required information exchanges as
described in the figure 8.17. The Fault Diagnosis ICT System has four main sources of information:
• Fault Passage Indicator: The FPIs are distributed in general at key points of the distribution EPS, on
the main feeder and derivations, being associated in general with the boundaries of elementary
areas. The FPI sends state information to the Fault Diagnosis System through the FPI_ICT
component.
• Fault Recorder or the protection system: The voltage and the current are measured in magnitude and
in phase at a given point of the network in case of fault, the sending-end of a feeder in general.
Then, FR sends electrical variable information to the Fault Diagnosis System. This information may
involve a heavy file (transients), while the real information needed by the localization tool is small.
Indeed, a solution with a local analysis and data reduction is proposed. The FR_ICT_component is
developed to treat the transient measurements and send only the essential data to the main tool.
• The EPS Switch: EPS Switches allow reconfiguration of the power network by opening or closing a
flow point. They may or they may not be associated with an FPI, depending on the planning and
exploitation choices of the operator. Each switch change in the network has to be taken into account
properly in the topology description inside the Fault Diagnosis System: the reconfiguration has a
great influence in the fault localization evaluation. The EPS Switch communicates its state to the
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Chapter 8: European PhD - English Summary
Fault Diagnosis System and receives orders from the operator to modify its state. The
EPS_ICT_component is developed as part of the system to carry out these functions.
• The Operator: The main role of the operator is to make decisions when different actions are needed
and may endanger the EPS proper running. The HTFD tool communicates information and proposes
decisions to the operator. Then, the operator sends orders to CB and EPS switches with existing
control system.
The Fault Passage Indicator and the EPS Switch all are connected and distributed into the power grid. The
Fault Recorder is linked to the protection system, collecting transients measured by the protection devices
distributed at each sending-end feeder. Their localization is given by the operator in the network topology
included in the HTFD tool.
Figure. 8.18.- Class diagram for the ICT main components in the Fault Diagnosis System
In figure 8.18, the network components (FPI, FR and SW) are represented by objects / classes within the
Fault Diagnosis System. The network components will then have their ICT counterparts as distributed
subsystems within the Fault Diagnosis System. The network component objects will have their 'controlling'
part, including intermediate calculations, deployed on the ICT component and an information part on the
HTFD subsystem.
The operator role is not specified in the diagram, but is represented by the UI 'attribute' of the HTFD class.
The UI (User Interface) takes care of representing the right information to the operator and receiving
information from the operator. The operator sends the instructions to the EPS switches by an existing control
system. The HTFD needs to know the state of the switches in order to update the network configuration. The
network topology is important in this application and some data required are specific to the fault localization.
But some other data are common with other possible applications to be developed in the future: local demand
supply matching (local market may introduce temporary changes in the local power system configuration),
power quality studies (voltage profile, harmonics).
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Chapter 8: European PhD - English Summary
The different ICT components were integrated in a demonstrator (see figure 8.19) in order to test their
performances with TCP/IP network.
Figure. 8.19.- Demostrator interface for the test of the system under TCP/IP network
In a very simple case, the demonstrator consists of a number of PCs, some acting as nodes and other as
communication links (communication links between the information points (FPI, FR and SW) and the main
tool (HTFD)), all running the FreeBSD operating system. The different communication properties, such as
throughput and latency, were simulated on the computers acting as links by using the dummynet feature in
FreeBSD in conjunction with bridging.
The visualization and control tool was implemented in the C programming language and executed on a node-
type computer in the network. The user interface is shown in figure 8.19.
Two time frames were evaluated for the communication sequences: time for transmitting data files and time
for communication streams. Actually the total communication time is larger than the time needed for file
transmission: the transmitted files are usable before the last messages of acknowledgement between the PCs.
If the same device has several messages to send in a short delay, the PCs remain connected and the messages
are sent successively when FP flag (end of last message) is passed. A typical value is the stream rate in kbit/s,
given in our demonstrator a typical latency (TL) for a simple way. A simple file sent takes nearly 5*TL for
the total communication sequences (from synchronization to disconnection), and the useful transmission of a
short file takes nearly 3*TL.
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Chapter 8: European PhD - English Summary
Table. 8.5.- Measured latency for a simple way and various stream rate (specific bridge)
In the demonstrator, if no bridge is used, the TL found is 0.2ms; Launching a call to establish the
communication or printing a reference date in a file takes nearly 4ms each, this time being added as a first
step of connection requirement. The following figure gives the case of an order emitted from the tool (HTFD
device) to a switch (SW device) with a direct link between them at 10Mbit/s.
Figure. 8.20.- Exchanges messages to send data from HTFD to the SW with 10 Mbit/s link
The following figure gives the same case with a bridge set to 9.6Kbit/s
Figure. 8.21.- Exchanges messages to send data from HTFD to the SW with 9.6 Kbit/s link
The purpose was to evaluate the total time required for the localization. As indicated the latency for
real message transmission can be higher or lower depending on the stream rate capacity and CPU capacity. In
the developed tests, the IP performances seem acceptable for its application in real practice. TCP/IP
communication protocol is a wide-spread standard which could be valuable in order to implement the
communication between different distributed intelligence in EPS. Here, the IP network was tested for a fault
diagnostics use, but other uses could be thought for the future (e.g. Virtual power plants or islanding
operation).
