Rapport Sur Barrage en Beton Compacte A Rouleaux
Rapport Sur Barrage en Beton Compacte A Rouleaux
Rapport Sur Barrage en Beton Compacte A Rouleaux
I. Introduction……………………………………………………….
II. Historique du BCR……………………………………………….
III. Les barrages en BCR au Maroc…………………………………
IV. Constituants du BCR…………………………………………….
4.1-Granulats………………………………………………….
4.2- Eau………………………………………………………..
4.3-Liant……………………………………………………….
4.4- Adjuvant…………………………………………………..
4.5-Etanchéité…………………………………………………..
V. Critère de conception d’un barrage poids en BCR…………………
5.1-Contraintes normales…………………………………………
5.2-Stabilité interne…………………………………………
5.3-Stabilité au glissement…………………………………………
5.4- Stabilité au renversement…………………………………
5.5- Vérification des contraintes………………………………
5.6- Volume du barrage ……………………………………
VI. Propriété mécaniques du BCR……………………………………
7.1-Résistance à la compression…………………………………….
7.2- Résistance à la traction…………………………………………
7.3- Résistance au cisaillement…………………………………………
7.4- Résistance à la flexion…………………………………………
7.5- Production et malaxage du BCR…………………………………
La technique des barrages poids en béton conventionnel vibré (BCV) s’est développée
à partir de la deuxième décennie du XXème siècle. Elle a donné lieu à un très grand nombre
d’ouvrages de toute taille et pour toutes sortes d’usages. L’exothermie de la réaction
d’hydratation du béton conduit pendant la prise à de fortes augmentations de température du
béton et à un risque de fissuration lors du refroidissement. Les barrages en BCV sont pour cette
raison construits par plots nécessitant la mise en œuvre de nombreux joints de contraction,
transversaux et longitudinaux. Le coût relativement élevé de ce type de barrages, leur
inadaptation pour certains types de fondations, leurs délais de réalisation relativement longs
ainsi que toutes les contraintes de mise en place ont constitués des motivations pour leur
substitution en type BCR.
C’est ainsi qu’un important nombre de barrages en BCR a été réalisé à travers le monde. On
dénombrait plus de 252 barrages dont la hauteur est supérieure à 15 m à la fin des années 2002.
Certains possèdent des hauteurs audacieuses en l’occurrence le barrage Miel I en Colombie
(188 m), le barrage de Longtan en chine (192 m). D’autres ont été réalisés avec des volumes
importants comme le barrage de Ta Sang au Myanmar avec une cubature dépassant les 8,7
Mm3.
Le recours, lorsque les conditions du site sont favorables, à ce type de barrages trouve son
justificatif dans les multiples avantages qu’offre le BCR : faibles contraintes dans le béton,
faibles contraintes transmises par la fondation au rocher, variations de températures ne
produisant que de faibles variations de contraintes, évacuateur de crue facilement combiné avec
le barrage, mécanisation intensive des travaux réduisant les délais de livraison ainsi que sa
compétitivité économique.
En termes de réalisation, la production élevée du béton, l’absence partielle ou totale des
coffrages permettent de réduire, d’une manière considérable, les délais de livraison. Cette
production a considérablement rehaussé la vitesse de construction comme c’est le cas du
barrage Lac Robertson et Grand Falls dont la cadence de production a atteint respectivement
67 et 35 m3 /h.
Toutefois, le grand avantage qu’offre ce type de barrages est l’intégration de l’évacuateur
de crue au niveau du corps du barrage. Cet avantage donne une grande opportunité au niveau
des sites à crue relativement élevée. Il peut devenir compétitif au détriment d’autres
inconvénients (volume du béton, exigences sur les modules de déformation des fondations,
contraintes thermiques … etc.) pour évacuer des crues importantes et pour réduire
considérablement les conséquences relatives à l’insuffisance quantitative ou qualitative des
ouvrages d’évacuation et par conséquent atténuer les risques liés à la sécurité des ouvrages.
II. Historique du BCR
Apparition du BCR Les barrages poids construits en maçonnerie jusqu’au XIXe siècle, puis
en béton au début du XXe, ils ont connu une certaine désaffection en raison de leur volume et
de leur coût relatif, jusqu’au développement récent de la technique du béton compacté au
rouleau (BCR) qui leur a donné une nouvelle jeunesse depuis 1980. (Z. BENDIMERAD, 2011)
Les concepteurs, dans le souci d’optimiser le cout et le délai de réalisation, ont pensé à la
combinaison des avantages des barrages en terre et en béton, s’inspirant d’une part des procédés
de construction des ouvrages poids en béton pour le dimensionnement de l’ouvrage et d’autre
part du matériau utilisé dans les ouvrages en terre. De cette approche a résulté le concept des
barrages en béton compacté au rouleau, empruntant à la fois la technologie du béton et la
mécanique du sol. En 1980, on assiste à la construction du premier barrage en BCR au Japon
Schimajigawa avec une hauteur de 89 m et un volume de BCR égale à 317 000m3.
