4 - La Méthode de Planification
4 - La Méthode de Planification
4 - La Méthode de Planification
La Figure 8 illustre un processus itératif et cyclique avec neuf étapes essentielles en PIGDRT. Cette méthode
est indépendante de l’échelle et du niveau de détail, sauf au niveau d’un jardin ou d’une ferme individuelle
où un seul intéressé sera impliqué, alors qu’à des niveaux supérieurs, plusieurs intéressés seront en jeu et ils
seront plus diversifiés.
FIGURE 8
LA METHODE DE PLANIFICATION
D
E
Collecter les données
et informations C
O
N
T
Identification préliminaire et R
examen des options O
L
E
E
Evaluer les ressources spécifiques T
pour identifier les options
D
'
E
Apprécier les V
options identifiées A
L
U
A
T
Négocier et sélectionne I
les options, établir le plan O
N
La séquence est itérative et nécessite de constants ajustements car les différents éléments, et en particulier
les conditions financières ou économiques, tendent à être sinon instables, du moins variables. Si le plan
final ou la politique ne sont pas acceptés par tous les intéressés, ou si les premiers résultats du plan ne sont
pas satisfaisants, la procédure de planification doit être revue afin de corriger les erreurs ou insérer des
éléments manquants. Un contrôle d’accompagnement et un système d’évaluation faciliteront le succès de
ce processus.
Il existe une vaste gamme de méthodes de planification foncière qui peuvent être appropriées à différentes
échelles et niveaux de détail et les accents peuvent varier selon les différents environnements physiques, socio-
économiques et politiques. Bien que le PIGDRT insiste sur la participation active des intéressés et sur le rôle
des GGRT dans la coordination des activités de planification, une assistance technique est normalement
nécessaire pour achever le plan. Cela n’implique pas de consultants externes. Le PIGDRT pousse à
l'autosuffisance et au développement de compétences techniques appropriées par des planificateurs fonciers
qui soient des professionnels et des nationaux, ainsi que par l’équipe de vulgarisation. Aux niveaux national
et infra-national, une telle assistance technique ne peut être fournie que par une équipe de vulgarisateurs
spécialement entraînés, travaillant pour le gouvernement, pour le secteur privé ou pour des ONG.
Ce chapitre présente une gamme d’outils pour chaque étape de la méthode de planification expliquée à la
Figure 8. La présentation est principalement destinée aux professionnels et aux praticiens de la planification
foncière ainsi qu’aux décideurs et aux politiques. Des exemples d’applications sont décrits dans les encadrés
qui clarifieront et faciliteront la compréhension.
Identification des
ENCART 8: Objectifs du projet d’aménagement
problèmes et formulation
du bassin de la rivière Doon
des objectifs
Objectifs à long terme:
Pour que l’exécution du plan soit réussie, les
objectifs à atteindre doivent être clairement • Arrêter et si possible inverser la dégradation amorcée de
formulés. Un objectif peut être proposé comme l’écosystème de la Doon Valley.
réponse à un problème identifié et qui doit être • Améliorer les conditions de vie de la population rurale.
résolu ou comme réponse à une nécessité de
changements ou de nouveaux développements • Impliquer positivement la population rurale dans la gestion
ressentis dans une société. Plus l’objectif sera de l’environnement.
formulé clairement, et plus les éléments subséquents
du plan seront de qualité et détaillés en termes de Objectifs immédiats:
sous-objectifs, de productions ou d’activités.
• Gérer les ressources naturelles de manière durable.
La nature de l’objectif dépend du niveau envisagé. • Accroître la productivité des terres et des eaux.
Dans une politique foncière nationale ou dans un
plan directeur, l’objectif de développement à long • Renforcer la participation de la communauté.
terme est formulé pour une affectation des • Améliorer les conditions socio-économiques pour les groupes
ressources naturelles du pays tout entier. Cet désavantagés, spécialement pour les activités des femmes.
objectif a une composante de production et une
composante environnementale. En fait, il ne doit Source: Overall Workplan 1993-2001 for Doon Valley Integrated Watershed
pas seulement refléter les nécessités au niveau du Management Project. Watershed Management Directorate. Dehradun 1993.
pays mais doit aussi être basé sur les objectifs des
utilisateurs actuels des terres.
32 La méthode de planification
Au niveau infra-national, le plan d’affectation des terres du district aura un objectif visant au développement
dans la zone que couvre le district ou dans toute autre zone pertinente (par exemple, un bassin versant). Son
objectif doit être conforme à la politique foncière de l’ensemble du pays et en servir les buts. Le calendrier de
la planification doit prendre en compte les objectifs à long et à court terme. Le plan doit jouer un rôle crucial
en ce sens qu’il crée un lien entre les objectifs nationaux et ceux de la communauté. Pour que ce lien soit
effectif, des outils de planification participative doivent être employés.
Dans un plan communautaire d’affectation des terres, la population formulera des objectifs applicables à
la communauté. L’objectif doit comprendre les aspects à court et à long terme et être centré sur un
développement durable de la communauté et de ses ressources en terres. De tels plans doivent être en accord
avec les plans du district, ou du bassin versant, et les alimenter, créant ainsi un support mutuel. Le processus
de formulation du plan, y compris la formulation de l’objectif, doit venir de la population avec l’assistance
d’agences gouvernementales, d’ONG et de firmes privées, si nécessaire. Une méthode de consultation utile
et ayant déjà été appliquée avec succès est le diagnostic rural participatif.
Les intéressés directs peuvent comprendre des agriculteurs, des pasteurs, des utilisateurs de produits
forestiers, des entreprises privées ou des agences gouvernementales. Aucun d’entre eux ne forme
nécessairement un groupe homogène de ressources et d’objectifs. Il est souvent pratique de distinguer
différents groupes de fermiers selon la richesse, l’importance des terres ou le nombre de têtes de bétail (De
Wit, 1993). De tels groupes ont des ressources différentes, des degrés d’orientation commerciale différents et
devraient normalement opter pour des affectations des terres différentes dans le plan. Les femmes constituent
aussi un autre groupe d’intéressés qui, de nouveau, n’est pas homogène.
La responsabilité d’identifier les intéressés repose sur l’institution qui coordonne le processus de
planification. Ce devrait être normalement une agence gouvernementale au niveau national ou infra-national,
ou un GGRT au niveau du village, et chacune de ces institutions doit aussi être considérée comme ‘intéressé’.
Tous les groupes d’intéressés étant identifiés, il est de la responsabilité de l’institution de coordination
d’assurer que chacun soit représenté convenablement et qu’un forum approprié soit organisé pour les
discussions et négociations.
La méthode de planification 33
Le Tableau 1 donne un exemple hypothétique des objectifs de divers intéressés pour une étendue de terres
dans une région aride de l’Afrique. Quoique cet exemple soit loin d’être exhaustif, il illustre la complexité des
intérêts relatifs aux terres qui doivent être démêlés et analysés durant la planification de l’affectation des terres.
Une description claire des différents objectifs est la base pour définir et évaluer les types améliorés d’affectation
des terres, qui les satisfassent tous si possible. Quoique le format des objectifs et le niveau de détail auquel ils
sont décrits puisse varier, les deux principes suivants doivent être suivis lors de leur élaboration:
✔ Participation des intéressés. Les objectifs pris en compte dans la planification foncière sont ceux
des intéressés; il s’ensuit qu’il revient aux intéressés de les formuler. Lorsqu’il y a plusieurs groupes
d’intéressés, il importe d’assurer la participation de chacun d’entre eux.
✔ Cadre légal. Les objectifs doivent s’inscrire dans la législation actuelle, ou à tout le moins dans les
limites d’éventuelles nouvelles lois qui s’inscriraient dans le champ des politiques gouvernementales.
S’il y a clairement conflit, il doit être discuté et négocié avec les autorités compétentes jusqu’à ce
qu’un consensus soit trouvé.
L’institution coordinatrice est responsable de l’inventaire des buts et objectifs des groupes d’intéressés. Dans
certains cas, les planificateurs ou d’autres agences peuvent être amenés à servir de médiateurs et à mettre au
clair les objectifs de certains groupes d’intéressés, en employant notamment des techniques DRP (Encart 10)
telles que discussions en groupes ciblés, réunions ouvertes et parcours de transects.
Après que les objectifs de tous les intéressés aient été identifiés, tout objet de conflit patent et toute synergie
devraient avoir été repérés, vu qu’ils auront été abordés tôt ou tard au cours du processus de planification. Ainsi
dans l’exemple du Tableau 1, les objectifs des paysans sans terre peuvent s’opposer à ceux du Conseil de District,
qui peut restreindre leur accès aux produits issus des zones naturelles et des terroirs afin de développer du ranching
à vocation commerciale. Réciproquement, le commerçant local peut souhaiter une augmentation de la production
ou des profits du fermier riche, vu qu’il peut tirer profit d’un plus grand nombre d’opportunités commerciales.
