Audit Des Projets

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INSTITUT

UNIVERSITAIRE
D’ABIDJAN

AUDIT DES PROJETS


(Document préparé par Olga Eliane POKOU,
Expert Comptable Diplômée
08 53 87 99)
INTRODUCTION GENERALE
L’aide au développement constitue un levier important qui
permet aux pays développés de soutenir les pays en voie de
développement.
Dans sa volonté affichée de parvenir au développement des
pays pauvres, l’organisation des nations unies a défini le
sens et les objectifs de l’aide publique au développement à
travers des objectifs. Ces objectifs ont pour but de réduire
la pauvreté dans le monde. Afin d’atteindre la réalisation
de ces objectifs, des ressources financières sont mobilisées
pour la mise en œuvre de projets de développement dans
différents secteurs tels que la santé, l’éducation, la
promotion des droits de l’homme…
INTRODUCTION GENERALE
Afin de parvenir à une gestion efficace des
ressources mobilisées dans le cadre de l’aide au
développement, les projets de développement font
l’objet de nombreux contrôles dont l’audit
comptable et financier.
L’information produite sur la gestion des ressources
mobilisées a besoin d’être fiabilisée et susciter la
confiance des bailleurs de fond d’où la réalisation
des missions d’audit comptable et financier des
projets de développement.
INTRODUCTION GENERALE
Ce module a pour objectifs d’aider les étudiants à :
 Connaitre les généralités de l’audit
 Faire la différence entre un audit de projet et les autres types
d’audits
 Avoir des connaissances sur le fonctionnement et l’organisation des
projets de développement
 S’approprier des différentes étapes d’un audit comptable et
financier d’un projet de développement
 Prendre connaissance des contrôles spécifiques liés à un audit de
projet de développement financé par la Banque Mondiale
Chapitre I: Généralités sur l’audit
I- Définition
I-1- Bref historique de l’audit
Des contrôles ont existé dans les plus vielles civilisations
(Mésopotamie, Egypte, Rome…) ,mais l’audit au sens moderne du
terme est lié au développement du capitalisme industriel et
financier. A cet égard, la Grande-Bretagne a joué un rôle de pionnier
: dès 1844 en effet, son parlement le « British Compagny Act »
obligera les sociétés faisant appel à l’épargne publique à présenter
des comptes vérifiés par des personnes indépendantes.

Ces dispositions se retrouvèrent avec des décalages certes, dans la


plupart des législations des pays industrialisés. Ainsi, en France, la loi
sur les sociétés commerciales de 1867 créa la compagnie
«des commissaires de sociétés ».
Chapitre I: Généralités sur l’audit
I- Définition
I-1- Bref historique de l’audit
L’utilité de l’audit s’est affirmée progressivement dans les
pays industrialisés, pour plusieurs raisons :
- La dissociation à partir des années vingt, dans les grandes
sociétés par actions, entre d’une part les apporteurs de
fonds et d’autre part, les dirigeants a rendu nécessaire la
présence d’auditeurs indépendants des parties chargés
d’authentifier les informations financières et comptables
émanant des seuls dirigeants ;
Chapitre I: Généralités sur l’audit
I- Définition
I-1- Bref historique de l’audit
L’utilité de l’audit s’est affirmée progressivement dans les pays
industrialisés, pour plusieurs raisons :
Ces informations financières se sont progressivement enrichies
au fil des années et les utilisateurs se sont diversifiés ; à leur
tour, les administrations, le personnel, les créanciers, les ont
réclamées en souhaitant un haut degré de crédibilité ; de
mandataire des seuls actionnaires, les auditeurs ont été
conduits à assumer une fonction sociale de plus en plus large au
profit de nombreux utilisateurs potentiels.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
I- Définition
I-1- Bref historique de l’audit
L’utilité de l’audit s’est affirmée progressivement dans les pays
industrialisés, pour plusieurs raisons :
- Le désastre financier de 1929, expliqué largement par une
information trompeuse et de qualité insuffisante, a incité les
pouvoirs publics à renforcer les moyens des autorités de
contrôle des marchés financiers (aux Etats Unis , par le création
de la SEC (Security of Exchange Commission) ou à améliorer le
dispositif de protection de l’épargne en France , loi de 1935 sur
les sociétés.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
I- Définition
I-2- Définition de l’audit
Un audit est simplement une méthode de contrôle, qui
permet de comparer ce qui existe de ce qui est prévu.
C’est une technique de travail précise relativement
contraignante mais aussi redoutablement efficace. Un
auditeur est avant tout un spécialiste de cette méthode.
Même s’il est compétent en comptabilité ou dans d’autres
domaines tels que le droit, la finance sa caractéristique
essentielle est la connaissance approfondie de la
méthodologie d’audit.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
I- Définition
I-2- Définition de l’audit
L'audit est une activité de contrôle et de conseil qui consiste pour un
agent (interne ou externe à l’entité) compétent et impartial à donner
un jugement sur l’organisation (le niveau de sécurité, la procédure,
ou sur une opération quelconque). Il est un examen critique ayant
pour but de vérifier la fiabilité des informations fournies par
l’entreprise.
L'audit est surtout un outil d'amélioration continue car il permet de
faire le point sur l'existant (état des lieux) afin d'en dégager les
points faibles et/ou non-conformes (suivant les référentiels d'audit).
Cela, afin de mener par la suite les actions adéquates qui
permettront de corriger les écarts et dysfonctionnements constatés.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
I- Définition
I-2- Définition de l’audit
Un audit peut se définir comme l’émission d’une opinion motivée sur
la correspondance entre un existant et un référentiel. Il est une
mission à l’issue de laquelle une opinion justifiée du niveau
d’adéquation entre une situation et un cadre de référence.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-1- Audit externe / Audit interne
II-1-1- Audit externe
« L’audit externe est une fonction indépendante de l’entreprise dont la
mission est de certifier l’exactitude des comptes, résultats et les états
financiers ».J. RENARD (2000 : 65)
De même l’indépendance de l’intervenant et l’objectif de certification ont
été réaffirmés dans la définition de l’audit externe de l IFACI (2000 : 34) :
« Examen de l’exactitude des comptes et des résultats d’une organisation
par un prestataire externe habilité à cet effet, en vue d’aboutir à leur
certification éventuelle ».
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-1- Audit externe / Audit interne
II-1-1- Audit externe
Les travaux d’audit externes peuvent varier énormément en fonction des
objectifs. En effet, un auditeur externe est en mesure d’effectuer
différents types d’audit :
- L’audit comptable et financier.
- Les audits spéciaux (audit organisationnel, audit de gestion, audit
fiscal).
- Les missions de procédures convenues.
- Les missions d’examen limité.
Le type d’audit externe le plus répandu est l’audit comptable et
financier que nous allons développer dans le point III de ce chapitre.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-1- Audit externe / Audit interne
II-1-1- Audit externe
 Audit organisationnel
L’audit organisationnel consiste dans l’examen systématique des
activités d’une entité au regard des objectifs qu’elle poursuit, en
vue d’évaluer son organisation, d’identifier ses pratiques
improductives, inefficaces et d’en tirer des recommandations
d’amélioration.
L’audit organisationnel a pour objectif d’évaluer les structures, les
procédures et les systèmes d’informations de l’entité. Elle est
effectuée pour aider le management à maitriser les opérations de
l’entité.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-1- Audit externe / Audit interne
II-1-1- Audit externe
 Audit organisationnel
L’audit organisationnel est la photographie d’une
organisation ou d’un département au regard d’une
problématique à un instant T. Réaliser un audit
organisationnel consiste donc à comprendre le fonctionnement
d’une organisation pour en déterminer les points faibles, les
points forts et les dysfonctionnements.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-1- Audit externe / Audit interne
II-1-1- Audit externe
 Audit de gestion
L’audit de gestion a pour objectif d’évaluer les
performances de l’entité par rapport à son environnement, Il
consiste également à évaluer les méthodes et instruments de
gestion et les conditions d’exploitation.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-1- Audit externe / Audit interne
II-1-1- Audit externe
 Audit fiscal
L’audit fiscal est un examen critique de la situation fiscale
d’une entité. C’est l’ensemble des opérations de contrôle, des
recoupements et des vérifications effectuées au sein d’une
entreprise. Il permet ainsi de faire le point sur la stratégie
fiscale, afin de proposer d’éventuelles solutions de nature à
rendre la gestion fiscale plus performante. Il permet
également de diminuer la charge et de minimiser le risque
fiscal que l’entité peut subir à cause de sa gestion.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-1- Audit externe / Audit interne
II-1-1- Audit externe
 Les missions de procédures convenues
L’objectif d’une mission de procédures convenues est de mettre en
œuvre des procédures de nature d’audit, définies d’un commun
accord entre l’auditeur, l’entité et toutes autres parties
intéressées, et de communiquer les constatations de fait. Aucun
degré d’assurance n’est exprimé. C’est aux destinataires du rapport
de tirer leurs propres conclusions des travaux de l’auditeur. La
mission de procédures convenues est réalisée conformément :
- à la norme internationale de services connexes ISRS 4400;
- aux termes de référence de la mission.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-1- Audit externe / Audit interne
II-1-1- Audit externe
 La mission d’examen limité
La mission d’examen limité des comptes est une mission
d’assurance de niveau modéré, sur la base de diligences ne mettant
toutefois pas en œuvre toutes les procédures requises pour un
audit. Elle permet au professionnel de conclure qu’il n’a pas relevé
d’éléments le conduisant à considérer que les comptes présentés
ne sont pas établis, dans tous leurs aspects significatifs,
conformément au référentiel comptable qui leur est applicable.
C’est la norme IRSE 2400 qui traite de l’examen limité.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-1- Audit externe / Audit interne
II-1-1- Audit externe
NB : Rappelons toute fois que les missions de
procédures convenues et la mission d’examen
limitée ne sont pas des audits en tant que tels, mais
plutôt des contrôles .
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-1- Audit externe / Audit interne
II-1-2- Audit interne
L’audit interne est à l’intérieur d’une entité, une fonction
« indépendante » d’appréciation et d’évaluation des autres
contrôles. Elle joue à ce titre le rôle de contrôle et est au
service de la direction générale.
L’Audit Interne est une activité indépendante et objective qui
donne à une organisation une assurance sur le degré de
maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les
améliorer, et contribue à créer de la valeur ajoutée.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-1- Audit externe / Audit interne
II-1-2- Audit interne
Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par
une approche systématique et méthodique, ses processus de
management des risques, de contrôle, et de gouvernement
d’entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer leur
efficacité .
Ce sont les normes (norme 1000 à 2500) édictés par l’IIA (Institute
of Internal Auditor) ou Institut des Auditeurs Internes qui
réglementent l’audit interne.
Les missions d’audit interne sont de typologie variée : régularité,
efficacité ou de management et concernent soit des fonctions, soit
des services, soit des procédures.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-1- Audit externe / Audit interne
II-1-2- Audit interne
II-1-2-1 – Classification par fonction
 Audit de régularité / Audit de conformité
L’Audit de régularité consiste en l’application des règles,
procédures, description de postes, organigrammes et systèmes
d’information. Il compare la règle et la réalité, ce qui «
devrait être » et « ce qui est » par rapport à un référentiel.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-1- Audit externe / Audit interne
II-1-2- Audit interne
II-1-2-1 – Classification par fonction
 Audit de régularité / Audit de conformité
L’audit de régularité est aussi appelé audit de conformité :
dans le premier cas, on observe la régularité par rapport aux
règles internes de l’entité et dans le second cas la conformité
avec les dispositions légales et réglementaires.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-1- Audit externe / Audit interne
II-1-2- Audit interne
II-1-2-1 – Classification par fonction
 Audit de régularité / Audit de conformité
Dans ce type de missions d’audit interne, le travail de l’auditeur consiste à :
 Signaler les irrégularités,
 Analyser les causes et conséquences,
 Proposer et à formuler les recommandations.
En résumé, l’audit de régularité ou de conformité a pour objet de vérifier
que le fonctionnement réel ainsi que les pratiques de gestion usuelles
correspondent aux règles, règlements et procédures établies par
l’organisation.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-1- Audit externe / Audit interne
II-1-2- Audit interne
II-1-2-1 – Classification par fonction
 Audit d’efficacité et de performance
En plus de la conformité et de la régularité, l’auditeur devra apprécier la
qualité du référentiel proposé. Il se doit de répondre à un certain nombre
de questions comme « telle procédure est-elle opportune ? superflue ?
désuète ? compliquée à appliquer ? inutile ? incomplète ? inexistante ? ». A
ce stade, il n’y a pratiquement pas de référentiel, l’auditeur est guidé par
un souci de performance et c’est son expérience et sa bonne connaissance
de l’organisation qui le guident dans sa démarche.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-1- Audit externe / Audit interne
II-1-2- Audit interne
II-1-2-1 – Classification par fonction
 Audit de management
Il ne s’agit pas, comme certains peuvent le penser encore, d’auditer le
management en portant un quelconque jugement sur ses options
stratégiques et politiques. En aucun cas, l’auditeur ne peut s’intéresser au
fond des choses : ce ne sont pas ses objectifs et il n’a pas la compétence
pour le faire. Il faut donc dire et répéter que l’existence d’un service
d’Audit Interne n’altère en rien la liberté de choix et de décision du top
management.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-1- Audit externe / Audit interne
II-1-2- Audit interne
II-1-2-1 – Classification par fonction
 Audit de management
En revanche, observer les choix et les décisions, les comparer, les
mesurer dans leurs conséquences et attirer l’attention sur les
risques ou les incohérences relève bien de l’Audit Interne.
Pratiquer l’audit de management c’est donc toujours, et quelle
que soit la définition retenue, observer la forme et non le fond.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-1- Audit externe / Audit interne
II-1-2- Audit interne
II-1-2-1 – Classification par destination
La classification par destination se résume au regard de la
vérification sur les fonctions ou activités de l’entité. Pour
exemple, on a :
 l’audit de la paie,
 l’audit du service recrutement,
 l’audit du cycle achat/fournisseur,
 etc.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-1- Audit externe / Audit interne
II-1-3- Comparaison Audit interne – Audit externe
Les différences principales qui peuvent être relevées entre ces deux
fonctions sont les suivantes :
 Le statut
L’auditeur interne appartient au personnel de l’entreprise alors que
l’auditeur externe est un prestataire indépendant ;
 Les bénéficiaires :
L’auditeur interne travaille pour le bénéfice des responsables de l’entité
(Direction Générale, Managers, Comité d’audit), tandis que l’auditeur
externe certifie les comptes à l’intention de tous ceux qui en ont besoin
(actionnaires, banquiers, Fisc, clients, fournisseurs, bailleurs de fond …) ;
l’auditeur externe peut aussi travailler pour la Direction Générale ou le top
management en faisant du conseil.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-1- Audit externe / Audit interne
II-1-3- Comparaison Audit interne – Audit externe
Les différences principales qui peuvent être relevées entre ces
deux fonctions sont les suivantes :
 Les objectifs
L’objectif de l’audit interne est d’apprécier la bonne maîtrise des activités
de l’entité et de recommander les actions pour l’améliorer, alors que celui
de l’audit externe est de certifier la régularité, la sincérité et l’image fidèle
des comptes, résultats et états financiers. Contrairement à l’auditeur
interne qui ne peut pas certifier les états financiers, l’auditeur externe peut
quant à lui apprécier la bonne maîtrise des activités de l’entité.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-1- Audit externe / Audit interne
II-1-3- Comparaison Audit interne – Audit externe
Les différences principales qui peuvent être relevées entre ces
deux fonctions sont les suivantes :
 La prévention de la fraude
L’audit externe est intéressé par toute fraude dès lors où il est susceptible
d’avoir une incidence sur les résultats. En revanche, une fraude peut
concerner l’audit interne mais non l’audit externe : exemple, la
confidentialité des dossiers du personnel ;
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-1- Audit externe / Audit interne
II-1-3- Comparaison Audit interne – Audit externe
Les différences principales qui peuvent être relevées entre ces deux
fonctions sont les suivantes :
 L’indépendance
L’indépendance de l’auditeur externe est celle du titulaire d’une
profession libérale (juridique, statutaire), alors que l’indépendance de
l’auditeur interne est restreinte au sein de l’entité où il est salarié ;
 La périodicité de l’audit :
L’auditeur interne travaille en permanence dans son entité alors que
l’auditeur externe intervient de façon intermittente, à des moments
privilégiés (fin de trimestre, fin d’année) ;
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-2- Audit légal / Audit contractuel
II-2-1- Audit légal (cadre juridique)
Cet audit est dit légal parce qu’exigé par une loi. Si on se réfère à l’acte
uniforme du droit des sociétés commerciales et des GIE, les Sociétés
Anonymes ont une obligation de nommer un commissaire aux comptes.
Les SNC, SAS et SARL qui atteignent (total bilan, effectif salariés, total
chiffres d’affaires) confère article 289-1, 376 et 853-13 du droit des sociétés
OHADA.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-2- Audit légal / Audit contractuel
II-2-1- Audit légal (cadre juridique)
La finalité de l'audit légal est d'émettre une opinion sur la sincérité des états
financiers d'une entreprise et de valider la pertinence de l'information
financière délivrée aux actionnaires.
Cet audit se déroule dans le cadre du commissariat aux comptes.
Les missions d'audit légal se basent sur le respect de règles d'indépendance
et de conflits d'intérêts fondées sur l'application des normes d'audit
internationales.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-2- Audit légal / Audit contractuel
II-2-1- Audit légal (cadre juridique)
Les missions d'audit légal se basent sur le respect de règles d'indépendance
et de conflits d'intérêts fondées sur l'application des normes d'audit
nationales et internationales.
L’exercice de la mission d’audit légal est incompatible :
 avec toute activité ou tout acte de nature pouvant nuire à son
indépendance ;
 avec tout emploi salarié, à l'exception de l'enseignement ou d'un emploi
rémunéré chez un commissaire aux comptes ou un expert-comptable ;
 avec toute activité commerciale, qu'elle soit exercée directement ou par
personne interposée.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
II- Typologie d’audit
II-2- Audit légal / Audit contractuel
II-2-1- Audit contractuel
Cet audit n’est pas imposé par la loi, il résulte d’un accord entre le
professionnel et son client. L'audit contractuel consiste en un examen
et un contrôle mené́ par un professionnel des informations sur une
activité de l'entité. L'examen et l'analyse des informations est
effectuée selon des critères et par des méthodologies précises.
L'audit comptable et financier est le plus connu des audits contractuels
mais il existe aussi l'audit organisationnel, l'audit de gestion, l'audit
fiscal , l’examen limité , les missions de procédures convenues.
,
Chapitre I: Généralités sur l’audit
III- Audit comptable et financier
III-1- Définition de l’audit comptable et financier
La CNCC (France) a donné la définition suivante : L’audit comptable
et financier a pour objectif de permettre à un professionnel de
formuler une opinion, exprimant si ces comptes sont établis dans
tous leurs aspects significatifs conformément au référentiel
comptable qui leur est applicable.
Définition du groupement ATH : « L’audit financier est l’examen
auquel procède un professionnel compétent et indépendant, en vue
d’exprimer une opinion motivée sur la fidélité avec laquelle les
comptes annuels d’une entité traduisent sa situation à la date de
clôture et ses résultats pour l’exercice considéré, en tenant compte
du droit ou des usages du pays ou l’entreprise a son siège.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
III- Audit comptable et financier
III-1- Définition de l’audit comptable et financier
L’audit comptable et financier est un examen critique des
informations comptables et financières d’une entité afin de
s’assurer de leur fiabilité et sincérité dans le but de donner une
opinion motivée.
En gros, la fonction de l’audit financier et comptable est
d’apporter aux états financiers établis et publiés par ceux qui en
ont la charge, un regard extérieur et une assurance indépendante
qui renforcent leur crédibilité.
Ce sont les normes ISA de l’IFAC qui réglementent l’audit
comptable et financier.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
III- Audit comptable et financier

