C 2 Contrôle de Gestion 2019

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Université Hassan II

Faculté des sciences Juridiques, Economiques et Sociales


S6 Gestion E1 2018 / 2019
Pr : L. EL GNAOUI
Contrôle de Gestion

Chapitre 2 : La gestion budgétaire de la production

I – Définition
La budgétisation de la production est la représentation globale de l’activité annuelle.
Le budget de la production doit satisfaire celui des ventes ;
L’adaptation nécessaire est réalisée à partir de la confrontation des contraintes de production
et du marché.

II – Les techniques de prévision de la production


1 – La méthode de chargement et goulot d’étranglement
Le goulot d’étranglement est l’incapacité d’un atelier à satisfaire les besoins de fabrication
recensés.

1-1 Chargement des ateliers


Un tableau de chargement est dressé, il exprime les capacités nécessaires à la production, les
capacités disponibles, et les ajustements entre le souhaitable et le possible.

Application :
Le processus de fabrication d’une entreprise est composé de deux ateliers A et B ; Trois
produis y sont fabriqués : x, y et z.
Le tableau suivant résume le temps d’usinage nécessaire pour chaque produit.

Produits X Y Z Temps par poste de travail


Ateliers
A 1 3 2 2 000 h par an
B 1 2 5 2 100 h par an

- Il faut tenir compte de 10% pour le temps de réglage et de chargement d’outils


pendant lequel, les machines ne sont pas en état de marche.
- Le budget de vente prévoit : 7 000 x ; 6 000 Y et 4 000 z

1 – 2 Technique d’ajustement des goulots d’étranglement


 Hypothèse 1 : Cas d’une fabrication simultanée.
La composition des ventes doit être respectée.
 Hypothèse 2 : La fabrication des trois produits n’est pas simultanée.
Il s’agit dans ce cas de saturer la capacité des ateliers qui présente des goulots d’étranglement
avec l’idée d’utiliser le maximum d’heure dans la production des produits qui ont une marge
sur coût variable la plus importante.
Exemple
Les marges sur coûts variables sont les suivantes :
 Produit X : 150dh par unité  ;
 Produit Y : 320dh par unité ;
 Produit Z : 400dh par unité.

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2 – La programmation linéaire
Programmer la production consiste à :
- Evaluer les quantités prévisionnelles à produire pour assurer la demande ;
- Assurer le plein emploi de la capacité de production ;
- Rentabiliser au maximum le processus de production, et ceci à partir de la
nomenclature des biens et services produits par l’entreprise

Application :
Une entreprise fabrique deux produits P1 et P2. Une unité de P1 et P2 nécessite
respectivement:

P1 P2 Capacité disponible

Matières premières 6 kg 4 kg 12 000 kg


M.O.D 5h 3h 9 000 h
Atelier 1 5h 4h 10 000 h
Atelier 2 4h 3h 9 600 h

- Le budget des ventes prévoit la vente de 2 500 unités de P1 et 3 000 unités de P2.
- Les M/CV unitaire s’élèvent à 900dh pour P1 et 400dh pour P2.

Chapitre 2 : La gestion budgétaire de la production


2
(Suite)
Calcul et Analyse des écarts

Dans chaque entreprise, les dirigeants déterminent les objectifs à atteindre pour une période donnée.
Ces préoccupations générales (part de marché, niveau de marché, niveau de résultat…) se
décomposent en sous objectifs que doivent réaliser les différentes fonctions de l’entreprise.

I – Les objectifs du calcul des coûts prévisionnels

Les objectifs de l’entreprise sont déterminés de telle sorte qu’ils permettent s’ils sont atteints,
d’améliorer la performance. Il est nécessaire d’élaborer des prévisions. Ainsi pour un niveau de
production donné, il convient notamment de prévoir :

- La quantité de matière première nécessaire à cette production ;


- Le nombre d’heures main d’œuvre directe ;
- Les machines nécessaires et le temps de leur utilisation………….
Ces quantités sont alors multipliées par le coût unitaire prévisionnel pour obtenir les coûts
prévisionnels. La comparaison du coût prévisionnel calculé à priori et le coût réélu obtenu à postériori
permet de mettre en évidence des écarts éventuels. Lorsque ces écarts sont significatifs, il appartient
aux responsables de les analyser de manière à en identifier l’origine et prendre les mesures adéquates
pour y remédier.

