Faille de Gafsa

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THÈSE

En vue de l'obtention du

DOCTORAT DE L’UNIVERSITÉ DE TOULOUSE


Délivré par :
l'Université Toulouse III - Paul Sabatier
Discipline ou spécialité :
Sciences de la Terre

Présentée et soutenue par

Aymen SAID
Le 21 mars 2011

Tectonique active de l'Atlas Sud Tunisien:


approche structurale et morphotectonique
JURY

M. Joseph Martinod, Professeur, Université Paul Sabatier, Toulouse Président


M. Hédi Zouari, Professeur, CERTE, Tunis Rapporteur
M. Dominique Frizon de Lamotte, Professeur, Université de Cergy-Pontoise Rapporteur
M. Dominique Chardon, Professeur, Université Paul Sabatier, Toulouse Directeur de thèse
M. Patrice Baby, DR, IRD Directeur de thèse
M. Jamel Ouali, MCF, Université de Sfax Directeur de thèse
M. Michel Sébrier, DR, CNRS Examinateur

Ecole doctorale : Sciences de l'Univers, de l'Environnement et de l'Espace (SDU2E)


Unité de recherche : Géosciences - Environnement - Toulouse (GET)
AVANT – PROPOS

Cette thèse en co-tutelle entre l’Université Paul Sabatier Toulouse III et l’Université
de Sfax a été effectuée au laboratoire Géosciences Environnement Toulouse (GET) avec
des séjours à Sfax pour la partie terrain. Elle est rendue possible grâce à une bourse du
Département de Soutien et Formation (DSF) de l’Institut de Recherche pour le
développement (IRD). Les différentes missions de terrain et les analyses effectuées au cours
de cette thèse ont été financées par l’IRD, par deux bourses ATUPS de l’Université Paul
Sabatier ainsi que par un accord de recherche coopérative entre les deux universités. Je
tiens à remercier vivement Messieurs Gérard HERAIL, directeur de recherches à l’IRD,
Joseph MARTINOD, Chef de l’équipe « Géodynamique » au GET, Vincent REGARD et
Martin RODDAZ, chercheurs au GET pour leur contribution à monter le dossier de ce projet.
Je trouve ici l’occasion pour exprimer ma grande reconnaissance à mes directeurs de
thèse Mr. Dominique CHARDON et Mr. Patrice BABY pour tout le temps qu’ils m’ont
consacré malgré leurs préoccupations. Je les remercie de la qualité de leur encadrement
ainsi que de leurs qualités humaines et du soutien qu’ils m’ont accordé que ce soit sur le
terrain ou pendant la vie en laboratoire. Je remercie également mon directeur de thèse à
l’Université de Sfax Monsieur Jamel OUALI pour son encadrement pendant mon séjour en
Tunisie et pour tout l’aide aux procédures administratives et à l’obtention des données sans
lesquels cette thèse n’aurait pas pu voir le jour.
Je remercie Messieurs Michel Sébrier et Joseph Martinod qui me font l’honneur d’être
parmi le jury de cette Thèse, et je remercie plus spécialement Messieurs Hédi Zouari et
Dominique Frizon de Lamotte qui ont accepté de rapporter mon travail.
Je suis reconnaissant envers Mr. Régis BRAUCHER du CEREGE pour les datations
10
au Be et tout ce qui les accompagnent de préparations chimiques assez longues et de
mesures sur l’accéléromètre ASTER de l’Europôle de l’Arbois.
Je tiens à remercier vivement Monsieur Amri ABDELHAQ et Monsieur Youssef
BOUAZIZI de l’Entreprise Tunisienne d’Activités Pétrolière (ETAP) de leur aide pour
l’acquisition des sections sismiques et des données de puits traitées durant cette thèse ainsi
que tous les responsables de compagnies pétrolières qui opèrent dans la région d’étude
pour leur autorisation à utiliser les données de subsurface se trouvant dans les permis qu’ils
occupent. Merci à Mr. Mongi GHARBI, General Manager de FAPCO en Tunisie, à Mme
Florence HEATH et Mr. Theo de Natris de Shell et à Mr. Mohamed ELLEUCH et Mr.
Ghassen CHAARI du groupe « Al-Thani Corporation ».
Mes remerciements s’adressent également à Mr. Kheireddine ATTAFI du service
sismologique de l’Institut National de Météorologie de Tunis de nous avoir fourni les données
sismologiques.
Merci à Mr. Saïd KHALFALLAH, chauffeur à l’IRD de Tunis de son aide et sa
patience avec moi sur le terrain surtout avec les conditions d’accès difficiles suite aux pluies.
Merci pour son accompagnement agréable et son humour qui ont allégé la fatigue de la
route et du terrain. Merci également aux représentants respectifs de l’IRD à Tunis Mr.
Antoine CORNET et Mr. Patrick THONNEAU de leur accueil chaleureux et leur aide à nous
munir d’une voiture de terrain et aux différentes tâches administratives. Merci aussi à Mr.
Rached NAGAZI, agent administratif à l’IRD, de son aide dans la procédure assez
compliquée d’exportation de GPS cinématique en Tunisie.
Toute ma gratitude est adressée à mes amis ingénieurs géologues qui m’ont
accompagné sur le terrain et mon aidé dans l’élaboration de profils topographiques par GPS
cinématique et dans les travaux d’excavation des tranchées. Merci à Chawki KHALFI, à
Mourad BOUZAIENI, à Hazem TRIGUI et à Mohamed Ali NEIFAR et je leur souhaite la
réussite dans leur vie professionnelle et personnelle. Merci également à Mr. Abderrazek
FRIKHA, topographe à l’ENIS, à Mr Habib RGUIGUA, chauffeur à l’ENIS pour leur aide sur
le terrain, et à Mme Christiane CAVARE-HESTER pour son coup de main sur certaines
figures de cette thèse.
Je n’oublie pas de remercier toutes les personnes avec lesquelles j’ai eu des
discussions scientifiques fructueuses qui m’ont enrichi en particulier Riadh AHMADI, Farhat
Rekhiss, Nicolas ESPURT, Marianne SAILLARD, Sébastien CARRETIER, Germinal
GABALDA, Dominique REMI, Ricardo VASSALO,…
Merci à tous mes collègues de bureau avec lesquels j’ai partagé des moments
agréables. Merci à Prosper, Ana, Cyrielle, Cindy, Alisson, German, Tristan et Adrien.
Félicitation pour ceux qui ont soutenu leurs thèses et bonne chance pour les autres.
Enfin je remercie ceux qui m’ont toujours soutenu et qui m’ont supporté dans les
moments difficiles, ceux à qui je dédie cette thèse, mes chers parents.
‘ƒ‹”‡

INTRODUCTION GENERALE............................................................................................................................. 1
PARTIE I : CADRE GEODYNAMIQUE ET SISMOTECTONIQUE DE LA MEDITERRANEE
OCCIDENTALE ET DE LA CHAÎNE ATLASIQUE ........................................................................................... 5
I. Configuration de la Méditerranée occidentale ........................................................................................... 6
1. Convergence Afrique-Europe ................................................................................................................ 6
2. Structures lithosphériques en Méditerranée occidentale ........................................................................ 7
3. Subduction active au niveau des Apennins et de l’arc de la Calabre ..................................................... 8 
II. Evolution géodynamique de la Méditerranée occidentale au cours du Cénozoïque ................................ 11
III. Structure et orogenèse de la chaîne atlasique ...................................................................................... 15
1. Cadre structural de l’Atlas ................................................................................................................... 15
2. Cadre structural de l’Atlas tunisien ..................................................................................................... 17
3. Histoire orogénique ............................................................................................................................. 20
IV. Cadre sismotectonique ......................................................................................................................... 21
1. Aléa sismique dans l’arc de Calabre .................................................................................................... 21
2. Aléa sismique dans l’Atlas Algérien ................................................................................................... 22
3. Aléa sismique en Tunisie ..................................................................................................................... 25
PARTIE II: OBJETS ET METHODES ................................................................................................................ 28
I. Equilibrage des coupes géologiques ........................................................................................................ 29
II. Faille active, séisme et cycle sismique ..................................................................................................... 31
1. Faille active ......................................................................................................................................... 31
2. Séisme ................................................................................................................................................. 33
3. Cycle sismique..................................................................................................................................... 34
III. Morphotectonique et marqueurs morphologiques ............................................................................... 35
1. Analyse morphotectonique .................................................................................................................. 35
2. Marqueurs morphotectoniques ............................................................................................................ 36
3. Mesure de la topographie..................................................................................................................... 41
IV. Paléosismologie ................................................................................................................................... 43
V. Méthodes de datation ............................................................................................................................... 44
1. Méthode du 10Be in situ ....................................................................................................................... 44
2. Méthodes OSL et 14C ........................................................................................................................... 49
PARTIE III: STRUCTURE, HERITAGE PALEOGEOGRAPHIQUE ET HISTOIRE DE DEFORMATION DE
L’ATLAS SUD TUNISIEN .................................................................................................................................. 52
I. Introduction à l’étude structurale ............................................................................................................. 53
II. Structure, héritage paléogéographique et histoire de déformation de l’Atlas Sud Tunisien .................... 55
1. Introduction ......................................................................................................................................... 57
2. Geological setting ................................................................................................................................ 58
3. Regional balanced cross-sections ........................................................................................................ 65
4. Oblique ramps, tear faults and paleogeography................................................................................... 69
5. Timing of compressive deformation .................................................................................................... 72
6. Discussion............................................................................................................................................ 74
7. Conclusions ......................................................................................................................................... 78
III. Implication pour la détermination de l’aléa sismique .......................................................................... 79
IV. Implication pour les vitesses de raccourcissement .............................................................................. 81
V. Implications pour l’exploration d’hydrocarbures ..................................................................................... 82
1. Système pétrolier paléozoïque ............................................................................................................. 82
2. Timing de la mise en place des structures et de la génération et expulsion des hydrocarbures ........... 87
3. Conclusions ......................................................................................................................................... 88
PARTIE IV: ALEA SISMIQUE DE LA RAMPE OBLIQUE DE GAFSA : ETUDE MORPHOTECTONIQUE
ET PALEOSISMOLOGIQUE .............................................................................................................................. 89
I. Rampe oblique active de Gafsa ................................................................................................................ 90
1. Introduction ......................................................................................................................................... 92
2. Seismotectonic framework .................................................................................................................. 94
3. Regional context of the Gafsa fault: The Southern Tunisian Atlas ..................................................... 98
4. Segmentation, seismicity and crustal geometry of the Gafsa Fault ..................................................... 98
5. Tectonic geomorphology and paleoseismology................................................................................. 101
6. Discussion.......................................................................................................................................... 110
7. Conclusions ....................................................................................................................................... 113
II. Compléments à l’étude de la faille de Gafsa .......................................................................................... 114
PARTIE V: TECTONIQUE ACTIVE DES RAMPES FRONTALES ............................................................... 117
I. Principales générations de cônes alluviaux ............................................................................................ 122
II. Tectonique active de la chaîne de Métlaoui ........................................................................................... 123
1. Structure générale .............................................................................................................................. 123
2. Morphotectonique .............................................................................................................................. 124
III. Tectonique active de la chaîne des Chotts ......................................................................................... 135
1. Structure générale .............................................................................................................................. 135
2. Morphotectonique .............................................................................................................................. 135
IV. Tectonique active de Jebel Berda ...................................................................................................... 140
1. Structure générale .............................................................................................................................. 140
2. Morphotectonique .............................................................................................................................. 141
V. Tectonique active de Jebel Séhib ........................................................................................................... 147
1. Structure générale .............................................................................................................................. 147
2. Morphotectonique .............................................................................................................................. 147
VI. Tectonique active de la chaîne Orbata-Bouhedma ............................................................................ 151
1. Structure générale .............................................................................................................................. 151
2. Morphotectonique .............................................................................................................................. 152
VII. Quantification de la déformation et aléa sismique ............................................................................. 154
1. Cas de la faille de Métlaoui ............................................................................................................... 156
2. Cas de la faille des Chotts .................................................................................................................. 163
3. Cas de la faille de Berda .................................................................................................................... 164
4. Cas de la faille de Séhib .................................................................................................................... 164
5. Cas de la faille d’Orbata .................................................................................................................... 165
VIII. Discussion et conclusion ................................................................................................................... 165
PARTIE VI: SYNTHESE ET DISCUSSION ..................................................................................................... 168
I. Style tectonique et structure de l’Atlas Sud Tunisien ............................................................................ 169
II. Histoire de la déformation de l’Atlas Sud Tunisien ............................................................................... 172
III. Tectonique active et aléa sismique .................................................................................................... 175
1. Rampes obliques ................................................................................................................................ 175
2. Rampes frontales ............................................................................................................................... 176
IV. Importance des rampes obliques ........................................................................................................ 177
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................................. 179
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................................................ 182
LISTE DES FIGURES ........................................................................................................................................ 202
LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................................................... 211
ANNEXES .......................................................................................................................................................... 212
 


 


1
 


L’Atlas Sud Tunisien (AST) correspond à l’extrémité orientale de la chaîne atlasique


bordant sur plus de 2000 km la marge sud de la Méditerranée (Fig. 1). Il appartient au système
d’avant-pays sud atlasique et est déformé par un ensemble de plis associés à des
chevauchements. Il se distingue du reste de l’Atlas, d’orientation générale NE-SO, par
l’apparition de plis d’orientations E-O et NO-SE (Fig. 1). L’AST se caractérise aussi par la
présence d’importantes rampes obliques à l’origine de son décalage dextre de quelques
dizaines de km par rapport au front algérien (Fig. 1).
L’AST correspond à une zone tectoniquement active comme en témoignent une
trentaine de séismes de magnitude M > 4 qui se sont produits depuis 1911. Cette région
constitue un exemple typique de domaine convergent à sismicité modérée et pourtant à niveau
de risque modéré à fort. Les marqueurs morphotectoniques observés dans l’AST sont
exceptionnellement bien préservés à cause de l’aridité du climat. Cela rend possible la
quantification de l’activité tectonique récente. La qualité d’affleurement exceptionnelle, vue
l’absence de couverture végétale, et l’existence de nombreuses données de subsurface
accessibles facilitent l’étude de la géométrie, du style et de l’histoire de la déformation des
structures chevauchantes de la région.
Ce travail de thèse est une contribution à la compréhension de la géométrie et de la
distribution de la déformation récente et active dans l’Atlas Sud Tunisien, ainsi qu’à l’analyse
de son aléa sismique pré-requis à l’établissement d’une cartographie de risque. Pour ce faire,
nous avons combiné plusieurs approches :

- Une approche structurale visant l’étude de la géométrie et de la structure de l’AST,


basée sur l’interprétation de données sismiques, calibrées par des données de surface et de
forages, et l’élaboration de coupes équilibrées. En effet, la géométrie crustale est primordiale
pour contraindre les mécanismes de la déformation active et le dimensionnement des failles
actives qui permettent de déterminer les magnitudes maximales des séismes qu’elles peuvent
générer.

- Une approche morphotectonique utilisant des outils comme l’analyse de la


segmentation des failles actives, les relevés topographiques de marqueurs géomorphologiques
déformés, l’étude de la relation de ces marqueurs avec les structures géologiques et leur
10
datation par la méthode de l’isotope cosmogénique Be in situ (travaux réalisés par R.
Braucher au CEREGE) ; cette approche permet d’identifier les failles actives et de quantifier
leur mouvement et leur potentiel sismogène.

2
 


- Une approche paléosismologique, réalisée en creusant des tranchées sur les failles
actives, permettant ainsi d’élargir la fenêtre d’observation des événements sismiques
enregistrés sur ces failles afin de déterminer leur récurrence et d’analyser leur aléa.

Figure 1 : (A) MNT de la chaîne atlasique. (B) Carte géologique de l’Atlas Sud Tunisien
correspondant à la zone étudiée dans cette thèse, d’après Ben Haj Ali et al. (1987).

3
 


Après avoir posé les bases d’une analyse de l’aléa sismique dans l’AST, cette thèse
permet d’aborder deux autres questions fondamentales.

La première concerne le rôle de l’héritage anté-orogénique dans la propagation de la


déformation de l’AST. Cette question est abordée à partir de l’interprétation de profils
sismiques et de la construction de coupes équilibrées.

La deuxième s’intéresse à l’histoire de la déformation compressive de l’AST en


analysant la sédimentation syn-tectonique associée à certaines structures, à partir de la
sismique et d’observations de terrain, et en analysant la répartition des zones de dépôt du
système de bassin d’avant-pays au cours des différentes grandes étapes de la déformation.

4
  ǣ
   

  ǣ
 
   
  B 

5
  ǣ
   

Dans cette première partie, on présente les contextes géodynamique, structural et


sismotectonique de l’AST. Ce dernier fait partie de la chaîne atlasique qui est le résultat de la
convergence et de la collision entre l’Afrique et l’Europe. Dans un premier temps, on
expliquera les mécanismes et la cinématique de cette collision qui est en relation étroite avec
l’évolution géodynamique de la Méditerranée occidentale durant le Cénozoïque. Dans un
deuxième temps, on présentera les différents éléments structuraux de la chaîne atlasique ainsi
que ceux de l’Atlas tunisien dont sa partie sud constitue notre terrain d’étude. On présentera
brièvement leur évolution tectonique depuis le début du Mésozoïque. Finalement, on
s’intéressera à l’activité sismique de la Tunisie ainsi qu’à celle des régions voisines, à savoir
l’Atlas algérien vers l’Ouest et l’arc calabro-péloritain vers l’est.

I. Configuration de la Méditerranée occidentale


1. Convergence Afrique-Europe
Le mouvement relatif convergent entre les plaques africaine et européenne change de
direction et de vitesse d’ouest en est (Fig. I.1). Alors que la convergence est NO-SE au niveau
du Maroc, elle devient purement N-S à la longitude du Caire (Argus et al., 1989).
Parallèlement, la vitesse de la convergence croît de l’ouest vers l’est. Elle est de 4 mm/an au
niveau de la marge nord marocaine, 5 mm/an à la longitude d'Alger, 6 mm/an au niveau de la
marge tunisienne et 9 mm/an à la longitude du Caire (Argus et al., 1989 ; Fig. I.1). Cette
différence est due à la rotation anti-horaire de la plaque africaine initiée à partir de la collision
avec la plaque européenne (Gràcia et al., 2003). La convergence totale entre les deux plaques
depuis 18 Ma est estimée entre 230 km (Biju-Duval et al., 1977) et 350 km (Dewey and Celîl
ùengör, 1979). Le résultat de cette convergence se matérialise par la mise en place des chaînes
maghrébides et atlasiques tout au long de l’Afrique du Nord. Actuellement, cette convergence
se manifeste par un raccourcissement crustal actif de direction NNW-SSE (Anderson and
Jackson, 1987; Pondrelli et al., 1995; Rebaï et al., 1992).
Au Maroc, les premiers signes de convergence Afrique-Eurasie ont été daté dans le Haut-
Atlas Marocain au Crétacé inférieur (Mattauer et al., 1977) voire au Lias supérieur (Fraissinet,
1989; Laville, 1985). Ce raccourcissement s’accentue vers le Crétacé terminal (Fraissinet,
1989) donnant une chaîne plissée (Mattauer et al., 1977). Toutefois, ces datations ont été
contestées par plusieurs auteurs (Piqué et al., 2002) qui se rejoignent pour considérer que les
périodes de déformation majeures sont le Miocène et le Quaternaire.
En Algérie, les travaux de Aissaoui (1984) et Addoum (1995) sur l’Atlas Saharien,
corroborés par les travaux de Wildi (1983) dans le domaine tellien, plaident en faveur d’une

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évolution unique constituée de deux événements compressifs majeurs post-Lutétien et


Villafranchien (Quaternaire ancien), communément appelés la « phase Atlasique » et la
« phase Alpine », et un événement de faible importance d’âge Pliocène qui s’intercale entre
les deux.
En Tunisie, plusieurs travaux (Delteil, 1982; Aissaoui, 1984; Ouali, 1984 ; Yaïch, 1984;
Zouari, 1995) ont conclu à l’existence de deux périodes majeures de plissement : la première
d’âge Serravalien-Tortonien et la deuxième d’âge Villafranchien. Les directions de
raccourcissement se répartissent globalement dans l’octant NW-SE à NS qui correspond bien
à la direction de collision des plaques Africaine et Eurasiatique.
En conclusion, différents âges ont été proposés pour les événements de compression
majeure en Afrique du Nord. Ces âges ont toujours été sujet de discussion et reste à ce stade
dépourvus de cohérence d’une région à l’autre de la chaîne atlasique. Parmi les causes de
cette discorde, on peut citer la difficulté de datation des séries néogène à faciès continental, et
l’absence complète de couverture tertiaire au niveau de la plus grande partie de l’Atlas
saharien algérien. Toutefois, il est possible que l’Atlas nord africain se soit en réalité mis en
place suite à des périodes orogéniques différentes.

2. Structures lithosphériques en Méditerranée occidentale


La Méditerranée occidentale est caractérisée par une grande variation de l’épaisseur de la
lithosphère et de la croûte. La lithosphère est amincie à moins de 60 km au niveau des bassins
(50-60 km au niveau de la fosse de Valence, 40 km à l’est de la mer d’Alboran et 20 à 25 km
au niveau de la mer Tyrrhénienne), alors qu’elle est épaisse de 65 à 80 km au dessous du bloc
Corso-Sarde et du promontoire Baléarique (Fig. I.1). La croûte présente également des
différences d’épaisseur. Les données sismiques et gravimétriques montrent qu’elle est épaisse
de 4,5 à 15 km dans les bassins (Fosse de Valence, Mer d’Alboran, Mer ligure). Dans la partie
est du bassin nord algérien, au sud de la Sardaigne, un profil CROP (CROsta Profonda
Project; (Catalano et al., 2000) montre une croûte de 5,8 km d’épaisseur qui s’amincit vers
l’est. Une section sismique traversant la fosse de Valence, le promontoire baléarique et le
bassin Nord-algérien (Vidal et al., 1998), ainsi qu’un profil de réfraction (Hinz, 1972),
révèlent une croûte amincie (4,5 km) se rapprochant de l’épaisseur de la croute océanique du
bassin provençal (5,5 km ; Pascal et al., 1993). Cependant, l’épaisseur de la croûte est de 20 à
30 km au niveau du bloc Corso-Sarde et du promontoire Baléarique. Au niveau du bassin
tyrrhénien central, Recq et al. (1984) montrent, en se basant sur la sismique réfraction, que le
Moho passe rapidement de 27 km à 11 km de profondeur.

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  ǣ
   

Ces variations latérales d’épaisseur et de composition sont liées au phénomène


d’extension (rifting puis éventuellement océanisation) qui affecte la Méditerranée occidentale
et qui commence vers la fin de l’Oligocène – début du Miocène dans les parties les plus
occidentales (Alboran, Valence, Bassin provençal). En allant vers l’Est, on rencontre des rifts
plus jeunes (Est des bassins Provençal et Algérien). Actuellement, l’extension est-ouest est
active au niveau de la mer tyrrhénienne (Fig. I.1). De la croûte océanique a été générée au
niveau du bassin provençal (20-15 Ma), du bassin algérien (17-10 Ma), du bassin de Vavilov
et de celui de Marsili (7-0 Ma).

Figure I.1 : Carte synthétique des grands ensembles structuraux du domaine méditerranéen.
Noter la position des zones d’amincissement cénozoïques en arrière des fronts orogéniques.
Les flèches convergentes (noires) et divergentes (blanches) correspondent respectivement aux
principales zones de convergence et d’extension actives. Le trait noir correspond à
l’emplacement de la coupe de la Figure I.3 (modifiée d’après Rebaï et al., 1992).

3. Subduction active au niveau des Apennins et de l’arc de la Calabre


L’Italie, bordée au Nord par les Alpes, est située au cœur de la zone de collision actuelle
entre l’Afrique et l’Europe. Jusqu'à présent, aucun modèle satisfaisant ne permet d'intégrer les
déformations qui affectent actuellement l'Italie dans le cadre de la tectonique des plaques.
Pourtant l'Italie est une région à forte sismicité historique et instrumentale. Une partie du
problème vient de la complexité de la déformation et de la sismicité qui inclut des failles
inverses mal connues, et des failles normales méridiennes. Ceci suggère de forts gradients de
déformations et des rotations.

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  ǣ
   

Plusieurs auteurs interprètent le domaine Adriatique comme une microplaque


indépendante (Morelli, 1984; Dercourt et al., 1986; Lowrie, 1986; Anderson and Jackson,
1987; Westaway, 1990) séparée de la plaque africaine par la lithosphère océanique ionienne
(Finetti, 1982). Cette microplaque est animée d’un mouvement de rotation antihoraire autour
d’un pôle situé au nord des Apennins (Fig. I.1). Cette rotation entraîne une extension de
direction moyenne N°45E en Apennin Central et Sud et un raccourcissement dans les
Dinarides. Elle implique également une diminution de l’extension vers le nord qui devient
nulle au pôle. Cependant ce modèle rencontre des problèmes : étant donné que le pôle de
rotation est situé très près du bord nord de la microplaque Adriatique, ceci entraine des
variations très rapides des styles et quantités de mouvement dans les Alpes et l’Apennin du
Nord. En particulier, cette rotation entraîne du décrochement presque pur dans les Alpes et au
front des Apennins, en désaccord avec les observations sismologiques et tectoniques.
D’autres modèles, basés sur l’extrapolation actuelle de reconstitutions géodynamiques
néogènes, suggèrent que le processus d’ouverture de la mer Tyrrhénienne (Fig. I.1) qui a
entrainé la formation de la chaîne des Apennins est encore actif aujourd’hui (Faccenna et al.,
1996; Funicello et al., 1997). La subduction de la mer ionienne sous la Calabre a été mise en
évidence à partir de la distribution des séismes profonds et intermédiaires (Giardini and
Velonà, 1991) et de l’imagerie tomographique du manteau (Lucente et al., 1999). Cette
subduction est compensée par la génération d’une nouvelle croûte océanique au niveau de la
mer tyrrhénienne (Faccenna et al., 1996). Par contre, dans les Apennins méridionaux, le
couplage de la zone de subduction avec la lithosphère continentale adriatique épaisse a ralenti
le retrait vers l’est du plan de subduction.
Des modélisations analogiques (Fig. I.2) ont permis de reproduire au laboratoire
l’évolution géométrique d’une telle cinématique (Faccenna et al., 1996; Faccenna et al., 2001;
Martinod et al., 2005). Elles montrent en particulier que l’augmentation de la vitesse de retrait
de la zone de subduction (jusqu’à 6 mm/an en mer tyrrhénienne) pourrait être liée à deux
principaux facteurs : (1) la diminution de la vitesse de convergence absolue et (2) le blocage
du bout du slab au niveau de la discontinuité des 670 km du manteau. Ces deux facteurs
semblent avoir contrôlé majoritairement le changement de régime en Méditerranée
occidentale autour de 30 Ma.

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  ǣ
   

Figure I.2 : Exemple de modélisation analogique du retrait de la zone de subduction


confrontée aux reconstitutions de 5 étapes de l’évolution de la subduction et de l’extension
arrière-arc en Méditerranée Occidentale (d’après Faccenna et al., 2001).

Le style de subduction varie entre les Apennins centraux et nord et l’arc Calabro-
péloritain. Dans les Apennins centraux et nord, le plan de Benioff est faiblement incliné vue la
faible densité de la lithosphère continentale mince de la mer Adriatique (Tozer et al., 2002).
Par contre, au niveau de la Calabre, l’inclinaison du plan de Benioff est plus prononcée en
liaison avec la densité de la lithosphère océanique ionienne. Depuis le Tortonien, la vitesse du
retrait du slab est de l’ordre de 5-6 cm/an au niveau du sud de l’arc de la Calabre (avec un
maximum de 8 cm/an pendant le Messinien) et 1,5-2 cm/an niveau des Apennins
septentrionaux (Patacca et al., 1990; Cipollari and Cosentino, 1994).
Ainsi, la chaîne des Apennins serait encore aujourd’hui soumise à un raccourcissement
actif sur la façade adriatique, avec la formation de failles normales sur son flanc tyrrhénien
résultant d’un processus d’extension d’arrière-arc. Dans cette hypothèse, les failles normales
10
  ǣ
   

qui affectent la chaîne des Apennins et qui produisent l’ensemble des séismes qui affectent les
parties centrales et sud de cette chaîne, résulteraient d’un processus d’extension local lié
surtout à la présence du panneau de lithosphère subducté sous les Apennins. L’absence de
séismes en failles inverses en Apennin Central et Sud, la prédominance des failles normales
actives sur le terrain, et les mécanismes au foyer en extension des séismes qui se localisent le
long de la partie axiale de cette chaîne, suggèrent que l’extension est le phénomène principal
depuis au moins 500 000 ans.
L’extension est connue également dans la mer pélagienne par l’ouverture depuis le
Miocène de plusieurs grabens NO-SE entre la Tunisie et la Sicile et au Nord du Golfe de
Syrte. Cette extension est synchrone de la compression qui a marqué l’Atlas tunisien pendant
le Miocène et qui continue à s’y exercer.

II. Evolution géodynamique de la Méditerranée occidentale au cours du Cénozoïque


Les différents éléments structuraux de la chaîne atlasique nord africaine résultent d'une
évolution géodynamique qui a commencé par une tectonique distensive, à la fin du
Paléozoïque et pendant le Mésozoïque, contrôlée par l’ouverture de la Téthys. Cette ouverture
se fait selon un régime tectonique transtensif sénestre (Dercourt et al., 1986; Soyer and
Tricart, 1987; Piqué et al., 1998; Laville et al., 2004). Elle se manifeste par une inversion
tectonique négative des chevauchements hercyniens. L'évolution géodynamique est ensuite
contrôlée par la convergence entre la plaque africaine et la plaque européenne qui a débuté
pendant le Crétacé supérieur (Le Pichon et al., 1988; Dewey et al., 1989; Roest and
Srivastava, 1991; Stampfli et al., 1991 ; Dercourt et al., 1993; Olivet, 1996; Mauffret et al.,
2004). Le système a évolué ensuite avec le chevauchement de la plaque eurasienne sur la
plaque Ibérie responsable de la formation des Pyrénées (ECORS Pyrenees team, 1988; Roure
et al., 1989 ; Choukroune et al., 1990; Roest and Srivastava, 1991) et avec le chevauchement
de l’Apulie sur la plaque eurasienne responsable de la formation des Alpes (Nicolas et al.,
1990). D’après Vergés et al. (1995) et Meigs et al. (1996), la phase principale de l’orogenèse
pyrénéenne a eu lieu entre l’Eocène inférieur et l’Oligocène supérieur (entre 55 et 25 Ma).
Dans les Alpes, l’orogénèse se développe du Crétacé jusqu’au Miocène. Cependant la Téthys
Ligure est déjà fermée au début de l’Eocène (Nicolas et al., 1990). La déformation des zones
internes de la chaîne atlasique semble débuter à l'Eocène supérieur et se développer au cours
de l'Oligocène (Fig. I.3). En effet, vers la fin de l’Eocène, un plan de subduction incliné vers
le WNW s’est probablement mis en place sur la marge sud européenne (Frizon de Lamotte et
al., 2000; Meulenkamp and Sissingh, 2003). A la fin de l’Oligocène, un nouveau bassin

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d’arrière arc orienté NNE-SSW commence à s’ouvrir en entraînant avec lui des îlots détachés
de la Plaque européenne (Fig. I.4) (Cherchi and Montadert, 1982 ; Burrus, 1984; Casula et al.,
2001) connus sous le nom de bloc AlKaPeCa (Alboran-Kabylie-Peloritan-Calabre; Bouillin et
al., 1986). Différents arguments, dont l'étude du socle submergé dans le canal de Sardaigne
entre la Sardaigne et la Tunisie (campagnes SARCYA et SARTUCYA; Mascle and Tricart,
2001; Mascle et al., 2001) renforcent l’idée que l'AlKaPeCa était attaché avec la Sardaigne à
la marge européenne de la Téthys. Le bassin néoformé constitue le bassin Algéro – Provençal.
Il continue son ouverture par dérive du bloc corso-sarde vers l’Est et des Kabylies vers le
Sud-Est. Des flysch se sont déposés au dessus des séquences sédimentaires recouvrant la
croûte océanique Téthysienne (Fig. I.3), ce qui a probablement formé des prismes d’accrétion
le long de la bordure sud de la plaque européenne (Johansson et al., 1998; Stromberg and
Bluck, 1998) pendant l’Oligocène-Miocène inférieur (Aquitanien–Burdigalien).
Vers le Langhien (Miocène inférieur), la plaque océanique en subduction s’enfonce
complètement dans l’asthénosphère entraînant la collision de la Grande et de la Petite Kabylie
avec la Plaque Africaine (Fig. I.3 ; Carminati et al., 1998a; Carminati et al., 1998b; Devoti et
al., 2001; Mascle et al., 2001; Tricart et al., 1994). Au nord de la marge tunisienne, la
collision a eu lieu entre le bloc de la Sardaigne et le bloc de la Galite (Tricart et al., 1994 ;
Catalano et al., 2000).
Tout au long de la côte nord africaine, des phénomènes magmatiques calco-alcalins ont
été enregistrés. Ils sont particulièrement développés en Petite Kabylie où des massifs de
granitoïdes se sont mis en place à partir de 16 Ma, mais aussi au niveau de la Grande Kabylie
par la mise en place de basaltes et de granodiorites (Aïté and Gélard, 1997). Ce magmatisme
calco-alcalin ne peut pas être mis en relation d'une façon simple avec une subduction active et
il est envisagé qu'il résulte plutôt d'un phénomène de détachement de slab (Maury et al.,
2000). Différents auteurs envisagent alors un retrait de la subduction vers l'est (Doglioni et al.,
1997), accompagné de la formation de l'arc calabro-péloritain et de l'ouverture de la mer
Tyrrhénienne, ou un retrait à la fois vers l'est et vers l'ouest, pour rendre compte des
déplacements vers l'ouest observés dans l'arc de Gibraltar (Frizon de Lamotte et al., 2000).
Des études tomographiques (Roca et al., 2004) confirment cette dernière hypothèse en
montrant l’absence de slab au niveau du nord de l'Algérie et sa présence probable de part et
d’autre (Fig. I.5), ce qui suggère que la plaque plongeante s'est détachée et que le plan de
subduction s’est découpé en deux parties (Fig. I.4, E et F) : l’une s’est retirée vers l'est
entrainant l’ouverture de la mer Tyrrhénienne et l’autre a migré vers l'ouest provoquant
l’ouverture de la mer d’Alboran (Roca et al., 2004). Des chevauchements se poursuivent

12
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cependant dans la partie sud des zones externes de l’orogène au Serravallien et au Tortonien
(Vila, 1980; Thomas, 1985) et atteignent alors le domaine des chaînes atlasiques, ce qui
implique une poursuite de la convergence entre le bloc interne et la marge africaine. Les
zones internes de l’orogène restent également en régime compressif, marqué par des plis à
grand rayon de courbure (Aïté and Gélard, 1997). Le Pliocène paraît avoir enregistré une
compression N-S dans le bassin de Chéliff au nord algérien (Meghraoui et al., 1986).

Figure I.3 : Evolution géodynamique en coupes des marges ibérique et nord africaine de
l’Eocène à l’Actuel (trace de la coupe sur Figure I.1). Ces coupes montrent le détachement
d’un bloc d'AlKaPeCa (les Kabylies), sa dérive vers le sud-est, puis sa collision avec
l’Afrique du Nord entrainant la mise en place des chaînes maghrébides et atlasiques
(modifiée d’après Frizon de Lamotte, 2000).

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  ǣ
   

Au Quaternaire inférieur, la poursuite de la convergence entre Europe et l’Afrique se


localise principalement dans l’Atlas tellien (Meghraoui et al., 1986). La sismicité actuelle se
concentre le long d'une bande E-O traversant la mer d'Alboran et l’avant-pays des
maghrébides. Des chevauchements et des plis de rampes quaternaires se localisent le long de
cette bande (Meghraoui et al., 1986; Meghraoui and Doumaz, 1996; Boudiaf et al., 1999).

Figure I.4 : Evolution géodynamique de la Méditerranée occidentale au cours des derniers


80 Ma, (d’après Frizon de Lamotte et al., 2000)

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Figure I.5 : Image tomographique à 440 km de profondeur, utilisant le modèle BS2000 (Roca
et al., 2004). L’échelle, correspondant à l'écart de vitesse sismique par rapport à la normale
à cette profondeur, varie entre -1,5% et + 1,5 %. On note l'absence de slab (zones bleues) au
niveau du nord de l'Algérie, ce qui suggère que la plaque plongeante s'est détachée et a migré
vers l'est et l'ouest.

III. Structure et orogenèse de la chaîne atlasique


1. Cadre structural de l’Atlas
La chaîne atlasique fait partie de l’orogène alpin péri-méditerranéen (Durand-Delga,
1969) d’âge Tertiaire qui s’étend de l’ouest à l’est sur plus de 2 000 km depuis l’Espagne du
sud jusqu'à l’arc calabro-péloritain (fig. I.1). La chaîne atlasique est constituée par quatre
unités structurales majeures dans sa partie occidentale (au Maroc) : l’Anti-Atlas, le Haut
Atlas, le Moyen Atlas et le Rif (Fig. I.6). En Algérie Occidentale, elle est constituée par deux
unités importantes : l’Atlas Tellien et l’Atlas Saharien séparés par les Haut Plateaux qui se
caractérisent par une quasi-absence de sismicité et semblent donc se comporter comme un
bloc rigide, se déformant simplement au niveau de ses bordures. Vers l’est de l’Algérie, les
Hauts Plateaux disparaissent et l’Atlas Saharien s’élargit pour former l’Atlas oriental
constitué par les Aurès et l’Atlas tunisien (Fig. I.6). Vers l’est, la chaîne des Aurès diminue
d’altitude. Elle est séparée de l’Atlas tunisien par un ensemble de rampes obliques NO-SE
permettant au front sud-atlasique tunisien de se propager plus au sud.

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Figure I.6 : Principales unités structurales de l’Atlas.

Plus au Nord, l’Atlas tellien comporte trois domaines structuraux (Figs. I.6 et I.7) qui sont,
du sud au nord :
• un domaine externe, ou domaine tellien (ou encore tello-rifain)
Il est constitué par un ensemble de nappes à vergence sud découpées dans des terrains
sédimentaires (surtout marneux et calcaires) principalement d’âges crétacé et paléogène. Au
sein de ce domaine apparaissent localement des massifs formés de terrains métamorphisés à
l'Alpin. Ces unités dérivent d'une ancienne marge africaine de la Téthys.
• le domaine des Flyschs
Ce sont des nappes pelliculaires de flyschs d’âge essentiellement crétacé-paléogène,
largement chevauchantes sur les unités telliennes. Le substratum stratigraphique de ces dépôts
profonds n'affleure que très localement et comporte soit des séries sédimentaires plus ou
moins turbiditiques (Olivier et al., 1996), soit des roches basiques et ultrabasiques jurassiques
(Bouillin, 1979). Ces flyschs se sont donc déposés dans un bassin de nature au moins
partiellement océanique, le bassin maghrébin, qui se reliait vraisemblablement au bassin
ligure de la Téthys.
• un domaine interne
C’est un domaine qui comporte des massifs de socle poly-métamorphique panafricain et
hercynien, des terrains d’âge cambrien à carbonifère modérément métamorphisés et leur
couverture d’âge Mésozoïque et Tertiaire. Ces zones internes sont surtout constituées des
massifs de Kabylie (fig. I.7). Elles chevauchent le domaine des flyschs et le domaine tellien.
En Petite Kabylie, les chevauchements sont très plats et des formations d’âge mésozoïque et
éocène métamorphisées, appartenant aux unités telliennes et aux flyschs, apparaissent en

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fenêtre sous le socle kabyle à plusieurs dizaines de kilomètres en arrière du front de


chevauchement.

Figure I.7 : Carte structurale schématique du domaine tello-rifain, (d'après Durand-Delga et


al., 2000).

2. Cadre structural de l’Atlas tunisien


La Tunisie est située à l’extrémité orientale de la chaîne atlasique. Elle est classiquement
subdivisée en deux grands domaines structuraux (Castany, 1951 ; Jauzein, 1962-1967,
Burollet et Byramjée, 1972 ; Biely, 1974). On distingue du nord au sud :
• Le domaine tellien, ou encore domaine des nappes de charriage déjà décrit ci-dessus.
• L’avant-pays de la zone alpine formé par :
- La zone des écailles et des bassins molassiques (Fig. I.8)
- La zone des diapirs et des chevauchements (Fig. I.8)
- L’Atlas tunisien (Fig. I.8)
La coupe nord-sud de Ahmadi (2006) (Fig. I.9) traversant toute la Tunisie permet de
visualiser ces différentes unités structurales. Le nord du pays se distingue principalement par
deux principaux bassins: le sillon tunisien et le bassin de la marge passive nord africaine (Fig.
I.9). Ces deux bassins sont séparés par un haut fond : ride d’El Hairech-Euchkel dont le
prolongement vers l’ouest constitue les hauts plateaux. Lors de l’inversion tectonique
cénozoïque, ce haut fond a constitué un obstacle à la propagation du décollement en
l’obligeant à remonter en surface, ce qui correspond aux zones des nappes de charriage et des
écailles (Fig. I.8 et I.9). Pour que la déformation se transmette vers l’avant-pays, un autre
niveau de décollement se propageant dans des niveaux plus profonds des évaporites du Trias
est nécessaire. Ce niveau remonte progressivement pour atteindre la surface au niveau de la
dorsale tunisienne qui constitue la bordure sud de la zone des diapirs (Fig. I.8 et I.9). Un

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troisième niveau de décollement plus profond dans les évaporites du Trias achemine la
déformation vers le reste du domaine atlasique tunisien (Atlas tunisien) et ceci jusqu’au front
de déformation (Fig. I.9).
La plus grande partie de la Tunisie est occupée par l’Atlas tunisien, prolongement élargi
des Aurès algériennes. On distingue du nord au sud :
¾ L’Atlas septentrional:
Formé d’une série d’anticlinaux de direction NE-SW à cœur de Crétacé inférieur. Il est
découpé longitudinalement par des chevauchements d’ampleur kilométrique (Fig. I.8).
¾ L’Atlas central:
Caractérisé par des anticlinaux décakilométriques allongés de direction moyenne N40-60,
souvent coffrés, séparés par des larges synclinaux découpés orthogonalement par des fossés
remplis de dépôts du Mio- Plio-Quaternaire et affectés par des grandes failles E-W inverses
dextres.
¾ L’Atlas méridional:
Faisceaux de plis de direction moyenne E-W déjetés à déversés vers le sud, infléchis
généralement en N60, découpés par des rampes obliques dextres comme celle de Gafsa et
celle de Négrine-Tozeur de direction N120-130.
L’Atlas Tunisien est séparé de la plateforme Saharienne, au sud, et de la plateforme
pélagienne, à l’est, par le front sud-atlasique. A l’est, ce front est purement NS et correspond à
une structure appelée communément « axe Nord-Sud ». Au niveau de l’axe Nord-Sud, des
discordances diachrones et locales d’âge Crétacé supérieur-Paléocène ont été repérées sur le
terrain. Certains auteurs les interprètent comme étant dus au diapirisme (Ben Ferjani et al.,
1990; Perthuisot et al., 1999). D’autres évoquent une compression (Touati, 1985; Boccaletti et
al., 1988). D’autres auteurs sont en faveur d’événements extensifs (Gourmelen, 1984; Ouali,
1985).
La plate-forme pélagienne est marquée par des plis très amples affectant la série
néogène et par quelques failles de même direction que l’Atlas central. La bordure occidentale
de la plateforme pélagienne est constituée par l’axe Nord-Sud.
La plate-forme saharienne est une plate-forme stable durant tout le Cénozoïque, affectée à son
extrémité orientale par la faille de Médenine (Branche de la faille de Gafsa) d’orientation
N160 responsable de l’effondrement de la plaine de Jeffara à l’est.