III-2- Définition de l’audit comptable et financier des


projets de développement
A côté des définitions ci-dessus qui sont plus adaptées aux entreprises
commerciales, l’audit comptable et financier des projets est défini
comme : «un examen à posteriori des états financiers, des systèmes
financiers, des écritures comptables, des transactions et des
opérations effectuées par des comptables professionnels. Il a pour
objectif de vérifier le respect des obligations redditionnelles, de
crédibiliser les états financiers et autres rapports, de mettre à jour
les faiblesses des contrôles internes et des systèmes financiers et
de faire des recommandations quant aux améliorations à apporter.
Chapitre I: Généralités sur l’audit
III- Audit comptable et financier
III-2- Définition de l’audit comptable et financier des
projets de développement
A l'analyse, on se rend que compte toutes les définitions se
rejoignent et font ressortir les mêmes objectifs que s'assigne
l'audit à savoir la régularité, la sincérité et l'image fidèle.
Notons toutefois que l’ audit de projet de développement peut
être la sous forme d’une mission de procédures convenues, d’un
examen limité ou une mission d’audit comptable et financier
(ceci en fonction des exigences du bailleur). Pour les besoins de
ce cours nous allons considérer que l’audit des projets est un
audit comptable et financier (parce que le plus répandu).
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement

INTRODUCTION
L’objectif spécifique de ce chapitre est de
permettre aux apprenants d’avoir des
connaissances sur le fonctionnement et
l’organisation des projets de développement.
En effet ce chapitre traite des projets de développement en
précisant les acteurs impliqués dans la mise en œuvre. Il y
est également évoqué l’environnement juridique et
comptable des projets de développement ainsi que les
documents clés permettant de comprendre les projets.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement

I- Les projets de développement et les


partenaires de mise en œuvre
Cette première partie a pour objectif
de permettre aux apprenants de bien
comprendre l’organisation et le
fonctionnement des projets de
développement.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement

I- Les projets de développement et les partenaires de


mise en œuvre
I-1- Définition et typologie des projets de
développement
I-1-1- Le contexte de mise en œuvre
Les pays sous-développés font face, difficilement, à la pauvreté qui
mine la grande majorité de leurs populations. C'est pourquoi,
l'expression « lutte contre la pauvreté» est de plus en plus fréquente
dans les discours des autorités de ces pays ; particulièrement ceux
d'Afrique.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement

I- Les projets de développement et les partenaires de


mise en œuvre
I-1- Définition et typologie des projets de
développement
I-1-1- Le contexte de mise en œuvre
Cependant, nos états sont dans l‘ incapacité de mobiliser des fonds
nécessaires pour soutenir cette lutte. Dans le but de soutenir les moins
nantis, les bailleurs de fonds que sont les institutions de Bretton Woods
et les pays développés, financent des projets de développement
économique initiés en accord avec les Etats bénéficiaires. C'est ce qui
explique l'essor des projets de développement sur le continent
Africain.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement

I- Les projets de développement et les partenaires de mise en


œuvre
I-1- Définition et typologie des projets de développement
I-1-2- Définition
Un projet de développement est un ensemble d’activités visant à
atteindre, dans les délais fixés avec un budget donné, des objectifs
clairement définis.
Un projet de développement vise un objectif d’amélioration des
conditions de vie voulu par les bénéficiaires, participants au travers de
l’obtention des résultats dans le cadre d’une ou plusieurs institutions
responsables du projet adéquatement organisée chargé de coordonner
l’ensemble des activités nécessaires (actions et interventions).
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement

I- Les projets de développement et les partenaires de


mise en œuvre
I-1- Définition et typologie des projets de développement
I-1-2- Définition
Un projet de développement comprend :
- les parties prenantes clairement identifiées (le groupe cible principal , les
bénéficiaires )
- des mécanismes de coordination, de gestion et de financement clairement
identifiés
- un système de monitoring et d’évaluation pour soutenir la gestion de la
performance
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement

I- Les projets de développement et les partenaires de mise en œuvre


I-1- Définition et typologie des projets de développement
I-1-2- Définition
A la lumière de cette définition ; il apparaît que les projets de
développement relèvent du secteur non marchand l’objectif
premier d’un projet de développement n’est pas la recherche de
bénéfice pécuniaire mais plutôt l’amélioration des conditions de
vie des populations. A ce titre les projets de développement
appartiennent au secteur des entités à but non lucratif. Il
convient de s’intéresser aux différents types de projets de
développement.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en œuvre
I-1- Définition et typologie des projets de développement
I-1-3- Les différents types de projet de développement
Différents critères peuvent être utilisés pour catégoriser les projets de
développement. Les projets de développement peuvent être
catégorisés selon :
- le secteur d’intervention (projet de santé, projet dans le domaine de
l’éducation, projet pour le renforcement institutionnel)
- la zone d’intervention (projet en milieu urbain, projet national,
projet sous régional, projet rural)
- la nature des ressources (projet générateur de revenus, projet non
générateur de revenus)
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en œuvre
I-1- Définition et typologie des projets de développement
I-1-4- Les différents cycles des projets de développement
Les projets peuvent être autonomes ou bien faire partie d’un
programme dont les différents volets contribuent à un objectif
global. Cependant, la gestion du cycle de projet est universelle
dans sa conception quelles que soient l’échelle et la nature du
projet. Le cycle d’un projet peut être structuré en 7 étapes que
sont :
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en œuvre
I-1- Définition et typologie des projets de développement
I-1-4- Les différents cycles des projets de développement
1) L’identification
Cette étape consiste à énoncer l’idée initiale d’un projet associé à une
orientation générale et une analyse de situation.
Exemple : En raison du taux élevé de prévalence dans un pays donné il y’a
nécessité de mettre en place un projet de lutte contre le Sida.
Le pays concerné informe le bailleur de fonds de ce besoin et lui demande
son assistance.
Le bailleur de fonds juge si le projet est réalisable ou non.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en œuvre
I-1- Définition et typologie des projets de développement
I-1-4- Les différents cycles des projets de développement
2) La conception
Cette étape permet l’élaboration détaillée du projet prenant en compte les
aspects techniques et opérationnels.
Responsabilités du pays demandeur :
Etudes de faisabilité et d’exécution (technique, économique,
environnementale, sociale, financière, institutionnelle…) ; Besoins en
personnel et formation
Appuis du bailleur de fond :
Conseil en matière de politique et de projet
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en œuvre
I-1- Définition et typologie des projets de développement
I-1-4- Les différents cycles des projets de développement
3) La validation
Cette étape étudie la faisabilité sociale et économique, y compris l’aspect technique,
institutionnel et environnemental du projet. Des discussions s’engagent entre les différentes
parties impliquées dans le projet.
Les responsabilités à ce stade du bailleur de fonds sont les suivantes :
- Evaluation des retombées pour le pays
- Revue de la conception, estimation des coûts, dispositions relatives à la passation des marchés
- Elaboration du Programme d’exécution
- Evaluation des capacités techniques et institutionnelles dans le pays pour exécuter le projet
(capacités des RH, outils de gestion existants…)
- Estimation des besoins en formation et en personnel
- Viabilité financière du projet
- Impact environnemental et social
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en œuvre
I-1- Définition et typologie des projets de développement
I-1-4- Les différents cycles des projets de développement
4) La formulation
L’étape de formulation permet de préparer et de rédiger la proposition de
projet pour une approbation et une recherche de financement. Cette étape
aboutit à la signature des documents clés du projet (accord de financement,
cadre de performance, plan d’actions, budget).
5) La mise en œuvre
L’étape de mise en œuvre consacre le déroulement du projet en conformité
avec les objectifs visés dans la réalisation d’activités programmés et orientés
vers l’obtention de résultats précis. A cette phase, des rapports d’activités
sont élaborés afin de rendre compte des résultats obtenus.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en œuvre
I-1- Définition et typologie des projets de développement
I-1-4- Les différents cycles des projets de développement
6) Le suivi
L’étape du suivi permet la vérification régulière et continue de la bonne
marche du projet pour intégrer au fur et à mesure du déroulement les actions
correctives nécessaires. Cette étape est pilotée par l’entité de mise en
œuvre du projet et donne lieu à l’établissement de rapport de suivi afin de
vérifier les résultats reportés dans les rapports d’activités.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en œuvre
I-1- Définition et typologie des projets de développement
I-1-4- Les différents cycles des projets de développement
7) L’évaluation
L’évaluation dresse le bilan à des périodes données pour apprécier et mesurer
l’atteinte des objectifs et faire des recommandations pour la poursuite du
projet ou pour la mise en place de projets similaires.
Les missions d’audit financier et comptable peuvent intervenir au niveau des
étapes 6 et 7 qui concernent respectivement le suivi et l’évaluation.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en œuvre
I-1- Définition et typologie des projets de développement
I-1-4- Les différents cycles des projets de développement
7) L’évaluation
Elles permettent à l’auditeur de tirer une conclusion sur :
- La légalité et la régularité des dépenses et revenus du projet c’est-à-dire sa
conformité avec les règles et critères contractuels applicables ;
- L’utilisation efficiente et économique des fonds alloués au projet, c’est-à-
dire conformément à une gestion financière saine
- L’utilisation efficace des fonds alloués au projet c’est-à-dire aux fins
auxquelles ils étaient destinés
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en œuvre
I-1- Définition et typologie des projets de développement
I-1-4- Les différents cycles des projets de développement
7) L’évaluation
La mission d’audit peut être réalisée pendant que les activités sont mises en
œuvre. Dans ce cas, la mission fait partie intégrante des outils et des
dispositifs de la phase 6 relative au suivi des activités du projet.
La mission d’audit peut être réalisée aussi en fin d’activités du projet. Dans
cette hypothèse l’audit s’intègre parmi les outils et dispositifs de la phase 7.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en œuvre
I-2- Les partenaires financiers des projets de développement
I-2-1- Les Banques Multilatérales de Développement (BMD)
Les Banques Multilatérales de Développement sont des institutions
supranationales créées par des Etats souverains qui en sont les
actionnaires. Depuis leur création, les BMD représentent des
acteurs de poids en matière de développement, de financement et
de politique étrangère. Fondées à l’origine dans le but d’octroyer
des crédits avantageux pour financer des projets d’infrastructures
de grande ampleur, les BMD financent aujourd’hui des projets dans
divers secteurs.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en œuvre
I-2- Les partenaires financiers des projets de développement
I-2-1- Les Banques Multilatérales de Développement (BMD)
Leurs missions s’inscrivent dans le cadre des politiques de
coopération et d’aide au développement définies par les Etats. Les
BMD mobilisent annuellement des ressources qu’elles mettent à
disposition des Etats sous forme de prêts ou de dons. Parmi les
BMD, on peut citer :
- La Banque Mondiale
- La Banque Africaine de Développement
- La Banque Islamique de Développement
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en œuvre
I-2- Les partenaires financiers des projets de développement
I-2-2- Les Etats bénéficiaires
Dans le cadre de la mise en œuvre des projets de développement, les
Etats des pays bénéficiaires sont souvent amenés à apporter une
contribution pour le financement des projets. La contribution
financière de ces Etats prend la forme :
- De subventions financières qui proviennent du budget national et
transférées au projet ;
- De subventions en nature qui consistent en la mise à disposition de
moyens matériels au profit du projet ;
- D’exonération en matière d’impôts et taxes sur les transactions
effectuées par les projets.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en œuvre
I-2- Les partenaires financiers des projets de développement
I-2-2- Les Etats bénéficiaires
L’existence de financement étatique à côté de ressources d’autres
partenaires financiers pose le problème de l’application des
procédures et mesures de gestion uniformisée. La gestion des
fonds est-elle effectuée selon les règles étatiques ou selon les
procédures des bailleurs de fond ? Pour répondre à cette
préoccupation, la déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au
développement souligne en son point 32 la nécessité de parvenir à
une harmonisation des politiques et procédures de gestion des
projets de développement.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en œuvre
I-2- Les partenaires financiers des projets de développement
I-2-2- Les agences nationales de développement des pays développés
L’aide au développement est devenue une préoccupation mondiale ces
dernières années. Les pays développés établissent ainsi des politiques
et stratégies destinées à définir les contenus et les formes de cette
aide. De nombreux pays se sont dotés de structures en charge de
l’administration de l’aide publique et du financement des projets de
développement dans les pays pauvres. Ce sont les agences nationales
de développement.
Les agences nationales de développement constituent un levier majeur
pour la mobilisation de financement des projets. Parmi les agences de
développement, l’on peut citer entre autre l’Agence Française de
Développement (AFD), l’agence Allemande de Développement (KfW),
l’agence Américaine de Développement (USAID).
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en
œuvre
I-3- Les structures d’exécution des projets de développement
I-3-1- Les Organisations Non Gouvernementales
Les ONG sont des organisations d’intérêts publics qui ne relèvent
ni d’un Etat ni d’une institution internationale. Ces organisations
sont des personnes morales intervenant au plan national ou
international dans des domaines aussi variés tel que l’accès à l’eau
potable et l’assainissement, la lutte contre la pauvreté, la
prévention et la prise en charge du VIH/SIDA, la micro-finance…
En Côte d’Ivoire, les ONG ont le statut d’association et sont régies
par la loi n° 60-315 du 21 septembre 1960. La loi associative de
1960 énonce les obligations pour la constitution d’une association.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en
œuvre
I-3- Les structures d’exécution des projets de développement
I-3-2- Les structures étatiques des pays bénéficiaires
Pour mettre en place leur politique de développement, les Etats
bénéficiaires créent des structures spécifiques pour assurer la
gestion de cette aide. Ces structures présentent un schéma
organisationnel comprenant un comité de pilotage et une unité de
coordination.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en œuvre
I-3- Les structures d’exécution des projets de développement
I-3-2- Les structures étatiques des pays bénéficiaires
 Un comité de pilotage
Un comité de pilotage est un organe d’orientation. La composition, les
attributs et le fonctionnement du comité de pilotage sont fixés par arrêté du
Ministre en charge de la tutelle technique.
Le comité de pilotage est du projet a en charge d’examiner :
- Le plan d’exécution du projet ;
- Les différents rapports d’évaluation, rapports d’activités et les rapports
financiers périodiques du projet ;
- Le programme d’activités annuelles, le budget et le plan de passation de
marchés ;
- La mise en œuvre des recommandations des missions de supervision et de
suivi et des différents audits…
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en œuvre
I-3- Les structures d’exécution des projets de développement
I-3-2- Les structures étatiques des pays bénéficiaires
 Un comité de pilotage
Un comité de pilotage est un organe d’orientation. La composition, les
attributs et le fonctionnement du comité de pilotage sont fixés par arrêté du
Ministre en charge de la tutelle technique.
Le comité de pilotage est du projet a en charge d’examiner :
- Le plan d’exécution du projet ;
- Les différents rapports d’évaluation, rapports d’activités et les rapports
financiers périodiques du projet ;
- Le programme d’activités annuelles, le budget et le plan de passation de
marchés ;
- La mise en œuvre des recommandations des missions de supervision et de
suivi et des différents audits…
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en œuvre
I-3- Les structures d’exécution des projets de développement
I-3-2- Les structures étatiques des pays bénéficiaires
 Une unité de coordination
L’unité de coordination est l’organe chargé de l’exécution des activités du projet. A
cet effet, elle coordonne l’ensemble des activités sur le plan institutionnel,
administratif, technique, comptable et financier. Elle assure la liaison avec les
parties prenantes impliquées dans la mise en œuvre du projet. L’unité de
coordination comprend généralement :
- Une direction de coordination qui est le premier responsable de l’entité
- Un service financier et comptable qui a en charge les affaires financières,
comptables et administratives ;
- Un service suivi-évaluation qui est dévolu au suivi des indicateurs de performance
- Un service gestion des programmes …
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en
œuvre
I-4- Les documents sources des projets de développement
I-4-1- Le cadre de performance
Le cadre de performance est un document contractuel établi entre le bailleur
de fonds et la structure d’exécution du projet. Il constitue un instrument de
gestion qui :
- Facilite la conception, l’exécution ou l’évaluation d’un projet
- Définit clairement les objectifs du projet
- Identifie les indicateurs ainsi que les facteurs extérieurs qui peuvent avoir
une influence sur le succès ou l’échec du projet.
- Le cadre de performance comprend des indicateurs qui servent de base à
l’évaluation de performance du projet.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en œuvre
I-4- Les documents sources des projets de développement
I-4-1- Le cadre de performance
Les indicateurs sont des variables qui constituent un moyen simple et fiable de
mesurer et d’informer des changements liés aux actions du projet.
Pour chaque indicateur, le cadre de performance renseigne sur :
- L’objectif auquel l’indicateur est associé (réduire la progression du diabète dans la
population) ;
- Le libellé de l’indicateur (nombre de personnes à dépister) ;
- La nature de l’indicateur (indicateur à court terme, indicateur à long terme)
- La cible de l’indicateur sur les différentes périodes du projet (2000 personnes à
dépister au premier semestre à l’an 1 ; 5000 personnes au second semestre à l’an 1)
- La méthode de collecte des résultats liés à l’indicateur (enquête ; étude…)
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en
œuvre
I-4- Les documents sources des projets de développement
I-4-2- Le plan d’action
Le plan d’action regroupe l’ensemble des activités à mettre en œuvre afin
d’atteindre les objectifs du projet décrits dans le cadre de performance. Il
recense les hypothèses liées aux activités en donnant plus d’informations
sur :
- La manière dont chaque activité sera réalisée (dépister 300 au cours des
campagnes de dépistage de masse ;
- L’acteur devant mettre en œuvre l’activité (l’activité de dépistage sera
réalisée par les micros cliniques ambulantes) ;
- Le calendrier selon lequel l’activité sera réalisée (une campagne mensuelle
de dépistage sera organisée).
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en
œuvre
I-4- Les documents sources des projets de développement
I-4-2- Le plan d’action
Le plan d’action peut être décliné en sous plans. Les sous plans
sont relatifs à une catégorie d’activités bien définies. Ainsi il peut
exister un plan de formation qui regroupe toutes les activités de
formation en décrivant avec une plus grande précision les
hypothèses de mise en œuvre de ces activités. Il en est de même
d’un plan de supervision qui fournit les informations détaillées
relatives à la mise en œuvre des activités de supervision.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en œuvre
I-4- Les documents sources des projets de développement
I-4-3- Le budget
Le budget est la traduction chiffrée du plan d’actions. Il évalue les
besoins en matière de ressources financières pour mettre en œuvre les
activités du plan d’actions afin d’atteindre les objectifs du projet fixés
dans le cadre de performance. Le budget a une structure qui permet
d’établir un lien entre les activités du plan d’actions et les objectifs du
cadre de performance.
Dans l’exemple proposé pour l’activité de dépistage des populations en
vue de réduire la progression du diabète, le budget peut inclure les
lignes suivantes :
- Achat de réactifs médicaux pour la réalisation des tests de dépistage
- Paiement de frais de carburant des micros cliniques ambulantes
- Paiement des primes de motivation du personnel vacataire
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
I- Les projets de développement et les partenaires de mise en
œuvre
I-4- Les documents sources des projets de développement
I-4-3- Le budget
Il convient de noter que dans certains projets, le plan d’actions et
le budget peuvent être combinés. Le document obtenu est
communément appelé Plan d’Actions Budgétisées (PBA).
Après avoir défini la notion de projet de développement, identifié
les acteurs intervenant dans sa mise en œuvre, précisé les
documents clés associés aux projets de développement, il est
nécessaire de cerner l’environnement juridique et comptable dans
lequel les projets sont mis en œuvre en Côte d’Ivoire.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II- Le cadre juridique et comptable des projets de
développement en Côte d’Ivoire
Après avoir défini la notion de projet de
développement, identifié les acteurs intervenant dans
sa mise en œuvre, précisé les documents clés associés
aux projets de développement, cette deuxième partie
permettra aux apprenants de cerner l’environnement
juridique et comptable dans lequel les projets de
développement sont mis en œuvre en Côte d’Ivoire.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II- Le cadre juridique et comptable des projets de
développement en Côte d’Ivoire
II-1- Le cadre juridique des projets de développement
II-1-1- Les actes uniformes de l’OHADA
Les différents Actes Uniformes ne comportent pas de dispositions
applicables aux projets de développement. Dans un espace où les
projets de développement sont mis en œuvre à une échelle
transfrontalière, l’absence de textes légaux supranationaux
entretient un vide juridique autour des projets de développement.
Dans cette situation, un recours aux textes de lois nationaux peut
constituer une solution.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II- Le cadre juridique et comptable des projets de
développement en Côte d’Ivoire
II-1- Le cadre juridique des projets de développement
II-1-2- Les textes juridiques nationaux
Les textes juridiques nationaux relatifs aux projets de
développement en Côte d’Ivoire sont variés et prennent la forme
de lois, de décrets ou d’arrêtés ministériels. Ces textes juridiques
peuvent concerner tant les structures étatiques que les ONG
nationales ou internationales qui mettent en œuvre des projets de
développement.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II- Le cadre juridique et comptable des projets de
développement en Côte d’Ivoire
II-1- Le cadre juridique des projets de développement
II-1-2- Les textes juridiques nationaux
Ces textes répondent à des objectifs spécifiques bien définis et
concernent divers champs d’application qui peuvent concerner :
- L’organisation générale des projets de développement
- La création et le fonctionnement d’un projet spécifique
- Les mesures fiscales en matière d’exonération des transactions
réalisées par les projets de développement.
A côté de ces textes juridiques, il existe les accords de
financement qui complètent les modalités de gestion des projets.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II- Le cadre juridique et comptable des projets de
développement en Côte d’Ivoire
II-1- Le cadre juridique des projets de développement
II-1-3- Les accords de financement
Les accords de financement représentent le contrat qui lie les
bailleurs de fonds et le bénéficiaire des financements pour la mise
en œuvre du projet. Ces accords permettent de définir les
obligations des différentes parties et constituent à ce titre un
élément important du cadre juridique des projets de
développement. D’un bailleur à un autre, le contenu et la forme
des accords de financement varient.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II- Le cadre juridique et comptable des projets de développement en
Côte d’Ivoire
II-1- Le cadre juridique des projets de développement
II-1-3- Les accords de financement
Toutefois, des informations essentielles y figurent notamment:
- Les objectifs du projet ;
- L’identité des parties impliquées dans la mise en œuvre du projet ;
- Le montant de la subvention de financement ainsi que sa nature (prêt
ou don) ;
- Le budget ;
- La durée du projet ;
- Les dispositions concernant la tenue de la comptabilité et l’audit.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-2- Le cadre comptable des projets de développement
II-2-1- Les normes comptables du SYSCOHADA
L’espace OHADA ne dispose, à ce jour, pas de référentiel comptable dédié aux
projets de développement, ayant force d’application.
En effet, le cadre général de l’OHADA prévoit à l’Article 2 de l’Acte Uniforme de
l’OHADA relatif au droit comptable et à l’information financière que « sont astreintes
à la mise en place d’une comptabilité, dite comptabilité financière, les entités
soumises aux dispositions de l’Acte Uniforme portant droit commercial général, de
l’Acte Uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement
d’intérêt économique et de l’Acte Uniforme relatif au droit des sociétés
coopératives, les entités publiques, parapubliques, d’économie mixte et, plus
généralement, les entités produisant des biens et des services marchands ou non
marchands, dans la mesure où elles exercent, dans un but lucratif ou non, des
activités économiques à titre principale ou accessoire qui se fondent sur des actes
répétitifs, à l’exception de celles soumises aux règles de la comptabilité publique. »
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-2- Le cadre comptable des projets de développement
II-2-1- Les normes comptables du SYSCOHADA
Toutefois, l’Article 5 de l’Acte Uniforme de l’OHADA relatif au droit
comptable et à l’information financière dispose que « …….Toutefois, les
établissements de crédit, les établissements de micro finance, les acteurs du
marché financier, les sociétés d’assurance et de réassurance, les organismes
de sécurité et de prévoyance sociales et les entités à but non lucratif ne
sont pas assujettis au SYSCOHADA. » Il apparait clairement qu’aucune
disposition du SYSCOHADA ne traite des principes et normes comptables
applicables aux projets de développement. Dans cette situation, les principes
comptables SYSCOHADA sont partiellement appliqués et le traitement de
certaines opérations comptables dépend des dispositions prévues par le
bailleur de fonds ou la structure de mise en œuvre du projet.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-2- Le cadre comptable des projets de développement
II-2-2- Les normes comptables IFRS
Les normes comptables IFRS (International Financial Reporting Standards)
sont élaborées par le comité international des normes comptables ou IASB
(International Accounting Standard Bord). L’IASB est un comité de la
fédération internationale des comptables ou IFAC (International Federation of
Accounts).
Les normes comptables internationales s’appliquent aux états financiers à
usage général et aux autres informations financières établis par des entités à
but lucratif. Par entité à but lucratif ; il faut entendre toute entité dotée de
la personnalité morale ou non, publique ou privée qui a pour but la
recherche de bénéfices pécuniaires à partager entre ses membres. Ces
entités exercent leurs activités dans le secteur commercial, industriel,
financier ou dans des activités similaires sans considération pour leur forme
légale.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-2- Le cadre comptable des projets de développement
II-2-2- Les normes comptables IFRS
Les états financiers établis en application du référentiel IFRS sont constitués :
- Du bilan ;
- Du compte de résultat ;
- Du tableau des flux de trésorerie
- D’un état indiquant soit l’ensemble des variations des capitaux propres, soit
les variations des capitaux propres autres que celles résultant des
transactions avec les détenteurs de parts représentatives du capital et
agissant en cette qualité
- Des notes contenant un résumé des principales méthodes comptables et les
autres notes explicatives
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-2- Le cadre comptable des projets de développement
II-2-2- Les normes comptables IFRS
Néanmoins, les entités à but lucratif dont l’objectif premier n’est pas la
recherche de bénéfice peuvent également utiliser les normes comptables
internationales si toutes les dispositions des IAS, des IFRS et de leurs
interprétations ne sont pas respectées.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-2- Le cadre comptable des projets de développement
II-2-3- Les normes comptables IPSAS
L’IPSASB (International Public Sector Accounting Standards Board) est un
comité de l’IFAC (l’International Federation of Accountants) constitué pour
élaborer et publier ; sous sa propre autorité , des normes internationales du
secteur public ( IPSAS ou International Public Sector Accounting Standards).