Principes de base
Pour rendre opérationnel une politique ou un plan d’affectation des terres, il faut une institution qui ne soit pas
concernée seulement par l’élaboration du plan, mais également par sa mise en œuvre. Une institution ayant ce
mandat est appelée un groupe de travail multidisciplinaire. C’est un groupe dont les membres représentent
des intéressés et des groupes d’intéressés identifiés. Le groupe de travail doit avoir intérêt à résoudre les
problèmes identifiés, et à atteindre un certain objectif de développement. La philosophie des représentants des
intéressés actant comme groupe de travail est expliquée au chapitre 3. Les principales tâches de cette entité sont:
La méthode de planification 35
L’installation d’un groupe de travail comprend aussi bien l’expertise technique nécessaire pour traiter les
divers problèmes de l’affectation des terres que le pouvoir de prendre des décisions et d’ester en justice.
L’expertise technique peut être fournie par un comité consultatif associé (au niveau national) ou par un service
de vulgarisation (au niveau local).
Lorsque le groupe de travail est en place, des questions cruciales doivent être posées, qui sont:
✔ Les intéressés ont-ils un enjeu au sein du groupe ? Le perçoivent-ils comme utile ? Le soutiennent-
ils ? (Ainsi, au niveau local l’enjeu effectif peut être économique, comme des cultures de subsistance
ou de rente, ou non économique, comme des espèces végétales ou animales menacées pouvant avoir
une signification religieuse ou une valeur ésotérique pour certains membres de la communauté).
✔ Le groupe est-il la ‘proprieté’ des intéressés; sont-ils réellement impliqués? Ont-ils un réel pouvoir
de décision, ou bien ont-ils un impact réel? Ou bien n’est-ce en fait qu’un groupe appelé à se
rencontrer périodiquement pour entendre les propositions et programmes gouvernementaux?
✔ Le groupe représente-t-il tous les intéressés (y compris les groupes désavantagés), et tous les intéressés
ont-ils l’opportunité de négocier et de prendre part aux décisions? Une attention particulière est-elle
portée aux femmes ou à ceux qui tout en utilisant les ressources n’ont aucun droit formel?
✔ Le groupe est-il complètement informé de ses buts et de son mandat, de ses pouvoirs et de ses droits?
A-t-il accès à toutes les informations?
✔ Les gens ont-ils conscience des avantages d’être membre? Perçoivent-ils des incitations directes ou
indirectes à se joindre au groupe?
Lorsqu’il existe une ‘appropriation’ locale, leur créativité, leur initiative et leur enthousiasme vont
grandement contribuer au résultat final. Chez les intéressés, la condition de propriétaire se mue en
responsabilité et dans certains cas, en contribution volontaire.
36 La méthode de planification
Il est important que le GGRL soit un forum dans lequel les vues de tous les groupes d’intérêt de la
communauté soient représentées. Il est également de la responsabilité du gouvernement d’assurer que les
communautés ou les sous-groupes non affranchis, comme les communautés indigènes ou les femmes chef de
ménage, soient correctement représentés, et que les droits de la communauté dans son ensemble ne soient
pas violés. Les GGRL effectifs doivent être un outil
de pouvoir pour les intéressés au plus bas niveau, et
comme un moyen de donner voix au sein de la
communauté à des groupes traditionnellement
désavantagés dans la gestion des ressources en
terres du village. La participation des femmes est
particulièrement importante car leur expérience
pratique dans la gestion des ressources est souvent
plus grande que celle des hommes. De plus, dans
les zones marquées par un important taux
migratoire des hommes, le poids du travail incombe
aux femmes.
communauté, en partie par le gouvernement, sur une base ad hoc. Dans certaines zones, les ONG locales,
nationales, ou même internationales peuvent jouer un rôle considérable en mobilisant les groupes et en
soutenant leurs activités. Une attention particulière doit être portée aux questions de sexe, de classe et d’ethnie.
Pour que les GGRL soient efficaces, ils doivent aussi être des entités légales dûment mandatées. Leurs
responsabilités types doivent comprendre la formulation des plans d’affectation des terres couvrant le terroir
sous la juridiction du village, ainsi que le contrôle de toute modification que le plan amène dans l’utilisation
ou la gestion des terres. Le GGRL doit aussi avoir le pouvoir d’édicter et de faire respecter des décrets locaux
en faveur de l’utilisation durable et de la préservation des ressources naturelles, comme le montre l’exemple
de l’Encart 27 dans ce chapitre.
L’expérience montre que l’apport de fonds renouvelables peut servir d’incitant direct à rejoindre le groupe.
L’argent récolté peut être utilisé pour des prêts individuels, ou pour l’achat, la maintenance ou la réparation
de moyens mis en place et utilisés en commun par des groupements d’utilisateurs.
D’une manière plus spécifique, le groupe de travail doit aussi avoir l’expertise technique suffisante pour
assurer les fonctions suivantes:
✔ mettre en œuvre au niveau du district les activités liées à la planification foncière en collaboration
avec les GGRL; mettre en place et maintenir l’infrastructure au niveau du district
✔ fournir l’appui technique aux GGRL basés dans les villages dans les matières relevant de sa
compétence
✔ coordonner les activités de planification de l’affectation des terres au niveau du village et aider à la
résolution de tout conflit ou incompatibilité dans les plans d’affectation des terres générés par les
diverses communautés au sein d’un district ou d’une province
✔ faire connaître au niveau national les priorités du district qui ne peuvent être traitées qu’au niveau
national, comme les modifications des cadres légaux ou politiques
De tels groupes peuvent devenir encore plus efficaces s’ils ont des comptes à rendre à l’électorat local.
Idéalement, des représentants élus ne seront pas réélus s’ils ne répondent pas aux attentes et aux priorités
des intéressés locaux. L’Encart 11 donne un exemple de groupe de niveau intermédiaire, établi pour
s’occuper des problèmes d’affectation des terres et de pollution dans un bassin versant aux Pays-Bas. Ici, à
l’instar de nombreux pays développés, des ONG représentatives d’intérêts divers jouent un rôle majeur au
sein du groupe.
38 La méthode de planification
La vallée de la Gueldre est une zone agricole dans laquelle des méthodes d’élevage intensif ont été
appliquées, et ont eu pour conséquence d’entraîner une pollution des sols et des eaux. Par ailleurs, la
région est belle, et est bordée par deux réserves naturelles. En 1990, la Commission de la Vallée a été
instituée pour réaliser au mieux les objectifs des intéressés dans le cadre d’une planification intégrée de
l’affectation des terres. La commission comprend 25 personnes: six civils issus de trois ministères, six
politiciens issus des niveaux provincial et municipal, et diverses ONG représentant les intérêts des
fermiers et des autres groupes concernés.
Source: adapté de Van de Berg, Van de Kundert & Smaling (1995) Integrated Approach to Planning and Management of
Land; Operationalization of Chapter 10 of UNCED’s Agenda 21. Issues paper for an International Workshop, Wageningen,
20 – 22 February 1995. Winand Staring Centre for Integrated Land, Soil and Water Research.
Ce qui est recherché, c’est un forum de négociations intersectorielles pour les problèmes relatifs au terroir. Ce
peut être un comité officiel ayant mandat décisionnel pour les problèmes liés aux ressources en terres. Parfois,
deux groupes peuvent coexister, l’un comprenant les décideurs de haut niveau, et l’autre les techniciens
spécialisés. De toute façon, ces corps nationaux doivent être multidisciplinaires et doivent représenter tous les
ministères et départements concernés par les ressources en terres et les ressources naturelles. Le groupe devrait
aussi s’adjoindre des représentants des districts et des ONG importantes dans le pays.
✔ coordonner au niveau national les activités liées à la planification de l’affectation des terres et
conseiller le gouvernement dans les matières liées au territoire ainsi qu’à l’utilisation et à la gestion
des ressources en terres
✔ faciliter l’échange d’informations avec les niveaux du district et de la commune, et promouvoir une
approche holistique et intégrée pour les questions liées au territoire
✔ développer des systèmes d’information sur les ressources en terre, affectation des terres et sur les
effets environnementaux
✔ prévoir et suivre les besoins en terres et les priorités
✔ aider à une approche coordonnée de la conception, de la mise en œuvre et du suivi des plans de
développement et d’aménagement
✔ modifier et mettre à jour la politique d’affectation des terres ainsi que les lois et matières
institutionnelles liées
✔ prendre les décisions finales en cas de conflits d’intérêts dans l’affectation des terres
La méthode de planification 39
Le groupe devrait en conséquence être une entité légale indépendante chargée de la mise en application des
lois et des politiques édictées pour la conservation et la gestion appropriées des ressources naturelles. De
telles entités, que l’on appelle fréquemment offices, commissions, ou conseils, doivent être instituées par une
loi, avec mandat et pouvoirs précis, y compris le pouvoir d’ester en justice. L’exemple d’une telle entité
fonctionnant au Botswana est montré à l’Encart 12.