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Chapter 8: European PhD - English Summary
One critical parameter in EPS is the ICT systems security and quality of performance. At this point,
IP networks depend on messages collision, loss of messages, congestion in the network and external
intrusions. Special attention should be paid to these problems for correct operation and one can think about
priorities associated to the information in a layered router strategy (different pre-defined IP routes for
different information priority).
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Chapter 8: European PhD - English Summary
8.7.- Conclusions
The research works included in this PhD were integrated in the research made in the CRISP
(Critical Infrastructure for Sustainable Power) projet supported by the European Union and IDEA (Inventer
la Distribution Electrique de l’Avenir) association between EDF, Schneider Electric and LEG ( Laboratoire
d’Electrotechnique de Grenoble ).
In fact, the modifications in EU laws in order to deregulate the energy market, modifications also,
promoted by the international agreements like the Kyoto protocol which target the reduction of Greenhouse
effect Gazes, have attracted the interest of industrial and academic actors. Thus, the great boom of the
renewable energies and the least polluted energies make possible a deep evolution of the EPS (Electric
Power Systems) from the distribution or the generation to the transmission and system control.
In this context, this PhD has as main goal to contribute with a whole view of the interactions
between transmission, distribution and dispersed generation. This interaction should help to improve the
system’s robustness and avoid the propagation of blackouts which have impacted countries all around the
world: United States, Italy, Sweden or Germany. The human errors, the limits of EPS planning and the
learning from the experiences constitute important elements to perfection the EPS.
The robustness of the system is studied through a methodology taking into account the main
mechanisms which lead to major events. This methodology is based on the robustness indices which take into
account the main alerts in order to inform the operator about the system situation.
The power injected by the Dispersed Generators would give flexibility to the transmission system
which is old and overloaded in some locations. One of the existence solutions against the major events is the
improvement of the system’s flexibility and, so the system’s robustness. i.e: incrementing the primary reserve
by the Dispersed Generation.
The system’s robustness could be improved changing some parameters of the daily planning. i.e:
reserves or intentional load shedding in emergency situations (indices FDx). These changes are efficient to
reduce the risk level but they would have a financial cost and they couldn’t avoid everything. So in case of
big fault, the brownouts are unavoidable and only wide blackouts could be avoided.
The intentional islanding is one tool that operators could decide in case of brownout or blackout.
Complex studies, case by case, are necessary to have all the information to decide the islanded operation.
Specific robustness index would be required because the sensibility of little networks to the intermittent
energies and disconnection generators protection.
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Chapter 8: European PhD - English Summary
Finally, all the described evolutions couldn’t be implemented and applied in practice without ICTs
(Information and Communication Technologies): future possibilities of automation and intelligence
distribution.
The works in collaboration with BTH (Blekinge Institut of Technology) have demonstrated the
performance of IP networks for its uses in distributed intelligence and faults localisation in distribution
networks.
The works detailed in the PhD have a high difficulty and they have some limits. Thus, the proposed
solutions have some weak points which should be commented:
• Voltage thresholds are only approached in case of voltage collapse. This is a complicated
phenomenon and our thresholds are only alerts to the operator for further analyse.
• The reserves established by the operators in the daily dispatch are essential to ensure a good control
of the system following the load. The robustness indices integrate this fact, to alert the operator in
case of lack of reserves. However, it is possible to deep and reformulate the dailiy plannings in case
of high amount of interment production.
• Study of the frequency and voltage regulation interactions existents for the different generators’
technologies. The absence of real data for networks and regulations represent a limit for the works.
The static approach is not enough and the dynamic behaviour is necessary and the studies case by
case are strongly advised.
• The studies developed to test the ICTs are limited to the simulation of the exchanges between PCs in
a first approach which could be implemented in the BTH and LEG laboratories.
In order to complement and follow the works described, some future lines are possible to be foreseen in short
and long time:
• Evaluation of the robustness indices in other study cases, if it is possible with real data (network and
dynamic regulations).
• Study of the secondary regulations (frequency and voltage) impact. Effects on the alerts, the
operation in islands and the final state after the contingencies.
• ICTs development based on the agent concept. The required agents are necessaries to the
automation of the islanded operation.
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Chapter 8: European PhD - English Summary
• Experiments with real IP networks. Special attention must be given to the messages lost and the
speed of the sended messages.
In conclusion, this research work is composed of wide range of concepts: robustness, islanding, ICTs
which makes it original and it contributes modestly to the scientific community.