Les IPSASB énoncent des dispositions relatives à la comptabilisation,


l’évaluation, la présentation et aux informations à fournir pour les opérations
et les évènements, dans les états financiers à usage général.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-2- Le cadre comptable des projets de développement
II-2-3- Les normes comptables IPSAS
Les normes IPSAS s’appliquent à la méthode de la comptabilité
d’exercice et à la méthode de la comptabilité de caisse. La
comptabilité d’exercice est la convention comptable qui prévoit la
comptabilisation d’opérations et d’autres événements au moment
où ils se produisent tandis que la méthode de la comptabilité de
caisse comptabilise les opérations ou évènements lorsqu’il se
produit une entrée ou une sortie de trésorerie ou d’équivalents de
trésorerie.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-2- Le cadre comptable des projets de développement
II-2-3- Les normes comptables IPSAS
Lorsque la méthode de la comptabilité de caisse préside à la
préparation des états financiers, l’état financier principal est
l’état des entrées et des sorties de trésorerie. Dans cette
configuration, les états financiers comprennent :
- L’état de la situation financière
- L’état de la performance financière
- Le tableau des flux de trésorerie
- Le tableau des variations d’actif net / situation nette
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-2- Le cadre comptable des projets de développement
II-2-3- Les normes comptables IPSAS
Les IPSAS sont destinés à s’appliquer aux états financiers à usage
général de toutes les entités du secteur public.

On retient donc l’inexistence d’un cadre et d’un référentiel


comptables prédéfinis. Chaque bailleur de fonds exprime ses
exigences en termes de normes comptables à utiliser. Ici encore,
leurs recommandations sont souvent un peu vagues.

Cependant certaines difficultés comptables restent à résoudre.


Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-3- Les difficultés comptables
 Difficultés liées au traitement des immobilisations
Dans les sociétés commerciales, les immobilisations doivent être
enregistrées selon leur nature dans les comptes prévus à cet effet.
Elles sont ensuite soumises au principe de l'amortissement. En fin
d'année elles doivent être inventoriées physiquement et leurs
valeurs sont à rapprocher avec les données de la comptabilité.
Dans le cadre des projets de développement, l'amortissement des
immobilisations fait l'objet d'un débat. Certains praticiens le
préconisent et d'autres non.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-3- Les difficultés comptables
 Difficultés liées au traitement des immobilisations
Les auteurs défavorables à l'amortissement des immobilisations
soutiennent que l'objectif de la comptabilité d'un projet de
développement est de traduire les flux réels (les fonds reçus et
l'usage qui en a été fait). En face, les auteurs favorables disent
que l'amortissement permet de déterminer une valeur nette
comptable des immobilisations qui serait proche, dans le cas
éventuel d'une évaluation, à leur valeur de marché. La rareté des
évaluations des immobilisations d'un projet semble donner raison
aux auteurs défavorables à l'amortissement. D'ailleurs, de façon
générale, les immobilisations sont enregistrées dans un compte de
la classe 2 «compte d'immobilisation» mais elles ne font pas l'objet
d'un amortissement.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-3- Les difficultés comptables
 Difficultés liées au traitement des immobilisations
Leur non amortissement se justifie essentiellement par le fait que
le projet de développement ne calcule pas de résultat
d'exploitation comme dans les entreprises. Aussi, cette exception
à la pratique de l'amortissement trouve-t-elle son explication dans
la non continuité de l'activité du projet de développement.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-3- Les difficultés comptables
 Le traitement comptable des stocks
Dans le cas des projets, la constitution des stocks n'obéit pas à une
logique commerciale et elle n'est pas très fréquente car ils n'ont
pas pour vocation d' acheter pour revendre ou pour transformer.
Lorsqu' un projet détient des stocks, ses achats non consommés
peuvent être maintenus dans les comptes de charges « achats».
Une telle comptabilisation traduit leur emploi définitif, synonyme
de consommation directe. Il n'est donc pas obligatoire de créer des
comptes de stocks et variation de stocks comme le font les
entreprises commerciales. Toutefois, un suivi extra comptable au
moyen d'une fiche de stocks s'impose et un inventaire physique
annuel reste impératif.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-3- Les difficultés comptables
 Le traitement des ressources
Dans la comptabilité des projets, les ressources durables sont
constituées par les contributions financières du ou des bailleurs et/ou
par les fonds de contrepartie du pays bénéficiaire. La contrepartie du
bailleur est souvent versée dans un compte spécial ouvert dans une
banque commerciale ou de développement s'il en existe dans le pays.
Elles peuvent aussi être utilisées par le bailleur pour un paiement direct
des fournisseurs du projet sur la base de demandes de paiement qui
leur sont transmises.
Le traitement comptable des ressources diffère d'un projet à l'autre:
tantôt elles sont enregistrées dans un compte fonds de dotation, tantôt
dans un compte subvention d'investissement ou alors dans un compte
produit subventions reçus.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-3- Les difficultés comptables
 Choix du système comptable
L'organisation de la comptabilité se fonde en général sur la notion
de comptabilité d'engagement. Face à l'absence de normalisation
en la matière pour les projets de développement, il convient
d'effectuer un choix entre ces deux systèmes. Mais avant, il
importe de connaître les caractéristiques de chacun d'entre eux.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-3- Les difficultés comptables
 Choix du système comptable
- Le droit commun : la comptabilité d'engagement
Sous l'exigence de l'administration fiscale et pour les besoins propres de
l'entreprise, les entités doivent tenir une comptabilité de manière à retracer
tous les flux, quelle que soit leur origine, leur destination et leur nature,
toute chose qui permet la traçabilité des opérations de l'entreprise.
Les techniques de base de ce système sont :
- Constatation de l'incidence financière des opérations et événements du
Projet sans tenir compte de leur date d'encaissement ou de paiement;
- Enregistrement et présentation des opérations et événements dès que le
passif est né (achat de marchandises ou de services) ou les droits acquis
(services rendus ou marchandises livrées) sans attendre le paiement effectif.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-3- Les difficultés comptables
 Choix du système comptable
- Le droit commun : la comptabilité d'engagement
Ce système comptable permet de matérialiser dans les livres comptables les
droits et obligations des tiers avec lesquels une organisation a des relations
commerciales. En plus, elle contribue à l'exhaustivité des enregistrements
comptables. Cependant, la comptabilité des engagements entraîne des
contraintes liées, entre autre, à la multiplication des comptes, notamment de
tiers. Elle nécessite en général la tenue d'une comptabilité auxiliaire
permettant de connaître la situation individuelle des tiers, et la
centralisation périodique des opérations.
Ainsi, pour des projets ayant un nombre restreint d'opérations à traiter, le
système de comptabilité d'engagements apparaît très complexe et lourd.
Le système de comptabilité de trésorerie apparaît alors plus adéquat.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-3- Les difficultés comptables
 Choix du système comptable
- La dérogation : la comptabilité de trésorerie
La comptabilité de trésorerie est basée sur les notions de recettes / dépenses
ou encore d'encaissements et décaissements. Dans ce système, les recettes et
les dépenses à distinguer utilement des produits et des charges ne sont
comptabilisées que lorsqu’ 'il y a mouvement de fonds (encaissement ou
décaissement). Le fait générateur des écritures comptables est le flux de
trésorerie, c'est-à-dire tout mouvement d'entrée ou de sortie de liquidités.