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Figure I.8: Carte structurale simplifiée du domaine atlasique tunisien (modifiée d’après Ben
Ayed et Viguier, 1981).

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Figure I.9 : Coupes N-S du domaine atlasique tunisien illustrant ses différentes unités
structurales (voir localisation sur figure I.8). (a) correspond à l’état non déformée. (b)
correspond à l’état actuel (modifiée d’après Ahmadi, 2006).

3. Histoire orogénique
• Tectonique Mésozoïque
Pendant le Trias, le Jurassique et le Crétacé inférieur, la tectonique était gouvernée par
l’ouverture de la Téthys et de l’Atlantique central. Des failles normales de direction N-S et
NO-SE associé au rifting atlantique se développent. En même temps des failles E-W sont
associées à l’ouverture de la Téthys (Dercourt et al., 1986 ; Philip et al., 1986 ; Soyer and
Tricart, 1987 ; Ben Ayed, 1986 ; Dewey et al., 1986 ; Martinez et al., 1991 ; Piqué et al.,
1998).
Au cours du Crétacé supérieur, la Tunisie centro-septentrionale a connu la réactivation de
failles de directions héritées. Ces rejeux sont accompagnés d’un magmatisme basique,
observé dans les forages sur la plate forme pélagienne (Haller 1983 ; Ellouz 1984).
• Tectonique Paléogène
Au Paléocène, l’Afrique du Nord se situe en position intermédiaire entre un domaine
marin pélagique au nord et un domaine à faciès côtier au sud (Dercourt et al., 1985). Pendant
le Paléocène supérieur-Yprésien, la compression se manifeste par de vastes plis en Tunisie et
la surrection de l’Atlas saharien d’Algérie (Guiraud, 1977). Ce régime compressif semble
constituer le facteur essentiel ayant contrôlé la diversification des dépôts et leur distribution
sur la marge Nord-Africaine, avec la surrection et l’émersion généralisée englobant les hauts
plateaux algériens et les mesetas marocaines (Michard, 1976 ; Winnock, 1980), tandis que les
domaines marins persistent dans le sillon tellien d’Algérie, en Tunisie et au Maroc (Winnock,
1980). Ainsi, le soulèvement de cette chaîne intra-continentale en Algérie induit une
séparation de deux domaines de dépôts phosphatés aux deux extrémités orientale (Tunisie) et

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occidentale (Maroc) de cette chaîne atlasique.


En Tunisie, au cours de l’Eocène, des plis NE–SW se sont formés et le réseau de failles
héritées de direction E-W à N120 et NE–SW est réactivé, fonctionnant selon un jeu
vraisemblablement décrochant à composante inverse. Le plissement NE–SW et le réseau de
failles sont engendrés par une compression dont la contrainte ı1 est orientée NW–SE à N-S.
• Tectonique Néogène
La tectonique néogène est décrite en Tunisie sous forme d’une succession de déformations
en compression, dont la plus importante, qualifiée de phase atlasique, serait intervenue au
Miocène supérieur. Elle est responsable des plissements importants qui ont affecté l’ensemble
du nord de la Tunisie et remobilisé le sel triasique (Perthuisot, 1978).
Ce régime compressif se traduit par la mise en place des nappes de charriages
simultanément à l’ouverture du bassin marginal Algérien. A la même période s’ouvraient les
fossés d’effondrement d’avant-pays de la chaîne alpine en Tunisie et en Mer Pélagienne
(Castany, 1948 ; Burollet, 1956….). Au cours de cette période Miocène supérieur, les failles
E-W à N120 sont réactivées selon un jeu à composante normale. Parallèlement, on a une
formation de plis NE–SW. Cette situation de collision à l’ouest et de subduction à l’est est à
l’origine du changement de la nature de magmatisme (alcalin à calco-alcalin), visible dans la
région de Nefza et dans l’Île de la Galite au nord-ouest de la Tunisie.
Au niveau de l’Atlas sud Tunisien, la compression majeure à l’origine de la formation des
plis est contemporaine de la mise en place des molasses de la formation Ségui. La base de
cette formation a été datée en Tunisie centrale au Miocène supérieur grâce à une collection de
Vertébrés fossiles (Geraads, 1989). Cette formation est discordante sur la formation Beglia
sous-jacente et présente des discordances progressives.

IV. Cadre sismotectonique


L’Atlas tunisien occupe une position intermédiaire entre l’Atlas algérien vers l’ouest et
l’arc de la Calabre vers l’est, tous deux caractérisés par une sismicité relativement importante
(Fig. I.10). De ce fait, il est important de présenter brièvement l’aléa sismique dans ces
régions voisines avant d’entamer celui de la Tunisie.
1. Aléa sismique dans l’arc de Calabre
Le sud de l’Italie (l’est de la Sicile et la Calabre) est une région très exposée aux séismes
(Fig. I.10 et I.11). Au cours des quatre derniers siècles, cette région a été touchée par plusieurs
séismes dévastateurs, qui ont fait ensemble près de 200 000 morts (Catane 1693 60000 morts,
Calabre 1783 50000 morts, Calabre 1905 500 morts, Messine 1908 72000 morts). Les
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séismes de 1693 et 1908 ont produit des tsunamis avec des vagues d’une hauteur dépassant 10
m. Il s’agit d’une sismicité profonde liée à la subduction de la plaque océanique ionienne sous
la Calabre.

Figure I.10 : Carte du risque sismique (accélération horizontale au sol calculée)


représentant les conditions à un site stable pour un excédent de taux d'occurrence de 10%
dans les 50 ans en Méditerranée (ESC-SESAME, 2003).

2. Aléa sismique dans l’Atlas Algérien


La plus grande partie de l’activité sismique de l’Algérie se manifeste au niveau du Tell qui
constitue la région la plus exposée aux séismes violents mais aussi dévastateurs puisque la
majeure partie de la population algérienne y réside. Au cours de son histoire, le Tell algérien a
connu plusieurs séismes de forte magnitude, qui ont généré parfois des pertes humaines et
matérielles importantes. Les travaux sur la sismicité historique montrent que les séismes les
plus violents sont Alger (1365, 1673, 1716, 1755, 1924), Oran (1790, 1889, 1912, 1959),
Blida (1825), Ténès (1867, 1955, 1956), Bejaïa-Bougie (1865, 1880, 1946), Djidjelli (1856) et
Gouraya (1891).
De même, le Tell algérien a connu plusieurs séismes instrumentaux dont les plus
importants sont : Sour El Ghozlane (24 juin 1910, Ms = 6,4), Orléansville (9 septembre 1954,
Ms = 6,7), El Asnam (10 Octobre 1980, Ms = 7,3), Tipaza (29 octobre 1989, Mw = 6,1),
Alger (4 septembre 1996, Mw = 5,7) et Zemmouri (21 Mai 2003, Mw = 6,8). Le séisme d’El
Asnam a produit une rupture co-sismique de surface d’environ 2 m de rejet vertical (Fig.
I.12 ; Meghraoui et al., 1986). Le séisme de Zemmouri a enregistré un soulèvement côtier de
55 cm (Fig. I.13 ; Megharoui et al., 2004).

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L'essentiel de la sismicité des 40 dernières années est concentré au sein du système Rif-Tell
constitué essentiellement de bassins inversés. Depuis la fin du Pliocène, l'ensemble du
système est soumis à un raccourcissement globalement NO-SE à NNO-SSE (Meghraoui et al.,
1986; Meghraoui and Doumaz, 1996).
Les mécanismes au foyer des séismes de magnitude supérieure à 4 (Fig. I.11) montrent
une dominance des mouvements inverses sur des failles orientées NE-SO et à pendage NO,
dont le séisme d’El Asnam représente l'archétype (Yielding et al., 1989). Selon ces mêmes
auteurs, le pendage assez raide de ces failles et les faibles profondeurs des foyers (0-8 km)
montrent qu'il s'agit d'anciennes failles normales de la marge nord-africaine (en fait, tellienne)
qui s'enracinent sur un décollement de faible pendage (20°) et seraient réactivées en
compression. Selon eux, comme il n'y a pas d'indices de subduction au pied de la marge
actuelle, c'est toute la marge qui accommode la convergence Afrique-Europe dans ce secteur
en activant préférentiellement les segments en relais qui jalonnent le front de la chaîne côtière
du Tell.

Figure I.11 : Carte sismotectonique de la Méditerrannée occidentale (modifiée d’après


Barrier et al., 2004). Les flèches noires indiquent la direction et la vitesse de convergence des
plaques africaine et eurasienne d’après le modèle d’Argus et al. (1989). Les mécanismes au
foyer couvrent la période entre 1976 et 2009. Ils sont pris des catalogues de Harvard CMT et
de ceux de l’European Regional CMT (http://www.seismology.harvard.edu/projects/CMT,
http://www.ingv.it/seismoglo/RCMT). Le cadre définit la zone d’étude de la thèse. L’étoile
indique le mécanisme au foyer correspondant au séisme d’El Asnam (10 octobre 1980, Ms =
7,3).

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  ǣ
   

Figure I.12 : Prise de vue de l’escarpement de faille active d’El Asnam. La flèche du bas
indique le déplacement co-sismique récent associé au séisme du 10 octobre 1980 de
magnitude Ms = 7,3. La flèche du haut indique le déplacement cosismique total cumulé,
(d’après Meghraoui, 2001).

Figure I.13 : Soulèvement côtier cosismique de 55 cm suite au séisme de Zemmouri du 21


mai 2003 (Mw = 6.8), (d’après Meghraoui et al., 2004). (a) Terrasse marine soulevée. La
flèche noire indique l’ancienne ligne de rivage et la flèche blanche indique la nouvelle ligne
de rivage. (b) Le soulèvement est mesuré grâce à la bande d’algues émergée. Les flèches
grises indiquent des marqueurs d’anciens niveaux marins dont le soulèvement est dû
probablement à des paléoséismes. Les flèches blanches indiquent le platier soulevé lors du
séisme de 2003.

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3. Aléa sismique en Tunisie


3.1.Sismicité historique et instrumentale
A partir de 1922, le service météorologique tunisien a commencé à répertorier et enquêter
sur les tremblements de terre ressentis en Tunisie. L’enregistrement des séismes ne commença
qu’en 1926 avec l’installation à Tunis d’une station à deux composantes horizontales. En
1975, grâce à un projet en collaboration avec l’Unesco, un réseau télémétré a été installé dans
tout le pays.
Les gros séismes historiques que la Tunisie a connus ont été enregistrés à Tunis en 856
(45000 victimes), en 1425, 1735, 1750 et 1758 (plusieurs milliers de victimes), à Bou Salem
en 1935 (M = 6,7), en 1957 (M = 5,6) et en 1970 (M = 5,4), à Kairouan en 912, à Mahdia en
981 (nombreux réfugiés) et à Jebel Haidoudi et Mareth en 1881. En 1883 un autre séisme
frappe l’extrême sud tunisien, l’épicentre se situant en Libye, en 1889 à El Guettar (près de
Gafsa), en 1922 près de Thibar, en 1924 à Sidi Bouzid et en 1989 à Métlaoui.
La carte de sismicité instrumentale (Fig. I.14) montre que les magnitudes enregistrées en
Tunisie ne dépassent pas 5,8. Les séismes sont surtout concentrés au nord du pays avec un
alignement NE-SO perpendiculaire à la direction du raccourcissement régional. Cet
alignement est bien visible au niveau du Golfe situé entre Tunis et Bizerte. Au niveau de la
plate-forme pélagienne, les épicentres sont alignés selon une direction NO-SE bien visible
surtout au niveau du Golfe d’Hammamet avec l’alignement des événements de magnitude
supérieure à 4. Cette sismicité est en relation avec les décrochements NO-SE dextres
développés dans le domaine pélagien et qui assurent le coulissement de ce domaine vers les
SE suite à la remontée du poinçon maghrébin (Piqué et al., 1998). La sismicité est également
active au niveau du bassin de Gafsa avec une concentration des événements sismiques de
magnitude comprise entre 3 et 5 (Fig. A14). Un alignement NO-SE des séismes passant par la
ville de Gafsa peut être distingué. Il est attribuée à la fameuse faille de Gafsa qui fait partie du
réseau de failles actives décrites dans le domaine pélagien et assurant le transfert de la
déformation vers le SE. Une concentration des séismes de magnitude plus faible (1 < M < 3)
est également visible près de Gabès et semble être attribuée à la prolongation de la faille de
Gafsa.
3.2.Indices de néotectonique en Tunisie
En Tunisie, les déformations d’âge quaternaire ont été rapportées depuis le début du
XXème siècle (Couillaut, 1928); de nombreux auteurs (Vaufrey, 1934 ; Laffitte and Dumon,
1948; Castany, 1949; Castany, 1951) ont signalé très tôt l’importance de la tectonique
compressive quaternaire qu’ils considèrent comme responsable d’une orogenèse

25
  ǣ
   

villafranchienne. Les travaux ultérieurs confirment l’existence de déformations dans le


Quaternaire ancien et récent (Ben Ayed et al. 1979, 1983 ; Kamoun et al., 1980; Chihi, 1984;
Dlala, 1984 ; Philip et al., 1986). De nombreux indices de déformation récente ont été mis en
évidence à l’échelle de tout le pays. En Tunisie centrale et dans la plateforme pélagienne, des
exemples de déformations, d’âge Pléistocène supérieur, ont été décrits (Kamoun et al., 1980;
Ben Ayed, Chihi, 1983 ; Dlala et Ben Ayed, 1988). De même, en Tunisie septentrionale, les
dépôts marins d’âge Tyrrhénien à Néotyrrhénien, qui affleurent dans les régions côtières, sont
souvent intensément déformés (Dlala, 1995). Ils présentent des structures compressives (plis
et failles inverses associés parfois à des décrochements). Le calcul du tenseur de contraintes à
partir de population de failles relevées dans ces dépôts montre une direction N140 à N150 de
la contrainte principale.
Au nord de la Tunisie, plusieurs séismes historiques ont été attribués à des décrochements
dextres NW-SE (les séismes de Ras Engla et de Slouguia). Tous les mécanismes au foyer de
cette région nord de la Tunisie indiquent un régime compressif de direction NO-SE (Hfaiedh
et al., 1985 ; Gueddich, 1986). Ces résultats sont en accord avec les mécanismes au foyer et
les données néotectoniques du nord algérien (Mc-Kenzie, 1972 ; Giardini et al., 1977 ; Ouyed,
1982 ; Meghraoui et al., 1986; Philip, 1987).
Sur les côtes tunisiennes, des formations marines littorales, datées du Pléistocène
supérieur (Paskoff and Sanlaville, 1983) ont subi des déformations typiques de compression
(plis, failles inverses et décrochements) qui indiquent une direction de raccourcissement
proche du NW-SE (Kamoun et al., 1980; Viguier et al., 1980 ; Kamoun, 1981; Ben Ayed and
Viguier, 1981). Cette compression est active durant les derniers 125 Ka. Son activité actuelle
est démontrée par la mesure des contraintes en Libye (Schäfer, 1980) et les calculs des
solutions focales des séismes récents en Tunisie (Girardin et al., 1977, Hfaiedh et al., 1987).
Cependant, les failles normales à Monastir montrent que des structures distensives et
compressives peuvent coexister ensemble dans le même secteur.
La sismicité relativement importante de la Tunisie (notamment la Tunisie
septentrionale et le bassin de Gafsa) est l’expression d’une tectonique actuelle active (Ben
Ayed, 1986) connue jusqu’ici dans l’avant pays de la chaîne alpine (Burollet, 1951; Castany,
1956 ; Ben Ayed et al., 1978).

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  ǣ
   

Figure I.14 : Séismicité instrumentale de la Tunisie entre 1975 et 2009 (d’après l’Institut
National de Météorologie de Tunis).

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  ǣ  

  ǣ  

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  ǣ  

Dans cette partie, on présentera les différents objets et méthodes utilisés durant la
présente étude. On commencera par l’équilibrage des coupes géologiques utilisée dans la
partie III afin de déterminer la géométrie crustale ainsi que l’évolution cinématique de la
région d’étude, de calculer le taux de raccourcissement des différentes coupes construites et
de déterminer la relation entre la couverture et le substratum et le rôle de ce dernier dans le
conditionnement de la déformation au niveau de la couverture. Ces coupes ont été également
utilisées dans les parties IV et V pour déterminer la géométrie et la taille des failles actives
nécessaires dans la quantification de leur aléa sismique.
On présentera par la suite les bases de la morphotectonique utilisée pendant l’analyse
des effets des failles actives sur la géomorphologie dans les parties IV et V. Ensuite, on
abordera la méthode utilisée pour réaliser les profils topographiques qui ont servi
essentiellement à déterminer le décalage vertical sur les marqueurs morphologiques et par la
suite à quantifier les rejets le long des failles actives. On présentera les principes de cette
méthode basée sur l’utilisation d’un GPS cinématique ainsi que le principe des traitements de
correction d’erreur réalisés à posteriori de retour du terrain. Puis, on présentera les principes
de la paléosismologie utilisée dans la partie V afin d’analyser la tectonique active liée à la
faille de Gafsa, une faille majeure de l’Atlas méridional tunisien.
Il convient également de présenter les principes des différentes méthodes de datation
10
utilisées au cours de cette étude à savoir la méthode du cosmonucléide Be in situ utilisée
pour dater les surfaces alluviales déformées et les méthodes OSL et 14C utilisées pour dater les
événements paléosismologiques dans les tranchées excavées lors de l’étude
paléosismologique sur la faille de Gafsa dans la partie V.
Dans cette partie, on va également présenter certaines notions de base qui seront utilisées tout
le long de la thèse à savoir la définition d’une faille active, d’un séisme ainsi que des
généralités sur les différents marqueurs morphologiques examinés sur le terrain à savoir les
cônes alluviaux, le réseau hydrographique et les croûtes calcaire et gypseuse.

I. Equilibrage des coupes géologiques


L’équilibrage des coupes géologiques est une technique d’interprétation structurale basée
sur le principe de la conservation des volumes des roches lors de la déformation, donc de la
conservation des surfaces si on considère une coupe géologique (Fig. II.1). Le principe de la
méthode d’équilibrage est simple : il consiste à garder la même longueur et la même épaisseur
des couches géologiques entre l’état initial non déformé et l’état final déformé.

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  ǣ  

Figure II.1 : Le principe de conservation des surfaces entre l’état initial non déformé et l’état
final déformé dans l’équilibrage des coupes géologiques, d’après Ramsay et Huber (1987).

Les premiers essais d’équilibrage des coupes géologiques datent de 1948 (Goguel),
mais la formalisation des premiers modèles numériques a commencé dans les années 80
(Boyer et Elliot, 1982 ; Suppe, 1983-1985 ; Jamison, 1987 ; Suppe et Medwedef, 1990,…).
Ce concept vise à mettre en équation mathématique la déformation créée par des systèmes de
failles et de plis.
L’équilibrage des coupes permet d’obtenir des modèles qui se rapprochent le plus de la
réalité vu qu’il écarte toutes les coupes géologiques présentant des incompatibilités
géométriques (De Paor, 1988) et aussi d'introduire un certain nombre de contraintes limitant
le nombre d'interprétations (Menard, 1988). La confrontation entre la coupe équilibrée,
interprétant la géométrie actuelle des structures, et la coupe restaurée, représentant l'état
initial, passe généralement par des états intermédiaires (Hossack, 1979). S'il n'existe pas de
chemin cinématique logique et crédible entre l’état actuel et l’état initial, la coupe n'est pas
restaurable et l’interprétation géométrique est nécessairement fausse. C’est donc le dépliage
de la coupe et sa restauration à son état initial qui permet de contrôler la validité de
l’interprétation de l’état actuel (Fig. II.2). Concrètement, on dessine la première structure
unitaire (pli, chevauchement, faille normale) à partir de l’avant-pays non déformé, puis on
déplie cette structure en conservant les longueurs et les épaisseurs entre les deux états. Ceci
nécessite de définir une ligne fixe (pin-line) située dans l’avant-pays non déformé ou encore
dans le plan axial d’un pli (Fig. II.1 et II.2). En général, l’état initial obtenu aux premiers
essais n’est pas satisfaisant (longueur des couches, épaisseur des couches, géométrie de
failles). On corrige alors l’état actuel tout en construisant un nouvel état initial toujours en
conservant les longueurs et les épaisseurs. On procède ainsi par essais et erreurs jusqu’à la
construction d’un état initial cohérent. Lorsqu’on est satisfait de la géométrie de la première
30
  ǣ  

structure ainsi construite, on passe de manière analogue à la structure suivante.

Figure II.2 : Le principe de la restauration des coupes. A : coupe d’une structure plissée ; B :
paramètres nécessaires pour la restauration ; C : coupe restaurée, modifié d’après Midland
Valley Exploration Ltd (2007).

II. Faille active, séisme et cycle sismique


1. Faille active
Une faille est une discontinuité le long de laquelle deux blocs rocheux se déplacent l'un
par rapport à l'autre. Ce déplacement et la déformation cisaillante sont dus aux forces exercées
par les contraintes tectoniques. Les failles existent depuis l'échelle microscopique
(millimétrique) jusqu'à celle des plaques tectoniques (plusieurs centaines de kilomètres). Les
grandes failles se trouvent aux limites de plaques et aussi au sein des zones déformées
intraplaques. L’organisation d’une faille dans l’espace est souvent complexe, en particulier
pour les failles pluri-kilométriques. La plupart des failles sont constituées de différents plans
élémentaires, appelés segments, aux relations étroites et dont la distribution détermine une
structure géologique.

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  ǣ  

Une faille active est une faille le long de laquelle un ou plusieurs déplacements se sont
produits pendant le Quaternaire et peuvent toujours se produire. Elle peut donc engendrer un
séisme dans un futur proche (les futurs millénaires). Les failles actives sont responsables de la
majorité des tremblements de terre. A chaque faille active sont associés un aléa, une
vulnérabilité et un risque sismiques. L’aléa correspond à la potentialité d’un séisme de
magnitude donnée sur une période donnée. La vulnérabilité est une notion qui repose sur
l’évaluation des conséquences d’un séisme sur le plan économique et humain (Fig. II.3).

Figure II.3 : Aléa, vulnérabilité, risque : Représentation schématique de l’évaluation du


risque sismique (Extrait du Classeur « Le risque sismique en PACA », coédition BRGM,
DIREN PACA, Région PACA, décembre 2006).

Le croisement entre l’aléa sismique en un point donné et la vulnérabilité des enjeux qui
s’y trouvent exposés (personnes, bâtiments, infrastructures…) correspond au risque sismique
(Fig. II.3). L’importance des dommages subis dépend ainsi très fortement de la vulnérabilité
des enjeux à cet aléa. Par exemple, un séisme de magnitude importante ayant lieu dans le
désert présente un risque faible alors qu’un séisme de magnitude moins importante survenu
dans une région peuplée présente un risque fort. Pour deux séismes de magnitude similaire,
ayant lieu dans deux villes ayant la même population, c’est surtout la différence de
vulnérabilité entre les constructions qui permet d’expliquer l’écart au niveau des victimes.
Dans notre étude, on s’intéressera uniquement à l’aléa sismique des failles actives.

32
  ǣ  

2. Séisme
Un séisme correspond à un relâchement de l’énergie élastique emmagasinée dans les
volumes rocheux sous l’effet des contraintes tectoniques. Il est causé par un déplacement
quasi-instantané et brutal (quelques secondes à quelques dizaines de secondes) le long d’une
faille. Il correspond à l’activation d’un ou de plusieurs de ses segments. En glissant l’une par
rapport à l’autre, les parois de la faille engendrent des ondes sismiques (P, S et de Raleigh) se
propageant dans toutes les directions. L’analyse de l’amplitude des ondes enregistrées permet
de déterminer l’importance du séisme, ou magnitude exprimée sur l’échelle de Richter.
Les séismes proviennent du mouvement de failles situées dans les premiers 10 ou 20 km
de la croûte terrestre (couche ou croûte sismogénique). Au dessous, au niveau de la croûte
inférieure, le glissement se fait de manière lente et continue par fluage plastique le long d’une
zone de cisaillement ductile. Près de la surface topographique, les roches sont très peu
fragiles, à cause de leur saturation en fluides (zone non cassante). Les répliques des séismes
sont généralement concentrées au dessous de 5 km de profondeur.
Dans la zone sismogénique, les ruptures peuvent se propager par nucléation de segments
de failles disjointes les unes des autres au début du phénomène. Dans la zone superficielle et
cassante de la lithosphère, les failles actives forment un réseau complexe de surfaces de
glissement qui évoluent sur le court terme (100 ans) au cours du cycle sismique. C’est la
répétitivité des phénomènes sismiques, enregistrés sur un pas de long terme (> 100 000 ans),
qui est à l’origine de nombreux reliefs de failles.
- L'étude des mécanismes au foyer permet de connaître le type de faille à l'origine du
séisme, les orientations potentielles de cette faille, ainsi que la direction du mouvement sur
cette faille. On répertorie le premier mouvement, compression ou dilatation, observé sur
toutes les stations sismologiques sur une sphère entourant le foyer; la projection de cette
sphère en surface délimite des zones de compression et des zones de dilatation, séparées entre
elles par deux plans nodaux perpendiculaires: le plan de faille et le plan auxiliaire. Sur un
sismogramme, si le premier pic est vers le haut, le premier mouvement observé est un
mouvement en compression. S’il est vers le bas, le premier mouvement observé est un
mouvement en dilatation. On associe alors à chaque type de faille un mécanisme au foyer.
- L’étude de nombreux séismes a permis d’établir des lois d’échelle qui relient les
dimensions de rupture de surface (longueur de la rupture, surface de la rupture) à la
magnitude (Hanks and Kanamori, 1979; Wells and Coppersmith, 1994). Un séisme de
magnitude 4 correspond à une surface de rupture de l’ordre du km2 et un glissement moyen de
quelques centimètres. Un séisme de magnitude 7 correspond à un glissement de 2 à 3 m sur

33
  ǣ  

un plan de faille de 15 km de large et de quelques dizaines de km de longueur (Fig. II.4). Pour


des séismes de plus forte magnitude, la largeur du plan de rupture est limitée par la base de la
croûte sismogénique. Un séisme de magnitude 8 correspond à un glissement moyen de
plusieurs mètres sur un plan de faille de 15 km de large et de 200 km de long (Fig. II.4).

Figure II.4 : Relation entre magnitude et surface de rupture dans le cas d’un décrochement.
Les séismes superficiels se produisent dans la croûte supérieure dont la base est limitée par
la transition fragile ductile. La magnitude est d’autant plus élevée que la surface de rupture
est grande. La rupture atteint la surface pour les séismes de magnitude supérieure à 6. Les
plus grands séismes intracontinentaux se produisent sur les décrochements, d’après Philip et
al. (2007).

3. Cycle sismique
La faille reste bloquée pendant une longue période alors que les blocs qu’elle sépare se
déplacent de manière continue à distance de la faille. Cette période est de quelques centaines
d’années pour les failles à vitesse pluricentimétriques (par exemple, failles de San Andreas et
nord-anatolienne), de quelques milliers d’années pour les failles à vitesse millimétrique, et
peut atteindre plusieurs dizaines de milliers d’années pour les failles plus lentes. Cette période
de charge (phase intersismique) s’accompagne d’une augmentation des contraintes sur le plan
de faille. La restitution de la déformation accumulée et le rattrapage du déplacement au niveau
de la faille surviennent par rebond élastique lors de tremblements de terre (phase cosismique)
plus ou moins violents qui se produisent à intervalle de temps plus ou moins réguliers. Un
cycle sismique correspond à la succession d’une phase intersismique et d’une phase

34
  ǣ  

cosismique. En d’autres termes, deux séismes majeurs successifs définissent un « cycle


sismique ».

III. Morphotectonique et marqueurs morphologiques


1. Analyse morphotectonique
Pour comprendre les processus tectoniques qui affectent une région sur plusieurs cycles
sismiques, il est nécessaire d’analyser les structures géologiques et la morphologie des
paysages à différentes échelles, depuis l’image satellitaire (1/100000-1/50000) jusqu’au
terrain (1/10000-1/1). L’analyse couplée des objets structuraux et géomorphologiques qui sont
associés dans un paysage est à la base d’une discipline des Sciences de la Terre : la
morphotectonique (Delcaillau, 2004; Gaudemer et al., 1989; Peltzer et al., 1988) « Tectonic
geomorphology » en anglais. Cette discipline permet d’aborder des problématiques qui
concernent l’évolution du relief par l’interaction entre processus tectoniques (failles, plis) et
de surface (création de relief, érosion, transport, dépôt). Les études morphotectoniques
s’intéressent donc à l‘analyse de la géométrie, de la cinématique et de l’activité
(essentiellement quaternaire) des failles en étudiant leurs effets sur la géomorphologie. La
caractérisation des processus tectoniques qui affectent une région nécessite une étude sur une
échelle de temps représentative de la vitesse des failles. Dans les zones avec des taux de
déformation faibles, cette caractérisation passe par l’analyse du fonctionnement des structures
sur plusieurs milliers, voire dizaines ou centaines de milliers d’années. Il est alors nécessaire
d’étudier des objets géomorphologiques (cônes, terrasses, piedmonts, vallées, réseau
hydrique…) qui enregistrent la déformation. Ces objets, que l’on appelle « marqueurs
morphotectoniques », nous renseignent sur la géométrie, la cinématique et l’amplitude -
simple ou cumulée - des déformations. Les régions arides, où ces marqueurs sont relativement
préservés des processus érosifs, offrent les meilleures conditions pour l’analyse
morphotectonique, car elles permettent d’étudier ces phénomènes sur des échelles de temps
relativement longues. De plus, dans ces régions, le climat est souvent caractérisé par des
pulsations qui façonnent de manière intense (et ponctuelle) le paysage, ce qui favorise la
formation de bons marqueurs morphotectoniques. La quantification des mouvements
superficiels de la croûte terrestre sur plusieurs échelles de temps nécessite la datation de la
formation des marqueurs morphotectoniques. Ces marqueurs sont le plus souvent des dépôts
alluviaux ou colluviaux affectés par la déformation. En datant l’âge de mise en place ou la
période d’exposition en surface de ces objets et en mesurant la déformation associée à cette
période, on peut ainsi déterminer des taux de glissement des failles.

35
  ǣ  

La première étape d’une analyse morphotectonique consiste à observer les structures


géologiques et les marqueurs morphotectoniques à plusieurs échelles spatiales. Pour cela, on
utilise une panoplie d’outils et de techniques : les images satellitaires, les photos aériennes, les
modèles numériques de terrain (MNT). Les images satellitaires permettent d’étudier des
régions de différente taille. À l’échelle régionale, on utilise généralement des images à
moyenne résolution (quelques dizaines de mètres) comme les Landsat ou Aster pour avoir une
vue d’ensemble de l’objet étudié dans le contexte tectonique et repérer les éléments
morphologiques majeurs et les structures principales qui le caractérisent. À l’échelle d’un
massif, les images doivent permettre d’analyser en détail les segments de faille, les réseaux de
drainage, les surfaces alluviales, etc. On utilise alors des images satellitaires avec une
meilleure résolution (quelques mètres) ou des photos aériennes. Dans notre cas, les images
satellites nous ont permis de repérer les principales structures potentiellement actives (plis,
failles,…) et de faire une cartographie fine des traces de failles actives et des marqueurs
morphotectoniques affectés. Les images utilisées dans ce travail ont été acquises par le
satellite Spot-5 (le plus récent satellite du programme Spot) et sont accessibles sur le logiciel
de navigation géographique « Google Earth ». Elles ont une résolution de 2,5 m.
La dernière phase d’observation est constituée par le terrain. L’analyse des affleurements
permet de déterminer la nature des roches et les environnements/géométries de dépôt des
formations détritiques, d’apprécier l’état de préservation des surfaces alluviales, etc. Le travail
d’observation sur le terrain est donc indispensable pour compléter les informations acquises
indirectement par la télédétection et préciser les chronologies relatives entre les différents
marqueurs morphotectoniques. Le travail de terrain étant largement plus long et plus couteux,
l’imagerie permet de le rendre plus efficace en permettant une sélection des sites a priori les
plus démonstratifs.

2. Marqueurs morphotectoniques
Les dépôts quaternaires enregistrent les effets de la tectonique et des oscillations du climat
sur un pas de temps court (< 2 Ma). La géométrie des formations fluviatiles et leurs faciès, par
exemple, sont d’excellents indicateurs des mouvements verticaux et des changements
climatiques. Les principaux marqueurs morphotectoniques qui peuvent aider à analyser la
tectonique active dans notre région sont : les cônes alluviaux et les encroûtements à leur
surface et le réseau hydrographique.
2.1.Les cônes alluviaux
Dans la zone d'étude, les cônes alluviaux constituent des éléments morphologiques

36
  ǣ  

particulièrement intéressants. En effet, ils traduisent, d'une part, les conditions climatiques et
morphologiques de l'époque de leur formation, et, d'autre part, l'analyse de la déformation de
ces glacis permet de caractériser les mouvements tectoniques les plus récents. Les cônes
alluviaux sont définis comme des dépôts de drainage étendus et de faible pente dont la
géométrie forme un éventail ouvert ou semi-conique (Nilsen, 1982, Fig. II.5). Ils sont déposés
par un drainage torrentiel dans un lieu où la puissance du flux décroît soudainement et
provoque une baisse de l’efficacité de transport et donc le dépôt des sédiments (Fisher et
Brown, 1972 ; Delcaillau, 2004). C’est pourquoi on observe généralement des cônes au
niveau de l’ouverture d’une vallée étroite intra-montagneuse sur une plaine, ou sur une large
vallée. Le cône comprend généralement trois parties qui, de l’amont vers l’aval, sont la zone
apicale (ou l’apex), la zone de transition et la zone distale (Fig. II.5). Au niveau de l’apex, le
cône se raccorde au cours d’eau qui l’alimente. Les cours d’eau creusent l’entaille apicale
(fanhead trench) dans laquelle se forment éventuellement des terrasses alluviales. Les cônes
alluviaux coalescents se forment d’une façon adjacente les uns à coté des autres et forment
des surfaces régionales dans les plaines de piémont au pied de reliefs. Les intercônes se
développent entre deux cônes alluviaux et correspondent à des dépressions de forme
triangulaire à l’abri des épandages torrentiels.

Figure II.5 : Schéma d’un cône alluvial de régions semi-arides, modifié d’après Spearing
(1975).

La superficie des cônes alluviaux répond aux particularités géomorphologiques des


bassins versants pourvoyeurs de sédiments (surface, pente moyenne, lithologie) et est
influencée par les forçages tectoniques et climatiques. La pente des cônes est conditionnée par

37
  ǣ  

la tectonique active, l’organisation morphologique des bassins versants et la dynamique des


chenaux. Elle varie, en moyenne, entre 0.5 % et 5 % et diminue progressivement de l’amont
vers l’aval (Delcaillau, 2004). Les grands bassins d’alimentation produisent de grands cônes à
faible pente. Les cônes composés de matériaux grossiers ont une forte pente.
Les cônes répondent à un équilibre dynamique entre le transport des particules
grossières (issues de l’érosion du relief au niveau du bassin versant) et leur dépôt. L’épaisseur
du cône diminue depuis l’apex vers ses bordures distales. La valeur du rapport entre la surface
du cône et son épaisseur est plus élevée dans les régions humides et dans les zones soulevées
que dans les régions arides et les domaines subsidents.
Dans un contexte ordinaire (région tectoniquement stable), les cônes alluviaux se
développent dans une disposition horizontale à sub-horizontale ayant un léger pendage vers la
plaine. En allant vers l’apex, le pendage de la surface du cône croit et présente une forme
concave au niveau de son raccordement avec les épontes du relief (fig. II.6). Le basculement
des cônes est influencé par l’activité tectonique. Les mouvements verticaux induits par une
faille active provoquent une érosion du bloc soulevé et une accommodation sédimentaire dans
le bloc affaissé.

Figure II.6 : profil ordinaire de la surface des cônes alluviaux en absence de tectonique
active. Les cônes se raccordent progressivement à la plaine sans aucune déformation. La
photo est prise au niveau du flanc nord de Jebel Bouhedma dans l’Atlas Sud Tunisien (vue
vers l’Est).

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  ǣ  

2.2.Le réseau hydrographique


On désigne par réseau hydrographique un ensemble hiérarchisé et structuré de chenaux
qui assurent le drainage superficiel, permanent ou temporaire, d'un bassin versant ou d'une
région donnée. La hiérarchie du réseau hydrographique se manifeste par l'importance
croissante de ses éléments, depuis les ramifications originelles de l'amont dépourvues de
tributaires (dites d'ordre 1 dans la classification de Horton - Strahler, 1952), jusqu'au
collecteur principal. Le numéro d'ordre de celui-ci croît (ordre 2, ordres 3, 4, 5, etc.) avec la
taille du bassin, le nombre de tributaires et la densité du drainage. Le réseau hydrographique
est d'autant plus dense que le climat est plus humide, que les pluies sont plus abondantes, les
pentes plus fortes, les roches ou formations superficielles moins perméables. L'agencement
des éléments du réseau dépend de la structure, de la géologie et du relief. Le dessin, varié, qui
en résulte a une grande influence sur la propagation et la composition de l'onde de crue.
Dans le sud tunisien, le réseau hydrographique a un régime intermittent. On utilise le mot
« oued » pour désigner ce type de cours d’eau caractéristique du climat semi-aride à aride,
avec des crues d’automne et de printemps qui atteignent des débits considérables. En dehors
des périodes de crues, le lit des oueds est souvent à sec. L’insuffisance pluviométrique, une
faible alimentation par les sources, une forte évaporation et une grande infiltration en sont les
causes. Ce type de réseau hydrographique constitue un marqueur morphotectonique important
pour décrypter la tectonique active d’une région vu que les anomalies des cours d’eau sont
faciles à repérer que ce soit sur la photo satellite ou aérienne ou sur terrain.

2.3.Les croûtes calcaires et gypseuses


Les croûtes sont des formations superficielles qui se développent exclusivement dans les
domaines climatiques arides. En général, la faiblesse des précipitations, l'action du vent et
l'intensité de l'évaporation, sont les conditions les plus favorables à leur genèse (Coques,
1951). Dans la zone d'étude, les surfaces de cônes constituent des éléments morphologiques
particulièrement intéressants. En effet, ces surfaces traduisent, d'une part, les conditions
climatiques et morphologiques de l'époque de leur formation, et, d'autre part, l'analyse du
style de déformation de ces glacis permet de caractériser les mouvements tectoniques les plus
récents.
La genèse des encroûtements qui tapissent leur surface est actuellement sujette de
discussion. Trois principales hypothèses ont été proposées pour expliquer leur modes de
formation, elles se résument à :
• Hypothèse verticaliste (pédogénétique) : l’ascension et l'évaporation des eaux, de la

39
  ǣ  

nappe phréatique ou de la zone vadose, à la surface du sol, provoque la cristallisation des


minéraux qu'elles contiennent. Ces eaux d'origine phréatique remontent par capillarité jusqu'à
la surface, puis s'évapore en précipitant les sels solubles tel que les gypses, les carbonates et
plus rarement de la silice (Coque, 2000). L’existence de croûtes dans des points
topographiquement hauts où on est sure de l’absence de nappes phréatiques, ainsi que leur
pureté chimique (Coque, 1962) permettent d’éliminer cette hypothèse.
• Hypothèse des eaux de ruissellement : La présence de gypses ou de carbonates à
l’affleurement, au niveau des reliefs, pourrait induire leur lessivage par les eaux météoriques
puis leur précipitation plus bas dans le paysage, à la surface du sol, sous l’effet de
l’évaporation. Ceci engendre la création d'encroûtement minéral (Coque, 1962).
• Hypothèse latéraliste (saupoudrage éolien) : Elle s’applique essentiellement aux croûtes
gypseuses où les fins cristaux de gypse sont transportés sous l’effet du vent, et sont dispersés
à la surface du sol. Par la suite, le gypse se cimente sous forme de croûtes par humectation
sous l'effet des gouttes de pluie ou de la rosée (Coque, 1962). L’infiltration de l’eau dans le
recouvrement éolien provoque une dissolution partielle des sels puis leur cristallisation lors de
la remontée des solutions salines, conséquences de l’aspiration climatique et de l’activité
radiculaire des plantes (Coque, 1962). Les principales sources de gypse dans ce cas sont les
dépressions évaporitiques environnantes qui sont communément appelées « Chott ». Cette
hypothèse est confortée par plusieurs arguments :
- l'indépendance des croûtes gypseuses à l’égard de leurs supports, ce qui prouve que le
gypse provient, pour l'essentiel, d’apports latéraux (Riser, 1999).
- L’ampleur de l’espace intéressé suppose un agent de transport dont l’activité ne
dépend pas des mouvements de la topographie. Seul le vent satisfait à cette dernière
exigence.
- L’examen des débris clastiques scellés dans le ciment gypseux a permis à Coque
(1962) de vérifier la thèse éolienne. En effet le matériel recueilli comprend surtout du
quartz. Les minéraux lourds, zircon, tourmaline et grenat sont très petits et ne
représentent qu’une très faible partie du Total.
- L’analyse granulométrique de la croûte montre qu’elle est formée à près de 99% de
farines dont le diamètre est < 0.207 mm. La courbe cumulative de la granulométrie des
éléments clastiques de croûte gypseuse montre la perfection du triage des grains. Elle
s’identifie parfaitement à celle caractérisant les sables des barkhanes, dont le degré de
triage apparaît comme le plus poussé parmi tous les édifices dunaires.
Dans ce travail, les croûtes de gypses ont été utilisées comme indice de déformation

40
  ǣ  

active. En effet, les gypscrètes basculées, présentant par endroits des éventails avec plusieurs
générations dont le degré de basculement augmente avec l’âge, sont de bons marqueurs
d’activité tectonique récente. Elles ont permis également de déterminer si la faille active
émarge en surface où si elle est encore aveugle. En effet, dans ce dernier cas, les gypscrètes
sont basculées sans que la faille les affecte directement.

3. Mesure de la topographie
Le passage d’une faille dont le mouvement a une composante verticale crée une
rupture à la surface des cônes formant ainsi un ressaut topographique. Le décalage vertical
peut alors être estimé par la réalisation de profils topographiques perpendiculaires au tracé de
la faille. La hauteur de l’escarpement (h) est ainsi mesurée entre les deux droites qui
prolongent respectivement les surfaces du toit et du mur. Si celles-ci ne sont pas parallèles,
cette distance est mesurée à l’endroit où le segment vertical est coupé en deux parties égales
par la courbe de la topographie (Fig. II.7). Le choix de la zone des mesures dépend de la
qualité de préservation et de la continuité des marqueurs.

Figure II.7 : Exemple de mesure de décalage vertical (h) d’une surface à travers un
escarpement de faille.