Les BCR sont généralement fabriqués avec les mêmes matériaux que ceux utilisés pour le béton
conventionnel :
4.1- Granulats
Les granulats occupent entre 80% et 85% du volume d’un BCR compacté, ils proviennent
soit de tout-venant d’oued avec un minimum de traitement soit de roche de carrières, la taille
des agrégats varie entre 40 et 150 mm, ils doivent être assez durs pour supporter l’écrasement
d’engins de compactage.
Le choix de la courbe granulométrique du squelette granulaire est un élément clé de la
formulation du BCR. Dans le cas de l’augmentation du diamètre maximal on aura les
conséquences suivantes :
Risque de ségrégation augmente
Diminution du dosage en liant
Un contenu élevé en fines (< 80 micromillimètres) peut avoir des effets favorables (3 à 8% du
total granulaire)
Gain de maniabilité
Diminution du dosage en liant.
4.2- Eau
La quantité d’eau n’est pas nécessairement évaluée en fonction du rapport eau/liant,
comme dans les bétons usuels mais plutôt par des essais de compaction comme l’essai Optimum
Proctor Modifié. Cette quantité d’eau est donc largement influencée par les proportions des
différents constituants et joue un rôle prépondérant sur la facilité avec laquelle le béton est
compacté. En effet, une quantité trop faible d’eau se traduit par un mélange extrêmement
visqueux une très grande énergie de compaction, à l’opposé une trop grande quantité d’eau
donne naissance à un mélange trop fluide qui peut difficilement être compacté. La plupart des
barrages BCR sont fabriqués avec des dosages en eau compris entre 90 l/m³ et 120 l/m³.
4.3- Liant
Cela comprend le ciment Portland et les ajouts cimentaire. La quantité et le type liant à
utiliser dans les ouvrages en béton compacté au rouleau dépendent essentiellement du volume
de la structure, du type d’ouvrage qu’on le désire de construire, des propriétés mécaniques
requise et de la disponibilité des matériaux cimentaires. Les teneurs en liants sont très variables.
Pour des applications de masse (les barrages), le BCR est fabriqué avec un ciment à faible
chaleur d’hydratation est essentiel afin de limiter les contraintes thermiques dans le béton.
Généralement on choisit des liants de faible chaleur d'hydratation tel que le ciment portland
avec pouzzolanes et compris entre 60 kg/m³ à 150 kg/m³.
4.5- Adjuvant
Les trois principaux types d’adjuvant actuellement utilisés dans la production des bétons
compacté au rouleau sont :
Les retardateurs de prise : permettent plus spécifiquement d’éviter les risques de prise
prématurée et la formation de joints froids.
Les réducteurs d’eau : permettent principalement l’obtention de mélanges plus
homogènes et facilitent les opérations de mise en place.
Les agents entraineur d’air leur utilisation pose encore aujourd’hui un gros problème
dans ce type de béton, néanmoins les essais réalisés par Martin ont prouvé qu’il était
bien possible d’entrainer de l’air dans les BCR.
4.6-Etanchéité
Réalisation de l’étanchéité : nous avons vu que la faiblesse du B.C.R. est sa perméabilité
au contact de deux couches successives, perméabilité qui semble d'ailleurs s'atténuer
rapidement si les eaux de la retenue sont chargées. Dans certains cas, rares il est vrai, cette
perméabilité est acceptable moyennant éventuellement quelques précautions dans la
formulation du béton (plus riche en liant) ou sa mise en œuvre : barrages de lutte contre les
crues comme le noyau des batardeaux de Shimen, Karun (50 m, 1971), Al Massira (20 m, 1978).
Dans la plupart des cas, il faut réduire la perméabilité soit en créant une étanchéité amont (béton
classique, membrane de P.V.C. enduit plastique) soit en améliorant l'étanchéité dans la masse
en étalant une couche de quelques centimètres de mortier sur une plus ou moins grande surface
sous chaque couche de B.C.R. ces dispositions sont évidemment coûteuses. Cette excellente et
coûteuse étanchéité amont permet ensuite d'adopter un B.C.R. moins riche en liant, donc moins
susceptible de se fissurer.