II – Les écarts totaux

1 - définition

Un écart représente la différence entre une donnée de référence et un coût constaté.

D’une manière conventionnelle ; On peut calculer les écarts totaux de la manière suivante :

Ecart = Coût constaté - Coût préétabli de la production prévue

Le résultat positif signifie que l’entreprise supporte plus de charges que prévu pour un certain niveau
réel de production.

Exemple : l’entreprise « ABC » a consommé pour un mois d’activité 45 000dh de matières


premières ; Elle en avait prévu 42 000dh.

Ecart total = Coût réel – Coût préétabli

Ecart total = 45 000 - 42 000

= 3 000dh défavorable

La mise en évidence de cet écart positif (défavorable) de 3 000dh ne permet pas toute fois de savoir
quelle en est la cause ou l’origine. Il importe donc de procéder à une analyse de cet écart.

2 – Calcul des écarts totaux sur charges directes et charges indirectes :

Pour chaque composante directe ou indirecte d’un coût d’un produit, l’écart total sur le facteur
considéré représente la différence entre le coût constaté et le coût préétabli de la consommation
prévue de ce facteur.

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On retenant :

- ET : l’écart total


- Q  : la quantité de facteurs intégrée dans le produit
- P : Le coût unitaire du facteur
Et en désignant par un indice c ou p la nature constatée ou préétablie de la variable considérée.

Ecart total = (Quantité réelle × Prix réel) - (Quantité prévue × Prix prévu)

ET = Qc . Pc - Qp . Pp

Exemple :

On vous communique les informations suivantes relatives à la fabrication d’un produit PF, pour le
dernier mois d’activité.

- Les prévisions de production font apparaître les données suivantes


 Production mensuelle normale : 5 000 unités de PF
 Charge directe standard unitaire :
 Matière M 1: 3 kg à 30dh le kg ;
 Matière M 2 : 2 kg à 25dh le kg ;
 MOD : 2 heures à 50dh l’heure.
 Budget mensuel standard d’atelier
 Activité : 5 000 heures machines ;
 Charges variables : 120 000dh ;
 Charges fixes : 100 000dh
- Au cours du mois de Décembre, les charges constatées pour la production de 5 500
unités de PF ont été les suivantes :
 Matière M 1: 13 750 kg pour 426 250dh ;
 Matière M2 : 12 100 kg pour 278 300dh ;
 MOD : 11 000 heures pour 572 000dh.
 Charges d’atelier : 5 500 heures machines pour 285 000dh dont 125 000dh de charges
fixes.

3 - Analyse des écarts totaux

En principe, une première analyse consiste à isoler l’influence du volume de production ; Ainsi, tout
écart total peut être décomposé en deux écarts :

- Un écart sur volume d’activité, appelé écart sur volume E/V ;


- Un écart relatif à la production constatée, appelé écart sur coûts ou encore écart global EG.

On peut donc écrire :

ET = E/V + EG

- EG = Coût constaté - Coût préétabli pour la production constatée


EG = CC - CPPC

EG = (Qr × Pc) - (Qp Pr × Pp)

- E/V = Coût préétabli pour la production - Coût préétabli pour la production

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constatée Prévue

E/V = CPPC - CPPP

E/V = (Qp Pr × Pp) - (Qp × Pp)

 L’écart global correspond donc à la différence entre le coût constaté et le coût prévu du facteur
intégré dans un produit, valorisée au niveau de la production constatée.

 L’écart sur volume correspond, quant à lui, à la différence entre le volume réel et le volume
prévu, valorisée au coût unitaire préétabli du facteur intégré dans un produit.

4 – Analyse de l’écart global :

L’écart global relatif à la production constatée est l’écart entre le coût constaté et le coût préétabli
ramené à la production constatée c'est-à-dire une fois l’écart sur volume éliminé.

EG = CC - CPPC

4 – 1 : L’analyse de l’écart sur charges directes

Puisqu’il s’agit de valeurs, celles –ci sont obtenues en multipliant une quantité par un coût
unitaire. L’écart s’explique soit par une différence au niveau des quantités, soit par une différence au
niveau des coûts.