Dans notre étude, les profils microtopographiques ont été effectués à l’aide d’un GPS
cinématique. Ce dernier est composé de deux récepteurs : un mobile et un fixe (Fig. II.8). Le
mobile, qui est généralement porté par une personne ou un véhicule, enregistre les points de la
topographie avec un pas de temps plus ou moins court en fonction de la densité désirée. La
base, fixe, enregistre en même temps que le mobile le même point sur lequel elle est installée.
Les deux récepteurs étant proches, la position relative de l’un par rapport à l’autre peut

41
  ǣ  

s’affranchir de la plupart des erreurs qui sont les mêmes pour les deux récepteurs. Les
mesures continues du même point par la base ne dessinent pas un seul point mais plutôt un
nuage de point (Fig. II.9) due à l’incertitude du système et aux dégradations (Selective
Availability) introduites par le département de la Défense des Etats-Unis. Les sources
d’erreurs sont essentiellement l’horloge de bord du satellite, les éphémérides du satellite, le
retard ionosphérique et les erreurs locales (retard troposphérique, les interférences multi-
trajets, le bruit du récepteur et les retards électroniques du récepteur). Ainsi chaque mesure
prise par la base présente un décalage par rapport à la valeur moyenne de toutes les mesures.
Ce décalage n’est autre qu’une erreur de mesure. Le calcul de cette erreur permet d’apporter
une correction à la valeur enregistrée par le récepteur mobile qui doit subir la même marge
d’erreur ce qui donne une meilleure précision. Ces traitements de correction d’erreur peuvent
être faits en temps réel quand les deux récepteurs sont connectés entre eux via radio. Dans
notre cas, les traitements de correction d’erreur sont réalisés à posteriori, c'est-à-dire après la
collecte des données en mode GPS normal, par un logiciel constructeur approprié.
La précision en x et y est de quelques centimètres vu que la base est proche (la distance entre
les deux récepteurs ne dépasse pas 3 km). Par contre, pour l’altitude z, l’incertitude est plus
importante et est de l’ordre de quelques dizaines de cm (environ 50 cm).

Figure II.8 : Photo du dispositif du GPS cinématique, formé par deux récepteurs : une base
dont l’antenne est fixée sur un trépied et un mobile porté par une personne.

42
  ǣ  

Figure II.9 : Variation d'un point fixe dans le temps vu par un GPS fixe (la base). Chaque
point présente une erreur qui correspond à la distance qui le sépare du point ayant une
valeur moyenne de toutes les mesures (point au milieu).

IV. Paléosismologie
La paléosismologie est l'étude des traces laissées dans les dépôts géologiques récents par
d’anciens forts séismes (McCalpin, 1996). Elle a pour objectif d'identifier et de caractériser
ces séismes et permet de compléter notre connaissance de la sismicité au-delà de la période
"instrumentale" (dernier siècle) et "historique" (au mieux le dernier millénaire en France).
Cette discipline contribue ainsi aux évaluations d’aléa sismique qui prennent en compte la
fréquence et la taille des tremblements de terre sur des périodes de plusieurs dizaines de
milliers d’années. Ces séismes anciens sont appelés paléoséismes.
La méthode consiste principalement à identifier, le long d’une faille connue ou présumée
active, une zone où la sédimentation est suffisamment continue et récente pour avoir pu
enregistrer les déformations de surface associées à un séisme, voir plusieurs séismes. En
pratique on réalise une tranchée pour accéder aux déformations (décalages, fissures,
plissements,…) affectant les formations géologiques récentes. Les levés faits sur les parois de
la tranchée sont effectués avec une précision qui s’apparente à celle des méthodes
archéologiques. Les décalages des sédiments observés dans les tranchées permettent d’estimer
la magnitude des séismes. La datation des dépôts successifs permet d’estimer les dates
d’occurrence de ces séismes et de contribuer à la reconstitution de l’histoire sismique de la
faille. Le choix du site est basé sur une approche morphotectonique, parfois complétée par des
études géophysiques de surface (profils sismiques, imagerie radar, imagerie électrique, etc ..).

43
  ǣ  

De nombreuses études paléosismologiques ont été réalisées dans le monde sur des failles
particulièrement actives : décrochement de San Andreas aux Etats-Unis (Sieh, 1978),
décrochement Nord-Anatolien en Turquie (Rockwell et al., 2001), décrochements japonais
(Tsutsumi et al., 1991), chevauchements himalayens (Lave et al., 2005), failles inverses du
nord de l’Algérie (Meghraoui and Doumaz, 1996), failles normales de la péninsule italienne
(Pantosti et al., 1993). Cette approche a aussi été utilisée sur des failles d’activité plus
modérée : faille inverse de la Trévaresse en France (responsable du séisme de Lambesc de
1909) (Chardon et al., 2005) ou faille de Bree en Belgique (Camelbeeck and Meghraoui,
1998).
Les critères de reconnaissance des paléoséismes reposent sur les études récentes des
traces en surface des failles de tremblements de terre. La formation d’un escarpement co-
sismique en surface, accompagnée de déplacements verticaux et horizontaux soudains,
marque les dépôts superficiels et la géomorphologie. Le déplacement co-sismique, l’érosion
de l’escarpement et l’accumulation des sédiments près de la faille constituent les marqueurs
de l’événement sismique (Fig. II.10). Les déplacements cumulés sont alors identifiés à l’aide
de marqueurs géomorphologiques (escarpements de faille, terrasses soulevées, hydrographie
perturbée…), de la géophysique de surface (prospection radar et résistivité électrique) et de la
déformation des dépôts pléistocènes et holocènes visibles dans les tranchées.

Figure II.10 : Processus d’enregistrement des traces de séismes anciens aux abords d’une
faille active : (a) escarpement de faille normale à l’étape présismique ; (b) trace en surface
avec déplacement co-sismique et début de l’érosion de l’escarpement co-sismique ainsi
généré; (c) érosion de l’escarpement et dépôt des sédiments colluviaux, d’après Meghraoui
(2001).

V. Méthodes de datation
1. Méthode du 10Be in situ
10
La méthode de datation par le cosmonucléïde Be (t1/2 = 1,5 Ma), qui s’est développée
depuis une vingtaine d’années, permet d’estimer l’âge d’abandon des surfaces d’objets

44
  ǣ  

morphologiques sur des périodes de temps qui vont de quelques milliers à quelques centaines
de milliers d’années (Klein et al., 1986; Nishiizumi et al., 1986). Un des points forts de cette
méthode est que la gamme de temps dans laquelle elle s’applique correspond à celle durant
laquelle les surfaces alluviales, dans la plupart des contextes tectoniques et climatiques du
monde, sont préservées de l’érosion ou du recouvrement par d’autres dépôts. De plus,
l’analyse 10Be s’effectue sur le quartz, qui est abondant dans les matériaux détritiques et donc
dans la plupart des marqueurs morphotectoniques. Cette méthode de datation est désormais
devenue un outil indispensable pour la caractérisation de l’activité des structures
tectoniquement actives. Le front sud atlasique tunisien est parmi les terrains les plus
appropriés à une étude intégrant ces différentes techniques. En effet, les marqueurs
morphotectoniques du bassin de Gafsa et de la chaîne des Chotts (cônes alluviaux, terrasses,
surfaces d’érosion…) sont exceptionnellement bien préservés par l’aridité du climat. Cela
rend possible la quantification de la déformation active au niveau de ce front et la
compréhension de la géométrie et du style de la déformation dans ce système.
Le principe de la datation par le béryllium se base sur le processus de production de ce
cosmonucléïde dans les roches terrestres (Fig. II.11). Les particules cosmiques, dites
primaires, interagissent avec l’azote et l’oxygène atmosphériques et, par des phénomènes de
14 10
spallation, forment des éléments instables comme le C, le Be (ce dernier, produit dans
10
l’atmosphère, n’est pas celui utilisé dans ce travail ; pour la suite la notation Be sera
comprise comme 10Be produit in situ) et des particules secondaires comme les neutrons et les
muons. 0,1% de ces particules sont assez énergétiques pour produire du 10Be dans la matrice
des minéraux exposés dans les premiers mètres de la croûte. Les cibles principales dans ce
milieu sont les atomes de Si, O, Al, Fe, Mg contenus dans les minéraux. Du fait de
10
l'atténuation des particules incidentes dans la matière, la production de Be décroît
exponentiellement en fonction de la profondeur. À la surface, la majeure partie de cette
production (~98%) est due aux neutrons. En profondeur, cette production neutronique devient
négligeable et la production par les muons devient prépondérante (Siame et al., 2000).

45
  ǣ  

Figure II.11 : Schéma montrant le processus de production du 10Be par rayonnement


cosmique dans les premiers mètres de la croûte terrestre, d’après Vassallo (2006).

Il existe deux stratégies d’échantillonnage possibles :


- La première stratégie est de type statistique et consiste à récolter plusieurs
échantillons de roches exposées en surface en tenant compte de leur emplacement, de leur
géométrie et de leur état d’altération de façon à minimiser les pertes de matière par érosion et
les effets de tout autre processus post-dépôt. Le point fort de cette stratégie est de pouvoir
10
comparer les concentrations en Be d’une surface sur une zone relativement étendue,
permettant de déterminer une concentration superficielle moyenne et éventuellement de
repérer des échantillons avec des histoires anté ou post-dépôt anormales. Par contre aucune
information ne peut être obtenue par rapport à des paramètres clés pour la datation tel que
l’héritage ou le taux d’érosion.
- La deuxième stratégie consiste à prélever des échantillons le long d’un profil en

46
  ǣ  

profondeur. Cela permet de comparer la distribution en profondeur du 10Be avec la courbe de


décroissance exponentielle prévue par les lois physiques en cas de pré-exposition nulle ou
négligeable des dépôts (Brown et al., 1992). Dans le cas d’une faible dispersion de la
10
distribution de Be en profondeur par rapport aux modèles théoriques, l’inversion des
données peut fournir une estimation de l’héritage et du taux d’érosion de la surface,
permettant d’avoir une datation plus précise.
Bien entendu, ces deux stratégies d’échantillonnage sont complémentaires et dans la limite du
possible (technique et/ou financier) devraient toujours être couplées.
Le taux de production de cosmonucléides en surface P0 (at/g/an) est calculé de façon
empirique par le polynôme suivant (Lal, 1991):
P0 (L, z) = a(L) + b(L)z + c(L)z2 + d(L)z3 (1)
où L est la latitude géomagnétique, z l’altitude en km du site et a, b, c, d sont des coefficients
dépendant de L. Le modèle de taux de production élaboré par (Stone, 2000) se base également
sur ce polynôme.
L’atténuation théorique du taux de production en fonction de la profondeur est donnée
par la loi exponentielle :
షഐೣ
P(x) = P0 × ݁ ȁ (2)
où ȡ est la densité de la roche (g/cm3) ; x la profondeur (cm) ; ȁ la longueur d’atténuation des
particules qui vaut 150 g/cm2 pour les neutrons, 1500 g/cm2 pour les ‘stopping’ muons (ȝ1) et
5300 g/cm2 pour les muons négatifs (ȝ2) (Braucher et al., 2003).
Ainsi, la concentration augmente au cours du temps avant d’atteindre un état
d’équilibre, c’est-à-dire un palier limite où les gains seront compensés exactement par les
pertes et qui sera d’autant plus précoce que l’érosion sera forte (Fig. II.12).

47
  ǣ  

Figure II.12 : Evolution théorique de la concentration en 10Be en fonction du temps


d’exposition pour différents taux d’érosion, d’après Braucher (1998). A noter le palier atteint
par la concentration en 10Be qui matérialise un état d’équilibre entre gains et pertes pour un
taux d’érosion donné. Cet état d’équilibre sera atteint d’autant plus vite que le taux d’érosion
sera fort. Noter que pour la concentration mesurée [10Be] m, le temps ne peut pas être
inférieur à tmin et le taux d’érosion ne peut pas être supérieur à Emax.

Figure II.13: Evolution théorique de la concentration en 10Be, en fonction de la profondeur,


avec la durée d’exposition, modifié d’après Carretier (2000). Cette évolution temporelle est
matérialisée par les différentes courbes de décroissance exponentielle (en rouge) pour un
profil en profondeur avec une concentration initiale. Plus la durée d’exposition est longue,
plus la concentration en 10Be augmente. De même, l’héritage décroît avec le temps
h(t)=h0eǦȜt.
48
  ǣ  

Si la distribution de 10Be en profondeur, conformément aux lois théoriques, décrit une


décroissance exponentielle, la concentration initiale, négligeable ou non, est constante pour
tous les échantillons. Dans ce cas, sa valeur peut être déterminée graphiquement sur un profil
concentration-profondeur en prenant la valeur asymptotique vers laquelle tend le modèle (Fig.
II.13).
La première application en géologie a été effectué sur des moraines en Antarctique
(Brown et al., 1991). Alors que sa première utilisation en morphotectonique a été faite pour le
calcul de la vitesse de glissement de la faille Owens valley (Bierman et al., 1995) et celle de
10
Bogd au Mongolie (Ritz et al., 1995). Le Be produit in-situ dans le quartz est
particulièrement adapté à la datation des surfaces géomorphologiques car sa production est
essentiellement limitée aux premiers mètres de la croûte terrestre. Son accumulation dans les
roches superficielles peut donc être utilisée pour étudier quantitativement l'historique des
surfaces (Siame et Sébrier, 1998). Durant cette étude, l’utilisation conjointe de la méthode de
datation par âge d'exposition 10Be et des méthodes d'analyse de la tectonique active (imagerie
satellite et aérienne, analyses géomorphologique et topographique de la déformation) permet
la quantification du soulèvement vertical des surfaces géomorphologiques et par la suite la
vitesse du glissement sur la faille.

2. Méthodes OSL et 14C


Les datations des niveaux sédimentaires dans les tranchées excavées au niveau de la faille
14
de Gafsa au cours de cette étude, ont été faites par C et par luminescence stimulée
optiquement (OSL).

2.1.Luminescence Stimulée Optiquement (OSL)


Le principe de cette dernière est le suivant : au cours du temps, les matériaux sont
continuellement irradiés par les radionucléides naturels, principalement l’uranium et le
thorium et leurs descendants ainsi que l’isotope radioactif du potassium (40K). Un
prélèvement, exposé à l’action de la lumière en laboratoire, émet une lueur transitoire dont la
quantité est fonction de la durée d'irradiation dans le milieu naturel. Si l'échantillon est
stimulé optiquement une deuxième fois, il n'émettra plus de lumière. C’est donc la dernière
exposition à la lumière intense (celle du plein jour pendant quelques minutes) qui va remettre
le chronomètre à zéro.

49
  ǣ  

2.2.Datation par 14C


La datation par le carbone 14, dite également datation par le radiocarbone est une méthode
14
de datation radiométrique basée sur la mesure de l'activité radiologique du C contenu dans
de la matière organique dont on souhaite connaître l'âge absolu, à savoir le temps écoulé
depuis sa mort. Le domaine d'utilisation de cette méthode correspond à des âges absolus de
quelques centaines d'années jusqu'à, et au plus, 50 000 ans (Pour certains auteurs, les résultats
obtenus ne sont pas fiables au-delà de 35 000 ans BP). L'application de cette méthode à des
événements anciens, tout particulièrement lorsque leur âge dépasse 6 000 ans (préhistoriques),
a permis de les dater beaucoup plus précisément qu'auparavant. Elle a ainsi apporté un
progrès significatif en archéologie, en paléoanthropologie et en paléosismologie.

• Principe de la datation
Le carbone 14 ou radiocarbone est un isotope radioactif du carbone dont la période
radioactive (ou demi-vie) est égale à 5734 ± 40 ans selon des calculs relevant de la physique
des particules datant de 1961. Cependant, pour les datations on continue par convention
d'employer la valeur évaluée en 1951, de 5568 ± 30 ans.
Un organisme vivant assimile le carbone avec un fractionnement isotopique connu, de l'ordre
de quelques pourcents pour la photosynthèse. Durant sa vie, la proportion de carbone 14 (14C)
présent dans l'organisme par rapport au carbone total (12C, 13
C et 14
C) est donc aisément
rapportable à celle existant dans l'atmosphère du moment. La datation par le carbone 14 se
fonde ainsi sur la présence dans tout organisme de radiocarbone en infime proportion (de
l'ordre de 10-12 pour le rapport 14
C/C total). À partir de l'instant où un organisme meurt, la
quantité de radiocarbone qu'il contient ainsi que son activité radiologique décroissent au cours
du temps selon une loi exponentielle. Un échantillon de matière organique issu de cet
organisme peut donc être daté en mesurant soit le rapport 14C/C total avec un spectromètre de
masse, soit son activité x années après la mort de l'organisme.

• Mesure de l’âge d’un échantillon de matière organique


La désintégration radioactive du carbone 14 obéit à une loi de décroissance exponentielle
caractérisée par sa demi-vie. Dater un échantillon de matière organique consiste à mesurer le
14
rapport C/C total (ce qu'il reste de radiocarbone naturel suite à la désintégration) et à en
14
déduire son âge. Le rapport C/C total est mesuré soit indirectement par la mesure de
l'activité spécifique (nombre de désintégrations par unité de temps et par unité de masse de

50
  ǣ  

14
carbone) due au radiocarbone naturel qui est proportionnelle au rapport C/C total, soit
directement par spectrométrie de masse.
Quand elle fut mise au point par Libby à la fin des années 1940, la datation par le carbone
14 passait par la mesure de la radioactivité des échantillons ce qui était délicat du fait de la
faiblesse du signal (il y a peu d’atomes de radiocarbone dans l’échantillon analysé, surtout
après quelques milliers d’années, et encore moins qui se désintègrent) et du bruit de fond
(radioactivité naturelle, rayons cosmiques...). Aujourd’hui, la mesure directe du rapport 14C/C
total par spectrométrie de masse est privilégiée car elle permet de dater des échantillons
beaucoup plus petits (moins d’un milligramme contre plusieurs grammes de carbone
auparavant) et beaucoup plus vite (en moins d’une heure contre plusieurs jours ou semaines).
Le carbone extrait de l'échantillon est d'abord transformé en graphite, puis en ions qui sont
accélérés par la tension générée par un spectromètre de masse couplé à un accélérateur de
particules. Les différents isotopes du carbone sont séparés grâce à un aimant ce qui permet de
compter les ions de carbone 14.
Les échantillons vieux de plus de 50 000 ans ne peuvent être datés au carbone 14, car le
rapport 14C/C total est trop faible pour être mesuré par les techniques actuelles ; les résultats
ne sont relativement précis que pour les âges inférieurs à 35 000 ans.
La méthode la plus courante de datation consiste à déterminer la concentration Ct de
radiocarbone d'un échantillon à l'instant t de mesure ; l'âge de l'échantillon est alors donné par
la formule :
ଵ ஼଴
t – t0 = ఒ × ln ஼௧

où C0 est la concentration de radiocarbone de l'échantillon à l'instant t0 de la mort de


l'organisme d'où provient l'échantillon (C0= ~10-12) et Ȝ la constante radioactive du carbone 14
(Ȝ = ~1,210 . 10-4 ans-1). Dans cette étude, les échantillons datés par ces deux méthodes sont
des sables fin et des silts peu riches en matière organique.

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  ǯ  

52
  ǣ    ǯ

I. Introduction à l’étude structurale


Dans ce chapitre qui a fait l’objet d’un article soumis à la revue Tectonics, on s’intéresse à
l’étude de la géométrie structurale et de l’histoire de la déformation de l’Atlas Sud Tunisien.
Des coupes géologiques équilibrées ont été élaborées afin de définir la géométrie des
systèmes de chevauchements et plis associés dans le bassin de Gafsa et le bassin des Chotts, et
d’analyser la cinématique de la déformation. Ces coupes ont été utilisées en particulier pour
déterminer la structure profonde des différentes failles actives qui seront analysées en termes
d’aléa sismique dans les parties suivantes.
Le principe de la méthode d’équilibrage des coupes géologiques a été décrit dans la partie
II. Durant cette étude, on a utilisé le logiciel « 2DMove 5.1 » de Midland Valley conçu pour
équilibrer les coupes géologiques. Les données ont été géoréférencées à partir d’un SIG
construit au moyen du logiciel « MapInfo ». Ces données géoréférencées ont été ensuite
exportées vers le logiciel « 2DMove 5.1 » pour faire l’équilibrage.
Une grande partie des coupes a été construite à partir de données de sismique réflexion.
L’emplacement des coupes a été choisi en fonction de la disponibilité des sections sismiques.
Ces dernières ont été fournies par l’Entreprise Tunisienne d’Activités Pétrolières (ETAP). La
conversion temps-profondeur de ces sections sismiques a été réalisée grâce au logiciel
2DMove à partir des lois de vitesses indiquées sur les sections. Les réflecteurs sismiques ont
été ensuite calibrés en utilisant les données de forages proches de la coupe. Pour décrire le
système de bassin d’avant-pays de l’AST, nous avons utilisé la nomenclature de DeCelles et
Gilles (1996).
Un bassin d'avant-pays est une dépression qui se développe parallèlement à une chaîne de
montagnes. Il se forme quand la charge tectonique créée par la propagation du prisme
orogénique induit une flexure de la lithosphère. La largeur et la profondeur du bassin d’avant-
pays sont déterminées par la rigidité de la lithosphère sous-jacente et les caractéristiques
physiques de la chaîne de montagnes. Le bassin d'avant-pays reçoit des sédiments qui sont
érodés sur les reliefs du prisme orogénique, ainsi que des sédiments provenant du domaine
cratonique de sa bordure externe. L’espace d’accommodation est contrôlé par la flexure de la
lithosphère sous l’effet de la charge tectonique de la chaîne à la différence des bassins de rift
où cet espace est généré par l’extension de la lithosphère.
Un système de bassin d’avant-pays se compose de quatre zones de dépôts distinctes
définis par DeCelles et Giles (1996) et représentées sur la figure III.1. La zone de dépôt de
wedge-top correspond à la partie de l’avant-pays en cours de déformation (fronts de
chevauchements) qui se caractérise par des facies proximaux (conglomérats) et des strates de

53
  ǣ    ǯ

croissance. La zone de dépôt de foredeep se trouve au pied du front de déformation et


correspond à la partie la plus subsidente ; elle s'épaissit vers l'orogène. Les environnements de
dépôt correspondent à des systèmes fluviatiles, lacustres, deltaïques ou marins. Le forebulge
correspond au bombement flexural qui limite la zone de foredeep, et qui se caractérise par des
dépôts distaux. La zone de dépôt de backbulge est la plus distale ; elle se situe entre le
forebulge et la bordure cratonique du bassin d’avant-pays.

Figure III.1 : Les différentes zones de dépôts d’un système de bassin d’avant-pays selon la
nomenclature de DeCelles et Giles (1996).

54
  ǣ    ǯ

II. Structure, héritage paléogéographique et histoire de déformation de l’Atlas Sud


Tunisien

STRUCTURE, PALEOGEOGRAPHIC INHERITANCE AND DEFORMATION

HISTORY OF THE SOUTHERN ATLAS FORELAND FOLD-AND-THRUST BELT

OF TUNISIA

Aymen Saïd1,2,3,4, Patrice Baby1,2,3, Dominique Chardon1,2,3, Jamel Ouali4

1 - IRD, GET, 31400 Toulouse, France

2 - Université de Toulouse, UPS (OMP), GET, 14 avenue Edouard Belin, 31400 Toulouse, France

3 - CNRS, GET, 31400 Toulouse, France

4- Laboratoire de Géologie, Ecole Nationale d’Ingénieurs de Sfax, BP W, 3038 Sfax, Tunisia

Article soumis à la revue Tectonics

04 Janvier 2011 (2011TC002862)

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Résumé en français
La combinaison d’observations de terrain, d’interprétations de profils sismiques et de
constructions de coupes équilibrées a permis de proposer une analyse structurale actualisée de
l’Atlas Sud Tunisien. Ce dernier se caractérise par des structures de types « thin skinned » et
« thick skinned » et une variation latérale de la géométrie structurale régionale et des taux de
raccourcissement contrôlée par des rampes obliques NO-SE. Cette étude confirme le rôle de
l’héritage structural dû au rift du Trias supérieur-Jurassique inférieur dans la structuration de
l’avant-pays de l’Atlas Sud Tunisien. Le patron structural du Trias supérieur-Jurassique
inférieur est caractérisé par une domination des failles normales NO-SE à regard vers l’Est et
par une autre famille de failles normales de second ordre limitant un système complexe de
horsts et grabens. Ces failles ont été inversées pendant deux événements tectoniques
compressifs. Le premier événement a eu lieu pendant le Turonien moyen-Maastrichtien
inférieur et peut être corrélé au début de la subduction de la Téthys sous l’Eurasie.
L’inversion des grabens de la Tunisie centrale et d’El Fejej ont commencé durant ce premier
pulse de déformation compressive. Le deuxième événement, correspondant à la période de
raccourcissement majeur dans l’Atlas Sud Tunisien, a démarré au Serravalien-Tortonien et est
encore actif. Cette déformation progressive et continue du système chevauchant d’avant-pays
s’est propagée durant le Néogène sur le décollement formé par les évaporites remplissant le
rift du Trias supérieur-Jurassique inférieur. La principale « phase atlasique» décrite en Algérie
et à l’est de la Tunisie semble ne pas déformer de manière significative l’Atlas Sud Tunisien,
qui correspondait probablement à cette période à la zone de dépôt de backbulge. Pendant
l’Oligocène et le Miocène inférieur et moyen, qui était une période d’érosion et/ou de dépôts
condensés, le Sud Atlas tunisien était probablement la zone de dépôt de forebulge du système
de bassin d’avant-pays atlasique. Ce dispositif est en accord avec la subsidence générale
oligocène-miocène inférieur décrite dans la partie nord de l’orogène.

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Abstract
Structural analysis of the Southern Tunisian Atlas was carried out using field observation,
seismic interpretation and cross-sections balancing. It shows a mix of thick-skinned and thin-
skinned tectonics with lateral variations in regional structural geometry and amounts of
shortening controlled by NW-SE oblique ramps and tear faults. It confirms the role of the
Late Triassic-Early Jurassic rifting inheritance in the structuring of the active foreland fold
and thrust belt of the Southern Tunisian Atlas, in particular in the development of NW-SE
oblique structures as the Gafsa fault. The Late Triassic-Early Jurassic structural pattern is
characterized by a family of first order NW-SE trending normal faults dipping to the east and
by second order E-W trending normal faults limiting a complex system of grabens and horsts.
These faults have been inverted during two contractional tectonic events. The first event
occurred between the Middle Turonian and the Late Maastrichtian and can be correlated with
the onset of the convergence between Africa and Eurasia. The second event corresponding to
the principal shortening tectonic event in the Southern Atlas started in the Serravalian-
Tortonian and is still active. During the Neogene, the Southern Atlas foreland fold and thrust
belt propagated on the evaporitic décollement level infilling the Late Triassic-Early Jurassic
rift. The major Eocene “Atlas event” described in hinterland domains and in the Eastern
Tunisia did not deform significantly the Southern Tunisian Atlas, which corresponded in this
period to a backbulge broad depozone.

1. Introduction
In Tunisia, the Southern Atlas Mountains correspond to an active foreland fold-thrust belt
[Ben Ayed, 1986; Zargouni, 1986; Zouari, 1995; Ahmadi, 2006] limited to the west by a
system of oblique ramps and tear faults accommodating several tens of kilometers of dextral
offset of the Southern Atlas front (Fig. III.2). This type of transfer zone has been described in
most of the frontal parts of thrust belts, but its origin has been rarely studied in detail owing to
the lack of appropriate surface and subsurface geometrical constraints. Regional studies are
generally necessary to tackle such complex structural patterns. The Southern Tunisian Atlas
and its surroundings have been subject to petroleum exploration [Ben Ferjani et al., 1990;
Mejri et al. 2006] and present abundant seismic reflection data and some exploration wells.
Excellent outcrop conditions permit to compile structural and stratigraphic data usable to
calibrate seismic interpretations.
In this paper, combined surface and subsurface data are used to present an updated
structural and kinematic model for the Southern Tunisian Atlas and the neighboring Sahara

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Platform and Central Tunisian Atlas (Fig. III.2). Four balanced cross-sections are constructed
through the Southern Atlas and the Sahara Platform to constrain the geometry and style of
deformation, and the role of the pre-contractional faults pattern on the evolving structural
evolution. The geometry and origin of the oblique ramps such as the Gafsa fault, which is
well known for its seismic hazard [Ben Ayed, 1986; Castany, 1955; Saïd et al., 2011], are
analyzed from E-W seismic reflection transects and field data, and a Late Triassic-Early
Jurassic paleogeographic reconstruction is proposed. Various pulses of contractional
deformation associated to the development of the Southern Atlas fold and thrust belt are
documented thanks to their sedimentary signatures.

2. Geological setting
2.1.The Atlas of Tunisia
The Atlas orogen is the result of the NS to NNW directed convergence between the
African and the European plates. The Tunisian segment of the orogen currently collides with
the so-called ”AlKAPECA” domain [Bouillin, 1986] to the north at a tectonic convergence
rate of approximately 8 mm yr-1 [DeMets et al., 1990, 1994]. It consists of two systems: the
Tell and the Atlas. The Tell corresponds to an accretionary complex displaced southeastward
and the Atlas is composed of folds and thrust faults trending mainly NE-SW [Ben Ayed,
1986; Burollet, 1956]. The Southern Tunisian Atlas (Fig. III.2) is a foreland fold and thrust
belt limited by several NW-SE oblique ramps or tear faults such as the Gafsa fault and the
Negrine-Tozeur fault [Outtani et al., 1995; Zargouni et al., 1985] (Fig. III.2b). These oblique
ramps or tear faults accommodated the decoupling between the central part of the “Maghreb
indenter” [Piqué et al., 1998] and its eastern edge which experienced lateral escape toward the
SE [Casero and Roure, 1994; Sioni, 1996]. The Tunisian Atlas foreland basin extends onto the
Sahara platform and corresponds to an active subsiding zone evidenced by the El Fejej, El
Jerid and Bou Charad “Chotts” basins (Fig. III.2). In the Pelagian platform of southeastern
Tunisia, normal faulting along NW to NNW structural trends controlled the subsidence at
least from Miocene times [Guiraud, 1998; Jongsma et al., 1985].

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  ǣ    ǯ

Figure III.2: a. Digital elevation model of the Atlas with location of the study area. b.
Tectonic setting of central and southern Tunisia with location of the balanced cross sections
(A to D) and the dataset used in this study (reflection seismic sections indicated by continuous
red lines from L1 to L11 and petroleum wells). The discontinuous red lines represent non
available seismic sections.

Episodes of widespread compressive deformation have occurred in the Atlas system


since Late Cretaceous times [Ben Ferjani et al., 1990; Frizon de Lamotte, 2008]. Two distinct
episodes of orogenesis (Middle-Late Eocene-Oligocene and Late Miocene-Pliocene-
Pleistocene) have been traditionally defined at regional scale [Frizon de Lamotte, 2008]. The
Eocene “Atlas event” has been mainly evidenced and reconstituted in Algeria [Laffite, 1939;
Guiraud, 1975; Bracène and Frizon de Lamotte, 2002; Benaouali-Mebarek et al., 2006]. In

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  ǣ    ǯ

Tunisia, it has been recently described from seismic reflection data in the Gulf of Hammamet
and the adjacent Sahel coastal plain [Khomsi et al., 2009]. The second orogenic episode,
which spans from the Middle Miocene to the Present, is better known and traditionally
subdivided into two main periods of contraction: the Serravalian-Tortonian and the Post-
Villafranchian [Aissaoui, 1984; Delteil, 1982; Ouali, 1985; Yaïch, 1984; Zouari, 1995]. The
first period of contraction resulted in the emplacement of large thrust sheets in northwestern
Tunisia and of thrusts and folds in central and eastern Tunisia [Ben Ayed, 1986]. The second
period is characterized by folding of the northern thrust sheets and enhancement of the
previous structures (Rouvier, 1977). Frizon de Lamotte et al. [2000] argue that the shortening
achieved during the Serravalian-Tortonian period is probably smaller because it is mainly
associated with the development of single fault propagation folds. Along with previous
authors [e.g., Burollet, 1956; Castany 1955], Frizon de Lamotte et al. [2000] propose a Plio-
Pleistocene age for the main deformation.

2.2.Tectonic setting of the Southern Tunisian Atlas


This study focuses on the Southern Atlas fold and thrust belt and its relationships with the
Sahara foreland and the Central Atlas hinterland. We present here the structural outlines of
these three tectonic domains from the weakly deformed foreland basin to the internal zones of
the Tunisian Atlas. The map of Figure III.2b shows the morphologic expression of the active
faults of the Southern Tunisian Atlas.
The Chott basin is an endoreic depression, which corresponds to the foreland basin of
the Southern Tunisian Atlas and more precisely to the foredeep depozone of the foreland
basin system (according to the DeCelles and Gilles‘s nomenclature, 1996). This foredeep
depozone is represented by two interconnected Chotts known as the Chott El-Jérid to the
West and the Chott El-Fejej to the East (Fig. III.2b). The Chott El-Fejej occupies the core of a
mega-anticline called “Fejej dome” whose southern limb corresponds to Jebel Tebaga (Fig.
III.2b). Previous studies based on seismic data in the Chott Jerid [Chaari and Tremolières,
2009] have documented the western extension of this dome. According to these authors, the
anticline corresponds to a large wavelength tectonic inversion of a graben initiated in the
Permian and the Triassic, which was characterized by a strong subsidence during the Late
Jurassic-Early Cretaceous times. The geometry of this structure is illustrated on the regional
cross-sections elaborated during this study.
The Southern Atlas fold and Thrust Belt s.s. (SAFTB), known as the Gafsa basin, is
bounded to the south by the Chotts Range (Southern Atlas front) and to the north by the Gafsa

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  ǣ    ǯ

oblique fault and the Orbata-Bouhedma Range (Fig. III.2b). The SAFTB comprises the
Moulares Range, the E-W Metlaoui Range and the ENE-WSW Sehib, Berda, Chemsi and
Belkhir folds (Fig. III.2b). The main deformation is Neogene in age and still active, as attested
by the moderate regional instrumental seismicity of most of the structures [Dlala and Hfaiedh,
1993; Saïd et al., 2009]. According to several authors [Ahmadi et al., 2006; Mercier et al.,
1997; Outtani et al., 1995], who used balanced cross-sections and forward modeling to
characterize the deformation, the folded structures of the SAFTB are the result of thin-skinned
tectonics. Most of the anticlines observed in the basin are interpreted as fault propagation
folds [Ahmadi, 2006]. They are asymmetric with steep or overturned forelimbs and gentle
backlimbs. They consist in E-W trending, S-verging anticlines and ENE-WSW trending
anticlines, which developed between major NW-SE trending oblique ramps such as the
Negrine-Tozeur Fault, the Metlaoui-Sehib Fault, the Gafsa Fault and the El Mech Fault (Fig.
III.2b).
The central Tunisian Atlas extends north of the Gafsa oblique fault and the Orbata-
Bouhedma Range and is characterized by a higher mean topography than the Gafsa basin
(Fig. III.2b). Outcrops in this region are mainly Early Cretaceous in age and the Late
Cretaceous-Paleogene series are lacking. This stratigraphic hiatus characterizes the so-called
“Kasserine Archipelago” [Boltenhagen, 1985; Burollet, 1956; Gourmelen, 1984; Marie et al.,
1984; Sassi, 1974] interpreted as an area that was uplifted and emerged during Late
Cretaceous and Paleogene times. This domain is characterized by the NE-SW trending
anticlines of Sidi Aïch, Souinia, Majoura, Méloussi and Kharrouba (Fig. III.2b). Most of these
folds have an asymmetric geometry with a southward-verging. To the East, the central
Tunisian Atlas is limited by the North-South axis characterized by positive flower structures
and salt extrusions [Yaïch, 1984; Ouali, 1985; Rabhi, 1999; Hlaiem, 1999]. Such
transpressional structures are wrongly mentioned in the entire Tunisian South Atlas, where
they are often described as related to halokinetic processes [Zargouni et al., 1985; Bédir,
1995;; Zouaghi et al., 2009] (Fig. III.2b). They correspond in fact to the reactivation of pre-
existing basement faults resulting in compressional or transpressional structures according to
the original faults planes orientation. The diapiric extrusions occurred only along the
transpressive N-S or NW-SE reactivated faults, where they resulted from remobilizations of
salt by strike-slip movements (Hlaiem et al., 1999).

61
  ǣ    ǯ

2.3.Stratigraphy and main décollement levels (Fig. III.3)


In the Tunisian South Atlas area, only Cretaceous and Cenozoic strata and some Triassic salt
injections along the Gafsa fault are outcropping. In the Gafsa and Chott basins, some wells
reached the Jurassic strata, which can be correlated in seismic sections. Some deep seismic
horizons suggest the presence of sedimentary formations below the Late Triassic-Early
Jurassic evaporites represented by chaotic seismic facies. These deep strata can be interpreted
as the continental sandstones of the basal Triassic Ouled Chebbi and Kirchaou formations
[Ben Ferjani et al., 1990] separated from the Paleozoic sequences by the Hercynian
unconformity [Aliev et al., 1971; Boote et al., 1998]. The regressive evaporitic units of the
Late Triassic and Lias, deposited in grabens controlled by E-W faults and contemporaneous to
the Tethyan rifting and the opening of the central Atlantic Ocean [Bouaziz et al., 2002; Frizon
de Lamotte et al., 2011], constitute the main décollement level of the Southern Atlas. They
present complex salt body geometries (salt pillows and domes) mostly distributed along
extensional structures that probably controlled later thrust propagations. The Late Jurassic-
Early Cretaceous period is characterized by active subsidence and the development of an
extensional sag basin [Underdown and Redfern, 2008]. Late Jurassic deposits consist in
platform limestones and mudstones. They are overlain by an argillaceous sequence of Early
Neocomian age, which can form a secondary décollement level in some places. The Late
Neocomian-Aptian deposits comprise mainly sandstones (Melloussi, Boudinar, Bou Hedma
and Sidi Aïch formations) and dolomites, marls and clays at the top (Orbata Formation). The
Albian-Maastrichtian successions are separated from the Early Cretaceous by a regional
unconformity known as the Late Aptian Austrian unconformity by petroleum industry [Klett,
2000; Zouari et al., 2000; Azaïez et al., 2007; Lazzez et al., 2008] and that we named “Pre-
Albian Unconformity” in this paper (Fig. III.3). Late Cretaceous strata are dominated, in the
lower part, by mudstones and evaporites forming incompetent levels and potential
décollements (Zebbag and Aleg Formations), and, in the upper part, by shallow-marine
carbonates occupying the core of several folds in the Gafsa basin (Abiod Formation or locally
Berda Formation). Zouaghi et al. [2009] identified in the Late Cretaceous strata six second-
order seismic sequences influenced by important tectonic deformation events. These
sequences are apparently unconformably overlain by the marine Late Maastrichtian,
Paleocene and Eocene successions, which consist of clays, calcareous shales with
intercalations of marl, interbedded gypsum, dolomite, fossiliferous limestones and gray
phosphatic limestones. In the Sehib anticline, the phosphatic clays and fine limestones of the
Chouabine Formation are deformed by decametric fold and thrust structures [Ahmadi, 2006],

62
  ǣ    ǯ

attesting that these levels can constitute another potential décollement. The Miocene deposits
are foreland deposits separated from the underlying Eocene formations by an unconformity of
probable Oligocene age, and whose erosion can reach in some places the Late Cretaceous
strata, as shown by the seismic sections presented by Zouaghi et al. [2009]. Evidences of the
Oligocene and Late Maastrichtian unconformities will be presented and discussed further in
this paper. The Miocene series consist of the red continental silty sands rich in Helicidae of
the Séhib Formation [Burollet, 1956; Mannai-Tayech, 2009] and the medium to coarse
grained yellow sands of the Beglia Formation attributed to the Serravalian-Tortonian [Biely et
al., 1972; Robinson and Black, 1981; Mannai-Tayech, 2006, 2009]. The foreland Miocene
series are overlain by Pliocene to Quaternary continental wedgetop deposits known as the
Segui Formation. This latter consists of a gypseous silty to sandy succession becoming
conglomeratic to the top [Burollet, 1956; Castany, 1951; Tlig et al., 1991; Zargouni et al.,
1985] and is characterized by common growth strata patterns at the forelimb of most
anticlines.

63
  ǣ    ǯ

Figure III.3: Synthetic stratigraphic log of the


Southern Tunisian Atlas with main tectonic
events and unconformities, compiled and
modified after Ahmadi (2006) and Mannai-
Tayech (2009). The different thicknesses are
supplied from outcropping and wells data.
Tectonic events and unconformities are
synthesized from regional references and from
the present study.

64
  ǣ    ǯ

3. Regional balanced cross-sections


In order to study the structural architecture of the Tunisian Southern Atlas and its lateral
variations, four regional balanced cross-sections were constructed across the main structures
of the Central and Southern Tunisian Atlas (Fig. III.4) according to thrust tectonic concepts
[Dahlstrom, 1969; Suppe, 1983; Woodward et al., 1985]. The cross-sections were balanced
using Midland Valley 2DMove Software on the basis of bed length and thickness
conservation, and flexural-slip algorithm. They are perpendicular to the fold axis except in the
weakly deformed foreland domain where their orientation is constrained by the available
seismic sections (Fig. III.2). The construction of the balanced cross sections is based on 1:100
000 geologic maps from the Tunisian Geological Survey, seismic and well data from the
Tunisian petroleum company (ETAP) and structural data collected during field works. The
stratigraphic thicknesses of the units younger than Early Cretaceous are determined from
surface outcrops and well data. The thicknesses of Jurassic and Triassic units were estimated
from 2D seismic data whose interpretation was calibrated by wells and outcrop data.
The four balanced cross-sections (Fig. III.2) characterized by a mix of thick-skinned and
thin-skinned tectonic styles show lateral variations in regional structural geometry and amount
of shortening.
On cross-sections B, C and D, the Sahara foreland (Chott basin) is deformed by the
partial tectonic inversion of an E-W graben apparently Triassic and Early Jurassic in age (Fig.
III.4). This inverted structure corresponds to the well-exposed and drilled “El Fejej dome”
characterized by a 5°N dipping northern limb and a 20°S dipping southern limb
corresponding to the Jebel Tebaga (cross-sections C and D; Fig. III.4). This anticline is sealed
near the surface by the Chott El-Fejej salt deposits recording current subsidence of the basin.
The anticline extends to the west under the Chott Jerid (cross-section B), where it has already
been described by Chaari and Tremolières [2009] as the results of a tectonic inversion.
Towards the western boundary of the Tunisian Southern Atlas (cross-section A, Figure III.5),
the inverted Triassic-Jurassic graben disappears and the Chott basin is weakly deformed and
simply records foreland subsidence. No regional evaporitic pinch-outs are visible in
subsurface data, and thickness variations are essentially controlled by Late Triassic-Early
Jurassic normal faults.

65
  ǣ    ǯ

Figure III.4: Balanced cross-sections through the Southern Tunisian Atlas with topographic profiles for sections B and D. Location
of the cross-sections and data setin Figure III.2b. The localization of the different seismic sections (from L1 to L8) is indicated with 66
continuous lines. The shortening of every cross section is calculated using the “Structural Slip Unfolding” program of 2D Move.
  ǣ    ǯ

Figure III.5: L8. Interpreted seismic section crossing the Chott El-Fejej used for the
construction of cross section D (Fig. III.4). L5. Interpreted seismic section crossing the Chott
El-Fejej used for the construction of cross section C (Fig. III.4). L2. Interpreted seismic
section crossing the Chott El-Jerid used for the construction of cross section B (Fig. III.4). U2
corresponds to the Oligocene-Early Miocene Unconformity.

