P&R 65-2 - Article 2
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: la problématique
de la conservation de l’hippopotame en forêt dense humide
Adrien Michez1 / adrien.michez@gmail.com et Cédric Vermeulen1 / cvermeulen@ulg.ac.be
1 Laboratoire de Foresterie tropicale et subtropicale, Unité GRFMN, ULG-Gembloux Agro-Bio-Tech, Passage des Déportés, 2, 5030, Gembloux, Belgique
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© photo M. K. Nichols (National Geographic)
© photo A. Michez
Surfing hippo au PN de Loango (Gabon) Traces d’hippopotames au PN de Loango (Gabon)
Brittany et al. 2009). Cette tactique est communication visuelle réside principa- La communication sonore de l’hip-
employée par les célèbres « surfing lement dans les longs bâillements que popotame est également unique.
hippos » du PN de Loango (Gabon) s’adressent en guise d’attitude de défi Etrangement silencieux lorsqu’il est sur
qui utilisent l’océan pour parcourir de les individus ainsi que dans les charges terre la nuit, il est généralement bruyant
grandes distances et ainsi exploiter d’un individu vers un autre. la journée en poussant à l’envi un gro-
les savanes étirées le long des plages Les hippopotames, aussi bien mâles gnement caractéristique et unique
(Fay, 2004, Michez, 2006). Il n’en reste que femelles, témoignent régulièrement en son genre. Barklow (2004) a étudié
pas moins un excellent marcheur qui, d’un autre comportement surprenant. en détail la communication sonore
une fois sur terre, peut aisément courir Grâce à leur queue courte et muscu- d’hippopotames (situés dans l’eau) en
plus rapidement qu’un homme sur de leuse, ils projettent, tantôt dans l’eau, Afrique du Sud et en Tanzanie. Un résul-
courtes distances. tantôt en surface leurs excréments tat important fut la découverte qu’ils
La grégarité dont fait preuve l’hippo- mélangés d’urine. Ce comportement communiquent massivement dans
potame implique une communication relève aussi bien de la communication l’eau : 61 % des sons étaient inaudibles
effective entre individus. Etant donné visuelle qu’olfactive. Dans l’eau, on à la surface, 35 % étaient audibles à
que l’hippopotame est dépourvu d’ex- peut voir régulièrement les femelles la fois dans l’eau ainsi que dans l’air
pressions faciales (à part l’ouverture de ainsi que les jeunes mâles projeter, en et 4 % étaient uniquement audibles
sa bouche), ne présente pas de cou- signe de soumission, leurs excréments à la surface. Les cris amphibies sont
leurs chatoyantes et passe la plupart de au passage du mâle dominant. Avec généralement utilisés pour prévenir
son temps le corps immergé dans l’eau, sa capacité anatomique à détecter un danger potentiel (approche d’un
la communication sonore, olfactive, des phéromones dans l’eau, le mâle groupe d’humains ou de tout autre
voire tactile est nécessaire. En parfait est ainsi informé de l’éventuelle fécon- groupe de prédateurs) et s’amplifie
amphibie, l’hippopotame a l’étonnante dité des femelles et de la maturité en étant reproduit par les individus à
capacité de pouvoir communiquer de sexuelle des jeunes mâles en présence proximité qui relaient alors l’information.
manière olfactive et sonore dans deux (Estes, 1992). Cette propagation de l’information
médias très différents : l’air et l’eau. La peut s’effectuer sur de longues distan-
ces (e.g. 3.2 km en Tanzanie, Barklow,
2004).
Enfin, l’hippopotame présente un
régime alimentaire particulier, doublé
d’une stratégie énergétique incroya-
blement efficace. A poids égal, un
hippopotame ingère en effet envi-
ron la moitié de ce qu’un éléphant
consomme. Plusieurs facteurs peuvent
justifier ce fait étonnant :
• L’absence quasi totale d’activité
physique pendant la journée com-
binée à la température plus clé-
mente du plan d’eau dans lequel
il passe la majeure partie de son
temps ;
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• La concentration des activités physi-
© photo A. Michez
ques la nuit, lorsque la température
est plus clémente ;
• Une alimentation dans des pâtu-
rages de qualité nutritionnelle
supérieure ;
• Lorsque ça s’avère nécessaire,
l’hippopotame peut concentrer
certains de ces déplacements dans
l’eau (cas des « surfing hippos » de
Loango, Michez, 2006).