Edictée en 1972 au Botswana, la Loi de conservation des ressources agricoles institue ce Bureau en tant
que corps constitué ayant capacité à ester et à être poursuivi en justice. Ses dix membres sont nommés
par le Président; ils se réunissent au moins quatre fois par an, et sont en charge de superviser une gamme
étendue de ressources naturelles. Le Bureau donne des conseils au Président sur la législation, lance des
enquêtes de son propre chef ou à l’initiative du Ministre, émet des ordonnances et régulations
conservatoires et assure leur mise en application. Les pouvoirs d’investigation comprennent la capacité
de lancer des citations à comparaître, qui sont instruites par les tribunaux. Toute personne touchée
directement ou indirectement par une ordonnance peut faire appel auprès du Ministre dans les 30 jours,
et faire valoir qu’une ordonnance est inéquitable, sans fondement ou injustement dure; la décision du
Ministre est sans appel. Les propriétaires ou les occupants d’une terre qui ne se plient pas dans un délai
raisonnable seront poursuivis pour offense; la justice peut infliger des amendes ou de la prison.
Source: Botswana Government Gazette. 5 January 1973. The Agricultural Resources Conservation Act. N° 39. 1972.
Principes de base
L’évaluation systématique et la planification des ressources en terres nécessitent des données et informations
de base sur les terroirs et les populations, ainsi que sur l’organisation de l’administration et des services. Cette
affirmation est vraie à tout niveau de détail. Cependant, la diversité et la quantité des informations, de même
que leur degré de fiabilité et de précision, varient grandement selon l’échelle et les objectifs du plan
d’affectation des terres. Cinq principes de base guident la collecte de cette information:
✔ La collecte des données et informations doit être orientée vers les objectifs et rencontrer les demandes
des usagers.
✔ La collecte des données et informations doit être menée en vue de comprendre comment fonctionne
l’écosystème terres/affectation des terres. Quels sont les processus impliqués, comment la propriété
des terres affecte-t-elle leur utilisation, et quel est l’impact des modifications de l’affectation des
terres sur les ressources en terres?
✔ La collecte des données et informations doit être efficace, en se concentrant sur un ensemble minimum
de données; elle doit être souple afin de permettre la collecte de toute donnée additionnelle intéressante.
✔ Des données physiques sous forme spatiale sont nécessaires, comme des cartes ou des observations
géo-référenciées. La variation spatiale des ressources en terres est la justification majeure de la
planification de l’affectation des terres.
✔ La collecte des données et informations doit être une partie d’un processus continu. Plutôt que d’être
conçue comme un exercice unique destiné à produire un plan d’affectation des terres rigide, la
collecte initiale des données doit être utilisée pour formuler un plan d’affectation des terres souple,
évolutif, qui puisse plus tard être modifié à la lumière de nouvelles informations, ou qui puisse
s’adapter à de nouvelles circonstances.
40 La méthode de planification
La planification foncière est une forme de planification spatiale ; en conséquence, une carte de base à l’échelle
appropriée est nécessaire pour en établir le plan d’affectation. La plupart des informations sont liées à une
échelle et en sont dépendantes. Il en va ainsi pour la distribution spatiale sur carte de caractéristiques
biophysiques, et pour des facteurs tels que population, production ou infrastructure, qui sont spécifiques de
certaines unités cartographiques. L’échelle est hautement significative pour l’information de base et
conditionne le niveau auquel s’établit la planification foncière. Un équilibre approprié doit exister entre
échelle et densité d’informations afin d’optimiser et de rendre utiles leurs applications.
La relation entre le niveau de la planification foncière et l’échelle des informations spatiales est donnée au
Tableau 2. La planification suit généralement des limites administratives. Comme ces limites varient de pays
à pays, il est naturel que les échelles des cartes nationales et régionales se recouvrent partiellement. Les
grands pays peuvent avoir plus de deux niveaux intermédiaires, par exemple région – province – district, ou
état – district – sous-district.
Récemment, les systèmes d’information géographiques (SIG) ont démontré leur grande capacité à gérer et à
analyser de vastes ensembles de données de base sous forme spatiale. Les SIG peuvent être utilisés pour créer
sous forme souple et intégrée les cartes, tableaux et rapports écrits nécessaires à la planification de
l’affectation des terres. Quoiqu’ils facilitent grandement l’analyse des données, les SIG ne réduisent en rien
l’importance de la précision des données spatiales. Le contrôle de leur qualité doit même être encore plus
rigoureux que lorsque des méthodes manuelles sont utilisées.
La méthode de planification 41
DEFINITIONS
Une caractéristique de terrain est un attribut de terrain qui peut être mesuré ou estimé (FAO, 1996).
La méthode FAO d’évaluation des terres pour l’utilisation rurale des terres est employée pour décrire et
estimer des facteurs physiques au sein d’une unité de terrain ou de planification (FAO, 1976).
L’expérience a permis de déterminer quels sont les ensembles de données minimales qu’il convient de
rassembler pour les unités et sous-unités de planification concernant le climat et les sols (Encart 14). Lorsque
cela est possible, les données collectées sur le climat et les sols doivent être mises en corrélation avec des
systèmes de classification nationaux ou internationaux, tels que la classification climatique de Köppen, la
méthodologie des zones agro-écologiques et la classification des sols FAO/Unesco/ISRIC (FAO, 1990a) ou,
de préférence, la Base de Référence Mondiale (FAO, 1998). De tels systèmes ne doivent pas remplacer les
méthodes de classification locales, car celles-ci mettent l’accent sur des facteurs importants pour une éco-
zone particulière. La précision de l’évaluation peut souvent être affinée si les données sont plus détaillées.
Certains paramètres supplémentaires peuvent se révéler d’importants déterminants de l’affectation des terres
dans différents environnements. Ainsi, des facteurs comme l’incidence du gel, la présence d’éléments
toxiques ou la perméabilité du sous-sol peuvent influencer fortement l’affectation des terres ou le choix des
cultures dans des lieux précis.
Les ressources en eau de surface et de nappe peu profonde sont importantes en planification de l’affectation
des terres. Leur qualité et quantité contribuent à déterminer les options d’utilisations potentielles des terres.
La disponibilité dans le temps et dans l’espace des eaux de surface et de nappe superficielle, de même que les
risques d’inondation, sont des aspects importants.
42 La méthode de planification
ENCART 14: Besoins en données sur les ressources en terres pour leur évaluation
DEFINITIONS
Un Type d’affectation des terres (TAT) est une utilisation de terres définie en termes de produit ou de
produits, d’intrants et de façons nécessaires à les produire, et en termes d’environnement socio-
économique dans lequel la production se fait. (FAO, 1976).
Un Système de production décrit une série d’activités (le système de gestion) mises en place pour
produire un ensemble défini de denrées ou de bénéfices (produits). (FAO, 1996).
La méthode de planification 43
Un exemple de définitions de types d’affectation des terres est donné dans l’Encart 15.
Produits et Culture pluviale d’orge, maïs, avoine, millet, riz sec, riz inondé, sorgho, blé, niébé, pois,
production arachide, haricot, pois cajan, soya, manioc, patate douce, pomme de terre, banane, palmier à
huile et canne à sucre. Cultures pures ou associées dans des systèmes de cultures et rotations
appropriés.
Intensité Elevée, incluant travail Moyenne, incluant travail Basse; travail familial
du Travail familial non rémunéré familial non rémunéré rémunéré si utilisé
Main œuvre Travail manuel à l’aide Travail manuel avec outils Mécanisation complète
d’outils manuels manuels et/ou traction animale,
avec instruments améliorés;
mécanisation partielle
Infrastructures Accès aux marchés non Accès nécessaire à certains Accès aux marchés essentiel.
nécessaire. Services de marchés; de même qu’aux Haut niveau de services
conseils inadéquats champs de démonstration conseils et applications des
et aux services résultats de la recherche
Source: Agro-ecological assessment for national planning: the example of Kenya. FAO. 1993b.
44 La méthode de planification
Les nombreuses combinaisons théoriques entre produits, aménagements et intrants peuvent générer un grand
nombre de systèmes de production potentiels. Il importe de limiter ces combinaisons à un nombre gérable et
de ne retenir que les modifications des systèmes de production existants qui soient praticables et compatibles
avec les objectifs des intéressés.
Une liste des exigences propres à chaque système de production ou à chaque TAT doit tenir compte du fait
que les exigences dépendent dans une large mesure de la méthode analytique utilisée pour évaluer les terres.
L’Encart 17 donne la liste de contrôle des besoins à inventorier. Pour des utilisations extensives des terres,
comme une réserve naturelle, un traitement bien moins détaillé est suffisant, et les besoins peuvent être liés à
de grandes catégories comme le type de végétation et la disponibilité en eau.
Les données provenant aussi bien de sources locales que de sources “ officielles ” doivent être rassemblées
en fonction des coûts de production de chaque composante des systèmes de production ou d’affectation des
terres. Les informations sur les prix des produits à la sortie de la ferme et au marché, sur la quantité d’argent
dont dispose le fermier pour investir, sur l’accès au crédit et sur les opportunités de revenus, seront
importantes pour la planification. Ce type d’information variera sans doute selon les groupes d’intéressés dans
la communauté.