Les créances et les dettes ne sont constatées qu'à la clôture de l'exercice


comptable.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-3- Les difficultés comptables
 Choix du système comptable
- La dérogation : la comptabilité de trésorerie
L'inconvénient de ce système réside dans l'absence de comptabilisation des
passifs encourus; de sorte que sans subventions nouvelles, il peut être
difficile pour le Projet de faire face à ses engagements à court terme. Les
deux systèmes comptables sus mentionnés présentent des avantages et des
inconvénients. N'est-t-il pas possible de tenir une comptabilité en les
combinant?
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-3- Les difficultés comptables
 Choix du système comptable
- Le système comptable hybride
Ce système résulte de l'interprétation des termes des normes comptables
internationales de l'IASB par certains auteurs de la doctrine comptable américaine:
«L'exigence d'adoption d'un système de comptabilité d'engagement ne s'applique qu'à
la présentation des états financiers de l'entité et non à l'enregistrement de ses
opérations financières ». Par conséquent, il est possible de tenir la comptabilité
selon le système comptable de trésorerie et présenter les états financiers de fin
de période selon le système comptable d'engagement. Pour ce faire, il est
nécessaire d'assurer un suivi extra comptable des passifs encourus (notamment
dettes fournisseurs et dettes sociales), des subventions à recevoir et des biens de
l'actif (stocks et immobilisations). Ce système hybride a pour intérêt la prise en
compte des avantages des deux premiers systèmes comptables tout en réduisant
leurs limites respectives. Il serait donc intéressant de l'adopter dans les projets de
développement.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-4- Les systèmes d’information des projets de développement
II-4-1- Les progiciels de comptabilité
La comptabilité des projets est de plus en plus tenue sur des progiciels qui
assurent une gestion des utilisateurs par l’attribution des droits d’accès grâce
à des mots de passe et une option de sauvegarde pour garantir la disponibilité
et la fiabilité de la base des données comptables .
Les progiciels de comptabilité constituent un élément essentiel dans la
gestion des projets de développement. Dans un environnement où les
différentes normes comptables sont difficilement applicables dans leur
intégralité, les progiciels de comptabilité concourent à une certaine
harmonisation des pratiques comptables en permettant l’édition des
documents comptables usuels exigés par les bailleurs de fond.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-4- Les systèmes d’information des projets de développement
II-4-1- Les progiciels de comptabilité
En plus de la gestion comptable qui est assurée par un module dédié à cet
effet, les progiciels de gestion disposent d’autres modules afin de couvrir
d’autres domaines. Ces modules sont intégrés ce qui confère aux progiciels
une flexibilité et une évolutivité par l’ajout de modules supplémentaires en
fonction des besoins des utilisateurs. Les modules supplémentaires
disponibles permettent :
- d’effectuer le suivi budgétaire,
- d’établir les rapports financiers intermédiaires et annuels,
- d’assurer la passation des marchés à travers un suivi des biens et services
acquis par le projet,
- de gérer et suivre les immobilisations,
- d’assurer le suivi et l’évaluation des indicateurs de performance du projet.
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-4- Les systèmes d’information des projets de développement
II-4-1- Les progiciels de comptabilité
Les progiciels de gestion peuvent être :
- Multi projets c’est-à-dire qu’ils assurent la gestion de plusieurs projets ;
- Multi bailleurs c’est-à-dire qu’ils permettent de tenir une comptabilité par
bailleur de fond ;
- Multi sites avec centralisation et consolidation sur site central si possible.
L’utilisation de ces progiciels de gestion est encouragée par les bailleurs de
fond internationaux car ces outils permettent de répondre aux exigences de
ces derniers par l’élaboration et la production d’états financiers ou de
gestion qui leur sont spécifiques. Nous avons entre autres TOMPRO, MS
PROJECT…
Chapitre II: Caractéristiques des projets de développement
II-4- Les systèmes d’information des projets de développement
II-4-2- Les manuels de procédures
Les manuels de procédures font partie intégrante des outils mis en place par
le bailleur de fonds et les structures d’exécution pour assurer une gestion
efficace des projets de développement.

Les manuels de procédures permettent de définir les dispositions et les


politiques que les structures d’exécution devraient appliquer dans le cadre de
la mise en œuvre du projet de développement.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement

Aux termes des accords de financement de chaque projet,


les bailleurs de fonds prévoient au moins un audit annuel.
Certains bailleurs de fonds conditionnent même le
versement de leurs contributions financières à l'audit
préalable des précédentes tranches de financement. C'est
dire donc la place très importante qu'occupe l'audit dans
l'exécution des projets de développement.
Ce chapitre a pour objectif de montrer aux apprenants
les différentes étapes à suivre pour réaliser un audit
comptable et financier d’un projet de développement.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
Etape 1 : L’analyse des Termes de Référence et la rédaction la
lettre de mission
I-1-L’ analyse de Termes de Référence (TDR)
Les TDR sont un document qui décrit le travail spécifique à faire dans le
cadre d’un contrat de consultation ou d’un contrat similaire. Les TDR
définissent l’objectif et l’étendue des travaux ainsi que les résultats à
attendre du consultant.
Le recrutement des sociétés d’expertise comptable pour la réalisation
des missions d’audit des projets de développement se fait par le biais
d’un processus de mise à concurrence. Dans le cadre de ce processus,
les bailleurs de fond ou les structures responsables de l’exécution des
projets de développement élaborent les TDR de la mission d’audit. Ces
TDR définissent les conditions d’exécution de la mission et fournissent
les informations sur les modalités du déroulement du processus de mise
en concurrence.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
Etape 1 : L’analyse des Termes de Référence et la rédaction la lettre de
mission
I-1-L’ analyse de Termes de Référence (TDR)
A L’analyse des différents types de TDR, les principales exigences définies
sont les suivantes :
- L’objectif de la mission ;
- Les normes d’audit à appliquer ;
- Les domaines d’intervention concernés par l’audit ;
- Le contenu du ou des rapports à émettre.
Les TDR sont un document très riche en information à partir duquel,
l’auditeur doit élaborer sa proposition de service. Dans le cadre de ce
processus d’appel à concurrence, les auditeurs sont amenés à élaborer une
offre de service qui comprend deux propositions : la proposition technique et
la proposition financière.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
I- Etape 1 : L’analyse des Termes de Référence et la rédaction la lettre de mission
I-1-L’ analyse de Termes de Référence (TDR)
A L’analyse des différents types de TDR, les principales exigences définies sont les suivantes :
- L’objectif de la mission ;
- Les normes d’audit à appliquer ;
- Les domaines d’intervention concernés par l’audit ;
- Le contenu du ou des rapports à émettre.
Les TDR sont un document très riche en informations à partir duquel, l’auditeur doit élaborer
sa proposition de service. Dans le cadre de ce processus d’appel à concurrence, les auditeurs
sont amenés à élaborer une offre de service qui comprend deux propositions : la proposition
technique et la proposition financière.
La sélection de l’auditeur du projet de développement se fait à partir des différentes étapes décrites dans
les TDR.
La mission de l’auditeur démarre véritablement après qu’il est été sélectionné.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
I- Etape 1 : L’analyse des Termes de Référence et la rédaction
la lettre de mission
I-2-La rédaction de la lettre de mission
Une fois que l’auditeur a été retenu à l’issue de la mise en concurrence, il
doit rédiger une lettre de mission qui est un document dans lequel l’auditeur
et le client (le projet) se mettent d’accord sur un ensemble de tâches à
accomplir. La lettre de mission définit les termes et conditions de
l’intervention de l’auditeur. Ce contrat doit être clair et définir les travaux à
réaliser de façon précise.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
II- Etape 2 : La phase d’orientation et de planification
La planification a pour objectif de préparer l'exécution de la mission d'audit
et se fait en trois étapes: la prise de connaissance générale de l'entité, le
plan d'audit et la programmation. Ces trois étapes correspondent à une
construction progressive de la mission d'audit : grâce à la prise de
connaissance générale de l'entité, l'auditeur élabore l'approche globale de la
mission, qui va elle-même être déclinée en procédures à effectuer.
L'auditeur doit, lors de cette étape d'orientation et de planification:
- acquérir une connaissance générale du projet et de son environnement;
- identifier les systèmes et les domaines significatifs avec objectif de
déterminer les éléments sur lesquels l'auditeur va concentrer ses travaux ;
- rédiger un plan de mission
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
II- Etape 2 : La phase d’orientation et de planification
II-1-La prise de connaissance du projet
La prise de connaissance c'est la photographie d'ensemble du projet.
Elle est une étape très importante vue son utilité dans la démarche de
l'auditeur.
II-1-1- Utilité de la prise de connaissance d’un projet
La prise de connaissance constitue un préalable à chaque mission quelle qu'en soit la
nature. Elle permet de connaître le contexte dans le lequel évolue le projet :
contexte juridique, économique, social et fiscal.
Cette étape est effectuée par l'intermédiaire d'entretiens avec les responsables, de
l'étude de la documentation interne de l'entité (manuels de procédures,
organigrammes, notes de service, etc ...), de revue des comptes annuels des
derniers exercices. Elle permet à l'auditeur d'assimiler les principales
caractéristiques du projet, son organisation, ses responsables, ses spécificités de
fonctionnement et de détecter les zones de risques éventuelles. La prise de
connaissance suit une certaine démarche que nous allons ci-dessous décrire.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
II- Etape 2 : La phase d’orientation et de planification
II-1-La prise de connaissance du projet
II-1-2- Recherche des informations
La recherche d'informations sur le projet peut se faire à travers la
consultation des documents existants, des entretiens avec les
responsables du projet, la visite des installations.
II-1-2-1- Utilisation des documents existants
Il peut s'agir de documents externes ou internes. Dans le cadre des
projets de développement la connaissance de l'entité passe par
l'analyse des documents tels que : la convention de financement, le
plan annuel de travail, les rapports d'activités, les documents de
rétroaction et l'organigramme, le manuel de procédures...
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
II- Etape 2 : La phase d’orientation et de planification
II-1-La prise de connaissance du projet
II-1-2- Recherche des informations
II-1-2-1- Utilisation des documents existants
 La convention de financement ou accord de crédit
C'est le document juridique principal qui définit l'objet du projet, les
modalités et le montant de son financement, les conditions relatives à
l'utilisation des fonds, les obligations de chacune des parties etc. Une bonne
connaissance des dispositions contenues dans ce document assure la maîtrise
des informations à vérifier et une délimitation des domaines potentiels à
risque. La revue de l’accord de financement constitue donc un volet
important de la mission ; en l’absence de cadre réglementaire au plan
national. L’accord de financement constitue le document de référence qui
permet de définir les obligations des différentes parties impliquées dans la
mise en œuvre du projet.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
II- Etape 2 : La phase d’orientation et de planification
II-1-La prise de connaissance du projet
II-1-2- Recherche des informations
II-1-2-1- Utilisation des documents existants
 La convention de financement ou accord de crédit
L’auditeur doit se garder d’effectuer sa revue en analysant uniquement les
obligations qui incombent à la structure exécutante du projet. La revue de
l’accord de financement doit aussi portée sur les obligations du bailleur de
fond. En effet, la pratique montre que dans bien de cas, le non-respect par
les bailleurs de fond de leurs obligations ne facilite pas l’atteinte des
objectifs que le projet s’est fixé.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
II- Etape 2 : La phase d’orientation et de planification
II-1-La prise de connaissance du projet
II-1-2- Recherche des informations
II-1-2-1- Utilisation des documents existants
 Les rapports d'activités
Ces rapports ont pour but de retracer l'état d'avancement du projet. Ils
sont souvent produits trimestriellement ou semestriellement. Ils sont
soumis également à l'approbation du bailleur de fonds. Ils permettent
d'apprécier par exemple le rythme de décaissement par rapport aux
activités, d'être informé sur les écarts entre prévisions et réalisations
(suivi budgétaire) et sur les contraintes éventuelles d'exécution des
activités.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
II- Etape 2 : La phase d’orientation et de planification
II-1-La prise de connaissance du projet
II-1-2- Recherche des informations
II-1-2-1- Utilisation des documents existants
 Les documents de rétroaction
Ces documents émanent, la plupart du temps, des bailleurs soit à la
suite d'une mission de supervision soit à la suite des rapports qui leur
sont transmis. Ils peuvent prendre la forme d'aide-mémoire ou de
correspondance sous forme de lettre classique ou d'avis de non
objection. Ces documents contiennent des recommandations ou des
autorisations spécifiques dont l'auditeur doit prendre connaissance pour
les besoins de contrôle pendant la mission.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
II- Etape 2 : La phase d’orientation et de planification
II-1-La prise de connaissance du projet
II-1-2- Recherche des informations
II-1-2-1- Utilisation des documents existants
 L'organigramme
Au même titre que l'entreprise, les projets disposent aussi d'un
organigramme qui renseigne sur la répartition des tâches et les
liaisons hiérarchiques. C'est un outil important pour l'évaluation du
contrôle interne.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
II- Etape 2 : La phase d’orientation et de planification
II-1-La prise de connaissance du projet
II-1-2- Recherche des informations
II-1-2-1- Utilisation des documents existants
 Le cadre de performance
Le cadre de performance a pour objectif de fournir à l’auditeur des informations
détaillées sur les objectifs du projet. L’auditeur doit chercher à comprendre les
hypothèses retenues au niveau de chaque indicateur de performance. Ainsi l’auditeur
doit comprendre :
- L’objectif auquel l’indicateur est relié ;
- Le libellé de l’indicateur ;
- La nature de l’indicateur ;
- La cible de l’indicateur sur les différentes périodes du projet ;
- La méthode de collecte des résultats liés à l’indicateur.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
II- Etape 2 : La phase d’orientation et de planification
II-1-La prise de connaissance du projet
II-1-2- Recherche des informations
II-1-2-1- Utilisation des documents existants
 Le cadre de performance
Certains projets de développement sont mis en œuvre dans des domaines spécifiques qui
peuvent présenter une certaine difficulté dans la compréhension des activités. A titre
d’exemple, le projet de lutte contre le diabète, prévoit acquérir des produits
pharmaceutiques pour le traitement des populations. Des difficultés peuvent se présenter
dans la compréhension du libellé des indicateurs liés à l’achat des produits pharmaceutiques,
des prix d’achat des produits etc…
Dans cette situation, l’auditeur peut se faire assister par un expert indépendant qui peut être
un pharmacien spécialiste en achat de produits médicaux.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
II- Etape 2 : La phase d’orientation et de planification
II-1-La prise de connaissance du projet
II-1-2- Recherche des informations
II-1-2-1- Utilisation des documents existants
 Le manuel de procédures
Dans le cadre de sa mission , l’auditeur doit procéder à la prise de
connaissance du manuel de procédures en vue d’évaluer l’application et
l’efficacité des procédures qui y sont inscrites, faire des recommandations
dans son rapport de contrôle interne dans le but d’améliorer les faiblesses
identifiées.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
II- Etape 2 : La phase d’orientation et de planification
II-1-La prise de connaissance du projet
II-1-2- Recherche des informations
II-1-2-2- Les interviews
Ils donnent la possibilité à l'auditeur de compléter sa prise de connaissance
de l'entité. Les informations contenues dans les documents sus mentionnés
peuvent être erronées ou incomplètes. L'auditeur pourra donc se faire une
idée des difficultés réelles rencontrées dans l'exécution du projet, au cours
d'une discussion sur la base d'un programme d'entretiens préétablis, avec les
responsables. C'est un outil qui est très utilisé par les auditeurs.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
II- Etape 2 : La phase d’orientation et de planification
II-1-La prise de connaissance du projet
II-1-2- Recherche des informations
II-1-2-3- Visites des installations
Les visites, notamment des locaux qui hébergent le projet, permettent à l'auditeur
de constater l'état des immobilisations et des valeurs d'exploitations.
Elles lui permettent de se poser de nombreuses questions relatives par exemple à la
propriété des biens, à leur entretien, aux assurances ... Cette visite pourra aider lors
des tests de sondage et de vérification physique des immobilisations.
Ayant acquis une connaissance générale de l'entité auditée et de son environnement
l'auditeur doit maintenant identifier les systèmes et domaines significatifs.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
II- Etape 2 : La phase d’orientation et de planification
II-2- Identification des systèmes et domaines significatifs et détermination
d'un seuil de signification
II-2-1 Identification des systèmes et domaines significatifs
L’auditeur va procéder par une approche par les risques c’est à dire axer ses
contrôles sur les points comportant des risques susceptibles de compromettre
la qualité de l’information financière donnée.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
II- Etape 2 : La phase d’orientation et de planification
II-2- Identification des systèmes et domaines significatifs
et détermination d'un seuil de signification
II-2-1 Identification des systèmes et domaines significatifs
 Identification des risques
L’identification des activités à risque peut être analysée en même temps que
l’analyse des documents du projet. Au fur à mesure que l’auditeur passe en
revue le cadre de performance ; les rapports d’activités, le plan annuel de
travail ect…il identifie les activités les plus exposées aux risques. Toutes fois
lorsque ces documents ne sont pas assez détaillés ; alors l’identification des
activités à risques s’effectue à partir des entretiens. Pour identifier ou
classer une activité comme étant à risque, l’auditeur et son équipe pourront
aussi se baser sur leur expérience du passé.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
II- Etape 2 : La phase d’orientation et de planification
II-2- Identification des systèmes et domaines significatifs et
détermination d'un seuil de signification
II-2-1 Identification des systèmes et domaines significatifs
 Identification des risques
De façon systématique, les activités suivantes doivent être classées comme présentant
un degré d’exposition au risque :
- Les activités de formation
- Les activités génératrices de revenues
- Les activités dont les règlements sont effectuées en espèce
- Les activités relatives à l’achat de biens et services.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
II- Etape 2 : La phase d’orientation et de planification
II-2- Identification des systèmes et domaines significatifs
et détermination d'un seuil de signification
II-2-1 Identification des systèmes et domaines significatifs
 Eléments significatifs
Il existe une corrélation entre l’importance relative des éléments à vérifier et
les contrôles à effectuer. En effet, l’auditeur doit prendre en considération le
caractère significatif, lors de la détermination de la nature, du calendrier et
de l’étendue des procédures d’audit.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
II- Etape 2 : La phase d’orientation et de planification
II-2- Identification des systèmes et domaines significatifs et détermination d'un seuil de
signification
II-2-2 Détermination d'un seuil de signification
Le seuil de signification est la mesure que peut faire l’auditeur du montant
à partir duquel une erreur, une inexactitude ou une omission peuvent affecter
la régularité et la sincérité des comptes annuels ainsi que l’image fidèle
du résultat des opérations, de la situation financière et du patrimoine de
l’entreprise.
Le seuil de signification est la limite en deçà de laquelle une erreur commise
de bonne fois par l'entreprise est sans incidence sur l'image fidèle des
comptes annuels, étant entendu que l'image fidèle ne se résume pas en la
seule inscription régulière au bilan, elle dépend également de l'importance
que le lecteur des comptes donne à l'obtention de l'information.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
II- Etape 2 : La phase d’orientation et de planification
II-2- Identification des systèmes et domaines significatifs et détermination d'un seuil de
signification
II-2-2 Détermination d'un seuil de signification
Le seuil de signification ainsi défini constitue l’un des éléments essentiels pour déterminer le
seuil de contrôle (ou seuil de travail) de chacun des postes des comptes annuels.
Le seuil de contrôle est la valeur des opérations individuelles que l’auditeur juge nécessaire
de contrôler pour être assuré de détecter les anomalies significatives
Pour déterminer le seuil de contrôle, l’auditeur prend généralement en considération
- le seuil de signification préalablement défini,
- les composantes du poste concerné,
- la confiance dans le contrôle interne,
- l’objectif du contrôle à réaliser qu’il pondère par son jugement professionnel et sa
connaissance de l’entreprise.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
II- Etape 2 : La phase d’orientation et de planification
II-2- Identification des systèmes et domaines significatifs et détermination
d'un seuil de signification
II-2-2 Détermination d'un seuil de signification
Il est très important en ce sens qu'il permet à l'auditeur, d'orienter ses
contrôles de manière à étudier le plus complètement possible les postes, les
opérations et les systèmes dont l'importance est significative et qui sont, à
priori, les plus susceptibles de comporter des erreurs d'un montant supérieur
au seuil de signification.