Cette efficacité lui permet d’ingérer
une quantité relativement faible mais
qui reste dans l’absolu conséquente :
en moyenne 35 kg (matière sèche)
d’herbes chez le mâle pour 38 chez
la femelle (Eltringham, 1999). L’hippo-
potame se nourrit donc uniquement
dans des formations herbeuses mainte-
nues courtes par son pâturage intense
et possédant ainsi un plus haut taux Zones pâturées ou non pâturées par les hippopotames
en protéines et hydrates de carbone
solubles (Eltringham, 1999 ; Arsenault
© photo A. Michez
& Owen-Smith 2002 ; Verweij et al.,
2006). Cette technique de pâturage
entraîne la formation d’« hippo lawns1 »
caractéristiques (Oliver & Laurie 1974 ;
Eltringham, 1999), tant ces pâturages
sont maintenus courts et ressemblent
à une pelouse entretenue au cœur
de la brousse.
Cette nécessité de fréquenter des
pâturages de haute qualité suggère
donc une sélectivité effective dans les
pâturages qu’il fréquente. Toutefois,
il est évident que les caractéristiques
anatomiques de la mâchoire de l’hip-
popotame ainsi que sa technique de
préhension empêchent toute possibilité
de sélection pendant l’acte d’alimenta-
tion proprement dit. En effet, ses lèvres
imposantes et uniformes ne permet-
tent guère d’envisager le choix entre
deux espèces présentes face à lui. La Vue rapprochée d’un pâturage à hippopotame
sélectivité de l’hippopotame va donc
s’exprimer de manière « géographique », pas sans entraîner de conséquences Un patrimoine en danger
c’est-à-dire qu’il va sélectionner une pour le milieu et peut rapidement L’hippopotame, jusqu’à l’appari-
zone contenant une quantité suffisante entraîner des dégradations en cas tion de l’homme, possédait une dis-
d’espèces appétantes dans laquelle l’in- de surpopulation. Au cours du 20ème tribution qui s’étendait sur l’ensemble
tégralité des espèces sera consommée siècle, plusieurs cas de surpopulation de l’Afrique, du Cap à l’ensemble du
plutôt que d’effectuer une sélection in majeure d’hippopotame avec des Magrheb, jusqu’à la vallée du Jourdain.
situ dans une formation donnée (Scot- conséquences sérieuses ont été réper- L’assèchement du Sahara et l’installa-
cher et al., 1978 ; Eltringham, 1999 ; toriés lorsque que la protection était tion progressive des hommes (et donc
Noirard et al., 2004). effective, notamment au Parc National d’une pression de chasse) ont réduit à
Le mode de pâturage de l’hippo- des Virunga en RDC (Delvingt, 1978 ; néant sa distribution nord-africaine, la
potame, intense par définition, n’est Eltringham, 1999). dernière population ayant disparu du
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Systématique de l’Hippopotame
L’hippopotame amphibie (Hippopotamus amphi-
bius L.), souvent simplement appelé hippopotame
appartient à la famille des Hippopotamidae. Les
Hippopotamidae sont rattachés à la superfamille des
Anthracotheroidea elle-même rattachée aux Suiformes,
un sous-ordre de l’ordre des Artiodactyles (Grub, 1993).
De nombreuses similitudes, tant du point de vue de
l’analyse moléculaire que de celui de l’analyse paléon-
tologique, tendent à confirmer la parenté entre les
cétacés et les Artiodactyles, plus particulièrement les
Hippopotamidae (Boisserie et al., 2005). Les Suiformes
comptent trois familles contemporaines : la famille des
porcs (Suidae), la famille des pécaris (Tayassuidae)
ainsi que celle des Hippopotamidae.