The Chotts Range corresponds to the active Tunisian Southern Atlas front (Fig. III.2b). It
is a complex fault propagation fold, which branches on the main décollement level (Triassic-
Jurassic evaporites) and developed on the northern shoulder of the El Fejej inverted graben
(Fig. III.4). The propagation of the Southern Atlas front deformation was stopped by the
pinch-out of the Triassic-Jurassic evaporitic unit on this structural high. In the Chott basin, the

67
  ǣ    ǯ

main décollement is shifted downward in the El Fejej graben and becomes inactive. On cross-
section A, where the El Fejej graben does not exist anymore, the frontal fault propagation fold
developed further to the south compared to the eastern part of the range, resulting a map
curvature of the Chotts Range (Figs III.2 and III.4).
Independent anticlines corresponding to other fault propagation folds developed north of
the Chotts Range. On cross-section B, the seismic section L3 crossing the drilled El Guentas
anticline (Fig. III.6) shows that these fault propagation folds are also connected to the
Triassic-Jurassic evaporites décollement. Seismic data suggests the presence of salt pillows
that could control the thrusts propagation (Fig. III.4). The series underlying the pillows
probably correspond to the basal Triassic continental sandstones of the Ouled Chebbi and
Kirchaou formations [Ben Ferjani et al., 1990] as suggested by the presence of some deep
seismic horizons.
Further to the North, the Metlaoui and Orbata-Bouhedma ranges separated by the oblique
Gafsa fault mark the southern limit of the elevated Central Tunisian Atlas (DEM of Figure
III.2b and topographic profiles on Fig. III.4). The corresponding topographic step requires a
regional uplift and thick-skinned tectonics involving the pre-evaporitic substratum under the
fault propagation folds of Metlaoui and Orbata (Fig. III.4). We interpret this thick-skinned
thrusting as the complete tectonic inversion of Triassic-Jurassic normal faults dipping to the
north and probably forming the southern limit of rift sub-basins comparable to the El Fejej
graben. Shortening on the deep reverse faults is transferred into the evaporitic décollement
and accommodated by thin-skinned tectonics in the post-Triassic sedimentary cover. The
Metlaoui Range comprises three “en echelon” fault propagation folds reflecting lateral
variations in the propagation of the deformation, which may be probably linked to structural
inheritance due to the Triassic-Jurassic rift geometry. In the easternmost of these folds, the
shortening is accommodated by a northward-verging back-thrust changing drastically the
geometry of the Metlaoui Range. Further to the east, the Orbata-Bouhedma anticline (cross-
section D; Fig. III.4) is part of a large thrust sheet - with 10 km of southward horizontal
displacement - connected to the oblique Gafsa fault (Figs III.2 and III.4). The role and
inheritance of the Gafsa oblique fault, which separates the Central Atlas domain from the
Metlaoui domain, will be illustrated and discussed below.

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  ǣ    ǯ

Figure III.6: Interpreted seismic section (L3) of El Guentass anticline (see location on figure
III.2b) showing two unconformities: U1 at the base of the Early Maastrichtian and U2
overlaid by Serravalian-Tortonian Beglia Formation.

4. Oblique ramps, tear faults and paleogeography


Transfer zones have been studied by analogue modeling (Baby et al., 1996; Schreurs et
al., 2002; Ravalia et al., 2004) that showed the role of lateral variations of the mechanical
stratigraphy in the development of oblique ramps and tear faults. The above structural
analysis shows the importance of the Gafsa fault in the structuring of the Tunisian Southern
Atlas. The fault is a dextral oblique ramp striking N120°E, which constitutes an important
transfer zone of horizontal displacement from the complex fault propagation fold of Métlaoui
and the large thrust sheet of Orbata (Figs III.2 and III.4). The Gafsa oblique ramp is the
longest and most active structure of the region as shown by its seismic activity [Ben Ayed,
1986; Vogt, 1993; Saïd et al., 2011]. In order to better constrain its geometry and origin, we
analyzed two structural cross-sections through the Ben Younes and Bou Ramli anticlines,
using reflection seismic data (cross-sections L9 and L10; Fig. III.7) calibrated from field
observations and previous studies [Zouaghi et al., 2005; 2009]. These cross-sections show that
the Bou Ramli and Ben Younes anticlines correspond to fault propagation folds associated
with the Gafsa fault that appears as a southwest-verging thrust. The core of the Bou Ramli

69
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anticline is extruded by secondary steep opposite faults (Fig. III.7) reflecting the dextral
strike-slip component of the thrust. The southwest-verging thrust is connected to the
evaporitic Triassic-Jurassic décollement level of the Central Atlas domain (Figs III.4 and
III.7). In the footwall of the thrust, seismic data suggests an uplift of the pre-Late Triassic
(evaporites) substratum (see deep parallel reflectors in the Fig. III.7) associated to a blind
deep NE-dipping ramp, whose horizontal displacement propagated in the evaporitic
décollement level of the Gafsa basin. The pre-evaporites substratum is represented by deep
parallel reflectors in the seismic section L10 (Fig. III.7), yet described as “sub salt beds” by
Hlaiem (1999) and corresponding probably to continental strata of the Middle Triassic [Ben
Ferjani et al., 1990]. This thick-skinned thrust drove the uplift of the entire Central Atlas
domain that resulted in its current elevated topography with respect to the Southern Tunisian
Atlas (see Figs. III.2b and III.7).

Figure III.7: Seismic sections and corresponding interpretative geological cross sections
perpendicular to the Gafsa fault through the Bou Ramli (L9) and Ben Younes (L10) anticlines
(See location on figure III.2). Note the topographic step and geological offset across the fault.

70
  ǣ    ǯ

Figure III.8: Longitudinal seismic section (L11) through the Chotts basin (see location on
figure III.2b) showing thickening of Jurassic-Early Cretaceous series and Turonian-
Maastrichtian inversion.

The cross-sections L9 and L10 (Fig. III.7) show that the Triassic, Jurassic and Early
Cretaceous series are thicker in the hanging wall than in the footwall of the Gafsa fault.
Therefore, we interpret the Gafsa footwall reverse basement fault as resulting from the
inversion of the western limit of a Triassic-Jurassic graben located below the Central Atlas
domain. This paleogeographic control of the Gafsa fault has been documented earlier by
several authors [Zargouni et al., 1985; Ben Ayed, 1986; Zouari et al., 1990; Hlaiem, 1999].
The Orbata thrust, which branches onto the Gafsa oblique ramp, represents the southern limit
of the Central Atlas inverted graben. As in the Gafsa fault system, it is associated to a deep
inverted basement fault driving the uplift of the Central Atlas domain (see cross-section D of
Fig. III.4). Further to the east, the Orbata anticline is offset by the oblique dextral El Mech
Fault, which seems to present the same cartographic pattern as that of the Gafsa oblique ramp.
The Southern Atlas presents other NW-SE trending oblique faults. At the surface (Fig.
III.2b), in the Gafsa and Chotts basins, the most spectacular of these oblique structures are the
Negrine-Tozeur and the Metlaoui-Sehib tear faults. We interpret the Negrine-Tozeur Fault as
the result of the reactivation of the western border of the Late Triassic-Early Jurassic rift
system. This border is clearly imaged more to the south on a NE-trending seismic section
(section L11; Fig. III.8), where it coincides with the western limit of the El Fejej graben. The
westernmost of the rift faults seen on the seismic section L11 is indeed aligned with the
Négrine-Tozeur tear fault limiting to the west the Métlaoui thrust. It constitutes in fact the
major paleogeographic limit controlling the mega-transfer zone between the Algerian and
Tunisian southern Atlas fronts [Boudjema, 1987] (see Fig. III.2). Accordingly, we interpret
the parallel Métlaoui-Sehib tear fault as another reactivated NW-SE trending Triassic-Jurassic
normal fault. The set of NW-trending parallel normal faults correspond to the first order faults

71
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system of the Late Triassic-Early Jurassic rifting pattern; it played a major role in controlling
the current structural architecture of the Tunisian Southern Atlas. The map of the Figure III.9
shows the paleogeographic outline that we propose for the Central and Southern Atlas
domains.

Figure III.9: Late Triassic-Early Jurassic structural pattern of the Central and Southern
Tunisian Atlas superimposed on the map of modern ranges.

5. Timing of compressive deformation


In the study area, field observations and seismic imagery permit to evidence unconformities
and syntectonic deposits recording several periods of compressive deformation from Late
Cretaceous times to the present. We present here the sedimentary signatures of the different
pulses of compressive deformation associated with the development of the Southern Atlas
fold and thrust belt.
Late Cretaceous syntectonic sedimentation has been already described by several
authors [Hlaiem, 1999; Zargouni, 1986; Zouaghi et al., 2009]. In the Central Atlas domain of
the study area, the Kasserine Archipelago [e.g., Burollet, 1956; Zouaghi et al., 2009]
comprises a set of NE-SW trending anticlines whose amplification has been recorded since
the middle Turonian [Zouaghi et al., 2009]. This early compressive deformation period is
imaged by the seismic information in the footwall of the Gafsa fault (Fig. III.7), where Late
Turonian growth strata onlap the southwestern limb of the ramp anticline. These growth strata

72
  ǣ    ǯ

have been also observed by Zouaghi et al. (2009), which have generated isopach maps of the
Late Cretaceous major sequences in the Gafsa region. The time isopach map of the Turonian
supersequence (Fig. 10 of Zouaghi et al., 2009) shows clearly the uplift of the NW-SE Gafsa
Ridge due to the first inversion event of the Central Atlas. This first contractional tectonics
continued until the Maastrichtian and drove the emersion of the famous central Tunisia Islets
mentioned above (known also as Kasserine Archipelago) and characterized by the absence of
Coniacian-Maastrichtian deposits [Zouaghi et al., 2009]. Late Turonian growth strata are also
observed on the limbs of the dome of the El Fejej inverted graben (Fig. III.8), and in the
exposed southern limb of the Métlaoui Range (Fig. III.10). To summarize, the Late
Cretaceous growth strata patterns observed in different contractional structures of the study
area recorded incipient tectonic inversion of the Triassic-Jurassic rifts.

Figure III.10: View of growth strata in the Campanian-Maastrichtian Berda/Abiod


Formation on the southern limb of the Metlaoui Range (See location on figure III.2b).

The seismic section L3 crossing the El Guentass anticline (Fig. III.6) and calibrated by
the GNT-1 well [Zouaghi et al., 2009] supplies valuable information on the timing of
deformation. Late Cretaceous deformation is expressed in the southernmost part of the section
(northern limb of the Chotts Range), where Cretaceous reflectors are truncated by an
unconformity (U1, Fig. III.6) located in the Late Maastrichtian, at the base of the clay of the
Haria Formation (Fig. III.3). U1 seals the first pulse of contractional deformation, which
therefore ended in the Late Maastrichtian. The Paleocene-Eocene strata are represented by
strong reflectors capped by a younger unconformity (U2, Fig. III.6). Above this unconformity,
the Neogene foreland infill begins with the Serravalian-Tortonian Beglia Formation, which
onlaps the northern limb of the Chotts Range. This onlap is outcropping in the Chott Range,
where the Paleocene-Eocene strata are entirely eroded. Indeed, Chaari and Tremolières (2009)

73
  ǣ    ǯ

described in the Chotts Range an erosional surface truncating the Late Cretaceous Berda Fm.
and sealed by the Beglia Fm.. According to these authors, the angle between the Cretaceous
and the erosional surface is 7° and between the Cretaceous and Miocene 10°. This
Serravalian-Tortonian growth strata pattern recorded the onset of the Neogene propagation of
the Chotts Range thrust (see Fig. III.4), which apparently suffered a first uplift during the Late
Cretaceous contractional event sealed by the erosional surface U1 (Fig. III.6). Between U1
and U2, the Paleocene-Eocene series do not show growth strata patterns and seem to have
recorded a period a relative tectonic quiescence in this region. In the footwall of the Gafsa
Fault (Fig. III.7), the Neogene deposits onlap also U2, which corresponds to a strong angular
unconformity truncating the Late Cretaceous strata deformed by the first inversion event (Late
Cretaceous). This erosional surface is also visible on the Chott El-Fejej inverted graben (Fig.
III.5).

6. Discussion
6.1.Mesozoic inheritance
The present structural analysis confirms the role of the Mesozoic rifting inheritance in the
development of the active foreland fold and thrust belt of the Southern Atlas. Indeed, the
current structural pattern of the Southern Atlas mimics the paleostructural map of the
Mesozoic complex extensional period (Fig. III.9). In continental Tunisia, various authors have
described a Late Triassic-Early Jurassic rifting followed by a period of thermal subsidence
from Mid-Jurassic to Early Cretaceous [Kamoun et al., 2001; Bouaziz et al., 2002]. This is
consistent with our observations showing that Mesozoic normal faults die generally in the
Jurassic infilling (Figs. III.4, III.5 and III.8). The Jurassic structural pattern derived from our
study (Fig. III.9) is characterized by a family of first order NW-SE trending normal faults
dipping to the east and by second order normal faults trending E-W, defining a lozenge-shape
system of grabens and horsts (Fig. III.9). The geometry of the evaporitic units disturbed by
halokinetic structures played an important role in the localization and development mode of
some thrust folds. The most striking inheritance is due to the NW-SE trending normal fault
set, which now controls the dextral-oblique transfer zones from the El Mech Fault to the
Negrine-Tozeur Fault (Fig. III.2b). The later fault corresponded to the western margin of the
Triassic-Jurassic basin and induced during the inversion the apparent dextral offset of the
Southern Atlas front between Tunisia and Algeria.

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  ǣ    ǯ

Figure III.11: View of Eocene compressive deformation observed in the study area in the
Métlaoui mine (See location on figure III.2b). The slip on the reverse fault is about 10 m.

6.2.Foreland evolution
The Tunisian South Atlas foreland evolution is resumed in the Figure III.12. The Late
Triassic-Early Jurassic rifting faults have been inverted during two contractional tectonic
events. The first contractional event occurred between the Middle Turonian and the Late
Maastrichtian and can be correlated with the onset of the Africa-Eurasia convergence [Dewey
et al., 1989; Stampfli et al., 1991; Dercourt et al., 1993; Frizon de Lamotte, 2008]. Inversion
of the Central Tunisia graben and of the El Fejej graben began during this first pulse of
contractional deformation. This deformation is sealed by a Late Maastrichtian unconformity
(U1), which marks the initiation of a period of relative tectonic quiescence in this region as no
significant syntectonic sedimentation is detected in the Paleocene and Eocene intervals. The
only Eocene deformation observed in the study area is expressed by decametric fault
propagation folds sealed by phosphate deposits as documented by El Ghali et al. [2003] in the
Metlaoui mine (Fig. III.11). Therefore, the major Eocene “Atlas event” described in the
Algerian Atlas [Laffite, 1939; Bracène and Frizon de Lamotte, 2002; Benaouali-Mebarek et

75
  ǣ    ǯ

al., 2006] or in eastern Tunisia (Gulf of Hammamet and adjacent Sahel coastal plain) [Khomsi
et al., 2009] did not apparently deform significantly the Gafsa basin and surrounding areas.
These areas likely corresponded to the distal part of the Eocene Atlas foreland basin system.
In such a context, the Paleocene-Eocene phosphatic limestones and clays of the Gafsa area
may have deposited in the shallow and broad backbulge zone of the Paleogene foreland basin
system (according to the DeCelles and Gilles‘s nomenclature, 1996). The Eocene is capped by
a regional unconformity (U2), which started to develop in Oligocene times. The U2
unconformity is deformed by the Neogene thrust tectonics and sealed by Serravalian-
Tortonian growth strata on the flanks of the main thrust anticlines. These deposits recorded
the onset of the principal and still active thrust propagation in the Southern Atlas. In some
places, a condensed sedimentary package called Sehib Formation and including probably the
Oligocene and the Early Miocene [Mannaï-Tayech, 2009] is preserved. This condensed series,
equivalent to the U2 disconformity (see Fig. III.3), recorded the post-Eocene period of
tectonic quiescence, largely described in the Algerian Atlas [Laffite, 1939; Guiraud, 1975;
Bracène and Frizon de Lamotte, 2002; Benaouali-Mebarek et al., 2006] where it signed the
end of the so-called “Atlas event”.

76
  ǣ    ǯ

Figure III.12: kinematic evolution of the Central and Southern Tunisian Atlas since the
Triassic until present. During the Triassic-Early Turonian, the regime was extensive with the
opening of the Tethys rift. The first event of inversion tectonics occurred during the Late
Turonian-Early Maastrichtian interval. The Late Maastrichtian to The Oligocene-Early
Miocene was a period of tectonic quiescence with erosion or poor sedimentation. The
principal shortening tectonic event in the Southern Tunisian Atlas started in the Serravalian-
Tortonian and is still active.

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  ǣ    ǯ

7. Conclusions
Deformation in the Southern Tunisian Atlas fold and thrust belt is characterized by a mix of
thick-skinned and thin-skinned E-W thrust-structures partitioned by the development of NW-
SE oblique ramps and tear faults. The origin of such structural pattern is related to the
inversion of a Late Triassic-Early Jurassic rift system composed by a family of first order
NW-SE trending normal faults dipping to the east and by second orders E-W trending normal
faults.
The more significant inverted NW-SE faults are the Gafsa oblique ramp and the Negrine-
Tozeur tear fault. The Gafsa oblique ramp is still active and presents the most important
lateral shortening. It is absorbed by the Orbata thrust, which constitutes its frontal termination.
The Negrine-Tozeur tear fault marks another important paleogeographic limit; it
corresponded to the western margin of the Triassic-Jurassic basin and drove the apparent
dextral offset of the Southern Atlas thrust front between Tunisia and Algeria. Such models of
transfer zones related to Mesozoic rifting can be probably exported to other parts of the
Tethys realm.
The first event of inversion tectonics in the Tunisian South Atlas occurred during the Late
Turonian-Early Maastrichtian interval. From the Late Maastrichtian to the end of the Eocene,
the study area corresponded to the backbulge depozone of the Atlas foreland basin system.
The Oligocene and Early Miocene was a period of tectonic quiescence with erosion or poor
sedimentation. The principal shortening tectonic event in the Southern Tunisian Atlas started
in the Serravalian-Tortonian and is still active. This timing of compressional events must be
compared with other parts of the Atlas Mountains to better understand the propagation of the
orogenic wedge and the associated foreland basin system. It is obvious that a contractional
event defined in one part of the orogen is differently recorded in other part. A big work is left
to do in the Atlas System.

78
  ǣ    ǯ

III. Implication pour la détermination de l’aléa sismique


La détermination de la taille des failles est capitale dans la détermination de leur aléa
sismique. En effet, des lois d’échelles déjà élaborées (Hanks et Kanamori, 1979 ; Wells et
Coppersmith, 2004 parmi d’autres) permettent de déterminer la magnitude maximale que peut
générer une faille à partir de ses dimensions, c'est-à-dire sa longueur et sa largeur. Dans notre
étude, on utilisera les lois empiriques de Wells et Coppersmith (1994) (Fig. III.13) qui sont de
loin les plus utilisés puisqu’elles sont basées sur une large base de données de séismes
instrumentaux enregistrés dans le monde entier sur des failles décrochantes, inverses et
normales. On utilisera surtout la relation liant la surface de la faille (Rupture Area, RA) à la
magnitude (M) et qui est établie sur la base de 148 séismes (Fig. III.13). Il s’agit d’une
équation logarithmique : M = 4,07 + 0,98 × log(RA)
avec M la magnitude du séisme et RA la surface de la rupture ou encore la surface de la faille,
c'est-à-dire sa longueur multipliée par sa largeur. Les coupes ainsi élaborées permettent de
déterminer la largeur des failles. Leur longueur sera déterminée à partir de la cartographie de
leur trace en surface dans les parties suivantes.
Les différentes coupes élaborées lors de cette étude montrent que la majorité des
structures frontales et obliques sont constituées par deux systèmes de failles superposés et
séparés par un niveau de décollement représenté par les évaporites du Trias supérieur-Lias :
- la première faille constitue la faille affectant la couverture supérieure et associée
généralement au pli superficiel. Souvent, elle émerge au sud du pli, ou plus rarement au nord
dans le cas d’un rétrochevauchement. Elle a un plan curviligne et une forme listrique avec un
pendage qui diminue en se rapprochant du niveau de décollement (Fig. III.14). La largeur est
mesurée sur ce plan curviligne depuis la surface jusqu’au contact avec le sommet du niveau
de décollement. La partie de la faille qui continue au sein du niveau de décollement n’est pas
prise en compte dans le calcul du potentiel sismogène de la faille puisqu’il s’agit d’un milieu
plastique où la déformation se fait de façon asismique et continue.
-la deuxième correspond à une faille profonde sous le niveau de décollement évaporitique,
affectant le substratum sédimentaire paléozoïque et le socle. Elle n’est pas directement
connectée à la faille supérieure, mais sa quantité de raccourcissement y est transférée par
l’intermédiaire du niveau de décollement (dispositif en prisme intercutané, Fig. III .14). Elle
correspond à une ancienne faille de rift (Trias Supérieur-Jurassique Inférieur) inversée. La
portion de la faille considérée est donc assez redressée et s’enracine verticalement en
profondeur. En se propageant dans les évaporites, elle est responsable de la formation d’un
anticlinal de rampe.

79
  ǣ    ǯ

Figure III.13 : Relations empiriques entre la magnitude d’un séisme et les caractéristiques
de la rupture associée, dérivées de séismes instrumentaux (Wells et Coppersmith, 1994).

Lors d’un événement sismique deux configuration sont possibles : (1) lorsque le séisme
prend naissance au niveau de la couverture post-évaporites, seule la faille affectant cette
couverture est mobilisée ; (2) lorsque le séisme est nucléé en profondeur au niveau du
substratum paléozoïque ou du socle, le raccourcissement est transmis dans la couverture post-
évaporites via un prisme intercutané reliant la faille profonde à la faille superficielle. Le
raccourcissement sera ainsi accommodé par un plissement de la couverture et/ou une rupture
de surface.

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  ǣ    ǯ

Figure III.14 : Dispositif en prisme intercutané montrant la relation entre faille profonde et
faille superficielle

IV. Implication pour les vitesses de raccourcissement


Grâce aux coupes équilibrées, en se basant sur les valeurs de raccourcissement
déterminées pour chaque pli, on peut déterminer des vitesses à long terme pour les différentes
failles associées (Tab. III.1). On considère pour cela que le raccourcissement du à la première
inversion du Crétacé supérieur est négligeable, et que le raccourcissement principal a
commencé depuis le Serravalien-Tortonien (soit 12 Ma). La vitesse à long terme pour chaque
faille peut ainsi être déterminée en divisant le raccourcissement (R) (Fig. III.4) par 12 Ma.
Le tableau III.1 montre clairement que la vitesse de la faille d’Orbata est nettement
supérieure à celle des autres failles. Ainsi la majorité de la déformation, au niveau de l’AST,
est accommodée au niveau de la faille d’Orbata reliée directement à la rampe oblique de
Gafsa. En effet, il s’agit d’un seul système rampe oblique-rampe frontale avec la faille de
Gafsa comme rampe oblique jouant le rôle de transfert de la déformation et la faille d’Orbata
comme rampe frontale accommodant cette déformation sous forme de chevauchement-
plissement. Les autres valeurs de vitesses sont proches et montrent que la déformation est
uniformément répartie entre les autres failles situés au sud et à l’ouest du système rampe
oblique-rampe frontale de Gafsa-Orbata.

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  ǣ    ǯ

Tableau III.1: Vitesses à long terme des différentes rampes frontales actives.
Raccourcissement (m) Vitesse à long terme (mm/ka)
Faille de Métlaoui 2700 230

Faille des Chotts 2500 210

Faille de Séhib 1450 120

Faille d’Orbata 10100 840

V. Implications pour l’exploration d’hydrocarbures


L’analyse structurale de la région d’étude nous a permis de préciser l’architecture
structurale de l’AST. L’inversion tectonique affectant les sédiments du Trias Inférieur et/ou
du Paléozoïque au dessous du niveau de décollement évaporitique peut constituer des pièges
potentiels à hydrocarbures de type plis de failles, comme on peut le voir dans les structures de
Gafsa d’Orbata, de Métlaoui (Figs III.4 et III.7). Dans le secteur d’étude, aucun puits n’a
atteint les séries sous les évaporites du Trias. Le puits le plus profond qui est GNT-1 de
profondeur 4800 m s’est arrêté aux premiers mètres de la séquence évaporitique du Trias
supérieur-Jurassique inférieur. La présente étude montre ainsi l’importance d’aller explorer
au-dessous des séries évaporitiques (couverture) dans des structures impliquant le système
pétrolier paléozoïque. Nous présentons donc ci-dessous ce qui est connu du système pétrolier
paléozoïque, et qui pourrait alimenter les structures profondes mises en évidence.

1. Système pétrolier paléozoïque


1.1.Roches mères
Contrairement à la couverture sédimentaire post-Triasique où les roches mères ne sont pas
bien développées, le substratum sédimentaire Paléozoïque présente deux roches mères très
productrices qui ont chargé les réservoirs Paléozoïques du Sud Tunisien, de l’Algérie et de la
Lybie. Ces deux roches mères sont (Fig. III.15):
Les argiles radioactives du Silurien inférieur (Formation Tanezzuft), la teneur en carbone
(TOC) moyenne pour ces argiles est de 3% et l’indice d’hydrogène varie entre 250 et 450
mgHC/gTOC. Le Kérogéne est essentiellement de type II (Ferjaoui et al., 2001).
Les argiles du Dévonien supérieur (Formation Aouinet Ouenine), la matière organique
dans cette roche mère est constituée essentiellement par du Kérogène de type II avec un TOC
moyen de 5% et un indice d’hydrogène pouvant atteindre 700 mgHC/g TOC (Ferjaoui et al.,
2001).

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1.2.Réservoirs
La série argilo-gréseuse du paléozoïque-Trias renferme de nombreux réservoirs (Fig.
III.15). Les plus importants de ces réservoirs sont les grès fluvio-deltaïques du Trias moyen
(Formation Kirchaou), les grès micacés très dur à grains fins de l’Ordovicien (Formations
Sanrhar, Kasbah Leguine, Bir Ben Tartar et Jeffara), les grès du Silurien supérieur (Formation
Acacus) et les grès du Dévonien inférieur (Formations Tadrart et Ouan Kasa) (Fig. III.15).

Figure III.15: Colonne stratigraphique synthétique du Paléozoïque-Lias de la Tunisie


méridionale avec indication des différentes roches mères, roches réservoirs et couvertures.

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  ǣ    ǯ

1.2.1. Réservoir du Trias (Formation Kirchaou) ou TAGI


Qu’ils soient à l’affleurement ou en subsurface, les dépôts triasiques présentent une
évolution lithologique depuis les sédiments continentaux à la base, aux évaporites et
carbonates marins associés au sommet (Fig. III.15). En affleurement dans le Sud-est tunisien,
ces grés sont caractérisés par des grains fins à moyens ; ils montrent successivement des
stratifications en auges de différentes échelles, des stratifications obliques, des stratifications
horizontales et des rides centimétriques parfois bidirectionnelles et à drapage argileux.
Localement, ces grés montrent des troncs d’arbres métriques ferruginisés et des structures
secondaires très fréquentes issues d’un phénomène très poussé de ferruginisation tardive. En
subsurface, les grés de Kirchaou sont épais d’une cinquantaine de mètres et constitués par la
superposition de quatre niveaux réservoirs (A, B, C-D et E) présentant chacun une partie
inférieure gréseuse et une partie supérieure argileuse ou argilo-silteuse. Ces niveaux
réservoirs sont subdivisés à leur tour en un certain nombre d’intervalles sédimentaires
granodécroissants (finning-upward). Ces derniers débutent par des grés moyens à grossiers et
à base légèrement ravinante et se terminent par des intercalations argileuses et/ou silteuses
très peu épaisses et latéralement assez continues.
Les grés triasiques, tels qu’ils se présentent dans les champs pétroliers, montrent un
système poreux mixte comprenant une porosité primaire et une porosité secondaire d’origine
diagénétique. Plusieurs types de porosité ont été distingués : inter granulaire, vacuolaire, intra
granulaire, de fracture et inter cristalline. Ces niveaux réservoirs présentent donc de bonnes
caractéristiques pétrophysiques. Le tableau III.2 illustre les valeurs de porosité et de
perméabilité moyennes de ces niveaux réservoirs.

Tableau III.2: Les principales caractéristiques des niveaux réservoirs du Trias argilo-
gréseux (champ d’El Borma). ND : Non Déterminé.
Epaisseur Porosité Perméabilité moyenne
Niveaux réservoirs
moyenne (m) moyenne (%) (mD)
A 25 à 45 17 928

B 12 à 35 17 296

C-D 22 à 12 16 158

E 6 à 33 ND ND

84
  ǣ    ǯ

1.2.2. Réservoir Ordovicien (Fig. III.16)


Ce système épais d’environ 600 à 650 m est représenté par des grés micacés très durs à
grains fins et par des argiles silteuses compactes et feuilletées. L’Ordovicien peut être
subdivisé en quatre unités litho-stratigraphiques correspondant chacune à une Formation.
La Formation Sanrhar : Elle présente une épaisseur maximale de 297 m. Elle est formée
essentiellement de grés fluviatiles à granulométrie grossière, à classement granodécroissant et
présentant des stratifications obliques.
La Formation Kasbah Léguine : Cette Formation est formée essentiellement de grés
moyens à grossiers, marins peu profonds et comportant des oolithes ferrugineuses à la base et
au sommet. Les corps gréseux associés à la Formation Kasbah Léguine montrent une
puissance qui varie entre 20 et 50 m. La porosité moyenne de ces niveaux réservoirs n’est pas
assez importante oscillant généralement entre 7 et 8%.

Figure III.16 : Réservoirs gréseux de l’Ordovicien (d’après Ben Ferjani et al., 1990).

La Formation Bir Ben Tartar : Il s’agit essentiellement d’argiles silteuses fossilifères


surmontées par des grés fins quartziques à niveaux d’oolithes chloriteuses. Les nivaux

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  ǣ    ǯ

gréseux de la Formation Bir Ben Tartar sont caractérisés par une porosité moyenne égale à
7%. Par endroit, la porosité peut atteindre 12%, mais la perméabilité est faible (quelques milli
Darcy).
La Formation Jeffara : Cette Formation a été subdivisée en deux membres : un membre
inférieur argilo-gréseux et un membre supérieur gréseux. Les niveaux gréseux constituent des
réservoirs où la présence d’hydrocarbures est prouvée. Dans le Sud tunisien, ils sont épais de
40 à 120 m. La porosité est généralement de 10%, mais peut atteindre 19%.

Fi 18
Figure III.17 : Corrélation stratigraphique des séries de l’Ordovicien et du Silurien entre les
puits Sabria W-1, El Franig-3, El Franig-1 et El Franig-2 montrant les discordances
Hercyniennes, Taconienne et Ordovicienne (d’après Ben Ferjani et al., 1990).

1.2.3. Réservoir Silurien (Formation Acacus)


Cette Formation présente une épaisseur de 710 m dans son forage type. Elle repose
normalement sur les argiles principales de la Formation Tannezuft et elle supporte en
discordance majeure les grés de Tadrart (Fig. III.15). Cette Formation consiste en des
alternances de grés et d’argiles, de complexes argilo-gréseux ou gréso-argileux. Dans
certaines carottes de puits, ces grés montrent une bioturbation fréquente, des laminations
planes et des stratifications obliques.
Cette Formation présente des caractéristiques pétrophysiques qui font d’elle un réservoir
intéressant. Les intercalations gréseuses épaisses de 10 à 20 m ont des porosités et des
perméabilités assez élevées. La porosité varie entre 15 et 25 % et peut atteindre pour certains

86
  ǣ    ǯ

bancs gréseux 50 %. Elle est essentiellement de type inter-granulaire. La perméabilité est


également importante, de l’ordre de 100 mD et pouvant atteindre 511 mD.

1.3.Couvertures
Les roches couvertures sont essentiellement représentées par la figure III.15 :
- les évaporites du Trias-Lias ;
- les argiles du Silurien (Fomation Tannezuft) qui jouent encore le rôle de roche mère ;
- les niveaux argileux de l’Ordovicien qui alternent avec les niveaux gréseux réservoirs.

2. Timing de la mise en place des structures et de la génération et expulsion des


hydrocarbures
Dans les bassins compressifs, le potentiel pétrolier est dépendant du « timing » entre
structuration du bassin et maturation des hydrocarbures (Moretti et al., 1996). Les
modélisations Genex effectuées par Ferjaoui et al. (2001), sur la base de données de 65 puits
forés dans le bassin de Ghadames situé au sud du secteur d’étude, montrent que la maturation
des roches mère du Silurien et du Dévonien a été affectée par l'orogenèse hercynienne dont
l'intensité augmente en allant du sud vers le nord du bassin de Ghadames. La maturité
thermique des argiles du Silurien varie d’un stade peu mature dans le nord à une zone de gaz
sec dans le Sud. La roche mère du Dévonien inférieur a connu une maturation plus faible dont
le degré varie du mi-mature au non mature (Ferjaoui et al., 2001).
Les argiles du Silurien ont commencé l’expulsion des hydrocarbures dès le Carbonifère
inférieur dans la partie sud du bassin. Dans sa partie nord, l’expulsion a commencé plus tard,
vers le Jurassique supérieur et continue jusqu’à aujourd’hui. La Formation Aouinet Ouenine
(Dévonien supérieur) a commencé à expulser des hydrocarbures au Crétacé supérieur dans la
partie sud du bassin et n’a pas encore atteint le stade de maturité dans sa partie nord.
Une fois expulsés par la roche mère (Silurienne et/ou Dévonienne), les hydrocarbures
commencent leur migration verticale jusqu’à rencontrer une Formation imperméable dont la
plus importante est représentée par les évaporites du Trias supérieur-Lias. Ils vont se déplacer
par la suite latéralement sous ce niveau jusqu’à s’accumuler au niveau des plis associées à
l’inversion des failles du substratum anté-évaporites.
Les structures pièges associées à l’inversion se sont formées à partir du Crétacé supérieur.
Donc seuls les hydrocarbures générés à partir du Crétacé Supérieur ont de fortes chances
d’être piégés. Dans cette région, c’est la position de la discordance hercynienne qui contrôle
la période de maturation et d’expulsion. Là où elle a réduit considérablement la pile

87
  ǣ    ǯ

sédimentaire paléozoïque, la maturation des roches mères peut être faible voire absente.
Même si la maturation est absente, les pièges peuvent être alimentés par des hydrocarbures
migrant latéralement depuis des zones situées plus au sud où la réduction de la colonne
sédimentaire sous la discordance hercynienne est moins importante.

3. Conclusions
Le système pétrolier paléozoïque semble être complet et fonctionnel. En effet, les roches
mères, les roches réservoirs et les roches couvertures sont présentes. Les structures
d’inversion de la région étudiée forment de beaux pièges structuraux sous le niveau de
décollement évaporitique dès le Crétacé supérieur. Les hydrocarbures générés à partir de cette
période ont de fortes chances d’être piégés. Les conditions de génération et de migration des
hydrocarbures ne sont pas encore connues dans la région étudiée mais sont favorables dans
des régions proches, en particulier dans le bassin de Ghadames situé plus au Sud, pouvant
alimenter latéralement les structures.

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  ǣ   
 

  ǣ  


 
 ǣ
   


89
  ǣ   
 

I. Rampe oblique active de Gafsa

ACTIVE OBLIQUE RAMP FAULTING IN THE SOUTHERN TUNISIAN ATLAS

Aymen Saïd1,2,3,4, Dominique Chardon1,2,3, Patrice Baby1,2,3, Jamel Ouali4

1 - IRD, GET, 31400 Toulouse, France

2 - Université de Toulouse, UPS (OMP), GET, 14 avenue Edouard Belin, 31400 Toulouse, France

3 - CNRS, GET, 31400 Toulouse, France

4- Laboratoire de Géologie, Ecole Nationale d’Ingénieurs de Sfax, BP W, 3038 Sfax, Tunisia

Tectonophysics 499 (2011) 178-189

90
  ǣ   
 

Résumé en Français
La faille de Gafsa est la structure la plus longue et la plus active de l'Atlas Sud Tunisien. Cette
faille de 75 km de longueur correspond à une rampe oblique dextre qui pose un défi dans
l'évaluation de l'aléa sismique en raison de sa géométrie complexe avec un découplage entre
la couverture et le sous-bassement Paléozoïque par les évaporites du Trias.
Dans cette étude, nous combinons l'interprétation des sections sismiques, la morphotectonique
et l’étude paléosismologique pour évaluer le niveau d’aléa sismique de cette faille. Nous
montrons que, malgré une sismicité instrumentale et historique modérées, la faille a produit
des séismes de magnitude M • 6 avec une période de retour d’environ 500-5000 ans au cours
du Quaternaire supérieur. Le dernier grand événement, ayant produit une rupture de surface
sur la faille, s'est produite aux alentours de 8000 ans BP avec une magnitude M • 6. Ainsi, un
événement sismique de magnitude M • 6 est prévu sur la faille de Gafsa. La faille présente
une vitesse de glissement vertical minimale de 0,21 à 0,34 mm / an au cours des 50 ka
derniers. Les séismes de M • 7 peuvent être suspects mais ne sont pas confirmés. Ces gros
événements sismiques nécessitent obligatoirement une connexion de la faille du socle avec la
faille listrique de la couverture ne peut pas générer de telles magnitudes. Il faut faire appel
ainsi à la faille du socle et la faire impliquer. L'aléa sismique relatif à la faille de Gafsa peut
être sous-estimé. En effet, compte tenu de la géométrie du système de faille, un certain
nombre de séismes générés au niveau du socle aurait conduit à un plissement co-sismique de
surface au lieu d’une rupture de surface. La faille de Gafsa est une structure majeure
accommodant l’extrusion / propagation de l'Atlas sur les plateformes saharienne et
pélagienne.

91
  ǣ   
 

Abstract – The Gafsa fault is the longest and most active structure of the fold-and-thrust belt
achieving southeastward propagation of the Atlas belt of Eastern North Africa onto the
Saharan platform. The Gafsa fault is a 75- km long dextral-oblique basement fault ramp that
poses a sizable challenge in earthquake hazard assessment because the post-Paleozoic
sedimentary cover is decoupled from its basement above the basement fault. In this study, we
combine seismic lines interpretation, tectonic geomorphology and paleoseismological
investigations to assess the level of seismic hazard of this fault and evaluate its role in the
geodynamic framework of the Central Mediterranean. We show that despite a moderate
instrumental and historical seismicity, the fault has produced M • 6 earthquakes with a return
period of ca. 500-5000 years during the Late Quaternary. The latest large event having
produced a surface rupture on the fault occurred around 8000 yr BP, suggesting a M • 6
earthquake is overdue on the fault. The fault has a minimum reverse component of slip rate of
0.21 – 0.34 mm/yr over the past 50 Ka. The occurrence of M • 7 paleoearthquakes on the
fault may be suspected but not established. Such very strong earthquakes would require
transient coseismic linkage of the buried basement fault with the overlying listric fault
ramping off the décollement layer. The level of seismic hazard may be underestimated on the
Gafsa fault. Indeed, given the geometry of the basement-cover fault system, a number of
earthquakes generated in the basement would have led to coseismic surface folding instead of
to surface rupture. The Gafsa fault is a major structure accommodating eastward extrusion /
spreading of the Atlas belt onto the Saharan and Pelagian plateforms above the retreating
Ionian lithospheric slab.

1. Introduction
The seismicity of orogenic forelands may be produced by composite fault / fold
patterns due to the interplay of two types of faults. The first type includes inherited basement
faults striking at various angles to the orogenic grain, which are reactivated as thrust-, or,
more commonly, transcurrent oblique ramps. Faults of the second type are newly formed
thrust faults nucleating on décollement layers located at the base or inside the sedimentary
cover (Dahlstrom, 1969; Storti et al., 1997). Interactions between reactivated basement faults
and combined folding and reverse faulting within detached sedimentary cover poses a
challenge for seismic hazard assessment (e.g., Sébrier et al., 2006). Indeed, the structural
complexity produced by these interactions makes it difficult to understand the distribution of
the seismicity and to constrain the geometry and size of potentially seismogenic faults in such
contexts. This is particularly true in regions of low or moderate instrumental seismicity, where

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  ǣ   
 

seismological databases are not rich or precise enough to image fault planes above, below, or
across the décollement layer.
The present contribution addresses the seismic hazard of the Gafsa fault (abbreviated
hereafter as GF), the longest and most active fault of the Southern Tunisian Atlas. The GF is a
major inherited basement fault acting as an dextral-oblique ramp, which interacts with
southward propagation of the Atlas fold and thrust system onto the Saharan platform in the
Eastern Alpine belt of North Africa (Figure IV.1). The Southern Tunisian Atlas is a region of
moderate seismicity that is structurally complex. The NW-trending oblique ramps such as the
GF interfere with E- to NE-trending active thrust and folds in a crust where the Meso-
Cenozoic sedimentary pile is decoupled from the Paleozoic basement thanks to a thick layer
of Triassic evaporites (Ahmadi et al., 2006; Ben Ferjani et al., 1990; Zargouni, 1986). The
moderate magnitudes (M ” 4.4) and intensities (I ” VI) of instrumental / historical
earthquakes produced by the GF and immediately adjacent frontal ramps are suggestive of a
moderate seismic hazard. However, the historical record of past earthquakes in the region
does not extend beyond the latest 19th century AD. Given the fact that the GF is 75 km long
and has affected the basement at least during pre-Cenozoic times (Zargouni et al., 1985;
Zargouni, 1986; Zouari, 1995), the fault may still pose a sizable seismic hazard controlled by
strong earthquakes with long return periods. Such a hazard may turn into a high level of risk,
especially for the city of Gafsa that is established on the fault trace.
The GF may be seen as a type example of active oblique ramp reactivating a major
basement fault such as those found in the forelands of the Alpine belt, with a high level
seismic hazard despite a low to moderate instrumental seismicity (e.g., Cushing et al., 2008;
Thouvenot et al., 1998). Given the semi-arid environment of the Southern Tunisian Atlas, the
GF may be investigated in details using tectonic geomorphology techniques. Furthermore, the
region has been surveyed by the petroleum industry using reflection seismic methods,
providing constraints onto the fault geometry.
Here we provide a synthesis of existing documentation, field data, reflection seismic lines and
satellite images analysis constraining the geometry, history, and surface segmentation of the
GF. We then present the results of a tectonic geomorphology and paleoseismological analysis
of the fault trace near the city of Gafsa. Finally, we combine these results with the data
constraining the size and geometry of the fault to address its seismic hazard. We show that
surface ruptures of large (M > 6) earthquakes repeatedly occurred on the Gafsa fault, the latest
of these events having occurred at ca. 8000 yr BP. A M > 6 event may therefore be overdue
on the GF assuming a return period of ca. 500-5000 yr derived from combining geomorphic

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  ǣ   
 

offsets, radiocarbon dating and coseismic offsets in trenches. The occurrence of M • 7


paleoearthquakes be suspected, requiring activation of the basement ramp. Basement
earthquakes would have led to coseismic surface folding instead of to surface rupture,
suggesting the level of seismic hazard may be underestimated on the Gafsa fault.

2. Seismotectonic framework
Active deformation in the Western Mediterranean takes place in the frame of the
convergence between the African and Eurasian plates, which ranges from 10 mm/yr at the
longitude of Cairo to 4 mm/yr in the Gibraltar Strait according to the Nuvel-1A model
(DeMets et al., 1990; DeMets et al., 1994; Figure IV.1). Due to anticlockwise rotation of
Africa with respect to Europe about a pole located in the Canary Islands, the azimuth of
convergence changes from NW, in the West (Morocco), to N-S, in the East (Egypt) (Argus et
al., 1989; Figure IV.1). Geodetic and geological data show that most of the convergence in
North Africa is absorbed in Northern Algeria within a narrow deformation belt (i.e., the Tell)
by thrust faults trending NE (Meghraoui, 1982; Nocquet and Calais, 2003; Vigny et al., 2002;
Yelles-Chaouche et al., 2006; Figure IV.1). This belt of active deformation in the Eastern
Atlas has a wedge shape and broadens towards the East. Its northern front extents up to
Northern Sicily where it is marked by NE trending thrust faults making the southern boundary
of the Tyrrhenian sea back-arc basin (Figure IV.1). East of Sicily, an abrupt change in active
kinematics is recorded entering Calabria. The Calabrian arc undergoes extension related to
spreading above the westward dipping Adriatic / Ionian subducting slab that is retreating
towards the East (Faccenna et al., 1996; Malinverno and Ryan, 1986; Royden et al., 1987;
Figure IV.1).