En plus des informations de niveau local, l’entité administrative recueillera celles concernant des facteurs tels que
la population (y compris le taux démographique, les pyramides d’âge et la distribution par sexe), la disponibilité
en main d’œuvre, les infrastructures, les marchés, les services d’appui comme la vulgarisation agricole ou un
service vétérinaire. L’entité administrative qui œuvrera concrètement dépendra du niveau de la planification.
Des informations doivent également être collectées sur les droits et restrictions dans l’affectation des terres et
dans les matières qui leur sont corrélées, ainsi que sur toute politique gouvernementale ou plan de
développement affectant les zones où s’effectue la planification de l’affectation des terres.
Pour l’évaluation des terres et pour la planification qui en découle, les données existantes doivent être
exploitées autant que possible et des données supplémentaires, recueillies sur le terrain, leur seront ajoutées
là où c’est nécessaire.
Les cartes topographiques de base, les données climatiques et pédologiques peuvent normalement s’obtenir
auprès des départements ministériels concernés. Les informations sur les systèmes de production proviennent
d’études sur les fermes ou les ménages, tandis que les informations à propos des exigences des cultures et de
l’élevage pourront souvent être glanées auprès des services en charge de la vulgarisation et de la recherche
agronomique.
Ces sources de renseignements ‘officiels’ seront valorisées, mais une attention toute particulière sera apportée
aux sources locales de renseignements, qui seront exploitées au maximum. Mieux que les experts, les gens
du cru comprennent la manière dont fonctionnent les systèmes d’affectation des terres dont ils dépendent. Des
mécanismes appropriés doivent être employés pour que les GGRT, les autres habitants, les spécialistes et les
décideurs de haut niveau partagent cette connaissance. La connaissance indigène peut sembler confuse, ou
être structurée de manière telle que son accès ou sa compréhension soient peu aises pour les planificateurs.
Les techniques DRR et DRP permettent d’élucider et d’analyser de telles informations avec les communautés.
Alors que les enquêtes formelles doivent se limiter au minimum, des enquêtes conventionnelles peuvent
s’avérer nécessaires pour pallier certaines lacunes dans l’information, ou pour acquérir certains types de
données complètement manquants. Les techniques à même de mener des études sur les sols ou sur les
conditions socio-économiques des ménages ruraux sont reprises dans des manuels standards (ex. FAO, 1979;
1990b). Pour les études sur les ressources en terres, une approche physiographique (Encart 19) est
recommandée; elle intègre la géomorphologie, les sols et la végétation. Quoiqu’elle n’élimine aucunement le
recours à des vérifications de terrain, l’utilisation de photos aériennes et d’images satellites, sous forme
imprimée ou digitale, peut grandement améliorer l’efficacité des études sur les ressources en terres.
Les systèmes physiographiques hiérarchisés ont été définis (Base mondiale et nationale de données
digitales sur les sols et le terrain de la FAO (SOTER), FAO 1995); leur plus haut niveau de classification
se fonde sur des formes de terrain appréciées par des critères morphométriques, et sur l’altitude. Les
unités se subdivisent en fonction de leurs forme, topographie et dimensions. Le niveau inférieur reste
ouvert et permet d’intégrer toute subdivision supplémentaire ayant trait à la géologie et aux sols. Ces
systèmes sont dès lors utiles pour planifier l’affectation des terres, et ce de l’échelle nationale à l’échelle
de la ferme, car ils peuvent fournir l’information au niveau approprié.
En particulier dans les zones non ou peu perturbées, la physiographie sera hautement corrélée avec les
types de végétation, et les unités physiographiques pourront servir de fondement fiable pour l’inventaire
de la végétation. Dans les zones où la végétation originelle a été dégradée, les unités physiographiques
de niveau inférieur serviront d’unités de terrain de base ouvertes, qui pourront ultérieurement être
complétées et subdivisées selon les besoins.
Les unités physiographiques fournissent aussi un cadre approprié à la description et à la cartographie
de l’érosion actuelle et de la dégradation des terres (Jansen, Remmelzwaal and Dlamini, 1994).
Les données sur le système des unités physiographiques doivent être croisées avec les informations
climatiques pour l’évaluation ultérieure des ressources en terres.
La méthode de planification 47
La facilité avec laquelle les données peuvent désormais être stockées dans les bases de données doit aider le
public à disposer des données; ceci est particulièrement vrai pour ceux dont les intérêts sont attachés à une
zone ou à une région particulière. Dans les zones où les ressources et les technologies de la communication
sont suffisantes, les usagers peuvent accéder aux bases de données via des réseaux éloignés, ou via Internet.
La faille dans le contrôle strict qu’exerçaient auparavant de nombreux gouvernements est perçue comme une
étape positive vers le développement de la gestion durable des ressources en terres.
Identification préliminaire
et sélection des options
Principes de base
Pour que les terres soient utilisées avec succès, leurs ressources doivent satisfaire à certaines exigences.
Nombre de ces exigences sont liées au type d’affectation des terres, et elles comprennent les besoins
écologiques de la culture ou du produit, et les exigences liées au système d’aménagement employé pour les
produire. L’évaluation des ressources en terres
implique dès lors une comparaison entre les FIGURE 10
propriétés des terres et les exigences des
affectations possibles des terres. Un plan ou des RATIONALITE DE L’EVALUATION DES TERRES
unités de terrain définies sont classés en fonction
du degré de satisfaction face aux exigences de TERRES AFFECTATION DES TERRES
Unités de terrain Systèmes de production
l’affectation des terres. Les principes de cette
approche, qui est essentiellement écologique, sont Caractéristiques Exigences
exposés dans l’ouvrage Cadre pour une Evaluation
des Terres (FAO, 1976), et sont illustrés par la
Figure 10. L’évaluation est basée sur une
compréhension inhérente des interactions entre
terres et affectation des terres. Les termes utilisés COMPARAISON
en évaluation des terres sont définis plus loin. Les
besoins en informations pour les unités d’aménagement
des terres (UAT), les TAT et les systèmes de
production ont été décrits précédemment. APTITUDE DES TERRES
Evaluation des terres. Estimation des performances ou du potentiel des terres en tenant compte d’un but
particulier; méthode mise au point en vue d’aider à la planification et à la gestion de l’affectation des terres.
Unité cartographique de terrain. Surface de terre dessinée sur une carte. Peut contenir un seul type
de terre ou plusieurs, présents sous forme de complexe ou d’association.
Type de terrain. Unité spécifique de terrain ayant un ensemble de caractéristiques définissables. N’est
pas toujours cartographiable à l’échelle utilisée.
Qualité des terres. Attribut complexe de terres influençant d’une manière distincte l’aptitude des terres
pour un usage spécifié.
L’évaluation des terres consiste en évaluations physiques et socio-économiques. L’évaluation physique des
terres implique l’interprétation, en termes de ressources potentielles, de données sur l’environnement
physique, ainsi que sur l’affectation passée et présente des terres. Un lien existe donc avec la recherche de
solutions à certains problèmes, comme la dégradation à longue échéance de la qualité des terres due à son
usage actuel, comme la viabilité d’affectations alternatives des terres, comme le degré d’amélioration que
pourrait atteindre la gestion actuelle des terres, ou enfin comme l’impact des intrants sur la productivité ou
sur la qualité des terres.
50 La méthode de planification
✔ consultation initiale à propos de l’objectif de l’évaluation ainsi que des données et hypothèses sur
lesquelles elle se fonde
✔ description des types d’affectation des terres à envisager et établissement de leurs exigences
✔ description des unités cartographiques de terrain, et déduction des qualités des terres
✔ comparaison des types d’affectation des terres avec les types de terres actuels
✔ analyse économique et sociale
✔ classification d’aptitude des terres (qualitative ou quantitative)
✔ présentation des résultats de l’évaluation
En plus de son cadre pour l’évaluation des terres, la FAO a publié selon le même concept quatre manuels pour
l’évaluation des terres en vue de différentes affectations des terres (Encart 21). Ces publications donnent des
directives pratiques pour planifier et exécuter les diverses phases de l’évaluation des terres, en partant de
l’interprétation des données de base, jusqu’aux recommandations finales. Ces recommandations serviront de
base aux décisions qui seront discutées entre les intéressés et les institutions concernées, et qui, si elles sont
acceptées, seront mises en œuvre.
La technique et le niveau de complexité du processus de comparaison sont déterminés par les buts et par le
niveau de détail du plan d’affectation des terres ainsi que par la quantité et la qualité des informations
collectées lors de la caractérisation des UAT, des TAT et des systèmes de production.
Au niveau le plus simple, la comparaison se fait sur base du transfert des connaissances acquises en étudiant
des TAT ou des types de production ou des sols similaires. Ainsi, des fermiers remettant en culture une jachère
vont faire des comparaisons avec des sols similaires qu’ils ont cultivés ailleurs et, grâce à leur expérience
antérieure sur la même parcelle, ils pourront décider quelles cultures implanter et quelles façons et quels
intrants leur appliquer. Cette approche ne nécessite aucune spécification des besoins pour cette affectation
individuelle des terres, ni de spécification de ses caractéristiques, car elle est simplement basée sur
l’expérience et sur le raisonnement intuitif.