Les Hippopotamidae sont apparus en Afrique au
cours du Miocène-moyen et ont connu une expansion
jusqu’en Eurasie (Boisserie et al., 2005). Ils ont compté
jusqu’à cinq espèces contemporaines à l’homme et
étaient présents sur l’ensemble de l’Afrique, en Palestine
ainsi qu’à Madagascar où trois espèces endémiques à présent éteintes étaient présentes (Grub, 1993) ; Nowak, 1999).
Les Hippopotamidae ne comptent actuellement plus que deux espèces strictement africaines :
• L’hippopotame nain (Hexaprotodon liberiensis), appartenant à un genre très ancien, vit actuellement dans les quelques
forêts denses reliques d’Afrique de l’ouest où son statut d’espèce vivante est de plus en plus menacé par la destruction
de son habitat.
• L’hippopotame amphibie, apparu plus récemment, est quant à lui beaucoup plus connu que son cousin en raison de
sa taille nettement plus imposante mais également en raison de sa distribution relativement vaste au sud du Sahara.
delta du Nil au cours du 19ème siècle en diminution dans plus de la moitié Jacob, compris entre -1 et +1, exprime
(Nowak, 1999, Manlius, 2000). d’entre eux. La principale diminution a pour une proie donnée la propension
Au début du 20ème siècle, la régres- été enregistrée en République Démo- d’un prédateur à la capturer. Pour ses
sion de l’aire de répartition de l’hippo- cratique du Congo. Le braconnage deux plus grands potentiels prédateurs
potame a connu une accélération intensif des hippopotames durant la terrestres que sont le lion (Panthera leo)
conséquente. A l’heure actuelle sa guerre civile a fait passer la popula- et le léopard (Panthera pardus), l’indice
distribution est toujours relativement tion de ce pays de 30 000 individus de Jacob calculé pour l’hippopotame
large, bien qu’elle soit de plus en plus approximativement à moins de 4 000. est respectivement de -0,45 et de -1.
constituée de populations toujours plus Cet évènement a été à la base de la Autrement dit, aucun cas de prédation
isolées les unes des autres (voir fig.8 révision de statut de l’hippopotame par le léopard n’a jamais été rapporté
en page 16). en « espèce vulnérable » au sein de (Hayward & Kerley, 2005 ; Hayward et
la « Red List » de l’IUCN en 2006 (IUCN, al., 2006). Quant aux lions, Eltringham
Le groupe « hippopotames » des
2009). Dans ce sombre tableau, les (1999) assure : « dans tous les contacts
spécialistes de l’UICN a réalisé à deux
populations d’hippopotames d’Afrique dont j’ai été témoin entre les 2 espè-
reprises un inventaire des populations
Centrale, de faibles tailles et isolées ces, les hippopotames ont toujours
d’hippopotames sur base d’un réseau
au cœur d’un massif essentiellement semblé afficher une totale indifférence
de plus de 50 informateurs intervenant
forestier, nécessitent donc une attention à la présence des lions qui la plupart
sur l’ensemble des pays abritant une
toute particulière de la part des acteurs du temps prenaient grand soin de se
population d’hippopotames. En 1994,
de la conservation de la nature. retirer de leur chemin ». Toutefois, la
le premier recensement a estimé la
prédation de l’hippopotame par le
population d’hippopotames à approxi- Les principales menaces lion est tout à fait possible et a déjà été
mativement 160 000 individus. En 2004,
Menaces Naturelles constatée (Hayward & Kerley, 2005).
elle a été ramenée à une fourchette
Quant aux prédateurs aquatiques,
comprise entre 125 000 et 148 000 Etant donné sa grande taille, ses
seul le crocodile du Nil (Crocodylus
individus. Sur les 29 pays où est pré- canines impressionnantes, son grand
niloticus) semble être un candidat à
sent l’hippopotame, l’actualisation de poids et son caractère agressif, l’hip-
la prédation. Cependant, malgré leur
2004 a permis de démontrer que les popotame souffre peu de la prédation
taille dépassant régulièrement les 3
populations d’hippopotames étaient dans son milieu naturel. L’indice de
mètres de long, ces derniers semblent
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Figure 8 : Distribution de l’hippopotame en 2004.