94
  ǣ   
 

Figure IV.1: Seismotectonic map of the Atlas belt and adjoining areas (active faults are adapted from Barrier et al., 2004). Black arrows
correspond to the plate motion vectors of Africa with respect to Eurasia (Argus et al., 1989). The Gafsa-Jeffara fault system is shown in red.
Earthquake focal mechanisms are from the Harvard CMT and the European Regional CMT catalogues
(http://www.seismology.harvard.edu/projects/CMT http://www.ingv.it/seismoglo/RCMT).

95
  ǣ   
 

The inner part of the active deformation wedge in Eastern Algeria is occupied by a
plateau of relatively low tectonic activity (Meghraoui, 1988; Yelles-Chaouche et al., 2006).
The Tunisian territory encompasses the transition between the plateau and the Pelagian
platform, to the East, and the Saharan platform, to the South (Figure IV.1). The transition
zone displays an apparently complex active fault pattern (Figure IV.1). In Northern Tunisia
(Figure IV.1), most of the tectonic activity is recorded by NW-SE shortening along NE
trending faults as attested by strong historical earthquakes and recent tectonic geomorphology
studies (Ben Ayed, 1986; Dlala, 1992; Mejri et al., 2010). In Central and Southern Tunisia,
active deformation is accommodated by ENE to E trending reverse faults and ESE to SE
trending dextral strike-slip faults (Chihi, 1992; Zargouni et al., 1985; Figure IV.1). The
Pelagian platform deforms along the ESE to SE trending fault set that is activated with dextral
(Figure IV.1) and extensional kinematics. These faults acquire purely extensional kinematics
approaching the straight of Sicily (Guiraud, 1998; Jongsma et al., 1985; Piqué et al., 1998).
To summarize, the geometry and kinematics of the Eastern Atlas orogen is suggestive of
eastward escape of the East Algerian plateau towards the Pelagian / Saharan platforms as a
consequence of indentation by an “Aurès indenter” (see, for instance, Casero and Roure,
1994; Piqué et al., 1998; Sioni, 1996; Figure IV.1) and possibly to eastward spreading related
to the retreat of the Ionian lithospheric slab.
The change in width of the Atlas belt east of the Aurès is achieved by a series of NW
trending faults, which also affect the northeastern Saharan platform and the Pelagian platform
up to onshore and offshore Libya (Figure IV.1). The distribution and fairly consistent strikes
of these faults indicates that they are inherited from at least pre-Cenozoic deformation
event(s) that have affected the Saharan and Pelagian platforms (Zargouni and Ruhland, 1981;
Zouari, 1995). Among these faults, the Gafsa – Jeffara fault system is nearly 450 km long and
may be traced from Easternmost Algeria to Western Libya (Figure IV.1). This fault system is
apparently dextral and consists of 3 fault zones, which are, from NW to SE, the Tebessa fault
zone, the Gafsa fault zone (i.e., the GF proper), and the Jeffara fault zone. The Tebessa fault
zone shows little evidence of activity (Aissaoui, 1984) and apparent dextral offsets of map-
scale folds of the order of a few hundreds of meters, based on satellite images analysis. The
Jeffara fault zone is submitted to active NE-SW extension (Argani et al., 1986; Haller, 1983;
Kebeasy, 1980). The GF is by far the most active of the 3 fault zones. It cuts across a zone of
diffuse active deformation marking the transition between the Atlas belt and the stable
Saharan platform, which is referred to here as the Southern Tunisian Atlas (Figure IV.2).

96
  ǣ   
 

Figure IV.2: Seismotectonic map of the Southern Tunisian Atlas. Instrumental (for the 1975-2009 period) and historical seismological data were
provided by the National Meteorological Institute (Tunis). The diameters of the circles take into account the uncertainty in epicenter
relocalization (5 km). Active faults are mapped based on satellite images analysis and field investigations. The reverse fault focal mechanism is
from the European Regional CMT catalogue (06/12/1992, Ms = 4.9, Mw = 5.2). The strike-slip focal mechanism was computed from the
microseismicity study of the aftershocks of the Métlaoui earthquake (11/07/1989, Ms = 4.4; Dlala and Hfaied, 1993). Intensities are given in
MKS.

97
  ǣ   
 

3. Regional context of the Gafsa fault: The Southern Tunisian Atlas


The Southern Tunisian Atlas corresponds to a fold and thrust belt made of E-W
trending, S-verging anticlines and NE-SW to ENE-WSW trending en échelon anticlines taken
in between NW-SE trending oblique dextral ramps. The folds are associated with the
propagation of active, dominantly S- to SE vergent thrusts that are cut by, or that branch onto,
the oblique ramps (Figure IV.2). These oblique ramps belong to the same family as the Gafsa
– Jeffara fault system; these are, from East to West, the Negrine-Tozeur Fault, the Metlaoui-
Sehib Fault, the GF, and the El Mech Fault (Figure IV.2).
Four clusters of seismicity may be identified in the Southern Tunisian Atlas. The first
instrumental cluster seems to be associated with the Tozeur thrust ramp that underlies the
eastern Chotts range anticline (Figure IV.2). The second cluster comprises a number of
historical and instrumental events in the vicinity of the city of Metlaoui; it is essentially linked
to the activation of the El-Guentass blind thrust fault (Figure IV.2). The third cluster is
associated with the system formed by the Metlaoui – Sehib oblique ramp and the Sehib frontal
thrust ramp (Figure IV.2). The GF and immediately adjoining thrust ramps constitute the
fourth and main cluster as these structures focus most of the historical and instrumental
seismicity of the Southern Tunisian Atlas (Figure IV.2). In the following section, we shall
first describe the surface geometry of the GF and its neighboring thrust ramps in order to
analyze its seismicity, before addressing its geometry at depth.

4. Segmentation, seismicity and crustal geometry of the Gafsa Fault


4.1.Segmentation (Figure IV.3)
The GF may be divided into four major segments. Segment 1 (Gafsa-Orbata), passing
through the city of Gafsa, is 40 km long and continuous. SE of Gafsa, entering the Orbata
range, the segment shows a bend from WNW to E-W strike. The E-W portion of the segment
acts as the thrust termination of the segment (i.e., the Orbata thrust; Figure IV.3). Three NE
striking, SE verging thrusts affect the Orbata range. Fault mapping indicates that they branch
onto the thrust termination of segment 1. In the Gafsa area, the two lenses marked by the fault
trace delimitate pressure ridges within the fault (see section 5).
Segment 2 (Bou Ramli-Ben Younes) is 20 km long. It represents the northwestern
continuation of segment 1. It has a slightly northeasterly-convex trace and is segmented into 4
sub-segments of increasing length towards the NW and that are almost joined up. Segment 3
(Southern segment) is a straight segment that largely overlaps with segment 2 and, to a lesser
extent, with segment 1. It is 25 km long and cut into 4 main sub-segments that do not overlap.

98
  ǣ   
 

This segment slightly deviates in strike towards the SW with respect to the mean strike of the
GF. The northwesternmost segment of the GF (segment 4) is 17 km long. It overlaps with
both segments 2 and 3 over the first 15 % of its length. It is made of two main overlapping
sub-segments flanked by shorter, second-order sub-segments.

Figure IV.3: Segmentation of the Gafsa Fault. The names of the main anticlines are
indicated.

A SE striking fault, which we suggest to call the Gafsa-Berda fault, seems to branch
onto segment 1 five kilometers SE of Gafsa. The trace of this fault consists of short and
distant segments and marks the eastern boundary of the Berda backthrust. The highly
discontinuous trace of this fault, its low seismicity compared to the GF (Figure IV.2) and its
subdued geomorphic expression revealed by satellite images analyses and field investigations
indicate that this fault may not be considered as part of the GF. Instead, the Gafsa-Berda fault
must be seen as an immature active fault trace developed above the inherited Gafsa- Jeffara
fault system, occupying the gap between the Gafsa and Jeffara active faults (Figures IV.1 and
IV.2).
A number of sub-segments / segments of the GF and Gafsa-Berda fault share a SE
strike oblique to the dominant ESE strike of the fault zone in which they are arranged in an en
échelon dextral pattern (the eastern sub-segment of segment 4, the two easternmost sub-
segments of segment 2, the two small segments mapped between segments 2 and 3, and the

99
  ǣ   
 

Gafsa-Berda fault trace). This, together with the continuity of segment 1, suggests that today’s
trace of the GF proceeded by nucleation, growth and partial linkage of ESE trending dextral
segments and the Orbata thrust on a preexisting en echelon pattern of smaller, SE trending
fault segments.
The only three backthrusts in the Southern Tunisian Atlas (Stah Essouda, Stah, and
Berda) are spatially linked to the GF and related fault traces (Gafsa-Berda), suggesting a close
genetic link between active NW-vergent reverse faulting in the SW compartment of the GF
responding to dextral slip on the GF.

4.2.Seismicity
Since 1975, more than 50 seismic events were recorded in a strip of 10 km around the
GF, among which 30 have magnitudes above 3 (Figure IV.2). The configuration of the
seismological network does not allow constraining the focal depth of the instrumental
earthquakes. Seismicity is distributed along segment 1. Small/moderate instrumental events
occurred on the Orbata thrust portion of the segment. Several small/moderate (III ” I ” VI,
MKS) historical earthquakes occurred in the vicinity of Gafsa (Vogt, 1993) as well as two
instrumental events at the northwestern tip of the segment. The strongest instrumental event
(Ms = 4.4) took place on segment 1 and was recorded very close to Gafsa on 12/27/1985 (Ben
Ayed, 1986; Figure IV.2).
Numerous earthquakes occured on the Stah Essouda thrust, one of these events being
possibly linked to Segment 4. An important seismicity knot is also imaged on the Bou Ramli -
Stah anticlines area, suggesting the earthquakes took place on the Stah backthrust, as well as
on segment 2 and/or 3 (Figures IV.2 and IV.3). These two clusters of instrumental seismicity
on the GF outside segment 1 suggest a close link between the growth of the two back-thrusts,
and slip of the GF. Given the segmented nature and therefore low maturity of the trace of the
GF northwest of segment 1, this further suggests that the back-thrusts assisted the
northwestward growth of the active trace of the GF through their interaction at depth with the
inherited basement ramp.

4.3.Structure at depth
Two cross-sections of the GF were constructed based on surface and subsurface data,
field observations and previous studies (Ahmadi, 2006; Outtani et al., 1995). The GF consists
of a listric, NE dipping reverse fault rooted in the Triassic evaporites above a fault affecting
the pre-Triassic basement (Figure IV.4). This basement ramp is introduced in the section to

100
  ǣ   
 

account for the step made by the top of the Triassic evaporites (see also Ahmadi, 2006,
Outtani et al., 1995). In order to preserve the sustained kinematic coherency of the structures,
it is proposed that the basement ramp marks the root of intercutaneous wedge structure such
as those described by Colletta et al. (1997) and Couzens-Schultz et al. (2003) (Figure IV.4). A
regional topographic step exists across the fault with higher elevation of its northeastern
compartment compared to its southwestern compartment (Figure IV.2). Triassic, Jurassic and
Early Cretaceous series are systematically thicker in the hangingwall than in the footwall of
the GF, indicating NE side-down slip of the fault during most of the Mesozoic, when the NW
trending faults, among which the GF, acted as normal faults (Zargouni et al., 1985; Zouari et
al., 1990). Repeated emersions of the northeastern compartment of the fault from Late
Turonian to Miocene times (Burollet, 1956; Gourmelen, 1984; Marie et al., 1984; Sassi, 1974)
are interpreted to result from the positive inversion of the GF, producing the fault-propagation
fold seen on the cross-sections (Figure IV.4). Our field observations are indicative of
progressive unconformities of post Mid-Miocene molasses on the Cretaceous flanks of the
anticlines (see also Figure IV.4). This suggests that inversion of the GF that started in the Late
Cretaceous was accentuated in the Late Neogene.

5. Tectonic geomorphology and paleoseismology


5.1.Tectonic geomorphology of the Gafsa area
The city of Gafsa is built on the first segment of the GF in the water gap separating the
Ben Younes and Orbata anticlines (Figures IV.3 and IV.5). The trace of the fault in the gap is
underlined by two pressure ridges (the Gafsa Signal and Gafsa-Lalla hills). On the southern
flank of Ben Younes anticline, the Gafsa Orbata segment splits southeastward into two traces
(the Gafsa Signal trace and the Northeastern trace; Figure IV.5) that overlap over the width of
the water gap. From the Gafsa-Lalla hills towards the SE, the fault splits again into two traces
that merge further to the SE to form the Orbata thrust portion of the fault (Figures IV.3 and
IV.5).
Despite the complexity of the segmentation of the GF (Figure IV.3) and in the
multiplicity of overlapping fault traces in the Gafsa area, a short portion of the GF provides a
unique opportunity to examine the fault where it has a single trace cutting across Quaternary
sediments (Figure IV.6). The detailed analysis of this portion of the fault first necessitates to
decipher the main Quaternary geomorphic / sedimentary features of the area, best visible on
the map area of Figure IV.5. Four generations of alluvial fans were mapped. They are
described as follows, from the oldest to the youngest one.

101
  ǣ   
 

Figure IV.4: Seismic lines and corresponding interpretative geological cross sections of the
Gafsa Fault. See Figure IV.3 for the location of the cross sections.

102
  ǣ   
 

Figure IV.5: Morphotectonic map of the Gafsa area derived from SPOT 5 satellite images
analysis and field reconnaissance. The black star indicates the OSL sampling site of White et
al. (1996). The white star shows the location where Ben Ayed (1986) reported and measured
open fissures after the 12/27/1985 (M = 4.4) earthquake on the Gafsa fault (see Figure IV.2
for epicenter location Figure IV.2). A – Northeastern fault trace; B – Gafsa Signal fault trace.

103
  ǣ   
 

T1 fans occupy the upper piedmont of the anticlines. The coalescence of these fans
forms a highly concave pediment surface with steep upslopes. T1 fans are characterized by
sub-angular, polygenic cobbles and pebbles and subsidiary gravels and sands. Their
abandonment surface is locally capped by a calcrete. White et al. (1996), using multigrain
quartz-optically stimulated luminescence dating technique (OSL), dated a sample located 1
meter below the surface of the largest T1 fan from the southern piedmont of the Orbata
anticline (Figure IV.5). They obtained an age of 47 ± 11 ka, which is used to constrain the
maximum abandonment age of the fan to ca. 50 Ka (White et al., 1996). This age matches the
52 - 44 Ka humid period in North Africa suggested by Lézine and Casanova (1991) on the
basis of pollen record in Atlantic cores.
T2 fans have a low slope and roughness and overly the downslope part of T1 fans
(Figure IV.5). They are characterized by essentially silty and clayay content and richness in
organic matter, so that they are intensively used for agriculture. The two most prominent fans
of this generation emplaced in the Gafsa water gap and are bounded to the north by the active
trace of the GF (Figure IV.5). The T3 fan is characterized by a pink silt content. It overlaps
the downslope parts of T2 fans and is also bounded by the fault (Figure IV.5). T4 fan-terraces
are the latest alluvial features in the study area (Figure IV.5). They represent functional fans
reshaped by the seasonal rainfalls.
The area retained for detailed morphotectonic analysis and trenching (Figure IV.6)
displays several indices of active faulting. The fault trace is almost systematically marked by
a south-facing scarp that may attain 2.5 m-high (Figure IV.6). The drainage network is also
modified along the fault trace (Figure IV.6). Several drains, in the southwestern compartment
of the fault, have no equivalent upstream or are deviated across the fault trace, especially
between implantations of trenches 1 and 5 (Figure IV.6). Along this portion of the fault,
drains with counter slopes are common, the scarp has been eroded away, and the fault trace is
marked by a series of aligned shutter ridges of cemented colluvium (Figure IV.6).
The lacustrine clays underlying the alluvial fans crops out immediately North of the
fault and are brought into contact with T2, T3 or T4 fan material (Figure IV.6). This, together
with the fact that the scarp in south-facing (Figure IV.7), indicates an active NE side-up
component of slip along the GF, consistent with the GF being a NE-dipping fault with a NE
side up component of slip (Figure IV.4). Three additional observations attest to the activity of
the fault. First, two overlapping segments of the fault trace bound a depression filled up with
siltous sediments, interpreted as an active sag basin (northern part of T2 fan; Figure IV.6).
Second, the occurrence of dolines immediately north of the scarp (Figure IV.6) is an

104
  ǣ   
 

additional argument for hangingwall uplift. Finally, a myriad of meter- to tens of meters-long
and millimeter to centimeter-wide fissures trending parallel to the scarp occur within ten
meters from the scarp and affect T2, T3 and T4 fan surfaces. The fact that these fissures are
not completely filled up yet by aeolian sands suggests that they result from a recent
earthquake. These fissures compare with those reported and measured at the other end of the
city of Gafsa on the trace of the GF by Ben Ayed (1986) right after the Ms = 4.4 event of
12/27/1985 (Figure IV.5). We interpret the fissures observed at the western end of the city
(Figure IV.6) to be related to the same earthquake.

Figure IV.6: (a) SPOT 5 image at a resolution of 2.5 m (the frame of the image is located on
Figure IV.5).

105
  ǣ   
 

Figure IV.6: (b) Morphotectonic map of the trenching site northeast of the city of Gafsa.
Interpretation of (a) completed by field observations / measurements. Numbers 1 to 6
correspond to the paleoseismological trenches shown in Figure IV.8. A – Northeastern trace;
B – Gafsa Signal fault trace.

106
  ǣ   
 

Figure IV.7: Topographic profile of the Gafsa fault at the trenching site (passing through
trench 1; Figure IV.6). Horizontal arrows designate the outcrop width of fans / bedrock. The
9 meters of vertical offset of the top the T1 fan is a minimum estimate because T1 fan material
lies below the floor of trench 1, where it has not been found. Topography was measured using
a kinematic GPS.

5.2.Paleoseismology (Figure IV.8)


Trenches 1 to 5 were excavated on the single trace of the fault in order to cut across both
the scarp and the fissures. Trench 6 was excavated on the southern fault trace that bounds the
Gafsa Signal Hill further to the SE in the city (called hereafter the Gafsa Signal segment;
Figures IV.5 and IV.6). In the trenches, the fault emerges through an array of fault splays
cutting across a series of colluvial wedges and alluvial units. Arrangements of the colluvial
wedges and fault splays in trench 1 suggest a dominantly reverse, SW verging component of
apparent cumulative slip, in agreement with both the fault scarp and the cross-section
geometry of the fault (Figure IV.4). But there are large longitudinal variations in the cross-
section geometry and slip sense of the fault splays from one trench to the next. A variety of
configurations deviating from apparent southwestward thrusting are recognized: (i) NE
verging reverse faults (trenches 1, 5 and 6), (ii) symmetrical pop-up structures (trenches 4 and
6), (iii) normal fault with NW side-down slip (trench 3), and (iv) steep splays with limited
offsets (trenches 4 and 5). This attests to a significant transcurrent component of cumulative

107
  ǣ   
 

co-seismic slip on the GF. This, together with the structural context of the fault (Figure IV.3)
and its geomorphology indicates that the GF is an active transpressive dextral fault with a NE
side up component of slip.
A number of paleosurface ruptures are identified in the trenches. At least 8 paleoruptures
are attested in trench 1, with apparent offsets comprised between 10 and 140 cm. In trench 3,
the two ruptures have offsets of 21 and 96 cm, respectively. The 96-cm offset may result from
back tilting of a NE-verging coseismic thrust fault splay during its propagation to the surface
(e.g., Philip and Meghraoui, 1983). Co-seismic offsets are subdued in trench 4, but a
minimum apparent coseismic slip of 29 cm is suggested on a deep splay in the central part of
the trench. In trench 5, two apparent coseismic offsets of 19 and 42 cm were measured
(southwestern part of the trench). The two coseismic splays bounding the pop-up structure in
trench 6 have offsets of 40 cm (northern splay) and 38 cm (southern splay), and an earlier
rupture on the southeastern flank of the pop-up has minimum offset of 12 cm.
In the trenches, the fissures are vertical and rectilinear. The exception to that rule is seen
in trench 3 where the segmentation and variable dip of the fissures may be due to the very
strong induration of the colluviums in which they developed. The fissures may have a funnel
shape at the surface. At depth they do not exceed 2 cm in width. They are filled with sand and
show no measurable offsets. The fissures branch onto paleo fault spays, as seen where the
trenches are deep enough (trenches 4 and 5). The fissures were therefore generated by
coseismic activation of the GF even though they have not accommodated significant
displacements. Our observations, together with the common characteristics of the fissures
from the trenching site and those reported by Ben Ayed (1986) confirm that these fissures
were produced by the 1985 M = 4.4 earthquake on the Gafsa fault. The fact that the fissures
are mapped both along the Gafsa Signal and the northeastern fault traces (Figure IV.6) further
indicates that both fault traces were activated in 1985 (Figure IV.5). In the following, we are
concerned with providing constraints on the age of the ruptures with measurable coseismic
offset (i.e., signing M • 5 earthquakes) that predate the 1985 event.
Ten samples have been collected in the trenches for optically stimulated luminescence
dating. Unfortunately, they all yielded aberrant results due to probable partial re-exposition of
the samples after deposition or by mixing of grains in the tube during transport or in the
laboratory. Four samples had been recovered for acceleration mass spectrometry radiocarbon
dating on organic matter extracted from bulk material.

108
  ǣ   
 

Figure IV.8: Extracts of logs of the trenches. Thick black lines are fault splays and thinner
dashed lines are open cracks. All the gravel, pebble and cobble units are colluviums, except

109
  ǣ   
 

where the alluvial gravel bed patterns are superimposed. The star in trench 1 indicates the
fault showing the 1.4 m co-seismic offset. All the logs are at the same scale except that of
trench 3 that is reduced by 50 %. Trench 2 is not shown because it did not permit to excavate
the highly cemented colluvium (comparable to that of trench 3) underlying the T3 silts (e.g.,
trench 4), which display only open vertical fissures.

Samples MO-I-5 and MO-I-10 were collected in order to bracket the age of the last event
recognized in trench 1. They yielded ages of 7280 ± 40 yr BP and 8840 ± 50 yr BP,
respectively, which is at odds with the relative stratigraphic ages of the samples. This may be
interpreted as a consequence of the occurrence of inherited organic matter in the youngest of
the two units. In this case, the last event in trench 1 may be reasonably dated around 8000 yr
BP.
Sample P-IV was collected to date the base of the T3 fan in trench 4 in order to obtain a
minimum age for the last identified paleorutpure. The obtained radiocarbon age of 3490 ± 40
yr BP indicates that no earthquake of significant magnitude (M • 5) has offset the surface
over the last 3500 years. This is in agreement with the last event occuring at ca. 8000 yr BP.
Trench 2 was excavated into the fan riser between T3 and T2 (Figure IV.6), T3
sediments overlying the abandonment surface of the T2 fan. A sample of T3 silts collected
less than 2 meters above the abandonment surface of the T2 fan yielded an age of 6520 ± 40
yr BP. This age of 6500 yr BP is therefore close to the maximum age of T3 and provides a
minimum age for T2.

6. Discussion
6.1.Implications of the morphotectonic and paleoseismological data
The GF has produced repeated surface breaks of strong earthquakes in the Late
Quaternary. Considering the empirical relationship between average coseismic fault
displacement and earthquake magnitude of Wells and Coppersmith (1994), the ruptures
measured in trenches suggest that earthquakes of magnitude 6.1 ± 0.4 (10 cm offset) to 7 ±
0.4 (140 cm offset) have occurred on the GF. Given that the measured coseismic offsets are
apparent offsets in sections perpendicular to a transpressive fault, these paleo-events may
have magnitudes closer to the upper bound of this magnitude range. Our results further
suggest that the latest strong (M>5) earthquake on the GF occurred around 8000 yr BP.
The topographic profile passing through trench 1 (Figure IV.7) indicates that the
minimum vertical component of cumulative reverse slip on the GF since the abandonment of

110
  ǣ   
 

T1 fans is of 9.3 m. This corresponds to a dip-slip of 10.7 m on the fault plane taking into
account a 60° dip for the fault. Considering a maximum abandonment age of 50 Ka for the T1
fan (White et al., 1996), this slip constrains the minimum down-dip component of slip rate on
the GF to 0.21 mm/yr over the last 50 ka. The minimum vertical offset of the T2 fan by the
GF is of 1.9 m (i.e., the height of the fault scarp; Figure IV.7) because the clays that underlie
the fan are exhumed above the scarp (Figure IV.6). This offset corresponds to 2.2 m of dip-
slip on the fault. Radiocarbon dates obtained in trenches 1 and 2 bracket the age of the surface
of the T2 fan between 8000 and 6500 yr BP. Considering the 2.2 m of dip-slip, these ages
yield a range of 0.28 – 0.34 mm/yr for the minimum Holocene down-dip component of slip
rate on the GF.
To compute a return period for strong earthquakes, one may ascribe a characteristic
coseismic slip of 10 - 140 cm to the GF, i.e., the range of apparent coseismic offset measured
in trenches. Dividing the characteristic slip by the Holocene slip rate of 0.28 – 0.34 mm/yr
yields to return periods of 300 – 5000 years. Using the post 50 ka slip rate of 0.21 mm/yr
derived from the offset of the T1 fan yields return periods of 500 – 6700 years. A return
period of 500 – 5000 years for strong earthquakes may therefore be reasonably assessed for
the GF.

6.2.Seismic hazard and the behavior of the Gafsa fault


Let us suppose that the seismicity of the GF is restricted to the sedimentary cover i.e.,
along the reverse listric fault rooted into the Triassic décollement (Figure IV.4). A
décollement depth of 5 km is derived from time-depth conversion of the seismic data. Taking
into account the dip of the fault, the seismic width of the fault may be estimated to be of 7 km.
In this case, the source dimension for segment 1 of the GF cannot exceed 40 × 7 km2. Such
size suggests a maximum magnitude of 6.5 ± 0.2 may be produced by that segment using the
empirical relationship between rupture area and magnitude of Wells and Coppersmith (1994).
This is compatible with the 6.1 – 7 magnitude range inferred for the paleoearthquakes
identified in trenches. However, the largest coseismic offset of 140 cm suggests very strong
earthquakes with magnitudes 7 or higher may have occurred on the GF. Such magnitudes may
not be attained even by coseismic activation of the entire length of the GF, which would
provide a rupture area of 75 x 7 km2 and a corresponding maximum magnitude of 6.7 ± 0.2
(Wells and Coppersmith, 1994). A rupture area of 75 x 15 km2, defined by the total length of
the GF and the entire thickness of the seismogenic crust, would produce earthquakes of
maximum magnitude of 7 ± 0.2 (Wells and Coppersmith, 1994). Given the uncertainties in the

111
  ǣ   
 

empirical relationship between surface rupture and magnitude and the fact that M<7
earthquakes can produce large surface ruptures, our paleoseismological results may not
unequivocally attest to the occurrence of very strong earthquakes on the GF. But this
eventuality may not be rule out. The discussion below aims at evaluating the seismic behavior
of the GF in the eventuality of such very strong paleoearthquakes.
If a majority of the strong (M • 6) earthquakes that have produced surface ruptures on
the GF results from the activation of segment 1 of the fault above the décollement, M • 7
events would have activated the fault along its entire length and over the whole thickness of
the seismogenic crust. This suggests that decoupling prevails between the active cover fault
and the locked basement fault to produce strong earthquakes with a return period of the order
of 500-5000 years (Figure IV.9a). Transient linkage of the basement and cover faults along
the total length of the GF may be invoked to produce very strong (M • 7) events (Figure
IV.9b). This hypothesis would suggest at least transient abandonment of the basement ramp
making the base of the intercutaneous wedge during coseismic activation of the shortcut
linking the basement fault and the cover fault. But this configuration poses a geometrical and
kinematic problem for the persistence and internal coherency of the fault system over a period
ranging from the seismic cycle to the long term (•1 Ma). Even if the cumulative offset of the
basement-cover interface by the short-cut fault cannot be large given the geometrical
constraints provided by the seismic data (Figure IV.4), alternate slip events/periods along the
two faults may be envisaged.
The eventuality of basement earthquakes along the GF, whatever their magnitude,
indicates that we may underestimate the level of seismic hazard on that fault system. Indeed,
the basement fault ramp at the base of the intercutaneous wedge would produce earthquakes
whose rupture may not reach the surface but that would be expressed essentially by coseismic
surface folding. The seismic “noise” of the GF is characterized by frequent M ” 5 events as
attested by both the historical and instrumental seismicity. These events may all be related to
cover faulting, but how frequently these events and especially the strong and potentially very
strong paleoearthquakes respond to coseismic slip on the buried basement ramp remains an
open question. A microseismic experiment may help answer this question.

112
  ǣ   
 

Figure IV.9: Model for the seismic behavior of the Gafsa fault. (a) Configuration during
strong earthquakes (6 ” M ” 7), by activation of the cover fault. (b) Configuration during very
strong (M • 7) earthquakes by activation and linkage of the basement and cover faults.

7. Conclusions
The morphotectonic and paleoseismological analysis of the Gafsa dextral-oblique fault ramp
shows that despite a moderate instrumental and historical seismicity, the fault produces M • 6
earthquakes with return periods of ca. 500-5000 years. The latest large event on the fault
would have occurred around 8000 yr BP, suggesting a M • 6 earthquake is overdue on the
fault. The level of seismic hazard is therefore considerable on the fault, which has a minimum

113
  ǣ   
 

reverse component of slip rate of 0.21 – 0.34 mm/yr over the past 50 Ka. The potential
occurrence of M • 7 paleoearthquakes on the fault indicates that very large, possibly
infrequent earthquakes may occur on the Gafsa fault. Such earthquakes would require
transient coseismic linkage of the buried basement fault with the overlying listric fault
ramping off the décollement layer, along the 75 km length of the fault. The Gafsa fault
appears as the most important active structure of the Southern Tunisian that accommodates
eastward extrusion of the Atlas belt onto the Saharan and Pelagian plateforms.

II. Compléments à l’étude de la faille de Gafsa


Le système de faille de Gafsa-Jeffara est l’un des traits morphostructuraux majeurs de la
Tunisie méridionale. Il se suit sur plus de 450 Km, depuis la chaîne de Tébessa en Algérie
jusqu’à la Libye. Le segment principal (faille de Gafsa proprement dite) limite l’anticlinal de
Bou Ramli au Sud, tronque le flanc sud de l’anticlinal de Ben Younès et passe en rampe
frontale au niveau de l’anticlinal d’Orbata. Le long de ce segment, la faille de Gafsa se
présente comme un décrochement dextre-inverse de direction moyenne N 120 puis comme un
chevauchement de direction E-O.
Dans cette partie, qui a fait l’objet d’une publication à « Tectonophysics », on a procédé à
une analyse de la sismicité historique et instrumentale de la faille de Gafsa, une synthèse de
son histoire géologique, une segmentation détaillée des traces de faille active par détection de
son expression dans la morphologie sur une image satellite à haute résolution (2,5 m) ainsi
qu’une analyse de terrain. Des tranchées paléosismologiques ont permis d’élargir la fenêtre
des événements sismiques enregistrés sur cette faille et de procéder par la suite à des
estimations de la magnitude maximale qu’elle a enregistré ainsi que de sa récurrence.
Le site des tranchées est situé à proximité de la ville au niveau du flanc sud de J. Ben
Younès (Fig. IV.10a). Ce site présente plusieurs indices de faille active et en particulier des
fissures ouvertes (Fig. IV.10b) qui semblent être associée à un séisme récent. Ces fissures ont
servi entre autres à choisir l’emplacement des six tranchées. Ces derniers ont été excavés par
un tractopelle (Fig. IV.11a). Elles ont une largeur de 1 m, des profondeurs de 1,5 à 2,5 m et
des longueurs variant de 15 à 50 m. Les murs des tranchées ont été gratté et équipés par des
ficelles verticales et horizontales distants de 0,5 m (Fig. IV.11b). Seules les parties renfermant
des paléo-ruptures de surface ont été logués sur du papier millimétré. Des exemples de
paléoruptures cosismiques repérées dans les tranchées sont illustrés sur la figure IV.12.

114
  ǣ   
 

Figure IV.10 : (a) Prise de vue vers le Sud-Est de la ville de Gafsa et de la trace de la faille
de Gafsa sur l’extrémité occidentale de la ville. Le carré en noir indique le site des tranchés.
(b) Photos des fissures ouvertes au niveau du site des tranchés. Ces fissures correspondent
aux effets de surface du séisme de Gafsa du 27/12/1985.

115
  ǣ   
 

Figure IV.11 : (a) Prise de vue vers le Sud-Ouest au moment de l’excavation par le
tractopelle de la tranchée N° 1. (b) Photos des murs de deux tranchés équipés par des ficelles
avec un pas de 0,5 m et numérotées afin de faciliter le prélèvement des logs.

Figure IV.12 : Exemples de deux ruptures cosismiques associées à des paléoséismes


observées au niveau de la tranchée N° 6.

116
 ǣ   

 ǣ  




117
 ǣ   

L’identification des failles actives et de leur caractère sismogène dans les zones à
sismicité faible à modérée est l’un des problèmes majeurs en sciences de la Terre. L’étude de
ces failles est souvent faite a posteriori, c'est-à-dire après un séisme destructeur (Meghraoui,
2001). Ces domaines géologiques présentent une tectonique active difficilement identifiable
en surface. Ils peuvent renfermer quelques grandes failles majeures, mais ils se composent le
plus souvent d’une multitude de petites failles appelées « segments » qui sont le plus souvent
à l’origine de séismes de magnitude comprise entre 5,5 et 6,5 mais souvent destructeurs. La
signature géomorphologique de ces segments est difficile à identifier sur le terrain. La
préservation de cette signature dépend de plusieurs facteurs, tels que l’érosion, la couverture
végétale, la lithologie, le réseau hydrographique et l’activité humaine. La topographie induite
par les déplacements co-sismiques constitue une jauge de la déformation. L’accès aisé à des
données topographiques de qualité de même que le développement de nouvelles méthodes de
datation absolue des objets géomorphologiques, permettent désormais d'étudier des structures
et des processus tectoniques sur des échelles de temps recouvrant plusieurs cycles sismiques
ainsi que de quantifier la déformation associée.
Dans cette partie, on s’intéresse à la caractérisation et, là où cela est possible, à la
quantification de la tectonique active au niveau des rampes frontales des différents anticlinaux
de la région d’étude. L’étude de terrain couplée à l’analyse des images satellites à haute
résolution (2,5 m) ont abouti à une carte des traces des failles actives de l’Atlas sud Tunisien
(Fig. V.1a). Pour chaque chaînon ou anticlinal, on présentera une carte morphostructurale de
détail montrant les différents marqueurs morphotectoniques (cônes alluviaux, terrasses, réseau
hydrographique,…) ainsi que les chevauchements actifs ou des escarpements qu’ils
engendrent à la surface des marqueurs. Un profil topographique a été effectué par GPS
cinématique à travers chaque escarpement afin de mesurer sa hauteur. On présentera
également les indices de tectonique active repérés sur le terrain et sur lesquels on s’est appuyé
pour mettre en évidence l’activité des failles et leur émergence en surface. Ces indices sont
essentiellement visibles au niveau de l’intersection des oueds avec l’escarpement de faille
active. Ainsi, l’érosion de l’escarpement par les oueds constitue de véritables tranchées
naturelles permettant de lever des coupes et de mettre en évidence des ruptures co-sismiques
et des escarpements co-sismiques cumulés.
Pour chaque anticlinal où l’on a repéré un chevauchement actif, on a réalisé une coupe
géologique (à une échelle intermédiaire entre celle des coupes équilibrées de la partie III et
celle des coupes d’oueds visibles sur les flancs) permettant de décrire le mode d’émergence
des rampes dans leur contexte morphologique. Ces coupes ont été réalisées grâce aux données

118
 ǣ   

et aux observations de terrain mais aussi en s’appuyant sur les coupes équilibrées (partie III)
qui nous fournissent la géométrie en profondeur de la faille ainsi que son pendage.
Afin de contraindre les vitesses de glissement sur les failles, les mesures
d’escarpement ont été combinées aux âges d’exposition des surfaces morphologiques décalées
10
par ces derniers. Les âges ont été déterminés grâce à la datation au Be in situ par R.
Braucher au CEREGE. Les mesures ont été effectuées sur l’accéléromètre ASTER de
l’Europôle de l’Arbois.
Les résultats de cette étude servent de base à une quantification de la tectonique active
des rampes émergentes. A l’issue de cette étude, des incertitudes persistent quant à l’âge des
objets morphotectoniques et à certaines géométries de failles. C’est pourquoi les résultats de
cette étude doivent être considérés comme préliminaires, tant du point de vue des vitesses de
déplacement des failles que de leurs implications en termes d’aléa sismique.

119
 ǣ   

Figure V.1a : Carte des traces de failles actives de l’Atlas Sud Tunisien. Les noms des failles et des principaux anticlinaux sont indiqués.

120
 ǣ   

Figure V.1b : Localisation des différents chantiers morphotectoniques sur les rampes frontales actives de l’Atlas Sud Tunisien
121
 ǣ   

I. Principales générations de cônes alluviaux


Trois générations de cônes alluviaux quaternaires ont été repérées sur le terrain. En
devenant coalescents, ils forment des glacis recouvrant les piémonts des plis. Ces glacis
recouvrent, par endroit, en discordance angulaire remarquable, les séries néogènes sous-
jacentes (Fig. V.2). Dans de nombreux endroits, les cônes sont en continuité stratigraphique
vis-à-vis des sédiments molassiques néogènes (Fm. Ségui). Ils représentent dans ce cas-là les
termes les plus jeunes du dispositif en discordance progressive.

Figure V.2: Discordance entre les séries de la Formation Ségui et les cônes alluviaux au
niveau du flanc sud de J. Stah (Fig. V. 1a). Les deux unités ont le même faciès : il s’agit de la
molasse proximale qui provient d’une chaîne en surrection.

De la plus ancienne génération vers la plus récente, on distingue


• La génération C0
Elle est préservée sur les amonts des piémonts. Suite à l’importante incision de ces cônes
à la suite de leur soulèvement, Ils se sont morcelés et ne subsistent qu’en buttes témoins. Ces
derniers sont facilement repérables sur le terrain puisqu’elles dominent le piémont mais
difficiles à cartographier sur l’image satellite puisqu’ils présentent des petites surfaces.

122
 ǣ   

• La génération C1
C’est la génération dominante. Elle est caractérisée par des cônes alluviaux coalescents de
couleur rouge rouille déposés par les oueds drainant les bassins versants des plis, pendant des
périodes de pluviométrie intense. L'épaisseur de ces cônes est généralement métrique à
décamétrique. Ils sont constitués par des éléments polygéniques dont la nature varie en
fonction des bassins versants drainées. Il s’agit essentiellement de sédiments grossiers
caractérisés par des coulées de débris. Ils sont localement coiffés par des croûtes gypseuses
relativement compactes en surface et pulvérulentes en profondeur. Occasionnellement, et à la
faveur de fissures et diaclases, le gypse pénètre assez profondément dans les niveaux sous-
jacents où il cristallise sous forme de veines de gypses fibreux ou en petites roses de sable
(Ahmadi, 2006).
• La génération C2
Cette génération de cônes correspond aux dépôts alluvionnaires actuels qui sont en train
de se déposer pendant les périodes de crues intenses qui caractérisent le climat aride à semi-
aride actuel. Elle est topographiquement plus basse que la génération C1 et souvent emboitée
dedans. La surrection du pli provoque le creusement des cônes C1 par les mêmes oueds qui
les ont formés. Ces derniers, n’étant plus en équilibre, creusent la surface de C1 afin de
retrouver leur niveau statique et viennent déposer leur charge sédimentaire plus à l’aval.

II. Tectonique active de la chaîne de Métlaoui


1. Structure générale
La chaîne de Métlaoui est formée par un alignement E-O de structures anticlinales
s’étendant sur plus de 90 km à l’Ouest de Gafsa. Cette chaîne inclut, d’Est en Ouest, les
anticlinaux de Stah, d’Alima, de Chouabine et de Bliji (Fig. V.1a). Ces anticlinaux sont
disposés en échelon dextre suite à une rotation horaire de leurs axes du pli dans un plan
horizontal (i.e. autour d’un axe vertical ; Zargouni et al., 1985). Cette rotation est l’effet du
coulissement dextre sur les rampes obliques NO-SE (comme la faille de Gafsa et celle de
Négrine-Tozeur) et est favorisée par le décollement de la pile sédimentaire sur les évaporites
du Trias (Zargouni et al., 1985).
Au sud de cet alignement morphostructural s’étend une vaste plaine quaternaire aride
traversée par plusieurs Oueds qui se raccordent à l’Ouest et au Sud-Ouest au Chott El
Gharsa : dépression péri-atlasique (Fig. V.1a). L’altitude moyenne de cette plaine varie de
200 à 100 m. Au nord s’étend une plaine plus haute de 450 m d’altitude occupée par des
glacis quaternaires et ravinée par des oueds laissant apparaître les séries de la formation

123
 ǣ   

Ségui. La chaîne de Métlaoui est traversée par deux cluses assez étroites (water gap), l’une à
l’Est entre Alima et Stah et l’autre à l’Ouest près de la frontière algérienne. Elle est tronquée à
sa terminaison orientale par une faille transpressive dextre d’orientation N 120 – 130
correspondant à la faille de Gafsa et délimité à l’Ouest par la rampe oblique de Négrine-
Tozeur de même orientation (Fig. V.1a). Cette dernière la sépare des Monts de Négrine en
Algérie avec lesquels ils forment un système de relais droit (Fig. V.3 ; Aissaoui, 1984).

Figure V.3: Carte interprétative du relais droit des Monts de Négrine et de la terminaison
ouest de la chaîne de Métlaoui (Aissaoui, 1984).

2. Morphotectonique
Sur le piémont sud de la chaîne de Métlaoui, sont présentes les deux générations de cônes
C1 et C2 (Fig. V.4). Les cônes C1 sont situés juste contre la chaîne et sont coalescents. Leur
taille varie en fonction de la taille des bassins versants drainés. Le cône le plus important est
situé au niveau de la partie Est de J. Alima (Fig. V.4). Il a été déposé par l’oued Selja qui
traverse la chaîne et draine les plaines situées au Nord du massif. Les cônes C2 sont situés
plus à l’aval par rapport à C1 mais aussi emboîtés dedans. Ils sont topographiquement plus
bas. Ils sont constitués par des alluvions plus fines et sont utilisés en agriculture.
L’image satellite du piémont sud des anticlinaux Alima, Chouabine et Bliji de cette chaîne
(Fig. V.4) montre l’existence d’une trace rectiligne au niveau de la surface des cônes
alluviaux C1. Cette trace parallèle à la chaîne, située au pied du flanc redressé de la chaîne et

124
 ǣ   

ayant une allure segmentée révèle l’existence d’une faille active affectant le piémont. Les
études de terrain confirment cette constatation. En effet, un escarpement de plus de 15 m de
haut et regardant vers le Sud correspond au tracé déduit des images satellites (Fig. V.4). La
trace blanche de l’escarpement sur les images correspond à la dénudation de la gypscrète qui
tapisse la surface du cône alluvial. La faille de Métlaoui est très segmentée. Son tracé présente
plusieurs segments ayant une direction générale E-W parallèle à la chaîne. Les segments,
généralement kilométriques à plurikilométriques sont adjacents avec un léger décalage et par
endroits des « gaps » kilométriques à plurikilométriques.