La connaissance générale de l'entreprise et de son environnement et


l'identification des domaines et des systèmes significatifs, font l'objet d'une
analyse dont les résultats doivent être formalisés dans un document
dénommé plan de mission.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
II- Etape 2 : La phase d’orientation et de planification
II-3- Le plan de mission

Le plan de mission -que l'on appelle aussi plan d'audit ou


plan stratégique - est le document qui décrit l’approche
générale des travaux d’audit, ainsi que la justification de
cette orientation. Le plan d'audit précise l'identification
des risques relevés et l'approche d'audit retenue pour y
faire face. La planification est souvent considérée comme
une phase essentielle de l'audit en raison de son impact
sur la détermination des travaux à réaliser.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement

III- Etape 3 : L’évaluation du contrôle interne


du projet
L'auditeur doit porter une attention particulière à l'évaluation du
système d’organisation du contrôle interne. Il s'agit, pour l'auditeur,
dans cette phase, d'examiner d'une part l'organisation du travail sur
les plans administratif, financier et comptable et d'autre part de
vérifier la qualité et la pertinence des procédures. Pour ce faire, il
nous faut savoir ce qu'est le contrôle interne.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
III- Etape 3 : L’évaluation du contrôle interne du projet
En 1994 1 'International Federation of Accountants (IFAC) a défini le contrôle
interne comme « l'ensemble des politiques et procédures mises en œuvres par
la direction d'une entité en vue d'assurer, dans la mesure du possible, la
gestion rigoureuse et efficace de ses activités. Ces procédures impliquent le
respect des politiques de gestion, la sauvegarde des actifs, la prévention et la
détection des fraudes et des erreurs, l'exactitude et l'exhaustivité des
enregistrements comptables, et l'établissement en temps voulu d'
informations financières fiables ».
Quant à la CNCC, elle le définit comme suit : « le contrôle interne est
constitué par l'ensemble des mesures de contrôle, comptable ou autre, que la
direction définit, applique et surveille, sous sa responsabilité, afin d'assurer
la protection du patrimoine de l'entreprise et la fiabilité des enregistrements
comptables et des comptes annuels qui en découlent.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement

III- Etape 3 : L’évaluation du contrôle interne


du projet
Selon le COSO (1992), le contrôle interne est un processus mis en œuvre par
le conseil d'administration, les dirigeants et le personnel d'une organisation
destiné à fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation des
objectifs. Les définitions sont variées : «processus», «mesures »,
«politiques», «procédures» ... mais elles ne sont pas fondamentalement
contradictoires et leur analyse permet de déterminer les objectifs du
contrôle interne.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement

III- Etape 3 : L’évaluation du contrôle interne du projet


III-1- Les objectifs du contrôle interne

Plusieurs objectifs sont assignés au contrôle interne. Selon RENARD (2004 :


137) le contrôle interne concourt à la réalisation d'un objectif général que
l'on peut décliner en objectifs particuliers.

L'objectif général c'est la continuité de l'entreprise dans le cadre de la


réalisation des buts poursuivis. Pour atteindre cet objectif général, des
objectifs permanents sont assignés au contrôle interne, que l'on trouve
d'ailleurs dans la définition de l'ordre des experts comptables (France) et
dans les définitions subséquentes.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
III- Etape 3 : L’évaluation du contrôle interne du projet
III-1- Les objectifs du contrôle interne
Suivant cette définition les objectifs du contrôle interne peuvent être regroupés en quatre
rubriques :
- sécurité des actifs
- qualité des informations
- respect des directives
- optimisation des ressources.
Dans le cadre d'un projet de développement, il est bon de préciser que : « Le contrôle
interne contribue à la préservation des ressources ainsi qu'à l'intégralité et à l'exactitude de
l'information financière».
Pour s'assurer de la bonne qualité du système de contrôle interne, l'auditeur adopte une
démarche qui est quelque peu standardisée. Dans le cadre des projets de développement, il
peut y avoir une certaine modification compte tenu de leurs spécificités.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement

III- Etape 3 : L’évaluation du contrôle interne du


projet
III-2- La démarche de l'auditeur
Tout d'abord, l'auditeur fait une revue des procédures, soit de manière
descriptive, soit par l'intermédiaire d'un graphique appelé généralement fow
chart. Les techniques de travail sont entre autres l'entretien et le questionnaire.
Par exemple, il suit une facture d'achat depuis sa réception jusqu'à
l'enregistrement comptable, et voit l’ensemble des signatures, des approbations,
des contrôles qui sont effectués tout au long de la procédure sur cette facture. Il
procède par la suite à des tests de conformité qui lui permettent de s'assurer
qu'il a parfaitement appréhendé la procédure. Le test de conformité va consister
à s'assurer que la procédure est respectée sur un échantillon de documents.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement

III- Etape 3 : L’évaluation du contrôle interne du projet


III-2- La démarche de l'auditeur
Lorsqu'on est en présence de points forts, c'est-à-dire de procédures solides qui
permettent de garantir une certaine qualité dans la transmission et la traduction des
informations, l'auditeur doit faire un test de permanence, c'est-à-dire qu'il doit s'assurer
de l'application correcte au cours du temps de cette procédure; car il peut arriver qu'une
procédure soit renforcée dans les quinze jours qui précèdent la venue de l'auditeur. Le
test de permanence a donc pour objectif de s'assurer de l'application permanente des
procédures.
En raison de l'importance financière des projets de développement, leur exécution
entraîne souvent des risques considérables qui obligent les bailleurs de fonds à prescrire
des conditions précises d'emploi des ressources. Dès lors, il convient d'étudier les
rubriques sur lesquelles le contrôle des procédures dans les projets de développement
présentent une certaine sensibilité.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
III- Etape 3 : L’évaluation du contrôle interne du projet
III-3- Les rubriques clés du contrôle des procédures dans les projets de
développement
Ce paragraphe n'a pas pour objectif de définir une technique particulière de vérification des procédures
liées aux dépenses sensibles des projets, mais plutôt d'examiner les transactions sur lesquelles,
l'auditeur, quel que soit le projet, doit attacher une importance. Les rubriques concernées sont :
- les achats de biens et services
- l'emploi des consultants
- les ateliers et séminaires de formation
- les missions de déplacement le suivi du patrimoine et des mouvements de matières.
- Paie / personnel
- Trésorerie