Source : IUCN, 2009.
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Figure 9 : Ivoires d’hippopotame exportés d’Afrique entre 1984 et 1994. D’après Weiler et al., 1994.
* : données incomplètes pour ces années.
éviter totalement tout conflit avec les sa chair, source de protéines énorme différence de classement par rapport à
hippopotames dont ils partagent sou- combinée à de bonnes qualités orga- l’éléphant (annexe I – interdiction totale
vent les mêmes écosystèmes. noleptiques ainsi que pour ses ivoires, du commerce de ses produits). Ceci
Les maladies peuvent cependant de taille considérable (pouvant attein- suggère que le classement de l’hippo-
constituer une menace sérieuse. Des dre racines comprises, 70 cm de long). potame dans une catégorie devrait
épidémies très virulentes d’anthrax La source de revenus représentée par être lié au classement de l’éléphant.
(Bacillus anthracis) ont déjà été enre- ces deux produits ainsi que les conflits Pour l’année 2009, deux pays ont
gistrées en Zambie à la fin des années entre les hommes et les hippopota- reçu un quota d’exportation officiel
80. De même, au Parc National Queen mes constitue deux facteurs incitant de produits de l’hippopotame (CITES,
Elizabeth en Ouganda, des épidémies au « passage à l’acte ». 2010) , à savoir l’Ethiopie avec 40 kg
du même type ont été constatées Le commerce d’ivoire d’ivoires bruts ainsi que 10 trophées
à plusieurs reprises. L’hippopotame de chasse et la République Unie de
L’ivoire d’hippopotame, bien que
semble particulièrement sensible à Tanzanie avec 10 598 kg provenant de
de taille inférieure à celle provenant
cette maladie (qui touche également dents ainsi que de trophées de chasse
des défenses d’éléphants, fait l’objet
les autres ongulés) : en 2004, près de (1200 individus).
d’un artisanat séculaire. Ses principales
11 % de la population d’hippopotames
qualités sont une densité plus grande Les conflits hommes/hippopotames
du PN Queen Elizabeth fut décimée
ainsi qu’une blancheur plus prononcée Les principaux besoins en habitat de
(Wafula et al., 2008). Toutefois, la dan-
que celles de l’ivoire des éléphants. l’hippopotame peuvent être ramenés
gerosité de ces épidémies pour la
Pour ces différentes raisons, Lafrenz à deux conditions :
survie de l’hippopotame semble faible.
(2004) suggère que l’ivoire d’hippo-
En effet, ces épidémies sont d’une telle • De l’eau douce, voir légèrement
potame possédait par le passé une
virulence qu’elles s’éteignent seules salée sur l’ensemble de l’année ;
valeur monétaire supérieure à celle
par disparition des hôtes (Eltringham, • Des milieux ouverts qu’il maintient
de l’ivoire d’éléphant.
1999)1. par un pâturage intense.
Le commerce de l’ivoire d’hippo-
Il est également à noter que la Malheureusement pour l’hippopo-
potame est encadré par la CITES selon
plupart des morts violentes (en dehors tame, ces conditions sont également
des quotas déterminés.
du braconnage) chez l’hippopotame propices à l’installation de l’homme
sont dues aux combats entre hippo- Comme le montre la Figure 9,
qui utilise également ces deux milieux.
potames eux-mêmes. Ces derniers celui-ci a connu une recrudescence
L’homme utilisera l’eau pour s’abreuver
peuvent en effet causer la mort d’un depuis la prohibition totale du com-
(lui et son bétail), irriguer, pêcher et
des combattants ou de l’un ou l’autre merce international de l’ivoire prove-
exploitera les milieux ouverts pour culti-
petit, piétiné durant le combat. nant des éléphants en 1989 (Weiler
ver ainsi que faire paître son bétail.
