Flambement 1

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FLAMBEMENT

Introduction
Le flambement ou le flambage est un phénomène physique relevant de la résistance des
matériaux ; c’est un phénomène d’instabilité d’une structure élastique qui pour échapper à une charge
importante exploite un mode de déformation non sollicité mais opposant moins de raideur à la charge.
Cette notion s’applique généralement à des poutres élancées qui, lorsqu’elles sont soumises à un
effort normal de compression ont tendance à fléchir et à se déformer dans une direction
perpendiculaire à l’excitation. Le présent rapport de travail pratique, portant sur la notion de
flambement est présenté dans l’ordre suivant : objectif et appareillages utilisés, rappel théorique sur
la notion de flambement, présentations des diverses manipulations et enfin les commentaires.

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I.Objectif et dispositif expérimental de la


manipulation

1) Objectif
Lorsqu’une pièce en forme de poutre rectiligne subit un effort axial croissant tendant à la
raccourcir, on observe successivement 2 types de sollicitations :

• pour une charge axiale F inférieure à une limite notée Fc (charge critique), la poutre est comprimée,
elle reste rectiligne et se raccourcit,

• pour une charge axiale F ≥ Fc, la poutre fléchit brusquement et l’on observe de grands déplacements
: On parle d’Instabilité. Si l’on relâche l’effort axial, la structure revient à sa position initiale : Il
s’agit donc d’une instabilité élastique.
La charge critique Fc dépend de la nature des liaisons du bâti avec la poutre comprimée, la
nature du matériau constitutif de la poutre et la géométrie de la poutre comprimée.

Les différentes liaisons étudiées ici sont :

• Liaison biarticulée (articulé – articulé) ;


• Liaison bi encastrée (encastré – encastré) ;
• Liaison encastré – articulé.

Ainsi, l’objectif de cette manipulation de déterminer expérimentalement Fc en faisant varier


et les types de liaison puis de comparer les résultats expérimentaux à l’étude théorique du
flambement.

2) Dispositif expérimental
Le dispositif expérimental du TP est décrit par la figure ci-après :

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Figure 1: Dispositif expérimental du TP2 (Gunt Hamburg, 2016)

Les appuis de la barre peuvent être modifiés afin d’obtenir des liaisons encastrées ou
articulées.

Figure 2: Types de liaisons (Gunt, 2016)

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II. Rappels théoriques


1) Notion d’équilibre élastique
Lorsqu’un corps est soumis à une excitation, il peut entrer dans 3 niveaux
d’équilibre élastiques :
• L’équilibre élastique est stable si le corps après déformation tend à revenir à son état initial
après une excitation ;
• Un équilibre est instable si le corps en déformation continue de se déformer dans le même
sens que la déviation imprégnée, sans revenir à son état initial lorsque l’excitation cesse ;
• Un état transitoire dit critique ou un équilibre indifférent qui intervient entre les deux
états d’équilibre précédents, ici, le corps peut conserver la forme initiale ou bien la perdre.

La figure montre les différents cas de déformation d’une poutre axialement chargée, ainsi
qu’une analogie représentée par l’équilibre d’une boule sur des surfaces concaves, convexes ou
planes qui correspond respectivement aux états d’équilibre stables, instables ou indifférents.

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2) Force critique
Considérons une barre de longueur L et de section S articulée à ses extrémités et soumise à
un effort de compression. L’expression de la force critique est déterminée à partir de l’équation
différentielle de la déformée de la barre :

• Imin : le plus petit moment d'inertie de la section de la barre (car le flambement se produira
dans le plan de plus faible rigidité de flexion) ;
• v(x): la flèche ;
• M(x): moment fléchissant égal à M(x) = P.v(x).

On remplace M(x) on obtient :

La solution générale de cette équation est :

A et B des constantes d’intégration déterminer à


partir des conditions aux limites :

La première condition donne B=0 et la seconde


donne : alors on doit avoir
Si alors A peut-être
quelconque. La solution de l’équation est
alors :

kL=n avec n un entier arbitraire.

D’après la définition de la valeur de k, la valeur de la charge critique :


𝒏𝟐 𝝅𝟐 𝑬𝑰𝒎𝒊𝒏
𝑷𝒄𝒓 =
𝐋𝟐
Ainsi en fonction des différentes liaisons on a des valeurs précises de n la charge critique
fondamentale correspond à n=1.

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L’équation de la déformée correspondante : avec A=f la flèche maximale à «


mis travée ».

3) Longueur effective
La force critique d’une barre dépend des modes de fixation de ses extrémités. Ces modes
influent sur la norme de flambement. Ainsi, une barre de longueur L encastrée à une extrémité et
libre à l’autre, se flambe d’une façon analogue à celle de la moitié d’une barre articulée aux
extrémités de longueur 2L.