- Ressources
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
III- Etape 3 : L’évaluation du contrôle interne du projet
III-3- Les rubriques clés du contrôle des procédures dans les projets de
développement
 Les achats de biens et services
Les achats doivent se faire dans un souci d'économie et d'efficience: achat aux meilleures conditions de
marché (prix le plus bas et bonne qualité). Aussi l’auditeur devra s’assurer que les procédures relatives
aux achats de biens et services mentionné dans le manuel de procédures sont appliquées et ceux de
façon permanente.
 L'emploi des consultants
L'emploi de consultants fait également partie des rubriques de dépenses très courantes dans les projets.
C'est surtout le cas des projets intervenant dans le domaine du renforcement institutionnel ou des
capacités.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
III- Etape 3 : L’évaluation du contrôle interne du projet
III-3- Les rubriques clés du contrôle des procédures dans les projets de
développement
 L'emploi des consultants
Ces consultants peuvent être des individuels ou des bureaux d'études. Leur
sélection obéit en général à des procédures de mise en concurrence. Il s’agira
donc pour l’auditeur de vérifier le respect des règles de passation des
marchés : publication de l'avis dans un support médiatique approprié, tenue
effective des séances de dépouillement des offres, critères d'attribution du
marché selon qu’il s’agit d’une consultation restreinte ou d’un appel d’offre.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
III- Etape 3 : L’évaluation du contrôle interne du projet
III-3- Les rubriques clés du contrôle des procédures dans les projets de
développement
 Les ateliers et séminaires de formation
Il est fréquent que des projets de développement financent des ateliers ou
des séminaires de formation. Ce sont des activités destinées pour l'essentiel à
un renforcement des capacités locales. L'auditeur devra porter une attention
sur le cadrage de la formation avec le programme annuel d'activité du projet,
les termes de référence de l'atelier, les méthodes de sélection des formateurs
et les clauses du contrat.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
III- Etape 3 : L’évaluation du contrôle interne du projet
III-3- Les rubriques clés du contrôle des procédures dans les projets de
développement
 Les procédures de suivi du patrimoine et des matières
L'analyse sera limitée, en ce qui concerne le patrimoine, au suivi des
véhicules, et pour les matières, aux consommations de carburant. Les
réparations des véhicules et les consommations de carburant sont sujettes à
des abus répétés dans les PDE : emploi des véhicules et utilisation du
carburant en dehors du cadre des activités du projet. Dès lors, le vérificateur
doit s'intéresser au suivi des véhicules et à la consommation du carburant.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
III- Etape 3 : L’évaluation du contrôle interne du projet
III-3- Les rubriques clés du contrôle des procédures dans les projets de développement
 Paie / Personnel
L’évaluation des procédures relatives au personnel a pour objectif de vérifier que le
personnel recruté sur le projet justifie des compétences adéquates, s’assurer du respect des
dispositions en matière du droit de travail. Les travaux d’évaluation consistent à :
- Vérifier que le personnel du projet a été recruté à l’issu d’un appel à candidature
- Vérifier que les montants des salaires payés sont conformes au budget du projet
- Effectuer une visite de différents sites à fin d’apprécier l’existence du personnel du projet
avec laquelle l’équipe d’audit n’interagit pas forcement
- Pour les salariés percevant leur rémunération sur différents financements, vérifier
l’existence de procédures permettant d’assurer une traçabilité des salaires qui sont payés sur
différents projets
- Vérifier l’existence de l’application de dispositions relatives à la détermination et au
paiement des charges fiscales et sociales
- Vérifier que les dispositions du manuel de procédures sont respectées
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
III- Etape 3 : L’évaluation du contrôle interne du projet
III-3- Les rubriques clés du contrôle des procédures dans les projets de
développement
 Ressources
Le dispositif de contrôle interne lié aux opérations de ressources englobe toutes les
procédures permettent :
- d’établir des demandes de fond auprès des bailleurs,
- d’effectuer les retraits de fond pour assurer les financements des activités du projet,
- de procéder à la gestion courante du compte bancaire spécial du projet par le biais de
l’élaboration de réconciliation bancaire.
Les travaux d’évaluation consistent à vérifier que les procédures relatives à l’établissement
de demande de fonds sont conformes aux dispositions établies par le bailleur. En cas
d’existence de sous entités de mises en œuvres du projet, l’auditeur doit vérifier que les
décaissements de fond à destination de ces entités sont conformes aux dispositions établies
par le bailleur.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
III- Etape 3 : L’évaluation du contrôle interne du projet
III-3- Les rubriques clés du contrôle des procédures dans les projets de développement
 Ressources
Il convient de noter qu’il peut ne pas exister de lien entre le bailleur de fond et les sous entités d’exécution.
Concernant le fonctionnement du compte bancaire et de la caisse du projet, l’auditeur doit vérifier que ce
compte fait l’objet d’une gestion efficace et rigoureuse. A cette fin il doit s’assurer:
- les sommes d’espèces détenues en caisse font l’objet d’inventaires consignés dans des procès-verbaux ;
- les rapprochements bancaires périodiques sont établis, revus et approuvés ;
- les approvisionnements de caisse sont plafonnés et les dépenses réalisées par la caisse sont plafonnées à un
seuil raisonnable ;
En gros, l’auditeur évaluera le fonctionnement du système de trésorerie en tenant compte des dispositions du
manuel de procédures.
Soulignons toutefois que l’évaluation d’un ou de plusieurs cycles particuliers peuvent être mentionnés dans
les TDR, dans ce cas l’auditeur se devra de les évaluer.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
III- Etape 3 : L’évaluation du contrôle interne du projet
III-3- Les rubriques clés du contrôle des procédures dans les projets de
développement
A l'issu de l'évaluation du contrôle interne, l'auditeur va s'attacher à dégager de sa revue les points forts
et les faiblesses du système.
Le programme de contrôle des comptes sera alors éventuellement modifié pour tenir compte des
risques liés aux faiblesses relevées. Par exemple, si l'auditeur a relevé des faiblesses dans les
procédures du cycle achats des biens et services, il renforcera ses vérifications des comptes « achats »
pour déceler d'éventuels achats fictifs. Les points forts vont quant à eux permettre de diminuer
éventuellement les contrôles effectués sur un cycle. Par exemple, si le projet dispose d'un bon système
de paie, le vérificateur pourra-après avoir validé le fonctionnement du système -s'abstenir d'un contrôle
des comptes «personnel». C'est donc après avoir réorienté son programme de contrôle des comptes que
l'auditeur va s'attaquer à cette étape.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
IV- Etape 4 : Le contrôle des comptes
IV-1- Validation des transactions liées aux comptes de ressources
Les comptes de ressources retracent les fonds mis à disposition par le bailleur de fond. Les
travaux de validation consistent à s’assurer que toutes les ressources mobilisées ont été
retranscrites dans les comptes du projet et font l’objet d’une gestion optimale. Les diligences
à mettre en œuvre pour la validation des comptes consistent à :
- adresser aux différents bailleurs une demande de confirmation afin d’obtenir l’exactitude et
l’exhaustivité des ressources mises à la disposition du projet ;
- adresser des demandes de confirmation à la banque afin d’obtenir l’exactitude du solde du compte
bancaire du projet ;
- vérifier que les décaissements effectués par les bailleurs ont été logés dans le compte spécial du
projet par un pointage entre les notifications de décaissement et les relevés bancaires
- vérifier que les ressources ont été correctement transcrites en comptabilité conformément aux
dispositions comptables applicables au projet.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
IV- Etape 4 : Le contrôle des comptes
IV-2- Validation des transactions relatives aux comptes de banque et de caisse
En plus des diligences qui portent notamment sur la validation des états de rapprochement
bancaires, sur l’établissement des demandes de confirmation bancaires, l’auditeur doit réaliser
d’autres travaux qui consistent à :
- pour les activités financées en espèce, rapprocher les dates de retrait des fonds figurant sur les
relevés bancaires aux dates de réalisation des activités en vue de déceler toute conservation
anormalement longue des sommes en espèces ;
- vérifier que le nom du bénéficiaire figurant sur le relevé ou le chèque est identique au nom
figurant sur la pièce justificative (facture, fiche de paiement,) ;
- A partir des souches des chéquiers, vérifier que les chèques détachés des chéquiers ont été remis
à leurs bénéficiaires à travers l’analyse des décharges ;
- vérifier que les paiements effectués correspondent à des services effectués ou à des biens livrés
à travers l’analyse des attestations de services et des bons de livraison.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
IV- Etape 4 : Le contrôle des comptes
IV-3- Validation des transactions relatives aux achats de biens et services
Les travaux de contrôle à réaliser sont décrits ci-dessous.
-Vérifier que les marchés n’ont pas été expressément subdivisés en plusieurs sous marchés en
vue de contourner les procédures de passation des marchés plus contraignantes (AOI, AON) et
appliquer les procédures moins contraignantes (entente directe, gré à gré, etc…) pour
attribuer les marchés aux non méritants
- Valider les achats des biens et services aux pièces justificatives
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
IV- Etape 4 : Le contrôle des comptes
IV-3- Validation des transactions relatives aux achats de biens et services
- Vérifier l’existence éventuelle des incohérences habituellement relevées, dont les plus fréquents
sont les suivants :
 Date de l’attestation de service ou de bon de livraison du fournisseur antérieur à la date du
bon de commande ;
 Attestation de service fait sans cachet, ni entête du fournisseur ;
 Nom du fournisseur affiché sur l’attestation différent de celui inscrit sur le devis estimatif et
sur la facture
 Absence de facture du fournisseur
 Incohérence des devis quantitatifs et des factures
- Vérifier le cas échéant que l’approbation du bailleur a bien été obtenu avant attribution et
conclusion du contrat ;
- Vérifier le caractère éligible de la dépense c’est-à-dire qu’elle a été prévue dans le budget.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
IV- Etape 4 : Le contrôle des comptes
IV-4- Validation des transactions liées aux activités de formation
Les travaux de validation des activités ont pour objectifs de s’assurer de la réalité de la
formation et de l’exactitude des dépenses effectuées dans le cadre de ces activités. Les
travaux de validation sont décrits ci-dessous.
- vérifier que les formations sont réalisées conformément aux hypothèses du plan de
formation et du budget ;
- vérifier que les états de perdiems et de frais sont systématiquement émargés par les
bénéficiaires et que les contacts téléphoniques des bénéficiaires sont marqués sur les états
de perdiems ;
- analyser les états d’émargement afin de déceler toute ressemblance dans les styles
d’écritures
- effectuer les appels téléphoniques aux bénéficiaires afin de confirmer la tenue effective des
formations et la réception par eux du montant des perdiems ;
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
IV- Etape 4 : Le contrôle des comptes
IV-4- Validation des transactions liées aux activités de formation
Les travaux de validation des activités ont pour objectifs de s’assurer de la réalité de la formation
et de l’exactitude des dépenses effectuées dans le cadre de ces activités. Les travaux de
validation sont décrits ci-dessous.
- vérifier que les participants n’ont pas émargé à plusieurs reprises sur les états de paiements
- vérifier la cohérence entre les personnes ayant émargées sur les listes de présence et celles
ayant émargées sur les états de paiement des perdiems ;
- vérifier que la structure d’exécution a obtenu l’avis de non objection du bailleur pour la mise en
œuvre des formations
- rapprocher les informations du rapport de formation (nombre de personnes formés, nombre de
jours de la formation) aux informations figurant sur les états de paiement et les factures
d’hébergement, de restauration et de location de salles.
- vérifier que la sélection a été faite sur la base de la qualité technique de la proposition et du
coût du service devant être fourni
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
IV- Etape 4 : Le contrôle des comptes
IV-4- Validation des autres dépenses
Pour ce qui est des autres dépenses, l’auditeur doit :
- Vérifier l’éligibilité des dépenses au financement du bailleur et au budget de la période
- Contrôler la régularité des imputations comptables et budgétaires
- Vérifier la régularité des pièces justificatives en rapprochement avec les opérations
comptables
- S’assurer que les paiements ne sont effectués que sur la base d’une facture originale
- S’assurer que les dépenses sont appuyées par des pièces justificatives
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
V- Etape 5 : Les travaux de fin de mission
Les travaux de fin de mission dans le cadre d'un audit des projets
se limitent essentiellement à la revue des dossiers de travail, la
réunion de synthèse.
V-1- La revue des dossiers de travail
L'objectif de cette revue est de s'assurer qu'une documentation
correcte des travaux et des points de faiblesse a été effectuée par
les membres de l'équipe. Aussi, l'auditeur doit-il s'assurer que les
dispositions des termes de références et des instructions d'audit
ont été respectées.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
V- Etape 5 : Les travaux de fin de mission
Les travaux de fin de mission dans le cadre d'un audit des projets
se limitent essentiellement à la revue des dossiers de travail, la
réunion de synthèse.
V-2- La synthèse des travaux
Rappelons que les travaux effectués ont pour objectif d’étayer les
conclusions sur lesquelles va s’appuyer l’auditeur pour émettre
son opinion. A ce titre une note de synthèse s’avère nécessaire
pour regrouper les éléments significatifs qui auront une incidence
sur l’opinion à émettre.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
VI- Etape 6 : La rédaction du rapport
Les audits financiers s'achèvent toujours par un rapport dont le
contenu est très souvent lié à l'objectif de la mission. Le rapport
recense tous les points de faiblesses relevés dans la conduite du
projet et les recommandations pour y palier. Les bailleurs de fonds
sont très regardants sur les rapports des auditeurs. La forme des
rapports est standardisée pour les rapports de commissariat aux
comptes des sociétés. Dans le cadre d'un projet de
développement, il est un peu différent, compte tenu des
exigences de chaque bailleur. Par conséquent, l’auditeur doit se
référer à la norme d’audit ISA 800 pour la rédaction de son
rapport. Cette norme expose les considérations relatives à la
formation de l’opinion et au rapport.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
VI- Etape 6 : La rédaction du rapport
VI-1- Le rapport général d’audit
L’auditeur formule son opinion au regard des travaux qu’il a réalisé tout
au long de sa mission.
 L’opinion favorable
L’auditeur doit émettre une opinion favorable lorsqu’il n’a pas relevé
d’anomalies significatives dans les états financiers préparés par le
projet. Cependant, l’auditeur peut effectuer des observations utiles
lorsqu’elles n’ont d’impacts sur les états financiers du projet. Il peut
s’agir d’observations relatives au non-respect des termes et conditions
de l’accord de financement (exemple : la non production d’un cadre de
performance actualisé).
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
VI- Etape 6 : La rédaction du rapport
VI-1- Le rapport général d’audit
L’auditeur formule son opinion au regard des travaux qu’il a
réalisé tout au long de sa mission.
 L’opinion défavorable
L’auditeur émet une opinion défavorable lorsqu’il a relevé au
cours de sa mission des anomalies significatives. Il est important
de justifier son opinion en décrivant les faits qui ont amenés à
émettre cette opinion.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
VI- Etape 6 : La rédaction du rapport
VI-1- Le rapport général d’audit
L’auditeur formule son opinion au regard des travaux qu’il a
réalisé tout au long de sa mission.
 L’opinion sous réserve
L’auditeur émet une opinion favorable avec réserves lorsqu’il a
relevé au cours de sa mission des anomalies qui dans leur
ensemble n’ont pas atteint le seuil signification. Il est important
de justifier son opinion en décrivant les faits qui ont amenés à
émettre cette opinion.
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
VI- Etape 6 : La rédaction du rapport
VI-2- Le rapport sur le contrôle interne
L’élaboration du rapport sur le contrôle interne est une véritable
valeur ajoutée que l’auditeur apporte dans la mise en œuvre des
projets. En effet, au-delà de l’expression d’une opinion, l’auditeur
fait des recommandations qui sont de nature à faciliter la mise en
œuvre des activités du projet.
Le rapport sur le contrôle interne permet de faire ressortir les
points faibles. Toutefois, il convient de s’interroger sur la forme
de ce rapport
Chapitre III: Méthodologie de l’audit comptable et financier
d’un projet de développement
VI- Etape 6 : La rédaction du rapport
VI-2- Le rapport sur le contrôle interne
Les TDR de la mission d’audit peuvent décrire le contenu et la forme que le
rapport de recommandations doit prendre. Dans cette configuration,
l’auditeur s’appuie sur les TDR pour la rédaction de son rapport. En l’absence
de précisions des TDR relatives à la forme et au contenu de la lettre de
recommandation, l’auditeur observe une structure en cinq points. Pour
chaque faiblesse du système de contrôle interne, l’auditeur doit indiquer :
- Le constat effectué
- Les conséquences qui peuvent en découler
- Les recommandations
- Le commentaire de la structure d’exécution
- Le calendrier de mise en œuvre
Chapitre IV : Contrôles spécifiques d’un audit de projet financé par la
Banque Mondiale