et al., 1994). L’hippopotame, toujours
Menaces anthropiques classé à l’annexe II de la CITES (autori- Les risques de conflits quant à l’uti-
L’hippopotame est chassé par sation partielle du commerce de ces lisation de ces différentes ressources
l’homme pour deux raisons principales : produits), souffre donc toujours de cette sont évidents lorsque les populations
1 Note de la rédaction : voir à ce sujet l’excellente vidéo sur l’épidémie d’anthrax dans la vallée de la Luanga : http ://www.dailymotion.com/video/
x6xdkq_l-enfer-des-hippopotames-1-3_animals
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d’hippopotames sont installées à proxi- peut également entrer en compé- cours d’eau, la chasse intense dans cer-
mité de zones habitées par l’homme. tition directe avec le bétail pour la taines régions empêchent aujourd’hui
Une littérature scientifique relativement ressource herbeuse dans des contextes ces échanges, ce qui peut mener à
abondante est disponible sur le sujet. où celle-ci est très limitée (Noirard et terme à un appauvrissement généti-
Citons notamment Noirard et al., 2004 ; al., 2004). que de chaque population, prélude
Admassu, 2007 ; Post, 2008 ; Dibloni Les dégâts causés au secteur de à l’extinction locale de ces dernières
et al., 2009). Post (2008) a largement la pêche sont quant à eux moins évi- (Spielman et al., 2004).
investigué sur le sujet (Lac Victoria, dents et à mettre en balance avec
Kenya) et résume bien la situation : Une priorité pour la
l’influence potentiellement positive de
« … Le principal problème n’est pas conservation
la présence d’hippopotame au sein
lié à la présence de l’hippopotame d’un plan d’eau sur la productivité du Avec sa distribution fragmentée
en lui-même mais bien aux dégâts milieu. Ils sont principalement liés aux en milieu forestier et sa dépendance
causés par celui-ci. Plus de 80 % des dégâts physiques que l’hippopotame étroite à certains milieux, l’hippopo-
personnes interrogées (riveraines des peut causer aux pêcheurs et leurs tame ne pourra se maintenir en Afrique
hippopotames) ont connu des pertes embarcations ainsi que sur les filets centrale que grâce à une politique
induites par l’hippopotame, spéciale- que son passage peut endommager énergique de conservation fondée
ment dans le domaine de l’agriculture (Dibloni et al., 2009). sur la protection et la surveillance de
ou de la pêche … » certaines populations-clé et le main-
Une distribution fragmentée en tien du contact entre ces dernières.
En visitant les champs la nuit, les
milieu forestier Dans tous les endroits où cet imposant
hippopotames peuvent en effet ruiner
plusieurs mois de travail et compromet- La spécificité même du milieu animal entre en concurrence avec
tre la sécurité alimentaire d’un ménage. forestier, où les pâturages à Poaceae l’homme, un aménagement de terroir
Dans un contexte où les indemnisations proches de cours d’eau sont très rares, négocié avec les populations locales
sont maigres et rarement octroyées, limite naturellement la distribution de doublé d’une politique d’écotourisme
on comprend l’amertume qui habite l’hippopotame à quelques poches à gestion communautaire (Vermeulen,
le sinistré. Pour tempérer cette accu- éloignées les unes des autres, cha- 2004) constituent les éléments fonda-
sation « à charge » de l’hippopotame, cune ne comptant que quelques dizai- mentaux d’une cohabitation la plus
celui-ci souffre tout comme l’éléphant nes d’individus au grand maximum. harmonieuse possible, dont les désa-
de sa grande taille. Lorsqu’il visite un A l’état non perturbé, le maintien de gréments sont compensés par une
champ, son passage est flagrant et il ces populations n’est possible que par redistribution équitable des bénéfices
devient vite le bouc émissaire, accusé contacts épisodiques entre populations issus de l’activité touristique. Ce n’est
de tous les maux dont d’autres espèces à la faveur du réseau hydrographique qu’à cette condition que l’espoir de
plus discrètes pourraient également dense sous ces latitudes. L’urbanisation, maintien de cet animal fabuleux pourra
être responsables. L’hippopotame l’anthropisation, l’usage moderne des être entretenu.
© photo A. Michez
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en Egypte. Belgian Journal of Zoology.
© photo A. Michez
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