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Chapter 8: European PhD - English Summary
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Chapter 8: European PhD - English Summary
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Chapitre 9 : Bibliographie
Chapitre 9 : Bibliographie
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Chapitre 9 : Bibliographie
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Chapitre 9 : Bibliographie
Page 253
Chapitre 9 : Bibliographie
Page 254
Annexes
Annexes
Page 255
Annexes
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Annexe A : La description des différents moyens de la Production Décentralisée
Annexe A
Cette annexe [MRT-01] est destinée à la description des moyens de production décentralisée.
Comme il l’a été mentionné, la production décentralisée peut être classée suivant deux dénominations :
conventionnelle ou non conventionnelle
Les principales technologies de Production Décentralisée basées sur des énergies conventionnelles sont
résumées dans les paragraphes suivants :
COMBUSTIBLE
Fuel
Combustion
CHAMBRE
Chamber
DE
Compressor
COMPRESSOR COMBUSTION
Combustion
TURBINE Generator
GENERATEUR
Turbine
Air
AIR
GAZ D’ECHAPPEMENT
Escape gases
Figure. A.1.- Schéma de fonctionnement d’une turbine
Page 257
Annexe A : La description des différents moyens de la Production Décentralisée
• Micro-turbine à combustion : les niveaux de puissances disponibles dans le marché oscillent entre
30 et 250 kW. ces micro-turbines ont l’avantage de travailler avec différents types de combustibles.
Ces générateurs ont été conçus pour les utilisations commerciales de la cogénération. L’interface
avec le réseau est normalement réalisée avec des étages d’Electronique de Puissance (convertisseurs
AC/DC/AC). Ces convertisseurs adaptent la vitesse des turbines à la fréquence du réseau. Le niveau
de tension de raccordement est usuellement de 400 V.
• Moteurs à gaz : ils sont destinés à la cogénération. Leur niveau de puissance varie de 5 kW à 5
MW. L’utilisation première de ce type de moteur est l’unité de secours ; mais la tendance
aujourd’hui est son utilisation dans la cogénération. Le niveau de tension d’insertion est de 400 V
avec un rendement électrique de 25-30% et de 90% pour la cogénération.
• Moteur Diesel : le gabarit des puissances varie de 100 kW à 25 MW. Ils sont normalement utilisés
dans la cogénération et comme groupes de secours. Le rendement électrique est d’environ 35 %.
L’intégration dans le réseau se fait au niveau de la HTA ou la BT. Le moteur Diesel est relié avec
une génératrice (asynchrone, synchrone ou à une machine à courant continu).
• Turbines à vapeur : elles peuvent utiliser différents types de combustible, de l’énergie solaire à la
biomasse. L’inconvénient est leur coût d’installation et la complexité allant avec. Le point de
raccordement est normalement la HTB ou la HTA.
• Piles à combustible (PAC) : il existe différentes propositions commerciales présentes sur le marché
allant de 1 kW jusqu’à 1 MW selon le type de pile à combustible. Ces systèmes ne sont pas encore
matures et nécessitent une interface DC/AC pour le couplage au réseau avec un étage intermédiaire
continu pour le réglage du point de fonctionnement du stack.
D’ici à l’année 2010, les énergies renouvelables doivent être exploitées de manière à atteindre les
objectifs des directives européennes (seuil des 22%). La plupart des énergies renouvelables sont chères à
exploiter et, dans certains cas, il y a encore un fort de besoin de R&D pour rendre leur commercialisation à
large échelle envisageable. . Les sources d’énergie renouvelable les plus connues sont décrites dans les
paragraphes suivants :
Page 258
Annexe A : La description des différents moyens de la Production Décentralisée
• Turbine éoliennes : il y a deux types principaux de génératrices utilisées, les synchrones et les
asynchrones. Le raccordement au réseau peut être réalisé de différentes façons :
Les turbines éoliennes sont, quelques fois, associées à d’autres sources d’énergie, par exemple à un
moteur Diesel ou à un élément de stockage d’énergie pour essayer d’éviter les problèmes dérivés de
l’intermittence de la puissance générée comme conséquence de la variation de la puissance primaire.
Il n’en demeure pas moins que l’on ne fait appel au stockage que dans des situations très rares.
L’énergie éolienne existe depuis le début du siècle XX et n’est pas une énergie nouvelle, par contre
pendant les dernières années, le développement des installations off-shore est un élément à tenir en
compte pour l’implantation d’une grande quantité d’éolien. Il existent aujourd’hui des petits parcs
éoliens au Pays-Bas et Danemark, mais, des parcs avec une grande capacité 50-100 MW sont en
cours d’étude. Les avantages des installations off-shore incluent : la réduction de l’impact visuel, des
vents plus élevées et plus réguliers, une réduction du niveau des turbulences dans l’air. Par contre,
les inconvénients se placent dans le grand coût d’investissement, le besoin de câbles sous-marins,
entre autres.
Page 259
Annexe A : La description des différents moyens de la Production Décentralisée
Figure. A.2.- Parc éolien de Middelgrunden (2 MW, 20 turbines éoliennes), Copenhague, Danemark.