La méthode de planification 51
Le Système automatisé d’évaluation des terres (ALES) (Rossiter and van Wambeke, 1993) est un progiciel de
modélisation qui permet d’élaborer un système expert basé sur le cadre de la FAO pour l’évaluation des terres.
ALES a été utilisé pour construire des modèles autour de projets FAO au Mozambique et au Malawi (ex.
Eschweiler et al., 1991).
D’autres modèles pour évaluer les terres dans des systèmes culturaux ont été élaborés par la FAO et utilisés
dans des projets de terrain; il s’agit de:
• Zonage agro-écologique (FAO, 1978; 1996)
• Modèle de simulation des rendements des cultures et d’éstimation des terres pour le
Botswana (CYSLAMB) (Tersteeg, 1994).
Le ZAE a été utilisé dans diverses conditions environnementales, aux échelles mondiale, régionale, nationale
et infra-nationale. Il comprend un ensemble d’applications de base sur lesquelles se fondent des applications
plus avancées. Les applications ZAE sont présentées dans la Figure 11. CYSLAMB a été employé aux
niveaux du pays, du district, du village et de la ferme au Botswana; ce modèle est approprié aux
environnements semi-arides similaires. Mais, indépendamment de l’approche utilisée, les modèles doivent
être validés sur le terrain au vu des performances actuelles.
FIGURE 11
RESULTATS
Inventaires des ressources en terres
Cartes des zones agro-écologiques
Aptitude des terres: classes d’aptitude
rendements potentiels
TABLEAU 3: Extrait d’une évaluation des terres basée sur une comparaison qualitative
Unité - AT Culture et niveau d’intrants
Maïs Blé Orge Tef
Bas Moyen Bas Moyen Bas Moyen Bas Moyen
Notes: 1. L’unité d’aptitude des terres (Unité-AT) vient de la combinaison d’une unité cartographique de sol,
de la pluviométrie et de l’altitud.
2. Le niveau d’intrants ‘moyen’ comprend, si besoin, le drainage de surface (billons et fossés).
3. S1 = très apte; S2 = moyennement apte; S3 = marginal; S4 = très marginal; N = inapte.
4. Là où plus d’une classe d’aptitude est indiquée, l’aptitude de l’unité varie en fonction des différents
types de sols non cartographiables à l’échelle utilisée (1:250.000). Une typographie majuscule
implique que 50% ou plus de l’unité se situent dans cette classe, tandis qu’une minuscule entraîne
que 25% de l’unité sont catalogués dans l’unité indiquée. Exemples: S1.S4 = 50% de l’unité
d’aptitude des terres sont en S1 et 50% en S4 et S3.s4.n = 50% sont en S3, 25% en S4 et 25% en N.
Les options d’affectations possibles des terres peuvent être soumises à une analyse économique ou financière;
ceci dépend des buts du plan d’affectation des terres3. La viabilité financière peut être estimée au moyen des
paramètres suivants:
En récapitulant l’impact total d’une option d’affectation des terres, les coûts et bénéfices entraînés par la
poursuite des objectifs ainsi que les compromis à atteindre doivent être estimés. De multiples objectifs se
rapportant au choix d’option, tels qu’équité, efficacité et durabilité de l’usage des ressources doivent retrouver
des poids respectifs conciliables entre eux, ces paramètres étant les valeurs assignées à l’accomplissement
d’un objectif. Lors de l’estimation des bénéfices
futurs, ces paramètres doivent être pris en compte
selon le taux social le plus élevé. Cette pratique
devrait assurer qu’une option viable d’affectation
des terres prenne en compte les préférences sociales
du moment, les incertitudes, les problèmes d’équité
entre générations et les externalités.
3 - L'analyse financière est basée sur les prix et coûts du marché. L'analyse économique prend en compte les prix cachés et les coûts
d'opportunité. Bien qu'une analyse financière soit à même d'évaluer la faisabilité d'un plan d'affectation des terres pour une grande
ferme ou pour un groupement d'entreprises commerciales, l'étude d'alternatives à ce plan, couvrant un champ d'activités plus large
au sein d'un pays, d'un district ou d'une commune, devrait être normalement soumise aux procédures plus complexes de l'analyse
économique.
54 La méthode de planification
basés que sur les prix du marché; cependant elles sont liées aux choix sociaux et doivent être prises en compte
lors de la détermination des mérites d’une option.
Exemple: la conservation est concernée par l’affectation efficace des ressources dans le temps. En
conséquence, ceci implique une minimalisation de la valeur nette actuelle des capitaux et des coûts
opérationnels, et cela peut engendrer une accélération et une augmentation des entrées financières à court
terme afin d’être à même de réduire plus tard les coûts opérationnels à long terme. La conservation fait partie
d’un processus continu d’utilisation des ressources; ceci va de l’exclusion du droit au bien-être des
générations futures à la négation de ce même droit aux participants d’aujourd’hui; elle dépend donc aussi bien
d’arbitrages sur l’équité des distributions que de son efficacité économique.
Impact social
La participation active de tous les intéressés et de leurs représentants lors de la formulation des objectifs de
l’affectation des terres, s’ajoutant au dialogue continu qui s’instaure au cours des étapes de l’évaluation des
ressources en terres, doit assurer l’acceptation par les divers groupes sociaux des propositions d’affectations des
terres. A ce stade, qui est critique dans le processus de planification, des consultations intensives doivent être
menées avec les divers groupes pour discuter de l’implication des modifications possibles dans l’affectation des
terres ; le souci du détail dans ces discussions doit être tel qu’il permette de modifier des facteurs comme les
droits d’accès ou d’imposer des responsabilités pour la gestion et la conservation. Un soin particulier sera mis
à inclure des groupes qui ne sont pas utilisateurs des terres dans les zones visées, mais qui pourraient néanmoins
être touchés par les changements proposés. Ainsi, des communautés vivant en aval d’un bassin versant
pourraient être affectées par des modifications à l’amont dans l’utilisation de l’eau ou dans la couverture du sol.
Si elles n’ont pas été consultées auparavant, c’est à ce stade qu’elles doivent être associées aux discussions.
Il peut être nécessaire de mener un DRR ciblé au niveau communautaire avec des groupements d’intéressés
ou avec des informateurs-clés afin de mettre au clair ce qui pourrait exactement arriver lorsque les
changements dans l’affectation des terres prendront effet. Des études de cas de développements comparables
dans des environnements similaires doivent être utilisées, et les données des hôpitaux locaux permettront
d’analyser les tendances actuelles en matière de santé publique.
Impact environnemental
Par définition, l’aménagement durable des terres dépend du maintien du potentiel productif des ressources
naturelles. Il ne s’agit pas seulement de protéger les ressources desquelles dépend un système de production
déterminé, car le fonctionnement de ce système peut engendrer des effets sur d’autres attributs de
l’environnement, sur le site lui-même ou ailleurs.
La technique des indicateurs peut être utilisée pour sélectionner dans une liste plus complète un certain
nombre de facteurs-clés à évaluer. Le terme indicateurs est emprunté à l’analyse d’impact environnemental,
qui a beaucoup en commun avec l’évaluation de la durabilité. Cette technique a été développée pour réduire
le nombre d’analyses à un niveau gérable; elle sera mise en application avec la participation de tous les
groupes concernés par des changements dans l’affectation des terres (Bisset, 1987). Une fois identifiées, les
La méthode de planification 55
Le résultat de l’étape précédente est une palette d’options d’affectation des terres, incluant des types
d’affectation des terres ou des systèmes de production pour chaque unité cartographique de terres.
Toutes ces options sont physiquement applicables, financièrement et économiquement viables, socialement
acceptables, sans impact négatif d’importance sur l’environnement et les contraintes pour leur mise en œuvre
peuvent trouver solution. Le choix des meilleures options, ou du meilleur ensemble d’options, doit maintenant
être fait en pondérant les alternatives selon les buts que recherchent les divers groupes d’intéressés. Il est à espérer
que dans la plupart des cas, l’affectation des terres se décidera sur une base de compromis et de consensus.
Le processus de négociation
L’essence d’une négociation entre partenaires est
que toutes les personnes concernées soient
équitablement représentées dans les discussions. La négociation ne pourra débuter que si tous les intéressés
sont convaincus de sa légitimité, ou que le processus et la structure institutionnelle (le groupe de travail) qui
la supportent sont légitimisés par la collectivité, par la coutume ou par force de loi. Ceci implique que les
structures de gestion puissent être mises en place par les intéressés eux-mêmes ou par le gouvernement, même
56 La méthode de planification
si celui-ci n’est pas partie prenante, ainsi qu’expliqué dans la section Etablissement des groupes de travail
multidisciplinaires.
A ce stade du cycle de planification, les intéressés vont entrer de plain-pied dans le processus de négociation,
ce qui peut se faire sous forme d’un atelier. Il revient au groupe de travail de diriger les discussions ou d’engager
un médiateur, d’aider ainsi les représentants des intéressés à atteindre un consensus, et de finalement prendre
une décision. S’il n’est pas possible d’arriver à une décision, une autre réunion sera programmée de manière à
laisser aux négociateurs le temps de discuter les points de blocage avec les groupes qu’ils représentent et, si
nécessaire, d’améliorer en qualité et en quantité l’information sur laquelle se prendra la décision finale.