Les caractéristiques du B.C.R peuvent se résumer sur :
Un BCR optimal devrait comporter à peu près la quantité de pâte nécessaire pour remplir
les vides du squelette granulaire et pour obtenir la maniabilité désirée
Pas assez de pâte : Faibles propriétés mécaniques, maniabilité trop faible, durabilité
plus faible
Trop de pâte : Meilleures propriétés mécaniques, maniabilité trop élevée, coût de
production plus élevé
Toutes les propriétés des BCR sont étroitement liées au degré de compactage
Un BCR parfaitement compacté devrait avoir une résistance à la compression
comparable à celle d’un béton conventionnel de même rapport E/L.
5.2-Stabilité interne
On étudie la stabilité de la partie supérieure du barrage le long d’un horizontal situé à
une profondeur Z sous le Niveau de la retenue. Règle de MAURICE LEVY propose un
critère pour lequel la contrainte normale σv à l’amont calculée hors sous pressions reste
toujours supérieure à la pression de l’eau au même niveau.
σv > γw . Z
Ce critère est sévère, la qualité des bétons actuels permet de réduire cette exigence. Il
est recommandé : σv > 0,75 .γw . Z
5.3-Stabilité au renversement
𝑲𝒄(𝒓𝒆𝒏𝒗𝒆𝒓𝒔𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕) = ∑ 𝑴𝒔 ∑ 𝑴𝒅
ΣMs: Q2 et G (Bras de levier)
ΣMd: Q1 et G’ (Bras de levier)
G’ : action de sous-pression du contact
7.1-Résistance à la compression
7.2-Résistance à la traction
7.4-Résistance à la flexion
Usine stationnaire
Production moins importante (40 à 60 m3 /h),
Dosage très fiable,
Peu de problèmes de calibrage,
Temps de malaxage plus long que le béton conventionnel
XI-Intérêt du B.C.R
8.1-Du point de vue économique
On considère en général que le coût du m3 de B.C.R. mis en œuvre dans un barrage poids
est en moyenne deux fois inférieur à celui d'un béton classique (non compris des traitements
particuliers entre couches). Cette proportion tend à augmenter avec les quantités mises en
œuvre. Mais ce rapport est évidemment moins élevé si l'on considère l'ensemble de l'ouvrage
incluant le traitement de la fondation, le déversoir et les ouvrages annexes. La comparaison
entre le barrage poids classique et le barrage poids en B.C.R. est facilitée par un certain nombre
de constantes entre ces deux solutions : provenance souvent identique des matériaux ; travaux
de fondation semblables ; déversoir identique ; profils voisins. Par contre la comparaison avec
d'autres solutions telles que barrages en terre ou en enrochements, à zones ou à masques,
nécessite une étude approfondie de la qualité, de la quantité et de la provenance des matériaux,
ainsi que des conditions de fondation. Les ouvrages récents réalisés en B.C.R. ont souvent fait
apparaître que l'adoption de ce procédé permet d'espérer une économie globale de 10 à 20 %
par rapport à des solutions terre ou enrochements, pour autant que les fondations soient
favorables à la réalisation d'un barrage poids.
- Inconvénients
Qualité des parements
Apparition des fissures transversales
La reprise entres couches est un point faible
Difficulté d’entraîner de l’air
Coût de transport des matières cimentaires en régions éloignées
Résiste moins bien au glissement selon un plan horizontal qu’un barrage en BCV
Conclusion :
La recherche d’économie est souvent axée sur une réduction de volume qui, en générale,
n’améliore pas la sécurité et qui ne conduit pas nécessairement à une réduction du coût globale.
C’est d’une réduction des coûts unitaires et non des volumes que peuvent venir les économies
les plus importantes, mais cette réduction est plus complexe et son évaluation plus difficile.
Les économies sur coûts unitaires dépendent naturellement de l’organisation et de l’efficacité
des exécutants, mais les choix aux moments des études ont également une influence
considérable. Les réductions de coûts unitaires peuvent résulter :
A. De la disposition générale des ouvrages facilitant l’accès, installations de chantier,
maitrise de la rivière pendant les travaux.
B. De l’optimisation économique du programme, permettant si possible une utilisation assez
régulière du personnel et du matériel.
C. Du choix de la bonne variante et les bonnes techniques de réalisation adoptées.
Le barrage en BCR et ses différentes dérivées (Remblai dur, RCD et RCC) présente la variante
innovante la plus répandue, une étude comparative entre le BCR, le BCV et le remblai sera
établi dans le chapitre suivant afin de déterminer la variante la plus efficace économiquement.