L’insertion des parcs éolien off-shore dans le réseau pose un grand défi à cause des localisations
éloignées des grandes villes dans la plus part de cas et la taille des systèmes.
PANNEAUX RESEAU
PV DC/DC DC/AC
BT
STOCKAGE
L’interface normale des PV est faite avec des convertisseurs DC/DC et un onduleur DC/AC afin
d’assurer une injection constante dans le réseau, des éléments de stockage d’énergie peuvent être
disposés.
Page 260
Annexe A : La description des différents moyens de la Production Décentralisée
L’impossibilité de stocker de l’énergie en grande quantité est une caractéristique des réseaux électriques.
Malgré tout, il a différentes options pour le stockage d’une quantité importante d’énergie comme les centrales
hydrauliques de pompage, les batteries, les supercapacités, les volants d’inertie, les stockages chimiques ou
sous forme d’air comprimé.
• Centrales hydrauliques de pompage : elles consistent en deux retenues d’eau. La retenue la plus
élevée a une capacité suffisante pour garantir la production nominale d’énergie durant 4 à 6 heures.
Le principe de fonctionnement consiste à turbiner de l’énergie pendant les heures de pointes et à
pomper durant les heures creuses. C’est le système de stockage /déstockage le plus économique au
kWh à l’heure qu’il est.
• Stockage à air comprimé : l’air est compressé dans de grands réservoirs pendant la nuit et utilisé
pendant les heures de pointes. L’inconvénient est le rendement global de l’ensemble (inférieur à
60%)
• Stockage de la chaleur : il n’y a pas de stockage direct, un liquide calorimétrique est utilisé comme
vecteur énergétique. Ensuite cette chaleur stockée est utilisée dans un cycle thermodynamique pour
recréer une puissance mécanique ou électrique.
• Volants d’inertie : c’est un stockage inertiel qui consiste en une masse tournante autour d’un axe.
Les volants d’inertie emmagasinent de l’énergie sous forme d’énergie cinétique. Ils ont besoin d’un
moteur électrique pour accélérer l’axe et ils utilisent le même moteur pour restituer l’énergie
Page 261
Annexe A : La description des différents moyens de la Production Décentralisée
Page 262
Annexe A : La description des différents moyens de la Production Décentralisée
Dans le tableau A.1, une comparaison des caractéristiques techniques de différents moyens de stockage est
réalisée.
Page 263
Annexe A : La description des différents moyens de la Production Décentralisée
Page 264
Annexe B : L’utilisation des moyens FACTS
Annexe B
Dans les tableaux B.1 et B.2, ils sont montrés les caractéristiques et l’utilisation réelle de différents moyens
FACTS dans le monde.
Based on Studies
(Thyristor Controlled
Series
zz zzz z
& Compensation)
practical Experience SVC
Voltage Control:
Shunt
(Static Var
Compensator)
{ zz zzz
Compensation STATCOM
(Static
Synchronous { zz zzz
Compensator)
Page 265
Annexe B : L’utilisation des moyens FACTS
Page 266
Annexe C : Les dernières pannes électriques dans le monde
Annexe C
Quelques exemples de pannes électriques ou black-outs ont été les suivants : Italie Décembre 1978, Italie
Janvier 1987, Québec Avril 1988, Italie Août 1994, Italie Eté 1996, Italie Mai 2000, Australie Octobre 2001,
Brésil Janvier 2002. Les causes des incidents dès 2003 ont été les suivants [EUR-04]:
o Algérie, Février 2003 : perte d’une centrale, perte des interconnexions internationales, perte du
système.
o Iran, Mars 2003 : dysfonctionnement d’une protection suite à un défaut monophasé, perte de stabilité
en fréquence (déconnexion des générateurs).
o Italie, Août 2003 : perte de centrales, dysfonctionnement du software, absence des alarmes, perte
d’une ligne de transport (court-circuit), perte du système en cascade.
o Londres, Août 2003 : mauvais dimensionnement d’une protection, mauvais ouverture par surcourant
provenant d’une reconfiguration du réseau.
o Suède & Danemark, Septembre 2003 : perte d’une centrale, perte d’u n poste source par court-circuit,
perte d’autre centrale, écroulement de tension.
Un intérêt spécial doit être donné au cas de l’Italie, car l’influence de la production décentralisée a été
déterminante dans la succession des événements [UCTE-04]. Une partie de la production décentralisée (3.7
Page 267
Annexe C : Les dernières pannes électriques dans le monde
GW) était déconnectée après les causes initiales (figure C.1), le système était déjà en situation critique et la
perte d’une grande partie de production a été le coup fatal apporté au système avant le black-out qui n’a pas
pu ensuite être évité par les interventions de secours réalisées.
Dernièrement, le 4 Novembre 2006, l’Europe a souffert de sa plus grande panne électrique (23 pays affectés)
[UCTE-06]. Le black-out « Allemand » a eu pour principales causes : l’absence du critère (n-1) et la
mauvaise coordination des opérateurs du réseau de transport (TSO, Transmission System Operators).