FIGURE 13
LE PROCESSUS DE NEGOCIATION
Accord général
résolution
Choix des options du conflit
si consensus si conflit
Dans de nombreux cas, il sera physiquement impossible que tous les intéressés participent personnellement à
toutes les étapes du processus de négociation, notamment lors du planning d’affectation des terres pour un
village, pour la gestion d’une forêt entière, pour un réseau d’irrigation, pour une planification à l’échelle
provinciale, ou pour des problèmes nationaux ou mondiaux. Jusqu’à présent, le traitement de ces problèmes n’a
pu se faire que via une forme ou l’autre de représentation des intéressés. A l’avenir cependant, l’usage
d’ordinateurs en réseau ou de systèmes de téléconférence pourra permettre à un nombre accru d’intéressés de
négocier ensemble; cela se pratique déjà dans certains pays grâce au courrier électronique (courriel). Entre-temps,
les principaux participants aux négociations doivent être le groupe de travail, en tant qu’institution directrice, des
représentants supplémentaires des intéressés, des groupes issus des institutions traitant de planification de
l’affectation des terres à haut niveau (p.ex. un groupe de travail à plus haut niveau), des experts techniques, des
bailleurs de fonds potentiels et tous autres groupes ou institutions ayant un intérêt en ces matières.
Au niveau infra-national, des problèmes d’importance peuvent être solutionnés grâce à des négociations au
sein du Groupe de District (Provincial) pour la planification de l’affectation des terres, tandis que le Groupe
ou Comité national d’affectation des terres servira de forum pour les matières liées au foncier et qui sont
d’importance nationale (par ex. la mise à jour de la politique d’affectation des terres).
En plus, avant d’initier le processus décisionnel, les intéressés présents, les représentants institutionnels ou ceux
des bailleurs de fonds potentiels auront à se mettre d’accord sur certaines règles de procédure dans les discussions.
Les minutes ou enregistrements des réunions devront être distribués non seulement aux personnes présentes, mais
aussi à ceux qui doivent être tenus au courant d’actions proposées pouvant empiéter sur leurs propres programmes.
Un médiateur neutre ou toute autorité acceptée peut jouer un rôle inestimable dans la résolution des conflits.
Les médiateurs peuvent venir d’une ONG ou du district, et peuvent à la demande être mis à disposition des
groupes du district. Il est important de se rappeler que les médiateurs sont censés faciliter - et non contrôler -
la résolution des conflits.
Proposer à l’utilisateur de terres un éventail de choix se révélera souvent bien plus approprié que de retenir la
seule meilleure option.
DEFINITIONS
Un conflit foncier est un phénomène naturel qui se réfère à des intérêts, activités et impacts sur
l’environnement légitimes quoique opposés, et qui résultent des buts et objectifs différents des nombreux
groupes et individus impliqués dans l’affectation et l’exploitation des terres, ou qui sont touchés par elles.
Source: FAO, 1998a.
Dans les situations extrêmes, des conflits physiques ou des guerres peuvent en résulter, mais dans la plupart
des cas, les conflits sont régulés par des normes et comportements sociaux, par la coutume ou par la loi, et se
résolvent grâce à des compromis, à des échanges de biens économiques et grâce aux négociations. Les conflits
58 La méthode de planification
Dans les sociétés traditionnelles, les droits d’accès aux ressources en terres sont souvent liés à l’appartenance
à un groupe, comme le village ou la famille élargie, et les disputes sont souvent déférées aux Chefs ou aux
Conseils des Anciens, et réglées selon le droit ou les pratiques coutumiers. Dans les sociétés modernes, les
disputes peuvent être portées devant les conseils communaux ou devant les tribunaux. Dans des conflits-types
des temps modernes, le nombre d’adversaires potentiels et la diversité des intérêts en présence rendent leur
dénouement plus délicat, et la recherche de solutions effectives se complique à l’extrême. Les conflits
présentent de nombreuses facettes, et chaque solution potentielle entraîne de nombreuses implications.
Les institutions en charge des problèmes fonciers ont souvent des mandats qui se chevauchent, mais avec des
priorités qui divergent. Quand une décision doit être prise sur un problème qui concerne plus d’une institution,
il y aura conflit inévitable si le décideur n’est pas clairement défini par la loi.
Avec la pression croissante sur les ressources en terres, l’incidence des conflits est poussée à la hausse. Les
conflits sur les ressources ont été récemment étudiés en Afrique semi-aride par l’Overseas Development
Institute (Blench, 1996); il en ressort que la sensibilisation à la nature, aux causes et aux résultats potentiels
des conflits doit faire partie intégrante de la planification pour un développement effectif.
La méthode de planification 59
Un schéma conceptuel pour la résolution des conflits est donné dans la publication ‘Guidelines for Integrated
Coastal Area Management and Agriculture, Forestry and Fisheries’ de la FAO (FAO, 1998b). La locution
‘résolution de conflit’ y est définie comme suit:
DEFINITIONS
La résolution de conflit est un processus par lequel deux ou plusieurs parties améliorent leur situation
via une coopération (discussions formelles ou informelles, tribunaux) basée sur un compromis mutuel.
Les résultats attendus du plan d’affectation des terres doivent être édités sous forme de cartes et d’un rapport;
celui-ci contiendra des tableaux reliant les divers unités de terres aux options d’affectation préconisées pour
ces terres, et il présentera pour chaque option les recommandations d’aménagement durable des terres et de
protection de l’environnement. Cependant, à l’instar de la collecte des données pour établir le plan, l’édition
de ce rapport devra ménager temps et dépenses, et toute documentation sera aussi concise que le permettront
les termes de référence.
Il peut être utile de distinguer le plan général d’affectation des terres avec ses recommandations à long terme,
d’un ‘plan d’action’ reprenant les activités à lancer dans un avenir plus proche, de l’ordre de 3 à 5 ans
(Lesotho Government, 1991). Les priorités du plan d’action doivent être classées d’après des critères objectifs
comme ceux présentés à l’Encart 23, et il sera fait explicitement mention de toute aide extérieure venant du
gouvernement ou des ONG, de manière que toute demande puisse être reliée aux programmes de
développement nationaux ou régionaux. Une présentation en tableau montrant les objectifs, les résultats, les
activités, les coûts et bénéfices peut rendre les projets plus séduisants pour le gouvernement ou les bailleurs
de fonds. Un exemple de présentation en tableau simple est montré dans l’Encart 23, pour des activités au
niveau villageois:
60 La méthode de planification
Terres de Toutes les zones Agent de district Elevée Devrait prendre plus d’1
parcours de parcours pour les parcours an pour être opérationnel
et l’élevage en douceur
Installer des
associations
de pâtures
Source: Lesotho Government (1991)
Législation et mise en
application du plan ENCART 24: Concepts directeurs en ADDR*
✔ EFFICACITE. Les ressources doivent être utilisées efficacement pour
Pour réaliser les objectifs de la planification et que chaque intrant (tel que terre ou travail) soit maximisé.
permettre sa mise en œuvre effective, des stratégies
✔ RESILIENCE. La capacité qu’a un système d’affectation des terres de
seront élaborées. Elles pourront conduire à l’usage se remettre de, ou de résister à l’impact d’un stress ou d’un choc de
d’incitations, de réglementations ou plus croissance passager, comme une augmentation de la salinité ou une
communément d’une combinaison des deux. Les sécheresse épisodique.
incitations peuvent être sociales ou économiques,
✔ EQUITE. La frange la plus pauvre de la population n’a parfois d’autre
ou être liées à la structure ou à la connaissance. choix que de détruire l’environnement. Cependant les liens existant entre
Ainsi qu’évoqué plus haut, l’usage d’une approche équité et affectation durable des terres peuvent être en fait plus complexes
intégrée et interactive dans la planification de et, dans ce contexte, il peut advenir que des cas individuels doivent être
l’affectation des terres peut donner au examinés avant de retenir l’équité comme point central d’une politique.
gouvernement une occasion intéressante de réviser
*ADDR = Agriculture durable et développement rural
ses politiques et stratégies pour un développement
durable et la préservation des ressources naturelles. Source: Adapté de ‘Sustainability issues in agricultural and rural development policies’.
L’Encart 24 donne un exemple de concepts (F.Pétry, Editor). Training Materials for Agricultural Planning. No. 38, FAO 1995a.
pouvant servir de ligne directrice aux politiques et
incitations spécifiques.
Incitations
Une gestion durable des terres ne pourra être atteinte qu’en trouvant un juste milieu entre incitations et
réglementations et leurs effets devront être plus complémentaires qu’antagonistes. Des contradictions dans les
politiques, qui s’expriment par des incitations et réglementations antagonistes, ne sont pas rares lorsqu’il faut
s’attaquer à des problèmes de conservation et de production.