Dans le cadre de l’audit des projets, on retrouve les techniques


traditionnelles d’un audit comptable et financier. Au- delà des contrôles
généralement opérés, l’auditeur est tenu d’effectuer certains contrôles
spécifiques exigés par le bailleur. Nous allons dans ce chapitre, présenter les
contrôles spécifiques exigés par la Banque mondiale qui est un bailleur de
fond qui occupe une grande place dans le financement des projets de
développement. L’audit d’un projet financé par la Banque Mondiale présente
certaines caractéristiques. Il existe dans ce contexte des éléments
spécifiques que la Banque exige et que l’auditeur doit nécessairement
contrôler.
Chapitre IV : Contrôles spécifiques d’un audit de projet financé par la
Banque Mondiale
I- Le compte spécial
I-1 - Définition et objectifs
Le compte spécial est un compte ouvert dans une banque commerciale,
alimenté par le versement d’une avance prélevée sur le prêt (ou le don) de la
Banque et exclusivement destiné au règlement de la part des dépenses
éligibles, devant être financée par la Banque et dont les fonds sont
renouvelables après justification.
Chapitre IV : Contrôles spécifiques d’un audit de projet financé par la
Banque Mondiale
I- Le compte spécial
I-2 - Fonctionnement
Le compte spécial est ouvert par l’organisme gestionnaire du projet auprès d’une
banque commerciale de la place, et dans une monnaie pleinement convertible.
La Banque Mondiale décaisse par anticipation un montant du prêt ou du don (avance
de démarrage) qui est déposé dans ce compte pour être utilisé pour le règlement de
dépenses éligibles.
Les ressources du compte sont reconstituées régulièrement pour les maintenir à un
niveau suffisant, par la soumission à la Banque de demandes de remboursement
accompagnées des pièces justificatives appropriées. Ainsi, l’organisme gestionnaire
du projet établi des demandes de Remboursement de Fonds (DRF) qu’il transmet à la
Banque. Le solde du compte spécial doit toujours être égal au solde d’ouverture,
moins le montant total des factures qui ont été réglées (celles dont le
remboursement n’a pas encore été effectué).
Chapitre IV : Contrôles spécifiques d’un audit de projet financé par la
Banque Mondiale
I- Le compte spécial
I-3 - Techniques de contrôle
Les diligences à mettre en œuvre sont les suivantes :
- Circulariser la banque commerciale dans laquelle le compte a été ouvert ;
- S’assurer que les états de rapprochement sont régulièrement élaborés ;
- Comparer le solde du compte banque dans la comptabilité à celui du relevé
bancaire, pointer les éléments non enregistrés par la banque au grand-livre
avant clôture et au relevé bancaire subséquent ;
- Relever les éléments non enregistrés par l’organisme de gestion du projet
en fonction du relevé bancaire, et s’assurer de la régularité des montants ;
- S’assurer de la provenance des ressources qui ont permis d’alimenter le
compte et de la destination des dépenses qui ont été effectuées avec celles-
ci.
Chapitre IV : Contrôles spécifiques d’un audit de projet financé par la
Banque Mondiale
I- Le compte spécial
I-3 - Techniques de contrôle
En effet, l’auditeur devra au préalable effectuer une circularisation de la
Banque Mondiale dans le but d’obtenir les informations suivantes :
- Le montant global de l’accord de crédit ou du don, le montant alloué à
l’organisme de gestion du projet, le montant cumulé des décaissements
accordés à l’organisme de gestion du projet .
- La situation récapitulative des Demandes de Remboursement de Fonds de
l’exercice audité, la situation cumulée des remboursements honorés depuis
le démarrage du projet jusqu’à la fin de l’année de l’exercice audité, la
situation cumulée des remboursements non encore honorés et les rejets.
- La situation des Demandes de Paiement Direct honorés au cours de
l’exercice audité et celles non encore payés aux fournisseurs.
Chapitre IV : Contrôles spécifiques d’un audit de projet financé par la
Banque Mondiale
I- Le compte spécial
I-3 - Techniques de contrôle
Sur la base de ces informations, l’auditeur pourra établir un programme de
travail. Ce programme pourrait se présenter ainsi :
- Obtention d’un état récapitulatif des Demandes de Remboursement de
Fonds présentées au cours de l’exercice audité, identification des Demandes
de Remboursement de Fonds reçues et assurance de leur comptabilisation
- Identification des dépenses par catégorie et assurance qu’elles sont réelles,
éligibles et cadrent bien avec l’activité du projet,
Chapitre IV : Contrôles spécifiques d’un audit de projet financé par la
Banque Mondiale
I- Le compte spécial
I-3 - Techniques de contrôle
Sur la base de ces informations, l’auditeur pourra établir un programme de
travail. Ce programme pourrait se présenter ainsi :
- Obtention des relevés bancaires du compte spécial ; et pointage des
Demandes de Remboursement de Fonds avec l’état récapitulatif de ces
demandes pour identifier les ressources qui ont été transité par le compte,
- Contrôle spécifique du dernier rapprochement bancaire, identification des
Demandes de Remboursement de Fonds non honorées par la Banque Mondiale
et s’assurer qu’elles correspondent à des dépenses réelles et éligibles,
exploitation de la réponse donnée par la Banque Mondiale et la banque
commerciale lors de la circularisation.
Chapitre IV : Contrôles spécifiques d’un audit de projet financé par la
Banque Mondiale
I- Le compte spécial
I-3 - Techniques de contrôle
A la suite des travaux de vérification du compte spécial, l’auditeur devra
aboutir au respect de l’égalité suivante. Le solde à la clôture de l’exercice
devrait correspondre à l’égalité suivante:
Solde du Demande de Dépenses = Solde du
compte + Remboursem - effectuées compte
spécial au ent de Fonds non spécial à la
début de honorés remboursées clôture de
l’exercice l’exercice
Chapitre IV : Contrôles spécifiques d’un audit de projet financé par la
Banque Mondiale
II- Le relevé des dépenses
II-1 - Définition et objectifs
Les organismes de gestion des projets financés par la Banque Mondiale, quel qu’en
soit le type, doivent périodiquement établir un relevé des dépenses.
Le relevé des dépenses doit correspondre aux postes de dépenses prévus par les
accords de financement.
Dans la réalité, les relevés de dépenses sont généralement intégrés aux Demandes de
Remboursement de Fonds, ceci pour justifier les dépenses effectivement exécutées
et pouvoir bénéficier d’un réapprovisionnement du compte spécial.
l’audit des relevés de dépenses ne s’effectue pas de manière isolée dans la plupart
des cas ; puisqu’ils sont habituellement intégrés aux états financiers. Il faut noter
que ces dépenses doivent être prévues dans l’accord de financement.
Chapitre IV : Contrôles spécifiques d’un audit de projet financé par la
Banque Mondiale
II- Le relevé des dépenses
II-2 - Techniques de contrôle
L’auditeur effectue sur ce document, des contrôles de cohérence, à savoir :
- Vérification du bienfondé des dépenses effectuées
- Vérification de l’éligibilité des dépenses
- Rapprochement des différentes catégories de dépenses par rapport à
l’accord de financement
- Rapprochement du relevé de dépenses avec les Demandes de
Remboursement de Fonds
- Vérification de l’existence, de la régularité et du classement approprié des
pièces justificatives des dépenses figurant sur le relevé des dépenses
Chapitre IV : Contrôles spécifiques d’un audit de projet financé par la
Banque Mondiale
III- Le contrôle des états spécifiques du projet
III-1 - Le tableau des emplois et des ressources
Ce document traduit la provenance des fonds et la manière dont ceux-ci ont
été utilisés. L’égalité suivante doit être vérifiée : Emplois = Ressources
Chapitre IV : Contrôles spécifiques d’un audit de projet financé par la
Banque Mondiale
Emplois Montants Ressources Montants
Travaux de génie civil XX Solde du compte spécial au 01 XX
janvier N
Travaux communautaires XX
Contribution reçues de la Banque
Matériels et mobiliers XX
(divers DRF)
Services de consultants XX XX
Contribution reçus de l’Etat
Composante a
Composante b XX
Fonctionnement XX
Solde du compte spécial au 31
décembre N
XX

TOTAL EMPLOIS XX TOTAL RESSOURCES XX


Chapitre IV : Contrôles spécifiques d’un audit de projet financé par la
Banque Mondiale
III- Le contrôle des états spécifiques du projet
III-1 - Le tableau des emplois et des ressources
 Emplois
Ce sont les dépenses réalisées dans le cadre du projet et qui sont prévues par
l’accord de financement. L’auditeur doit mettre en œuvre les diligences qui
lui permettent de s’assurer de la réalité, de l’exhaustivité, de l’exactitude et
de la validité des dépenses effectuées. Les techniques suivantes peuvent être
utilisées : l’observation physique pour ce qui concerne les réalisations du
projet et les acquisitions ; la circularisation pour ce qui concerne les services
des consultants.
Chapitre IV : Contrôles spécifiques d’un audit de projet financé par la
Banque Mondiale
III- Le contrôle des états spécifiques du projet
III-1 - Le tableau des emplois et des ressources
 Ressources
Il s’agit essentiellement de tous les remboursements de fonds effectués soit
par la Banque, soit par l’Etat chacun selon sa quote-part, pour alimenter le
compte spécial. Les diligences à mettre en œuvre par l’auditeur sont des
contrôles sur pièces. Ce type de contrôle conduit à se référer à la pièce de
base qui a servi à l’enregistrement de l’opération. Dans ce cas précis, la
pièce de base sera la Demande de Remboursement de Fonds.
Chapitre IV : Contrôles spécifiques d’un audit de projet financé par la
Banque Mondiale
III- Le contrôle des états spécifiques du projet
III-2 - Le tableau de reconstitution de l’avance de démarrage
A chaque fois qu’une demande de remboursement est établie, la Banque
exige que l’entité gestionnaire du projet puisse reconstituer le dépôt initial.
Cette reconstitution est présentée sous la forme d’un tableau.
En effet il n’existe pas un cadre légal ou officiel de la structure du tableau de
reconstitution de l’avance de démarrage. L’essentiel est de faire apparaître
les éléments permettant de justifier le dépôt initial.
Chapitre IV : Contrôles spécifiques d’un audit de projet financé par la
Banque Mondiale
III- Le contrôle des états spécifiques du projet
III-2 - Le tableau de reconstitution de l’avance de démarrage
Tableau de reconstitution de l’avance de démarrage
Libellés Débit Crédit
Dépôt initial ou avance de XXX
démarrage
Dépenses en demandes de XXX
remboursement
Dépenses non demandées en
remboursement à la clôture XXX

Solde du compte spécial à la XXX


clôture
Chapitre IV : Contrôles spécifiques d’un audit de projet financé par la
Banque Mondiale
III- Le contrôle des états spécifiques du projet
III-2 - Le tableau de reconstitution de l’avance de démarrage
 Dépôt initial
Il s’agit du fond prélevé sur le montant du prêt ou du don afin de couvrir les
dépenses de démarrage du projet. Ce montant est noté dans l’accord de
financement. L’auditeur doit s’assurer que le montant viré sur le compte spécial au
démarrage du projet, correspond effectivement à ce qui est prévu dans l’accord de
financement.
 Dépenses en demandes de remboursement
Il s’agit des dépenses effectuées et dont les demandes en remboursement de fonds
ont été établies mais qui n’ont pas encore été honorées par le bailleur à la clôture
des comptes. La diligence à mettre en œuvre par l’auditeur, devra être l’observation
physique et le contrôle sur pièces des dépenses qui ont été effectives et qui sont
éligibles (il y’a également la vérification du dénouement subséquent de la
demande).
MERCI POUR
VOTRE ATTENTION

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