De nouveau, l’effet de la protection de découplage a été mis en exergue ainsi que l’influence de la perte de
toute ou d’une partie de la production décentralisée. Cette dernière peut aggraver l’état d’un système en
situation critique [CIRED-05]. Dans les figures C.2 et C.3 on peut voir les trois systèmes suite aux
évènements et la fréquence de différents sous-systèmes.
Page 268
Annexe C : Les dernières pannes électriques dans le monde
Page 269
Annexe C : Les dernières pannes électriques dans le monde
Page 270
Annexe D : Données pour le cas 1 d’application. Ilotage Intentionnel
Annexe D
Données du réseau pour le cas 1 d’application
D.1.- Introduction
Dans cette annexe ils sont données les caractéristiques du réseau étudié dans le premier cas d’application.
Aussi une présentation des régulateurs de tension et de fréquence est introduite.
Dp T1 GED
Poste
es
~
e
e
20 kV
nc
Les Sabl
om
isa
HTB/HTA
u
rth
Pizo
Pla
Soustre
Ba
Dd IT 1
L4 L3 L2 L1
IPD
IT 2
T7 T6 T4
T5 T2 T3
Bartho04 Pizou04
Plais04 Les_Sa04 S-A04 S-B04
FD
FD
FD
On considère une seule source (GED) dans le réseau, équipée avec une machine synchrone. Les données de
cette machine sont données ci-dessous. Dans ce cas, on ne dispose pas d’une réserve statique de puissance
active dans le réseau.
Puissance Puissance active Puissance Puissance Tension Courant
apparente nominale réactive réactive nominale nominale de la
nominale [MVA] maximale minimale [kV] machine [kA]
[MVA] [MVAr] [MVAr] 5.5 kV 20 kV
Paramètres machine
Puissance apparente (MVA) 7.76
Tension nominale (kV) 5.5
Puissance nominale de l'alternateur (MW) 6.6
Puissance nominale de la turbine (MW) 6.6
Inertie (MWs/MVA) 3
Résistance de l'enroulement statorique (pu) 0.004
Réactance directe (pu) 2.05
Réactance quadratique (pu) 1.68
Réactance transitoire directe (pu) 0.194
Réactance transitoire quadratique (pu) 0.3
Réactance subtransitoire directe (pu) 0.164
Réactance subtransitoire quadratique (pu) 0.195
Constante de temps transitoire directe (s) 4.2
Constante de temps subtransitoire directe (s) 0.047
Tableau. D.2.-Spécifications de paramètres de machine synchrone
Page 271
Annexe D : Données pour le cas 1 d’application. Ilotage Intentionnel
La machine dispose d’un régulateur de tension et de fréquence. Le réglage de fréquence est fait avec une
statisme de 0.04 (la pente de la caractéristique f(P)), la centrale ayant une réserve primaire de 20% de la
puissance nominale (1.32 MW). Le réglage secondaire n’est pas considéré dans cet exemple. Une schéma
simplifié du ce régulateur est présente ci-dessous :
Pmax
fmesurée - Cm
∆f
1/stat
∆P K 1 + sT1 Pmec
K 1/Ω
+ 1 + sτ 1 + sT2
fref Pmin
Dans cette étude pour l’analyse statique et dynamique de ce réseau on utilise le logiciel Eurostag.
Dans ce logiciel, pour chacune des machines synchrones utilisées dans le réseau on a associé un régulateur de
fréquence et de tension. A partir du schéma du régulateur présenté ci-dessous, on construit le régulateur de
fréquence dans l’Editeur de modèle du Eurostag. Le schéma principal de ce régulateur est donnée dans la
figure D.2, les paramètres du ce régulateur étant donnés dans le tableau D.3.
^P1
7 6 3 2
1
Z ^P0MAX K 1/K CM
1 ALPHA*T5
-1 TAUX OMEGA
^P0 ^P0 T5 ^V1 ^PMB
^P0MIN 1.
5
0 0.
OMEGA
1/STAT
-1/STAT
Page 272
Annexe D : Données pour le cas 1 d’application. Ilotage Intentionnel
Le système d’excitation de la machine (l’excitateur) est un système à courant continu (DC exciter),
représenté par un générateur de courant continu entraîné par l’axe de la machine synchrone. Le système de
contrôle de l’excitation contient l’excitateur, le régulateur automatique de la tension d’excitation, le
stabilisateur du système d’excitation et l’amplificateur. Un schéma simplifié du système de contrôle de
l’excitation est donné ci-dessous.
Vmesurée + 1 + T1 s KA + 1 EFD
K
-
- 1 + T2 s 1 + sT VR sT E
A
-
VRmin
EFD*SE + KE
KFs
1 + TF s
Stabilisateur du système
d’excitation
9 1 5 6 7
2
-1
0. VRMAX VR EFD
1. 1. 1. KA 1.