La méthode de planification 61
L’incitation primordiale est l’assurance que toutes les attentes seront prises en compte et ne seront pas
contrées par des guerres ou par des troubles. Les conflits sapent toute possibilité d’incitation à investir par du
travail ou du capital dans la protection ou dans la mise en production des ressources naturelles. Des conditions
favorables à la planification et à la mise en place d’une planification durable des terres ne peuvent exister sans
la paix; elle en est évidemment l’ingrédient indispensable. Les autres incitations peuvent être grossièrement
réparties entre celles qui poussent à la production et celles qui aident à la conservation. Il est important de
s’assurer que les incitations individuelles soient plutôt complémentaires qu’antagonistes.
INCITATIONS
Incitations à la production économique Incitations à la conservation
✔ politique des prix ✔ subsides
✔ fonds renouvelables ✔ réductions de taxes pour les pratiques
✔ suppression de taxes limitant l’érosion du sol
✔ subsides ✔ fonds renouvelables
✔ disponibilité de crédits ou de dons ✔ augmentation des revenus et profits
✔ suppression des barrières commerciales ✔ récompense financière pour la préservation
de certains habitats ou espèces
Une des raisons de subsidier la conservation des sols est qu’un seul fermier peut devoir en supporter les coûts
alors qu’un nombre plus important de gens en bénéficient. Dans les cas où les bénéfices de la conservation des
sols peuvent être engrangés sans que les rendements des cultures soient affectés (alors qu’autrement ils auraient
diminué), il n’est point besoin de proposer d’incitations supplémentaires (Stocking and Tengberg, sous presse).
La politique foncière doit également tenir compte de l’importance croissante du secteur privé, qui prend en
charge de nombreuses fonctions gouvernementales antérieures dans les domaines de la fourniture de services
aux fermiers et du marketing. Les incitations et règlements doivent viser à stimuler la croissance de ce secteur
privé tout en protégeant les droits des agriculteurs.
Législation
Les lois établissent les règles et procédures à l’aide desquelles les intéressés peuvent résoudre leurs conflits
et négocier un accord au cours de la mise en œuvre des plans ou des politiques. Les forums et institutions,
comme par exemple les meetings publics, les groupes de travail, les commissions gouvernementales, les corps
législatifs et les départements techniques, permettent aux intéressés d’analyser constamment les informations,
de débattre des problèmes et de prendre des décisions, et d’édicter un corpus de lois et règlements.
Les incitations à l’obéissance peuvent être reprises dans la loi elle-même ou les sanctions pour non
observation peuvent être prononcées par une source externe comme le conseil d’état ou de village. Un tribunal
peut être appelé à juger d’une dispute ou à trouver une solution. En résumé, la loi, en incluant les accords et
institutions, est un outil de gestion des ressources foncières.
62 La méthode de planification
La publication ‘Reforming Water Resources Policy’ (FAO, 1995b) propose une matrice d’analyse politique
comportant quatre catégories: planification et analyse, lois et institutions, régimes économiques ainsi que projets
et enfin programmes. Les objectifs légaux sont de créer un ‘environnement favorable’, d’édicter un cadre légal
dans lequel les droits et obligations relatifs à l’eau sont clairement décrits et qui en facilite l’usage rationnel, de
mettre en place des institutions et des structures de gestion compatibles avec la stratégie et de faire en sorte que
les règlements appropriés soient d’appliqués. Des détails sont donnés ci-dessous pour chaque objectif:
Le Cadre légal
En planification et gestion des resources en terres, la loi est conçue pour améliorer la capacité des institutions
intéressées à gérer durablement leurs ressources. Pour être suffisantes, les contraintes légales doivent comprendre
un ensemble exhaustif de lois nationales permettant premièrement d’aider à la mise sur pied de groupes locaux
de gestion des ressources; deuxièmement que le gouvernement soit à même de fournir une aide technique efficace
via un groupe de travail national de gestion des ressources foncières; et troisièmement de s’assurer qu’existent les
forums appropriés où surveiller et appliquer les décisions sur l’affectation des terres. Les buts, principes et
structures d’une politique législative permettant la création de cette nouvelle convention avec les groupements de
gestion des usagers sont détaillés ci-dessous. Quasi tout gouvernement possède déjà un droit foncier sur la
planification de l’affectation des terres au niveau local, régional ou national. Il n’est pas prévu que le cadre présenté
ici remplace des lois existantes. Il s’agit plutôt d’un guide servant à évaluer, au moyen d’un processus interactif
avec les intéressés au niveau local, les effets des lois et institutions en place. Même les combinaisons de lois les
plus sophistiquées peuvent se révéler incapables de tenir compte de l’ensemble des intéressés ou de tous les
secteurs du foncier. D’un autre côté, les gouvernements dépourvus de l’arsenal légal destiné à intégrer les
utilisateurs locaux peuvent trouver dans cette proposition une solution appropriée, à même de combler les fossés.
Politique législative
Une loi intégrée sur l’affectation des terres a quatre objectifs politiques principaux:
✔ la protection de l’environnement
✔ la stabilité écologique des systèmes culturaux
✔ la satisfaction des besoins de base des populations en vue de leur autosuffisance en
produits alimentaires et autres
✔ la contribution à la croissance économique aux niveaux national et local
La méthode de planification 63
Principes législatifs
Dix principes guident le processus d’élaboration des lois:
✔ Identifier consciencieusement et inclure les utilisateurs des ressources, en particulier les femmes et les
générations futures, en tant que premiers intéressés dans la planification foncière.
✔ Définir les droits et devoirs des intéressés; leur donner pouvoir avec autorité, juridiction et responsabilités claires.
✔ Reconnaître l’importance des pratiques et connaissances agricoles traditionnelles et favoriser leur évolution via
une gestion décentralisée des ressources.
✔ Légitimer le processus de circulation de l’information entre ceux qui utilisent les ressources par besoin et ceux
qui les utilisent en guise d’appui.
✔ Instaurer des forums institutionnels pour les intéressés, les décideurs politiques, les administrateurs et autres
autorités, afin qu’ils y discutent, négocient et décident des besoins et priorités des affectations conflictuelles des
terres. Utiliser les forums pour identifier aussi bien les incitants que les contraintes à la production et à la
conservation.
✔ Développer un cadre directeur pour mettre en œuvre les plans et règles agréés.
✔ Etendre et distribuer les pouvoirs décisionnels et exécutifs à des niveaux correspondant mieux aux besoins locaux.
✔ Faciliter l’accès à des systèmes d’adjudication fiables et qualifiés.
✔ Reconnaître les relations légales entre les terroirs et l’usage de l’eau, entre le développement national agricole,
fiscal et économique, entre la politique environnementale et les règlements et obligations internationaux. Créer
une structure institutionnelle intégrant ces questions dans la planification foncière et dans les prises de décision.
✔ Faire usage de structures institutionnelles parallèles qui aident au développement économique, y compris le
développement du secteur privé non agricole; elles sont une composante essentielle de l’amélioration de la
gestion et de la conservation des ressources.
Structure législative
Le cadre légal et réglementaire proposé consiste en trois lois corrélées. La première établit les groupes de
gestion des ressources au niveau local et leur donne pouvoir de négocier, d’édicter et de faire respecter des
règles d’affectation des terres (voir ci-dessous Législation d’habilitation). La seconde met en place un réseau
institutionnel qui, au travers d’un groupe de travail, permet la coopération au niveau national entre les
départements concernés par les questions foncières. Cette loi fait en sorte que l’information sur les besoins
locaux circule à partir et vers des sources techniques et que les décisions politiques et les réformes répondent
bien à ces besoins (voir ci-dessous Appui Inter-départemental pour les groupes locaux). La troisième loi
établit un conseil ou comité national de tutelle afin de renforcer l’application des décisions sur une gestion
foncière durable et de faire toute suggestion pour améliorer les procédures de règlement des disputes et pour
résoudre les conflits et réclamations liés au terroir. Les éléments et conditions nécessaires à chaque loi, ainsi
que leurs options d’exécution, sont repris plus loin. Les politiciens peuvent trouver que les lois actuelles
peuvent être appliquées ou être révisées pour atteindre de manière interactive les buts de la planification
foncière. D’autres choisiront de mettre en œuvre l’arsenal législatif dans son ensemble en une seule fois ou
par étapes. La loi de coordination inter-départementale, par exemple, peut être utilisée pour créer un groupe
de travail de mise en œuvre, qui pourrait être par la suite converti en conseil de coordination permanent, une
fois que la législation qui s’impose sera d’appliquée. Afin de rendre l’approche plus opérationnelle, les
demandes introduites seront reprises dans un ensemble d’appui légal, complet et intégré au niveau national.
64 La méthode de planification
Les réglementations régissant l’usage du feu dans les terres de parcours ont été rédigées et acceptées par le
Mbume Silalanda Committee (Zambie) ainsi que par les résidents de la zone de Mbume; elles ont ensuite été
vérifiées et approuvées par la Maison Royale et par les institutions gouvernementales.
LOI 1: La communauté nomme les Comités pour les ressources naturelles aux niveaux des villages,
de Silalanda et de Silalo; ils en sont également les corps de pompiers.