125
 ǣ   

Figure V.4: Carte morphostructurale des anticlinaux Bliji, Chouabine et Alima de la chaîne de Métlaoui (voir localisation sur Figure V.1b),
réalisée sur une image SPOT-5 (résolution = 2,5 m).

126
 ǣ   

Afin de pouvoir déterminer la hauteur de l’escarpement de faille, un profil


microtopographique a été levé, en utilisant la méthode du GPS cinématique, à l’endroit où
l’escarpement est le plus amplifié. Le choix de la zone pour effectuer le profil dépend
essentiellement de la hauteur de l’escarpement et de l’état de préservation de la surface du
glacis. On a choisit un site où le glacis est le mieux préservé de l’érosion afin de pouvoir
tracer une tangente précise de cette surface, et où l’escarpement est le plus haut afin de se
rapprocher le plus de la valeur initiale de sa hauteur qui est souvent sous-estimée (Figs. V.5a
et V.6). Le profil obtenu indique une hauteur de 17 ± 0.5 m (Fig. V.7). Un deuxième profil a
été effectué dans le lit de l’oued qui entaille le cône. La profondeur du lit de l’oued par
rapport à la surface du cône diminue en allant de l’anticlinal à la plaine (Fig. V.7). Ceci est dû
au soulèvement tectonique par la faille qui accélère l’érosion du coté soulevé jusqu’à ce que
l’oued trouve de nouveau son profil d’équilibre. Ce profil du lit de l’oued ne présente pas de
décalage à l’endroit où il intercepte la faille. Donc l’oued a trouvé le temps pour creuser son
lit et effacer les différentes ruptures co-sismiques liées au jeu successif de faille active ce qui
suggère que, sur les lignes de drainage, l’érosion l’emporte sur le soulèvement tectonique. Les
deux ressauts situés plus à l’aval correspondent à des « knick-points » qui se forment par recul
de l’érosion régressive. Ils ne peuvent pas être des escarpements de faille puisqu’on ne les
voit pas dans la surface plus ancienne du cône C1, mais ils peuvent résulter d’un besoin de
rééquilibrage du profil longitudinal de l’oued consécutif à un cintrage du compartiment
inférieur de la faille.
Une carte morphostructurale a été réalisée au niveau du flanc sud de l’anticlinal de
Chouabine sur une image spot-5 à haute résolution (2.5 m ; Fig. V.5). L’anticlinal est entaillé
par des bassins versants limités par des rebords de chevrons. Ces bassins sont développés dans
les calcaires de la formation Abiod (Campanien supérieur-Maastrichtien inférieur).
L’essentiel des dépôts dans les cônes provient de ces bassins. L’autre partie provient de
l’érosion des séries du Maastrichtien-Paléogène.
La faille de Métlaoui affecte, parallèlement aux bancs stratigraphiques, la surface de
C1 au niveau de plusieurs segments (Fig. V.5). Ces derniers sont disposés en relais droit avec,
par endroit, des lacunes (‘gaps’).

127
 ǣ   

Figure V.5: (a) Image satellite Spot-5 (résolution = 2,5 m) du flanc sud de Jebel Chouabine
de la chaîne de Métlaoui (voir localisation sur Fig. V.1b). Les traits noirs continus et
discontinus indiquent les trajectoires des profils topographiques respectifs de la surface de
cône C1 affectée par la faille et du lit de l’oued qui l’entaille (Fig. V.8). Le rectangle indique
la localisation des sites d’échantillonnage pour la datation au 10Be de la surface de C1.

128
 ǣ   

Figure V.5: (b) Interprétation morphostructurale.

129
 ǣ   

Figure V.6 : (a) Vue vers l’ONO de l’escarpement de faille active émergent au niveau du
flanc sud de la chaîne de Métlaoui. (b) Vue frontale vers le nord de l’escarpement. Sa hauteur
est de 17 m (voir localisation des deux prises de vue sur la Figure V.5a). Le profil
topographique de cet escarpement est montré en figure V.7.

130
 ǣ   

Figure V.7 : Profils topographiques levés sur le flanc sud de la chaîne de Métlaoui (voir
localisation sur Figure V. 8a). Le profil en trait continu est levé à la surface du cône alluvial
affecté par la faille. Le profil en trait discontinu est celui du lit de l’oued qui entaille le cône.

Une coupe levée dans l’oued perpendiculaire à l’escarpement de faille (voir


localisation sur Fig. V.4) montre l’émergence de plusieurs failles de second ordre qui
affectent les sédiments du cône C1 (Fig. V.8). Ces failles recoupent, avec un angle faible et un
pendage généralement plus modéré, les bancs stratigraphiques renversés de la Formation
Ségui (Fig. V.8). La faille 1, située le plus au Nord, montre un rejet apparent sur la faille de
3,1 m qui diminue en allant vers le sommet pour passer à seulement 1 m au niveau de la série
la plus récente. On peut distinguer au moins trois rejets différents ce qui suggère au moins
trois événements sismiques sur cette faille. La faille 2, orientée N79° et inclinée de 56° vers le
Nord, produit un décalage vertical apparent de 0,9 m. Un pitch de strie de 34° W a pu être
mesuré sur ce plan ce qui correspond à un jeu dextre inverse. La faille 3, pentée de 30° vers le
Nord produit un décalage vertical apparent de 1,2 m. La faille 4 présente une orientation N72°
et un pendage de 52° N mais s’atténue à proximité de la surface. Elle montre un décalage
apparent vertical de 2,8 m. Un pitch de strie de N85° W a été mesuré sur ce plan et
correspond à un jeu inverse. Pour cette faille, on peut faire la même constatation que la faille
1. On peut distinguer plusieurs rejets différents sur la faille, d’ampleur décroissante du bas
vers le haut. Au moins quatre événements sismiques peuvent être distingués.

131
 ǣ   

Figure V.8 : Coupe au niveau du flanc sud de Jebel Chouabine (voir localisation sur Figure V.5). La Formation Ségui montre des plans de
stratifications renversés.

132
 ǣ   

Les deux coupes équilibrées 1 et 2 (Fig. V.9), traversant la chaîne de Métlaoui,


montrent sa géométrie ainsi que celle de la faille qui émerge. Afin de mieux contraindre la
relation entre le massif et le piémont, une coupe passant par le piémont et le flanc sud de Jebel
Chouabine a été construite (Fig. V.10). Elle montre deux failles principales qui se rejoignent à
une profondeur d’environ 1200 m pour former un plan unique. L’une des deux failles est
aveugle. Elle a accommodé la plus grande part du raccourcissement à long terme. L’autre
émerge en surface et est à l’origine de l’escarpement de faille repéré à la surface des cônes
alluviaux coalescents (Figs V.5 et V.6). En effet, c’est le jeu successif sur cette faille lors
d’événements sismiques et le cumul des ruptures de surface associées qui aboutissent à la
formation de l’escarpement. Il est possible que la faille aveugle soit bloquée et que l’essentiel
de la déformation se fasse sur la faille émergente. Un deuxième scénario est aussi possible : il
se peut que la déformation soit répartie entre les deux failles et dans ce cas l’aléa calculé sur
la faille émergente minimise nécessairement le vrai aléa de la faille de Métaloui.
Au sud de la chaîne de Métlaoui, un chevauchement aveugle actif s’est développé. Il
est associé à l’anticlinal El-Guentass (Fig. V.1a). La localisation de l’épicentre du séisme de
Métlaoui du 7 novembre 1989 (M = 4,4) juste à l’arrière du flanc sud de l’anticlinal associé à
ce chevauchement (Fig. V.1a) fait de ce dernier une source probable du séisme. Le
mécanisme au foyer proposé par Dlala et Hfaiedh (1993) pour ce séisme correspond à une
faille décrochante E-O. Donc la faille d’El-Guentass est probablement soumise à un régime
transpressif dextre.

133
 ǣ   

Figure V.9 : Coupes équilibrées indiquant la valeur de raccourcissement pour les différents plis ainsi que le pendage de leurs rampes.

134
 ǣ   

Figure V.10 : Coupe illustrant le mode d’émergence de la rampe frontale active de la chaîne
de Métlaoui (voir localisation sur Fig. V.1b).

III. Tectonique active de la chaîne des Chotts


1. Structure générale
La chaîne des chotts correspond à un alignement morphostructural de direction globale E-
W, s’étendant de Jebel Sidi Bouhlel à l’Ouest jusqu’à Jebel Zemlet el Beida à l’Est (Fig.
V.1a). Elle correspond au faisceau de plis le plus méridional de l’Atlas tunisien. D’Ouest en
Est, se distinguent les éléments structuraux suivants: l’anticlinal de Bouhlel, l’anticlinal de
Morra, l’anticlinal de Torrich, l’anticlinal d’El Hamra, les plis serrés de Hachichina compris
entre la faille de Bir Oum Ali et celle de Hadhifa, les plis serrés de Bouloufa-Aidoudi puis
l’anticlinal de Zemlet el Beidha (Fig. V.1a). Ces anticlinaux se disposent en relais apparent
dextre à l’intérieur d’un grand système E-O (Zargouni et al., 1985). Ceci peut être vérifié sur
la carte des traces de failles actives (Fig. V.1a) qui montre clairement une disposition en
échelon des segments de failles actives depuis la terminaison ouest de la chaîne jusqu’ à la
faille de Bir Oum Ali. Plus au sud, s’étend une dépression endoréique correspondant au Chott
El-Jerid qui enregistre des taux actuels de subsidence de 0,01–0,27 mm/an (Swezey, 1996). A
l’est du Chott El-Jerid s’étend le Chott El-Fejej qui occupe le cœur d’une mégastructure
anticlinale appelée « dôme de Fejej » (voir Partie III). Près de sa terminaison occidentale, la
chaîne des Chotts subit un fléchissement lié à la présence d’une ancienne limite de bassin
associée à la faille de Négrine-Tozeur, de direction moyenne N120° (voir partie III) (Fig.
V.1a).
2. Morphotectonique
Une carte morphostructurale du flanc sud de la partie centrale de la chaîne des Chotts (au

135
 ǣ   

niveau de Jebel Torrich) a été élaborée (Fig. V.11b). Les cônes alluviaux coalescents C1
couvrent le piedmont du pli jusqu’au Chott. Les cônes C2 s’emboîtent dedans et présentent
des apex situés plus à l’aval que ceux de C1. La carte montre le tracé des failles qui affectent
les cônes alluviaux (C1). Les escarpements de faille peuvent atteindre par endroit 17 m. C’est
le cas au niveau du flanc sud de J. Torrich (Fig. V.12). Ces failles ont deux directions : E-O et
NE-SO et sont parallèles aux enveloppes des plis (Fig. V.11b). Les failles NE-SO sont
disposées en échelon en relais dextre. Elles se développent à proximité des flancs sud des plis
et continuent à se développer vers le Chott. Les failles E-O se développent juste au contact
entre le pli et le piémont. Derrière chaque segment de faille, on remarque un blanchissement
de la surface du cône. Ceci est dû à l’érosion de la gypscrète, plus pulvérulente en profondeur,
suite au soulèvement de la surface du cône par la faille.
Près de la terminaison Ouest de J. Torrich, un pli de croissance émerge du piémont (Figs
V.11 et V.13a). La hauteur de cet anticlinal est mesurée, grâce à un profil topographique
effectué par GPS cinématique, à 13 ± 0,5 m (Fig. V.13b). Cette valeur doit être sous-estimée
puisque l’anticlinal est incisé de tous les cotés. Il est découpé perpendiculairement par des
oueds (Fig. V.11b) qui ont réussi à creuser à travers la structure en surrection et à former ainsi
des cluses. Ceci implique que l’érosion par ces oueds l’emporte sur le soulèvement
tectonique. La propagation latérale de cet anticlinal a provoqué une déviation d’autres drains
qui n’ont pas réussi à l’inciser (Fig. V.13). Cet anticlinal est séparé, d’un autre anticlinal
similaire mais de dimension plus modeste, par une terrasse alluviale emboitée dans le cône C1
(Figs V.11 et V.13). Ce pli est dissymétrique avec un pendage plus fort au niveau de son flanc
sud. Il correspond probablement à un pli de propagation de rampe, à vergence vers le SSE,
dans les premiers stades de son évolution. Les deux plis sont disposés en échelon par rapport
aux failles NE-SO. Ils correspondent donc probablement à un cintrage sur une faille
secondaire appartenant au système de failles en échelon. Ce système est donc en cours de
propagation vers le Sud-ouest.
Une coupe géologique perpendiculaire à l’anticlinal de J. Torrich a été construite (Fig.
V.14). Elle montre une géométrie identique à celle de la coupe faite sur la chaîne de Métlaoui
à plus grande échelle (Fig. V.10). La rampe est parallèle au flanc nord du pli et se divise vers
le haut, à une profondeur de 1 km, en deux segments. Un segment aveugle recouvert par les
conglomérats de la formation Ségui et un segment qui émerge très proche du contact de la
surface des cônes alluviaux avec l’enveloppe crétacée du pli. Les conglomérats de la
Formation Ségui (Miocène supérieur-Quaternaire) présentent une discordance progressive
similaire à celle repérée sur le flanc sud de la chaîne de Métlaoui (Fig. V.14).

136
 ǣ   

Figure V.11 : (a) Image satellite Spot-5 (résolution = 2,5 m) au niveau du flanc sud de Jebel Torrich de la chaîne des Chotts (voir localisation
sur Fig. V.1b). Le trait noir indique la trajectoire du profil topographique de la surface de C1 affectée par la faille (Fig. V.12). Le rectangle
indique le bombement affectant la surface de C1 et sur lequel des profils topographiques ont été levés.

137
 ǣ   

Figure V.11 : (b) Interprétation morphostructurale.

138
 ǣ   

Figure V.12: Profil topographique de l’escarpement de faille de Jebel Torrich (voir


localisation sur Figure V. 11a). Il indique un rejet vertical de 17 ± 0,5 m.

Figure V.13: (a) Image satellite Spot-5 (résolution = 2,5 m) au niveau du piémont sud de
Jebel Torrich (voir localisation sur Fig. V.11a). Les traits noirs continu et discontinus

139
 ǣ   

indiquent les trajectoires effectuées pendant le prélèvement des profils topographiques


respectifs de la surface de C1 plissée et des lits de deux oueds qui entaillent l’anticlinal
néoformé. (b) Profils topographiques obtenus. Le profil en trait continu correspond à la
surface de C1 plissée alors que les deux profils en trait discontinu correspondent aux lits des
drains traversent l’anticlinal néoformé.

Figure V.14 : Coupe illustrant le mode d’émergence de la rampe frontale active de la chaîne
des Chotts (voir localisation sur Fig. V.1b et Fig. V.11a).

IV. Tectonique active de Jebel Berda


1. Structure générale
L’anticlinal du Berda est encadré par le faisceau des plis de Métlaoui au Nord, le faisceau
des plis des Chotts au sud, et le système de faille de Gafsa au NE (Zargouni, 1981) (Fig.
V.1a). Il apparaît en relais dextre par rapport à l’anticlinal de Séhib. Au niveau de Jebel
Berda, les mesures de pendage montrent une géométrie particulière. En effet, les pendages les
plus forts sont sur le flanc nord du pli (pendages verticaux voir légèrement inverses) alors que
le flanc sud montre des pendages faibles des couches (10 à 20° Sud ; Fig. V.15). Cette
structure s’adapte bien avec le modèle de pli de propagation, mais dans ce cas particulier la
rampe est à regard vers le Sud et se propage vers le Nord. Il s’agit d’un retro-chevauchement
qui se forme dans le sens opposé par rapport au sens régional de déversement. A l’Ouest,
l’anticlinal de J. Atra, qui se trouve dans l’alignement du J. Berda, montre une vergence
classique (vers le Sud) du plan axial du pli (Fig. V.15).

140
 ǣ   

Figure V.15: A) Carte géologique simplifiée des Jebels Berda et Atra ; B) Bloc diagramme
illustrant la géométrie des deux structures ; C) Schéma illustrant la variation de l’inclinaison
du plan axial du pli (Ahmadi, 2006).

2. Morphotectonique
Plusieurs indices morphotectoniques relevés sur le terrain montrent que le retro-
chevauchement associé au pli émerge au niveau de son flanc nord. En effet, un escarpement
de faille à regard nord s’étend au niveau de la partie la plus arquée du flanc nord (Fig. V.16 et
V.17). La distance qui le sépare des enveloppes les plus externes du pli est d’environ 800 m.
Seule la partie médiane de la faille inverse semble avoir atteindre les formations quaternaires
dans la portion où elle est la plus arquée. La partie du cône soulevée par la faille a été soumise
à une érosion importante et n’est préservée que sous forme de quelques plateaux témoins
allongés perpendiculairement au pli. La faille présente une allure très segmentée avec des
segments courts ne dépassant pas 1 km et qui sont séparés par des lacunes de quelques
centaines de mètres. Ceci peut indiquer que l’émergence de cette faille est relativement
récente et que son activité en surface se traduit par l’activation de petits segments.

141
 ǣ   

Figure V.16: (a) Image satellite Spot-5 (résolution = 2,5 m) du piémont nord de Jebel Berda (voir localisation sur Fig. V.1b). Les traits noirs
continu et discontinu indiquent les trajectoires effectuées pendant le relevé des profils topographiques respectifs de la surface de C1 affectée par
la faille et du lit de l’oued qui l’entaille (Fig. V.18).

142
 ǣ   

Figure V.16: (b) Interprétation morphostructurale.

143
 ǣ   

Figure V.17: Prise de vue vers le Sud Ouest de l’escarpement de faille active du flanc sud de
J. Berda. L’escarpement est indiqué par les flèches blanches.

La hauteur de l’escarpement a été mesurée par GPS cinématique dans un endroit où la


surface du cône C1 est préservée (Fig. V.16a). Cette hauteur est de 11 ± 0,5 m (Fig. V.18).
L’incision du lit de l’oued qui entaille le cône est plus importante au niveau du compartiment
soulevé par la faille qu’au niveau de l’autre compartiment où elle s’approche de zéro au bout
d’environ 200 m au pied de l’escarpement. La partie du cône non soulevée par la faille est
faiblement incisée ce qui prouve que cette dernière est essentiellement contrôlée par le
soulèvement tectonique au niveau de l’AST.
Une déformation associée à la faille a été repérée dans une coupe du cône C1 (Fig. V.19).
Elle montre des dépôts quaternaires qui sont plissés et affectés par une faille à pendage nord.
Cette vergence est en désaccord avec la rampe rétrochevauchante ce qui envisage
probablement qu’il s’agit d’un glissement banc sur banc syn-plissement. Sur d’autres coupes
d’oueds, des gypscrètes de différentes générations, traduisant des périodes de quiescence
successives, sont basculées et faillées (Fig. V.20). Généralement, les calcrètes de différentes
générations permettent un enregistrement paléosismologique selon une alternance de leur
formation sur la pente de paléo-escarpement et de leur basculement et décalage cosismiques.
La gypscrète G1, la plus ancienne, atteint un stade de déformation où elle devient renversée et
décalée par la faille avec un rejet d’environ 110 cm (Fig. V.20b). De même, des niveaux
conglomératiques de la formation Ségui sont renversés et décalés par des failles sub-

144
 ǣ   

horizontales avec des rejets de 26 et 150 cm (Fig. V.20a). Tous ces indices sont en faveur de
l’émergence de la faille en surface. Cependant, on n’a pas d’indices pour prouver que ces
rejets correspondent à un où plusieurs événements sismiques, ce qui ne peut pas nous aider
dans la détermination de l’aléa sismique de la faille de Berda.
La faille émerge avec un angle d’environ 35° au niveau des silts et conglomérats de la
Formation Ségui (Fig. IV.21). Le jeu continu sur la faille au moins depuis le Miocène a été à
l’origine d’une disposition en éventail des séries du Miocène-Quaternaire. Cet éventail est très
marqué au niveau du flanc Nord de Jebel Berda étant donné que sur une distance de quelques
centaines de mètres en allant de l’anticlinal vers la plaine, le pendage des séries de la
Formation Ségui passe de 80° renversé à une position horizontale normale (Fig. IV.21).

Figure V.18: Profils topographiques réalisés à travers l’escarpement de faille sur le flanc
nord de Jebel Berda. L’emplacement des profils est indiqué sur l’image satellitaire. Le profil
en trait continu est réalisé à la surface du cône alluvial affecté par la faille. Le profil en trait
discontinu est effectué dans le lit d’un oued qui entaille le cône.

145
 ǣ   

Figure V.19: Photo d’un pli / faille cosismique (R = 50 cm) en rétrochevauchement sur la
faille de Berda au niveau d’une incision d’oued dans le cône C1 (voir localisation sur Fig.
V.16a).

Figure V.20: Tranchées naturelles d’oueds à travers la faille de Berda (voir localisation sur
Fig. V.16a).

146
 ǣ   

Figure V.21: Coupe illustrant le mode d’émergence du rétro-chevauchement actif de


l’anticlinal de J. Berda (voir localisation sur Fig. V.1b).

V. Tectonique active de Jebel Séhib


1. Structure générale
La structure de Jebel Sehib correspond à un anticlinal isolé dans la vaste plaine qui s’étend
au sud de la Chaîne de Metlaoui. C’est un pli disymétrique ayant un flanc Nord long à faible
pendage (n’excédant pas les 20°), et un flanc Sud court et à fort pendage (dépassant par
endroit les 70°) (Ahmadi, 2006). Le coeur de cet anticlinal est occupé par le Crétacé sommital
qui est représenté par la Formation Abiod. L’équilibrage de l’anticlinal de Séhib déjà faite
dans la partie III montre qu’il s’agit d’un pli de propagation de rampe.

2. Morphotectonique
Tout au long du flanc sud de cet anticlinal, s’étend un escarpement à regard sud. Il a été
cartographié sur la Figure V.22b. La surface de cône affectée a subit une importante érosion
du coté du compartiment soulevé par la faille (Hanging-wall). En effet, l’érosion fait
apparaître les silts de la Formation Ségui et les sables rouges de la Formation Séhib. Ces
derniers sont facilement identifiables sur l’image satellite grâce à leur couleur. Dans la partie
soulevée par la faille, les cônes C1 ne persistent qu’au niveau de quelques reliques allongées
plus ou moins perpendiculaires par rapport à l’anticlinal. On a choisi un de ces endroits où C1
est préservé pour faire un profil topographique qui intercepte l’escarpement de faille (Fig.
V.22a). La hauteur de ce dernier est mesurée à environ 10 ± 0,5 m (Fig. V.23).
Au niveau de l’escarpement, des coupes naturelles provoquées par l’érosion des oueds
permettent de montrer une géométrie de gypscrètes disposés en éventail (Fig. V.24). Quatre

147
 ǣ   

générations de gypscrètes caractérisées par la même lithologie et le même faciès peuvent être
distinguées. La plus ancienne étant celle qui a subit le plus de cintrage. Cependant, les
gypscrètes sont seulement basculées et contrairement au cas déjà vu du flanc nord de J. Berda
où la faille décale la gypscrète la plus ancienne, aucun segment de faille n’affecte directement
les gypscrètes (Fig. V.24). La faille semble déformer la surface sans émerger.

Figure V.22: (a) Image satellite Spot-5 (résolution = 2,5 m) du piémont sud de Jebel Séhib
(voir localisation sur Fig. V.1b). Les traits noirs continu et discontinu indiquent les
trajectoires des profils topographiques respectifs de la surface de C1 affectée par la faille et
des lits de deux oueds qui l’entaillent (Fig. V.23).

148
 ǣ   

Figure V.22: (b) Interprétation morphostructurale.

149
 ǣ   

Figure V.23: Profils topographiques levés sur le flanc sud de Jebel Séhib (voir localisation
sur Figure V. 22a). Le profil en trait continu est levé à la surface du cône alluvial affecté par
la faille. Il montre un rejet vertical de 10 ± 0,5 m. Les deux profils en trait discontinu sont
levés dans les lits de deux oueds qui entaillent le cône.

Figure V.24: Géométrie des croûtes de gypse au niveau de l’escarpement de faille sur le
piémont sud de Jebel Séhib. On note la présence de quatre générations de gypscrètes (G1,
G2, G3 et G4) affectées par une déformation progressive. G1 étant la plus ancienne vu
qu’elle a subit le plus de basculement.

150
 ǣ   

Une discordance progressive au niveau des conglomérats de la formation Ségui a été repérée
sur le piémont sud de Jebel Séhib. La faille semble être très proche de la surface sans émerger
(Fig. V.25) comme l’indique la présence d’un escarpement de faille et l’absence d’indices de
son émergence.

Figure V.25: Coupe illustrant le mode d’émergence de la rampe frontale active de la chaîne
de Séhib (voir localisation sur Fig. V.1b).

VI. Tectonique active de la chaîne Orbata-Bouhedma


1. Structure générale
La chaîne d’Orbata-Bouhedma est formée par deux plis E-O dissymétriques séparée par la
rampe oblique dextre d’El-Mech (Boukadi, 1985, 1998; Ibouh, 1993). L’anticlinal d’Orbata
admet une direction générale N70 depuis son extrémité occidentale jusqu’aux environs du
village Sakket vers l’Est (Fig. V.1a). Après ce village et en allant encore vers l’Est, la
direction change et s’oriente à N30 puis elle devient de nouveau N70 à l’approche de la faille
d’El-Mech (Zouari, 1995). A l’Est de cette dernière faille s’étend l’anticlinal de Bouhedma
(Fig. V.1a) dont la terminaison Est se croise avec la partie méridionale de l’axe Nord-Sud en
formant un nœud tectonique où interfèrent quatre directions structurales différentes (Boukadi,
1994).

151
 ǣ   

2. Morphotectonique
Au niveau du flanc sud de l’anticlinal d’Orbata, près de sa terminaison ouest, les cônes
alluviaux se raccordent à la plaine sans avoir être affectés directement par le chevauchement
associé au pli. Ce dernier émerge derrière au niveau du massif (Fig. V.1a). Toutefois, dans la
partie centrale et orientale de l’anticlinal d’Orbata, au niveau de l’oued de Khanguet M’alla
(Fig. V.26) au sud-ouest de Sakket, un escarpement de faille active faisant environ 3 m de
hauteur affecte un cône alluvial relativement jeune et probablement d’âge Holocène (Fig.
V.27a). Une rupture cosismique d’environ 30 cm a été repérée dans la coupe de ce cône juste
au niveau de l’escarpement (Fig. V.27) traduisant ainsi l’émergence de la rampe frontale de
l’anticlinal d’Orbata. Cette dernière est peu inclinée comme le montre la coupe équilibrée N°1
(Fig. V.9). Au niveau de son émergence, elle met en contact des séries redressées à la
verticale de la formation Ségui avec des séries horizontales de la même formation (Fig. V.28).
Cette faille semble constituer la faille inverse active la plus méridionale associée à la faille de
Gafsa (Fig. V.1a).

Figure V.26: Image satellite Spot-5 (résolution = 2,5 m) au niveau du flanc sud de Jebel
Orbata (voir localisation sur Fig. V.1b). L’étoile indique le site sur lequel a été repérée la
rupture co-sismique reportée sur la Figure V.27.

152
 ǣ   

Figure V.27: (a) Coupe de cône-terrasse alluvial Holocène du flanc sud de J. Orbata (rive
gauche de l’oued de Khanguet M’alla). (b) Rupture co-sismique Holocène.

153
 ǣ   

Figure V.28: Coupe illustrant le mode d’émergence de la rampe frontale sur le piémont de la
portion Est de J. Orbata (voir localisation sur Fig. V.1b).

VII. Quantification de la déformation et aléa sismique


Dans ce qui suit on va proposer des éléments permettant de contraindre une quantification
de la déformation active accumulée sur des différentes rampes frontales associées aux plis de
l’Atlas Sud Tunisien. Ceci servira en particulier à poser les bases d’un aléa sismique relatif à
chacune de ces failles, en amont d’une carte de risque sismique de la région. Les paramètres
les plus importants en termes de quantification de l’aléa sismique sont essentiellement la
vitesse de déplacement sur la faille, la magnitude maximale qu’elle peut générer et le temps
de retour des grands événements sismiques (ou encore temps de récurrence). Pour cela, il est
fondamental, en plus de repérer les marqueurs morphologiques déformés et de calculer leur
décalage (chose déjà faite durant cette partie), de pouvoir dater ces marqueurs afin de jauger
leur déformation.
Avant d’entamer cette partie, il convient de présenter une synthèse sur les périodes
fluviales connues en Tunisie durant les derniers 250 000 ans et qui ont contribué au
façonnement de la morphologie actuelle de la région. Ceci permet en particulier de vérifier si
les âges des surfaces de cônes affectés correspondent bien à des périodes pluviales au cours
desquelles se forment généralement les cônes alluviaux. Une synthèse des résultats issus de
plusieurs études montre qu’on a au moins huit périodes fluviales depuis 250 000 ans jusqu’à
aujourd’hui (Fig. V.29). Ces périodes sont séparées par des périodes de faible pluviométrie.

154
 ǣ   

Figure V.29: Différentes périodes pluviales connues dans le Sud Tunisien depuis 250 000 ans

155
 ǣ   

1. Cas de la faille de Métlaoui


Afin de pouvoir déterminer la vitesse de glissement sur la rampe frontale active de
Métlaoui, on a tenté de dater la surface des cônes alluviaux coalescents C1 affectée par cette
faille. Pour ceci, on a utilisé la datation au 10Be produit inǦsitu. Cette méthode est parfaitement
adaptée au Sud Tunisien pour la datation de marqueurs géomorphologiques et notamment
pour la datation des cônes alluviaux. Cette région désertique, aride à semi-aride, présente des
taux d’érosion très faible favorisant la préservation des marqueurs géomorphologiques. Le
site d’échantillonnage choisi pour la datation des cônes C1 est le flanc sud de la chaîne de
Métlaoui (Fig. V.5). L’âge trouvé sera généralisé pour tous les sites de la région d’étude
puisqu’il s’agit de la même surface régionale qui présente les mêmes caractéristiques partout.
En effet, les cônes C1 affectés par les failles actives présentent la même taille et état de
consolidation des sédiments ainsi que des couleurs et des degrés d’incision de leur surface qui
sont similaires. Ils se sont donc formés pendant la même période pluviale. De plus, les
différents sites ne sont pas très éloignés et le même climat doit recouvrir toute la région.

1.1.Echantillonnage
Six échantillons de silex ont été prélevés au niveau de la surface de C1 nettement affectée
10
par une faille inverse active afin de la dater au Be (Fig. V.5). Pour cela, on a choisi une
surface bien préservée de l’érosion (Fig. V.30 et IV.31). Pendant l’échantillonnage, on s’est
assuré que les silex étaient bien enchâssés dans la surface du cône de sorte qu’ils n’ont pas été
remobilisés depuis leur dépôt.

156
 ǣ   

Figure V.30 : Image du site sur lequel ont été prélevés les échantillons de 10Be. Son
emplacement est indiqué sur la Figure V.5. Les points noirs indiquent l’emplacement des
différents échantillons. L’étoile correspond à l’emplacement de l’échantillonnage pour le
profil vertical.

157
 ǣ   

Figure V.31: Vue vers le NE de la surface du cône alluvial échantillonnée pour la datation au
10
Be (au nord de l’escarpement). L’emplacement de la prise de vue est indiqué sur la Figure
V.30.

Figure V.32: Photos des six échantillons de silex collectés à la surface du cône alluvial C1.
Noter que les silex sont enchâssés dans la croûte de gypse qui tapisse la surface du cône.
L’échelle est donnée par la pièce de monnaie.

L’exposition de l’échantillon aux rayonnements cosmiques, pendant son exhumation,


son érosion, son temps de résidence dans le bassin versant et son transport, peut conduire à
10
une pré-concentration en Be appelée héritage et qui peut être non négligeable, Afin de

158
 ǣ   

déterminer cet héritage, on a procédé à un échantillonnage selon un profil vertical. Ce dernier


est effectué sur une coupe du cône dégagée naturellement par l’érosion au niveau de la partie
concave d’un méandre (Fig.IV.30 et IV.33). Six échantillons de silex à différentes
profondeurs ont été prélevés et datés.

Figure V.33 : Photo de la coupe du cône alluvial sur laquelle a été réalisé l’échantillonnage
pour le profil vertical. L’emplacement de la photo est indiqué sur la Figure V.30.

1.2.Résultats
10
Les préparations chimiques pour les datations au Be ont été faites au CEREGE par R.
Braucher. Les mesures ont été effectuées sur l’accéléromètre ASTER de l’Europôle de
l’Arbois.
La distribution des concentrations en 10Be des différents échantillons montre une forte
dispersion de valeurs (Tab. V.1 et Fig. V.34). Les temps d’exposition de la surface
échantillonnée varient entre 67 ± 4 et 829 ± 21 ka. Les trois premiers échantillons (T1A, T1B
et T1C) collectés au nord de l’escarpement de faille présentent une gamme d’âges plus
anciens que les trois derniers échantillons collectés au sud de l’escarpement (T3A, T3B et
T3C). On a donc deux surfaces différentes de part et d’autre de l’escarpement. Ceci est
probablement dû au dépôt au sud de l’escarpement d’un niveau récent par les ravins qui se

159
 ǣ   

ramifient de l’oued principal. Ce niveau vient draper l’ancienne surface du cône qui est encore
exposée au nord de l’escarpement vu que la surface a été soulevée par la faille et que
l’écoulement de l’eau, canalisé dans un lit d’oued profond, n’a pas pu l’inonder et la recouvrir
par des dépôts plus récents. Ce rajeunissement des âges au sud de l’escarpement peut être
expliqué également par un remaniement de la surface du cône C1. En effet, une étude récente
a montré qu’on peut avoir des remaniements de la surface du cône jusqu’à 2 m de profondeur
(Pépin, 2010).
Les échantillons T3A et T3C présentent des âges similaires (respectivement 67 ± 4 et
74 ± 6 ka) alors que l’échantillon T3B présente un âge 3 fois plus grand et semble avoir un
héritage relativement important. Un âge de 70 ka peut être affecté à cette surface jeune qui
couvre le cône au sud de l’escarpement.
Les trois échantillons situés au nord de l’escarpement présentent des âges variables.
Les échantillons T1A et T1C datés respectivement à 472 et 829 ka semblent avoir subit un
héritage important. On peut considérer ainsi l’âge de l’échantillon T1B (223 ± 10 ka) comme
âge maximum de la surface de C1 vu que cet échantillon a subi probablement de l’héritage.
L’absence de période pluviale autour de 223 ± 10 ka nous amène à suggérer, comme
âge du cône C1, l’âge de la dernière période pluviale juste avant 223 ka. Une période pluviale
comprise entre 180 et 200 ka (Fig. V.33) a été reportée par Zouari et al. (1998) sur la base de
14
datation C sur des carbonates néoformés ainsi que par Causse et al. (2003) sur la base de
datation U-Th sur 39 échantillons de coquilles collectés sur des paléorivages des Chotts Jerid
et Fejej. Donc on peut approximer l’âge de C1 à 190 ± 10 ka.

Tableau V.1 : Résultats de la datation par 10Be de la surface des cônes alluviaux C1
s’étendant sur le piémont du flanc sud de la chaîne de Métlaoui.

160
 ǣ   

Figure V.34 : Age 10Be des différents échantillons collectés à la surface de C1 s’étendant sur
le piémont du flanc sud de la chaîne de Métlaoui.

Les résultats du profil vertical sont difficiles à exploiter (Tab. V.2 et Fig. V.35). En
effet, ils ne présentent pas une tendance logarithmique et donc ne peuvent pas nous renseigner
sur l’héritage. Il semble que les échantillons ont des héritages différents et qu’ils ont séjourné
pendant des durées différentes dans leur bassin versant d’origine ou encore qu’il y a eu un
remaniement important post-dépôt.

Tableau V.2 : Résultats de la datation par 10Be du profil au niveau des cônes alluviaux C1
s’étendant sur le piémont du flanc sud de la chaîne de Métlaoui.

161
 ǣ   

Figure V.35: Courbe de la concentration en 10Be en fonction de la profondeur au niveau du


profil du cône alluvial C1

1.3.Estimation de l’aléa
Connaissant l’âge de la surface du cône C1 (190 ± 10 ka) et la hauteur de l’escarpement
de faille qui l’affecte (17 ± 0,5 m), une vitesse minimale de déplacement vertical sur la faille
peut être déduite. Elle est de 89 ± 5 mm/ka. Connaissant le pendage de la rampe de Métlaoui
(35°), la vitesse de glissement sur la faille est calculée à 156 ± 9 mm/ka.
La géométrie de la faille en profondeur ainsi que sa segmentation en surface ont été
déjà analysées. Ceci permet de déterminer la magnitude maximale qu’elle peut générer, en
utilisant des lois empiriques reliant la taille de la faille à la magnitude. Le chevauchement de
Métlaoui est une faille qui s’enracine jusqu’aux évaporites du Trias supérieur qui constituent
un niveau de décollement régional. D’après les coupes équilibrées (Fig. V.9), la largeur de la
faille est de 10 km. On va évoquer le cas extrême où tous les segments seront réactivés. Dans
ce cas, un total de 45 km de longueur de faille serait impliqué. La magnitude maximale que
peut générer une faille ayant de telles dimensions (10 × 45 km2) est estimée à 6,7 ± 0,2 en
utilisant les lois de Wells et Coppersmith (1994, Fig. III.12) reliant la taille des failles
(Rupture area) à la magnitude.
Sur la coupe de la figure V.8 à travers le chevauchement actif de Métlaoui, on peut
mesurer les déplacements co-sismiques relatifs aux événements sismiques les plus récents. Ce
déplacement est de 90 cm sur la faille 1, de 55 cm sur la faille 2 et de 35 cm pour les failles 3

162
 ǣ   

et 4. La moyenne de ces ruptures co-sismiques est estimée à 54 cm. Si on considère les lois
par les mêmes auteurs reliant la magnitude à la rupture co-sismique de surface moyenne
(average displacement, Fig. III.12), on trouvera, pour cette moyenne, une magnitude de 6,7 ±
0,4 qui est la même que celle trouvée en utilisant la relation taille des failles / magnitude mais
avec une incertitude plus large.
Cette valeur moyenne de déplacement co-sismiques divisée par la vitesse de
déplacement de la faille (156 ± 9 mm/ka) permettent de fournir un ordre de grandeur de la
récurrence de la faille compris entre 3000 et 4000 ans.
Une étude microsismique a été effectuée sur la région de Métlaoui à l’issue du séisme
du 7 novembre 1989 de magnitude 4,4 (Dlala et Hfaiedh, 1993). La profondeur de
l’hypocentre avait été déterminée à 6 ± 2 km par les 14 stations fixes du réseau télémétré du
Sud-ouest tunisien et confirmé par les stations du réseau temporaire. La grande incertitude sur
la profondeur de l’hypocentre ne permet pas d’affirmer si ce dernier doit se trouver au dessous
ou au dessus du niveau de décollement. Le mécanisme au foyer du choc principal n’est pas
bien contraint à cause d’une insuffisance de données, cependant, une solution composite a été
calculée à partir des répliques postérieures au choc principal qui ont été enregistrées par le
réseau temporaire et le réseau fixe (Dlala et Hfaiedh, 1993). Elle correspond à un
décrochement E-O dextre. De plus, Le séisme a provoqué en surface des fractures
décamétriques à hectométriques de direction E-O et des fentes disposées en échelon en relais
droit (Dlala et Hfaiedh, 1993). La faille de couverture a été donc mobilisée en transpression
dextre pendant le séisme. Durant notre étude de terrain, un pitch de stries de 34° O indiquant
un mouvement décro-inverse dextre a été mesuré au niveau de la coupe de la Figure V.8.
Cette mesure est également compatible avec une transpression dextre.

2. Cas de la faille des Chotts


Avec un escarpement de faille de 17 ± 0,5 m de hauteur (Fig. V.12) et un âge de 190 ± 10
ka pour le cône C1, on peut proposer une vitesse de déplacement vertical de 89 ± 5 mm/ka
pour la faille de J. Torrich appartenant à la chaîne des Chotts. Connaissant son pendage (55°),
la vitesse de glissement sur la faille est calculée à 109 ± 6 mm/ka.
Des profils topographiques le long de l’anticlinal qui déforme la surface de C1 ainsi que
de l’oued principal qui le traverse (cluse) permettent de quantifier le soulèvement de la
surface du cône (Fig. V.13). La hauteur de l’anticlinal est estimée à 13 ± 0,5 m, d’où sa
vitesse minimale d’amplification est de 68 ± 4 mm/ka.
D’après les coupes équilibrées (Fig. V.10), la largeur de la faille est d’environ 7 km. La

163
 ǣ   

longueur des segments de faille active est variable. Le segment le plus long, correspondant au
segment NE-SO au sud de J. Torrich, mesure 15 km. En appliquant la loi de Wells et
Coppersmith (1994) reliant la taille des failles à la magnitude, ce segment de dimensions (15
× 7) km2 peut générer une magnitude maximale de 6,1 ± 0,2.
La faille présente une segmentation complexe avec deux directions différentes des
segments et une disposition non alignée. Tous ces segments se rejoignent en profondeur en un
seul plan unique enracinée dans les évaporites du Trias. Etant donnée la longueur importante
de la faille des Chotts qui fait plus de 90 km de long, son aléa sismique peut être plus
important que la faille de Métlaoui dans le cas où plusieurs segments soient mobilisés en
même temps. Dans le cas extrême où la totalité de la longueur de faille (90 km) est impliquée,
un séisme de magnitude 6,8 ± 0,2 peut avoir lieu sur cette faille.

3. Cas de la faille de Berda


La hauteur de l’escarpement de faille active du Berda est mesurée à 11 ± 0,5 m. Une
vitesse de déplacement vertical de 58 ± 4 mm/ka peut être proposée pour ce retro-
chevauchement. Un pendage de 35° peut être estimé à cette faille. Ainsi sa vitesse de
glissement est de 101 ± 7 mm/ka.
La longueur de l’escarpement de faille correspond à la longueur minimale de la faille
active. Elle est d’environ 4 km (Fig. V.16). La magnitude que peut générer ce segment de 4
km de longueur est estimée à 5,8 ± 0,2 en utilisant les lois de Wells et Coppersmith (1994)
reliant la longueur de la rupture de surface à la magnitude (Fig. III.2). Cette magnitude
engendre une rupture co-sismique de 4 cm d’après les lois reliant la rupture co-sismique à la
magnitude. Un temps de récurrence compris entre 350 et 450 ans peut en être déduit.

4. Cas de la faille de Séhib


La hauteur de l’escarpement de faille active du Séhib est mesurée à 10 ± 0,5 m. Une
vitesse de déplacement vertical de 53 ± 4 mm/ka peut être proposée pour ce chevauchement
aveugle. Connaissant son pendage (55°), la vitesse de glissement sur la faille est estimée à 65
± 5 mm/ka.
La longueur de la faille, égale à celle de l’anticlinal, est mesurée à 17 km sur l’image
satellite. Sa largeur est mesurée à 10 km sur la coupe équilibrée N° 3 (Fig. V.9), depuis la
surface jusqu’au contact avec le niveau de décollement. Ces dimensions conduisent à une
magnitude maximale potentielle de 6,3 ± 0,2. Cette magnitude engendre une rupture co-
sismique de 17 cm d’après les lois reliant la rupture co-sismique à la magnitude. Un temps de

164
 ǣ   

récurrence compris entre 3000 et 3500 ans peut en être déduit.