1/TE
99 0. TC TA ^VR0 -1. _EFD
0. -1. TB ^YLL VRMIN -1.
0. 0. 0.
@VREF
^VREF 3
KE
10
13 EFD 11 15
VF 1.
KF
_EFD TF 1.0 AEX
BEX
0.
Page 273
Annexe D : Données pour le cas 1 d’application. Ilotage Intentionnel
Pour les transformateurs on utilise une modélisation triphasée équilibrée. Pour cette application, on a retenu
un modèle simplifié à rapport de transformation réel fixe le schéma du transformateur étant composé d’un
transformateur idéal, d’une impédance série prenant en compte les pertes correspondant au courant en charge,
et d’une admittance shunt représentant les pertes à vide. Dans notre étude les paramètres transversaux des
transformateurs sont négligés. Les paramètres des transformateurs du réseau sont présentés dans le tableau ci
– dessus, un exemple de calcul des paramètres est donné.
Pour les lignes un modèle triphasé équilibré est utilisé, le schéma en π étant retenu. Les paramètres de ces
lignes sont donnés dans le tableau ci-dessous. Tension nominale des lignes Un= 20 kV.
Page 274
Annexe D : Données pour le cas 1 d’application. Ilotage Intentionnel
D.7.- Charges
On considère que les charges varient en fonction de la tension et de la fréquence. Les coefficients qui
permettent décrire cette dépendance sont: alpha = 2, bêta = 2, delta = 0, gamma = -1.
Comme on a déjà montré dans le deuxième chapitre de cette étude, au niveau du système de protection on
doit faire plusieurs hypothèses. Pour le cas analysé on considère les suivants appareilles de coupure:
Le disjoncteur de départ (Dd) qui sera considéré ouvert dans notre étude ;
Le disjoncteur situé au niveau du producteur (Dp) qui sera le seul moyen de coupure du courant de
défaut (niveau MT). On considère que le régulateur de tension de la machine Soustre est conçu pour
maintenir un courant de court-circuit de 3*In pendant 10 seconds.
Au niveau des installations des consommateurs on considère que les moyens de coupure des
courants des défauts situés dans ces installations sont les fusibles coupe circuit;
Les interrupteurs télécommandés IT1 et IT2 qui n’ont pas la puissance de coupure des courants de
défaut, utilisés pour éliminer la partie du réseau affectée par le défaut. Dans notre analyse,
l’interrupteur IT2 et considéré ouvert, le réseau étant délimité entre ce interrupteur et le disjoncteur
de départ Dd.
Page 275
Annexe D : Données pour le cas 1 d’application. Ilotage Intentionnel
Indicateur de passage du défaut (IPD) qui sera capable de signaler au système informatique de
pilotage et contrôle du réseau, le passage du courant de défaut.
Le système informatique et le système de télémesure composée de capteurs, de moyens de
conversion et de communication, des moyens de calculs et de prises de décision.
D.9.- Les valeurs propres pour le réseau en question, calculées avec le logiciel Eurostag
Tableau. D.8.- Les valeurs propres calculées avec Eurostag (le cas 1 d’application)
Page 276
Annexe E : Données pour le cas 2 d’application. Ilotage Intentionnel
Annexe E
E.1.- Introduction
Dans cette annexe, ils sont données les caractéristiques du réseau étudie dans le deuxième cas d’application :
un schéma du réseau, les caractéristiques du réglage de la tension et de la fréquence, les données des lignes,
des transformateurs et des charges, etc.
SIPC Réglage U, f
Soustre 2
Dp T1 GED1
Poste
les
e
20 kV ~
e
nc
om
Les Sab
isa
HTB/HTA
u
rth
Pizo
Pla
Soustre
Ba
Dd IT1
L4 L3 L2 L1 IPD
IPD
IT2
L5
T7 T6 T4
T5 T2 T3
Bartho04 Pizou04 Bosredon
Plais04 Les_Sa04 S-A04 S-B04
FD
FD
FD
LesBigoussies Thomas04
Chèvre Thomas T11 L6
IT4 T10 LePeyrol
IT 3
L10 L9 IPD L8 L7
Page 277
Annexe E : Données pour le cas 2 d’application. Ilotage Intentionnel
Source GED1
Pour cette source les paramètres de la machine synchrone sont les mêmes avec celles de la source utilisé dans
le premier cas d’application.
Source GED2
Page 278
Annexe E : Données pour le cas 2 d’application. Ilotage Intentionnel
On considère que les seules sources qui disposent des moyens automates de régulation de la tension et de la
fréquence sont GED1 et GED2. La source GED3 ne participe pas au réglage de la tension et de la fréquence
dans le réseau, elle fonctionnant avec une consigne constante de puissance active et réactive.
Pour la source GED1 les caractéristiques des régulateurs de tension et de fréquence sont considérées les
mêmes avec celles données pour la source GED (voir le cas d’application 1, annexe D). Par contre dans ce
cas la source GED1 dispose d’une réserve primaire de puissance active de ∆P = 10% Pn (0.66 MW).