Ainsi d’après l’équation d’EULER nous avons la charge critique sous la forme :
𝝅𝟐 𝑬𝑰𝒎𝒊𝒏
𝑷𝒄𝒓 =
𝑳𝟐𝒆𝒇𝒇
Avec , la longueur effective ou longueur libre de flambement.

est un coéfficient numérique dépendant des conditions aux limites de la barre.

Plus généralement on peut calculer la longueur libre de flambement pour diverses conditions
aux limites comme le montre la figure ci-dessous :

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4) Contrainte critique de flambement


La valeur de la contrainte critique de flambement est donnée par la formule :

Avec le plus petit rayon de giration


de la section S.

En définissant l’élancement de la barre, L’équation devient :

III.Manipulation

1) Poutre bi-articulée

Principe
Pour obtenir les résultats de cette manipulation, nous avons :

➢ Installé la chape inférieure et supérieure en y introduisant les liaisons biarticulées ;


➢ Positionné la poutre dans la chape ;
➢ Mis la poutre en compression et fait varier la force de compression en mesurant à chaque fois
la déformée.
Présentation des résultats
Notons d’entrée de jeu que pour la prise des valeurs, et dans un souci de « bon paramétrage de l’appareil »,
nous avons été contraints de prendre la force F=50N comme référence.
Ceci étant dit, Les résultats obtenus se trouvent consignés dans le tableau suivant :

Force
50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 550 600
(N)

Déformée
0 0,24 0,46 0,70 1,02 1,43 1,90 2,54 3,38 4,64 6,81 9,54
(mm)

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Exploitation des résultats

➢ Résultat théorique (calcul de la force critique)


D’après Euler, on a :
𝝅𝟐 𝑬𝑰𝒎𝒊𝒏
𝑷𝒄𝒓 =
𝑳𝟐𝒆𝒇𝒇
𝒃𝒉𝟑
Or 𝑰𝒎𝒊𝒏= avec b : largeur de la poutre
𝟏𝟐

h : épaisseur de la poutre

Étant dans le cas des liaisons rotule, 𝐿𝑒𝑓𝑓 = 𝜇𝐿 avec 𝜇 = 1

𝝅𝟐 𝑬𝒃𝒉𝟑
𝑷𝒄𝒓 =
𝟏𝟐𝑳𝟐

Application numérique :
𝝅𝟐 ∗𝟐.𝟏∗𝟏𝟎𝟏𝟏 ∗𝟎.𝟎𝟐∗𝟎.𝟎𝟎𝟒𝟑
𝑷𝒄𝒓 (𝑻𝒉é𝒐𝒓𝒊𝒒𝒖𝒆) = = 614,1 N
𝟏𝟐∗𝟎.𝟔𝟎𝟐

𝑷𝒄𝒓 (𝑻𝒉é𝒐𝒓𝒊𝒒𝒖𝒆) = 614,1 N


➢ Résultats expérimentaux (Détermination de la force critique)

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A partir du tableau obtenu au 2. de cette partie, nous avons pu tracer la courbe suivante

Nous constatons un changement plus ou moins important de la pente de cette


courbe entre les valeurs F=550N et F=600N. De ce faite, la force critique (pratique)
d’Euler est la suivante :
550+600
𝑃𝐶𝑟 (𝑃𝑟𝑎𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒) = = 575 N
2

C’est-à-dire : 𝑷𝑪𝒓 (𝑷𝒓𝒂𝒕𝒊𝒒𝒖𝒆) = 575 N

Analyse des résultats


De ce qui précède, on arrive à :
|𝑷𝒄𝒓 (𝑻𝒉é𝒐𝒓𝒊𝒒𝒖𝒆) − 𝑷𝑪𝒓 (𝑷𝒓𝒂𝒕𝒊𝒒𝒖𝒆)| = 39,1 N

Commentaires et observations :
Nous constatons que la différence entre les forces expérimentale et pratique
nous donne 39,1 N ce qui est certes inférieure au pas d’évolution de la force, (en
effet on partait de 50 en 50 N), mais reste néanmoins élevée. Un pas plus petit à
partir de 550 N aurait surement aidé à avoir une valeur expérimentale plus
précise.

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2) Poutre bi-encastrée
Principe
Le principe est le même que celui de la poutre biarticulée à la différence qu’ici on
utilise les liaisons encastrement de part et d’autre de la chape.
Présentation des résultats
En faisant à chaque fois varier la force de compression et en relevant à chaque
fois la déformée à mis portée de la poutre, nous avons obtenu les tableaux suivants :

Force
100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200
(N)

Déformée
0 0,19 0,32 0,49 0,55 0,71 0,89 1,09 1,65 2,00 2,33 2,57
(mm)

Exploitation des résultats

➢ Calcul théorique

S’agissant des encastrements, =0.5


𝝅𝟐 ∗𝟐.𝟏∗𝟏𝟎𝟏𝟏 ∗𝟎.𝟎𝟐∗𝟎.𝟎𝟎𝟒𝟑
Application numérique : 𝑭𝒄𝒓𝒕𝒉é𝒐𝒓𝒊𝒒𝒖𝒆 = 𝟏𝟐(𝟎.𝟓∗𝟎.𝟔𝟓)𝟐
=2090,93 N

➢ Résultats expérimentaux

Les résultats obtenus ont permis de tracer le graphe suivant :

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Nous obtenons un brusque changement de pente pour F variant de 1150N à 1200 N.