EG = CC - CPPC

= Qc × Cc - Qp Pc × Cp

EG = (Cc – Cp) Qc + (Qc – Qp) Cp

EG = E/C + E/Q

4 – 2 : L’analyse de l’écart sur charges indirectes

Les charges indirectes correspondent, pour chaque section analytique à celles qui ont été
réparties au sein du tableau de répartition des charges indirectes, et dont le total correspond à
la ligne « Total de la répartition secondaire : T.R.S ».

EG = Coût réel de la section – Coût préétabli de la section

4-2-1 : La décomposition de l’écart global sur charges indirectes

L’écart global peut trouver son origine :

 Dans une différence par rapport au budget initialement prévu pour le


fonctionnement de la section. Ecart sur charges variables.
 Dans une différence de niveau d’activité, l’activité réelle, pour diverses
raisons, a été plus importante (sur activité) ou moins importante (sous
activité) que celle initialement prévue. Ecart sur activité.

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 Dans une différence dans la qualité du travail effectué au sein de la
section. Le rendement a été plus important ou moins important que celui
prévu en début de période. Ecart sur rendement.

4-2-2 : L’analyse de l’écart global sur charges indirectes 

a- La notion de budget flexible : Un budget flexible est un budget exprimé suivant différents
niveau d’activité.

Exemple : Le budget de l’atelier Finition de l’entreprise « ABC » pour trois niveaux d’activité est le
suivant :

NB : On retient l’heure machine comme unité représentative de l’activité de l’atelier Finition :

Activité 1 800 heures 2 000 heures 2 400 heures


(Activité Normale)
Eléments de charges 90% 100% 120%
Charges variables 36 000 40 000 48 000
Charges fixes 30 000 30 000 30 000
Total 66 000 70 000 78 000
Nature de l’unité d’œuvre Heure machine Heure machine Heure machine
Nombre de l’unité d’œuvre 1 800 h 2 000 h 2 400 h
Coût de l’unité d’œuvre 36,67 35 32,5
CUS (1)
Coût unitaire variable standard 20
(CUVS)
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Coût unitaire fixe standard (CUFS)
(1) : Coût unitaire standard

b- Calcul de l’écart global de l’atelier Finition 

Exemple : L’atelier Finition de l’entreprise « ABC » a réalisé une activité réelle de 1 500 heures
machines pour un coût réel de 75 000dh ; La production réelle est de 900 unités, alors que celle
prévue était estimée à 1 000 unité

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Exercices :

I – Cas n°1 :

Les responsables de la société « SONOPI » souhaitent analyser la rentabilité de la famille de


produits « PX » qui comprend trois modèles différents MA ; MB et MC.
On peut estimer que les trois modèles font partie d´une même gamme et sont substituables.
La direction générale souhaite que la composition budgétée des ventes soit respectées par les
vendeurs.
On vous communique les informations suivantes relatives au mois de Décembre 2017 :
Produits Eléments prévus Eléments constatés
Quantités Prix de Coût Quantités Prix de Coût
vente préétabli vente unitaire
unitaire unitaire unitaire
MA 7 500 225 145 9 600 189 135
MB 12 000 315 247 8 700 300 255
MC 9 000 390 276 7 100 390 285

Travail à faire :
En utilisant les données du mois de Décembre, proposer une analyse des écarts sur marges en
faisant apparaître des écarts sur composition. Commenter.

II - Cas n°2 :
« SANILUX » est une entreprise spécialisée dans la fabrication et la vente de cabines de douches
destinées à l’équipement des salles de bains des particuliers ; Elle commercialise deux modèles
dénommés « modèle lux : ML » et « modèle standard : MS ».
Une unité de produit ML et MS nécessite respectivement :
ML MS Capacité des ateliers
Atelier 1 4 2 12 000 heures
Atelier 2 3 3 9 600 heures
Atelier 3 5 4 15 000 heures
 Le budget commercial prévoit la vente de 1 500 ML et 2 000 MS aux prix respectifs de
2 500dh et 1 600dh ;
 Les charges variables représentent : 50% pour le produit ML et 40% pour le produit MS.