LOI 2: Le corps de pompiers a charge d’apprendre aux membres de la communauté les utilisations
raisonnées du feu, de les informer sur les réglementations et de coordonner la fabrication des
coupe-feux.
LOI 3: Le comité du corps des pompiers est responsable de l’utilisation des amendes ou des ressources
et doit rendre compte directement aux comités.
LOI 4: Le brûlis aveugle d’un terrain de parcours par un adulte est une infraction. Le coupable est mis à
l’amende d’un animal (bovin) qui est soit une vache pleine, soit un bœuf de trait OU doit payer
une somme de 50.000 K OU est punissable d’une amende équivalente à utiliser pour le
développement de la zone. Cette loi est tout aussi applicable aux simples passants.
LOI 5: Dates approuvées pour le brûlis des terrains de parcours
✔ Forêts (Mushitu) et savanes (Musheke): mai à fin juin
✔ Plaines (Libala): octobre à novembre (après les premières pluies)
✔ Likanda: novembre de manière interchangeable (par ex. chaque année un Sikanda différent)
LOI 6: Si un feu démarre près d’une implantation humaine (par ex. un village), et si personne n’est
responsable, alors l’implantation dans son ensemble sera mise à l’amende de 50.000 K OU d’un
animal (bovin) qui est soit une vache pleine, soit un bœuf de trait OU sera punissable d’une amende
équivalente pour le développement de la zone.
LOI 7: Selon la loi, toute personne à proximité d’un feu qui s’avère dangereux pour elle ou pour sa propriété
est tenue d’aider à contrôler ce feu. Ne pas respecter cette loi est une infraction punissable d’une
amende correspondant à un animal (bovin) qui est soit une vache pleine, ou un bœuf de trait OU
d’une somme de 50.000 K OU à une amende équivalente à utiliser pour le développement de la zone.
LOI 8: Tout individu peut arrêter un coupable sans sommation et l’amener au corps de pompiers le plus proche.
Maintenir l’ordre dans l’affectation et la gestion des terres ne peut être qu’un dernier recours, et les lois les
plus efficaces sont celles qui auront le soutien d’au moins la majorité de la population. Cependant, s’il faut
prévenir effectivement les mésutilisations de terres par des lois de protection foncière, il importe que des
moyens et mécanismes existent qui permettent leur application, afin que soient poursuivis et jugés les
contrevenants. Sont également souhaitables une volonté générale de la population de faire respecter la loi
ainsi qu’un accès raisonnable à la loi pour tous les intéressés.
Le plus souvent, des plans efficaces apparaîtront lorsque les politiques locales, régionales et nationales seront
complémentaires et se soutiendront mutuellement. A l’Encart 27, est donné un exemple de planification
provinciale apportant une aide à des initiatives de gestion des ressources naturelles aux niveaux local et national.
La méthode de planification 65
Avec l’aide du Sustainable Agriculture and Natural Resources Management Collaborative Research
Support Program, la Municipalité de Lantapan, Bukidnon, Philippines, a créé un Conseil de gestion des
ressources naturelles, et avec l’aide d’un employé à plein temps, a entamé un processus participatif pour
mettre au point la gestion et le plan de développement des ressources naturelles de la municipalité
(NRMDP) - le premier de ce genre dans la province de Bukidnon. Le NRMDP reprend en détail les axes
de recherche - développement en vue de la conservation et de la restauration de ses ressources naturelles
de base. Il comprend des actions politiques et de formation. Le NRMDP reconnaît qu’un partenariat
entre les habitants du cru, les décideurs politiques, et les divers projets/programmes opérant dans la
commune, est la clé assurant sa complète mise en œuvre. Lorsque le gouvernement de Lantapan prend
l’initiative de créer le NRMDP, il tient à répondre au code du gouvernement local de 1991, qui transfère
les responsabilités administratives du gouvernement national au local. Les leçons tirées de l’expérience
de Lantapan ont donné un coup de fouet au bureau provincial de développement et de planification où
sont élaborées les politiques de développement durable. C’est ainsi que ce bureau mène une politique
demandant aux collèges municipaux d’investir dans la conservation des ressources des hautes terres afin
de poursuivre les programmes et projets adaptés aux basses terres, comme l’irrigation et l’eau potable.
✔ ajuster l’usage des terres en se basant sur un plan d’affectation des terres et d’infrastructures agréé
par toutes les institutions concernées et réconcilier les intérêts du développement régional, de la
planification foncière et ceux des propriétaires terriens.
✔ éliminer les déficiences dans la structure agraire comme l’émiettement des propriétés et le faible
degré de développement de la zone; ainsi, ces actions augmentent fondamentalement la productivité.
✔ réglementer les droits de propriété, d’usage et de protection de la terre et de l’eau; ils contribuent de
manière importante à résoudre les conflits d’usage et à harmoniser les intérêts.
✔ provoquer des changements dans la structure, via le cumul d’actions de prêts fonciers liés au projet,
de réglementations sur les baux et de règlements permettant d’éviter l’expropriation à des fins
d’intérêt public comme lors de la construction d’infrastructures et la protection de zones.
✔ garantir un fonctionnement démocratique dans les activités participatives du groupe cible, tant pour
les individus que pour le groupement de soutien mutuel (les participants réunis en association).
✔ offrir au cours du remembrement une gamme variée de solutions aux divers problèmes posés dans
les zones rurales; ceci inclut l’échange volontaire de terres, l’unification de types simplifiés de terres
et le remembrement complet de la zone cible.
✔ créer un contexte légal et organisationnel favorable aux mesures de développement rural et de création
d’infrastructures qui ont un effet à long terme sur la structure foncière, comme les mesures suivantes:
- projets d’irrigation
- projets de colonisation
- établissement de plantations pour petits planteurs (ex. Sumatra)
- barrages et réservoirs
- projets de protection de ressources spéciales
Source: GTZ, Land Tenure in Development Cooperation (1998)
Contrôle et évaluation
Il doit y avoir continuité entre la mise au net du plan d’affectation des terres et la mise en œuvre de ses
diverses composantes. Un plan de surveillance et d’évaluation doit être dressé; il doit indiquer clairement les
moments où les mesures recommandées sont mises en œuvre et si elles ont les impacts désirés.
La planification intégrée pour la gestion durable des ressources en terres n’est pas un schéma directeur du
développement rural, mais un processus itératif qui se base sur les buts des intéressés et recherche pour eux
les meilleurs résultats possibles. Le plan et sa phase de mise en œuvre doivent être agencés avec souplesse,
car ils vont inévitablement se heurter à des facteurs externes ou à des faits nouveaux qui les influenceront de
manière directe ou indirecte.
Ayant été coordonnateur de l’élaboration du plan d’affectation des terres, le groupe de travail, le GGRT à
l’échelon local par ex., est l’acteur le mieux placé pour coordonner sa réalisation ainsi que pour étudier son
efficacité. La pérennité du groupe de travail sert de lien entre les groupes d’intéressés et les institutions en
charge de la mise en œuvre des diverses composantes du plan.
La méthode de planification 67
A l’instar de la planification, le contrôle ne peut être abandonné à des agences extérieures. Pour être sûr que la
mise en œuvre se déroule comme prévu et qu’elle atteint les objectifs attendus, il est indispensable de dresser
un plan de contrôle et d’évaluation, et ce dès le stade d’élaboration du plan d’affectation des terres. Le plan de
contrôle et d’évaluation participatifs permettra aux intéressés d’identifier des indicateurs ou des mécanismes
de retour de l’information, et par-là de savoir si la mise en œuvre a été couronnée de succès ou non. Lorsque
les intéressés élaboreront le plan de contrôle et d’évaluation, ils devront se poser les questions suivantes:
✔ Comment saurons-nous que la mise en œuvre se déroule selon le plan et que ses objectifs sont atteints?
✔ Quels seront les indicateurs-clés montrant que tout fonctionne comme souhaité?
✔ Comment les indicateurs-clés nous montreront-ils que cela ne fonctionne pas?
✔ Les hypothèses sont-elles réalistes?
Habituellement le contrôle et l’évaluation doivent se faire tout au long du processus de mise en œuvre et les
intéressés doivent réviser et re-tester les indicateurs préalablement identifiés, en se demandant:
En général, le contrôle de la mise en œuvre du plan d’affectation des terres devrait être du ressort du groupe
de travail (par exemple le GGRT); il s’associera avec l’équipe des vulgarisateurs techniques qui, grâce au plan
de surveillance et à des entretiens avec les intéressés, enregistrera les progrès accomplis dans la mise en œuvre
des diverses composantes et fera régulièrement rapport au cours de réunions avec le groupe de travail. Rapport
sur l’état d’avancement sera également fait et rendu public à l’intention de la communauté au sens large, de
manière à ce que les problèmes particuliers de mise en œuvre et leurs possibles remèdes puissent être discutés
et que les actions appropriées soient menées. Il se pourra que le plan ou certaines de ses composantes doivent
être modifiés s’ils ne sont pas adoptés ou s’ils sont perçus comme inefficaces. Comme lors du processus de
planification, la communication et la coopération entre les divers acteurs seront d’une importance capitale.
68 La méthode de planification
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