Pour la source GED2 les paramètres du régulateur de tension sont les mêmes avec la source GED1. La
réserve primaire de puissance active est de ∆P = 20 % Pn (0.6 MW). Le réglage de fréquence est fait avec
un statisme de 5%.
Dans ces conditions la réserve primaire totale au niveau du réseau est ∆Ptotale = 1.26 MW. Dans cet exemple,
on ne prend pas en compte du réglage secondaire de la fréquence.
Pour les lignes un modèle triphasé équilibré est utilisé, le schéma en π étant retenu. Les paramètres de ces
lignes sont donnés dans le tableau ci-dessous. Tension nominale des lignes Un= 20 kV.
Page 279
Annexe E : Données pour le cas 2 d’application. Ilotage Intentionnel
Les charges sont modélisées avec : alpha = 2, bêta = 2, delta = 0, gamma = -1. (Voir Annexe D).
Le disjoncteur de départ (Dd) qui sera considéré ouvert dans notre étude ;
Les disjoncteurs situés au niveau du chaque producteur (Dp) qui sera le seul moyen de coupure du
courant de défaut (niveau MT). On considère que les régulateurs de tension des sources sont conçus
pour maintenir un courant de court-circuit de 3*In pendant 10 seconds ;
Protections interne de chaque source ;
Page 280
Annexe E : Données pour le cas 2 d’application. Ilotage Intentionnel
Un défaut niveau MT sera détecté par les protections installées au niveau de chaque producteur et si
le défaut est permanent les trois disjoncteurs Dp seront commandés à l’ouverture (interruption totale
du fonctionnement du réseau).
Au niveau des installations des consommateurs on considère que les moyens de coupure des
courants des défauts situés dans ces installations sont les fusibles coupe circuit;
Les interrupteurs télécommandés IT1, IT2, IT3 et IT4 qui n’ont pas la puissance de coupure des
courants de défaut, utilisés pour éliminer la partie du réseau affectée par le défaut. Dans le
fonctionnement interconnecté, l’interrupteur IT2 est normal ouvert, les autres étant fermés. Dans
notre analyse, l’interrupteur IT2 et considéré fermé et IT4 est considéré ouvert, le réseau est délimité
entre ce interrupteur et le disjoncteur de départ Dd.
Indicateurs de passage du défaut (IPD) qui seront capables de signaler au système informatique de
pilotage et contrôle du réseau, le passage du courant de défaut.
Le système informatique et le système de télémesure composée de capteurs, de moyens de
conversion et de communication, des moyens de calculs et de prises de décision.
Tableau. E.8.-Les valeurs propres calculées avec Eurostag (le cas 2 d’application)
Page 281
Annexe E : Données pour le cas 2 d’application. Ilotage Intentionnel
Page 282
Annexe F: Le système SCADA
Annexe F
Le système SCADA
Le système SCADA fait partie du système de conduite globale ou EMS (Energy Management System). Il a
pour mission la mesure des données, leur compilation et transmission à un centre de décision. Le système
SCADA traite indistinctement de l’information analogique ou numérique à partir des mesures en réseau
[EXA-04]:
• Mesures des flux d’énergie active et réactive des lignes, tensions dans les noeuds et la fréquence du
réseau. Dans le cas des réseaux de transport des périodes de 2 à 4 s sont normalement employés
pour la mise à jour des informations et des périodes de 20 s pour le réseau de répartition.
• Signaux des positions des interrupteurs avec temps de mise à jour d’une seconde, prise des régleurs
en charge avec temps de mise à jour de 4 s.
• Enregistrement des évènements, changements des états des protections, positions des disjoncteurs.
L’information binaire associée à chacun des éléments doit être mise à jour en quelques
millisecondes.
Ces mesures et fonctionnements sont réalisés au sein d’une structure typique de communication de type
SCADA. La figure F.1 montre l’architecture générale d’un tel système.
Page 283
Annexe F: Le système SCADA
• Postes sources : acquisition à distance des données (p.e : utilisation des composants PMU, Phasor
Measurement Units), mesure des consommations, unités de contrôle comme les RTU (Remote
Terminal Unit) associés à des organes de manœuvres télécommandés (type interrupteurs)
• Accumulateurs et processeurs des données comme les automates de postes sources ou les unités
électroniques intelligentes IED (Intelligent Electronic Device).
• MMI (Man Machine Interface), interface homme machine et centres de traitement des données
installées dans les centres de contrôle.
Le système électrique français était un des plus étendu, opéré par une seule entreprise (EDF) [CAR-86]. Le
fonctionnement est divisé suivant plusieurs niveaux hiérarchiques :
• Niveau 1: ce sont des points locaux d’acquisition de l’information au niveau des postes sources et
générateurs avec les IEDs et les PMUs. Le point d’acquisition des mesures peut être contrôlé dès les
niveaux supérieurs du système SCADA.