Travail à faire :
1 – Déterminer le programme de production optimal (solution graphique) ; Quelles seront les
consommations correspondantes ? Quelles seront les quantités disponibles pour les éléments
en sous emploi ?
2 – En retenant l’hypothèse de la non simultanéité de la production :
 Etablir le tableau de chargement par centre et par produit ;
 Déterminer le programme de production qui maximiserait la marge sur coûts
variables. Commenter

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Cas de synthèse : Budgets des ventes ; de production et d’approvisionnement

«  Univers Jouets » est une entreprise spécialisée dans la production et la vente d’abris de
jardin, et de maisons d’enfants présentés en kit. On trouve ente autres deux modèles :
- Modèle « Aisance », désigné par MA. ;
- Modèle « Mon repos », désigné par MP.
Chaque modèle est fabriqué suivant le même processus, et en utilisant les mêmes matières
premières ; dont principalement les planches de bois.

A – Données commerciales concernant les prévisions des ventes pour l’année 2015  :

1 – Modèle « Aisance » : MA.


Les prévisions trimestrielles des ventes s’établissent comme suit :
T1 T2 T3 T4
Quantités prévues 3 200 3 600 3 500 4 200

2 – Modèle « Mon repos » : MP.


La tendance des ventes en volume des années passées peut être approximée à l’aide de la
méthode des moindres carrées qui peut être représentée par une droite de la forme suivante :

Y = 125t + 1225 (origine de temps : 1er Janvier 2013).


Les coefficients saisonniers des 4 trimestres sont respectivement : 1,2 ; 0,8 ; 0,6 ; 1,4.

3 – Prix de vente unitaires prévisionnels :


- MA  : 1 800dh HT ;
- MP  : 2 500dh HT.

B – Données concernant la production des deux produits :

1 – La fabrication des deux produits nécessite le passage dans trois ateliers successifs :
- Atelier « Découpe » : A1 ;
- Atelier « Assemblage » : A2 ;
- Atelier « Finition » : A3.
Les temps en heures de travail consacrés à ces deux produits sont les suivants :
MA MP Nombre de Temps par
postes poste et par an
A1 2h 30mn 3h 30 2 200h
A2 1h 15mn 2h 20 2 200h
A3 1h 1h 45mn 16 1 800h
- Le temps de chargement normal de chaque poste est de 90%.
- Il y a autant de machines que de postes de travail.

2 – Les charges variables unitaires standard représentent :


- 60% du prix de vente unitaire pour le produit MA ;
- 70% du prix de vente unitaire pour le produit MP.

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Travail à Faire :

1- Etablir le budget des ventes en quantité et en valeur par trimestre pour les deux
produits.
2- Etablir le tableau de chargement annuel par centre et par produit. Déterminer le
programme optimal de production, en retenant les deux hypothèses suivantes :
- Cas d’une production simultanée ;

- Cas d’une production non simultanée.

3- Commenter.

Cas : Cal cul et Analyse des écarts sur coûts

La société « KOFFAC » vient d’installer récemment une Comptabilité Analytique, et une


Comptabilité Prévisionnelle. On vous charge d’étudier les coûts d’un seul produit P1 ; Pour ce
faire, on communique les informations suivantes :

1 – Données prévisionnelles pour le mois de Janvier 2015 :


- Production prévue : 24 000 unités ;
- Fiche de coût préétabli pour 1 000 unités :
* Matière M1 : 500 kg à 15dh le kg ;
* Matière M2 : 300 kg à 18dh le kg ;
* Main d’œuvre directe : 600 heures à 35dh l’heure ;
* Atelier de fabrication : 64 heures machines à 65dh l’heure (dont charges fixes :
35dh).

2 – Données réelles pour le mois de Janvier 2015 :


- Production réelle : 25 800 unités
- Consommation de matières premières :
* M1 : 12 900 kg à 15,10dh le kg ;
* M2 : 7 600 kg à 18,20dh le kg ;
- MOD : 15 400 heures à 35,55dh l’heure ;
- Charges indirectes de l’atelier de Production pour 1 600 h / machines : 112 000dh.

Travail à faire :
1 – Présenter un tableau permettant :
- la comparaison des éléments du coût réel, du coût prévu et du coût préétabli ;
- La détermination de l’écart total avec ses deux composantes : Ecarts sur coûts et
Ecarts sur volume.
2 – Analyser les écarts sur coûts directs et indirects ; Commenter.

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