5. Cas de la faille d’Orbata


Le cône-terrasse sur lequel on a repéré une rupture cosismique (Fig. V.27), présente un
escarpement de hauteur approximative de 3 m. Le glissement sur la faille est donc d’environ
3,9 m étant donné qu’elle est inclinée de 50° (valeur mesurée sur la rupture cosismique, Fig.
V.27b). D’après les valeurs trouvées dans la partie III, la vitesse à long terme de cette faille,
calculée en divisant la valeur du raccourcissement par l’âge de début de la compression
majeure, est d’environ 840 mm/ka. Si on considère que cette valeur est égale à celle de la
vitesse quaternaire supérieure, l’âge du cône serait donc de 4,6 ka. Cet âge correspond bien à
14
une période pluviale décrite par Zielhofer et Faust (2008) sur la base de datations C faites
sur des carbonates marines (Fig. V.29).
En appliquant la loi de Wells et Coppersmith (1994) reliant la magnitude au déplacement
cosismique, la rupture cosismique de 30 cm mesurée dans la coupe de l’oued de khanguet
M’alla (Fig. V.27) correspond à un séisme de magnitude 6,5 ± 0,4.
Avec une vitesse de déplacement sur la faille de 840 mm/ka et un déplacement co-
sismique de 30 cm, un intervalle de récurrence d’environ 360 ans peut être proposé pour la
rampe frontale active de l’anticlinal d’Orbata. Cependant, cette valeur doit être retenue avec
beaucoup de prudence. Une datation précise du cône-terrasse déformé doit être envisagée afin
d’affiner cette estimation de l’aléa sismique.

VIII. Discussion et conclusion


La géométrie des cônes sur les flancs sud de la chaîne de Métlaoui, de la chaîne des
chotts, de la chaîne Orbata-Bouhedma, de jebel Séhib et sur le flanc nord de jebel Berda
montre que ces marqueurs morphologiques ont subi une déformation. Cette dernière est
matérialisée par un escarpement de faille active marqué par un soulèvement d’une partie du
cône par le jeu successif de la rampe frontale du pli. Dans certains cas, la faille est aveugle
alors que dans la majorité des cas, elle atteint la surface et affecte les dépôts les plus récents.
La segmentation de ces failles suggère qu’elles ont le potentiel de générer des séismes de
5,8 ± 0,2 ” Mw ” 6,8 ± 0,2 (Tab. V.4). La faille des Chotts présente le potentiel sismogène le
plus important avec un pouvoir de générer des séismes de magnitude 6,8 ± 0,2. La faille
d’Orbata présente une vitesse qui dépasse largement toutes les autres valeurs (Tabs V.3 et
V.4). Ceci semble être en concordance avec la part importante de raccourcissement qu’elle
accommode en relation avec sa position frontale par rapport à la rampe oblique majeure de

165
 ǣ   

Gafsa. Elle présente un temps de récurrence relativement court de 360 ans ce qui présente un
aléa important.
La vitesse de glissement sur les failles de Métlaoui, des Chotts et de Berda est comprise
entre 100 et 160 mm/ka. Elle est relativement inférieure pour la faille du Séhib ce qui
explique probablement le fait qu’elle n’émerge pas au niveau du flanc sud de Jebel Séhib. En
effet, l’analyse morphotectonique a montré que sur ce flanc, la faille provoque un épaulement
des glacis quaternaires tout en restant enfouis en profondeur.

Tableau V.3: Tableau récapitulatif de la vitesse des failles actives dans la région d’étude
Vitesse de déplacement vertical Pendage Vitesse de glissement
sur la faille (mm/ka) (en degré) sur la faille (mm/ka)
Faille de Métlaoui 89 ± 5 35 156 ± 9
Faille des Chotts 89 ± 5 55 109 ± 6
Faille de Berda 58 ± 4 35 101 ± 7
Faille de Sehib 53 ± 4 55 65 ± 5
Faille d’Orbata -- -- 840

Tableau V.4: Tableau récapitulatif de la quantification des failles actives dans la région
d’étude (en considérant que la partie de la faille située au niveau de la couverture).
Vitesse de glissement Magnitude maximale Récurrence (ans)
sur la faille (mm/ka) probable
Faille de Métlaoui 156 ± 9 6,7 ± 0,2 3000 - 4000
Faille des Chotts 109 ± 6 6,8 ± 0,2 ND
Faille de Berda 101 ± 7 5,8 ± 0,2 350 - 450
Faille de Sehib 65 ± 5 6,3 ± 0,2 3000 - 3500
Faille d’Orbata 840 6,5 ± 0,4 ~ 360

Au cours de cette partie, on a pu déterminer pour chaque faille inverse active une vitesse
de déplacement quaternaire supérieure (sur une période de 200 ka) (Tab. V.5). Dans la partie
III, des vitesses à long terme (sur une période de 12 Ma) ont été déterminées pour certaines de
ces failles (Tab. V.5).

166
 ǣ   

Tableau V.5: Vitesses quaternaire supérieure et à long terme des différentes rampes frontales
actives
Vitesse quaternaire Vitesse à long terme
supérieure (mm/ka) (mm/ka)
Faille de Métlaoui 156 ± 9 230
Faille des Chotts 109 ± 6 210
Faille de Berda 101 ± 7 ND
Faille de Sehib 65 ± 5 120
Faille d’Orbata 840 840

Les vitesses quaternaires supérieures sont comprises entre 65 et 156 mm/ka pour les
différentes rampes frontales de l’AST à l’exception de la faille d’Orbata qui dépasse de loin
les autres valeurs (840 mm/ka). Pour les vitesses à long terme, elles sont supérieures aux
vitesses quaternaires supérieures et sont comprises entre 120 et 230 mm/ka à l’exception de la
faille d’Orbata (840 mm/ka). Cet écart entre les vitesses à moyen et à long terme peut être
expliqué par une sous-estimation de la vraie valeur des escarpements de failles due à l’érosion
et aux dépôts à l’aval de l’escarpement qui ont tendance à diminuer sa hauteur et par la suite
fournir des vitesses quaternaires supérieures inférieures aux vraies vitesses. Si on considère ce
raisonnement, la vraie valeur de la hauteur d’escarpement de faille active serait de 25 m (au
lieu de 17 m) sur le piémont sud de la chaîne de Métlaoui, de 32 m (au lieu de 17 m) au
niveau du piémont sud de la chaîne des Chotts et de 19 m (au lieu de 10 m) au niveau du
piémont sud de Jebel Séhib.
Les vitesses à long terme des failles des Chotts et de Séhib dépassent leurs vitesses
quaternaires supérieures de respectivement 90 et 85 %. La vitesse à long terme de la faille de
Métlaoui dépasse de seulement 44 % la valeur de sa vitesse quaternaire supérieure. Ceci peut
être expliqué probablement par une meilleure préservation de l’escarpement de la faille de
Métlaoui vis-à-vis des escarpements des deux autres failles (Chotts et Séhib). Les deux
colonnes de vitesses (quaternaire supérieure et à long termes) montrent clairement que la
majorité de la déformation est accommodée au niveau de la faille d’Orbata et qu’elle est
uniformément répartie entre les autres failles situées à son sud et au sud de la faille de Gafsa.

167
  ǣ   

  ǣ   

168
  ǣ   

Dans cette thèse, l’étude de l’Atlas Sud Tunisien a été entreprise en utilisant différentes
approches. D’une part, l’approche structurale (Partie III) nous a permis de définir
l’architecture structurale de la région, son héritage paléogéographique, ainsi que l’histoire de
sa déformation. D’autre part, les approches morphotectonique et paléosismologique (Parties
IV et V) nous ont permis d’analyser son activité tectonique et d’en tirer des résultats
utilisables en termes d’aléa sismique. Dans ce qui suit, on synthétise les différents résultats
obtenus en les discutant et en les comparant aux travaux antérieurs. On essaie de montrer leur
originalité et leur contribution aux problématiques régionales et fondamentales. On montre
également les limites de cette étude, ainsi que les perspectives de recherche qu’elle peut
ouvrir.

I. Style tectonique et structure de l’Atlas Sud Tunisien


L’étude structurale menée au cours de cette thèse montre la superposition de deux styles
tectoniques au niveau de l’AST : le style « thin skinned » et le style « thick skinned ». Le style
« thin skinned» est matérialisé par une tectonique pelliculaire de couverture et le
développement de plis par propagation de faille branchés sur un niveau de décollement situé
au niveau des évaporites du Trias supérieur-Jurassique inférieur. En effet, les plis de l’AST
sont dissymétriques avec un flanc long faiblement incliné et un flanc court fortement incliné
parfois renversé. Généralement, c’est le flanc sud qui est fortement incliné vu que le
déplacement régional se fait vers le sud. Pour certains cas, les plis sont à vergence vers le
Nord et sont associés à des rétro-chevauchements (Exemples J. Berda et J. Stah). Ces rétro-
chevauchements semblent être liés aux rampes obliques NO-SE de type Gafsa. Les piémonts
des flancs redressés sont affectés, sur toute ou une partie de la longueur du pli, par des
chevauchements actifs. Une partie du raccourcissement a été donc enregistrée par des
escarpements cumulés dans les glacis alluviaux par jeu successif sur la faille. L’autre partie
est transformée en plissement. Cela est conforme à la géométrie de plis par propagation de
rampe déjà décrits par plusieurs auteurs (Outtani et al., 1995, Mercier et al., 1997, Ahmadi,
2006). L’interprétation des sections sismiques confirme ce dernier modèle. Dans certains cas,
la qualité de la sismique réflexion ne permet pas d‘imager le chevauchement qui a souvent un
aspect chaotique. Ces facies sismiques ont été interprétés par plusieurs auteurs (Hlaeim,
1999 ; Zouaghi et al, 2009) comme résultant de montées halocinétiques, alors qu’ils peuvent
être uniquement induits par le fort pendage des couches qui ne reflètent plus l’onde sismique
vers la surface (Ahmadi, 2006). De plus, on distingue par endroit, des groupes de réflecteurs
parallèles ce qui réfuterait l’hypothèse halocinétique. Une étude gravimétrique récente (Riley

169
  ǣ   

et al., 2011) menée sur l’anticlinal de J. Alima (chaîne de Métlaoui) montre une anomalie de
Bouguer positive au niveau de la crête du pli ce qui prouve l’absence de toute montée
halocinétique.
Le schéma paléo-structural proposé (Fig. VI.1) pour la période du Trias supérieur-
Lias, construit en se basant sur les coupes équilibrées et les différentes interprétations
sismiques, montre clairement que les structures récentes de l’Atlas sud tunisien sont calquées
sur ce patron structural. En effet, les anciennes failles normales (essentiellement NO-SE et E-
O) qui ont contrôlé le ‘rifting’ au début du Mésozoïque ont été inversées dans un premier
temps avant que la déformation ne se propage dans les évaporites. Il y a souvent un décalage
entre structure profonde (thick-skinned) et structure superficielle (thin-skinned).

Figure VI.1: Schéma paléo-structural de l’Atlas Centro-méridional tunisien durant le Trias


supérieur-Lias avec la localisation des plis actuels.

Plusieurs auteurs ont supposé que pendant tous les événements de déformation
compressive, les failles du socle sont restées inactives (Outtani et al., 1995 ; Creuzot et al.,
1992 ; Addoum, 1995 ; Frizon de Lamotte et al., 2000 ; Ahmadi et al., 2006). Notre étude
présente des arguments qui défendent l’hypothèse de l’activité des failles profondes du socle
qui n’a pas été retenue par ces auteurs, tout en étant d’accord avec eux sur le concept de
déformation pelliculaire ou « thin skinned » selon un mécanisme de plis par propagation de
rampes. Ces arguments sont d’ordre géométrique, topographique et sismotectonique.

170
  ǣ   

L’argument géométrique est relatif à la présence d’un rejet vertical régional de part et d’autre
du pli de rampe et qui ne peut pas être du au plissement de la couverture. Cette « marche
d’escalier » est bien visible dans la coupe interceptant la faille de Gafsa de la figure III.7. Elle
est bien visible aussi au niveau de la topographie de part et d’autre de la chaîne d’Orbata-
Bouhedma et de la chaîne de Métlaoui. Ce soulèvement régional limité par des chaînes NO-
SE et E-O exige une remontée du socle par inversion des grabens du rift les plus internes, et
donc des failles normales qui les bordent. Ce type d’inversion est également bien visible en
sismique dans le bassin des Chotts, où elle a été mise en évidence auparavant par Chaari et
Trémolières (2009).
Un troisième argument en faveur de l’inversion tectonique des failles du socle est apporté
par l’étude paléosismologique et morphotectonique. En effet, les tranchées
paléosismologiques réalisées sur la faille de Gafsa montrent que la faille superficielle qui se
propage dans la couverture est active, mais elles montrent également que certaines
paléoruptures co-sismiques repérées en tranchées ne peuvent être générées que par un séisme
produit par une faille profonde de type « thick-skinned » (cas de la rupture co-sismique de
140 cm vue dans la tranchée 1). Cette constatation a été également faite dans le cas des
rampes frontales actives. En effet, la rupture co-sismique de 90 cm mesurée au niveau du
flanc sud de la chaîne de Métlaoui (Fig. V.8), et probablement associée à un séisme de
magnitude 6,9 ± 0,4 (Wells et Coppersmith, 1994), ne pourrait pas être générée par la seule
faille de couverture. Toutefois, l’argument paléosismologique doit être considéré avec
prudence. En effet, une forte incertitude demeure dans la loi empirique liant magnitude au
déplacement cosismique. De plus, le fait que deux séismes récents de magnitude faible à
modérée aient produit des ruptures de surface sur la faille de Gafsa (27 Décembre 1985 Ms =
4,4) (Ben Ayed, 1986) et sur la rampe d’El-Guentass (7 Novembre 1989 Ms = 4,4) (Dlala et
Hfaiedh, 1993) suggèrent que de forts séismes (6 ” M ” 7) ont pu produire des ruptures
métriques sur les rampes obliques et frontales. Nous sommes donc ici en limite de résolution
des méthodes utilisées pour relier une paléorupture de surface à une taille de faille.
La géométrie complexe en prisme intercutané du système chevauchant que nous
proposons pour chacune de ces structures complexes, est assez classique en tectonique
d’inversion quand il existe un important niveau de décollement comme les évaporites
(Colletta et al., 1997; Couzens-Schultz et al., 2003). Cependant, cette géométrie pose un
problème quant à la détermination de l’aléa sismique de la faille. Un séisme ne peut pas être
nucléé par une faille ayant une telle géométrie complexe. Une connexion directe des deux
failles (superficielle et profonde) via un raccourci qui traverse les évaporites est ainsi

171
  ǣ   

envisagée pour résoudre ce problème (Fig. IV.9b). Elle permet ainsi de former un plan co-
sismique unique fortement incliné.
L’étude microsismique effectuée sur la région de Métlaoui juste après le séisme du 7
novembre 1989 de magnitude 4,4 par Dlala et Hfaiedh (1993) a montré que l’hypocentre est
situé à 6 ± 2 km de profondeur. En tenant compte de la structure crustale contrainte sur la
coupe 2 (toit du substratum à 5 km) (Fig. III.4), cette gamme d’erreur sur la profondeur de
l’hypocentre ne permet pas de trancher définitivement entre un séisme de substratum ou un
séisme de couverture. Une meilleure compréhension de la distribution de la sismicité sur les
failles de l’AST et par conséquent de l’aléa de cette région doit passer par la mise en œuvre de
plusieurs expériences microsismiques sur les failles les plus importantes : Gafsa, Chotts,
Métlaoui, …

II. Histoire de la déformation de l’Atlas Sud Tunisien


L’étude de la géométrie des corps sédimentaires (growth strata) réalisée à partir
d’observations de terrain et de l’interprétation de sections sismiques, couplée à l’équilibrage
des coupes géologique nous a conduits à proposer un calendrier de l’histoire de la
déformation de l’Atlas Sud Tunisien. Le scénario proposé est le suivant :
Au cours du Trias supérieur-Jurassique inférieur, l’ouverture de la Téthys a morcelé la
Tunisie centrale et méridionale en bassins losangiques. Ces bassins sont bordés par des failles
ayant deux orientations majeures : NO-SE et E-O. Ces failles sont majoritairement à pendages
respectifs vers le NE et le N, ce qui est en accord avec la paléogéographie de la région qui
appartient à la marge sud du rift Téthysien. Ces failles délimitent, par endroit, des structures
en horsts et grabens comme c’est le cas au niveau du bassin des Chotts. Pendant le Jurassique
supérieur, le rift a évolué vers un bassin de type « sag » (Underdown et Redfern, 2008) avec
subsidence thermique et abandon des failles normales.
A partir du Turonien, les premières déformations compressives se manifestent, et perdurent
jusqu’au Maastrichtien inférieur. Elles se traduisent par l’inversion tectonique des failles
normales NO-SE et E-O. Cette inversion a aboutit à une topographie régionale plus élevée au
nord des failles inversées. Au niveau du bassin des Chotts, cette inversion s’est manifestée par
la mise en place d’une mégastructure anticlinale qui affleure dans la partie est du bassin alors
qu’elle n’est visible qu’en subsurface dans sa partie ouest (Chott El-Jérid). L’inversion
tectonique de la faille de Gafsa, a conduit à une variation latérale d’épaisseur visible au J.
Stah par un biseautage stratigraphique des séries du Turonien moyen-Maastrichtien inférieur
en allant du SO vers le NE. Ce biseautage vers la jonction J. Stah – J. Ben Younes est en

172
  ǣ   

faveur d’un basculement vers le Sud-Ouest du bloc de J. Stah dû à l’inversion tectonique de la


faille de Gafsa (Fig. III.7). D’autres auteurs, comme Zouari et al. (1999), expliquent cet
amaincissement accompagné d’un biseautage stratigraphique comme étant contrôlé par des
failles normales de direction N160. Cependant ces failles normales, observables également en
sismique au front de l’inversion (Fig. III.7) et regardant vers l’Ouest, peuvent être associées à
un régime transpressif.
La compression s’est ensuite installée de nouveau au niveau de l’AST pendant le
Serravalien-Tortonien (Miocène). Elle s’est manifestée par la mise en place au niveau de la
couverture de plis de décollement. Elle est repérable sur la sismique grâce à une discordance
des sables de la Formation Beglia datée au Serravalien-Tortonien (Mannai-Tayech, 2006 ;
Robinson et Black, 1981) sur les séries sous-jacentes. A son tour, la Formation Beglia est
recouverte en discordance par la Formation Ségui. Au sein de cette dernière, une discordance
progressive est bien visible sur le terrain. De ce fait, la compression majeure responsable de la
mise en place des différents plis au niveau de l’Atlas sud tunisien est active au moins depuis
le Serravalien-Tortonien et continue à s’exercer aujourd’hui comme le montre les indices de
tectonique active.
En Algérie, une discordance angulaire faisant reposer de l’Eocène supérieur sur le
Lutétien inférieur est décrite dans les Aurès (Laffite, 1939 ; Coiffait et al., 1984). Une
discordance similaire est décrite par Khomsi et al. (2006) au niveau de la plate-forme
pélagienne à l’Est de l’axe Nord-Sud, sur la base de sismique réflexion à haute résolution.
Elle sépare l’Eocène moyen-supérieur de l’Eocène inférieur. Cette discordance n’est repérée
nulle part au niveau de l’AST. La seule déformation d’âge Eocène observée dans la zone
d’étude est exprimée par des plis de propagation de rampe décamétriques scellés par des
dépôts phosphatés dans la mine de Métlaoui (Fig. III.11). Ceci suggère qu’à cette époque le
front de déformation atlasique est encore loin au Nord, et que la région étudiée correspond
aux parties distales du système de bassin d’avant-pays. Dans un tel contexte, les calcaires et
les argiles phosphatés du Paléocène-Eocène se sont probablement déposés dans un milieu de
backbulge. L’Eocène est tronqué par une discordance régionale illustrée sur plusieurs sections
sismiques où les paléostructures du Crétacé supérieur sont complètement érodées. Cette
discordance post-Eocène est recouverte par les dépôts syn-tectoniques du Serravalien-
Tortonien (Formation Beglia) ou encore par la série condensée de la Formation Séhib d’âge
probable Oligocène-Miocène moyen inférieur (Mannaï-Tayech, 2009). Pendant cette période
d’érosion ou encore de faible dépôt correspondant à la discordance post-Eocène et/ou à la
série condensée, l’AST correspondait probablement à la zone de forebulge du système

173
  ǣ   

Figure VI.2: Carte sismotectonique de l’Atlas Sud Tunisien. Les données des séismes instrumentaux (1975-2009) et historiques sont fournies par
l’Institut National de Météorologie de Tunis. Le diamètre des cercles prend en considération l’incertitude de la localisation de l’épicentre (5
km). Les failles actives sont cartées sur la base de l’analyse des images satellitaires et des travaux de terrain. Le mécanisme au foyer
correspondant à une faille inverse est pris du Catalogue global CMT (12/06/1992, Ms = 4.9, Mw = 5.2). Le mécanisme au foyer correspondant
au décrochement est calculé à partir d’une étude microsismique des répliques du séisme de Métlaoui (07/11/1989, Ms = 4.4; Dlala et Hfaiedh,
1993). Les intensités sont fournies en MKS.

174
 


d’avant-pays de l’Atlas. Ceci est en accord avec la subsidence générale oligocène-miocène


inférieur mise en évidence par Frizon de Lamotte et al. (2009) au nord de l’orogène.

III. Tectonique active et aléa sismique


Les travaux de terrain couplés à l’interprétation des images satellites ont permis de tracer
une carte détaillée des failles actives de la région (Fig. VI.2) qui pourra servir de base à une
carte de risque.

1. Rampes obliques
La majorité des failles sont actives comme le montrent la sismicité historique et
instrumentale et les indices de tectonique active présentés (Fig. VI.2). Les failles NO-SE
jouant le rôle de rampes obliques et accommodant l’extrusion de l’AST consécutive à la
remontée du « poinçon maghrébin » (Piqué et al., 1998) présentent l’aléa le plus important.
L’étude paléosismologique menée sur la faille de Gafsa, la plus longue rampe oblique de la
région, montre qu’un séisme de magnitude M • 6 doit être envisagé sur cette faille. En effet,
14
des datations au C ont permis de déterminer un temps de récurrence compris entre 500 et
5000 ans et de dater le dernier séisme repéré dans les tranchées à 8000 ans, ce qui représente
une vraie menace pour la ville de Gafsa construite sur la faille. La composante inverse de la
vitesse sur la faille est estimée à 0,21 - 0,34 mm/an pour les derniers 50 ka. La vitesse vraie
doit être nettement plus importante, puisqu’il s’agit d’une rampe transpressive pour laquelle il
faut aussi tenir compte du déplacement horizontal.
Des séismes de M • 7 sont probables sur la faille de Gafsa comme le suggèrent des
paléoruptures co-sismiques pouvant atteindre 1,4 m. Ces événements forts requièrent une
activation de la faille profonde dans le substratum anté-Triasique et sa connexion directe avec
la faille de couverture. L’aléa sismique relatif à la faille de Gafsa est probablement sous-
estimé. En effet, avec une telle géométrie, de nombreux séismes générés sur la faille profonde
peuvent donner lieu à un plissement cosismique de surface au lieu d’une rupture de surface.
Le bruit sismique caractérisé par une bonne fréquence d’événements sismiques instrumentaux
et historiques de M ” 5 est probablement relié à la faille de couverture. Une étude
microsismique s’avère indispensable pour pouvoir confirmer l’activité de la faille de
substratum.
Les autres rampes obliques sont également actives et ont contribué à façonner
l’architecture actuelle de l’AST. La présente étude confirme l’existence de la rampe oblique
de Négrine-Tozeur (Zargouni et al., 1985) contestée par certains auteurs comme Zouari

175
 


(1995). La différence de structure entre les coupes équilibrées 1 et 2 (Fig. III.4) ainsi que la
coupe longitudinale (Fig. III.8) ne laissent pas de doute quand à sa présence en profondeur.
Des sources d’eau chaudes (38-39°C) et des bains maures datant de l’époque romaine sont
alignés sur la faille. Les autres sources de part et d’autre de la faille sont à 28°C seulement
(Castany et al., 1952). Cette rampe est visible sur l’image satellite par un décalage dextre
entre la terminaison Est des Monts de Négrine et la terminaison Ouest de la chaîne de
Métlaoui (Fig. III.2a).

2. Rampes frontales
La majorité des rampes frontales est active (Fig. VI.2). Des analyses détaillées de
tectonique active ont été réalisées au niveau de ces failles où des cônes alluviaux déformés
permettent de poser les bases de l’analyse de leur aléa (Tab. VI.1). Les vitesses quaternaires
de ces failles inverses sont comprises entre 65 et 156 mm/ka (Tab. VI.1). Une part importante
de la déformation est accommodée par la faille d’Orbata qui constitue la terminaison en faille
inverse de la rampe oblique de Gafsa. En effet, la vitesse de cette faille dépasse largement
celle des autres failles.

Tableau VI.1: Tableau récapitulatif de la quantification des failles actives dans la région d’étude (en
considérant que la partie de la faille située au niveau de la couverture).
Vitesse quaternaire Magnitude maximale Récurrence (ans)
supérieure (mm/ka) probable
Faille de Métlaoui 156 ± 9 6,7 ± 0,2 3000 - 4000
Faille des Chotts 109 ± 6 6,8 ± 0,2 ND
Faille de Berda 101 ± 7 ND 350 - 450
Faille de Sehib 65 ± 5 6,3 ± 0,2 3000 - 3500
Faille d’Orbata 840 6,5 ± 0,4 ~ 360
Faille de Gafsa -- 6,7 ± 0,2 500 - 5000

La comparaison entre les vitesses des failles de Gafsa et d’Orbata reste difficile à établir
puisqu’on ne dispose que de la composante inverse pour la faille de Gafsa. Aucun décalage
dextre sur la faille n’a pu être quantifié sur le terrain ou sur l’image satellite. Cependant des
stries faiblement inclinés mesurées en plusieurs endroits sur la faille montrent que la
composante horizontale est significative. La vitesse de décrochement sur cette faille devrait
être plus importante que la vitesse de sa composante inverse mesurée de 210 à 340 mm/ka.

176
 


Etant donné que la faille de Gafsa est entièrement connectée à la rampe frontale d’Orbata
(Fig. IV.1a) et que l’essentiel du glissement qu’elle accommode est transféré à la rampe
d’Orbata, on peut considérer la vitesse de glissement sur la faille d’Orbata (840 mm/ka),
malheureusement mal contrainte pour l’instant, comme étant la vitesse de décrochement sur la
faille de Gafsa.
Il est important de signaler qu’en tout état de cause, un affinage du schéma chronologique
proposé pour le cône C1 et les autres surfaces clés est indispensable. En effet, pour l'instant,
les âges de surfaces sont particulièrement mal contraints. Tout ce qui en découle est en fait
préliminaire pour l'instant.
En terme d'aléa, il faudra concentrer les efforts à l'avenir sur des études morphotectonique
et paléosismologiques détaillées de la faille des Chotts et celle de Métlaoui potentiellement
enracinées et longues donc très dangereuses. Dans une moindre mesure, la faille d’Orbata doit
faire aussi l’objet d’études détaillées pour mieux contraindre le système Gafsa-Orbata et
déterminer la composante décrochante de la faille de Gafsa en relation étroite avec la
composante inverse de la faille de Berda.

IV. Importance des rampes obliques
Au cours de cette thèse, l’importance des rampes obliques sur le plan structural aussi bien
que morphotectonique a été soulignée. Ces rampes sont visibles sur les sections sismiques
longitudinales et à travers les changements latéraux de structures et des taux de
raccourcissement entre les différentes coupes transversales (Fig. III.3). Ces rampes ont
également contrôlé l’échappement vers le Sud de l’Atlas Sud Tunisien par rapport aux Aurès.
En effet, le front sud atlasique tunisien est décalé de quelques dizaines de km vers le Sud par
rapport au front algérien et ceci par la faille de Négrine-Tozeur considérée comme l’une des
rampes obliques les plus importantes de la région. Cette zone de transfert de raccourcissement
est héritée de la bordure occidentale du graben d’El Fejej (Fig. VI.1). De plus, le front sud de
l’Atlas en Algérie est NE-SO et rectiligne sur plusieurs centaines de km alors qu’en Tunisie, il
est diffus à cause des zones de transfert de raccourcissement qui le morcèlent en plusieurs
segments ce qui est à l’origine de nombreuses controverses quant à son tracé.
Les rampes obliques jouent un rôle déterminant dans la disposition en échelon et en relais
dextres des plis et failles inverses de l’AST. Dans le bassin de Gafsa et plus particulièrement
dans la chaîne des Chotts et la chaîne de Métlaoui, les plis sont disposés en échelon avec un
relais dextre. Plusieurs hypothèses ont été évoquées pour expliquer cette architecture. Certains
auteurs considèrent ces plis en échelon comme le résultat d’une accommodation de la

177
 


déformation au sein de la couverture à l’aplomb d’un décrochement affectant le substratum


sous-jacent (Aïssaoui, 1984 ; Vially et al., 1994). D’autres montrent qu’ils résultent d’une
obliquité de la direction de raccourcissement de la couverture par rapport à la faille du
substratum (Outtani et al., 1995). Zargouni et al. (1985) montrent que cette disposition en
échelon des plis est liée au jeu dextre des rampes obliques entre lesquelles ils se développent.
En effet, l’axe de l’anticlinal de Stah, structure orientale de la chaîne de Métlaoui, évolue
d’Ouest en Est d’une direction N 85 à N 50 vers une direction N 80 près de son intersection
avec J. Ben Younes. Cette rotation de l’axe de pli est visible également au niveau de
l’anticlinal de Stah Essouda, l’anticlinal d’Orbata, l’anticlinal de Bou Hedma et l’anticlinal
d’El Hamra bordés tous par des rampes obliques NO-SE. Le coulissement dextre sur ces
failles a donc produit une rotation horaire des axes des plis dans un plan horizontal (i.e. autour
d’un axe vertical) conduisant à leur géométrie actuelle. Zargouni et al. (1985) montrent ainsi
que les plis ont subi des rotations antihoraires de 20 à 30° favorisées par des décollements sur
des niveaux incompétents. Cette rotation autour d’un axe vertical a été soulignée également
par Boukadi (1987). Par contre, une étude faite par Zouari et al. (1990) suggère que dans la
partie orientale de J. Orbata (J. Biada), c’est plutôt l’héritage structural distensif crétacé qui
est à l’origine des plissements ultérieurs à axes courbes et que ces courbures ne sont pas dues
à une torsion néotectonique autour d’axes verticaux. La chaîne de Métlaoui et la chaîne des
Chotts contiennent des plis de second-ordre disposés en relais dextres. Elles sont disposées
elles mêmes avec la mégastructure anticlinale d’El Fejej en relais dextre entre les deux
rampes obliques de Gafsa et de Négrine-Tozeur (Zargouni et al., 1985). La présente étude est
en faveur d’une relation étroite entre le dispositif en échelon dextre NE-SO des plis et les
rampes obliques NO-SE, au moins au niveau de la chaîne de Métaloui et de la chaîne des
Chotts.
Les rampes obliques NO-SE sont actives comme en témoigne leur sismicité historique et
instrumentale ainsi que l’étude sismotectonique et paléosismologique effectuée durant cette
thèse. Une synthèse géodynamique (Piqué et al., 1998) a déjà montré que les rampes obliques
dextres de direction NO-SE en Tunisie et sénestres de direction NE-SO au Maroc répondent à
la montée du poinçon Nord Africain vers le Nord favorisant ainsi l’échappement des
compartiments Est et Ouest respectivement vers le SE et le SO et une accommodation du
raccourcissement au Nord de l’Algérie par des chevauchements orientés E-O. Les rampes
obliques NO-SE assurent ainsi le transfert de la déformation et sa migration vers le domaine
pélagien qui se manifeste par une sismicité dont les mécanismes au foyer indiquent des failles
sources NO-SE en décrochement dextre dans la plateforme pélagienne.

178
 


 


179
 


L’Atlas Sud Tunisien se caractérise par des structures chevauchantes de types « thin
skinned » et « thick skinned » ainsi que par une variation latérale de la déformation régionale
(géométrie structurale et taux de raccourcissement) contrôlée par des rampes obliques NO-SE.
Cette étude confirme le rôle de l’héritage structural dû au rifting du Trias supérieur-Jurassique
inférieur dans la structuration de l’Atlas Sud Tunisien et de son bassin d’avant-pays. Le
patron structural du Trias supérieur-Jurassique inférieur est caractérisé par une prédominance
de failles normales NO-SE à regard NE et de failles normales E-O limitant des bassins
losangiques. Ces failles ont été inversées dans un premier temps pendant le Turonien moyen-
Maastrichtien inférieur. Cette première inversion peut être corrélée à l’initiation de la
subduction de la Téthys sous l’Eurasie. Le raccourcissement majeur de l’Atlas Sud Tunisien a
démarré au Serravalien-Tortonien et est encore actif. La déformation du système chevauchant
d’avant-pays s’est propagée durant cette période sur le niveau de décollement formé par les
évaporites du Trias supérieur-Jurassique inférieur. La principale « phase atlasique» éocène de
raccourcissement décrite en Algérie et à l’Est de la Tunisie ne semble pas s’exprimer
clairement dans l’Atlas Sud Tunisien, qui correspondait probablement à cette période à la
zone de dépôt de « backbulge » du système d’avant-pays atlasique. Pendant l’Oligocène et le
Miocène inférieur et moyen, correspondant à une période d’érosion et/ou de dépôts condensés
dans la région étudiée, l’Atlas Sud Tunisien coïncidait probablement avec la zone de
« forebulge » du système d’avant-pays. Ce dispositif est en accord avec la subsidence
générale oligocène-miocène inférieure décrite dans la partie septentrionale de l’Atlas tunisien.
La faille de Gafsa est la structure la plus longue et la plus active de l'Atlas Sud
Tunisien. Cette faille de 75 km de longueur correspond à une rampe oblique dextre qui pose
un défi dans l'évaluation de l'aléa sismique en raison de sa géométrie complexe avec un
découplage entre la couverture et le sous-bassement Paléozoïque dû au niveau d’évaporites du
Trias. Malgré une sismicité instrumentale et historique modérées, la faille de Gafsa a produit
des séismes de magnitude M • 6 avec une période de retour comprise entre 500 et 5000 ans
au cours du Quaternaire supérieur. Le dernier grand événement ayant produit une rupture de
surface sur la faille s'est produit aux alentours de 8000 ans BP avec une magnitude M • 6. Par
conséquent, un événement sismique de magnitude M • 6 peut être à craindre sur la faille de
Gafsa à court terme. La composante inverse de la vitesse de cette faille est de 0,21 à 0,34 mm
/an au cours des derniers 50 ka. L’occurrence de rares séismes de M • 7 sur la faille est
suspectée. Ce type d’événement nécessiterait une connexion cosismique de la faille du
substratum avec la faille listrique de couverture. L'aléa sismique de la faille de Gafsa est
probablement sous-estimé pour deux raisons. D’abord parce que notre étude n’a permis la

180
 


prise en compte que de la seule composante verticale du glissement sur la faille alors que sa
composante horizontale est probablement significative. Ensuite parce qu’en cas de nucléation
de séismes sur la faille de socle, le glissement cosismique pourrait ne pas se propager sous la
forme d’une rupture de surface, mais produire un plissement de grande longueur d’onde. La
faille de Gafsa est considérée comme une structure majeure dans le système de rampes
obliques qui accomodent un important transfert de raccourcissement de l'Atlas sur les
plateformes saharienne et pélagienne.
Les piémonts des différents anticlinaux de l’Atlas sud-tunisien montrent des indices de
failles inverses actives. Ces failles, dont les vitesses de glissement semblent homogènes et
comprises entre 0,05 et 0,15 mm/an, ont le potentiel de générer des séismes de magnitude
supérieure à 6. Parmi ces failles inverses, la faille des Chotts présente le plus fort potentiel
sismogène avec un pouvoir de générer des séismes de magnitude proches de 7 si elle était
activée sur toute sa longueur. La faille d’Orbata fait office d’exception dans cette population
de failles inverses. Elle constitue en effet la terminaison frontale de la faille de Gafsa. De ce
fait, elle accommode en faille inverse l’essentiel de la composante décrochante de la faille de
Gafsa.

181
   
 

   
 

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201
 

 


INTRODUCTION GENERALE :

Figure 1: (A) MNT de la chaîne atlasique. (B) Carte géologique de l’Atlas Sud Tunisien
correspondant à la zone étudiée le long de cette thèse, d’après Ben Haj Ali et al. (1987).

PARTIE I :

Figure I.1 : Carte synthétique des grands ensembles structuraux du domaine méditerranéen.
Noter la position des zones d’amincissement cénozoïques en arrière des fronts orogéniques.
Les flèches convergentes (noires) et divergentes (blanches) correspondent respectivement aux
principales zones de convergence et d’extension actives. Le trait noir correspond à
l’emplacement de la coupe de la Figure I.3 (modifiée d’après Rebaï et al., 1992).

Figure I.2 : Exemple de modélisation analogique du retrait de la zone de subduction


confrontée aux reconstitutions de 5 étapes de l’évolution de la subduction et de l’extension
arrière-arc en Méditerranée Occidentale (d’après Faccenna et al., 2001).

Figure I.3 : Evolution géodynamique en coupes des marges ibérique et nord africaine de
l’Eocène à l’Actuel (trace de la coupe sur Figure I.1). Ces coupes montrent le détachement
d’un bloc d'AlKaPeCa (les Kabylies), sa dérive vers le sud-est, puis sa collision avec
l’Afrique du Nord entrainant la mise en place des chaînes maghrébides et atlasiques
(modifiée d’après Frizon de Lamotte, 2000).

Figure I.4 : Evolution géodynamique de la Méditerranée occidentale au cours des derniers


80 Ma, (d’après Frizon de Lamotte et al., 2000)

Figure I.5 : Image tomographique à 440 km de profondeur, utilisant le modèle BS2000 (Roca
et al., 2004). L’échelle, correspondant à l'écart de vitesse sismique par rapport à la normale
à cette profondeur, varie entre -1,5% et + 1,5 %. On note l'absence de slab (zones bleues) au
niveau du nord de l'Algérie, ce qui suggère que la plaque plongeante s'est détachée et a migré
vers l'est et l'ouest.

Figure I.6 : Principales unités structurales de l’Atlas.

Figure I.7 : Carte structurale schématique du domaine tello-rifain, (d'après Durand-Delga et


al., 2000).

Figure I.8: Carte structurale simplifiée du domaine atlasique tunisien (modifiée d’après Ben
Ayed et Viguier, 1981).

Figure I.9 : Coupes N-S du domaine atlasique tunisien illustrant ses différentes unités
structurales (voir localisation sur figure I.8). (a) correspond à l’état non déformée. (b)
correspond à l’état actuel (modifiées d’après Ahmadi, 2006).

202
 

Figure I.10 : Carte du risque sismique (accélération horizontale au sol calculée)


représentant les conditions à un site stable pour un excédent de taux d'occurrence de 10%
dans les 50 ans en Méditerranée (ESC-SESAME, 2003).

Figure I.11 : Carte sismotectonique de la Méditerrannée occidentale (modifiée d’après


Barrier et al., 2004). Les flèches noires indiquent la direction et la vitesse de convergence des
plaques africaine et eurasienne d’après le modèle d’Argus et al. (1989). Les mécanismes au
foyer couvrent la période entre 1976 et 2009. Ils sont pris des catalogues de Harvard CMT et
et de ceux de l’European Regional CMT (http://www.seismology.harvard.edu/projects/CMT,
http://www.ingv.it/seismoglo/RCMT). Le cadre définit la zone d’étude de la thèse. L’étoile indique
le mécanisme au foyer correspondant au séisme d’El Asnam (10 octobre 1980, Ms = 7,3).

Figure I.12 : Prise de vue de l’escarpement de faille active d’El Asnam. La flèche du bas
indique le déplacement co-sismique récent associé au séisme du 10 octobre 1980 de
magnitude Ms = 7,3. La flèche du haut indique le déplacement cosismique total cumulé,
(d’après Meghraoui, 2001).

Figure I.13 : Soulèvement côtier cosismique de 55 cm suite au séisme de Zemmouri du 21


mai 2003 (Mw = 6.8), (d’après Meghraoui et al., 2004). (a) Terrasse marine soulevée. La
flèche noire indique l’ancienne ligne de rivage et la flèche blanche indique la nouvelle ligne
de rivage. (b) Le soulèvement est mesuré grâce à la bande d’algues émergée. Les flèches
grises indiquent des marqueurs d’anciens niveaux marins dont le soulèvement est dû
probablement à des paléoséismes. Les flèches blanches indiquent le platier soulevé lors du
séisme de 2003.

Figure I.14 : Séismicité instrumentale de la Tunisie entre 1975 et 2009 (d’après l’Institut
National de Météorologie de Tunis).

PARTIE II :

Figure II.1: Le principe de conservation des surfaces entre l’état initial non déformé et l’état
final déformé dans l’équilibrage des coupes géologiques, d’après Ramsay et Huber (1987).

Figure II.2: Le principe de la restauration des coupes. A : coupe d’une structure plissée ; B :
paramètres nécessaires pour la restauration ; C : coupe restaurée, modifié d’après Midland
Valley Exploration Ltd (2007).

Figure II.3: Aléa, vulnérabilité, risque : Représentation schématique de l’évaluation du


risque sismique (Extrait du Classeur « Le risque sismique en PACA », coédition BRGM,
DIREN PACA, Région PACA, décembre 2006).

Figure II.4: Relation entre magnitude et surface de rupture dans le cas d’un décrochement.
Les séismes superficiels se produisent dans la croûte supérieure dont la base est limitée par
la transition fragile ductile. La magnitude est d’autant plus élevée que la surface de rupture
est grande. La rupture atteint la surface pour les séismes de magnitude supérieure à 6. Les
plus grands séismes intracontinentaux se produisent sur les décrochements, d’après Philip et
al. (2007).

Figure II.5: Schéma d’un cône alluvial de régions semi-arides, modifié d’après Spearing

203
 

(1975).

Figure II.6: profil ordinaire de la surface des cônes alluviaux en absence de tectonique
active. Les cônes se raccordent progressivement à la plaine sans aucune déformation. La
photo est prise au niveau du flanc nord de Jebel Bouhedma dans l’Atlas Sud Tunisien (vue
vers l’Est).

Figure II.7: Exemple de mesure de décalage vertical (h) d’une surface à travers un
escarpement de faille.

Figure II.8 : Photo du dispositif du GPS cinématique, formé par deux récepteurs : une base
dont l’antenne est fixée sur un trépied et un mobile porté par une personne.

Figure II.9: Variation d'un point fixe dans le temps vu par un GPS fixe (la base). Chaque
point présente une erreur qui correspond à la distance qui le sépare du point ayant une
valeur moyenne de toutes les mesures (point au milieu).

Figure II.10: Processus d’enregistrement des traces de séismes anciens aux abords d’une
faille active : (a) escarpement de faille normale à l’étape présismique ; (b) trace en surface
avec déplacement co-sismique et début de l’érosion de l’escarpement co-sismique ainsi
généré; (c) érosion de l’escarpement et dépôt des sédiments colluviaux, d’après Meghraoui
(2001).