• Niveau 2: ce niveau est composé de postes sources plus grands où les données mesurées sont traités.
Ces points sont normalement nommés RTU, Remote Terminal Units.
• Niveau 3: ce niveau correspond aux unités de contrôle régionaux (en France il y a 7 centres de ce
type). Ils ont pour mission le contrôle de la tension des ouvrages de transport (225 kV), répartition
Page 284
Annexe F: Le système SCADA
(90 kV, 63 kV) et des postes sources des réseaux de distribution (20kV). Ils peuvent avoir quelques
fonctions de secours pour le niveau 4.
• Niveau 4: c’est le centre national doit avoir l’information de tout le système. Il contrôle directement
le réseau de transport (400 kV). Il a aussi pour mission le contrôle des interconnexions
internationales et est responsable de l’équilibre production/consommation (réglage de la fréquence).
Il est donc, à ce titre, garant de la sécurité du système et contractualise, avec certains producteurs,
des capacités d’ajustement.
• Pas loin de 40 postes sources pour l’interconnexion pour les liaisons frontalières.
• Non moins de 230 générateurs qui peuvent être dispatchés par le centre contrôle national, ça inclut
les générateurs raccordés en 400 kV et 225 kV.
Les liaisons entre les différents niveaux hiérarchiques se fait comme il suit :
• Niveau 1-Niveau 2: La vitesse de ces liaisons est réduite. Les medias normalement utilisés ligne
téléphoniques, courants porteurs ou liaisons radios.
• Niveau 1- Niveau 3: il existe quelques liaisons directes entre les niveaux 1 et 3, spécialement pour
le contrôle à distance des turbines à gaz et les centres de pompage.
• Niveau 2- Niveau 3: La vitesse dépend de la taille des niveaux 2. Normalement des lignes
téléphoniques dédiées ou des liaisons sous courant porteur sont employés.
• Niveau 3- Niveau 4: La liaison entre ces deux niveaux est généralement faute au travers de système
de communication à très haute qualité (avec une basse probabilité de perte de messages ou erreur de
l’ordre de 10-9). Cette connexion assure la liaison entre les centres régionaux et les calculateurs du
centre national.
• Niveau 4-Pays étrangères: c’est une liaison entre les différents centres de contrôle d’un pays
avec ses voisins. Ce sont souvent des communications dédiées de type téléphoniques.
Page 285
Annexe F: Le système SCADA
Page 286
Titre :
RESEAUX DE TRANSPORT ET PRODUCTION DECENTRALISEE
Résumé :
La libéralisation ou dérégulation du marché de l’énergie et les lignes futures établies par l’UE afin d’augmenter
l’insertion des énergies non polluantes ou vertes font que les réseaux électriques doivent être prêts à accueillir et
intégrer des nouvelles productions d’énergie, quelques fois intermittentes. Le renforcement du réseau en terme
de construction de nouvelles lignes et liaisons internationales n’est pas forcement suffisant pour conduire à un
système plus robuste et flexible. Une méthodologie et une définition de la robustesse sont proposées afin de
garantir la robustesse du système et de limiter les effets néfastes de l’insertion de production décentralisée pour
le système global en cas de pannes généralisées. Ces pannes électriques pourraient être limitées par des îlotages
intentionnels au niveau de la distribution. Une étude de sa faisabilité est donnée. Dans ce sens, l’intelligence
distribuée semble nécessaire pour permettre ces types de fonctionnements « in extremis ». Des nouveaux
composant NTICs sont proposés afin d’allouer les futures stratégies de localisation des défauts et îlotages
intentionnels. Une maquette pour le test des réseaux IP est aussi présentée.
Mots clés :
Production Décentralisée, Pannes Electriques, Robustesse, Indices de Robustesse, Taux Limite d’Insertion,
Protection de Découplage, Ilotages, Régulation, Réserves Système, Réserve Primaire, NTICs. Intelligence
Distribuée
Title:
TRANSMISSION NETWORKS AND DISPERSED GENERATION
Abstract:
The liberalisation or deregulation of the energy market and the futures lines fixed by the EU in order to increase
the amount of clean energy make that the electric networks must be ready to integrate new energy injections,
some of them intermittent. The construction of new lines and international connections could not be a solution
which leads in any case to robust and flexible system. Robustness study methodology and definition are given in
order to ensure the system robustness in case of high dispersed generation insertion and to limit the insertion of
dispersed generation with negative performances in case of perturbation or blackout. These blackouts and
incidences could be limited by intentional islanding in distribution networks. A view of the feasibility of islanding
operation is given. In this way, the distributed intelligence should be a keystone to allow these critical operating
modes. Some ideas about new ICTs for fault localization and islanding are proposed. A demonstrator used for the
tests of IP networks is also presented.
Keywords:
Dispersed Generation, Blackout, Robustness, Robustness Index, Limit Amount Insertion, Disconnection
Protection, Islanded Operation, Regulation, Ancillary Services, Primary Reserves, ICTs, Distributed Intelligence