Ainsi,
𝟏𝟏𝟓𝟎+𝟏𝟐𝟎𝟎
𝑭𝒄𝒓𝒆𝒙𝒑é𝒓𝒊𝒎𝒆𝒏𝒕𝒂𝒍𝒆 = = 𝟏𝟏𝟕𝟓 𝑵
𝟐

Analyse des résultats


2090,93 N et 1175 N

= 2090,93 – 1175 = 915,93 N

Les raisons possibles de cette différence sont les mêmes que celles de la poutre
biarticulée, c’est-à-dire que le pas à partir de 1000N devait être réduit pour mieux
étudier les variations et avoir une déformée expérimentale plus réaliste.

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3) Poutre encastrée – articulée


Principe
Pour obtenir les résultats de cette manipulation, nous avons :
➢ Installé la chape inférieure et supérieure en y introduisant les liaisons encastrée et
articulée respectivement ;
➢ Positionné la poutre dans la chape ;
➢ Mis la poutre en compression et fait varier la force de compression en mesurant à
chaque fois la déformée.
Présentation des résultats
En faisant à chaque fois varier la force de compression et en relevant à chaque fois la
déformée à mis portée de la poutre, nous avons obtenu les tableaux suivants :

650 700
Force
50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 550 600
(N)
Défor 3,1 3,3
0,2 0,3 0,4 0,6 0,7 0,9 1,1 1,4 1,6 2,0 2,5
mée 0,11 2 2
2 6 7 1 7 6 6 2 8 7 7
(mm)

Exploitation des résultats


➢ Calcul théorique
𝝅𝟐 𝑬𝒃𝒉𝟑
𝑭𝒄𝒓 =
𝟏𝟐 (µ𝑳)𝟐

S’agissant des liaisons encastrement et rotule, 𝜇=0.7

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Application numérique

𝝅𝟐 ∗ 𝟐. 𝟏 ∗ 𝟏𝟎𝟏𝟏 ∗ 𝟎. 𝟎𝟐 ∗ 𝟎. 𝟎𝟎𝟒𝟑
𝑭𝒄𝒓 = = 𝟏𝟎𝟔𝟕. 𝟖𝟗𝑵
𝟏𝟐 (𝟎. 𝟕 ∗ 𝟎. 𝟔𝟓)𝟐

➢ Résultats expérimentaux

Nous notons un brusque changement de pente entre 800 et 900. Ainsi, la force critique
d’Euler est :

600 + 700
𝐹𝑐𝑟 = = 650𝑁
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Analyse des résultats
𝑭𝒄𝒓 𝒕𝒉é𝒐𝒓𝒊𝒒𝒖𝒆 = 1067.89 N et 𝑭𝒄𝒓 𝒆𝒙𝒑é𝒓𝒊𝒎𝒆𝒏𝒕𝒂𝒍𝒆 = 650 N

𝑭𝒄𝒓 𝒕𝒉é𝒐𝒓𝒊𝒒𝒖𝒆 − 𝑭𝒄𝒓 𝒆𝒙𝒑é𝒓𝒊𝒎𝒆𝒏𝒕𝒂𝒍𝒆 = 𝟏𝟎𝟔𝟕. 𝟖𝟗 − 𝟔𝟓𝟎 = 𝟒𝟏𝟕. 𝟖𝟗𝑵

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IV. Commentaires
La finalité de cette manipulation pratique était de comparer les résultats théoriques
de l’étude du flambement d’une poutre et les résultats pratiques. Nous avons pu
constater qu’il y a une différence relativement considérable entre les résultats obtenus
expérimentalement et théoriquement, ceci est dû à deux causes principales :

• Les appareils qui n’étaient pas calibrés au préalable ;


• Les mesures qui ont été faites suivant des écarts de forces considérables tout au
long de la manipulation.

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Conclusion
En définitive, dans notre TP portant sur le flambement il était question de
déterminer expérimentalement la force critique, en modifiant la valeur de l’excitation
et sur des types de liaison préalablement définis et en comparant les résultats
expérimentaux à ceux obtenus par l’étude théorique du flambement. L’observation faite
tout au long de notre étude sest que les résultats théoriques sont éloignés des résultats
observés au laboratoire. Sachant que la flèche critique c’est-à-dire la plus petite force
pour laquelle l’instabilité élastique est déterminée, dépend non seulement de sa section
mais aussi des liaisons d’appuis, nous avons pu mettre cela en évidence de manière
pratique. Nous constatons donc que pour une poutre bi-encastrée la force critique est
bien plus élevée que dans les autres cas (biarticulée, encastrée-articulée) pour une
section bien définie.

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