Figure II.11: Schéma montrant le processus de production du 10Be par rayonnement


cosmique dans les premiers mètres de la croûte terrestre, d’après Vassallo (2006).

Figure II.12: Evolution théorique de la concentration en 10Be en fonction du temps


d’exposition pour différents taux d’érosion, d’après Braucher (1998). A noter le palier atteint
par la concentration en 10Be qui matérialise un état d’équilibre entre gains et pertes pour un
taux d’érosion donné. Cet état d’équilibre sera atteint d’autant plus vite que le taux d’érosion
sera fort. Noter que pour la concentration mesurée [10Be]m, le temps ne peut pas être
inférieur à tmin et le taux d’érosion ne peut pas être supérieur à Emax.

Figure II.13: Evolution théorique de la concentration en 10Be, en fonction de la profondeur,


avec la durée d’exposition, modifié d’après Carretier (2000). Cette évolution temporelle est
matérialisée par les différentes courbes de décroissance exponentielle (en rouge) pour un
profil en profondeur avec une concentration initiale. Plus la durée d’exposition est longue,
plus la concentration en 10Be augmente. De même, l’héritage décroît avec le temps
h(t)=h0eǦȜt.

PARTIE III :

Figure III.1: Les différentes zones de dépôts d’un système de bassin d’avant-pays selon la
nomenclature de DeCelles et Giles (1996).

Figure III.2: a. Digital elevation model of the Atlas with location of the study area. b.
Tectonic setting of central and southern Tunisia with location of the balanced cross sections
(A to D) and the dataset used in this study (reflection seismic sections indicated by continuous
red lines from L1 to L11 and petroleum wells). The discontinuous red lines represent non

204
 

available seismic sections.

Figure III.3: Synthetic stratigraphic log of the Southern Tunisian Atlas with main tectonic
events and unconformities, compiled and modified after Ahmadi (2006) and Mannai-Tayech
(2009). The different thicknesses are supplied from outcropping and wells data. Tectonic
events and unconformities are synthesized from regional references and from the present
study.

Figure III.4: Balanced cross-sections through the Southern Tunisian Atlas with topographic
profiles for sections B and D. Location of the cross-sections and data setin Figure III.2b. The
localization of the different seismic sections (from L1 to L8) is indicated with continuous
lines. The shortening of every cross section is calculated using the “Structural Slip
Unfolding” program of 2D Move.

Figure III.5: L8. Interpreted seismic section crossing the Chott El-Fejej used for the
construction of cross section D (Fig. III.4). L5. Interpreted seismic section crossing the Chott
El-Fejej used for the construction of cross section C (Fig. III.4). L2. Interpreted seismic
section crossing the Chott El-Jerid used for the construction of cross section B (Fig. III.4). U2
corresponds to the Oligocene-Early Miocene Unconformity.

Figure III.6: Interpreted seismic section (L3) of El Guentass anticline (see location on figure
1b) showing two unconformities: U1 at the base of the Early Maastrichtian and U2 overlaid
by Serravalian-Tortonian Beglia Formation.

Figure III.7: Seismic sections and corresponding interpretative geological cross sections
perpendicular to the Gafsa fault through the Bou Ramli (L9) and Ben Younes (L10) anticlines
(See location on figure III.2). Note the topographic step and geological offset across the fault.

Figure III.8: Longitudinal seismic section (L11) through the Chotts basin (see location on
figure 1b) showing thickening of Jurassic-Early Cretaceous series and Turonian-
Maastrichtian inversion.

Figure III.9: Late Triassic-Early Jurassic structural pattern of the Central and Southern
Tunisian Atlas superimposed on the map of modern ranges.

Figure III.10: View of growth strata in the Campanian-Maastrichtian Berda/Abiod


Formation on the southern limb of the Metlaoui Range (See location on figure III.2b).

Figure III.11: View of Eocene compressive deformation observed in the study area in the
Métlaoui mine (See location on figure III.2b). The slip on the reverse fault is about 10 m.

Figure III.12: kinematic evolution of the Central and Southern Tunisian Atlas since the
Triassic until present. During the Triassic-Early Turonian, the regime was extensive with the
opening of the Tethys rift. The first event of inversion tectonics occurred during the Late
Turonian-Early Maastrichtian interval. The Late Maastrichtian to The Oligocene-Early
Miocene was a period of tectonic quiescence with erosion or poor sedimentation. The
principal shortening tectonic event in the Southern Tunisian Atlas started in the Serravalian-
Tortonian and is still active.

205
 

Figure III.13 : Relations empiriques entre la magnitude d’un séisme et les caractéristiques
de la rupture associée, dérivées de séismes instrumentaux (Wells et Coppersmith, 1994).

Figure III.14 : Dispositif en prisme intercutané montrant la relation entre faille profonde et
faille superficielle

Figure III.15 : Colonne stratigraphique synthétique du Paléozoïque-Lias de la Tunisie


méridionale avec indication des différentes roches mères, roches réservoirs et couvertures.

Figure III.16 : Réservoirs gréseux de l’Ordovicien dans la région de Chott El-Jerid

Figure III.17 : Corrélation stratigraphique des séries de l’Ordovicien et du Silurien entre les
puits Sabria W-1, El Franig-3, El Franig-1 et El Franig-2 montrant les discordances
Hercyniennes, Taconienne et Ordovicienne.

PARTIE IV:

Figure IV.1: Seismotectonic map of the Atlas belt and adjoining areas (active faults are
adapted from Barrier et al., 2004). Black arrows correspond to the plate motion vectors of
Africa with respect to Eurasia (Argus et al., 1989). The Gafsa-Jeffara fault system is shown in
red. Earthquake focal mechanisms are from the Harvard CMT and the European Regional
CMT catalogues (http://www.seismology.harvard.edu/projects/CMT http://www.ingv.it/seismoglo/RCMT).

Figure IV.2: Seismotectonic map of the Southern Tunisian Atlas. Instrumental (for the 1975-
2009 period) and historical seismological data were provided by the National Meteorological
Institute (Tunis). The diameters of the circles take into account the uncertainty in epicenter
relocalization (5 km). Active faults are mapped based on satellite images analysis and field
investigations. The reverse fault focal mechanism is from the European Regional CMT
catalogue (06/12/1992, Ms = 4.9, Mw = 5.2). The strike-slip focal mechanism was computed
from the microseismicity study of the aftershocks of the Métlaoui earthquake (11/07/1989, Ms
= 4.4; Dlala and Hfaied, 1993). Intensities are given in MKS.

Figure IV.3: Segmentation of the Gafsa Fault. The names of the main anticlines are
indicated.

Figure IV.4: Seismic lines and corresponding interpretative geological cross sections of the
Gafsa Fault. See Figure IV.3 for the location of the cross sections.

Figure IV.5: Morphotectonic map of the Gafsa area derived from SPOT 5 satellite images
analysis and field reconnaissance. The black star indicates the OSL sampling site of White et
al. (1996). The white star shows the location where Ben Ayed (1986) reported and measured
open fissures after the 12/27/1985 (M = 4.4) earthquake on the Gafsa fault (see Figure IV.2
for epicenter location Figure IV.2). A – Northeastern fault trace; B – Gafsa Signal fault trace.

Figure IV.6: Morphotectonic map of the trenching site northeast of the city of Gafsa. (a)
SPOT 5 image at a resolution of 2.5 m (the frame of the image is located on Figure IV.5). (b)
Interpretation of (a) completed by field observations / measurements. Numbers 1 to 6
correspond to the paleoseismological trenches shown in Figure IV.8. A – Northeastern
trace; B – Gafsa Signal fault trace.

206
 

Figure IV.7: Topographic profile of the Gafsa fault at the trenching site (passing through
trench 1; Figure IV.6). Horizontal arrows designate the outcrop width of fans / bedrock. The
9 meters of vertical offset of the top the T1 fan is a minimum estimate because T1 fan material
lies below the floor of trench 1, where it has not been found. Topography was measured using
a kinematic GPS.

Figure IV.8: Extracts of logs of the trenches. Thick black lines are fault splays and thinner
dashed lines are open cracks. All the gravel, pebble and cobble units are colluviums, except
where the alluvial gravel bed patterns are superimposed. The star in trench 1 indicates the
fault showing the 1.4 m co-seismic offset. All the logs are at the same scale except that of
trench 3 that is reduced by 50 %. Trench 2 is not shown because it did not permit to excavate
the highly cemented colluvium (comparable to that of trench 3) underlying the T3 silts (e.g.,
trench 4), which display only open vertical fissures.

Figure IV.9: Model for the seismic behavior of the Gafsa fault. (a) Configuration during
strong earthquakes (6 ” M ” 7), by activation of the cover fault. (b) Configuration during very
strong (M • 7) earthquakes by activation and linkage of the basement and cover faults.

Figure IV.10 : (a) Prise de vue vers le Sud-Est de la ville de Gafsa et de la trace de la faille
de Gafsa sur l’extrémité occidentale de la ville. Le carré en noir indique le site des tranchés.
(b) Photos des fissures ouvertes au niveau du site des tranchés. Ces fissures correspondent
aux effets de surface du séisme de Gafsa du 27/12/1985.

Figure IV.11 : (a) Prise de vue vers le Sud-Ouest au moment de l’excavation par le
tractopelle de la tranchée N° 1. (b) Photos des murs de deux tranchés équipés par des ficelles
avec un pas de 0,5 m et numérotées afin de faciliter le prélèvement des logs.

Figure IV.12 : Exemples de deux ruptures cosismiques associées à des paléoséismes


observées au niveau de la tranchée N° 6.

PARTIE V :

Figure V.1 : (a) Carte des traces de failles actives de l’Atlas Sud Tunisien. Les noms des
failles et des principaux anticlinaux sont indiqués. (b) Localisation des différents chantiers
morphotectoniques sur les rampes frontales actives de l’Atlas Sud Tunisien

Figure V.2: Discordance entre les séries de la Formation Ségui et les cônes alluviaux au
niveau du flanc sud de J. Stah (Fig. V. 1a). Les deux unités ont le même faciès : il s’agit de la
molasse proximale qui provient d’une chaîne en surrection.

Figure V.3: Carte interprétative du relais droit des Monts de Négrine et de la terminaison
ouest de la chaîne de Métlaoui (Aissaoui, 1984).

Figure V.4: Carte morphostructurale des anticlinaux Bliji, Chouabine et Alima de la chaîne
de Métlaoui (voir localisation sur Figure V.1b), réalisée sur une image SPOT-5 (résolution =
2,5 m).

207
 

Figure V.5: (a) Image satellite Spot-5 (résolution = 2,5 m) du flanc sud de Jebel Chouabine
de la chaîne de Métlaoui (voir localisation sur Fig. V.1b). Les traits noirs continus et
discontinus indiquent les trajectoires des profils topographiques respectifs de la surface de
cône C1 affectée par la faille et du lit de l’oued qui l’entaille (Fig. V.8). Le rectangle indique
la localisation des sites d’échantillonnage pour la datation au 10Be de la surface de C1. (b)
Interprétation morphostructurale.

Figure V.6 : (a) Vue vers l’ONO de l’escarpement de faille active émergent au niveau du
flanc sud de la chaîne de Métlaoui. (b) Vue frontale vers le nord de l’escarpement. Sa hauteur
est de 17 m (voir localisation des deux prises de vue sur la Figure V.5a). Le profil
topographique de cet escarpement est montré en figure V.7.

Figure V.7 : Profils topographiques levés sur le flanc sud de la chaîne de Métlaoui (voir
localisation sur Figure V. 8a). Le profil en trait continu est levé à la surface du cône alluvial
affecté par la faille. Le profil en trait discontinu est celui du lit de l’oued qui entaille le cône.

Figure V.8 : Coupe au niveau du flanc sud de Jebel Chouabine (voir localisation sur Figure
V.5). La Formation Ségui montre des plans de stratifications renversés.

Figure V.9 : Coupes équilibrées indiquant la valeur de raccourcissement pour les différents
plis ainsi que le pendage de leurs rampes.

Figure V.10 : Coupe illustrant le mode d’émergence de la rampe frontale active de la chaîne
de Métlaoui (voir localisation sur Fig. V.1b).

Figure V.11 : (a) Image satellite Spot-5 (résolution = 2,5 m) au niveau du flanc sud de Jebel
Torrich de la chaîne des Chotts (voir localisation sur Fig. V.1b). Le trait noir indique la
trajectoire du profil topographique de la surface de C1 affectée par la faille (Fig. V.12). Le
rectangle indique le bombement affectant la surface de C1 et sur lequel des profils
topographiques ont été levés. (b) Interprétation morphostructurale.

Figure V.12: Profil topographique de l’escarpement de faille de Jebel Torrich (voir


localisation sur Figure V. 11a). Il indique un rejet vertical de 17 ± 0,5 m.

Figure V.13: (a) Image satellite Spot-5 (résolution = 2,5 m) au niveau du piémont sud de
Jebel Torrich (voir localisation sur Fig. V.11a). Les traits noirs continu et discontinus
indiquent les trajectoires effectuées pendant le prélèvement des profils topographiques
respectifs de la surface de C1 plissée et des lits de deux oueds qui entaillent l’anticlinal
néoformé. (b) Profils topographiques obtenus. Le profil en trait continu correspond à la
surface de C1 plissée alors que les deux profils en trait discontinu correspondent aux lits des
drains traversent l’anticlinal néoformé.

Figure V.14 : Coupe illustrant le mode d’émergence de la rampe frontale active de la chaîne
des Chotts (voir localisation sur Fig. V.1b et Fig. V.11a).

Figure V.15: A) Carte géologique simplifiée des Jebels Berda et Atra ; B) Bloc diagramme
illustrant la géométrie des deux structures ; C) Schéma illustrant la variation de l’inclinaison
du plan axial du pli (Ahmadi, 2006).

208
 

Figure V.16: (a) Image satellite Spot-5 (résolution = 2,5 m) du piémont nord de Jebel Berda
(voir localisation sur Fig. V.1b). Les traits noirs continu et discontinu indiquent les
trajectoires effectuées pendant le relevé des profils topographiques respectifs de la surface de
C1 affectée par la faille et du lit de l’oued qui l’entaille (Fig. V.18). (b) Interprétation
morphostructurale.

Figure V.17: Prise de vue vers le Sud Ouest de l’escarpement de faille active du flanc sud de
J. Berda. L’escarpement est indiqué par les flèches blanches.

Figure V.18: Profils topographiques réalisés à travers l’escarpement de faille sur le flanc
nord de Jebel Berda. L’emplacement des profils est indiqué sur l’image satellitaire. Le profil
en trait continu est réalisé à la surface du cône alluvial affecté par la faille. Le profil en trait
discontinu est effectué dans le lit d’un oued qui entaille le cône.

Figure V.19: Photo d’un pli / faille cosismique (R = 50 cm) en rétrochevauchement sur la
faille de Berda au niveau d’une incision d’oued dans le cône C1 (voir localisation sur Fig.
V.16a).

Figure V.20: Tranchées naturelles d’oueds à travers la faille de Berda (voir localisation sur
Fig. V.16a).

Figure V.21: Coupe illustrant le mode d’émergence du rétro-chevauchement actif de


l’anticlinal de J. Berda (voir localisation sur Fig. V.1b).

Figure V.22: (a) Image satellite Spot-5 (résolution = 2,5 m) du piémont sud de Jebel Séhib
(voir localisation sur Fig. V.1b). Les traits noirs continu et discontinu indiquent les
trajectoires des profils topographiques respectifs de la surface de C1 affectée par la faille et
des lits de deux oueds qui l’entaillent (Fig. V.23). (b) Interprétation morphostructurale.

Figure V.23: Profils topographiques levés sur le flanc sud de Jebel Séhib (voir localisation
sur Figure V. 22a). Le profil en trait continu est levé à la surface du cône alluvial affecté par
la faille. Il montre un rejet vertical de 10 ± 0,5 m. Les deux profils en trait discontinu sont
levés dans les lits de deux oueds qui entaillent le cône.

Figure V.24: Géométrie des croûtes de gypse au niveau de l’escarpement de faille sur le
piémont sud de Jebel Séhib. On note la présence de quatre générations de gypscrètes (G1,
G2, G3 et G4) affectées par une déformation progressive. G1 étant la plus ancienne vu
qu’elle a subit le plus de basculement.

Figure V.25: Coupe illustrant le mode d’émergence de la rampe frontale active de la chaîne
de Séhib (voir localisation sur Fig. V.1b).

Figure V.26: Image satellite Spot-5 (résolution = 2,5 m) au niveau du flanc sud de Jebel
Orbata (voir localisation sur Fig. V.1b). L’étoile indique le site sur lequel a été repérée la
rupture co-sismique reportée sur la Figure V.27.

Figure V.27: (a) Coupe de cône-terrasse alluvial Holocène du flanc sud de J. Orbata (rive
gauche de l’oued de Khanguet M’alla). (b) Rupture co-sismique Holocène.

209
 

Figure V.28: Coupe illustrant le mode d’émergence de la rampe frontale sur le piémont de la
portion Est de J. Orbata (voir localisation sur Fig. V.1b).

Figure V.29: Différentes périodes pluviales connues dans le Sud Tunisien depuis 250 000 ans

Figure V.30 : Image du site sur lequel ont été prélevés les échantillons de 10Be. Son
emplacement est indiqué sur la Figure V.5. Les points noirs indiquent l’emplacement des
différents échantillons. L’étoile correspond à l’emplacement de l’échantillonnage pour le
profil vertical.

Figure V.31: Vue vers le NE de la surface du cône alluvial échantillonnée pour la datation au
10
Be (au nord de l’escarpement). L’emplacement de la prise de vue est indiqué sur la Figure
V.30.

Figure V.32: Photos des six échantillons de silex collectés à la surface du cône alluvial C1.
Noter que les silex sont enchâssés dans la croûte de gypse qui tapisse la surface du cône.
L’échelle est donnée par la pièce de monnaie.

Figure V.33 : Photo de la coupe du cône alluvial sur laquelle a été réalisé l’échantillonnage
pour le profil vertical. L’emplacement de la photo est indiqué sur la Figure V.30.

Figure V.34 : Age 10Be des différents échantillons collectés à la surface de C1 s’étendant sur
le piémont du flanc sud de la chaîne de Métlaoui.

Figure V.35: Courbe de la concentration en 10Be en fonction de la profondeur au niveau du


profil du cône alluvial C1

PARTIE VI :

Figure VI.1: Schéma paléo-structural de l’Atlas Centro-méridional tunisien durant le Trias


supérieur-Lias avec la localisation des plis actuels.

Figure VI.2: Carte sismotectonique de l’Atlas Sud Tunisien. Les données des séismes
instrumentaux (1975-2009) et historiques sont fournies par l’Institut National de
Météorologie de Tunis. Le diamètre des cercles prend en considération l’incertitude de la
localisation de l’épicentre (5 km). Les failles actives sont cartées sur la base de l’ananlyse
des images satellitaires et des travaux de terrain. Le mécanisme au foyer correspondant à une
faille inverse est pris du Catalogue global CMT (12/06/1992, Ms = 4.9, Mw = 5.2). Le
mécanisme au foyer correspondant au décrochement est calculé à partir d’une étude
microsismique des répliques du séisme de Métlaoui (07/11/1989, Ms = 4.4; Dlala and
Hfaiedh, 1993). Les intensités sont fournies en MKS.

210
 

 

Tableau V.1 : Résultats de la datation par 10Be de la surface des cônes alluviaux C1
s’étendant sur le piémont du flanc sud de la chaîne de Métlaoui.

Tableau V.2 : Résultats de la datation par 10Be du profil au niveau des cônes alluviaux C1
s’étendant sur le piémont du flanc sud de la chaîne de Métlaoui.

Tableau V.3: Tableau récapitulatif de la vitesse des failles actives dans la région d’étude

Tableau V.4: Tableau récapitulatif de la quantification des failles actives dans la région
d’étude (en considérant que la partie de la faille située au niveau de la couverture).

Tableau V.5: Vitesses quaternaire supérieure et à long terme des différentes rampes frontales
actives

Tableau VI.1: Tableau récapitulatif de la quantification des failles actives dans la région
d’étude (en considérant que la partie de la faille située au niveau de la couverture).

211
RESUME

Cette thèse est une contribution à la connaissance de la géométrie crustale, de l’histoire


cinématique, de la tectonique active et de l’aléa sismique de l’Atlas Sud Tunisien (AST). Elle
intègre l’acquisition et l’analyse de données de terrain (géologie, géomorphologie et
paléosismologie), l’interprétation d’images satellites, la datation de marqueurs
morphologiques décalés par les failles ainsi que l’interprétation sismique et la construction de
coupes équilibrées.
L’AST se caractérise par des structures chevauchantes de types « thin skinned » et « thick
skinned » et par une variation latérale de la déformation régionale (géométrie structurale et
taux de raccourcissement) contrôlée par des rampes obliques NO-SE héritées des bordures
d’un rift d’âge Trias supérieur-Jurassique inférieur. Les premiers incréments de déformation
compressive sont détectés au Turonien-Maastrichtien inférieur et traduisent l’inversion
tectonique pro parte de failles normales NO-SE et E-O. La compression s’est ensuite
propagée à nouveau dans l’AST à partir du Serravalien-Tortonien, où elle s’est manifestée par
des plis de propagation de rampe dans la couverture. La « phase atlasique» éocène de
raccourcissement décrite en Algérie et à l’Est de la Tunisie semble ne pas s’être exprimée de
manière significative dans l’AST, qui correspondait probablement à cette époque à une zone
de backbulge du système d’avant-pays méridional des Maghrébides.
La faille de Gafsa est la plus importante des rampes obliques de l’AST héritée de la
structure du rift. Elle présente une géométrie complexe avec un découplage entre la
couverture et le sous-bassement Paléozoïque dû au niveau d’évaporites du Trias. Nous
montrons que, malgré une sismicité instrumentale et historique modérée, cette faille a produit
des séismes de magnitude M • 6 avec une période de retour comprise entre 500 et 5000 ans.
Sachant que le dernier fort séisme documenté sur la faille de Gafsa date de 8000 ans, son
niveau d’aléa est donc fort. La vitesse de la composante inverse de cette faille est estimée à
0,21 - 0,34 mm/ an et l’analyse paléosismologique permet de suspecter l’occurrence de rares
séismes de M • 7. Ces événements impliqueraient une activation du socle sous la série
sédimentaire décollée, mais une étude de la microsismicité s’avère indispensable pour étayer
cette hypothèse. Les anticlinaux de l’AST sont portés par des rampes qui s’expriment sous la
forme de chevauchements actifs émergeants. Ces chevauchements, dont les vitesses de
glissement sont comprises entre 0,05 et 0,15 mm/an, ont le potentiel de générer des séismes
de magnitude supérieure à 6. Deux chevauchements importants de par leurs dimensions, et
donc de par les magnitudes qu’ils peuvent produire (Chotts et Métlaoui), devraient faire
l’objet à court terme d’études détaillées complémentaires.

Mots clés : Atlas Sud Tunisien, bassin d’avant-pays, coupes équilibrées, morphotectonique,
datation au 10Be, paléosismologie, aléa sismique

212
ABSTRACT

This thesis is a contribution to the determination of the crustal geometry, kinematic


history, active tectonics and seismic hazard in the Southern Tunisian Atlas (STA). It is based
on the acquisition and analysis of field data (geology, geomorphology and paleoseismology),
the interpretation of satellite images, the dating of morphological markers offset by active
faults, the seismic interpretation and the construction of balanced cross-sections.
The STA is characterized by thin skinned and thick skinned thrust structures and a lateral
variation of regional deformation (structural geometry and shortening rate) controlled by NW-
SE oblique ramps inherited from borders of a Late Triassic-Early Jurassic rift. The first
increments of compressive deformation were recorded in the Turonian-Maastrichtian by a pro
parte tectonic inversion of NW-SE and EW normal faults. Compression then has spread back
from Serravalian-Tortonian into the STA, where it was manifested by fault propagation folds
in the post Triassic sedimentary cover. The major Eocene “Atlas event” described in
hinterland domains and in the Eastern Tunisia did not deform significantly the STA, which
corresponded probably in this period to the backbulge depozone of the Maghrebides.
The Gafsa fault is the longest oblique ramp of the STA structure inherited from the rift. It
has a complex geometry with a decoupling between the post-Paleozoic sedimentary cover and
the basement above thanks to a Triassic evaporite layer. We show that despite a moderate
instrumental and historical seismicity, this fault has produced M • 6 earthquakes with a return
period of ca. 500 - 5000 years during the Late Quaternary. The latest large event having
produced a surface rupture on the fault occurred around 8000 years BP, suggesting a M • 6
earthquake is overdue on the fault. The fault has a minimum reverse component of slip rate of
0.21 - 0.34 mm / yr over the past 50 ka and paleoseismological analysis prove that rare M • 7
paleoearthquakes may be suspected. Such strong earthquakes would require the activation of
the buried basement fault and its transient coseismic linkage with the overlying listric fault
ramping off the décollement layer. A microseismic study is essential to support this
hypothesis. The STA folds are worn by ramps which are expressed by the emerging of active
thrusts. These thrusts, whose slip rates are comprised between 0.05 and 0.15 mm/year, have
the potential to generate M • 6 earthquakes. Two significant thrusts by their size, and
therefore by the magnitude that they can produce (Chotts and Métlaoui) should be the subject
for detailed complementary studies.

Keywords: Southern Tunisian Atlas, foreland basin, balanced cross-sections, morphotectonics,


10
Be dating, paleoseismology, seismic hazard

213
ΔλϼΧ

ΎϬσΎθϧˬ ΎϬΗΎϛήΤΗ ΦϳέΎΗˬΔϴδϧϮΘϟ΍ΔϴΑϮϨΠϟ΍ βϠσϷ΍ ΔϠδϠδϟ ΔϴοέϷ΍ΓήθϘϟ΍ΔγΪϨϫ ϢϬϓϲϓΔϤϫΎδϣ ϲϫΔΣϭήσϷ΍ϩάϫ


ϭ ˬ ϝίϻΰϟ΍ ϢϠϋϭ ΎϴΟϮϟϮϓέϮϣϮϴΠϟ΍ϭ ΎϴΟϮϟϮϴΠϟ΍  Δϴϧ΍ΪϴϤϟ΍ ΕΎϧΎϴΒϟ΍ ϞϴϠΤΗ ϞϤθΗ ϲϫϭ Δϴϟ΍ΰϟΰϟ΍ ΎϫήσΎΨϣϭ ϲϧϮΘϜΘϟ΍
Δϴοήόϟ΍ϊσΎϘϤϠϟ ϥί΍ϮΘϣ˯ΎϨΑϭϲϟ΍ΰϟΰϟ΍΢δϤϟ΍ϭΔϴϋΎϨμϟ΍έΎϤϗϷ΍έϮλϞϴϠΤΗ
ϑϼΘΧϻ΍ϭΔϜϴϤδϟ΍ΓήθΒϟ΍ϭΔϘϴϗήϟ΍ΓήθΒϟ΍  ϦϴϋϮϧ Ε΍ΫϞϛΎϴϬΑ ΔϠΧ΍ΪΘϤϟ΍ΔϴδϧϮΘϟ΍ΔϴΑϮϨΠϟ΍ βϠσϷ΍ ΔϠδϠγΰϴϤΘΗ
ϭϕήηΏϮϨΟ - ΏήϏϝΎϤη ΔϠ΋ΎϤϟ΍ ϖϟ΍Ϯϔϟ΍ ϪϴϠϋήτϴδΗϱάϟ΍ ήϴμϘΘϟ΍ ΔΒδϧϭΔϴϠϜϴϬϟ΍ΔγΪϨϬϟ΍ ϲϤϴϠϗϹ΍ ϩϮθΘϠϟ ϲΒϧΎΠϟ΍
αΎϜόϧ΍βϜόΗϭϥΎϴηήΘδϳΎϣϥΎϴϧϭήϴΘϟ΍ϲϓΔϴϧϮΘϜΗ ΕΎσϮϐοϦϋϒθϜϟ΍ϢΘϳϚϴγ΍έϮΟ- αΎϳήΗήμϋΩϭΪΣΖΛέϭ ϲΘϟ΍
βϠσϷ΍ ϰϟ· ϯήΧ΃ Γήϣ ςϐπϟ΍ήθΘϧ΍ ϢΛ ΏϮϨΟ ϝΎϤη ϭ ϕήη ΏϮϨΟ - ΏήϏ ϝΎϤη ΔϠ΋ΎϤϟ΍ ΔϳΩΎόϟ΍ ωϭΪμϠϟ ϲϧϮΘϜΗ
˯Ύτϐϟ΍ϯϮΘδϣϲϓ ϖϟ΍ϮϔϠϟ ΔϘϓ΍ήϤϟ΍ ΕΎϴτϟ΍ ϥϮϜΗ ϖϳήσϦϋϰϠΠΗΚϴΣˬϥΎϴϨΗήΗ ϥΎϴϟΎϓ΍ήϴγϦϣ ˱Ύϗϼτϧ· ϲΑϮϨΠϟ΍ϲδϧϮΘϟ΍
ϲΑϮϨΠϟ΍ βϠσϷ΍ϲϓ ΔϴϠΠΘϣϭΪΒΗϻβϧϮΗ ϕήηϭή΋΍ΰΠϟ΍ϲϓ ΔϓϭήόϤϟ΍ϦϴγϮϳϻ΍ ϝϼΧΔϴδϠσϷ΍ ΔϠΣήϤϟ΍ϲΒγήΘϟ΍
ϞΘϟ΍ΔϠδϠγ" ΞϟϮΒϛΎΑ "ϲϓΔϘτϨϤϟ΍ΩϮΟϭϊϣΎϤΑέϦϣ΍ΰΘϳΎϣϮϫϭˬϲδϧϮΘϟ΍
ϦϴΑϞμϔϟ΍ϊϣΓΪϘόϣΔγΪϨϫΎϬϳΪϟΔΛϭέϮϤϟ΍ ϖϟ΍Ϯϔϟ΍ Ϧϣ Ϯϫϭ ϲΑϮϨΠϟ΍ϲδϧϮΘϟ΍βϠσϷ΍ϲϓϞϜϴϫ ϝϮσ΃Δμϔϗ ϖϟΎϓήΒΘόϳ
ˬϝΪΘόϤϟ΍ΚϳΪΤϟ΍ϭϲΨϳέΎΘϟ΍ ϲϟ΍ΰϟΰϟ΍ϪσΎθϧϦϣϢϏήϟ΍ϰϠϋϪϧ΃Δγ΍έΪϟ΍ϦϴΒΗϲγΎϳήΘϟ΍ήΨΒϟ΍ϯϮΘδϣήΒϋΓΪϋΎϘϟ΍ϭ˯Ύτϐϟ΍
ήΧ΁ϥ΃ϢϠόϟ΍ϊϣΔϨγ ϭ ϦϴΑΎϣΓΩϮόϟ΍ΓήΘϓϊϣ ήΘθϳέ αΎϴϘϣ ϰϠϋ   Ϧϣ ήΜϛ΃ ΓϮϘΑϝίϻί ϖϟΎϔϟ΍΍άϫ ΞΘϧ΃
ϥϮϜϤϟ΍ Δϋήγ έΪϘΗϭ ϊϔΗήϣ ήτΨϟ΍ ϯϮΘδϣ ϞόΠϳ Ύϣ Ϯϫϭ ˬ ΔϨγ  ϰϟ· ΩϮόϳ ϖϟΎϔϟ΍ ΍άϫ ϰϠϋ ϖΛϮϣ ϱϮϗ ϝ΍ΰϟί
ήΘθϳέ αΎϴϘϣ ϰϠϋ 7  Ϧϣ ήΜϛ΃ ΓϮϘΑΓέΩΎϧϝίϻίωϮϗϮϟ ˱Ύπϳ΃ ϝΎϤΘΣ· ϙΎϨϫ .ϢϠϣ 0,34 ϰϟ· 0,21 Ώ ϖϟΎϔϟ΍΍άϬϟϲδϜόϟ΍
ΕΎϴτϟ΍ Ϟϛ Δϴοήϔϟ΍ϩάϫϢϋΪϟϲγΎγ΃ήϣ΃ ϰϘΒΗ Δϴϟ΍ΰϟίήϜϴϣΔγ΍έΩϦϜϟϭˬ ΓΪϋΎϘϟ΍ϲϓ ϲϠϔδϟ΍ ϖϟΎϔϟ΍έϭΩϞϴόϔΗϦϤπΘΗ
ϊϣϝίϻΰϟ΍ΪϴϟϮΗϰϠϋΓέΪϘϟ΍ΎϬϳΪϟˬΔϨγϢϠϣ 0,15ϭ 0,05ϦϴΑ ΎϬΘϋήγ Ρϭ΍ήΘΗ Δτϴθϧ ΎϬϠΟ ΔγϮϜόϣ ϖϟ΍ϮϔΑ ΔτΒΗήϣ
ΎϬΠΘϨΗϥ΃ϦϜϤϳϲΘϟ΍ ϝίϻΰϟ΍ ϢΠΣ ϲϓϲϟΎΘϟΎΑϭˬΎϬϤΠΣ ϲϓ ΓήϴΒϜϟ΍ ϱϮϠΘϤϟ΍ϭ ςθϟ΍  ϖϟ΍Ϯϔϟ΍ ϦϣϥΎϨΛ΍ϦϣήΒϛ΃ήϳΩΎϘϣ
ΔϴϠϴϤϜΗΔϴϠϴμϔΗΕΎγ΍έΩϰϟ·ΔΟΎΣϲϓ


ˬ ϝίϻΰϟ΍ ϢϠϋ ˬ10 ϡϮϴϠϳήΑ ˬ νέϻ΍ ϞϜη ϢϠϋ ˬ Δϧί΍ϮΘϣ Δϴοήϋ ϊσΎϘϣ ˬ βϧϮΗ ΏϮϨΟ βϠσ΃ :΢ϴΗΎϔϤϟ΍ ΕΎϤϠϜϟ΍
.Δϴϟ΍ΰϟΰϟ΍ήσΎΨϤϟ΍

214


215
Dr. Dominique Chardon Report Date: 10/8/2009

Universite Paul Sabatier Toulouse III Material Received: 9/25/2009

Sample D ata M easured 13C / 12C C onventional


R adiocarbon A ge R atio R adiocarbon A ge(*)

Beta - 264960 6450 +/- 40 BP -20.9 o/oo 6520 +/- 40 BP


SAMPLE : ESCARGOTIERE
ANALYSIS : AMS-Standard delivery
MATERIAL/PRETREATMENT : (organic sediment): acid washes
2 SIGMA CALIBRATION : Cal BC 5540 to 5460 (Cal BP 7490 to 7410) AND Cal BC 5400 to 5390 (Cal BP 7350 to 7340)
____________________________________________________________________________________

Beta - 264961 7210 +/- 40 BP -20.5 o/oo 7280 +/- 40 BP


SAMPLE : MO-I-5
ANALYSIS : AMS-Standard delivery
MATERIAL/PRETREATMENT : (organic sediment): acid washes
2 SIGMA CALIBRATION : Cal BC 6230 to 6060 (Cal BP 8180 to 8010)
____________________________________________________________________________________

Beta - 264962 8690 +/- 50 BP -16.1 o/oo 8840 +/- 50 BP


SAMPLE : MO-I-10
ANALYSIS : AMS-Standard delivery
MATERIAL/PRETREATMENT : (organic sediment): acid washes
2 SIGMA CALIBRATION : Cal BC 8220 to 7740 (Cal BP 10170 to 9700)
____________________________________________________________________________________

Beta - 264963 3280 +/- 40 BP -12.4 o/oo 3490 +/- 40 BP


SAMPLE : P-IV
ANALYSIS : AMS-Standard delivery
MATERIAL/PRETREATMENT : (organic sediment): acid washes
2 SIGMA CALIBRATION : Cal BC 1920 to 1730 (Cal BP 3870 to 3680) AND Cal BC 1720 to 1690 (Cal BP 3660 to 3640)
____________________________________________________________________________________
C ALIBR AT IO N OF R AD IO CAR B ON AGE T O CA LE ND AR Y E ARS
(V ariable s: C 13/C 12= -20.9 :lab. m ult= 1)
L ab ora tor y n u m b er : Beta-26496 0
C on ven tion al rad iocar b on a ge: 6520± 40 BP
2 S igm a calib rated res u lts: C al BC 5540 to 5 460 (C a l B P 7490 to 741 0) an d
(95% p r ob ab ility ) C al BC 5400 to 5 390 (C a l B P 7350 to 734 0)
Intercept data
Intercep t of rad iocarbon age
w ith c alibration curve: Cal BC 5480 (C al BP 7430)
1 S igm a ca libra ted re sult: Cal BC 5490 to 54 70 (C al B P 74 40 to 7420 )
(68% probability)

652 0±40 B P Orga nic se dim en t


6 660

6 640

6 620

6 600

6 580

6 560
Radiocarbon age (BP)

6 540

6 520

6 500

6 480

6 460

6 440

6 420

6 400

6 380
556 0 5540 5520 5 500 54 80 546 0 544 0 5420 5400 5 380 5360
C al BC

R eference s:
Da tab ase used
INTCA L04
Calib ratio n D ata ba se
IN TCAL 04 R adio ca rbo n Age C alibr ation
IntCa l04 : Calib ratio n Iss ue o f Ra diocar bon (V olum e 4 6, nr 3, 20 04) .
Ma them atics
A Simplif ied App roa ch to Ca libra ting C14 D a tes
Ta lma , A . S ., Vo gel, J . C., 1 99 3, Ra diocar bon 35(2) , p 317 -3 22

B eta A na lytic R a dio ca rb o n D a tin g L a bo ra tor y


49 85 S.W . 7 4th Co urt, M iami, Florid a 3 315 5  Te l: (305)6 67-5 167  Fax: ( 305)66 3-0964  E-M ail: beta@ radiocarbo n.c o m
C ALIBR AT IO N OF R AD IO CAR B ON AGE T O CA LE ND AR Y E ARS
(V ariable s: C 13/C 12= -20.5 :lab. m ult= 1)
L ab ora tor y n u m b er : Beta-26496 1
C on ven tion al rad iocar b on a ge: 7280± 40 BP
2 S igm a calib rated res u lt: C al BC 6230 to 6 060 (C a l B P 8180 to 801 0)
(95% p r ob ab ility )
Intercept data
Intercep t of rad iocarbon age
w ith c alibration curve: Cal BC 6100 (C al BP 8050)
1 S igm a ca libra ted re sult: Cal BC 6220 to 60 70 (C al B P 81 70 to 8020 )
(68% probability)

728 0±40 B P Orga nic se dim en t


7 420

7 400

7 380

7 360

7 340

7 320
Radiocarbon age (BP)

7 300

7 280

7 260

7 240

7 220

7 200

7 180

7 160

7 140
624 0 62 20 6 200 6180 616 0 61 40 61 20 6 100 6080 606 0 60 40 6020
C al BC

R eference s:
Da tab ase used
INTCA L04
Calib ratio n D ata ba se
IN TCAL 04 R adio ca rbo n Age C alibr ation
IntCa l04 : Calib ratio n Iss ue o f Ra diocar bon (V olum e 4 6, nr 3, 20 04) .
Ma them atics
A Simplif ied App roa ch to Ca libra ting C14 D a tes
Ta lma , A . S ., Vo gel, J . C., 1 99 3, Ra diocar bon 35(2) , p 317 -3 22

B eta A na lytic R a dio ca rb o n D a tin g L a bo ra tor y


49 85 S.W . 7 4th Co urt, M iami, Florid a 3 315 5  Te l: (305)6 67-5 167  Fax: ( 305)66 3-0964  E-M ail: beta@ radiocarbo n.c o m
C ALIBR AT IO N OF R AD IO CAR B ON AGE T O CA LE ND AR Y E ARS
(V ariable s: C 13/C 12= -16.1 :lab. m ult= 1)
L ab ora tor y n u m b er : Beta-26496 2
C on ven tion al rad iocar b on a ge: 8840± 50 BP
2 S igm a calib rated res u lt: C al BC 8220 to 7 740 (C a l B P 10170 to 97 00)
(95% p r ob ab ility )
Intercept data
Intercep t of rad iocarbon age
w ith c alibration curve: Cal BC 7960 (C al BP 9910)
1 S igm a ca libra ted re sults : Cal BC 8180 to 81 10 (C al BP 10 130 to 100 60) and
(68% probability) Cal BC 8090 to 80 70 (C al BP 10 040 to 100 20) and
Cal BC 8060 to 80 40 (C al BP 10 010 to 999 0) and
Cal BC 7990 to 78 20 (C al BP 99 40 to 9780 )

884 0±50 B P Orga nic se dim en t


9 000

8 950

8 900

8 850
Radiocarbon age (BP)

8 800

8 750

8 700

8 650

8 600
825 0 82 00 8150 810 0 8 050 8000 795 0 7 900 7850 78 00 7 750 7700
C al BC

R eference s:
Da tab ase used
INTCA L04
Calib ratio n D ata ba se
IN TCAL 04 R adio ca rbo n Age C alibr ation
IntCa l04 : Calib ratio n Iss ue o f Ra diocar bon (V olum e 4 6, nr 3, 20 04) .
Ma them atics
A Simplif ied App roa ch to Ca libra ting C14 D a tes
Ta lma , A . S ., Vo gel, J . C., 1 99 3, Ra diocar bon 35(2) , p 317 -3 22

B eta A na lytic R a dio ca rb o n D a tin g L a bo ra tor y


49 85 S.W . 7 4th Co urt, M iami, Florid a 3 315 5  Te l: (305)6 67-5 167  Fax: ( 305)66 3-0964  E-M ail: beta@ radiocarbo n.c o m
C ALIBR AT IO N OF R AD IO CAR B ON AGE T O CA LE ND AR Y E ARS
(V ariable s: C 13/C 12= -12.4 :lab. m ult= 1)
L ab ora tor y n u m b er : Beta-26496 3
C on ven tion al rad iocar b on a ge: 3490± 40 BP
2 S igm a calib rated res u lts: C al BC 1920 to 1 730 (C a l B P 3870 to 368 0) an d
(95% p r ob ab ility ) C al BC 1720 to 1 690 (C a l B P 3660 to 364 0)
Intercept data
Intercep ts of radioc arbon a ge
w ith c alibration curve: Cal BC 1870 (C al BP 3820) a nd
Cal BC 1850 (C al BP 3800) a nd
Cal BC 1780 (C al BP 3730)
1 S igm a ca libra ted re sult: Cal BC 1880 to 17 50 (C al B P 38 30 to 3700 )
(68% probability)

349 0±40 B P Orga nic se dim en t


3 620

3 600

3 580

3 560

3 540

3 520
Radiocarbon age (BP)

3 500

3 480

3 460

3 440

3 420

3 400

3 380

3 360

3 340
194 0 19 20 1 900 188 0 1 860 1840 182 0 1 800 178 0 17 60 1 740 172 0 17 00 1 680 1660
C al BC

R eference s:
Da tab ase used
INTCA L04
Calib ratio n D ata ba se
IN TCAL 04 R adio ca rbo n Age C alibr ation
IntCa l04 : Calib ratio n Iss ue o f Ra diocar bon (V olum e 4 6, nr 3, 20 04) .
Ma them atics
A Simplif ied App roa ch to Ca libra ting C14 D a tes
Ta lma , A . S ., Vo gel, J . C., 1 99 3, Ra diocar bon 35(2) , p 317 -3 22

B eta A na lytic R a dio ca rb o n D a tin g L a bo ra tor y


49 85 S.W . 7 4th Co urt, M iami, Florid a 3 315 5  Te l: (305)6 67-5 167  Fax: ( 305)66 3-0964  E-M ail: beta@ radiocarbo n.c o m

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